UN&e.>J>'^, XP V UA f 4 ft ' JP- 10 ^■Vl REPONSES AUX PROBRAMME* DC .^' '. J / O V • V,- FEDA606IE ET D'ÂfiRICDLTDRE I I '\ K.^' ■t) R K P O I^ s E s AUX PROGRAMMES DB :< ■' POUR LES DIPLOMES D'ÉCOLE ÉLÉiV^ENTAIRE, D'ÉCOLE MODÈLE * D'ACADÉMIE, .. ^ BÉDrQÉES PAR Mgr. JEAN I.AWOEVIW ET APPROUVÉES PARLE CONSEIL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE TROISIÈME ÉDITION RimoTiski : Ï)B L'ATBLIKB TYPOGRAPHIQUE DE LA Voix du Golfe. 1869. . :; APPBÛBATIOK CONSEIL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE Bureau de l*Éducatioîi, Montréal, 17 Décembre 1863« IlÉtb. M. L ANGE VIN) Principal de l'École Normale Laval, Québec. MoNsiËùit, i J'ai l'honneur de vous informer qile vos " Réponses aux Programmes de Pédagogie et d'Agriculture (nouvelle édition, en français et en anglais)" ont été approuvées par le Conseil de l'Instruction publique à sa séance du 10 novembre dernier et que cette approbation a reçu la sanction de Son Excellence le Gou^ Vemeur G-énéral^ ainsi qu'il appert par minute du Conseil en date du 5 décembre courant. J'ai l'honneur d'être^ Monsieur) Votre obéissant serviteur, (Signé) P. J. 0. CHAUVEAU, Surintendant de P Education^ ËNÉteGISTRÉ conformément h. l'Acte de la Législature Provin» ciale, en l'année mil huit cent soixantedeuX) par Monsieur Jean Lanoevin^ Prêtre, dans le bureau du Kegistifaire dd la Province du Canadat PROGRAMME DE PÉDAGOGIE POUR LE DIPLOME D'ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE C£l>1]IiC: F. Ifo. 6 ■ I. - . - 1» Qu'est-ce que l'éducation ? L'éducation est l'art d'exercer, de développer et de fortifier le« facultés du corps, de l'esprit et du cœur des enfants. S. Qu'est-ce que l'instruction ? L'instruction est l'art d'orner de connaissances l'esprit des enfants. 3» Quels dons naturels sont nécessaires à l'instituteur ? Les dons naturels, nécessaires à l'instituteur, sont les qualités physiques et intellectuelles qu'il doit posséder. Les principales qualités physiques, nécessaires à l'instituteur, sont : la clarté de la vue et de l'ouïe, une voix convenahle, une prononciation distincte, des poumons sains et une santé hahituelle- ment bonne. Les principales qualités intellectuelles sont : une bonne mémoire, Un jugement droit, une imagination réglée et un grand tact. 4» Quelles doivent être les qualités morales de l'instituteur ? Les principales qualités morales de l'instituteur sont : la reli- gion, la piété, l'humilité, la gravité, la douceur, la fermeté, la patience, l'activité, la prudence, la discrétion, l'équité, le zèle et la sobriété. 6 La religion lui fait respecter Dieu et ses i.ùnistrea ; la piétl le rend exact à ses devoirs religieux ; l'humilité le préserve de la suffisance et du pédantisme ; la gravité le fait respecter des en- fants ; la douceur lui attire leur affection ; la fermeté lui fait maintenir la discipline nécessaire ; la patience le rend capable de supporter les défauts des élèves ; l'activité lui fait mettre de la vie dans l'enseignement. Par la prudence il veille sur ses dé- marches ; par la discrétion il s'observe sur ses paroles et ses écrits ; par l'équité il évite les passe-droits ; le zèle lui fait rem- plir ses fonctions avec goût et ardeur ; enfin la sobriété le pré- serve de l'ignoble vice de l'intempérance. S. Quel doit être le but de l'enseignement ? Le but de l'euseignement doit être de donner aux enfants des connaissances utiles et pratiques, en même temps que d'exercer et de développer leur intelligence. O. Faites voir comment l'éducation doit être à la fois physi- que, intellectuelle et morale. L'enfant ayant un corps, un esprit et un cœur, l'éducation, pour être complète, doit être à la fois physique, intellectuelle et morale. L'éducation physique donne de la force et de la souplesse aux membres de l'enfant ; elle lui apprend h, faire un bon usage de ses sens, à avoir un maintien convenable et à se tenir propre ; elle contribue aussi à la conservation de la santé par l'hygiène. L'éducation intellectuelle doit exercer la mémoire de l'enfant, rectifier son jugement, régler son imagination, et l'habituer à l'observation et à la réflexion. L'éducation morale réprime chez l'enfant les défauts de carac- ' tère, développe les vertus dans son cœur, le plie à la discipline et lui donne les règles du savoir-vivre. T. Quels sont dans une école les véritables fondements de la discipline ? La véritable discipline dans une école est fondée sur le senti- ment du devoir chez les enfants, et sur un grand respect mêlé d'affection pour le maître ; et chez celui-ci,*'sur le tact, la modéra- tion, la gravité et une survcilltuico constante. Sm Coinnieut liustituteur peut-il parvenir à connaître se» élèves ? L'instituteur peut parvenir à connaître ses élèves : 1 ° en étudiant son propre cœur ; 2 ° en observant beaucoup les enfants, mais à leur insu ; 3 ® en les mettant à l'aise afin qu'ils ne songent pas à dissimuler leur caractère. O, Quelle est la meilleure manière d'apprendre aux enfants à obéir ? La meilleure manière d'apprendre aux enfants à obéir est de leur faire sentir que ce qu'on leur commande est juste, raison- nable et conforme à leurs véritables intérêts. II. 10« Qu'est-ce que le mode d'enseignement individuel ? Le mode d'enseignement individuel consiste à enseigner séparé- ment à chacun des enfants d'une école. 11. Qu'est-ce que le mode d'enseignement simultané ? ''■ Le mode d'enseignement simultané consiste à enseigner à la fois à tous les enfants d'une classe. 13. Qu'est-ce que le mode d'enseignement mutuel ? Le mode d'enseignement mutuel consiste à partager les en- fants de l'école par groupes, et à confier ces groupes à la conduite de quelques-uns des élèves les plus capables, qui portent le nom de moniteurs. 13. Qu'est-ce que le mode d'enseignement mixte ou simul- tané-mutuel ? Le mode d'enseignement mixte ou simultané-mutuel est celui dans lequel .l'instituteur enseigne lui-même successivement à chaque groupe, tandis que les autres groupes sont sous la conduite de moniteurs. 