RES à RSANSCRREERES NS KR RSS : SSSSNSSS N REQUEST SOEDES 2 où IVÇÇIIOES = SAREN À SNS IS SSS D Ÿ È Ÿ à Ÿ S À À a SS NE SSSR À SS & S S SSS À AR CS KR NS SE > Ÿ à TE TILL E S È : à SR SS N NN SSRÈESSS À S Ÿ NS N È K SS SNS NS : Ÿ RSS NS NS RS SSSR SISS RS À S NS SS S \ SNS STE S NY IT RS Ÿ RS NUS N RSS à SNS INKKES NX SIÉSÈSS ù à SR SNS Se SN Ÿ SSS SERRES S RIRES SSSR Sep D. [lee de Le EE 1899 a 4 Û 2 re =, LZZ 4=} LU iii Ho LOL ME eV KT ANA j 214 e A 4e 2e 3 > ne ER. ss Ps DA 4 j au à * ral } À | { x l | ( mn { 1, 1.48 { nu AA { tr TIM pl , AN | sh) à D en 1h ‘ À U [ , u (l l un LE: AU LE AE L F ? 1 { L) 0 ' NALNN NU Un CATALOGUE DE LA FLORE DES ILES ACORES PRÉCÉDÉ DE L'ITINÉRAIRE D'UN VOYAGE DANS CET ARCHIPEL PAR HENRI DROUET CONSEILLER DE PRÉFECTURE DE LA CÔTE-D’OR MEMBRE DE L'ACADÉM!IE ROYALE DES SCIENCES DE LISBONNE MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE L'AUBE CHEVALIER DE L'ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT-JACQUES-DE-L'ÉPÉE DIESPIEX PARIS 1.-B, BAILLHIÈRE & FILS, RUE HAUTEFEUILLE, 19 F. SAVY, RUE HAUTEFEUILLE, 2% J. ROTHSCHILD, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 43 .. 1866 + FLORE DES ILES ACÇORES OUVRAGESL DE M "DROUET Chez les mêmes Libraires : Études sur les Naïades de la France. Paris, 1854-1857 ; 2 vol. in-8°, avec 48 planches représentant toutes les espèces et l'anatomie +: 220 6000 CO PS Enumération des Mollusques terrestres et [luviatiles vivants de la France continentale. Liége, 4855; gr. in-89 . . 2 fr. 50 Répartition géologique des Mollusques vivants dans le dépar- tement de l'Aube. Troyes, 4855; in-8o, avec une carte géolo- gique Coloriée "71,00 A ee > SN HONTE Rapport à S. M. le roi de Du sur un voyage d’explo- ration scientifique aux îles Acores. Troyes, 1858; in-4°. . 2fr. Mollusques marins des iles Açores. Troyes, 4858; in-4°, avec 2 planches coloriges 14, 220 LORIE Coléoptères açoréens. Paris, 4859; in-40. . . . A fr. 50 Sur l'Helix aculeata. Exercice monographique. Angers, 4859; gr. in-8°, avec une planche. 2. Ne OMR Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de la Guyane française. Paris, 4859; in-8°, avec 4 planches. . . . 4fr. Lettres conchyliologiques. Première décade. Paris, 4860: in-8°..-(Publication ‘«nterrompue:)N RE Eléments de la Faune açoréenne. Paris, 1861 ; 1 vol. in-4° de 250 pages (S. Exec. le Ministre d'Etat a souscrit à cet ouvrage pour un certain nombre d'exemplaires). . . . . ."6#r CATALOGUE DE LA FLORE DEN ILES ACORES PRÉCÉDÉ DE L'ITINÉRAIRE D'UN VOYAGE DANS CET ARCHIPEL PAR LIERARY NEW YORK BOTANICAL HENRI DROUET GARDEN CONSEILLER DE PRÉFECTURE DE LA CÔTE- D'OR MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE LISBONNE MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE L'AUBE CHEVALIER DE L'ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT-JACQUES-DE-L'EPÉE DESSIN PARIS J.-B. BAILLIÈRE & FILS, RUE HAUTEFEUILLE, 19 F. SAVY, RUE HAUTEFEUILLE, 24 J. ROTHSCHILD, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 43 1866 CA aa L LD CM rt A DO - | , Pi . Po * KE Yi EL D à 11 EN te ARS 4 4 a dos 1 VAR DCR Co PME Ts + t } Le ‘ N°3 | ta oeil OR A L hp FIRE *. % ñ ee 60 ni a Fr e TARN | alé OT e ON MANN MO Eee d " ua Nul dre, À “vi DB e 1 08 ar Né, ANT RL PMpAR TENUE F6 C8 9 MR 7 RES | | L 4: é TN EU MSA S | nr . Où ALES A CEOUINNNANERS MALE JTE ER (é jh Pi EN LITRES EE EN 24 i | è HE, ei RE HU: LAN 156 #4 Li “ut NY | PAL Le 4 V é Û Le Le 0 ", ‘ ' Le « AE L "2 æ LA L , à | | | e" Pr j ! +. AD i L Co Le CATALOGUE a DE LA FLORE DES ILES ACÇORES PRÉCÉDÉ DE L'ITINÉRAIRE D'UN VOYAGE DANS CET ARCHIPEL ANANE- PROPOS Adanson paraît être l’un des premiers naturalistes qui se soit arrêté aux Açores. Il fit à Fayal un séjour de deux à trois semaines, aux mois d’octobre et novembre de l’année 1753, et consacra quelques pages à l’aspect géné- ral et aux productions naturelles de cette île dans la rela- tion de son voyage au Sénégal (1). Forster, après lui, visita la même île de Fayal, point de relâche habituel des bâtiments revenant èn Europe, et ce (1) Apaxsow. Histoire naturelle du Sénégal. Paris, 1757; in-%, pp. 181 et suiv. 2 FLORE DES ÎLES AÇORES. voyageur célèbre a consigné ses observations dans un mé- moire où il donne les résultats de ses explorations botani- ques sur plusieurs îles de l’océan Atlantique (1). Son livre, devenu rare en France, n'est pas parvenu entre mes mains. A peu près vers le même temps, Francis Masson, voya- geant pour enrichir le jardin botanique de Kew, envoya au directeur de cet établissement divers documents relatifs à la végétation de l’île de San-Miguel, et aussi des graines et des spécimens de plantes recueillies dans cet archipel. Sa lettre est datée de 1777 (2). Il s'arrêta aux Canaries, aux Madères et aux Açores en revenant du Cap. Les plantes nouvelles qu'il découvrit furent décrites par Aïton, dans le Hortus Kewensis (3). Près d’un demi-siècle s’écoula sans qu’il füt davantage question de la végétation propre à ces terres océaniennes, lorsqu’en 1838, trois botanistes allemands, Guthnick (de Berne) et Hochstetter, père et fils (d’Esslingen), effectuèrent aux Açores, en compagnie du minéralogiste Gygax, un voyage d'exploration. Arrivés au mois d'avril, nos voya- geurs visitèrent successivement San-Miguel, Terceira, Fayal, Florès, Corvo et Pico, dont ils gravirent le pic les 17 et 18 juillet; ils partirent pour Madère au commencement du mois d'août. Cette exploration donna matière à deux mémoires ou pu- blications successives. Le premier travail, publié par Seubert et C. Hochstetter (1) ForsTEer. Plantæ atlanticæ ex insulis Madeira, S. Jacobi, Ads- censionis, Stæ Helenæ et Fayal. Gœttingæ, 1787, in-4, (2) Massox. An Account of the Island of San Miguel (in : Philosoph. Transact., t. LX VIII, 1778, 2e part., pp. 601-610). (3) AiToN. Hortus Kewensis, or a Catalogue ofthe plants cultivated in the royal botanic garden at Kew. London, 1789, 3 vol. in-80., — 2e édition : London, 1810-1813, 5 vol. in-8o. FLORE DES ÎLES AÇORES. 3 fils dans les Archives d'histoire naturelle de Wiegmann (1), comprend des considérations générales sur le climat et la végétation des Açores, et la liste de 308 espèces de végé- taux recueillis dans l'archipel. Le second, plus complet que le premier, fut publié par le D' Seubert seul. Le Flora azorica renferme d’excel- lentes généralités sur le climat, le sol, la végétation de l’ar- chipel, et l’énumération méthodique, critique et raisonnée de 391 espèces de plantes observées dans ces îles. Il est ac- compagné de 15 planches, représentant les espèces nou- velles décrites dans l’ouvrage (2). On peut dire que c’est le traité le plus achevé qui ait été publié sur la flore de cet archipel, et le premier document à se procurer si l’on veut se former une idée de la végétation de ce pays peu connu. Vers le même temps, c’est à-dire en 1842, un botaniste anglais faisant partie de l’expédition du capitaine Vidal, chargé par l’amirauté britannique du sondage de l’archi- pél, visita les îles de Fayal, Pico, Florès et Corvo. C’est ainsi que M. Watson recueillit les plantes des Açores et pu- blia cinq notes ou catalogues relatifs à ce sujet dans le Journal de botanique de Londres de Hooker (3). Ces diffé- rentes notices, offrant la combinaison des propres recher- ches de l’auteur et de celles des botanistes allemands, (1) Seuserr et HocusreTTER. Uebersicht der Flora der Azorischen Inseln (in : Wiegmann’s Archiv. für Naturgeschichte, IX, I, 1843, pp. 1-24, avec une planche). (2) Seugert. Flora azorica. Bonnæ, 1844, in-40, avec 45 planches. (3) Watson. Notes of a Botanical Tour in the Western Azores (in : Hooker’s Lond. Journ. of botany, t. If, 1843, pp. 1, 195 et 394; voir aussi : Halle’sche Botanische Zeitung, 1843, p. 32, et 1844, p. 10, qui reproduit les articles de Watson par extraits). Warson. Notes on the Botany of the Azores se : Lond. Journ. Bot., t. III, 1844, pp. 582-617). WATSON. Supplementary Notes on the Botany of the Azores (in : Lond. Journ. Bot., t. VI, 1847, pp. 380-397). 4 FLORE DES ÎLES AÇORES. énumerent environ #70 végétaux; elles sont également indispensables à quiconque veut étudier la flore de ce pays et présentent, en même temps que des observations ingé- nieuses sur les formes nouvelles ou critiques, l'indication de plusieurs espèces qui avaient échappé aux naturalistes allemands. En sorte que les notices de M. Watson, et le Flora azorica de Seubert, se complétant et se corroborant mutuellement, forment un ensemble de documents des plus précieux pour l'étude de la flore de ce pays. J'ajouterai que M. Hunt, longtemps consul d’Angle- terre à San-Miguel, a également étudié la végétation de cette ile et celle de Santa-Maria; il a consigné, à ce propos, di- verses informations dans la description qu’il a donnée de ces deux îles (1) et envoyé un certain nombre de plantes à M. Watson qui les a mentionnées, soit dans ses notices 1m- primées, soil dans des notes manuscrites adressées à ses cor- respondants. Enfin on trouvera, dans le catalogue des plantes du Jar- din botanique de l'Ecole de médecine de Lisbonne, l'indi- cation de bon nombre de végétaux propres aux îles Açores, la plupart, ilest vrai, déjà signalés par Hochstetter et Seu- bert (2). Ce catalogue, dressé avec soin, à été rédigé par MM. B. A. Gomès et da S. Beirào. Tel était l’état des choses lorsque j'arrivai aux îles Açores en 4857, avec M. Arthur Morelet, de Dijon. Dans le même temps voyageait un géologue allemand, M. George Har- tung qui, ainsi que nous, joignit bientôt à ses recherches spéciales la préparation des plantes. Mais je dois dire que la botanique n'était, pour aucun de nous, la principale préoccupation, M. Hartung étudiant, comme je viens de le (4) Huxr. Description of the Island of Santa-Maria and San Miguel (in : Journ. Roy. Geogr. Soc. Lond., t. XV, 1845, pp. 258-282). (2) Catalogus plantarum horti botanici medico-cirurgicæ scholæ olisiponensis anno Mpcceuir. Olisipone, 1851, in-16. 7 Lt FLORE DES ÎLES AÇORES. D dire, les phénomènes géologiques et volcaniques, et M. Morelet et moi consacrant presque tous nos soins à la zoologie. Mes deux compagnons de voyage ayant bien voulu me remeltre, M. Morelet, ses plantes même, M. Hartung, une liste de celles qu'il a recueillies, c’est l’ensemble des découvertes faites par nos devanciers et par nous dont J'offre ici le résultat ; et nos investigations s’étant portées sur la totalité des îles qui composent l’archipel, ainsi qu’on le verra par l'itinéraire ci-joint, nous avons été assez heureux pour y découvrir bon nombre d'espèces qui avaient échappé à nos prédécesseurs, C'est ainsi que, sur les 727 espèces dont se compose ac- tuellement le catalogue de la Flore des Açores, notre herbier en comprend 450, parmi lesquelles près de 150 n’avaient point encore été signalées. Un fait digne de remarque et qui n’échappera à per- sonne, c’est le caractère essentiellement européen que pré- sente cette flore; et un autre trait propre à la végétation de cet archipel, c’est que la plupart des espèces du conti- nent qui se retrouvent en grand nombre aux Açores n’y sont pas actuellement à l’état de type, mais bien de variété plus ou moins tranchée. Les conditions, les in- fluences locales de toute nature s’y font visiblement sentir, et les formes ne sont pas stables, n1 parfaitement arrêtées. On sent que la vie végétale y est encore, comme le règne animal, à l’état d'élaboration et en travail d'installation. . On se convaincra de ce fait en remarquant, au catalogue, le grand nombre d'espèces accompagnées de la mention va- rielas, de mème que l'on est égalemeut frappé de l’abon- dance, dans ces parages, des protophytes et des proto- zoaires. Il serait à coup sûr intéressant de comparer notre flore à celles du Portugal, des Madères, des Canaries et même du Maroc, qui sont les terres les plus voisines et les points les 6 FLORE DES ÎLES AÇORES. plus rapprochés. Mais une semblable tâche serait au-des- sus de mes forces, et je suis loin d’ailleurs d’avoir à ma disposition tous les documents nécessaires à un exposé de cette nature (1). Il ne faudra donc pas chercher dans ce mémoire autre chose que ce qui y est réellement consigné, c’est-à-dire : dans l'itinéraire, un récit simple et fidèle de mon voyage ; dans le catalogue, une liste aussi complète qu’il a été pos- sible des végétaux croissant spontanément dans l'archipel açoréen. J’ai enregistré des faits : à d’autres à en tirer telles conséquences que de droit. Je ne puis terminer ce préambule sans adresser des re- merciements aux naturalistes qui ont bien voulu me secon- der, et sans la coopéralion desquels cette publication n’au- rait peut-être pas eu lieu. À MM. Morelet et Hartung, d’abord, qui ont mis à ma disposition, avec une rare obligeance, les documents et les matériaux qu’ils possédaient : ils m'ont ainsi permis de grou- per nos découvertes partielles et de n’en faire qu’un tout. Le lecteur trouvera d’ingénieux aperçus et des considérations générales sur la végétation de l'archipel dans leurs récents ouvrages (2). Puis à MM. le professeur Oswald Heer, de Zürich ; H. C. (1) Pour la flore de Madère et de Porto-Santo, voir les travaux de Raddi, Kuhl, Bowdich, Holl, Lowe, Schacht, etc. Pour les Cana- ries, voir : À. de Humboldt, L. de Buch, Smith, Webb et Berthelot, Schacht, etc. Pour le Portugal : Brotero, Hoffmannsegg et Link, Gomès, Welwitsch, Corréa da Serra, Fiqueiredo, Vandelli, et beau- coup d’autres. (2) Morezer. Notice sur l’histoire naturelle des Açores. Paris, 1860, in-80. 5 planches grav. et col. HaARTUNG. Die Azoren in ihren ausseren Erscheinung, und nach ihrer geognostischen Natur geschildert. Leipzig, 1860, in-8 et atlas in-4° de 20 planches. On peut consülter aussi : DRougT. Eléments de la Faune açoréenne. Paris, 1861, in-40, pp. 46-63. FLORE DES ÎLES AÇORES. 7 Watson, de Londres; W. J. Hooker, directeur du jardin botanique de Kew, à Londres ; S. des Étangs, juge de paix à Bar-sur-Aube; Jules Richard, substitut à Rochefort; An- toine Legrand, conducteur des ponts et chaussées à Saint- Étienne; Verlot, chef de l’école de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et Lombard, botaniste à Dijon, qui tous, à différents points de vue, m'ont été d’un puissant secours pour la détermination précise des espèces et la ré- daction du catalogue. Toutes les espèces marquées d’une astérisque* sont celles qui ont été recueillies pendant notre voyage et qui par con- séquent figurent, soit dans mon herbier, soit dans celui de M. Hartung, actuellement entre les mains de M. Heer, à O? Zürich. Dijon, le 15 décembre 1865. or if Dan sr bus: 08e 2 | NL ist ; We CN RES RUN COTE à Au | dy TE ns ar. qu fx ni alor Nc fa És à | AS p! k my kid le Msn E are vrintatdés nl: “HE # 3 de lt Aa lta ulrsietR ÿ ml? \2 a on as Ta UITE 1" {rv:; a tac TD tl zh > Dr A as ‘05 U 4 ntôf AR LUE 14 UD RES ak UE L ro” (2 ; Haute tt or vil, ie plie LAYA ‘} ‘a Hg A: 5 nb. ail ‘@ UP dust RU F) sil | . à COLE EUR Lu QUE NLL) 1) LL Li = pe d'a je co vis LE? , LL ' "LA 25 FLORE DES ÎLES AÇORES. 9 ITINÉRATEE Nous débarquämes à Lisbonne le 29 mars 1857, M. Arthur Morelet et moi. Notre intention était d'explorer l'archipel des îles Açores, qui appartient au Portugal, sous le rapport des productions naturelles et plus spécia- lement de la malacologie, et nous attendions impatiem- ment le départ de quelque bâtiment, lorsqu’enfin, le 18 avril, la Reine des Açores, petite goëlette de 140 ton- neaux en destination de Pernambuco, mit à la voile. Nous partions munis d’une lettre de recommandation expresse que nous devions à la haute bienveillance de Sa Majesté” le roi Dom Pedro V, protecteur éclairé des sciences, qu'une mort cruelle devait enlever prématurément à l’af- fection de ses sujets, et qui daigna nous faire, pendant notre séjour à Lisbonne, ainsi que les autres membres de la famille royale, l'accueil le plus hospitalier et le plus flat- teur (1). M. le docteur Bernardino Antonio Gomès, con- seiller et médecin du roi, botaniste distingué, nous avait (1) S. M. le roi Dom Pedro V, qu’un goût prononcé avait porté dès sa première jeunesse vers l’étude des sciences naturelles, était né le 46 septembre 1837. Monté sur le trône le 15 novembre 1853, sous la régence du roi son père, et devenu majeur le 16 septembre 1855, il avait épousé, le 29 avril 1858, la princesse Stéphanie de Hohenzollern-Sigmaringen. La reine Stéphanie est morte le 17 juillet 1859. Le roi Dom Pedro mourut lui-même, de la fièvre typhoïde, le 11 novembre 1861. Sa courte carrière laissera de longs souvenirs. S'il a été moissonné avant l'heure, on n’oubliera jamais qu’il a no- blement porté la couronne et dignement traversé la vie. 10 FLORE DES ÎLES AÇORES. également remis des lettres pour les principaux person- nages de l'archipel; en sorte que notre départ s’effectuait dans d'excellentes conditions, et il nous tardait d'arriver aux terres océaniennes où prospère l’oranger, but mystérieux et désiré de notre voyage. Ce n’est point ici le lieu de raconter les incidents divers de notre séjour à Lisbonne; un semblable récit sortirait de notre cadre. Toutefois, je ne puis m'empècher d’énumérer sommairement les objets principaux qui fixèrent notre attention. La tour de Bélem à l'entrée du Tage, la cathédrale, les théâtres, le Chiado, les principaux marchés, le Passeio pu- blico et les promenades de San-Pedro d’Alcantara et d'Esirella, le couvent des Jéronymos à Bélem, monument d’une imposante magnificence dont l'architecture est un mélange de mauro-byzantin et de gothique-normand, le palais d’Ajuda, l'église de Jean IV, le jardin botanique, le palais des Necessidades, les musées conchyliologique et ornithologique du roi, les jardins du palais des Necessida- des, ceux du duc de Palmella, le muséum d'histoire natu- relle et la bibliothèque de l’Académie des sciences, appelè- rent tour à tour notre attention et occupèrent, d'une manière aussi utile qu'agréable, notre séjour dans la capi- tale du Portugal. A cette époque, il n’y avait pas à Lisbonne d’observatoire fonctionnant régulièrement : cette lacune a été comblée depuis, au grand avantage des observations astronomiques et météorologiques. Nous pûmes visiter aussi une partie des environs si pit- toresques de Lisbonne, notamment Cintra et son château royal dressé au faîte de la Pena, Colarès, célèbre par ses vi- gnobles, Cacilhas, sur la rive gauche du Tage, et quelques autres localités. Nous fimes encore avec profit la connaissance de M. d'Oliveira-Machado et de M. José de Torrès, hommes FLORE DES ÎLES AÇORES. 11 de lettres, tous deux de San-Miguel, qui nous transmirent obligeamment sur l'archipel que nous allions explorer les documents qu’ils possédaient et qui ressortissaient à nos études. SAN-MIGUEL J'ai dit que nous avions quitté Lisbonne le 18 avril 1857. La traversée s’eflectua heureusement et sans incident notable jusqu’à San-Miguel, où nous devions débarquer ; je remarquai seulement que l'océan, sur une bonne partie de notre route, était parsemé d’une innombrable quantité d'animaux jaunâtres, que nous comparions à des citrons, et qui sans doute étaient des méduses ou quelqu’autre aca- lèphe ; il y en avait aussi de roses et de gris, mais je ne pus réussir à men procurer. Le 24 avril, vers les onze heures du matin, les côtes de Pile San-Miguel nous apparurent dans le lointain; vers deux heures, on les aperçut très- distinctement : au dire des marins, nous en étions alors à huit milles environ. La partie méridionale de lile, que nous contournions, se compose en général de falaises élevées, profondément labourées par de nombreuses fis- sures et plongeant à pic dans la mer. Toutes ces côtes étaient vertes et semblaient revêtues de cultures et de cé- réales. Enfin nous aperçûmes Ponta-Delgada, chef-lieu de l’île, et sa baie; et déjà il nous semblait sentir dans l’air le doux parfum des orangers, quand la nuit nous surprit au milieu de manœuvres que le vent ne secondait plus ; force nous fut de jeter l’ancre et d’attendre au lendemain pour débarquer. Le 25, après avoir passé par les visites de la police, de la santé et de la douane, un canot nous conduisit à terre. À peine installés à l'hôtel, nous recevions la visite de 12 FLORE DES ÎLES ACORES. M. José do Canto, le plus riche propriétaire de l'ile, homme instruit et d’une rare obligeance qui, informé de notre arrivée, vint spontanément se mettre à notre dis- position et nous fut d’un immense secours pendant tout notre séjour à San-Miguel. De notre côté, nous fimes notre visite d'arrivée au gouverneur et nous en reçû- mes très-bon accueil. Ce qui nous frappa tout d’abord, c'est la coiffure singulière et originale des hommes du peuple et de la campagne. Hs portent sur la tête un lourd chapeau de feutre gris ou bleu, pourvu d’une jongue et large visière à peintes latérales et d’un appendice en drap rabattu autour du cou et sur les épaules. Cette coiffure s'appelle carapuça, et pèse de deux à trois livres. On as- sure qu'elle protège les yeux contre le soleil, les oreilles et le cou contre le vent, les épaules contre la pluie. Malgré tous ces avantages, je dois dire que cette espèce de casque nous parut lourd, disgracieux et peu commode. Le cos- tume des femmes du peuple attira également notre atten- tion. Elles portent un grand manteau de drap bleu ou brun (capote), et sur la tète un vaste capuchon (capello) de même étoffe et de même couleur, qui ne laisse rien voir de la figure. Rien de bizarre comme cet accoutrement, que le climat ne justifie guère, et dont l'institution se rattache peut-être aux coutumes religieuses et monastiques des an- ciens temps. Après avoir consacré trois jours à établir des relations et à faire quelques reconnaissances autour de Ponta-Del- sada, nous partimes le 29 avril, à six heures dû matin, pour une excursion au pic du Ledo, situé dans la direc- tion du nord, à peu près au milieu de l'île. Les ânes sont habituellement employés comme montures ordinaires par les Acoréens, et nous n’avions rien de mieux à faire que de nous conformer à cet usage. En général, ces animaux sont petits, mais robustes; ils peuvent marcher un Jour et une nuit presque sans repos. Un guide ou burriquerro FLORE DES ÎLES AÇORES. 13 les dirige, en les stimulant tout à la fois de la voix et d’un long bâton, dont l’açoréen est presque toujours muni. Ces guides, vètus à la légère et pieds nus, font à pied le même trajet que les ânes, souvent en courant. Quant au voyageur, 1l est commodément assis de côté sur une selle de forme particulière, les jambes pendantes du côté du montoir. Le tout se paie 2 sérilles, c’est-à-dire, un peu plus de 2 francs par jour. C’est dans ces conditions que nous accomplissions notre première excursion, accom- pagnés ou plutôt dirigés par M. José do Canto et par son frère, M. Ernesto, dont l’obligeance nous fut aussi très- profitable. Deux heures de marche soutenue à travers un long et interminable village ou faubourg nous conduisirent à la région montagneuse, où nous devions mettre pied à terre et commencer nos investigations. Nous fûmes assez heu- reux pour découvrir, malgré la saison peu avancée, plu- sieurs mollusques intéressants des genres hélice, maillot et cyclostème, qui s’abritent au pied des bruyères dont toutes les montagnes de cette région sont uniformément recouvertes; la plus abondante de toutes est le Myrsine retusa. Cette grande uniformité de végétation, et sa nature, impriment à ces cimes désertes et solitaires un cachet sin- gulièrement sombre et mélancolique. L’innombrable fa- mille des mousses, des lichens, des fougères, se développe abondamment et tapisse partout les rochers et le flanc des des ravins. Le chemin que nous suivions, profond, raviné, paraissait être le lit d’un torrent à bords escarpés, contre lesquels les différentes roches volcaniques viennent af- fleurer. À midi, nous fimes une halte dans les ruines d’une an- cienne maison de pierre. Cette ruine forme aujourd’hui une grotte tapissée de mousses et d’hépatiques, près de laquelle coule une belle source; jy recueillis l’intéres- sant et original Khacotheca azorica. Ce site, orné par 14 FLORE DES ÎLES AÇORES. la nature seule, nous parut charmant et d’une délicieuse fraicheur. En pénétrant plus avant dans les montagnes, nous trou- vàmes de petits lacs au fond de tous les anciens cratères, auxquels les Açoréens ont donné le nom de Caldeiras, qui sisnifice chaudières. Nous ne fûmes pas peu surpris de voir pulluler, dans tous ces lacs ou marécages, la grenouille commune (Rana viridis), apportée vingt années aupara- vant de Lisbonne à San-Miguel par le vicomte da Praya. Et plus grande encore fut notre surprise d'y pêcher en grande abondance le cyprin doré de la Chine (Cyprinus auratus). Comment ce poisson est-il arrivé là?.... C’est encore aujourd’hui pour nous un mystère. Plus loin, et en s’élevant dans l’extrème région mon- tagneuse, la végétation des sommets se modifie sensi- blement. Les bruyères disparaissent et sont remplacées par les touffes énormes d'une mousse jaunâtre et spon- gieuse (Sphagnum cymbifolium), qui entretiennent dans ces localités une perpétuelle humidité. Leurs racines, ac- cumulées depuis des siècles et formant un Uüssu inextri- cable, sont employées par les indigènes pour les marcottes des orangers. En même temps qu'une extrême et profonde humidité, le silence et la tristesse règnent dans ces régions désertes. De temps en temps un goëland passait au-dessus de nos têtes en poussant son cri rauque, ou bien la buse (Buteo vulgaris, V'Açor des auteurs de la découverte) pla- nait en guettant sa proie. Pendant plus d’une heure nous marchâmes littéralement dans l’eau, au milieu de ces mousses agglomérées. Arrivés au sommet du pic du Ledo, lequel, oublié sur les cartes anglaises, mesure entre 600 et 700 mètres au-dessus du niveau de l'océan, un magnifique tableau s’offrit à nos regards. Nous découvrions la mer des deux côtés, au nord et au sud. Vers le nord, une petite baie s’arrondissait en demi-cercle , bordée de maisons FLORE DES ÎLES AÇORES. 15 blanches et comme inondée de lumière. Au sud, du côté de Ponta-Delgada masqué par les pics intermédiaires, nous apercevions quelques voiles croisant à l’horizon. Après avoir jour pendant quelque temps de ce brillant panorama, les nuages nous chassèrent de notre poste d'observation. Au retour nous vimes un aqueduc se dirigeant vers le sud, et l’on nous apprit que les eaux qui alimentent la ville viennent de ces montagnes, amenées par des tuyaux de terre cuite. Les roches volcaniques qui nous environnaient de toutes parts présentaient les teintes les plus variées : depuis la lave noire jusqu’à la pierre ponce jaunâtre, depuis la pouzzolane rouge comme la brique jusqu’au tuf blan- châtre et pulvérulent, toutes les nuances se trouvaient reproduites. Après trois heures de marche dans des ravins et des chemins escarpés, nous rentrâmes à Ponta-Delgada à huit heures du soir, par un beau clair de lune et au suave parfum des orangers. Le 2 mai, nous fimes route pour la caldeira de Sete- Cidades située à l'extrémité occidentale de l’île, où nous devions être dirigés par M. Borges, riche propriétaire, à qui nous fümes redevables de bons documents et d’une extrême obligeance à nous être agréable. Cette fois, nous partions en véritable caravane : M. Borges, M. Georges Hartung, géologue allemand que le hasard avait amené dans l'archipel en même temps que nous, M. Ernest do Canto, M. Morelet et moi. Nous étions dans un vaste char-à-bancs traîné par deux vigoureux mulets et suivis par une véritable troupe d’änes qu ” escortaient huit hom- mes, guides ou porteurs. Pendant un certain temps, la route borde la mer dans la direction du nord-ouest; puis, lorsqu'on a traversé les villages de Relva et de Feteiras, elle tourne à droite, s'élève sensiblement, et s'enfonce vers le nord dans la région des montagnes. A Feteiras nous quitièmes le char-à-bancs, et le reste du trajet, 1m- praticable à toute voiture, s’effectua sur les ânes. Arrivés 16 FLORE DES ÎLES AÇORES. à la crète de cette célèbre caldeira de Sete-Cidades, nous nous arrèlâmes quelques instants pour jouir du panorama saisissant qui s'offre tout-à-coup aux regards. De l'endroit où nous étions postés, la caldeira présente l'aspect majes- tueux d’un vaste cirque de montagnes rocheuses et escar- pées, d’au moins deux lieues de circonférence. Au fond de cet immense cratère d’un volcan depuis longtemps éteint, reposent deux grands lacs aux eaux profondes et surgissent plusieurs autres cratères de moindre dimension. Les flancs de ces montagnes sont, à l'exception des escarpements, recouverts de la sombre et uniforme verdure des bruyères et des laurinées. Le lendemain, 3 mai, fut employé à visiter les deux lacs (la Lagoa grande, et la Lagoa azul) qui, à vrai dire, n’en forment qu'un, et les escarpements environnants. Nous fimes presqu’entièrement le tour de la Lagoa azul ou lac bleu, dont les bords escarpés sont revêtus de Persea azorica, de hautes bruyères (Erica azorica, Calluna vul- garis), de fougères variées et d'arbres verts plantés par les soins de M. Borges. Un troupeau de cinq cents chèvres paissait au milieu des rochers, et comme nous étions frappés du développement considérable des cornes des boucs, M. Borges nous apprit que ces animaux avaient paru constituer une race particulière, propre aux iles Açores, dont il avait envoyé plusieurs couples au Muséum de Paris. À l'un des angles du lac, deux pans de montagne affaissés et arc-boutés, en laissant un vide à la partie infé- rieure, ont formé une grotte d’un effet pittoresque. Du lac bleu on passe sous un petit pont sur la Lagoa grande, que nous traversàämes rapidement dans toute sa longueur pour prendre terre à l'extrémité nord. Nous fimes dans cette lo- calité une bonne récolte de mollusques terrestres, notam- ment du beau et intéressant Bulimus cyaneus, particulier à l'archipel; mais ce fut en vain que nous cherchämes des espèces lacustres soit dans les lacs, soit dans les sources en FLORE DES ÎLES AÇORES. 