CATALOGUE RAISONNE' DES DIVERSES CURIOSITE' S DU CABINET DE FEU M. QUENTIN DE LORANGERE, Compofé de Tableaux originaux des meilleurs Maîtres de Flandres i d'une très - nombreure ColU^ion de Dejfeins & d'Eftampes de toutes les Ecoles; de plu- fleurs Atlas & fuites de Cartes ; de quantfté de Morceaux de Topographie , & d'un Coqiàllier fait avec choix. On a donné à la fin une Table Alphabétique des noms des Peintres ëc Graveurs , 6cc. dont les Ouvrages font répandus dans ce Catalogue , avec quelques courtes Notes fur les principaux Maî- tres anciens ôc modernes dont on n'avoit rien dit dans le courant du Catalogue , ainlî que fur leurs Ouvrages. Far E, F, G e r sA i nt. A PARIS, Chez Jacques Barois, Quay des Auguflins , à la Ville de Nevers. M. DCC. XLIV. Avec Approbation & Frivilége du Roi, '^ota. Cjës Curîo/îtés feront vendues le Lundi Jeuxiinie Mars 1744. & jours fuivans de relevée , dans une des fallçs des Grands Auguftins , au plus offrant & dernier enchérifleur. On commen- cera par les Tableaux : les Deflêins , les Eftampes , la Géogra- phie , & les Coquilles feront vendues enfuite , en les entremêlant chaque jour de la Vente. Les Curieux pourront venir examiner les articles de cette Vente qui les intérefïeront , trois jours avant la Vente, à com- mencer du Jeudi 27. Février , depuis neuf heures du matin juf- ques i midi j Si les apcèfr-dlnées , depuis deux heures juP^ues à iix hsures. AVERTISSEMENT NéceJJaire pot^r nntelligence de ce Catalogue, IL ne s'efl: point trouvé depuis long-tems une Vente auffi va- riée ôc auffi nombreufe que celle dont je donne ici le Cataloguée Tableaux ; Deffeins ; Eftampes en Oeuvres ôc enColle£tions; fçavoir. Sujets hiftoriques ; Portraits ; Re- cueils fur THiftoire naturelle ; Ca- binet du Roi ; fuites de diverfes figures de la Bible ; Pièces Noi- res ; Galleries ; Payfages ; Enlumi- nures très-foignées ; Géographie ; Topographie ; Coquillages ^ ôcc. le tout en quantité ôcde choix. Voi- là ce qui forme le Cabinet de feu M. de Lorangere ^ qui ^ pendant toute fa vie ^ n'a connu d'autres plaifirs que les momens qu'il paf- foit à chercher les occafions de fe aij iv AFERTISSEMENT. procurer quelque nouveauté dans toutes les parties qui faifoient Tobjet de fa curiofité. Jamais Cu- rieux ne fut plus ardent à acquérir: il réfiftoit difficilement à l'envie de polîeder un beau morceau quand il lui manquoit ; fou vent même fes défirs troubloient fon repos , quand quelque hazard l'empêchoit de les fatisfaire : il n'épargnoit ni foins pour chercher , ni argent pour ac- quérir 5 & il a mérité à jufte titre la qualité d'Amateur. Le Cabinet de M. de Lorangere a toujours eu affez de réputation parmi les ConnoifTeurs^ pour être difpenfé d'en faire ici l'éloge. Par la lefture de ce Catalogue ^ & par la multitude des belles chofes que Ton y trouvera ^ il fera aifé de con- noître que ce n'efl: qu'avec beau- coup de tems & de dépenfe que l'on peut parvenir à raffembler tant de rares curiofités. Dans la partie des Eftampes ^ Cal- iot ^ la Belle y le Clerc y & Bernard AVERTISSEMENT. v Picard ^ ont été en particulier les quatre Maîtres qui ont le plus atti- ré its foins pour les completter au- tant qu'il a pu le faire ^ & fur-tout ie Callot qu*il a pouffé fi loin ^ que Ton peut dire^ avec vérité^ que c'eft rOeuvre le plus beau & le plus complet qui foit connu dans toute l'Europe. J'ai trouvé cet Oeuvre fi beau & fi fourni de pièces ^ non-feule- ment rares ^ mais uniques ^ qu'il -m'a fait naître l'idée de profiter de cette occafion y pour pouvoir don- ner au Public un Catalogue com- plet des ouvrages de ce Maître ^ en ajoutant à la fuite de ce que poffé- doit feu M. de Lorangere ^ tous les morceaux que j'ai pu recueillir, tant dans les deux Oeuvres du Ca- binet du Roi que dans-ceux des dif- férens Curieux qui en ont fait des Colledions fuivies , & dans lef- quels j'ai pris une note du fujet & de la grandeur de tous les morceaux qui ne fe font point trouvés dans aiij vj AFEKTISSEMENT. celui de feu M. de Lorangere. J'ai cru pouvoir être de quelque utilité aux Curieux ^ en leur procurant ce Catalogue fait avec autant d'exac- titude ôc de foin que je Tai pu ; j'ai faitufage de quelques notes que M. Helle ^ qui s'eft fait une étude par- ticulière de ce Maîtrcjjm'a bien vou* lu communiquer ^ ôc qu'il avoit tiré fur plufieurs Oeuvres qui lui ont paiTé ici dans les mains ^ ôc fnr ceux qu'il a vus en Lorraine. Si le tems ôc mes occupations me l'avoient permis ^ j'en aurois fait autant de l'Oeuvre de la Belle, ôc de celui de le Clerc , qui appro- chent beaucoup , ôc fur-tout celui de la Belle , de l'étendue ôc de la perfeâion de celui de Callot ; ce qui fe verra facilement par le nom- bre des morceaux que chacun de ces œuvres renferme. J'ai compris dans ce Cataloguede l'Oeuvre de Callot y non-feulement les pièces avérées de ce Maître , ôc recon- nues pour telles par les Connoif- AVERTISSEMENT, vij feurs ; mais auffi celles qui m'ont paru douteufes comme à beaucoup d'autres. Il y en a même plufieurs ( quoique faufles ) qui avec le tems^ ont fait fortune chez les Curieux , & qui ont acquis infenfiblementle droit de tenir leur rang parmi -les ouvrages de ce Maître. Il eft ( com- me on le fçait ) très-difEcile de détromper un Amateur qui fait un Oeuvre^ de l'idée qu'il s'eft formée fur certains morceaux. Dans la crainte d'échapper quelque bonne pièce du Maître qu il veut corn- pletter^ il aime mieux en mettre une douzaine de douteufes^ que de rifquer d'en échapper une vraie ; ôc il regarderoit comme un vol qu'on lui voudroit faire ^ le confeil qu'on pourroit lui donner de rejetter ces Pièces^ quand elles ont été avouées par quelques autres Curieux ^ ou qu'il les a vues dans quelques-unes de leurs Collerions. Ce feroit vou- loir le mettre de mauvaife humeur ^ & lui chercher querelle ; ainfi je a iiij viii AVERTISSEMENT. n'ai point voulu prendre fur moî de décider affirmativement fur ces morceaux j en m'arrogeant le titre de Juge fouverain & fans appel dans cet Art ^ & je me fuis fait une loi d'y comprendre tout ce que j'ai vu tenir place dans plufieurs Oeu- vres de réputation. On trouvera auffi dans ce Ca- binet d'Eftampes plufieurs autres Oeuvres^ comme ceux de Laireffe, de Willem-Baur ^ de la Fage _, de Watteau , de Meffieurs Coypel y &c. La plupart de ces Oeuvres fe- ront expofés en Vente en entier ; & s'il ne fe trouve point d'Enché- riffeurs ^ ils feront détaillés fuivant les numéros dénotés dans le Cata- logue. Quoique tous les autres Maî- tres y tant d'Italie^, de Flandres^ que d'Allemagne ^ de Hollande ^ d'An- gleterre ôc de France ^ n'y foient pas auffi complets ^ on y trouvera tous les morceaux intéreffans de ces Maîtres ; & prefque tous d'une AVERTISSEMENT, ix épreuve admirable ; ainfi les Ama- teurs d'Eftampes y fatisferont faci- lementleur goût. La partie des DefTeins eft à pro- portion auffi nombreufe que celle des Eftampes ^ & en particulier pour ce qui regarde les Maîtres Hollandois. Il y a entr'autres par- mi ces Deffeins une Colle£tion lin- guliere ôc unique , tant fur les dé- corarions ^ que .fur les habits de Théâtre ^ en quinze volumes in- folio ) la plupart originaux de bons Maîtres , ce qui forme une fuite des plus intéreffantes en ce genre ^ & dont je ferai mention dans le Ca- talogue ^ à fa place. A regard des Tableaux ^ le peu de tems qu'il y avoit que feu M. de Lorangere donnoit dans cette curiofité y fait voir par le choix du peu qu'il en a , quil auroit pu par la fuite en former un Cabinet de ce qu'il y a de meilleur. Pour les Coquilles , ce qui en fait le fonds ^ efl une fuite que j'a- Av X AVERTISSEMENT vois anciennement commencée pour moi ^ dont il fit i'acquifition , 6c qu'il a complettée depuis de tout ce qu'il a pu trouver de beau^ indé- pendamment de ce qu'il avoit déjà acquis auparavant. Je dois rendre compte au Public du peu d'ordre que l'on trouvera dans le Catalogue des Eftampes. J'y ai mis cependant quelques titres généraux ; mais j'aurois fouhaité^ s'il m'avoit été pofTible ^ de pou- voir y placer le tout par Ecoles 6c par Maîtres , 6c fuivre le même plan établi dans celui que j'ai donné il y a quelques années^ ce qui m'au- roit été bien plus agréable ^ 6c ce qui feroit auffi devenu plus intéref- fant. La façon finguliere dont feu M. de Lorangere avoit rangé fes Eftampes ^ m'en a totalement em- pêché ; les matières 6c les Maîtres y font tout-à-fait mêlés dans les Porte-feuilles où ils fe trouvent col- lés ^ fouvent même ( comme on le verra ) les unes derrière les au- AVERTISSEMENT, xj très. J'ai trouvé dans un volume intitulé ^ Grotefques y des morceaux des plus rares ôc des plus beaux de Corneille Wifcher , mêlés avec nombre de pièces médiocres ôc de peu de valeur : ainfi pour y établir un ordre exa£t^ il auroit fallu jet- ter toutes ces Eftampes dans Teau pour les décoller ^ & enfuite les diftribuer chacune en leur place; ce qui étoit abfolument impoffi- ble y eu égard à la quantité ^ au rems que cela auroit pris 3 ôc au lieu convenable que cette grande opé- ration auroit demandé. J'ai donc pris le parti d'expofer en Vente chaque Porte-feuille dans l'état où il s'eft trouvé , fans y rien ôter ni ajouter^enle partageant feule- ment en plufieurs lots ; & j'en ai fait le Catalogue de fuite ^ ainfi que les pièces étoient rangées. Mais afin que chacun puiffe fatisfaire fa curio- fité y ôc voir fur le champ fi les mor- ceaux des Maîtres qui peuvent lin- téreffcr; s'y trouvent^ fans être obli- a vj xij DIVERTISSEMENT. gé de lire tout le Catalogue ^ J'ai fait à la fin de ce Catalogue une Table Alphabétique des Maîtres qui font renvoyés à chaque numéro où ces Maîtres fe trouvent difper- fés. Quand je Tai pu , j'ai fait con- noître dans le courant du Catalo- gue les marques qui caraâérifent ordinairement les premières & les plus rares épreuves de certaines Eftampes recherchées ; cela m'a été demandé par des perfonnes auf- quelles je me ferai toujours gloire d'obéir ; & j'ai tâché , pour n'en point impofer^ de ne louer que les morceaux qui méritent véritable- ment quelque attention. Mes vues n'ont été , en faifant ce Catalogue ^ que de pouvoir être de quelque utilité ^ & d'éviter la fecherefle & l'ennui qui accompa- gnent ordinairement cette forte d ouvrage. Si je n'ai point réuflî, mes intentions ^ du moins ^ ont été bonnes ; je me trouverois affez ré- compenfé fi je pouvois être Foc- AVERTISSEMENT, xiij cafion d'un ouvrage plus étendu ôc plus fuivi fur cet Art ^ ce qui exi- geroit ^ à la vérité^ un grand travail, de grands foins , & une grande re- cherche. A ce défaut , je ne doute nulle- ment qu'il ne fût avantageux de prendre par la fuite ce parti dans les Catalogues de Vente de confé- quence Ôc dans les Catalogues par- ticuliers. Quelque inftruit ôc quel- que expérimenté que l'on foit^ on ne peut jamais être fur de tout fça- voir fur une matière ^ ôc nous fom- mes nés pour nous inftruireles uns ôc les autres. On apprendroit toujours par-là quelque chofe de nouveau ôc din- térefîanr. Chacun voit ôc examine leschofes à fa façon : on découvre fouvent ce qu'un plus habile avoir négligé ou n'avoit point apperçu ; ôc il ne faut , pour venir à bout de cette méthode^ que de la bonne volonté ôc un peu de patience. Nous avons déjà obligation à M. xiv AVERTISSEMENT. Mariette des inftrudions & des anecdotes dont il a bien voulu nous faire part dans le Catalogue qu'il a fait pour la Vente des Deffeins de feu M. de Crozat. Si ( comme je n'en doute point ) il m'eft échappé dans le cours de ce Catalogue ^ quelques fautes ôc quelques négligences ^ que le peu de tems que j'ai eu auroit pu occa- fionner^ ce qui m'a empêché de faire des recherches auffi exaftes que je l'aurois fouhàité ; je prie ceux qui s'en appercevront de vouloir bien me les faire connoître pour me met- tre en état de les réformer y fi l'oc- caflon fe préfentoit. Je ne cherche qu'à m'inftruire moi-même ^ & à pouvoir profiter des avis que l'on voudra bien me donner ^ & que je recevrai toujours avec reconnoif- fance. Cette Vente commencera le Lun* di de la féconde femaine de Carê- me , deuxième du mois de Mars 1744. à deux heures de relevée y ôc AFERTISSEMENT. xv jours fuivans^ fans interruption. Les Tableaux feront vendus les pre- miers , conjointement avec quel- ques Meubles précieux & quelques Bijoux^ entr'autres une très-belle tenture de Tapiflerie des Gobelins^ repréfentant les Enfans Jardiniers ; avec deux portières en quatre par- ties^ qui repréfentent les quatre Elé- mens ; enfuite les Defleins ^ les Ef- tanipes &les Coquilles fe vendront enfemble chaque jour y afin que chacun puifie trouver à fe fatisfaire journellement dans la partie qui lui fait plailîr. Comme mon unique but efl de fatisfaire les Curieux ^ & de les at- tirer par tout ce qui peut leur de- venir agréable & intéreflant ^ je donnerai la facilité à ceux qui le défireront ^ de venir examiner les articles de cette Vente^ fur lefquels ils pourroient avoir des vûes^ trois jours avant la Vente , à commencer du Jeudi 27. Février^ depuis neuf heures du matin jufques à midi , ôc xvî AVERTISSEMENT. les après-dînées ^ depuis deux heu* tes jufques à fix heures. Chacun par ce moyen fera en état de don'?- ner fes enchères avec confiance & connoiffance de caufe ; & cela prouvera en même tems au Public, la bonne foi qui régnera dans tout le cours de cette Vente ^ ce qui me donne lieu d'efpérer que l'on y viendra avecplaifir. Nota. La précipitation avec laquelle on a cte' obligé de faire imprimer ce Catalogue , pour qu'il put être diftribué afTez-tôt au- de- hors , a occafionnée quelques fautes , auiïï- bien que quelques réformes ; c'ell pourquoi on eit prié inftamment d'avoir recours à l'Er- rata , avant que de lire le Catalogue. On trou- vera cet Errata , au-devant de la première pag$ du Catalogue' XviJ TABLE DES DIVERS GENRES DE CURIOSITES Contenues dans ce Catalogue. I\.VeRTISSEM£NT y 'ïableaiix , Dejfeins , Enluminures , page ii; page I i8 3^ Efiampes , . 38 Oeuvre en Efiampes de divers Maures , Maîtres d^ Italie , 20^ Maîtres de Flandres & d' Allemagne ,214 Maîtres de Hollande & d Angleterre , 22 J Maîtres de France , 230 Diverfes fuites fur V Ancien & fur le Nou- veau T'efî^ament , 24.3 Le Cabinet du Roi , 2441 Galleries , Bas-Reliefs, Antiques y Fêtes (^ autres fuites reliées > 2^4 xvîij TABLE. Divers Recueils fur l'Hifioire Naturelle , 2.61 Géographie & Topographie , 264 Efiampes montées 3 27^ Appendix pour les Dejfeins , les Eftam- pes & la Géographie , 2"] 6 Coquilles & autres Curiojltés naturelles , 2^t Tjble Alph ah é tique des Maîtres , dont les Ouvrages font contenus dans ce Ca" talogue , avec quelques Notes fur Us principaux de ces Maîtres &fur leurs Ouvrages. Fin de la Table des Chapitres. APPROBAriON. *A I lû par ordre de Monfeigneur le Chan- celier , un Manufcrit qui a pour titre : C^- talogue Raifonné du Cabinet de feu M. Quentin de Lorangere, Et j'ai cru qu'on pouvoir en ermettre l'Impreffion. A Paris le 14, DcV cembre 174$. Si^néiMMJ NOIR. FAUtES A CORRIGER. ' Nota. 1°. Que la Pièce qui eft le feptiéme | article des Morceaux rares de Cailor,tire's fur I l'Oeuvre de M. Pottier , page 1 16. eft la mê- i me Pièce que celle qui fait le quatorzième ar- '■ ticle de ceux qui font tire's pareillement fur ;| les deux Oeuvres du Roi , page 112, | IIo. Page 23 <^. au numéro 167. des Eflam- pes , il fe trouve imprime'. Dix-neuf Morceaux deConverfations d'après M. de Troyes,grave's par Cochin père. Lifez en place. Qtiatorzs anciennes Pièces très-intér étantes fur VHifioire d& France. IlJo.P/zge^y.dela Table Alphabétique des Maîtres. Il eft dit dans l'article de M. Ri- | gault. Peintre, qu'il eft aéluellement vivant; ^ mais la mort vient tout nouvellement de nous enlever ce grand homme. Comme cet article étoit imprimé avant fa mort , je n'ai pîi le ré- former. Dans le Corps du Catalogue. Vage $z. ligne 27. à fon retour de Rome , lifez , en revenant de Rome. 'Çage. 66. ligne 9. gravé, l'tfez , gravée, p. 72. /. 2. le, lif. la. f. 'jj. â la fin de la ligne 3. chacun, /i/T chacune. p.Si. l. 2p. divers attitudes 8c habillemens , lif. di- verfes attitudes ôc divers habillemens. p. pi. . l. 34. écrit Jif gravé, f. 103. /. 33. il a y, lij. iî y a. p. 132. au dernier mot y grand, hf. grands./). 201. /. 9. Louis XIV. ///Louis XV. 7. 217. l 18. qu il avit , lif. qu'il avoit. Ihid. . ip. deveno , lif devenoït. p. 21p. /. 34. di- vers laitorales, /i/.diverfes Paftorales.p. 24 ?• /. 18. Villes,///: Ville. r. Dans la TaUe Alphabétique des Maures, Fage I. ligne 13. défîgne les Tableaux, lij» de'fîgne les numéros des Tableaux, p. 17. /. 34. fini , lif. finis. _p. ip. /. 2. une des plus fa- meufe Ecole, lif. une des plus fameufes Eco- les, p. 21. /. 12. Illyrie , lif. Dalmatie. p. 2p. Z. 1 3. qui a fait, lif. qui ont fait. p. 31./. 17. fout , lif font. p. 33. i. ly. il changa, lif il changea. |7. 37. l. 32. quelque morceau lif. quelques morceaux, p. ^i.l. 11. pour la Pein- ture , /i/7 pour la Gravure, p. $$. l. 15. qui ayent eus , lif quiayent eu. p. 60. /. pénultiè- me y ce qui le de'termina , ajoutez , à faire, p 68. /. 33. a toujours cultive's , lifçiàxïwé. p 70. UzQ, langes y lif Langues, catalogue: CATALOGUE DES CURlOSltE'S DE DIFFERENS Genres qui compofoient le Cabinet de feu Monfieur Quentin de . LoRANGERE y & qui confijîent en Tableaux originaux des meilleurs Maîtres FI amans ; en une tr es-nom^ hreufe Colleclion de DeJJeins dr d^Efîampes de toutes les Ecoles ; en jplufteurs Atlas , ar autres Recueils fur la Topographie ; & dans une fuite de Coquilles parfaites & bien . choiftes» TABLEAUX. L faut néceffairement que tout homme ait quelque amufement ; Ton efprit fati- gué d'une étude , & d'un travail continuel , ou acca- blé d'affaires & d'occupations journa- j/iéres i demande du telâche , & delà A 2 TABLEAUX. difîipation ; ce font ordinairement nos païïîons qui nous dident nos plaifirs êc nos amufemens , Se nous ne nous en formons guéres que d'une efpece à les pouvoir fatisfaire ; mais un Curieux a fouvent l'avantage Se le mérite de n'ê- tre point livré à ces paflions fortes ôc fi familières à la nature humaine : l'objet de fa curioiité remplit les vuides de fon loifir : amufé par ce qu'il poffede , ou occupé par les recherches de ce qu'il délire de pofTéder , il ne lui refle que les momens fuffifans pour pouvoir tra- vailler au progrès de fa curiofité , Se fon Cabinet devient le centre de tous fes plaifirs , Se le fiége de toutes fes paf- fions. Quels avantages un Curieux ne tire- t-il pas des fuites ordinaires de fa curio- fité ? Il ne connoît point ce que c'eft que l'ennui : s'il fe lafîe d'être chez lui , fon titre de Curieux lui donne entrée dans les Cabinets les plus famiCux , Se il peut aller s'y recréer : en qualité de Curieux , il devient égal à ceux - mê- mes , qui livrés à cette noble paiTion , fe trouvent au-defibs de fon état par leur rang ou par leur condition : com- me tel , il cCt appelle Se reçu avec plai- fir dans leurs affemblées établies à def- TABLEAUX. 3 fein de fe communiquer leurs décou- vertes ou leurs acquifitions : il profite & jouit avec eux de ces nouveautés , Se il acquiert ainfi journellement dts lumières Se des connoilîances ens'amu- fant avec fruit. On pourroit diftinguer les Curieux des beautés de cet Art en deux Cîafles ; je veux dire , les Curieux de Tableaux Ôc les Amateurs de la Peinture. J'ap- pelle Curieux de Tableaux ceux qui ine les aiment que par amufement Se par recréation ; au lieu que les Amateurs de la Peinture , ne les recherchent que pour y admirer le mérite Se les talens de chaque Maître , qui a toujours aiTez de quoi leur plaire ( fans avoir égard aux agrémens du fujet ) pourvu que ce Maître foitfupérieur dans fon genre, tel qu il puilTe être. L'amour de la curiofité fuppofe ton- jours dans un Curieux du goût Se du îentiment ; cet amour perce ordinaire- ment dès la plus tendre jeunefî'e : on commence allez fouvent par la poiTef- fîon de quelques bagatelles 5 dans lef- quelles , faute d'expérience , on trouve des beautés qui s'évanouiiTent bien tôt par la comparaiibn qu'on efl: plus en état de faire dans la fuite 3 les yeux s'ou- Aij 4 TABLEAUX. vrent enfin ; le bon goût fe forme ; nous trouvons alors des défauts dans la plu- part des morceaux qui faifoient aupa- ravant notre admiration ; ôc nous de- venons infenfiblement plus délicats dans notre choix ; c'efi; ainfî que pac gradation , on acquiert la x^uaiitc de ConnoifTeur. Comme la Peinture eft l'imitation du vrai , & que la perfeclion de cet Art cfi: la plus difficile à acquérir , l'amour de la Peinture efl: aujGTi la première Se la plus noble de toutes les paflions. Lqs Princes Se les Rois, ne dédaignent point de pafTer quelques momens à en admi- rer les beautés , Se de faire faire des re- cherches de ce qu'il peut y avoir de plus beau en ce genre. Le Roi de France , Se le Roi de Po- logne 5 Eledeur de Saxe , viennent de faire tout récemment l'acquifition de l'élite des morceaux les plus capitaux des grands Maîtres Italiens Se Flamans , qui le font trouvés, tant dans le Cabinet de feu S. A. Monfeigneur le Prince de Carignan , que dans d'autres Cabinets. Le célèbre M. Rigault a été nommé pour fixer le choix de ces Pièces inté.° reffantes : cette confiance prouve le dif^ €ernement de qq-s deux Monarques , &: I TABLEAUX. y fart en même tems l'éloge de ce grand homme. Il feroit difficile de ponvoir former aujourd'hui un Cabinet de Morceaux choifis des meilleurs Maîtres de toutes les Ecoles , fans une dépenfe qui de- viendroit fûrement au-^deflus des for- ces d'un particulier. Ces Ecoles fe divifent ordinairement en quatre parties ; fçavoir , l'Ecole Ita- lienne , qui fe fubdivife encore en d'au- tres ; l'Ecole Allemande; enfuite l'Eco- le Flamande ; & enfin l'Ecole Fran- çoife. Le mérite en général de TEcole Ita- lienne , qui l'emporte avec juflice fur toutes les autres Ecoles , conlifle dans la corre6lion du Deflein , dans le beau choix des atitudes , dans la fineffe des exprcflions , dans le bel ordre des plis , & dans la noblefle des Sujets. L'Ecole Allemande n'eft guéres for- tie de ce goût , que l'on appelle Go- thique. Les Allemans ont imité la na- ture fans aucun choix ; ils l'ont rendue dans leurs Tableaux avec tous les dé- fauts qu'ils y voyoient : ils fe font plus arrêtés à finir leurs Sujets , qu'à les bien difpofer : on y remarque un travail pêne qxii. répand un froid, & une fécherefle Aiij 6 'TABLEAUX. dans leurs figures , qui manquent preP que toujours d'aclion ; mais il y a ce- pendant chez eux des Maîtres qui mé- J rirent d'être diftingués. \ L'Ecole Flamande qui efl ici fort à *! la mode , 8c qui plaît univerfellement ? brille fur- tout par la grande union ôc la vivacité des couleurs , par un excel- lent clair- obfcur , par un pinceau moel- leux , ôc par un travail achevé Se fini fans féchereffe. 11 faut avouer que cette Ecole l'emportera toujours fur les au- tres dans la partie du coloris ; peu de fes Peintres , à la vérité , ont réuffi dans le genre noble ôc hillorique ; les plus habiles même , y ont confervé les dé- fauts du naturel de leurs Pays , ôc le Defiein s'y trouve quelquefois négligé , lourd & incorred ; mais malgré ces défauts , la plupart de leurs ouvrages font plaifir , Se fatisfont infiniment les yeux. Comme leurs Tableaux ne font pas d'un fi haut prix , ni fi rares que ceux des Italiens ( quoiqu'il y ait des Maîtres Ci recherchés , qu'on ne peut les acquérir fans une grande dépenfe ) c'eft de ces Tableaux que font ornés aujour- d'hui prefque tous les Cabinets particu- liers. La gayeté des Sujets , l'agrément du coloris , un certain naïf qu'ils oui; ^ef. TABLEAUX. 7 confervé dans leurs figures , la vérité avec laquelle ils ont rendu la nature dans leurs payfages ;tous ces avantages faififlent & piquent la plupart des Cu- rieux , qui fouvent ne donnent dans les Tableaux que pour fe réjouir l'imagi- nation & la vûë ; avantage que n'ont point les Sujets trifles & lugubres de certains grands Maîtres , dont le mérite ne peut être reffenti que par ceux qui ont acquis une parfaite connoiffance de cet Art. Le goût de l'Ecole Françoife efl: fi varié , qu'il n'eftpas facile d'en donner une idée jufte : pendant le féjour que font en Italie les jeunes Elevés , que l'Académie Royale trouve dignes d'y être envoyés, fous la protedion, Se aux: -frais de Sa Majefté , toujours attentive aux progrès des Arts , les uns ne s'at- tachent qu'à 1 Ecole Romaine ; quel- ques autres préfèrent PEcole Vénitien- ne : d'autres enfin fe font une manière particulière d'après les plus beaux ou- vrages de ces différentes Ecoles , ce qui , joint aux premiers Elémens qu'ils ont reçus en France , les y fait revenir fouvent avec un goût qui leur efl: pro- pre & particulier. On ne peut pas dif- cojivenir que FEcole Françoife n'aie Aiiij t TABLEAUX. formé de grands hommes , Se qu'elfe n'ait de nos jours l'avantage de l'em- porter dans le genre noble & hiflori- que fur les autres Nations ; les Sujets y font traités aujourd'hui avec tant de génie , d'élévation , d'élégance , ôc de grâces , que ces ouvrages feront tou- jours l'ornement de la France , Se l'ad- miraticn de nos defcendans. AfTez ordinairement la vie d'un Pein- tre efl partagée en trois tems , par rap- port à (es ouvrages. Le premier fe ref- îent de la m.aniére de celui dont il efl: TEIeve. Le fécond , qui efl: le tems de fa force, parce qu'alors il a pris l'effor , S: qu'il s'efl formé un goût plus libre , qui lui efl: propre. Le troifiéme enfin , éc le dernier , qui efl: celui de fon dé- clin. La facilité qu'il a acquis par l'ha- bitude , lui fait alors négliger fouvent le Deflein : ilfe croit en droit de pouvoir jouir du fruit de {es travaux , en s'a- bandonnant uniquement à la pratique qui le fait tomber ordinairement dans ce que l'on appelle le goût maniéré ; c'eu pourquoi ce n'efl point fur les Ta- bleaux particuliers d'un Peintre , mais fur le général de fes ouvrages que l'on doit juger de fon mérite. Il n'y a guéres de Peintre qui ne fe TABLEAUX. *> fbît furpalTé lui-même dans quelques- uns de Tes ouvrages. Le choix favora- ble d'un Sujet , un fite avantageux , une agréable imagmation , un enthoufiaf- me heureux , l'échaufFe , âc fait qu'il fe Evre avec plus de complaifance à un Tableau qui lui plaît & qui devient un de (qs chef-d'œuvres. Ces fortes de Pie- ces font difficiles à attraper ; un Cu- rieux délicat en doit faire une différen- ce fenfible : il doit les diiflinguer de la foule des ouvrages ordinaires de ce Maître , en s' attachant plus à la beauté de la chofe même , qu'au nom de foa Auteur , puifque ce n'efl: point le nom qui fait le mérite du Tableau , mais le Tableau au contraire qui établit la ré- putation du Maître. Il efl: vrai quaujourdliui tous les Amateurs ont les yeux clair-voyans , ou veulent les avoir tels ; peut-être aufli que leur goût devient trop difficile : on veut quelquefois trouver dans un Tableau toutes les belles parties réu- nies , &c fouvent même celles que le Peintre n'a jamais connues ; les talens font difperfés , & chacun a les fiens ; il cft trop difficile de pouvoir réufîlr dans tous les genres , malgré une étude con- DDUcUe 5 il ne faut s'attacher qu'à pro-» A.V. lo TABLEAUX. ' fiter du beau de chaque Maître ; en choififfant le genre dans lequel il a le plus excellé : l'un efl recherché pour le brillant ôc la vigueur de Ton coloris ; l'autre pour l'exaditude ôc la correction de Ton Djffcin : celui-ci , pour l'arran- gement ôc le bel ordre qu'il a fçu met- tre dans Tes compofitions : celui-là , par rapport à la vérité avec laquelle il a rendu la nature ; cet autre , à caufe de la gayeté de Tes Sujets , ôc du beau tra- vail de fon pinceau , &c. Vouloir raf- fembler dans un feul Tableau l'agré- ment , la corredion , la couleur , les grâces , le naturel , le choix , la tou- che 5 l'exprcffion , ôc toutes les autres merveilles de cet Art , c'eft vouloir l'impoiïible ; on ne doit porter la dé- licatefle de fon goût que jufqu'à un cer- tain point : Ôc pour vouloir jouir de trop à la fois , nous nous priverions de mille beautés difperfées dans diiférens Morceaux. L'amour confiant ôc fuivi qui règne dans TEurope pour la Peinture , depuis fon origine , fuffit pour en faire l'éloge* Les Tableaux des Cabinets confidéra- bles dont on fait des Ventes après le dé- cès de ceux qui les poilédoient , fe dif perfent infenfiblement , fans que l'oa TABLEAUX. ii s'^apperçoive dans quelles mains paffent la plupart de ces Tableaux : nous ea avons l'expérience par les fameufes Ven- tes , que nous avons vu fe fuccéder; , je veux dire , celles de M. de laFayë , de Madame la ComtefTe de Verrue, de M. le Maréchal d'Eftrées , de M.le Car- dinal de Polignac , & celle de M. le Prince de Carignan : on auroit cru iju'une quantité (i prodigieufe de Ta- 1 fcleaux 5 n'auroit pas pu trouver un aflez grand nombre d'Amateurs ; cependant à peine pourroit-on nommer aujour- d'hui les Cabinets où fe trouve placée la dixième partie de ces Tableaux. Cet amour fe foutiendra auffi long- tems que le bon goût ; ils font infé- parables l'un de l'autre , puifque c'eft l'étude , ôc l'amour de la peinture qui ■ forment le bon goût ; comme le bon ^oût détermine Se conduit néceffaire- anent à l'amour de cet Art. rABLEAUX. K°. I. T T N payfage de PynaKre , Maître Y/, û \j Hollandois, de 17 pouces :| de large , fur 12 pouces de haut. * * Prefque tous les Tableaux font bordés très-propre- ment , & les mefures que l'en en donne (ont prifes de fcliiuxe en fèiiiure , iane y comprer.die les bordures. Avj 12 TABLEAUX; 4 2 Un Tableau de fleurs de 28 pouces | dir'| haut, fur 17 pouces ^ de large. /^ 3. Un autre repre'fentant l'Enfant Prodigue , de 1 5 pouces ^ de large, fur i a pouces de haut, // 4. Une danfe d'après Lancret , de 2 pieds 9 pouces de large , fur 2 pieds 5 pouces de haut. /J_ / 5- Un grand Tableau , fujet galand , d'après le même , de 3 pieds 1 1 pouces {- del'arge , fur 2 pieds 1 1 pouces 7 de haut. ao- z 6. Deux pendans repréfentant des payfages avec de l'Architeâiure, d'un pied 1 1 pou-^ ces de large , fur un pied 3 pouces de haut. // 7. Un autre payfage d'un pied 9 pouces dé large , fur un pied 6 pouces - de haut. ^ ^ 8. Un jeu d'enfans , original de Watteau , de 2 pieds 1 pouces \ de large,, fur un pied 8- pouces 7 de haut. 3. /( p. Un panier de fleurs d'un pied 9 pouces \ de large , fur un pied 6 pouces de haut. /u. // 10. Un fujet galand, de ip pouces |: de haut, fur 1 6 pouces de large. y2_ [11. Deux M arines , par Caflielle , de 1 5 pou^ ^ ces Y de large , fur. 1 1 pouces de haut. i/o 12. Deux pendans repre'fentant , l'un Ze'phir & Flore , 8c Tautre Pomone , de 1 1 pouces \ de haut , fur 8 pouces de large. jr 13. Deux copies d'après Teniers j.de 12 pou- ces \ de large , fur 8 pouces \ de haut. {^o- J .14- Un fujet de cuifme , par Teniers, de ijf pouces de large , fur r i pouces \ de haut, 3o ij. Deux payfages , dont l'un par M. Chava- ne des Gobelins ; & l'autre par Vanude , de S pouces \ de large , fur 6 pouces^ de haut. f^c iC» Deux jolis payfages, par Courtois, de TABLEAUX tj' ; 10 pouces ~ de large fur 14 pouces | de haut. >7. Une Marine de 2 pieds 1 pouces de large ^. //-_ r fur un pied 2 pouces \ de haut. ^ 18. Deux pendans d'Archireélure d'un pied /^y 4 2 pouces I de large, fur i6 pouces ~ di ' haut, ip. L*incrédulite' de S. Thomas , par Gorneil- ^0 le , de s pieds 1 1 pouces de haut , fur v pieds II pouces de large, ao. Un deflus de chemine'e en fleurs , avec fa 32 bordure , de 3 pieds 1 1 pouces de haut , fur un pied 1 1 pouces \ de large. ) 2.1. Deux pailels de IVl. Boucher , d^ 14 poi*- /^^ ces ~ de haut , fur 1,1 pouces ^ de large , monte'sen bordures unies ,& verre blanc, *2. Deux très-petits payfages , par Corneills i/é Polimburg , l'un fur cuivre , & l'autre fur bois , de 7 pouces ^. de large , fur f pouces 8 lignes de haut. ïj.Deux petites vues d'Eglife fur bois, par Zfi P. Nef, très-fins, de p pouces \ de haut , fur - 7 pouces T de large. 24. Deux. très-beaux pendans fur> cuivre , par /j// Brughel , de velours , de p. pouces de lar- ge , fur 7 pouces de haut. 25. Une petite Clialîè du meilleur tems de /ûJo - / Wauvermens , peinte fur cuivre , 8c ve- nant du Cabinet de feue Madame la Com- tefle de Verrue , de 14 pouces \ de large > fur 1 1 pouces 2 lignes de haut. %6 Un petit payfage peint fur cuivre auflî Zoo - y du meilleur tems de Paul Bril , de 8 pou** ces \ de large , fur 6 pouces ~ de haut. ^7- Un autre joli. payfage peint fur bois par /^^. ^ Corneille Polimburg , de 3 pouces -i de ^ large , fur 6 pouces p lignes de haut. 28[,.Un autre, du même Maître, peini auiE fur. ^ ^ 34 TABLEAUX. bois , de 7 pouces de large , fur y poucesl de haut. /3c ^p. Une Tabagie peinte fur bois par Te- niers , de i p pouces | de large , fur i j pou- ces ^ de haut. Jlù 30. Un payfage peint fur bois par P. Wau- vermens, de 14 pouces 8 lignes de large , fur I z pouces ro lignes de haut. ^û - 4 31. Deux payfages Italiens de 20 pouces | de haut , fur i (5 pouces ^ de large. .^ 32. Deux petits payfages ronds, Holîandois, peints fur bois , de 5 pouces 10 lignes de diamètre , dans des bordures quarrées. ,jA ^ 33. Un payfage très-fin , peint fur bois par /f ' N. Berghem , de 14 poucei 8 lignes de lar- ge , fur I X pouces 10 lignes de haut. 7 Cl 34* ^^ Concert , par A. Watteau , de 2 pieds 1 G pouces ~ de large , fur 2 pieds de haut. gy. Une Sainte Famille , peinte par Poufïîn y de 2 pieds i pouces \ de haut , fur un pied 9 pouces Y de large. 36. Deux petits pendans , fuiets galands , peints fur cuivre par un Maître Holîan- dois , de 6 pouces 10 lignes de large , fur 5 pouces \ de haut. 17. Des Joueurs de Tridrac , peints fur bois , ^j par Adrien Van-Oftade, de fon bon tems , de 14 pouces^ de large, fur 12 pouces \ de haut. 38. Un Tableau de P. Wauvermens, peint fur bois , de 14 pouces Ôc demi de large, fur 12 pouces & un quart de haut. Ip.Un payfage des plusfins,de Teniers, peint fur bois , de î g pouces ,: de large , fur p pouces trois quarts de haut, yyô - / 4<^- ^"^ grande & belle Chaife , peinte par // Wauvermens , de 2 pieds 7 pouces de lar- ge , fur 2 pieds p pouces ôi demi de haut. ^^/ //o Su. / sa. r TABLEAUX. if ^r.tJn Tableau de Berghem , d'un pied n /^^ pouces de haut , fur un pied 6 pouces 8c demi de large. 42. Un petit Tableau peint fur bois par A, -^ ^ Watteau , reprelentant une fcêne d^Tra- ^f~ / gédie , de 8 pouces & demi de lar^e , fur 6 pouces & demi de haut. 43. Un payfage peint par Fouquiere , de 8 -^- / pouces & demi de large , fur 7 pouces 6c un quart de haut. 44. Un fujet d'animaux , par Goubeau , de ^^ 8 pouces de large , fur 6 pouces & un quart de haut. 45. Deux pendans , dont l'un repre'fente une /^ Marine peinte par un Maître Hollandois ; & l'autre une Bataille par "Wander-Meu- len , de 1 1 pouces de large , fur 7 pouces ^^ 6c un quart de haut. 46. Un Chriii de bois fculpte' , portant r 3 pou- -r? -/^'^ ^ ces & un quart de la tête aux^îieds , avec fa bordure de bois doré. 47. Un Tableau peint par Forefl , de 17 pou- v. /f zç.^ de haut , fur 12 pouces de large. ^ 48. Un autre Tableau peint par Vander-Meu- ç^, len y fur bois , de 1 1 pouces de large ,fur 8 ^ pouces de haut. 4P. Une Marine peinte fur bois par Baxhuy- fen , Maître Hollandois , de 1 3 pouces 8c demi de large , fur 8 pouces ëc demi de fcaut. '50. Un très-petit fujet peint par Bourdon , fur bois , de 3 pouces à demi de large , fur 2, pouces p lignes de haut. yi. Une ruine peinte par Barthoîome' Bre- henberg , de j 6 pouces de large, lur 10 pouces 3 quarts de haut ^2 Un fujet de converfation champêtre, peint par Pater , de 15 pouces de haut , fur lî pouces 5 quarts de large. 5- /y/o Z- / ^^ TABLEAUX; /4' / jTI- Une Vierge peinte fur cuivre , de 14-pou^ ces un quart de haut, fur 1 1 pouces un quaff dé large. j^ 54. Deux petites miniatures ovales , de j pouces de large , fur 2 pouces $ lignes de ha^t. 53*. Deux très- petits Tableaux peints fur bois par Michaut , de 4 pouces dé large , fur \ pouces de haut. V-f 4j - /f f^' ï^^ux petites Batailles peintes par Wan-* / ^ der-Meulen, fur bois , de 7 pouces de large , fur 4 pouces 8c demi de haut. //^ ' /o f^. Deux autres petits payfages Hollandois ^ peints fur cuivre , de y pouces 8c demi de large, fur 3 pouces 8c demi de haut. ^ y 58. Deux autres petites Batailles , peintes fur / bois par Wandér-Meuîen , de 7 pouces de îàrge , fur 4 pouces 8c demi de haut. y^ §S' Deux petits payfages peints fur cuivre pat / Paul Bril , de 4 pouces 8c demi de large-", fur 3 pouôes 8c demi dé haut. /^. /f ^o.Un petit ovale repre'fentant le Jugement / dernier , peint fur cuivre , de 3 pouces 8t demi de haut , fur deux pouces 6 iign«s de large. V y. /û 61 . Un très-beau Crucifix d'y voire, monte' fut ^^ une Croix, de 14 pouces 8c demi de haut, tnefure prife depuis l'extrémité' des pieds-, jufques à celle de la tête. /r. 2. iÇz. Deux très-petits payfages ovales , ren- ^ ferme's dans leurs bordures de bois doré , 8c fculptées à jour , avec deux autres petiïs portraits peims à l'huile , 8c fans bordure. /ûo ^i' Un Tableau de l'Ecole de Rubens , repre'- fentant Jacob 8cEfaii,de z6 pouces trois quarts de large , fur 20 pouces trois quarts*. 1 1 de haut. f | 3 ^ <7 6^, Teniers peignant dans fon Cabinet , orné. TABLEAUX. 17 de divers Tableaux ; grand morceau très- amufant , de 44 pouces de large , fur 34 pouces de haut. (5. Un grand payfage Hollandbis de 29 pou- ces 3 quarts de large , fur 24 pouces de haut. )6. Deux Tableaux , dont un de neurs , de Tautre de fruits , par C. de Hem , de 24 pouces de haut , fur i p pouces de large. 7. Un très-beau payfa^e deBrughei de ve- lours , peint fur bois , de 10 pouces ; quarts de large , fur 15 pouces de haut ; Tableau très-amulant. 58. Un Tableau peint fur bois , de rp poucej de large , fur 1 3 pouces v6c demi de haut , reprcfentant le Jugement de Midas , pac "Wtenbroeck. i5p- Deux Tableaux d'^anima'ux , peints par Wander Doès , de 14 pouces de large , fu2 Il pouces Ôc demi de haut. /^^ /./- J//- ^/ /^ /"A / 18 DESSEINS. IL Y ci peu d'amateurs de DefTeins : on fe livre difficilement à ce genre de curiofité , qui ne pique ordinaire- ment que ceux qui ont acquis cette connoiftance néceflaire pour en fentir toutes les beautés : je parle de ces Def- feins de goût , Se d^s grands Maîtres ^ dont le mérite ne confide quelquefois que dans une légère efqMifle d'un Sujet dont ils n'ont pas voulu perdre l'idée, ou dans des études dont ils n'ont vou- lu prendre que l'efprit. Quand on commence à donner dans cette curiofité , on ne recherche que les Morceaux faits avec foin ôc colo- riés : on ne s'imagine point encore comment quelqu'un peut avoir du goût pour des études ou des penfécs , qui , quelquefois , ne font rendues que pan un trait libre 6c hardi ; on a même bien delà peine àfe rendre à ces Chef-d oeu- vres lublimes Se élégans , à ces Defl'eins, dont le fini n'efi: pouffé qu'à ce degré fuffifant Se capable d'en conferver tout Tefprit , touce la fineffe ^ Se toute Tin- telligence. r DESSEINS. 2p Maïs à mefure que l'on fait quelques pas en avant , & que l'on fe familiarife avec les ouvrages de ces habiles gens , on y découvre ôgs beautés que notre peu de connoiffance voiloit à nos yeux ; & l'on convient facilement par la fuite, que c'efl: dans les produdions de ces grands Hommes qu'il faut apprendre à connoître le vrai beau , & à fe former le goût. Ceux qui voudront s'éclaircir plus amplement fur cette matière , pourront avoir recours au Catalogue que M. Ma- riette a fait il y a trois ans , à l'occafion de la Vente de la fameufe CoUedion de DefTeins que poffédoit feu Mon- fieur de Crozat : la leclure en eft cu- rieufe , intéreflante , 6c inftrudive ; Se je ne pourrois , après lui , que balbu- tier, fi je voulois entreprendre de par- ler du mérite des ouvrages de ces grands Hommes. PREMIER VOLUME, portant pour titre : Ecole d'Italie. N®. I. Vingt-deux DefTeins de Carles-Cefius, y / Pefaro , â: autres Maîtres. '' z. Vingt-huit DefTeins , tant du Guide , quff ^5 / d'autres iM aï très. 3. Vingt DefTeins de diiferens Maîtres. //- /2 4. Vingt-fix DefTeins de divers Maîtres , doaÊ /f^ /û ^o DESSEIN S. eritr'autres plufîeurs du Gu erchin , 8ce.' ^ S- Vingt-fept Deffeins de différens Maître*; j^ 6. Vingt-quatre DeiTeins , dont un très-beau Crucifix , par Benedete de Cagftillione ; plufîeurs de '^alvator Rofa , &c. tZ- L 7' ^^^ grands Defleins , dont deux de Roor; deux autres de Bernard Wan-Orley de Fruxelles , &c. J, /( 8. Dix neuf Deffeins de diffe'rens Maîtres» f , /; î^' Vingt-un Delfeins , làem. ^/ 10. Vingt- deux Deifeins,Ii^^?2, dont plufîeurs de Dominique Barrière , iScc. ^,/ 'II. Trente-fept payfages de différens Maî- tres, j/ ,11. Dix Deffeins , dort entr'autres deux dîi Guide ; un de Zuccaro ; un de Piètre Tef»- ta ; un du Guerchin , ôcc. /oo-Q 'ï3. Quatorze Deffeins , dont un de Louis Carache ; deux du Gafpre ; cinq de Ro- maneIîe,coIorie's; un du Cavalier Bernin j ôcc. DEUXIE' ME VOLUME, Intitulé : Ecole de Flandres. ^. / 14. Vingt-deux Deffeins de diffe'rens MaîtreSi j-a. C >J. Dix Deffeins, dont deux de Rimbrant ; deux de Baut 8c Baudoin ; deux de M. de ** Witlie , premier Peintre d'hiftoire de la Hollande , aétuellement vivant ; deux au- tres de Teniers , & A 44. Treize Payfages de difFérens Maîtres, dont DESSEINS. 2$ pîufîeursde Van-Goyen, Nieulan, 6cc. 4|. Dix-fept autres Payfages de diiFérens Mai- /S - // très. 46. Dix-fept Payfages coloriés , dont la plu- /^ - ^ part font de Van-Uden. 47. Quatorze autres jolis Payfages , tant de ^û~ / Jofué de Grave , de Van-Uden, de Van^ Goyen que d'autres Maîtres. QJJAtRlE'ME VOLUME , intitulé : Ecole de France. 48. Vingt-cinq DeiTeins repre'fentant diiFe'ren- ^^ tQ% Têtes ik. Portraits , tant au Faftel , qu'au Crayon , par Mignard , du Moutier , de Troyes , ^5cc. 4p. Dix fept Sujets defîine's par Champagne , /o Mignard, ôcc. 50. Quinze Deffeins de diiFe'rens Maîtres, dont plufîeurs font d'Alexandre. 51. Sept DeiTeins de Stephanus de la Belle. -/^ y 2. Dix-neuf Delfeins , la plus grande partie /û d'Alexandre , & de Houaffe. 5" 3. Six Delfeins , dont quatre beaux par de ^^ la Joue. 54. Trente-huit Deffeins , la plupart d'Etudes, j^. ôc Sujets originaux de Callot. 15. Sept beaux Delfeins originaux de CalIot, faits au Eiihe , & dont il y en a entre au- tres deux qui ont fervi a un des grands fie'ges qu'il a grave's. j6. Le Delfein original de la tentation de S. //û Antoine , fait au Fiilre , par Callot , où il fe trouve quelques petites différences qui ne font point dans l'Eltampe. Ce Dellein eft un des plus capitaux que l'on connoilfe de ce Maître , auiii bien que celui que pollede /o A ^4 DESSEINS. M. de Julienne , qui eft l'original de l'au- tre grande tentation qui eH gravée , 6c dont nous parlerons ci-après , dans le Catalo- gue de l'Oeuvre de Cailot. //•/ 57- Vingt-un Deiieins de Sébaftien le Clerc, tant Sujets que Médailles , Cartouches , &a avec trois copies très- proprement deiïïne'es, 6c lavées à l'encre de la Chine d'après l'o- riginal du grand morceau allégorique que ce Maître a fait au iujet du mariage de Monfeigneurle Duc, ôc de Madame la Ou- cheiie de ^-"'■ourgogne : il n'y a point de Ca- binet où il fe trouve une fi grande quanrité de Deiieins de ce Maître ; la p'upart font les origiraux des plus beaux mcrcf aux qu'il agravésrils font prefque tous très- arrêtés Se très-£ni-s ; 6c comme les ouvrages en gra- vure de ce Maître font très recherchés dey curieux , i^es Deffeins par conféquent , qui renferment encore plus d efprit 6c de leii que fa gravure , méritent auffi plus d'at- tention , ce qui les a rendu très-rares. // ^8. Neuf Deiieins du même .'^ébaiHen le Clerc, j^ dont entre autres , la première idée de fon apothéofe d'Ifis ; fon Cabinet ; quelques titres de livres , 6cc. r 5*9. Douze Deffeins très-finis , 6c très-intéref- fans , du même Maître , dont huit lujets des Conquêtes de Louis XIV. 6c qi-atre Car- touches, ^o. Quatorze Deffeins du même , fçavoir fept fujets des mêmes Conquêtes de Louis XIV, 6c fept Cartouches. /f/f ^i . Le Deffein original du grand morceau al- légorique , que Sébaliien le Clerc a inven- té au fujet du mariage de Monlcigneur le Duc , 6c de Madame la Duchelle de Botir- gogne , ^ qui eu gravé par Simmoneau. Cette //-/ DESSEINS. 2j Cette Pièce eft une des plus intérelTantes , 6c des plus arrêtées que cet Auteur ait faites ; ce Deiîein eil fini avec un foin extrême , ôc l'on peut dire avec vérité , que c'eft le plus capital morceau que l'on connoilfe de ce Maître. ^1. Vi-ngt-fîx De/feins, tant de Batailles que // d'Etudes, dont quelques-uns font de Van- der-xMeulen. 63. Treize autres DefTeins de Batailles dont ^é - ^ plufiçursde Vander-Meulen. 64. Huit petits fujets peints à l'huile ;, par Wat- ^f~ teau. éj. Vingt Ôc une Etudes cc Sujets du même ^'^ ~ ^ Maître. jS6. Vingt-trois autres Deïïeins du même Mai- v tre , tant Payfages que Sujets. 67. Six autres Deliéins du même Maître. '^ 68. 5ix Deffeins, dont quatre font de Bou- /^- ^ cher , Ôc un de Nattoire. j5p. Hait Defiéins , dont un de Bourdon avec -c^o fa copie ; un de Boucher , ôcc. cinqjjii:me volume. Intitulé : Ecole de France , & ne contenant ^ref^ue que des Payfages. 70. Quinze Payfages très-finis , la plupart co- -Z-^. loriés , tant de Chaufourier, de Chavane, ^ que d'autres Maîtres François. 71. Quatorze autres Payfages o 80. Quatorze DelTeins de Dieu , de Champa- gne , de Eouchardcn , Sec. //f 81. Dix-fept DelTeins , dont plufieurs de Le Brun , de le Sueur , de la Foiie , &c. //" 82. Dix-huit Deffeins , la plupart de la Fage, ^ de Dieu, &c. SIXIE'ME VOLUME, Bcjfems de Gillat Tome h Les deux Volumes fuivans ne contiennent que des Deffeins de Gillot, qui a été' le Maî- tre d'Antoine Watteau. Feu M. de Lorangere avoit une paffion fi vive pour les Deffeins de ce Maître , qu il avoit iorméle projet d'en fai- re une Collection cooplette , comme les cu- rieux d'Effampes font les Oeuvres des Gra- veurs qui leur pîaifent le plus. En effet on ne connoît guère de Deffeins de ce Maure, hors DESSEINS. 27 ceux qui font dans les deux Volumes fui- vans. Gillot a excellé par l'abondance de génie qui règne dans Tes Compofitions: il a prefque toujours donné dans la partie Comique Ôc Théâtrale ; ce qui rend la Collection intéreilante Se amu- fante : fa plume efl: fine , fpirituelle, mais il eft'trop maniéré dans les extrémités de Tes figures ; il a gravé à l'eau forte , avec aiTez de liberté , Se nous avons de lui plufieurs Fables , qui fe trouvent dans le Volume des Fables de M. de la Mot- te , qu'il a exécuté d'après (es propres Defieins , Se dont les connoiiTeurs font cas. 53. la Paiîîon de J. C. defïîne'eà la plume, en 140. morceaux. 84. Vingt Delfeins aufïi à la plume , la plu- part de diverfes Paftorales. 85. Vingt-deux autres fujets aulïi defTinés à la plume. €6. Trente-fept Defleins d'Ornemens , d'Ar- mes , ôcc 37. Trente Delleins , dont quatorze petits fu- jets Comiques , & plufieurs ornemens. 28. Vingt-trois Defîeins , la plupart de fujets comiques & rcjouiiians. B 28 DESSEINS. SEPTIE'ME VOLUME, Dejfdns de Gillot , Tome 1 L Jû^f Z9. Onze grandes Etudes comiques, deflînées d'après naiure , pour pluileurs fcênes de l'ancien Théâtre Italien. A po. Douze autres Etudes, Idejn. // ^1. Douze Deiîeins , repréfentant divers fujets comiques ôc the'âtrales. r^^ ^2. Vingt-quatre autres fujets , repréfentant différentes fcênes coniiques , tirées de l'an- cien Théâtre Italien. Jf^C P5. Seize autres Idem, j^ 94. Douze autres Idem. Q^ 9 j. Trente DefTeins la plupart de divers ha- billemens co.miques ëc théâtrales. //û - /f 9^- Trente autres de divers habillemens comi- ^ ques. ^a. I î?7- Huit autres fujets , tant comiques que fa- ^ tyriques. ^ ^8. Se-pt autres DefTeins ; dont deux Clave- '^^'' cins coloriés ; deux fujets de danfe très-fi- nis , ÔCG. 7L P9' Huit autres fujets très-agréables , ôc très- '' finis. ^ 100. Neuf DelTeins aufii très-finis,repréfentant neuf Fables de la Motte , ëc qui ont été gravés par le même Gillor , dans le livre des Fables de ce Poète. Jéj" SOI. Neuf autres îdem, dont quelques-uns font coloriés. 34'^^ î 01. Neuf autres /tf^w. J0-/0 103. Neuf autres Idem. /^û î 04. Huit Jolis DelTeins de forme différente , / peints à GoualTe, Ôc extraordinairement finis : cette fuite , qui ne doit être compo- DESSEINS. 0^ fée que de fîx morceaux , les deux autres n'e'tant que des re'pe'titions , avec change- mens ; cette fuite , dis-je, avoir e'te' finie à deiTein de faire faire d'après une tenture de tapilferie en fix morceaux : quatre de ces fujets repre'fentent les quatre Saifons , 6c quatre des principales nations de l'Euro- pe ; chacune de ces nations eft place'e dans la faifon qui lui eft propre. L'Italie , repre- fente le Printcms , à caufe de la verdure continuelle qui y règne ; l'Efpagne , repre- fente l'Eté , par rapport à la chaleur qui s'y fait reffentir , plus vivement que dans d'au- tres Pays ; l'Automne eft repréfente'e par la nation Françoife , à caufe de l'abondan- ce que l'on y trouve dans cette faifon ; & enfin la nation du Nord , repre'fenre l'Hy- ver ôc fes frimats : un autre de ces mor- ceaux d'une forme plus quarre'e , réunit à un Buffet ces quatre nations ; ce dernier eft répété avec différence , aufli-bien qu'un au- tre plus petit, qui devoir faire la pièce da trumeau : il y a autour de chaque morceau , des ornenvens 8c une Divinité au milieu , convenable à chaque faifon : Cette fuite eft certainement ce que Gillot a jamais fait de plus agréable , 8c de plus arrêté. icj". Dix Sujets peints à l'huile , par le même Gillot. HUnieME VOLUME^ Divers Maîtres & divers Sujets , la plupart d^ Animaux. Il y a des chofes dans ce Volume qui font d'effinées avec une extrême propreté , ôc une grande régularité Biij 30 DESSEIN?. J/ i 106. Divers Oifeaux, & Papillons , très-pro- ^/ prement deffinés , en vingt - quatre mor- ceaux. /^ î 07. Divers autres grands Oifeaux très-finis, 4^â & la plupart faits par Robert, defïînateur du Roi , en huit morceaux. /JZ 108. Neuf autres Idejji , de la même beauté. /S'/ 1 o5>. Neuf autres plus petits , peints à GouaiTe, avec des fonds de payfage. ^^ 3 1 o. Quinze autres Idem. /i 111. Douze autres Idem. /| 112. Quinze autres oifeaux plus grands , fans fond. // 313. OnzeDeiTeins , repréfentant divers oi- feaux , 6c autres animaux , la plupart par Albert Flamen. ^û î 14. Dix Etudes d'Animaux, de le'gumes , 6c de fruits très-bien peints à l'huile. Jv ÏI5' Quarante-fixDeiTeins de divers plafonds, /fo ôc autres morceaux d'architeclure , dont ^^- ^ plufieurs font de Loir , de Cotelle , &cc. y w Î16. Cinquante-quatre morceaux , tant vi- / gnettes , culs-de-Iampe , lettres , que titres hiftorie's ; le tout deffiné avec une grande propreté' : il y a plulîeurs fujets de Fables renfermés dans les ornemens des Vignet- tes , & il paroît que c'eft un ouvrage qui a été commencé pour le Roi Louis XIV. fur l'Hiftoire des Dieux , 8c qui n'a point eu de fuite : on a joint à la fin plufieurs Son- nets , 8c autres morceaux écrits au mieux fur du velin. /; J17. Deux Payfages très-finis , par L. Cha- ^ Ions , Peintre moderne de la Hollande , 8c mort depuis peu. /^ Î18. Six petits Payfages peints à l'huile , 8c deux têtes. j^ I ip. Cinq DeiTeins faits à GoualTe , très-fîniî. DESSEINS. 3» dont quatre Marines, Se un Hyver, par A. Kademaker , bon Delïinateur moderne de Hollande. X20. Deux jolis Payfages coloriés , par Kel- fÇ- / 1er , auiTi î-eintre moderne de Hollande. 121 Deux autres morceaux peints à Gouaf- J5_/, fe , par feu M. de la Hire le Médecin, fils de TAftronome , ôc perir-fils du peintre du même rem. L'un de ces morceaux repré- fente un Fayfage , 6c l'autre un fujet ga- lard*. 122. Deux autres Sujets galands , aulîî peints /^- ^ à GouafTe. 123. Cinq autres Idem y pîus petits; ôc fujets ^3- " de dan le 124. Cinq autres Idem. 125. Neuf petits DefTeins très-finis , dont un par Château , ôc deux par le Chevalier Wleughels. ^ ^ 126. Six autres DeiTeins à GouafTe, tant Sujets 'y que Payfages. 