IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) <: v^% f/. p û fA ■' , 1.0 1.1 M'': 12.5 Êf Uâ " 2.2 K 1.8 L25 iU 11.6 V] «^(S*' '^^'V* ^ 7; '/ # Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. US80 (7; 6) «72-4503 '^.V '%'■ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques m Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The institute has attempted to obtain the beat original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. 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Maps, platas, charts, etc., may ba filmad at diffarant réduction ratios. Thosa too larga to ba antiraly includad in one exposure ara filmad baginning in tha upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: L'exemplaire filmô fut reproduit grâce è la générosité de: Library Division Provincial Archives of British Columbia Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la conditio i et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat at en terminant soit par ia dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par la second plat, salon le cas. 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DreJJee au Dépôt des Cartes , Plans & Journaux de la Marine par ordre de M* le Comte de Maurepas > ^» Ï741» Ette vafte étendue de Mer qui fe trouve ren-^ fermée entre les Côtes Occidentales de l'Amé- rique ; & les Parties les plus Orientales de TAfie, eft appellée parles Navigateurs Mer du Suc* & Mer Pacifique : ces noms lui ont été donnez par les Efpagnols qui en ont fait la découverte. On fçait que Vafco Nugnez de Balboa qui commandoit à Sainte Marie l'Ancienne du Da-^ ; rien , découvrit cette Mer le 2j. Septembre iji?. & qu'il en prit pofleffion au nom de la Caftille , y étant entré jufqu'à la ceinture, I tenant fon bouclier d'une main & fon épée de l'antre j à l'endroit J qu'il nomma & que l'on nomme encore aujourd'hui Golphe de ?i5aint Michel. EUe doit le nom de Mer Pacifique à Ferdinand Magellan gui le lui donna en lyaa. lorfqu'il y entra par le fameux . Détroit qui conferve fon nom ; ôc qu'il la traverfa dans toute fon ^étendue ;c'e(l-à-dire jufqu'à fon arrivée aux Philippines en 1521. \Sp^i\ mourut. • Toutes les Nations qui y ont navigué depuis , lui ont conferve' Je nom :^e Mer du S ud ; ainfi nous fommes obligez de Pappeller de A I2y6i5a 0/ c r 6d n ■ ■>■, (2) même ; quoique nous ayons donné le nom d'Océan Méridional à une de nos Cartes. Tout le monde fçaît que pour la conftrudion des Cartes gé- nérales Hydrographiques , il faut partager le Globe de la Terre en plufieurs parties , & de façon qu'elles reprefentent toujours un efpace affez confidérable de Mer renfermé entre des terres , ob- fervant furtout de les diftribuer pour fcrvir à certaines traverfées Îarticulieres , comme de France au Golphe Saint Laurent , aux fies de l'Amérique , à Cayenne , Sec. Et que pour les navigations jde long cours on puifTe pafTer aifément d'une Carte à Pautre , ôc C reprendre fon point à la vue des terres ; ce qui fert à aflurer les routes , & corriger même les erreurs qui peuvent s'y être gliflfées, furtout lorfque ces terres y font dans leur véritable (ituation , eu égard au Ciel & entre elles : c'eft- à-dire lorfque les Latitudes & les Longitudes font exaftes. C'eft dans ces vues que nous avons partagé notre Globe en cinq Parties , dont nous faifons autant de Cartes générales. La première fous le nom d'Océan Occidental , comprend les Mers renfermées entre les côtes d'Europe & d'Afrique , & celles de l'Amérique qui leur (ont oppolées , depuis le 52. degré de Latitude Septentrionale jufqu'à l'Equateur. Le féconde que nous avons nommée Océcin Méridional efl la fuite de ces Mers , bornées à l'Orient par les Côtes d'Afrique , de- puis l'Equateur jufqu'au Cap de Bonne Efperance , & a l'Occident par celles de l'Amérique Méridionale jufqu'au Cap de Horn , qu'on peut regarder comme l'entrée de la Mer du Sud. La troifiéme eft VOcéan Oriental ou Mer des Indes , contenant les Côtes d'Afrique depuis le Cap de Bonne Efperance jufqu'à la Mer Rouge , & celles d'Afie , depuis la Mer Rouge jufqu'à Can- ton dans la Chine ; avec toutes les Ifles renfermées dans cet efpace. La quatrième eft la Grande Mer du Sud qui fait avec les trois précédentes prefque toute la furface de la terre , à l'exceptioa des parties les plus Septentrionales , qui feront l'objet de notre cinquième Carte générale fous le nom de Mer du Nord > que nous allons donner après celle ci. Nous comptons paffer enfuite aux Cartes particulières neceflai- res pour de certaines navigations , qui étans plus refferrèes entre les terres , exigent que le contour des Côtes foit beaucoup plus dé- taillé qu'il n'eft poffible de le faire dans les Cartes générales , ce qui a été déjà exécuté pour la Mer Méditerranée & pour l'Acr. chipel. Comme nous avons rendu compte par des mémoires particu- liers de la conftrudtion de chacune de ces Cartes , nous ne devons as négliget Panalyfe de celle de la Mer du Sud : c'cd-à-dire de rap- f^ %^. û (3) porter les Obfervatîons Aftronomiques fur lefquelles on a dcter-' miné les principales pofitions ; de détailler les routes & les remar- ques des Navigateurs dont nous nous femmes fervi , foit pour les