17 vironnantes ; il en fut d’ailleurs ainsi pendant tout le cours de notre voyage aux Açores, où nous ne rencontrâmes pas un seul mollusque fluviatile. Nous nous dirigeàmes, le jour suivant, vers Mosteiros, village situé sur l’extrème côte occidentale. En franchissant la chaîne de montagnes qui sépare Sete-Cidades de cette bourgade , nous remarquons un grand nombre d’oiseaux chanteurs, tels que merles, pinsons, cinis, bouvreuils. Arrivé à la cime, on découvre la mer et Mosteiros, bâti sur un petit promontoire. À peu de distance du rivage, trois roches basaltiques, de forme bizarre, se dressent au milieu des flots : les vagues viennent s’y briser, et l’écume rejail- lit constamment en gerbes vaporeuses. De là, nous pri- mes le chemin de Camarinhas qui suit les sinuosités du littoral, et vimes chemin faisant une fontaine pittoresque- ment située dans une gorge de rochers. Arrivés au village de Varzéa, constatant que ces parages étaient peu favo- rables à nos recherches, nous fimes volte-face et re- broussàmes sur la caldeira. Parvenus non sans difficultés à la crête, une admirable perspective nous dédommagea de nos fatigues , et la caldeira de Sete-Cidades nous apparut sous un aspect nouveau. Nous distinguions très-nettement, de ce côté, trois caldeiras au milieu de la grande, les deux lacs, le village, le tout animé par les travaux des champs et éclairé par un radieux soleil couchant. La journée du 5 mai fut consacrée à explorer les beaux bois de faias (Myrica faya) qui décorent l’intérieur de la caldeira ; nous fimes dans cette excursion une abondante récolte de mollusques terrestres, et vimes le Diksonia cul- cila, belle fougère arborescente, dont les appendices soyeux servent à faire des matelas, et qui commençait, ainsi que l’Osmunda regalis, à développer ses larges frondes. À cette date aussi, le Viburnum tinus entrait en floraison. Le lendemain, après avoir visité le parc de M. Borges 2 18 FLORE DES ÎLES ACORES. où nous pümes voir, prospérant en pleine terre, le Laurus camphora et plusieurs autres végélaux propres aux zônes intertropicales, nous primes congé de noire hôte à cinq heures du soir et renträmes à Ponta-Delgada à neuf, par un beau clair de lune, mais un peu fatigués d’un voyage de cinq lieues fait à dos d'âne sans désemparer. Je passerai sous silence les fêtes religieuses et populaires auxquelles il nous fut donné d'assister à celte époque de l'année, et qui sont connues sous le nom de fêles des cou- ronnes du Saint-Esprit. Je dirai seulement ici que l’Açoréen raffole des cérémonies religieuses, des processions, et que le clergé portugais s'entend parfaitement à entretenir ce goût chez des populations à mœurs douces et quelque peu contemplatives. Je traiterai plus amplement ce sujet en son lieu. Le 11 mai, nous devions partir pour Ribeira-Grande, petite ville située sur la côte septentrionale, à quelques lieues au nord-est de Ponta-Delgada ; mais la pluie tomba si fort qu'il fallut remettre le départ au lendemain, I fit, toute la journée, grand vent et grande pluie; le thermo- mètre centigrade marquait : à midi, 20°; à deux heures, 18°75; à sept heures du soir, 46° 25. La route qui conduit de Ponta-Delgada à Ribeira- Grande nous parut infiniment pittoresque et agréable. Elle côtoie d’abord la mer dans la direction de l’est : puis, lors- qu’on a dépassé le bourg de Rosto-do-Cäo, elle oblique vers le nord-est et traverse des sites réellement délicieux. Nous ne pümes mieux comparer celte partie de l'ile, sinon l’île de San-Miguel loule entière, qu'à un vaste jardin, planté d’orangers et de lauriers. À chaque instant nous apercevions des quintas ou vergers d’orangers, des massifs de faias et des bois de lauriers (Laurus indica). Partout l’encenso (Pittosporum undulatum) déployait son rideau de feuilles d’un vert un peu sombre et ses fleurs blanches odoriférantes. A côté, un champ de maïs, plus FLORE DES ÎLES ACÇORES. 19 lon, un champ de lin. Au milieu de cette riante végétation, apparaissait une maison coquettement parée de blanc et de rouge, résidence d’été de quelque riche morgado. Au se- cond plan, se dressaient majestueusement les pics et les ser- ras, des troupeaux de bœufs paissaient sur le flanc des montagnes, et des chèvres recherchaient les rocs les plus escarpés. Dans le lointain, à un angle du: tableau, la serra s’abaisse, semble former un promontoire, et la mer apparaît, bleuâtre à horizon, blanche d’écume sur le ri- vage. À Ribeira-Grande, nous fûmes cordialement reçus par M. Diogo Tavarès do Canto Taveira, et son neveu, M. Bo- telho, voulut absolument nous accompagner jusqu’à Caldei- ras, petite localité voisine que nous devions visiter le même jour. Le hameau ne se compose que d’une petite église ou chapelle, et de quatre ou cinq maisons habitées pendant l’été seulement, au moment de la saison des bains. Nous vimes là un bassin d’eau thermale, sulfureuse et ferrugi- neuse, analogue à celles de Furnas, autour duquel vivait le Testacella Maugei. En suivant le sentier pour sortir de Caldeiras du côté de l’est, on arrive bientôt au bord d’un immense ravin balayé par un torrent pendant l'hiver. Nous ne pümes nous empêcher de remarquer la vigueur de la végétation de ce site riant, et c'est là que je vis le plus beau bois de lauriers de l’île : nous y fimes une ample M UEl du Bulimus cyaneus et du Cyclostoma hespericum. Le lendemain, ayant exploré Ribeira-Grande et ses en- virons, nous revinmes sur nos pas par une autre route. Après avoir côloyé la mer jusqu’à Rabo-do-Peixe, et joui, pendant ce trajet, des aspects variés et toujours nouveaux que présente l’océan, on abandonne le littoral et tournant sur la gauche, on retrouve bientôt la région des monta- gnes. Mais une fois que l’on à atteint là ligne de partage des deux versants nord et sud, et laissé sur la droite la cime du Pico do Fogo, la route suit une pente constam- 20 FLORE DES ÎLES AÇORES. ment descendante, en sorte que nous arrivämes à Ponta- Delgada presque sans fatigue dans l'après-midi, bien que nous fussions en mouvement depuis sept heures du matin. Sur ces entrefaites, nous assistämes, vers le milieu de mai, à la plus grande fête religieuse et populaire de toute l’année : la fête du Santo-Christo. Des nombreux couvents de femmes qui existaient autrefois à San-Miguel, deux seulement subsistent encore à Ponta-Delgada : ce sont les couvents de la Esperança et de Santo-André. Or, les reli- gieuses de la Esperança possèdent, entre autres objets pré- cieux, un Ecce Homo qu'elles ont imaginé de ne montrer au public qu’une fois seulement par an. Cette cérémonie, qui se fait avec toute la pompe et l'éclat possible, attire à Ponta-Delgada un concours prodigieux de populations voi- sines. Je n’entrerai pas dans les détails, ce n’est pas ici le lieu et je me réserve de le faire en son temps. Je me con- tenterai de dire qu’en notre qualité d'étrangers, nous fûmes pris à l’improviste et tenus de suivre la procession à deux pas derrière le vénérable évêque de Ponta-Delgada, bien que nous fussions encore, à notre grand regret, en costume de naturalistes-voyageurs. Le Santo-Christo, que je vis de fort près, est un Æcce Homo en bois peint, d’un travail fort médiocre, abrité sous un dais de tentures en velours rouge, brodées d’or. Ce dais est orné d’une profusion de fleurs en plumes d’oies du Brésil, artistement faites par les religieuses elles-mêmes. Sur ses épaules, le Christ porte un manteau de brocard rouge, brodé en or; dans sa main est un sceptre en argent, orné de pierreries ; sur sa tête, une couronne d’épines surmontée d’un riche diadème ; le tout en argent et rehaussé de pierres précieuses. M. Ma- chado, fils de la respectable madame Machado, principale bienfaitrice du couvent, et aux frais de laquelle se fait la céré- monie, m'a assuré que ces pierreries pouvaient être estimées 500,000 francs. Une religieuse est spécialement affectée à Ja garde du Santo-Christo; elle reçoit les offrandes et les FLORE DES ÎLES AÇORES. 21 aumônes. C’est ainsi que cette image sacrée, enrichie des dons des fidèles, possède aujourd’hui son trésor particulier. Dans la chapelle du couvent, envahie ce jour-là par une foule innombrable, nous fûmes, sans le vouloir, l’occasion d’une semonce assez particulière adressée par le chanoine, ordonnateur de la fête, à la foule turbulente. On nous avait placés en dedans de la grille du chœur qui est fort basse, en face de l’évêque, et comme le bruit dépassait en effet de beaucoup les limites du respect qu’exigeait le saint lieu, le chanoine se tourna vivement vers la foule et lui lança l’a- postrophe suivante: « Taisez-vous donc, où je vous fais » mettre à la porte! (puis nous désignant) : « Ces mes- » sieurs sont des élrangers venus 1cù pour admirer, et vous » les scandalisez! » En somme, cette fête, qui est à San- Miguel la plus solennelle de l’année, perpétue au milieu de ces populations paisibles, et cela au profit de la ville et du couvent, un antique usage religieux et des pratiques que l'on ne peut que respecter. Le 19 mai nous primes le chemin de Furnas, vallée justement célèbre par ses caldeiras ou volcans d’eau, ana- logues en petit aux geysers de l'Islande, par son beau lac, et par la beauté de son site. La route, en quittant Ponta- Delgada, côtoie la mer dans la direction de l’est et traverse Rosto-do-Câo, Alagoa, et Agoa-do-Pâo, trois bourgades dont les maisons se touchent presque sans solution de con- tinuité. Lorsqu'on a dépassé le dernier village, on trouve une plage sablonneuse où les montures enfoncent jus- qu'à mi-jambe; du reste, pas un coquillage, pas un dé- bri organisé dans ce sable, dont quelques galets arrondis interrompent seuls la monotone uniformité. Sur la gauche se dressent des rochers nus et escarpés, mais couronnés à leur sommet par les fleurs roses ou blanches du Senecio malvæfolius, l'un des plus beaux végétaux de l'archipel ; à droite, l’immensité de l’océan. Un peu après, nous nous 19 2 FLORE DES ÎLES AÇORES. enfonçâmes dans une gorge étroite; profondément encaissée, et Jetant alors un dernier regard en arrière, nous vimes Ponta-Delgada, la ville aux blanches maisons, coquette- ment assise au bord de sa rade. Cependant des indices de culture ne tardèrent pas à nous révéler l'approche de la plus ancienne ville de San-Miguel, Villa-Franca, qui fut longtemps chef-lieu de l'île; après lavoir traversée, aban- donnant le littoral, nous tournâmes brusquement à gauche dans la direction du nord-est. lei le chemin devint très- abrupte, en sorte que ce ne fut pas sans peine que nous parvinmes à Lagoa-do-Congro, métairie appartenant à M. José do Canto, où nous devions faire une halte. Après nous y être reposés, nous mimes le cap droit sur Furnas et arrivâmes en vue de cette bourgade après avoir traversé de vastes plateaux couverts de Myrsine retusa, des ravins profonds et des gorges étroites au-dessus desquelles les fougères et les ronces entrecroisées formaient une voûte naturelle. Arrivé au sommet de la chaîne qui constitue l'enceinte de la vallée de Furnas, le voyageur jouit d’un magnifique spectacle. Au milieu d’une vaste ceinture de montagnes il découvre, d’un côté, un lac et le pic de Gas- par; de l’autre, la vallée et ses caldeiras qui dégagent constamment des colonnes de vapeur, le village, et la Ri- beira-Quente qui serpente jusqu'à la mer. On compte neuf bonnes lieues de Ponta-Delgada à Furnas par le chemin direct; le détour par Lagoa-do-Congro allonge environ d’une lieue. Le lendemain, dès l'aube, nous primes un bain d’eau ferrugineuse dans une immense baignoire en pierre, sem- blable, pour la forme et la dimension, aux baignoires en mosaïques de l’époque gallo-romaine, et notre première visite fut ensuite pour les Caldeiras, au nombre de trois principales. La première caldeira, que l'on a pris soin d'entourer d’un mur en maçonnerie, a deux mètres environ de dia- FLORE DES ÎLES AÇORES. 29 mètre. L'eau pétille et bouillonne à une faible hauteur, mais elle dégage une forte colonne de vapeur brûlante. La deuxième caldeira offre l'aspect d’un gouffre en entonnoir de trois mètres environ de diamètre, dans lequel l’eau jaillit avec force, retombe et bouillonne sans cesse avec des mugissements. La troisième, vulgairement appelée Caldeira de Pedro Botelho (expression populaire qui sert à désigner lenfer), est un gouffre large de deux mètres environ, qui vomit sans cesse, à la base de l’escarpement dans lequel il est creusé, une boue noire et bouillonnante, assez semblable, pour l'apparence, à une terre glaise liquide, de couleur foncée. On peut comparer le bruit sourd produit par ces terribles soupiraux au mugissement des vagues, au choc des flots contre les rochers. | Non loin de là jaillit encore une source d’eau gazeuse froide (agoa azeda), dont il s’exporte tous les ans de grandes quantités pour le Brésil ; et l’on peut dire que, sur toute l’étendue de cette solfatare, l’on rencontre presque à chaque pas des sources d'eaux minérales, soit froides, soit thermales. Les habitants ont eu l’idée d'utiliser ces der- mères, en établissant des rigoles et des espèces de réser- voirs dans lesquels ils font cuire leurs légumes et même du poisson. Enfin, au bas du monticule qui donne issue aux deux premières caldeiras, coule la Ribeira-Quente, dont les eaux jaunâtres sont constamment entretenues à une tempé- rature relativement élevée par des sources chaudes qui sour- dent sur plusieurs points de son lit. De place en place, des mousses bleuâtres et des conferves rubigineuses donnent à ses eaux des teintes sinistres. Cependant un cresson, quel- ques jones et même le Myriva faya, croissent sur la rive, . le pied baigné dans cette eau tiède ; mais, à l'exception de quelques annélides, nous n’y vimes pas d’animaux. Sur les flancs du monticule coule une eau incrustante, et à chaque 24 FLORE DES ÎLES AÇORES. pas on rencontre le soufre, à l’état natif ou en cristaux. Les pierres, le sol sont chauds, et la température est si forte qu'elle pénètre les chaussures les plus épaisses. Les ro- ches, basalte et trachyte, sont en décomposition, se désa- srègent et tombent en cendres sous l’action incessante de ces agents. Elles prennent alors des teintes grises, blanches, rouges, roses, jaunes, souvent veinées, et présentent l’as- pect de pierres calcinées, ayant la consistance du savon. Ce terrain brülant et imprégné de soufre, ces ruisseaux d’eau bouillonnante qui jaillissent de tous côtés, ces va- peurs brülantes et sulfureuses qui s'élèvent de toutes parts, ces bruits souterrains incessamment répétés, toutes ces particularités impriment au bourg de Furnas une physio- nomie étrange et saisissante. Na observâmes les diverses températures, qui nous donnèrent les résultats suivants : Grandes, caldeiras . . : ... . . . .. 400 et 956€: Petiles caldeiras. 2.4. «ue Cr NOR et Or Eau de la Ribeira-Quente . . . . . 18°. Eau gazeuse (Agou' azeda). . . . . 12°. On nous montra, enseveli sous les roches calcinées, un tronc énorme de Juniperus oxycedrus à demi carbonisé ; ces vestiges prouvent que les genévriers atteignaient au- trefois Ait l'archipel un plus g ann een qu'au- jourd’hui. Le 21 mai fut de nouveau consacré à l'examen des cal- deiras et des- phénomènes auxquels elles donnent lien. On nous apprit que la boue de la caldeira de Pedro-Botelho passait pour guérir Îles blessures et les plaies. Les eaux thermales sont également bonnes, nous dit-on, pour les blessures, les fractures, les paralysies, les affections de la peau et les maladies syphilitiques. On prend à Furnas quelques bains en été; mais on est loin de ürer de cette localité et de ses eaux un parti médical suffisant, et il serait FLORE DES ÎLES AÇORES. | 25 désirable d'y voir fonder un établissement thermal digne de ce nom. C’est à la surface du lac de Furnas que l’on rencontre quelquefois l’élatérite ou bitume élastique; parfois aussi en été, lorsque les eaux sont basses, on peut recueillir cette substance sur les bords. Il nous parut qu'il y avait, à Furnas, moins d’animaux que sur les autres points de l’île; ainsi nous vimes peu d'oiseaux, peu de mollusques, pas d'insectes, Cette re- marque serait-elle confirmée par une observation plus soutenue ?.., C’est ce que nous ne pouvons décider. Ce- pendant nous devons dire que, tout autour de la vallée, les montagnes étaient parées d’une belle végétation. À cette époque, le louro (Persea azorica) et le folhado (Vibur- num linus) étaient en pleine floraison, et les airelles (Vac- cinium longiflorum) commençaient aussi à développer leurs fleurs en grappe. Au reste, cette vallée, si intéressante d’ailleurs, nous parut relativement un peu froide et exces- sivement humide. Cette grande humidité est très-remar- quable; sans doute elle doit être attribuée, d’une part, aux nuages attirés par des montagnes très-rapprochées et qui, retenus par les bois, se dissolvent fréquemment en une pluie fine et abondante ; d'autre part, aux vapeurs vol- caniques continuellement dégagées par les caldeiras et qui se répandent sur la vallée. Le 22 mai, nous nous dirigeämes vers le Pico da Vara, point culminant de l’île (près de 1,100 metres d’après l’excellente carte du capitaine Vidal), et distant de Furnas d'environ trois à quatre lieues, dans la direction de l'est. Toutes les hauteurs que nous traversämes étaient couvertes de bruyères arborescentes (Erica azorica), qui forment parfois des bois entiers. Nous vimes éga- lement, vers 500 mètres, le joli Persea azorica, après quoi nous entrâmes dans la région du genévrier (Juniperus oxycedrus), que les indigènes nomment cedro. Vu à une - 26 FLORE DES ÎLES AÇORES. certaine distance, le genévrier rappelle en effet le port et l'aspect du cèdre, et il n’est pas surprenant qu’au temps de la découverte les Portugais aient pris de grands genévriers pour des cèdres. Il en existait alors des forêts considérables ; plusieurs avaient jusqu'à vingt-cinq pieds de haut et le tronc en proporuon. Aujourd'hui les forêts ont disparu et les sujets sont pelits, rabougris. Cette destruction est regrettable, car on peut dire que le bois manque dans l’île de San-Miguel. Presqu’au sommet du Pico Rodondo, nous fümes subitement enveloppés par des nuages épais qui nous forcèrent à nous arrêter quelques instants. L'ascension du Pico da Vara, par un sentier à peine tracé entre l’es- carpement et un précipice, fut assez difficile ; celle du ma- melon où piton qui couronne le pic fut réellement pénible. Cette pente nous parut presque perpendiculaire, et ce ne fut qu'à l’aide des genoux et des mains, sur une herbe courte, humide et glissante, que nous parvinmes à atteindre l'extrême sommet, à midi. Encore, ainsi qu'il arrive sou- vent en pareil cas, ne fümes-nous pas dédommagés de nos peines : le brouillard nous enveloppa constamment et nous ne pumes rien voir autour de nous. Une maigre végétation décore le sommet du Pico da Vara : au-des- sus d’un court tapis de graminées, apparaissent çà et là un genévricr rabougri, un pied chétif de Myrsine, un Vaccinium et quelques petites fougères. En revanche, des mousses nombreuses, des lichens variés et quelques jongermannes recouvrent les branches et le tronc des arbres. La descente fut non moins pénible que l’ascen- sion, en raison de la déclivitt de cette pente glissante. Nous retrouvämes, sur ces hauteurs, le beau Dicksonia culcita aux soyeuses racines, et notre retour s’effectua sans autre incident. Le 23, nous explorämes la Lagoa secca, le Pico do Fogo, et les alentours du lac de Furnas. Dans la soirée, un FLORE DES ÎLES AÇORES. 27 ouragan épouvantable s’abattit sur la vallée et y séjourna une bonne partie de la nuit. C’est à Furnas que nous vimes pour la première fois l’Anguilla canariensis, qui se rencontre dans la partie haute comme dans la partie basse de la Ribeira-Quente, à une hauteur de 200 mètres. Comme on le sait, cette an- guille n’a été jusqu’à présent rencontrée que dans les trois archipels des Açores, des Madères et des Canaries. Nous retrouvâmes aussi à Furnas le Plutonia atlantica, le plus intéressant peut-être de tous les mollusques pulmonés de l'archipel açoréen. Les habitants de Furnas nous semblèrent extrêmement primitifs, sous le rapport des mœurs, des usages et du genre de vie, mais je dois dire en leur faveur que le juge du district n'avait pas eu, depuis trois ans, l’occasion d'y réprimer un seul délit. Cependant les manœuvres n’y ga- onent que 140 réis (75 centimes de notre monnaie) par jour outre la nourriture. Ils habitent par familles nombreuses des maisons de lave, ou des huites couvertes de chaume. Quelquefois il n’y a qu’une seule chambre pour toute la maison, et alors on trouve pêle-mêle le père, la mère, huit ou dix enfants pour le moins (1), les grands parents vieux et infirmes, l’âne, les pores, le chien, les volailles. Et quelles ressources peuvent faire vivre tout ce monde ? C'est ce qui est demeuré pour nous un mystère. Leur nourriture ordinaire consiste en pain de maïs, féves, pois, poisson et viande de porc. Les rues du village pullulent d’en- fants entièrement nus. Le vêtement des femmes consiste le plus souvent en une robe d’indienne de couleur claire et (1) La fécondité des Açoréennes est prodigieuse et ne peut être comparée , en France, qu’à celle des Auvergnates. Elles sont géné- ralement bien faites et vigoureusement constituées. Les familles de vingt enfants n’y sont pas rares. 28 FLORE DES ÎLES AÇORES. à volants, un manteau de laine bleue, et sur la têle le ca- puchon ou simplement un mouchoir blanc. Les hommes portent une veste bleue, un pantalon blanc et la carapuça : ils ont toujours à la main un long bâton dont ils se ser- vent adroitement pour descendre et pour gravir les mon- tagnes. Chez les deux sexes, l'usage des chaussures est complètement inconnu. Nous quittèmes Furnas le 25 mai, à sept heures du matin, et prenant cette fois le chemin direct, par Garça et Villa-Franca, nous entrâmes à Ponta-Delgada à cinq heures du soir, après un trajet d'environ neuf lieues. Une occasion s’élant presqu'aussitôt offerte pour l’île de Santa-Maria que nous tenions essentiellement à explorer, nous quittâmes la rade de Ponta-Delgada à sept heures du soir, le 30 mai, et le 1° juin, à six heures du matin, le petit yacht Os Tres Amigos nous débarqua dans la baie de Villa-do-Porto. SANTA-MARIA L'ile de Santa-Maria, comprise entre 36° 55° et 37° 1 de latitude, et située un peu à gauche du 27° parallèle de longitude, est la plus méridionale des îles de l'archipel et la plus rapprochée du continent africain dont elle est sé- parée par une distance de 810 milles. Ayant trouvé à louer à l'extrémité de la ville une petite maisonnette inhabitée, nous y établimes, avec M. Hartung, notre quartier-général ; nous réservant toutefois, M. Mo- relet et moi, de profiter pour la nuit de l'hospitalité qui nous fut gracieusement offerte par M. Queiros, substitut du procureur du roi. Bien que le sujet ne fut pas nouveau pour nous, noûs fûmes frappés en débarquant à Villa-do- FLORE DES ÎLES AÇORES. 29 Porto de l’ampleur tout à fait extraordinaire des capuchons portés par les femmes. Ils sont plus volumineux, plus élevés encore que ceux de San-Miguel. Ensevelies sous ce vête- ment bizarre et peu gracieux, les femmes marchaient gravement le long des murailles, semblables à de noirs fan- tômes. Notre première excursion, le 2 juin, fut pour le Pico do Facho, petite montagne située à peu de distance dans l’est, à laquelle les cartes anglaises attribuent 230 mètres, et qui est séparée de Villa-do-Porto par un ravim au fond duquel coule un torrent. Nous atteignimes sans peine cette cime aride et pelée, composée de rochers énormes, recouverts de lichens grisätres (Ramalina scopulorum). Çà et là des pâtres gardaiïent des troupeaux de bœufs, de chè- vres et de moutons. Le versant qui regarde la mer, du côté du sud, était couvert d’une multitude de jeunes Agave americana qui imprimaient à ces régions une physionomie toute particulière. Pendant l’hiver, le bétail mange les jeunes pousses de cette plante. Tout autour le genêt d’Es- . pagne (Spartium junceum) étalait ses fleurs jaunes ; mais il ne faudrait pas chercher, sur cette cime sauvage, les beautés du règne végétal. Nous ne vimes ni arbres, ni plantes élevées. Les bruyères seules apparaissaient par intervalles, et le myrte (Myrtus communis) traînait hum- blement à terre ses rameaux tortueux et rabougris. Le soleil s'inclinait à l’horizon quand, après avoir fait le tour du pic, nous songeâmes au retour. Le temps qui jusqu'alors avait été magnifique se couvrit soudainement de nuages : tout devint gris et sombre autour de nous, et au bout de quelques instants survinrent une pluie torrentielle et un vent violent qui nous accompagnèrent Jusqu'au logis. Le 3 juin, nous nous dirigeâmes vers la carrière de Fi- gueiral, également située à l'est de Villa-do-Porto. Il existe sur plusieurs points de l'île de Santa-Maria, notamment 30 FLORE DES ÎLES AÇORES. aux lieux dits Figueiral et Meio-Moio, des couches puis- santes de terrain calcaire, riches en débris organisés fossiles. Ces dépôts ont paru, aux géologues, constituer une forma- tion tertiaire analogue à celle des environs de Bordeaux et appartenir aux couches supérieures de l’étage miocène. Le fait est unique dans l'archipel, et il mérite à coup sûr de fixer l'attention. Ces roches calcaires sont extrêmement dures et compactes, et ce ne fut pas sans peine que nous parvinmes à nous procurer un certain nombre de fossiles, tous mollusques gastéropodes et acéphales. M. Bronn, dans l'excellent ouvrage de M. Hartung sur les îles Açores, a donné la liste et la description de ces coquilles, qui ont pré- senté un genre nouveau et plusieurs espèces inédites. La présence du Pecten latissimus a paru caractéristique à M. Deshayes. Mais ce fut en vain que nous cherchâmes avec beaucoup de soin, dans cette excursion, une belle hélice (Helix vetustæ) dont nous avions rencontré, la veille, quel- ques tests morts et décolorés. Nous trouvâmes en abon- dance, dans les agaves, l’Helix lactea qui n'existe nulle autre part aux Açores. Comme la veille, nous fûmes sur- pris, dans l'après-midi, par une bourrasque subite : un vent violent s’éleva, suivi bientôt après d’une pluie tor- rentielle. Des marins nous ont assuré que c'était là un des caractères-propres au climat des Açores. Nous quittämes Villa-do-Porto le 4 juin, par un temps magnifique, ayant pour but d'exploration la baie de San- Lourenco, située sur la côte orientale, et son îlot. Cette excursion nous fit traverser l’île dans toute sa largeur. Au sortir de la ville, le chemin est aride et pierreux; mais à mesure que l’on s'approche de la région monta- gneuse, le paysage change d’aspect et devient extrêmement pittoresque. Des hauteurs de la route on aperçoit, à droite et à gauche, une vallée verdoyante et bien cultivée; des quintas d’orangers déploient leurs massifs de verdure ; des FLORE DES ÎLES AÇORES. 31 maisonnettes blanches apparaissent çà et là; à l’horizon, surgissent les collines. Devant lui, le voyageur voit se dé- rouler la chaîne de montagnes qui traverse l’île oblique- ment du nord-ouest au sud-est : ce sont des pics assez aigus, dont le point culminant, vers le centre de l’île, prend le nom de Pico Alto et mesure 570 mètres. Toutes ces mon- {agnes sont couvertes de bois de Myrica faya, de bruyèreset d’une espèce de fougère (Pteris aquilina), dont la raëne sert aux habitants pauvres à fabriquer du pain. Plus au nord, est le Pico do Norte, et vers le sud, le Pico do Sul (513"). Le chemin qui conduit à San-Lourenço traverse fa Serra sur la droite du Pico Alto. C’est une gorge profondément en- caissée, rocailleuse, et d’une pente souvent assez raide; mai: nous étions amplement dédommagés de nos peines par la beauté saisissante du panorama. Le séneçon à feuilles de mauve (Senecio malvæfolius) déployait partout ses larges corymbes blancs et roses sur les rochers, près des sources; au-dessus, les lauriers (Laurus indica) mariaient agréa- blement leur feuillage toujours vert à celui du Pao branco (Picconia excelsa), très-commun dans cette île. De la crête de la Serra, nous découvrions toute la partie orientale de l’île : des vallées délicieuses, des villages disséminés, puis les hautes falaises, les plages sablonneuses, des îlots aux for- mes bizarres, des rochers nus ou couverts de lichens, et en- fin l’immensité de la mer. Ce fut là que nous vimes des hommes, suspendus à des cordes le long des rochers taillés à pic, exposer leurs jours pour recueillir l’orseille (Roccella tincloria), lichen tinctorial croissant en abondance sur les escarpe- ments qui regardent la mer. On assure qu'un homme peut gagner jusqu’à une piastre (5 fr. 40 c.) par jour à ce métier pénible et périlleux, Ils vendent ce lichen 80 reis (40 ce.) la livre. L’orseille s’exporte principalement en Angleterre, où on l’emploie pour teindre les équipements de l’armée. La majeure parlie provient des Açores, des Canaries et des îles 32 FLORE DES ÎLES AÇORES. du Cap-Vert. On nous a affirmé que dans ces derniers temps ce lichen avait beaucoup diminué aux Açores. Après avoir recueilli l’Arenaria macrorhiza. qui croît abondamment sur les roches que les vagues laissent à sec par intervalles, et plusieurs patelles intéressantes, entre autres le Patella Gomesti, propre à ces parages, une barque nous conduisit à l’ilot de San-Lourenco, qui mesure 84 mètres au-dessus du niveau de l'océan. C'est un énorme rocher de forme subconique, criblé de crevasses et de fissures profondes ; mais nous ne vimes pas trace de végétation sur ces roches basaltiques d’un lugu- bre aspect, au pied desquelles les vagues se brisent avec fracas, tandis qu’au-dessus voltigent sans cesse, en tour- noyant, les oiseaux de tempête, goëlands, sternes et thalassi- dromes. Du côté du nord, on trouve une caverne où la mer s’engouffre avec un bruit terrible, et une grotte obscure aux voûtes de laquelle sont supendues des stalactites bizarres. À l'approche de l’homme, dans ces parages déserts et sau- vages, le garajao (Sterna hirundo) s'envole effrayé, en poussant un cri rauque et strident. On m'a assuré que le thalassidrome (Thalassidroma Bulweri) nichait dans ces localités; probablement aussi sur les îlots Formigas qui gisent dans la direction du nord-est, entre Santa-Maria et San-Miguel. Le 6 juin, nous explorämes la partie septentrionale de l'île, au-delà du village de San-Pedro, le Pico do Norte et les pics secondaires adjacents. Toutes ces montagnes sont recouvertes de bruyères et de fougères parmi lesquelles do- mine le Pleris aquilina ; nous vimes aussi quelques petits bois de faias. À l’extrème sommet, on ne rencontre plus que des pâturages et des rocs pelés. Nous remarquâmes dans cette excursion un assez grand nombre de sources. Au pied des montagnes, dans les ravins et les vallons, existent des bois délicieux de lauriers, d’oliviers et de faias, FLORE DES ÎLES AÇORES. 