IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) A z 1.0 l.l 1.25 la 128 |25 •UUi- l.ô 1.4 il 6" -► V Hiotographic Sciences Corporation m!^ \ ^ k ^ <^ [V ^A. '^o !^ k 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ,v^^* <^. â X ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICMH Collection de microfiches. Canadien Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. D D D D D D n Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) I I Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re Mure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filmfng/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional comments:/ Commentaires supplémentaires: Th to L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. I I Coloured pages/ D Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées Th po of filr Ori be] the sio oth firs sio or Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées I I Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence Quality of prir Qualité inégale de l'impression Includes supplementary materit Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible r~7| Showthrough/ I I Quality of print varies/ I I Includes supplementary matériel/ I I Only édition available/ Th« sha Tl^ wh Ma diff enti beg righ reqi met Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies pa^ un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été 1 ',nées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X y 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of: Library of the Public Archives of Canada The images appearing hère are the best quailty possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. Ail other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — ^> (meaning "CON- TIIMUED "), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Maps. plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many f rames as required. The following diagrams illustrate the method: L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: La bibliothèque des Archives publiques du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par ta première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole —^ signifie "A SUIVRE ", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 ORNITHOLOGIE DU CANADA. Voix aiMes, Voix de feu, voîx des anges ; émanations d'une vie intérieure, supérieure à la notre, d'une vie voyageuse et mobile qui donne au tra- vailleur fixé sur son sillou des pensées plus sereines et le rêve de la liberté. (L'OisïAU.) P«r J. SI. ZieUolney Ar^oat. SECONDE PAETIE, QUÉBEC: IMPRIMÉ PAR E. R. FRÊCHETTE 21, RUE LA MONTAGNE» 1861. I- 'î * -• -^4 « • ^m^ ^f ^•«n, -'^^- - Enregistré conformément à l'Acte de la Législa- ture Provinciale, par Fauteur, J. M. LeMoine, dans le Bureau du Régistrateur de la Province. V ' -.-' - ^- ■>.-^. v.^.-.-vv.-» •-•^■^-■^.••-"'- ^ "V- -<. -N* % "V «v» *v -s. - , -> -s. ■* i > AVANT-PROPOS, I I ,.I t ' 1, 4 ■ 1» ..t .'', tl< ^^ ! ** Une lacune existait dans le champ des lettres : le Canada ayait ses orateurs, ses historiens, ses litté- rateurs, ses poëtes, mais de naturalistes, point. '^ Ainsi s'exprimait tout récemment un correspon- dant du Journal de Québec. En effet la grande famille française que la Provi dence a jetée sur les rives du Saint-Laurent avait lieu d'être fière de ses orateurs, de ses historiens, de ses littérateurs, de ses poëtes. Les uns avec les cra- yons de Tacite avaient noblement tracé son histoire depuis " les temps héroïques de la colonie " pour dous servir de l'expression du Comte d'Elgin, jusqu'à nos jours ; les autres, rivalisant dana leurs discours ou leurs écrits harmonieux avec les auteurs qui ont assuré à la France la palme dans tous les genres de gloire littéraire, avaient su populariser l'idiome de ^.ouis le Grand sur ce sol Canadien si plein d'aveni.^ où les descendants de deux grands peuples travaillent à fonder un grand empire ; mais le domaine de l'histoire naturelle n'avait été exploité par personne. " Cette lacune, nous n'avons certes pas la préten- tion de l'avoir comblée ; tant s'en faut. Nous pré- tendons seulement dans ce petit ouvrage, indiquer et ouvrir la voie qui mène aux connaissances en his- toire naturelle, heureux si nos efforts peuvent inspi- rer le goût de cette belle science et porter nos jeu- II nés compatriotes à y consacrer une partie do leurs loisirs. Nous les invitons avec instance à parcourir nos vertes campagnes, nos belles forêts du Cana- da et à y puiser largement dans ce grand livre de la nature dont chaque page proclame si hau- tement la sagesse, la gloire et la magnificence de son auteur. Déjà il y a un an à peine, sollicité par nos amis, nous mimes nos premières recherches, nos observa- tions en histoire naturelle devant le public. Cet opuscule fut vu d'un œil indulgent ; on voulut môme nous donner éloge et encourage: iien t. Cette année, nous publions un second travail beau- coup plus ample, plus méthodique, autant pour avoir quelque titre à ces éloges, que pour terminer un projet commencé. A ce public ami et indul- gent nous devions do la reconnaissance : nous crûmes qu'elle ne saurait mieux se traduire, que par une généreuse persévérance dans le travail que l'on attendait de nous. « L'illustre BufFon se vantait d'avoir passé quarante années de sa vie à son bureau, pour perfectionner et arrondir les périodes de son immortel ouvrage. Plut au ciel que "dans notre jeune société aflairée" ceux qui se mêlent de science eussent autant de mois à donner aux travaux littéraires ! Nous désirons être compris : le notre n'est pas un oeuvre original ; c'est simplement la quintes- sence des meilleurs auteurs réunie à nos pro- pres connaissances dans un petit volume portatif • et afin de .-endre notre manuel acceptable à tous, à l'écolier pendant ses vacances, au citadin, au touriste qui fuit l'atmosphère délétère des cités, le brouhaha des villes, aussi bien qu'aux robustes V . I .V. / ) n . V'" habitantb des campagnes, nous y avons semé sou- venirs classiques, anecdotes piquantes, citations historiques, nous efforçant de saupoudrer le tout de ce parfum littéraire, de cette arôme de bonne société, nécessaire à tout œuvre que l'on veut rendre viable. . - Au moyen des portraits dagtierréotypés des espèces, empruntés à Vieillot, à Audubon et à Wilson, le Volume pourra aussi servir de livre de texte. Notre tâclie nous a été quelque fois facilitée par l'emploi des élégantes traductions que Lamâout nous a fournies de quelques uns des beaux passages des naturalistes américains, bien que souvent l'écrivain français les incorpore dans le texte de son ouvrage, comme s'ils lui appartenaient en propre. En histoire naturelle, il ne faut pas se faire illusion : tel croit admirer dans Audubon qui écrivait en 1844, un passage original, qui ne fait que lire le commentaire d'un thème brodé par Chs. L. Buonaparte, lequel publiait son Histoire naturelle en 1838. Le prince de Musignano de son côté em- prunte souvent de Wilson, dont les œuvres parurent en 1814, et Wilson corrige et amplifie Vieillot qui écrivait en 1807, lequel a puisé une grande partie des matériaux de son admirable traité * dans Ed- wards, Catesby, Bartram, Latham et autres, ses de- vanciers. A part les résultats magnifiques d' Audubon, quelques vieilles erreurs dévoilées, quelques nou- velles espèces ajoutées à la Faune de l'Amérique, voilà ce que chacun de ces écrivains peut récla- mer et, malgré le nombre des moissonneurs dans le • Les Oiseaux do l'Amérique Septentrionale. I 1 r IV champ de Thistoire naturelle, il y a encore sur le Hi)l grand nombre d'épis oubliés. Nous avons placé en regard deux classifications, deuic no- menclatures : celle de Baird, qui occupe au Smith- sonian Institution la chair d'histoire naturel- le ; cette classification ample et perfectionnée, sora tôt ou 'tard, croyons nous, généralement adop- téo en Amérique. L'autre classification est celle d'Audubon, moins exacte, moins ample, mais plus connue du public. L'œuvre du professeur de Was- liington est trop vaste dans l'état arriéré des sciences naturelles en Canada, pour réunir les suffrages de ceux qui ne sont qu'amateurs : tandisque que le Ta^ bleau synoptique d'Audubon f que l'on trouve dans toutes les bibliothèques, contient sous un petit format des notions courtes, mais exactes. On voudra bien ne pas oublier que quoique la nornenclature et la classification adoptées soient celles de Baird, les dimensions des espèces sont celles données par Audubon seulement, dans tout le cours de Vouvrage maintp.nant publié. ■ ■ •■ Un jour moins sombre commence à poindre, pour les sciences naturelles en Canada : sous ce rapport l'Université Laval paraît décidée à ne pas rester en arrière des grandes fondations scientifiques du nouveau monde. On y parle de professeurs d'Histoire Naturelle : sous peu, nous avons lieu de croire que la Faune et la Flore du Canada, savamment classifiées, orneront les salles de son beau Musée. Les mêmes destinées, le môme rôle lui est réservé dans l'Amérique Britanni- que, que celui qui est échu en partage dans la repu- t Audubon's Synopsit. * ■( 4 bliquo vciMine, à la savante institution que James Smithson fonda à Washington on 1846. Comme cette dernière, notre Université doit prendre le premier rang dans les sciences, sans avoir droit d*en négliger un département quelconque. Il est aussi question en haut lieu, de demander à la Législature une allocation pour ériger dans la future Métropole des Canadas, un local où sera exhibée, classifiée et rassemblée pour l'instruc- tion, !a gloire de la nation et l'admiration des étran- gers, la richesse végétale, minérale et animale de ce grand pays. Une province qui peut faire don au gouvernement métropolitain de $80,000 pour subvenir aux frais de guerres lointaines J et où la colonie n'a rien à démêler, devrait, ce semble, être en état d'accorder chaque année quelques centaines de louis pour la réalisation d'un projet si intimement lié au progrès et à la prospérité de ses populations. Quant à nous, si nos humbles écrits peuvent être de quelque utilité pratique à la jeunesse des villes et des campagnes, en fournissant les moyens de con- naître la vie intime du monde ailé, et au lecteur en général, amusement et instruction, nous ne regret- tons pas d'avoir sacrifié nos veillées d'hiver ; nous nous croirons au contraire amplement récompensés • Nous terminerons en plaçant ce petit traité tout incomplet qu'il soit, sous la sauvegarde de nos compatriotes et de l'homme distingué qui en a accepté la dédicace. L'auteur. Spencer Grange, près Québec, 1er avril 1861. t La guerre de la Crimée. " . I I. < t ' l I ! I •■ INDEX DES CHAPITRES, ;- ,, : ■•'.' PAGES. Avant-propos Index des chapitres vi Il ordre — Les Grimpeurs , • . . 101 III ordre — Les Passereaux 124 IV ordre — Les Gallinacés 299 V ordre — Les Écliassiers 320 VI ordre — Les Palmipèdes 382 Quelques mots sur les volières 389 Éclaircissements 392 Table des matières 394 'Il ,. •i>^ 1^ -1 .- f —101— II ORDRE. LES GRIMPEURS. [Climbers.] Les Perroquets, les Trogons, les Coucous, les Pics ou Pique-bois trouvent place dans le second Ordre — les Grimpem's — que Vieillot, GeofFroi St. Hilaire, et Chs. Bonaparte ont réuni à celui des Passereaux lequel fournit le III Ordre, de ce traité. Plusieurs variétés do Perroquets et de Trogons, sont indigènes de l'Amérique du Sud : il n'est pas question au Canada de ces deux espèces de Grimpeurs. Chapitre I. LE COUCOU AU BEC NOIR. * . [Black billed Cuckoo.] Des quatre sortes de Coucous connues dans TA- mérique, deux viennent en Canada. L'Ouest de la Province les réunit toutes deux, mais nous n'avons jusqu^à présent observé qu'une seule espèce dans le Bas-Canada, savoir le Coucou au bec noir ; en- core est-il assez rare. Voici son signalement : Bec noir ; le dos géné- ralement d'une teinte métallique verd-olivâtre ; le ventre blanc; la falle d'un jaune brunâtre; le des- sous des pennes couleur de canelle ; une peau rouge dénudée de plumes encercle l'œil. Longueur totale 12 pouces — long: de l'aile 5 pou- ces, long : de la queue 6J pouces. On sait la fâcheuse célébrité qui s'attache au Coucou d'Europe : f son congénère en Amérique • No. 70. Ooccygus ery throphtbalmus.— Baird. DittO — ÂUDUBON. \ Le Coucou (d'Europe) est l'ogre, lo cauchemar, Vépée de DamoclèB de toutes les espèces chanteuses qui nourris- -102 au co^itraire n^a jamais fait parler de lui en mal ; ses mœurs sont irréprochables. Sdn nid, il le construit lui-même : il veille affectueusement à l'éclosion et à l'éducation de ses jeunes. Sa fidélité conjugale, se* vertus domestiques sont exemplaires ; le souffle de la calomnie oncques ne les ternit. La ponta se fait en mai, soit dans un vieux pommier, soit dans un cèdre : les œufs sont au nombre de quatre, quelque- fois de cinq, d'un bleu foncé. La femelle affrontera les plus grands dangers plutôt que de quitter le nid ; si on la force de déguerpir, elle emploie les mêmes artifices que la perdrix et la bécasse pour détourner l'attention loin de sa chère couvée ; elle feindra d'être etropiée et se traînera en pirouettant. La nourriture du Coucou se compose d'insectes» de fruits, de molusques et autres objets qu'il trouve le long des ruisseaux où il aime à séjourner. Le mâle, sent leurs petits avec des insectes. C'est un fléau, dont l'atteinte toujours mortelle, semble choisir ses victimes parmi les plus intéressantes familles. Il immole chnquo année des hécatombes de Fauvettes, de Rouges-Gorges, de Rossignols, de Bec-figues, etc. Un naturaliste anglais s'est livré a de profonds calculs de statistique pour savoir le chiffre d -s petits oiseaux que le Coucou détruisait bon ati mal an dans les Iles Britanniques. Il est arrivé à un chiiïi'e de deux à trois millions! Lo Coucou est un des plus épouvantables emblèmes d'infamie que la nature a fin'gés. C'est un miroir de per» versité omnimodo qui reflète, avec «ne intensité étrange, les sept nuances de lu gamme du vice, dite des sept péchés capitaux. Gourmandise, Paresse, Avance, Luxure. etc., avec la soif du meurtre et l'ingratitude féroce par dessus le marché. Le jeune Coucou débute dans la vie par le crime i ses yeux ne sont pas encore ouvert à la lu- mière du jour, que sa conscience est déjà chargea de cinq ou six infanticides. Si l'histoire du Coucou au berceau est un récit de for- faits monstrueux quasi contre nature, celle du Coucou adulte est une chronique scandaleuse et ui;o inépuisable source de gais récits et de drames lugubres, où puisent également à pleines mains, Boccace, Lafontaine, Frédéric Soulié, Eugène Sue. On y lit une satire sanglante des amours officielles et des traités de mariage où le roi • signé.— ToussKiiKL. ,j ■t —103- B quant au plumage, diffère peu de la femelle. Une seule faute peut lui être reprochée : il pille sans miséricorde le nid des Corneilles, des Geais et autre» Jarons de même aloi, et mange sans scrupnle leurs œufs. En revanche, le Coucou est l'ami du cultiva- teur et détruit les larves d'un grand nombre d'in- sectes nuisibles à l'agriculture. LES PICS OU PIQUE-BOIS. Les Pics, habitants naturels des grandes forêts, sont beaucoup plus nombreux dans l'Amérique sep- tentrionale qu'en Europe. Pour cinq espèces que Vieillot comptait en France, on en compte mainte- nant vingt-neuf en Amérique. On en a remarqué neuf à dix sortes en Canada. Symboles du travail et do la persévérance, la nature leur a donné des instru- ments appropriés à leurs besoins. Des pieds coilrts, des ongles forts et arqués pour grimper et se cram- ponner aux arbres ; un bec dur, quarré et taillé en 'ciseau à sa pointe pour creuser et fendre l'écorce : une queue composée de plumes élastiques, fortes et à barbes roides et dures pour se solider et servir de point d'appui ; une langue pointue, longue, vis- queuse et susceptible d'être dardée hors du bec par un mécanisme tout spécial', pour retirer les insectes des trous; tels sont les moyens ingénieux que la nature leur a fournis pour^ bien exercer leur labo- rieuse industrie. Les Pics ont un merveilleux ins- tinct pour découvrir les insectes dans le cœur des arbres cariés ou morts. Ils se cramponnent d'abord au pied de l'arbre, posent le ventre sur le tronc et prêtent l'oreille pour s'assurer s'il contient des in- sectes rongeurs : ils montent ensuite peu à peu, s'arrêtent un instant pour écouter, et continuent ainsi jusqu'à ce qu'ils entendent le bruit que fait la larve : lorsqu'ils sont assurés de l'endroit, des coups de becs redoublés lui ont bientôt livré leur proie. Ils ont eucoro une autre manière de chasser qu'ils i 1! '<; i I — 10-i— emploient d'onlinaiio sur un arbre vert: après I^i- voir frappé violemment, ils se transportent aussitôt hur le côté opposé pour saisir l'insecte caché dans l'écorce, que le bruit réveille et met en mouvement ; enfin ces oiseaux défîans et craintifs se dérobent à la vue du chasseur en tournant autour du tronc ou d'une grosse branche, et en se tenant toujours sur la face opposée. • Tous les oiseaux de ce genre vivent de larves et d'insectes, mais il en est qui joignent à ces aliments les baies et les fiuits tendres: un poirier sauvage avoisinant notre résidence était, en août dernier, un point d'attraction pour un Pic qui conjointement avec une troupe de Récollets, * véritables Gargan- tuas, l'eut bientôt dégarni de tout son fruit. Quelques uns à l'ouest de la province se tiennent en famille, d'autres par troupes : nous les avons généralement rencontrés isolemment ou par pairs. Il en est qui ne grimpent pas, mais se tiennent aussi 6ouv;ent à terre que sur les arbres, tels que le Pic doré, connu dans nos campagnes maintenant, comme au temps où écrivait le vieux Gouverneur des Ti'ois-Kivières, sous le nom de Pivert ouPivart. Les arbres vermoulus sont ce que ces oiseaux préfè- rent pour y^percer le trou qui doit receler leurprogéni- ture : ils l'arrondissent avec leurs becs et lui donnent souvent une grande profondeur. Les Pics ont un vul onduleux et gracieux. Leur nid se compose d'herbe, de mousse et de divers autres matériaux réunis sans art. Les petits naissent couverts d*uu léger duvet, et ne quitterA leur berceau que quand leurs doigts et leurs ongles ont assez de force pour leur f lire gagner l'entrée de leur antre, et que leurs ailes ont assez de longueur pour leur donner les moyens de suivre leurs parents. Le grand maître de la tribue, le Pic au bec d'ivoire, nous regrettons de le dire, nous ne l'avons pas ; mais en revanche, nous avons le Pic noir à huppe rouge. * Jaseur du CèJrc. ! t —105— ' [IK riC NOIR A UUPPR ROUGE. ♦ . ' [airtck WootlCock 1 C« superbo oisoau qui bravo les ffoids arctiquoa aussi bien quo les clialours des tropiquos, fonno partie du petit iioiubre des espèces sédentaires eu iJauada: c'est le grand Chef des Pics de l'Amérique n —108— est suspect, aller en course lointaine à la rechercha de larves de fourmis, d'insectes. Quinze jours après, six œufs blancs et transparents comme le cristal sont déposés dans le nid. Ces oiseaux fréquentent, le printemps, les champs de maïs, et dévorent les épis lorsqu'ils sont tendres. Wilson a vengé ses amis les Pics des calomnies nombreuses do Buffon, et au lieu d'un caractère mélancolique il leur prête des habitudes gaies et sociales. Il signale divers inexactitudes qu'avaient commises Linné, Vieillot, Lathara et autres qui avaient prétendu que le Pic doré était une espèce de Coucou ; qu'ilne perçait jamais les arbres ; qu'il ne se cramponnait pas aux troncs d'arbres et qu'on ne le rencontrait qu'à terre. Le Pic Doré hiverne en Canada, on le pense du moins ; mais nous n'avons que le dire de certaines personnes pour constater le fait. On le rencontre en Pennsylvanie pendant l'hiver. <«$■ l •Il I I l LE PIC CHEVELU. * [Hairy Woodpecker.] Cet oiseau sa rftn contre en Virginie aussi bien que dans les Etats du Nord, en Canada ainsi qu^a la baie d'Hudson. Dessus de la tête noir; une ligne au-des- sus et au-dessous des yeux, blanche ; l'œil est placé dans une ligne noire, qui s'élargit en des- cendant vers le dos : derrière de la tête écarlate, quelquefois mélangé de noir : narines ombragées par des poils épais : bec bleuâtre, taillé en ciseaux, les parties supérieures sont noires, de même que les petites et les moyennes couvertures alaires, qui ont a leur extrémité une marque blanche en forme de cœur ; les grandes sont moustachéesde blanc sur un fond noir, ainsi que les pennes, mais sur les secon- * No. 74. Picus Villosuf.—BAiRD. Ditta •— ÂvpvBOH* ^-1 ' Il —109— daires, les moustachures ont une forme iirégulière ; les quatre pennes intermédiaires de la queue sont noires ; les deux suivantes variées de noir et do blanc ; les autres, totalement de cette dernière cou- leur : l'iris est rouge. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est privée de la bande rouge que le mâle a sur l*occiput. Dimensions 9x15. Il choisit quelquefois pour le berceau de ses jeunes, un verger où il creusera à une profondeur de cinq à six pieds un vieux pommier. Il y pond cinq œufe blancs. Son cri est fort et aigu. Il est difficile à tuer, et une fois blessé il se fixera par une seule griffe à une branche d'arbre et ne lâchera prise qu'en expirant. Il y a trois variétés de ces Rcs, savoir : Major ^ Médius et Minor. La pre- mière se rencontre dans le nord et l'ouest des Etats- Unis et en Canada ; la seconde, habite les Ëtats centrales, et la troisième, le sud de l'Union. € LE PIC MINULLE. * LDowny Woodpecker.] Cet oiseau que Buffon décrit sons Ia nom à'^Epièche ou petit Pio varié de Virginie^ est le nain de l'espèce. Il ressemble beaucoup au Pic Chevelu quant au plumage, mais il est plus petit que ce dernier. Les plumes du front sont d'un blanc roux ; le dessus de la tête est noir ; l'occiput est traversé par une bande rouge interrompu par une tache noir ; l'œil brun placé dans une raie blanche qui s'avance au-delà ; une bande noir lui succède, et à celle-ci une troisième, donfla couleur blanche, s'étend jusque sur la nuque ; une quatrième enfin, pareille à la seconde, est au-dessous et descend sur les côtés du cou, dont le dessus est noir dans le milieu, ainsi que les couvertures et les pennes des ailes qui sont de * JNo. 76- Ficuft FabesceQS.— Baird. Dittp — AUDVBON. —110— ilC: 51 r ik' ! 'Y t!' ; I ; ;;ii i 1 r ' ptu9 variées de blanc ; les quatre pennes intermé- "'. diaires deJa queue sont noires, et deux sont bordées ' de blanc, les six autres ont plus ou moins de ces deux couleurs ; la gorge et la poitrine sont rousses ; le ventre et les parties postérieures, d'un blanc roux ; le bec bleuâtre tirant sur le brun, les pieds bleu- verts. Il hante les vergers où, après mûre délibé- ration, il choisit un antique pommier, pour recevoir 8on nid : père et mère travaillent avec une vive énergie à creuser un trou profond à un angle de près de quarante degrés et ensuite perpendiculaire- ment pour dix ou douze pouces : un ébéniste ne ■ saurait donner un poli plus parûiit, que le Pic Minulle ne le ftxit, à ce réceptacle de ses futurs amours. L'entrée est fort étroite. Notre char- pentier, pendant l'œuvre do la construction, étejjd au loin les éclats de bois qu'il enlève afin d'éviter les soupçons du but qu'il se proj^ose. La femelle, avant de pondre, pnsse un temps considérable à examiner avec l'attention la plus munitieuse l'in- térieur et l'extérieur de l'habitation qu'elle s'est préparée : le tout étant meublé à son goût, et après s'être assuré qu'il n'y a pas do vicÔ do construction dans sa future demeure telle que la prudence l'exige, elle prend possession en forme de son nouveau domicile. Les œufs sont ordinairement au nombre de six. Pendant l'incubation, le mâle veille à l'alimentation de la femelle et vers la fin de juin, les jeunes sortent du nid et grimpent comme des Ecureuils le long de l'écorce de l'arbre. Quelque- fois le Troglodyte œdon (House Wren) attend patiemment que le Pic Minulle ait creusé son nid et s'en empare pendant son absence. Ce Pic est si peu craintif que l'on en approche g, facilement: une persévérance, une force musculaire extraordinaire dans les muscles du cou* et de la tête, tels sont quelques-uns de ses traits distinctifs. ■ S'il fait tort aux pommiers, d'un autre côté il est - très utile par le nombre d'insectes et de larvées qu'il détruit. Il piochera quelquefois une demi-heure au même endroit avant de pouvoir déloger le ver —111— les internié- ont bordées •ins de ces Dnt rousses ; blanc roux ; pieds bleii- lûre délibé- )Lir recevoir c une vive Il angle de endiculaire- ébéniste ne que Je Pic ses futurs N'otre char* :ion, éteod îa d'éviter La femelle, isidérable à lieuse l'in- u'elle s'est it, et après oîîstruction nce l'exige, n nouveau au nombre e veille à de juin, omme des Quelque- i) attend son nid et approche Musculaire et de la distinctifs. 3Ôté il est irv'es qu'il -heure au ir le ver m rongeur qu'il convoite. Dans ces occurrences, voua pouvez marcher jusqu'à deux pas de l'arbre, sans qu'il s'occupe do vous. Wilson dit qu'il l'a VU passer deux heures ainsi employé sur le môme arbre. Le Pic Minulle est sédentaire en Canada ; comme on l'a dit ])rccedemment, il trouve sa nourriture quotidienne dans les plantations d'arbres fmiti quotidienne dans les plantations d arbres Imitiers, où les pommiers n'échappent que rarement à sou soigneux examen. Il n'a qu'une seule note, qu'il fait entendre quand il s'envole d'un arbre à un autre. 13'aucuns sont portés à croire que les trous qu'il fait aux pommiers, loin do leur nuire, servent au contraire à les rendre plus fructueux. Wilson est de cette opinion et regarde la tribu entière des Pics comme un bienfait de la Providence, qui pour- voit de cette manière à ce que les arbres des jardins et de la forêt soient débarrassés des parasites nuisibles qui s'y attachent. Ils citent de vieux pommiers dont le tronc était perforé en mille en- droits, et dont les rameaux se courbaient jusqu'à terre sous le poids du fruit. Dimensions 6 J x 12. C'est en vain que des Naturalistes Européens, BufFon en tête, ont essayé de vilipendir ces nobles oiseaux, ces héros pacifiques du travail ; ils ont trouvé d'éloquents défenseurs dans Wilson, Miche- let et autros. Wilson en particulier a fait table rase de tous ces préjugés vermoulus . Il a su combattre victorieusement cet esprit éironé de système qui al- lait à démontrer que les oiseaux du nouveau monde étaient en tous points inférieurs à ceux de l'ancien. Voyons comment un éloquent contemporain ré- sume l'existence du Pic : . ' . " Le travail, dit-il, l'a pris tellement qu'aucune rivalité ne le conduit à la guerre. Il l'absorbe, exige de lui tout l'effort de ses facultés. ** Travail varié et compliqué. D'abord l'excellent forestier, plein de tact et d'expérience, éprouve son arbre au marteau, je veux dire au bec. Il ausculte comment résonne cet arbre, ce qu'il dit, ce qu'il ft en lui. Le procédé d'auscultation, si récent en mé- i2 —112- H. il'. (lecine, était l'art principal du Pic, depuis des miU liers d'années. Il interrogeait, sondait, voyait par Poule les lacunes caverneuses qu'offrait le tissu do Tarbre. Tel, sain et fort en apparence, oue, pour sa taille gigantesque, a désigné, marqué le marteau 4e la marine, le Pic, bien autrement habile, le juge véreux, carié, susceptible de manquer de la manière la plus funeste, de plier en construction, ou do faire une voie d'eau et de causer un naufrage. " L'arbre éprouvé mûrement, le Pic se l'adjuge, s'y établit : là il exercera son art. Ce bois est creux, donc gâté, donc peuplé ; une tribu d'insectes y habite. Il faut frapper à la porte de la cité. Les citoyens, en tumulte, voudront fuir ou par dessus les murailles de la ville, ou en bas, par les égouts. Il y faudrait des sentinelles ; au défaut, l'unique assiégeant veille, et de momemt en moment regarde derrière pour happer les fugitifs au passage, à quoi sert parfaitement une langue d'extrôme longueur âu'il darde comme un petit serpent. L'incertitude e cette chasse, le bon appétit qu'il y gagne, le pas- sionnent ; il voit à travers l'écorce et le bois ; il assiste aux terreurs et aux conseils du peuple enne- mi. Parfois, il descend très-vite, pensant qu'une issue secrète pourrait sauver les assiégés. " Un arbro snin au dehors, rongé, pourri au de- dans, c'est une terrible image pour le patriote qui rêve au destin des cités. Kome, au temps où la ré- publique commençait à s'affaisser, se sentant sem- blable à cet arbre, frissonna un jour que le Pic vint tomber en plein forum sur le tribunal, sous la main même du prêteur. Le peuple s'émut grandement, et roulait de tristes pensées. Mais les devins man- dés arrivent : si l'oiseau part impunément, la ré- publique mourra ; s'il reste, il ne menace plus que celui qui Pa dans sa main, le prêteur. Ce magistrat, qui était ^ius Tubero, tua l'oiseau à l'instant, mourut lui-même bientôt, et la république dura deux siècles encore. ** Cela est grand, non ridicule. Elle dura par ce i^oble appel au déyouement du citoyen. Elle dura il^ K —113— ar cette réponse muette que lui fit un grand cœur. 0 tels actes sont féconds, ils font des hommes et dos hôi^os ; ils font la durée des cités. " Pour revenir à ' otre oiseau, ce travailleur, ce solitaire, ce grand pruj>iirte n'échappe pas à la loi universelle. Deux toi» par an, il se dénient, f»ort de son austérité, et, faut-il le dire, doviont ridicule. " Ridicule ? il ne l'^st pas par cela qu'il est amou* reux, mais il aime conjii ' —lie- la poitrine et le ventre, s'élargit sur les couvertures inférieures de la queue, et est marquée de gris et de noir sur les flancs ; les pieds sont raenus ; les doigts et les ongles faibles et noirs. Le bec long d'un pouce, en forme de coin, de couleur de corne. Dimensions 8i x 15. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a peu ou point de rouge sur la tête. Il y a diver- sités dans les couleurs des jeunes. Ils se nour- rissent de larves, de fruits, de gravois et de scara- bées. Ce Pic est plus craintif que le Pic Minulle. Il est aussi moins commun en Canada. r- »:. LE PIC GRIS. * ' " '■ r [Red btliied VVoocIppcker.] ' . Cet oiseau fort répandu an Haut Canada, l'est un peu moins dans l'Est de la Province. "Les plumes des narines sont rousses : les joues grises; latôte et le dessus du cou roux : le dos, le croupion et les couvertures supérieures des ailes rayées en travers do noir et de blanc ; les pennes primaires noires avec des marques et une bordure blanche ; les secon- daires tachetées de cette dernière couleur, qui prend un ton roux à l'extrémité de quelques-unes des latérales de la queue, dont les deux plus extérieures ont en dehors et en dessous des teintes blanches, ainsi que les deux intermédiaires sur. leurs côtés in- ternes: du reste elles sont toutes noires ; les couver- tures inférieures et les côtés du bas ventre sont variés de noir sur un fond blanc ; la gorge est grise : cette couleur devient jaunâtre sur le devant du cou, sur la poitrine, et rou^o sur le ventre ; le bec et les pieds sont noires ; l'iris est noisette. Dimensions du mâle 7f x 16 J de la femelle 8 x 14Î. * Ho 9U CeiituruB Caiolinus— lUiRn. """^ *■"*'* ricus Caroliuus.— 'AuDUBUN* 11 ••f! iK -117— • La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le des- sus de la tête d'un blanc roussâtro avec une bande d'un roux jaunâtre sur l'occiput, et en ce que son ventre est o-rls. '*" Ce Pic est actif et criard comme les autres Pics, mais plus farouche. C'est sur les troncs des arbres les plus élevés qu'il cherche sa pâture, sans dédaigner le maïs lors juo l'occasion s'en pré- sente. Il grimpe admirabicment bien et va et vient autour de l'arbre, de haut en bas avec une étonnante agilité. Sa ponte est de cinq œufs, d'un blanc transparent. Les jeunes quittent le nid en juin et gagnent le haut de l'arbre où les parents les nourrissent. Ceci les expose souvent à devenir la proie des Éperviers. Ils élèvent aeux familles dans la saison, et ce n'est qu'au troisième printemiM que le jeune mâle revêt en entier sa livrée. LE PIC A TÊTE ROUGE OU TRICOLORE, f [Red heuded Wootlpeoker 3 Cette espèce qui est une des plus répandues aux Etats-Unis et en Canada, quitte l'automne les con- trées septentrionales. 11 se nourrit d'insectes et de fruits ; et il a bien soin de ne choisir sur un arbre que les fruits les plus mûrs. Il se gorgera de cerises, de pommes, de jeune maïs. - ' ^ "• ) C'est en vain que Wilson s'efforce de l'exonérer de blâme ; sa tète fut mise à prix aux Etats- Unis pendant un certain temps. Il est fort nom- breux à l'ouest de la province : il fréquente le* champs, les clairières où il ne reste de la forêt primitive que des grands troncs calcinés par le feu ; c'est là que le Pic tricolore, sans craindre la présence de l'homme, aime à voltiger et à y placer le ber- ceau de ses petits. La ponte est de six œufs blancs. * VlKILLOT. t No. 94. Meluiierpes ei'ytlirocep)hulu8.— Baird. ^ ' ricuseiyihroctplialuii. — Audlbon rfT Si l!i '! ff .! El iii 1 ,1 'iii i-'l n:- lit ■|L^ Uni : ■ ' i I ! :| 1 —118— "On ne distingue pas fiicilement le mâle de la femelle, tant leur plumage est ressemblant: celui du mâle parait néanmoins avoir plus d'éclat ; le rouge, le noir et le blanc sont les seules couleurs qui y dominent ; la première enveloppe la tète et le cou, et descend sur la gorge dont quelques plumes sont bordées de noir vers sa partie postérieure ; la seconde règne sur le dos, les couvertures, les pennes primaires des ailes et celles de la queue (des indivi- dus ont du blanc à l'extérieur, à l'extrémité et à l'origine des latérales) la troisième couvre le crou- pion, les moyennes pennes alaires, la poitrine et tout le dessous du corps ; le bec et les pieds sont noirs, l'iris est couleur de feu. Longueur totale du maie 9, envergure iViiouces. Autant le_ mâle et la femelle ont d'analo- gie dans leurs couleurs, autant le jeune dif- fère de l'un et de l'autre. Le jeune a le des- sus de la tète, du cou, et le haut du dos variés de noirâtre et de gris blanc sur un fond gris rembruni ; le bas du dos, le croupion blancs, la gorge, la poi- trine blanchâtres ; les flancs faiblement tachetés de noir; les pennes secondaires des ailes blanches, avec quelques taches noires transversales dans le milieu et à leur extrémité ; les primaires de cette dernière couleui et bordées de blanc en dehors, de même que les latérales de la queue qui dans le reste est pareille aux grandes pennes alaires." Quand ils sont posés sur une clôture, dit Andubon, et que vous vous approchez d'eux, ils s'éloignent en mar- chant de coté et se réfugient de l'autre coté, du po- teau de la clôture, allongejint le cou comme pour vous épier et pour s'assurer de vos intentions, et quand vous ne serez qu'à deux pas d'eux, ils reste- ront tapis et cois, jusqu'à ce que vous soyez passé, et alors ils grimperont sur le dessus de la clôture et la frapperont violemment à coups de bec comme pour se féliciter du succès de leur ruse. Si vous allez trop près, les Pics sauteront sur la page voisine, allongeront le cou et frapperont encore, comme pour vous encourager à continuer avec eux la partie, ou —no- ie mâlo de la iblant: celui s d'éclat; le couleurs qui t tète et le ques plumes stérîeure ; la 3s, les pennes 3 (des indivi- réniité et à vie le crou- poitrine et i pieds sont ir totale du 3nt d'analo- jeune dif- e a le des- s variés de is rembruni ; rge, la poi- tachetés de anches, avec s le milieu tte dernière , de mèma le reste est Quand ils on, et que it en mar- oté, du ~po- )rame pour ;entions, et ï, ils reste- )yez passé, . a clôture et )ec comme !. Si vous âgé voisine, omme pour i partie, ou bien ils s'envoleront d'un bond sur le toit de votre mai- son, feront résonner de leur bec les bardeaux de la couverture et s'abattront tout à coup dans le jardin, parmi les fraises dont ils cueilleront les plus mûres. Leur faim apaisée, ils se réuniront en une petite bande, s'abattront sur la cime d'un arbre mort ou voltigeront dans l'air, se livrant à mille gambades fantastiques : pendant ces évolutions aériennes, leurs brillantes couleurs se reflètent avec beaucoup d'a- vantage. Ils quittent le Canada pour le sud en oc- tobre, et reviennent en mai. On dit que leur émi- gration s'opère pendant la nuit, et que le jour il» cherchent le repos et l'aliment pour reprendre leur vol au coucher du soleil. LE PIC A PIEDS VELUS. * [Banded three tocd Woodpecker.] Ce Pic n'a que trois doigts ; trois autres carac- tères spécifiques le distinguent : il a le bec plus large à la base ; les pieds couverts de plumes jus- qu'à moitié de leur longueur, et la queue composée de douze pennes; les deux plus extérieures sont trè» courtes et arrondies à leur extrémité. Le bec est noir ; l'iris est bleu ; les plumes qui recouvrent le» narines sont d'un blanc rougutre ; la tète est en des- sus d'un beau jaune doré, frangé de noir sur les bords ; quatre bandes s'étendent sur chaque coté : une noire est au-dessus de l'œil, et s'avance sur les joues qu'elle couvre *en partie ; une blanche dans la direction des yeux, laquelle se perd vers l'occiput ; la troisième de la même couleur borde la quatrième, qui est noir et se prolonge sur les coté» de la gorge et du cou ; le noir et le blanc dominent aussi sur le reste du plumage ; le premier couvre la nuque, les parties supérieures du corps, les ailes, • No. 83. Picoides liirsutup.— Baiiiiî. ricus hirsutas. — Auoi;bor. • i l i I i',',^ i,iii il; j Ml I !i iîil ■lll Hiiji —120— hnirs couvortmes dans moitié de leur longueur ; les six pennes intermédiaires de la queuo dans leur to- talité forment des taches sur les latérales, ainsi quo sur les cotés do la poitrine, et des raies transversales sur le bas ventre ; l'autre occupe la gorge, le devant du cou, toutes les parties postérieures, traverse plu- sieurs fois les pennes ahiires et couvre les six plus extérieures do la queue ; les pieds sont noirs sur la partie qui n'est pas cmplumée. • ' " Cet oiseau a 9 pouoesde long: son aile mesure 4J pouces. (Sa taille néanmoins varie dans l'espèce.) La femelle no diffère du mâle qu'en ce qu'elle a la tête noire et rayée de blanc. Cette espèce préfère l'extrême nord de la pro- vince, elle se rencontre aussi dans le nord do l'Eu- rope ; elle est assez rare. LE PIC DE MARIA. * [Maiia's Woodpi»cker.] . .. Andubon parle d'une autre espèce do Pic, dont il se procura un couple à Toronto et qu'il appela le Pic de Maria. Huppe écarlate sur h\ tête — plumage noir et blanc. Comme nous ne croyons pas qu'il existe dans l'est de cette province, nous n'en parlerons pas davantage. Longueur totale 9 2^12 — longueur de l'aile, 4 10/12. Ovide nous fournit dans son livre des Métamor- phoses, un des plus beaux présents que nous ait t'ait l'antiquité, une charmante tradition qui se rat- tache à l'histoire des Pics. " Picus, fils de Saturne, régnait dans l'Au- sonie ; la beauté de son âme égalait celle de son visage ; il n'avait pas encore atteint sa vingtième année, et déjà il attirait les regards des Dryades nées sur le» monts Latins; ces divinités • Picus Martinao. — AtDiiu.t^ * .^^^ '"' 1 ■t. 'M I 1 HH \ l ,ElI —121— »•■.•■■ ■•'... qui présidaient aux fontaines s*efforcèrent (îe lui plaire ; les Naïades du Tibre, celles oui habitent les ondes du Numique, ao l'Anio paisible, du Nar impétueux, de l'Almo qui termine son cours si près de sa source, du Farfarus aux frais ombrages et des lacsbocagers consacrés à Diane, lui adressaient d'amoureuses prières ; il dédaigna leurs feux, et n'aima que la fille de Janus au double front, quo Vénilie avait mise au jour sur le mont Palatin. Quand cette vierge eut atteint Tâge do l'hyménéej elle fut donnée pour épouse à Picus. Douée d'une beauté merveilleuse et d'une voix plus merveilleuso encore, elle avait reçu le nom do Cancnto : sou chant faisait mouvoir les arbres et les rochers, adou- cissait les bètes féroces, retardait le cours des fleu- ves, et arrêtait les oiseaux dans leur vol rapide., " Un jour qu'elle s'exerçait à des modulations harmonieuses, son époux était allé poursuivre les Sangliers dans les forets de Laurente ; il pressait les flancs d'un cheval fougueux, sa main était armée de deux javelots ; un manteau de pourpre attaché par une agrafe d'or couvrait ses épaules. Dans ces mêmes forêts était venu Cii'cé, la fille du soleil, qui cherchait loin de son domaine, des plantes nou- velles pour ses enchantements. Cachée par le feuillage, la magicienne a vu le jeune chasseur, elle sent s'amollir son âme et les plantes malfaisantes tomber de ses mains. Bientôt, remise de son trou- ble et cédant à sa passion soudaine, elle veut se montrer à Picus et lui déclarer son amour, mais le prince s'éloigne sur son coursier rapide, avec les gardes qui l'entourent. " Fusses tu porté sur l'ailo des vents, tu ne m'échapjDeras pas, dit-elle, si mes herbes ont conservé leur vertu, et si je puis encore me fier à mon art." Elle dit, et crée le fantôme d'un sanglier qu'elle fait passer devant les yeux du chasseur, et qui va s'enfoncer dans le plus épais du bois, au milieu d'un taillis où ne peut pénétrer un cavalier ; aussitôt Picus, abusé par cette apparence, s'élance de son cheval écumantj et s'engage à la poursuite do la proie Imagluairo dinua lus détours rrr '-1 \: ( î'.i !( [il! ( ' ii- 1ii i if !l!r ;i •m il ' f i ri'î 1 ^122— de la vaste forêt. Circé commence alors ses conju- rations ; elle invoque dans un langage mystérieux, des divinités inconnues aux mortels ; elle prononce les paroles magiques qui obscurcissent le visage de la lune, et enveloppent de nuages le front de son père. Ses noirs enchantements troublent la sérénité du ciel, de sombres vapeurs s'exhalent de la terre ; les compagnons du prinee s'égarent au milieu des ténèbres et cherchent en. vain leur maître. La ma- gicienne parait on ce moment devant lui, " Sois, lui dit elle, le gendre du soleil dont les regards em- brassent l'univers, et ne dédaigne pas l'amout de Circé." Le jeune homme repousse les prières de sa redoutable amante. " Qui que tu sois, lui dit-il, je ne puis être à toi, une autre me possède, je la chérirai jusqu'à la mort, et tant que les dieux me la conserveront, un amour adultère ne rompra pas les nœuds qui m'attachent à Canento." La fille du soleil redouble ses ardentes supplications, Picus reste insensible : " Ton orgueil sera puni, s'écria- 1« elle, tu ne re verras pas Canente, et tu vas savoir ce que peut une femme amoureuse et outragée, quand cette femme amoureuse et outragée s'appelle Circé." Alors elle se tourna deux fois vers l'Orient, deux fois vers l'Occident, toucha trois fois de sa baguette le malheureux chasseur, et récita trois vers magi- ques. Picus prend la fuite, et s'étonne de courir avec une vitesse surnaturelle ; son corps se couvre de plumes, et il se voit avec indignation devenu un oiseau, nouvel hôte des forêts du Latium ; il frappe d'un bec irrité le dur tronc des chênes, et parcourt les longs rameaux en déchirant leur écorce ; son plumage a conservé la' pourpre et l'or * de son man- teaui et du beau Picus, il ne reste que le nom " Le soleil était descendu aux rivages de l'Ibérie, et Canente attendait en vain son époux. Ses servi- teurs et ses sujets se dispersent dans les bois, ot la * Ce Pauvre Picus parait avoir été métamorphoflé enPi- vart (Pic doré),— (Note de l'auteur.) —123— ors sesconju- mystérieuY, elle prononce le visage de front de son înt la sérénité de la terre; Li milieu des ître. La ma- ui, "Sois, lui regards em- Pamour de s prières de ois, lui dit-il, ossède, je la es dieux me rompra pas La fille du ations, Picus mi, s'écria- 1- ^as savoir ce •âgée, quand ppelle Circé." Orient, deux e sa baguette ' vers magi- e de courir s se couvre n devenu un û; il frappe et parcourt écorce ; son de son man- e nom ••••••••«« de l'Ibérie, Ses servi- bois, ai le rphoflé en Pi- -,.'' :V» t;lierchent à la lueur des flambeaux. Son épottM s^arrache les cheveux et fait retentir Tair de ses gé- missements. Bientôt elle sort de son palais «t pai^ court éperdue les campagnes latines. Pendant six jours et six nuits, on la vit errer au hazard à travers les moTitagnes et les vallées, oubliant le sommeil et la nourriture. Le dernier jour, elle reposa ses mem- bres exténués sur le frais rivage du Tibre ; là, par des chants plaintife, elle exhalait ses douleurs, et, comme le cygne mourant qui chante ses funérailles, «a voix expirante formait encore deseons mélodieux. Enfin son corps «e fondit en eau, et se dissippa en vapeur légère. Les muses ont voulu perpétuer la îuémoire de oett« épouse infortunée, et le lieu de sa «nort porte enoore aujourd'hui le nom de Canente,** •'. Vf». ■ / ■ . J - ■'■\' / 7> 1 ."■HJ^fC. > 1 i 4 i 1 1 , 1 • 1 1 l h\ 1 1 ! ■ ifij 1 i !• 1 1 1 ; 1 ( •* ■ r liii lu. :1 1 1 m — Î24— 1 »• fi''* •f«^ .■' /; •' ■• ,/ \( f Y*>.'*ff«'.* .i ibnipédeSy menibra- membra- rs cottime aires, les vigueur, monoga- aines, ou poissons, nnivores. uns ont jp d'en- at. f i Passe- iodîques e suit : 3t dans liculier» «l chaque vôtement ou indique los «liverses (|>- |Ufta, il^puis leur naissa-nco jusqu'à leur état parfai L»* nombre de ces changements n'est pas le mùnic hu^i tontes lesespôcef, et ils no s'effectuent pas en uC^me temps ; cela dépend du terme assigné à chacune pour se pnrer des couleurs qui no laissent plus de i"A ,.. > t L- •-••..' 1 * ■ ' '■ 'f 'Si'i •.tV\ ■; , ■, -.*'; ' ■ : , .y • : 1 .1 ' ; :i) J.'l .iU'i. > ':! „ •, (.l't^. .' i _ r -. . 'V .•; . • .î • > i .. !,> i',i^\_ ^ .' . ■■.LViv: :. ' .-V 'i .V .ïii^X , -■''J ■ f •» » rl^w î-* ' :u^r.-i -..-.-Aît " "• ". 1 .^; jïT;.t,-.'(,t-v' \ ^n;\^i-* • —12»- M' îijii / I N- i il rOISEAU-MOUCHE. ' Des ailes ! de» ailes 1 pour voler Par montagne et par vallée ! Des ailes pour bercer mon caur Sur le rayon de l'aurore ! Des ailes pour planer sur la mer Dans la pourpre du matin ! Des ailes au-deseus de la vie ! Des ailos xxir delà In mort î RUCKERT. Cette famille compte \m nombre înfinî d'espèces- ^ont une seule visite le Canada, le Petit Hubis de la Caroline, Sa taille est de trois pouces; il est vert doré en dessus ; blanc grisâtre en dessous, et sa» gorge est d'une couleur de rubis très brillante, qui est remplacée, chez la femelle, par une cravate blanche ; la queue est un peu fourchue, composée de rectrices grêles •,. le bec est droit, noir, ainsi que lies tarses. La description de ce charmant oiseau va non» jfournir une occasion de plus de comparer le style- de deux grands maîtres : la comparaison, cette fois encore, tournera à l'avantage de la féconde terre^ de POuest^ sur la vieille Europe. Les recherche* les plus récentes portent h trois cents les espèces- eonnues de l'Oiseau-Mouche. L'Amérique est la patrie par excellence de ce sylphe aérien. Cette partie du continent comprise entre l'Amazone au Sud, et le Rio Grande et Gila au nord, embrassant ïa Nouvelle Grenade, toute l'Amérique centrale, lo Mexique et les Iles Occidentales ; telles sont les régions où abondent davantage ces merveilleuses^ petites créatures. Au sud de cette ligne, vers le Brésil et le Pérou et autres régions tropicales, on rencontre ime grande variété de ces oiseaux ; au * No. 101.. Trochiliia Colubris.— Baird. Trochilus Oolubii5.i — ^Adi>ijbo*u #- r ^i^mmmm^m» —127— . nord (lu Mexique, il est moins varié et sa livrée est moins éclatnntc. Certaines espèces ont un plumage tellonient rirlie, qu'il est vrai de dire qu'ils réunis- sent i\ eux soûls toutes les teintes, toutes les cou- leurs des autres oiseaux, tandis que chez d'autres, le noir fon< prédomine, ou bien encore, le brun, lo fauve, lo vert. Même différence quant à la stature. Voyons ce que dit 13uffon : " Do tous les êtres animés, voun lo plus élég'ant pour la forme et le plus brillant p< ries couleurs. Les pierres et les métaux polis ]iar iK^trc art ne sont pas comparables à ce Dijou de la nature ; elle l'a placé dans l'ordre des oiseaux, au dernier degré de l'échelle de grandeur : maxime mlranda in minimis. 8on chef-d'œuvre est le petit Oiseau-Mouche ; elle l'a comblé de tous les dons qu'elle n'a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce, riche parure, tout appartient à ce petit favori. L'éme- raude, lo rubis, la topaze, brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et, dans sa vie toute aérienne, on le voit à peine tou- cher le gazon par instants ; il est toujours en l'air, volant de Heurs en fleurs ; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat ; il vit de leur nectar et n'habite que les climatf) où sans cesse elles se renouvellent. C'est clans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d'Oiseaux-Mou- ches. Elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car celles qui s'avancent en été dans les régions tempérées n'y font qu'un court séjour : elles semblent suivre le soleil, s'avancer, se retirer avec lui, et voler sur l'aile des zéphirs à la suite d'un printemps éternel » . Leur bec est une aiguille fine, et leur langue est un fil délié ; leur petits yeux noirs ne paraissent que deux points brilliants. Leur vol est continu, bour- donnant et rapide ; le battement des ailes est si vif ■que l'oiseau, s'arrètant dans les airs, paraît non-seu- lement immobile, mais tout-à-fait sans action. On le voit s'arrêter ainsi quelques instants devant une fleur, et partir comme un trait pour aller à une j ■ j i '' ■ L ; i 1 - ;:; II r !i I 11!! "Cl —128— autre. Il les visite toutes, plonge sa petite lang ue dans leur calice, les flattant do ses ailes, sans jara ais s'y fixer, mais aussi sans les quitter jamais : il no presse ses inconstances que pour mieux suivre ses amours et multiplier ses jouissances innocentes : car cet amant léger des fleurs vit à leurs dépens sans les flétrir ; il no fait que pomper leur miel, et c'est à cet usage que sa langue parait uniquement des- tinée." " Voilà une de ces pages brillantes, s'écrie Le Maoût, qu'on ne saurait trop admirer, et qui ont placé Buflbn parmi les premiers prosateurs de notre langue. Le plumage de l'Oiseau-Mouclie n'a pas plus d'élégance, de richesse et de coloris que cette magnifique description ; mais il s'agit ici d'histoire naturelle et non pas d'allégories mythologiques : l'esprit le plus disposé aux illusions ne saurait voir dans l'Oiseau-Mouche un volage amant des fleurs^ espèce de'' petit maître en miniature, paré de ve- lours d'or et de rubis, et distribuant ses faveurs à des êtres qui ne sont pas de son espèce. Si l'Oiseau-Mouche boit le nectar des fleurs, il y cherche, avant tout, une proie vivante : voilà les jouissances innocentes qu'il leur demande, et son inconstance en amour consiàte à quitter une fleur où il vient de becqueter un insecte, pour se diriger vers une autre fleur, où il espère en becque- ter un second. Comparons avec ces gracieuses fictions la biographie authentique du petit Rubis de la Caroline^ contée sanô cÀagération, mais non sans chaleur, par un homme qui dit ce qu'il a vu, et nous pourrons juger comparativement le poète et l'his- toricL. " Quel est celui qui, voyant cette mignonne créa- ture bourdonner dans le vague des airs, soutenue par ses ailes harmonieuses, voler de fleur en fleur avec des mouvements vifs et gracieux, et parcourir les vastes régions de l'Amérique, sur lesquelles on» dirait qu'elle va semer des rubis et des émeraudes : quel est celui, dis-je, qui, voyant briller cette par- ticule de l'arc-eu- ciel, ne sentira pas eon âme ite lang uo lans jarn ais lais : il no suivre ses îentes : car îpens sans el, et c'est ment des- s'écrie Le t qui ont [•s de notre 3 n'a pas que cette d'histoire •logiques : Lirait voir ies fleurs^ are de ve- s faveurs pèce. Si rs, il y J : voilà demande, litter une pour se becque- acieuses Rubis de non sans et nous et riiis- no croa- outenue în fleur arcourir elles on» raudes : ;te par- m àme r "il 'i —129— B^éîever vers l'auteur d'une telle merveille ! Car si Dieu n'a pas doté tous les hommes du génie qui crée à son exemple, il ne refuse à aucun le don d'admiration. Quand lo soleil ramène le printemps, et fait éclore par milliers les srermes du règne vé- içétal, alors apparaît lo petit Oiseau-Mouche, so jetant ça et là porté sur ses ailes de fée ; il inspecte avec soin chaque fleur épanouie, il en retire les insectes qui s'y étaient introduits, de même qu'un fleuriste diligent veille sur sa plante chérie, pour la délivrer des ennemis intérieure qui pourraient altérer 10 tissu délicat de ses pétales. On lo voit suspendu dans les airs, qu'il frappe d'un frémissement si rapide, que son vol simule une complète immobilité : il plonge un regard sciutateur dans les recoins les plus cachés des corolles, et, par les mouvements légers de ses plumes, il semble, cvantail vivant, rafraîchir la fleur qu'il contemple ; il produit en même temps au-dessus d'elle un murmure doux et sonore, bien propre à assoupir les insectes qui y sont occupés à butiner. Tout à coup, il enfonce dans la corolle son bec long et menu ; sa langue molle, fourchue et enduite d'une salive glutineuse, s'al- longe délicatement, et va toucher l'insecte, qu'elle ramène aussitôt avec elle dans le gosier de l'oiseau. Cette manœuvre s'exécute en un clin-d'œil et ne coûte à la fleur qu'une goutelette de nectar, enlevée en même temps que le petit scarabée ; larcin qui n'appauvrit pas la plante, et la déli /re d'u» parasite nuisible. Les prés, les vergers, les champs et les forêts sont tour-à-tour visités par l'Oiseau-Mouche, et partout il trouve plaisir et nourriture. Sa gorge est au- dessus de toute description : c'est tantôt l'éclat mobile du feu, tantôt le noir profond du velours : son corps qui brille en dessus d'un vert doré, tra- verse l'espace avec la môme vitesse de l'éclair, et tombe sur chaque fleur comme un rayon de lumière. 