14. Quels sont les avantages que présentent les modes simul- tané et simultané-mutuel sur les autres ? Dans les modes simultané et simultané-mutuel, il est plus aisé de maintenir la discipline et d'exciter l'émulation parmi les enfants ; l'instituteur les instruit par lui-même le temps néces- saire : enfin, les élèves profitent de tout ce qui se fait et de tout ce qui se dit dans la classe. . • . . , 19. Coninieut l'in*itituteur doit-il rendre son enseignement attrayant ? L'instituteur doit rendre son enseignement attrayant, en y mettant lui-même beaucoup d'intérêt, en introduisant de la variété dans le ton et la forme, ainsi que dans les exercices, et en entremêlant ses explications de questions, d'exemples, d'appli- cations et quelquefois d'anecdotes. Itt. Faites voir la nécessité de coordonner les matières à enseigner, même les plus élémentaires. Il est nécessaire de coordonner les matières à enseigner, afiu qu'il soit consacré à chacune uu temps proportionné à sa nature et à son importance, et que les enfants puissent mieux se préparer pour leurs classes. 17. Pourquoi l'instituteur doit-il procéder du connu à /'xn- connu ? L'instituteur doit habituellement procéder du connu à /'in- connu, parce que c'est la méthode la plus naturelle, qui fait saisir le plus facilement les choses aux enfants, et qui leur apprend le mieux à tirer des conséquenceb de ce qu'ils savent déjà. IS. Comment faut-il poser les questions aux enfants ? Il faut poser les questions aux enfants : 1 ® d'une manière claire et qui ne cause pas d'équivoque ; 2 ° vivement ; 3 ® sous des formes très- variées ; 4 ° d'une façon méthodique ; 5 ® plus souvent à un élève en particulier, quelquefois à. la classe entière. 11>» Quelle est la meilleure méthode pour apprendre aux enfants à connaître les lettres ? La meilleure méthode pour apprendre aux enfants à connaîtra les lettres est : 1 ° de les leur montrer sur uu tableau, afin de mieux parler aux yeux ; 2 ° de uc leur en enseigner que quel- ques-unes à la fois ; 3 ° de leur eu faire remarquer le sou et la forme. 20. Quelle est la meilleure méthode pour apprendre aux enfants à épeler ? La meilleure manière d'apprendre nux enfants à épeler est : 1 * de leur faire prononcer rhaque lettre et eh.Kjiie neccnt bien di?tinetcment : 2- de leur t:iire iisseuiMor sueceMsivoninit diaiiue 9 syllabe, puis le mot entier ; 3 ® do les faire épeler beaucoup par cœur ; 4 ® de commencer par les mots les plus courts et les plus ais<5s. Ou peut encore leur faire prononcer les syllabes sans les épelçr ainsi, d'après la nou^^Ue méthode. SI. Quelle est la meilleure méthode pour apprendre aux en- fants à bien lire ? Pour apprendre aux enfants à bien lire, il faut : 1 ® leur faire ftire les liaisons convenables ; 2 ® leur faire observer les pauses indiquées par les signes de ponctuation ; 3 '^ tendre, non à ce que les eufants en lisent bien long, mais à ce qu'ils lisent correc- tement ; 4 ® ne les laisser lire ni trop vite, ni trop lentement ; 6 ® leur faire prendre un ton de voix modéré, qui ne soit ni perçaiit, ni languissant, ni chantant, ni monotone ; 6 '^ leur faire répéter souvent les même phrases. , On doit aussi tâcher que les enfants lisent avec intelligence, et pour qela leur expliquer la valeur des mots rares ou difficiles, et le sens des phrases, et leur en demander compte ensuite, ce que l'on appelle lecture raisonnée. .3)3« Quelle est la meilleure méthode pour apprendre la calligraphie aux enfants ? Pour apprendre la calligraphie aux enfants, il faut : 1 ® veiller à la position, du papier, du corps, des bras, des mains, des doigts et de la plume ; 2 ® les accoutumer à avoir une écriture bien régulière sous le rapport de la longueur, de l'inclinaison et do l'espacement des lettres et des mots ; 3 ® les faire commencer par des barres, puis par les lettres minuscules les plus faciles ; 4 ® les faire écrire d'abord en gros, puis en demi gros, et en dernier lieu, en fin ; 5 ° les obliger à toujours suivre l'exemple et à conserver leurs cahiers propres ; G ® exiger que tous les devoirs soient écrits avec soin ; 7 ® leur donner une bonne expédiée. 33. Quelle est la meilleure méthode pour enseigner le calcul ? Pour enseigner le calcul, il est important : 1 ® de commencer par apprendre aux enfants à écrire et à lire les nombres ; 2 ° do leur faire réciter les tables d'addition, do soustraction, de mul- tiplication, do monnaies, do poida, do mosnros, etc. ; 3 ® do o 10 n'avancer que graduellement ; 4 ® de donner soî-même des ex- emples sur chaque nouvelle règle, avant de faire résoudre dès problêmes aux élèves ; 5 *^ enfin, d'accoutumer oeuxoi à être bien méthodiques dans leurs opérations de calcul, et à les faire à haute voix, chacun leur tour. . 24. Quelle est la meilleure méthode pour ebSeigiiër l'or- thographe ? La meilleure méthode pour enseigner l'orthographe uéueîle JiÙx enfants est : 1 * de les faire souvent épeler par cœur ; 2 ® de leur donner des dictées fréquentes, qu'ils corrigent immédiatement éUr les indications du maître ; 3 *=* de leur faire recômmenoer ces dictées jusqu'à ce qu'elles soient exemptés de fautes. ' ' '•' •' ' Quant à rorthographe^mmma^tca?e, on doit : 1 ® donner ahx enfants à corriger chaque jour quelque exercice correspondant aux règles de grammaire qu'ils étudient ; 2 ® leur faire souvent écrire dos phrases sur le tableau noir ; 3 ® les habituer à analyser, afin qu'ils se rendent bien compte à eux-mêmes de toutes les règles à appliquer. 25. Quelle est la meilleure méthode pour enseigner la géographie ? . * Pour enseigner la géographie, on doit toujours expliquer d'avance la leçon suivante aux enfants, les habituer à montrer cor- rectement les lieux sur la carte (et non pas seulement lep noms), à indiquer soigneusement les bornes des pays, le cours des rivières, etc., et à bien connaître les latitudes et les longitudes. Il est aussi très-utile de leur faire répéter souvent les définitions, et de leur faire comprendre l'importance de la géographie. III. 2B» Quel doit être le but général des récompenses et des punitions ? Le but général des récompenses doit être d'encourager ceux qui les reçoivent, d'exciter l'émulation parmi eux, et d'engager les autres à faire des efforts pour en méritet' aussi. Le but général des punitions doit être de procurer Tamende- ment du coupable et le bien général des élèves, en prévenant de Bcmbltiblcs fautes à l'avenir par la crainte dos châtiments. %f 11 27* Quelles sont les fautes qu'on doit surtout punir ? Les fautes qu'on doit surtout punir, sont : 1 ® celles qui sont directement contraires à la loi de Dieu ; 2 * celles qui sont commises avec réflexion et de propos délibéré ; 3 ® les fautes d'habitude. 