comparer avec le réfultat des Obfervatîons Aflronomiques , & en conclure la certitude des unes & des autres,foit pour y fuppléer îorf- qu'elles nous manqnoient. Erfin de citer exaftement les Journaux de Navigation dont nouî^ avons tiré ces routes & ces remarques , afin de mettre tout le mon- de en état de jwger du travail. Cette méthode nous paroît trop utile pour que nous l'abandon- nions jamais ; il feroit même à fouhaiter que ceux qui nous ont {)récédé dans la conftruétion des Cartes Maritimes l'euflent fuivie : 'Hydrographie , fcience fi néceflaire , n"'auroit pas reftée fi long- tems en proye à toutes les dangereufes erreurs dont les Cartes def toutes les Nations fe trouvent encore aujourd'hui remplies : de pa-* reils Mémoires auroient ouvert les yeux aux recherches & à la criti- que , ôc par conféquent auroient infailliblement conduit à \s^ Correftion^ Mais avant que HVnrrpr Anna la Jîfouflion des principales pofi" tions des Côtes Occidentales de l'Amérique & des Parties Orien- tales de l'Afie , d'où réfulte la jufte étendue de la Mer du Sud ; il eft bon d'obferver que nous continuons de fuppofer la Terre Sphéri- que , comme dans nos Cartes précédentes. Ce n'efl: pas que nous ignorions la fameufe queftion de la figure de la Terre ôc les ouvra- §es qui ont paru en confequence ; il ne nous auroit même pas été ifficile d'affujettir nos Cartes à une réduftion convenable à la Ter- re aplatie ou allongée vers les Pôles , puifque de Içavans Académi- ciens nous ont donné dans leurs Mémoires des formules pour trou- ver la valeur de tous nos degrés dans l'un & dans l'autre fyftême j mais nous avons reconnu qu'il étoit inutile pour l'Hydrographief" d'en embrafler aucun , «Se que l'on pouvoit fans craindre une erreur fenfible , continuer de reprefenter fur les Cartes réduites la Terre comme Sphérique : car en la fuppofant même dans fon plusgrand^ applatiflement y l'Axe n'étant au Diamètre de l'Equateur que comme 177. à 178. il n'en réfulteroit pas une trois centième par- lie de différence entre la circonférence du Méridien de la Terre applatie & celui de la Terre fphérique. Différence qui ne peutprei^ que point fe faire fentir dans la graduation ufitée pour les Cartes générales du Globe terreflre , & qui devient tout-à-fait iofenfible (m celles qui n'en contiennent que des portions. 11 n'en feroit pas de même fi l'on fuivoit l'un ou l'antre fyftême ; t;^e(l-à-dire que u,par exemple, l'on faifoit la graduation de la Carte juivant ce qui réfulte du plus fort applatiflement de la Terre , ÔC gu'eUe fû( au contraire un fphéioide allongé , tel qu'il eft donné paff A») (4) , . le livre de la grandeur & de la figure de la Terre de 171 8. Alors on trouveroit des diftances différentes entre les lieux qu'on auroit placé fur Tune & fur l'autre Carte aux mêmes Latitudes & Longitu- des ; cette différence à la vérité ne fe trouveroit pas confidérable pour les lieux fituez fous le même Méridien , mais elle le deviendroifi pour ceux qui feroient placez fous un même parallèle ,dont l'erreuc feroit d'autant plus grande qu'ils feroient dilbns en Longitude; par exemple , fur cent degrez cela feroit une différence de plus de deux degrez , au lieu qu'en luppofant la Terre fphérique , Terreur dans la- quelle on peut tomber par rapport à l'un ou l'autre fyflême, devient: tout-à-fait infenfibie fur les (Jartes. Nous entrerons encore moins dans la difcudion des opinions par- ticulières fur l'étendue de la Mer du Sud , la Carte que nous en don- nons finit, pour ainfi dire,le tour du Globe , & en condate la circon- férence ; ainfi notre travail toujours fuivi en conféquence des Points Aftronomiques & du concours des routes de Navigation extraites des Journaux &; réduites fuivant les régies , ne nousparoic pas avoir befoin d'être appuyé par d'autres preuves. • -" ' • ' ^nalyfe de la Carte, Pour peu que l'on examine toutes les Cartes de la Mer du Sud , qui ont été publiées en differens tems par les Ëfpagnols , les Hoir I^ndois & les Anglois , on fera furpris non-feulement du peu d'ac- cord qu'elles ont entre elles ; mais même du peu de vérité qu'on trouve dans chacune. Les premiers ont refferré cette Mer dans des bornes beaucoup trop étroites ; les féconds l'ont à la vérité étendue davantage , mais pas encore fuffifamment ; & les derniers l'ont enfin fait beaucoup trop grande Herrera à qui nous devons l'Hifloire du nouveau Monde , dans fa Defcription Géographique & dans la Carte qui efl; à la tête , ne met que 127. degrez de longitude entre Lima & Manille, au lieu de 162. degrez qu'il doit y avoir. Une erreur de 37. degrez de lon- gitude paroît fi peu naturelle que quelques perfonnes ont été ten- tées de croire au'Herrera avoit facrifié fes connoifllànces aux vues particulières qu il avoit alors ; & ces vues étoient de faire tomber les Philippines & les Moluques dans la partie de la Terre dont lé' Pape Alexandre VI. venoit de faire la conceffion au Roi de Caftille par cette fameufe ligne de démarcation , qui regloit les prétentions des Rois de Caftille & de Portugal au fujet des no".velIes découvert tes qui fe faifoient alors ; de forte que l'Ecrivain Caftillan en rétré- ciffant ainfi la Mer du Sud trouvoit moyen