11 se relève, so précipite, puis revient, monte ou descend, toujours par bonds aussi brusques quo rapides. . • • C^cst ainsi qu'il noua apparaît dans loâ rf "; ' "^ m ■%' —iso- provinces septentrionales 'de l'Union (et en Canada) s'avançant avec les beaux jours, et se retirant pru- denament aux approches de Pautomne. Que de plaisirs n'ai je pas éprouvés à étudier les mœurs, et à suivre la vive expression des sentiments d'un couple de ces créatures célestes pendant la saison des œufs ! Le mâle étale son riche poitrail pour en faire rehdro les écailles, pirouette sur une aile, et tournoie autour de sa douce compagne ; puis se jette sur une fleur épanouie, charge son bec de butin, et vient déposqf dans le bec de son amie l'insecte et le miel qu'il a recueillis pour elle. . . . Lorsque ses attentions délicates sont accueillies, son allure est vive et peint le bonheur, et tandis que la femelle se régale des mets qu'il lui a présentés, il l'éventé avec ses ailes. Quand la ponte approche, le mâle redouble de soins et manifeste son dévoue- ment par un courage supérieur à ses forces : il ne craint pas de donner la chasse à l'Oiseau-Bleu et au Martin ; il ose môme se mesurer avec le Gobe- Mouche tyran^ (le Titiri) et tout fier do son audace il retourne vers sa campagne en agitant joyeuse- ment ses ailes résonnantes . , . . Chacun peut com- prendre, mais nul ne peut exprimer par des paroles, ces témoignages de tendresse courageuse et fidèle, que le mâle, si débile en apparence, donne à la femelle, pour justifier sa confiance et la sécurité qu'elle devra conserver sur le nid où va bientôt la retenir IJ/imour maternel. " Dans le nid de cet Oiseau-Mouche, que de fois, j'ai jeté un regard furtif sur sa progéniture nouvel- lement éclose, deux petits, gros comme une Abeille, nus, aveugles et débiles, pouvant à peine soulever le bec pour recevoir leur nourriture : mais combien d'alarmes douloureuses ma présence faisaient éprouver au père et à la mère ! Ils rasaient d'un vol inquiet mon visage, descendaient sur le ra- meau le plus voisin, remontaient, volaient à droite, à gauche, et attendaient avec anxiété le résultat de ma visite ; puis, dès qu'ils s'étaient assurés que ma curiosité était . inoffeusivc, quels Iransporto de -131— en Canada) stirant pru- i étudier Ie3 3 sentiments pendant la îho poitrail te sur une pagne ; puis son bec de i son amie >ur elle. . . . îueillies, son mdis que la ►résentés, il e approche, >on dévoue- i forces : il leau-Bleu et r'ec le Gobe- son audace [it joyeuse- peut com- des paroles, ie et fidèle, onne à la la sécuiité i bientôt la lue de fois, iro nouvel- ne Abeille, 10 soulever lis combien faisaient aient d'un sur le ra- it à droite, le résultat ssurés que nsporto de joie ils faisaient éclater ! Je croyais voir, dans leur expression la plus naïve, les angoises d'une pauvre mère qui craint de perdre son fils atteint d'une ma- ladie dangereuse, et le bonheur de cette mère quand le médecin vi«nt annoncer que la crise est passée et que l'enfant est sauvé. Le nid du Rubis est de Is texture la plus délicate, la partie extérieure est formée d'un lichen gris, et semble faire partie inté- grante de hi branche, comme une excroissance dé- veloppée par accident. La partie attenante consistai en substances cotonneuses, et le fond en fibres soyeuses, obtenues de difterentes plantes. Contre l'axiome qui dit que le nombre d'œufs est en rapport avec la petitesse de l'espèce, la femelle ne dépose dans son berceau confortable que deux œufs d'un blanc pur. Dix jours sont nécessaires pour les faire éclore, et l'oiseau élève deux couvées dans la même saison. Au bout d'une semaine, les petits peuvent voler, mais ils sont encore nourris par leurs parents pendant près d'une autre semaine : ils reçoivent leur nourriture directement du bec des vieux, qui la leur dégorgent comme des Pigeons ; puis quand ils sont en état de se pourvoir eux mômes, les petit'i s'associent à d'autres nouvelles couvées, et font leur migration à part des vieux oiseaux. Ils n'ont qu'au printemps suivant leur coloris complet, quoique déjà la gorge du mâle soit fortement imprégnée de rubis, avant, la migration d'autonne. " Ces oiseaux affectionnent surtout les fleurs dont la corolle esi. tubu'^use, telles que le Datura stra^ monium^ le Bignonia radicans et le Chevre-feuille, non pas seulement pour étancher leur soif en pom- pant le nectar qu'elles renferment, mais sourtout pour se nourrir des petits Coléoptères et des Mou- ches que ce nectar attire. Ils sont peu farouches, ne fuient pas l'homme, et entrent môme dans les appartements où se trouvent des fleurs fraîches ; ils abondent surtout dans la Louisianne. On les prend en les tirant avec un fusil chargé d'eau, pour mé- nager leur plumes, ou mieux encore en employant un filet à Papillons.'» r^ —132— UOiseau-Moiicbe * Oéant^ du Brésil, est de la grosseur d'une hirondelle : d'autres groupes nou- vellement découverts lui sont un peu inférieurs en volume, tandis qne les pigmées de Tespèce, sont presque aussi petits que l'abeille sauvage. La nature s'est plu à diversifier les formes et l'organi- sation de ces êtres : les uns sont débiles dans leur structure, d'autres forts et vigoureux ; cette variété aura un bec long, fin et délié tandis que cet autre sera munie d'une trompe courte, recourbée et vigou- reuse : les uns portent de longues queues, leurs tarses sont ornées de mitasses d'un duvet soyeux ; chez d'autres, absence totale de ces particularités. Il est bien constaté aujourd'hui, que la nourriture principale de l'Oiseau-Mouche, se compose d'insectes, et que le nectar des fieurs lui sert de breuvage seu- lement. Leur longue langue fourchue leur sert à une multiplicité d'usages. Certains groupes habi- tent presque en entier la zone tempérée de l'Amé- rique, tandis que d'autres n'ont un parcours géogra- phique que très limité. Les uns séjournent sous le tropique, d'autres fréquenteront un frais bocage, dans un vallon, à plusieurs mille mètres au-dessus du niveau de la mer. Un des princes de l'espèce, le Polytmus fort gros, ayant une livrée d'un vert ravis- sant, avec un diadème noir comme l'ébène et une longue queue, ne se rencontre qu'à la Jamaïque. Il est plus que probable que chaque île produit une variété qui ne se trouve pas dans l'île voisine : dans ces contrées, il n'est pas rare de voir cent individus dans le cours d'une matinée, becqueter aux mômes fleurs. " Partout, dit un naturaliste américain, où une vigne grimpante ouvre sa tige odoriférante; partout où une fleur épanouit sa corolle, peut-on voir ces petits oiseaux. Ils voltigent gaiement, dans un jardin, dans la forêt, au-dessus du cours de l'onde, les uns fort gros, d'autres plus petits que l'Abeille qui oc- cupe simultanément la pétale voisine. Un moment^ Cassia. .1 t. —183— it de la )e8 nou- ieurs en ce, sont :e. La l'organi- ms leur ! variété 3k autre st vigou- 8, leurs soyeux ; ularités. urriture nsectes, ige seu- sert à B habi' PAmé- »éogra- sous le bocage, -dessus )èce, le t ravis- et une ue. Il it une : dans iividua nèmes à une outoù petits ardin, s uns li ce- rnent, décrivant mille contours avec une rapidité qui fatigue Pœil, puis ils s'élancent dans les airs pour aller se reposer un instant sur un rameau d'arbre où ils lisseront l'azur de leur plumage avec un orgueil manifeste. Ils s'élancent comme un trait pour baiser coquettement une petite fleur à demi épa- nouie. Souvent, deux oiseaux se rencontreront au haut des airs, dans un combat à outrance, les plumes hérissées, personnifications vivantes de la rage et de la jalousie. Souvent nous les avons vu attaquer courageusement de grands Taons noirs, attirés par le miel des fleurs. Nos petits guerriers se ruaient sur leurs dangereux ennemis avec la vitesse de l'éclair, se servant pour parer les coups de leur cotte de maille brillante. Le combat continuait jusqu'à ce que le Taon se lassât ou bien jusqu'à ce aue la fureur lui rendant le sentiment de ses forces, s'élançât comme un lion et chassât du lieu l'in- commode animal." Pendant l'incubation, leur férocité contre les per- turbateurs de leur repos domestique est quelque chose d'extraordinaire. A l'approche de leur rival, la jalousie les transforme en furies ; leur gorge s'enfle, leur queue, leurs ailes, leur plumage entier se hérisse : ils se rencontrent dans les airs et le combat ne cesse que lorsqu'un des deux se laisse tomber à terre par épuisement. " J'ai vu un cou- ple, dit M. W. Bullock, engagé dans un combat meurtrier pendant un orage de pluie dont chaque foutte aurait dû suffire pour abattre ces féroces com- attants. Pendant leur sommeil, ils se suspendent par les pieds la tête en bas, comme certains perro- quets." Ces oiseaux étaient en honneur parmi les anciens habitants du Mexique : c'était avec leurs brillantes dépouilles qu'on garnissait les cadres des tableaux qui firent l'admiration de Cortez; leur nom en langue indienne signifie rayons de la lumière. Les femmes indiennes portent encore leurs plumes en guise de pendants d'oreilles. Une des plus belles espèces est le Anna^ appelé tdnsi ,((tf»f»rr i I hl m ,.'ii;.' M: ■ , ■ t.i l'.i.i i —134— par un naturaliste français en honneur d^Anna, du chesse de Rivoli, dont l'époux, le général Massena, duc de Rivoli, a fondé le musée d'ornithologie, qui est maintenant la propriété de l'académie des scien- ces naturelles à Philadelphie. L'étude de ce groupe a récemment donné lieu à d'importantes et fort fruc- tueuses recherches. Plusieurs magnifiques collec- tions d'Oiseaux-Mouches ont été expédiées de l'A- mérique en Europe. Celles de MM. Jules et Ed. Verreaux font l'admiration de tout Paris : tandis Îue celles de MM. Ed. Wilson et John Gould, à lOndres, ont v^lu au monde civilisé des dessins d'une beauté extraordinaire et d'un éclat tel que plusieurs les considèrent supérieurs même à ceux d'Audubon : l'Assemblée Législative a récemment acquis ces splendides chefs-d'œuvre. _ , . i . '. i. : . . L'HIRONDELLE. , • . Hirondelle * ."\. Si fidèle, '.•','' Dis-moi l'hiver, où vas-tu T .> . ,1 " Dans Athènes > " Chez Antoine, Pourquoi t'en informes-tu T • ' Le Canada peut reclamer six sur les huit espèces d'Hirondelles qui se rencontrent en Amérique. " Le vol rapide et infatigable de ces oiseaux, leurs cris joyeux, leur régime insectivore, utile à l'homme ; leur sociabilité, leurs émigrations périodiques, leur attachement au pays natal, leur retour, annonçant celui de la belle saison, la structure merveilleuse de leur nid, et mille autres détails de mœurs, ont attiré sur ces oiseaux la curiosité, l'intérêt, la bienveillance * Un cordonnier de Fâle ayant pris d sa feiiôtre un« Hirondelle avant son départ, lui attacha un collier portant cette inscription et le printemps suivant, il reçut, par lo Uiôaie courrier la réponse que voici, à sa demande. l^Anna, du il Massena, ologie, qui B des scien- e ce groupe et fort fi'uc- ues collec- es de l'A- ileR et Ed. ris : tandis Gould, à les dessins at tel que ne à ceux récemment lit espèces que. îaux, leurs l'homme ; ues, leur mnonçant illeuse de ont attiré iveillance i iêtre un« 1er portant Jt, pai* le ide. ^135— des peuples anciens et modernes, et fourni à plus d*un poëte d'heureuses inspirations. Voici la bril- lante description du vol de l'Hirondelle, par Môn- beiUard, digne collaborateur et souvent rival heu- reux de BuSbn ! " Le vol est son état naturel, je *' dirais presque, son état nécessaire ; elle mange en " volant, elle boit en volant, sebaîgno en volant, et, " quelquefois, donne à manger a ses petits en *' volant. Sa marche est peut-être moins rapide que " celle du Faucon, mais elle est plus facile et plus " libre ; l'un se précipite avec effort ; l'autre coule ** dans l'air avec aisance : elle sent que l'air est son ** domaine ; elle en parcourt toutes les dimensions, *' et dans tous les sens, comme pour en jouir dans " tous les détails, et le plaisir de cette jouissance se ^* marque par de petits cris de galté. Tantôt elle ** donne la ehasse aux insectes voltigejants, et suit ^* avec une agilité souple leur trace oblique et tor- " tueuse, ou bien quitte Pun pour courir à l'autre, '^ et happe en passant un troisième ; tantôt elle rase "légèrement la surface de la terre et des eaux, pour " saisir ceux que la pluie ou la fraîcheur y ras- " semble ; tantôt elle échappe elle-môme à l'im- " pétuosité de l'Oiseau de Proie par la flexibilité ** preste de ses mouvements : toujours maîtresse de " son vol, dans sa plus grande vitesse, elle en change ** à tout instant la direction ; elle semble décrire, au ** milieu des airs, un dédale mobile et fugitif, dont " les routes se croissent, s'entrelacent, se fuient, se ** rapprochent, se heurtent, se roulent, montent, ** descendent, se perdent et reparaissant pour sa ** croiser, se rebrouiller encore en mille manières, et dont le plan, trop compliqué pour être repré- senté aux yeux par l'art du dessin, peut à peine être indiqué à l'imagination par le pinceau de la parole." . >. ji " Les Hirondelles vivent dMnsectes ailés, qu'ellet happent en volant ; mais, comme ces insectes ont le vol pluî. ou moins élevé, selon qu'il fait plus ou moins chaud, il arrive que le froid ou la pluie les rabat près de terre, et les empêche même de fair# u ;||ii l,\ il I l!. l V — 1S6— |i9affe de leurs ailes. Ces oiseaux rasent la terre, et cDerchent ces insectes sur les tiges des plantes, sur rherbe des prairies, et jusque sur le pavé de nos rues ; ils rasent aussi les eaux, et s^y plongent quel - quefois à demi, en poursuivant les insectes aqua- tiques, et, dans, les grandes disettes, ils vont disput<^r aux araignées l^ur proie jusqu^au milieu de leurs toiles, et finissent par les dévorer elles-mêmes. On trouve dans leur estomac des débris de mouches, d^ Cigales, de Scarabées, de Papillons et même d^ ipetites pierres ; ce qui prouve qu'ils ne prennent pas toujours les insectes en volant, et qu'ils les saississent quelquefois étant posés." On pense, dans tous les pays, que les Hirondelles ^ont amies de THomme, ou du moins qu'elles re^- leherchent les lieux habités par lui, et paraissent se complaire dans sa société. Il serait plus juste de yoir en elles des commensales intéressées, poursuivant les insectes qui abondent partout où beaucoup id'animaux sont rassemblées, et fréquentant le littoral de nos fleuves parcequ'el^es y trouvent un rafraîchis^ ornent et une pâture. Quoiqu'il en soit, leur utilité n'est pas douteuse : elles purgent l'air de myriades jd'insectes nuisibles ou importuns, et leur vigilance à signaler l'approche des oiseaux rapaces est une sauvegarde pour les Gallinacés domestiques. Aussi fiont-eUes respectées et même protégées dans Ibeaucoup de contrées de l'Europe ; et, dans le Kouveau-Monde, l'homme les invite à venir habiter près de lui, en perçAut exprès pour elles, autour de sa maison, d§s trous qui leur offrent un asile assuré. La sociabilité de ces oiseaux donne lieu à des observations du plus haut intérêt. Dès qu'un (ennemi menace l'un d'eux ou ses petits, l'Hirondelle pousse des cris aigus, et aussitôt arrivent toutes les Hirondelles du voisinage, qui harcèlent de concert l'animal dont on redoute l'attaque. On a vu des Hirondelles se réunir en bandes nombreuses devant un de leurs nids, dont venait de s'emparer un Moi- neau, en murer l'ouverture avec du mortier, et con- flamn<»r ainsi l'usurpateur au supplice d'Ugolin. "^5 t la terre, s plantes, ivé de nos gent quel ^tes aqua- it disputer de leurs mes. On oucbes, d^ même dç prennent quMls les [irondelles u'elles re^ raissent se ils juste de oursuivant beaucoup t le littoral rafraîchis^ eur utilité myriades igilance à » est une Bs. Aussi :ées dans dans le ir habiter autour de ile assuré. eu à des >ès qu*un lirondelle toutes les concert a vu des es devant r un Moi- ir, et con- d'Ugolin. —137— Dô^ exemples do ce fait ont été constatés en France^ en Allemagne" (et en Canada). Monbeillard les a révoqués en doute ; mais, tout récemment, il s'est renouvelé sous les yeux d*un observateur véridique, *' Portant mes regards, dit M. de Tarragon, sur un groupe de nids ôHIIirondellea de Fenêtres^ placés dans Tangle d'une corniche, j'aperçus un Moineau Friquet, qui, quelques jours auparavant s'était ins- tallé, à force ouverte, dans un de ces nids, et revenait paisiblement à son gîte pour y couver ses œufs ; à Seine l'imprudent usurpateur est-il rentré dans sa emeure qu*une Hirondelle qui avait son nid près de là, pousse le cri d'alarme : à ce cri, une mul- titude innombrable de ses pareilles s'assemblent, et, comme d'habitudes passe et repasse eh volant près de l'ouverture du nid, comme pour s'assurer qu'il était réellement envahi. De son côté, le Moineau, tranquille possesseur, sinon légitime propriétaire dti nid, y avait pondu et ne se doutait guère que se» anciens rivaux dussent venger une vieille injure. La femelle (car le mâle était allé chercher sa sub- sistance) la femelle, dis-je, dont l'incubation était déjà fort avancée, couvait paisiblement ses œufs. Les Hirondelles, assurées de la présence de leur ennemi, poussèrent simultanément leur cri de guerre, et disparurent en un instant. Je les vis s'abattra près d'un bourbier, situé à cent pas plus loin, où j'avais l'habitude de les observer, lorsqu'elles amas- saient de la terra humide, pour la dégorger ensuite et l'appliquer, enduite de leur salive visqueuse, contre les parois d'un mur ou dans l'angle d'une fenêtre ; mais, cette fois, une seule becquetée suffit, et se précipitant toutes à la fois, et comme d'un commun accord, vers le repaire du bandit, elles en eurent, en deux secondes, bouchée l'ouverture d'una masse de terre. Après cet exploit, elles volèrent, poussant des cris aigus et continuels, comme pour célébrer leur victoire, et, quelques minutes après, il n'en paraissait plus aucune autour du tombeau dans lequel elles venaient d'enfermer vivant le té- méraire Moineau. J'attendis quatre ou cinq jouri riff" 'tl'i — 1S8— pour que la terre eût le temps de BÔoher et qu'il me lut possible d'enlever le nid sans le briser. 'J'y trouvai l'oiseau mort sur ses œufs ; l'orifice du nid était obstrué par une masse do terre ayant à peu près le volume et la forme d*un œuf de Poule." Le même fait s'est reproduit dans la ville de Trois- Bivières : nous le tenons d'une personne dont la véracité est hors de toute atteinte. Des naturalistes ont prêté à THirondelle des ha- bitudes qui certes ne furent jamais les siennes. Gil- bert White * a consacré plusieurs chapitre» de ses intéressantes lettres à prouver que les Hirondelles pendant Thiver se réfugient dans des arbres creux ou dans de vieilles tours en ruines pour y séjourner iusqu^au retour de la belle saison, dans une somno- lente léthargie. D'autres ont prétendu qu'elle» s^enfoncent sous Peau des lacs, pendant les rigueur» de l'hiver : il n'a fallu qu'un peu de sens commun pour faire évanouir ce conte ridicule. ■ l.nf , !: ■i ■(I ri fi L'HIRONDELLE NOIRE DE CHEMINÉE, f (Chimney swallow.) . if ,,.: y;. ; f -w Cette Hirondelle, que Vieillot appelle acuHpenne; et T7ilson, Chimney Swallow^ parce qu'elle fait son nid dans les cheminées, préfère les campagnes aux fraudes villes. " Elle niche dans les chemmées de» abitations rurales et construit son nid avec une in- dustrie particulière. Elle établit d'abord une es- pèce de plateforme composée de petites branche» sèches et de broussailles, liées ensemble avec une gomme ou glue distillée de deux glandes qui se trouvent chaque côté de la tête de l'oiseau. Ce» matériaux sont quelquefois en si grande abondance qu'ils obstruent le passage de la cheminée, et l'oi- seau se soutient dans ce travail en appliquant le» Il ' .. _L - "■ * Natural History of Sel borne. t No. 109. Ghnotora Pelasgia. — Baibd. > :".' ... Ghaetura Pelasgia. '-ÂUDUBON. ..►;->* •-1* ir et qu'il me briser. 'J'y ifice du nid ayant à peu Poule." îllede Trois- inè dont la ielle des ha- ennes. Gil- pitreB de ses Hirondelles arbres creux y séjourner une soinno- idu qu'elle» les rigueurs IU8 commun IINÊE.t Gcutîpenne; lie fait son )agne8 aiiix minées de» vec une in- rd une es- branches avec une es qui se seau. Ces abondance âe, et Poî- iquant les —189— pennes de sa queue contre le mur. C'est sur cet échafaudage quMl place le berceau de ses petits, lequel n'est composé que de bûchettes collées avec la mume gomme et disposées à peu près comme les osiers du panier qu'on donne aux Pigeons pour couver. La ponte est de cinq œufs allonffés, très gros à proportion de l'oiseau, blanc», tacnetés et rayés de noir et do gris brun vers le gros bout. Les Hirondelles de l'Amérique Septentrionale, qui se sont empressées de chercher protection pour leur couvée dans les premiers établissements que les Européens ont formés dans cette partie du Nouveau- Monae, nichaient, avant l'arrivée des colons, dans les rochers et dans les arbres creux, parce que les mauvaises cabanes des Indiens n'avaient pas -de murailles ni de cheminées qui convinssent à ces oiseaux. Cette habitude est encore générale pour les Ilitondelles qui fréquentent les contrées où il n*y a que très peu ou point de maison européenne." Cette espèce a le bec noir ; la tôte, le dessous du cou et du corps d'un brun noirâtre, plus foncé sur les pennes alaires et caudales j les pieds .et la gorge d'un gris brun, plus sombre sur les parties pos- térieures ; les ailes en repos, plus longues d'un pouce et demi que la queue, dont les pennes ont le tuyau gros, roîde, et terminé par une pointe très aiguë : le doigtlet postérieur est très élevé sur le pied. Dimensions 7 x 13. Des individus ont la gorge et le devant du cou d'un blanc sale, tacheté de brun ; d'autres ont ces parties blanchâtres et sans tache. Elles ont lès pieds fort musculeux. Ces oiseaux passent utie grande partie du jour à voler dans les airs, faisant en- tendre un cri réitéré de tsip tsip tsip, tsu tm. A l'approche do la nuit, réunies en Ibandes, elles volent en cercle, rasant les toits et les cheminées et à chaque gyration une ou plus plongera dans l'ou- verture de la cheminée,' jusqu'à ce que la bande entière disparaisse. L'Hirondelle noire a pour habitude de nourrir ses jeunes plusieurs fois pendant la nuit. - ' ^■ k2 • ^ I I 'I —140-. ** 0*est Aur un avbre, dit Monbeillard, mais sur i^n trôs grand arbre, que les Hirondelles de cheminée ont coutume do s'assembler pour le départ. Ces assemblées ne sont pas aussi nombreuses que celles des Hirondelles de fenôtrcs : elles nous quittent en août et partent ordinairement la nuit, comme pour dérober leur marche aux Oiseaux de Proie, qui ne manquent guère de les harceler dans leur route. L'Hirondelle d'Europe hiverne au Sénégal sans y nicher" ; l'Hirondelle du Canada hiverne dans le sud des Etats-Unis. Plusieurs des Hirondelles d'Europe n'émigrent pas : quelques-unes vivent sédentaires dans leur pays natal ; tel que cela arrive sur les côtes de Gènes, où les Hirondelles passent la nuit sur des Orangers en pleine terre, que leur station endommage considérablement. Il en est qui, après avoir passé la saison chaude dans des climats plus septentrionaux, où toute nourriture doit leur man- quer pendant la saison rigoureuse, y passent l'hiver dans un état d'engourdissement léthargique ; Aris- tote avait mentionné cette curieuse particularité qui a été reconnue depuis un siècle, par plusieurs observateurs. Ces espèces Européennes qui n'émi- grent pas se cachent dans des troncs d'arbre, quel- que fois dans de vieux bâtiments abandonnés. Cela a lieu aussi dans quelques-uns des Etats de l'Union américaine. " Cette * hibernation des Hirondelles et notam- ment de l'Hirondelle de rivage, a donné lieu dans le XVI siècle à une erreur singulière : on a pré- tendu qu'elles passaient l'hiver engourdies au fond de l'eau. Olaùs Magnus, évèque d'Upsal, affirme que, dans les pays du Nord, les pêcheurs tirent souvent dans leurs filets avec le poisson, des groupes d'Hiron- delles pelotonnées, se tenant accrochées les unes aux autres, bec contre bec, pieds contre pieds, ailes contre ailes, et que ces oiseaux, transportés dans des lieux chauds, se raniment assez vite, mais pour ^('.>. * Le Mftoût. 4 mais sur yn I cheminée part. Ce8 i quo colles quittent on nnme pour •010, qui no leur route, igal sans y dans lo sud es d'Europe sédentaires ivo sur les entla nuit eur station b qui, après limats plus leur man- ient l'hiver que ; Arîs- nrticularité r plusieurs ui n'émi- re, quel- inés. Cela de l'Union et notam- lieu dans Dn a pré- s au fond que, dans vent dans d'Hiron- les unes ieds, ailes . rtés dans nais pour mourir bientôt après." Ce fait, qui malgré son in- vraisemblance n'est pas révoqué en doute par Cuvier, a trouvé dans Alexanclro "Wilson un clo- quent contradicteur. Le retour des Hirondelles, a lieu, en Canada, vers les premiers jours de mai, le jour mémo, dit-on, où les Hécassines arrivent. Elles arrivent, non pas en bandes comme elles partent, mais isolement et par couple, et chaque jour on voit leur nombre augmenter. Do nombreuses observations ont cons- taté que ces oiseaux reviennent constamment chaque année à leur nid, et que le mariage qu'ils y ont contracté est indissoluble. Frish, le premier, ayant imaginé d'attacher aux pieds de quelques-uns de ces oiseaux un fil teint en détrempe, revit, Pannée suivante, ces mêmes oiseaux avec leur fil, qui n'était point décoloré, preuve assez bonne, remarque Moi>- beillard, que du moins ces individus n'avaient point passés l'hiver sous l'eau, ni même dans un endroit humide, et présomption très forte qu'il en est ainsi de toute l'espèce. Spallanzani aussi a re- nouvelé l'expérience de Frisch, et il a vu pendant dix-huit années consécutives, six ou sept couples d'Hirondelles de fenêtres revenir à leur ancien nid, et y faire deux couvées annuelles sans presque s'oc- cuper de le réparer. Il en est de même de l'Hiron- detle de cheminée, seulement celle-ci bâtit chaque année un nouveau nid au-dessus de celui de l'année, précédente. Ecoutons sur leur constance conjugale, l'honnête philanthrope Dupont de Nemours : " Les amours des Hirondelles sont des mariages indissolubles, non des fantaisies du moment, comme ceux de quelques oiseaux, ni même des liaisons d'un printemps comme celles de la plupart des autres. Et, quand un des deux époux meurt, il est rare que l'autre ne le suive pas en peu de jours. Le doux caquetage a cessé ; plus de chasse, plus de travail : un sombre repos, un morne silence sont les signes de la douleur a laquelle le survivant suc- combe. J'en avertis les jeunes gens qui s'amusent quelquefois à leur tirer des coups de fusil, cer pa k3 (^nmtitMmm i m [ —142— qu'elles sont difflciles à toucher. Mes amis tîrefe des noix en Pair, cela est plus difficile encore, et respectez ces aimables oiseaux. Songez que chaque coup qui porte tue deux Hirondelles, la dernière par un supplice affreux.'* fi 'I f' • L'HIRONDELLE ROUSSE. * r (Barn swallow.) ; • Cet oiseau suspend son nid aux poutres ou au toit d'une maison : la coquille en est composée de boue détrempée ; la terre glaise ou argilaceuse est préférée : l'intérieur est doublé de foin saupoudré de plumes molles : les œufs sont au nombre de cinq, blancs, tachetés d'un blanc roussâtre ; Técaille en est transparente et couleur de chair. Ils élèvent deux couvées dans la saison, la première quitte le nid vers la fin de juin, la seconde vers le 10 août. Souvent on compte au-delà de cent nids sur un seul pan de muraille : quoique les nids se touchent, toiit se règle avec ordre et sans querelle. Dès que les petits sont en état de voler, les parents les encou- ragent à quitter le nid, en volant ça et là et faisant entendre de . petits cris : après quelques jours de tentatives de vol, les petits se hasardent à quitter la grange^ et lei^rs parents les conduisent a des arbres ou sur le bord d'un étang où la nourriture leur est abondante. Des fois, ils s'élèvent dans les airs et reçoivent de leurs parents l'insecte qui doit les nourrir. Vers le milieu du mois d'août les pré- paratifs du départ ont lieu : réunies en bande nom- breuse sur le toit, elles becquettent et lissent leur plumage et gazouillent ime douce mélodie. Elles continuent à émigrer chaque jour vers le coucher du soleil^ se dirigeant vers le Sud : Wilson pense qu'elles hi^^ernent dans les pays au sud du Golfe du Mexique. L'Hirondelle rousse a sept pouces de I I ^ I II ■ I I !■ ' * No. 225. Hirundo horreorum.— Baird. ïlirundo rustica. — Audubon. -!!■- -143— mis tîrefc encore, et 18 chaque dernière es ou an nposée de accuse est poudré de ) de cinq, lille en est vent deux itte le nid 10 août, ur un seul hent, tout es que les es encou- et faisant jours de à quitter ent à des nourriture it dans les 3 qui doit ht les pré- ande nom- issent leur lie. 'Elles e coucher 3on pense i Golfe du pouces de long et treize pouces d'envergure. Bec noir, le dessus de la tête, du cou, du dos, du croupion, blanc couleur d'acier ; le front et le menton, châtain foncé ; le ventre, le dessous des ailes, châtain clair ; les ailes et la queue, d'un noir brun avec des teinter verdâtres, la queue très fourchue et les deux pennes extérieures de la queue un pouce et demi plus longues que les autres. La femelle diffère du mâle par sa taille plus petite, par son front blanchâtre et par un roux moins vif. Les jeunes ont des couleurs plus ternes, mais ^o -^ î les caractérise particulière- ment, c'est d'avoir los deux pennes les plus exté- rieures de la queue presque aussi courtes que celle» qui les suivent immédiatement. On remarque la même différence chez les Hirondelles do cheminées. Cette espèce s'apprivoise facilement. î^.^r,. L'HIRONDELLE BICOLORE, OU A VENTRE BLANC* (White bellied swallow.) ** Sœars Hirondelles, ne pourriez-vons vous taire ?'* * (Saint François d'âssisk.) Il faut bien se garder de confondre cette espèce avec le Martinet d'Europe, Hirundo urbiea, comme l'ont fait un grand nombre de Naturalistes. Elle bâtit quelquefois sous Pentablature des corniches d'un édifice, quelquefois, un arbre creux recevra ta jeune famille. " Ces Hirondelles, dit Vieillot, n'i- gnorent pas qu'elles ne peuvent braver l'Oiseau de Proie qu'en se tenant en masse dans le vague de l'air et qu'elles ont tout à craindre, si elles sont isolées, et surtout si elles sont posées à découvert sur une branche ou sur un toit. Quand les vieux veulent instruire leurs jeunes familles dé la manière dont elles doivent agir pour se soustraire au danger^ ils les lassemblent sur un arbre dépouillé de sa ; ^ . ■ * No. 227. Hirundo Bicolor—BAiRD. r* , î -i, . Hirundo Bicolor— AudubokI . k4 ! 1 i 'i > l! : ! f'ii ''!';,' —144— verdure, ou à la cime d'un édifice : tandis qu'elles se reposent, ceux-ci ne cessent de voler dans les environs, et dès qu'un objet quelconque leur porto ombrage, ils jettent le cri d'effroi en passant avec la plus grande rapidité au-dessus de l'endroit où sont leurs petits. Aussitôt les jeunes doivent quitter leur station, se réimir en bande serrée et se mettro à la poursuite de leur ennemi, si c'est un oiseau de rapine, ou s'enfuir au loin si c'est un chat ou autre animal suspect. Il arrive souvent que le danger n'est pas réel, et que ce n'est de la part des pères et mères qu'une ruse, afin de tenir leurs petits sur leurs gardes. Dans quelques cas que ce soit, ils doivent toujours obéir au signal ; car s'il y en a qui restent tranquilles par paresse ou par insou- ciance, les vieux les forcent de partir en leur tirant les plumes de la tête, au point même de les arracher quand ils s'obstinent à rester. Cet exercice qui a heu deux ou trois fois par jour, à la fin des couvées, semble avoir un double motif ; car à cef te époque tous les individus du même canton se réunissent dans les mêmes endroits pour se préparer au départ, en s'élevant tous ensemble presque jusqu'au nues." Les Œufs, au nombre de quatre ou cinq, et blancs. Elles couvent deux fois dans la saison. Leurs habitudes sont plus bruyantes et moins pacifiques que celles de l'espèce précédente. L'Hiron- delle à ventre blanc est longue de cinq pouces et un quart : elle a dix pouces d'envergure. Le màla est, sur toutes leî parties supérieures, d'un beau noir lustré, à reflets d'un bleu brillant sous un aspect, et à reflets verts sous un autre ; toutes les parties inférieures sont d'un blanc de neige ; la queue est d'un noir mat, ainsi que les ailes qui, dan i l'état de repos, la dépassent de six lignes environ ; le bec et l'iris sont noirs ; les pieds bruns. La femelle ne diffère du mâle que par un noir moins éclatant ; les jeunes sont noirâtres en dessus, et ont les pennes des ailes, de la queue, et les plumes du croupion terminées de blanc sale. —145— 1Î8 qu'elles - -É : dans les M leur porto m ssant avec M endroit où M ent quitter ^ se mettro M oiseau de H it ou autre ^m le danger H| es pères et M petits sur ^B ;e soit, ils ^p 'il y en a v- par însou- MÉ leur tirant "^m es arracher ^B ercice qui a |H les couvées, ^m tte époque H| réunissent |H r au départ, ^H u'au nues.^' |H , et blancs. ^H 9 et moins ^m te. UHiron- ^m »ouces et un |B Le mâle J^Ê d'un beau ^M [it BOUS un ^ ; toutes les M > neige ; la 19 es qui, dac i ;) Bs environ ; ^ bruns. La noir moins v essus, et ont M plumes du M L'HIRONDELLE DE RIVAGE. * (Bçnkswallow.) ' Oes Hirondelles vivent entre elles dans la plus grande intimité possible, mais elles n'aiment pas le voisinpige de Thomme. Qui n*a remarqué leurs nids dans les rivages sablonneux de nos rivières? Quel voyageur, faisant, au printemps, le trajet de Québ< c à Montréal, dans nos Vapeurs, qui ne les ait vues voltigeant autour des trous qu'elles ont creusés dans la rive du grand fleuve ? ces trous sont à une profondeur de deux ou trois pieds; elles y déposent du foin, de la plume et le tout est prêt pour recevoir cinq œufs blancs, Çeslégions d'Hirondelles sillonnant les airs aux endroits où leurs nids sont disposés, ressemblent au loin à des essaims d'abeilles. Elles arrivent avant les autres espèces le printemps : les vents de nord ou de nord- est les obligent de se réfugier par milliers dans leurs trous où elles gisent engourdies par le froid : ce qui a origine les fabuleuses histoires que nous avons déjà mentionnées. Elles émigrent en sep- tembre. "• " • ' • : •: L'Hirondelle de rivage a cinq pouces de long et onze pouces d'envergure ; les couvertures supérieures, sont couleur de souris, les inférieures, blanches ; la queue fourchue, les pennes extérieures de la queue frangées de blanc ; le bec noir : les griffes pointues : une ligne blanche surmonte les yeux : les ailes et la queue sont d'une couleur plus foncée que le corps. La femelle diffère peu du mâle. ; . y^ • No. 229. Cotyle riparia. — Baird. Hii'uodo riparia. — ^Audubov. --»-■■. i '. -I , 1 ■'nr ^146— M ,i; |î t t L'HIRONDELLE BLEUE. * (Purple Martin.) L'Hirondelle bleue habite l'Amérique depuis le Mexique jusqu'à la Baie d'Hudson. Cet oiseau aime l'habitation de l'homme : il n'ost pas rare de voir des loges préparées pour recevoir le favori et l'ami des cultivateurs, avec les mêmes frais que nous construisons en d'autres lieux des colombiers pour les pigeons domestiques. Parmi les navigateurs des airs, l'Hirondelle bleue, prend un rang distingué. Ses grandes ailes l'adaptent spécialement à de longs voyages : ses pieds sont courts : la tète et le corps sont aplatis ann de présenter moins de résistance. Cet oiseau est aussi commun à Québec maintenant qu'il l'était au temps où Alexandre Wilson l'y ob- serva. Le Martinet bleu fait entendre son bruyant ramage dès l'aube ; sa fidélité conjugale* est tien . constatée : il se perche sur le bord du nid et charme sa compagne pendant les longues heures de Tincubation. Cet oiseau à l'instar du Tîtiri, fait une guerre acharnée aux Corneilles et aux Oiseaux de Proie : sentinelles vigilantes de la basse cour, elles se ruent par mi^Hjrs dès qu'ils se montrent ; les volailles enténdauc leur note d'alarme s'enfuient en toute hâte,et l'agresseur cherche son salut dans la fuite. Elles différent des autres Hirondelles, par leur nour- riture qui se compose de guêpes, de taons, de gros insectes volants, ainsi que par la grâce de leurs mouvements dans les airs. Elles planeront dans la nue, ou bien, rapides comme la pensée, elles raseront le sol, et feront mille évolutions dans les rues de nos villes, sans aucun effort d'aile. Quand cette espèce ne trouve point un asile pré- paré pour y construire son nid, elle l'attache sous une corniche de brique ou de pierre et lui donne la forme de celui de l'Hirondelle de fenêtres. A la Baie d'Hudson, où elle ne peut se procurer les mêmes commodités qu'ici, elle niche près des rivières * No. 231 Progno purpurea. — Baird. Progne purpurea.— Aududoit, r depuis le )t oiseau } rare de favori et frais que :>lombiers kvigateurs listingué. I. de longs : le corps ésistance. aintenant [i l'y ob- bruyant ' est bien lu nid et heures de itiri, fait Oiseaux sse cour, rent ; les uient en 3s la fuite. eur nour- de gros de leurs ; dans la raseront es de nos isile prê- che sous lonne la \. la Baie mêmes rivières kl' f ■Jf 4 :l ^147— dans des fentes de rocber. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs blancs et tachetés de brun. L'Hirondelle bleue fait entendre, surtout quand elle vole, un ramage sonore et mélodieux. Elle se pose quelquefois à terre et elle marche avec plus d'aisance que les autres, sans doute parce qu'elle a les pie^is ]mus longs à propostion ; elle se perche sou- vent sur les clôtures de bois et sur les branches sèches qui sont à la cime des arbres. Le plumage du mâle est généralement d'un beau noir qui jette, selon l'incidence de la lumière, dés reflets bleus, pourpres et violets ; ces reflets ont plus d^éclat sur tes parties supérieures et sur la gorge que partout ailleurs ; les ailes, la queue, le bec et les pieds sont d'un noir mat. Dimensions 7J x 16. La femelle mesure presqu'autant : elle a le front, la gorge, le cou et la poitrine gris et variés d'une nuance plus \ foncée ; le reste de la tète, le dos, le croupion et les petites couvertures des ailes noirâtres, avec des re- . flets d'un bleu terne ; le ventre d'un gris blanc, faiblement tacheté de gris sombre. Les jeunes lui ressemblent, mais les couleurs sont plus saled. * T-', ' ■' ' ' L»ENGOULEVENT CRIARD. * "^ ' [Whip-poor-will.l : * • - -S Six espèces d'Engoulevents f ont été observées en Amérique. Les deux espèces qui visitent le Canada «ont l'Engoulevent criard et l'Engoulevent Popetué. " Les Engoulevents se rapprochent des Chouettes et des Hiboux en ce j[U'ils ne peuvent soutenir la clarté du jour, en ce qu'ils ne sortent de leur retraite qu'au coucher du soleil et qu'ils y rentrent à son lever. Ils ont de l'analogie avec les Hirondelles par Ja conformation du bec, par leurs aliments et par la manière de se les procurer ; ils vivent d'in- sectes ailés, mais ils ne pourchassent que ceux qui * No. 112. AntroAlhomus Vociferus.— Bair3>. Ouprimulgus Vociféras — >AuouBOir« *' t II vole le bec ouvert ; il engouls le veak ffr"? iljii il i. i; i §■'• : [il ; 'il;,;:,'- I .,ir.. I ■ —148— né toleht et iie coiiretit à terré qu'au raomeiit o3 Ta clarté du jour est affaiblie. Plusieurs de ces oi- seaux des crépuscules ont encore des traits de res« semblances avec le Moucherolle ; aussi agiles, aussi j>atient8 que ces entoraophages, ils se mettent en embuscade sur une branche séché, s'éî an cent après Pinsecte ftiaritif, le sui^fent dans l'irrégularité- de son Tol, et le nappent en Taspirant ; ensuite ils re- viennent à leur poste attendre le passage d'une nouvelle proie. C'est ainsi qu'agît l'Engoulevent criard. Leà oiseaux auxquels la nature n'accordé tout au plu3 que le temps nécessaire pour se pro- curer leUi* subsistance, n'ont pas celui de construire leur nid ; en effet un petit trou à fleUr de terre, un sentier battu, sont les endroits où les femelles font leur ponte ; chaque couvée n'est ordinairement composée que dé deux œufe. L'Engoulevent criard, s'appelle encore Whip-poor-will, du cri qu'il feît entendre : d'autres le nomment Musquito Hawk^ Faucon des Moucherons. Ils fréquentent le soir les lieux habités, où ils font un vacarme qui dure nne partie dé la liuit. Ce bruit est occasionné par une répétition continuelle de leur cri Whip-poor- will. Ils prononcent ce mot en appuyant fortement sur la première et la dernière syllable. Après avoir crié quelque temps dans un endroit, ils se trans- portent dans un autre, où ils répètent les mêmes sons quatre on cinq fois de suite. Ils se taisent quand la nuit est très obscure, recommencent au point du jour et continuent de se faire entendre jusqu'au lever du soleil. Ces Engoulevents ne se posent jamais à la cime des arbres ; ils se tiennent dans les buissons, sur les clôtures de bois, sur les barrières et souvent à proxioiité des ruches à miel, dont ils détruisent les utiles habitants lorsque ceux- ci en sortent trop matin ou s'y rendent trop tard. Cette espèce eçt répandue dans l'Amérique septen- trionale jusqu'à la Baie d'Hudson et n'y passe que la belle saison. La femelle dépose deux œufs d'un brun verdâtre, parsemés de raie et de zig- zags noirs. Elle fait ordinairement deux pontes 1 r,Kiri —149- >mei]t oà Ta de ces oi- lits dô res- agiles, aussi mettent en nccnt après rite- de son lite ils rè- sage d'une Ingoulereht I Ji'accorde ur se j>ro- construire le terre, un melles forit inairement 'ent criard, qu'il feît to JTatàky nt le soir qui dure sîonné par Vhip-poor" < fortement près avoir se trans- es mêmes se taisent ençent au entendre mts ne se tiennent f sur les s à miel, que ceux- rop tard, e septen- tasse que eux œufs i de zig- IX pontes par an. La taille, les couleurs et leur distri- Dution varient dans les individus. L'Engoulevent criard a le bec noirâtre et garni à sa base de soies noires et très longues ; le front et les joues d'un fauve grisâtre ; cette teinte qui e«t mélangée de noir et de blanc sur le reste de la tète, règne aussi sur les parties supérieures du corps et des ailes, mais elle est plus foncée sur le dos et sur le cou, et variée de grandes taches noires ; les cinq premières pennes alaires ont des taches pareilles, ainsi que la queue dont les plumes les plus extérieures sont blanches dans plus d'un tiers de leur longueur ; la gorge est variée de roux, de blanc et de noir ; cette dernière couleur domine sur le devant du cou et sur le haut de la poitrine ; chaque plume est bordée de roux ; un mélange de blanc sale, de noirâtre et de gris règne sur les parties postérieures ; les pieds sont en partie couverts de très petites plumes brunes et rousses ; la queue est arrondie à son extrémité. * Longueur totale, 9 pouces et demi ; Envergure, 19 pouces. Il ressemble à son Congénère Européen, Capri- mulgus ; on voit l'origine de ce nom qui veut dire Tette-chèvre et représente une habitude que cet oiseau n'eût jamais. , " . -. - r> — - L'Engoulevent criard se rencontre en abondance dans l'ouest du Canada : il est commun autour de Hamilton. Il a été vu à Nicolet, et ailleurs dans cette section-ci de la Province. :rj if :il.. /'i a*(t'î,i ■•i ft' L'ENGOULEVENT POPETUÉ. f ^'Z t i-).r j. *-^ • ' ' ' [NightHawk.] •• Le nom imposé à cet Engoulevent est tiré du crî qu'il jette quand il se perche : ce cri parait ex- primer le mot Popetué, Les Américains l'appel* __A _ * Vieillot. t No. 114. Chordeiles pôpëtué^. — Bairi). Cbordeiles Virgiuianus — âi'dvbon* "ff"?: ; r II ■ 'i |V:1|. iir '!'■' ■'■1 , ' • 3'' ,< » ili; ,1, . il' : —iso- lent Ntght ffawk : il sillonne l*aîr eil tout seiisj vers le coucher du soleil, quelquesfoi» dans le voi- sinage des villes. Ces oiseaux s'élèvent dans les airs a une très grande hauteur et volent avec autant de vivacité et de facilité que l'Hirondelle noire de cheminées. Ils se montrent ordinairement une heure avant le crépuscule du soir, et plus tôt lorsque le ciel est brumeux et orageux. Si la tempête doit durer toute la journée, ils- la devancent quelque temps avant qu'elle obscursisse le soleil. Ils ar- rivent le primtemps et éraigrent vers la fin d'août. Le Popetué ou Mangeur de Maringouhïs^ comme oh l'appelle dans nos campagnes, a le bec noir ; le dessus de la tète et le manteau d'un brun noirâtre, tacheté de blanc et de roùssâtre ; ces teintes domi- nent encore sur les couvertures supérieures, sur leà pennes secondaires des ailes, et sur les intermé- diaires de la queue ; mais elles y sont plus claires, et les taches plus grandes ; les pennes primaire^ sont totalement noires, à l'exception des troisièmes, quatrièmes et cinquièmes qui ont vers le milieu une grande bande blanche ; cette bande semble être transparente, quand l'oiseau plane à une certaino élévation ; ces couleurs présentent dés raies trans- versales sur la poitrine et sur les parties posté- rieures ; les pennes latérales de la queue sont noires et rayées de blanc roùssâtre : celle-ci est fourchue S les pieds sont bruns ; les grifies sont armées d'une espèce de frange qui sert de peigne à l'oiseau pont se débarrasser de la vermine qui lui infecte la tête : la bouche est grande, couleurde chair à l'intérieur : et il n'y a pas de soies autour du bec. Longueur totale, 9 J pouces ; Envergure 28 J- pouces. Pendant la période de l'incubation, le mâle se fait remarquer par sa sollicitude et le soin qu'il prend de sa compagne en voltigeant pendant lejour autour du nid. Ces Engoulevents sont fort ré- pandus dans tout le Canada. • • *" '■ ^ \ ../. f '. -i, ir!. -4 —151— tout sens, 18 le voi- < dans les ^ec autant I noire de une heure lorsque le ipôte doit t quelque I. Ils ar» in d'août. ûSy comme c noir ; lé noirâtre, ites domi- res, sur les \ intermé- lus claires, primaireà troisièmes, milieu une mble être 3 certaino lies trans- ies posté- 5ont noires fourchue t lées d'une seau pont :e la tète : intérieur : J pouces. mâle se soin qu'il ant le jour fort ré- ' ' ";'!;, ,3LE MARTIN-PÊCHEUR.* • [Belted Kingfiaher ] '^^ ' • " * ' Cet oiseau que la mithologie antique a immor- talisé sous le nom d'Alcyone, fille d'Eole est ré- toandu dans l'Amérique, depuis le Mexique jusqu'à ta Baie <¥Hudson. A l'instar des bergers amoureux chantés par les poètes, il recherche le ruisseau au doux murmure, le cours d'eau limpide, moins cepen- dant par goûts romanesques que pour des objets utilitaires. Il part d'un vol rapvie, file le long des contours des rubseaux en rasant la surface de l'eau, puis il va se poser sur une pierre ou une branche sèche qui s'avance au-dessus du courant ; de cette station, son œil pénétrant ira chercher le poisson qui se joue sous la vague ; puis rapide comme la pensée, il fond sur sa proie et revient à sa branche sèche, pour l'y déguster à loisir. Son cri accentué et désagréable ressemble au grincement du Trictrac, que les gendarmes portent dans certaines villes. Son vol est parfaitement onduleux. Où trouver en Canada un petit lac, une rivière, une écluse de moulin, où ne séjourne au moins un couple de Martin-Pècheurs ? Les œufs sont au nombre de cinq, d'un blanc très pure : rien mdlns que des afironts réitérés ne sauraient leur faire déserter le nid. Wilson nous apprend qu'une personne de sa connaissance ayant enlevé les œufs d'un Martin-Pêcheur, à l'exception d'un seul, le couple continua à pondre ; que finale- ment dix-huit œufs furent enlevés de cette manière du même nid. Le Martin-Pécheur se creuse un trou (qu'il occupe pendant plusieurs années successives) idans la rive d'un ruisseau à une profondeur de quatre à cinq pieds ; c'est là qu'il place sa couche nuptiale. Il ne la suspend plus sur les flots tel que les poètes, grands menteurs, ont tenté de nous le persuader, pendant ces jours de calme tant vantés par l'an- * No. 121 Ceryle Alcyon — Baihd, Alcedo Alcyon.— ÂuouBON. I.,,' ( I lu 'I ;,ii '" 1 ' ^''f-" —162— tiqiiîtô. * Lo nom anglais Belted Kingfisher est assez impropre, attendu que la femelle seule porte la ceinture Belt^ dont lui vient le nom. Le mâle a lo dos et toutes les parties supérieures ardoisés clair : il porto une aigrette noire ; le ventre est blanc, le dessus des aile; est varié de bleu : - le bec est brun noirâtre, et vert clair à sa b^e : Tiria noisette ; les pieds gris bleus ; les griffes noires ; une tache blanche devant les yeux et une barre blanche sous la paupière ; les pennes des ailes brunâtres tirant sur le noir ; la base des primaires barrée de blanc, les secondai ihîs bleues à leur frange extérieure : deux des plumes du milieu de la queue bleues, ainsi que la frange extérieure des autres, excepté celles de chaque bord ; une laige bande blanche qui traverse le cou, plus large au-devant : cette bande couvre aussi le menton et la gorge ; une bande bleue sur le devant (îo la poitrine, le reste des parties inférieures blanches, excepté les côtés, qui sont variés de blanc. , ».: . i m: ■ ■ — . ■.--—Il ■ , ■. I ^*O^W^^»^^1— —— ^W— ^■^— ^M^ » ■ II— — — ^^— ^ * Voici comment Toussenel dans son langage pittoresque, fronde cette vieille erreur, en parodiant la ciiarmanto tra< dition que le pinceau d'Ovide a immortalisée. ' '' Il paraît donc qu'autrefois le Martin - Pèchen^, qui s'appelait alors l'Alcyon, jouissait du curieux privi- lège de poser sou nid sur la mer, à la snrfaco même dea flots. Or, comme il fallait que la mer fût très douce pour que l'embarcation ne chavirât pas, et comme l'oiseau avait besoin de trois semaines au moins pour parfaire toutes seà opérations de ponte, d'incubation et deducation des jeu* nés, les Dieux avaient décidé dans leur sagesse de lui ac- corder ohnqne année cet intervalle de calme plat. Ils lui avaient de [>lu8 attribué le don do prévoir à heure fixe la venue de cesjours pacifiques que les itaarins appelaient les jours Âlcyouiens. Naturellement il s'était trouvé beau- coup de gens de bonne volonté {mur être témoins de la construction et de la mise ù l'eau du nid de l'Alcyon. Plu- tarque fut un de ceux qui virent l'Alcyon travailler. L'Al- cyon commençait, comme nos ingénieurs de marine, par construire la char( ente de son embarcation à terre. Cetto charpente était composée des arêtes d'un certain poisson qui étaiont reliées entre elles par un mastic doué d'une impeiniéabilité supérieure à celle du ca nitchouc, mais dont lo secret est perdu. La construction avait l'appa* reuce d'une cUambrctte ronde assise dons un canot, et les lia hite 463— ifisher est le porte la Lipérieures ; le ventre ) bleu : - le ^0 : l'iris es noires ; me barre des ailes primaires Bur frange 3 la queue es autres, ge bande n-dovant : )rge ; une , le reste les côtés, littorcsqne, 'tnanto tra* - Pécheur, eux privi- tuème dei ouce pour iseau avait toutes ses des jeu* de lui' ac- at. Ils lui re fixe la appelaient Duvé beau- tins de la cyon. Plu- Icr. L'Al- irine, par re. Cetto n poisson mé d'une juc, mais tit rappa« ot, et les ê Tx)nafueur totale, 12j ; Enverpriire, 20. Le bleu de la femollo est plus pâle : la bande «or lo haut de la poitrine est d'un gris bleu siUe nièlô de roux clair : en dessous est une étroite banda blanoho et sur le milieu de la poitrine un large cein- turon do jaune roussâtro ; les côtés sont de même couleur : le reste des parties inféneurcs sont blanches, nuancées do rouge. , , i ■.. ' constnictonr», avant «le If» lancer pour tout de bon, avaient' ftoindo la mettre » l'enu une ou deux fois pour rossByeret voir si rlle n'oajbari]rochent des Tyrans par la forme de leur bec et par eur nourriture ; mais ils n'en ont ni l'audace, ni le courage ni les habitudes sociales. Naturellement taciturne, sauvage et solitaire, le MoucheroUe vit isolé de ses pareils ; on le voit toujours seul, si ce n'est dans la saison des amours, où l'on rencontre quelquefois le mâle et la femelle ensemble. La plupart se plaisent dans les forêts ou les bosquets, et très peu fréquentent les campagnes découvertes. Les uns couvent dans des trous de rocher ou de muraille; d'autres préfèrent un arbre creux, et quelques-uns construisent leur nid avec assez d'art à la bifurcation des grosses branches. Leur ponte est ordinairement de quatre ou cinq œufs : ils en font deux par an dans les pays tempérés." Jusqu'à présent on a pu observer à peu près dix espèces de Moucherolles qui fréquentent nos climats pendant la belle saison : nul doute, que des obser- vations subséquentes vont ajouter à ce nombre. i •» : '.:i\. .155-^ sont des orné des de belles terminôo Dalement >i;' er leur ont rare- e sur les , d'où ils je montre contribue iet qui les des Fau- l'analogie [Is se rap- bec et par jdace, ni rellement rolle vit îeul, si ce rencontre )le. La bosquets, ouvertes. ir ou de îreux, et d'art à ponte est 3 en fout près dix >s climats &s obser- nbre.. y. ■M 1 ■-■* 4' ■l i,. LE TITIRI OU TRI-TRI. • ' [Tyi-Biît Flycatchnr — King Uird.) Au premier raucf, parmi les Moucberolîes d« Cauadîi, on doit placer le Titiri, espèce des plut connues en ce pays. Le nom de cet oiseau est tiré de son cri le plu» familier ; en etfet, il prononce souvent ces syllabes, surtout quand il vole, et les répète, dans la saison des amours, plusieurs fois de suite, avec une telltt précipitation que Tou saisit difEcilement l'iatervallo qui les sépare, Los Tyrans ou Titirîs sont à cette époque d'un naturel gai et se réunissent pour se jouer dans les airs, s'agacer réciproquement, se battre quelquefois avec ime sorte de fureur et disputer d'adresse et d'agilité, aux yeux de leurs compagnes qui, tran- quilles spectatrices de leurs jeux, les encouragent par leurs clameurs. Le Titiri est fort matinal ; il «e fait entendre longtemps avant le lever du soleil : c'est aussi le dernier endormi, car il crie encore après que la nuit est presque close. La cime des arbres, tels que les ormes, les bouleaux, est l'endroit qu'il parait préférer ; c'est de là qu'on le voit s'élancer après l'insecte ailé, le saisir adroitement, retourner aussitôt à sa branche favorite et la quitter de nouveau, pour fondre sur le premier qui se montre dans les environs. Il chasse ordinairement depuis le lever du soleil, jusqu'à dix heures, se repose ensuite, et recommence deux heures avant la nuiL Sa hardiesse fait qu'on l'approche aisément, et le poste à découvert, qu'une proie ailée comme lui et toujours fugitive le force d'occuper une partie du jour, l'expose aux coups meurtriers du chasseur : mais on le ménage, et on a raison, car c'est pour les habitations, où il se plait plus qu'ailleurs, un gardien vigilant qui veille sans cesse à la sûreté de la volaille. .: ï K m n Ho. 124 Tyrannus carolinensis. — Baird. Mtt«cicapa Tyraonus.— ÂVDÙAOjr. if MMM 't if fi r • — 15G— Les Eperviers, les Corneilles ♦ craig^nent do m montrer ou est le Titiri. Doué du courage des plu» grands oiseaux de rapine, c'est surtout lorsqu'on cherche à lui enlever sa jeune famille, qu'il en donne les preuves les plus frappantes ; son audace devient fureur ; il se i>récipîte sur îe ravisseur, le poursuit avec intrépidité, et si, mal^é ses efforts, il ne peut sauver ses petits, il en prend soin dans la prison où ils sont retenus. Les Titirîs couvent en juin et juillet. Us pFacent leur nid à la bifurcation des branches d'un arbre élevé et le composent de petits lameaux secs et d'herbes fines. Leur ponte est de trois ou quatre œufs blancs avec dos taches longitudinales brunes et rousses vers le gros bout : l'incubation dure treize ou quatorze jours et les petits éclosent couverts de duvet ; ensuite ils se revotent d'une robo dont les teintes sont plus ternes que celles des vieux, et ils n'ont alors sur la tête aucun vestige de la couleur jaune ou orangée qui caractérise le plumage de» adultes. ' Le Titirî est un oiseau trapu, un peu moins gros qu'un Merle ; son manteau est gris noir ; le ventre gris blanc ; il a la tète noirâtre, avec une tache rouge vif entourée de jaune, et porte une espèce de huppe. Bmie^isions du mâle, Sj x 14J Les couleurs de la femelle sont moins vives. , Ces oiseaux sont sédentaires en petit nombre dans la Floride du Sud. * " La Oomeille «fui est s> fanfaronne quand elle s'en prend au pauvre Hibou^ qui n'y voit goutte le iour, n*â d'autre défense qu uue honteuse fuite à opposer aux at> laques tl'uu tout petit oiseau que nos habitants appellent " Tri-tri." 11 fait son nid au haut des grands arbres et lorsque la Corneille veut s'y reposer darw ses course» journalières, de la montagne à la nvière Saint-Charles. 