IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) V & 1.0 l.l 1.25 làâ 112.2 iU ^ lia '""^ 2.0 1.4 1.6 Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14S80 (716) 873-4503 iV §^ ît>^ :\ \ ^9) .V 6^ fe CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadien Instituts for Historical Microreproductions / institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notas/Note* tachniques et bibllographiquas Tha Instituta has attamptad to obtain tha baat original copy availabla for filming. Faaturas of thi* copy which may ba bibliographically uniqua. which may altar any of tha imagas in tha raproduction. or which may significantly changa tha usual mathod of filming, ara chacicad balow. n n n n n n n n Colourad covars/ Couvartura da couleur Covars damagad/ Couvartura endommagea Covars rastorad and/or laminatad/ Couvartura restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bieue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matarial/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves addad during rastoration may appear within tha text. 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( rhis item is filmed at the réduction ratio chacked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous 10X 14X 18X 22X 26X 30X 1 y 12X 16X aox aéx 28X 32X ire détails es du modifier er une filmage es The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of : National Library of Canada The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and anding on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. Ail other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. 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L h", PUBLIÉ PAR LB MrïTISTRRR DR L'AORICULTDRR Uïl CANADA A OTTAWA. ..«léAiL ._J .■M ^ ,î'l J / A TRAVERS LE CANADA EN COMPAGNIE DE r- ■ vmmnm britannique POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES 1884 HTOTES du Professeur J. F. SHELDON, du Collèga Agricole de Wilts et Hauts, à Downton, Salisbury. PUBMÉ PAR LB MINISTERE DE L'AttlUCULTURE DO CANADA A OTTAWA. \% l\ % ' :-.r A TRAVERS LE CANADA EN COMPAGNIE DE L'ASSOCIATION BRITANNIQUE . >s Il y eut un moment d'anxiété ei d'agitation, parmi un groupe^de passagers dont les amis se tenaient sur la berge, lorsque le Parisian, tout pimpant et coquet, s'éloigna du quai, pour se frayer un chemin, prudem- ment et lentement, tantôt en faisant jaillir l'écume du flot sombre, tantôt en effleurant de sa puissante proue quelque lourde muraille de granit, à travers un labyrinthe de docks et de navires, dans l'après midi de la fameuse journée du seize août 1884, ayant à son bord un grand nombre de membres de l'association britannique, pour l'avancement des sciences. Gomment se peut-il qu'un vaisseau de si majestueuses proportions soit capable de contourner de pareils angles, de franchir les docks et les écluses, sans que ses larges flancs noirs portent môme la trace d'une égratignurel Voilà ce que connaissaient seuls, sans doute, les hommes du métier. Pour tant, il en était ainsi, nous en avions été témoins, et c'est là tout ce que nombre d'entre nous, en savaient alors sur ce point. Plus tard, cependant, il nous fut donné d'admirer la facilité et la vitesse avec lesquelles on savait conduire ce navire, à travers les vagues, et notre étonnement dut cesser avec la familiarité du spectacle. Pour certains d'entre nous, hommes de terre, l'aspect que présentaient les Docks Àlexandra, de Liverpool, nous parût une scène d'ordre dans le désordre, car nous avions pu y voir bientôt la direction de cette activité qui sait commander, de ce calme presque philosophique qui distingue ceux que leur état habitue aux grands centres du commerce de la vieille Angleterre. La compagnie de steamers Allan avait bien voulu, sans tenir compte des pertes et des inconvénients sérieux qu'entrainait cette haute marque de considération, mettre le Parisian^ affecté d'ordinaire au service du transport des malles du Canada, à la disposition spéciale des '* membres actifs de l'association " comme je les entendis quahfler. Et le Parisian fit la traversée de la Mersey au St Laurent, sans le plus léger accident, et juste à temps pour nous permettre de nous reposer un jour à Montréal avant l'ouverture des séances. Il paraissait aussi " neuf" ce jour là que lorsqu'il fut livré aux propriétaires par les constructeurs, en mars 1881, et lorsqu'il quitta la Clyde pour la Mersey où il allait commencer le service du transport des malles de Sa Majesté entre l'Angleterre et le Canada : il semblait n'avoir aucunement souffert des assauts des vagues et des tempêtes du grand Océan Atlantique, depuis trois années. Tout bâti d'acier, pourvu des améliorations les plus modernes, il ne pouvait et ne saurait manquer d'être un fin jaarcheur, ce noble vaisseau, sous la direction d'officiers et d'ingénieurs qui s'en enorgueillissent à si juste titre. S99II La traversée à Québec fut prompte, heureuse, et somme toute, agréable. Le navire sût fort bien soutenir la tempête qui sévit durant un jour ou. dei'.x, à l'approche des pâles côtes du Labrador et de Terreneuve. Je n'exagérerais lien en disait qu'il ee balançait comme un cygne sur la créle des flots, car le roulis nien uue fort, parfois, était néanmoins facile, sans secousses violentes. La manière dont il enfonrail, pour ainsi dire, ses épaules dans la mer pour en briser les énormes vagues écumantes, et- les relancer de chaque côté de lui, ne cessait d'exciter l'intérêt ot l'admiration de ceux que leurs jambes ne refusaient pas de porter ou dont l'estomac n'était pas désorganisé. De temps à autre, une vague irritée venait, il est vrai, balayer le pont, mais elle y glissait comme l'eau sur le dos du canard. Le mal de mer fit quelques victimes, naturellement, mais il ne sévit pas av:c violence, et une couple de jours après le départ, il s'en trouvait peu qui fussent empochés de prendre part aux amusements. Le président de rassociation. Lord Rayleigh, s'était mis de la partie, et les dames nous firent de la délicieuse musique. Quelques banquises, dont l'une était très grosse, d'après les calculs des savants à bord, des voiles, apparaissant ici et là, servaient aussi à nous intéresser et à nous égayer, de môme que les oiseaux et les poissons de la mer profonde. Les diveutisseraents des soirées contribuaient à distraire ceux qui ne se sentaient pas le goiit de liie ou d'écrire, et pendant le jour, l'on s'amusait à spéculer sur la coursa du navire. L'un des incidents les plus plaisants du voyage fut la présentation d'une bourse, — pour l'achat d'une chaiiie d'or massif — au captaine Wylie, que tout le monde estime et qui a la réputation d'être l'un des plus habiles capitaines sur l'Atlantique ou ailleurs. C'était là un hommage, et un souvenir, en même temp", de cette traversée désormais historique, que voulaient lui donner les membres de l'association. Le détroit de Belle-Ile fut franchi durant la nuit, de sorte que le terri- toire canadien se révéla à notre vue pour la première fois, à travers les lueurs incertaines de la lune et des étoiles, et nous pouvions à peine distinguer les quelques grosses banquises échouées sur la côte nord de Terreneuve. Môtre premier arrêt fut à Riraouski, à l'embouchure du grand St Laurent, où Sir Léonard Tilley, ministre des finances du Canada, et les membres de sa famille mirent pied à terre. Il nous fût ensuite loisiblu d'admirer les rives biea boisées, et si belles d'ailleurs du fleuve, ainsi que les îles qui se voient au passage. Nombre de jolies fermes et habitations s'offrirent également à notre vue, des deux côtes, à mesure que le fleuve se rétrécissait en approchant de Québec, et l'herbe verte, les épisjiunes reposaient agréablement nos yeux fatigués de contempler les flots bleus de la mer. De bonne heure, dans la matinée du ?5 août, nous arpentions les rues escarpées de l'étrange vi!le de Québec, dont la citadelle présente un superbe coup d'œil, vue du lleuve, et quelques uns allèrent admirer de plus près les superbes chutes de Monlmorenci, que nous avions observées du navire. Deux reporters d'un entreprenant journal s'étaient embarqués à Rimouski, et en arrivant à Montréal, dans la soirée, nous pouvions lire, avec quelque amusement, le compte-rendu des entrevues qui avaient eu lieu à bord du ParUiûn. La cité de Montréal dont le site n'a pas d'égal en Amérique, fut en liesse durant le séjour de l'Association Britannique, et le beau temps ne contribua pas peu au succès de la convention. Les diflérentes sections eurent dss logements convenables, la plupart dans les salles du beau collège McGill ; tandis qu'au superbe Queen's Hall, eurent Keu la cérémonie d'eu- ?, agréable, un jour ou. neuve. Je gne sur la oins facile, isi dire, ses ntes, et- les aàmuatiou t l'estomac enait, il est du canard, il ne sévit en trouvait .e président iaraes nous le était très raissant ici ime que les des soirées de liie ou course du irésenlation line Wylie, )lu8 habiles lage, et un jrique, que ue le terri- travers les )ns à peine te nord de Li grand St lada, et les ite loisible) , ainsi que habitations e le fleuve épis jiunes flots bleus )n3 les rues un superbe 5 plus près i du navire. Rimouski, rec quelque à bord du que, fut en Li temps ne es sections teau collège nonie d'ou- verture, le discours du Président, et différentes conférences le soir. Plusieurs des membres de l'Associat'on reçurent l'hospitalité chez des particuliers, et nos amis canadiens ne négligèrent rien pour nous prouver qu'ils savaient apprécier l'honneur que leur faisait l'As sociation en tenant ses séances de 188i dans cette noble possession de la Couronne Anglaise. Jusqu'ici l'Association n'avait pas dépassé l'^s limites des Iles Britanni- ques, mais le succès de ce voyage a été si complet que nous pouvons espérer de visiter d'autres parties éloignées de l'Empire, comme par exemole, les Indes, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et plus tard encore, le Canada. Cette première excursion dans un pays éloigné restera fameuse dans les annales de l'Association, et ne saurait manquer de prufller beaucoup au Canada, ainsi qu'à l'Empire d nt il constitue une partie si considérable. A l'avenir le Canada sera connu du monde scienliflque de la Grande Breta- gne, comme il n'avait pu l'être auparavant: et je puis dire que cette con- naissance produira pliîs de respect et d'admiration pour ce nouveau pays. Il importe que les liens de l'Union soient resserrés davantage, et il est impossible qu'un grand élan n'ait été donné à la noble idée d'établir de plus étroites relation^ politiques entre les différents pays qui sont des perles dans le collier, et des diamants dans la Couronne d'Angleterre. Il serait trop long, et j'en serais au reste incapable, de donner l'analyse des conférences et des discussions de l'Association Anglaise à Montréal. J'ai pour bat de discuter les mérilês du Canada comme pays où pourait avantageusement se reporter le trop-plein de la population britannique. Or, comme je me place surtout au pnut de vue agricole, il ne sera pas mal à propos d'intercaler ici la substance de la lecture que j'ai eu l'honneur de faire devant la Section " F " de l'Association. AGRICULTURE-ANGLAISE ET CANADIENNE r-ECTUHE FAITE PAU LE PROF. 1. F. SHELDON, DtJ COLLÈOE d'aGRICULTURE UB SALISBURY, A L'aSSEMIILÉE DE l'aSSOCIATION BRITANNIQUE "11 se fait entre les cultivateurs de r"Ancieu Monde " et ceux du '' Nouveau " une concurrence qui est intéressante et importante à un haut degré, laquelle implique des problèmes fiscaux gui affectent déjà et qui affecteront davantase encore à l'avenir les conditions de l'agriculture dans les deux pays. Des caractères modernes et les plus frappants de cette rivalité, nos pères n'avaient aucune idée quelconque : nous n'en savions rien nous-mêmes il n'y a encore que quinze ans, bien que nous en con- nussions les traits distinctifs de date plus reculée, sans pouvoir, toutefois, mesurer l'étendue précise de l'influence qu'ils exerceront à l'avenir. Que la compétion doive se faire plus vive et que la production doive augmenter dans le nouveau monde, cela se voit clairement ; mais il est impossible de prévoir en quoi et comment se développera cette concurrencé, ni ce que seront les surprises qu'elle pourrait nous réserver. Dans ce siècle de vapeur, d'électricité, et d'inventions de tout genre, des agents nouveaux et inattendus sont mis enjeu, ce qui nécessite l'adoption de nombreux chan- gements dans les exploitations agricoles. Le double principe du progrès et de l'assimilation prévaut aujourd'hui plus que jamais dans l'agriculture, et rien n'est aussi inévitable que l'imprévu, même dans cette industrie. Nous en avons un exemple frappant dans le commerce transatlantique des viandes fraîches, lequel s'est dévelapoé si récemment, et dans celui des animaux vivants. • * '* Je vaism'efTorcerdesignaler brièvement quelques-unes des tendances qui ee manifestent aujourd'hui, et d'indiquer ce qu'il faudra probablement exploiter à l'avenir. Il est entendu que je n'entends soumettre ici que des données approximatives et'faire des suggestions : on r^ saurait guère aller plus loin. ^' En bornant, pour le présent du moins, mes observations au Canada, je citerai la statistique suivante concernant l'exportation dos produits de a laiterie: - • i Annéce fisca> lei ezp. le 30 Juii. BiDRRI. Fromaoi. Quantité. Valeur. Quantité. Valeur. 1873 1883 15.208,033 lb8. $2,803,97» 8,100,447 IbB. $1,705,817 16,483,211 Ibi. $2,280,412 58,041,387 Ibs. $0,451,870 " Ces chifiTres accusent pour le beurre une diminution considérable, mais par contre une augmentation beaucoup plus forte encore pour le fromage, ce qui s'expliquerait, dans une certains mesure, par les avantages supérieurs qu'offre la facilité de transporter et de conserver le fromage, vu la manière dont le beurre est maintenant fabriqué et empa- queté au Canada. Le Canada a démontré, depuis quelques années, qu'il était capable de produire du fromage do première qualité, son climat étant exceptionnellement propre à la production des laitages. Mais la dilléronce âue je viens d'établir entre le beurre et le fromage, au double point de vue u transport et de la conservation n'a pas sa raigon d'être : car rien n'em- pêche de fabriquer et empaqueter le beurre de manière à ce qu'il puisse être expédié à l'autre bout d'i monde, puis rè-expédié ici, en bonne condi- tion. . L'an dernier, à l'Exposition Centenaire du Nouveau-Brunswick, j'ai exhibé, dans des boites en ferblanc hermétiquement fermées, du beurre déjà vieux de plus de six mois, et parfaitement conservé, bien que légère- ment salé. Ce beurre avait été fabriqué au Danemark pour le commerce des Indes Occidentales, et je l'avais apporté d'Angleterre. Or, le Canada peut en produire de semblable, et s'attribuer ainsi une grande partie de ce commerce! S'il ne le fait pas, ce sera sa faute. '^ La valeur des exportations canadiennes représentant les animaux et leurs produits, pour l'année expirant le ?0 juin 1883, s'est élevée à 120,284,343 ; et les autres produits agi 'les à $22,818.519. Ces produits, pour la plupart, furent expédiés eu Angleterre où la demande tend a développer au Canada le commerce d'exportation des animaux et des articles qui en proviennent II est certain que le Canada devra une grande partie de sa future prospérité agricole à ses exportations de bœuf, de mouton et de lait&ges. " Les Provinces Orientales et Maritimes du Canada commencent à modifier leur système agricole, et finiront par se livrer à l'élevage des animaux et à la production des laitages, bien que cela puisse prendre du temps. Il n'y a aucun doute, toutefois, que cette tendance ne soit sage : d'abord, parce que ces provinces sont mieux adaptées à ce genre d'exploi- tation qu à la culture du blé ; et ensuite, parce que le territoire du Nord- Ouest, devra devenir, dans un avenir peu éloigné, le grenier principal diï Canada, et, dans une grande mesure celui de l'Angleterre, et probablement même, des Etats-Unis. Il est évident, depuis plusieurs années, que les cultivateurs Anglais ne peuvent plus compter sur le blé comme culture payante, sauf de rùres exceptions, et avec de fort légers profits qui menacent même de disparaître bientôt. Cette observation s'applique au iiil*M«>«Mi*Wlt Canada Oriental, comme le prouve la statistique relative à l'exportation du blé. Ainsi, la quantité importée en Angleterre de l'Amérique Britannique du Nord fut de 3,893,544 quintaux, en 1880, et de 2,860.854 quintaux, en 1881, tandis que le total des exportations dir Canada dans les ditlérents pays, s'est élevé pour l'année expirant le 30 jiiin 1883, à 5,897,458 minots, soit 3,250,000 quintaux. ** Oe ce qui précède, il appert donc nue le volume des exportations de blé du Canada a diminué durant les dernières années, bien qu'il soit probable que l'ouverture du Nord-Ouest par le Chemin de fer Canadien du Pacifique doive bientôt permeltie au pays d'accroître ce commerce, s'il le jugeait à propos. En ce qui concerne la production du blé dans les possessions anglaises du dehors, nous savons qu'un nouveau concurrent, dangereux, purcd qu'il est très puissant, vient d'entrer en lice. Il est possible, en effet, que le Canada soit avant longtemps sérieusement menacé par les Indes. Les exportations de blé, des Indes en Angleterre, augmentent rapidement, "sans provoquer de hausse approL^Ie dans le prix de l'article du pay?." On croit môme que le prix du blé sera relativement plus bas que jamais, et l'on sait que le climat et le sol de l'Iode sont éminem- ment propres à la culture du blé de bonne qua! lé. lie développement du réseau de chemins de fer dans n ;tre vaste ^ . v'^o Oriental, combiné avec le bon m.7>'ché de la main-d'œuvre qui est abondante, et le très bas prix des articlei» ii^ucessaires à la vie, den vêtements et dos i'>^ement8, nous fait croire que la baisse des céréales s'accentuera davantage encore. *' La question est d'une suprême importance pour la grande masse des habitants de ce pays : car l'agriculture a été dans le