de renfermer non-feule- ffleot lés Philippines & les Moluques , mais même rifie de Java dan{ ors oie :ur le oifi la- ine ar- >n- n- its la portion des Caflîllans ; au lieu que s'il avoit donne p^us d'éten- due à cette Mer , ces Ules auroient paru comprifes dans la con- ccHTion faite au Portugal : ainfi ni Herrera , ni les autres Cartes Ef- pagnoles qui l'ont fuivi , ne doivent rien décider fur la grandeur de cette Mer de l'Eft à POueft. Mais fans donner de pareilles vues à Herrera , il ne faut aue fuivre les longitudes que Ptolomée a données à pluHeurs parties de l'Afîe , pour tomber dans une erreur anHi confidérable. Les HoUandois plus exafts Navigateurs ayant reconnu par dif- férentes routes que les Cartes Efpagnoles ne donnoient pas aflez d'é- tendue à la Mer du Sud , ont crû augmenter extrêmement en mettant entre Lima & Manille environ cent cinquante-cinq degrez de lon- gitude ; cependant il s'en faut encore au moins 7. degrez que ce ne • foit la véritable longitude qu'il doit y avoir entre ces deux lieux. Mais il efl aifé de voir ce qui a empêché ces Cartes Hydrographi- 3ues de donner la grandeur de la Mer du Sud telle qu'elle auroic û être conclue fur les routes de Navigation ; car comme tous les Géographes faifoient le continent de l'Afie, & celui de l'Amérique beaucoup trop grands , il falloit par confequent , peut placer ces Terres , prendre fur la Mer du Sud -, se les Hydrographes aimèrent mieux croire que l'erreur venoitdes routes ou du peu d'exaftitude des Navigateurs , que de changer toute la face de la Terre, comme l'a fait M. de PIfle , par une étude plus refléchie & une intelligence plus parfaite des Voyageurs , & fur-tout par le fecours des Obfer- rations Agronomiques qui ont fixé l'étendue des principales par^ ties du monde. Les Cartes Angloifes par un excès contraire t ont donné trop d^étendue à la mer du Sud. Si Ton prend par exemple la pofition de Manille fur les Cartes de Thorntom un de leur meilleur Hydro- graphe , on la trouve 116. degrez ôc demi à l'Orient du Méridien de Londres ; ce qui revient à 114. degrez y. minutes de celui de Pans ; prenant enfuite la pofition de Lima fur la Carte de l'Améri- que que M. Halley a publiée en 1700. elle revient au 78. degré 40. minutes de longitude occidentale du Méridien de Paris : com- parant alors ces deux pofitions , il en refulte 167. degrez 20. mi- nutes pour la différence en longitude entre Manille Se Lima ; au lieu qu'elle n'eft que de 162. degrez, cpmmeon le démontrera dans la iuite de cette Analyse. Cotes de r Amérique depuis la Californie jitfqu au Cap de Horn» XjEs Côtes de la Nouvelle Efpagne , Terre-ferme , Pérou & Chili , font déterminpes en confequence de diverfes Obfervations Aflro- f omiques qui ont été faites à U Vea-Ciux , Portobello , Panama f A iij «-.;aii!LV*:"^?T. ^«Tf^^» ", Lima i Arîca , Coquimbo , Valparaiîb , & la Conception : de forte que ces lieux deviennent des points fixes de latitude Se de longitude, qui non-feulement donnent la fituation générale de la côte,eu égard au Ciel, &aux autres parties du Globe terreilre ; mais encore fer- vent à aflujettir les détails particuliers de ces mcmes Côtes ; en liant ce nombre prodigieux de Remarques & d'Obfcrvations déta- chées que l'on trouve répandues dans les Journaux des Naviga- teurs y & qu'il feroit quelque tois difficile de concilier fans le fecours de pareils points fixes. Suivant ces obfervations Panama efï placé 82. degrez 6. minutes à l'Occident du Méridien de Paris ; cette détermination Aftronomi- que eft d'autant plus certaine qu'elle réfulte de deux obfervations rapportées dans les Mémoires de l'Académie des Sciences , qui ont été faites en differens tems , & par des (a) Obfervateurs differens.' Elle eft encore appuyée par la longitude de Portobello qui a été ob- fervée par le P. Feuille & M. Couplet le fils. Cette détermination eft différente des Cartes Angloifes & Hollandoifes ; par exemple la Carte de l'Amérique que le célèbre M. Halley a publiée en 1700. SC la nouvelle Carte de M. Pople , mettent Panama 82. degrez j. mi- nutes à Poccident du Méridien de Luudico , \.>; vfui revient à 8^; degrez 30. minutes du Méridien de Paris ; & par conféquent portenc cette place deux degrez 20. minutes trop à l'Oueft. Les Cartes Hollandoifes de Pietet-goos & de Van-K,eulen la mettent encore- plus Occidentale. De Panama à Acapulco , la nouvelle Carte ne met que 21.de-' grez pour la différence des Méridiens ; les Cartes Efpagnoles , ÔC après elles les Cartes Hollandoifes yen mettent plus de vingt -fix ,. de forte que nous retranchons j. degrez de longitude , ce qui chau- oc '« giflement de la Côte, & diminue confidérablement la diftan- •i n'eft plus que de4.20.1ieues environ au lieu de 550. que l'on k*i;..vefur ces Cartes. Cette corredion paroîtra fans doute bien forte , mais elle eft ap- puyée 1°. Sur les remarques des Navigateurs ; il y a au dépôt un- routier manufcrit de ces Côtes très-détaillé , fuivant lequel il n'y auroit même que 20. degrez 30. minutes de longitude de Panama à^ Acapulco. 