33 dans lesquels nous fîmes plusieurs découvertes intéressantes pour la zoologie. Le Pieconia excelsa est commun à Santa- Maria, et il y acquiert un beau développement; son port rappelle un peu celui de loranger, mais il est plus élevé ; cet arbre marie agréablement son feuillage avec celui du Laurus indica et du Myrica faya qui forment l'essence do- minante des bois de cette île. Nous vimes en grand nombre le Serapias cordigera, et deux autres orchidées particulières à ce groupe d'îles (Habenaria micrantha, H. longebrac- teata). Près de la pomte Lagoinhas, nous aperéümes l’ilot qui porte le.:même nom. Au retour, par San-Antonio, nous remarquâmes que les haies des villiges se compo- saient de touffes élevées de rosiers et de Pelargonium odo- ratissimum. Le même jour, nous eûmes la bonne fortune : de rencontrer un chasseur indigène qui nous vendit plu- sieurs individus d’un pigeon sauvage abondant dans ces localités, le Columba turricola; il nous apprit en même temps que les perdrix, les cailles et les lapins, sont extrème- ment communs dans l’île. Pour compléter l'exploration de la chaîne de montagnes qui traverse Santa-Maria, nous allâmes le 8 juin à Espirito- Santo, village situé sur le versant oriental, et nous escala- dâmes de nouveau la serra un peu au-dessous du Pico Alto; nous n’eùmes point à regretter cette détermination. Sous les ronces qui recouvrent abondamment ces sommets, et plus particulièrement le versant exposé à l’est etau midi, viten grande abondance un beau bulime spécial à cette île (Bulimus Santamarianus); on y rencontre aussi le Bulimus cyaneus, de nombreuses vitrines, plusieurs petits maillots (Pupa tesselata), et des zonites. Au bord d’une source nous trouvâmes un bel iris en fleurs que nous revimes plus tard à San-Miguel. Nous vimes aussi la grosse sauterelle voya- geuse, célèbre depuis les plaies d'Egypte (0£dipoda mi- yratoria), que l’on nous dit originaire des côles d'Afrique et qui exerce parfois de grands ravages. 34 FLORE DES ÎLES AÇORES. Notre dernière excursion fut à Praya, hameau situé dans un vallon délicieux, sur la côte méridionale, où nous allâmes le 9 juin, de grand malin. Dans un des ravins qui sillonnent cette côte, se trouvaient, au milieu d’un tuf vol- canique compact, un grand nombre de mollusques ter- restres fossiles; la plupart de ces espèces, à l'exception de deux hélices, se rencontrent encore dans l’île à l'état vivant. Nous pûmes recueillir sur la plage l’Hyoscyamus canarien- sis, le Statice limonium, et quelques autres végétaux que nous voyions pour la première fois depuis notre arrivée. Nous ramassämes également, non sans surprise, sur cette plage, des semences parfaitement conservées de Mimosa scandens, que le Gulf-Stream seul pouvait avoir apportées des côtes lointaines de l’Amérique tropicale. Vers midi, la chaleur devint plus forte que nous ne l’avions encore res- sentie. Le mème jour nous quittämes la belle et gracieuse île de Santa-Maria sur le yacht qui nous avait amenés et qui, cette fois, avait complété son chargement par l'addition de trente bœufs alignés sur le pont; nous étions de retour à Ponta- Delgada le 11 juin. SAN-MIGUEL Dès le lendemain de notre arrivée, M. Hartung s’embar- qua pour Fayal sur le patache Lima, et nous regrettämes vivement par la suite de n'avoir point profité de cette con joncture favorable. Désirant mettre un peu d'ordre dans nos notes et nos collections, nous laissèmes partir ce petit bâtiment, et nous dûmes attendre ensuite près d’un mois avant qu’une nouvelle occasion se présentât. Les rapports entre les îles ne sont pas extrêmement fréquents, même en été, en sorte que l’on doit y regarder à deux fois avant de + FLORE DES ÎLES AÇORES. 3) laisser partir un transport, quel qu'il soit, pour les îles que l’on veut visiter. Température du 12 juin : midi, 26° c. ; o heures du soir, 23° c.; 10 heures du soir, 20° c. Dans les jours qui suivirent, j'eus l’occasion de visiter une quinta, ou verger planté d’orangers, appartenant à M. Gil Gago da Camara. Cette quinta, de forme à peu près carrée, est divisée en quatre compartiments égaux par des allées simulant une croix ; elle est entourée de tous côtés par un mur élevé de roches basaltiques, mesure dix-huit al- queires (1) environ, et compte vingt années d'existence. Les orangers y sont magnifiques et J'en comptai plusieurs qui avaient vingt-cinq ou trente pieds de haut. En dedans du mur, une haie de Pittosporum undulatum protège les oran- gers contre le vent. Il y avait là des arbres qui donnaient jusqu'à 10,000 oranges par an; l'ingénieur Borges da Silva cite même un oranger de la quinta de Grimaneza (actuelle- ment en la possession de M. José do Canto) qui a produit jadis jusqu’à 24,000 oranges. Outre les orangers, on plante encore dans les quintas quelques autres arbres frui- tiers, tels que des néfliers du Japon (Eriobotrya japonica), des jambosiers, des goyaviers, des cognassiers, des noyers et des châtaigniers; on utilise en outre le sol en y semant des lupins, qui servent en même temps d’engrais. Les oran- gers se reproduisent par semences ou par marcottes. Dans le mode par marcottes, on choisit une branche convena- blement préparée, on pratique une légère incision annu- laire à la partie inférieure, et on linsinue dans un petit panier plein de bonne terre; cette opération se fait habi- tuellement en mai. Dix mois après, c’est-à-dire au mois de mars suivant, les racines sont suffisamment développées. On détache alors la bouture, et on la met en pleine terre ; (1) L’alqueire,mesurede superficie, équivaut à 13 ares 93 centiares. Sept alqueires et quart font un hectare. — L’alqueire, mesure de ca- pacité, équivaut à 11 litres 978. 36 FLORE DES ÎLES AÇORES. assez ordinairement l’arbuste donne des fruits au bout de deux ans. Celle quinta contient cinq cents pieds d’orangers et rapporte, année commune, de 400 à 500 piastres. Un homme dont le salaire s'élève à 40 piastres par an est seul chargé de son entretien. On pense que l’oranger fut intro- duit aux Açores à peu près vers l'année 1550. Le P. Fruc- tuoso rapporte que, vers 4570, il y en avait déjà plus de cent pieds à San-Miguel. Ün Eucalyptus que je vis dans la même quinta peut donner une idée de la force végétative de ce beau climat. Planté quinze ans auparavant cet arbre mesurait, eu 1857, cinquante pieds de haut, et son tronc, à hauteur d'homme, ne pouvait pas être embrassé par une seule personne. Le 18 juin, je visitai avec M. Amanzio Gago da Camara une autre quinta dépendant des beaux jardins de Botelho, appartenant à M. le baron de Fontebella. Cette vaste quinta ne contient pas moins de {rois cents alqueires, tout en orangers; en comptant, suivant la moyenne, 40 pieds par alqueire, on arrive au chiffre total de 42,000 pieds d’oran- gers réunis dans ce seul enclos. Une Fe avenue partage la quinta en deux parties égales. La plupart des orangers, déjà vieux, sont superbes; quelques-uns cependant, acca- blés par l’âge, commençaient à tomber en décrépitude. Il règne dans ces vergers une fraicheur délicieuse; de grands arbres protègent la plantation contre les vents dominants du nord-ouest, sans altérer toutefois la douceur de la tempéra- ture. On m'a assuré que cette quinta produisait, bon an mal an, de cinq à six mille caisses d’oranges; chaque caisse contenant en moyenne huit cents oranges, 1l en ré- sulte pour ce seul enclos un produit de quatre à cinq millions d’oranges par an. Je remarquai pes le jardin, entre autres arbres, un ma- gnifique et immense Magnolia grandiflora, âgé, me dit-on, de vingt-cinq ans; cet arbre parait prospérer merveilleuse ment sous celte latitude. FLORE DES ÎLES AÇORES. 37 Le 20 juin. nous visitèmes quelques tardins de Ponta- ] ; Delgada, entre autres celui de M. Laureano, où réussissent parfaitement le caféier, le théier et le Hevea guianensis qui devient un grand et bel arbre. Pendant la nuit une véritable tempête éclata, et tous les bâtiments qui se trouvaient à l'ancre durent prendre le large, 5 Le 21 juin, il y eut encore des processions dans toute la ville, et le 22, nous retournèmes à la quinta de Botelho dont nous voulions explorer minutieusement les orangeries. C'est une véritable forêt que cette quinta; les orangers sont pour la plupart des arbres vigoureux atteignant vingt pieds de haut, et déployant en cercle leurs branches robustes, re- vètues d’une peau fine, lisse, légèrement verdâtre. Les fleurs étaient passées et déjà le fruit se montrait, petit encore, mas en innombrable quantité. Une odeur aromatique parti- culière était répandue partout, moins forte que celle des fleurs, mais non moins agréable : elle émanait des bran- ches, des feuilles et des jeunes fruits; bien que douce et à peine perceptible pour les habitants, cette odeur n’en est pas moins tellement pénétrante, que les vêtements en demeu- rent longtemps imprégnés. Des oiseaux nombreux habitent ces jardins enchantés et les remplissent de leurs joyeux concerts. À cette époque de l’année, le pinson de Ténériffe (Fringilla canariensis), le cini (Fringilla serinus), le roitelet (Requlus cristatus), plusieurs fanvettes et quelques autres passereaux avaient effectué leur ponte et couvaient leurs œufs. Le bouvreuil ponceau (Pyrrhula coccinea) apparait aussi sur ces terres fortunées, mais je ne pus réussir à ac- quérir la cerlituüde qu'il y nichait. Ce fait demandera à être observé et confirmé. - Nous venions plus particulièrement à la quinta pour y recueillir l’Helix erubescens, mollusque gasléropode que nous espérions trouver sur les orangers, et pendant la première heure nos recherches avaient été pour ainsi dire infructueuses, lorsqu'une découverte fortuite vint nous 38 FLORE DES ÎLES AÇORES. mettre sur la voie. Le hasard nous avait conduits près d'un oranger déjà vieux sur lequel la hache ou la serpe avait fait une large entaille. Dans cette plaie cicatrisée, mais profonde, nous aperçütwes une douzaine de nos hélices, groupées les unes contre les autres et passant dans le repos les heures chaudes du jour. Cette découverte fut un trait de lumière. Nos investigations devaient se diriger, non pas sur les arbres jeunes et sains, mais bien sur les oran- gers déjà vieux, noueux, blessés ou crevassés. Nous re- cueillimes ainsi l’Helix erubescens par centaines, en la cherchant dans ces conditions, et en outre sur les bois morts qui servent d’étais et d’appuis aux orangers. Pour empê- cher certaines branches de s’écarter ou de céder sous le poids de leurs fruits d’or, à la saison d'automne, on prend soin de leur donner des tuteurs. En soulevant l’écorce des- séchée de ce: étais, nous trouvämes beaucoup d’hélices cherchant sous ce réceptacle un abri contre le jour et la cha- leur. Mais nous n’en vimes pas une seule en marche, quoiqu'une pluie légère vint à tomber, et nous eùmes lieu de penser que cette espèce a des habitudes nocturnes ou tout au moins crépusculaires, comme beaucoup d’au- tres animaux du même ordre. Se nourrit-elle de la feuille de l’oranger? Sa station favorite pourrait le faire suppo- ser, et cependant les feuilles des arbres sur lesquels nous la recucillimes en grand nombre étaient toutes parfaite- ment ialactes. Peut-être dévore-t-elle les détritus végé- faux el les petites plantes qui sont à terre et ne se sert-elle de l’oranger que comme support et abri. Non loin de là nous vimes un petit bois de sapins parse- mé de touffes de scilles (Urginea scilla) et d'iris à fleurs rosätres ({ris fœtidissima). Puis un vague sentiment de tris- (esse s'empara de nous lorsque, à l'extrémité du bois, nous nous trouvämes en face d’une tour éboulée par le dernier tremblement de terre, celui du 46 avril 1852. Toute Ja partie orientale de l'édifice est écroulée et en ruines. Les FLORE DES ÎLES AÇORES. 39 pierres et les quartiers de roche ont suivi la déclivité du terrain, et ces débris gisent amoncelés depuis la catastrophe tels que les a groupés le terrible phénomène volcanique. Nous eûmes hâte de quitter ce lieu désert et désolé qui présente d’une manière frappante les signes d’une récente dévastation et contraste singulièrement avec les bois en- chanteurs d’orangers que nous venions de parcourir. Capellas, où nous allâmes le lendemain, est un grand village disséminé dans une vallée fertile, à l’opposé de Ponta-Delgada, sur la côte septentrionale ; il serpente dans plusieurs directions et suit invariablement les accidents et les sinuosités du sol. Une végétation richement épanoute et variée entoure la bourgade qui semble mème disparaitre, par moments, sous des masses épaisses de verdure. Nous fûmes surpris de découvrir, dans cette partie de l’île, de splendides quintas, des faias gigantesques et des pieds énormes du laurier des Canaries (Laurus canariensis). Les orangers, à la vérité un peu anciens, sont des arbres élevés dont les troncs volumineux se bifurquent plusieurs fois; nous en remarquâmes beaucoup qui atteignaient trente pieds de haut et mesuraient un mètre de circonférence à la base. Nous vimes égaiement nombre de bananiers, pros- pérant sous cet heureux climat, à côté de notre pommier et du poirier. Là aussi végétait vigoureusement le lin de la Nouvelle-Zélande (Phormium tenax) dont les feuilles lan- céolées, longues de deux mètres, servent à confectionner des liens d’une grande solidité. Les fougères nous parurent affectionner spécialement cette localité humide et chaude à la fois. Mais nous fûmes cruellement désappointés à notre retour, Le yacht Os Tres Amigos, venant de Santa-Maria en destina- tion de Fayal, avait touché à Ponta-Delgada; on nous avait fait demander, et, ne nous trouvant pas, le navire était immédiatement reparti. Le 24 juin, fête de la Saint-Jean, fut encore pour les Aço- 40 FLORE DES ÎLES AÇORES. réens un Jour de fête chèmée. Ce jour-là, tous les magasins furent fermés, les cloches des églises carillonnèrent sans relâche, et les suisses, sacristains, bedeaux, sonneurs et autres confrères, passèrent leur temps à faire partir des fusées. C’est ainsi que le très-catholique Açoréen emploie une bonne partie de l’année; et en consultant lAlmanak Açoriano, je ne fus pas peu surpris d'y voir figurer, pour le seul mois de juin, neuf fêtes carillonnées, avec procession, indépendamment des cérémonies ordinaires du dimanche. Du reste, toutes ces fêles, toutes ces processions se ressem- blent et qui en a vu une, les a vues toutes : des hommes vêtus de surplis rouges avec des lanternes à la main, des corps de musique exécutant des symphonies, toutes les dames à leur balcon, une troupe de jeunes hommes qui suivent le cortège en lorgnant les dames; telles sont en résuiné_.les cérémonies de ce genre aux Açores. Le clergé a d’ailleurs, dans ce pays, des allures toutes différen- tes de celles de nos prêtres français. Il ne porte lhabit ecclésiastique que jusqu'à midi,’ fréquente les cercles, y. fume, y joue aux cartes comme les laïques, et dans une soirée dansante où nous allâmes le 28 juin, à Ponta-Delgada, le piano était lenu par un jeune curé ou vicaire de la pa- roIsse voisine. Notre dernière excursion à San-Miguel fut pour la Lagoa- do-Fogo et l'ilot de Villa-Franca. Le 29 juin, un canot, muni de quatre vigoureux ra- meurs, nous porta rapidement à Vilot de Villa-Franca, que quelques encàblures seulement séparent de la terre. On reconnait au premier aspect la cime d’un ancien cra- tère volcanique que les eaux ont complètement isolée. Sa forme est celle d'un croissant dont les pointes seraient très-rapprochées. On passe entre ecs deux pointes et l’on arrive dans une baie circulaire formant un port naturel où de petits bäliments de cent tonneaux peuvent trouver re- fuge et abri. Au reste, l'ilot ne nous offrit rien de remar- FLORE DES ÎLES AÇORES. 41 quable ; quelques graminées, notamment le Holcus lanatus, l'Agrostis alba, le Briza minor, le F'estuca petræa, au-des- sus desquelles s’élevaient de rares et maigres Erica scoparia, composaient à peu près toute la flore de ce rocher dont le pied baigné par les flots était recouvert par des myriades de petites balanes. Le lendemain, nous partimes pour la Lagoa-do-Fogo, dont les cimes extrêmes atteignent près de 960 mètres, et chemin faisant, nous fümes frappés par un spectacle nou- veau et inattendu. La Ribeira-da-Praya, petite rivière torrentueuse qui descend des montagnes, forme de belles cascades qui ont quelquefois quatre-vingts pieds de hau- teur. Nous vimes trois de ces chutes d’eau, à coup sûr fort remarquables, dont nous ne soupçonnions pas l’exis- tence et dont personne (sauf peut-être M"° Ida Pfeiffer) ne nous avait entretenus. D’après la hauteur de ces cas- cades, on peut se faire une idée approximative de la pro- fondeur des ravins dans lesquels coule ce torrent. L'eau tombe sur des roches noirâtres et rejaillit en fine écume; tout autour croissent de grandes fougères. À cet endroit du chemin, la montée devient tellement âpre et difficile qu'il est absolument nécessaire de mettre pied à terre; on suit alors le lit d’un torrent desséché et l’on gravit péniblement un sentier hérissé des roches les plus rugueuses. Enfin, au bout d’une heure d’efforts soutenus, nous atteignimes la cime du pic qui domine le lac. La Lagoa-do-Fogo est un immense cratère de forme irrégulière, resserré et comme étranglé vers son nulieu ; peut-être se compose-t-elle de deux cratères voisins et réunis. Une hisière de sable grisâtre dessine les*contours du lac; une vaste ceinture de montagnes à découpures bizarres ferme l’horizon. Dans ce lieu désert et tranquille, rien ne vient troubler le calme de la nature. Le vent ride à peine la surface de l’eau ; de temps en temps, un goëland, une buse, traversent l'air; des vaches sont immobiles au bord du 42 FLORE DES ÎLES AÇORES. lac bleu. Partout où le regard se porte, il rencontre une riante végétation, depuis les cimes les plus élevées, jusqu’au fond du Jac même où il découvre des algues, des mousses et des conferves que la limpidité des eaux laisse entrevoir. Les ondulations de celle nappe azurée miroitent au soleil et scintillent comme des étoiles, et c’est à peine si le faible bruit du ressac monte jusqu’à nous. À ce moment, le soleil marquait à peu près midi, et la chaleur eût été intolérable sans une brise légère qui commençait à s'élever et qui souf- flait par intervalles. Un peu après, le vent fraîchit du côté du nord-ouest, et la surface du lac qui jusqu'alors avait été presqu'unie, se couvrit tout à coup de petites vagues blan- châtres d'un effet singulier. Nous restämes longtemps sur ces hauteurs sans pouvoir nous lasser de contempler avec un muet contentement l’azur du ciel, la verdure des mon- tagnes, le sable gris des bords du lac, le bleu glauque de ses eaux, le tout éclairé, inondé par la lumière la plus belle qui se puisse imaginer. Nous vimes jusque dans ces montagnes la belette commune (Mustela vulgaris). A Villa-Franca, nous fûmes hébergés dans un ancien monastère dont le jardin renfermait quelques beaux pal- miers, des grenadiers et des figuiers énormes, beaucoup de néfliers du Japon, et des pieds de tabac très-vigoureux qui, dit-on, se reproduisent spontanément; mais ce fait est dou- teux. Les jours suivants furent employés à visiter ce qui nous restait à voir de jardins à Ponta-Delgada, et lon nous montra l'arbre leplus ancien et le plus gros de toute l’île de San-Miguel ; c’est un laurier des Canaries (Laurus ca- nariensis), appelé Camphora par les Açoréens. Sa cime atteint près de cent pieds d’élévation, et 1l ne faut pas moins de quatre hommes pour embrasser le tronc. Il y avait aussi dans le même jardin des magnolias gigantesques, FLORE DES ÎLES AÇORES. 43 de beaux palmiers, et des essais assez heureux de culture de la canne à sucre. Enfin, après plus de trois semaines d'attente, une occa- sion se présenta pour Fayal. Du 3 au 7 juillet, nous primes congé de toutes les personnes qui nous avaient si obligeamment accueillis sur cette terre hospitalière, et ce ne fut pas sans peine et sans regrets que nous nous sépa- râmes de nos nouveaux amis. Indépendamment des per- sonnes que j'ai eu l’occasion de citer pendant le récit de nos courses à San-Miguel et à Santa-Maria, je dois encore mentionner M. le gouverneur civil, M. Vasconcellos, con- sul d'Espagne, Sir Thomas Yvens, consul d'Angleterre, M. Rodrigo Alvès Guerra, et M. le docteur Avellino, de San - Miguel, qui ne cessèrent de nous prodiguer (ainsi que les autres personnes dont j'ai parlé plus haut), toutes les marques d'attention et tous les services en leur pou- voir. Le 8 juillet, à une heure de relevée, nous montâmes à bord de la Fleur des Açores, petit yacht de soixante ton- neaux qui portait à Fayal une quarantaine de passagers, la plupart émigrants pour le Présil, et nous fimes nos adieux à l’île de San-Miguel. Les émigrants se composaient de deux ou trois familles dont les chefs étaient des vieillards ; le plus grand nombre était dans la force de l’âge, le reste était jeune où même encore dans l’enfance. On nous dit que tous les ans il partait ainsi de larchipel un certain nombre d’Acoréens allant chercher fortune dans l’Améri- que du Sud. Le 11, les gens du bord annoncèrent la vue de Pico, de San-Jorge et de Terceira. Je déclare que, pour mon compte, je dus me contenter de voir ces deux der- nières îles avec les veux de la foi; ce ne fut même que vers le milieu du jour que nous pûmes apercevoir distinc- tement l’île de Pico. Nous étions alors à peu près à six ou sept lieues des côtes, et bien que les géographes et les Aço- réens, d'accord avec eux, affirment qu'on découvre le fa- 44 FLORE DES ÎLES AÇORES. meux Pic à trente lieues en mer, je dois à la vérité de déclarer que nous ne voyions absolument rien. Ce qu'il y a de certain, c’est que, par un temps exceplionnellement clair, les marins peuvent voir le Pic à une distance de 37 milles. Le long de la côte méridionale de Pico, nous fûmes pris par des calmes désespérants ; nous ne faisions pas plus d’un mille par heure et nous pümes examiner tout à notre aise le Pic qui, vers quatre heures, émergea du milieu des nuages. Une large ceinture de nuées blanchâtres cachait sa base et s’étendait sur tout le reste de l’île. Le littoral est parsemé de roches noires, au-dessus desquelles apparaissaient les terres cultivées, jaunes ou vertes, suivant la nature de la récolte. Nous distinguions déjà dans léloi- gnement l'ile de Fayal, mais nous dûmes renoncer à l'attemdre ce jour-là; au moment où la nuit arriva, un calme plus parfait encore, s’il était possible, s'établit, et il fallut se résigner à passer la nuit en vue du Pie, pendant que le yacht s’évertuait à courir des bordées. À ce moment, et comme par enchantement, le rivage, dont nous élions fort rapprochés, s'illumina d'une multitude de feux très-apparents, Le patron du bàâliment nous apprit que ces lumneres, dont la signification nous élait inconnue, n’é- taient autres que les lanternes des pêcheurs qui chaque soir, en celte saison, se livrent activement à la pèche des crabes et des langoustes. Celle quatrième nuit se passa comme les précédentes, c'est-à-dire, à peu près sans som- meil, les punaises, les puces et les fourmis s'unissant à une exécrable odeur de morue pour chasser loin de nous un re- pos dont nous avions pourtant grand besoin GRACIOSA Le 42 juillet, dans l'après-midi, nous débarquämes à Hor- la dont la position, au fond d’une petite baie, est réellement FLORE DES ÎLES AÇORES. 45 remarquable. Les maisons sont groupées en amphithéâtre au bord de la mer et dominées, de distance en distance, par les édifices principaux, tels que le Castello da Cruz, le collège, le couvent des Carmélites, l’église de la Conception; à droite et à gauche, se dressent, comme des sentinelles avancées, les monts Guia et Queimada et la pointe Espa- lamaca; au-dessus, de vertes montagnes et les hautes cimes de la Caldeira. En face de la ville, et séparés par un canal de quelques milles, Pico et sa cime gigantesque; à gauche, dans le lointain, l’île de San-Jorge. Je ne fis d’alleurs, pour ainsi dire, que toucher barre à Fayal ; car à peine nous élions-nous mis en rapport avec M. Ribeiro, vice-consul de France dans cette île, que j'y laissai M. Morelet et m'embarquai, le 15 juillet, avec M. Hartung, sur le Santa Cruz, petit yacht de trente-six tonneaux qui devait s'arrêter à Graciosa, de là nous con- duire à Florès et à Corvo, puis revenir à Fayal dans un bref délai. M. Morelet demeurait seul, ayant mission d’ex- plorer Fayal et Pico, ce qu'il fit avec beaucoup de zèle et de persévérance. La traversée de Fayal à Graciosa sur ce mauvais petit yacht fut des plus pénibles, et il ne nous fallut pas moins de trois Jours pour effectuer le trajet. Nos nuits se passè- rent sans sommeil, dévorés que nous étions par des légions de punaises, et nos journées ne furent marquées par aucun incident notable. Le A7 juillet cependant, nous fûmes ac- costés par quatre énormes cachalots (Catodon macrocepha- lus) qui suivirent pendant quelque temps la même route que nous; le même jour, les matelots capturèrent une longue poutre que l’on trouva recouverte d’une quantité prodi- gieuse d’anatfes (Anatifa lœvis) au milieu desquels je re- cueillis aussi des crustacés et quelques annélides. En arrivant le 18 juillet à Praya, seconde ville de Gra- ciosa sur la côle orientale, la mer m'avait étrangement fati- gué et je me trouvai si faible que je me crus un moment 46 FLORE DES ÎLES AÇORES. dans l'impossibilité de continuer le voyage. Cependant après quelques heures de repos je repris courage, et dès le lende- main Je pus explorer sommairement les environs de la ville. Mes découvertes ne furent pas nombreuses ; tout se borna à une douzaine de gastéropodes pulmonés, la plupart observés dans les autres îles, à quelques ombellifères peu intéres- santes, et à l’héliotrope (Heliotropium europœæum) qui bor- dait tous les chemins. Le 20 juillet, par un soleil dont aucune brise ne tem- pérait l’ardeur , nous visitämes la caldeira de Graciosa si- tuée au sud et à une faible distance de la ville. On y arrive par un sentier pierreux, à pente assez douce, bordé jus- qu’à une certaine hauteur par des figuiers énormes. Arrivés dans la région des pâturages, notre petite troupe mit pied à terre et nous atteignimes promptement la crête de la cal- deira ou les bords du cratère (411 mètres). De cette erète, l'œil plonge dans la caldeira dont on découvre seulement une parbe, à savoir un très-petit lac et deux mamelons intérieurs ; l’autre moitié est masquée par deux mame- lons plus volumineux qui occupent à peu près la région médiane. Cette caldeira nous parut avoir une physiono- mie particulière, un caractère éminemment sauvage. Les parois intérieures sont très-escarpées, très-abruptes, et se composent de rochers nus et grisätres formant des grou- pes bizarres. La végétation y est des plus pauvres, et con- siste presqu'uniquement en un maigre gazon que broutent les moutons et les chèvres; c’est à peine si de rares fou- gères se montrent çà et là autour des blocs de rochers et varient Ja monotonie de cet aride séjour. Au fond, existe un très-petit lac ou plutôt un marécage, envahi ce Jour- là par des laveuses qui de Praya viennent jusque-là cher- cher une eau fort rare dans cette partie de lile. Vers midi, un soleil des plus ardents plongeait verticalement dans le cratère et ce fut, je crois, la plus forte chaleur que nous éprouvâmes pendant le voyage : le thermomètre FLORE DES ÎLES AÇORES. 47 marquait, à l’ombre, 32° c. Je ne vis pas d'autre mol- lusque que l’Helix cellaria et le Limax agrestis qui s’a- britaient sous les pierres, au pied des fougères ; mais mon compagnon put faire une ample provision de belles roches pyrogènes. Eu pénétrant dans la partie méridionale de la caldeira, un spectacle nouveau s’offrit à nos regards. Nous arrivämes au bord d’un précipice énorme, dirigé dans le sens de la largeur et dans la direction du nord-est au sud-ouest. On peut supposer, sans crainte d’être taxé de témérité, que l’on a sousles yeux une vaste fissure formée à lé- poque des dernières commotions volcaniques, dont l’ori- fice encore béant n’a été ni resoudé ni comblé. Cette immense crevasse sert de soupirail à une caverne sou- terraine connue dans le pays sous le nom de Forno (four). Ses parois sont taillées à pic et revêtues de roches noirâtres dans les interstices desquelles apparaissent des mousses, des lichens, des hépatiques et quelques fou- gères. Deux piquets furent solidement enfoncés dans le sol, au bord du gouffre, des cordes convenablement disposées, et il fut convenu que M. Hartung, son domestique et un indigène descendraient seuls dans le Forno ; pendant ce temps, je devais resler au dehors avec les deux autres guides, pour parer aux éventualités. L’habitant de Praya descendit le premier, et c’est à peine s’il eut besoin de notre aide. M. Hartung se fit solidement ‘attacher par le milieu du corps; nous le descendimes ainsi, à l’aide des cordages et non sans peine, au fond de la caverne. En troi- sième lieu vint Manoel, qui ne voulut pas se séparer de son maître et qui, comme lui, se tira heureusement d’affaire. Des bandes de pigeons sauvages (Columba turricola) qui nichent dans les anfractuosités du précipice, s’envolèrent effrayés de ces apparitions et de ces bruits insolites. Du bord où j'étais resté en observation, c'était à peine si les voix arrivaient jusqu’à moi. Un moment après cependant, 48 FLORE DES ÎLES AÇORES. les cordes ayant été violemment agilées, ainsi qu'il avait été convenu, Je prètai l'oreille et j'entendis M. Hartung qui me demandait son marteau oublié près du bord. L'intrépide . géologue resta près d’une heure dans le souterrain où il fut grandement émerveillé par la présence d’un lac, la disposition des roches et la forme générale de la ca- verne; mais 1] ne put étudier à loisir le lac qui se trouve au fond du Forno à cause des émanations sulfureuses très- prononcées qui s'en échappent incessamment. C’est là assurément un des phénomènes géologiques les plus cu- rieux de l'archipel, ear il doit ètre assez rare, Je pense, de rencontrer dans la nature deux lacs pour ainsi dire super- posés. Nous évaluâmes la hauteur du souterrain à 30 ou 39 metres (1). Je recueillis abondamment, sur ces hauteurs, le bousier commun d'Europe (Onthophagus taurus), et dans les brous- sailles qui bordent les chemins, entre Praya et Santa-Cruz, je capturai un lézard (Lacerta Done découvert primilive- ment à Madère. Le 21 juillet, nous parcourûmes RL. les mon- tagnes du versant occidental, et après être redescendus le long des côtes jusqu’à Nossa-Senhora-da-Luz, nous rentrà- mes à Praya, et le soir même, vers cinq heures, nous quit- tâmes l’île de Graciosa pour nous diriger sur Florès. La traversée de Graciosa à Florès fut encore plus mau- (1) On trouvera dans l’atlas joint au récent et savant ouvrage de M. Hartung, sur la géologie des îles Açores, un dessin (planche 13) qui peut servir à donner une idée de cette remarquable caverne. II serait à coup sûr intéressant d'étudier, dans leurs principes, les lois suivant lesquelles la vie organique s’établit dans de semblables con- ditions, de même qu’à la surface des ilots. Peut-être l'immense et dif- ficile question « de l’origine des espèces » y trouveraif-elle, pour la guider dans son labyrinthe inextricable, quelque fil conducteur, On consultera également avec fruit l'ouvrage de M. Hartung pour la description de la caverne. FLORE DES ÎLES AÇORES. 