127. Quatre Marines , 8c un Payfage , mor- /«^ ceaux peints auiîî à Gouaflc, ôc très-finis, 128. Cinq aunes dits. 12p. Quatre grands Payfages. 130. Quatre autres Payfages à Gouaife , très- zr finis. 1 3 1 . Quatre autres Deffeins à Gouafie ; trois / ^ Sujets , ôc un Payfage. * J'ai connu très-particuliérement M. delà Hire le Méde- cin , Auteur de ces deux morceaux : c'étoit un homme de moeurs , & d'une fcciété douce & agréable : il avoit beau- coup de goût , & d'amour poui le Deflèin , & pour la Pein- ture; maisl'nrt de la Médecine qu'il profeflbit & l'étude particulière qu'il fau'oit des Plantes, lui donnoit trop d'occu- pation, poiului laiflèr la liberté de fuivre l'inclination qu'il avoit pour cet Art, & lui ôtoit le loifir de s'amufer aufîi agréa- blement ; ce qui fait que nous avons très-peu de choies de iui ea ce genre 3 fe§ Ouvrages font fort eftimés. B iiij 32 DESSEINS. Z'^- // ^3^- Trois grands morceaux coloriés, fçavôïic un Hyver & deux fujets d'Hiiloire. Zi ^ C ^33- Trois autres fujets coloriés , dont un en forme d'éventail. Zl. J^ ^34- Quatre fujets , dont un de la FofTe , un / de la Joue , &c. M. l ^35' Dix DelTeins , tant fujets, que portraits > & la plupart coloriés. NEUVIE'ME VOLUME y Divers Maîtres , & divers Sujets, ^S./û j 3 <$. Vingt-neuf Etudes d'après les grandes Batailles d'Alexandre , de le Brun ; defli- nées très-proprement. ^ç 137. Trente-fix petits DefTeins de batailles, & fîéges de Villes, coloriés ; avec un titre. //. /^ ^3^- Dix- neuf autres plus grandes Batailles,. ÔC autres fujets aufïi coloriés. JZ 139. Dix-fept grands Payfages coloriés. ^y 140. Seize autres Payfages coloriés. 2^ 141. Quatre autres Payfages très-finis , avec deux chalies. /é'/û i42.Trente- deux grands DefTeins de plafonds^ autels , maufolées , feux d'artifice , &c. DlXlE'ME VOLUME, Divers Maîtres , & divers Sujets, fl^r Î43. Dix-neuf DelTeins tant grands , que pe- tits , de divers Maîtres , dont entre autres un de Watteau. A- / 144. Cinquante defleins de divers Maîtres. ^ù. f<î ^^^' -^^ Caroufel de Monfeigneur le Dauphin, J fils de Louis XIV. fous le titre du Caroufeî des Dames , fait àVerfailles, en 1686. en einquante-un morceaux , y compris deus DESSEINS. 3^ cartouches , & l'explication proprement écrite fur velin ; le tout deffiné 6c colorié avec grand foin. 14(5. Quatorze DelTeins delà Chine; très- jolig /S- /^ fujets. 147. Vingt autres pareils aux pre'ce'dens. J<^- ^3 148. Vingt autres dits. — 4^ 14p. Treize autres morceaux , tant plantes, /^ que fujets Chinois. ONZIE'ME VOLUME. Contenant nombre de Fleurs , & de Plan- tes , peintes en miniature fur velin , d'une très-grande propreté , ôc d'un grand fini ; la plupart par feu Robert , Deffinateur du Roi: Cette fuite eft une des mieux choifies que l'on puilTe trouver en ce genre ; il y a des mor- ceaux d'une beauté furprenante , le tout fera détaillé fuivant les numéros ci-deiTous. 1 50. Douze belles tulipes , 8c autres fleurs. 151. Douze autres dit. 152 Vingt autres dit, au bas defquelles il fe trouve quelques coquilles. ij* j. Vingt autres diverfes fleurs. 154. Dix-neuf autres plus petites fleurj 1$$. Vingt-quatre autres Idem, 15e. Seize autres /i^w7. ■ vz^ jp. Seize autres Idem , avec quelques coquiî- y^ ^ les dans le bas de quelques - unes de cqs fleurs, î |8. On:^e grandes tulipes, 8c autres belles /^ fleurs. j$9 Dix autres , des plus belles, 8c des plu? jw - it grandes fleurs. b;w 34 DESSEIN S, Divers Hahillernens & Décorations de 'Théâtre ^ en ij*. Volumes in-folio. 1 éo.Une fuite confidérable de divers delTeins, de de'corations & habillemens de Théâtre, en près de dix-huit cens cinquante mor- ceaux 3 dont la plupart font faits par Cotelle, Berain, 8c autres bons Maîtres en ce genre , tant Italiens que François. Deux- cens douze de ces Deifeins font au trait, 8c le refte efl deffiné , 8c lavé à l'en- cre de la Chine ou colorié; cette fuite efl unique , 8c n'a iamais été poufTée à une fî grande quantité : ce qui en forme le fond, eft le choix que feu M. de Lorargere a fait fur tous les Deileins de ce genre T que pof- fédoit feu M. du Ronderet , qui avoit palTé toute fa vie , non-feulement à ramaffer tout ce qu'il pouvoit trouver qui eût rapport aux habillemens, _8c aux décorations de Théâtre, mais qui faifoit même travailler tous les bons .DefTinateurs qui vouloient bien fe prêter à fes idées fur cette colledion. Outre ce choix nombreux , fait après le décès de M, du Ronderet , feu M. de Lorangere y a joint ce qu'il avoit déia recueilli fur cette matière, 8c il a toujours été occupé depuis à l'augmenter de ce qu'il pouvoit trouver de nouveau 8c de curieux ; ainfi il eft facile de fentir le mérite d'une pareille colîeaion, dont l'étendue n'a pu parvenir à un fï haut point, fans une grande déoenfe 8c une grande recherche. Cette fuite eft en quinze Vol-^mes in-folio , d'une condition parfaite , dont fix contiennent les habille- îi^ens> 8c les neuf autres renferment les dé- DESSEINS. 5j coratlons : cet article ne pouvant être de'- membré fans en diminuer le me'rite , il fera vendu en entier fous le même numéro. i6i. Quarante-quatre morceaux de diverfes de'coràtions de The'âtre , qui font plufieurs doubles , de la fuite du numéro précécent. (fS. / B^j 36 ENLUMINURES. ON trouve rarement des Efl:ampes enluminées avec autant de foin , de propreté , Se d'intelligence , que le font celles qui font comprifes dans les numéros fuivans ; c'eft feu M. de Lo- rangere qui les a fait enluminer lui-mê- Kie , ôc il n'a rien épargné pour le fai- re faire au mieux. Il aîmoit beaucoup ce qui étoit colorié , c'efi: ce qui lui fit entreprendre , pour fe fatisfaire, défor- mer un portefeuille dans ce genre , dont la diverfité , Se le brillant des cou- leurs 5 ne laiiTent pas que de répandre une certaine gayeté , qui plaît à l'oeil. ^^ l 1^2. Les Comédies de Molière, gravées pafi Joulain , avec un livre de Modes ; le tout enluminé très-proprement , en dix- neuf morceaux , compris le frontirpice. ZÇ 3^3. Trente-cinq morceaux enluminés, tant Payfages que fujers , dont entre autres , TA- pothéofe d'Ifis , de le Clerc; le fujet allé- gorique du mariage de Monfeigneurle Duc & de Madame la DuchefTe de Bourgogne, par le même ; les Demoifelles Dangeville y & Salle ; les amours à la toilette , 8cc. 53- f ^ ^4- Vingt-quatre morceaux d'ornemens » d'a^ près Watteau ôc autres Maîtres , auiïï très- proprement enluminés. ENLUMINURES, ^f r^j*. Les quatre Elémens, ôc les quatre Sai- Jo^/ fons , avec les trente- deux deviies de ces tapifîeries , le tout gravée' par le Clerc , d'ct^ près le Brun , avec les quatre titres, ôc dix- fept morceaux d'ornemens d'après War- p, teau , faifant en tout foixante-une pièces enlumine'es. ^^ s 56. Les quatre conquêtes du Cabinet du <^^~^ le Roi, auiîi graTées par le Clerc , d'après le ;s Brun , avec les trois autres conquêtes nou- vellement gravées , 6c que Tony a joint, extrêmement bien enluminées , ôc rehauf- fées d'or; en tout fept morceaux. ^ i* 167. L'Hiftoire de Meleagre,en huit morceaux, 'v^ y compris le titre , enluminés de la même . façon que les précédens. 168. Cent trente-quatre enluminures d'Aile- /^ ^ "^ magne. T6p. Fleurs, Plantes, Payfages , Oifeaux , &c. ^^_ ^^ en cinquante-deux morceaux , auffi enlu° ^ minés , y compris plufîeurs pièces impri- îïiées en couleurs. ESTy4 MP E s. LOrfqne l'on fait attention à l'utilité & aux agrémens que procure l'Art de la Gravure , on eft furpris de voir qu'il ne fe forme pas en ce genre un plus grand nombre de curieux. Il faut être ri- che pour pouvoir faire un choix délicat cnTableaux ; les Defleins dont l'ouvra- ge efi: ordinairement tout efprit , exi- gent une connoiflance confommée pour y pouvoir être fenfible , & en goûter tout le plaifir; mais les Eflampes font de tout âge , de tout état , & de toute faculté ; cette curiofité étant mioins cou- teufe , quand on fçaitfe borner, on peut y atteindre plus aifément; &z comme elle renferme quantité d'objets de diffé- rens genres , elle devient d'une utilité Univerfelle. Les Eftampes inflruifent la jeunefTe; par l'impreflîon vive qu'elles gravent dans leur imagination , <5c elles la ré- créent en même-tems ; les inflrudions qu'elle en reçoit font plus promptes, & elles ont plus de force , Se plus de du- rée que la parole. Si vous voulez qu'un jeune enfant apprenne avec fruit quel- ESTAMPES. 59 ijtie trait d'Hifloire facrce ou profane , amufez-le par la repréfentation de cette hiftoire , en lui en expliquant le fujet, il oubliera rarement les imprelTions que feront fur lut les différens caraderes qu'il remarquera dans l'ordonnance de ce fujet. Elles fervent aiiffi d'agréable entre- tien à la vieilleffe , qui n'efl: plus diflî- pée par les pallions du premier âge , Se lui rappellent les idées de nombre de chofes que le tems avoit effacées de la mémoire. Feu M. de Blois mort à l'âge de plus de 80. ans , ancien & grand curieux ; ne fe lafToit point de parler des agré- mens ôc des fruits que l'on rec^ueilloit dans .un âge avancé , de la qualité d'a- mateur des Eftampes : il fe louoit tous les jours des peines & des foins qu'il avoit pris pour former un Cabinet qui lui étoit d'un fi grand fecours : La vieil- lelTe , (difoit-il, )afouvent de certains défauts , compagnons incommodes à foi ôc aux autres : elle efl ordinaire- ment mêlée d'infirmités qui font que nous fommes alors abandonnés d'un chacun : notre indolence , Se notre in- différence , nous empêchent d'aller chercher ailleurs à nous délaffer. Alors ^ ESTA M PE S. plus de fociété ; tout fuit , ôc nous ref- tons feuls , & vis-à-vis de nous-mêmes. Quels avantages , s'écrioit-il , ne tirai* je pas des reflburces que me fournit moa Cabinet ? L'ancienne pofleflion de mes curiofités m'a acquis le titre de connoil^ feur;un curieux novice vient me con- fiilter, Se prendre de moi des leçons ôc des connoiiTances : un autre, inquieS d'un nouvel achat qu'il vient de faire, veut jouter contre moi fur labeauté d'u* ne épreuve; celui-ci vient pours'éclair- cir de la certitude d'un morceau dont il eften doute; celui-là vient m'annon- cer une pièce qu'il croit me manquer : les Marchands me font journellement leur cour , & m'apportent des nouveau- tés qui m'amufent ; je me trouve tou- jours ainfî occupé. Si par hazard je fuis feul , ôc mélancolique, j'appelle à mon iecours un portefeuille, dont la variété des fujets ôc la beauté du- travail , dif- fipent totalement mon ennui. Indépendamment des agrémens de l'Eflampe , quel profit n'en tirons-nous pas ? Elles nous repréfentent les chofes abfentes , comme (i elles étoient devant nos yeux; elles nous rapprochent les pays les plus éloignés , ôc nous les ren^ dent auflî familiers que le nôtre : elle^' ESTAMPE?. 4ï nous font profiter de nombre de beau- tés qui exiftent dans ces pays , êc dont nous ne pourrions jouir fans cefecours : elles nous rendent contemporains les plus grands Hommes des fiécles anté- rieurs , avec lefquels elles nous font vi- vre , pour ainfî dire , par leur reffem- blance qu'elles tracent à nos yeux. Si les Anciens avoient eu les mêmes avan- tages , nous connoîtrions par le moyen des Eftampes , tout ce qu'ils ont polTé- dé de beau ôc de curieux. Ces Tem- ples , ôc ces Palais fameux, dont il eft tant parlé dans THiftoire ; ces ouvra- ges Cl refpeflables des Egyptiens , des Grecs , & des Romains ; ces monumens fi vantés , dont la defcription ne nous donne qu'une légère & imparfaite idée ;- ces Statues fi célèbres , dont les triftes débris font encore aujourd'hui l'admi- ration ôc les regrets des connoiffeurs^ Enfin toutes ces merveilles de l'Anti- quité 5 n'auroient-elles pas été tranfmi-^ ks à la poflérité par le fecours de la Gravure , ôc ne ferions-nous pas deve- nus par ce moyen héritiers de toutes^ ces richeffes ? Rien n'eft auffi plus propre à nous; former le goût , que les Eftampes ; elles» nous donnent une teinture des beaux^ 4^ ESTAMPES. Arts ; elles nous aident à parvenir à îa connoiffance des Tableaux : quand on veut les examiner avec attention , elles nous font facilement découvrir les ma- nières affedées à chaque Ecole Se à chaque Maître , Se nous donnent l'idée, ôc pour ainfi dircla pofleffion d'un nom- bre infini de Morceaux de Peinture , qu'on ne pourroit acquérir fans un ar- gent immenfe. Tous ces effets font gé- néraux , Se chacun en peut reffentir de particuliers , fuivant l'étendue de foa goût , de fcs lumières ôc de fon inclina- tion. Il n'y a perfonne , de quelque état , ôc de quelque proferflon qu'il foit , qui ne puiiTe tirer une grande uâliré ôc une grande inftruflion des produdions de cet Art , qui ont été multipliées jufquesi a préfent en tant de genres , que l'on y peut puifer toutes les connoiffances qui nous font néceffaires. Nous avons, tant au burin qu'à l'eau- forte , une infinité de Sujets ; Hidoi- res , Fables , Emblèmes , Devifes, Or- nemens , Médailles , Animaux , Plan- tes , Fleurs , Fruits , Portraits , Armoi- ries , Ôcc. enfin il n'y a aucune matière fur laquelle nous ne puiflîons acquérir des lumières , ôc augmenter nos con- noiffances 5 en mettant en parallèle ESTAMPES. 45 tous les ouvrages des meilleurs Maî- tres , pour pouvoir faire enfuite un choix «fans la partie que nous voulons culti- ver avec foin. . L'origine de cet Art efl de 1460. ou pour mieux dire , l'origine de Timpref- fion de la Gravure ; car il y avoir déjà long-tems que Ton gravoit au burin fur différens métaux ; mais la manière d'en pouvoir extraire des empreintes , n'a été imaginée que dans ce tems , & ce n'eft qu'au hazard que l'on doit cette admirable Invention. Voici comme on raconte cette origine. Mafo Fimguerra , Orfèvre de Flo- rence 5 en moulant avec du foufre fon- du , fes ouvrages d'Orfèvrerie , fur lef* quels il avoir gravé plufieurs ornemens , s'apperçut que le noir incorporé dans les tailles de fa gravure , avoir em- preint fur ce foufre l'image de fon tra- vail. Cette découverte lui donna l'idée de faire un nouvel effai avec du papier blanc Se humide , qu'il appliqua avec force fur une plaque d'argent qu il avoit gravée à ce deffein ; ce qui liii réuflit* D'autres difent que ce fut une Blanchif- feufe qui , par hazard , pofa du linge humide fur de la vaiffelle que cet Or- fèvre venoit de graver j que le poids 44 ESTAMPES. de ce linge , Se Ton humidité , occafron- fièrent TimprefTion de la gravure , qui ctoit fur cette vaiiTelle , Se que TOrfé- vre , furpris de cette heureufe avanture i fiX. enfuite l'eiïai dont nous venons de parler. Cette nouveauté excita Baccio Baldn ni à faire un pareil effai , dont le fuccès rengagea à graver pIuQeurs Planches- d'après les DelTeins de Sandro Boticello, André Manteigne qui étoit à Rome ,' profita enfuite de cet avantage , & gra- va plufieurs de fes propres ouvrages^ De-là , cette invention paffa en Flan- dres , où IMarcin d'Anvers , Peintre aiïez: fameux de ce tems , grava plufieurs Morceaux qu'il envoya en Italie. Après Martin d'Anvers , ce fut Albert Dure qui parut , & qui eft celui qui commen-^ ea à graver avec plus de foin , auffi- bien que Lucas de Leyde qui lui étoic Contemporain. Nous avons de ces deux Maîtres plufieurs belles Eftampes gra-^ vées d'une propreté & d'une finefïe de taille admirable. Quelques années après on découvrît la façon de graver à Teau- forte , que le Parméfan a été des pre- miers à mettre en ufage. Ces ouvrages devinrent l'admiration- des Curieux , & en particulier des ha-*- ESTAMPES. 45 Jbrles Peintres qui furent charmés de i pouvoir par-là établir ôc perpétuer leur réputation. Ravhaël entr'autres enga- gea le fameux Marc- Antoine à graver plufieurs de Tes Tableaiix (S: de fes Def- feins. Marc - Antoine animé déjà par les beautés qu'il avoit reconnues dans lafi- nelTe du burin d'Albert Dure , & dans le beau travail de fes Eflampes , dont il avoit même déjà copié la PaiTion en trente-fix pièces , n'eut pas de peine à fe prêter au déilr de Raphaël. Les Mor- ceaux admirables que nous avons de lui d'après ce grand Peintre , qui fera toujours regardé comme un parfait mo- dèle i fureiK recherchés dans ce tems- là avec tant d'amour , que les belles épreuves conditionnées font aujour- d'hui prefqu' introuvables. Depuis ce tems , un grand nombre de Graveurs fe font fucceiïîvement ren- dus recommandables , tant en Italie, qu'en Allemagne , // N°- 9' Les Tableaux de S. Pierre de Rome , en trente morceaux , y compris le titre qui s'y trouve rarement , ëc qui repréfente le Sau- veur fous un arc de triomphe, avec une inf- cription au bajj > qui porte ; DçUneaùones OEUVRES DE CALLOT. 71 Suite du N^.ç. fiBuYJs , 6cc. Il y a vingt-neuf de ces pie'ces en hauteur , 6c une en largeur , dont parmi \ les vingt-neuf qui font en hauteur , onze fe ^; terminent quarrément , 8c les dixrhuit au- i très font ceintre'es par le haut; elles repré- fentent divers fujets des Acles des Apôtres; les premie'res e'preuves doivent être com- me font celles-ci , avant le noni de Callot, êc avant les chifres. Neuf pièces en hauteur , qui vont ordinaire- ment enfemble , y compris un titre qui s'y joint, fur lequel eft grave' , GlorioJ[(Jl- fimcs Virgïnis , Deipans elogium : toutes pref- que de la même grandeur , dont voici le dérail , i°. Le titre de VElog'mm , 8cc. i°. Sa Livar portant fa tête ; 3*^. Une Nativité' , avec deux Anges debout derrie're la Vier- ge ; 4°. Judith qui vient de couper la tête à Holophernes , d'une gravure pointillée ; 5° La Converfion de S. Paul ; 6°. Une Af- iomption ; 7^. Une Adoration des Rois ; 8°. Un Crucifix au trait ; p°. Une ReTurrec- tion : prefque toutes ces pie'ces font avant le nom de Callot , ôc cette dernie're s'y trouve double , une avec le nom , 5c l'au- tre fans nom. Les miracles de l'Annonciade , en quarante- une pièces en hauteur, & de grandeur d'un in-douze , y compris le titre hiiiorie', quieft d'une forme plus grande , ôc fur lequel effc imprime' , Scella d'alcuni MiracoU , êcc. Ces morceaux repreTentent diifërens périls 6c alfaffinats , dont on a été' préfervé par mi- racle ; ils font gravés au Burin , d'après difiérens Maîtres. Cette fuite eil extrême- ment rare ; elle fe trouve parfaite d'épreu- ve dans cet œuvre , ôc avant le nom de Cal- 1 72 ESTAMPE S. Suite du N°. p. Jot. Pour caradérifer le première édition, iî faur que l'on trouve e'crit au bas du titre , In Firenze apprejjo Pietro Cecconcelliy 8cc. i6ip. & que chaque pie'ce ne foit point chifre'e d'un double chifre , comme dans i'e'dirion de 1636, Autre morceau en iiauteur de lîx pouces fix lignes , fur quatre pouces cinq lignes ; il eil gravé au Burin , d'après Mathc^ns Roffèll, 8c repre'fente une Anonciation, avec ce diiU- que , fortant de la bouche de la Vierge : Ec- ce ancilla Domini , fans nom. Pièce rariffi- me. Une grande pièce gravée au Burin, en quatre morceaux : elle repre'fente FEnfer , & le Purgatoire , & eft appellèe vulgairement , le Puits y ou le Purgatoire ; elle efl rare, ôc difficile à trouver belle. Cet Article contient 85. morceaux. //. /o T^îo^ jQ^ Le Triomphe de la Vierge ; grande pièce en hauteur , première épreuve avant le nom de Siivei^re; c'eflune Thefe dédiée à Charles ÎV. Duc de Lorraine Ôc de Bar. -La Vie de la Vierge par emblèmes , au nom- bre de 27. pièces , fans y comprendre le ti- tre hiftorié, où il eit écrit : f'ita beatce Ma- riiS Vtv'y. matvis Dei embUmaiih. delineata. Pour être des premières épreuves , il faut qu'elles ne fuient point chifrées. Lux ClauCtri , pareille iùite de vingt-fept piè- ces , avec un titre hiiioriè ; ce fojit -diffé- rens fujets faits en emblèmes , fur la dou- ceur de la vie Religieufe. La grande Thèfe ènigmatique , en deux mor- ceaux , du fils du iSuc de Lorraine , dédiée à um Père , François de Lorraine ; premiè- re épreuve , avant le nom de Siiveltre , qui EUVRE DE CALLOT. 73 Suite du Ninmro lo. fe trouve ordinairement au-deiïus desaîles des Aigles , qui font au bas de l'Eftampe , oii font les armes ; il paroît en l'air un che- val ailé , fur lequel eft une figure , avec d^s armes au-deffus , oii il ell e'crit : Francifcê à Lothavhigia pareil'} optimo. Un morceau en hauteur , tire' du Temple des Mules , ôc qui repreTente les Géans , dont Callot a gravé l'aflemblée des Dieux , qui fe trouve dans le haut du Ciel. Autre pièce ovale en largeur , de moyenne grandeur , fans nom , qui repreTente \çs Géans foudroyés par Jupiter ; très-belle épreuve , Ôc rare. Cet Article contient yp. morceaux-: K°. II. Les quatre Saifons copiées au Burin (^f par Callot , de la même grandeur, 8c du même côté que celles de Sadelers , d'après le Baflan , avec des Vers Italiens au bas de chaque pièce : elles font très-bien imitées. Ces quatre morceaux font rariffimes , Ôcnê font connus que dans l'Oeuv^re de M. de Cleves , 8c dans celui-ci. N°. 1 2. Les douze mois de l'année , pièces en aé largeur, 8c à peu près de la mêmegran- / deur que les quatre Saifons du Baffan; par- faites épreuves j elles font gravées au Bu- rin, d'après Jodocus de Momper. Elles font très-rares à trouver , fur-tout de la beauté de celles-ci. N**. 1 3 . Le titre du Livre intitulé : Statuti delV ( ^ ordine deCavalieri, di Santo Stephano, 8cc, gravé à l'eau forte à Florence , avec le nom de Callot, de fept pouces cinq Vignes , fur cinq pouces une ligne ; c'eft le titr'e hifl torié d'un Livre fait pour un Oidre de Che- yaliers, dont CoûnelL Grand Duc de Tof- D 74 ESTAMPES. Suite du Numéro 11. cane étoit Grand-Maître. II y a en haut une Pallas en pied ; une Juftice d'un côté , 6c une figure de la Force de l'autre ; ces fi- gures font aflîfes. Autre titre d'un Livre in-^.^. de fix poucesJ neuf lignes , fur cinq pouces cinq lignes, intitulé : Première partie de la recherche des faintes Antiquités de la Vofge , Provia- ce de Lorraine, par Jean Ruyr, à S. Die,, par Jacques Marlier i6z6. Ce titre repré- fente un portique , au haut duquel eft une Vierge dans un croiiîant , av^ec un tapis dans le milieu , pour recevoir le titre du Livre. Il eft bien gravé , 6c fans le nom de Cal- lot ; le titre du livre n'y eft point encore im- primé , ce qui rend cette épreuve unique, étant aufli très-différente de celle qui fuit, ôc feule connue avec cette différence. Le même titre que le précédent , comme il fe trouve ordinairement , avec l'infcription : il eft différent de l'autre , en ce que le tapis en eft retouché au Burin , ôc qu'il y a ces quatre lettres S. D. S. H. des deux côtés des écuffbns , qui font au bas de cette planche. Autre titre in-^P. de fix pouces neuf lignes , fur quatre pouces huit lignes, intitulé : Fie^ foie diftruttay di Gio Domenico leri , ôcc. au- trement : Cata Kafta , ou les Poèmes de Jo- van , Domenico Pery. Titre hiftorié, appel- lé communément, labellejardiniere.il eft rare , bien gravé , parfait d'épreuve , ôc fans nom. Autre titre hiftorié , de quatre pouces huit li- gnes , fur trois pouces , ôc intitulé , Mira- cle?, ôc grâces de N. D. de bon fecourj lez Nancy. Il repréfente un Autel de la Vierge , avec un v)\ Charles à gauche , ôc OEUVRE E>E CALLOT. 75 Siiite du Numéro 13. un S. François à droite , tous deux à ge* noux ; très-beile e'preuve. Autre titre de trois pouces fept lignes , fur deux pouces dix lignes , repre'ientant un Autel avec une Vierge de pitié , tenant le Chrilt-, deux Pe'nitens voile's , à genoux au bas de l'Autel , Ôc fur le devant de l'Au- tel eil une Croix de ?»lalte , autour de la- quelle eft e'crit : in hoc jigno vinces ; fans nom , Ôc très-beau d'épreuve. Autre titre , de quatre pouces fept lignes , fur deux pouces cinq lignes , intitulé : La Pau- vevta contenta. Il reprélente un foldat tenant un Drapeau; il y a au bas fur un bouclier à droite , Jcc. Colle f. Je crois qu'on l'a infère dans cet Oeuvre , par rapport à la relîem- blance de ce nom avec celui de Callot ; car il ne paroît ni de Callot , ni d'après lui. Autre petit titre hiiiorié , des Coutumes géné- rales du Duché de Lorraine , en 1^3 1 . fans nom , Se rare , de trois pouces dix lignes , fur deux pouces une ligne. Autre plus grand titre , appelle communé- ment , les Aftrologues : très belle épreuve , ôc rare à trouver ainfî. Autre petit titre , des Règles de la Congréga- tion de N. D. du Collège des Jefuites de Nancy , repréfentant l'Immaculée Concep- tion ; fans nom. Le titre de lafainte Apocataflafe avant la let- tre , très-rare à trouver de cette manière , ôc même prefque introuvable. Le même titre avec impreffion , & différence dans les deux coins du haut de la planche; oli il y a d'un côté une croix de Lorraine , 6c de l'autre côté une flèche , avec des dif- tiques latins autour, qui ne font point a Dij 76 ESTAMPES. Suite du Numéro 13. la précédente épreuve. Autre titre , intitulé : Harpalice Tragêdia dî Francifco Bracciolini , fait à Florence , en 1613. imprimé dans un ovale , au milieu d'un morceau d'architedure , avec deux fi- gures aux côtés , élevées fur des pieds-d'ef- taux ; 6c deux armes , l'une en haut , 8c l'autre en bas ; pièce extrêmement rare , 8c même unique : le nom de Callot eft au bas. Cet Article renferme 13. Titres très-rares. //. Z. ^^' *4- L^s grandes miferes de la Guerre, en / dix-huit morceaux , compris le titre. Cette y3 fuite a toujours été regardée comme une des plus intérelTantes que Callot ait faites. Les petites miferes de la Guerre , en fept piè- ces > compris le titre , qui efl gravé par Bofle. Morceau quatre, de moyenne grandeur , ap- pelle vulgairement, le Bataillon , ou revue d'Armée. Il y a à gauche fur le devant, une ' grande figure à cheval. Les exercices Militaires , dédiés à M. de Beau- fremont ; en treize petites pièces , compris le titre : elles font toutes à trois petites fi- gures chacune. Deux autres petites pièces en long , repréfen- tant deux Batailles , que l'on met ordinai- rement à la fuite des exercices Militaires. Un Titre pareil à celui des exercices Militai- res ci-deffus , gravé en contre partie , dans le cartouche duquel il y a au lieu de l'écri- ture , deux petits eflais de gravure. Ce titre paroît plutôt copié d'après l'original , que de Callot même , cependant il n'eft pas commun. Les Fantaifies , en quatorze petits morceaux, y compris le titre ', de la même grandeur OEUVRE DE CALLOT. 77 Suite du Numéro 14. que les exercices Militaires , ôc auffi à trois petites figures chacun. Une petite pièce de deux pouces neuf lignes de hauteur, fur un pouce huit lignes de lar- geur , repreTentant une figure comique , qui a le ventre gros , avec une ceinture autour , ou eft attache' un fabre , fur lequel il a la main appuyée ; dans le fond il y a un mor- ceau d'Architeclure, avec quelques petites figures : cette pie'ce eil très-Iegérement gra- ve'e ; elle pourroit être des premiers tems de Callot , ôc elle n efl connue que dans cette Oeuvre. Une fuite de quinze morceaux, à peu près de la grandeur de ceux des Caprices , à l'excep- tion d'un , qui eft un peu plus grand ; fans nom , 8c très- joliment gravc's : ils repre'fen- tent divers fujets , Ôc caprices , à grandes 8c petites figures. Ces pie'ces font attribue'es par les uns à Callot , & par les autres à la Belle ; il eft vrai qu'elles paroifient bien plutôt être de ce dernier , & faites dans le tems qu'il cherchoit à imiter Callot : c'eft pourquoi il eft libre de les placer dans l'un de ces deux Oeuvres , jufqu'à ce qu'il fe foit trouve' quelqu'un aifez connoiffeur , ou qui ait plutôt aifez d'autorité' auprèé des curieux pour les pouvoir de'terminer , tant fur cette pièce , que fur nombre d'autres fur lefquel- les il y a la même conteftation. Il n'y a de cts quinze morceaux, dans l'Oeu- vre de Callot du Koi , que celui qui repré- fente un valet de chien ; cette fuite eft ex- trêmement rare , & même introuvable. Cet Article comprend en tout 72. pie'ces. iN°. 15. Les grandes mife'res de la Guerre fuf- ^^ dites, en dix -huit morceaux , premières Diij 78 E S TA M P E S. Suite du Numéro 15*. épreuves , avant hs vers qui font ordinai- rement au bas de chaque pie'ce , 6c avant les chifres : rares à trouver ainfî. Sup-plicitim fceleri frenum', très-belle épreuve : on l'appelle vulgairement , les Supplices , à caufe des différens genres de fupplicesqui y font repreTente's ; pièce oblongue, de moyenne grandeur : elle ell regarde'e com- me un des chefs-d'œuvres de Callot, par rapport à la quantité de figures qui fe trou- vent dans un û petit efpace , & à la grada- tion qui y eft olsfervée. Pour être parfaite épreuve, il faut y découvrir une tour quar- rée qui s'élève au-deflus des maifons , vers le milieu , en tirant fur la gauche de l'Ef- tampe , 6c une petite Vierge qui eft placée à l'angle du mur qui fait le coin d'une rue , auffi vers le milieu , un peu fur la droite ; rarement ces deux pièces y font remarqua- bles comme dans l'épreuve de cet Oeuvre. Une pièce oblongue , aufîi de moyenne gran- deur , dont le fujet eft renfermé dans un cartouche , 6c qui repréfente une defcenre de troupes dans l'Ille de Ré. Les Caprices , gravés à Florence , dédiés au Prince Laurent de Medicis , en cinquante petits moroeaux égaux , 6c prefque quarrés, y compris le titre , 6c l'Epitre dédicatoire ; il eft écrit fur le titre : Capricii di varie figu- re^ di Jacoho Callot^ &c. in aquaforti, in Fie^ renza. Ces morceaux repréfentent diverfes figures , quelquefois repétées dans la même pièce , l'une au trait , 6c l'autre ombrée ; quelques fujets comiques , des payfages, àQs fêtes faites à Florence , 6cc. Epreu- ves difficiles à trouver auffi parfeites que celles de cette fuite. OEUVRE DE CALLOT. 79 Suit? du Numéro ly. Les mêmes Caprices & mêmes fujets , grave's à Nancy, aufll en cinquante morceaux , comme les préce'dens , ians aucune diffé- rence , mais d'une gravure plus féche , 8c moins agre'able. Comme Callot avoit fait ces Caprices, pour ceux qui vouloient s'ap- pliquer au Delfein,ledébiten fut fî prompr, qu'il fe trouva dans l'obligation de les ré- péter. Ceux de Florence font beaucoup plus rares que les autres ; le titre diifére du pré- cédent , en ce qu'il y a écrit au bas de ce- lui-ci : Ex. Nancey. "Une petite pièce de deux pouces fîx li- gnes de hauteur , fur deux pouces de lar- geur , gravée à l'eau forte , du bon tems de Callot, avec fon nom au bas : elle repré- fente une femme aiTife dans une campagne, tenant un enfant entre fes bras , ôc un au- tre enfant qui mange un fruit , & qui eft ac- croupi au pied d'un arbre , fur la droite ; morceau unique. Une autre petite pièce , repréfentant un bras qui fort d'un nuage , tenant une épée à la main , avec une banderole , fur laquelle il eft écrit : Fe::it potentiam in hrachio fua. Cet- te pièce eft d'une fuite que l'on trouvera ci-après , Ôc que l'on appelle , le Combat à la barrière. La même pièce , gravée en contre partie , fans banderole , ni légende , mais beaucoup plus rare que la précédente , ayant fervi à la première édition du livre du Combat à la Earriére. Une petite pièce quarrée , fur laquelle il y a trois petits fujets ovales , grands comme une bague. Je ne fçai point pourquoi ces morceaux fe trouvent dans cet Oeuvre , & Diiij ?o ESTAMPES. Suite du Numéro 1 5 je n'y apperçois rien qui puilTe cara<5lenfer le Burin , ni la compofition de Callot. Une très-petite pièce gravée à l'eau forte , 8c fans nom : elle pourroit être des premières manie'res de Callot; elle porte deux pouces de large , fur un pouce quatre lignes de haut , 6c reprëfente un homme qui fe dé- chauffe au pied d'une boutique ; cette pièce eft unique. Deux morceaux de la même grandeur que ceux des Caprices : le premier repréfente deux femmes , l'une vue par devant , 8c l'autre vue par derrière , tenant un évan- tail à la main, avec un petit lointain. Deux Fileufes font le fujet de la féconde pièce. Cet Article contient 127. morceaux. /^, /â N^. 16. Seizemorceaux en largeur, de moyen- ne grandeur , reprèfentant divers fujets de Soldats & autres fujets comiques , gravés d'après Callot , par Silveftre. La fuite des yarie figure , en dix-fept mor- ceaux , compris le titre hiftoriè , ou il y a un porteur de valife ; les autres pièces font à deux figures , avec des lointains , dont l'une des figures eft au trait , & l'autre om- brée ; quelquefois le titre fe trouve fans le mot de iecit^ au bout du nom de Callot. Plus , cinq des mêmes pièces fufdites , avant Iqs fonds , rares à trouver ainfi ; & quelques autres qui font répétées , étant plus belles épreuves. Autre pièce , à peu près de la même grandeur, appellèe , la petite Place de Sienne, parce qu elle en donne la vue ; elle eft affez rare. La fuite des Balli , ou Curiiciicu ; fujets très- comiques , à deux figures , avec des loin- tains fort jolis , oli l'on voit d'autres figu- OEUVRE DE CALLOT. 8i Suite du Numéro 1 6, tes en petit ; en vingt- quatre morceaux, compris le titre hiftorie' à trois figures. Un autre fuite intitule'e Farie figure Gohhi Ôcc. en 1666. apelle'e communément , les BolTus , ou les Pigmés ; fujets très grotef- ques en vingt 8c un morceaux , y compris le titre hilliorié par une figure qui a la che- mife retrouiTée, ôc qui montre fbn derrie're. Il fe trouve quelquefois un vingt- deuxième morceau , repe'te' en contre partie, êc dont la Planche a e'te' perdue , ce qui a obligé Callot à la recommencer ; c'eft celui qui a un grand chapeau couvert de plumes , 8c qui marche avec un bâton à une main, 8c de l'autre tient fon fabre : c'eft le premier fait qui eil le plus rare ; on le remarque par la figure qui part du pied droit pour marcher, au lieu que dans la plus commu- ne , elle part du pied gauche. Moyenne pièce dans le goût des Balli , mais plus grande , où Ton voit deux grands Pan- talons qui danfent , avec un lointain , 8c plufieurs petites figures. L* Article eft en 8|. pièces. N°. 17. Les Gueux, en vingt-cinq morceaux, compris le titre , ou il eft écrit fur un dra- peau : Capitano di Baroni. Onze pièces , repréfentant divers attitudes 8c habillemens de femmes , gravées par Sil- veftre , d'après Callot. Il y en a quatre où il eft écrit au bas de la planche , à gauche , J. Callot in Fi. mais elles ne font point de lui. La fuite de la noblelfe , de la même gran- deur que les précédentes ; en douze mor- ceaux , avec des fonds , 8c des lointains très-amufans ; il y en a fix en hommes , 8c D V 82 ESTAMPES. Suite du Numéro 1 7. 'fîx autres en femmes. Les épreuves en font très-belles Pièce de moyenne grandeur en largeur , re- préfentant deux femmes aflîfes avec des chapeaux fur la tête, 5c grave'e d'après Cal- lot. Un autre morceau , à peu près de la même grandeur , ôc de la même forme : il repré- fente fîx figures comiques grave'es au trait. Il paroît être d'après Callot. Les quatre pièces appellées , les Bohémiens , avec des lointains. Celles-ci font très-bel- les d'épreuves , & il faut que les lointains foient apparens 6c diltinds , avec netteté. Ce font quatre moyennes pièces oblon- gues. Les trois morceaux en hauteur appelles les trois Pantalons; très -beaux d'épreuve, avec des lointains qui repréfentent des Théâtres , 6c nombre de fpedateurs : les premières épreuves fe reconnoiffent aulîi à la netteté des fonds. Deux morceaux afTez grands , gravés d'a- près Callot , par Franco s Vanden-Win- gaerde, repréfentantdeux nuits. Dans l'un, on y voit deux femmes 6c un enfant , dont l'une tient une chandelle à la main , 8c re- garde dorriiir l'enfant ; l'autre reprèfente une femme appuyée fur une tête de mort , vis-à-vis un petit miroir. Un autre plus grand morceau , gravé par le même Vanden - Wingaerde , repréfentant un Concert. le mênie Concert , gravé à l'eau forte par un autre Graveur , avec le nom d'Ifrael Sil- veHre au bas. Les quatre morceaux ci-def- ius ne font pas communs. OEUVRE DE CALLOT. 85 Suite du Numéro 17. Pièce de moyenne grandeur , en long, repre'- fentant une Foire de Village. Il y a fur la gauche, un homme qui joue d'une efpe'ce de hautbois , à côté d'une grande boutique de mercerie. Cette pièce eft grave'e par de Son , quoique fans nom ; elle eft alfez ra- re , ainfî que les quatre fuivantes. Une autre pièce de la même grandeur, grave'e par le même. Elle repréfente une grande rue , avec un carrofie dans le fond ; ôc on voit fur le devant de l'Eftampe , plufîeurs femmes debout , dont l'une a un panier d*o- zier , rempli de Fleurs ôc de fruits , 8c qui met quelque chofe dans le chapeau d'un jeune homme qui eft à coté d'elle. Deux autres pie'ces en hauteur , plus petites , auffi gravées d'après Callot, par le même de Son : l'une eft un porteur d'eau, & l'au- tre un marchand d'oifeaux , qui prèfente une cage à un Suillè ; toutes deux avec des fonds bc des lointains. Une autre petite pièce en hauteur, 8c du même graveur , reprèfentant une femme debout, qui tient entre fes bras un enfant qui a un hochet dans la main. Un Marchand de peignes ; figure comique , ayant une malle fur fon dos, 8c un peigne à la main, avec un fond très -légèrement gravé , 8c qui paroît être d'un alfez bon tems de Callot, fans nom. Cette pièce por- te deux pouces fept lignes de haut , fur trois pouces cinq lignes de large ; elle eft prefque unique , n'étant connue que dans l'Oeuvre du Roi , 8c dans celui-ci. Les armes de France couronnées par la Piété 8cla Juftice;de deux pouces fix lignes de iiauteur , fur deux pouces huit lignes de D vj 84 ESTAMPES. Suite du Numéro 17. largeur. îl eft gravé au bas de ces armes : Pietate Jufthia , Ôc au-deilbus , à Metz , en imprelTion. Cette pie'ce paroît être des pre- mières manie'res de Callot, 8c ne fe trouve pareillement que dans l'Oeuvre du Koi, ôc dans celui-ci. Petit Payfage ovale en largeur, grave' par ds. Son , fans nom. On y voit fur la droite , un cabaret , avec une table à la porte de ce cabaret, où plulîeurs perfonnes boivent ôc mangent. Elle ell rare. Petite pièce en rond de dix-neuf lignes Se demie de diame'tre ; c'eft une Nativité de N. S. où le petit S. Jean préfente un mou- ton à l'Enfant Jefus , qui ell fur les genoux de la Vierge. Cette pièce ne me paroît être ni de Callot, ni d'après lui. Deux pièces en hauteur , de moyenne gran- deur, dont l'une reprèfente une cfpèce de Turc , ayant les mains derrière le dos ; 8c l'autre un Suiife , tenant des gands dans fa main droite ; elles font gravées d'après Cal- lot , par Silveftre. Six Payfages avec chaumières , de deux pou- ces neuf lignes de haut , fur trois pouces huit lignes de large , gravés à l'eau forte, des premières manières de Callot , à ce que l'on prétend : il y a au bas de chaque plan- che, J. C. ce qui, peut-être, a autorifè à les lui donner. Ces fîx payfages font uniques , n'étant connus que dans cet Oeuvre. Un Payfage de trois pouces de hauteur , fur quatre pouces deux lignes de largeur , 8c fur le devant duquel on voit deux pèlerins ' qui paroiflènt demander le chemin , à un Cavalier, qui ell fur la droite. Cette pièce cil fan-s nom , mais afîez pafTablemeu I OEUVRE DE CALLOT. §y Suite du Numéro 17. gravée ; elle eft auili unique. Quatre autres Payfages de moyenne gran- deur , ôc de forme longue : ils portent qua- tre pouces deux lignes de largeur , fur près de deux pouces de hauteur ; quelques-uns les difent de Callot , & ils fe trouvent a uiïî dans l'Oeuvre du Roi. Dans l'un qui eft fans nom , on voit fur la droite deux Pe'- lerins qui ont chacun leur bourdon à la main. Dans le fécond , il y a aufïi fur la droite un puits , avec une fouine fur le bord du puits , &c une grande Hôtellerie fur la gauche , au bas de laquelle eft gravé G, L. los yvong. Le troifiéme repréfente une Bataille dans le fond ; & fur le de- vant de la droite , une efpece de prifonnier que Ton arrête : on lit au bas de la Plan- che : Giacob. Callot F. Le quatrième Pay- fage , qui eft un peu plus petit , 6c fans nom , 6c qui approche le plus du goût de Callot , repréfente une rivière , avec une Ville dans le lointain ; & fur le devant de la droite fe trouve une BlanchilTeufe au pied d'une maifon de Payfan : ces quatre pièces néanmoins font fort douteufes. Tout l'article eft en 83. pièces. N°. 18. Huit Payfages , dont le titre repré- de moyenne grandeur , fans nom ni . infcription , êc gravés au burin. Cette fuite repréfente diverfes batailles , céré- monies &: autres fujers ; on la connoît vul- gairement fous le nom des batailles de iMé- dicis : c'efl ce que Callot a gravé de mieux au burin ; & il y a beaucoup imité le goût • de Tempeile dans la compofîtion.Le Grand Duc , dernier mort , étoit polfelfeur de ces Planches ; ôc elles font reliées dans fon . cabinet : cette fuite étoit autrefois bien plus rare 8c bien plus chère qu elle n'eil au- jourd'hui ; mais le Grand Duc ayant bien voulu en favorifer quelques curieux , elle eft devenue plus commune , quoique de- puis quelque tems elle recommence à de- venir plus rare. Il eft vrai que le Grand Duc n'a jamais pu donner cette fuite com- pofée de plus de quinze morceaux. La fei- ^iéme pièce qui vaut plus toute feule que les quinze autres , ôc q^ fe trouve ici , re- Eij ^/ îoo ESTA M P E S. Suite du Numéro 24. préfente le couronnement d'une Princefîe de Me'decis fous un dais ; cette quinzième pièce , dis - je , a été' perdue depuis trèsr îong-tems , ce qui Ta rendue d'une fî gran- de rareté , qu'elle ePc prefque unique ; elle eft gravée d'une taille plus ferrée & plus fine que \ts quinze autres ; je ne la con- Eois que dans TOeuvre du Roi 6c dans celui-ci. Cette fuite ell la plus belle que j'aie jamais vue. Trois morceaux , dont .un eft de la grandeur àts batailles de Médicis, 6c deux autres qui font d'une forme irréguliére , 6c qui ne paroiffent être que des efîais de gravure au burin que Callot a laits , 6c que Fagniani a trouvé gravés derrière d'autres Planches de ce Maître , dont il a fait ufage. Ces fi- gures qui font fur ces trois Planches font répétées dans les batailles de Médecis;ce qui fait conjecturer que véritablement elles n'ont été faites que pour elfai. Deux autres petits morceaux en hauteur , 8c aulîî déforme irréguliére 6c très-étroite^ dont l'un repréfente un jeune homme qui danfe , 6c l'autre une jeune filie. Ces deux pièces , qui font de Callot , félon toutes les apparences , ont été pareillement trou- vées derrière la Vue , 6c l'Aqueduc de Joiii près de Metz , deux Planches gravées par le Clerc , dans fes premiers rems , 6c que le Sieur Helle a rapportées à Paris avec quelques autres , au retour de fon voyage d'Allemagne. Tout cet article compofe 21. pièces. N^. 25. Quatre pièces en longueur, 8c .de moyenne grandeur , qui repréfentent quél^ que s combats ou vaill^aux fur mej avec OEUVRE DE CALLOT. loï Suite d:i Numéro 25. leurs noms renvoyés au bas de chaque Planche par lettres alphabétiques, a pompe funèbre de la Reine d'Efpagne, en .dix-fept morceaux , y compris les trois ca- tafalques ; ils font de moyenne grandeur ôc environ quarrés : il y a dans les fujets de cette fuite deux Planches qui font {im- pies , & douze autres qui font doubles ; c'ell- à-dire , qui font gravées ôc imprimées delfus & delibus ; ce qui , à proprement parler , en forme vingt-neuf, en y joignant les trois catafalques. Callot n'a gravé que huit de ces pièces , & fon nom ell au bas de chacune de celles qu'il a gravées. Cette fuite efl extrêmement rare quand elle fe trouve complette ; elle eft gravée d'après Tempefte. i"Le catafalque de l'Empereur Matthias érigé en 1619. moyenne pièce en hauteur , où efl écrit au bas EJJèguie célébrante in Fioren- za , &:c. première épreuve, e Portrait de Louis XIJI. à cheval ; grande pièce en hauteur, au bas de laquelle efl écrit : Ludovico dechno tertio JujÎd , 8vC. Callot n'a gravé dans cette pièce que le fond qui repréfente la Bataille de Veilla- rie ; 8c le refte de la Planche eil gravé par Michel l'Afne : cette épreuve eft des pre- mières. .•e Portrait de Bernard , Duc de la Valette , àufîi à cheval , 8c de la même grandeur que celui de Louis XIII. dont Callot n'a pareillement gravé que le fond qui repré- fente la Ville de Metz ; 8c le refte eft gra- vé par le même Michel l'Afne ; il eft; alfez rare. \,t combat de Veillane , proche Turin , ga- Eiij Ï02 ESTAMPE S. gné par M. Deffiat ; grande pièce en îar^ geur , avec le Porîrait dudit Seigneur gra- ve' dans le haut de la Planche , & entouré d'Attributs de Guerre : fes Armes font dans . le bas : cetce pièce eft fans le nom de Callot. Cet article ne contient que g 7. morceaux. y^"^ K°. 26. Les trois grands Sie'ges , fçavoir ; y./^ Le Sie'ge de i'Ifle de Ré en fix grands nior- -y ceaux ; fîx bandes pour le haut & le bas , & quatre banderoles de Difcours pour les côte's ; ce qui forme en tout 16. morceaux. Le Sie'ge de la Rochelle , pareillement en fîx grands morceaux ; fîx bandes grave'es pour le haut & le bas , Ôc quatre banderoles de Difcours pour les côte's, formant cnfemble 16'. pièces. Le Siège de Bre'da, en fîx grands morceaux ,- 6c deux grandes feuilles doubles de Dif- cours avec chifres de renvoi pour les qua- tre Difcours en Latin , en François , en Efpagnol &; en Italien. Les deux premiers de ces Sie'ges ont e'té grave's à Paris par Callot , par ordre de Louis XIIL & le dernier dans le Brabant, pour Elifabeth-Claire- Eugénie , Gouver- nante des Pays-Bas. Ces Sie'ges font très- amufans par rapport à la quantité Ôc à la variété des fujets qui les compofent ; ils font extrêmement rares à trouver aufli beaux & auffi complets qu'ils le font dans cet Oeuvre , parce qu'il y a eu plufieurs bandes Oc banderoles de perdues ; & que Ton ne trouve ordinairement que les lîx grandes pièces de chaque Siège. Les figures du Voyage de la Terre-Sainte en quarante-fept morceaux chifrés , non com- pris le titre , ou il eft écrit : Trattato délia. OEUVRE DE CALLOT. 103 Fiante & Imagini^&c.in Firenza i 610. Cal- lor grava ces planches pour un Cordelier de (es amis , qui avoit fait ce voyage Cet Article comprend en tout 51. morceaux, en ne comptant chaque Siège que pour un morceau. Tn^. 27. Deux moyennes pièces, de forme lon- gue , dont l'une repre'fente la vue du Pont- iieuf de Paris, avec FancienneTourde Nèf- le ; ôc l'autre la vue du Louvre , aufîi avec l'ancienne Tour de Nèfle ; elles font des premières épreuves , ôc avant le nom de Silveftre. Une autre plus petite pièce, aufli en largeur , dont le fond quiell grave' par Silveftre , re- pre'fente la vue du Font-neuf, 6c fur le de- vant de laquelle pièce il y a à main droite une prifon , qui c'toit celle de l'ancienne Tour de Nèfle. La même pièce , première épreuve , avant que le fond air été gravé par Silveftre ; plus rare que la précédente. Profil de la ville de Toul en Lorraine ; gran- de pièce en largeur , gravée par l.Silveftre , d'après Callor. Quatre payfages de la même grandeur ; ils ont huit pouces fix lignes de largeur , fur fîx pouces de hauteur. Il y a fur le premier une dédicace écrite fur une banderole qui en- toure des Armes, 8c qui porte : Al Ser. Mat- tia Frinâpe diTofcana. On voit dans ce pre- mier un pont de bois , fur lequel paflent des voyageurs : il a y dans le fécond , un pont de pierre, au pied duquel font plufieurs petites figures , qui font differens travaux : le troifiéme eft une vue de l'ancien Paris , avec le Pont-neuf, 6c la Tout de Nèfle; & furie devant à gauche , il y a un carroiie Eiiii /^ 104 ESTAMPES. Suite du Numéro 27. attelé de quatre chevaux. Le quatrième éc dernier repréfente différentes arcades 8c ruines ou des brigands aiTaiïinent des voya- geurs : fur deux de ces pièces on voit écrit dans le bas le nom de Pietro Peîruccïni. PIu- fîeurs curieux prétendent que ces quatre Payfages font gravés par Callot ; il eil vrai qu'ils font un peu dans fon goût ; mais ce- pendant d'une gravure plus dure que la fîenne ; quelques autres croient qu'ils pour- roient erre de Canta Gallina , maître de Cal- lot : ils font extrêmement rares , ôc ne fe trouvent pas mêm.e dans l'Oeuvre du Roi. Un morceau oélogone alfez grand , ôc qui re- préfente un Silène à cheval , foutenu par un Satyre ; ce morceau eft entouré d'une treille qui en form.e la bordure ; il y a au bas de la bordure une efpece de petir creufet, gravé vers le milieu en tirant un peu fur la gauche : il eft écrit en-dedans de la bordure : Guido Bohgnen. Inve. ÔC au- defTous lô'ip. /o. Bru. Coflantino p. Roma. On pre'tend que ce morceau eft tout àes premiers tems de Callot , il le trouve mê- me dans rOeuvre du Roi ; ôc feu M. du Laurent , qui étoit l'oracle de fon tems , que l'on confultoit fur ces conteftations, a dit à plulieurs perfonnes qu'Ifraël Silveftre lui avoit affuré qu'il étoit gravé par Callot ; cependant la gravure ne paroît nullement de fon goût , Ôc malgré cette autorité ^ tout porte à penfer qu'il n'en eft pas ; ce qui pour- roit encore aider davantage à confirmer la nullité de cette pièce, ce fontle^deux noms qui fe trouvent gravés fur la Planche, dont l'un eft inconteftablement le nom du Pein- tre, ôc l'autre celui du Graveur j néanmoins OEUVRE DE CALLOT. lo; Suite du Numéro 27. cette pièce n'eft pas commune. Le même morceau que le pre'ce'dent ; d'une plus ancienne épreuve, Ôc fans le petit creu- fet , & récriture qui fe trouvent g,rave's au bas de la première. La généalogie de la Royale Maifon de Lor- raine , gravée en trois grandes feuilles , de la grandeur du grand aigle : elle repréfen- te un grand arbre, d'où fortent les différen- tes branches de cette Maifon ; & au pied duquel il y a le portrait de Pharamond , premier Roi de France , qui , félon cette généalogie, en fait l'origine. Au haut de la première pièce il y a une couronne au-def- îus de l'arbre , deux aigles à côté , deux grandes armes , 8c deux croix différentes : . cette pièce a été ignorée des curieux , avant les deux que le fieur Helle a apportées à fon . retour de la Lorraine; ainfî on peur juger de fa grande rareté. L'une de ces deux pie- ces eil dans l'Oeuvre de M. Portier Avocat au Parlement , grand amateur de ce qui eil beau , 8c rare , 8c qui pofféde plufieurs au- tres morceaux uniques de ce Maître , dont nous donnerons le détail ci-après : l'autre pitce eft celle-ci dont nous faifons men- tion; ce font les deux feules quifoient con- nues ; elle ne fe trouve pas. même dans rOeiivre du Roi : elle eft affez bien gravée , 8c d'un goût ferme ; on prétend que Ton n'en a point tiré , ou très-peu , parce que cette généalogie a été reconnue faulfe dans plulieurs parties : le nom de Callot ne s'y trouve pas , mais on l'y reconnoît alfez fa- cilement. Une pièce portant un pied quatre lignes de largeur, fur neufpoucts trois lignes de hau- E V 10(5 ESTAMPES. Suite du Numéro 27. teur. Elle repréfente une place publique de Florence , avec plufieurs bâtimens dans le fond , dans laquelle place on voit une mar- che de gens à cheval, qui pre'cédent un car- rofle , & plufieurs autres figures à droite ôc à gauche : un Palais qui fe trouve vers !e milieu de la place , efl orné de tapilTe- ries & de tapis qui pendent aux fenêtres. Cette pièce eft gravée à l'eau-forte , fans nom , d'un très-bon goût : elle ell d'une ex- trême rareté ; on l'attribue auiïï à la Belle > dont elle paron incontellablement être bien plutôt que de Callot; elle eft cependant p lacée chez le Roi dans fOeuvre de Callot, Ôc s'y trouve d'une épreuve avant que la Planche ait été achevée. Le Portrait de Charles IV. Duc de Lorraine 8c de Bar , de dix-fept pouces de large , fur treize de haut. Ce Prince efl: à Cheval , ôc tient à fa main gauche une maife d'armes à pointes : il y a far le haut de la Planche une banderole , dans laquelle le nom de ce Prince fe trouve gravé : fur la droite de l'Ef- tampe auffi dans le haut , il y a un Ange fortant d'un nuage , qui lui préfente un caf- que : on voit dans le lointain le profil de îa ville de Nancy. Les Vers gravés au bas de cette Planche , (^ui font ci- après , font à contre- fens, ce qui fait croire que c'efi une contre-épreuve , quoiqu'on n'en connoilfe point l'original. Le Jourdain vit fleurir fur le bord de fon onde Les Palrr^es àfoilbn de tes braves Ayeux: Le Ciel a réfervc à ton bras glorieux C elles ^u'on doit porter ayant vaincu le iaon(ie. n [ OEUVRE DE CALLOT. 