passé et doit conti- nuer d'être la principale gloire du Canada. Je puis, en cuuâéqfience, appeler l'attention des cultivateurs canadiens, ceux des provinces de l'Est particulièrement, sur l'urgence d'étendre leurs opérations à l'éleTage des animaux et à la production des laitages. Ils feraient bien, je crois, de suivre les vieilles pratiques de l'ancien monde, et de subordonner la rotation des récoltes à l'élevage et l'engraissement des animaux, ainsi qu'à la production du lait. Pour cela, il leur faudrait s'occuper davantage du soin à apporter à l'élève et à la nourriture des animaux, à l'amélioration des races, à la conservation des engrais, à i'ameublissement du sol, et à l'achat de bons fertilisants et de sains aliments. " J'ai pu constater mol-même que les Provinces Orientales et Maritimes sont en plusieurs endroits, fort propres, par leur sol et leur climat, à la production des racines et des récoltes en vert, ainsi que du foin et de -la paille comme fourrage. Or, ces produits sont la base du succès dans l'élevage des animaux et la production des laitages : et je n'entends pas seulement ici l'élevage du bétail, mais de toute espèce d'animaux qui complètent ^organisation d'une ferme. "'■ Dans les Provinces Maritimes surtout, il faut un changement pro- chain dans les habitudes de la population agricole, car l'Industrie de la construction des navires en bois s'en va, et la production du bois diminue en conséquence. Ces provinces jouissent de grands avantages que leur donnent leur position sur la mer ei un climat propre aux exploitations que j'ai indiquées. Où trouverons-nous, en effet, sur le vaste continent de l'Amérique, de meilleurs terrains pour l'élevage des animaux que la belle vallée de la rivière St Jean, les Marais de SackviUe, de vallon d'AnoapoIis, les Gantone de l'Est de Québec et maints autres endroits? D'un autre côté, où trouverions nous pour la culture économique, un meilleur sol que la marne sèche et friable de l'Ile du Prince-Edouard } I mmm- " Maintenant, quelle est la position des cultivateurs dans la Grande Bretagne, et quelles sont les perspectives de leur avenir ? '* Durant les dix années expirées au mois de juin 1883, l'étendue des pâturages permanents dans l'Angleterre seule s'est accrue de 10,237,814 acres à 12^008^679 acres, ce qui représente plus d'un tiers de son territoire cultivable. Et la tendance a convertir les terres arables en pâturages ne cesse de se manifester, vu que la culture d'un sol lourd n'est plus profi- table. Comme corollaire, nous devions espérer une augmentation relative du nombre des animaux vivants : autrement, nous auiions été menacés de la décadence de l'agriculture de la vieille Angleterre. Fort heureusement, la production est à la hausse, ainsi que le démontrent les chiffres suivants ; H'. . BÇSTIAUX. i . ■ . . j ■ .'• ■ . ,' ,.'.-■.' 1882.*. 4,081,735 1883.... 4,216,625 MOUTONS. 14,947,094 15,594,660 Voici maintenant pour le Royaume-Uni : BBSTUUX. 1882....7................ 9,832,417 1883..... -..10,097,943 MOUTONS. 27,446,220 2&, 347,460 COCHONS. 2,122,625 2,231,195 COCHONS. 3,956,495 3,986,428 u ■ " Il y a eu diminution pour les chevaux, dans le Royaume-Uni de 1,905,317 à 1,898,745, et l'augmentation des autres animaux de ferme est moindre qu'elle ne le devrait être, les chiffres étant inférieurs à ceux d'il y a dix ans. " Mais bien que le fait de convertir les terres en pâturages soit accom pagné d'une augmentation relative d'animaux vivants, la tendance dans ce sens est cependant regrettable; en premier lieu, parce que la terre susceptible de culture, d'un sol léger et sain, peut produire plus de nour- riture pour l'homme et l'animal que les pâturages ; en second lieu, parce que la population ruiale doit diminuer dans la mesure de l'accroissement de l'étendue de ces pâturages, par suite de la rareté du travail. " La condition actuelle de l'ouvrier agricole, dans les comtés du centre et du nord, au moins, ne soutiendrait pas trop mal la comparaison avec celle du travailleur du Canada, au point de vue de la vie et du travail. Il y a cependant cette importante différence : que le Canadien peut s'élever, tandis que l'autre est condamné, règle générale, a rester Journalier, jusqu'à ce qu'il soit enseveli dans le sein de la terre qu'il aura si longtemps labourée. C'est poétique sans doute, mais la poésie est souvent triste. Toutefois, le journalier Anglais est aujourd'hui mieux nourri, mieux vêtu, mieux instruit que ne l'était son père, et ses gages qui ont haussé lui per- mettent de mieux élever sa famille et de faire môme de petites économies pour les mauvais jours, s'il n'est pas possédé du démon de l'ivrognerie. *' Il est malheureusement vrai que sept années pluvieuses ont appau- vri les cultivateurs Anglais, ce qui veut dire qu'ils sont mal disposés pour soutenir la concurrence qui les entoure de toutes parts : et il faudrait pour leur rendre la prospérité dont ils jouissaient, il y a dix ans, sept bonnes aLnées, meilleures, en fait, que nous aurions raison d'espérer. On s'étonne môme que leur condition ne soit pas pire j car ils ont souffert non-seule- ment des saisons pluvieuses, mais de la diminution du rendement, et de la baisse des prix, résultant de la vivacité de la compétition étrangère. Les saison actuelle promet années, cependant, redeviennent meilleures, et la d'ôlre l'une des plus favorables depuis 1876. I' Aujourd'hui, les fermiers Anglais qui paient loyer, sont placés par la loi dans une position de beaucoup préférable à celle de leurs pères ; car, l'argent qu'ils enfouissent dans le sol pour en stimuler la fertilité ne peut plus leur être confisqué, comme le faisaient autrefois de rapaces. ?anrf/orrfs. La position du fermier progressif est devenue passablement assurée, ce qui lui donne l'encouragement sans lequel la culture ne saurait fleurir comme elle le devrait dans un pays où prévaut le landlordisme^ et en face de la concurrence universelle. En deux mots : les fermiers anglais doivent maintenant être dédommagés pour les améliorations qu'ils laissent derrière eux en quittant leurs fermes. " Le fermier canadien possède la terre qu'il cultive et peut en faire ce qu'il lui plait. Tout cela est bon, lorsque la propriété n'engloutit pas un capital trop considérable : mais plus tard, lorsque la terre aura ac.juis plus de valeur, le système des propriétaires et des fermiers s'établira au Canada; et l'on ferait bien de l'instituer, à son début, sur des bases équitables. Le fermier anglais ne subit pas^lui, la perte qu'entraine la baisse de la valeur des terres — perte dont souffrent aujourd'hui plus ou moins en Angleterre, tous les propriétaires de terres agricoles— et il peut utiliser son capital. Tant que l'industrie agricole sera protégée contre l'injustice, il lui sera plutôt nuisible qu'utile d'être propriétaire^ car la propriété qui rapporte 2^ pour cent est un luxe que peuvent difficilement se donner ceux qui gagnent leur pain. " En attendant, les perspectives des fermiers snglais deviennent plus brillantes: il sufQra de quelques bonnes années pour raviver leur con- fiance, et regarnir leurs bourses, tandis que l'augmentation rapide de la population maintiendra la demande des produits alimentaires, quelque vive que soit la compétition étrangère. On a recours en môme temps à diverses mesur.es pour vulgariser les meilleures méthodes de culture, et répandre parmi le peuple des saines connaissances agricoles. C'est proba- blement la fabrication des produits de la laiterie quLexige le plus d'amélio- ration, surtout la fabrication du beurre et du fromage. Jusqu'ici il semble que le besoin d'intiruction dans cette branche de la science agricole se fasse sans cesse sentir.' L'établissement d'écoles et l'adoption d'autres moyens d'enseignement ont déjà fait sous ct rapport beaucoup de bien en Irlande et cet exemple est imité en Angletena et eu Ecosse. Le Canada pourrait emp'oyer les mômes agenis avec avantage; car il est destiné a devenir un grand pays d'exportation do beurre, de fromage, de bœuf, de mouton, et d'animaux vivants. Il devrait aussi fournir à l'Angleterre un grand nombre d'animaux qui seraient engraissés là bas. " Pour cela, il faut que le Canada prenne soin de la santé de ses ani- maux, qu'il empoche les américains de transporter les .leurs sur son terri- toire, et qu'il ne courre pas ainsi le risque d'être placé sur la liste des pays dont les produits atteints de la contagion sont exclus des marchés anglais. L'absence de maladies parmi les animaux du Canada est un avantage immense pour les cuUivatenrs du pays, et il est a espérer qu'il ne le perdront pas. " Pour faire refleurir aujourd'hui l'agriculture en Angleterre, Il faudrait de meilleures méthodes, plus d'économie, l'adoption d'idées plus neuves et plus efficaces, et plus de surveillance personnelle de li part du fermier et de sa famille. Le reste suivrait sans effort, comme le jour succède h la nuit. 10 il " Le fermier anglais de l'avenir, dégagé des entraves qui ont trop longtemps embarrassé l'agriculture sous forme de récoltes restreintes, d'incertitudes sur le remboursement de fonds dépensés pour améliorations, de réserves de chasse, et favorisé d'unjuste traitement, et d'asfez bonnes années, pourra, je croi?, sans avoir a revendiquer aucun privilège, lutter contre la concurrence de tout autre pays. Déjà la rivalité du grand conti- nent de l'Amérique se relâche, en ce qui concerne l'exportation du blé, et se relâchera à mesure que la population augmentera, tandis que nous, en Angleterre, avec une population augmentant aussi avec r?pidité, serons heureux de nous procurer alors des aliments sur tous les marchés ouverts à notre commerce " Les vues exposées dans cette lecture eurent la bonne fortune d'être approuvées par les hautes autorités du Canada, et je les ai en conséquence reproduites assez longuement dans un rapport qui traite surtout dos intérêts canadiens. Lorsque les séances de l'association furent closes à Montréal, les membres commencèrent de suite à se répandre sur le vaste continent de l'Amérique du Nord. La compagnie du chemin de fer Canadien du Pafîi- flque cfTrit d'en transporter 150 aux Montagnes Rocheuses et de- les en ramener. Um centaine environ acceotèrent cette excellente offre qui allait leur permettre de visiter le Grand Occident. Tous y seraient allés, n'eussent été les plaintes d'un homme bien connu à Montréal et qui reve- nait de là bas — plaintes concernant la nourriture et le confort, et qui avaient bien peude fondement, si elles pouvaient en avoir, comme noua le constatâmes plus tard. On doit comprendre que ceux qui voyagent dans le Nord Ouest ne sauraient avoir tous les raffinement, de Pall Mail; c'est se tromper que de vouloir l'exiger. Le confort ne laisse guère à désirer toutefois, dans les circonstances, et c'était mal reconnaître les bons procédés d'une grande compagnie que d'exagérer certains inconvénients que l'on retrouve dans tous les pays nouveaux. En somme, le service est meilleur qu'on pourrait le croire. » Comme le départ pour le Mord-Ouest ne devait avoir lieu que dans une couple de jours, j'en profitai pour aîler faire une courte visite à MM. Mills et Brown, le premier Président, et le second professeur d'agriculture au Collège Agricole de Guelph, aans la province d'Ontario : je devais me joindre au parti d'excursionnistes le matin du 6 septembre à Toronto. De Montréal à Ottawa, le chemin de fer du Pacifique Canadien traverse un pays fortement boisé, abondamment approvisionné d'eau inégalement distribuée toutefois, et qui renferme une certaine étendue de bonne terre cultivable. Nous y avons vu plusieurs chamçs d'avpine et de blé, A tiges courtes et légères, mais surmontées d'épis qui paraissaient bien garnisde grains. La proportion entre le grain et la paille, est géné- ralement beaucoup plus grande au Canada qu'en Angleterre, et telle récolte qui paraîtrait devoir être très maigre aux yeux d'un cultivateur anglais donne d'ordinaire un rendement de grain beaucoup plus considérable qu'il n'aurait:pu le supposer. D'Ottawa à Toronto, la voie traverse un pays " difficile " qui possède relativement ipoins de bonne terre arable, et qui ne fait que commencer a rétribuer les travaux du colon. Le sol semble composé pour la pljs grande partie d'une glaise friable, propre à la culture; il est toutefois fort embarrassée de roches iQi>dBusa4)Uèox^(|tQ!i£lieo8i(>vt0, effiquLeftb-iuvobfttacle à la colonisation. Le miteiiir 'îiifàire^ija: crbi8,fiél;^,^asocbakeriqtt^8!Binoia8 cher, en fin de compte, scaak d?tttVIi8er oèn^piecies.pdinnék'igsettdvoUJiaTes, lesquelles remplaceraient les clôtures en b usjsi commun^tidanà éettèiportie I! ' tmm 1! . là iu pays. Voilà du moins ce qui se pratique à difFérents endroits, au grand profit de la culture et de la moisson, ainsi que des pâturages, là où les terres sont en prairies. Le long de la route, nous avons également vu du bétail de qualité inférieure : les chevaux sont de meilleure race ; Its moutons cependant l'emportent sur la race bovine, bien qu'ils soient sus- ceptibles de beaucoup d'améliorat'on. Les arbres de la lorôt croissent avec une grande facilité, bien que souvent détruits par le feu, ce qui, paraît-il, ne peut être empêché, pour le présent du moins. L- s troncs nus des arbres morts offrent un triste spectacle, et il est malheureux que l'on ne prenne pas de mesures pour prévenir la destruction en bloc de forêts qui seraient à l'avenir une source de richesse pour la population. Je pense aussi que l'on pourrait se livrer avec avantage à la culture des fruits dans plusieurs parties de la contrée que traverse le chemin de fer Canadien du Pacifique, là où le sol est assez riche et aux endroits protégés contre les accidents de la température. Les espèces de pommés et de prunes les plus dures deviendraient en môme temps une source certaine de profits pour les cultivateurs, lorsque les arbres seraient assez gros. Le Collège Agricole de Guelph, à Ontario, est l'une des institutions les plus prospères de ce genre. Srs difléreuts départements sont dirigés avec habileté, et il fait une bonne œuvre au Canada. J'ai constaté un progrès sensible, à plusieurs points de vue, depuis ma dernière visite, en 1880. La pelouse qui se déroule en face de l'établissement présente un très beau lOup-d'œil : elle est bordée de ileurs, ornée d'arbustes, et semée de sentieis et d'allées pour les promenades à pied et en voiture. Le bâtiment principal est solidement bâti, commode et bien atiénagé, tandis que le département horticole est vaste, élégant et en excellente condition. Dans le bocage (arboretum) se trouvent plus de 400 variétés d'arbrisseaux et d'arbres, dont plusieurs appartenant à la flo''e des Etats Unis ne pourront peut-être pas s'acclimater; on les utilise, eu attendant, pour les besoins de l'enseignement et des expériences. îl est possible, cependant, qu'il en survive plus qu'on ne l'espère. De vastes vergers plantés de pommiers et de vignes promet- tent de réussir très bien. Il y a soixante-quinze variétés de vignes, cent trente de pommes, soixante de poires, trente de prunes, et quarante de petits fruits. Le champ d'expérimentation pour la croissance de tout ce qu'on y sème et l'essai des graines est divisé en 180 lots d'un dixième d'acre chacun. C'est là que l'on fait l'épreuvte de la dqrée et de la vigueur des herbages et des trèfles, de la capacité de production desauties espèces de graines, et l'on comprend la valeur de ces exfériences, au point de vue de l'instruc- tion. Ji'effîcacité de certains engrais est aussi constatée sur d'autres lots, et toutes les expériences ont pour but d'élucider certains points que le cul- tivateur ordinaire est incapable d'éclaircir seul et que son iguorance pourrait tromper. J^a pluie qui tombe est mesurée dans une jauge d'un millième d'acre en superficie, et construite de manière à donner des résul tats précis f puis, l'eau de pluie est analysée dans un bon laboratoire situé au milieu du champ d'expérimentation." Enfin, l'on y fait un essai soigneux et constant de la capacité d'abiorption et de rétention de l'eau de pluie par diverses espèces de terre, contenues dans des bol es au fond desquelles s'ajustent des tuyaux qui déposent le surplus du liquide dans une rangée de vases en verre placés dans la cave au-dessous de la jauge. Lorsiju'il pleut," la terre glaise laisse échapper l'eau plus vite que les sols plus légers parce qu'elle retient -^ius d'humidité, et qu'elle ne peut en conséquence, en absorber autant. Le Collège, bel édifice en pierre, reposo sur une éminence, à environ un mille de là ville de Guelph et commande une superbe vue de la fermç ir f"» i' et du pays environnant. Les chambres privées des élèves sont hautes de plafond, spacieuses et bien aérées. Les salles de lecture sont également très convenables ; il y a, en outre, une bibliothèque superbe et un intéressant musée, que les visiteurs admirent, et qui sont utiles à rioslitution. Les bâtiments de ferme sont vieux, pour la plupart, et peu conformes aux exigences de l'établisFement, bien qu'ils soient entretenus avec soin. Situés sur le côté Est du Collège, ils en sont trop rapprochés, ce qui nuit à l'apparence de l'édifice principal. Je crois que l'on songe à en construire de nouveaux en pierre, pourvus de toutes les améliorations modernes, lesquelles permettraient de réduire le travail par un judicieux arrangement des bureaux, des places et des abris pour les animaux, ainsi que des granges et des caves qui devront recevoir le fourrage, les racines, les produits de l'ensilage, etc. Tous les cultivateurs devraient savoir comment disposer commodément les bâtiments d'une ferme, et apprendre a épargner le travail et le temps, en prenant soin des animaux; ces deux . choses, de tait, dépendent l'une de l'autre, puisque l'une n'est pas possible sans l'autre. Un morceau de terre qui se trouve à l'ouest, entre le Collège et la ville de Guelph, me parait être le meilleur site que l'on put choisir pour les nouvelles constructions. Et comme il est assez probable que la valeur de la propriété augmentera dans cette localité, le gouvernement provincial ferait bien, il semble, d'acheter ce terrain pour y ériger les bâtiments en question. ÏA plus grande partie du sol de la ferme du Collège se compose d'une forte glaise ; à quelques endroits, d'une argile dure; propre au développe- ment des betteraves, du maïs, du blé, et autres produits exigeant un terrain ferme. Il y a aussi des sols plus légers, propres aux produits également plus légers, ce qui constitue la varié'é si utile dans une institution de ce genre. A quelque distance, sur la ferme, l'on a creusé un puits qui distri- bue à l'aide d'une pompe automatique que fait fonctionner un moulin à vent, de la fort bonne eau aux quatre différents champs dont les angles se touchent à ce point. Pour les fermes où l'on se livre à l'élevage des animaux, l'eau est l'article le plus important, après la nourriture, et l'on comprend toute la valeur de ce simple arrangement. L'ensilage se pratique dans une certaine mesure, au point de vue surtout des expériences; car ce système n'offre pas autant d'avantages qu'ailleurs, sur une ferme qui peut produire d'abondantes récoltes de racines. Jusqu'ici le professeur Brown n'est guère enthousiaste à ce sujet, bien qu'il cultive avec grand succès le meilleur produit en vert pour les animaux — le maïs vert. Toutefois, l'ensilage trouve sa place dans l'économie de la ferme du Collège, et nous connaîtrons dans le cours de quelques années, la mesure exacte de son utilité. Les produits de ce genre ne sont pas jugés jusqu'à orésent du moins, propres à l'alimentation des vaches lailièçes, à moins que la quantité donnée ne soit modérée et qu'ils ne soient mélangés avec d'autre nourriture. En tous cas, l'on ne croit pas à Guelph qu'ils doivent finir par remplacer le fourrage, ni qu'ils puissent devenir le principal aliment des animaux, en hiver, comme l'herbe en été; mais on admet qu'ils puissent être substitués aux racines dans une certaine mesure et soient très utiles, à la condition de les mêler au fourrage sec. Le principal inconvénient est le soin extraordinaire qu'exigent ces produits pour leur conservation— soin beaucoup plus grand que ne demandent les racines ou le foin, et que la masse des cultivateurs ne leur donnera probablement pas, 4aas un jeune pays comme le Canada, particulièrement. 