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Photographie

Sciences Corporation

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23 WEST MAIN STREET

WEBSTER, N. Y. 14580

(716) 873-4503

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CIHM/ICMH

Microfiche

Séries.

CIHM/ICMH Collection de microfiches.

Canadien Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques

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Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques

The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in tne reproduction, or which may sig'^ificantly change the usual method of filming, are checked below.

D D D D D D D D

D

Coloured covers/ Couverture de couleur

Covers damaged/ Couverture endommagée

Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée

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Le titre de couverture manque

Coloured maps/

Cartes géographiques en couleur

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Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur

Bound with other material/ Relié avec d'autres documents

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La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure

Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées.

Additional comments:/ Commentaires supplémentaires;

L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibriographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous.

Coloured pages/ Pages de couleur

Pages damaged/ Pages endommagées

I I Pages restored and/or laminated/

Pages restaurées et/ou pelliculées

Payes discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées

Pages detached/ Pages détachées

Showthrough/ Transparence

! i Quality of print varies/

D

Qualité inégale de l'impression

Includes supplementary material/ Comprend du matériel supplémentaire

Only édition available/ Seule édition disponible

Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the bf.h.*^ possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible.

This item is filmed at the réduction ratio checked below/

Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.

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The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of :

Morisset Library University of Ottawa

L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de:

Bibliothèque iVlorisset Université d'Ottawa

The images appearing hère are the best quality possible considgring the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications.

Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage.

Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a pr'nted or illustrated impression.

The last recorded frame on each microfiche shali contain the symbol ^> (meaning "COIM- TINUED"). or the symbol V (meanIng "END"), whichever applies.

Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imp/imée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte.

Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: !e symbole ^ signifie "A SUIVRE ", le symbole V signifie "FIN".

Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning i.i the upper left hand corner, left to right and top to boîtom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method:

Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est fih/ié à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode.

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MEMOIRE

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L'El'EdliE DES TRIIIS-RIÏIEIÎES

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LES DIFFICULTES RELIGIEUSES

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TROI«-RIVIERES

IMI'RLMERIE DE (1. IJESILETS .t Fhèbf..

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DE L'EVEQUE DES TROIS-RIVIERES

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LES DIFFICULTES RELIGIEUSES EN CANADA.

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E minent issimes Seio neurs.

plus iur.>„» et „fom.»te,„., q„, „. r;,(t,u.h.„t aux q«o.,tions qni ont fait l'obiet

nirauuo ,11(1.,, . j laq„,.8|,„„ n,„v,.,»itam.. Ilest ,-,.rtai.lem,.nt delà nl„. ha„ e ,„p„„a„,,., pour la paix de n;.li,„. d„ Caaada e. p„>„ Tav ir e it

IWilite, li„tWh„.,.,.e. ""• '" "I'''-»*™- <!•" pourraient eu

Dai

.«cet espoir, je demeure av,..- la pins haute .ousidératiou, JJe Vos limiiieuct's

Le trrs humble et dévuné serviteur

t !.. F. Kn . DE8 Tkois-Rivièues.

pREMiÈKi': PAïa'ii-:

La Q-u.estio33. politiq.i:L©.

I.

Tristes ciWMUiuoiccs de In i>,ihliailioti.. dans la /»rss,\ drs ])onni,n,h du PI Srpicmhrr dernier.

La pul)li.ulioii qu.- Mur. l'Aivh.dr Qiu'Ihm. m lail-Mbius les .j-uriKinx pu1)li.'s (les doc-mnt'uts émaiu\s dix St. Sit'gv. Ir 18 Si'ptriiil)iv dmiirr ri surtout des Ins- iru.tions du St. OlFur donuôcs eu ISTti à ^Mut. C'ciiroy, Drlé^iir Apostolicpu' iiu Canada, (Voir P. .T. No. 1) n lirand.'iiu'iit allli^r l.-s Catholiciucs d.' hi Province, et a eaii«('- un véritahle s.andale dans le pays. Tous les ennemis de ll-olise, au eontraire, s'en sont réjouis, parée qu'ils y ont vu lun- humiliation inlli-ée à l'épiseopat et au eler-é eatholiciues de h. Province. V.n elU't, par suit., des ivn- seiguemenls inexacts et erronés sur les (piels sont l>a.s.\s ces Instructions, les Evéques et h's Prêtres y sont dénoncés connue étant la .nuse des troubles et du malaise qui réo-uent dans la Province, les premiers par ln,rs discordes el disrussions toujours rroissan'es, et les serouds par leur i,m;ére>,re excessive dans les élections po'itic/nes, et cowproniellanfe ponr l'avenir de la reli'j;ion.

De telles instructicms n'étaient pas destinées à la publicité quelles vienn-nl de recevoir, puiscpi-elles avaient été coulidenti..lles ."t nunn(> secrètes vis-à-vis des Evéques qui Ui' les ont connues qu'en ISTS. après la mission du Délég'ué accomplie. Notre Métropolitain en les livrant aux colonnes diî tous les journaux du pays, a mal interpréter la pensée du St. Sié-e. Aussi les Fidèl.-s en ont- ils exprimé l.uir étonnement et leur cha-rin, en voyant l.'urs evéques et leurs prêtres ainsi humiliés à la lace du pays tout eutier. Que v..s Emces en .purent p-ir les quelques extraits suivants d'une lettre ^[W m'adressait à ce sujet un avocat très bon Catlioli(iue. de la ville de Québc. - Nous ne pouvons réelle- " meut comprendre comnumt on a pu se décid(>r à publier cette lettre du Cardi- " nal Sinij'oni. Evidemment elle n'était pas faite pour être livrée en i)àture au " pul)li.-. Les instructions spéciales et secrètes à M-r (V.nroy d'aller mettre la paix " entre les Evéques du (\uiada et de leur <-onseiller la prudeui'e vis-à-vis de nos " frères séparés, pouvaient très bit^n êtri' communiquées et rappelées aux Evê- " ques mais de aller dire au peuple, par la voie de la presse, que la .ause d<> " tout son mal est dans s.'s Evéques etc.. etc. : voilà qui surpasse no. mtelli-

" iffuccs Nous ne fioyoïis \r.\s {[\i\' k' l'npc ni les Ciinliiiiiux aicui t-u ridt'f

" <]U»' It's iiiMtriulioiis à Miir. (Oiiroy luissrni icxliU'lKiiifiil livircs à lu i)ul)li<'itr. " Nos riidiciUlx SI' n'-jouissciil de la hmnir nnhuiiir, ( (iiiniU' ils disent, de voir que " les l'jVf(|ii('s .se soient mis dans une j)osili(>n ou ils n'iinhairasseiont plii« avec " h'iirs iii(in(/riii('tt/s."

11 esl hors de donte (|iie l;i pulili' al ion de e,s iiisl iiicl ions, telle (jnelle a «'lé l'aile. jH)rt(' atteinte au respect et à raiilorilé de> livi (pies et à la légitime et isalutaire iniluenee du Cleiué. lOn \(ii<i une autre preUNc : ((UehjU's jours après <'elte puhliration. je recevais une dirlr /ms/ti/r sur hi(|Uelle se lisait ce (|ui suit : " Monseiu'iU'Ur. le décret olliciel de IJonn- vous enjoint de vous nn-ler de vos '• all'aires pendant les éleci ions, sou> peine d'exconiniunieation du l'aju' ; ainsi

proli

lez de la U

■ç'on et souuiei te/-vous à voire suprieur (siu'né) : In vrai

libéral.

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on senlenuMit l;i pnl»lic;i!;on de i l's

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ruciioiis poite atteinte a la diunitt

épiscopale et au res])ect dii au cleru'i'. mais «Micore elle a mis le St. (Hllce hii- ntradietion avei' le Souverain l'ontile qui. en \X~ii. à ré])0(jue

même en co

lurent drv'ssées ces iustrui'tions. donnait un Hrel'au l).'i)uté <|ue les l^vé(|ues de la Province avaient envoyé à Ifonu' i)our rél'uter les accusations i)orlées contre le Clerti'é. lîrel'dans li'quel Sa Sainteté l'aisait l'éloii'e de ces lHvêqm's et de leur Clerii'é, en louant leur /èl' à eiis-iiin 'r la vériialde doctrine au peuple eonlié à leurs soins et à le prémunir ( imtre les astucieuses erreurs du libéralisme dit ca- tlioli(ixu>. (P. J. il.)

Le l'ait de la publication regret tal>le de ces Instructions du St. Ollice, dans la presse, a donc compromis du même couj) aux yeux du pays, le jirestiu'edu St. Siège et des (VniiiTéti'ations romaines, l'autorité des l')vé(iiu's et la salutaire in- iluenee du Clerué.

Maintenant on se denumde (juelle a pu être la cause véritable de cetti> con- tradiction étonnanto entre 1(> Souverain Pontii'e (>t le St. Ollice ? Comment celui ci a-t-il jiu trouver (juc les l']vé([ues. ]iar leurs discordes, et le clergé par son in- gérence excessive dans les élections jiolitiques. étaient la cause des diUicultés politieo-religie;ises qui ont surui en Canada, tandis que celui-là a Jugé au con- traire que ces l']vêques et ce clergé n'avaient lait que leur devoir en combattant avec zèle et courage li's i)rincipes pervers et les tendances dangereuses des libé- raux Canadiens ? lîvidemnient <ettt> anomalie ne pouvait venir que des r(^nsei- gnements contradictoires qixi avaient été donnés au St. Père et au St. Office.

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Diflérctirc cii/ir les rtnsfignemenh Joiinm mt HnHtmiiii Puu/ffe H iriu (/outivs an (.'tinl. Fnuirlii.

Iii> soimi' des icii.st'igiu'iiK'iiis dimiK's ;m ."^ouvcruin Pontil'c est l)ii'n roumn'. piiisqui' Sa Siiintct»'- la UKMilioniU' en tclc dv son lîrcf : " ('»• que vous avt-z nt- " ti'st»'' i)ar •'■••rit et df vive voix, dit-il, eu votre uoin et en crlni des l'rélnl.s Ca- '■ nadiens, de votre eoininuiie soumission et ali'eetiou envers ee sieye Apostoli- " (jue. iNous a été 1res agréable. Vénérable l"'rére, surtout en ees temps on l'ae- " eord et l'union des esprits et des eœurs est si m'-ressaire pour tirrétcr le /orrctit '■ (les iiKiii.r (jiii nous t'iivahissenl et pour en détourner de plus n'rands encore." (IV .T. !t.) Or cet accord et cette union des éveques. sur la (piestion politiqut», s'é- taient établis par la Pastorale collectiv»' du ±1 Seiilenibre IH7;"), qiu' tous les Sull'raiiants de la l'rov. de (Québec avaient siirnée avec bonheur à la suite de leur Métropolitain : (V. l'. 1. Xo. '1) et cette l'aslorale avait été soumise, par riilvê(jue député, à l'apinvciation de Sa Sainteté qui en daigna l'aire l'éloge.

Les l"]veques. en publiant ce Bref et l'Adresse qui l'avait provoqué. (P. J. 12) y donnèrent leur pleine et entière adhésion, et t-onlirnu'rent i)ar l'exarti- tudo des renseiiiueinents que leur 13éputé avait donnés au St. Père sur les dan- gers de la situation au Canada et qui se trouvaient résumés dans cette Adresse.

Le Scmverain Pontiie se trouvait donc avoir ionnu le véritable état des choses p;ir la voie réy-ulière, celle des Evéques cjue le St. Esprit a chargés de veiller sur tout le troupeau et de uouveriu'r l'iîlglise de Dieu.

Mais quelle a été la soune des renseiti'uements donnés au St. Office i Son Em. le Card. Franchi l'indique dans une lettre du 18 Mai 1876, à l'Archevêque di' (^uél; c, dans la([uelle il dit : " De dillérents côtés, il arriA'e à cette S. Con- " grégation des représentations sur ce qui se passe aujoiird'hui dans ces pro- " viuci's relativi'nient à l'intervention du clergé dans les élections politiques- " La graA'ité des laits qui se succèdent et les conséquences funestes que l'excita- " tion des es])rits fera nécessairement rejaillir sur l'Eglise du Canada... réclame " tout naturellement mon attention et exige (pion y apporte un prompt et effi- " cace remède. Par conséquent quoique la hante aniorilr des remontrances sus- " dites et l(\s nombreux documents dont elles sont appuvées ne laissent aucun " doute sur la vérité de l'exposé, m'aiimoins je m'adresse à V'. CI. pour avoir des " informations exactes à ce sujet, etc."

liCs Evèqu(^s de la Province ayant pris connaissance de cette lettre trouvè- rent la chose si grav(» qu'ils jugèrent nécessaire de députer de suite vers le St'

Sil'UT llll (le l('\ir,s ( nllcii'Ucs piilll' V Ictlll'T (li'> iir«U>;it |()ll> iill>M cl lil llli'r>, cl

cloiiiicr il s. Iv Imilcs les cxpliciitioiis (jii Vile imiiiTiiil cxiiicr m ce sujet.

Ils H<lre,ssrri'lit iillssi une >U|>|)li(Hie au s. l'cte (l,ili> lii (|Uelle ils (lollliaieiit Ull a|)en;il de U«>s ili lli lllt l's el proj l'sl aient c|ieri;'i(lUeinelit «•outre les accusa- tions portées <liins lOnibre et a leui' insu contre leur clertié. soU'rnii; à prouver ((uaiid (»ii le voudrait. <|ue sa conduile avait «'-té tracée i)ar les décrets des con«i- les provinciaux et déclarant (piils n'auriienl i>as inaiMpié de ramener à l'ordrf ceux (pii >"en seraient écartés : (!'. .1. 7)

l)c son cote. l'Arcliex c(|ue de (^uehec uriiii hniua i I (pi'il sciait plainl au Card. l-'ranchi de ce (|u'il lui laissait iy'norer couipletenieni la iiaiure spéciale des accusations porti-es, contre le cleriré. et (|u'il lui avait dit entre autres choses: '■ «^uanlacuiu([ue sit auctorilas eoruni a (piilms reclaniationes l'act;e luerint, '■ inauditi non sunius conileninaïKli. Nos dei'endere non iioterinius (juanidiu '■ ill;e accusationes nos lalui'rinl.

Le Card. Kranclii. i)rié par le député «les J'Ivécpies soussiu'iié. <le faire con- naître ces accusations, iléciina de le liiire. en disant (pie les é\e(pies de la l'ro- vince avaient altrihué à sa lettre du IS Mai. uiu' portée <pi"elle iTavail pas, <|u'il n'avait pas eu rinlention de l'orniuler \in reproche conire la conduite du clei'jj'é, et ijn'il II' Il iiniil juin iliuriisiilioii ftiriiinlcr nmlri lui. pour sa conduile dans les I jectious politi<JUeS.

Telle a été la source des renseiuiieiiients donnt's à la S. (' delà l'roi).. en autant (jue les éve(|ues ont i)U la connaître otiicielleinent : des aoiisaleurs (pii se sont cachés (hius l'onihre et (|ui sont tUés, à leur insu. ])orter contre le cleroé <le l(Mite une l'rovince ecclésiasiicpu' <les accusations <j[ui n'ont pu être contrô- lées ni même connues.

Ainsi d'un coté, les l!]ve([ues informant reii'iiliereinenl le Souverain l'on li je <'1 la S. ('. de la IVoix, et repoussant les ac<'Usations jHDiies contre leur cleruv : 4le l'autre, une IdihIi' niilorilé ([m se cache dans l'omhre et de nombreux i/miiiiini/s «jui ne ix'uvent être vus par les intéressés.

Et c'est i-ette seconde soui'e d'ini'ornnitiotis <pi'on ac<'epte comme la i)lus sure, rejetant ctdle de Tlipiscopat : et on n'hésit*' pas à recevoir comme l'oiidées et véritables des accusations fort irrav<'s portées contre tout un clerifé malu'ré les déiiéufations éneruicpies des l'iVe<pies.

Qiie savait S. E. de la nature de cette intervention du cl,.ri>é dans les élec- tions politiques ? ¥Ah dit elle-même qu'elle n'en connaissait rien de précis, puis-qu'elle demande den infonudliotis exuetes à ce sujet à Mur. 1 Art'hevéque qui lui répond en se plaii-iiant qu'il ignore ces laits, et qui lui demande de les spé- cifier alin que l'on puisse se justifier et n'être pas condamiu' sans être entendu.

La ligne de conduite suivie en cette affaire par 8. Em. le Card Franchi, dont rhonoral)i]ité et la conscit'ncieu.se j>ro})ité n'ont jamais ))u être .sou])çoiinées

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\u\ iiisliiiil. Il l(Mii<>ur> itf iMiiii' 111(11 riiiimii' un inyslcrc «jU'' y ii ;ii |'ii m caImi- (lucr «m'en iiK' coiiviii.ii mit (|u'il ii\;iil iir iionipc |)iir |i'> lil).';;iux . iiiiiHlii'ii.-.

l'iii ctlt'l. ji- suis (II- MMinc ifiiiiiin' (|iu' l'Uoii ( "iiuilidii, alors niiiiisirr <lu

("ilhillft li'dt'ial (l'OllilWll ri rlicl' (1rs lilirlilllX (le lil l'iON . (le (^'Ul'l»»''. 'lUI I'

pvi'iiiicr iiviii) iiiiitc diiiis son joiini.il. " Lr .IhihikiI ilr (^tiithi'i" la hiiiinisi' (lUi'slioli (le l'iiillnnirr iiiilur cil |i(inssalil ses aiuis a cili r les ) )rcl ii s (1('\ ali I les trilMiiiaiix civils, se vaiilail. au iiKHuciii d' larriv (•(• du l).'lc!j'Ur Aposldliiiur au Canada, d'avoir lait relier a K'oiur h's alluir. s polilico-rdi rieuse^ d^ la rioviiicc de (Jurlx'c.

•le sais cii-ali'iiK'iit (|Uc les lilnraiix r( 'laïuairiit Mi\ l'alil)/' lîi'iijniiiiu l'a(jUi't. alors a Koiuc, (•oiniiic celui (|ui devait iairc I ri(Hii|)lit'r leur |>arli. \dici t'onnucnt s'cxin'iiiiait alors, à ce sujet. Mr. \V. liaiirier un des cor\ plu's libéraux : " Les I"^vè([ues Ibnt un u'raiid loi't a notre cause ; si nous i)ouvioiis avoir un cve- " (jue lilx'ral, notre triomphe serait assuré. On assure (pie Mr. lîenj. l'acpiet " doit revenir de Koiiie I']vè(pie du iioiiNcau diocèse de Niiolel. alors notre "succès sera ceitain. M^r. IWichex ctpie nous rend cerlaiiieiiieiil scr\ ice en " inclinant tantôt d'un cuti' tant('il de l'autre, mais il n'est pas riimiime (pi'il ■■ nous Faut pour un triomi>lie complet, il esi i rop girouette. " (sic). (ICxIniil d tnif Ir/lrc 'II' M)in-rr rcs/irc/nh/c ilniil l'oniiimil ji-iil r/rr Jiii/ri/i, nu lirsain).

(''est pour moi. aujourd'hui, une coin iii ion. (pie \;\ linnlr luihtrilr dont parle S. l'hiiineiice et \i's tionihrcii.r </()r««/f'(//s apjxnles à l'apiuii des accusations coiilre le clevué, étaient de provenance libérale et par consé(|uent l'on suspecte.

Voici en ell'el, <•(■ que disent de nos lilxraux canadiens, les l']ve(pies dans leur rastorale collective du 22 Sei)t. l'-iT-") : "Des hommes (pii veulent vous " tromper. N. T. V. V.. vous réiicteiit (pie la religion n'a rien à voiidaiisla poli- " tique ; qu'il ne i'aut tenir aucun com[)1(( des princiiies ridiuicux dans la dis- " cussion des allaires politiques : ciue le C'ieriré n'a de l'onctions à reini)lir (pi'à " ré<i-lise et à la sueristio et que le peuph^ doit en i)olilique iiralicpier l'indépeii- " dance morlale... l^es i)lus u-raiids ennemis du peuple sont donc l'eux qui veu- " lent bannir landiuùou de la politicpie : car sous prétexte d'airraiichir le jK-upli' " de ce (ju'ils ai)p(dlent la ///rmuiir du prctre. /ii/Jhinice indue iln /triUrf, ils pré])ari>ut " à ce mèuu^ peuple les chaînes les plus jiesantes et les plus diliiciles à secouer. "

N'est-il pas évident que des plainles et des accusations portées par un i)arti qui reui'erme des hommes ainsi notés par l'Episcopat, doivent toujours être reçues avec urande déiiauee et scrupuleusement contrtdées :"

Les faits (pii suivent aideront eneori' mieux à découvrir la provenance libérale des noinhreux duaimenh et le caractère de l;i IkuiIi' itiilorité dont parle S. E. Le Card. Franchi.

Dfchiiii/iii/is ilii Prlr<:tn A/»is/iiliifiii nu sii/rl ili Iti L>llii l'iis/urn/r t/ii -2.1 St/ilfuilin ls7.'i. '/ " son iirrinr un ('ninn/.i.

l/'S rlcclioiis politiques (11- I ST.'), (Il) lis |;i l'rov. :li' 'j'ilchi T. ii\ali'lll I II' lo \An.-~ liiliiu's et les plus liln'cs (pi l'on l'ill vues (IcjHils Icil'il.'lilp.s. Lil'ilfi'.s ;illX

iiVfrtiss'.iiit'iits <loiiii' .s p;ir les l'ii-cs (lu \'. ('oiiiil.' provincial (l:lll^ Ifur l'aslo- liilc (lu '2- Miii \f<l'-'>. cl iiussi il une loi plus cilicacc de la l(''uisliii urc.

( >r le n'.sultat de ce.s ('Icclii

m. s Ion

nia au dt'.savanlau'e du paili lil) rai. cl

lil)i''iMU.\ cil j'ui'eiit lics-irrité.s. pui.s il.s i (ininieiictrciil à s (''lever aNci plus de violence (pie juluais coill re Cl (pl'ils aj)j>el;de|il I' i)illiinitr iii'liK' du ( 'li rar. lis s;' luirent a prendre des mesures |)ou;' iriniier les preiies dc\;iiii les iiilmii.iiix civils.

A la vue de ce.s menaces, M^r. 1'.^ r< iie\ (''(pie jULi'cn ]>rudeiii de conv<)<iuer ses suliVaii'anls pour .irreler. d'un c mnuii aceoi'd a liiiiie de ( miduile à tenir en ces circonstances dilliciles. 11 lut iinaiiii:' eiciii admis, dniis celle r(''union des ('•ve(iues (pi'un exposé clair et précis . w hi ( 'ousl it ui ion divine de l"i']i:'!ise. <le sa (loi trille sur les rapports des <leii\ puissances, ei une revendication coura- li'cuse de ses droits, soleiinelleiiieni recomiMs par lesirailés ei lu ( 'oiislitiil ion <lu pays, élaieiit le moyen le |)liis elli'iu'e de i)r(i'év ■'• le dertié et de rernicr la hoiiclie i'i SCS ait\ ei'saires.

Mii'r. rArchev('(jue voulut bien se charger de l'aire lui-même rine l'asloiale sur ces (lonuéeN, 11 le Ht avec une ,siiret('' d(- doctrine, une clarté et uni précision reniar(jual»les. Tons les suirrauants de la Province siu'ncient avec hoiilieiir cette l'astorale à la suite de leur Métropolitain, le 2-2 Sepleinl»re l,s7."). (T. .1. 2.)

Ij'appiirition de ce dociunenl lil une sensation prol'oiule dans le pays et les menaces de ]K)lU'sllites contie les ])retres s'appaisereiit peu-à-peu.

Mais un travail caché et sourd eommeiK/a à se produire poui' atténuer l'iniportance et l'cH'et de ce doeimieiit. On insinuait liahilemeiil (pie la de ■trine n'eu était pas sure, (pi'il s'y trouvait des points l'aihles (jui ne .seraient i)as approuvés à lîonie et (ju'il constituait une intervention excessive dans la jxdi- tique. Tous ces dires propau'és dans l'ombre et exploités a\('c habileté iiuirent l)ar jeter un certain doute et une certaine au'itation dans les esprits ; on se porta bienti'jt, dans les écrits à (h> irrands excès, tout en intriu'uant de diverses manières pour l'aire revenir les évèc^ues sur let'rs pas.

Mgr. l'Archevêque proposa alors à ses suH'raiiants de donner des explica- tions pour apaiser ces esprits iu(|uiets. Mais h's Prélats lui répondirent unaninu'- ment. sans cependant s'être consultés, qu'il n'en l'allait rien l'aire.

•'!'ia

.'.'îliÉ

3

Kl

Voici la concl usii>u de hi Icttif (lUf je lui ixln'ssai à «r sujet, le l-"> Ivvricr isTi; (P. .1. 4.)

■■ Apres avoir uuii'fUU'Ut rélN'ilu et piie. je suis d'avis:

'■ lo. (^u'il faut s'en tenir à ee (jue nous avons dil dans noire I.ettre, elle " etst sullisaninient <'laire et explicite pour tout luninne de bonne volonté, et les " ([uelques diiiicultés (|u"elU' pourrait i)résen1er à certains esjjrils peuvent l'aci- ■' lement se lever par UIU' explication verbale et i)rivée:

" 2o. t^ue tout commentaire coUectil' cpie nous donnerions publi(iuenient. '■ ne pourra inaiu[Uer de soulever des inleri)rétations (jui ne i'eront ({u'auiiiueii- " ter le troulile, et par même atténuer et nu'ine paralyser le bien ([ue cette ■' lettre a déjà l'ait et (ju'elle continue encore à l'aire ;

■k). Que le teuis n'est pas encore venu d'vn l'aire nous mêmes l'application " directe iww /lersoi/ncx cl (i/i.r /xd'fis. et (ju'il eu résulterait beaucoup plus de mal " ([ue de bien :

4(). Qu'il i'aut par conséquent susj)endre notre juiienieiit public et oliicicl sur " le i>arti au ])o\ivoir iedéral, ni le condamner, ni l'absoudre, mais laisser ce soin ■■ à cluKjue Hdèle en particulier, à l'aide de la direction (pie nous lui avons doniu'c :

"' .'xi. (^u'il ne l'aitt i)oint non plus déclarer (|ue nous avons eu l'intention '• <li.' ue condamnei (jui cpie ce soit, homme ou i)arti. mais seulement de procl;',- " U'er la doctrine et les droits de l'iv^lise. la lettre le dit assez par elle même. "

iVur lever tout doxite ail sujet de cette i'artorale. Je la soumis, lors de ma dépuration à Koiue. en IHTH, à l'attention bienveillante du St. Sieue. et elle valui aux Evéques l'approbation la plus llatteuse de S. K. le C'ard. Franchi et les éloiivs de rillustre Pie IX hii-meme. (P. .1. M.)

C)r voici les déclarations que me lit, en deux circonstances diliérentes. M«>-r. le I)éléî>ué Apostolique, au sujet de celte Lettre Pastorale.

iJ'abord il me dit qu'à son arrivée à Koine, pour y receyoM- ses instriictions touchant sa déléii-ation, on lui avait proposé de l'aire rapptder i)ar les évé<[ues de la Province cette Lettre du -22 Septembre bST."). mais qu'il avait refusé une mission aussi désagréable et que sur ce refus de sa part on modilia ses instruc- tions.

Au printemps de ]8T>^. à la veille délections juditiques qui promettaient d'être très agitées i>ar suite d'un coui) d'état du Lient, troiiverneur d'alors, je lis connaître an Délégué que je me proposais de rapjxder aux Fidèles par ixne lettre pastorale leurs devoirs d'électi'urs, et qu'à cet etlét. je voulais fair(> des extraits de la Pastorale du 22 Sept. IHTô, pour détrvdre la fausse impression sous la quelle les libéraux avaient réussi à mettre l'oiiinion pul)lique, en proclamant qu'elle avait été révoquée et qu'elle devait être regardée eomnn> luni avenue.

Son Excellence, tout en reconnaissant l'opi^ortunité d'une Jiettre Pastorale,

Il

nie (Irloiulit dt> //f n'r/i rifer île lu Lt'llri: du 'l'I Si'ph iiihrc. (lisMiit ijiir i-i; srniil (li^ir (lirerteineiit contre les hixlrmiions du Sf. Sir^r.

Cl' u"t>st ])as tout ; Son l!]xtt'll.ct'. ni inritaiit le i)i('<l sur h' sol ("auiulii'U, tUuis su ivpousf à uuf iidrt'ssc de bii'uvi'iuu' (h' la part des Ciloycns d'ilalii'ax, in'oiioava les paroh-s suivantes :

'■ Les iirinrijin //errera i/ni Irouhletil I IC/iro/ir tnml /jus eiiforr Innrrsc I Ocàin. "

MyT. Touroy n'avait jamais visiti- la terre d'Anit'ricjuc, et le ("iuiada ne lui <'tait ^iiere roiinu avant sa ilélé;;'atioii. Il ne pouvait, eerlainement p.is avoir <'onstaté [)ar lui-niênie les courants d'idées existant dans la l'rov. de QuéUec. ni les principes l'iiux et les erreurs (jui y divisaient les esprits depuis hniii'lenips ; il fallait donc. (|ii'eii lui conliaut s;i mission, à Rome, on lui eut lait coiMiaitre (|(le ■• li's pl'ilicil)es pervers (jui trouMent ri']uroi)e n'ont p:is encore triivel'se rUccan.

Mil

us (|Ui aval! duiiiie celle inloruuit loii au Si. >ieL;e .' ("e n'était certaiiieineiil pas les l']ve(pie.s de la Troviiice (jui allirmaieiit ii

contraire dans leurs Décri't épiscopaux. ( "e n'était pas non plus

s cojiciliairi's. dans leuis maïKlements et auiie.s

actt

M'u'é de la i)r(p\ iiice (jUi était pres(|

ne

unanime ;i reconnaître a\<'c

l'

pi.-

>pal les daiiLi'ers dont ces l'niii'strs erreur.-

mena/aient l'avenii' de noire pays.

Celle inroriiiatioii, en toute évidence, \enail commi

aulres. de la

liiiidr

(udorilé dont pai

S. 1'^. le Card. Franchi dans sa lettre du is Mai.

On a vu plus lu, m (jue celte h^nilc (uihirilr s\'\c\\\ donné la triste mission «l'accuser a taux, et dans l'ombre, le clerué de la Province et même les éve(|Ues.

en

suite celle d'atla(|Uer la l'aslorale du 'l'I Sept. iSTô. comi

ne un hors-(l u'uvie

dont il l'allait même ne i)lus donner d'extraits.

( )r la lo<i'i(|ue poussait les dénonciateurs à cette di'rniere inrorma».i()n. savoir <|ue le mal révolutionnaire européen n'avait iK)iiit pénétré che/ nous: car après avoir déiiiu'i'é le clerti'é, les éveijues l't les actes épiscopaux (jiii diiioncaient trop clairement les i'unestes doctrines du libéralisme européen, il l'allait bien ailirmer ((ue ces doctrines n'exislaienl [)as en Canada, (qu'elles lùtvdktil jjiis Irai'vrsé

,f()C('l'll.

C'est ce (ju'allirmail positi v«'meni Mr. Henj. l'acjiiel à Rome en IsTO comme le prouve la lettre <|ue j'adressais à S. l']x. Mu'r. Aii'no//.i. alors secrétaire de la S. C. <le la Propai^'ande. dont voici un extrait, et dont l'oriu'inal peut être trouvé dans les bureaux de la Propaii'ande. " Monseigneur, \'. l'excellence m'a dil mer- " cnnli dernier que Mr. lienj. l'aiiuet allirniait qu'il n'y avait i)as de libéi'alisniti '■ latholiqiu'. ou presque point, en Canada. Je tiens à donner à V. I'jX. la [)reuvo " du contraire, et la voici : etc., etc. "

On voit donc ])av cette lettre (jue Mr. 1>. Paquet allirniait devant la l'ropa- gaude en 187(5, ce (|ue vint répéter Mgr. le Délégué plus tard eu débarquant sur

lii tt'iTf (lu C'iinadii. sav IHtiiit [léuétré chez //oits.

uir

12

t//ir /'S itriiirijHs /jrn-i-rs (jiii trinihiciil /' /'J/im/ir ii'tiniiriil

Or l'f' l'ait î'tait coiiti-cdil : lo. l'ar It's IVri's du V Concile ni-oviiuial di' is

/•)■

'lo. l'ar la Pastorale eolleclive <lu 22 Sei)teiubre IHTÔ: ^Jo. l'ar le léuloi^>,■nai>•e presqu^' iTHaiiiiue du cleriit' de toute la Province. 4(». Par les journaux et les (mitmirs du i)arti libéi'al (|ui avaient procjaiué tant de l'ois, depuis I.S4S. ces doc- triiu's ])erverses (|ui aiziteiit aujourd'hui le vieux monde, .hi. Pju- hi sup])li(jiu' au îSt. Père (P. ,1. T.) dans huiuell.' les l'^vivjues du C'aïuula disaient : ■•^'u les " ellort.s inouis laits ici pour réi)andre l'uriivenu'nt le lihéralisnu' catholicpu'. les ■■ soussisi'nés 8Upi)lient instamment Votre Sainteté de condamner. exi)resscnn'it

i)()ur iu)tre Canada, celte si'.htile et danii'ereuse erreur (|ui menace de déraci-

in-r des c(r>urs de nos bons catholi(|ues tout sentiment de loi et de piété." (lo.

Par l'Adre

daii

sse du Dcpu «Ih

des l']\é(|Ues présentée à la même époipie au •1

St. 1

cre

is laquelle il est dit entre autres choses: " c'est dejuiis 2") ans envii'on <|Ui' ■■ les erreurs contemporaines oui c(nnmeiué à l'aire sentir leurs l'utiestes ell'ets etc., etc. (P. .T. S.) "o. Par Pie IX lui-même. (|ui. réiiuliereinent inl'ormé par

11

!ipiscopa

t. d

isait dans son hre

de is ■Il

<•>

N

ous avons (

lu 1

ouer le

Zi'h» avec lecpu'i vous vous êtes ellm'ces de prémunir le nienn' peuple contre les astucieuses erreurs du libéralisme dit catholi(iue. d'autant plus danLti'reux (,'tc. etc. "

Par conséquent. S. l'^x. le Délégué Apostolique. ))ar son assertion, non

seu-

emeu

t contredisait et les Evéïiues. et le cleriié et les l'ait

s. nniis enc(n'e, en

niant .soleniudlement comme Déléii'ué Ai>ostoli(jue, ce (jue Pie IX venait d'al'- lirnier ([ue!(|ues mois auparavant dans un document oiticiel. mettait le St. SiéL>e en contradiction avec lui-même.

IV

Les /)ri>/ci/)i'!< /ien'er!< (fui lroiihli'nl I /'Jum/ie f:i:is/rnt révllrninil tii Cdiiiida.

(V qui précède démontre clairement ([u'il y a eu dt iix sources de renseiane- meiits auprès du St. Sièiiv, l'vuu' réii'ulière et en i)leine lumière, celle des Kvè- ques. (jui a prévalu auprès du Soiiverain Poutil'e, et ruutre <|ui a procédé dans l'ombre à l'insu des livéquos. et ([ui sembh^ avoir ])révalu auprès des Cougréga- tious dont elle a surj^ris la lionne loi.

Depuis 187S, c. à. d.. après ([ue les instructions doniu''es par le St. OlRce au Délégué Apostolicjue lurent connues, il y a eu d(>s réclamations : le soussigné, en particulier, crut de son devoir de protester contre l'exagération et la l'ausseté dos renseignements (jui avaient servi de base à ces instructions, dans uiu' lettre eu date du 7 Octobre 1H7H, qu'il lit remettre à S. E. le Card. Simeoni par les

1:î

Kv<'(]U('s (r()lln\v;u'l (le Si. 1 1 vaciiil lie liii.-;ilit à irl If rixxinc li'Ur visiltw^^/ ////(/////. Miilurr ft'la ropiiiioji Hiciul)!»' nicon' ctii' (]•' lin diahlt' aux l'Ivcciiics cl au ijcriii' <!(' In Province (le (jurIxM- : les (Incuniciils t'iii;iuts le l-"! Scplciuhrc dcr- uifi' t'ii loin l'oi. ,]v veux doue i-ssayci' df Juslilici' lo l-lvi^iucs cl le clcviir auprès (le \'(>s l'hiiiutMices.

.Il' eouiprends, lùninenlissiuies Seiiiiieurs. (|\U' J'aborde le ixiiiil le plus dilli- eiledeee mémoire, à eausi' des préjugés (|ui oui été soulevés contre plusieurs pré- lals cl ,'oulre le cler'.:é. en les rei)réseutanl comme auiinés dun zcle exaiiéré cl imi)ru<lent.

(V'])eiulauî la vérité (>sl (pie ces l"jvé(|Ues et le cleiii'é eu liéjiéral n'ont lail que leur devoir, ils n'oiii lait (juc coml>altre. dans de justes nu'surt s, <h's doc- trines et des erreurs coiulam nées ]>iir le St. Sicor.

Vax dénonç'aut ces l'unestes erreurs et eu les couilKittanl connue ils l'ont l'ail, ces pi'clals el ce cleriié u'(' t aient iioint dans l'illusion et ne coinhaltaient l)as des i'anlunies, comme ou s"es' plu à le dire, nniis ils étaient en présence d'un nnd et d un dauLicr (jui nétaient. hélas! (jue ti'o]) réels, comme je veux présen- tement le démontrer à \ Os iMuinences.

( )u s'est plu à dire el à répéter à l\ome (jUe le //Ixni/isinr ((hiddicii n'avait rien de «ommun avec le libéralisme n/rojwr//. et les i)remieres paroles prononcées l)ar M'/r. le J)éléa'ué Apostoli(pie en mettant le i)ied sur la tei're canadienne proiivaieiii (jue Ton avait réussi à le l'aire cioire aupns du St. Sieu'c, i)uis(jue S. Excellence proclauniit comme un lait certain (]Ue 'rs jni/ici/iis jurrcrs t/ui hanhlciil I l'Jin'(>//(' Il (ivdictil jios riicore /nivn'sc I Orrmi.

\m vérité pourtant est (jue ces priiici/ies jirrn'is étaient d(''jà acclimatés au Camida depuis plus de» vinu-t cimi ■'i'''^- *'• qn'' le libéralisme vdiimlifii. \m\v ses tendances anii-sociales, i>ar sa haine de l'I^iilise. par ses principes i)ervers. m- diliére en rien du libéralisme rnntpcfii.

Si par malheur ces erreurs l'unesies venaient a iircvaloir dans noiir heureu- se patrie, elles ne man(|ueraien1 pas d'at tirer sur l'Esilise du Canada les mêmes calamilés et les mêmes ruines (pi'elU's ont i)roduites dans les diverses contr(''es de rJilurojx'.

C'est eu 1.S4S. (jue le i>-rou]>e d'hommes imbus des i>rincijies Taux et ])ervers dits i)rinci])es de 8!i. apparut au Canada, connue i)arti, et c'est à celte éi)o(iue que se croyant assez forts ji ur répandre et l'aire pivraloir dans notre pays, leurs doctrines et leurs erri'urs. ils l'ondéreul le jourtnd " L'Ari'tiir/' Ce journal l'ut, tant ([u'il exista, Torii-ane olH<'iel du parti libéral camidien : en voyant ce qu'était roryaiu", on verra (|ue le ])arli n'était i)as seulemeiil un parti poli/itii/e mais surtout \\n parli (tnli-vdlholhini'.

Il est donc imp(n'tant (ju'ou connaisse ce j(nxrnal pour bien connaître ( o qu'a été le parti à son début, comme il sera important d'étudier les jounuiux qiti ont suc(.'édé à "l'Avenir" pour suivre la marche du parti.

I

'■'(1

14

Arborant in't'c osU'litiitioii K- (Iniiiran lihrrul «lu cicu.r unui'h: l'Arniir drljiHa ])av le uiamlt'îstc (jui suit :

IUtui unîtes |«ir loiiscu-iicc et ( 'miiiiliciis-lViiiiriiis il iiiiji'iiic il iiinis {M'iriiiit ilc Minier ipn' les ((inniiits firi liiipU's (le lu (liMiH" liilic c|ili Sdiiticur idiiniinl lilii le UKHiilc rivilist-, inisM-niii'lit iiilililcliiclit ici, tiilitc de ()i)iiv(iii- tiiiiivci- lin lil I (iiiiliiririii Niir 1rs ti'nis ilii iiuiivcaii iiioiéiIc... Siims li' Milliiif;c'-iini\ii-si'l, i(ii.llc m lii Im i-oiisi'cliitioli Ir^ritiliic cl nitiiilicllc ili'S lil'nits illl l'iiliviiii'.' Scui-cc lil ;;iiiitlc iliiiiilc de lu SiUliU-Alll|iiiUlc glissiuit siii le Iriiiil iliiii Ikiiiiihc. i|iii le l'eni Soin eniiii cl lé^isluleiii- île tuiite une nuliniil Nous uvoiis le niilllieni' lie ne |iiiK eiiiii|iiiiiilre iiinsi le |iiiissiinl ilriiit île l,i Sniiveiiiiiieté. Nmis |irenilruns dune lu libellé de piélcrer très-uninient à l;i liiiileiiM' eunséi raliuli de Itlii;inis. lelle i|iii en IHlK, s'éeliapliiiit liirle et |iiiie de la (loitline d'un niilile pelllile. l,es Uiltiuns umI jadis eu le Cliri^liaiiisnie, les seiemes, les mis. rini|irinieiie (|>li les tirent civilisées; elles aiiiunl niaiiitenanl rcdiiealidii |Mi|iii!aii'e, le c niiiiiieiie cl le siilliai;e iinivi isei qui le^ lerout lil lies.

Après un tt'l di''l)Ut on m> sfra pas su^[)^i^ de voir n' journal s'attaciucr a tous les priucipt's religioux et sociaux. C'V'sl vr dont il est l'açile de se eonvain- cn' eu lisant; les extraits suivants ;

•iiiand après (|iialrc siècles de |)ei-sècutiiili>-. la |i|-esse liil |iar\eiiiie a liiiiei les cliaines i|iii la leiiaiciil à lèciuii. les piéjMj;ès s évainmirelil. les privilèircs de castes ilis|iiii'meiii. la tnidalilè ciilillia le limil. la rn\ailtè tKliilia et II' peuple devint roi.

Vllih\ l'tf livre de la pn S.-.e. lelivre J^I'iiSm' cnliilue le liionde, iiil\ le ;;rail(le c illlllli' tmil ce ipii émane du peuple, leiivie de réuéliéialiuli siiciale. tl'iiiluplie de la rui.sun sur la Inii c. victoire des masses sur les individus 1 I,es droits résultant du pacte éternel lait entre Uieii et lliomiue.au jour de la ciéiition. soia les droits de. la presse liluc ; elle lien recoiinait pas d'autres (Afun. J .\vril IMIM).

A propos des ordres religieux :

Dans le siècle nous sommes, nous ne coiupreiions pas l'c.- istcuce dune coniniiiiiauté dlioium;s ,sc> livrant à la \ ie contemplative dans le ciliée et la liaire : c Cst à nos yeux une déploraljic alx'iratioii du spirilun- lisiue. Cil l>éceintire jH-tS).

Sur le pouvoir temi)orel du Pape :

Les dernières nouvelles d'Kiirope nous appiciineiit la déiliéaiice du l'apc comme roi et la pnie|amatio;i (le In répiililiipie à iîomc. .V.<».v »,i/iitinK m'cc iiil/inii.'<iiism'' ci ri-: /irm'i'l. '[Ur mms n'hésitons (.as à proilaiiier coiuine Kloi'ii'i'-'^ pm'i' lu cause des nations.

Aussitcit ijne le peuple s'apperi;oit ipi une autre foriue de ;;ouverneiiient lui serait plus a\iinla,i;eiise. il ne t'ait iiuV.verciT un droit liuontestalde. sil 1 ado|ite. t'es principes de piuveruemeut sont vrais pour celui de Uimie, eomine pour celui do France. .Vous avons regretté l'emploi du inonitoiie lam é par le Pape contre ceux »iui paiticiperaient au piuverneiiienl nouveau ; car nous y trouvons un abus du pouvoir sjiirituel de iii part du l'ape, pour con.server une autorité temporelle et purement profane. l/K-li.se n'a nullem.nl lies.iin de cette

souveiuiiiete piiiir.se maintenir. Sii|ipiisons ipie l'Ivi^lise retire diin

es avalitaues de .i' pouvoir teinpiuTl,

ce qui peut être une tTui-Ktion. nous nous demandons cDmment il .se pourrait laire qii..ii pi'it oxiucr des Italieiii «Ml particulier les sacriti.es de leurs droits politiques pour la commodité du risie des nati.nis cliiètietiiies. Lt

Italiens, comme peuple, ont droit de se clioisir la lu

■m.' de ;jouviMneiiient qui leur est la plus avanta^'eiis

leur consentement seul peut leur l'iuire renoncer i\ ce droit. Kux sei

ils sont les jup's de l'exercieti de eu droit.

FortH (lu notre conviction niisoiiiu';!', nous iittcndons, en le tavoiisuut iiiitaut i\nc nous i>ouv(ins, le tv^tf dcH idcc'H dôniocrutiqucH. Nous l'iiltcnilons avec ccrtitiule ; car nous lu réiiétons, cette doctrini' ont le latioiia- linniu en politiiiue, et In raition doit dominer le monde. (Arenir. 14 Mars isr.i.;

Voici (îoinmeut VAvenir isigiiale les avertissements qu'il reçut de lautoriié religieuse, pour les doctrines pernicieuses qu'il colportait dans le diocèse de Montréal :

Deimlx longtemps mais nous sommes apur(,'u qu'une partie notable du Clergé avait déclaré une guerre ù mort contre notre journal i\ cause de ses principes iiolitiqws ! Cette guerre ne remonte pus d'hier : elle renio!ite l)ien auilelii même de nos articles sur la démocratie en Italie. (Arfiiir, Ifi -Mai 1S4',I.)

Nous sommes peiné de voir (pie la conspiration (iintre notre Journal émane de notre évé<|ue ('atliolii|ue <le .Montréal. (Ar.inr. 14.1iiin IMl'.i)

Voilà bien la tactique de nos libéraux ! Ils battent en brèche l'Eglise et son chef, ils proclament les doctrines les plus perverses ! et si l'Evèque du dio- cèse les admoneste pour ces méfaits , si le clergé s'oppose à la ditlusion de ce mal au milieu de leurs ouailles, de suite ils crient qu'on attaque leurs princiiu-s jiuliti'iiœs !

Tour se venger de cette conduite si juste du clergé, ils se mirent à attaquer rinstitxition de la dime, garantie par les traités de cession du Cana<la à l'Anirle- terre :

.\ la campagne, nos hommes éclairés qui sont des docteurs, des notaires, des instituteurs, sont générale, ment dans les iKaines grâces des curés, et ils n'osent point écrire |)om' l'aliolition des dimes, tjint ils craignent

<le iierdre cette amitié curiale Xe vaut-il pas mieux être du peuple l't appartenir <le coe\ir et de fait an

peuple que de cniindre cette aristocratie à robe noire qui larcssc une journée et qui ne niuglT pas de frapper un ami de la veille (.'t de le vouer au mépris. (Arenir. ,"i Juillet I84'..i.)

Comme l'autorité diocésaine renouvelait ses justes condamnations, le parti s'écrie :

m

Hallions-uous autoin- de notri.' joiirnal l'.lr. o/r. ilaus ce monienl de danger, et si nous scpmmes proscrits, analhéinatizés. sovons-le en masse ; mais (pie notre noiulire fassi^ au moins treinliler les tyrans, (pi'ils portant des loinoures ou des /mre.» .' (.Iiv;i/y. IJ .luilli't IH4'.i.)

L'année suivante le comité de rédaction de cette feuille, composé des prin-» cipaux chefs du porfi-h'hénil, A'oulant surexciter l'opinion publique, fit réi)andre à profusion, par le journal VAvenir, un écrit vraiment pamphlétaire, dans le but évident de déverser sur l'action du clergé, les droits de l'Eaflise et la sainteté de ses institutions, des outrages digne.s de la haine infernale de Voltaire. En Ca- nada comme partout aillexirs, la révolution est ordurière de sou essence, et l'on ne doit pas être surpris s'il y a des turpitudes dans ces écrits que l'on est foreé de passer sous silence.

l(i

V^oici un long extrait d»^ cet écrit scandaleux :

11' pliiiilu i)um l'aboliliou (IfKiliiiR's, tiiiit iiiir lu (pif le systé'iuu est injnslc en liii-imiiic, nue iiiiiii(|ii il iliMiiic iui iliTgé iiiu' iiitiiK'iice indue, dont il ii tiuit iilniso |>oiir le nmlluur du imys. l'.t toutes les foudiitiims, (lUflies aient un pour auteurs le elergé im les liii(|ues, ne sont elles pus une nouivc féionde d'inthienee punr le eleiKi'', puisque eest lui «lui les (liri).'e diiKleimiit ou indjieeteiiient ? J.e désii' de diMMiner qu'il il montré tou- jours et [lartout ne lui a jiinmis liiit nij'liKer leii'oyen puissant d'iniluenee. Il ii même osé prétendre jiiie lu direetion de l'éilueiilion lui iipi^Mtenail de dmii divin.

1,'lIoM. de r.oneJKi ville (mort <lepiiis en 11 liisaTit les sa -i-enients) a iiarlaitement eoinpris à quoi t(Mi<Iiiit lu elergé en important ici eliaipie année iiuelipie eomniunauté reMirieUse, quand il s'est opposé à divi'rs reprises, en elmmlire. à l'ortroi d'ai les cliiicoriioralion pour ces comminiautés. Ce Monsieur a senti comliien l'accmiiida- tion de la propriété entre lis mains du clerjié est dangereuse pour la lilierté. et il a le mérite d'avoir le premier jeté le cri d'alarme dans le iiarlement. 1-e Clergé Catholique du Canada est déjà trop riche

On craint la lundére, et le moyen du Clergé poin- empêcher la lumière c est de ne donner^ie l'éduca- tion ([Ui lui convient ; on craint la lumière, [larceque la lundére amène l'cxauien, ipie la lumière ap;.rend à [lun- ser soi-même, que la lundére amène la liberté : car il n'y a ([ue les peupli's ignorants (jid .«ont esclaves.

Les dimes constituent ici ce que l'on appelle l'alliance de l'IOglisiM't <le l'Ktat, alliance expresse ou tai ite. jiar laquelle le pouvoir soudoie le Clergé, à condition ipie celui-ci, en tout et toujours, p'êeheiu l'obéissance au pouvoir

l'eu de siècles après i'etalilis.seuient du ehristiani> Mie, le Clergé dégénéra de son premier esprit et, loin de songer à ciétrinie la tynmnie comme il y était tenu iiar sa mission de charité, il se rangea du côté des tyrans qui pouvaient lui donner pouvoir et richesses. Le (!lergé dans l'opulence alla toujours, dejiuis lors, se corroni- pant davantage. Lis l'apes mettent de coté la tiare et la croix pour pieiidre le cas(pie et eeiiidn: l'épée les évêiiues se lont la guerre entre eux ou combattent contre les .seigneurs ; le.-- moines [ assent leur vie da i la richesse et loisivité ; le peuple se débat dans l'agonie du désespoir. Au Moyen-Age, dans le monde catholiipie, on ne voit plus de peiqjle ; il n'y a [dus guère ipie des seigneurs, des évêques, des moines puis des serl's (encla- ves), att;ichés ù la glèbe, (|ui cultivent la terre au proiil des seigneurs et du clergé. Si le déri'glement dii^clergé est extrême, l'abrutis.seineiit, la dégradation du iieiiiile ne l'est pas moins. Uien ne démontrera mieux celle dé- gradation que le droit infâme ciue s'arrogeaient les seigneurs sur les épou.s.ses de leurs serfs, la première nuit île leurs noces, droit contre le quel on n o.'-uit pas même réclamer

Dans le Moyiu-.\ge qu'on appeller.iil mieux le règne des moines, tout était entre leurs mains; lois, reli- .gion, gouvernement, ('était le Clergé qui faisait les lois; c'était eneoi'e lui (pli remplissait les tribunaux; il était juge,avocat, grellier huissier, ute. Lui seul savait lire et écrire ; souvent le souverain même ne pouvait signer son nom et se contentait d'ajip.iser sii grille. Le clergé avait su amener h; peuple, les grands et les rois même à cet état de complète ignorance, pour dominer plus siiremeiil dans l'Etat e<miine dans l'Eglise. Il avait le pouvoir, les honneur.s, les richesses ; il ouvrait et fermait le ciel au moyen des indulgencc's et des exeommunieations ; que lui fallait-il de plus'? Quelque cIkisc encore, iiuis(iuil était soumis aux lois (pi'il avait faites, (jui n'a pas entendu parler du sabl lat '.'

On me dira peut-être (pie les excès (jne je signale dans cet article ne sont plus possibles, grâce au pro- grès (k^ la civilisation et de la idiilosoiihie. .Je réponds que les mêmes causes produisent les même» elfet.s. l'ériclés et Cieéron auraient-ils pu jamais s'imaginer (pie leur belle patrie serait envahie un jour par des barba- res, et que les l'apes et les moines y doinini^raii nt un jour '! Qui peut dire ee que les destinées réservent au t'anada '.'

Le ri'gne des |)rêtres commença au régne dfs Pharaons, dans les 7 années de famine. Les prêtres s empa- rèrent des biens du peujile et le tinrent dans l'ignorance et la misère atin de le dominer.. Les prêtres dans tous les temps ont su tirer parti de la faiblesse inhérente à notre nature pour dominer et satisfaire leurs pas- sions.... Les idoles faisaient l'amour, les tilles étiiient belles et ne donnaient le jour qu'à de faibles mortels fort ressemblants aux prêtres, (jhei'. les l'erses et les lîabyloiiiens, il exi.siait une allifinee entre l'Eglise et l'Etat

17

([ni |i|i>(luisil ics nii'inis liMPliillIlDsilés ; les pldivs y LumilIllilliLllt 1rs ik.iijiK'S. Les lniitlVS de rillili({uil(' Il é- fuii'iit l'iiN iliirliiii.s, à lu vi'i'itc'-; rniiis lu icliu'inii ilii prôtif lu' liiit ricii à l'iilViiiR', (IH Jimv. 1850).

l'it^ IX se iiri'liani l'i iciitni diiiis lioini- sur iKs iiiDiuniiix <li' aiiluvivs ot à tmvclK lU-.s Unis liu NUig iiu'il Il luit iv|iiili<lrc. (IH Adiit ISl'.i),

l.'lR' iclinioii i|iii lu.iu- .si'tiililir (111 SI' sdiitciiir. ii lii.'siiiii de |n'istM iiti-r sus (.'Uin'iiiis. lu- piut-Otii' ciu'uiic riliiridii liiussc.

I/liistciiri' ilf la l'iiiiiiiti' iiinduiit une siiilc de slùclis, est 1 liistoiic do t(jiis les ciiiiifs iiui ont ilisliimoii' riiiiiiwiiiiti . Il n'y il (ju'iiii |iirlr>' iiipiiblf do tiviiipcr dans des proiodcs aussi ignolilis ot d(int lu iJirvtisitô liU'tlniit au l'an do l'opiriidu puMùpio lnut autic individu!! (21 .lunv. IHfid).

l'ius lo niiindo niaii lif. nmins les pittros dovionnont nooossains dans l'onho moral, 'l'oil.s los jours lau- toi'ilo dos l'^viMpios oouiniot dans les oanipaf,'nos do liontru.sos injustioos

V.n polili(jUo il n'y a ni r<ii, ni auli;rito pour lior K's Iminnii's ontr'cu.N. (iil Mai IH.'j(i).

.Tl' di'inaiulc pardon ù Vos J'iniiiiciiccs di; ti'K longues ot dégoûtantes cita- tions ; mon excuse est la nécessité de vous l'aire (-onnaitre comment a débuté le l)arti libéral au Canada, do quels principes et de quels sentiments étaient ani- més à son début s'-s chefs et ses écrivains, à peu près tous alHliés aux sociétés secrètes, envers Tillgliso Catholique, le l'ape, les Evè({ues et les Prêtres.

Cette franchise brutale et cett(> expression claire et précise de leur but anti- catholique, révolta le sens reliuùeiix de nos bonnes populations. Après quelques années ces dénuigogues comi)rirent que pour auiiiuenter davantage le nombre de leurs adeptes, il l'allait y aller moins ouvertement et déverser à plus jjctite dose le venin (h' leurs principes iiervers.

Ils i'ondcrent en couséquenct; en 18ô2 un nouveau journal sous le litre: "Le

Bien que décidé à se présenter à ses lecteiirs plus déceuunent que son dé- A'aiicii'r, le nouvel organe; du parti-libéral débuta par un panégyrique sans ré- serve de tous les mêlai l s de l'Are/iir.

Voici comment le l\i//s en débutant donne son adhésion au programme de Y A venir :

''"■'1

'i'outos los rot'ornirs pro^'rossivos ijuo l'Airiin- a douiandoos, il (/,>■ l'ui/i') losdoniandora onoori' ol loujour», tant i|uo la nation no los aura |ias olitonuos. Si l'activ ito, lo ooiu'a^ïo. la t'orniotô. la roiistanoo, le talont ot lo dù- vouomont à la oauso sjicroo do la partrio sont dos j,'arantios do suooos, oi'lul do Wlintir est assuro. Nous tornd- noniiis on on).;ai;oant tous los atnis do la doniocratio à s'alionnor à oo journal ; car, ooninio lo dit lui-niùnio VArriiii: il ont temps (juo la population ranadioruio ( ompronno (pi'il lui îimt nooossfiirement aoutoiiir un lion n<imliro do journaux, si ollo vout suivro lo pro;:ios.

Ce souhait de VArciiir ne s'est que trop malheureusement rétilisé ; car l'on compte au.jourd'hui euA'irou vme quinzaini' de journaux français qui ont travail- lé au soutien du jxnii-.ihcraf, et dont la moitié environ ont disparu.

Bientôt après sa fondation, la rédaction du Pai/s fut confiée à un roniiint-ier français nommé Emile-Chevalier, qui, en prenant possession de cotte feuille. Ut la profession de foi que voici :

~

.leRtiinc ([IK' tout liiiiimic iHiIitiiiUf inii monte à l'iiiii' iIck tiilniiicn |iolili(iiics de la inililiiité, .loit tout d'abord diro ce qu'il fKt, ir (inil veut. <c ù niiui il iispirc. iivmit d'rnlrtT <liins la diwuKsioii ou l'apiiliciition di's 6ventuulitén. Partant de ic iiriniipc, Je débuterai (lar uue sorte di^ conl'eKsioii (pii ne laissera aïKiiu <Kiute nui- mon compte aux démoenites du t'uiiada.

Ce que Je suis .' lu lépublicain-siicialiste.

Co que Je veux'.' Des réi'oilnes socialistes;

Ce ù quoi J'us|)ire',' A l'abolition lies nationalités

Le Nentiment de clifjnité (pu pousse l'hoinine à la icilierclie de l'égalité des imiditions rsl It^xcrcice de Itt déinoerntiu. La démocratie, c'i'st l'état de l'iioinine rendu à lui-même, à sa dignité ; c'est l'étut de l'humwe ho gouvernant lui-même, ne subissant d'autre loi (pie celle de la vertu et du respect d'autrni et de lui-même; c'est la conquête de la souveraineté, la réalisation des rêves de liberté (pii. cpioi(pie séculairenient comprimés, rési- dent dans les coeurs de tous les hommes. (J'ni/x' :t .Mars IH.''):!).

Son ratioiialisnu' tibsolu clans la polititjiif :

Nous avons toujours répudié lalliance de la religion avec la politique, de IKglise avt^c l'Ktal. Il nous n toujours paru (pie c'était un crime de dresser Vniilil à c(jté de la tiihiiiir, de [loursuivre un but liumain au moyen du trafic des cboses .saintes. C'est pour cela (pie, durant les dernières éleitiolis, nous avons <lélioiicé les tentatives laites par les amis du goiiverneiiiciit, pour doiuier une couleur religieuse à la lutte, et la connivence de certains curés (pii se sont prêtés à l'exécution de ce plan détestiible; (/'(///,«. '1\ Mars IH,"!")).

Il est à regretter (pie la religion soit introduite sur le terrain de la politique ; rien n'est [ilus préjudiciable il nos propres intérêts. C'est le comble de la l'olie (pie de ris(pur l'avenir d un pays (loiir le plaisir de faire triom-

yihvr tflli' ou t'Ili iloelriiir rr/it/irii.v Celte tiimeuse parole de .M. (leCavour: "l/Kglisc dans l'Ktat et non

1 Etat dans l'Kglise, parole si criti(p.iée et cependant si profondément juste, (piaiid elb: s'appli(|Ue à un gouver- ncHK^nt régulièrement oiganisé, devrait être [loiir nous toute une régie de conduite. Nous n'avons qu'à gagner en adoptant cette (l"vi.se.'' {l'iijis, 14 I)ée( ml re 187o).

Ce qwii dit du Concile dn Vatican :

Le Synode actuel ne ressemble en rien à ceux (pii l'ont précédé, liaiis la pensée du St. Siège, il n'a pas été convoqué pour extirper des liérésies ou réforiiur les moeurs du Clergé. 11 a été iiiii(pienient convoipié, (pion ne s'y trompe jias, c'est son but, pour étoiitV( r le réveil de la raison, tir ce programme aussi insensé (pie despoti(iue est en contradiction tiagrante avec l'état actuel du monde, et tout indiipie aux rois eux mêmes que si le Concile l'adoptait par enthousiasme et l riiiianimité, ( e (pii n'est pas vraisemblable à présent, aucun état, aucun peuple ne consentimit à l'accepter. Les lUn/wa tJn'mtix s'etVorcent de démontrer cette vérité criante aux ultnnnontainx, aux nuirs. Vous nous perdez, s'écrient-ils, si nous votons ce que vous nous iiroposesi. N(ais no pourrons retourner dans nos diocèses, iKais déclarerons la guerre à nos gouvernements res|pectifs, nous achève- rons de détacher de nous ceux qui y tiennent encore. Rétléchi.ssez donc. Vouloir ramener le inimde aux siècles passés est folie. L'absolutisme, la soif de gouverner V(.us aveugle. Vous êtes impuissants contre la civilisation. Allez à elle au lieu de la tniiter en ennemie. Si le si('cle (,'st mauvais, l'Kglise est loin d'être parfaite; cest Elle surtout qui a besoin de se perfectionner, de se rendre meilleure. Peine [lerdue. A ses (jbjcction.s, les .lésuites ré- pondent, (et ce sont les .Jésuites qui sont le St. Esprist du Coik ile) : Ou la Papauté sera tout, ou Elle ne sera rien. Il ne convient pas à l'Eglise de transiger: Elh; doit s'imposer, et elle s'imposera. Vous |)arlez de conflits de luttes, .d'opposition, tant mieux. <iue l'univers soit en tiammes: que la Hévoluti(ai promène partout son brandon, qu'un cataclysme confonde les Etats et les peuples: comme la salamandre sortant du feu, la Papauté revivra plus puissiuite et jibis grande après cette crise t(>rrible. Nous voulons remettre le monde sur les i)rinci- pes dont le St. Sic-ge est le gardien et sans les (piels la machine humaine va à vau-l'eau. Vos progrès, votre ci. vilisation sont d'abominableA'liérésies ; nous les repoussons énergiquement; cntr'elles et nous, il n'est aucun accord possible, Ces réidiques ne convaini[uent nilllemi^nt les i'rri/ue,t lihérnux. (jui persuadés que la Curie pousse 1(! Catholicisme vers un abime sans fonds, essay(^nt d'empêcher un désastre, {l'oijn. lit .lunvier 1870).

1!> Au moiin'iit dt' lu (It'linitioii de l'iiiluiHihiliU' poiiiilicalt', il s'rcric ;

l'Iiiisc à Uiiii (iHi' l(■ll^^ njdiiissjinii'.s (ilis l'i-rch du Ciiucilc) ne soirtil |la^ lit simial du Si liiMin;.( /'./v«, 4 Juin IHTii).

I.i's piissidiis rilii;iiiiscN iniiiiii 1 ni hivriiir plus iiuellfs n'iPiit idln !(• le |uis.si'. Il y imm ciikhc et li'iii<'iii.s «les ( liiillatims |,(iiir |( s cxiiloiln-, l,rs lidniliifs sliicôrrs, riMix i|iii siivciil cDiiiilIrr les iH'ccssiti'S lU- lu vie |ii " litii|ilc et civile nvif \c> lusniiis di' hl vif dr I àllir. ccllX-Ii'! ITstilciiit livre iiiilis |iiJiii' |ir(ilé^e|- les inas-^es ecmlic les nliiTI-iltidlls et les e<illl|rlnlN de teles liilles el |iiTVerses. (/'.///.<. .I.llllll ISTll).

Voici romini'iil le jctiiniiii lilitTiil Iniilr les ('•v('(|Ut'N caïKidii'iis i'i In iiu'iiu

diiti' ;

I,e l'upe se réeolieilie ili' fil'é nu de lui'.-e avec les a -/iralidli- île miii siècle et de -.nii |ieii|ile. Se.' /un- tiiiiiiili iri m- .ir r''ciiiirilii iil iii,r ririi. et, s'ils sulil sincères, ils di'\ niiil liieiiint id(ai|iler les actes de celui ;|irils vii'uueî]) de dèelaicr InrailliMc. (lu le l'ape a tml d'aci'i'pler la situaliim i|ui lui est laite à lîiMue, nu l'nii a tcut ici de ui.'duleiiir une situalicn i|Mi menai e perpèluellciui'nl Inidii' > ivil et jiuliliijne, et aspire à le contiùlei' au Jidui des prétendus principes rili^ii u.\, (/'n'is. 7 (ici. I,s7ii).

■«,^1

L'impii'l.' (lu /'^///.s et sa hiiiiu' de Tlvj'li.'^t' pouvcul ,s(' r(''suint'r dans ('('ttt^ j)hras(' (|u'il o.sail imprimer imi ISlî^:

Le l'aiie nest (pi'uu mendiant saneiiiiiaire ipii salit imit ce ipi i| louiln».

IjAirilir cl le /'«//.\' .se i)iil)liaiciit à Moutrcal on se trouvaiciil les cluds l(\s plus iullueiits du parti libéral, mais il ne l'audrait pas conclure (|ue ce mouve- ment anti-reliifieux ([ui s\'-tait oru'anist'- dans cette métroi)ole du Ciinadii en 1S4S, ('tait limitt'' à cette n'^^iou. A\i contraire ces deux jouruiiux (jui t''t;iient les ori^'a- nes reconnus du iwrti lil)éral. irfuxviUent de trop nombreux abonn's dans toute l'étendue de la province de Québec. Ce l'ut au point (jue Ton l'onda un nouveau journal libéral à (Québec intitulé 1(> Nutional. 11 parut eu is.").) et dès son début il eut le soin de se ran<>'er sous l'étendard de Y Ai-fiiir.

m

Vn pas imnii'n^e a èlè lait de|Hiis la l'nndatinn de \ .\r inr ; mai,- la nmie est enccre l(ai:,'Ue, et si la ieu- nnsst^ se laissait endormir, le iVnil de six aimées de travail pourrait être perdu, . .. Niais siaili;iiti)iis donc siiecèK à iiotri' eniitVire, rédiL'é d'une manière à l'aire lioiineiir à la presse franeai,so et à <leveuir un ap|aii reinanpialile du parti dénidenitiqne, {XnLuiml. Il IJéc. l.^,")."i).

Voici ce (pi'il écrivait sur Iti question italienne le Sei)(enibre 18ô(j ;

Vous avez-lu eemmo n.iiis avfc éimitimi I adivsso i\w. les étudiants d,. l'aris uni iiivovée aux journaux

iingliiis potir les l'élieit.'r de leur zèle à prendn.' en miiii lu cmx- ilo/i^iiiir. Ils rendent hominau'C di,sent-ils. à la

puissuiito îissistaii.o ipii leur a été donnée par toutes les presses lilavs de rjùirope et par la pre.sse la plus lilav

<le toutes, la presse auKlaise, Nous leiion.s, nous aiis.si, à remercier les journaux do notre pavs ijui ,sas,s..cieiii

■y^L

2H

«l.ltlh lil lllrMIK' l'il ilh |icll' cril. 11 llllf (Pl'in 11' «••"•'''•'ll'^l'' l'I' il'llllis»!' i|r> ri ip|i-i. i|llillll nllhlii- nlHlllli' lie M'M |ilV(iccil|iiiliii|ih, hi^'lliui' |iUH ipii' Ir lli(ilil|p|ir ilrllliitil' lAs iniuiniin ,/. /il ri'riihilinii liilii';ili>i\ est lir l'i lu iiTulisti" lutidll ilr liillliK li'K liliril('H i'lllii|M riilii •-. r)lli' Il lurisiivr ses |ili'(lili'r(iiilis (■■li(lj,'ii|llrs |iiilir ci.' |irli|ili' illlillii' i|ili st'iiiit Kiniv II sr« yi'lix. i|iliiliil il m » iikI /iis nu i„ii/„'i nidrltn; i-l i|ili n'a iiiis licMiiii ilr m., loujini.-- Iriiili- linii.-- loli: rlir nli'l'ii'lIX «■"tl'i' Idiih.

NoiiH vi'iiiiiiN ilmii ivpiiiiilrc l'i nos t'irii'K de 'riiriii (|ui iiurit juis voulu liiiii' uni' iniinitrNtatinn iiinniin lil- i|iic cl |iii'lll(pritliiKi', lililis un iule ii'lliniinl et il,ilii n ; hipih Vi'niPhH li'IMilldlt' l'i nus IVitch di- Vrnlsr, ilr l'inii'lici' (Ir Mllmi. ili' liiPlIH', il' Nii|ilrK, (If rnlriliH', ilolit Ir hilinif riplltllllnt l'St tiliilr |"| inU!l'|)n'trr. Alipis, II,, Ils t'iivipvipiis, cil allciiiliiiil mieux, un i ri de s\ iii|ialliic à tiiivci- les AlpcK.

Li' NdlhiKil l'st le diirut' t'inuK' de VAi'niir i-l du l'nijs eu jouniiilisjin' dtino- craliquc t't sans Dieu dans l'ordre social. Voici coimncul il .s'('Xi)iiia(' ii ce sujet :

NiPllN iiMp|I> (■llli^ rnl'illinll i|llc le piètre ne (levait |iaK se ll)('!i r de |.(ilili(|lle. (pie 11' cllidllp de relisei^iUe

nient relii,'ieux n était pas eiiiil <ni se iiii'Iaieiit et •-enlre(liipi|iiaieiit les passimis des iKunines. Xnii.s le repétiiMs la ( liiiire apparlielil nu pi't'tre. et iiipIi ail Iriliiin^ : à la diseiissiiiii du douille et de la lliiilllle, et non aux ipiestiims de fli'iiiiirriilif (III de :li .ijiiit).ihii' /'iih'lii/ii'\ ( \'ili"iiii'. '!'.'• ('eldlni' IS,"i(|;.

Toujours la mémo tactiqtu' : ces bous libéraux iiltttqueut l'I'^ii'lise et ses enseiii'iuMueuts, vilipendent le Pape, les l'jVt-tjues et les prêtres, et (juaiid ceux-ci veulent i)réniunir les Fidèles conliés à leurs soins contre ces sctindales. et laire voir les tendanct-s anti-calholi(iues de ces laux-lVeres, de suite ceux-ci les accu- sent de l'aire do la /loli/if/ite en rltaiir.

Cependant ces orii'aiies du parti lilK'ral pousst'-s ius(|u"à hi révolte «'ontre l'EiiHse catholique, ruinés par tous ces excès et cond.imnés à plusieurs reprises par les évoques de la province dans leurs mandements, et spécialement j)ar Mti'r. Bourget, évétpu' de M()ntréiil. linireiit i)ar tomlx'r en discrédit dans l'opinion publique tiii point <|u"ils durent disi);iraitre les uns après les autres.

2." Erohilioii ilii /)iirH librnil.

Alors les chefs les plus habih-s tlu parti comprirent (ju'il fallait né(;essaire- ment chanu'er de tactique, et qm^ sans en abandonner l'esprit et les i)rin('ipes pervers, il fallait eejiendant li-s tenir dans l'ombre et les voiler de manière à ne pas blesser comme on l'avait ftiit jusque là, le sentiment religieux de la popula- tion. Ils allèrent mènn', en inaugurant cette nouvelle tactique, jusqu'à vouloir changer le nom du parti, en le désignant sous le nom de Parti nolionul, et en engageant les adeptes à ne plus parler du parti libéral.

Cette tactique était habile, nuiis elle avait li' défaut de n'être pas sincère, comme le prouA'e la lettre suivante de l'Ilon. ^I. Jette, l'inspirtiteur et le Chef de ce nouveau parti, publiée plus tard par Iti ^linerve 1«> 17 décembre 1877 :

21

l.iirMinCn IHT I. iili o'I'taill lioiiiliir cil' liiTmililiiN iiir (Iriiiiiliilii't'lit i|i' iii'(h'I'I||ii r île |iiilitji|iii' 1 1 i|i' nir <lmr;,'iT «le |ji /v'ikv/i/hm,//,./// ,/,/ y,»/.'/ /)/,«•/■.//, 1ik ((iiisriviilciirs iiviiidil i'i''iiK«i. l'u >'\|i|i,iiiint Imliilcuii'iit (li'|iiii>i |illlKirllls iiliMccs, r> r!iliii. .1 ii^'iiiiviii /■ , /' /A'/'/'«, ('X|'lillK'('s eu ilivtTîii'.s lilinri^lniii c .^ jiiu' i|IIi'Ii|IIik lil'iniUX, i"i

Nouli'M T c!c niiiv<'s |in''jii^.'('H <(iiitri' le puili. liln'iiil

.Ir liiiviiiN l'illllliilidli (le Kii/'/"'<in'i !■ /'■ mniiiii; et ji' IJf ViMllaJN rien klilcr «<ll|:* uruir /'(i/i/'ni/,(iiin,i ilr i cii.X <|iij jii.<'|iit' \ii iiviiii'iil cil \i\ l'iiiiiiiilli' ilii parli.

I.f liKillvclnrlll fjlli' ji' lui' |in)|'iiK)iih (11' tc'lilcf ne |.oi|Viiil roussir i|ii ii\ ic /. m Kiiiii- n,i, Il I, III- ii/iiiiiiliiiliuii. ( 'tsl ii|iii's ,iMiir III ( clti' a|>|>ri>l>aliiiii l't avilir aiimi rtaMi icttr l'iilciiti' |iiiitaitr a\ cr li ■' aiiriiiis. i|iii' jr iiir mis a riiriivi'c |iiim iniri/iiiiin r !■ imi-t'i iiiiliuiiiil. ( 'es (■olulitimis ('■lullt ari l'i'lc'cs, J rlls Idlltr llluTtr i|'a>;il cullilnr Jr I rlili-lliiais

Ainsi ( (• \n-H('\\i\\\ iKuii iKilioiml nCst \v,\s un iiouvfiiu i)arti : cf n"f>t <|u'uiii' rr<n'L;';iiii;-iitii)]i (lu /w/7/ li'hiUuil (\o\i\ il ne ivpudic iiiuun des ///-///n/M's pvn'irx, ([\\'\ JU' sont pour lui (|U(' des (ipiiiions rrixrrlltiblfs luihilciiiciit ('Xi)loit(''('s ])iir les coiiscr- viitcuts (!.'|)iiis plusieurs i.'iii-.'i's. I/lIon. M. .I<'llt'- n'u riutciitiou ili' sn/i/ilnufiT /)irsiii//ir. I^;'s \'t''ril!ihl('s clic''/ du imrli lil).rid scroiil les inônu's : ils rontiiiut'ronf à If diriu'cr sous sou Htuinuii mnii : car M. .It'llr uc vi'Ut rien tenter sans l'aitpro- hation de ceux (pli jus(|Ue en avaient eu la l'onduile. 11 avoue nieuie <|u'il lU' pouvait réussir dans celte tentative qu'avec leur siiiirliiiii et leur a/t/irnhulio/i.

('"est donc hieii ideiitifpU'Ulent le menu' l)artiavec les mêmes tendances danu'ereuses et les mêmes hommes pour iiis/zira/e/irs et jxtur su/ihn/s. Il n'y a de chauii'é (pie le /loni cl la /iirtii//ir.

Celte évolution du j)arli libéral eut le succès (pi'on en atlcudail. elle lit un iframl nombre de dupes non seulemeiii parmi nos bons catholi<iues, mais même dans les ranus du Cierué, <iui était demeuré jus(iiu' bi uni contre le parti libé- ral, non pas à cause d»; ses visées purement /«^///////t's, mais à cause de son esprit oKli-ciitholiiiiie. Un en vint Juscpià-dire : Il ii'// a ihia ou iireMjKt- imi^ île. libérulishu'. en Ciuiitihi. C'est surtout do cette é\olution du ]>arti libéral <jue date la division dans les ranii's du Cleri>'é sur la question politiipie. J^e nombre de ces pr<'iies ini'atiiéK des idées libérales demeura lu'aiimoins tres-jx-tit, surtout parmi le Clergé pastoral (jui était mieux à portée do connaître rinihu'Uce délétère des do Iriiu's libéraK's sur les Fidèles >conliés à leurs soins.

(Jràce à cette réoriianisalion. le nouveau [)arti national obtint (piehpies .succès dans les élei tioiis de IST-, et l'on vit aussitôt les chel's de la vieille école lil)érale a<'ioiirir, et se mettre à la tète du mouv»>meut sans rien désavouer de leurs erreurs passées, et en prendre la direction au ura'.id toutenlenu'iit de.s nationaux. A nn'suriMjue le j;u si- dévoilait, le A7///(w/// parlait de moins en moins drs itti//i>/Ki/i.i: et de plus eu jilus îles libéntin-. On essaya aussi pétulant quelques temps de doiuu'r au parti libéral le n(na de parti ri'foniiis/e ; mai.s cette nouvelle «lénominatiou prit encore moins <{ue celle de paiii n(ilhu<il. Quand le parti eut pris position dans le gouvernement Icdéral, on vit entrer dans le nouveau ministère, pour représenter la provime àv Québec, les anciennes sommités du parti libéral, les honorables Dorion, Inmrnier, Letellier et OeoU'rion, tous parti-

oo

HiiiiM (Ifs priiiiipi'N (|tnit)iriili(|Ui'.s (11- \'Arniiiv\ du /'(<//>; rt Irpuili iciirtiidic (li'-liiiitivt'iiM'iit 11- iiiiiii {\f /iiir/i lihi'rn/ i[n'\\ \nn\c cucoïc ;nij(>iinl'liui. Les priiiii- pinix (niiiiiii's (li'imis M»n ('volution -ont ('tf pour Ifs linuimcs uiodtn's (hi piirti

lilx'lid. I<' liiii/ l\i/)/ir. le Xiitidiiiil. lii 'rn'IiHiir. i\ MdUll'rid. et il, (^Hirltcc, \' ICrinr- iiinn/, \ ICIi'ilnn\ etc.

Li- lin'iulrri' ti'.'Mi rnl de ces |cuilli'> ii l'Ic de nu'iuiyi'r li- .scntinicul catlioli- (|Ui' de It'urs lecteurs (liius rexi)ressiou de leurs doctrines libérides. On n'y re- trouve jdus 1,1 hrulide Iriinchise de /'An/iir ni du l'ii//s dans riillirnuilion des doctrines revolutioniuiires et mil i-catli()li»|Ues. Au conli'aire ils iirotesteut de leur respect pour la reliuion et surtoiii ne \eulenl pas (|u'on la lasse intervenir dans la politi(|Ue. Kw consécpieiice il.s s'atta<iuent au ("lerue. et ils l'accusent d'i'Xercer sur les lideles un»' inllueuce indue, de chaniicr la i liaire en tribune politi<|Ue etc. Kn voici un exemple : l^es candidats libéraux ayant été battus à Montréal, le liicn-Piililif v\\ l'ul indiiiiié, et se jeta sur l'autorité reliii'ieuse (pi'il a<'cusa. on ne peut i)lus Li'rat uiteiueul, ifiiillufinr iinlnr {'\\ cette ali'aire. " Connue ■■ il n'y a i)as de tribunal ecclésiasti(|ue dans ce jiays, et (|Ue jus(|u'à présent les " autorités ecclésiasticjues n'ont pas refusé aux tribuiuiux civils ledroit de juiicr " les prêtres (|ui dans l'exercice de leurs devoir.s, l'ont du tort à (iuel(|u'un, on ■■ se demande si le cas cité plus baut n'est pas ordiiuiire le candidat peut " poursuivre de la manière ordinaire." (liiiii Piil>lii\ Septembre IST')).