28. Que faut-il surtout récompenser ? Il faut surtout rocompenrier le travail, l'application, la sagesse, l'assiduité, la docilité et la conduite régulière. 2il« Quels sont les devoirs do l'Instituteur envers les parents ? L'instituteur doit chercher à inf^pirer aux enfants un grand respect et une grande obéissance envers leurs parents, et ne parler da ceux-ci, davant eux, qa'av^e b.^aucoup d'égards. Il doit cependant garder son indépendance pour la conduite de son école, tout en agissant avec prudence et modération. 30. Quels sont les devoir» des instituteurs envers les autorités civiles et religieuses ? L'instituteur doit donner l'exemple de la soumission aux autorités civiles, en tout ce qui est juste et de leur compétence. Il doit surtout témoigner beaucoup de déférence envers les autorités scolaires en tout ce qui est raisonnable, particulière- ment à M. le Ministre de l'Iiii^truction Publique, à 2*1. l'Inspec- teur d'écoles et à Messieurs les Conunisdaires. L'instituteur doit regarder comme de la plus haute importance, sous tous les rapports, de se conserver dans un accorc. piirfalt avec l'autorité religieuse. Il doit donc, dans toutes les circon- stances, faire preuve d'un profond respect pour II. le 'Jur-i io la paroisse où il enseigne, dcmunder ses avi", les lecevoiv avec cocilité et reconnaissance, et scconJor ses vu^s pour le bi'iii des cr.fu'.its. 31* Quels sont les devoirs d.s instituteurs euveis le pi^'; j'e ? L'instituteur doit éviter do prendre aiwune pav'i «ctirc dans les divisions qui peuvent exister dans la pavoij^ïo où il est placé. Il doit en même temps s'efforcer d'acquérir l'cKlimc générale par une conduite irréprochable, une grande modosuc et une grande politesse, et de se rendre utile daus la limite de ses cuunaissuncos et des moyens à sa disposition. #*•. , ;..' .^' t' ''»•■>;.'■■ M :• 1" ISM#iÊ>3?îF8El©' faoéiiiifii u mmm POUR LB , '. ' ' ■ î -v-yf BIPLOMB FlÉdJOIiE' M^BÊtB ; t a^r 4D|Èà»tJÏ.È «. If o. iâ 1. Qu'est-ce quff la P«'><», d'^ilm-eï- et d'hiBtiitîre l'Anfance ôt la; jetinésaè. Eîïe coïnpreiid l'a dirfilfm <ï'ntte ôkss*, l'éducation, et' VinitrUi:Hbni et rehferniè ui<« partie théorise et uùe paortie pratiqué. â. Qiiels sont les fondements et lô8 ptîncipès de ^îetté seîeice ? Les principes de la Pédago^iie sont fondwi sur la connaissahwe de la tiatlire cies enfants et sur l'ëxpériètatit^ des meilleiits malires 3. Quelles so:;t les vertus piirtiouH.''res (][ue doit possédeir l'instituteur ? Parmi les vertus particulières que doit posséder tui institùtenr, OTi doit compter : uhb gi'utide innooenee de lamitSf 1* phiMté, le désintéressement et lé dévoUeiiii>int. 4. Qu'est-ce que réducation ? •' " * ■ ' L'éducation est l'art d'exen^er, de développer et de fortifia les facultés du corps, de l'esprit et du cœur des (»ifaiits. •' ^ 14 S» Qu'est-ce que l'instruction ? L'instruction est l'art d'orner de connaissances l'esprit dc8 enfants, par le moyen de renseignement. ©• Qu«il8 rupjjçïtp y a-trîl eatie l'instiiK-tioç et r«:dvcîiiif.n ? Il y a iin;tît même devenir f(»it poniicicuM!. si elle n'i't:ilt .'tc«onn.iii:tuc de rédiication movale et rrlii;itM.i«c. La pi' Tni<"io n.» doit ilnnc ii.m.-iiH êtvi) bépj*r«^c^ c|b 1^ S'ïconj'e. T. Pourquoi l'éduèatiun doit elle Otivàln 1ois:].>i\>ii,i'('. \vie\. lectuflle et morille ? L'enfant ayant un corps, un r-].>it et mi cfcitr. V. Mm ilîon, pour ètve copfjg^t^ dp^t t'ire k, h\ l'yis pli^^Ijif, h\U lUctu.lle et morale. Sm Qu'est-ce que l't'diK^jfcion physio »e ? L'éducation pl^yisiqufi d""'"!^ de la force çt de la soim)1.>,-c ans membres de l'enfant ; lui aj-riroiul à fnve un bon ii^;i_t' de .-es sens, à avoir un maintien eoiuciiîible et à se tenir proV'ie ; elle contribue aussi à la conservation Je la santé par l'Iiyu!' no. O. Dans quelle mesure l'instifutour doit-il h'o<'cupv d»; l'i'du- oation physique ? L'iaâtituteur doit s'oocuppr de l'rdvçntipn pt«y-*.fU' . cynjme tsnant U place des parents. Il drifc s-Tirout voii à d...(mT aux enfai^ta un bon maintievi^ à leur oa < i;,;!cr à bj'a «vi pl une école, dans une maison quelconque, dans les travaux de l'agriculture, aussi bien que des êtres appar- tenant aux différents règnes de la nature, tels qu'animaux, plan- tes, minéraux, etc. 46. Comment l'instituteur peut-il inculquer aux enfants des connaissances sur les choses usuelles ? L'instituteur peut inculquer aux enfants des connaissances sur les choses usuelles en donnant des explications sur ces choses : 1 ® lorsque le nom s'en rencontre dans les livres de lecture, dans la géographie, l'histoire, etc. ; 2 ® dans les promenades qu'il p eut faire quelquefois avec eux ; 3 ° dans les levons de choses^ V. 4T« Quel doit être le but des récompenses et des punitions ? Le but général des récompenses doit être d'encourager ceux qui les reçoivent, d'exciter l'émulation parmi eux, et d'engager les autres a faire des efforts pour en mériter aussi. Le but général des punitions doit être de procurer T'^mende- ment du coupable et le bien général des élèves, en prévcuant de semblables fautes à l'avenir par la crainte des châtiments. 48» Dans quelle mesure doit-on se servir des récompenses et des punitions ? On doit se servir des récompenses et des punitions avec parci- monie ; des premières, comme témoignages de satisfaction et encouragement à accomplir fidèlement le devoir ; des secondes, comme mesure extrême et dernier moyen de prévenir ou de ré- primer le mal. 49. Qu'cntcndcz-vous par punition positive et par punition naturelle ? Par punition posltiçç j'entends celle qui cet imposée par la 24 volonté de l'instituteur ; par punition naturdle, celle qui résulte nécessairement d'une faute, par exemple : la honte, l'ignorance, la perte de l'estime, le chagrin des parents, etc. 50, En punissant faut-il considérer l'intention ou l'action ex- térieure du coupable, et pourquoi ? En punissant il ne faut pas £tukn:cnt considérer l'action exté- rieure du coupî ble, mais encore et surtout l'intention, autant qu'on peut la connaîtie, puiscjue celle-ci seule détermine la mora- lité de l'action et le degré de culpabilité. 31* Faites voir s'il ne faut laisser aucune faute impunie. Il faut laisser un bon nombre de fautes impunies, c'est-à-dire- celles qui proviennent uniquement de la légèreté, de l'irréflexion, et qui ne sont pas propres à introduire le désordre dans la classe. 