20. Sur des détails Géographiques qui nous ont paru avoir la pré- cifion néceffaire ; car en étudiant la diftance de la Vera-Crux à Acapulco , on trouve que la différence des Méridiens de ces deux places , ne peut être au plus que des 3. degrez. La Vera-Crux eii (a) Don Juan d'Hetrera & le P. Feuille , dont les Obfervations ne différent entre- elles que de 4. minutes ; ce tyù n'eft pas capable de jettei aucune eneuifuiles Cattesy & encore moios fe faire feout aiu Navigateurs. i te e, :d r- in 1- a- :s is i- \s- . ' (7) f)ar les loo. degrez i y. minutes de longitude Occidentale , donc cel- e d'AcapuIcoieroit 103. degrez , conforme à ce qui réfultedes rou- tiers& des remarques des Navigateurs, comme on vient de le voir. La Californie va nous offrir des différences qui ne font pas moins confidérables ; il ne faut que jetter les yeux fur les Cartes Angloi- fes & HoUandoifes , on verra que celles de Picter-goos , de Van- Keulen & de Thorncon y qui font les feules dont les Navigateurs fe fervent aujourd'hui , nous reprefentent la Californie comme une Ifle d'environ y^o. lieues de longueur à prendre du Cap S. Lucat au Cap Mendocin, & qu'elles mettent entre ces deux Caps plus de 22. degrez pour la différence des Méridiens. Au lieu que i^ La Californie eft jointe au continent du nouveau Mexique , dont la partie Méridionale n'en efl: feparée que par un Golphe d'environ 160. lieues de profondeur. 2". que du Cap S. Lucar au Cap Men- docin il n'y a que 440. lieues au plus. 3°. Que la différence des Méridiens de ces deux Caps n'eft que de 14. degrez. Voilà encore des correftions bien confidérables , qui changent toute la fituation des Côtes. Et fi Pon les joint avec les précédentes, on fera furpris de voir qu'entre Panama iV ]p Cap Mondocin , nous avons été obli- gés de retrancher près de 14. degrez de longitude , ce que l'on auroit peine à croire , fi la preuve n'en fubfiftoit dans la comparaifon des différentes Cartes , publiées pat les Efpagnols les Anglois & les Hollandois. Que la Californie ne foit pas une Ifle , cela n'eft plus douteux ; on en doit les connoiffances aux Miffionnaires Jefuites , qui y ont paffé de la nouvelle Efpagne par Mer Se du nouveau Mexique par terre : ce font eux qui ont découvert fa jondion avec le continent, ils en ont donné une Pefcription & une Carte très - curieufe que l'on trouve dans le recueil de leurs Lettres édifiantes. On peut en- core voir une lettre de M^ de l'Ifle à M. de Caffmi , fur la queftion fçavoir fi la Californie eft une Ifle ou une partie du continent : cet- te lettre a été inférée dans le troifiéme volume des Voyages au Nord , imprimé à Amfterdam en 171 y. On y trouve auffi deux Mé- moires fur la Californie traduits de l'Efpagnol. Ajoutons que les an- ciennes Cartes Efpagnoles , & celle donnée par Herrera avoient re- prefenté la Californie comme une prefqu'llîe ,& ce n'eft que vers le milieu du fiécle dernier que les Géographes & les Hydrographes ont commencé d'en faire une Ifle , ce que M. de VlL^a. redirié au com-- mencement de celui-ci,& dont les Hydrographes «'ont point encore profité. A l'égard de ces Côtes Occidentales & des Ifles qui en font proches , on les trouve affez détaillées dans les Routiers & dans les Cartes Efpagnoles ; mais il y a cependant beaucoup de correc- lioos à y faire ^ & nous nous flatons d'avQir faldes plus eireptieUe$# (8) Le Journal de la Navigation du Vaifleau le S.Antoine , qui a rang^ une grande partie de ces Côtes en 170p. en revenant de la Chine au Pérou » nous a fourni plufieurs bonnes remarques. Le Journal du Capitaine Dampiere a la Mer du Sud en 1699. nous en a fourni aulTi plufieurs fur la pofition & le giflemcnt du Cap S. Lucar , Ifles des trois Maries , Cap des Courans , Se autres paitii.'s de la Côte de la nouvelle Efpa^ne : mais c'eft un détail dans lequel nous n'entrerons pas , puifqu'il ne s'agit ici que des pofitions générales. PalTons aux Côtes du Pérou Ôc du Chili. On a vu ci-devant la po- rtion de Panama déterminée à 82. degrez 6. minutes de longitude Occidentale : celle de Lima fuivant (a) les Obfervations les plus exades doit être de 79. degrez 4c. minutes ; ainfi la ditlerencc des Méridiens de ces deux places n'efl que d'un degré vingt-une minu- te , ce qui ne s'accorde avec aucunes Cartes. On trouve fur celle de M. Halley 6. degrez de longitude encre Panama Se Lima , fur- celle deThornton 3. degrez , & fur celle de \^an-Keulen près de ^. degrez. De pareilles incertitudes font bien étonnantes, & ne font que trop fêntir le befoin preffant oià l'on étoit d'entreprendre la cor- reftion des Cartes Hydrograph)rques. Les Côtes depuis Lima jufqu'à la Conception lont aufli détermi- nées par plufieurs points fixes de latitude & de longitude , fçavoir llo, Arica , Copiaco , Coquimbo, Valparaifo & la Conception ; de forte que fuivant l'Obfervation Agronomique qui y a été faite par le P. Feuille , cette dernière place cil 75. degrés 32. minutes plus occidentale que Paris. Il réfulte donc 4. degrés 13. minutes pour la différence des Méridiens entre Lima Ôc la Conception. Voyons encore les différences & les erreurs des Cartes fur cette Partie. Celles de Pieter Goos ne mettent guerre plus d*un degré de diffé- rence en longitude entre Lima & la Conception: celles de Vah-Reu- len mettent ces places fous le même Méridien. Voilà pour les Car- tes Holiandoifes. Les Cartes Angloifes font encore plus fautives : on trouve dans (and ; aA ud,- pôt ez (13) fi». La Partie Orientale de ces Ifles ne peut pas s'étendre aufli con- "^idéralement vers l'Eft ; nous en avons la preuve dans la route que fie le Capitaine Voodes Rogers en 1710. aepuis Guan jufqu'àrlflc de Gilolo : ce Navigateur ne vie aucunes de ces Ifles ; au lieu que fuivant la Carte que l'on en a , il auroic pafle au milieu & même fur plufieurs d'elles. 