Ce prétendu parti modéré alla beaucoup plus loin, dans cette voie d'hostili- té au Cler^ié, (|ue les lil)éraux de /'Arrt/ir et du l'ai/s. ils orii'iiniserent uiu' véri- table i)ersécution i^'ontre les Cuvés, sous prétexte d'inllueiice indu<'. contre la (jiielli' les Kvècjues durent s'élever dans leur Cir.ulaire au Cleriiv du '22 S,'p- tembre 187;"). " Ces adversaires de la IJeliii'ion, (lui cepencbint j^réteiideiit an " titre de catlioli()ues, sont les nu'nies partout : ils ilattent ceux de ses niini,4res " qix'ils es])érent tiaiiiier à leur cause (les prêtres libéraux) ; ils injurient, ils ou- ■' traî>'ent les pretn-s qui dénoncent ou (]ui combattent leurs desseins i)ervers. " Ils les accusent d'exercer une iiijliiciin' iiidiir. de convertir la cliairi' de vérité " en tribune politi(jue; ils osent (juelques l'ois les traiiu'r devant les tribunaux " civils poixr rendre compte de certaines i'onclions de leur ministère : ils cher- " ('lieront même, peut-être, à les forcer d'accorder la sépulture chrétieniu' en " dépit do l'autorité ecclésiasti([ue. "

Tel est, Emiiu'utissimes Seigneurs, le jugement i)orté i)ar les ll]veques de la i)rovince sur le prétendu iKtrti lilwrnl-i)imU:rc.

Ces i'aux frères sont certainement les ennemis les plus (bni<>-ereux de l'iv ji-lise et dix Clerg-é au Canada : ce sont eux surtout qui. au méi)ris des saints ca- nons et des défenses des Evèques, ont trainé les Curés de phisieurs comtés depuis 5 ans, devant les tribunaux civils pour leur faire rendre compte de ce (pi'ils avaient dit en chaire, les poursuivant même Jus(|ue dans le coni'i'ssional.

Quant à leurs doctrines libérales, elles étaient au fond les mêmes (jue celles

lia

«If r Avenir et du Pii.i)s, (|u'ils so iloiiiuiiciit uiudt' «le «h'wiivoiuT. et li'iirN rholM \rritiil)lt'N ('tait'iit toujours les iiiniics hoiiniifs. Aiusi /' Jjrrnnunil irriviiil ru Hitolu'c IST."» t'ii parlitui «le lu uoiiiiiiiilion du juii<' l'ouiiiifi' a la rour Suprmit' :

( iNl \r lilirmllhllli'. vilinl mis 11 iiiM-, i|ili (M XI |ii iMHilir liiolltc MU II- |.lll.- liMllt llll'illinl du ll(l^^.

Le Siilnmiit. df son cuit', s'oltjci la à <i' (|uc l'on uiil de culf les \ rais chcls <lu pard-lilx'nil, It-s aurjcus rouycs, cl il dil :

Aux \ iiii\ wildalN lu ir. uiii|M-iiKc ili' I. III 1 ipiinmr. iiil\ iimn cllr-. ii'iriir^ h r.'.i)iiii;ii"Mliic iliilpnnl, rr lllti'lifllii'liniil la lvriilil|MiiM;.

Il s'inila Wcauroup du lappoii d'un journal iiitlioli(|Uf sur laliain' df l'cn- Icrri-nieul dans li- ciuifticrc tallioliijuc de rt'X((»Miniuuif (luil)ord, ft il iitiil jmr lounuT siiuidalcuscun'ut en ridiculi' la pciiu' de rcxrouiuuiuitulioii, d'accord 11 cela avec s(ju auii le lîivi' Piihlir:

l'uni' ('■lie t(p|('-|illll. (lisait cclli' llrrlli('Tc rcllillc. il llllll (Irvicl di .> Vliiic^ |irilli i|H--, et M'XrlM|ili I de l'iali-

«liicr If- ciiscii^iiiiiicnl^ de IKiiliw.

l'our les libéraux de vielle-roche, (|ui ctaicul toujours \';^\\v du parti, l'or- li'aue reconnu a été la l^nlrit; (|ui est aujourd'hui l'orii-aue olliciellenieut recon- nu de tout le i)arli lil»cral. Cette triste l'euille a pour rédacteur et propriétaire un moine dél'roqué, devenu ai)ostal i'\ rrain-niaçou.

Voici ce (pi'il disait de lui-uieui(' en Janvier ls7>>. en réponse au Pralirlrur Ciiumlien :

Kli bien, l'idtcitciir. nililcN le à vos Icclciirs ; II). Nous sdniuii's rVani-uiiu.'iiU, (.'t uiOiiic iVanr-uiiii.'ciii av.mir. '.'(P. NiPiis sipuiiaus lilptTal. cl ukmiic lilpi'ral avaiuc.

::(p. Nous soininp'S liiduiiialciir ciillioiisiastc drs ipriiicljpc^ ik^ In ivMiluliiPii iVauçiiisi'. cl iiaiti.-.iin de la (Icclaiatiipii des droits de riMPiiiiiic,

l'our donner uiu> idée dos principes de cette l'euille libérale, il sullil de citer l'artiile suivant de l'un de ses conirères. La Miiicrre.

D'un c(itc' lu l'airic (iv Montréal, iiriiicipal organe des lilpéraux canadiens fiaïK.ais. n'a pas m\ un mot de Ipjiinie ou (te rospect |)()Ui' la peisieution dont les onli'es n'Ii.u'iciix sipiii victimes d(! lu ] ail du goiivernenient a'pnblieaiii en Fniliee. Au eontmliv. elle nu toujours en (pKP de rencins à liniler en son honneur et en 1 Ikjh- neiir de ceux (lui rappiiicnt. I^a-s plus tard (pie mardi dernier, conseillant à ses lecteurs de t'èter t'muiiverwiire <le lu lugulire date du 14 Juillet, diito (pii ouvrit l'ùro des massiicres de la saiiirlunte rijvoliition t'i-aii(;aise, elle disait: •■ iJeniaiii sera ccKljré lu l'Otc iiutionulu do lu Fnilice. Vax immense Jubik' attestera la vitalité (te la

•14

priindc iidtiiili 'Hii a oté lu lluiiiliriin ilc la l'ivilisiiUiPii. et iiui n /irn/ l' lui ma ix h' ihxws lu vole (iini-i'ti' piii la it- vollltioil. (Miii-'irr lîl.hlillct IHHO.)

Le 7 Mai 18S0. l.a Pa/rie disait :

i^a J///i(/'(r, [laiiaiit du r(invs|ioiiilaiit du Vl'tmr ;.lm rie aveu uni' iiaivctù dcmt un Cdiiscillrr lri;i,^liilir <wt suut cillJiiblo : " Nous no doutons pas iiu'avuc lu liliiialisniu (|ui lu <listiiii,'uu. il auniit inùtùrù X'icloi' 1In,:;ii à Vfuillot, ou (îaniliuttii à I.uuiun lîiiui, ou .lulu Furry au ('onitu du Mun. '

Mais sans doutu, liiavu liouiniu! ut nous ,iii.isi .' Il nya i|iu; du piiifonds iguor.mts ou dus Tartufes dff inùtiur i)ui puuvunt niuttru uus lioninius lu un coniiiaiaison.

],(• Canada uatlioli(|Uu, ajoutu lu Muorci, n'a liun à laijv avuu In h'raiicp i-i'/'ohiiioiiiinire. Kuoiituz. lioin- mus à lions iiiin(i|ics I Lus rùvolulionnairus un l'iainu sont d'aliord lus uoniuiunistus ijui dùuonuunt (Jauiliutta. les DumllT d'Asson, lus C'uuuo d ( trnano ut lus Cassaitiiau cjui rugruttunt lu uassu-tùtu ; ut puis lis dt! Mun. lus TjUuiun du Mrun, lus Cliùsnulong ut lus Vuuillot ijui uonsiiirunt avuu lus Chainliord. \''iilii lus lùvoluticjnnaiiis fmn(,'uis du jour. I.iljiu ii\ousilu lusadoiur; mais vous n'avuz pas le droit du nous lus imposer: ut si on lu tuntu, il y aura dus protustations ùnurglipu .^ et signiliuativus, soyuz-un surs! (^l'ali-ii;. i Mai IHHO).

Ce rapide oxamcn dt^ la presse libérale démontre qu'il existe réellement tiu Canada depuis une trentaine d'années un parti qui s'i-st donné la tristt^ mission d'y l'aire prévaloir les idt'cs sixbversives de la bnince, de battre en brèche les doctrines de l'illylise sur les rapports des deux puissances et d'attaijuer ouverte- ment le Clerg'é.

Par consécjuent ce parti, qui a pris le nom de /xir/i Uhént', n'est pas seule- me.it un /xirfi /lolifù/ue mais encore un /larli a/Ui-caflio/hii/f dont le Clergé a eu raison de combatte les doctrines perverses et les tendances danucreuscs, alin tle préserver les Fidèles conlies à ses soins, d'une séduction aussi l'uneste.

Enseii>-neMenf, et diredlun iloniws par les Emjnes di: hi /irorùirr de Québec loiirlintd In po/iliqm.

L'enseip-nemiMxt constant des Evé(|ues de la Province sur la tjuestion (jui nous occupe ici. n'a pas varié depuis iine trentaine d'années. Sans cesse leur voix se fait entendre soit dans les Cojiciles, soit dtms les lettres pastorales oix autres documents pour prémunir leixrs ouailles contre un ennemi qui n'est que trop visible à leurs yeux. Les extriiits suivants (pie je me permettrai de mettre fxtus les yeux de Vos Eminences, l'ornient, si je ne me trompe, un ensemble de ))reuve8 bien difficiles a renverser.

lo. Extraits du Règlement disciplinaire adopté dans le second Concile pro- vincial, en IHâl.

l)f la l'olitiijw. I. Lii (jli'igé doit iliiuh Kl vif i)Ulili<|iio ut (iiivOc ilcmi-incr ntiiur (Unis ks iiut-Ktioii? «|iil 110 touchent en rien iiux iiiineijies religieux.

II. Il doit iiénnnioins instruire le peuple de ses oliliKutions diiiis l'exereice de ses droits livils, politi- ques et religieux ; lur tous doivent stivoir ipie iiniind il s'aKlt du clioix de lieprésetitiuits en l'iuliineiil, de Maires. d'Olliciers niunieipaux. de Coniiuissiiires d'école ett-., ils doivi'iit se pinnoiic i u liiveiir ilr ceux ipii. de lioMUc loi. .sont JilKés eiipaliles de délelidre cl de sonti'iiir ( es niénies droits.

Ih sJiiKrniiux. I. (juiind il einule de nmuvais Journaux clans une jparoi.ssi'. les conli.s>curs doivent olili- tter leurs pénitents à les renvoyer, car un mauvais jiauiial a liientôt g'dé l'esprit d'iui peuple, ciunnie une mal- lieureuse exiié'rionee ne l'a ipie trop prouvé.

II. ("est i\ l'Kvéïpic iju'il apimrtient de Juiicr de la nature de ces mauvais Journaux, it de dénoncer an cler^'é, ou au peuple, ceux ipiou ne peut lire (Mi conscienec.

III. I.e.s (,'urés ne doivent ni nommer, ni désif^ner t'U chaire aucun de cis Journaux .pii pourraient se )Hihli(.'r dans la province, sans y être autori.sés par une direction écrite de l'Kvécpie.

I\'. Il va SUIS dire (|ue les proj)riétaires. édilems, imprin)euis et antres personnes ipii ( ontriliueut direc- tcniei.t et eriicacement à répandre ces productions. Juives jiar l'Kvécpie inimomles. on irréliuieu.s<-s. «int indi- ',i\u::i d'alLSolution.

\'. I,e lle..^oin duu Joinuiil Iraii'.ais, pour prop,ii;er les lions priueipi's. sciait déplus en plus .sentir. Ce join'nal rédif;é par des laiipies instruits et ( hrétii'Us prohiirait plus de fruits, ((aice (|U il reiieuntreiail moi]i> de préjui^és ipie s'il était sous ICutiérc <lireilion du l'Ier^é. iiu aura done à aviM'i' aux meilleurs moyens à icndr^ ce nouveau service à 1 Kulise.

I'jU l'iiLsaiit cet te di'i'iiiiTc rccoiiiinaiidatiou eu i'avfiir de la Presse c<illi()/iqnc. les Evèiivies uo l'aisaii'iit (jiac se ruîilbnm'r à la dirt'ctioii doiiiu'-c i)ar rillu.strc rie IX. aux EvèciiH's du monde (îiiticr, dans sou Kucyrli(|ut' Itifer JIii//i/)/irs, au sujet de reU(Ourai>"eiiieiit et de la protection à a.Torder aux éerivains et aux journal i s te.s ( at holiques.

■2o. Extrait de la Lettre Pastorale des Pères du orne Concile l'iov incial. en IHt;;?.

Nous devons vous tain' connaître avant lo\il. N. T. C. I".. ipicls sont, danses temps mauvais, les iiomim's i|ui en veuh'iit à vntre l'oi ; (;t p<un' cela nous n'avons ipi à vous taire eiltenilre la voix hien connue de notre immortel j'ontil'i'. l'i<' IX. (pli nous dit à tous (pie ces terrildes ennemis sont ceux ipii armés du seeours des sociétés seerètes (Les principaux ehel's du parti liliéral appartenaient à ces sociétés a^llmiu,■ll)le^l voudraient aholii tout culte relif;ieu\ ; (pii l'iailent aux pieils les droits saeiés de rKi.;lise en chenhanl à la dominer injuste- ment (jiii ne crai,L;nent pas de piihlier, pour tromper les peuples, (pie le l'ontil'e Kouiain citons les

ministres sai rés de rKi;lise (loi\-eiil être exclus de tout droit, et de tout domaine sur les liieiis temporels.

Ces l'unestes erreurs, et lieaueoup d'autres aussi pré'Judicialiles. .se propagent dans le monde entier, d'une manière vraiment alarmante, soit par les mauvais livres et les Journaux irréligieux, soit |iar les discours impies «pli se (léhitclit dan.-- les Irihunes et les chaires de pestilence. Ce (pi'il va déplus cléplorahlc, c'est (picllcs UaLTlient et pénétieiit même dans les esprits relif,'ieux ipli ne sont pas sur leurs nardcs, par, c ipie ceux (pii les procl.-iment ont i,'rand soin de i iicher leurs noirs de,ss(^iiis .sous les ihdiors de la rclijrion (jii ils l'ont semhlant de respecter pour mieux troni|ier les simples.

('e sont ces erreurs si séduisantes (|ue le Chel Suprême des pasteurs ne cesse, depuis dix année-,, <[o sifxnaler au inonde entier, pour ,pie les vniis entants de l'Kfjlise ne s'exposent pas au damier d'y tomher. Nous lie faisons donc (pie nous cont'ormer au désir du Vicaire de ,lésus-( 'hrist. en appelant aiij(aii(riiui votre attention sur un sujet si important, et en ri'nlant (pie les allocutions (lontilicaleis ipii contiennent ces avertissements sj salutiiires soient pnhlii'-es à la suite des décrets de notre présent Concile. Viius les éc<uitere2 dom-, N. T. C. F., avec une docilité liliale, ces avertissc-ments imtj'rnels, lors(pt'ils vous seront ex|ili(pn-K pur vos pasteurs avec ce zèle que vous leur connaissez, et do.it Un vous donnent la preuve cluwjiie l'ois (piil s'afjit de pourvoir an hien de VoK ùnieN,

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Sy Jixtrait dt- la Loltiv Pastorale de« Pcrt'K du 4'"" Concilo rrovincial eu 18t)8. Sous le titre, Politique et Elections, se lit ce (jui suit :

Des lioiiiiiR's i|iii Miilciit VdUs tiuiiii» r. N. '1". V. V .. vous iv|ii'tiiit que lu rrlijiidii n'a vhu i\ voir diiiis In |Militi(|iic. Xi' pouviiiit |ias, (iii nutsiint pas iiiir la vérité de ir iiifr(niciit (|iR' J. <'. doit un jour oxorccr sur tous les Imninics. Ils viulcnt en rcstriindn' lolijit A la ((induitt' privét'. Ils adUHttciit hii'ii (|uc, dans la ((HuluitL' privé»', il n'est piiK permis de penser d'une nianière déiai>iiinn,.Me. depailer cuninie un insensé, d'agir sans vérité, sans liinnieur et sans pudeur ; ils veulent Miii leecmiiaitre (pie le (.'lergé a i-iiiscm de demander au nom de Dieu (pie l'on s'alistieinie île ces éiiorniités dans la eondiiile privée. Mais du nuunent (pi il s'agit de politiipie' ii?s mêmes hommes nous aec usent de tvrannie et de despoti.sme intoléiidile. parce que nous réprouvons l;i

licelise etVréliée de tout /hiik'i; (le tout ilin; de tout /m'ii' ( "est ainsi ipie l'on s'efforce

(le détruire dans la politiiiiie toute idée de justice, de vérité, de droit, d lioiuu ur et de relinion.

Or, dit Pie IX, oii la relifiion est liannie de la société i ivile. et la doctrine et l'autorité de la révéla- tion divine rejetées, la vraie notion de la Ju.stice et du droit Ininiain s'olisi urcit et se perd, et la force matérielli' prend la [ilace de la justice et du vrai droit. (Kiicvi . 8 l)cé. 1kiI4).

Ainsi l'on veut bannir Dieu de la soc iété civile, et s'atfraiicliir de .si lia sainte dans ni conduite [lulilicpie. L'on oul>li(j que le même Dieu cpii doit jujjer les individus, est aussi celui '/ni iiii/i lin /,riij,/,.'<. (l's. VII. 0.)

C'est depuis (jue l'on a commencé </ .v/ y/c ,■ Cfx dortriiis.t /,erri r.ir.i. que notre pays, autrefois si paisilile et si heureux, a été le théâtre de scènes déploraliles de violence, de d('Sordres et de scandale de toute espèce dans les élections. Des hommes qui trouvent leur intérêt iV éi;arer le iieuplc ont e.\allé sjins UK'siire sa liberté et son indépendance pour mieux réussir à le faire servir d'instrument aveunle à leur ambition. Ils ont d'abord posé ce fau.\ principe, contre leipiel nous venons de protester, que la relif;ion n'a rien à faire dans la politique : ensuite ils ont S(Miteiui ipio [lour vous déteruiiner dans U; choi.\ d'un candidat, vous n'aviez ]d autre refile à suivre ipie votre bon jdaisir et U: ca]>riee de votre volonté ; et enfin mettant de coté toute vérité et toute justice, ils en sont venus ju.scpi'à permettre de dire et d'o.ser tout ic que l'on croirait capable de i die Irioinpher le candidat de son choix.

Krreurs monstrueuses. N. ']'. C. F.; et malheur au pays elles viendraient à prendre racine. Malheur au ^gouvernement qui prétend iv^ruer .sans Dieu : malheur au peuple qui dans l'exercice de ses droits politiipies niéccniiait le» lois impii/seriptibles de la saine r.usou et di; lu justici'.

Dans le 4'^""' Concile les IVres lirtnit un décret sur les élections politiques et administratives dans leqiiel ils tracent les de^•oirs du clergé et des tidt-des en termes précis. C'est à ce décret <jue les instructions du St. office renvoyent le Clergé et les fidèles pour la conduite à tenir dans les élections.

4." Décret du ô^'"^' Concile Provincial sur le Libéralisme Cutlioliqite, en 1873.

liiberalismus (jatholicus paiilatini in San li': Ei clesiam intro.nissus est. et in ea se dolose abseondit, sieiit anti(pius serpens in panidisum. ut imprudentes an 'lias seducat. i'ias ad l'ructum arboris scientiit boni et mali manducandum, insidio.se impellendo.

Dec autem gratias agimus (piod pessimus ille error parum communis sit in hae provincia.

Attanien ut omnino deleatur, et ne amplius spargatui. omnibus mandaïuus ut oves suis paHt(mhu8 piwtores autem Vieurio Christi et ejus doctrina; thinissimo adhieieanl, etc.

Enfin, en 1875, l'Arclievèque et tous les Evèques de la l'roviuce Jugèrent nécessaire de donner collectivement la remarquable Pastorale qui eut les résul- tats les plus heiireux dans tout le pays, et qui obtint en 187G l'approbation de Sa Sainteté Pie IX. (P. .T. 2.)

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Je prie hi\mbk'm<Mit Vos l-liniiiiMicos de parrourir cette Li;ttre Pastorale du 22 Septembre 187ô ; rien, mieux que <;e doeumeiit, ne prouve combien tous les Evèques de la Province étaient alarmes des doitriiu'.s perverses qtii menavaient d'envahir le champ de notre Eglise provinciale.

Tel est, Eininentissimes Seiiiueurs, h' résumé des enseif^ncments et di-s di- rections donnés par les Evéques de la Provinc»^ de (Québec au clergé et lU lidé- les iionliés à leurs soins pour 'es prémunir contre les dangers des erreurs mo- dernes.

Tous ces do; umcnts épiscopaux concourent bien, avec ce <jui a été dit pré- cédemment de la presse libérale, à démontrer <[ue les (/orfrimx perveises qui trau- h/en/ /'Eitro/ie oruieii/ rée//eineid traversé l'Océon, et ([ue depuis tri'ute ans il y a eu au Canada un parti (jui n'a cessé, et ne cesse encore de travailler à les propager <lans les diverses classes de h\ société, avei- un zèle et une constance dignes d'une lUi'ilL'ure cause.

VI.

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Q/ir/f/nfy f<n/s /in'x de no/ré hisfoirr.

A. ces deux voies de preuves, savoir; la presst^ libérale et l'enseiffuement «piscopal, concluant si clairement à l'existence, an Canada, des erreurs anti-re- ligieuses qui désolent l'ancien monde, je pourrais en ajouter une autre ([ui n'au- rait pas moins de force, celle de laits tirés de notre histoire. Je me bornerai, Eiii. Seianeurs, à en .rl^'ualer trois, bii'U propres, si je ut me trompe, à l'aii'e j\i- yer de l'intensité du nuvl : lo. celui de l'Institut Canadien ; 2o. cehii du in-ocès (fuibord; -îo. celui des poursuites judiciaires contre les Curés pour iniluence -spirituelle indue.

lo. Depuis plusieurs annét's existait à Montréal une so iété littéraire, jwr- tant le nom d'Institut Cauiulien, <[ui comi)tait dans ses rangs un grand nombre déjeunes gens et d'hommes distingués, et à la quelle la jeunesse, au sortir des collèges, ambitioniuiit l'honneur d'api)artenir.

Les chefs et les principaux menbres du jiarti roui>e non sous leciuel est plus communément dcsin-né chez nous le parti libéral, cominirent ([uelle force ils pourraient tirer de a'iU' institution pour la dillusion de 1(>tus doctrines; ils travaillèrent donc ave- énergie à y l'aire iiénétrer leurs a<leptcs, et bientôt en 18Ô0, se trouvant en majorité, ils purent donner à l'Institut Canadien la direc- tion ([u'ils avaient en vue.

Cet institut devint en peu d'années une véritable chaire de jiesfi/enre, par les discours et les Coniérences prétendues scientilh^ues qui s'y débitaient, et par sa bibliothèqut> impie et voltairienne ouverte à tout le monde.

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L'siutoritt' dioct'saiiif. ii])ivs avoir ossayr en vain di' les vaincncr dans lo droit chcniiii l't au Ijut imnnier do riiistitution, nc vit ibrct'c do roiisurcr et do coiidamuor ootto .so/iotô d6voyô(> ot iiuorriii'il)lo, dovonno uiio vôritahh^ ôcolo d'impiôtô »'t do dônioralisalion. Eiiiiii un dôcrot du St. Olli^c i-n dato du 14 Juillot ISi)!». coiulanuia l'institut C'anadion et mit so« productions à l'Indox ; il l'ut ^ dôi'ondu à tout catholitjuo do ooutinuor à on lairo partie souh peine (rcxcominunioation. Cotto sontoiico lut so]i coup d«> mort.

Pour se vengor dv <<'s ooiulamuations portées par lo St. Sioifo ot par ratlt-OMi ritô diocésaine contre IMnstitut Canadien, l'un do ses chefs les plus importants ot les plus avancés, écrivit un pamphlol aussi ig]U)blo qu'impie qu'il intitula " La yrando ii-uorre ecclésiastique " dans lequel il déversa lo mépris, le blasphè- me, la calomnie sirr tout ce qu'il y a (W plus saint et de plus auguste dans l'Egliso. En voici <iuel(|ues extraits :

'■ La suprématie du jm'tre siti'niiio toujours (>t partout l'osclavaue de la pen- '• séo : elle signille par mémo lo servage i»olitiquo. Qu'était devenue la natio- ■■ nalité italienne sous lo régime papal ' (Qu'est devenue rintolligonce humaine " sous la censure i)apalo ^ rourfjuoi le domaine de l'esprit était-il devenu un ■' désert connue la campasiMio de liome :" Stérilité partout !

L"iiiraillil)ilité d'un lu)mme sur h-s questions do mœurs est la i)lus n-rande '• aberration de l'histoire, ("l'st. a dit un illustre prêtre mort dans 1(> sein de •■ l'En'liso, c'est la plus grande insolence qui se soit encore autorisée du nom de '• .lésus-Christ. '

Toutes les colères dos libéraux ne purent empêcher le dit institut de (om- bor dans le discrédit ot do périr misérablement.

2.0 Le procès de roxcommunié Uuibord intenté à la l'abriquo de N. 1). de Montréal par les mêmes hommes, eut un retentissement énorme dans tout lo ])avs. Un membre do l'institut canadien avait refusé de se soumettre aux lon- <lamnations portées contre cette société, et d'en sortir. Etant mort dans vv\ état, ot sans donner marque do , repentir, la sépulture ecclésiastiqiro lui fut refusée ])ar l'autorité religieuse. Les libéraux avancés saisirent t'otte occasion d'atta- (|uer l'Ea'lise dans l'un d ' ses droits les plus sacrés, l'inviolabilité do la sépultu- re chrétioniu*. droit garanti i)ar la constitution dti pays, oi dont Elle avait tou- jours joui sans conlostation. Deux avocats, coryphés du parti libéral et adoptes ■'élés do l'Institut, M^L L'odolpho Lallammo et.losoph Dotitro, se chargèrent de forcer la main à l'Eglise, et de l'oldiaer par l'autorité civile à laisser inhumer on terre sainte l'ini'ortuné tluibord ((ui on avait perdu le droit par sa révolte. Ils intentèrent i^n conséquence à la fabrique do Montréal un procès scandaleux autant que disi>endieux, et on proiitèrent pour émettre dans leurs plaidoyers les doctrines les plus anti-cal holiquos sur la constitution et les droits de l'Egli- se, et les blasphèmes les plus impies. En voici quelques extraits :

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" La Fraii •' uniiL-i' (U' s>'.s lihi'rl.'vs i^-allicani^s est r^sirc ciilluiliijui' en drpit des Cardinaux et int-uu' dt's Piipcs et d>',s C'oiicih's, cl, coin cric du houdicr qui ' a résistr à tant d\'-pn'U\cs, tllr ((inU'iuplc avcf indiUrrcncc la liiiiudf iiNscni- bltv du Vatican (jni va cucoii' une l'ois csisaycr en Aaiu de dt laiiiH'V l'Apen- nin, pour lue servir de l'exiiression d'un évèiiue l'ranvais.

" l^a division (en parties bénie et non bénie), di-s cimetières, en vue de nianirester rap]n'o))ation ou rimi)robation reliuieuse de la conduite d'un dérunt. est un acte pun-nient inatéiiel et nn abus des l'tjnclions curides qui tombe sous le contrôle de l'autorité civile. J/autorité civile n'a januiis reconnu à l'au- torité reliuieuse le droit de llétrir des citoyens honorables et en pleine posses- sion de leur état l'ivil au iiionieiit de leur nnn-t. j)ar cetti' division arbitraire des cimetières.

■■ L'autorit ' <'ivile doit inrconiKiilre. In roitxêrni/ion t/cs i-imiiin-f^ (juand il s'agit d'assurer aux morts le resjx'ct (jui leur est du.

" Si l'autorité reliti'ieuse veut bien consacrer sans nécessité les cimetières, elle s'expose de son i)r(>pre uré à ce ([u'elle api)ellera peut-être une profanation de la terri' sai)ite; nniis elle seule est responsable de cet inconvénient.

■■ Le ( 'vtrc ne devient Cuié (jue jnirce (ju'il devient meiubre de la corpora- tion ai)pcli'e /^//j/v'ry/.'r et, de (e monu'iit. il entre sous le contrôle a))solu du pou- voir civil. Le i)rèîre-curé. c'est l'oHicier i)rincipal d'une corporation (jui veut jjossi'der et !M]ministr(>r des ))iens matc'riels. des immeuldes, des meixbles })our des besoins matériels, des ch(\ses absolument inutiles au prêtre.

■• Les ])rélenlions de la dél'ense sont l'expression, la reiirésentation d'un système. Ce système est celui (jui auite le monde catholi<]ue en ce moment ; c'est celui (|ui tend à l'aire restituer à l'ordre religieux la prédominance que le pauanisnu', le l»oudliisnu> et le Christianisme du moyen-âuv avaient obtenue sur la soi iétc, et dont toutes les l'oriues de culte ont si douloureusement abu- sé; oui, cette i^rédomiinnue. rêvée i)ar di's esprits dont l'existem-e «laiis notre siècle t'ait croire à la méteni])sycose. "

'■ Les clients de nos adversaires n"ai)paraissent i)as au dos.sier, quoi(|u'ilis soitnd l'ànu', le lu'ri', la nurlle et les os de toute la déi'eiist'.

■' Il y a dans le lutiude un cercle d'hommes en consi>iration pernmnente contre tout ce (jui l'ait le bonheur matériel et moral de l'humanité; un cercle d'honanes qui se disent cath.olicpies et (pii trente sept lois ont été proscrits par les rai)"s et les Princes d»> tous les pays catholiques. Dans ces pertvu-ba- tions, le s'énie d\i mal est passé du ser]>ent dans ce cercle d'hommes. Vous le pro.s rivez, vous le morcelez. voii.< le tranchez en cent mor< eaux, pour le livrer aux vents destructeurs, t-t lentement, scmrdement, sileucieusenuint, ces mor- ceaux se cherchent dans l'ombre, de rArri(]ue à l'Europe, de l'Asie à l'Améri- (j\u' et le seri)ent se recomi)ose avet une recrudescence de venin et de haim* outre la société chrétienne, et lorsfjue vous le croyez disparu pour toujours.

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" (Milouct' dans U'H (Oiirhcs si'cnlairi's cb' rcxi'crntion des hoimncs, vous voyez •■ rc'|iuraitn' sa tètf hid('US(\ vous ic voyez «'tiMidn' autour du tronc et des iiiein- '• hres de la sociét»'' ses replis tortueux et vis(jueux, pour étouder le corps et '■ l'inné de la victime (jui est le monde civilisé.

" Les clients de nos adversaires, ce sont les .Icsuitos!

'• (\' sont eux (jui, avec lex\r art iui'ermd, plaident i< i sous les jiouis des •■ curé et marsiiiilliers de Montréal, et qui en ce moment rient sovis eap(> du bon '■ tour qu'ils Jouent à toute la population de la mettre ainsi en émoi, sans <jue le ■' bout de leurs doiuts y i>uraisse !

" Déjà notre si^ciété étreinte dans les rei)lis du serpent allait expirer sans '• jeter le cri d'alarme. C'est la main d'un mort qui la rappelle à la vie ; c'est (iui- " bord encore iiisant sur le sol (jui arrachera le masque de la défense !

" Honneur soit n-ndu aux sauvaii'i's de te ( ontinent, qui avaient commencé a supprimer du sol canadien la pr*'miere semence delà sainte Société de. Jésus! ■■ Honneur soit rendu a\\ ministère anu'lais (jui les en lit disparaître!

" Ihmneur à l'Archevêque de t^uébei' (jui a entouré son diocèse d'un cordon ■' sanitaire contre cette peste !"

Ces (juehiues extraits sufliseiit pour donner une idée des doctriiu's pcrvci- ses et de l'impiété de ces chei's libéraux, venu-eurs de l'Institut-Canadien. Ils eurent linalemenl uain de cause au tribunal < ivil de la Reine, Guibord l'ui enterré sous la ])rotection des ])ayoniiettes dans le cimetière réservé aux Catho- liques, morts eu paix ave<' l'Eglise, et la labrique'de N. D. de Montréal condam- née à payer les frais énormes de ce procès.

ay Le troisième fait est celui de la persécution organisée contre le Cleraé en traduisant devant les tribunaux civils les prêtres de quelqxres comtés sous prétexte d'inlluence s/iinfuefle indue. Forcer les prêtres à rendre compte devant le tri])unal civil de l'exercice de leur St. ministère, des instructions données en chaire à leurs ouui^les, et les poursuivre Jus(|ue dans le secret inviolable du tri- bunal de la pénitence en interrogeant les pénitents sur ce (jue h'ur avait dit le < onfesseiir, était < hose inouie dans les annales de notre histoire. Aussi en résulta-t-il un s- andale immense, contre le([uel les évèques durent s'élever: et 'es pro es intentés en violatioji des saints canons et au mépris delà défense formelle et précise de l'autorité religieriwe dans la pastorale, et la circulaire du 22 Septembrt» 187"i, constituaient en mênu' temps uiu' A'iolation flagrante des droits les plus sacrés de l'Eialise. et de lalib(>rté du culte catholique, garantis par h's traités et par la constitution du pays.

Aus'^i '^rsque les prétentions que nous pourrions appeler sa' riléges de nos li- .i ï'i" été I ouronnées du succès par la sentence de la Cour Suprême,

1 I' fat •' sta solennellement contre une telle interprétation de la loi, par

iiue 1,

Il date du 20 Mars 187*7.

.!1

" A la lecture de la senteiici' leiidue le 28 Février dernier i)ar la Cour Su- " préme du Canada, dans la cause de l'élection du comté de Charlevoix, les " soussignés, Archevêque et évèque de la province Ecclésiastique de Québec " ont éprouvé une douleur profonde, que tous les vrais catholiqiu's ne nianque- '■ ront point de partager avei; eux.

" Nous n'avons pas à Juger la valeur légale des arguments sur lesquels se '■ sont appuyés les honorables membres du plus haut tril)unal judiciaire de " notre pays, pour interpréter avec tant de sévérité une loi d'alleurs recommau- " dable. Mais aussi il ne peut nous être défendu de déplorer le conllit que ce "Jugement constate entre la loi ainsi interprétée et les droits imprescriptibles '■ di' riîglise catholi([ue, exposés dans notri' pastorale commune du 22 Septembre 187Ô.

" L'interprétation si rigoureuse et si absolue donnée à la loi électorale, si " elle est poussée jus([ue dans ses dernières conséquences, irait Jusqu'à priver " l'Eglise calholi<jue d'un droit sacre, d'un droit (jue la nature elle-mèmi' confè- " re à toitte société et même à tout iiulividu, d'un droit enlin que les codes de '■ toutes les nations reuardeut comme indiscutable; ce droit, c'est celui de légiti- ■■ me défense

" C^uand don<' nous voyons la liberté de l'Eu'lise et sa dignité méconnues, ■' il 111' ])cut être permis à ses enfants et encore moins à ses pasteiirs de garder ■' un silence qui équivaudrait à une trahison. "

Tout le monde sait que Jamais pareilles plaintes n'ont été j^ortées contre notre ilergé par les protestants, qui comprennent en cela, mieux que ces catho- li(|ues fourvoyés par les priiK ipes gallicans et libéraux, ce cjue doit être la li- berté du culte religieux. Pourquoi faut-il avoir à ajouter qxi'il s'est trouvé des prêtres assez infatu-'s de «-es erreurs, pour a])prouver de tels procès, (>t encoura- ger ceux (jui les suscitaient.

11 est à nnuaniuer (pie si la //finrrsion. de l'Institut Canadien, et \;i profana- tioh du ( imetière catholique par l'inhumation forcée de l'excommunié Guibord ont été l'teuvre des libéraux avancés de l'école de V Avenir et du /'////.s; la persé- cittion légale exercée < outre le Clergé sous prétexte d'inlluence spirituelle indue a été surtout l'œuvre des libéraux catholiques modérés, de l'école de V Eviiiement et de V Elerlaiir de Québec.

Donc en résumé, les programmes et la presse de l'école libérale, les faits et ffcstes de ses 'hefs, les documents épiscoi)aitx pour les combattre et préserver les fidèles de leurs séductions, s'unissent également pour constater que " lesprin- " ripes pervers (jui, troiihleid l'Europe ont réellement traversé l'Océan, et depuis trente '■ ans environ les erreurs contemporaines ont réellement commencé à faire sen- " tir leurs funestes elfets dans les élections populaires et à leur donner un ca-

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" ractrn' hifu pronoïKn'' d'hostilit»'' roiitrc rK<>liso, do la part do ccrtiiins cîilho- " li(iuos iiillwcuts de la Proviiico ; qu'ils ont lonnr un ]>arti <'t loudi' des joui- " naux qui se «ont donnt'-s la triste mission de iairc prévaloir en Caiia l;i les " idées subversives de la France, de battre en brèche les doctrines de l'I'lii'lise " sur les rapports des deux i)uissances. et d'attaqxu'r oiivertement le clergé. "

Ce fait douloureux s'explique iacilenient, J']niinentissinics Seio-nevirs, pour ^eux qui connaissent les rajjptn'ts intimes du Canada français et eatholi(iue, avt; son ancienne mère Patrie.

Les hommes vivant de la plume étant encore très rares cheK nous, et notre littérature nationale n'étant (>ui(>re (|u"à son berceau, toutes les classes de hi société s'aliiuentent aux productions littéraires, scient ili(|Ues et i)hilosophi(jues de la l'rance ; chaque courrier transatl:inti(|ue nous iii>porte les i)roducti()ns de la presse (luotidienne française de toutes les couleurs et de tous li's i)rin ii)es politi(pies. reliu'ieux et soriaux. Kieii d'étouniiut, jiar conséipunt. de retrouver exactement au Canada les courants d'idées les plus nialsaiiirs et les plus révo- liitionnaires de la France et de la IJelu-icpn', tout aussi bien (juc les principes véritablement chrétiens et catholi([ues.

Nous devons cepeiulant à la vérité de dire (pie ces erreurs imi)ortées dv l'étranuvr n'ont \n\ qixe didiciiement Juscju'à ce jour, i)rendre racine sur le sol Canadien; mais nul (hnite que si un (i>il viiiilant ne les surveille et si ixnemain ferme ne s'applicpu' à les arracher à mesure qu'elles semldeiit prendre consis- tance chi'/; nos populations encore si ridiyienses, elles ne linisseiit par i)roduire ici les désastres et les ruines qu'elles jm)duisent ailleurs.

VII.

Incxdrlifudrs ef erreurs i/(i>is h'ii faih mniliniuios ' rhuis les itis/ntrfions du Sf. 0[fice.

lo. Discorde dca Evrqurs entre rii.r.

La première cause de nos difRcultés jxditico-reliu'ieuses mentionnée dans les instructions du St. Olfice à M^-r. le Déléirué (>st la dhœrde ou la division don évèques entre eux sur la question politique. Voici comment s'exprime le Docu- ment : " Or la caxise de si a'raves inconvénients se trouve dans la division de " ces Evèques entre eux, tant au sujet de la question politique qu'au sujet d'au- " très questions qui s'acçitent en ce moment au Canada. Afin donc de mettre un " terme à ces dissensions si re^-rettables, il sera nécessaire ([ue ces Evè(pies, de

" coiict'rt avec Mur. le J)^!!'^!!!'' Ai)o.st()li(iiu,' cuvoyi' au C'anudii, s'i'iitciidi'iii i)()ur " (It'tcrininfr uin' li'jin' di' condiiiU' uiiilornu' à suivre par tous et rliaïuu d'eux " à rt'ii'iird des parlis i)(>lili([u<'s. "

Examinons d'al)ord les laits (|ui^oiit occasioiir ces divi'rii'cuccs d'opinion cntrt' les r\('(|tii's, ft sur (pli doit en rrtonilx'r la rcsponsahilité.

Li' pn niicr de ces l'aits est le désaveu qu'à lait Mu'r. l'Arcliovi^quc d'un ar- ticle de Journal publié sous le titre de l'roi>'ntiiiiii<- (W/zoZ/V////' dans le "Journal des Trois-Rivieres" le 20 Avril IHTI (P. J. \. XVI)

t'our hieii api)ré(ier ect acte de Mui'. !"Arclieve<jue. il sera utile de rappeler la rèii'le étahlie dans la proviu'c pour la siirreilhinre des journaux, et aussi la demande (L-s l'cres du 2d CoiU'ile de (Québec de fonder une ///vn.sv cillioHijnc. Voici le règlement du 'là ("oncilc provincial sur ces deux sujets :

■■ 2o. C'est à \'rrf'i///r (pi'il appnrtient de juu'er de la nature de ces mauvais '■journaux, et de dénoncei' au <'leri>'é. ou au peuple, ceux (pi'on ne ])eut lire en " cons ience.

'■ ")o. Le besoin d'un Journal iVnnçais. ])our i)ropau'er les bons i)rincii)es. se '■ l'ait de jilus en ])lus sentir. Ce journal, rn/iii-r pur i/i's /ti'ii/nt's iiistniilx vl clirrlirHx. '■ produirait plus de fruits, i)ar ce (ju'il rencontreniit moins de i)ri'juués (lue s'il " était sous l'entière direction du clerii'é. On aura donc à aviser aux meilleurs " moyens de rendre ce service à la reliu;'ion, "

Pour r>'[)()ndi'e à cette demande des Pères du 2d Coiu-ile de (v'Ui'bec, si con- forme à la recommandation du Souverain Pontil'e Pie IX diins .son Encyclique " Iiilcr nnfUi/ilices'' aux évêcpaes du monde entier en faveur des écrivains et des j()i>n/ii/is/rs c<itli<)/ii///fs, il s'est fondé en peu d'années, dans la jM-ovince de (Québec, trois Journaux en ce sens, l'un à (Juébe •, Lt; Coitrni'f tlii C(tiiu(ht. l'aiitre a\ix Trois- Lc Jo/irtidl i7rs Trois-Rii-irn';:. ]v troisième à Montréal, Lf Xoiiredii-Momle.

lilVleies.

Ces journaux se sont appli<piés à marcher tlans la mesure de leurs forces sur les traces des u'rniuls Journaux à la tète de presse* catholicpie de l'isurope, et 'ombattre comme eux les erreurs contemporaines (pii cher liaient à s'iui-

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ilholidues du Canad;

l^lanti'r au milieu des populations ca

Ces journaux animés d'un esprit véritablement catholicpie ont en à soute- nir d(? rudes luttes contre la presse libérale et imi)ie <pie J'ai fait connaitre plus luuit et (|ui, elle, s'alimentait à la presse impie et libérale de la FraïK'e, Ils ont eu aussi à lutter contre certains de leurs confrères encore entachés de plusieurs erreurs u'allioanes répandues dans notre ancieniu' léo-i.slation française.

Quand il leur e.st arrivé (h' manqu(>r en quelques eho.ses dans ces luttes ardentes, ils n'ont point manqué de se conformer aux av(M"tissements qui leur ont été donnés par qui de droit, selon la recommandation du même Souverain Pon- tife.

Il est hors de doute (pie ces Journaux si franchement catholiques ont rendu

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de grandis scrvit-oH à lu ciiUNt' de la vrritt'- d de In justic*' «mi hiillaii) eu hivclu». comme ils l'ont iait, la mauvaise prcssi-, et en «Irleiulaiil eourag'eusement les droits de l'Illglise quand il se sont trouvés at(a(|ués.

L'un de ces journaux a même été honoré d'un IJrel' trcs éloyieux du Souve- rain Pontil'e l'ie IX, adressé à son Réda' teur en > hef, le chevalier (îédéon ])esi- lets, ex-zouave ponlilical. Ce Urel' si honoral)le i)our son destinataire était en mê- me temps une approhution hicii ))ré(ieuse de la direction donnée à son joiiniid qu'il venait de soumet tr(> à l'appréciation de Sa Sainteté.

C'est de l'article publié i)ar ce journal en Avril l!S71 sous le titre de Pro- grniiunc Oitlioliqiic, l't désavoué par Mu'r. rArchevé(]ue. queje val •naintenant par- ler. Cet article aurait certainement jiassé sans plus d'éclat qiie les arli' les ordi- naii'es de journaux, sans ce désaveu inalleudu et impossible à prévoir, et ijui cependant a provoqué l'une des luttes les plus ardeiiti's que l'on iiit vues daiis la presse canadienne, et qui a mis en lumière, pour la première l'ois, une (lirrr- fi-e/ice d'opinion entre les é\c«|ues sur la question politicpie.

Voici en qui'lles circonstances et pour <[uels motifs cet article, ou Pro^-nim- me Cufliolù/iie, fut rédiiiv et publié dans le "journal des Trois-Kivières. "

La promulgation du décret conciliaire de (jué!)c( de iMiH sur les élections politiques ayant l'ait connaître aux lidèh>s avec plus de précision les devoirs que la loi de Dieu leur impose tomme électeurs, un ( crtain nom])re de catholi- ques des plus instruits et <les mieux disi)osés cruri'iil (ju'il pourrait être utile de formuler certaines règles pratiques bas.'es sur renseignement de ce décret que les évè(pies venaient d'(^x]ioser dans leurs Man<h'ments. Ku consécjuence, ils dressèrent en vue des élections (jui approchaient, un assez court programme qvii pouvait se résumer à dire ([ue les électeurs devaient donner leurs voles aux candidats qui s'engageraient à respecter les droits et les lois de ri"]glise, lors- qu'ils agiraient comme députés dans le parlenu'ut. et à l'aire réformer celles de nos lois existantes (jui sont en désaccord av(>c les lois divines et canoniques en autant que les Evêques le demanderaient. (P. .1. N. XVI).

Comme cet article-programme paraissait très important aux yeux de ceux qm l'avaient formulé, il fut soumis privénuMit à l'Evcque des Trois-lJivières dans le dioièse du quel il devait être publié, et à IMgr. l'Evêque de Montréal dans le diocèse du quel on voulait immédiatement le reproduire.

Les doux prélats le trouvant parfaitemtmt orthodox(> dans ses principes, lé- gitime dans sou but i-t ses moyens, ne blessant les droits d(> personne, l'approu- vèrent sans diniculté.

Il fut donc i^ublié dans le "Journal des Trois-Kivières'' comme article édi- torial le 20 Avril 1871, et fut immédiat(unent reproduit, avec pleine et entière adhésion par les six journaux suivants : le Nonve.<tii- Moufle, le Frofir-Parfc/ir, V Or- dre, le Courrier du Canada, V Union des Cantons de ''Est. et te Pionnier de Slierhroo/ce. Les députés de TAsssemblé(> léo-islative commençaient aussi à envoyer leur

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iRlht'sioii à Cl' proifriumiu', lorsijuc le "Jl! du incuu' niois, iniriit cliiiis If ".lounia di' (^ii6bi'«' " la k'tliv suivante iK' Mgr. l'Archi'vt^iiu' dv (^m'hoc

" ArchcvcclK' (le Qii.'h.v. 24 Avril 1S71.

Monsictir,

" A propos des (''icitions prochaines, 1(< Jo/ir/nil drs 'I rois- Riririrs cl le Xoit- " renu-Moii'/r ont juihlic un prosjraniinc /xi/i/ù/iir à rusiiiic des catlioli(pU'.s de la " province de (Québec.

■' .le crois devoir vous informer qno co prou-raninie ne m'a ('-lé connu <|Uf " i>nr les journaux, et ([ue \vav ( onsccpient il a le urave inconvénient d'avoir été " forniulé en dehors de toute participation de l'épiscopat. Je déclare donc (jii'il " no suurait autoriser au •un membre du cler<>'é de l'archidiocèse à dépasser les " limites tra'ées par le <juatrième coui'ile de (Québec et (pic je vous ai rappor- '■ tces dans ma circulaire du ^^ courant.

(sia'ué)

t K. A. Arche ve(|Ue de Québec

Le même Jour Mi^r. l'Archcvéïjue é<'rivait à l'un de ses sullrayants :

'• l'ai envoyé ce matin à rim])rimeur une ])elite circulaire an Clerc'é

" je />/"i//^'.s7(; indirectement contre cet érit. Vous en recevrc/: coj^ie ces jours-ci, " j't>spcre que vmisen serez content, l'ille sera aussi publié dans nos journaux de " Québe', alin (pie personne n'i'U prétexte iunorance. l'ne couple encore de protes- " tations indire -tes de ce li'enre, et toute cette <j;r(inile /iiar/ii/ie montée à gnitids frais " (/(lus une dssenihhJr tenue an tiiiredii de ... se f/('tr(i(/iier(i (/'cl/c iiK-iiie. "

Le mènu> suUVaii'ant en communiiiuant à son clerû'é son adhésion à la pro- testation indirecte de rArchevé([Uc, disait ;

" Des informations des plus positives me permettent de vous dire que cette " circulaire doit s'int<'rprèter dans le si'us d'un désaveu du programme politi- " ({ue dont il est (question, et c'est eu lui attribuant ce sens que je vous en " donne communication ollicielle. "

A ces doux protestations épiscopales s'y ajouta une troisième, ce qui divi- sait é<>"alement les évêquos.

Voici maintenant quelques observations que je soumets humblement à l'ap- préciation de Vos Eminences sur ct'tte protestation inattendue et impossible à prévoir de la part de Mgr. l'Archevêque.

lo. Sur sept journaux qui aA'aieut publié le programme en y donnant leur pleine adhésion, i)ourquoi le INIétropolitain ne dé.signe-t-il que le Joi<rmd des

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Tnn'x' Riririrs rt It' Nonvfnn-Miimfr ([\i'\ seuls nviiit'iil soumis ci't ri-r'w i\ leur Ordi- Uiiin' iiviint de If |)ul»li('r '

2(1. J'()ur(|U(ii aussi S. (1. irnsnr:\i\-lA\\i' iiniiniiriiicii/ rcs (l.'ux Jotiriiiiux (|iif la n'U'li' (liscipliiiiiii't' (les l'crcs du :j(l ('Diicilc <li' (^Mu'dn' de is.Vt, nicttiiil sous lii siirvcilliiiu'c iiinin'ilnilr dr Irurs ('\i'(|Ui's diocrsiiins '.

Si rAlch('\ ('«lUi' riil ohsiM VI' ii'tti' li'Llli' »'t pnrlr su |iiiiilih' aux di'UX rvi"^- (jut's cliarurs de la sui'N'i'illancc de «es journaux, au lieu d'i'U saisir l'opinion i)U- l)li(|Uc, il aurai! d'alxnd rx itr la urasc erreur de l'ait dans la (juelle i! est loinhé «Ml disant (jue cet érril avait If a rare nicdnrciiiiiit d'arniv r/i' Ihrnni/fnt (/flmrs i/c Isiulc /iiniiri/iiifinH i/r /'r/iis((i/i(i/ ; ee (|ui était niatériellenienl A//'./-. i)uis(|u'il avait re(;u rn/i/irnhii/iot/ de ri'iVe<|Ue respeel il' de rliaruii de ces journaux. Il aurait évité en second lieu une urave iiijiiMin' envers ces deux Journaux catlioli(|ues ([ui étaient ccrtaincnient en ri'u'le avec ra\itorite reli^'icuse pour cet écrit, comine il \ieut d'être dit, et surtout le Métropolitain aurait évité de l'aire éclater un ilrsiircanl aussi reirrettalde dans l'épiscopat de la l'ro\ iiice.

.■](). Mii'r. r.\rclieve(jue est lomhé dans une autre errcui' de l'ait en «lisant

cjuc ce i)r()u'raninie /i(ili/ii/nf était une '^-rdiiilr iiincliii/f iiiniiti'c n iiiuurh Jnii:< t/ai/s tnic (issniihlrf liinic mi hnrfuii dr..^

( "est-i'i-dire, ([ue c'était le proyrainiiie d'un nouveau parti politi(pie (pie les auteurs de cet écrit avaient rinteiiiion de l'ornier.'

La vérité est (pi'il n'en était rien, coianie l'ont déclaré soleniudlenicnt, sous la foi du Serment, les auteurs nu'nies de ce proa'ranniie, allii'mant qu'ils n'ont point eu l'intention de l'ormer un nouveau parti politi(iU', mais tout au con- traire de rendre plus nui le i)arti conservateur (pi'ils reconiuussaient comme le seul dont les principes et les traditions i)ouvaient nous assurer la i>lénitude de de nos droits r(di<>'ieux et nationnaux ; et (|u"il était éu'alenu-nl faux (pie le i^ro- ijframme catholiciue eût été une ^j,-riini/t' iikicIuhc iiio/i/re ô i^'viiii'b frais, i/m/s une us- seinhlce tcnui' (Ui hiirnui

Rien de semblable n'a eu lieu, et ces prétendus l'iiits n'ont jamais existé.

En agissant avec moins de précipitation, et en i)renant le temiw de se ren- seit^ner avec exactitude sur ces l'aits, MiiT. rArchevê([ue se serait facilement convaincii, comme les évêqui>s de Montréal e! des Trois-lÀivières, <[ue ce pro- «•■ramme n'avait ni l'importance ni la. por.MMjne .es hommes politicpies intéres- sés s'efror(,:aient à tort de lui imputer: S. (1. ik- se serait pas exposée à avancer dans un docunuMit officiel des assertions /■f//^s'.s'es «|ui ont eu les conséquiMices les plus déplorables et mômes fort injustes pour les aiitoiirs de ce prouramme, hommes de la plus haute respectabilité.

A la suite de ce désaveu de Mii'r. l'Archevêque et de ses dtuix sulfrayaiits, les jouru uix libéraux attaquèrent avec violene»^ les aiitinxrs du programme et leurs amis qu'ils désijynèrent sous le nom de Pro<:çranii)nsfes, émettant en même t«>mps les doctrines les plus opposées aux droits de l'Eu'lise.

ni -

l)«'ux jouniaux ( oii.sfrviilfurN si'ulciuciil liit'iit ( <lin a la ihts.'-c liliiiiilc «liiiis (('tic l('V(''c (le Intuclicrs. l'un (11- Mdiitrcal, di'jii i (•iMpromis [liir son oppo- .siliiMi à rimt()rit('' (li()i'('',saiiu' dans l'allain' de la ili\ isioii de l.i paroisse de N. I*. de Mi niivi'iil, i'[ \y' J(i/iri/ii/ (/f (Jitùhrr (^n'i pa»a peu de Icinps ai)n's dans le camp liix'i'al. Ce dernier surtout l'ut d'une \ iolemc exi renie, non seulement à r('uiird des auteurs du proii'rammc, mais aussi à IV'ii'ard des ('■ve(pics de Montr(''al et des 'l'rois-Kiviircs, (jui avaient du en jusiice rendre pul)li<juc l'appinlialion pri\cc ((U'ils avaient donnée à ce pro^iianimc, alin d'en proléucr les auteurs contre les alla(iues aussi violentes (ju'iiijustes de leurs advcisaii'cs. Ce journal alla jusipi'.i accuser ('(.-. deux i)rcjats de coiuliiirc l'iOiilise du Canada au siiiismr. et à leur lancer la mal(''diclii»n du prophète : " l'ir /iinn'nri/f/is i/ni (/isjn'r<>-inif yrri:/'//* .' "

l'ît le Mi''tropolilain, si scxcre à l'cu'ard du Jotirnal i/is 'l'ruis-llirirns i'i du Ni)iiv((i'i-Miiiiili' (|ui ne relevaient point de sa juridiction, n'eut pas un mot de Manie pour d(''i'en(lrc ses c(dlcii'Ucs cont l'e de telles injui'cs (jui s'impi'inuiicnt à la porte de s(in i)alais dans un Journal eniim'inenl snus sa sur\ cillan'e.

('cl)cn(lant (ju'v avait-il de r(''|)r('liensil)le dans ce proii'rammc ' Nous le disons sans crainte, lîien. |j'',.< principes en (''talent inatta()Ual)les, le hut l('"iili- me, les moyens justes et lionui'tcs, aie Messaiit le,> droits de i)ersoniie. \dila comment il a ('-lé juu'é par les tlu''o!o!.i'iciis les plus (listin!i'U(''S à rexamen des ([Uels il a ('-tT' soumis.

l'hilin l'aU'aire ayant ('•!('• déréri'-c au St. Si(''i:'e par Vi'sw rArelievc.|ue liii- uieme, voici couiuKiit les l']ni ineiil issiuies l'ercs, in(|uisilcurs généraux et le Card. J'atri/i ont Jimv la cour/. i/intidioit du programme calli(>li(jue l'aile dans les j(mriiaux par Sa Ciraiideiir :

■■ l']t les mêmes l'hninentissimes IV'res ndiit pas cru devoir approu-

■' ver votre coiiduile, S(i//s //o/z/r /ri)// /in'n'//i/ri: en coudamnani dans les journaux " le proi^ramuie concernant les (''Km'I ions politi(|ues: coii<hiil(; iini a rtr lu so/trir i/r ■' tiu/f (le (/ii'hiofis. "

Ainsi donc la respoiisabilitt'' des divisions qui ont ('•daté entre les c\é(pi('s au sujet du ])r()U'ramme catholii^ue retomlx' sur Mu'r. rArclievè(jue el non sur les évé([ues de Montréal el des Trois-Ui\ iéres (jui Tout ap])rouvé i>rivcment. .sans ])ouvoir soup^'ouner rattitiule si reiirett.ihle (|ue i)reiidrait leui Métropoli- tain sur ce document.

" De j)lus, coutiiuu' S. M ; ils ont pensé devoir imposi'r silence, à chacun " de vous sur le prou'ramme catholi(iue en (pu'stion et sur tout ce (|ui jx'Ut s'y " rattacher. Mais que tous les évèqixes, alin de procurer i),..'mi les lidèles l'ac- " cord des esprits au sujet des élections polit i(|ues, se conduisent d'ai^rès ce " ((ui a été saucemont et prudemment réii'lé et ordonné dans les conciles provin- ciaux. " (T. .T. N. XVII).

Ainsi

pro^•ramnle

lique

anine.

l>rudence et pour appaiser l'irritation des esprits à ce sujet, la S. C. de l'Iiupii-

sitioii iinpost! iUix ('■vrciucs Ir sik'iict' sur ic <lociimout. Cela n'a piis ciiqx't'ht'' Mgr. rArchevêqiK,' de dc-clarcv à sou rlorgô on retraite, après la réeeptiou de cette lettre du C'ard. l'atrizi. " fine Ir proirrainme aif/io/if/iie ariiit vfé rji/fé par Ro)iie du bonnet des conddinnéA. "

Cette défense du St. Siège d'ailleurs a été iidèlement ol>servée jusqu'à l'été dernier, la presse libérale est venue réallirmer la prétendue condamnation du programme, et a provoqué la pu))li(ation dans les journaux de la lelln' de S. E. le Card. Patrizi à ce sujet.

Tel est, Eniinentissimes Seiii'ueurs, l'exposé succint et fidèle de ce grave in- cident dn /iiriiinniiiiie ni/liolù/iir qui a en tnnt de reteiilissement dans la proviiu-e de Quél)ec, et qui y a tait éclater pour la i)reniière lois un dvHdcvord entre les évêques sur la question politique, l'n des caractères les plus saillants de cet incident a élé la violence injuste avec la ({Uejle les libéraux catholiques, tant du parti libéral vque du parii conservateur, ont iioursuix i et poursuivent encore les auteixrs de ce programme, même jus(|u'à leur causer de graves donimau-es dans bnirs alVaircs privées, ce (|ui ne se voit j>as ordinairement dans les luttes sur les autres (|uestious politifiues.

lio. hdil. Minidrnitnl du i*.') Mai iST'i.

Le second fait qui a causé une nouvelle divergence dopinion entre les évê- ques a été le Mandement ({ue Mtrr. Taschereau a publié le Mai 1.87(J, pour donner une nouvelle direction au clergé et aux li(lèl(\s de son diocèse dans les élc'ctions.

La violence avec la (piclle les li])éraux alta(pu~'rent h' clerué ai)rès les élec- tions de 18T"> et les menaces de poursuite fju'il.'-j faisaient entendre contre les prêtres sous le prétexte d'une préleudiie inlluence spirituelle indue, ainsi que je l'ai dit plus haut, tirent comprendre aux évé([ues la nécessité d'une entente commune sur la question politique, et de donner au clergé et aux lidèles de toute la province iine direction nnifonne sur la conduite à tenir dans les élections po- litit^ues. C'est ce qu'ils tirent dans la Tastorale àw 22 Septembre llST") et dans la Circulaire au clergé qui l'accompagnait. Ces deux documents produisirent les heureux résultat m'en att ndaient les Prélats. (P. .T. X. 11 et 111).

Cependant les libéraux (pii étaient demeurés convaiiuus depuis l'incident du lU'ogramme catholique (pu* l'Archevêcpie K'ur était favorable, virent ave<^ chagrin que le Métropolitain s'était rallié courageusement à ses sufl'ragants dans la Pastorale du 22 Sej)tembre qu'il avait lui-même rédigée et signée avec eux et <\\\i était, de fait, eu harmonie parfaite avec les i)rincipes de ce proL>-ramme si violemment combattu. C'est ce que comprenaient les hommes capables d'en juger et (|ui se le disaii'nt tout haut. Mais l'union des Ev?(jues (|ui avaient i)u-

S^t -

blié (•ollei'tivemciit ce document était une force que les libéraux auraient l'ssayé en vain de combattre ouvertement et directemeiit.

Ils reprirent donc leur tactique ténébreuse et hypocrite, ils attaquèrent dans l'ombre cette Pastorale en soulevant dt^s doutes sur ces principes et des objections sur sa mise en pratique, en les faisant parvenir habilement aux oreil- les de l'Archevêque. Ils firent si bien qu'au mois de Février suivant, 8. G. était déjà ébranlée, et croyait qu'il serait bon, pour apaiser ces esprits inquiets, de donner collectivement des explications sur ce document. Les suH'ragants sa- vaient que c'était inutile, par ce que les libéraux ne comprenaient que trop bien cette Pastorale qui condamnait avec tant de clarté et de précision levirs princij)es pervers et leurs tendances dangereuses, et qu'ils ne pouvaient échap- per à l'application qu'en feraient les fidèles. Voilà pourquoi ils auraient voulu arracher à la bonne foi des évèques quelques explications qui leur auraient piT- mis de la commenti'r de manière à lui faire dire ce qu'ils désiraient, c-a-d, le contraire de ce que <;es Prélats y aA'aient clairement enseigné. C'est ce que ces derniers comprirent : aussi se donnèrent-ils garde de donner dans le piège, et sans s'être consultés, ils répondirent à leur Métropolitain qu'il n'en fallait rien faire.

Ce que les libéraux désiraient surtout, c'était qiu; les évèques missent en qurlque manière les deux partis politiques, au point de vue des principes, sur un pied d'égalité devant les fidàles. Or une telle déclaration de la part des évè- ([ues n'était ni prudente, ni conforme à la vérité, ni juste ; et ces Prélats trou- vènmt plus sage de suivre la conduite du Saint Siège en se tenant dans la ré- gion des princij^es, sans descendre sur le terrain des personnes ou des partis po- litiqiies, et que par conséquent il fallait se contenter dans les circonstances pré- sentes de faire connaître aux fidèles les doctrines dangereuses, et les principes mauvais et condamnés, afin de les prémunir contre les dangers de la séduction des erreurs courantes ; mais leur laisser le soin d'en faire eux mêmes l'applica- tion aux hommes ou aux partis politiques. C'est dans ce sens que je répondis à Mgr. l'Archevêque, le 2(3 Mars 1870 :

" 4o. Examinons d'abord la portée de la Pastorale sur ce point, et voyons " en quel sens et comment la condamnation qu'elle portait, pouvait atteindre " tin individu ou un parti i)oliti(]iœ.

" Ce document contient la condamnation formelle et précise des doctrines " libérales et mtholico-lihérales ; par conséquent un individu ou un parti politique " imbu de ces doctrines condamnées, qui les suit dans la pratique, et qui s'ef- " force de les faire prévaloir, tombe certainement sous le coup de cette condam- " nation ; mais comment ? de quelle manière ? Il y tombe indirectement et par " voie d'interprétation.

" ho. Les évèques n'ont pas jutré pru<lent ni pratii-able de faire eux mêmes

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40

'■ l'appliration directe cl oxplicite do cette condamnation aux individus et aux " partis politiques c^ui jiouvaieut se trouver eu défaut et imbus de ces doctrines " funestes et de ces erreurs ; mais ils ont laissé ce soin à la conscience de cha- " cun, en leur traçant cependant des rès'les sûres pour les conduire dans l'ac- " comidissement de c(^ devoir etc. " (P. .1. N. V)

Telle est, Eminentissimes ïSeis'neurs, la ligne di» conduite que je me suis toujours eti'orcé de suivre dans mon diocèse et que je n'ai point cessé de r •. om- mander ;Vmon clerné ; aiissi nous avons toujoiars eu, dans mon diocèse, la paix sous ce rapport jusqu'à présent.

Nonobstant l'avis de ces sutlragants de s'en tenir à la Pastorale du 22 Sep- tembre sans donner ancnine explication ni commentaire, le Métropolitain jugea à propos de le faire seul ; et le 25 Mai 1870 il publia un Mandement dans le quel il omit tout ce qiie la Pastorale du 22 Septembre signalait anx lidéles sur les dangers des erreurs libérales courantes et condamnées par 8t. Siège, et il y mit visiblement sur un pied d"éi>-alité les deux partis politiques, et ferma la bouche à son clerué en lui ordonnant de lire ce ^landeinent "sans coDinientaires " aucuns, ni avant, ni pendant, ni après la lecture. "

L'apparition de ces Mandement produisit un sentiment pénible dans le <'lergé et surtout dans le clergé du diocèse de Qixébec, qui se sentait hiimilié v.i <'ompromis par le sileiu'e forcé qii'on hii imposait, et cela dans le temps préci- sément ou plusieurs de ses membres étaient traînés devant les tribunaux civils sous prétexte d'iuUuence spiritixelh; indue; ce qui pouvait être interprété parle tribunal comme une rei-onnaissance de culpabilité de la part de leur Ordiiuure. Tous les })ons catholicjues qui avaient été si heureux l'année précédente de voir la concorde rétablie entre les évêques par la Pastorale du 22 Septi'Uibre, lurent aussi grandement allligés de voir l'Archevêque se séparer de nouveau des au- tres évêques et donner à son clergé une autre direction à suivre au sujet des élections et diilérente de celle donnée tmanimemi'nt par l'épiscopat l'année pré- cédente. Il en fut de même à plus forte raison des sulfragants. Dans une assem- blée qui eut lieu quelcpaes joTirs après la publication de ce Mandement au quel aucun d'eux ne s'était attendu, ils lui exprimèrent tous d'une voix la surprise qu'ils en avaient éprouvé, et le chagrin avec le (juel ils voyaient leur Métropo- litain se séparer d'eux sur um^ (question ou l'aicord et l'unanimité des évêques étaient indispensables au maintien de leur autorité, et à l'eillcacité de la direc- tion qu'ils avaient donnée aux lidèles sur ce grave sujet.

Par contre, ce Mandement i)orta la juljilation dans le lamp des libéraux, et quel<iues uns annoncèrent nu^me d'avance que leur j^arti allait enlin être réha- bilité par la plus haute autorité religieuse du pays. A l'apparition du Mande- ment le "Journal de Québec" emboucha le premier la trompette et annonça ([ue ce document émanant du chef de la hiérarchie ecclésiastique devait seul désormais faire autorité, qu'il remplaçait la Pastorale du 22 Septembre, qui devait à l'ave nir être regardée comme non avenue.

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41

Ce fut au point que K' Métvopolitiiiu kc .sentit oljliiié de i)i'otester contre les assertions hardies de cette feuille libérale, et de lui adress(;r, le 8 Juillet, une lettre dans la quelle on lit entr'autres choses ce qui suit ;

" Dans votre nunn'ro du 21 de Juin vous alfirmez que mon mandement

" du Mai dernier reinjt/are le Mandement du 22 Septembre 187.).

■' Je crois devoir protester contre cette expression qui insinue que j'ai re- " gretté et révoqué la dite Pastorale collective. Les /iri/inpes qui y sont contenus " sont, à mes yeux, trop vrais et tio]) certains, j^our que je songe jamais à re- " grett;'r de l'avoir sin'née, et à la remplacer par un autre. "'

Ce fut en vain <jue S. G. protesta contre les assertions de la presse libérale ; tout le monde voyait et comprenait que si les prinripfs étaient les mêmes dans les deux documents, la direction donnée était fort dilicrente. Le silence gardé sur les erreurs libérales, et imposé au ch'rgé sur les explications à donner aux Hdèles sur ce sujet, faisait du Mandement de rArchevéque un document con- traire à la Pastorale collective de l'épisiopat de la province. Voilà ce que tout le monde comprenait clairement, ce (jiii contristait le clergé et les lidêles les plus éclairés, et «pli réjouissait graiulement les lil)eraux et tous les ennemis de rEii'lise. L'Aivhevêcpie en désaccord avec tous les sull'ragnnts, et le clergé de l'Archidiocèse bailloiiné, était pour eux une trop belle aubaine pour n'en point proliter. Aussi vit -on leur hardiesse redoul)ler dans les jjoursuites scandaleuses contre le clergé sous le prétexte d'inlluence spirituelle indue.

Je suis convaincu que si le Métropolitain s'en était fermement tenu, lomme ses suflraïants, à la Pastorale du 22 Septeml)re, et eût retenu à son tribunal les ]ilaintes ([ui y avaii'iit été j)ortées contre qu(;lques prêtres, au lieu d(> les laisser aller au tribunal civil sans aixcune réclamation, l'on n'aurait pas eu le triste spec- tacle des procès scaiulaleux de l'inllueni-e spirituelh' ijidue.

De plus en se séjjarant ainsi des autres évéques sur une question aussi gra- ve, iNIgr. l'Archevêque a agi contrairement à la défense du St. Olfice ainsi expri- mée dans la lettre de iS. fi. le Card. Patrizi, citée à l'octuision du programme ca- tholique :

'■ Mais alin de prévenir le retour de ces maux, et d'éloigner toute occasion " et sujet de discorde, les mêmes Pères Eminentissimes, en vertu de leur autori- " et au nom du St. Siège défendent strictement à votre Grandeur, et aux au- *■ très évéques de la province de ne rien pul)lier à l'avenir qui paraisse indiquer '■ un dissentiment ou une divergence d'opinion. "

Voilà, liminentissimes Seigneurs, les deux seuls faits qui aient pu servir de base à «e qui est dit dans les instructions du St. Olhce données au Délégué apostolique eu 1876 ; "' Que la cause de si graves inconvénients se trouve dans " la division de ces Evoques entr'eux, tant au sujet de la question politique " qu'au suji't d'autres questions qui s'agitent en ce moment au Canada. "

Permettez-moi de le dire. Eminentissimes Seigneurs, n'est point la pre-

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mièro cansi' de nos difficultés ; la véritable cause se trouve dans les influences diverses que subit à son insu, je pense bien, Mgr. l'Archevêque, et qui l'incli- nent tantôt à marcher avec ses siifl'ragants, et tantôt à favoriser les libéraux. Voilà ce que tout le monde reraar([ue et que beaucoup ne se gênent pas de dire. Les protestants eux mêmes le remarquent, comme le prouve l'extrait suivant d'un joiirnal anglais de Montréal :

" Pour Mgr. ïaschereau qui parait toujours prêt à favoriser les /<6errt«.r, ou à " sacrifier à la ibis ses convictions et ses amis aux bi<j^oi.s ; proclamant à un mo- " meut des ordres éclairés, ei s'humiliant ensuite devant les évêques Lallèche et " Langevin, c'est un rude coup. "

On se rappelle axissi les paroles du chef libéral M. Laurier citées plus haut. '• Monseigneur l'Archevêque nous rend certainement service en inclinant tantôt " d'un côté et tantôt de l'autre ; mais il n'est pas l'homme qu'il nous faut pour " un triomphe complet, il est trop girouette ! "

Vos Eminences pourront voir par cet exposé ce qu'il y a d'inexact dans le reproche fait aux éA'è(iues, et juger sur qiai doit en tomber la responsabilité.

•2o. La trop ^nui'ie ingérence du clergé lidns lu polilkjiie.

La seconde cause des difficultés religieuses au Canada, mentionnée dans les instriictions du St. Office, est hi trop grande tpgérence du clergé dans /es affam s poli- tiques, sans se soucier assez de la prudence pastorale.

Ici encore examinons les faits sur les quels repose cette acciisation. Voici le premier mentionné dans ces instnictions :

" l'ar conséquent ceux font mal qui, sans autre fondement, déclarent '• être condamné par l'Eglise un des partis politiques du Cana4a, à savoir le " le parti appelé Réformiste, parti ci devant chaudement appuyé même par quel- " ques évêques. "

Il y a dans cette accusation une confusion qixi a été faite sans doute pour tromper le St. Office. En effet, il s'agit ici du clergé de la province de Québec et non de celui de la province d'Ontario. Or il n'y a point de parti politique appelé '"Réformiste'' dans la province de Québec, et jamais aucun évêque de cette provin<'e n'y a appuyé un tel parti qui n'y existe point. Le parti Réformiste appartient à la provini'e d'Ontario ; il ne faut point le confondre avec le parti libéral de Québec dont les principes sont bien plus dangereux, imisque le parti libéral de la province de Québec a les mêmes principes que le parti libéral de la l'^rance, ttndis (jne le ]>arti Réformiste d'Ontario répond au parti whig de l'An- •re.

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Ainsi ceux qui ont accusé les prêtres de la province de Québec d'avoir dit

que l'Eglise a condamné le parti Réformiste qui av

par (|uel(|ues évêipies, ont porté une accusation

été chaudement appuyé fausse contre ces prêtres, et

4;^

liouii)/ le St.Ollici'. La [)uhlii!ili<iii dr (cltc l'aiiNsc a'cusat ion dans la i)rfssi' «•aiuulii'iiuc a UKHitiv à rt'-vidrir.c » oniimiil on a\ail rriissi à induin' di crrriir le St. Sic'i'i' •^ur dos laits aussi liTavcsl

Mais le ( Ici'iiv de la l'roviiirc de (^u'in-" a-t-ii r/'cllciiiciit d>''i)ass>'' li's vcLflrs prcs'i-ilcs ])ar 1>' coii: ilc i)roviiii ial do \><<\^. au (juol r.'l":-cut li's instructions du St. ( *lii (' :" \'oi i la rrponsc <|uc l'ont l"s rvtcju-.'s à .riti' (|Ui'siion dan.s leur siip- pli(luo du !••; Juillot 1ST(Î: (T. .1. Xo. Vil.)

" Los soussiu'ii 's so roiiMi'di'ut ( oniiiir strirtonioiit ohliu'os do iv 'lanior i oii- " tro ci'tlo assertion ; ot ils dô.laront l'orniolloniont à Votre Saintolé ([w la S. " ConuTÔuation a éié certain. mont induite on orr-ur. on prêtant rcu'eillo à des ■■ lioninios (|ui se tiennent o:i liés diuis Tonihio, pour i)orior uin' a ■( usalion aussi ■■ odieuse eontro le < lor^v de toute une i)Voviu ■o (jui. liTàco à Dieu, est atta^'hé a " SOS devoirs. Ils se l'ont Torts df j)i-ou\i'!' (jue la < oiiduito do leur eloru'', pen- " daut l(_'s éleetions. a été celle frari'f piir /ts ilicirh ih' /r//rs cDi/ci/rs pruriii' iaux " sur ce sujet, les (piols n'ont été [)ul)lié,s ([u'ai>ros roxaineii (jui en ii été l'ait [)ar " le St. Siè'j'e. Si (iuel(jues pi'ol res eussent été Juridi(jU"iuonl (Dinaincus d'avoir '■ oublié ces r<'iilos si saii'os, ils on auiai"nt été coiiaiiicnieiit rt'])viiii;indés par " leurs évo([Uos rospoctil's. "'

.ruduiots que dans quelques cas isolés, <iuol(pios prêtres ont pu aller trop loin, et dépasser les limites (pii leur étaient [)ros rites; mais je n"hésito j)as à dire (|uo le nondm' i.'n est peu cousidôrahle, comparé à la masse du oloriiv do la proviiico ({ui a toujours rem[)li iideloiiienl son devoir. 11 y a\ait t'ausseté et in- justi-e à le ro])réseiiter ainsi devant le St. Sioiio coniuie ( (iu])alile de la l'auto comiuiso ])ar ([uehpu's uns de ses membres soulomout, et dont il ne pouvait au- cunomout otro tenu ri'sponsahlo. D'ailleurs il était l'acilo do roiuédior à ces écarl.s particuliers on portant ces plaintes doviiut l'autorité diooosaiuo ; nuiis les aoi-u- satours s'en sont bien doniu'' u'arde à cause dos oxauérations ot mémo des nuMi- sonii'os sur les (piels il leur l'allait les ap])uyor i)()ur leur doi\nor au moins uiu> apparon (' do vérité et d li'ravité. ("est ce (pie constatent les évo(iui's do la pro- vince dans la circidairo au i ler^ié du 'l'I Se])lombro 187-") :

" Ces adversaires de la reiijicn. qui cepoiulant prétendent au titre d" oa- " tholiquo, sout les uu^'Uios partout: ils llattont ceux di' ses minislros (pi'ils "espèrent u'aii-uor à leur cause ; ils injurient, ils outraii'ont les i)réir"s cpii dé- " nonoont ou ooiubattont leurs desseins pervers. Ils les accusent d'oxoroor uno " iiilluonco iuduo, do convenir la dioire de vérité ou tribune politi(juo ; ils " csont quolcjuos l'ois les traiiu-r devant les tribunaux civils pour roiuiro compte " do oortainos roiiotions do leur miuiston-. '"

Il est iaoilo de comproiulro que si nos libéraux canadious, a'nsi notés par l'épiscopat dans un document oili 'iol, traitent do la sorte do l)ons ot saints prê- tres qui no l'ont (juo renqilir <ouragousi'nu'nt leur dovoir, ils no se gênent pas d'oxagêror ot d'onveniinor les mancjuomoiits qu'ils peuvent remar(jUor chez

jama

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44

qiU'hiucK autres iiioiiLs prudents. Aussi est-il arrivé que mis (Mi demeure par l'Evê(iue de i>rouver leurs iiecusaiions, ils ont à peu près toujours décliné de lo faire. Vos l'iminences comprendront l'acilenienl i)ar là. avec (|uelle déllance de tels accusateurs doivent être écoutés lorscju'ils se ca •lieiil dans l'ombi'e pour l'aire leurs dénonciations.

Une autre accusation conirc le cleru'é est d'avoir HDitniié r,/ c/iiirr les person- nes pour los discréditer, à l'occasion des élections.

Cette accusation est encore phis dénuée do l'ondenient que la première.

Il n'est pas à ma connaissam-e (jue i)arei! l'ait soit arrivé, ni dans mon diocèse ni ailleurs.

Le t'ait est (ju'il n't'st pas un Prêtre qui se croirait autorisé à nommer (|uel- qu'un en chaire, sans la permission de son Evéque, même dans le cas un candi<lat menacerait ostensiblement d'être hostile à riil<>'lise.

Voilà, liminentissimes Seiii'ueurs. ce qui en est de ces a-cusntions d'inii-é- ronce exces.sive du c!erLr>' de la province de Québec dans les élections politi([Ues.

C\' clern'é comm.» corps à rempli fur-lem 'iit son devoir. I>i censure dont il est frapp'' dans les in-tru tiou'^ '•■ St. OlFice et (jui a été publiée dans lés jour- naux, l'a «^randein'Mit conùrisLc ci humilié à la l'a" du pays, t-t paralysera en grande partie la salut: ire iullui'nc(> ([u'il a si l''u:itini 'Uient exi'rcée jusqu'i 'i, pour le i)lus tiTand bien de V\. 'ise i la |)r(n'ince. Les catholiques en «géné- ral en ont été alliiii'és ; mais les enneini.- du prétrt> y ont applaudi et leur auilace en a redoublé. J'apprends de source certaine (|ue dans les élections (|ui viennent d'avoir lien, en Décenibn; dernier, l'on a entendu, par les rues d'une ville toute catholi(iue, les libéraux los plus ardents crier : bas les Jésuites! à bas la saint Vincent de Paul ! à bas les Coni^rée-anistes ! à bas le cordon de St. François etc. ! C'est nue impiété dont on n'avait pas eui'ore été tém')in et dont [);>rsonne n'aurait osé se rendre coupable, si on n'avait p.is cru qu;- la conduito du clergé a été irrandeinent blâmée par h; St. Siège.