49 vaise et plus pénible que la précédente. Surpris d’abord par des calmes qui nous arrêtèrent au nord de Graciosa, puis par des vents contraires qui nous ramenèrent devant Fayal, entraînés enfin loin de notre route par un de ces coups de vent si fréquents dans ces parages, ce ne fut qu'après avoir été rudement ballotés pendant sept longs jours et sept nuits sur notre frêle esquif que nous pûmes attérir à Santa- Cruz de Florès. Je n’oublierai de ma vie les nuits affreuses que nous passämes les 25 et 26 juillet, horriblement se- coués dans nos cabines, inondés à chaque instant par les vagues qui y pénétraient, et lenus constamment en éveil par le choc terrible des lames qui heurtaient notre mauvais petit yacht avec un bruit semblable à celui du canon. Je dois ajouter, pour être juste, que notre modeste équiqage s’acquitta ponctuellement de son devoir : aucun de nos ma- rins ne quitta son poste pendant les quarante-huit heures que dura la tourmente. FLORÉS x Le 28 juillet, Florès nous apparut avec ses côtes escar- pées el fleuries et ses pics verdoyants; dans l’après-midi nous débarquâmes à Santa-Cruz, petite ville chef-lieu, bà- tie en amphithéâtre au bord d’une large vallée qui aboutit à la côte orientale. Nous trouvämes là une casa de comer ou hôtellerie qui se ressentait du contact des baleiniers amé- ricains et une hôtésse d’ailleurs fort avenante. Dans le nord, on distinguait parfaitement la petite île de Corvo qui n’est séparée de celle-ci que par une distance de huit ou neuf milles. 0 FLORE DES ÎLES AÇORES. Je consacrai la journée du 29 à explorer les environs de la ville, et je recueillis une grande quantité de plantes, sur- tout dans le lit de la rivière dont la majeure partie était à sec; mais les mollusques me parurent peu abondants et peu différents de ceux des autres îles. Vers sept heures du soir, par un ciel extrêmement pur et encore très-lumineux, je vis un météore ou feu passager très-singulier, dans la direction du nord-est. L'église de Santa-Cruz mé sembla remarquable par sa grandeur et par le caractère de son style à demi-mauresque; on pourrait la prendre pour une mosquée avec ses deux minarets. Près de là s'élevait un énorme dragonnier au milieu d’une véritable forêt de bali- siers (Canna indica). Eclairé par une vive lumière qui dé- tachait nettement les objets sur un ciel pur et transparent, ce tableau avait je ne sais quoi d’oriental qui me fit oublier pendant quelques instants que J'étais aux derniers confins de la vieille Europe, vers l'occident. Le 30, après avoir exploré de nouveau le lit de la Ribeira, je gravis le Monte da Cruz, éminence au pied de laquelle est bâtie la ville et qui s'élève seulement à 214 mètres au- dessus de la mer. J’y rencontrai peu de mollusques, mais, en revanche, bon nombre de plantes intéressantes. Dans la soirée, M. Hartung arriva de Corvo, et rapporta plusieurs gastéropodes terrestres qu’il avait bien voulu ramasser à mon intention, entr'autres les Helix atlantica et cellaria. Nous partimes le 31 juillet, à huit heures du matin, sur deux maigres chevaux que nous avait procurés l'agent con- sulaire de France, pour le vallon connu sous le nom de Valle da Cruz. Le chemin qui mène au val da Cruz n’est pas précisément une route royale; en tous cas, il ne fait pas honneur à l'ingénieur chargé par le gouvernement portugais de la viabilité du pays. Ce ne sont que pierres énormes, quartiers de roches amoncelés, qu'il faut à chaque instant escalader. Pourtant nous arrivämes sans encombre dans la vallée, et là nous pûmes jouir d’un admirable coup- FLORE DES ÎLES AÇORES. 51 d'œil. Cette vallée est large, spacieuse et d’un effet char- mant. Elle est sillonnée par un torrent rapide qui descend des montagnes en formant de nombreuses cascades; ses flancs sont parés d’une riche végétation qui, à cette époque de l’année, était émaillée de fleurs complètement épanouies. À la cime des montagnes, des deux côtés, s’élèvent des ro- chers nus et gris, à découpures bizarres. Nous récoltâmes dans ce site pittoresque un grand nombre de composées spéciales à l’archipel, notamment le Tolpis nobilis, le Mi- croderis umbellata, et les rameaux en fleurs de l’Androsæ- mum Webbianum dont les brillants panicules décorent agréablement ces régions. Tous les soirs 11 y avait concert dans la casa de comer où nous étions logés; on y chantait, on y pinçait force gui- iares, et l’on y jouait aux cartes fort avant dans la nuit. Certes, ce genre de vie peut paraître agréable aux ba- leiniers américains qui s’arrêtent en été dans cette île; mais il était permis à des naturalisles-voyageurs, trop souvent harassés de fatigue, de souhaïter un gîte plus tranquille et plus conforme à leurs goûts. Le 1° août nous nous mimes en route de grand matin pour la serra dite Lombo-da-Vacca, située dans la direction du sud. Un magnifique chien de Terre-Neuve, appartenant à M. l’agent consulaire de France qui avait désiré nous accompagner, portait dans sa gueule un panier de provi- sions; en dépit de la longueur et des difficultés du chemin, le courageux animal conserva son fardeau jusqu’à destina- tion, c’est-à-dire pendant six heures de marche et un trajet de près de quatre lieues. En arrivant sur le plateau qui cou- ronne les hauteurs à l’ouest de Santa-Cruz, nous avions à notre gauche la belle vallée da Cruz que nous avions ex- plorée la veille; à notre droite, un autre vallon non moins pittoresque ; en face et autour de nous, l'océan. A partir de cette région, déjà relativement élevée, nous traversâmes, sans interruption, des montagnes couvertes de bruyères 2 FLORE DES ÎLES AÇORES. (Erica, Calluna) et de bois de genévriers (Juniperus oxy- cedrus); on eût dit d’un immense tapis de verdure, émaillé seulement çà et là par les larges fleurs roses et blanches du Rubus Hochstetterorum. Du reste, la main de l’homme ne se fait que trop sentir dans ces régions sauvages et emprein- tes de mélancolie : à chaque pas l’on rencontre des mon- ceaux de bois coupé dans lesquels se trouvent les troncs de tous les arbres un peu anciens. Ces bois récemment coupés répandaient une odeur aromatique très-perceptible et nullement désagréable. De temps en temps de Jeunes garçons passaient, chargés d’un énorme fagot de bruyères; plus loin, un de ces chariots primitifs, propres au Por- tugal et aux Açores, traîné par deux petits bœufs de la race de Corvo, faisait entendre son grincement aigu et déplai- sant. Les cimes du Lombo-da-Vacca mesurent 658 metres; quant à sa petite caldeira elle n'offre rien de remarquable. C’est un cratère peu étendu, peu profond, couvert de gra- minées, de cypéracées ou de bruyères, au fond duquel repose un très-petit lac. Au retour de cette excursion, J’avisai sur la gauche un bois de genévriers convenablement exposé sur un plan légèrement incliné, et j'eus raison de m'y arrêter, car j'y fis une abondante moisson du Zonites atlan- ticus, du Balea fragilis, et surtout du Vatrina finitima qui paraît spécial à cette île ; ces mollusques vivent en familles nombreuses sous les pierres et dans la mousse, au pied des genévriers. Non loin de là fleurissaient quelques beaux pieds de l’Ulexæ nanus qui vinrent enrichir mon herbier, et enfin sur la même route, bien loin encore de toute habita- tion, je capturai une souris, que je pris d’abord pour un objet intéressant, mais qui n’était chose que le vulgaire Mus musculus, comme je le reconnus plus tard. Le lendemain on m'apporta plusieurs individus de l'An- guilla canariensis provenant de Ja Ribeira, petite rivière torrentueuse qui se perd dans la mer, près de Santa-Cruz. Ce même jour, nous explorämes la belle vallée de Fundo FLORE DES ÎLES AÇORES. 03 qui forme, au nord de Santa-Cruz, le pendant du Valle da Cruz, et comme c'était un dimanche nous pûmes voir la population dans tous ses atours. Les femmes, qui nous parurent passablement coquettes et prévenantes, portent un jupon rouge écarlate, une robe d’indienne de couleur claire, un lourd manteau de drap noir à collet, et, sur la tête, un mouchoir blanc, plus ou moins orné de brode- ries. Plusieurs étaient parées de colliers de corail entre- mêlé de coquillages; toutes avaient les pieds nus. Nous employämes la matinée du 3 août à eflectuer une dernière excursion aux carrières de pierre à bâtir, situées à une faible distance de la ville, puis, à cinq heures du soir, un canot nous conduisit à bord du Santa- Cruz qui ap- pareillait à quelques encäblures du débarcadère. Les abords de cette côte sont hérissés de roches nombreuses, à la vé- rité presque toutes hors de l’eau, mais qui n’en rendent pas moins les approches de l’île dangereuses pour les bâti- ments. Enfin, nous mîmes à la voile et fimes route pour Fayal, favorisés cette fois par un bon vent de nord-ouest. Il y avait à bord, indépendamment de l'équipage, qua- rante passagers, et deux vaches de la race de Corvo que je pus examiner tout à loisir. Ces vaches, remarquables au premier coup-d'œil par leur taille exiguë qui ne dépasse pas celle d’un petit âne, constituent une race particulière. Leurs formes sont belles ; leur robe est rousse ou noire. Elles mangent moitié moins que les autres, et n’en sont pas moins très-bonnes lai- tières ; on m'a assuré qu'une vache pouvait parfaitement suffire à l’approvisionnement quotidien de plusieurs fa- milles. Cette année même Sa Majesté le roi de Portugal en avait offert plusieurs individus de choix à la reme d’An- gleterre et je pus lire, en effet, à ce propos, dans le numéro du 45 juillet 1857 du journal açoréen O Fayalense, la note suivante : | 4 FLORE DES ÎLES AÇORES. « On lit dans l’J/lustrated London News : « Sa Majesté le roi de Portugal vient d'envoyer en pré- » sent à Sa Majesté la reine Victoria, un taureau, deux » vaches et un veau d’une race très-singulière. Ces ani- » maux, qui sont parfaits dans leurs formes et très-petits, » mesurant à peine quarante pouces anglais de hauteur, » ont une robe de couleur foncée et très-agréablement » nuancée. Les vaches sont très-douces; mais le taureau, » pendant qu'on le transférait à la ferme-modèle du prince » Albert où il est actuellement, a montré un naturel en- » tièrement contraire à celui de ses compagnes ; il a lancé » en l'air un malheureux âne qui s’est trouvé sur son » passage. Ces animaux lilliputiens ressemblent beaucoup » pour la forme à ceux de la race d’Alderney et de Jersey, » mais leur taille est à peu près moitié moindre. » D'où provient cette race qui ne se trouve qu'à Corvo et à Florès? Est-elle spéciale à ces îles, ou üre-t-elle son ori- gine d’ailleurs? A-t-elle été importée de Portugal, no- tamment de l’Algarve? Faut-il la considérer comme une variété de la race portugaise qui se serait modifiée avec le temps et adaptée, pour ainsi dire, au milieu dans lequel elle était appelée à vivre 2... Tout porterait à le croire, mais je n'ai pu obtenir sur ce sujet aucune explication, aucune donnée satisfaisante. Dans les îles de Florès et de Corvo .les chevaux sont également de très-petite stature, et en général aussi, de chétive apparence. FLORE DES ÎLES AÇORES. 55 FAYAL Nous débarquâmes à Horta le 5 août, à six heures du matin, et nous trouvâmes M. Morelet qui, ayant terminé son exploration de Fayal et de Pico, était prêt à parür le jour même pour Terceira, sur le patache le Segredo. M. Har- tung, après quelques hésitations, se décida à le suivre; J'avais bonne envie de ne pas me séparer de mes compa- gnons, mais nous convinmes, à cause de mon extrême fatigue, que je resterais quelques jours à Fayal pour ré- parer mes forces, et que je profiterais de la première occa- sion pour gagner Terceira et rallier le gros de l’expédition. Je restai donc seul à Fayal et les circonstances ne me per- mirent plus, ainsi qu'on le verra par la suite, de rejomdre mes deux compagnons de route et d'exploration. Pendant les trois jours qui suivirent, je mis un peu d'ordre dans mes notes, dans mes collections. Le 7, par un après-midi parfaitement clair et sans nuages, Je vis le Pic complètement dégagé et entièrement à découvert depuis la.cime jusqu’à sa base. Comme le fait est assez rare, j'en profitai pour prendre un croquis. Le 9 août, je me dirigeai, accompagné d’un guide et d’un porteur, vers la Caldeira. Depuis Horta jusqu’à la région des bruyères, le chemin que l’on suit est des plus pittoresque. Dans la région des cultures, qui s’élève assez haut, on traverse des champs de maïs, de froment et de fèves ; mais la moisson était faite en grande partie, et des bœufs ou des vaches, réunis par cou- ples, foulaient aux pieds les épis pour séparer le grain de la paille sur une aire convenablement battue, suivant l'usage du pays. En approchant des bruyères, les espèces botaniques augmentèrent subitement en nombre et en in- 96 FLORE DES ÎLES AÇORES. térêt. Des composées à fleurs d’or et à feuilles hispides, largement lancéolées, profondément dentées (Microderis et Tolpis spec.). de larges ombellifères (Sanicula azorica), décoraient agréablement le flanc des ravins. Le thym (Thymus micans) descendait en guirlandes le long des parois escarpées, et au milieu des taillis de bruyères à petites fleurs blanches-et roses (Erica azorica, Calluna vulgaris), d’autres petites fleurs globuleuses, rouges comme des fraises, (celles du Daboecia polyfolia) attiraient le regard. Cà et là des fougères variées étalaient et secouaient leurs verts panaches. Rien de plus frais, de plus gracieux que cet ensemble de végétation. C’est dans ce parcours, sous les pierres du versant oriental et septentrional que je dé- couvris une belle hélice, encore inédite et spéciale à cette ile, à laquelle M. Morelet a bien voulu attacher mon nom (Helix Drouetiana). S'y capturai en outre un inté- ressant coléoptère, également nouveau et spécial à l’ar- chipel, le Laparocerus azoricus. Le soleil approchait du méridien, quand jarrivai au sommet de la caldeira, c’est- à-dire, à environ 1,020 mètres au-dessus du niveau de l'océan. De ce point élevé, jJ'embrassais l’ensemble du vaste cratère : ses flancs labourés profondément par d’étroits ravins, son lac, une faible éminence près du lac, çà et là quelques rochers grisâtres, partout une verdure resplendissante. Mais ce n’était là qu'une vue générale et à vol d’oisean, pour ainsi dire; ce m'était qu'en descen- dant, au furet à mesure que je m’approchais du fond du cratère, que les détails m'apparaissaient et me frappaient. Des sources Jjaillissent à chaque pas sur cette pente ro- cheuse et raide ; des blocs énormes de rochers surgissent à intervalles rapprochés; enfin, en descendant, la végétation change d'aspect. Au fond de la caldeira , les sources sont converties en cascades qui tombent avec bruit du haut des ravins, dont les parois, taillées verticalement à pic, sont revêtues cependant d’une végétation vigoureuse et variée : FLORE DES ÎLES AÇORES. 52 il y avait des genévriers largement étalés, un bel euphorbe arborescent que je voyais pour la première fois (Euphorbia mellifera), un grand nombre de composées, de fougères, et beaucoup d’autres végétaux, entre autres une belle et grande laitue (?) à fleurs blanches qui m'est encore spécifi- quement inconnue. Je fis ainsi complètement le tour de la caldeira, et vers cinq heures je repris la route de Horta, où nous rentrâmes à huit heures du soir. PICO Le 10 août, à midi précis, je traversai dans une grande barque le canal ou bras de mer de quelques milles qui sépare Fayal de Pico, et laissant sur la gauche les îlots Magdalena, qui servent de refuge à de nombreux oi- seaux, j'attéris à la plage d’Area-Larga. M. Ribeiro, vice- consul de France à Fayal, qui possède dans cette bourgade une maison de plaisance admirablement située, voulut bien m'y recevoir et m'y offrir, pendant tout mon séjour à Pico, la plus large et la plus cordiale hospitalité. De la chambre qui m'était réservée, je voyais la mer et l’île de Fayal toute entière; et au pied d’une longue terrasse avancée, qui règne autour de l’habitation, les vagues venaient se briser ou déferler, suivant l’état de la marée. Le 13 août, il entra dans la rade de Horta un trois-mâts français, en destination de Marseille, venant de Bombay après cent quarante jours de voyage et avec tout son équi- page malade; ce bâtiment fut mis en quarantaine. Pour moi, prévoyant le cas où je pourrais profiter de cette occa- sion pour rentrer en France, je partis le jour même, vers trois heures de l'après-midi, pour le Pic avec un guide et 28 FLORE DES ÎLES AÇORES. deux porteurs. Nous devions trouver, dans la région des pâturages de la serra Gorda, une hutte ou cabane de pâtre pour nous abriter. Vers sept heures du soir, après quatre heures d’une marche soutenue et constamment ascendante, par des chemins assez bons d’ailleurs, nous arrivämes à la région des pâturages où nous voulions établir notre premier campement et passer la nuit. Nous étions environnés de tous côtés par une verdure uniforme et triste; les bruyères étaient moins abondantes. Le jour commençant à baisser, notre premier soin fut de nous mettre à la recherche de la cabane; le guide la découvrit sans peine, et à peu de dis- lance nous vimes le pâtre et ses vaches. Après avoir pris possession de ce misérable abri, mes compagnons y dispo- sèrent un lit de bruyères et de fougères; je fis ensuite mes dernières dispositions pour la nuit : je poussai mon burro dans une enceinte, je m’enveloppai dans ma couverture sur mon lit de bruyères, mes quatre compagnons se groupèrent comme ils purent autour de moi, et chacun s’endormit. Le lendemain, bien avant le jour, les mugissements des vaches nous réveillèrent, et lestés chacun d’une grande jatte de lait, nous nous remîmes en marche. Mais ce fut en vain, au bout d’une heure, que je tentai d'aller plus loin : je sentis que les forces m'abandonnaïent. Jetant un dernier coup- d'œil en avant sur le Pic, qu'il ne me fut pas donné de voir de plus près, en arrière sur le magnifique panorama de Fayal aperçu de ces hauteurs (1,300 mètres environ), je tournai bride et revins à regret sur mes pas (1). En arrivant à la maison, je dus m'aliter, et le jour même se déclara une (1) On trouvera, dans le bel ouvrage de M. Morelet, sur l’histoire naturelle des Açores, un récit très-intéressant de son ascension sur la cime du Pic (2,400 mètres). Je ne puis mieux faire que d’y ren- voyer le lecteur pour compléter cette partie de notre itinéraire. Gonf. Morelet, Notice sur l'Histoire naturelle des Açores, p.125 et suiv. FLORB DES ÎLES AÇORES. 59 hépatite inflammatoire, qui, fort heureusement, dégénéra bientôt en ictère (1). | Dans la nuit du 23 au 2% août, il éclata une tempête terrible, de celles que les Acoréens par une litote météoro- logique nomment « un coup de vent. » Dans la maison du vice-consul, chacun fut obligé de se barricader à l’intérieur et l'habitation fut, pendant près de vingt-quatre heures, comme ébranlée de fond en comble. Le lendemain, on ne retrouva pas {race d’un petit kiosque ou pavillon d’été dres- sé à l’un des angles de la terrasse, et l’on ne sut jamais ce qu'il était devenu. L’ouragan souffla d’abord du sud-ouest, puis il tourna à l’ouest, au nord-ouest et finit par remonter au nord, ayant parcouru près de la moitié du compas. Il dura, comme d'habitude, quarante-huit heures, mais on m'a assuré qu'il était extrêmement rare de voir pareille tempête en cette saison. | On reçut, les jours suivants, des nouvelles qui peuvent servir à donner une idée de la nature et de l’étendue du désastre. Dans la baie d’'Horta, plusieurs navires avaient chassé sur leurs ancres et avaient été sur le point de faire côte ; plus de’ dix jours après, il arrivait encore dans la rade des bâtiments ayant éprouvé les avaries les plus graves, telles que des: mâts brisés, des voiles emportées, les cha- loupes perdues, et de nombreuses voies d’eau. Dans la ville, dés toitures entières avaient été enlevées, et un homme (1) Les détails de cette maladie intéresseraient fort peu le lecteur et sortiraient complètement du cadre de mon récit. Toutefois, je ne puis taire que ce fut grâce aux bons soins dont je fus assidûment entouré de la part de M. Ribeiro et de toute sa famille, qu’il me fut donné d’ob- tenir un prompt rétablissement. Je dois dire aussi que je fus parfai- tement traité par M. le docteur d’Oliveira, qui ne craignit pas de se déplacer et de venir plusieurs fois me voir de Fayal à Pico ; son dia- gnostic et ses sages prescriptions contribuèrent puissamment à hâter ma guérison. . 60 FLORE DES ÎLES AÇORES. avait été tué. La plupart des jardins furent dévastés et perdirent ainsi, en quelques heures, le fruit de dix années de soins assidus. A Pico, les ravages avaient été un pen moins considéra- bles; ils avaient porté surtout sur le maïs, les arbres frui- tiers et les habitations. Dans les deux iles, la récolte du maïs fut à peu près entièrement perdue; tiges et feuilles élaent couchées à terre et comme brüûlées. Des pins hauts de cinquante pieds et un grand nombre d’arbres fruitiers furent jetés à terre, déracinés, brisés; les orangers avaient aussi beaucoup souffert. Les communications entre les deux iles furent interrompues pendant trois jours. À Terceira, l'ouragan avait sévi d’une façon non moins désastreuse. Deux gabares de Pico s'étaient perdues dans ses eaux : l’une avait sombré au moment d'entrer à Angra, el avait péri toute entière, corps et biens; on était sans nou- velles de la seconde, qui probablement avait éprouvé le même £ort. À San-Miguel, la perte causée aux récoltes fut évaluée 600,000 piastres, ou troismillions de francs. Deux yachts de cent tonneaux firent côte; fort heureusement les équipages purent être sauvés. Dans les premiers jours de septembre, on captura dans ces parages des cachalots et je pus me procurer quelques dents de ces cétacés. Les cachalots ont, comme on sait, qua- rante-huit dents à la mâchoire inférieure seulement; la mà- choire supérieure n’est pourvue que d’alvéoles osseuses dans lesquelles les dents s’emboitent. L'individu auquel avaient appartenu les dents qui me furent remises, avait produit cent-vingt tonnes d'huile, à soixante piastres la tonne, soit environ 36,000 francs. On m'assura qu'il y avait des cachalots qui fournissaient jusqu'à deux cents tonnes d'huile. Le prix de la tonne variant de 250 à 300 francs, il en résulte qu'un très-gros cachalot peut donner un pro- duit approchant 50,000 francs. On évalue à deux cents FLORE DES ÎLES AÇORES. 61 le nombre des cachalots capturés annuellement dans la mer des Açores (1). | Vers la même époque, M. Dabney eut la bonté de m’en- voyer plusieurs animaux marins pêchés sur les côtes de Fayal, parmi lesquels se trouva un Argonauta Argo encore vivant lorsque je le reçus. Ce céphalopode est assurément l’un des plus beaux mollusques de ces parages. Sans parler de la coquille qui est l'élégance même, l’animal est blanc dans toutes ses parties, mais orné de fines mouchetures ou pointillures aux couleurs les plus vives et les plus agréables. Il y en a de rouges, de brunes, de violettes, lie- de-vin, or, argent, bleues, et autres nuances; le tout dis- posé avec art, suivant les diverses parties du corps. En dé- tachant l’animal de sa fragile coquille, je trouvai dans celle- ci une masse d'œufs, petits, ovalaires et d’un blanc un peu laiteux. Il m'a semblé qu'il existait sur les côtes de Fayal et de Pico plusieurs espèces de mollusques marins que je n'avais pas observées ailleurs; malheureusement, il est extrêmement difficile pour un voyageur de se les procurer et mes de- mandes à cet égard ont été la plupart du temps inutiles, quand :l eut été si aisé aux pêcheurs de me satisfaire. Je vis en grand nombre des Littorina, Janthina, Purpura, Columbella, Cyprœa, Halotis, el notamment des Patella, qui résistent mieux que les autres à l'agitation des vagues. L'on voit aussi de temps en temps, sur ce lilloral, k plus grande coquille bivalve de ces régions : le Pinna rudis, qui acquiert une fort belle taille, et le Carinaria fragihs, hé- téropode qui paraît à de rares intervalles (2). (4) Voir ma note sur la pêche du cachalot, in : Eléments de la Faune acoréenne, p.215 et suiv. (2) Voir, pour de plus amples détails, mon mémoire sur les Mol- lusques marins des îles Açores. Paris, 1858 ; in-40, 2 pl. color, 62 FLORE DES ÎLES AÇORES. Vers le même temps aussi, on célébra un baptême dans la famille de mon hôte et la maison de M. Ribeiro devint le théâtre d’un bal ou baile donné à cette occasion. Les voisins, suivant l'usage du pays, ayant demandé, à propos du baptème, la permission de venir danser, je vis arriver, entre huit et neuf heures du soir, une bande joyeuse se composant du bourg presque enter d’Area-Larga. Hommes, femmes et enfants envahirent la maison; les guitares et les cavaquinhos préludèrent par des accords, et le baile com- mença. On exécuta successivement toutes les danses natio- nales et locales, telles que : la Chamarita, la Caracol, la Sa- pataya, la Charamba, le Volta-no-meio, le Pesinho, les Pe- cegos, les Vaccas (ces deux dernières danses sont comiques), le Remarema, la Praya, le Majaricaé, et enfin le Landun, la plus ancienne de toutes, mais qui est presque abandonnée. Un violon et les guitares jouaient les airs, tout en dansant; des voix chantaient les paroles. Les danseurs étaient toujours par couples illimités, danseuse et cavalier, et presque toutes ces danses avaient lieu en rond ou en grand cercle. L’as- semblée accompagne et marque la mesure en faisant claquer les doigts en guise de castagnettes. Je dois ajouter que ni les airs, ni les pas, ne me parurent très-variés : je retrou- vais presque partout les mêmes modulations, et à peu près aussi les mêmes figures et les mêmes scènes. Tout le monde prit part à ce divertissement ; les maîtres de la maison eux- mêmes, ainsi qu'il est d'usage, ne dédaignèrent pas d’y figu- rer à diverses reprises. Commencées à neuf heures du soir, ces danses se prolongèrent jusqu'à une heure très-avancée de la nuit; les Açoréens aiment ces divertissements avec passion, etils ne peuvent résister au plaisir de passer ainsi une partie de la nuit, même entre deux journées laborieuses et péniblement occupées. Le 12 septembre j'explorai une partie de la côte ouest de l'ile, en passant par Magdalena : j'avais un jeune garçon de onze ou douze ans, déjà fort, pour porter ma boîte à FLORE DES ÎLES AÇORES. 63 herborisation, et peu s’en fallut que je ne fusse obligé d’em- mener en même temps sa mère, grande matrone de trente- cinq à quarante ans. Je ne fus pas peu surpris d'apprendre que le drôle était encore à la mamelle, et M. Ribeiro, vice- consul de France, me confirma que le fait n’était pas rare dans l’île de Pico, où l’on voyait souvent, dans les familles pauvres, la mère allaiter un grand gaillard de douze à treize ans; il me cita à l'appui plusieurs exem- ples pris dans le voisinage. Dans sa propre maison, on em- ployait journellement la femme d'un pêcheur donnant ainsi le sein à un enfant de huit ans qui paraissait très- vigoureux. Tout le littoral, parsemé d’un sable fin et noi- râtre, était recouvert d'échantillons innombrables du Soh- dago azorica ; dans le creux des rochers, non loin de Mag- dalena, je recueillis l’Auricula Vulcani et le Pedipes afer qui vivent, par groupes nombreux, au bord de sources que recouvre la marée montante. Je trouvai aussi à Pico une grande abondance de Dickso- nia culcita, fougère très-commune du reste dans tout l’ar- chipel. Les appendices soyeux (cabellinho) de son rhizome servent à faire de très-bons matelas; pour un matelas, on emploie 30 alqueires de cabellinho, à 2 vintems (20 cen- times) l’alqueire. Depuis longtemps déjà cette matière fait l'objet d’un commerce d’exportation pour le Brésil. Les femmes de Pico m'ont paru constituer un type accentué et nettement caractérisé. Elles ont les cheveux noirs, un peu gros, les yeux également noirs, les dents par- faitement blanches, les traits assez réguliers, bien accusés, le teint brun, la gorge développée, les bras ronds et assez bien faits, la taille élevée et la démarche un peu martiale; mais leurs pieds sont d’une ampleur démesurée, ce qui doit être attribué à l’habitude de marcher pieds nus, sur des sentiers de lave et de rochers. Elles portent sur la têle un large chapeau de paille, et autour des reins un lourd jupon de laine bleue à bordure rouge; à leur côté est suspendue 64 FLORE DES ÎLES AÇORES. une poche extérieure, en forme d’aumônière, ordinairement multicolore. La plupart des hommes sont pêcheurs; les autres gardent les troupeaux sur les montagnes. On m'a assuré que les habitants de certaines parties de l’île por- taient un costume de laine entièrement rouge : bonnet, veste et pantalon; je n’ai rien vu de semblable pendant mon séjour. FAYAL Le 16 septembre, nous quittâmes Pico de grand matin, pour revenir à Fayal; comme à l'aller, la traversée s’effec- tua sans incident dans une barque appelée lancha, en un peu plus d’une heure. On célébrait ce jour-là, à Horta, la fête de S. M. le roi dom Pedro V, et au moment où nous touchions terre avec la famille du vice-consul, nous fûmes salués par une salve de vingt et un coups de canon, tirés du fort. Le lendemain je visitai les magnifiques jardins de M. Dab- ney, vice-consul des Etats-Unis d'Amérique, et je fus frappé de leur étendue, de leur bel entretien, et du grand nombre de végétaux rares et exotiques qui y sont cultivés. Je vis, entre autres, de beaux palmiers et un pin de Norfolk (Arau- caria excelsa) ayant atteint 20 mètres. Mais je pus aussi constater de visu les dégâts causés sur une sapinière par le coup de vent des 24 et 25 août : 1l ne restait pas de- bout un seul arbre. Le 18 septembre, je parcourus, avec M. Rodrigo Alvès Guerra, la belle vallée des Flamengos. Vu de cette vallée, le Pic se présenta à nous sous un aspect nouveau. Entre six et sept heures du soir, la cime était complétement dé- couverte ; elle recevait les derniers feux du soleil couchant qui l'inondaient d’un reflet rougeâtre. On apercevait alors FLORE DES ÎLES AÇORES. 