1» Tri tri, alarmé pour la sûreté de sa ponte ou de ses petits, fond de suite sur la Corneille, se cramponne sur son dos et lui fait de douloureuses blessures avec son bec : la Cor- neille s'enfuit à tire d'ailes en jotant les hauts cris, pour- suivie par son ennemi qui ue ce^se de la persécuter, que lorsqu'il l'a conduite assez loin pour n'en avoir plus riou à craindrf /' — ( ICd. Glackemejfer, de Qvébce ) ■î' —157— LE MOUCHEROLLE NOIRATRE ' LE PE-\VIT. * [Pee-weo Flycatcher."] ^ " C'est le premier des Moucherolies qui se montre au printemps, rrécuisour des beaux jours, il an- iionco au jardinier qu'il peut, sans craindre des gelées nuisibles, confier à la terre les semences priti- tannières. Son naturel ne ditiùre en rien de celui de ses congénères ; il promène son inquiétude dan» les champs, les vergers et à la lisière des boi.% où il clierclie les insectes ailé? qui, comme lui, devancent la belle saison." Il se perchera sur une branche d'arbre, au-dessus d'un cours d'eau, et passera la matinée à gazouiller sa douce psalmodie pe-wee^ pe-wittiteej /y^-i^'ec, et happant au vol les insectes, puis regagnant sa branche. Les œufs sont an nombre de cinq, d'un blanc mat, avec des taches rouges au gros bout. Dans les pays tempérés, ils élèvent jusqu'à trois couvées dans une saison. Le chant du l'e-wit, plait moins par sa mélodie, que par l'idée qu'il tait naître du retour du printemps et de la verdure renaissante. 11 est fort commun dans nos campagnes : le sommet des hauts érables est un Bes postes qu'il préfère d'avantage. Il fart partie do la petite bande d'amis, qui pendant la belle saison, commencent leurs concerts autour de notre demeure avec les premiers feux de l'aurore : en échange de la protection qu'ils y reçoivent, ces hôtes mélodieux reviennent chaque année occuper le berceau de leurs amours que les années précé- dentes ont vu bâtir, et verser au dessus de nos tètes des flots d'harmonie. Cette théorie que les oiseaux ont l'atfection et la mémoire des lieux, appuyée du témoignage de tous les naturalistes, nous avons nous même eu occasion plus d'une fois de la voir se vérifier à la lettre. Le mâle a le bec et le dessus de la tète noirâtre ; * No 135. Sayornis fuacus — Baiko. Muscicaua fusca — àududon. /fffW ■ ,i —158— 1« dos, lô croupion, les ailes et la quoue d'un olive foncé ; on aperçoit encore cette teinte sur les côtés de la poitrine dont le milieu est du même blanc qui couvre les parties antérieures et postérieures ; les pennes secondaires ont en dehors une lisière de même teinte ; les plumes des jambes sont pareilles au dos, et les pieds sont noirs. Longueur totale, V ; Envergure, 9j. La femelle ne diffère du mâle qu^en ce qu^elle a le sommet de la tète d^un brun sombre. LE MOUCHEUOLLE D'ACADIE.* ' (Small grern crested Flycatcher.) Ce Moucherolle est tout à fait abondant dans les forêts de Pouest de la province : nous croyons quMl se rencontre aussi en cette section ci. Il fréquente les bois touffus, ombragés et humides ; se perche sur les branches inférieures et lâche à chaque demi- minute son petit cri aigre, qui lésonne au loin dans la forêt : ses accents, lorsqu'il vole d'arbre en arbre- ressemblent aux cris des poussins lorsqu'ils se .ca- chent sous l'aile de la Poule. Il avale au vol les insectes, les taons ; il se nourrit aussi de fruits. Le mâle a la tète, le cou et le dos d'un cendré verdâtre clair ; une petite huppe sur l'occiput; la poitrine et le ventre blanchâtres et nuancés de jaune ; les couvertures supérieures des ailes termi- nées de blanc ; les pennes secondaires bordées ' de la même couleur ; les primaires et la queue noirâ- tres et arrondies ; les pieds cendrés ; les yeux sont entourés d'un jaune blanc et sont couleur de noi* sette. La femelle diffère peu du mâle. . Longueur totale ôj, envergure 8j. * h ^ * No* 143 Empidonax acadicus.— Baird. Muscicapa acadica. — Audubow» —159— *im olive les côtés )lanc qui ires ; les isière de pareilles qu'elle a .a 1 *. dans les ons qu'il réquente perche e demi- oin dans en arbre- i se ca- vol les lits. cendré iput; la % ncés de f i termi- dées'de 9 noirà- ux sont à « de noi- ^ ^- ♦ ^'' LE MOUCIIEROLLE A HUPPE. * (Great crcsted Flycatcher) Cette espèce est fort répandue dans les bois au- tour de Hainilton, Ilaut-Canadn, au rapport de M. McEIraith. Son cri est aigre. Elle visite les vergers, saisit les mouches à miel, quant elle le peut. Elle arrive en rnai et construit son nid dans un tronc d'ar- bre abandonné des Pics ou des Fauvettes bleues et rousses. . *m " Le nid que j'ai maintenant par devers moi, dit Wil- son, est assez singulièrement bâti. Il se compose de foin, de plumes de pintade, de soies de porc, de morceaux de peau do couleuvre, et de poil de chien. La peau de couleuvre peut être un des matériaux les moins indispensables, car cela formait partie intégrante de tous les nids que j'ai découverts jus- qu'à présent : soit qu'elle emploie cette dépouille pour inspirerdel'eftVoi aux autres oiseaux, soit qu'elle considère la flexibilité et la mollesse de cette peau, comme propice à ses jeunes ! La femelle pond quatre œufs couleur de crème, abondamment striés de lignes pourpres comme si elles eussent été faites avec une plume". -- •--,>» . Le mâle a les couvertures supérieures d*un oli- vâtre tirant sur le verd ; les plumes sur la tête sont pointues; le centre en est d'un brun foncé, et forme une espèce de huppe ; la gorge d'un cendré délicat ; le reste des parties inférieures d'un jaune soufre ; les couvertures alaires d'un brun pâle, traversées de deux bandes d'un blanc sale ; les primaires sont couleur de rouille de fer; la queue est longuement fourchue ; les barbes intérieures en sont de la même couleur de rouille de fer plus vives que les primai- res ; le bec est noirâtre, assez semblable à celui du Titiri, et armé de soies ou poils ; l'œil est couleur de noisette ; les jambes et les pieds d'un bleu noi- râtre. La femelle ressemble entièrement au mâle. Cet oiseau se nourrit aussi de fruits. Longueur to- tale 8 J, envergure 13. " ' " / • 130 \fyiarchu8 crinitiM.— Baird. Muacicapa crinita. — Auoubom* l3 —160— X . H i.x LE MOUCHEROLLE OLIVE. * ... / ■' (Kedeyed Flycatcher.) . i Ce Moncherolle est assez commun en cette partie (le la province. Il arrive en mai et fait résonner sa voix bruyante pendant des heures entières au sein des fourrés où il cherche les insectes. Ce chaut consiste en trois ou quatre parties et se fait distin- guer facilement de celui des autres chantres des bo- cages. En juin, ce Moucherolle se construit un joli nid suspendu, à Quatre ou cinq pieds de terre, entre les petites branches d'un arbrisseau. Ce nid se compose de filasse, de feuilles sèches, de morceaux de papiers retenus ensemble par la salive de l*oiseau ; du crin, des herbes fines, voilà pour rintcrieur. Ces nids sont des merveilles de solidité. Les œufs sont au nombre de quatre, blancs, excepté au gros bout où l'on distingue des points bruns ou roussâtres. Ils couvent d'ordinaire deux fois l'année dans les pays tempérés. Ce Moucherolle a le bec couleur de plomb ; l'iris rouge ; le dessus de la tète gris ; les parties supé- rieures du cou et du corps d'un beau vert olivâtre ; toutes les inférieures d'un blanc verdâtre ; une li- gne transversale brunâtre à travers les yeux ; une blanchâtre au dessus ; les pennes des ailes et de la queue d'un olivâtre foncé, et bordées de blanc ; les pieds bruns. Longueur totale, 5j, envergure 9. La femelle est marquée presque comme le mâle, ses couleurs sont plus foncées. I' * LE MOUCHEROLLE DORÉ, f (Rcdstart ) Voilà encore un des habitués de nos bocages, un • 240 Vireo Olivaceus. — Baird. \ireo Olivaceus— AunuBON. , t 217 Setnphagaruticilla.— Baird. Musicapa rtuieilla.-— AuDUBOK* -- ■■* -' *" —161— ite partie sonner sa au sein >e chaut t distin- s des bo- it un joli Te, entre i nid se norceaux l*oiseau ; leur. Ces eufs sont ros bout mssâtres. dans les îb; l'iris es supé- îlivâtre ; une li- ux; une et de la anc; les re 9. e màle. iges, un ^ ê ami dont la voix pendant Tété nous est presqu'aussî familière que celle du merle. Ce biîl oiseau se plait sur les arbrisseaux plus que sur les grands ar- Dres, Il 80 rapproche des Fauvettes par sa pétu- lance et son agilité ; comme ailes, il aime les buis- sons et s'élève rarement à la cime des grands ar- bres, excepté que ce soit à la poursuite des essaims d'insectes et de mouches qui y séjournent. Quand ce Moucherolle se perche sur une branche, il la par- courra dans toute sa longueur, la queue tendue, et s'élancera tout à coup dans une drrection toute op- {)osée à la poursuite d'insectes qu'il discerne de fort oin. Son gazouillement, bien que gai, n'est pas un chant régulier ; quelque fois il se compose des sons weesé^ weesé, weesé^ répétés à tous les quarts de minute, pendant que ce Moucherolle sautille de branche en branche; a d'autres temps, ce chant varie. On le rencontre d'ordinaire dans le cœur des grands bois, sur la lisière des savannes, dans les endroits recouverts d'arbres touffus, partout enfin où abon- dent les insectes. Il couve dans tous les grands bois autour de Québec ; nous avons vu son nid à Spencer Wood et ailleurs. Il choisit un arbrisseau bien ombragé, bien ca- ché, ou bien encore les branches pendantes d'un orme, et placera le berceau do ses jeunes à quel- ques pieds de terre : l'alcove nuptiale est composée de filasse, de mousse, et autre substance moelleuse liées ensemble avec la salive glutineuse de l'oiseau. La femelle pond cinq œufs blancs, maculés de gris et de noir. Le mâle montre un grand courage et une grande sollicitude pour protéger la jeune fa- mille ; lorsqu'on approche du nid, il voltigera à deux pas de vous, avec tous les symptônaes d'une douleur vive. Le mâle a la tète, le cou, le dos, la gorge, les ailes et la queue d'un beau noir tirant sur le bleu ; une tache d'un jaune doré sur les pennes primaires, sur celles de la queue, à l'exception des quatre in- termédiaires, et sur chaque côté de la poitrine ; 'e ventre et les parties postérieures sont d'un blano l4 ■Xi "tf^"/ —162— pur ; les pieds sont noirs — Longueur totale 5, en- vergure 6J. La femelle a des couleurs bien plus ternes : la tête grise ; les joues d'une nuance plus claire ; les parties supérieures d'un brun verdâtre ; les* infé- rieures d'un blanc sale ; les pennes des ailes brunçs et celles de la queue noirâtres. IT V'f LE MOUCHEROLLE VERDATRE. * (Wood Pewee Fly catch er.) Ce Moucherolle ressemble fort au Moucherolle ï^e-wit : il est néanmoins plus gros et en diffère en- tièrement par son mode de migration, son chant et sa manière de construire son nid. C'est un de nos derniers arrivés, parmi les oiseaux du printemps, tandis que l'autre espèce arrive de fort bonne heure. Cet oiseau fréquente les grandes forêts où il y a beaucoup d'ombrage et de branches mortes, surtout dans les fonds : c'est là qu'il établit son nid, composé de mousse et de matériaux pliants. La ponte consiste en cinq œufs blancs : les petits quit- tent le nid vers la fin de juin. Grand destructeur de Mouches, ce Moucherolle aime à se percher sur les hautes branches mortes, faisant entendre d'une manière plaintive son cri petoway^ peto-way^ pee- tcay, de temps à autre plongeant dans l'espace, en quête d'insectes, en gobant un nombre infini dans chaque évolution, puis revenant se percher sur le même rameau qu'il avait quitté. En août, c'est presque le seul chant qu'on entende dans les forêts ; vers ce temps aussi, il s'approche des villes et pour- suit industrieusement ses occupations dans les jar- dins. Il part au moins un mois avant le Pe-wit. Le mâle a le dos olive foncé tirant sur le vert ; la tête surmontée d'une huppe et d'un brun noirâtre ; la queue fourchue et s'élargissant vers l'extrémité ; * 139 Cantopus ^irens.— -Baird. Masicapa virens— 'ÂDDUBOV. —163— les parties inférieures d'un blanc jaunâtre. Les di- mensions seules le distinguent du Pe-wit, ainsi que la couleur do la mandibule inférieure, laquelle dans le Moucherolle verdâtre est jaune, et noire dans lo Pe-wit. Il est difficile de distinguer la femelle du mâle. Longueur totale Cj — envergure 11. Cette espèce, signalée par M. McËlraitb, dans le voisinage de Ilamilton, se rencontre aussi, croyons- nous, dans cette section ci de la province. LE MOUCHEKOLLE DU CANADA. ' » . r. . . ' (Canada Flycatcher.) » - Ce Monoberolle est fort répandu, dit M. McElraith, dans Touest du Canada, le printemps et l'automne. 8es habitudes sont à peu près les mêmes que celles de ses congénères. 11 aime fort la solitude et ne pos- sède aucun chant. Le mâle a le front noir : le sommet de la tète marquée de lignes grises et de taches noires , une ligne de la narine autour de Foeil, jaune ; au deâsus de Tœil, une tache de noir descend le long de la gorge, laquelle est d'un jaune brillant, aussi bien que la poitrine et le ventre ; la poitrine est marquée d'une large bande noire, composée de grandes lignes irrégulières ; le dos, les ailes et la queue, d'un brun cendré ; le dessous de la queue blanc ; la mandi- bule supérieure foncée, l'inférfeure couleur de chair ; les jambes et les pieds de même que l'œil, couleur de noisette. Longueur totale 5j, envergure 9. ' ' ' "' ' * * 214 Myiodioctes Canadersis. — Baird. iVlyiodioctes CaQadonsis.— Auouboh. ' t ,- , .[»„► , . «< , t. «.'., f ■( "^uT —164— GRIVES. *-: 1 Gueneau de Monbeillard a suivi l'usage reçu, en nommant Grives ceux de ces oiseaux qui ont le plumage grivelé sur la poitrine et en appelant Merles^ ceux dont le vêtement est uniforme ou varié seu- lement par de graftdes parties. Vieillot a adopté cette classification malgré les inconvénients qu'elle offre, puisque entr'autres le Merle du Canada, a la poitrine grivelée, pendant sa première année ; nous comprendrons sous le nom général de Grive tous les individus de cette famille qui visitent nos latitudes, tel que la Grive Erratique, la Grive de Swainson, la Grive Solitaire, la Grive des Ruisseaux, la Grive Catbird, la Grive Rousse et la Grive des bois. ?•.*. A- - ■-■ oi' LE MERLE OU ROUGE-GORGE DU ,..(.,. :. . CANADA. * . , „ . oV. ,-..r.. [Robin.] . , : . ; .► , - • Parmi les six ou sept espèces de Grives que le * Il faut bien se garder de le confondre avec le Rouge- Gorge de France, " cet oiseau du bon Dieu, ce consolateur du pauvre, la plus noblo et la plus héroïque des créatures ailées la plus amie de rhomme :" La légende catholique a illustré le Rouge-Gorge ; les poètes l'ont oublié, excepté George Sand. Uue légende Bretonne rapporte que le Rouge Goree ac- compagna le Christ sur le Calvaire et détacha une épine de la couronne du Divin Rédempteur, et que Dieu en récompense de cette manifestation courageuse l'anima de l'Esprit Saint. A pai'tir de ce jour, Tuiscau pieux avait eu mission de conjurer les Rortilégos et de dé- "jouer les entreprises du maliu esprit. Et comme dans la contrée naïve où régna le roi Arthus, la croyance à l'inter- vention de» enchanteurs et des fées, des bons ou des mau- vais génies dans les affaires des hommes, se niêla de tout temps à la foi et aux miracles de notre religion, il arriva bientôt gue le Rouge-Gorge, qui se rencontre toujours dans la voie du travailleur, passa dans l'opinion du monde des campagnes pour l'agent mystérieux des puissances surna- turelles et le porteur des messages des génies bienfaisants, (loussenel.) —165— printemps invite en nos climats, 1a plus conntre esl «ans contredit la Grive erratique (Turdus migra* torius) à laquelle les premiers colons anglais donnèrent h nom de Robin, à cause d^une préten* due ressemblance avec le Robin rsd breast de la Grande-Bretagne, lequel appartient à une toute autre famille. Buffon a décrit cette Grive, sous le nom de Litorne du Canada, et les premiers Français qui se fixèrent en la Nouvelle-France lui oc- troyèrent le nom de Merle (qu'elle porte encore), par Tanalogie de son cri bref et entrecoupé avec le Merle français, quoique sous la plupart des autres rapports elle eu diffère entièrement. Son parcours s'étend de la Louisiane à la terre dits Labrador ; elle se montre en bandes en avril et en septembre, période de ses migrations annuelles, jusque sur la lisière des villes. Plusieurs couples s'éta- blissent dans nos campagnes: mais le plus grand nom- bre gagne le Nord. Ils possèdent à un degré éminent la mémoire et Taffection des lieux ; si on ne les mo-, leste, ils reviennent chaque printemps au nid qu'ils se sont une fois construit. Un couple de ces ai- mables oiseaux niche depuis nombre d'années dans un buisson sous nos fenêtres. Il est rare de voir, dans nos campagnes, un groupe de sapins, un verger, un vieux manoir dont les grands ormes ou les peu- pliers de Loiuhardie ne contiennent le berceau et la famille d'un couple ou plus de ces oiseaux. '^ A la Baie d'Hudson, dit Sir John Kichardson, les bois sont silencieux pendant Ta grande clarté du jour ; mais vers minuit, lorsque le soleil est près de l'horizon et que l'ombre des arbres s'allonge, le concert des Merles commence et ne finit que vers six ou sept heures du matin. Ce chant se compose d'une variété de notes fort accentuées et fort mélodieuses." Le cri d'appel du Merle lorsqu'il cherche sa nourriture à terre ou qu'il se pose en hochant la queue sur les clôtures, consiste en divers exclama- tions qu'il répète avec emphase ptoeé-sht, ptoee^ht^ pemp^ pempy qu'il accompagne d'an claquement do ■If'*' ',' ','' -ïs: i; « t —160— |)ec, d'un mouvement de queue de haut en bas, et d'un léger trémoussement d'ailes. ,..>.. * Le Merle se bâtit un grand nid, dont la coque est composée de boue humide et de racines : l'intérieur est garni do foin ou d'herbes fines. La fourche d'un pommier, l'angle du réduit champêtre où grimpe la vigne sauvage ou le houblon, la maîtresse branche d'un grand chêne, tels sont les lieux où il' placera sans défiance son nid où cinq œufs d'un' beau vert sont couvés avec une rare assiduité, par la femelle et en son absence, pendant le repas, par le mâle : l'incubation dure quatorze à quinze jours et lès petits naissent couverts d'un duvet blanc et roux. Il est si attaché à ses petits, qu'il les nourrit en' captivité et qu'il vient les soigner jusque dans lea appartements. Le mâle a beaucoup d'affection pour la femelle et la quitte rarement. 11 se tient, quand elle couve, sur l'arbre le plus voisin et la réjouit par ses chansonnettes. Le chant du Merle, sans égaler la mélodie de ia Grive rousse, n'en est pas moins un agréable pré- lude au concert général, que les autres chantres des bois nous préparent, à l'approche du " printemps. Perché sur la plus haute branche de l'arbre qui* ombrage la commune, il y fait résonner son bruyant' clairon dès l'aurore, soit qu'il désire dissiper les soucis de sa compagne pendant le temps de l'incu- bation, soit qu'obsédé du Dieu de l'harmonie, il donne libre cours à ses transports. Loin d'être- défiant comme le Merle de France, il rechei'che le voisinage de l'homme ; l'3s allées du jardin, le sillon fraîchement creusé, le parterre aux fleurs, la rive du limpide ruisseau où il prend son bain matinal, voilà où d'ordinaire on le trouve après le lever du soleil. Il y recueille industrieusement en sautillant graines, insectes, vermisseaux. En état de domesticité on le nourrit au pain et au lait : il chante et sifiOle en ciage d'une manière admirable. L'écolier pervers rie le déniche qu'en tremblant, comme si malheur lui en adviendrait. Quelques misérables pourtant, lui tirent des coups de fusils et e^^posent ensuite sa —167— dépouille sur nos marchés. Enfin cV'st un bien grand favori en Canada que le Merle. * ,♦ Le raàle a le bec jaune : les côtes elle dessus de la tète noire. Les tectrices d'un gris foncé, avec une teinte olivâtre ; les pennes des ailes noirâtres, frangées d'un cfris clair : la queue, noire brun : les deux pennes extérieures tachetées de blanc à l'ex- trénaité : trois taches blanches autour de l'œil, le menton blanc, avec des taches noires, la gorge, le ventre et le dessous des ailes roux orangé, l'abdo- men blanc : le dessous de la queue s«mé de tache» blanches. La femelle a des couleurs moins vives. Chez les jeunes, les taches foncées sur la falle prédo- minent : le dos est plus noirâtre que chez les adultes. Le bec foncé d'abord, devientplus tard d'un jaune pur. Dimensions du mâle, 10 x 14 — de la femelle, 9x13, ,. LE MERLE CATBIRD— LE CHAT, f * [Oathirci."! * " La dénomination anglo-américaine, que j*ai con- servé à cet oiseau, dit Vieillot, est tirée de son cri le plus familier ; en efiet, il imite le miaulement d'un jeune chat avec tant de précision qu'on s'y méprend toutes les fois qu'on l'entend." Le Catbird possède le talent d'imiter les autres oiseaux ; mais à un degré plus faible que le Moqueur de Virginie : il fait précéder sa chansonnette de trois ou quatre miaulements. Les jeunes mâles se font entendre à la fin de l'été, mais alors leur ramage n'est qu'un gazouillement. Le printemps est la seule saison où * Quelques individus se lais'ent attarder et hivernent en Canada. Le 1 Janvier 1858, nous vîmes un Merle perché sur une bi-anche d%:rbre, à Woodfield, la propriété de feu Jas. Gibb, près de Québec. M. Nairné, le seigneur de la Malbaie, nous écrit que, cet hiver môme, doux de ces oiseaux ont hiverné dans son jardin en compaîçnie d'une petite bande de Corneilles. Cet endroit est fort abrité contre le vont. — Notr de l âitror. t No. 254 IMimus Oarolinensis — Baird. .. .,.,vv / Orpheus Caroliaeusis.— àudubon. wv ll' - MMi —168— ils déploient toute l'étendue de leur voîx. Us «e tiennent dans les haieset lea buissons, et ils préfèrent surtout les taillis les plus fourrée. Le Merle Catbird vit de gros insectes, de cerises, de baies, et il saisit les vers do terre de la môme manière. Il porto au bout du bec la nourriture qu'il destine à ses petits, il est solitaire et il chante caché dans l'épaisseur d'un bosquet. II place son nid dans les mêmes endroits que le Merle, lui donne la même forme et le compose des mêmes matériaux. Il a le même mouvement de queue et le môme trépignement d'ailes. 11 cherche sa nourriture au pied des Imio», dans les herbes, sous les feuilles tombées ; il vole à raz-de-terre, de buissons en buissons, et ne s'élève au sommet des arbres que lorsqu'il porte les fruits ou les baies dont il nourrit ses petits. Le Catbird passe ordinairement une grande partie du jour dans les endroits tellement fourrés et garnis de broussailles, qu'on ne l'y soupçonnerait guère, s'il n'y décelait sa présence, au printemps par son chant et en toute autre saison par son cri familier : on l'approche alors de très-près, parce qu'il s'y croit à l'abri de tout danger. Il est fort matinal et com- mence à chanter même avant le lever du soleil. Ce Merle construit son nid dans les haies d'aubépines, dans les vignes et dans les branches basses des arbres, pourvu qu'elles soient très fouillées. Il en compose l'extérieur d'herbes grossières, de joncs, et le garnit en dedans de mousse et de petites racines chevelues. « Il pond quatre œufs bleus et montre une rare sollicitude et un courage extraordinaire dans la protection de sts jeunes. Malgré la douceur de ses mœurs, malgré son chant agréable et sa sociabilité, le Catbird est peu aimé de l'habitant des campa- gnes. Il est trop friand des plus belles fraises du jardin, pour vivre en paix avec le propriétaire, qui lui fait une guerre à mort, pendant la saison des fruits. Ce Merle est fort commun dans l'ouest du Canada ; il se rencontre fréquemment dans les environs de Montréal et couve même dans les épais —169— taillis du Mont-Royal qui domino \^ grande cit^. Il est plus rare dans le District do Québec. Il émigré Tautonine, vers les Ëtats du sud, sa véritable patrie. " Il a le bec, l'iris, le front et le sinciput noirâtres, le reste de la tôte, le cou et le écrits d'un gris cendré ; cette tninte so rembrunit sur les ailes et sur la poitrine, elle s'éclaircît sur lagorcfe et sur le ventre. Les couvertures inférieures do la queue sont rougâtres et les pennes noires : celle-ci est un peu étagée ; les pieds sont bruns. . , Dimensions du mule 9 x 12. • La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle a le sommet de la tète d'une nuance moins foncée : les jeunes lui ressemblent. \\ LA GRIVE SOLITAIRE. * [Hermit Thrush.J Cette Grive n'a aucun ramage : elle jette do temps à autre le printemps un petit cri aigu. Nous ne l'avons pas remarqué dans le Bas-Canada : elle est fort commune à l'ouest de la Province, à Ilamil- ton, par exemple. Comme bien d'autres habitants de nos forêts, ses habitudes nous sont inconnues : espérons que le désir qui se manifeste de jour en jour de connaître la Faune de notre pays, la tirera de Tobscurité. Elle se nourrit de baies et de fruits ; on devrait la rencontrer dar s les savanes et dans les endroits marécageux. Le nid se compose d'herbes fortes, à l'exté- rieur, et de crin et d'herbes fines à l'intérieur : point de boue pour la coque du nid telle que les autres Grives en usent. Les œufs sont au nombre de quatre, d'un bleu pâle et verdâtre, tachetés d'olive, surtout au gros bout. Au premier abord, on la prendrait pour la Giive des bois ; mais sa taille est plus petite : elle ne chante pas et vit solitaire comme • Turdua Pallasi.— Baird. y» «^•^'''*' *-"*' Turdus ftolitarius. — ^Auoubon. ut- —170— un hcrmite, d'où lui vient son nom. Elle a le bec, la tête, toutes les parties supérieures et les flancs bruns olive clair : cette couleur, mais moins foncée, borde en dehors les p«.nnes primaires des ailes et forme des taches encore plus claires à l'extrémité des grandes couvertures ; la gorge, le devant du cou, la poitrine et le haut du ventre sont mouchetés de noirâtre sur un fond blanc : les pieds sont bruns : la queue légèrement fourchue : le bec noir en dessus et à la pointe, blanc en .dessous : l'iris noire. La femelle diffère peu du mâle : sa livrée est plus foncée. • Mâle, 7 X lOj. " ' •' . • I H LA GRTVE DE SWA \SON. ^ [Olivo BackeaTliruf.li.] Cet oiseau a été mentionné par Buffon sous le nom de Grivette : Vieillot Ta prise par erreur pour la Grive Solitaire, telle que décrite par Bai rd : autre preuve de la confusion qui a longtemps régné en Amérique, relativement aux Grives. Sa taille est moins forte que celle des autres : ce qui probable- ment engagea Linnée à la nommer Turdus Minor» Nous en avons vu une tuée dans les environs de Québec, mais cet oiseau est fort rare ici. ** Elle porte un manteau olivâtre avec une teinte verdâtre: la poitrine, le cou et le menton d'uu jaune brun pâle ; le dessous du corps blanc : les côtés nuancés d'olive brunâtre. Les côtés du cou, et le devant de la poitrine sont ornés de taches d'un brun prononcé plus foncé que le dos ; le reste de la poitrine porte des taches olivâtres moins dis- tinctes. Le tibia est d'un brun jaunâtre : un grand cercle entoure l'œil. Les lores et les côtés de la tête sont nuancés d'un rouge jaunâtre. Longueur totale 7 ; longueur de l'aile 4.15 ; de la queue 3.10 ; des tarses l.IO." — (Baird.) Ce qui surtout distingue cette Grive " autres —171— espèces, c'est l'olivâtre uniforme do son manteau, surtout sur le croupion et la queue : la gorge et la poitrine sont d'une teinte plus roussâtre q^ue dans les autres espèces : les taches sur la poitrine sont plus nombreuses que chez la Grive Solitaire, LA GRIVE ROUSSE [Drown Thrush. Vieillot dit que les habitants de la Virginie vou lant faire une mauvaise épigramme, donnèrent à cette Grive le nom de French Mocking Bird^ parce que, disaient-ils, elle ne possède qu'à demi les mer veilleux talents d'imitation ôm Moqueur deVirginiey rOrphée du Nouveau-Monde. Mais ceci est entière- ment erroné : la Grive Rousse no possède aucune faculté de contrefaire les oiseaux ou les animaux. Son parcours géographique s*éfceiid à cette partie de la Province ; elle est assez commune dans le voisinage de Toronto et d'Hamiïton. Il serait à désirer que cette (riive, remarquable par la douceur, la mélodie et la variété de ses accents, se fit entendre pendant t^ute la belle saicon ; mais ce n'est qu'au printemps qu'elle anime les bosquets, son domicile habitUs3i. Ce n'est aussi qu'à cette époque et seulement quand elle tire do son gosier les sons les plus étendud, qu'elle se perche' à la cime des arbres moyens. En tout autres temps, elle se cache au centre des buissons les plus fourrés d'où on la fait sortir difficilement ; sans doute parce qu'elle s'y croit à l'abri do tout danger, car elle s enfuit au moindre bruit et se réfugie dans son réduit obscur, lorsqu'elle est à découvert. Cet oiseau se nourrit au printemps d'insectes et de vers de terre qu'il cherche dans les broussailles, en * No. 201. Harporhyncbus rufue. — Baird. Orpheua riifus — Audubon. m M jf mp" I ^ If.: -172— «cartaiit avec sou bec les herbes et les fouilles sùcfac», ou en grattant la terre avec ses pieds. On Paccusc^ mais à tort, dit Wilson, d'endommager les plan- tations de maïs. En été et en automne, il vit de baies et particulièrement du fruit du cerisier à grappes. Los jeunes peuvent à peine se sufBre à eux-mêmes, qu'ils se dispersent et s'isolent les uns des autres ; tant la solitude a d'attrait pour cetto espèce. Elle arrive dans l'ouest do la Province, à la fiii d'avril et en mai, y reste pendant l'été et so retire à l'automne dans les pays méridionaux où quelques individus dcmenront toivte l'année. Cette Grive ayant les ailes courtes, no doit pas voler à une grande distance ; en effet elle ne fuit que voltiger de buissons en buissons, de haies en haies, avec sa longue queue étendue en éventail. Elle place son nid à une moyenne hauteur dans l'endroit le plus fourré, et elle le compose de feuilles, de racines et de tiges d'herbes. Sa ponte est de cinq œufs blancs, avec des taches couleur de rouille, plus nombreuses vers le gros bout. Les jeunes naissent couverts d'un duvet roussâtre, auquel succèdent dea plumes brunes, mouchetées de jaunâtre sur les parties supérieures du corps, d'un blanc sale et tachetées do brun sur les inférieures : ces taches sont petites et un peu arrondies, tandis qu'elles sont longitudinales sur le plumage des vieux. " yoiseau parfait a le bec long, brun en dessus, jaun&tre en dessous ; quelques soies à ia base de sa partie supérieure, un plus grand luombro sur les côtés de l'inférieure et sur les bords du menton. L'iris est jaune ; la tète, le dessus du cou, le dos, le croupion, la queue, les couvertures des ailes et le bord extrême des pennes primaires sont d'un roux nuancé de brun ; le dessous dos pennes caudales est d'un gris roussâtre ; l'extrémité des moyennes et des grandes couvertures alaires, blanches, eo qui donne lieu à deux bandes transversales ; une marque d'un brun foncé est ?ur chaque plume immédiate- ment au dessus de la dcinièr* couleur ; la gorge et ies parties protectrices ont sur un fond blanc des 173— taches brimes et lancéolées ; les flancs ôt ïe* couvertures du dessus de la queue sont roux ; lei plumes des jambes grises et tachetées ; les pieds bruns. La femelle ressembles fort au màlc. Bartram, un naturaliste des Ktata-Unis, rapporte plusieurs anecdotes qui cléuotent chez cet oiseau «no grande sagacité : il en enleva un du nid, lequel devint fort docile. Lorsqu'on lui présentait des croûtes de pain dures, il les trempait dans l'eau, et attendait tranquilement que l'action du liquide lui formât le pain en une nourriture convenable. Il devint bientôt si familier, dit-il, que je lui donnais chaque jour sa liberté ; il saississait sur les fenêtres, les mouches et les insectes avec avidité, attrapant les guêpes dans mon jardin : une fois l'insecte prise, il le frappait contre terre et avait soiu, avant de Tavaler, d'en extraire l'aiguillon. Il avait re- marqué que la première guêpe qu'il avala, lui avait causé de grande tiraiHement d'entrailles ; oélà, la précaution qu'il employait avant de déguster son met favori. Nous avious nous môme deux beaux oiseaux de cet espèce, qu'un ami nous avait expédiés de Port Saruia ; ils étaient fort apprivoisés, mais fort méchants aux autres habitants do la volière : un matou sans principes les inrimola tous doux. Ilôlas î Quel est l'amateur qui n'ait eu à enregistrer de cemblables désastres 1 Dimensions du mâle, llj x 13. ' à ■>.'■;» t . ■% LA. GRIVE DES RUISSEAUX OU '.i * ... . . } HOCHEQUEUE. * • ■.. j [Water Tiiiush.] Cet oiseau hiverne au Texas, dans b Flo-^ ride «t dans la Louisiane : il émi^rre en Canad* * No. 187, Seianis Novaoboracensîs — Bairiî Seiurua Novaoboracensij— AtDuuoy. AU |>rintoinpH ; le (orritoiro oitrino sont blaiicS' jaunâtre ; les llantjs et lo vontro roussAtrcs : chez 1» ))lui>art des individus, toutes ces parties ont ded mouchetures brunes, dos taolxcs barriolôes : loi pieds d'un jaune rembruni. ,. . Longueur totahj 0, 2/12 ; Envergure OJ. Cotte Grive n'est pas abon«lante en Canada : un correspondant nous écrit qu'elle se rencontre fré- quemment dans lo voisinage du Pont Victoria, à Montréal. LA GRIVE COURONNÉE. * ((ii)hlen crowut>«l Thruuh.) i Cet oiseau à la *.aille et le bec effllé des Fauvette» sans en avoir la vivacité ou le genre de vie. Il est clîvssé maintenant avec les (rrivcs, avec lesquelles il a «le l'analogie dans lo caractère, ot les mouchetures do ses }>arties inférieures. Hes habitudes sont celles do la Grivo solitaire ; il se plait dans les bois épais, solitaires ot arrosés par des ruisseaux ; il ne se per- che que sur les arbrisseaux ou sur les branches les plus basses des arbres. D'uu naturel silencieux, iï • No. 18(>. SHiirns aurocapilhis.— HAïun. . Seiurua aurucapilliw. — Audubok. ^170 vit toujoum isolé, ni oo ii'oRt rtii printemps où l'on rencontre <|nol(|nef'oiH le inàleet Infoniolle ensemble. Son (M'i He (;on)|K)So de trois notes répétées rapide- ment pèche, pfcha^ pùchv^ et f^ni dure un quart de minute »\ la fois. Comme il «hercho sft nourriture plus volonlinrH i\ t«rre ouo sur les arhres, «'est nux |)ie(l (les urluiHHeHUx et des buissons qu'on est pros- (juo tonjourB iMUiuin de le trouver. Cette (irivo <(iHMr<^ d«iH HutniH juir In nuiniôre de placer et do <'onHtrnir<< hou niH('o au midi ; le (compose val<< et place l'entrée à l'un des deux boutw. Sa ponte est de nuatro ou cinq œufs bleus et tachetés de brun. Elle nous quitte l'au- tomne et paSHc «on quartier «riiiver à Ht. Domin- gue, à la .lamaiqtie et dans les contrées voisines. A l'instar de bon nombre d'oiseaux qui nichent à terre, <',ette (Irivo a recours à une infinité de ruses, pour soustraire ses petits au danger. L'Ktourneau, " trop grand seigneur, pour élever une famille," s'en remet souvent a cette Grive du soin de couver ses œufs ôt de nourrir ses jeunes : il ne saurait en ofllet leur choisir de nourricier plus attentifs. La Grive couronnée vit de iarvos, d'in- sectes : elle est aédentaife au Texas, dans la Floride et à la Louisiane ; assez rare dans le Bas-Canada, elle fréquente l'Ouest do la province, sans se rendre au Labrador. " Los côtés do la tôto de cotte petite Grive sont d^un gris vofdA,trc, et lo sommet d'un beau jauno orangé avec une bordure . > • i M '< "1 f Jf '. LA GRIVE DES BOIS— LA FLÛTE.* - [Wood Thrush.] Cette Grivo, bien connue aux Etats-Unis et au Canada, sous le nom de Wood Thrush^ peut, avec là Grive Rousse et l'Ortolan do riz ou Goglii, ôtro comptée au premier rang de nos chantres ailés, "Ses chants d'amour qui descendent le matin et le soir de la cime des grands arbres, dos les promicra soleils, sont la vraie harmonie printannioredes forêts. J'ai souvenance aujourd'hui, ditToussenol, comme des heures les plus roses et les mieux employées de ma première jeunesse, de celles que j'ai passées à eu- tendre cette Grive dans les grands bois, par ces douces soirées de mai, au temps où le deuil est encore aux rameaux dépouillés des hêtres, mais où déjà la sève d'amour, circule activement dans les veines de tout ce qui a vie, où de larges bouffées d'air tiède saturé de senteurs mielleuses s'exhalent par intervalles du sol et trahissent le travail souter- rain du pi'in temps." Presque tous nos oiseaux se taisent dès qu'ils ont des jeunes; la Grive des bois presque seule, entre tous, continue soir et matin de faire en- tendre, jusqu'en août, son jolie ramage, sa voix flûtée et liquide. Cette Grive diffère entièrement par ses habitudes de la Grive d'Europe renommée poii»» * Grive tannée do Vieillot. Tiirdus mclodus do Wilson. 7\o. lis. Turdus Muetelinus.— Baird. T\udu8 Muslciinus. — Audvbon. -177— s:\ i'l 1 M * • ) TROGLODYTES, lu,^^au w.'^i ?hi!iiè'î dut j«e '*lï (Wrens.) '* Les oiseaux de cette famille que quelques natu- ralistes confondent avec les Roitelets sous la mèmç dénomination, en diffère non seulement par leurs habitudes et leur naturel, mais encore* par le poft de leur queue, leur corps ramassé et par tout leur { H -181- onsoniMc. Los anciens naturalistoî leur ont donné lu iiouï «le Troglodyte, qui peint leur goût pour les j)otites cavernes, les trous cfe muraille, et générale- ment tous les endroits obscurs, tandis que les lioi - telets nu se plaisent que dans les lieux découverts, se tiennent sur les artres, y nichent et s'y ' nouris- 8ont. Los Troglodytes se montreilt jusque dans les viIlo>< à l'ouest de la province ; un bon nombre restent toute l'Hiinée dans les villages du Haut Canada par- tagent la demeure du laboureur, et confient souvent leur progéniture au chaume qui couvre son toit. Ainsi que les Roitelets, les Troglodytes ne vivent que d'insectes, mais ils leur donnent la chasse d'une autre manière et en d'autres lieux ; ils les cherchent dans les piles de bois, les tas de branches mortes, sous les toits, au pied des haies et des buissons, qu'ils parcourent gaiement en sautillant sans cesse et en faisant entendre leur joli ramage. Des individus plus sauvages se retirent pendant l'été dans les forêts, et cachent leur nid sous une racine, sous le revers d'un fossé, dans un trou d'arbre ou de ro- cher ; tous lui donnent une forme presque ronde et pratiquent l'entrée sur le côté. Leur ponté est de six à nuit œufs, et ils en font deux par an sous les zones tempérées. Ces caractères ne conviennent pas au Troglodytes des marais, qui se rapproche des Orîmpereatix. Les Troglodytes sont t'un naturel solitaire, et no se tiennent point en troupes en quelque saison que ce soit. Les petits s'isolent dès qu ils n'ont plus besoin des soins de leur père et mère ; mais ils se réunissent quelquefois en automne pour passer la nuit dans un trou et se garantir réciproquement des atteintes du froid ; les Troglodytes émigrent l'hiver vers le sud." •''^t i'-^li/A *--ti.> •":> : iHI 5/.! 1'. :-j . . i.iH:<. C T'J ' ! i .r>jti » ^ i ilV HU , 1 4 .«. ÎJ V.*! *.,'* . V*<»,j ''i J- IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /^V^^^ 1.0 M ■ 4i ISO m 1-25 11.4 1.6 ^ 6" ► Photographie Sdenœs Corporation \ À"^^ ^ k. •\ <> 6^ «-■ >^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 <» '-^ ^ ? A^ ùf. ^ c\ \ I -182— n • LE TROGLODYTE ^DON. * (HouBc-Wrén.) lui 'i'iKl Lo Troglodyte aedon est une espèce plus répati- . due à l'ouest qu'à l'est de la province. Il n'est ja- mais en peine pour placer son nid ; il bâtit partout ; Pangle de la grange, le. vieux cerisier, la petite boîte réservée aux Hirondelles, toutlui va; il ne refuse aucun . réduit dans le voisinage de l'homme. " La f poche entr'ouverte d'un habit accroché au dehors d'une fenêtre, ayant convenue à unTroglodyto poyr placer le berceau de ses petits, ille construisit avec ime telle activité, qu'en deux jours ille porta à sa perfection." Des niamens de racine, de la mousse, des plumes et des herbes fines, tels sont les matériaux que cette espèce emploie sans art et qu'elle entasse sans ordre, ainsi que la plupart de celles qui ni- chent dans des trous ; sa première ponte est ordi- nairement de six à huit œufs blancs avec des taches rougeâtres ; la seconde est moins nombreuse ; elle en mit une à son arrivée au mois de mai, et l'autre ^njuiiiet. .:;,:/.;,[ .Hr.-.MW'.-i.t.i-uM:;>.-u (Je Troglodyte a les chats en abommation, peut- être parce qu'il connaît les embûches mortelles que Minette lui tend, lorsqu'il est occupé à explorer les gadelliers et les groseillers du jardin, à la recherche d'insectes. Un ami du Troglodyte a dit avec assez de vraisemblance, que l'horticulteur qui réussirait à rassembler dans son jardin quinze couples de Tro- glodytes, exterminerait entièrement les insectes qui dévorent ses légumes ; * diÔîculté serait de les ré- unir. Le Troglodyte aedon a le bec brun en dessus, d'une nuance plus claire en dessous et long de sept lignes ; le dessus de la tète, du cou et du corps d'un brun obscur, rayé transversalement de noir ; les couvertures supérieures et les pennes des ailes tra- • No. 270. Troglodytes 0>don.— Bairt>. TroglodyteB œdon. — âvduboh. < t Wilson. •MX -183 versées de gris et de noir sur un fond brun ; les penROs de la gueue et les plumes qui la recouvrent i3n dessus, coupées en travers do petites zones noires et grises ; la gorge et le milieu du ventre gris ; le dessous du corps de la même teinte, avec des ligne» transversales d'un brun noirâtre; las couvertures inférieures de la queue d'un gris blanc, rayé irré- gulièrement de noir ; les pieds de couleur de corne. Longueur totale 4 J, envergure 5 J. La femelle ne ditjfôre du mâle qu'en ce que ses couleurs sont plus ternes et que sa queue est moina longue ; les jeunes leur ressemblent. v.i \: : - \ ,^-i/f >,< :*^ '^ LE TROGLODYTE D'HIVER. * ;,v;W^fff< Cet intéressant voyageur séjourne au milieu dé . nous en octobre et hiverne môme dans l'ouest de la : province. Il ressemble plus par sa taille, son chant et sa livrée au Troglodyte européen, qu'aucun autre •espèce que nous ayons. Il recnerche les rives des ruisseaux, les vieilles racines, les broussailles et les joncs, dans les endroits marécageux: il voltigera même autour de la demeure du fermier, s'aventurera dans les crevasses de la pile de fagots ; à ses allures ]wii s'en faut qu'on ne le prenne pour une souris. La queue presque perpendiculaire, perché sur uq; , point élevé, il chantera avec beaucoup de vivacité.. On le voit dans les cours, et les jardins avoisinant: les villes. Il feut bien se gard«r de le confondre , avec le Troglodyte des roseaux, décrit par Vieillot, i dont les habitudes sont tout-à-fait différentes. Wil- f son parait croire que le Troglodyte d'hiver va cou-f ver encore plus au nord q«e la Baie d'Hudson. Le mâle a les couvertures supérieures d'un bruc foncé, croisées de noir à l'exception du haut de la. tète No. Q73. Trofflodytet hyeroalis^*— BAmn. Troglodytes byemalis. — Audubok. —184— « j et du cou où il n*y a pas de noir ; les taches noires sur le dos se terminent en petits pointsblanc-sale ; le premier rang des couvertures alaires est ansei mar- qué de points blancs à l'extrémité du, noir ; les pri- maires sont croisées de bandes noires et couleur de crème ; Textrémité des ai'es brunâtre ; la poitrine, une ligne au dessus des yeux, les c6tés du cou, les auriculaires d'un blanc sale avec des petites lignes drab ou couleur de terre ; la queue e&t fort courte et se compose de douze plumes ; la penne extérieure de chaque côté un quart de pouce plus courte, le reste s'allongeant graduellement jusqu'au milieu de la queue ; les jambes et les pieds robustes et couleur de terre clair ; le bec droit, menu, long d'un demi pouce, d'un brun foncé en dessus, blanchâtre en dessous ; l'ceil cduleur de noisette clair; Il se nourrit des insectes et des larves qui fréquentent les localités humides, la racine des petits arbres et les tas de bois. Il 7 a encore beaucoup à connaître »«r ce Troglodyte. Longueur d|, envergure 6|. •■T »<*• • ^ > V -' ''■* 'i ' ' 1 r ■ ■ , l LE TROGLODYTE DïlS ilAR AIS. * , r^ * t'M (Marsh Wren.) .ly.V. Ce Troglodyte ftéqnente presqu'éntîôrement les rivés des ruisseaux : tes roseaux qui croissent sur leurs bords, lui fournissent une pâture abondante qiii consiste en insectes ailés et en une espèce de sauterelle verte qui y séjourne. Il ne chante pas. Ce Troglodyte se construit un nid, d'une sculpture vraiment merveilleuse. Il se compose de vase et de jonds, bien entrelacés ensemble et de la forme d'un coco. Un petit trou vers le milieu sert do vesti- bule et d'entréo ; ce trou est surmonté d'un espèce d^abat-Vënt contre la pluie ; le dedans est tapissé ! ■-■ No. 368. Oistbthonis p&)a8tni.~Bihit>. Troglodytes palustdB.-^Aui&CBON. / —iso- les de foin et de plumes. Lorsque ce nid a subi Tâc- tion du soleil, il est à Pépreuve de toutes les tempé- ratures ; ce berceau suspendu est solidement lié au b^nt des joncs, au dessus du niveau des plus bautes eaux. Les œufs sont au nombre de six, d'un jaune foncé, très petits. Au premier abord, on prendrait ce Troglodyte pour le Troglodyte sedon ou le Tro- glodyte d'hiver, mais il ne va jamais avec ces derniers, cet oiseau disparait en août et en septembre. Ce Troglodyte a toutes les couvertures supérieures d'un brun foncé, excepté le haut de la tète, le der- rière du cou et le milieu du dos qui sont noirs avec des stries blanches sur le cou et le dos ; la queue est courte, arrondie et barrée de noir ; les ailes lé- gèrement barrées ; une large bande de blanc passe par dessus l'œil jusqu'à la moitié du cou ; les côtéa du cou sont aussi maculés d'un brun clair sur un fond blanchâtre ; toutes les couvertures inférieures d'un blanc argentin, excepté le dessous de la queue qui a une teinte brune ; les pieds sont d'un brun clair ; la gri^e de derrière, grande, ^emi? circulaire et fort aiguë ; le bec crochu ; les narines proéminentes; la langue étroite, se ter^ minant en une pointe cornée ; l'œil couleur de noisette. Iiongueur totale 5, envergure 6j;. Le plumasse de la femelle ressemble fort à celui du mâle. On verra par cette description qu^il a beaucoup d^ caractères des GHpipereaux. l'aloueite; pipl * [American Tit>Lark.] •i ; Cette espèce est abondante dans les E^ts voisius : au printemps, elle se rend en Canada et même jusque dans les pays du Nord où la ponte à lieu. L'alouette Pipi a un vol onduleux et aisé : ses * No. ]65.' Anthua Ludovicianus.— Baird. Anthus LudoviciauuB.— >Avx>i;bon. i\'i '■ K '■4 np^ m —186- évolutions dans la plaino liquide sont fort gra- cieuses. Après avoir bien inspecté les localités elle se posera à terre et courra siïr le sol, comme en autres espèces d'Alouettes ; mais elle prend en mangeant l'attitudes des Grives ; elle se perchera aussi sur les clôtures et courra le long : en ce, elle diffère des habitudes des Alouettes. Dans les champs labouiés, cet oiseau se nourrit d'insectes et de vermisseaux ; il a aussi pour habitude de côtoyer les rivières, et de ramasser sur les bords les insec- tes et les mollusques qui s'r cachent ; pendant tout ce temps, sa queue se remue tiès vite. Si le chas- seur tire dans la bande, pour peu qu'il se cache, ces Alouettes, après s'ètres élevées bien haut dans les airs reviennent au même endroit. L'Alouette Pipi- attrape les mouches avec beaucoup de prestesse. Elle aime le Aoisinage des animaux de fermes : Audubon dit qu'elle couve au Labrador et dans les pays du Nord. Chez cette espèce, le bec est d'un brun noir : les pieds et les griffes d'un brun foncé, nuancé de vert : riris brune : les parties supérieures, brun olives nuancé de gris ; la gorge et une ligne au-dessus de Pœil, brtm- blanc : les rémiges d'un noir brun frangées à l'extérieur de blanchâtre : la queue de même : là *penne extérieure, à demi blanche ; la seconde, blanche à Pextrémité : les parties infé- rieures d'un roux blanc : les côtés du cou et de là poitrine tachetés longitudinalement d'un brun foncé. La femelle est moindre de taille que le mâle : eon costume est plus pâle et le brun prédomine davantage sur son manteau. ••- -iA i Longueur totale 6J ; Envergure lOj. ,^ , ^ Cet oiseau a été vu aux environs de Québcci'' , r ' '• " /:■ y laf'} •^ïhu iAv*-.^ î}i 'JlH : iJr-llW r-j: -187 i-:ii,o Ht'..' ^ ;»l' l'' ' . M. FAUVETTRS. il'lLlf/ ) ' .> ■•liij": / [Warblers.] ' ' -I ^i f'^ « i ^>» " Taille élégante, mouvements vifs et légers, joli ramage, naturel gai, telles sont les qualités aimables que la nature a prodiguées à presque, tous les oi- seaux de cette nombreuse famille. Si les Fauvettes de l'Amérique n'ont pas un chant aussi flatteur, des accents aussi variés, que celles d'Europe, elles en, sont dédommagées par des couleurs plus vives, plus brillantes. Le vert, le jaune, le noir et le bleu, agréablement fendus ou opposés avec une belle entente, servent de parure au plus grand nombre. Les unes vivent solitaires dans les bois ; d'autres ne se plaisent que dans les bosquets ; plusieurs pré- fèrent les vei'gers et les jardins : quelques une» fixent leur résidence habituelle dans les buissons arrosés par un petit courant d'eau vive ; d'autres, enfin, se cachent dans les roseaux qui croissent dans les marais. Elles animent leur domicile par leur pétulance, leurs jeux, leurs petits combats et la variété de leurs chansons amoureuses. Elles nichent sur des arbrisseaux ou dans les brouissailles. Deux, couvées de quatre ou cinq œufs chacune sont ordi-; nairement le fruit de leur fécondité annuelle. Le- mâle et la femelle travaillent à la construction dU/ nid ; le premier partage les soins de l'incubation, depuis raidi, environ, jusqu'à trois ou quatre heures du soir, et sa compagne, le reste du jour et pendaut la nuit. Tous les deux s'empi*essent de fournir une abondante nourriture à leurs petits, qui, dans le plus grand nombre des espèces, naissent privés :iM\ 5f /ri/'-; l T LA FAUVETTE MITRÉB. f . *i^y ./' >i:vl ■\tb r>îrn^w]., (Hooded Warbler.) Cette espèce se rencontre de temps ^ autre eu Canada ; sa véritable patrie parait être les Càrolines et la Louisiane. . ' ''."',■* , " PUe adore les terrains bas, couverts dMmpéné- • No. 202. Dendroica striata. — Baird. Sylvicola striata. — Audubon. - —- t No. 211. Myiodioctcs mitratus.— Baird. r Myiodioctes mitratus.— âudvbon. N Jf * —190— trabIcB buissons où pour elle, la vie s'écoule en voltigeant à la recherche d'insectes et en faisant entendre trois notes fort gaies, twce^ twee, twit-chee. Elle se construit dans la fourche d*nn buisson un fort joli nid, de mousse, de filasse, de crins et de plumes ; puis elle pond cinq œufs d'un blanc gris, tachetés de roux au gros bout. La couleur noire, qui couvre Tocciput et la nnque du mâle, remonte en devant jusque sous le bec, descend en plastron arrondi sur le haut de la poi< trine, et sert de bordure au jaune brillant qui paro le sinsiput et les côtés de la tète. Cette dernière teinte domine aussi sur la poitrine, le ventre et les parties postérieures, à l'exception des flancs qui sont d'un vert-olive foncé, ainsi que tout le dessus du corps ; ce mémo vert, mais plus clair, borde en dehors les couvertures supérieures des ailes, leur» pennes et celles de la queue ; le bec et les pieds sont noirs." Longueur totale 6} pouces ; Envergure 8 pouces. La femelle a le dos et les épaules olivâtres ; les {)ennes des ailes frangées de cendré ; la gorge et es parties inférieures, d*un jaune pâle : du reste elle ressemble entièrement au mâle. '•''^^ "^ Elle est plus commune dans l'ouest de la Province. - ■« ' .-:."■, . ' •• LA FAUVETTE COURONNÉE. * (Yellow Ruupped Warbîer.) , " L^âge et le sexe introduisent d'importantes dif- férences dans le plumage des oiseaux de cette espèce. Les femelles ont des couleurs moins vives que les mâles, et les jeunes les ont ternes et rembrunies. L'adulte diffère du vieux par un vêtement moins brillant. Les couleurs des mâles deviennent au printemps plus belles et plus pures et perdent à * No. 194. Dendroica coronata. — Baird. Sylvicola «oronata.— AuDr BOif. —191— mce. dif- )èce. les knies. au it à Tautomne une grande partie de leur éclat : ceux-ci, vieux ou -adultes ne diffèrent guère alors de leurs compagnes. Ils pa&^ent Phiver sous la zone torride «t se répandent «n Canada le printemps et Pau- tomne ; ils couii«^;. Âéi. Cette jolie petite Fauvette se plait au bord des ruisseaux où dans les endroits marécageux. Pen- daht certaines saisons, dit M. McËlraith, elle est assez nombreuse autour de Hamilton ; elle est encore à se faire connaître dans le Canada Est. ' "»« v.n^ " Elle a le tour du bec et des yeux, les joites, la gorge et les côtés de la poitrîned*un beau noir; le des- sus de la tôte et du cou, le dos, le croupion, le bord des couvertures alaires d*un gris bleu un peu mélangé de brun ; la queue du môme gris en dessus, noirâtre en dessous, blanche à la base et à Tcxtrémité in té* rîeure de ses six premières pennes latérales. Le reste du dessous du corps est de cette dernière cou- leur, ainsi qu'une partie des pennes primaires qui sont bordées de vert en dehors et noirâtres en de- dans ; le bec est noir ; les pieds sont brunâtres." Longueur totale 4 J, envergure 8. Le vêtement qu'elles portent à l'arrière-saison dif- fère en ce que les couleurs ont moins d'éclat et sont moins pures. Cette Fauvette ne chante pas. • ^ >>f •n '.V t'J ''\ V LA FAUVETTE DES PINS, f * - . . (Piuo Creepiug Warbler.) ,.^. . . .; r.-j.. * . .. '* Cet oiseau, assez cottimun en Canada pendant l'été, se suspend à l'extrémité des branches' et se cramponne sur le tronc des arbres pour donner la chasse aux petits insectes : en hiver il se retire dan» la Caroline où les bois de cèdres et de pins conti- nuent d'avoir une grande attraction pour lui. ^^ Le mâle a la tète, la gorge et tout le dessous du * 201. Dendroica caerulea. — Baird Sylvicola coorulea. — Audubon. t No. 198. Dendroica Phins.— Baiud. Sylvicola Tinus. — Audubon. la s du —193— corpa d*im jauDo éclatant, ot très foncé sur la {)reiuière partie ; un trait noir sur chaque c6tô de a tête ; lo dessus du cou et du corps d*un jaune tirant sur Tolive ; les ailes et la queue d'un gris bleuâtre ; Textrémité des couvertures alaires blanches, ce qui donne lieu à deux bandes trans- versales sur chaque aile : cette couleur domine aussi sur les barbes internes des huit pennes les plus extérieures de la queue et sur les couvertures inférieures ; le bec est noir, et les pieds sont bruns.*' Us se nourrissent des bourgeons de pin et d'insectes. Us lient leur nid à , une branche horizontale ; ce nid est construit d'écorce, de bois carié, de ceps de \ igue : l'intérieur est quelquefois doublé avec la dépouille d'un nid de guêpes et de feuilles de pin. Les œufs sont au nombre de quatre, bjancs, tachetés de brun vers le gros bout. Ces oiseaux voyagent par bandes de vingt à trente : on les reconnaît tacilemout à leur manière de s'élever de terre et de se poser sur la cime des arbres." Longueur totale 5 pouces ; Envergure 8 pouces. r.i .'