S'il faut reconnaître (jue la principale causo qui ait contribué à faire n^- pousser le parti libéral aux élections ([ui viennent d'avoir lieu, soit l'incapacité de ses chefs durant le pou de temps qu'ils ont été au ])ouvoir. il n'y a pas do doute ({u'uni^ autre cause a été l'indis-nité des poursuites que ce parti a été le seul à intenter contre le cleruv sous h; j)rétexte d'ù/jl/ie/icf indiif. ; nos bons catho- liques encore si nombreux dans la province, ont vonlti protester par contre les fausses accusations portées contre leixrs prêtres, et les venger des persécu- tions aux quellt>s ils ont été en butte de la part des libéraux. C'est ce qui a paru surtout visiblement dans les comtés et dans les paroisses mêmes ont eu lieu ces persécutions, et dans les qiiels les libéraux se sont trouvés en jdus petit nombre c[ue jamais. En vain ceux ci ont-ils essayé en quelques endroits d'invo- (|uer les décrets en leur faveur, nos bons lidèlos n'en ont voulu rien croire cette fois.

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Tt'ls sont, Emineiitissinu's SoiiTiicurs. It's laits et les observations que je «■rois devoir soumettre à votre saii'e et justes appréciât ion, pour la justification du clerué de la province de Qué))ec «jui a été si injustement représenté et accu- sé devant le St. Sièye. Ce clercjé dans son ensemble est bon, instniit, laborieux, et zélé pour ct> qui rey-arde son St. ministère, et puisqm; rar])re doit se Juu'er à son fruit, que l'on nous montre aujourd'hui un peuple plus franchement catho- lique, jilus lidèle à ses devoirs religieux et plus attaché au St. Siège que le peu- ple Canadien. Voi'à le témoignage que je suis heureux de rendre en cette cir- constance au clerifé de la j)rovince di^ Québec.

VIII

Cerliiins iiicmhres du Cln-'^è encore nrniiioi lie siiiiiérer lioji dans les élections politiques.

Les Décrets de Rome ont été piibliés à l'occasion d'une nouvelle plainte portée contre clergé au sujet de son ingérence trop grande dans les élections : voici en etl'et comment cette accusation est exposée dans le texte même du dé- cret :

" Il est arrivé à la connaissance de cette Sacrée Congrégation de la l'ropa- " gaiule q\ie dans votre province certains membres du clergé et du corj)s sécu- *' lier continuent à s'ingérer trop dans les élections politiques, en se servant soit '■ de la chaire, soit des journaux i-t autres publications. "

Or qu'en est-il de cette nouvelle accusation ? C'est ce que je vais examiner présentement espérant démontrer (pi'elle est encore moins l'ondée que la pre- mière.

Observons d'abord que les dernières élections qui avaient eu lieu dans la j)rovince de Québec s'étaient faites au 1er de Mai 1878, et pour ainsi dire sous les yeux mêmes du Délégué apostolique qui était encore au Canada. Pourquoi donc l'accusation contre ces membres du clergé n'a-t-elle pas été portée au tri- bunal de Son Excellence qui, étant sur les lieux, pouvait avec la plus grande facilité faire une enquête convenable, entendre la plainte des accusateurs et la défense des accusés, et, après un examen contradictoire en présence des partis, rendre un jugement prudent et équitable qui aurait donné satisfaction à tout le monde. Pourquoi au contraire attendre à la quatrième année après les pré- tendus délits et surtout à la veille de nouvelles élections, pour porter cette plain- te à lîome à l'insu des intéressés, et dans le temps tout était rentré dans le <alme depuis longtemps ?

Il est certain que personne ne s'attendait à une telle plainte. Les Décrets

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aux (picls elle il «lomif licii oui raiisr diiiis la i)r()viii((' iiutiiiil de Miri)risr <[Xh> r»'cliit (II! la luudi'c jmr un ciil serein.

Ou s'iittendait uiii(iueiiieiit a i|Uel(nie mesure toucliniil l;i (juisiinii uiiiver- Kitairt' t't la su'i ursale de M()iiir(;d, aussi le Uéirel sui' relie (|iies(i(iu n'a sitr.- pris personne et l'on s'alleiidait uénéraleineiit à ce (ju'il a reulé. e'esl -à-dire au inainlit'u du s/ii//i iiim. en jillendaiit ia soliilion des dillic ull/s léualfs l'I''- Mais de la ([uestion ])olili<|ue et des plniiiles contre l- eleri;'é ! l'ersoiine n'y sonu'eail. J'ai ri'iiTetté beaucoup (|ue Mii'r. l'Ari lievê(jue ne se soit pas rendu à la demande (pie lui a i'aite ^\<xx. ri',]vr(pie d'Ottawa de réunir les Me(pies de la province avant le dipart de ses déi)Ut{'s jjour IJonie. alin de s'enti'iidi'e sur les (lueslious à soumettre au St. SieU'e, et sur les mesures à deliiandel'.

Pour ma part, je déclare i>i ipie si j'eusse pu soiqx/oniier (pie l'on soulève- rait de nouveau la (piesîion imlitiipie et iV'^ pliiintes .outre le clei''i'é, je n'aurais pas hésité à j)rendre le chemin de la ville éleriu'lle en même temi»s (jue les dé- putés (h' ^\'IY. l'.Arehevécpie. alin d'y disc\iter <-ontrailictoireinent ces <>'ravi\s (pu'stions, et d'éclairer autant (jUe ])ossil)le le IriUunal (jui devait les juyer, sur les i'aits et circoi;-^'''!'.. es (pii s'v rattaclieiil .

Mais v avait-il ii'ellement nécessité de poi-lei' cette jjlainte au .'*^t. Sie^e :" Je ne le lielise nullement.

Dabord il y avait plus de trois ans (pie la (aute. si faute il y a eu, avait été commise, comme on vient de le \(iir, et tout était rentré dans le calme depuis lunulemj)s.

Puis le nombre de ces prcires incriminés étant iort restreint, il eut t'ie f'acil(> de les ])rémunir (onirede nouvelles imprudences j)ar des i'.dmonitions convenables et données privément.

Kn ell't't il i'iit c(mstaté dans la i)remiere réunion ih->^ l'^véïpies (pii eut lieu après la publicatimi de <es ] )écrels (|u"aucun de ces ])rélats, à rexcej)tion de deux, n'avait di' reiu'oches à l'aiic à leur cler<>-é sur ce sujet. L'un des doux, IMiiT. l'Kvéquo de Sherbrooke, reconnut (pi'un seul ])rélre d(> son diocèse était allé tro]) loin, mais d'une nuuiière peu lirave ([u'il l'ut i'acile de réyh'r. H ne Testait donc (pu» le diocèse de Montréal avait eu lieu le fameux procès d'in- fluence s])ii'ituelle indue contre certains curés du coinlr dr Brrlliicr. ("était un supivnie ell'ort (ju'avait t(>nté le ])arti libéral pour intimider de ])lus en ]>lus le ch^r^'é et lui former délinitivenient la bouche sixr la (piestion des élections. Or dans co comté il n'y a qiu» neuf curés, (h>nt train soulenu'ut ont été juo'és par les libéraux assez comiiromis pour ch)nner prise devant le trilumal civil. Les .sv'.v; autres ciirés ne furent point inquiétés, par ce ({ue leurs adversaires n'avaient riou, ou que des choses fort léo-èros à leur roprochor.

Voilà donc, d'aju'ès le dossier de la poursuite, le nombre de prêtres i ontr;> les quels il y a ou (h'.s ]»laintes formulées pour s'être trop in^'érés dans les élec- tions ]iolitiqnes !

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.It" U' (Iciiiaiidf à V'os Eminciii t's si cctti' dt-viatioii dfîs rci^lt-s pur trois on (|Uiitrt' ])rt'trt's ([ui iinniifiit iiiim(|ur de pnidfiK c, ('lait hii'ii un niolil' sullisaiit l)our aller, a])rt's cjuatrc ans cl lorsque loul «'lail ou])lié. jxnter une ai' usation deA'ant la S. ('. de la l'ropau'ande el i)rov()(pier des décrets dont la publication dans les journaux devait ri'jaillir si tristenient sur le ileryé tout entier.

Il est lacile de voir par «pic Son lOxcellence Myr. Masotti, Secrétaire de la l'ropau'ande, avait été certainement induit en erreur, qiiand il m'a dit en présence' de M. Iv Moreau, Curé du dio. èse de Montréal, dans rentn^vue (pie j'eus avec lui le 2-'J Novembre dernier, (pie " Q«(//v^w/t' " Curés avaient rel'usé ïtihsohi/itiii et les ptii/ziex aux élei teurs qui n'avaient i)as V(mlu voter selon leurs vues! Aussi Je n'hésitai pas à dé' larer de suite à Son l'excellence (pri'^lle avait été certainement mal rcnseiu'iiée, et (jue ceux <jui avaient porté iine telle arcu- sation contre le cleruv canadien l'avaient calomnié. Je proteste de nouveau devant vous, l'jminiuilissimes S.'iLi'neurs, contnf une a'cusation aussi fausse et aussi injurieuse à l'adresse de jiotre clcriiv, et au ministère sacré (ju'il exerce dans le trii)umd de la i)énilence.

Je dois sin-miler à l'attention de Vos Eminences un pamphlet intitulé " Co/i- lesfn/iou lU' rélertnm i/p Brr/lrrr, J/(// 1S7S. " Ce pamphlet a été imprimé dans le but évident de déniifrer les prêtres de ce comté, et il a pu iiuluire la S. C. de la l'roïKig'ande en erreur, s'il lui a été remis comme un do -mnent digne de loi. En etl'et. Son Honneur le Juge Matlhiini, (pii était alors l'un des avo.ats dans ce procès, m'a l'ait connaître dans une lettre du 21! Octobre dernier (jue ce pam- phlet avait été mis de coté par la cour civile comme ne pouvant j)oint servir à la preuve, à cause de ses iiU'xactitvules et de .ses variantes vis-à-vis de la vérita- ble jireuve. La S. C. de la Propag'and(> ne pourrait eertainem"nt point accepter comme pièee probante, un document (pie la cour canadienne elle même, à la demande des intéressés, a jugé indigne de coniianee et mis de i ()té. (P. J. No. XVIII).

Mais ces pnHre.s ainsi accusés d'ingérence exct>ssive dans les élections poli- tiques, sout-iL» V(''(dlement aussi couiiables (pie leurs adversaires ont essayé de le l'aire croire dai s le pro.'ès (ju'ils leur ont intenté : C'est ce (pii est loin d'avoir été prouvé clairement, et voici quehjues preiiV(>s bien projires à atténuer les fautes que les libéraux ont voulu leur imputer, et à prouver les mauvais senti- ments dont ces adversaires étaient animés à leur égard à cause de la défaite qu'ils venaient d'essuyer dans cette élection. Ce sont des extraits de la recjuête que les Curés incriminés ont adressée à l'épiscopat de la province pendant ce procès, pour lui demander direction et })rotection en ces difilciles circonstances. Voici outr'autres choses ce que disent ces prêtres dans cette requête :

" Toutes les personnes engagés dans cette contestation, plaideurs, avocats " et jixgt^R se font gloire d'appartenir à la St Eglise catholique et ils s'en disent " mêm(> l<»s fils respectueux et obéissants

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" Dîins le cours du plnidoycr phisiciiis iivoctits et tômoins ni innnircsti' un " iiu'pris scandiiU'ux pour li's rt'ii'lcs de riCiilisc et lu pcrsomu' dr si's uiinistros, " au point <|Ui' des prott'stiints pri-sciits en ont rlr .s( andalisi's, ot (juc l'un d'eux " a dt'îclaré qu'il ne pouvait ('ouii)rend.re coninient des catholicjue.s traitaient '• ainsi leurs ])relres, et (ju'eux, les prolestants, entendaient autrement le res- " peet du aux ministres de la religion et (pi'ils r(»l)ser\"aient mieux.

'■ Kn présenre de ees princiiM's erronnés soutenus par des eallioli(iues ins- " truits, de ees accusations des paroissiens contre leurs <"urés, et de toute e(;tto " conduite scandaleuse, ncnis devons déclarer à Vos (Irandeurs (jue nous avons " suivi, dans nos instrm'tions, aussi lidèlenu'ut (ju'il nous a été possible l'ensei- " «çnement, la diro( tiou et les injonctions (jui nous ont été donnés dans les do- " eunu'uts émanés du St. Sièu»', les décrets de vos coni iles i)rovinriaux et no- " taniment du 4''""' concile sur les élections j)oliti(jues, dans les lettres coUecti- •' ves de Vos (rrandi'urs sur cet inii)ortant sujet et spécialement celles du 22 de "Septembre' 1 S?;') et du 11 Octobre ISTÎ, ainsi (jue celle de iu)tre éveque. En '■ un mot nous avons rempli au meilleur de notre conscience nos devoirs do " bons et lidèles pasteurs Mour bien l'aire ct)mprendn^ à nos paroissiens les de- " voirs ([ue la loi de Dieu leur impose comme électeurs, lît les prémunir contre " les danuers et les séductions aux ([uels ils sont exposés en ees tt>mps d'excita- " tiou et de vertiy'e. Voilà le lémoiiinaye (|ue nous rend notre conscience et ce " que nous croyons jiouvoir prouver devant Vos (rrandeurs quand Jilles le dési- " reront

" Le but évident de ces ])oursuites est de fermer la boucbe du |irétre sur " les désordres, et les erreurs d<^ toutes sortes qne l'ignen-ance ou la baine de la " religion font commettre et débiter en ces jours mauvais

" C'est pour avoir obéi à ces injonctions solennelles de nos évèques que " nous sommes aujourd'hui traiiu'-s devant b's tribunaux laies par queb^ues uns " de nos paroissiens éu'arés et infatués des erreurs courantes, jxiur y être forcés " juridiquement à rendre compte de nos paroles dans l'accomplissement de " notre ministère sacré ; et"cela malifré les défenses de l'Eylise etc. "

Les évèques apiès avoir pris connaissance de cette requête et en avoir déli- béré entr'eux, n'ont point jugé nécessaire de faire l'enquête demandée par ces prêtres ; c'était par même accepter, au moins implicitement, leur justilication, et la sincérité de la déclaration qu'ils y faisaient d'avoir rempli leur devoir do pasteurs au meilleur île leur conscieuce.

De leur coté, les paroissiens ont voulu aussi protester contre les a<'cusations de prétendue inllueuce spirituelle indue portées contre leurs Curés par les libé- raux, en votant en plus grand nombre qu'auparavant contre ces mêmes libéraux dans la nouvelle élection qui suivit cette contestatien.

Voilà, Eminentissimes Seigneurs, à quelles minimes proportions se réduit Taccusation qui a été portée devant la S. C. de la Propagande, l'été dernier, cou-

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tr<^ cortiiins mi-iu))n'M du ilcriiT tlf la proviin»* tlt- (^iu'Ih'c «rini^éri'iuf l'XcosNJvt' tUiiiH les élections, tant pour le nomhiv (!*'« coupables (jiio pour la gravité des fautes qu'on a voulu leur imputer.

On est mènu^ allé plus loin dans les l)écr«'ts, on s'y est plaint de ee que lo. cor/)S si!cn/iei' eontiniiait lui aussi à s'inyérer trop dans les élections politi(iues en se servant des journiiux et autres i>ul)li(ations.

J'avouti qu'il est diilicile df «oniprendre cette aecusation, et (piel t'st le eorps séculier sur qui elle doit retoniher. Uiu' telle aecusation me parait bien dilftcile a soutenir devant la libert'; pleine et entière que la Constitution de notre pays accorde à tous les citoyens sans distinction, de prendre part aux élec- tions politiques par la presse ou par tout autre moyen que la loi ne réprouve point.

IX.

Court usioti de lu pn'^mri' partir.

Tels sont les faits et les observations que je prends la liberté de soumettre à l'attention de Vos Emineiices sur les renseignements donnes au St. Siège en 1870 et 1881, et qui ont servi de base aii]( instructions du St. Ollico données au Délégué apostolique du Canada et aux Décrets de la S. Congrégation de la Pro- pagande du 18 Septembre di-rnier. 11 en ressort évidi'unnent que ces renseigne- ments sont en bien des points exagérésT^Tionnés, t;t même faux ; c'est cq que prouvent les do.uments officiels que j'ai cités. J'ai aussi exposé dans sa triste réalité l'invasion formidable dans notre heureuse patrie des erreurs modernes qui désolent l'Europe, et les eliorts lamentables que des hommes dévoyés font depuis des années pour les y implanter au cœur môme de notre bon peuple.

Tant que les rangs du clergé ont été bien unis, il a été assez facile d'en ar- rêter les progrès ; mais aujourd'hui il est impossible de se le cacher, ces subti- les erreurs ont pénétré jusque dans les rangs du Sanctuaire, «-omme le serpent dans le jardin d'Eden : c'est ce que disent les i)ères du cinquième concile pro- vincial de Québec. Aussi tous les esprits les plus clairvoyants, tant dans le clergé que parmi les laïcs, en sont-ils effrayés "f tous s'accordent à dire, qu'à moins d'un secours providentiel qui nous pcnn-tte d'enrayer ce fatal mouve- ment, nous avançons rapidement dans les voies révolutionnaires de la France et de la Belgique, et que nous tomberons plus tôt qu'on ne le pense dans le mê- me abîme.

Pour quiconque sait observer la mari;he des faits et saisir le fil conducteur qui les dirige, il est visible que l'influence maçonnique est la grande force qui rallie les ennemis de l'Eglise au Canada comme ailleurs, et leur indique les points qu'ils faut battre en brèche.

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Ht tout l<' iiKiudf suit (|tu' lii u'iaiitlt' loi-ci* du Ciit holit'isiiic iliiiis lt> Ciiiiadii a t'Ii- riiillufiirc i)r(''i)()n(U''raiitt' <lu clciiiv, c'csi un l'ail patent de notre histoire. I']h, l)i('ii t'est à eette iiilluen e salutaire (|ue s'alta(Hie Penneini depuis une dizaine d'années, et c'est dans ce but (ju'il a l'ait tant d'ell'oils pour induire le St. Sièti'e en (MTeur sur le véritable état di's choses en notre jjays. et 1 amener, s'il était possil)K', à (jiud(jue mesure (pii put lui être l'avorable. et surtout à l'er- mer lu bouche du }»relre.

Voici un extrait di' la l'nfn'r de Montréal du \2 Décembre dernier (jui laisse apercevoir ce plan bien clairement. Vos l'hninences ont vu plus haut (pu^ <•*' journal est l'oryane reconnu du parti libéral et (|u'il est rédigé par un fran<-i von. Dans un article intitulé " La dernière lutte " il dit :

■' Nous croyons, comme la ])lui)art de nos amis, (jue les récentes décisions " de l'autorité romaine n'ont pas eu tout l'ellet (pi'on en espérait. Croire que " dans resjiace de (juelques semaines, on va dissiper des préjugés enracinés par " vinyt-cin(i années (U' lutte, rassurer les cous ienccs, rétablir la paix et la con- " corde, c'était une illusion (pli n'a u'ermé dans la tête de personiu'.

" L'ho)U)ral)lo M. Laurier (chel' libéral) avait raison de dire deriiiére-

" ment, aune séance du '' C/ith /i(inon(i/" tjue les derniers décrets poutilicaux " n'auraient pas un ell'et immédiat.

" On ne peut pas exiii'er du clerii"é (pi'il pre( lie la < anse du libéralisme. " Nous avons obtenu justice à lîome, et nous devons nous en tenir pour le " moment. "

Voilà comment le rédacteur rraiic-maçoii de la Pa/rie et un des chefs li raux. interprètent les décrets dti l;5 Sc^jtembre sur li's élections ; c'est la réhu.,. litation du parti libéral. D'après eux, les évéques et le derj^é qui n'ont cessé depuis 2") ans de combattre les tendances dani!,'ereuses et les mauvais principes de ce parti anti-reliuitnix ont eu tort, ont fourvoyé le i^tMiple, (>t il faudra du temps aux décrets même de Rome pour le ramener à des idées de paix et de conciliation.

C'est ainsi que hi franc-maçonnerie essaie hypocritement de ruiner l'influ- ence des évèques et dvi clerj>v par l'autorité du St Siège lui-même, en interprê- tant à sa guise ses décrets.

Voilà, Emiuentissimes Seigneurs, le mal dont l'Eglise du Canada souffre le plus et qui est pour elle le danger le plus grave ; et c'est du St. Siège que nous en attendons le remède et la guérison.

DiaiXlLMl.. l'AK 1 IL.

Q-u-Ostlon d.e l'in.f l-aer).ce-irLâ.\:x«.

DirhintlHiii 'le /Wnlirrci/iir H dts l'Jn'i/iirs ilv In l'ioriiicf <:cc/dsiiis//ij//f dr (^imltrr, iiii si/jft df la loi é/aiorti/f.

Lii iirrinici'c jxuiisiiili' (jui iiil i\r iiilriitt'c (lc\ aiil les *rihii)i;iu.\. civils ■ontri' le iliiyr pour iivoir cxcr •»'■ sur les ('■lecteurs une inll'.ieuce-indue eu alm- sMiil (le la ( liaire ou aulreuieul. est celle (jui eul lieu (laus le couitt' (le ('havk?- voix. diocèse (le (^ur'l)ec. eu l<s7(i. La [jopulatiou (le ce i oiutt- est à peu l)rès toute (•alluili(|U(\ cl toutes les ixrsoiuies ([iii ont pris i)arl à cette iwursuite, accusateurs, ttiuoins et avocats ('taieiii aussi ( atholi(jues. ("est un l'ait reniar- (juahle (pie toutes les jxiiirsui' 'S ainsi laites j'usipi à ce joui- contre le cleriiv, ont ét('' le lait (rhoiniues cal liolinues ai)parteiianl au parti lihéral. .lanuiis les callio- li(pu's non lihéraux ni les prolesiaiils n'ont porh'- de seiuMalilts ])laiiites contn* les i)r('tres.

La [)laiut(! (les libéraux contre les curi's de f'iuirlevoix fut d'abord port(^'e uu tril)uiuil de ^[gr. rArchev("'(pU' de (^ui'hec ("('fait n'-irulier ; et s'ils eussent cortinué dans cett(^ direction, ils auraient eu l'avantaiiv d'obtenir justice sans violer les règles de l'jilu-lise, et sans )uan(pier au respe( t qu'ils devaieut, conune catholi([Ues, au caracl('re sacrt'' du prcire et à son saint ministère. Myr. l'Arche- V(''(iiu' re(,'ut sans dillicult('' cette pi:, iule et lit conmieiK er une eufpu'-te n'-gulicre sur les i'aits iucriuiiiu'-s, aliu de constater jus(prà (piel poiiit les all(''L;'Ui''s (''laient l'ondC-s, et de rendre ensuite justice à (pu (b- droit.

Ce l'ut alors (|ue 8a CJrandeur dcuauda l'opinion de ses sufFra^'ants sur t;ett(! ('-pineuse aH'aire, et que je lui a('ressai la lettr(> n^jiroduite aux pièces justi- lieaiives N.*^ Y en date du 2(> Mar.s 1:<"(), et (]tie.ie l)rie Vos Eniinences d(^ lire.

Les accusateurs craiu'nant sans doute de ne pas atteindre leur but, par cettt! voie, et redoutant la lumière et rint('gril('! de ce tril)\xnal, i^n retirèrent bieut(jt après leur cause, sous le pr.'texle liy]iocrite de la porter au tiihiiiKil supé- rieur d» St.. Sicile; mais en réalité' i)our en saisir le tribunal civil maigri; la di'd'ense (ju'en avaient laite les t'vèriues dans leur dernière Pastorale, et au mépris dse Sts. Canons.

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J'ai regretté (juo Mgr. rArchevf(|iit' n'ait pas loiitiiuié avec fermeté, en cette cinonstan» (', l'eiiqixête qu'il avait conimeiuée ; et (ju'il n'ait pas délendu etrictement aux plaignants, au nom de l'obéissance (piils lui devaient comme catholiques et dio -ésains, d'i'u agir ainsi. Le tribunal civil fut donc saisi de l'affaire, et il ne fut plus question de leur appel à Kome.

La <'Our en première instance, présidée par un juge catholique éclairé sur les droits imprescriptibles de l'Eglise, garantis par les Traités et la Constitu- tion, renvoya cette plainte en .se déclarant in< ompétent à ju<i'er en matière spirituelle ; et la cause fut portée à la cour Suprême ([ui donna yain de cause aux libéraux contre les Curés. Cette sentence définitive motivée de la manière la plus contraire aux droits et aux l'useignements de l'Eglist», par un juge eatholique,Jétablissait clairement la compéten e du tribunal civil à juger les actes du ministère sacerdotal. Aussi ce jugeniiMit du plus haut tribunal produi- sit-il une sensation profonde dans tout le pays.

Les Evècjues qui plus qiie tout autre en compreiiaient la triste portée, n'hésitèrent pas à élever la voix et à protester contre une telle interprétation de la loi qui constitxiait une violation di's droits les plus sacrés de l'Eolisc catholi- que et portait une grave atteinte à la liberté du culte ( atholique. Ils firent à cet effet une " Dirhinifion " (pii fut publiée dans tous les journaux de la i>rovin- ce. (Voir P. J. XIX).

Les libéraux ne tinrent point compte de cette déclaration des évé([ues^ forts de l'appui que leur donnait la sentence de la cour suprême, ils continuè- rent leurs poursuites contre le <lern-é dans plusieurs autres comtés.

La dernière fixt celle dtx comté do Berthier en 1H7H. Elle fut aussi l'une des plus scandaleuses. Les a cusateurs poursuivirent le prêtre jusque dans le coufessional en interrogeant les pénitents sur ce qui leur avait été dit en confes- sion, au sujet des élections. Plusieurs avo ats émirent les doctrines les plus opposées à l'enseignement et aux droits de l'Eglise, et finalement la coxxr lexxr donna em^ore gain de (;axxse <ontre les Curés.

La presse libérale en prit occasion pour dénigrer le clergé avec plxxs d'acharnement qixe jamais, et pour établir en principt^ le droit de l'autorité civile à jxxger les prêtres dans l'exercice de lexxr St. ministère.

De leur coté, les évêcpxes protestèrent de noxxveaxx dans une lettre pasto- rale, en date du 1er .Txxin 187!\ ils rap- i"nt axxx fidèles le respect a a cou- fessional, la protection et l'immunité at l'Eglise coxxvre le prêtre dans les fonctions qxx'il y exerce.

Ppxxr arrêter un pareil s«'andale, et dissiper ces erreurs en même temps que pour préparer l'opinion pxxbliqxxe à faire droit enfin à la demande si juste des évêques, d'amender xxne loi qui comportait d'axxssi tristes conséqxxenccs, j'exposai dans xxne brochxxre anonyme la doctrine de l'Eglise sur les immxxnités du prêtre Ce petit travail reçut l'aitueil bienveillant des évêques, comme Vos

Eminences peuvent le voir par les lettres d'approbotion et deiuourag-ement qii'ils m'adressèrent en réponse à l'exi'inplaire que je leur en avais adressé ; (V. P. .T. Lettre des Evèques No. XX.) il l'ut aussi très bien arcueilli du publie. J'en adressai privémeM quelqxies exemplaires au premier ministre du souver- nemont et à quelques députés en les priant dérégler aussitôt qu'il serait possi- ble cette grave question conforménuMit à la dinnande des évéques.

.T'aA'ais la conviction qu'en faisant (■(• travail et en adressant ces deman- des, je remplissais le devoir d'un évèque, qui (\st obligé avant tout de combattre l'erreur eu im'chant la vérité et de défendre la liberté de l'Eglise ; de plus j'avais la certitude de l'assentiment de mes collèn'ues dans l'épiscopat de la province, comme le prouvent les lettres en tête de mon opuscule sur Vlrifl x/>ir. indi(e. Or c'est pour avoir rempli ce devoir que j'ai été dénoncé faussement à la S. C. de la Propagande, et censviré à la face du pays (^omme ayant manqué aux règle'! de la prudence et commis un acte répréhensible et diirne de blâme.

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II.

Fiivj- ie»xei<riienienf <l.i>tn<i: à In S. C 'le lu Propnçrnnih sur 1(1 f/iieslii»! île I iiifliienre imltie.

Voici comment s'exprime à ce sujet S. Eminence le Card. Préfet de la Pro- pagande dans sa lettre à M<rr. rAnhevéque de Québec en date du 13 Septem- bre 1881 :

" Il est égalemimt connu de la susdite Congrégation que artaiti suffra^unt " de Votre Seigneurie cherche acliieltenient à recourir au jiarlement, pour faire " modifier la loi des élections relativement à l'inlluence dite iiulue. "

Le suffragant en qni'stiou ne peut-être que l'évêque des Trois-Rivières, car il est le seul qui ait écrit dans ce sens au premier ministre du gouvernemtmt et à quelques députés, en leur adressant un exemplaire de labrochiire qu'il venait de publier, sous le voile de l'anonyme, sur l'influeni'e indue. Or ces li'ttres n'avait rien d'o/firiel ni de public, c'était une atlaire toute privée et d'une nature enrifidentielle.

De plus cette demande privée, avait été retirée, dès le 6 Mai, alors qu'il vint à sa connaissance que quelques évêques, sur les remontrances de Mgr. l'Arche- vêque, avaient l'hangé d'opinion. (Voir P. .T. No. XX.)

Après avoir ainsi retiré, le Mai, sa demande au sujet de la loi électorale^ le suffragant en question n'a fait aucune autre démarche à <e sujet. C'est donc à tort et à faux qu'on est venu l'accuser devant la S. C. de la Propatrande au mois de Septembre suivant, de chercher nctuellement à recourir au parlement pour faire modifier cette loi.

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Vous (•uiui)n'n(lic'Z fafiJi'iui'iU, Euiiiu'ntiKsiincs >Si'ig'ut'urs, que la publicité regivttablo donnt'-o à celte aeeuîsation, a l'ait poser sur lui une censure imméritée à la face du pays tout entier, l't a causé un préjudice réel et dommageable à son autorité épiscoinde. C'est donc avec raison qu'il vient aujourd'hui s'en plaindre devant votre auguste trihunnl, et réclamer In protection et In justice à ln(|nelle il croit avoir droit.

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Position de l'Eglise c(illi(ili<j/ie dans la j/rori/tcr de Québec, en droit et enjitil.

La grande raison de Mur. rArchevèque de (^uél)ec pour ne jias faire m'^^i^- der la loi de l'inllueuci' indue, est surtout la crainte des protestants (|u ,ie voudront point consentir à un tel amendement. C'i'st aussi la même raison (jui a été allégué»! en ISTtî, contre l'ingérence du clergé dans les élections politiques. Or c'est un lait bien connu de tout le monde en Canada et surtout dans la pro- vince de (Québec, ([ue les pro[(>stants ont toujours vécu daus les meilleurs ter- mes aA'ee les catholiques, et cpie januiis ils ne se sont ))l;iints de rintervention dos prêtres dans la polit i(iue.

C'est aussi un fait ([Uc rnmendement à la loi électorale en (|uestion n'a rien de blessant i)our eux puistju'ils en bénélicieront comme les catholiques, ainsi (]ue le dit ^Igr. de Kimouski dans sa lettre du ô Février à Mgr. l'Arche- vêque :

" Au reste comment les protestanis pounaient-ils être jalon r, puisque " l'ainendement s'n])pli(prerailà leurs ministres comme aux prêtres catholiques:"'

Cette crainte chiméricpie est une t;!cti(jue déloyale des libéraux qui, de fait ont cherché bien des fois à soulever la fanatisme i)rotestant contre leurs frères catholi(pu's (juand ceux-ci combattaient leurs tendances libérales l't leurs projets hostiles à la liljerté de l'Eglise et de ses ministres. Alors ils jetaient hypocrite- ment le cri d'alarme, et ils disaient aux protestants ([ue les rilniinonl/iins, en voulai<'nt à leur liberté religieuse. Or la vérité était <]ue ces i'Ilriniionlnins, (pii n'étaient que les catholiques non infatués des fausses idé(>s modernes, c'est-à- dire, des erreurs libérales et iivlhrtines, n'en voulaient nullement à la liberté reli- gieuse des protestants ; mais qu'ils ne faisaient (jue réclamer pour l'Eglist^ ca- tholique la liberté de se régir et (h' se gouvenu'r d'après ses propres lois, etcou- i'ormément aux rites de l'ICglise de Rome, selon h^ droit et la garantie que leur en doniuiient les traités.

l*]n ell'et lorsque h Canada eut été dénnitivement cédé à l'.Vnglelerre par le traité de Paris le 10 Février lîOo, le libre exercice de In reliLiion catholiiiue y fut solenuidlement stipulé et liarnnti pnr les capitulations de Qu.'1)e(> et <le Montréal, et par le traité lui-même dnns lequel on lit cette clause à l'article 4 :

" Sa Majesté Hritaiiiii<|iie, dv sou lôtt-, cousont à accorder la liberté de la *' reliû'ion «atholiciiic aux habitants du Canada. Elle donnera en conséquence " les ordres les plus ellicaces pour que ses nouveaux sujets catholiques romains *' puissent professer le culte de leur rcliu'ion, selon les rites de l'Eglise de Rome, " autant que les lois de rAnuleterri' le permettent. "

Par celte restriction l'I^^iilise < atholique icssa d'être reliiiion d'état dans la colonie, mais elle ne fut ]K)int sujt'lt<> aux lois p'-nales «le rAiiu'U'terre. Elle fut mise sur un pied d'étiiilité nvec les autres di'nominalions reliu'ieiises reconnues par l'Etat, et dont llital nMonnait à cha<'uue le dnn'/ de se n'-'^-ir el fj^oKvrnier ff après ses propres /ois

Quelques uns (b's aiurhiis (pii s'éuiblirent ensuite dims le pays tiiivaillcrcnt à faire introduire dans le Canada les lois anglaises, et à éliminer au nom de In loi, tous les i/roi/s et jjrin'léiics de ri']<rlise catholique. Mais leurs efforts échouè- rent devant la ri<>'i/nnri' et la /("/v//c/e des évèques et du clerg'', et devant le prin- cipe fondamental de notre constitution politicpii^ qui fut de nouveau solennelle- mont proclamé dan< les termes suivants par la législature Canadienne en 18Ô1 :

" Attendu (]Ue radmission de l'é^'alité, aux yeux de la loi. de toutes les " dénominations reliuieuses est un principe rc onnu de la législature coloniale ; '■ attendu que dans l'état de lu, conduite de cette provin e, à la quelle il est " particulièrement a]>plicable, il est à désirer (]ui' ce princii)e re^'oive la sanc- " tion directe de l"asseml)lée léiiislative (pii reconnait et déclare qu'il est le '" prinripe Jhu'l'iineiitiil de notre i)oliti<[ue civile : à ces caus(>s, (pi'il .soit déclaré, " et statué par la Très Ex cliente Majesté «le lu Ueine, par et de l'avis et con- *' sentemenl du C(>ns«>il léu'islatil' et «le rAss'Mubl'e léirislative «h' la j^rovince *' du Canada (onstituée et assemblée eu vertu et sous l'autorité d'un a 'te passé '• dans le iiarlement du rovaume uni «le la (lran<le Ih-etaiiiie et de l'Irlande " intitulé : A i" pour réunir les provinces du Haut et du IJas Caïuida, et pour "le gouvernement du Canada: et il est parle présent déclaré et statué par *' l'autorité susdite fjne le li1)re exercice et la j«missance «h» la profession et du " culte religieux, sans distiurtii.n ni ])rc|éi'en.e, mais de manière à ne pas servir '■ d'ex lise à des a't's -l'une li eme outrée, ni de jiistilicatien «h» i)rati([u«!s " incoinpatil)lt>s avee la paix et la sécurité de cette proviui'e, .sont permis i)ar la ■' «'onstitution et les lois «h» rette provinee. à tous les sujets de Sa Majesté en " icelles. " (14 Vict. .-hai). 17).

Cette déclaration énonei^ trois i)rincip.'s «[ui ressortent d'ailleurs de toute notre l'-iiislation : 1.*' (^ue la Constituti«)n et les lois de cette province irarautis- sent à t«)us les sujets «le sa majesté le droit d'exercer librement leur reliirion. 2." Que la seule restriction «]u'elles y apportent, résulterait " ^/'w«fl licence outrée, OH (le pr(iH(ptes incoiii/tiifih/es arec la pair cl 'a sécurité fie f a prorince.'" ^.'^ Que la loi a,<'eorde une prote tion égale, sans //isfiticHoas ni prrféretice, à toiites les dénomina- tifjus reliffieu.ses.

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Or dit Portails, 7/// n'i-lmt /iif< un UUfamonlnin, " ([Uiiiid un.' ii'lijjfiou (.'«t ad- " mise, ou aduii't par raisou do coust'Miui'u •(', les priucipes ot les rôgk's d'apros " les quelles elle se m'ouverue. "

Il est donc liors de doute que les traités el la Constitution de notre pays accordent et garantissent à l'Eglise oatholiciuc la pleine et entière liberté de son culte, et qu'il Uf tient véri(;il)l('uient qu'aux eatholi(iues de la province de Québec qui Ibrnu'nt i'ininiense majorité de la i)()pulation, de conserver ce pré- cieux trésor des libertés de l'Iiglise que nous ont léguées nos Pérès et d'en l'aire disparaître les quelques entraves qu'y ont fait pénétrer les erreurs galli ânes.

En fait, nous avons toujours joui de ces libertés à peu d'ex^'cptions prés, el les tentatives d(>s protestants pour y porter atteinte dans h's premiers temps de la colonie, ont toujours été repoussées vietorieusenient et ellicacement ; deiiuis longti-mps ils ont renoncé à ces idées d"oi)prinier li's <atholi(]ues, et nous vivons avec eux paisiblenu'ut et dans les meilleurs termes. J)"ailleuis que pourraient- ils faire dans une population ils ne i omptent que pour xin dixième, et dans une législature ils iu\ pinivent envoyer (jue H ou 11 d.'i)utés sur (!'). Il est doue évident qu'en /i/// comme en iirnil l'Iilglise catholique, dans la provinet- de Qué- bec, n'a rien à craimlre des protestants. Toutes les craintes (jue les libéraux chen'iuMJt à soulever de ce i-oté, n'ont rien de réel : ce n'i'sl qu'une tacti(|U(! déloyali' de leur part, à laquelle ils ont recours pour grossir leurs ranii's, eu trompant iu)s compatriotes de croyance diil'érente. Ainsi, le véritable danger pour nous ne vient nullement de la part des protestants; uuiis il vient réelle- ment de la part des lil)éraux (pii ont jeté la division dans K-s ranii's catholiques, en (•herchant à ré]>andre i)armi l'ux des doctrines opi)osées à l'enseiiiMiemeiit de l'Eglise et à sa liberté. Ce danu'cr est devenu forniidal)le surtout depuis qu'ils ont réussi à pénétrer Jusijiu' dans les rann's du Sanetuaire, et à se déi>'ui- ser si bien, comme dit l'illustre Pie IX. "(pie par une apparence extérieure de. " piété ils trompent l)eaucoup d'hommes honnêtes, et <]U<', les portant à s'éloi- " g'uer de la saine doctrine, nommément dans les questions (jui, à première vue, " semblent plutùt concerner le jiouvoir civil «pie l'ecclésiastique, elles ali'aildis- " sent la foi, rompent l'unité, divisent les forces catholi(pu's. et fournissent un " aide très efficace aux ennemis de l'Eglise, qui enseignent les mêmes erreurs, " quoique avec plus de déveloiq)ement et d'impudence, ot anu'uent insensible- " ment les (>spriis à partager leurs desseins pervers. " (P. .1. Xo. IX)

Il était impossible d'exprimer avec plus d'exactitude? ce (jui se passe dans notre pays dcqniis une dou/aine d'années, c'est-à-dire depuis l'évolution du parti libéral et l'apparition des lihvnuix vnihniiqiicx modih-cs I

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TF^OISIEME PARTIE.

Q'U.estioii •u.3:iiversitaire.

Emim'utissimcs Stuii-iu'urs, p(jnr m- i>iis proloniror dé'ini'suri'mont ce mé- moire déjà peut être trop loua', à «ausi' du dévcloppoiiifiit (ju'il a fallu doiinorà (M- (jui n'ii'ardait. la quosiion p()liti<|U(\ jr iriiidiqucrni ici (juc sommairomout, les principaux laits ([Ui' je crois ulilc dr souiii('ttn> à l'attention de Vos Emineuci's au sujet do l'Université Laval, me réservant de vous donner de vive voix les ronsi?iL!:ii 'ments accessoires et de vous communiciuer les documents qui leur servent d'appui.

Je dois dire d'abord que la décision de Sa Sainteté maintenant le décret du 1er de Février 1S70, au sujet de la .Succursale de Montréal a été re^'ue avec res- pect et soumission ( omme il convient pour tout document émané du St. Sièiçe, et même que l'on s'attendait li'éncralcuient à cette décision. Ou comprenait qu'il était dillicile de chauii'er le ahilii (///o sur cette y^rave question avant la .solution des diliicultés lé<>'ales et constitutionnelles relatives à la charte rovale ot à la loi de (Québec. Je remar(j[U(M'ai seulement que ce décret du 1er Février 187t) n'a pas été exécuté comme il est près rit, et que c'est la cause i)rincipa- lo des difficultés qui ont suru'i ensuite entre ri*]cole de MétU'cint^ et l'T niveisiié Laval.

lo. L'Université Laval a été saluée avec bonheur à l'époque de sa fonda- tion par les évèques, le cleru'é et les <'ath(>li(iues de la province de Quéliec. Le besoin d'une institution catlioli(iUe de ce L>'enr(> se faisait sentir depuis lonsj- temps .• tous avaient la conlianc e que cette université fondée par le plus ancien séminiiire. (]ui avait si bien mi'rité du ]iays, donnerait à la jt'unesse ([ui en sui- vrait les cours, cette éducation prol'essioniu'lle forte et catholi(jue (|ui lui piT- mettrait de î>'ai>'ner honorablement sa vie <lans les dillV rentes positions .sociales l'appellerait la rrovidence. et l'ournirait à la classe diriu'eante de la société les hommes les mieux (jualitiés i)our la ])rotecti()U et la défense de nos intérêts relia'ieux et nationaux.

Voilà les sentiments <le sympathie et de conhance avec h\s quels les catho- liques de la province ont accueilli l'Université Laval à sa naissance.

2o. Apres plus de 2') ans d'existence peut-on dire qu'elle a pleinement répondu à cette juste attente et qu'elle a réalisé d'aussi belles espérances?

Tout eu reconnai.ssant les urands et e'énéreux sacrifices <ju'elle a faits et le bien (|\i'elle a réalisé, la vérité nous force à dire qu'il y a eu déception sous quelques rapports très importants; (lu'il s'en est suivi un malaise fort rei^retta- ble, et (|ue la confiance et les sympathies qu'on lui avait d'abord données, sont

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alléi?.s, en (liiiiiiiuiint piui à jifu. Des plaintes is'cii sont suivies plusieuis l'ois pendant ee temps, et ont même été portées jiistju'uu St. Siè^'e.

80. En lin Topposition que ci'tte institution a rencontrée l'année! dernière, à la demandt! (ju'elle a laite au parlenu-nt canadien d'une loi l'antorisant à mul- tiplier ses (îhaires dans les limites de la province de (Québec, a mis en évidence deux laits bien u'raves : c'est (jue la u'rande majorité du cler^•é lui avait retiré ses sympathies ei sa couHance, et lui était opposée, ainsi qu'un très oraïul nom- bre di' nos catholi([ues les plus n'speitai)les. Au ( ontraire, les libéraux l'ont appuvée incsqu'unaniniement de leurs jdus chaudes sympathies, et le parti libéral a en (quelque sorte identifié sa ])roi)re cause avec celle de l'iniversité. Ijcs protestants eux-mêmes et les rrancs-maçons dont le nonibn-, hélas! est déjà bien trop <>'rand [)armi nos catholiques, lui ont été iavorables et sympathi<ixres ! Voilà certes denx laits bien <>raves et (jui demandent explication. Comment se l'ait-il (jue la pri-miere institution catlioliqu*' du i)ays ait perdu les sympathies et la conliam e de la irrande majorité du ch-riié de la province fcnite entière, tandis que les ennemis de l'Eiilise lui sont devenus visiblement Iavorables et syuïpathi(|Ues '

Voici dans mon opinion les principales causes de ce chauLiement étraiiiie.

I. Coiii/Mpsifioi/ lin f/rrsDii/iet ri ni^ri'j;tii'iii('ul . Tout le luoiule s'attendait (jue l'Université l.,aval serait orii'anisée conl'ornu'menl aux rcu^lcs dr l'I'lLilise et (jue par conséquent l'enseiii'neiueut y serait conlié diins toutes les chaires à di's pro- fesseurs (■(ilh<ilit//ies dont la siircté de doctrine ne laisserait rien à désirer. Or t 1 n'a pas été le cas. Tout le monde sait (|ue des . haires de droit et de mideci]ic ont été confiées à des professeurs jirotestants et nu-me l'rnncs-maçoiis. C'est vrai que l'on a préteiuln (jiK» ces hommes n'oH'raient aucun daniicr pour la jeunes.se qui leur était conliée. Mais l'expérieii e a démontré (pie des élèves ont été solli- cités par certain professeur d'entrer dans la franc-maçonnerie, et (pie d'autres ont entendu leurs professeurs protestants tourner en ridicuh; certaines prati- ques do l'Eu'lise cathfdi([ue, et dire par exemple, (pie li-s extases de Ste. Thérèse et autres étaient des cas d'hystérie.

Parmi les professeurs catholiques, il s'en est trouvé (pii étaient entachés d'erreurs «gallicanes et (|ui ont ensei<>iié purenuMit et simplement la doctrine du léii'iste Pothier sur le mariauc. D'autres étaient lujtoirement connus pour leurs principes lil)éraux et ont compté parmi les chefs du ])arti. C'est de ces profes- seurs libéraux que les évê(|ues ont dit dans huir supplique eu 1<S70 :

" Kien ne leur sera ])lus facile de prouver à Votï'e Sainteté qu'en recom- " mandant ainsi aux Professeurs de la dite Université Laval de ne point s'im- " miscer activement dans les élections, ils n'ont eu intention que de prévenir " un i^rnnd scanduh', cidui de laisser marcher à la /e/p i/es lihcronx, qui foulaient " aux pieds leurs Mandements et l<>urs Lettres pastorales tra^-ant aux fidèhvs les

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" règles qu'ils avaient à suivre pour taire de Iwiines élections, des hommes dont " l'inllueuce pouvait être d'autant plus funeste qu'elle paraissait soutenu»' de " l'autorité de la dite Université. " (P. J. No. VII.)

Malgré les réclamations des évèques et les promesses de Mgr. le Délégué d»' faire renvoyer ces Professeurs comproiiitUunts pour l'honneur d»* l'Université, on n'en a rien fait, ils sont en<ore aujourd'hui à leur poste.

Ces tendances libérales ont même pénétré juscjxie dans les rangs des prêtres de l'Université, et c'est sans contredit ce qui a le i)lus contribué au malaise profond qui règne aujourd'hui dans le clergé de toute la province à cause du prestige et de l'inlluence dt' ces jirètres, non scnilement sur les élèves du sanc, tuaire et sur les hues instruits, mais sur Mgr. l'Archevêque lui-même, <(ui repose en eux une grande conliancc. On croit généralement qu«' c'est par suite de cette influence (jue Mgr. l'Archevêque s'est séparé plusieurs fois de ses sutlVa- gauts sur des questions très importantes.

Le cli'riié de la province s'est donc alarmé ave<' raison en voyant l'ensei- gnement xiniversitaire ainsi confié à des professeurs de toute croyance religieu- se, et de tout principe poliii(iue-relii>'ieux. Les évê([ues eux-mêmes ont plusieurs fois exprimé leur niaïupie de confiance en ({uehjues uns de ce.s professeurs dont ils (mt demandé en vain le renvoi.

II. Ijf d('ri>-c (laiisc d'igiioniiiif. Un autre l'ait qui n'a pas peu <'oniribuc a faire perdre à l'Université les sympathies du clergé, <,■'> '"^'' ï'i conduite de quel- qui'S uns de ses directeurs à son égard. Le clergé avait le droit d'attendre de cette institution appui et protection dans les dilhcultés (|u'il rencontrait dans l'exercice de son saint ministère, et suitout dans les luttes qu'il avait à soutenir pour préserver les fidèles confiés à ses .soins, des erreurs séduisantes des ennemis plus ou moins avoués de l'Eglise. Or loin de l'aider dans ces combats (ju'il sou- tenait autant que possible conformément aux directions données par les t've- ques, ces prêtres de l'Univi'rsité ne se gênaient pas de les contrecarrer et d'accu- ser les <urés iMi général d'être des iffJiorants. Ces accusations d'ignorance contre le clergé canadien ont même été portées jus(iu'h Rome, c'est de Mgr. le Délégué lui-même que je le tiens. Vos Emi]ien<'es comprendront facilement combien de telles accusations étaient déplacées et propres à discréditer ce clergé et à le rui- ner dans la confiance des populations. Elles étaient d'ailleurs injustes, comme j'ai eu occasion de le dire plus haut, car le clergé canadien est t-ertaint^ment aussi instruit (jue le clergé di!s autres pays catholiques; c'est le témoignage que des religieux très compétents lui ont rendu,

III. Prori's iioiir in/l/fc/ire iw/ue. Mais le fait le plus grave a été <'elui des prof«'sstîurs hiKiues de l'Université qui ont été les premiers à pouniiivre tes curés devant les tribunaux «-ivils sous le prétexte d'influt;nce spiritui'lle indue exercée

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Kur It'urH ouiiillfs, nu sujet du vote élcftonil. ("'chl asisuréuu'Jit l'un des plus «grands sr-andalcs donnés à nos rcliiçiL'Usi's i)opulations. 11 est l)it'n rt'yrettahlt' d'avoir à dire que c'était avec rasscntinicnt au moins tacite des prêtres de l'U- niversité, qui n'ont ])as eu un mot de blâme poiu' xine telle conduite de leurs prolessours. lors(ju"il leur était si i'acile de les arrêter dans ( ctte triste voie. Bien loin de là, queUpies uns ont été Juscjuà les en iéliciter.

Ces laits, Eminentissinies Seigneurs, sont plus <|iu' suflisants pour expli- quer comment l'Unix eisilé Laval a perdu la coniiaiu-e et U's synipatliies de la f>Tande majorité pour ne ])as diri' de la prestiue totalité du clergé de la province, et d'un grand nombre de nos meilleurs callioli(jues.

Ils expliquent en même texnps pourquoi les i)rotestanls et les francs- maçons leur sont devenus ravora))les. Car (jue ])ouvaient-ils espérer de plus d'une institution catholique que d'avoir quelqiu's-uns des leurs assis dans ses chaires et d'y donner un enseignement jjour le moins rationaliste, c'est-à-dire, que des 'lèves de toutes croyances pouvaient également entendre.

Ce sont ces laits qui subsistent di'puis des années, et (outre les quels les évèques ont en vain réclamé, qui ont contribixé plus (|ue tout le reste à rendre l'Université impopulaire, et à produire le malaise profond qui règne parmi les catholiques de la province, et (pli ont aussi grandement contribué à produire les dithcultés qui ont surui au sujet de la Succursale, .Je suis intimement con- vaincu que si l'Lniversité J^avai eût pleinement répondvi aux espérances qut^ l'on avait reposées en elle, et donné complète satisi'a. tion au sentiment catholi- que de la province, nous n'aurions point eu les dilhcviltés si regrettables qui ont si souvent agité les esprits depuis une ([uinzaini' d'années, et que cett«' ins- titution en aiirait grandement bénélicié.

Au jugement de la presijue totalité du clergé, tant séculier que régulier et des catholiques les plus éclairés de la province, ces tendances libérales d'un certain nombre de professeurs tant laïques (pie prêtres de cette institution cons- tituent un véritable danger pour l'avenir religieux de notre pays, en l'incli- nant à suivre la voie qui a conduit la France et la Belgique dans l'abime nous les voyons si péniblement se débattre aujourd'hui

Dans l'exposé des faits et des observations contenus dans ce mémoire, j'ai accompli un devoir qui m'a été excessivement pénible et devant lequel j'ai re- culé longtemps ; la conviction que le bien de l'Eglise du Canada le demandait, a pu seule me décider à surmonter la répugnance que j'éprouvais. J'ai tout ex- posé avec la plus scrupuleuse exactitude et conformément à la vérité autant qu'il m'a été possible de la connaître.

Maintenant, en conformité à ce que m'a dit le St. Père dans l'aiidience que

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Sa Stiintett' a dai^-né m 'ai •corder, de mettre par éerit ce que j'avais à dire sur les difiicultés de notre province, et de le remettre à Son Eminence le Card. Préf. de la Propagande ou à quelqu'un des Cardinaux de cette S. C'onoré«ation,Jedépose le tout entre vos nuiins, Eminentissimes Seigneurs, en vous priant d'étudier avec patience et honte ces causes du mal dont souflre l'Eglise du Canada, et de les faire connaître au Père commun de nos Ames, afin qu'il puisse y appliquer le remède 1(« plus ellicace pour en opérer la guérisou.

Quelque soit ce remède, je l'accepterai pour ma part avec une parfaite sou- mission et je m'y conformerai avec la fidélité la plus sincère.

Lp foiff liumb/einenf soumis,

i h. F Ev. DES Tkois-Rivikrkr

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PIECES JUSTIFICATIVES

Dncument» émanés du tiaitit-Sièffe, If \'\ Sr/iteinhre 1881.

{Traduction.)

A MoNSKKINKUK Al.KXAXDHK TASCllKKK.Vt:,

Airh(>vt'(jlli' (1(> (^ll(''btM'.

Illiistrissinit' et Hrvt'n'iulissinu' Soii>n('ur,

Il est vonu à la (•onnai.ssanct' do la SarriV CoU!jr(''ij'ation do la Propairande qiio dans Aotrc rroviiico cortiuiis iiicnibics du ilcruv i-t du corps st'-culicr eonti- niTont à s'insérer trop dans les t'icctions poliliqucs, eu se sorvanl soit de la chaire, soit des jouruaxix et autres publications.

Il est ci>aleinent connix de la susdite S. Coniirégation que certain sull'ragant de Votre Seii>neurie cherche actuellement à recourir au Parlement, pour l'aire modiii' r la loi des élections relativement à l'iiilluence dite indue.

Or pour ce qui coni-erne le premier point, je m'empres.se de rappeler à Votre Seigneurie (|ue déjà en l'année 187(5, la Suprême Congrégation du Saint Office a émané l'instruction suivante :

'■ Il faxit faire entendre aux Evèques du Canada que le Saint-Siège recon- naît parlait(>m(>nt l'extrême gravité des laits rapportés par eux, et qu'il y a à déplorer particulièrement le tort dont en souU'nait l'autorité du clergé et le saint ministère. C'est iwurtjuoi afin de réparer de si grands dommages, il faut Kurtoutfcen extirper la racine. Or la i-ause de si graves inconvénients se trouve dans la division de ces Evccpies entre eux, tant au sujet de la question politi- que qu'au sujet d'autres (lucstions (jui s'agitent en c«' moment au Canada. Alin donc de mettre un terme à ces dissi'nsions si rei,rettables, il sera nécessaire que ces Kvéques, de coni'ert avec Monseiji'ueur le iJélégué Apostolique envoyé au Canada, s'entendent ])our déterminer une ligne de conduite uniforme à suivre par tous et chacun d'eux à l'égard des partis politif^ues.

Une autre cause des mêmes inionvénients se trouve dans l'inarérence trop grande du clergé dans les all'aires politiques, sans se soucier assez do la prudeui'e pastorale. Le remède convenable à cet excès de zèle, c'est de rapi>eler

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à ces Evêqwos ce qui hîur a déjà été reiominandé par cotto Sixprt'^inc Congréga- tion, morcTodi, 29 Juillet 18T4, à savoir que, à l'oecasiou des élections ^loliti- ques, ils se conforment, dans leurs eonseils aux électeurs, à ce qui se trouve décrété dans le Concile Trovincial de 18(38. 11 iaudra ajoxiter que l'Eglise, en condamnant le libéralisme, n'entend pas frapper tous et chacxxn des partis poli- tiques, qui par hasard s'appellent Hhérmix, puisque les décisions de l'Eglise se rapportent à certaines erreurs opposées à la doctrine catholique, et non pas à un parti politique quelconque déterminé, et que i)ar conséquent ceux-là font mal qui, sans avitre fondement, déclart-nt être condamné par l'Eglise un des partis politi(jues du Canada, à savoir ie parti appelé réjonnis/e, jiarti ci-devant chaudement appuyé même par quel((u -s Evéques.

" Enfin pour ce qui regarde l'ohjct principal des doutes proi)oscs, à savoir quelle mesure il y a à nrendic relativement aux catholi(iucs ([ui, pour cause de prétendiie ingérence indue du clergé dans les élc( lions i)olitiques, recourent au tribunal < ivil, on ne peut donner à ce sujet une règle gciurale aux Evéques, et il appartiendra en conséquence à qui eu a l'ollice. de j)ourvoir, dans chaque < as, à la conscience de celui qiii a fait ce re( ours, (jue les Evé(|ues prennent donc les mesures nécessaires pour sauveii'arder l'hoiineur du clergé, ayant soin surtout d'empêcher autant que possible (|ue des personnes ecclésiastiques soient o])li- gées de comparaître devant le juge laïque,

" Il faudra enfin exhorter les Evêques à observer par rapport aux affaires politiqiu^s la plus grande réserve, eu égard partici;lièrement au danger qii'il y a de provoquer à une guerre violente contre l'Eglise les protestants déjà inquiets et irrités contre le clergé sous prétexte d'ingérence indue dans les élections politiqvies.

" En outre, il faut faire en sorte que le clergé évite toujoiirs de nommer les personnes en chaire, encore bien plus si ( 'est pour les discréditer à l'occasion des élections, et qvi'il ne se serve jamais de l'influence du ministère ecclésiasti- que pour des fins particulières, si ce n'est lorsque les candidats pourraient de- venir nuisibles aux vrais intérêts de l'Eglise. "

Conformément à cette instruction, \"otre Seigneurie doit faire connaitre sans retard à tous ses suHragants, au clergé et à tous ceux qu(> cela concerne, que c'est l'intention du Saint Père que les susdites prescriptions du Saint Office soient rigoureusement observées.

Pour ce qui a rapport au second point. Votre Seigneurie devra notifier à chacun des suff'ragants, de la part de Sa Sainteté, qiie chacun des Prélats indi- vidviellement ait à s'al)stenir d'agiter ou de faire agiter soit dans le Parlement, soit dans la presse, la question de la modification de la loi concernant la dite influence indue. Que s'il arrivait une époque les évêques réunis jvtgeassent tous ensemble que le temps opportun est venu de faire la susdite demande, ils

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devront d'abord recourir à cette Sacrée Congrégation pour en recevoir les ins- tructions convenables.

Dans cette pensée, je prie le Seigneur qu'il vous prodigue tous les biens. Rome, Palais de la Propagande. 13 Septembre 1881. De Votre Seigneurie

Le très-aifectionné serviteur,

Jean Cardinal Siméoni,

Préfet,

1. MAHt)TTl, Secrétaire.

(Tradudum.)

Illustrissime et lîévcrcndissime Seigneur,

Le Saint IVrc, ayant mis à l'examen la question soulevée de nouveau au sujet de l'Université Laval et de la succursale établie à Montréal, a ordonné expressément, dans l'audience extraordinaire d'hier. t(>nue pour traiter unique- ment de cette affaire, de signifier à Votre Seigneurie que c'e,vt sa volonté décidée que l'on doit s'en tenir au décret de cette Sacrée Congrégation, émané le pre- mier jour de février 1870, et continuer à y donner exécution.

Votre Seigneurie reste par conséquent chargée de communiquer cet ordio du Pape à tous ses suffraufants.

Sa Sainteté nourrit la confiance que le clergé et le peuple catholique du Canada, dont Elle a toujours reyu les preuves les plus éclatantes de dévouement et d'fittachement au Saint-Siège, se conformeront unanimement à ses ordres susdits et que les diAers prélats travailleront sans relâche à ramen(T dans les esprits la concorde et la paix.

Maintenant, je prie le Seigneur de vous accorder longue vie et bonheur.

Kome, Palais de la Propagande. 13 Septembre 1881. De Votre Seigneuri(\

Le très ati'ectueux serviteur,

Jean Cardinal Simeoni,

Préfet.

I. Masotti, Secrétaire.

Monseigneur l'Archevêque de Québec,

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iT. II.

LETTRE PASTORALE

m

DES

EVEQUES DE LA PROVINCE ECCLESIASTIQUE

DE

Q,TJEBEO.

22 Septembre 1875.

Nous, par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège Apostolique, Archevêque, Evoques et Administrateur des diocèses de la Province Ei^'lésias- tique de Québec,

Au clergé sêcidier et régulier, et à toux lex fidèles dt la dite Province, Salut et BiUiédirtion en Notre-Seii2;neur,

Pour remplir notre devoir de Pasteurs, nous venons, Nos Très Chers Frères, vous adresser la parole sur plusieurs questions très importantes que diverses circonstances ont fait surgir.

I.

Pouvoirs de l'Eglise.

Qttimm/ue vent être muvé, dit le Symbole de Suint Athanase, doit tenir la foi. catholique ; quicumque vult salvus esse, necesse est ut leneat caltiolicam fideiii. Et pour arriver à la connaissance certaine de cette foi sans laquelle il est iin/msihtc de plaire à Dieu; sine fuie imf)ossilHle est placere Deo (lloh. XI. 6.), il faut écouter l'Eglise dans laquelle J. C. lui-même enseigne et hors de laquelle on ne peut trouver qu'erreur, doute et incertitude, car elle est rE>>iise du Dieu vivant, la colonne et le soutien delà vérité; Ecclesia Dei viri, columna et firmament uni reritalis (I. Tim. III. 15). Elle a reçu mission d'enaeigner à toutes les nations tous les commandements de Jésus- Cil rist ; Doœle onines fientes servare oinnia quœcumque manduvi vohis (Mat. XXVIII, 20.).

bT

Pour remplir cette sublime et difficile mission, il fallait que l'Eglise fût constituée par son divin fondateur sous forme de société parfaite en elle-même, distincte et indépendante de la société civile.

Une société quelconque ne peut subsister si elle n'a des lois, et par consé- quent des législateurs, des juges et une puissance propre de faire respecter ses lois; l'Eglise a donc nécessairement re^-u de son fondateur, autorité sur ses enfants pour maintenir l'ordre et l'unité. Nier «-ctte autorité, ce serait nier la sagesse du Fils de Dieu. Subordonner cette autorité à la puissani:e civile, ce serait donner raison à Néron et à Dioclétien (tontre ces millions de chrétiens qui ont mieux aimé mourir que de trahir leur foi ; ce serait donner raison à l'ilate et à lîérode contre Jésus-Christ lui-même !

Non-seulent l'iîglise est indépendante de la société civile, mais elle lui est supérieure par son origine, par son étendue et par sa fin.

Sans doute, la so.iété civile a sa racine dans la volonté de Dieu, qui a réglé que les hommes vivraient cil société ; mais les formes d(> la société civile varient avec les temps et l<\s lieux ; l'Eglise est née du sang de Dieu sur le Calvaire, elle a reçu direct<'ment de sa bouche son immuable constitution et nulle puis- sani'e sur la terre ne peut en altérer la forme.

Une société civile n'embrasse (ju'un peuple ; l'Egli.se a reçu en domaine la terre entière; Jésus-Christ lui a donné mission (fensfii^ner loulcs les nn/iomt; dorele ointiex i^ettlea (Mat. XXVIII. 20.); l'Etat est donc dans l'Eglise et non pas l'Eglise dans l'Etat.

La Hn de l'Eiilise est le bonheur éternel des âmes, fin suprême et dernière de l'homme ; la société civile a pour fin le bonheur temporel des peuples. Par la nature mènu! des choses, la so iété civile se trouve indireclement, mais vérita- blement, subordonnée ; car non seulement elle doit s'abstenir de tout ce qui petit mettre obstacle :'» la fin dernière et suprême de l'homme, mais encore, elle doit aid(T l'Eglisi' ' ns sa mission divine, et au besoin la protéger et la défendre. Et d'ailleurs n'est-il pas évident que le bonheur même temporel des peuples dépend de la vérité, de la justice, de la morale et par conséquent, de toutes ces vérités dont le trésor est confié à l'Eglise :? L'expérience des cent der- nières années nous apprend qu'il n'y a plus ni repos, ni stabilité, pour les peuples qui ont se.oué le joug de la religion dont l'Eglise est la seule véritable liardienne.

Cette subordination n'empêche point que ces sociétés ne soient distinctes à cause de leurs fins et indépendantes «hacune dans sa sphère propre. Mais du moment qu'une question toiK'he à la foi ou à la morale ou à la constitution

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divine de l'Eglise, à son indépendaïue, ou à ce qui lui est nécessaire pour rem- plir sa mission spirituelle, c'est à l'Eg-lise seule à juger, car à elle seule Jésus- Christ a dit : Tout pouvoir m'a été /Ion dnnt ft; i-iel et sur In terre... Comme mon Père m\i enuoi/é, ainsi je vous envoie... Al'ez flt>nr, enseignez toutes les nations... Celui qvi vous écoute m'évoute moi-nie^me, et celui qui vous méprise me méprise, et celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoifé... Celui qui n'écoute pas l'Eglise mérite détre consi- déré comme un païen et un publicuiu (S. Mat. XXVIII. 18 et 1!). S. Jean XX. 21. Mat. XVIII. 17.)

Mais en revendiquant ainsi les droits de l'Eglise catholique sur ses enfants, nous ne prétendons nullement envahir ou entraver les droits civils ds nos frères séparés, avec lesquels nous serons toujours heureux de conserver les meilleurs rapports dans l'avenir, comme dans le passé. Les principes que uoits exposons ne sont pas nouveaux ; ils sont aussi anciens que l'Eglise elle-même. Si nous le rappelons aujourd'hui, c'est que certains catholiques paraissent les avoir mis en oubli.

II.

Constitution de l'Eglise.

Le pouvoir de législater et déjuger dan.s l'Eglise existe au suprèmt^ degr,- dans le Souverain Pontife, le successu; de saint Pierre, à qui Jésus-Christ iP confié les clefs du royaume des cieux et ordonné de <onfirmer ses frères.

Les Conciles géiuratix convcxjués, présidés et confirmés par le Pape, ont ce même pouvoir.

Les Evéqnes ont été établis par le Saint Esprit pour régir l'Eglise de Dieu ; Spiritus Sanclusposuit Episcopos regere Ecclesiam Dei (Act. XX. 28.); ils ont dans leurs diocèses respectifs pouvoir d'enseigner, de commander, déjuger; pouvoir néanmoins subordonné à celui du chef de l'Eglise, en qui seul réside la plénitude de la puissance apostolique et l'infaillibilité doctrinale. Prêtres et laïques doivent aux Evêques la docilité, le respect et l'obéissance.

Chaque prêtre, à (npn tour, lorsqu'il a reçu de son Evêque la mission de prêcher et d'administrer les seccurs spirituels à un certain nombni de fidèles, a un droit rigoureux au respect, à l'amour et à l'obéissance de ceux dont les inté- rêts spirituels sont confiés à sa sollicitude pastorale.

Tel est le plan divin de cette Eglise catholique que Jésus-Christ a revêtue do sa i^uissance ; telle est cette Hiérarchie Ecclésiastique qui, dans son ensem- ble admirable, nous montre une société parfaitement organisée et capable d'atteindre sûrement .sa fin, qui est le salut éternel de chacun de s«>s innombra-

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blés eulauts, île toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; ex oinni tribu, et linguù, et populo et natione (Apoc. V. 9.).

III.

Le libéralisme catholique.

L«^ libéralisme catholique, dit Pie IX, est reunemi le plus acharné et le plus danî»-ereux de la divine constitution de l'Eglise. Semblable au serpent qui se glissa dans le paradis terrestre pour tenter et faire déchoir la race humaine, il présente aux eniants d'Adam l'appât trompeur d'une certaine liberté, d'une certaine science du bien et du mal : liberté et science qui aboutissent à la mort. Il tente de se glisser imperceptiblement dans les lieux les plus saints : il fascine les yeux les plus clairvoyants ; il empoisonn s les cœurs les plus simples, pour l>eu que l'on chancelle dans la loi à l'autorité du Souverain Pontife.

Les j)artiKans de cette ernnir subtile concentrent toutes leurs forces pour briser les liens qui unissent les peuples aux Evètjues et les Eveques au Vicaire de Jésus-Christ, lis applaudissent à l'autorité civile chaque fois qu'elle envahit le sanctuaire ; ils cht^nhent par tous les moyens à induir»; les fidèles à tolérer, sinon à approuver, des lois iniques. Ennemis d'autant plus dangereux que souvent, sans même en avoir la conscience, ils favorisent les doitrines les plus perverses, (juc Pie IX a si bien caractérisées en les appelant une ivnriliation chimérique de la l'crifé tirer l'erreur.

Le libéral catholiqm^ se rassiare parce qu'il a .'ncore certains prin(;ipes «•atholi<iues, certaines pratiques de piété, un certain fond de foi et d'attache- ment à l'Eglise, mais il ferme soigneusement les yeux sur l'abime creu.sé dans son cœur par l'erreur qui le dévore en silence. Il vante encore à tout venant ses convictions religieuses et s" lâche quand on l'avertit qu'il a d<>s principes dangereux : il est peut-être siiîcére dans son aveuglement. Dieu seul le sait ! Mais à côté de toutes ces belles apparences, il y a un grand fond d'orgueil qui lui laisse croire qu'il a plus de prudence et de sagesse (|ue ceux à qui le Saint- Esprit donne mission et grâce pour enseigner et goiwerjier le peuple fidèle : on le verra censurer sans scrupule les actes et les documents de l'autorité religieu se la plus élevée. Sous prétexte d'enlever la cause des dissensions et de conci- lier avec l'évangile les progrès de la soiiété actuelle, il se met au service de César et de ceux qVj inventent de prétendus droits en faveur d'une fausse liberté : comme si les ténèbres pouvaient coexister avec la lumière et (-omme si la vérité ne «-essait pas d'être la vérité dès (|u'on lui fait violence, en la détournant de sa véritable siguiiicationet en la dépouillant de cette immutabilité inhérente à sa nature !

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En présence de cinq brolis apostoliques qni dénoment /e tihcrn/isnie mlholique comme absolunn'nt ineompatiMe avec la doctrine de l'Eglise, qixoiqu'il ne soit pas encore formellement condamné comme hérétique, il ne peut plus être per- mis en conscience d'être un libéral mlliofùjue.

IV.

La politique catholique.

Un des plus puissants irénies qui aient paru sur la terre. Saint Thomas d'Aquin, a''délini In foi en général : " QuîPdam rationis ordinatio ad bonum " commune et ah eo qui cnram commiinitatis habel, promulgata. La loi est \\n " règlement dicté par la raison poixr le bien commun, et promulgué par celui " qui a le soin de la société. "

L'Eglise catholique reconnaît dans cette courte délinilion tous les traits d'une politique chrétienne.

Le bien mmmun en est la (in unique et suprême.

La raison doit être la source de la loi.' La raison, c'est-à-dire, la conibrmité des moyens à employer, non seulement avec la Un à atteindre, mais aussi ave<; la justice et la morale ; la raison, et non pas l'esprit départi, non jvas l'inten- tion de se maintenir au pouvoir, non pas la volonté de nuire au parti opposé.

L'aufori/é qui impose la loi est i«'i admirablement délinitv Le Saint-Esprit nous la représente souvent comme portant le slaivi' et prête à i'rai>per quicon- que refuse de lui rendre honneur, crainte et tribut ; c'est ainsi (qu'elle doit apparaître aux peui)les. comme niiiiisfre des reni<riiNres de Dieu contre ceux (jui foui le mal; Dei minisfer est, rindex in iram ei (/ui undum uixit (Kom. XIII. 4.) Mais notre Saint Docteur considérant l'autorité dans la personne qui en est revêtue, lui trace ses devoirs en même temps qu'il délitiit ses droits: " A vous, ô princes, ô '' législateurs, a été coniié le soin de la société ; qui curam soc.iehdis liahel : ce n'est " pas pour contentt'r votre ambition, voue soif des honneurs et des richesses, " que l'autorité a été donnée : c'est une charge, une obligation, un devoir qui '' vous est imposé. "

Politique vraiment divine ! Oh ! qu'elle laisse bien loin derrière elle, cette fausse et souverainement déraisonnable politi(jue, qui 'lait des plus graves intérêts d'un peuple comnuî un jouet d'enfant avec lequel des partisans aveu- gles cherchent à s'amuser, à s'enrichir, à se supplanter mutuellement '

Ix)in de nous la pensée de méconnaître les avantages du régime constitu-

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tionnel cousidéré en lui-même, et par coUBéqueiit, l'utilité de wh distinctions de partis, qui se tiennent les uns les autres en éehee pour signaler et arrêter les écarts du pouvoir. Ce que nous déplorons, ce que nous condamnons, c'est l'abus que l'on en fait ; c'est la prétention que la politique réduite aux mesquines et ridicules proportions d'intérêts de parti, devienne ta rè'^le SHjtT'^me de toute administration publiqxie, que /ow/ .sot/ fH»tr le fiarti et rien itonr /e bien romnniti; rien pour rel/e soriefé tlont on a le soin. Ce que nous condamnons encore, c'est que l'on se permette de dire et d'oser tout ce qui peut servir au triomphe d'un l^arti. Préfet l'oreille <i ineit juirolex, dit le Saint-Esprit (Sagesse VI). iw/s (/ui gouver- nez In mnlldiide, ronsit/érez (/ne vous avez reçu la puissanee du Très-Haut, qui interrogera vos fcuvres, scrutera même vos pensées ; parce f/u étant les ministres île son roi/aume, vous navez pas fi'ardé la loi de la Justice, ni marché selon sa volonté. Aussi viendra-t-U à vous d'une manière efroynhle futur vous fu'^er avec une e.rtréme rifr-ueur.

Le rôle du clergé dans la politique.

Des hommes qui veulent a'ous tromper. Nos Très Chers Frères, vous répè- tent qutî la religion n'a rien à voir dans la politique ; qu'il ne faut tenir aucun compte des principes religieux dans la discussion des affaires publiques ; que le clergé n'a de fonctions à remplir qu'à l'église et à la sa<ristie et que le peuple doit en politi(|ue pratiquer l'indépendance morah; !

Erreurs monstrueuses. Nos Très Chers Frères, et malheur au pays elles viendraient à prendre raine! fin excluant le clergé, on exclut l'Eglise, et en mettant de côté l'Eglise, on se prive de tout (!e t|u'elle renferme de salutaire et d'immuable : Dieii, la morale, la justice, la vérité, et quand on a fait ainsi main basse sur tout le reste, on n'a plus à compter qu'avec la force!

Tout homme qui a son salut à cœur doit régler ses actes selon la loi divine dont la religion est l'expression et la gardienne. Qui ne comprendra quelle justice et quelle rectitude régneraient partout, si les gouvernants et les peuples avaient toujours devant les yeux cette loi divine qui est l'équité même, et «e jugement formidable qu'ils auront à subir un jour devsnt celui au regard et au bras de qui personne ne saurait ét^happer f Les plus grands ennemis du peuple sont donc ceux qui veulent bannir la religion de la politique ; car sous prétexte d'affranchir le peuple de ce qu'ils appellent la tyrannie du prêtre, Vinfiuence indue du prêtre, ils préparent à ce même peuple les chaînes les plus pesantes et les plus difficiles à secouer : ils mettent la force au dessus du droit et ôtent à la

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piiissaniM» civil»' le sml frfin iiionil (pii piiisst* l'oiiijx'thtT de <l<''ij«''uéror on <lesi)oti.siiu> et en tyrannie !

On vent reléunî^r le prêtre (ItiiiK la sacristie !

Pourquoi '. Est-ce parce qu'il a pnisé dans ses études des noti(»ns saines et certaines sur les droits et les devoirs de chacun des fidèles confiés à ses soins '. Est-ce parce qu'il sacrifie ses ressources, son temjis. sa santé, sa vie même pour le bien de ses semhlaldes :"

N'est-il pas citoyen au même titre (|Ue les autres i Eh quoi ! h' premier v«'nu peut écrire, parler et agir ; on voit quelqiiel'ois afilner vers un comté, ou une poroissse, des étrani^ers (pii viennent pour y l'aire i)révaloir leurs opinions poli- tiques : seul le prêtre ne pourra i)arler et écrire ! il sera permis à (juiconque le A'eut de venir dans une paroisse débiter toutes sortes de principes, et le prêtre qui est au milieu de ses enlants n'aura aucun droit de i>arler, aucun droit de protester contre les énormités (|u'on leur apjwrte !

Tel (jui aujourd'hui <rie très fort (juc le prêtre n'a rien à voir dans la poli- tique, troitvait na«iuér«' cette iniluence salutaire; tel qui nio aujourd'hui la compétence du cleri^é dans ces (piestions exaltait jadis la sûroté «le princii)es que donne à un homme l'étude de la morale chrétiejine! D'où vient ce chana'e- ment, sinon de ce qui^ l'on sent ai>ir contre soi cette infiuencc (pie l'on a la conscience de ne plus mériter "

Sans doute, N. T. ('. K., l'exercice de tous les droits de citoyen par un prê- tre n'est pas toujours oi)portun, il peut même avoir ses inconvénients et ses dangers; mais il ne faut pas oublier (pie c'est àll'Eiilise seule qix'il appartient de donner à ses ministres les instructions (pi'elle jtige convenables, et à reprendre ceux qui s'en écartent, et les évêques (h; trctte Province u'(jnt pas uian(jué à leur devoir sur ce point.

Jusqu'ici nous avons considéré le prêtre comme citovi^n en parlant politi- que en sou propre et privé nom, c«iii»iae tout autri' membre de la société civile.

Y a-t-il des questions l'Evêque et le prêtre puissent, et même (piehiue- fois doivent intervenir au nom de la rtdiuion '.

Nous répondons sans hésitation : Oui. il y a des (^uesti(ms jwlitiques le clergé peut et même doit intervenir au nom de la religion La règle de ce droit et de ce devoir se trouve dans la distinction m(>me que nous avons (h'-jà signa- UV, entre l'Eglise et l'Etat.

Il y a en eflet des questions politiques qui touchent aux intérêts spirituels des âmes, soit parce (|u'elles ont rai)port à la loi ou à la morale, soit jiarce

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qu'elles peuvent all'ei-ter la lil>erté, riiulépeiKluiue ou l'existenc»' de l'EgliKe, même soun le rapport temporel.

Il i>eut se présenter un etindidut dont le programme soit hostile à l'Hiçlise, nu bien les ant«'*eédents soient tels cpie sa candidature soit une menace pour <es mêmes intérêts.

De même un parti politi(ju«* peut-être jugé dani,'ereux, non seulement par son proy^rainme et par ses antécédents, mais encore par les programmes et les antécédents particuliers de ses chels, de ses principaux membres et de sa presse, si ce parti ne les désavoue point et ne se sépare point délinitivement d'eux, dans le cas ils persistent dans leur erreur après en avoir été avertis.

Dans ces cas, un catholitiue, peut-il, sans renii^r sa foi, sans se montrer hos- tile à l'Eiilise dont il est membre, un catholi(jue, peut-il, disons-nous, refuser à l'Hs^lise le droit ih' se défe" 're, ou plutôt de défendre les intérêts spirituels des Ames ([ui lui sont conliées ! Mais l'Eglise parle, agit et combat par son clergé, et refuser ces droits au clergé, c'est les refuser à l'Eglise.

Alors \o prêtre et l'Evêque peuvent eu tout» justice et doivent en toute «conscience élever la voix, signaler le danger, déclarer avec autorité que voter en tel sens est un péché, que faire tel acte expose aux censures de l'Eglise. Ils peuvent et doivent parler non-s«'ulement aux électeurs et aux candidats, mais même aux autorités constituées, car le devoir d«' tout homme qui veut sauver son àme, est tracé par la loi divine ; et l'Eglise, comme une bonne mère doit à tous ses enfants, de quelque rang <ju'ils soient, lamour, et, par conséquent, la vigilance spirituelle. Ce n'est donc point convertir la chaire en tribune politi- que que d'éclairer la «"onscience des lidèles sur toutes ces questions le salut se trouve intéressé.

Sans doute, N. T. ('. F., de semblables questions ne se présentent pas tous les jours; mais le droit n'en est pas moins certain.

Il est évident, par la nature même de la «juestion, qu'à l'Eglise seule doit appartenir l'appréciation de.s circonstances il faut élever la voix en faveur de la foi et de la morale chrétienne.