107 Sîiite du Numéro 17. On ne voit aucun nom gravé fur cette Plan- che , ôc la date en eft coupe'e. Il y a de grandes conteftations au fujet de cet- te pièce. Florent le Comte la donne à Cal- lot, dans le Catalogue qu'il a fait de l'Oeu- vre de ce Maître ; elle eil placée comme telle dans l'Oeuvre du Roi , mais elle y cil bien différente de celle-ci : celle du Roi eft fans Ange dans le haut de la Planche , & fans banderole ; il y a une aigrette fur la tête du cheval , & qui ne fe trouve point dans la précédente : on y voit gravé le nom de C. Dervet , fur un des canons qui fer- vent de trophée , au bas de la Planche à main gauche ; ôc fur un autre canon à main droite , le nom de Ja. Callot eft écrit à la main. Charles IV. a dans celle-ci un bâton de Commandant à la main , & il y eft re- préfenté beaucoup plus jeune , ce qui dé- termine à croire que c'eft le premier qui ait été gravé ; les vers font les mêmes que dans la précédente ; cependant elles ne font point copiées l'une fur l'autre , ni par la reiîemblance des tailles , ni par une imita- tion régulière dans la comportions La date de 1 6z8. eft gravée à main droite au bas de l'Eftampe. Ce Portrait eft extrêmement ra- re , n'étant connu que dans l'Oeuvre du Roi , dans celui ci , 6c dans un autre Oeu- vre qui eft à Nancy. A les bien con/]dérer on s'apperçoit que le goût de la gravure approche beaucoup des premières man-iéres de Callot. Outre ces deux Portraits , il s'en trouve un troifiéme qui eft de la même grandeur, Ôc de lamêmecompofîtion que celui de l'Oeu- yre de M. de Lorangere , oli l' Ange ft E vj io8 ESTAMPES. trouve dans le haut : fur lequel oit voit aufli grave' le nom de C. Dervet , & qui paroît* être une autre Planche ; ce dernier ne difFe're du premier que par le Portrait de Charles IV. qui s'y trouve d'un âge plus avancé , 8c différemment coëffé , Ôc aufïi par ces vers. le Jourdain vit fleurir fur les bords de fon onde Les Palmes qu'il reçut de tes braves A yeux ; ' L'Europe z vu cueillir à ton bras glorieux Celles que ton renom répand par tout le monde. Celui-ci eft le dernier des trois qui ait été gravé ; on Tattribue à Sébaftien ïq Clerc * , & l'on prétend qu'il l'a copié d'après celui de Callot. Je n'entreprendrai point de vou- loir fixer les curieux fur l'affirmativ^e , ou la négative de ces trois pièces ; je lailfe ce foin à des yeux plus clair- voyans , ou à des perfonnes plus éclairées , qui voudront bien fe charger de la querelle , & la décider. Cet Article qui eft le dernier de cet Oeuvre , contient lé. pièces. Tin de VOeuvre de Callot , tel que le pojfé- doit feu M. de Lorang&,'e. Il contient en tout 1545. morceaux jen y comprenant les morceaux originaux , ceux qui ne font que d'après lui ; Us pièces doubles qui s'y trouvent , par rapport aux dijférences , & enfin les pièces douteufes. * On trourera ce Portrak ci - après dans l'Oeuvre de le €krc. OEUVRE DE CALLOT. lop MORCEAUX RA R ES DE CA LLOTy qui ne fe trouvent -point dans ï Oeuvre ci'dejfus , & cjiii ont été tirés tantjur ler deux Oeuvres du Roi * , qitefur ceux qui font le plus en réputation , & qui app^7'- tiennent à différens Curieux, Morceaux pris fur les Oeuvres du Roi» UN E Pièce de la grandeur de celles des Caprices, repréfentant deux fem- mes habillées à l' Allemande , dont l'une cft ombrée , & l'autre au trait. Pièce uni- que , & fans nom. Une autre pièce , de trois pouces onze lignes de largeur , fur quatre pouces onze lignes de haut , très-bien gravée à Feau^ forte 5 6c du bon tems de Callot ; fans nom, EUe repréfente un Vielleux , ôc un petit garçon à fes côtés , avec un fond. Deux Marines, bien gravées à l'eau-for- le , de trois pouces fîx lignes de haut , fur cinq pouces cinq lignes de large. Elles font uniques. '^ Ces deux Oeuvres font ceux qui étoient dans k Cabinet de feu M. le Marquis de Beringhen , premier Ecuyer du Roi, & dans celui de feu l'Abtc de MarQllês. lîo ESTAMPES. Un morceau de onze pouces de large l fur fept de haut , au bas duquel ed écrit : Theatro à! Arno , &:c. Ceft une Fête fur l'eau , dans le goût de l'Eventail , très-le- gérement & très bien gravée ; elle n'eft connue que dans T Oeuvre du Roi , ôc chez M. de Cleves ; cependant je la croi- roi^ plutôt gravée d'après Callot que de lui-même. Des Armes furmontées d'une couronne, avec un Ange à chaque côté du cartouche qui les renferme. Elles paroilTent être des premiers tems de Callot ; elles font gra- vées à l'eau-forte , & portent quatre pou- ces de haut , fur deux pouces dix lignes de large. Autres Armes , de cinq pouces une li- gne & demie de haut:, fur trois pouces fept lignes de large , & qui paroiffent avoir été faites pour quelque titre de livre ; il y a cinq étoiles. Ces Armes font entourées àt deux branches de laurier , & furmontées d'un Cimier ; fans nom , ainfi que les pré- cédentes ; elles paroiffent être des premiè- res manières de Callot. Il eft écrit au bas , & à la main : Niillo ^remetur onere qui Cœ- lum feret. Un Portrait aux armes de Médlcis , au bas duquel font deux Vers Latins qui com- Qienc^nt par ces mots ; Magnanïmi , Vuk OEUVRE DE C ALLOT. 1 1 x tiim , Caroli , &c. Il porte neuf pouces & demi de haut , fur huit pouces & demi de large. Il eft fans nom , & n'eft gravé que d'après Callot. Un Arbre généalogique de la Maifon Del Tiirco , gravé au burin , & paroiflant être des premiers tems de Callot. On voit au bas des Cavaliers , & vers la droite une vue de Florence , au deflus de laquelle il €{[ écrit Firenz^e, Cette pièce eft extrême- ment rare , n'étant connue que chez le Roi, & chez M. Pottier , Avocat au Parlement, Une pièce gravée au burin, fans nom, & portant la date de Tannée 15*5)5. -^^^^ ^ fix pouces fept hgnes , fur neuf pouces une ligne de haut ; elle repréfente J. C. mort entre les bras du Père Eternel. Il efl écrit au bas : Quïvult ergofalvits ejfe , &c.Pour que cette pièce fût vraye , il faudroit que Callot fût né avec la fcience infufe , puif- que fuivant la date de cette pièce , qui por- te lyc^y. Callot n'auroit eu que deux ans quand elle a été faite , n'étant né qu'en i Jp 3 . Ainfi il n'elt pas difficile de décider fur la nullité de cette pièce. Un Neptune fur les eaux , environné de Tritons. 11 eft gravé à l'eau-forte , fans nom 5 & porte trois pouces fept lignes de large , fur deux pouces neuf lignes de haut» Cette pièce me paroît douteufe. ii2 ESTAMPES. Deux petits ovales de trois pouces fept lignes de large , fur deux pouces neuf li- gnes de haut , gravés à l'eau-forte , fans nom : l'un repréfente une Vilîtation de la .Vierge , & l'autre urt S. Jérôme ; ils ne font tout au plus que d'après Callot. Une petite tentation de S. Antoine, de la même forme, & de la même grandeur, que les précédens ovales, ou le S. Antoi- ne eft placé à la gauche de la Planche. Ce niorceau eft aufîi douteux que les précé- dens , 6c ne feroit tout au plus que d'après Callot. Une autre tentation de S. Antoine , qui porte cinq pouces trois lignes de haut, fur quatre pouces deux lignes de large : nous avons déjà parlé de ces deux tentations ci- delfus au n". 8. de l'Oeuvre de M. de Lo- rangere , que l'on pourra confulter. Une Bataille , avec un homme à cheval fur le devant de la Planche,tenant un bâton à la main , & un autre homme à pied, qui marche devant ce premier. Le fond de cet- te pièce eft une ville en feu ; elle eft gra- vée à l'eau-forte , fans nom , & porte trois pouces quatre lignes de haut , fur trois pouces neuf lignes de large. Elle paroît fort douteufe. Un gueux qui joue de la Vielle , & qui a un petit gardon à côté de lui 5 pièce in OEUVRE DE CALLOT. 113 hauteur , mais pas tout-à-fait fî haute que celles du Hvre des Gueux. Elle efl: fans nom , & aflez bien gravée ; cependant je ne la croirois pas de Callot. Pièce en hauteur , & de la grandeur de petit î'/î-^^, repréfentant un homme qui tient un efcargot fur fon doigt, avec un plat fur une table , qui en cft rempli : on voit aufîi un bouc couronné d'une couronne d'efcargots. Il eft écrit fur un doiîier de chaife : /. Callot. Inventor, Les deux let- tres CD. que Tony voit gravées, ont fait croire à plufieurs , qu'elle étoit de Claude Dervet , mais elle efl de Charles David. Elle porte huit pouces neuf lignes de haut^ fur fix pouces dix lignes de large ; elle n'eft pas commune : elle exifle dans cet Oeuvre du Roi 5 & dans celui de M. Mariette. Deux morceaux d'après Callot , fans nom , mais gravés par Nobleife. Ils por- tent chacun trois pouces cinq lignes de haut, fur trois pouces de large ; l'un repré- fente un cheval qui fe cabre fur les pieds de derrière , 6c l'autre un Cavalier à che- val. Trois morceaux des Batailles de Médi- cis , quife trouvent doubles dans cet Oeu- vre ; épreuves tirées avant qu'elles aient été finies. Une pièce qui contient douze petits ova- ïî4 ESTAMPES, les gravés fur la même planche, fans nom. Ces ovales repréfentent le plan de divers campemens ou marches gravés fîmple- ment , avec des traits ou des points. Il faudroit être bien clair-voyant pour pouvoir reconnoitre fi ces douze petits morceaux font de Caliot ou non , n'y ayant rien qui puifTe caradlérifer le goût éc la manière d'un Graveur. Le Livre des Gueux en vingt-cinq mor- ceaux copiés en clair - obfcur d'après les originaux , & très-bien gravés dans le goût de Caliot ; cette fuite n'eft pas commune. TIECESRARES DE CALLOTy Urées fur V Oeuvre de M. Pottier , Az'oeat au Parlement* Un Titre de Livre de quatre pouces deux lignes de haut , fur deux pouces fept lignes de large , gravé à Teau-forte , fans nom, dans lequel il y a des faifceanx d'ar- mes , & au bas un éculTon , où font les ar- mes de l'Auteur du livre, ou de celui à qui ce livre efl dédié ; ce titre paroît avoir été fait pour un livre qui traite de l'Art Mili- taire; il n'eft point achevé, & pourroit bien n'avoir point eu d'exécution : il n'a ni nom , ni légende , mais il paroît indubita*^ blement être de Caliot ? ôc unique, l OEUVRE DÉ CALLOT. n;* Six Pièces de trois pouces une ligne de largeur , fur un pouce neuf lignes de hau- teur , gravées , à ce qu'il paroît , dans les premiers tems de Callot ; elles font dans le goût de fes Caprices. Deux font à trois fi- gures 5 & les autres font à deux figures ; le nom de Callot eft au bas de quatre de ces morceaux ; ils pourroient être des ef- fais que Callot auroit faits pour fes Capri- ces. Ils font uniques. Une pièce emblématique de fept pou- ces onze lignes de large , fur fix pouces quatre lignes de haut , reprëfentant l'Imma- culée Conception , où la Vierge paroît fur un croiflant , foutenue par deux Anges qui la couronnent : on voit une Gloire au- def- fus de ces deux Anges. Il y a un cartou- che dans lequel eft gravé : Guflate ognt Delitia ovoi ClierArate m cjnefla v\gna d'a^ n'ime bcate. Elle efl gravée à l'eau-forte, approchant des premières manières de Cal- lot 5 mais tenant beaucoup de celle de Canta Gallina , dont elle pourroit bien être ; elle paroît avoir été faite pour quelque Con- frairie. Commentari ciel Signor Biagh di Mon' lue 5 Marefcial di Francia , &c. C'eft un titre de livre imprimé à Florence ? en 1630. de fept pouces dix lignes de haut, fur cinq pouces deux lignes de large ; faas ïi(5 ESTAMPES. nom ; mais il approche beaucoup plus du goût de la Belle , que de celui de Callot^ Il eft de la dernière rareté. Douze morceaux de quatre pouces de Jiautj fur deux pouces trois lignes de large , gravés furquatrePianches; ils repréfentent diverfes figures groterques,& théâtrales, qui , peut-être , pourroient être d'après Callot ;.mais elles font très-douteufes. Les Armes d'un Cardinal de Lorraine, aux deux côtés defquelles font afîîs deux enfans , dont l'un tient une Croife , 6c l'au- tre une Mitre : elles portent quatre pou~ ces deux lignes de largeur , fur trois pou- ces fix lignes de hauteur. Une devife où il y a un fep de vigne ; avec une banderole qui paffe au travers , Se fur laquelle eft écrit : Carlo vitale , & au- deffus : D^iwa oro Gialdo fo-pra fino. Elle a deux pouces de haut , fur quatre pouces trois lignes de large , & elle efl: fans nom* Une pièce qui paroit être des premiers tems de Callot , fans nom . & où l'on voit un Commandant avec un chapeau à plumes, & qui tient un bâton de comman- dement : il y a dans le fond une armée qui fuit. Elle porte trois pouces dix lignes de large, fur trois pouces deux lignes de haut* Deux morceaux de trois pouces huit li* gnes de large ; fur trois pouces de haut^ OEUVRE DE CALLOT. 117 fans nom : l'un repréfente deux hommes habillés comiquement , qui ont une bou- teille empaillée entre eux deux ; dans le fond il y a deux autres hommes qui fe bat- tent à répée 5 & il efl écrit au bas , à re- bours : Cap Zerh'mo. Le fécond repréfen- te deux hommes , dont l'un fe pall'e une épée entr€ les deux cuilfes , & l'autre lui tourne le dos. On voit dans le fond une figure montée à rebours fur un âne , & un autre qui foufle au derrière de l'âne. Il y a au bas de celui-ci : Cuaiba Cap Babeo, Ces deux fujets fe trouvent répétés dans la fuite des Baili , & ils y font en contrer partie de ceux-ci : je ne les connois nulle part ; ils paroiflent de Callot ; mais aulîî ne feroient-jls point deux copies fidèles & faites par un Graveur intelligent ? Ces ré- pétitions qui le trouvent de l'autre côté de celles qui font originales , deviennent tou- jours fufpedles. Un Portrait renfermé dan^s un ovale 5 titre de livre de fix pouces neuf lignes de haut , fur quatre pouces deux lignes ; on lit au bas de la Planche : fo. Jacobus Me- dicdiits M^rchlo Mar'vaiam Infiihri^n, deciis 9 ik pour légende : Virtute Doloqiie. Pièce réputée unique ; c'efl: le portrait du Mar- quis de Marignan , Général des troupes de l'Empereur Charles V. dont le nom dç îïS FSTAMPES. ■famille eft en Italien , Medech'mo , que les Médicis ont reconnu pour être de leur fa- mille. MORCEAUX riRE'S DE V OEUVRE de M. de Clair embault , Gênéalogifle des Ordres du Roi. Une très-grande pièce en deux feuilles , d'environ deux pieds neuf pouces de haut > fur feize à dix-fept pouces de large cha- cune : c'eft un arbre généalogique de la Maifon de Porcelet : cette généalogie eil entourée de 33 petits morceaux gravés, qui repréfentent divers fujets hiftoriques fur cette IVÏaifon. On voit au haut de cette : pièce 5 Jefus - Chrifl: debout , tenant fa Croix , & les deux chifres de Jefus , & de Marie , l'un d'un côté & l'autre de l'autre ; au bas ed une grande légende qui commence par ces mots PrAnobilis h&c fa- m'dia &c, L P. M. L. M, Jac. Callot , Scidptor ; cette pièce elT: indubitablement de Callot. Elle efî: unique , & n'efl: abfo- lument connue que dans cet Oeuvre. Un petit morceau d'environ un pouce de diamètre , dans lequel eft gravé un bras gauche , tenant un fabre ; il approche beau- coup de ceux que Callot a gravés pour le livre du Combat à la Barrière ; mais il ne paroît être ni de lui , ni d'après lui. . r OEUVRE DE CALLOT. 119 'TORCEAUX TlRE'SDE V OEUVRE De M. de i. levé s. Une petite pièce en hauteur , de trois pouces deux lignes , lur deux pouces une ligne , fans nom ; ou la connoîr Ibus le nom du petit Prédicateur. Ce morceau repréfen- te en petit , & en contre-partie, le même fu- jet qui eil grave dans le Catafalque de f Em- pereur Matthias ; mais là décoration du Catafalque ne s'y trouve pas. Cette pièce eft fort rare, je ne l'ai vue que chez le Roi , & dans cet Oeuvre ; je ne fçais point à quelle occafion elle pourroit avoir été fai- te ; mais comme elle fe trouve gravée en contre -partie , il faudroit l'examiner avec grande précaution , pour pouvoir en con- ftater la vérité. Un autre petit morceau en largeur de deux pouces , fur un pouce deux lignes , fans nom ; il eftdans le goût des Caprices : ilrepréfente fur le devant à main droite, une Jardinière , & on y voit un âne fur la gauche , avec un petit fond de payfages. MORCEAUX TIRE' S SUR V OEUVRE De M* Mariette, Un morceau à peu près femblable à ce- lui qui eft connu fous le nom du Berlan^ 120 ESTAMPES, mais celui-ci eft gravé en contre-partie, avec de grands changemens dans le fujet , & dans les attitudes , dont une des princi- pales , ell qu'à la place du groupe de l'ori- ginal , qui repréfente u-n Ibldat qui regarde lès cartes , & une femme qui joue de la harpe ; il y a dans celui-ci une jeune iille aflîfe , à qui un jeune Page verfe à boire; le r^ijet efl un repas , au lieu que dans l'au- tre c'eft un jeu de Berlan : il eft grave par Bernard Capitelli , en la haute Alaface. Plus 5 une Vi2;nette d'un pouce & demi de haut , fur quatre pouces de large , qui dépend de la même fuite ; ^ qui repréfente une OEUVRE DE CALLOT. m une tête de Chérubin entourée d'orne- mens qui fe terminent à chaque côté de la Planche en deux cartouches : il y a dans chaque cartouche les Armoiries de celui à qui étoit dédié ce Livre , que l'on connoît pour être le Prévôt de l'Eglife Collégiale de Saint Die en Lorraine. Une pièce de deux pouces deux lignes fur un pouce dix lignes. Ce font les Ar- mes de la Famille de l'Efcale , ayant em chef un Aigle à deux têtes éployées , & au-delfous une échelle. Lefdites Armes -font environnées du Collier de l'Ordre de S. Michel , elles font gravées à l'eau-for- re , fans nom. Les Armes de la Maifon de Médicis gra- vées en bois , d'après Callot : elles ont deux pouces & demi de hauteur, fur deux pou- ces de largeur. MORCEAUX r I R E' S J)\in fort bel (Envre dont je me fuis défait il y a quelques années en Hollande, Une moyenne pièce en hauteur rcpré- Tentant S. Paul appuyé fur fon épéé , fon Martyre dans le lointain : elle eft gravée au burin , fans nom , mais douteufe. Une pièce en longueur , gravéo au bu - 122 ESTA M P E S, rin d'après Callot , félon ce que quelques- uns dilent ; elle eft dans le goût du Clair- obfcur ; elle repréfente deux Capucins af- fis , dont l'un tient une tête de mort lur fes genoux : elle porte le nom de Fraa- çois Wyngaerde. Nous avons parlé de deux pièces du même goût , & qui por- tent le même nom j elles fe trouvent au N^I7. Une autre pièce de trois pouces cinq li- gnes de long 5 fur trois pouces de haut : elle repréfente un cheval qui regarde ea face , ôc qui femblc marcher au pas : elle «il gravée par Noblefle d'après Gallot. Deux très-petites vues de Mer avec difFérens Navires , fans nom , mais qui pa- -roiffent dans le goût de Calioc , cependant douteufes. Quatre morceaux en long , prefqu'en= tierement finis au burin , & approchant du goût de Callot : ils repréfentent difFérens Ports de Mer & Rades , 6c ont été faits pour la defcription particulière de quelque partie de TAmérique. Un de ces quatre morceaux repréfente le Port d'Acapulco. Sept pièces de Tournois, gravées à Flo- rence dans le goût des Intermèdes , avec :ie nom de Callot : il paroît qu'elles ont été faites pour un Livre , & que peut-être il y en ii un plus grand nombre. Quatre I OEUVRE DE CALLOT. 12^ îc CCS Intermèdes portent le nom de Cal- ^ot, & font sûrement gravés de lui: ils font en hauteur de étroits , à peu près de huit pouces , fur quatre pouces ; je ne les ai jamais vus que dans cet Oeuvre. NOrE ENVOYE' E A M, HELLE ^ Selon quïl larepte d'un Curieux d& ij Nancy , -pour lui donner avis ds la Fiece fuivante. Titre de Livre in-4.°.du bon tems de Cal- iot; il eft intitulé : Laclis Phyfica Analifis , &c. Ce Livre efl fait par un Médecin Flo- rentin * ; on y voit le Dieu Efculape qui iacrifie à la nature qui efl: repréfentée par une femme pofée fur un pié-d'eflal : elle jette du kiit par les deux mammelles ; deux pauvres malades apportent des baquets pour lui en demander : Efculape leur mon- tre la Déelîe qui le fournit. Dans le fond il y a des Beftiaux qui pâturent ; & dans le haut un enfant cjui porte les Armes de Médicis. ** * Cet Auteur s'appelle Nardi ; on trouve quelquefois ce Livre , mais toujours fans l'El- tampe. ** Depuis cette Note envoyée à M. Helle , j'ai trouvé ce même titre dans l'Oeuvre de la Belle qui luit celui-ci ;, & dont il eft incontefta- blement plutôt que de Callot ; il cft fort bien ^ravé I & d'une extrême rareté. Fi] j2^ ESTAMPES MORCEAUX INCONNU S Et tirés du Catalogue de V Oeuvre de Caîlot , fait par Florent le Comte , mais dont lexiflence efl incertaine , Florent le Comte n ayant point cité les endroits d'oïl il les avoit tirés , ou parce quil ne les a pas peut être défignés de façon à les pou- voir reconnaître , Une petite pièce ovale en hauteur rcr préfentant un Chœur d'Eglife. Un Paradis , petite pièce en large. La pièce nommée la petite Amarante. Une Vierge aflife entre S. Jacques ôc So Jérôme. I OEUVRE DE CALLOT. 12J ^^■^^ -Js -K- =^- •>?': 5^ -O- ^K •) jc- X- •)ic- •)<:• -^^ îïC- ^ ^ X- v^- •)?:• ^ -^fc îk- îïc- î°. 55. Divers Payfages. Titres de Livres , tant de la Belle que d'à* près lui. Sujets Militaires. Caprices , 8cc- le tout en 1 1 8. morceaux. ]M°. 5 6. petits è en neufmoit* ■ vit. 14S ESTAMPE S- ceaux , une Lettre grife , & une Vignette; Plufîeurs autres morceaux afTez rares , &c. cl/. ^ ^^47' Cent quatre-vingt-dix-neufmorceaux du même-tems ; fçavoir , la Vie de S. Be- fîoift , en trente-trois pièces , y compris le titre , avec Iqs i)ordures ; tirès-rar^s à trou- ver ainfî. La même fuite que la préce'dente , fans les bordures, & de même nombre. La Grande MeiTe en quarante morceaux , y compris 'les deux titres , 8c deux autres mor- ceaux que Ton y joint ordinairement , qui font une Annonciation ôc une Pentecôte, à peu près de la même grandeur , & du même tems. 'Une autre MefTe que l'on appelle vulgaire- ment la petite MefTe , auffi en quarante ' morceaux , y compris le titre , un nom de Jefus , & un Cruci-fix que l'on y joint ordi- nairement , avec le ConfeiTeur , qui eftaf- fez rare. La dernière mefTe , en trente-fîx morceaux , y compris un Crucifix qui n'eft point chifré. Quelques petites Lettres 8c Vignettes gravées en bois , en feizc pièces , ôc un autre mor- ceau. /f-â î^o^ 48. Trente 8c une pièces àpeu près du i même tems , fçavoir; , Les Mathurins en onze morceaux , & le cia^ ' quie'me rnorceau re'péte'. Les Gonds de Pierre d'Angleterre ; rare. L'Enfeigne de Lyon , pièce recommàndablç pour fa rareté. Pîuii'eurs autres morceaux aufli fort rares. îs" 4p. Le Livre des Payfages , dédié à M. dE LE CLERC. 149 Les Saints de l'année , en trois cens foixante- quinze morceaux. Les Saints appelles ïes Saints de Gantrel, en ibixante. quatre pièces. La PaiTion de Jefus-Chrift en trentc-iîx pie- ces , avec les bordures. La multiplication des pains. Le Berger , ou le Parvulus , 8cc. ■te tout en 440. rnorceaux. N^.yo. La même paffion que la pre'ce'dente , en trente-iîx pièces fans les bordures , 6c plus rare à trouver ainfî. Les Eftampes faites pour l'Hiftoire facre'e de Brianville , ajufte'es très-proprement cha- cune dans un Palle-parcour fait exprès , en cent quarante-quatre pièces. Le Catafalque du Roi de Suéde , avant la Lettre. Le Catafalque du Chancelier Seguier. La Multiplication des Pains ^ morceau inté- reflant 8c avant la Lettre. Le petit Berger , ou le Parvuîus , aulïi avant la Lettre , &c. Le tout en 1 84. morceaux. N® j;i. Le Livre des Caraéleresdes^Pafïîons > en vingt pièces , y compris le titre. Le Livre des principes du DelTein , en cin- quante d^eux pièces , y compris le titre. Le Livre des divers habillemens des anciens Grecs,en vingt-cinq pieces,y compris le titre. X/€S vues de plufîeurs endroits des Faux- bourgs de Paris , en douze pièces , y corn- . pris le titre. Les petits Payfages dédiés à M. de Courten- vaux , en trente-fept pièces : y compris Is . >^re. Le Livre cfss Modes , en dix-neuf morceaux , y compris le titre. Giij ^/ ïyo ESTAMPES. Le même livre que le pre'ce'dent,avec un aiîtfC titre , de la première édition , en dix-huit pièces. Les Livres des Bourgognes, en foixante mot- ceaux. Le Boucœur, en dix-neuf morceaux, com- pris le titre. Le Dormoy , en trente & un morceaux ^ compris le titre. Le Livre des Fables , en vingt-trois mor-- ceaux, compris le titre. Le tout faifant enfemble 5 1 6. pièces. N**. 5 2. Les Statuts de l'Ordre du S. Efprit,avec les Culs-de-lampes, Lettres, Vignettes Ôc titre ; vingt-trois pièces. L'ancienne Chapelle de Verfailles , épreuve avant la lettre. Les douze Vignettes de l'Hiftoire EccleTiafli- que. Les quatre morceaux de l'Hiftoire de Pfîché; Le petit Berger, ou le ParvuUts. La même pièce que la pre'ce'dente , avec dif- férence. La vue du Cabinet de le Clerc. Le Titre de la Vie de S. Bruno. En tout 44. Pièces. yj /^ N° 5 3 . Les Monnoies , en cent foixante-deu» y pièces. Les Médailles , en quarante-cinq pièces. En tout deux cens fept morceaux. /o ' L N**.54- La petite Géométrie, en quatre-vingt-^ cinq pièces, compris deux titres. Vingt - cinq autres morceaux un peu plus grands , 8c faits pour une Géométrie qui n'a point été finie, yingt-quatre morceaux de la fuite du point de vue , y compris une petite Vignette qui €n dépend. OEUVRE DE LE CLERC, ip Douze petites pièces de la grande Ge'omé- trie , & deux titres , avec des différences, v^ingt morceaux du Briois , y compris deux titres. Cet Article contient en tout i62. mor- ceaux. X'^. 5 j. Trente-neuf morceaux gravés par le ^^ Clerc, dans la fuite des Me'tamorphofes d'Ovide en Rondeaux , par Benferade, y compris le titre. Tous les petits Poètes , d'e'preuves parfaites ^ fçavoir : La Jerufaiem , en vingt-deux pièces , y com- pris le titre , & le Portrait du Talfe. La Done del Mari-no , en vingt 6c une pièces ^ y compris le titre. La filli di Sciro , en huit pièces , y compris le titre. Il > afior fido , en fept pièces , y compris le titre LAmsnta , même nombre de fept. Les Eilampes de l'Hiftoire de TEmpire Ot- toman, en vingt-neuf pièces , y compris les Vignettes , Lettres grifes , le Turban , auiïï- bien que le titre qui s'y trouve double , avec diife'rence , ayant fervi en fécond lieu à THiftoire des Croifades. Tout cet Article en m 5. morceaux. K^5 5.Les Heures de Madame la Dauphine,en ^^ ~ neuf pièces , y compris le titre. Les Heures à la Chancellie're , en huit mor- ceaux , y compris les deux titres ; cette fui - te eft rare. Les Heures d'Efpagne , en fept pièces, y compris les trois qui font imprimées. Une Annonciation de la Vierge , avec un Oraifon Latine au bas de la pièce. Le Labyrinthe de Verfailles , en quarante '^w G iiij IJ2 ESTA M FE S. une pièces , y compris le titre qui en don-»' ne le plan. Le tout en 66. morceaux. //- /^ î^o. 17. Le Poëme de S. Paulin ; première épreuve , avant l'édition , en fept pièces , y compris le titre. Les trois Vignettes , les trois Lettres , 8c les trois Culs-de-Iampe du Livre de l'explica* îion des Tableaux de Verfailles. Les Tragédies de Racine , en iix pièces , y compris deux Titres , Ôc la petite Efther. Les deux grandes Eflampes d'Eilher, avec différences. La Cléopatre , en douze pièces , y compris le titre Deux épreuves du Camouflet, avec différen- ces. Le Titre de l'Hifloire de la Guerre desGots; très-rare. Les Académies de Dufrefnoy , entrente-deux morceaux , y compris le titre. Quelques autres pièces , Oraifons funèbres y Culs-de-lampe , 8cc, Le tout faifant enfemble la^. morceaux. /^ N^.fS. Les quatre converfations de Mademoi- felle de Scuderi, avec une des quatre répé- tée , à caufe de la différence qui s'y trouve. Les quatre Abbés , en quatre morceaux. La Vignette de Marc-Antoine , rare. Le Cul-de-lampe du Laboureur , ou eu. écrit : Labor & dolor ; très-rare. La petite Femis fur les eaux. Les Vignettes & Culs-de-lampes du Ximenh , en douze morceaux. Plufieurs Vignettes fmguliéres & rares, avec plufîeurs Culs-de-lampes , dont le détait deviendroit trop long. Cet Article compofe en totalité pj. pièces. OEUVRE DE LE CLERC. 1J3 [N^^ IP. La Vignette du Concile , avec la lettre ^^. /j imprimée derrière. /a Vignette de S. Auguftin , auffi avec la lettre : on trouve quelquefois cette Vignet- te , ainfi que la pre'cédente , fans la lettre imprimée derrière ; mais elles font extrê- mement rares ainfî , puifque pîufleurs cu- rieux ont fouvenr coupé ces deux Vignettes dans les livres r pour les avoir ^ quoique ces volumes foient de prix, ne pouvant pas fe les procurer autrement. [Les deux- pièces gravées parle Clerc, dans ■i&s Figures de la Bible de Royaumont , fw-4°. elles font aufll très-rares , à caufe du livre qu'il faut rompre pour les avoir. ^^uatre épreuves différentes de la grande Pièce- n. qui porte pour devife : Pliires non capit or- his. Ces quatre morceaux font extrême- ment rares à réunir ainfî ,. avec leurs diffé- ;; rences. Kombre d'autres petits morceaux de mérite , qui feroient d'un trop long détaiL Tout cet Article en 34. pièces. DEUXIE'ME VOLUME De l'Oeuvre de le Clerc. N°5o. Les Annales deTouIouze, en vingt mor- ^f ■ ^ ceaux , y compris les Vignettes , les Let- tres , 8c les Culs- de- lampes ; les Vignettes font des premières épreuves y avant l'édi- tion , extrêmement difficiles à trouver ain- fi : on doit juger auffi de la rareté de cette fuite , puifque pour les polfeder , il faut pa- reillement brifer le volume in-folio de cette Hiftoire , dans lequel elles fe trouvent , n'y en ayant prefque point, eu de répandues ^vant l'édition, Gv ÎJ4 ESTAMPES. Les quatre Jeux , avec le ehifre grave', qui çîi de cette fuite. La Vignette de TAbbe' Bignon;rare. L'Apothe'ofe d'Ifîs , première épreuve , avec les danfeurs qui font de chaque côte' du milieu de la Planche , en place des Sacri- ficateurs , que le Clerc y a fubflitués par la fuite. La Vignette de Féducation de Madame de Bourgogne. La Vignette du Tivoli. La Vignette du petit Paradis , afTez rare. Le grand morceau des Arquebufîers de Naft^ tes , très-rare , 8c parfait d'épreuve^ Le tout en 5 3 . Pièces. //' /f N*^. 6i. L'Hifloire de Lorraine , en ^6. mot*- ^ ceaux , y compris le titre , les plans , Vi- gnettes ,ôc Culs-de-lampe. L'Hiftoirede la Maifon d'Auvergne , en vingt- fîx morceaux , y compris pareillement le^ Vignettes , Lettres , ôc CùIs-de-lampe. f ^ 6z. Les petites Batailles d'Alexandre , en fîx morceaux , y compris le titre qui repre'fen- te la gallerie des Gobelins, où l'on élevé des Tapilîéries; premières épreuves , dont trois font avant la lettre. La Pièce de la Famille de Darius, faifant partie des fîx de la fuite précédente , & ré- pétée à caufe du changement qui fe trouve à l'épaule d'une femme , qui efl afîîfe fur le devant de la Planche à main gauche , ôc dont l'épaule efl nue , différente de la pre- mière en ce que l'épaule de cette femme efl ombrée ; on appelle vulgairement cette épreuve , l'Epaule nue : elle efl beaucoup plus rare cjue la précédente. Les huit petites Conquêtes. Le Siège de Mons, OEUVRE DE LE CLERC, ijj là Forterelîe de Mont-Mellian. Le tout en 17. morceaux. K** (55 . Trois difFe'rentes épreuves du May des ^ Gobelins , très-rares , 6c très-difficiles à rai- fembler ainfî avec leurs difFe'rences. %2l Vignette du Di6Honnaire des Arts ôcMe- tiers , par Félibien. la Vignette de la Bibliothèque de M. le Tel- lier; très-rare- L'Apothéofe d'Ilîs, &C.^ Ee tout en 17. Pièces. Ivl°. 64. La Pierre duLouvre,premIere e'preuve <^ ■ avant l'anne'e 1556. imprimée ordinaire- ment au milieu du bas de la marge de cette Planche. 3L' Arc de Triomphe , ou la Répréfentation du' Trône qui étoit ci-devant élevé au bout de la grande rue du Fauxbourg S. Antoine, vis-à-vis l'allée de Vincennes, & qui depuis a été démoli ; très-belle épreuve. N** 65". L'entrée d'Alexandre dans Babylone ; -^^ belle épreuve. L'Académie des Sciences , aufli belle épreu- ' ve, ôc avant l'ombre , qui depuis a été continuée jufques au bout du bas de U'- Planche à main droite. Ges deux morceaux font les plus recomman^ dables , ôc \zs plus hiftoriés que ce Maître ait fait. N®. 6 6. La même entrée d'Alexandre danr ^f Babylone que la précédente , connue par les curieux fous le nom de la tête retournée , mais beaucoup plus rare,étant des premières épreuves , & y en ayant très-peu de tirées de cette façon. Le Clerc ayant gravé cette Planche , la fit voir quand elle fur achevée à plulîeurs de fes amis , qui trouvèrent à i^re dç^ ce qu'Alexandre , qui étoit le Gvj 155 ESTAMPES. Héros de la pièce , avoir la tête tourne'e Je* façon qu'à peine on Tappercevoit , comme on peut le remarquer dans cette e'preuve, & lui confeille'rent enfin d'en changer le profil , ôc d'y faire la tête vue de trois quarts y- ce qu il corrigea par la fuite , de la façon qu'on le voit dans l' e'preuve de l'Ar- ticle ci-deflus. Comme il y en avoit très- Ï>eu de tirées avec la tête retournée , & que es curieux font toujours friands de ces pe- tites différences , il eft facile de juger de la: rareté de cette pièce. La même pièce de l'Académie Royale des Sciences que celle de l'Article précédent; jnais auffi beaucoup plus fînguliére 8c plus rare. Celle-ci fe trouve fans le fquelet d'un Cerf, ôc fans une tortue , qui font ordi- nairement gravés au haut de la colonne ronde qui eft à la main gauche de la Plan- che. On n'y voit point auffi plufîeurs Plan- tes marines qui fe trouvent dans l'autre" épreuve attachées vers le haut du coin de la Planche , du même côté gauche , ôcc. Cette pièce eft rariffime , ôc même enco- re beaucoup plus rare que l'entrée d'Ale- xandre avec la tête retournée. i7 Î3^ 67. Les trois morceaux gravés par le y Clerc , d'après le Sueur ^ dans la fuite de la vie de S. Bruno. Le petit Plan de Verfailles. Le temple de Salomon. Le Catafalque du Roi de Suéde. Plufieurs grands & petits morceaux, tant gravés par le Clerc , que d'après lui. Tout l'Article en ^6. pièces. 3(^ !N**. 62. Les Animaux du Cabinet du Roi , en quarante-fept morceaux , y compris le ti- tre. Toute cette fuite eil tronquée > on y a OEUVRE DE LE CLERC, i jf joint feulement quelques-uns qui ne le font pas. N^. 69. Les TapifTeries du Roi, qui confiflent J<^ dans Les quatre Saifons. Les quatre Elémens , avec deux titres gra-^ vés. Les trente-denx devifes qui accompagnent ces Tapiiferies , tirées deux à deux ïur la feuille. Le tout en 42. morceaux, 8c grave' d'après le Brun. N°.ép.£i5. Les mêmes Devifes en trente-deux /' / pièces, avec un titre gravé par le Clerc, 6c imprimées avec le difcours ;, premières épreuves. "N^. 70. Les quatre pièces appellées les quatre Jô ^ f Conquêtes , quiontaufîi fervi pour des ta- piiferies , & qui font , la prife de Douay > la prife de Tournay , la défaite du Comte de Marfin , 8c l'alliance dès Suiifes. La Réduéllon de Marfal, 8c fon eau-forte. En tout 6. pièces. K^ 71- Les quatre Conquêtes pareilles aux /^^ / précédentes , avant la lettre ;. rares à trou- ver de cette façon. Tm de V Oeuvre de le Clefc^ îjs estampes: OEUVRE DE WILLEM-BAUR, î^^- 7*- L'Oeuvre de Willem-Baur, en cincj-' cens morceaux> Cet Oeuvre efl un des plus complets , ôc des mieux conditionnés^ que Ton puiffe trouver. On recherche alFez les ouvrages de ce Maître , ôc il efl aufïi un de ceux dont la pointe a le plus de lege'reté 8c de fineffe ; fes Métamorphofes fur-tout font admirables ;il lésa grave'es 6c imaginées lui-même , auffi-bien que nom- bre d'autres morceaux, qui font répandus dans cette colleftion. II fera vendu en un feul Article , ainfi que les fui vans. "Willem-Baur étoit de Strasbourg y. il fut difciple de Brendel ; fon génie étoit vafle , mais il n'a pas fçu profiter du voyage qu'il a fait à Rome , ayant toujours confervé dans fes figures le goût Allemand qui lui étoit naturel ; il ne s'y attacha qu'à l'étude du Payfage 5 & de l'Architedure , qu'il a toujours fçu rendre avec un grand goût : il ne- peignoit qu'à Gouaffe en petit , (Se il a: fait des morceaux en ce genre d'une ûr- nèfle qui quelquefois tient du fublime., Melchior Kuflel a beaucoup gravé d'à-' près lui , &: entre autre la fuite de PHif- toirefainte : Willem -Baur mourut h Vienne , en 16^0. peu de tems après s'être marié» DIVERS OEUVRES, r;^ OEUVRE DE LA F A G E. K®.7 j . L'Oeuvre de la Fage, en foixante-troîs // J- morceaux, tant grands que petits : c'eft un Maître fort cftime' , ôc fur tout par les Pein- tres , qui trouvent fes compofitions rem- plies de génie 6c de goût. . Raymond de la Fage étoit deToiilou- ze , il efi: né en 1648. jamais Artifte n'a âonné une plus grande preuve du pen- chant que la Nature a fur nous. Dès fa plus tendre jeunefle il fît des morceaux ^ui furprirent,& qui pouvoient être mis en parallèle avec ceux des plus grands Maîtres : il ne deflinoit guères qu'à la plume , & il l'avoit fi aifée , & fi rem- plie d'efprit ^ qu'il feroit difficile d'en nommer qui l'ait furpafTé dans ce gen- re ; étant arrivé à Rome , il y expofa fes DefTeins , qui étonnèrent d'autant plus^ qu'on ne s'imaginoit pas trouver dans un jeune homme des ouvrages qui annonçoient un mérite confommé» On raconte à ce fujet un trait aiTez fmgU" lier : il fut rendre vifite à Carlo Maratj qu'il trouva peignant dans fon atelier i Carlo Marat ne l'eut pas pas plutôt ap- perçu qu'il fe leva , & voulut lui céder le pinceau , juftice qu'il crut modefle- jneat devoir rendre au mérite émineaî têô ESTAMPES. qu'il avoit reconnu dans les Defleins dd la Fage ; mais la Fage lui dit quil n'a- voit jamais fçu manier le pinceau. Si cela e(l , répliqua Carlo Marac, nous' ibmmes bienheureux , car fi vous eu{^ fiez été un auffi habile Peintre que vous êtes habile Deffinateur ; j'aurois aban- donné cet Art le premier , en vous cé^ dant une place que vous auriez remplie bien plus dignement que moi. En effet la Fage s'eft contenté du progrès qu'il avoit fait dans le Deffein , fans avoir jamais voulu effayer de la Peinture. Ce Maatre avoit le cœur ôc l'efprit libertins, ce qui Ta entraîné à repréfenter fou- vent des fujets libres , où à la vérité , il réufTilToit mieux que dans les fujets fé- rieux. La débauche dans laquelle il a vécu lui ruina le tempérament , & lui caufa la mort en i5po. à l'âge de qua- rante-deux ans. OEUVRE DE BEKRAIN. /Ij N^. 74- L'Oeuvre (îe Berrain,en cent foixante dix-neuf morceaux ; cet Oeuvre ne corn» prend guères que des Ornemens & des Ca* îafalques : ce Maître a excelle' dans cette partie, & ceux qui donnent dans ce gen- re , ont toujouK récours avec plaifir à fes- «uvrages, ' DIVRES OEUVRES. rôt OEUVRE DE BOSSE. fi^^jl.V Oeuvre deBofTcen deux cens foi:^an- "^^ te-dix-huit morceaux. Les ouvrages de ce Maître font gravés facilement, oc il elt fâ- cheux qu'il ne fe foit applique' qu'à des fu- fèts me'diocres , des Modes , E MAROr. K®. 76. L'Oeuvre de Marot en cent quatre-- vingt-dix-fept morceaux.Ce Volume ne com- prend que des morceaux d'Architecture Z- u. ce font les Plans, Yûes , ôt Elévations des- ^ ' ï^2 ESTAMPES. principaux Châteaux , Hôtels , 6c Maifon^ de la France. VOLUME MARQUE' D. Contenant H Oeuvre de Bernard Picard, Cet Oeuvre eft un des plus complets que Ton puiiTe faire , en y joignant la fuite des Ce're'raonies des Religions du monde ; & iî feroit aujourd'hui très-difficile d'en former un pareil , à caufe de la quantité des morceaux des premiers tems de ce Maître qui s'y trou- vent , & qu'il feroit impoffible de recueillir à preTent : cet Oeuvre devient très-couteux, quand on le veut pouffer à fa perfedion. Bernard Picard , étoit fils d'Etienne- Picard , furnommé le Romain , hom-' me de réputation dans la gravure ; il naquit à Paris 5^ le 11. Juin lâj^. & s'y maria en 1702. à Claudine Proft, donc il fut veuf fix ans après. Au commen-' cernent de 17 10. il quitta la France, pour fe retirer en Hollande , où il a de- meuré jufques à fa mort 3 il fe remaria en fécondes noces à Amflerdam , avec Anne Vincent , fille d'un Marchand Pa- petier de cette ville , ôc y mourut le 8» Mai 1733. êigéde près de 60, ans *. Lorfque Bernard Picard fortit de * Voyez fon Eloge qui eft à la tête 4u LivrS ^es Impoftures innocentes,. OEUVRE DE PICARD, i^j f'rance pour fe retirer en Hollande , il ne travailla guères que pour les Librai- res de ce pays : il avoit foin alors , ou plutôt fon époufe adroite Ôc intelligen- te pour le commerce , ôc qui fe mêloit feule du débit , avoit attention de fe [i réferver une quantité d'épreuves des Planches qu'elle ne confentoit jamais que fon époux gravât fans ces condi- tions , & elle a toujours mis à ces mor- ceaux des prix fi vifs , que pour peit que Ton voulût faire une colledlion de fes ouvrages , cela montoit à un prix cxceflif, far-tout pour les productions d'un homme qui étoit encore exiftant. Bernard Picard a cependant beaucoup de parrifans , ôc plus encore en Hollan- de 5 où il étoit aimé ; la propreté , ôc la netteté avec laquelle iltravailloit , étant du goût des curieux de ce pays ; j'ai vu même un Deffein de lui , fait à l'encre de la Chine , ôc qui n'étoit qu'une co- pie d'après le Chevalier Vander- Verf , qui fut pouffé à un Inventaire , jufques à deux ou trois cens florins , qui font plus de fîx cens livres de notre argent, 6c fon époufe n'auroit pas donné de fon vivant ce Deffein à moins de fix cens florins. -Ce goût pour le grand fini & le Idr f^4 ESTAMPÉS. ché 5 ( fi je puis me fervir de ce ternie 5 a dominé dans fa gravure , fur-tout de- puis qu'il a fixé Ton féjour dans la Hol- lande , cherchant à plaire à une Nation qu'il avoit choifie pour fa' demeure , ôc cohnoifTant la paffion qu'elle a pour les chofes terminées , & faites avec patien- ce. Nous avons de lui des pièces anté- rieures à ce voyage , qui font gravées d'un ton plus ferme , ôc qui reflentent mieux le grand Maître ; quand il a vou- lu depuis s'écarter de cette manière fi finie , plus encore dans fes D^fferns , que dans fa Gravure , il a fait des cho- fes aflez piquantes, & touchées affez librement ; & l'on doit convenir qu'il étoit un homme de mérite , & qu'il avoit l'imagination fertile ; la quantité de morceaux qu'il nous a laiffés, ôc dont la plupart font de fon invention , prou- vent qu'il étoit grand travailleur : (es compofitions , quoique belles Ôc aflez nobles , font fouvent trop recherchées, & la plupart trop allégoriques ; il y a cependant répandu fouvent une certai- ne gaieté, Ôc une douceur de burin qui fatisfont beaucoup de Curieux , qui re- cherchent avec plaifir ce qu'il a fait ; il efi: vrai qu'il règne dans fes ouvrages un ftoid bi^n oppofé à layiyacité& au feu OEUVRE DE PICARD. i6t Îiii brillent dans eeux de Callot y de la ;elle , & de le Clerc. Les épreuves de cette coIIe6\ion font des mieux choifies ; elle fera vendue en de'tail^ félon la diftribution des numéros fuivans , s'il ne fe trouve point d'encheriiTeurs pour la totalité'. Elle contient plus de 1300 mor- ceaux. N**. 77. Le Portrait de Bernard Picard. ^■ Le Portrait du Prince Eugène , grand motr ceau afTez rare. Le Mafiacre des Innocens , une des plus bel- les pièces , ôc des plus recherche'es de ce Maître, avec lès Vignettes qui en de'pen- dent. Plufieurs autrçs Titres , Portraits 8c Vignet- tes. Tout l'Article en 31. morceaux. j. K°. 78. Les trois titres du Livre de Florent le Gomte.' Le Paflage d'Alexa-ndre dans les Indes ; grande pièce en trois morceaux. Nombre de petits Titres , Ponraits , ôcc. Le tout en 62. pièces. K**. 79. La tenue des Etats ; grande pièce. ^^ Le Siège de Namur , en deux grands mor? ceaux. Les trois Sujets de la .Gailerie de Luxenv bourg , peints par Rubens ; grav^'s par B, Picard. Le Quos ego de la Gailerie du Palais Royal ^' d'après Coypel. ' Ze'phir, ôc Flore , d'après le même. Renaud 8c Armide , d'après le même. Les deux grands morceaux d'après le Car^« ^/ 166 ESTAMPES. Plufieurs autres grands morceaux , faifantea tout dix-fept pièces. N°. 80. La Gallerie du PreTident Lambert, en feize morceaux ^ y compris les deux titres. ^0 K®. 81. L'Hiftoire de Me'Ieagre , en fept mor- ceaux , y compris le titre. /^ K^. St. Les deux Thefes de Defcartes. Plufieurs Vignettes ; Me'dailles ; Titres de livre , ôcc. Tout cet Article eft compofé de 9i. morceaux. J{p ■ Z K®. è$. Les cinq pièces du Cimhahim muncli. Les fept pièces du Livre de la Religion des Mofcovites. Xes morceaux du Voyage de Robinfon. XTliade d'Homère en vmgt-fept pièces. LesComédies de Terence, en quarante-cinq pièces , au trait. Xe petit Boileau , en trente-cinq pièces , y compris le titre , les Vignettes, ôc les Culs- de-lampe. Ls grand Boileau auffi en trente-cinq pièces , y compris le titre , les Culs-de-lampe , 6c Vignettes. Le S. Evremont , /H-i z , en treize pièces, auffi y compris le Titre , Culs de-lampe, ôc Vignettes. plufieurs autres morceaux compris dans ce numéro ,& faifant en tout 171. pièces. ^^f K^. 84. Le Titre , les Vignettes , Culs-de- lampe , &c. des Oeuvres de M. de Fonte- nelle, petit in-folio i en foixante-fîx pie- ces. plufieurs grands morceaux tirés du livre de rHiiloire de la République de Hollande , dont le Synode de Dordreckt ; la mort & le malfacre des deux de Wit ; le Prince d'Orange fubmergé ai paiTant le Mordyck j, OEUVRE DE PICARD. 167 Tout l'Article contenant Sy. morceaux. N**. 85. Le Livre à Defîiner. /^^ ^ Les grands morceaux du livre du Nivellement. ^ Quelques pièces d'Architedure. Le CarrofTe du Duc d'OfTone, 6cc. Le tout en 1 24. morceaux, ^ N°. ^6. Plufieurs grands Ôc petits Titres de J^- / livres , fort beaux , avec plufîeurs autres morceaux , dont entre autres , Le Titre du livre d'Architecture de Palladio, Les difFérens fujets du MifliiTipi , ôcc. Le tout en 52. pièces. N®. 87. Plufîeurs jolis petits Titres de livre ^^ ôc Vignettes , ôc entre-autres , Le Titre du petit la Fontaine, m-12. La Vignette de la Bibliothèque. Les trois Titres des Oeuvres de RoufTeau. Les cinq Titres du Barème , ôcc. Cet Article contient 35. morceaux. ï^°. 88. Plufîeurs grands ôc petits Portraits ^ ^^- ^ fçavoir ; Le Portrait de Palladio. Les Portraits des differens Conciles. Ceux des deux Corneille. Quelques Médailles, 6cc. En tout py. morceaux. ./ Z^^. 8p. Treize Epitalames *. Ce font îe£; ^'^ morceaux hs plus gracieux de ce Maître , ôc les plus recherche's. * L'iifage en Hollande eft de faire plufieuis pièces de Vers pour féliciter ceux qui doivent fe marier ; on fait ordi- nairement une brochure de ces différentes Pièces , & l'on met à la tête une Eftampe allégorique , & convenable à 1^ qualité des nouveaux mariés 5 c'eft a cette fftampe que Ton donne le nom d'£pitalame : )1 n'y a guère que les perfpnnes riches qui falTent cette dépenfe , & dès que l'on en a tiré le nombre fuffiiant pour les Parens ôc pour les Anr.is , on ^ ,coutume de dorer la Planche , que l'on met enfuite en bor= j^ure , ce qui rend toujours ces fortes de pièces très-rares» / -168 ESTAMPE S. Xa Minerve , morceau aufli très-inte'reiTant ôc des plus beaux qu'il ait €aits. B. Picard ^ grave' cette pièce pour un Fabriquant de Jla Hollande , à deliein de s'en fervir à la marque de fes étoffes ; c'eft pourquoi I'qii voit gravé auljas de la Planche. N2 Au k' ' '/ La même pièce que la précédente avec des •Vers François gravés au bas de la Plan- che , à la place des marques qui font à la précédente. Cette dernière efl: plus anciep- pc épreuve , & par conféquent plus belle ôc plus recherchée ; B. Picard avoir fait graver ces Vers François pour avantager le débit des premières épreuves qu'il s'en croit réfervées félon fa coutume. Plufîeurs autres .morceaux ag-réables 8c inté- reflarks , formant en tout pour ce Numéro 36. pièces. 3M°. 90. Le rvTafTacre des Tnnocens ; Hérode y efi: avec une couronne : il y en a un au- tre oii Hérode n'a point de couronne ; c'ejl celui qui efl placé ci-deifus au N°. 77. mais cela ne fait aucune différence dans l'épreu- ve, étant tous deux fort beaux ôc du même tems. La grande Vignette ou fe trouve le portrait de feu M. le Duc d'Orléans Régent, em- ployée à l'édition du Didionnaire de Bay- le , qui lui a été dédié ; rare. Le grand titre des cérénionies reîigieufes avec infcription en Langue Hollandoife ; je le crois antérieur au fuivant; rare. Le même titre avec une infcription en Lan- gue Françoife. Le grand titre des métamorphofes d'Ovide avant la lettre» OEUVRE DE PICARD. 169 e triomphe de la Peinture , morceau de moyenne grandeur en hauteur , un des plus beaux Se des mieux compofe's de ce Maître , ôc alTez rare. Les petites mcd?s,tant Françoifes qu'HoIIan- ; doifes ; en jz. pièces , y compris un titre. Les quatre Fables qu'il a grave'es d'après M. Coypel dans la fuite du livre des Fa- bles de M. de la Motte ; elles ne font pas communes. iPlulîeurs autres petites pièces afTez rares. jToutcet article, qui comprend en partie les plus recherchées de ce Maître , eft en pj. morceaux. ?K**. 91. Trois grands titres. //■ / Les Vignettes , Culs-de-lampes 8c lettres de la grande Bibîe. ■Diverfes Médailles. Le livre des lions , ôcc. '£n tout 580. morceaux. K° 91. Les * impoftures innocentes avec le difcours,en 78. morceaux, fans y com- prendre le portrait de Picard,&: une vignet- te. L'éloge de B. Picard, avec le Catalo- gue de ÎQs Oeu-vres , font à la tête de ce Volume. * Bernard Picard a donné ce nom à un Recueil qu'il a fait de plufieurs Elhmpes qu'il avoit gravées dans Ces momens de recréation , d'une manière légère & appro- chante du DelVein , en imit.inc les diâerens goûts pido- refques de certains Maîtres fçayans qui n'ont gravé qu'à Teaii-f-rte , comme le Guide, Carlo Msrat , Rimbrant» &c. il vouloit embarrafler par-là certaines perfonnes qui lui vouloijent foutenir qu'il n'y avoit que des l'eintres qiâ puffent graver avec efprit & liberté : en effet il eiît le plai- iîr de voir quelques- imes de fes Eftampes qui furent ven- dues , tant en Ven:es publiques qu'autrement , pour être des Maîtres qu'il avoit imiiéj , fam qu'il fût foupçonné de U* avoii gtaYéesj H /^. Ï70 ESTAMPE S. OEUVRE DE M. DE CROZAt. /^ N°.P5. V^Ette Cclledlion eft une fuire de^ / plus beaux i ableaux Ôcîdes plus beaux Def- feins qui font dans le Cabinet du Roi , ^ qui ont été gravés du vivant ôc par les foins de M. de Crozat , ce qui lui fait donr ^er le nom d'Oeuvre de M. de Crozar,' Cette fuite eft complette , ôc elle eftavec le difcours. Elle contient i8a. morceaux. OEUVRE d' Antoine îTAtrEAU * ^/^ 1s^. P4. Cet Oeuvre eft en trois volumes in- folio , y compris les deux volumes d'Etu- des ; ceft un des plus complets qu'il y ait. 3Les pièces gravées en Angleterre d'après ce Maître , 5c qui ne font pas communes , s'y trouvent : il contient non - feulement * Nous avons obligation de Tétcndue de cet Oeuvre de Watteau à l'amitié que M. le Chevalier de Julienne Cori- ieiller Amateur de TAradémie Royale de Peinture & iculpture , a toujours eue pour ce Peintre , & dont il a don- ^é àts preuves par les foins qu'il a bien voulu prendre pour J10US faire jor.ir de tant de beaux morceaux qu'il a fiiit gra- •ver d'après les Etudes & les meilleurs Tableaux de ce Maî- tre. Le goût naturel pour les belles chofes , & l'amour que "bA. de Julienne a toujours eu pour les Ans, qu'il a mèmft icultiyés dans fa jeuneflè , fe reconnoiflênt aifément danî îe fameux Cabinet qu'il pofTede aujourd'hui , & à la per- feftion duquel il travaille depuis une trentaine d'arv »iées, malgré l'application continuelle qu'exigent de lui dcut ManufaÇimes ., a la tètedelquelles il elî depuis long-tems, & ^111 fieurn'ient de plus en plus fous la diredion. Ce ( abinej ^ft l'ouvrage de fes rr^^mens de 1-i.fir qu'^l y a facrinés : il a te 'ijxjwrs eu une atcenuon paruculiere poyr en ôter les ^lér. OEUVRE DE WATTEAU. 