•■ • .t \(i'; . • l 'i 1; } f LA FAUVETTE TRICHAS. * (Maryland Yellow Throat.) ''*' De toutes les Fauvettes, celle-ci est la plus commune et la plus répandue dans l'Aménque Septentrionale ; on la trouve à la Louisiane, au Canada et à la Nouvelle-Ecosse. Au mois do mai, elle fréquente les jardins et les vergers ; mais elle Îr reste peu de jours : elle se hâte de se rendre dans es taillis arrosés par des ruisseaux, sa demeure favorite pendant l'été. Cet oiseau, aussi vif, aussi gai que ta Fauvette Grise, a la voix plus agréable et ses accents sont plus variés. Comme celle-ci, elle s'élève droit en chantant au-dessus d'un buis- No. 170. Geothlypis trichas. — Baird. Trichas Marilandica.~AuDUDOK. n2 ■ {■ ; ) V if 1' I : fl 'M ..âàm \ ^flH^Hfl 'l^^H uii^^i ' ^Mm j^^^Bjfl —194— s6ti, pirouette en L'air et descendant la tète en bas^ elle tennine sa chansonnette sous la feuiilée. C'est la plus Tolbge^ la plus pétulante des Fauvettes de r Amérique : toujoui^ en nlouvetnent, elle parcourt sans cesse son petit canton, fuerète dans tous les halliers, en sort, y rentre a cbaqtuie iivBtant^ et send'' Mené pas connaitre de repos. tv^L* -in^ abihè-nxt ■ Cette espèce construit son nid dans lies broussailles ou sur un petit arbrisseau, Parrondit avec des berbes fines et un peu de mousse. Elle y dépose quatre à oifiq œufe blancs, pointillés et tachetés de nOir. Deux couvées par an sont le résultat de ses amours : lÀ première a lieu peu de temps après son arrivée et la seconde en juillet. Dès que les petits S(»t en état de suffire à leurs besoins, tOus^ vieux et jeunes S'Slehteuiinent vers le sud, où ils passent Phi ver. Le bandeau noir que le mâle porte sur le front enveloppe Pœîl, couvlre leb joues et descend sur les fMÂh de la gorge ; cebandeaui est bordé en dessus d'un gris bleuâtre qui s'étend sur le sommet de; 1» tète et les côtés du cou, (des individus ont cette bordure de couleur blanche ou d'un gris blanc) l'occiput et le manteau sont d'un vert-olive, plus foncésur les pennes des ailes et de la queue, et plus clair sur leurs barbes extérieures ; le dessous des pennes caudales est gris-jaunatre ; le beau jaune qui couvre la gorge et la poitrine, se dégrade sur le ventre, et reparait, mais plus clair, sur les couver- tures inférieures de la queue et v^s le pli de l'aile ; la bec est npir, et la queue arrondie à son extré- mité ; les pieds sont jaunâtres. -^S'i^rt *m-^ T^ est le mâle sous son plumage [Parfait ; mais à l'automne il est priyé de son demi-masque et du Hseré-gris, ou plutôt ce masque et ses bords sont cachés sous la teinte verdàtre qui est à l'extrémité des plumes ; en outrcj sa gorge et sa poitrine sont d'un jaune moins éclatant. Ce vêtement est aussi celui des jeunes mâles après leur première mue. Avant cette époque, leur robe a de l'analogie avec celle de leur mère ; ils en diffèrent seulement en ce qu'ils ont le bas de la poitrine et les parties fé- —195- posté Heures jusqu'aux couvertures du desoous de la queue rouscàtres, et les pennes primaires bordées dd gris clair. Dimensions dn mâle 4} x 6). La femelle à la tète et le dessus du corps d'un brun-verdàtre, foncé sur les inciput, les couvertures des ailes, les pennes et celles de la queue, et cliûr à l'extérieur de ces dernières ; la gorge, le haut de la poitrine et les couvertures inférieures de la queue d'un jaune pâle ; le ventre et le bas ventre d'un' blanc-jaunàtre ; le bec brun, un peu plus sombre en dessus qu'en dessous ; les pieds d'un brun^ jaunâtre, et la taille du mâle." .«/■J Ai.t j- J.(tvf ..1W<.H* Ut. HL • LA FAUVETTE  TÊTE ROUGE. * J/' ' -ui l . ' , ■ >'■'" .ji >..:; c ,,u (Red headed Warbler.) .j^Lj,} »}vtuK, <'' ** Ld mâle se distingue de la femelle par le beau rouge qui décore sa tête ; le dessus du cou et du corps est vert^olive, et le dessous d'un jaune écla- tant, parsemé de taches rouges sur lé bas de la gorge, sur la poitrine et le ventre ; ces taches s'étendent le long de la tige des plumes ; les grandes pennes des ailes sont noirâtres, les moyen- nes brunes, ainsi que les couvertures supérieures : toutes ont leur extérieur jaune : les pennes de la qiieue sont brunes sur le milieu et jaunes sur les bords ; mais cette dernière teinte s'étend beaucoup plus du côté interne ; le bec est noir, et les pieds sont couleur de chair foncé." Dimensions 4} x 8}. Cet espèce est assez nombreuse dans l'ouest de la Province l'automne et rare le printemps. * No. 208. Dendroica palmarum.— Baif ^. .. Sylvicola petechia.— âvdubon. ,t'..i 't^t^r/t ■ •^-t\\*ts^ J ï^» :^»:' tO'xi'î'Li >y ' ë ^' ■:"'. 11! 1. m'i ■Il ' Û,i i. 'i^l ,'; ,. n3 mm. ' ; I' ;■ I -196— ^.r LA FAUVETTE À CRAVATE NOIRE. * !/!» >i •i II (Rlack throated GJreen Warbler.) •' i /■" , Cette espèce se montre le printemps, dans la partie méndionale du Canada et passe l'été dans des contrées plus septentrionales. Elle fréquente le sommet des grands arbres forestiers,, à la recherclie 4ç. larvQç et dUnsecites parasites. Elle fait entendre quelques accents gais et possède, un caractère alègre et peu ancd du repos. On la, voit rarement l'automne ; soit qu'elle se cacke. sous le feuillagCi soit qu'elle n'y trouve plus sa nourriture accou- tumée. , . ** Le mâle a le sommet de Ta tète d'un olive-verdàtï^ ;, les; ^èt^ eit oeu^^ di^ cou d'un jaune brillant, un peu plus foncé sur les plumes qui re- couvrent les oreilles ; le dessus du cou, le dos, le çi^):^io^ de xx^èime yert que la tète, ainsi qpç les pLuS) petites couvertures des ailes ;, lea au)tres.4'uii cc>njdbré. ^cé, ]M>rd4ies et texii^inéj^ d^ bla^o ; les peni^s dîun, cendré ol^sQur, et.le^ secondaîres fcaïUii^éea de blanchàtrèi; celles de la queue de la iDtème tejnte ea 4essus„ et les six latiéraies; les, plus éloigna des i^termédiairea,, bjaiicbes^ e^. dedans v^ les deu3(, tiers del^Jopgueur ; la^plaqu^^oire qiii çouyi^e la gorge, sed^viçe pour s'étendre sur les Q^^é^.de l'estomac et 4u, ventre ; la poitrine est d'un jauDie clair ; cette teinte se dégrade, ensuite, et passe insensiblement au blanc si^r les parties, pos- térieures; le bec est noir ; les pieds sont bruns." Longi^ur totale 4J pouces ; Envergure 1 pouces. '* La femeUe a, des couleurs plus claires et n'a point de plaque noire sur la gorge." . Encore un espèce de l'ouest du Canada. * No. 189. Dendroica virens. — Baird. Sylvicola virena. — Audubon. ..■t!-iV.«- ■.--*.*.■ 's-i. —197- LA FAUVETTE À TÊTE CENDRÉE. * (Black and Yellow Warbl«r.) ^ Cette Fauvette qui traverse en hâte les contrées du centre des Etats-Unis, pour aller nicher à !a Baie- d*Hud8on,où elle arrive à la fin de mai, voyage au prin- temps avec les Fauvettes couronnées et à tête jaune* Ainsi que chez les autres espèces, le mâle se tait alors ; mais dès quMl est arrivé dans son pays natal, il fait entendre une voix perçante, surtout lorsau'il J>leut et que la pluie dure. Il place son nid dans es fossés, le compose à Textérieur d'herbes sèches et de plumes en dedans. Sa ponte est de quatre œufs d'un blanc sale, tachetés de gris-brun. i.<î^vt''^ ' ' Cette Fauvette a été vue dans les environs de Québec. ;' **La tête de cette oiseau est en dessns dMn gris cendré, bordé par une bande noire, qui du ftùnt ft'étend sur les côtés et se perd à Tocciput ; une tache blanche est à Tangle extérieure de Pœil ; l'iris est noirâtre ; les paupières sont blanches ; le dessus du cou, le dos et les couvertures supérieui^s de la queue d'un brun vert, tacheté de noir ; le croupion est jaune ; la partie antérieure de l'aile, grise et variée de noir ; les moyennes et les grandes couvertures sont des mêmes teintes à l'origine^ et blanches dans le reste de leur longueur ; les pennes noirâtres et bordées de gris ; la queue a ses plumes intermédiaires totalement noires ; les autres sont blanches dans le milieu. Le beau jaune, qui brille sur la gorge et sur toutes les parties inférieures jusqu'au bas-ventre, est tacheté de noir sur le devant du cou, sur la poitrine et sur les flancs ; les plumes dessous la queue sont blanches; le bec et les pieds noirâtres.** Longueur totale, 4J ; Envergure 9. - •* -- -;• La tôte de la femelle est cendrée partout où le mâle à du noir et du blanc ; du reste elle lui res- semble. - '-- - * No. 204. Dfl'ndroica niaculosa. — Bailid. Sylvicola luaculosa.— Avdubon. n4- ! IBI ■^■ —198— LA FAUVETTE JAUNE— L'OISEAU JAUNE. * (YeUow Warbler.) De toutes les espèces de Fauvettes, celle-ci est la plus répandue en Amérique. Elle niche dans divers climats, sous la ligne, sous les tropiques, au Labrador, dans la Pennsylvanie, en Canada ; partout enfin on rencontre Voiaeau jaune^ comme l'appellent les enfants. Cette Fauvette arrive au Canada en niai et s'en va avec ses petits dès que la belle saison est finie. Son ramage ne manque pas d'agréments, quoique sa chansonnette soit courte et peu variée. Toujours en mouvement, on la reconnaît à sa pétulance et à son agilité ; elle Tole sans cesse de oranche en branche^ d'arbre en arbre, se joue souvent à leur sommet, et voltige rarement de buissons en buisso^ns, à moins qu'ils ne soient d'une certaine hauteur. Elle construit son nid dans un Ï^adellier touffu ou dans une de ces épaisses haies de lias si communes dans nos jardins : elle le place à Qfuatre ou cinq pieds de terre et le compose d'herbes sèches» de filamens, de petites racines : la ponte est de quatre ou cinq œu& blancs et tacnetés de bnm verd&tre. Une seule couvée est le fruit de leurs amoursdans nos climats; ellesen font davantage dans le sud. " Le beau jaune qui couvre la tète, la gorge et toutes les parties supérieures, est tacheté de rou- gàtre sur le devant du cou, sur la poitrine et sur le ventre ; il prend une naunce verte sur l'occiput et le dessus du cou, se change en vert-olive clair sur le dos, sur le croupion et sur la partie antérieure des ailes, reparait avec le même éclat à l'extérieur des mojrennes et des grandes couvertures des pennes alaires, qui sont brunes à l'extérieur : les couver- tures inférieures de la queue sont jaunes, de même No. 203. Dûndroica aestiva^ — B&ird. Sylvioola aestiva.— Audubon. ■ Fauvette tachetée de Vieillot. 199- à le que le côté interne et le dessous de toutes les pennes latérales ; le bec eti IHi^s ^nt ^oiràt^re^ ; les, piedA» couleur de corne. • ». Longueur totale 4} ; Envergure 8. . f t ^ » .. \-a ^. ,; » lies couleurs de la femelle sont moins vives. Uadulte mâle diffère du vieux, en ce qu'il a le dessus de la tète d'un vert-olive ; da blancrjaunl^tre suc lie^ côtés et sur la gorge ; du jaune pâle sur la poitrine et le ventre ; du brun à Fintérieur des couvertures et des pennes alaires ; de Poliv&tre à l'extérieur ; du jaune terne aù-de9sous de9 peQi^ caudales ; enfin, le bec et les pieds rembruiûs.. -^^^ Le jeune a dans son premier âge, là gorge blanche ; les parties supérieures vertes e^ piélanr géesdegi^s." La femelle emploi plusieurs subterfugea poiu; éloigner l'ennemi de son nid : elle traîne l^iH s'abat à tierre, bériçf^ sesj^iia^ et Jfwble. .feteff^ r .'^rîi'2 }?i >:îb oii'ji' iui' Am ofiîi '}};;f r-;i?Tori: îui z&j w- -yab ^r^iô'-^ ^^ino 2 > LA FAUVETTE BLACaCBURNIAN. • -^^ i 4 • ^ «ji t V. ■i'-:,!. (BlackbarDian Warbler.). Cette Fauvette, assez rare aux EStats^Ums, se montre régulièrement tous les printemps à l'ouest de la provmee, et a été remarquée dans les envi- rons de Hamilton, par M. McElraith, naturaliste de cette ville. C'est un oiseau solitaire. ** Les petits buissons, les broussailles qui croissent dans les marais et sur leurs bords, sont les endroits où elle se cache alors, et où elle trouve les insectes dont elle se nourrit ; elle les cherche aussi, mais moins sou- vent, à terre et dans les herbes. On ne connaît pas son pays natal, ni les contrées qu'elle parcourt à l'automne avant de retourner dans le sud ; car elle ne fréquente point alors celles où elle se trouve «a >¥■ ■ i î il: " No. 196. Dendroioa Blackbiirneft.T^BAiKD. r.v; Sylvioola Blackburnéa.— Audobon. iJ i M'^ M —200— printemps. Elle tire son nom d'un amateur anfflaia du nom de Blackburn, qui résidait à New-York, et 2ui parait Tavoir le premier FÎgnalé aux naturalistes es États-Unis. '*Ce bel oiseau a trois bandes longitudinales EUT le sommet de la tète, celle du milieu est jaune, et les autres qui lui servent de bordure sont d'un beau noir. Cette dernière couleur couvre l'occiput, la nuque, le dos, le croupion, les plumes scapuiaires, les petites couvertures des ailes, les pennes et les six intermédiaires de la queue; elle forme aussi sur cbamie côté de la tète une petite bande qui part du Dec, passe à travers Pœil, et qui est sur* montée d*un trait jaune ; les six pennes les plus extérieures de la queue sont blanches et frangées de gris en dehors ; la paire qui leur succède n'est blanche qu'en dessous *, cette couleur domine aussi sur les couvertures des ailes, sur les barbes exté- rieures des pennes secondaires, sur le bas-ventte et les plumes du dessous de la queue ; le jaune orangé qui brille sur la gorge, ainsi que sur le devant et sur les cètés du cou, est interrompu par une raie noire, laquelle descend des joues à rinsertion de Paile ; ce bel orangé se dégrade insensiblement sur la poitrine, sur le ventre et est parsemé de taches noires sur les côtés ; le bec et les pieds sont de cette demiôie couleur." . Longueur totale 4 J, envergure 7 j. ji f , ^ . -r i; «I:^ 'ir? : r? ..,;-< ^:k- LA FAUVETEE CHRYSOPTÈRE. * .p^r i fjY.i, ;■.:_, ; . ^Golden winged swamp Warbler.) ■ ' ■ ''• '; ■ ' "■: Voilà encore un des individus de la grande tribue ailée, qui chaque printemps quitte les bocages odori- fer^nts du sud, pour aller déposer ses œu» dans le nord du continent. M. McEiraith n'a vu qu'une * No 181. HelminthophagBchnrfloptera.— «Baird^ ff elinaia ehrysopterav— Avovboiv. —201— mule de ces Fauvettes, dans les environs d^Hamil* ton, et nous ne croyons pas qu'elle se montre dana le ■ Baa^anada» *■' i M -■<•-';■*$' i. ,.*-i' {mis la Louisiane jusqu'au Canada. Elle passe 'hiver sous les tropiques; elle est assex oom- miune au Haut, Canada. On la remarque voltigeant dans la cime des plus hauts arbres de 1« fbrèt, en quête d'insectes et de moustiques. Elle jette de temps à autre un petit cri semblable à celui d'une sauterelle, que l'on entend à peine du pied . des ar- bres, -i-^-vi^'^n -..•:;*!-/*:-^.]iffHTr^^»ri/. I >..r , ' ** Les couleurs de ces oiseaux se présentent sous diverses nuances; elles sont plus vives et plus brillantes dans Fâ^e avancé que dans les premières années; leur taille varie aussi, mais de peu de» * No. 168. Parula ameribaaa <— Baird. ;-;}. é,^i ' Sylvicola at»ericaiia.-^AuouBoi?. ' » lit :i: 'Il -:l ' —202— cbose. Lo mâle a la tôto et le dessus du cou â^un gris bleu&tre ; une tache noire près du bec et Pœil placé entre deux petites marques blanches ; la par- tie antérieure du dos est vert-olive ; la partie pos- térieure, le croupion et les plumes qui recouvrent la queue sont pareils à la tète; les pennes primaires des ailes sont noires en dedans et bordées de gris bleu en dehors ; les secondaires frangées de verdâtre à l'extérieur ; les couvertures supérieures de môme couleur que les pennes, et terminées de blanc ; ce qui fournit sur chaque aile deux bandes transver- sales ; les pennes de la queue sont semblables aux primaires des ailes et les trois premières de chaque côté blanches à l'intérieur, dans moitié de leur étendue ; la gorge est jaune ; les plumes du haut de la poiU'ine sont rouges et bordées de jaune. Le ventre et les couvertures supérieures de la queue sont blanches ; les pieds bruns, ainsi que le d«ssua du bec, dont le dessous est jaunâtre." Longueur, totale 4 J, envergure 6 J. La femelle a la tète, le croupion et ime partie du dos cendrés ; du reste, elle ressemble au mâle. Les jeunes portent avant leur première mue, un vête- ment très dififérent de celui des vieux et même des adultes. Ils ont alors la tête et tout le dessus du corps d'un gris sombre ; les ailes et la queue brunes ; la gorge et les paupières blanches : toutes les par- ties postérieures d'un gris blanc ; le bec brun en dessus et jaunâtre en dessous, à l'exception du bout de la maxidibule inférieure." 1 1 , %. ,.,.; * rtUA/i- îv« «''^-.i, "j-vi -it»j:^;;irij'.'iij : .> .■■;> tti,i:j:.:iiii i:» vi^a.' Vll-j^ ..> Jtn'.tff) ::ii •u<^ y T if V>iii:. /i -^iLi'iît^ LA FAUVETTE BLEUE ET ROUSSE. * (Blue Bird.) Il existe en ce pays un charmant petit oi- seau, autour duquel se groupent n^llé souvenirs du foyer domestique, mille traditions populaires. * 158. Scialia Bcialis.«— Baird. Sciali» Wiifloni.— AuDUBON.. Mi'i: ■i,i\i ' il —203— îl â6mt)Ic prendre chez nos amis de Tonest, la place qii'occupo en France le Rouge-Gorge, " le consola- teur du Pauvre, Toiseau du Bon IHeu." Wilson lui a consacré plusieurs de ses pages les plus éloquentes. C'est la Fauvette bleue et rousse ou Blue Bîrd. Cet oiseau a les ailes* longues, le vol si facile et si rapide qu'il brave son en- nemi naturel l'Emérillon et semble se jouer de ses attaques. Il n'habite que les lieux découverts, se per- che à la cime dés arbres ; préfère la branche sèche au rameau fouillé, montre une grande antipathie pour les forêts, les taillis épais, et généralement pour tôule espèce de bois : il place son nid dans un trou d'arbre, se plaît avec ses semblables, voyage avec eux, et même avec d'autres petits oiseaux ; la société de ses pareils est pour lui un besoin, en tout autre temps que celui des amours. S'en trouve-t-il par hasard éloigné ? son cri, sans cesse répété, indique le désir pressant de les rejoindre. Ses accents ne sont pas sans agrément ; sa voix est sonore et variée ; au printemps seul, il la fait entendre de la cime des grands arbres. Le Blue Bird quitte le Canada* en septembre et en octobre pour les contrées méridio- nales des Etats-Unis ; il voyage de concert avec d'autres oiseaux ; arrivé aux Bermudes, en Géorgie, à la Floride et à la Louisiane, le terme de sa course automnale, il se réunit en bandes. "Pendantla saison des amours, ces oiseaux sont querelleurs et batailleurs jusqu'à ce que l'accouple- ment ait lieu. Le creux d'un vieux pomtaier ou de tout autre arbre est le réduit obscur où la femelle cache son nid. De petites racines, des herbes gros- sières, de la mousse et des plumes entassées sans ordre, forment la couche où elle dépose quatre à cinq œufs. Elle s'occupe seule de cette mauvaise construction ; le mâle raccompagne dans toutes les courses que nécessite la recherche de ces divers ma- tériaux, et veille à sa sûreté pendant le travail et l'incubation. Deux couvées sont le fruit de leurs al- liances. Los petits naissent couverts d'un duvet roux. Dès que la première nichée peut se passer des soins de il Oï II ■ \ m ' 'ffi <*l »*.'.1 — 2(M— n :l 1: " •Si: r ! ( .)..-:; •-•«Tl- 'J \ Dï ïù ^ ■»l. ♦•■-» LA FAUVETTE  GORGE BAIE. * '^^r?^? (Bay breasted Warbler.) ^ . . . r ', / ■; Cette Fauvette arrive régulièrement chaque prin- temps dans l'ouest de la Province^ Elle est d'une activité incessante dans ses courses et ses évolutions aériennes, à la recherche d'insectes. Ses habitudes * 197. Dendroica castanea. — Baird. Sylvicola castanea. — Awpubojt, ■>■••'..- 'l' f ; '^ f n n —206- paraissent peu connues et Tespôco pou nombreuse. Le iBÀle a la gorgo, la poitrine et le dessous des ailes d^un châtain p&Io ; Pocciput, les joues, et une ligne au'dessus et à travers Tœil, noires ; les parties inférieures, d*un blanc jaune sale ; le sommet de la tète, châtain foncé ; le derrière de la tète et le dos, striés de noir, sur un fond gris-jaunàtre ; les ailes d'un brun noir, frangées do gris ; les trois pennes extérieures marquées d'une tache de blanc, sur leurs barbes internes : derrière Tçâil Qstj \\ïi^ ^rge p^ijique oblongue de blanc jaunâtre. ,- .^ -'- ... . . , t • La femelle a bien* moins de bai sur la poitrine ; le noir sur l'occiput est moindre et d'une teinte brunâtre. Les tarses et les jiieds dans clmque in- dividu, sont d'un gris foncé ; les griffes fort aiguës pour grimper, le bec est noir ; l'iris couleur de noi- sette. jLongueur totale 6j, envergure 11. .,, . - , , ■ JM JKV M 1,5 FAUVETTE AUX CÔTÉ9 CHATAINS. * i'zA rf^>in*jù ,i. ri ht. iiil (Oheanut aided Warbler.) Excorié une espèce d,e l'ouest de la province et ipconnue pour iiqus. ;Oette Fauvette niche dans les aubépines et les rosiers. Elle arrive, lorsque les arbres commencent à fleurir et s'occupe alois activement à dévorer les insectes qui cherchent à s'y attacher, pour y déposer leur larves. Le front, une ligne au dessus des yeux et les plumes des oreilles sont d*un bl^nc pur ; le som- met de la tète d'un jaune briliant : le dos et le derrière de la tète sont marqués de gris, de foncé, de noir et de jaune pâle ; les ailes sont noires ; les primaires, frangées d'un bleu pâle ; les secondaires largement frangées d'un jauue pâle ; la * Ne. 200. Dendroica pennsylvanica.— ^Bairu. Sylvicola icterocephala. — Audobon. ^é ■207— qtieYio noiro, fourchue et frangée do grit à roxtérieur ^ les barbes intérieures des trois plumes extérieuics marquées d'une tache blanche ; la où se termine U noif, à In mandibule inférieure^ t Le mâle a le "bec noir en dessus, pâle en dessous ; les couvertures supérieures, noires barrées d'un jau- ne-olive : le dessus de la tète, jaune avec des pointa noirs ; une ligne de la narine au-dessus de l'œjl, les^ côtés du cou, la poitrine, d'un beau jaune; le ven-, tre plus pâle strié de foncé ; autour de la poitrine de petites lignes noirâtres ; les ailes noires; avec dèu5f Sylvicola pani?. — Avpubos. i ' M !!l —208— ;ilV blindes blancbés ; lee primaires frangées d'olive ; leè tertlaiireB fmngées de blanc; les couverture» eaudales, noires tenDinées d'olive ; la queite légère* ment fourchue, noine 4St irangée d'olive : les trois pennée extérieures tout à Mt blanclies swrleurv i>aii(>eB internes ; les jambes et les pieds, d'un jaune tale^ l'oeil, couleur de noisette foncé ; quelques soit» litttour dfu bec : le bec droit. ...yu^*?? j ?f»r:./inf «r,i Tx>ngueur totale Ôj ; Envergure 8j, -• "" >^ '<**"'. UfXl;> ' ' LA FAUVETTE DU CAPE MAY. *^î§'** (Cape May Warbler.) Cet oiseau est très rare en Canada : M. McEIraitb «'en est procuré deux individus dans les bois qui «voisinent Hamilton. Il fréquente lesiieux bas et marécageux : ses babitudes ne sont que peu connues* Le mâle a le bec et les jambes noirs ; le sommet 4e la tète, noir foncé ; une ligne jaune de h narine anHfossus de l'œil au melrton, et des c&tés du cou ; }es auriculaires sont orange et cette couleur 9e reflète sur là ligne jaune au-dessus des yeux ; à l'angle ^extérieur et postérieur de l'œil, est un petit point jQOîr; le derrière de Ta tète, le dos, le crou- pion et les couvertures caudales, jaune-olives, striés ■de noir: une large bande blanche sur les ailes, cette couleur existe aussi sur les couvertures ailaire» à leur extrémité : le reste de l'aile est noirâtre firangé de jaune-olive .: le cou et la poitrine d'un superbe jaune qui s'étend en dessous des ailes, entrecoupé de taches noires qui forment des chaî- nons ; le ventre d^un blanc-jaune; la queue four- chue, d'un noir clair, «vec des bordures d'un jaune olive ; les trois pennes extérieures de chaque côté zaarquées si^r leur bai^s internes d'une tache blan- .ciié. lie jaune sur t& gorge et le cou en fait pres- que le tour et est fort brillant. ^ No. 206. Dendroica tigrina.— 'Baird. Sjlvicola maritima.— AvDVBON. . Longueuc totale &i ; Envergure 8). Le eadre de cet ouvrage ne boim p^rroei pM d« décrire plus au long, cette intéressante luaimr det Fauvetlies, doat il existe dans P Amérimiet S^ptentEkn nale, an delà de trente six espèces. Le plus^ groid nombre séjournent pendant la belle saison^ dans rOaest du Canada. On ne salirait nier q^e 1« Haut-Oasada n^embrasee «tne< bien plus gnuid vip riété d'oiseaur ^ne le Bas-Canada. Ce phénomène peut s'expliquer par la douceur de la température pendant Phiver : nombre d'oiseaufx sont sédentaires AU Haut Canada, tel que les Blue Bird et les Cailleaf ique Ton ne rencontre à peine dans cette partie de ù province ; on dit que les Caille» n'ont jamaia été irues plus bas que Kingstoo, > ['"• ^ . - m ^>^ Mme DE TRACT. * »jp j... Les oiseaux, ce sont d^es bajse|»i Qae donne le ci?l à, la terre ; Sar les lacs, par leur vol rasés, iies oiseaux, ce sont des hMSers*- ■ .'T On a puUié récemment les " Lettres et Pensées ^' 4e Mme de Tracy, une parisienne qui a laissé le souv^enir d'un aimable esprit dans la société fran- çaise. Ces lettres centieaneat un passage admira- ble de tendresse pour la gent ailée; Tout en repc^ sant l'esprit du lecteur après les nombreuses descrip- tions d'oiseaux qu'on vient de lire, ce passage, four-: nit également une leçon salutaire, à ce» être» iiilkumains qui enlèvent aux oiseaux leurs otv^ ou leurs jeHoes et tuent Lea vieux pour Wj^iaisir delea tuer. Mme de Traey aimait les petits oiseaux et leura cbîmsonS) comme Dieu les aime. Elle leur donnait la pâture sur ses genoux ; elle se levait la nuit pour le» suivre^ Un jour son rossignol tomba malade. Vous savez que J. J. Rousseau ne; pouvait entendra ie cbant d'mn rossignol sans pleurer li^ -et. k' Va cœur ausii dans ses notes palpite, — 21Ô— a dit M. de Xamertine en parlant du rossigiM)! ; Dupont de Nemours a noté sa musique et traduit ses chansons. Mme de Tracy était bien près de ftàm comme Rousseau, de pleura parce que son rossignol ne chantait phis. ■'*'■ ** La duchesse de Coigny^ dit elle dans une de ses lettres, vint me voir un matin. Elle me trouva conrbée en deux comme si j'avais un " lumbago. ** Qu'avez vou» donc 1 me dh-elîe. — ^J'ai un oiseau sur l'estomace — Vous en avez mangé .^ — Non, Dieu merci, je suis la garde malade de mon ros- signol et j'ai essayé de le réchauffer,..." Aimer' lés oiseaux, pour Mme de Tracy, c'est le commen> cernent de la sagesse. Leur couper les pattes, c'est se montrer capable d'étrangler ses enfants ou d'empoisonner son mari, témoin Mme Làfiu'ge qui mutilait les moineaux de son grand-père. Mme de Tracy se plaît à nommer tous ceux de ses» contemporains illustres qui ont montré de la sen- sibilité en matière d'ornithologie. Lisez ce qu'elle en dit : M. de Lamartine est un grand amateur de rossignols ; mais il n'en conserve aucun, " parce qu*il les change continuellement de placev"* M. Thiers est plus sage. Il sait gouverner une volière, et Mme de Tracy remarque qu'il a toujours ac- cueilli " avec beaucoup de déférence " " les con- seils qu'elle lui a donnés à ce sujet. " Quant à M. Michelet, elle n'en dît^rien, peut-être parce qu'elle à su que cet apologistis outré de "l'oiseau" était, du fond, un ornithopage déterminé. L^abbé Du- panloup (aujourd'hui évèque d'Orléans) est bien mieux son fait. Un jour qu'elle causait avec lui des Pères de l'Eglise latine, tout à coup l'abbé théorie: "Ah! le joli petit ofseauî" C'était un des' rossignols de la maison qui se promenait sur le tapis. " Il a dit cela, ajoute Mme de Tracy, avec un ao* cent qui m'a été au cœur. J'avais de l'admiration pour M. Dupanloup; maintenant, c'est une vive «ffection que j'ai pour lui." — Mais ne nous parler i —211— pas de ce marchand de bois à qui Mme de Tracy avait vendu une de ses coupes en 1945, et qu'elle questionnait sur les nids " sur ces pauvres oiseaux que Ton dérange quand on n^ les tue pa»é ..." Le marchand répondit : *' Les bêtes sont des machines qui ne sentent pas. — ^Alors pourquoi orieut-ils quand on les maltraite ? Ils crient comme une porte qu^on outre brusquement, ou comme une roue qui uottâ sur son essieu. — Mme de Tracy ajoute : " Je n'ai pas cherché à convertir cet animal qui parle si mal des bètes . . . . " Non seulement Mme de Tracy parle très bien des bètes, elle a pour les animaux toutes, sortes d'at- tentions courtoises et hospitalières dont elle nous raconte les détailles d'une façon charmante, avec aussi peu d'orgueil que d'humilité et comme la chose la plus naturelle du monde. *^ * . . Je m'occupe de mes animaux. Mon merle ne veut s'endormir que lorsque la lampe est allumée dans la salle à manger. Sa cage est accroché» près des rideaux, et il sait très-bien en tirer un coin a travers les barreaux pour s'en faire un lit plus douillet. J'avais déjà remarqué depuis longtemps que les oiseaux étaient très recherchés dans leurs goûts. Ceux que j'apporte au salon ont soin de se percher sur des meubles dorés, ou bien c'est aux chaises à dosier de velours et de soie qu'ils donnent la préférence^ — J'ai une souris qui a établie son domi- cile dans uiï grand cornet de verre où je place^ pour les conserver, des fleurs et des branches de pin. On avait oublié d'y mettre de l'eau ; elle en a pro- fité, et j'ai bien recommandé qu'on ne vint pas la troubler par une inondation intempestive : celle de la Loire a déjà fait assez de malheureux^ Rien d'ailleurs n'est joli comme une souris ; c'est un , petit animal propre, de forme gracieuse et plein de bon sentiments. " La mienne me connaît maintenant ; elle vient prendre son pain presque dans ma main, et Semble avoir en moi une confiance que je tiens à justifier. — J'ai aussi un crapaud mélomane qui monte cha- o2 ,i^ ' ,^a fi ^ ■h. 4 -212- ({Uft soir le perron pour venir m'écouter quand je joue du piano. Lorsque j'ai terminé, je le prends délicatement avec les pincettes pour le mettre dehors, bien sûre de le voir revenir le lendemain. — Maintenant qu'il fait froid, mon grillon (elle a aussi an grillon) se cache dans les plis des rideaux ; mais il en sort le soir pour venir sous la table chercher le pain et les noix que j*épluche pour lui. Les mœurs, les singularités de toutes ces bêtes m'inté- ressent au dernier point. J'emploie mes heures de repos à les observer ; elles me délassent de mes études sérieuses, et c'est par elles que je reviens à l'humanité...." ■iui^uinins-^i' .'tu'Hi > nïif rsvii Revenant aux oiseaux, à ses chers petits oiseaux, non pas ceux qu'elle tient en cage, mais ceux là bien plus heureux qui jouissent de la liberté, Mme de Tracy se plaît à les suivre aux tendres jours de la couvée, suspendant leurs nids à des rameaux flexibles qui cèdent au moindre vent. La mère prudente, comme l'a dit gracieusement le poëte Delille, . ivi- i Les suspend aux rameaux noblement balancés, Et dans ce doux hamac les enfants sont bercés. La dilettantisme omithologique de Mme do Tra- oy s'étend quelquefois aux hommes, « mais aux hommes, qui parlent bien des oiseaux et qui agis- sent de même à leur égard. Il y a surtout un an- cien, un sage d'Orient, Sath, qu'elle estime et dis- tingue entre tous les autres. C'est peut-être parce que ce sage a dit : = ^ ^ U'/^ii m > " Au printemps, quand les oiseaux commencent à chanter, ils s'écrient dans leur langage molodieux: " Ah ! que les temmes sont jolies l Et voilà les femmes pardonnées." ' ■ ' ' * Comment parler du printemps et de ses chantres ailés sans parler des hirondelles. Anathème à Cicéron qui médit un jour des hirondelles. Mais saint François d'Assise les a bien vengées ; " Chan- tez, chantez, mes sœurs, leur disait-ri, priez avec moi le Seigneur." «--«•i-m.» ^urtf»*» «. h* /^ rat» -213— ' -i» LE VIREO A FRONT JAUNE. ♦ . ;:'»*i- , ' (Yellow throate:! Vireo.) • On remarque ce Vireo principalement dans les grands bois, au sommet des arbres pendant la belie saison ^l'où il fait entendre Sa note plaintive quMl varie un tant soit peu 'piu^ preo, prea, etc. Il aceorar* pagne quelquefois les Moucherolles aux yeux rouges ; il assujettit son nid aux petites branches d'un arbr« ce nid est lait de cônes de vignes, de mousse et autres Bubetanees ; les œufs sont au nombre de qua- tre, blancs et marqués légèrement de noir, surtout au gros bout. Il est plus répandu sm. Haut^Oanada. " Un beau vert jaune, plus foncé sur le corps que partout ailleurs, couvre les parties, supérieures d© cet oiseau, à l'exception du croupion qui est d*un vert cendré ; un jaune pur borde le front, entoure Pœil, règne sur la gorge, le devant du cou, la poi- trine et le haut du ventre, dont le bas est blanc ; les pennes des ailes sont noirâtres, les primaires grises en dehors et les secondaires blanches ; les petites et les moyennes couvertures sont bordées et termÎTîées de cette dernière couleur ; la queue est pareille aux premières pennes alaires, et ses deux latérales ont à Pextérieur et à la pointe un liseré blanc ; le bec et les pieds sont -noirs. Longueur totale 6|, envergure 9^. ^i^i»' »t iuil? '>' î« fût y.iitvjiii^'i 'l.U ;«f>U' .« » >j Kl- '■: i iH t T:' i -XE VIREO OU MOUOHEROLLE GRIS.f ' ' ,.,.. 1- (Warbling Gi-eenlet.) Oet agréa ble musicien arrive en Oo^nada vers lo commencement de mai. Il fréquente alors les ver> gers, les jardins et la cime touffue des peupliers de * No. 252. Vireo Flavifrons.^BAiRD. Vireo Flavifrons— >âudubom. t No. 245. Vireo çilvns.— Baird. Vireo gilvus. — ^Audobon. oS rs-;.. -2U— ■^% LomLardie et des saules, où rattircnt les insecict* ailés qui à cette époque Ront plus alioiulanlH dans ces lieux que partout ailleurs ; plus tard il va cou- ver dans les bois, domicile favori des oiseaux de ce genre ; sa mélodie se compose d*uno série de notes douces, tendres et coulantes, tandis que le Maestro se cache parmi les feuillages dans le voisinage des habitations. s».v îw ; jkj? Wv-litu oiny*' Cette espèce a le bec et les pieds bruns ; la tôte, le dessus du cou et du corps gris ; cette teinte est légèrement nuancée de verdâtre sur le dos ; les pennes iilaires et caudales sont brunes et bordées en dehors d'une nuance plus pâle ; toutes les parties inférieures d*un blanc sale ; les flancs et les couver- tures subalaires pareilles au dos ; les ailes et la queue d'un gris |planc en dessous. ■rir;yi!.- irrotîr.j Longueur totile 5j, envergure 8j. I: jnr.v'o j*ï> •.('•bf ,!• > ■ni:. ■ —215— • '♦''''••ii>'.«' LE ROITELET RUBIS. * *'> •.)»-' t ' . . (Ruby crowiied Wren.) "ô'ïfMn f-- Le Ohène un jour dit au Roseau: ' -,, î^ï»lf'**rf':> 'tf Vous avez bien droit d'accuser la naturel / jrf-iH'>tl nn Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. ijv'h i^t'Yi ^h n,. riCTf ) .r, »*M -^i«'t. (La Fontaine.), r Ce diminutif volatile porte un joli plumage ; une huppe couleur do rubis orne son chef. Il est très commun dans nos vergers, nos bosquets, lorsque leô pommiers et les pôcliiers sont eu fleur ; son activité est incessante, il furètera pour des heures entières dans un épais buisson et y dévorera une quantité prodigieuse d'insectes. Vif, leste, il n'en manque aucun. Quand il aura fini d*explorer un taillis, il s'envolera à la cime d'un grand arbre et y conti- nuera son industrie. Sa belle aigrette écarlate le fait facilement reconnaître. ' " Le mâle seul est vêtu de cette parure ; il a la tête, le dessus du cou et % manteau d*un gris verdâtre ; Toeil placé entre deux marques blanches ; les petites couvertures des ailes d'un gris foncé, les moyennes ' et les grandes d'un brun sombre et terminées de blanc, ce qui donne lieu aux deux bandes transver- sales qu'on remarque sur les ailes; les pennes sont noirâtres et bordées d'un vert jaunâtre en dehors, à Pexception de quelques secondaires qui le sont de blanc ; le dessus d^ la queue est pareil aux pennes primaires, et le dessous est gris ; la gorge, le devant du cou. et du corps sont de cette teinte, laquelle est nuancée d*un verdâtre clair, et se dégrade sur les parties les plus inférieures ; le bec et les pieds sont noirâtres." Longueur totale 4J, envergure 6. '' •- 'i " •' r La femelle n'a pas de huppe, ainsi que les jeunes mâles avant leur première mue. Ils ressemblent à leur mère ; les couleurs sont plus ternes ; le dessous du corps est d'un roux sale. * iNo. ini. Regulus calendula.>— Bairo. R«'t?ulns cnlcnduia. — Audubon. Ô4 i m I m Im ïi M t- —216— P ! . '|| Cette espèce donne à son nid une fonne agréable ; elle le suspend à la fourche des branches Tes plus faibles et tes plus fouillées d*un arbre élevé, et les enlace avec le foin, la bourre et les autres maté- riaux qui entrent dans son tissu, de manière qu'elles en font partie ; le tout est recouvert d'un lichen très large ; sa ponte est de cinq ou six œufs d'un blanc sale, tachetés et pointillés de deux nuances brunes ; les taohes et les points sont si nombreux que ces œufs paraissent grisâtres. ■'.VA 'Tt'tV ' J.^t.^-tit-, LE ROITELET HUPPÉ. • 1- • (Golden crested Wren.) lu» v' .■-i;;o* i ■ -ni,:. Ce petit oiseau est répandu en Amérique depuis la Louisiane jusqu'à la Èaie d'Hudson. Plus tare dans le Bas-Canada que dans Pouest de la pro- vince, il arrive dane la partie i^éridionale du Ca- nada à l'automne, y reste l'hiver et repart à la fin de mars, pour passer la belle saison dans le noi^d ou au centre des grands bois. Il niche au Labrador, à Terreneuve et au nord du Canada, quelquefos sûr les pins, les sapins ; mais il préfère les chênes, pro- bablement parce qu'il trouve sur ces arbres une nourriture plus abondante que sur les autres ; car on le voit presque toujours a leur cime et à l'extré- mité des branches où il se tient eu diverses posi- tions. Le nid est tissé à l'extérieur avec de la laine et des toiles d'araignée ; un duvet fin. tiré des arbres et des plantes, forme la couche sur laquelle la fe- melle dépose six à huit œufs d'un brun jaunâtre et de îa grosseur d'un pois ; l'entrée est au côté. Son chant est agréable et harmonieux ; mais il ne le fait entendre que le printemps. Ce Roitelet parait être le même que le Roitelet * No. W2. Regnias Satrapa. — Bairi}. Urgnlus Satrapa. — Audubon. ^4. le 3t îi ^4. —217— «VKiirope décrit avec ex;uîtitiule par Butîon : il en .1 la taille, le plumage, le naturel, et les habitude». Mais lequel des deux continents en a fiiit présent à l'autre ? et comment ce petit oiseau à vol court, qui ne se plaît que dans les forêts, qui no se nour- rit que de petits insectes et qui languit lorsqu'il en est privé pendant quelques heures, a-t-il passé de l'un à l'autre. Voila un problème à résoudre. On peut faire la môme question au sujet des oiseaux Sylvains communs à ces deux parties du monde, et et qui tous en habitent les parties boréales. On peut môme dire qu'en Amérique le nord est leur pays natal ; car ce n'est que dans l'hiver qu'on en voit au sud du Canada. Tels sont le Grimpereau commun, le Sizerin, le Dur-bec, le Pic à pied velus, etc., La huppe du mâle est d'un orangé très-vif dans le milieu et noire sur les côtés ; un trait de cette dernière couleur traverse l'œil, et l'on voit une marque blanche a^-dessus ; l'occiput, toutes les parties supérieures et les couvertures de la queue sont d'un janne olivâtre foncé ; deux bandes olan- ches traversent les ailes ; les plumes qui entourent la base du bec, les joues, la gorge et toutes les par- ties postérieures sont d'un gris roux, nuancé d'olivâ- tre sur les flancs ; les couvertures, les pennes alaires et caudales sont brunes et bordées en dehors d'un jaune-olive ; le bec et les pieds sont noirs. . Longueur totale 4 ; Envergure 7. î "Hiv ^ La femelle diffère du mâle en ce que sa huppe est d'un jaune citron ; le dessus du corps est olivâtre sans aucune nuance de jaune ; elle n'a pas de ligne noire à travers l'œil." , . , , .; -■■; ?'■> = ' ■ W"' ■' • -' ■ *^,' .t,'. , ' ■ '- » - . V <- ^''^'h -T.' i> i' ; M. «. J-i-»». t> . , ^ y -v l'r ; 1 • » *^ .*. jf >• ^'•♦-i'-f' *t-«- ' r-tv-,^ " ■ .1 ! ' —218— n* îi' 'ViJ^> • LE JÂSEUU DE BOUÊMK. • '"^'"•^ (Bihemîan Chattcrer.) '" ' "'"^'' Il y a' en Canada deux oiseaux de la mômo ûunille, semblables sous tous les rapports, excepté sous celui de la taille. Le plus rare est le Jaseur do Bohême, espèce européenne, qui habite missî le nord du Canada ; elle ne se montre que lorsque ITiiver est très froid. Cet oiseau est un de ceux qui a le plus alarmé Tantiquité. Les uns préten- dent que c'est là l'effroyable volatile^ Vincendiara avis dont l'apparition, au rapport de Pline, fut cause que Rome subit des lustjations réitérées. D'autres croient, que c'est Toiseau de la forêt d*Hercynie, dont le plumage, dit Pline, brîllaîtla nuit comme le feu. Adrovande s'insurge avec raison contre cesidées, et soutient mordicus que le plumase du Jaseur de Bohème ne reluit pas la nuit ; qu'il en a gardé un trois mois et qu'il l'a observé à toute heure, (quâvis noctis horâ eoutempîatus sum). Serait-'Ce le crnanlialos d'Aristote ? * i.i; Aldrovande signale son apparitions divers époques., du moyen âge. en Allemagne et en Italie, comme précurseur de tremblements de terre et autres grands événements. Cet oiseau est un "accidentel" enFranec el en Angleterre, et assez rare dans le Ï3a8-Cai*ada ; on le rencontre plus fréquemment dans ia Haut Canada et dans la zone arctique. Le Prince de Musjgnano, prête à l'espèce des mceAirs fort douces. Leur vol est rapide et lorsqu'ils quittent un arbre, ils émettent un cri aigu, si^ ziy zi, sans autre ramage malgré leur nom de Jaseur. Ils re- cherchent avidemment le fruit du Pimhina et du Masquabina, le raisin sauvage, les grains de genièvre, les pommes, les gadelles et autres fruits. Le Jaseur de Bohême consume une .grande quantité de nourriture à chaque repas ; * No. 232. Âmpelis Garrulus — Baird. Bombycilla Garrula.— -Audubon. Histoire Ancienne, Livre IX 0. 16. *• » —219- rèduit en captivité, il devient fort doci^ qP va baigne régulieremeBt chaque jour. Son piuinago e»t sa seule recommendatian. Il voyage qitolque- fois de concert avec le Jaseur du Cèdre, bien plus commun au Canada. • ^ î v .J. n ** Le mâle a le bec fortetnoir, excepté à la base, dont la couleur est blanche jaune ; les narines sont ombra- gées de petites plumes noires ; l*iris est rouge pour- pre ; le menton et la gorge d'un noir velouté, ainsi ^uelabande noire (au centre do laquelle est Toeil) qui part du bec et finit derrière le cou ; le frant d'un brun roux ; les plumes de la tète sont longues, soyeuses et forment une huppe d'un roux châtain que Toiseau peut ériger ou abaisser à volonté. Les parties supérieures sont d*un roux pourpre, ou d'un brun vinacé, tacheté de gris ; le croupion moins foncé ; la poitrine et le ventre d'un gns pourpre, nuancé d'un roux pâle brunâtre ; les parties infé- rieures d'un jaune brun inclinant au rouge orangé ; les plumes des ailes noires, terminées de blanc et de jaune ; les primaires sont noires, avec une tache de jaune brillant à l'extrémité ; les secon- daires sont grises, terminées de blanc, et sept à huit d'elles sont ornées de petites excroissances couleur de cire à cacheter. Les pieds, les tarses et les griffes sont noires." Longueur totale 9|, envergure 16|. â-u--- .-il.. /«j it ^rî /^ it' : ..>Uao! vV i/^'X r. ,>î I \ "ni LE JASEUR DU CÈDRE.— LE RÉCOLLET. * -Hj,'; »> .'i . -- (VYax Wing.) A..i.u ^ ui'tA Le Jaseur f du Cèdre, un des hôtes les plus incom modes de nos vergers en juillet et en août, a fait le dé sespoir des dassificateurs ; les uns en voulaient faire une Pie-Grièche, d'autres une Grive. Vieillot pen- * No. 233. Ampelis cedrorum. — Baird. Bombycilla carolinensis. — Aodubon. "^ ^ *' t Ainsi appelé probablement parce qu'il ne jase pas, n* ditmfft' liicus à nonlacendo. — (Note de l'auteur.) 'f ■ - i 1 ^ ■li m^ —220— rente ; ils sont d^un gris sale sur les parties supé- rieures, et tachetés de brun sur les inférieures ; le^ milieu du ventre est d'un blanc sale ; le bec, le» pieds et les ailes sont bruns, ainsi que la quoue^ dont la pointe est d* un jaune pâle.. ' -■ 'I â--.h >«A i ^ ^M^ î • 1 ' u.' ■ il- :*.fU LA PIE-GRIÈCHE BORÉALE.~LE GRAND ÉCORCHEUR. * ^ t*^» i , (Great northern Shrike.) u •):,;/ ê Cet oiseau que les anglais appellent aussi Buteher Bird^ séjourne en Canada vers la fin de l'hiver et! dans le sud desEtats-Unis, pendant Tété. • D'un naturel fier et courageux, les pie-grièchesso' battent avec avantage contre les Corneilles, les Grès- serelles et les Eperviers. Elles attrapent au vol le» petits oiseaux qu'elles empalent ensuite sur des épines, pour les déchirer en lambeaux et les man- ger à loisir. On les voi<^^ couvent perchées à 1» cime d*un arbre ou à Fextrémité des branches le» plus hautes des buissons : cette position est néces- saire à des animaux qui volent avec difficulté, afin de ne rencontrer aucun obstacle pour s'élever au- dessus de la proie qu'ils ne peuvent prendre en l'air, et pour la forcer de cette manière à s'abatti-e à terre, où ils la saisissent, la déchirent et la mangent. Les Pie-Grièches font leur nid sur les arbres ou dans les grands buissons, et préfèrent ceux qui sont très épineux. Leur ponte est de cinq à six œufe avec • No. 236. Collyrio boréalis. — Baird. Lariius boréalis. — Audubo». —223— des taches roussàtres nu gros bout. Les petits nais- sent sans duvet; les père et mère ont beaucoup d'attachement pour eux, les soignent longtemps après qu'ils ont quitté leur berceau, vivent et chas- sent avec eux jusqu'au printemps suivant. Les Pie-Orièches se nourrissent aussi de sauterelles et de petits insectes. En dépeçant un petit oiseau, la cervelle est la partie la plus convoitée. Loin d'empaler les insec- tes comme appas pour attirer les petits oiseaux, elles n'agissent de Ja sorte que par précaution et pour les emmagaziner pour le besoin. ' - . * ; * ♦ " ^ La Pie-Grièche a le bec couleur de corne à sa base, édenté et noir datts le reste ; l'iris grise ; les yeux entourés d'une tache blanche, qui s'étend en arrière : les plumes des oreilles noirâtres ; la tête, le dessous du corps d'un gris de souris: cette teinte est plus claire, nuancée de toux, et coupéie par des lignes transversales, noirâtres sur les parties infé- rieures ; les plumes scapulaires sont grises ; les «ou- ▼ertures supérieures des ailes noires dans lé milieu, et bordées de roux du côté du dos ; les pennes noi- res, ainsi que la queue, laquelle est cunéiforme etsé compose de douze plumes ; mais cette couleur ne couvre totalement que les deux pennes intermé- diaires de celle-ci ; les autres ont plus ou moins de blancs vers leur extrémité : hi pieds sont noirs. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le dos couleur de rouille : elle est moindre en volume que le mâle. Longueur 10-2212 ; Envergure 19-2/12, '' "'- .. f ... ^v •-•' *- i h ■ I ■ 1 i 1 ». A / 1 1f^ m 1 ^ i'' ■; i il !|f, A IX : .il' là aa««aw,*i. ■r» 224- •T.' lîiî ;• 'i'^fj^>Ti f^ »n:^.st hm LA. PiE-GRIÊCHE DE LA LOUISIANE. * ^ (Loggerheaded Sfirike ) ' '\ ,.u'i^. Cet oiseau ressemble fort à la Pie-grièche que nous venons de décrire. Il est moindre d'un pou- ce et son plumage plus sombre. Sa ])atrie est le Sud de l'Amérique, tandis que l'autre espèce aime les climats froids. Il s'est concilié l*amitié des po- pulations par les services qu'il leur rend en débar- rassant la basse-cour et les champs de souris et de rats ; il se pose sur les clôtures et les guette comme le ferait un chat, pendant des heures entières. Deux individus ont été tués autour de Hamilton, en avril 1860. Personne que nous sachons ne l'a vu dans l'est de la province. Cette Pie grièche habite la Géorgie, la Floride, la Louisiane. Chaque espèce vit en famille, pendant l'hiver et chaqife famille n'est composée que d'individus de la même couvée qui dans leurs courses, se diepersent durant le jour et se réunissent le soir. Grand mangeurs d'insectes et de petits oissaux, les Pie-grièches font aussi leurs nids dans les grands buissons, le composent d'herbes et de ravines en dehors, de laine et de mousse en dedans. La ponte est . de cinq ou six œufs blancs et tachetés de bruns : cet oiseau est celui que BufTon a décrit sous le nom de Pie grièche de la Louisianne. Cet Ecorcheur a une bande noire sur les côtés de la tète ; le reste de cette partie, le dessus du cou et du corps d'un gris ardoisé clair : la gorge et toutes les parties postérieures blanches ; les plumes scapulaires d'un gris blanc; les pennes des ailes, noires ; les pri- maires marquées de blanc vers le milieu et les secon- '^lai^es à leur extrémité ; la première paire de • No. 237. CoUyrio Ludovicianus — Baird. -^ Lanius Ludovicianus. — âudubov. t Cet oiseau, demande M. McElraîth, ne serait il pas U CoUyrio excubiloroides, la Pie grièche au croupion blanc, qui s'avance graduellement de l'ouest des Rtat-Unis ypm le Canada dans son parcours. ^225— la du les res ne, pennes caudales est blanche, et noire sur la tige et à son origine ; la seconde, sur les bords et dessus 1« milieu jusqu^à la pointe ; la trosième, dans un tiers de sa longeur ; là quatrième, dans un sixième ; lu cinquième, seulement à l'extrémité ; enfin les deux jnteumédiâires sont totalement noires, de même que le bec et les pieds. La femelle diffère du ipaàle par ses couleurs plus foncéeip. ■■'-^ Le mâie a 9 pouces de longueur et IS peuces:^ d^enTergure. : ;> . .. i ,' Knnn t^^d^^as c8i\.:- .j. . j.j".'J ;>;»}> ' J'W ;>u^*j;i uU^o <9\!f>/ VALOUETIE DE VIRGINm.^UORTOLAN, * ■ Ces oiseaux sont de ceux, qui reviennent en Oaxàadf > 90 août et en septembre et q^ hivernent dan* • 1q nud juaqu'au Texas. Ils voyagent par petite, troupe Pautomne et se réuni3sent en grande- buiode à la fin de l'hiver, dans les champs décau* vQPts où de concert- avec l'Oiseau blanc, ils cherchent , les grains de blé, d'avoine, de fdin et auirea.^ si;bfttanc€B de ce genre. Vers la fin d'avril ils s'a- cheminent vers l'extrême nord où ils couvent. . Lèi ' paysans du Canada leur ont dopnë le nom d^xtolads, ils deviienent très gra^ en cage ; leur chant est isxi doux et iU s'apprivc sent facilement. Plus d'une ibiê en avril, nous avons prêté l'oreille des heuiei entières au gazouillement des bandes d'Ortolans, éparses dans les chaumes, au coucher du soleil : cette doyçe rnélçdie portp.o p^r 1^ vent ,du soir, frappi^^ j les sens comme les édhos lointains âe plusieurs, harpes éoliennes. L'Alouette de Virginie a la faculté ^'ériger sur sa tête deux petites touffesxie plumes, d'où lui y^ent le^oçi ^alauda cornuia, ; ces touftes dé plumes so^t pr^.- • qu'imperceptibles chez |r*oii^au^iQir,t. t. Âlauda nlpestrig. . — -Audusok* .^Ï'V >v; \i \\ I. i - ir I If \ I' -226— Tolani daoB les airs fait entendre son cri fiiniilier, cki'Chup^su ; il est fort commun dans tout \e Nord de l'Europe, aussi bien qu'en Canada; Le m&le a le front, la gorge, les côtés du cou et une ligne au-dessus de Tceil, d'un jaune délicat, couleur de paille, entouré par une jolie barre bUncbe qui part de la narine et va à Toeil, d'une largeur de trois quarts de pouce ; le jaune sur le fBont et au-dessns de l'œil est bordé à l'intérieur de noir qui recouvre le sommet de la tète ; la poi- trine est ornée d'une tache noire en forme d'éventail ; cette tache ainsi que toutes les autres taches noires sont marquées de petits points jaunes ; les épaules, un jaune clair tirant sur le roux; les couver- tures alaires, couleur de canelle ; le dos et les ailes, un jaune mêlé de roux ; chaque plume des aile» ayant une bande de noir gris au centre ; les primai* r«% gris foncé frangées del)Ianc ; la queue fourchue et noire ; les deux plumes du centre d'un roux grisàtoe, le centre noir brun ; les deux pennes extérieures de chaque côté, bordées à l'extérieur de blanc ; la poitrine, couleur de vin ^isàtre ; le rentre blanc ; lea côtés do ventre, stnés de bai ; le beo cou- leur d'ardoise ; les jambes et les pieds noirs ; l'iris, noisette.:!^. u' i ...i;..i.î'-. , ^•■•i. ^--m...'^-^ « Longueur totale ?J; Envergure 14. . La femelle a peu ou point de noir sur le sommet de la tète; le JAune sur le «ront est plus étroit et sale. iff! LE PLECTROPHANE DES NEIGES.-L'OISEAU ' I ■i^T ) I l. ùitfii£ni^hZ'''-i' .f'VVî^-,1,*V AJ/v'ti BLANC. * (Snow buntiug ) Ji'Ôiseau blanc ou Bruant des Nèîffes est répandu àans tout l'hémisphère nord du fflobe. Non seule-, mènfll habite là Sibérie, la Norvège, le Groenland, * No. 325. PleictraphBnes nivalis.— Baird. Plectrophanei nivalis. — Audusok. a lU • i lu k —227— mail mémo les climats iobospitaliers du Boitaberg^où il n*y a presque d'autre végétation que des plantes ^cryptogames. On Bretonne de voir un oiseau grani- vore partout ailleurs, trouvant moyen de «subsister dans ces régions de glace. Au rapport de Pennaut, ils ne couvent pas à la Baie d'Uudson ; mais il parait probable qu^ils se rendent jusqu'au Spitzberg pour y mire la ponte: le Groenland, dit-il, est Tendroit où ils nichent parmi les rochers f : Pextérieur du nid est &it d'herbes ; Tintérieur de plumes et la doublure, du poil soyeux du renard artic. Les œufs sont blano au nombre de cinq, tachetés de brun : ils chantent agréablement dans la saison des amours." Le seul chant qu'ils font entendre en nos climats est un« note courte et souvent répétée preete preeU lors- qu'ils volent Ils fréquentent par tourbillons les Jlighlands de l'Ecosse, l' Angleterre, la France, l'Allemagne. Ils se montrent en Canada en novem- bre, s'abattent dans les chaumes, sur les battures et les grèves. On ne les voit que rarement en janvier «t février ; mais ils reparaissent pendant les beaux jours de mars et avril. Les fils de nos cultivateurs alors avec des lacets ou lignettet de cria de cheval, les cap^ turent en grand nombre avec d^ la balle (restes d'avoine,) près des granges et dans les endroits où laneige a d'abord disparu: l'isie d'Orléans, comté a aux bandes d'Or- tolans (alouettes de Virginie) dans les champs et se percbent quelquefois en peloton épais, à la cime . des grands arbres au milieu des terres labourées : ipais les Ortolans ne s'y perchent pas. Ilb sup- portent fort bien la captivité ; leur plumage Tété change et devient gris. .. : »._, . ^^s t-iiongueur totale V ; Envergure 13*4:tKi.i*i.w 'i. ■M c^tXwS ihi.' ,^,v tE PLECTROPHANE DE LAPONIE. -u tii^^n MV^rV iii (Lopland Longspur.y '^^r-t''; ^wni^,^ , Cj9 Bruant est moins connu que le précédent. Quelques individus quittent Vextrème nord, le voisi- nage de la Baie d'Hudson, à la suite de saisons extrê- mement rigoureuses et se montrent à de rares inter- valles en Canada, mêlés aux bandes d'Oiseaux blancs. ;.,...** Cet oiseau a le plumage d'uji n(»r profond et comme velouté ; des sourcils blancs ; le cou en desisus ïerugineùx ; les deux rectiees externes mar- quées d'une taciie blanche ^ telle est sa livrée 4'hi- ver: son plumage d'été est mélangé de noir^ de blanc et de rouge jaunâtre. . ti^été on le rencontre dans le voisinage de la Baie d'iîudson; l'hiver^ son parcours s'étend jusqu'au -« No. n26. PlectrophaneB LopponicuB. — Baird. , Plecl'roi»h«nc« Lripponicue. — Aodveo*. —229— '■j.) la 'au Kentiichv : noua \e oroyons plus répandu dans Touest du Canada et au^ Etats-Unis. Il niche à terre dans ses quartiers d'été, et pond cinq ou six œufs d'utn jaune roussâtre. De même que les alouetteS) i) ne chante qu'en se soutenant dans les airs. .i-^U-Cj^cr' r,"r'(^-'f^-i-'^' rh;''tr-n 'ffA f. Longueur 6.8;9 ; Longueur de l'aile 3.10;13. ' n !%,■{ v. r.-f '^ ''if. iii\ 'î^Tnf. 