53» Quand et comment doit-on imposer des punitions ? Les p unitions doivent être : 1 ® assez rares pour faire impres- eion ; 2® données avec sang- froid et modération ; 3° dénature à ne pas blesser la modestie et à ne pas nuire à la santé des enfants. 53» Qu'est-ce qu'il faut récompenser ? Il faut surtout récompenser le travail, l'application, la sagesse, l'assiduité, la docilité et la conduite régulière. 54» Quelles récompenses faut-il donner .? Il faut donner comme récompenses aux enfants : 1 ® des témoi- gnages d'approbation ; 2 ° des marques de confiance ; 3 ® de bonnes places, de bonnes not.^s, de bons points ; 4 ° l'inscription sur une liste d'houneur ; 5 ®, quelque signe do distinction ; 6 ® des images et des livres proportionnés au genre d'école et à l'avancement des enfants. Ou doit leur apprendre à estimer ces objets, non i\ cause de leur valeur intrinsèque, mais par rapport au motif qui les leur fait donner. 55. Quand et comment faut-il donner des récompenses ? Il fjiut donner des récompenses assez souvent pour encourager les enfants, mais pas assez pour qu'elles soient indifférentes à leurs yeux. En récompensant on doit éviter soigneusement de commettre des passe-droit, do provoquer parmi les enfants des sontimcuts de haine ou d'cuvie, enfin de surexciter leur amour-propre. 25 VI. 5C Quels sont les objets dont une maison d'ocolc doit être pourvue 1 Une maison d'école doit être surtout pourvue : 1 ° de moyens d'aérer la classe et d'y maintenir une température modérée ; 2 ° d'ouvertures en nombre suffisant pour la bien éclairer ; 3 ® d'un crucifix ; 4 ® d'une estrade, d'un siège et d'une table pour l'in- stituteur ; 6° de bancs avec dossiers et de tables pour les élèves ; 6 ° de tableaux noirs et de cartes géographiques ; 7 ® d'une pendule et d'une clochette ; 8 ® de globes, pour les écolea modèles ; 9 ® tk; crochets pour pendre les habits et les coiffures. 5T« Quels sont les devoirs de l'instituteur dans ses rapports avec les commissaires ? L'instituteur doit témoigner beaucoup de déférence cvcrs les commissaires en tout ce qui est raisonnable, et leur fournir sur son école tous les renseignements requis. 58. Quels sont les devoirs de l'instituteur dans ses rapports avec le curé ? L'instituteur doit, dans toutes les circonstances, faire preuve d'un profond respect pouî* M. le curé de la paroisse où il enseigne, demander ses avis, les recevoir avec docilité et reconnaissance, et seconder ses vues pour le bien des enfants. SU. Quels sont les devoirs do T instituteur dans ses rapports avec les parents des élèves. L'instituteur doit cliercher à inspirer aux enfants un grand respect et une graiulc obéissance envers leurs parents, et ne parler de ceux-ci devant eux f(u'avee beaucoup dégards. Il doit cepen- dant garder son .indépendance pour la conduite de son école, tout en agissant avec prudence et modération. OO. Quels sont les devoirs do l'instituteur dans ses rapports avec le public 1 L'instituteur doit éviter de prendre aucune part active dans les divisions qui peuvent exister dans la paroisse où il est placé. H doit en même tenip^^ s'efl^n-eer d'ae((uérir rcstinic générale par une cxcellcnto conduite et une grande politesse, et de se rendre utile dans la limite de ses euunaissanccs et des moyens il sa dispositiou. 1 REPONSES ATT POUR LE DIPLOME D'ÉCOLE MODÈLE C£DlJIiE O. :Xo. 1» 1. Q'estrce que l'Agriculture ? L'Agriculture est l'art de cultiver la terre d'une manière avantageuse et économique. d. Quels avantages présente l'Agriculture ? L'Agriculture présente pour principaux avantages, d'être une occupation : 1 ® très-importante à un pays ; 2 ° salubre ; 3 ® solide et sûre ; 4 ° indépendante et honorable ; 5 ® très-favorable à la conservation des mœurs. 3. Que faut-il connaître pour être bon agriculteur ? Pour être bon agriculteur il faut connaître 1 ° la lecture et l'écriture ; 2 ° les éléments de l'arithmétique ; 3 * les premier» éléments de la physique, de la mécanique, de la chimie et de Thistoirc naturelle. 28 Il faut encore connaître les diverses espèces" Je terres et de semences, et l'usage dos instruments perfectionnés. Il faut de plus une conduite régulière, de la santé, de l'activité, de la prudence, de l'économie, de la persévérance, de l'esprit d'ordre et d'observation. 4. Pourquoi faut-il distinguer les différentes espèces de terres qui composent un sol ? Il est important de connaître les différentes espèces de terres qui composent un sol, afin de savoir l'usage qu'on en doit faire, la manière de l'assainir et de le préparer, et les sortes de plantes que l'on doit y cultiver de préférence. 5. Indiquez les avantages de chaque espèce de terre, et les plantes qui viennent le mieux dans chaque terre. On appelle terre forte celle où domine la glaise ou argile ; elle est tenace et froide ; on la reconnaît à ce qu'elle se crevasse à la sécheresse, et que l'eau séjourne à sa surface. Les avantages en sont : qu'elle garde mieux la fraîcheur, offre aux racines une base plus solide, et conserve plus longtemps la richesse que lui ont communiquée les engrais. En revanche, elle retient trop l'humi- dité dans les temps de pluie, se crevasse et se durcit trop dans les temps de sécheresse. Le blé, l'avoine, les fèves et les betteraves y viennent bien, ainsi que le trèfle. On appelle terre légère celle qui est formée surtout de sable ou de carbonate de chaux (matière dont on peut extraire de la chaux) . Les avantages d'un terrain sablonneux sont : qu'il se ressuie plus vite, que les plantes y lèvent et y mûrisrent plus tôt, et que les cultures y sont faciles et moins coûteuses. Les inconvénients en sont : de s'assécher trop rapidement, de retenir peu les matières fertilisantes, et de trop exposer les plantes aux variations brus- ques de température. L'orge, le seigle, le sarrasin, les navets, la pommes de terre {patates) y réussissent particulièrement. Les avantages du colmireàvcaB le sol sont : de rendre les terres fortes plus meubles, pins friables, et conséquemment plus faciles à cultiver, et de donner aux terres légères plus de consistance et par là même d'en faciliter aussi la culture. Le carbonate de 29 cbaux d'ailleurs augmentelaquautité de certains produits. L'orge et le sainfoin réussissent bien dans les terrains calcaires. Enfin la meilleure terre, ou terre franche, est celle qui ren- ferme de l'argile, de la silice (sable et cailloux) et