13 Les variétés de bestiaux et de moutons sur la ferme du Collège à Guelpli sont plus nombreuses qu'à tout autre établissement de n'importe quel pays. On n'y compte pas moins de dix huit races de bétail et de moutons d'origine britannique. Nombre de ces animaux sont de superbes spécimens de leur race respective, et plusieurs ont acquis môme beaucoup de célébrité en Aniflelerre. Le plus fameux des taureaux à courtes cornes est " Rob Roy " (45484), élevé par M. J. A. Gordon, à Udale, en Ecosse Get.e splendide bête a un riche poil rouge, ses épaules magnifiques n'ont rien d'osseuy, sa poitrine profonde se prolonge jusqu'au genou, son corps est grand, ses côtes bien tendues, ses reins puissants, ses quartiers de der- rière bien remplis et bien proportionnés; enfin, c'tst un animal dont la conformation se rapproche le plus de la perfection. Ce taureau n'a que quatre ans et pèse 2,380 livres ; il laissera sans doute sa marque dans le développement de la race bovine d'Ontario. Il y a en outre " Sir Léonard," beau taureau rouan, élevé par M. Hugh Aylmer, dfe West Derehara, Norfolk, ainsi que plusieurs vaches et génisres à courtes cornes ; l'une de ces dernières " Baroness Wild Eyes " au poil rouge et blanc est fort bille : elle a été élevée par M. Evans, de Uflinglon, Shrewsbury, et compte des ancêtres d'un caractère très aristocraliaue. On y voit encore plusieurs superBes Herefords, entre autres : '* Con- queror " (7510) gros taureau élevé par M. Carwardine, de Stock ton Bury. Cet animal acheté de M. Tait, intendant de la Reine, provientr de " Lord Wilton " qui, à l'âge de onze ans, se vendit £1,000; " Bloomer " belld vache, élevée par M. Hill, de Church Stretton : " Gronkhill Duchess 2e " élevée par le môme, et " Sunflower " élevée par Sa Majesté. Ces excellentes botes constituent la partie femelle des Herefords, et contribueront sans doute à améliorer la race dans Ontario. Un certain nombre de bêles sans cornes de la rac3 Aberdeen Angus, parmi lesquelles se trouve '' Kyma " (4969) une grande et belle vache qui n'a jamais eu d'égale en Ecosse, forment en sus l'un des traits distinctifs de ce département. Outre que ces animaux sont dépourvus de cornes, ils fournissent d'excellente viande, et deviennent de plus en plus en faveur des deux côtés de l'Atlantique. 11 y a là aussi une autre vache fort remar- quable de la môme race dont elle possède les caractères bien connus, sauf que sa couleur est rouge au lieu d'être noire. Mais l'on dit que le rouge était la couleur primitive prédominante de la race ; et pourtant, cette vache, bieu que rouge donne des veaux noirs lorsqu'on l'accouple avec un taureau noir, de sorte que sa couleur ne semblerait. être qu'un cas remarquable de retour à un type disparu. Il y a là, en outre, plusieurs excellents " Gallo- ways" autre variété du bétail noir écossais sans cornes. Outre les races que je viens de mentionner, il y a des Ayshires, des Devons, des West Highlanders, des lîuernseys et des Jerseys ; on ne juge pas les races Flamandes et les Kerries aptes au climat du Canada. Le bétail rouge sans cornes de Norfolk n'a pas de représenlantSj non plus, et je crois que l'on ferait bien d'importer quelques spéciments de cette bjnne race : son origine est inconnue, mais l'on suppose qu'il provient d'animaux importés à Norfolk il y a des siècles. Aujourd'hui, ce bétail est noir, mais si sa couleur primitive était le rouge, nous devons en conclure que les Norfolks en sont le produit et qu'ils ont conservé la nuance originelle que le bétail Angus Ecossais aurait perdue. ~ Les diverises races d3 moulons et de botes bovines achetées pour la plupart le printemps dernier, en Angleterre et en Ecosse, par le professeur ijrown, spnt représentées par les Lincolns, les Cotswolds, les Leicesters, les Highlands, les GLieviots,.à laine longue, et parles Oxfords, les Hampshires,- ^ W- 14 les Shropshires et les Soulhdowns, à laine courte. Je suis d'avis que les moutons à laine courte uniront par s'accommoder mieux du climat que les moulons à laine' longue ; il sera intéressant, en tous cas, de comparer les deux races au point de vue de leur amélioration ou de leur dégénérescence, suivant le cas. Quant à moi, je préfère les Southdowns, d'abord, puis les Hampshires ou les Shropshires. Le Collège et la ferme d'expérimentation de Guelph sont maintenus par le gouvernement d'Ontario et font honneur à la Province. Le but principal de l'institution est, en premier lieu, de populariser la science agricole, et d'améliorer en outre les races des animaux domesti- ques. Ainsi, les élèves ont le privilège de payer leur éducation et leur pension en travaillant sur la ferme, en prenant soin des animaux, en jardi- nant, etc , ce que d'énergiques jeunes gens peuvent faire, non seulement sans préjudice, mais avec profit pour leurs études académiques. C'est là le vrai moyen de produire des cultivateurs instruits, en unissant la pratique à la science. J'ai plaisir à exprimer ma haute admiration pour le Collège de Guelph dont la grande valeur comme institution d'enseignement aura sans doute une heureuse influence sur l'agriculture du Canada, dans un avenir rapproché, et beaucoup plus encore à l'avenir. En ma qualité d'amateur de l'agriculture, profession la plus noble et la plus ancienne de l'homme, je félicite donc le gouvernement d'Ontario de la générosité avec laquelle il supporte le Collège agricole de Guelph. L'agriculture est plus avancée dans Ontario-sud, que partout ailleurs, et pourrait soutenir assez avantageusement la comparaison avec celle des meilleurs comtés d'Angleterre, toutes choses égales d'ailleurs. Cette partie du pays n'est pas surpassée, et n'a peut-être môme pas d'égale sur le conti- nent américain, pour la fabrication du fromage, et 11 est possible qu'elle acquière la même habileté pour la confection du beurre. On est à établir une crémerie sur la ferme du Collège, ce qui ajoutera beiucoup de valeur à cetle institution. J'ai dit ailleurs que le Canada pourrait, selon moi, accaparer une bonne part du commerce de beurre, que l'on exporta aux Indes en boîtes, commerce si profitable au Danemark, et le moyen d'y arriver, c'est de vulgariser la science de la fabrication des laitages, par l'établissement de crémeries. Dans un rapport précédent adressé au gou- vernement fédéral, j'ai énoncé mes vues sur les produits de la laiterie en Canada, et comme ces opinions me paraissent aussi juste eu 1884 qu'elles pouvaient l'être en 1880, je me permettrai de les reproduire ici. " Le laitier canadien est plus favorisé que son confrère anglais à plus d'un égard. Ainsi, par exemple, il peut produire, à un coût très modéré, beaucoup de fourrage pour la froide saison ; le trèfle et le mil viennent bien sur la plupart des terres d'Ontario, et il en serait de même je pense liu raigrass, que l'on ne cultive guère, bien que sa culture pur, je crois, être avantageuse. Il est aussi évident, d'après ce que j'ai vu, que le cultivateur canadien peut récolter abondamment de rabioles, de betteraves, de carottes, de liavfcts, etc. Or, voilà, après l'eau, ce que demande surtout l'exploita- tion de la laiterie. La rotation des récoltes est nécessaire poar redonner de la vigueur aux terres d'Ontario, fatiguées par la culture du blé, et ce système est également favorable aux laitages. 11 est vrai qu'il y a peu de bons pâturages naturels dans la province, et je doute même qu'il s'an trouve 'qui méritent ce nom, à notr^' point de vue (les meilleurs que j'aie vus à Ontario se trouvent d» .s le voisinage de Londres, sur la route de Hamilton) ; mais je le répète, les trèfles, etc. poussent bien, ât feraient d'ex- cellents pâturages pour un an ou deux ; il ne s'agirait que de les faire se succéder régulièrement. Rien de plus facile, en outre, que de produire i; une grande quantité de maïs que l'on cou;:een vert durant l'été lorsque les pâturages manquent. On pourrait faire alterner les récoltes comme suit: 1. Blé ou avoine. 2. Racines et plantes, en vert. 3. Avoine ou orge; mêlée d'herbes artificielles. 4. 5. et s'il y a lieu. 6. Herbes pour fourrages et pâturages. Cette rotation peut se varier à l'infini, et dans un pays où n'existent' pas comme en Angleterre, des restrictions surannées sur le choix des semencas, le cultivateur peut récolter ce qui lui convient. La pratique à Bow Park est de semer du maïs de l'ouesi en épaisses files, de dix-huit à vingt pouces de distance, afin de permettre à la herse à cheval d'y passer jusqu'à ce que le maïs ait atteint la hauteur d'un pied ou plus. Ce maïs croit rapidement et étouffe les mauvaises herbes qui poussent vigoureusement dans un sol aussi riche. Au Canada, comme en Angleteire, il est vrai que rien ne débarrasse mieux le sol des mauvaises herbes qu'une forte récolte de produits, quelsqu'ils soient. Si l'on a trop de ce mais de l'ouest servi en vert aux animaux, le reste est coupé, mis en tas sur le champ, lorsque la feuille est encore verte, et le grain en lait, pour n'être apporté à l'étable, durant l'hiver, qu'à mesure qu'on en a besoin. On en fait ainsi du bon fourrage pour les animaux qui consomment tout, tiges, feuilles et épis. -Ce systôme pourrait s'appliquer à toute espèce d'autres récoltes en vert, c'est-à-dire que l'on pourrait faire tf^ > fourrage pour l'hiver de ce qui ne sert pas en vert pour les animaux, oii pratiquer l'ensilage. " Au Canada, de même qu'aux Etals-Unis, l'on s'est plutôt occupé de la confection du fromage, que de la fabrication du beurre ; l'on a apporté dans cette première industrie plus d'habileté et de soin, de sorte qu'elle est plus avancée que l'autre. Il est probable, toutefois, que le climat et le sol se prêtent mieux à la préparation du fromage qu'à celle du beurre : un climat humide, frais, des herbes naturelles, délicates et grasses, voilà ce qui parait le mieux convenir à la confection du beurre. Cependant, nous savons qu'en France, par exemple, il se fait d'excellent beurre là où la terre est presque toute en culture, et les animaux nourris piesque entièrement avec des herbes artificielles, etc. On sait encore qu'un climat chaud favo- rise la transpiration chez les vaches, comme chez tout autre animal, et qu'en conséquence, il s'échappe plus de graisse des tissus et que les glandes lactifères en ro^joivent moins. En tous cas, certains fromages du Cauida sont très bons, tandia que le neurre est à peine de seconde classe. Il faut avouer, néanmoins, que si les fromages sont aussi bons, cela est dû à l'éta- blissement de fabriques, il y a douze oji quinze ans. Nous pourrions en dire autant des Etats-Unis dont les fromages— quelques uns sont en moyenne fort bons, tandis que d'autres seraient jugés supérieurs partout -étaient de qualité très inférieure avant i'étabhssement, par Jesse Williams, de la pre- mière fabrique de fromages, près de Rome, dans l'Etat de New-York. Il serait à propos de mentionner qu'à l'Exposition Internationale des produits de la laiterie tenue à New York, le fromage canadien a remporté la palme. Les fromageries sont déjà nombreuses au Canada, tandis qu'il n'y a encore que peu de crémeries ; c'est à dire que l'on s'occupe généralement de la fabrication du fromage, et que la confection du beurre ne se pratique que p*r certains individus. Ce qui explique pourquoi l'industrie d?s fromages est mieux comprise dans ses principRs et ses méthodes, que celle des beurres. Je dois avouer, néanmoins, que j'ai vu du bsurre en Canada qu'il serait difficile de surpasser dans nos expositions d'Irlande, et encore plus dans celles de Londres. La fromagerie la mieux organisée, la mieux outillée'que j'aie vue en. Canada, appartient à M. Ballantyne, M. P. P. ; elle est connue sous le nom de fabrique Tavistdck, et se trouve à quelques milles M' ^1 : 16 de Stratford. Lors de ma visite, à la fin de septembre, l'on y recevait chaque jour environ 17,000 Ibs. de lait de près de 1,000 vaches. M. Ballan- lyne entreprend de fabriquer le fromage a raison de 1J cents la livre, et l'article que j'ai vu était de très bonne qualité. La température de la fro- magerie est maintenue à environ 80° pour les fromages de printemps, à 75° pour les fromages d'été, et à 65? pour les riches fromages d'automne. La quantité de sel employé est de 2 à 2| Ibs par 1,000 Ibs. de lait; plus le lait est caillé, moins l'on y met de seL " M. Ballantyne s'occupe depuis nombre d'années de la fabrication du fromage, de même que plusieurs autres distingués laitiers d'Ontario, et leurs travaux réunis ont beaucoup contribué à relever les fromages cana« diens dans l'estime des acheteurs d'Angleterre. Autrefois, la fabrication du fromage en automne était difficile et incertaine dans Ontario ; le produit était venteux, poreux, et comme le petit lait n'en était toujours bien exprimé il en résultait un goût souvent désagréable. Depuis l'on a obvié à cet inconvénient en faisant mûrir le lait avant d'y ajouter la présure. M. Ballan- tyne après avoir étudié la question me disait : Le lait gardé une nuit durant en été n'est pas aussi froid qu'en automne, et se trouve dans un. ^m' P^^^ naturel, car sa chaleur a produit les conditions les plus tavorables à^a fabrication du fromage ; c'est-à-dire qu'elle l'a fait mûrir, puisque la chaleur, comme le temps, est nécessaire au développement de toutes choses. Ce monsieur prétend également que l'on ne peut fabriquer de fromage de qualité supérieure avec du lait chaud et frais, parce que ce lait n'est pas suffîsamm( ut mûri. Il préfère donc, pour faire du fromage, qu'une moitié du lait soit vieillQ de douze heures, afin que son mélange avec le lait du malin, rende celui ci propre aux opérations. En été le lait du soir est assez vieux, mais il ne l'est pas assez en automne ; c'est pourquoi, le lait du matin et celui du soir sont mêlés ensemble pour leur faire atteindre une température de 90° ou à peu près; puis on les laisse reposer ainsi pendant plusieurs heures avant d'y mêler la présure qui les fait cailler. Avec le degré de chaleur, la totalité du lait mûrit, et la difficulté jadis si commune que l'on avait à surmonter, disparaît, le fromage d'automne ayant toutes qualités qui caractérisent le fromage d'été et n'étant pas sus- ceptible d'être affecté par la chaleur excessive de cette saison. En fait, le fromage d'automne est en somme, probablement le meilleur, bien qu'autre- fois, il fut souvent, le plus mauvais. Le grand principe du système Cheddar, pou la fabrication des frçmages — lequel est peut-être le plus parfait au monde— consiste dans le procédé qui permet à la masse caséeuse de miirir après sa séparation d'avec le petit lait, et avant qu'elle no soit salée et soumise à l'action de la presse. Pour mûrir, il faut tenir le caillé chaud et l'exposer à l'air. Mais il est bien connu, en appliquant même le système Gheddar, que le fromage d'automne ne mûrit pas comme celui de l'été, et M. Ballantyne attribue la choses au fait que le lait de la traite du soir en automne, n'a pas la chance de mûrir comme celui de l'été. J'ai constaté avec plaisir que le professeur Arnold, qui connaît à fond le système Cheddar s'est appliqué à apprendre aux laitiers canadiens la manière de traiter le caillé flottant, c'est-à-dire eu le tenant plus longtemps dans l'éclisse, et en rendant l'acidification plus forte, pour faire disparaître la couleur qui le distingue d'ordinaire. En général le lait est livré une fois par jour aux fabriques canadiennes, et les cultivateurs sont obligés sous peine de voir leur lait rejeté, de prendre soin de celui de la traite du soir, et de le garder en bonne condition. Dans ces circonstances, le mouvement du trajet est censé être plus favorable* que défavorable au lait. recevait Ballaa- livre, et e la fro- lemps, à utomne. ; plus le ation du lario, et les cana- arication 5 produit exprimé vrié à cet I. Ballan- une nuit dans un. ivorables uisque la gs choses. )aiage de n'est pas !, qu'une 9 avec le it du soir loi, le lait atteindre )ser ainsi it cailler, é jadis si 'automne t pas sus- n fait, le qu'autre- système :e le plus casée use le no soit : le caillé même le e celui de traite du 'été. J'ai le système [anière de jmps dans )araltre la ae fois par sous peine soir, et de 'ement du 1' " Les vaches laitières de certaiiies parties d'Ontario pourraient soutenir assf z avantageusement la comparaison avec celles de plusieurs endroits d'Angleterre. C'est le bétail à courtes cornes qui prédomine, et nous pouvons dire que l'amélioralion des races lui est due, en général, là oîi elle se manifeste. Dans U superbe troupeau de bètes bovines à couites cornes que l'on voit à Bow Park, se trouve une collection d'animaux, qui, pour le nombre et la qualité, ne sont probablement pai surpassés ailleurs. 