'rr LE SI2ERÎN. * (LcSscr rèd Poil ) tr f 'm(^' Hl h ' Le Sizerin porte plusieurs noms en Canada i les paysand lui en donnent un fort peu euphonyque, a cause dô son habitude bien connue de recueillir sur la neige en hiver ce qui tombe des chevaux. ' C'est un oiseau fort gai, fort alerte, fort resiem- blant au Sizerin d'Europe et que les plus grands froids ne déconcertent nullement ; sans méfiance, il permet qu'on l'approche de très près» Il coure dans le nord du continent, et place dans un petit arbre son nid formé d'herbes sèches, de fragments de laine, le tout garni à l'intérieur de plumes; la ponte est de quatre œufs blancs, pai'semés détaches rougeâtres. Les Sizerins et les Oiseaux blancs s'as- semblent le printemps et l'automne par bandes, se posent près dos granges ou sut les endroits où la neige a disparu à la fin de l'hiver, et sont alors capturés en grand nombre : une traînée de graines de foin ou de balk est jetée sut la neige ; le garçon de ferme se blottit avec son vieux fusil derrière l'angle de l'écurie, et avec une forte charge de cendrée, il porte la mort dans la troupe qui ne quittera l'appaô, qtlé pour fee percher sur le cuaumo du toit ; puis elle reviendra quelques moments plus tard pPT milliers à l'endroit même où le caanage vient d'avoir lieu, tant le Sizerin est peu défiant et ami ** No. 3"20. Aegiotus linarin. — Baird. Liimiia minor. — Auuubon. U -i'- ïï'''ïï ,1 4' Ir —280— de rhomme, son tyran, son bourreau! Les èùerifit •e perchent à la cime d'un arbre et font entendre un agréable raniage, bien peu étendu, mais assez sem- blable an chant du Chardonneret. Au idois d'avril, le Sizerin se met en route pour le nord et reparait en Canada l'automne suivante. Lé mâle a le bec d'un jaune pâle ; l'extrémité ^ de la mandibule supérieure dépasse l'inférieure ; l'iris est noisette foncé; des poils fauves recou- vrent les narines; une ligne de brun se pro- longe des yeux et fait le tour de la base du bec, formant chez certains individus une plaque au des- sus du menton ; une belle calotte écarlate orne son chef; la poitrine, le cou et le croupion soht élé- gamment nuancés de cette couleur, mais moins tive; le ventre est d'un blanc sale ou d'un cendré 'pà]«; les côtés sont marqués d'une couleur plus foncée ; le plumage est saupoudré d'un blanc lau- .nàtre et d'un cendré pâle, surtout près dti croupion ; les ailes sont foncées ; la queue de même, fburohue et composée de douze plumes frangées de blanc ; les primaires sont terminées de blanc ; les secon- daires le sont *-" Longueur totale 6, envergure 8|. La femelle a des couleurs moins vives, sur le dôs ; la poitrine plus foncée ; elle porte une calotte où !e rouge tire sur le jaune ou le saffrané t '■Mi"" L'ETOURNEAU ORDINAIRE. ♦ :i ^h (Cow pen bird. — Oow Bantmg.) Cette espèce semble destinée à jouer dâna^ le ^^nou veau monde, le rôle scandaleux que le Coucou d'Europe remplit dans l'ancien. ** No. 400. Molothrus pecoris.— Baird. Molothrus pecoris.— AuDDBON. -T-r* pro- bec. —281— UBtourn6âtt parait m croire trop grand seigneur pour le construire un nid et pour se charger des soins de la famille. Il dépose ses ceu& un à un dans le nid de VOiseau Gris ordinaire (Chipping Buniing), de la Fauvette bleue et rousse, de rOiseau Jaune, de la Grive à tète dorée, quoique ces nids divers, chose singulière, soient tous différemment construits; Tœuf de TEtourneau est supéri^^ur en volume aux œu& des divers oiseaux, auxquels il confie Tavenir de sa postérité. 6i Tœuf étranger a été déposé dans un nid nouvellement achevé et où il n*y a pas encore d'autres œufs, les propriétaires du nid fort souvent le désertent. On a tout lieu de croire quMls ne sont pas dupes de la fraude commise par PËtour- , neau. yEtoumeau ne dépose qu^un seul œuf dans ehaque nid ; pour effectuer cela, il épie le moment de rabsence des propriétaires et s^acquitte de sa ; t&che comme sMl connaissait toute la méchanceté .de son fait. Dès que la femelle a remarqué Tœuf étranger, elle quitte £on nid en murmurant, appelle le mâle qui ne se fait pas attendre ; le couple désolé manifeste son n&écontentement, par un caquetage bruy ant et long, yœuf n'en demeure pas moins dans le nid et Tincubation a lieu. Cet œuf est de forme ovale régulière, d*un bleu pâle et grisâtre, recou- vert de points bruns, plus nombreux au gros bout. Après quinze jours dUncubation, le jeune Ëtoumeaa sort de la coquille avant que les œufs de Foiseau nourricief soient éclos, lesquels disparaissent, car le père et la mère nourriciers voyant un jeune oiseau, 86 hâtent de lui procurer de la nourriture, et négli- gent leurs propres œufs dont Tembryon meurt. La nature parait avoir doué les oiseaux de la faculté de distinguer les œufs féconds de ceux qui ont cessé de Tètre, car tous les œufs dairs sont jetés hors du nid sans délai. Le jeune Etourneau est Tobjet d'une sollicitude continuelle de la part de ses parents-nourriciers qui le soignent et le chérissent comme si c'était un des leurs; même longtemps après avoir quitté le nid. \. . i\; !î V m \ ! !SM| m m 'Mï -i^'-t.*i*^M^^^it>.M:.^^,. ..: I ir «es gardiens continuoDt d« ie nourrir jiUH|u 'A ce qu'U puiase M nourrir lui*in6na«. L*£tourn«aii dit- fèro oei autroi oiseaux ; chez la plupart des antreti espèces^ les roàic», pendant la saison des amours, sont pleins d'assiduité, de tendresse pour leurs compagnes; il n'en est pas ainsi cbeK rËtourneau. Chez lut peu ou point d'attaéhement pour la sienne ; le désir est court et rare ; le sentiment néceK- saire pour la lùen être des onfanU, n'exista plis chas un individu qui eonfie à d'autres le sort d*o sa tAwilie. Nous avons remarqué que les Ëtourtaeattx étaient beaucoup plus nombreux en «ertaines années. C'est en septembre qu'on les roitr réunis en grandes bandes sur les clôtures ou sur les arbres, le long des ruisseaux et des endroits humides ; l«s ha- bitants de la oute de Beaupré, comté de Montmoren- i;y, les immolent alors par douzaines et les exposent en vente sur les marchés. Oras et succulents en cette saison, ce sont de véritables éprouvrettes gas- tronomiques, que le prince de la bonne chair, Bnllait- Savarlo, eut sans auctm doute apprédées convena- blement. Ils nous quittent à la tin de septembre et hiTement dans le sud de l'Amérique, où leurs innom- brables cohortes se mêlent aux Goe^lus et aux Ëtour- ueaux u ailes rouges, nourriture saine et ar- demment convoitée par des populations entières Leur nom anglais vient de l'attachement qu'on leur remarqne pour le parc aux vaches, dans les excré- ments desquelles ils découvrent des verset des lar- ves, dont iils se nourrissent. £n Canada on ne leur connaît peu ou point de chant. >v\ Ujivb Jiîi>;*.ii os \: Le mâle a le corps entier d'un brun noirâtre, à reflets bleus sur le devant de la poitrine et à reflets verts et bleu& sur le haut de la poittine. Le bec et ks pieds sont d'un brun noirâtre; l'Iris couleur do noisette ; le cou et la tète d'un bnm de suie ; 4es ailes sbnt longues, recourbées ; la seconde pentie la pli» longue ; la queue est courte, arrondie et com- posée de douze plumes droites et arrondies à l'ex- . trétûité; le cou est court, U eorps robuste, '^p ^* r.ongueur du mâle 7, «nverguro llj. —233— La femelle d^une taille moindre que le mâle, lui ressemble fort. Le brun foncé prédomine ches elle, ainsi que sur la tète et sur le cou du mâle ; les parties inférieures sont plus claires, ainsi, que le bout des plumes et des couvertures alaires supérieyres. 'm". 4 m i»'i tf''',f >•! /•'!.'> •ihM "I Vf' Xi*"! *'•' L'ÉTOURNEAU AUX AILES ROUGES.— LE CAROUGE COMMANDEUR. * ni\ •• * (Red Winged Starling.— Officer Bird.) I*;» ■ "^ • Cet oiseau a été improprement classé parmi les Etourneaux, avec lesquels, il n'a d'autre analogie que de voyager en bandes très nombreuses et de ' faire société de temps à autre avec eux ainsi qu'a- vec les Goglus. C'est là une des espèces que les cultivateurs de la Géorgie et autres Etats du Sud, ont vouées aux gémonies, par suite des ravages épou- vantables que ces oiseaux font au temps des mois- sons. On devrait au moins leur tenir compte de la quantité infinie d'insectes nuisibles à l'agriculture qu'ils détruisent dans le cours d'une saison. Wilson en suppute le nombre après un calcul soigné à plu- sieurs millions. L'Etourneau hiverne dans le sud des Etats- Unis (qu'on nous pardonne cet anachro- nisme) par milliers. Il bâtit son nid tantôt sur des aulnes ; tantôt dans des endroits marécageux. Des herbes mol- les, du • crin, tels sont les substances employées pour tapisser l'intérieur du nid; les œufs sont au nombre de quatre à six d'une forme ovale, bleu clair et tacheté de noirâtre. Malheur à celui qui approche trop près du nid, pendant le temps des œufs; le mâle s'élance à la rencontre de l'intrus, vomit des malédictions sur sa tète en notes bruy- antes et plaintives. Audubon voyageant l'automne * Au moment où nons écrivons, nos voisins n'ont pas en* core donné au quarii/n- général de l'esclavage les honneurs fin h8pt«;me. r4 li i' ■'i- —234— dans les Etats du sud, dit que ces oisoaux sont si nombreux, quMl en a vu jusqu'à cinquante tués par un seul coup do fusil. Le soir ils gagnent les en- droits marécageux et se perchent pour la nuit par milliers sur les joncs au dessus de rean. Lorsqu^on les trouble, ils s^élèvent tout à coup et font diverses évolutions, rasant un instant le haut des joncs ou s^élançant dans les hautes régions des airs pour revenir finalement au lieu où ila étaient campés d'abord, et où ils font entendre un bruit confus ; cette manœuvre exécutée, le silence se réta- blit pour le reste de la nuit. L'Ëpervier des Pigeons s'engraisse à leurs dépens. Cet Etourneau mis en cage, continue de faire entendre ses chants harmo- nieux. Il vit de bled et autres grains. Cet oiseau a été appelé en Canada, par les anglais, (par les demoiselles probablement)) Officer birdy à cause de ses épaulettes rouges orangées qui contrastent si élégamment avec son plumage noir comme la nuit ; costume qui va sans doute lui as- surer la faveur de cette intéressante portion de la poDulation. .j^j,, ;j . Nous n'avons pas encore remarqué l'Etourneau aux ailes rouges, dans les environs de Québec; il est assez commun dans les plaines et les savanes ma- récageuses autour de Sorel, ainsi qu'au Haut Canada. Le mâle est par tout le corps d'un noir lustré ; le miroir de l'aile est roux orangé, les ailes sont de longueur ordinaire; la seconde et la troisième plume , la plus longue ; la queue longue, arrondie et com- posée de douze {dûmes arrondies. Le bec et les pieds noirs; l'iris d'un bnm foncé. ,, Longueur totale 9, envergure 14. Les jeunea méfies ont les couleurs plus ternes ; le noir moins pur et le rougo plus pâle ; la femelle ressemble au jeune mâle. !>1JJK B%. iy^C'-L',-}}^' ÎX-. \\.'. .!: "^ '.AA- #■•,.« a.--i*., -■• » •*-. ■■■■- L ._ _ ^ • ,- ^ „.-*. ... -- . • . ... . -^2 So- le \. IfM htVt'H •* «% • 0 /; ; ,i."< • i njj'J Jflw rnî<( LK HALTIMUUE. ♦ i hk^ih^ (Ualtimorc Oriulu.) ., .^, • ; . _» •' C« boPoiâetiu au plutiiago JAuno et tioir, a em- -pfunté son nom, dit Wllson, iour sa couvée fu- ture un 8Ui>erbe réduit suspendu ; ce nid se compose de mousse^ de coton et autres matériaux ; daiis les latitudes chaudes, ce t>îd regarde vers le nord est, comme protection contre les grandes chaleurs ; il le pl.ce d'ordinaire dans les vergers, cVst une vraie merveille de solidités Les œum sont au nom- bre de cinq, blancs avec une petite teinte coulMir de chair, marrfués au gros bout avec des points '• pourpres et sur le reste avec des longues lignes qui ti'intersectent. Il se nourrit de coléoptères, d insectes ailés, qu'il attrape dans les arbres : il se suspend par les pieds et s'alionge le corps j)our aller cher- cher le scarabée sous la feuille : ses mouvements dans les «rbres sont remplis de grâce et d^agilité. Le Baltimore n'aquiert ses brillantes couleurs qu'à sa troisième année : la femelle a une livrée brune moins éclatante. Avant de quitter le nid, les jeunes, s'y cramponnent à l'extérieur, avec la même facilité que les jeunes Pique-boîs, entrent et iortent plusieurs fois, comme pour s'accoutumer. Leur migration se fait de jour ; leur vol est eh ligne droite à une grande hauteur au-dessufi des arbres : ils s'^abattent au coucher du K>leil, chantent un peu, I '* TiTi f-liii» ni-|-« — ■■■ iMiwMiiiB I m-\ -a rMii TTi m i ->i itf T ~ * No. ilô, Tctefiig Baltimore. — Dairt). Ict«rui Baltimore. — Acdcboi. Ul II !>ll m ''3 'il' ■§ i < 0 r# ï~: l ;! 1 'ri ■ Il :• —236— prennent leur repai du loir, puii ils •• livrent au sommeil. ^ ;^ hiiv r Le Baltimore paraît ee plaire en cage et siffle très bien. On le nourrit aux œufs à la coque, aux raisins, aux figues et aussi avec des insectes. Quand on le tire, il se cramponne à la branche : il faut . quelque fois une seconde décharge pour le iaire tomber. On le rencontre communément dans les régions montueuses, arrosées de petits niisseaux. Le Baltimore, ne vient pas, que nous sachions daiis le district de Québec. f-vut^i^^-^ Le mâle à le bec d^un bleu clair : l'iris orangée : la tète, la poitrine, le derrière du cou, le derrière du dos, les pennes et les secondaires, noirs ; ainsi que les deux plumes du milieu de la queue et la base de toutes les autres : les parties inférieures, les couvertures alaires inférieures, la partie posté- rieure du dos de rouge vif, nuancées de vermillon sur la poitrine et le cou : le bout des deux pennes du milieu de la queue, et le bout des autres orangé pâle : la queue arondie, un peu fourchue ; les plu- niines étroites. w». Longueur totale 7f ; Envergure 12. M, Les jeuiiies et le^ fensielles ont des teintes moins •v.vivea.' .v1M^•:.ri^'f**. <.5 >} >,,,.:. * O ■. '-ail >**.*«<») M» 't'xi i .* it'i ' , ■ i\r-y ■ i,i ',f --t-j ff*^: .•> î' '. ?■ ""Itf . LE GRIMPEREAU COMMUN. • -Si... (Brown Creeper.) : )! i < I Le Grîrapereau commun possède la même facilité que les Pics de grimper le long de Técorce des arbres forestiers. Il a toute l'activité de ces derniers, encom- pagnie desquels on le rencontre assez fréquemment. Il commence à grimper au bas de l'arbre et procède avec méthode à explorer les trous dans l'écorce pour en extraire, msectes et larves. Si uneper- NO. 275. Certhia{Americtna.— Bairo. Certhia Mmiliftrit. — Avoobov. ;: È -.237— •oune M trouve près d«i lui, quand il se pose, il a soiu de B6 tenir sur le côté opposé de Parbre comme me- sure de prudence, mais il oublie cette défiance pour peu qu'elle le laisse en repos^ Le Grimpereau est fort répandu dans les grands bois où il couve; il fré- quente le voisinage de Thomme, printemps et au- tomne. Quelques individus sont plus gros les uns 2ue les autres : ce sont généralement des mâles, le Grimpereau ^\niQ son nid dans la cavité d'un skvbrQ ou d'uuv.. -tranche à Pendroit où elle a été rompue, ou bien encore dans un trou creusé par les écureuils ou par leâ Pics. Les œufs sont au nombre de sept, cendrés, avec des points jaune-roussàtres et des lignes d'un brun foncé. Les jeunea se mon- trent à l'entrée du nid, longtemps avant de pouvoir voler. En certains climats, ils couvent deux fois l'an. Ils passent la plus graude partie de l'année en Ca- nadfu Le plumage du mâle est varié dç brun roux^ de noir&tre et de blanc sale sur la tète, le manteau, le croupion et les couvertures des ailes ; blanc en dessous ; sourcils roux ; pennes des ailes d'un brun foncé en dedans, tacbetées de noir et de blanc en dehors ; pennes de la queue, d'un brun clair, un peu étagées et terminées en pointe aiguë. Le bec est brun en dessus, blanchâtre en dessous ; les pieds gris. Ix>ngueur totale 5j ; Envergure 8J. »* . *, ' • • ^iP , ;> LE NUTHATCH DU CANADA. ♦ ' ^. .;. :. ' ;; (Bed bellied black-cap Nuthatoh.) * -*■ ii- ■ ■ Cet oiseau parait être le même que celui décrit par Buffon sous le nom de Torchepot du Canada, Le Nutbatcb est très commun dans toutes les grands bois de pins, dont il dévore les bourgeons. Ils voyagent par couples, souvent de concert avec " N^. 1279. Sitta Canadetisis.^^AtRD. . Sitta Canadensif.— -AuDPBOK. ii; '. — 2S6— des mésanges ou des Pics minulles : la petite ban^e emblème dd Tàctivité. du travail et de la faim non àèkotivîe, procède méthodiquement d'arbre en arbre, fâiàatit résonner les troncs de leurs coups de becs et de leurs petits cris. Quand ils s^abattent sur nos Vergers, ils rendent au cultivateurs un immense service, par le nombre d insectes parasites dont ils nettôyént les pommiers et les arbres fruitiers géné- raleinent. Ils ont la même facilité que les Pics de è*a<îCrocher aux arbres. Le Nuthatch émigré en octobre, vers les contrées méridionales et revient ^n mai, faire sa ponte en Canada. Le bec du mâle est noir, les narines sont recou- vertes de long pojls noirs.; la langue est coriace et se termine en plusieurs pointes : un bleu clair ou pliDm.be prédoniine sur le dos et la queue ; les jam- bes, les piéd§ et les griffes sont d^un jaune-vert bru- nâtre ; le sommet de la tête est noir entouré d'une bande blanche ; une ligne noire traverse l'œil en ga- gnant vers l'épaule : en dessous de cell€-ci existe une autre ligne de blanc ; le menton est blanc ; les au- tres parties inférieures, couleur de rouille clair ; le» primaires et les ailes, couleur de plomb foncé. La poitrine et le ventre de la femelle, est d'un brun ttoins foncé et le sommet de la tête d'un noir moins foncé» , Longueur totahe 4j ; Envergure 8. 7^'» •* f LE GROS BEC DU CANADA. ♦ (Fine Grôibeàk.): r ' -^ î^ /. < î ;. ** Ave2^voU9 quelquefois entendu dans les bois l'hi- ver,:cet1}e note sifflée, tendra et mélancolique, qui r^veill^ seulQ par intervalles les échos de la solitude a$sourdi^ par les neiges^ et qui se marie si bien au dftuU die la ^jature." \ C'est la voix du Gros bec des 1 1 1 ■ 1 1 1 1 1 ' I ' I I I u' ' H" ! I 1 1 1 I I " ' ' No. 304. Pinîcola Canadensis. — Baibd. Coryi!his Eiiuclcator. — Aûdcbon, ..'t pins, à la recherche des fruits du masquabina, du Îâmbrha et des bourgeois de pins. Les j)aysaQs e désignent sous le nom de Pionne, et les anglais l'appellent quelquefois Ground Robin. Il se plait dans les vastes forêts de Pextrèrae nord : lés iiroids ' sfctiqués le chassent dé ces latitudes ; il vient passer V^nUitnït^ et l'hiver ert Canada et Se na^t en route en ' avriV p<5ur la Baie d'Hud&on, où il niche dans lés 'arbres à quelques pieds de terre. Ce nid est colîs- ' truit de br^méhes et doublé de plumé ; il contient quatre oètifs blanes* Le Gros bée des pins, habite aussi le nord de l'Europe ; il n'acquiett son beau î pltimage roux qUé la secondé année de son existence. t Le Gros bec est très commun dàrts les environs de -Québec ; nous en avons remarqué une petite ^ bande tout le ihois de janvier dernier, dans les ' jgrftnds ftï'bfes ïiutour de notre demeure. > Le mâle a le cou, là poitrine, lé croupion d*un ^ écârlaté éclatant, plus pâle sur là pùitHne; les plumes au noilieu dn dos sont marquées de taches noires, de la forme d^lne flèche et entourées de 1^ roux ; 0^lés sut les épaules sont ardoisées, par- tiellement entourées de fouk et de gris. Les cou- ' VQHares supérieures d^s ailes soUt terminées do blanc- avec une petite teinte rousse ; les ailes et la V queue noires, frangées de brun léger ; la queue, • très fourchue ; le bas du ventre gris; les jam^bes ? d'un noir foncé ; le bec brun couleur de corne, trapu, court et recourbé à la pointe ; la mandibule .' supérieure dépassant l'inférieure comme celle des t- Pertioquets ; ia base du béc couvert de poils bruns. Le plumage entier à sa naissance est d'un bleu cendré très foncé. Longueur totale 8 J, envergure 14. La femelle est moindre que le mâle d'un demi pouce ; le rouge du mâle est remplacé chez la fe* nielle par un jaune sale. ■'|!i !v^^ \ l: l« ' lu I !^ i il ; ■■m -240— •fi LB GROS BEO A GORGE ROSE. *.; ^>-lU-' U\! (Rolo breasted GroBbeak.) ■>l :\ Ce Gros bec est beftucoup plus rare que le précé- dent, en cette section de la provine . Sa livrée est d*une grande magnificence ; sa taille un peu moindre que celle du Gros bec des pins. Il possède une voix forte et mélodieuse à un haut degré. Ses habitudes sont à peu près les mêmes que celle du Gros bec des pins. Il aime davan- tage les buissons solitaires. Le mâle porte manteau noir, saupoudré de blanc ; le cou, le menton et le haut de la poitrine, noirs; le bas de la poitrine, le milieu du ventre et la dou- blure des ailes, un joli carmin ou roses ; la queue est noire et fourchue ; les trois pennes extérieures de chaque côté, blanches sur leurs franges internes ; le bec trapu, court et blanc ; ies jambes et les pieds bleu clair ; les yeux couleur de noisette. , . ■ Longueur totale 7}, envergure 13. s Le jeune mâle de la première année a le plumasre du dos varié de brun, de blanc et de noir ; une li- gne blanche surmonte «'œil; le rose atteint la base du bec, où il est tacheté de noir et de blanc. > , La femelle est d'un jaune couleur de filasse, strié d^olive et de blanc ; la doublure des ailes est d'un jaune pâle ; le bec plus foncé que chez le mâle et le blanc sur Paile moindre. On peut dire que le Gros bec à gor^e rose et le Roi des oiseaux (le Tangara Vermillon) sont les deux oiseaux du Canada dont le plumage est le plus éclatant, le plus riche. . •iuc.iûiu ^^'•^ No. 380. Guiraca Lodoviciana.— Bairo. Cocoborui Ludovicianas.— ÂU9UB0V. • » » :-i. «d i. 1. .■%■ ■Il "Ir atrié d'un le et it le It les it le —241— LB BEC CROISÉ D'AMÉRIQUa • (Âmericean Croas Bill.) > ♦•^!^ I ? > . t ; Au premier coup d'œil, on serait tenté de s'écrier en voyant le singnlier instrument que la nature a donné à cet oiseau, en guise de bec, ** Quelle monstruosité ! "; néanmoins ce n'est qu'un exemple de plus, pour démontrer que la providence sait adapter les moyens à la fin qu'elle se propose. Au Bec Croisé, destiné à se nourrir de bourgeons de pins et de graines fort dures, il fallait un moyen tout particulier d'effectuer cet objet ; des mandibules d'une force peu communes. Le Bec Croisé voyage en bande dans toute l'étendue du Canada dans la migration d'automne mi'il entreprend, quand il quitte les latitudes de la Baie d'Hudson, pour hiverner dans les région» tempérés des Etats Unis. Ils font entendre Xm chant, distinct, sonore et assez agréable lorsqu'ils s^ posent sur les pins et autres arbres : ce ramage se change en un gazouillement rapide quand ils pren- nent leur vol. A l'état domestique, ils ont plusieurs des allures des perroquets ; grimpent le longdnbai^- reaux de la cage, et^saîsissant les bourgeons avec leurs pieds, pour en extraire les graines. Il ne f%ut pas les confondre avec les Gros becs des pins, avec lesquels, malgré ce que certains auteurs ont écrit, ils ont peu d'analogie. Les Bec Croisés sont sujets a plusieurs variations dans leur plumage ; les jeunes mâles, la première année sont d'un jaune olive, mélangé de cendré, auquel succède un vert vif jau- nâtre, mêlé de teintes d'olive foncé: tout ce plu- mage, la seconde année fait place a un rouge clair ; les franges de leur queue tirent sur le jaune. En captivité, à l'instar de l'Oiseau Ronge et du Gros bec des pins, ils échangent leur belle livrée rouffe pour un manteau d'un brun jaune clair : on a vu le No. 318. Curvirostra Âmericana.-- Bairo. Lozia Curviroitrat — Avdubon. ')!l , ilii ''.:- 'êj —242— Beo croîsô dans les plantations, jusque sur les li- mites des villo. ^uAKL'n .;%i':/;i-y jfiiU ^1.1 Le mâle a le bec d'une couleur d^e come brune, aigu et terminé en angle à son exbemité, où les mandibules se croisent ; la couleur géhérale .du plumage est roug«e couleur de plomb, plus éela- taut 9ur le croupion et mélangé de teintes olivatred sur les auti^es parties du corp^ : les $ites brunes a noires ; la queue de même, saupQudrjée e.t fr^n* < gôe de jaune ; les pieds et les jambes jaunes : les n grimes fpi'^s, très recourbées et très aiguës ; la ( dessus du croupion \)\mc strié de cendré; la base 4u b^ç lîeçoùvôrt d'un du>;e:t lissié d'une couleur bi!u«i$ . pâle ; l'œil couleur de noisette. •:._ j.. .,../!> JÇ^ougueujf 4;ot^e V^^. Envergure 10. ' ^' "* lyt^ i^uie}Ie est joindre que le miâJe en volume ; î le bec d'upe couleur de corne plus pâlC:; leeroupiotii le^ .coiiyertures çaudalep et les côtés de ](v queuayï d*i^ jaune d'or; les fiiles et la qijieue d'uu brua . noir sale; le reste du ]^umâge, ,d'>un jaune Qliye > m.éiangé di9 cendré ; les pieds et les jambes comme./ celles du ^àle. Les jeu^^ \^ pren^ière étêf comme > dsn^ la plupart des epipèoes, ressemtb.leAt ^ l9f j.' ;>^^ vwat,t LE BEG O&Omt AUX AILES BLANCÎPS. > ?'i hùH.. ^t <--'■' .(White winged Orossbili.) .... li >/>^>/jii /ï l@^oè;ce jbi^ plus Tiare que le Bec croisé d'4n)é-: riqiHN q«e 1*0)9 ¥6Hç*(i naér :^; re&- - ire- —248— ment à gaucho chez le mâlcy et à droite cliez U femelle dont le plumage entière est olivâtre foncé. Longueur totale 5j — Envergure 8J. On a constaté la présence de cet oiseau dans les environs de Québec. •Jifij ]•> .. .: /li. ^ • ■ ' •»■ '.i:: ,iXù L'ALOUETTE DES PRÉS OU FARLOUSE. * !, ; ; . (Muadow Lark). •' i >!. : .'t. I Cette alouette, de la grosseur d'un merle, se ren- * contre dans la plupait des Etats de la République voisine : elle est commune dans l'ouest de la Province, depiys le printemps à la fin de l'automne, et fréquente les prairies et les pâturages humides, où elle se pro- cure graines et insectes, coléoptères et chenilles, sa nourriture ordinaire. Cet oiseau, sans prétendre à la mélodie qui distingue l'alouette d'Europe (Sky lark), la surpasse par la richesse de sa parure et par la dou- ceur des accents peu nombreux qu'il fait entendre. Vers l'automne, les bandes d'alouettes de prés s'as- semblent et volent à la manière des perdrix. Quand elles se posent sur les arbres, c'est suries plus hautes branches, d'où elles font entendre, une note longue, sonore et plaintive, dont la tendre mélancolie n'est excellé par aucun de nos chantres ailés ; à ce chant succède de la part des femelles un gazouillement bas et rapide ; puis le clairon du mâle retentit de nouveau. La chasse de cette alouette a ses attraits ; car c'est au vol que la Farlouse est tuée et non lorsqu'elle est posée a terre et abritée j)ar les herbes. Une motte de terre ombrage et protège le berceau de ses petits ; c'est une sphère composée d'herbes sèches ; un passage arche conduit à l'in- . térieur où l'on découvre quatre ou cinq œufs blanc ''] tachetés de points ot de taches roussâtres princi- palement au gros bout. No. 4)6. Stnrnclla Mngiin. — Baird. Stiini'^lln T-nrloviriniin. — At'pr-riN (1 ,1'. ■!' .Ti !;i i r . im !r '! \% 3, • i\ :^''iii !:!; Le mâlo à la poitrine, le cou, le ventre et nne" ligne de Pœil à la ûarine, d*im beau jmme ; Tinté- rieur de l'aile de m(')me ; un croissant d'un noir lustré vers le bas de la gorge ; les ailes marquées de noir, de cendré et de brun ; une ligne de blanc jau- nâtre divise le sommet de la tùte et est bornée der chaque côté par une ligne noire mêlée de bai et une autre ligne de jaune blanchâtre passe au-dessus des yeux en arrière. Les joues sont bleu-blanc : le dos est élégamment varié de noir, de bai et d'ochro pâle : la queue est cunéiforme ; les plumes se toimi*- , Bent avec grâce, et les quatre plumes extérieures de chaque côté presqu'entiè rement blanches, les côtes, les cuisses, le ventre d'un jaune pâle, striées de noir ; la mandibule supérieure brune ; l'inférieure bleu blanc ; les sourcils fournis de poils noirs très forts ; les pieds et les jambes très forts et couleu» de chair pâle. . . Longueur totale 1 1.2/1 S ; Envergure 16}. La femelle ressemble au mâle, a l'exception d^ croissant noir qui orne son chef, qui est moins foncé* et est entwiré de plus de gris. '.'iJi:tT:«,.- '^f "' I t'&i 245- .'.,- '>J> 't.h f.' •It. il ■ \ i,. ' LA MÉSAKTxE A TÈTE NOIRE. * (ChJcaïke — Black Cap TilmoUise.) in! j. I ' " Je suis lo compagnon • '' Du pauvre bûcheron. Jo le suis on automns ' Au vent des prcmifrr, froids ; Et c'jsl moi qui lii. ilonno * TiC dernier -chant tlos bois. " ■ '"' • • (L'Oiseau.) Toilà un oiseau bien connu de tous. ■** Qu'es-tu ? répète Tenfant, après son amie la Mé- «ance à tète noire, dont le eri ressemble à ses mots. Active, alègre, querelleu-se, presque à l'épreuve ■du froid, la Mésange n'est jamais plus gaie que lorsque la température est si froide que l'homme regagne à la hâte sen toit hospitaliei*. Son par- cours s'étend jusqu'à la Baie d'Hudson. Sa chan- sonnette est plutôt un doux gazouillement, qu'un «chant proprement dit. Elle fréquente le voisi- nage des habitations l'automne et l'hiver, temps où «elle quitte les boi« francs, p4)ur se nourrir de la graine des pins. Les iPics minulles, les Grimpe- reaux, les l^uthachte, tels sont ses compagnons de A^oyage : l'analogie des habitudes, établit des l'apports d'amitié et crée une véritable eMente cor- (âuâe entre ces oiseaux. Eu mai f elle s'approprie le .trou cïôu&é dans un arbre pm* un Pic, ou un par «écureuil " quelque fois même avec une rare assiduité * No. 280 Parus atricapilla*.— Baird. Parus atricapillus.—AuDUBOjî. t M. Nairnc, seiguenr de la Malbàie, signale un fait si extraordinaire sur le compte de cesoisoanx, que ikîus lui en laisserons la responsabilité. C'est la découverte, à la Malbaifi, le premier février 18.18, d'un nid de Mésange tlans un arbre que ses employés abattirent dans la forêt;; trois jeunes oiseaux tombèrent sur la neige où le froid les fit bientôt mourir. Los bûcherons les emportèrent à M. Nairnê, qui certifie le fait de la manière la plu s positive : ceci nous parait sans précédent en Canada.— (Note de.l'auteur). ' 'il Ml ! : ifl 4k*' '( 1 r I —2-10— elle se préparera elle mémo un réceptacle pour ses œufs, qui sont aux nombre de six, marqués de petit» points roux. Jeunes et vieux se tiennent ensemble on hiver et scnitent en corps les trous des arbre», commençant à la racine pour s'y procurer les lar- ves et les insectes qui cherchent un abri sous l'é- corse. Amie sincère du cultivateur, la Mésange à tête noire n'oublie pas les vergers, dont les arbre* reçoivent périodiquement sa visite épuratrice. La Mésange à tête noire est un des derniert» amis que le bûcheron du Canada rencontre dan» la forêt. La peinture du Rouge Gorge de France lui convient à bien des rapports. " Qnand, par les premières brumes d'octobre, un peu avant l'hiver, îe pauvre prolétaire vient chercher dans la forêt sa chétivo provision de bois mort, un petit oiseau s'ap- proche de lui, attiré par le bruit de la cognée ; il circule à ses côtés et s'ingenue à lui faire fête, en lui chantant tout bas ses plus douces chansonnettes. C'est le Rouge gorge qu'une fée eharitabJe a député vers le travailleur solitaire pour lui dire qu'il y a encore quelqu'un dans la nature qui s'intéresse k lui. " Quand le bûcheron a rapproché l'un de l'autre les tisons de la veille engourdis dans la cendre; quand le copeau et la branche sèche pétillent dans la flamme, le ronge gorge accourt en chantant, pour pren(Jre sa part du feu et des joies dn bûcheron. " Quand la nature s'endort et s'enveloppe de son manteau de neige ; qnand on n'entend plus d'autres voix que celles des oiseaux du Nord, qui dessinent dans l'air leurs triangles rapides, ou celle de la bise qui mugit et s'engouffre au chaume des cabanes, ub petit chant fluté, modulé à voix basse, vient pro- tester encore au nom du travail créateur contre l'a- tonie universelle, le deuil et le chômage. " Voilà bien les traits, croyons-nous, mais sous un autre nom, de l'amie du bûcheron canadien. Le mâle a le cou, le sommet de la tête noir^, entrecoupé d'un espace triangulaire de blanc, qui 8*> termine à la narine ; U bec est noir et court ; k- un li s*j : W —247— * reste dos parties supérieures, couleur de plomb et cendrées, tachetées d'un peu de brun ; les ailes son^. frangées de blanc ; la poitrine, le ventre blanc jau- nâtre ; les pied d'un bleu clair ; les yeux, couleur de noisette foncé. La femelle ressemble fort au mâle. Les anglais l'appellent Chicadee a cause de la ressemblance de son cri Chicadec-dee-dee à ses mots. Longueur totale 5J ! Envergure 8j. ' ' • '■ i '1 LA MÉSANGE DE LA BAIE D'IIUDSON. * (Hudson Bay Titmouse). Fort ressemblante h la précédente : le noir est plus marqué et la queue beaucoup plus longue que dans l'espèce précédente — plus rare en Canada» . . Dimensions 5x7. „, LE LORIOT DES VERGERS. ♦ COrchard Oiiolo ) ^\W Il s'opère aux différentes saisons, parmi nombre de nos oiseaux, de singulières transformations dan» le plumage : le Chardonneret, le Goglu, l'OlseaU Ronge, le Baltimore nous en fournissent des exem- ples frappa'iits. C'est sans doute à ses étonnantes variations dans la livrée, qu'il faut attribuer les erreurs commises par les naturalistes, en confondant ce Loriot avec le Baltimore. Buffon, Latham, Pei- nant et Catesby ont pris le mâle du Loriot des Vergers pour la femelle du Baltimore. Cette espèce diflero entièrement dans ses habitu- des du Baltimore, oiseau farouche qui ne peut souf- frir de voisin pas même ceux de son espèce, dans * No. 29G. Parus hudsonicus. — Baird. Parus hudsonicus.— AuDUBON. t No. 4î1. Icterus spurius.— Baird. Icterii» spurkis. — AuDuno.v, q2 1" 'i' fil f: r s , .!« i^M^~ m -"2-i8— Pu. ■^! ■!: : 'î!: V^ondroit ou cât plac6 bon nid, tandis quo lo Loriot de Vergers aime la société de ses semblables. Au- dubon a compté jusqu'à neuf nids de ces derniers dans lo même enclos : une harmonie parfaite ré- gnait dans la petite république. Les mâles précodent les femelles, de huit à dix jours au printemps. Dès qu'ils ont fixé la localité qui doit contenir lo berceau de leurs amours, leurs mouvements deviennent d'une alégresse, d'une pres- tesse extrême : le mâle s'élance par bonds dans les airs a une centaine de pieds, agitant son corps et sa queue et chantant avec énergie pendant tout co temps, comme si quelque chose le pressait de reve- nir à l'arbre qu'il vient de quitter. Il passe la journée à faire sos évolutions et à attraper les in- sectes qui se cachent sous la verdure des arbres : ou bien il s'élancera à terre sur un vermisseau qui cherche en vain à fuir: puis, il retourne- ra inspecter avec soin chaque bouton, chaque fleur du pommier voisin. Leur chant redouble lorsqu'il 8*agit de se procurer une compagne. Ils amassent des brins de foin qu'ils lient ensemble avec une rare industrie et en composent un nid d'une grande solidité, qui a la forme d'une hémisphère ; leo œufs sont au nombre de six, d'un bleu-blanchâtro tachetés de brun foncé ; une seule couvée est le fruit de leur union. Les jeunes suivent les vieux pendant plusieurs semaines, mais bientôt les mâles se séparent des femelles et voyagent par eux mêmes tels qu'ils sont arrivé au printemps. Cette espèce se nourrit d'insectes, ainsi que de fruits et de baies ; ello est friande de fraises. A son arrivée, le Loriot des Vergers fréquente les hauteurs pendant la saison des œufs ; la famille élevée, il descend dans les prairies et les champs de foin où ils se nourrisent, de grillons, d'araignées et de sau- terelles. Les Français de la Louisianne, appellent ce Loriot Pape de& Prairies^ tandis que le Baltimore porte le nom de Pape des Bois^ d'après les lieux qu'ils fréquentent. A l'état de domesticité, il chante a\^c le même entrain,que dans l'état de nature et se con- i' luo de son iteura rée, il ^in où sau- iellent imore lieux Ihante le con- t>iUo i9, n'rgors «lu Haut C.tnr!itnct do QuObec que iioyî» ?n chious. • * Le m:". le u Icsy'nrtiesstip'érîcnres •< Ce Mainate fort répandu dans le Haut-Canada l'automne, se rend dans sa migration printan- iiièi'e jusqu'à la Baie d'Hudson : il se rencontre coyséquemment dans le Bas'-OaTuida. Des bandes 'No. -âl^. Scolccop]mgu3 fcrnif^ineus. — Baird. Quiscalus ferruginous. — Audubon, (iS à if i — i; •m M i > i r'ï' , .IC''-' '■ If'-. 1 ■ m ■ B i ! :.f'! ' Wy. —250— de ces Oiseaux s^abattent en septembre dan» les champs au tour de Hamilton et de Toronto ; ils font société avec les Ëtourneaux aux ailes rouges, et les Ëtourneaux ordinaires, partout où les sauterelles sont abondantes ; mais le maïs est leur nourriture favorite. Cet oiseau à cette sai- son ne chante pas : il a un seul cri ckuck. En no- vembre ils gagnent le sud, la Virginie, la Caroline du sud ; en avril ils se dirigent vers le nord, et arri- vent en Juin à la Baie d'Hudson,poury couver : alors il fait entendre un joli ramage qui cesse dès que le nid est construit et recommence, dèsque les jeunes peuvent voler. Le nid est placé dans des arbres à-huit pieds de terre. Ils sont propres à la volière et s'appri- voisent facilement. M. McElraith dit qu'en au- tomne dans les environs de Hamilton, ils passent le jour dans les champs labourés, à la recherche d'insectes et de vermisseaux ; la nuit venue, ils cherchent abri et protection sur les roseaux des ma- rais où ils s'abattent en grands nombres, et où ils restent jusqu'au point du jour. Le plumage du mâle quand on en est près, sem- ble entièrement noir : mais sur un examin plus soigné, le noir a fait place a un vert foncé et lustré ; l'iris est or clair; le bec est noir; la mandibule in- férieure un peu arrondie ; la langue est mince, et comme lacérée à son extrémité; les pieds et les jambes noires et fortes ; la queue arrondie. Telles sont les couleurs du mâle, lorsque son plumage est parfait ; mais le plus grand nombre de ces oiseaux ont la gorge, la tète, le cou, le dos, impreignés de brun ; chaque plume ayant une frange couleur de rouille : au-dessus de l'œil, est une ligne de brun pâle, au- dessus de la ligne noire qui traverse l'œil. Cette couleur brune disparaît au printemps. Longueur totale 9j; Envergure 14j. La femelle est moins longue d'un pouce : son plu- mage est plus terne ; un bandeau roussâtre au des- sus et en dessous de l'œil ; chez les jeunes, le brun prédomine, mêlé au jaunâtre, et au brun foncé. -251- ils îetto plu- des- )run 1 ,v,.. »• 1 « «« f . : LE MAINATE POURPRE. * (Purple Grakle— Crow Blnckbird.) Le Mainate pourpre ne justifie pas en Canada, la mauvaise réputation, qu'il a dans le sud des EtatS' Unis. Là on le considère comme un insigne larron, un voleur de jeune maïs et de blé : larcins quMl expie souvent avec sa vie ; au printemps, il rend un service inestimable à Pagriculture en dévorant les hordes innombrables de parasites destructeurs, do larves, et de chenilles, comme pour compenser les dégâts qu'il causera plus tard. C'est- un fort b«l oiseau, mcile à apprivoiser et doué de chant. Nous les avons remarques en grands nombre B^^ l'Ile Ste. Hélène, devant Montréal. ^ -,.... A.. „ ,. , .. r/. Un couple de ses oiseaux s'établit il y a quelaues années à Montmagny dans une plantation d'éraolea à l'Est du manior seigneurial : le propriétaire leur ayant assuré protection, la famille devint nombreuse et il en est résulté une colonie d'enriron deux cents, qui ne manquent jamais chaque printemps de prendre possession du territoire qu'ils ont en séquestre. Leurs évolutions, leurs courses dans le voisinage nous ont .souvent fort amusé. Plusieurs nids sont bâtis sur 1q même arbre : et au train où va l'œuvre de la coloni- sation, sous peu le bois sera insuffisant pour héber* gerleur noire légion. Le Mainate pourpre a des idées larges, des idées féodales au chapitre de la propriété; parmi les oiseaux, c'est une espèce de baron du moyen âge:il s'établit en maître dans l'endroitoù sontsesjeu- nés, sans respect pour les droits acquis des volatiles plus faibles que lui ; malheur au Pic ou au Merle qui approche de trop près de sa demeure ; il l'atta- quera infailliblementt et sa forte taille lui assure la victoire. Les rayons du soleil ont un superbe effet sur son plumage lustré et noir comme 1 ébéne ; à certains rayons d'incidence, le bronze cuivré est No. 421. Quiacalus vcrsicolor.—- Baird. i^uiscalus vtn-sicolor.— AuDUBON. ••: qi ' ... m >.**!4irge et Tatten- a virons. es lieux Canada : dent sur it môme pproche , coriace orneille. ans des et noir. —253— environs de la Baie d'Hudson où la ponte a lieu. Plusieurs néanmoins doués d'instincts sociaux plus marqués, élèvent leur famille dans nos campagnes, dans le voisinage des villes. Doux couples ont couvé l'été dernier, près de notre jardin : le nid était caché dans un petit trou à terre, abrité par des herbes St.-Jean. L'instinct de la migration est très fort chez cet oiseau : vers le milieu d'août, des bandes de trente à quarante, sillonnent la cam- pagne en tous sens, se posent sur les clôtures, le long des grands chemins, dans les allées des jardins, sur les piles de fagots près des habitations. Il est granivore. Cet oiseau à la tète, le cou, le haut de la poitrine le corps et les ailes couleur d'ardoise foncé ; le plu- mage des jeunes, est mélangé de brun ; les parties inférieures de la poitrine, le ventre, d'un blanc pur ; les trois pennes secondaires voisines du corps sont frangées de brun, les primaire blanches ; la queue est couleur d'ardoise foncée, légèrement fourchue ; les deux plumes externes en sont entièrement blan- ches et se voient de loin ; le bec et les pieds, cou- leur de chair clair ; l'œil bleu noir. La femelle est beaucoup plus brune que le mâle. A la fin de l'automne, les couleurs du mâle deviennent plus foncées, et le brun disparaît presqu'entièrement. Longueur totale 6j ; Envergure 9. '^51 ■ ;3! 1 . 1. cei 01- LE CHARDONNERET. * . \ (Goldfinch.) Le Chardonneret se distingue par son coquet plu- mage jaune citron et tirant sur le blanc sur le croupion et dessus la queue, par sa calotte et son man- • No. 313. Cbiysomitris tristis. — Baird. Carduelis tristis. — âldubun. N. B. Le Chanloiineret de France ressemble à son con- {^cnére d'Amérique ; celui do France a une couronno d'écarlate, que In niô'ue oiseau en Canada n'a pas. ■ ^ ; (■ -254- toau de Telûurs noir. Los ailes sont iioire?^ fraii^'^e.^ de blanc ■; la queme noire et In fratigo iiiténeiiriî des plumes, blanche : le fforrt est noir ; le bec et les pieds roussàtres, c-ouleur do canneTlo. Toi le màlo se montre en été ; en septembre, sen coaileuTs deviennent plus pàl(3R et alors le mâle et la femelle se ressemblent pTesqne. îls se cofis- tttiissent un nid, vrai chef d'œuvre d'élégance et de dextérité, an haut d'un pommier, ou an cotons du chaiïVTe, le couvrant à l'extérieur de mousse fiée ensemble par leur salive : le duvet le plus raoëTletrx en tapisse Tintérieur. La ponte est de cinq ceufs, blancs, avec des taches pâles, au plus gros bout. Les mâles ne reçoivent toutes leurs couleurs qu'à la seconder année de leur existence : absence alors du noir su leirr tête, que le blanc remplace : le blanc des ailes couleur de crème. En avril, ils commencent à muer et en mai ils sont d'un jaune vif: leur plumage entier à sa racine est d'un noir bleuâtre. Le ramage du Chadonneret ressemble au chant du Goldfinch d'Angleterre, mais il n'a ni son étendue, ni sa mélodie, ils arrivent en Canada au mois de mai ; alors il voyagent un à un dans nos campagnes. En août, ils se montrent en bandes : se petHliG'jt sur les arbres, lissent leurs plumes aux rayons du soleil et font entendre un agréable ga- zouillement. Certains individus hivernent à l'ouest de la Drovince, mais ils émigrent en corps du Bas- Cana ' 1^ LE PINSON A COURONNE BLANCHE. * (White crowned Sparrow.) Cet oiseau est fort coquet et fort élégant dans sa mise ; on le rencontre en assez grand nombre en Canada au commencement du mois de mai ; plus tard il disparaît entièrement. On dit qu'il place son nid au pied des arbres et qu'il pond quatre œufe couleur de chocolat. Il ressemble au Pinson à poi- trine blanche. Il s'accommode bien de la vie de volière ; son chant est un gazouillement agréable quoique faible. Le mâle a le bec couleur de cannelle; le sommet de la tête, du front au derrière de la tète, d'un blanc pur avec une bande noire qui part de chaque narine ; une autre bande blanctio surmonte les yeux ; le menton est brun, la poitrine, les côtés et le haut du cou, cendré pâle ; le dos strié de brun couleur de rouille, et de blanc pâle tirant sur le bleu ; les ailes noirâtres, marquées de brun ; les couvertures inférieures et supérieures terminées de blanc et formant deux jolies bandes sur les ailes ; le croupion et les couvertures caudales jaunes, mar- qués d'une teinte plus claire ; la queue longue, ar- rondie, noirâtre, avec de larges taches drab ; le ventre blanc ; les pieds et les jambes d'un roux • No. 345. Zonotrichiu leiicophrys. — Bairh. t'ringilla ItMK'Ojihrys. — Audubon. ^-258— brun ; Toeil, rougeâtre ; la pmipièro inférieure blan- che. On distingue facilement la femelle du mâle, par le blanc sale qu'elle a sur la tête, pur Tabsence partielle du noir et le cendré qu'elle a sur la poitrine qui est plus foncée; elle lui est aussi inférieure par la taille. "• '/ n .u Longueur totale du mâle Y.J, envergure lOj. Le Pinson chantant, le Pinson à couronne blanche, le Pinson à poitrine blanche et le Pinson fauve paraissent être tous de la môme famille. ■l! LE PINSON CHANTANT.— LE ROSSIGNOL DU CANADA. * • /' (Song Sparrow.) " ' ' ' *'■ Avons nous le Rossignol en Canada. ? " Telle était la question que le Canadien nous adressait en avril dernier. De graves historiens, f des naturalistes en crédit, les neuf dixièmes de la population du Bas-Cana- da y inclus la jeunesse entière des campagnes, très friands de Merles et de Rossignols, tous ont déjà repondu aflSrraativement à cette question. Ce sera donc bien à regret, que nous devrons nous inscrire en faux contre ce témoignage presqu'uni- versel. Qui doute que noits ne préférions pouvoir récla- mer comme appartenant à la Faune Canadienne, le barde ailé, qui fait la gloire de la France, de l'Italie et de l'Allemagne ? j. Oh ! que nous aimerions à dire à nos jeu- nes amis, grands amateurs de jeunes Merles et de Ros- signols. " Jeunes gens, conservez vos illusions, c'est • No. 3ij'.i. Melospiza nielodia. — Baird. Fiingilla melodia. — Audubox. i *' Le Rossignol du Canada est à peu près le même <)U0 cjchù de France pour la figure ; mais il n'a que la moitû de son chant: ]o Roitelet hii q dérobé l'nurro moitié." (CHARLKVOIX.) ►1 an- nale, ence trine ieure on ne inson NOL rr Telle sait eu crédit, Cana- agnes, tous estion. s nous u'uni- rccla- line, lo (ritalie Is jeu- le Kos- c'est le quo moitô loix.) —259— io plus bol apanage do la jeunesse " ! Votre i'j.voii est bien un véritable Rossignol ! Mais la grande voix de la venté s'est fait entendre : et il faut faire table rase des opinions de nos pères et de celles de nos compatriotes. On comprendra maintcnuant lo lo but des longs extraits qui vont suivre : on verra la raison d'être de ce luxe do citations, que l'on va lire : lesquelles en d'autres occasions quelqu'inté- rêvantes qu'elles pussent être, paraî Paient prolixe» et diffuses. Il s'agit de déraciner, de pulvériser, une bien vieille, une bien respectable erreur. '.: Avant de nous enquérir si réellement nous avons parmi nous le roi du chant, voyons d'abord ce que c'est que le Rossignol d'Europe. Taille, six pouces deux lignes ; les parties supérieures sont d'un brun roux ; la gorge et le ventre blanchâtres ; la poi- trine et les flancs • cendrés ; la penne bâtarde est courte et étroite; la première rémige est égale à la quatrième, ou plus longue. Ce qui fait surtout con- iiaitre cet oiseau, c'est la mélodieuse variété de son chant. L'Allemand Bechstein a cherché à écrire les paroles que prononce cet admirable chanteur : c'est à ceux qui ont entendu les accents de cetto douce et plaintive Sapho des bois à décider du de- gré de ressemblance pui peut exister entre l'œuvre de Bechstein et le chant du Rossignol. Voici : " Tioû, tioû, tioû, tioû, — Spe, tiou, squa — Tiù, tiô, tiô, tiô, tiô, tio, tio, tix — Coutio, coutio, coutio, ooutio — Squô, squo, squô, squô — Tzu, tzu, tzu, tzu, tzu, tzu, tzu, tzu, tzu, tzi— Corror, tiou, squa, pipi- qui — Zozozozozozozozozozozozo, zirrhading ! — Tsis- sisi, tsissisisisisisisis — Dzorre, dzorre, dzorre, dzorre, hi — Tzatu, tzatu, tzatu. tzatu, tzatu, tzatu, tzatu, dzi — ^Dlo, dlo, dlo, dlo, dlo, dlo, dlo, dlo^ dlo — Quio, tr rrrrrrrr itz — Lu, lu, lu, lu, ly, ly, ly, ly, lié, lié, lié, lié, — Quio, didl li lulylie — Hagurr, gurr, quipio ! — Coui, coui, coui, coui, qui, qui, qui, gai, gui, gui, gui — Gall goU goll goll guia hadadoi — Couigui, horr, ha diadia dill si ! — îlezezezezezezezezezezeze- zezezezeze couar ho dze hoi — Quia, quia, quia, quia, —200- quia, quia, quia, quia li — Ki. ki, lii, ïo, ïo, ïo, ioio- ioio kl — Lu ly li le lai la leu lo, didl ïo quia — Ki- gai^aigaigaigaigaigai guiagaigaigai couior dzio dzio pi." " Le Rossignol, dit Lemaoût, est d'un naturel ti- mide ; il voyage, arrive et part seul. C'est au com- mencement d'avril qu'il parait en France; il n'at tend pas sa famille pour chanter, mais son cliant redouble d'expression pendant la saison des œufs. Il place son nid dans un buisson, à une petite liau- teur de terre, quelquefois même entre les racines ; il le construit avec des herbes, des feuilles de chêne, du crin. Ce nid, très profond et peu solide, con- tient quatre ou cinq œufs arrondis, d'un brun ver- dâtre, dont le grand axe est do huit lignes et demie, et lo petit axe de six lignes. Il chante la nuit comme lo jour, durant l'incubation, mais dès que les petits sont 6clos, ce qui arrive à la fin de mai, sa voix s'altère, et devient une sorte de croassemmen t, rauque comme celui d'une Grenouille. Il nourrit ses petits de vermisseaux et de larves d'insectes, qu'il dégorge dans leur bec. Vers la fin de septembre, il émigré pour aller chercher dans l'Egypte, la Syrie et l'Asie, la nourriture animale qu'il ne trouve plus en France. " Ouvrons Buffon et dérobons lui ou plutêt à son collaborateur Gueneau de Mont- beillard, une de ses pages admirables. A part quel- ques exagérations qui font du Rossignol un artiste trop civilisé, et qui d'ailleurs prennent leur source dans un enthousiasme trop sévère, le chapitre du Rossignol est un morceau achevé. On est tenté do croire, dit Lemaoût, que l'auteur avait une de ces Fauvettes chantant devant la fenêtre de son cabinet et qu'il s'envirait en quelque sorte sous la dictée de l'oiseau, quand il énumère avec tant de bonheur les merveilleuses qualités de sa voix, -ji iiii. v t " Il n'est point, dit-il, d'homme bien organisé a qui ce nom ne rappelle quelqu'une de ces belles nuits de printemps, où, le ciel étant serein, l'air calme, toute la nature en silence, et, pour ainsi dire, attentive, il a écouté nvoc ravissement lo ramage de iisé a )ellcR l'air dire, ro de —261— co ehAntro dea forôta. On pourrait citer quelque» autres oiseaux chanteurs dont la voix Je dispute, à certains égards, à celle du ro?siî^nol : les allouettes, le serin le pinson, les fauvettes, la linotte*, le char* donneret, le merle commun, le merle solitaire, le mo- queur d'Amérique, se font écouter avec plaisir, lorsque le rossignol se tait : les uns ont d^aussi beaux sons, les autres ont le timbre aussi pur et plus doux ; d'autres ont des tours de gosier aussi flatteurs ; mais il on est pas un seul que le rossignol n'efface par la réunion complète de ses talents di- vers, et par la prodigieuse variété de son ramage; en sorte que la chanson de chacun de ses oiseaux, prise dans son étendue, n'est qu'un couplet de celle h. ce doux soin quelle force l'enchuînet Ahf c'est le chiint du mâle dans les bois^ ^ , Qui, suspendu sur la cime du cliêno, Fait ruisseler les ondes de sa voix l Oh ! l'entcnds-tu distiller goutte à goutte Ses lents soupirs après ses vifs transports^ \ Tais de sou arbre étourdissant la voûte^ Faire écumer ses cascades d'accords ? Un cœur aufsi dans ses notes palpite! L'âme s'y mêle à l'ivresse des sens, ■• ' Il lance au ciel l'hymne qui bat si vit»-. Ou d'une larme il mouille ses accents ! 1 l'î' '.•■iV '{r '.!,. i A ce rameau qui l'attache lui-m^me T Et qui le fait l'épuiscr de langueur 7 'f,;">'»'^^'*'»^ j '■ a I.