L'on objectera peut-être (|VH' le prêtre est exposé comme tout homme à déjjasser la limite qui lui est assignée et qu'alors (c'est à l'Etat à le faire rentrer dans le devoir. ^^

A cela nous répoudrons d'abord que c'est faire gratuitement injure à l'Egli- se entière qiie de supposer qu'il n'y a jias dans sa hiérarchie un remède à l'injustice ou à l'erreur d'un de ses ministres. En effet, l'Eglise a ses tribunaux régulièrement constitués, et si quelqu'un croit avoir droit de se plaindre d'un ministre de l'Eglise, ce n'est pas au tribunal civil qu'il doit le citer, mais bien

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au «rihunivl t'ccIt'KiiisticjU»', seul cuiiipftt'iit à Juift-r la (lortriiic cl Ick actcK «lu l'nMrc. Voilà ponrciuoi l'ic IX, duiiN nu Imllc A/iosfolinr Stf/is, octobrt' IKH!), (l(''('lan' frappt's d'unt' excommunication majeure ceux (jui ol)liyent directement les Juges laïques à citer devant leur tribunal les personnes ecclésiastifiues, contre les dispositions du droit canoni(jue.

Kn second lieu, ([ixand llitat envahira les droits de TEulise. l'oulera aux pieds ses privilèges les plus sacr»''8, comme cela arrive aujourd'hui en Italie, en Allemai^ne et en Suisse, jie serait-ce pas le comhie de la dérision <|u»' de donner à ce nn^'uie Etat le <lroit de bâillonner sa victime f

Kn troisième lieu, si Ion pose en princii>e qu'un ])ouvoir n'existe pas parce (ju'il peut arriver (jue quehju'un en almse. il i'audiii nier t<ms les i)ouvoirN i'ivils. <ar tous ceux «[ui on sont revêtus sont faillibles.

VI

La presse et ses devoirs.

Dans notre siècle, la j)resse joue un rôle dont on ne peut .se dissimuler l'importance povir le bien comme pour le mal. L'ICulise ne saurait demeurer spectatrice indiH'érente de ces luttes journalières qui se lont soit dans les livres, soit dans les journaux. Ces écrits que la presse éterniise en (juelque sorte et Jette aux quatre vents du ciel, .sont bien autrement l'é» ouds, pour l'édilicalion ou le scandale, qu'une parole prescju'aussitôt ouliliée qu'entendue j)ar un petit nombre d'auditeurs. Honneur et nloire à ceS" et ri vain s catholi.j'.ies qui se pro- posent aAant tout de propager (>t de défendre la vérité ; qui approfoiulissent avec un soin scrupuleux les questions importantes qu'ils sont api)elés à traiter ! Mais que répondront au Soixverain .lu<>'e les écrivains pour (jui la politique telle qu'ils l'entendent, c'est-à-dire l'intérêt de leur parti, est la rèyle suprême; qui voudraient faire dt? cette Epouse du Christ, la vile esclave de C-ésar ; (jui négligent ou même méprisent les avis de ceux <jixi' Jésus-Christ a chargés d'enseigner les vérités de la religion !

Les devoirs de la presse, tels que tracés par notre dernier Concile de Qué- bec, peuvent se résumer ainsi : 1*^ Traiter toujours ses adversaires avec charité, modératiÉlfet respect, car le zèle pour la vérité ne saurait excuser aucun excès de langage ; 2o Juger ses adversaires avec impartialité et Justice, comme on voudrait être jugé soi-même; 3o ne point se hâter de condamner avant d'avoir bien examiné toutes choses ; 4o prendre en bonne part ce qui est ambigu ; 5o éviter les railleries, les sarcasmes, les suppositions injurieuses à la réputation. l'.'s a'<'Usations mal fondées, l'imputation d'intention que Dieu seul connaît.

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Ce qm.' l'Eglise n'a point londamiié, on peut l)i»'n le (•(•nibuttrf. mais non pUN le mal noter.

(^uand il s'agit des autorités K<rlésiasti(|UeN ou Civiles, le langage doit toujours être convenable et respectueux.

Il ne faut pas traduire devant le trihuiuil incompétent de l'opinion puhli- <|ue des établissements dont h's Evé(pies sont les protecteurs et les juges natu- rels.

Ajoutons que le prêtre, et à plus i'orte raison. l'Evécpie dans l'exercice de son ministère, nè'st pas justiciable de l'opinion publique, mais de ses seuls supérieurs hiérarihi([ues. Si quelqu'un croit avoir droit de se plaindre, il peut toujours le faire devant ceux qui ont droit de lui rendre justice ; du prêtre on peut appeler à l'Evêque, de celui-ci à l'Archevêque et de rArchevê(|ue au Sou- v(ïrain l'ontif'e ; mais il ne peut jamais être permis de répéter sur les journaux les milles (;t mille bruits que les excitations politiques font {surgir comme les vagues d'une mer eu furie.

Il ne faut pas non plus oublier que si les lois parti«ulières faites par un Evèque n'obligent pas eu dehors de son diocèse, les principes qu'il expose dans ses lettres pastorales sont de tous les temps et de tous les lieux. 8i quelqi\'un, ec^'lésiastique ou laïque, se croit en droit de ne pas écouter la voix d'un pasteur qui n'est pas le sien, il n'a pas le droit pour cela de le critiquer et de le juger.

Vil

Du Serment.

En entrant dans l'exercice de leur charge, les fonctionnaires publics sont tenus à prêter ce <ju'on appelle un aennent (f(if/ice. Ils promettent solennelle- ment, en présence de Dieu Tout-Puissant, de remplir avec exactitude certains devoirs qui leur sont imposés. Ce n'est pas une vaine formule, une promesse vide de sens, mais une obligation des plus graves et qui dure aussi longtemps <iue l'on est eu office. Ce doit être l'objet d'un examen de conscience spécial et sérieux quand on se prépare à s'approcher des sacrements.

Si l'on doit respecter le serment eu soi-même, on ne doit pas moins le res- pecter dans les autres. Nous saisissons cette occasion pour cendamuer comme une impiété et une espèce de scandale la pratique de certains hommes de loi qui, poTir les besoins de leur cause, ne «-raignent point de transquestionner les témoins jusqu'au point de les embrouiller et de les faire contredire et parjurer.

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iC

Il lu- sullit jms (lu'nn»' cimsc soit homi»' ; il fiiiit (|u»' les luoyiis t'inployi'N pour la fiiirt' triiimphi-r soient tonl'oruit's aux relies imiiiual)l«'s de la vérité, df lu justicf »»t tli' la charité

Vin

De la Sépulture ecclésiastique.

La séf/itffitrr ffc/i-iiiixtii/Hf n'a pas. sans douli', le nicnn' d<'<»-r4 df saiiUrté qun les sucroincnts, mais «dit- n'en appartient pas moins toute entier»! et unicpiement au ju^'ement de l'Kirlise Nous voulons parler de lu sr/nilfiire Hcih'sins/it/iif; telle «pie définie et réi^lée i)ai les lois lanonicjues, r'est-à-dire, non-seulement les prières et les rites reliy-ieux qui accompaiiHent les lunérailles, mais aussi le lieu saueti- tilié et consacré spécialement j>ar des prières et des hénédictions, pour la sépul- ture de i-eux qui meurent dans la paix de l'Eiilise cath(»li(|ue.

Ntxlle puissance temporelle ne peut i)rescrire à ri'ii>lise de venir prier sur la tombe d"uu mort qu'elle a Juyé indiuiie de ses prières; c'est un attentat sacriléije que de violer par la i'orce la sainteté de la terre consacrée par les priè- res i't les bénédictions de ri''i>'li>*»*-

On dira peut-être (jue la privation des honneurs de la sépulture ecclésiasti- que emporte une dégradation et une inl'amie, et (ju'ainsi considérée «die est du ressort de l'autorité civile chargée de protéger l'honneur des citoyens.

Nous répondons que le déshonneur et l'infamie sont plutôt dans la révol- te d'un enl'ant contre sa mère et (pie rien ne peut laver la tache d'une désobéis- sauce grave qui persévère jus(pi'à la mort. Tous les procès, tous les appels, toutes les sentences du monde, ne i'erout que doniu'r un plus graïul retentisse- ment à la faute et rendre la dégradation et l'infamie plus notoires et plusdéj^lo- rables aux yeux des vrais catholi<iues.

./t'SWA-C/tmV, dit r Apôtre S. Paul, a ai in é son l'Jiilise et s'est firré fni-niènie />oiir elle (Eph. V. 20). A l'exemple de notre divin Maître et Modèle, rien ne doit nous être plus cher eu i-e monde (jue cette même ICglise, dont nons sommes les membres sous un même chef qui est Jésus-Christ. Elle est notre mère, puis- qu'elles nous a engendrés à la vie de la grâce, nous devons l'aimer d'un amour filial, nous réjouir de ses triomphes, partager ses tristesses et au besoin élever la voix pour la défendre. Quand donc nous voyons sa liberté et sa dignité mé- connues, il ne peut être permis à ses enfants, et encore moins à ses pasteurs, de garder un silence qui équivaudrait à une trahison.

La sainte Eglise Catholique, fidèle "aux enseignements de son Divin Maî- tre, apprend à ses enfants à rendre à César ce qui est à César et à Dieu re qui est a Dien (Matt. XXII. 21.) Elle leur répète avec le grand Apôtre : Reniiez ù chacun re

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t/Hi lui fsf tlft ; Ir tiibiil n t/iii If fn'hiif . t'iiii/iôf li qui l'iiiipAI . hi nuinilf l'i qui ht nninlf , riiittiiirur II ijin riuuiiit'ur (IJuiii. XIII, 7 ) ('•• <li'Voir de justit' et «If icspi'ct (nrdlf III' (('s.st' (II- j)r()i IiiiinT. t H»' il plu.» que pcrsiiiiiK' If droit d'nUfiitln' (ju'oii l'iici (iiiiiiiiia à son rgard et tju'oii rnidra a l'ICulis*' de iJiiu i c <|ui est à l'I'jU'liKt» dt' IHcii.

Or, N. T. ('. K., nous devons li- dip' avec <loulfUr, une atiain- triistt'iiU'Ut crlchrt' nous prouve «pif rj'îulisf Calholitpif du Caiiiulii cnI nicnaiiS' dans sa liberté et ses droits les plus pn'-eieux. l']t ee (pli iiiel |e ( omble à notre allliction. e'tjst (|Ue rii'^lise peut dire eouillli' le prophète ;./'// //o/o// i/t-' riifiitits, /r hs ni iDiiiblrs ilr hini'iiih il ils iii'oiil iin/irisr . HUds vniilrivi il i:iiilliit'i, i/isi initnii s/iriri'iiiiil nir (Isaie 1, '2) ! Les premiers auteurs de eet attentat ont et»'' élevés sur les ireiioux «l'une more < atholi(jue, ils se sont assis dans h'ur enriuiee à la table saiiih', ils ont reyn le i ara» tère inellaviibK' de la ( onlirmation, ot encore aujour- d'hui, maltiré leur ré\«,ite. ils se disent catholicjUes pour avoir le droit de l'aire ouvrir par la f"ore«> l'entrée d'un cimetière consacré par les prières de l'En-lise et «lestiné par elle à la sépultun' de ses enfants lidèlcH.

l'our défçuiser cette usurpation criminelle on a invo(jué les prétendues /ihcrtés fiiillirnnes, comme si l'unité catholicpie l'ondée par Jésus-Christ sur l'auto- rité sui)rème de Pierreet de ses suc( oseiirs, n'était <pi'un vain nom ! Qu'est-ce eu ell'et (ju'une autorité (ontre hupielle il sera't permis au sujet do se pourvoir en invocjuant ses lilxrlijs ! (^uel prince, (juelle républicpie voudrait reconnaître un l)areil i)rinci])e invoqué par une i>rovince, maluré les déclarations cent l'ois répé- tées de la constitution et des tribunaux suprêmes de l'é.at ^

Qui' ceux qui sont en «lehoi.> de l'ivjlise trouvent de pareils principes bons et admiraldes, nous ne pouvons noixs en étonner ; car ils ne croient pas à cette autorité qui l'ait le fondement de l'Iilalise catholitjue. Mais que des hommes qui osent encore se dire enfants de l'Eulise en méconnaissant jusqu'à ce point l'enseiii'nement et la hiéran hie, c'est une incoïK.'evable erreur.

Ceux qui ont commencé, soutenu, ou eiicourai^é par leurs souscriptions, cet inipialiliable attentat i-ontre les droits les i)lus certains de l'Eglise, nous les tenons pour coupal)les d'une révolte ouverte contre l'Eg'Hse et d'une grave injustice dont ils ne peuvi-nt recevoir le i)aiilon, s'ils ne s'efforcent de la réparer par t:>us les moyens eu leur pouvoir.

Nous invitons tous les vérital)les enfants de l'Eglise à demander au Cœur Divin de Notre-Seigneur d'avoir j)itié de ceux qui se sont ainsi égarés des sen- tiers de la foi et de la justice, afin que reconnaissant leur péché et le réparant ils obtiennent miséricorde.

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Tels sont, N. ï. ('. 1'.. K's avis inipoitants qui! nous croyons devoir vous donner dans les cirtonstaïues a 'tuelles.

Déliez- vous surtout de «e libéruUsme qui vevit se décorer du beau nom de rtttholiqiie pour accomplir plus sûrement sou œuvre criminelle. Vous le recon- naitrez ■acilement à la peinture qu'en a laite souvent le Souverain Pontife : Etions pour asservir l'Eglise à l'Etat ; 2" tentatives incessantes pour briser les liens qui unissent les Enfants de l'Eg-lise entre eux et avec le clergé : 3*^ al- liau'i monstruexise de la vérité ave.- l'erreur, sous prétexte de concilier toutes choses et d'éviter des conflits ; 4o enfin, illusion et quelquefois hypocrisie, qui sous des dehors religieux '•' 'e belles protestations de soumission à l'Eglise, <;-i'hi un orgueil sans mesure.

8ouvene/^-vous ([ue la véritable politique chrétienne n'a qu'un but qui est le !neM /iiiblir, (ju'un seul iiioi/e^ qui est la cf)nformité parfaite des lois avec la vé- rité Cl la justii-e.-

^ - Respectez le serment comme un acte i -ligieux de grande importance : avant >l: le pieiei-, examinez bien si la formule est vraie «'u tous points au meilleur de votre connaissance : accomplissez scrupuleusement les devoirs de votre ser- ment d'otfice et gardez-vous d'induire votre prochain au parjure.

Sera le iM'ésent mandement lu et publié au prone de toutes les églises et (d\apelles de paroisses et de missions se fut l'OlRo public, le premier dimanche après sa réception.

«

Donné sous nos signatures, le sceau de l'Archidiocese et le contre-seing du secrétaire de l'ArcheA-èché, le ving-deux septembre mil huit cent soixante- quinze

t E. A. .VU("H. n!3 QUÉBEC.

t Ï0-. EV. DE .MONTKÉAL,

t L. F. EV. DES TUOIS-KIVIKRES,

t JEAN EV. 1)K S (K DIÎ UIMOrsKI,

t E. C. EV. DE (HUTlANOl'OMS,

t ANTOINE, i':v. DE sHEUimooicE,

t J. THOMAS EV, D'OTT.VWA,

L. Z. MOKEAU l'TKE. ADM. DE S, HYACINTHE,

Par Messeigiunivs.

C.-A. Collet, Ptre.

Secrétaire.

-

79

osr. III,

CirruldixL iks Errijiirs //>; lu l'niri/ne rrilvMitnlique dv. Qiiéher au rlers«: (/*' la ilile l'roi'ince.

■22 S('iitoiii1)vo IHTô.

Mi:ssiKri!s,

Apres avoir lulrcssc'' mux l""i(li'li's (|ui .Vous sont (;ûufu''s, les iMstrrtftions et U'.s îivis (juc in''C('!ssi.sU'nt les cir' oustaiircs nous nous trouvons, Xous croyonn cK- nolri' devoir de douiicr aussi au licriiv dcts rciilt's de condtiilc (|ui puissent le diriiicr au milieu des dilli ultés di' l'iieure ])résente.

Avant tout, Xous insisterons sur l'union (jui doit réiiiu'r entre tons les nu'Uibres de l'ordre sa crdotid. Cette harmonie l'era notre i'oree dans Tavenir eonime elle Tu t'aiti' i)ar le [)assé. (""est à elle (jue l.' cleriré «loit en 'j'rande jiartie la salutaire inihlence (ju'il exerfe sur le peuple. Fuis lotis eilsi'mhle de ru>ur et d'esprit, de selllimenls et de pensées., sous la direction de ses . Iiefs. les prê- tres l'orment comme un tout eomi)let, lioniou'eue et in<livisiltle, (omme une phalan'4'e imp^'nélrahle et invincihle: ^' /(t cits/rorinn «irit-x ori/iii'i/u " (Caiit. \ 1. '.*.). Dans la vcritiihle l'^iilise seule })eut ainsi exister, non seulement l'unité de Foi, mais eni'ore runité de discipline : "• ()/)srn'ii/ilifi ciiiui lidfc im/nhi,/ es/ /rsscni /ilioniDi Eiclrsid',' nous dit l'immortel l'ie 1\. Cette helie iinioii scidc iloiine a l'ivi'lise la puissance de rei>ousser la i'ureur, la ruse et l'auda c de ses ennemis: " ijsd (■nii<lihnl ii/i'.r/)ii^-/iiihîl(;ni riiii iil.tiii iinilulis, (/iiir suht n-liin/rri' />iii('^/ osur/ini lili/is fitra- mii, (lolinii, iiii'/in'iiiii. " Voilà aussi pourcjuoi l'Aputrc S. Paul nous dit ; (^iidiI fi ifiriri'iii i/i(ir</r/is et (\niif//i/is. rir/i/r iir ah iiiricrin (■<ii/s/niiiiiiu'//i ((ial. \ . !")).

.Vl) ! messieurs, le.s adversaires du C'!eri>v et de la Keliiiion l'ont hien com- [)ris partout, ici comme ailK'Urs ; aussi ont-ils loiiceiilré tous leurs elldrts pour diviser les esprits, pour romi)re l'unité, et all'aihlir ainsi des l'or^ es qui toutes dtî

meert de\-raient être diri

U'ces (

•onire l'ennemi commun: " ifissoriiinl luiinios,

inii/ii/fiit f/isrrr/i/N//, nnsi/i/r roii/'iiicliin o/i/im/ni'/'is (idrcrsui iis iiiliiimuil. " Va le moyen le plus direct, le plus assuré, (juils ado|)tent pour opérer cette nndheuieiise, cette désastreuse division, dons les ranii's du ('lergv, c'est de briser d'ahord i.-s liens ([ui unissent l(>s peuples aux l'^vètjues. pour essayi-r ensuite de ridàcher ceux (|ui unissent les l'héques au Vicaire de .lésus-Christ : ^' oinm-s l'jrc/csùc lins- tiinii iiiiicliiiHi/iDiif':^ II) s/irrdiii/, /il... vinriila Ji'iiiiganl iptuapo/iiilos Ijjiisiopis, J'Jjx'sro/io.'^ ikrnintiiit C/in's/i ricano. "

V

renons yarde, .Messieurs, (jue (|nel(jues-utis de notre ( orps. sous des pn

textes i)lus ou moins spécieux, ne viennent à seconder les desseins perfides de

nos lui

l>il

es ennemis, en h ur teiK

laiit

uiu' main aime

(innaim ris »ianiini fiorri-

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gèrent, " i*n se séparant de leurs oonlrèros t-t do leurs supérieurs. Toute maison divisée contre elle-même ne subsistera point, nous dit le divin Maitre : " oinnis.. (lomustlirisd roiitra se non Ktahit"' {'^. Matthieu, XII 2ô.) Qu'ati contraire tous les membres de la sainte tribu dans chaque diocèse se serrent autour de leur Evè- que ; qu'ils acceptent son lommandement et marchent à sa suite. " Olmlile jiur- fiosifis iv'.sVm €l subjnrrle ris (IIé])r. XI II. 17.).

A »'ette docilité lilialf vous joindrez constamment le respcc t : le sont deux devoirs inséparables. " Pntmiith mihi reverenHaiii vl obetlinilùtm ? J'romUo." (l'on- tifical) Quelque soit ràire, c|uelle (|ue soit la science, quelle que soit la capacité d'un prt>4^>, jamais il ne lui est permis de se substituer à ses sui)crieurs ecclé- siastiques pour LTuidcr soit le ('leriiv. woit les lidêles, d'ériirer. poiir ainsi dire, chaire contre chiiirr. de » riticpier, de <'ensurer, «le jui^er Ivs actes ou les docu- ments épiscopaux. et dar •outumer ainsi le jx uple a en tain' peu de cas, à les soumettre lui-même à son juirenient prive. Jamais les talents ni les ( oniiais- sances ne donnent droit de mépriser l'autorité sur eeux (jui ont re^u d'en haut la mission et la ijrafe pour irouvern<T lEu-lise de Dieu : " hilld/osf/i/c SKpiibiui' renti» /rrn(/rn/i<iri's «p i/la a'iisrrf ciii iiecnliuirel iif'ritmr //ninnssuDi tiul liriiiiun itiixiliiini L'ell'et naturel de ees criticiues •••*it tl\ l^ranler le >wiinltiire pouvoir de l'EDiseopal •»t d'amener iiiiie dé])loral)le ;xu.ar»'huie : Ubi mtn es/ iiiibt:rniifi)r. /xi/ni/ns rornid. (Prov XI. 14.) ("ar. d'après St. Cypintu., il n'y a qu un [)iseo])iit. ])artaj.ré entre différents membres, d«mt chaeiiu j-int^'-d.- -oli '^ir'in m une partie : " IC/nsfn/hi/itx uniis fsf. (UJtia (i xiMfJ^if/i/s m soliiiuin /»irs fuciur i '• >i iiiili' l'jCcleKia^.)

D'ailleurs, Mt's.^i^ ;--. -. iiou> iiMcoii- aux r-'rn.mi.s laïques les reu'les à obtserver dans les polémi(|raies, les jn'i '■ -• ••lUiîLii nt-ils s'en croi''' allranchis ? Si noun rappelons au p»-vii,)le l'obi luattoa qu'il » 4«- se soumettre à l'enseiyne- fli**mt (.W ses pasteurs dans tiout ' ~ > ^ -■ - (ir,î i ":eui directenuMit ou iiidi- aH*t-rii-iu«-^nt la mniorai'' ! - '>ns. i . . ; ,.„;■ ruii> ju- 'a lî'liirion, soit dans sa vi^ 3«nv<»e. st»lt dailS s;, . 1 V UOs 1>- T 'S W

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> «t éttm AkKtn 1 1 fe srmt sowvwat dw ii k>nifleni,>' .^ue nt^ur lit: ':■■ ie faire impunément

i'iii li'ji'- ne devons-H' .- ^ .,> a jilus forte raison

e >• -loii lii mèni' iIj l'érnuce '- ur nos juire-

s 11 :if [ilus «le Tiieiil's de leur dire : Déiioz-

Ti-' lUi. |Mir lenr- leur.^ amis, soutiennent

fida.RHiÉf'K par l'Eir.; ianirereùx à la so<i'.té^

;i bes : ils dér -\\ ieurs tendaiiecs aussi

ils He démjiwqueu.. liws qu lis <roient pomoir

11

■:. I

(Vs adversa'- - ie la Keli<rioM. «pli <eptMidant prétendent au titre de catho- UqiV"*. sont les ih m ^ partout : ils tlattent ceux «le .ses ministres qu'ils t>si)èrent gBtfSawr h l«>«r ause . i.U injurient, ils outraucnt les prêtres (|ui d^nomentou ^ni «^)mbatf iil Iimitx «LeRHi^ins j>ervevs. Us les accusi'Ut d'exer«er u 'e inllueuie lit»» '««Mvert.ir !4i ( haire di- v-ri(é en tribune politi(|ue ; ils osent «piel(|ne-

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fois U'K trainor di'vaiit les tribunaux civils pour rendre compte de certaines fonctions de leur mi listère ; ils chercheront même peut-être à les forcer d'accor- der la sépulture chrétienne en dépit de l'autorité ecclésiaBtique.

lîn présence de semblables menaces, plusieurs d'entre vous, Messieurs, Nous ont deman.lé di^ leur tracer une ligne de conduite. Elle est clairement indi(juée par les règles canon icpios.

1'^ Un prêtre, accusé d'avoir exert-é une injliicnre indue dans une élection pour avoir n-mpli qiielque fonction ou donné des avis ou des conseils, comme prédicateur, confesseur ou pasteur, et cité pour cela en justi(>e, devrait récuser respc. tueuscuient. mais fermement, la compétence du tribunal civil, et invoquer le recours au tribunal ecdésiastiqiu'.

2'^ Un prêtre qui, ayant suivi exactement k "> décrets des Coniiles Provin ciaux et les Ordonnances de son Eve<jue, serait néanmoins condamné pour in- tliu'nri' in iite par le tribunal civil, devrait souifrir patiemment cette persécution, par amour pour la Sainte Eglise.

Avant de terminer cette circiilaire, Nous pensons à propos de vous répéter Messieurs, les sages prescriptions du IXme décret du (Quatrième Concile de (Québec. Dans les circonstances ordinaires,, bornez-vous à dévelojjper à votre peuple les règles générales (pai doivent le guider dans les élections : ' nec ultra prorrdanl in rircnnis/'inliis ronsneds. S'il se présente (juelques circonstances parti- l'ulières ou extraordinaires, ayi'z )>ien soin de ne rien diri-, de ne rien l'aire, sans avoir consulté votre E,é(jue : '' no- (piiilquam mo/innlnr inronan'ln J'J/n'sro/x).

Dans notre i»astorale nous insistons l'ortement sur les droits du Clergé comme citoyen, i)arce (jue ses ennemis veulent le lui dénier pour lui l't"-mer la bouche en tout temps ; nuiis l'exercice de ct\s droits, comnu' do beaucoup d'au- tres, se trouve nécessairement restreint par les règles que vous imjw.sent vos supérieurs ecclésiasti(ju.'s, à (jui seuls il apparti<Mit de juger jus(ju'à quel point il est oi>portun d'en user. Le (lc( ret du (^u;itricme Concile de Québec est h\oA clair et l)ien formel sur c(> sujet.

Notre pastorale expose éirahMuent en (juel cas le prêtre peut et doit élevi'r la voix, non seulement comme citoyen, mais aitssi commi» ministre de la reli- gion : nous croyons utile de voiis faire rcmarcjuer que. même dans cp3 circons tances, vous devez, avant tout prendre lavis et l'ordre de votre Evêque, car ces questions sont toujours de la plus arrande importance et ell(>s tombent a fortiori sous la restriction imposée par notre (^Hiatrione Concile.

Les dilHcultés actixelles d'^ivent aussi fiiire sejîtir à chacun devons l'impor- tance des re<'oinniandations contenues dans h' XVIIIe décret de notre Cinquième Concil(> : illud (bxrdunt (h^ i)récédent; pm/lcnlrr, hreritfr, rlnre. et praTin matiira prapn- ralionr, et dum animi quieli sunf. suis ovibus explicent anteipmm de efectioiiibuifaciendis aga- fur "

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II

8-J

S'il est uét't'.ssiiirt! de uicttre les Hd'-lcs on liiirdf loiitrf les mauvaises doc- trines sociales et reliii-icnscs, et de les instruire des vrais principes, ar si bien ([ue des devoirs imimsi-s à leur conscience, jiour le choix d'un <'audidat et le vote qu'ils ont à donm-r : d'x\ii autre coté, il est aisé de conii)rcndre qu'il l'aul s'abstenir di' traiter en chaire de (juestions purement (iMuporelli's cl prol'ancs, cl d'y adri'sser des injures ou des personnalités à cpii (pic ce soit, connue le dit notre Premier Concile dans les avis qu'il donne aux i)rcdicaleurs. (Dét ret W No 8,).

Ordinairement même il convient à un prètn^ de ne pas se mêler a'tivenient aux luttes de partis: sa considération et son caractère seraient exposés à n'v rien trai^ner. Bien i>lus, (j^uaiul, à raison des priu'ipes, <les antécédents ou des alliances compromettantes de qiielque candidat, il sera ohliuv <le se i)ro)i()Mcer dans l'intérêt de la reliii-ion et de hi patrie, sa. paioh' aura beaucoup plus de poids et d'autorité, s'il ne l'a pas j)r()dinuéc inutilement.

Puissent, Messieurs, «es avertissements paternels, ce.s directions cpie noi.e charge pastoralt> Nous l'Uifan'e à vous adresser, contribuer à rétablir comiilcte- tement cet esprit de <'orps. cette union de l'aiiiillc. (pii a toujours dislinuué le Cleru'é Canadien, celte uniTormilé di' parole \ I d'à lion (pii lui a permis (,1e rendre à notre (dier pays des services si nombrv'ux ! l*uissiez-vous tous n'avoir (ju'un cœur et (ju'une àiri<' avec vos l'^vécjues, conime \(>s l-lvécpies sont étroite- ment unis entre eux et a', ce le Chid' Suprême de l'I'ÎLilise, par une i>arl'aite < om- munaulé de vues et de s'utinu'iits 1

C'est dans cet es])oir ([Ue Nous vous bénissons ailéctuenseun'Ul ainsi (pie les Fidèles coniiés à vos soins.

t E.-A., vucii. ni': liiKiu'.c,

t 10., i:v. 1)1", MdNiiîK.vi,.

t L.-F. i-:v. i)i:s •n;()is-KiviKi;i':s,

t JE.W i:v. DK s. (',. m-; i;im(ii-ski.

t Fi. C. i':v. ni', (iuvn.woi'oi.is,

t ANTOIXiil, KV. DK SlIKllHJlODKr.,

t J. THOMAS KV, D'OTTAW.V.

L. Z. MOREAU pi'i.'K. \i)M. UK s. iivacintiik.

83 LETTRE DE Mgr. L. V LAILECIIE EV. DES TR0I8-RIVIERES.

\ SÉMINAIRE UE8 TroKS-Ri VlKRES,

j i;^ Févri.T IH\\.

A Mgr K A Tiisr/ii'irnié. Arrhev^qur lir Qiirhpi.

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MonspisrntMir.

Notre lettre du 'l'I Septeinljfe est un expitsé ilair et préeis de la doetritie <iitholi(jue sur lu (Hie.stii)ii si dillicile des raijports de l'I'ltçlise et de l'Etat. Elle est de plus une alHniiatioii des droits de l'Eiilise en cette ordre de chose. »'t une reveudieation 4-ouraireuse de ses droits contre les empiétements et aussi contre les lâchetés du libéralisme '-atholiiiue. Or la doctrine et les droits atlirmés dans ce document sont tellement clairs et précis, (jue les adversaires ont été comme étourdis et chlouis. et (|u"aiicnii n'a osé les atta(juerde Iront. Ils ont iTU <|u'une attacjue indirecte aurait phis de r-hance. et ils ont toiiriu' leurs retrards vers h' protestantisme, souillant de ce t' ' i'eu de la discorde et attisant le l'a- natisme. Mais tout ce tapaue n'ahoutira pas à uraiid chose ; car le document est là. il parle par lui-même et prouve à ({ui veut le consulter loyalement (pie nous n'avons blessé les droits de personne : mais (jue nous nous en sommes tenus strictement aux droits de la déleuse, en alUrmant la doctrine catholi(pie e| en reveiuli(iuant se droits mi ils étaient atta(jués, et en tra\'ant aux fidèles confiés à nos soins des renies di- conduite sur ces (|uestious, pour la sûreté de leur conscience et rac(|uit <le leirs devoirs envers la sainte Ecrlise.

Va nous nous en somiin-.> tenus la. Nous avons cru (juil était mieux de ne pas descendre sur le terrain des faits et des persoujies jiour y l'aire ra[)plication de ces priiu'-ipes ; nous avons cru (pi'il l'allail mi.'ux en laisser le .soin à la cons- cieuce d"s fidèles sous la direction de leurs l'asteurs respectifs conformément aux relaies (jue nous h-ur avi(>iis déjà données

Depuis, les adversaires oui .ru trouver une 'Uoniic l'ortune dans la lettre de Moiisei<;-ni'ur r.\rcheve(jue de Toronto qu'ils ont interprétée dans un sens favo- rable au u'ouveriiement de Mr. McKenzii'. et de les ellorts (ju'ilsont faits pour Jeter <hi trouble et de l'hésitation dans les esprits. Mais (>n réalité cette lettre ne fait <|u'exposer la nu-me (Utctriiie (pie la n('»tfê~î>t''( oiistater le fait regrettable <]ue de8 l'asteurs auraient été trop loin dans leurs instnn tions. i)uis(|u"il a fallu

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les nvortir <lt> ju* pas «rhanacr la <hairp sacrer en trihnno politiciur». Tel n'ost n'est point le i-as ici, et les «lueWjue.s écarts (|ui ont |)ii se i)rodnire ont pu être tueilemenl corrii^és par (pielques avis particuliers.

Apres avoir mûrement rélléchi et prié Je suis d'avis 1" Qu'il l'aul s'en tenir à ce que nous avons dit dans notre lettre, elle est suiiisamnient claire cl explicite i/)ur tout homme de bonne volonté, et les (luelques diihcultés qu'elle pourrait présenter a i ertains esprits, peuvent facilement se lever par une ex- plication verbale et ])rivce :

'2". Que tout commeniaire coUeciir que nous donnerions publiquement ne pourra mancjuer île soulever tb's interprétations qui ne l'eroiit qu'auirmeiiter le trouble, et par la même atténuer cl même i)aralyser le bien que cette lettre a déjà l'ait et (ju'elie continue encore à l'aire :

8*^. (,^ue le temps n'est pas encore venu d'en faire nous même l'application directe aux partis, et (ju'il en résulterait beaucouj) plus de mal (|ue de bien ;

4". (^u'il laut, par conséquent, suspendre notre juuement public et olHciel sur le parti au pouvoir l'édéral, ni le condamner ni l'absoudre, mais lais.ser ce soin à cha(iue lidele en particulier, à l'aide de la direction (pu- nous lui avons donnée ;

ô*-'. Qu'il ne faut point non plus déclarer (pic lunis n'avons i)as eu l'intention de ne condamner qui (|ue ce soit, homme ou parti, mais seulement de proclamer la doctrine et les droits de l'ivjlise, la lettre le dit assez par elle-même.

Hn résumé donc, je suis d'opinion ({ue le silence est le meilleur parti pour le présent.

Le tout humblement soumis.

Bien cordialement.

De Votre Urandeur.

le tout dévoué et obéissant serviteur.

t L. I' l']v DKs 'I'U(Ms-I\1viki;f:s.

[^

86 iT. T7".

LETTRK Dfi MOK L F. l.AFLKCJIE, KV. DES THOIS-KIVIÈIIES.

Sr.MINAIKK OKS TkOIS-|{1 VlkR Eh,

•J«i Maris 187ti.

^/ir»-, E A. Tmrlicienu, Arrhevpque île Qi/éhn

Monsoig^nour,

V. G. nous ayaiil parlé des accusatiojis \toTtOes rontre (|Uolqut's prêtres du .•omté de Charlevoix. jc' .-rois répondre à son désir .'u hii faisant .-onnaitre mon opinion sur cette difficile affaire.

lo. Ces prêtres sont micuses d'avoir exen-é un.' iniluen.e indue sur leurs paroissiens en disant en chaire que les Evèques dv la IVovin.e de Québe.' avaient eondamné le parti libéral dans leur lettre du 22 Septembre dernier.

2o. Il me parait évident que M. Tremblay, la.vusali.ur, doit dabord faire In preuve de ses allé-ués de manière à lever et à dissiper tout doute. Or on me dit .^ue ses avancés et ses témoins sont contredits i-t même niés formellement I>ar les accusés qui ont des témoins à leur appui. De ces accusations .ontn- dites et de ces preuves contradictoires, il n-ssort un doute sérieux. Le parti !.• t)lus prudent a prendre .mi ce .-as. est de suspendre le jugement jus.iuïi ce .,uc les doutes soient dissipés par une enquet.- -onvenable faite sur les lieux, alin de t)ien établir les faits

;^o. Suppose que Icnquete laite, laecusatioil se tcouve dûment prouvée vient alors la question de droit. Ces curés en disant en .haire a leurs parois- siens que les Evèques de la l'rovince avaient .ondamné dans leur lettre pasto- rale le parti libéral, ont-ils réellement exen.-é une inlluence indue sur <-es fidè-

les (

4o. Examim.ns d'abord la portée de ecitr lettre pastorale sur ce point, et voyons en ({uels sens et comment la condamnati...i .juelle portait pouvait atteindre un individu ou un parli poHtiqiu'.

Ce document contient la condamnation formelle .-t précise des doctrines lihéralei el nUhnlico-libfrales: par conséquent un individu ou un parti politique nnbndccesdoeirines condamnées, qui les suit dans la prafi<,ue. ,,ui s'efforce

mm

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do U'K fairt' pirviiloir, tombe ('crtaiiH'iiu'nt sons le coup de roiit' condainnatioii ; mais fomviii'iit ! \)r (lUi'llc manier»' :" Il y touil)e iiidireitement et par voie d'in- terj)rélation.

ôo. Ijes livtvjnes n'ont pas juiré prudent ni pratieaMe de l'aire eux-mêmes l'uppliration direete et explicite de celle condamnation anx individus et aux partis polili(|ues (|ni i)ouvaient se trouver en déi'aul et inihus de ces doctrines l'tinestes et de ces erreurs: mais ils ont laissé ce soin à la conscience de chacun, en leur trac/ant cepi-ndant des règles sures ])our les conduire dans l'accomplisse- ment de ce devoir ijui a une <>ran<le aiialoiiie avec 1«' verdiiM des jurés.

(»o. Maintenant ces curés en lisant la lettre i)astorale a leurs paroissiens et en la leur explicpiant ati meilleur de Itnir capacité, remplissaient une fonction (pli a aussi de l'analouie avec celle du Juu'e (}ui l'ait sa charge, aux jurés afin de les aider à bien remplir leur devoir. Or la loi civile laisse ici une yranile lati- tude aux juyes dansées sortes d'adresse, ])arce (piils sont les guides naturels des jurés qixi ont tant besoin d'être éclairés en ces monu-nts solennels oii ils ont à décider du sort de leurs semblables, et surtout la loi leur accorde sa haute I)rotei'lion. iNul doute (pie l'Kiilise n'accorde a ses pasteurs une latitude et une proti.'clioii convenables dans les instructions et directions (pi'ils ont à donner aux lideles (pii leur sont conlies. pour reconnaître l'erreur on elle se trouve et la repousser dans la nu'sure de leurs i'orces.

lo. Ces cures ont-ils donc été trop loin, et ont-ils c(Hnnus un ade criminel en disant en chaire (pie la lettre pastorale conduiunait 1»^ parti libéral.

Je réponds: ils ont été trop loin, mais ils n'ont pas commis un acte cri- minel, ni exercé une iniluence indue.

80. lit d'abord ils ont été trop loin, parce (pi'un règlement disciplinaire dt» nos conciles leur dél'eiidait d'aller plus loin (pie l'exiKisé des principes, sans consulter l'Ordinaire {itironsnl/o J-J/)isro/ii)}, et ils ont maïupié à ce règlement en l'aisant ainsi une application des principes à un parti politique sans avoir con- sulté leur Archevc(jiie.

i>o. l'jii second lieu, ils n ont point l'ait un acte criminel, ni exercé une in- fluence indue. Les hdehis venaient d'entendre la lecture ^u cette lettre ; ils pouvaient la relire sur l(\s journaux, et ils étaient certains (pi die ne contenait point la condamnation directe et explicite d'un individu ou d'un parti politi- ([ue quelcoiwjue. Il leur restait donc a conclure (ju'il ne pouvait s'agir (jue d'une condamnation indirecte et interprétative, (jui dan^ l'opinion et au juge- ment de leur cure s'ai»pliquait au parti libéral en question ; et que, par consé- (pient, cette opinion, toute resi)ectable (pi'elle l'ùt, n'était pour eux ([u'un con- seil (jui ne leur (Jtait i)oint la liberté de porter un autre jugement, s'ils croyaient que le parti libéral n'est pas imbu des erreurs condanmées par la lettre pastorale. L'opinion de ces cun^s ainsi manifestée en chaire n'est pas plu«

- 87 aux juri's. .1 'r^^- "»'"»"« MU' (liijiN leur //(«/y,.

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3>T. T^I.

.¥.«'A'./o./ ,/. .1/... r.\rrl,n-r,,ue ,1e (^hr,: V. ,/./, ..^ j/,,

l«7fi.

ELZEAR ALEXANDRE TASCHEREAU.

Assista»/ (lu Lrone Poutilinii. x"trif.i,

Ar.'UiUiJÉSÉcrMKH KTKK(UMKli HT À T. Xls l.Ks FIOKMsnr ,-.. l»- Wl'KHU, ,suu , „T HK.VKD.CTIO.V H.N \„TK,.: SKI.iNKUK.

I... gra.>d,. ,.rr„ar d..» t..,„i« mo,!,.,-.,,.. „.„d à l,a„„i,- l)i,.„ ,,,.1., .,. i-,^

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H8

moins, la vérité de i-o jiifr,.nn>iit «pu- .R-HUN-Clirisl doit mi jours cxori'cr sur tous It's hoiumi'K. irii\is nu vent en rcstrciiidn' lojt't à la foiidiiilt' pri\'(''t'. L'on fiuhlif qm' le uicnii' Dieu «pii doit juiicr les individus, est ausni («'lui «jui .juift- Ws pou- pies (Ps. Vil, '.') »'t qu'il t'xcrtt'ra un juut'UU'nt terril»!»' sur «-.eux (jui irouvernent (Satresse V I ti), connue sur ct'ux (|ui son! «••ouverués. .\ut-un homme n'en sera exempt.

11 juyera donc les candidats ; il jnuera les électeurs ; il Jugera tous ceux <|ui prennent part aux électiouis de quelcpie manière (jue ce soit, il vous dennmdera compte de vos intentions, de votre choix, de vi»tre suli'ra^•e, de vos paroleis, de vos actes, dans ÏKirrcur de ce droit important de vote que la «;onstitution de notre pays vous accorde et vous garantit. Dieu vous deinaïulera donc un Jour pour (jui, pour(|uoi et comment vous aurez us»' de ce droit :" l'as une pande pas une démandu' i)as une pi'uséi' si cachée (jii'elle puisse être dans votie cù'ur n'échappera à son umI scrutateur.

Il est donc souverainement important, N. 1". C. K.. que durant cette élec- tion (pli va avoir lieu prochainement, vtuis observiez si bien les lois de la sobriété, de la justice, de la charité, de la- vérité, de la prudence, qu'à l'heure de votre mort votre conscience n'ait rien a vous reprocher.

Vous ainu'z v»^lr»' i»ays, .\. T. (,'. F., ce sentiment que la miture a mis dans votre cœur, la religion rapi)rouve et le saiictilie La religit»n va encore plu» loin, «ar en vous mettant sous les yeux la loi divine, elle vous procure le moytïii infaillible d'assurer à votre i)atrie ce repos, cette stabilité cette liberté véritable, qui ne peuvent se tnniver ailleurs que dans la vérité, la justii-e et la charité.

Durant cette élection il Tant éviter certains désordres, et observer certaines règles de j^rudence pour ne pas se tromper.

I. t^LEliS .«ioNT l,i;s DKSDllDlUiS A KVirKK Dllî.Wl' I>KS KliKCTIONS !

Souvenez-vous. N. T. ('. F.. (|ue tout ce qui est détendu en temps ordinaire, est également détendu durant les élections. Bien plus ou peut dire en toute vérité que les fautes commises à l'occasion des élections, cojitre la vérité, con- tre la Jvistice, contre la charité, contre la tempérance, sont plus graves, à cause des conséquen«es qui en résultent, non-seulement contre le prochain, mais aussi contre le pays tout entier.

1. Vous savez (jue c'est un péché mortel de l'aire un faux serment. N'allez donc pas vous parjurer durant l'élection.

C-'est un énorme scandale que d'engairer (juehiu'uuà faire un faux serment.

Le parjure est un cas ré.servé divns cette province, c'est-à-dire (pui ceux qui

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niit »'U hi malhenr (U» «en rendre («mpahlc. ne peuvent en recevoir l'ubsolution f|ne «le l'Evêqne ou de Son Grand Vicaire, ou d'un pr«^tre spécialement autorisé p(»ur cela. I>*s Kvè(|ues assemblés en Con«iles ont jniré qu'il en devait être ainsi, aiin (jue l'on t-onipreniie bien (pTelle est lénorniité de ce péché <lu parjure, (pli appelle eu ténioif|natfe du mensonge, le Dieu de toute vérité et de toute majes- té.

Le nieusonm'e n'a pas sans doute la même gravité (juc le parjure, mais il [•eut t'acilemcnt devenir un péché mortel, à cause des eonsétiuences. \e faites pas de colomnies contre votre prochain, ne répétez les culoinnies, (pie V(ms aurez, entondus. Vous n'aimen pas ipi'on vous trompe par des mensonges ; ne trompez pas vous-mêmes les autres. Vous n'aiine/ i)as (ju'on dise des calomnies contre vous; n^ calomniez pas V()tre prochain.

2. livitez toute violence en temps d'élection. Vous voulez, avec raison, (pie Ton nîsjx'cte votre liberté ; respectez celle des autres. Ne faites pas à autrui c^- (pie vous ne voulez pas ([u'on vous fssse. Donc, point de vi(dence, point de menaces. Ceux (pli ont recours a ces nioy(tns p(uir faire triom|>her leur candidat, seront tôt ou tard punis de la même manière, car la justice de Dieu rend a chinun ce •pli lui est du.

;». Toujours rivrotrnerie est un vice dci>radant . mais oj temps d'élection, elle doit être évitt'e avec plus de soin, ha rai.son en est bien claire.

U' droit de voter est un droit noble et important, il doit donc être exercé en toute liberté d'esprit et eji connaissance de cause. Celui (pli a le malheur de s'enivrer ne sait ]»lus ce qu'il fait, ni ce (pi'il dit, et, i)ar conséquent, il ne peut pas donner son suHrage en homme raisonnable. Déplus l'expérience démontre que riirtempérance est la cause de bien des parjures, des violences et ([uehpie- fois même de batailles sanglantes.

4. .Ne vend(}Z pas votre voix. Celui «pii vend sa voix, se d(''shonore lui- même : il .xe (b'-grade et s'avilit, car il devient l'eschne de iclui (pli l'acheté.

Le droit de voter est trop noble et trop important pour être l'objet d'un pareil marché.

V^endre sa voix. N. T. C. K., c'est un- trahison contre le bien public: car c'est une faute qui t(.'nd à abaisser le cara'tere d'un peuple, c'est un moyen de favoriser un candidat (pie l'on juge i.idigne (h* s(»n suH'rauc, c'est exposer le pays à être mal gouverné.

Vendre sa voix, c'est montrer qu'on ne sait ;)as ce (jue c'est (pie d'être élec- teur, qu'on est indigne et incapable d'exercer le noble droit attaché à ce titnî.

Vendre sa voix c;'est s'exposer au danger du parjure.

Voilà pourquoi, N. T. C. F., vendre sa voix (?8t un péché grave de sa natu- re, et ceux (pii ont le malhenr de s'en rendre coupables, doivent s'en confesser et en avoir une i-ontrili(m sincère.

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Ils se dégradent eux-mêmes ; ils l'ont un acte souverainement déraisonna- bles, puisqu'il reçoivent de l'argent pour ne rien faire. e1 (iuel<juefois même pour omettre un devoir important. Kn etiet c'est un moyen de favoriser indi- rectement un candidat en (jui l'on n'a i)as conlianc c: au <'ontraire. on prive d'un sulfraire un homme (juc l'on en croit digne: c'est donc une véritable trahison.

Quand on ainu' son pays, N. T. C. K. comme tout bon chrétien doit le faire, on s'occupe avec joie et avec zèle de tout ce (jui peut contribuer à sa prospérité. Un vrai patriote craint pas la peine et le trouble quelquefois nécessaires pour (-ela. Il ne craint pas non plus les menaces et l^s violences des gens sans principes, qui ne reculent devant aucun moyen.

11 faut don*- éviter le i)arjure, le mensonge, la calomni(^ la violence, l'in- tempéraii«'e, la vente de votre suffrage. Kest" une autre question bien impor- tante à traiter.

II. (^UEI.S SO.VT 1-KS M(l^ IvXS A l'UKiNDRK l'Ofl! XK PAS VOI'S TIÎO.MPICH 1)A.\.><

VOTKK CHOl.V '

Nous ne venons pas, X. T. C 1*.. vous dire de voler pour tel parti nu pour tel Candidat, plutôt (pie j)our ttd autre, truand des circonstances excep- tionnelles exigeront que nous élevions la voix, avec autorité, pour vous sig-naler <iuelque danger, pour votre foi, ou pour les saintes régies de ia morale, ou poiir les droits inprescriptibles de la Sainte Eglise, nous espérons que Dieu nous fera la grâce de ne i)as manquer à notre devoir de ])asteur. ei iu)us avons la conlian- ce que vous éi-oitteri'z notre voix. Notre unique but, dans la présente pastorale, est de vous exposer les règles générales de prudence chrétienne qui doivent voi;s guider dans toutes les élections.

lo Des lois sévères mais très sages, ont été faites pour assurer la liberté ei la pureté des élections ; observez les lidèlement, N. T. C. F., non pas seulement par la crainte des peines sont portées contre ceux (jui les enfreignent, nuiis ])ar amour pour votre comté et pour votre pays, que ces lois protègent, et par respect pour l'autorité d'où elles émanent.

2o En même tei)i])s que la Constitution vous donne le droit et la liberté de choisir celui qui vous représentera en Parlement, Dieu vous fait une obligation de n'user Je cette liberté et de ce droit, (jue dans la vue du plus grand bien du pays ; ca.' c'est à <e plus grand bien que doit tendre toute i)oliti(pie, et, par con- séquent toute élection.

Vous devez donc ne donner votre sulï"rag»> qu'à des hommes (pie vous jugez capables de le i)rocurer, et sincèrement disposés à le faire.

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8() De suit uiio axitro obligation pour vous : '^elle de vous appliquer à «"ounaitre «-eux ([ui briguent vos suffrages. Vous seriez bien imprudents si vous donniez votre voix au juiMnicr venu (pii •se présente avec de belles paroles et de grandes promesses, saii: vous mettre en peine de sa capacité et surtout de ses principes. Examinez avec soin juscju'à quel point vous pouvez compter sur cha- fpie Candidat pour la protection de vos rutért^ts religieux, aussi bien (jue de vos intérêts temporels. Xous disons ms intérêts reli^^ie.iix, car, N. T. C. F., si vous avez à cœur votre salut, vous devez tenir compte de ces intérêts religieiix dans une <nroonstanee aussi solennelle.

Lorsque les Candidats, ou leurs amis, viendront vous exposer leurs propres principes et combattre ceixx de leurs adversaires, écoutez les avec l'attention que mérite l'importance de l'affaire, et avec la politesse que commande la charité <"hrétienne. I<l<-outez les sans prévention et sans parti-pris ; soyez disposés à renoncer à votre erreur, dès (juc vous l'aurez reconnue. 8oyez calmes et tran- quilles pour juger en connaissance de cause. Il y va de votre honneur et «le relui de A'otre paroisse; il y va aussi de votre cons<'ience. l),ins le doute, con- sultez quehpie personne de conliance.

4. Tout en observant ces règles dictées par la prudence et par l'obéissance, n'otibliez pas, N. T. C. F., de demander à Dieu d'éclairer tous ceux qui pren- lU'nt part à l'élection, les (-andidats, les électeurs, les officiers chargés d'y faire observer les lois. Demandez pour vous-même la «fràce de bien connaitre ce fjue vous avez à taire et d'éviter avec soin tous les dangers «pie présentent ces temps d'excitation et de trouble. Invitez vos familles à prier afin «{u'avec la bénédic- tion de Dieu, cette élection tourne au plus yrand bien spirituel et temporel de notre chère jiatrie.

Ce serait même une excellente chose si les électeurs, sans distinction de partis politiques, s'ent«»ndaient pour faire célébrer une messe solennelle à «îette intention. Qixoique divisés sur la politique de ce monde, en c«' qui touche uni- «|uement aux intt'rêts temportds, les cœurs vraiment catholiqut^s, parfaitement unis par une mêm«' foi en «-e «pii touche à la religion, ne doivent pas cesser <rêtre unis par les liens d'une charité sin«'ère ; ils doivent pouvoir se rencon- trer avec joie, avec confiance, avec cette f«)i. et cette charité, aux pieds des au- tels, où Notre Seigneur s'imolc |)()ur le salut de tous.

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14

C03SrOXjXJSIO^T.

Pour résumer »'n peu «le nu)ts toute «ette instructi«)n. nous vous invitons, N T. C. F., à vous conduire durant «^ette élection avec tant de prudence, de modéra- tion, de véritt', «le sobriété, de justice et de charité que votre consciem-e n'ait ensui- ».• rien à vous reprocher. Notre Seii>-neur nous demaufle à quoi servira d'amw ^af^né

îtli

l'itiiivers eiUicr ,</ /"(w /lert/ son thiir f (S. Mat. X\'l. 2ls.) A (juoi vous servirait, >.. T. C F., d'avoir gagiit' nue éleitioii par (lt'.s moyens déi'endns, la irandt', lejnenson- ge.la violence la ('orrui)tion :" toiit pét;hé, dit l'Apôtre S. Taul, prodnit la mort,

tinisi Ulorum mors la récompense dn péché c'est la mort: s/i/ien'/in /ifrrufi mors.

(Rom. V 21 et 23.)

La fidèle observation des avis que nous venons de vous donner, vous évitera bien des remords, fera le bonheiir de vos l'amilles l'honneur de votre paroisse et de votre comté et la prospérité du pays tout entier. Ltis bonnes élec- tions font les bons membres, les bons députes lojit les bonnes lois et les bonnes lois l'ont le bonheur d'un peuple.

Sera le présent uumdement lu (/;) au proue des paroisses ou missions, doit avoir lieu une élei;tion, une première lois lorsqu'il en sera sérieusement (piestion ; une seconde l'ois le dimanche ou jour de l'ete d'obligation, qui prét-e- dera immédiatement la votation. (r)

Donné à (Québec sous notre seing, le sceau de l'Aivliidiocese et le contre- seing de notre Secrétaire, en la i'ète de l'Ascension de Notre-Seigneur, le vingt- cinquième jour de Mai, mil huit cent soixante-seize.

t E, A. AkCH. 1)K QlÉBE<!.

Par Monseigneur,

('. A. COLLET, V'VHK

Secrétaire.

(b) Lfiitciiu'iil l't .v,/H.v co/HWfw/i/Mf.f aiiciiii.s ni iivant. ni pcnihiiit. ni ii])!!'» lu loi'tiui^ .\Vc idha iirm-r^ dant (jKtroclii) ni i:iic>iiiiiiiiiiitiii> ronmitlis ; ft si (juir /Kirticu/idrrx tint rxiritunliiHin» nrciiirniit ni''iiin.iliiii(iw, nnui- me rareaiil >ir quiâqunm iiirniiniillo iiid/idiiliir J-.'fH/ii'ti/ni (llOciTt IX, du 4c (Joncile.J

((•) Si iluns rintirvailc cnln» les doux IcctuicN, quehiue désoriliv à lifii diiriN lu paroisse, M. le (Jure rap- pellera en peu de mot la pari ic du ujandcnienl ipii y a rapport, et la lira au besoin.

nsr. T7-II.

Supplique '' Notre T. H. sSeigneur et Père le Pape Pie IX.

Très SAiNT-rÈEE,

Nous, soussigiu's, Evèq\U!s suti'ragants de la Province Métropolitaine de Québec, humblement prosternés aux pieds de Votre Sainteté, que nous baisons avec une profonde vénération, prenons la respectueuse liberté de Lui exposer, eu toiite confiance et humilité, que Nous Nous trouvons gravement comin-omis

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jinx yeux de la vS. CV^ngrégatioii de la Propagande par (certains ra]>ports qui y auraient été faits contre nous. C'est toutelois en ])rotestant de tout notre cœur jue nous professons un i)rofond respect pour toutes les Conijrégations romaines en général, et pour cette Sainte Congréyation de la rroj)agaude en particulier, que nous le faisons.

lo Une lettre de Son Emineiice, le Cardinal J'rélet de cette Sainte Congré- tfation, écrite le 18 Mai dernier, et dont copie a été envoyée à chacun de nous, nous fait connaître que des rapports y auraient été laits par difl'éreiits person- nages, tendant à y faire croire (pie le cleriié de la l'rovince aurait «iravement compromis les intérêts de la religion en intervenant dans les élections politi- <jues.

Les soussignés se regardent comme strictement obligés de réclamer contre «ette assertion ; et ils déclarent formellement à Votre Sainteté que la Sai-rée Conarégation a été certainement induite en erreur, en prêtant l'oreille ;'i <les hommes qui se tiennent cachés dans l'ombre, pour i>orter une accusation aussi odieuse contre le Cleriié de toute une Province ([ui, i>'râ<e à Dieu, est attaché à ses devoirs. Ils se font forts de prouver (jue la conduite du Cleriré. j)endant les élections, a été celle tracée par les décrets de leurs conciles provinciaux sixr ce sujet, le.scpiels iront été publiés (ju'aprè^ l'examen (jui en a été fait par le St. Sièire. Si (juehiues jirètres eussent été juridiquement convaincus d'avoir oublié ces reffles si sages, ils en auraient été certainement réjirimandés par leurs Evè- ques resi)ectifs.

2*^. Le dit Cardinal Préfet dans une autre lettre écrite à S. Cr. Mgr l'Arche- vé(|ue de Québec, le '2\) Mai, et communiqiiét» à chacun <h's Evéques soiissiiiiiés. uîentionne certaines résolutions ])rises ])ar eux par /csq/iflles il est défendu nii.r pro- ffssfttrs de l' IJtiivcrAili' rdiliolitjne de Laval de x'ii/niiiscer acticeinent dans les affaires fiolili- i/ues du Canada.

Les Soussignés se regardent comme profondément humiliés d'avoir à répondre à dei> accusations si dénuées de tout sentiment des plus simples con- venances et présentées sous des formes odieuses et compromettantes pour le caractère sacré dont ils sont revètixs.

Permettez-leur de remar(juer que les l']vé(jues n'ont jamais ordauné à l'Université d'empêcher ses Professeurs de se mêler de politique, mais recoin mande ; et cela à la demande formelle de (juehjues-uns des Profetseurs- Prêtres de rUniversité-Laval.

liien ne leur sera plus facile de prouver k Votre Sainteté qu'en rerottiuian- dant ainsi aux Professeurs de la dite Université-Laval d(^ ne point s'immiscer activement dans les élections, ils n'ont eu intention que de prévenir un tJès grand scandale, celui de laisser marcher à la tête des libéraux, qui foulaient aux pieds leurs Mandements et leurs Lettres Pastorales traçant aux Fidèles les règles <pi'ils avaient à suivre j)our laire de bonnes élections, des hommes dont

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riiilhuMicc pouvait être dautiiiU plus l'uin'slr ((u'cllf paniissiiil Koutt'iiuc df riuitoriti- df la dite Université.

Eu atti'iidaut, ils croient (U-Noir l'aire observer à N'olre Sainteté ([uaiirès le premier désir exprimé au Séminaire, sur (pii seul repose toute la responsabilité des laits et jçesles de l'Université- Laval, de veiller à ce ([ue s(>s Proiesseiirs ne se ompromissent plus dans les élections, comme ils avaient lait précédemment, il s'écoula un an entier, sans (ju'aïuune réponse ait été doniM''e jiux soussianés.

Une seconde recommandation, donnée en '' ;> ternu-s plus exj)licites, comme <le juste, demeura encore un an sans réponse. Cette réponse l'ut évasive et ii'étail au l'ond cpiun relus de .se conTormer au désir des soussiiînés dont on est allé se plaindre à Rome. Les priuc ipaux motil's alléyués dans cette réponse du Recteur, pour justilier ce refus, sont au i'ono ceux (pii t)nt été formulés devant la S. Con<ifréj4"ation comme sujet de plaintes contre les soussi<>'nés.

Rien de ])lus futile et de plus faux (pie ces alléjjués. Car. à (Mitendre ces accusateurs, l'Université-Laval serait exposée à tomber si on en éloignait c(>s professeurs. Or il n'en est rien du tout : mais, ce tpi'il y ii de certain, c'est (pie cette institution Jouirait davantaire de la conlijince des familles si tous ses })ro- fesseurs avaient la conliance des Evèques. Malheureusement, ce n'est pas le cas: les soussianés ont la douleur d'admettre ce fait regrettable. Pour ce (jui les regarde, ils ont Uni par déclarer (piils ne voulaient plus riei» avoir à (U'Mnè- ler avec cette Université.

3o. Dans sa dite lettre du IS Mai (l(>rnier, Son Lminence s'adresse à S. (r. Mgr. l'Archevêque de Québec, /loiir tiroir des infonmi fions exactes, concernant les prétendus troubles occasioniu's par l'intervention du Clergé de la Province dans les élections politi([ues, ef pour n/i/n-eniire île l/ii </uels moi/eus de prudeme sa soff esse suggère pour éloi<xner les f/i(/irtilfés <fiti se son/ présentées.

Ce n'est pas dans une simple supj>lique comme celle-ci, que les soussignés peuvent faire un exposé complet de cette malheureuse affaire, pour (jue Votre Sainteté puisse l'apprécier à sa juste valeur. Mais ils le feront dans un Mémoi- re particulier ; et forts de la justice de leurs réclamations, ils ont la pleine con- fiance de pouvoir lui présenter cette question, (jui est si fort embrouillée, sous un jour si lumineux, que ce mémoire devra paraître aux yeux des gens sans préjugés, vraiment inatta(p;able.

Ils croient devoir, en attendant, présenter ici à Votre Sainteté quelques . observations générales ([ui lui donneront toute la clef de cette sérieuse difficul- té.

Vers la lin de l'année dernière, nos libéraux se montrant plus excités, quel- ques Evoques proposèrent à S. U, Mgr. l'Archevêque de s'entendre avec ses SufTragants, pour donner une lettre collective, qui serait publiée dans toute la Province, afin de fermer la bouche à ceux qui, pour s'autoriser dans leurs fausses opinions, trouvent toujours des prétextes de se soustraire à l'enseigne-

!».')

?a''iit (le Jcur l']vc(juc. en iiivoiniiiiil l'auloritr dr cnu^lqucis autroK Evêqued dont inalhciuvusi'inrnt ils iihusciil jxmr iroiiiix'v le Itoii pcui)U'.

L Anlu'vnpu' acquie.sva volontiers à .rll.' 1)101; ition, cl il voulut bien à lii j)ricrt' (le wcs sullraii'aiitn. rédin-t.)- lui-nu iiic ci'lli' lettiv Pastorale qui l'ut •n.suitc «ouscrite de ^•^alld .'OMir par lous ses Sullhia'ants et publiée le 22 Sej)- fenibre 1H7-). Votn- Sainteté en juuvra l']llr-nifnie ; car une coi)ic de cette lettre est soumise avec la i)résentc Supplicjue. a ses sa,Li-cs a|)])réciatious.

Mais pendant qui' la masse du Cleriic et de.s Ix.ns Catholiques dans toute la Province ap])laxulissaienl à cet im]M>rtan1 docunu'ul. les libéraux, qui y voyaient la condamnation de leurs principes et la ruine de leur parti se portè- rent, <lajis leurs écrits à des excès inouis. Comme ce moyen ne leur réussissait ]>as, ils cmployei'cnt toutes sortes <rintrii;ues cl d'autres moyens condamnables jv ..r faire revenir les I']\e(|ues sur leurs pus.

L Arche\('(jue. à ce (ju'd parait, lut ébranle par toutes les menées secrètes qui se tramaient autour de lui pour le detournerde l:i voie dans Uupu'lle il était entré si yciicreusement avec ses suliVan'aul s.

Il prcla I oreilk' aux propositions (|ui lui lurent laites de modiiier la dite JiCttre l'aslojale, ou ])lutût de la reL!'arder comme non avenue.

Mais comme il ne pouvait modiiier seul une lettre qui était entrée dans le domaine public revêtue des siuiiatures de tout l'Episcopat de la Provinc«>, il «■omprit qu'il devait avant tout travailler à avoir le concours de ses suti'ra<^ants. Il leur proposa donc son projet. Mais tous d'une voix unanime, lui répondirejit <]Ue la ()osition qu'ils avaient prise dans leur lettre collective, qui n'est que le résumé des documents du S(-Siéye et des JJécrets de nos conciles provinciaux, leur paraissait si Juste et ,>i iionorable pour l'Eglise, (qu'ils n'entendaient nulle- nuMit la (piitter. et qu'ils voulaient à tout prix s'y lixer.

Là-dessus, l'An lieve(|ue juuea que le seul moyen possible de se tirer de l'embarras que lui suscitaient ses amis était d'adresser au clergé et au peuple de son Archidiocése un Mandement dans lequel il omit tout ce qui avait rap- jjort au libéralisme Catholique, et il en l'ormula l'exécution de manière à impo- ser silence au Clergé, ou à ne lui i)ermettre que des choses qui n'embarrasse- raient nullement les libéraux, qiii. par là. demeuraient maîtres du churûi) ^'' bataille.

Tel est le point de la diiliculté (pia prétendu trancher 8. Em. le Cardinal Préfet, en chargeant l'Archevêque seul, à l'exclusion de ses SufFragants, de l'aire les suggestions que, dans sa sagesse, il trouvt'rait convenables et projires à l'aire cesser ces dilli»ultés. 11 est facile de s'apercevoir que l'Archevêque est appelé ici à juger sa proi)re cause.

Quoiipi'il en soit, Votre Sainteté conclut facilement que l'Archevêque, ati

|) 4.

on

lieu de sciutoiiir *'t dv protéger ses sullVîmiiuts, dans lu ciiusc (jii'ils s'i'laii'iit l'iigagés, d'un couuniin accord, à dédcndrc. les abandonna à la l'uri'ur des lilx'- riuix. Aussi se sont-ils portes à toiitos sortes d'excès dans des écrits l'iiribonds publiés sur ce sujet, dans leurs journaux.

Il s'est montré également l'aihle, quand il fallu venger ses mêmes sutl'ra- gants, quand il a vu l'Université-Laval les traiter avec \in méj)ris alfecté : après s'ètri' uni à eux ))our demander (pie le Séminaire de Québec ne j)ermit pas aux Professeurs de Laval de se nu'ler artivemont des él, 'étions, il a (ini i)ar les abandonner, et par approuver h's démarcbes de l'Université cf)ntre les vues des Evèques.

Toutes ces observations sont, «'omme de raison, abandonnées aux ap])récia- ciatious de la Suprême sau'ess(^ de Votre Sainteté.

Tout ce que les Soussignés attendent aujoui d'hui de Votre Sainteté, c'est que Vous daigniez recevoir avec votn» bonté paternelle Monsein'ueur Lallèche. Evèque des Trois-Kivières, qui veut bii'U consentir à faire le voyage de la Ville Sainte, pour Lui donner toutes les exidications (jui Lui sont nécessaires ponr (lu'Elle puisse^ leur rendre la justi<-e cpi'ils croient mériter du Saint-Siège (pi'ils vénèrent et honorent d'un culte vraiment filial.

Ils croient devoir déclarer en même temps (pi'ils reposent toute conliaui'c dans la prudence, l'impartialité et les intentions droites de <•(■ diu'ii.e Evé(pie. Us supplient en consèquem-e Votre Sainteté de vouloir bien croire (ju'il est au- torisé par eux ù Lui exprimer leurs vrais sentiments sur les (piestions (pi'il est char<>v d'exposer au St-Siége pour le plus grand bien des l*]<i|ises conliées à leurs soins.

En recommandant ainsi à Votre bonté paternelle leur bien-aimé Frère, porteur de la présente Supplique, ils vous conjurent. Très-Saint-Père, de vouloir bien en exauçant leurs prières, les bénir toxis, ave<' leur Clergé et les Fidèles confiés à lexirs soins.

Vu les eft'orts inouis faits ici pour répandre furtivement le libéralisme ca- tholique, les Soussignés supplient instamment Votre Sainteté de condamner expressément pour notre Canada «-ette subtile et dangereus(^ erreur qui meiuice de déraciner des cœurs de nos bous catholiques, tout sentiment d(> foi et de piété. Par cette condamnation solennelle. Votre Sainteté couronnerait glorieusement les combats qu'lîlle livre à ce funeste libéralismi^ depuis tant d'années avec une vigueur vraiment apostoliqu(>. Montréal, le V\ Juillet 187H.

(Signés) t ICrNACE, Ev. dk Montiîi^ai..

" t EDOUAKl) CHS. liv. w. Giiatianopoms.

" t ANTOINE, Ev, dk SiiKiiiUiooKE.

" t .TEAN THOMAS, Ev. d'Ottawa.

" t LOUIS-ZEPHIIJIN, Ev. dk St-Hvacinthiv

~ î»? -

Adresse ù .Vohr T. s l\rr h Piiii, m, IX.par .\Tirr. LitjUrhi ihytiilr /mr /rs f'Jrryi/rs dr in l\iirinrr ilr <^)iii'bP('.

Ti;Ks-S.\i.\T-ri:i;K.

L'I'hcciuc (les Tn)is-Hivicri>s. soussiiriit-. (U-pnté v<»rs le St. Siège par ses Vi'nt'-riihli's Frères et Collenvies de hi l'roviin'e de (^uéber pour donner cortiii- nes inrorniatioiis deniandt-es par Son Kininence le Ciirdinal A. Franchi, IVI'. de la l'ropauande, dans nue lettre dii 18 Mai dernier, est hexireux de proliter de ei" voyat>v au tombeau des SS. Apulres pour déposer aux i)i('ds de Votre Haititiuli* rexi)ressi(m des vœux cpie tous les Kvèqucs d- la Province de Qu«V l>oc ne cessent d'adresser au ciel pour la conservati(»n de vos Jours précieux, l'assurance de leur profond respect jiour Votre i)ersonne sacrée, et de leur atta- <'htMn(Mi1 iilial et inél)ranl;d)le à la Chaire de Pierre.

("est aussi un bonheur pour lui d'avoir cette oi'casion de l'aire connaitre à Votre Sainteté le rcsjxM't avec letiucl ces Vénérables Prélats reçoivent, et la fidélité avt-c huiuelle ils suivent les enseiî»-nements et les directions cjue Votn- Sainteté ne cesse de donner au monde entier pour lui siu'ualer les erreurs con- temporaines et les abîmes insondables elles conduisent infailliblement les sociétés humaines (|ui s'en laissent inl'atuer.

Dau.s cette voix du successeur de l'ierre dénonçant au peuple chrétien ses éii'arements et ses prévarications, nous aimons à reconnaître la voix du Prophète Fidèles à qui le Soii>-neur disait : chima, ne resse<, fp/usi' tuba e.mlta mweiii hinm. nnuiinlia /ia/)iil(> iiiru sce/ern mniin el ihmiii Juroh pccmld eoniin, {la. 58) Nous aimons aussi à y entendre un écho de la voix du (rrand Apôtr(> des nations disant à son disciple Timothée, (>,t dans sa personne aux lilvéques de tous les temps: " Prœdi- rii rerhiim, iiis/a. o/ipi>r//ine, iin/ior/Ntif, arij:in; ohM'.rra, inrrepn. iii om ni initient ia el dor- frin'i. Elit ennn tem/i/i^ rum miiam ilnr.li-inim wia i^iiMinehiinL se// (ul sna deùderia cou- eerrahiinl sil)i iii'ii^istrDS pnirieufes <inrihns, n verita/e t/mlein ai^eiient. ad fat)ul<is aiitem fonvertentirr {'1 Tim. IV).

Oui, Irès-Saint Père, les Fvecjues du Canada rei'uillent avec h> même respect que le disciple de St. Paul les enseionemeuts admirables et les coura- U-eux avertissements qui leur viennent constamment de la Chaire Apostolique : et, si j'ose le dire, ils s'applicjuent avec le même zèle et la même prudence à les faire passer dans les âmes des Fidèles confiés à leurs soins, afin de leur donner la véritable xeienre du saint des sociélA'i, aussi bien que celle du salut des indivi- dus. " Ad dnndam scienlinin sit/utis /jleh> e/us, in remissionem iieœalorum eorum. /

C\^st ce (ju'il lui serait facile de faire voir à Votre Béatitude, en Lui expo-

- !tH

sauf ln'icvi'uu'iil (iiit'l(jui's cxiniils fie Inus ndcs Episropaux, nu ils se .ont appliinu's à (iDimcr <'('f (•usciiriu'iiii'iit et à tiiucr es ivulcs de priKlciict' (|uc li- (Mcrift' t't les Kidclt'w (loivciil siiivii' (hiiis 1 iiccoiiiplisst'iiii'iit de ces devoirs im- ])orlants. Maiis l'oinitie leur dernier d(i( muent eolle(:tir udi"«'Kse au('leru'é et à tous les Kidt'U's de la l'rovilire est UM résumé précis de ces eiiseii>neiiiei)ts et de ces r('<>'les, il suHira d'en mettre (|Uel(|Ues jiassiiyes sous les yeux de \'uirc Sainteté, pour cju'l'ille puisse juii-er de leur zelc et de leur lidéliie à (riUismettrc à leurs ouailles les eiiseiiiiiemeills de l:i Cliiiiie Aposloliijue.

Les fruits précieux el altoiidiiiits (|ue noire lieureuse patrie en m recui'illis jus<iu"à présent pour le luiiinlien de Tordre, le respect de l'aulorité, Iti soumis- sion à l'l!]i>'lise el la i)rotection de ses droits ont suraboudamnienl i)rouvé lu saiivsse et ridliciicité saiutîiire de ces enseiiiiienieiits. " Hfuif/is /xi/m/iis cii/its Doini- /i/ts Drusfjiis l's/ ! " Le ])etit peuple Caiiadieii est |>eul-etre celui de toute hi ii-raiule famille Catholitpie ([ui jouit aujourd'hui de la plus véritable et de l;i plus complète ld)erté reli<i'ieuse. ii'riice à sa iidélilé à suivre les euseiuJienu'lils salutuires de ses ])reniiers l'asteurs.

Ce ii"est pas, Tres-Saint J'ére, ([ue le souille de /a f^'raiii/f i-rmir iti/z/nii/ioruli/i ne se soit fait sentir dans In vallée de notre «iraiid lleuve. el (pie la rai.r ri/clinii- teressestles )<irenes lihiU'oles n'ait l'ait entendre ses échos sur les bords du St. J^au- rent, et n'ait mOnie péiu'tré juscpu' dans la profondeur de nos forets! ^Lus li'race à la vii>'ilance des Premiers l'asteurs. uràce nu /ele échiiré de leurs diiiJies coo- pérateurs dans le St. Ministère, le nombre des victimes de cette su})lile et sé- duisante erreur est encore assez restreint, et la masse de notre peuple est de- nienrée profondénu'ut attachée à Notre-Meie hi Sainte Eiilise C'idholitjue et lidèlement soumise à tous les eiisei<>nenien(s de \'icaire de N. S. .1. (".

C'est depuis 25 ans environ (jue les erreurs contemporaines ont commencé à faire sentir leurs funest<»s eil'ets dans les élections i)o})ulaires, et à leur doniu-r un caractère bien prononcé d'hostilité contre Tlialise de la ])art de certains Ca- tholiqi;es iniluents de la Proviiue. Ils foruu'rent un parti et fondèrent des journaux qui se donnèrent la mission de faire prévaloir en Canada les idées subversives do la France, de battre en brèche les d(»ctrines de l'La'lise sur les rapports des deux Puissances, et d'attaquer ouvertement le Clerué.

Les Kvéques justement alarmés de cette tentative hardie (.'t inouïe jusque là, AW milieu de nos relii>'ieuses populations, jetèrent le cri d'alarme, et ils ne cessèrent depuis de surveiller les allures et les menées dt* ces dangereux enne- mis de la l'oi de leur peuple, alin de déjouer leurs plans et de faire échouer leurs tentatives hypocrites ]>our tromper la bonne foi et accaparer la conliauce de notre bon peuple. Dans leurs I^ettres Pastorales, dans leurs Mandements, dans leurs Décrets de leurs Conciles provinciaux, il est facile de voir avec (juel zèle et (p\elle assiduité ils veillaient à la garde de leurs troupeaux.

on

\ litre Siiiiitvir piMil t'ii ;ivnir un api'iiMi dans les fxlrails .siiivauiN de hiir ili'i'iiierc ijfttn! Piistorult' collcctiN c, (|uil,s jugèrent luVi'.ssjiin' d'iulrcsscr à Ions les ( 'atholiqucs (1(> 1,1 l'roviii c iiu mois de Si'i)l('inl)i(' (leniicr. pour les prému- nir <()iitre d«' nouveaux danuers. Ce document important résume avee rhirté et |)réeision les ensi'iirnements et les directions donnés jtis(|ue-là. Il commence par ra]>pi'ler la constitution divine de l'Ivj'Iise, sou autorité, sa mission dans le monde.

" l'our remplir. \ est-il dit. cette sul)lime ci dillicile mission, il fallait, cpie '■ ri'je'lise lïil constituée par son divin l'ondateur sous l'orme de siM'iété parlaitc '■ l'U (die-méme, «listincte et indé|)eHdante de la société civile.

" Fne siM'iété (jU(di'on(jue ne [)eut suhsister si cdle n'a des lois, et par con- '■ sécjueiit des lée'islateurs. des juives et une puissance propre à l'aire respecter ■• ses lois : rillglise a donc nécessairement reçu de son t'ondateui', autorité sur

ses enfants pour maintenir l'ordre et l'unité. Nier <('tte autorité, ce serait ■■ nier la saii'csse du l''il.s de Dieu. Subordonner cette autorité à la puissance

civile, ce serait donner raison à Néron et à Dioclétien contre ces millions de '■ e irétiens (pli ont mieux aimé mourii' que de trahir leur foi : ce serait donner " raison à l'ilate et a llérode contri' .lésus-Christ lui-nu'me !

■' N(.)n seulement l'itlg'lise est indé[)endante de la .société civile, mais elle " lui est supérieure par son origine, par son étendue et par sa lin

" l'ne so -lété civile n'ei'i))rasse (ju'un peuple; l'J'jU'lis»» a reçu en domaine '■ la terre t>ntière ; Jésus-Christ lui a donné mission (t'fnsf'i'>iif'r fo/i/ra^ ie,i iidliotis; " (lorelc oinnrs iTfjjit,'^ (Mat. XXVIII. '10.) \ l'Ktat est donc dans l'Kglise, (>t non

pas l'Eii'iise dans Tl^tat.

" Cette subordination n'empécho point (pie ces sociétés ne soient distinctes

à cause de leurs lins et indépendantes chacune dans sa sphère propre. Mais " du moment qu'une question touihe à la foi ou à la morale ou à la (;onstitu-

tion divine de Tlilclise, à son indépendance, ou à ce {|ui lui est nécessaire " pour remplir sa mission sinrituelle, c'est à l'I'jglise seule à jugei*. etc.

" Mais en revendiquant ainsi les droits de riiglise catholique sur ses " enfants, nous ne prétendons nullement envahir ou entraver les droits civils " de nos frères séparés, avec les(|U(ds nous serons toujoiirs Innireux de conser- " ver les meilleurs rapiwrts dans l'avenir, comme dans le passé. Les principes " que nous exposons ne ,sout pas nouveaux ; ils sont aussi anciens que l'Eglis " ellomôme. Si nous les rappelons aujourd'hui, c'est que certains catholiques " paraissent les avoir mis en oubli.

" Le pouvoir de législater et de juger dans l'Kgiise existe au suprême " degré dans le Souverain Pontife, le successeur de saint Pierre, à qui Jésus- " Christ a confié les clel's du royaume des cieux et ordonné de confirmer ses '' frères.

100 -

'■ Les ('(iiicilfs i-i'iHTiMix <(ni\<>((ucs prr.sidéN cl coiiliriut's |>iir le \*,\\n'. ont t't' nirint' pouvoir.

" L(^s l!lv«h|iic.s ont ('ir cliilili.s pur le Siiiiii - Iv^prii iMiiir rt'uir l'IOylis»' de Dieu; ils ont dans leurs (lioc-scs icspcctiis pouvoir dt'nsi'inin'r. de cominim- lUr, dt> Juifcr ; pouvoir n»''iiiuiioins sulxjrdoiiné à «dui du clud'di- rHylisc. cii (jui seul réside in plt'-nitiulc <\v hi puissaur.' iiposinli(|ut' et riiifiiiHihilité doc triunic. l'rctvi's cl hiupics d.>i\ciit aux l'îv l'ohcissiiiicc.

I'îvc(jucs la docilitc. le respect cl

("hiupie prctre, a son tour, lorsipiil a re(,'u de sou l']vè(|ue la mission de preclu-r e) d'administrer les secours spirituels a un certain noinhre de iideles. " a un droit ri<i(tureux au respect, à ]"anu»ur l't à l'obéissance de ceux dont les " intérêts spirituels .sont conliés à sa sollicitude pastorale.

" Tel est le plan divin de l'Eii'lise callioli(pie (pie .Iésus-( 'lirisl a revêtue de ■■ sa puissance, etc..