du carbonate de chaux en proportions convenables, avec environ un douzième û'humus ou terreau. On appelle ainsi une substance brune ou noirâtre produite par la décomposition des matières animales ou végétales. II. tt. Quels sont les principaux procédés pour améliorer le sol ? Les principaux procédés pour améliorer le sol sont : 1 ° le défrichement, qui consiste à mettre en état de culture^ soit un terrain abandonné, soit un bois ; 2 ° Vépierrement, qui consiste à débarrasser le terrain des pierres dont-il est encombré ; 3® Vécohuage, qui consiste à enlever par tranches la croûte supérieure du sol et à, la brûler ; 4 ® V assainissement, qui consiste à délivrer le sol des eaux surabondantes ou stagnantes ; 5 ® enfin, les amendements, qui consistent dans le mélange avec le sol de certaines substances qui (comme la chaux, la marne siliceuse et le sable) le rendent meuble, s'il est trop compacte ; ou qui (comme l'argile, la marne argileuse et la chaux) le rendent plus ferme, s'il est trop meuble. T. Quelles sont les différentes matières qui peuvent servir d'engrais ? Voici les différentes matières qui peuvent surtout servir à' engrais (substances destinées à enrichir le sol) : 1 ° certaines plantes qu'on enfouit avant qu'elles ne soient mûres, ce qu'on nomme engrais verts ou engrais végétaux ; 2 ® les tourteaux qui viennent du lin, après qu'on en a extrait l'huile ; 3 ® les excré- ments et les urines, qu'on appelle engrais animaux ; 4 ® les fumiers d'établc, ou engrais mixtes ; 5 ® les cendres ; G * les composts, formés de chaux et do marac mêlées par couches avec des débris de toute nature, m Sr Pourquoi faut-il distinguer ios fumiers chauurf u'avcc les f limiers froids ? Il f tut distinguer les fumiers cluiuds d'avec les fumiers froids, parce (pio les uns et les autres ne conviennent pas également à toutes les espèces de terrains. Les premiers (excriîments de l'homme, des voiaillcs. des chevaux et des moutons), conviennent aux terres forles et, froides ; les r-oconds (oxcnjments des bêtes à cornes), aux terres sîiblonncus'^s ci h'gèrcs. 9. Quels sont les soins à donner nulumior pour qu'il soit bon ? Pour que le fumier soit bon, il faut : 1 ® faire bien attention à, la litière des animaux ; 2 ° placer le fumier sur un pavé, ou du moins sur une couche de terre glaise ; 3 ° avoir soin que le jus du fumier ne se perde pas, mais l'employer à arroser souvent le tas ; 4 ° ne pas entasser le fumier à une trop grande hauteur (6 à 7 pieds suffisent) ; 5 ® prendre garde qu'il ne soit pas lavé par l'eau du toit eu de quelque ruisseau ; G ® quand le tas a la hauteur voulue, le couvrir d'une couche déterre, pour empêcher l'évaporation des principes fertilisants, 10. Quelle est l'utilité du plâtre ? Le plâtre est utile : 1 ® pour être mêlé par couches au furtiîer, afin d'en conserver les bonnes qualités ; 2 ® pour être répandu en poudre sur le sol, surtout sur les terrains secs et chauds, ou sur les pois, le sainfoin, le trèfle, etc., quand ils commencent à pous- ser, pour activer la végétation, comme stimulant. 11. Qu'est-ce que l'assolement : quels en sont les avantages ? On appelle ansolement l'ordre dans lequel se succèdent les di- verses productions d'un même terrain : il peut être de trois, de quatre,... de huit, de neuf ans, etc. Cette succession de produits est bien nécessaire, parce que parmi les plantes, les unes servent à ameublir le sol, d'autres à le nettoyer ; quelques-unes sont amé- liorantes, d'autres épuisantes, etc. Il faut que l'assolement ait pour ciFet de rendre au sol ce qu'on lui a enlevé. 13. Quel est le meilleur plan^d'assolcmcnt ? Le meilleur plan d'assolement est celui qui réunit les conditions suivantes : 1 ® approprier les récoltes au climat, à la nature du fiol et aux ressources dont on dispose ; 2 ® faire succéder les 2c 3e li 4e u 5e « 6o u 81 récoltes de manière que les unes préparent la réussite des autres ; 3 *^ entre deux récoltes épuisantes (telles que les céréales), placer une ou plusieurs récoltes améliorantes (telles que les récoltes sarclées, le sainfoin, le trèfle, etc.) ; 4 ° remplacer les plantes qui salissent le terrain par des plantes qui l'ombragent fortement (comme le sarrasin, les pois), ou qui exigent des cultures répétées (comme les récoltes sarclées). Voici un exemple d'assolement par rotation : 1ère année Racines sarclées et fumées, ou jachère. Céréales avec graine de foin. Foin. Foin. Pâturage. Avoine ou pois. 13. Pourquoi faut-il égoutter les terres, et comment faut-il le faire ? Il faut égoutter les terres, parce qu'un excès d'humidité gêne l'action des engrais, nuit à la germination des semences, favorise les mauvaises herbes, compromet les récoltes, rend les travaux difficiles et insalubres, etc. A part les rigoles, on fait, pour égoutter un terrain, des fossés, qui reçoivent les eaux surabondantes et les conduisent dans quel- <[uc ruisseau. Ces fossés peuvent être remplis de pierres, entre lesquelles l'eau s'écoule, puis recouverts d'autres pierres plus grandes et d'une couche de terre, ce qui empêche de perdre du terrain, et gêne moins la circulation dans les champs. Il est encore préférable de placer des drains, ou tuyaux en terre cuite, au fond de ces fossés couverts. Cette dernière méthode se nomme di'aituKjt, III. 1-4. Quelles sont les principales semences employées ? Let5 principales semences dans les champs sont : 1 ® les céréales, eu plantea farineuses : le blé, le seigle, l'orge, l'avoine, le maïs ou blc-d'Iudc et le sarrasin ; 2* les légumes : les pommes de terre (patates,), les carottes, les navets, les betteraves (racines) ; les cliOLiX; l'js pui^ cL \ii!i fû^tiiiii* ki ^utes icxtihs : le lin; le 32 chanvre; 4® les plantes /o«rrannte de chaux en proportions convonnblcrt. Rveo eiivirou un doii/ièuie dliuniat ou terreau. On appelle ainsi une substance brune ou noirâtre produite par la décomposition des matières animales ou^ végétales. Sim Influence du sous-sol sur la bonté d'une terre ainsi que la pente du sol. Le sous-sol, c'est-à-dire la couche qui vient immédiatement après le sol arable, étant ramené plus ou moins à la surface et mélangé avec le sol par des labours de plus en plus profonds peut influer beaucoup, d'après sa nature, sur la bonté d'une terre. La pente du sol a également un efiet avantageux ou nuisible par rapport : 1 ° à l'écoulement des eaux ; 2 ° î\ l'exécution des travaux ; 3 ° à l'éboulement des terres ; -4 ® à l'exposition, ou à la partie de l'horison vers laquelle il incline. II. 6. Moyens d'amélioration d'une terre. 