-' —265— C'eat qae la vuiz vibre dans co qu'il aima , Et que ton chaot y tombe dans uu cœur ', ■ , .. Do ses accents sa femelle ravie Veille attentive en oubliant le jour ; Le printemps fuit, l'œuf éclos et la vie N'est que printemps, que musique et qu'amour. Dieu de bonheur! que oette vie est belle ! Ah ! dans mon sein je me sens aujourd'hui Assez d'amour pour reposer comme elle Et de transport pour chanter comme lui. N'est-ce pas que j'ornais la passion n'a parlé par une bouche humaine un langage plus sublime et plus incendiaire, et que l'infortunée Didan est bien pâle auprès de Laurence, et même Roméo qui veut trop tôt a^en aller ! N'est-ce pas que le pauvre his- torien des bètes qui a commis l'imprudence d'il- lustrer son récit de tels vers, «^st tenu de demander pardon à ses lecteurs d'oser eacore leur servir sa vile prose après I Aucune gloire, aucune chance heureuse n'a donc manqué au Rossignol. Connme il a des panégy- ristes qui s'appellent Virgile, Ovide, Lamartine, il a des historiens nommés Pline, Buffon, etc., etc. Jean -Jacques déclare en S9S Confessions^ qu'il n'a jamais entendu le chant du Rossignol sans être vivement ému. Le naturaliste latin savait les mœurs de l'oiseau, il j a dix-sept siècles, comme nous les savons aujourd'hui ; mais la m/thologie grecque a erré sur son compte. La tradition mythologique s'est trompée, pour avoir fait de Philomèle le type d'une princesse athénienne célèbre par sa beauté, à qui son beau- frère aurait infligé un outrage et puis coupé la langue pour l'empêcher de divulguer son crime. Ce signalement de princesse de sang royal, belle et muette, ne reproduit aucunement les traita du Ros- signol, qui n'est ni beau ni muet, et qui d'ailleurs serait parfaitement incapable d'égorger un neveu pour le faire manger à son père, comme le fit, dit m •m ■m l m m ; ■4 'ilh . Il ii:-^-*' —266— riiistoire, la princcBso outragée. D'où jo crains fort que ceux qui ont cru d'après la fable que la romance du IlosBij^nol était une complainte sur leà malheurs do Philoinèlc et sur la perversité de Té- rée, n'aient été dupes de leur crédulité. La ro- mance ou plutôt le nocturne du Rossignol n'est pas une complainte, mais bien • une élégie amoureuse écrite pour une voix seule par un maestro passion- né. Et la passion brûlante qui rcspiro en ce poëme et empoche do dormir l'infortuné inamoratOy est la double jalousie de l'art et de l'amour. Le Rossignol, en effet, ne chante pas seulement pour attendrir le cœur de sa maîtresse et charmer ses ennuis ; il chante aussi et surtout pour qu'on l'admire et pour qu'on l'applaudisse ; il chante pour faire taire ses rivaux, pour les écraser sous le poids de sa supériorité, pour les tenir à distance du canton qu'il s'est adjugé. S'il n'atteint pas ce der- nier but par la force de ses poumons, il a recours au combat ordinaire, au combat corps à corps ; car il faut d'une manière ou de l'autre qu'on lui fasse place nette. S'il est vaincu dans cotte nouvelle rencontre, il s'expatrie comme le Pinson et va bien loin cacher sa iionto. Beaucoup meurent sur le terrain du dépit de la défaite et des blessures reçues. On ne comprend pas à première vue, qu^^le épéo aussi offensive qu'un bec de Rossignol ou de Rougo gorge puisse donner la mort, mîiis le fait se repro- duit si fréquemment qu'il n'est pas même contesta- ble. L'habitude des duels à outrance se retrouve jusque chez les Fauvettes proprement dites, qui ont l'esprit moins batailleur que les Rossignols, et chez les Roitelets qui ont le bec encore plus mou et en- core plus iuoftensif que les Fauvettes. La quainzaine qui suit l'arrivée des Rossignols parmi nous est l'époque habituelle de ces joutes ter- ribles. Les mâles dans ces espèces précèdent les femelles d'une semaine ou deux, afin d'avoir termi- né leurs querelles pour le jour où celles-ci arrivent, et pour être en mesure d'offrir un établissement convenable aux belles voyageuses en quête de ma- ri?. Ainpi procèerpétuelle de l'esprit des Kossignols vers le ))rogrès et la perfectibilité, que quelques-uns des mieux doués acquièrent des talents supérieurs qui leur assurent leur monopolo des honneurs et des places. Heureux sont les fils do tels pères, car ceux-ci naturellement jaloux de per- pétuer l'illustration de leur nom et de faire souche de virtuoses, se font un plaisir et un devoir de pous- ser leurs héritiers dans la voie du succès, en les ini- tiant à tous les secrets de la méthode et à toutes les rubriques du métier. De là l'illustration séculaire de telles ou telles familles de tel ou tel canton, do la famille des Rossignols de Romanville, par exem- ple, ou de celle des fauvettes à tète noir d'Auteuil. Mais de môme qu'il est pour les Rossignols des con- trées privilégiées où semble s'être réfugié l'atticis- me du beau langage, il est des Béoties par contre où fleurit le patois et dont les malheureux 'ndigè- nes n'émettent pas une note qui ne devienne aussi- tôt le texte de mauvais quolibets. Les Fauvettes du bel air sont peut-être plus impitoyables encore pour le purisme de la phrase que les jolies parleuses des salons de I^aris.. iiechsteïn, naturaliste aliemand, qui a fait sur l'histoiro dos Fauvettes do profondes études va jus- r3 ;» i' 'fl If*' <'î. —268— qu^à affirmer quo le chant nocturne est un privilcgo aristocratique, appartenant à certaines familles de Rossignols, mais non à toutes, et se transmettant par le sang. Le chant d'un Rossignol parfait renî ferme habituellement vingt-quatre strophes, sans compter les ornements et les fioritures dont l'artiste brode ses finales. On a calculé aussi que la portée de la voix du Rossignol égalait celle de la voix de l'homme et s'entendait de plus d'un kilomètre." Malgré le témoignage de Charlevoix, de Leclerc et autres, nous pouvons affirmer sur l'autorité de Vieillot, Audubon, Wilson, Baird, que le Canada ne peut réclamer l'O.phée du vieux monde : Il y a dans Vieillot, un passage assez curieux et que nous croyons peu connu. " On ne doit pas s'étonner, Vécrie-t-il, ei les Européens qui habitent l'Amérique, ont donné le nom de Rossignol à la plupart des oiseaux de cette partie du monde, remarquables par un gosier écla- tant, et particulièrement au Troglodyte aedon, puisque la plupart dos personnes qui connaissent le ramaore du Coryphée de nos bois, se font une idée fausse de sa taille et de son plumage. Les uns le supposent gros et grand d'après la force et l'éten- due do sa voix : d'autres croient qu'il est paré de brillantes couleurs, et beaucoup ne peuvent se per- suader que ce soit un petit oiseau revêtu d'un vête- ment tres-modeste. Mais notre Rossignol se trouve- t-il réellement sur le nouveau continent ? On le croira, si l'on s'on rapporte à Lepage Dupratz * qui fait mention d'un Rossignol qu'on rencontre à la Louisiane: à Charlevoix, qui désigne sous le même nom un oiseau du Canada, mais qui n'a que la moitié du Chant du Rossignol d'Europe ; au père Leclèrc, qui l'a vu dans la Gaspésie ; enfin à un médecin de Québec, qui a mandé à Salerne que notre Rossignol se trouvait au Canada comme en France, dans la saison. • v^ut;' î -.i " Ces historiens ou voyageurs n'auraient-ils pas Histoire de la Louisiane. —369— ' i! ego B de tant ren* san» tiste )riée IX de clerc té de inada ux et si les 111 é le j cette r écla- aedon, ^ent le idée uns le réten- ré de \e per- vôte- rouve- )n le ratz * lire à bus le la que le ; au Infin à \e que le en Is pas confondu notre Kossignol avec d'autres oiseaux, d'après quelques analogies dans le chant ? C'est de quoi mes recherches ne me permettent nullement de douter, ainsi que je le prouverai ci-après. Ce- pendant Queneau de Montbeillard dit, qo il est pro- pable que le Rossignol habite aujourd'hui l'Améri- que Septentrionale, et que trouvant le climat peu favorable soit à cause des grands froids, soit à cause de l'humidité, ou du défaut de nourriture, il chante moins bien au nord de cette partie du monde qu'en Asie et en Europe. En supposant que cette transplantation ait eu liçu de la manière qu'il indique et qui me parait presqn'impossible, le Rossignol se montrerait dans le nouveau continent tel qu'il est sur l'ancien, puisque les causes préten- dues de dégénération n'existant pas dans la saison où les voyageurs cités ci-dessus ont cru le recon- naître, elles n'auraient pas nui à sa voix. Elles ont lieu, il est vrai : mais alors les oiseaux à la fin de l'Amérique Septemtrionale se trouve sous la zone torride, et certainement le Rossignol, qui est de leur classe, agirait comme eux, s'il habitait le Canada, et ainsi qu'il le fait lui-même dans le nord de l'Europe ; il irait donc passer l'hiver dans les régions Méridionales, où l'appellerait la pâture dont à cette époque il serait fruste d'^ns son pays natal, et n'y reviendrait qu'au moment où ces causes ces- sent. La nourriture ne lui manquerait pas alors plus que dans nos contrées, car les insectes y sont au moins aussi nombreux et assez petits pour que des oiseaux entomophages dont le bec est moms fort et moins bien orné que le sien, puissent en faire leur proie et en nourrir leur jeune famille. De plus, la température du Canada, bien loin d'être froide et humide dans la saison où il l'habiterait, y est saine et chaude. Le collaborateur de Buffon ajoute, pour appuyer sa conjecture, que l'on sait d'ailleurs que le climat de l'Amérique et surtout du Canada n'est rien moms que favorable au chant des oiseaux ; c'est ce qu'aura éprouvé, selon lui, notre Rossignol transplanté à la Nouvelle France. Cette I., i —270— assertion n^esi nullement fondée pour U nord d« V Amérique^ puisqu'il p a au moins autant d'oiseaux chanteurs qu'en Europe^ et que leur ramage bien loin d^être inférieur^ est aussi variée aussi sonore et aussi mélodieux ; il faut néanmoins convenir que le Rossignol n'y a point d'émulé ; mais nos Grues, nos Bruants, nos Fauvettes, nos Pinsons y trouve- raient des concurrens dignes d'eux et môme plu- sieurs y rencontrerait des maîtres. ; " Quoique le nom du Rossignol ait été donné à quelques oiseaux de cette partie du monde, il n'in- dique point l'esjpèce du Rossignol proprement dit ; en effet, celui de Dupratz est le moqueur de cet ouvrage, (le moqueur de Virginie) lequel porte aussi le nom du Coryphée de nos bois à Saint- Domingue ; le Rossignol de Virginie est la Loxie huppée ouïe Cardinal dont je fais la description dans le tome II; celui de l'Amérique d'Edwards, une Fauvette de la Jamaïque, laquelle diffère du Rossignol d'Europe par son plumage et dont le chant n'est pas connu. ViTilliam fiartram donne aussi le nom de Philomela, à un petit oiseau jaune que je soupçonne être la Fauvette tachetée * ou celle à tète jaune, d'après la description de son cha- peron jaune ; le Rossignol de Charlevoix, de Le- clerc et du médecin de Québec n'est autre que le Troglodyte aedon, ainsi nommé au Canada, à la Nouvelle Ecosse et ailleurs par les Français et les Américains, vu que son ramage a de l'éclat et de la mélodie, quoique ses phrases soit plus courtes et moins variées que celles de notre chantre des bois. Malgré cette infériorité de chant, cet oiseau a des droits au nom de Rossignol, surtout si on compare son gosier à celui des autres petits volatiles du môme pays, et il est vraiment le seul qui puisse l*y remplacer. ; • • ' . • r - ' " Il diffère si peu par son plumage et sa taille I0 notre Troglodyte, qu'on le distingue difficilement au premier aperçu ; aussi familier, il semble ne se I/Oieean jaune du Canada. rd dé seaux ! bien /)re et T que >rue8, rouve- 5 plu- tnné à il n'in- it dit ; de cet porte Saint- , Loxie ription Lwards, ère du lont \t donne 1 jaune le * ou ►n clia- ie Le- que le , à la et les |t et de irtes et is bois, a des impare (les du (sse l'y ille lent au ne 80 —271— ]>laire que près do la demeure do l'homme ; il suffit do lui procurer les commodités qu'exige la position do Ron nidf pour être sûr de l'attirer dans un jardin, et qu'il y viendra nicher tons les ans, si Ton ne détruit pas sa couvéo. Il mérite la protection que les américains lui accordent, car il n'est aucunement nuisible, puisqu'il ne vit que de larves, de crysalîdes, de petits insectes et que c'est le seul oiseau chan- teur qui se fixe dans les villos Son ramage est aussi fort aussi sonore que celui de notre Pinson, Fringilla cœlcbs, mais plus moelleux, plus étendu et {)lu8 varié. L'Américain qui n*a pas cet oiseau près de sa demeure et qui désire l'y fixer lui cons- truit au printemps une petite maisonnette ; d'autres pour le même motif attachent une callebasse con- tre leur maison ou au bout d'une perche qu'ils pla- cent au milieu de leur jardin. Ce réduit reste rarement vacant ; car les jeunes couples étant for- cés de chercher, à leur retour du sud, un canton qui les isole de leurs semblables, s'en emparent aussitôt. Tout ce qui est clos ou obscur leur con- vient." , Trêve de textes. -< Que conclure de toutes ces autorités ? Que notre Rossignol canadien, n'est ni le Rossignol d'Europe, ni même le Troglodyte aedon que Vieillot décrit, espèce fort répandue aux Etuts-Unis et au Haut- Canada, mais rare dans le Bas Canada. Le petit Ménestrel* qui en avril dans nos campa- gnes proclament si mélodieusement le retour du printemps et de la verdure, celui que nous appelons le Rossignol, appartient à la tribue des Pinsons. Quel est celui parmi nous, qui après un rude hiver, peut sans émotion entendre son doux ramage, cet accent de la patrie, qui mi*'ine au vieillard, rappelle les lieureux jours de si jeunesse, le temps qui n'est plus, " l'âge des long espoirs et des roses pensées, où tout fleurit et chante au dedans de nous. " Audubon et Brewer semblent croire qu'il y a • Ce Pinson s'est niontr<^ cptfe anii^e vera !•• 1er avril. Le prciuior Merle, 1p 16 du tiiême mois. i h m !■!. '*!' ' 1 i —272— deux espèces qui portent le même nom — rune làtit dans les buissons, l^autre à terre. Uune seiait Toi- sean connu à la campagne sous le nom de Rossignol et l'autre sous celui de Kossignol de Rets ou Gue- rèts ; mais ceci est un tout autre oiseau, (c'est le Bay winged Bunting de Wilson) dont nous parle- rons au chapitre suivant. Le mâle a les couvertures supérieures d'un gris jaunâtre, striées d'un brun noirâtre et roussâtre ; il a sur la tète trois bandes longitudinales d'un gris blanc, les pennes d'un brun foncé, frangées d'un roux brunâtre ; les pennes do la queue d'un brun clair, frani'ées d'une couleur plus claire ; la gorgo blanche, piquée de brun grisâtre sur chaque côté: les parties inférieures blanches ; le devant du cou avec des teintes roussâ!res et barré de brun grisâtre. Le bec est fort. Longueur totale 6 ; Envergure 8j. ' """ ' Le Rossignol, l'automne venu, émigré vers les Etats du 8ud, après avoir élevé trois couvées do jeunes en Canada — la mi> . Dimensions du mâle 6x9. ! './iv, « g ■» \jx,ij<>»l Ji'^ i!H : .^ LE TANGARA ÉCARLATE. * U i ^i^ isii, t:i ;i:/f\^ï r., Salut, bel étranger, habitant de ces rives brû- lantes où Montezuma, où Cortez tinrent jadis le sceptre, aussi bien que de celles où Washington ili * No. 220. Pyrunga rubra.— Baird. Pyranga rubra.— Av dis jx. -279— I en* rent mes- îoier celle son i les fijra- ^lait dans îhan- >urla ore les l son \ aux rtram, s. )buate ippar- piseau ivité : ur et ères ; même de lui replet d'apo- 18 bru- idis le ington fon'la nu grnnd ompiro ! Qiio no vions-tu plus êou* vent sur nos bords étaler ta royale livrée, ton man- teau écarlate, ton bonnet Phrygien ? No crains rien ; si l'emblôme do la liberté que tu i)ortes sur ton chef, n*ost pour ton pays natal qu'une aspiration ou un reproche, pour ta patrie passagère, il symbo- lise une douce réalité. Nous n'avons pas à t'oftVir les fleurs du sassafras, le% fruits de l'oranger, l'om- bre des magnolTas ; mais en revanche, un grand peuple t'assure un asilo inviolable, un n^Me (yae ton pays refuse à l'humanité, à cette poriion du moins dont la peau est moins blanche ! ! Nous avons nommé le Tnngara Écarlate. Plumage couleur de feu, et des ailes d'un noir lustré,* le Tangara Ecarlate a de plus un joli ramage qui ressemble à celui du Baltimore. 11 se nourrit de guêpes, de taons de baies sauvages, et fré- quente les grandes forêts. Il placera le berceau de sa future famille quelquefois sur un pommier : le nid est une faible structure dont des morceaux de filasse, de coton de lin et de l'herbe sèche font tous les frais. Il contient trois œufs bleus, marquéft de brun et de pourpre. Si l'on approche du nid, le mâle se tient éloigné comme s'il craignait qu'on le vit, tandis que la femelle voltige autour, en proie à un grand trouble. BufFon a confondu ce Tangara avec le Gros Bec Cardinal, espèce du Sud qui ne vient pas en Canada; il a prétendu s'étayer d'un passage de Charlevoix f qni ne s'applique évidem- ment qu'au Gros Bec Cardinal, et non à l'espèce présentement décrite. Ce bel oiseau n'est pas rare dans les forêts de l'ouest du Canada, il est moins abondant dans le Bas-Canada. Le vieux màle a le plumage entier d'un rouge écarlate ; les ailes noires foncé ; la queue noire, fourchue et terminée d*uno frange blanche, et les bords intérieurs des plumes des ailes, presque blancs. Le bec est fort, trgpa et * Voilà sans doute "ces oiseaux rouges et Qoira " qv ;? le vieux Gouverneur des Trois-Rivièrcs avait remarqaéf . •—(Histoire Naturelle et Véritable de la Nouvelle France.) t Voir la page 76, do la première partie de cet ouvwge. S M i: i P'i ' .: K ■l : P. ■ —280— <î'un jaune couleur de corne ; mais cela varie selon les saisons. Il mue en août et change son plumaga rouge pour un vert jaunâtre mêlé de roux : c'est ton habit de voyage. L'iris est couleur de crème ; ler pieds et les jambes bleu claire. Ix>Dgueiir totale, 7 ; envergure, lOf . La femeile aie dos vert, le ventre jaune ; la queue et les ailes brun noirâtre^ frangées de vert: le plu- mage des petits ressemble à celui de la mère. i - "4" LE TANOARA VERMILLON.— LE ROI DE» OISEAUX. * ??...', (The Summer Red Biid.) , J ^' ^ < L^intérieur de nos grands bois nous présente à de rares intervalles pendant la chaude saison de l'été^ des individus de cette belle fAmîlle, *^ ces oiseaux tout rouges comme du feu" dont parle le Gouverneur Boucher, l'aristocratie de la tribue ailée, que l'on rencontre pendant quatre mois do l'été, dans le» forêts ombreuses de la Louisiane et des Caro- lines. On ne saurait concevoir rien de plu» éclatant, de plus magnifique que le Summer Red JSird, Auquel le peuple a octroyé le titre glorieux de Roi des oiseaux. Lorsque perché sur un rameau vert, il étale aux rayons du soleil sa livrée res- plendissante, c'est une vraie vision orientale. La na- ture, avare de ses dons, lui a néanmoins refusé la haute prérogative du chant. Ceux qui visitent nos climats sont des ** accidentels*^ séduits par la douce température de juillet, ou bien des voyageurs enr trainés sur Taile de Tautan, loin de leur véritable patne. ,■ ^k"-^ [■■>\\::-\ ^-t -c,. ': Ils vont du haut d*un arbre au haut d'un autre Arbi'ey préférant lespins, les grands chênes. Quand r* No. 221. Pyranga nestiva. — Baird.' > . ^ .., . Pyranga aestiva. — ^Audubom. t Histoire Véii-italno et Naturelle de la nouvelle France, -281— nago c'est ime ; jueue 3 plu- DE& .• r e à de rété, IX tout erneur le Ton LUS k» Caro- plu» eux de ameau le res- Irana- usô la it nos dow<îe 8 enr ritabld autre Quand France, ils émigrcnt, ils planent bien haut dans les airs pendant le jour et s'abattent au crépuscule sur lacime touffue des arbres de haute futaie, où ils font enten- dre un petit cri sans harmonie. Ils se nourrissent d'in- sectes et de gros coléoptères quMls attrapent au vol ^t sans se poser à terre : ils aiment aussi les fruits sauvages. Il placent leur nid quelquefois sur un rameau qui traverse le chemin, quelquefois dant •une clairière dans les bois, sur une branche horizon* taie à peu de hauteur de terre. Ce nid se compose à l'extérieur de coton, d'herbes sèches, doublé de £n foin ; le tout mal bâti. La femelle pond qua^ tre ou cinq œufs d'un blea clair ; Tincubation où Iq mâle et ta femelle prennent part, dure douze jours. Les jeunes lie revêtent que la troisième année les couleurs éclatantes des vieux mâles ; leur plumage pendant la jeunesse est varié de jaune, de vert et de Touge. Audubon a essayé en vaisi d'élever les jeunes pris au nid. " ^ ' "- •■ «^ -* ' '' •- >'>'i La femelle est d'un brun jaunâtre ; elle n^^a pas les couleurs vives du mâle, dent le plumage entier ?': LA CORNEILLE. • (Orow). • T.- ,'.-, T •) La Corneille est un des oiseaux les plus ré- pandus en Canada, comme elle l'est dans le reste de l'Amérique, on pourrait ajouter le monde entier: de là le mot de l'Ecossais, fier de l'ubiquité de sa • •- - .. Il ■ ■. -- ■ —- -■ ■ - — ■ ., . M— ■^, ■ii.,,^i,_ ,.■ ■., m^« ■ ip ■ ■ ■ • No. 426. Corvus amen'canus. — Baikd. CorvuB americanas.'— AuDUBoif. "^ ''• •' ■' f phT*" f —282— race, ^' que l'on xïq saurait parcourir «ous la caiolU Ue» cieux, uu pays où l'on ne rencontre eu même temps un Ëcossais et une Corneille." Elle fait un nid de branches, de mousse et de crin, qui se voit au loin, au haut des sapins et des épinettcs, sur lali&ière des forêts ; les œufs sont au nombre de quatre, d'un vert pâle, tachetés de petits points olivâ- tres. Le mule veille attentivement pendant que la fe- melle couve et donne l'alarme si quelque danger se présente. Elle arrive dans nos campagnes à la fin de février ou au commencement de mars, et devance le printemps de quelques semaines, si la température est douce : quelques unes, probablement les octo- génaires ou les plus infirmes, sont sédentaires eu Canada ot pendant des hivers rigoureux, il n'est pas rare d'en trouver mortes d'inanition ou de froid. Une bande de Corneilles a hiverné cet hiver mê- me dans une grange isolée dans le village de Mont- magny, se nourrissant de blé et d'avoine ; des dé- fauts de construction leur avaient permis de pénétrer par les fondations ;, une fois entrées elles y restèrent. M. Glackemeyer décrit, d'une manière plaisante les délibérations, qui l'automne précédent leur dé- part : .... " Je fus témoin, dit-il, il y a trois ans, du départ, des corneilles pour leur migration d'automne ; j'en- tendais un croassement extraordinaire et me diri- geant du côté d'où venait le vacarme, j'aperçus sur la clôture un bataillon noir. Il y avait un nombre considérable de ces oiseaux ; ils se touchaient sur le bout des piquets, dans une étendue d'au moins troia arpents. A l'inflexion de leurs voix, on voyait bie» qu'il s'agissait d'une affaire de grande importance ; chaque orateur paraissait donner son avis ; et, sem- blable à ce qui arrive quelque fois dans les délibé- rations d'autres bipèdes, de temps à autres plusieurs parlaient à la fois : pourtant il était évident qu'il régnait un certain ordre. 11 y avait parmi, des Papineau, des Morin, des Lafontaine, des Stuart, des Aylwin, etc., etc. Une grosse, perchée »ur une souche plus élevée que le autres, était W \-<> ', ' j*eii- —283— général de rariiiee ; elle avait figuréo Bansdoute^ k Ohateaugay^ car on paraissait avoir une si grande confiance dans sa valeur, que Von bavardait en sa présence sans la moindre crainte : enfin, après de longs débats, l'une d'elles, à In mine intelligente, peut-être était-ce le premier ministre, s'éciia : "C'est assez, partons ; si nous restons upies, nous n'avons rien a craindre." Aussitôt toutes les corneilles prirent leur essor pour ne revenir -qu'au printemps suivant, chaque famille dans le même bocage qu'elle avait occupé l'année précédente ; car elles y re- viennentimmanquablomcnt,etsi des étrangères cher- chent à s'y introduire, c'est une guerre à mort. " La nature a doué la Corneille d'une sagacité éton- nante pour découvrir le danger : on dit communé- ment que les Corneilles sentent la poudre et le fusil à un mille de distance : le chasseur, à moins do se cacher, ne saurait les tirer que sous le vent. La Corneille est un oiseau si peu aimé, si peu populaire que, sans sa rare méfiance, l'espèce en serait éteinte depuis longtemps, tant elle a été per- sécutée par le genre humain. Aux Etats-Unis, on a mis sa tète à prix, comme celle du loup, de la panthère, etc. Elle se nourrît d'insectes, de grains, de mollusques, de charogne, de poisson mort. Sur le littoral du St-Laurent, des nuées de Corneilles visitent deux fois par jour les grèves à basse marée, pour enlever le poisson dans les pêches que l'on y tend : une île en particulier, l'île aux Corneilles, tire son nom du nombre extraordinaire de ces noirs volatiles qui y séjounient, c'est le chef-lieu de la tribue. Ces oiseaux font des dégâts horrib' > dan» les champs fraichements ensemencés. En sey • mbre, leurs dévastations sont fort préjudiciables au culti- vateur. En juin et juillet elles se faufilent dans la basse cour * et enlèvent les jeunes poussins, mal- M:ï\à ■:'(iM3 * Voici un fait attesté par un Observateur exact : '* J'ai été moi-même victime de la propeuaité do cet oiseau vorace : le printemps dernier, j'avais mis mes ca- nards près d'un ruisseau, à une assez grande distance de ma maison ; ils cessèrent aussitôt de nous fournir des s2 {■«, —284— gr6 la résiBtanco do leur mère, pour nourrir leura petits : gouvent la poule réussit à repousser l'agres- seur. Plus d'une fois nous avons été tômoin des bruyants conciliabules, dont les Corneilles accom- pagnent ce que nos cultivateurs appellent, Noces de Conieilles. Cela à lieu ordinairement dans l'a- près-midi ; le vacarme, une fois commencé, acquiert un crescendo rapide et deviout bientôt assourdissant. Après avoir, pendant une demi-heure, sillonné l'air en tous sens, au-dessus d'un grand sapin, la bande entière s'abat sur ses rameaux. Leur sombre plumage sur la verdure de l'arbre, présente au loin un singulier spectacle. Un grand sujet de jubila- tion pour les Corneilles, c'est Ta découverte en plein jour d'un Chat-huant ou duc de Virginie, espèce nocturne et qui ne laisse pendant le jour ses épais fourrés que pour cause majeure. Le ban et l'ar- rièro-ban des Corneilles se bat immédiatement dans tout le canton : de noires coh'ortes arrivent de toutes parts à la fête. S'il se trouve un Geai ou un Titiri dans le voisinage, il s'enrôle comme escarmoucheur léger, pour harasser le hibou en le becquetant d'en haut, tandis que les Corneilles voltigeant autour, lui tirent, en passant, la queue ou les plumes, ou bien le frappent avec leurs ailes. Le brigand, perché sur Une grosse branche, se tient immobile, et dans un morne silence, il semble méditer une vengeance éclatante dès que la nuit se fera. Ses agresseurs le pressent-ils de trop prêt, il fait claquer son bec, et rouler ses gros yeux jaunes. Enfin, no pouvant y tenir, il s'élance dans les airs et gagne d'un vol in- certain le plus prochain buisson, le taillis le plus impénétrable et se soustrait de cette sorte au martyre qu'on lui avait réservé. -' . v- - • • (Bufs ; en vuiu loa cherchait-on. jusqu'à ce que nous nous aperçûmes que les corneilles se les a]ipropriaient. Elles se plaçaient sur le haut d'une cheminée en ruines, près des buissons ou les canards avaient fait leurs nids et guet»- taient lejmpmeiit où ils pondaient pour enlever les obuIs, même avant que la pondeuse les eut laisués, et faisaient ainsi, tous les matins, un bon déjeuner aux dvpens dn mien. — (Ed. Glackemeycr, de Charlesbourg) —200— Celte haine implacable des corneilles et de cer-* taitks autres oiseaux pour le hibou, a 6t6 le suiet d'une singulière expérience que nous fîmes ce pnntemps. Nous attachâmes up duc empaillé au naut d*un grand orme qui ombraffe notre demeure; ceci avait lieu le soir. Le lendemain, dès Taube, la fa- mille entière fut éveillée par le plus diabolique va- carme, que nous eussions entendu depuis bien long- temps. Il fut facile d*en découvrir la cause. En ouvrant la fenêtre, nous vîmes une nuée de cor- neilles, entourant en tous sens Toiseau de nuit ; les unes le frappaient avec leurs ailes à la figure, mais en prenant toutes les précautions du monde pour se garantir des griffes du monstre. Quelques-unes Ï^lus hardies, se hasardèrent snr la branche où était e duc, et se traînant avec précaution, elles le sai- sirent sournoisement par les plumes de la queue, qu^elles essayèrent de lui arracher une à une, mais non sans crainte qu^il ne se retournât, puis elles s'envolaient bien vite après chaque tentative : plut tard, voyant que Toiseau ne résistait pas, les plus braves l'attaquèrent de front avec leurs ailes et leur bec, et elles ne cessèrent que vers huit heures du matin, lorsquVIes l'eurent entièrement culbuté. Vennemi étant en déroute, les Corneilles se dis- persèrent dans Spencer Wood et dans le Bois-Go- min, pour revenir le lendemain réitérer le même tapage, car nous avions rétabli l'ennemi de la veille. Même résultat chaque jour, pendant trois semaines mais avec moins de Corneille ; ces oiseaux ayant, enfin constaté à n'en plus douter le décès du duc, la paix se rétablit. Quoique défiante, * la Corneille aime à séjourner dans les bois qui l'ont vu naître : il y en quatre ou cinq qui fréquentent chaque été * On lea capture au moyen de corneU -de fer blanc oa de carton^ induits ft l'intérieur de glu. de résine on de gou* (Iron : un fragment de viande ou de poisson est jet^ dedans r Margot» dans sa voracité, plonge le Dec dans le cornet, qui l*meapu^(mne. Elle s'élève de suite perpendiculairement à perte de vue, pais elle retombe à feype, épuisée où ou la décoiffe et ch on la prend. (Note de Yf^itîtaf.) e3 *■ ;■ '-2S6- clopuis plutiour» années, notre jardin ninni qu'une prairie avoisinante. I^ersonne no loi moleste ; elles arpentent le terrain en touH sens, jusque sous nos fiftnètres, surtout le matin ; on dirait qu'elles fonl partie du fonds mémo, ud^cripti ylebac, mu-i. hn^i La Corneille est d'une bonnètetô fort sitspecte : Tétat de domoscité déveloi)pe ses habitudes perver* ses. " Oiseau criard, filoux* vorace et coriace , '* c*est un des grands fléaux do l'agricultun?, dit Tous- senel, un dôterreur de graines, un voleur do cériBos, un assassin de levrauts, de perdreaux, de lapins^ J'en ai tué quelques-unes et je no m'en rapas pas ! '* Margot prise au nid, se familiarise au point de con- nattre tous les membres do la famille, et fuit les - étrangers ; elle ne se fait aucun scrupule do dérober les objets brillants, les couteaux, les culliers, etc. La Corneille du Canada beaucoup plus petite que le Corbeau est d'un noir * luisant a reflets bleus et pourpres ; le bec noir et les pieds noirs et couverts en piartte de plumes tombantes; les bouts des ailes' * On ndin «enAle un fait lingalier : il ne l'agit pss pré* ciBémêDt de laaécooverte du Mvrle blanCy mais de Tappa- rition en 1847, à Sainte Anne des Monts, comté de Gaspé, d'àhéCorrieille blanche : "Véritablèobjét dé Cfiriosilé potir* les popiilati'ons entières, on venait dé plàsièurà lieUes Toir ce phénoitiéne; Oette Gorneillie, éclose an milieu de sea noires compagnes dans un petit bois de sapins situé en arriére de la ifemeure de M. SàsseviKe, avait un pliitha^e blanc crêmd, stinà anenne trace d'antrer nuatitre : au rehto; elle aif^H exactemeUt la taille, la' forme, le «ri étl6s bàbl*' tudea des autres individus de soh espèce^ — ^(J^ C. Taobé»), On a remarqué (^es eUbino* dans tous les espèces ; mais c'est là première fois que nous entefidons parler de Cor-' néilld» blatibbes; quèiique Wilscm parle de Obrtiéaux blàhct' cAi'Islakide^ Un^cultivateur de Ste.-Foy, comté de Québec, vient* do porter chez M. Couper, taxidermiste de cette ville, une sou- ris'blanche: elle est évaluée à $4. d'où' l'on pent coi^ clur6 que parmi les rougeurs auisi bien que parmi le«' iVidividns dé l'ebpéce humaine, la >'■ • ♦sriii'-^^-^ .-•j» —287— ferin6t'% touchent presque à rcxtréinitô do la queuo qui est arrondie ; U quatrième plume primaire, la plus bngue ; les secondaires, échuncrées au bout et pointues ; Tiris, couleur de noisette. — ** Il existe des doutes, dit Baird, si notre Corneille est bien la môme que l'Européenne." lionguour totale 18 ; envergure 38, c • « .1. ,) - LE CORBEAU. fi''' n ' [ ' ' (Raren.) ' ** Le Corbeau est un oiseau célèbre, dont la tradi- tion remonte aux temps bibliques. Il figura au déluge où il sortit le premier de l'arclie, ftoarn'y plus revenir, rompant ainsi sans façon aveo 'humanité. Ce fut lui qui fut chargé de la mission délicate d^apporter au prophète Elie le pain quoti- dien, prôs du torrent de Cherith. Il occupa une place éiiimente dans la légende romaine, où il sauva pour la seconde fois la cité éternelle en se mettant du côté d*un chevalier gaulois et en jetant traîtreu- sement de la poudre aux yeux de ce dernier. Dans la légende grecque, c'est un Corbeau qui indique à Alexandre de Macédoine la route du temple mysté- rieux de Jupiter Ammon. " Je crois me souvenir, dit Toussenel, d'avoir rencontré un Corbeau dans rOlympe Scandinave où il occupe un siège tout près du loup Fenris, ou sur Pépaule d'Odin. Nous sa- vons que Rome et la Grèce radmettaient au premier rang des oiseaux dans leur conseil, ayant roreille des dieux ; quMls lui donnaient voix délibérative dans leurs assemolées politiques.^' Le Corbeau vit solitaire, vol bien et haut, et sent, dit-on, les cadavres d'une lieue. Son vol, les diver- ses inflexions de sa voix, et ses moindres actions, faisaient à Rome le fond de la science des augures, science que les Chaldéens avaient d'abord transmise • No 423 Corvus C&mivoras. — Baird. CorTus Corax.— AuooBOK. ,v . • - 84 ^ ., \ .. .. I' i ' fi. li :i \';à. —288— o;. aux Orées ; de là, olle passa aux Etrusques et plus tard aux Rbmains. Le Corbeau fut consacré par eux à Apollon, le dieu des Àugtireâ. Lés anciens ne soht pas' lés seuls qui aient étudié la science deft augures. Plusieurs nations modernes attribuent au Corbeau une connaissance surnaturelle de Pavehir. Shakespear le fait intervenir dans Othello^ dans The Tempes t et ailleurs, pour annoncer des mal- heurs à ses héros. La renommée tantôt bonne, tantôt mauvaise, du Corbeau ** anathématisé par Job et classé par Moïse au rang des animaux immondes,*-^ a fort in- trigué plusieurs pères de PEglise, notamment saint Jean-Chrysostôme, saint Augustin et saint Cyrille. " Saint Cyrille aime à croire que le Corbeau n^est pas aussi noir qu^on le fait et quMi n^a pas rompu avec Noé aussi brutalement qu'on le dit. L'historiographe d'Elie, saint Jean, semble douter que le Corbeau ait pu être le pourvoyeur du pro- ghète et donne une ingénieuse expliciition du fait, aint Augustin explique la dépravation du Corbeau, par la chute de l'homme et dit que si l'homme eût resté pur, le Corbeau ainsi que les autres oiseaux se seraient modelés sur lui."* Le Corbeau s'apprivoise facilement, imite le cri des animaux et la voix humaine, et aime à dérober les objets métalliques^ Sans être bien commun dans le Bas-Canada, on rencontre cet oiseau! fréquemment dans les chaînes des hautes montagnes qui bordent les rives du St.-Lautent. Les cimes sourcilleuses du Cap au Diable et de la Baie des Kochers, sur la rive nord du St. Laurent près de la Malbaie, ont de tous temps été renommées à cause des Corbeaux qui les fréquentent. Un nid séculaire, et qui a cté noté, si l'on en croit la tradition^ par les premiers mis- sionnaires de la Nouvelle France, existe sur le haut d'un bloc perpendiculaire de 150 pieds, à la Baie des Rochers, huit lieues plus bas que la Malbaie. Ce roc taillé a pic surplombe le fleuve : sa cime offre nn Toussenel. il'A —289— ))lan incliné : U pied de Thomme ne le mesura ja- mais. De temps immémorial^ on a vu ses noirs ha* bStants tourbillonnant au tour de son sommet et pé*- nétrer dans leur aire placé dans une fissure : leurs ex- ctémetits blanchissent la suiface du rocher et se voient au loin^ f?- or* Bans la pluâ' haute passe que Ton rencontre dans' le chemiin qui conduit an Saguenny, appelée Passe des Monts, et qui consiste en un passage étroit à' parois perpendiculaires hauts de 1500 pieds, les rauques cris des Corbeaux ont plus d^une fois ins- piré la terreur aux étrangers. M. Nairne, de la Mal« baie, mentionne cette circonstance comme un fkit bien avéré et journallier. Le Corbeau est fort commun à l'ouest de la provinee, nombreux même dans les environs de la chute de Niagara. Wilson prétend que là où il y! H beaucoup de corbeauXj il y a peu de comeilleft- etvice versa. Son séjour sur les bords des lacs' EHé et Ontario lui a fourni, dit-il, d^abondamtesi preuves de œ fait. Ils bâtissent nn nid fort et dtiràble sur des grands arbres. Ils se nourrissent^ dé charogne, de vermisseaux, de reptiles, de mol-* lùsques dont ils cassent Pécaille eti les laissant tch(nberdu haut des airs sur un rocher. " Grainds) del^ructeurs des œufe des autres oiseaux dans la' saison nuptiale," ils suivent, dit-on, le chasseur du ' dttribou et de l'orignal dont les restes leur fournis^ sent un banquet. Buffon prétend que cet oiseau orèye leâ yeux aux buffles et se perche ensuite sUr letkT'dos,' pour en arracher des lambeaux de chair j^alpitante et cela, plus par instincit de férocité que* pai^' le désir d'asdouvir sa faim: c'est là une dea! fablea nombreuses qu'il débite. ci..^' Le Corbeau se trouve dans toutes les parties; du^ niénâ& ; en Noirége^ an Groenland, a.v Kamehatka^' eiliittBsie, en Si^lâfie même, on reaeoutre le Cof^ beët^-^cepté^ dit Lathatp, dans le oerde arctique/ LetHs'èt Olaâc. Pont vv le 17 décembre 1804, d«ns le cours de leur célèbre voyage, pendant un froid' de 4i^ degréa audessous de O; -— ir. , _^.. (»(-..■ Mi -l'OO— m^i '^ ï,. 1 1 i -■ II ft été remarqué au Mexique, en l'artarie. Il abonde eo France, en Angleterre, à Owhyhâe, daui rOcéan Pacifique, au Bengal. Il pond de trois à six œufs verdàtres irrégulièrement tachetés de brun. ! Si le Oorl^eau, en domesticité, se défend très-bien contre les chats et les chiens ; lorsqu*on le laisse dans la basse-cour, il attaque et dévore les jeunes poussins jusqu^au dernier. Il atteint un fort grand âge et su- bit de singulières transformations dans sa livrée : le climat et les années en fournissent la solution. En Irlande et au Groenland, on en rencontre parfaite* ment blancs. ■ui\./,.A^ .frr^.--un--ï::M .4.1;; -urr^riM ?•( 'Vth " A Rome, après la victoire d'Actium, plusieurs Corbeaux furent présentés à Auguste et lui adres- sèrent cette phrase : Ave Cœaar, vicior imperator ' Salut à César, victorieux et empereur I Auguste les acheta fort cher. Un pauvre cordonnier, allÀ> ohé par la récompense, entreprit de dresser un Cor- beau de la môme manière, et, comme les progrès de son élève était lents, il répétait souvent d'un ton triste ; iPai perdu ma peine et ma dépense / Enfin le Corbeau put articuler la phrase adulatrice, et le cordonnier alla se placer avec son oiseau sur le passage d'Auguste : mais, celui-ci ayant dit quUl avait dans son palais assez de courtisans semblables, le Corbeau répéta la phrase quUl avait tant de ibis entendue : " J^ai perdu ma peiné et ma dépense / Auguste se mit à rire et Tacheta plus cher que les autres *. p Urpjj.'ïvf ffri'+-rU .>^.njiti^'l im .ffr».- ^ Le corbeau mesure 26 ponces de longueur ; envergure 50 pouces ; le bec est dur et fort, d'un noir lustré aveo une échancrure au haut et long de trois ponces ; les yeux sont noirs ; la couleur géné- rale est un noir lustré à reflets bleus, coiOeur d'acier; les parties inférieures sont nqoins lustrétp ; la quepe est arrondie et dépasse les ailes d'à-p6n-|urc(»-deQX ponoet; les jambes ont deux ponoes et . ■ Lecteur, nous avons terminé, pour cette année du moins, notre esquisse de' cette classe intéressante, les Passereaux : en contemplant les abîmes d'a- mour maternelle des parents pour les jeunes ; on recueillant les flots d'harmonie de ces locataires aériens ; en examinant les mystères de la migration printanuière et automnale, ainsi que les merveil- les du vol et de la nidification, comment ne pas nous écrier avec un aimable auteur : "Mélodieuses étincelles du feu d'en haut, où n'atteiguez-vous pas ? pour vous ni hau- teur, ni distance ; le ciel, l'abîme, c'est tout un. Quelle nuée et quelle eau profonde ne vous est T . ■^1 1!'|J 16» i i ! % ê ! -!}(! 'ml i ; iS:'!!!- m -298- If 'i; accessible t La terre dans sa vaste ceinture, tanl qu'elle est grande, avec ses monts, ses mers et ses vallées, elles tous appartient. Je vons en- tends sons Féqnatenr, ardent comme les traits dn soleil. Je tous entends an pMe, dans Tétemel silence où la vie a cessé, oi la dernière mousse a fini ; l'ours Ini-méme regarde de loin et s'éloigne en grondant. Vous, vous restez encore, vous vivez, TOUS aimez, vous témmgnez de Dieu, vons récbaul^ fez la mort. Dans ces déserts terribles, vos to«> chantes amours innocentent ce que l'homme appelle la barbarie de la nature." ^ ^ _ . . . .< ...... ■' ■.■ .ui^ ■^■^ r-;; V. r .■lit. i. jl'ii'ti Il ' -, ,. .<• vv ij-- »-\ * u p.' u < i fc(.'i.,I''-î>..*\.-i:'■• ' *--'^ -'^ ■ ■.'Ci:*- 1*^5*/'' ^ «- « »J- .«^.k <-» M ' 1' . v.- Ai'' ii.i -299— *-u i ^y IV ORDRE. ■>^ *^ LES OALLINAOÊS.— LES COUREURa v, ^* Gloire à Diev, dit Teussenel, q«i créa la tributt •des Courears, charmes du palais et des yeux, splen- deurs des forêts et des plaines, délices de la table, nourrice du riche et du pauvre V - i - : . ; ** * Uordre des Gallinacés est le plus utile à rhomme ; la nlupart des espèces qui le composent «ont sueceptibles de domesticité ; plusieurs peuplent nos basse-cours ; d^nn autre cèté, les espèces sau- vages nous fournissent un gibier très estimé. Les Oallinaeés, dont le type est notre Coq, ont le port lourd, les ailes, courtes et le vol difficile ; il n'en est saucun qui chante agréablement. Ils sont presqu^en* tiè rement granivores ; cet ordre tient aux ^assc- oreaux par les Pigeons et aux Echassiers par les Perdrix.^ Elle se distingue aussi par ses habitudes pulvératrices, et par le pnvilége qu'ont presque tous les petits de cet ordre de courir en sortant de l'œuf?* Tribue fort nombreuse dans le vieux monde, Baird f la fait consister de trente-cinq individus pour ^Amérique Septentrionale. ! 1*1 À , 4 i .II'' itr •■•lii.' if \ ; if m : i»i LE PIGEON DE PASSAGE. % (Passe nger Pigeon.) Le Pigeon de passage connu des paysans sous le aom de Tourte^ sans être aussi abondant mainte- nant dans le Bas-Canada, qu'il Tétait autrefois, ne laisse pas d'être très répandu pendant la saison des fruits. ** La tête est d'un bleu d'ardoise, et cette teinte, parsemée de taches noires et bmnes, domine •* Lesson. . ^ Lemaoût. I No. 418. Bctopiates migratoria. — Baird. Botopiates migratont.-^AuDVBov. -noo- I i;u' i^i |»luniago do rOisoau ; lo cou est orné de» ilin bulles couleurs : lo vert, lo pourpre, l'ccar- ato y biillent avec des Duanees iiiol)ilea magnifi- ques; lo Ijod est d'un blanc pur ; les deux rectriee» internic'diaires sont noires et les .'lutrcs blanches ; Je be(; ot les onpiles sont noirs; l'iris, oranitô. Le rif^'eou de passaij;e, bo nourrit des fruits do l'éra- ble, de l'orme, du mûrier, du jxtirier sîiuvage, du sar- rasin, du chêne, du hêtre, de froment et do riz. Il émi^-jo du sud au noid, et de l'est à l'ouest, depuis Jo golfe du Me.'iique jusqu'à la l>aie d'IIudeon, et ces mii^rations sont reii'lées, non sur h.'s vicissitudes des saisons, mais sur les moyens de subsistance qui lui offrent les contrées où il voyage. On a tué à "New- York des Pigeons do passage, et l'on a trouvé dans leur gésier du riz rpii n'était: pas encore altéré par la digestion. Or, ils n'avaient pu manger co riz que dans Li Caroline ; et comme les aliments les plus difficiles à digérer no peuvent résister plus do douze heures à l'action du jus gastrique chez ces animaux, on a conclu qu'ils avaient en six heures parcouru quatre cents milles, c'est a-dirô vingt-cinq lieues par houre, ou plus d'un raille par minute. , . _, .^^^^..^.f... ,. ., > .-. ..t Leur vuo n'est pas nioîhs puissante que leur vol ; ils découvrent, du haut des airs, les fruits et les graines qui peuvent les alimenter ; et si, par acci- dent, les arbres qui les nourrissaient l'année précé- dente n'ont pas fructifié, on les voit passer outre, et poursuivre leur course vers des contrées plus fertiles. Mais ce qu'il y a de plus surprenant dans l'his- toire des Pigeons de passage, c'est le nombre des .individus qui composent leur légions voyageuses. !Ceci se voit encore chaque année dans certaines .localités du Haut-Canada, tel que le district de ^Niagara. Audiibon, parcourant leKentuchy dans l'automne de 1813, en vit passer au-dessua de sa tèle cent soixante-trois bandes en vingt minutes ; à la lin, dit- il, les bandes se touchèrent, et un immense nuage do Pigeons lui déroba la lumière du soleil ; pendant i! ! # ffri*», ni 'Ji^'S:. —801— ) des 'ccar- gnifi- trice» ches ; l'éra- u sai" z. Il Icpuis «ou, et itucles co qui tué à trouvé altéré gor co iments 3r plus ) chez en six à-dire e par ir )V vol; et les acoi- ^récé- tre, et ertiles. l'his- e des ^•euses. taiues ict de itomne te cent in, dit- age do endnnt cette éclipse d'un nouveau genre, la flente des logeons tombait comme une neige épaisse, et lourn ailes produisaient un siftlcinent monotone qui pro- voquait le sommeil. Fwo calcul que lit Audubon pour évaluer la quantité do ces Oiseaux lui donna un résultat effrayaii^ " Supposons, dit-il, une colonne d'un mille do bu'geur; supposons qu'elle effectue son passago en troi« ji-aios : comme sa vitesse est d'un mille par minute, -ta longeur sera de cent quatre-vingt milles, composé chacun do mille sept cents soixanh? verges : si chaque vergo quarrée est occupé par doux Pigeons, on trouvera que le nombre de ces Oiseaux est un milliard, cent quinze millions, cent trente-six millo (1,1 IS.iaO^- OOO). Or chaque individu consommant, dans une journée, une demie pinte de fruits, la nourriture d'une bande exige huit millions sept cent douze mille (8,712,000) boisseaux de graines par jour. ' Les troupes émigrantes se tiennent bien au-dessus de la portée d'une carabine ; dos qu'un Faucon vient menacer leur arrière-garde, les rangs sont serrés ; une masse compacte se forme, exécute les plus belles évolutions aériennes, se précipite vers la terre avec l'impétuosité d'un torrent ; puis, lors- que ses z'zags multipliés ont lassé la persévérance de l'ennemi, elle rase le sol avec une vitesse incon- cevable, et se levant de nouveau comme une colon- ne majestueuse, ell'o reprend ses ondulations, imi- tant dans l'air, mais sur une échelle démesurée, la marche sinueuse d'un serpent. Dès que les Pigeons aperçoivent de loin une Suantitô suffisante de nourriture, sur les arbres ou ans les compagnes, ils se disposent pour une halte ; on les voit voler en tournant pour explorer les environs, et ces qaouveraents circulaires, dans des plans diversement inclinés, font briller tour à tour les belles couleurs de leur plumage. Dans' une position, toute la bande se revêt d'un bleu clair, qui, bientôt après, est remplacé par un pourpre foncé : bientôt ils se glissont dans les bois et dis- paraissent sous le feuillage. Ils dépouillent les ar- t2 o i'r •■"1. ■.'* ; m â ,1 1*:^ ;i,i iii'l ;iwt il 1 ;v. .■h\v ,> ».Vw^ h:1 ' m if; —304- ,1^; >f.* LE DINDON SAUVAGE. *. (Wild Turkey.) Oviedo est le premier qui (1625) ait parlé dés Dindons sauvages, souche de l'espèce domestique. Ces oiseaux furent introduits en Espagne vers 1 an- née 1652, par les missionnaires, et dix huit ans . après, aux noces de Charles IX, on servit ks pre- miers dindons, qui aient été mangés en France. Les Jésuites en engraissaient un grand nombre à leur ferme près de Bourges. Brillât-Savarin n'ou- blie pas de faire hommage à ces pères de ce qu'il appelle Je plus beau cadeau que le nouveau monde ait fait à l'ancien. Il considère l'introduction des Dindons, en France, au nombre des bénédictions que les Jésuites répandirent sur ce royaume, f Ces oiseaux abondent, surtout dans les immenses prairies qui bordent l'Ohio, le Mississippi et le Mis- souri, ainsi que dans une partie de l'ouest du Canada, tel que Saint-Clair Flats et autres endroits avoisi- nants. Le comté d'Essex et Lambton, celui de Kent,| (Haut-Canada,) sont à peu près les seuls où l'on trouve les Dindons sauvages. Nous n'avons pas appris si notre royal visiteur, le Prince de Galles, dans son expédi- tion aux prairies de l'Ouest en septembre dernier, — - — j II ■ I -■ -* ^ * No. 455. Meloagris gallopavo. — Baird. ' *^ Meleagris gallopavo. — âtidubok. i TodBSOnel prétend tout le contraire, *' C'est à tort, dit- il, qu'on attribue rhouneur de l'importation aux, iésuites; car cette importation est contemporaine de la fondation da . l'ordre, et les Anglais possédant déjà le Dindon en 1524» époque ou les révérends Pères n'avaient pas encore eu 1© temps de conquérir des royaumes en Amérique." t II serait à désirer que la Législature étendit aux Din- dons sauvages, la même protection qu'elle accorde aux . Oaiibous, aux Canards, à la Bécassine et antres gibiers. Etpéronfl que les honorables députés pour ces comtés n'ou- blieront pas leurs constituant?, nous ne voulons pas dire lea Dindons sauvages do ce comté, mais les électeurs, nous pourrions dire les bons vivants du Haut-Canada entier,^ et quelqueft-uns du Bas, qui ne pardonneront jamais à un dé- , puté quelconque si ce met savoureux venait, faute d'être protégé, A ditpanttre.^^Note deCavtenr.} " ^ ~80o— . fut assez heureux pour ajouter un dindon sauvage à BA gibeoîôre gonflée de Cailles, de Coq de Bruyère (pinnated grouse), etc. Dans ces vastes clairières, à l'ouest de la province, les Dindons sauvages ont coutume de cheminer à pied, et d'éraigrer d'une contrée à une autre, suivant qu'ils trouvent en plus grande abondance les baies et les graines d'herbes dont ils se nourrissent, les mâles voyagent par bandes de dix à cent indivi- dus ; les femelles s'avancent séparément avec leurs petits ou réunies avec d'autre familles ; elles évitent avec soin les mâles, qui atteignent leurs jeunes et souvent les tuent, et cependant tous suivent la même direction. Lorsqu'ils arrivent sur le bord d'une rivière, ils se portent sur le point le plus élevé de la rive, y restent un ou deux jours en délibéra- tion, puis montent sur les arbres, et, à un signal donné par le chef de la troupe, ils prennent leur vol vers la rive opposée. Les vieux y parviennent sans peine, lors même que la rivière a un tiers do lieue de largeur, mais les petits tombent dans l'eau et achèvent la tniversée à la nage. A la fin de l'hiver, les femelles se séparent de leur familles de- venues adultes et s'occupent delà ponte et de IMncu» bation. Elles déposent dans un nid construit à terre avec quelques feuilles desséchées, dix à quinze œufs, qu'elles ont à défendre contre les corbeaux, les chats sauvages et même contre les Dindons. II arrive souvent que plusieurs femelles se réunissent pour couver et élever leurs petits en commun. Nos Dindons domestiques sont moins gros que les Din- dons sauvages ; leur plumage est d'ordmaire noir, tandis que, dans l'état de nature, il est d'un brun verdâtre, glacé de teintes cuivrées magnifiques. La chair du Dindon sauvage est préférable même à cello du Dindon domestique : c'est un plat de roi. Les chasseurs se servent de divers modes pour ^ s'emparer de cet oiseau au printemps ; ils imitent, au moyen d'un pipeau fait avec l'os de l'aile d'an Dindon, le cri de la femelle ; le mâle accourt do loin et les chasseurs, de leur retraite, tirent dessus.' t4 ,m* : I 1^1 'i! ■( Il -■ir i^*i;l iti] -806— iV En imitant le cri du hibou barré, on découvre également les perchoirs du Dindon qui ne manqua jamais de glousser dès qu'il entend le cri de son impitoyable ennemi. Les Dindons sauvages suc- combent aussi aux embûches que l'homme leur tend la nuit; on se place dans le voisinage du. perchoir que la bande s'est choisi depuis longtemps et on tire sur eux au clair de la lune. r"^,| On construit aussi des enclos avec des troncs d'arbres et une toiture en dessus : on place une traî- née de maïs dans la foret, qui conduit à l'enclos : les Dindons l'ont bientôt découverte et la bande entière arrive peu à peu à l'enclos : une fois en dedans, le chasseur les surprend et ces oiseaux n'ont pas même la sagacité de fuir par où ils ont pénétré dans l'eaclos : ils sont bientôt mis à mort. La beauté, peut-être l'utilité du Dindon sauvage, avait frappé Franklin : il exprima souvent un regret, que le Dindon sauvage n'eût pas été préféré à l'aigle à tète blanche, comme blason national de la Grande République : " L'Aigle à tête blanche, dit-il, est un brigand, lâche, paresseux et cruel, c'est un vrai che- valier d'Industrie ; trop jndolent pour chasser lui- piême, il arrache aux autres oiseaux, la proie qu'a- vec peine ils se sont procurée ; de plus, il est indi- gène à l'Amérique ; il est doué de courage, et mal- gré ses allures fantastiques, il ne reculerait même, pas devant un grenadier en uniforme qui oserait en- vahir la basse-cour." Le Dindon sauvage réduit en, captivité, s'apprivoise avec un peu de soin. * Ces. oiseaux pèsent ordinairement vingt livres ;oi^ eix .a^ vu atteindre le poids de quarante. -' Le Dindon sauvage de Honduras est plus petit que l'espèce que nous venons de décrire ; c'est un fort bel oiseau au plumage brillant ; il fut d'abord, décrit par Cuvier. ^ Nous ne donnerons pas une description plus dé- taillée du Dindon sauvage qui ressemble beaucoup t '. . _ . * Thomas Malone, du Département des Mesureurs de boi», à Québec, avait do fort beaux Dindons sauvages, l'atin^B. dernière, à sa résidence Faubourg St. Roch de Québec. n ~ao7- Au Dindon domestique, mais qui lui est supérieur t;n beauté et en taille. Le mâle lorsquMl a atteint toute sa grosseur mesure quatre pieds du haut du bec à [extrémité de la queue. '.ffir,, •='!••-..•:.;■•' .'= il-fT.- »Hi4 . Longueur totale 49, envergure 68 pouces. ^ •» La colonisation de la Province a graduellement refoulé le Dindon sauvage, aux contins ouest du Canada. Un vieux Gouverneur de Trois-Rivières écrivait en 1663 : " Pour le Coq d'Inde sauvage, il ne s'en trouve point à Québec, ni à ïroi&-Rivières, ni à Montréal ; mais dans le pays des Iroquois, et dans le pays où demeuraient autrefois les Hurons, il y en a des quantités, et dont la chair est bien plus délicate que des Coqs d'Inde domestiques." . j^ ,^ . . a» -.,1-, /:■ LA PERDRIX ORDINAIRE OU COQ &E - OT};. n a BRUYÈRE À FRAISE. * v^AîMé... *'"" ' V (Ruffed Gi'ouse.) . ,, ,. • ; * Cet oiseau, connu en Canada et dans les Etats Est de la République voisine, sous le nom de Per- drix, est certainement après le Dindon sauvage, le plat le plus savoureux que les forêts du Nouveau- Monde peuvent procurer au roi de la création ; sa distribution géographique s'étend du Maryland am ; . sudf et jusqu^au rives du Sascatchewan au nord. - - La perdrix habite les déclivités des collines, et pendant la saison des œufs, les clairières où le fea a passé ; elle se nonrrit de graines, de fruits de tonte» espèces; en hiver, lorsque la nature rêvet son bLne manteau, la perdrix recherche les bourgeons de plaines, de merisier et autres arbres. La femelle se construit dans le mois de mai un nid de feuilles et de> M •••h '-. M eo. •No. 465. Bonosa umbellns. — Baird. Tetrao umbellns. — AuDupor». V'. ' 'il'- —308 — branches lèches^ près d'un tronc d'arbre coupé ou BOUS Tombre d^un arbrisseau touffu, sur le sol et là ou le vent a accumulé les feuilles tombées ; elle y dépose de cinq à douze œufs, d'un jaunâtre sale et uniforme. Elle oublie de les recouvrir quand elle quitte le nid, et les corneilles et autres brigands de cette espèce se les approprient pendant son absence. Si l'atta- que a lieu en sa présence, la femelle no manque ni de courage, ni de force pour la repousser et souvent avec succès ; elle emploi son bec et ses ailes à la manière de la poule qui défend ses poussins. ' Les Perdreaux sont prêts a suivre leur mère dès qu'ils ont quitté la coquille : âgés de six à sept jours, ils ont la force de voler quelques toises. Leur indulgente maman, les conduit à la recherche de leur nourriture, les reçoit sous ses ailes pendant la nuit et fait preuve d'une sollicitude et d'une affec- tion remarquables ; à la première apparence du dan- ger, employant mille artifices pour distraire l'atten- tion de ses perdreaux sur elle même : à cette fin, elle simulera d'être blessée ; elle boitera, elle se traînera avec peine et de c^tte manière, elle assure très souvent leur salut. De leur côté les Perdreaux, se blottiront sur le sol, et à la première note d'alarme de leur mère, se couvriront d'une feuille, dit- on, s'il s'en trouve à leur portée et se cacheront si effectivement, qu'ils faut poser la main dessus pour les faire remuer. A cette époque, les mâles com- mencent à se séparer des femelles, font bande à part ; mais à l'approche des froids, la famille entière se réunit de nouveau. Pendant l'été, les Perdrix, aiment à se rouler dans le sable des grands che- nûns ; c'est un bain qu'il faut aussi leur procurer en captivité. Quand le chasseur ou son chien, les fait lever de terre, elle s'envolent en faisant enten- dre un bruit d'ailes très fort, mais lorsqu'elles ne sont pas alarmées, elle prennent leur vol sans faire de bruit. Elles iront se poser à une distance de trois cents pieds du lieu d'où elles sont parti, ou bien * LemaoAt. r.nv- • È -309— lorsqa^on lesBurprend au haut d*ùno colline, elles se précipiteront vers le bas, tourneront à droit ou à gaucne : et ce sera peut-être la seule fois que le chasseur les verra ce jour là. Les forêts au printemps retentissent du bruit d'appel (drumming) des mâles : un naturaliste Eu* ropéen, décrit comme suit, le fait et gestes du Coq de Bruyère, quand il somme la présence de ses bayadères. ** * Aussitôt que le Coq de Bruyère a ressenti les premières atteintes du mal qui le tourmente, il commence par chercher dans le canton qu^il habite un local et surtout une tribune convenablement disposée pour l'exercice de la parade printannière. Cette tribune est généralement un tronc d'arbre renversé et facilement arpentable de l'un à Pautre de ses extrémités. Une fois en possession de son théâtre, notre héros ne tarde pas a en annoncer i'ouverture. Pour ce faire, il se hisse sur la flèche la plus aiguë du plus haut sapin de la montagne, et adresse de là son appel passionné à toutes les poules des alentours. Cette réclame éloquente, que j'aurais beaucoup de peine à écrire en langue musicale, débute par un coup de tamtam assez semblable au gloussement du dindon. Cette note détonnante est immédiatement suivie d'un feu de file d'autres notes grinçantes, stridentes et criardes, douces au timpan comme les gémissements d'une scie qu'on écorche. Après quoi le chanteur s'arrê- te, pour reprendre haleine d'aberd et ensuite pour juger de l'effet de ce premier morceau, et puis il recommence. La durée de chaque séance est d'un heure environ. Colle du matin ouvre avant le lever du soleil ; celle du soir se continue un peu après que l'astre est couché. Le même coup de tamtam qui avait annoncé le commencement des exercises, en annoncent la clôture. Pendant tju'il exécute sa cavatine, l*artisteest tellement absorbé par son art et tellement énivré^ * Totitien*!. l't.' j)ji —310— m; I r du propre bruit de sa voix, qu'il en oubli l'univers et jusqu'à la mccliancctô de l'homme, qui profite du ta[)îige et do son émotion pour s'approcher de lui traitreusomont et Toccir." Une traditon religieusement transmise de père* en fils parmi les Canadiens, va à dire, que lorsque le chasseur tiio d'abord sur la perdrix qui est perché sur la plus basse branche d'un arbre, il peut se rendre maître de toute la bande, s'il a soin de commencer par la plus basse ; cette tradition est combattue par Audubon. "Cela a pu avoir eu Heu, dit-il, lorsque la maigreur ou la faim les rendaient inactives, mais jamais autrement." Quand une perdrix se pose sur un arbre, apçès avoir été alar- mée, elle ne bougera pas, se dressera sur ses pieds : c'est le moment de l'approcher. Audubon remar- que que lorsqu'il y a une épaisse couche de neige dans la forêt, la perdrix se précipitera sur la neige s'enfoncera dedans et se montrera à sept à huit pieds de l'endroit où elle avait disparu : de cette sorte, elles évitent le chasseur: néanmoins quelque- fois, elles ont été capturées lorsqu'elles étaient sous la neige. v ■."