171 rOeuvre comme le Public en a joiii , par les foins de M. de Julienne des Gobelins , mais aulTi tous les morceaux qui ont été grave's de d^ifférens -côte's avant èc depuis la mort de Watteau ; il y a auili quelques contre- e'p neuves. ïl contient en tout 5iî. pièces , y compris les deux volumes d'Etudes. Gillot a été le fcul Maître que Ton puifle véritablement donner à Watteau, fi le peu detems cjiril a demeuré chez lui peut lui avoir acquis la qualité de fon pifciple ; mais la manière de peindre & de defliner du Bifcipie efl toute dif- férente de celle du Maître , Se l'on y j:econnoît beaucoup mieux le goût des grands Peintres, qu'il a toujours regardés comme fes modèles , 6c dont il a copié avec attention les ouvrages toutes les fois que Toccafion s'en efl: préfentée. J'ai vécu affez long-tems avec Wat- ces de moindre mérite , à me fure qu'il a pu en acquérir de plusrecommandables 5 &-en eiFet te n^'eft qu'avec du tems , du goût} & du difcernen^ent que Ton peut ^;arvejiir a ce degré de choix délicat, ison Cabinec n'eft poijit borné aa feul mérite de la Peimure , de la Sculpnure , du Deflèin , & de l'£ftampe 5 on y voit également plufieurs autres curiofi- tés de drffetens genres , dont l'arrangement Se le bel ordre augmentent encore le méiite ; mais ce qui eft audeflus de tout cela , la manière polie & affable avec laquelle il reçoit «eux qui , fur ]a répiitaiion de tant de raretés , vont pour les admirer, li'i attirent journellement tous les Etrangers & tous les Amaieurs , a l'ardeur defquels il fe prête avec tant de plailîr 3c de compUifance.. que l'on croiroit volontiers qu'il a acquis .outei ces richefies , plus pour la jouiiTance des a»trfs» mfxt pc yr 1^ ùeruie propre. f^^ ESTAMPES, leau 5 Se nous étions allez amis pour avoir appris quelques particularités dont je ferai parc au Public ayec plaiiir. \^BRE G E^ de la Vie d' A n t o i n e Wyi T T E A V. "Watteau naquit à Valenciennes ei^ 1684. ilétoit fils d'un Maître Couvreur I&; Charpentier de cette Ville. Le goût qu'il eut pour l'Art de la Peinture fe dér clara dès fa plus tendre jeuneiïe^il profî- toit dans ce tems de fes rnomens de li- berté pour aller deCTiner fur la place le^ différentes fcênes comiques que don- nent ordinairement au Public les Mar- chands d'orviétan & les Charlatans qui courent le Pays. Voilà peut-être ce qui occafio.nna le goût qu'il a eu long-tems pour les fujets piaifans & comiques , iTialgré le caradere trille qui dorainoi*' chez lui : fon père connut cependant rinclination marquée qu'il avoit pour îe Deffein ; & il le mit quelque tems pour le perfeclionner chez un Maître ide Valenciennes affez mauvais , mai? si n'y refta pas long-tems. Le père , liomme naturellement dur , (Se outre cela maUaifé dans fa fortune , fe laffa bien-tôt de la petite d.çpenfc cjije çel| OEUVRE DE WATTEAU. 175^ Itii occafionnoit ; il témoigna à foir fils qu'il n'a voit qu'à prendre par la fuite fon parti , ne fe trouvant pas en état de pouvoir fournir à ces frais. Wat- teau 5 fatigué déjà d'une domination qui ne convenoit point à fon génie li- bre ôc volontaire , & outre cela animé du défir de s'avancer dans cet Art, donc il commençoit déjà à reflentir les pre- miers élémens , quitta la maifon pa- ternelle fans argent ôc fans bardes , dans le deffcin de fe réfugier à Paris cbez quelque Peintre pour pouvoir y faire quelque progrès. Le hazard le fît tomber chez un nommé Métayer , Peintre médiocre ,• qu'il quitta bien-tôt faute d'ouvrage , pour entrer chez un autre inférieur en- core à ce premier , Se qui n'étoit oc- cupé qu'à des Tableaux communs pour les Marchands en gros. On débitoit dans ce tems-là beau-^ coup de petits Portraits ôc de fujets de dévotion aux Marchands de Province qui les achetoient à la douzaine ou à la grolTe. Le Peintre chez lequel il ve- noit d'entrer , étoit le plus achalandé pour cette forte de Peinture dont il fai- foit un débit confidérable ; il avoit ^ueîcjuefois une douzaine de miféra- Hiij 174 ESTAMPES. bles Elevés qu'il occupoit comme deé; Manœuvres ; le feul mérite qu'il exi- geoit de ks Compagnons , étoit lai prompte exécution : chacun y avoit îbn emploi. Les uns faifoient les Ciels : les autres faifoient les têtes ; ceux-ci* les draperies ; ceux - là pofoient les blancs : enfin le Tableau fe trou voit fini quand il pouvoit parvenir entre les mains du dernier. Watteau ne fut alors occupé qu'à ces ouvrages médiocres ; il fut cepen- dant diftingué des autres parce qu'il fe trouva propre à tout , Se en même-tems d'expédition : il répétoit fouvent les mêmes fujets ; il avoit fur- tout le talent de rendre (i bien fon Saint Nicolas , qui eft un Saint que Ton demandoit fou- vent,qu'on le réfervoit particulièrement pour lui ;;> fçavois ( me dit-il un jour) mon Saint Nicolas par cœur , & je me pafTois d'original. Il s'ennuyoit de ce travail défagréa- blc & infrudueux , mais il falloir vi- vre. Quoiqu occupé toute la femaine , il ne recevoir que trois liv. le Samedi ; & par une efpece de charité on lui don- noit de la foupe tous les jours. Voilà la vie dure qu'il mena pendant quelque tems. Quoiqu'il ne fût occupé qu*à ces OEUVRE DE WATTEAU. ïfy Tiiférables ouvrages , le défir de s'avan- cer , & l'amour du travail lui faifoient mettre à profit les momens de liberté qu'il a voit , tant les foirs que les jours de Fêtes , êc qu'il employoit à deffiner d'après nature tout ce qui lui tomboit fous la main : c'efl ce. qui lui a acquis cette grande facilité qu'il a toujours eue pour le DefTein , ôc qui efl: la partie dans laquelle il a le plus excellé» Watteau fe laiTa cependant de pareil- les occupations , quil fentoit à merveil-* le être au-delîbus de ((^s forces ; il cher- cha à fortir d'une 11 pauvre Ecole , ôc fe préfenta chez Gillot qui le reçut d'a- bord avec plaiiir j & qui avoit remarqué en lui beaucoup d'intelligence ôc de facilité ; il n'a guéres puifé chez ce Maître qu'un certain goût pour le gro- tefque Se le comique , ôc auŒ pour les fujets^modernes , dans lefquels il a don-^ né par la fuite ; il faut cependant avouet qu'il fe débrouilla totalement chez lui, & qu'il commença alors à donner des marques plus fùres d'un talent qu'il de- voit pouffer loin. Jamais caractères ôc humeurs n'eurent plus de reffem* blance ; mais comme ils avoient les mêmes défauts , jamais auffi il ne s^cn Uouva de plus incompatibles : ils ne "^ H iiij Î75 ESTA MFES. purent vivre long-tems enfemble avecT;^ intelligence ; aucune faute ne fe pafToic ni d^un côté ni de l'autre , & ils furent' enfin obligés de fe féparertous les deux d'une manière affez défobligeante des- deux parts ; quelques-uns même veu-' lent que ce fut une jaloufte mal enten- due que Gillot prit contre fon Difciple, qui occafionna cette féparation ; mais ce qui efl: vrai , c'eftqivils fe quittèrent au moins avec autant de fatisfadion qu'ils s'étoicnt auparavant unis. Wattcau entra enfuite chez M. Au- dran du Luxembourg , qui fe trouvoic fort occupé à des Camayeux ^ & à des Arabefques dans lefquels on donnoit beaucoup en ce tems-là , Se que Ton plaçoit tant dans les plafonds que fur la boiferie des grands Cabinets. Il fe procura chez lui une vie plus douce , Se M, Audran qui trouvoit fon compte dans la facilité Se l'exécution promp- te du pinceau de notre jeune Peintre , lui rendit la vie plus aifée à propor- tion du bénéfice que fes ouvrages lui occafionnoicnt. Ce fut chez lui qu'il * On appelle Camayeux les Tableaux qui ne^ font peints que d'une feule couleur , & les Ara- befques font les peintures ou les ornemens dans lefquels il ne fe trouve point de figures hu- maines. OEUVRE DE WATTEAU. 177 prit du goût pour les orncmens dont, nous avons plufieurs échantillons dans les morceaux de ce genre que l'on a gravés d'après lui. Watteau cependant qui ne vouioit pas en demeurer là , ni pafler fa vie à travailler pour autrui , ôc qui fe fentoit en état d'imaginer, ba- zarda un Tableau de génie qui repré- fente un départ de Troupes , âc qu'il fit à fes tems perdus : il le montra au Sieur Audran pour lui en demander Ibii avis. Ce Tableau eftundes deux que M. Cochin le père a gravés. Le Sieur Audran , habile homme , ôc en état de juger d'une belle chofe , fut effrayé du mérite qu'il reconnut dans ce Tableau; mais la crainte de perdre un fujet qui lui étoit utile ,- ôc fur lequel il le repo- foit affez fou vent pour l'arrangement , &même pour la compofition des mor- ceaux qu'il avoit à exécuter , lui con- feilla légèrement de ne point pafler (on tems à ces fortes de pièces libres ôc de fantaifies , qui ne pourroient que lui faire perdre le goût dans lequel il don- noit. Watteau n'en fut pointladupe ; le- parti ferme qu'il avoit pris de fortir^ joint àun petit défit de revoir Valenciennes,. le déterminèrent totalement. Le pré- texte d'aller voir fes païens lui fervit de 173 ESTAMPES. moyen honnête ; mais comm L'argent lui manquoit , & fon Tableai devenoit fon unique reflburce : il igno- B^' roit comment il falloit s'y prendre '1" pour s'en procurer le débit. Dans cette U ^ occafion il eut recours à M. Spoude , actuellement vivant , Peintre à pea^ près des mêmes Cantons que lui , & fon ami particulier : le hazard condui- iît M. Spoude chez le Sieur Sirois mon beau-pere à qui il montra ce Tableau , îe prix étoit fixé à 60. livres , & le marché fut conclu fur le champ. "Wat- îeau vint recevoir fon argent ; il partit gayement pour Valenciennes comme cet ancien fage de la Grèce ; c'étoit-là toute fa fortune , ôc fûrement il ne s'é- toit jamais vu Ci riche. Ce marché fut Forigine de la liaifon que feu mon beau- pere a toujours eue avec lui jufqu'à fâ mort; & il fut fi fatisfaitde ce Tableau, qu'il le pria inflamment de lui en faire le pendant qu'il lui envoya effedive- ment de Valenciennes ; c'efl: le fécond morceau que le Sieur Cochin a gravé ; il repréfente une alte d'Armée ; le tout en étoit d'après nature : il en demanda 200. liv. qui lui furent données. Ces deux Tableaux ont toujours paffé pour deux des plus belles chofes qui foienc ibrdes de fa main, OEUVRE DE WATTEAU. 179 Le caractère inconftant de Wattcan , joint au peu d'émulation qu'il trou voie à Valenciennes , où il n'avoit rien de- vant les yeux qui fût capable de l'ani- mer (5c de rindruire , le déterminèrent à revenir à Paris : fa réputation com- mencoit à s'y établir ; les deux Ta- bleaux que mon beau - père poiTé- doit furent vus de plufieurs Curieux qui délirèrent en acquérir , & en peu de tems fon mérite éclata , ôc fut connu de tous les ConnoitTeurs. L'occafion favorable qu'il eut enfui- te d'entrer chez M. de Crozar , lui con- vint d'autant mieux , qu'il fçavoit les grands tréfors en Defleins que pofTé- doit ce Curieux ; il en profita avec avi- dité 5 & il ne connoiiToit d'autres plai- firs que celui d'examiner continuelle- ment 5 Se même de copier tous les mor- ceaux des plus grands Maîtres , ce qui n'a pas peu contribué à lui donner ce grand goût que Ton remarque dans plu- fieurs de (es ouvrages. L'amour de la liberté & de l'indé- pendance le fit fortir de chez M. de Crozat ; il voulut vivre à fa fantaiiie , êc même obfcurement : il fe retira chez mon beau-pere dans un petit logement , .& défendit abfohiment de découvrir fa Hvj i8o ESTAMPES. demeure à ceux qui la demanderoîent; La façon fingulierie avec laquelle ilfut reçu à l'Académie Royale de Peinture ôc Sculpture , eft fort honorable; il eut quelque envie d'aller à Rome pour y étudier d'après les grands Maîtres , fur- tout d'après les Vénitiens , dont il ai- iTJoit beaucoup le coloris ôc la compo- fition. Il n'étoit pas en état de faire , fans fecours , ce voyage ; c'efl: pour- quoi il voulut foUiciter la penfion du Roi ; ôc pour en venir à bout , il prit un jour la réfolution de faire porter à l'Académie les deux Tableaux qu'il avoit vendus à mon beau-pere , pour tâcher d'obtenir cette penfion. Il part fans autres amis ni protedion que fes ouvrages , ôc les fait expofer dans la falle par où paffent ordinairement Mef- i fieurs de l'Académie de Peinture ôc de:» Sculpture , qui tous jettent les yeux^ > deffus , ôc en admirent le travail , fans en connoître l'Auteur. M. de la FofTe , célèbre Peintre de ce tems-là , s'y ar- rêta même plus que les autres ; ôc éton- né de voir deux morceaux fi bien peints^ il entra dans la falle de l'Académie , Ôc s'informa par qui ils avoient été faits. Ces Tableaux avoient un coloris vi- goureux 5 ôc un certain accord qui les OEUVRE DE WATTE AU. i^r. foifoit croire de quelqu'ancien Maître y on lui répondit que c'étoit l'ouvrage' d'un jeune homme qui venoit fuppiiei: ces Meflieurs de vouloir bien intercé- der pour lui , afin de lui faire obtenir la penfion du Roi pour aller étudier en Italie. M. de la FofTe furpris , donne ordre que Ton faffe entrer ce jeune homme. Watteau paroît ; fa figure n'é- toit point impofante ; il explique mo- deflement le fujet de fa démarche , ôc plie avec inilance qu'on veuille bien lui accorder la grâce qu'il demande ,~ s'il a allez de bonheur pour en être cru digne. Mon ami , lui répond avec dou^ ceur M* de la FofTe , vous ignorez vos talens, ôc vous vous méfiez de vos for- ces ; croyez-moi , vous en fçavez plus qiie nous ; nous vous trouvons capa- ble d'honorer notre Académie ; faites les démarches néceffaires , nous vous xeg;ardons comme un des nôtres. Il fe. retira , fit fes vifites , 6c fut agréé aufli- tôt. Watteau ne s'enfla point de fa nou- velle dignité 6c du nouveau luflre dont il venoit d'être décoré : il continua à vouloir vivre dans l'obfcurité ; 6c loia de fe croire du mérite , il s'appliqua en- core plus à l'étude , & devint encore p» 282 ESTAMPES. pltis mécontent de ce qu'il faifoir. Paî été fonvent le témoin de Ton impatien- ce de du dégoût qu'il avoit pour fes propres ouvrages ; quelquefois je Tai vu effacer totalement clés Tableaux achevés qui lui déplaifoient , croyant y appefcevoir des défauts , malgré le prix honnête que je lui en ofïrois , ÔC même je lui en arrachai un des mains , contre fon gré , ce qui le mortifia beau- coup. Depuis ce tems jufques au voyage qu'il fit en Angleterre en 1720. la lé- gèreté de fon caradere le fit changer très-fouvent de demeure , ne fe pïai- fant pas long-tems dans les endroits qu'il choifîifoit par préférence , & qu'il avoit défirésavec ardeur: il fut fort oc- cupé pendant le féjour qu'il fit en An- gleterre ; fes ouvrages y étoient courus ÔC bien payés : c'efl-là où il commen- ça à prendre du goût pour Targent dont il n'avoit fait jufques alors aucun cas , le méprifant même jufques à le laifler avec indifférence , & trouvant toujours que fes ouvrages étoient payés beau- coup plus qu^ils ne valoient. Cette fa- çon de penfer efl: rare 6c peu remplie d'amour propre ; elle n'en elf cependant pas moins vraie ; ôc fon défiméreffe- OEUVRE DE WATTEAU. iSj ment éroit Ci grand , que plus d'une fois ils'efl: fâché vivement contre moi, poiTf lui avoir voulu donner un prix raifon- nable de certaines chofes , que par gé- nérofité il refufoit. Le mauvais air qui règne à Londres , à caufe de la vapeur du charbon de terre dont on fait ufage , 3c qui eft fort dan- gereux pour les Foitr'mairef , obligea Watteau de revenir à Paris ; mais il étoic déjà attaqué fi vivement de la maladie qu'on nomme dans ce Pays-là, Confomp^ tion , que depuis il n'a plus traîné qu'une vie languifTante , Ôc qui infenfiblement Fa conduit au tombeau. A fon retour à Paris , qui était en 1721. dans les premières années de mon établifTement , il vint chez moi me demander fi je voulois bien le rece- voir , & lui permettre , four fe dégourdir Us doigts , ce font fes termes , fi je vou- lois bien , dis-je , lui permettre de pein- dre un plafond que je devois expofer en dehors ; j'eus quelque répugnance à le fatisfaire , aimant beaucoup mieux l'occuper à quelque chofe de plus foli- de;mais voyant que cela lui feroit plai- fir j j'y consentis. L'on fçait la réufiite Ju'eut ce morceau ; le tout étoit fait ^ 'après nature : les atitudes en étoiem i^^ ESTAMPE S. û vraies Ôc fi aifées ; l'ordonnance fi na^ turelle ; les groupes fi bien entendus ,» qu'il attiroit les yeux d^s pafians ; 6c même les plus habiles Peintres vinrent à plufieurs fois pour Tadmirer : ce fut le travail de huit journées , encore n'y travailloit-il que les matins , fa fanté dé- licate , ou pour mieux dire, fa foiblefie , ne lui permettant pas de s'occuper plus long-tems. C'eft le feul ouvrage qui ait un peu aiguifé fon amour propre ; il ne fit point de difficulté de me l'avouer.- M. de Julienne le pofiede aduellement dans fon cabinet , de il a été gravé par- fes foins. La langueur dans laquelle il vivoit alors , occafionnée par un tempéra- ment délicat & ufé , lui firent. appré- hender 5 au bout de fix mois , de m'in- eommoder , s'il reftoit plus long-tems chez moi ; il me le témoigna , Se me pria en même tems de lui chercher un logement convenable : j'aurois réfifié- inutilement ; il étoit volontaire , & il ne fallut pas répliquer ; je le fatisfis donc , mais il ne jouit pas long-tems dé cette nouvelle demeure ; fa maladie augmenta; fon ennui redoubla ; fon in- eonfi:ance fe ranima ; il crut qu'il feroit beaucoup mieux à la campagne ; Tim* OEUVRE DE VATTEAU- ïSf patience s'en mêla , & enfin il ne de- vint tranquille que quand il apprit que M. le Febvre , alors Intendant des Me- nus , luiavoit accordé dans fa maifon d-e Nogent , au-deiTus de Vincennes , une retraite , à la follicitation de feu M. l'Abbé Haranger , Chanoine de Saint ; Germain de l'x^iuxerrois , fon ami : je l'y conduifis , 6c j'allois le voir 6c le confoler tous les deux ou trois jours. Le défir de changer le tourmenta en- core de nouveau : il crut pouvoir fe tirer de cette maladie en prenant le par- ti de retourner dans fon air natal ; il me communiqua fes idées , ôc pour en ve- nir à bout , il me pria de faire faire un Inventaire du peu d'effets qu'il avoir , ôc d'en faire la vente , qui monta en- viron à 3000. liv. dont il me fit le gar- dien. C'étoit-Ià tout le fruit de ks tra- vaux, avec 6000. liv, que M. de Julienne lui avoir fauvées du naufrage dans le tems qu'il partit pour l'Angleterre , ôc qui furent rendues à fa famille après fa^ mort 5 ainfi que les 3000. liv. que j'a- vois entre les mains. Watteau efpéroit de jour en jour ga- gner afifez de force pour pouvoir entre- prendre ce voyage oùje devois Taccom- pagner^mais la défaillance augmentant- ii6 ESTAMPES, de plus en plus , Ôc la nature manquant chez lui tout-à-coup , il mourut entre mes bras audit Nogent , peu de tems après, le iS.Juillet I72i.âgéde 37.ans. Il me donna , quelque tems avant fat mort , des preuves d'amitié & de con- fiance 5 en me mettant au rang de Tes meilleurs amis , qui étoîent M. de Ju- lienne 5 feu M. rAbbé Haranger , Cha- noine de S. Germain TAuxerrois ; ôc feu M. Henin , & voulut que fes Def- feins , dont il me fit le dépofitaire , fuf- fent partagés également entre nous quatre ; ce qui fot exécuté fuivant fes intentions. Watteau étoit de moyenne taille , Se d'une foible conftkution : il avoit le ca^ radere inquiet & changeant ; il éroic entier dans fes volontés ; libertin d'ef- prit, maisfage de moeurs; impatient; timide; d'un abord froid ôc embarraffé ; difcret ôc réfefvé avec les inconnus ; bon , mais difficile ami ; mifantrope., même critique malin ôc mordant ; tou- jours mécontent de lui-même ôc des autres , <5c pardonnant difficilement; il parloir peu , mais bien : il aimoit beau- coup la leciure ; c'étoit l'unique amu- fement qu'il fe procuroit dans fon loi- fir ; quoique fans lettres , il décidoit af- t OEUVRE DE WATTEAU. i8f fez fainement d'un ouvrage d'efprit^ Voilà 5 autant que j'ai pu l'étudier , forï portrait au naturel ; fans doute que (on application continuelle au travail , la délicatefle de Ton tempérament Se les douleurs vives dont fa vie a été entre- mêlée , lui rendoient l'humeur diffi- cile , ôc influoient fur les défauts de fo- ciété qui le dominoient. A l'égard de fes ouvrages , il auroit été à fouhaiter que ks premières étu- des euffent été pour le genre hillori- que , êc qu'il eût vécu plus long-tems ; il efl à préfumer qu'il feroit devenu un QQS plus grands Peintres de la France ; (qs Tableaux fe rcflentent un peu de l'impatience ôc de l'incpnllance quifor- moient fon caradere : un objet qu'il voyoït quelque tems devant lui l'en- nuyoit ; il ne cherchoit qu'à voltiger de fujets en fujets ; fouvent même il commencoit une ordonnance , & il en étoit déjà las à la moitié de fa perfec- tion : pour fe débarraffer plus prompte- ment d'un ouvrage commencé , & qu'il étoit obligé de finir , il mettoit beau^ coup d'huile grafle à fon pinceau , afin d'étendre plus facilement fa couleur : il faut avouer que quelques-uns de fes Tableaux périiTent par-là de jour eu ïêg ESTAMPÉ S. jour ; qu'ils ont totalement changés dé couleur , ou qu'ils deviennent très-alés, fans aucune reiïbxirce ; mais auffi ceux qui fe trouvent exempts de ce défaut , font admirables , ôc fe foutiendront tou-' jours dans les plus grands cabinets. Pour fes DeiTeins , quatid ils font de fonbort tems , c'eft-à-dire , depuis qu'il efl for- ti de chez M. de Crozat , rien n*eft âu-deffus dati^ ce genre ; la fînefle , les grâces , la légèreté , la corredlion , la: facilité , l'exprefTion ; enfin on n'y dé-' fire rien , ôc il palTera toujours pour un des plus grands Se un des meilleurs DeP fmateurs que la France ait donnés. OEUVRE DES SADELERS. Taquet marqué E. contenant l'Oeuvre de^ Sadelers' C^Ette Colîe6lion ne mérite pas , à la vérité , le titre d'Oeuvre , puifque- plufieurs parties intéreffantes ne s'y trouvent point , comme les Portraits- & autres fujets dont plufieurs font ré- pandus dans d'autres porte - feuilles ; mais comme j'ai trouvé ce paquet à la fuite des Oeuvres , (5c que cela forme DIVERS OEUVRES, it^ une quantité raifonnable des pièces de -ces Maîtres , je Tai laifle au rang où je l'ai trouvé. II n'y a pas d'Oeuvre fi nom- breux que celui des Sadelers , ni de plus difficile à perfedionnex. Il eft étonnafit de voir la quantité de mor- ceaux qui font fortis de leurs. mains ; il s'y trouve beaucoup de pièces recom- mandables , Se leur burin a fçu ména- ger dans leurs Planches du brillant , de l'effet , 6c en même-tems une douceur ôc un repos qui fatisfont l'oeil agréable- ment. -Gilles Sadeler eft celui des trois frères dont les productions font le plus recherchées ; il a réuiTi fur-tout dans les Portraits dont plufieurs font fort rares à trouver beaux , aind que les fujets qu'il â gravés d'après le Baflan , qui font de la même rareté. l5°. 103. Cent foixante ôc dix feuilles d«s '^^' difïerens fujets , tant grands que petits. N®. I o4.Quatre-vingt-dix.leptmorceaux,Li^w, y- OEUVRE DE LAIRESSE. J^J**. 105. J—/ Oeuvre de Lairesse en 1^6» ^Z morceaux, tant grands cjue petits. C'eft un des meilleurs Maîtres d'hiC |toire de la Hollande , & qui a le plus {donné dans la grande manière. Ses iCompofitions font tout-à-fait hors du goût Flamand , & il y a beaucoup Cherché Piètre Tefle , & le Pouffin 9 il eft en grande réputation dans ce fays , aufli-bien que dans les autres , & les Peintres en font beaucoup de cas. \ OEUVRE DE G ILL or. ^^, 106. Cet Oeuvre eft très complet, & jl /*^ ': eft extrêmement re'jouiïiant par rapport aux ■^ . difFérens fujets comiques , théâtrales 6v far tyriques qu'il renferme. Ijl conrient 580, fnorceau^. ^9^ ESTAMPES, VOLUME MARQUE' ¥, ,€omenant les Oeuvres de Lancret & àt Tater, JN IcoLAs Lancket eft né à Paris Ip ^2. Janvier lôj^o. il fut en partie élevé de Gillot , 6c en partie élevé de Wat- ,teau. Ce dern.er du moins Texcita à forcir de chez Gillot; il lui confeiila aufli de chercher , ai.nfi cju'il avoit fait , à le former fur la nature même ; on ,re- ccnnoît eifedivement que Lancret a -beaucoup étudié la manière d€ V^atteau 6c qu'il a touc-à-fait donné dans fon gen- re.ll n'a pas eu cependant la même finef- fe du pmceau, m lamême délicateffe du deffein , quoiqu il ait fait plufieurs cho^ fcs agréables e^ d'une compofition rian- te. Ceux qui vojudront juger de fon mé- rite pourront confulter avec plaifir les morceaux que poiléde M. de Bering- hen , premier Ecuyer du Roi , dan? fon Château d'ivry ; ce font les plus beaux qui foient fortis de la main de ce Maîr tre, ^ qu il ait travaillés avec le plus de ibin & avec k plus d^attention. Lan- cret avoit auiTi beaucoup de goût poux h% ornemens hiftoriés, &ii y réufiif- ! ; DIVERS OEUVRES. i(?5 f foit à merveille. iM. Boulogne , Inten- i dant des Ordres du Roi , a une falle peinte dans ce goût , qui fatis fait infi- niment par la gayeté des fujets , 6c la lé- gèreté des ornemens. Sur la fin de fa v^ie , il a changé un peu de manière , 6c il a perdu un peu de la vivacité de (on coloris ; Tes dernières pièces ne font pas le même plaifir que les premières. [l eft mort le 1 4. Septembre dernier,âgé d'environ 54. ans : indépendamment de l'Art dans lequel il excelloit , Ion hu- meur polie , douce , liante Se affable , [e feront toujours regretter de ceux qui 'e connoilToient ; Se il joignoit au mé- rite de fes talens , toutes les vertus des bonnes moeurs , & de la bonne fociété. N'°. Î07. L'Oeuvre de Lancret en quarante- fix morceaux ; ce font tous morceaux gra- cieux , ôc amufans. p- Pater étoit originaire de Valencien- les , ainll que Watteau ; fon Père, qui , crois , eft encore vivant , ôc qui y :rce la profeftion de Sculpteur , l'en- roya très -jeune à Paris , afin qu'il pût 'îlivrer plus fruclueufement à l'Art de Peinture , pour lequel il le trouvoit lé. Il crut que Watteau auroit pour un ^Compatriote , des facilités qui pour- IP4 ESTAMPES. roient aider Ton fils à fe perfedionncr. Il le plaça donc chez lui, àansle def fein de le former ; mais le jeune Patei trouva un Maître d'une humeur trop difficile , & d'un caradere trop impa- tient , pour fe pouvoir prêter à la foi: blefle & à l'avancement d'un Elève. I fut obligé d'en fortir , ôc de tâcher d( travailler lui feul à s'inflruire. Cepen- dant Watteau , iîir la fin de fes jours , fi reprocha de n'avoir pas rendu aflez d( juftice aux difpofitions naturelles qu'i avoir reconnu dans Pater ; il ne fit nul- le difficulté de me l'avouer , en ajou- tant même , qu'il l'avoit redouté. Il fê fit alors un fcrupule de n'avoir point aidé à cultiver en lui ces heureux talens. Il me pria de le faire venir à Nogent pour réparer en quelque forte le tort qu'il lui avoir fait en le négligeant 5 & pour qu'il pût du moins profiter des in- urudions qu'il étoit encore en état de lui donner. Watteau le fit travailler de- vant lui , 6c lui abandonna les derniers purs de fa vie ; mais Pater ne put profi- ter que pendant un mois de cette oc- cafion a favorable : la mort enleva Watteau trop promptement. Il m'a avoué depuis , qu'il devoit tout ce qu'il fçavoit à ce peu de tems , qu'il avoit DIVERS OEUVRES. ipj mis à profit. Il oublia totalement les fâ- cheux momens qu'il avoit efliiyés chez ce xMaître pendant fa jeuneffe , cSc il a toujours eu pour lui une reconnoitTan- ce parfaite ; il a fçu rendre juftice àfon mérite , toutes les fois qu'il trouvoit oc- cafion d'en parler. Pater étoit né avec ce coloris qui efl: fi naturel aux Fîamans ; il avoir en lui tout ce qu'il falloir pour faire un ex- cellent Maître ; mais l'intérêt , Se le dé- -fir d'amafler , lui tirent négliger la -partie la plus eiTentielle , qui eft le DeiTein , & que les Peintres qui travail- lent plus par intérêt que par honneur , regardenr quelquefois comme un rems perdu , parce qu'il n'efl d'aucun rap- porr : c'efi: ce qui fair que la plûparr ds fes Tableaux fe relTentent de cette né- gligence , que les Groupes de fes com- pofitions font mal ordonnés , ôc qu'ils -manquent de ce beau naturel , que l'on reconnoît facilement dans ceux dont les figures fonr faites d'après nature. Pater avoit trop de foible pour l'ar- gent ;il me témoigna plufieurs fois, que fon unique appréhenfion étoit de deve- nir infirme, Ôc de n'avoir pas de quoi vivre aifément dans un âge avancé : cet- te crainte l'a toujours nourri dans une 1^6 ESTAMPES. prévoyance mal entendue , Se elle a in- flué beaucoup fur fes ouvrages. Il ne cherchoit quun prompt débit , ftns s'embarrafler d'une exacte corredion, qui lui aurok coûté trop de te ms. Jamais Peintre ne fut plus grand travailleur. Dès la pointe du jour il entroit à fon atteiier, qu'il ne quittoit que pour obéir aux befoins de la nature : nul moment ne tomboit en perte chez lui ; l'hyver même il pafToit les foirées à ébaucher les Tableaux , qu'il finiffoit pendant le jour ; enfin il ne connoiiToit ni amufe- ment , ni diffipation , 6c rarement le rencontroit-on hors de chez lui. Cette occupation continuelle &:fans relâche, lui échauffa fi fort le tempérament, que cela lui occafionna une maladie qui l'emporta en peu de tems à la fleur de Ton âge , il y a quelques années , fans avoir pu jouir de cette fortune affez honnête , pour laquelle il avoit travail- lé toute fa vie. On peut dire de lui , qu'il s'efl privé pendant fa jeuneffe de tous les plaidrs , ôc de toutes les aifances de la vie , Se qu'il a vécu pauvre , pour fe mettre en état de pouvoir mourir ri' che. La facilité qu'il avoit dans fon pin- ceau 5 Se la quantité de tableaux qui font fortis de fes mains , malgré le peu DIVERS OEUVRES. 15^7 de temps qu'il a vécu , font que Tes ou- vrages ne font ni rares ni chers. Il efl: fâ- cheux que ce Peintre fe foit livré Ci fort à l'expédition , car il porfédoit tout ce qui eft néceiTaire pour faire un grand homme en cet Art. Lancret & Pater , étoient les deux feuls Peintres qui donnoient dans le goût des Modes Se des Sujets galans , dont Watteau étoit l'inventeur & le modèle. Ce genre fe trouve tout-à-fait éteint par leur mort : il eft vrai qu'il ne feroit pas avantageux pour la Peinture que l'on fe livrât trop à ce goût ; cela pourroit devenir préjudiciable pour le genre noble Se hiftorique ; mais auili il n'eft point dcfavantageux pour le pro- grès Se l'entretien de cet Art , qif il fe forme d'habiles gens en divers genres , qui ont chacun leur mérite , & leur difficulté, Se dans lefquels on acquiert une égale réputation 5 quand on yréuf- fit. L'émulation en eft plus vive ; les talens en deviennent plus variés : on fent affez de nos jours , combien on a trop négligé depuis quelque tems la partie du Payfage. Il ne fe forme dans aucun Pays , nul élévc en ce genre , qui eft agréable , Se très-fouvent néceftai- re pour les autres parties de la Peintu- I iij ipS ESTAMPES. re. Rarement nos meilleurs Maîtres s'ap-' pliquent-ils à cette étude : ils ne regar- dent que comme un amufement , & un délaffement les morceaux de Pay-. fages 5 auxquels ils veulent bien par ha- zard pafler quelques momens : il n'efl: pas commun d'en voir fortir de leurs mains , malgré les beautés que l'on y reconnoît , Ôc les fuffrages univerfcls que ces productions leur attirent ordi- nairement. On voit cependant aujour- d'hui le cas que l'on fait des meilleures pièces des plus grands Maîtres , qui ont excellé dans cette partie : ne font- ils pas l'ornement des plus riches Cabi- nets , 6c ne les recherche-t-on pas avec foin ? /J K°. ro8. L'Oeuvre de Pater, en douze mor- ceaux , 8c parmi lefquels le portrait de Mademoifelle Dangeviîle fe trouve repe'te', à caufe des diffe'rences : tous fujets du mê- me goùr que les pre'cédens. K°. lop. Les Contes de la Fontaine , dont plufîeurs font partie de l'Oeuvre de Lan- cret , 6c de Pater. Il y en a vingt-huit , fçavoir , onze d'après Lancret , huit d'après Pater, deux d après Boucher, trois d'après WleughleSjdeux d'après la Mefle , & deux d'après Laurain. Les e'preuves en font très- belles. ^X K". 1 ! o. Le Roman Comique , des premières e'preuves , en feize morceaux , faifant aufii ■y DIVERS OEUVRES. 199 partie de l'Oeuvre de Pater : de ces feize morceaux , il y en a quatorze d'après Pa- ter , 8c deux d'après du Mont. OEUVRE DE ÎTAUVERMENS. N°. III. Cet Oeuvre eft compofé tant des morceaux gravés à Paris d après ce Maître, que de ceux qui font gravés en Hollande par Wifcher , dont il y en a quarante-cinq ^v gravés par Moyreau , y compris le Portrait ^ d^^M de Wduvermens par Dupuis , ôc le titre /^ d'après de la Joue. OEUVRE DE VANDER BORCHt. N**. 1 1 1. Cet Oeuvre contient cinq cens foi- ^ xante-dix-fept morceaux , collés plufieurs '^ enfemble fur la feuille , ôc reliés propre- ment. FORrE'FEUlLLE MARQUE' G. Oeuvreî de Noël, Antoine ^ NoeL' Antoine j & Cha r les Covpel. I v^Ette Famille biille depuis long- rems par fuccefllon dans l'Art de la Peinture. Noël Coypel né à Paris le 2. Décembre 162p. a été le premier Pein- tre de ce nom. Il fut nommé par Louis XIV. en 1672. Diredeur de l'Acadé- mie établie à Rome , pour l'étude des liiij 200 ESTAMPES. jeunes Peintres de France , & à laquel- le il donna un nouveau luflre , pendant le tems qu'il occupa cette place : il en embellit les dedans de nombre de Sta- tues qu'il fit mouler d'après l'antique , pour Tavantage de fes jeunes Difciples : il en décora aufTi les dehors , & fit met- tre fur la porte les Armes du Roi. En- fin , il n'épargna ni foins , ni dépenfes , pour faire, dans cette ville , honneur à fa Nation , ôc pour l'avancement des Elèves qui lui étoient confiés , qu'il en- courageoit par l'exemple quil leur don- noit d'un travail aiïidu. Il revint au bout de trois ans à Paris , avec fon fils An- toine Coypel, qu'il avoit emmené avec lui à l'âge de onze ans. Quelque tems après fon retour , le Roi le nomma Di- re cleur de fon Académie de Peinture , & enfin il mourut , après s'être acquitté avec dignité de cette place honorable, au mois de Décembre , de l'année 1 707, âgé de 79. ans. Antoine Coypel , fils de Noël , hé- ritier du mérite de fon Père , naquit en 1661. Sts talens lui procurèrent l'agré- ment d'être nommé, quoique fort jeu- ne , premier Peintre de Philippe de France , Duc d'Orléans , frère unique de Louis XIV. Il eut Tavantage d'en-» DIVERS OEUVRES. 201 feigner la Peinture à Monfeigneiir le Duc d'Orléans Régent , qui l'a ton i ours honoré d'une proteclion particulière , Se qui pareillement lui donna le titre de premier Peintre de S. A. R. Il fut élù en 17 19. Directeur de l'Académie de Peinture , & de Sculpture : l'année fui- vante , il fut nommé premier Peintre de Louis XIV. ôc fut annobli en même- tems p^ Sa Majeflé. 11 ne jouit pas long-tems de tous ces honneurs. La perte de fa femme lui devint fi fenfible , qu'il tomba dans une langueur qui lui caufa la mort , le 7. Janvier 1722 , à lage de (5i. ans. Noël-Antoine Coypel , frère d'An- toine du côté paternel , ôc dernier mort , n'a pas été moins illuftre que les pré- cédens, Charles Coypel aujourd'hui vivant , fils d'Antoine , ôc premier Peintre de Monfeigneur le Duc d'Orléans , s'eft acquis, non-feulement une réputation égale à celle defes Ancêtres, parle mé- rite de fes ouvrages , mais ( ce qui efl: encore au-defîlis des talens ) fa miode- Hie , la douceur de fes mœurs , fon ca- ractère bien-faifant, toutes fes vertus en- fin , lui attirent reftime univerfeile des Grands comme des Petits. Iv 202 ESTAMPE S. La multitude des ouvrages de gran-' de compofition , qui font fortis des mains de ces illuftres Peintres , & qui décorent les Eglifcs , les Maifons Roya- les , & les plus beaux Hôtels de Paris , où ils font admirés journellement , font leur éloge , aufli-bien que les titres dont ils ont été honorés par Louis XIV. Se par les Princes de la Maifon d'Orléans. Ces Oeuvres font trè.s-complets ; il s'y trou- ve nombre de morceaux qu'il feroit diiricile de ralTembler aujourd'hui. Ils compofenr 280. pièces , qui feront divifces fuivant l'ordre ci- après. //i I\°. 113. Deux Portraits différens , d'Antoine Coypel. Le Portrait de l'Abbe de Maroules. Celui de l'Abbe' de Tallemand. Celui de la Voifm , & autres ; le tout faifant enfemble 23. pièces , y compris un titre. J'y-/ î\°. 114. La Gallerie du Palais Royal, en dou- ze morceaux, dont il y en a deux grands da plafond qui font en deux feuilles jointes, /J- / N^. 1 15. Divers grands & petits morceaux, Suiets Sacre's 8c Profanes , dont , Une P.eTurreclion en manière noire. Le Baptcme de N. S. Ze'phir & Flore , &:c. le tout en 3p. morceaux. Jo - 1 Js'^. 1 1 6. Dix-fept grands morceaux , tant fu- jets de Dévotion, que d'Hii^oire profane, fçavoir , Une Annonciation ^rave'e par P. Drevet. LeSacri^ce d'Abraham, par le même. Ada.m ôc Eve, ïàeni. DIVERS OEUVRES. 2oj Marthe 8c Marie , par L. Simonneau. Une ReTurrecbion , par J. Audran. L'Alliance de Bacchus Ôc de rAmour, par le même. Apollon & Daphné, par Nicolas Tardieu. Defcente d'Ene'e aux Enfers , par L. Suru- gue , Ôcc. N°. 1 1 7. Douze grands morceaux , e'preuves JJ choifies , fçavoir ; Un PaiTe-partout , ou titre hiftorie'. La Rebecca , par P. Drevet. L'Adieu d'Hedor 6c d'Andromaque , par N. Tardieu. La Colère d'Achille, parle même. L'Innocence de Sufanne , par J. Poilly. Atalie , par J. Audran. Le Jugement de Salomon , par G. Audran. Le Sacrifice d'Iphigénie , par G. du Change, ôcc. N°. 118. Quarante-fept morceaux-^ tant grands 3c> que petits , fçavoir ; S 1 Le Portrait de la le Couvreur , par P. Drevet. Le Roman de Daphnis ôc de Chloé, en vingt- neuf petits morceaux , y compris le titre gravé par B. Audran, d'après les Tableaux inventés & peints par feu S. A. K. Monfei- gneur le Duc d'Orléans , Régent du Royau- me. Perfé qui délivre Andromède, par L. Surugue. L'Amour Précepteur, parPEpicier, &c. î^°. I ip. Cent fîx morceaux, grands 8c pe- //■ > tits , Vignettes , 8cc dont entr'autres , Six Comédies de Molière, y compris le ti- tre , par F. Joullain. Le petit Portrait de la Voifîn. Seize petites Fables, tirées du Livre des Fa- bles de la Motte , par N. Tardieu ; rares. Ivj J 204 ESTAMPES, (Sec. Autre fuite du Roman de Daphnis de Chloé , en neuf pièces , par Scotin , &c. K*". 120. Le Don Quichor , des premières épreuves , en vingt- quatre pièces. Fin des divers Oeuvres, MAISTRES DITALIE. 20J MAISTRES D'ITALIE. PREMIER VOLUME , MARQUE' H. Et intitulé: Maistres d Italie* N°. 121. 1_^E Jugement dernier , d'après Mi- chel-Ange , gravé par Martin Rota ; pièce moyenne en hautenr , au bas de laquelle eft e'crit : Rodolpho IL Rom.hyip.àcc. 1576. Maninus Rota. La même Pièce , re'pe'te'e avec quelques chan- gemens , fur-tout au bas de la figure qui eil au coin du bas de la Planche, à main gau- che , avec deux têtes grave'es , qui ne fe trouvent point dans la pre'ce'dente : deux figures qui s'embraHent , place'es au milieu de la Planche , vers le bas , mifes à la place d'un Ange , qui fe trouve dans celle ci- defTus , ôc autres changemens , qui feroient trop longs à détailler; c'eil une autre Plan- che que la première , oc il eft écrit au bas : Opis à Martino Rota invenUim fereque ex- ctilptiim , &c. fans année. Autre Jugement dernier , de la même forme 6c grandeur , différemment compofé , avec le Portrait de Michel-Ange , placé dans un ovale au haut de la Planche , ôc au bas de laquelle eft écrit , fur une petite pierre dans le coin : Maninus Rota, &c. F i j6p. Et fur une pierre plus grande , placée à coté de cette première : Ser. Emamieli , &c. Ces trois pièces font parfaites d'épreuve i mais tr 2o5 ESTAMPE S. la plus belle , 6c la plus rare , efl: cette der- nière , que tout le monde fçait être prefque introuvable. Le ParnafTe , parfait d'épreuve , 6c grave' par Marc-Antoine , d'après Raphaël. Sept Portraits , dont Uii de Martin Rota ; en tout onze pièces. K°. 122. Seize morceaux, dont la plupart font grave's par Marc-Antoine , d'après Ra- phaël ; 6c les autres par Jules Bonazonne, 6c Auguitin Vénitien , fçavoir ; Alexandre qui fait fouiller dans un Tom- beau. Une grande defcente de Croix. Le Jugement de Paris , très-rare , 6c autres pièces recommandables par la beauté de leurs épreuves. ^^ N°. J25. Sept morceaux parfaits d'épreuves, J' auffî de Marc-Antoine , d'après Raphaël, fçavoir ; La Vierge à la longue cuifTe. La Pièce appellée communément, les cinq Saints Jofeph fuyant les pourfuites de la femme de Putifar. N. S. prêchant dans un Temple. La Magdelaine aux pieds de J. C. chez le Pharifien. La Cène. La petite Pefle , qui eft d'une extrême ra- reté. ^0 N°. i 24. Quatre autres morceaux , du même Maître , fçavoir ; Une Vierge en hauteur , tenant fon Enfant Jefus fur fes genoux. Une autre Vierge de la même grandeur , te- nant pareillement TEnfant Jefus , avec fainte Anne debout par derrière- MAITRES D'ITALIE. 207 La fainte Cécile avec le collier , ce qui la dé- note première épreuve. On appelle Collier, une ombre forte & marquée , qui fe trouve au col de fainte Cécile , & qui ne paroît point ordinairement aux épreuves médio- cres. Le Martyre de S. Laurent ; grande pièce , ra- re , ôc de grande réputation. N°. 125- Le Malfacre des Innocens , par f^ Marc-Antoine ,avec le Chicot; grande pie- ce auffi très-rare. On donne le nom de Chicot à une pointe d'arbre , à peu près dans le goût d'un If, ou d'un Palmier, qui s'élève dans cette épreuve au-deffus d'au- tres arbres , qui font placés au coin du haut de la Planche , à main droite; on l'appelle ainn pour la diftinguer de la fuivante , qui eft plus commune. Lre même MafTacre des Innocens , que Marc- Antoine a recommencé , &: dans lequel on re voit point le Chicot, dont il elî parlé dans la précédente. Les conncilfeurs don- rent la préférence à la première , non- feulement par rapport à fa rareté , m.ais auffi à caufe de la beauté delà gravure , qui eil fupérieure à celle-ci. Le Martyre de fainte Bibiane , 8cc. le tout en neuf m.orceaux. În°. I zo. L'Hiftoire de Pfiché , en trente- deux ^- / pièces, gravées par Marc-Antoine , d'après le même Raphaël , avec le nom de Sala- m.anque au bas de chaque Plarche : cette fuite n'eft pas fi recherchée que quand le nom de Salamanque ne s'y trouve pas , par- ce que. ces dernières font des épreuves an- térieures aux autres ; nous la trouverons ainfi ci-après ,dans les volum.es relies , qui forment des fuites complettes. 2o8 ESTAMPES. j/- /q ^'°' 1^7- Quarante-deux Sujets 8c Portraits, Jy tant de Marc- Antoine , que d'Eneas Vicus , du Parmefan , de Martin Rora , d'Auguitîii Vénitien , 8cc. & cntr'autres , Deux Portraits de Raphaël. Neuf autres d'Eneas Vicus. Le Songe de RaphaC-i. La Réfurreclion des Morts , par George Man- tuan , pièce allez recommandable , ainfl que la pre'ce'dente. David qui tue Goliath , par M. Antoine , &c. J6 \Z7.Kn, Onze morceaux, la plupart grave's par George Mantuan , dont entr'autres ; Une grande Pièce en longueur , en deux mor- ceaux , repre'fentant une Fête de Bacchus, d'après Jules Romain. Le Jugement de Paris , par le même, ôcc. Le tout très-beau d'e'preuve. •j^ M^. 128. Le Crucifix du Tintoret , grave' par Auguftin Carache ; grande pièce , en trois morceaux; très-rare, d'une c'preuve mer- veiileufe , &: d'une condition parfaite, ^i- /<, ^^°. i2p. Huit pièces , tant grandes que peti- / / tes , gravées par Auguftin Carache ; toutes ^ de très-belles e'preuves , fçavoir; Le iMariape de fainte Catherine, d'après Paul Veronefe ; grande pièce en hauteur. Une Sainte Famille, auiii en hauteur, d'après le même , élevée fur un pied-d'eflal , au bas duquel eil un S. Antoine. Saint Jeronie , d'après le Tintoret. .Enée qui porte fon Père Anchife , d'après le Baroche , &:c. K^. 130. Cinquante-quatre morceaux, grands & petits, du Carache , derEfpagnokt,dii Barcche , c>cc. entr'autres , Un Silène , par PEfpagnoIet. Un S. Jérôme, par le même. MAISTRES D'ITALIE. 2op Une Annonciarion , gravée par le Baroche. Un S. François , gravé par le même. Le Portrait du Titien , gravé par Auguftin Ca- rache. Deux grands Payfages en hauteur, gravés par Corneille Cort, d'après le Mucian. La Mort de S. François , par le Carache, d'après Vanius. Quinze de la fuite des Apôtres , par le Cara- . che. Trois Vierges ; par le même , 8cc. I\°. !^i. Quinze grands morceaux, dont la f^ plupart font gravés par Corneille Cort , fça- "^ ' / voir ; Le Martyre de S. Etienne , par C. Cort. La Difpute du S. Sacrement , par le même. La Cène , par le même. La Transfiguration, par le même. Une Defcente de Croix , d'après le Baroche, gravée par Villamene , &;c. N". 132. Vingt-quatre morceaux, tant grands J/^ que petits , la plupart gravés par les Cara- ches , fçavoir ; Deux moyens morceaux , gravés par Auguf- tin , d'après le Tintoret. Le petit Couronnement d'épines , par Anni- bal Carrache. VEcce Homo , d'après le Correge , par Au- guftin , 6c autres beaux morceaux. N®. 133. Quarante morceaux, la plupart gra- / ~ vés par Corneille Cort , 6c Villamene , dont entr'autres ; Les Gourmeurs , par Villamene. Le S. François recevant les Stigmates, par le même. Quelques petits Caraches , Sec. h°. 1 34- Cent foixante-huit morceaux , com- û pris un titre , faifant le relie de ce Volume, 210 ESTAMPES. ôc la plupart gravés par Tempefle , Villa- mene , Corneille Cort, Augullin Vénitien, Bonazonne , Ôcc. TOMEDEUXIE'ME. Des Maistees Itatiens ^ marqué J, 23 N°. i^j-. Trente-cinq morceaux, tant grands que petits , grave's à Teau-forre, & au bu- rin , la plupart d'après oc par le Guide , ôc Carlo Marat , dont entr'autres ; Une grande Pièce en deux morceaux , repre'- fentant Eliodore , grav e'e par Carlo Ma- rat , d'après Raphaël. La Be'atilication des Saints Ambroife 8c Charles Borromée,par François D'Aquila, d'après Carlo ?»îarat. Plufîeurs autres grandes 8c petites pièces , du même. L'Aurore , grande pièce en longueur, 8c en deux morceaux, grave'e en Italie , par J. B. Pafcalinus , d'après le Guide, aflez rare. Nombre d'autres petites pièces , grave'es par le Guide , 8c Carlo Marat , 8cc. Z7 N°. 1 1 6. Cinqur3nte-deux morceaux , tant du / Guide , que de Carlo Marat , de Benedet , de Salvator Roze 8c autres , fçavoir ; Deux moyens morceaux , par Benedet. Deux grands morceaux en hauteur, 8c un plus grand jen largeur, de Salvator Roze, Huit petits morceaux , grave's par le Guide. Sept par Carlo Marat. La Pafîîon , en huit morceaux , gravés pat Tibou , d'après Carlo Marat , 8cc. /^ N°. 1^7. Neuf grands morceaux gravés pat ^ P. D'Aquila , d'après Cirofer , 8c P. de MAISTRES D'ITALIE. 211 Cortone , avec une efpece de titre compo- fe par Carlo Marat , où fe voit le portrait de Raphaël. La Bataille de Conflantin en quatre grands morceaux , gravés d'après Raphaël par P. D'Aquila. LaBataille d'Alexandre 8c de Darius, en deux grands morceaux joints Ôc grave's par le même d'après P. Cortone. Une autre grande pièce en deux feuilles d'a- près Cirofer. Quelques autres morceaux , tant moyens que petits , la plupart d'après les mêmes Mai- tres , 8c grave's parles mêmes Graveurs. Quelques-uns par Corneille Eloemaert. Article très-intérefî'ant par la condition 8c la beauté des e'preuves , formant en tour 58. morceaux. !\^. 1 38. Seize morceaux très-beaux d'e'preu- //. ve , la plupart d'après les Maîtres moder- nes de rjtalie. l\^. 13p. Treize m^orceaux grave's par F. j^ 5piere , célèbre graveur d'itaiie, fçavoir ; Une pièce en hauteur , où l'on voit dans le fond un Ge'ant afîis fur le Mont Athos , tenant une Ville d'une main 8c une co- quille de l'autre d'où il fort uia fleuve , d'a- près P. de Cortone. Une Vierge en largeur , renferme'e dans une bordure unie d'après le même. Un titre de livre in-folio intitulé : Annalss Mariant , d'après le même. La belle Vierge , d'après le Correge. Le Chriil: en croix , fufpendu fur les eaux , d'où dégoûte une abondance de fang des pieds , des mains 8c du côté , d'après le Cavalier Bernin. Une petite Vierge , d'après le même. 212 ESTAMPES. Un morceau en hauteur repre'fentant divefsf Religieux cà genoux, dédié par Spiere au Cardinal Altieri. Un autre morceau énigmatfque en largeur ,• efpece de Thefe ; inventé 6c gravé pat Spiere. Deux autres petites vignettes pareillement inventées ôc gravées par Spiere. Le miracle de la multiplication des pains, petite pièce en hauteur , d'après le Cava- lier Bernin. S. Jean prêchant dans le Défert , fervant de pendant à la précédente , 8c pareillement d'après le Cavalier Bernin Un morceau d'après Cirofer , ou paroît une maifon dans le lointain. Deux autres petits morceaux , dont l'un d'a- près le mêm.e Cirofer , ôc l'autre d'après P. de Cortone , gravés tous deux par T^ef- tana. Cet article efl très- intérelTant par la beauté des épreuves 6c la difficulté de raffembler les pièces de ce Maître , qui font toutes plus rares les unes que \qs autres , 8c fort re- cherchées àQs Curieux ; il contient en tout 15. morceaux. j^ K*. 140. Vingt-un morceaux, la plupart gra- vés par Corneille Bloemaert; fçavoir , Une Nativité d'après Raphaël , grande pièce. Une Vierge d'après le Titien. S. Antoine de Fade , grande pièce en hau- teur d'après Cirofer. Une autre Vierge d'après le Guide. Un S. François , plus petite pièce d'après Ci- rofer , 8cc. Cet article eft auffi très-intéreffant. //' / î\°. 141. Soixante 8c fîx morceaux gravés par le même Bloemaert , dont entre au- tres , MAÎSTRES D'ITALIE. 215 la Vierge d'après Annibal Carache, parfaite d'e'preuve. Le S. François d'après le Guide, Les Hefpérides. Pîufieurs Vierges. Plufieurs Portraits , &c. K°. 142. Quarante- neuf pièces , grandes 6c //. f petites , tant portraits que fujets de diife- ^ rens Maîtres d'Italie. N°. 145. Quarante cîair-obfcurs ou tailles de f bois , aufli de divers Maîtres. K°. 144. Cent fept morceaux, y compris un ^ f _ /* titre ou pafle-partout , de diiïerens Maîtres " ./ d'Italie , dont la plupart font de Piètre Telle , 8c forment le relie de ce fécond vo- lume. RECUEIL DE DIVERS PAYSAGES , La plupart £ Italie , fervans de troïftéme Volume au Recueil des divers Maîtres dJ Italie , & marqué K. "ï^^. Hy. Cinquante - frx Payfages , tant de /^ Claude le Lorrain , de Francifque , de Fou- quiere, du Gafpre que d'autres Maîtres. N°. 146. Cent cinq Payfages de Paul Bril , //_ /^ de Nieulant, de Vander-Cabel , Ôc d'au- tres Maîtres. N°. 147- Cent fix Payfages du Eolognefe , //-y' du Titien , du Campagnole , & autres. N^. 148. Cent huit Payfages du Poulfin , de /^ Francifque , d'Herman d'Italie , ôcde Do- minique Barrière , ôcc. Fin du Recueil des divers Maîtres d'Italie* 214 ESTAMPES. FORTE 'FEUILLE MARQJJE' L, ôc intitulé , Fremur Volume des Maîtres de Flandres» f^^ /^ N°. 149. Al U I T grands fujets d'après Ru- bens ; fçavoir , Le Maflacre des Innocens en deux grandes feuilles , par Paul Pontius. Les quatre grands triomphes de l'Eglife , dont deux par Bolfwert , un par Lauwers , £c le quatrie'me par Lommelin. Deux autres plus petits , dont Tun repre'fentc les quatre Evange'lilles , par Bolfwert. La grande éieVarion de Croix en trois mor- ceaux , par Withouc. ^^. (^ N°. 1 50. Vingt Se un autres grands morceaux d'après Rubens, très-beaux d'e'preuve; fça- voir , La reTurreclion du Lazare , par Bolfwert. Son pendant qui eft la Cène , par le même. Le ferpent d'airain , par le même. La préfemation au Temple , par Paul Pon- tius. Une Nativité' , par Vofterman. Deux AiTomptions , par Bolfwert. Une autre , par Paul Pontius. j. La Magdelaine chez le PhariHen , par Na- talis , &c. toutes pièces belles 5c bien con- ditionne'es. ^3 N°. 151. Neuf antres Eilampes aufTi d'après Rubens , 6c très-belles épreuves , doni en particulier , Une grande Alibmptfon , par Withouc. Une adoration des Rois , par Voiterman. P MAISTRES DE FLANDRES. 2iy Le Saint Koch , par Paul Pontius. La Judith , par Corneille Galles. Les trois Crucifix , par Bolfwert , 8cc. N*'. 152. Vingt-neuf morceaux , tant d'après J^.(^- Rubens que d'après Wandyck , Segers ôc "1 Schut ; fçavoir , entr'autres , ^-^ ' Une Nativité en largeur d'après Rubens , par Vofierman. He'rodias portant la tête de S. Jean-Baptifte , d'à} rès le même , &: auflî par Vofterman. LaSufanne , d'après le même Peintre , 6c par le mêr : Graveur. La chute de Saint Paul avec une efpece de chalie qui en eil le pendant, tous deuxaulG d'après Rubens, 8c grave's par Bolfwert. Un Chriii mort , pièce en hauteur grave'e par Paul Pontius d'après "Wandyck. Une petite Nativité', dans laquelle il fe trou- ve un S. François d'après Segers , par P. de Jode. Saint Nicolas d'après Schut, par Withouc. Une Vierge ovale , auiTi d'après Schut , 8c grave'e par le même &:c. N^. 153. Cinquante-cinq morceaux d'après Rubens , 8c entr'autres , La Sainte Cécile , par Bolfwert. Les Apôtres. Plufieurs autres petites pièces 8c titres de li- vres , dont quelques-uns font afTez rares. N°. 