1 * Le défrichement, qui consiste à mettre en état de culture, soit un terrain abandonné, soit un bois ; 2 ® Vépierremenf, qui consiste à débarrasser le terrain des pierres dont il est encombré ; 3 ° Vécobuage, qui consiste à enlever par tranches la croûte supérieure du sol et à la brûler ; 4® \'assfn'ui,tsfmi'uf, ([m consiste à délivrer le sol des eaux surabondantes ou stagnantes ; 5 ® enfin, les ameiid< mentir, qui consistent dans le mélange avec le sol de certaines vsub.stances qui (^commc la t-haux, la marne siliceuse et le sable) le rendent meuble, s'il est trop compacte ; ou qui (comme l'argile, la niarno argileuse et la. chaux) le rendent plus ferme, .s'il est trop nunible. 7« Ce qu'on onteiul par assolement ; principe des assolcmcnt.i. 0 n appelle assolnumt l'ordre dans lequel se succèdent les diverses prodaptiou;^ d'un même terrain : il peut être de trois, de quatre. . . de huit, de neuf ans, etc. Cette succession de produits est bien nécessaire, parce que, parmi les {liantes, les unes servent à ameublir le sol, d'autres à le nettoyer ; quelques-unes sont améliorantes, d'autres éj^uisantes, etc. Il faut que ras.solcment »it pour É'ffot de rendre nu sol ce qu'on Ir.i a enlevé, 40 Les assolements sont appuyés sur le principe que chaque espèce de plantes absorbe des sucs particuliers, de manière que le sol s'appauvrit graduellement, lorsqu'on y cultive longtemps les mêmes plantes. 8, Ce qu'on entend par engrais organiques ; les principaux. On entend par engrais organiqvcs ceux qui proviennent de la décomposition des matières soit animales, soit végétales. Les principaux sont : les excrt'ments, les urines, les os, le fumier et les cadavres des animaux, les débris végétaux, les varecs, les cendres, etc. Voici les différentes matières qui peuvent surtout servir d'en- graù (substances destinées à enrichir le sol) : 1 ® certaines plantes qu'on enfouit avant qu'elles ne soient mûres, ce qu'on nomme engrais verts, ou engrais végétaux ; 2 ® les tourteaux qui viennent du lin, après qu'on en a extrait l'huile ; 3 * les excréments et les urines, qu'on appelle engrais animaux : 4 ® les fumiers d'étable, ou engrais mixtes ; 5 ® les cendres ; 6 ® les composts, formés de chaux et de marne mêlées par couches avec des débris de toute nature. 9, Donner des détails sur la bonté relative des engrais ainsi que sur la manière de les appliquer. Il faut distenguer les fumiers chauds d'avec les fumiers froids, parce que les uns et les autres ne conviennent pas également à toutes les espèces de terrains. Les premiers (excréments de l'homme, des volailles, des chevaux et des moutons) conviennent aux terres fortes et froides ; les seconds (excréments des bêtes à cornes), aux terres sablonneuses et légères. Les engrais liquides, tels que l'urine et le purin (eaux de fumier) paraissent être les engrais les plus actifs, mais leur effet n'est pas de longue durée. Viennent ensuite les engrais minéraux solides ; puis le fumier d'étable, enfin les engrais verts. Les fumiers enfouis frais agissent plus lentement, mais leur action est plus durable. Quant à l'application do l'engrais, il n'est pas ordinairement à propos de le laisser sur le champ par petits tas ; il vaut mieux l'étendre et l'enterycr immédiatemcut. Ou doit en mettre plug 41 »ur les linutcurn que i^ur les parties busses du terrain. La quan- tité à répandre dépend do la nature du sol, de cello des plantes i, cultiver et de la liquant directement au sol dans les prairies artificielles, ou comme stimulant, en le répandant à la volée sur les plantes en végétation. Dans tous les cas, il faut qu'il soit bien pulvérisé. 13. Le but qu'on doit se proposer dans l'amélioration des races ; moyens (|u'on peut employer. On doit travailler il l'amélioration de» races dans le but d'avoir des animaux plus propres anx travaux auxquels on les destine» qui donnent de meilleure viande et en plus grande quantité, et pour les moutons, ))lus de laine ; pour les vaches, plus de lait. Pour parvenir à améliorer les races, il serait important d'avoir dans chaque comté, de beaux animaux reproducteurs, de taille moyenne, venant de pays à peu près semblables au nôtre, et quo les cultivateurs pussent avoir à leur disposition. l«l. Soins (ju"on doit mettre dans le choix des parents pour h croisement des races. Soins hygiéniques qu'on doit doDDcr aiîx ftuimaux. 6 42 Le croisement des races ct-.t avantageux lorsque les animaux reproducteurs conviennent bien au pays et au climat, et qu'ils sont d'une espèce dont l'entretien n'est pas trop coûteux. Les parents doivent être de plus des animaux sains, robustes et bien constitués. Les animaux domestiques doivent être traités avec douceur, recevoir une nourriture saine, abondante et bien réglée, être tenus propres ; enfin, n'être point soumis à un travail excessif ou inutile. L'habitation où ou les loge, doit être suffisamment spacieuse, élevée, sèche et aérée. Les urines doivent pouvoir s'écouler facilement dans un réservoir, ou'dans le trou au fumier. Le nombre d'animaux qu'il faut élever dans une ferme, dépend de la quantité de nourriture qu'on peut leur donner, et de celle du fumier dont on a besoin. En général, il vaut mieux en avoir moins, et les nourrir convenablement. La paille qu'on leur donne devrait être haohée avec l'instrument appelé hacJie-paille. Les chevaux doivent être tenus très-propres, et ne travailler que selon leurs forces. Il est à propos d'enlever les fumiers des bêtes à. cornes tous les trois ou quatre jours, et de répandre chaque jour, sur la litière de la veille, une litière nouvelle. Les moutons doivent être renfermés dans des bergeries bien aérées, construites sur un terrain sec, non pavées et sans égoût. Il est bon de saler leur nourriture. Les cochons doivent pouvoir prendre l'air et s'ébattre dans de l'eau, auprès de leur loge. Lorsqu'ils prennent leur nourriture plusieurs ensemble, il faut disposer leur auge de manière qu'ils ne puissent se quereller. III. 14. Soins qu'on doit mettre dans le choix d'une terre, et grandeur relative de cette terre. Quand il s'agit d'acheter une terre, on doit en choisir udo d'une grandeur proportionnée aux moyens dont on peut disposer, au nombre de bras qu'on peut employer, et à l'espèce de culture que l'on a en vue. On doit préférer une terre dont l'exposition soit au sud, ({ui puii^sc s'assainir facilement, dont le sol ne soit ni 43 pauvre, ni épuisé, ni trop humide, ni trop léger, qui ne préseite point de pentes trop raides, qui fournisse assez d'eau, qui ne soit pas trop coupée ou mangée par des ruisseaux, enfin, sur laf^uelle il reste lesez de bois. La distance du marché, l'éloignement de l'église et des moulins, la facilité des communications, l'état des chemins, doivent aussi être pris en considération. 