Après avoir ainsi rapi)elé la Constitution di\ine de l'IOiilise. .son autorité, sa nnssion dans le monde, les l'ivéques de la l'rovini'c ont Ju<>é (pi'il était nécessaire do siirnalt'r aux Fidèles l'erreur aciuell<' (pii l'attaipie le ])lus directe- mont, et qui t'ait tant d'ell'orts i-n ci' temps pour s'implanter au milieu d'i'ux. Voifi en quels termes ils le l'ont :

" Le libéralisme catliolitiue, dit Pie l.\. est reiinemi li' plus acharné et le '■plus dan<>'ereux de la divine constitui ion de i'1'îii'lise. Semblable au serpent "qui se ii'lissa dans le paradis terrestre pour tenter et l'aire déchoir la race " humaine, il présente aux enl'ants d'Adam rap[)at trompeur d'unt> certaine "science du bien et du mal ; liberté et science qui aboutis.sent à la nu)rt. 11 ■' tente de se glisst>r imi)erceptiblmnent dans les lieux les plus saints ; il facine " les yeux les plus (dairvoyants ; il empoisonne h's cœurs les plus simj)les, pour ■' peu que l'on ehancelle <hins la i'oi à l'autorité du Souverain Pontil'e.

" Les partisans de cette erreur subtile concentrent toutes leurs forces pour

" briser les liens qui unissent les peuples aux Kvêques et les ICvèqes an Vicaire

" de .lésus-Christ. Ils applaudissent à l'autorité civile cluniue l'ois qu'elle envahit

" le sanctuaire; ils cherchent par tous les moyens à induire les lid'des à tolérer,

sinon à approuver, des lois iui([ues

" En présenci' de cinq bnd's apostoliciues qui dénoncent le lihénilisiiie ciUholi- •• ijur comme absolument incompatible iivec la doctrine de l'Eglise, quoiqu'il ne " soit pas encore formellement coiulamné comme hérétique, il lu' peut plus être " jiermis en coust'ieuce d'être un libéntl aifholùjtie.^'

Après ce sigiudemeiit de la grande erreur coiitemporaine, les Evèques sus- dits exposent l)rièvement, d'après St. Thomas, les traits d'une politique vrai- ment chrétienne. Fuis ils établissent les droitx et les devoirs du Prêtre dans cet ordre de choses, et les règles de prudence (pii doivent guider sa conduite sur ce t.^rrain motivant.

Kil -

" I)i'.s liniiiincis (liNt'iil-ils. f|ui \ cillent nous li'ompcr, Xos 'l'tcs Clu-rs l'iiio,

•• vniis rrixfciit (|ui' la rcliuion nu rien à voir diiiiN In poiiliiiuc ; ()u"il iic l'iiiil

H'iiir luicmi r()nij)lc des priiuipi'x rcliiiicux «Umin la disciissioii des alliiirt'.»

pul)li(Hics ; (|ii(' le clcrtiv n'a de foiictioiis à rrmi)lir (\nh iT-iilisc cj, à la sacriis-

tii', l'I (HIC le pcu|)|c doit cil p()lili(|uc pi'aii(|ucr riiidcpciidaiicc morale!

" ICrrciirs iiionstnicuscs, Nos Tycs ("licrs JM-crcs, ci mallicur au pavs ou ■•elles viendraient a |ireiidic racim- ! Imi excluant le . Icruv, on exclul ri']L;li-ie. ■■ et en nicttaiil de retc l'j'îu'li.se. on Si' |-ri\c de tout ce (pfelle reiircrnic de salil- •■ taire et d'ininniahlc, iJicu. la morale, la jnstiee, la \érité; et (piaiid on l'ail

ainsi main ])asse sur tout le reste, on n'a plus à compter (|u'avec la l'oree !

< Mii. il y a des <|ucstions polili(|ues on li- cleriié [jcut et meine doit inier-

■■ venir au nom de la reliiiion. La reyic de ce droit et de ce devoir se tnnivc

dans la distinction même (pie nous a\(nis ([('•jà sitinalée. entre ri'jLjlisc cl

•• notai.

■' Il y a en elicl des (jucstious iioliti(|ucs (pli touchci ; aux int('rets spiri- ■■ liiels des âmes, soit i)arce<iu'cllcs ont rappoi't à la loi on à la morale, '-oit |)ai- •■ cc(pi'elles peuvent ailecter la lilicrt('-. rindéix'iidaii )U iCxisteiK <le nCylisc .

ni«''Uie sous le ra;)p()rt temporel

" L'on ol)jcclera p(Mit ctre «pie le pri'tve est exiiosr coinmo tout homme, à

d(''pas>i'r la liniile (|ui lui est assin-in'c. et (pTalors c'est à l'Ktat à le l'aire ren- trer dans le devoir.

■■ A cela nous rt''i)ondrons d'ahord i\\io c'est l'aire i>'ratiiitement injure n " ri']u'lis(,' entière ([ue de supj^oser (ju'il n'y a pas dans sa hiérarchie an remède '■ il l'injustice on à l'erreur d'un de ses ministres, lin elf'et, j'Kii'lise a ses tribxi- '■ naux n''H'ulièrement constitixés, et si quelqu'un croit avoir droit de se ))Iain- " dre d'un ministre de rEu-lise, ce n'est ])as iui tribunal civil (|u'il doit le citer '■ mais bien au tribunal ecch''siasti(|ue, seul (ompétent à juo'<'i' h' doctrine et les '■ actes du Prêt ri s

linlin, Très Saint IV-re, dans une Lettre Circulaire au Cleriré aeeompa- ffiianl cette I^etlre Pastorale, les l'^A'êques de la Province donnent des avis très-importants à leurs Prêtres sur la prudence (ju'ils doivent apporter dans rao<'omplis.sement lU' ces dev«^rs dilliciles, et ils recommandent de s'en tenir aux saq-es prescriptions du 4e Concile de (Québec : " Nous pensons à propos, " disent-ils, de vous répéter, Messiexirs, les sages prescriptions du IXe décret du " Quatrième Coiu'ile de Québec. Dans les circonstances ordinaires, bornez-vous " à développer à votre peuple les rèi^les o-éuérales ijui doivent le guider dans ll^s " élections : " i>er iilfm procfu/aiil in circiiiiisfnnfiis fot/sitetis ". S'il se présente " quelques circonstances particulières ou extraordinaires, ayez bien soin de ne " rien dire, de ne rien l'aire, sans avoir consulté votre Evèque : iier (juù/(/mm nui' " Imuliir inroni^ulto Ei>isi;nt">

■"fj

i

102 -

■' Un prêtre tjui, ayant suivi t'xactcuitMit les flrcn't.s dos Conciles Provin- " (.'iaiix et les Ordounanees de sou Evéqiie, serait néanmoins condannié pour " injtue/we indue par le tribunal civil, devrait soulirir i)aliernuien1 cette persécu- " tien, par amour ])ovir la sainte Eglise ".

Le so'.issig-ué comprend qu'il doit demander pardon à Votre Paternité pour ces longues citations. 11 espèn' néanmoins ([ue le désir de bien l'aire connaître à Votr»' Sainteté les sentiments de dévouement de l'I'^piscopat. du C'ieru'é et di; peuple Canadien à la C-haire Apostolique, ainsi que leur lidélité à suivre sec enseignements, lui servira d'exeuse.

Eu etl'et, Très-8aint Péri;, si votre cœur est souvent contristé par l'indocili- té d'un nombre, hélas ! bien trop urand de vos entants, les témoignages de ranu)ur et de la docilité, même des plus j)etits et des plus éloiirnés, ne peuvejit manquer d'api)orti'r (quelque lonsolation à votre cceur dans ses graiules tribula- tions.

Dans l'espoir que cette expression du respect, du dévouement et de ratta- chement iiu'îbraulable de l'Archevêque et des EvêqiU's de la l'rovince de (^)né- bec sera agréée de Votre Sainteté, le soussigné, prosterné à s(>s pieds, implore avec coutiance povir eux, pour leur Clergé et levtr peuple la Bénédiction Apos- tolique, et demeure ave<' la plus sin( ère gratitude et le phis prol'oiul resjjcct, De Votre Sainteté,

Le Trcs-humble l'I Très-obéissant Fils

en Notre Seigneyr Jésus-Christ, t L. F. Eviiqui: niis Tuois-Riviiiuiis.

InT. I

BREF DE NOTRE SAINT-PERE LE PAPE

L'EVEOUE DES THOIS-RIVIERES

{Traduction} /

A Notre Vénérable Frère

Louis, FJvêque des Trois-Kivieres.

r=iE is:, r'-A^I^E.

Vénérable F'rère, Salut et IJénédiction Apostolique. (!e (jue vous avez attesté par écrit et de vive voix, en votre propre nom et en celui des avitres Prélats Canadiens, de votre commune soumission et affection envers ce Siège

103

Apostolique Nous a .Hé très-agn-able. Véuérubl. Frère, «urtont en œ. temps acvoi-d et 1 union des .«prits et des cœurs est si nécessaire pour arrêter le torrent des maux qui non. envahissent et pour en détourner de plus o-rands aurore Xous nous sommes principalement réjoui du soin que vous prene. d incul(,uer nu peuple la saine doctrine et de lui expliquer .e qui re-arde la nature, la constitution, l'autorité, les droits de l'Eglise, dont on a coutume de pervertir très subtilement la notion pour tromper les Fidèles : et N.us avons <iu louer le zèle ave<. lequel vous vous êtes eflbrcés de prémunir le mêuie peu- ple <.ontre les astucieuses erreurs du lihéralmue dit catholique, d'autant ,>ius dan- gereuses «ivie, par um' apparence extérieure de piété, elles trompent beaucoup d homnu^^ honnêtes, et que, les portant à s'éloigner de la saine do<-trine nom- mément dans les questions qui, à première vue. semblent concerner plutôt lo pouvoir <nil que lecclésiastiqu.., elles aflaibli«sent la foi, rompent l'unité (.visent les tbrces . atholiques, et fournissent une aide très efficace aux ennemis de 1 liglise, qui enseignent les mêmes erreurs, quoique avec plus de dévelop- pements et d'impudence, et amènent insensiblement les esprits à partager eurs desseins pervers. Nous vous ftli.itons donc, et Nous souhaitons que vous travaillez toujours à dévoiler leurs pièges et à instruire le peuple avec une semblable ardeur, un pareil dis.-ernement et avec une concorde qui montre à tous votre charité mutuelle, et prouve que <-hacun de vous ne pense, ne dit et n enseigne qu'uiu» seule et même <hose. Or, ceci arrivera de soi-même, si vous vous appliquez à nourrir soigneusement en vous ce dévouement à cette Chaire de Pierre, maîtres..^ de la vérité, que vous professez en termes si forts et si affectueux. Nous vous le souhaitions à tous, en même temps que, .omme au- gure des faveurs divines et comme gage de Notre particulière bienveillance Nous vous accordons de tout <œur la Bénédiction Apostolique, à vous, Véné- rable trère, et à chacun des Evêques Canadiens, ainsi qu'à leurs diocèses.

Donné à St. Pierre de Rome, le 28 Septembre 1876, de notre Pontificat la trente-unième année.

1

m

PIE IX, PAPE,

e-

104 - LHTTKK l'ASTOlULK DE AKUi. LEVEQUE DES TKOIS-RIVIETES

I'tUJM VNT f.\ BhEK ApoSTOLIQUK V Ll'l AHHKSSK.

Tioifs-Jilivicivs, \ov»MTibre I87fi.

C/pror^ nu.r Coniniioinul.és rp/iijiieuses et à fous /es Fif/è/ps <Ip. NotfP Diocpse Suhit rf lipiialittiini pu N. N. ./. C.

Nos Très Ciiehs Fkkhes.

Nous nous l'iii«(tns un dt'voir aujourd'hui dt> porter à votro ronnaissanci' lo IJrt'f Apostolique (|ue Notre Très Saint Père le l'ap(> o daigiu'- Nous adresser pendant Notre séjour dans la Ville éternelle. Pour bien vous taire comprendre le véritable sens de ce vénérable document, et l'importance (jne nous devons v attai'her, il t\st nécessaire devons exjioser les cir« oïistiinces dans lesquelles il Nous a été adressé.

Vous vous rappelez sans doute, N. T. ('. F., les «lanieurs qui se sont éle- vées contre le Clergé, à la suite des élections pour la Provinc»' de Québec eu 1875, et les menaces de jjoiirsuites Judiciaires contre les Prêtres pour influence indue, qui so taisaient entendre de coté et d'autres. Les Evéques, alarmés de cette recrudescence de haine, comprirent qu'il était nécessaire d'éclairer les tidèles sur la gravité des questions soulevées, qui ne touchaient à rien moins qu'à la constitution de l'Eglise, à ses droits rnprescriptibles, à sa mission divi- ne ; car c'était la liberté de la prédication évangélique que l'on menaçait, et que l'on voulait soumettre au juuement des tribunaux <ivils, contrairement à toxxtes les défenses et censures de l'Eglise. En conséqueiu-e ils adressèrent, le 2'2 Septembre 1875, une Lettre Pastorale collective aux catholiques de toute la Province de (Québec, contenant un exposé clair et précis de la constitution divine de l'Eglise, de ses droits et de sa mission diA'ine dans le monde, et une revendication ( ourageuse de ces mêmes droits.

L'apparition de ce document imi>ortant lit une sensation profonde, appaisa les clameurs, et lit taire, pour le monient, les menaces de poursuite (>ontre les Prêtres. Mais un travail se commença alors contre cette I^ettre Pastorale, que les adversaires n'osaient point attaquer ouvertement. Ils s'appliquèrent à mi- ner son autorité, et à paralyser le bien qu'elle opérait, en jetant habilement, dans l'ombre, des doutes sur sa parfaite orthodoxie, et en s'effbrçaiit de la faire regarder comme une intervei»tion indui* dans le domaine politiciue.

105

Ou faisait mémi' courir lo bruit que lo 8t. Siège pourrait bien la ceiisurer *»t allait donner un Mnnifuin sévère aux Evêques de la Province. Bien que toutes ces rumeurs fussent sans fondement, il s'en suivit néanmoins un malaise dans un j>rand nombre d'esprits, et un certain doixte sur la sûreté de la doctri- ne de <'e o-rave document.

Eu même temps on faisait auprès du St. Siège des rapports grandement exagérés, et même entièrement faux, contre le Clergé de toute la Province. On le représentait connue intervenant d'une manière tout-à-fait inconvenante dans les élections politicjues, et comme agissant avec tant d'imprudence qu'il «-om- promettait 1 avenir de la religion en ce pays.

Ce lut au point qiu^ S. E. le Cardinal A. Franchi, Préf de la S. ('. de la Propauraude, crut devoir eu éc.-rii'e à Mgr. l'Archevêque de Québec, et demander des nMiseignements précis à ce sujet.

Cette information olHcielle du St. Siège lit comprendre aux Evéques de la Province (ju'il y avait (]Uelque (those de réel dans les rumeurs malveillantes que certains personnages inconnus faisaient circuler contre eux et leur Clergé, et que leur devoir était d'éclairer au pltis tôt le St. Siège sur toutes ces menées d'adveisaires qui avaient le soin de se cacher dans l'ombre. Ils décidèrent que le meilleur moyen à cet elfet était de députer l'un de leurs Collègues auprès de la Chaire Apostoli(iue, avec mission de répondre à toutes les plaintes et accusa- tions portées contre eux-mêmes et contre le Clergé de la Province, et de faire connaître le véritable état des esprits et des choses dans la Province e(;clèsiasti- que de Québec.

Le choix de ce Député tomba sur Nous. Malgré la conviction N()U> étions de Notre incapacité pour mener à bonne hu une mission aussi épineuse. Nous dûmes Nous ^- résigner, et faire ce sacrilice pour le bien de TEglis* du Canada.

Tel a été, N.-T.-C.-F., le motif véritable, et le })Ut de Notre voyage à la Ville Sainte; et Nous devons repousser ici les insinuations malveillantes, par lesquelles on attribuait un tout autre motif à ce voyage.

A Notre grand étonnement, personne ne se présenta pour soutenir les plaintes et accusations portées devant u^ S. C. de la Projjagande.

Cependant, Nous avons compris que Notre devoir étf'tde présenter à cet aixgixste tribunal une justification complète des Evêques et du Clergé de la Province. C'est ce que Nous avons fait dans un mémoire Nous avons exposé d'après les documents officiels ; Uèglements disciplinaires, Lettres Pastorales, Mandements et Conciles Provinciaux, les enseignements donnés aux Fidèles par les Evêques depuis plus de vingt ans, sur les devoirs que la religion leur prescrit, comme citoyens, dans l'ordre »!ivil et politique, ainsi que les règles de ccmduite tracées au Clereré dans cet ordre de devoirs.

100

I''

II

s. K. h' rrt'ft't (le hi S. ('. (le la l'ropagiUKl»', après avoir pris <oniiaissaiico dt» 00 mémoire, n'a i)as hésité à Nous déclarer qiu* ccis eiiscigiicnionts étaient parfaitement conforines à ceux du î^t. Siéire, dont ils n'étaient que l'éi ho fidèle et souvent textuel, et (j^ie les règles de conduite données au (Merii-é sur la ma- nière d'instruire et de dirisi'er les Fidèles dans ra<'comi)lissement de leurs devoirs politiques, étaient aussi tres-snacs, et que les uns et les autres avaient même reçu l'approbation directe du St. Siège dans les décrtîts des Conciles Pro- A'inciaux.

Nous avons aussi exjwsé avec fjuel soin les Kvé(iues se sont appli([ués à combattre les doctrines libérali'S. (ju»' l'on chendiait à répandre au milieu des pojiiilations conliées à leurs soiiis, et comment leur vig-ilance à surveiller les menées de ces adversaires de la vérité ii presque toujours réussi à déjouer leurs plans, (^t empêcher l'expansion de ces doctrines séduisantes.

Dans un autre mémoire, Nous avons démontré combien étaient nécessaires ces mesures prises par les Evéques contre le libéralisme, en taisant l'histoire des doctrines libérales depuis 1848, d'après leurs journaux, leurs orateurs, et les actes de leurs chels ; et comment (««tte erreur. (|ui s'était d'abord présentée dans le pays avec toute linipudence du libéralisme radical de la vieille P'rance, se vit forcée de battre en retraite devant l'attitude ferme de l'Episcopat et du Clergé, et comment elle lut forcée d'en venir ijcu à peu aux allures adoucies du libéralisme catholique, atin de tromper plus facilement les Ames droites, mais trop conllantes, de nos bons Fidèles. eH( ore trop religieux généralement pour accepter sciemment cette funeste erreur.

Nou' avons ensuite démontré par le ôième Concile de Qiu'bei-, et la Lettre collective du 22 Septembre 1875, qui dénoncent et condamnent solennellement le libéralisme catholique, qiie cette erreur est aujourd'hui, au jugement des livé- ques, le grand danger pour l'Eglise du Canada, et que la^)resque totalité du Clergé et des Catholiques les plus éclairés de la Province en jugent de même.

Après cette jixstilication de la conduite des F]vêqiies et du Clergé de la Pro- vince, jugée pleinement suffisante par lEminentissime Préfet de la 8. ( •. de la Propagande, Nous lui avons fait i oniiaitre la guerre sourde faite à la Pastorale du 22 Septembre, le malaise qi;i en était résulté chez plusieurs, et les avanta- ges que les libéraux Catholiciues. qu'elle avait attérés, s'efforçaient d'en tirer pour paralyser tout le bien qu'elle opérait.

S. lilminence Nous répondit qu'Elle connaissait ce dociiment important, que non seulement la doctrine en était parfaitement sûre et conforme aux en- seignements du St. Siège, mais que la rédaction en était fort remarqiiable par la clarté et la précision. Elle m'engagea à présenter une adresse au St. Père pour lui exposer brièvement la situation de l'Eglise au Canada, et la conduite tenue par les Evêques dans les circonstances difficiles ils se trouvent, et donner occasion à Sa Sainteté d'approuver cette Lettre.

X

l(»7

MftT. Agiiozzi, Pro-St'rn'tairp do la S. ('. de la I'roi)agaiule. à (jxai Nous nAons oxpos»'' longuoinent tout ce qni s*- passait dans la province, c* notamment les circonstances relatives à cette Lettre Pastorale, Nous l'xprima non seulement sa pleine et entière approbation de ce document, comme avait f.it TEminentis- 8ime IVéfet, mais <Mi<ore qu'il la trouvait un magnilique expose de la Constitu- tion divine de l'Ealise, do jses droits, de sa mission dans le mon le, et de sa doc- trine contre K's erreurs libérales. Son Excellence Nous eni?ag-ea ai ssi à présenter une adresse au St. l'ère pour lui lonmir une oci-asion d'en taire l'élo^-e dans la réponse (|iie Sa Sainteté daisiiierait Nous faire.

Nous avions drjà exposé à Sa Sainteté ces choses de vive voix dans l'au- dience i)rivée qu'l'^Ue avait daigné nous ac<'order ; mais Nous avons comi>ris c|u'il était tout-à-l'ait i onvenable de le Taire par écrit, et un ])eu ])lus au long', <'onl'orménu'nt aux sayes conseils de S. Em. le l'rél'et. et de Mgr. le l'ro-Secré- laire de la S. ('. <le la l'roj)agande.

C'est cette a<lresise à Notre Très St. l'cre le Pape, et le Hrel' Apostolitjue qu'il a daiii'ué Nous adresser <'n réponse, que Nous avons la consolation de vous coniniuni(iiUM' aujfiurd'hui. Nous vous exhortons à en écouter attentivement la lecture. A'ous y verrez que le Chel' infaillible de l'Eglise approuve pleine- ment le zèle de vos Tremiers Pasteurs à vous enseigner la saine doctrine, dont l'exposé lui est l'ait par la citation même textuelle de leur Lettre Pastorale du 2'I Septembre ISTâ, et (jue Sa Sainteté loue hautem<'nt leur zèle à coml>attre les <Mreurs libérales, et (ju'EUe y renoiivelle la < ondamiuition formelle du libéialis- nie catholi(|U«'. en le désignant par les caractères les i)lus propres à nous le l'aire reconnaître ici. Elle termine en exhortant les Evêques à lontinuer de nu^me. dans la concorde et l'union, à travailler au salut des peuples conilés à leurs soins, en les préservant de ces erreurs dangereuses, et leur donne, ainsi <iu'à leurs ouailles, la bénédiction Aiwstolifiue.

Ai)res une aussi haute upiSrobation di's mesures prises j)ar vos Evéques pour \ous diria'er siirement dans les sentiers de la vérité et du devoir, en (;es temps mauvais (jue nous traversons, il ne noiis reste })lus. N. T. C. F. qu'à vous exhorter instamment à suivre avec um- grande lidélité ces enseignement et ces règles de ctmduite <pxe Nous vous avons donnés collectivement avec Nos Véné- rables Collègues, dans Nos Mandements, dans Nos Conciles provinciaux, et notamment en dernier lieu dans Notre l^ettre Pastorale de Septembre 1875!

Sera Notre i)résente Lettre Pastorale lue au prône de la messse paroissiale, ainsi que l'adresse au vSt. Père et le Bref Apostolique qui l'accompagnent, dans toutes les églises et chapelles se fait l'office divin, et en Chapitre dans les (Communautés religieuses le ])remier diman<'he après sa réce])tion.

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lOS ~~

Donné aux Trois-Kivières, sous Notre Ki'inff et sreuu et le conln-sviug- de Notre Secrétaire en la fête de tous les Saints, .v premier de Novembre mil huit cent-soixante-seize.

t !■• F. Ev. DKs Th(iis-Ktvikkks

Piir ordre.

I']n. LiNo. Ptrk

Secrétaire.

3sr. 2^1.

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LETTRK PASTdliAl.l.; DKS KVEvl'KS DK |.a PlioVlNcK KCCI.KSI.VSTIQII-: LK glEltEÇ.

Irl;

11 Octobre J«77.

Nous, par la miséricorde de Dieu et la i-ràce du St. Siéav Ap..stoli,,ue Ar- chevêque et Evèques de la Province Kr,lésiasti(|uc de (,)uci),.c.

Au lierre Mrvlm; et réii„lin. H o Ions /esJifMcs r/c h, <lth' rroriinr. l<aliit et Heni'divlioii ni Nohr-Sf-ii>;iieiir t

La gravité des événements qui se sont succédé depuis hvs dernières é],.,- tions générales et les diilicult^'s nombreuses et diverses auxquelh>s ils ont donné lieu. Nous font un devoir de vous rappeler brièvement, Nos Très Chers Frères, les principes c-t les règles de conduite qui vous ont été donnés jusqu'à présents dans nos Conciles, nos .ir.ulaires et nos Pastorales, .-t notamment dans celle du 22 septembre 187ô.

Le neuvième décret du Quatrième Omcik., en 18G«, expose c-n cvs termes vos

obligations comme électeurs : " (Ju. les Pasteurs instruisent aver soin les Fi-

" deles sur leurs devoirs dans les élections ; qu'ils leur inculquent fortement que

la même loi qui confère aux citoyens le droit de suffrage, four impose en même

' temps la grave obligation de donn..r ce sufirage quand .'est né.vssaire et cela

'• toujours suivant leur conscii-nce, sous le reo,,rd de Di.-u et pour le pluso-rand

■bien de la religfon et de la patrie; qu'eu conséquen.e, les électeurs" sont

^ toujours obligés en cons.ience devant Dieu, d,. donner leur suHra-e au candi-

' dat qu'ils jugent être véritablement honnête et .apable de bien s'acquitter d.^

" a charge si importante qui lui est confiée, savoir de veiller au bien de la re-

" ligion et de l'I^at. et de travailler fidèlem.Mit A fo promouvoir .-t à le sauve-

" trarder. " '

ton

Ijt'M Pèrt's dp mriiic (Vmciic s'élèvent aussi avec force contre les désordres

lamentables des élections et llétrissent énerg'iquenient la corru})tion électorale.

" Que les prêtres, ministres du Seigneur, disfiit-ils, élevc^nt dou<' la voix contre

. " un si ii'rand renversement de toiis les principes rie la religion et de la morale.

" contre une prévarication aussi criminelle et aussi funeste. "

liln 1S73, Nous avons juué (|u'il était nécessaire de vous prémunir contre les dangers des doctriiu's ( ntholiro-lihijrdlfs. Pour cela, Notre Cinquième (V)ni:ile, employant les propres t-xpressions du Souverain Pontife, vous a fait <'onnaitre les caractères et les suites fuiH'stes de celte «i'rande erreur des temps modernes.

l'inlin, Notre Pastorale du 'l'I sei)tembre 1875, a exposé plus au long les mêmes enseiiinemeiits. (>t aous a mis de nouveau en garde <ontre le péril. Cette Pastorale déj^séi- |)ar l'un de nous aux ))ieds du Soixverain Pontife. Nous a valu les éloges et les encouragements de l'Immortel Pie IX.

.Malheureusement et contre notre intention, (juelques uns ont crus voir dans ce document un abandon de la région des principes pour descendre sur le terrain des personnes et des partis i^olitiques. \ous avons voulu vous exposer la vraie doctrine sur la constitution et les droits de l'Eglise, sur les droits et les devfiirs du clerii'é <l;ins la société, sur les obligations de la presse catholi(|uc et sur la sainteté du serment, t(>l a été notre unique but. telle est encore notre intention, lui cela nous suivons l'exemple du Saint Siéffe, rjui. en <'ondamiuint les erreurs du Libéralisme (\itholique, s'est abstenu de signaler les personnes ou les partis politi<|ues. Ils n'existe en elfet aucun act(> Pontifical condamnant un parti [K)liti(|ue (pielcon(|ue ; toutes les condamnations émanées jus(ju'à présent cette de source vénéral)le.se rapportent seulement aux CnflioUques-lihémHXt^t à leurs principes, et c'est dans ce sens (jue l'on doit entendre le Bref adressé en sep- tembre 1S7() à l'un de nous. A l'exemiile du Souverain Pontife et suivant la sage pres( rii)tion de Xotre Quatrième Concile, nous laissons à la conscience de chacun de jim'er, sous le l'euard de Dieu, quels .sont les hommes ([ue ces con- damnations peuvent atteindre, quelque soit dailleurs le parti pjliti(jue auqxud ils appartiennent.

En portant ce Jugement sur le prochain, «dlbrcez-vous tou.jours, N. T. C. F., de pratiqiU'r cette modération et cette justice avec lesquelles vous voulez vous- mêmes être jugés par les hommes et surtout par le juge Souverain des vivants et des morts. Tout en prenant aiix questions politicpu's de votre patrie l'intérêt qu'elles méritent, tout (m essayant d'apprécic^r à leur juste valeur les person- nes, les actes et les choses, soyez toujotirs inquiets pour vous-mêmes, de peiir que les affaires du temps qui passe avec la rapidité de l'éclair, ne voiis fassent oublier l'unique <hose nécessaire, c.-à-d.. cette éternité qui ue passe point et <jui est votre fin dernière.

La prière (|ui nous fait approcher du trône de la miséricorde ave<' confiance '^t humilité, nous obtiendra infiiillibhunent à tous cette crainte salutaire avec

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lîujncjl»' nous (levons, à diiuivu' instant de notre vie, traviiiller à notre salut. Ce commerce intime avec le Dieu de toute charité ci de la paix véritiil)le,donnerii à vos âmes ce calme dont elli- a besoin en tout temiis; mais surtout dans les circonstances solennelles et si importantes, axuis êtes apiii'l«''s à exercer le y-rand et noble droit d(^ suiiVage. Puisez donc souvent à cette source intarissable de grâce et de bém'dictions même tenipondles, et le Dieu de paix et de miséri- corde sera avec vous dans le temps et l'éteiiiité. Amen.

Sera le présent mandement lu et pul>lié au prone de toutes les c<)'lises et chapelles de paroisses et de missions se fait Totricc, le jiremier dimanche ai)res sa réception.

Donné à (Québec sous nos siynalures. le sceau de l'Anhidiocèse et le con- tre-seiny- du secrétaire de TArchevéché, le on/e octol)re mil huit cent soixante dix-sept.

t E.-A., Ahch. i)k (.^rÉiJKc,

t Îj.-F.. Ev. dks Ti!()Ts-l{iviKin;.<.

t JEAN, Ev, i)K S. (1. i)K Ki.-MofsKi,

t EDOUAKD-CHS., Ev. dk Montré.vl.

t ANTOINE, Ev. dk SiiKiniRooKK.

t .T.-TH0MA8, Ev. n'0TTA\v.4,

t L.-Z., Ev. m-. St. irv.AciNTiii-:.

Par MesseiyiuMirs.

C.-A. CuLLin-, Ptre.

Secrétaire.

3sr. 22:11.

II'.'

Extrait de lu LeJ/re Pasloniie ik Mgr. Fahre IJv. de Mo/i/réal pnblianl le Bref Aiiostolique du 18 Septembre 187H.

A la suite des élections de 1875 et des scandaleuses discussions qu'elles occasionnèrent, les Evéques de la Province de Québec adressèrent à tous l(>s fidèles confiés à leurs soins, sous la date du 22 septembre de la même année, \ine Lettre Pastorale CollectiAe, dans la quelle ils traitaient de la Constitution et des droits de l'Eglise et signalaient les dangers du libéralisme Catholique. Cette Lettre accueillie avec respect, fit cesser les clameurs et h^s discussions. Mais certains esprits gênés dans l'exécution de leurs projets, [)ar l'enseigne- ment ([ui V était donné, entreprirent bientôt d'en atténuer la portée et la valeur

111

'11 iiisinuiint (|u"(>lK' lu^ conltMiait pas la véritabli^ doitrino ot qu'eilt» pourrait ineiiK' (Hro coiulanmcc à Ifonie. ("(-tait vin Jiouvt'uu scaïuiah', non moins araïul <1U(' relui quo les Evèijut's avaient voulu arrêter par leur Lettre Collective, puis qu'il avait pour lonséquence. non seuleuient d'allaiblir l'autorité de a'os pre- miers pasteurs, mais encore d'entretiMiir dans l)ien des âmes les doutes et les inquiétudes les plus araves. Pour porter remède à ce scaiidah*: les lilvéques de la Province crurent devoir recourir à l'autorité du Vicaire de Jésus-Christ. Ils députèrent auprès du t*îi. Siéyc, Myr. Ijallèche, Evécpie de Trois-Kivières, avec la mission spéciale d'exposer au Saint-Père l'état de l'iîy'lise dans celte Province, de lui soumettre l'enseit^nement donné par les Eve([ues au Cleru^é et aux lidèles (M en ])articulier la Lettre l'astorale du 22 septembre 187'').

Myr Lalleche sut remplir cette importante mission avec un /èle el une iidélité au-di'ssus de tout éloye.

C'est après avoir connu le l)ut du vojTiii'e de notre vénérable Collei>'ue, après avoir recui'illi <le ses levri's les renseiu'iiements nécessaires, après avoir examiné la ijettri; collective du 22 sei)tembre 1S7-"), (jue X. 8. P. le Pape en ré- ponse à une Adresse très-n!mar(juable. dai<>'na lui remettre li' Uret' Apostoliipie (jue nous i»ortons aujourd'hui à votre connainsance. C'est un docunu'iU d'tuii' très-haute imi^ortance sous les eir<;onstances (jue nous venons de vous exposer.

Le premier poini qui ne man([uera pas d'attirer votre altt-ntion, N. T. C F., en attendant la leduie de ce document, c'est l'éloi^e et l'approbation (pie le .Saint-Père dain'nc accorder aux Evèques de cette Proviiu'c au sujet de la durhi- Hv (pi'ils ont enseiti'née sur les droits de ri']g'lise, et au sujet du zr'e (pi'ils ont déployé i)wur jm-munir les lidèles contre les danii'crs du libéralisnu' catholi(jue. '■ Nou:< iioxA >t())ninfs Driwip/tleini;//! rc/o in\ dit le tSaint-Père, du aoiu (jnr rmis iiretirt " tChiiulqut'r un pt:u/)lfs les siinii's t/Diirif/fs il de lui p.r/)/ii//if'r ce (/m reii'urde l<i t/fd/irr. lu " amslilulioii. l'uiitordé. les droda de /" /v <,'■//>>', di)nl on n coidiniie de /lerrer/ir /nn sNh/dr- " inenf Jti notion jtonr /nitii/ier le.< lidèlea ; el nons m-nns l"ner le zèle netr le<inel rons '■ mns êtes efforcés de /n-eninnir le //".nji/e contre les nslnrienscs erreurs dit lil)cralisine dit " ciillioliqne ".

Nous laissons de coté tout ce (|u'il v a de particulièrement élogieixx el consolant dans ces paroles pour vos premiers Pasteurs, et nous ne voulons y voir potir le moment (|ue le jui>-ement du Vicaire infaillible de Jésus-Christ, approuvant leur doctrine et louant leur zèle Kemarque'/, N. T. C. F., que ce jitgement ne fut pas porté à l'o 'casion d'assertions vagues et sans fondement, mais sur un (idèle exposé des faits, a])puyé de preuves authentiques, et en par- ticulier, après un sérieux examen de la Lettre Pastorale colle<'tive des Evèques de cette Province, en date dti 22 septeml)r(> ISTâ, qui est comtue un résumé (h' leur enseignement et de la sage direction qu'ils ont donnée au clergé et aux

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lidolcs. ("est donc un (•vcncnicnt (ruiif haut.' iniportan' .' pour iidir.' I'im\ in<i', (|iu' ce coup d'd'il <lu N'iciurt' de .Icsus-Christ sur les traviiux cl Icn lutti's de VON l'astfurs pour la dclcnsc (h-s droilu sa'rt's de ri'^uli.se ; que ces retnaniua- l)les paroles qu'il a daiyiu- leur adresser pour soutenir et l'ortilier lenr courage : un évènenieut qui doit reini)lir de joie et de reconnaissance le co'ur <le tous les lidcles. Li's conséquences de ces paroles de N. S. P. le Pape sont laciles à saisir. Tout ce (jue les Evèques ont ensein'iié dans leur Lettre collective, si remarcjuable par sa clarté cl sa précision, touchant le pouvoir et les droits de ri'îiïlise. U' libéralisme-catholique ci le rolc du clersi^é dans la politique, les devoirs de la presse et la saîtlteté du serment, est la véritable doitrinede l'Illiili- se. Le zèle qu'ils ont mis à repousser les erreurs du libéralisme dit <'atholi(|u<', aliu de les taire disparaître de notre itdiiiieuse Province, était selon l'ordre et conl'orme! au devoir de la viii'ilance pastorale. Nous aimons à vous sii^naler siM'cialement ces conséi^uences pour ([u'elles n'échîippiMit à personne, parce (ju'elles réduisent à néant tous les doutes, toutes les nuUheureuses insinxiations que l'on a cherché à réi)an<lre i)arini* vous, dans le but d'alliiiblir l'autorité de reiiseiuiieuuMit de vos Pasteurs ; parce (pi'elles sont de Jiature à rétablir le calme et la paix dans les,(\spri!s, et à démontrer une lois de plus(jue la conlian- ce (]ue vous repose/ dans weux que ri']ulise à préfjosés à la uarile de vos inté- rêts si)irituels. est bien méritée.

Après cette approbation donnée à la. doctrine enseiu'iiée par vos Kvétjues. après cet éloge de leur zèle, N. S. P. le Pape nous indique les mar([ues et le caraitère du libéralisme-catholique, (pii cherche depuis i)lusieurs aniu'es à s'implanter dans l'Eglise comme les mau\ aises herbes dans un champ. " Lfs "astucieuses erreurs du libéralisme, à\i-\\, sohI ir<iiiliiiil //lus dangereuses </ue, /)(ir uuc " appurence extérieure de piété, elles'lrompent beauru/i/) d'Iuituines lionnétes i;t les eutraineut " à s'écarter de la saine doctrine''. Ces j)aroles et <'elles qui les suivent sont plei- nes de lumière. Elles nous révèlent la l'orme la plus ordinaire de cette errinir, les points sur lesquels elle dirige le plus souvent ses attaques et ses effets rui- neux dans les âmes. Partout, ceux qui sont imbus de ces dangerinises erreurs protestent de leur foi, de leur soumission à l'Eglise, de leur dévouement à la défense de ses droits. [Is parlent au nom de la prudence, de la sagesse, de la charité, de la paix, aii nom même des plus chers intérêts de l'EglLse, et soiis ces dehors séduisants, se t'ont les ajxjtres et les défendeurs d'une tolérance qui nu- rait pour résultat d'empêcher l'iilg'lisi' de .lésus-Christ d'aifirmer la vérité en fai-e de l'erreur. La lumière de la vérité les elIVaye, et même, lors(ju'ellede.scend des hauteurs sereines de la (-haire Apostolique, elle leur .semble menaçante comme la foudre. Ce qu'ils aiment, c'est un langage mitigé qui n'offusque point l'erreur, c'est un demi-jour qui est comme l'alliance de la himière et des ténèbres. Le droit de l'Eglise et de la vérité ne leur paraissent pas tellement sacrés qu'ils ne puissent être sacrifiés pour le bien de la paix, et les restrictions

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«•t \vs iMitiiivt's (jMt' I»' pouvoir livil int-l soiivt'iit à sa lihcrt»'' no «ont A Ifiirs yeux (Hi'iin tt'mi>t''riiineu( nrct-ssiiivi' à In liiiindt' imissaiic»' dont .I»''SUH-(Mirist l'u investit'. Mais leurs i(U'es. leurs j)iin(ii)i>(s sont-ils signalés <(>mni(' •lanufercux et r('])ouss»''.s par ci'ux (jui «ont chargés de londuire rKirlisc, ils ni<»ntrent alors une ténai'ité dans leurs opinions, une obstination (jui étonne et (jui n'a d'égal»} <|ne II) subtilité (ju'ils savent ent[)loyer pour interpréter toujours en leur tavetir les décisions qui les condanment. ("est toujours ainsi, ati nu)yen de démonstra- tion de zèle pour les intérêts de riCijflise. que les fauteurs du lihéralisnie-catlu»- licpie troniiient lieaueoup d'honinies honnêtes, et (ju'ils les amènent à partager leurs erreurs : c'est sous les appareiu't'i' extérietires de la relitiion. de la i>iété <iu'ils sènu'iit l'ivraie dans le champ du p( "e de famille. Nous n'hésitons i)as, N. T. ('. F. à dire hautement que ceux (|;i propaifent ces erreurs trahissent rblali.se leur mère, ([u'ils trahissent les intérêts eutholi(iues, et iU)Us ajouterons avec l'Apotre St. -Jacques, (jiie leur sajfesse lU' vient i)as d'en haut, mais qu'elle est une sagesse terrestre, charnelle et diabolique : " .VfW esf fuiitifs^n sii/tietifio t/fsur- .«///« descende n», sed terreua, ntiiiiialh. dùtholivu. (8t.-.Iacq., III. 15).

Pour se convaincre (jue le lil)éralisme catholique est une véritable trahison envers l'Kali.se, il sutiil de considérer les funestes efl'ets qu'il produit. C'est un moyeu sur de rai)précier. de le juger : car, lums dit Jésus-Christ, parlant de ceux ([ui viennent à nous sous de trompeuses api)artuu'es, c'«'st à leurs fruits que vous les rcconmiitre/ : " Ex fructihiis eortim roii-nosce/is eos. " Or. quels sont les fruits, les ell'ets des doctrines du libéralisme catholiijue ? Notre Saint- l'ère le Pape les signale dans les termes suivants: " I'J//ex oj/aihlitsetd la foi. romiient Cioii- lé, divisent /es forées rfdliolitjnes el fournissent un aide très-e(/ie(ice aux ennemis de l' Eiilise, qui ensei'^-nenl les iiirnies erreurs, quoique avec plus de diire/op/iement et if impudence, et amènent inseusih/enient les es/irils ù partager leurs desseins pervers. "

Ces paroles du Vicaire de Jésus-Christ .sont si claires, si formelles, (ju'elles lionl besoin d'aucune exi)lication. Les doctrines qui produisent ces funestes effets sont jugées.

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isr. 2CIII.

Mandoinont ih' ^ï'J;r. l'I.-A. Tiisrlirirni/ Art'lirnr(fnr île Qui'bn\ i)n)iiiiilirii(inl lu rrjKnisi ilii Si»irn-iiifi-l'i»ifiji' " une u'/irsse /inJuentée /»ir Mi^r. l' l'/rà/iir i/rs Trois- liii'ii-

rrs

Kl.ZKAll-Al,K\ANl)HK TAtifllEUAU,

l'iir la miKt'rirortlf de Difu ft lu •^riirc (hi Sainl-Sifu'o Apnstoliinic, Aichc- vt't|U(' (Ir (^u»''l)t'c, Assistant an Tinin- IVuitiliiiil.

Au Cfcrur Si'Ciilirr cl Rf^'/iliir. nii.r ( 'niiiiiiiiiKiiilrn llrlii^-ir/isrs li U Imi-i les Fi/lilra i/r l' Arrhiiliiursf. ilr (^>itt'l)ii\ Sdliil cl liciliilicliiiii en Ni)lre-M'j:;iiciir.

Huraiit un ivicnt voyai,»-*' à K'oinc, Notn- N'rni'raMf ( 'nllrii'u»', Mi>t. riivripic (les Trois-lviviijn's, a pn'scntt' au Sainl-l'cn' une adresse dans la(|U('ilc il exposait It's BentiinenlH d'ali'cetiou ot de dévouement cpie le cleiué («t les lidèN-s de (et te rrovince ont toujours eus envers le Saint-Sieii'e ; il a l'ait aussi conuaitre les mesures (jue les i'iVecjues ont piises de eoiirert. pour prémunir leurs difn ésains eontre les erreurs du llhiirtilisnic cnlholiiiiic. Vous allex bientôt entendre la lecture de cette adresse, ainsi (|ue de la lépoiise ipi'y a laite le Sainl-l'ére. Comme ces deux documents sont assez clairs par eux-mêmes, je n'y ajouterai qu'iin petit uombre de leuuirques.

Dans l'adresse vous trouverez. Nos Très Chers h'reii's. plusieurs extraits assez lons^s do la pastorale collective des Jî]vè(pies de cette Province, en date du 22 septembre IK7.'>. Ces extraits nous domu'iit la ciel' de la réponse du 8aint- Père, qui. sans nomnun' cette ])astorale. en résume et eu ajïprouve avec éloae, la doctrine sur le lihcmlisnie nilholii/iip et sur la nature, la constitution, l'autorité er les droits de T Euli.se. Il lou<' aussi le zèle et l'accord avec lescpiels les l'jvècpies fie cette Province se sont ofl'orcés de VOUS prémunir contre les astucieuses doi- triues de ce lihérn Usine cnlIioHque "d'aiitant plus danu-ereuses que les autres, dii- il. que cachées sous une apparence extérieure de piété, elles trompent heau- '■ coup d'ames honnêtes.

" Vous le reconnaîtrez l'acileuient disent les livècjues, dans leur pastorale " collective, à la peiutiTre (pi'en a laite sinivent le Souverain Poutil'e : lo Etl'orts ■' pour asservir l'Eglise à l'Etat : 2o tentatives incessantes pour briser les liens " qui unissent les enl'ants de l'I^^Lilise entre eux et avec le clergé ; 3o alliaiKv " monstruexxse de la vérité avec l'erreur, sous prétexte de concilier toutes choses " et d'éviter des conllits : 4o en lin. illusion et qneh^uelbis hypocrisie, qui, sous " des dehors religieux et de belles protestations de soumission à l'Eulise, cache ' un orcueil .sans mesure. "

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l"]ij vuuH piirliinl aiiiNi, N. T. ('. F., le Sniiit-IV-rf et vos l<]v("'(ni('« n'ont eu vti«' (|ut' 11' snlut (le VON fttnt'8 : TK^iliN»', connue iiuf hoiui»' inorc. ne «roit pou- voir mieux vous tt''inoiufn('r sou nM'crtion, (ju'cn vous oxi)os!iut Icn vt'-rit^'s que vous tiv«'Z à prutiijUi'r, ct^cs (>rn'urs coulrt' lesquelles vous devez vous mettre «Ml u^iirde, non seulement dans votre vie privée, uuiis aussi dans votre vie soeiii- li' et politi(|Ue

Kn i-e <pii reirarde unicpiement l'ordre temi)orel. l'J'iLrliNe respecte et même protège la liberté d'opinion et d'action de ses enfants, dans les limites toutefois <le la vérité, de la justice, de la charité ; car la vérilal)lt^ liberté n'est pus dans uuiî licence ellrénée. Mais, comme vous le savez, N. T. C. F., il y a des (pu's- ti()ns qui toudieut aux intérêts spiritueln de vos âmes, et l'Eiflise n'y peut demeurer indilléreute. El certes! personne n'est plus intéressé que vous mêmes à reconnaître et à délêndre au besoin, cette salutaire vii^'ilanee que l'Eglise doit cxercHT sur tout ce qui iK'Ut nu'ttre en danger votre salut éternel. Eu toute occasion, conduisez vous avec tant de prudence, de modération, de vérité, de justice et de charité, (jne votre <'<»nscience n'ait ensuite rien à vous rejiro- <her.

La bénédiction Apostolique (jue le Saint-Père nous donne à tous avec tant d'atl'ection, doit être, N. ï. C. K., un nouveau motii'de nous attacher de plus en jilus à aimer et à suivre celui à qui Jésus-Christ a confié le gouvernement de Non lîglise. Prions sans cesse pour ce père bien-aimé, aujourd'hui vi<time de la plus cruelle et de la plus injuste persécution, et ell'orçons-nous de le consoler par notre docilité et notre atlectiou.

Sera le présent mandemiMit, avec l'adresse présentée au Saint-Père et la tra- duction de la réponse, lu et publié au prône de toutes les églises et chapelles on se fait l'offii'o public, et en chapitre dans les communautés religieuses, le pre- mier dimanche après sa réception.

Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de TArchidiocèse et le contre- seing de notre Secrétaire, le 2*7 octobre mil huit cent soixante seize.

t E. A. Arch. de Qukbeo.

i

Par Monseigneur,

C.-A. Collet, Ptre.

Secrétaire,

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Lettre de M. A',.. A Sou EmiiiP/irr. le ConSniil ./, Siitienta Préfet (le la S. ('. de la Propagaiiile.

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K.MINliiN'Ci:.

Kn ma qualité do journaliste catholicjiie ji' prouds la respectueuse liberté de vous liiire priv'ément, siir les ali'aires du Canada, certaines observatioiis/qui, rendues publiijues, causeraient peut-être i)lus de tort que de bien. Il est ururent, je crois, dans l'intérêt de la sainte Ealise catholique et dans celui de notre peu- ple, que Votre Emineuce soit exactement renseig'néi\ sur la situation de notre pays. L? récente publication, dans les jouriuiux de Québec, d'un document émaiu'' de la S. ('. de la Propagande, m'a clairement déurontré et a démontré également à tout le mond(^ ici, (jue Votre Emineuce et la Propagande avaient été induites en erreur sur les ali'aires de notre pays par des personnes influen- tes mais peu scrupule. fses. L"s agissements de ceux qui ont ainsi trompé Votre Emineuce et la 8. C. de la Proi)agande sont tellimient enveloppés de ténèbres que Ion ne peut s'empêcher d'y voir la main de la l'ranc-maçoniierie (jui prend raci- ne dans notre jeune pays et qui a déjà lait parmi nous de trop nombreuses vic- times.

Je ne diseviterai pas l'acte de Mi'" l'Archevêque de Québec qui, en livrant à la publicité des documents destinés uniquement au clergé, a porté un coup terrible à l'inlluenee de l'épiscopat et des prêtres ; d'autres plur-> autorisés que moi, vous ont, sans doute, fait des repré.sentations à ce sujet. .T'ai)pellerai seule- ment votre attention sur ce fait grave : Mgr l'Arclievêtjue a fait ])Ui>lier ces documents, bien qu'il n'ait pu ignorer qu'ils sont basés sur des renseignements tout à fait inexacts. Il a ainsi exposé la S. C de la Propagande aux railleri(!s du peuple qui ne voit que le fait, évident pour tout le monde, ([ue les documents reposent sur des données inexactes.

D'abord, il est absolument inexact de dire que certains membres du clergé " continuent à s'ingérer trop dans les élections politiques. "' Il y a eu peut-être, dans le passé, quelques écarts de langage commis par un très petit nombre de ijiêvres dans le diocèse de Québec et dans celui de ^lontréal, bien que la chose n'ait jamais été cfiuoniquement constatée. Mais chose certaine, c'est que ces abus, si réellement abus il y avait, étaient extrêmement rares. Du reste, il n'y a eu aucune plainte faite contre un seul membre du clergé depuis 1878. Tout était calme, sous ce rapport, et le document de la 8. C. de la Propagande est tombé comme un coup de foudre d'un ciel sans nuages.

A propos de la prétendue ingérence du clergé dans les élections, je crois

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divoir fiiii»» rciiuirquer à V^otro Eiuineiice que jamais une seule plainte n'a été formulée contre les prêtres du diocèse des Trois-Rivières. Le clergé de ce diocè- se a toujours su rester dans les limites de la prudein-e, et cependant les catholi- (|ues libéraux accusent Mgr Lallèche, évèque de ce diocèse, d'ètro ia cause de toutes nos diflicultés et de susciter des embarras à l'Eglise par ses exagérations, (.'ommcnt sv^ l'ait-il (jue le clerijé des Trois-liivières, qui est pourtant étroitement uni à son évéquc, soit si sage, si Mur Lallèche manque de prudence ? Voilà une question qu(^ maints catholiques se posent en ce moment.

Li' document parle d'un certain sutFragant de Mgr l'Archevêque qui " cher- chv^ actuellement à recourir au parlement pour faire modifier la loi des élections relativement à l'iulluence dite indue. " Tout le monde à compris qu'il s'agis- sait de Mgr Lallèche, le plus savant et le plus zélé de tous nos évèqxxes, parce que ce digne prélat est reconnu ici comme le grand défenseur des droits de l'Eglise. Mais il est connu des membres de la législature que Mgr Lallèche n'a fait aucune démarche déplacée, ni même publique, pour obtenir l'amendement di> la loi électorale, et qu'il s'est désisté des efforts qu'il faisait privément, et avec l'appui de la majorité de ses <ollègucs pour régler cette difficulté, du raomiMit (|u'il a constata que Mgr l'Ari'hevèque s'y opposait pour des raisons inexpli 'ables. En ell'ct, sans l'opposition étrange de Mgr l' Arche vêqiie, cette question aurait été réglée facilement à la dernière session de notre législature. Tout le monde croyait qu'un projet de loi serait déposé pour amender, ou plu- tôt pour explicpier ia loi des élections, et qu'il serait voté à une très forte mf.jo- aité, peut-être même à l'unanimité des voix.

C'est i<i le lieu de relever une atxtre grave erreur dans laquelle on a fait tomber le ïSaint-Olhce. Les protestants ne sont nullement " irrités et inquiets " à cause de l'action du clergé. Vous ne trouveriez pas ici un seul protestant sin- cère et honnête qui le dirait, ni un seul catholiqixe qixi oserai^ signer une pa- reille déclaration. Jamais un protestant ne s'est plaint de la conduite du clergé en temps d'éK^tions. Toutes les plaintes qui ont été portées à ce sujet l'ont été par des l'atholiqiies libénmx. Les meilleurs rapports qu'il soit possible d'ima- giner existent entre les protestants et le clergé catholique qui est certainement plus respecté par nos frères séparés que par un certain nombre de prétendus catholiqixes, imbus des idées malsaines qui ont actuellement cours en France.

A Rome on est évidemment sous l'impression que les catholiques ne cons- tituent qu'une infirme minorité de la pop\ilation du Canada. C'est une très grande erreur qu'il convient de dissiper. Dans toute la confédération cana- dienne, ils forment plus du titn-s de la population, et dans la province de Qué- ils sont en très grande majorité. D'après le recensement officiel de 1871, il y avait, dans la province de Québec, sur la population totale de 1,191,516, pas moins de 1,019,859 catholifjues ! Et depuis cettte date la proportion des ca- tholiqiies a plutôt augmenté que diminué.

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liîi proviiKH' tld Qu^bt'c, (iomin<' K's autres proviin'i's qui forracnt laroufédé- riition canadieniu', ost uu état autoiiotn»', ayant unt^ lôuislature dont les pouvoirs sont très t'-toudus. ("est ainsi, que, en vertu de l'acte impérial de 18()7, établis- sant la contédération, les léijislatures provinciales ont seules le pouvoir de voter des lois sur l'administration de la justice dans chaque province, la célébration du maria<;e, l'éducation, la propriété, les droits civils, et une foule d'autres sujetsi moins importants. Nous aurions pu nous tçouvernei toujours, dans la province de Québec, en harmonie complète avec les enseiynemiînts de l'Eglise, et nous l'aurions lait sans les intrigues de certains prêtre libéraux du Séminaire de Qiu*- bec et de l'Université Laval qui exercent sur Mgr l'Archevêque une funeste influ- ence, et qui ont réussi à séparer Sa (Irandeur de ses sufl'ragants sur les ques- tion, politico-relisrieuses. C'est ma ferme conviction, et cette conviction est par- tagée par un très grand nombre de catholiques, que nous n'aurons point de paix ici, que nous ne verrons point la tin de nos diilicultés ndigieuses, tant que Mgr Taschereau sera archevêque de Québec, ou du moins tant (ju'il n'aura pas un , chapitre (^ui puisse neutraliser l'influence des messieurs du Sémiiuiire qui sont ses seuls conseillers.

Eu dernier lieu, je dois faire remanjuer à Votre Eminence que la publica- tion du doiumeut émané de la S. C. de la Propagande, concernant la conduite du clergé, a non seulement profondément allligé tous les vrais catholiques, mais a aussi grandement réjoui les catholiques libéraux, qiu^ l'on trouve dans les deux partis politiques, les francs-maçons dont le nombre, l'influence et l'audace aug- mentent rapidement, et enfin les protestants, qui sont très étonnés de voir la grande influence qu'ils semblent exercer à liome. Votre Emiuence peut être persuadée d'une chose, c'est que les protestants, qui n'étaient pas "irrités," sont déjà devenus fort insolents et agressifs, comme Votre Eminence peut le voir par l'extrait siiivant T^ue je fais du Witness de Montréal, qui est le principal organe des protestants de la province de Québec.

" Le Pontife actuel a fait preuve de libéralité et de prudence dans chacun de ses actes jusqu'ici. L'Archevêque vient de rendre publiciues deux lettres de Rome dans lesquelles les évoques ultramontains dvi Can.ada, qui ont môme dé- passé Pie IX dans son temps, reçoivent la meilleure rebufiade qu'ils aient ja- mais reçue de leur vie. On leur dit qu'ils ne doivent pas se mêler de politiqxie et l'une des raisons invoquées, c'est que les protestants sont irrités par l'influence qu'ils exerce^^t, et qu'ils ne doivent pas confondre le parti libéral ou réformiste du Canada avec le libéralisme condamné par les Syllabus ; on leur dit encore qu'ils doivent coixrber le front devant l'Université-Laval dont les tendances constitutionnelles ont excité leur jalousie. Le cardinal Siraéoni[nous dit que l'un de ces évêques ultramontains était sur le point de chercher à se faire élire mem- bre de la législature pour mieux exercer son influence afin de faire amender la

119 W électorale, etni.*,„i. au «i,™,,, lui et se. ,.„„è,„e. d'une „.„i,.e Wt Ma,uteaa„t, »i Vot,,, Kuiinenee ,„e demande si je puis prouver toutes les

m™,™, ..hn que k rei»},se so,t parfaitement lihre, nue eirculaire àTous et i «haeuudes prêtres séeuliers e, réguliers delà Provinee de Québee W L' mettant une séné de questions sur les .IT.ires du Canada, et je ut 'cl „s 1 d ,*mer ,p,e l,m.nense majorité du clergé répondra dans le se„.:Tcet::

.^rcm;:,:,''ï;';ir:tT„ÏTr' ''"';."""';■ """" f™'*'^"' -'■> '^ -«- --

.rai rhoinioiir d'être,

j de Votre Emiuence,

Le très humble et respeetuex serviteur, <VUf'oe<\ 28 o<'tobn> 1881:

X

:i>T. 22:-v.

( Affiliât if)

CANADA TROVINCE DE QUEBEl,.

<'ITK ET DISTRICT DK QTTÉBE(\

r.nt«'ll]^ ■'■■ i'^*" ^" ;i«- de Québec, journaliste, déclare «olouneilement que les hut allègues dan« la lettre imprimée ci-anuexée sont vrais au meilleur de ma connaissance et de mon jugement.

Et je fais cette déclaration solennelle la croyant consciencieusement vraie e en vertu de 1 Acte 3 Victoria, passé dans la trente septième année du règne

Prise, attestée et signée devant moi, à la cité de Québec e<8me octobre 1881.

Et j'ai signé :

J. D. Brousseaît.

Maire de Québec

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3sr. zs"vi.

P R 0 G R A M M E VA T H O h I Q U h

I.KS l'ROCH.VIiVES ELKCTIONS.

Notro pays, .sonmiis an réifime coiistitutioimt'l, aura dans peu de temps à choisir ses représentants. Ce simple fait soulève nécessairement nue- question (pie notre devoir de journalistes catholiques nous oblige de résoudre, et cette question doit se poser comme siiit :

Qvu^lle doit être l'action des électeurs (tatholiques dans la lutte qui se pré- pare, et f[ueile doit être leur ligne de conduite dans le choix des candidats qui solliciteront leurs suHVages :"

Nous croyons pouvoir répondre à cette question d'une inanière satisfaisan- te en donnant quelque développement aux idées exprimées par Sa (irandeur Mgr TEvèqvie des Trois-Kivières dans sa dernière Lettn? Pastorale.

Voici les ligues que nous y trouvons :

" Les hommes t|ue vous envoyez vous représejiter dans la Législature^ sont '■ t'hargés de protéger et de défendre vos intérêts religieux, selon l'esprit de " l'iilglise, autant que de promouvoir et sauvegarder vos intérêts temporels. Car " les lois civiles sont nécessairement en rapport sur un grand nombre de points " avec la religion. C'est ce (jue les Pères du Concile disent clairement dans leur " décret.

" Vous devez donc vous assurer prudemment que le candidat à qui voiis " donnez vos suffrages est dûment (pialilié sous ce double rapport et qu'il offre, '■ moralement parlant, toutes les garanties convenables pour la protection de " ces graves intérêts.

" Nous devons sans doute rendri* grAce à Dieu, de la pleine et entière liber- " que la constitiition de notre pays accorde en droit au culte catholique de " se régir et de se gouverner conformément aiix règles de l'Eglise. C'est par un " choix judicieux de vos législateurs que vous pourrez vous assurer la conser- " vatiou et la jouissance de cette liberté la plus précieuse de toutes, et qui don- " ne à vos premiers pasteiirs l'immense avantage de pouvoir gouverner l'Eglise " du Canada, selon les prescriptions et directions immédiates du Saint-Siège et " de l'Eglise romaine, la mère et la maîtresse de toutes les églises. "

Ces conseils, "flrctés par la sagesse, seront compris, nous l'espérons, par tous les électeurs catholiques de la province de Québe<\ Il est impossible de le nier, la pflîitiqut? se relie étroitement à la religion, et la séparation de l'Eglise et de l'Etat est une doctrine absurde et impie. Cela est particulièrement vrai <lu régi-

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me fonstilutioum'l ([\ù, attribuant au parlement tout pouvoir (!«• législation mot aux mains d<> wnx qui le composent une arme à double tranchant qiii iwurrait être terrible.

C'est pourquoi il est u«'-cessaire que ceux qui exercent ce pouvoir législatif soit en parlait accord avec le« enseig'uements de l'Eglise. C'est pourquoi il est tlu devoir des électeurs catholiques de choisir pour leurs représentants des hommes dont les principes soient i)ariaitement sains et sûrs.

L'adhésion pleine et entière aux doctrines catholiques romaines eu religion, en politique et eu économie sociale, doit être la première et la principale qualifi- cation (jue les élerteurs catholiques devront exiger du t'andidat catholique. C'est le critérium le plus sûr qui devra leur servir à Juger les hommes et les

vhoses.

On coni])rend qu'il ne peut être ici (pu^stion des protestants auxquels nous laissons la mèiue liberté que nous réclamons pour nous mêmes.

Ces prémisses posées, il est facile d'en déduire des conséquences qui servi- ront de guide aux électeurs. Mais pour étal)lir des règles pratiques, dont l'ap- plication soit fa<'ile, il faut tenir compte des circonstances particulières notre paj^s est placé, des partis politiques (pli s'y sont formés et de leurs antécédents.

Nous appartenons en i)rincipe au parti conservateur, c'est-à-dire à cehxi qui s'est constitué le défenseur de l'autorité sociale. C'est assez dire que par le parti conserua/ei/r nous n'entendons pas toule réunion d'hommes n'ayant d'autre lieji que celui de l'intérêt et de l'ambition personnelle, mais un groupe d'hom- mes professant sincèrement les mêmes principes de religion et de nationali- té, conservant dans leur intégrité les traditions du vieux parti conservateur qui se résument dans un attachement inviolable aux intérêts nationaux du Eas-Caïuida.

Dans la situation politi([ue de notre pays, le parti conservateur étant le seul qui offre des garanties sérieuses aux intérêts religieux, nous regardons comme un devoir d'appuyer loyalement les hommes placés à sa tête.

Mais ce loyal appui doit être subordonné aux intérêts religieux que nous ne devons jamais piM-dre de vue. Si donc il existe dans nos lois des lacunes, des ambiguïtés ou des dispositions qui mettent en péril les intérêts des catholi- ques, nous devons exiger de nos candidats un engagement formel de travailler à faire disparaître ces défauts de notre législation.

Ainsi, la presse religieuse se plaint avec raison que nos lois sur le mariage, sur l'éducation, sur l'érection des paroisses et sur les registres de l'état civil, sont défectueuses en ce qu'elles blessent les droits de l'Eglise, gênent sa liberté, entravent son administration ou peuvent prêter à des interprétations hostiles. Cet état de choses i^ipose aux dépiités catholiques le devoir de les changer et

V2-I~

modifit'i- 8olon ([xw Nos StMji'ixt'iirN les Evèqvu's <lo la l'roviiife pourmieiit lo (lomandor aliii dt; los nu'ttre t'ii harmonie avec les doctrines de l'Eglise catholi- ([ue romaine. Or. pour que les députés s'acquittent plus dilijOfemment de ce. devoir, les électeurs doivent en faire une condition de leur appui. C'est le devoir des électeurs, de n'accorder leurs suHrages qu'à ceux qui veulent se conlornier entièrement aux enseignements de l'Eglise relativement à ces matiè- res.

(.'oncluoni^ donc en adoptant les règles générales suivantes dans certains cas donnés.

lo. Si la lutte se l'ait entre deux conservateurs, il va sans .dire que nous appuirons celui (pii acceptera le ]>rogranime que nous venons de tracer.

2o. Si, mx contraire, elle se trouve engagée entn^ un conservateur d'une nuance <|uelconque et un adepte <le l'école libérale, nos sympathies actives seront pour le premier.

3o. Si les .seuls candidats (jui s'oU'rent à nos sutlrages dans un comté sont tous libéraux ou oppositionnistes, nous devons choisir celui qui souscrira à nos conditions.

4o. Enfin, dans le cas la contestation serait engagée entre un conserva- teur rejetant notre programme, et un oppositionniste quand même rac«;eptant, la position serait plus délicate.

Voter pour le premier, serait nous mettre en contradiction avec la doctrine que nous venons d'exposer. Voter pour le second, serait mettre en péril ce parti conservateur que nous voudrions voir puissant. Quel parti prendre entre ces deux dangers ? Nous conseillerons -ilors l'abstention des électeurs catholiques.

On comprend néanmoins ue ces règles posées laissent encore aux électeurs une certaine liberté d'action qui dépendra des circonstances particulières de chaque comté et des antécédents de chaque candidat. Au reste, nous avons tenu à mettre surtout en évidence les convictions et les qualifications religieu- ses que les électeurs doivent exiger de ceux qu.i sollicitent leurs suffrages. Il est utile d'ajouter cjue pour taire prévaloir leurs convictions religieuses il faut chez les députés l'intelligence et l'instruction. Après s'être assuré des princi- pes religieux des candidats, il faudra donc en second lieu s'eff'orcer de faire parvenir en chambre la plus grande somme possible d'intelligence et d'instruc- tion.

''onc toute a<!tion ministérielle qui tendrait à éliminer

' -^ hommes capables de rendre service à la cause

v:^:i- le prétexte qu'ils gêneraient quelques ambitions.

(•'< e nullités dociles et impuissantes serait certaine-

Nous répro'' ^ '■■ de l'arène p" >< catholique ei , ' Composer la repitt ment un gra:id mal qu'il faut éviter.

.i.C,

a

123

" Eji dt'ux mol 8, nous voulons sauvegarder à la fois riionneur de la Patrie et la liberté de l'Eglise, et tout notre programme peut se résumer dans ee motto ;

"Re'io-toti cl Piilrie. "

L K T T K 1-: 1 ) U (' A K ]) I ^' A L V A T Kl Z 1

A l/AliCIlKAKQfK DE QITÉUEC.

Illiislrissiiiic ri RerémiiUsshiiP .SV.7i,''ffP//r fl frère,

D"ai)r(',s ee (jue nous a exposé Votre (.Irandeur au sujet du Programme dit Cntliolifjite qui a pour but de diriger les élections politi(|ues dans votre Provin- ce, les Eminentissimes Pèn^s, Inquisiteurs (rénéraux iiwc moi, ont vu avec étonnemeiit et douleur que des contestations et des divisions, rendues publi- ques par les journaux, ont existé et existent em-orc entre vous et les autres évèques.

Vous comprendrez lacilement tout i'étounenient et le préjudice qu'une telle conduite est de nature à produiri' parmi les iidèles, puisque les Evèques devraient, au contraire, par la conformité de leur doctrine et de leurs actes gui- <ler, i>our 1(> l)ien de la rtdigion et de la société, les iidèles eux-mêmes dans une <T'Uvre de si ffrande iniportan<'e. Et les niém(\s Eminentissimes Pères n'ont pas cru devoir api)rouver votre (^onduitcî peut-être trop précipitée en condamnant dans lt>s journaux le Programme concernant les élections politiques : conduite <|ui a été la source de tant de divisions.

Mais pour empêcher ce mal et i)our éloigner toute occasion et tout motif dt; désordre, les mêmes Eminentissimes Pères, en vertu de leur autorité et au nom du Saint-Siège, défendent strictement à Votre (irandeur et aux autres Evèques de la Province de ne rien oublier qui laissi» soupçonner une division ou une divergence d'oi)inion (>ntre vous.

De plus, ils ont i)ensé dcA'oir imposer silence à chacixn de vous sur le Pro- gramme Catholique en question et sur tout ce qui peut s'y rattacher. Mais que tous les Evê(|ues, aiin de procurer parmi les Iidèles l'accord des esprits au sujet des élections politiques, se conduisent d'après ce qui a été sagement et prudem- ment réglé et ordonné dans les Conciles proviciaux.

Enlin, cette suprême» Congrégation espère que, vu le zèle dont^ Votre O-randeur et les autres Evèques sont animés, le désaccord qui a paru jusqu'à ce jour, disparaîtra complètement, <'t que, dans la direction des iidèles, pour tout

' V>1

124

ri' qui regarde riulministration (iew diocèse. , on ne reintminera iilvis en vous tous qu'une seixle el même manière d'exposer la doi^trine sacrée.

En attendant, je prie Dieu de vous accorder en tout prospérité et bonheur.

De Votri' Grandeur,

JiC l'rère très dévoué,

C. Caiu). Pathizi. Kome, le 4 août 1S74.

1.^'

3Sr. 2^-^111..

LETTRE DE L'HONORABLE JUGE MATHIEU

.Toliette, 2(1 O.tobre ISKl.

Monseia^neur La/lèclit: Evéque ries Tr<>n-JiirHre!<.

■ff

MONSEIONEUH,

Monsieur Moreau m'a prié d'ini'ormer Votre Grandeur si le pamphlet pu- blié par les amis des Pétitionnaires dans la contestation de l'élection de Ber- thier contenait exactement la preuve laite par les Pétitionnaires dans cette cause ; je dois dire à Votre Grandeur vque ce pamphlet, quoique contenant la substance de la preuve faite, n'est cependant pa« exacte. Il y a bien des variantes que j'ai remarquées en le taisant comparer avant la plaidoirie dans cette cause, et lorsque la cause a été plaidée devant la cour de Révision, sur demande des Juges s'ils povivaient se servir de ce pamphlet i^our l'examen de la preuve, il a été admis qu'ils n'en pouvaient faire usage.

J'ai l'houneiir d'être,

De Votre Grandeur,

Le très-humble et obéissant serviteur

M. Mathieu.

12.')

3sr. 22:122:.

riECliS RELATIVES A LA QUESTION DK LINFLUENCE INDUE,

])É("I.AHATIt)N DE l/AUt'Ilp:vfcQl K i:i' DKS kVÊQTîKS DE I.A l'KOVINCK ECCliSîSIASTI- qUK DK QUKHKC, AI' SUJET DK LA [.CI KliECTORAIiE.

A lu lectiirc dt' la isonteuci' rciulut' le :^S l'évricîr cU'rnier par la Cour Sxiprô- ino du Canada, dans la cause de l'éK'clion du l'onité de Charlevoix, les soussi- çnés, Archevt^que et Ev('(]Ut's de la jiroviiK'e licclésiastique de Qu(''bo<' oui éprouvé uuiî douleur profonde, (pie tous les vrais catholiques ne manqueront point de partajrer avec eux,

Nous n'avtJMs pas à juger des ar<ruments sur lesquels se sont appuyés les honorables nu'inl)res du plus haut tribunal judiciaire de notre pays, pour inter- préter avec tant de sévérité i\ne loi d'ailleurs recommandable. Mais aussi il ne })eut nons être dél'endu de déplorer le conllit que ce jup'ement constate entre la loi ainsi interprétée et les droits imprescriptibles de l'Eglise catholique, exjjosés dans notre i)astorable commune du 22 septembre 187ô.

Ijoin de nous la volonté d'accuser les intentions de ceux qui ont rédigé et voté la loi élei torale en question. Si l'on avait connu et piévu l'interprétation absolue (jiu' cette loi recevrait, nous croyons que des réclamations nombreuses se seraient Jointes aux nôtres poiir conserver aux lidèles le droit imprescriptible de demander à leurs pasteurs et d'en recevoir la direction dont leur conscience peut avoir besoin, dans l'accomplissement d'un deA'oir aussi important.

Mais (juaud les inconvénients d'un texte de loi se manifestent au grand joiir, le législateur, s'il lu' [)eut remédier au passé, a toujours devant lui la res- soiirt'e de pourvoir à l'avenir. Témoin les amendements tiui se fout chaque anunée aux lois rédigées primitivement avec le plus de soin, et avec les meil- leures intentions possibles.

Dans notre Pastorale du 22 Septembre 1875 VIII), nous disions à propos d'un jugement rendii di.ns une cause célèbre :

•' Jésus-Christ, dit rAi)ôtre, ti aimé son E<i;Use et s'est livré lui-même pour elle " (Eph. V. 25). A l'exemple de notre Divin Maître et Modèle, rien ne doit nous " être plus cher en ce monde c|ue cette même Eglise, dont nous sommes les ■' membres sous un même chef (jui est Jésus-Christ. Elle est notre mère, puis- " qu'elle nous a engendrés (^la vie de la grâce; nous devons Taimer d'un amovir " iilial, nous réjouir de ses triomphes, partager ses tristesses et au besoin élec- '' ver la voix pour la défendre.

" (juand donc nous voyons sa liberté et sa dignité méconnues, il ne peut

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" (''trt' luTiiiis à sfh t'iil'îints et curorc moins à ses piistcurs de u'nrdcr un silcn c " (|ui iVjuiviUidriiit m une traliisoii.

" La Suintf l'^irlist- Catholiijuc, lidèlr aux i'nsii«'n(.iii,.ii(N de son Divin Mai- " tro, apprend à ses curants ù n'itilir ù Crsur cr tjin rs/ n C'csfir, rt à Dieu ce qui eut à Difti. (Malt. XXII. '21.) Kl!»' K'iir ré])è1(' avec le yrand Aixitrc: [uutfez <) rha- nui rr qui lui est du ; Ir tribut <' qui le IrihuI, l'iui/iôt ù qtii r impôt, la rnu/ite <'i qui lu rrtiinle, l'honneur ù qui l'honneur (l{oin. XIII. 7). Ce devoir de Jusiicc et de resjx'ci (|u'tdl(' ne cesse de proclamer, tdle a plus <|Ue personne le droit d'attendre (jii'on racer)TUj)lira à son é<.'"ard et (jii'on rendra, à l'I'jU'lise de Dieu ce «pii est à 1 I<]i;-li- se de Dieu.

Dans le cas dont il .s'ag'issait alors et qxii louchait à une ren'le discii)liiuure de lEclise, nous a\ous v\i avec bonheur la Lc<;islature de la l'roviiice de Qué- bec, s'emi)resser de mettre la loi ci\ ile en accord avec la loi ecclésiasti(|Ue .sur <•(• point important de <liscij)line, alin de prévenir tout conilit entre les deux autorités et d'assurer à l'Eglise la protection que lui garantit notrt' constitii- tion.

Nous avons la conliance (pie la menit bii'uveillance et la niciiie justice ■seront manifestées aux catholiques dans le ca.s |)résent.

L'interprétation si rigoureuse et .si a})solui' dcninée à la loi électorale, si elle est poussée jusque dans ses dernières ( onséquenees, irait ju.sqii'à iniver l'Eglise catholique d'un droit sacré, d'un droit ([ue la nature elle-même cojilére à toute société et mémo à tout individu, d'un droit enlin qu«' les code-s detoiites les initions regardent comme indiscutal)le : ce droit, c'est celui de légitime dé- l'euse.

Supposons un <andidat ou un i)arti qui ailii lie ouverb-nn-nt l'intention de (létri\ire l'Eglise catholicpie ; n'est-il i)as évident (ju'aucun calholi(|ue ne ]>our- rait, bans commettre un grave i)éehé. voter en faveur d'un tel candidat ou d'un tel parti ? Et dans ce cas, que nous ne supposons ici que pour rendre notre pen- sée plus évidente, dans ce cas, disons-noiis, est-il conforme aiix notions les plus élémentaires de la justice et de la raison, (pu- le i)re1re soit condamné à garder le silence, à ne faire entendre que des timides conseils, des avis, des recom- mandatio)is, des exhortations, sansdire carrément quel est le devoir strict et rigoureux d'iin enfant de l'Eglise Catholique ^

C'est cependant la conséquence (pli nous semble résult(>r de ce ])assage du jugement en (question :

" .T'admets, sans la moindre hésitation et avec la plus sincèn» conviction, le " droit du prêtre catholique à la pr('*dication, à la définition du douint; religieux " et de tovit point de discipline ecclésiastique. .Te lui nie dans le cas présent, " comme dans tout autre semblable, le droit d'indiquer un individu ou un parti

- 1 ;i7

*' politique, cf do sijmuli'r et vouer l'un ou l'HUtre n l'indii^iuition i)ul)li<iut' eu " raciiisinit (le lUxTiilisuic ciitholiquc ou dt' toute "aulrt' erreur religieuse. "

l'^t tsurtout je lui nie le droit de dire (pu» celui (jui eontrihuerait j'i l'élee- tion de tel ciindidiit eonimeltrait un i)éihé yrave. "

Ainsi, d'un (été, liberté absolue d'atta(|uer l'I'^g-liNe eatholique ; de l'autre inipo.ssil)le à celle-ci de se défendre. " ou j)'utot de défendre les intérêts spiri- " ttiels desâuies (jui lui sont «onfiées ! Mais l'Kolis,. parle, agit <'t combat par son '• clergé, et refuser rvs droits au clergé, c'est les refuser à l'iiglise. " (Pastorale du 22 se])teTnbre 187;') U\)

Hst-ce juste ?

Kn récliinjaut ainsi pour l'Kiilise le droit de propre défense, nous ne pré- tendons nullement exclure des suffrages ciitholicpies, tout candidat appartenant à uiu> croyance ditférente, imbu d'une erreur religieuse qiU!lcon<iue. Sans dou- te, toutes les erreurs sont rejetét-s et comlamnées ])ar l'Eglise : mais toutes n'of- frent pas le même danger pour elle. î/histoire de notre Province montre claire- ment qiie telle n'a jamais été la prétention du clergé. Des comtés catholiques ont assez souvent élu des membres protestants, tandis (|ue les comtés protes- tants, ici ou ailleurs, n'ont pres(pie jamais envoyé de catholi(|ue8 au parle- mont.

Kn présence de la jmsition faite au clergé par cette sentence du plus haut tribunal judiciaire du pays, nous n'avons i)u nous dispenser d'élever la voix ])our sauv(\gard(^r un droit satn-é et nécessaire de l'Kglise Catholique, et pour demander que nos Législateurs dans leur sagesse et leur désir de rendre .justice à tous, apportent à cet état de cho.ses nu remède conveimble.

Province de Québec, 2(1 mars 1877.

f E. A. Arch. de Québec.

t h. F. Ev. des Ïrois-Rivières,

t JEAN, Ev. de Sï. G de Rimouski,

t EDOUARD CHS Ev de Montréal.

t ANTOINE Ev. de Sherbrooke,

t .T. THOMAS, Ev. d'Ottawa,

t L. Z. Ev. de St. Hyacinthe.

il

1 is

3sr. 3Z22:.

I.KTTKK 1)K M(ÎK. L. K. LAKI.KCllK. i:\ . KKS TWOIS-KIVIHKKS.

St'iiiinain' dfH TroiM-RivioreN 21 Dnvmbn- IHHO,

M^rr. E. A. l'itarlu'rfiiit.

Airhemiiir <k Quéhi'c. ,

Monsoiiïiu'ur,

U. .hnirml (ks Troh-Riri^rrsii mis en hro.-hur.' les articles qu'il a puMic's dornièromont 8ur 17«///^r//rf' Spirilurlh' In,//»; ot je ine lais un devoir d'en adres- Her xm exemplaire à V. Cî., persuadé quelle !.■ panourra avi".' intérêt. Ces nvi}- ele8 me paraissent propres à éclairer Topinion publique mr ces nu.tien.s si peu connues et à la préparer à bien recevoir l'ame.ulement (pie, nous avons (b'Uian- dé, il y a phts de deux ans, dans notre Déclaration, à la suite du juuvmeni de la Cour Suprême, dans la conti>station de C'harlevoix.

Je tiens de bonne source qu'un des membr.^s les plus inihients du gouver- nement de Québec, a déclaré qu'il était prêt à l'aire ce ••hangement à la loi élec- torale si les Evêqnes en manii'estaieni le désir. J.,' .rois le temps venii, et sans agir publiquement, mais en informant privément le ministère que nous désirons que cette loi soit amendée comme nous en avons «léjà exprimé le désir, la chose se fera sans diflii;ulté. C'est ce qiu', pour ma part, je prie Votre Cirandeur de l'aire. Nous dégagerons ainsi notre responsabilité devant l'opinion pubhque, qui croit général(>menl cpie la chose dépend des Evêques, d'après ce (lui s'est passé le printemps dernier, et nous n'aurons plus le triste spectacle des scènes

de Berthier.