154. Quarante-huit morceaux , tant d'à- // près Rubens que d'après d'autres Maîtres ; fçavoir, Job d'apiès Rubens , grave' par Vofterman. Saint Laurent d'après le même , grave' par le même. Deux fujets de Satyres, aufJi d'après Rubens, dont l'un ell grave' par Soutman , ÔC l'autre par V. Wyngaerde. //■ 2i5 ESTAMPÉS. Les trois grâces d'après le même , par P. de Jode. La Sufanne , par Paul Pontius. Quelques morceaux de Stradan , gravés par Cock. La PaiTion de Ghein en quatorze morceaux , afTez rare. La grande danfe ou fête , par le même , 8cc . N°. ij-y, Quatorze pièces aufïi d'après Ru- bens ;dont. Le Crucifix aux coups de poing , par Paul Pontius ; pièce rare , & ainfi appellée par les curieux , à caufe de deux Anges qui font dans la Planche , dont l'un donne un coup de poing à la mort , 6c l'autre en donne un au Diable. Une Sainte Famille , où l'Enfant Jefus joue avec un mouton , grave'e par Bolfwert. Une autre Sainte Famille , dans laquelle le même Enfant Jefus joue avec un oifeau , aufli grave'e par le môme. Le mariage de S. Jofeph ôc de la Vierge , par le même. L'éducation de la Vierge par Sainte Anne , gravée par le même. L'Enfant Jefus tenant fa Mère ; par Withouc. Un Chrifl que l'on met dans le Tombeau , aufïi par Withouc. LesDifciples d'Emaiis , par le même, 6c plu- fîeurs autres beaux morceaux. D EU X 1 E' ME VOLUME des Maîtres de Flandres marqué M. N°. ly^j. Cent onze morceaux, tant d'après Schut que d'après Segers , ôc d'autres Maî- tres de l'Ecole de Rubens. N^ 157, MAISTRES DE FLANDRES. 217 î^o. 157. Quinze morceaux d'après Wan- //. / dycK. ôc autres Maîtres , dont en parti- ^ ^ culiet j Une Vierge tenant l'Enfant Jefus dormant . dans fe^ bras , gravée par Bolfwert , d'a- - près le même. Un Chrifl mort appuyé fur la Vierge , un des plus beaux morceaux de Vofterman , idem. Deux épreuves différentes de J. C. en croix, à qui Ton préfente une éponge , avec S. Jean & la Vierge au pied de la croix , gra- vées par Bolfwert d'après Wandyck : l'une de ces deux épreuves eft beaucoup plus rare que l'autre ; c'eil celle dans laquelle S. Jean met la main fur l'épaule de la Vierge , ce que Wandyck fît effacer par la fuite , plufieurs amis lui ayant fait apper- cevoir que l'atitude & l'acliion qu'il avit donnée à vS. Jean dans ce fujet deveno trop libre & trop familière. Js°. 158. Le couronnement d'épines, gravé <^ par Bolfwert d'après WandycK : on y pré- fente le rofeau à N. S. Ôc les Bourreaux le faluert par dérifion , comme Roi des Juifs. Les connoilfeurs regardent ce morceaw ~ comme un chef-d'œuvre de gravure. Cette épreuve eii une des plus belles ôc des plus brillantes que l'on puiife trouver, K^. M5>. L'Oeuvre de Jordans en vingt-fept /'' pièces , toutes épreuves admirables. Le Roi- boit, par P. dejode, v eft parfait. Lqs fujets de Satyres & l'Argus y font très- beaux , ôc avant le nom de Bloteling , ainfi que les curieux les recherchent. Les Rieurs manquent dans cet Oeuvre. K®. 160. Vingt Ôc un morceaux gravés pac ■ 16^. Vingt -trois morceaux, la plupart ' par Corneille Wifcher ; dont, Une pièce en hauteur reprefentant la maifon d'un Payfan gravée d'après Ojjade , par C» Wifcher» MAISTRES DE FLANDRES. 215^ Une autre pièce appellée le Vielleux d'après le même , ôc gravée aufù par C. Wifcher. La mort aux rats , invente'e & grave'e par C. Wiicher. Tous les ouvrages de ce Maître font univer- fellemeiît ellimés & recherche's , fur-tout quand ils fe trouvent beaux d'e'preuve. i\°. 1^4. Grand morceau en hauteur appelle j^ vulgairement la Fricaffeufe , inventée 6c / gravée par C. Wifcher , pièce des plus re- cherchées de ce Maître. Cette épreuve eft des plus belles , 6c avant le nom de Clé- ment de Jonghe , qui en étoit le Vendeur, 6c qui fe trouve ordinairement gravé dans le bas de la Planche ; ctà ainfî que les cu- rieux délicats la fouhairent. !\'^. i<5?. Cinquante-quatre pièces, dont la ^^ plus grande partie forme une efpece de petit Oeuvre de Tcniers à l'eau - forte , ôc parmi lefquelles il y en a plufieurs qui font gravées par Teniers même. N^. î 66. Vingt-cinq morceaux gravés 6c in- /^' '^ ventés par Rigault ; ils repréfentent divers jeux 6c divers fujets de Galères. No. 1 67, Quarante-ne'îf morceaux de divers //- ^ Maîtres , & en particulier , Les Paftorales deAIademoifelIe Stella, en dix- fept pièces , y compris le titre , 6cc. Ko. i6B. Soixante Ôc trois différens fujets grotefques , par divers Maîtres ; fçavoir , Deux petits , par Goltius. Un Vielleux , par Mathan , &c. Ko. 169. Quatre-vingt autres fujets grotef- y ques de différens Maîtres. No. 170. Divers Paflorales 6c divers Jeux en /^ 65". morceaux. N^. 1 71 . Plufieurs différens Jeux d'enfans , en /^ 'T7. feuilles. Kij 020 ESTAMPES. N®. 172. Trente pièces de divers Théâtres. N^- ï73- Quelques Eilampes d'après Wat-» teau. Plufieurs petits fujets de tabatière , 8cc. Le tout en ^z. pièces. FORTE-FEUILLE MARQUE' O, & intitulé : Quatrième Volume des Maures de Flandres , dans lequel il fs ., trouve aujfi plufieurs Eflam^es des Maî- tres Allemans, JZ N®. 1 74. Cent quarante-trois morceaux , tant d'Albert Durer , de Georges Pins , d'Hif-^ bins , d'AIdegraef, de Lucas de Leyde , que d'autres petits Maîtres Ailemans , 6ç parmi lefquels il y a de fort belles e'preu^ ves. ^h I K°. 175. Huit morceaux , dont fix font gra- ^ ve's par Théodore de Bry , ôc font les plus recherchés de ce Maître ; fçavoir. L'âge d'Or , de figure ronde , parfait d'e-' . preuve; très-rare. Le Bal Vénitien , de même forme , 8c qui fait ' le pendant du précédent morceau, La fontaine de Jouvence. Le triomphe d après Jules Romain. La petite Foire. Qq 1\^. l'jS. Neuf pièces de conféquence , dont fept entr'autres font des plus intéreflantes • que Corneille Wifcher ait faites ; fçavoir, Trois morceaux d'après Van-Lar , appelle Bamboche : on \q,% connoît fous le nom clu Four , du coup de Piflolet & du Coche volé : ils font tous trois parfaits d'épreu^ vç , ôç très-difficiles à trouver beaux. MAISTRES DE FLANDRES, aar Le couronnement de la Reine de Suéde , pièce rare Ôc de la même beauté que les trois pre'cédentes. Le portrait d'un Maur tenant un arc à la main. L^n autre portrait d'un enfant tirant roreille d'un chat. La pièce appelle'e la Bohe'mienne. Les deux autres Eilampes de cet article ne font que de Jean Wifcher d'après Wau- vermens. !N°. 177. Dix-neuf morceaux , la plûpatt gra- // vés par Muller ; dont , Un groupe en trois feuilles , ôc vu de trois côtés , par Muller. Un autre groupe aufîî vu de trois côtés , 8c en trois feuilles , mais plus rare que le pré- cédent, par le même. Les quatre heures du jour , par Merian , 6cc. K^. 178. L'Oeuvre de H. Goudt,en fept mor- /T- ceaux , très-beaux d'épreuve , ôc difficiles à raffembler. Goudt étuit un Comte Palatin amateur des Arts , ôc en particulier de celui de la Gra- vure ; il n'a jamais gravé que ces fept pie- ces qui font très-belles d'épreuve , & diffi- ciles à trouver; la taille en eft extrêmement . fine 8c ferrée , ce qui leur donne le coup d'œil des manières noires. Velde a gravé à peu près dans ce genre. Cette fuite eft eftimée des Curieux. K°. 179. Cent cinquante-huit morceaux , la /^^ plupart gravés par des Maîtres Allemands , ôc entr'autres une fuite d'emblèmes ; en cent pièces , 8cc. K^. 180. Soixante 8c dix morceaux de diffé- /^ rens Maîtres Allemands, dont piufîeurs font de L. Kilian , Crifpin de Pas , 8cc. Kiij 222 ESTAMPES. //_/ I^°. i8i. Cinquante 8c une pièces , tant de / Willem-Baur que de Corneille Wifcher ôc de Muller. JFOR TE ' FEUILLE MAR QUE' K faîfa/it le cinquième Volume du Reciteit des Maîtres Flamans ; il contient der Portraits des Maîtres de cette Ecole , çfr quelques-uns des Maîtres Allemands > &c, ÇS N®. 182. Vingt-quatre portraits très-inte'ref- fans , parmi lefquels il y en a de fort rares , ôc entr'autres , Le portrait de Robertus-Junius , par Corneil- le Wifcher. Celui de Coppenol, par le même. Le Sculpteur , par le même. Quatre autres portraits gravés par Suyde- roef. Deux épreuves différentes du portrait de Rimbrant. Le portrait d'un Ecrivain avec fon Dtfciple derrière lui , par le même Rimbrant. Le portrait de J. G. Sylvius , par le même, ôcc. /(?V/ K®. 183. Quarante-fix portraits, tantdeSan- drart que de Suyderoef , de Mathan , de Rimbrant , ôcc. ^^ !N*^. 184. Vingt-neuf autres portraits , tant de Suyderoef que de Wifcher Ôc autres Maîtres ; dont en particulier, La paix de Munfîer où font tous les portraits des Plénipotentiaires ôc Minières qui fe font trouvés à la fignature de cette paix ; très - beau morceau gravé d'après Ter- MATSTRES DE FLANDRES. 223 burcK , par Suyderoef: elle eft ancienne épreuve. Les quatre Bourguemeflres , par le même p &:c. K^ iBj. Quatre-vingt-dix portraits , la pIû- J^ - ^^ part petits , tant de Sadeler , de Rimbrant , de Hollard , de Delif , de Sandrart , de Muller, que d'autres Maîtres Flamans 8c AUemans , & parmi lefquels il y en a d'af- fez rares. K°. i8(5. Soixante portraits, dont plufîeurs ^^ d'après Kubens ôc.WandycK , grave's par Suyderoef , Wifcher , Soutman Ôc autres. N°. 187. Soixante autres portraits , la plu- //. J part grave's par Delff, Âiireveld ôc Hon- / dius. K^ 188. Soixante 8c dix portraits de Suyde- / • / roef, de Sadeler , du Kilian , de Hollard 8c d'autres Maîtres. K®. i8p. Trois morceaux inte'reflans 8c ra- // res , dont les deux premiers font grave's par C. Wifcher , 8c le troifîéme par Suyde- roef ; fçavoir , Le portrait d'Andréas Deonifzoon Winius , appelle communément le Portrait au Pifto- let , à caufe de plufîeurs piftolets 8c fufîls qui font attachés fur la muraille au côté droit de la Planche : il faut que ce portrait - ait été gravé pour quelqu'autre Pays que la Hollande , 8c que la Planche y foit reliée fans que l'on en ait fait grand ufage ; car il eft extrêmement rare, 8c à peine les curieux delà Hollande le connoiiTent-ils. C'eft une des belles chofes que Wifcher air gravées. Le portrait de Jacob Cornelis. Le portrait de J. Béenius. Les épreuves en font très-belles. K°. 190, Six autres portraits , dont trois font -^^ • ^ KUi) S24 ESTAMPES. gravés par Corneille Wifcher , très-inté- reflans & parfaits d'e'preuves ; fçavoir , Le portrait de Petrus Scriverius. Celui de Gellius de Bouma. Cette e'preuve efl ante'rieure à l'année 16^6. que l'on;, trouve ordinairement gravée au milieu du bas de la Planche. Le portrait de Guillaume de RycK ; ce der- nier eft le plus rare des trois. On appelle communément ces trois portraits les trois grandes Barbes de Wifcher. f^ K®. ipi. Dix grands portraits avec le titre > gravés parGunH d'après VandycK. ^^ K®. ip2 Cinquante-huit portraits ; dont , [ ^ Douze gravés d'après VandycK , par Lora-i bart , appelles vulgairement les douze Comtefîes , quoiqu'il y ait parmi deux por-*^^ traits d'hommes. Quarante-fix petits portraits de Hollard. //. /r ^^' ip 3 • Cinquante-fix portraits de diiFérefis '^ Maîtres des mêmes Ecoles. FORTE-FEUILLE MA R QUE' ' Q. faïfant le Jtxiéme Volume de Recueil des Maîtres de Flandres , & qui contient les Payfages- ^/, // N®. IP4. ^^ix beaux grands Payfages d'a- près Rubens , dont il y en a cinq gravés par Bolfwert , 6c le Hxiéme par Clouet. //y. I No. ipj". Cinquante-trois Payfages moyens 6c petits , tant d'après Rubens que de Vanu- de : il y en a plufieurs dans cette fuite qui ne s'y trouvent pas ordinairement. U I î^°- '^p^' Quatre-vingt-treize Payfages & "^•^ * Marines , tant de Waterlo , de Both , de Hondiu5 , de Zéeman , de Magdelaine de M. DE HOLL. ET D'ANGL- 225 Pas , que d'autres Maîtres. Ko. ip/. Cent quarante autres Payfages , ^^ tant de Berghem , d'Herman d'Italie , de Bloemaert , que de Sadeler Ôc autres Maî- tres. No. ip8. Cent douze Payfages de diflerens ^'^' '7 Maîtres de cette Ecole. No. ipp. Cent foixante ôc iîx Payfages , Zo r / idem» FORTE-FEUILLE MARQUE' R. faifant le premier Volume du Recueil des divers Maîtres de Hollande & d'Angleterre, N®. 200. J. Rente-quatre Payfages gravés -^^- par Hollard , dont plulîeurs font d'après Breughel , ôc autres fujets ; fçavoir , en- tr'autres , La grande pièce de la Cathe'drale de N. D. d'Anvers , avant d'avoir été' retouchée par une triple taille qui fe voit ordinaire- ment fur la maifon de la droite de l'Ef- tampe. La Cathédrale de Strafbourg. Le Crucifix d'après WandyK , 8cc. - N^. 201. Cinquante morceaux gravés parle "^^ même Hollard , tant Payfages que Sujets, • dont entr'autres, Les Manchons. Le Calice. Le grand morceau d'après le Titien , &c. /^. N°. 202. Vingt-trois morceaux , tant de Vel^ de que de Nicolas de Bruyn , ôcc. belle* épreuves. Kv 226 ESTAMPES JJ^/Ç K°. 205. Dix-fept pièces gravées par Rim» ^ brant , tant Payfages que Sujets , Ôc en particulier , Notre-Seigneur qui guérit plufîeurs Malades , grand morceau de réputation , 8c connu vulgairement fous le nom de la pièce de cent francs , parce que originairement Rimbrant la vendoit §^ Hollande cent flo- rins. La Defcente de Croix en hauteur. L'Adoration des Rois , même forme , &cc J^ I^°. 204. Vingt -fept morceaux du même Rimbrant , très beaux d épreuve , dont en- tr'autres , L'Annonciation aux Bergers. Le Portrait du Franc. Adam ôc Eve , ôcc. ^^. /2 N°. 205. Cinq beaux morceaux ; Tçavoir^ La pièce appellée le Chien de Goltius , mor- ceau le plus recommandable de ce Maîrre, Le Portrait d'Henry IV. par le même , ôcc, /û >ï®. 206. Quarante morceaux gravés , tant -^ par Goltius que par Saerdam j fçavoir , eu- tr'autres , Les Apôtres en quatorze pièces , y compris le Portrait de Notre-Seigneur 8c celui de S, Paul. La PalTion en douze pièces , &cc. /^ K^. 207. Quatorze morceaux , la plupart gra- vés par ^aerdam ; fçavoir , Le grand Bain de Diane. hes Vierges fages 8c les Vierges foIIes,en fept feuilles , fuite la plus rare 8c la plus diffi- cile à trouver belle de ce Maître , par rap- port à la fineife de la taille du burin , &:c. J/ K°. 208. Quarante-huit autres morceaux ;, la plupart gravés par hs deux mêmes Maîtres ci-delfus énoncés. M. DE HOLI ; ET D'ANGL. 22? K*^. 20p. Vingt ôc une pièces , tant de Gol- ^^ tius que de Saerdam Mathan ôc Spranger , enrr'autres, Les quatre Sujets d'Elie , par Saerdam. Les fix pièces de l'hiltoire d'Adam Ôc Eve ^ par le même. Les quatre heures du jour, par Mathan. Le grand fujet de Midas , par Saerdam. L'Alfemblée des Dieux , par Goltius , Ôcc. le tout de très-belle e'preuve. K®. 210. Quarante morceaux, prefque tous ^/~ grave's par Romain de Hooge. K^. îii. Cinquante - neuf pièces de divers // Maîtres , 8c en particulier , Une fuite en quarante morceaux , y com- pris trois titres, fur la Mort bienheureufe. Les petits Cartons de Raphaël , gravés en Angleterre , en fept morceaux , Ôcc. K°. 211. Cent foixante morceaux, tant de ^^ Lairelle que de K. de Hooge , de N. de Bruyn , Ôcc. FORrE-FEUlLLE MARQUE' S, jaifant le deuxième Volume du Recueil des Maîtres de Hollande & d'An- gleterre j contenant les peces noires, K°. 215. Vingt-neuf pièces noires , tant Por- // traits que Sujets , la plupart gravés par Smith , ôc des premières épreuves \ Sçavoir , Les deux Confefleurs. L'Amour ôc Pfîché. La Magdelaine à la Lampe. La Magdelaine au Chardon. Un Crucifix d'après WandylK. Kv} :228 ESTAMPES. Le Portrait de Gibbons. Le Portrait de Lockc. Le Portrait de Newton. Celui de Corelly , &:c. toutes pièces recom- mandables de Smith. ZJ - / N°. 114. Les Amours des Dieux par Smith , ^ en 10. Morceaux , y compns le titre ; fuite alTez rare & très-belle d'e'preuve. ' MAISTRES DE FRANCE. 231 La Sainte Famille d'après Raphaël , pre- mière épreuve avant les Armes qui retrou- vent ordinairement gravées dans la Plan- che, au bas, dans le milieu; c'ell un des plus beaux morceaux de ce Maître , & rare à trouver ainfi. Il y a trois fortes d'épreu- ves de cette Planche. La première <3c la plus belle qui eft fans les Armes , comme celle-ci. La féconde avec les Armes ; 6c enfin la troifîéme ôc la moindre avec les Armes eiFacées , ou l'on diftingue la place qu'elles occupoient dans la Planche. Saint Charles Borromée, grande pièce enhau- teur d'après le Brun , épreuve avant la lettre. La Magdelaine de même forme yaufïî d'après le Brun ôc avant la lettre , Ôcc. No. 231. Treize des plus beaux morceaux gravés par François Poilly ; fçavoir , La Nativité de N. S. renfermée dans une bordure o6togone d'après le Guide ; pre- mière épreuve reconnue relJe , par rap- port à ce qu'elle eft fans les Anges qui fe • trouvent ordinairement gravés dans le haut de la partie gauche de la Planche. Le Mariage de Sainte Catherine d'après Piè- tre de Cortone. La Vierge levant le voile qui couvre l'En- fant Jefus , d'après Raphaël , épreuve avanr la taille croifée qui fe trouve quelquefois furie voile de l'Enfant Jefus. Cette épreuve eft auflî reconnue des premières , quand on apperçoit au bas de !a marge de cette Plan- che , à main gauche , deux légers traits de compas de circonférence différente , ôc qui font prefque inperceptibles. Une Sainte Famille d'après Raphaël , deux épreuves différentes y l'une avant la let- 232 ESTAMPES. tre , 8c l'autre avec la lettre. Une fuite en Egypte , d'après le Guide. Une Vierge, d'après le même , &c. J^.r N®. 135. Trente-neuf pièces d'EdelincK , de Poilly , de Van-Schuppen , de Natalis , Ôw d'autres Maîtres, f/. Z N*. 234. Vingt-huit autres beaux morceaux , de différens Maîtres. ^^ N°. 235*. Quatre-vingt-dix morceaux, tant grands que petits , dont plufîeurs de Cor- neille des Gobelins , de Roulet, de Mariet- te, de Drevet, Ôcc. / r N°. 255. Cent quinze morceaux , de diffe'rens ^ Maîtres , la plupart par Mellan , faifant le relie de ce Volume. rORJE-FEUILLE MARQUF X. Qui fait le deuxième Volume du Recueil des Maistr£s de France* 20, I N^. 237. Quatorze morceaux, fçavoir ; l.Q% fix petites Batailles d'Alexandre, gravées par Audran , d'après le Brun. Les deux Batailles de Conftantin , aufîî pein- tes par le Brun,8c gravées par .le même , le tout des premières épreuves , &c. 1^. Jo ^°- ^■SS. Quarante-huit pièces de divers Maî- tres , dont entr'autres , Alexandre malade , d'après le Sueur. Plulîeurs morceaux d'après le Poulîîn , Jou- venet , le Moine , Cirofer , la Foffe 8c au- , très. r, I K^. 239. Vingt-neuf autres morceaux ^ aufîl "^ de différens Maîtres , dont , Les grandes Modes de S. Jean , 8cc. .. (^ K^ 240. Vingt 8c un morceaux , dont , MAISTRES DE FRANCE. 235 Les quatre petites Albanes , par Audran. Plulîeurs autres d'après le Sueur , Mignard » N°. 24 r. Vingt-neuf pièces, la plupart d'après ^ - V le Chevalier VIeughels , &c. N°. 24i. Vingt-trois autres morceaux, laplû- /• /^ part d'après le Poulïin, Ôcc. N*. 243. Vingt-deux morceaux, dont, /O ■ / Onze d'après Foucher , la plus grande partie gravés par Defplaces Quatre autres d'après Gazes. Les trois grandes pièces du Correge , gravées par du Change. N^. 244. Deux cens quarante-trois pièces, /J. /û tant grandes que petites , de diiFe'rens Maî- tres , dont, Les Cornalines de Mademoifelle Cheron. Le Cabinet des beaux Arts. Plufieurs morceaux deCoypel, de Mellanji ôcc. faifant le refle du Volume. FORtE-FEUILLE MA R QUE' Y. Qjd fait le troifiéme Volume du Recueil des Maistres de France^ & qui contient les Portraits. N°. 245. Quarante-fept Portraits , tant grands ^ ^ que petits , de Mellan , de Vermeulen , de Simonneau, de Piteau , de ThomalTin, de Roullet, ôcc. N**. 245. Trente-fîx Portraits idem , tant de A ■ / Maflbn que de Mellan, Ôc autres Maîtres. N*. 247. Treize Portraits d'après Rigault , de /^ ^ // Troyes , ôc autres , fçavoir ; X,Q Portrait de M. d'Ozier , par Edelinck, Celui de Léonard , idem, Crifpin ôc Mezetin , idem. ^34 ESTAMPES, Le Curé de S. Euflache. Celui de Magalotti , par Vermeulen. Celui de Keller, par P. Drevet; rare, 8cc. /l N°. 248. Cinquante - trois autres Portraits ^ dont plufieurs font d'après Rigault , de Largilliere , 8c de Troyes. ^c < / I^^- 2.4p. Quarante-trois grands Portraits , la plupart auffi d'après Rigault , ôcde Largil- liere , & gravés par P. Drevet. /^./ K°. 250. Vingt-fix Portraits, par Maflbn , Nanteuil , ôcc. dont ; Le Duc d'Harcourt, appelle vulgairement ^ Cadet la Perle ^c'eil le plus capital des Por- traits de ce Maître. Le Portrait du Brifacier , iàem^ Celui de Dupuy , hàim. L'Avocat de Hollande , Portrait des plus ra- res de Nanteuil. Pomponne de Beliievre , \àem. &c. jZ K^. 25 1 . Six autres Portraits , fçavoir ; Le Portrait de Jiilliniaa,. par Mellan ; rare. Madame de Nemours, par P. Drevet, d'a- près Rigault. Le Portrait de Madame , d'après le même g gravé par Simonneau. Celui de Jean d'Autriche , par Nanteuil. Le petit Milord , par le même , ôcc. Ces deux derniers font du nombre à.ç.s rares de Nanteuil. Toutes les épreuves de cet Article font très-belles. /^ K^. 252. Dix-neuf Portraits , la plupart gra- vés par Edelinck , fçavoir ; Le jeune Prince de Galles , avec une plun:iC fur fon bonnet. Vanden Bougart, Sculpteur, làsm. Le Portrait de Moreri , làem. Celui de Santeuil , iJ^w. Furetiere , ïàsm. MAISTRES DE FRANCE. 23 J Le Portrait de le Fle'chier , idem. 8cc. K^. 255. Vingt -fix autres Portraits , aulîl /J. / grave's par Edelinck , dont entr'autres , Le Portrait de Dilgerus ; rare , &c. K^ 254. Cent douze Portraits , tant grands ^^ que petits , &c de difFérens Maîtres. PORTEFEUILLE MARQUE' Z. Fa'tfant k quatrième Volume du Recueil des Maîtres de France , & contenant des Portraits , & des Sujets, h^. 2f ^ Treize beaux grands Portraits de J^ difFe'rens Maîtres, fçavoir entr'autres ; //?. ^ Le Portrait de Fr. de Eeauveau , par Drevet. Celui de M.Dodun , par, le même. Celui du Mare'chal de Villars , idem ; rare. Le Duc d'Harcourt , ou Cadet la Perle , par MafTon , 8cc. le tout très-beau d'épreuve. N®. 1^6. Huit Portraits très-intéreffans , gra- ///'- ve's par P. Drevet , fçavoir ; Celui de J. B. Bofiuer, Evêque de MeauT, Le Portrait de Samuel Bernard , avant l'In- fcription , qui depuis a été ajoutée au bas de la Planche , ce qui le conftate première épreuve. Le Cardinal de Fleury. Plus , quatre autres Portraits du Cardinal de * Fleury , dont deux font avec Diogene, 8c les deux autres font gravés par F. Chereau. L'Archevêque de Paris, aufîi d'après Rigault, & gravé par G. Drevet ; très-rare aujour- d'hui à trouver beau. N**. 257. Dix-neuf morceaux modernes , par divers Maîtres , dont Plufieurs d'après Teniers 6c Berghem , gra- vés par le Bas. 235 ESTAMPES. Le Jacob , la Bethfabée , la Sufanne , 8c Ia;|I^ Baigneufe , d'après le Moine. Deux morceaux de Cdnverfations, d'après IL de Troyes , gravés par Cochin , Père. ^ . / 0 N". ijS. Quatorze Portfairs grave's d'après Rigaulr , ôc de Largilliere , la plupart par P* Drevet , dont , Celui du Cardinal du Bois , &c Jù, /Z ^°- '^$9- Treate-cinq morceaux d'après Boit- cher,Natoire, Vleughels , de la Joue, &c. ^3 S ^°' ^^°* ^^ Gallerie de S. Cloud , d'après Mignard , en dix-fept morceaux , grave's par G. Audran ôc Poilly. J^ff , / N*'. 2^1. Vingt Pièces, la plupart d'après les Maîtres modernes. //. /o N°. ^f^. Vingt-trois Portraits , dont plufîeurs font de la fuite de l'Académie Royale de Peinture 8c Sculpture, ^/ I N^. 263. Seize grands Portraits, d'après Rî- gault , Largilliere ôc autres , Se gravés par P. Drevet , Chereau , PEpicier , ôcc. FORtE-FEUILLE MARQUE' & Faifant le cinqiiiémeVolume du Recueil des Maîtres de France , tant Sujets que Portraits* /v No. 2i°. 205. Trois grandes Thefes , en plufieurs C ■ Z feuilles. Le Plafond du Val-de-Grace , d'après Mi- gnard , en fix feuilles. V / r î^^- ^^4- ^^^ douze grandes payfages , d'après Vy le Pouffin. fy K°. ii8ç. Les huit grands Albanes, fçavoir; / Les quatre Elemens , gravés par Baudet. L'Hiitoire de Pfiché, en quatre morceaux^ par le même. // /y îs^. a86. Le grand Efcalier de Verfailles, / d'après le Brun , en huit morceaux , y corn- pris MAISTRES DE FRANCE. 241 pris le titre , & le plafond. Les Tableaux de la Voûte de la Gallerie dit petit appartement du Roy , en trois mor- ceaux , d'après Mignard , par Gérard Au- dran. PORTEFEUILLE MARQUE' CC, Faifam le huitième Volume du Recueil des Maîtns de France, K®. 287. Quarante morceaux de divers Màî- ^ ^ très , avec un petit paquet de Modes. K°. 288. Trente-fix pièces, dont plufieurj é- / d'après Rigault, de la Joue , Oudry , 6cc. No. 28p. Neuf morceaux d'après Chardin. ^^ // Deux petits Teniers , grave's par le Bas. No- Z90. Cinquante petits morceaux, tant ^^ y^ d'après Boucher , que d'après de la Joue , y compris quelques-uns qui font de plu^ fieurs Maîtres Hollandois. DIVERS MAÎStRES. 4îo. ipi. Plufieurs Pièces grave'es àl'eau-for^ a . /^ te 5 par M. le C. de C ^ "^ * , avec quelques / Cartouciies ôc çuls-de-lampe ^ feulement au trait. - '>îo- 2p2. Deux cens trente morceaux , gravés j^ par Hollard , fçavoir ; plufieurs Payfages ; diverfes fuites d'Animaux, de Marines, ôcc. dont entr'autres , Ce Lièvre , très-beau d'épreuve , & rare, ia fuite de la Danfe de la Mort , d'après 01- bens , avec bordures, î^a même fuite , fans bordures. ^Ae fuite de Mo^es , ôcc. % 242 ESTAMPES. J. / Ko. 2pz. Plufîeurs épreuves des Eftampes qt ont été gravées d'après quelques Tableau^ du Cabinet de feu M- de Lorangere, j, C No. 294. Plufîeurs Pafle-partouts , ou Cartou- ches , propres à mettre à la tête des Re- cueils. j . / No. ipj. Un paquet contenant plufîeurs fiâ- tes , iîmplement au trait. /^■^ No, 2p6. Un gros paquet de diverfes petit( Eftampes. S3 No. 2p(5. double- Un gros Volume relié , caru jq2 maximâ , contenant un Recueil de Pièce choifies , de Chauveau , de Jean Ôc Pierr( le Pautre, 6c Dolivar , en io48.morceaus^ 0n autre Recueil de Payfages 6c Vues de ' Perelle, & de Silveftre , en un gros Vq lume de même foxme , contenant plus di ï 150. pièces. fin des Recueils des dtfférem Maîtres, ta^ d'Italie que de Flandres , d'Allernagne , d& Hollande , d'Angleterre & de France^ ^9 FIGURES DE LA BIBLE. 243 DIVERSES SUITES DE FIGURES De la Bible. ÎS^°. 297. Deux Suites difFe'rentes àos Figurée de la Bible , par iCrauiîin, en 3J3. mor- ceaux. No. 25^8. Figures du Vkux & Nouveau Tef- ^J. tament , par J. Luyken , aflez rares , en 6z» grandes feuilles. No. ^99- Les Figures de l'ancien 8c du nou- fû veau Tellaraent , par différens Graveurs, de l'e'dition de Chrii^ophe Weigelius , ea cent huit grands morceaux. No. 500. Un gros Volume , contenant un Re- 4o cueil de Figures de la Bible , grave'es par Chaperon , Tempejfte^ Merian , Sandrart ëc autres , le tout collé fur cent-vingt feuilles^ ôc faifant en tout 1 y/o. morceaux. ^0. SOI. Les Figures de l'Ancien 6c Nouveau /^ ^ , Teftament , connues fous le nom de la Bi- ble de B. Picard , d'après les Delieins de Oerard Hoët , grave'es par plufieurs Gra- veurs ; le tout colle' à chafïïs , ôc chacune dans un Palle-partout : les e'preuves en font très-belles. Il y a en tout 370 morceaux, y compris les Titres , Vignettes, Culs -de- lampe Se Lettres grifes. ■^o. 302. Bihlia JEgypîa , ou Figures de la ^ r Bible , dont il y erî a 404. morceaux pout ^ l'Ancien Teflament , ôc 438. pour le Nou- veau ; ce qui fonne en tout 842. jFi2î d?s diféremes Suites, fur l* Ancien & U 244 ES^X^MPES. LE CABINET DU ROI. Ce Cabinet dîi Roy efl un des plus complets .que Ton puifTe trouver. Feu M. de Lorangere s'efl: appliqué parti- culièrement à le former , & n'a rien jéchappé de ce qui pouvqît contribuer à le compléter 5 Se à l'embellir. Onj trouvera nombre de Suites, Si de Pie- x:es fëparées , qui ne font pas ordinaire^ ment dans la Colledion de ce que ren- ferme le Cabinet dy Roi , mais qui ce- pendant y tienneiit naturellement leur place ; il y a même des chofes qu'il fe- roit totalement imporfible de trouver aujourd'hui. Toutes les Epreuves en, font anciennes , d'une beauté. & d'une' condition parfaites. Le tout fera détaillé par Volume , ainfî que îes Nuitieros fuivans le dénotent ; à moins "qu'il ne fe trouvât quelques Curieux affez .amateurs pour le poulfer en totalité , au prix qu une fi belle Colle«5tion , 8c faite avec taiiÇ de foin , le mérite PREMIER VOLUME, J^o N^ 305- Plaris , Elévations & Vues du Gîiâ- ,teau de Verfailles ", auxqifeis on a joint 14s J'if.ice^'.de Pc Mariette \ i/. morceaux. CABINET DU ROY. 24 j. Les Fontaines de Verfailles , en 12. pièces. Lts Statues Ôc Vafes des Jardins de Verfail- les, j 5. morceaux. La Grotte de Verfailles avec le difcours , erï 2 1 . morceaux , y compris le plan. P!ans & élévation du Château de Clàgny, 7. pièces. L^s Tableaux du Cabinet du Ror, des pre- mières épreuves , en ggmorc'eaux: LaSt avec le difcours , en 3.8. Planclîes,. CABINET DU ROY. 24^ Les X^ & XK VOLUMES. K^ Jio. Les Plantes complettes , en jip,. /// Planches , en deux Volumes bien condi- tionnés , avec une Table manufcrite à la tête du premier Volume. Cette fuite eil une dQs plus rates de ce cabinet. XI P. VOLUME. K®. 311, Les Me'dailles fur les principaux ^^ Evénemens du Règne de Louis le Grand j qui commencent à la naifTance de Louis XIV. Ôc finilfent à l'union de la France ôc de l'Efpagne , en 1700. avec la Préface imprimée ; Volume en maroquin rouge j doré fur tranche ; on fçait que cette fuite cft prelqu'introuvabie avec cette Préface imprimée. XII P. VOLUME. ïî*^.^^ix-. La même fuite des Médailles, deu» //, / xiéme édition augmentée , & finiifant en 1715. par la deuxième Médaille faite fur la mort de Louis XIV. pareille Relieure en maroquin. XIV^. VOLUME, J^^ J13. Une fuite de Médailles en 14p. pe- jf tites Planches > dont plulîeurs font avec leurs Revers. Êeux fuites des Médaillons en 41. Planches , avec des différences dans chaque fuite. Crnemens de Peinture Ôt de Sculpture de la 'J ■/ I14.( 24S ESt4/J\îPES. Gallerie d'ApolI©n^ vieux Louvre ; 5^ du grand Appartement des Tuilleries,- XV^. VOLUME. Ko. s 14- Les plaifirs de Tlfle enchante'e avec îe Difcours, La Fête de Verfailles faks en 1^68. aufli avec le Difcours. Les Divertiiîemens de Verfailles de l'année' 1674. pareillement avec le Difcours. Les pevifes pour {e,s Tapilieries du Roi , inv^^ prime'es avec le Difcours. XVI^ VOLUME. ^K ^5". La petite Gallerie du Louvre gra>- ve'e par S. André' , d'après les Deifeins de le Brun , en quarante-deux morceaux , 7 compris le plafond du petit cabinet de Sa Majelte'. La Gailerie- de Fontainebleau , connue fous le titre des Travaux d'Ulyile , peinte par Isîicolo , Se grave'e par Van - Thulden , en - 58. Planches. La Gallerie de la Salle du Bal de Fontaine- bleau peinte par S. Martin de Bologne , par ordre de François I. ôc finie fous le Règne de Henry IV. gravée par le même Van - Thulden , en quinze Planches , y compris le titre. Autre petite Gallerie par le Pautre , en fis- morceaux. XVIK VOLUME. Ko. 5.1^, Les Tapiiîeries du Roi ou font rer CABINET DU ROI. 249 ^réfentéis les quatre Ëlemens & les qua- tre Saifons avec quatre Devifes pour cha- que Saifon , ôc quatre .autres pour chaque Elément , les deux titres ôc le difcours ; le- tout gravé par le Clerc d'après les DciTeins de le Brun. tvefl'Autres TapifTeries qui reprcTentent pîufieurs Conquêtes ou Faits hiiloriques pafles fous le Règne de Louis XIV". en fept Planches ; parce qu'on y a joint ces trois pièces , fça-- voir,la Réduction de Marfal gravée à l'eau- forte par le Clerc , ôc qui n'a été finie que depuis fa mort ; Tentrevûe de Louis XIV. 6c de Philippe IV. Roi d'Efpagne ; & la Cérémonie du Mariage de Louis XIV, avec rinfante Marie-Tliérefe d'Autriche. Ces- fept morceaux font tous d'après le Brun ^ & gravés par le Clerc , à l'exception des deux derniers qui ont été gravés par Jeau-^ rat , 8c de l'Alliance des Suites , qui eft une des quatre premières Planches ,. quia été gravée par Simonneau, Xes trente - huit Conquêtes gravées ôc in- ventées la plupart par le Clerc; ôc les autres - parChâtillon , Dolivar, ôcc. aufquelleson a joint cinq autres qui ne fe trouvent pas ordinairement dans cette fuite, ce qui la rend des plus complettes. Ge Volume eft très-intéreflant ôc très-amu- fant. XVII P. VOLUME. N®. 517. Recueil de plufîeurs Traités de Ma- -/^. thématique ; fçavoir , R-éfolution des quatre principaux Problêmes d'Architecture, par BlondeL Éa mefure de la Terre , par Picard. •Sraité de la Percuflion du choc des Corps,- 25-s E ST A M F E S. Nouvelle découverte touchant la vue. Traite' du Nivellement , par Mariote. Celui des Triangles-Re<5tangles en nombre^y par Frenicle. Ce Volume eft un des rares du cabinet. XIX^ VOLUME. 12 N^. 51 2. Plans , Profils 8c Elévation de l'Hôtel Royal des Invalides , avec le Dif- cours collé à chaffis. Ce Volume eft affez intérelTant , parce qu'on y a rafîemblé plu-- îîeurs pièces fur cet Hôtel qui le rendent curieux. XX^ VOLVME. 2o No. 31p. Les hablHcmens du Levant de M. de Feriol en 102. pièces, avec Texplica- tion. XX P. VOLUME. IÇ^ '/ K^» ?io- Recueil en cent fept feuilles fur les^ différens Arts 6-c Métiers , y compris plu- fîeurs Alphabets de lettres moulées ôc me- furées géométriquement. Tous cts mor- ceaux ont été faits pour le cabinet du Roi 5 avec deflein d'étendre cette fuite généra- lement fur tous les Arts & Métiers ; mais ce projet n^a point eu d'exécution entière^ non plus que celui des Plantes & des Ani- maux ; ce qui a fait que nombre des Plan- ches de cette fuite fe font en partie perdues & en partie oubliées : on peut regarder ce Volume comme une Colleélion unique, 3îe croyant pas que qui que ce foit en air 3:ecueiIJi unt pareille quantité : elle câ. CABINET DU ROY. aji fort amufante Ôc fort curieufe. Feu M. de Lorangére a fait mettre à la tête de ce Vo- lume une Table manufcrite très-bien e'cri- te qui donne l'initruélion de chaque Plan- che avec un Frontifpice qui fert ordinai- rement de titre à quelques Volumes de ce cabinet , ôc qui efl gravé par le Clerc. XXIK VOLUME. No. 321. Recueil de deux cens dix Eftanr- J/ pes grave'es à l'eau- forte, par M. le C. de C*^* (*) d'après les plus beaux Delieins du cabinet du Roi. XXIIK VOLUME. Ko* 312. Le Sacre de Louis XV. avec le J<^ Difcours , très-proprement relie. XXIV^ VOLUME. K^'. 3*3. Les cinq grandes Batailles d'Ale- /J^ xandre avec celle de Conftantin & fo» triomphe , le tout gravé par Gérard Au- dran , ôc le Chevalier EdelincK , d'après les Tableaux originaux peints par le Brun , anciennes épreuves. î*es pièces d'Artillerie qui ont été fondues dans l'Arfénal par KeUer, en une grande feuille. ( * ) Ce Seig'neur amateur des beaux Art* , & qui les ealtive dans fes momens de loifîr , a rendu les beautés , h précifîon & refprit de chaque morceau de ces grands Maîtres, avec l'intelligence Se le fentiment qui n'appar- tiennent qu'à ceux qui font capables , comme lui , d'en coa* «eitre tout leachte. 252 ESTAMPE S. XXV^ VOLUME: // N<>. 524. Le Labyrinthe de Verfailles avec Te Difcours , petit Volume in- 80. en trente- neuf morceaux 8c le plan , grave's par le Clerc. No. $25. Pareil exemplaire du même livre* /-/ XXV P. VOLUME. portant pour titre : Sup^lémem aii Cabinet au Roi. Les articles de ce Volume feront détaillés fui-" vant les numéros ci-après. /f. /û Ko. 326. Les deux fuites du grand Efcalier -^ de Verfailles , tant celui du cabinet du Roi. que celui qui eft gravé par Louis Surugue , en trente-un morceaux. /é -^7 No. 327. Quarante-deux morceaux contenant divers Delfeihs de décorations de Pavil- lons , de Fontaines & Frifes Maritimes, d'après le Brun , ôc connus fous le nom- des Pavillons de Marly. ^C No. 328. Les douze Animaux gravés par ïe Clerc , que Ton appelle les douze rares , & qui ont été faits fur le modèle de ceux qui ont été tronqués. (^ No. 32p. Recueil des oifeaux les plus tarer de la Ménagerie , par Robert, BeiSnateur du Roi , en 30. morceaux. Les différens âges de Louis XIV. en. forme de Médaillons , en une feuille. XXVI P. VOLUME. /. /j Mo, 350, Petit Volume contenant la fuite. §t CABÎNET D-U ROY. 2/5' l'arrangement des Volumes cf Eftampes du cabinet du Roi , imprimé. Le Difcours auffi imprimé, de la première partie des Tableaux du cabinet du Roi. Le Difcours en Latin de la fuite des grands Infectes de Mademoifelle Mérian , quH'efi - ttouvé par hazard dans ce Volume. Fin des Folumes que comprend ce cabinet du Roi» êf4 ESTA M P Ê S. GALLERlESy BAS-RELIEFS, jintiques 5 Fêtes , Médailles , Entrées & autres Collerions fur les beaux Arts 9 ^vec quelques fuites reliées , tant de Sujets que de Portraits , qui nom pas -pu être compris dans les Recueils def Ouvrages des dijférens Maîtres» 3^ Ko, 331. ^^^ Allerie d'après l'Albane , gra- Vjvée par Jean Hierovimus Frez- za , intitulée , PiBura Francifci Alhani in JEde Ferofpa , en dix-fept morceaux , 7 compris le titre ou fe trouve le portrait de l'Albane. 4^ No. iii. La Gallerie Earberine avec le^ Tableaux peints dans plufîeurs apparte-= mens de ce Château par Piètre de Gorto» ne , en 57. morceaux , y compris les trois titres. ^8ô ^o. 5^3. La Gallerie Jufliniane grave'e par Mellan , en deux Volumes chiirés , dont ie premier porte 153. pages , Ôc le fécond i6p. ce qui fait en tout 312. pièces, y compris les deux Fromifpices : elle eft très-bien conditionnée , ôc belle d'épreu- ve. Cette fuite ell extrêmement rare , fur- tout à trouver completre. Le Portrait de ^ Juftinian eft à la tête de chaque Volume. /< Ko. 334. La Gallerie du Palais Farneze, gravée par Piètre Aquila d'après le Carra- che, en douze Planches , y compris le titre. 90- l Ko, 33J, La Gallerie du Palais du Luxeu^ GALL. BAS-RELIEFS , &c. 2 jj bourg peinte par Rubens , 8c grave'e par les meilleurs Maîtres François , en 25*. morceaux, y compris le portrait de Ru- bens qui efi à la tête. Toutes les épreuves en font parfaites 6c de choix , ce qui n'ell pas facile à trouver aujourd'hui. No. 555. Les loges de Raphaël peintes dans /3- / le Vatican , & grave'es en cinquante-deux morceaux chifre's , la plupart par Piètre Aquila , 8c non compris les trois Frontif- pices. Ko. 337. La Gallerje de Lanfranc repre'fen- // tant r Aifemble'e des Dieux, gravée par Piè- tre D'Aquila , en huit morceaux fans le titre. No. 33g. La Gallerie du Carra^he repréfen- /,/^ tant les voyages d'Enée gravée par Mitelli^ en 1 7. pièces , y compris le titre. No. 339. La Gallerie Pamphile gravée par ^ Caries Cejius d'après Piètre de Cortone , ^'^' en I j*, morceaux , y compris le titre. K". 540. La Gallerie Farneze gravée d'après «le Carrache , en 12. Planches, non corn- "y ' ^^ pris le titre 8c trois Frontifpices. N^. 341. Autre Gallerie du Carrache peinte à /^. /^ Boulogne , en 15. morceaux. •/ No. 342. La Gallerie du Lanfranc peinte dans le Vatican, 8c gravée par Pietro SanBi Bar- -^ - ^ toit , en dix-fept pièces, y conipris le Fron- tifpice. No. 343. Le Cabinet des beaux Arts avec J, / le Difcours. No. 344. Petit VoIunK de perfpe6live, par j /- du Cerceau. L'Architedure pour les champs. Le Martyre de plufîeurs Cordeliers en Alfe- magne. No, 345. Les Emblèmes dVtho Fami^ ^'- H J./o ii^ ESTAMPES. K°. ?4<^- La Danfe de la Mort, par Mattliieiï^ ^ Merian. 3 K°. 347. La même fuite relie'e en veau. //. / jNJ^. ?48. Recueil des Statues , Groupes , Fon- taines , 8cc. du Château de Verfailles , par TJiomafTin , eh 228. morceaux , deux petits Volumes très-proprement relie's. 2l N^. 34p. Les Batailles du Prince Eugène , en' 57. morceaux, y compris le Frontifpice. //. ja ^°- 350- Les Anatomies du Bourdon avec / ^ les Tables , qui font difficiles à trouver. X. I ^( '^^' 451. Recueil de têtes de caractère 8c de charges, gravées par M* le C. de C**^ d'après lés DélTeins dé Léonard de Vinci ,. avec une lettre adrelTée à ce Seigneur au fujet de ces Deffeins , par M. Mariette. /- / N°. 3J2. Le Triomphe de Louis le Julie con- ^ tenant divers fujets fur rhifloire de Louis XIIL Portraits. Plans, &c. K°.3 5 s. Divers Vaifièaûx graves parRandcn." ]SJ°. 354. Principes du Deffein par LaireffCî,! en 120. Planches , parmi lefquelles il y » plulîeurs^ fujets 6c animaux très-bien gra* ve's. ^'^ N^. sj"). La bonne édition de3 Antiques de Perrier , en cent Planches. i.C N°. 35e. La même fuite , copies. K*^. 357.' Le T«mple des Mufes en. grand pa- pier , premières épreuves. J^ N^. 358. La même fuite des figures du Tem-^' pie des Mufes, gravées par les foins de. Bernard Picard. aj^ K°. 355>. Les figures anatomiques de Torte=^ J bat avec les Tables. /. // I^^- %^0' L'hiftoire de Louis le Grand , paï' Médailles , par le P. Meneflrkr , Jéfuite, // GALL. BAS-RfLfEFS ,6cc, 2^7 K*. 361. L'Architeéture de Vitruve despre- ^^ mieres épreuves , édition de 1671. K^. i6i. Le même livre de l'Architecture de /a/ Vitruve , édition de 1684. K^. 353. L'Empire Ottoman, dans lequel les y, ^ figures font gravées pat Sébaftien la / Clerc. N**. 354. Les Médailles frappées depuis le f. /^' commencement du Règne de Louis XY. par Godonnefche. N*^!5 55. Autre hifloire de Louis le Grand , /. T par Médailles , par le P. Meneilrier. / N°. 365. Les pierres antiques gravées par Zf Bernard Picard , avec le difcours. ^ K^. 367. Les Hommes Illuftres du dix-fep- tiéme fiécle , en 1 31. portraits. N°. 358. Les Hommes Illuiires de Perrault, gravés par les meilleurs Maîtres de ce tems , en deux Volumes. N°. 36p. Le premier Volume des Hommes Illuftres de Perrault , qui a été donné feul ; le portrait de la Fontaine qui efl rare s'y trouve : il eft gra\né par Edelinck. No. 370. Les Statues antiques , par Sandrart, avec le difcours Latin , Volume in-folio. K«. 371. L'Académie de Peinture avec les portraits des Peintres les plus renommés,pac Je même Sandrart , livre affez rare & ef- timé , auin avec le difcours Latin & in-fol, K». 372. La vie de faint Bruno d'après le Sueur, en 22.' morceaux, fans le Fron- tifpice. Np. 373. Le Pluvinel dés premières épreuves , .en grand papier, ôc relié en maroquin. N**. 374. Portraits ou Chronologie des Papes jufqu'au tems préfent. N^. 375. Le Cabinet de Sainte Geneviève , in-folio ; U renferme le détail des di^erfe^-^ J^ > / /û. / 5sS ESTAMPES. curiofités naturelles , antiques & autres qu6 poffédoient ôc que pofTe'dent encore Mef- fleurs les Chanoines Réguliers de Sainte GenevieVe-du-Mont, rnais dont on ne jouit point aujourd'hui : l'ancien cabinet où elles étoient autrefois ayant été détruit pour-pouvoir augmenter leur fameufe Bi- bliothèque , & ne fe trouvant aucun lieu chez eux pour les y pouvoir mettre en or- dre. Ce Volume eft rare 8c recherché. /^ '^ ÎS'<>. g 75. Le Sacre de Louis XIV. avec l'En- trée triomphante de Leurs Majellés dans la Ville de Paris. ^77. Les Bas-reliefs de Perrier. 378. La Colonne Antonine, 37p. La Colonne Trajané. 380. Autre édition plus ancienne de la Co- lonne Trajane chez RofTi , en 1 Ç7(5. K°. iSi. Divers Bas-reliefs gravés parPetro San5îi Barîolo , intitulés : Admhanda Ro- manorum Antïqnnatîim Veftigia , en quatre- ^ vingt-trois morceaux. Autre fuite auïïi de Bas-reliefs gravés par Ma- demoifelle Stella ,en 25. morceaux. a. S N°. 381. Médailles du Règne de Loui^ XV. par Godbnnefche , parmi iefquelles il y en a beaucoup de répétées par rapport aux changemèns qui s'y trouvent ; on y a joint celles de la Reine avec quelques autres. N°. g S 3. Le cabinet des plus beau^xportraitft' de Vandyck , en yo. morceaux. N°. 3 S4. Recueil des plus beaux portraits de VandycK, de l'édition de Gilles Hendrick f épreuves poftérieures aux fuivantes , en lop. morceaux. ^®. 385. Pareil Recueil des portraits de Van- dycK , en 1 19. morceaux , de l'édition dé wanden-Enden. Les Curieux recheccheftS^ i-M II / I GALL. BAS-RELIEFS, Sec. 2;^ ©rdinairement cette e'dition pre'fe'rablement à la çrécèdente , parce que les e'preuves y font inconteftablement antérieures. Wan- den-Enden a e'té le premier pofleiTeur de ces Planches : après lui elles palTerent en- tre les mains de Gilles HendricK qui leé acheta de ce Marchand ou à fa Vente , 8c qui fît effacer le nom de Vanden-Enden aulîî-tôt qu'il en eut fait l'a cquifîtion , pour y fubflituer le iîen ; cependant plufîeurs^ Curieux font aflez indiiFérens fur le choix de ces deux e'ditions , 8c même pre'ferent quelquefois celle de Gilles HendricK , par- ce que les épreuves en font fouvent plus Brillantes , ayant peut-être été tirées avec plus de foin 8c avec une encre moins hui- leufe ; défaut qui fè trouve prefque tou- jours dans celles de l'édition de Vanden- Enden: au furplus ce dernier les a polTédées peu de tems. Les Portraits à l'eau-forte gravés de la propre main de VandycK qui manquent fouvent , fe trouvent dans cette fuite , qui eft beaucoup plus rare que la précédente. K°. 38^. Defcription des Fêtes données par J^'/< la Ville de Paris à l'occafion du Mariage de Madame de France , 8c de Dom Phi- lippe , Infant d'Efpagne , les ly. 8c 30 Août 173p. Volume canâmaximâ , très-propre- ment relié. K°. 387. Hiftoirede Pfiché gravée parMarc= // Antoine d'après Raphaël , en 3 2. Planches ; / épreuves avant le nom de Salamanque qui cnétoit le Vendeur: fuite recommandai) le 8c d'une extrême rareté. N**. 387 Bis, Les Copies du labyrinthe de ^' J Verfailles. La Paflîon de J. C. en cent Eflampes. A ArT- bourg en 1 6pi. ±6o E S-T A M P E S. La Vie de la Vierge gravée par Jérôme Wie-»' rix, en 23. morceaux, y compris le titre. La Vie de Saint Ignace , par le même , eh .treize morceaux , compris le titre. Petit Volume d'Architecture de du Cerceau. Deux fuites d'Emblèmes, par Albert Flamerî, en 150. morceaux , fans les deux titres. Fin des GaUmss y. Êas-reîiefs, ayiîîqties , &C4' I; RECUEILS SUR L'HIST.NAT.2fi K <^«•<><><:'•ç•:^•<>•ç■<><^<>^i?•<>■0•<><î••ç•-v'rQbre coii- (^3 fidérable de diverfes fuites fur les Plantes (k fur les Arbres en plus de i'/6o. mor- ceaux. ÎS°. 38p. Autre recueil centenant une cjuami- a iT 262 DIVERS RECUEILS té de diftérentes Fleurs , Chenilles , Pa- pillons ôc autres Infectes , la plupart gra- vés par Hollard , Robert iSc autres boas /, . Maîtres , en 700. pièces. K^. 350. Volume contenant plufîeurs fuites de divers oi'eaux , dont plufieurs font gra- ve's par Hollard , Albert Flamen , Col- laert , Sec. en 475. morceaux. c7^ • / Ko. 391. Volume rempli de diverfes fleurs 6c , , divers fruits , en é^$o. morceaux. '7^ No. 3p2. Autre Volume contenant diverfes fuites ,tant furies Poiifons que fur les Rep- tiles, les Coquillages , \^s Madrépores , les Pe'trifications , 6cc. /4û N^. 393. Volume rempli d'une fuite confî- de'rable d'Animaux , la plupart quadrupè- des , parmi lefquels fe trouvent ceux qui ont e'te' grave's d'après & par Berghem , Poter , du Jardin , quelques-uns de Hol- lard , & autres bons Maîtres Flamans , €n plus de 820. morceaux ; Volume très- inteVeiTant par rapport au4iornbre de borg- nes pièces qu'il renferme. K^. 19^. HoYtus Eftettenfis , en deux Volumes in-folio cartâ maximâ, extrêmement biea conditionne's , feliéis en maroquin avec une dentelle d'or fur le plat , & dore's fur tranche ; c'-eft un Recueil de Plantes très- cftimé éc très-rare , fur-tout quand il fe I trouve d'une pareille condition. yf4 N". 391- Les grands Infedes de Marie-Sî- bille Merlan , avec le difcours en François Ôc en Latin \ en veau-fauve doré fur tran? che. /^. /( N^. 196, Le même Volume de la même con- / dition , mais dont les figures font enlumi- lîéesau naturel avec un foin extraordinai^ .îe. Exemplaire qui n'a pas beaucoup de Xemblables, // SUR L'HIST. NÂTURELL. 25? N^. 5P7. Les petits Infectes , aufTi par Marie- ^/ Sibille Merian , en 1 84. moyennes Planches enluminées de la même propreté' que les pre'ce'dentes , Ôc de pareille condition. N^. 3p8. Les mêmes Infefles que les préce'- /é> dens , en blanc ^ forma ïn-a^. en trois livres de cinquante dans chaque liv-re , fans les Frontifpices , le portrait 6c le titre ge'ne'- rai , faifant en tout 1 j-y. morceaux. N®. 5 pp. Les trois décades des Plantes \ti /fj plus rares , par Jean Martin , imprimées à ^ Londres en plulieurs couleurs. Plus une repréfentation en une feuille du grand Aloes de l'Amérique , aufïi imprimé en plufieurs couleurs , à Londres. J^^. 400. Les Copies des animaux du cabi" ^, // net du Roi, en ^jo morceaux. / Fin des Recueils fur fHiJîoîre Naturelle, a64 GEOGRAPHIE. GEOGRAPHIE EtrOTOGRAPHIE, LA Géonaphie '^ lïtnt d'autant mieux une place dans l'aflortiment d'un cabinet , 6c fait d'autant plus d'hon- neur à celui qui le compoie , quec'ell un objet folide 6c utile , 6c que le choix Se l'arrangement des morceaux fuppo- Jent une intelligence Se une capacité perfonnelle ; ce qui peut donner heu 'd'être furpris que cette partie foit aufli négligée. Il eft vrai que les autres par- ties d'un cabinet ayant la plupart quel- que chofe d'attrayant Se de féduifant au limpie coup d'oeil ; il eft moins éton- nant qu'on s'y porte plus naturellement qu'à ce qui ne peut plaire Se intéreflec fans quelque connoiflance préalable. En fuppofantmême que.îa Géographie Xoit peu familière à celui qui fe propo- fe, néanmoins , d'en faire un des objets de ia curioûté , les foins que l'ordre ôc Ja diftribution d'un Atlas un peu confi- dérable exigent, lui procureront infen- fiblement , 6c prefque fans travail , une Ij * La Géographie eft la description ou la re- préfentation du Monde entier, ou de plu/ieurs de Tes parties. connoiffaiice I ET TOPOGRAPHIE. s^j connoiflance générale , &: qui fe pro- pordonnera même au détail que la Col- ledion peut erabraffer ; car en ne fe bornant point à un morceau unique fur chaque fujet , & en admettant quel- ques répétitions par rapport aux dif- ftrens Auteurs , on apprend ainli à con- Hoître ceux qui fe font fuccédés les uns aux autres., avec plus ou moins de fiiccès ; on juge même par- là du pro- grès de la Géographie., En rangeant fous des Cartes généra- les un certain nombre de Cartes parti- culières 5 dont la diltribution doit être relative à la fituation des Provinces qu'elles repréfentent , on fe trouve en- gagé à quelque étiide ou examen fur ce ibjet ; ce qui donne lieu de remarquer la liaifon ou contiguïté de ces Provins, ces , leur pofition refpedive , leur éten- due ôc autres rapports dont la trace de- meure imprimée dans l'efprit. Si la curiofité engage le Curieux à orner fa Géographie des plans ou vues des Villes ôc autres lieuxremarquables ; cp qui com^ofe ce que l'on appelle or- ^linairement Topographie *'; La néceffité ée mettre d^.s ces morceaux un ordre * Le mot cie Topographie fîgnifie la Defcriptioa .Ou-ia Reprérenta-LiGiî particulière d^in ieul lien. M a66 GEOGRAPHIE qui foit relatif à la fitua^i^ des Heux , à leur dignité ou prérogative , devient un nouvel engagement de faire quel- ques recherches fur les circonflances. G'efl: ainfi que l'on peut , fans fortir de fon cabinet , voyager , pour ainfi dire , dans les Contrées les plus éloignées , ôc mettre à profit les différentes fingu- larités qui s'y rencontrent ; & ne s'inf- truit-on pas en même tems qu'on eft recréé par les différens objets que ces morceaux repréfentent f II arrive auffi fort fouvent que quelqu'un , qiû ,en commençant fon affortiment , peut avoir eu befoin du confeil d'une perfon» ne expérimentée pour lui fervir de gui- de fur cette matière , fe trouve bien-tôt en état de fe diriger par fa propre in- telligence. Quoique la délicateffe , en fait d'é- preuves 5 ne foit pas eifentielle en Géo- graphie , comme en Eftampes , néan- moins il efi: de la curiofité de n'être point tout-à-fait indiiTérent fur cet ar- ticle ; & il y a même fur-tout dans 1^ "Topographie , des niorceaux qui deman- dent cette délicateffe. Pour donner à un affortiment de Cartes ce qui peut le rendre plus re- ^ommandable , c'eft de l'enrichir de ce ET TOPOGRAPHIE. 267 .que les Pays Etrangers , F Allemagne , la Hollande , l'Angleterre , Tlralie , rEfpagne même , ôcc. ont de meilleur ôc de particulier fur ce qui les con- cerne. Ceux qui voudront s'éclaircir plus particulièrement du mérite d une pa- reille Collection , tant fur la Géographie que fur la Topographie , pourront venir examiner celle à laquelle je travaille depuis long-tems , Se que j'ai déjà poufle au moins .à 130. Volumes in-folio ; c'ell, je crois , la plus étendue que Ton ait vue jufques à préfent , ons Atlas,que Ton puifTe former. ^e? N°. 402,. Autre Atlas en un feul Volume com- \^^^ pofé de jo. Cartes de Jaillot , la plupart en ^'^ plufîeurs feuilles. ^/. //* N<^. 403. Autr^ Atlas en éy. Cartes du même Jaillot , prefque toutes en deux feuilles, 6c d'anciennes e'preuves ; on y a joint les Ta- bles Ge'ographiques du Sieur Samfon. J^. C î^^. 404. Vingt-neuf Cartes enluminées fur les différons fyftê.mes du Monde Célefte , par André Cellarms. Cet Atlas eft connu fous le nom de 1'^^/^^ Célefte de Blaeu. /^ K^, 40 ^ Plufîeurs Cartes détailïées des di- verfes Provinces de la Hollande. Les Tables CKronologiqji^s .