3°. Dans une lettre écrite de Manille le 10. Juin 1597. par le P. Paul Clain Miffionnairc , qui étoit alors à Guivan en l'Ifle de Ten- day , où il vit les Habitans de ces nouvelles Ifles qui y avoient été jettez par une tempête , ce Mifïionnaire dit que ces Ifles fontfituées par 10. à 12. degrés de latitude Septentrionale , & que leurs Habir tans n'ont aucune connoiflance des Marianes. Voilà les raifons qui nous ont déterminé à faire quelques change- mens à la Carte qui a été publiée de ces Ifles , que malgré cela nous ne regarderions pas comme abfolument decifive pour prouvée rexiftence& lapofîtion d'un fi grand nombre d'ifles dans ce par.;;ge, fi nous n'avions pas d'anciennes Cartes Efpagnolcs qui marquant à rOucfl: des Marianes par les 10. à ii. degrés de latitude plufieurs Ifles aflTez proches Icj» unes dca aune* , vues en difFerens temps par leurs Vaiiîeaux faifant la route de Guan à Manille , 6c dont nous avons rapporté un exemple. Les Ifles Marianes connues dans les Cartes Hydrographiques fous le nom d'Archipel de S. Lazare & Ifles * des Larrons , nom que leur donna Magellan lorfqu'il en fit la découverte en i^ai. ont été en- tièrement négligées parles Efpagnols pendant plus d'un fiécle, & Ton peut dire que ce n'eft; qu'en 1668. que leur a'.tention a paru fc reveiller pour achever la découverte de ces Ifles ; aulfi n'eft- ce que depuis ce tems que l'on a commencé d'en avoir des connoiflances un peu circonftanciéesjmais ce que l'on a de meilleur & de plus fidèle fur ces Ifles.eft l'Hiftoire qui en a été publiée en 1700. On y trouve des détails Géographiques , avec une Carte faite fur les lieux par un Jéfuite Efpagnol qui les a toutes parcourues en differens tems; ce font ces détails Géographiques & cette Carte que nous avons fui- vis. A l'égard de leur longitude , comme il n'y a que les Obfervations Aftronomiques qui peuvent la donner avec une entière précifion , nous n»,. prétendons pas répondre de celle que nous leur donnons à quelques minutes près; cependant comme elles ne font éloignées de Manille que d'environ 420. lieues ou 430.au plus , les Routiers peu- vent donner cette diftance avec aflcz df précifion. Nous avons con- fulté plufieurs Routiers Efpagnols qui fe font tous accordez à mettre' * On trouve des Cartes & des Mémoires Efpagnols qui nomment les Marianes Ijlat de las Vdas , nom qu'elles ont confervé pendant quelque tems ; & ce n'eft que depuis que Marie Anne d'Autriche Keined'Lfpagne y eut envoyé des Prédicateurs pour y annoacer l'Evangile ( eu ié68, ) qu'oa ks a appelléés les IHes Marianes. B ï\i •il: Ht t. ■ i & fur-tout avec les latitudes qu'il a obfeji vées. Au Midi de la nouvelle Hollande par la latitude de 43. degrés, 11 y a une pointe déterre découverte par Abel Tafmand en 1642, & qu'il nomma Terre de VanDiemen : ne peut-on pas dire que cette pointe eft la partie la plus Méridionale de la Nouvelle Hollande f C'efl le fentiment du S. Thornton un des Hydrographes Anglois oui a le plus travaillé ; c'efl auHi le nôtre ; mais nous ne fommespas aaccord avec cet Hydrographe fur la longitude qu'il convient de donner à cette terre. Il en mec la parcicOeientalepar les 135*. degrés delongicudeiMc- ridien de Londres , ce qui revient à 1 32. degrés 3 j. minutes du Mé- ridien de Paris , au lieu que nous la plaçons par les 140. degrés de longitude orientale , ce qui fait une différence de 7. degrés 25. minutes. Il eft aifé de faire voir qu'on ne peut lui donner d'autre lon- gitude que celle que nous lui donnons. Abel Tafmand eft le fcul qui ait wh. la Terre de Diemen , ce n'eft donc que fur Ta rpute qu'on peut la placer ; & pour le faire avec précifion , il faut prendre cette route à quelque endroit ,dont la longitude connue fixe le point de partance pour enfuite en conclure la longitude du point d'arrivée i ces avantages fe trouvent dans la Navigation ^ ^Taûnand» "■m i^Al part de Plfle Maurice aujourd'hui Tfle de France, dont la longitude eft (û) déterminée fur notre Carte de l'Océan Oriental , à y 5. degrés du Méridien de Paris. 