65 très-distinctement le pain-de-sucre, à l'extrême sommet, et sa configuration particulière. Au-dessouns, deux larges bandes de nuages gris et bleus s’étendaient en nappes régulières; toute la partie inférieure de la montagne était d'un bleu grisâtre, qui s’assombrissait en descendant, et devenait pres- que noir sur le littoral. Je visitai, vers le même temps, les divers magasins de Horta, et je pus me rendre compte de plusieurs petites industries particulières à ces îles. Indépendamment de grou- pes en sargasso et autres algues marines, de fleurs en plume et en moëlle de figuier, remarquables par leur extrême dé- licatesse, on confectionne encore, à Horta, de très-jolis objets avec les fils de l'agave d'Amérique (pitta des Aço- réens), des paniers de forme très-originale, etc. On vendait aussi beaucoup de chapeaux de paille fabriqués à Pico, où l’industrie de la tresse de paille atteint un certain degré de perfection. Je pris également des mformations touchant la presse açoréenne, et quel ne fut pas mon étonnement en apprenant qu'il existait quinze organes de la publicité dans l’archipel, savoir : San-Miçuez : O Correio Michaelense, — O Açoriano, ns À Aurora dos Açores, Imprimés > À Ilha, à es O Melrinho, . Ponta-Delgada. _ O Archivo Açoriano, — O Templo. = A Uniao, Imprimés = A Estrella Oriental, à Ribeira-Grande. TERCEIRA : O Angrense, A" Es O Pobre Terceirense, Imprimés à _— O Insulano, A — O Stimulo, nel à; 6] 66 FLORE DES ÎLES AÇORES. Fayaz : O Fayalense, Imprimés _— O Incentivo, à Horta. Ainsi, jusqu’au milieu des solitudes de l'Océan Atlanti- que se fait sentir cette tendance de la presse contemporaine à s'étendre et à se multiplier ! Quinze journaux pour une po- pulation de 240,000 habitants dont les trois quarts savent à peine lire!..…. Je me renseignai en outre sur les navires et bâtiments de toute sorte dont il est fait le plus souvent usage dans l’ar- chipel açoréen, et l'obligeant M. Ribeiro voulut bien me fournir le tableau suivant, où les navires sont rangés sui- vant leur ordre d'importance. Bâtiments pontés. Galera, trois-mâts de première grandeur. Barca, trois-mâts inférieur (pas de vergues au mât de misaine). Brigue, brick à deux mûts. Brigue-escuna, brick-goëlette (deux mâts). Patacho, brick-goëlette (deux mâts). Escuna, goëlette (deux mâts). Hiate, yacht (deux mâts). Chalupa, cutter des Anglais (un mât). Rasca, chasse-marée, petit bâtiment côtier (un mât). Embarcations non pontées. Barco, gabarre à deux voiles. Lancha, chaloupe (une ou deux voiles). Escaler, grand canot. Bote, canot. Canoa, baleinière (spéciale aux bâtiments baleiniers). Enfin, je ne considérai pas comme indigne d’un natu- FLORE DES ÎLES AÇORES. 67 raliste-voyageur de m'’édifier .sur les prix des diverses denrées; me rappelant au contraire, à ce propos, les ins- tructions contenues dans les Aménités académiques et le programme tracé par l’immortel auteur du Systema Na- turæ dans la thèse intitulée : Instructio peregrinatoris (1), je notai les prix auxquels se vendaient à Fayal, à l’époque de mon voyage, les objets de consommation les plus usuels. (Voir à la fin de l'itinéraire.) Le 20 septembre, je fis une dernière excursion aux ruines de Pilar, situées au nord de Horta, dans une magnifique position. Des hauteurs où elles sont échelonnées, on do- mine la ville, la rade, les vallées voisines, et l'horizon est borné par une verte ceinture de montagnes; en avant, on découvre l'ile de Pico et sa perspective grandiose. Il y avait autrefois, dans ce beau domaine, des jardins admira- bles ; ce ne sont plus à présent que des ruines pittoresques. Un grand nombre de plantes anciennement cultivées se re- produisent aujourd’hui spontanément et sont redevenues sauvages comme la localité qui les produit; c’est ainsi que la belladone, des scabieuses, des passiflores et plu- sieurs autres espèces importées par l’horticulture, croissent dans ces ruines incultes et y végétent librement. Les jours suivants furent consacrés aux préparatifs du départ; je pris congé de toutes les personnes qui m’avaient témoigné tant de bienveillance et d'intérêt, et le 25 sep— tembre je montai sur le bateau à vapeur le Duc de Porto, (1) Conf. Aménités académiques, t. V, 1788, p. 298. L'auteur de la thèse soutenue devant Linné est Nordblad. Le plan est parfaitement conçu, et malgré la distance et l’époque (1759), l’Instructio peregri- natoris peut encore être considéré comme un bon guide et-un excel- lent programme. — Voir aussi, et surtout, les Jnstructions pour les voyageurs publiées par le Muséum de Paris, et les Archives de la Commission scientifique du Mexique (1re livraison 1864). 68 FLORE DES ÎLES AÇORES. laissant, pour ne plus la revoir, la belle et hospitalière île de Fayal. | Aux noms plus haut cités des personnes avec lesquelles il me fut si utile d'entrer en relations à Fayal, je ne dois pas manquer d’ajouter ceux de Me Maria-Magdalena Ribeiro, de Mistress Clara P. Dabney, et de M. d’Orey, qui me vinrent maintes fois en aide et m'’entourèrent constamment de leurs délicates attentions, M. Guilherme Ribeiro, notre vice-consul, connu de tous les Français qui touchent à Fayal pour sa cordiale et généreuse hospi- talité, occupait alors ce poste depuis quinze années. De 1831 à 1851 il eut un emploi à la douane et fut souvent inves{i de fonctions municipales ; le gouvernement de Dom Miguel lui valut deux années d'emprisonnement pour son dévouement bien connu à la cause de $S. M. la reine Dona Maria. Ici se termine, à proprement parler, la partie active et utile de ce voyage d'exploration. Comparé à mes précé- dentes traversées, le trajet de Fayal à Terceira fut des plus agréables. On se tient constamment au milieu du canal qui sépare San-Jorge et Pico, en sorte que l’on a ces deux îles à droile et à gauche, Fayal en arrière, et bientôt en avant Terceira; cependant la mer est toujours un peu grosse dans ces parages, même par le plus beau temps. Les abords de Pico se composent uniformément de grosses roches noires, éternellement battues par les vagues, et l’écume qui en jaillit, tenue en partie en suspension par les rayons so- laires, forme sur les bords de l’île comme un rideau de vapeurs légères. Le pic revètait alors ses teintes du matin : la cime était rosàtre; au-dessous, s’étendait une bande al- longée de nuages d’un gris clair; au-dessous encore, pla- naient des nuages à nuances plus sombres; puis apparais- saient des tons bleuâtres et verdàtres; enfin, en descendant toujours, on voyait réapparaître les teintes roses; le tout FLORE DES ÎLES AÇORES. 69 parsemé de maisons blanches et de rochers rembrunis. Vers une heure de l'après-midi, nous côtoyâmes San- Jorge de fort près, à tel point que nous distinguions parfai- tement ses ravins profonds, sa végétation et ses cascades dans les montagnes. Bientôt nous fûmes dans les eaux de Terceira, et la noble et jolie cité d’Angra-do-Heroismo, son chef-lieu, d’abord masquée par le mont Brazil, nous appa- rut enfin dans tout son éclat. Vues ainsi de la mer, les trois villes principales des Açores, Angra, Horta et Ponta-Del- gada, présentent un très-agréable coup-d’œil; il est vrai qu'en abordant le charme disparaît quelque peu. Nous ne fimes à Terceira qu'une courte escale de vingt-quatre heures. Le lendemain, 26 septembre, dès le matin, je parcourus rapidement les environs d’Angra, qui me frappèrent par leur belle végétation et leur grande fertilité ; moissons, jardins, quintas, tout était fruits, fleurs et abondance. Comme à Fayal, la belladone (Amarylhs belladona) croissait abondamment au milieu des rochers, et ses longues fleurs roses sur un fond de roches grises produisaient un très- agréable effet. Je visitai aussi plusieurs jardins ou quintas, et je recueillis encore quelques plantes et quelques ani- maux, les derniers que je devais capturer dans l'archipel. Je vis la cathédrale, les églises, les principaux monu- ments, et Angra m'a laissé le souvenir d’une jolie petite villé de 14,000 âmes environ, bien bâtie, avec des trot- toirs, de belles maisons et quelques édifices remarquables. Le même jour, à cmq heures du soir, le bateau à vapeur quitta la baie d’Angra, et laissant bientôt derrière nous les ilots Cabras et Terceira, nous jetions l’ancre devant Ponta- Delgada le lendemain. Là je retrouvai nos anciens amis, nos premières connaissances, et Je passai avec eux trois agréables journées; mais j’eus le regret, ainsi que je le pressentais du reste, de n y plus trouver mes deux compa- snons de voyage. Après avoir laissé Terceira dès le 22 70 FLORE DES ÎLES AÇORES. août, M. Morelet et M. Hartung, impatients de rentrer dans leurs foyers, avaient quitté San-Miguel le 29 août pour se diriger sur Lisbonne. Enfin, le 30 septembre, à 10 heures du matin, le Duque do Porto leva l'ancre, je dis un dernier adieu aux terres açoréennes, et nous primes à toute vapeur la route du Por- tugal. | De San-Miguel à Lisbonne, la traversée fut pénible, et l’'équinoxe d'automne nous traita rudement. Bien que servis par la vapeur, il ne nous fallut guère moins de huit jours (comme avec des voiles) pour effectuer cette traversée, presque constamment entre deux eaux. Le 6 octobre, dans la journée, nous aperçümes les côtes de Portugal et la serra d'Estrella, et vers le soir nous franchissions la barre du Tage. Le 7, après une minutieuse visite du service de santé, il fut loisible aux passagers de descendre à terre, et là un fableau aussi triste qu'inattendu s’offrit à mes yeux. Lisbonne était décimée par la fièvre jaune. Importée par un bâtiment venant du Brésil, la terrible contagion s'était montrée d’abord à la douane à la fin du mois de juillet; de là elle rayonna et s’étendit progressive- ment sur la majeure partie de la ville, pour prendre dans le courant de septembre la forme épidémique avec des foyers secondaires. Telle fut, dès l’origine, l'intensité toujours croissante du fléau, que le gouvernement s’en émut vivement et qu'un décret royal nomma bientôt un conseil extraordinaire de salubrité publique, avec mission de pourvoir sans délai aux exigences du service sanitaire et de proposer les mesures propres à arrêter la marche, et à prévenir le retour de l’épi- démie. La partie centrale de Lisbonne, qui est la plus popu- leuse, fut aussi la plus maltraitée. Le mal fut en voie de progression jusqu'au 20 octobre, jour où le nombre des cas s’éleva à 298, et ce ne fut qu'à la fin de décembre FLORE DES ÎLES AÇORES. 14 qu'on put considérer l’épidémie comme arrivée à son terme. On estime à 18,000 le nombre des personnes qui furent atteintes. La population de Lisbonne étant de 200,000 habitants, la proportion est de 1 sur 11, ou presque du dixième, pour les personnes ayant été plus ou moins attaquées par la maladie. Le nombre des décès cons- tatés a été de 5,662; d’où il résulte que la proportion de la mortalité a été de 1 pour 3,18. Quoi qu'il en soit, Lis- bonne ne doit pas être considérée comme sujette au déve- loppement spontané de la fièvre jaune; mais par sa lati- tude et certaines conditions locales, cette ville est assujétie, ainsi que le prouvent les cas observés en 1850, 1851, 1856 et 1857, au développement épidémique du typhus américain importé chez elle (1). Au milieu de circonstances aussi graves et aussi criti- ques, S. M. le roi Dom Pedro V et toute la cour donnaient le plus noble exemple et faisaient preuve d’un courage au- dessus de tout éloge. Tandis que les personnes riches ou pourvues de quelque aisance avaient déserté Lisbonne, la famille royale ne voulut pas quitter un seul moment la capitale. Le roi visitait chaque jour les hôpitaux, distribuait des sevours, prodiguait les encouragements. C'était certes un beau et grand spectacle que celui d’un jeune monarque de vingt aus, donnant, en présence d'une pareille calamité, l'exemple d’un patriotique dévouement et d’une généreuse abnégation. Accueilli par la cour avec une bonté qui ne s’effacera jamais de mon souvenir, j'eus l'honneur, les 9, 10 et 11 octobre, d’être reçu en audience particulière par le roi, et S. M. voulut bien, autant que les circonstances difficiles () Voir pour de plus amples détails le savant rapport publié par le Conseil extraordinaire de salubrité publique du Portugal, sous le titre de : Relatorio da epidemia de febre amarella em Lisboa no anno de 1857. Lisboa, 1859; in-80 maxo. 72 FLORE DES ÎLES AÇORES. et défavorables le permettaient, s'intéresser aux incidents et aux résultats de notre exploration. Le 11 octobre, dans la soirée, le Medway, paquebot transatlantique anglais venant du Brésil et allant à Sou- thampton, mouilla dans les eaux du Tage pour y faire du charbon. Je me rendis à son bord, et le même jour nous fimes route pour l'Angleterre. Monnaies. En arrivant à Lisbonne, nous primes, comme il est d'usage, des informations concernant les principales valeurs monnayées ayant cours en Portugal et aux Açores. M. Du- beux, négociant français, à qui nous fümes redevables de très-utiles renseignements, voulut bien nous fournir, entre autres, les indications suivantes : Le réal, unité monétaire idéale, — 0,006 millimes. Cuivre. 10 réis ou 1/2 vintem — 0,06 c.; — 20 réis ou 4 vintem —0,12 c.; — 40 réis ou 1 patagon — 0,25 c. Argent. 100 réis ou 1 teston == 0,60 c.; — 200 réis ou 1 serrilha = 1 fr. 20 c.; — 500 réis ou 1 cruzade — 3 fr.; — 960 réis ou 1 piastre (pataca ou peso) = 5 fr. 80 c.; — 1,000 réis (ou 1 couronne d'argent) — 6fr. 12 c. Or. 2,500 réis ou 1 demi-couronne d’or — 15 fr. Or anglais. 1 souverain ou 4,500 réis == 25 fr. ; — le demi souverain ou 2,250 réis — 12 fr. 50 c. D'après ce qui précède, on voit que 17,835 réis = 100 fr. de notre monnaie ; 89,166 réis — 500 fr.; et 178,333 réis — 1,000 fr. On nous fit également remarquer qu'aux Açores le réal est d’une moindre valeur que dans la métropole; par suite, FLORE DES ÎLES AÇORES. 73 l'argent et l'or augmentent de valeur d’un cinquième; en sorte que la piastre, de 960 réis à Lisbonne, vaut 1,200 réis dans l’Archipel, et le souverain anglais, de 4,500 réis à Lisbonne, vaut aux Açores 5,600 réis. Population de l’Archipel (en 1859). District de Ponta-Delgada. . 107,000 habitants. District de Angra. . . . 69,000 — District de Horta, . . . . 65,000 — TOTAL: "9. OU 244,000 habiants. Prix des denrées. Les indications ci-dessous ont été relevées à Fayal au mois de septembre de l’année 1857. À cette époque, une chambre et la table se payaient par jour, dans les pre- miers hôtels, 1 piastre ou environ 5 fr. 80 c.; un âne et son guide (burriqueiro), 2 sérrilhas ou environ 2 fr. 40 c. par jour, sans nourriture. En ce qui regarde les fruits, on remarquera qu’ils ne se vendent pas à la douzaine, comme en France, mais bien à tant pour 1 vintem, ou 20 réis, qui est l’unité monétaire du marché. Le pain de froment, la livre, 25 centimes; le pain de maïs, 20 c.; le vin ordinaire, la bouteille, 1 fr. ; le vin de bonne qualité, 1 fr. 50 c.; le Passado, l’Angelica, et au- tres vins doux, 3 fr.; une barrique de vin de bonne qualité (de 500 bouteilles), 100 piastres ; le bœuf, la livre, 40 c. ; le porc, 50 c.; le jambon, la livre, 1 fr. ; un poulet, 50 c..; une grande poule, 1 fr.; un canard, 1 fr. 50 c.; une dinde, de 5 à 10 fr., suivant la taille; un poisson de 4 à 6 livres, 2 à 3 fr., suivant la qualité ; les poissons de moindre 74 FLORE DES ÎLES AÇORES. qualité, beaucoup moins cher; une grande langouste ou un homard, 50 c.; le beurre, la livre, de 1 fr. à 1 fr. 50 c., suivant la saison ; le lait, la canada (2 litres), 40 ou 50 c. ; les œufs, 3 pour 10 c.; les fromages de Pico, la pièce, 20 c.; l'huile d'olive, la canada (2 litres), 4 fr. ; l’eau-de- vie du pays, la canada (2 litres), 6 fr.; l’eau-de-vie de canne du Brésil, 4 fr. ; le sucre en pain, la livre, 1 fr. 50 c.; le sucre en caisse du Brésil, 90 c.; les oranges, 20 pour 10 c.; les citrons doux (limoës doces), 10 pour 10 c.; les citrons acides (himdo), 4 pour 10 c.; les bananes, 3 pour 10 c. (de 4 à 5 fr. le régime); les abricots, 20 pour 10 c.; les coings, 5 pour 10 c.; les figues, 40 pour 10 c.; les poires, 10 pour 10 c.; les pommes, 20 pour 10 c.; les prunes, 50 pour 10 c.; les pêches, 10 pour 10 c. FLORE DES ÎLES AÇORES. 79 GA RNA EE) Cr ET. EE DE LA FLORE DES ILES ACÇORES — 1. — DICOTYLÉDONES RANUNCULACEÆ Gen. 1. Ranuncuzus Linn. 4. ‘“Ranunculus flammula Linn. — Hab. Terceira (Mo- relet). 2. Ranunculus repens Linn. — Hab. tout l’archipel. 3. ‘Ranunculus trilobus Desf. — Hab. Santa-Maria, Terceira, Florès. 4. ‘Ranunculus parviflorus Linn. — Hab. Santa-Maria, San-Miguel, Terceira, Fayal, Pico. 5. ‘Ranunculus cortusæfolius Willd. (R. grandifo- lius Lowe.) — Hab. la caldeira de Rays la région sylvatique à Pico, Florès. 6. Ranunculus muricatus Linn. — Hab. layal (Wat- son). R. Gen. 2. Nicezza Tourn. 7. Nigella arvensis Lion.— Hab. tout l'archipel, passim. Gen. 3. AquiceGraA Linn. 8. ‘Aquilegia vulgaris Linn. — Hab. Pico, où M. Har- tung a recueilli la variété à fleurs blanches. 76 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 4. DezPainium Linn. 9. Delphinium consolida Linn. — Hab. les champs, passim. PAPAVERACEZÆ Gen. 1. Paraver Tourn. 10. ‘Papaver somniferum Linn. — Hab. Santa-Maria, sur les montagnes. CG. Vulgairement : Dormideiras. 1H. Papaver setigerum DC. — Hab. San-Miguel (Wat- son, in litt.). 12. ‘Papaver rhœæas Linn. — Hab. Santa-Maria, avec le P. somniferum ; moins abondant. 43. Papaver dubium Linn. — Hab. Fayal, Florès. Gen. 2. Cuezibonium Lainn. 14. ‘Chelidonium majus Linn. — Hab. Terceira et la plupart des autres iles. Le suc jaunàtre qui découle de cette plante s'emploie avec succès contre les verrues et autres ex- croissances du derme. Vulgairement : Herva andorinha. Gen. 3. Fumaria Tourn. 15. Fumaria capreolata Linn. (Var. minor). — Hab. Fayal, Florès. M. Watson, rectifiant sa première détermination, pensé que cette espèce serait plutôt le Fumaria muralis Soud. (Watson in lilt.) 16. ‘Fumaria officinalis Linn. — Hab. San-Miguerl Vulgairement : Herva molarinha. 47. ‘Fumaria micrantha Lag. — Hab. San-Miguel. CRUCIFERZÆ Gen. 4. Marrmioza RBr. 18. Matthiola annua Sweet. — Hab. tout l'archipel, sur les rochers du littoral. FLORE DES ÎLES AÇORES. 717 49. ‘Matthiola incana RBr. Spr. var. affinis M. made- rensis Lowe. — Hab..….. (Hartung). , Gen. 2. Nasrurrium RBr. 20. ‘Nasturtium flexuosum Seub. — Hab. Florès; C. au bord des ruisseaux, dans les montagnes. 21. ‘“Nasturtium officinale RBr. — Hab. San-Miguel. Vulgairement : Agriao. Gen. 3. CARDAMINE Linn. 22. 'Cardamine hirsuta Linn. — Hab. San-Miguel (Hartung). 23. ‘Cardamine caldeirarum Guthn. — Hab. San- Miguel (bois de la caldeira de Sete-Citades !\, Florès. Dans cette dernière île, forme plus petite. Gen. 4. Barparea RBr. 24. Barbarea præcox RBr. — Hab. Fayal (Watson). 25. ‘Barbarea intermedia Bor. (B. angustana Boiss.) — Hab. San-Miguel; mai. Gen. 5. SisymBriumM Linn. 26. ‘Sisymbrium officinale Scop. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria. 27. ‘Sisymbrium irio Linn. — Hab. Fayal. Gen. 6. Sinaris Linn. 28. Sinapis nigra Linn. — Hab. Fayal, Florès. Gen. 7. Azyssum Linn. 29. ‘Alyssum maritimum Lam. — Hab. tout l’archi- pel. C. Gen. 8. SENEBIERA Poir. 30. ‘Senebiera pinnatifida DC. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Fayal. CC. 18 FLORE DES ÎLES AÇORES, 31. ‘Senebiera coronopus Poir. — Hab. Terceira (Mo- relet). Gen. 9. Lerrmium Linn. 32. ‘Lepidium virginicum Linn. — Hab. Fayal, Pico, Terceira. Gen. 10. Carsezza Vent. 33. ‘Capsella bursa-pastoris Mœnch. — Hab. Ter- ceira. Vulgairement : Bolsa de pastor. Gen. 11. Caxize Tourn. 34. Cakile maritima Scop. — Hab. Fayal (Watson). Cet auteur, rectifiant sa première détermination, pense qu'il faudra plutôt rapporter cette espèce au Cakile americana. Gen. 12. Rarisrrum Boerh. 35. ‘Rapistrum rugosum All. — Hab. Graciosa. 36. ‘Rapistrum orientale DC. — Hab. Graciosa. 37. Rapistrum perenne Berg. — Hab. Fayal (Watson). Gen. 13. Rapnaxus Tourn. 38. ‘Raphanus raphanistrum Linn. — Hab. San- Miguel, Santa-Maria. M. Watson m'écrit que c’est avec doute qu'il a inscrit cette espèce dans sa première liste : je crois ce- pendant qu'on doit s’en tenir à cette détermination. Du moins, les spécimens que j'ai recueillis dans ces deux îles, en juin, se réfèrent évidemment à cette espèce. RESEDACEZÆ Gen. 4. Resepa Linn. 39. ‘Reseda luteola Linn. var. crispata Lowe. (Reseda crispata Link.). — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Graciosa, Terceira, Pico. GG. Plante employée par la teinture. Vulgaire- ment : Reseda. 10. Reseda macrosperma Reich.— Hab. San-Miguel. FLORE DES ÎLES AÇORES. 79 VIOLARIEZÆ Gen. 1. Vioca Tourn. 41. Viola palustris Linn. — Hab. Pico, Florès. 42. Viola odorata Linn. -— Hab. Fayal, Florès. CG. dans les bois des montagnes. Vulgairement : Violëta, Violas. 43. Viola tricolor Linn. — Hab. San-Miguel (Watson). FRANKENIACEÆ Gen. 1. FRANkEN1A Linn. 44. ‘Frankenia pulverulenta Linn. — Hab. San-Mi- guel, Fayal, Pico; sur les rochers du littoral. CC. 45. Frankenia ericifolia Smith. — Hab. Corvo (Seu- bert). PORTULACEZÆ “ Gen. 1. Porruraca Tourn. 46. ‘Portulaca oleracea Linn. — Hab. San-Miguel, . Pico; bords de la mer, et lieux cultivés. CG. Vulgairement : Beldroega. CARYOPHYLLEZÆ Gen. 1. ILzecEBRuM Gærtn. 47. Illecebrum verticillatum Lion. — Hab. les hau- teurs, Gen. 2. Pozycarron Lœfil, 48. ‘Polycarpon tetraphyllum Linn. — Hab. San- Miguel, sur les murs. 80 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 3. SaGina Linn. 49. ‘“Sagina procumbens Linn. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria. Ou peut-être Sagina apetala, selon M. Watson (in litt.). Gen. 4. SPErGULA Linn. 50. ‘Spergula arvensis Linn. — Hab. San-Miguel. Gen. 5. ARrENARIA Linn. 51. ‘Arenaria rubra Lion. — Hab. Santa-Maria. 52. ‘Arenaria macrorhiza Req. — Hab. Santa-Maria, sur les rochers au bord de la mer, non loin de l’ilot dos Ro- meiros! (baie de San-Lourenco!)}, Terceira, San-Miguel. CC. Seubert considère cette plante comme une forme remarquable de l’espèce suivante (Arenaria marina). Cependant, il est à re- marquer que l’Arenaria marina a ses graines bordées d’une aile membraneuse, tandis que l’Arenaria macrorhiza n’en a pas. S 53. ‘Arenaria marina Roth. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Francal), Pico; sur les rochers au bord de la mer. CC. Gen. 6. MœunriNGra Linn. 54. ‘Mœbhringia muscosa Linn. — Hab. Terceira (Mo- relet). Gen. 7. CErasrium Linn. 55. ‘Cerastium viscosum Linn. — Hab. Florès (More- let). 56. ‘Cerastium vulgatum Linn. (Cerastium triviale Lowe.) — Hab. San-Miguel, Pico, Terceira (caldeira de Santa- Barbara !). 57. ‘Cerastium azoricum Hochst. — Hab. Florès, Corvo. Gen. 8. STELLARIA Linn. 58. Stellaria media Vill.— Hab. Fayal, Florès (Watson). CM FLORE DES ÎLES AÇORES. 81 Gen. 9. SILENE Lion. 59. ‘Silene inflata Smith var. rupicola Bor. (S. mari- tima Watson). — Hab. Pico. S 60. ‘Silene gallica Linn. — Hab. San-Miguel (Pico do Fogo, Serra-Gorda, Criacoës!). Diffère du précédent par ses grappes spiciformes distiques. 61. ‘Silene lusitanica Linn. — Hab. Santa-Maria. 62. Silene armeria Linn. — Hab. San-Miguel (Hunt). MESEMBERYANTHEMEZÆ Gen. 1. MESEMBRYANTHEMUM Linn. 63. Mesembryanthemum brachyphyllum Welw. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, sur les murs. 64. Mesembryanthemum..... (sp. nov.?) — Hab. Santa-Maria, sur les murs; juin. MALVACEZÆ Gen. 1. Lavarera Linn. 65. ‘Lavatera sylvestris Brot. — Hab. San-Miouel, Graciosa, Terceira, et la majeure partie de l’archipel, au bord des chemins. C. Gen. 2. Mazva Linn. 66. Malva rotundifolia Linn. — Hab. Fayal. 67. Malva parviflora Linn. — Hab. Fayal (Watson). Gen. 3. Sipa Linn. 68. ‘Sida rhombifolia Linn. — Hab. Fayal, Florès, Pico. ELATINEÆ Gen. 1, ELarine Linn. 69. Elatine hexandra DC. — Hab. Florès (Watson). 6 82 FLORE DES ÎLES AÇORES. HYPERICINEZÆ Gen. 4. Hypericum Linn. 70. ‘Hypericum perforatum Linn. — Hab. Fayal. 71. ‘Hypericum tetrapterum Fries. — Hab. Florès. 72. ‘Hypericum humifusum Lion. — Hab. San-Mi- guel, Santa-Maria, Terceira, Florès. C. 73. Hypericum elodes Linn.—Hab. San-Miguel (Wat- son). . 74. Hypericum decipiens Wats. — Hab. Florès. M. Watson pense qu'il y a lieu de rapporter cette espèce à l'Hypericum undulatum DC. 75. Hypericum foliosum Ait. — Hab. Florès, San- Miguel, Fayal, Pico. Peut-être la même espèce que la suivante. Gen. 2. AnprosÆMuM All. 76. Androsæmum Webbianum Spach. (Hyp. gran- difolium Chois.) — Hab. San-Miguel, Graciosa, Florès, Pico. L'un des plus beaux végétaux de l'archipel. CG. à Florès qui lui doit, en partie, son nom, ses bois et ses montagnes empruntant à cette plante un éclat particulier. POLYGALEZÆ Gen. 1. Pozycaza Linn. 71. ‘Polygala vulgaris Linn. var. (Floribus majoribus, affinis P. nicæensi, sed bracteis brevioribus.) — Hab. Pico, sur le pic, au-dessus de la région sylvatique. AR. 78. ‘Polygala depressa Wend. — Hab. Terceira (Mo- relet). ILICINEÆ Gen. 1. Izex Linn. 79. ‘Ilex perado Ait. — Hab. San-Miguel, dans les bois FLORE DES ÎLES AÇORES. 83 des montagnes (bois de Lagoa-do-Congrol), Pico, Terceira. Les feuilles sont armées, sur léurs bords, de quinze à seize épines courtes, très-acérées. À San-Jorgeé, on fait de la glu avec la seconde écorce. Le bois est employé par l’ébénisterie. Vulgai- rement : Azevinho. RHAMNEZÆ Gen. 1. Raamnus Juss. 80. ‘Rhamnus latifolius Hérit. — Hab. les bois de la plupart des îles : San-Miguel, Santa-Maria. Bel arbre indigène dont le bois, dur et rougeâtre, est employé par l’ébénisterie. Vulgairement : Sanguinho. 81. Rhamnus pubescens Banks mss. — Hab. Terceira, dans les bois des Garridas (Morelet). Rare. TEREBINTHACEZÆ Gen. À. Raus Linn. 82. Rhus coriaria Lion. — Hah. Pico, Florès (Watson). Vulgairement : Sumagre. RUTACEZÆ Gen. 1. Rura Tourn. 83. ‘Ruta bracteosa DC. — Hab. Santa-Maria, Terceira. GERANIACEZÆ Gen. 4. GEraAnIUM Hérit. 84. ‘Geranium dissectum Linn.— Hab. toutes les iles. 85. Geranium molle Linn. — Hab. Fayal, Terceira. 86. ‘Geranium rotundifolium Linn. — Hab. San-Mi- guel, au bord des chemins, dans les champs. 87. Geranium Robertianum Linn. — Hab. tout l’ar- chipel. CG. Vulgairement : Herva Roberta, 84 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 2. Eronium Hérit. 88. ‘Erodium malachoides Willd. — Hab. San-Miguel, Pico. 89. Erodium moschatum Willd. — Hab. Terceira. OXALIDEÆ Gen. 1. Oxauis Linn. 90. ‘Oxalis corniculata Linn. — Hab. San-Miguel (bois de Caldeiras! bois de la vallée de Furnas!), Santa-Maria. CC. 91. Oxalis purpurea Jacq. — Hab. San-Miguel (Hunt). LYTHRARIEZÆ Gen. 1. Perzis Linn. 92. Peplis portula Linn. — Hab. Fayal, Pico (Watson). Gen. 2. Lyrarum Linn. 93. 'Lythrum Graefferi Ten. — Hab. Terceira (Morelet), Santa-Maria (Hartung). ‘Lythrum hyssopifolium Linn. — Hab,. Fayal, Flo- _ Pa C. partout. ROSACEZÆ Gen. 4. Rupus Linn. 95. ‘Rubus fruticosus Linn. — Hab. les bois de San- Miguel, Santa-Maria, Terceira et autres iles. Vulgairement : Sarça et Silva. ‘Rubus Hochstetterorum Seub. — Hab. Fayal, Florès, Pico. Espèce remarquable, facile à distinguer de la précé- dente à ses fleurs blanches, grandes, et à ses feuilles aussi beaucoup plus développées. On la trouve dans les bois et au bord des chemins. Elle n’est pas rare dans ces trois îles, où elle semble d’ailleurs confinée. FLORE DES ÎLES AÇORES. 85 Gen. 2, FraGaria Linn. 97. ‘Fragaria vesca Linn. — Hab. les bois à San-Mi- guel et ailleurs. CC. Vulgairement : Morangueiro. Gen. 3. Porenrizza Linn. 98. ‘Potentilla verna Linn. — Hab. Santa-Maria. 99. ‘Potentilla tormentilla Nestl. — Hab. toutes les iles. CG. La var. nemoralis Ser. hab. la région AYrAuque et moritagneuse à San-Miguel, Pico! 100. ‘Potentilla procumbens Sibth. — Hab. San-Miguel (Criacoes!) [Hartung]. Se trouve aussi à Madère. Cette prove- nance, m'écrit M. Heer, est intéressante car jusqu'ici l’on a regardé cette] plante comme une hybride des P. tormentilla et P. reptans. 101. ‘Potentilla reptans Linn. — Hab. Pico. 102. Potentilla anserina Lion. — Hab. tout l'archipel. Gen. 4. Acrimonra Tourn. 103. ‘Agrimonia Eupatoria Linn. — Hab. Graciosa, Fayal ; bord des chemins. Gen. 5. Porerrum Linn. 104. Poterium sanguisorba Linn.— Hab. San-Miguel. Gen. 6. ALcHEMILLA Tourn. 105. Alchemilla arvensis Scop.— Hab. Fayal (Watson). Gen. 7. SPIROEA Linn. 106. ‘Spiræa filipendula Linn.