§c Hiftoriques , par Delifle. Les Cartes générales de la Chine , par le Sieur Danville, Géographe du Roi , tirées de la I>efcripiion de la Chine du P. du Halde , très-difHçiles à trouver, ôcc. Ce.t article peut fe mettre à la fuite du pre- mier y^fî^j , en fîx Volumes i»-fo/ip , & il peut y fervir de Supplément. /^C ^^^. 406. Toutes les Eftampes de la Topogra- ^ })hi3 de Merian ,"qui forment une Topôgrâ" p/zig générale du Monde ; le tout collé & ajufté pxoprenient en huit portefeuilles , de la grandeur du Chapjele.t , contenant plus de i5oo. morceaux. ^ p^.. 407. Rome ancienne 8c nouvelle de San* ' draft. f. 10' ^^^4o8. VxMa Aîâobrandina ; par Domini en cinquante-' fept morceaux. // No. 425. Architedure de la Maifon- de-ville d'Amfterdam en 1 17. morceaux. ^'^f No. 427. Dix-neuf morceaux en deux livres, compris les titres , repréfentant diverfes- vùes des Châteaux 8c Jardins de Mirabel à- Saîtzbourg. ^/. ^ No, 428. Différentes vues de Vienne en Au-- triche , chez Pfesfel à Aufbourg, faifant en tout 98. morceaux. / c No. 429. Vue des Châteaux 8c Jardins de I* Maifon Eleclorale de Munich , en quaran- te-deux morceaux , fans le titre. /2 No. 430. Vues de Copenhague 6c du Château de la Favorite, appartenant à l'Electeur der Mayence , en 19. morceaux , fans le titre, 2>û^. / N'^. 438. Divers bons Plans de la ville de Paris , dont il y en a nombre qui font en plufîeurs feuilles, & entr'autres ; Les deux Plans , par Bullet , avec change- mens , dont l'un , qui eft le meilleur ôc le plus rare , eft de ^6^6^ 6c l'autre de 1710. Les neuf Plans du traité de la Police du Com- miffaire de la Mare , y compris celui de M. l'Abbé de la Grive , qui fait le neu-^ viéme. Le Plan des Fontaines , par le même. Celui de Jouvin , de Rochefort , ôcc. No. 43p. Le dernier grand Plan de Paris, fait' 9^^ ^ en 173 p. parles foins de M. de Turgot , '/ alors Prevoft des Marchands , en vingt 6c une feuilles , y compris le Plan général. No. 440. Dix Cartes du Royaume de la Fran- /^ . ce , par Jaillot , divifées en dix façons dif- ' ' férentes , fçavoir ; en Généralités , Gou- /^ vernemens , Evêchés , Parlemens , Cours- des Monnoies , ôcc. La Carte de la Foreft de Fontainebleau , en deux feuilles. Vn grand Plan de Liège, en plufîeurs feuilles M iiij < ^ sfî GEOGRAPHIE X^'ancien Monaftere du Port-Royal. Neuf feuilles des environs de Paris , d^ M, l'Abbé de la Grive. Le Plan de Paris de Gombouft , en pIuCeu»:is feuilles, affez rare. N°.44i . Les Plans, vues 8c élévations^e l'Ho- pital-Royal des Invalides, avec les Statues,. Bas-reliefs & Tableaux , par Cochin. /y^iL î^^- 442. Le Plan de Paris , divife' en vingt ^^ quartiers , par de la Caille , 1714. avec le Plan géne'ral à la tête , grave' par Picard le Romain ; fur lequel Plan géne'ral on a tra- cé à la main la conduite des eaux de four- ce , & de rivière , avec les Regards ôc Fonî- taines publiques , en 1 740. ^û K°. 443. Recueil d'une partie des plus belles Maifons de Paris, chez Mariette, en 221. morceaux. // K^. 444- Autre Recueil idein, en 114. mor- ceaux. <^ K°. 445. Maifons Royales , par Perelle , Sil- veftre & autres , parmi lefquelles fe trou- vent toutes celles qui font gravées par Ri- gault ; le tout en 300. morceaux. //- / N®. 44^. (Jnpaqueî contenant pîufîeurs Plans 6c Elévations des Maifons Royales , avec plufieurs vues , en plus de 80. morceaux. // K°. 447. Autre paquet, contenant fept grands / morceaux , & entr'autres ; La grande Vue de la ville de Lyon. La Machine de Marly. Le Plan de la ville d'Angers. Une ancienne Vue de la ville de Paris, 6cc. N^. 448. Autre paquet , contenant quarante- trois autres morceaux de Topographie , tant grands que petits , dont plufieurs petites Vues de Paris ; les unes delTinécs , ô€ les autres gravées. ET TOPOGRAPHIE. 273 l'K®. 445?. Deux Sphères monte'es fur pieds de bois noirci , de feize pouces de diamètre, par Pigeon , de diiFe'rens fyftêmes ; dont l'une , eft montée avec un cercle de cuivre ; toutes deux très- bien conditionne'es. llNo. 450. Un Globe Célefte & un Globe Ter- reftre, d'un pied de diamètre , par Dclifle, montés avec cercles de cuivre , & pieds de bois noirci ; de pareille condition que les deux Sphères précédentes, 'Fin de la Géographie & de la Topograplne^ ï Mv ^ 274 ESTAMPES MONTEES. ESTAMPES MONTE' ES La plâpart en Bordur'^s dorées , & Verre£, blancs , avec quelques petits Dépeins \^ montés de même. V ^*-. 45 ï- L A Franche-Comté , gravée par Simonn^ati ; rres-t^elle épreuve , 6t 'montée en Bordure dorée , 8c verre blanc. jV. Ç W. 452. Les quatre Elémens du Cabinet du Roy, gravés par le Clerc , d'après le Brun, idem. Çf'Ç N^ 45 ^ Les quatre Saifons , idem. /âO ^°- 4y4- Les fîx moyennes Batailles d*AIe-^ xandre , avec les deux Batailles de Con- flantin , gravées par Jean Audran , d'après le même le Brun ; des premières épreuves^ & montées de même. ûû ' /^ K^. 455 . Les quatre Conquêtes de Louis XIV. ' / -^ aufïi d'après le Brun , dont trois font gra- vées par le Clerc , & la quatrième , qui eft l'Alliance des Suiffes , par Simonneau ; avec les trois autres gravées en dernier lieu , par Jeaurat , montées pareillement en bordu- res & verres blancs ; faifant en tout fept morceaux. 4 ^. / No. 45(5. Le Triomphe d'Alexandre , 8ç l'A- cadémie des Sciences , avec l'ancienne Chapelle de Verfailles ; le tout gravé pat le Clerc ^ monté de même , ôc des premiè- res épreuves. ^. /c^ -^^o, 4^-7. Les quatre petits Albanes , gravés par B. Audran, ide77i. ^o Ko, 4^8, Lei quatre Elémens 3 d'après le m^' ESTAMPES MONTE'ES. 27; me Albane , gravés par Ph. Simonneau, idem. No. 45^. Les mêmes quatre Ele'mensen rond, gravés par Beauvais , idem. No. 4(5o. Trois grands morceaux montés de ^ même , fçavoir ; Zéphir & Flore , d'après Coypel , gravé par Bernard , Picard. Une f^eims gravée d'après Rubens, par Tho-tHIF^F maffin. *\\^r Venus fur les eaux , d'après Coypel. Jl^o. 45i . Les Quatre Saifons, gravées par Sa- ^f. ^ deler , d'après le Baflan. La Pièce appellée la Laitière , gravée par Sa- deler , d'après le même Maitre ; le tout de bonnes épreuves. No. ^6z. La Femis d'après le Corregej par y^- f Smith. Deux morceaux d'après Coypel. No. 463. La mort de Didon , d'après Coy^ ^ pel. Six autres petites Eftampes. No. 454. Trois Defléins de Bouquets de- /J fleurs. No. 465. Trois autresi^ew. — — ^^ N°. 466. Trois autres idem* ^ N°. 467. Cinq autres ïàsm^ dont deux font^ y/, / ovales. t{o, 4^8. Deux Payfages defllnés à la plume y J par Noblefle. No. 4.6p. Deuxbordures dorées,avec les quatre' J^ coins fculptés proprement , Ôc garnies cha-- cune d'une glace. No. 470. Plufieurs petites bordures dorées p j y dont quelques-unes font garnies de kur^ / verres blancs, / Jmd&s Eftamfesmoméer, M Vf ^ 276 APPENDIX. AFP ENDIX, TANT FOUR LES Dejfeins , que four les Eftamps , les Car- tes & les morceaux de Topographie , qui ont été trouvés afrês-coup , & qui nom pi être compris dans le Cataloguts* DESSEINS. /(. /û No. 471. O^ze beaux deffeins Flamans j T ois de Jordans , colorie's. Trois autres de Molin , ôcc. /^- 3 No. 471. Six beaux DefTeins coloriés j de différens Maîtres HoUandois, dont y Un de Sagt-Leven. Un de Zéeman. Un d'Adrien Van-Everdîngen, Un de Vander Ulfr. Deux de Botli. jj No. 473. Cinq Deffeins de choix, fçavoir j. ^ Un de Moucheron. î)euxde Molyn. Deux de Both. n N<^. 474. Vingt-trois DefTeins de difFe'rens ^ Maîtres HoUandois , & entr'autres , de Dufart , Rimbrant , NeftKer , Verfchuring > Ôcc. /û < /^' No. 475*. Vingt autres, de la même Ecole. // // No. 475. Onze DefTeins, dont, '' Sept colorie's ^ par diiFe'rens Maîtres de la Hollande. Deux de Sadeler. Deux autres très-fini?, parMathan, ôcc. AP PE ND IX. ^77 EStAMFES. No. 477. Trente-cinq pethes Eftampes , tant de Rimbrantyque Portraits de Goltius, de Sadeler , 6c d'autres. No. 478. Douze morceaux très-beaux d-é- /^"j preuve , fçavoir ; Le Portrait de Dilgems ^ par Edelinck ; rare; Sept par Saerdam , dont entr'autres , Loth 6c fes filles ; très-rare. Les cinq dernières par "Wtfcher. ^. No. 479' Deux grands morceaux parfaits d'c- '^^' ^ preuve , fçavoir ; "LEcce Homo , gravé par Bolfwert, d'après Wandyck.^ Une Annonciation aux Bergers , par Saer^ dam , d'après Bloemaert. ,^ No. 480. Deux pièces grave'es par Corneille ^^ Wifcher , d'après Oftade ; épreuves extraor^ dinairement belles , & rares à trouver au'? jourd'hui de cette beauté , fçavoir ; Le Vielleux. La Tabagie. No. 48 1. La Salle de Prague , gravée par Sa^ -^^- ^^ deler ; rare. Quatre morceaux de Rubens, Un de Wand)^ck. En tout fîx pièces. ^ No. 482. Quatre- vingt-fîx Eftampes, de dif-^ S- ' férens Maîtres , ôc entr'autres de Hollard;^ Bloemaert , Willem-Baur , ôcc. yingt-deux Eftampes du Don Quichot , mon- tées en bordures unies & verres blancs j Anciennes épreuves. Six autres Eftampes d'après Watteau , moa? tées de même. ^78 A P P È N D I X. CARTES & TOPOGRAPHIE. ■/, L No. 48 ?. Diverfes fuites de Cartes mtérelTan-^ tes, fça voir; La Frize , de Men[o Altinglus , en vingt-cincj Cartes ; rares. Le Nord , en huit Cartes , par Allard* La Zélande, en neuf Cartes. Quatre Cartes de Homann, repreTentant le?- V.. quatre parties du Monde , divifées en dif- férentes Religions de chaque Peuple. Le Japon , par Kemffer, en onze feuilles &C demie. Le Cours du Don , avec le Pont-Euxin, ou^ la Mer Noire , en 17. Cartes , ôc le difcours^ Hoîlandois ; fuite qui n'efl; pas commune. ^. ^ No. 484. Un paquet de Cartes de Samfon , la^ plupart Cartes Hiftoriques , Ôc Evêchés ^ en ço. morceaux d'anciennes e'preuves. J. / No. 485, Quarante-quatre Cartes de diverse- Maîtres. //o . c N^. 486. Huit Vues des plus beaux endroits^ ) delaVilled'Amfterdam. La pêche du Hareng. ■Celle de la Baleine. Chaque pièce eft en deux grands morceaux^' ce qui forme en tout vingt feuilles. /cj I No. 487. L' Jr/^x Célefte, d" Andté Cellarim ^ J ' ou ^nlas Célefte de Bîaeu , très-proprement enluminé, en vingt-neuf morceaux; on y ij voit rous les fyil:êmes différent du mouve- ment du monde. N°^ 488. Quatre profils de Villes/par Me- rian, chacune en quatre feuilles s fgavoirj. Mayence. Conilantinopk, Kouen. Nantes^ J / ! Plus , vingt-trois diiFérentes Vues du Brefil'a gravées par Poft. N . 48p. Trente -deux Plans defîîne's très- proprement à la main , avec quelques Car- J^s,donr plufieurs font Aftronomiques. N .4P0.Le Plan de IaViIIedeVenife,avec dif- férentes petites Vues de cette Ville; le tout gravé à Venife , en treize feuilles , y corn- 1^ pris le titre & le difcours ; rare. ' 1^°- 49 1 . Un gros paquet de Topographie , eii j plus de cent morceaux. N°. 4p2. La Topographie de la France, par /û Merian , en 4. vol. reliés , de forme de pe- ^ tit in-folio, N°. 495. Cartes des Ttiner^ires & Voyages A modernes , 8 I X, covie , dont les figures font grave'es pat Romain de Hooge. Plus , les Cérémonies obfervées à l'EIedlion ôc au Couronnement de l'Empereur Léo-; pold, à Francfort fur le Mein , en 165 8, No. 4P7. Plufieurs Porte-feuilles vuides. fin de rAp^sndix* COQUILLES. 2gf C O ^î/ J L L E s, CE T T E Suite de Coquilles efî nombreufe, variée d'efpeces trèsï* bien choifies , & parmi lefquelles {ê trouvent prefque toutes les rares '^, Ce qui forme le fond de cette Colledion cil , comme je l'ai dit dans l'Avertiffe- ment de ce Catalogue , un amas que j'avois prélevé fur la quantité qui m'en eft paflee par les mains , & qui a été augmentée par les foins & les recher- ches de feu M. de Lorangere. Ces Co- quilles font renfermées dans un Co- quiller très-propre , qui contient neuf Tiroirs : elles feront détaillées félon là diftribution fuivante. PREMIER riROlR, Dont la plupart font Bivalves» No. I. Un petit Cœur de Bœuf, en Arche de ^/. /o Noé. / Une très-belk Corallhoïde , à tubercules. Une grande Ecriture Chinoife. Un petit manteau Ducal , d une efpece rare i ôc à pointes. * Ceux qui voudront s'éctafrcir fur cette partie AeVH'iC- toire naturelle , pourront avoir recours au Catalogue rai- fonné , que j'ai donné en 1736. au fujet d'une Vente que je fis alors d'un Cabinet de cette efpece , que j'avois acquit #a Hollande, 2§2 COQUILLES. Une petite Sole. Une autre Bivalve jaune. Un très- beau Lepas , appelle' le Bouclier; Un autre plus petit Lepas troue' , afTez rare. La Coquille de Pharaon , ou , le petit Bou-C ton. En tout p. pièces, i /^ / No. 2. Neuf Coquilles , fçavoir ; Deux grands Cœurs de Venus. Deux grands &; beaux manteaux Ducaîs. Un grand Lepas. Deux moyennes Ecritures Chinoifes , jolies' êc vives de couleur. Deux petits Lepas fînguliers. ^â^ I N^. ^ Treize jolies Coquilles > dont^ Deux Tourterelles. Un petit Choux. Une Thuille'e. Deu2? brûlées , à patte de Crapeau; rares,8cc; /^. j N°. 4. Douze autres Coquilles , fçavoir; Un beau Cœur de Femts, Une très-grande Ecriture Chinoife. Quatre diife'rens manteaux Ducals. Deux Cafques pavés. Deux petits Lepas. Deux Bivalves tachettées. ]SI°. $. Quinze Coquilles , dont entr'autresj Une grande Râpe, L'Hirondelle. Deux Cœurs de Venus, Deux autres Cœurs triangulaires. Deux jolies Ecritures Chinoifes , 8cc. JM^. 6. Treize Coquilles , dont , Deux petits Cafques à bande. Une Ecriture Chinoife , d'une couleur fîngu^ liere. Un Cœur de Fenur, ï/n joli Lepas. //• ^S ^ i COQUILLES. aSj- Cne petite Perdrix, &:c. N*^. 7.Vingt-deux Coquilles , formant le refte de ce Tiroir. DEUXIEME riROIR. N°. 8. Quatre Murex , très fînguliers , & très«" beaux» Quatre Ourfins , dont un petit eft tachette 3 & rare. Ko. ^. L'Amirale , parfaite de couleur , 8c très-bien conferve'e : on fçait le me'rite 8c la rareté' de cette Coquille; celle-ci eft une des belles que l'on puiiTe trouver. K^. 10. Treize Coquilles, dont entr' autres; Deux Limas , appelle's Bouches d'or. Deux autres , appelles Bouches d'argent. Une efpe'ce de petite Couronne d'Ethiopie:?" appelle'e le Pre'puce ; rare. L'Unique , ainfi appelle'e par rapport à ce que la bouche de cette Coquille fe trouve à gauche, au lieu que les autres l'ont ordi- nairement à droite ; elle ell rare. Il 7 a qua- tre ou cinq efpe'ces différentes que l'on ap- pelle Uniques , à caufe de cette fîngularité qui leur eft particulière. L'Olive à triangles , qui eft Tefpéce la plus belle & la plus rare des Olives. ^" tJn petit Drap d'or , très- vif , 8c très-varié de couleur. Cette efpéce eft plus rare que les autres , 8c n'eft jamais grande. La Vice-Amirale ; rare. La Moirée , d^c. No. 1 1. Dix Coquilles , dont entr'autres; Une grande Unique. ï)eux Volutes , appellées le Ruban rayé. Deux Ourfms. tne Bouche -d'ar. /û. A //./J af4 COQUILLE?; Une Bouche d'argent. Deux petites Perdrix , 8cc. ^ No. iz. Neuf pièces , fçavoir; Trois difFe'rens Ourfîns. Une Perdrix» Deux Scorpions femelles. Une Araignée femelle. Deux Murex. No. ij. Seize Coquilles, dont*^- Trois petits Ourïîns. La pelote de beurre. Deux grolTes Fraifes, Quelques Murex. Deux Limas à côtes , dont un efl dépouille' f ôcc. No. 14. Dix-huit coquilles: dont entr*autres; Deux grandes Tours de Babel. Plufîeurs autres petites Coquilles , très-vives en couleur , 8c d'efpe'ces choilîes & rares. No. 15. Le refte du Tiroir , en vingt-quatre coquilles , de diverfes efpeces. TRO ISIË'ME TIROIR. J4' /û No. i5. Deux grandes Géographiques parfaî-r tes. Deux grandes Argus , aufîî parfaites. . Une très-belle Thuille'e. / ù No, 1 7. Trois Fufeaux , tous trois d'efpe'cs différente. Deux très-beaux Limas de terre , de couleur ; vive; efpéce alTez rare. Deux très-belles Figues. Une grande Couronne d'Ethiopie , de Fefpe'- ce rare. Il No. 1 8. Une Porcelaine , appellée le Lièvre, Deux beaux Fufeaux. Fne Figue de la plus grande efpéce j rare è COQUILLES. 28; trouver de cette forte. Deux très-belles Thiares. Deux Tonnes. En tout huit pièces. INJ°. ip. Deux jolies Couronnes d'Ethiopie. /^' Deux Brunetes. Un Damier. Une Turbinite finguliere , &c. En tout neuf pièces , toutes très-bien choifies; No. 20. Le relie du tiroir, en dix-huit CQ° """Z/- ^f quilles , dont entr'autres ; / ^ Trois jolies Couronnes d'Ethiopie; piverfes efpeces de Porcelaines , 8cc. ,§UAtRlE'ME TIROIR, ^li contient prefque toutes petites efpécej extrêmememjolies ihien conservées, très- Avariées , & dont là plupart font difficiles à trouver» No, 21 Uune belle Arche de Noé. /2 Une Unique , d'une efpe'ce dLffe'rente des pré- cédentes * ôc de couleur jaune ; très-rare. Deux très-beaux Limas à peau de Serpent. En tout quatre pièces. Mo. 2 No. 28. Quatorze Coquilles, dont, B ^ Une étoile à cinq pointes. ^k Plufieurs beaux Limas, ôcc, i^^ /C No. 2îc. 36. Deux Crêtes de Cocq. Deux Concha Feneris, Deux Jolis Cadrans. Deux Epineufes. Une autre petite Volute. En tout neuf pièces. ^ . 'No. 37 Une Huitre feuille'e; rare- — '■ " v Une autre Huitre à pointes. Deux Cœurs de Bœuf. Une Chicorée. Un Murex finguîier. En tout fîx CoquiIIe5, ^ / •No. 38. Deux Brûlées. - *^ ^ peux beaux Draps d'or. Une Argus. Un petit Cadran , &€• En tout douze pièces. No. 3p. Une Pinne Marine fînguîiere, -^o . 7 Un Cœur de Bœuf Thuillé de la belle ef- péce. Deux Tonnes , ^c. En tout neuf pièces. N°" 40. Douze diverfes Coquilles faifant le refte du Tiroir. SIXÎE ME riROlR, N°. 41. Douze Coquilles , dont entr'autres , /^ Une jolie petite Huitre à pointes , attachée ^ un petit morceau de Coral blanc. //> (T ^•/ 288 COQUILLES, Une petite Tricote'e. Trois Aiguilles très-entières. Une petite Magellarie , &c. N**. 4i- Onze Coquilles , dont , Deux Porcelaines appellees Oeufs. Deux petites Papiracées , une avec oreilles .3c, l'autre fans oreilles. ^ Une grande & belle Magellane. ^^^i. Un Couteau. Plufieurs autres efpeces afTez lîngulieres. // M^43- Douze autres Coquilles, dont par tr*autres, * Une petite Tricote'e. Une tête de BécaiTe , 8cc. /^« / N°. 44. Huk Coquilles , dont. Une Papiracée avec oreilles. Deux Cafques cendre's» Une tête de Be'calFe. Deux Culs-de- lampes, 6cc. /^. f^ Kû. 4y. Une tête de BéeafTe. Trois Ciils- de- lampes, ôcc. En tout huit pièces, -^'^r /û ]Nΰ. 4^. Cinq différentes Aiguilles. Deux Chenilles. Un Couteau , &c. En tout quatorze pièces. /Z ^^'^' 47* Quai^oïze Coquilles Âe dlverfes efpef^f^ ces ^ faifant le reile du Tiroir. SEPriE'ME TIROIR. yf/. /ô K^. 4S. Une grande 8c belle Thiare. Une Selle Polonoife ; efpece rare. Une grande Pintade. Deux CalTandres ou Harpes» Deux Alênes. En tout fept pièces. ^f . / l^^' 4P- Deux Brandoiîs de l'Amour pu Ar^W-) ;^' rofoirs. [jljji tremement rares COQUILLES. i8$ (Jn petit Marteau. Une petite Selle Polonoife. Une feuille. En tout cinq Coquilles ; toutes efpeces ex- } N". 50. Neuf Coquilles , dont entr'autres , ^f. Le Scorpion mâle & le Scorpion femelle. Une belle Mufique. Deux Tubes Vermiculaires lînguliers. La Gaufre ; rare. Une belle Grimace, &c. N°. 51. Neuf Coquilles , dont ^ ^f^ Une Caifandre. Deux Couronnes Impériales. Une Mufique. Deux bois veine's, 8c c. K®. 5-1. Une Caifandre de la rare cfpecCi^ ^S' Le Bondon , ou la Tonne. Le Cierge , ou l'Onix. /ïrois Bivalves iîngulieres. JN®. 5'3. Une grande Muiîque^ . <^ Une grande Thiare. Une grande Mitre. LVile de Papillon. Deux Tigres à bandes jaunes, qui font de Tef» . pece la plus rare. N°. 5*4. Deux Ecorche'es. - ^ ^Ç Deux Damiers. ^ Deux Couronnes Impériales. Une Alêne. Deux Calfandres. N°. 55. Une petite Selle Polonoife^ . Jy, Une Grimace. y Deux Onix. Une Noix de Mer , &c. En tout treize Coquilles. Xsî°. 55. Dix-huit Coquilles de dlverfes efpe» . / ces , forpi^i le reûe de ce Tiroir. 2po COQUILLE S. HUniE'ME TIROIR. i Jû. C K^. 5-7. Deux Trompes Marines. ^ Deux Perroquets. Un Murex à Clous ; rare. 3^' C N^. 58. Une Papiracés de la plus grande ef- pece , & parfaite. Une autre plus petite Papiracée d'une autre efpece avec Tubercules. J^-/^ K^. yp. Deux autres Papiracées , dont l'unç X^. / ell blanche , à Tubercules , 8c d'une efpecç bien plus rare que l'autre. S 3. /û K®. 60. Deux Morceaux très-lînguiiers ; fça^ voir , Une Crête de Cocq extrêmement grande ^ d'une efpece particulière , 8c à pointes t très-rare. Une Huitre e'pineufe fur laquelle eft ente'^ une petite efpece de Crite de Cocq. 3S- Ç !N°. (5i. Deux grands Limas de terre , parti-» culiers 8c rares. l Une grande BécalTe épineufe , de la belle 6t ^' rare efpece. :* ^' "Une belle Araigne'e femelle. * ^0 I^°. 62. Deux gros Fufeaux , d'une efpece fîtt- guljere 8c rare. ç Une Huitre auffi d'une couleur fînguliere. ,7 Un Scorpion de la plus grande efpece. Une petite Bécalfe e'pineufe très - bien coiï- ferve'e. r*^ K*^. 63. Un grand Mîfre.v à clous; rare. Deux autres Murex bien coloriés , appellà Culottes de Suiffe. Une belle Huitre e'pineufe. Une Pourpre appel) ée la Mafliie d'Hercule. //. >^ K^. ^-'- Sept autres (Coquilles de diverfes çf* peces , fiaifant le reliant de ce Tiroir, 4o COQUILLES. api 'NËUVIE'ME ÔC dernier TIROIR. N^. 6f. Une groiTe Pelotte de Beurre. -^ -{T Un Limas de terre. Deux autres grolfes Turbinires fort belles, >J°. 66. Une très-belle Tricotée. Une petite Araigne'e mdle. Le Bec de Canne. Une Veuve. Une autre Bivalve particulière. N°. 67. Une Araignée mâle des plus grandes — ^^- / 6c des plus parfaites. /j. /^ Un très-grand Bois veiné- Une autre grande Coquille très-fîngulierc. M°. (58. Une grande Chicorée. Deux Araignées. Un Bec de Canne. Une Bivalve particulière. K^. 69. Un grand Limas de terre. ^ — ^^ ' ^ Trois Cafques. •Une Perdrix , &c. N**. 70. Une Araignée mâle. _ //. f _sDeux grards Culs- de-lampes. ^ tJne Veuve. Un Perroquet. ^".71 .Le Coquillier de bois de Poirier noirci, très-proprement fait , avec neuf Tiroirs de difPér^te profondeur. UNE BOETE REMPLIE de divers Madrépores & autres Ciirio fîtes naturelles. No. 72. Trois Madrépores , dont le premier /Z eft unCham.pignon de Mer ; le fécond eft. appelle la Calotte de Neptune ; ôc le tfoi- Nii ^ ip2 COQUILLES, iîëme eft une efpece de Chou-fleur fur le^ quel eft attache'e une petite Huitre jaune. Plus , un beau morceau de Coral. j . /û No. 73. Keuf autres petits Madrépores très- bien confervés, N*'. 74. Plufîeurs autres Madrépores. Une petite Mine d'argent. Deux petites Agates, 6cc. "^/ No. 75". Une Pomme de Canne de Porcelaine de Saxe , avec Miniature : cette Pomme eft faite en Lunette d'approche. COQUILLAGES , MADREPORES ^ df autres Morceaux d'Uifioire naturellG Surnuméraires uu CoquilUer, y N°. 7^. Une très-grande Pinne Marine. ' Deux beaux grands Turbans. J. /o N^ 77. Un grand Cafque. Une Pinne Marine. Une belle Trompe Marine. / N°.^ 78. Deux grandes Couronnes d'Ethio- pie. Un Turban. Un Champignon de Mer. J-^ N^. 7i?. Un très-beau Champignon de Mer renverfe' , appelle' vulgairement le Bonnet de Neptune. J. / N<*. 80. Trois gros Mine'raux lînguliers , dont un Cryftal de Roche. /:i^l M**. 81. Trois autres , tàem. j . / N^. 82. Deux petites Mines d'argent extrê- •^ mement riches , ôc qui ne font prefque qu© Métal. lût I N*". 83. Deux belles Brunettes de la plus grande efpece. ^' COQUILLES. 5p5 Peux très-belles Couronnes Impériales, aufi de la grande cfpece. Un Cafque cendre'. Un gros Oeuf. ^ K?. 84.Une Ecorche'e. - //■ f^\ * Deux belles Argus. Un grand Drap d'or. "'^ A Une Chicore'e. ^r Une Couronne Impe'riale. ,y . N^. 85;. Un grand Morceau d'Améthiile. '^ ^ Une Pinne Marine. Une Coquille appelle'e le Couteau ; il efl de la plus grande efpece. Plufîeurs petits morceaux de Mine d'argent, M<*. %6. Deux Tigres de difFérente efpece, Une Brunette. Deux Argus, Une Ecriture Chinoife. Un Drap d'or. Une Ecorchée. Une Ge'ographique. ^ No. 87. Un très-beau Tigre de la plus grande ^ ' ^ efpece. Deux belles Ecorche'es. Deux Limas à peau de Serpent. Une figue ; efpece rare. Deux Brunettes. i Un Murex fingulier. I K°. 88. Douze Coquilles , dont, . ^ /^> ^Z Une très-belle Argus. Deux Damiers de diife'rente efpece. I Deux Concha Veneris, I Un Murex, Trois Brùle'es , &c. K°. 8p. Un très-beau Manteau Ducal, y- ^ I Deux Limas à peau de Serpent. i La Tourterelle. Niij ^P4 COQUILLES. plufîeurs autres efpeces ; le tout faifant e«-i femble quinze Coquilles. //• /Ç N°. po. Dix-fept moyennes Coquilles , tou- tes efpeces affez fingulieres , dont entr'au-?. tres. Une très-jolie -4r^«^. Une Mufique. Deux petits Manteaux Ducals. Une Rivalve appellée la Coupée ; rare. Un Cadran. Un Dauphin. Deux Brûlées. Un Concha Fenevîs , &C. /é- /^ K*^. pi. Huit différentes Pierres , fur quatre defquelles il y a quelques Arbriffeaux , ÔC les quatre autres fe trouvent avec plu* fleurs empreintes de PoiiTons. Plus , cinq petites Plaques de Cuivre , fur lesquelles il y a difFe'rentes Batailles très- proprement peintes en Email. /û^ . /C N°. p 2. Plufîeurs Coquilles moyennes 8c pe- tites de différentes efpeces , dont le détail feroit trop long , 8c qui feront partagées à la Vente en plufieurs Lots. /ù j^o_ p^^ Une Pierre d'Aimant garnie en ar- gent. // / ^°- ^^' ^^ ^^^" morceau de Plante Corall- hoïde monte' fur fon pied de bois fculpte'. Tm au Catalogue, ffl TABLE TABLE ALPHABETIQUE Des noms de la plupart des Peintres ô' Graveurs , &c. dont les Ouvrages font répandus dans ce Catalogue» CEtte Table eft faite pour pouvoir fa- cilement trouver les numéros qui contiennent les Ouvrages de ces Maîtres , afin de n'être point obligé de lire en en- tier tout le Catalogue , quand on voudra .confulter fi quelques morceaux rares ôc iînguliersde certainsMaîtres s y trouvent, La lettre T. déjigne les Tableaux, La lettre D. défigneceux des Dejfeins Ô* des Enluminures, " Et enfin , la lettre E. eji pour les numéros des Eflampes , de la Géographie & de la Topographie, [ On a joint à cette Table quelques cour- tes notes fur quelques uns des principaux Maîtres , anciens & modernes , ainfî que fur leurs Ouvrages , & dont on n'avoit rien dit dans le courant de ce Catalogue, Quoiqu'il y ait quelques deffeins dans XAppendix , f y ai toujours fuivi le même numéro des Eflampes ^ en marquant que A 2 TABLE ALPH ABH'TIQUE. ces numéros font des DefTeins , quoiqu'ils fe trouvent fous la lettre E. qui défîgne les Eftampes. A. AL B A N E ( François V ) E. N*». 240-18;- 33I-4f7-4f8-4f9. L'Albaue eft né à Boulogne en 1578. il eut pour Maître Denys Calvart & les Carracl-ies , chez lefquels le Guide l'entraîna. C'efl: un des plus gracieux Peintres de l'Italie , ne s'étanc gueres attaché qu'à des fujets agréables de la fable : on lui reproche de n'avoir pas aflez va- rié les caradieres de Tes iigures , & l'on prér . tend que ce défaut ne venoit que de ce qu'il ne s'eft jamais fervi d'autres modèles que de fa. femme qui étoit extrêmement belle , & de fes propres enfans , d'après lefquels il fai- fbit Tes déefles & (es amours: indépendam- ment des grâces qu'il répandoit dans fes ta- bleaux , fa couleur ell: belle & vigoureufe : il a vécu quatre-vingt-deux ans , étant moit en j66o. Jean & Baptifte Mole ont été fes difci- ■ pies. Ses tableaux lont très-recherchés & très- chers. Il a gravé rrès-peu de chofes à l'eau forte. ALBERT DURE. E. N«. 174. Albert Dure étoit Peintre , ainfî que Graveur , & il eft le premier qui ait gravé avec répu- tation. Il eft né en 147 1. bon père étoit Or- fèvre : il reçut les premiers élémens de la peinture de Michel \7olgemut , bon Peintre , de ce tems , à Nuremberg. Il étoit homme de lettres , & fçavant dans la Géométrie , dans la Perfpeélive & dans les Fortifications, dont il a donné quelques Traités , ainfî que de la proportion des figures humaines. S^ DES MAÎTRES. ^ femme, qu'il avoir époufce à l'âge de ij. ans, ctoic d'une humeur fi difficile & û acariâtre , qu'il fur obligé de la quitter. On dit qu'elle le tourmentoit fî fort pour le travail ( quoi- qu'ils n'euHent point d'enfans , & que leur fortune fut aifez confidcrable , par le débit de Tes Ouvrages que tout le monde recher- choit ) qu'elle lui laifloit à peine les momers fuffifans pour prendre Tes repas. Elle avoir même le foin de lui couper Tes morceaux > afin qu'il perdit moins de tems. Albert-Dure excédé d'une pareille tirannie , Te retira daiil les Pays-Bas , où il fit amitié avec Lucas de Leyde , excellent Graveur : fa femme fe trou- vant alors privé d'un lucre journalier , par fon abfence , fçut gagner les amis de ion mari , qui le foUiciterent de revenir avec elle 3 fur les promeffes qu'elle leur faifoird^ devenir par la fuite plus tranquile. Il fe lailfi enfin perfuader , mais elle ne put réformer fon caradere , & elle le fit mourir de cha- grin 5 à l'âge de si- ^"5 , dans l'année i fzS- Ses eftampes font eftimées , quoique la com- pofition en foir d'un goût gotique , & que le deflein en foit roide. Les belles épreuves fonc fort rares. ALBERT FLAMEN. D. N°. 75- 1 1 3. £• N«. 387-390. ALDEGR AF. E. N«. 174. On met ce Graveur au nombre des Petits-Mat^ très. * ALEXANDRE, Peintre Prançois. D. N?, 50-fi. ANDRE' ( Saint) Graveur E. N\ 51^. . * On donne ce nom de Petits-Maîirss , à plu- fieurs anciens Graveurs , la plupart Allemans, qui n'ont gueres tait que de petits morceaux , & qui tous ont gravé avec beaucoup de propreté. ^ Al] 4 TABLE ALPHABETIQUE ANTOINE ( Marc. ) l^oyez M A R C-s ANTOINE. A QJJ I L A ( François D' ) Graveur Italien. E; No. 1 5 5", AQUÎL A ( Pietro D' ) Graveur Italien. E, N^. i37-3U-33<î-357. A U D R A N ( Gérard , Benoh & Jean ) Gra- veurs François. E. N°.iié-i 17-1 i8-zx8-i37- 240 1(^0-170-276-28 6' 3 13-4 f4-4f 7* Cette tamilleeft renommée dans la gravure, Gérard avoir apris les premiers elémens de cec Art fous Ton père. Les deux années qu'il palFa à Rome a delîiner les meilleurs Ouvrages des plus grands Maîtres, le perfectionnèrent beau- coup dans cette partie. Les qur.tre planches des batailles d'Alexandre , qu'il a gravé à Ton retour de Rome, pour Louis XIV. d'après les delîeins de M. le Brun , fuffifent pour éternifer fon nom. Nous avons de lui , outre cela , nombre de beaux morceaux d'après le Pouflîn , le Brun , Mignard , Sec. qui feront toujours regardés comme des chefs-d'œuvres en ce genre, &c il eft un de nos Maîtres qui ait gravé avec le plus de corr :â:ion , de force ôL de grand goût. Il mourut en 1703. zgé de 6:5. ans. Gérard Audran avoir un frère , nommé Claude » qui avoir des talens fupérJRurs pour le deflTcin , & qui mourut Profefleur dans l'Académie, à l'âge de 43. ans, en 1684, Ces deux frères ont laiiîé trois neveux : l'un jîommé auiïi Claude , qui eft mort depuis quelques années : il étoit Peintre , & il ex- celloit principalement dans les grotefques 8c dans les ornemens. C'eft chez lui que 'SJi^at- tcaii a puilé le goût qu'il a eu pour ce?enre de Peinture. Les deux autres font Benoît & Jean Audran , qui ont été élevés de Gérard DESMAITRES. f Audranleur oncle , & qui Ce font aiifTi dif- tingués dans cet Art. Le premier eft more en 172.1. & l'autre eft actuellement vivant. AUGUSTIN VENITIEN.E. N°. I2X- Il a gravé nombre de morceaux au burin dans le goût de ceux de Marc-Antoine , 8c il a approché afTez de ce Maître , même pour la corredïion du delTein. B. BACHUYSEN. T.N^4P. Ce Peintre étoit HoUandois : il a ercellé dans les marines. Ses tableaux font fort efti- més en Hollande, ou ces fortes de fujets plaifent. Ses defleins y font encore plus re- cherchés. B A I L L E U L , Géographe. E. N®. 4? r. BAMBOCHE . autrement, P I ER R E DE LA AR. E.N°.i7^. Il écoit de Harlem , mais le long féjour qu'il a fait à Rome lui a donné le goiit des Maîtres de ce pays : il n'a guère fait que de petits tableaux & des fujets champêtres ou grotesques : ce qui a fait donner le nom de Bambochades , à ce genre de peinture. Son co- lons eft vigoureux , & il a fçu conff^rver dans •fes figures le naif des Peintre»: de fa Nation. Le nom de Bambozo lui fut donné par les . Italiens à caufe de fa taille finf^uliere : il avoir • les jambes longues , le col fort court & la tête enfoncée dans les épaules. Il eut le mal- - heur de fe noyer dans un des fofl'és de Hrr- lem a l'âge de foixante ans. Ses tableaux (onz rares & eftimés ; nous avons de ce Maître quelques morceaux à l'eau forte. BAQITQY, Graveur. E. N«. 280. £ A ROCHE [Frédéric) E. N^. 129-MO-' 131-ii;. ^ A lij ^ TABLE ALPHABETIQUE Le Baroche eft né à Urbin : il n'a jamais eu d'autres Maîtres que les beaux Ouvrages de Rome qu'il a étudié dès fa jeunefle : il ctoit fort fujec à un vomiirement fréquent , & l'on prétend qu'il avoit été empoifonné par un Peintte, jaloux de fa réputation. C'eft un des plus gracieux Peintres de l'Italie : il a beaucoup fuivi la manière du Correge j il a même deflîné plus corre ce qu'il fit etfe(iiver 14 TABLE ALPHABETIQUE ment. Les plus beaux de Tes tableaux font le? fèpt oeuvres de mifericorde , & celui qu'il a fait pour le May de Notre-Dame de Paris. Quelques-uns prétendent que le Bourdon a pallé dans ia jeunefle une année avec une troupe de voleurs qui le furprirent & le for- cèrent de refter avec eux. C'eft peut-être cette avanture qui a donné occafîon au Bourdon de faire pluiîeurs tableaux qui repréfentent différens vols ou pillages : il peignoir alors beaucoup dans le goût de Jean Miel , & i/ y en a plufieurs de ce temps qui pafîent pour être de ce dernier Maître. Il changea beau- coup depuis, fa manière , & acquit un coloris plus clair & plus agréable. Il a gravé lui- même à l'eau forre fes tableaux des fept œu- vres de mifericorde , ainfî que nombre de- petits morceaux qui font fort eftimcs. Bour- don mourut en i^6t.âgéde près de éo. ans» BRAUR (Adrien) D. N«. 21. Braur eft né à Oudenarde j fes tableaux fs vendoient déjà de fon vivant au poids de l'or ;. & ils font aujourd'hui de la plus grande rate- té : il étoit très-débauché , & mcmie crapu- leux : ce qui a rendu fes compofitions balles & triviales , n'ayant guéres repréfenté que des gens du bas état avec lefquels il paflbit fa vie dans des tavernes. Il avoit dans fa touche Tef- prit 8c les finefles des plus grands Maîtres , & il efl fâcheux , pour cet art , que Tamour du libertinage l'ait porté à ne faire que des fjjets qui ne peuvent piquer que par le naïf qu'il a rendu d'une façon inimitable, 11 eft morD confommé par la débauche 332. ans dans un û trifle état, qu'il fallut mandier pour fournir aux frais de fes obféques , mais qui furent cependant magnifiques , & ou afîifterenr nor^ feulement le Clergé ^ mais aufîi tous les pre-r DES MAITRE:^. 1/ miersdela Ville, qui voulurent par-Fà hono- rer la n>cmoire d'un fi bon Peintre, & faire connoître le cas qu'ils faifoient de fes talens. Bcaur a gravé à l'eau forte quelques groteC ques BREHENBERG [Barthelomé] T. N^5r, D. No 34. Ce Peintre eft HoIIandois; il n'eft connu dans ce pays que fous le nom de Brehenber^, & ici que fous celui de Barthelomé. Il ei- celloit en petit dans les payfages, ou il pla- çoit fouvent des ruines 8c des animaux qui y font un effet merveilleux. Quand il a voulu donner dans les grandes compofitions , fes figures font preique toujours incorredtes , & les atirudes outrées. Il a gravé a l'eau forte plufieurs petits payfaees avec intelligence & effet, 8c qui font extrêmement raies. BRIL ( Paul & Matthieu ) T. N°. i^-f^. D. N^ 31. E. N*». 14e Ils étoient deuï frères , tous deux bons Payfagiftes & nés à Anvers: le féjour qu'ils firent a Rome, joint à la dilpofition naturelle qu'ils avoient déjà pour ce talent , les a rendU' célèbres^ mais cependant Paul i'emportoît de beaucoup fur fon frère: ilsfaifoisnc un débis coniidérable de leurs tableaux qu'ils envoyoient aux Marchands des Pays-Bas j qui les difper- foient de tous côtés. Matthieu mourur le pre- mier dans l'année 1584. âgé de ,4. ans. Les ouvrages de Paul font très-eftimés , fur-tout quand ils fe trouvent de fes derniers temps , parce qu'après la mort de fon frère Matthieu . il changea beaucoup fa manière , ayant va. les ouvrages d'Annibal Carrache & ceux du Titien ^ & il imita parfaitement ce qu'il y. avoit de plus beau dans la Nature, LesmalfeS' de lès arbres iont tiès-bien eniejadues ,, & Id ng TABLE ALPHABETIQUE '^^ touché en eft libre & facile : la fraîcheur qiT*iI a répandue quelquefois dans fes payfageseft admirabL'. II en a auflfi gravé quelques-uns à l'eau force. Il mourut vers rar> 1655. ou 16^6. âgé d'environ 71. ans. BKIJGHEL (Pierre) ou BRUGHEL DE VELOURS. * T. N°. 14-67. D. N°. $7. E, "N^». 200. Ce Mairie étoit Flamand : il avoir pris Ton nom d'un petit village qui ell: proche de Bre- da , où il eft né d'un père qui n'ctoit que fîmple payfan. Il fut dilciple de Pierre Kouc dont il époufa la fille. Le Brughel eft un des Payfagiftes qui ait le plus fini fes ouvrages, & qui ait fçîi donner du caradere à de fî pe- tites figures, qui toutes paroi ifent avoir du mouvement: fon pinceau eft précis & expreU fif. Ses marines & fes payfages font préféra- bles à fes fujets d'Hiftoire, lur-tout quand il a voulu faire des figures plus grandes qu'à l'ordinaire. Le bleu domine un peu trop dans fes fonds. Ses tableaux font très-recherchés , rares & chers , principalement quand ils font de fon bon temps , & fouvenc les plus petits font préférés i Le Brughel ayant eu le talent de repréfenrer très-diftindement beaucoup d'objets dans un petit efpace. BRUN ( Charles le ) D. N^ Si j6s-i66, E. N®. 237-i74-27^-27é-277-2&i-z86-5i5- 316^-325-327-45^-453-455. Charles le Brun naquit vers le milieu de l'an 1^18. Son père étoit Sculpteur j ilfut éle- vé de Vouet. Les places honorables que ce cé- lèbre Peintre a occupées fuffifent pour en faire l'éloge. Il éroit preniier Peintre du Roi Louis * Onl*appelloitaînfi par déri{îon ^ parce qu'il étoit îeujoursyêm de velours ou d'aucres étofes magnifiques; XIV. DES MAITRES. if XIV. Directeur de la Manufacture Royale des Gobelins, Diredleur , Ciiancelier Se Rec- teur de l'AcadéaTie Royale de Peinture & Scul- pture & Prince de l'Académie de Saint Lue à Rome. Il donna les preuves d'un talent pré- coce dès fa plus tendre jeunelîe, puifqu'a l'â- ge de 3. ans il tiroit déjà des charbons du feu avec lefquels il commençoit à grifonner ce qui lui venoit dans l'idée. Son génie étoit pro- fond, va{te & propre atout, fur-tout pour les allégories , qu'il rraitoit fu périme rement à tout autre, La mulcitude de Tes ouvrages que l'on voit dans les Maifons Royales , dans les Tapiiïeries que l'on a exécutés d'après fes ta- bleaux , & dans les Eglifes , prouvent l'éten- due de fon imagination ; & jamais Peintre n'a zufCï mieux rendu les dififérens caractères des paflions des hommes : il nous en a même donné un fort bon Traité. L'eflime donc Louis XIV. a bien voulu l'honorer en le choifilHint pour tons les morceaux de confé- quence que ce grand Monarque a fait exé- cuter , font les preuves authentiques du méri- ^ te de cet habile Homme. Il eft fâcheux que • le Brun ait manque d:.ns le coloris , & qu'il n'ait point entendu le clair obfcur ; ce qui fait que la plupart de fes tableaux manquent d'un certain effet que l'on y défîreroic. Il mourut le I z. Janvier ï6po. à l'âge de 7^" ans. Il a gravé quelques pièces à l'eau forte. BR tl YN {Nicolas de ) E. N^\ loi-zii. Ce Graveur a fait au burin quantité de grands morceaux , entre lefquels il y en a qui font remplis d'un travail immenfe & fini avec beaucoup de foin. Sa manière eft à la vé- rité très propre, mais un peu féche & maigre, & fon Delfein eft tout-à-fait dans le goûc Go* thique. iZ TABLE ALPHABETIQUE C. CA G L I A R T ( Paul ) connu fous le nom de PAUL VERONESE. E. N«. 119. Paul Veronefe eft né à Vérone en 1^50. ou If 31. Ceft un des plus agréables Peintres de 1 école Vénitienne , Si (es ordonnances font magnifiques & d'un grand goûc. 11 étoic fils de Gabriel Cagliari Sculpteur , & fut élevé d'Antoine Badilde ion oncle. C'eft à Venife où il acquit de la réputation : il étoit contem- porain du Tintoret , qui rravailloit en même temps que lui , & fouvent leurs ouvrages fe mettoienten parallèle & s'expofoient à la cri- tique des connoifleurs : on trouvoirplus de force & d'énergie dans ceux du Tintoretj mais :) Pau! Veronefe l'emportoit par les grâces, la noblelîe & la richelFe de (es compofi:ions. Paul Veronefe faiioit toutes fes figures d'après na- ture, & il avoit aufii chez lui les plus belles? étofes pour lui fervir de modèles. Il mourut d'une fièvre en 1588. âgé d'environ <8. ans:" il eut un frère nommé Benoift , qui fut Pein- tre & Sculpteur , & deux fils Charles & Ga- briel. Le premier auroit du moins égalé fon père , fi la mort ne l'eiit enlevé à lage de 18. ans. Le (econd , quoique livré au Commerce , ne laiiFoit pas que d'exercer ce talent ; mais il y réufliffoit médiocrement. Paul Veronefe a gravé peu de chofe à l'eau forte. CALLOT {Jacques) D. US^S^' E. de- puis le N°. I. julqi'es & compris le No. zj. Voyez l'abrégé de fa vie qui eft à la tête de fon Oeuvre au N''. i. des Eftampes. CAMPAGNOLE {le) grand Payfagifte, E. N°. 14^. C A R A C H E ( /a ) D. N°. 1 3 . E. N °, I x8- )^k DES MAITRES. îp 12^-130-1 ^ 1-133-^34.3 58-340-3 4r. Cette famille s'eft rendue iliullre dans la Peinture & elle a formé une des plus fameufe école que nous ayons eue : ils croient trois de ce nom , Louis, Annibal & Auguftin , tous trois de Boulogne ; quoique tous habiles dans cet arc , il y a eu cependant quelques différen- ces entre eux. Louis avoit moins de feu, mais il étoit plus élégant : Auguftin deflinoit cor- reâiement 5 & il excelloit plus encore dans la Gravure que dans la Peinture : & enfin An- nibal , qui l'a emporté fur les deux autres. Il avoit plus de fierté dans les penfées , plus de vivacité dans l'exprefTion , & plus de fermeté dans l'exécution. Louis , Couiîn * des deux autres , naquit en 155 f. il étudia beaucoup à Venife d'après les ouvrages du Titien , du Tintoret & de Paul Veronefe , & fur-tout à Parme d'après ceux du Correge qui lui plaifoient le plus. Il (e concilia même avec Tes deux coufîns pour fe communiquer les découvertes qu'ils feroient chacun , dans cer Arc j ce qui , avec l'appli- cation qu'ils avoient pour le travail , les aida à former cette école qui nous a fourni tant d'habiles gens. Il mourut à Boulogne en 16 iS, âgé de 65. ans. Il â gravé quelques fujets à l'eau forte. Auguftin , frère d'Annibal , fils ,ainfi que lui , d'un Tailleur de Boulogne & coufin de Louis , fut élevé de Corneille Cort , pour la * De Piles & Fclibien font Louis Carachs'coufin d'Auguftin & d' Annibal , qu';ls difenc être les deux frères , & Sandrart dans fon ^cudemia Piciura , dit que c'eft Louis & Annibal qui écoienc les deux treres. J'ai fuivi les deux premiers, quoique cependant il femblc que Sandrarc devroit être mieux intormé, ayant vécu à Rome ôc leui étant pour ainli dire contemparaiû. le TABLE ALPHABETIQUE Gravure : il s'y appliqua dans fa jeuneffe ^ mais il la quitta pour ia Peinture dont il fit i fa principale occupanon; il travailla conjoln- | tement avec Ton coulin & Ton frère , & quoi- 1 qu'inférieur à Anmbal, il ne laiffa pas que d'avoir des admirateurs : il luivit Ton frère à Parme , qui y avoir été appelle par le Cardi- nal Farnefe pour y peindre la gallerie de fou Château ; mais (on caraûere doux & tranqui- le ne put s'accommoder avec l'humeur diffi- cile &L violente d'Annibal : il fut donc forcé de le quitter pour fe retirer chez les Capucins de cetce Ville , où. il mourut en 1^05 âgé de 47. ans. Il laifTa un fils naturel appelle Antoi- ne qui mourut fort jeune, & qui ( à ce que Ton dit ) auroit furpaifé fon oncle Annibal , fi il eût vécu plus long-temps. Auguftin s*eft cependant attaché plus a la Gravure qu'a la Peinture. Les belles épreuves des Eftampes de ce grand Maître fontprécieufes , & elles au- ront toujours une des premières places dans les cabinets des véritables Connoiiîeurs. Annibal Carrache né en n6o. étoit frère d' Auguftin &; coufin de Louis. Le chagrin qu'il prit du peu de reconnoiilance que lui té- moigna le Cardinal Farnefe , au fujet de fa gallerie qu'il peignit , & a laquelle il employa huit années de travail , joint au penchant qu'il avoir toujours eu pour les femmes , ce cui lui avoir ruiné le tempérament , lui cauferent la mort à Rome en 1 60p. à lâge de 45». ans, Cetre Gallerie » dont nous venons de parler , eft re- gardée comme Ton chef-d'œuvre : il y prit un foin extrême , & ne voulut rien faire que d'a- près nature , tant pour les atitudes qi:e pour les draperies. Annibal a aufli été admirable dans le choix de fes payfages : on lui repro- che d'avoir eu une couleur trop égale 3 en eâ:ej DES MAITRES. ir il n'a pas entendu le cUir obfcuC, mais il a } cllcdc tant d'autres parties [lipérieures qu'il lera toujours regardé comme un des plus prands Hommes que nous ayons dans. cet art. Ses deiî'eins , quoique peu ouvragés ^ font pleins ci'exprelîions, & d'un caradere & d'ua elpric merveilleux. lia aufli gravé quelques pièces a Teau forte qui font admirables & fort recherchées. :ARL0MARAT. E. N«>. I3;-i3^-137- Ce Peintre étoic originaire d'illyrie. Da temps de Soliman , fa famille vint s'établira Camerano dans la Marche d'Ancone : c'eft là où il naquit en 1615. Il vint à Rome 8c fut élevé d'André Sacchi , qui le préconifî fî fort qu'il ne falloir nulle difficulté de dire à tout le monde qu'il deviendroit plus habile homme que lui : il étudia beaucoup Raphaël , les Caraches & le Guide , & il fçut fe former fur les ouvrages de ces grands Mairres un çoiïc qui lui fut particulier. Ses compofitions écoient fages & élégantes : la manière vague & fpirituelle : Tes figures nobles & d'un beau choix , & fa couleur agréable : enfin il devint un des plus gracieux Peintres de Ton temps, &: (es tableaux furent très-recherchés , même pendant la vie II mourut le 15-. Novembre de l'ynnée I7i3-â>;é de88.ansl'*. 2^1, C A Z ES ^Peintre actuellement vivant. E. N*. 243. C E S I U S ( Caries ) Graveur à l'eau forte. D, N^ î. E N°. ^39. Ç H A L O N S. Peintre moderne de la Hol- lande , mcrc depuis peu , & qui rcuffifloit fur- tont dans des vues deflînces à Gouaffe. D. N", 117. CHAMPAGNE{ ?hîlipfe ) D. N«. 49-80. Champagne pallera toujours pour un Peintre d'un grand mérite , lorfqu'on fera attention au temps où il a vécu; temps où la peinture n'avoir pas encore fait de grands progrès ea France , & dans lequel il n'étoit pas facile de pouvoir fe former fur d'aufli bons modèles & d'aulîl habiles gens qu'il en a paru depuis. Ce Peintre ctoic de Bruxelles où il naquit en i<^o2. Il a été en partie élevé de Fouquieres le PayTagille : il vint à Paris où il étudia d'a- près les meilleurs ouvrages qu'il pût trouver, & fe perfedionna ainfi rout feul. Nous avons de lui plufîeurs grands morceaux ; mais le plus recommanilable eft le plafond de l'Apparte- ment du Roi à Vincennes. Champagne a imité coiredtement la nature, mais (es ati- tudes font froides & manquent par cette acti- vité & ce feu fî néceflaires pour les grands ef- fets. Il fe trouva à l'étabUlfement de l'Acadé- mie Royale de Peinture , dont il fut élu Rec- teur 5 & mourut le 11. Août 1 674. Il a auflî gravé quelques morceaux à l'eau forte. Voyez Felibien qui s'eft fort étendu fur la vie de ce- Maître, dans fes entretiens Change [du) Graveur aâuellement vi- vant. E. N^. 1 17-Z43. CHAPERON, Graveur. E. N*'. 300. f ; -.-,; DES M AIT RE s. ij î, C H A"R D I N , Peintre actuellement vivanc, E. N°. 18^. ,C H A TE AU, Graveur. E. N«. iif. ;C HATILLON , Graveur. E. N°. 31^- CHAVANE, Peintre de payfages a<îluelle- ment vivant. T- N«. 15. D. N°. 70-7^. CH AUFOURIER. D. N». 70-71-7^. CHAUVEAU, Derfinateur & Graveur. E. Les morceaux de ce Maître n'ont pas la même douceur ni le même agrément que l'oa reconnoitdans plufîeurs autres Graveurs Fran- çois, mais il n'y eut jamais d'imagination plus étendue : la variété & la quantité d'ouvrages ' qu'il a mis au jour en font les preuves. Il mourut en 1674. 'C H E R E A U ( i'ainé ) bon Graveur au bu- rin , fur-tout en portraits , mort depuis quel- ques années. E. N'. 256-2^5. C H E R O N ( Elizabeth ) E. N°. 244. Elizabeth Cheron s'eft diftinguée , non feu- lement dans la Gravure & dans la Peinture, mais auffi dans les belles Lettres. Nous avons d'elle quelques tradu(5lions de Pfeaumes qu'el- le a faites en vers d'après le texte Hébreux. Elle naquit à Paris le 3. Octobre 1648. & y , mourut le 3. Septembre i7li.âgée de 63. ans. iCiROFER, Peintre. E. N^. 137-133-270. Il étoit élevé de Piètre de Cortone , qu'il a imité & même quelquefois égalé dans (es compo(ï:ions. Nous avons de lui quelque chofe à l'eau forte. CL AUDE LE LORRAIN, ou CLAU- DE GELE'E. E. N^ i45- Nous devons au hazard le mérite de ce grand Peintre, qui eft regardé comme un des a4 TABLE A L PH AB E%i(5tflE meilleurs Payfagiftes : il a ercellë' fur-tout dans la vapeur de l'air qu'il a fçû rendre avec la plus grande vér, té , & il eft aufli le feul qui ait été alFez hardi pour ofer entreprendre de repréfenter le Soleil en face, avec quelque vrai-leaiblance : il a fait plufi^urs tableaux en ce genre , dont les effets (ont merveilleux , oiî il a faifî le moment que cet aftre ell prêt à fa cacher dans l'onde. La fcmille de Claude le Lorrain , dont le nom propre ctoit Gelée, avoit peu de fortu- ne : fes parens l'envoyèrent, félon l'ufage , dans une école pour y être inftruit, mais il n'y put faire aucun progrès ; ils prirent le parti de le mettre enapprentiflage chez un Patilîier, auprès duquel il ne profita pas davantage. Ne fçachant à la fin que devenir il faifit Toccafion de partir pour Rome avec quelques camara- des de fa profeflion qui faifoient ce voyage, dans l'intention de fe placer chez quelque Sei- gneur. L'éducation gro/îitre que Claude avoit eue l'empêcha de pouvoir fe produire chez des Gens d'un certain état: Il fut forcé d'ac- cepter h condition de valet chez AugulHn TafTe, ou le hazard l'avoir conduit, & qui voulut bien le prendre à condition qu'il feroic chez lui tout l'office d'un domeftique. Augulil rin Tafie, efperant tirer parla fuite quelque fecours de ce jeune homme, dans fes ouvra- ges , lui apprit les premiers élcmens de la per- fpedive & de la Peinture , qu'il eut d'abord beaucoup de peine à comprendre j mais enfin animé par le defir de s'avancer dans cet art. Se par la petite rétribution qu'il recevoir de fou travail , il y prit goût Se il s'appliqua par la fuite à une étude continuelle de la nature dont il rlloit tous les jours examiner les différens effets dans la campagne, & qu'il y peignoir même v^i-;^ DES MAITRES.: i^ . même-quelquefois. Cependant malgré les feins qu'il prit pour fe perfedionnet dans la figure , allant a l'Acadcmie pour la deiîîner d'après nature,afin d'en pouvoir orner (es pay- fages, il n'a jamais piiy réufîîr parfaitement,5c fouvent il avoir recours pour cela a quelque , main plus habile que la fienne. Il mourur à Rome en 1^78. dans un âge fort avancé. Nous ■ avons quelques - uns de Ces, payfages qu'il a gravés lui- même a l'eau forte avec beaucoup d'arr. CLERC (Seha/îien le ) D. N^ f7-fS-)9- 6o-6i-i6^-i6^-i66. E. depuis le N». 45, jufques & compris le N*. 71. Plus les Nu- méros 309-^i6-5Z4-32S-328-:^65-452 4)3- 45 (î. Voyez l'abrégé de fa vie qui efl a la tête de fon Oeuvre qui commence au N°, 4^' des Eftampes. C L O U E T , Graveur. E. N*. I5?4. C O C H I N le Père , Graveur , aduellement vivant. E. N''. 2^7-441. C O C H I N le Fils , Deflînateur & Graveur , aélueilement vivant. COCK (JerSme ) Graveur. D. N«. 51. E. N**' 154. Il a beaucoup travaillé au burin j mais fa manière efl féche & dure. O L L A E R T ( Adrien ) Graveur.- E. N*. 3^0. Il a gravé beaucoup de pièces an burin & affés proprement. Ce qu'il a fait de meilleur efl: une grande fuite de chalfes & de pêches d'après les deifeins de Jean Scradan , Pemtre. CORNEILLE, Pemtre. T. N°. 15. D. N^ 79. Nous avons trois Peintres de ce nom, Michel Père, Michel fils, & Jean-Baptifte , frère de ce ; dernier : ils fe font tous trois dift:ingués dans . U Peinture; & ont beaucoup travaillé dans la B ^6 TAJB.tE ALPHABETIQTTIE manière duCarache. Michel iils& Jeai>B-T p- tiile ont gravé à l'eau forte d'un très-bon goût pltiiîeurs morceaux d'après leurs tableaux. Ce dernier avoir époufé la ibeur de feu M. Mariéte Graveur & Marchand Libraire , mort depuis peu. CORREG E ( Antoine ) E. N*». 132-15^- 2IÇ-243-46Z. Le Correge eft un des fameux Peintres de l'Ecole de Lombardie : il a tiré fon nom de la ville de Corregio , où il naquit fur la fin du XV. Siècle. 