2'\ On trouve fuivantfon Journal,que de l'Ifle de France à la par- tie de VEH de la Terre de Diemen , il a fait environ 85. degrés en longitudeir Donc la longitude de cette partie doit être 140. degrés à TOrienfi du Méridien de Paris , fie c'eft ainfi que nous l'avons marquée. , 3". Si l'on fuie le détail de la Navigation de Taftnand , jufqu'à fon arrivée à l'ifle S. Jean à l'Ell de la nouvelle Bretagne , on trouve un nouvel accord dans les longitudes ; car entre cette Ifle & la Terfo de Diemen , fes routes réduites donnent environ 10. degrés en lon- gitude , qui ajoutez à 140. degrés trouvez ci-deiTu s, donneront lyo* degréspour la longiiude de l'Ifle S. Jean. Or la pofition de l'ifle S. Jean eft déterminée à cette même lon- gitude par le giffement & l'étendue des Côtes de la nouvelle Guinée & de la nouvelle Bretagne , que nous avons lirces des remarques ôc des Navigations de Dam pierre & de Schouten , & afTujetties à la po-« fîtion de Manille, cuuimc on Va. vu cl-dcvanc : donc un accord (i piréeis entre des Navigations entièrement différentes , & qui vienr ncnt fe réunir au même point , prouve la juftefle de ces polîtions. Au Midi de la nouvelle Guinée par la latitudede 14. degrés, nous avons placé* la Terre Auftrale du S. Efprit , découverte en i6o5. par Pierre Fernand de Quiros Efpagnol , & nous ne craignons poinC d'avancer qu'elle doit être la Côte de l'Eft de la Terre de Carpente- fie , formant un même continent avec la nouvelle Guinée , la nou- velle Hollande , & la Terre de Diemen , de forte que fa longitude devient la même que celle des parties Orientales de la nouvelle Gui-« née : ce que nO' s allons prouver. La Terre Aulhaledu S. Efprit a fait jufqu'ici l'embarras de tous les Géographes ; le peu de détail qui nous eft refté de la Naviga- tion de Quiros & la difficulté déplacer cette Terre en conféquence^ a été caufe que quelques-uns l'ont regardé comme imaginaire. M. de rifle même paroît avoir été quelque tems dans ce fentiment, puifqu'il ne la point marquée fur la Mappemonde qu'il publia en 1700. ne pouvant cependant fe refufer aux preuves quô l'on a de fon exiftence il l'a reliituée dans fa Carte de 1720. D'autres moins habiles ont cru pouvoir la confondre avec les Ifles de Salomon ; mais aucun n'a pu déterminer fa longi- tude ; M. de l'Ifle la place 20. degrés au moins à l'Orient de la (4) Voyez le Mémoire des Obfervatîons fur la conftruftion de la Carte de l'Océan Oriental ou Mers des Indes , la longitude de l'Ifle de France y eft difcucée > Se parok conftatceavec uae force de^récilîoac^uilain'epeuregieKeri'ObfeivatioaAfiroaoïm' que qui y manque. * ^ Tr % m 06) nouvelle Hollande , bien loin de croire qu'elle en puifle faire partie» nous allons tacher de répandre quelque jour fur ce point de Géogra- phie qui mérite l'attention des Sçavans& des Navigateurs. L'exiftance de la Terre Auftrale du S. Efpric n'eft point douteu- fe , il ne faut que voir les Defcriptions circonftanciées que Fernand de Quirosen fit à Philippe III. Roi d'Efpagne au retour de fon Voyage , connues fous le nom de Supliques de Fernand de Quir : toute la difficulté tombe doue fur la longitude qu'il convient de don- ner à ces Terres. En lifant avec attention ce qui nous refte de la Navigation de Fernand de Quir, on trouve que le 21. Décembre idoy. il partie du Callao faifant route à l'O. S. O. & le 26. Janvier 1606. arrivé par 25-. degrés de latitude Méridionale, ee faifant fuivant fon eftime a 1000. lieues des côtes du Pérou; il découvrit une Ifle d'environ 4.lieues de'tour. Les jours fuivans faifant route vers leNord-Oueft, il vitplufieurs autres IHes dont il donne la latitude ; à l'égard de leur diftance en longitude , nous !a concluons du tems qu'il mit à paflec d'une Ifle à l'autre: & il n'eft pas pofl^ible de faire autrement. Il fe mit enfuite par les 10. à 12,. degréc de. latimcle Méridionale , & con- .tinua fa route à l'Oueft entre ces Parallèles. Après quatre-vingt dix jours de Navigation il arrivaàlaTerre Auftrale du S. Efprit ,fans avoir mouillé à aucune Ifle. Si l'on eftime le chemin que l'on peut faire chaque jour dans une Mer aulïi belle, & aufti facile à naviguer , & où les vents viennent toujours de la part de l'Eft , on trouvera que vingt lieues dans les .vingt-quatre heures font le moins que l'on puifle eftimer ; dans ce cas il auroit cependant couru plus de 8;. degrés en longitude depuis la découverte de la première Iflejuiqu'à fon arrivée à la Terre du S. Efprit. Or le Navigateur nous donne la pofition de cette première Ifle à 130. degrés de longitude Occidentale du Méridien de Paris ; . fi l'on y ajoute les 8 J. degrés ci-deflus , on aura 14^. degrés de lon- gitude Orientale du mcmc Méridien pour la pofition de la Terre du S. Efprit. On convient que cette eftime n'a pas le degré de prccifion qu'il feroit à fouhaiter, mais en y faifant attention on y trouve toute celle dont on a befoin ; car il eft certain qu'il faudroit bien plutôt ajouter au chemin que nous avons donné pour chaque jour que d'en retran- cher. Ce qui fuffit,parce qu'il en réfuite que cette Terre ne peut être plus à l'Eft ; or nous fommes arrêtés du côté de l'Oueft par la Terre de Carpenterie , qui eft jointe à la nouvelle Hollande & à la nou- velle Guinée , donc la Terre Auftrale du S. Efprit devient necef- fairement la partie Orientale de cette Terre de Carpenterie dont l'on n'a jufqu'ici aucune connoiflrance,& alors l'étendue que Fernand de Quir donne à ces dccouvertes,& les Defcriptions qu'il en fair^ort to.utç 1 " ! J ■a mm ■if I MU? il fe toute l'évidence 8c la certitude qu'on ne lui a refufé que faute de pou« voir en faire l'application. Une autre preuve que la Terre du S. Efprit ne peut être placée lus à l'Eft , Ce tire de la route d'Abel Tafmand en 1 642. & de cel- és de Schouten & de le Mayre en 1617. Pour peu qu'on examine ces roufes avec attention, on verra que fi ces terres étoient