15. Noms des bâtisses nécessaires à, un fermier, de leur dis- position. 1 ® La demeure du fermier, qui doit ôtre construite dans un endroit sain, suffisamment éloignée du chemin, protégée contre le vent, et convenablemant ombragée ; 2 ® la grange, pour recevoir le grain et le fourrage : elle comprend: 1® h grenier proprement dit, pour le grain; 2® l'aire, où on le bat ; 3 ® h/enil, pour le foin. 3 ® Vécurie, pour abriter les chevaux ; 4 ® le hangar, ou l'on met à couvert les voitures, les instru- ments aratoires, et le bois de chauffage ; 5 ° Vétahle, destinée à recevoir les bêtes à corncâ ; 6 ® la bergerie, -où se réfugient les moutons ; 7 ° la porcherie, où l'on garde les porcs ; 8 ® le poulailler, pour les volailles de basse-cour ; 9 ® \q fournil, qui renferme le four ; 10 ° la laiterie, où l'on conserve le lait. Ces diverses bâtisses doivent ôtre disposées de manière que le fermier puisse les surveiller toutes à la fois, qu'elles soient à la proximité de la maison, ainsi que de l'eau potable ; et que la mauvaise odeur ne puisse nuire ni aux animaux, ni au lait, ni au grain, ni au foin. Si la ferme est bien étendue, ij sera quelquefois nécessaire de multiplier les granges, ou de les remplacer par des meules, ou encore mieux des gerbiers. 10. Noms des principaux instruments d'agriculture avec la description des principales parties. Les principaux instruments d'agriculture, ou aratoires, sont : 1 ° la charrue, pour labourer, c'est-à-dire pour couper une bande de terre et la renvov.ser (qufmd la charrue n'a ptis d'avant-triii» , 44 ou Tupiielle araire) ; 2 - lu Jnrsr, j.our ameublii" le sol, If mélan- ger avec les engrais tt les aiucudeineuty. arracher les mauvaises iierbes, et recouvrir la semence ; iJ ® le rovlcan, pour écraser les mottes de terre et donner de la consi«tance au terrain; 4 ° la houe à c'icval, composée do eocs et de couteaux, et des- tinée à détruire les mauvaises herbes et à ameublir la surface du »ol ■ 5 ° le buttoir, composé de deux vcrsoirs et destiiié à chausser (^reiichausscr) les plantes ; G ° le semoir, pour semer par rangs ; 7 ® h faucille et la fanlx pour couper le grain et le foin ; 8 '=* \e fléau et le moulin à battre i.our séparer le grain de l'épi. Dans la charrue on distingue le jovg, pièce de bois placée sur la tête des bœufs pour les atteler ; Y avant-train, composé d'un essieu et de roues (V araire n'en a point) ; \q contre, espèce de fort couteau, en avant du soc, destiné à trancher la terre verticalement ; le soc, qui coupe et soulève la terre horizontalement, et comprend Y aile, qui est une lame d'acier, et la douille, qui l'assujettit au corps de la charrue ; le sep, sur lequel elle repose, et qui glisse fur le fond du sillon ; le versoir ou Yorcillc, qui retourne la terre tt la renverse sur la raie voisine ; Y âge, flèche ou haie, pièce de bois i\ la(iuelle tiennent les autres parties de la charrue ; les ftampiis, ((ui relient le t^epàrage ; le régulateur, qui sert à régler la largeur et l'épaisseur de la tranche de terre ; enfin, les man- eherJna, placés i\ l'arrière de l'instrument, et par lesquels le laboureur le dirige. La herse se compose d'un c'âssis de bois, garni de dents ; celles- ci doivent être disposées de manière à bien diviser toute la surface du terrain. 17. Nécessité de l'égouttagc d'une terre ; moyens à employer pour y arriver. Il faut égoutter les terres, parce qu'un excès d'humidité gêne, l'action des engrais, nuit à la germination des semences, favorise les mauvaises herbes, compromet les récoltes, rend les travaux difficiles et insalubres, etc. A part les rigoles, on fait. i>our égoutter un terrain, des fossés, qui reçoivent les eaux surabondantes et les conduisent dans quel- que ruissea\i. Ces fossés peuvent être remplis de pierres, entre 45 iesquellea l'eau a" écoule, pula recouverts d'.iutres pierres plus grandes et d'une couche de terre, ce qui empêche de perdre du terrain, et gêne moins la circulation dans les champs. Il est encore préférable déplacer des drains, ou tuyaux en terre cuite, au fond de ces fossés couverts. Cette dernière méthode se nomme drainage, 18. Les conditions d'un bon labourage, grandeur de la tran- che et sa hauteur, forme et grandeur des planches. Pour qu'un labour soit bon, il faut que les sillons soient bien droits, que les bandes de terre soient convenablement retournées, d'une épaisseur uniforme et d'une bonne largeur ; enfin, qu'il soit exécuté à une profondeur proportionnée à la nature des plantes qu'on veut semer et à celle du sol et du sous-sol. Si toute la surface d'un champ a été labourée de manière à ce qu'elle soit parfaitement unie et non coupée de sillons ou raies d'écoulement, on dit que le labour est à p?a<. Il est ipar planches, lorsqu'on a ménagé, de distance en distance, des raies d'égoutte- ment parallèles. Enfin lorsque les sillons d'écoulement sont plus rapprochés les uns des autres, et que la planche est plus ou moins bombée, on dit que le champ est labouré en hillons. 19. Epoque où doivent se faire les labours ; raisons du choix, but du hersage. Le moment le plus favorable aux labours est celui où la terre n'est ni entièrement sèche, ni tout-à-fait humide : alors en effet elle se brise et s'émiette naturellement en se retournant. Le hersage qui suit le labour, a pour but de pulvériser les mottes soulevées par la charrue, de recouvrir la semence, et de mêler plus complètement les différentes parties du sol. 20. Ce qu'on entend par rotation, systèmes de rotation les plus employés. On entend par rotation, la succession des récoltes selon un ordre déterminé dans les différentes parties d'une terre, de manière que la culture parcoure comme un cercle régulier, qui ramène les mûmes récoltes au bout du mCnic nombre d'années. 