11 avolt un pinceau admirable, & il donnoit une grâce extraordinaire à Tes têtes de vierges & d'enfans. Son mérite eft d'autant plus refpeclable , qu'il le doit tout en- tier à l'amour du travail , n'ajant point eu de maître ->n\ l'occafion de fe pouvoir former fur les Ar.tiques & fur les Ouvrages ries ha- biles gens de l'Ecole Romaine, qui étoient alors en réputation : il a cependant produit des morceaux qui tiennent du fublime. C'eft à Parme & à Plaifance qu'il a le plus travail- lé , & Tes tableaux de cabinet font d'une ra- reté extrême. Un accident lui caufa la mort à l'âge de 40. ans dans l'année 1513. U fut à Parme pour recevoir un payement de deux cens -livres qu'on lui compta en monnoie de cuivre, il fe fit un plaifir de porter lui-même cet argent à ù. femme , fans faire attention au poids énorme dont il fe chargeoit ', com- me la chaleur étoit fort grande , la fatigue qu'il eut dans le chemin lui caufa à fon arri- vée une pleurefie dont il nepurfe fauver. Il a gravé quelques pièces à l'eau forte. C O R T ( Corneille ) Delîinateur & Graveur. E. N'*. 130-T33-T î4. Corneille Cort étoit né en Hollande , mais il a toujours demeuré à Rome depuis le voya- D E s M A I T R E 5. if ge qu'il y fiu C'eft un des meilleurs & des plus correds Graveurs qu'il y ait eu , & c'eft lui qui a mis le burin à la main d'Auguftia Carache. CO R T O N E ( Tietre de ) ou PIERRE BE< RETIN. E. N°. i37-iî^-Mi-33^-33i?' Pierre Beretin croit de Cortone en Tofca- ne , d'où il a pris Ton nom : Tes compofitions font grandes , nobles & pleines de grâces , quoiqu'un peu maniérées , & quelquefois in- corredes dans le deflein. Son atcention éccic cle plaire plus dans le général que dans l'exac- titude que demande chaque chofe en parti- culier, & il a réulli parfaitement dans fès idées. Il avoir une imagination qui conve- noit à merveille pour tous les grands ouvra- ges qu'il entreprenoit. Accablé par la goûte & le travail affidu , il mourut en 1669. à l'âge de 60. ans. Nous avons de lui quelques morceaux çravés à l'eau forte. COTELLE. D. N«. iiyi6o. COURTOIS , Peintre. T. N*». i^. D. N«. 7^. 1|C O Y L^ E L ( Noe/ , Antoine , "Noël Antoine & Charles. ) E. depuis le N**. ii^.jufques & compris leN°. 120. Plus les Numéros 144- 170-460-4(^2. Voyez la note qui efl: à la tête des Oeuvres de ces Maîtres au N*^. 115. Ils ont tous gravé plufîeurs morceaux à l'eau forte. CRISPIN DE PAS. Voyez PAS. D'AN VILLE (JeanBaptîJle) Géogra- phe du Roi , aduellement vivant. E% No. 405. l'amitié qui me lie avec ce célèbre Geo- Bij iS TABLE ALPHABÉTIQUE ^ graphe, dont ia réputation eAr?établie dans toute l'Europe , iiVôte la liberté de parler de lui au(îî avanrageuiemeiit que je le fouhaite- rois; elle met des bornes au plaifir que ]'au- rois a lui rendre ici la juflice qui eft due à fon rare mérite : mais les ouvrages particuliers que nous avons de lui, répandus tant dans l'Hiftoire ancienne de M. RoUin { à qui il ne falloir pas un homme moins précis & moins exad ) que dans d'autres volumes ; & les Car- res générales qu'il fe prépare à nous donner * feront beaucoup mieux Ton éloge , que les ter- mes les plus énergiques dont je pourrois me fervir. DEL FF, Graveur. E. N^ 18M87. Il a gravé aifés proprement au burin , mais il n'a gucres fait que des portraits. DE L' 1 S L E. Voyez I.'l S L E [de] DES PLACES , bon Grave^ir , mort de- puis 3. ou 4. ans. DIEU (Antoine) Peintre. D. N^. 8o-8i. DOLIVAR, Graveur. E. N°. z<)6. D O M E R , Peintre HoUandois. D. N«^. 3^. D R E Y E T ( Pierre Fere &fls & Claude ) E. N". I ié- II 7-118-2:5 f-247-z49-z 51-1;;-! 5 ^- 2^8-26 3 -2^8-27 7-27 8- i79« Pierre Drevet Père ôc fils/e font rendus illu- ftres dans la Gravure par la beauté , l'agrément & la délicatelîe de leurs hurins,qu'ils ontpoulîé à un degré fî fini , que leurs ouvrages font l'é- tonnemenr & l'admiration de tous les connoiP fèurs , fur-tout dans les portraits qu'ils ont gravés d'après le célèbre M. Ris2;aut. Il y en. a pluiîeurs de Pjeire Drevet le fils qui font * L'Italie, qui eft la première Carte que ce Geogra» *fhç mettra au )our , doit paroître ircefTammcnt , te compagnce d'un volume in-quarto, dap.s lequel l'Au^ ceur rend compte de la conftrudion de fa Carte. ■."DES MAITRES. ' 29 tegardés comme des prodiges de Gravure > & pour confoler les Curieux de fa perte * , il ne falloir ras moins que les produirions de Claude Drevît Ton couiîn , actuellement vi- vant , qui , comme leur élevé , a hérité des mêmes talens & du même mérite. ► U S A R T ( Corneille ) Peintre Hollandois qui nedonnoitque dans des fujets erotefques* D. N«. Z2.2). E. 474. Ë D E L I N G K ( Gérard ou Je Chevalier ) E. N°. 231 - 133 - 247-if 2-2y5-z7o-i74- 27^-3^3-478. Ce Graveur eft un de ceux qui a fait le plu^ d'honneur à la France: il étoit d'Anvers & naquit vers le milieu du fiecle précèdent. Louis XIV. jaloux de polleder les Artiftes qui brilloient dans leurs ralens > l'actira en France par Tes bienfaits. La fainte Famille d'après Raphaël , & la Famille de Darius d'a- près le Brun , deux morceaux qu'il grava pour le Cabinet du Roi,&en particulier la Ma- deleine d'après le même le Brun , & le Por- trait de Champagne, qu'il appelloit le Triom- phe de fon burin , feront toujours regardés comme des chef-d'œuvres en ce genre. On y admire, de même que dans fes autres ou- vrages , une pureté de burin , une fonte & une couleur admirables. Il a rculTi également dans les Portraits qu'il a faits de la plus grande par- tie des hommes illuilres de fon fiecle. La fa- cilité & lamour qu'il avoir pour le travail no us ont procuré un grand nombre de mor- * Ce Graveur efl mort à la fleur de fon âge il y a ggois ou quatre an». B iij 30 TABLE ALPHABETI<^TTE çeau#;, fur-tout d'après l'ilkiftre le Brun quî lui donna des preuves de fon eftime , par le choix qu'il fît de ià gravure, pour éternifer Tes plus beaux tableaux. Il mourut en 1707. dans un âge fort avancé. EPICIER(i') Graveur , aduellement vivant. Voyez r E P 1 CI E R. ESPAGNOLET(/')ou Jofeph RIBERA* E. N«.i3o. Il éroit de Valence en Efpagne & difciple du Caravage : il ne peignoir guéres que des fujets triites & mélancoliques , & il avoir une grande manière dans fon exécution. Nous avons de lui quelques morceaux à l'eau forte. EVERDINGEN ( Adrien van ) D- N«. 34-41 45 E. N«. 471. Ce dernier N'*. eft audi de DelTeins , quoiqu'au rang des Eûam- pes. Ce Peintre étoit Hollandois , & un des bons Payfagiftes de ce pays : fes tableaux ne font guéres connus en France j ils font d'un très- bon goût , pleins d'art , & la touche en eft libre & aifée. Les Defleins de ce Maître font £nis avec beaucoup de foin , ce qui les fait rechercher en Hollande , où ils font pouffes à un très-haut prix : il a auflî gravé quelques- wns de {es payfages 3 Teau forte. FA B E R T , Graveur en manière noire. E.. N''. lié, f A G E ( Raymond de la ) D. N°. 8i E. N^ 7 j. Voyez la note de ce dernier Numéro, F A L D A ( Jean Baptijle ) Graveur Italien. E. N°. 4o^-4io»4ii-4i2' -4I4. Il a beaucoup gravé à l'eau forte , & d'un très* _.T>V,S M AI TRE^S. y^"'' ^t bongo^r: Tes livres des Palai?, des Vignes, des Fontaines , &c. de Rome & des envirqris;lbnt ailes connus & recherchés. r L A M E N ( Jlbert ) Voyez Albert Flamen. FORES r, Peintre de Pa/fages. T. N°. 47, D. N°. 71-76. Ses tableaux font d'un goût merveilleux , & d'une couleur extraordinaire : il y en a quel- ques-uns dont l'etFet e(t furprenant ;mais il ne font pas tous de la même force. F O S S E ( Charles de la ) D. N«. 78-81. E. 'N". 238-170. Il brilloit fur-tout dans la partie du colo- ris , & nous n'avons guéres de Peintre en France qui l'ait pouflé aufli loin. Son Deileiii eft lourd & louvent incorrect : fes ouvrages fout beaucoup eftimés en Angleterre , & ce Peintre paflera Toujours pour un de nos bons Maîtres. Il fat fait ProfefTeur de l'Académie de Peinture en 1674. Dîrefîeur en 1699. Rê- veur en 1701. & mourut vers la Hn du mois de Décembre de l'année 17 16. âgé de 80. ans. Il a fait fur fes derniers jours une Nativité de N. S. & une Adoration des Rois pour le Choeur de Notre-Dame de Paris , qui ne font point inférieures a fes premiers ouvrages, FOUCHER, Peintre. E. N°. 243. FOUQUIERES (Jacques) T. N«. 45. E. N«. i4f. Ce Peintre eft né à Anvers en i ^40. il fut élevé du bon Brhughel : il a réuflj dans les payfages , mais non pas avec la même fîneffe & la même précifion que fon Maître. Fou- quieres étoit plein de vanité & fier de ce qu*il avoit été annobli par le Roi, Il en devint Ci ridicule qu'on lui donna par fobriquet le nom de Baron de Fouquieres : Il eût même crû déroger fi il avoit quiwé (on épée pour tra- B iv ^1 TABLE ALPHA BHTÏQîtI vaille^»- Les tableaux qu'il a fait (d'après nani- re, ibé| admirables. lia gravé à T eau forte plufîeurs de fcs pa/[ages. f R A N C I S QJT E , connu f lus le nom de MI LE T. D. N°. 7^. .E. N». r4S-i48. Il écoit Flamand : il donnoic dans le Pay- fage, où il imicoic beaucoup la manière du Pouflm -, mais fa couleur étoit trop égale & ra- rement fes paylages font de grands effets. FRE Z Z A ( Jean Hieronymtts ) Graveur. E. N«. 551. GA L L E S ( Corneille) Graveur rlamand. E.N«. 151. Outre Corneille , il y a encore Philippe & Théodore Galles , qui ont beaucoup gravé au burin. GASPRE {le) autrement GASPARD DUSHET. U. N^ 13. E. N°. I4^ Il étoit beau-frere & élevé du PoulTîn : il s'efî rendu célèbre dans les payfages , oii il a beaucoup imité ce Maître: fa touche eft ferme & d'un bon goût. Ses tableaux font très-re- cherchés aujourd'hui, fur-tout en Angleter- re. Il étoit de Rome oïl il mourut en 167J» à l'âge de 6\, ans. G ELFE {CUiide) Voyez CLAUDE LE LORRAIN. GEORGES PINS, Graveur du nont- bredes petits Maîtres. E. N*. I74« G H E I N , ( jaques de ) E. N'». i;4. C'eft un des bons Graveurs de la Hollande, fon Burin ert extrêmement net & pur, mais un peu fec. GILLOT, Peintre. D. N°. 83. jufques & compris le N*^. 10/. E. N®. i©^. Voyes la f ,:^,,j;)ES MAITRES 53 t note qui eftà la tête du N®. 85. des defleins. Nous avons de ce Maître quelques pièces à ^ l'eau forte. -i''-\ G O L E , Graveur Hollandois , en manière noi- re. E N^ 116 - 117. GOLTIIJS [Henry] Peintre & Graveur D. No. 18-E. No. i68-20|-io^-io8-zo9-477. Il eft né en i f f 8. Et étoit fils de Jean Gol- tius , habile Peintre fur verre dans le Duché de Julliers : il apprit fa profeffion à Harlem , où il époufa une veuve qui éroit mère de Mat- han à qui il enfeigna la gravure , il prit la rou- te d'Allemagne pour aller en Italie, & vou- lant (çavoirau vray ce que l'on penfoit de fes Ouvrages , il changa d'habit avec fon Valet , paflant lui-même pour le Domeftique chez tous les Peintres & tous les Curieux des Villes où il s'arrétoit *, il s'attacha beaucoup en Italie à l'étude des grands Maîtres , il revint enfin à Harlem où il grava nombre de beaux mor- ceaux d'après les defleins qu'il avoir aporté d'Italie. Il a fait peu de Tableaux, & fes figares croient outrées quoique foa pinceau foit un peu (ec & de petite manière, îi a gravé auflî à l'eau forte avec elprit & intelligence.. J A I L L O T , Géographe, E. No. 401-402- 405-404 J E A N ( Saint.) Graveur E. N^ 239. J FAUR A T. Graveur. E. N*». j 16-4.?/. J ODE , ( Pierre de )E. N''. i Ji-iî4i53>. Ce Graveur écoit des Pays-Bas j il vivoic du tenis de Rubens & il a beaucoup travaillé d'après lui, JO R D AN S, ( Jaques.)]-). No. z^-i6. E. No. 15-9-471. Ce dernier N°. eft de delî'eins. Il naquit à Anvers en 1594- & fut élevé en premier lieu d'Adam Van-ort , dont il époufa la fille, étant encore très -jeune: il fuivit beaucoup la manière de Rubens l il eft fâcheux qu'il n'ait point fait de voyage en Italie, où il auroit pu reformer la dureté & l'incorredion de Ton dtflein : c'eft le Maître des pays-bas qui a poufle le plus loin le coloris , & nous avons de lui des tableaux qui font un effet étonnant : on dit même que Rubens le redouta à caufe de l'intelligence qu'il reconnut en lui dans cette partie. Ses compcfîcions font pref^ que toujours outrées & quelquefois extrava- gantes : il a excecuté fouvent des fujets grotef^ ques & rejouillans , dont la vue infpire de la gaité , & qui convenoient parfaitement à fon humeur enjouée. Il mourut en 1678. al âge de S4. ans. Il a gravé quelque morceau àl'eau- force , mais d^une manière un peu lourde. JORDANS, de Naples. Peintre. E. N°. 115. JOUE (de la) Peintre aduellement vivant, D. No. 55. E.N». 1 1 1-259-^88-190. JOULLAIN 3 Graveur aâuellement vivant. a? TABLE AL PH ABETI QUE D. No. i^i-E. No. 119. J O U V E N E T ( Jean ) E. N«. 230-258-281. Ce Peintre naquit a Roiien le 12. Avril. 1^44. il étoit fils de Laurent Jouvenet , aufîî Peintre , qui fut Ton premier Maître j il vint à Paris a l'âge de 17. ans & Mr. le Brun lui reconnut déjà tant de mérite , qu'il ne fit nulle difficulté de l'employer dans les ouvrages qu'il faifoit alors pourLouis XIV. Jouvenet fie Ibus ce grand Maître , tant de progrès & fi prom- pteraent, qu'il fut reçu a l'Académie de Pein- ture en 1675. où il pafla faccellivement par routes les charges honorables qu'il a toujours dignement rempli. Son génie vafte le condui- fit à l'entrepTife de plufieures morceaux de grande compofition dans lesquels il areufii, préferablement aux tableaux de Chevalet , où il fe trouvoit ordinairement gêné, & qui ne convenoient point à la fertilité de Ton imagi- nation. Les grands ouvrages que l'on voit de lui tant à la Chapelle de Verfailies , à l'Hôtel àes Invalides , à l'Eglife de S. Martin des Champs , qu'en plufieures autres endroits , le feront toujours regarder comme un des grands Peintres de la France. Sur la fin de (â vie il eut le malheur de devenir paraliticue du côré droit : l'amour qu'il avoir pour le rra- . vail , ne lui permettant pas de demeurer oifif , il fit quelques tentatives pour fe fervir de fa main gauche , qui lui reuflirent : il acheva de cette main le plafond de la grande Chambre en Parlement de Reiien , qui avoir été inter- rompu par l'accident dont nous venons de parler , auilî bien qu'une Vifiration de la Vier- ge que Ton voit dans la Cathédrale de Notre- Dame de Paris , où il écrivit au baj. Joanner Jouvenet , àextra manu Paralitiars yfech cuPt J^nijira, Ce font les derniers ouvrages qu'il ait. DES MAITRES. f^ faîr & qui ne cèdent en rien aux plus beaux qui foient fortis de fa main droite. Il mourut i Paris le ^. Avril 1717. âgé de 75. ans. JULES ROMAIN, voyez R O M A I N. KELLER, Peintre moderne de la Hol- lande.D. N^ 120. 1^ i L L I A N. i les } anciens Graveurs. E. N**. 180-188. Ils étoient plufieurs de ce nom , qui tous ont affez bien rcuiîi au burin , fur tout dans les Portraits , & en particulier Lucas Killian , qui e(t le meilleur. KRAUSSIN, Graveur Allemand. E. N». 2.97» L LAIRESSE ( Gérard ) E. N^. ic5-2r2-î^4. Voyiz la note du No. lof. des eftampes. Ce Maîrre a gravé à Teau forte la plus gran- de partie de Ion Oeuvre. i. A N C R E T , Peintre moderne , mort depuis peu. E, No. 107-10^. Voyez la note qui eft à la tête de fon Oeuvre au N». 107. des eftam- pes. LANFRANC (^^«) E. No. 337-542-. Il naquit à Parme en 1^81. le même jour que le Dominicain , de Parens fi pauvres, qu'ils cherchèrent à s'en débaraffer de très - bonne heure, n'.jyant pas de quoi pouvoir fournir à fon éducation; ils le menèrent à. Plaifance, 011 il eut le bonheur d'entrer en fervice chez le- Comte Horace Scor/i,qui ne tarda pas à recon- noître dans fon Domeftique, les difpofitions naturelles qu'il avoit pour le delfein^ le voy.^nc. îoiijoErs griffonei fur la muraille avecduchas- 40 TABLB ALPHABETIQUE bon. Ce Seigneur le plaça chez Auguttin Ca- ràchevÇefut alors qu'il eut occafion de don- ner "tartrère à fon imagination , n'étant né que pour les grandes compoiitions. Auguftin mourut dans le tems que L^nfranc n'avoir en- core que lo. ans , ce qui le détermina à faire le voyage de Rome pour pouvoir étudier fous Annibal- Il fit fous ce dernier Maître tant dé progrés & Ci (ubit.^ment , que pour faire fon éloge : il fufBt de dire qu'Annibal eut tant de confiance dans fon pinceau , qu'il lui aban- donna dans plufieurs occafions , l'exécution de Ces propres deffeins. Lanfranc réufiilToit fur-tout dans la pein- ture à fraifque qui étoit alors fort en ufage , il fut alfez correâ: dans le deffein , tant que vécut Annibal 5 mais il n'-eut pas plutôt perdu ce grand Maître, qu'il fe livra totalement à la fougue de fonimaginacion, 8c s'abandonnant à i'impécuofité de fon génie,il négligea l'exaditu- de & laprécifion. On voit de lui nombre de grands morceaux, tant à Rome qu'à Naples qui font un effet furprenant, & il pafle pour un des plus grands Peintres de l'Italie , dans la partie de l'exécution. Il mourut l'an 16 ^j, le ip. Novembre à l'âge de 66, ans. Il a gra- vé quelques pièces à l'eau forte. LARGILLIERE { Nicolas de ) Peintre, aâuellement vivant. E. No. *i 1-248-24^. z S-i6u L A U R A I N , Peintre , aduellement vivant E. No, 105?. L A U V E R S , Graveur des Pays-Bas . E. No. LEON AR Dde Vinci. Ce Peintre eft né en 144?- au Château de Vinci près de Florence , il étoit le plus habile homme de fon tems : il ne fut pas lêu- DES MAITRES. .4:^ ïement borné au talent de la peinture, mais il s'attacha généralement à la connoiirance.d.e tous les Arts, qu'il mit pour la. plupart en pratique avec fuccès. il énoit difciple d'André Verrochîo , ainfi que Pierre Perugia j fou delfein eft naturel & exprefllf. Comme la peinture à l'huile n'étoit pas encore dans la fplendeur , de Ton tems , il a un peu péché dans le coloris , qui depuis, s'eft perfectionné dans les Peinrres qui lui ont fuccedé. Ru- bens trouva ce Peintre fî admirable dans la Cène qu'il avoir exécutée au Réfectoire des Dominicains de Milan , qu'il la copia en en- tier , ce qui nous en a procuré l'eftampe. L'é- mulation excita quelque querelle entre Mi- chel Ange & Léonard , qui même devint G. vive , que ce dernier prit le parti de venir en France, 011 François I. l'honora d'une G. grande eftime , que ce Roi fut le vifiter dans fa dernière maladie : Ce Peintre faifi & éton- né de tant de bontés , voulut fe lever fur foa lit pour témoigner fa reconnoilFance à ce Mo- narque qui s'avança pour l'embrafl'cr ; il expi- ra ainfl entre les bras de François I. dans l'an- née If 10. à rage de 75. ans. Voyez la let- tre fur Léonard de Vinci adreilée par Mr. Mariete fils, à Mr. le C. de C*** au fujet de plufieurs deûeins de charges * que ce Sei- gneur à gravé d'après ce Maître. LÈPICIER, Graveur , aflaellement vivant. E. No. 118-170. L I S L E { Gmlîaiime de ) premier Géographe du Roi , aflocié de TAcadémie des Sciences & Cenfeur Royal. E. No. 401-405. * On apelle, charge, en terme de peinture ou de defTcItr, une exagération outrée & burlcfque des parties les plus marquées du vifage, de fa;jOn que le plusfouvent on re» conuoic là f erfoBne donc on a fait la charge. 41 TABLE ALPHABETÎCLTJE Ce fameux Géographe eft né à Paris lé dernier du mois de Février i6j^. il étoit fils de Clalade de Liflejhommie de Lettres & Hifto- riographe, qui n'épargna rien pour l'éduca- tion de Ton fils en qui il trouva de fi heu- leufes difpoficions , qu'en les cultivant , elles lui ont acquis un nom qui durera éternelle- ment. En efFet c'eft lui qui a pouffé cette fcience fî utile , au plus grand degré de per- fedion ou elle ait paru ju(qu'à prefent, 8c il s'eft toiijours fait gloire de publier qu'il ne devoir , tout ce qu'il pouvoit avoir de mérite, qu'aux avis &• aux confeils de fon père. Il ne prenoit jamais de parti fixe dans fes ouvrages qu'après un mur & exadl exa- men. Il éroit totalement oppofé à ces Géo- graphes qui n'ont pour but que de travailler pour vendre, & qui font au hazard tout ce qu'ils croyent propre pour le débit , bon ou mauvais, comme le hazard leur procure, ou que les différends évenemens l'exigent : Ou.» vrages qui ne font jamais regardés que com- me des ouvrages du jour ou des vaudevilles que l'on oublie aufïi-tôt qu'il en paroît un nou- veau. Opposé, dis -je, à cette manœuvre précipitée & mercenaire , il étoit jaloux de ne rien mettre au jour qu'après une étude ré- fléchie , & foutenue d'un jufte difcernement : ce qui a toujours fait rechercher fes Cartes par préférence, même jufques dans les Pays Etrangers joù fon nom s'efè établi avec la même réputation que dans le fîen propre. Guillaime de Lifle mourut prefque fubite- ment le if. Janvier 171^ âgé de ^i. ans. LIVENS , Peintre HoUandois , élevé du Rimbrant. D. No. ip. LOIR , Peintre. D. No. 115. L O M B A R T , Graveur. E. No. i§^2> D E s M A I T R E 5. 45 L O M M E L I N , Graveur. E. No. i^^, LUCAS de Leyde. E. No. 174- Lucas eut Ion père pour Maitrtf';'H a réuflî dans fon tems aulTi-biendans la peinture que dans la gravure , & Tes ouvrages dans ces deur genres étoient finis avec une propreté & un foin extraordinaires. Son delfein ce- pendant étoit trcs-incorredl & très-manierré & les plis de les draperies extrêmement roi- des. Il fat contemporain & ami d'Albert Du- re, & il y avoir entre ces deux habiles gens une émulation fî noble & fi éloignée de la ja- loufie qui règne ordinairement entre les Maî- tres d'un même talent , qu'ails s'envoyoient mutuellement leurs ouvrages, àmefure qu'ils les mettoient au jour , & ils (ê faifoient al- ternativement des complimens fur le mérite de leurs prodaéiions.Soit par le poifon, com- me quelques-uns le difent, foit par une trop grande aplication au travail, il perdit la vie en I f ? j. a l'âge de }9. ans. Il faut que Tes eftampes ayent eu dans fon tems un grand débit ; car elles font aujourd'hui ptefque in- ttouvables , belles épreuves, & c'eît le Maître le plus rare de tous les Graveurs. LU Y K EN [fean] D. No. 2.1. E. N». 19^ Ce Maître étoit Hollandois , il compofoit & gravoit avec un feu, une abondance de- génie & une facilité admirables* M. M AN TU AN (Geonesîe) E. No. 117. Bon graveur Italien : nous avons de lui nombre de beaux morceaux au burin. Il avoic une fille ou une fœur apellée Diana Mart'» tuana , qui s'eft aufiî diftinguce dans cet Art. M A R C - A N T O I N £. E.'No. in-i la-iz 3 ♦ li-j-irj-ii^-it/. 44 TABLE ALPHABETIQUE Ce fameux Graveur étoit de Boulogne î îL n'a pas peu contribué à l'immortalité de Raphaël par les belles eftampes qu'il a gra- vé d'après ce «rand Maître , dont il fit con- noître le mérite dans toute l'Europe par le fecours de fa gravure : il prit un fi grand goût pour la taille-douce quand il eut vu les ou- vrages d'Albert Dure , qu'il quitta tout à fait la gravure de l'orfèvrerie dont il s'aquic- toit avec facilité & réputation. Il commença par copier la Paffion qu'Albert Dure avoic fait en 3 6, morceaux , & il grava fi.ir Tes plan- ches, ainfi que lui, les lettres A. B. pour jmieux perfuader qu'elles étoient de ce Gra- veur, En effet elles furent vendues pour telles, ce qui piqua ii fort Albert Dure , qu'il fie exprès un voyage à Rome pour fe faire ren- dre juftice fur cette tromperie , & pour fai- re défendre à Marc- Antoine , fi il le pouvoir , de travailler par la (uite à cet Art : mais il ne put obliger Marc-Antoine, qu'à ne plus mettre dorénavant ces deux lettres A- B. qui caraclerifoient la marque particulière d'Albert Dure Marc-Antoine fit tant de progrés dans la gravure , dont la no.iveauté piquoit les Ama- teurs , qu'il parvint en peu de tenss à une fortune éclatante. Il faut avouer que dans les planches qu'il a gravé d'après Raphaël , le deilein eft fi exact , & la douceur de foa burin fi féduifante , qu'il n'eft point étonnant que Tes eftampes ayent pris alors tant de Fa- veur, & qu'elles foient encore recherchées aujourd'hui par les Curieux avec tant d'a- mour. Il y en a qui prétendent que Raphaël deflinoit lui-même le trait' des figures fur les planches qus Marc-Antoine gravoic d'a- près lui. DES M AIT RE S. :, jpf MARIE TE [Jean^ Graveur & Marchand Libraite , & père de Mr. Maricte d'aujour- d'hui ajffi Marchand Libraire. E. N^'i'-î'jj'. Nous avons , malhcurea(ement,péu d'ou- vrages de ce Maître : mais le peu dont nous jouiU'ons & le menre que l'on y reconnoir , prouvent facilement que s'il n'ayoit pas été détourné pu le travail afTidu qu'exi2;oit de lui un Commerce brillant , il auroit atteint au plus haut degré de nos meilleurs Maî- tres. M A R O T, Graveur en Architeâure, E. No, 76. M A R T I N , Peintre. E. No. 2S0. Il donnoit ainfî que Vander-Meulen ion Maître , dans les fujets de Chevaux & dans les Batailles. MARTIN de Boulogne, Peintre. E. No, Vf- MASSON. E. No 24^-i^o.iff-i68. Ce célèbre Graveur à réufli fur-tout dans les Portraits j fou burin étoit ferme & agréa- ble i on regarde comme des chef-d'œuvres de gravure Tes Difcjpiesd'Emmaus qu'il a gra- ve pour le Rci , ainfi que les portraits du Ouc d'Harcourt , du Lieutenant Criminel de Lyon , du Bnfacierj&c, quelques-uns difent qu'il s'étoit fait une manière de graver particu- lière : ordina-'rement c'eft la main qui agit lur la planche & qui conduit le burin félon la forme du trait que Ton veut y exprimer, mais lui, au contraire , il tenoit fa main droi- te fixe , & avec fa main gauche , il faifoit agir la planche fuivànt le fens que la taille exi^eoit M AT H A N ( Jean & Théodore ■ Graveurs. E. No. is8. -18^-20^-476^. Ce dernier N». eft . ^e deiieins. ^é TABLE ALPHABETIQ^UE Ces deux Graveurs onr écé élÉfves de GoU tiusi ils ont gravé au burin dans le goût de leur Maître, & nous avons d'eux plu- fîeurs beaux morceaux, M E L L A N , excellent Graveur François & très-bon DeiTinateur. E. zzi?-2$^-i44-Z45- 246-251-Î08-555. Ce Maître a grave beaucoup de morceaux,' la plupart d'après Tes comportions j & fon œuvre eft con/îdérable. Il s'étoir fait une ma- nière de graver, finguliere ; Tes planches font peu travaillées , quelquefois même, j1 n'em- ployoit qu'une feule taille , qui cependant donnoit fouvent à les ellampes un très-bel eifet , par la façon qu'il avoir de l'enfler plus ou moins & à propos. Nous avons de lui des Ponraits deflinés avec tout l'efprit ima- ginable. M E R I A N ( Mathieu ) E. No, 177-300-54^- 347-40^-488. 11 aproche beaucoup de la manière de Hol- îard , mais il n'a pas la même RneUe de poin- te. Il donnoit ainli que lui dans les paysa- ges, dans les vues & dans les perfpedives. Al E R I A N , ( Marie Sibille ] E. N^. 5 30-3^^ j^ Cette fille s'eft rendue illuftre par l'intel- ligence & la vérité avec lesquelles elle a fçu rendre au naturel les Fleurs , les Papillons & autres mfedes qu'elle peignoir en détrempe, avec beaucoup d'art & de propreté : elle avoit tant d'amour & de goût pour cette patrie de l'hiftoire naturelle , qu'ayant appris que Su- rinam éroit fertile en beaux infeâes , elle en fit exprès le voyage , ce qui nous a procuré , de fa façon , pîufîeurs Ouvrages en ce genre, qui font fort eftimés. Je crois qu'elle étoit fille de Matthieu Meiian le Graveur , donc DES MAITRES. ^ 47 îl efl fait mention à l'article précédent. h\ E S L E { de la ] Peintre adluellement vivant» E.N'. 109. :f MICHAUX. Peintre de Bruxelles aattelle- ment vivant. T. N°. 5f. MICHEL ANGE, Voyez , B O N A- R O T T I. M I E RI S ( François ) D. N». 22. Ce Peintre eft un des Maîtres de la Hol- lande qui a fini avec le plus de Toin Tes ta- bleaux ; il ctoit difciple de Gérard- Dou , qu'il a encore furpairé dans le beau fini , & la vi- vacité du coloris : cependant Gerard-Dou pa- roit avoir plus de finelfe dans fa touche 5 ôc plus d'efprit dans Tes exptefîions. Les tableaux de Mieris font les plus chers de tous ceux des Maîtres de la Hollande , parce qu'il eft mort fort jeune , & qu'il a par conféquent fait très- peu de morceaux , à caufe du rems conûdé- rable qu'il employoit à chaque pièce, ce qui les a rendus d'une rareté extraordinaire. Sa conduite croit peu réglée : il faifoit une dé- pen'ë confidérabie qui lui attira nombre de dettes pour lefquelles il fut mis plufieurs fois en prifon. Il eut afF:iire entre autres à un créancier qui l'y retint long-tems ,& comme on lui con(eilloit de faire quelques tableaux qui puifent lui procurer fa liberté , il répondic que la vue des grilles & le bruit des ver- roux, lui rendoient l'imagination llérile : cette vie peu re2;lée le fit mourir à la fleur de fon âge en 1681. Son fils qui a fuivi auflî le ta- lent de la Peiiture, n'efl: mort que depuis un an , mais il n'a pas eu le même mérite que Ton père. MIGN ARD ( Pierre) D. N''. 48-45-78-E. 2,40-260-272-^74 2-7 5- 183-2-8 <î. Cet iiluftre Peintre eft né à Troyes en 48 TABLE ALPH ABETIQJJE Chaaipagne , au mois de Décembie i6icfi Il ei\ iliu d'une famille d'Angleterre , donc le nom écoïc More, Voici Torigme du nom de Mignard , qui fut donné à fa famille prsr Hen- ly IV. Ce n'oi eut occalion de voir un jour fix de Tes oncles , qui tous (ix écoient Officiers dans fon armée , & égalemeat bien faits , &* de figure agréable. Ce ne font pas là des Mo- res, dit le Roi, en les regardant, ce font des Mignards. Nom qu'ils le firent gloire de porter par la fuite. Pierre Mignard avoit été deftiné dans fa jeunelle pour l'Art de la Médecine , mais le penchant naturel qu'il avoit pour la Peinture ûi que fon père le plaça chez un Peintre de la Province , pour y apprendre les premiers clémens de cet Art , ne voulant point con- traindre dans fon fils , une inclination fi mar- quée*, Mignard vint enfuite a Paris , & le mit chez Simon Vouet , premier Peintre du Roi , •chez lequel il s'avança beaucoup en peu de tems ; comme il eut par la fuite occafion de voir les beaux tableaux que M. de Crequy avoit apporté de Rome , il fencit que c'icoic fur ces grands Maîtres qu'il devoit fe mo- deler : il partit donc pour l'Italie / à la fin de i63r. &il étudia avec tant d'application à Rome & à Venife, d'après les antiques, & d'après les Ouvrages de Raphaël, du Ti- tien, des Caraches Se d'autres Maîtres , qu'il devint un fi grand Peintre de ce tems- là , que les Italiens , quoique jaloux ordinairement du mérite des Etrangers , recherchèrent avec plai- fir fes Tableaux. Le Cardinal Mazarin ayant appris la gr?.nce reputcition que Mi;4nard s'étoit faite en Italie? lui envoya des ordres pour revenir en Fiance , à fon recour il eut l'avantage de peindre plu- fieurs DES MAITRES. ^ 40 (îeurs fois Louis XIV. la Famille Royale^ plufieurs Seigneurs. Il fut enfuite employé^do grands ouvrages pour le Roi , qui voulutho- norer Ton mérite de Lettres de NobleiFe qu'il lui accorda en 1690, Mignard étoit gracieux dans fes compofî- tions, noble & élevé dans Ces attitudes , facile dans Ton exécution, brillant & vigoureux dans fon coloris. Il réufliiFoit également dans le pe- tit comme dans le grand , mérite qu'il n'eft pas ordinaire de voir réuni dans un Maître } enfin il fuffit dédire , pour preuves de fes ta- lens, qu'il fucceda au célèbre le Brun dans la place de premier Peintre de Louis XIV. qu'il fut nommé Diredeur & Chancellier de fon Académie de Peintre j Diredeur & Garde de fon Cabinet de Tableaux & deDeiTeins ; ainû que de la Manufadure Royale des Gobelins, Ce fut au milieu de tous ces honneurs qu'il mourut le 15. May 169 S- ^ l'âge de quatre- vingt-quatre ans & demi. Nous avons de lui entre-autres la Gallerie & le grand Sallon du Château de St. Clou , la Coupe du Val-de- Grace , la petite Gallerie de Verfailles , &c. Ces morceaux fuffifent pour rendre fon nom illuftre , & pour le faire regarder comme un . 187. M I T E L L I , Graveur Italien. E. N^ 338. MOI NE, {Le). E.N*». 158-174. Nous avons eu le malheur de perdre ce grand homme > il y a quelques années , à la fleur de fon âge. Il mourut honoré du titre de premier Peintre du Roi, & il a eu la gloire d'avoir pour ainfi-dire , créé une nouvelle Ecole en Frarrce, qui le doit faire regarder comme le Père du ;o TABLE ALPHABETIQUE bongoûr qui règne à prefent dans les ouvra- ges de nos Peintres , ayant été le Maître de prefque tous les habiles gens de nos jours. Sou delleinefl: corred & léger ; les grâces brillent dans toutes fes compofitions. Il a içu allier dans fon coloris , l'agréable & l'effet ; Ces attiru- dés font nobles & (âges j en un mot il rcunilFoit en lui tous les grands talens delà Peinture , & le Plafond qu'il a exécuté au Château de Ver- failles , peu de tems avant fa mort , donne les preuves de l'élégance , & de Téievation de fon génie , & fuffit pour éternifer fa mémoire, M O L I N , Païfagifte HoUandois. E. N°. 47 1- 473. Ces deux Numéros font des delieins^quoi- qu'au rang des Eftampes» M O N T, '( Dtt) Peintre actuellement vivant. E. N«. no. M O U G H £ R O N , bon Payfagifte de la Hol- lande. D. N^. 35. E.N^. 47 3. 'ce dernier N«. eft de delfeins , quoiqu'au rang des Eftampes. M O U T I E R , ( £>« ). D. N«. 48. 11 a reufS dans les Portraits defîinés au Paftel. MUT I AN, { Jérôme )E. N^. 1^0. Il étoit de Brelfe en Lombardie : ilréufîîflbic particulièrement dans fes payfages , dont la couleur approchoit de celle des Maîtres Fla- mans. Ce fut à fa confîdération que Grégoire XIJL fonda a Rome l'Académie de St. Luc que Sixte V. confirma par un Bre£ Le Mutiail lailfa par fon tertament deux maifons à cette Académie , & il voulut par ce môme tefta- menr , que fi fes héritiers mouroient fans en- fans j tous fes biens tournaffent au profit de cette Académie , pour en faire un lieu propre à recevoir les jeunes Elèves , qui viendroient à Rome pour s'y inllruire , & qui n'auroient pas de quoi fubflffer. Ce Peintre mourut en i/^o. âgé de 61. ans* DES MAITRES. ^% MU L L E R , {Jean & Herman } E.N». 177- 181-185. ^ Ce font deux des bons Graveurs des Pays- Bas , & leur burin eft d'une netteté &: d'une fermeté admirable N N MSI TEV IL, { Robert ].'E.^?.iS0-i6S. Ce Graveur naquit à Reims en 1650. fon Père , Marchand de cette Ville , quoique peu favorifé de la fortune , donna toute l'éduca- tion poflible à ce fils ? qui tout jeune , eut un il grand penchant pour le defiein & pour la pein- ture , que fur la fin de fa Philorophie, malgré le tems qu'il avoir employé à cette étude , ii ie treuva déjà en état de delTîner & de graver lui- même la Thefe qu'il foutint. Comme il s'étoic aufïi appliqué à la Peinture dans laquelle il reuA fîiroit aifez bien,cela lui procura une plus grande facilité pour la Gravure , & lui donna occafîoa d'y faire de plus prompts progrés. La Ville de Reims n'étant pas fuffifante pour l'occuper , il vint s'érablir à Paris>où il fit plufieurs Portraits au Paftel , qu'il gravoitenfuite fur des Thefes, Il eut même l'avantage de faire celui de Louis XIV. qui en fut fi fatisfait , qu'il créa en fa faveur une Charge particulière de Graveur & Deffinateur de fon Cabinet avec une penfion de mille livres , qui y fut attachée. Cen'eltaulïi que des Portraits qu'il a gravés , & il les a tou- jours rendus avec une précifion admirable , 8c une beauté de burin dans laquelle il n'a jamais été furpalîé. Il a gravé prelque tous les gens illuibes de fon fiécle , mais comme il avoic plus de penchant pour les plaiûrs que pour la fbrcune,il mourut à Paris^ fans avoir amafle de grands biens , le 18, Décembre 1678. à l'âge ds C ij si TABLE ALPH ABETIQ^UE 48. ans. il eft étonnant qu'ayant vécu (î peu de tems, il ait pu graver un aulligrand nombre de Portraits , indépendamment de tous ceux qu'il faifoit au Paflel j ce qui donne les preuves de la grande pratique qu'il avoic acquis , puifque fon recueil contient environ deux cens cin- quante Eftampes. N A T AL1S,E. N°. Ho-in- Il étoit très-bon Graveur , mais fon burin eft froid , & fa touche trop égale. NATOIRE 5 Peintre aduellement virant. D. N'^.éS.E. N°. zf9. NEFS, {Pitre). T.N'.i?. Ce Peintre étoit Flamand. Il ne donnoit que dans les vues intérieures des Eglifes , qu'il pei- gnoir avec une grande exaéliiude , & dont il a il bien rendu la perfpeclive»&diftribué fi à pro- pos la lumière , que fes Tableaux font fouvent des effets admirables , & imitent parfaitement le naturel. N ETSCHER,(G^Jp^r) E.N''.474.CeN<'. eft de Deffeins, quoique fous le titre des Ef- tampes. N ETS CHER naquit à Prague : il étoit ■ fils d'un Ingénieur . qui mourut au fervice de la Pologne. Nous devons à une heureufe précau- tion 5 la vie de cet illiiftre Peintre. Sa mère fut obligée de fortir précipitamment de Prague , dans le tems des troubles de la Bohême, à cau- fe de la Religion Catholique qu'elle profeiloir : elle fe retira avec trois fils qu'elle avoir dans un Château , qui malheureufement fut aflié- gé quelque tems après , dans un moment im- prévu 3 où elle eut le chagrin d'en voir périr deux par la faim : Gafparfeulreftoit , & dans l'apprehenfion de voir fubir le même fort à ce dernier, elle eut allez de courage pour ofer entreprendre de s'échapper avec lui.Ne fâchant DES M AI TRES. ;j de quel côté elle devoir porter Tes pas, la pro- vidence la conduifit à Arnhein , où elle arriva fans fecours & dans un état pitoyable. Elle y trouva cependant les moyens d'élever ce fils * pour qui un Doéleur en médcine , nommé Tulkens , homme-aifé , prit amitié." Ce Bien- faiteur Ce chargea du foin des études de ce jeune homme , dans l'intention de lui faire embralîer fa profelfion ; mais la forte inclina- tion qu'il marc^ia pour la Peinture dérangea tout- à-fair ce projet. Cette inclination n'ayanc pas pu être furmontée , on le pinça chez un Peintre médiocreXur verre , qui étoic le meil- leur de la Province ^ il fur enfuite à Deventer pour fe perfectionner chez Terburg,Bourgue- meftre de cette Ville 5 & très- habile homme , ou il fît tant de projetés , qu'il le furpalîa : il s'adonna particulièrement après lavoir quitté , à faire des Portraits hîffcoriés , qu'il ajuftoïc avec tant de grâces , & aufquels il donnoic tant de reiTemblance , qu'il eut une vogue extraordinaire. Ce fut la Haye qu'il choifît pour {a demeure. C'eft le lieu où eft établie la Cour des Etats, Se oùij (e trouve toujours nombre d'Ambalfadeurs & d'Etranger?; ils avoient tous recours a Netf- cher 3 & ne forroient point du pays fans avoir leurs Portraits , faits de la main de cet agréa- ble Peintre. Netfcher defîînoit allez correâ:ement : fou rinceau éroit moelleux , fa couleur vive , Tes figures nobles & galament habillées , (es étof- fes riches & vrayes , & il fçavoit rendre mer- veilleufement le luifant des fatins. Enfin c'ert: un des plus gracieux Peintres de ce Pays , Se dont les ouvrages foient le plus recherchés , fur tout ceux qui forment des fujets , Netfcher en ayant très-peu fait de cette forte , par rap- C iij j4 TABLE ALPHABETIÇ2^UE port à la quantité de Portratts , aufquels il a toujours été occupé. Il mourut à la Haye en ié?48.âgé de 48. ans. N I C O L O , Peintre. E. N*». 3 1 f . N I E U L A N. D. N°. 3 v-44-E. N<>. 14^. NOBLESSE , Deilînateur & Graveur. E. N?. 4(Î8. & dans l'œuvre de Callot. OR L E Y, ( Bernard Van ) Peintre de Bru- xelles. D. N'». y-E.N". i^r. O S T A DE, { Adrien yan). T. N<>. 37 E.N^. 162-1^3-480. C'efl: un des Maîtres de la Hollande , qui ait le mieux entendu le clair obfcur ; il n'a guère fait que de petites figures , & il en a même pla- cé très - fouvent dans les payfages des bons Maîtres de fon tems 3 il eft fâcheux , qu'il n'ait Jamais donné , ainfi que Teniers , que dans des fujets un peu bas , qu'il a rendus quelque- fois avec trop de naiveré : fon delfein eft: un peu lourd , & fes figures font ordinairement courtes j il y a beaucoup de choix à faire dans fes ouvrages , qui ne font pas tous de la même force. Quand ils font de fon bon tcms , ils fa- tisfont infiniment. Il y en a dont la touche eft vigoureufe, finie, & quelquefois fpirituelle; mais il eft admirable , fur-tout dans les inté- rieurs des maifons de payfans, où il a fçii dif- tribuer avec tant d'art la lumière , qu'il en a tiré des effets ctonnans. Il a aufiî aufiî gravé quelques Eftiampes à l'eau forte , d'après fes deffeins avec beaucoup d'intelligence:fon frere,que l'on appelloit Ifaac Van Oftade , lui eft très-inférieur ; il y a cepen- dant beaucoup de fes Tableaux que l'on veut quelquefois faire pafler pour être d'Adrien, DES MAITRES. si Nous avons très-peu de beaux Tableaux de ce Maître , en France, mais je peux citer pour un des capitaux , & des mieux entendus dans la partie du clair obfcur , celui que Mr. delà Bouexiere * fermier General a acquis de moi depuis peu j je n'en connois guère , même en Hollande , qui lui foit fupérieur. OTHO VENIUS, Peintre. E. N«. 34;. G U D R Y , Peintre actuellement vivant. PA R M E S AN ( /e ) , ou François M A Z^ ZOLï. E.N?. 127. Le Parniefan efl: un Peintre des plus renom- més. Il étoit de Parme , & naquit en i 504. il fut élevé de deux de Tes Coufins. C'eft un des Maîtres qui ayent eus le plus d'élévation dans le génie & d'élégance dans les figures.Ses'tableaux font extrêmement rares:il en a fait très-peu,par- ce qu'il aimoit infinirnent la Mufique , & qu'il paflbit beaucoup de rems à cet amufement , indépendamment de la paflion qu'il avoir aufïî pour la Chymie , à laquelle il facrifîa la Pein- ture , & qui lui ruina la fanté & la bourfe , ce qui le réduifit dans un état miferable : nous avons de lui plufîeurs Eftampes gravées à * 11 y a très- peu de rems que Monfîeur de la Boue- xiere a pris du goûc poui le Tableau : cependant , on ne peut voir fon Cabinet ( qui n'eft encore , pour a-infî-dire, quenaifiant ) fans être furpris du choix ex- quis qu'il a fçu faiie , en le commençant , des meil- leurs morceaux des différens bons Maîtres qui le eom» pbfent : un dirccrnement auflî naturel & aufli déli- cat , donne tout lieu de prefumer , que Çi fon amoui,. pour cet Art continue , ce Cabinet deviendra furemen& un de plus recommendablcs de Paris, C iiij ^6^ TABLE ALPHABETIQUE i*eau forte , & il eft un des premiers qui ayent mis cette manière en ufage : ces pièces font très- rares à trouver belles. Le Parmelan avoir à fes gages un Graveur appelle Antonio Frentano , qui lui vola à Bou- logne , toutes (es Planches de bois 8c de cui- vre , dont il recouvra une partie j mais cela lui avoir tellement dérangé la cervelle , qu'il eut toujours depuis refprit un peu égaré. Il mourut à l'âgé de 3 6. ans en i y 40. P A S ( Crifpin, Madeleine & Barbe de ) Gra- veurs du nombre des petits Maîtres. E. N^. j6o- 180-19^. Ils on^ tous trois gravé au burin très-pro- prement, fur-tout Madeleine de Pas , qui a fait de fort jolis morceaux d'après Adam Elfeimer. PA SQ^UALINUS. E. N^ 13;. PAT EL. D. N^ 71-74. Il étoit Peintre en Payfages & en Architec- ture j ce Maitre a fait des morceaux très-agrea- bles 5 & d*une couleur brillante. Sa manière étoit très-finie , mais un peu féche. PATER , Peintre mort depuis peu. T. N°. fz. E. N®. 108-109-110. Voyez la note qui eft à la tête de fon œu- vre au N^. 108. des Eftampes. PAUL VER O NEZ E. Voyez CAGLIARI. P A U T R E ( Jean & Pierre le ) Deffinateurs & Graveurs. £.N°. 196. Ces deux Maîtres ont gravé un nombre pro- digieux de pièces à l'eau forte & de toute for- te de fujets : ils avoient le génie univerfel , & ptincipalement Jean ; mais prefque toutes leurs pièces ont été trop précipitées & faites trop à ia hâte. P E R E L L E ( /fj ) D, N^ 71-75' E. N^ i^é-.. 436-437-44;, . DES MAITRES. n Ils étoient tous deux DefTinateurs & Gra- veurs, & ils fe font particulièrement attacl-cs à la partie du payfage , dans laquelle ils fe lonc fait une réputation , par la quantité de mor- ceaux qu'ils ont mis au jour dans ce genre. PERRIER ( François) E. N*. 3^-5^6-377. Il étoit de S. Jean de Laune ou de Salins dans la Franche-Comté & fils d'un Orfèvre, Le libertinage lui fit quitter la maifon pater- nelle , pour aller en Italie à la compagnie d'un aveugle qu'il y conduifit. Arrive à Ro- me , il s'engagea alternativement avec deux Peintres qui tenoient boutique , dont le der- nier lui fit copier plufieurs tableaux d'après les meilleurs Maîtres de ce temps-là , ce qui aida à lui former le goût. Il vint enfuite en France, où il travailla fous Vouer , & retour- na une féconde fois à Rome 5 il y refta jufques en 1645. & revint à Paris, ou il mourut Pro- fefîeurde l'Académie. Ses ordonnances étoient alTés belles , mais malgré l'étude qu'il a fair d'après les Antiques , dont il nous a donné une fuite gravée , ainfi que de Ba-Reliefs : il étoit affés incorreâ dans (on Deflein>& forr trifle dans fon coloris. PIC ART ( Ber?2ard) D. N*». îi. E. depuis le N°. 17. jufques & compris le N*". 52- plus les Numéros 501-?; 8-366-4^0. Voyez la note qui eft à la tête de fon Oeu- vre au Numéro 77. des tftampes. PIC ART le Romain , Graveur , & Père de Bernard Picart. E. N°. 442. PIETRE DE CORTONE. Voyez CORTONE. PIETRO SANTI BARTOLI, Gra- veur Italien. E. N*. 341-381. P I T E A U , Graveur. E- N'^. 24^ POILLY [Jean & François } E. N^ irj- j8 T^BLB ALPHABETICLUE François Poilly a été un des Graveurs de France des plus recommandables pour la pré- cifîon du Delîein , la beauté de la Gravure, la netteté & la douceur du burin : il a confervé dans les principaux morceaux qu'il a gravés d'après les plusgrands Maîtres,toutela noblelfe Se les grâces des originauxtfes Ouvrages feront toujours recherchés avec amour,tant qu'il y au- ra des Curieux d'Eftampes. Son œuvre eft fort confidérable , malgré le temps qu'il doit avoir employé à finir fes planches avec autant de foin qu'il l'a fair. Jean Poilly s'eft aulTi fait un nom dans la Gravure, mais il n'a pas mis au jour un fi grand nombre de pièces. Nous avons de lui d'à liez beaux Portraits. P O S T, Graveur Holiandois. E. N°. 488. POLIMBURG ( Corneille ) T. N°. 22. 17-i8. Il eft né à Utreckt en i ç8i>, & fut d'abord difciple de Bloemaert. Il excelloit plus dans le payfage que dans les figures , qu'il a tou- jours delfinées ôfiez incorredement , fur-tout quand il en a voulu faire de grandes & fortir du petit genre dans lequel il eft admirable. Le o;oût d'Adam Elzeimer lui plut beaucoup, & c'eft fur ce Peintre qu'il chercha à fe mode- ler : fon pinceau eft des plus gras & des plus meëleux -, fa couleur eft vigoureufe : il enten- doit très-bien à peindre les ruines dont il or- noit fouvent les pciyfages , & fes fujets font prelque toujours agréables, ce qui a beaucoup f^it rechercher fes tableaux qui font fort rares. On prétend mcme que Rubens fut C^ charmé de (es ouvrages , qu'il avoit vus en pailant par Utreckt j qu'il chargea Sandrart de lui en en- voyer. Si ce fait eft véritable, il fuffit pour laire Tcioge de ce Peintre , qui ne pouvoif DES MAITRES. /^ pas avoir pIû à Rubens , fans avoir eu un vrai mérite. Corneille Polimburg mourat au lieu de fa nailîance en 1660, âgé de 74. ans. Il a ^ravc quelques morceaux a l'eau forte qui ne font pas communs. Ce Maître a eu plufîeurs élevés qui l'ont voulu imiter, & fur-tout Var- rege,dont les tableaux paflfent fouvent pour être de Corneille , quoiqu'il lui foit bien in- férieur. PONTIUS(Ptf«/)E. N«.i4^-iyo-i5i-i;2. C'eft un excellent Graveur des Pays-Bas, & dont nous avons nombre de beaux morceaux qu'il a fait d'après Rubens , Vandick & Jor- dans. P O T E R ( Paul ) Peintre Hollandois. E. Noj Ce Peintre ell très-peu connu en France , & il ne fe trouve aucun tableau de mérite de ' ce Maître dans nos difFerens cabinets. C'efl le Payfagifte qui foit couifédans la Hollande au plus grand prix , & Tes ouvrages y font fort rares à trouver , quand on les veut de fon bon temps ; ce qui fait que les Marchands qui vont dans ce pays , & qui feferoient un plai/îr de ceux de Poter, quoiqu'il y ait à la vérité un: mérite bien fupérieur dans ceux de ce der- nier Peintre. P O U S S I N ( hlîcoîas JT. N^. ^ 5-D. N^7^-E. N*'. 1 z 8-2 j 0-13 8- Î4X-1 6^-170-177-2.82-18 4. Nicolas Pouflin naquit à Andely , petite ville de Normandie, en ij-9'4. Erant encore fort jeune , il donna des marques de l'amour qu'il avoic pour la peinture, dont on cher- cha à le diftraire , de peur que cela ne le détourna de (ts études. Cette palTion ne faifant qu'augmenter, il prit à 18. ans le parti de venir à Paris , à 1 infçu de Tes pa- ïens , & il entra chez Ferdinand , Peintre de- portraits , ou un Seigneur Alleman qui l'a- voit pris en afFeétion , le plaça : mais il le quitta peu de rems après pour aller chez un autre que l'on apelloit Lallemant , où il refla encore moins de tems que chez le premier. Le Pouflîn fentit à merveilles que ce n'étoie point dans de telles écoles qu'il pourroit par- venir à ks vues , ce qui le détermina f fitent tant de bruit , que Raphaël prit le deC- fein de faire le voyage de Florence pour les aller voir , afin d'en tirer avantage fi il lui étoit pofîîble. En effet, aufii-tôr qu'il eut con- iidéfé attentivement la manière de ces deux grands hommes, il travailla à chan2;er celle qu'il avoir contraâré, ce qui lui réuflit. Il fut en- fuite à Rome , où Bramante fon ami lui pro- cura les Ouvrages qui dévoient s'exécuter au Vatican. C'eft-là ou il peignit ce fameux mor- ceau de l'Ecole d'Athènes, celui de la difpute du S. Sacrement, & plufieurs autres. Les foins qu'il prit pour ces tableaux font incroyables, éc ce furent eux qui portèrent (à réputation dans tout le monde. L'imprefîion que faifoit fur Raphaël les beautés 5 qu'il relfentoit mieux que qui que ce foit , dans les figures & dans les bas reliefs antiques , étoit fi vive , qu'il ne fe contenta pas de profiter de celles qu'il avoir occafioii de voir & d'étudier, mais il entretenoit en- core plufieurs Deflinateurs qui prenoient à fes frais des copies de tout ce qu'ils pouvoienc découvrir de beau dans les Ouvrages anti- ques , tant en Italie 5 qu'en Grèce & dans d'autres lieux. Il eft trifte, pour les Arts , que la mort l'ait enlevé à la fleur de fon âge. La pafiion forte qu'il avoit eu de tour tems pour les fem- mes , lui fut préjudiciable. Un jour entre au- tres qu*il s'y étoit excelTiYement abandonne ^ rDES MAITRES. tf il tomba malade d'une fièvre violente. Les Médecins, à qui il cacha fon épuifement , traitèrent fa maladie comme une Pieurefie > & lui ôterent le refte de chaleur qu'il pouvoir avoir. Il mourut le Vendredi Saint, même jour de fa naiirance, l'an 1520. à l'âge de 57, ans. R I B E R A ( Jofeph. ) Voyez , L' E S P A G- NOLET. RIGAULTj Defîînateur & Graveur , ac- tuellement vivant. E. N". i6é-iSo-445. RIGAULT ( Hyacinthe ) Pemtre aduelle- ment vivant. E. N*. i47-i48-24^-i;i-25^- i58-z<53-r78-279-i88. RI M B R A N T ( Van-Rhein. ) D. N^ 15-16 E. N*'. 182 18 5-1 8; -203-204-474-477. Ce Peintre, fut lurnommé Van-Rhein , du nom du Village où il eft né, & qui efl fîtué fur le bras du Rhein qui pafle à Leyde : il étoit fils d'un Meunier : il eut pour Maî- tre Lelman , Peintre paffable de la Ville d'AmC ter dam. Rimbrant efl: le Maître de la Hollande qui s'eft le plus écarté de la manière fi finie & fi leche'e , qui efl ordinaire aux Peintres de ce Pays j où du moins , il a toujours fçu con- ferver dans Tes tableaux les plus arrêtés, une touche fiere qui approche de celle des plus grands Maîtres. Il doit être regardé comme un de ces hommes rares , qui pleins d'une noble émulation , cherchent toujours à Ce diflinguer , & travaillent à Ce faire un nom par des routes non frajées. En efïèt > il ne doit fa réputation qu'à fon feul génie , à fes réflexions & à l'étude continuelle de la na- ture dans leseffets de la lumière, qu'il a rendue avec une vérité & une force furprenantes. Jamais Peintre n'a jamais ii bien entend^ té TABLE ALPHABETIQUE le clair obfcur : fa touche , tant dans [qs ta- bleaux que dans fes eftampes , eft tout efprit: fa manière libre & facile: Ta couleur fondue & vigoureufe. Il s'eft fermé un goût fi bien à lui & fi particulier , qu*il eft inimitable dans fon pinceau comme dans fa pointe , dont chaque coup eft expreflif & fait eEet. Ses Payfages font aufTi admirables que fes fu- jets , mais ils font beaucoup plus rares à trou- ver. * Il eft vrai qu'il faut être avec lui in- dulgent fur la corre'^ion du deifein , fur le choix & fur les grâces de fes compofitions ; à l'exception cependant des têtes , fur tout des vieillards , qu'il a toujours affezbien dedînées, par l'habitude qu'il avoir de faire des por- traits,dans lefquels il réufClfoit fupérieurement. Ses figures nues font infuportables & d'une na- ture à faire horreur: elks fontaffez appercevoir qu'il n'a jamais connu les beautés 6: les agré- mens des ligures antiques , quoiqu'il eut chez lui un recueil renommé de delïeins & d'ef- tampes des plus grands Maîtres de l'Italie , qu'il n'avoit aparemraen: que par fimple cu- riofîté, & dont il ne cherchoit à faire aucun profir. On rapporte à ce fujet une plaifanterie. Sur le reproche qu'on lui fit une fois de ce qu'il n'étudioit pas affez d'après l'antique , il ouvrit une grande armoire qui étoit pleine devieilles armures , de vieux inflrumen?, d'an- ciennes étoffes ouvragées , &dedifFérens ajuf- temens de tête hors de mode. Vous vous trempés, répondit-il, votre reproche eft in- jufte. Voilà mes antiques & mes amis , & je les étudie •journellement. Rimbrant mourut à Amfterdam , dans l'an- * Monficur de Jnllienne en a eu un i^e moi depuis yeu , qui eft une des belles chofes èc des plus piquantes ^ue ce Maître aie fait. D E s M A I T R E s. ^ ^7 née ia%. Les Ouvrages de ce Maître , mal- gré leurs défauts , feront toujours le plaifir , l'étonnement & l'admiration des vrais con- noiireurs , qui s'attachent ordinairement plus à ce qui touche l'efprît & remue le cœur , qu'à ce qui recré les yeux &: amufe l'imagina- tion. Ses tableaux , ainfi que Tes eftampes , font très-rares & très - recherchés , tant en Hollande que dans les autres Pays. ROBERT^ excellent Delîinatear d'animaux & d'infedes. D. N', 107-108. Et dans le on- zième volume des Defleins, qui commence au N<». 