11 est clair que le climat et le sol du Canada sont i)ropres au maintien de la pureté du sang et de la vigueur de ce bétail, qui, loin d'avoir dégénéré, parait, au contraire, s'être amélioré davantage encore au lointain Nord- Ouest. On compte sur la ferme environ trois cents animaux, lesquels constituent un troupeau qu'il vaut la peine, pour voir, de traverser l'Atlan- tique. J'ai passé trois jours à Bow Park, tn la compagnie de mon digne ami, M. Clay, et j'aurais voulu y passer autant de semaines ou de mois pour me renseigner mieux sur le compte du beau bétail à courtes cornes que j'ai admiré là. Le Canada possède donc le plus nombreux troupeau, de bétail pur sang sans cornes, et il devrait l'employer à améliorer les races, dans le but de développer le commerce d'animaux gras qui se fait avec l'Angleterre. Mais M. Clay se plaint, et non sans raison, que les Américains savent mieux apprécier le mn bétail que les Canadiens, et que la plupart de ses jeunes taureaux se vendent sur le marché des Eiats-Unis. il n'en devrait pas être ainsi, et cela ne fait pas honneur au Canada." Comme je l'ai déjà dit, je rejoignis le parti des excursionnistes à Toronto, le 6 de septembre ; de là nous nous rendîmes à Owen Sound, port florissant du lac Uuron, en passant à travers plus de cent milles d'une région riche et ondulée, propre à l'agriculture. A Owen Sound, l'on s'embar- qua sur VÀlberla^ l'un des trois puissants steamers placés dernièrement sur la ligne des lacs par la compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique. Ces vaisseaux, construits sur le C yde, traversèrent l'Atlantique, et m ren- dent en quarante heures à Port Arthur, au nord du lac Supérieur, et terminus oriental actuel de la division ouest de ce gigantesque réseau de chemins de fer. Le paysage sur les grands Lacs fut fort admiré par les excursionnistes qui firent nombre de croquis, et surtout du grand tableau volcanique de la Baie du Tonnerre. En mettant pied à terre à Port Arthur, les membres de l'Association Britannique s'élancèrent dans les bois à la recherche de spécimens botaniques, avec tout l'entrain de jeunes écoliers, et furent bien payés de leur promenade. Port Arthur est une ville pros- père, fondée et alimentée principalement par la compagnie du chemin de 1er du Paciûque : il y a là un vaste élévateur à grains, de nombreux hôtels, des magasins, des quais pour les vaisseaux, etc. Le pays que traverse le chemin de fer de Port Arthur à Winoipeg est difficile, de même que celui que devra pa''C0urir la ligne entre Port Arihur et Ottawa. Il y a, cependant, des endroits le long de la route où la culture se fait sur d'assez bonnes terres, et ce territoire immense sera occupé par l'excédant des millions d'habitants qui finira par déborder du Nord-Ouest. Les emp'oyés de chemin de fer et leurs familles s'occupent à défricher le sol, et oni trouvé jusqu'ici à écouler avantageusement leurs firoduits. Ces commencements de culture formeront le noyau des popu- allons agricoles de l'avenir que le chemin de fer favorisera, et de cette façon l'œuvre de la colonisation avancera d'année en année. A certains endroits, le paysage est splendide, et le lac des Bois, nappe d'eau qui s'étend sur un espace de quatre-vingt dix milles, et qui renferme d'innom- brables iles, péninsules, promontoires, etc., laisse pressentir qu'il deviendra le Saratoga du Canada, et est l'un des plus beaux .«adroits 4u continent ■!< \r r 11 américain. Au point de vue de la géologie et de la botanique, cette localité est très intéressante, de même que les grandes richesses minérales et forestières de la vaste contrée qui se développe au nord d'Ontario où passera le chemin de fer, donneront des revenus considérables A l'avenir. Au lac des Bois, près de la ville de Portage du Rat, nous avons visité un intéressant coin de terre géologique où se rencontrent les deux systèmes Laurentien et Huronien, dont les roches surgissent à la surface du sol. Nous avons brisé des fragments de ces roches dont l'un se trouve même à mes eôlés au moment où j'écris. Le convoi qui fit le trajet de Port Arthur aux Montagnes Rocheuses, aller et retour, et qui fut mis si somptueusement à la disposition de lA'sso- ciation Britannique, était sous la direclion personnelle de M. Ëgnn, gérant de cette partie de la ligne du Pacifique, et ofiicier des plus courtois. Ce train est l'un des meilleurs et probablement des plus beaux qui ait I'amais été formé dans aucun pays : il se composait de cinq superbes chars 'uUman neufs, du coût de $15,U00 chacun. Ces chars n'étaient pas trop voyants, comme certains Pullmans américains, mais richement ornés tout de même et solidement construits. Jour et nuit, nous avons voyagé dans ees splendides voitures, avec tout le luxe et tout le confort possibles, sans éprouver la moindre fatigue. Ces chars appartiennent à la compagcie du enemin de fer du Pacifique, et la compagnie Pullman n'exerce aucun contrôle sur eux. Lorsque le train roulait a travers la vaste prairie, nous nous y reposions assis ou couchés luxueusement, ou bien encore, nous l'arpentions d'un bout à l'autre, pour nors dégourdir ou voir nos amis, selon notre bon plaisir. Il est de fait que ce voyage ne nous a offert que du plaisir et de l'intérêt : aussi, est-il l'un des plus mémorables que nous ayons fait. Le chemin a été construit dans la prairie, avec une vitesse sans égale. Aux endroits les plus propices, l'on a posé les lissas sur une longueur de trois, quatre et même six ou sept milles par jour. La manière de procéder est d'ouvrir une large tranchée des deux côtés de la voie, d'y jeter de la terreau milieu, de la niveler, puis d'y poser les traverses. Ce genre de construction peut sembler imparfait à un Anglais, mais je puis assurer que 1m convois les plus lourds roulent sur cette voie en toute sûreté et à grande vitesse. Bans doute que le chemin sera plus solide encore après deux ou trois ans de service: mais tel qu'il est, ce chemin est excellent, bien ballasté et en très bonne condition. Ces observations s'appliquent à cette partie de ta. ligue située à l'ouest de Winnipeg, jusqu'aux Montagnes Rocheuses, et construite par la compagnie. A l'est de Winnipeg, la ligne fut bâtie par d'autres, et finalement transférée à la compagnie qui la paracheva. La contrée que traverse cette dernière section est difficile; il a fallu faire des ponts et des terrassements peu solides sur un sol dangereux. Toutefois, aux points faibUs l'on est à faire des terrassements en granit, de même que l'on s'occupe de combler avec de durs matériaux les ravins sur lesquels avaient été suspendus des ponts ; de sorte que la route sera bientôt dans un état satisfaisant. Jusqu'ici, cette section a été un fardeau pour la compagnie et continuera de l'être quelque temps encore; mais le poids devient de plus en plus léger, et finira par ne plus se faire sentir. Il y a heureusement abondance de granit le long de la route, et l'on s'en sert pour raffermir les terrassements et le substituer aux ponts à charpentes^-de bois. C'est dans le voisinage des lacs dont les eaux imprègnent le sous-sol, insuffisamment protégé par les terrassements ou les fondations que se trouvent les points faibles. Ailleurs, et sur sa plus grande étendue le cl^twin Ç9t aisftjE bon, et Ton peut prévoir le jour peu éloigné où le re»t9 Il 10 sera également bien teiminé. A tout événement, nous y avons passé heu- rouseraent, et nous pouvons conséquemment en parler avec connaissance de caute. La province de Manitoba, si bien connue en Europe, sort actuellement de la période de dépression causée par la fièvre de la spécula ion sur les propriétés foncières. C'est là une bulle de savon que devait crever l'ou- verture du vaste territoire de l'ouest par le chemin de fer du Pacifique canadien. La terre a repris sa valeur légitime et intrinsèque : elle est peut- être descendue plus bas que ce niveau par le temps qui court. Néanmoins, la confiance qui n'aurait jamais dû s'efTacer autant qu'il y a un an reparait aujourd'hui, et le progrès va marcher régulière nent. Ije temps est donc venu d'y émigrer. La province qui a été fort agrandie dernièrement compte 123,20U milles carrés. C'est l'une des cinq provinces du Nord- Ouest, les autres étant : Assiniboïa, comprenant 95,000 milles carrés; Alberta, comprenant 100,000 milles carées ; Saskatchewan, comprenant 114,000 milles carrés, et Athabasca, comprenant 122,000 milles carrés. Manitoba aurait ainsi 473,088,000 acres dont une étendue considérable est subiuargée. Dans plusieurs parties de la province le sol est d'une richesse supérieure et produit en abondance le blé, l'orge, l'avoine, les navets, les pommes de terre, les cai rottes, les oignons, etc, etc. Le blé surtout est de qualité supérieure, dur, sec, et fort recherché par les meuniers américains pour améliorer les variétés plus tendres des régions méridionales. Il est au sujet du Nord-Ouest un principe naturel important dont il faut se souvenir : c'est que le blé croit d'une manière qui se rapproche autant que possible de la perfection, à la limite nord de sa production faeUe. Voilà qui nous dit que le Nord-Oue^t est probablement le meilleur pays à blé de l'univers entier — meilleur en tous cas, que n'importe quelle région des Etats Unis, car l'Alaska se trouve au-delà des bornes où le blé peut se cultiver avec sucxès. Les labours d'automne pour le blé se font aussi longtem'^s que possible, et il ne faut pas oublier que les rigoureux hivers du Canada ciident beaucoup au cultivateur en pulvérisant, en ameublis- sant le sol ; ce qui rend facile et prompte le travail de promener la herse sur un champ labouré l'automne, après les semences. On remarque ici et là dans Manitoba d'excellentes terres marécageuses qui seraient très propres à la cultu^'e, après avoir été drainées : ailleurs, le sol est plus léger, parfois impossible à exploiter; en d'autres lieux, le terrain renferme de l'alkali, lequel nuit à la croissance des plantes et des herbes, durant les premières années de culture. Le bois et l'eau sont très inégalement distribués : généralement on les trouve ensemble. Toutefois, l'on peut se procurer aisément de l'eau en creusant des puits et des pompes mues par des moulins à vent seraient très utiles aux cultivateurs de Manitoba. L'eau est quelquefois conservée dans des auges où s'abreuvent les animaux, et des bassins taillés dans la glaise de la prairie servent aussi fort bien de rés<^rvoirs. Il est à peu près certain Îue des réservoirs, semblables à ceux que nous avons sur les collines du ^erbyshire, recouverts d'abord d'une couche de ciment, puis d'une couche de glaise délayée et fortement battue, de quatre pouces d'épaisseur, et suffi • samment protégés par des pierres bien empilées, répondraient aux besoins du Cauada. Il y a sans doute des arbres dans les prairies, mais on les trouve parti- culièrement sur les bords des rivières et sur ks terres marécageuses. Là où le feu a rencontré des barrières naturelles, sous forme de rivières et 'de marais, par exemple, nous y voyons h plus souvent des arbres : surtout, sur les rives orientales des cours d'eaux, lesquelles offrent un obstacle aux MflMÉi Tf 2§ iftMMiliei que propagent les Tenta de l'ouest. A divers endroits, le long de la route qui nous conduit à travers le Nord-Oucat, à la Ferme Bell, au Poitage la Prairie, et ailleura, des arbres qui ont été plantés croissent ci et là. J.e gouvernement devrait encourager la plantation des arbrea en accor« dant des subventions ou des récompenses ; car,outre que les arbres favorisent les pluies, ils fournissent du rombustible, donnent de l'abri et rien ne Pourrait mieux orner les vastes plaines. En fait, les arbres sont les plus eaux ornements naturels d'un pays, sans en excepter même l'eau et les montagnes, et contribueraient à embellir l'exisi^nce de l'komme dans la prairie. La fertilité du sol au point de vue de la production des céréalea est probablement la mesure de sa valeur, à Manitoba et au Nord-Ouest en général, et le sera vraisemblablement encore pendant longtemps, cor celte région est appe'ée à devenir le grenier principal du continent américain. Mais il n'ea reste pas moins vrai que son aptitude à produire d'excellentes récoltea de racines et de vert, constitue un important agent qui sera fort utilisé à l'avenir. Un pays qui ne produit que du grain est une anomalie agricole qui ne peut durer, et c'est un fait de la plus haute importance que oe vaste territoire puisse produire tout ce qui assure le parfait bien-être de l'homme et de la brute. Les bestiaux, les chevaux, les cochons et les Tolailles sont nécessaires au confort de l'henime dins toutes les sociétés agricoles ; on pourrait en dire autant des moutons. Mais l'élève, de tous ces animaux exige des conditions plus ou moins variées, sous forme d'abri et de nourriture, qui cessent d'avoir leur raison d'être, lorsque la terre n'est exploitée que pour la culture des céréales. Les animaux domestiques se multipliaront au Nord Ouest, à mesure qu'on leur assurera de l'abri, de l'eau et des aliments convenables, ce qui se fera avec le temps. Au pied des Montagnes Rocheuse?, la chose se fera plus vite, car il y a là de riches pâturages naturel?, un bon approvisionnement d'eau à peu près {)artout, tandis que les collines et les vallées protègent les animaux contre es intempéries des saisons. Nous avons traversé la province d'Assiniboïa comprenant 95,000 milles carrés, et la province d'Alberta, comprenant 100,000 milles carrés dont la moitié, dit on, est propre à l'agriculture. Sur plusieurs des fermes expéri- inentales établies par la comp gnie du chemin de fer du Pacifique Cana- dien, nous avons pu voir aussi d s céréales, des racines et des plantes potagères croissant à merveille sur le ..dI vierge de la prairie. Ce sol, qui se compose en partie de glaise brune, de riche marne et àe sable léger, offie un champ varié à l'agriculture. Mais le plus beau pays est celui qui se développe entre Calgary et le versant des Montagnes Rocheuse?. C'est la grai de région des ranchcs, et nous y avons vu nombre de bestiaux errant dans les pâturages de cette contrée ondulée qui s'étend sur une vaste distance au nord et au sud du che'-pin de fer. Il faut admettre que ce pays présente d'importants avantages pour l'élèvj des animaux; car, la ligne isotherme se prolongeant dans la. direction nord ouest, le climat des Montagnes Rocheuses est même bon à un degré de lati'.ude où l'on ne verrait que désolation à l'rxtrémité orientale du Canada. A cinq miUn pieds au dessus du niveau de la mer, sur les Montagnes Rocheuses, l'air était si doux que nous pouvions nous dispenser d'un pardessus, même à ciaq heures du mati.i, bien que nous eussions gravi ces hauteurs la veill<>, ati milieu d'une tempête de neige. Au delà de ce point, le plus élevé qu'atteigne le chemin de fer à la Passe du Cheval qui Rue, d'innombrables Jùcs neigeux se dressent à une hauteur de dix ou douze mille pieds, ce qui pitme un spectacle aussi gitiHd que sublime et qui vaut bien la peine de \miaMnfii,.:j,*àttU,U~^^>,^ . SEirtourir mille millet de la prairie, pour le tontMapler. iMi plai i^i* ides qui ornent les montagnes surgissent de ces pics et se courbent sous le poids des glaces et des neiges éternelles qui les recouvrent. Il y a li tout ce qu'il faut pour intéresser los amateurs de botanique et de g6ologie. Après avoir passé une journée dans les escarpements et les ravins de la Colombie Britannique, nous étions au terme de notre v .yage, et prêts à revenir en emportants des spécimens de ro'hes, de fougères et autres plantes, y compris môme le gro^eiller sauvage qui pousse à peu de distancf du niveau des neiges. Le versant oriental des Montagnes Rocheuses, et les prairies avoisi* nantes, devront retentir bientôt des mugissements des bestiaux et des bâlementi des moutons, lesquels se font déjà entendre à certains eadrolts. Celte contrée deviendra, eu fait, l'une des plus importantes du contineut américain, pour l'élevage des animaux. Mais les ranch's sont actuellement soumis à divers inconvénients, et ne peuvent prospérer que sous la surveil- lance personnelle de? intéressés. Les employés, les serviteurs sont portés à ne pas faire plus que ce pourquoi ils se considèrent p yés, et les proprié- taires absents ne paraissent guère réussir. Ainsi, par exemple, à Tépoque où l'on éta 1^0 les animaux, il s'égare beaucoup de veaax que racolent les gardiens les plus vigilants ; car, jusqu'à ce qu'il soit marqué, qui peut dire quel est le propriétaire de a bétail qui erre sur des millions d'dcres de terre. D'un autre côté, les animaux que l'hiver surprend dans une mau- vaise condition sont exposés à périr de froid, i^'ils ne sont pas soigneusement nourris et abrités. La compagnie du Ranche Gockrane a perdu durant l'un de ces derniers hivers beaucoup de tôtes du bétail qu'elle avait acheté au Montana et qui avait souffert de la marche qu'il avait du faire. Toute- fois, l'on m'assure