Dans cet espoir, je demeure comme toujours, votre tout dévoué serviteur,

t L. F. Ev. UErt TROI8-K1VIKRES.

LETTRE DEMGK. J. LANGEVIN EV. DE ST-(IEKMA1N DE KiMOUSKI,

Evèché de St-Ciermain de Rimouski 21 Janvier 1881.

Mgr C Archevêque de Qiiéher.

Monseigneur,

Je partage l'opinion de Mgr. Laflèche sur l'opportunité de faire amender la loi électorale à propos de la prétendue " Influence indue spirituelle" : car, si le

l-J'.t

prciiiicrf se chiirjff «le ii'ttc mchun', uii .s'rn>.Mi;t' à lintpuycr, jf suis pcrsuiKlc cju't'llt' Ncrii liK'ilt'mfiit luloptiH".

<^iiiiu uu (laiiirtT (|iif tt'llf iiiodilicatiuii, ou plutôt r.rp/inifioH, de la loi »'1»m- torai»', Mf soit pas ralilit'-o par le (JouvoriH'Ur (ù'iu-ral ou i)ar la lit-int', je le trois itnairinairi', D'ailU-urs, sil (-tait rn'l, il existerait toujours, et à ce (■<iiiii)to-lii. iu)us aurions deituiiulé une chose impossible et iiu»x«''cutahle par nntn't/ér/amfion rol/eitii't; ce serait assez curieux.

.If prends note de la persu;isif>n est v. o. que, si cet amendonient désiré et demandé par toiit ri']piscoi)at de la Province éprouve de l'opposition, ce sera de la part de nos /ihrraii.r. .l'en couchis, pour mon compte, que l(>ur libéralisme n'est pas niiH/ilfiiifiif [»oliti(jue, et (ju'il l'st beaucoup plus dangereux (jUe quel- <|U08-uns ne semblent penser.

.Je sui«, au reste, d'avis (jue, sur des qiu'stious si importantes, il n'est pas possible de mnis lUiteudre i)ar Irffrrs, siuis avoir l'occasion d'en délibérer ensem- ble et d'cchanH'er mutuellement nos sentiments et nos viu's. hormis le cas il y aurait unanimité ou iiiiim-imnnimilr.

Veuillez agréer etc,

(Siîjrné) t .IIUN, Rv. de S. Vr Rimouski

IdaTRK \m Mou. MOKKAr KVItKnni PK ST. HYACINTHE,

St. Hyacinthe. 28 .lanvier ISSI,

A MiT,: L. F. Lntirriie,

l'k'èqite (/('S Trois- Ririi'res.

Monseigneur.

.l'ai reçii hier la lettre de Votn? (Irandeur du 21 courant, et la brochure dont elle a bien voulu raccorai)airner. \r(Mci à V^otre (rrandeur de cette bien- veillante attention.

.le parcourrai cette brochure, dont J'ai déjà lu ([uelques extraits dans les Journaux, avec d'autant plus de plaisir et d'intérêt, qu'elle traite d'une ques- tion acïtuelle très-importante et que Je la sais sortie de la plume facile de Votre (rrandeur. Que le ciel vous récompense au c(^ntuple, vénéré Seigneur, de votre zèle si édifiant pour vos co-provinciaux et pour tous les fidèles du Canada, à re- vendiquer avec une telle fermeté et sûreté de principes, les droits sacrés inalié- nables de l'Eglise et les saintes immunités de ses ministres.

.Te suis entièrement de l'avis de votre Grandeur, que le temps est arrivé pour l'Episcopat de cette Province de solliciter vivement un amendement à la

180

loi dt's rltH'tioiis sxir l'iiTtick' dv riiilku'iico indue, alin (|U(' des scniidalos comino coux de Cliarh'voix et do Berthicr uo se roiiouvdhMJt plus. Los circonstaucos. à mou avis, no pouvi'ut ôlro plus l'avorahlos pour obtonir do iiotro Loii-islatur<^ Proviuoialo uiu' dôdaratiou do principos qui mettra Hn aux monoos do nos pauvres catholiquos libéraux.

Vouilloz mo oroiro hiou rospoctuousomoul. do Votro (Irandour, Lo tout dovouo ot l)ion huniblo sorxilour.

t L. Z. Ev. do 8t-Ilva(intho.

LICTÏRK i)lî M(U{. ANVOIXE RACINE, EVEQL'E J)E SllElilUiUOKE.

Shorbrooko, -24 .I.auvior ISSl.

A MoH'ingni'ur L. F. Laflcrl\i\

Evcque tien Tmi^-Riiim-cs.

Monsoiffuour,

II:

.l'ai roeu un oxomplairo do la brocluu'o iutitulôo ; " L'iniluonco indixo (spiritxxello) devant la liborto roligiouso ot<Mvilo, "; jo vous prie d'agréer mos remerciements et mes i'élioitations.

Vous avez magistralemout démasqué les artiUco» au moyen desquels plusieurs catholiques, sous le prétexte séduisant do mieux s(>rvir l'Eglise, sont eutrainés hors de la voie do la vérité catholi(|ue. Vous leur avez, démontré, dans dos articles pleins de vigueur ; qu'il faut remonter Juy<|u'à lasowree do ];i vérité, et qu'il faut ehoroher la vérité seulement elle peut se trouver, c.-à-d., dans l'enseiguemout de l'Eglise.

Ces articles sont propres à éclairer l'opinion ])ublique sur cotte grave (pu's- tion et H la préparer au changement demandé i)ar les livécpu's dans leur " Dé- claratiou du 2t) Mars 1877. " ; i suite du jugement de la Cour Suprême, sur rélection contestée de Charlevoix.

Dans mon humble opinion, si rien (d'ici là) n'y met obstacle, il laut profi- ter do la prochaine réunion des chambres pour obtenir l'amendement de la loi électorale, sur ce point important.

Veuillez agréer Monseigneur,

L'hommage de mes sentiments dévoués eu N. S. .1. C.

t ANTOINE, Ev. de Sherbrooke,

- 1^1 -

U'^TTIIF 1»E M<ni. DOMINIQUE EACINE, EVfiQUE DE CIIICOUTTMI.

Chicoutimi, 25 Janvier 1881, ' A S(t Grandeur Mgr. Lajlèche.

Evé(iue des Trois- Rivières^.

Monseigneur,

Veuillez agréer mes sincères r-nnerciements pour Tenvoi de lu brochure " L'influence indue " et de la lettre qui raccompagne.

J'ai lu avec; le plus vif intérêt les belles pages de c(>tte brochure et je félii'i- te bien cordialement celui qui les a écrites. Elles porteront, J'en ai l'espoir, les heureux liuits que vous en attendez. Mais Nos 8eigneurs"doivent-ils par de noiivi'Ues démarches préparer les ministres du gouvernement de Québec à faire voter, à la prochaine session du parlement provincial, un amendement à la loi électorale quant à la partie qui concerne l'iniluence spirituelle indue ? Cette question a été poséi; le printemps dernier dans une réunion des Evèques tenue à l'Archevêché et. si ma mémoire est lidele, tous ont été unanimes à décider qu'il iaillail s'en tenir i'i la " Dédaratnm des Ernpm. "' Or je ne vois aucune raison ])roi)re à nous luire revenir sur cette dé.'isiou. Loin de là, les articles si clairs et si pleins de logique publiés dans un journal de votre ville, maintenant réunis en i, imphlet et (jue l'opinion publique vous attribue, font a.s.sez voir aus ministres, aux déi)utés et au public en général que les Evèques de lu Trovince désirent ])lus que jamais voir amendée notre loi électorale.

Toutetois, si nos Seigneurs croient dans leur sagesse (|ue le tem/ms hniiiendi est arrivé, je ne me séparerai {)as d'eux.

J'ai l'honneur d'être.

Monseigneur, de Votre t^rand(Hir

Le très-humbl»> serviteur, t DOMINIQUE, Ev. ,1e Chicoutimi

n

u

LETTRE DE Mou .1. T. DUHAMEL. EVEQUE D'OTTAWA,

Jilvéché d'Ottawa, le 25 Janvier 1881 Â Sa Grandeur Mgr. La/lrrjir.

PJvéque des Trois- Riiùérc!^

Monseigneur,

J'ai revu et lu avec plaisir le pamphlet intitulé "L'influence Spirituelle Indue" que V. (1. m'a envoyé en même temps que votre lettre du 21 courant

132

Ce iietit livre devra nécessairement éclairer l'opinion pnbliciue et j'espère que, s'il est lu par ceux qui sont tentés de donner à l'Etat un pouvoir qu'il n'a pas et qui devrait tourner au détriment d(> l'Eglise, les vrais principes que doivent admettre les catholiques sur la matière dont il traite seront mieux connus, plus appréciés et mieux suivis.

,1e partage pleinement l'opinion de V. (r. siir l'opportunité évidente de

demander au minstère de Québec de l'aire les changements nécessaires à la loi

électorale. V, 0. en parlera sans doute aux Evêques à la prochaine assemblée:

je me ferai un devoir d'iippuyer une résolution en conformité de cette opinion.

Agréez Monseigneur rassuriince de mon dévouement.

t .leau Thomas. Kv. d'Ottawa.

LETÏRlî DE M«u E. A. TASCIIEUEAU, AllClIEVEl^UE DE QUEBEC

Archevêché de (Québec, 2 Févru'r 1881.

A 3I(rr. L. h. Lijièclie,

Evèqve <le>i Trois- Ri irirres.

Monseigneiir,

.le m'empresse de commnniciuer à Votre Cirandeur le résumé des réponses faites ;uma lettre du 28 Janvier dernier, sur l'opportunité de demander au gou- vernement provincial l'amendement de la loi électorale qui concerne l'influence spirituelle indue.

MiXr l'Evéque de« Troi.s- Rivières. 21 Janvier : " Je crois le temps venu. " M'H' de Kimouski, 26 Janvier: "Je partage l'opinion de Mgr Latlèche. " M<'r d'Ottawa, 2(i Janvier :" Je partage pleinement l'opinion de Mgr des Ïrois-Kivières. "

Mgr de St-Hyacinthe, 2!» Janvier : '• 11 me semble qiui le temps est arrivé " de presser nos députés d(^ se mettre en nu\sure de faire droit à ce cpie nous " leur avons demandé dans notre protestation contre le jugciment de la Cour " Suprême. "

Voilà donc quatre voix pour l'affirmative, les qiiatre autres sont pour la négative.

Mgr de Montréal, 26 Janvier, répond à l'Archevêque: "J'adhère pleiue- " ment à l'opinion ([ue V. C. exprime dans sa lettre du 28 janvier. "

Mur de Sherbrooke, 28 janvier : "Je suis d'opinion qu'il ne serait pas iiru-

13;^

dont de presser rainendeinoiii demandé par les Evè(|uos dans leur déclaration " du 26 mars 1877, " avec la chambre telle que composét' aujourd'hui. "

Mgr de (îhicoutimi, 28 Janvier: ".l'ai réi)oiidu à Mur des Trois- Jlivieres que je m'en tenais à la décision unanime des Evèques prise le printemps der- nier (1 Juin 1880), à l'Archevêché: mais (jue si NN. 8S, croyaient devoir reve- nir sur ceWe décision, ji.' ne me séparerais ])as d'eux. "'

Pour ma pari, plus j'y pense, plus je nie conliniic dans l'opinion (pie le temps le ]ilus opportun n'est pas venu. Jo doute l'ort que le uiinistéri' aj)prenant que l'Episcopat est éiralement divisé sur l'opportunité de la mesure, veuille se charger delà l'aire ])asser. Un ministre a dit à (juehpi'uu qui me l'a rcjx'ic: *' Si les Jllvéques demandent unanimement la mesure, elle passera probable- ment, mais nous leur en laisberons la ros])onsal)ilité j)onr l'avenir. ' Cette paro- le doit nous donner à réiléchir sur les con.«sé(jueuccs (pie cet homme d'Etat prévoit. Pesons bien ces ''onscqueiices, de |)cur <]uc nous cl ]ios success(>urs n'ayons un jour à regretter d'avoir t'uiinrc le mai eu voulant le i>-uérir.

Dtqiuis notre déclarati(ni collective du 2i) mars Is77. iroifs laits me parais- .sent avoir considér'iblemenl uiodilié notre position.

l*-'. Les instructions du Si-Sicile transn)ises par M<rr Conroy, r(>comman- <laienl au clergé de se tenir en dehors des partis i)oliti(pies. A cela se rapporte la consultation (jue j'avais i'aite à la suite du procès de C'iiarlevoix sur la eoii- duiio à tenir envers ceux ([ui avaient suscité ce procès. Sans nous (Injiner de réponse directe, la Propagande Jious n.'eonuuande de vi'iller à re ;picde sciubhi- bles plaintes ne |)uiss(>nt se répéter.

2*^. Notre circulaire du 1 1 Octobre 1S77. lidele écho des instructions du Si- Siège, tend à rendre impossibles les plaintes p(»ur iniluciice ind>ie sj)irituelle, et par conséquent, inutile la modification d'une loi bonne d'ailleurs. l']n venant aujoiuPhui demander cet a,mendemt>nt, nous conl'essons implieitement (pic nous ne voulons ou ne pouvons pas mettre à exé(-ution les instructions du St-Sit^ge ■et notre circulaire. Nous nous exposons à donner occasion aux i)rotestants, aux libéraux et à plus d'un conservateur de lire et d'écrire l)ien des injur(>s à l'I'^pis- copat et à l'Eglise catholique, de l'aire bien des récriminations, de conce\()ir des jalousies qui tc»t ou tard porteront des i'ruits empoLsonm-s, et tout cela pour arriver à un état de choses (pii existerait de l'ait, sinon de droit, si les instruc- tions du St-Siége et les nôtres étaient lldèlement observées dans toute la pro- vince. Ne serait-ce pas payer trop cher pour avoir ce qui est déjà à notre por- tée !

8*^. l^élecrion de Berthier est le troisième t'ait (pii a iiKjdiiic noire j)ositi()u. " Les curés, dit Mgr de Sherbrooke, dans sa lettre ûài 28 Janvier, ont désobéi " publiquement et scandaleusement aux ordonnances des Conciles et des l'jvé- " ques. Je demande si en pr(''sence de tels actes de désobéissance hdh /nuiis. s'il

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" n'y il point une poim- grave à infliger à tous ceux qui à l'avenir au mé})ris ■• des ordonnances épiscopales jugent e.r ailhedm inrotuidto ejrisro/jo, (pie h.'s hotn- " mes de tel parti politique ne peuvent re<'evoir les sacrements?"

Je suis bien pour cette mesure de rigueur, mais nous serons dans un cu- rieux dilemme si nous demandons l'amendement de la loi : si nous piinissons, pourquoi demander la révocation d'une loi <jui dcl'end ces actes ? Si nous ne puissons pus, c'est que lums ne voulons ou ne pouvons pas arrêter ces désor- dres.

Mgr. de Sherbrooke est d'avis (jue nous demandions un Cardinal Préfet une direction qui nous mette d'aci-ord. Je souscris volontiers à cette proposi- tion.

Je prie V. Q. d'agréer l'assurance de mon dévouement.

f E. A. Ahcii. de QuÉBEr.

LE'lTllE DE MdR LANOEVIN ICV. DE iiLMOUSKI.

Kvèchc de 8t-Uermaiii de Kimouski. 5 lî^vrier 18S1.

A Monsf!ii(ti('ur rAirlwvtyiie de Qucher. Monseitrneur,

.le m'empresse d(^ répondre à la lettre circulaire que V. (r. m'a l'ait Thon- iieur de m'adresser le 2 de cv. mois, mais (juc je n'ai rei^ue (ju'hier soir.

Dans la question de l'amendement à notre loi électorale ]>ar rapi)ort à /'/w- lliirtice indue spirifiiel/e. je vois deux choses l»ien distinctes :

lo Notre devoir de délendre les droits de l'Eglise à l'égard de la prédica- . lion et du oonl'essional : dessus nous ne ptmvons être divisés, et de l'ait nous avons do)inés notre déclaration conjointe» du 2(! mars 1H77 :

"io L'oi)portunité dt» réclamer une telle modilication //rcsru/eiiietd : sur ce dernier jioint, V. (î. exprime une inquiétude et t'ait trois objections;—

10 V. U. a peitr "' que nous et nos siiccesseiirs n'ayons un jour à regretter l'avoir empiré le mal en A'oulanl 'e guérir. " Je ne comprends réellement pas

cette crainte. D'abord, si elle est fondée, nous aurions y pejiser avant de parler. Puis quelles sont donc ces conséqiu'nces si effrayantes {

11 sérail simi)lenient îiéclaré que, i)ar injlneiire indue \ la loi n'entend pas les menaces de l'onhr s/iiriluel. Ceci empêcherait uniquement d'amener devant les tribunaux «ivils les actes du prédicateur ou du confesseur.

13.S

2o Y. (î. voit une objection à notro action dans les " Instnictions du St- 8it'ge à Mcfr Conroy. " Mais est-ce que, si nous avions eu ces Instructions sous les yeux, nous n'aurions pas fait notre Déclaration collective V D'ailknxrs tout ce que disent ces Instructions, c'est que le <;lergt' ne doit pas se jeter impru- demment dans les luttes purement politiques : qu'il ne doit nommer personne en chaire en rapport avec ces luttes : que " l'iniluence du ministère ecclésiasti- tpie ne s'tMnploie jamais pour des fins particulières " excepté quand il pourrait se présenter des candidats uimihles aux vrais intérêts de f E}>;lise. " L(>s recommandations surtout (rem/lécher autant que possible que les personnes erriésiastiques ne soient forcées à comparaître devant l^juge laie. " Ce serait donc nous conformer à ces instructions du St-Sié<>'e ([ue d'insister sur l'amendtnnent en (juestion.

3o V. (r. voit une autre objection dans notre circulaiie du 11 Octobre 1877. Noiis y donnons à la vérité d(!s règles de prudence et de modération a nos prê- tres ; mais cette circulaire n'empêchera pas les gens mal disposés de traîner decant les trilrunaux civils pour prétendue inlluenc(> indue les curés dont ils seront mé<-ontents. Au reste <'omment les protestants pourraient-ils vtix\/aloux, puis- <iue l'amendement s'appliquerait à leurs ministres comme aux prêtres catholi- ques y Et encore les i^urés qui i)bservent à la lettre nos instructions, ne reste- ront-ils pas t^xposés à voir leur prônes et leurs st^rmons examinés, épilogues et censurés par un juge laïc, et même leurs décisions et exhortations au i-onl'essio- ual ^ Nos propres Lettres Pastorales n'ont-elles pas été C(»nsidérées par certains juges comme constituant un iu:U^ d'influence indue spirituelld :" N\'nt-i\ pa^ temps fie l'aire cesser un tt'l état de choses '

4o. L'élect)^!^ de Ijerthier est une dernière objection de V. (>. Mais dans cette élection : -je vois moi, autre chose que certaines imprudences, exagéra- tions ou intempérances de langage de quelques curés: je vois le fait de juges laïcs et d'avocats qui forcent les témoins à répondre sur l'enseignement du prê- tre en chaire (.'t sur sa direction au confessional, et tandis qixe des hommes du monde, des députés et des journalistes se si'uteut révoltés de pareils méi)ris des choses saintes et des droits de l'Eglise, des Evêques verraient tot\t cela froide- ment et ne profiteraient pas des bonnes dispositions de nos législateurs pour mettre tin à de semblables abus !

N'avons nous donc pas écrit notre Ijctlre Pastorale du 1er Juin dernier sur le respect du à la parole de Dieu et au sacrement de Pénitence ? Voulons-nous revenir sur nos pas ? Ce ne sont pas des faits isolés, quelque regrettables qu'ils puissent être, qui doivent nous faire hésiter à maintenir les principes.

Quant à l'opposition que l'on peut redouter de la part de certains libéraux, n'avons nous pas tous dit à la suite de V. (r. le 22 Septembre 1875 : Tel qui crie aujourd'hui très fort que le prêtre na rien à voir dans la politique, trouvait na^-uére cette influence salutaire, tel qui nie aujourd'hui In compétence du cler<ré d/ins ces questions,

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e.X(tU<tH jadis la cureté de priiiri/ies qtie donnr ') un /uininif' V élude de la morale chrétienne} D\m vient ce chafçenient sinon de ce que l'on sent afj^ir contre soi cette influence que Von a conscience de ne plus vicriler ^ "

Ail nom du oiel, ne faisons donc point un ])as <>n avant dans la défense des droits do l'Eglise pour en faire toujours deux on arrière :" (V'ssons donc de récla- mer en faveur des principes, si nous n'osons jamais en appuyer l'application.

J'en viens maintenant à la pratique:

lo Pour tout au monde, qu'on ne sache pas dans le imblic que les Evèques sont divisés d'opinion dessus.

'2o. Vu cette division, si elle doit persister, aucun de nous, suivant moi, ne doit prendre l'initiative de presser l'introduction d<' ci-tte mesure dans nos Chambrt>s Législatives.?

80. Si avant qu'elle ne soit présentée, on nous consulte, je suis d'opinion que nous ne devons favoriser, ou plutôt provoquer cette démarche, qu'à la <on- dit ion expresse (///e V' ministère s en^a^e à ^ m/H' Un-mcme lainesure on au moins n l'nppuijer chaudement. Sans cela, je ne crois jias «qu'elle aurait beaucoup de chance de succès.

4o. Si l'on fait cette proposition en (,'luu..i)re. sans nous en i)arler, et en s'appuyant seulement sur notre Déclaration conjointe, je ne vois ]ias comment nous pourrions ne pas seconder le mouvement, sans manquer grièyement à un devoir rigouri'ux, et sans paraître nous déjug'er m:)us même. Malgré (>ela, je re- garderais comme bien imprudente cette action d'un député (]ui présenterait une telle mesure, sans s'assurer aui)aravant si les Evèques croieiit h' moment opportun ; il semblerait \(niloir nous forcer la main. rourrioiÉiR)us c(q)eiulant tirer de l'arrière ?

'" Dans tous les las, c'est une question d'opportunité que nous pouA'ons cer- tainement régler entre nous, sans en fatiguer l'ncore la Proi>agande. Si nous ne pouvons nous mettre d'accord, restons tran(]uilles, et attendons les événements.

Veuille/ agréer Monseisïueur. l'hommag-e de mes sentiments respectueux.

(Signé) t Jean Ey. di'. Kimoitski.

I>. S. Permettez-moi d'exprimer ici nia ferme persuasion ({ue, si V. (î. le veut, cet amendement sera ado})té.

13V LETTRE DE Mou L. F. LAFLECHE, EV. DES TKOIS-RIVIEKFS.

Séminairt^ des Trois-Rivières, 1 Avril 1881.

( Privée)

1 l' flommihie J. A. Cha/i/ein/.

Premier Ministre de In Prnw de Québec

Honorable Monsieur.

J'ai riionneur de vous adresser, en même temps que la présente, un exem- plaire de la brochure sur l'inltuenee spirituelle indue, dont Le Journal des Trois- Rivières, vient de donner uiu' deuxième édition. L'auteur y a l'ait quelques oor- r*M'tions pour préciser davantage sa [)ensée sur eertains points, et il y a ajouté «leux articles, lun intitulé : "Un dernier mot à M. L. O. David, et "l'autre : " Notre profession de ibi sur linlaillibilité rontilicale." J'ai la confiance que vous voudrez jeter iin coup d'œil sur cet écrit, (jui a pour but de Jeter un peu de lumière sur cette ii-rave question qui touche à nos plus l'iiers intérêts reli- gieux, et que tous les véritaldes amis de la liberté relig-ieuse et des droits de l'Eglise doivent désirer comme les Evê(^ues delà province, voir régler au plustot dans le sens demandé par les Prélats dans leur déclaration de -2(5 Mars 1877.

Dans mon humble opinion, il ne faudrait pas traiter cette question au l)oint de vue des partis politiques, mais bien au point de vue religieux et cons- titutionnel : car tel est son véritable caractère.

Tous les amis de la liberté et des droits de 1" Eglise, à (lueb^ue parti politi- <iue et à quehjue croyance religieust» qu'ils appartiennent, doivent désirer qiu' «•ette loi soit modiliée de manière à ne pouvoir être étendue au domaine reli- gieux ; et il n"y a que ceux qui veulent soumettre l'Eglise à l'Etat c'est-à-dire Dieu à César qui peuvent en. vouloir le maintien.

Par conséquent, cette question n'ayant ])oint essentiellement le carai'tère politique, pourrait Ibrt bien n'être pas une question ministérielle. Cependant si le ministère trouvait \A\\s à ]n-opos de s'en charger, je ne doute pas qu'il réussirait à la, faire passer à une grande majorité, surtout à la veille des élec- tions. lUen peu de députés catholicpies, quelles que .soient leurs opinions libé- rales, oseraient ainsi se mettre en opposition directe avec l'Episcopat, qui a dé- claré solennellement que cette loi telle qu'interprétée, porte une atteinte grave à la liberté du culte catholique garantie par les traités et la constitution du pays, et viol(> les droits imi)rescriptibles de l'Eglise, rermettez-moi de vous le dire, Mr. le Ministre, vous pourriez, en cette circonstance, rendre un ser\ ice signalé à la religion, en exposant avec votre talent ordinaire, la nature et les droits de la société religieuse, sa liberté et son indépendance vis-à-vis la société

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138

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civi1«>, les rai)ports do ces dmix soririrs, la sxihordiniiHon d(> l'Etat à l'Eyliso ou de ('('sar à Difii, dans los choses uiixtos. et jour complctc indépcndamo dans It'j^'hoscs do U'ur domaine iiroprc. Cet exposé de principe, dans une telle <'ir- constanco, ne manquerait pas do vous grandir dans l'opinion de tons los vérita- ])les catholi(jUos. des honnêtes jn-otostants, ot de tous les hommes bien pensants et éclairerait en morne tomi)s un grand nombre de personnes ijui n'ont jamais eu occasion do s'occuj)er de ces sortes do ([uostions.

>Si vous pensez qu'il est plus avantageux d'en l'aire une question ouverte ot do la l'aire proposer par (pielque dé])uté, jo vous conseillerais do vous adresser à Mr. Mathieu <le 8orel. Il est peut-otro mieux préparé que tout autre, par los études qu'il a faites pour défendre les prêtres accusés dans la contestation do Horthior, et il a pu juger par lui-même dos funestes c<jnséquenct's ([u'ontraino nécossairement cette ingéronco do l'autorité civile dans le domaine religieux.

Si la question n'est pas réii'léo avant les ])ri)chaines élections, il pourrait arriver cpie los libéraux s'en serviraient comme d'une arnu- redoutable oontro les conservateurs. Ils iw manqueront i)as de dire, s'ils sont un peu habiles, que ce sont les con.servatours (jui ont fait passer cette loi de l'inlluonco indue, ot (]Uo malgré los interim'tations funestes qu'elle a reçues, ot los réclamations des- livêques contre les Jugements qui l'ont étendue au domaine religieux, ou viola- lion des droils do l'iîlgliso, l'os moines conservateurs l'ont constamment nuiinte- nuo, et ont ainsi rolusé à l'Kglise la i)rotection à laquelle elle a certainement droit.

Je pense bi(>n (jno vous roncontrero/ devant vous toute riniluonco occultt» do la i'ranc-maçonnerio ; (jui est déjà énorme dans iH>tre i)ays, beaucouj) plus qu'on ne le croit, et qu'il jjourrait se fornu^r uiie alliance avi'c le fainitisnn^ i)ro tostatit ot les lil)éraux radicaux !

Je ne doute pas cependant (jue vous ne triomphiez do cotte opjmsition (jui peut-être aussi ne surgira pas. (^uand les principes auront été exposés bien clairement, les honnêtes [)rotestants comi>reiidront qu'ils y sont intéressés comme les catholiques ; ot il sera diilicilo pour les catholiques libéraux de s'op- poser ainsi carrément à la liberté do l'Eglise demandée par les lîvêques ot la ffrando, majorité do leurs co-reliiï-ionuairos.

Enhn Je prie le Seigneixr de vous donner .son Esi)rit de lumière et de force pour mener ci'tto affaire à l)onno lin, et de vous accorder selon votre demande les g-ràres il'éfnt, à vous et à vos Honorables collègues, ot surtout la grâce d'y être hienjidèle.

Veuillez agréez l'assurance de ma plus hante considération, Monsieur le Ministre, et me croire, Votre tout dévoué Serviteur.

t L- F. KV. DES ÏROlS-RlVIÈRES.

180

LKTTK'E DE MUR LAFLÈCHE A M. MAïllIEU. Ech., M. P. 1'.

t^t'iaiiiairc des Trois-Kivit^res, ♦3 Mai 1881.

M. Mnthieii, En: M. P. P.

Mon »'her Mouwit'ur.

A(J inij)ussihi7e nemn fenetitr.

Merci do votre bonne volonté ; le bon Dieu vous en tiendra eompte, j'en ai la confiaiu'e, et persévérez dans .vs sentiments ehrétiens (jui vous t'ont tenii' fermement à la liberté du eulte .'atholique et au respect des droits sacrés di^ TEglise. De mon e6té j'ai fiiit ce que j'ai pu pour obtenir le redressement d'une loi, dont l'iuterprétation a été jugée par les Evêques de la province uiui viola- tion de cette liberté et de ces droits garantis par la constitution ; j'ai travaillé à démoïvtrer la vérité et l'exactitude de ce jugi-meut et à é.lairer à ce sujet l'opi- nion publi<iue; cm.| éveques sur huit ont approuvé mes vm-s sur la conv.- nan.v de faire régler au plus tôt ...tte grave question ; la députation y était préparée et l'aurait réglée sans diiliculté, d'après ce que j'ai appris de bonne source : et vous êtes vous-même de cette opinion. Et voilà que c(uix qui ont de- mandé l'amendemont de c^ette loi, s'y reiusent pour des raisons que j'ignore et des craintes que je ne crois pas fondées ; mais cependant, que je respecte", à cau- se de l'autorité dont ils sont revêtus.

En conséqueiue, je n'insisterai pas davantage à cause des inconvénients qui pourraient eu surgir. Cependant il demeure constant que les l'Jvèques de la Province n'ont pas changé d'opinion sur la funeste interprétation ih> cette loi et qu'ils désir.'ut encore la voir amendée. Voilà l'essentiel pour les députés. La question d'opportunité, ils peuvent la jugt>r comme les éveques, et je pense qu'il aurait été mieux de ne pas les consulter à ce sujet le printemps dernier, et d'agir. C'est encore mon avis. La députation connaissant l'opinion des éveques sur hi perversité de cette loi telle qu'interprétée et leur désir de la voir amen- dée, dm-ra la faire amender aussitôt (qu'elle croira la chose possible, sans leur en-^ parler davantage. ^

Je regrette profondément (jue les chefs conservateurs n'aient pas compris cela, et n'aient pas réglé cette question avant les prochaines élections. Fasse le ciel qu'ils n'aient pas alors à le rei^retter ! :Sur ce, je prie Dieu de vous avoir en sa sainte garde et je dcuneure,

Votre tout dévoué serviteur.

t L. F. EV. DES TiJOlS-ltiVIÈHKS,

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140 LETTRE DE L'IION. M. MATHIEU, JUGE DE LA COUR STTI'ÈKIEURE,

Jolifttt", 2H oftobn' IHHl.

A Monseigneur LdjUrhr Er. ile.x Trais- liirièrcs. ^

Moii«L'igneur.

J'ai n;vu dans le U'iaps, votre lettre dalée <lu (i niai (leniier, (laiis la ([Uelle vous me remerciez des etiorts que j'avais laits pour l'aire replier la question de riulluenee indue eléricale et pour l'aire amender l'acte électoral de Qn»''bec confor- mément aux principes catholiques telh ([ue délinis par le S. l'ère Pie IX dans le Syllabus, et vous m'engagiez à ne pas aller plus loin et à renoncer à cette mesure, puisque ceux qui l'avaient demandée, y renonvaient pour le présent.

.l'étais sous l'impression qixe les Evèijues d(! la Province étaient unanimes à demander la i)assation d(! cette mesure ; mais sur une remarque du Premier Ministre, dans un Canctis dix parti auquel j'appartenais, j'ai cru devoir commu- ni(|uer avec Mgr l'Archevèciue et aussi avec mon Evéque diocésain, l'Evéque de St. Hyacinthe. Ces deux Révds. Seigneurs m'ont répondu (qu'ils considéraient (jue le temps n'était pas opportun pour présenter une telle mesure. J'ai écrit à Votre Ci randour et je Inilormais de la réponse que j'avais re^ue de Mgr l'Ar- chevêque et de Mgr lEvéque de St. Hyacinthe, et c'est sur cela que Votre Grandeur ma de suite répondu par sa lettre du ti Mai dernier commençant par ces mots : " Ad tinpossibile ne/nu teneliir. "

J'ai regretté beaucoup cette crainte de la part di' Mgr. l'Archevêque et de l'Evéque de St. Hyacinthe au sujet de cette meusure, qui, dans mon humble opinion, aurait été l'acilenuint adoptée par la Chambre, si l'on eut été sous l'im- pression que les Evêques étaient unanimes sur ce point.

Je l'ai regretté beaucoup parce cpie j'ai éprouvé combien cette loi rend fausse la position des catholiques désireux de se soumettre aux enseignements de l'Eglise.

Depuis ce temps, je ne sache pas que Votre Grandeur ait fait aucune démarche pour l'aire modifier cette loi.

J'ai l'honneur d'être, de Votre Grandmir, le très humble et obéissant servi-

teur.

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M. Matihkv.

APPENDICE

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LES DIFFICULTES RELIGIEUSES EN CANADA.

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MEMOIRE DE L'EVEQUE DES TROIS-RIVIERES

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LES DIFFICULTES RELIGIEUSl'S EN CANADA.

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Aux Ëminentissimes Cardinaux de la Sacrée Oongrégation de la Propagande

Ëminentissimes Scijfneurs,

Le soussigné, évêque des Trois- Rivières, demande respectueusement à Vos Eminences la permission de leur soumettre les documents ci-dessous, relativement aux difficultés religieuses du Canada, complétant et appuyant ce qu'il a eu l'honneur de leur exposer dans le Mémoire qu'il a mis devant la S. C. de la Propagande au commencement de ce mois. Ces documents lui ont été communiqués par des hommes de la plus haute respectabilité et des plus exactement renseignés sur ce cju'ils exposent. Il certifie que les présents extraits de ces documents sont conformes aux originaux qu'il a en main, et qui seront communiqués à V^os Eminences quand Elles le désire- ront.

Il demeure avec la plus haute considération et le plus profond respect De Vos Em. le très humble et tout dévour serviteur + L F. Ev. des Trois-Rivières. Rome, le 20 février 1882.

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142

PREMIER DOCUMENT.

ET^T SOCIA-Xj IDTJ (JJLlSlJ^JDJi^

Pour biiîii comprendra quelle eut aujourd'hui la [«oKilion <le l'I'liiliso vis-à- A'is de l'Etat au Canada, il est nécessaire de nous rapjH'Ier quelle était la légis- lation de ce pays, à répocpxo les Anglais en firent la couciuéte, (JucîIs ont été sur elle les etlets de la conquête et à qui il faut attribuer les funestes change- ments qui depuis <e temps y ont été introduits.

I.

Ehit social et Icgis/ti/ion ilu Cunudn tira/if ht roiKiiirtr.

A lépoque de la conquête, la législation du ('anada n'était autre (jut' cello de l'ancienne monarclv(ï Irançaise. L'Etat reconnaissait l'Eglise comme société i'..;iuc.^ par Jésus-Christ; mais déjà les Parlements travaillaient ji la dépouiller sy. ' matiquenient de ses droits et de ses libertés. ]']t l'énergie seule des pasteurs et des fidèles aurait pu mettre alors un obstacle iiux empiétements des hommes d'Etat sur les droits de l'I'lglise. Néanmoins la législation était l'iicore bonne; il evit fallu la mettn; à l'abri des influences parlementaires. iy]']glise et l'Etat jcmissaient, dans leurs rapports mutuels, de toute leur liberté, de toute leur indépendance. L'Etat reconnaissait l'I'lglise comme une vraie société, indéjien- dante de lu société civile. L'ICglise avait son pouvoir législatif, judii'iaire et coercitif, et l'exerçait librenu-nt. L'iitat lui était uni et subordonné, et recon- naissait (jue c'était jmur lui un devoir <le protéger la liberté et l'indéiiendance de l'Eglise. Et bien (pie les faux princii)es du gallicanisme eussent vicié cette législation si chrétienne dans son origim», néanmoins l'Eglise était toujours reconnue comme une société indépendante, ayant le pouvoir de faire des lois, île juger et d'infliger des peines.

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EffeU de la t<>in/urh' sur la légii^lation du ( 'a/iadti.

Les anglais firent la conquête du jiays. liln vertu du traité complu entre la France et l'Angleterre, les Canadiens conservèrent la liberté de leur religion et do leurs lois. Les Anglais étaient jtigés d'ain'ès lets lois anglaises, et les Canu'

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Uions-Prançais d'après les lois frauçaiisos. Ia's Protestants profossaitMit librement leur reli<i-ion, et les Catholiques la leur, sans que les nus fussent subordonnés aux autres. L'état social des Canadiens-Français était donc libre et indépendant de l'état social des Protestants. Les uns et les autres jouissaient d'une é^-ale liberté pour observer Icxir religion et se gouverner d'après leurs lois. Le Cana- da était un Etat catholicjue si^ gouvernant d'après ses lois et relevant de la cou- ronne d'Angleterre.

La quinzième année de la reine Victoria, la Constitution laissant les Cana- diens-Français se gouverner d'après leurs lois, reconnaît expressément la liberté des cultes, par consé([uent donne aux Catholicpu's une nouvelle garantie de l'état social (|ue leur avaient lussuré les traités. Voici le texte de la ('onstitu- tion ;

" Attendu (jue l'admission de l'égalité, mix ye\ix de la loi, de toutes les dénominations relisrieuses, <'sl un principe reconnu de la législation coloniale :

" Attendu (jue dans l'élatet la condition de cette province, à huiuelle il est particulièrement applicable, il est à désirer ijue ce primipe reçoive la sanction «lirecte de l'Assemblée législative, (pli reconnaît et déclare qu'il est le principe rondamental de notn^ politique civile: à ces (Causes, qu'il soit déclaré et statué par très-excellente majesté de la reine, ]Kii- et de l'avis tl consentement du conseil législatil' (!t d»' l' Assemblée légi.slativ(^ de la province du Canada, cons- tituée «'t assemblée en vertu et sous l'autorité d'un ai'te passé dans le Parlement du royaume uni de la Oiande-Hretagne et d'Irlande, et intitulé: "Acte pour réunir les provinces du Haut et Has-Canada, et pour le gotivenienient du Cana- da ", et il est par le présent déclaré (>t statué par l'autorité sus-dite, que le libre exen-ice et la jouissance de la profession et du culte religieux, sans distinction ni |)rélérence, mais di» manière à ne pas servir d'excuse à des actes d'une liceiise outrée, ni de justilication de prati([ues incompatibles avec la paix et la sûreté de la province, sont permis par la constitution et les lois de cette province, à tous les sujets de sa majesté en icelle (14, 1;'), Vict. ch. nr)). "

Ija législature Has-Canadienne aflirmait en ISâl (jue " l'égalité, aux yeux de la loi, de toutes les dénominations religieuses, est un princiin' reconnu de la législation locale, et (jue dans l'état et la condition de cette province, à la(|uelle il est i>articulierenu'nt applicable, il est à désirer que ce principe reçoive la sanction dire«-te de l'Assemblée législative, qui reconnaît et déclare qu'il oui U' principe fondamental de notre politique sociale. Elle déclarait et statuait que le libre exenice et la jouissance de la profession et du culte religieux, sans dis- tinction ni prèférenct', mais de manier^» à ne pas servir d'exi-use à des actes d'une licence outré(> ni de justilication de prati(pies incompatibles avec la paix et la sûreté de la province, sont permis par la constitution et les lois de celte province à tous les sujets de sa majesté en icelle (14, IT), Vict. c. 171).

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Cette déclaration énonce trois principes, qiîl ressortent d'ailleurs de toute notre législatio)i : lo Que la constitution et les lois de (-ette provinse garantis- sent à tous les sujets de sa majesté le droit d'exercer librement leur religion ; 2o Que la seule restriction qu'elles y apportent résulterait d'une licence outrée ou de pratiques incompatibles avec la sûreté de la province ; 3o Que la loi a<-corde une protection égale, sans distinction ni prétérence, à toutes les déno- minations religieuses. Tel est le princij)e fondamental de notre lonstitution politique. (Pagnuelo, p. 207, 258).

Portails lui-même a énoncé le principe fondamental de la liberté des cultes, vers la Hn do son vapjjort sur le Coni-ordat :

" Quand une religion est admise, on admet, par raison de conséquence, les prin« ipes et les règles d'après lesquelleis elle se goiiverne. "

Conséquemment, la religion catholiqiu^ étant admise, l'Etat admet l'aiitori- qui la gouverne, il l'admet telle qu'elle est. et telle que la vénèrent tous les peuples catholiqvu^s. Cette puissance a un pouvoir et des attributions qu'elle a reçues de Dieu, et qui ne dépendent pas des gouvernements de la terre, et ceux- ci ne doivent pas avoir la prétention de les partager, ni de les imiter à leur gré. ( >r, parmi ces droits de l'Eglise, se trou veut ceux de posséder, d'enseigner, de fonder des ordres religieux, etc. En admettant donc la religion catholique, ou l'admet avec tous ses droits (]ui ne peuvent être séparés d'elle. Tel est le prin- cipe de la liberté d'S ( ultcs.

Nous voyons doue qu'en vertu de la constitution du Canada, les catholi- ques restent dans la légalité et ne donnent aucun sujet de se plaindre aux pro- testants en réclamant des lois qui tonsacrent la liberté de l'Eglise, ou eu s'oppo- sant à tout ce qui pourrait l'entraver. Notre condition sociale ne dépend donc en rien des protestants et ceux-ci agiraient inconstitutionnellement, s'ils exi- geaient des catholiques quelque chose de contraire aux droits de l'Eglise.

Que nos libéraux-catholiques n'allèguent donc pas les concessions qu'ils doivent faire aux protestants. Les protestants nous laissent jouir de la liberté en tout ce (|ui regarde notre culte. Que ceux qui gouvernent le pays ne mettent donc pas d'entraves aux droits des catholiqiaes, comme ils se gardent bien d'en mettre aux prétentions ndigieuses des protestants.

III.

L'ex/irH Uhéml travaille ù faire dis/iaraUre 'le noire nnle /los anriennes lois rntholiques.

Ce ne sont pas les protestants, mais bien les catholiques-libéraux ([ui ont changé notre ancienne législation et violé les droits de l'Eglise. Aujourd'hui,

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ropix)sitiou aux réformes qui sout lu'Hcssain's pcmr rumottro los fatholiques (mi poshK^ssion (le leurs droits religieux ne vient pas de la part des protestants, mais bien de la part des eatholiques-libéraixx.

Remarquons aussi que les francs-maçons sont très-nombreux au Canada.

]jd liiande lojre du Canada dirigeait, en 1865, cent trente-neuf succursales ; <!^uébec et Montréal comiitaient (piarante-deux loges. Le nombre, depuis ce temps, n'a fait qu'augmenter. (1)

Or les frani-s-maçoiis sout les alliés naturels des libéraux. Ils les secondent dans toutes leurs mesures cojitre les libertés de l'Eglise. Les libéraux, de leur côté, leur témoigjient une grande bienveilhuK e, et vont jusqu'à les excuser en disant que les fraiics-niavoiis de i e pays sont bien différents de ceux d'Europe, qu'ils ne forment que des sociétés de bienfaisance. C'est précisément à cause de <'ett(> i'ausse idée des francs-maçons dxi Canada que des membres de l'Universi- *é-Laval voulaient faire iKccpter à Rome, que le Souverain-Pontife déclara un jour tjue les Irancs-mavons d'Amérique sont aussi mauvais que < eux d'Europe et qu'ils t>u ourent la même <ondainnation.

Une autre preuve de l'entente qu'il y a (Mitre les libt'raux et les francs- maçons c'est (pie, pendant plusieurs années, des fraiics-maçons étaient profes- seurs à l'Université-Laval, et les libéraux de l'Université prétendaient justifier leur iirésence dans ce torps enseignant. Ne soyons donc pas étonnés, si nous allons voir prendre tant de mesures contraiivs aux libert(''S de l'Eglise.

Les protestants n'auront pas besoin d'y prendre part, les francs-maçons unis aux libéraux catholiques du Canada travailleront suffisamment pour asser- vir l'Eglise à l'Etat. ]"jt jamais l'Université-Laval ne dira un mot pour réclamer «'U faveur des droits et des libertés de l'Eglise.

Une erreur généralement réiiandue parmi Icjs catholi(|ues du Canada, c'est <iue le vSyllabus a été reçu dans le pays. Il a été imprimé dans les journaux, mais rejeté entièrement par le gouvernement. Aucune de.s (}rreurs qu'il con- <lamne n'a été njetée de notre Code. Il suffit de rajipeler quelques uns des droits de l'Eglise, son droit d'acquérir, de posséder, d'administn^- ses biens, de diriger les écoles ; il suffit de ra])peler les usuri)ations sacrilèges des biens occlésiastique>i dont le gouvernement est encore coupable, pour produire la plus vive irritation parmi les libéraux-. atholi(iut>s, surtout parmi ceux qui sont îiièlés aux affaires du a-ouvernemeiit.

Aujourd'hui, le Canada présente un peuple catholique, soumis de tout son 4'U'ur aux décisions du 8aint-»"^iège. mais dont U^s gouvernants, catholi(pies- libéraux, et la législation admettent les faux principes condamnés i>ar le 8aint-

«Sièjre.

(!) Kii ISTIi. le Canada coiilptiùt J'.'l li'jiiK. et en l»''.i. il et) imiiiitak .S3,'>.

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Ceux qui gouvernent se montrant souvent pieux, fré(juenteut les Sacre- mentis, ont des égards pour le clergé, tout en tenant fortement à L'ur faux i^in- cipes.

Certains membres du elergé, par suite d'une déplorable ignorance, regar- dent (;omme un droit acquis par l'Etat, d'imposer des lois et des règlements n l'Eglise. Ijes témoignages de bienveillance et d'amitié que ces prêtres donnent à ces hommes d'Etat libéraux les entretiennent malheureusement dans leurs funestes prétentions, et leurs fausses maximes sont justifiées aux yeux d'un grand nombre d'hommes simples qiii disent : si ces hommes d'Etat avaient tort, ils ne seraient pas si intimement liés aA'Sc des prêtres distingués. Et ainsi l'in- Huence des catholiques-libéraux augmente toujours par une espèce de conniven- ce de plusieurs membrtis du clergé.

13'autres prêtres sont véritablement instruits, ils sont loin d'admettre de faux principes sur les droits de l'Eglise, mais par faiblesse de caractère et par timidité, ils n'osent pas tenir ferme devant des hommes d'Etat qui sont leurs amis et qui exercent une ffrande influence sur eux.

Parmi (>ux, il y en a qiii défendent, dans leurs écrits, les vérités ]>ro(la- mées dans le 8yllabus : mais il n'évitent pas dans la pratique de faire dt>s con- cessions à l'erreur.

IV.

Aperçu <<^f>néra/ sur hi léiris/nfion nvliielle du Cuiid'ln.

Les codihcateurs, au lieu de se borner à résumer les anciennes lois françai- ses, y ont ajouté des arrêts des parlements et des décisions des lénMstes, infectés (les nniximes parlementaires et gallicanes. Le code tout entier ayant été approu- vé par les chambres canadiennes, il s'ensuit que les fausses maximes parU'nien- taires infectent iu)tre législation, surtout en ce qui regarde les rapports de l'Eglise et de l'Etat.

Notre législation nouvelle et nos hommes d'Etat libéraux ne reconnaissent pas l'Eglise comme ixne société indépendante. Dans la partiqiie, ils ne recon- naissent pas au Souverain- Pontife le droit de faire des lois qui obligent le gou- vernement. Si ceux qui nous gouvernent reconnaissaient au Pape ce droit, ils se soumettraient à lui, et au lieu de maintenir et de défendn; leur législation, ils en effaceraient tout ce qui est contraire au Syllabus.

D'après notre législation actuelle, l'Eglise n'a pas par elle-même le droit de l)osséder. Les st'ules corporations rticonnues par le gouvernement en reçoivent ce droit, et ce droit est limité. Il n'v a par conséquent plus do biens ecclésias- tiques, des corporations civiles ne pouvant posséder que des biens civils. De vient que des taxes peuvent être imposées sur les l)ien8 que possèdent ces cor-

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porations, ot ce n'est qi\o par un privilège de l'Etat et non en vertu de Timmu- nité eeelésiafitiqiie, que certaines corporations seront exemptes de l'impôt. Ainsi les évôchés, les paroisses, les séminaires, les maisons religieuses existent légalement et peuvent lîosséder comme corporation civile, et non comme cor- poration religieuse. L'état les établit et leur donne des droits ; leur impose des taxes ou les en dispense. Ce que l'Etat établit, l'Etat peut le supprimer. Il peut donc supprimer les établissements religieux comme il supprime les éta- blissements civils. Et alors à qui appartiexidront leurs biens ?

L'Eglise n '(existe pas comme société indépendante, elle ne peut donc pas posséder ; les biens de ces corporations éteintes ne peuvent donc pas revenir à l'Eglise, ils reviendront à l'Etat comme biens abandonnés.

Liî gouvernement agit encore aujourd'hui en vertu de ces faux principes.

Les Jésuit«'s et les ]ié<'ollets ayant cessé d'exister au commencement de ce i^iècle, leurs bi(>ns sont revenus à l'Etat, car l'figlise n'a pas par elle-même le droit de posséder, lille ne possède que par ses corporations, disent les légistes. Les corporations n'existent plus, l'Eglise ne peut plus jwsséder par elles, et «■es biens reviennent à l'Etat.

Ainsi. I(> nouveau code, en refusant de reconnaître l'Eglise comme une société indépendante, détruit l'ancienne législation, nie les droits de l'Eglise et rejette le .Syllii))us.

L'Etat s'arroge h' droit diî faire des empêchements dirimants du mariage, de prescrire la forme du mariage, de juger les causes matrimoniales et de pro- noncer sur le lien conjugal,

Le gouvernement, d'après nos anciennes lois, devait protéger les lois ecclé- fiiastiques établies par l'autorité spirituelle contre ceux qui refusent de s'y sou- mettre'.

Sans consulter l'Eglise, contrairement à la volonté de l'Eglise, l'Etat abolit nos anciennes lois ecclésiastiques, en fait de nouvelles et les lui impose. Il a renoncé au rôle d'être le protecteur et le défenseiir des lois de l'Eglise, pour s'en faire le législateur; et on voit des laïques qui ne soupçonnent même pas la ionstitution et l'organisation de l'Eglise, faire des lois qu'ils lui imposent ; et ils ont de sévères punitions ])our les chrétiens lidcles et pour les prêtres qui oseraient refuser de s'y soumettre. L'Etat ne reconnaissant pas les ti-ibunaux ecclésiastiques, il s'ensuit que toixtes les causes ecclésiastiques sont jugées par les tribuuiiu.x laïques ; et les prêtres, les grand- vicaires, les Evêques peuvent être légalement cités devant des juges laujues et condamnés par eux pour des causes ecclésiju;tiques. On a vu des tribunaux laïques examiner la validité des lois de l'Eglise, la validité des excommunications, des lois de l'index, citer devant eux des grands-vicaires, même di's évêques, pour des causes purement *?eclésiasti<jues, «omuii' dans la cause Ouibord, dans la cause de Poulin et Trera-

t

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l)lay ; <U's curt'îs ont ('ti' (•oiidainnt''s à de Ibrtt's amondos pour avoir l)6ni doK ma- riages de mineurs sanw la permission des parents ; bien qu'avec la permission del'Evt^que; et on a entendu des juges l'aire les réprimandes les plus sévères et les plus ineonvenantes à des eurés et à des grands-vieaires, comme dans les tauses de De Kouville, de Miehon.

Et néanmoins ces grands-vii-aires et ces eurés, avaient agi conlbrmément aux canons de l'Eglise.

Toute lelte nouvelle législation a été imposée à l'iilglise du Canada depuis l'existence de l' Université-Laval et aut.-iin des membres de ses do<'tes facultés n'a songé à défendre les droits de l'Eglise.

Le mal a déjà fait de tels progrés, les faux principes sont tellement répan- dus, que personne ne songe à protester contre de pareilles iniquités, en procla- mant publiquement la vraie doctrine. On trouve tout naturel qru' l'Eglise soit subordonnée à l'Etat, et certains professeurs de droit de l'Université-Laval, loin de combattre ces doctrines, les enseignent, en disant qu'ils doivent bien ensei- gner la loi telle qu'elle est. Ils devraient avant tout, enseigner les vrais princi- pes et faire connaître à leurs élèves quelles sont les lois injustes, parce qii 'elles sont opposées à la loi et aux droits de l'ICglise. .\insi ces élèves discerneraient les lois Justes des lois inja.stes.

Mais exposer de fausses lois, sous prétexte que ce sont des lois, soutenir ces lois au lieu de les combattre sous prétexte que ce sont les lois du i)ay^s, est un procédé qui ne peut être adopté (jue par un professeur catholique-libéral, (lui met la loi civile au-dessus de la loi ecclésiastique. Ainsi on prépare les générations les plus hostiles aux droits de l'Eglise.

Le Code civil en ne faisant aucune mention de l'iiglise comme société, aucune mention des tribunaux ecclésiastiques, dépouille par sou silence, l'Egli- se de tous les droits qu'elle a comme société.

Dans notre parlement provincial, la grande majorité est catholique, et au lieu de protester contre les laux principes, souvent elle vote des lois anli-catho- linues, par suite des principes catholiques-libéraux qui y dominent. Ils préten- dent sauvegarder l'Eglise, en souuu^ttant le droit canonique au droit commun.

Et si notre législation est opposée aux droits de l'Eglise, encore mm fois, ce n'est pas (jue nous soyons opi)rimés par les protestants, mais les catholi(iues- libéraux unis aux francs-maçons croient agir avec beaucoup de sagesse, en faisant aux protestants toutes les concessions, même quand ceux-ci n'en de- mandent pas, et en sacriliant les principes catholiques. Les i-atholiques-libé- raux sont plus à craindre, quand il s'agit de principes, que les protestants eux- mêmes. Ils imitent les Chambres libérales de France, d'Italie et d'Esjjagne, et leurs efforts produiront infailliblement, avec le temps, les mêmes résultats.

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Déjà Tautorit.'' ch" l'JÎ<rlise baisse partout dans le pays. La voix du Paiie, pu- bliant le Syllabus, est nulle pour le gouverucnicnt et pour la majorité dos Chambres. L'Eglise demande à .ses enfants qu'ils respectent ses droits et ils tontiuuent de les méeonnaitre.

Nos hommes d'Etat, dans les conversations privées, sont pleins de bien- veillance pour l'Ei^lise, mais dès qu'ils agissent comme hommes d'Etat, soit timidité et crainte de rencontrer une opposition, soit mauvaise foi, ils montrent par leur conduite qu'ils ont perdu le droit d'être crus dans tout c^ qu'ils disaient comme hommes privés. Ainsi, comme hommes privés, ils disaient qu'ils voulaient la restitution des biens de l'Eglise, comme hommes publics ils disaient qu'ils n'y consentiraient jamais.

V.

Combien le libéralisme esl mrnnné dans In rlaxse goiirernanle du paya.

Nous rapportons ici ce qui se passe dans l'assemblée du Canada en 183(5. C'est le meilleur moyen de connaître l'esprit du pays dans la première moitié de ce siècle. Les idées de M. Papineau sur l'enseignement ont prévalu, ont dicté les lois qui ont été faites plus tard. El si depuis quelques années il y a réaction contre ces lois, les faux principes qui les ont inspirées prévalent toujours dans la législation ; seulement, à cause des réclamations de^ catholi- ques, on n'ose pas en déduire toutes les conséquences.

En 1836, ce n'était pas le désir de réparer les injustices commises enverr, l'Eglise, ce n'était pas en vue de défendre ses droits sacrés que plusieurs récla- mèrent les biens des Jésuites et que les Chambres s'adressèrent à cette lin au gouvernement britannique. L'amour de l'Ejflise, le désir de défendre ses droits n'étaient ix)ur rien dans toutes les ré<;lamations faites à cette époque. Les

«'sprits étaient alors soumis à l'inlluence des idées libérales dont M. Papineau

était Tardent propagateur.

Les paroles que celui-ci prononça à la tribune de l'assemblée, et qui sont rapportées dans les journaux du temps (voyez le Canadien du 24 février 1836) nous font connaître quel était dès lors le plan qui a été enfin réalisé en 1856.

" Ces biens, dit-il, furent donnés exclusivement pour les catholiques, iwur un avenir français et catholique. Pour des raisons d'utilité et de justice, nous i-.onijiiiitons' qu'il soient dorénavant pour les régnicoles de tout le pays et de toutes les religions, et pour éviter les jalousies, les études théologiques en seront exclues. "

En conclusion. M. Papineau suggère Texpédient de nommer un comité pour dresser une rerjuête au Parlement impérial, exposant, outre la demande

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pour la restitution du collcg»', !»■ plan d"i'du<'ation librral (jncn se propose d'y suivre.

On le voit, M. l'apineau ne soupvonne nième pas la nature des biens des Jésuites. Il ne soupçonne pa.s qu'ils appartiennent à l'Efilise, et qu'il n'est per- mis à personne d'en dispo'-*er sans un induit apostolique. 11 ])arle de ces biens eomnie appartenant à la proviiue, comme étant soumis à l'administration et à la disposition des législateurs.

11 s'abandonne à ses idées libérales et consent que ces biejis soient employés })our tes rég-nicoles de tout le pays et de toutes les religions. Il (>xclue l'ensei- gnement de la théologie de ces écoles, alin de ne pas froisser les impics, et il veut pour tous le plan d'une éducation libérale.

Ces faux principes étaient très répandus dans ve pays, et on voit par la lec- ture des journaux du temps qu'il y avait un nombreux parti qui dénigrait l'en- seignement donné par le clergé, voulait créi'r un enseignement soustrait à son inlhuMue et remettre la surveillance et la direction de ces nouveaux (ollcges et écoles à des laïques et au gouvernement.

Ainsi, nous lisons dans le Canadien du 28 Novembre isyâ, l'article suivant :

- '• Depuis longtemps on se plaint que l'éducation donnée dans nos sémi- naires ne répond pas parfaitement aux besoins du siècle, quelle est trop peu l)rati(iue, trop sacerdotale, trop tournée vers l'étude des langues anciennes, des vieilles théories. L'expérience nous démontre tous les jours qite le jeune hom- me qui sort de nos institutions ecclésia.siiques, il a été pensionnaire toute sa vie, parait toirt neuf, tout ignorant, tout sot, lorsqu'il i>arait dans le monde, il ne sait rien de ce qu'il doit savoir Parce qu'il a dans la tête quelques phrases latines, quelques chapitres de < ahiers de rhétorique, queh^ues traités de philo- sophie écrits en mauvais latin, il se^^croit quelque chose ; et comme il a de la peine à se faire au monde, qu'il est ridicule, niais, bizarre, il se croit un homme de génie, au-dessus de la foule, et sa yauité le perd. kS'il n'en a pas trop pour s'apercevoir de ses défauts, alors il lui faut recommencer une nouvelle étude et tâcher d'oiiblier toutes ses pédautesques connaissances.

" Dans un pays nouveau comme le nôtre, ayant tant de j)opida-

tions diverses, les unes commerçantes, hss autres agricoles ; les unes industriel- les, les autres routinières ; les unes éclairées, les autres moins instruites

dans vxn tel état de société, il faut une éducation particulière, une éducation pratique, une éducation de coinmerçant, d'industriel, d'agriculteur, d'homme public. Il nous faut ici des hommes d'affaires plutôt que des littérat(uirs, des calculateurs plutôt que des latinistes, des homnuvs d'Etat plutôt que des hom- mes d'Eglise.

En effet, que fera notre jeune Canadien, si exact observateur des règles du

\

loi

nidimont, qui scaiulc si lùoii un V(U-k, et œiniait si bioii h verbiairo (K- nu Uvi- que, jm's du YiUikof si rusé, si entrepreuaiit, près dcH'Auuhiiis si iH'r«rV('rant. si penseur, près de l'Ecossais si hautain, si droit Y II périra sans doute.

Ceci posé, il nous faudrait doue une institution «ur un plan plus libéral, jikis général, plus adopté aux besoins de notre société, conduite par des hom- mes (]ui à des connaissanies profondes et étendues, jolj^nent la pratique des Jili'aires, l'usage du monde, l'esprit d'entrejmse. Cette institution, les l>iens des Jésuites nous oliVent le moyen de la fonder et de la maintenir. "

Dans le reste de l'article, l'auteur soutient (pie l'évéque n'a rien à voir dans les biens des Jésuites ; c'est au pays à les administrer par ses r(<])réson- tants.

Voilà ce ([u'on osait débiter dans les journaux les plus inlluents du pays.

On voit donc (|uelles étaient à cette époque les vues de la pluj)art de ceux qui réclamaient les biens des Jésuites.

Sous l'inspiration de M. Papineau, on voulait se mettre en état d'avoir des établissements, hors du contrôle de l'Efflise, sous la direction du gouverne- ment, afin de donner aux jeunes gens une éducation plus libérale, c'est-à-dire, l)lus mondaine, plus superficielle et moins religieuse. On ne trouvait rien de mi.'ux (pie d'employer les biens de l'Eglise pour apprendre aux jeunes gens à se passer de l'Eglise. Et on croyait faire un argument bien convaincant pour se faire remettre les biens des Jésuites, en disajit : Ces biens, selon l'intention des donateurs, et leur destination primitive, doivent êtie employés pour l'éducation des Canadiens. Les Jésuites n'existent plus ; donc ces biens nous reviennent pour être employés à r(Mu(;ati()n des ('anadiens.

Voici comment s'exprimait à ce sujet le CanndietK 20 novembre 1835 : Après avoir dit que le projet de remettre les biens des Jésuites entre les mains de l'évêqiie de Québec est loin de rencontrer l'assentiment o-énéral il ajoute: " Il est évident qiu> ces biens ont été destim';s à l'éducation reli<neuse <les Canadiens collectivement pris, tant français que sauvages, et que par con- .s(^(pumt le dernier individu de ces deux classes y a autant de droits que l'évé- que de Québec, <|ue le Va.\w nuhne ; et c'est au reste ce que personne ne contes- te. -^

La (juestion se réduit donc à peu près à savoir s'il est ])lus avanta<>-eux à î'(;ducation religieuse des Canadiens, que ces biens soient abandonnées sans réserve à l'évéque de Québec, que, par exemi)le, à une corporation dont il devrait nécessairement faire partie, que même il devrait présider.

Après avoir dit ce (ju'il y a à craindre de la mauvaise administration de l'évéque, il conclut : Ceci, bien et dûment considéré, les intérêts de la relio-ion aussi bien que le sens commun exigent que la proviiv<^e, par ses /eprésentants

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pnuiu'iit posso.sisiuii (le cos bii'ns. coiniuc à peu près un tuteur et ruriUciir «le •eux (le son i>upillt'. et (pi'elK' t'ii re<r|e riul;uiiiistratiou do tidle saire manions quelle ôte à rôvt'que l'occasion d'être injuste on partial, coninio tout homme est exposé à l'être, mais surtout un »'V('(|Ue, sans consi'il. sans oliicialit»!', sans le moindre contrepoids, «pii peut se u^lorilier de n'être responsable qu'au Souv»'- rain Pontil'e, dont il n'est pas impossible qu il ne soit que le souple courtisan ou le conseiller intéressé, i)ixisque lui seul expose le pour et le contre, anomalie (jui ne peut plus exister (jue dans l'Eglise : il est donc plus despote qu'aucun des potentats de l'Europe, si l'on en excepte i)eut-être l'autocrate de liiissie. Or cette irresponsabilité est uni- honte pour un peiq)le sensé qui se prépare à prendre |)lace parmi les nations civilisées du ylobe ; que dirait-oii donc si on plaçait sous ce contrôle' unicpie et desi)oti(iue tous les biens des Jésuites :" "

L'auteur de cet article crut [)ouvoir siuiier sans dérision: ifn Cunni/ien mlholiqne. Que penser de l'état d'un pays on continuait de recevoir dans les fa- milles eatholiciiu's les plus respectables, un Journal qui émettait de pareilles doc- trines ? Le nombre de ces Canadiens catholiques était tellement grand qu'ils l'em- portèrent à l'assemblée, et ils votèrent la loi de ISôtîsur l'enseignement, tout ce plan fut réalisé. iJe pareils Canadiens <atholi(iues u'étaient-ils pas dans toute la réalité des libéraux catholiques^ C!omment donc est-il po.ssible qu'il se soit trouA'é des hommes assez simples et ssez aveuffles. pour oser aliirmer publique- ment que le libéralisnu'-catholi(iue était inconnu au Canada avant 187;3. Il n'existait pas t'ormellement à cause de riu:iu)rance qui maintenait la bonne foi, mais il existait matériellement. Le ciiujiiieme concile i)arle du libéralisme formel.

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Nouvelle légixldlion du Bns-Cunaila sur le mnriai:^e chrétien.

Avant la promulgation du nouveau code, le Canada avait ran<ieune loi franç-aise sur le mariage. Cette loi était to\ite renfermée en un article tiré de l'édit de Henri IV de l'an 1600 : " C-onformément à la doctrine du concile de Trente, nous voulons que les causes concernant les mariages soient et appar- tiennent à la connaissance et juridiction des juges ecclésiastiques. " *'

La codification s'est faite par une majorité déjuges catholiques, qui étaient regardés comme des hommes véritablement pieux. Ils omirent dans leur rédac- tion l'édit de Henri IV qui était la loi, et y introduisirent des arrêts de parle- ments et des décisions de juristes qu'ils formulèrent en lois, de sorte qu'ils chan- gèrent entièrement la véritable loi du pays sur le mariage. Dans ces change- ments surtout on remarque l'inihumce catholique-libérale qui cherche toujours à subordonner la loi canoniqiu^ à la loi civile.

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Lt's ((Hlilicatt'ur.s onvoyaicut la mlactioji ilt- h-ur travail à rarrhevéch*' de Qu('-l>i»c. Ct'ux (jni amuii'iit rcxamiiicr, rai)i)r<mv('rfiil au inoiiiN par leur .silcino, et rriiivt'rsit»' iw lit pa>i mtciuirt' uiic si'uic n'TJamation coutn' It? iiou- vt'au < ode (jui saiiitioiuic tant d'ompiètt>nu'iits de l'Klat sur l'Eglisf. L'Asscni- l)lt''*' It'-i^islativo vota toutes coslois, sans ko douter dt's eiitravos qu'olle allait mottrt' à toutes les libertés de l'Eiçlise.

Le com-ile de Trente avait déclaré que l'Eu^lise seule a le droit de l'aire des «Mnpèohemeiits diriuumts, de prescrire la l'orme du mariage et de juger les cau- ses matrimoniales. Dans notre nouvelle législation, l'Etat s'arroge le droit lo de t'ain," des empêchements dirimants de mariage, 2o de prescrire la l'orme du mariage, So de juger les causes matrimoniales.

Ainsi les libéraux catholiques ont soumis le mariage chrétien à la loi civile et montré encore une l'ois que leur premier caractère est de soumettre la loi de l'Eglise à la loi civile.

Si notre code était vraiment chrétien, il déclarerait qu'il protégera rexécu- tion des lois de l'Eglise sur le mariage et que ces saintes lois recevront une sanction i^ivile, autant que l'Eglise le denumdera. Loin dv là, l'Etat ne recon- naît d'autres lois par rapport atl mariage que celles qu'il l'ait lui-même ; et s'il reconnaît t|uelques unes des lois de l'Eglise, ces lois n'ont de iorce et n'obligent qu'en vertu de l'autorité de l'Etat qxii les reconnaît, et luni en vertu de l'autori- té de l'Eglise.

Ainsi, en nommant les empêchements dirimants, la loi ne parle ptus de l'au- torité de l'Eglise qui les a établis L'Etat les établit en son propre nom.

Nous ne croyons pas pouvoir mieux exi)rimer la doctrine de notre gou\ er- jiemont qu'en citant K' texte même d'une Icvon dictée à l'Université-Laval :

" Le mariage que contractent les iideles, étant un contrat que Jésus-Christ a élevé à la dignité du Sacrement, pour être le type et l'imagt^de son union avec .•son Eglise, il est toiit à. la fois et contract civil et sacrement.

" Le Mariage étant un contrat, appartient, de même que tous les autres con- trats, à l'ordre politi(iue. Par conséquent, comme tous les contrats, il est sujet à toutes les lois que l'autorité législative séculière ou civile juge nécessaire de prescrire pour en assurer la validité. Le pouvoir (îivil a donc le droit de faire des lois sur le mariage, soit pour l'inti^rdire à certaines personnes, soit pour ré- gler les formalités qu'il croit nécessaire de faire observer, i)our le contracter va- lidement. Il suit donc de ce principe, que le mariage des personnes soumises à ces lois et contracté en violation de ces mêmes lois, lorsqu'elles ordonnent l'ob- .servation de quelques formalités, à peine de nullité, est complètement nul, sui- vant la règle commune à tous les contrats : nullum amiraclum, nullum conventum, !tege conlrahere irrohibmte. Et dans ce cas, il n'y a pas non plus de sacrement de mariage, parce qu'il ne peut y avoir de sacrement sans une chose qui eji soit la

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inntiori'. Donc si le coiitriil civ il i-sl nul, [«lint de s;iiri'iiit'nt, |)ui.s(|ir!ilni> In iiim- tii'i'i' (lu sacri'iutMit nV'xistt» |);is. (l'dth. inar. •'.) Ni imissiiii c civil»' w toujours joui (liiiiN tous les pays, du di'oit de liiirc <k's lois hiir le iuiiriii<!i' : mais pour <>tn' exact, je dois dire (pie ce droit a pu être lolrré, tuais n'a jam;iis été recouuu i>ar riOulise catholicpie dont il contrarie les aiicienneis lois, l'allé a tou- jours regardé ce droit couniu' un einpititenient de la puissance temporelle sur l'autorité sjjirituelle. Cependant, en Frame, les théologii'us soutenaient les droits de la puissance civile relativement au mariaire. Cette doctrine a pasKé t-n Canada ave<' les lois civiles de la Franc»'. Mais no.s lois civiles, tout en assurant à l'autorité séculière ou civile les droits (jui lui appartiennent, n'ont pas mé- connu c«'ux du pouvoir s])iritutd. Aussi décrctent-elles, t|u'en jtant (|ue sacre- ment, le mariaii».' est st»umis aux renies de ri!]>ilise ; elles reconnaissent et admet- tent l(' canon de la sess. 24 du Concile de Trente. Mais les lois civiles appor- tent une restriction à ce principe : c'est (jue les cmiJechements au niiiriiiye, créés par l'Ejilise, ne peuvent seuls et par eux-mêmes doniuu' atteinte n\\ contrat ci\i|, à mqjns que ci's empêchements n'aient été acceptés par la loi civile ; d'un autre coté, le droit canonique ne reconn.iit pas les empêchements au mariai>v établis par le poiivoir civil seul.

Cette leyon a été dictée aux elcxescn 'Irait de l'IJuiversilé J.,aval parle professeur .lacques Crénuizie. M. Uouthier, curé de la l'ointe-Lévis, iUla réchi- mer auprès du recteur de l'Université coutn- cet ensei^-ntunent. M. Taschereau, alors recteur de l'Université Laval, aujourd'hui archevét|ue de Quélx'c, lui ré- pondit <pie cette doctriue pouvait s'ensi'iiiiier.

Une discussion s'étaut éUnée dans les jounuuix à propos de l'ensi'igiuMnent donné dans l'Université, comme on reprochait à l'Université de laisser entre les nuiins de ses élèves l'othier (pii eiiseiunait les erreurs de Népomucènc^ Nuytz, condamnées sous peine d'excommunication, l'Université répondit par la j>lume de M. Uoussel. prêtre, son .secrétaire ; "(juaiul à la question de savoir si les «i-ens de loi peuvent continuer de se servir de l'othier, nous nous permet- trons de nous en rapporter à un tribunal i)lus compétent que le votre. Voilà ])our tranquilliser votre conscience. Mais ave/-vous bitni compris la portée de vos prétentions ^ Vous dites; il est défendu de i?aider des livres qui renferment la sanction du principe des erreurs i^allicaïu's. Mais le (^ode civil <'onsaire ce principe. Qu'allez-vous faire ^ Je n'entrevois (juun moyeu, jeter par la fenêtre votre code civil.

l^ir ces dernières paroles, M. Uousstd reconnait donc (jue le code civil du lias-Canada consacre le priniape des erreurs yallioanes. Nous devons conclure que ce code doit être expurgé. Mais peut-on espérer de l'expurger un jour, si l'enseignement du droit donné à l'Université n'est autre que celui de Pothier ?

M. Roussel re( onuait aussi que, nuilgré l'excommunication portée par le Pape, les élèves conservent Pothier. (.)r, voici les paroles du Pape. Après avoir

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foidamiir li's proposilioiis df \t''i)(»iiui<<MH' Nnytz, qui nont lois innncs ((uc iclli-n de l'otliicr, le Pape dit : " Nous orflonnous ;inx iînpriiiitnirs. inix lihriiin'N, à IniiH t'I Ti cliiirun, <nii'l<|U«?.s «oient leur liiiif cl leurn l'oiictions, de icmettre ii\ix ( )rdiniiires <'<'H livrer el ceN thèses, tout(»s les fois (pi'ils tomheront entre leurs niiiius, sous j)eine d'eiieourir, couuue nous venons de le dire, le.s elcrefii, l'inter- dit, les liii(|ueH. l'excouiniunication majeure. K\ non seulement iioun condani- Jions fl réprouvons, sous les peines ci-de.ssus n)entionné<'s, les livres et 1(>K thè- mes dcsitmés plus linut, et défendons altsolument de le.s lire, de les imprimer, <le le.s posséder, nuiis nous éteiidons eette condamnation et ces défenses à tous les livres et thè.ses, ,soit manuscrites, soit imi)rimées ou à imprimer, dans leN(|uels lu funeste doctrine serait reproduite en tout ou en jjartie. "

La con<lamnation portée pur le l'apc est L'éuérale, et elle s'appli([ue néce.**- sairement au traité du mariau'e de l'otliicr.

K'ien irindi(|ne t|ue le l'ape jiit permis aux élevés de l'I'niversilé-ljaval de -se former dans Pothier, cpiant à la(juestion sur le mariaye. S'ils avaient cette au torisation. ils la montreraient et iu)us ne dirions rien. Mais s'ils ne Voui i)as, ils encourt>nt rexcommunicati<jn eux et leurs profes.seurs, (juidle (pie soit la compéteucti du tribunal au(pud ils se sont adres.sés, et ils coutiiauMit de scanda- liser notre pays, on se formant dans un auteur dont les doctrijies sont réprou- vées par riiulise.

On comprend combicii insullisante est la réponse de M. le Secrétaire de .r Université-Laval (juand pour justilier les élèves (|ui se servent de Pothier, il <lit : "(^uaut à la (juestion de savoir si les y'ens de loi penvent continuer à se servir de J*othier. nous nous permettrons de nous en ra]>porter à un tribunal j)lus com])étent que le votre."

La saine doctrine est i)lus nécessaire aux i>'ens de lois (ju'aux hommes de anétier et de commerce, et les suites de leurs fausses doctrines sont plus perni- •«•ieuses à la société. Il ejst donc bien plus imiiortant (pi'ils se soumettent à la *lécisiou du Pape, sans se refujçier derrière (M^ttt> vaine défaite : " Nous nous permettrons de nous eu rapporter à un tribunal plus coraj)étent que le votre. "

Les catholiques-libéraux trouvent le moj'cn d'éluder les déci,sions du Saint- piètre, et de faire prévaloir toutes les fau.sses maxinnw (jui asservishout le droit «cajion au droit civil.

1. L' Etui, vn min de, lu dociriiie de Pothier, prélead fuirr

ihs empcdtemenls dirituaiUs de mariage.

/

L i'A&i met comme ompôchement dirimant la minorité sans le conseute-

meut des parents, bien que l'Eglise statue le contraire.

Art. 119. Les enfants qui n'ont pas atteint l'âge de 21 ans accomplis, pour

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V

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pontractt'T inari;ig»\ doivent obtenir le eonsentemenf de leur père et de leur mère; en cas do dissentiment, le consiMittMnent du père snllit.

Le eoneile de Trente ne reconnaît pas cet empêchement dirimant. L"état s'arroue donc le droit de rétu])lir.

Art. lit. L'impuissance naturelle ou accidentelle, existant lors du mariaiçe, le rend nul ; mais dans le cas seulement elle est apparente et manifeste.

Cette nullité ne peut être invoquée que par la p?.rtie même avec qui l'im- puissant a contracté ; ell n'y est plus recevable, si elle a laissé passer trois ans sans se plaindre.

L'impuissance est un empêchement naturel qui empêche de contracter mariajre : par conséquent, de droit naturel, le mariajLre d'un impuissant est nul, et en <'onscience il y a obligation de .se tséparer. Or, si la partie avec laquelle rimi)uissant a contracté refuse d'invcxjuer la nullité, et que l'autri' i)artie le veuille, ils seront donc obliges, de par la loi. de rt»ster ensemble, (pioi<|ue Dieu leur ordonne de se séparer. Et si après trois ans, tou<'hée d'un remords dejcons- cience, l'iini' des parties avoue sa faute et veuille se séparer, de par la loi, il faudra rester ensemble, malgré la défense de Dieu môme et se damner légale- ment.

La loi peut-elle faire (ju'uu mariage impossible devienne obligatoire ? Peut- eUe rendre capable de se marier celui qui en est naturellement incapable :*

Et cependant la loi défend alors la séparation et empêcherait un mariage valide que la partie puissante voudrait contracter avec un autre (pi'avec celui ((ue la loi lui ordonne de prendre pour époux.

Art. 124. En ligne directe, le manage est prohibé entre les ascendants et les descendant.s et entre les alliés soit légitimes soit naturels.

Art. 12;"). En ligne collatérale, le mariage est i)rohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels et entre les alliés au même degré, aussi légitimes ou naturels.

Art. VU). Le mariage est aussi prohibé entre l'oncle et la nièce, la tante et le neveu.

Art. 127. Les autres empêchements admis d'après les différentes croyanct>s religieuses, comme résultant de la parenté ou de raiFinité, et d'autres causes restent soumis aux règles suivies jusqu'ici dans les diverses églises ou sociétés religieuses.

Il en est de même quant au droit de dispenser de ces empêchements, lequel appartiendra, tel que ci-devant, à ceux qui en ont joui par le passé.

Dan.s les articles que nous venons de citer, la loi considère deux sortes d't;mpêcheiiients dirimants, résultant de la parenté. Elle déclare dans l'art. 127, que certains de ces empêchements restent soumis aux règle» suivies dans les

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' .v..rs>-s E^l.srs -t au droit (i. disi. ^is.r .l>s .upÀ^h MiXMits. Kll u. r. •o-invil 'Ion.. pusI.Mln.it d. disixMis<.r dans les ompVh.m Mits oxprimV dans les art 1^+, liT,, 12b. (!,..st d.,.,r ..il,.,.,-., riitat -lui s'arro,- [, droit d'établir Temp'- «hcmcut dinmaut. ni délendaiit d'en dispi.ii.s,.r.

L'.-tat prétend <loi,r dounn- U- droit d. dispniser aux soriété. religieuses n -P-.Klnnt le« d,.p.Hs... ne p.-uvent ."a-vorder ,jue ,,ar .vlui qu, a le droit de laire dr.s empèrhenients dirimants. Et si un héritiqur s. n.ari. aver un enipe- Hw'uient dnnnant, sa.i. .lisp.nse du S..uverain-PontitK .nais av.v une disp.ns.. <U' 1 hiat, r,. inana-e passera i>our valide devant la loi, il sera invalide devant lu'n, tant, pu. h- Sonv.rain-l'ontii;. n'aura pas a.-.ordé la dispense de l'emi.,- '■lu'inent .hnmatit. Ainsi ,la,.s la nouvelle lén-islation du Ca.iada, ot, a ititro- d.iit.elaux principe, qu. l'Etat p-ut établir d.s emp^-h «ni «nts dirimants et ^v order a.tx ddlérent.s so.'ié.és religieuses le droit d. dispenser des enipè-'he- uients ,'tablis par l'I'lL'-lise.

Il y a plusieurs enipècheinnits diriniant. établis i)ar TEuWise el ,,ue les sectes ne reconnaissent i)as.