—Hab. Terceira (Hartung). AMYGDALEZÆ , Gen. À. CErasus Juss. 107. ‘Cerasuslusitanica Mill. (Prunus lusitanica Linn.) — Hab. les bois des montagnes à San-Miguel. Vulgairement : 86 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gingeira do matto, Gingeira brava. Son bois est estimé des menuisiers; l'écorce sert aux tanneurs, et aux pêcheurs pour teindre leurs filets. M. José do Canto, de San-Miguel, qui en possède plusieurs exemplaires dans ses magnifiques jardins de Ponta-Delgada, m'a assuré que cet arbre était indigène et qu’il devrait peut-être former une espèce particulière. Le seul spécimen sans fleurs que j'aie rapporté ne m'a pas permis de vérifier le fait. Watson (1844) signale, à Fayal, un Prunus cerasus L., ren- contré dans une plantation de pins, mais qu’il ne regarde pas comme indigène, le croyant échappé des jardins. Postérieure- ment (Lond. Journ. Bot. 1847.), il indique le Prunus lusitanica Linn. comme ayant été observé aux Açores : il est douteux que ce soit la même espèce. Notre Cerasus a été rencontré dans les bois de la région montagneuse, à San-Miguel : caldeira de Sete-Citades, Lagoa-do-Congro, serra de Agoa-de-Pao, Furnas. Aujourd’hui, on ne le voit plus guères que du côté du Pico da Vara dans des ravins profonds et presque inaccessibles. MYRTACEZÆ Gen. 1. Myrrus Tourn. 108. ‘Myrtus communis Linn. — Hab. les montagnes de Santa-Maria. C. Vulgairement : Murta. Sur les hauteurs, le myrte n’atteint jamais une taille bien élevée; il reste toujours, dans ces régions, à l’état d’arbuste rampant. Je ne l'ai pas vu dans les autres îles. CERATOPHYLLEZÆ Gen. 1. CEraropayiium Linn. 109. Ceratophyllum demersum Linn.— Hab. Florès (Watson). ONAGRARIEZÆ Gen. 1, EriLogium Lin. 110. ‘Epilobium parviflorum Schreb, — Hab. Florés. FLORE DES ÎLES AÇORES. 87 Gen. 2. OEnorHERa Linn. 4111. ‘Œnothera longiflora Jaq. — Hab. Fayal. CC. au bord du chemin conduisant de Horta à la caldeira! Août. 112. ‘Œnothera tetraptera Cav. — Hab. San-Jorge (Hartung). HALORAGEZÆ Gen. 1. Myriopayzium Vaill. 143. Myriophyllum alterniflorum DC. — Hab. San- Miguel, Fayal (Watson). CUCURBITACEZÆ Gen. 1. Momornica Linn. 114: Momordica elaterium Linn. Brot. — Hab. San- Miguel (Watson in litt.) Vulgairement : Pepino de S. Gregorio. PAPILIONACEZÆ Gen. 1. Sparrium DC. 145. ‘Spartium junceum Linn. — Hab. les montagnes découvertes de Santa-Maria, Graciosa, Florès. Vulgairement : Giesteira. Gen. 2. SarorHamnus Wimm. 4116. ‘Sarothamnus scoparius Wimm. — Hab. tout l'archipel, à la lisière des bois, sur les hauteurs. Cultivé dans les jardins (d’où il se sera sans doute échappé et propagé), pour protéger les jeunes plants d’orangers. Tant que les orangers sont jeunes, on les abrite contre les vents régnants au moyen d’un rideau de genêts à balais, que l'on remplace ensuite par des arbres plus résistants et plus élevés. Vulgairement : Giesta. Gen. 3. Urex Linn. 117. ‘Ulex europæus Linn. — Hab. San-Migue]l, Santa- Maria, SS FLORE DES ÎLES AÇORES,. 118. ‘Ulex nanus Smith. — Hab. Florès, dans la région des montagnes, au bord des chemins. Vulgairement : Tojo. Gen. #4. Oxonis Linn. 119. Ononis arvensis Linn. — Hab. San-Miguel. Gen. 5. Menicaco Linn. 120. Medicago lupulina Lion. — Hab. tout l'archipel. 121. ‘Medicago lappacea Lam. — Hab. Santa-Maria. 122. Medicago pentacycla DC. — Hab. Terceira (Seu- bert). Gen. 6. TRIGONELLA Linn. 123. Trigonella ornithopodioides DC. — Hab. San- Miguel (Watson, in litt.). Gen. 7. Meurorus Tourn. 424. Melilotus parviflorus Desf. — Hab. Terceira, Corvo. Gen. 8. Trirouium Tourn. 125. Trifolium angustifolium Linn. — Hab. Santa- Maria. ; 4126. ‘Trifolium ligusticum Balb. — Hab. Santa-Maria. 127. ‘Trifolium subterraneum Linn. — Hab. Graciosa (Hartung). 128. Trifolium lappaceum Lion. — Hab. Fayal. 129. ‘Trifolium scabrum Linn. — Hab. Fayal. 130. Trifolium suffocatum Linn. — Hab. Pico. 431. ‘Trifolium glomeratumLinn.—Hab.Fayal, Florès. 132. ‘Trifolium repens Linn. — Hab. Fayal. 133. ‘Trifolium procumbens Linn. var. minus Koch. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Graciosa. 134. ‘Trifolium arvense Linn. — Hab. San-Miguel, Graciosa, Terceira. 135. ‘Trifolium campestre Schreb. — Hab. Pico. FLORE “DES ÎLES AÇORES. 89 136. ‘Trifolium agrarium Liun. — Hab. San-Miguel, Terceira. 137. Trifolium filiforme Linn. — Hab. Fayal, Florès, Santa-Maria. 438. Trifolium maritimum Huds. — Hab. Terceira. 139. Trifolium resupinatum Lion. — Hab. San-Mi- guel. 140. Trifolium cernuum Brot. — Hab. San-Miguel. 4141. Trifolium striatum Linn. — Hab. Terceira. 142. Trifolium rariflorum Welw. — Hab. San-Miguel. Gen. 9. Dorycenium Tourn. 143. ‘Doryenium parviflorum DC. — Hab. Fayal (Har- Gen. 10. Lorus Linn. 444. ‘Lotus angustissimus Linn. — Hab. Graciosa, San-Miguel. 445. ‘Lotus hispidus Desf. — Hab. San-Miguel, Santa- Maria, Fayal. CC. J'ai rencontré à Graciosa, en juillet, une va- riété à siliques très-courtes. 146. ‘Lotus corniculatus Linn. — Hab. Terceira, Pico, Santa-Maria. 4147. ‘Lotus uliginosus Schk. — Hab. Terceira (Mo- relet), San-Miguel (Hartung). 148. ‘Lotus creticus Linn. — Hab. Terceira (Morelet, Hartung). 449. ‘Lotus major Scop. — Hab. Florès, Fayal. 450. Lotus macranthus Lowe. — Hab. Santa-Maria. Gen. 11. Ervuu Linn. 4151. Ervum lens Linn. — Hab. Fayal. 152. ‘Ervum tetraspermum Linn. var. & gracile Ser. (Vicia gracilis Lois.) — Hab. San-Miguel, Fayal. 453. Ervum monanthos Linn. — Hab. Fayal. 90 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 12. Larayrus Linn. 154. ‘Lathyrus articulatus Linn. — Hab. Fayal, Ter- 455. ‘Lathyrus aphaca Linn. — Hab. Fayal. 456. Lathyrus sativus Lion. — Hab. Fayal. 157. Lathyrus tingitanus Linn. — Hab. Fayal. Gen. 13. Vacra Linn. 158. ‘Vicia sativa Linn. — Hab. Santa-Maria. Vulgaire- ment : Ervilhaca. 159. Vicia angustifolia Roth. — Hab. San-Miguel. 160. Vicia bithynica Linn. — Hab. San-Miguel. 161. Vicia Durneriana Wats. — Hab. San-Miguel (Wat- son, in sched. et litt.). 162. Vicia albicans Love. — Hab. Fayal. 163. Vicia hirsuta Koch.— Hab. Fayal, Flores (Watson). 164. ‘Vicia atropurpurea Desf. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Francea!) Gen. 14. ArruroLoBIuM Desv. 165. ‘Arthrolobium ebracteatum DC. — Hab. San- Miguel (Relva!), Santa-Maria, Florès, Terceira. CC. Gen. 15. OrNrrnopus Linn. 166. ‘Ornithopus perpusillus Linn. — Hab. Santa- Maria, Florès. CG. Vulgairement : Serradella. 167. Ornithopus roseus Desf.— Hab. Terceira (Seubert). 168. Ornithopus compressus Linn. — Hab. San-Mi- guel (Watson, in litt.). UMBELLIFERZÆ Gen. 1. Sanicuza Tournef. 169. ‘Sanicula azorica Guthn. — Hab. San-Miguel, FLORE DES ÎLES AÇORES. af Santa-Maria, Terccira, Pico, Fayal, dans la région monta- gneuse et sylvatique. Gen. 2. PerroseziNuM Hoffm. 170. ‘Petroselinum sativum Hoffm. — Hab. tout l’ar- chipel. Vulgairement : Salsa. 171. Petroselinum trifoliatum Wats. — Hab. les en- virons de Santa-Cruz, à Florès (Watson); paraît rare. Gen. 3. Apium Hoffm. 172. ‘Apium graveolens Linn. — Hab. Fayal, Pico, Florès, Terceira, Graciosa. CCG. Vulgairement : Aipo. Gen. 4. Hecoscranium Koch. 173. ‘Helosciadium nodiflorum Koch. — Hab. Ter- ceira ; variété à ombelles pédonculées. (An var. 8 ochreatum DC. prod. ?) Gen. D. Ammr Tourn. 474. ‘Ammi majus Linn. — Hab. Graciosa, Florès, au bord des chemins. CC. 475. ‘Ammi Huntii Wats. — Hab. Pico (Hartung). 476. ‘Ammi visnaga Lam. — Hab. Santa-Maria. Gen. 6. PimrixezLa Linn. 477. ‘Pimpinella dichotoma Linn. — Hab. Pico. . 178. Pimpinella villosa Schousb. — Hab. San-Miguel (Watson, in litt.). Gen. 7. Fosnicuzum Adans. 479. ‘Fœniculum vulgare Gärtn. — Hab. Fayal. Vul- gairement : Funcho. s Gen. 8. Criramuum Tourn. 180. ‘Crithmum maritimum Linn. — Hab. Pico, Florès, Corvo, Fayal, San-Miguel. Employé, confit dans le vinaigre, comme aromate ou condiment culinaire. Vulgairement : Perrexil do mar. 92 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 9. Axceuica Hoffm. 181. ‘Angelica montana Schl. — Hab. le Caldeirao à Terceira (Morelet). M. Heer pense que ce serait l'Ang. sylvestris Linn. ou une variété. (Heer in litt.). Gen. 10. Kunpmannia Scop. 182. Kundmannia sicula DC. — Hab. San-Miguel. Gen. 11. Daucus Linn. 183. ‘Daucus carota Linn. — Hab. Graciosa, Fayal. 184. Daucus neglecta Lowe. — Hab. Fayal (Watson). 185. ‘Daucus polygamus Gouan. — Hab. Florès, Ter- ceira. CG. au bord des chemins; juillet. Gen. 12. Conrum Linn. 186. Conium maculatum Linn. — Hab. San-Miguel. Vulgairement : Cegude. Gen. 13. Corranprum Linn. 187. Coriandrum sativum Linn. — Hab. Terceira. Vulgairement : Coentro. Gen, 14. Suyrnium Linn. 188. Smyrnium olusatrum Linn. — Hab. Fayal. Vul- gairement : Salsa de cavallo. Gen. 15. Toruis Adans. 189. ‘Torilis helvetica Gmel. — Hab. San-Miguel, Santa- Maria, Graciosa. CG. dans les champs, au bord des chemins. Gen. 16. CaæropayzLium Linn. 190. Chærophyllum aromaticum Jacq.— Hab. Florès (Watson). Gen. 17. Meranosezinum Hoffm. 191. Melanoselinum decipiens Hoffm.?— Hab. Fayal (Watson). FLORE DES ÎLES AÇORES. | 93 ARALIACEÆ Gen. 1. Henera Linn. 192. ‘Hedera helix Linn. var. kibernica. — Hab. toutes les iles; feuilles très-développées, notamment à San-Miguel, Pico, Fayal. Les baies, légèrement purgatives, donnent une teinture noire. Vulgairement : Æera. LONICEREZÆ : Gen. 1. Sampucus Tourn. 193. Sambucus nigra Linn. — Hab. toutes les îles, dans les haies. Vulgairement : Sabugo, Sabugueiro. Gen. 2. ViBurnum Linn. 494. ‘Viburnum tinus Linn. var. B lucidum Aït. (Vib. lucidum Mill.). — Hab. San-Miguel, Fayal, dans les bois des montagnes. Caldeira de Sete-Citades! Bois employé à la con- fection de divers ustensiles agricoles. Vulgairement : Folhado. CRASSULACEZÆ Gen. 1. Tizæa Mich. 195. Tillæa muscosa Linn. — Hab. Pico, Fayal, Florès. Gen. 2. Umeuicus DC. 196. ‘Umbilicus pendulinus DC. — Hab. San-Miguel, sur les murs qui bordent les chemins. CC. Vulgairement : Conchelos. 497. "Umbilicus horizontalis DC. -— Hab. Santa-Ma- ria, sur les murs. C. Gen. 3. Arcaryson Webb et Berth. 498. Aichryson villosum Webb. — Hab. Santa-Maria (Watson). 94 FLORE DES ÎLES ACÇORES. VALERIANEZÆ Gen. 4. FEnra Mœnch. 499. Fedia dentata Vahl. — Hab. Pico (Watson). DIPSACEZÆ Gen. À. Scapiosa Linn. 200. ‘Scabiosa atropurpurea Desf. — Hab. Fayal, Terceira. 2014. ‘Scabiosa ochroleuca Linn. -— Hab. Fayal (Har- tung). Exemplaire imparfait et rendant la détermination dou- teuse (Heer in litt.). 202. ‘Scabiosa lucida Vill. var. — Hab. San-Jorge (Har- tung). 203. Scabiosa neglecta Hornem. — Hab. Favyal, Ter- ceira. 204. ‘Scabiosa nitens Fôüm. et Schult. — Hab. Fayal, Florès, Corvo. COMPOSITÆ. Gen. 1. Bezus Linn. 205. ‘Bellis azorica Hochst. (Seubertia azorica Wats.) — Hab. Terceira, Pico, sur les hauteurs. Gen. 2. Sozipaco Linn. 206. ‘Solidago azorica Hochst. — Hab. les plages et les côtes de toutes les iles, au milieu des sables et des rochers, notamment à Florès, Fayalet Pico. CG. Plante remarquable par son éclat et son abondance, et que l’on dit avoir contribué à la dénomination donnée à l'ile de Florès, où elle est très- commune. Vulgairement : Cubres. FLORE DES ÎLES AÇORES. 95 Gen. 3. ERIGERON DC. 207. Erigeron canadensis Linn. — Hab. Terceira, Pico. C. Gen. 4. Conyza Less. 208. ‘Conyza ambigua DC. — Hab. tout l'archipel, au bord des chemins, autour des lieux cultivés. CC. Gen. D. Bipexs Lainn. 209. ‘Bidens leucantha Willd. — Hab. San-Miguel , Pico, Fayal. Seubert et Watson supposent que cette plante n’est pas indigène, mais importée. On pourrait faire la même obser- vation à propos du plus grand nombre. Le fait est que cette composée se reproduit librement et spontanément dans la plu- part des îles, qu’elle y est parfaitement acclimatée et établie, et qu’elle doit être considérée, ainsi que tous les végétaux qui sont dans le même cas, comme faisant partie intégrante de la flore de l'archipel. L'on serait à coup sûr fort embarrassé si l’on voulait tenter d'établir une distinction entre les plantes dont la nature seule a doté l’archipel des Açores et celles qui s’y sont introduites à la suite de l’homme. Gen. 6. Anraemis DC. 210. ‘Anthemis arvensis Linn. — Hab. San-Miguel, Pico, dans les champs et au bord de la mer. 211. ‘Anthemis cotula Linn. — Hab. tout l'archipel. 212. ‘Anthemis aurea Brot. (4.nobilis Linn. var.) — Hab. Santa-Maria, Pico, Terceira, Fayal, Florès, dans les pâtu- rages élevés. CC. Vulgairement : Marsela, Macella doirada. Gen. 7. Xanraium Tourn. 213. Xanthium strumarium Linn. var. — Hab. Florès (Watson). Vulgairement : Bardana menor. 24. Xanthium spinosum Lion. — Hab. . .... ? Gen. 8. SanroziNa Tourn. 245. Santolina chamæcyparissus Linn.— Hab. San- Miguel, dans les champs. 96 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 9. Pyrerarum Gärtn. 216. Pyrethrum parthenium Sm.— Hab. San-Miguel. Vulgairement : Matricaria. 247. Pyrethrum Myconis Mœnch. — Hab. Pico, Santa-Maria, San-Miguel. CC. Gen. 10. Carysanraemum DC. 218. ‘Chrysanthemum segeitum Linn. — Hab. Santa- Maria, Pico, Fayal, Florès. C. 219. ‘Chrysanthemum coronarium Linn. — Hab. Fayal, Terceira, San-Miguel (Pico do Fogo!). 220. ‘Chrysanthemum pinnatifidum Lion. — Hab. San-Miguel. Gen. 11. Gxarpnauum Don. 221. ‘Gnaphalium luteoalbum Linn. — Hab. San- Miguel, Terceira, Graciosa, Fayal, Florès, Pico, sur les murs, les toits, etc. CC. 222. Gnaphalium pensylvanicum Willd. — Hab. Fayal, Terceira (Seubert). Gen. 12. Firaco Tourn. 2233. ‘Filago germanica Linn. — Hab. Fayal, Flores. 224, ‘Filago gallica Linn. — Hab. Fayal. Gen. 13. Senecio Less. 225. Senecio sylvaticus Linn. — Hab. San-Miguel (Watson, in litt.). 226. Senecio vulgaris Lion. — Hab. Fayal (Watson). 227. Senecio erraticus Bert. — Hab. San-Miguel (Wat- son). 228. Senecio maderensis DC. — Hab. Fayal (Watson). 229. Senecio pseudoelegans Less. — Hab. San-Mi- guel, au bord de la mer, à Rosto do Cao (Seubert). Plante de l'Afrique australe. FLORE DES ÎLES ACORES. 97 230. ‘Senecio malvæfolius DC. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Fayal, à la lisière des bois, au bord des chemins escarpés. C’est l’un des plus beaux végétaux de l’archipel. Deux variétés : l’une à fleurs blanches, l’autre à fleurs roses, quel- quefois violacées. Vulgairement : Malvavisco. Gen. 44. Carenpuza Linn. 234. Calendula officinalis Linn.— Hab. tout l'archipel. 232. Calendula arvensis Lion. — Hab. Fayal (Watson). Gen. 19. CENTauREA Linn. 233. Cen aurea melitensis Linn. — Hab. Fayal, Pico. Gen. 16. Garacrires Mônch. 234. ‘Galactites tomentosa Müônch. — Hab. San-Mi- guel (Pico do Fogo!) et la plupart des îles. CG. Vulgairement : Cardo. Gen. 17. Carpuus Gärtn. 235. ‘Carduus tenuiflorus Curt. (C. pycnocephalus L.). — Hab. San-Miguel (Pico do Fogo! Ribeira-Grandel!). Vul- gairement : Cardo. Gen. 18. Cirsrum Tourn. 236. Cirsium lanceolatum Scop. — Hab. Pico. Gen. 19. Cicaorium Linn. s 237. Cichorium intybus Lino. — Hab. tout l'archipel. Vulgairement : A/meirao. Gen. 20. Tozris Adans. 238. Tolpis umbellata Bert. — Hab. Fayal, Florès (Watson). 239. ‘Tolpis macrorhiza DC. — Hab. Florès, Fayal. 240. ‘Tolpis barbata Gärtn. — Hab. Santa-Maria, Florès. CC. 241. Tolpis crinita Lowe. — Hab. Fayal, Terceira (Seu- bert). 7 98 FLORE DES ÎLES AÇORES. 242. “Tolpis fruticosa Schrank. — Hab. Fayal, Florès. C. 243. ‘Tolpis nobilis Hochst. — Hab. Santa-Maria, Ter- ceira, Florès. C. Plante remarquable et la plus belle du genre. Sa taille, ses larges feuilles profondément dentées, et ses grandes fleurs d’un jaune éclatant, la distinguent aisément de ses con- génères. Vulgairement : Leiluga. Les autres espèces du genre sont également connues sous ce nom vulgaire. Gen. 21. Tarincia Rotu. 244. ‘Thrincia nudicaulis Lowe. — Hab. Fayal. 245. ‘Thrincia hirta Roth. — Hab. Graciosa, Fayal. Es- pèce très-variable : var. 5 genuina Godr. Hab. Terceira; var. y Wallrothiana Godr. Hab. Graciosa. 246. ‘Thrincia hispida Roth. — Hab. Fayal. CC. Gen. 22. LEeonropon Linn. 247. Leontodon taraxacum Linn. — Hab. Fayal (Wat- son). Gen. 23. Lacruca Linn. _ 248. Lactuca scariola Lion. — Hab. Fayal, Florès (Watson). 249, "Lactuca ..... .? — Hab. la Caldeira de Fayal; août. Grande et belle espèce. Parait rare. Gen. 24. Hypocuæris Linn. 250. ‘Hypochæris glabra Linn. — Hab. Fayal, Florès. Gen. 25. UrosPermum Juss. 251. Urospermum picroides Desf. — Hab. Fayal. Gen. 26. Micropenis DC. 252, Microderis rigens DC. — Hab. Fayal, Florès (Masson, Watson, Seubert). 253. ‘Microderis umbellata Hochst. — Hab. San-Mi- guel, Florès, Pico; juillet. 254. ‘Microderis filii Hochst, — Hab. Florès, Fayal (la FLORE DES ÎLES AÇORES. 99 ; % Caldeira!); août. Les Microderis sont connus sous le nom de : Alfacinha, et donnent un bon fourrage, recherché par les bestiaux. Les Tolpis, les Microderis et le Senecio malvæfolius font l'un des plus beaux ornements, comme végétaux herbacés, de ,J’in- térieur des caldeiras et des vallées. Gen. 27. HezLmiNTaIA Juss. 255. ‘“Helminthia echioides Gärtn. — Hab. Florès, dans les sentiers, au bord des chemins. Gen. 28. Soncaus Linn. 256. ‘Sonchus oleraceus Linn. — Hab. Terceira, Fayal. 257. ‘Sonchus fallax Wallr. (S. asper Hoffm.). — Hab. San-Miguel. Gen. 29. Creris Linn. 258. ‘Crepis polymorpha Wallr. — Hab. Graciosa, Fayal. 259. ‘Crepis virens Linn. — Hab. Terceira, Fayal. 260. ‘Crepis diffusa DC. — Hab. Terceira, Graciosa, Fayal. Observation. — J'ai recueilli, en outre, dans la Caldeira de Fayal, en août, une plante qui devra sans doute être rapportée à un Petasites ou à un Adenostyles. (Verlot in litt.) CAMPANULACEZÆ Gen. 1. Campanura Linn. 264. ‘Campanula erinus Linn. — Hab. tout l'archipel. CC. 262. Campanula Vidalii Wats. — Hab. Florès (Wat- son). RUBIACEZÆ Gen. 1. Gauum Linn. 263. Galium mollugo Lion. — Hab. tout l'archipel. 100 FLORE DES ÎLES AÇORES. 264. ‘Galium palustre Linn. — Hab. Fayal, Florès. 265. ‘Galium debile Hoffin. et Link. — Hab. Florès. 266. ‘Galium anglicum Huds. — Hab. Corvo (Hartung), San-Miguel. 267. ‘Galium aparine Linn. — Hab. tout l'archipel. Gen. 2. Rugra Linn. 268. ‘Rubia splendens Holfn. et Link. (Rubia sylvestris Brot). — Hab. Pico, Fayal. Les racines fournissent une belle teinture rouge pour les étoffes. Vulgairement : Ruiva. Gen. 3. SnerarpiA Linn. 269. ‘Sherardia arvensis Linn. (Var. B pubescens Hochst.) — Hab. San-Miguel (Criacoës!), Terceira. JASMINEZÆ Jasminum azoricum Linn. — Commelyn (Æort. [. p. 459) indique ce jasmin comme provenant des Açores. Personne ne l'y a rencontré à l’état spontané, ni les botanistes voyageurs, ni les indigènes. Il est probable que Commelyn a fait erreur, et que la patrie de ce jasmin est Madère ou les Canaries. Dans tous les cas, il doit être rayé de la flore des Açores. Ker et Sims l'ont ob- servé à Madère! (Conf. Cat. plant. hort. botan. olisip., p. 4140). OLEACEZÆ Gen. 41. Pricconta DC. 270. ‘Picconia excelsa DC. (Ole excelsa Ait.) — Hab. les bois de tout l'archipel. Plus commun à Santa-Maria qu'ailleurs : il marie agréablement son feuillage à celui des lauriers et des myricas. Son bois est très-solide et propre au charronnage. Vulgairement : Pao branco. On cultive, à Terceira, l'Olea europæa Linn.; mais je ne sache pas qu’il y croisse spontanément. On le trouve toutefois dans les bois des Garridas, près d’Angra (Hartung). FLORE DES ÎLES AÇORES. A0! ASCLEPIADEZÆ Gen. 1. Gomrxocarpus RBr. 271. Gomphocarpus fruticosus Rbr. var. B bar- batus Hochst. — Hab. Fayal; rare. Sans doute échappé des jardins; plante de l'Afrique australe. GENTIANEZÆ Gen. 1. Exacum Linn. 272. Exacum filiforme Willd. — Hab. Terceira (Seu- bert), San-Miguel (Hunt). Gen. 2. Ervraræa Ren. 273. ‘Erythræa pulchella Horn. — Hab. Santa-Maria. 274. ‘Erythræa centaurium P:rs.— Hab. Fayal, Santa- Maria, San-Miguel. 275. ‘Erythræa latifolia Sm. — Hab. San-Miguel, Flo- rès, au bord des chemins, sur les hauteurs. CC. 276. ‘Erythræa diffusa Wooës. — Hab. San-Miguel. 277. ‘Erythræa maritima Pers. — Hab. Santa-Maria, Fayal, Pico, San-Miguel (ilot de Villa-Francal). C. 278. ‘Erythræa Massoni Sweet. — Hab. Fayal, Florès, Pico (Watson). Espèce commune et très-variable. 279. Erythræa lutea Rüm. et Schult. — Hab. San-Mi- guel (Watson). APOCYNEZÆ Gen. 4. Vinca Linn. 280. ‘Vinca media Link. — Hab. San-Miguel, au pied des murs, au bord des chemins. G. Vulgairement : Congossa. M. Heer me fait observer avec raison que chez les spécimens 1 02 FLORE DES ÎLES AÇORFS. acoréens, les feuilles sont plus obtuses que dans le type, et rapprochent l'espèce du Vinca major L. Mais les autres carac- tères Sont bien ceux de l’espèce portugaise. LABIATÆ Gen. 4. Lavanpura Linn. 281. Lavandula stæœchas Brot. — Hab. Fayal. Gen. 2. Mentha Linn. 282, ‘“Mentha rotundifolia Linn. — Hab. Florès, Fayal, Pico. Vulgairement : Hortelâa das cosinhas. 283. Mentha viridis Linn. — Hab. Florès, Santa-Maria. 281. ‘Mentha piperita Lion. — Hab. Santa-Maria (Har- tung). 285. ‘Mentha aquatica Lion. — Hab. Florès, Fayal. Vulgairement : Æorteläa dos rios. 286. Mentha sativa Linn. — Hab. Florès (Watson). 287. Mentha pulegium Linn. — Hab. Santa-Maria, Fayat, Florès. Vulgairement : Poejo. Gen. 3. Lycopus Linn. 288. ‘Lycopus europæus Linn. — Hab. Terceira (Mo- relet). Gen. 4. Rosmanmus Linn. 289. ‘Rosmarinus officinalis Linn. — Hab. San-Mi- guel, Fayal, non loin des jardins et des lieux cultivés. Vulgai- rement : Alecrim. Gen. 5. OriGanum Linn. 290. ‘Origanum creticum Linn. — Hab. Pico (Seubert). 291. ‘Origanum virens Link. — Hab. Santa-Maria, Florès. 292. ‘Origanum vulgare Linn. — Hab. Fayal. Vulgai- rement : Ourego. FLORE DES ÎLES AÇORES. 103 293. ‘Origanum majorana Linn. — Hab. Pico. Passe, dans cette île, pour un spécifique infaillible contre l'ictère (!). Vulgairement : Marrulho. Gen. 6. Tuaymus Linn. 294. ‘Thymus micans Soland. — Hab. San-Miguel, San- ta-Maria, Florès, Fayal, Terceira, Pico. Dans cette dernière île, on le trouve presque au sommet du pic! Sur les rochers ct lieux découverts. M. O. Hecr rapporte cette espèce au TX. anqustifo- lius Auct. Gen. 7. CLinoroprum Lino. 295. ‘Clinopodium vulgare Linn. var. — Hab. Santa- Maria, Florès. Gen. 8, CazamiNrHa Mônch. 296. ‘Calamintha nepeta Link. \ar. £ rotundifolia Sol. — Hab. Pico, Fayal, Fiorès, Santa-Maria, Graciosa. Ter- ceira. CC. Gen. 9. Meuissa Linn. 297. Melissa officinalis Linn.—- Hab. Flores (Watson). 298. Melissa calamintha Linn. (Var. 8 villosissima Benth.). — Hab. Pico (Seubert), Faval, Florès (Watson). Gen. 40. GLiEecuoma Linn. 299. Glechoma hederacea Linn. Brot. — Hab. San- Miguel (Watson, in litt.). Vulgairement : Hera terrestre. à. Gen. 41. CEepronezLA Mônch. 300. Cedronella triphylla Mônch. — Hab. San-Miguel (Watson). Gen. 12. Lamiun Linn. 304. Lamium amplexicaule Linn. — Hab. San-Miguel (Watson). 302. Lamium purpureum Linn. — Hah. San-Miguel (Watson, in htt.). 104 __ FLORE DES ÎLES AÇORES: Gen. 13. PruNELLA Linn. 303. ‘Prunella vulgaris Linn. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Fayal, Pico. Gen. 14. Sracuys Linn. 304. ‘Stachys arvensis Lion. — Hab. San-Miguel, Ter- ceira, Fayal. Gen. 15. Marrugium Linn. 305. ‘Marrubium vulgare Linn. — Hab. Santa-Maria, Graciosa. Gen. 16. Bazcora Linn. 306. Ballota nigra Lino. — Hab. San-Miguel. (Watson). Vulgairement : Marroio negro. VERBENACEZÆ Gen. 1. VERBENA Linn. 307. ‘Verbena officinalis Linn. — Hab. San-Miguel, Pico, Fayal, Florès. Vulgairement : Urgebao. ASPERIFOLIÆ Gen. 1. Heuorrorium Linn. 308. ‘Heliotropium europæum L. — Hab. Graciosa, Terceira, Pico, le long des chemins, non loin du rivage. Vul- pairement : Tornasol. Gen. 2. Cynoczossum Linn. 309. ‘Cynoglossum pictum Ait. — Hab. Santa-Maria, sur les montagnes. CC. Gen. 3. Ecnium Tourn. 310. ‘Echium violaceum Linn. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria. Vulgairement : Viperina. FLORE DES ÎLES AÇORES. 105 341. ‘Echium vulgare Lion. — Hab. San-Miguel. Gen. 4. Myosoris Linn. 342. Myosotis azorica Wats. — Hab. Florès, Corvo. 3143. Myosotis stricta Link. — Hab. passim. 314. ‘Myosotis versicolor Pers. — Hab. Santa-Maria. 315. ‘Myosotis maritima Hochst. — Hub. Fayal, Pico, AR. 316. Myosotis arvensis Reichhb. — Hab. San-Miguel. CONVOLVULACEZÆ Gen. 4. Convozvuzus Linn. 317. Convolvulus sepium Linn. (Var. rosecomaculata Hochst.) — Hab. Florès, Faval. 318. Convolvulus soldanella Linn. — Hab. Fayal. 319. ‘Convolvulus arvensis Linn. — Hab. Fayal et autres îles. 320. ‘Convolvuius Imperati Valhl. — Hab Fayal; envi- rons de Horta, dans les sables du littoral! SOLANACEÆ Gen. À. Darura Linn. 321. Datura strammonium Linn. — Hab. Fayal, San- Miguel. Gen. 2. Hyoscyamus Tourn. 322. ‘Hyoscyamus canariensis Ker. — Hab. Santa- Maria, Graciosa, Fayal, Pico, Florès. CG. Vulgairement : Wei- mendro. — Selon M. Heer, ce serait plutôt l’Hyoscyamus albus Linn. Les deux formes paraissent n'être d’ailleurs que deux variétés d’une seule et même espèce. 106 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 3. Paysauis Linn. 323. Physalis pubescens Linn. — Hab. San-Miguel, Graciosa, Vulgairement : Capucho. On mange le fruit et l'on en fait des confitures. Gen. 4. Sozanum Linn. 324. ‘Solanum nigrum Lion. — Hab. San-Miguel, Pico, Fayal. 325. £olanum villosum Lam. — Hab. Florès (Watson). 326. ‘Solanum pseudocapsicum Linn. — Hab. San- Miguel, Terceira, Fayal, Pico, au bord des chemins. C. CO Gen. D. Lycopersicum Tourn. 327. Lycopersicum esculentum Dun. — Hab. Ter- ceira. Cultivé partout dans les jardins. SCROFHULARINEZÆ Gen. 1. Versascum Linn. . 328. Verbascum thapsus Linn. — Hab. Fayal. 329. "Verbascum virgatum With. — Hab. Terceira. -330. ‘Verbascum blattaria Linn. — Hab. Pico. 331. ‘Verbascum spurium Koch.! — Hab. San-Jorge (Hartung). Gen. 2. ScroPHULARIA Linn. 332. Scrophularia aquatica Linn. — Hab. Florès (Watson). Vulgairement : Herva das escaldadellas. 333. ‘Scrophularia scorodonia Linn. — Hab. San- Miguel, Terceira. Gen. 3, Lixaria Tour. 334. ‘Linaria spuria Linn. — Hab. Fayal, Santa-Maria. 335. Linaria elatine Desf. — Hab. Terceira (Morelet). 336. Linaria cirrhosa Willd. — Hab. Terceira. 107 FLORE DES ÎLES AÇORES. 337. Linaria dealbata Link. — Hab. Fayal (Watson). 338. Linaria Sieberi Reich.? — Hab. passim (Seubert). Gen. 4. Dicrraus Tourn. 339. ‘Digitalis purpurea Linn. — Hab. Terceira (More- relet, Hartung). Vulgairement : Dedaleira, Digital. Gen. D. ANTIRRHINUM Juss. 340. ‘Anthirrhinum orontium Linn. — Hab. San-Mi- guel, Santa-Maria, Fayal. CC. Gen. 6. Sisraorpia Linn. 341. Sibthorpia europæa Linn. — Hab. Fayal, Pico, Florès. Gen. 7. VERoNICA Linn. 342. “Veronica anagallis Linn. — Hab. San-Miguel, Hab. Pico. Hab. San-Mi- 343. ‘Veronica officinalis Linn. var, — 344. “Veronica serpyilifolia Linn. — guel, Santa-Maria (var. pubescens), Terceira. CU. 345. “Veronica arvensis Linn.— Hab. San-Miguci et les autres iles. 346. Veronica Dabneyi Hochst. — Hab. Fayal, Corvo. Gen. 8. Eurarasra Tourn. 347. Euphrasia azorica Wats.— Hab. Florès, Gorvo, sur les montagnes. Peut-être la même que la suivante (?). 348. "Euphrasia grandifiora Hochst. -— Hab. Pico, Terceira, Gans les montagnes. AR. 349. Euphrasia officinalis Linn. — Hab. la plupart ces îles; peu abondante. Gen. 9. Barrsra Linn. 350. ‘Bartsia trixago Linn. — Hab. Santa-Maria, Pico. 108 FLORE DES ÎLES ACOPES. ACANTHACEZÆ Gen. 4. Acavraus Tourn. 351. Acanthus mollis Lion. — Hab. Fayal, Florès (Watson). PRIMULACEÆ Gen. 4. Lysimacara Linn. 352. ‘Lysimachia azorica Hornem. — Hab. Fayal, Florès (Watson). Diffère peu de la suivante, dont elle n'est peut-être qu'une variété. 353. ‘Lysimachia nemorum Linn. — Hab. tout l'ar- chipel : San-Miguei, Sinta-Maria, Fayal, Terceira. CC. Gen. 2. ANaGazuis Linn. 354. ‘Anagallis arvensis Linn. — Hab. Santa-Maria, Graciosa. j; 355. Anagallis cœrulea Brot. — Hab. Fayal. 356. ‘Anagallis phœænicea Brot. — Hab. Pico, Santa- Maria. 357. ‘Anagallis tenella Linn.— Hab. Pico, Santa-Maria. Gen. 3. CEenruncuzus Linn. 358. Centunculus minimus Lino. — Hab. Florès, Corvo. / Gen. 4. Samozus Tourn. 359. Samolus Valerandi Linn. — Hab. Florès (Wat- son). MYRSINEÆ Gen. 1. Myrsixe Linn. 360. ‘Myrsine retusa Ait. — Hab. tout l'archipel. CC. sur les hauteurs, où cet arbuste recouvre parfois des espaces considérables. À Pico, il s'élève jusqu'à près de 4,000 pieds. FLORE DES ÎLES ACÇORES. 109 Très-utile pour le chauffage. Ses drupes rouges passent pour antbelminthiques. Ses feuilles sont astringentes et employées, en outre, par les tanneurs. Vulgairement : 7amujo. ERICACEÆ Gen. 1. Erica Linn. 361. ‘Erica scoparia Linn. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Franca !). 362. ‘Erica azorica Hochst. — Hab. tout l'archipel. Très- abondant sur les hauteurs; sur le pie de Pico, on rencontre cette bruyère à plus de 6,000 pieds d’élévation. Gette bruyère arborescente atteint quelquefois 45 pieds de haut; mais plus on s'élève, plus elle décroit. Son bois est utilisé pour ie chauffage, et aussi par la menuiserie. C’est, aux Açores, l’un des végétaux dominants et caractéristiques. Vulgairement : Urze. Gen. 2. CazzLuna Salisb. 363. ‘Calluna vulgaris Salisb. — Hab. tout l'archipel. Autre bruyère arborescente, très-abondante sur les montagnes. Hochstetter et Morelet l'ont rencontrée à la cime du pic de Pico, c’est-à-dire à 7,000 pieds environ. Excellente ressource pour le chauffage des fours. Vulgairement : Queiro. Gen. 3. Daporcra Don. 364. "Daboecia polifolia Don. — Hab. Fayal, Pico, Florès. CC. sur les hauteurs et recouvrant parfois des espaces considérables. Watson l’a observé presqu'au sommet du pic. Fleurs d’un beau rouge, très-remarquables sur un fond vert. On brûle aussi cette bruyère. Vulgairement : Queiro. Gen. 4. Vaccinium Linn. 365. Vaccinium maderense Link. — Hab. San-Mi- guel, Santa-Maria. 366. "Vaccinium longiflorum Wickstr. — Hab. San- Miguel ct les autres iles. CG. Avec le bois on fait du charbon. Les baies s’emploient en confitures. Vulgairement : Romania. 367. “Vaccinium cylindraceum Smith. — Hab. Pico, 110 FLORE DES ÎLES ACÇORES. Fayal, Florès, Santa-Maria, ct les autres îles. CC. Les trois es- pèces sont désignées vulgairement sous le nom de : Uva da serra. PLANTAGINEZÆ Gen. 1. PLanraco Linn. 368. ‘Plantago major Lion. — Hab. tout l'archipel. Graciosa! 369. Plantago media Lion. — Hab.-la plupart des îles. 370. ‘Plantago coronopus Lion. — Hab. tout l’archi- pel. CC. et variable. 371. Plantago lagopus Linn. — Hab. passim. 372. ‘Plantago lanceolata Linn. — Hab. San-Miguel, Pico. — Var. lanuginosa Koch. Hab. Fayal, Florès. CC. 373. Plantago azorica Hochst. — Hab. Terceira (Seu- bert). À peine distinct du précédent, s’il faut en croire Watson. 374. Plantago serraria Lion. — Hab, San-Miguel (Wat- son). — Ces différentes espèces sont connues vulgairement sous le nom de : Tanchagem. Gen. 2. Lairrorezza Linn. 3175. Littorella lacustris Linn. — Hab. Corvo (Wat- son). PLUMBAGINEZÆ Gen. À. Srarice Tourn. 376. ‘Statice limonium Lion. — Hab. Santa-Maria, San- Miguel, au bord de la mer (côtes méridionales). Vulgairement : Limonio. — Suivant M. Oswald Heer, ce serait une variété (foliis multo minoribus, angustioribus) qui rapprocherait quelque peu nos spécimens du Sfatice ovalifolia Poir. lequel se trouve à Porto-Santo. 