que le bétail bien portant au commencement de l'hiver supporte le froid aisément et ne p?rd rien de sa graisse jusqu'à une date fort éloignée de Noël. L'herbe, l'eau, le fourrage pour les saisons rigou reuses, et l'abri, naturel et artificiel, sont indispensables au succès d'ua ranche. La rigueur des hivers varie, de sorte qu'il est impossible de calcu- ler juste ce qu'il faudra, au point de vue de la nourriture et de l'abri, pour les animaux ; mais le plus sûr est de parer à toute éventualité, en supposant un hiver halif et un printemps tardif. On voit combien la présence di propriétaire est nécessaire sur un ranche. J'apprends de bonne source que la culture des racines et des avoines n'exige que très peu de frais, et que même le maïs et les céréales poussent fort bien sur le sol qui, dans son état naturel, peut paraître stérile. Les propriétaires de ranches comptent beaucoup su»* le foin qui ne requiert aucun soin et qui se consomme sur place ; c'est aussi là ce qui distingue l'herbe indigène, poui vu que les gelées ne l'atteignent pas. En général, les bestiaux si^e nourrissent de ce foin durant l'hiver, car le vent ne le fait f>as d'ordinaire disparaître sous la neigi. Muis, dans le cas contraire, et orsque la neige se durcit au point de résister à l'action du vent, les ani- maux courrent le risque de périr de faim, et voilà pourquoi, un approvi- sionnement de fourrage est si nécessaire et si' avantageux. L'exploitation de la laiterie, en rapport plus ou moins direct avec celle des ranches, sur- gira probablement à Alberta, qui, on l'assure et non sans raison je crois, possède les qualités naturelles essentielles à cette industrie. Un jeune anglais qui se livre depuis deux ans à l'élevage des animaux m'a déclari qu'il songeait à former un troupeau de vaches laitières pour le louer à ua laitier qui lui donnerait la njoitié du profit des vaches. Gela, toutefois, demande que l'on clôture les terres, que l'on érige des bâtiments, que l'oa •e fane une provieion de fourrage, et l'exploitation ne pourra 4«T*9ir tmtm ^ttm, ^TT i 22 Î(éii6ral« d'ici & longtempji. Tl «st remarquable, en tous «as, oue pareHle dée ait pu déjà germer dans le voisinage des Montagnes Rocheuses, et le fait démontre combien les événements vont vite dans cttte contrée depuis la construction du chemin de fer. Nous savons que de vastes gisements de charbon se trouvent à certains endroits du Nord-Ouest, et il y a tout lieu de supposer que Ton en découvrira en maints autres lieux. Sur quelques unes des rives de la rivière, la houille apparaît à la surface, en veines de plusieurs pieds d'épais- seur, et nous avons apporté avec nous des spécimens de charbon qui nous parut excellent, tiré des mines de la région de Médecine Hat. Nous avons vu, à Langevin, situé à 30 milles •' ^'ouest de Médecine Hat, et à 695 milles à l'ouest de Winnipeg, un puits de pétrole qui faisait alors mouvoir un engin de la force de dix chevaux : on avait irappé la veine du gaz à 80 pieds de profondeur, en creusant un puits, et l'on utilise maintenant ce gaz pour creuser un autre puits. Il est impobsible de dire ce que recèle cette terre des merveilles. Nous nous sommes arrêtés quelques heures à Indian Head, situé dans la province d'Assiniboïa, à 312 milles à l'ouest de Winnipeg, pour y voir la fameuse ^* Ferme Bell " qui porte le nom du Major Bell, son gérant. Cette immense exploitation se relie au système d'opérations de la '^ Qu'Appelle Farming Co.," et a été établie pour démontrer ce que peut produire cette partie du gri>nd Nord Ouest. La ferme couvre une étendue de quinze milles carrés, soit 57,600 acres, eu chiffres ronds, et d'après le Major Bell, 58,000 acres. Nous étions là le 14 septembre, au milieu de la récolte qui s'est faite, cette année, beaucoup plus tard que d'habitude^ car elle se fait généraletnent à la mi-août. Malheureusement, c'était un dimanche, ce qui ne nous a pas permis de voir les travailleurs à l'œuvre ; mais le Major Bell nous attendait à la station avec une file de voitures pour nous mener sur la gigantesque ferme. Cette procession d'une vingtaine de véhicules à travers de vastes champs de grain ondulant sous la brise, produi!;ait un intéressant spectacle. II y avait sur la ferme quarante-ciaq moissonneuses et lieuses pouvant passer au besoin sur 800 acres par jour, et une grande partie du grain était déjà coupée. Bien que les opérations ne fussent commencées qu'au printemps de 1882, l'on avait mis en culture, cette année, à peu près 7,000 acres semés en blé, avoine, et lin. L'an prochain, l'on cultivera 14,000 acres, et lors de notre visite, une bonne partie des travaux de labourage étaient déjà faits. La ferme toute entière sera ainsi exploitée. Nous v avons compté de 190 à 200 chevaux qui étaient alors employés à la récolle et qui feront les labours des 14,000 acres pour la saison de 1885. Aussitôt que le grain est coupé, les machines à battrn, mues par des engins brûlant de la paille, sont mises en mouvement. D.s hangars en bois sont érigés ci et là, et deux machines à battre fonctionnent à chacun d'eux, jusqu'à ce qu'ils soient pleins de grain. Nous en avons vu huit de ces machines, de sorte que quatre hangars étaient remplis simul- tanément ; elles vont d'un hangar à un autre, jusqu'à ce que le battage soit fini. Le cultivateur anglais pourra trouver étrange que le grain soit battu sur le champ, en gerbes, et emmagasiné de suite : mais le blé du Nord- Ouest est si dur e. si sec, que l'opération ne présente aucun danger ; de fait, il est assez sec pour être alors moulu. Comme il s'agit de battre le grain le plus (ôt possible, et que la paille n'a aucune valeur, on comprend l'utilité de ces hangars où le grain est en sûreté jusqu'à e« qu'il soit mis à |>ord in chars durant l'hiver. 23 Rue pareMle ilocneuses, tte contrée trouvent à îr que l'on rives de la eds d'épais- >n qui nous Nous avons i 695 milles 1 ou voir un gaz à 80 uant ce gaz •ecèle celte ituédansla ir y voir la ranr. Cette Qu'Appelle duire celte de quinze Major Bell, récolte qui elle se fait che, ce qui Major Bell mener sur éhicules à idui«ait un ssonneuses ine grande ne fussent Iture, cette prochain, partie des i sera ainsi aient alors res pour la !s à battrn, nent. D.s nctionnent a avo.'is vu plis simuU le battage I soit battu du Nord- anger; de ! battre le comprend ■oit mis & Le grain est semé p^r des puissantes machines à raison de 1^ mii«ti de blé, et de 2J minois d'avoine, par acre. Outre le personnel permanent, l'on y emploie des surnuméraires du printemps à l'automne. De soixante à soixante-dix hommes y travaillent toute l'année, et ce nombre est doublé durant la saison des travaux. Les journaliers gagnent $30 par mois, et les surveillants 840, soit, £6 et £8 respectivement. Le principal surreilltit reçoit $50 par mois, avec le logement et la pension en plus. D'abord le blé est semé sur le sol labouré une seule fois seulement et non " retourné, comme cela se pratiquait autrefois dans la prairie. Le déchaum&ge suffît donc pour la première récolte : le rendement est ass^z fort pour ne pas exiger, en effet, un second labour. Autant que possible ce premie» labour 30 fait en automne, et tout le grain est semé au piintem^-s ; car dans la prairie, il n'est pas à propos de semer du blé à l'automne. Après que le. grain a été jeté en terre, l'on se sert d'une herse à mouvement circulaire pour briser les mottes, puis l'on fait ensuite passer deux fois la herse ordi- naire sur le terrain. La herse à mouvement circulaire dont je parle ici est un excellent briseur de mottes, et l'on commence à l'utiliser dans l'agricul- ture anglaise. Le blé rouge Flfe est la seule variété qui soit cultivée, et l'on sème du grain recueilli sur la ferme. On a évalué le rendement à 20 et 25 minois par acre : l'an dernier, le rendement fut de 20 minois et le coût de pioduction s'est élevé, en tout, à 37 cents le minot. Cette année, l'on ne croit pas que le coût excède 32 ou 33 cents le minot. Le Major Bell nous a fait l'étonnante déclaration qui suit: je puis livrer du blé à Liverpool, après avoir payé huit pour cent sur le capital, tt au taux actuel de trani;port L raison de 20 s. le quart. Cela représente 2 s. 6 d 1-c minot, et s'il est vrai que le coût de production n'est que de 3£ cents, soit l. s. 4. d. le minot, il resterait encore 1 s. 2 d. pour payer le fret et les autres charges, de sorte qu'il semble possible de livrer du blé en Angleterre, pour 20 s. le quart. Je donne ce renseignement pour ce qu'il vaut, sans en prendre la responsabilité. La condition des champs, telle que nous l'avons vue, promettait cerw tainement de fournir le renJement de 20 à 25 minois de blé par acre, suivant les calculs du Major Bell, et à certains endroits ce rendement devait donner, selon moi, 40 minots. Les tiges rejetonnent comme nulle part ailleurs, et j'ai ici, une racine arracnée par moi et d'où s'échappent 3t rejetons. J'aurais pu sans doute en trouver de plus prolifiques encore, si j'en eusse cherché. On a essayé celle année, la culture du lin sur une terre labourée trop lard pour le blé ou l'avoine, et les 400 acres de lin que nous avons rus, mûrissaient fort bien et promettaient un très bon rendement. Celte vas ,e ferme est subdivisée en terres de 200 acres, chacune d'elles ayant ses bâtiments pour les surveillants, le" journaliers et les chevaux, ainsi que ses jardins et autres dépendances. Les ordres leur sont commu- niqués par le téléphone de la maison du Major Bell, ce qui épargne du temps. Les t Très sont ainsi divisées pour la convenance des acheteurs, et il efct probable que ceux qui ont des capitaux préféreront les placer sur un sol cultivé que sur la prairie inculte. Voilà ee à q oi aboutira vraisembla- blement l'entreprise du Major Bell. Le Major Bell m'a assuré que les profits étaient de 20 à 30 pour cent sur le capital versé ; mais c'est là une question sur laquelle je ne puis évidemment exprimer une opinion personnelle. La ferme est exploitée la plus activement possible, e*. rinn n'est négligé 'our faire rapporter le plus à la terre et au travail. Si l'on se rappelle '.ra^il s'agit d'un sol vierge, il sera intéi essant d'apprendre que le l\a\ùi' £ ell a institué un système do •■■\ : i I rr ! SI V- I I- ! I" I II- 24 . déchaumage durant Tété lur les parties qui sont en culture depuis le plus long temps. 11 entend dëchaumer un tiers du terrain chaque année, et il f «retend qu'il retirera par là autant de bénéfices des deux autres tiers que e lui en rapporterait le tout autrement. De la sagesse de cette pratique, je n'ai aucun doute, surtout dans un pays où il ne saurait être question de fumure, ou à peu jprès. Le Major Hell possède évidemment le taleiit nécessaire pour diriger cette grande exploitation avec énergie. Il élabore aussi ses plans d'après les principes de l'économie, ses employés ne perdent guère de temps en courses sur la ferme, et il vise au profit et à l'efficacité du service D'un autre côté, il s'occupe de l'ornementation de la ferme sur laquelle il a planté des arbres sur une étendue de vingt cinq milles, à vingt pieds de distance les uns des autres, et au coût de 826 par mille. Ce sont des peupliers hauts de huit ou dix pieds, et qui ne coûtent que dix centschaque. Sur ce point, le Major Bell ionne un exemple qu'on ne saurait trop louer ou imiter. Que la Ferme Bell soit en somme ce que devraient être les meilleures exploita- tions rura:es au XSord Ouest, c'est ce que le temps seul nous dira et ce tur quoi je ne veux pas me prononcer. J'avoue cependant, que c'est une entre- prise agricole hardie, b:en propre à nous fournir de fort importantes données sur la grande culture dans les prairies. Comme les prix du blé resteront probablement peu élevés d'ici à quelque temps, il est possible que ce genre de culture se développe au Nord-Ouest. Eu tous cas, c'est à la Ferme Bell que doit son existence la ville de Indian Head, qui compte une église et une école, des hôtels, des écuries de louage, etc. k V Je suis d'avis que le Nord-Ouest du Canada offre de l'avenir aux jeunes gens de Donne conduite, sains, sobres, et industrieux. Il n'est pus néces- saire que le colon connaisse à fonds les procédés de la culture anglaise dans le Nord Ouest, où les travaux sont du caractère le plus simple possi- ble. Les capitaux sont très utiles dans l'agriculture canadienne et rappor- tent plus qu en Angleterre, lorsqu'ils sont aux mains de gens qui savent s'en servir. Ceux-là même cependant qui ont du capital et de l'expérience dans la culture anglaise feront bien de ne pas se livrer de suite à l'agricul- ture, à leur propre compte, mais de se mettre au service de quelque culti- vateur pour s'instruire et se gagner de l'argent au préalable. Il est un Tieil adage qui dit qu'un homme doit payer pour ce qu'il apprend : mais il s'applique pas au Canada où l'on paie un homme à qui l'on enseigne, loin de payer lui-même. On ferait bien également de visiter le pays dans toutes les directions avant de planter sa tente. Là où le territoire est si vaste, rien n'oblige à prendre le premier lot que l'on rencontre. Le colon qui débute au Nord-Ouest doit se résigner d'avance à ce qui pourrait lui manquer de confort, pendant un certain temps, jusqu'à c que ses arrange- ments domestiques, par exemple, soient terminées, ca qui devrait être l'œuvre de la femme. Il doit aussi êtie prêt à travailler fort, à vivre sobrement et à ne voir relativement que peu de monde. Les fainéants n'ont que faire d'aller dans ce pays là. Au dépai*!. nous nous étions conOés aux soins et à la direction de sir Richard Temple, qui sut gagner nos sympathies par son amabilité et son obligeance, et dont nous nous sommes séparés qu'avec regret. Le plus re- marquable peut-être des membres du parti d'excursionnistes, était le Dr. W. Ô. Cheadle, M. D., qui, il y a vingt ans, voyageait en compagnie du Vicomte Milton, M. P., à travers les territoires du No; d Ouest, et pénétrait dans la Colombie Britannique par la voie des Montagnes Rocheuses. Tout le monde a lu ou devrait lire l'ouvrage intitulé : ^* Th* North West Pas$age ky UméJ* CSt hrr*) qui eontiant l« réeit dM avenlures de om daux liardia 25 )ui8 le plus innée, et il s tiers que e pratique, [uestion de >ur diriger d'après les en courses autre côté, planté des listance les rs hauts de ce point, le liter. Que 3S exploita- •a et ce eur une entre* n portantes prix du blé Qssible que , c'est à la umpte une aux jeunes pas néces- e anglaise aple possi- et rappor- qui savent expérience i l'agricul- Ique culti- Il est un d : mais il iigne, loin ans toutes it si vaste, colon qui urrait lui s arrange- vrait être rt, à vivre fainéants on de sir ilé et son e plus re- ait le Dr. )agnie du pénétrait ses. Tout t Passage IX liardic yoyageun, est Tua des plus intéressants qui soit ôcrit en langue anglaiie. J'ai eu la bonne fortune de me trouver dans le même wagon que le Dr Cheadle durant le trajet et ce monsieur nous a donné beaucoup de rensei- gnements intéressants sur le p lys situé au nord. La contrée de la Saskat-* cbewan du Nord, est, de l'avis du Dr Cheadle, le grenier du Nord-Ouest, au pomt de vue de la beauté naturelle et de l'excellence du soi. Là, se trouve un immens*^ pays, bien boisé, bien arrosé, onduleux, semé de collines ici et là, fertile et possédant de r ches pâturages niturels. Bien protégé par les accidents du terrain et les arbres, il devrait être l'un des plus propres à l'élevage des animaux, et attirer une grande partie do l'émi- gration qui se dirige et qui continuera de se déverser au Nord Ouest. Le Dr Cheadle m'a informé que lorsqu'il passa l'hiver dans la vallée de la Saskarch-^wan, avec Lord Milton, leurs chevaux fatigués engraissèrent durant la froiae saison, bien qu'ils dussent se nourrir de ce qu'ils pouvaient trouver ; au printenps. ils étaient mAme dans une excellente condition. Les réflexions et les réminiscences du Dr Cheadle devaient être bien intéresr sant' s alors qu'il franchissait avec nous, dans un convoi de chemin de fer, ces prairies et ces montagnes qu'il avait eu jadis tant de peine à traverser. Il faut attribuer dans une grande mesure aux révélations de l'ouvrage du Dr Cheadle et de Lord. Milton sur les territoires du Nord One&t l'action du gouvernement du Canada qui, après avoir ouvert les réserves de la compa- gnie de la Baie d'Hudson, réunit le pays à la conf déraiion politique et commerciale des autres provinces du Canada. Nous devons attribuer une grande partie du succès et du plaisir de notre voyage à la présence du Professeur Macoun, attaché au bureau Géologique canadien, et qui ne laissa pas de ntus renseigner. Ce monsieur est botaniste d-^ profession, mais personne probablement ne connaît mieux Sue lui le climat, le sol, la faune et la flore des tt:rritoires du Nord-Ouest, •ans son intéressant livre intitulé : " Maniloba et le Grand Nord-Ouest " je trouve quantité de renseignements précis sur l'élevage des animaux. îl dit entre autres choses : ' Les naturalistes savent que les animaux engrais- sent plus dans les régions froides que dans les pays chauds. De fait, l'état normal des animaux du nord est d'être gras, lorsqu'ils sont en bonne santé. J'ai déjà prouvé que le climat contribuait non seulement à épaissir la robe de l'animal, mais à l'engraisser, et c'est ce qu'a démontré l'importa- tion du bétail du Texas dans le Montana, lequel engraissait plus sur les plaines de ce territoire, durant l'hiver, que dans son propre pays, en été." Cela est vrai sans doute, mais c'est un principe doni l'application est limitée. Voici ce que nous lisons à la page 167-8 de la sixième édition du livre ci-haut cité du Dr Cheadle, au sujet des chevaux: ''Nous nous préparâmes alors à quitter nos quartiers d'hiver. Il s'agissait tout d'abo.d de trouver nos ch ivaux que nous avions lâchés au début de l'hiver. Nous les avions vus, ou nous avions signalé leur pas>^age de temps à autre, et nous savions dans quelle direction ils étaient allés. La Ronde les suivit à la piste sans difllculté et les aperçut à huit ou