<iu'un prêtre ou une ndio-ieuse lié., par le v.lmi solennel se déelan-nt pro- testants: leur niaria-e contracté devant un ministre pn.testant, sera valide aux yeux de la io. ; et si h, feninn- du prêtre, touchée de repentir, se convertit ,•! se s pare de lut, ell<. ne pourra pas. .selon la loi. se marier a un autre, puis,,ue s,-lo.i la lot, .son manao-e av.v le prêtre a été valide, car l'empecb.Mnent qui pro- vi.M.t <le 1 ordre et ,lu v.eu. ifest pas admis dans la .société relio.ieu,se à la.iuelle il appartient. De niém.. un protestant baptisé .se marie sans dispense lé-itinie à une mlidele. le maria-c est valid.' aux yeux de la loi. Q„e le pn.te.stant .se con- vertis.se, devenu .'arlioli,,u,-. il devra se séparer de Tépou... inlidele. et suivant la loi. il ne le pourra pas.

Les cas coutradicloires qui peuvent .se ],ré.sent,.r avec notre létrislation sont très nombreux. Or, il est évident, une législation qui met le maria^re dans une jelle M.nd.t.on ne peut pas être .ons.u-vée. D'on vienl-il que le« .atholique.s- liberaux et l'Lniversité-Laval nunt pas parlé contre cette prétention de lEtat H que notre barreau et magistrature .soutienn.mt .les lois contraires aux dé-i- -sioiis du Concile de Ti» nte ?

•2. Dans la Ivo-ishilioii „ninrl/r ,/„ Bas-Ca„a>l,L l'Etat pnyrnf la Jontir du mariai^e.

La loi devait déclarer qu'elle protesterait la forme du mariage établie par le Coneile de 1 rente, comme elle le faisait par le passé. Mais sans tenir compte <Ui Concile de Trente, elle l'établit, dans Je .hapitre 2, des formalités relatives •'.

la, eélébration du mariagt

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Lo ConciK' d*' Tn'iito cxiyo que dans les pays son décret sur les maria- •rcs clandestins est publié, le mariape se eélèhre tlevant le propre curé et an moins deux témoins.

Clément XIII déclare qu'un Canada les inariayvs clandestljis entre un ca- tholicjue et un protestants, ou entre deux protestants, sont valides.

L'arti<le 128 du Code dit : le nuiriai>-e <loit être céléhré puhlicjuemtMit. devant un fbn<tionnaire c»»mi)'lent reconnu par la loi.

Le CoU' ile de Trente n'i-xiLTe pas cpientre catholi(]ue ou j)rotcstant. ou entre protestants, le inariaue se cili-bre devant un ministre piotestant. Pour eux, les mariaires chindestins sont vali«l<'s. La loi ne peut donc pas déclarer c«'t< nia-

Cependant la loi exiif" qu'un niaiiaii-e, pour être valide, .soit ccli'bré puhli- (piement devant un l'onctionnaire l'ompctent reounu par la loi. Le niariai;e clandestin reconnu valide par le (^oncilc de Trente son d.''. rct .sur le nia- riayc n'a i)as été i)ulilié. ne 1:' sera don-' pas par la loi, et des époux iruitime- ment mariés devront se s'-juircr et pourront léi>"al"m.'Mt se marier à d'autres.

.\rt. 121». Sont compétents à célél)ier le mariayv tous les prêtres curés, ministres on autres l'onctionnaires. autorisés par la loi à tenir rciiistrcs de l'état livil.

Voilà le niaria'ic civil lci>-alemen( reconnu. La loi reconiiait tout mariaa'e célébré devant un fouet ionn.iire autorisé par la loi à tenir reii'istr>'s. Li loi, sans l'aire aucuiu' mi'iition de la l'orme ])res<rite par le Concile de Ticnti', reconiuiit comme léiritime 1<' mariai^'e célébré devant le l'onctionnaire autorisé à tenir les reirristes de l'état civil, il n'est pas ([uestion des reii'istres 'le l'état ce. iTsiasti- (lue. (^uel que soit le culte autjuel on a])partient. dés que le mariaiic est célé- bré devant un fonctionnaire autorisé i)ar la loi civile, il est Icoitimc devant l'Etat.

11 n'est pas nécessaire (pie la loi reconmiisse le foin tionnaire i ompétenl pour que le mariaire soit léiritime. Ainsi un curé cauoni(|ue et non civil est compétent, taudis qu'un curé <ivil et non canonique n'est pas compétent. La loi n'est pas cai)able de uoinnu>r un foiutionmiire compétent : ce serait mettre le mariaii'e sous la juridiction cb' l'Ltat.

(^ue l'Ltat s'arrojjfi' le droit di' refuser à des curés léi>-itiines, lujmiués par rLvè(iue, de tenir des registres, ces curés devant lesquels, suivant le Concile de

Trente, le maria<>;e doit se célébrer, sous peine de nullité, n'étant pas auto- risés par la loi à tenir les re-i'istros de l'état civil, ces mariages seront nu]« devant la loi, taudis qu'ils seront valides aux yeux de l'Ealise ; mais les maria- jres célébrés devant les prêtres autorisés à tenir les rejristres civils, mais qui ne

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sont pas les proprtis curés nommrs j)iir lEvôquc,', soront nuls devant Dieu et devant l'Eglise et passeront pour valides aux yeux de la loi.

Ai)rès (H't article, le Code ajoute ces mots : " Cependant aucun des lonc- tioiuuiires ainsi aiitorisé ne peut Otre contraint à célébrer un mariage, contre lecjuel il existe quelque empéihement, d'après les doi-trines et croyances de sa rcdigion et la dis' iplini* de l'iiîglise à laquelle il apjiartient.

Ces paroles établissent (|Ue le prêtre ne peut pas être forcé de présider au mariage de ci'ux qui sont liés par qxudque emj)échom(>nt, et elles autorisent le prêtre à ne pas assister au mariage en AvcMil et eii Carême. Mais le même arti- cle I^rt li'galise le mariage» civil et dcl'end au curé légitime de présider au mariage, sous peine de nullité, lorsi|m' l'état ne le reconnaît pas et lui refuse l'autorisation de tenir registres. Suivant même article, co n'est i>as le prêtre nommé pas l'évéquf'. mais le fonctionnairi' établi par la loi qui préside au mariage. C'est toujours l'Etat qui s'arroge l'autorité sur le sa-rement. Si aucun <les f dictionnaires ne peut être forcé à bénir un mariage, aucun, non plus, ne devrait être i)uui. s'il préside au mariage conformément à sa religion. Et nous vovons de.s prêtres punis pour l'avoir l'ail.

^5. Diiis II /i;^/.</iiliii)/ <lii Hi^-Cumvhi. U'f. Iribini lu.r rin'ls Juixont t/fs iv/ési's i)iiifriiiioni<i/fs.

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Le ('(Mil ile (le Trente dit : "Si (juclqu'un dit (jue les causes matrimoniales n'appartieiuuMil \y,\s au."C juges ec<'lésiasti()ues, (ju'il .soit anatheme ! '

L'Eglise seule est juge, «juant au lien, mênu' des cau.ses matrimoniales des l)rotestants. Il s'ensuit donc que les lois qui autorisent les tribunaux laï([ues à I)rononeer sur le lien dans les mariages des protestants, sont nulles. Kt il n'est l)as permis à d(>s catholiques d'approuver de pareilles lois, sous prétexte qu'il faut vivre en bonne entente avec les protestants, (''est du catholicisme-libé- ral condamné p,\r le S.iint Sièg,'. Ou aurait pu facilement obviera l'inconvé- nient des causes matrimoniales ' -otestantes, en laissant les protestants dans leur rébellion sans s'occuper d'eux et gardant la loi franvaisi» telle qu'elle était avant la codilication. L 's protestants auraient continué comme ils faisaient auparavant.

Or, voici le texte de notre ancienne loi frauyaise : "Conformément à la doc- trine du CoU' ile di' Tn>nte, nous voulons que les causes concernant les mari.i.- jres soient et appartiennent à la connaissance «^^juridiction des juges ecclésias- tiques. " " (Edit de Henri IV, an ItîOÔ, art. 12.)

(\»tte seule loi de l'ancienne France devrait remplacer les cinq chapitr(>8 du nouveau Code sur le mariage. Ainsi on conserverait l'auiienne et la vraie loi du Bas-Canada.

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La division «lu ('(mIi-, m tout ci' (jiii i>'i«'ar<lv' le li'u tonjuiial. w peut, eu riv'U aU'tvtiM' le inariayi', laênit' <li's protestants. Car ils ont r''t;u le vrai sa -rc- meut (II* mariai;»', ist dès quf le uiariag-c est coiitra/tv'- sans cinpt'chi'mi'nt diri- niant reconnu par rivirlisc. la. loi ni' p.'ut pas en il-'-clarcr la nullité'.

\j\' Codi' civil <lit : "Art. 14-")." Lfs oppositions (;iu niariau'c) sont portées devant le trihuiuil de première instance du domicile de celui au mariau'e <lu(|uel on s'o[)pose, ou du lieu on doit se célébrer ie mariaii'e ou devant un ju'U'c de ce tribunal.

("est doni' dev;int les tribunaux lai(|Ui's que doivent se juu'er les causes matrimoniales, et ce sont les tril)unaux civils ([ui pr()non<-eiU sur la nullité ou la validité des nuiriaL''es, pi r exemple des min. mus. Et cei)i'ndant. ces tribunaux sont incompétents, nu-me i)our i)rononcer sur le lien de.s marinji-es i)rotestants et même sur ceux des inlidi'les, <itr le maria'a'e des iiilidéb's est un i (mirât sacré et divin sur leipud l'I^ii'lise seule doit i)roniiin-er un juii'cment.

Art. l.")(i. Tout mariau'e (jui n'a pas été contra publiqu'uicnl et (jui n'a pas été célébré devant le i'onctionnaire conipé'c.c.i, peut être alta(|ué par les époux eux-mêmes et par tous ci'ux (jui y ont un intérêt et a 'luel, sauf au tribnnal à juii'cr suivant les circonstances.

("et article admet eu principi- le divorce. Car, dans ce i)ays. le^ mariaii'es clandestins entre un catholiijuc et un protestant si.tiit valides. Comme ces nni- riau'es sont valides sans avoir été «ontracté devant le lonctionnaire désiirné par la loi, et nuls, de par la loi, il s'eusuil que le tribiiiud laniue pourin les casser ot autoriser ceux qui sont léii'itinu'inent mariés, à se séparer et à se marier à d'autres.

Toute notre législation sur le mariaye, repose sur de faux ,)rin' ipes. Elle suppose avec Polluer que le nuiriam' est un contrat au(iuel l'Eulise surajoute le sacrement, ipie le «outrât appartient à l'I-ltat «omme tons les contrats, (|ue l'Etat peut annuler et empêcher ainsi rEuli.se d'y surajouter le sacrement.

Il est doiu' né» essaire d»' réclam»'r la loi (pie nous avions euiore dans la premier*^ ])artie de ca' siècle et de la sépan-r des erreurs •'•allicanes «jui s'y étaient introduites par la l'uiu'ste iniluence des parlements.

E»'s protestants étant libres dans leurs »ultes jugeront l.»urs »-aiises inatri- nu)uiales coni»)rmément aux pri'scriptions de leurs cultes; et s'ils s»' convertis- sent, l'Ei^-lise examinera et juiriu'a si leurs mariasi'es sont valiib's ou non.

8i ou maintient les faux principes (jui sont répandus dans notre léi>lsla- tion, l'Etat, dès qu'il le voudra, établira le mariatre civil et dét-Uiira le nniriaire chrétien.

Les libéraux du Canada suivent en tout la même nuirche ijue ceux de Fraïu-e, d'Italie, d'Espagne, d'Autriche et ils parviendront an mOme résultats. Jusqu'à présent, ils ont réussi à abolir l'ancienno loi «atholiijue et à l'aire

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accepter leurs principes. Que des circonstances que l'on peut prévoir amènent au pouvoir des impies déterminés, ils n'auront qu'à tirer les conséquences des princîipes que l'on ai-cepte aujourd'hui, pour lain; le plus qrand mal à l'Eglise du Canada. Los catholiques-libéraux, par leur condescendance à faire prévaloir l'Etat sur l'Eglise nous préparent ca\ malheur.

VII.

Snuvelle lég-islntU}n du Canada sur le droit de iirofinélé r/u'a V E"-lisr.

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Lancienue législation du Canada reronnaissait â l'Eglise^ le droit de i)ossé- der et d'tidministrcr ses biens. On admettait en principe que l'Eglise peut pos- séder indépendamment de l'Eat, en vertu de ses droits divins. Après la conquê- te, les Anglais respe<;tèrent ces droits de l'Eglise. L'Eglise et les ordres rehtrieux possédaient, et leurs biens aux yeux de la loi étaient bitais ecclésiasti(}ues. Les Anglais respectaient tellement ce droit de l'Eglise, que pendant un demi-siècle ils ne disposèrent pas des biens des Jésuites, mais les tinrent en réserve coinme des bitms qui attendent un maître. Ce n'est que lorsque le pays eut des assem- blées, dans les<|uelles dominaient les catholiques-libéraux que les Canadieuir- sans être sous l'inlluence des protestants, nuiis dominés par les <'atholiques, libéraux, disposèrent à leur gré des biens de l'Eslise, firent des lois par laquel- les les corporations reconnues par l'Etat sont seules capables de posséder. Les évéchés, les séminaires, les ordres religieux qui autrefois avaient par eux-mêmes le droit de posséder, n'ont plus et' droit, (jue parce que l'Etat \i\ leur acrorde en les faisant corp^ations civiles. Les biens qui étaient biens ecclésiastiques sont deveniis aux yeux de la loi des biens civils, comme appartenant à des corpora- tions civiles ; en sorte que, devant Dieu et en conscience, ce sont des biens ecclésiastiques, jouissant des immunités daprès l'ancienne loi ; mais, d'après bi nouvelle loi, ce sont des bitns civils, soumis aux taxes.

C'est la corporatiou civile qui possède, administre, et elle peut le taire léifa- ment, indépendamment de l'évéque. C^es séminaires, devenus corporations civiles, peuvent en beaucoup de choses se gouverner et se conduire indépen- damment de l'évéque, et si l'évéque peut intervenir dans l'administration de t^es maisons, c'est ou bien <mi vertu de l'acte d'incorporation, par lequel le 'i-ou- vernement lui donne ce droit, ou par une sorte de havite convenan<e plutôt qu'(m vi;rtu di" sa charge épiscopale ; car c'est la corporation «nvile qui possède «!t administre.

Ce ne sont donc ni les Anglais, ni les protestants, mais mais ce sont les libéraux-catlioli(iiies du Canada, soutenus depuis 1855 par le silence de l'arche- vêché et de l'Université Laval, (pii ont changé nos anciennes lois catholiques. L'Eglise n'est plus considérée comme une société indépendante, ayant de droit

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naturel et divin le pouvoir de posséder i-t d'administrer ses hiens. Aux yeux de la loi, elle est un assemblaife de corpoiiitions ditlerentes, ([ui doivent, chacuni' en particulier, être reconnues par l'Etat, et recevoir de lui. dans les HmitcH qu'il leur assiguera, le droit de posséder. Si on lait~une donation, soit par testa- ment, soit autrement, à une de ces «-orporatioiis ((ui possède déjà dans les limi- tes tra(;ées par la loi, l'Etat p;nxt annuler cette donation ou ce testament.

De raôvn ) qw' le gouvi^riieiUiMil prct'Mid pouvoir autoriser les corporation." religieuses à posséd>'r, il préti'iid aus.si pouvoir séculariser hnirs hiens.

Ainsi, nous voyous dans les statuts refondus l'acte fjui dispose dt>s reve- nus des biens des Jésuites et (jui autorise le gouverneur à aliéner leurs l>iens- fonds.

Tit. '■). <'h. IT). 1. Les biens et propriétés du ci-devant ordre des Jésuites... sont par le présent alFectés aux lins de cet a te, et constitueront un fonds (pii sera appelé: fonds de placement d'éducation supv'rieure du IJas-Canada, et («■ fonds sera sous le contrt)l>' et la régie du gouverneur en conseil pour les lins de cet a 'te.

3. Toutes les fois qu'il puMit au gouv.M-n nir en conseil pie lv> dit fonds de revenu peut être aii-^-in 'uté par la v,-nt -... le urouverneur en con.'^eil pourra ordonner qu ' tell' vente soit fiit'.

Vlll.

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Il V « qmdques années, on voulut imposer tics taxes sur les églises. L Ar- chevêque et l'Université Laval ne dirent uiol. lies laitiues catholiques réclamè- rent et publièrent dans los journaux des articles contre la taxe imposée aux églises. L'Archevêque eut pour et dit ([ue de paieils arti<les pouvaient occa- sionner une révolution dans le pays. L<s laïques tinrent bon, la taxe fut rejt'tée, et il n'y eut pas l'ombre d'une révolte dans le pays. Les latholiques se réjoui- rent, et il n'y eut d'attristé (pxe ceux (jui par devoir devaieixt défendre les droits de l'Eglise. Il est certain que si l'Archevêque de Québec avait défendu les immunités de l'Eglise comme linnit tant de saints évèques, jamais ses diocé- sains n'auraient consenti à une loi impie. Mgr l'Archevêque de Québec écrira correctement sur une question de droit canon, nuiis il sera toujours faible pour résirter à des hommes d'Etat et à des amis catholiques libéraux.

IX.

Enseii^'nemenl.

La loi d'éducation faite pa'- des libéraux (atholi(|Ues sans réclamation de la part de l'Archevêque et de l'Université, était en vigueur et menavait de perver-

k;;}

lir l'ensoiffiiomeut au Canada. Qii('l([Ut'8 t''vt'(jufs rrclainaioiu Unirs droits, lors- <iuc parvint au ntiiuistriv lui «•ulholicjuc d(''V(Hi('' à l'J'^gliso. (\' ininistn' comprit q\U' U'.s rvt'qufs, ou vertu do lour cluir'^o pastoralo, ot uon par uno concoNsion do l'iîltat, avaiout juridiction sur ronsoiLi-noniont, ot lit uno loi qui roconnais- sait aux ôvôcjuos lours droits. Dopus a' loiaps, los ovoquos ont sur l'éducation lu juridiction ({u'ils n'uuraiont jamais du pordro.

Ainsi, ce l'ut un iaï(juo catholiiiuo, qui rcdii^oa et lit adopter au Canada la première loi (jui l'aisait revivn^ i'ancieiiiu' loi IVaiivaise. C'e l'ait nous apprend ce (ju'il y lurait à espérer poiir rubolitioii de toutes les lois qui subordonnent l'Eii'lise à ri;]lat, si les lanjucs élaient secondes p'ir l'épiscopat

La loi laissant les évéïjues libres de nommer leur président dans le conseil de l'instrucuon publi(|ue, l'Arc kevèque, au lieu de proposer un évèque. proposa et lit nommer un laujue

Xe (lirait-on pas que rArelievc(|ue voulait, pour le bien de Tliglise, voir les évoques soumis aux hommes d'J'Jlat :*

liemarqvwns encore que tandis (|u'uii miui^;trl' i>réparait une loi l'avorable à l'Eii'lise. sous l'inllueuce de l'évecpie de Mouiréal, pour l'érection des paroisses les l'abri([Ues, les cimetières catholi(pies, un Archevêcjue et une Université qui s'appelait catholique, travaillaient de tout leur pouvoir contre un projet si salu- taire.

La législation refuse de reconnaître rLg'lise comm(> une société indépen- dante ([ui a reçu de Dieu le droit de posséder. Mais pour l'aire admettre cette erreur sans révolter les catholicpies elle ne nomme pas l'Eg'lise, elle dit seule- ment quels sont ceux «|ui sont capables de posséder ; elle dit ([ue l'Ktat leur donne ce droit ; et évidemment ceux (jui n'ojit pas re^u ce droit de l'Etat ne peuviîut posséder. LEu-lise n'est pas nommée et n'a aucun droit.

L'article 8!)9 du Code civil porte : " Les biens api)artiennent ou à l'Etat, ou aux municipalités et autres coriwralions, ou enfin aux particuliers. "

Il suit de cet article ([u'il n'y a [)as de biens qui appartiennent a l'Esi'lise, que l'Eglise n'a pas i)ar elle-même le droit de posséder. Les corporations peu- vent posséder autant que l'Etat le hiur permet ; mais ce n'est qu'avec l'autori- SL\tion de l'Etat que les corporations existent et qu'elles peuvent posséder. Les <-orporations sont soumises à l'Etat pour administrer, acquérir, aliéner.

On peut remarquer qu'il n'y a pas dans le code de lois positives contre l'Ejçlise, de lois (jui prescrivent des mesures odieuses contre elle ; il n'y a que des lois négatives, des lois qui refusent de reconnaître ses droits et la dépouil- lent par consécjuent de toute la liberté qu'elle doit avoir comme société indé- dante.

Art. 401. Tous les biens vacants et sans maîtres, ceux des personnes qui

11)4

décèdent sans représentants, ou dont les siKM-essions sont ahandotuu-es ai^par- tiennent au domaine pixblic "

C'est en vertu de cet article (pie le i,'oiiverneinent du Canada a usurpé et qu'il retient encore aujourd'hui les biens des Jt'suites et des liécollets ; car l'Kglise, selon ■ies libéraux canadiens, ne jn-ut posséder, n'étant pas cori)oration légale.

L'art. 836 dit : " Les corporations et uiain-mortes ne peuvent recevoir par ttîstament que dans les limites des biens qi\ 'elles peuvent posséder. "

Le-Proi". De Angdis, consulté sur le code, fait sur cet arti(h« et le précèdent la remarque suivante : " Enlin le droit de jiosscder des instituts religieux cl de l'Eglise n'est pas pleinement reconnu par le < ode, soit pour ce (|ui est de l'acquisition de tels biens, comme ceux légués jnir les pieuses dis])ositions d'une dernière volonté, soit pour ce qui regarde laliénation des biens apj)artenant à l'Eglise."

C'est toujours U' pouvoir civil (jui méionnait riiulependance de lEglLse, empiète sur ses droits et veut subordonner l'Eglise à l'Etat.

REMARQUES.

Eminentissimes Seigneurs, le document ci-dessus t:onstate deux faits bien graves, 1. Le changement considérable (jue le Code civil du IJas-Canada, adoj)- par la législature en 186(.!, a fait dans l'ancienne législation franyaise en vigueur jusque là, changement qui a altéré profondément les rapports de l'Eglise et de l'Etat, en subordonnant virtuellement la première au second, par les empiétements qu'il y consacre sur les choses les plus iminirtantes, telles que le mariage, le droit de propriété, les immunités etc. etc.

(.'es changements doivent surtout être attribués aux principes erronés des anciens auteurs gallicans (jue les cotliticateurs avaient étudiés et aux codes modernes "dont ils voulaient se rappro lier, plutôt qV''ù une disposition hostile à l'Eglise. Car ces hommes étaient véritablement pie x et animés de bons senti- ments, et s'ils eussent été mieux éclairés sur les véritables priiu;ipes des rap- ports des deux puissances, ils se seraient conformés à la direction qui leur aurait été donnée. Au moins telle est notre conviction.

2. L'autorité religieuse qui se j)ersonniliait surtout dans l'Archevéqui» de Québec et son entourage, ne s'est point o\)posée à ces <hangements si préjudi- ciables à l'Eglise, et n'a point réclamé le maintien d l'anrienne législation (|ue les codilicateurs n "avaient pas mission de changer.

N(nis croyons (ju'avec un peu plus de vigilance et surtout plus de fermeté vis-à-vis de certains hommes d'Etat imbus des idées libérales, il eut été facile de prévenir «-e mal »'t même de le réparer, au moins ^'n partie, pour ce qui

lt>;-.

roffiird»' \o mariajfo. .mi nifttaiil » .'xécutioii 1." dnrei XIII du IV .on.il». d». Qm'h.'c qui «njoint aux évr.ju.'K d.' dcniandor au ffouverncmt'nt la «•orifction d.'s arti.'l.^s du Code sur le mariage (jui sont foiitrairo.s à la doctriu." .atholii^ui'. , Nous av.ns dcniaudé nous mcm»' à rAnh.'Vc^iui', il y a (ju.'lquos anu.'es, de ni«>ttr.' à exé.ution ce di\ref, mais S. (J, y a toujours vu trop d'in.cmvéuients.

La même question de i>rin.ij>e sur le mariage s'est en.-ore présent.V au parlem.'ut d'Ottawa, à propos du projet de loi pour légaliser 1.' mariag«> entre Ix^au-l'rêre et b«'lle-sanir sans au.une mention de r.'mpè.henu'nt cauoniciue.

L'Archevêque étant d'avis que les déjjutés eatholiciues pouvaient voter en oons.ience pour une telle loi. Nous avons .-onsulté le Saint-tSiege à ce sujet, l^a réponse a été qu'au<un député catholique ne pouvait en conscience appuy.'r de .son vote une telle loi. Tous les députés catholiques, .omme un seul homme, se «ont soumis à cett.' dé.-ision. aujisit.'.t qu'elle ieur u été connue, et le projet de loi a été retiré.

Si dans 1.' parlement d'Ottawa les catholiques sont en grande minorité, on a ainsi respe.té le droit de l'Kglise. (pie ne pourrait-on pas obtenir au parle- ment de Québe.- plus des sept-huitièmes d.' la représentation sont catholi- ques V

Et «'est ce parlement qui a le droit de corriger le c;ode, et qui peut, quand il le voudra, le mettre en accord ave,- tous l.;s droits et privilèges de l'Eglise.

Nous croyons donc que Mgr. l'Archevêque de (Québec est trop timide dans la revendication et le maintien des droits de l'Eglise. C'est au.ssi l'opinion de plusieurs de ses sutfragants, de la masse du Clergé, et des Fidèles les plus *'cl aires.

C'est aussi ce qui lui vaut l'approbation et les sympathies des libéraux.

Nous iroyons également que l'influen.e des prêtres libéraux de l'Archevê- ché et de l'Unirversité-Laval .ontribue beaucoup à entretenir Mgr l'Archevê- que dans cette timidité et cettt^ condescendance si préjudiciable à l'Eglise.

Vos Emineuces Nous permettront de citer ici l'article suivant de la Mmeri de Montréal du 9 février dernier, comme témoignant de la bonne disposition des protestants conservateurs dont la Gmette de Montréal est le principal organe

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16G

XjES XjOIS 2DXJ :M:-A-Tei-A-C3-E

La Gazi'tte de Moiitrt'al a piil)lit'' récciimuMit, sous inu' siijfiiaturo anonyme, uut! lettre remanniable relativement aux lois du mariai^e. Voi-i la traduction de «-ette lettre :

" En réiléchissant sur les disirussions l't les malentendus (pii le bill tli- rouard a suscités l'aniu-e dernière et (|ui vienneiu de s»- réveiller ave»- plus de vivac'ité que jamais, n'y "•t-il pas lieu de s'étonner de ce (ju'une question <|ui, si elle était considérée d'un point de vue larije et élevé, réunirait dans une har- monie parfaite de vues et d'eH'orts toutes les cou i'i'ssions religieuses de ce pays, est devenue au «-ontraire une pomme de discorde !

Notr»' constitution proclame et protéine avec Tranchise et loyauté la liberté de conscience et de culte en faveur des E<j^lises dont l'existence a été notiliée au pouvoir civil et re(ronnueolhciellement par lui. Or. cette reconnaissance, d'après les lois de la lot'i(]ue, ne renl'erme-t-elle pas évidemment un aveu que les lois et les pratiques de chacune de les l'jji-lises dans leur «ondition présent, n'of- Ireiit rien qiii mérite d'être blâmé, entravé, réformé comme contraire au lien social, par le pouvoir temporel f Oui, sans doute. Aussi ce n'est tpie par une inconséquence rejçrettable, que le Code Civil de la jn-ovince a maintenu certai- nes entraves, lesquelUvs présentement occsisiounent de daiii^ereux malaises.

l'ouniuoi donc ne pas profiter d«;s circonstances actuelles pour etl'acer ces quel([ues tai'hes qui déparent nohe léjirislation. et pour tirer sans hésitation les conséquences lojjfiques de nos principes constitutionnels, eu déclarant :

1. Que les Eglises reconnues par le j>ouvoir civil, chez les qut'lles le maria- ge est considéré comme un acte religieux, jouiront dune liberté entière, eu «-e (jui concerne les einpéclu'ments du mariage, leur dispensabilité, les ciri'onstan- cos requises pour sa «célébration valide, les tiançailles, la séparation de corps entre époux, le jugement sur la validité du lien conjugal, ect., etc. Il sulfirait que l'autorité reconnue comme compétente quant à ces dillérentes eti'ets, noti- fiât officiellement sa déclaration aux autorités tem[)orelles lesciuelles l'adopte- raieut comme la base indiscutable de leurs propres coiurlusions en ce qui regar- derait les droits droits civils, comme su(;cessions, pensions alimentaires etc., et»'. Il va sans dire que pour a.ssurer à la législation dans une pareille manière la gravité et la stabilité convenables, la di.scipline actuelle de chaque Eglise serait sanctionnée de manière à empêcher c^u'on n\'n modifie substantielle- ment les règles, lesquelles sont présumées »'onlbrmes à la doctrine et à la pru- dence.

2. Que les dispositions du Code Civil en ce qui regarde les matières susdi-

167 -

toK n'Htent iataiies pour (ouïs les individus qxii n»' prolcssciit ivnriinf rcliirioii. ou qui 8»' rattachfiit à uuc dénomination ndiirifust* i^nori*»' ollicit'Ufnu'nt par i'Iîltat, ou dont rKgli.s»' rt'ionnail les iril»unaux <ivils ronipi-lcnts eu ct-N sortfs <lt' (jui'stions: CCS pt'rsonnt's iiuraicnl niiiuvaisc uràcc à se plaiiidn- l']n cUff, <rmi(' part, TKtat peut et doit pourv«»ir à te (pic, .sous prétexte »|u'on ne se rattaehe à aucune église reconnue, on ne se marie pas en pleine civilisation <omme les barbares dans les l'orèts ; et d'autre i)art, rien n'est ajouté aux obli- irations (jui pèse déjà sur t'ux en vertu du Code Civil. La majorité de le\irs <itoyens travaillant à obtenir le plein exen ice d'une liberté (jui leur appartient en vertu d'un droit logique, et sans ([u'eux-mènu' aient à red(»uter le moindre inconvénient ; ne doivent-ils pas s'en réjouir et prêter un cordial api)ui a leurs nobles eHorts ?

Dès lors, cliaque église conserverait ses propres l'Uipéchcments. selon .-■a i-royance, sans géiu'r ses voisines et sans être gênée par elles ; le mariapfe entre beau-frère et belle-sœur resterait ab.solumeiit indisi)ensable dans l'étilise d'Aii- jçleterre, et dispensable dans l'Eglise CathoiiiiU'' Ivomaine etc., etc., etc. l'ar la les dernières entraves qui diminuent la liberté constitutionnelle des cultes se- raient brisées; et la paix (jui, grâce à Dieu, règne entre nos concitoyens appar- tenant aux diverses communions religieuses, reposerait sur une base de plus en plus solide.

Qu'il serait consolant de voir une i»roposition de ce genre, si vraimeni libérale et pacifique, proposée et secondée respectivement par des membres de l'Eglise d'Angleterre et de l'Eglise Catholique Komaine, et obtenant un i)lciii succès par l'appui unanime de tout les hommes polit iqiies que les préjugés re- ligieux ou irréligieixx n'aveuglent point! Le monde civilisé a]iplaudirait à la sagesse et à la largeur de vues de notre gouvernement. ?

Cette expression d'opinion, venue d'un protestant, emprunte aux circons- tances actuelles un <'aractère i)articulier.

La question en Jeu est très grave. Elle implique nos droits civils, les pai- ties essentielles de notre législation <ît la Constitution même.

Quoiqu'il en soit de tout cela, nous devons nous réjouir de voir des pro- testants reconnaître et alïirmer ainsi la saine doctrine, lors(|ue des journaux comme le Herald et le Free Press, refusant de rien i'omi)rendre. vont jusqu'à de- mander la reconnaissance du mariage purement civil.

DEUXIEME DOCUMENT.

Sans préambule je rentrerai dans l'examen de ce qui m'a peiné le plus dans la faculté de droit, de ce que j'ai constaté malheureusement chez nos pro- fesseurs. Ils ne m'ont pas enseigné ce que j'aurais du. >' crois, ai)preudre dans

1(5H

mit' UiiivtTKilt' ciillioliciuf, «Iuiin imc rcolc «If uni n-liiiion. Ils ne indul \r,ifi dit IcN r-tcriifliH priin'ipi's du droit. Ils in- mOut piis doiiiu' surtout lu vrritr «atlio- licjuc et Ut' n>'t)iit piiN priMiiuni foiilrt' It-s t-rn-urs iaodt>rut>s, coiitri- tf (pif uok «•odfH t't ut»trf It'-Lrisliitiou pcuvcut avoir tic tl'-l'fitufux ft df limx i)ar rappttrt aux droits ft privili'irt's tlf uoirf Sainif liliflisf Li-urs i-ours .sont iiiufts, et ("fst fil vaiu tpif Jf rfuilltitti' uics iitjtfs |M)ur y flifri-hi-r ii't fnsi'ii.''Ufiufiit lathttli- quf si iM''ffssuirt' surtout au jt'unf hoiiiiin' .If uy trouvf tpif dfs fXi)lifationN KfVviU's de la lt)i, tpif tics foimnt'utairfs, tlfs tt^xtfs au point tlf vue df l'analy- stï fframmiitifalf ft tic la IVtiitlf raist>n, ft fiitt)rf sfiilfiiifut dans ft' «pi'fllf a tic plus Itoruô. IMusifurs t-rn-urs positivfs s'y rfnitiiitrfiit nifinf ; it' tpii y hrillf surtout, f'fst uni' al)stfntit)n systt'iiiatitpif tlf iif pas nous doiini-r If /tis/r tm rinjnAe sur Ifs institutit»ns df (Irt)it t)u ri']ylisf vifiit fii ftmia.l avfc l'Mtat. l)n t'ait df nous d'hahilfs prt)furt'urs, dfs avoi ats ussfz i ■a|)al)lfs ; mais (piant i\ ibr- lUff des jurisfonsultfs ft dfs li'yistfs tlaiis la lorcf du mot. tm ny rfiissit pas bLUiuit)up, l't tm m' s't).iUpf jkis du tt)ut à rie Vfr df sairt'N Iftyislatc urs ft à frt'-fr dfs di-ffiisfurs, dfs avttfats du droit t utholitpif. [•ourttint. au mt''tifr df prot-u- reur ft au tfrre à tfriv du i»ftit avt)iut. ne se Ittiruf |)as rt''tutlf du tlrtiit. Nous ne somiufs i)as sfulfuifiit dfs mafliiiifs pour nifttrt' fu opi-ratioii Ifs statuts cjUfls qu'ils soifiit df ntis i)arlfmfnts. Avant d'appliquer ft df héiiflififr soi-mènif ft tlf l'aire prt)litfr Ifs autres tlf la lt)i. il Tant vttir si eette loi t.'st Juste ; si elle est fU foiit'ormitt^ a\ fe la lt)i divine. Il iif sullit pas v. \£. de savoir (ju'oa peut h'-ira- Ifiiifiit ohtfuir dfs divt)ries, et la pro l'dure i)t)iir y arriver, il me l'aut en reyard appreiitlre que eetti; lt)i est injuste et fausse, et (ju'iin avotat eatholi- que lie peut en toiiseieiice tt)nlril)Uir à son rtdictionnement en touseillaut ses flieiits et soutenant leurs prftt'iitit)ns rt''i)rtiuvt''fs par l'Eiçlisf. Ah! tout le mal- heur, t'est que l'Université fst nciilnr. voilà le mot laneé ; e'est (jne notre Uni- versité lie veut ])as se montrer fatholiipie, elle n'est pas même toujours une bonne «hrétienne. Son but n'est pas tant de l't)riner <les hommes plublies eatho- liques, tiue de se prêter à tous. prt)testants ou tatholitpies, de servir aux uns ou aux autres un i)olaire que puisse diii'érer n'impt>rte tpiel estoina;', sihisinatiquf, héréticjue ou orthotloxe. On la trt)irait Université de l'Ktat qui thez nous est mixttî. Pour être une Université talholique, elle ne l'est ]ias ; e'est évident pour tout homme tpii sait et' quf t'est qu'une université, qu'une étolt^ tatholi- t|ue. Laisst»r passer l'erreur sans mt^t dire, ne pas proilamer et enseigner la vé- rité, est-ce te que fait une université romaine :• Cependant, voilà notre Uni- versité, iiidi1i"»''rfnte pour la visité lomine pour l'erreur, ne traitant pour ainsi dire que les faits, et non te tjui devrait être ; ne remontant jamais à la souree première du droit t>t ut? nous faisant jamais voir le soleil de l'éternelle justiee i>t la lumière de la vérité. Pourquoi tant de «ominentaires, pourquoi tant de mots '. L'Université-Laval, encore une fois, est neutre en théorie et en pratique "Voilà le mal. I^es etï'ets, les toiiséquenees, vous savez quels ils doivent être, et (juels ils sont.

16S>

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N't'Kt-rc piiK lumrtiml diiiis un pays mixte (|u'ilN faut avoir des «''coIi'n \ rai- nit'iil tiitlioli(HU'K, cl non des (toIck luixlcs ' \À\. ou l'crn-tir est lil)r(', lii on l'i-r- rt'ur a li' droit de cilt'-, n'est-ce pas surtout (pic la vérité doit être tMisciniiéc ferme et comi>iclc, et «pie les calholicpics doivent être instruits sur ce (pic demande leur l'iulise, sur leurs droits et privilèires l Comment voulez-voii^ i|uc nous, avo' ats, jurisconsultes, et léyislaleurs, évitions de toml»er dans l'erreur <(Ue nous déi'endions nos droits de catholi(pies, (piand notre ])remière inslilii- tion reliLrieuse ne liens les enseigne pas. et ne nous lait pas voir les movcns de «lr(»it cl les ressources <(>nstitulionnelles (pie la l'rovidence a Men voulu nicttr<' à notre disposition '

Vous connaisse/ la constitution de notre pays : il se réj^it de l'ait i)ai le-- propres lois de son parlement H'déral et de ses léyislat lires locales, sous le pro- tectorat de l'Anvrleterrc, pour ainsi dire. Nous sommes, à vraiment piirlei. Iil)res chez nous; surtout pour le droii civil et pour nos lois religieuses Chez nous, pas d'Ejflise protestante comme religion d'Etat. L'Etat en Caiiadii est simplement chrétien, sans être méthodiste, presbytérien ou anirliean. Il est \ rfii siiissi (pie la reliL^ion cath()li(pie n'est pas la reliyion d'I'jtat ; mais elle \ est parfaitement libre, de par les capitulations de Québec et d(î .Montréal, de i)ar le traité de cession du pays etc. et--.

A nous donc catholicpies de nous instruire de nos droits et de trin iiillcv par tous le moyens coiistitutioniitds à les maintenir dans l'administrai ion et dans les parlements aussi bien (pie disvaut le Judiciaire.

A Laval compreiid-on cela t Hélas ! non. Ou ne songe pas à nous iestei de ces grands principes immuabli^ qui font pouvoir rencontrer d'un pMs (crnie les mille idées fausses des modernes sur le droit, sur les institutions socid- les

Maints élèves (piittent l'Université et endossent la robe de l'avo at sans avoir l'idée de ce que c'est que le droit : pour eux ce n'est que la loi. Il n'v i, pour eux que le texte des codes et des statuts

En résumé la Fat.'ulté de droit à Laval, telle que constituée n'ensciii-ne pa> le droit à la manière catholi([ue, n'apprend i)as à ses élèves à être des avo( at,< catholiques dans l'interprétation, le maintien et la défense de leurs droits, ne nnid aucun service direc^i à l'Eglise Catholi(iue en ce pays. Elle n'est pas catho- lique. Ces connu du reste ; notre pauvre Université- Laval e.\7 «ew/re imlifférfnlr en matière de religion. Loin de prémunir ses élèves contre les ernuirs (»t li;s fausses théories du droit elle leur enseigne mêm(^ ijuelquiîs erreurs.

Ce document, Erainentissimes Seigneurs, porte les signatures de cinq anciens élèves gradués de l'Université-Laval. En le lisant on se rappelle invo- lontairement les paroles du Prophète Jérimie : '' Parru/i pdterunt panent, ef non p.rat qui frana;ereA eût. "

I

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I/h (Ifrliirutious ci-dfssiis de CCS anciens lirtulncs <lc rUiiivcrsitc-Laval, soiil coiilinuccs par les extraits suivants dun nu'Mnoiro adressé à Son l'Excel Icn- c(> Mii-r Coiiroy en 1S77 et ([ui Nous a été coninmniqiié.

TROISIEME DOCUMENT.

I/!v.'"lise !) toujours maintenu une sau'e disposition due au l'apc Pic W. Dans ces derniers temps, Sa Sainteté l'ie I X a ajouté la profession de loi aux doji'mes de l'Immaculée ("ouc eption et de rinlaillihilité du Vicaire du Christ ; prouve nuiuii'este (pie Kome n'a jamais cessé flCxi^i r et cxiu'e eiK ore (ju.c h's professeurs des universités calliolicpies soient avant tout des catholiques dévoués à riîu'lise cl à Sou ( 'lu-i'-Souverain.

(.'ouseipu'mment à lu profession de la foi catholi(|ue, les i)rofesseurs des dif- férentes facultés doivent l'nsciu'ner th's dodrii' s saines, faire en sorte, et par leurs /ft-iots et par leurs exemples d'imprimer les maximes de la ndiuion et dos bonnes mœurs dans l'esprit des jeun. ■> uens. Us doiveni iiussi. <liacun dans sa fa uhé, réfuter les ern'Urs cl les systèmes qui tendent à UiU>'r les jeunes «•■eus.

Tout ce (pli vient d t'tre rai)porté. a nécessairement trait aux universités eatholi([ues de l'univers entier: car on n'y voit demis (pie des piincip(\s uvné- raux (pie Rome, dans sa grande saii'osse, a <.i'ra\éscn lelli'c d'or sur le front ispii-c de toutes les l'niversiti's (h' l'état pontili. al Si Ivoiue s'est toujours montrée par le passé si riu'ide, mais toujours si orthodoxe [lour ses propres iiniver.sit,és, conihieii '/ for/iori doit-elle se moiitri'r sou. ieiise de linllexihilité de la do -Irine di.' toutes les universités (jii Mil" éri^i'e canonicpiemeiil.

11 serait peut être utile d ex[)oser i irhisloii(pie des jeunes universités frant-aises, uliu de montrer comhien elles suni en hnii point la lidele reproduc- tion de 1 (■ (pli se l'ail a Uoine. Lv's universilcs catlioli(pies de Louvain. d'Aiiuers de Lille et de Taris ne laissent pas de manher sur les lnisi'es'des universilcs romaiiu's, et en » da elle ne font (jue se conformer aux sa^'es prescriptions de Rome |>arlaiit par ses paix's et .ses conciles.

('ond)iiii loin marche en arrière de ces hclles institutions caiholi(pies fran- çaises rUniversite-Laval de <^u. Itec ! ('(innne on s'y montre jx'U jaloux (l'etr(? comme de paraitre catholiipie. l/idi'c première (pu présida dans l'oriianisaiion de ri'niversité-jjaval fut, éminemment libérale ; on voulait contenter tout le in()n(.h\ />ri)ti'st(i)/(s loiinitr fd/lio/ii/ms. et arriver ainsi à attirer le plus u'ran- nom-, hre d'élevés possible. < )n voulut recruter des éleVes à tout i)rix. n'importe la croyance, l'our y arriver plu' .siirement. on crut rationnel de nommer cU's pro- k'sseurs héréticjues et frai»' .s-maçtins, et par cette lat tupie, on cherchait à no coii'ilier la portion |»rolestante de la province de (Québec.

Aussi sur lit) professeurs (pii ont paru dans les dillérentes chaires des faeul-

171

t(''s (lt> droit l't d.- nit'div'iuo. dopuis la ibiidiitiou de l'Fiiivcrsiu -Laval, on fomp- t(> 4 profcssiMirs ln''n'ti([U('s et; IVaiirs-iiiavotTs, c'est-à-dire, près d'un sixienu». La nioyeiuu' par auiuV di's élôvcs protestants pendant la même période, n'a été (pii' 4 p:ir 1 0(1 ou à i)eu près //// élève ])rotestant par /'///yV-r///^ catholiques : preuve (|Ui' l'importance (ju'on donna alors à l'introduction de proTesseurs hérétiques <lans une université catholi(|ue. n'avait pas sa raison d'être. Je ne sa' lie pas «pril l'ur alors (|UOKtion de tous les ini ojivénienls (ju'il y avait à taire de scni- blahles concessioiis aux prolestants en l'ace d'une population très croyante. NLiis les catholiques sinicres. à la tète des (juels se trouvait en masse ie Cleru'e de la province de (^uélu'c. ont de suite éprouvé de graves in([uiétudes sur l'i'nseiy-ne- ment «[lie recevait la jenne-^se. de ces maîtres daiiu'ereux ; et aujourd'hui le libé- ralisme s'est allié au protestantisme j'our envahir les chaires universitaires. 11 u'i'st pas de véritable catlioliipie (jni exp(»siit la i'oi des siens, en les soumettant à un contrôle aussi hétéroufène (piil est hétérodoxe et que l'I'li^'lise réprouve.

Le l'rot'esseiir Lanirelier est l'avociit-né de rii(lliif'ncr-iii(liir clirintlr, vi \\ est le premier cjui au Canada ait eu l'i Ice de contester une élection sur le i»rin- cipe de riniluence indue du Cleiu'é II ma l'ait en <'ela du reste (jue mettre en praliqtie un enseiii'iieinent aussi peu c!ith(^li(|ue dans les cours (ju'il donne à riiiivcrsité Le professeur l'"lynn à peine nommé à la chaire de droii-romaiii. conteslail à l'instar di' son confren- et ami M. Lanj^'elii'r. et pour son propre «■oinpte. l'éleclion di' l'IIonorahle M. b'ortin dans (îaspé, sur le i»rincipe de l' iiilliifiUT iiinhuinr ilii fn'i'tfp dans les élections.

Lii l'acldlé de médecine compte s prot'esseiirs dont deux protestants et I libéraux.

Dans la l'acuité de ihéolosfie il y a ô chaires a tuelleine it en pleine orffaui-

sation Trois de ces Messiiuirs ([)rétrc's) sont considérés coi Mue les coryphées

<lu libéralisme. Ils marchent à la tèie de cette petite t'racti(»n dn ch'ru'é de (^Ui- biîc (jui s'intitule " lihirnl ", bi presse lihérale et impie le connait dans le der- il'é d'autres soutiens, et un journal libéral se dil insi)iré par (juel(|nes-tins de res messi(>urs : et tout cela si' voit aussi clairement (|Ue le soleil en plcm midi.

Tels sont les hoiames (jui ont en main res[)oir de notre nalionalité, et (iiii osiMit (leman<ler aux c!itlioli(|nes di- leur conlier l'éduciition de letns enlanls.

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QUATRIEME DOCUMENT.

Dans raut()iniie de 1S77, J'avais l'honneur de soumettre à Son Lxcelleiie.' Mur. Conroy, déléiriié apostolicjiie au Canada, un "'Mémoire/' concernant l'ensei- iinenuMit donné à l'Université-Laval. .l'y (h''non(,'ais plusieurs doctrine.s erro- nées sorties de la bouche de professeurs protestants dans la l'acuité de médecine, (''est ainsi, pour ne citer qu'un seul fait qtie It! professeur de ^)atllolo^•ie inter- ne mettait sur le comi)te de l'hystérie les extases de Sainte Thérè,se. Je me rap-

172

polit', bien qvio douz«' nuiu'cs so soient écoulées depuis tette éi)orjui'. Icxpression (If cet insulteur (l'uiic des plus grandes suintes (pU' l'Eglise C'atholicpie ait canoniséeH : " La plupart de ifs visions, extases, ou faits merveilleux, sont du " domaine hystéritpu'. "

Un autre tait. C'était à rilopital tle la marine, dans uiu' petite chambre l'on <;ardait alors les Jeunes lilles perdues ei criminelles, nous étions ciu«| élèves suivant 1»^ cours de i iiuicpie du professeur Jackson, encore un protestant. Il y avait dans cette chanil)rette un j)eiit tableau île la ' V"ieri>e au raisin" accroché à la muraille (!e professeur trouva moyen de faire des <jort>e,s-chaudes sur cette imaire cpi'il «onsidérait comme une invention ridii nie de la part des catholi- (pies et (pli prouvait leur idolâtrie

Dans ce " mémoire je sii^nalais bien d'autres points l'enseij^nement universitaire à Laval vient en contradiction directe avec lu théorie de lensei- irnement universitaire cathuliipie

l'ermettez-uuu cepeiulanl de vnus dire (pu* d après mes connaissances ]>er- MBUell^s, )»' ne voudrais piu- conlier mes enrant> a 11 iiive"-sitc-Laval, pour en

rniwoir renseignement .la. étudie ;»eudaiii plus de irois ans à ITiiiver-

sit.é-Laval. <-t durant te latps de lenips. | aj étaiài , ■^xaïuiné di' ]ircs l'esprit <jui reirne dans cette instilurion. et T'injoun» j'ai iwuwlaaé (pie cet esprit était "///>>'- ritl " ihtn^ If ^f'ns inttiivnis du mot, Htaiin, ifm*: en . >• <pi"(n» y i*»*r«-f<-utait ceux (pii ne pensaient pa> 'omme MM. les pruiesseurs sur lit--* ^iirstioii» relii.vi«M:i.scs cl socia- les • y conspuait les UK l'IV J-^uif<-^ eic etc.

J»' ne pul^ ipie toucher du doiii'i -es ditrcremitiM iMlMfe» 4)|Ki 11 me serair Ins ian-ïl I- •"•«Miver Mais V. (.1. en a siiliisamm-^'iii. je 'Tois, itieartiu Elle Mt*it t'diUée un uuivt'rsité 'pli «i*^'i>ni.s - i luiidaiion u u .•«*ss. ie proniT les

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iic- •! .-n pari.clies et en «étions (jUi se larii'Ue d »'tre iWrai»'. et (jtli orjdluia»-»' du cl^rr»- de .i ,>ro\ im«'»' «^ <l»* lotis les la.tjuf* (pli n'ont

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^ ti»l "t «jUl 1»^ p«»rlenr .yf,^ d*" •»' (pi t'iif H

IT1-. h- l'îiniii*ni > - >ci-ii(Mirs, en

les et aiiss' diiffut^ A»' coniiani •• mais nous i pas nw-mmmàrv. Ce qui précwde mvUt (»*»ur deraw+ntrer (pie ITaiversité-Laval n'a JM8 féf«»(iu aux espérances leirwiiBiHS (pte le ■hivifé et les witholi(pies les 1)1un ÔtÈB^ la province avaient r«"j)oHées en elle. Les professeurs compromis aux piys par leurs id*>ctriues et leur conduite (pi (die ;i persisté à ieurs t'hair.'s, maigre les réclamalions des év('(jues et les plaintes t»t des meilleurs (tathailupies. les etTciirs libérales dont plusieurs de •*t na+'me prêtres .•^ont infatués, l'impuissance sont les (j iirftupm nfa' c^MMMftv >*tfica( ••m«'ni les professeurs et l'enseiifnenieut défectueux

178

de cetto institution, t^xpliqu'"" suffiuainment re fait étranyï' que Nous avons si- R-nalc dans Notre Mémoin>, à savoir : que l'Université-Laval a perdu la confian- ce et les sympathies de la ^Tande majorité du elergé et des catholiques les plus éclairés : et qu'en compensatioi. elle a aujourd'hui poiir elle les sympathies des libéraux, des rraucs-inayons et des protestants.

Voilà Eminentissimes Seigneurs, ce que je crois être la principale cause du mal et des troubles (jui surgissent dans la province de Québec. Je l'ai exposé ai; meilleur de ma <onscienie, en de pénibles et douloureuses circonstances. Veuillez maintenant l'étudier avec patienc'c et bonté et indiquer au Médecin Sixprêm<' le remode le plu.s propre à les guérir et à rtMidre à Notre chère Eglise du ('anada, la paix dont elle ressent .si vivement le besoin et qu'elle désire sin- cèremenl.

Le tout humblement soumis.

Rome, le 1'' mars 1882.

t L. V, Va. dks Trois-Kiviereh. y

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A. SOnsr EIMIIITEITOE

LE CARDINAL SIMLONI

PREFET DE U S. CONGREGATION DE U PROPAGANDE

Eminenlissiiiie Seij^neur.

Ou m'objectera peut-être que je ne spécifie pas assez les faits particuliers dans le Mémoin; que j'ai eu l'houneur d'adresser aux Emiiientissimes Cardi- naux de la Sacrée-Congrégation de la Propagande sur les difficultés religieuses du Canada, en réfutant 'les accusations portées devant le Saint-Siège, contre les évè(iues, contr(( le clergé et contre certains catholiques de la province de Qué- bec au sujet des atfaires politiques. C'est vrai : mais aussi je dois dire que ce n'est point ma faute, puis que j'ignore les faits inciii.wués sur lesquels reposent ces accusations et les preuves sur lesquelles on prétend les appuyer.

Quatre documents émanés du Saint-Siège, nous font connaitre que des a«- cusations out été portées devant cette auguste tribunal, 1*^ contre les évoques, contre le clergé, 3*^ contre un certain suffragant, 4^ contre certains membres du corps sé(;ulier, au sujet des affaires politiques.

Cependant ces ai-cusés se croient innocents, ils sont convaincus que ces accusations sont mal fondées. Ils n'hésitent pas à dire que hiur conduite dans ces aifaires, et notamment dans les éhulions politiques, a été conforme aux i>rescriptions de l'autorité religieuse. C'est pourtaioi ils ont déjà demandé, et ils demandent encore une enquête complète sur les faits dont on les accuse, afin d'en faire voir les exagérations et la fausseté, et de se justifier devant le Saint-Siège.

I'' Le premier de ces documents est une lettre de Son Eminence le cardi- nal Franchi, préfet de la Sacrée-Congrégation de la Propagande, à Mgr. l'Ar- chevc(iue dt Québec, en date du 18 mai 187G. Dans cette lettre il est dit que différents personnages ont l'ait des rapports à la Sacrée-Congrégation de la Pro- pagande, ttMidant ù y l'aire croire que le clergé de la province <;omprommettait l'avenir de l'Eglise du Canada par son intervention dans les élections politi- ques.

17Ô

IjOS ('-vj^quos ont n'ilainr de suit»' contro uno toUo asKortion, i^n (h''<larant dans une suppli<iixe au Sainl-lV-n' que la Conirn-g'ution avait <'•(('• induite en crrcMir par d*'s hommes qui se tenaient cachés dans l'omlm' pour porter une acfusatioiî aussi odi«Hise contre le clergé de toute une province qui, gràct' à Dieu, était fidèle à son devoir.

L'Archevé(iue de Québec lui-même s'est plaint dans une lettre au cardinal Fran<'hi de ce que S. lini. lui laissait ignon'r complètement, la nature sfimule di's accusations portées contr.» le cdergc.

De mon côté, j'en ai demandé à S. Em. la <'onnnunication ; mais je n'ai pu l'obtenir

2" Le deuxième document sont les instructions du Saint-Ollice données à Mgr. Conroy, délégué au Canada, et datées de la même année.

Il y est dit que la cause de si graves inconvénients se trouv<> dans la tlivi- sion (feu évp!ques entr'eu.r, tant au sujet de la (juestion politicjue ([u'au sujet d'au- tres qxu^stions qui s'agitent au Canada : et aussi dans la tro/t ij^rutit/t; in'^xrmce du rlerixé dans les affaires /lolitùiues sans se soucier assez de la prudence puslorale.

Ainsi, l'épiscopat et le clergé de la province de Québec on) été acctisés d'être la cause des troubles qui agitent h's esprits, divisent les catholiques et compromettent les intérêts de l'Eglise du Canada.

Ces instructions du fcîaint-Ollice étaient d'une nature conlidentielle : les évêques eux-mêmes ne les ont connues q\uï plus tard. Cependant, aussitôt que j'ai pu en prendre connaissance, jt; me suis l'ait un devoir de i)rotester <ontre de telles aiH'Usations dans une lettre que j'ai l'ait ri'niettre à Votre Eniinence par Mgrs les évoques d'Ottawa et de Saint-Hyacinthe lors de U-ur visite ad limina en 187S.

3*^ Le troisième document est la lettre de V. Lm. à Mgr. l'Archevêque de Québec, en date du 13 septembre 1S81, dans laquelle il est dit qu'il est venu à la connaissance de la S. C. de la IVopagand»î que certains membres du clergé et du corps séculier de la province continuenf à s'ingérer trop dans les élections politiques, en se servant soit de la chaire, soit di's journaux et autres publica- tions ; et (jue certain siijl'ra^-ant cherche actuellement à recourir au i'arlement pour faire modifier la loi des éh'itions relativement à l'inlluence dite iiulue.

Or, cette nouvelle accusation, à l'adresse des membres du clergé et des laïques les plus respectables t-l h-s plus sincèrement dévoués à la dctense des intérêts religieux de la pr<>\ince, et à l'adresse d'iiu évêque qui se trouvait par aussi clairement désigné que s'il eut été nommé, est aussi mal l'ouilée que les précédentes. Mais cette l'ois elle n'est pas demeurée dans le secret des chan- celleries êpiscopales, elle pouvait être connue sans trop d'incojivénients : elle a été publiée olficiellement par ordre de M.gr. l' Arche vc<|Uf de Québec dans la presse du pays, ainsi (pic les instructions conlidenticlles données à Mgr. Conroy

170

V. lîm. peut «lilli' iliMui'iit se la ire une idiV de rôtonnonitMit. i^t do la pôiii- )>lt' st'ii^iitioii proiliiitc diius la [)r()viiiit' ciiticrt'. tant dans lo clcrjtv (pi«> »hes! lt>s laKuics, pur la publication di' cfs accusatious ; et de la joio au contrairo qui «''data dans k> camp des advoTisaircs «le l'Iij^listi et du clcrgc : surtout dans uu temps tout était dans le <'alme depuis longtemps, puisque les dernières élec- tions avaient eu lieu eu 1878.

4'^ Le «juatrième document enfin, est la lettre do V. lîm. à Mgr. l'Archevè- que de (Québec, en date du 81 décembre dernier, dans laquolle il est dit que le Saint-l'ère a ai)pris avec déplaisir (lue certains catholiiiues cherchent encore fi fo- menter '/cf ftisscnsionx. soit par rap[)ort à l'ingéronco indue dans les élections pf)li- tiqnos, soit par rapport à la sju'cursale do l'Université Laval à Montréal.

Des lettres reçues derniertnueut du Canada, écrites par les personnes les plus digne de loi, déclarent que cette nouvelle accusation n'est j>as j)i)is ibndée que les précédentes. V. Em. a pu voir par les journaux quelle excitation elle a prodiiit»^ dans toute la province et à quels actes sévères d'autorité Mgr. IWr- chevé(iue et l'Iilvèque de Montréal ont recourir pour arrêter les protestation.s j)nbliques dans la presse, et les supi)li(]ues au yaint-l'èro.

Pour ma part, Eminontissiiue Seigneur, Je suis convaincu que ces accusa- tions sont mal fondées ; qu'elles sont exagérées, erronées et même entièrement fausses, comme je l'ai l'onstaté pour quel(ju«»s faits qui sont à ma connaissance personnelle.

Au dire de ces accusateurs ce ne sont point les libéraux, ni les francs- maçons et autres ennemis de l'iilglise (jui sont la cause des troubles et de lagi- tirrtion qui divisent le catholiques di' la i)rovince do Québec! Mais ce sont les évoques et le clergé ! V. Em. le voit, l'histoire se répète. On veut gêner la lib«'r- de l'Eglise, lui enlever ses droits et ses privilèges, on attaque sa doctrine de toute manière ; et parce que ses Piustours et ses plus dévoués enfants résistent «ouragousoment à ses uttaiiues injustes, et la défendent avec nn 7À'\o qui a méri- té les éloges de Pic IX en 187<), ces adversaires les a<'cusent d'être les auteurs dos troubles !

Ne serait-il pas tomiis, ICmineiitissime Soigneur, do mettre un terme à toutes ces accusations malveillantes et intéressées, en les mettant à par une ( nquêto sérieuse, impartiale et prudente ? Dans mou humble opinion, c'est le moyen le plus propre à faire la lumière sur ces accusations j^ortées dans l'om- bre ; à rétablir la coulianco, la concorde et la paix : Justitia et jntx oscutaiœ sunt.

En attendant, on pourrait approcher du même but et peut-être l'atteindre par l'examen contradictoire don faits particu/iers sur lesquels sont basées ces accu- sations. Les accusés ont le droit de connaitre ce dont on les accuse et les faits s/iécini/x (|u'on leur reproche. Ils ont également le droit d'être entendus pour leur défense et do se justifier s'ils sont accusés iiijustement.

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177

.To prie dont- Votre Kmiiicuce de me comnuiniqner tous och faits spéciaux sur lesquels reposent ces accusations, et leurs preuves, afin que je puisse en (•ontrôler l'exactitude et la vérité. Ce n'est pas sans raison que je fais cette demande : car je sais que quelques uns de ces faits sont absolu menf faux.

C'est ce que demandait Mjçr l'Archevêque de ^Québec en 1876, quand il me disait dans une lettre :

" J'ai écrit à Son Kminence le cardinal Frautdii pour me plaindre de ce " qu'il me laissait v^norer complètement la nature spéciale des accusations por- " tées contre le clergé. Je lui disais entr'autres choses : " Quantacumque sit " auctoritas eorum à quibus redamationes factic tuerint, inaudili mm smnus con- " demnamli. Nos autem defendere non poterimus quamdiu illai accusationes in " specie nos latuerint. "

Aujourd'hui, l'honneur et l'inlluence des évéques, du clergé, et des catholi- ques qui les ont soutenus se trouvent gravement «;ompromis dans toute la pro- vince par la publicité donnée à ces accusations, évidemment contre l'intention du Saint-Siège. Le prestige même de la Sacrée Congrégation en ressent une pénible atteinte !

La justice réclame donc que l'on donne à (;es accusés le moyen de se défen- dre et de se justilier devant votre auguste tribunal.

Le Saint-Siège, sans doute, ne manquera pas dans sa sagesse de décider ce qu'il y a de plus juste et de plus propre à rétablir la confiance, la concorde et la paix.

Dans l'espoir que Votre Emiiience fera droit à une aussi juste demande, je la prie d'agréer l'assurance de ma plus haute considération et de me croire.

Kome, le 24 mars 1882.

Hon très humble et tout dévoué serviteur,

L. F. Ev. DES Trois- liiviÈRES.

N

178

LETTRE AU CARDINAL SIMEONI,

ROME. -2/. AVRIL 1882.

■fi. 'S'en E7ni->ie-^o:'e le '^ ' f'Jii-'ii' <SV>2,''o->i^ (t'-^'éfei le 'te la Cpi\)f:o,!^-a7ih:.

r S.

Eminentissime Seigneur,

Dinis uno li'ttro du 24 Mars dtMiiù'r. jo priai.s V. K. de me donner tommw- nication des fai/s s/ién'nu.r sur lesquels reposeiil les atcusations portées contre les EvtMjues, le Cleruré et certains calholi(|Ues de la Province de Quéln'c, »'t men- tionnées dans votre lettre du !•'? Septembre 1^81. à Myr. l'Archevétjue de Qué- bi'c. Imitant vonu à Itome surtout i)our répondre à c(>s aceusations, je ne i)uis le faire aussi complètement (iut> jf le désirerais, sans la connaissance de ces faits.

Dans l'audience de conné (pie le St-lV-re a daiiiiié m'accorder hier au soir, Sa Sainteté m'a dit qu'Elit' ferait examiner le Ménntire que j'ai eu l'honneur de remettre à Votre Itlmiiu'nce sur li s ditliciiltés reliL'"it'ixses du Canada, dans lerpiel j'ai répondu a ics accusations autant que je le pouvais faire sans la connaissan- ce de ces iails. Mais dans l'examen (jue le S. IV-re fera faire de d's documents, je tiens à répondre catéirori<[ii('meiit à toules ces accusations que je crois nud fondées, et à Jiistiiier la conduite de ceux qui en sont l'ol)jet. En consécjuence, je prie de nouveau V. E. de me faire coniuiitre ces /W</.s sjn'ann.v <jui servent de base à c(>s accusations : car ji> n'ai i)as eU' or" ret/u de réponse à la demande quo j'en avais faite dans le mois dernier.

.l'ai de même réimndu à l'a cusatioa portée contre un irrlititi sn(frti>jc'int an sujet de la demande de modilication de la loi de l'inlluence indue mentionnée dans la même lettre de V. K. du \-\ S.'iilembre 1S81, à Mii'r l'Archevêque de Québec. Tout le mon<le a compris (jne ce sudVaifant était riîvèque des Trois- Itivières, \)arce ([u'il ctail le seul qui s'était occupé de cette (piestion dans le sens indicpié.

Comme la publicalion de cette accusation dans la presse a fait peser sur ce Prélat un blâme immérité et fort domma<reable. je prie V. E. de me din» 1^ Si

c'est véritabli'ment

ve(|Ut' <l

rois

Hivi(

rt's (lui est l'isé dans cette accusa-

tion

2^' Si V. E. le croit encore coupable du Juif mendonnv en sa lettre, après la lation qui l'U a été faitt> dans le Mémoire (jue je vous ai remis. En attendant avi'c lonliance une réponse à d'aussi justes demandes, je prie

V. E d'airréer l'assurance de mon profond respect et de me croire

Son très

hum

ble et tout dévoue Serviteur.

►p L. F. Ev. mes Tiiois-RiviKKE!"

REPONSE

AUX

CONCERNANT LE

MEMOIRE DE IJEVEQUE DES TROIS-RIVIERES

SUR LES DIFFICULTES RELIGIEUSES EN CANADA.

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EXPOSE

DE LA CORRESPONDANCE ÇUI A SUIVI LE MEMOIRE

ETRANGE CONDUITE DE l'ARCHEVEOUE DE OUEBRC ET DE L'UNIVERSITE

A i;egaki) de ce document ?

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Le premier de Juin dernier, quatre jours seulement après mon retour de Rome en mon Diocèse, Mr. le Grand-Vicaire Cyrille Légaré, de Québec m'adres- sait une lettre dans laquelle il me demandait au nom de ses confrères de l'Ar- <hevèché, et sur lavis de l'Archevêque, en vertu de Ujmdœ et d'un droit rigou- reux, compte de (x^rtaines paroles contenues dans l'Appendice de mon Mémoire qu'il avait déjà entre les mains.

Voici cette lettre :

LETTRE DU T. 1{. Me8. LEGAKE, V. G. DE L'ARCHIDI0(^E8E DE

QUEBEC A M(JR LAFLECHE.

A So Clrnndeiir Mirr L. F. Lnflèrhe,

Evàptu f/e^ Trois- Ritières.

Québec. 1er .Tui.\ 1882

MoNMElONErU,

Dans un -Apfwmliœ- que Votre Grandeur a publié à Rome et qu'elle a aiou- te a son ^'iMémoire sur /es di//icultés religieuses en Canada'' on lit la phrase suivante;

''Nous croyons enraiement que Cinfineuce des prêtres libéraux de V Archevêché et de VUnwersité Laval contribue beaucoup ù entretenir Mgr V Archevêque dcm, cette timidité et reUe condescendance si fnéjudiciable à l'Eglise.^' Pag-e 22.

180

Au nom de mes coiilrcrcs de rAr(heA'"ê(hé *>( sur l'avis do 8. G. Myr. l'Ar- chevêque, je sollicite auprès de Votre Grandeur la permission de Lui demander.

l'^ Quels sont les prêtres libéraux de l'Anhevêché désignés dans " /'A/tpm- flire " ?

2" Quelle note Votre Graudeixr attache-t-elle à ee mot de ''libéraux' '. Evi- demment cette ([ualilication est accusatrice.

's

8*^ Sur quelles paroles, quels actes, (juds écrits ou quels faits, Votre Gran- deur s'appuie-t-elle pour dénoncer comm*^ lihvmnx ces prêtres de l'Archevêché :"

Eu justice, Monseigueur, uovis croyons avoir un droit ligoureux à recevoir des explications de Votre Grandeur sur toutes ces questions. Noiis osons don<' espérer qu'Elle voudra bien nous h's donner pour notre iiropre satisfaction et celle du public.

.T'ai l'honneur d"ctr(>,

Monseigneur,

De Votic Grandeur

le très respectueux serviteur.

CvKiLLi': li. Lkoaiîk. V. G.

On voit de prime-abord qu'au lieu de sint; n-sser à la cause générale de l'Efflise du Canada, et à la pcnil)le situation faite au «dergé et aux lidèles de la Province, on travailla immédiatement à Québec à ramener les graves questions qui faisaient l'objet de ce Mémoire aux étroites <limensions d'une ali'aire per- sonnelle.

Gette lettre était pins (pi't tranu-e.

(3n est étonné d'y voir un Grand-Vicaire citi'r à son tribunal un Evêque, pour lui faire rendre compte des informafions (jue la charge pastorale l'oblige à communiquer au 8t. 8ièg-^, et donner pour motif de sa prétention xa aalhfadwn pro}rre et celle du publie ! !

Si Mr. le Grand-Vicaire avait que]([ue rédannition à faire sur certains dé- tails du Mémoire ou de rAppendi<c. et même sur le fond de ces documents, son chemin était tout tracé, c'était de s'adresser à Kome.

Cette lettre parut donc tellement contraire luni seulement aux règles cano- niques, mais aux simples convenances que la réponse du silence devait être naturellement la plus à ])rop()s en aussi triste occ\irrence.

II

Un peu plus tard, le 10 Juillet, l'Archevêque de Québec, à son tour, me prévenait, qu'à la demande du l{ect»>ur de l'Uni versitê-Laval, et en son pro/ire

181

nom, je serais appelé an mois de Sei)tenihre suivaiil à répondre, devant le Con- seil de liante 8nrveillance de rU)Uversité, des acrnsations portées dans mon "IVIémoire snr les diflieultés religienses en Canada" contre renseignement universitaire, et spécialement contre l'enseignement théologique donné dans son Séminaire diocésain, et qu'en conséquence je devais préparer pour cette époque la production de mes preuves et de mes témoins.

Ci-suivent les lettres de l'Archevèciue et du Recteur reprodixites in crfensih

II

LETTUK J)]-: M(}K L'ARCIIKVEQUI^ 1>K QUl^BKC A M.-u LAFLECllE.

QuEHEi'. 10 JriiJ.Kï 1882

M<rr L- F. Lajià-he,

l'JiH'r/itr dca Trois- Ririèrrs.

MoNsKKiNKl'H,

Avec la présente j'adiesse à V. G. la copie d'une lettre du Kecteur de l'Uni- versité Laval concernant les accusations portées par V. Gr. contre l'enseignement de cette Institution, dans le mémoire présenté par V. G. aux cardinaux de la Propagande, le 1 Mars dernier, et dans l'appendi^-e à ce mémoire.

Comme ces accusations attaquent spécialement l'enseignement théologique donné dans mon séminaire diocésain, j'ai aussi droit de savoir sur quelles preu- ves elles sont basées.

Quoique je doive présumer que V. G. ne les a pas formulées sans avoir toutes prêtes les preuves de ces allégués, je crois cependant devoir prévenir V. G. <itie cette cause sera portée, au mois de Septembre proiiiain, devant le con- seil supérieur de haiite surveillance et je prie V. G. de vouloir bien alors appor- ter avei- Elle tous les documents et faire venir les témoins qui peuvent appuyer <'es graA'es accusations.

Veuiller agréer,

Monsei^eur,

l'assurance de mon dévouement

t E. A. AiicH. DE Québec.

182 TU

LETTKE DE M. LE ]{ECTEl-K DE EUNIYEliSlTE LAVAL A Mou L'AK-

CHEVEQUE DE QUEBEC.

Su Grt'irc M^r E. A. Tnsiheir.au, Arrlievef/up de Québec, Chancelier Apostolique de r Université Lncal.

Séminaihk de Québec. 14 .Tt'Ii.let 1882.

3Ionseii^ucin;

Dans le mémoire pn'scnté avix Cardinaux par M'^r Laflocho et dans Vap/ien- ilice à l'e mémoire daté du 1er I\Iars 1882, Mgr des Trois-Rivières ne se contente pas de dire que rens<'ig'neiiient de T Université Laval est confié uniqueinent à des libéraux, des protestants ou des t'rancs-maç'ons, et que de cette source il ne peut sortir qu'un enseignement Pî,itionaliste, mais il dit en outre, j). 27 de l'appendice.

" Dans la faculté de théologie il y a cinq chaires actuellement en pleine

organisation Trois de ces Messieurs (prêtres) sont considérés comme les

coyphées du libéralisme. Us marchent à la tète de cette i)etite Iractiou du clergé

de Québec qui s'intitule libérale Tels sont les hommes qui osent demander

aux catholiques de leur eonlier l'éducation de leurs entants."

Si ces mémoires étaient restés à Kome, nous n'en parlerions pas à Votre Grandeur, car nous savons ce qu'on y pense de toutes ces accusations. Mais ces mémoires circulent coniidentiellement avec d'autres dans le Canad , et Mgr des Trois-Hivièri's en parle comme de documents devant prodxiire plus tard leur effet.

Bien souvent no\is avons demandé à être examinés en l'ace et jugés devant nos juges naturels, mais nous n'avons jamais été mis en demeure de rencontrer franchement nos accusateurs devant le seul tribumil compétent désigné i)ar le St. Siège.

Cela nous crée une position tout-à-lait anormale en présence des sentences si formelles du St. Siège ; et nous ne pouvons nous y résigner plus longtemps sans protestation.

Nous croyons t'onc, Monseigneur, devoir prévenir V. (i. que c'est notre in- tention de demander au Conseil Siipérieur à sa prochaine réunion que Mgr La- llèche soit mis en demeure de prouver des accusations dont il a accepté la res- ponsabilité, lorsqu'il a présenté à Rome des documents non signés dont il ap- prouvait la teneur et sur lesquels il appuyait ses raisonnements.

Mais comme Mgr Lallèche peut avoir besoin de quelques semaines pour préparer sa preuve et assigner ses témoins, et comme il importe que tout soit terminé pour l'ouverture des cours au commencement d'O'tobre prochain, nous

>

183

ie

isnpplion.s V. (î. cti .sa (jualité do Fi-rsidont dn Consoil Suporiour de vouloir bien intinior à Mgr des Troi.s-Kivière,s qu'il ait à se préparer pour la proehaiue réunion (en Septembre) de NN. SS K . . Kvèqufs de la Province.

Votre Grandeur connaît parlaitemeut notre situation, et Elle ap])réciera, nous en sommes surs les raisons (jui nous forcent à présenter cette demandt'. <lout la lin praticjue est d'éluder tout délai (|ue Mg-r Lallèche pourrait prétexter *"il n'était i)as prévenu avant la réunion des Kvéfjues,

Agréez r hommage du i>rotbud respect avec lecjuel j'ai l'houneur d'être. Monseigneur,

de Votre Grandeur,

le très humble et obéissant serviteur, /Signé) M. \i. Methot Ptre R. U. L.

Sup. S. (\.

L'attaque contre Fauteur du Mémoire prenait, comme on le voit, des pro- portions considérables, mais tout-à-lait irrégulières.

Ce n'était plus seulement le Cî. Vicaire au nom de l'Archevêque, c'était J'Archevécpie lui-même et l'Université (jui se déclaraient adversaires de l'Evô- (lue des Trois-Kivierês. Cette l'ois, on ne demandait plus seulement des expli- cations, on exigeait un pwrh et \\\\ Jugement, La guerre était visiblement décla- rée au Méi.-ioire, et plus encore à son auteur que l'on voulait entraîner, contre les règles canoniques, sur un terrain étrangère son caractère et à sa dignité, dans un but purement particulier, et personnel.

La première chose qui irappe, en etiet, dans cette réclamation extraordinai- re de l'Archevêque et de l'Université contre le Mémoire, c'est qu'on ne s'atta. que pas aux diverses questions fondamendales, qui intéressent si fort l'Eglise, mais à un seul point, et à celui qui vient en dernier lieu dans l'exposition du Mémoire, l'iniluencede certains professeurs libéraux, protestants et franc-maçons -de l'Université,

On ne dit rien dans les lettres ci-dessus du ravage des doctrines libérales et empoisonnées qui ruinent la foi des canadiens. On n'y parle pas davanta"-e des exploits des professeurs universitaires pour détruire l'inlluence du cler"-é auprès de la population jusque dans l'exercice de son ministère sacré. On ne .s'inquiète pas davantage des causes qui ont amené la division de l'épiscopat et le débordement du libéralisme chez une luition aussi catholique que la nôtre sujets importants qui font, en plus grande partie, la matière du Mémoire. Enfin' on n'a pas un mot à dire pour défendre le ciergé qui a fait le peuple canadien

n. -

- 184 "

ce qu'il est, qui en est encore le protecteur et le père ; pas un mot < onire lefs aecusationK injustes (jui pèsent sur lui à la l'aec de rivu'lise et du pays ciiticr! Q\u pourtant a droit (•(luimc le «K'rué à élrc protèav et défendu par le Métropo- litain et par uni- Univcnsité Catholique :"

Cependant l'Archevêque et l'Université ne tro\ivent de paroles, au sujet du Mémoire, que i)oiu couvrir et défendre de leur autorité ou de leur jnestige l'influence des professeurs libéraux et antres dont luius venons de parler.

Encore ont-ils faussé, en les exagérant, lt>s informations (jue nous avons données à ce sujet, afin de se donner un argument pour essayer de les renver- ser. C'est ainsi que le Tîectenr allirme, soutenu de l'Archevêque, que nous avons dit " (|ue l'enseia-nement de ITuiversité est UNIQUEMENT confié à des libéraux, " des protestants ou des franc-mavons, " ce qui est absoliuui'nt faux. Nous n'avons jamais fait une telle assertion. Mais nous avons réellement fait connaî- tre au 8t Siège, ce que tout le monde coniuiit iti, ([u'un rer/oùi nombre de profes- seurs universitaires sont libéraux, protestants et même franc-nuiçoiis.

Or, c'est préc:isement pour conserver la présence et rinlliience de ces pro- fesseurs auprès de la jeunesse canadienne que le Métropolitain et son Universi- té se récrient contre le Mémoire, et qu'ils essaient, dans un pro('ès aiiti juridi- que, de faire coiulamner l'Evêque des Trois-Eivières pour avoir trop légitime- ment averti le St Siège. Ilélas! Que ne dtmnent-ils plutôt satisfaction à la cons- cience catholique en assainissant le i)ersonnel universitaire !

III

l^a seconde observation qui se présent(\ avec une égale force, a l'esprit, est la position aussi injuste qu'irrégulière prise par l'Arshevèque de Québec en cette aH'aire.

8a Grandeur commence par montrer, dans sa lettre du K! Juillet citée ci- dessus, l'intérêt particulier q\i'elle a dans la cause, à raison des leçons données dans son Séminaire diocésain par les ju'ofesseiars universitairc^s. Dans une autre lettre, écrite luîuf jours plus tard et qwe nous verrons ci-api'ès, elle va jus- qu'à se compter au nombre des arcubcs et à se iirétendre même calomniée par le Mémoire'

Eh bien ! c'est après aA'oir établi ainsi sa solidarité dans l'accusation, et en assiimant même dans un avevi écrit le rôle de partie calomniée (pxe l'Archevôqxie de Québec ose assigner l'Evêcpie des Ïrois-Rivières devant un tribiinal dont il est lui-même le Président.

Ici, il est nécessaire de faire remarquer que le Conseil de Haute Surveil- lance dont il est question se compose de tous les Evèques de la Province prési- dé par l'Archevêque, et que la majorité des membres de ce tribunal ne peut porter de sentence sans le vole (k son Président, aux termes mêmes de la Règle.

18'»

■•^

("cst-à-dirc ([wo l'ArchpA-ê(jU(> en voulant présidor ce Conseil, ot le tiansCoi- TiKM- en Ivihunal conln' l'antiHir du Ménioiiv, devient à la Ibis partie et juge !

Cette prétt'ution exorbitante est nou-seulenient contraire au droit civil «>) «anonique, mais elle l'est é^-alement au droit naturel. Elle constitue une injus- tice si ila<irante (ju'au un Irilninal régulièrement orii'anisc, nu'me au milieu des nations non-catholiques, ne pn\seii1ent une telle anomalit» !

Une semblable ti'utative de la. part d'un haut dignitaire ecclési'istic^ue, ins- truit /w iitnxiuejKiT, ne présage assurénu'ut rien de? bon en lavtuir de sa lause ; On peut le dire sans crainte : la justice et la vérité n'ont jamais besoin de re- <'ourir à de tels procédés.