150-E.Na. ?2^-^8^. ROMAIN de HOOGE. E. N». 210-211- 4îi. Romain de Hooge étoit Hollandois , & ha- bile Defîînateur & Graveur à Teau forte. Ce Maître avoir beaucoup d'imagination , & quel- quefois un peu trop. Il fe laiiToit emporter par la fougue de Ton génie , & fans faire au- cune attention à la corredion du delTein , il donnoit dans des fujets allégoriques & con- venables au tems où il vivoit. Ces fujets font la plupart , remplis d'une critique mordante , triviale & exagérée , qui ne pouvoit piquer alors que des mécontens toujours prêts à faifir ce qui peut flater leur caradlere jaloux & vin- dicarif. R O M E I N ( Van ) bon Peintre Hollandois en payfages & en animaux. D. N*. 40-E. K®, £5' 1 Z7. ROMANELLE. D. N». i;. C'eft un Peintre très-gracieux dans fes com- pofitions 5 il étoit de Virerbe , & élevé de Piètre de Cortonne , qu'il a beaucoup imi:é dans fes Ouvrages. Nous avons en Irance plufîeurs grands morceaux de lui. Il a gravé quelques pièces à l'eau forte. 6t TABLE ALPHABETIQUE ROOS5 Peintre Hollandois en payfages & animaux. D. N**. 7. ROSA [Salvator,] yoyez SALVATOR ROSE. R O T A ( Martin ) Graveur Italien. E. N*». 111-117. ROULLET, Graveur. E. N^. 2 5 5-245-170. Ce Maître a gravé au burin un grand nombre de Pièces qui approchent du mérite de celles de François Poilly , par la corredion du defTein & le beau travail du burin. KUBENS ( Pieyre-Paul) D. N^ 18-24-E. N". 1 49-1 5-0-1 y i-i y i-ij 5-1; 4-1 jj- 186-194- Rubens eft regardé comme le premier Pein- tre de l'Ecole Flamande. Des talens naturels ; une bonne éducation foutenue par l'étude des belles-Lettres ; un ardent amour pour la Pein- ture i tout enfin concouroit chez lui, pour le rendre un homme extraordinaire. 11 étoit d'Anvers , où il naquit le 28. Juin 1577. Son. Père , nommé Jean Rubens , Dodeur en - Droit , fut élu à plufîeurs fois Echevin de fà Ville. Après la mort de fon Père , les mal- heurs des guerres-des Pays-bas le firent ré- foudre à prendre le parti de la Peinture , pour laquelle il avoir déjà fait voir beaucoup de penchant dans fa jeunelfe. Son premier Maître fut Van Oort, qu'il quitta pour entrer chez Otho-Venius, qui lui convint d'autant mieux , que ce dernier excelloit non-feulement dans fon Art , mais aufTi dans les belles-Lettres que Rubens a toujours cuhivés , malgré fes gran- des occupations. Ce rapport de goût lia entre eux une étroite amitié, & détermina Rubens à fe livrer ro- talement à cet Art. II ne tarda pas à furpaf- fer fon Maître , mais il fçntit que le voyage DES MAITRES. '€^* d'Italie lui feroic nécelTaire : il y fut donc, & y palfa fept années pendant lefqueiles il écudia beaucoup d'après leTitien , le Tintoret & Paul Veroneze dont il copioit les tableaux; ce qui ne contribua paspeu a le conduire a ce beau coloris dans lequel il a brillé Tupérieurement à tout au- tre Peintre. Il ell étonnant que malgré ce long fcjour qu'il fît en Italie , il n'ait pas pu perdre ce caradere lourd de deflein , (î ordinaire aux Maîtres de Ton Pays, & qu'il a confervé dans fes Ouvrages 3 feul défaut qu'on puifTe lui reprocher, A Ton retour de Rome le bruit de (à re- nommée Te répandit fi fort dans les pays étrangers , que chaque Puillance tâcha de l'attirer pour pouvoir avoir de (es tableaux, L'hifèoire , qu'il poiîédoit parfaicement , l'aida beaucoup dans les grands morceaux qu'il eue à exécuter en plufieurs occafions, & jamais Peintre n'a traité fi fçavamment les allégo- ries. La Reine de Médicis le fît venir à Paris pour y peindre les deux galleries du Pal?is du Luxembourg , dont Tune étoit deftinée pour l'hiftoire de la vie de Henri IV. & l'autre pour celle de la Reine : il commença par cette dernière \ mais la mort du Roi ne lui permit pas d'achever l'autre. Les tableaux de cette galletie font l'admiration de tous les Etrangers qui viennent à Paris. Comme le mérice de ce grand homme n'é- toit point borné aux feuls ralens de la Peinture, & qu'il avoit donné plufieurs fois des preu- ves d'un efprit folide & pénétrant ; le Duc de Buquingan lui ayant reconnu ce mérite, con- feiila a l'Infante Eliiàbeth de le faire nom- mer Ambalfadeur par Philipes IV. fon ne- veu , pour aller en Angletere ménager 1% 9ro TABLE ALPHABETIQUE: paix entre ce Roi & Charles premier. Ru- bens eut dans cette négotiation tout le (uccès imaginable, & conclut cette paix au gré des deux parties intérellées *, ce qui lui attira un honneur infini & des préfens con- fidérables de la part de ces deux Rois. De retour en Flandres , il fut décoré de la place de Sécretraire, qu'il remplit avec dignité , fans avoir jamais voulu pour cela , abandonner la Peinture. Il mourut fort ri- che à Anvers d'une goûte remontée qui l'é- roufFa en 1^40 , à l'âge de 63. ans, & il fut regretté univerfelement. Il eft extraordinaire que ce Peintre ait pu parvenir en même tems à la perfection d'un Art fi difficile, & à la connoiffance des belles- Lettres qu'il poflédoit dans un degré éminent , pnifqu'ourre l'hiftoire à laquelle il s'étoic fort appliqué , il fçavoit parfaitement fepc langes , dont il faifoit ufage à Toccafion , & fur tout la langue Latine dont il fe fervoin ordinairement quand il écrivoit aux Sçavans 5 avec lefquels il avoit relation , & auflî pour toutes les observations "^ qu'il faifoit fur la Peinture. Il elt aifé de s'appercevoîr par fes pro- dudions , qu'il avoit un génie du premier ordre. La quantité de grands tableaux qu'il a fait pour les EgliCes , pour les Hôtels & * Nous en avons la preuve par un raanufcrit de fa main , que pofiede aduellemcnt M. Huquier, Graveur 5c Marchand d'Eftampes, £c qu'il fe propofe de donner quelque jour au Public. Ce manufcrit porte pour titre : De figu.ris Immanis. il eft accompagné d'environ une ciHquantainc de feuilles deffinées, & remplies chacuncs de dilïerentes têtes & attitudes variées qui ont rapport au difcours de ce manufcrit: ce qui fait voir les peines & les foins que prenoit Rubens pour étudier les divers «aiadcfes ôc les diveis etfeis des raouyenieas des boniœes. [ DES MAITRES. 71 pour les fêtes & les encrées publiques, font les marques de la facilité qu'il avoir, tant dans rinvention que dans l'exécution. Toutes fes compositions font pleines d'efprit , & diC- pofées avec tant d'art & de réflexions , que routes les adions particulières de chaque fi- gure , tendent toujours à Ton fujet. On y voit une énergie dans l'expreffion , une no- blefle dans les attitudes , une variété dans les contraftes , un grand goût dans le jet des dra- peries , une magnificence dans l'ordonnance , enfin un fublime qui le rend unique & ini- mitable 5 fur tout dans ce qui dépend du coloris quil a porté plus loin qu'aucun Pein- tre , & dont il a tiré des effets fi extraordi- naires par la force & l'accord qu'il a fçu y réunir , qu'il paroît toujours furprenant tou- tes les fois que l'on voit (es Ouvrages. Ses tableaux de chevalet font extrêmement ra- res, & l'on n'en trouve gueres que de ceux qu'il a faits pour exécuter les premières pen- fées de Tes grands morceaux. Il a gravé quel- ques pièces à l'eau force. R U Y S D A L , bon Payfagifte de la Hollande.' D. N<^. 55. Sa touche eft ferme & fçavante , & Ton coloris vigoureux j il faifoit mal les figures, c'eft pourquoi on en trouve fouvent dans fes tableaux qui font faites par Wauvermens , Oitade ou Adrian Van de Velde. Sa manière efl; fort goûtée par les Peintres, S. SA D E L E R ( Jean , Gilles & Raphaël , ) E. depuis leN°. ^y. jufques & compris le "N®. 104. Voyez la note du N". ^5. des Ef^ampes. Plus, les N°. 18 5- 18 8-461-476- 477-481. des Eftampes. 7i TABLE ALPHABETIQUE S A E R D A M ( Jeanj E. N''. ioé-207-208- 205>-478-479. C'eft un des plus agrables Graveurs de la Hollande dont la touche eft douce & ferme. Il a beaucoup travaillé d'après Goltius, & fès eftampes font extrêmement recherchées des Curieux. On n'y fouhaiteroir qu'un peu plus de corredion dans le delfein : il eft vrai que prefque tout ce qu'il a gravé eft fait d'après des Maîtres qui étoient très-maji nierés dans les contours de leurs figures. S A G T L E V E N , bon Payfagifte de la Hol- lande, & fort eftimé dans ce paysj il n'a guère travaillé qu'en petit. E. N". 472. ce Numéro eft de delleins quoique fous le titre des Eftam- pes* SALVATOR ROSE,D. N°,6.E.N^' II étoit Napolitain. Ceft un des Peintre des plus eftimés de fon fîécle : il réuffilfoit admi- rablement dans les payfages , Se deflinoit très- bien fes figures. Son génie étoit élevé & fé- cond : fes compofîtions piclorefques ^ quelque- fois bizares , mais d'un grand goût ; fa touche fçavante & pleine d'art & fon coloris merveil- leux : fa Gravure à l'eau forte eft aufli fpiri- tuelle que fon pinceau : il étoit très-bon Poète , mais il fe livroit trop à la (atire : on trouve Beaucoup de fes tableaux en Angleterre , où il eft dans la haute réputation qu'il mérite. Il mourut à Rome , à l'âge de 58. ans , en 1673. S A M S O N ( /ex ) Géographes. E. N°. 401- 484. Nicolas Samfon d'Abbéville doit être regar- dé » pour ainfî-dire , comme le Père de la nouvelle Géographie. C'eft lui & fes fils , qui les premiers ont commencé à donner aux car- tes des formes plus approchantes du vrai : ils étoient DES MAITRES. 75 étoient tous fçavans & très-laborieux: la quan- tité de cartes que nous avons d'eux, en eit une preuve, & nous leur avons l'obligation d'avoir degrolli les différentes Régions de la terre , Se d'avoir fourni par-là les moyens de pouvoir nous procurer par les fuites des cartes plus lïïres & plus exades. Si la plupart de leurs car- tes ne font pas aujourd'hui confultées comme les plus vrayes , il eft cependîint nécelfaire de les avoir , puifqu'elles ont fervi de baze & de fondement , pour toutes celles que l'on a don-, né depuis. La Partie hiftorique ? qu'ils ont beaucoup étudié dans leurs cartes eft toujours ertimée, ^uflî - bien que les cartes qui regardent l'an- cienne Géographie de la France, de l'Efpagne, de l'Italie & de l'Angleterre ; & cette famille fera toujours illuftre & rénommée parmi le$ Géographes. I AN DR A RT {Joachim)E,No. 370-371. Ce Maître s'eft rendu recommendable dans la Peinture > ainfi que dans les belles-Lettres : nous avons de lui une fuite des Statues anti- ques, & une vie des Peintres en langue Latine, fort eftimées : ce font les deux Volumes com- pris dans les Numéros ci - deflus. Il a abrégé dans fa vie des Peintres , Vajari & Ridolfi pour les Maîtres Italiens , & Vermandre pour les Maîtres Flamans du Ciécle paflé : à l'égard des Maîtres modernes il a travaillé fur difîérens mémoires , & fur ce qu'il pouvoir avoir appris par lui-même. Il a aufTi gravé quelque chofe à l'eau forte. 5ANDRART [Jacob). E. N*». 185-18^- 300. Il étoit neveu du précédentril a excellé dans la Gravure des Portraits , qu'il a rendu avec beaucoup de naïveté & de relfemblance , & fou burin eft agréable ; il eut une fille appellée Su^ D 74 TABLE A L PH A B ET iC^tT E fane Sandrarc , qui a aufli reuffi dans le même talent. SCHUT [Corneille) D.N°. i8.E. N°.i5t- Il étoit contemporain de Rubens , contre lequel il marqua trop de jaloude, dont ce grand Peintre n'eut aucun refTentiment. Il eft eftimé & Tes comportions font aflez ingenieufes.Nous avons de lui quelque fujets gravés à l'eau forte. SCOTIN, Graveur. E. N^. 119. SEGERS { D^«ie/)E.N'». 15x15^,. Il étoit aufli contemporain de Rubens : il a beaucoup brillé par la force & l'union de fon coloris , & il y a de très-beaux tableaux de fa façon à Anvers. Il eut un frère qui fuivii la même profeilîon , Si qui fe fit Jefuite, Ce der- nier a réuflî dans les fleurs. SILVESTRE, (Ifra'éL) E. No. 1-52-1 féT. Ifraël Silve{he a gravé avec finefle & intel- ligence diverfes vues , & divers paffages , dont le nombre eft confîdérable : il fut élevé D'ifraël Henriete fon oncle qu''il furpafla de beaucoup & il devint fihabile-hommequeLouis XIV. l'employa pour deffiner & graver les Maifons Royales , les Places conquifes par Sa Majefté, & d'autres Ouvrages deftinés pour fa Bibliothèque. Il fut enfuite honoré du ritre de Maître à defliner de Monfeigneur le Dau- phin , & fut gratifié d'une penfîon , & d'un logement au Louvre. Il naquit à Nancy le 15. Août léîi. & mourut à Paris le 1 1. Oélo- bre lé^i. il a laKîé pluiieurs enfans , & petits enfans ,qui fucceflîvement & jufques à préfenc ont hérité du même mérite > & qui ont occu- pé la même place de Maître à Delïiner des en- fans de France. SIMON N EAU. E.N". ii^-24;-25i-»73- i75-i77-3ï^-^5i-4;i-458. DES MAITRES. 7^ Nous avons deux Graveurs de ce nom , qui tous deux ont été habiles gens^ fur-tout Char- les , dont l'Eftampe de la Franche-Comté , qu'il a gravé d'après le Brun, eft regardée com- me un chef-d'œuvre de gravure. SMITH. E. N^ 113-114-115-111-212-124- 21^-461. C'eft un des meilleurs & un des premiers Graveurs en manière noire. Ce genre de gra- vure n'efl pas fort ancien. S O UT M AN. E.N^. 154-18^. Ce Graveur étoit des Pays-Bas : il a fait plu- fieurs Eftampes d'après Rubens. Sa manière eft finguliere , & elle fait affez d'effet , mais elle n'efl: pas agréable. S P I E R R E , ( François ) E. N^. r j 9. Ce Maître 5 quoique Lorrain , doit être mis au rang des meilleurs Graveurs de l'Italie , il a fait très-peu de morceaux ^ & fon burin eft des plus gracieux. Il compofoit aufîî fort bien, & nous avons quelques pièces qu'il a gravé d'après fes compcfîtions 5 où l'on peut recon- noître facilement ce mérite. Sas ouvrages font rares & recherchés. Sa Vierge d'après le Cor- regeefi: admirable. SPRANGER, C Barthelemi. ) Bon Peintre des Pays- Bas , mais extrêmement maniéré : il étoit d'Anvers , où il naquit en 1546. E.N* lOi?. STELLA, ( Jaques. ) D. N<». 79. Stella avoit le génie facile , il donna plus dans le gracieux que dans l'exprefllon : fon Coloris étoit brillant , mais trop cru : fes com- portions froides & fans adions : cependant on ne peut pas dire qu'il n'ait pas été un des bons Peintres de fon tems } il étoit très-laborieux , & il fut employé dans beaucoup d'ouvrages de conféquence pour le Roi de France , pour le Roi d'Efpagne j & pour différentes Eglifes 7^ TABLE ALPH A'BETIQ^TJE tant en France qu'en Italie , où il féjourna plusieurs années. 11 étoit fils de François Stella Peintre , qui à Ton retour de Rome s'arrêta à Lion , ou il fe maria , & où naquit Jacques Stella en iS!f6* qui mourut à Paris dans l'an- née 1647. à l'âge de 61. ans , honoré du titré de Chevalier de St. Michel que le Roi lui av.oit accordé en confidération de Tes talens. STELLA, {Claudia) E. N«. 167-177-58 c. Voyez la note dia N°, 277. STR A DA N,(Je^»)E.NM 54-1^0. Il écoit de Bruges , où il naquit en 1^27. il deflïnoit aiFez bien les chevaux , & il a donné particulièrement dans les Chafles. Il fut le Maître de Tempefte. Il mourut en 1604, âgé de 74. ans. SUANEVELT,ou HERMAN d'Italie. D. NÇ. ^c-E.N". 143-197. On l'appelloit communément à Rome, l'Hermite , parce qu'on le rencontroit fouvent feul dans les ruines de Rome qu'il alloit def- fmer : il ne faifoit que dss payfages , dans lef- quels il a beaucoup cherché la manière de Claude le Lorrain , dont il étoit Elevé, Ses figures font bien dedinées , & fes Tableaux . font afldz chaux. Il a gravé à l'eau-forte plu- fîeurs de fes payfages, S U E U R ( Eujîachek ) D. N^ 8 i-E. N'. 238- 240-274-37^. Ce Peintre peut être appelle avec juftice le Raphaël de la France t il paroît par fes ouvra- ges qu'il n'avoir que l'Antique , & ce grand homme pour modèles. Son mérite eft d'autant plus éclatant , qu'il a reformé de lui-même les defFauts de fon école, en oubliant tout-à- fait les principes qu'il avoir reçu de Simon Vouët fon Maître ; Principes qui n'étoient point encore furs , la Peinture , alors , ne com- mençant qu'à naître en France. L'amour que le Sueur eue pour cet Art dès fa plus tendre DES M AI TRES. -jj jeunefTe , fut foutenu d'une noble émulation , qui en cultivant les dons qu'il avoit reçu de la nature , lui fit chercher à s'élever au-deifus des autres Peintres de Ton tems. Il fit tant, par une étude & un travail continuels, & au-def- jfus même des forces de Ion âge , qu'il trouva enfin une manière fupérieure , qu'il ne dût qu'a lui-même. Il n'a péché que dans fon coloris , qui eft foible , &: qui répand quel- quefois du froid dans fes tableaux : car il pof^ fedoit prefque toutes les autres belles parties de la Peinture. Il étoît fage &: délicat dans le choix de les figures & de fes attitudes : /impie & noble dans fes expreffions : correct dans fon deliein , élevé dans fes penfées : attentif & fcrupuleux.à éviter les trop grandes oppofi- tions de Tes contraftes ; enfin tout dans les ou- vrages pénétre Tame , & ne tend qu'au fubli- me , qu'il auroit indubitablement atteint, Ç\ la mort ne l'eut enlevé à la fleur de fon âge , le 30. Avril 165 f. il n'avoir alors que 38. ans. Conformité malheureufe qu'il eut avec Ra- phaël , qu'il cherchoit tant à imiter. Le Sueur eft encore journellement regretté, & les fameux Tableaux qu'il a fait pour le Cloî- tre des Charrreux de Paris , ne peuvent erre admirés par les Amateurs , fans qu'ils reiîen- tenc une vive douleur de la perte prématurée d'un fi grand homme. 5U YDE ROEF (/o«4J) E. N^ i^i-182- 183-184-186-188-18^. C'eft un des meilleurs Graveurs de la HoU lande , & qui ait le plus approché dans fa Gra- vure du goût Pidorefque & Piquant de Rim- brant : il a même gravé plufieurs Portraits d'après ce Maître , mais les plus admirables qu'il ait fait , & les plus rares font ceux d'après Frans-Hals , habile Peintre , Contemporain D iij tS TABLE ALPHABETIQ^UE de Rimbranc , & donc les Tableaux font peu connus ici. Suyderoef eftie plus ragoûtant des Graveurs , ( (ije puis me fervir de ce terme , ) aux yeux des connoiflVurs , & de ceux qui s'at- tachent pKis à l'arc qu'au beau travail du bu- rin ; il y a dans fa Gravure un certain grignotis, dont il a fçû tirer un effet merveilleux , & quelquefois fes Estampes font autant d*effet qu'un Tableau, par l'erprit, la touche & le clair obfcur, qu'il a eu le talent dy conferver. Un de les plus beaux morceaux , & le plus confidéra- ble efl: l'Eftampe de la paix de Munfter , qu'il a gravé d'après un tableau deTerburck,& dans laquelle il y a au moins une foixantaine de Portraits des Plénipotentiaires , qui furent pré- fens à la fignature de cette paix. rry AR D I E U , Graveur François , adueî* j|_ lement vivant. E. N*. iié-117-ii^. TASSIN, Graveur. E. No. 4^î. TEM PESTE {Antoine) E. No. 154-300. Il étoit Peintre & Graveur à ^'eau forte : il naquit a Florence & fut élevé de Stradan: il fe livra ainfi que Ton Maitre à l'étude particu- lière des chevaux & d'autres animaux , genre dans lequel il a rrès-bien reuffi : il a fait tant en tableaux qu'en eftampes, nombre de fujets de Batailles & de Chalfes : il avoit beaucoup de génie & il compofoit facilement: fondef^ fein eft un peu lourd tant dans fes figures que dans fes chevaux. Il mourut en 1630. il eft cftimé fur-tout par les Peintres , mais fa gra- vure n'eft point agréable. T:F.NIEKS{ David) T. No. i4-i9-59-E). N". i5-?i E. No. î6f if7-z8o-z89. Teniers eft regardé comme le véritable /in- ge de la Peinture. En effet independanment de D E s M A I T R E s. 7P fon mérite particulier,c'eft un vrai Protlice qui fe meramorphofe dans tous les genres ; il a fi bien imité la manière de certains grands Mai- très & fut-tout celle du Balfan , qu'il trompe- roit facilement , il il s'étoit occupé moins fou- vent à cet amufemenf, il eft outre cela un de ces Peintres inimitables , Auteurs d'une ma- nière & d'un goût qui leur devient unique & que perfonne ne peut atraper. Ses ouvrages font ceux qui plaifent le plus univerfelement ; les vrais connoifleurs les recherchent pour en admirer le beau faire , qui leur paroit toujours nouveau j & ceux qui le font moins , fe lâilfenc entrainer par la vérité de fes payfages & le naïf de fes figures. Teniers avoit un talent particulier pour pro- duire des effets extraordinaires dans fes ta- bleaux , quoiqu'ils foient généralement clairs dans toutes leurs parties. Il n'a guéres fait nfage de ce qu'on appelle ordinairement Re' poujjoirs , dans les ouvrages des Peintres Fla- mands , qui ne les font valoir la plupart du temps,que par des oppoficions de couleurs uti peu forcées , qu'ils placent avantageufemenc îur le devant de leurs tableaux : mais le plus (buvent Teniers fçait faire détacher d'une fa- çon merveilleufe fes clairs par d'autres clairs fi bien ménagés 5 que cela étonne les Peintres même & leur paroît une vraie magie * ^ M. l'Empereur , Jouaillier, curieux difficile Scdéli" cat , mais encore plus connoifTeur , dont le coup d'œil eflfûr,& qui ne le fenc jamais piqué que par le vrai beau & l'exquis, n'a pûfe refufer il y a quelque temps à un de ces Tableaux de remarque que j'avois a.porté de mon dernier voyage de Hollande : l'efFei en eft fur- prenant , fans aucune oppofitioii marquée ; & les figu- res s'y détachent en (lairvif,de dcflus un ciel & des eaux qui font auflî très-clairs. Il m' aj avoué que c'étoit mi des morceaux de fon cabinet qui lui pla^ifoic le plus. Div 4o TABLE ALPHABETIQUE Il avoit une grande facilité dans l'exécuticrii & fes ouvrages paroiirenc prefque toujours faits au premier coup ^en eff:?t, il les travaillou lé- gèrement , & il employoit fi peu de couleur que quelquefois l'impreffion de la toile lui ler- voit de fond. La grande habitude lui avoic rendu la main fûre^ & jamais coup de pinceau jie fut inutile ni donné mal à ptopos dans Tes tableaux. C'efl: le Peintre , à ce qu'il eft faci- le de voir , qui en a fait le plus: il n'j a point de petit cabinet , tel chétif qu'il Ibit , où il n'y en ait , même plufîeurs , & c'eft toujours par eux que l'on commence à établir fa curio- îité. Nous en voyons nombre de petits qui font charmans , & que l'on appelle des Jprès fcupers , parce qu'il les faifoit les foirs , ce qui prouve l'aifance avec laquelle il travailloit. Il y a cependant un choix à faire dans fes tableaux : fes premiers temps ne font pas agréa- bles : fon milieu eft le temps de fa force j Se fur la fin , il changea de manière & il tomba dans une couleur rougeatre & maujfadi qu'il répandoit tant dans fes payfages que dans fes figures, ce qui enempéchoit totalement l'effet. Comme il n'eft pas permis à un Peintre d'ê- tre parfait , & que l'on cherche toujours à lui trouver quelques défauts , Teniers eft dans le cas de n'en être pas plus exempt que les autres. On lui reproche donc d'avoir donné dans des fujets trop bas , & de n'avoir pas aflez varié fes compofitions , & aufli d'avoir prefque toujours fait fes figures d'une nature un peu trop cour- te. A cela près , il fera toujours regardé dans fon genre , comme un parfait imitateur de la nature , & fes tableaux de choix tiendront tou- jours place dans les meilleurs cabinets. T E S T A ( Pietro ) D. N°. i i. E. N^ i44« Ce Peintre eft fort eftimé. Il avoit beau- coup d'imagination , mais quelquefois les ca- DES MAITRES. 8i ra^eres & les atitudes de fes figures font ou- trées. Ses Defleins font admirables, aufli-biea que les Eftampes qu'il a gravées à l'eau forte d'après fes compoficions. 11 éroir deLuques : il eur le malheur de (ë noyer dans le Tibre vers l'an 1^48. un jour qu'il croit afîïs fut le bord de ce fleuve , le vent enleva fon chapeau, & en tâ- chant de le retenir il fe lailïa tomber dans l'eau. THEODORE DE B R Y. E. N<=>. 175. Il étoit bon Deflînateur & excellent Gra- veur , fur tout en petit : on le met ordinaire- ment au rang des petits Maîtres. Il a gravé quantité de morceaux d'Hiftoire & d'orne- mens. Son burin eft propre & net , mais un peu fec. Il y a plufieurs de Tes ellampes , qui, quoique copies d'autres eftampes , font fou- vent plus chères & plus recherchées que les originaux : témoin la fameufe Eftampe de l'Age d'or réduite en petit d'après celle d'A- braham Bloemaert. THOMASSIN, Père & fils , Graveurs. E, N''. 304-348-4^0. Nous ayons plufieurs beaux morceaux de ces deux Maîtres , & fur-tout du fils , enir'au- tres la Mélancolie d'après le Feti , qui fait une des belles Eftampes modernes. THULDEN, Graveur. E. N*. i^ô. T I N T O R E T ( Jacques ) ou ROBUSTI. E. N*. ii8 I2f-f3i. Tintoret eft le Peintre de tous les Vénitiens qui ait eu le génie le plus fécond. Il naquit à Venife l'an jfix. & fut furnommé le Tin- toret , parce qu'il étoit fils d'un Teinturier. Il prit pour fes modèles Michel Ange & le Titien : le premier, par rapport à Texaétitude de fon Deflein ; & le fécond , à caule de la beauté de fon coloris. Jamais Peintre ne fut d'une plus facile & d'une plus prompte exécu- D V 8i TABLE ALPHABETIQUE tion j auffi couroit-il après tous les ouvrages qui fe préfsncoienc, & qu'il entreprenoic à couc prix , les finilFant plus ou moins félon l'argenr qu'on lui en don noir ; ce qui a rendu Tes ta- bleaux fort communs. Il s'attira par-la dans fbn temps la jaloulie des autres Peintres ; fou- vent il employoit moins de temps à peindre une grande ordonnance , que les autres en mertoient à en faire feulement une légère elquiile j il en donna un jour les preuves. Lorfque la Confrairie de S. Roch de Venife voulut faire peindre un tableau dans leur Egli- fe , les Confrères firent venir le Tmtoret , Paul Veronefe , André Schiavon, le Salviati & Zuccaro à qui ils dirent de faire chacun un Deffein pour pouvoir choifir entre tous celui qui leur agréioit le plus. Le jour marqué pour ce choix , le Tintorer vint comme les autres, mais au lieu d'un Defiein, il fit appor- ter un grand rabieau conforme à la place , Se qu'il avoir peint & fini pendant que les au- tres n'en avoient pîi faire que rerquiiîe. Il obligea les Confrères à le garder , ofFrant de leur iailler gratuitement. Cependant on ne doit pas mettre tous Tes tableaux au même rang : il s'en trouve qui font d'un mérite fupérieur , & qu'il a travaillé avec plus de foin , quoique la facilité qu'il eût à compofer & à produire aifément fes pen- fées , l'empêchpUent de finir toutes les parties autant qu'on l'auroit fouhaité ; mais il préfe- roit l'abondance de l'imagination S: le feu de i'exprefïïon au mérite d'un travail fin-i & pené. Il avoir le génie ttop fougueux 5c le pinceau trop rapide pour s'arrcrer à une fi grande exac- titude dans fon exécution , ce qui quelquefois lui faifoit porter fes contraftes jufqu'à l'extra- vagance y & les rer.doit oppofés à la narure & a la vrai-femblance. Ses carnations fontbeU DES M AIT RE s. 8^ les , Ton pinceau ferme , fa touche fpirituelle^ & c'eft avec juiHce qu'on le nommoit dans fon temps , le Peintre fameux. Quoiqu'il foit un des Maicres qui ait le plus travaillé , & qu'il Toit parvenu à un âge fort avancé , il ne mourut pas cependant fort riche , ayant été plus jaloux d'acquérir de la gloire & de la réputation que damalFer de grandes richefles. Il a vécu jufques en i')9^ & il eft mort à l'âge de 8i.ans. TITIEN VECE LLT E.N'. 130-147. Ce Peintre elî plus connu fous le nom du Titien que fous celui de Vecelli. Il naquit à Cadore dans l'Etat de Venife en 1477- il fut envoyé fort jeune à Venife chez fon oncle , qui lui ayant reconnu de grandes difpofitions pour la Peintvîre , le mit chez Jean Bellirt Peintre fameux de ce temps là , qu'il furpalfa prompcement ; mais le Titien trouvant la manière du Géorgien , qui lui étoit contem- porain, beaucoup plus a fon gré & plus fça- vante,il i'étudia avec tant de foins,que le Geor- gion en devint jaloux & lui défendit fa maifon» II fut eftimé des plus grands Princes de Ton temps, qui tous voulurent avoir leurs por- traits faits de fa main. Charles V. enrr*aurre5 ie créa Chevalier & Comte Palatin. Comme il peignoir cet Empereur pour la troifîéme fois , ii lui échapa un pinceau de la main que Charles V. ramada aufîi-tôt,en luidifant ,que le Titien étoit digne d'être fervi par Cefar , & ajoutant , quM auroit toujours des Courti- lans à fes côtés , mais qu'il n'auroit pas tou- jours un Titien fous la main. Henri I I L paflant à Venife ne voulut pas aufH fortir de cette Ville , fans l'honorer de fa vifite. C'eft îe Peintre qui a vécu le plus long-temps 9 il n'eft mort Que D3r Taccident de la pefte qus asùva à Verùfe l'an ,i;7^. ayant alors ^5. a^s^ $4 TABLE ALPHABETIQUE Le Titien a beaucoup travaillé. C'eft le plus grand colorifle de Ton école, qui a toujours briilée dans cette partie, & il eft pour ainfi dire le maître & le modèle de tous les grands Hom- mes qu'elle a fournie. Quoiqu'il n*eût pas ab- folument le génie brillant , il n'a pas lailîé que de compofer d'aflez grands morceaux j il a parfaitement réufTi dans Tes payfages , dont le choix efl: admirable, & il les a orné de di- verfes fabriques qui y répandent beaucoup d'a- grément & de variété. Ses atitudes font am- ples , mais nobles , malgré qu'il ait fuivi la na- ture plutôt telle qu'il la voyoit , que dans les beautés & les grâces de l'antique. Ses draperies iont toujours riches & vraies , félon les étofes qu'il a voulu rendre , mais Tes plis paroiflent fouvent faits au hafard ; Pour fes carnations elles font admirables. 11 s'ert auflî quelquefois écarté de la vérité des temps & des lieux , dans les habillemens Se les attributs qu'il donnoit à fes figures , & il a fait quelques Anacronif^ mes de ce genre ; ce qui fait croire qu'il n'a- voir pas beaucoup étudié l'Hifloire. Le Titien a eu pludeurs manières différentes & fur, les derniers temps il s'eft totalement abandonné à la pratique. Malgré l'occuparioa que lui donnoit la Peinture, il a gravé quel- ques pièces en taille de bois : cependant la plu- part de celles qui paflent pour être de lui, font de Jean Calkert , un de fes meilleurs élevés. TORTEBAT, excellent Peintre de Portraits. E. N«. 3^9. Il a gravé quelques pièces à l'eau forte , eh- tr'autres les figures anatomiquesd'après les tail- les de bois de l'Anatomie de Vezole. TROYES ( Frar.çois de) E. N«. 247-148- 257-277. Il naquit à Touloufe au mois de Février 1^4). Ce Peintre ell regardé comme le Van- \ Des MAITRES. tf idyck de TEcole de France- Il avoit donné d'a- bord dans les fujets hiftoriques ; mais après la more du célèbre M. le Febvre Peintre de Por- traits 5 il s'attacha à ce genre, dans lequel il a acquis une réputation immortelle. Il a réufîî fur-tout dans les Portraits de femmes , auf- quelles il fçavoit donner des caraéleres Poéti- ques &de Divinités qui leur étoient convena- bles , aulfi inz^énieufement imaginé- que ga- lamment ajuftés , & tou)ours avec bienfeance. Enfin il trouva le fecret de contenter le beau {exe & de fatisfaire les Curieux. Quoiqu'il fût livré totalement à ce genre , il fe recréoic quelquefois à faire des fujets qui n'ont pas moins de mérite que Ces portraits. Son pin- ceau avoit tout \efuave & la force de celui des meilleurs Maîtres Flamands , & fon Deflein toute la précifion & les grâces des Maîtres Italiens, quoiqu'il n'ait jamais fait de voyage ni. en Flandres ni en Italie. Il joignoit à ces talens une probité exadle, & un efprit de fo- cieté qui lui avoit produit un grand nombre d'amis. Après avoir été ancien Directeur de l'Académie Royale de Peinture & de Sculptu- re , il mourut à Paris le premier May 1730. âgé de plus de 8o- ans. 11 a laiflé un fils , qui en héritant des heureux talens de fon père, eft non feulement monté au grade de Profeifeur de l'Académie Royale de Peinture , mais qui a été nommé depuis peu par le Roi pour être Directeur de l'Académie Royale de S. Luc établie à Rome par Sa Majefté : place qu'il remplit avec dignité , & dans laquelle il s'at- tire une edime univerfelle. V. VANDER BORCHT. E. N^. 112. VANDER C ABEL^aiïezbonPein- ire de marines & d'animaux, E, N*^. 146. t6 TABLE ALPHABETIQ^UE VANDER-D O E S , bon Peintre Hollan- dois en payfages & en animaux. Ses Defleins font fort recherches , & il y a dedans beau- coup d'intelligence &: d'effet. T. N°. <5p. VAN DER M E U L E N ( Antoine -FrançoH) T. Mo.^5 -48-^6-58. D. N**- 61-67,, E. N».507» Il étoit de Bruxelles, Il eut un talent par- ticulier pour bien peindre les chevaux. Sa touche efl: pleine d'efprit , & approche beau- coup de celle de Teniers. Comme Louis XIV. Ta occupé toute fa vie à peindre les vues de^ places dont Sa Majefté a fait les conquêtes , 011 ne trouve guéres de lui que des petits tableaux, qui font plutôt des efquilres que des morceaux arrêtés, mais qui cependant fatisfont infini- ment. Ses grands tableaux font l'ornement de Marly & des autres Maifbns Royales. Il eft mort à Paris en 1690. âgé de f ^. ans. VANDER ULFT( J^cobus ) E. N^ 471. Ce N**. eft de DeiTeins, quoiqu'au rang des Eftampes. Les Tableaux de ce Maître font très-peu connus ici. Ce Peintre eft dans une haute ré- putation en Hollande , & fes Defteins aurti- bien que Tes tableaux y font très-chers & très- rares. Comme il a été Bourguemeflre d'u- ne des villes de la Hollande, & qu'il étoit fort riche , il a très-peu fait d'ouvrages, n'é- tant pas dans Tcbligation de travailler par be- foin. On reconnoît à fa touche & à fes com- pofitions qu'il avoit fait le voyage d'Italie. Il peignoit l'Architediure d'un très-bon goût, & il compofbit avec facilité. Sa couîeut eft admirable , Si fes tableaux font beaucoup d'ef- fet. J'en ai vu deux de fon meilleur temps à la vente du Cabinet de M.Tierins Avocat, C)ui s'eft faite cette année à la Haye , ou j'étois alors 5 mais qui furent pouffes à un prix trop violent. J'y en ai cependantacquis un qui efe DES MAITRES 9y aflfez beau , que je poffede aduellement, & fur lequel on peut facilenaent juger du mérire- de ce Maître. VaNDYCK ( Antoine) D. N*». 2T-24. E. N*». If 1 -1^7- I f 8- 186- 19 1-191-3 8 3-3 84- 385-479-481. ^Vandyck naquit à Anvers en I5"99. il fut en premier lieudifciple de Jean Baie j mais après qu'il eut reconnu le mérite de Rubens , il fit tant parles amis qu'il trouva le moyen d'entrer chez ce Maitre , où il s'avança dans cet art avec d'autant plus de facilité que Rubens, qui avoit découvert en lui les heureafes femences de ce qu'il devoir devenir un jour , prit plaifir à l'inftruire . & ne lui voulut rien cacher de ce qu'il fçavoit. C'ell ai nfi qu'il profita de toutes les études que ce grand Peintre avoit fait jufqu'alors : il parvint donc en peu de temps a un {i haut point que Rubens ne fie point de difficulté de fe Tervir de lui dans la plupart des tableaux qu'il avoir à faire & qu'il lui faifoit peindre d'après fes Delfeins, iê con- tentant feulement de les retoucher. Comme Rubens avoit pour VandycK une eftime particulière, & qu'il ne cherchoit que ce qui pouvoit être unie à l'avancement de fon difciple , il lui confeilla de faire le voya- ge d'Italie, pour qu'il pût par la faite faire uiage des beautés quil découvriroit dans les ouvrages des grands Mairres. Vandyck fuivir Ton avis , mais il ne refta. pas long-temps à Rome,& il s'arrêta davantage à V~eni(e,ou il fe fortifia par l'étude qu'il fit furies tableaux du Titien & de fon Ecole. Il fut même beaucoup employé à Gênes , où il fit nombre de Por- traits qui commencèrent à établir fa réputa- tion. De retour en Flandres, VandycK fît voir que fca voyage d'Italie ne lui avoit pas été infruc-^ tî TABLE ALPHABETIQUE tueux : onapperçut dans Tes ouvrages , beau* coup plus d'arc & de bon goût , & il peignit plufîeurs tableaux d'hiftoire qui rendirent Ton nom célèbre de tous côtés , entr'autres ce fa- meux Crucifix pour les Capucins de la ville de Termonde , que l'on regarde comme un chef-d'œuvre : mais comme il fencit qu'il avoic un talent particulier & une facilité extraordi- naire pour le portrait, & qu'aucun Peintre de fon temps ne pouvoir lui être préféré en ce genre , il s'y livra touc-à-fait dans i'efperance que cela lui procureroitdes occafions plus fré- quentes de le faire connoitre dans les pays étrangers, & en même temps plus lucratives; ce qui lui réufïît à fon gré ^ car le Roi d'An- gleterre, qui étoic afTez amateur de Peinture , ayant entendu parler de fon mérite , le fit ve- nir à Londres *, il lui fit peindre toute la fa - mille Royale , & le combla de carelles & de préfens. 11 fut fi goûté dans ce pays & il y fut fi occupé , qu'il prit le parti d'y refter. Il y époufa une très-belle femme qui étoit d'une grande famille. Quoiqu'il mît à fes portraits un prix fort haut , il avoit beaucoup de peine à pouvoir fatisfaire tous ceux qui lui en de- mandoient, ce qui lui fît amalfer de grandes richeffes , malgré la figure extraordinaire qu'il faifoit & la magnificence avec laquelle il vi- voit : enfin après avoir rempli la ville de Lon- dres de fes ouvrages, il y mourut en 1^41. âgé de 42.. ans. Quoique Vandyck ait eu les mêmes princi- pes que Rubens , on ne peut pas dire cepen- dant qu'il ait eu le génie auffi beau , & que fes compofirions ayent été aufli ingénieufes Se aufii fçavantes que celles de fon maitre. Son imagination étoit moins vive , & il ti.roit jnojas à i'eftet dans fes tableaux. Il eft vrai DES MAITRES. fif qu'il ne s'ccoir point fait, en ce genre , une (i grande habitude que Rubens , mais aufli on lui rend juflice en difant que fes portraits font fu- blimes , qu'ils pénétrent l'ame par leur vérité, & que perfonne ne lui eft comparable dans ce talent. Ses atitudes font fîmples & naturelles ; fes têtes font dedinées dans la dernière per- fe(5lion , & fans en outrer les caradleres , il les a rendues fî animées qu'elles paroiiïent plei- nes de vie : Ces mains ne font pas moins cor- redes que le refte de fes figures : fon pinceau ; eft d'une légèreté furprenante , & fa couleur d'un accord merveilleux. Quoiqu'il n'ait fuivi dans fes draperies que les modes de fon temps, il a fçû fi bien les ajufter , que fes figures on: toujours un air noble. En un mot , dans fes portraits il eft fupérieurà tous ceux qui en ont tait j & dans fes tableaux d'hiftoire , il eft égal aux plus grands Maîtres. Il a cependant chan- gé un peu de manière fur la fin de fa vie , cherchant alors plutôt à gagner du bien qu'à perpétuer fa réputation ; ce qu'il ne fit point difficulté d'avouer lui-même, en difant qu'il étoit naturel de travailler pour foi après avoir travaillé à fe faire un nom. Nous avons de lui quelques portraits & autres pièces gravées à l'eau forte. V A N I U S { François ) E. N^ 1 30. Ce Peintre étoit de Sienne , & fut dif. ciple du Baroche : il étoit agréable dans fon coloris , corred dans fon defîein & expref- fif dans fes caractères. Il eft fort eftimé. Ses defleins font admirables , & vont de pair avec ceux du Baroche & avec ceux du Ca- rache. Comme il étoit très-pieux, il n'agueres donné que dans des fujets de dévotion. Il a très-peu furvécu le Baroche , étant mort dans l'année 16 15. âgé de 47. ans. Vanius a fait quelques petits morceaux à l'eau forte. fo TABLE ALPHABETIQUE V A N - L A R. Voyez BAMBOCHE. VAN-SCHUPPEN, bon Graveur. E. N^^3^ V A N-U D E N. T. N*. 15, D. N«. 46-47-E. Oeftun excellent Payfagifte Flamand , qui fouvenc a écé employé par Rubens , quand il ne vouloit pas fe donner la peine défaire lui-même fes payfages. Il a gravé à l'eau forte avec efprit plufieurs petits payiages, VELDE ( Mrien Van) D. N». }f. Ce Peintre eft un des meilleurs Maîtres de la Hollande pour le Payfage & pour les ani- maux. Il y eft dans une très-haute eftime & poulie même à des prix confiderables. Il y a néanmoins beaucoup de choix à faire dans fes tableaux , & rarement ils fe trouvent purs ou fans être fatigués. Nous n'en avons pref- que point à Paris de fon bon tems , & l'on ne peut guère citer que le grand que pof- fède Monfieur Blondel de Gagny , * quoique ce Maîrre foir cependant encore fupérieur dans fes petits tableaux. C'eft le Payfagifte dont le pinceau foit le plus fiou 8c le plus Moelleux: Corneille Polimburg même , paroît fec , pour ainfi dire , dans fa touche , auprès de lui. Ses figures font ordinairement naïves & bien delTinées : il en a fait fouvent dans les payfages de Rujrldal , de Weynans , & au- * Monficur Blondel de Gagny a dans fon cabinet plufieurs autres tableaux de remarque qui ne cedenc en rien à celui de Vande-Velde que nous venons de citer , ni à celui de Bergliem dont nous avons parlé dans Tarticle de ce Maître. Ce Curieux peufTe la déli- catefle de fon choix jufques au moindre fcrupule , & il faut qu'un tableau , pour lui plaire, ne foit répré- henfîble ni dnns le fujet ni dans l'exécution. Tout dans fon cabinet eft agiéable & du meilleur tems de cha- que Maître : & ce qui en fait l'éloge , ainfi que de fon bon goût , c'eft qu'il feroit difficile d'y en décou- viir quel<]^ues-uns dans le nombre de ceux qu'il, pof- DES MAITRES. ^r très bons Maîtres. Sa couleur eft fondue & vigoureufe , & Ces tableaux font d'un accord parfait: enfin c'eft le Peintre le plus fiatteur qu'il y ait pour les Curieux qui s'attachent au beau trarail & au fini. V H L D E ( Jean Fan- ) Graveur. D. N*. 2 ç- E. N°. 202. V E R D U C. Deflînateur à la plume , qvri avoir apris fous Ifrael-Silveftre. D. N^.yi. VERKOLJE, bon Peintre Hollandois , & bon Graveur en manière noire. E. N**. ii ^- X 17-It6. VERMEULEN, Graveur. E. N°. l4^i+7. VERSCHURING. Peintre HoUandois. Il y a de très-jolis defleins de ce Maître. D. N®. 27-28-E. N°. 474. Ce dernier numéro eil audî de ddfeins , quoiqu'au rang des eftampes. V I C U S ( Enéas ) Graveur. E. N^. 127. Il étoit de Parme & il a beaucoup travaillé au Burin. VILLAMENE ( Français ) bon Graveur Italien. E. N®. tn-i3^-M4« Il a d^ffiné affez corredement , & il a travaillé au burin avec propreté , mais Tes contours font trop roides & trop maniérés. Il a cependant été , pendant quelques tems , élevé d'Auguftin Carache. VINCl.Fo7« LEONARD de VINCI. VLEUGHtLS{ Le Chevalier ] Peintre. D. N*». i25-E.N°. 109-241 2f9-i68. Ses compofîrions font fort agréables, & il x a beaucoup cherché le goût dePaul Veroneze ; il ne peignoir gueres que des petits tableaux de Chevalet ou il réufijflbit. Il avoit beau- coup d'efprit, & il poffédoit tous les agré- mens de la bonne fociété : fes talens & fon fcde , qui foient aflez inférieurs en mérite, pout ne pas être digne s d'y ccnir place. fi TABLE ALPHABETIQUE mérite perfonnel lui procaierenc la place de diredeur de TAcadémie Royale de S. Luc établie à Rome , que le Roi lui donna , & dans laquelle il tft more il y a quelques années, il s'étoit attiré à Rome une ettime univerfelle, & même de plufieurs fçavans & gens de Let- tre avec lefquels il avoir fouvent relation. yOSTERMAN [Lucas) E. N°. ifo- I5i-iyi-i54-if7. C'efl: un des meilleurs Graveurs des Pays- bas, & qui n'a pas peu contribué à faire con- noître le mérite de Rubens , * par la manière expreffive , Se intelligente avec laquelle il a gravé plulîeurs de fes Tableaux. Ses Eftampes font fort eftimées , & il eft regardé comme un ées grands Maître dans cet Arr. w WATTEAU [Antoine) T. N^. 8-34- N**. 94-173. Voyez l'Abrégé de fa vie qui Çq trouve au N *. ^4. à la tête de Ton œuvre. 'Watteau a gravi quelques morceaux à Teau forte 5 où l'on reconnoît la même facilité & le même efprit que dans fes delTeins. ,W A T E R L O , Payfagifte Hollandois. E. N'?, Nous avons de ce Maître plufîeurs payfages gravés d'un affezbon goiir. V A U V E R M E N S ( Phillipe ) T. No. 2 j- 30-38-40-D. N\z5-E.N°. Tii-17^. C'eft un des Maîtres delà Hollande & qui fbit le plus univerfellement aimé. Son Pin- ceau féduiiant , le choix de fes fujets , l'accord * Il eft à remarquer , que foit que Rubens ait eu le bonheur d'avoir de fontciiis d'cxcellens hommes dans la gravure, foicqu' il ait aidé lui-même à les former, jamais Peintre n'a eu l'avantage d'être rendu dans le vrai de ^on genre, avec a-utam de préci/îon & d'effet. DES MAÎTRES. 9^ & la vivacité de Ics couleurs , la fine/Te & le moelleux de fa touche , tout engage les eu- lieux a rechercher Tes Tableaux. Il a réufli fur tout dans les paylages qu'il ornoit toujours de chaifes , d'altes & de campement d'araiée , ou d'autres fujets , dans lefquels il avoir occafioa de placer des chevaux , qu'il dellinoit dans la dernière perfection , & dont il fçavoit rendre avec beaucoup de precilîon tous les difierens mouvemens. Quand on fait attention au beau fini y que Wauvermens a mis dans fes tableaux on a de la peine a s'imaginer comment il a pu en faire une auflî grande quantité ;Teniers & Wauver- mens , voilà les deux Peintres qui ont le plus travaillé , & dont on rencontre le plus grand nombre de Tableaux. Cependant leur manière eft très-oppofée. L'une paroît bien plus facile , & d'une bien plus prompte exécution , & l'au- tre par la beauté du travail & la fonte des cou- leurs , femble avoir exigé beaucoup plus de foins & de tems.Il falloit queWauvermens eût acquis une fi grande pratique dans fa manière de peindre, que fes tableaux ne lui coutoient apparemment aucune peine à pouiFer à ce grand fi.ni : autrement il n'auroit pas pu en fortir tant de fes mains. Il eft vrai qu'en les examinant avec attention , on y reconnoît un pinceau facile , gras -> 'k nourri , bien éloigné de la fécherefle & de la peine que l'on re- marqua ordinairement, dans les ouvrages de ceux qui fe (ont appliqués à les finir avec autant de foins. \t''auvermens a quelquefois poufié ce grande fini un peu trop loin. Ce déf -uc eft plus fenfi- bledans fes terrafies, qui fouvent tiennent plus de la nature du velours que de celle de la ter- re : il fçavoit cependant fort bien , par une touche fpitituelle, cirer à l'effet quand il le vou^ 94 TABLE ALPHABETIQUE loit '.mais il eherchoic à fatisfaire le goût do- minant de fa nation , qui a plus de penchanc pour les pièces arrêtées. Nous avons de lui quelques tableaux , où il a plus donné à l'effec quaufui^ qui font merveilleux & (buvent préférables aux autres. * Wauvermens mourut vers Tan 1670. ** Nous avons , je crois, de ce Waître , quelques bagatelles à l'eau forte. Phillippe Wauvermens avoit un frère que l'on appelioic Pitre Wauvermens , & qui don- noic dans le même genre de Peinture, mais qui n'a pas réulTi de même que Phillippe. On artribuë la rareté des defleins de Phillippe à la jaloufie qu'il eut contre ce frère. On dit qu'il les brûloir à mefure qu'il en faifoir ufage , afin qu'après fa mort , Ton frère ne pût pas * M. de Jullieivnc en poflede un de ce Maître dans ce goûc ferme &c pidiorefque ^ dont l'eflFet eft admirable : on y trouve tout l'efprit, tout le feu. Se toute l'intelli- gence dignes d'un grand Maître, ** Ce fiécle fut fertile en excellens Peintres dans la Hollande , ainfi que dans les autres pays ; mais il eft étonnant que tous ces grands hommes n'ayent poinc laiflé d'heureux rejettons dans cecte nation , où la Pein- ture paroît être aujourd'hui négligée , & où le peu de bons Peintres qui s'y trouvent , font forcés de l'abandonner ^ & ne fe livrent guércs qu'au deflein , pour fatisfaire à la paffion violente , que les Hoilandois ont aujourd'hui pour cette curiofué : Paffion qui fera infenfiblement , que cette nation fera par la fuite toct à-fait privée d'habiles gens en cet Art. En effet les reintrcs}de ce pays, attirés par Tapas d'un plus grand lucre , que la défaite fure & prompte de leurs defleins leur piocure; joint au peu de débit qu'ils auraient de leurs tableaux , leur fait préfé- rer cette occupation à celle de la peinture , dans laquelle il n'y a plus d'émulation , & dont petit-à-petit ils per- dent l'habitude : la réufCte dans le deflein devenant au(fi plus facile, &: exigeant beaucoup moirs de tems , d'étude gc d'application. Voilà, autant que j'ai pu le remarquer, les raifons pour lesquelles il ne fe ferme aujourd'hui chei eux aucun Elevé dans le genre où ont excelles leurs Pré- jjiécefleurs , qui ont fait daixs leur tcms l'ornement de DES MAITRES 9^ profîcer de Tes écudes. Ce n'eft qu'un "bruit po- laire, quoique général , mêrae dans Ton pays; mais je ne prétens poinc attaquer la mémoire de ce grand homme , par une jaloufîe fi des- honorante , fur-tout envers un frère , & en même tems Ci peu convenable à un Artifte d'un fi grand mérite. W I E R I X (les) Graveurs. E. N°. 387. Leur burin eft d'une grande netteté , maij extrêmement froid. Ils éroient trois de ce nom, Tean , Jérôme & Antoine, "WI LLEM-B AUR. E. N<>, 71-181-481. Voyez la notte du N°. 71. qui eft à la tête de Ton œuvre. WINGAERDE, Gravenr.E. No. if4. W I S C H E R ( Corneille , Louis & Jean ) D. N°. 19-io-E. N*. 111-161-1^3-164-176- 18 1-181-184-1? 6-1 8 9- 1^0- 47 8-480. Corneille Xv'ifcher eft le Graveur déroute la Hollande? quiait eu en même-tems le bu- rin le plus beau , le plus (çavant & le plus gra- cieux. Il a réuffi tant dans les fujets des Maîtres riamans que dans leurs Portraits : il a mis dans ces derniers une fineffe •& une vérité ex- traordinaire, & il a fçu réunir à un fi haut dé- gré dans Tes ouvrages , l'effet & l'efprit avec la pureté & la netteté du burin , que les Maîtres de l'Art , ainfi que les curieux , lui donnent le pas fur tous les autres Graveurs. Ses deileins ibnt aufli admirables , & touchés en homme fçavant. Nous avons quelques-unes de Ces EC- tampesqa'il a gravées & inventées lui-même. Louis & Jean "W^ifcher n'ont pas pouiTé la Gravure auffi loin qne Corneille j cependant ils ont réufîî fupérieurement dans les planches qu'ils ont gravées, tant d'après Wauvermens leur fiéc'e , & dont les ouvrages font encore à préfent l'admiration de tous les Connoifleurs, ôc les plaiùrs de tous les curieux. ^6 TABLE ALPHABETiCLtJE que d'après Berghem j & ils feront toujours les modèles, de ceux qui voudront rendre avec ef^ prit & vérité les ouvrages de ces deux Maîtres, "^I THE {de]D. N9.1S. C'eft le meilleur Peintre en Hiftoire , qu'il j ait aujourd'hui dans la Hollande. Il eflnéà Anvers, mais il eft établi dans la Ville d'Amf- terdam. Il s'amufe quelquefois à pemdre des morceaux qui imitent les bas reliefs en plâtre & qu'il rend d'une façon à s'y méprendre, quoi- que l'on ait prefque les jeux deilus. Il a peint fur-tout une frife dans ce genre, dans une des fales de l'Hôtel de Ville d'Amfterdam , qui Te trouve placée a côté d'une autrequi eft véritable- ment de relief , & qui trompe fî bien les plus clairvoyans, qu'ils ont peine à démêler la vérita- ble , d'avec celle qui n'en eft que l'imitation. "W I T H O U C , Graveur des Pay-Bas. E.N*. \f^TTENBROE.CK , Peintre. T. N». éS, E E M A N. E. N«». 1^^-471. Ce dernier Numéro eft de Delleins , quoiqu'au rang des Eftampes. Il a donné particulièrement dans les mari- nes. Son nom fignifie en langue Hollandoife , homme de mer. Quelques-uns difent qu'il avoit été matelot avant que d'être Peintre , & qu'il a pris fon nom , de cette profeflion qu'il avoit fuivi auparavant. Ses deifeins font fore intelligens & aflez eftimés , ainfî que les Efr tampes qu'il a gravées. ^m de la TMe des Maîtres , dont les ouvrages Jont contenus dans ce Catalogue* PLtA\.OCXj s?e^^^ XL^P -A\)(ifml ^y-P tmi^r (p5^ m^ ^î^t/, ^ PccC^L. iWGtnv CtlVit,