dix milles de distance. Nous fûmes fort surpris de les trouver en si bonne condition, en les ramenant à La Belle Prairie. Bien qu'ils eussent été fort maigres quand la neige avait com- mencé à tomber, ils étaient devenus de vraies boule de graisse, et aussi alertes que s'ils eussent été nourris de maïs; ce qui est extiaorjinaire pour des chevaux sauvages. La pâture est si nourrisantp, que même en hiver, où ils ont à chercher leur nourriture sous la neige, les animaux eng aissent rapidement, pourvu qu'ils trouvent des bois où s'abriter contre les rigueurs de la température. U n'est pas de eheraux plus durs au travail et plut 1 ■ i 'i -iiilMwllWliii »*»MàMiimiiâlM r ■Hipy I. '.tami n réfistMiks fue teux de m pays, bien au'ils n'ai«it pour tout* Mourritura, que l'herbe des prairies et les vesces des taillis. Ijes vaches laitières et les bœufs de trait, près le la rivière Rouge, sont dans une condition presque aussi belle que celle du bétail nourri dans les étables et amené à l'exposi- tion de Baker Street." La région située entre la rivière Bataille et la Saskatchewau ; lat. 53, long. 112 et 113, est désignée sur la carte du Dr Gheadle, comme possédant '■'• un sol riche et de beaux pâturages." Plusieurs villes prospères surgissent sur la ligne du Pacifique. Ainsi, par exemple, je signalerai Portage la Prairie, localité importante située au centre de la région qui produit le plus de grain à Maniloba, et qui possède des élévateurs, des moulins à farines, des fabriques de papier, de biscuits, des hôtels, et d'autres édifices bien construits, avec une population d'environ 4,000 âmes. La ville de Brandon, située à 133 milles à l'ouest de Winnipeg est aussi florissante : elle a son maire, sa municipalité et une population de plus de 3^00 âmes, bien que son existence ne date que de trois ou quatre ans. Elle occupe un beau site dans la vallée de l'Assiniboint. et compte quatre grands élévateurs à grain. A ces deux endroits, nous avons reçu des adresses et l'hospitalité des citoyens : nous sommes arrivés au premier au milieu de la nuit, et au dernier, de bonne heure le matin. Les villes de Virden, Moosomin, Broadview, Indian Head, Qu'Appelle, Regina, Moose Jaw, Médecine Hat et Calgary, en sont à leur début, et représentent déjà des centres de commerce importants. Toutefois, Winnipeg, est la capitale politique et commerciale de Mani- toba, le grand centre de distribution pour tout le pays qui se développe entre la Rivière Rouge et les Montagnes Rocheuses. En 1870, ce n'était qu'un hameau, ayant une population de 250 âmes ; en 1874, eut lieu son organisation en municipalité, avec un rôle d'évaluation de $2,076,018; en 1882, on lui attribuait une population de 25,000 habitants, aven un rôle d'évaluation de $30,432 270, et aujourd'hui, la population est d'environ 30,000 âmes. Les rues de Winnipeg sont larges, bien tracées, garnies de beaux magasins, de jolies résidences et édifices publics. La ville est aussi éclairée au gax et par l'électricité : de fait, ses habitants y jouissant de tous les avantages et de tout le confort des vieilles cités. Les bureaux et entre- pôts de la division occidentale de la compagnie du chemin de fer du Pacifique Canadien sont également à Winnipeg où uns belle station a été construite SY6TÂME D'ARPENTÀliE Le Nord-Ouest Canadien est divisé en cantons ou townships mesurant six milles carrés chacun, contenant trente six sections de 640 acres, chacune, lesquelles sont subdivisées en quarts de sections de 160 acres. Il est fait une réserve pour les chemins de la largeur d'une chaîne, sur chaque ligne de section allant au nord et au sud, et sur chaque deuxième ligne de section allant à l'est et àj'ouest. Le diagramme suivant indique la division des tovmshîpt avec le numéro des sections. 27 N ' — • ■i 31 32 33 34 35 36 30 29 28 27 26 25 19 30 21 2'i 23 24 18 17 16 15 14 11 ' 7 t 9 10 11 12 KiL-fi 6 i 4 3 2 1 IfUJHMMte'MlBl ' B 8 Les sctions sont répartieB comme suit : Pour Homesteads ev pni-KkPTiONi— Nos. 2, 4, 6, 10. 13, 14, 16, 11, il, 23,24,28,30,32,34,36. Section du Chemin de Fer du Pacifiqvi Canabiin — Nos. 1, S, 5, 7,9, 18, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 27, 31, 33, 35. Les Nos. 1, 9, 13, 21, 25, 33, qui se trouvent le long de la ligne princi- Çale, entre Winnipeg et Moose Jaw, ont été vendus à la compagnie des erres du Nord Ouest du Canada, laquelle possède aussi des terres au Sud de Manitoba. Sections scolairxs^Nos. 1 1 et 29, réservés par le gouvernement pour les fins de l'éducation. Sections db la Baib d'Huoson— Nos. 8 et 26. REGLEMENTS RELATIFS A LA VENTE DES TERRES L'achèvement du chemin de fer Canadien du Pacifique, jusqu'au sommet des Montagnes Roch uses, à 960 milles à l'ouest de Winnipeg, et les travaux rapides des arpentages faits par le gouvernement durant la dernière saison, permettent à la compagnie d'offrir en vente une partie des plus belles terres agricoles de Manitoba et du Nord-Ouest. Les terres situées dans la ceinture du chemin de fer qui se déroule sur une étendue de 24 milles de chaque côté de la voie principale, seront vendues à raison de 12.50 l'acre et plus, avec certaines conditions de culture. On peut s'aisurer du prix des terres pour lesquelles l'on n'exige pas de culture, en l'adreiMBt «u eomnliiaire aes terres. Dacs le eas oA la eulture oh roccu- i MÉÉW ML sfTT» ï' .\ il' I' hé fati*n est l'uae des Mnditions de la Tente, il est fait une remise, 8em»e on le verra plus loin. Ces règlements sont substitués à ceux qui étaient «?i vigueur jusgu'iei. CONDITIONS DE PAIEMENT Si le paiement est fait au complet lors de l'achat, il sera donné un titre parfait de propriété. Toutefois l'acquéreur aura le privi'ège de pay^r un sixième, au comptant, et la balance en cinq versements annuels, avec intérêt à six pour cent par année, payable d'avancé. Ou pourra offrir en paiement des bons de terres qui seront acceptés avec prime de dix pour cent sur leur valeur au pair, plus l'int-^rôt. Ces bons, on peut 1- s obtenir en b'adressant à la Banque de Montréa', ou à quelqu'une de ses agences, au Canada ou aux Etats Unis. REMISE . II sera fait une remise de $1.25 à S3.50 par acrs cultivé suivant le prix payé pour la terre, aux conditions suivantes : 1. L'acquéreur n'aura droit à une remise que s'il s'est engagé, lors de l'achat, à cultiver la terre. 2. Il faudra que la moitiée de la terre achetée à ces conditions soit mise en "ulture dans les quatre années qui suivront la date du contrat. Si les acquéreurs n'occupent pas permanemment la terre, il faudra qu'un huitième au moins soit cultivé durant chacune des quatre années. 3. Dans le cas où l'acquéreur ne remplirait pas les conditions de culture dans la période de temps prescrite, il sera tenu de payer le plein prii d'achat pour toute la terre. Mais, si pour des raisons qui échappe- raient à son contrôle, le colon devenait ainsi incapable d'exécuter son contrat, la compagnie, étant satisfaite de la validité de ces raisons, pourra lui accorder une remise proportionnée à l'étendue de terre cultivée durant les quatre années, sur paiement de la balance due, tout en exigeaul, cependant, le plein prix d'achat pour le reste de la terre. CONDITIONS GÉNÉRALES Toutes les ventes seront sujettes aux conditions générales suivantes : 1. Toutes les améliorations faites sur une terre achetée devront y rester, jusqu'à son parfait paiement par l'acquéreur. 2. Toutes les taxes ei autres charges légalement imposées jur la terre ou les améliorations, devront être payées par l'acquéreur. 3. La compagnie se réserve et exclue de la vente, par ces règle.Tients, toutes les terres renfermant des minéraux et du charbon, ainsi que du bois en grande quantité, des carrières de pierre, d'ardoise et de marbre, des gouvoirs d'eau, et des terrains pour emplacements de villes ou pour des ns des chemins de fer. 4. Les terres contenant dts minéraux, du charbon et du bois, des pou- voirs d'eau, ainsi que des carrières seront vendues à des prix modérés à eux qui prouveront d'une manière satisfaisante qu'ils ont l'intention et les moyens de les exploiter. ô. La compagnie se réserve le droit de prendre sans rémunération, (sauf le paiement de la valeur des bâtiments et améliorations faites sur le terrain dont elle aura besoin) une ou plusieurs lisières de terrain de la largeur d» 20( pi«ds, sous form« d« droit A» pMsage ou pour, autrat tvi 29 sonnais onné un de pay^r lels, avec offrir en dix pour s obtenir agence», it le prix S, lors de ;ions soit ntrat. Si ra qu'un itions de r le plein échappe- 5uter son s, pourra ie durant exigeant, mantes : evront y ■ la terre le.Tients, e du bois rbre, des pour des des pou- iodé rés à ion et les nération, es sur le iia de la itr«f tai du chemin de fer, là où sera tracée la ligne du Pacifique ou quelqu'un de ses embranchements. La compagnie fera des conditions libérales pour 1« transport sur son chemin de fer, des colons et de leurs effets. PROVINCE DE LA NOUVELLE-ECOSSE De retour de notre heureuse expédition aux Montagnes Rocheuses et après avoir visité la florissante cité d'Ottawa, avec ses splendid»^s édifices publics, sa belle bibliothèque, son excellent musée géologique, et d'autres endroits intéressants qui sont fort admirés, je me trouvai en compagnie de quelques-uns de mes compagnons du Nord Ouest dont j'avais dû me séparer temporairement à Toronto, en route pour la Nou\ elle Ecosse. Environ une douzaine de membres de l'association avaient pu se réunir pour ce voyage aux Provinces Maritimes, sous la direction du major général Laûrie, officier bien connu de l'armée britannique, et l'un des vétérans de la guerre de Crimée, établi A la Nouvelle-Ecossse depuis vingt ans oii plus. Le généial Laurie préfère le Canada à l'Angleterre, pour y vivre, mais cela s'explique peut-être jusqu'à un certain point, par le tait que madame Laurie, une estimable femme, est canadienne de naissance. fOlTlill y a de charmantes scènes de paysage le long de la ligne de l'Intercolo- niai, de Québec à Halifax sur une étendue de près de 700 milles. Ce chemin de fer bien construit, et l'un des meilleurs du continent américain, s'étend sur un pays fameux dans le monde du sport, à travers la vallée de la Métapédiac, et traverse aussi la Restigouche et la Miramichi, deux fameu- ses rivièrâs peuplées de saumon. La truite des lacs dont se régale le voyageur à Campbelltown est un mets que n'oublie jamais celui qui en a goûté. Les oies, la truite et le canard, se trouvent en abondance sur les rives, et la perdrix abonde également dans les bois. Parmi les esoèces de gibier plus gros, je signalerai le caribou et l'ours noir dont la chasse offre plus d'émotion. En somme la ligne se déroule dans la province fortement boisée du Nouveau-Brunswick, au milieu de lacs, de rivières, de cours d'eau et de vallées, et le panorama qui change sans cesse nous présente à chaque instant de nouvelles beautés. Nous avons remarqué, en passant, la pittoresque vallée de Wallace, avec ses moutons sur les flancs des collines et ses riches pâturages au bas. Le crémier point d'arrêt fut à Londonderry, où la compagnie de fabrication d'acier du Canada emp'oie 500 hommes aux ufines d'Acadie. A Great Village, dans le canton* de Londonderry où nous nous étions fait conduire, nous avons vu d'excellentes terres agricoles dans un sol de formation récente de grès-rouge et aussi quelques terres marécageuses protégées par des chaussées dans un enfoncement de la Baie de Fundy. Les coteaux de celte localité semblent très propres à l'élevage des animaux, du bétail et des moutons. Les terres que protègent des chaussées font de superbes prairies et produisent de deux à trois tonnes de foin par acre sans exiger d'engrais, et l'on dit que ce foin est d'excellente qualité. Dans les marais que baigne la marée pousse une grande quantité de " foin salé," comme on l'appelle, et ces marais sont extrêmement précieux pour les cultivateurs des coteaux. Dans le district de Truro, à peu de distance, il y a de belles prairies et de beaux pâturages valant $20 l'acre, tandis que les terres protégées par des chaussées rapportent |30 et nlus l'acre. Va homme d'expérience m'a assuré que les cultivateurs de la Nouvelle-Ecosse pouvaient produire le bœuf pour la boucherie à dix cents la livre, et le livrer & Liverpoel pour quinze cents, soit 5 d. et 7^d. respectivement^ msi» pas à mçia»» i i n Il ^ 30 Le lieutenant-gouverneur, le maire et la municipalité nous firent la récep- tion la plus cordiale à Halifax, et nous en conserverons longtemps le meilleur souvenir. La cité de Halifax est agréablement située sur les rives de l'uu des plus beaux porfs du monde et présente de jolis coups d'œil au touriste * Les jardins publics soigneusement entretenus sont un bel ornement, et une promenade en voiture à travers le superbe parc nous fait jouir de la vue des paysages qui rendent la place fameuse. Nous sommes allés aux mines d'or de Montagne ou " Blue Nose " à quelques milles de Halifax, et nous avons vu le filon d'où deux frères tirèrent une valeur de 840,000 en or dans l'espace de deux ou trois ans. Les mines sont avantageusement exploitées, et l'on estime que les couches aurifères et les rochers qui s'y relient occupent une étendue de 6,500 à 7,000 milles carrés. Il est probable que la Nouvelle-Ecosse continuera pendant des siècles à fournir au monde le précieux métal. En partant de Halifax, nous sommes allés à Windsor et Williamsport, dans le district de Grand Pré, que Longfellow à immortalisé dans son poème d'Evangeline. " In the Acadian land, on the shores of the Basisin of Mines, distant secluded, still, the little village of Grand Pré, lay in the fruitful valley. Vast meadows str<^tched to the eastward, giving the village its name, and pasture to flocks without number." De fait la région qui s'étend jusqu'à Kenlville et dans la~^vallée d'Annapolis, avec les rives du Nouveau Brunswick, en face, possède peut être les plus belles prairies du continent américain ou de tout autre pays. Une grande partie de ces terres a été protégée contre l'envahissement de la mër d'après, le système français des aboideaux, et se compose de fines parcelles d'alluvion rouge, déposées dans le- cours des âges par les grands marées de la Baie de Fundy. Ce sol épais de plusieurs verges est absolument dénué de pierres, et continue à s'enrichir des dépôts de sulphate de chaux dont les particules sont hachées menu par les flots cl déposées avec le reste de la matière terreuse. Les chaussées empochent de monter l'eau que l'on laisse cependant pénétrer sur les terres, lorsqu'il y a lieu, pour la faire ensuite s'écouler par la voie des aboideaux. Lorsqu'on permet cette submersion, l'eau dépose sur le sol une couche de vase finement pulvérisée qui lui sert d'engrais et l'enrichit considérablement. Ce système se pratique avec beaucoup de succès à plusieurs endroits de la Baie de Fundy, et sur des terrains que les Français protégèrent d'abord par des chaussées. Les.marées continuent de former d'autres terrains, qui seront en temps et lieu également protégés par des chaussées. Les terres qui sont devenues trop élevées pour pouvoir être atteintes pa: la marée, servent de prairies depuis nombre d'années, et produisent de deux à trois tonnes de loin par Acre sans autre engrais que le fumier des animaux qui se nour- rissent du regain à l'automne. Comme il se trouve à la surface de ces terres une grande quantité de matière végétale en décompotntion, on les saupoudre de cbaux avec succès. Plus tard, il faudra sens doute les fumer systématiquement : toutefois, le sol en général est d'une richesse extraor- dinaire. Les vaches produisent beaucoup de lait et sur les meilleures dQ ces terres, le bétail s'engraisse rapidement. Plusieurs cultivateurs ont une certaine étendue de terre protégée par des chaussées, laquelle sert a reposer et à maintenir les côtaux en bonne condition. Quand même ces terres ne serviraient qu'à cela, elles seraient extrêmement précieuses. On m'a montré une superbe prairie qui, parait* il, fut vendue 1400 ou £80 l'acre, il y à quelques années. Il n'est pas pro- ))able ^ue des terrains purement agricoles pussent commander pareil prix, t la récep- ! meilleur is de l'uu touriste * snt, et une de la vue LUX mines X, et nous )00 en or eusement '8 qui s'y probable m monde liamsport, dans son s, distant ul Valley, ame, and la^vallée !, possède out autre bissement mpose de 38 par les vorges est 3 sulphate déposées e monter y a lieu, Dn permet finement le système a Baie de d par des ui seront !8 qui sont iervent de tonnes de se nour- ce de ces on, on les les fumer 3 extraor- Heures dQ >légée par en bonne s seraient ai, parait- t pas pro- areil prix, 8i nulle part ailleurs sur le continent, et il me sera permis de dire que je suis convaincu que les meilleures terres de ce vaste pays se trouvent dans les Erovinces de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau Brunswick. Les plus elles parties de ces terrains me rappellent les superbes pâturages sur la voie de Yarmoulh, en Angleterre, et cette ressemblance est rendue plus frappante encore par la vue des centaines de bestiaux qui broutent les riches herbes à chacun d3 ces endroits. Les coteaux du voisinage de Starr's Point, valent de 840 à $100 l'acre, et les terres protégées par des chaussées de 8150 à 8400 l'acre, ce qui fait voir la grande importance de cette région au point de vue agricole. Mais ce pays n'a pas seulement de valeur au point de vue agricole : c'est aussi l'un des plus beaux, sinon ie plus beau district du monde pour la culture du pommier. On prétend que la pomme Graven&tein a meilleur goût, est plus savoureuse que toute autre pomme en Amérique, sauf celles du Tennessee où, cependant, la nature du climat rend leur culture plus hasardeuse Je puis dire, en ma qualité d'amateur, que c'est à la Nouvelle- Ecosse que j'ai mangé les meilleurs pommes. On les y cultive en grande variété, et quelques espèce?, comme la Gravenstein, se consomment avant Noël, tandis que (i'autres se gardent jusqu'à la récolte