• ',. • La Perdrix à fraise (ruffed) a le bec couleur de corne ; l'œil, rougeâtre couleur do noisette: au-des- sus est une espace sans phime, écarlate ; une espèce d'aigrette orne sou chef; le cou est vané de noir, de rouge, de brun, de blanc et de brun pâle ; les côtés du cou sont garnis d'une touffe de grandes J>lumes noires, au nombre de vingt-neuf ou de trente qu'elle érige de temps à autre ; le haut du corps couleur do rouille clair, marqué de taches ovales d'un jaune blanc, et d'olive; la queue est arrondie et dépasse les bout des ailes de cinq pouces ; elle est d'un roussâtre brun barré et nuancée de noir et ter- minée d'une large bande de noir, entourée de deux étroites bandes de bleuâtre blanc ; une bande jau- nâtre part de la mandibule supérieure à l'œil et le dépasse ; la poitrine et les parties inférieures du cou, d'un brun jaunâtre clair ; les plumes du bas de 1 a fraise sont de même couleur, barrées de roussâtre- 1 m • rSli— -^ brun ; celles du liant, noires à reflets bleus. Uua ' touflo do plumes d'un cliataîn clair, sous les Ailes. *" Le reste dos parties inférieures, d'un jaunâtre blanc " avec des t:iches transversales do roux et les cou- ' vorturos do dessous la queue, taclietces de brun. La femollo ados teintes plus paies; la fraise et la tète sont d'un noir moins foncé : elle est moins ^ belle. ","• * . ' v . ♦ ;; V r „ ,t , ^.^î...,v,, '■', Longueur totale du mâle 18 ; envergure 23, * ^'i' Le plus grand nombre des Perdrix exposées en vente sur nos marchés ont été prises au collet ' et non tirées au fusil. La' Perdrix du Canada diffère de celle d'Europe en ce qu'elle n'est pas susceptible d'être apprivoisée comme elle : "les jeunes pris au nid sont toujours farouches et intraitables. - /:, ■:,.^;.. ... ..-''*:. .j.,.,.f ' ':sJo< u / .f. if: fi- -H; |(î* 'S'» 7 -■;.. <:.■-■■ ,11" ItV' LA PERDRIX D'ÉPINETTE OU DE ^,r;,.T ..^.,^/ SAVANNE. f ' Il —313— brader, je faillis mettre le pied sur une P<^».^ix de savanne entourée de sa nombreuse iami) e: c^était le 18 juillet. Cette mère éplorée, hérissa immédiatement ses plumes à l'instar de la poule domestique et se rua à notre rencontre comme pour défendre sa progéniture ; son courage cora« manda notre respect : nous la laissâmes en paix. Dès que nous lui tournâmes le dos, elle se mit à lisser son plumage et à encourager de sa voix ses perdreaux, lesquels bien qu^gés de sept jours seulement prirent leur vol avec une aisance et une joie indicibles. Je fus cbarmé de leur avoir permis de s'envoler. Cette Perdrix se gorge Tété et l'automne de divers baies, de bourgeons, etc. On a prétendu que cet oiseau était si peu méfiant, que sa couvée en- tière pouvait être capturée par la personne qui commencerait à tirer celle qui serait le plus près du sol, ensuite sa voisine ; mais je n'ai jamais été asses heureux pour réaliser ce fait moi-môme.** - ■* '= - '^^ La chair de cette Perdrix n'est mangeable que lorsqu'elle s'est nourrit de fruits ; pendant l'hiver lorsqu'elle ne subsiste que de feuilles d'arbres ou de bourgeons, elle acquiert une amertume fort désagréable. Le m&le porte un costume varié de brun-noir et de gris clair ; les ailes sont nuancées d'un jaune gris ou foncé ; les rémiges, brunes ; la frange exté- . rieure des primaires, tachetée de janne ; la queue, noirâtre brun, terminée de rougeâtre jaune; lea parties inférieures, noires ; les plumes près de la gorge ont une tache blanche près de leur extrémité ; une bande composée de taches blanches derrière l'œil ; les couvertures caudales inférieures, abon- damment marquées de blanc. Longueur totale 16 j, envergure 21|. rivmin . ^« La Perdrix de Savanne est distribuée, et couve de l'Etat de New-York jusqu'au Labrador, et de là jusqu'à la Mer Polaire. Elle émigré partiellement ea hiver. MÏ1 (• !■ •^ll^ > li '■ ,'l ml «ïti.(*^4 <>^« li't li«»iM ul > v.tii;^.! .<( .".ul i'.'>0 LE LAGOPÈDE DES SAULES.— LA rEKOUlX ; BLANCHE. * ;.:.... . .....it (Willow l'tarniigfiii) ■J 7 " Le L.agopodo, dont le nom veut dire pied do lièvre, est un bel oiseau plus blanc* que la nuigo, un habitant des zones glaciales et compatriote du Cha- mois, qui ressemble à ces gros Piguons blancs pat- *tu8 domestiques. La nature en donnant des gants :, fourrés ot une robe blanche au Lagopî'do, lui a ns- • signé pour patrie les dernières régions de la zone • habitable, et lui h fait des attractions pro))ortion-. nolles à sa destinée. Beaucoup d'oiseaux redoutent » la froidure ; le Lagopède semble au (iontrairo la > chérir par dessus toutes choses et no craindre que' les rayons du soleil ; il ne comprend pas le bonheur » dans un autre milieu que la neige, et meurt immé- diatement de nostalgie quand on l'arrache à ses » déserts do glace, pour lui faire un sort plus tran- quil dans un séjour plus doux. Le Lagopède a d'ailleurs ses motifs pour adorer * la neige et pour plaindre les habitants des zones ' que nous appelons fortunées. C'est le blanc man- teau des hauts Pics dont la couleur se confond avec celle de sa robe qui le dérobe à l'œil de tous ses ' * No. 467. Lagopus albui?.- — Baird. '', Lagcpus albus — AuDi'BON. .;.*•• , , -• ; •'Eli 1648, il y eut une quantité .prodigieuse de Perdrix blanchen; on en tUft 1200 dans un mois à Beauport.— ( louriial des Jésuites.) Voici ce que dit Chaiievoix : r :;r<:? fjHj; " Il y a trois sortes de I*erdrix ; les unes sont blanches et elles no Se trouvent que l'hyver ; elles ont de la plume ' jusque sur les argots, elles sont fort belles et pîus grosses"' que celles de France ; la chair n'eu est pas si bonne à man- ger ; mais c'est un bel Oyseau, et elles ne soûl paa bien corjimuues. : . '. Il y a aussi des Perbrix crises, qui sont grosses comme ' des Poules ; celles-là sont fort communes ei bien aisées à' '. tuer ; car elloe ne s'enfiiyent quasi pas du monde ; la chair v est extiêmerae^nt blanche et eèchti." (Voyage en Amérique.) . li i.'K/"» ©nnomîs. C'wst la neige qui lui conflorvo tendres et succiilontos les j^raines, dont il vit pendant l'hiver, «t qui lui fournit en ceftte rude saison le vivre et lu couvert; car le Lagopède a le pied muni d'uu on- gle tranchant et canaliculô (celui du doigt mé- dian) à l'aide duort. C'est le plus grand oiseau de la Faune de 'Amérique ; il aime les marais, les vastes savannes, dans le voisinage de l'océan. Oiseaux essentielle- ment migrateurs, leur vol est extiêmeraent puissant et si élevé lorsqu'ils émiffrent, que l'œil les voit à peine ; ceci a lieu la nuit aussi bien que le jour. Ils sont fort méfiants, fort vigilants, se nourrissent de rats, de souris, de racines d'herbes, de graines de légumes, de grenouilles, de lézards et de couleuvres^ Le sens de l'oui et de la vue est très développé chez * " Nous avons des Grues de deux couleurs ; les unes sont toutes blunuhes: les autres d'un gris de lin." Toutes sont d'excellents potagers.— (Voynge en Amérique.) f Epodon. U8 i-? . tr êin. — aM— 1 > if .* i ' i i !.. j. ». eux ; i( est presqu'impossiblo «io les approcher en rase campagne à moins (Fuser de stratagèmes. Âu- Uubon raconte qu'il découvrit un jour dans uu champ une bande de Grues qui utilisaient leurs ta- lents, à déraciner les plantes aquatiques pour s'en nourrir: chaque Grue s'était creusé un trou et plongeait la. tète dedans pour en tirer la racine convoitée. Caché derrièreun grand cyprès, l'illustre naturaliste parvint à les approcher de près: *' la tète recouverte par les petits monticules de terre qu^ila avaient accumulés, ces oiseaux me faisaient, dit-il, la figure dVne bande de porcs ou d'ours se vautrant dans la boue. Je sifflai, et tous de lever bien haut la tête : la tentation était trop forte, je lâchai la détente etsept Gruefl furent blessées ou tuées. " Les blessées sont très dangereuses au chasseur ou à son chien : leur, long bec est ime arme vraiment meurtrière ; des personnes ont eu la main percée d'outre en outre, et des chiens de chasse ont été blessés à mort en un instant. Selon les circonstances, ces oiseaux passent la nuit à terre ou se perchent sur des grands arbres, six à sept s'établissent ensemble sur la mémo branche. Ils passent d'abord une demie-heure à lisser leur plumage, se tenant droit sur leurs pieds ; puis ils s'accroupissent sur la branche comme des Dindons sauvages. Ceux qui passent la nuit danâ les marais, se tiennent sur une patte, replient l'autrç et s'abritent la tète sous les larges plumes 4e leura épaules; la pluie ou le beau temps, détermine l'heure où ils quitteront ou regagneront le perchoir de la veille ; avant de prendre leur essor^ ils courent l'espace de quelques minutes, ensuite ils rasent le sol pour une quarantaine de verges, puis s'élèvent «a tournoyant et en croisant leur vol. Si l'on tire sur la bande, elle fait entendre un cri retentissant ; leur diant d'amouï ou leur cri de guerre au priu- tezâps est également sonore et peut, dit Audubon^ s'entendre de près de trois milles. '^'' Ce naturaliste avait reçu en présent une Grue, qui dévint bientôt, en captivité, d'une rare docilité ; il trace une peinture charmante de sa mansuétude —323— • et Uo sa Eociabilité ; lo compagnon de la Gru« était un oiseau sauvage, une amitié inaltérable le cimenta entre les deux prisonniers. n» vii-r.; . im „l>**,«i^ La Grue du Canada niche à terre, sur des petit» monticules qu'elle élève au milieu des terres basses et marécageuses ; deux œufs d'un bleu pâle tachés de brun est le fruit de leurs amours. Les traits dis- tinctifs de la Grue parmi les autres espèces de la mémo famille, sont sa taille supérieure, sa tète chauve, et le rebord de plumes qui projette audessus de la queue ; sa structure interne en diftère également; elle n'a pas comme les Hérons, la griffe medianne, frangée comme un peigne. La Grue du Canada a le bec noirâtre, jaune vers sa base ; l'iris, jaune ; la partie chauve de la tète, carmin avec des poils noirs ; les pieds, noirs ; le plumage est d'un blanc pur, à l'exception des pri- maires, des couvertures supérieures qui sont d'un brun noirâtre ; la queue est courte, arrondie et com- posée de douze larges plumes arrondies. • - » «. «*. Longueur totale 64, envergure 92. Les jeunes après leur première mue ont le plu- mage en général bleu gris ; les primaires, d'un brun foncé vers leur extrémité ; à mesure que l'oiseau vieillit, ses couleurs se changent au blanc. J v xfii,- On trouve dans Hérodote une curieuse histoire, dans laquelle les Grues jouent un rôle qui explique la vénération des Grecs pour ces oiseaux. " Ibycus de Rhegium, célèbre poète Lyrique, se ren- dait aux jeux olympiques pour y disputer le prix de la poésie; il cheminait a pied, n'emportant que sa lyre, sur laquelle, il essayait en marchant, quelques ac- cords inspirateurs. Près d'arriver au terme de son voyage, distrait sans doute par ses rêveries, il s'é- fara vers le soir dans une sombre forêt. Deux ommes armés sortent brusquement d'un taillis, s'élanceit sur lui et le percent de co]ups. Ibycus tombe mourant sur le gazon et porte ses derniers regards vers le ciel, empourprés des feux de l'occi- dent. En ce moment suprême, il voit passer au- dessus de sa tète une troupe de Grues : ^^ Oiseaux r:| j^ u A, 1 Ifiii I vl i('l' M /■ • —324- voyàg«wr8, B*éerie-t-il d*une voix expirante, je vous prends à témoin, dénoncez les assassins d'Ibyciis." Les brigands riant de cette invocation, dépouillent leur victime et se retirent. Le lendemain, les jeux commencèrent à Olympie, et Ibycus ne paraissait pas. L'assemblée l'appelait à grands cris, et déjà plusieurs de ses rivaux s'étaient fait entendre, lorsqu'un homme, couvert de pous- sière, s'avance à pas précipités au milieu de l'arône, tenant eii mains une lyre brisée et teinte de sang ; il la montre au peuple, et prononce le nom d'Iby- CU8 ; c'était la lyre du poëte, que cet homme avait trouvée le matin même près de son cadavre. A cette vue un long et douloureux gémissement s'élève dans l'immense amphithéâtre, et les assistants déplorent la fin tragique et prématurée du jeune fa von des muses, mais la multitude si prompte à sentir, n'est pas moins prompte à oublier ; les jeux et les com- bats se succèdent, et le souvenir d'Ibycus est déjà enveloppé dans les nuages du passé. La nuit s'approchait, et allait interrompre les plaisirs de l'assemblée, lorsque tout à coup une troupe de Grues passa au-dessus de l'arène; leur' cri de rappel, descendant du haut des nues, frappe les oreilles des spectateurs, et tous lèvent la tète pour voir passer la phalange aérienne : deux d'entre eux, placés sur les gradins élèves de l'amphithéâtre, se disent l'un à l'autre à demi voix et d'un ton railleur : " Vois tu les Grues d'Ibycus ? " Ce propos singulier efit entendu par leurs voisins, et passe bientôt de bouche en bouche : le sens obscur de ces paroles, l'air de moquerie qui les accompagne : l'air sinistre de ceux qui les ont prononcées, tout contribue à éveiller le soupçon dans l'esprit des assistants. Bientôt ces hommes sont arrêtés, interrogés sépa- réukent, réduits à confesser leur crime, qu'ils expient par un prompt supplice ; et la mission vengeresse conilée par le poète mourant aux oiseaux voyageurs o&t fidèlement accomplie l " . > *. • - » • ^ Contrastons les habitudes de nos Grues, oiseaux modestes ei rangés, avec celles de l'espèce fringante d'Afrique, quQ Tçussonel décrit en ces termes : .!*■ > —325— î» déjà " La plus coquetta de toutes les Grnei, oello qui raflolci In plus de danse et de colifichets, ent la Gruo du pays dea nègres, celle qu'on appelle la Grue Couronnée un Séné« gai. Cet oiseau affiche une gaieté folâtre que la captivitA altère à peine. Elle aime à se couvrir d aigrettes et de pierreries (verroteries voudrait pcut->ètre mieux) ; elle en porte depuis le bout des pennes jusqu'au-dessous dea yeux. Néanmoins son goût passionna pour les étofied voyantes lui fait tort. Le velours et la pourpre, le blano d'argent et le jaune d'or, se font ii souvent opposition dans sou costume que ce costume finit par ressembler s un ha-> bit d'harlequin et par manquer de distinction, sinon d'oii- {[inalité. On reproche encore à la Grue Couronnée d'avoir e nez camard, de se trémousser trop vivement dans sea passes, et d'apporter dans la contredanse des poses ris- quées et orageuses soutant leur Bamboula. Bien entendu que ce n'est pas moi qui fait entendre ces plaintes, mais les faux moralistes qui voient dn mal partout. La Demoiselle de Numidie a plus de monde, plus de retenue et de décence ; elle sait allier la souplesse oho- régraphique et la grâce des poses à la dignité du main* tien. C'est une grande dame du siècle de. Louis XIV qui affectionne par-dessus tout le menuet, et méprise souve- rainement le galop et la valse qui chiffonnent les robes. Sa mise, très-recherchée sans en voir l'air, est un modèle de bon goût et de simplicité. Les Demoiselles aiment à contempler leur portrait dans le cristal des ondes et aussi dans les miroirs de Venise J'approuve d'autant plus ce goût, qui ne fait de tort à personne, que les motifs de cette coquetterie apparente sont presque toujours très-louables. Bn liberté, les Demoiselles se mirent pour vsir si chaque pièce de leur uniforme est bien exactement à sa place, et on saura tout à l'heure la raison de ce respect méticuleux de la tenue ; en esclavage, elles sont heureuses de retrou- ver dans leur image celle de compagnes chéries dont elles pleurent l'absence ; car l'amour de ses proches et une de» vertues de la famille. *' Aristote raconte que les Demoiselles sont tellement fiassionnées pour la danse qu'elles en oublient quelquefois e sentiment de leur conservatiou personnelle, et qu'elles se laissent souvent surprendre par l'ennemi au milieu d'une figure. Elles ttiment trop le bal. . . On croit que leur nom de Demoiselles leur vient de l'habitude qu'elles ont de se rengorger quand on les examine, à l'instar des jeunes filles de province. Des barbares ont exploité autrefois, à ce qu'on dit, la passion des pauvres pètes pour la parure et pour les ablutions de toilette éa leur tendant un piège indigue. Le procédé consistait à sa laver d'abord la visage et les mains à une cert^no 4istance de ces oiseaux qui vous regardent faire^ puis à mettre dans la cuvette, au lieu d'eau, de la glu, et i, s'é« loiguer doucement. Les curieuses, après votre départ, na I I'!' 1.1, ^t •t. I rait que l'homme «ft un être binn méchant pt bien pou ingénieux. Les grues d'Europe et celle d'Asie partagent naturelle- ment la passion de leurs congénères pour la danse. Kerop* fer a écrit qu'au Jbpon on len dressait à cet exercice, et que df s maîtres habiles leur fuisniont exécuter de savantes pantomimes et des rondes merveilleuses. Les personnes qui ont vu des ballots do dindes domestiques ne trouve- ront rien de surprenant ii ce fait. Les dindes domestiques, •ans dtre ennemis de la danse, ont cependant beaucoup moins de vocation que les grues pour cet art. Le caractère moral qui distingue le genre Grue de tous les autres cet le respect de la diifcipiino et de l'ordre qni explique l'importance de la tenue. Rien dans cette répu- blique ne se promulgue et ne se f^it qni n'ait été délibéré préalablement en séance publique, et L'obéissance à la loi y est considérée cjmme le premier devoir de tous les ci- toyens. L'heure et le jour des départs sont réglés par un lénatus-consulte à la rédaction duquel prennent part tous les adultes. Les chefn de l'expéditiqn sont nommés dans l'assemblée A la pluralité ou pour mieux dire à l'unani- mité des voix ; car il n'y a pas de brigue possible là où l'obtention des grades no confère d'autre avantage que celui de servir la république au poste le plus périlleux ; et alors les sufTrages vont tous au mérité et à la capacité, aux ailes les plus vigoureuses, à la vue la plus perçante, à l'érudition géographique la plus consommée. Quant le sort d'une expédition dépend de l'expérience et de la sa- gesse du chef qui la conduit, ou conçoit que le choix de ce chef soit pour tous les intéressés l'objet d'un examen appronfondi, et comme ici, l'intérêt de tous les associés est le même, on ne voit pas de raison pour que le vote s'égare et aille à un indigne. Le genre Homme est, sous se dernier rapport, beaucoup moins avancé que le genre Grue ; c'est nn aveu humiliant à faire. Le genre Hommo a reconnu explicitement, du reste, la sagesse qui présido aux délibérations du genre Grue en donnant à ses assem- blées politiques et diplomatiques le nom significatif de ccngrèa, qu'il a tiré du verbe latin Congruere. $e réunir à la façon des grtie*. Congrès, comme qui dirait l'ensemble paj: •zoellence. L'ordre de vol qui suivent les grues dans leurs émigra; tiotis périodiques est l'ordre triangulaire, qui était ausi> l'ordre d'attaque de la phalange macédonienne. On sait H Euissance ordonnatrice du nombre trois et du triangle, es cygnes, les oies et les canards, et tous les oiseaux lourds qui comprennent la nécessité de ménager leurs moyens, oAt adopté comme la grue l'ordre triangulaire, qui doit être le plus avantageux pour feudre l'air, puisque ant d'espécss savantes l'ont choisi. —327— Oic^roar dans ton truite do la Nature des dieux, •xpliquA 4*ttne façon trè^'inséuiouso que Tordro de marche des grues est combiné do maniài'o à co quo l'arrièrre-garde pousse en avant le corps de bataille. Jo ne suis pas bien •ûr des raisotts du beau diseur, mais il est vraisemblable, d'après les déplacements perpétuels qui s'opùraat dans les rangs do tous les oiseaux dont le voie do» sine un triangla ou plutôt un angle aigu, que .le poste la plus difficile à tenir est celui du sommet de l'auglo L'oiaeau placé ù ce poste est un chef do nage qui a pour office do rompre la courant de l'air et de frayer la voie à ceux qui le suivent. Aussi le voit-on, quand ses ailos se sont épuisées à ce tra- vail, céder la place ù un autre et pn^idre position à l'ar- rière«garde. On a remarqué en outre que les soldats du centre demeuraient étrangers à ces revirements, et on en a conclu judicieusement que les rangs intermédiaires de- vaient se composer des jeunes de l'année, et que les adultes s'arrangeaient de manière à prendre pour eux toute la peine. Oe n'est pas la seule preuve de fraternité et de sagesse qu'oflfre la conduite de l'espèce exemplaire dont nous parlons ici. Les anciens, qui prêtaient beaucoup d'attention aux choses de la nature et surtout au vol des oiseaux, croyaient avoir observé que les grues n'abandonnaient jamais leur ordre de vol triangulaire que devant l'imminence d'une f;rave perturbation atmospnériquo ou l'apparition de 'aigle, leur ennemi redouté, et ils ont forgé à ce propos des contes amusants qu'a ramassés natui'ellemont la cré- dulité des modernes; car, tant que la réalité sera laide, il faudra bien que les hommes, qui sont par essence amis du beau, l'aillent chercher dans la fable. Los Grecs ont raconté, par exemple, que lorsque les grues des environs de la mer Noire approchaient des monts Taurus, qui se trouvent sur lu route de la Thrace et de la Scythie à l'Egypte, ou elles allaient passer l'hiver, la crainte de tomoer dans les croisières des aigles qui peu- plent cette chaîne leur faisait prendre des précautions toutes particulières. Un premier ordre du juur prohibait d'abord les voyages diurnes ; un second invitait tous les voyageurs à prendre un caillou dans leur bec pour se tenir la langue captive pendant la route. Au moyen de ces précautions, les traversées s'opéraient sans encombre ; ou ei quelque catastrophe arrivait par suite de l'indiscrétion d'une personne de la société, au mains était-il facile de connaître sur le champ la coupable; et comme le châti- ment suivait de près la faute, l'exemple guérissait les ba- vardes de. la démengeaisun de jaser. Les Grecs n'cnt pas menti en affirmant que beaucoup d''oi6eaux peureux intervertissaient leurs heures de dé part, quand ils avaient à traverser des parages redou- tables. Le fait est vrai pour la grue comme pour l'oie, le canard, la grive et une foule d'autres espèces yoya I I t çk li'lj I- ! —828— gensfl. Il n'y a de coiitrouvé ici que lo procédé du cikif'oa< Ayant observé que les grues avoient eiiiprunié aux guerriers l'habitude de disposer des pentinelles la nuit autour du camp qu'elles ont choisi pour pâturer et dor- mir, les mémos Grecs ont égnlerncnt i'^prouvé lo besoin de faire intervenir nu seconil cnilloudans l'histoire. Bien que In nouvelle fable ne soit qu'une ynriante de In première, elle a eu ]»lus do succès ci»core, tmit de succès que la gru« t'.jt devenu du fuit l'einblênre officiel do la vigilance, et que la corporation des typogra[»hes u fini par l'adopter pour attribut. .Piii dit l'histoire, voici le conte. Il arriva une nuit que par lo défaut de vigilance truiio sentinelle qui s'était en- dorm e, un ennemie féroce, qu'on suppose être un renurii^ n'introduisit dans le camp et y moissoinia largement pour le compte de la mort. Alors, pour prévenir le retour d'u» semblable désastre, il fut décidé qu'ù l'avenir les senti- uelles seraient obligées de se tenir sur une seule patte et d'avoir un caillou dans l'autre pour que la chute de ce corps les réveillât loi-squ'clles seraient sur le point do (succomber au sommeil. Et depuis ce jour-là le signe hiérogliphyquo de la vigilance fut une gruo en faction tenant on sa patte nu caillou. Il y a tel Elzévir à la gruê qui vaut enjourd'hui des sommes folles. An surplris, ce n'est pas d'hier que datent les bons rap- jorts de grues et des lettrés. Une opinion vieille comAe e monde ou comme le jeu d'échecs, veut que ce soientces jêtes qui aient soufflés à Palamède l'invention do la lettre V (n grec) et celle de la lettre Y {vpsylon}, qui représen- tent toutes deux l'angle aigu que 1rs grues décrivent dans leur vol. De là le nom de l'oiseau de Palamède décerné à la grue." i : I w h '■'■•■" LE BUTOR D'AMÉRIQUE. • * . • (American Bittern.) > Le Butor d'Amérique est un oiseau plus nocturne que diurne. "Le Héron fréquente de préférence les gués des fleuves, les plages découvertes et les plai- nes où l'ennemi se voit de loin ; le Butor se plait au contraire au plus épais des fourrés de roseaux, où il se tient caché tout le jour," attendant pour partir que le chasseur ou son chion lui marche sur le corps. .' •• No. 49^. Botaurus lentiginoBDS. — Baird. ^^ •' ^'' * Ardca lentiginosa. — Auduioc ^' " —329— îi niche à terre, et en qualité d^oiseau Jo nuit se dispense de bâtir pour sa famille un domicile con- fortable. Il porte une espèce de fraise qui s'arron- dit en housse circulaire, et qu'il éric^e, quand il est irrité : ce qui lui donne une attitude belliqueuse ci imposante. Il va passer dans le sud de la républi- que voisine, la saison des grands froids. Le Butor d*Amérique diftoro de celui d'Europe, surtout par son cri : " l'espèce Européenne pendant la saison des amours, fait entendre un beuglement de tau- reau, lequel a fait croire autrefois à l'cxisttMice de certaines cavernes éoliennes situées au fond des eaux." On appelle en français, un biiior^ un hom- me mal appris : pourtant un bntor n'est pas un oiseau plus mal élevé que beaucoup d'autres, c'est seulement un oiseau qui en Europe, au temps des œufs, beugle comme un taureau Bolaurus. " Le Butor d'Amérique au contraire a une voix gut- turale, quand il s'élève dans les airs Koua ! Il pond quatre œufs verts-cendré : c'est au crépuscule qu'il voit le mieux : mais chez lui, le sens de 1 ouï est très parfait. Qnand il est gras, sa chair est très savoureuse et recherchée, dit- on. Cet oiseau est très répandu dans les deux Canadas où on le rencon- tre sur toute l'étendue du littoral du St. Laurent et ailleurs. Le bec du Butor a quatre pouces de long ; la mandibule supérieure, noire ; rinfôrieure, vert-jau- nâtre; les paupières, jaunes; l'iris, jaune vif; le dessus de la tôte, aplatie; le plumage qui en cet endroit est d'un brun noir foncé, long derrière le cou, est en général d'un brun jaunâtre, nuancé d'un brun plus foncé ; ceci constitue la fraise dont nous avons déjà parlé ; la poitrine blanchâtre, barrée d'un brun foncé ; une des marques distinctives de cette espèce est une large bande noire qui traverse le cou diago- nalement ; le dos est noir foncé, maculé et barré de points et de lignes d'un jaune brunâtre ; les remigea sont noires, à reflets plombées et traversées de brun jaunâtie; les pieds et les jambes, jaunes nuancées d'un vert pâle ; la griffe médianne, comme un peigne; H ■i.i I I» '^'^ m Kll lis ■1' V —830— ik \% ventrd, d*un jaune brunâtre-clair; les cuisses, parsemées de points 'd'un brun foncé. Mâle et femelle se ressemblent : la queue est composé de douze plumes. Il se nourrit de poissons et de gre- nouilles. Longueur totale 2*7 ; envergure 45. • 'f li *"i. «if » lir '.i:.: LE GRAND HÉRON BLEU. ♦ ' • ' (Great Héron) ' • * .^' •' Autre espèce calomniée sans raison, par Buflfon dans ses éloquents paradoxes, mais maintenant rétablie par Wilson, Audubon et autres dans toutes les hautes prérogatives que sa naissance lui assu- rent. Le Grand Héron bleu se rencontre en cette Pro- vince de temps à autre ; il habite constamment las rives de l'Atlantique depuis New- York à la Floride, et dans les Carolines, où il fait son nid, dan» des solitudes impénétrables, couvertes d'eau crou- pissante et malsaine, de rivière ombragées do frands cèdres dont les troncs dénudés de ranches et le sommet couverts d'une luxu- riante verdure, présentent le spectacle le plus singulier que l'on puisse imaginer : une verdure composée de mousse et de plantes aquatiques recou- vrant le marais où le silence de la mort règne, la plus grande partie de l'année. Au haut de ces cèdres, dix à douze couples s'établiront ensemble, le som- met de chaque arbre porte un nid. Les œufs sont généralement au nombre de quatre, d'une forme oblongue pointue, plus gros que des œufs de poule et d'un bleu-vert-clair sans aucune tache. Quand on moleste les Hérons, ils quittent le nid et font entendre leurs accents discordants et semblables au cri de l'Outarde. Ils se nourrissant de poissons qu'iU attrapent avec une rare dextérité ; les mulots,^ • Wo. 487. Arclea Herodias. — Baikd. Ardca Ilrrodia». — Auduboit. • ; •ta, —asi- les sauterelles et divers infectes ailés qui fréquen- tent les bords ûes ruisseaux, tels sont ses mets do prédilection. Le grand Héron bleu, a un vol puissant ; il dou- ble son cou en deux en volant, étend ses longues pattes, comme une queue et en guise de gouver- nail. Ce Héron a quatre pieds de haut *. : il a le bec pointu, jaune ; l'espace autour de l'œil, depuis la narine, d'un b1 r* fourpre-clair : l'iris, orangé ; une calotte blancj.c, sur sa tête; les côtés de la tôte et l*occiput,* couleur d'ardoise-foncée ou bleu- blanc, avec une joMe aigrette ; les deux plumes noires, qui partent du derrière de la tète, longues an moins de huit pouces ; le menton, les joues et les côtés de la tête, blancs dans une étendue de plusieurs pouces ; la gorge, blanche, abondam- ment barrée de noir ; le reste du cou, d'un brun cendrée : dn bas du cou, part un grand nombre de plumes blanches pointues et étroites qui hii cou- vrent la poitrine et lui descendent presque sur lea cuisses ; sous ces longues plumes, la poitrine et le milieu du ventre sont de couleur d'ardoise foncé striés de blanc ; les côtés, bleus cendrées ; les cuisseb et les couvertures des ailes, couleur de rouille foncé nuancé de pourpre ; le dessus des ailes, la queue et le corps, un beau cendré ; il y a aussi de ces longues plumes blanches qui naissent sur les épaules et re- couvrent les ailes avec grâce ; les pieds, brun noirs avec des coutures jaunes ou blanches : ; ' * ; Longueur totale 48 ; envergure 72. ' ■ ""'^ ** La femelle est très ressemblante au mâle. ' ' • Ce Héron, d'après Wilson, mesure quatre pieds quatre pouces du bout du bec à l'extrémifé de la queue, et au bout des pattes cinq pieds quatre pouces. — Envergure, 78 pouces. ., ^ . ,^ ;, . __ . . , . , .^ ^.,,; ... ., . ' ' .■■ , . ' -' m..- :>..:^* ■ t ■ ■■ ^ .- ' ■ i ■■■•) < -rS'-' '■■■ • ri i {il :> ■y^2 oi .'.V » I M V il ; P '., ' i'! M- ,• i M i ^ «, w —832— ■i.,.. LE HERON DE NUIT.—LE QUAC* ' .i '[[■. ' ' (Night Héron. -Qua bird.) • ' ' ;" ' •'' i Ce Héron, sans être aussi abondant en Canada qii^il Test dans la Louisiane et dans le sud des Etats voisins, estti'ès commun sur les grèves marécageuses de notre grand fleuve et en général dans tous les endroits humides ; son cri ordinaire Q^iâc, d'où lui vient son nom, est familier au chasseur canadien, altardé sur les battures, et qui attend à la tombée de la nuit, le passage des Canards ou autres gibiers. Le Héron de nuit se rencontre en vastes bandes près de ces grandes plantations de riz des Carolines ou dans l'intérieur de quelque savanno retirée, où de grands chênes, des pins, ou des cèdres lui fournissent l'ombrage et un gîte assuré pendant le jour; au crépuscule, les Hérons se dispersent le long des marais ; leur voix rauque ressemble aux efforts d'une personne travaillée par un émétique violenta Certaines localités contiennent depuis un temps im- mémorial, les nids des Quacs, au nombre de quel- ques cents. Lorsque l'homme a réitéremment porté le trouble et la guerre parmi ces paisibles habitant^ des airs, la colonie entière déguerpit et établit ses fojers dans des régions plus inaccessibles. Wilson rapporte un fait analogue dont il fut té- moin près de Philadelphie : les agresseurs en ce cas étaient une troupe de Corneilles. Les nids se composent de branches d'arbres ; le même arbre en contient jusqu'à trois ou quatre. Le Héron pond quatre œufs, longs de deux pouces et un quart, épais d'un pouce et trois quarts et d'un bleu pâle : le sol au bas des arbres qui contiennent les nids est jon- ché d«s coques des œufs, de plumes, d'excréments, de restes de petits poissons. Il existe encore plu- * sieurs Iféronnières en Canada. Un chasseur nous signale entre autres celle de Conti, sur l'Ile- aux- Oies, " ^mté de Montmagny, aussi les restes d'une • No. 495. Nyctiardea gardciii. — Baird. ^ .,^ „^. ., Ârdea Nycticorax. — AirornoN. •^" *- • 4. u; ses té- ^pais €ol ents, plu- mous aux- une —333— héronnière dans un bois avoisinant la résidence du consul de France à Beauport près de Québec. Quand on approche d'une héronnière, le vacarme que lont les jeunes et les vieux ferait presque croire, qu'au sein du bois deux ou trois cents sauvages s'é- gorgent les uns les autres ; dès qu'une personne se montre, tous les Hérons s'envolent et s'abattent sur la cime des arbres dans une autre partie du bois ; puis sept ou huit Hérons sont députés par les autres comme éclaireurs pour observer les mouvements de l'ennemi. Quand les jeunes peuvent sortir du nid, ils grimpent jusqu'au haut de l'arbre sans essayer de voler. L'ouïe de ces oiseaux parait extrêmement subtile. Ces pauvres Hérons ont de nombreux en- nemis.' Plusieurs Faucons, PAigle à tête blanche même les choisit pour victimes ; mâles et femelles «e ressemblent fort ; tous ont les trois élégantes Î lûmes blanches qui partent du derrière de la tête. Is vivent de petits poissons, de grenouilles, et se servent de leurs pieds en guise de peignes pour se nettoyer la tète et le corps de parasites désagré- ables. Le mâle a son chef orné d^une jolie calotte noire à reflets lustrés et verdâtres, laquelle se termine par trois plumes blanches longues de huit à neuf pouces, lesquelles s'emboîtent l'une dans l'autre et se réunissent en une, toittes les fois qu'on les sépare. Les ail^s, le croupion et la queue sont d'un bleu clair tirant sur le gris et nuancés de blanc ; le ventre et l'abdomen, blancs couleur de crème; le bec, .noir; l'iris, d'un rouge vif ; les paupières, vert-jaunâtre ; les pieds, jaunes ; les griffes, brunes ; le devant du front, blanc ; le devant du cou, blanc ; les cotés et le derrière, nuancés de lilas pâle; la queue, courte, lé- gèrement arrondie, et. composée de douze plumet arrondies. "' ^ ' . t-.,i ,iî» ;.A>i> ; ^tw -.oh- l^ .•.;• nées, aient usé les vainqueurs, lassé l'Hercule ailé, fait de lui un faible Persée, souvenir efiacé, pâli de nos temps hé- roïques ? " Baissés de taille, de force si non de cœur ; afiamés par la victoire même, par la disparition des mauvaises race« par la division des éléments qui nousicacha la proie aa fond des eaux, nous filmes sur la terre, dans nos forêts et nos marais, poursuivis à^notre tour par les nouveaux ve- nus qui, sans nous ne seraient pas nés, La malice de l'homme des bois et sa dextérité furent fatales à nos nids. Lâchement, dans l'épaisseur des branches qui gênent le le vol, entravent le combat, il mettait la main sur les nô- tres. Nouvelle guerre, celle-ci moins heureuse, qu'Ho- mère appelle la guerre des pygmées et des grues. La haute intelligence des grues, leur tactique vraiment mili- taire, n'ont pas empêché l'ennemi, l'honime, par jnille arts maudits, de prendre l'avantaye. Le temps était pour lui, la terre et la nature; eUv va deséchnnt le globe, tarissant les marais, supprimant la région indécise où nous i-égnâ- mes. 11 en sera de nous à la longue, comme du castor. Plusieurs espèces périront; peut être un siècle encore, et le héron aura vécu." Histoire trop vraie. Sauf les espèces qui ont pris leur parti, ont délaissé la terre, se sont franchement vouées et sans réserve à l'élénien" liquide, sauf les plongeurs, le cormoran, le sage pélican et ouelques antres, les tribus aquatiques semblent en décadence. L'inquiétude, la so- briété, les maintiennent encore. C'est ce souci persévé- rant quia doué le pélican d'uo organe tout particulier, lui creusant sons son bec distendu un réservoir mobile, signe vivant d'économie «t d'attentive prévoyance. Plusieurs, comme le cygne, habiles voyageurs, vivent en variant leur séjour. Mais le cygne lui-même, immangea- ble, ménagé de l'hcmme pour sa beauté, sa grâce, le cygne, si commun jadis en Italie, et dont Virgile pai'le «ans cesse, y est rare mainteuaut. On chercher ni t en vain ces blanches Hottes qui couvraient de leurs voiles les eaux du Miucio, les marais de Mantoue, qui pleuraient Pbaéton * L'œuf et le squelette de ce géant ailé existe actoelle- ment au musée de Paris. I I, Hr 'il' 'II, ■l\ il I' 4 / — 3S6- ; •!! à l'ombra d« sea sœurs, ou dans leur vol sublime, ponr- sofvant les étoiles d'un chant harmonieux, leur portaient ]e nom de Varus. Oe chant, dont parle toute Tantiqui^é, est il une fable t Les orgaiieb du chant, qu'on trouve si développés chez le cygne, lui fnrent'ils toujours inutiles 7 Ne jouaient ils pas dans une heureuse liberté quand il avait une atmosphère plus q^aude, quand il passait le meilleur de Vannée aux doux climats de Grèce et d'Italie? On serait tenté de le croire. Le cygne, réfoulé au nord, où ses amours trouvent mystère et repos, a sacrifié son chant, a pris l'accent bar- bare, ou il est devenu muet. La muse est morte; l'oiseau a survécu. Sociable, disciplinée^ pleine de tactique et de ressource^ la grue, type supéneui d'iuielligence dans ces espèces, devait, ce semble, prospérer, se maintenir partout dans ■on ancien empire. Elle a perdu pourtant deux royau- mes : la France, qui ne la voit plus qu'au passage; l'An* gleterre, où maintenant elle hasarde rarement de déposer ses œufs. , Le héron, au temps d'Âristote, était plein d'industrie et de sagttcité. L'antiquité le consultait sur le beau temps, l'orage, comme un des plus graves augures. Déchu au moyen âge, mais gardant sa beauté, son vol qui monte au ciel, c'était encore un prince, un oiseau féoual ; les rois voyaient en lui une chasse de roi et le but du noble fau- con. Si bien le chassa-t-on que sous François 1er il de- vint rare ; ce roi le loge autour de lui à Fontainebleau, j fait des héronnières. Deux ou trois siècles passent, et Buffon croit encore " qu'il n'y a guère de provinces où des héronnières ne se trouvent." De nos jours, Tousse- nel n'en connaît qu'une en France, au nord du moins, dans la Champa&ne ; entre Reims et Epernay. un bois recèle le dernier asile où le pauvre solitaire ose encore cacher seH amours. Solitaire ! c'est là sa condamnation. Moitis sociable quo la grue, moins familier que la cigogne, il semble devenu farouche même aux siens, à celle qu'il aime. Il tient peu à la vie. Captif, il refuse souvent la nourriture, s'é- teint sans plainte et sans regrets. Les oiseaux aquatiques, êtres de grande expécience, la plupart réfléchis et docteurs en deux éléments, étaient, dans leur meillf ure époque, plus avancés que bien d'au- tres. Ils méritaient les ménagements de l'homme. Tous avaient des mérites d'originalité diverse. L'instinct social des grues, leur singulier esprit mimique, les rendaient ai- mables, amusantes. La jovialité du pélican et son hu- meur joyeuse, la tendresse de l'oie, sa faculté d^attache- ment, Ta bonté enfin des cigognes, Jeur piété pour lenrs vieux parents, attestée partant de témoins, formaient entre ce monde et nous des liens sympathiques que la légèreté humaine n'aurait pas dû briser barbarement." It; —337— ,i'(* et 38 OÙ US8C> ans e le seH îe. la ent, 'au- 'ou» ocial it ai- hu- che» ears ntr« reté LES HÊRONNIÈRES D'AMÉRIQUE. WILSON. *' La décadence du héron est moins sensible on Amérique. Il est moins poursuivi. Les solitudes sont plus vastes. U trouve encore, sur ses marais chéris, drs foi êts sombres et presque impénétrables. Dans ces ténèbres il est plus sociable ; dix ou quinze ménages s'y établissent ensemble, ou a peu de distance. L'obscurité parfaite des grands cèdres sur les eaux livides les rassure et les réjouit. Vers lo haut de ces arbres, ils construisent avec des bâtons une large plate-forme qu'ils couvrent de petites branches ; voilà le domicile de la famille et l'abri des amours ; là, la ponte tranquille, l'éclosion, l'éducation du vol, les en* seignements paiernels qui formeront le ))ècheur. Ils n'ont pas fort à craindre que Vhoaime vienne les inquiéter dans ces retraites ; elles se trouvent non loin de la mer, spé- cialement dans les Carolines, dans des termins bas et fan- geux, lieux chéris de la fièvre jaune. Tel marais, ancien bras de mer ou de rivière, vieille flaque oubliée derrière dans la retraite des eaux, s'étend parfois, sur la largeur d'un mille, à cinq ou six milles de longueur. L'entrée n'est pas fort invitante ; vous voyez un front de troncs d'arbres, tous parfaitement droits et dépouillés de branches, de cin- quante ou soixante pieds, stériles jusqu'au sommet, où ils mêlent et rapprochent leurs flèches végétales d'un sombre vert, de manière à garder sur l'eau un crépuscule sinistre. Quelle eau ! une fermentation de feuilles et de débris, oiî les vieilles souches tnontent pêle-mêle l'une sur l'autre, le tout d'un jaune sale, où nage à la surface une mousse verte et écumeusc. Avancez ; ce qui semble ferme est une mare où vous plongez. Un laurier à chaque pas intercepte le passage ; pour passer outre, il faut une lutte pénible avec ses branches, avec des débris d'arbres, des lauriers tou- jours renaissants. De rares lueurs percent l'obscurité ; ces régions aflVeuses ont le silence de la mort. Sauf la note mélancolique de deux ou trois petits oiseaux, que l'on entend parfois, ou le héron et son cri enroué, tout est muet, désert ; mais que le vent s'élève de la cime des orbres, le triste héron gémit, soupire. Si la tempête vient, ces grands cèdres nus, ces grands mâts, se balancent et se heurtent ; toute la forêt hurle crie, gronde, imite à s'y tromper les loups, les. ours, toutes les betes de proie. Aussi ce ne fut pas sans étonnemeiit que, vers 1805, les hérons, si bien établis, virent rôder sous leurs cèdres, en pleine mare, un rare visage, un homme. Un seul était ca- pable de les visiter là, patient, voyageur infatigable, et brave autant que pacifique : l'ami, l'admirateur des oi« seaux, Alexandre Wilson. * '"'■'i. * Alexandre Wilson naquit â Paisley, en Ecosse le 6 v2 r::'^<'' I 1 .1 H n*- |.^ ; tK. m im —338— Si CCI peuple avait su lo caractère du visiteur, loin de g'cn effrayer, il fût venu sans doute a sa rencontre pour lui faire de ses cHs, de ses battements d'ailes, un salut amical,, une fraternelle ovation. DauH ces années terhbles où l'homme fit de l'homme la plu9 vaste destruction qui jamais se soit vue, il y avait en Ecosse un homme de paix. Pauvre tisserand de Glasgow, dans son logis humide et sombre, il rêvait la nature, l'in- fini dos libres forêts, la vie ailée sui'tout. Sou métier de cul de jatte, condamné à rester assis, lui donna l'amour extatique du vol et de la lumière. S'il ne prit pas des ailes, c'est que le don sublime n'edt encore dans ce monde que le rêve et l'espoir de l'autre. Nul doute qu'aujourd'hu% Wilson, tout à fait affranchi, ne vole, oiseau de Dieu, dans uuo étoile moins obscure, observant plus à l'aise sur l'aile du condor et da l'œil du faucon. Il avait essayé d'abord de satisfaire son goût pour les oiseaux en compulsant les livres de gravures qui préten- dent les représenter. Lourdes et gauches caricatures qui donnent une idée ridicule de la forme, et du mouvement rien ; or, qu'est-ce que l'oiseau hors la grâce et le mouve- ment T II n'y tint pas. Il prit un parti décisif: ce fut de quitter tout, son métier, son pays. Nouveau Robinson Ci'usoé, par un naufrage volontaire, il voulait s'exiler aux solitudes d'Amérique, là, voir lui-même, observer, d'é- crire, peindre. Il se souvint alors d'une chose ; c'est qu'il ne savait ni dessiner, ni peindre, ni écrire. Voilà cet homme fort, patient et que rien ne pouvait rebuter, qui apprend a écrire très-bien, très-vite. Bon écrivain, artiste infiniment exact, main fine et sûre, il parut, sous sa mdre el maîtresse la nature, moins apprendre que se i^u- venir. Il it M' 1 juillet 1766. Dès sa jeunesse, il montra des talents litté- raires et un génie poétique d'un ordre supérieur. Parmi des occupations industrielles, il trouva le moyen d'écrire et de publier diverses poésies qui lui valurent l'estime du poète national Burns, dont il devint plus tard un des admi* rateurs les plus enthousiastes. En 1794, il s'embarqua pour l'Amérique; sans ami, sans argent, son existence était loin d'être couleur de rose : il était souvent en proie à la plus sombre mélancolie. Mais son génie et son admiration passionnée de la nature devaient bientôt triompher de tous les obstacles ; sa réputation établie sur de fortes bases, même de son vivant, ne fit que s'accroître après sa mort. Il inourute'il813, martyr delà cause qu'il avait embrassée. 8i Audubon est le patriarche des naturalistes de l'Araé* rique, on peut considérer Wilson comme le pionnier, le créateur de cettejscience dans le nouveau monde, et, malgré les progrès du siècle, les œuvres de Wilson servent encore de livre de texte à tous les naturalistes.— (Note de l'auteur.) Igré tore ir.) —339— Armé ainsi, il se lanca an désert, dans les forêts, aux ■avança malsiiinea, ami des bufflos et convive des oiira, mangeant les fruits sauvages, splendidernont couvert de la tente du ciel. Où il a chance du voir un oiseau rare il reste, il cainp<>, il est chez lui. i^ui le presse en etful î Il n'a pas de maison qui le rappelle, ni femme, ni enfunt qui l'attende. Il a une famille, c'est vrai : mais la grande famille qu'il observe et décrit. Des r.mis, il en a : ceux qui n'ont pas encore la défiance de l'honune et qui vien- nent perchera son arbre et causer avec lui. Et vous avez raison, oiî^euux, vous av/,;z lu un très s;ili* de ami, qui vous en fera bien d'autres, porterai encore ? " Elle prit le bouquet avec un sourire de tendresse, admira silencieusement cette beauté simple et toucha n e de la na- ture, et lui dit : " Oui, mon fils. " Et l'enfant partit sur l'aile du bonheur. " Je me trouvai moi-même dans cet enfant, et je fas frappé de la fessemidance. Si ma terre natale reçoit avec une gracieuse indulgence les échantillons que je lui pré* sente humblement, si elle exprime le désir qve je lui en porte encore pnf$, ma plus haute ambition sera satisfaite. Car, comme dit mon petit ami, nos bois en sont pleins ; Yen puis cueillir bien d'autres et plus belles encore. " (Philadelphie 1808.) l ^' \ ■ ^. ■'' ■ • -^ • •.. ■ : ■ ■••/', .;■-] 3i{ ■. l! .y. ■■ .^u -t..' ' - • : • - '•■• ÙkllÎ! \ Ji *lt . .' i' i i ' . i< .il 1. '■»■_ ^ ^iÙ i^^-ïî^. .«.; «►/*; i K . ti i * lii *'-i '■'^- ' . " • in. \ -*'j,ir- m *f^. •< /.i : f :• W-r • .*. .1 • :■>•■ ^•■i'i.; ,;.i-:«4nL . r» i:r{ r 't>'j»»ado ,rtîj4«i —341— PLEUVIERS. t.t-.Ui r.u-f «îdMH^ ' ** Les Pleuviers sont des oiseaux qui ont les ailes aiguës, et le pied léger, et qui sont aussi bien taillés pour le vol que pour la course ; les uns préfèrent les champs cultivés ; les autres, les marais, les grèves. Ils vivent dMnséctes et particulièrement de. vers de terre qu'ils font sortir de leurs troua en piétinant le sol. Les Pleuviers n*on; pas la physionomie heu- reuse ; leur tète est beaucoup trop volumineuse ; leur bec trop court et inséré trop bas et trop à angle droit dans le crâne. Ils portent pour la plupart un manteau jaune verdâtre, émaillé de mouchetures brunes, plus ou moins foncées ; colliers noirs et plaques d!ordres sur la poitrine. Le sentiment de la fraternité est très développé chez eux. Quand un Pleuvier est abattu, tout le vol revient sur lui pour le secourir et il est arrivé plus d'une fois à un chasseur d'exterminer toute une bande sans bouger de place. " Quatre espèces de Pleuviers séjournent l'automne sur nos grèves ou dans les champs, savoir : le Van- neau gris ou Squatarole Suisse, le Pleuvier doré, le Pleuvier criard ou Kildeer et le Pleuvier k col- lier. Ces oiseaux sont communs à l'Ancien et au Nouveau Monde. ' .v ' •!;:l I i LE VANNEAU GRIS. * t. « ..'»., (Black bellied Plover.) i ^^ ' Le Vanneau gris connu aussi sous les noms de Squa- tarole suisse, Vanneau-Pleuvier, etc., est à la tète de l'espèce par la taille. C'est un individu solitaire qui fréquente les hautes terres en labour et se fait tuer sur le bord des grands étangs et des fleuves où il vient se laver les pieds." . i : ,,. .% Wi ■ ■ '■ ■— ^M^— -^Ml ■ I ■■ ■■ ■■■— -^—^M ■ nu. I IM^— — 1 M—^— I ■ l^^^i.Mi^P^M^—— — — ^— ^i^ * No. 510. Squatarola helvetica — Baird. ^ CharadriuB helveticua. — Audubon. ' * ' V4 i " i.f ,.i ' ■ i i . !:f ;,i Sî:': (I I —842— Voici son signalement : manteau brun, cendré ; poitrine d'un blanc sale ; le dos et les scapulaires toncés avec des étoiles orangées ou dorées ; large collier noir et ceinturon de même nuance ; la pointe du bec noire et le reste orangé ; pieds couleur de plomb. Ils se nourrissent de vermisseaux, d'insectes et au besoin de baies de diverses espèces : leur chair est délicieuse. Leur cri est un sifflement aieu. Leurs jeunes ressemblent fort à ceux du Pleuvier doré, mais ils ont la tète et le bec plus gros et ont deux pouces de plus en longueur ; cette espèce, peu répandue en Canada, se rencontre au nord de l'Europe, dans la Sibérie, le Groenland, aussi bien qu'à la Baie d'Hudson. Les œufs sont au nombre de quatre, gros, d'un olive clair, avec des taches noires ; ces Pleuviers élèvent souvent deux familles dans la saison, ils couvent depuis la Virginie en gagnant vers le nord* Longueur totale 1 1^, envergure 25. ^^ LE PLEUVIER CRIARD. * (Kildeer Plover.) Ce Pleuvier, très répandu à la Louisiane et dans les plantations de cotton, de cannes à sucre et de riz, de la Géorgie et desCaroline8,est peu connu en Ca- nada, dans la Nouvelle Ecosse, à Terreneuve et au Labrador. Quelques individus viennent dans Pouest de la Province où leur présence a été signalée par M. McElraith. Le vol de ces oi- seaux est fort rapide et ils courrent à terre avec une rapidité qui est passée en proverbe. Le Kildeer (ce nom lui vient de son cri) exécute mille évolu- tions fantastiques, au haut des airs, dans la saison nuptiale ; ces Pleuviers sont remarquables par la beauté de leurs contours et Téclat de leur plumage. • No. 504. Aegia'itis vociferus.— Baird. "^ ' Gharadrius vociferus.— 'Âudubok. :!.: ^•T nZf Ca- au ■dans été oi- pveo —848— • Le Rildeer pond quatre œufs, couleur de cr6me, tachetés de brun et de pourpre dan» un trou, sur le bord d'un étang ; ce nid est matelassé d'herbes. Les i'eunes sont aptes à courir dès qu'ils sortent de l'œuf. )urant la période de l'incubation, les vieux se chargent alternativement du soin du nid et sont fort bruyants dès qu'un ennemi se présente : la fe- melle traînera l'aile, comme si elle était blessée, et le mâle circule dans les airs et fait sonner sa note de détresse au dessus de la tôte du pertur- bateur de son repos domestique. Le mâle a le bec noir ; les rebords des paupières, d'un rouge vif; IMris, d'un brun foncé. Les pieds, d'un gris bleu clair. Le haut de la tète, le dos, les {>etites couvertures alaires, jaunâtre-brun. Le mi- ieu du cou est ntouré d'un large ceinturon noir brunâtre ; il y a une semblable bande entre les ailes. Le croupion et les couvertures caudales inférieures ■ont d'un jaune rouge vif. rj i : . ! Longueur totale 10 ; envergure 20. ■'. i, LE PLEUVIER A COLLIER. * (Ring Plover.) • G^est un joli petit oiseau, au manteau gris perlé, gris en dessus, blanc en dessous, à collier noir : la tète est variée de blanc, le bec jaune et noir : il niche sur la grève, au bord de la mer et des fleuves ; les œufs au nombre de quatre sont d^un cendré pâle, maculés de noir. Vers le mois de septembre, ce Pleuvier arrive du nord en grand nombre et fait société avec les Allouettes sur les battures et les bancs de sable dont le littoral du St.- Laurent est parsemé. Longueur totale 7J ;. envergure 14. ' Toussenel rapporte des particularités intéres- santes sur le compte des Pleuviers. * No. 507. Âegialitis semipalmatus.—- Baird. Charadrius semipalmatus.^'AvpcBON. • " 1 :■ H II; I : m ,r ') Il il I, ;i lit [y »' if/ —844— Il parle du Pleuvier à collier interrompu: ' " C'est cette espèce là ou l'autre, ou une espèce voisine, qui entretient commerce d'amitié avec le Crocodile du Nil et lui sert de cuiedent après ses déjeuners. Comme le Crocodile n'a pas la langue mobile pour se rincer la bouche à l'instar des autre bètes, il a grand besoin de l'aide d'un plus petit que lui pour se désobstruer les molaires à la suite de ses repas. Il a donc confié cet office de curage à un petit oiseau que les Arabes nomment le Fouilléur^ et qui fréquente les égouts des cités et les rives des fleuves où il a chance de rencontrer son pourvoyeur. Aussitôt que le Crocodile qui l'attend l'aperçoit, il ouvre sa large gueule comme fait le patient pour son opérateur, et tient complai- samment ses mâchoires enir'ouvertes tant que dure l'opération, ayant grand soin de ne les pas refermer que l'oiseau ne soit dehors. Le fait avait été observé par Hérodote, il y a près de trois mille ans et con- signé par lui dans ses intéressant récits sans que personne ne voulut croire à sa véracité, tant l'esprit des mortels est rebel aux enseignements de l'histoire et il a fallu pour raviver l'incrédulité des Modernes qu'un savant de nos jours, que l'illustre Geoffroy Saint Hilaire eut vérifié de ses propres yeux l'exac- titude du témoignage d'Hérodote. Si le Directoire n'eut pas décidé l'expédition d'Egypte, et si Geoffroy Saint Hilaire n'eut pas fait partie du coi*ps savant destiné à accompagner l'armée expéditionnaire, le monde savant en serait encore à cette heure à dou- ter de la sincérité du père de l'Histoire, et voilà à quoi tient la réputation des grands hommes." , .'