feule- ment I j. ou 20. degrés plus à l'Ef^, ilferoit impoflible qu'elles n'euf- fent pas été rencontrées par ces Navigateurs ; d'ailleurs Quiros ea quittant ces terres fe mit par la latitude de 10. degrés & courut à l'Eft dans le deflein de chercher l'Ifle Sainte Croix qu'il ne trouva point , (Se qu'il n'auroit pas manqué de rencontrer fî la terre du S. Efprit avoit été 20. degrés plus orientale. La PoGtion des Ides de Salomon n'a pas moins embaralTé les Géo^ graphes,que celle de la terre Auftrale du S. Efprit ; on ne trouve dans tout cequ'ilsenont donné que des incertitudes & des contrarierez dont on eft extrêmement étonné lorfqu'on étudie avec quelque at- tention le détail qui nous eft refté des deux Navigations d'Alvaro& de Mendagna : fans nous arrêter aux différentes manières dont ils ond placé & reprefenté ces Iflec , nous nous contenterons de faire con- noître l'ufage que nous avons fait des Voyages de Mendagna , le feul qui avoit vu ces Ifles , Se nous ne craignons point d'avancer que per- fonnejufqu'ici ne s'eft attaché à fuivre ce Navigateur , ni donner les chofes telles qu'il les a rapportées. Le 10. Janvier i J67. Alvaro de Mendagna proche parent du Gou- verneur du Pérou , partit du Callao avec la qualité d'Amiral d'une petite Efcadre;il avoit pour fon premier Pilote Hernand de Galle- fo. Après avoir fait 14JO. lieues , il trouvapar la latitude de 6, egrés 45*. minutes une petite Ifle peuplée qu'il nomma l'Ifle de Jefus. Si l'on évalue les 14^0. lieues Efpagnoles fa-tes depuis le Cal- lao entre le 12. & le 6. degré de latitude, on aura environ 84. degrés !30ur la différence en longitude, de forte que l'Ifle Jefus doiv être par es 164. degrés environ à l'Occident du Méridien de Paris :de Vide Jefus aux baflfes & Iflots delà Chandeleur par les 6. degrés ly. mi- nutes de latitude , le Navigateur dit avoir fait 1 6o. lieues Efpagnoles, valantes un peu plus de p. degrés de longitude ; & peu après il dé- couvrit cette grande Ifle qu'il nomma Sainte Elizabet,dontla lon- gitude doit être fui vant les routes ci-deflus 174. à i7y. degrés à l'Oc- cident du Méridien de Paris , & c'tft ainfi que nous la marquons fur notre Carte. On a vu ci-devant qu'après avoir reconnu les bafles & Iflots de la Chandeleur par la latitude de 6. degrés 1 5. minutes , il découvrit la Terre de l'Ille de Sainte Elizabet , dont la partie la plus Septen- trionale doit être par les 6. degrés 30. miiiutes de latitude; il mouil- a eniuite dans un Porcq u'il trouva le long de ces Côtes par les 7» i i l (i8) degrés 30. minutes jdbù il envoya reconnoître la partie Méridio- nale , ôc alla jufqiies par les 9. degrés 30. minutr ; . 'aticude , ayant eftimé environ yy. lieues de longueur depuis la "-/oi j j Septentrio- nale de cette Ifle jufqu'au Cap Prito cjuî eft le p' ■ .Vîéridional : ce qui donne environ j. degrés de longitude de l'un ^ l'autre; ainfi le Cap Prito feroic par les 17p. à 180. degrés de longitude du Méri- dien de Paris. 11 faut remarquer qu'au moyen de ces Obfervations le giffement de cette Ifle eft dé'-erminé prefque E. N. E. & O. S. O. ce qui eft bien différent des Cartes qui le repréfentent Eft& Oueft. Au Midi de la grande Ifle de Sainte Elizabet on en découvrit plu- fieurs , dont il donne la grandeur , la latitude , & les diftances ; & entre autres une très-grande qu'il nomma Guadalcanar , & dont on ne vit que la partie voifîne de Sainte Elizabet , avec un Volcan par la latitude de 9. degrés 4^. minutes : on nomma toutes ces Ifles les Ifles de Salomon: ces circonftances font elTentielles à remarquer. En IJ9J. vingt-huit ans après fon premier voyage Al varo de Men- dagna entreprit de retourner aux Ifles de Salomon , il avoic alors ]Fernand de Quir pour premier Pilote. A mille lieues de Lima parla latitude de 10. degrés, il trouva pluGeurs Ifles proches les unes des autres , aufquelles il donna les ïioms de S. Pierre , la Dominique , la Madeîaine , Sainte Chriftine ; & à rOueftdecelles-ci,il en vit d'autres plus petites qu'il nomma les Marquifes de Mendoce. Il continua fâ route à l'Oueft j entre les 10. & 1 1. degrés de lati- tude , il vit les Ifles de S. Bernard & la Solitaire , donnant exad:c- ment le chemin de l'une à l'autre. Enfin après avoir fait 1794. lieues depuis fon départ de Lima , il trouva une Ifle d'environ yo. lieues de long fituée Eft & Oueft , dans la partie Occidentale de laquelle il mouilla. De la route ci-defTus il réfulte que la partie Orientale de l'Ifle de Sainte Croix tombe environ par les 180. degrés de longitude , qui eft la même que celle du Cap Prito le plus Méridional de l'Ifle de SainteElizabet;& le plus proche dePIfle de Guadalcanar,cornme ou l'a vu ci- de vaut ; d'oùl'on peut conclure que Pîfle dz Sainte Croix eft la même Ifle que celle de Guadalcanar qu'on n'av^oit reconnue que fort imparfaitement lors du premier voyage de Mendagna. La Defcription de l'Ifle Sainte Croix & des Ifles qui font dans fa partie du Nord-Oueft appuyé cette coniedure ; plus l'on l'examine avec attention & plus l'on trouve de reflemblance entre ces Ifles Se celles que l'on avoit découvert au Sud-Oueft de l'Ifle de Sainte ^Elizabet ; mais ce qui paroît en quelque forte décider la queftion , c'eft ce Volcan vu dans l'un & dans l'autre voyage proche la grande %i\t de Sainte Croix ou ^e Guadalcanar fituée prccifémcnt par la mgiQç latitude. I mi iiiidiiwiiiiiiyîii îiifii>!