4G * ^ Voici un exemple de rotation : 1ère année Plantes sarclées et fumées, ou jachère; 2e " Céréales avec graine de foin. 3e " Foin. 4e « .....Foin. 5e " Foin. 6e " Pâturage. 7o " Pâturage. 8e " Pois. 9e " Avoine. SSl. Ce qu'on entend par jachères ; leurs avantage!, manière de les pratiquer. On entend par yacAèrc un temps de repos, ou de non production, accordé au sol. Elle est nécessaire lorsque le cultivateur ne peut se procurer l'engrais que le sol réclame, ou encore lorsqu'il faut détruire les mauvaises herbes par des labours donnés pendant l'été. Mais un système intelligent d'assolement remplace la jachère avec avantage. IV. 22. Soins à donner au choix des Sbmences ; avantages qn'il 7 a à. les changer. Les graines que l'on yeut semer, doivent fttre bien mûres et récoltées sur les plants les plus vigoureux. Si elles sont luisantes et renflées, c'est un indice qu'elles sont saines et bien forméei. Elles ne conservent ordinairement leur faculté de germer qu'un nombre plus ou moins grand d'années. L'expérience paraît prouver qu'il est avantageux âe changer les semences, et que la plante qui se produit toujours dans le môme sol, vient à dégénérer. 33. Noms des plantes qui sont les plus cultivées en Canada ; avantage de faire la moisson avant la maturité. Los principales semences dans les champs sont : 1 ° les céréalcg, ou plantes farineuses : le blé, le seigle, l'orge, l'avoine, le maïs ou blé-d'Inde et le sarrasin ; 2 ® les légume» : les pommes de terre (patates), les carottes, les navets, les betteraves (racines) ; les choux, les poirf et Icii fèves : 3 =" les plantes textiles : le lin, le ■ 47 %lianvre ; 4 ® lei plr:ntes fourrogtres : le mil, le trèfle, le gaia- foin, etc. Dans les jardins : la rave, l'oignon, le poireau, l'ail, l'ôchalote, le melon, la citrouille, le tabac, sans compter plusieurs des semences précédentes. Il est utile de récolter le grain avant qu'il soit complètement mûr, parce qu'on évite par là l'égrenage du grain et son exposition trop longue à l'intempérie des saisons, et que, s'il paraît moins pesant pour le moment, il reprend bientôt de l'avantage quand il N'est durci lentement dans la grange. 24* Terrains qui conviennent le mieux à la culture du blé ; époque de la semaille. Le blé demande un sol plus argileux que sableux, ayant une certaine consistance, et abondant en humus. Le blé d'automne se sème dans le mois d'août, et celui du printemps au commence- de mai. Il est avantageux de chauler le blé que l'on veut semer, c'est- à-dire de le passer à l'eau de chaux. 39. Culture du seigle, culture de l'orge : terre qui convient le mieux à la culture de ce grain ; pratique de la culture de l'orge. Le seigle se contente d'une terre légère et peu riehe ; il se récolte deux ou trois semaines avant le blé. Sa paille sert à cou- vrir les bâtiments et à lier les gerbes, mais donne un mauvais fourrage. Il y a deux espèces de seigle : le seigle de printemps et celui d'automne. L'orge demande une terre fraîche, meuble et plus riche que pour le seigle. Les terrains calcaires lui conviennent bien. Elle doit être enterrée plus profondément que le blé, et serrée bien sèche. 3(S« Culture de l'avoine, ses avantages. La culture de l'avoine demande moins de soins que celle des autres céréales, et cette plante est peu difficile sur le choix du terrain. Cependant ses produits sont doublés par une culture bien entendue. En général, un seul labour lui suffît. Il est important de la semer do bonne heure. 48 îfiT. Pratique de la culture du maïs ; ses usages. Le maïs ou blé-dMnde préfère une terre légère et humide. Si l'on veut récolter la graine, on le sème en lignes ; si on le cultive pour fourrage, on le sème à la volée. Dans le premier cas, on lui donne deux ou trois binages et buttages. Il faut aussi ôter avec soin toutes les pousses latérales, afin que l'épi soit plus gros. On coupe encore le haut de la tige, après la floraison, pour la donner en vert aux bestiaux. Le fourrage qui provient du maïs est excellent. Quand on veut récolter la graine, on cueille le maïs en cassant le pédoncule (pied) des épis, lorsque ceux-ci sont mûrs, ce que l'on reconnaît à la coujeur et à la dureté du grain. On les fait sécher ; puis on arrache les feuilles, et on laisse encore les épis sécher. Dans le cours de l'hiver, on égrène le maïs à la main ou avec un instrument. 28. Sols qui conviennent le mieux aux pois ; manière de les cultiver. Toute espèce de terre convient à la culture des pois ; le fumier leur est nuisible, la chaux au contraire leur est très-utile. lia demandent des labours profonds. Pour les récolter dans les champs, on n'attend pas que toutes les graines soient mûres. On peut aussi les donner aux animaux comme fourrage vert, en les fauchant avant leur maturité. 29. Pratique de la culture de la pomme de terre ; terres qui lui sont les plus propices. La pomme de terre (patate) préfère en général les terres légères ; elle exige des labours profonds et des fumiers abondants. On peut en semer la graine ou planter les tubercules ; dans ce dernier cas, il paraît être plus avantageux de choi^^ir les plus petits, pourvu qu'ils soient bien mûrs, et de les planter entiers. On les plante à la bêche ou avec la charrue. La pomme de terre demande des hersages et des buttages. Elle doit se récolter lors- qu'elle est parvenue à sa maturité complète, qui s'annonce par lo dessèchement des fanes. L'arrachement se fait à la main ou avec la charrue. Pour conserver les pommes de terre pendant l'hiver, 40 il fjiut IcB pr part, jusqu'à, ce qu'on ou ait assez pour faire \é 51 ibeurre. On se sert d'une baratte pour battre la crôme, et on reconnaît que le beurre est fait quand il tombe par grains ou par petites masses au fond de la baratte. On opère alors le délaitage, c'est-à-dire, qu'on jette le beurre dans des vases remplis d eau fraîche, et qu'on le presse à l'aide de cuillères plates de bois ou de battoirs, afin de le séparer complètement du lait de beurre. On le sale avec soin, et on le recouvre de saumure. 35. De la fibvicatlon du fromage. _ Pour faire du fromage, on fait d'abord cailler le lait, ordinaire- ment au moyen do présure; puis on sépare le caillé d'avec e sérum jusqu'à ce que le premier prenne de la consistance ; on le sale, on le met dans des formes où on le presse, et on le renverse ensuite sur des claies couvertes de paille, où on a »om de !• 'retourner souvent.