Il est encore i'oit étonnant d'entendre le Recteur de l'Université se lamen- ter, dans la plainte que l'on a vue ci-dessus, "d'élro dans une position tout-à-i'ait anormale," jM-iulant qu'il a, à son service, un tel l'résident. Il ne craint pas de .s'écrier : "liien souvent nous avons demandé à être examinés en lace, et jugés '• devant iu)s juges naturels" ; et c'est alors mènu> (pi'il travailUî à l'aire descen- die un Eièque des degrés du tribunal siir le parquet pour disputer avec lui, et .se débarrasser ainsi de s(;s ohs 'rvations à l'Autorité Suprême.

Cette conduite donne une idée Tort équivoque de sa bonne i'oi. Le Recteur pi'util ignorer que chaque Evêque provincial est dans le Conseil son juge natu- rel, comme il dit, et qu'aui un de ces juges n'a de comptes à lui rendre, encore moins de plaidoyer à l'aire contre lui, à titre d'égal ou de suboidonué ^ Et si ce Rectexir ne l'ignore pas, que doit-on penser de sa hardiesse, et des dangers qui peuvent résulter de tant de présomption dans un homme ou uiui institution dont la gloire devrait être de servir l'Episcopat avec fidélité !

\.]\\^ troisiènu" réiiexion plus importante encore nait de cette sommation iuconpréhensible de l'Archevêque à l'Evèque des Trois-Rivières, de comparaître devant le Conseil de Haute Surveillance Universitaire. On y trouve une action anti canonique au Suprêm<> degré, et un attentat à la liberté des Evêques.

Comme nous l'avons dit. le Conseil de Haute Surveillance est un ( onseil <rEvêques établi pour la surveillance de rUm'versifé. Or, les Evêques, qui sont des princes dans l'Eglise, ne peuvent être jugés et condamnés parmi Conseil Universitaire mais seulement par le St. Siège ; c'est un principe de droit qui n'est ignoré de personne.

Comment donc l'Université et l'Archevêque ont ils osé citer juridiquement un Evêque devant un Conseil de ses propres collègues ? ^ur quoi, pouvaient-ils appuyer canoniquement une pareille procédure ? Ils n'avaient pas même le moindre fondement plausible. Tant de docteurs chargés d'instruire les autres ne p.'uvent pas prétexter ignorance: ils savaient que dans un cas de plainte oontre un Evêque, alors que l'Archevêque se re< onuaissait intéressé, c'était à Rome qu'ils levaient adresser directement leurs réclamations. \s ont mieux

18G

aimr, t't pour caus»', s adresser à un simple (.'oiiseil iiilVrieur. iiieonipéteiit cl (lojit ils avaient la clirt'etion et <|uasi la maîtrise! (^iiel moyen v a-t-il d'ex- euser une telle <'oncluite f

Dans le fait, c'était une mesure d'oppression patente à l'égard de l'Epis- ropat provincial tout entier dans la personne de l'un de ses membres, et une sorte de conspiration contre ri'^vcciue (\vs Trois- Rivières en |iarticulier.

Au fond, i)ar cette j)rocé(lure renversée, l'Université et l'An hevêque l'aisaient en sorte (jue ceux <|ue le St. Sieg-e avaient cliari>és de sunriller /'(.'iiiirr- sifé lussent surveillés par elle, (jue les Evéqu(>s, (|ui sont dans la Trovince jug'es de la foi et des nururs, fussent mis au rang- de leurs subordonnés, (jii'ils se jugeassent les uns les autres au gré de l'institution universitaire, ou plutôt qu'ils fussent tous réduits à subir le Ixm vouloir di- l'An hevecjue dont le vote présidentiel est indispensaltlement re(|nis, de |)Mr la règle du Conseil, po\ir arri- ver à une action quelcoiujue.

Ce n'était donc ri(Mi moins (|u'un droit nouveau et arbitrain\ inconnu dans l'Eglise, qui s'imi)lantait au sein de la Province dans les matières les i)lus déli- cates, au détriment du respect dii à l'épiscopat, et tout au béiu'-lice d'un Arche- A'èque intéressé, et d'iiiu' institution qu'un grand nombre de catholiqiies redou- tent avec raison à cause dos tendanci's libérales de i)lusieurs de ses professeurs.

Cette tentative de l'Archevêque et de l'Université av;iit encore It; dange- reux ell'et de gêner et de romi)re les communiiations entre les Evéques et le St. îSiege, communications indispensables à la bonne administration de la société chrétienne. Car que deviendraient la liberté et la conliauce des Pasteurs, si les observations qu'ils adressent au Souverain Pontife dans l'intérêt des Ames, retournaient aux mains des collègues ou des adversaires comme matière de procès et de condamnation ' De tels procédés administratifs seraient de nature à empêcher certainement les avertissements uéiM'ssaires à l'autorité supérieuse, et rendrait h; mal d'ime provin< e ou d'un ])ays sans remède.

Pour toutes ces raisons majeures, il devint indispensable à l'Evêque des Trois-liivières de récuser le Conseil Universitaire de Haute Surveillance comme tribunal.

C'est ce qu'il lit par la lettre suiv aite :

IV" LETTKE DE M(iR LAFLEClIJi A Mor L'ARCHEVEQUE.

Evi:cHK Di:8 Tkois-Kiviekes, 24 juillet 1882.

Mfir E. A. TciScherenii, ArrhpvêqKe de Québec.

Monseigneur, *

Je suis suffpris que Votre Grandeur et les Messieurs de rUniversité-La,val

1S7

vcuilli'iit !iiii''iii'r (IfVJiii) 11' Irihinuil «le liiuitc surveillance de l'Universitt* une fiiiise <|ui il l'té ])()vtée el (|ui csi iiit uelienn.nt pendante devant le tribunal du Si. Sii'ue. iiC Mémoire (jUe J"iii pn' sente à (Clte eilet et les doeunK'ut.s (jui raecoiiipaiiiieut ont été référés dirertemeut au Souverain Pontife lui-mé'nie, et Sa Sainteté m'a dit <|u'elle les ferait examiner, l'allé avait déjà dit à Mgr TEvé- (|ue (r()tla\va (|ue l'on donnerait une .-érieiise attention aux choses (pie je ferais eonnaUre sur les dilli' ultés relioieuses de notre Province, et (ju'un l'^vècpu' était dans son droit lorsqu'il donnait au St. SiéLî'e les inl()rnndions(|u'il croyait utiles au bien d'' la religion dans .--a l'rovini c. l'^lK> m'a réj)été à nioi-uu'nu' (ju'il était toujours permis, alors même ([u'uiie i liose avait été réglée par le St. Siéii'c, <lc lui faire i onnailre encore ce (|ue l'on cjoyait utile et avantauvux au bien de riV4'lise.

("est ce (j\ie j'ai fait au meilleur de ma conmiissance vi de nui conscieiu'e.

Si donc. Votre (irandeur et les Messieurs de ITuivorsité-Luval ont des réclamations à faire contre mon Mémoirt' et les documents qui l'accompaa-nent, c'est devant le tribunal suprême (ju'idles doivent être faites, <'t je serai toujours jirét à y répondre, i ar je n'ai rien avancé dans ces docunu'iits sans avoir les preiwes c()nvemd)les pimr le soutenir,

Ainsi, je ne pius me rend.c à la sommation (pie nu- fait Votre (îrandeur, de coniparaitre devant le tril)unal di> haute surveillance de riIniversité-Laval «-n Sei>lenil)re ])roi liain, ])arce (jue la cause dont il s'aii'it est aujoiird'hui pendante devant le tribunal suprême du Souverain Pontife.

Je denieui'e avec la ])lus hiiute considén'ation,

De Votre (îrandeur,

le tout dévoué serviteur.

t Jj. F. lilv. mes TiioiM-lviviKiiKs,

L'Archevêque répondit :

-^

QuKi5i':c .Tt'nj.ET 1H82.

Mii-r F. L LalUrhe.

Eoeffiie (les Trais- Ili n'irez.

Monseigneur,

Votre Grandeur me répond hier qu'Elle est surprise que d'accord avec l'Université, je veuille amener devant le tribunal de haute surveillance une cause que V. (t. a portée devant le St. Siège.

Je dirai que de mon côté j'attendais cette réponse, mais qu'en même temps

j'nttfiulais (le \(>'rt' loyautt'- (|m' vous doniu'rii'Z aux uccn.srs une (mv a^ioii de se l'aire t'iilt'iidri' pour se justilicr (levant l'épiseopat de la i)rovinee.

.l'ai été aus^si ( aloninié dans le iiiéiiioire et l'appeiidiee |>réseiii(s [)ar V. (i. ; el je me pr()iH)se de dire ce que j'en peuse.

Veuillez aL>'ree/,

Moiiseitiiieui'.

rassurauie de mon déNouenieni.

t K. A. AlM'IIKVKqVK

de (^luébee.

Il est hien évident, par les lettres citées ci-di-ssus. (jue rArehcvc'fjue et l'C- niversité voulaient, au moyen d»; i)etites récriminations i)ersonnelles, attirer le " Mémoire" entre leur mains, et l'aire perdre de vue les <>randes (jucstions reli- «iieust's (jui y sont exi)osées. Maison est vraiment sur]>ris d'entemlre rAr(hevé<iue avouer qu'il s'attendait à la récusation de rEvè<pie des Trois-liiviércs. I] regar- dait donc celte réeusation comme lé^itiuu'. Alors poimjuoi entrejïrenait-il d'a- meiu'r l'Evèque dos Trois-liiviéres devant le Conseil de Haute Surveillance, comme devant un tribunal régulier :* Voulait-il donc suri»ren(lre sa bonne Toi ;• Ou voulait-il siinpbuuent l'ellrayer ^

Ce (pli est encore digne de renuirque, c'est qu'il n'est plus (luestion de justice, iii de tribunal, dans cette lettre, il ne s'ngit maintenant que de loyauté! J^'Kvêque des Trois- Rivières aurait du avoir la loyauté, dit-il, de doniu-r aux anitsrs rocoasion ûa an Jnsli/ier devant l'épibcopat ! ! 11 est })ien malUeureux c^ue ces prétendus «r<7/.se.s n'aient pas, eux-mêmes, pris cette précaution avant de deman- der à Itome les décrets du 18 Septembre 1H81, et de les publier par toute la proviu('e contre l'épiseopat et li' cleriié. La pénible et présente exjjosition n'eut pas eu sa raison d'ôtr»'.

Nous les nommons, noua, ncnisa/eins vi non [)as iirn/sps. comme l'ait la lettre de l'Archevêque, parce qiae ce serait changer absolument les rôles. L'Université et l'Archevèqiie ne sont pas du tout des ^/«v/.vs ; ils sont plutôt dt^Hdcrumteurs.

Les décrets de Septembre 1881 contre le clergé, contre un certain suff'ragant et contre presque tous les Evèques de la Province, sont sortis de Home sur la voix de la députation de l'Université et de l'Archevêché. Par conséquent ceux qui sont atteints par ces décrets sont les vrais (trc/isés et même les voudamnéH et ceux qui les ont provoqués, les vrais accusateurs.

L'Evêque des Trois-llivières est donc resté dans le cas d'une légitime défense ; et il a été heureux de se faire l'avocat des personnes et des corps hono- rables qui ont été malheureusement frappés avec lui. Ce sont ceux qui veulent renverser sa défense qui devraient avoir la loyauté de le faire ils portèrent leurs premières accusations.

1811

A la nii (le lit Ictlrc ci-dcsisuN «'itt-c, rArchovOtjm» uiTontin' duvantago «a position iuti'Ti',ss.''(' dans le dt'hat, ainsi ((lU' nous l'avons dit. Il se dôclan- ((tldui- nié. Il tcrniinc l'n annonvant ses " licinarcjncs sur li' Mrnioiiv, " document dans lt'(|U<'l il prend l'atiitudi' du i)artisan le plus déclaré, et avm; une vioUnicH" (|ui n'est pas ordinaire à la di!>;nité archiépiscopale.

Cela ne l'enipecliera jjus tout à l'heure de raiwener encore une l'ois la cause devanl'lui. et d'entreprendre de la Juger contre tout droit, comme s'il y était ahsoinnii'nl élranii'er.

Telle a été la première i)li!ise des tentatives de (iuéj)ec pour ruiner le crédit du Mémoiri' et de son antenr : rétrécir inliniment le débat, et le dominer en le déj)lavanl.

Nous allons voir la seconde. (|ui est encore plus étraiiuv et déplorable.

J.-\T

Le liecteur de ITiiiversité se voyant i'rustrc dans .son attente d'xin procès devant le Conseil de IIout(> >irrvei]hince, le vote présidentiel devait lui assurer le succès, entreprit d'arriver w triomphe par une voie détournée.

Il écrivit donc à 8on Emiucuce. le Cardinal Préfet de la Propag-ando uiui lettre, dont il couimunique le contenu à rArchevèquc do Québer, en lui faisant connaître en même temps la réponse (ju'il avait obtenue à\\ Préfet.

Après avoir rapporté en abrégé la eorrespondame citée plus haut, le Kec- teur écrit, coiiime suit, à Monseig-neur Tiischereau, à la date du 0 Octobre 1H82.

.->*<-

Sk.MIN-.MIîE de Ql-KUEC.

.1 Un a flirt' Mfi'r E. A. Tasrhr.reiui,

Airhmu'fjne de Québer.

Monseigneur,

" Après a^-oir pris connaissance de cette réponse de Mgr. LaJlèche que " Votre G-râce voulut bien nous comiminiquer, j'eus l'honneur d'écrire à Son " Jîminence le Cardinal Préfet de la s!xongrégation de la Propagande, eu date " du 2 Août dernier, une lettre dans laquelle, après lui avoir rendu compte de .'' la correspondance dont je viens de pirler, et spécialement de la lettre " Mgr Lailêche déclare que la cause est encore pendante à Home, et que par " conséquent rien ne peut être examiné par le Conseil de Haute Surveillance, " je finissais par cette prière :

" Si cependant Votre Ëminence /jréjdrait mm informer non q//idellement que ces acai.

I !tn

s(i/i(>i/!< x'ii/ rf'Li'iiri/ics à Rouir coiii.'iif miii (iri'inics. t/i/K i/o/i^ l'aiilriilt riuii^ ilr ivllc réjiDiisv. Si fhni ii.'t/ri' ro/c. Va'rr K-iiinnirr froil iirrjrnibli' (ffir l'ciHiiirlr jiiri(li(iii<' se f/issc. no/is 1(1 s/i/)/)li(>ii^ (/i' iio/is faire ."'m/hn/ir \)V. xors DfcCL.VHKli ciUK LA CATSK n'ksi- xriii-K.MKxr i-hnoanth a K'omk. (lu'cll.- i:':i' ni: i.a sti!UTK co.mpkthn- CK 1)1' ToNSEii. d:: llArric Sr'uvi.ii-!.» mf,. i:i' oj'v. Mdi; dks Tiîois-Wivikuks

NE'I'KI'T J'A.S KKKT'Sl'.I! 1)K l'AUiK SA l'KKrx !■: DEVANT CH TKIJU'XAI,. ""

'• Son Eip' Mc, !t' C'artliiuil l'i'i'l'ct dr Im S. ("oiiurru'alion de lu l'ropaii'iiiuh' a biiMi voulu uu" lôpoiidr- pur uu" li'il r <l;it'i' du 14 S 'plcuihi'i'. (juc lu'iiii- moins nous avons rtH'ui' trop tiiid, vi (loiit nous n'avons i)U nous si'vvir (U'vani le Conseil de Haute Surveillance.

" Après avoir réj^'-té (ju<' la ([Ui'slion eon-'cviiani la Su^i ursalé de riniver- sité Laval a été délinitiveni-nl r''i>'l''e par la S. ('ouii'réii'ation (!■' la l'ro[)at>'an- de par son décret de 187(i, «'onlinn'' en entier i)ar le Souvi'rain l'ontil'e Lt'ou XIII. et (jue eett(» question n"est plus du tout pendante d-vant le tribunal du St. Siège, Son Eniinence termine aii'.si sa lettre : " /i/u's (iii'ni rniii df lu Bulle (Ccrer'ion aDioiii^jHP ih' r Unifcruih'- cet i//n'<li'iii^ il:iir'iii l'h'r. r,-'^-li'-!'.< ini C 'oiiwil {'le ][<ni- li' Sni'i'>'il/(U/('c). il rds/i//r coiiuiit' ri)i/si{//'t'//re (/'ii' I iiilciir ilii Alriiioirr (Icrrail rlrr prr- seul (III Cii/isril l^/iirersildirc //our ri.nitiirn i/ni s'// j'cni de son ('■cril : (/ii'il i:<l /cmi en oiili'e (fe.iliioer lex /ireiires iiéressdires de ce (/ii'il a n/fiiuK': el (/ne Jinalehienl /rs oùsenyi- lioiis (fin (l'uni re.a rondriiienl f'nire l'i ce sn/il doirrid ('Ire enroi/i'ea <i re Cohm-H hii-inèine et non II celle <S Coii'j;r(}'j;(ilioii. C'cnl diins ce se/is iine (injonrd'liiii in-'iiie Je nie iiic.h^ '' écrire an snsdil ér(^(/ne. "

" Comme cette lettre de Son iMnineiice, le Cardinal l'ivl'et de la S. Conuré- içiition de la Propa^'ande, est ariivée après la tenue du dernier Conseil di' Haute Surveillance, innis supplions Votre (rraie de vouloir bien ronvoijuer aussitôt (jue possii)le une nouvelle réunion de ce Conseil, alin (pie Mii-r TlCvè- qiie des Trois- Rivières soit mis en demeure de /trodnire et de prouver ses aecu- s%tious et que nous puissions nous délendiv. "'

" Atiréez. Monseiuneur, etc.

•' M. E. Mktik.t, rire."

]{. U. L.

Son Emiuence, le Cardinal PréJ'et, écrivit ell'ectivement à lEvècjue des Trois-Kivières une lettre dans laquellTlille lui raj>iielle :

1" Que la question de la Succursale de Montréal a été réglée par le décret susdit de la S. Coiig'réo'ation de la Propag-ande, et par la décision de Sa Sainteté Léon XIII, et qii'il ne reste plus à examiner que la question de rinexéeutiou de ce décret, question référée au Conseil des Evêq\ies :

2o Que selon la direction de la Bulle déreetion de l'Université et du dé- cret de ISIQ, (iii tramiles Ridirc Ponlijieiœ ereelionis eanouiene Uni^rsilntis Lanillensis

h's

191

el df.rrdi hiijiis «S. Congrrgdlhnh, les qui'stions 7/// re-^-ardenf celle instiliition, ou /fs rhnu<i'einenls à faire /xinr sou />ro//re hieii, iloii^eui être reiiro/jces nu Conseil ifes^Evèques, ot qu'on couséquc^ucv, exintle se(/inl/n\ l'Evèque des Trois-Kiviores doit assister au Conseil de Haute Surveillance, et y donner la preuve des assertions eonte- nues dans non Mémoire contre la rt'uie de l'Université et contre ses directeiirs.

Telle lut la réponse obtenue par M. le Recteur i)our lui-même et pour l'Evèque des Trois-Kivières. C'est sur cette réponse (jue l'Université et l'Arche- vêque ont de nouvi'au procédé contre l'Evèque 4*'*' Ïrois-Uivières.

Avant tout, mettons à nu le plan de l'Université, tel (ju'il api)arait dans la prière de M. le Uecteui'.

Prriiiiire h'riliilire. llltontler à lîome la (question soulevée ])ar le Mémoire sur les Dil/lcntli's retii^'ieHses eu CuikhI'I. C'est ce que dit, en ti>rmes adoucis, la pre- uiiore phrase de In prière : '" Si cependant Votre Eminenee préférait nous informer non otti iellemeiit (jue ces ac<usations sont regardées à Kome comme non aveniu's, nous nous conteuterions de cette réponse ". En langage clair et sans aml)ages. cela ne veut-t-il pas dire : Que Votre Eminenee veuille bien faire en sorte que ces a -cusatious meurent au pied du 8t Siège, et nous nous en tenons :*

Sfoiule leidiitur. Advenant l'insm'cès du premier expédient, ramener la qixestion au pays pour l'y étouiter dans le Conseil de Haute Siirveillance, sous le vote tout-puissant du Président. C'est ce qu'exprime la seconde phrase de la jirière. " Si, d'un autre coté, Votre EmiiU'nce croit préférable que l'enquête .juri- diqi\e se fasse, nous la supplions de nous faire l'honneur de nous déclarer que la cause n'est nullement pendante à Rome, qu'elle est de la triete compétence du Conseil de Haute Surveillance, et (]ue Mgr. des Ïrois-Rivières ne peixt pas refuser de faire sa preuvt' devant ce tribunal ".

Voilà, dégagé de ses voiles et de ses obscurités, le plan de l'Université, tel que lontenu dans la supplication de M. le Recteur.

La première tentative d'étoiiller le Mémoire officiellement n'a pas réussi, comme il appert par la réponse du Préfet.

Quel est le moyen pris pour assurer le succès de la seconde, ou, en d'autres termes, pour ramener la (piestion de Rome à Québec, et l'étouifer en ce dernier lieu * C'était le point difficile, et pour le trancher, il fallait plus que de l'ha- bileté, il fallait du sophisme. Mais ou n'y regarda pas de si près, et le moyen sophistique employé est double ; le voici : lo. glisser à la place de la question politico-religieuse, ([ui est tout, la question incidente de la Siiccursale, afin de pouvoir faire dire de celle ce qui est vrai de celle-ci, qu'elle n'est plus peu dante à Rome ; 2o. restreindre la question politico-religieuse, qui setend à toute l'Eslise du Canada, aux limites relativement étroites de la question uni-

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versitaire, afin d'essayer de la faire tomber par sous la juridiction du Conseil de Haute Surveillance, il sera facile de la l'aire résoudre à l'avantage de Qué- bec.

Que ce soit bien l'équivoque employé par l'Université, en voici la preu- ve.

Nous disons d'abord que l'on a g-lissé la question de la Succursale à la place de la question politico-religieuse. En effet, dans sa lettre au Cardinal Préfet, M. le Recteur supplie ^^^n Eminence de déclarer que la cause n'est plus pendante à Rome. Quelle cause ? ou mieux, quelle (juestion :* Est-ce la ques- tion des difficultés religieuses du Canada f Celle qui l'ait l'objet de notre Mémoire 1 Ou bien, est-ce celle de la Succursale f Cette dernière n'est mentionnée que par une simple allusion dans le Mémoire. Etait-ce bien pourtant la grande question politico religieuse cjue M. le Re<'tetir voulait faire entendre ? Ce n'est pas celle qui parait avoir été (X)mprise, puisciiie Son Einincnce, le Préfet, répond que la question de la Succursale a été réglée. Mais noiis le savions, et nous n'avions perdu de vue ni le Décri't d<' la S. Coiiurégation de la Proi)agande, ni la décision de Sa Sainteté Léon XIII à ce sujet. Nous savions que, sur cette question, il n'y a (jix'un point qui reste à régler, c'est celui de l'inexécution du décret, et que ce point est renvoyé au Conseil des Evèques. Mais nous savions également que la grande question d(!s difficultés religieuses est encore pendante à Rome, puisque nous avons eu du Soixverain Pontife lui-même la permission d'écrire notre mémoire, que ce mémoire est déposé au pied du Saint-Siège, et que Sa Sainteté, Léon XIII, nous a promis de le faire examiner.

Pourquoi donc faire déclarer par le Préfet que la question de la Succursale n'est plus pendante à Rome f Pourquoi faire décider ce qixi n'est pas contesté, si ce n'est pour donner le change, et faire croire de la question politico-reli- gieuse ce qui n'est vrai que de celle de la Succursale ? C'est évidemment le biit cherché, au point que l'Archevêque dans sa lettre.en date du 15 Nov.,que nous verrons ci-après, se montre embarassé de savoir à quoi le Cardinal répond préci- ment. Mais cette tentative ne nous parait pas devoir obtenir son elfet, du moins auprès de nous.

Nous disons, en second lieu, que l'on a vouh; restreindre la question des Difficultés religieuses, qui s'étend à toute l'Eglise du Canada, aux étroites limi- tes de la question Universitaire, afin d'essayer de la faire tomber par sous la juridiction du Conseil de Haute Surveillance. M. le Recteur, en eft'et, dans sa prière au Cardinal Préfet, demande que la question soit déclarée être de la stricte compétence du Conseil de Haute Surveillance, pour que Mgr des Trois-Rivières ne puisse refuser de faire sa preuve devant ce tribunal Or, d'après la Norma, les questions touchant la régie de l'Université et son enseignement, tombent seules sous la juridiction du Conseil de Haute Surveillance. Le Cardinal Préfet de même ne mentionne, comme devant être déférées à ce Conseil, que les assertions

193

du Mémoire. . oiicernaiit la r.'-çie de l'Université et ses directeurs, contm Univrr- sUatis rc^hmn et ejm auteressores. Au reste, malgré toutes ses autres prétentions partois aussi étonnantes que nombreuses, l'Université n'a pas encore eu, croyons nous,.elle de soumettre au Conseil de Haute Surveillan<e Universitaire toutes les diffi<'ultcs religieuses du pays. Don.-, c'est par cette étroite filière de la régie de 1 Université et de son enseignement, que l'on veut faire arriver notr.> Mémoire çlevant le Conseil. Et pour le iaire entrer par cette porte, aux proportions de laquelle il ne convient nullement, on le dépèce, on le morcelle, on en élimin.. toutes l"s i>arties principales.

Avec cette méthode d'élimination, notre Mémoire pourrait finir ,.ii effet par lui donner l'apparen-e d'un acte d'acciisation contre la régie de l'Université et de ses directeurs. Il ne paraîtrait plus .-e (lu'il est : un exposé des grandes difficult.s (>t di's grands dangers de l'Eglise du Canada.

Mais en saine logi(|ue, prend-on ainsi une petite partie pour le tout, ou ren- verse-t-ou le principal par un minime accessoire .^

Amsi, la question nest pas du tout ce que le Recteur veut eu l'aire croire, et elle ne doit pas être débattue ou l'Université veut la plarer.

Pour l'é< arter de liome. l'Université est ibrcée non seulement de morceler mais encore de c/cunfm-er le Mémoire de l'Evéque des Trois-Rivières, et de chan- ger le runidêrc même de son propre conseil de haute surveillance.

Elle travaille à y parvenir par un faux exposé de la question a Tréfet de la Propagandi', et pas une interprétation erronnée de la réponse.

Elle qualifie dans la lettre du Recteur la matière du/" Mémoire" d\,rrtf'<u- lions, comme avait fait l'Archevêque ; et elle induit en même temps le Préfet de la Congrégation à croire qu'il s'agit de la «uci-ursale. '

Il ne s'agit pas de la Succursale dans le Mémoire, comme nous l'avons dit mais des difficultés religieuses du Canada. I

Or, sur ce sujet qui es vraiment celui du Mémoire, ce ne sont pas des a,- i^iisations que nous sommes allé portera Rom: contre l'Université, ni contre rArchevê(iue, ni contre qui que ce ,soit.

Ce sont des iafonmlùnts que nous avons été présenter au 8t. Sièo-o en notre qualité d'Evèque ou de Pasteur. N'était-ce pas notre droit ? Et pourquoi l'avons-nous lait i Parceque nous étions intimement convaincu que le 8t Sièo-e était mal renseigné sur les affaires religieuses du Canada, et qu'il s'en suivait les conséquences les plus graves et les plus déplorables pour les intérêts de l'Eglise et le salut des Ames.

m^

104

Cos inl'ormations portiiiciit sur les ciiu.sos du mal, dont soullro notro socit'- té, quollos qu'ellofs fussent ; (qu'elles procédassent des mauvaises doctrines, des tendances libérales de certains professeurs universitaires, oii do toute autre sour- ce. L'Université qui prétend travailler au nom des Evèques de la Province, croit-elle que son action so<'iale n'est plus soumise à l'appréciation des Evè- ques ^ 8'imagine-t-elle (|ue les hvéquef^ n'eu pourront plus rien dire à leur propre Chef, parce qu'elle est canoniijue, et sans que ce soit un cas de procédure '

L'Université est complètement hors de la voie, en voulant transformer les informations épiscoi)ales au rontil'e Souverain en matière litiii'ieuse. Elle oublie les rapports de surveilliUK e et de renseignement nécessaires et inhérents à toute hiérarchie. Elle est aussi mal inspiré»; en cette all'aire que si elle prétendait (jiu' ses professeurs sont i)assibles de poursuite pour avoir donné au Recte\ir des inl'ornuitions dollice aii sujet de lexxrs élèves.

Notre Mémoire n'est donc, ni un acte d'accusation, ni une pièce de procès, mais bien un recueil de ren.seignements présentés au 8t. Siège, avec l'autorisa- tion du Père commun des lidèles, et destinés à éclairer l'Autorité Suprême sur les maiix qiii désolent notre société. Ces renseignements, dépose' s au ]>ied du St.jSiège, sont ils devaient ètrt> ; et nous n'admettons auciane interi)rélati()n, ni aucune transformation, qui pourrait avoir pour résultat de les dépla<er ou de les constituer en matière juridique.

SoUs <e rapport, le Préfet de la S. Congrégation étai' iloac mis sous une fausse impression par la lettre du Ke iteur qui parle ipHtriisatioii^ à produire, de /ire/tves à ex.iminer et de trihiiiKtl proprement dit.

Mais il n'y a pas que la matière du litige à considérer dans une ali'aire de (•e genre, il y a aussi la question de tribunal.

L'Université n'ignore pas que son Conseil de Haute Surveillance n'a pas de juridiction sur les Evèques, mais sur leurs subordonnés, prêtres et laies seu- lement. Elle doit savoir que pour obtenir une juridiction si extraordinaire que celle qui est nécessaire pour juger un Evêque, il fallait à ce Conseil un docu- ment pontifical avec mention spéciale et expresse.

Or, telle n'est point la lettre du Cardinal, Préfet de la Propagande.

Son Eminenoe se borne, dans ses réponses, à expliquer la direction donnée au Conseil de Surveillance universitaire par la Bulle d'érection de l'Université et par le décret de 1870. " Au sens de la Bulle Ponlijimle, dit-il etc. Ad tramiles veii> Bullfi: PoHtiJiriie etc. C'est -à-diri' qu'il commente simplement ces deux documents afin d'en donner une entière intelligence. Et ensuite, il tire ses coiu-lusions. et exindè sequiliir

Toute cette seconde partie de la lettre de Son Eminence est, au plus, un pur jugement d'intcr/ircltdiun, et non une sentence d'autorité.

195

Or, le dispositif de la Bulle et du Décret cités, très clair sur ce point, est rétablissement d'un tribuiuil pour juger des accuHiiliom et des plaintes régulières des inférieurs.

D'où il suit que le l'rélet n'a pas voulu dir'^ autre chose. A moins qu'on entende ses paroles dans le sens d'exhortations L des communi.ations officieu- ses à l'égard des collègues, comme elles se font pirfbis pour le bien général entre les juges d'un même tribunal, dans des circonstances ordinaires ; mais ce n'est pas la prétention formulée par l'Université.

On ne trouve aucune prescription qui constitue, au nom du 8t-Siège, un tribunal particulier et proprement dit pour juger un lilvêque.

On ne peut donc pas conclure de la lettre du Cardinal, comme a ^ait l'Uni- versité, à la <réation d'un tribunal proprement dit i)réparé contre l'Evéque des Trois-Kivières, dans l'organisation permanente du*onseil Universitaire.

D'ailleurs, <omment 8on Eminence, le Préfet, aurait-il pu faire une telle chose '.

L'autorité elle-même n'a pas le droit de changer le mmctire des actes de ceux qui lui sont soumis, pour les apprécier à son gré. Il faut qu'elle les prenne tels qu'ils sont, et qu'elle les apprécie ou les juges selon lerir propre natiire. Par conséquent 8on Eminen.e ne pouvait pas régulièrement faire du Mémoire une matière de procès.

hi' Cardinal Préfet savait de i>lu,s, mieux (pie persoime, que d'après la Rè- gle du Conseil de Haute Surveillance, lorsqu'il y a divergence d'opinion entre les Evèques dans les matières mêmes du ressort du tiibunal, les questions doivent être référées au St-Siège, et non tranchées par les uns contre les autres, <omme le voudrait l'Université pour réduire ses juges au silence.

liulin, (jui ( roira que le St-Siège organiserait un tribunal contre un Eve- que sans plus de formalités, sur la simi)le di'mande d'un Recteur, et sans atten- dre les explications de cet Evêque i

D'où il résulte que l'Université a donné uin^ signification erronnée à la ré- ponse de Son Eminence, le Préfet, et une portée qu'elle ne p^uvait avoir.

Mais il y a bien autre chose : un point capital a été passé sous silence.

Le Reiteur n'a point fait connaître à Son Eminence que le Président du Conseil de haute surveillance devant lequel il s'efforçait de ramener l'affaire était intéressé d^ns la cause, déjà tout prononcé en sa faveur, et devenu un adversaire déclaré de l'Evêque des Trois- Rivières. Il ne l'a pas prévenu que S. U. Mgr. Taschereau travaillait personnellement dans le temps môme, à une ré- futation de notre Mémoire sur les difficultés religieuses en Canada. Il n'igno- rait pourtant pas cette grave .inonstauce, puisqu'il était généralement connu à C^uébec que l'Archevêque s'occupait de ce travail, bien avant que le Recteur écrivit sa lettre, et que les rapports intimes qui existent entre l'Archevêque et l'Université ne permettent de supposer une telle ignorance.

■r- lOi; -

Cette seule considération était plus que suilisauti' nour détourner le Préfet, de déférer à l'Archevêcpe l'audition d'une telle eause, et de la souTuettre, par un acte de partialité manifeste, à la dé«'ision presque souveraine de son vote présidentiel. Elle aurait sufli pour obliger 8on Eminen<'e à retenir la cause près le St-Siège, lors même que celle-ci eut été régulière siir tous les autres points.

De sorte que cette déloyale pétition de l'Université au Préfet de la Propa- gande contre l'auteur du Mémoire, et l'interprétation de la réponse du Cardinal plus déloyale «Micore, constituait un vérital)le guet-à-pens sous tous les rapports contre l'Evêque des Trois-Rivièn's.

Il restera donc établi, aux yeux du St-!Sicge comme à ceux de rcpi8i<)i)at canadien, qxie l'Université Laval a fait tous les etlorts possibles, i( i et à Kome. pour transformer en matière de procès les informations données par un de ses juges à l'autorité Suprême, et (|u'elle a ti'uté de le faire juger et condamner i^ar un tribunal irrégulier et incompétent, contre tout droit et toute justici>.

C'est dans ces circonstances que rArclievèf|ue de (Québec, acceptant de nou- veau la plainte irrégulière de l'Université, sans autre docirment jjour appui que la lettre du Recteur q\ie nous avons vue ci-dessus, et après avoir mis au Jour ses violentes " Remarq/ics" '.outre l'auteur du Mémoire, s(mima pour la deuxiè- me fois eehxi-ci de comparaître devant le Conseil de Haute Surveillance : c'est- à-dire de se mettre à la discrétion d'un juge intéressé puisqixe, ce Con> 'il était impuissant sans sou vote.

Voici cette deuxième sommation, aussi anti-cauonicpie (pie la première, dont elle est la persistante répétion.

■VI

Québec, 11 Octobre 1882.

Jl<j:r L. F. Ldllcclie,

Ëvéqiie des Trois-llivuirs.

Monseigneur,

J'ai l'honneur de vous transmettre ci-indus une lettre que le Recteur de rUniversité-Laval m'a adressée le 9 du courant, concernant certaines accusations portées par V. G. devant le St. Siège contre quelques professeurs de la faculté de théologie. Veuillez me faire connaître: lo les noms de ces professeurs, lin qu'ils se tiennent prêts à comparaître; 2o en quel temps V. Ct sera prête à ^'ro- duire et à prouver ses accusations, afin que je puisse convoquer le conseil de haute surveillance.

Veuillez agréer, Monseigneur,

l'assurance de mon dévouement,

_.t E. A. AiîHC. DE Québec.

197

L'Ev-quo des Trois-Tîivi6vos qui ne pouvait acrepter lo Conseil do Surv(>il- liin c univorsitaiiv comnic un tribunal pour le jug-or, n'aurait pas eu d'objection à l'aire oflicicusement queli^ues eoinniunii ations à ee Conseil pour sa proi)re inlbr- nuition, à certaines conditions; ne l'ut-ce que pour témoigner toute la délVreuci! possible à Hon Eniinenc', le Prciet de la S. Cong. de la Propagande.

l']n consi-quence il adressa à l'Archevêque la lettre suivante, dans laqu.dle «'talent po^^éois quelcjucs (lucstioiis propres à dessiner davantage la situation de cha -un. et à laiic reconnaître les droits de tous.

VI.T

EVECHK Di:s Tuoi.'^-KlVIEKKS, ce 17 Octobre 1882

.y^r. E. A. Tii^rhn-c(t)i.

A n:!ierri/t/f' ilv. QiiOhvr.

Monseigneur,

J'ai 1 honneui d'accuser réception de la lettre de Votre Grandeur en date du 11 courant.

Déléraut au <lésir de r<an Euiineii' e le Cardinal Siméoni Préfet de la S, C. de la Propagande, J'ai l'intention de faire au conseil de haute surveillance les fommunications que j'ai cru de\ oir faire au St-Siège sur les tendaiiees de cer- tains ])rofesseurs de rUniversité-Laval. Mais avant d'indiquer à Votre Gran- deur l'cpoiiue il me sera possible d'aviser à la réunion du conseil, je regarde comme nécessaire d'être éclairé sur les (juestions suivantes :

lo. lia réunion du Conseil de haute surveillance pov.v . étendre ces com- munications d'un dt' ce.s membres, doit-elle dans votre pensée, avoir un caractè- re exceptionnel :"

2o. Quelle sera l'attitude réciproque des membres du conseil, et spéciale- ment de Mgr. le Chajicelier de l'Université et de l'Evêque des Ïrois-Rivières, le premier se trouvant en quelque sorte juge et partie dans la même cause ?

3o. La discussion dans le conseil aura-t-elle un caractère délibératif on con- tentieux i et sous quelle forme devront se produire les décisions quelles qu'elles soient qui seront prises à la fin de la séance.

Je prie Votre Grandeur de vouloir bien me donner ces éclaircissements,

Veuillez agréez l'assurance de

mou plus entier dévouement,

t L. F. EvEQUE DES Trols-Rivieres.

108 - L'Arrhevéque répondit comme suit :

Qu.'-boc, 20 Octo})n> 1882.

Mgr L. F. LaJIèdie,

Eiiéqiie des Trois- Rivières.

Mor..seigueur,

Après une absence de linq joiars je trouve sur mon bureau la lettre de V Gr. en date du 17 courant et je m'enpresse d'y répondre.

Avant de faire droit à la plainte de l'Université contenue d.nis la lettre rjue le Recteur m'a adressée le !^ octobre, V. G. désire la réponse à quelques ([ues- tions uvant que d'accéder à ce désir.

lo Je ne vois rien qui donne à la réunion du conseil de haute surveillance en cette circonstance un mrnrtvre. exveftiionml, puisqu'il s'agit d'un cas clairement prévu par l'article X de la Noriim iohsHH, dont j'envoie copie à \ . Vr.

2o Les articles XI XII XIII nous tracent la inarche à suivre, et il n'est per- mis ni au chancelier, ni à amiin sulFragant de s'en écarter. V. Cr. parait vouloir récuser le chancelier en disant (px'il se Iroiiverdiljiigeetpurlieeii tptehine sorte dntislo même muse. Rien dans la Norma ne donne droit de faire cette récusation. 11 ne s'ag'it pas de faire le procès du chamelier, mais de toute une faculté, la plus importante de toutes, qui est avcusée de libéralisme par V. G. Je dis toute une faculté, car l'accusation indéterminée laisse planer le doute sur chacun des pro- fesseurs, puis qu'au.cun des trois qui sont visés n'est désigné nommément.

3o. D'après l'article X, Votre (t. devra avant tout donner les noms des accu- sés, puis exposer clairement les propositions ou les faits sur lesquels repose cette très grave accusation, afin que les .jxiges et les accusés sachent au juste de quoi il s'agit. V. G. demande sous quel forme devra se produire les décisions du tribunal ; il me semble clair que cela dépendra de la tournure que prendra l'atiaire. Jusqu'à présent l'accusation est demeurée tellement vague qu'on ne peut rien prévoir.

Veuillez agrée/, Monseigneur,

l'assurance de mon dévouement,

t E. A. Aroh. de QuEiiKC

Cette lettre de l'Archevêque aurait dissipé tous les doutes, s'il avait pu encore s'en trouver. Elle assimilait formellement les informations d'un Evêque faites à Rome à une accusation juridique, et tenait à faire rentrer cet Evêqixe absolument dans les rangs des subordonnés, conformément à la demande du Rec- teur.

\w

Poiir le Métropolituiu, il prôt-Midait iii- trouver rien iff.rcepfioH/if'l. Le rhai^ ^•elior pouvait ùtre juge et jiartie, et l'Evèiiue (le.s Trois-Rivières devait se met- tre en procèis avee une laeulté universitaire, ayant pour juge pres(iue Souverain 4'e Chancelier tout prononcé, l'uiw les (icciwitions de trrs <^raves (ju'elles étaient (l'abord, devenaient tellement ni<>-nes qu'elles avaient besoin d'être formulées do nouveau et lortement élucidées, selon lui, pour qii'on put en entrevoir le dénoue- ment, maisle mode de procédure t/e lu lin devait rester caché.

Dans ces conditio)is, ce déuoiiement, ou la forme sous laquelle devait se jiroduirr la décision du tribunal, était une sentence que l'Evèque des Trois-Rivières pouvait aisément prévoir, et dont l'eltet serait d'annihiler les informations données au St. Siège, en ruinant le crédit de tout le Mémoire par le seul point controversé et favorablement jugé des tendances lil)érales de certains professeurs universitai- res.

La portée de cette lettre révélait donc manifestement le plan adopté dans le camp universitaire de régler à Québec, sans ])ruit et à huit clos ces grandes difficultés reli'^ieuses du Canada, dans lesciuelles sont concernés des professeurs universitaires, et d'où déptmd l'avenir religieux du pays.

Il devint alors nécessaire pour l'Evèque des Trois-Rivières d'établir sa po- -sition vis-à-vis de l'Archevêque et de l'Université de la manière la plus exacte, t^t dt^ protester énergiqueinent contre toutes ces procédures anti-canoniques. iSon devoir lui défendait de laisser périr, avec son propre Mémoire, la cause de l'Eglise du Canada, et le forçait au contraire d'attirer l'attention du St. Siège d'une façon toute spéciale sur la gravité de nos maux toujours croissants, en provoquant les adversaires à une enquête générale et complète devant ixne com- mission pontificale.

C'est ce qu'il fit dans le document suivant, qui est à la fois une histoire et vine preuve des vrais misères de notre chère Eglise provinciale.

TX.

\ EvÉcHE DES Tkols-Rivieres { ce 8 Novembre 1882.

A Sa Grandeur, M^r. E. A. Taschermu, Archevêque de Québec,

Monseigneur.

"Votre Grandeur voudra bien comprendre la raison de mou retard : la gra» vite de la question, qui se trouve engagée entre nous m'a décidé dès l'abord à prendre pour moi-même, et à laisser aux autres le temps de la réflexion. Il s'a- git au fond du droit des évêques à correspondre avec le St-Siège, et à faire di'

'2(1(1

Terteniont ot lihnnnciit toutes les coininiinit-ntioiis (juc Iciir cousticiici' jnirriîi opportunes.

Ce droit est atta<|ué dans rEvè(|ue des Tr(tis-Ri\ières j)ar ^Iht. rAreluné- ((U(> de (Québec, et i>ar rUniversité-Laval. Avant donc de répondre aux deux derni('res lettres de V. (r., je veux traiter d"ul)ord la ciuestion préjudicielle et ion- d.'imentale do pleine liberté épiscopale dans mes rap[)orts avec le St-Sièur*'

Ai,nssant coinnie évéïpie, j ai soumis à Texamen de la S. V. de la Tropaii-an- de un Mémoire sur les diflicultés religieux's en Canada. La commuiiitation de ce Mémoire à l'Archevêque et aux évèques de la province, par un en\oi lait a mon insu n'engage à aucun degré ma responsabilité devant les évèques el ne conrère aiicun pouvoir juridicpie au Métropolitain sur ce document. Il serait déjà exhorbitant au roulent ie.i(.f de désaisir le tribunal suprême d'une cause pour la ramener devant le tribunal inl'érieur, et encore plus, si c'est le tribunal (jue préside de droit un prélat à la l'ois juge et partie dans le débat. A plus Ibrte raison est-il insoutenable (pi'uiu' autorité quelconque ait le droit de se jeter entre un évoque et le iSt-Siège, et d'essayer de translormer en une matière liti- gieuse, des informations adressées d'olliic à la souveraini' autorité ': Que de- viendrait dans ce cas la liberté des évèques dans leiirs rapports immuliats avec le cher de l'Eglise ?

La phtinte, la routntiluiioii, IdJ/is/i/ico/ion ne iieuvent donc se prodiiire que s'est produite l'intorniation ^ Tous y trouvent justice et sécurité.

Je regarde (Mi conséquence comme un procédé irrégulier canoniipienient, la sommation qiie Mgr. l'Archevêqiie de Québec a cru pouvoir me l'aire au mois de Juillet dernier sur la demande de Mons. le Recteur de l'ITuiversité-Laval. Sa Grandeur déclare Elle-même dans une lettre subséquente, (ju'Elle s'atten- dait à xxxxQ lin de non-recevoir. On ne peut dire phis clairement que l'Archevê- que de Québe» s'attribue à priori uiuijuridiction sur les causes dont il sait que le St Siège a été saisi, et qu'il y a des questions sur lesquelles l'Université- La- A'al s'arroge le privilège de couper les communications directes entre un évêque et le St-Siège. La réponse que vous avez obtenue et qui est signée par S. E. le Card. Préfet de la Propagande ne justifie pas la tentative que vovxs avez faite contre moi, avant même d'iMi référc^r à Rome : et depuis cette réponse mes droits d'évêques restent dans Unir intégrité.

J'ai adressé mon mémoire uniquement au St-Siège entendant user de mes droits d'évêqixe, je l'avais écrit avec la permission formelle du Souverain Pon- tife, et j'en ai déposé un exemplaire aux pieds de Sainteté, et le souverain Pon- tife après l'avoir reçu, m'a promis de le faire examiner. Dès lors que S. E. le Card. Préfet de la Propagande, refuse de soumettre mon mémoire à l'examen de cette S. Congrégation, malgré les demandes réitérées que je lui en ai faites, (>t expédie «ans m'en prévenir, à l'Archevêque et aux évêquos du Canada, le'

—•201—

oxi>mplaire« qi\t' je lui avilie n'inis pour les Eraiiieiitissimes Cardiimux do la l'ropagande ; j'aurais le droit rigoureux et iiidéniablo do retirer purement et simplement mon mémoire. Kn ne le laisant pas, je cède librement de mon droit ot j'entends que le in-ineipe m(^me de ma libert»'- reste intact.

Je dois protester tout d'abord contre la double prétention de Mgr l'Arche- vêque et de l'Uni versité-Laval; et je le signalerai avant tout dans l'enquête générale que je vais provoquer.

XI

Maintenant je veux répondre aux deux lettres que V. G. m'a lait l'honneur de m'adresser dans >. courant du mois d'Octobre. Dans la première, Elle me cite devant le Conseil de Haute Surveillance pour y l'aire preuve d'une allirma- tion générale, tirée d'une pièce justificative de mon mémoire, et portant sur trois professeurs de la l'acuité de théologie de l'Université- Laval. Elle me som- me en même temps, de produire les noms de ces trois messieurs. Enfin Elle m'invite à iixer lépoque, il me sera possible d'assister à une réunioji de Conseil.

Dans la 2ième V. G. m'informe que la " Morma ConxiHr doit régler la cons- titution et les attributions du Consiîil, le mode de procédure et la sanction des décision, qui peuvent être i)rises.

J'ai le regret de déclarer à V. Cr., que je suis en désaccord avec Elle sur ces points.

Par déférence pour S. E. le Card. Siméoni, Préfet de la Propagande, j'ai consenti à faire au Con.seil épiscopal de Haute Surveillance universitaire les communications (jue j'étais libre de faire au St-8iège uniquement, ses règle- ments et les prétentions universitaires ne pouvant en rien limiter mes droits d'évêque, sur n'importe quel sujet. Mon Mémoire doit être examiné tel qu'il a été présenté, dans sou ensemble et dans ses détails. C'est un exposé général qui ne peut être divisé. Si donc le Conseil de Haute Surveillance en est saisi, il doit avoir une juridiction assez ample pour juger la question universitaire, telle que l'ai posée, je veux dire dans toute sou étendue, et par conséquent dans tous ses rapports avec les diflicultés religieuses en Canada.

Du reste, c'est le seul sens que je puisse donner à ces paroles signées par 8. Eminence le Card. l'réfet : '' ÀinpIUudo tua eidem Consi/iu Vniversitnrio interesse débet, et probare quidquid iu Pro-Meiiiona 'asserittir coiUni universitatis regimen ejusqne autecessores. " Tout ce qui est avancé dans mon mémoire, est exprimé en afhrma- tions générales, qui s'étendent aux facultés, aux professeurs, aux doctrines aux actes de l'Université depuis l'origine de cette institution;

Je dois faire et je veux faux la preuve aussi large que l'allirmation dans une enquête universelle. C'est mon droit et V. Gr. ne saurait imaginer une hypothèse qui puisse m'en faire départir. Laisser donner le change, et rétrécir

■'fwl

uiM' quostion d'ordre grurral aux diuu'iit'ionN d'iiut' fjiU'Htioii personnoUc .serait au-doKsons de ma dijîuité et contraire au but élevé <jue ma conseience d'évAquo s'est proposé, en exposant une situation d'ensemble au St-Siège sur les dillicnil tés religieuses de notre province ei sur les causes qui les ont amenées. Il suit de que (contrairement à l'interprétation de V. G-.:

r' La séance du Conseil de Haute Surveillanct» doit avoir un carai-tère (jue ne prévoit pas la " Noniut ('<insi/ii " iara(;tère f.irfji/iotiHel comme la cause dont le Conseil sera saisi ;

2'^ La juridiction du Conseil doit être assez étendue pour examiner tout mon mémoire avec lequel, la question universitaire à des rapports néi'i'ssaires.

3" Mgr l'Archevêque ne peut présider le Conseil parce que Sa Orandeur sera personnellement mise en cause; car il est de toute justice que ses n.Muar- ques sur mou mémoire soiennt examinées ("ontradictoirement à ce mémoire. Personne ne trouvera admissible que dans de telles conditions Sa Crrandeur , conserve les prérogatives, qui lui .sont assurées i)ar lu Xoniid CoiimIU: Art. VIll

majoiitus nhwhila aiij/iciitf atl (i<f()/)/i(ti>l<ihi srii/f/id'fini, imiiiso ro/o rr('si(kntis. Arf.

XIV. Ad Redorciii ci snlitm de (iSKeus/i sd/tcni iliioniin e.ciribiisincluso roto IWsidfn-

fis Consilii sujieriofis quccirla' defernnliir : Ce dernier article inutile si quelqutî llec- teur avait à répoiulre pour lui-même, deviendrait révoltant dans la cause actuelle ;

4^ Les trois Messieurs de la faculté de théologie, dont il est que.stion dans l'appendice, n'ont aucun droit particulier dans l'enquête générale, et ils n(! parviendront point à se constituer une situation à part ; ils vieadroi.i seulement à leur tour, à leur rang ;

5" Comme moyen des preuves l'évèque des Trois-Uivières se réserve non- seulement de prendre " lediones velpern in (i/tihiis, vel omisio jmh/iat, in qnâ et lestes coràm quibus traditce fuerunt " (propositiones rontra fideni, vel. malt) sonontes etc.) {Nnr- ma: Art. XI,) mais encore et principalement de citer et faire déposer sous la foi du serment, tons les témoins jugés nécessaires. Du reste, les témoins dont l'appendice de mon mémoire rapporte les dépositions, viendront prendre la responsabilité de leur témoignage écrit. Ainsi cessera l'étonnante prétention que l'on a émise de me rendre responsable de ces témoignages ;

Enfin, je ne puis admettre que les sanctions de la Norntn soient suffisan- tes dans une question si grave. Il importe peu que deux ou trois profest^eurs soient convaincus, admonestés, ou même écartés. Rien ne sera fait, si le person- nel, l'esprit et les tendances ne sont ramenés du môme coup dans les A'oies tra- cées par la bulle d'érection.

Sans ces conditions que je viens de dire, je ne puis donner suite à la j>en- sée que j'avais acceptée de remettre mon mémoire à l'examen des évoques; mais dans ces conditions non-seulement j'accepte, mais je demande une enquê- te générale et approfondie. Tout autre chose, Mgr, à votre insu et malgré vous

—•20?,—

la

«t'iait uiu' intrigue, et je lu reponssc. Cominc vous k' voytz, niio uuloiitr plus hiiu'i\ plus iiul('prii(l;iiiti', doit pirsidor à cotto grande l't nécessaire enquête. J'en avilis lu «ouvietion en a(lr''ssant mon mémoire unifiueuient au Sl-Si('ii;e, et jt* regrette que V. (< Jiit cru p(is>il)!( de l'iiirt- imiter nue telle que^tion devant le Conseil de Haute Surveillance ; dans les limites étroites lixées par la Xoruia. L<'8 proportions de la cause dépassent les attrit»utions d'un ('j)nseil ordinaire Mais voici ixne contradi. ticui in.'xi>!ical)le ! V. (j écarte l'allé. même sur \\n point capital cette Xonnn qu'l'jlle voudrait imposer : l'art. XI a cetl(> idause iinah' ; QiiDil ni iiUer r/tisao/iDx ///>v»s, i/ii:t/ allait urinlur har in re flisfir/iuu/in, iiKurins non pro- a'diiliir iloiinc S(tnr/(i .vv/Zs ornr/il/nti lidlxtiihir.

Depuis la d'''eision de S. Iv le Canl. rrcl'el de la Tnipairaiule, \. Vx. nous a communiqué se<> lîemaïques sur mon mémoire, et ainsi lùlle a i)ris position contre ce document. La dissidence enin» nous est autlientique. La Xoniia d'après vous reste lu reirle ; et cependant au lieu de rélérer la chose au ,S|-Siè;.?e comme elle le j^rescrit vous retenez la cause mnlpré la Xorma. Cette Xoniin n'est donc point pour vous une rè<i"le inliexible, s'il y a (pielque exception sixr ces points, pourquoi l'exception, n'est-elle i)oiiii spéciliée dans la le1tn> de son Kminenee? Au moment ou Son Imminence si'j^iiait cette lettre, IClle i'j,'!iovait sans doute l'at- titude opposée prise par V. Cl. dans ses remnr(jues sur mon mémoire. D'ailleurs si la clause liiuile de l'art. XI devait être suspendue ne serait-ce pas réellement un tribunal déguisé que l'on chereliernit à prépnter contre l'évèque des Trois- Uivières .'

Cett^e situation impossible a échapi^e â rattenlion de V. (I.; il sutlit de la

Cett.e .sil lui signaler

lui signaler pour ([u'I'ilie recule devant une telle procédure si arl,)itraire, (lui du re?te ne sera pas ai;cei)ice.

La lumière est néees.saire pourtant et nous la désirons tou.s ardemment. .T'es|K're dom^ que V. U. voudra bien dans ce but, m'aider à obtenir du St-Siège un Délégué .\postolique qui vienne régh>r nos ditiérends.

Si ce haut représentant de l'autorité suprême est accepté de tous les évê- qnes ; s'il a pour mission d'entendre tous les témoignages, et d'étudier à l'oiul toutes les causes de notre désaccord ; je ne doute pas qu'il ne travaille avec suc- cès à l'œuvre si importante de la pacification.

En finissant, Mgr. je dois déclarer à V. G. qu'il m'est impossible de laisser ignorer au Soviverain l^ontil'e comment l'Archevêque de Québec et l'Université- Laval entendent la liberté et les droits des évéc^aes en Canada dans leurs rap- ports avec le Souverain l'ont il'e; je prends des mesures pour l'aiie parvenir à Sa Sainteté la lettre que j'ai l'honneur de vous adresser en ce momont.

Je demeure avec la plus haute considération.

De Votre Grandeur

le tout dévoué serviteur

t L. F. EvÊquE DES Tk(»!s-Rivières.

-204-

Après cette lettre, il y eut un échange de correspondances qui portent en elles des explications lucides et suliisantes. Nous nous bornerons aies reproduire.

8A a.MirH. L'ARCH. DE QUEBEC A L'EV. DES TR0I8-KIVIEUES

QUKBEC;, 15 NOVEMUUE 1H82

M^r. L. F. Laflèrhe,

Ev. des Trois- Rivières.

Monseigneur,

En réponse à la lettre de V. G-. du 3 courant.

1"^. Je ne me repents nullement d'avoir éorit comme je l'ai fait dans mes lettres du ItJ et du 25 juillet. Je comptais sur la loyauté de V. G. pour counai- tre au moins les noms des membres de la l'acuité de théologie que V. G-. accuse de libéralisme ; à mon grand regret, j'ai constaté une lois de plus qui^ les enne- de Laval réclament le droit de tout allirmer contre elle sans le prouver.

2"^. Votre Grandeur me cite une phrase tirée d'une lettre que lui a adressé le Cardinal Siméoni: " Amplitudo tua eidom consilio universitario interesse ' débet et probare quidquid in pro-memoria asseritur contra universitatis '' regimen et ejus ante ceosores ".

Ce court extrait isolé de son contexte ne laisse ps'<< connaître au juste de quel mémoire il s'agit. D'après une lettre du Cardinal à moi adressée le 27 Avril et une ai\tre du 14 Septembre au Recteur, je suis tenté de croire qu'il est question du mémoire relatif à l'établissement de la succursale.

3*^. Mais en supposant que le Cardinal parle du ' mémoire sur les difficul- tés religieuses ' il se présente diverses remorques à faite.

{(i) Il s'agit du conseil de haute surveillance établie par la btille de Pie IX et dont les attributions et procédés sont réglés par la Noriiia sanctionnée par le St-Siège.

(b)—ll s'agit des assertions du mémoire amfrà uiiicersiUUis regimen et ejiis ante ressores comme le dit la lettre, ou, en d'atitres termes, de la foi et de la mor(de ou

encore de renseignement et de la conduite des professeurs, seules matières de la juri- diction de ce tribunal.

(fi) Le mémoire renferme en outre des assertions contre la propagande, le St-Office, Mgr Conroy et l'Archevêque ; ces accusés ne sont pas évidemment sous la juridiction du Conseil auxque' le Cardinal renvoie V. Cr.

(</)— Il y en a outre dans le dit mémoire des questions historiques et poli- tiques dont on ne peut dire. Mundum tradit dit Deus disputât ionibus Itominum.

Ces accusations fort distinctes les unes des autres, V. Cr. veut les mêler et les confondre i-nserable pour échapper autribunal auqut'l le préfet de la propa-

205

gande renvoie V. G. avec ordre d'y prouver tout ce qu'Elle a avancé contre V Université et ses direcleurs.

En limitant ainsi le champ à explorer, le cardinal qui connaissait parfaite- ment ce qu'il y a dans le mémoire, a distingué et exclu les autres questions.

Veuillez agréer, Mgr, l'assurance de mon dévouement.

t E. A. AkCII. de QUEBEC.

ZKJL

i

L'EVEQUE DES Ï110I8-KIVIERES A M<^}r L'AKCll. DE QUEBEC.

i EVKCIIÉ DES TliOIS-KlVlÈKE.S

) 21 Novembre 1882. M'^r. E. A. T((sciiereau,

Aniievcqi/e de Québec,

Monseigneur,

Voici la réponse que j'ni rhonn(?ur de Taire à la lettre que Votre Grandeur m'a adressé le 15 du courant :

lo. V. G. commence par déclarer qu'elle ne se " repent nullement d'avoir écrit comme l'a fait dans ses lettres du 10 et du 25 Juillet. "

Je regrette que ce soit la seule réponse que puissent obtenir les considé- rations si graves que j'ai du Vous présenter sur mes droits d'évêque dans mes rapports avec le St-Siège. Mon regret est d'autant plus v'xî que votre première lettre du mois de Juillet était non une simple demande, mais vine sommation en règle basée sur un mémoire uniquement destiné à la S. C. de la Propagande pour l'information du St-Siège sur les difficultés religieuses de notre province. C'était porter atteinte au droit et à la liberté qu'à tout évèque de faire connaî- tre au St Siège ce qu'il croit utile au bien de la religion, sans que le Métropoli- tain, ou une université puissent intervenir et couper ces comnjunications. Il ne me reste plus sur ce point qu'à informer V. G. que si des démarches de cette na- ture se renouvellent, le silence suffira pour me garantir, sans qu'Elle ait lieu de s'en étonner.

2o. V. G. me représente ensuite que la seule phrase extiaite d'une lettre si- gnée de Son lîminence le Cardinal Préfet de la 8. C. de la Propagande " ne laisse pas connaître au juste de quel Mémoire il s'agit ".

Le Mémoire sur les cUlficiillés religieuse* eu Oiuada étant le seul que j'eusse alors présenté à la S. C. de la Pro])agande, je ne pouvais soupçonner qu'il s'élevât un doute sur ce sujot dans l'esprit de V. G.. D'autant plus que la lettre de S. E. référait à la réponse qu'l-llle envoyait en même temps à M. le Kecteur de l'Uni- versité au sujet (le ce Mémoire. Et in lis lenniuis, hodie ipso, respondi Reetori unieersitidis Lu vi dieu sis.

'.?()! ;-

D'un autro côté V. G. t-avait par la Irttrc de M. h- Kertcur qu'Elle m'a oom- inuiiiqut-e (^uo S. E. l'avait informée qu'Klle m'écrivait au sujet du inéme Mé- moire je ne puis donc en réalité comprendre comment le doute à pu s'éleveT dans l'esprit de V. G. sur le l'ro-memoria visé dans la lettre de ïS. K. le Gard. Préfet. Quant au " IMémoire relatif à l'établissement delà Succursale ", dont parle V. G., il ne pouvait en être question, parccqiie ce ^^lémoire n'existe point, je n'en ai ni fait ni pré enté à la S. C. de la propagande pendant mon séjour à lîome, parreque S. E. le Gard. l'réfet, m'a dit plusieurs fois que cette affaire était référée aux évêques de la Province ;

3o. V. G. continue : " Mais supposant que le Gardinal parle du " Mémoire sur les diilioultés religieuses " etc.

Dans ce cas la première chost' à l'aire était d'éclainnr le doute, et de savoir au juste de quel Mémoire S. E. entendait parler. Je sui.^ étonné que V. G., sans éclaircir son doute et sur une simple supposition m'ait fait une nouvelle som- mation si pleine d'assurance, fixant l']lle-mèuie l'objet du débat, le restreig-iuini. à trois professeurs de théologie, et faisant dire a a Gardiniil ce qu'il ne dit pas. Je retrouve parfaitement dans votre iuteri)rétation les visées de l'université ; mais je n'y retrouve pas 'la pensée du Gardinal ;

4o. V. G. veut bien me rappeler l'origine auguste de la ^,'onll<t J'espère, Mgr , que rien dans ma lettre du o Novembre ne rendait nécessaire cette leçon de respect. J'ai dit seulement et démontré que la Nonna n'avait pas prévu un cas exceptionnel comme le présent, et que par conséquent, elle ne pouvait sulli- re. Mais en même temps V. G. ne daign»^ pas me dire quel e application elle en- tend faire de la clause finale de l'article XI qui pouivoit au cas d'une divergen- ce d'opinion entre les évéques, en défendant d'aller au delà, et eu ordonnant de s'adresser au St-Siège. V. G-. se i^réparerait-l'llle pnr hasard à violer résoliiraent sur un point de cette importance une règle pour laquelle, Elle réclame avec tant d'autorité le respect aux autres ?

ôo, Y. G. distingue les différents sujets dont parle mon Mémoire, il y a des assertions contre l'u'niversité et ses Directeurs, des nrcnsnlions (loutre la Propagan- de le St. Office, Mgr. Gonroy et l'Archevêque ; des questions historiques et politi- ques etc.

J'observerai d'abord à V. G., que ces distinctions ne sont pas exclusives les unes des autres ; elles ont des points communs elles rentrent les unes dans les autres sur des faits très-importants.

Voilà pourquoi j'ai élargi le champ de l'enquête et de la preuve à faire dans toutes l'extension que comporte la lettre de 8, E. et c'est par qiie j'ai prouvé que les attributions d'un Conseil ordinaire ne sullisaient pas. V. G., au contraire a voulu le rétrécir aux limites étroites d'une question personnelle et le restreindre à trois professeurs de théologie, qu'Elle dit être accusés de libé- ralisme.

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J'observerai ou .second liru qm- le mot arrusnliou, ne se trouve point dans la lettre du Cardinal ; ce mot appliqué aux expositions de faits qui sont dans mon mémoire est une outrance imméritée, car ce mémoire n'est ni un réquisi- toire, ni un acte d'accusation, mais bien nn exjiosé des dilTiécultés religieuses de notre province et des causes qui les ont amenées, comme l'indique claire- ment le titre qu'il porte, et c'est comme évéque, et pour l'acquit de ma cons- «îieuce, que j'ai fait cet exposé au tSt -Siège, parceque j'étais convaincu, comme je le suis encore, que seulement pouvait se trouver le remède à nos maux. J'ai fait comme le malade, qui sonffre ; il expose au médecin les divers symptô- mes de sa maladie, il en indique les diverses causes, autant qu'il a pu les connaî- tre, afin c[ue le médecin ainsi éclairé puisse appliquer les remèdes les plus pro- pres à ramener le malade à la santé

V. (r en réduisant le débat à ixne simple question personnelle concernant trois membresde la faculté de théologie et laissant de côté le reste, fait comme le médecin qui ne voudrait tenir compte que d'un symptôme de la maladie de son patient. Voilà pourquoi dans la conviction je suis que ce remède est in- suffisant, j'ai demandé une enquête générale poixr juger la ciuestiou universi- taire, telle que je l'ai exposée, je veux dire dans toute son «tendue, et par consé- quent dans tous ses rapports avec les difficultés religieuses en Canada car c'est le seul sens que je puisse donner aux paroles de la lettre de Son Eminence le Cardinal l'réi'ct de la Propagandes

Non seulement V. (l. réduit le débat à une question personnelle, mais Elle veut renvoyer devant le Conseil ordinaire de haute surveillance, c'est-à-dire devant un tribunal dont Elle est Elle-même le président et qui ne peut pren- dre de décision par ta majorité, sans le vote de ce président ; et cela aju-ès qu'Elle s'est Elle-même prononcée sur la question dans ses Remarques sur mon mémoire !

Voilà pourquoi j'ai demandé encore que ce fut un Conseil exceptionnel comme la cause qu'il doit examiner et présidé par une autorité plus haute que l'autorité ordinaire : et piiisque veus vous êtes constitué partie dans le débat par vos remariiiies sur mon mémoire, j'ai aussi demandé que ces remarcj[ues fussent examinées conlradictoirement dans ce Conseil exceptionnel.

Ainsi V. Cr. voit que je ne refuse pas de taire la preuve qu'elle me deman- de, puisc^ue je demande de la l'aire beaucoup plus large et plus complète, et dans un conseil pourvu à cet eiiet de toute la juridiction et de toute la liberté né:essaire pour l'entendre effica'^ement. lilt c'est en in-ésence do ces faits que V^ (J. n'hésite pas à mettre en question ma loyauté, et à m'adresser cer paroles étranges. " A mon grand regret j'ai constaté une fois de plus que les ennemis de Laval réclament le droit de tout affirmer contre elle sans le prouver!

Oo, Il y i' plus, V. G. prétend même que j'ai mis en accusation la S. C. de la Tropagande, le St-Office etc.

—2(18—

Vous couviouJrez au moins ({u'uii évoque, qui veut accuser lu iS. C. de la riopagande, et les prélats qui ou dépendeut, ne peut agir avec plus de l'iau- chise ni pJus d'utilité qu'eu s adressant à cette S. Congrégation Elle-mëiae. Cela prouve assurément que cette évéque est plus soucieux d'être véridique que d'être habile, et tient plus à informer exactement qu'à intriguer. Au reste, la S. C. do la Propagande est assez éclairée pour comprendre la partie des Mémoires ([u'on Lui adresse, et assez puissante pour se défendre Elle-même. On s'étonne- ra sans doute qu'un Métropolitain, sans y être obligé par ses devoirs, ni autori- sé par ses droits, ni invité par la ïS. Congrégation, pousse le zèle officieux, jusqu'à aider la S. Congrégation de la Propagande à comprendre les prélendiiea arcusations dont ou la charge dans les mémoires adres.sés à Elle seule.

Permettez-moi en finissant d'exprimer le regret que V. G. ne me pro- mette pas son concours pour obtenir un Délégué Apostolique qui vienne provo- quer et présider une enquête générale, comme je l'ai demandé.

Je connais trop les égards que je vous dois pour dire que vous cherchez à amoindrir l'enquête afin de détourner l'attention de nos supérieurs hiérarchi- ques, et d'échapper à la nécessité de faire la pleine lumière sur les causes de toutes nos difficultés religieuses, ce qui est le seul moyen, je le repète, de rame- ner la concorde et la paix dans notre province. Mais je dirai que vous avez voulu constituer indirectement un tribunal réel pour y faire paraitre en lurua l'évêque des Ïrois-Kivières, sous le couvert de l'autorité de la Propagande, ce qui n'est certainement point dans la lettre de S. Erainence. Cept'udant, je n'en demeure pas moins.

De Votre G-randour,

le très-humble et tout dévoué serviteur,

t L. ¥. EVEqUK DKS TuoiS-lxlVlKRES.

MoR. L'ARCH. DE QUEBEC A L'EVEQUE DES TR01S-RIVIERE8.

Québec, 25 Novembre 18H2.

Mgr. L. F. Lajlàke.

Ev. (les Troh-Riviùres.

Monseigneur,

En réponse à la lettre de V. G. du 21 courant, lo. Les lettres du Cardinal, en date du 27 Avril, adressée à l'Archevêque et du 14 Septembre adressée au Recteur, sont si formelles et si explicites, que je ne puis admettre sans hésita- tion le sens donné par V, G. à la petite phrase isolée de son contexte, qui a été

200—

extraito d'une lettre adressée à V. (i. le 14 Septembre « .-à-d., le inêint» jour qu'au Recteur.

2o. Quant au mémoire sur les difiicultés religieuses, je maintiens tout ce que j'en dis dans ma lettre du 25 courant.

3o V. G-. me demande quelle application j'entends l'aire de la clause finale de l'article XI de la Noniia. Diins cet article, il s'agit de la doctrine et non du fait. Mon avis est qu'il faut commencer par le commencement et finir par la fin. Quand la doctrine aura été examinée par les évèques en la manière prescrite au commencement de cet article, on verra ce qu'il y aura à faire conformément à la clause finale.

4o. Il est plus facile d'atlirmer que de prouver que j'ai fait dire au Cardi- nal ce qu'il ne dit point, dans le petit bout de phrase cité par V. (i. J'ai tra- vaillé sur la matière qui m'a été fournie sans essayer de deviner ce que peut cacher le contexte, car c'eut été peine jvrdue.

5o. Votre Grandeur me menace de ne me répondre que par le silence , KUe trouvera bon sans doute que je mette fin à toute correspondance ultérieure ur cette afiaire, tant que cette menace n'aura pas été retirée.

Veuillez ag-réer, Monseigneur,

rassuriince d" mon dévouement.

t E. A. Akch. df, C^ukhec.

Comme il est facile de le voir, Mgr. l'Archevêque n'a répondu a aucune des objections fondamentales contenues dans la récusation de l'Evèque des Trois-Kivièrf's.

lo. Il n'a pas osé prétendre qu'une Université ou mèine un Archevêque pût couper légitimement les communications entre un Evêque et le St-Siège ;

2o. Il n'a pas soutenu que les droits inliéreuts à la charge d'Evêque étaient saufs dans la sommation faite à l'Evoque des Trois-Rivières au sujet d'informa- tions données au 8t. Siège ;

yo. Il n'a pas établi que ces informations étaient des accusations, ou matiè- re de procès ;

4o. Il n'a pas démontré que le Conseil de Surveillance universitaire avait juridiction sur les Evèques.

5o. Il n'a produit ou cité aucune pièce qui lui communiquât, de la part du St. Siège le pouvoir de transformer ce Conseil eu tribunal contre l'Evèque des Trois- Rivières ;

6o. Il n'a pas détruit la solidarité qu'il y a entre lui et l'Université au su- jet des questions touchées par le Mémoire, n'a pas rejeté la responsabilité des " Remarques " publiées contre le Mémoire ;

7o. Il n'a point fait voir qu'on peut être à la fois juge et partie dans uu

-210—

débat, sans violer les règles do la Justice, il établit sa «ompéteiioe à présider un tribunal dans ces conditions :

80. Il n'a pas expliqué les clauses VIII et XI delà Norma ou licgle du conseil de manière à prouver que le vote présidentiel n'est pas indispensable à une solution, et qu'en cas de diverp^ence entre les Evoques la cause ne doit pas être portée à Home ;

9o. Enfin, il n'a pas démontré que les diverses parties du Mémoire sont di- visibles, et qu'on peut porter justement et avec raison une sentence contre une partie du Mémoire sans juger le tout.

Le silence de l'Archevêque sur tous ces points capitaux indique assez l'ir- régularité et l'injustice de la position dans la ditliculté présente, et ne parle pas haut en laveur de l'Université.

Mais ce qui domine indubitablement toute cette atl'aire, c'est la détermi- nation arrêtée et imperturbable de cet institution et de son Chancelier de rete- nir à Québec absolument, malgré les plus ibrtes raisons, l'examen et l'Apprécia- tion des dillicultés religieuses du Canada.

Cette prétention a de quoi nous surprendre, nous alliiger et nous etirayer tout à la lois.

On a remarquer que, dans ses lettres, l'Archevêque ne répond pas du tout à la proposition que lui tait l'Evêque des Trois-llivières de demander ensemble une Délégation Apostolique avec mission d'étudier à fond les ail'aires religieu- ses du pays.

Comment donc le chei" de l'Eglise pourrait-il remédier à nos souffrances si le Métropolitain aide an contraire Tinstitution dont on se plaint, à empêcher la connaissance entière du mal d'arriver jusqu'à liome 'i

Au Canada, on ne peut se dissimuler deux phases qui ont particulièrement marqué la lutte actuelle l'Eglise a tant d'intérêt.

Pendant que l'Evêque des Trois-lvivières était à liome occupé à préparer son Mémoire pour inlormer le St. Siège, on fit grand bruit à Qaébec pour l'effrayer, le détourner de son œuvre et môme lui l'aire abandonner son siège épiscopal ; le Mémoire est à peine arrivé au pays que l'on l'ait à son auteur une guerre personnelle et implacable pour enterrer cette œitvre dans un Conseil compétent, présidé par un prélat adversaire. L'écho de cette persécution a iv;' ■!; la province.

C'S singuliers faits ont leur langage,

nel est maintenant l'esprit qui leur a donné naissance ? Ce ne peut être assurément celui de l'amour du bien, de la charité et de la vérité. Il faut croire que le mal est plus grand qu'on ne le pense, tout ignoré qu'il soit du Métropo- litain ; car de pareils symptômes ne naissent pas d'eux-mêmes.

—211—

C'est pourquoi il nous parait nécessaire que l'action auprès du Souverain Pontite soit en raison directe de l'opposition faite aux renseignements dont le le St. Siège a besoin, en ces jours malheureux.

L'Evêque des Trois- Rivières a écrit, en conséquence, à Sa Sainteté l^éon Xill pour le prier humblement mais instamment d'envoyer au Canada, quand la chose lui paraîtra possible et opportune, un nouveau Délégué Apostolique pour prendre une connaissance entière de nos difficultés religieuses, et lui en faire un rapport circonstancié et complet.

En attendant, l'auteur du Mémoire regarde comme un impérieux devoir de sa charge de réfuter les " Remarques " publiées contre ses communications faites au St Siège, en rétablissant l'exactitude des faits et la rectitude des observations, dans l'intérêt de l'Eglise et de la patrie.

LETTRES DE NN. SS. LES ARCHEVÊQUES DE MARTIANAPOLIS ET DE St BONIFACE APPROUVANT LE MÉMOnuC DE LEVEQUE DES TliOIS'RIVIERES SUJÎ LES DIFFICULTES RELI- GIEUSES AU CANADA, 1882

Saiilt au RtHollet, 20 Septembre, 1882.

Monseigneur,

J'ai lu votre Mémoire sur les Difficultés Relit^ù'uses nu Citnndu, qui m'a vive- ment intéross:*. Ayant été à même de suivre de près les événements qui y sont consignés, et ayant môme pris part à ces événements, ce MJmsire me prés.mto une histoire fidèle de ces Dilficullés, qui nous ont si fort préoccupls.

Je dis aA'ec raison une histoire filèle, car tout y porte le ca'îliet de l'authen- ticité ; tout y est marqué au coin de lu vérité ; tout y présente l'empreinte de la charité et de la modération. Les détails nécessaires pour pouvoir apprécier à leur juste valeur les faits qu'il s'agissait de constater, y apparaissent sous leur vrai jour; et l'on n'y trouve pas ceux qui n'auraient pu qu'aigrir certains esprits mal disposés ou préjugés. Il ne s'y trouve assurément rien d'incertain ou d'exagéré.

Déchargé depuis plusieurs années du fardeau de la charge pastorale, et jouissant en paix du repos de la solitude, je puis, ce me semble, porter sans préoccupation un regard sur les temps orageux que j'ai traversés: et je puis en conséquence mieux apprécier vos sages et charitables ménagements.

En lisant cet excellent Mémoire, j'ai pu me convaincre de plus en plus que si le St. Siège a été mis en contradiction avec lui môuie, ou ne peut l'attri- buer qu'aux 'renseignements erronés qui lui ont été donnés. Or c'est ce qui m'a affligé davantage. Car le respect diï à ce Siège vénérable tient essentielle- ment au bien de la religion ; et tout est perdu, quand on n'ai^lus cette profonde vénération qui doit caractériser les vrais enfants de l'Eglise pour le Souverain Pontife.

Mais comme le St. Esprit l'inspire et le dirige, j'ai toujours espéré et i'espère plus que jamais qu'il lui fera connaître quels sont ceux qui lui sont sincèrement dévoués, et qui travaillent tout de bon au triomphe et au maintien des saines doctrines. Je n'ai nul doute qu'il finira par rendre justice à ceux qui so sacrifient pour la défense des bons principes et le soutien de l'autorité.

Quant à l'humiliation qui revient aux laïques et au Clergé de <>ctte pro- vince de toutes nos luttes avec les libéraux, je dois en prendre ma bonne part,

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OU plutôt je voudrais l'assumer toute entière sur moi seul ; car jo sais qu'il me serait bon de soutlVir pour mes frères, d'autant plus que je n'ai plus rien autre chose ù faire dans l'Eglise de Dieu.

J'ai l'honneur d'ôtre bien véritablement, Monseigneur,

De Votre Grandeur,

le très-humble et roi-"9ctueux serviteur,

t la. Arcii. de Marti an apolîs.

Mgr L'iflèche,

Eo. des Trois- Rivière.1.

Extrait dune lettre de Mgr A. Taché, archevêque de Si Boni/acc.

St Bouiface, 20 Octobre 1882.

Bien cher Seigneur et ami,

Il est plus que temps de répondre à la demande que vous m'avez faite, de vous donner mon appréciation sur le •' Mémoire " que vous aA'ez présenté aux Cardinaux de la S. C. de la Prop. Comme je m'y attendais, ce document est très fort et très concluant. Il ne peut certainement pas être taxé d'exagéra- tion. J'ai la confiance qu'il produira le résultat ciue nous en attendons, et éclairera la Concrrégalion sur l'état A'éritable de l'Eglise au Canada, et sur les dispositions de ceux qui ont été représentés à Rome sous de si fausses couleurs.

Après avoir étudié ce précieux document, je le trouve très fort, fout-à- fait concluant et dj nature à faire la meilleure impression. Je vous félicite d'a- voir eu jusciu'à ce point le courage de vos justes convictions. L^^ mémoire est digne de vous et de la noble cause, c[ue vous défendez si courageusement. Vos convictions sont les miennes, et je pense comme vous, quoique je ne puisse pas le dire aussi bien que vous.

Faites-moi le plaisir de me tenir au courant de toute l'affaire, la plus im- portante eu Canada, dans les intérêts catholiqvies.

Je vous suis \iui de cœur et d'aflection, comme je le suis de convictions.

Votre frère tout dévoué en J. C.

t Alkx. Arch. de st. Boniface.

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