377. ‘Statice serotina Rchb. — Hab, Pico. FLORE DES ÎLES AÇORES. 111 CALLITRICHINEÆ Gen. 1. CazzirricHE Linn. 378. Callitriche verna Linn. — Hab. San-Miguel, Pico, dans les lacs, les marécages et les cours d’eau. PHYTOLACCEÆ Gen. 1. Payroracca Tourn. 379. ‘Phytolacca decandra Linn. — Hab. Fayal, Flo- rès, Graciosa, au bord des chemins. C. Vulgairement : Tintu- reira. AMARANTACEZÆ Gen. 1. Amaranrus Linn. 380. ‘Amarantus blitum Linn. — Hab. Fayal, Terceira. Vulgairement : Bredos. 384. ‘Amarantus prostratus Balb. — Hab. Fayal, Terceira. Gen. 2. AcayrANTHES Linn. 382. Achyranthes argentea Lam.— Hab. Fayal. (Wat- son). Gen. 3. ALTERNANTHERA Forsk. 383. "Alternanthera achyrantha RBr. — Hab. Ter- ceira. CHENOPODEZÆ Gen. À. CHenopoprum Linn. 384. ‘Chenopodium ambrosioides Linn. — Hab. Ter- ceira (Morelet). Bord de la mer. 385. ‘Chenopodium murale Linn. — Hab. San-Miguel, et les autres iles. CC, 112 FLORE DES ÎLES AÇORES. 386. ‘Chenopodium rubrum Linn. — Hab. Santa-Ma- Gen. 2. Sasoza Linn. 387. Salsola kali Lion. — Hab. Fayal. Gen. 3. Bera Tourn. 388. ‘Beta maritima Lion. — Hab. San-Miguel, Santa- Maria. Gen. 4. Arripzex Linn. 389. Atriplex patuia Lion. — Hab. Florès, Corvo. 390. ‘Atriplex portulacoides Linn. var. — Hab. San- Miguel, Terceira. Diffère du type par ses feuilles hastées. POLYGONEZÆ Gen. 1. Pozyconum Linn. 39. Polygonum persicaria Linn. — Hab. avec les suivants. 392. ‘Polygonum dubium Stein.— Hab. Florès, Terceira. 393. Polygonum maritimum Lion. — Hab. Fayal. 394. ‘Polygonum aviculare Linn. — Hab. Terceira, Fayal, Florès, Pico. Gen. 2. Rumex Linx. 395. Rumex puicher Lion. — Hab. Fayal (Watson). 396. Rumex conglomeratus Murr. — Hab. San-Mi- guel, Santa-Maria, Florès. 397. Rumex acutus Lion. — Hab. Fayal (Watson). 398. Rumex crispus Linn. — Hab. Corvo (Watson). 399. ‘Rumex bucephalophorus Linn. — Hab. Terceira (Hartung). 100. ‘Rumex acetosella Linn. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Terceira. CC. 101. Rumex strictus Link. — Hab. Florès (Seubert). FLORE DES ÎLES AÇORES. 113 NYCTAGINEÆ Gen. 1. Mirapuis Linn. 402. Mirabilis divaricata Lowe. — Hab. Florès (Wat- son). DAPHNOIDEÆ Gen. 1. Dapaxe Linn. 403. ‘Daphne laureola Linn. — Hab. le pic de Pico, entre 3,000 ct 4,000 pieds! Commence à devenir rare dans l'archipel. On m'a assuré qu’autrefois il y en avait beaucoup à San-Miguel, dans la vallée de Furnas : on tirait de l'huile de ses drupes. Vulgairement : 7rovisco. LAURINEÆ Gen. 1. Perses Gürin. (Eriodaphne Nees). 404. ‘Persea azorica Seub. -- [Hab. les bois de tout l'archipel : San-Miguel, Fayal, Florès, Pico. C. Bois léger, mais solide, servant à fabriquer des charrues et des attelages de Eœufs. Les drupes fournissent une huile dont on se sert pour guérir les plaies du bétail. Vulgairement : Louro. 105. ‘Persea indica Spreng. — Hab. tout l'archipel : San-Miguel, Santa-Maria, Terceira, Fayal, Florès, où j’en ai vu des bois entiers. Les pigeons recherchent ses drupes. Son bois, imitant l’acujou, est employé par la menuiserie et l’ébénis- terie. Vulgairement : Vinkatico. Gen. 2. Orroparune Nees. 406. ‘Oreodaphne fœtens Nces. — Iab. Terceira (bois des Garridas!) [Hartuog]. Les lauriers peuvent être regardés comme une des familles caractéristiques de la flore açoréenne. Le ZLaurus canariensis Sm. est cullivé avec grand succès, mais je n’ai pas vu qu'il se reproduisit spontanément comme le Persea indica et l’Orco- daplhne futens. 114 FLORE DES ÎLES AÇORES. EMPETREZÆ Gen. 1. Corema Don. 407. ‘Corema alba Don. — Hab. Pico, Fayal. Le fruit est édule, et l’on en extrait de l'alcool. Vulgairement : Camarinha. EUPHORBIACEZÆ Gen. 1. Ricmnus Linn. 408. Ricinus communis Linn. — Hab. San-Miguel, Fayal., Vulgairement : Carrapateiro. Gen. 2. Buxus Tourn. 409. ‘Buxus sempervirens Linn. — Hab. San-Miguel, Fayal. Echappé sans aucun doute des jardins, où il réussit par- faitement et devient un bel arbre. Son bois est employé par l’ébénisterie. Vulgairement : Buxo. Gen. 3. Eupxoria Linn. 440. ‘Euphorbia peplis Linn. — Hab. Fayal, Pico. 411. ‘Euphorbia Gerardiana Jacq. — Hab. Fayal. 412. ‘Euphorbia esula Linn.? — Hab. San-Jorge (Har- tung). 443. ‘Euphorbia exigua Lion. var. — Hab. Fayal (Hartung). 414. ‘Euphorbia peplus Lion. — Hab. Terceira, San- Miguel. 415. ‘Euphorbia portlandica Linn. — Hab. Terceira (Morelet). . 416. Euphorbia lathyris Lion. — Hab. Fayal, Pico. 417. ‘Euphorbia azorica Hochst. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Franca!l), Pico, Fayal, Florès. C. 4148. ‘Euphorbia mellifera Ait. — Hab. Fayal (la Cal- deiral)}, Florès, Pico. Euphorbe arborescent, très-remarquable FLORE DES ÎLES AÇORES. 149 par son port et son feuillage. [l tapisse agréablement les parois de la caldeira de Fayal et certaines parties humides du pie de Pico, où il pousse dans les fissures des rochers. J'ai pu en rapporter de beaux spécimens en fleurs et en fruits. Watson.a cru devoir en faire une espèce distincte sous le nom de Euphor- bia stygiana. (NV. Lond. Journ. Bot. TI, p. 605.) Gen. 4. Mercurraus Linn. 419. "Mercurialis annua Lion. — Hab. Fayal. URTICACEZÆ Gen. 1. Urrica Tourn. 420. ‘Urtica azorica Hochst. — Hab. tout l'archipel, au bord des chemins et dans les champs. C. Vulgairement : Urtiga. 42. ‘Urtica Lowei Seub. (U. rupestris Lowe.) — Hab. Pico. 422, ‘Urtica membranacea Poir. — Hab. San-Miguel, Fayal, Terceira. Voisine de l’U. neglecta Guss. Dans nos spéci- mens, le rachis parait dilaté dans toute sa largeur, tandis que dans l’U. membranacea il ne l’est que du milieu au sommet. Gen. 2. Parieraria Tourn. 423. ‘Parietaria officinalis Linn. — Hab. Santa-Maria, San-Miguel, Fayal, Florès, etc. Quelques spécimens semblent se rapporter au Parielaria diffusa Mert. et Koch. 424. Parietaria lusitanica Linn. — Hab. Pico (Wat- son). SALICINEÆ Gen. 1. Sazrx Tourn. 425. ‘Salix fragilis Lion. — Hab. Fayal, Pico. Dans ces iles, on fabrique, avéc le saule, des paniers d’osier teints en rouge et en bleu, aux formes les plus variées et les plus origi- nales, sans doute empruntées au Brésil et à d’autres parties de l'Amérique. Vulgairement : Salqueiro. 116 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 2. PoruLus Tourn. 426. Populus nigra Linn.? — Hab. la majeure partie de l'archipel. Vulgairement : Alamo. Les peupliers sont généra- lement noueux, tortus et de chétive venue : un climat sujet aux grands vents et aux ouragans leur convient peu. A San-Miguel, ils sont connus sous le nom de : Choupo. Sans doute on trouve aussi, comme en Portugal, le Populus alba Linn. ULMACEZÆ Gen. 1. Ucuus Linn. 427. ‘Ulmus campestris Linn. — Hab. San-Miguel, Terceira, Fayal. Vulgairement : Olmo, Olmeiro. MYRICACEÆ Gen. 1. Myrica Linn. 428. ‘Myrica faya Ait. — Hab. les bois de tout l'archi- pel, jusqu'a 2,000 pieds d’élévation. Vulgairement : Faia (mot portugais qui signifie : hêtre; ce sont les premiers colons qui lui ont donné ce nom). Bel arbre indigène, à feuillage toujours vert et persistant. C'est, avec le genévrier, l’un des végétaux les plus caractéristiques, dans l'archipel açoréen, de la région sylvatique. On le plante comme abri, autour des quintas, pour protéger les orangers contre les vents régnants. C’est lui qui a donné son nom à l'ile de Fayal, laquelle en était autrefois cou- verte : aujourd’hui l'arbre a presque disparu de cette ile. Son “bois est employé pour les constructions et pour le chaullage; les tanneurs font usage de l'écorce. CONIFERÆ Gen. 4. Juxiwerus Linn. 429. Juniperus oxycedrus Brot. (Var. brevifolia Hochst.) — Hab. la région sylvatique et montagneuse de tout l'archipel. À San-Miguel, on le trouve sur les sommets les plus FLORE DES ÎLES AÇORES. 117 élevés. À Pico, on le voit encore à plus de 5,000 pieds (Morelet). Vulgairement : Cedro, nom donné par les premiers colons, trompés par l'apparence, et qu’il a conservé depuis, et Zimbro. Le genévrier forme la principale essence des bois de l'archipel acoréen, notamment à Florès, où se rencontrent les plus grands individus. Malheureusement, l’imprévoyance des habitants et la négligence des agents forestiers (s’il en existe) tendent à priver l'archipel de cette ressource. Son bois est recherché pour la construction des bateaux; l’ébénisterie l’emploie également avec succès. On cultive dans les jardins, à San-Miguel et à Fayal, le Juni- perus bermudensis, remarquable par son feuillage et par ses fruits d’un beau bleuâtre argenté. Gen. 2. Pnus Linn. 430. Pinus pinea Lion. — Hab. Pico, Fayal, Terceira. D'introduction récente. On commence à comprendre l'utilité et l'importance de ces plantations, qui réussissent d’ailleurs à merveille. Ge pin se reproduit spontanément, notamment à Pico. Vulgairement : Pinheiro. Gen. 3. Taxus Tourn. 431. Taxus baccata Linn. — Hab. Florès ! Commence à devenir rare. Son bois est employé par l’ébénisterie. Vulgaire- ment : Teixo. IL. — MONOCOTYLÉDONES NAIADEÆ Gen. 1, Poramoceron Linn. 432. Potamogeton natans Linn. — Hab. les lacs et * marécages des caldeiras, à San-Miguel, Florès, et dans la plu- part des iles. C. 118 FLORE DES ÎLES AÇORES. 433, Potamogeton heterophyllus Schrb. — Hab. Florès (Watson). 434. Potamogeton lucens Linn. — Hab. Florès (Wat- son). 435. Potamogeton pusillus Linn. — Hab. Florès (Wat- son). 436. Potamogeton pectinatus Linn. — Hab. Ter- ceira (Seubert). LEMNACEZÆ Gen. 1. Lemna Linn. 437. Lemna minor Linn. — Hab. les eaux stagnantes de tout l'archipel. AROIDEÆ Gen. 4. Arum Linn. 438. ‘Arum italicum Mill. — Hab. les lieux frais et hu- mides dans tout l’archipel. Ses feuilles et la racine servent à nourrir les porcs. On extrait de sa racine une fécule excellente. Vulgairement : Serpentina. 439. ‘Arum vulgare Lam. — Hab. San-Miguel. Croit abondamment dans les terres cultivées et sert à nourrir les porcs (Morelet). Vulgairement : Jarro. 440. Arum arisarum Linn. Brot. — Hab. San-Miguel (Watson, in litt.). Vulgairement : Arisaro. On cultive avec succès, dans les jardins, l’Arum œthiopicum et quelques autres. Gen. 2. CoLocasia Ray. 441. Colocasia antiquorum Schott. — Cultivée dans les parties montagneuse des iles, et subspontanée dans les localités environnantes. La racine tuberculeuse est fort recher- chée, comme aliment, par les habitants. Les feuilles nourrissent les pores. Vulgairement : Znhame. Culture très-répandue, trèss productive et très-prospère. FLORE DES ÎLES AÇORES. 119 ORCHIDEÆ Gen. 1. Hapenaria Willd. 442. ‘Habenaria micrantha Hochst. — Hab. les par- ties élevées, à San-Miguel, Santa-Maria, Pico, Fayal, Florès; juin. AR. 413. ‘Habenaria longebracteata Hochst. — Hab. la région montagneuse, à San-Miguel, Santa-Maria, Florès ; juin. Les bulbes donnent une fécule analogue au salep. AR. Gen. 2. SErapias Linn. 4,4. "Serapias cordigera Linn. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Terceira, Pico, Fayal; juin. C. IRIDEÆ Gen. 1. TriICHONEMA Ker. 445. Trichonema Columnæ Reich. — Hab. San-Mi- guel (Watson). Gen. 2. Iris Linn. 416. ‘Iris fœtidissima Linn. — Hab. San-Miguel, dans la vallée de Furnas, en mai; Santa-Maria, près d’un trou d’eau, dans les montagnes, loin de toute habitation, en juin. Vulgai- rement : Lirio. Gen. 3. GLapiozus Tourn. 447. ‘Gladiolus segetum Gawl. — Hab. Fayal, vallée de Flamengos (Hartung). AMARYLLIDEÆ Gen. 4. Narcissus Linn. 418. Narcissus. ..... 9 — Hab. le mont Carneiro. à Fayai, suivant Watson. Sans doute échappé de quelque jardin. Vulgairement : Narcizo. Je ne l’ai pas rencontré. 120 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 2. Amaryzuis Linn. 419. "Ama2ryllis belladona Linn. — Hab. le bord des chemins, dans les montagnes, à Fayal, Terceira, San-Miguel. Sans doute échappée des jardins, l'amarvilis belladone est aujourd’hui complètement acclimatée et spontanée dans plusieurs iles de l'archipel. Ses longues fleurs roses, tubuleuses, produisent, sur les rochers, le plus bel effet. Vulgairement : Belladona; à San-Miguel : Açucena. Plante de l'Afrique australe. Gen. 3. AGave Linn. 450. ‘Agave americana Linn. — Hab. Santa-Maria. CC. sur les montagnes et les rochers des côtes méridionales, où le gros bétail recherche ses jeunes pousses en hiver. Vulgairement : Pila. SMILACEÆ Gen. 1. Swirax Tourn. 451. ‘Smilax tetragona Linn. (Sm». divaricata, Sol.) — Hab. Pico, dans les bois des montagnes. 452. ‘Smilax aspera Lion. — Hab. San-Miguel. Vulgai- rement : Legacao. Gen. 2. Ruscus Tourn. 453. ‘Ruscus aculeatus Linn. — Hab. Terceira (More- let), San-Miguel (Hartung). Vulgairement : Gilbarbeira. 454. Ruscus androgynus Lion. — Hab. Pico, Fayal; spontané, mais échappé des jardins (Seubert). CANNACEZÆ Gen. 1. Cana Linn. 455. Canna indica Linn. — Hab. la majeure partie de l'archipel, où l’on trouve ce balisier à l’état spontané autour des jardins et des lieux cultivés. Echappé des jardins, il s’est bien acclimaté. Vulgairement : Conteira. FLORE DES ÎLES AÇORES. 121 LILIACEÆ Gen. 41. UrGineA Steinh. 456. Urginea scilla Steinh. (Sci/la marilima L.). — Fab. tout l'archipel, le long des chemius, au pied des murs. Vulgairement : Scèla, Alvarra. Gen. 2. Arurum Linn. 457. Allium ampeloprasum Linn. Brot. — Hab. San- Miguel. (Watson in litt.) Vulgairement : A/ho, Porro bravo. 458. Allium subhirsutum Linn. — Hab. San-Miguel (Watson). JUNCACEÆ Gen. 1. Luzura DC. 459. “Luzula purpureosplendens Seub. (L. purpurea Wats.\ — Hab. les bois et les montagnes de tout l'archipel. San-Miguel, en mai. Espèce très-élégante, remarquable par ses fleurs d’un rougeûtre purpurin. M. des Etangs a distingué dans mes exemplaires une variété provenant de Fayal, caractérisée par ses sépales moins aigus, moins colorés, et par ses bractées et ses feuilles presque glabres. 460. ‘Luzula campestris Linn. — Hab. Santa-Maria (Hartung). Gen. 2. Jucus DC. 461. ‘“Juncus effusus Linn. — Hab. tout l'archipel : San- Miguel, Fayal, Florès, Terceira. G. sur le littoral. 462. ‘Juncus glaucus Linn. — Hab. Santa-Maria. Se distingue aisément du J. effusus, entre autres caractères, par sa moëlle interrompue. AR. 463. “Juncus lucidus Hochst. — Hab. Fayal, Pico. 464. Juncus acutus Linn. — Hab. San-Miguel, Fayal, Florès et les autres îles, sur le littoral. C. 122 FLORE DES ÎLES AÇORES. 465. Juncus maritimus Lam. — Hab. Terceira (Seu- bert). 466. “Juncus capitatus Weigell. — Hab. San-Miguel, Terceira, Fayal, Florès, Corvo. 467. “Juncus uliginosus Roth. -- Hab. près des sources chaudes de Ja vallée de Furnas, à San-Miguel! Florès. 468. Juncus tenuis Willd. — Hab. Fayal (Watson). 469. “Juncus bufonius Linn. — Hab. Florès, Fayal. 470. ‘“Juncus hybridus Brot. — Hab. tout l'archipel. 417. “Juncus multibracteatus Ten. — Hab. San-Jorge (Hartung). Se trouve aussi à Madère. CYPERACEZÆ Gen. 1. Cyrerus Linn. 472. ‘Cyperus longus Linn. (C. badius Desf.) — Hab. San-Miguel, Terceira, Fayal, Santa-Maria, Florès. Les exem- plaires de cette dernière ile diffèrent par leurs feuilles florales beaucoup moins longues que dans le type. Vulgairement : Albafor où Junca de cheiro. 473. Cyperus esculentus Linn. — Hab. Terceira, San- Miguel. Sa racine est édulé. Vulgairement : Junça. 474. ‘Cyperus aureus Tenore.— Hab. San-Miguel, Fayal. 475. Cyperus vegetus Willd. — Hab. Florès (Watson). ” Gen. 2. Cranruw PBr. 476. Cladium mariscus Br. — Hab. Florès (Watson. Gen. 3. Ereocnanis RBr. 1717. Eleocharis palustris RBr. — Hab. Florès, Corvo. 478. ‘Eleocharis multicaulis Dietr. — Hab. Terceira, Fayal, Pico. Diffère des spécimens français par ses akènes verts, les inférieurs convertis en feuilles (Des Etangs). FLORE DES ÎLES AÇORES. 195 Gen. 4. Scirpus Linn. 479. ‘Scirpus maritimus Linn. — Hab. Terceira. 180. ‘“Scirpus setaceus Linn. — Hab. Corvo, Florès, Gen. 5. Isoceris RBr. 481. Isolepis fluitans RBr. — Hab. Pico, Terceira. 482. ‘Isolepis Saviana Schult. (Scirpus Savii Seb. et Maur.) — Hab. Pico, Terceira. Gen. 6. Carex Linn. 483. ‘Carex Guthnickiana Gay (C. sagillifera Lowe). — Hab. Florès, Fayal, Pico, Terceira. 484. Carex vulpina Linn. — Hab. Florès (Watson). 485. ‘Carex divulsa Good. — Hab. San-Miguel, Fayal, Graciosa. 486. Carex stellulata Good. — Hab. Pico, Florès. La var. & grypos hab. Fayal. 487. Carex flava Linn. — Hab. San-Miguel, Pico, Fayal, Florès. 488. Carex azorica Gay. — Hab. Fayal, Pico. . 489. Carex lævicaulis Hochst. — Hab. Florès (environs de Santa-Cruz!). 490. Carex rigidifolia Hochst. — Hab. Pico. 191. ‘Carex Hochstetteriana Gay. — Hab. Fayal, Terceira, San-Miguel. 492. Carex Floresiana Hochst. — Hab. Florès. 493. ‘Carex Vulcani Hochst. — Hab. Pico, Fayal. 494. Carex myosuroides Lowe (C. pendula Huds) — Hab. Florès. GRAMINEZÆ Gen. À. Pureuu Linn. 495. Phleum pratense Linn. — Hab. San-Miguel. 124 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 2. Hozcus Linn. 496. ‘Holcus rigidus Hochst. — Hab. la plupart des iles : San-Miguel, Fayal, Florès, Pico. Fleurit en juillet et août. CC. Les ânes recherchent ce fourrage indigène, partout abondant. Vulgairement : Canica. 497. ‘Holcus lanatus Lion. — Hab. la plupart des îles : Sau-Miguel (ilot de Villa-Francal), Graciosa, Fayal, Florès, Terceira. GC. Plusieurs variétés : 8 glume très-velue; y arête courbée en dedans au lieu de l'être en dehors (Des Etangs). 498. ‘Holcus mollis Lion. — Hab. Fayal (Hartung). R. Gen. 3. ANrHoxaNTHUuM Linn. 499. ‘Anthoxanthum odoratum Linn. — Hab. San- Miguel, Terceira, Florès, Fayal, Pico. Vulgairement : Feno de cheiro ordinario. Gen. 4. Paxicum Linn. 500. ‘Panicum crus-galli Linn. var. aristata. — Hab. Fayal. Pico, Florès. 501. Panicum sanguinale Linn. — Hab. Fayal (envi- rons de Horta!). 502. ‘Panicum vaginatum Sw. — Hab. Fayal (Morelet). Gen. 5. Seraria Palis. 503. ‘Setaria glauca Pal. — Hab. Terceira, Pico, Fayal, Florès. 504. ‘Setaria viridis Pal. — Hab. Terceira (Morelet). 505. Setaria verticillata Pal. — Indiqué avec doute par Watson, comme habitant Fayal. Gen. 6. Acrosris Linn. 506. ‘Agrostis alba Lion. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Franca!), Fayal, Florès, Corvo. — Var. : B (spiculis aristalis). Les glumes sont brièvement pubescentes. Hab. Santa- Maria. FLORE DES ÎLES AÇORES. 125 507. ‘Agrostis verticillata Vill. — Hab. la majeure partie de l'archipel : Fayal, San-Miguel, Terceira. Abondant. 508. Agrostis pallida DC.? — Hab. Fayal, Florès (Watson). Gen. 7. Gasrriniüm Palis. 509. ‘Gastridium australe Pal. — Hab. Santa-Maria, Fayal, Florès, Pico. 310. ‘Gastridium lendigerum Gaud. — Hab. San- Miguel, Fayal, Florès. Suivant Grenier et Godron (FI. fr. ALT, p. 488), ces deux espèces seraient synonymes. Gen. 8. Pozyrocon Desf. 511. ‘Polypogon maritimus Willd. — Hab. les che- mins et les rochers du littoral, à San-Miguel et autres îles. CC. 512. ‘Polypogon monspeliensis Desf. var. 6 minor. — Hab. Terceira, Fayal, Florès, Pico. Gen. 9. Devyeuxra Clar. 513. ‘Deyeuxia cœspitosa Hochst. — Hab. Florès, Fayal, Pico. Abondant. 514. ‘Deyeuxia azorica Hochst. — Hab. la plupart des îles : Fayal, Pico, Terceira, Corvo. Abondant. Gen. 10. Anunpo Linn. 545. Arundo donax Linn. — Hab. les localités maréca- geuses de tout l'archipel. Espèce importée. Vulgairement : Canna. Gen. 11. Cyvonox Rich. 516. ‘Cynodon dactylon Pers. — Ilab. Fayal, Terceira. Gen. 12. ELEUSINE Gürtn. 317. ‘Eleusine indica Gäürtn. — Hab. Fayal, sur les murs. Gen. 13. Arra Linn. 518. ‘Aira caryophyllea Linn. — [ab. San-Miguel, Fayal, Flurès, Pico. CG. 126 FLORE DES ÎLES ACÇORES. Gen. 14. Danraonia DC. 549. Danthonia decumbens DC. (7riodia decumbens P. B.) — Hab. San-Miguel. Gen. 15. Descampsra Palis. 520. Deschampsia argentea Lowe. — Hab. Florès. Très-abondant dans les vastes pâturages des montagnes, dont cette graminée forme un des éléments principaux. Gen. 16. Lacurus Linn. 524. “Lagurus ovatus Linn. — Hab. San-Miguel, Fayal, sur les murs, au bord des chemins. CC. Gen. 17. Avexa Linn. 522. ‘Avena elatior Linn. (Var. 8 bulbosa Gaud., y pre- catoria Thuill.) — Hab. San-Migucl, où la variété à racine bulbeuse est extrêmement répandue ; Fayal, Florès. 523. Avena hirsuta Roth. (4. barbata Brot.) — Hab. Terceira, sur les toits; Fayal, Santa-Maria. Vulgairement : Balanco. 524, ‘Avena brevis Roth. — Hab. Terceira (Seubert). — Var. uniflora. Hab. Fayal! Les glumes renferment une seule fleur fertile et le rudiment d’une seconde. 525. ‘Avena geminiflora Kunth. — Hab. San-Miguel (Rosto-do-Cào!), Fayal. Gen. 18. Poa Linn. 526. ‘Poa loliacea Huds. — Hab. tout l'archipel. 527. ‘Poa annua Lion. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Fayal. 528. ‘Poa pratensis Linn. — Hab. Fayal (Morelet). 529. ‘Poa trivialis Linn. — Hab. Santa-Maria. Pico, Fayal. 530. Poa rigida Linn. — Hab. Fayal, Terceira, San- Miguel. FLORE DES ÎLES AÇORES. 127 Gen. 19. Eracrosris Palis. 531. ‘Eragrostis megastachya Link. — Hab. Ter- ceira (Morelet). 532. ‘Eragrostis poæoides Pal. (Poa eragrostis L.) — Hab. Terceira (Morelet), Pico (Watson). Gen. 20. Briza Linn. 533. ‘Briza maxima Lion. — Hab. San-Miguel, Santa- Maria, Pico, Fayal, Florès. CC. 534. ‘Briza minor Linn. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Franca!l), Florès, Fayal, sur les murs, les toits, etc. Gen. 21. KorerraA Pers. 535. ‘Kæleria phleoides Pers. — Hab. San-Miguel, Fayal; CC. sur les murs et au bord des chemins. Gen. 22. Cynosurus Linn. 536. Cynosurus echinatus Linn. — Hab. Pico, Fayal, Terceira. | 337. ‘Cynosurus cristatus Linn. — Hab. Pico (More- let), Santa-Maria (Hartung). Gen. 23. Fesruca Linn. 538. Festuca glauca Schrad. (Var. 8 longearistata Hochst.) — Hab. Fayal, Pico. , 539. Festuca jubata Lowe. — Hab. Fayal (Watson). Est-ce la même que la précédente? 540. ‘Festuca petræa Guthn. — Hab. San-Miguel (ilot de Villa-Franca!), Terccira, Fayal (Castello-Branco!); sur les rochers du littoral. 541. ‘Festuca bromoides Linn. — Hab. Fayal, Pico, Terceira. 342, ‘Festuca elatior Linn. — Hab. Santa-Maria (Har- tung). 128 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 24. Bnracayroprum Palis. 513. Brachypodium sylvaticum Pal. var. — Hab. Terccira, Pico, Fayal. Gen. 25. Narous Linn. 544. Nardus stricta Lion.— Hab. San-Miguel (Watson). Gen. 26. Bromus Linn. 545. Bromus maximus Desf. — Hab. San-Miguel. (Wat- son, in lilt.). 546. ‘Bromus madritensis Lion. — Hab. San-Miguel, Fayal, sur les murs et sur les toits. C. 547. Bromus rubens Linn. — Hab. San-Miguel. 548. Bromus mollis Linn. — Hab. Fayal, Pico (Watson). Gen. 27. Lourum Linn. 549. ‘Lolium perenne Linn. — Hab. Terceira, Pico. 550. 'Lolium arvense With. — Hab. Santa-Maria (Har- tung). 551. Lolium italicum Braun. — Hab. Terceira, Pico. 552. Lolium multiflorum Lam. — Hab. Santa-Maria, Florès, Fayal, Terecira. Gen. 28. Triricum Linn. 553. Triticum repens:Linn. — Hab. tout l'archipel. 554. ‘Triticum ciliatum DC. (Brachypodium dista- chyum Val.) — Hab. Pico, Santa-Maria, Terceira. Gen. 29. Horpeum Linn. 55. ‘Hordeum murinum Linn. — Hab. Fayal, Terccira. ulgairement : Cevada dos ratos. Vu FLORE DES ÎLES AÇORES. 129 III. — ACOTYLÉDONES EQUISETACEÆ Gen. 4. Equiserum Linn. 556. Equisetum telmateia Ehrh. — Hab. Fayal, Florès! Diffère des spécimens français par sa tige plus sillonnée et presque noire, au lieu d’être d’un blanc d'ivoire. Peu abon- dant. M. Watson m'informe que c’est cette espèce qu'il avait inscrite erronément dans sa première liste (n° 350) sous le nom de Equisetum fluviatile Sm. Hochstetter n’a rapporté aucune espèce de ce genre. Vulgairement : Cavallinha. 557. Equisetum incanum Vauch. — Hab. San-Miguel (Watson). Inscrit à tort, dans la seconde liste de M. Watson, sous le nom de Equisetum limosum Linn. (Watson, in litt.) ISOETEZÆ Gen. À. Isogres Linn. 358. Isoëtes lacustris Linn. — Hab. Coryo (Watson), LYCOPODIACEÆ Gen. 1. Lycopopium Linn. 559. "Lycopodium selago Linn. — Hab. Terceira, Pico. 560. "Lycopodium cernuum Linn. — Hab. San-Miguel (non loin des caldeiras de Furnas!), Terceira. 561. "Lycopodium suberectum Lowe. — Hab. la ma- jeure partie de l’archipel : San-Miguel, Terceira, Fayal, Florès, Pico. C. Vulgairement : Lycopodio. 562. ‘Lycopodium complanatum Linn. — Hab. San- Miguel (Hartung). 9 130 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 2. SELAGINELLA Spreng. 563. ‘Selaginella denticulata Spreng. — Hab. la ma- jeure partie de l'archipel : San-Miguel, Terceira, Fayal, Pico, Florès, dans les lieux ombragés et humides. C. FILICES Gen. 1. Acrosricaum Linn. 564. ‘Acrostichum squamosum Swartz. — Hab. Fayal, Florès, Pico, Terceira. Gen. 2. Grammiris Swartz. 565. ‘Grammitis leptophylla Sw. — Hab. San-Miguel, Santa-Maria, Terceira, Fayal. C. Gen. 3. GymNocRamME Desv. 566. ‘Gymnogramme Lowei Hook. et Arn. — Hab. la caldeira de Fayal ; août. Gen. 4. Pocyronium Linn. 567. Polypodium vulgare Linn. (Var. y serratum Willd.) — Hab. toutes les iles. CC. Florès, en juillet : exem- plaires remarquables par leur forte taille. Vulgairement : Poly- podio. Gen. 5. Lasrræa Bory. 568. Lastræa multiflora Newc. — Hab. Santa-Maria. Gen. 6. Apranrum Linn. 569. ‘Adiantum capillus-Veneris Lion. — Hab. San- Miguel. GC. Vulgairement : Avenca. Gen. 7. Prerts Linn. 570. ‘Pteris aquilina Lion. — Hab. San-Miguel, Santa- Maria, layal, Florès, Pico, et la plupart des autres îles, sur es montagnes et dans les bois. CC. Vulgairement : Feto; nom FLORE DES ÎLES AÇORES. 131 commun donné à toutes les fougères en général. Les gens pauvres de Santa-Maria fabriquent du pain avec la racine écrasée et pulvérisée. 571. ‘Pteris arguta Vahl. — Hab. Fayal (Caldeiral), Pico, Florès. C. Gen. 8. Bzecaxum Linn. 572. ‘Blechnum boreale Swartz. — Hab. San-Miguel, Fayal, Florès, Pico, et la plupart des autres iles. 573. ‘Blechnum spicant Roth. — Hab. San-Miguel, Terceira, dans les bois. Peu abondant et très-variable. Gen. 9. AsPcLenium Linn. 574. ‘Asplenium palmatum Lam. — Hab. tout l’archi- pel : Florès, Terceira, en juillet, au bord des torrents. Peu abondant. 575. "Asplenium adiantum-nigrum Linn. — Hab. San-Miguel, Pico, Fayal, Florès, sur les rochers. Vulgairement : Avenca negra. 576. Asplenium lanceolatum Huds. — Hab. Fayal, Florès. 577. Asplenium anceps Sol. — Hab. Santa-Maria, Fayal, Pico, Florès, au bord des chemins ombragés, dans les rochers. 578. Asplenium marinum Linn. — Hab. les rochers du littoral à San-Miguel, Fayal, Florès, CG. Très-variable dans sa taille, suivant la station. 579. Asplenium monanthemum Sm. — Hab. Fayal, Pico, Florès. Deux variétés : l’une grande, l’autre petite (Seu- bert). 580. ‘Asplenium filix-fœmina Bernh. — Hab. Ter- ceira, San-Miguel, Santa-Maria, Pico, Florès, dans les bois. Gen. 10. Accanronra RBr. 581. ‘Allantodia umbrosa Kaulf.— Hab. Florès, Pico. R. 582. ‘Allantodia axillaris Kaulf. (Var. 8 azorica Hochst.) — Hab. Florès, Pico. 132 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 11. Woopwarpra Smith. 583. ‘Woodwardia radicans Sw. — Hab. la caldeira de Fayal, Pico, Florès. Gen. 12. ScoLopeNprium Smith. 584. ‘Scolopendrium officinarum Swartz. (Se. vul- gare Sm.) — Hab. la caldeira de Fayal; Florès, au bord du torrent, à Santa-Cruz. Juillet et août. Vulgairement : Lingua cervina. Gen. 13. Neparonium Rich. 585. Nephrodium Fœnisecii Lowe. — Hab. Florès, Pico, Fayal. 586. ‘Nephrodium molle RBr. — Hab. la caldeira de Fayal, et Florès (Watson). Espèce de la Nouvelle-Holtande et des iles occidentales de l'Océan Pacifique (Gomès). Gen. 14. Aspinium Sw. 587. ‘Aspidium angulare Willd.—Hab. Fayal, Florès.C. ._ 588. ‘Aspidium aculeatum Roth. — Hab. Fayal, Pico, Florès, Terceira. C. Gen. 15. Pocysricaum Roth. 589. “Polystichum filix-mas Roth. — Hab. Florès, Fayal. 590. ‘Polystichum dilatatum DC. — Hab. Florès, Fayal. 594. ‘Polystichum tanacetifolium DC. — Hab, Flo- rès. Gen. 16. Cysrorreris Bernh. 592. Gystopteris fragilis Bernh. — Hab. la majeure partie de l'archipel, au bord des ruisseaux et des sources : Fayal (Ribeira-Seccal), Terceira. Gen. 17. DicxsonraA L'Hér. 593. ‘Dicksonia culcita L'Hér. — Hab. les bois de la caldeira de Sete-Cidades et la vallée de Furnas, à San-Mi- FLORE DES ÎLES AÇORES. 133 guel; Terceira, Fayal, Florès, Pico, en septembre, époque à laquelle les rameaux fertiles étaient en pleine fructification. Vulgairement : Cabellinho. Gette fougère atteint près de deux mètres de hauteur, et est certainement l’un des plus beaux végétaux de son ordre de l'archipel açoréen. Le rhizome est recouvert d’appendices soyeux de couleur rousse, très-brillants, très-moëlleux, qui servent à rembourrer les matelas, les oreillers, les coussins : cette matière (cabellinho) qui a donné son nom à la plante, s’exporte en Portugal et au Brésil pour cet usage. Aussi le Diksonia culcita devient-il de plus en rare aux Açores, comme à Madère. Gen. 18. HymenopayziLum Smith. 594. ‘Hymenophyllum tunbridgense Sm. — Hab. sur les arbres des hauteurs à San-Miguel, Terceira, Fayal, Pico, Florès. C. 595. Hymenophyllum Wilsoni Hook. — Hab. Ter- ceira, Florès, Corvo. Gen. 19. TricHomanes Linn. 596. "Trichomanes speciosum Willd. — Hab. Fayal, Florès. 597. Trichomanes canariense Linn. Brot. (Davallia canariensis SW.) — Hab. les Açores (Gomès, Cat. pl., p. 214). Gen. 20. Osmunpa Linn. 598. "Osmunda regalis Linn. — Hab. les bois de la cal- deira de Sete-Cidades à San-Miguel; le Caldeirào, à Terceira ; Fayal, Florès. Belle espèce, mais peu commune. Vulgairement : Feto real. Gen. 21. Opxioccossum Linn. 599. Ophioglossum vulgatum Linn. — Hab. Ter- ceira, Florès. Seubert hésite à rapporter cette fougère soit à l'O. polyphyllum Braun, soit à l'O. vulgatum L. Je ne l’ai pas . rencontrée, non plus que mes deux compagnons de voyage. Dans cette occurence, et sans vouloir rien préjuger, je préfère laisser à notre fougère la dénomination qui lui a été attribuée par Watson. 134 FLORE DES ÎLES AÇORES. MUSCI Gen. 1. Spnacnum Dill. 600. ‘Sphagnum cymbifolium Dill. — 601. ‘Sphagnum acutifolium Ebrnb. (Sph. capillifo- lium Hedw.) — Ces deux mousses habitent les parties mon- tueuses et humides de San-Miguel, et sans doute de la ma- jeure partie de l’archipel. On les rencontre par groupes nom- breux, recouvrant une grande étendue. Leurs touffes spon- gieuses entretiennent dans ces régions une humidité profonde et constante. Gen. 2. Arcuinium Brid. 602. Archidium phascoides Bridel. — Gen. 3. Gyunosromum Hedw. 603. Gymnostomum tortile Schwägr. — Gen. 4. Prycuomrrrium Bruch et Schimp. 