suivante. J'ai vu sur une ferme un verger de six acres dont les pommiers étaient courbés jusqu'au sol sous le poids de grosses pommes : on évaluait le rendement à $1.500, soit £300. Puis, sous les arbres, l'on avait en outra recueilli, cette année là, 200 minots de patates, par acre Quel s il pourrait produire davantafite? On m'apprend que neuf cent mille minots de pommes furent expédiés de cet endroit l'an dernier, et la plantation des pommiers se con- tinue. De grands saules — vieilles reliques d'un régime disparu — plantés par les Français, il y a plus d'un siècle, se dressent ici et là : il y a ég^ s- ment d'autres espèces de bois en quantité suffisante. Windsor est un très bel endroit, le plus beau peut-être du Gana'a, ce qui n'est pas peu dire. La ville est située dans une jolie vallée qui ren- ferme une grande étendue de magnifique terre, et qui produit beaucoup de fruits : elle est aussi entourée de collines bien boisées. La nature a été si prodigue dans cette région que les cultivateurs, parait il, ne se donnent guère de mal eux-mêmes. Il est évident qu'ils sont arriérés sous le rapport de l'élevage des aninf^aux et de la culture du sol : aussi, je reste convaincu que ce pays habité par des cultivateurs d'Angleterre où d'Ecosse, devien- drait encore plus beau. On m'a cité un cultivateur qui avait été induit à faire l'essai de la chaux sur ses prairies, et qui avait vu sa récolte se doubler et la qualité de ses produits s'améliorer. En dépit des résultats, ce cultivateur n'a pas pris la peine de se servir de chaux depuis quinze années, bien qu'il ait de la pierre à chaux et un fourneau dans le voisinago. La manière dont les veaux sont élevés et hivernes en retarde la croissance, et les cultivateurs ne comprennent pas la valeur d'un développement hâiif, ni qu'un jeune animal élevé dans ces condition? ne peut jamais devenir ce qu'il aurait pu être autrement. Pourtant certains d'entre eux quittent les sentiers battus et élèvent des animaux qui pèsent de dix à douze cent livres à l'âge d'un an. Espérons que ce bon exemple sera suivi par d'autres. Le panorama qu'offre la vue des terres protégées par des chaussées, s'étendant suî- des centaines de milles de distance, et sur lesquelles de nombreux troupeaux de bestiaux et de chevaux se nourrissent du regain, est très agréable aux yeux de tout cultivateur du vieux monde. Cependant, le bétail a besoin d'amélioration, en général, bien qu'à certains endroits il ■*en trouve de bonne race ; il semble aussi que Ton devrait garder sur les coteaux un plus grand nombre de moutons qui s'engraisseraient à rautQOCiOQ T 11 32 dans les prairies. Le système de cuiture est susceptible de perfectionne ment, et j'aimerais à voir plus de rapport dans la qualité du sol et des animaux. Lorsqu'une prairie protégée par des chaussées devient impro- ductive, et que la marée ne peut l'atteindre, on la laboure, puis l'on y sème du grain pendant deux on tiois ans, pour y faite pousser ensuite de l'herbe *' anglaise " durant une dizaine d'années, après quoi l'on répète le môme procédé. Or, ce genre de culture appartient au dix-builiëme, iion pas au dix neuvième siècle, et est par conséquent arriéré. Il vaudrait beaucoup mieux et il serait beaucoup moins dispendieux de saupoudrer le sol de chaux à tous les vingl-cmq ans, et le maintenir en bon état par le fumier des animaux de la ferme. La pierre de chaux de belle qualité y abonde et est facilement extraite des carrières ; il en est à peu près de même du "plâtre," suiphate de chaux. Un seul homme exporte annuellement 60,000 tonnes de pâtre aux Etats-Unis, et cependant les cultivateurs de la Nouvelle Ecosse ne profitant pas des avantages qui leur sont offerts. Le général Laurie a fait et fait encore tout le bien possible à l'agricul- ture de sa province d'adoption, mais les réformes sont difficiles et les progrès uécessairement lents. Il s'est bâti une jolie résidence dans la forôt, à Oakfield, près de Halifax. Situées dans une région accidentée et bien boisée, sa maison et sa ferme en face et en arrière de laquelle se trouvent deux lacs, sont très attrayantes. Tout cela a naturellement entraîné de fortes dépenses, et les travaux de défrichement se poursuivent. On y récolte toute espèce de produits, bt le foin abonde dans les terres maréca- geuses. Une partie du foin est coupée de l'autre côté du lac où il y est laissé jusqu'à ce qu'il puisse être transporté sur la glace en hiver. C'est là, de fait, le plus facile et le moins coûteux moyen de transport, lequel permet, en outre, la division du travail, en été et en hiver. Le général a fait des expériences depuis plusieurs années au sujet de l'ensilage. L'un de ses silos mesurant environ 30 pieds carrés sur 18 de profondeur, est entouré de forts murs remplis de mortier, mais non cimentés à l'intérieur. Il se trouve élevé à la surface du sol : c'est, de fait, la partie inférieure d'une vieille grange ainsi transformée pour la circons- tance. On y mit d'abord le produit de vingt sept acres de trèfles, puis au-dessus, de l'otge, de l'avoine et des poids dont leg tiges sont hachées en longueurs d'un pouce, le tout fortement pressé. Ce silo est recouvert de papier goudronné ou de feutre servant aux toitures, et de planches sur lesquelles sont empilées de vieilles traverses de chemin de fer. On y enfouit, en somme, cinq cent onze charges de produits pesant environ 1000 livres chacune, et à peu près 250 autres tonnes, de 2000 livres chacune. Lorsque je l'ai vu, le 2ô de septembre, ce silo s'était abaissé d'environ quatre pieds. Le général Laurie pense que l'ensilage est excellent comme système et peut permettre aux cultivateurs de se dispenser de racines, mais ne saurait être substitué toutefois au fourrage sec. A Shubenacadie, j'ai vu un beau pays accidenté, avec de superbes vallées: à plus d'un en iroit, les terres étaient bien clôturées et cultivées. Dans certaines parties, se trouvent des terres aujourd'hui inoccupées, et jadis concédées à des colons qui, après les avoir exploitées pendant quelque temps, les abandonnèrent. Ces colons sont maintenant morts ou disparus : mais il est possible que leurs héritiers viennent un jour reclamer ces terres dont personne ne veut prendre possession, vu l'incertitude qui règne à ce sujet. Leur achat offre de plus grandes difficultés encore, car, comment obtenir des titres de tous les héritiers possibles de l'acquéreur primitif. II est donc urgent de passer une loi qui restitue à la Goutonne les terres dont 98 propriétaires auraient été absents pendant un temps donné. ■^ 1 33 îctioane )1 et des t impro- n y sème e l'herbe le même n pas au beaucoup [Q sol de H fumier ibonde et nôme du lellement lurs de la ts. l'agricul- les et les s la forêt, e et bien trouvent itrainé de at. On y !s maréca- ù il y est C'est là, lel permet, u sujet de sur 18 de mais non !St, de fait, a circons- fles, puis achées sn couvert de nches sur Jer. On y ?irou 1000 chacune. d'environ nt comme e racines, superbes cultivées, cupées, et dt quelque disparus : ces terres règne à ce comment imitif. Il erres dont Près d'Amherst, dans la Nouvelle-Ecosse, se trouve une vaste étendue d'excellentes terres marécageuses, imprégnées de matières salines dont le supcrliu disparait à la suitn de quelques années de culture, tout comme pour les sols alcalins du Nord-Ouest. Ces marais, ainsi que ceux de Sack- ville, du Nouveau Brunswick, qui les avoisiuenl, va'ent la peine d'être vus. Ils sont semés ci et là de meules de foin dont quelques unes reposent sur des piles, amsi que des granges, don*, plusieurs ont été construites ces années dernières, pour mieux y conserver le foin de marais. On ne garde pas de bétail sur ces terres durant l'iiivt^r, et le foin est transporté sur les coteaux où il est consommé. Le foin de marais croit très haut, et il n'est pas beau à voir, de même qu'il est diiFicile à manier. Toutefois, il est très nutritif, et croissant sur un sol salin, il est sans doute très favorable à la santé des animaux. M. Josiah Woodj de Sackàlle, le plus riche cultiva- teur de l'Amérique ou du Canada, engraisse beaucoup de bétail en hiver, avec du foin de marais et des navets; or, ni l'un ni l'autre de ces produits n'exige de préparation, c'est-à-dire, que l'on n'a pas besoin de les hacher, ou de les piilper. Quant au maïs, il n'est pas jugé nécessaire comme nour- riture accessoire. On dit ordinairement que les cultivateurs ont trop de terre, mais le mal réel se trouve dans le manque d'énergie chez la plupart d'entre eux. Si seulement ils voulaient bien exploiter le sol, l'étendue n'en serait pas trop grande. En tous cas, qu'ils aient moins de terre — ce qui n'est cepen- dant pas nécessaire pour remédier au mal qui existe — ou bien qu'ils y mettent plus de capital et de travail. Pas de rendement plus sûr que celui de la terre. Que peuvent donc craindre les cultivateurs : Des hommes qui ont à cœur le progrès agricole de la province se plaignent de l'absence d'énergie chez des cultivateurs pour lesquels la nature a été si prodigue. On devrait se livrer davantage à l'élevage, à l'engraissement des animaux, ainsi qu'à la fabrication des laitages, et améliorer les méthodes. Il parait que l'on faisait autrefois d'excellent fromage dans la Vallée d'Annapolis, mais que la population a perdu son ancienne habileté, soit par négligence ou pour autre cause. Pour l'engraissement des animaux destinés au marché anglais, les cultivateurs de la Nouvelle-Ecosse ont l'avantage sur leurs confrères d'Ontario ; car les frais de transport leur coûtent $15 de moins par tête, à raison de la distance qui est plus courte. Cela seul devrait les encourager, mais il semble qu'il en soit tout autrement. Pour montrer ce que peut produire ce sol marécageux, je vais repro- duire quelques notes que m'a communiquées M. Black, de Amherst, au sujet du rendement de trois acres de terre qui lui appartiennent : Première année, 210 minots d'avoine; deuxième année, 750 minots de pommes de terre; troisième année, 1,000 minots de pommes de terre; quatrième année, 115 minots de blé, pesant 6'^ Ibs par minot; cinquième année, 12 tonnes (.2,000 Ibs par tonne) de foin; sixième année, 8 tonnes de foin. Cette terre fut en premier lieu enrichie de soixante charretées, soit à peu près 20 tonnes de fumier par acre. Il y a dans les marais de Amherst et Sack- ville,des milliers d'acres de terre capables d'en produire autant, s'ils étaient bien cultivées. Ces terres sont au nombre des meilleures du genre, dans . le monde. Que veut-on de plus? De l'encouragement à bien cultiver? Mais à coup sûr, il y a assez d'encouragement là où il y en a suffisamment pour se livrer à la culture. Serait-ce le manque de débouchés ? Non, puis que tous les produits offerts en vente trouvent des acheteurs, tandis que le bœuf de boucherie, qui devrait être le principal produit, est toujours en demande. On a dit que le bétail des ranches du Nord-Ouest pourrait être «ipédié aux marais de Tantramar pour y être engraissé. Ua chose est 3 34 possible sang doute, mais il me sen.ble que Its cultivateurs de la Nouvollo- Ecosse et du Nouveau-Brunswick seraient capables d'élever leur propre bétail, sans avoir recours à celui du Nord-Ouest. PROVINCE DU NOUVEAU-DRUNSWICK I P> îf Je me trouvai seul ici, le 27 septembre, le reste du paiti des excursion- nistes s'était divisé ce jour là ; les uns s'embarquèrent sur le Sarmalian^ à destination d'Angleterre, et les autres se dirigèrent vers les Etats Unis pour y visiter certaines villes. Le chemin de fer Intercolonial gui pénètre dans la piovince à We&tmoreland Pomt touche à Sackville, puis à Dorchester et delà à Moncton, vile florissante située à la jonction qui conduit à St Jean et à l'Ile du Prince Edouard. 11 y a à Moncton, du coté de St Jean, une excellente étendue de terre agricole, défrichée à plusieurs endroits et qui offre un beau coup d'œil. Le sol te compose pour la plus grande partie d'une sorte de glaise graveleuse recouverte d'à peu près un pied de bon terreau, et apparemment fort propre à la culture et au pâtu- rage. Cette région est coupée de petites collines dont les versants s'étendent agréablement vers les rivières qui en sont pour ainsi dire les sillons et qui servent à les arroser et à les drainer. Une vaste étendue de ce pays qui peut avoir de faciles communications par voies ferrées avec les ports d'hiver, Halifax et St Jean, est encore ouverte aux colons et aux immi- grants. On y fait aisément do bons chemins sur le sous-sol graveleux, aussitôt que les arbres ont été abattus. Les variétés d'arbres les plus nom- breuses sont j'épinette, le mélèze, l'érable, le frêne, l'arbre de vie, le peu- Elier et le saule ; :1 y a différentes sortes d'arbrisseaux. On y récolte du lé, de l'avoine, de l'orge, du seigle, du sarrazin, des betteraves, des carroites et autres racines des jardins. Il va sans dire qu'un sol qui produit les trèfles est favorable à la culture : or, ils poussent à merveille sur les terrains cultivés, et même le long des grandes routes et des chemms de fer, partout enfin, où ils ont chance de percer. La Vallée de Sussex est une région agricole, semée de collines et pitto- resque ; il s'y trouve aussi d'excellents coteaux et de très belles plames. Dans une forte glaise sablonneuse se creusent de riches sillons, et le fertile sol rouge, les herbes nutritives, les racines abondantes, les troupeaux do bétail et de moutons, ainsi que le confort des établissements, nous offrent la preuve de l'aisance et de la prospérité. L^ bétail est passablement bon, mais pas suffisamment amélioré ; il est inférieur aux moutons Les prairies sont grasses, el ieb :ubioles poussent fort bien: le rende ment des grains -dont on ne devrai i: pas semer autint, pour leur substituer le vert— est assez abondant, qaclif. que soit la qualité. A Sussex, les plaines peuvent produire en quantité presque tout ce qui se cultive sur la ferme ou dans le jardin, y compris le maïs vert que l'on sert aux animaux, ou que l'on met dans les silos : elles sont aussi très propres à l'élevage du meilleur bétail. J'ai vu sur une ferme de bons spécimens de Ayrshires, et sur une autre, un excellent taureau Aberdeen sr.ns cornes. DcS Ayr- shires je n'ai a dire que du bien, car ils répondent parfaitement aux besoins de la laiterie : mais il ne me parait pas probable que le croisement du bétail indigène avec le bétail Aberdeen sans cornes puisse réussir. Les cultivateurs devraient élever des Ayrshires, et les conserver purs, ou bien des Nordfolks rouges sans cornes, ou des Courtes Cornes, ou des Hère- fords, ou des animaux de quelque autre race. Je crois que le bétail indigène serait grandement amélioré par de bons et fort taureaux à courtes corneS' U o'ç^( a^ p^çeçi^^^re ai même à j^ropos de choisir des taureaux. f- 1 Nouvollo- 3nr propre iexcursion- arnialian, à Etal3 Unis qui pénèlre lie, puis à )nclion qui on, du coté à plusieurs our la plus leu près uu et au pâlu- s s'éleudent lions et qui ;e pays qui ic tes ports L aux immi- graveleux, îs plus nom- vie, le peu- y récolte du Leraves, des qui produit ille sur les chemins de ines et pitto- lles plames. , et le fertile roupeaux do nous offrent lement bon, i : le rende , ir substituer c, les plaines sur la ferme inimaux, ou l'élevage du î Ayrshires, \. DlS Ayr- , aux besoins oisement du ■éussir. Les urs, ou bien 11 des Here- ue le bétail ux à courtes es taureaux 35 d'origine fashionable ; on pourrait en acheter autant que le besoin l'exige- rait, de ces fermiers laitiers qui élèvent du bon bétail, sans trop s'inquiéter cependant de lui infuser le biue blond des animaux de haute race. On peut ncnettir nombre do taureaiw d'un an de celte espèce, à des prix variant de $50 à $100, soit de £10 à £20, par tête ; et une cargaison distribuée parmi les cultivateurs laitiers ilu Nouveau-Brunswick Rt de la Nouvelle- Ecosse, améliorerait je pens*», d'une façon durable, le bétail de ces provinces. Une vieille fabrique d-^ fromago opère encore dans la Vallée de Sussex, et ses produits qui sont bons se vendent onze centins la livre. Les cultiva- teurs devraient en construire une autre, car celle-là est en très mauvais état et ravagé) par l'âge. Il a été aussi érigé une nouvelle crémerie où se trouvent l'instrument Laval pour séparer la crème, ainsi que les meilleures barattes et le meilleur outillage anglais en général. Le lait y est livré à raison de 90 cents par 100 livres, soit un peu plus de 4Jd. par gallon impé- rial. Ce prix est meilleur que celui que plusieurs cultivateurs anglais qui convertissent leur lait en fromage ont pu réaliser ces dernières années, meilleur aussi que celui que certaines fabriques an^aises pouvaient payer il y a quelques années. Il équivaut, de fait, à 55 s. et 6> s. par quintal de fromage, le quintal anglais de 120 livres. Lé beurre que fabrique cette crémerie est de qualité supérieure, et est préparé d'après des principes sains et éclairés. Toutefois, il perd selon beaucoup de sa valeur, par le fait qu'il est fortement ^alé, salé à raison d'un oncff pir livre, soit plus de six pour cent. Gomme le public du Nouveau Brunswick le veut ainsi, jen conclus qu'il lui reste à connaître les beautés de la fabrication scien- tifique du beurre. Un peu de sel, disons da.is la proportion d'un pour cent améliore le meilleur beurre, le plus frais, mais je pense que la pro- portion de six pour cent ne convient qu'à du beurre mis en tinettes, et encore de la plus commune qualité. On fabrique à la crémerie avec du lait écrémé d'excellent fromage qui vendu à six centins la livre rapporte- rait des bénéfices; ce fromage sent bon, il est bien fait, nutritif, agréable au goût, et mûrissait superbement lorsque je l'ai vu, le premier d'octobre. Les domestiques des deux sexes sont en grande demande. Ainsi, les femmes gagnent de $70 à $90 par année, et sont pourvues de tout, soit, de JÊ1 4 à £18, plus le coucher et la pension. D'un autre côté les hommes gagnent de $15 à $16 par mois, et sont pourvus de tout, ou bien de $25 à $25.50 et S3 nourrissent, se logent, s'entretiennent enfin. Ceux de ces domestiques qui émigrent d'Angleterre deviennent bientôt cultivateurs eux-mêmes. J'apprends, en outre, de bonne source, que des ho.