ûbiife ri- u- ■ (19) . Ainfi dès que les latitudes & les longitudes ont été trouvées les mô- mes dans chaque voyage que les defcriptions , l'étendue, & le gifle- ment des Iflesbien loin d'avoir la moindre contrariété ont beaucoup de reffe»'»îblance ; on ne peut fe difpenfer de conclure que 1 Ifle de 5'ainte Croix fait partie des Ifles de Salomon , & qu'elle eft la même que rifle de Guadalcanar. Il ei\ étonnant que cela ait échappé aux connoiflances ôc aux recherches de tous les Géographes, La feule objeékion qu'on pourroit faire feroit de dire comment AI- varo de Mendagna ne reconnut-il pas dans fon fécond Voyage des Ifles qu'il auroit vues lors du premier? La reponfe eft aifée , il ne faut que lire les relations qui nous fonc reftées de ces deux Voyages. Dans le premier Voyage Mendagna aborda ces Ifles du côté du Nord par les 6. à 7. degrés de latitude, il refta mouillé au Port de Sainte Elizabet par les 7. degrés 30. minutes, d'où il envoya Galle- go fon Pilote pour reconnoître les Côtes & Ifles qui s'étendoient vers le Sud-Ouelî ,& on ne vit alors que très peu de l'Ifle de Gua- dalcanar. Lors du fécond voyage on attera par les 10. degrés de latitude, qui eft celle de cette grande Ifle qu'on n'avoit découvert qu'impar- faitement, & qu'A Ivaro de Mendagna n'avoit pas vue par lui-même au premier Voyage ; que par conféquent il lui étoit impofllble de reconnoître : d'ailleurs comme il s'étoit pafle 28. ans entre les deux Voyages, il pouvoir fort bien lors du fécond n'avoir perfonne qui eût été du premier ; & quand il s'en feroit trouvé quelques-unes il fau- droit fuppofer que ce fuflent gens capables de faire les remarques neceflaires, comme auroit été le Pilore ; on fçait que ce n'étoit plus le même , puifqu'il avoir alors Fernand de Quiros. Une dernière reflexion , c'eft qu'Alvaro de Mendagna mourut à J'Ifle de Sainte Croix pcuaprè.s fon arrivée , ce qui a arrêté les dé- couvertes ; on fçait feulement qu'ayant envoyé reconnoître les Ifles les plus proches de l'endroit où il étoit mouillé, on vit vers le Nord une très-grinde étendue de pays. Or cette terre ne pouvoit être que la grande Ifle de Sainte Elizabet dont la découverte auroit été ache- vée , & qu'on n'auroit pas manqué de reconnoître fans la more de Mendagna. Les Ifles Galapes fituées fous la ligne,méritent quelqueattention: nous les avons placées à environ 160. lieues du Pérou ; les Cartes Hydrographiques varient lur la pofition de ces lÛes. Et toutes à l'exception des Cartes Angloires,les marquent trop près de la Côte, M- de Plfle dans la Carte de l'Amérique qu'il a dreflëe pour Tufage du Roi en 1722. les a éloignées de rÀméiiqucde 220. lieues ; c'eft félon nous 60 lieues de trop , voici ce que nous avons^eu de plus pot-? pcif iui U lituacioB de cçs lues» xxsaoBKarrrvcTwwrstm il il i':m % È (20) lo. Dans le Journal du Vaiflèau le S. Antoine commandé par M. Frondât année 1707. & fuivantesjil dit > L'iflc des Galapes que nous vîmes hier ( & ce n'étoic pas la plus proche du Pérou ) ellà 170* m lieues dans l'Oued de la Côte du Pérou. Ilajoute,Un Efpagnol que 9 nous rencontrâmes les jours derniers, comptoit les plus à PEU » 135*. lieues au moins de la Côcîc , ce qui fait environ i^^. lieues » Françoifes de 20. au degré. 2°. Dans une lettre du Capitaine Jean Covan i écrite en i6$9^ êc rapportée dans les Voyages de Dampiere , on trouve , Quant aux Ifles Galapes je fuis perluadé avec M. Dampiere qu'elles giiïenc beaucoup plus loin du côté de TOueft que nos Hydrographes ne les^ marquent. 3^. Dans le Journal de la Navigation de M. Beauchesne à la Mec du Sud , tenu par le Heur Labat Ingénieur embarqué fur fon vaiflèau 9 il e(l dir. Les Pilotes des Mers du Sud n'ont placé les Ifles Galapes Qu'à 120. lieues de la plus prochaine Terre du Pérou ;mais parl'aveu^ des nôtres Se le cems que nous avons été à les aller chercher d'un boa vent de Sud & de Sud-Eft » & à revenir du même veut ,& quelquefois Sud-Sud- Oued , elles en font à plus de 160. lieues. &r. On peut encore voir le Voyage de M. Wafer & la Carte des Ifles Galapes y drefTée fur le Jonrnal^u Capitaine Jean Eaton Angloisr inférée dans le tome 4. des Voyages de Dampiere. A rOueft des Galapes environ i jo. lieues , il y a plufleurs Ifles fi- tuées proche de la ligne dont les Hydrographes n''ont point encore eu de connoiflànce , on la doit à un Manufcric Efpagnol , qui nous apprend c^u'elles ont été découvertes par les Efpagnols du Pérou t fous la Vice- Royauté du Comte de Alva de Lidie , & reconnues de- puis en i658. Quant à une autre Ifle fîtuée un degré au Nord de la ligne & plus à l'Occident que les précédentes» nommée del Gallego^'ell une dé- couverte plus récente ,& de l'an 169$. incfé par M. >es que nous I) ertà 170» ïpagnol que plus à rEii iS$' lieues ce en 16$$^ r Quant aux elles giiïenc aphesne les^ le à la Mec fonvaifleau» fles Galapes is par Taveir 1er d'un boa quelquefois rte des Ifles m Angloisr eurs Ifles (î- oint encore 3I , qui nous du Pérou ^ connues de- igne & plus- 'elt une dé-