604. Ptychomitrium nigricans Bruch et Schimp. — Gen. 5. Dicraxum Hedw. 605. Dicranum Scottianum Turn. — 606. ‘Dicranum strictum Schl. — Hab. San-Miguel, Florès, sur le tronc des genévriers. Gen. 6. Tricaosromum Hedw. 607. Trichostomum rigidifolium Tayl. — 608. Trichostomum fasciculare Hedw. — 609. Trichostomum canescens Hedw. — 610. Trichostomum polyphyllum Schwägr. — Gen. 7. Weissia HEpw. 6414. "Weissia ...... ? — Hab. San-Miguel. FLORE DES ÎLES AÇORES. LE A Gen. 8. Campyzorus Brid. 612. ‘Campylopus atrovirens De Not. — Hab. San- Miguel. Gen. 9. Bryum Linn. 613. Bryum canariense Brid. — 6144. Bryum platyloma Schwägr. — 645. ‘Bryum rigidum Lion. — Gen. 10. BarTramia Hedw. 616. Bartramia fontana Swartz. — Gen. 11. Enrosrnonon Schwägr. 617. Entosthodon Templetoni Schwägr. — Gen. 12. Poryrricaum Linn, 618. ‘Polytrichum commune Linn. — Hab. San-Mi- guel. Plusieurs variétés, dont une très-grande et remarquable par l’extension de la tige. 619. ‘Polytrichum piliferum Schreb. — Hab. San- Miguel. 620. Polytrichum formosum Hedw. — 621. Polytrichum elatum Schwägr. — 622. Polytrichum aloides Hedw. — Gen. 13. Dirayscrum Web. 623. Diphyscium foliosum Mohr. — Gen. 14. Hypxum Linn. 624. Hypnum alopecurum Linn. — 625. Hypnum Hochstetteri Schimp. — 626. "Hypnum prœlongum Brid. — 627. ‘Hypnum proliferum Linn. — 136 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 19. Fonrinauis Linn. 628. Fontinalis antipyretica Linn. Gen. 16. Fissinexs Hedw. 629. ‘Fissidens asplenioides Hedw. — 630. Fissidens osmundoides Hedw. — HEPATICÆ Gen. 1. Raacorneca Bisch. 631. Rhacotheca azorica Bisch. — Hab. San-Miguel, dans les grottes et les cavités humides des montagnes. Pic du Leuo! Espèce remarquable. Gen. 2. FecatEeLLa Radd. 632. Fegatella conica Tayl. — 633. Fegatella hemispherica Tayl. — Gen. 3. Lunuzarra Michel. 634. Lunularia vulgaris Michel. — Gen. 4. Marchanria March. 635. Marchantia polymorpha Linu. — Hab. San- Miguel, dans les grottes et cavités humides des montagnes. Gen. 9. Rapuza Dum. 636. Radula pailens Lind. — Hab. San-Miguel. Deux va- riétés; la var. 8 minor, sur les branches du Myrsine retusa Ait. Gen. 6. JuxGErmaNNIA Dill. 637. Jungermannia complanata Linn. — 638. Jungermannia juniperina Swartz. — 639. Jungermannia punctata Tayl. — 640. Jungermannia platyphylla Linn. — FLORE DES ÎLES AÇORES. 4137 641. Jungermannia tamarisci Hok. — 642. Jungermannia pusilla Linn. — Gen. 7. Gymnomrrrium Nees. 643. Gymnomitrium erythrorhizum Bisch. — Gen. 8. Anraoceros Mich. 644. ‘Anthoceros punctatusLinn. — Hab.San-Miguel, dans la vallée de Furnas! LICHENES Gen. 1. Cozrema Hoffm. 645. ‘Collema. .... sp. dub. ..? — Hab. San-Miguel; espèce probablement nouvelle. Gen. 2. CLaponia Hoffm. 646. Cladonia degenerans Fries. — 647. Cladonia furcata var. pungens Fries. — 648. ‘Cladonia rangiferina Hoffm. (Var. a/pestris Fr. et var. gracilis Fr.) — Hab. San-Miguel. 649. ‘Cladonia leporina Fries. — Hab. Pico. 650. ‘Cladonia pyxidata Fries. — Hab. San-Miguel, sur le tronc des arbres. 651. ‘Cladonia cornucopioides Fries. — Hab. San- Miguel ; très-beaux exemplaires. Gen. 3. CENouyce Achar. 652. Cenomyce gracilis Achar. — Gen. 4. Scyrnornorts DC. 653. ‘Scyphophorus convolutus DC. — Hab. San- Miguel. 654. ‘Scyphophorus cœspitosus Ach. = Hab. San- Miguel. 138 FLORE DES ÎLES AÇORES. 655. ‘Scyphophorus coccineus DC. — Hab. San-Mi- guel, sur le tronc des arbres. Gen. D. STEREOCAULON Schreb. 656. ‘Stereocaulon paschale Ach. — Hab. San-Miguel. 657. ‘Stereocaulon sphærophoroides Jack. — Hab. Florès (Hartung). Gen. 6. Roccezza DC. 658. Roccella {inctoria Ach. — Hab. toutes les iles; CC. sur les rochers, sur les murs. Objet d’un commerce d’ex- portation assez considérable, notamment avec l'Angleterre qui paie le quintal 43 à 44,000 réis (63 francs environ). Le principe colorant contenu dans l’orseille est l’érythrine, qui se dépose dans l’herbier et teint en rouge les feuilles de papier. Vulgaire- ment : Orzella et Urzella. 659. ‘Roccella phycopsis Ach. — Hab. San-Miguel! Mêlé au précédent. Gen. 7. RamaLciNa Achar. 660. "Ramallina scopulorum Ach. — Hab. San-Miguel. 6614. ‘Ramallina calicaris Fr. — Hab. San-Miguel. 662. ‘“Ramallina thrausta Nyl. — Hab. Pico, San-Mi- guel. 663. Ramallina fraxinea Ach. — .Gen. 8. Evernia Ach. 664. Evernia divaricata Ach. — Gen. 9, Usxea Hoffm. 665. ‘Usnea barbata Fr. — Hab. San-Miguel, Pico, sur les branches des bruyères et autres arbustes. 666. ‘Usnea florida Fr. — Hab. Pico. 667. “Usnea hirta Fr. — Hab. Pico. Ces deux espèces sont voisines de l'Usn. barbala. ù \ FLORE DES ÎLES AÇORES. 139 668. Usnea plicata Ach. — Hab. Pico. Gen. 10. CuLorea Nyl. 669. ‘Chlorea vulpina Nyl. — Hab. San-Miguel, sur les arbres des hauteurs. Pico da Vara! Belle variété d’un jaune d’o- cre éclatant, ou d’un rubigineux très-vif. Gen. 11. Pecrixera Willd. 670. ‘“Peltigera horizontalis Hoffm. — Hab. San-Mi- guel, Santa-Maria. Gen. 12. ParMELIA Fr. 671. Parmelia parietina Ach. — 672. Parmelia leucomela Ach. — 673. ‘Parmelia perlata Ach. — Hab. Santa-Maria. CC. 674. ‘Parmelia caperata Ach. — Hab. San-Miguel. 675. Parmelia herbacea Ach. — 676. Parmelia lævigata Sm. — 677. Parmelia reticulata Tayl. — Gen. 13. Sricra Schreb. 678. ‘Sticta damæcornis var. canariensis Ach. — Hab. San-Miguel. 678. ‘Sticta aurata Ach. — Hab. Pico, San-Miguel. 680. ‘Sticta scrobiculata Ach. — Hab. San-Miguel. 681. ‘Sticta pulmonacea Ach. — Hab. Santa-Maria. Gen. 14. Puyscra DC. 682. “Physcia stellaris Fr. — Hab. Santa-Maria. 683. ‘Physcia fuciformis Ach. — Hab. San-Miguel. Gen. 15. Sipnura Fr. 684. ‘Siphuia ceratites Fr. — Hab. San-Miguel. 140 FLORE DES ÎLES AÇORES. Gen. 16. Pyxine Fr. 685. Pyxine cocoes Nÿl. var. — Hab. San-Miguel. Observation. En outre de ces espèces, j'ai rapporté plusieurs spécimens appartenant aux genres Collema, Scyphophorus, Cladonia, Physcia, Ramallina, Usnea, Sticta, mais trop im- parfaits pour être déterminés spécifiquement. La famille des li- chens est très-nombreuse aux Açores et devra donner lieu, pour qui l’étudiera attentivement, à d’intéressantes découvertes. Même remarque pour les mousses, les hépatiques, les algues, qui sont nombreuses et encore peu connues. Les protophytes abondent dans l'archipel et y paraissent dominants ou tout au moins ca- ractéristiques. ALGÆ Gen. 1. ZoNariA Agardh. 686. Zonaria pavonia Ag. — 687. Zonaria flava Ag. — 688. Zonaria dichotoma Ag. (Var. 5 infricala Ag.). — Gen. 2. Fucus Ag. 689. ‘Fucus nodosus Ag. — Hab. sur les côtes de San- Miguel, Santa-Maria et Pico. C. 690. ‘Fucus vesiculosus Ag. (Var. y spiralis Ag.) — 691. ‘F'ucus ceranoides DC. — 692. ‘Fucus cartilagineus DC. — 693. ‘Fucus coronopifolius DC. — 694. ‘Fucus laceratus DC. — . 695. “Fucus natans DC. — Ces fucus, et sans doute bien d’autres espèces encore, sont répandus avéé une prodigieuse abondance dans les eaux qui baignent l'archipel, notamment autour de Pico, de Fayal et de Florès. Les indigènes les con- fondent avec les sargasses, sous le nom commun de Sargasso. Ils les emploient comme engrais, que l’on dit être très-fertili- FLORE DES ÎLES AÇORES. 141 sant. On sait qu'ils pullulent d’une telle façon dans les abords de Florès et de Corvo, et recouvrent des espaces si considérables, que les navigateurs connaissent ces parages sous le nom de mer de sargasse (#ar de sargasso). À Fayal, on compose avec les nombreuses variétés du Fucus cartilagineus et de petits coquillages, des groupes assez remarquables par l’heureuse combinaison des couleurs et la délicatesse des matériaux. Gen. 3. CysrosEIRa Ag. 696. Cystoseira abrotanifolia Ag. — 697. Cystoseira abies-marina Ag. — Gen. 4. SarGAssuM Ag. 698. ‘Sargassum vulgare Ag. (Var. 8 tenuifolium Ag.) — Hab. les côtes de Santa-Maria. Entre les tropiques, les sar- gasses forment d'immenses prairies flottantes. Au-delà du 30e degré de latitude, on ne les trouve plus que par groupes ou éparses. Rarement elles dépassent le 42e degré. La mer Rouge est la plus riche de toutes en espèces de ce genre (Lamouroux). 699. Sargassum bacciferum Ag. — 700. Sargassum stenophyllum Mart. — Gen. 5. CHONDRIA Ag. 704. Chondria pinnatifida Ag. — 702. Chondria tenuissima Ag. — 703. Chondria uvaria Ag. — Gen. 6. HaALyMENIA Ag. 704. Halymenia reniformis Ag. — Gen. 7. SpHæRococcus Ag. 7105. Sphærococcus palmetta Ag. — - 106. Sphærococcus Teedii Ag. — 707. Sphærococcus acicularis Ag. — 708. Sphærococceus corneus Ag. — Trois variétés principales signalées par Seubert, Loc. cit. p. 40 : Bpinnaltus 142 FLORE DES ÎLES AÇORES. Ag. x pulchellus Ag. £ spinulosus Ag. Gette dernière affectant elle-même trois formes ou variations de taille. Gen. 8. Deresserra Lamx. ‘709. Delesseria plocamium Ag. — 740. Delesseria lacerata Ag. — Gen. 9. Corazzina Tourn. 744. Corallina officinalis Linn. — Gen. 10. Janra Lamx. 712. Jania corniculata Lamx. — Gen. 11. Bryopsis Lamx. 713. Bryopsis penicillata Suhr. — Gen. 12. Conium Stackhl. 714. Codium tomentosum Stackh. — Gen. 13. Uzva Lamx. 745. ‘Ulva lactuca Linn. — Hab. les côtes de Pico! 746. Ulva linza Linn. — 747. Ulva ramulosa Sm. — 718. Ulva compressa Linn. (Var. 8 prolifera Ag.) — 719. Ulva rigida Ag. — 720. Ulva intestinalis Ag. (Var. y Suhri Seub.) — Gen. 1%. CLaposrepaus Lyngb. 724. Cladostephus spongiosus Ag. — Gen. 15. SpnacEeLLariA Lyngb. 722. Sphacellaria scoparia Ag. — .723. Sphacellaria filicina Ag. — Gen. 16. PozysipnoniA Grev. 724. Polysiphonia fruticulosa Spreng. — FLORE DES ÎLES AÇORES. 143 Gen. 17. Ceramium Ag. 725. ‘Ceramium rubrum Ag. — Hab. Pico. 726. Ceramium diaphanum Ag. — 727. ‘Ceramium scoparium DC. — Hab. les rochers submergés à Santa-Maria. 728. Ceramium ciliatum Ag. — Gen. 18. CazzirHamnion Lyngb. 729. Callithamnion tetragonum Ag. — 730. Callithamnion Turneri Ag. — Gen. 19. ConFErva Ag. 731. Conferva linum Roth. — 732. Conferva prolifera Roth. — 733. Conferva catenata Linn. — FUNGI Gen. 1. Peziza Dillen. 734. “Peziza cochleata Linn. — Hab. San-Miguel. 735. ‘Peziza coccinea Pers. — Hab. San-Miguel. Gen. 2. TrENrEPOHLIA Mart. 736. ‘Trentepohlia aurea Mart. — Hab. San-Miguel, sur les parois qui revêtent la caldeira de Pedro Botelho, à Furnas! Ce protophyte n’est, à proprement parler, qu’un byssus rhizomorphe des plus élémentaires. y _ M oeutr EME DR AO tr LIN shue ca, 2} EuTTI Le cp br bets … | LAS | ‘as HU par ne PTE Dre) 1% | CRE D PAT “ Es et al le dére QE LA le AE fre Fr tri CPE C6 re *, es re Sur Ah, % Le, rAS 2e \ 1, Q 1 - e. sys il F PE de je isk H LE OUT ts PPT AE aA \ MSRUPE bo ae nt : + F « L1 h h P À t L w #ÿ “Je VAN | be Er RPPARI L Le | . VAL IUENTE (TIR TP s £ lé #54 = AUULE SEL JARAIQURE TION (Il, NADIA fiat: L} LL » s s L] } nl \ l4 L 0 ù à à 1 v 0] ; À s " VONT LAC ELU [A Û A Li dat : d':: | ON ; ht the LE NERO SP à EUTTENION | - d À à 7 irc 1 TRUE 11} # 41 (] ni : LAIOUOO pe Lies ? " L 4 < a h s \@ O0 UM AUE TUP BNPTE DAMON VAE ARINOENPENN EUR ASUS 5 ou ere TAN SENTE MAMAN AE. 1 tie 4 LL ET QU 0 MUR VAR Ier MAI MEL T: Hein 1 Gi JW ub y'a LU l all AUX MT EL JU is! AAA ra Ne n 2 î A Lit hit NP) LUENE A j4h ‘Al L _ PR « a À : « « ' + h « -. * È La pri a . 7 . % a A. La Cv L es L , CL + A * PUS TE. - à où dy norte 6e Ci N + P re. . ré Le FLORE DES ÎLES AÇORES. 145 VÉCHMAU RS OLIETIVRS Acretra. Cellis australis Linn. — Le micocoulier est cul- tivé dans la plupart des jardins et réussit parfaitement. Il de- vient un grand et bel arbre d’ornement, dont le bois est employé par la menuiserie et pour les constructions. Il est plus connu sous le nom de : Negricho. Ailanthus glandulosa Desf. — Réussit à merveille et at- teint en peu d’années une taille élevée. ALGODOEIRO. Gossypium arboreum L. et G. herbaceum L. — Quelques essais tentés dans les jardins ont donné d’assez bons résultats. ALOES.! Ale. 2 spec. — On cultive avec succès, dans les jardins, plusieurs espèces et variétés du genre aloëès. ANANazEIRO. Bromelia ananas L. — On obtient, en serre seulement, des fruits très-savoureux, pesant jusqu’à six kilo- grammes. ARAuUCARIA. Araucaria excelsa RBr. — On en voit de beaux et vigoureux spécimens à San-Miguel, dans les jardins de M. José do Canto, et à Fayal, dans ceux de M. Dabney, consul des Etats- Unis. Ils atteignent, en peu d'années, une hauteur de 25 mètres. Originaire de l’île Norfolk. ArRroz. Oryza sativa L. — Le riz, dont il se fait aux Açores une énorme et journalière consommation, n’est pas cultivé dans l'archipel. Il existe des rizières dans la partie moyenne et méridionale du Portugal. Avera. Avena sativa L. — Culture très-prospère. AveLLeiRA. Corylus avellana L. — Il ne donne pas de fruits! BananeiRa. Musa paradisiaca L. — Le bananier réussit bien dans les jardins des Açores, et il parvient, malgré les vents et le peu d’élévation de la température, à mürir ses 10 146 FLORE DES ÎLES AÇORES. fruits. Il est vrai de dire qu'habituellement une partie seulement du régime vient à parfaite maturité. Quoi qu'il en soit, chaque régime porte de soixante à cent vingt bananes. On distingue deux variétés principales : la grande et la petite; cette dernière est préférée. Le bananier donne ses fruits au bout de trois ans; il dépérit et meurt une fois qu’il les a produits. Les bananes qui se mangent à Lisbonne, et que l’on peut qualifier d’ex- quises, proviennent, en majeure partie, de Madère et des Acores. | Barara. Solanum tuberosum L. — Culture très-répandue et très-prospère, donnant des tubercules magnifiques et d’excel- lente qualité, dont il se fait, aux Acores, une énorme con- sommation. Barara noce. Convolvulus batalas L. — Beaux tubercules et de très-bonne qualité, dont l'usage est très-répandu dans lar- chipel. BERINGELLA. Solanum melongena L. — Réussit bien et donne des fruits excellents, notamment à Fayal et Terceira. BererraBa. Beta vulgaris L. — Culture prospère. Cargermo. Coffea arabica L. — Get arbuste prospère dans les jardins, où on le cultive comme plante d'agrément : je ne saurais dire si les baies viennent à maturité. Carora. Sechium edule Swartz. — Cultivé avec succès. Callistemon lanceolatum DG. — Réussit parfaitement, ainsi d’ailleurs que toutes les myrtacées de la Nouvelle-Hollande auquel le climat açoréen semble convenir à merveille. Camezura. Camellia japonica L. — Prospère dans les jardins comme sur le sol natal. Camenora. Laurus canariensis Sm.(?) — Introduit aux Acores à la fin du siècle dernier: le premier individu importé existe encore : C’est un arbre énorme. Ge laurier, qui devient très- grand, sert d’abri aux quintas d'une certaine étendue. Son bois est employé par la menuiserie. Le Laurus camphora L. réussit également bien dans les jardins bien abrités, à San-Miguel (jardins de M. Borges, à Sete- Gidades). Cana p’assucar. Saccharum officinarum L. — Cultivé dans les jardins ; acquiert un certain développement. FLORE DES ÎLES AÇORES. 147 Caourenouc. — Dans le Folhina da Terceira pour 1831 (2° édition, p. 54), l’auteur de la notice sur les îles Açores dit qu'un spécimen du Hevea quianensis Aubl. végète en plein air à San-Miguel et réussit bien. J'ai vu, en effet, cet arbre dans les jardins pendant mon séjour, notamment chez M. Laureano, et j'ai été surpris de voir cette euphorbiacée du Para et de la Guyane prospérer dans ces conditions aux Açores. Caracozriro. Phaseolus caracalla L. — Cultivé dans les jardins à Fayal, San-Miguel, Terceira. Carvazuo. Quercus robur L. — D'introduction récente dans l’archipel acoréen, où il n’atteint pas d’ailleurs un grand déve- loppement. CasrannEtRo. Castanea vesea Gärtn. — Réussit mieux que le chêne; introduit récemment. Cexreto. Secale cereale L. — Culture moins répandue que celle du blé et du maïs. CEevana. Hordeum vulgare L. — Les habitants de Santa- Maria font usage de l’orge romaine torréfiée comme d’un succédané du café. Ca. Thea viridis L. — Gultivé avec succès dans les jardins, le thé réussit même dans la région montagneuse : San-Miguel, Fayal, Terceira ! Cinreima. Citrus medica Risso. — Réussit bien; cultivé sur une grande échelle comme l’oranger (laranjeira), le limettier (limeira) et le citronnier (/imociro), il forme un article d’expor- tation. DavwasqueIRo. Armeniaca vulgaris L. — Très-abondant; réussit à merveille. Les abricots de l'ile de Pico sont renommés, à juste titre, pour les meilleurs de l'archipel. DraGorino. Dracæna draco L. — On en voit, dans les jardins, quelques spécimens d’une belle venue; mais il n’y en pas de bien anciens. — J'en ai vu de très-beaux exemplaires au Jardin botanique de Lisbonne. ENcenso. Pitlosporum undulatum Andr. — Arbre employé comme abri dans les quintas; son bois est utilisé par la menui- serie. On cultive aussi dans les jardins d’autres espèces du 143 FLORE DES ÎLES AÇORES. mème genre, telles que le Pittosporum coriaceum Ait. et le Pittosporum tobira Ait. Ensaro ou Sarao. Sempervivum arboreum L. — Les pêcheurs de Santa-Maria cultivent cette plante, dont ils se servent pour teindre leurs filets. Les feuilles passent pour un bon spécifique contre les excroissances du derme des pieds. Ervicna. Pisum sativum L. — Culture très-répandue. EsPinarRe Da Nova-ZELanpia. Tetragonia expansa Aït. Introduction récente et prospère. Eucalyplus robusta Smith. — Réussit à merveille et atteint, en huit ou dix ans, de quinze à vingt mètres de haut. Fava. Vicia faba L. — Culture très-répandue; il s’en con- somme énormément dans l’archipel. FErsa0. Phascolus communis L. — Culture très-répandue ; il s’en fait une grande consommation. Ficurrra. Ficus carica L. — L'un des arbres fruitiers les plus communs des Açores; ils deviennent énormes et produi- sent en abondance. On ne compte pas moins de trente variétés de figues, parmi lesquelles on préfère la figue noire. En général, d’ailleurs, les figues des Acores sont excellentes. Lorsque le fruit a de la peine à mürir, on accélère ou on détermine sa maturité en imbibant d'huile l'extrémité supérieure du sycône. On fait, à Fayal, avec la moëile du figuier, des fleurs et des groupes variés d’une délicatesse extrême. C’est particulièrement sur le figuier que vit le Tœniotes scalaris, grand longicorne brésilien, dont on capture de beaux spécimens à San-Miguel , à Fayal et à Terceira. En Portugal, le figuier se reproduit spon- tanément : je ne sache pas que le même fait ait lieu aux Acores. Freixo. Fraxinus tamariscifolia Vahl. — Des exemplaires ap- portés de Constantinople à Santa-Maria ont parfaitement réussi. Giesreira. Robinia pseudoacacia L. — Fournit un très-beau bois à l’ébénisterie. Goyagema. Psidium pomiferum L. — Quelques variétés sont cultivées et réussissent bien. Horrensi4a. Hydrangea arborescens L. — Prospère dans les FLORE DES ÎLES AÇORES. 149 jardins comme sur le sol natal et conserve ses fleurs habituelle- ment bleues. Jamso. Eugenia jambos L. — On cultive avec succès plu- sieurs variétés venues des Antilles ; les fruits viennent à matu- rité. Même remarque pour l'Eugenia uniflora L. INname. Arum colocasia L. — Culture très-répandue et très- prospère. La colocase est d’un usage presqu’aussi répandu que la pomme de terre. Il en est de même à Madère. LaranseiRa. Citrus aurantium L. — L'arbre fruitier le plus en honneur aux Acores, et avec raison, puisqu'il est une source de richesse et de prospérité pour l'archipel. On compte cinq variétés principales et également recherchées parmi les oranges des Açores : 40 Branca, 2° D'embigo, 3° Comprida, 4° Selecta, 5° T'angerina. Un oranger de belle venue produit annuellement de 2,000 à 10,000 oranges. On cite un oranger de la quinta de Grimaneza, à San-Miguel, ayant produit en un an 24,000 oranges! Il y a, aux Acores, notamment à San-Miguel, des quintas (ou enclos consacrés à la culture des orangers) conte- nant jusqu'a 10,000 pieds d’orangers. L'ile de San-Miguel, seule, exporte annuellement de 450.000 à 200,000 caisses, ren- fermant chacune de 700 à 900 oranges. Le bois de l’oranger est très-dur, jaunâtre, et l’ébénisterie en tire bon parti. LARANJEIRA AZEDA. Citrus vulgaris Risso. —- Cultivé également. LinErra. Citrus limelta Risso. — Cultivé avec les précédents sur une très-large échelle. Le fruit, dont il se fait une énorme consommation sur place et qui s’exporte, est appelé : Lima. Deux variétés principales. Limorino. Citrus limonum Risso. — Gultivé sur une large échelle. Il s'en fait une grande consommation sur place et on l'exporte. Il en existe quatre variétés principales. — En résumé, le climat des Açores est on ne peut plus propice aux arbris fruitiers de la famille des aurantiacées. On cultive aussi le Citrus decumana Lion. et le Citrus medica Risso. Voyez : Ci- dreira. Linno. Linum usitalissimum L. — Culture très-répandue ct prospère. Les principales variétés sont : Lino da terra. Linho Gallego et Linho Mourisco (Gomes). Lino pa Nova-ZEraxpra. Phormium tenax L. — On le cultive 190 FLORE DES ÎLES AÇORES. à San-Miguel pour en faire des cordages; il réussit parfaitement et acquiert un grand développement. Loexvro. Nerium oleander L. — Acquiert de grandes pro- portions. LourocerEso. Prunus laurocerasus L. — Réussit parfaitement dans les jardins de San-Miguel, de Terceira et de Fayal. MacnoLta. Magnolia grandiflora L. — Prospère dans les jar- dins et atteint de grandes dimensions. On cultive, en outre, avec le même succès, plusieurs espèces du même genre, no- tamment le Magnolia fusca, dont la fleur, lorsqu'elle est fanée, rappelle l'odeur de la banane. Mazva De cHsiro. Pelargonium odoratissimum Ait. — J'en ai vu des haies entières autour des jardins à Santa-Maria. Maracuo et Murucura. Passiflora edulis L. — Réussit bien dans les jardins; fruit édule. Marryrio ou FLor pa parxao. Passiflora cœrulea L. — Géné- ralement cultivé dans les jardins; se rencontre même sub- spontané autour des lieux habités. Melaleuca pulchella RBr — Réussit parfaitement ainsi que toutes les myrtacées de la Nouvelle-Hollande. Mizuo. Zea mays L. — Culture très-répandue et très-pros- père, et formant, avec l’orange, un des produits principaux pour l'exportation. Le pain de maïs forme la base de la nourriture de l’açoréen, avec le poisson. Les enveloppes de l’épi, sèches. s’'emploient comme papier à cigarettes. Les usages de la farine de maïs sont très-variés. Monica. Eriobotrya japonica L. — Voyez : Nespereira do Japao. Necricno. Cellis australis L. -— Voyez : Agreira. NESPEREIRA DO JaPao. Eriobotrya japonica Lindi. — Arbre fruitier d'introduction assez récente, très-répandu déjà dans l'ile de San-Miguel et très-prospère. Pendant quelques années, on à laissé son fruit devenir la proie des oiseaux; mais depuis que l’on à su en tirer parti comme aliment d'agrément, il s’en fait une grande consommation. C'est du reste un fruit très- agréable; on l'appelle : Monica, et il figure sur les tables, FLORE DES ÎLES AÇORES. 151 concurremment avec les bananes, les oranges et les limons ou limettes. Oriveima. Olea europæa L. — Il y à peu d’oliviers aux Açores. Autant que j'ai pu en juger, Terceira est, de toutes les iles, celle qui en produit le plus. Pazmeira. Phœnix dactylifera L. — On en voit, çà et là, quelques beaux individus dans les jardins; mais ils ne portent pas de fruits. Plusieurs autres espèces de palmiers sont égale- ment cultivtes avec succès dans les jardins. Pasrez. Isalis tincloria L. — Culture presque abandonnée aujourd’hui, après avoir été autrefois l’objet d’une industrie étendue et florissante. Subspontanée çà et là (?). Pinuerro. Pinus pinaster L. et Pinus maritima L. — Depuis une vingtaine d’années on plante ces deux conifères, ainsi que le P. pinea L. Ils réussissent bien. Pira. Agave americana L. — Plante très-commune dont on fait des haies pour les champs. On en tire un fil qui sert à con- fectionner des paniers, des écrans, des éventails et d’autres objets de luxe assez jolis. Dans l’île de Santa-Maria, cet agave végète spontanément sur les pentes des rochers de la côte méri- dionale; mais il n'acquiert pas dans ces conditions une forte taille. Le bétail s’en nourrit pendant l'hiver. RapazinGuas. Rubia..……. sp.…..? — Les racines s’emploient pour teindre les étoffes. Roueima. Punica granatum L. — Il y en a d'énormes dans les jardins. L’écorce de la racine du grenadier s'emploie avec succès contre le ténia et le bothriocéphale, concurremment avec les fleurs de cousso (Brayera abyssinica Bruce), le plus puissant de tous les anthelminthiques. (Conf. Gomès, Memoria sobre a casca da raiz da romeira; Lisboa, 4822, in-4°). Tagaco. Nicotiana tabacum L. — Cultivé avec succès dans les jardins, mais seulement comme agrément ou curiosité. On m'a assuré que la nicotiane se reproduisait subspontanément autour des jardins, à San-Miguel (Folhina da Terceira para 4831. p. 54) : le fait est très-douteux. Voir : Consideraçdes sobre o proveito da cultura do tabaco em San-Miquel, par le Dr Fer- reira Cardoso. Ponta-Delgada, 1848 ; 4 vol. in-12, 152 FLORE DES ILES AÇORES. Tremocço. Lupinus albus L. — Culture très-répandue, comme aliment et comme engrais. Trico. Triticum sativum Lam. — Culture très-prospère et donnant des produits superbes. Vinna. Vitis vinifera L. — La vigne, cultivée sur une assez large échelle dans tout l'archipel, pourrait être, comme l’oran- ger, une source de revenus et de prospérité. Le vin des Acores est analogue à celui de Madère. L’oidium s’est manifesté dans l'archipel en 4853, et depuis, il n’a pas cessé d'exercer ses ra- vages. La production du vin, avant l'apparition du fléau, était d'environ 50,000 pipes, dont 4,000 seulement étaient livrées a l'exportation (la pipe — 400 litres). FLORE DES ÎLES AÇORES. 153 PRINCIPAUX AUTEURS CONSULTÉS Wizzpenow. Species plantarum. 1797-1810; 10 vol. in-8e. Brorero. Phytographia Lusitaniæ selectior. 1816-1827; 2 vol. in-fol. cum 200 tab. in ære incisis. HoFFMANNsEGG et Link. Flore portugaise ou Description de toutes les plantes qui croissent naturellement en Portugal. 1809-1840; 2 vol. in-fol. 114 planches col. RoEMER et ScHuLTES. Systema vegetabilium. 1817-1819 ; 7 vol. in-8o. Lamarcx et Decanpozce. Flore française. 3e éd. 1815; 6 vol. in-8o. Kunrx. Synopsis plantarum æquinoctialium orbis novi. 1822-1825; 4 vol. in-8°. Expuicuer. Enchiridion botanicum exhibens classes et or- dines plantarum, accedit nomenclator generum et officina- lium vel usualium indicatio. 1841 ; in-8°, Wapers. Repertorium botanices systematicæ. 1842-1848 ; 6 vol. in-8c. Wazrers. Annales botanices systematicæ. 1848-1852; 3 vol. in-8°. DE Canpozze. Prodromus systematis naturalis regni vege- tabilis. 1824-1865; 16 vol. in-8°. GRENIER et Gopron. Flore de France. 1848-1856; 3 vol. in-8o. Extrait des Mémoires de La Société Académique de l'Aube Tome XXX, 1866. TROYES. = IMP. ET LITH. DUFOUR-BOUQUOT. hd te M * VOL RE ON AT] nc ir = " » A A ne Li (pe ge We, | f As ('s P N “ei : &ÿ A7 LR a. PO) Le AE és rl “x REA ARS CU à L | ER if LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS. BLANCHARD. Les poissons des eaux douces de la France. Anatomie. — Physiologie. — Description des espèces. — Mœurs. — Instincts. — Industrie. — Commerce. — Ressources alimentaires. — Pisciculture. — — Législation concernant la pêche, par Emize BLancHarp, membre de l’Ins- titut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, etc., 1 fort vol. grand in-8° de 800 pages, avec 151 figures dessinées d'après nature . . . . 20fr. DESFONTAINES. Flora atlantica, sive Historia plantarum, quæ in Atlante, agro Tunetano et Algeriensi crescunt. Paris, an VIL 2 vol. in-4°, avec 261 planches . . . . . + Pre 70 fr. DUCHARTRE. Eléments de Botanique comprenant l'anatomie des plantes et la physiologie, l'organographie, les familles naturelles et la distribution géographique, par P. DucnarTRE, membre de l'Institut (Académie des sciences), professeur à la Faculté des sciences, { vol. de 800 pages, avec 900 figures dessinées d’après nature, par A. RiocrEux, et intercalées dans le texte, Le en RSR UC ETAT CE DE ON RS ETES LYELL. L'ancienneté de l'homme, prouvée par la géologie, et re- marques sur les théories relatives à l'origine des espèces par variation, par sir Charles LyeLz, membre de la Société royale de Londres, traduit avec le consentement et le concours de l’auteur, par M. Cnaper. Paris, 1864, in-8° de XvI-060 pages, avec figures. — L’ancienneté de l’homme, appendice, par sir Charles LyEeLz. — L'homme fossile en France, communications faites à l'Institut (Académie des sciences), par MM. Boucher de Perthes, Boutin, Cazalis de Fondouce, Christy, 3. Desnoyers, H. et Alph. Milne Edwards, H. Filhol, A. Fontan, F. Garrigou, Paul Gervais, Scipion Gras, Ed. Hébert, Ed. Lartet, Martin, Pruner-Bey, de Quatréfages, Trutat, de Vibraye. Paris, 1864, l'vol.in-8°, 7295 pages avec 2 pl. set fes MC UN PT SN AD fe MARTINS. Du Spitzherg au Sahara. Etapes d'un naturaliste au Spitzberg, en Laponie, en Ecosse, en Suisse, en France, en Italie,sen Orient, en Egypte et en Algérie, par Charles Marrixs, professeur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Montpellier, directeur du jardin des plantes de la même ville. Paris, 1866, in-8°, xvi-620 pages e 8 fr. MOITESSIER. La Photographie appliquée aux recherches micrographiques, par A. Moiressier, docteur ès-sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Montpellier. Paris, 1866, 1 vol. jésus, avec 4! figures gravées d'après des photographies et 3 planches D nr 4 ques A Me re Dore dec à ee PONTS ES LM EU e MON CODE NENT AT LS r.. MORELET (A). Notice sur l'Histoire naturelle des Açores, suivie d’une description des mollusques terrestres de cet archipel. Paris, 1860, grand in-8°, 220 pages et 5 planches gravées et coloriées. . . , 12fr. VERLOT (B.). Le Guide du botaniste herborisant, conseils sur la récolte des plantes, la préparation des herbiers, l'exploration des stations de plantes phanérogames et cryptogames, et les herborisations, par BERNARD VerLor, chef de l'École de botanique du Muséum, avec une introduction, par N. Naupix, membre de l'Institut (Académie des sciences). Paris, 1866, 1 vol. in-18 de 596 pages, avec figures, cartonné. . , . . . . . 5fr. 50 WEDDELL (H.-A.). Histoire naturelle des quinquinas. Paris, 1849, 1 vol. in-fol. avec une carte et 32 planches gravées, dont trois sont COIOMÉES DA ANR RS NT M ee A RER RTE D73 k Botanical Garden Libra ary honor be NS SNS S RSS & SNS XN S NN ÈS S Ÿ S à & RSS À S SRE RTS N © RSS SSSS X SSS X SSSR à SSS RS N Ê À S SSSS NS SSSSS = SRE SS À SS à N SSS NS EN NS SS SR NS \ [Où su NY NS KA À SRE à À S Ÿ $ NT SE RS S) à N SN RSS RS RSS RSS os NY se RSS KE Va tes