-nmes qui entendraient le drainage des terres trouveraient un emploi très lucratif durant la plus grande partie de l'année. Ct qui embarrasse le plus les ouvriers agricoles surnuméraires c'est le trouvpr de l'ouvrige pendant l'hiver. Jusqu'ici les opérations forestières ont été leur occupation principale à celte saison, et le seront encore quelque temps, bien que l'exploitatiop. des forêts doive diminuer. En élevant plus d'animaux, l'on pourrait occuper plus de bras durant l'hiver, ce qui aiderait à résoudre un problème dont la solution se fait attendre non seulement dans ces provinces, mais dans une grande partie de l'Amérique du Nord, non seulement au Canada, mais dans plu •sieurs Etats du Nord de l'Union. M. Geo. H. Wallace, magistrat stip?ndiaire du comté de King a bien voulu me fournir des renseignemenis, sous forme de questions et de ré ponsoi^, au sujet de fermes que les propriétaires seraient disposés à vendre aux pr X indiqués. Les questions furent posées par M. Wallace, eHes réponses fournies par les propriétaires des fermes. J'en ai choisi quelques fi I 36 unes pour montrer les avantages que le Nouveau-Brunswick offre aux cultivateurs du vieux monde. La Ferme Provinciale pour l'élevage des animaux est située dans le comté de King, à quelques milles de Rothesay. Il y a là différentes races de bétail, y compris les Courtes Cornes, les Devons, les Norfolks sans cornes, les Ayrshires, et les Aberdeen sans cornes. Les Ayrshirès semblent mieux se développer que les autres, et il n'y a rien là de surprenant, puisque le sol n'est pas assez bon pour entretenir le lourd bétail de race supérieure. La Ferme aurait été plus convenablement située à Sussex où l'on songea tout d'abord à la placer, ou encore dans la belle Vallée de la Rivière St Jean, sur l'une des excellentes terres de la plaine. L'un des principaux éléments du succès en agriculture, est de concilier pour ainsi dire, la valeur des animaux avec celle de la terre : c'est-à-dire que l'on devrait mettre sur une terre de première classe des races de bétail pesant, et sur terre inférieure, d'autres races dont l'origine et les habitudes y assureraient la vie. Les Ayrshires, par exemple, engraisseraient là où les Courtes Cornes crèveraient de faim, de môme qu'ils résisteraient à un climat qui tuerait tout simplement les-Jerseys. Des races comme celles des Ayrshires, des Kerrys, des Angleseys, sont donc les meilleures pour les terres Inférieures ; mais elles méritent, cependant qu'on leur donne de bons pâturages, vu qu'elles s'y développent mieux. On a l'intention de trans- férer ailleurs la ferme en question, et je suis d'avis que la chose devrait se faire sans délai. La cité de Saint-Jean est située dans un district fameux pour la variété et la beauté de ses paysages. Je n'ai rien vu de plus beau en Amérique que le pittoresque des rives de la rivière St Jean, sur une étendue de plus de cinquante milles en remontant le cours de l'eau. La ville elle même est très agréablement située sur des collmes qui dominent, un port splen- dide, et couvertes d'arbres à quelque distance, en arrière. A certains endroits le sol est rocailleux, mais il se compose ailleurs d'une terre fertile et fort propre à la culture. C'est, de fait, l'une des plus belles localités du Canada, et qui offre beaucoup d'attrait pour le touriste, le colon. Des rangées de collines, un sol sablonneux ou graveleux, et des vallées compo- sées de glaise dure ou de forte marne s'étendent de la cilé à l'mtérieur, et l'on y a taillé de petites fermes sur lesquelles s'élèven. de jolies maison i d'habitation. J'ai vu sur plusieurs de ces fermes d'excellentes récoltes de racines et de grains, en 1880, en 1883 et en 1884. Mes excellents amis, MM. Thompson et Manchester, tous deux mar- chands de la ville, et anglais de naissance mais canadiens d'adoption, résident v^ur le chemin Manawagonies, dans le canton de Lancaster,à environ quatre milles de la cité. Ils ont de belles maisons et de superbes bâtiments érigés sur des fermes-modèles. M. Thompson pourrait être appelé le Mechi du Canada, car il a démontré ce que l'on peut faire avec la forte terre glaise des vallées, dont une si grande partie resta encore in xploilée, sauf le bois qui s'y trouve — la forêt primitive. Ainsi, il en choisit huit acres, la plupart marécageux, les débarrassa des arbres et des arbrisseaux, les draina, lès fouilla et les transforma finalement eu terrain do première qualité. L'opération fut naturellement conteuse, mais elle rapporta néan- moins sept pour cent par année, tout en créaut un fands d'amorli8?ement qui remboursa en neuf ans le capital dépensé pour défricher, drainer, cultiver, labourer, engraisser le sol. Les principaux tuyaux de drainage avaient quatre pouces do diamètre, et furent placés à une profondeur de quAtra pieds ; les plus petits mesuraient deux pieds de diamètre et furent enfouis & une promndeur de trois pieds six pouces et à une distance de 37- ►ffre aux } dans le ites races )lk8 sans semblent rprenant, i de race iussex où Liée de la L'un des lour ainsi que l'on lil pesant, habitudes eut là où lient à un mo celles !s pour les ne de bons de trans- devrait se • la variété Amérique ue de plus elle môme )Oit splen- certains 3rre fertile Dcalitès du olon. Des es compo- itérieur, et maison i récoltes de deux mar- i'adoplion, r,à environ bâtiments appelé le t;c la forte nxploitée, ihoisit huit rbrisseaux, 0 première )orla néan- rtis?ement r, drainer, e drainage fondeur de 'ti et furent distance de vingt>quatre pieds les uns des* Aut^ff. Le sol fut labouré plusiBUK fois à une profondeur de six pouces, et fouillé jusqu'à une profondeur de quatorze pouces. Il y fut ensuite enfoui vingt charretées par acre, de fumier de cour de ferme, et cent minois de chaux furent aussi déposés à la surface de chaque acre. Trois minois et demi d'avoine, un quart de minot de mil et quatre livres de trèfle furent mis en terre sur chaque acre an y promenant la herse pour étendre la chaux. De celte semence, l'on recueillit 70 minois d'avoine par acre, pesant 39 livres par minot, et l'on vendit 4,200 livres de paille par acre. L'année suivante, l'on vendit trois tonnes canadiennes, soit 6,000 livres de foin par acre, de ce champ dont l'exacte étendue est de 8 acres et un quart, de 14 perches et 17 verges, pans tenir compte de deux charretées de râtelées. Pendant huit années, ce champ parut produire autant la première année, bien qu'il ne fut pas rasé à la surface. M. Thompson pense que ce terrain est plus propre à la production des avoines et des herbes qu'à celle des racines et du vert, et qu'il vaut mieux le laisser en prairie. Situé dans une profonde vallée, ce champ est entouré sur trois de ses côtés par la forêt prii itive qui, elle aussi, disparaîtra avec le temps. La terre de M. Manchester est une argile forte, graveleuse ou sablon- neuse, et j'y ai vu d'excellentes récoltes de betteraves, de panels, de carrotles et d'avonies. Ces deux messieuri s'occupent à démontrer, de la man ère la plus digne et la pi as recommandable, dans les loisirs que leur laissent leurs alTaires à la ville, ce dont est capable le sol de cdtte partie du Nouveau-Brunswick. Il est clair, cependant,'qu'il faut des capitaux pour faire ainsi de la grande culture, et que bien p^u de cultivateurs s'y livre- ront, tant qu'ils auront des récoltes qui les paieront sans entraîner de ces dépenses. Toutefois, cet exemple a une grande valeur et sera suivi plus ou moins à l'avenir. Les deux hommes que je viens de nommer sont en avant de leur temps, et peuvent être considérés comme los apôtres de la culture scientifique au Nouveau-Brunswick. J'extrais ce qui suit de mon rapport de 1880 " La province du Nouveau Brunswick, outre ses richeasei minérales qui ne font que commencer t\ se déve:'jpper,et ses nchesses forestières, est fort propre à l'agriculture. Il s'y trouve à plusieurb ^i^droits desierresquv posEèdent des propriétés vrai ment remarquables, tanons que dan» d'autres, le sol qui se cultive facilement, apros avoir été débarrassé du bois, est riche de l'accumulation de matière? fertilisantes depuis plusieurs siècles. Nombre de coteaux qui aveiFment la belle vallée de la rivière Si Jean paraiïisent 11 es propres à l'éit^agedes animaux, du bétail surtout. On y trouve en grande partie de i'argile sablonneuse ou graveleuse, parfois un peu dure, mais généraleiient friable, et dout la profondeur et la analité varient, bien qu'elle soit bonne à peu près partout. Sauf l'Ile du Prince Edouard, il est probable que U Nouveau-Brunswick renferme comparative- ment plus de terre cnllivable que les autres provinces du Canada. Jusqu'ici, les principaux établissements sont situés dans le voisinage oa le long des rivières qui arrosent le pays: mais il y a ercere deà millions daces en disponibilité, et tout aussi bons, probable; .u» pour la culture, à l'exception des terres des vallées ou protégées | r.ràd«s onausséof. Toutefois, ces partie» inhabitées tout pour !a plupart couver>;-3 d'une épaisse forêt, et je doute que les cultivateurs anglais, fussent ('.isposés à les défricher. C'est là un travail herculéen, mais l'on pense «j ta le boi» luflirait à payer les dépenses. 11 est possible de défricher le trA i vdtson de 916 à S20^'l'aorev et l'on dit qu'un bucneron canadien peut abattiÀt au acre de gros bois eo i> [ jT"-^ !l ! trois ou quatre jours. Citons, par exemple, la nouvelle colonie du Non- veau-Danemark, comme exemple de ce qui se pRut faire. Il y a quelques années la localité était couverte d'une épaisse forêt, et les Danois qui y émigrèrent étaient très pauvres. Aujourd'hui des centaines d'acres sont défrichés, et produisent d'abondantes récoltes de grains et de légumes, dont quelques unes sont de qualité snpérieure. En somme, la colonie est heureuse, prospère, et devienàra richi avec le temps. Je n' x'^gftre pas en affirmant que la condition de cette population est beaucoup meilleure que celle où elle se trouvait dans son propre pays. Citons encore 1 1 colonie Ecossaise de Napan, sur la Miramichi. laquelle nous offre une autre excellente preuve de ce dont sont capables l'énergie et le travail. Cet établissement se compose surtout d'Ecossais ; on y compte un petit nombre d'Irlandais dont quelques uns sont prospères. L'un de ces derniers s'étant enrichi, on l'appelle "Barney Rolh?chi'd" nous disait l'un de ses compa- triotes. Il est agréable et Instructif de voir ces nouvelles colonies, qui finiront par se répandre sur toute l'étendue de la provmce. " Il semble qu'un certain nombre d'ouvriers agricoles anglais pour- raient en faire autant, c'est-à-dire prendre une terre en bois debout'et la défricher à mesure que leurs moyens le leur permettraient. Ils seraient certains de l'appui du gouvernement ainsi que de la population de la provin«;e, et le succès récompenser dt sans doute leur travail. " Les terres dont j'ai parlé comme oossèdant des propriétés remar- quables sont celles que protègent des chaussées ou qui sont renfermées dans des vallées. Les premières sont fameuses à la Nouvelle- Ecosse et au Nouveau Brunswick, tandis que les dernières se trouvent surtout au Nouveau Brunswirk, dans la belle vallée de la Rivière St Jean. Les t' res que protègent des chaussées dans les deux provinces sont situées dans les anses de la Baie de Fundy, et comprennent environ 65,000 âcies, dont une grande partie attend encore des acheteurs. Les travaux de ces chaussées ont été faits sur une étendue considérable par les Français avant la con- quête du Fort Beauséjour en 1775. Aussitôt après, les colons anglais s'en emparèrent et obtinrent des titres de la Couronne II en coCite de $8 à $20 l'acre pour construire ces chaussées et il est digne de remarque que le système de construction de chaussées et d'aboiteaux, adopté par les pre- miers habitants Français est encore suivi de nos jours. " Les terres renfermées dans les vallées du Nouveau - Brunswick seraient appelées on Angleterre des terres de fonds ou d'alluvion, lesquelles sont encore erj voie de formation. Plusieurs de ces terres sont des îles des rivières et il s'en trouve un certain nombre dans la magnifique rivière St Jean ; mais la plupart sont formées des rives des deux côtés de la rivière, et se développent sur une largeur de plusieurs milles jusqu'au pied des collines, remparts naturels des vallées qu'elles enserrent. Ces terres des vallées sont très fertiles et les herbes qu'elles produisent, trè^ bonnes. De même que les terres protégées par les chaussées, elles n'exigent aucun engrais artificiel. En fait, les terres que protègent des chaussées sont tellement engraissées parce que la mer y dépose, que la fumure est inutile, et les terres des vallées sont enrichies à chaque printemps par les dépôts n'y laisse la crue des eaux. A cette époque ces terres sont s'^bmer^jées urant olUsieurs semaines, et les matières qu'y déposant les rflu,v en se retirant ajoutent à la fertilité et à la protondeur d'un soi d'jjà r'^Le. Chaque année, un pouce ou deux de richi terre d'alluvion d^pcica sirr ce^ terres les soustraient à l'influence de la crue des eaux, Bt Its ranu:ent au nombre des meilleures terres de la province. 2 33 •t7» " Il y a dans cettî province des millions d'àrr s de te re encore inoccu- pés, et recouverts d'arbres qui représentent la for^t primitive. L'abatlage du bois entraîne de grandes dépenses et les cultivateurs anglais no sont guère propres à ce genre de travail. Mais 'l'on peut acheter nombre de terres défrichées avec de bonnes maisons d'habitation et de bons bâtiments, au prix de £3 à £8 l'âore ; et il me semble qu'un cultivateur pratique du vieux monde, ne saurait manquer de réussir, surtout s'il a une famille pour lui aider. Eu ce qui concerne la population, un cultivateur anglais se sentirait là tout aussi à l'aise que chez lui, et rien dans le sol ou le climat n'est de nature à lui causer de pénibles déceptions. La position géographique de ces province.s maritimes les recommande fortemmt aux cultivate'jrs du vieux monde qui sont en quête de neuf, de môme que la distance comparativement courto qui les sépare de la Grande-Bretagne et la faciliié des communications qui ne sont jamais interrompues offrent de vifs attraits aux colons Anglais. Le nouveau commerce de bestiaux et de moulons qui se développe rapidement entre l'ancien el le nouveau monde sera à coup sûr une source de profits pour les cultivateurs qui voudront et qui sauront élever les espèces d'animaux que demande le marché anglais." La Vallée de la rivière St Jean, Tune des plus riches du Canada, renferme une grande étendue d'excellents pâturages pour les animaux, et des deux côtés se trouve aussi une excellente région propre à l'agriculture. On peut obtenir à pju près pour rien des terres à l'état primitif, et l'on peut ach=^tcr des fermes cultivées, avec maisons, dépendances et clôtures, pour un mont mt que représent rait un ou deux ans de loyer de ferme en Angleterre. La rivière St Jean offre un grand débouché pour le transport des produits de la terre, et quantité de ces produits s'écoulent dans l'Etat du Maine dout la frontière touche celles du Nouveau Brunswick sur une grande étendue à l'ouest. Des voies ferrées traversent déjà plusieurs sections du pays et le prolongement du chemin de fer du Pacifique Canadien, en voie de '"cnstruction, devra hâter le progrès de la province et la yente de ce q.^! reste de terrain disponible. La prospérité de la cité de ot Je9n,qui sera le port d'hiver et le terminus oriental de la ligne, recevra ui; ôlau dont la force s'accroitrâ sans cesse, de môme que la population, et l\ rcli'.âse de ces Provi ces Maritimes ne pourraient manquer d'augmenter. '..' t'xqui vont au Canada doivent être bien décidés à travailler et à être ;l iires. Ce n'est pas un Eldorado pour les paresseux et les ivrognes. Il luur 1 .. s'attendre à mener une vie plus ou moins difficile jusqu'à ce c u'ils aiôut sasez d'argent p')ur tout mettre en bon état; il leur faut aussi s'attendre à des hivers rigoureux, lesquels, cependant, sont plus supporta- bles que ceux n'Augleterre et d'Ecosse, il y a d3 l'argent à faire avec la culture au Canad.i, si l'on sait s'y prendre et choisir un endroit convenable. Dos milliers. d'Anglais qui ont eu de la misère des années durant, dans le vieux monde, sans améliorer beaucoup leur position, auraient meilleure chance au Canada. Le 4 d'v'^ctobre, je m'embarquai de nouveau sur le Pavisiariy à destina. ..!0U de Liverpool, après avoir fait un magnifique voyage. Plusieurs de /• ?• anciens compagnons étaient à bord, outre que'ques connaissances que ^^Djs avions faites en Canada. Tout le monde s'accorda à dire que les réunions de l' Association, ainsi que le voyage que nous avions fait, avaient pleinement réussi. Nous discutâmes un jour au salon, sous la présidence de Loid George Uamilton, l'intéressante question de savoir si le Canada offrait des avantages aux émigrants, et l'opinion commune se prononça dans l'affirmative; à peine s'éleva-tii une voix discordante. M. Le.ich déclara que parmi les émigrants à bord qui retournaient en Angleterre, If" 40 nombre d'entre eux n'avaient pu réussir nulle part. Le Dr Edmunds affirma qu'il ne connaissait personne digne de réussir, qri n'eut pas eu de succès en Canada. J^s jeunes fieluqut ts, les paresseux et les gens blasés ne valent rien, dii-il, pour le Canada, et c'est une erreur que d'y envoyer de ces gens là et de les y eiilr tenir : mieux vaut leur faire comprendre qu'il faut travailler De bons hommes réussiront au Canada comme partout ailleurs. M. May exposa qu'il y avait en Angleterre un excédant de popu- lation qui pourrait trouver place au Canada, et que l'on y réussirait mieux qu'en Angleterre, dans certaines circonstances. l! Il Dp Edmunds jt pas eu de gens blasés d'y envoyer comprendre rame partout ant de popu- ssirait mieux