>l! !•••'■> ;" »■ .i^'.}. • *•■« •v.r —345— • ' ■ . lE PLEUVIER DORÉ. * r, r^^ ^ i > ^wt> ." -*l »f;M. (Golden Plover.) - ^"' ;^''^' ;^;;^. Ce Pleuvier est commun à l'ancien et au nouveau monde : à certaines saisons, i! se montre en grand nombre en Canada : il parconrt de préférence les grèves, les battures de sable que la marée laisse à sec. Il arrive à la fin de l'été, se nourrit d'abord de vers qu'il fait sortir de leurs trous en piétinant le sol ; à mesure que la saison avance, il fréquentera les champs cultivés, les hauteurs, où il avalera avec les insectes, les fruits qu^il y trouvera. Le moment que le chasseur choisit pour tirer dans les bîtndes de Pleuviers, est celui où ces oiseaux, les ailes tendues, vont se poser à terre ; car dès qu'ils se sont posés, ils se mettent à courir le long du sol et se sont bientôt dispersés. Le père de l'Ornithologie Américaine décrit une chasse aux pleuviers à la Louisiane à laquelle des gentils hommes Français le convièrent. Dès l'aurore, les chasseurs s'étant disséminés sur divers points où le gibier devait passer, une troupe de pleuviers se montra ; les chasseurs d'imiter le cri de ces oiseaux, lesquels des- cendirent du haut des airs et durent alors essu- yer une espèce de feu de file, sur une grande éten- due de terrain : cinq ou six fuyards échappèrent seuls de toute la cohorte: la chasse dura jusqu'au coucher du soleil, et, quand il les quitta, ces NemrodSr montraient la même soif de carnage que le matin : un d'eux comptait soixante et trois douzaines de Pleuviers pour sa part. Audubon vit cinquante chasseurs dans les environs et portant à vingt douzaines la moyenne pour chaque chasseur, il affirme que quarante huit milles Pleuviers dorés expirèrent ce jour là : rien moins que la véracité bien connue du grand naturaliste nous porterait à rece- voir ce calcul comme correct : mais enfin c'était *♦ No. 503. Charadriiis virgininnus. — Hairb. Charadi'ius niairaoïatiis.— Audlbon. •.(f'ii 4 M ■ 1 '1 il i ' 1 m]' ' \\ I',.' 'Il ' \' ■t: 1 t VM M lit ; ÎK il! \, I ! I 11 ' 1 ! Il ■!; M' It i ■: i tj.iii m' pendant la migration d^automne de ces oîsëanx et cette saison, on les comptait par millions : Audubon dit que, six années auparavant, les Pleuviers doré» s^étaient montrés en égal abondance. Les Pleuviers nichent sur les terres bases et incultes de la mer arctique : le nid est un petit trou dans la mousse, ou sur un endroit sec; la ponte se compose de quatre œufs, couleur de crème avec des taches et des points brun foncés ou pour- Sres, irrégulièrement disposés. Les petits sont prêt» courir dès qu'ils ont rompu leur coquille et ils cherchent à se garantir du danger en se blottissant à plat sur le sol : la femelle a beaucoup d'attache- ment pour SH famille : elle a recours à toutes espèces d'artifices pour les garantirdu danger : elle se traîne- ra péniblement à terre, comme si elle était dans les transes de l'agonie, ou que ses ailes fussent rompues : le tout dans le but d'appeler sur elle les malheurs qui menacent sa couvée. Les Pleuviers dorés cherchent leur pâture plus souvent dans les champs que sur les grèves. Le mâle a le bec noir et court : l'iris, brun : les pieds, bleus gris. Le dessus de la tète, le devant du dos et les scapulaires sont élégamment variées de brun, de noir et de jaune clair ; ce jaune forme de petites taches à l'extrémité des plumes. Le derrière du dos, ^ris brun, varié de jaune d'une teinte plus pâle ; la queue est brune, barrée de blanc. Les ailes sont brunes ; les couvertures infé- rieures, tachetées de jaunâtre blanc ; les primaires et les secondaires des ailes, terminéeis de blanc. Une partie du front ainsi que les lorres sont blanches ; une bande et la gorge, gris blanc ; 'les côtés du cou et du corps variés de brun, d'un blanc paie et jaunà* tre. La poitrine et une large bande sur la poi- trine d'un brun noir, cette bande est frangée de chaque côté de blanc : la queue est courte, arrondie et composée de douze plumes. .^ Longueur totale du mâle 10} ; envergure 22f . '* Les Pleuviers dorés voyagent en trombes tour- billonantes resserrées, innombrables, plus larges que —347— profondes qui s^annoncent de loin par d^aigus siffle- ments, rasent le sol comme les hirondelles, se re- dressent tout à coup dans les airs avec la prestesse d'un ressort, disparaissent et reparaissent aux regards avec Pinstantanéité de Téclair. J*ai vu des chasseurs en tuer vingt et vingt cinq d'un seul coup de fusil. J*ai vu des tendeurs en Champagne prendre cent Pleuviers d'un seul coup de filet. On peut calculer par ses deux chiffres ce qu'il doit manquer d'émi- grants au retour de leurs expéditions. Comme les cadavres des croisés marquaient le chemin du saint sépulchre aux époques de foi, ainsi le fîimet des Pleuviers dorés qui rôtissent, pourrait dire chaque automne la route q^u'ils ont suivie." — ^Toussensl. ■ ■-.■r l: ■'■■ .■'•'] ,11 ■ 1 ' i 1 . 4 rî «r.t;^f .) .. ( ^ / 'irM? r.i *:i t^r-i •• ) LA BÉCASSE. * -.V j.'.»> .•: CWoodcock.) ■- La Bécasse an'ive dans le Haut Canda à la fin de mars, et dans le Bas, vers le milieu d'avril. Ses habi- bitudes sont tellement nocturnes, qu'elle peut exis- ter dans une localité sans que sa présence soit soupçonnée, excepté par des chasseurs familiers avec la topographie des lieux. Pendant une grande par- tie du jour, elle se réfugiera dans des savanes om- bragées et n'en sortira pour chercher sa nourriture que la nuit, au point du jour ou bien après le cou- cher du soleil. Elle vient nicher en Canada, le prin- temps; f l'automne venue, elle se retire dans le Sud des Etats de la République voisine. Le nid est placé a terre, dans un endroit retiré de la forêt, très souvent au pied d'un buisson oud'.un arbre : quelqnes feuilles * No. 522. Philohela minor. — Baird. ^..; i ....: Microptera americana. — âudubon. t Les Bécasses couvent dans toute l'étcnduo du Bas et du Haut-Canada ; on a trouvé leurs nids même â un mille de Québec, à Holland Farm sur le chemin St.*Loais, Ïn'i» de l'Hôpital-Général, a la Pointe aux Lièvres, etdanf ei champs le long des rives du St. Laureut. '.i.H "iti .''ÏÏ !!::■ v .' ' : n ih m y i' I' ' —348— desséchées, quelques herbes en font tous les frais : la femelle y pond quatre à cinq œufs d'un pouce et demi de longueur, d'un pouce au plus de diamètre et s*effilant tout à coup au petit bout. Ces œufs sont brun clair avec des taches plus foncées au gros bout, mêlées d'autres taches d'un pourpre pâle. Pendant ses excursions nocturnes, aussi bien que le matin et le soir, la Bécasse s'élèvera par un vol spiral à une très grande hauteur dans les j^irs, faisant entendre de temps à autre sa note quae : lorsqu'elle est parvenue bien haut, elle court des bordées cà et là d'une manière irrégulière, en bour* donnant : puis elle redescend se poser à terre avec la môme rapidité qu'elle était montée. Son cri, quand elle est sur le sol, semble lui être pénible a émettre : elle incline en ces occa- sions la tète vers la terre et hoche la queue fré- quemment ; ces allures, ont lieu le printemps et pa- raissent être le cri d'appel du mâle. La Bécasse passe son temps à retourner les feuilles pu le sol pour y chercher les larves et les vermisseàu-% qui s'y ca- chent : sa chair est fort recherchée. La Bécasse d'Amérique a les habitudes de la Bécasse d'Europe : mais sa taille est bien moin- dre et son plumage est différent ; le mâle de l'espèce d'Amérique pèse de cinq à six onces tanais que le mâle de son cogénère d'Europe, pèse douze onces. En Angleterre les Bécasses arrivent en Octobre et en Novembre et y hiver- nent : en mars, elles gagnent le nord du conti- nent Européen pour la ponte : tandis que l'espèce d'Amérique hiverne dans le sud de notre continent, arrive ici en mars et avril, se répand dans tout le Canada et y couve ; puis à l'approche des froids, elle se met en route pour le Sud. L'une espèce émigré de la zone torride à la zone tempérée, l'autre de la zone tempérée à la zone arctique. Les deux oiseaux ayant un même nom, diffèrent non-seulement par leur taille et leur livrée, mais encore par les cli- mats qu'ils habitent Ceci démontre combien peu fondée est l'opinion exprimée par dea natu- —349— rallies américains que la Bécase d'Amérique passe de ce continent au vieux monde et vice versa. Quel est le terme des migrations de la Bécasse dans la partie nord de l'Amérique ? c^est ce qui n'est pas encore connu. Il n'appert pas que cet oiseau se montre dans le voisinage de la Baie d'Hud- Son ; il ne parait pas non plus qu'il existe dans l'ex- trême nord de l'Europe : il est donc probable que ses migrations ne s'étendent pas à une bien haute latitude ; on peut poser en principe général que les bécasses qui émigrent aux régions arctiques dans les deux continents sont communes à chaque continent. Aucun oiseau n'a, plus que la Bécasse, la passion des voy«ges ; ce qui la force de se munir de ces fortes provisions de graisse qui donne tant de prix à sa chair. La Bécasse se rencontre quel- quefois dans les clairières au sein des forêts, où elle retourne les feuilles pour en retirer les vers etc ; en cela, elle diffère de la Bécassine qui ne fréquente que très ra'" aênt les bois. La tète de la Bécasse a une structure'toute particulière : l'œil est a une grande distance du bec, ce qui lui donne la faculté d'observer ses ennemis de bien loin ; son vol n'est pas rapide. Faites la lever dans les bois, elle rasera la cime des buissons et se posera par derrière ces mêmes buissons, puis elle s'éloignera à pied, une distance de quelques mètres. La différence entre la taille du mâle et celle la femelle a fait croire qu'il y avait deux espèces de Bécasses en Amérique. Audubon trace un magnifique tableau de lasolicitude de la femelle pour ses jeunes et des ingénieuses ruses dont elle se sert pour attirer sur elle, l'attention de celui qui veut s'emparer de ses petits : en ceci elle ressemble fort à la perdrix, mais les jeunes Bé- casses n'ont pas, il s'en faut de beaucoup l'agilité des perdreaux : ce sont de faciles victimes que des enfants cruels dérobent à la tendresse de leurs bons parens. La migration des Bécasse, ne se fait pas par troupe, mais une à une la nuit au clair au clair de la lune^ et avee une telle rapidité que l'on !■' t il! Ml ri' n —350- I' peut dire qu'elles sont toutes à la file, les quoique à une certaine distance les unes des autres. Cette particularité à été remarquée, par le même naturaliste sur les rives du Mississipi et de rOhio, le soir : presque à chaque instant à commen- cer du milieu du mois de mars jusqu'au milieu du mois d'avril, la Bécasse passe avec la rapidité d'un trait. Il les a vuesémifijrer de la môme manière au Nouveau Brunswick. La chasse à la Bécasse est fort labo- rieuse, mais fort intéressante : le Bois Bijou, sur les limites de la cité de Québec, la côte à Bonhomme à CLarlesbourg, a venir jusqu'à ces années dernières étaient réputées fort giboyeuses. Après de longues sécheresses, il serait inutile de battre les hauteurs en quête de Bécasses : il faut alors avec un bon chien d'arrêt, explorer les terrains marécageux et bas; après des jours de pluie, ces oiseaux gagneront le versant des collines et les clairières dans les forêts. C'est là qu'on les rencontre aux beaux jours d'au- tomne, recherchant les rayons du soleil quand il commence à faire froid. Plus tard dans la saison, le chasseur remarque quelques Bécasses retardataires, sur le bord des ruisseaux ombragés ou des sources chaudes dans les bois ; mais à l'instar des Bécassines, les mouve- ments des Bécasses sont incertains et dépendent des saisons et de la température. " La Bécasse de France est un oiseau éminem- ment domesticable et sociable, dit Toussenel " ; nous n'avons encore pu constater sur ce point le degré de réussite des tentatives qui ont été faites en Canada. " On a vu des bécasses fatiguées s'abattre en vols nombreux sur le pont des navires ; on cite nombre de ces pauvres voyageurs, qui, deux fois par an, se cassent la tête aux cages de nos phares maritimes de la France. " La Bécasse mâle a le bec brun couleur de chair, noir à sa base ; la mandibule supérieure se termi- ne en une petite protubérance, qui se projette à peu près un dixième de pouce au delà de la mandibule —851— inférieure; lefront,laligneau dessus de Pœil et toutes les parties inférieures, d'un rouge fauve : les côtés du cou, tirant sur le cendré ; une légère bande de brun foncé, se fait remarquer entre l'œil et le bec ; le sommet de la tète à partir du devant de l'œil en allant en arrière, noir, traversé par trois bandes étroites de brun blanchâtre ; les joues sont mar- quées d'une barre noire, variée de brun clair ; les franges du«dos et des Fcapulaires d'un blanc bleuâtre pâle : le dos et les scapulaires, d'un noir foncé, cha- que plume marbrée de brun clair et de rouille clair, avec de nombreuses lignes noires traversant en zyg zags les parties plus claires. , : ^ . Les jeunes d'an brun foncé ; la queue noire, chaque plume frangée à l'extérieur avec de petites taches d'un brun pâle, mêlé de blanc et de jaune : la doublure de l^aile est couleur de rouille clair ; les pieds et les jambes, rouge pâle, couleur de chair ; l'œil, noir et plein, placé bien haut sur le deriière de la tête : poids, cinq onces et demi, quelque fois six onces. Longueur totale 1 1 pouces : Envergure 16 pouces. »« * 1 ■rî(rU f f: ^ LA BECASSINE. * .r., f-j r (Wilson'a Snipe.) La Bécassine, si hautement prisée des chasseurs, et des bons vivants est très abondante en cette pro- vince pendant le mois d'août, de septembre et même en octobre. On cite des endroits ou des Bécas- sines ont été vues à l'ouest de la province, aussi tard que le commencement de janvier, mais c'était là des cas isolés. Cet oiseau niche en Canada, dans les endroits ma- récageux sur les hauteurs où il n'est pas exposé à être molesté par l'homme : un trou dans la mousse, No. 523. Gallii^ago Wilsonii. — Baird. 'i-'-^ fcri-. Scolopux Wilsonii.— -ÂUDUBUN. 1^ i B- -^ yà *, I jn;!!!! Il -|!- u —362— f » > . V '■!.'. , ( ( ; tapissé de quelques herbes, voilà le nid qui bientôt contiendra quatre œufs d*un jaune olive, abondam- ment tachetés de brun clair ou foncé ; ces tachea augmentent en étendue à mesure qu'elles approchent du gros bout où elles forment un cercle : les œufs sont toujours disposés de manière à ce que le petit bout se touche tous. Les jeunes comme ceux de la Bécasse quittent le nid, dès qu'ils sont éclos: ils recherchent d'abord les insectes et plus tard, quand leur bec est fort, ils l'enfoncent comme les vieux un demi pouce dans le sol, pour en extraire des vermisseaux et de petites racines d'herbes. Les Bécassines sont fort nombreuses sur toutes les battures marécageuses du St.-Laurent ou dans les champs que l'eau du fleuve recouvre à chaque grande mer.* Elles sont très singulières dans leurs habitudes : le chasseur qui remettrait au len- demain, une chasse qu'il projette dans un endroit où il a vu nombre de ces oiseaux la veille, n'en trouvera peut-être pas un seul le lendemain dans la même localité. Sont elles alarmées, elle s'élèvent en zig zags, sonnent leur cri Wau-aik^ font quelques évolutions dans les airs et reviennent se poser pres- qu'à l'endroit d'où elles sont parti. Audubon a découvert les nids des Bécassines dans la Nouvelle Ecosse, dans l'Etat du Maine et dans les régions moniagneuses do l'Union Américaine." La chair de la Bécassine est aussi renommée que celle de la Bécasse : on sçait que nos Sybarites laissent à la Bécassine et à la Bécasse, pour farce leurs intestins avec leur contenu, et qu'ils les font rôtir tout rondes ; pourtant, il n'est pas rare d'extraire des viscères de Bécassines mortes, de gros vers de terre, des sangsues : comestibles peu propres, on l'avouera à l'homme. Il y a une forte ressemblance entre la Bécas- sine Européenne et celle d'Amérique: l'œil perçant de Wilson signala d'abord en quoi elle difl'érait et les naturalistes par reconnaissance, donnèrent son nom I -'■■ ■■ ■ ■-■■ ■■ - 1 ... .^.^wm .■!■ I ,mm0» • On appelle gi'ande mer ces hautes marées qui ont lirti ■emi-mensuellement, à partir de la ville de Trois Rivières en descendant vers le golfe. —863— à la Béoassînd d* Amérique. Là Bécassine d^Amô- que est plus petite d'un pouce que celle d'Europe : elle a seize plumes dans la queue et la Bécassine Européenne n'en a que quatorze : le cri deà deux est fort différent ; ce fait remarqué par Audubon avait échappé à l'attention de Wilson ; d'un autre côté Frank Forrester * s'insurge contre l'opinion d* Au- dubon et affirme que ces deux oiseaux Ont un cri semblable. Voilà un problème à résoudre, pour le $port du Canada. On a noté chez les Bécasses «t chez les Bécassines un trait fort singulier qui ne se produit qu'à la saison des œufs. Le chasseur ^ui fréquente, au point du jour, les humides prairies en quête de Bécasses, remarque que des couples de ces oiseaux montent en spirale vers le ciel, frap- pant l'air de leurs ailes à coups redoublés : f pàr- Tenus à une centaine de pieds de hauteur, ils s'étrei- gnent soudainement en frappant leurs ailés l'une contre l'autre avec une grande vitesse, se laissent choir vers la terre en faisant entendre un faible gazouillement ou plutôt un bourdonnement, que Fon croit être causé par l'action de leurs ailes dans leur descente rapide ; il ne parait pas que cette manœuvre singulière ait lieu en d'autre saison que le printemps. J " " ^'-"'^ y • Nom de plume de Hy. Wœ.^ Herbert, de New- York, sportsman distiagué— •moi'ttragiqiiement ces années dernières. t Un ckassear digne de foi affirme que les mâles seuls montent ainsi an haut des airs. , ,, •, ,.. ... , ..., » % Nous sommes redevables des particularités «dâ.ntM.teê à un chasseur de vieille roche : " La Bécassine, au printemps fait entendre lorsqu'elle «st posée un sifflement soutenu et fort aigu ; c'est l'a note d'appel du mâle, avant la saison des œufs. Je l'ai entendue, maintes et maintes fois à Sorel eu 1856 et 1857. J'ai fait lever des Bécassines souvent dans les bois dans des terrains humide» et converts d'urbres. Les Bécas- ses viennent prendre leur noun^ture généralement la nuit, dans les endroits où l'on trouve les Bécassines pen- dant le jour. Après de fortes gelées en Octobre, au premier clair de îiioe, les Bécassines quittent le Canada en corps» jpendaat isMf 4i'i' ,, ':,! I, )\ "ti ■f 1 w 'a ■ i :r!; î iiô principal attrait que possède la chasse à la Bécassine, cW Texercice musculaire qu'elle entraine et le savoir faire prodigieux qu'elle requiert pour que le chasseur puisse atteindre l'oiseau dans ses gy- rations infinies et sa course tortueuse, lorsqu'il se lève de terre. Pour prétendre au titre de chasseur de Bécassine, il faut avoir, un tempéramment robuste, à l'épreuve du froid et de l'humidité ; un œil vif, une main sûre : il faut en outre participer un peu à la nature de l'épagneul : ne faire aucun cas de la boue et de l'eau : Audax omnia perpeti telle doit être la devise du chasseur de la Bécassine. Nous ne mentionnerons pas les endroits de chasse les plus en renom en Canada; nos chasseurs les connaissent trop bien, pour les infortunées I^cas- sines que Septembre voit immoler chaque année, en holocaustes nombreuses : on emploie les chiens cou- chants et les chiens d'arrôt pour cette chasse. ^ ^ La Bécassine de Wilson porte une livrée brune : le sommet de la tète est noir, marqué d'une ligne d'un brun pâle; une autre ligne d'une couleur encore Ï»luB foncée surmonte les yeux ; le cou et le haut de a gorge, d'un brun pâle varié de blanc et de noi- râtre ; le menton est pâle ; le dos d'un noir de velours lustré ; les scapulaires noires, marbrées de taches couleur de rouille, et abondamment terminées à leur extrémité de blanc ; les ailes, foncées ; toutes les pennes ainsi que celles des couvertures, frangée» de blanc ; la queue, arrondie, d'un noir foncé, se terminant par une bande d'une teinte de rouille vif, traversée d'une ligne noire, ondoyante et frangée de blanc ; le ventre est d'un blanc pur ; les côtés, barrés d'une couleur foncé ; les pieds et les jambes, d'unvert pâle cendré ; le bec, brun, fluté, long d'à peu près deux pouces et demi. Longueur du mâle 11 ; envergure 17. La femelle a un plumage plus obscur : le blanc sur son dos est moins pur et le noir moins foncé. la nuit pour le Sud de l'Union Américaine. J'ai tué des BécAHsines à Sorel, même en novembre ; un chasseur que je connais en atué à Sorel en mar8.-( VV. H. Korr, de Québec.) —365— LA BARGE DE LA BAIE D'HUDSON. * (Hadsonian Godwit.) Quelques individus de l'espèce apparnisB^nt do temps à autre en Canada : on les dit plus communs à nie du Frince Edouard, à Pictou et aux Iles de la Magdelaine : on prétend même quMls couyent, dans certains marécages de l'Ile la plus grande de ce groupe. '"* ^ ■ - ^^ Ils diffèrent par leur plumage do l'espèce euro- {)éenne, en ce qu'ils ont plus de noir à l'intérieur de eurs couvertures alairea. L'opinion la plus accré- ditée maintenant, lelativement aux lieux où se fait la ponte, c'est qu'ils vont confier leurs œufs aux terres stériles aes mers arctiques. Leurs habitudes sont encore peu connues. La lemelles est plus grosse que le mâle. - - '. ' • s.--. ... ,• .,", Beo, d'un jaune grisâtre ; les pieds sont d'un gris bleu-clair ; la tète et le cou, d'un brun gris, avec des lignes plus foncées ; une bande grise-blanche se fait observer au-dessus de l'œil et de la poitrine ; le dos est d'un gris foncé ; les scapul aires, brunâtres noires ; les plumes, légèrement pontillées de blanc, une large bande blanche recouvre le croupion ; les plumes de la queue et les couvertures caudales en dessus, d'un brun noir, blanches à leur base; le plu- mage en dessous, d'un jaune rouge vif; les côtes, mar- qués de brun foncé ; les couvertures alaires infé- rieures, brunes noirâtres, blanchâtres à leur fnarge. Dimensions 15^ x 28. Femelles 16f x 29. * No» 548« Limosa Hadsonica.— Qaird. Limosa Hudsouica* — ^âddubok. ,f' '^ •», / :t.J» ««'^ ^t ■ J i ^S . >^ * 1 , tjj\ x2 ni! n\ n >{ * I "M Ifiî ' il; li fi il' 1 , 1 (/ j, li' U b Il "11 i 1 j : 1 '.'■ 1 lel ■u —856— ^■'1 ' I M : m fc' *! Cl i LE COURLIS OU CORBÎGEAU AU LONG BEC. * •••• ■ . »•.♦ (Long billed Ourlow.) Deux espèces de Corbigeaiix, oedicnèmes ou Cour- lis séjournent en cette Province ; l'automne est le temps de leur arrivée. Le Corbigeau au long bec, Rédontaire au Texas et dans les Iles qui dépendent de la Caroline du Sud, se reconnaît facilement, entre autres choses, par son bec nui varie en longueur de sept à neuf pouces. Il a la taille du Corbeau et porte un manteau jaune terreux clair d'une seule nuance, à part les bordures extérieures des pennes teintes de noir. Wilson le premier, a signalé la différence qui existe entre ce Courlis et son congénère Européen. C'est le plus grand de l'espèce américaine : il hante tout le jour, les plaines humides et re- vient à la tombée du jour aux rives sablonneuses de la mer où il passe la nuit. A mesure que le soleil baisse, les Corbigeaux quittent les marécages, par petites bandes de cinq à six oiseaux, lesquelles bien- tôt se réunissent et forment un immense bataillon serré de plusieurs milliers, puis ils s'abattent sur leurs retraites de nuit : telle est leur habitude dans le sud des Etats-Unis, au dire d'Audubon et Bachman. ^' Cet Ëchassier est dur à tuer ; il faut une bonne charge dans le fusil : ils sont défiants et posent des sen- tinelles dès qu'ils s'abattent à terre. Us vivent prin- cipalement de vers de terre, de limaçons, d'insectes aquatiques et quelquefois, ils vont exploiter les hau- teurs en quête de n'uits. lia couvent au Texas et et dans les Carolines. ■ - Le bec est brun : l'iris, noisette : les pieds, d'un gris bleu clair ; les ongles, foncées. Le fond du plu- mage est d'un jaunâtre roux-clair ; la tête, marquée de taches oblongues ; le dos est parsemé de taches et de barres brunâtres-noires : le menton et la pau- * No. 549. Numenius longirostris. — Baird. NumeniuB longirostris. — âuoubon. —357— pièro inférieure, blanche» ; lo cou est marqué de lignes longitudinales brunâtre blanches ; les côtés nuancés de même, ainsi que les grandes couvortures al aires. Dimensions 2 G x 40. t •. LE COURLIS OU CORBIGEAU DU NORD. * (Hudsoniau Curlew.) ' ' Les habitudes de cette espèce, que Ton avait cou- tume de confondre avec le Corbigeau des Esqui- meaux (Numenius borealis) ne sont qu'imparfaite- ment connues. ' Les auteurs répètent les uns après les autres que ce Courlis arrive à la Baie d'IIudson le printemps et qu'il niche encore plus au nord. Sans entrer dans les détails nécessaires pour faire connaître, en quoi il diti'ère dos autres es- pèces, on est encore à savoir au juste où ces oiseaux passent l'hiver ; car on n'en rencontre que bien peu dans les Etats-Unis pondent cette saison. Audubon dit en avoir vus dans l'intérieur de l'U- nion : il les a remarqués en abondance dans le New Jersey, en mai: il en a également observé des bandes près de Charleston, en décembre, et il en a acheté sur les marchés de Boston, en septembre. M. McElraith les a observés en automne près d'Hamil- ton en petit nombre et nous avons lieu de croire qu'ils se rencontrent en cette saison comme " acciden- tels" en cette section ci du Canada. Ils fréquentent les bas fonds, les plages vaseuses où ils recueillent de petits vers de terre, en compagnie avec d'autres oiseaux de grève. Leur vol est haut et rapide. A l'approche du mois de juillet, dans les Etats du Sud, période de Pincubation, ils se rassemblent en grand nombre, s'élèvent au haut des airs, ordinaire- ment une heure avant le coucher du soleil et là for- * No. 550. Numenius Hudsouicus. — Baird. Numeuius Hiidsouicus. — Auduboh. x3 ler. I' h y.: 'If lî v « m. I —358— mant une ligne immense, la troupe entière cingle vers le nord en faisant entendre des sifflements fort aigus pour s'encourager. Leur vol est plus réglé, moins rapide : leurs belles ailes mouchetées, pré- sentent un fort beau coup d'œil sous les rayons du soleil. En juin, ces oiseaux fréqiientent les champs ; ils 8*y repaissent de baies et deviennent fort gras. Nuttall dit qu'ils arrivent dans l'Etat du Massa- chusset au milieu d'août ou au commencement do septembre, époque où on les trouve dans les pâtu- rages, ainsi que dans les marécages; ils s'engraissent aussi de sauterelles et de fruits et émigrent à la fin de septembre. Audubon a constaté la différence qui existe entre ces Courlis et le Whimbrel d'Europe numenius phaeseus et qui en font une espèce à part. Bec brunâtre noir; la moitié de la mandibule in- férieure, couleur de chair. L'iris, d'un brun foncé ; les pieds, d'un bleu grisâtre, les ongles, noirs. Le sommet de la tète est d'un bruu foncé, avec une ligne longitudinale blanche au centre et une ligne latérale blanche, mais plus large au dessus de chaque œil ; une ligne brune part du bec et va à l'œil et une autre ligne- se prolonge derrière. Le cou est d'un jaune giis-pale rayé longitudinalement de brun, à l'exception du menton qui est gris-blanc : le plumage en dessus est généralement d'un brun noirâtre, marqué de nombreuses taches de blanc brun ; les ailes et le croupion sont rayés de brun et de gris jaunâtre : la queue est teimiuée de blanc. Les primaires et leurs tectrices sont brunes-noirâtre : avec des marques transversales plus claires sur leurs tiges inférieures : les secondaires sont comme les tectrices inférieures. La poitrine et l'abdomen sont gris-blanc; les côtés, maculés couleur de crème et rayés d'un gris brun pâle ; les tectrices inféri- rieures de la queue ont quelques marques brunes. Dimensions 18 x 33. La femelle ressemble au mâle. Le bec varie en longueur de 2. 10^12 pouees à 4J pouces. —359— u- LA GALLmULE A PIEDS VERTS-JAU- NÂTRES. * -, (Commou Gallinulo.) La Galliniile à piods verts-jaunâtres, vulgaire- mont dite Poule d'eau, a le plumage olive foncé en dessus et gris d'ardoise en dessous, avec du blanc aux cuisses, le long du bas ventre et au bord exté- rieur de l'aile ; la tôte et le cou, d'un bleu gris foncé; l'iris, rouge vif; la queue, brunâtre-noir ; le bec et une plaque au front, d'un carmin foncé. Cet oiseau répandu dans les deux mondes, vit sur les eaux dor- mantes : il nage et surtout plonge très bien ; pen- dant le jour, il se tient caché parmi les roseaux, et n'en sort que vers le soir, pour se promener parmi les herbes et y chercher sa nourriture qui consiste en végétaux, vers, insectes, petits poissons et mol- lusques. A la moindre alarme, il plonge et va se réfugier dans les joncs ou sous ! es racines des ar- bres du rivage, ou bien il reste ploagé et immobile avec le bec hors de l'eau ; son vol n'est ni rapide, ni élevé, ni soutenu ; la femelle pond dans un nid de joncs, grossièrement entrelacés, et, quand elle inter- rompt son incubation pour aller aux vivres, elle recouvre ses œuts avec des brins d'herbes. Elle fait plusieurs pontes par année, : dans les climats plus méridionaux, jusqu'à trois pontes dont chaque est de six à huit œufs roux ou grisâtres, pointillés et tachetés de brun. La mère est d'une grande ten- dresse pour ses jeunes ; ces derniers, dès qu'ils sont éclos, gagnent l'eau et nagent très vite ; leur mère les appellent souvent au rivage et sèche sous ses ailes leurs plume? humides. Ces soins durent jus- qu'à ce qu'ils soient âgés d'un mois. A la saison des œufs, les mâles sont d'une humeur gai et enjouée. Ils vont à la rencontre de leurs compagnes sur l'eau, étendent leur queue en éventail, se pava- — Baird. Gallinula Ohoropna— AunuBo». x4 1^i ii'^ 1. ! , 1 1 tiié' m lit i' n 1 i ! ^lUj —360— lient comme des oiseaux de basse-cour ; ils ressem- blent fort aux jeunes poussins. Les Poules d^eau j»e sont pas aussi nombreuses en Canada qu'elles le sont à la Floride, où elles prennent leurs ébats dans les étangs comme des Canards ; elles périssent sou- vent en ces occasions sous la dent du Crocodile et des Tortues qui leur tendent des embûches. , Dimensions, 14 x 22. , ' '. ' lîK: yi« ' Siîïi «Il I V LE FOULQUE D'AMÉRIQUE. * (Gommon Goot. — American scoter Duck.) On trouve ces oiseaux en septembre sur nos lacs, dont les lisières herbeuses et verdoyantes leur offrent une nourriture convenable ; ils sont aussi très nom- breux dans les bai/ous et les eaux dormantes et limo- neuses de la Floride, ainsi que près de Boston, et dans la baie de Chesapeake. Habiles nageurs, ils ne plongent que lorsqu'ils sont blessés, et cherchent une retraite dans les joncs des rivages: ils courent avec une grande rapidité une fois à ten*e : ils ont été souvent pris pour des Poules d'eaux et portent même ce nom à la Louisiane. Leur cri est un crack, crack qu'ils font entendre lorsqu'ils sont alarmés ou qu'ils se poursuivent à la nage l*un l'autre. Leurs bandes sont si nombreuses à U, Nou- velle Orléans, qu'un chasseur employé par Audubon en a tué jusqu'à quatre vingt d'un seul coup de feu, si ce fait ne nous était moins bien garanti nous se- rions portés à croire qu'il ne faudrait rien moins qu'un canon rayé ou Armstrong pour effectuer un semblable massacre. Ils se nourrissent d'herbes, de végétaux et de petits poissons. Au lieu de les plu- mer, les habitants de la Nouvelle Orléans leur lè- vent la peau comme on fait aux lièvres. Cet es- pèce niche au Labrador, et sur les rivages des mers arctiques. * No. 55. Fulica Amcricuna. — Baird. Fuligulu Americaim. — Audubon. n Le bec est noir, un peu plus court que la tête et porte à la base de la mandibule supérieure une proémi- nence orangée et obtuse ; seize pennes aiguës com- posent la queue ; le plumage est en général noir en dessus, et nuancé de brun en dessous. La femelle a le bec brun noir et a peu ou point de protubé- rance à la base de son bec ; les parties supérieures sont d^un brun couleur de suie ; les parties inférieu- res, d'un gris brun. Dimensious, 19.334 LES RALES. (Rail.) On a constaté en Canada, la présence de quatre espèces de Râles, * Oiseaux timides, ils se tiennent cachés dans les herbes des prairies ou aux bords des eaux ; leur vol, à l'exception du temps où ils émi- grent, eat bas, lourd, peu soutenu, rectiligne; mais leur course est très rapide, et c'est le moyen qu'ils emploient le plus fréquemment pour échapper aux poursuites ; en marchant, ils relèvent la queue, et l'étaient par de petits mouvements brusques. i II' LE RÂLE DE GENÊT, f (SoraRail) Cet oiseau se tient dans les champs, dans les hautes herbes des prairies himiides, dans les genêts, danslea taillis et fait entendre, à i'époque des amours, • Ortygornetra Caroliiius. — Sora Rail. Ralliis Orepitans. — Olapper Rail. R. Virginianus. — Viigiiiian Rail. j. R. Elegaus. — Great red bi'eastpd Rail. (Audubon.) t No. 555. Porzana Carolina — Bairo. Ortygometru^Curoiinuâ. — Audlbjn. ; 4 ■' i-i' i —862— ■ un cri qu'exprime le mot crex. Il devient fort gras en automne, et alors on le recherche pour l'exquise dé- licatesse de sa chair. Pendant la nuit aussi bien que pendant le jour, il cherche sa nourriture, con- sistant en graines aussi bien qu'en vers et en in- sectes. Il n'est pas aussi abondant en cette partie de la Province qu'en l'autre. M. McElraith là vu en nombreuses bandes dans les marécages aux envi- rons de ïïamilton. En quelques endroits on le nomme Moi des Cailles, parcequ'on le voit arriver et partir avec elles : qu'il vit solitaire dans les mêmes lieux : qu'il est un peu plus gros que ces oiseaux et qu'il à l'air de les conduire. La ponte est de quatre à cinq œufs d'un blanc sale maculés de noir ou de brun, déposés tout simplement sur la terre nue, dans les prairies. La femelle les couve avec tant de constance, qu'elle périt souvent par la faulx du moissonneur, plutôt que de les quitter : les petits suivent leur mère, dès qu'il ont rompu leur coquille ; ils sont noirs et ressemblent lorsqu'ils cour- rent dans l'herbe, à des souris. Les grands joncs qui bordent la rivière Delaware, et les rivières du sud des Etats-Unis fourmillent de râles au commen- cement d'août. Nous les avons souvent remarqués dans les roseaux qui frangent ^es ruisseaux bour- beux sur le littoral du St.-Laurent en Canada. Wilson décrit le mode de chasser ces oiseaux aux Etats-Unis : c'est au moyen d'une petite em- barcation éclairée d'un flambeau et conduite dans les ténèbres de la nuit, parmi les joncs sur les bords des rivières. L'éclat du flambeau éblouit les pauvres oiseaux et les chasseurs les frappent à la tête avec un aviron ; de son temps, (1809) cette chasse était extrêmement fructueuse. Audubon qui écri- vait en 1844 dit que le nombre des Râles a bien diminué depuis l'époque dont parle Wilson, et l'on ne doit pas s'en étonner. ' Les Kàles de genêt possèdent au même degré que les bécassines et les bécasses, cette finesse d'o- dorat ou plutôt cet instinct merveilleux qui leur fait diviner l'approche du froid, a une journée de distauce. —363— Pendant leurs longues miffrations, la fatigue les force souvent de se poser sur le pont des navires, à des centaines de lieues du rivage. Ce râle plonge -avec une rare dextérité. Le plumage du Râle de Genêt est brun fauve, tacheté de noirâtre en dessus, grisâtre en dessous ", les ailes sont roussâtres ; ies flancs, rayés de noirâtre et de gris blanc : le bec, jaune à sa base, plus foncé au bout. L'iris, châtain clair : les pieds, jaunâtres- verts : les ongles, d'un brun clair ; les auriculaires sont d'un brun olive ; une bande cendrée passe sur l'œil, les joues et les côtés du cou. Dimensions 9| X 14, ' ' ;' • M ,< Vi LE RALE D'EAU SALÉE. * ' -, -, (Clapper Rail ) ^ j ,,,j Audubon a laissé une description fort détaillée de cet oiseau qui fréquente par milliers tout le littoral des marais salins et couverts de roseaux, des îles qui avoisinent la Caroline dn^ Sud, de la Floride, l'Alabama et la Louisiane : il croyait que ces Râles ne se rencontaient pas en nos latitudes, tandis que 1« naturaliste que nous avons souvent cité et qui a étudié spécialement les habitudes des oiseaux de l'ouest de la Province, M. McElraith fait mention de ce râle parmi les espèces de cette section du Ca- nada ; ce ne sont pourtant que des accidentels ; jlr, viennent également comme tels dans le Bas- Canada. Les lagunes marécageuses des Etats du Sud depuis le commencement de mars au commencement d'avril, resonnent du cri de ce râle : ce cri ressemble aux syllables cac^ cac, cac^ caCj ca^ câhây câhâ, Co cri que l'on entend jour et nuit est fort haut et rapide ; il se ter- mine par un son plus bas et plus prolongé. Ce Râle est aussi veiitriloque, car quand il est à * No. 553. Ralîus crepitans. — Bairp. * ' ' . Rallus ci'Rpitans.— Audubon. , fil I I. I ■ ■■ fi •r ; w it«»,,: \ ê "P! I i;' lui : 1 ! i I wi' ' u on est. très —364— plusieurs centaines de mètres de distance, croirait que le cri part de l'endroit où il Il pond jusqu'à quinze œufs dans un nid profond sur le sol. Cet oiseau épie le moment du reflux pour parcourir en tous sens les grèves, en 2uète de crabs, d'insectes aquatiques et de plantes, le raie d'eau salée nage avec facilité, sinon avec grâce et rapidité ; il plonge au besoin, pour éviter ses persécuteurs et demeure le bec hors de l'eau, si on ne le découvre. La tuerie de ce ^bier dans les Oarolines prend des proportions fabuleuses au rapport d'Audubon. Les canot? reviennent chargés jusqu'au bord, des dépouilles des infortu- nés Râles d'eau : tandis que le chasseur canadien se contente d'un ou deux couples par jour. Cet oiseau à la mandibule inférieure et les bords de la mandibule supérieure d'un jaune brun ; l'iris, jaune, pâle; lespieds, d'un gris pâle, nuancées d'oran- gé à la jointure tibio-tarsale ; les ongles, foncés. Le sommet de la tète et le dernière du cou, d'un brun pâle ; une ligne d^un brun orange pâle part du bec et surmonte les yeux ; les tectrices al aires, olive-pâle, nuancées de gris : sur quelques unes, il existent de petites taches irrégulières blanches. Les tectrices inférieures, les côtés, le derrière de l'abdo- men ondulés d'un gris brun foncé et d'un blanc gris; le milieu de l'abdomen, gris blanc. ,.:•..,-- Dimensions 15 x 20j. . -» « rf' 'fX LE RALE DE VIRGINIE. * (Virginian Rail.) Ce Râle participe aux habitudes du Râle d'eau salée ; il est plu» petit et plus commun que ce der- nier en Canada, sans être jamais bien nombreux. Il fréquente les marécages d'eau douce et d'eau sa- lée, les terrains gras et humides, les savanes et les •• No. -554. Rallus Virginianus. — Baird. Ballus Virginianus. — Audubon. Il —365— bords des étangs et des rivières. Audubon a trou- vé leurs nids en grand nombre sur les rives des lacs Erié et Mîchigan. Oiseaux nocturnes aussi bien que diurnes, ils conr- rent avec une merveilleuse vitesse et a moins de les tirer au vol, chose facile, il est presqu'irapossible de les tirer quand ils sont à terre. Ces oiseaux de- viennent parfaitement muets dès qu'ils ont commen- cé la ponte, laquelle se compose de quatre à sept oeufs, de la même couleur que ceux du Râle d'eau salée, mais de forme différente. Les jeunes sont couverts d*un duvet noir foncé, et suivent leur mère dès qu'ils ont quitté la coquille. Excellents na- geurs, plongeurs adroits, ils se servent encore de leurs pieds pour se percher sur les buissons. Bec, brun : Piris, rouge vif; les pieds, brun-jaunâtre, nu- ancés d'olive ; les griflies, plus foncées ; la couleur générale en dessus, est d'un noir brun foncé, rayé de brun olive-clair ; les côtés de la tète sont d'un gris bleu pâle ; une ligne brune-orangée, au dessus de l'œil ; la gorge est d'un blanc roussâtre ; le de- vant du cou et la poitrine, d'un brun orangé vif ti- rant sur le roux jaunâtre ; les côtes, l'abdomen et les couvertures inférieures des ailes, rayées de brun noirâtre et blanchâtre ; les tectrices de la queue ont au centre une tache brunâtre-noir, les franges sont blanches et les extrémités d'un roux pâle. Dimensions, 10 J x 14^. LE GRAND rALE À POITRINE ROUSSE. * (Great red breastod Rail ) M. McElraith ne mentionne qu'un seul individu de cette belle espèce, comme ayant été vu par lui dans les environs d'Hamilton ; le sud du continent tel que le Texas et les Carolines, voilà sa patrie par excellence. 'f Ui ■il,; r iii i' I * No. 552. Ralluu cJegans. — Baird. Rallia elegans. — Audubon. La description de l'espèce précédente lui convient en tous points excepté que cette dernière a les cotés de la tète plus foncés et que sa taille est beaucoup plus forte. Dimensions au mâle 19 x 25. Femelle 18 x 24. «<< ^« ' ■:. .i 'm 1 lui'" LE PHALAROPE DE WILSON.* (Wilsoû's Fhalarope.) ■>i tl'i. On a rencontré à de rares intervalles sur les grèves autour de Québec, ce joli petit Echassier, dont les mœurs ne sont encore quMmparfaitement connues. On a également trouvé ses œufe en abondance sur les montagnes rocheuses et sur les rives du Saskatchewan. Richardson dit que ce Pha- larope dépose deux ou trois œu& dans l'herbe sur les bords de petits lacs : ces œufs sont d'un gris jaunâtre avec des taches rondes, brunes-ombre : la femelle est plus volumineuse que le mâle. Ils se nourrissent de vermisseaux et de petits coquillages. Audubon dit qu'ils hivernent au Mexique. Le plumage en dessus est gris brun ; le derrière du cou et le croupion, gris-blanc ; le sommet de la tète, gris-cendré ; une ligne blanche entoure l'œil ; une bande noire, au-dessous de l'œil, descend le long du côté du cou ou elle s'élargit et se change en rouge châtain et s'étend la long du dos : une autre bande châtaigne traverse l'œil ; le menton et les joues, blanches ; l'avant-cou, brun orangé, deve- nant plus pâle en descendant et sur les côtés du corps; la poitrine, l'abdomen et les couvertures inférieures des ailes, blanches. ^ Dimensions 10 x 1*7 J. ' , • No. 519. Phalaropus Wilsonii. — Baird. Lobipes Wilsonii. — A.UDUBOtf. ■ • • • '! ; L> > —367— TOURNEPIERRE. * (Tarn Stono ) « Ces oiseaux sont communs à l'Europe et à l'Amé- rique ; des variations dans leurs plumages avaient d'abord fait croire à deux espèces. " Le nom de cet oiseau indique suflSsamment l'industrie dont il vit : c'est une espèce de dépaveur qui se sert de son bec comme d'un levier pour déplacer les petits cailloux des bords de la mer et faire main basse sur les vers et les larves qui ont l'habitude de se loger sous cet abri : le Tournepierre se rend chaque printemps dans les terres du nord, au Groenland, en Sibérie, à la Baie d'Hudson où a lieu la ponte ; puis, jeunes et vieux, à l'approche do l'automne se dispersent dans les latitudes méridionales. Il niche à terre : ses œufs sont au nombre de quatre, olives et tachetés de noir. Cet oiseau fait entendre en volant une note qui ressemble à la voix des Hirondelles. Il s'abat de temps à autre sur les grèves dans le Haut-Canada. Bec noir, pieds rouges ; tarses, courtes ; doigts libres, pouce invisible : manteau noir, teint de blanc et de gris ; la partie supérieure du col et la tète, noires ; le dessous du corps d'un blanc terne. Dimensions du mâle 9 x 18f. • ' '^ it'" ; . ! '1 '^ f ALOUETTES DE MER. Les naturalistes français consignent sous le nom de MaUbèsches, Cocorlis, Sanderlings, Pelindes, cette nombreuse famille d'échassiers qu'on voit apparaître sur nos cotes et sur la phige du grand fleuve, au printemps et à l'automne, en groupes serrés et tourbillonnants, qui ne savent ja- mais s'ils veulent s'en aller ou rester, s'élever ou * No. 515. Strepsilas interpres.— Baird. Strepsilas interpres. — âudubon. m u --868— in il ' i i ' t s'abattre : nos compagnards los appellent tous in- distinctement, alouettes de mer. On en distingue huit ou neuf espèces ; elles nichent toutes ou a peu près, dans le nord du continent. ti^i! I. L'ALOUETTE PECTORALE. * (l'cctoral Sunnpiper.) Cette alouette a le bec d'un vert olive pâle, foncé vers l'extrémité. L'iris, couleur de noisette ; les pieds, d'un vçrt jaune pâle ; les grilfes, foycôcs. Le sommet de la tête, roussâtre-brun : le centre de chaque nlume, brun noir ; une ligne pâle blanche part du bec et se termine derrière l'œil ; les lorres, foncées ; les côtés de la tète, les parties antérieures et latérales du cou, avec une partie de la poitrine, d'un gris-brun clair, marqués de lignes brunes- foncées; le menton et le reste des parties inférieures blan- ches. Les plumes sur les parties supérieures sont brunes noires, étoilées de rouge brun ; celles sur les ailes, plus claires; les primaires sont foncées; les se- condaires extérieures, nuancées de gris ; les inté- rieures, de la couleur des plumes du dos. Les pennes de la queue, xl'un gris brun légèrement marquées et terminées de blanc ; les deux pennes du milieu comme celles du dos. Dimensions 9^ X 18 — Poids 6 oa. LE PELINDE GINCLE— BÉCASSEAU, f (Red backcd Saiidpiper.) Cette alouette arrive au commencement de sep- tembre et tourbillonne en grandes bandes sur nos * . — Baird. Tringa pootorolis. — AunuBON. t No. 530 l^riii^iaHlpiiiH. — Baiud. Triiiga al'^àua. — Auoubon. —869— graves. En été, elle prand en dessus un plurance fauve, tacheté de noir ; le devant du cou et de la poitrine offrent de petites taches noires ; le ventre est d'un noir pur, avec des bordures blanches ; la queue est olive ; les deux pennes du milieu ont le centre noir ; les pieds et les jambes, noir-grisâtre ; l'iris, foncée. Sa ponte est de trois ou quatre œufs, un peu py- riformes, d'un blanc verdâtre, pointillés de brun et tachetés ile gris roux. Dimensions 8^ X 15. ' ^ - ' »••..» v-'r.*f,,' . f^t • r îv> -»x> LE COCORLI SUBARQUÉ. (Ourlew SQiidpipcr.) Cette espèce se retrouve dans le nord des deux continents ; elle est assez rare en Canada et aux Etats-Unis. Son plumage d'hiver diffère de «on costume d*été ; en été, elle a le dos tacheté de noir et de fauve : les ailes, grises et le dessus du corps, roux. Les cocorlis vivent réunis en petites troupes, voltigent le long des grèves et des marais et séjour- nant peu de temps dans une même localité malgré l'abondance de la nouriture que leur offre le limon plein de larves et de mollusques ; ils semblent chercher constamment la variété. Leur nid est construit négligemment parmi les hautes herbes du littoral, et contient quatre ou cinq œufs jau- nâtres, avec des taches brunes : l'incubation des oeufs se fait par le mâle et la femelle. Dimensions 8j X 16. . . ■ . ... .. * No. 529. Tringa subarbuata.— Baird. Tringa subarquaia. — àuDUBUN. I» 1 I "*ll S, iMl ! m W' 'Il IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 M ■50 "^^ M^B UA Uà II 2.2 I l⣠12.0 IL25 i 1.4 1.6 V] y r '^J> .■^ > 7 ^ ^ '^ y Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 ^' ■^ IH ■1 f. il v\ ' sm: — S70— L'ECHASSE D'EUROPE. ^ L'ALOUETTE DE MER AUX LONGUES PATTES. * ^ (Loiiglegged àSai)dj)iper.) Cette espèce est peu nombreuse : quelques rares individus séjournent chaque automne pendant quel- que semaines sur nos plages : elle niche dans le nord ; elle est très nombreuse au Texas, le printemps. Le costume d'été est d'un brun-noirâtre ; les plumes sont bordées de rouge-blanc ; le croupion et les couvertures supérieures de la queue, blanches, barrées transversalement de foncé : la queue d'un gris-clair : les auriculaires, d'un brun rouge pâle ; le devant et les c6tés du cou, d'un gris blanc, nuan- cé de rouge et striés de barres longitudinales fon- cées ; le reste des parties inférieures du plumage, d'un pouge pâle, barré transversalement de foncé. En hiver, le plumage varie. Dimensions du mâle 7J X 17. / ' »' i)"'^ ilr.i: ■J • L'ALOUETTE DE MER SEMIPALMÉE. f f,» j v; 4 .' ,^ (Semipalmated Sandpiper.> , ,, . ' Cet oiseau est fort diminutif: il arrive en sep- tembre et se mêle aux bandes de pleuviers et autres oiseaux de grèves ; on remarque une grande diffé- rence de taille parmi ces oiseaux. Voici leur signalement : le bec est noir, légère- ment membre et long d*un pouce ; le somfnet de la tête et le plumage en d - sus, brun foncé parsemé de rouille et de blanc; les côtés du croupion, blanc : le croupion et les couvertures caudales, noires ; les rémiges, d'un noir sale, avec des bandes blanches : une ligne blanche existe sur l'œil : les couvertures ** No 536. Micropaiamn hiniaiitopus. — Baird. Tringa hiinautopus. — Audubon. t No, G3â< Ereuntes petrifîcatus.-^BAiRD. Tringa scmipalmataf — AyovBO.'f. —371— 1! inférieures sont terminées de blanc ; les jambes noires-cendrés ; les pieds de mônoie et semipalméa. Dimensions 6j X 12j, LA. PETITE ALOUETTE DE MER. * TLeast Sandpiper.) Cette alouette est la plus petite de Pespèce : son vol tient plus de celui de la bécassine que du vol de l'alouette. Elle affectionne les vasières, que le flux et le reflux recouvre à chaque marée z elle prend les airs en décrivant des zigzag et en poussant un cri faible. Ces oiseaux ne sont qu'une boulette de graise avant leur départ en septembre. Wilson ne mentionne pas le lieu de la ponte : ce petit gibier •est aussi commun à l'Euroi>e. Elle a le bec et les jambes, d^un brun noir: tout 1« plumage en dessus, abondamment frangé de bai- clair et de jaune-ocre ; les primaires sont noires ; les couvertures supérieures, noires, terminées de blanc: l'œil, petit, couleur de noisette foncé ; la queue arrondie, les quatres plumes extérieures de <ïhaque côté d'un blanc sale ; le r^ste, d'un brun foncé: ie haut de la tête, brun foncé ; une barre blanchâtre, au dessus de l'œil ; le ventre, blanc ; chez quelques in- dividus, les jambes sont d'un jaune sale ; les côtés du «roupion, là ou finissent les couvertures supérieures •et les primaire3.sont barrés de blanc. Les femelles ressemblent fort aux mâles : la couleur baie, sur les •côtes du dos et sur les scapnlaires est plus vive «hez le mâle et le brun plus foncé. Dimensions 5j X 12. * No. 532. TringaJWilsonii. — Baird. Tringa pusilta. — âudubon. M 4 'I il es l! m Il I i ■ ; i! t ' i U il I i! I L1:' ;! . m- . I*. : ' «*>> Cet —372— LE 8ANDEE.LING. • (Sanderliug Saad piper.) oiseau, qui n'a d'autre analogie avec le» (' Pleuviers que la formation du pied où le pouce est nul, apparaît .sur nos plages en septerabre,^ en trou- pes nombreuses. Les Sanclerlings passent leur tempa a guetter et à enlever, entre chaque vague, ces petits bivalves que la mer rejette sur le sable. Le chasseur épie le moment où la vague rentrante {)our8uit la troupe pour prendre le gibier à la file : es survivants, à chaque coup de fusiî, prennent leur essor, font une évolution au plus et reviennent sans plus de façon se poser à l'endroit qu'ils ont quitté* Les grandes battures de sables, dans le golfe, telles que la batture aux aloueiteSj sur la rive nord du St.-LauTent, sont les q}iartiers gé- néraux de» Sanderlings pendant l'automne. lia vont nicher dans les îles au nord du continent. Cet oiseau a deux costumes : son plumage d'hiver est grisâtre en-dessus, blan<} en dessous et an front,, avec les ailes noirâtres, variées de blanc ; en été, le do» est tacheté de fauve et de noir, et la poitrine piquetée de noirâtre; le bec est noir, les pieds> noirs : ils n'ont que trois doigts. Dimensions: & x 14. - - • w» - -, Chez plusieurs individus, le plumage présente des différences de couleurs assez marquées. ■fr/fn- .J* No. 534. Calidria arenaria. — Baxkd. .. Tringa arenaria. — Audubon. MI •; ! --j rmf" ' Vf !''. .: >•:■■■; t'i'i. ' r "i^: vi ,.. M * t,^ •-'i-;î '■Mi^-'ij ■<<] -Vf;'--- - U r. '■-*■-• » -873— L'ALOUETTE DE MER CENDRÉE OU D'ISLANDE. * (Red breastcd Saud i)i[)er.) Espèce euroi^éeiine que l'on rencontre éffalement en Amérique où elle passe l'été à la Baie (THudson, lieu de la ponte et vient en Canada l'autonane. . Son joli costume, varié de petites demi-lunes blanches et brun-foncé, la distingue de toutes les autres espèces ; elle est d'une grande agilité' et courre avec rapidité le long du rivage, pour se procurer de petits bivalves, de la grosseur d*un pépin de poinme, de couleur blanche, qui gissent en grand nombre sous l'eau, res- source précieuse pour la nombreuse famille des Alouettes de Mer, pendant l'automne, et au moyen de laquelle, elles deviennent extrêmement grasses. C'est fort amusant que de noter l'adresse des Alouettes, qui suivent et évitent la vague dont la crête menace de les engloutir. Bec noir, droit et flûte jusqu'à son extrémité, et long d'à peu près uu pouce ; le plumage, en dessus, d'un brun cendré : chaque plume marquée, à l'ex- trémité, d'un étroit demi-cercle de brun foncé, borné par un autre demi-cercle de blanc ; les cou- vertures caudales, blanches, marbrées d'olive ; les rémiges, foncées; la queue, cendré-pàle, frangée et terminée de blanc ; le sommet et le derrière de la tête striés de noir, de cendré et de blanc ; il y a une ligne blanche au-dessus de l'œil, des joues et du menton ; la poitrine, blanche, étoilée de noir ; le ventre est blanc ; les pieds, d'un jaune sale ; les griffes et les yeux, noirs. Même variété dans les costumes que chez l'espèce précédente, mais, chez tous, on remarque les demi-cercles concentriques sur le dos, les scapulaires et les couvertures alaires. ^ Nu. 524. Microrbampus grisous. — Baird. 1 ritiga Islaudica — Au du bon. t2 ri u ' — S74— Wilson croit que ces oiseaux se réfugient pendant l'hiver,- aux Antilies: Dimensions : 10 x 20. LE LOBYPÈDE HYPERBORÉ. * (Northern Lobefoot.) Ce petit Echassier se rencontre à l'ouest de la Province, sur le bord des marais : M. McElraith en fait mention comme appartenaixu aux espèces qui fréquentent, chaque année les environs de Hamil- tou : il a pour habitude de se poser sur les eaux comme des Canards ou des Goélands, et se procu- re sa nourriture de la même manière : un amas d'algues marines que le courant entraine, a pour ces oiseaux beaucoup d'attrait : ils s'y abattent en ban- de serrée, et parcourent en tous sens cette lie flot- tante. Ces oiseaux ont une note aigu, tweet, tweet, tweet : leur vol est semblable à celui de la Beccas- sine ; à l'approche du chasseur, ils s'entassent les uns près des autres, jusqu'à ce qu'ils se touchent pres- que ; l'arme à feu y fait alors de nombreuses victimes. Audubon en a vus à plus de trente lieues de la terre, posées sur des bancs d'algues marines, et y recueillant leur nourriture. Ils couvent au Labrador sur le bord des étangs, dans les her- bages. La ponte est de quatre œufs, B ;, W ■ \ii' I —376— rènco du danger, chez los vieux parents que cliez les Beccasines, les Perdrix : on les croirait mor- tellement blessées, tant elles ont l'air abattu, et se culbuttent à terre, se jettant au devant de l'hom- me ou du chien, qu'elles redoutent. M. Bartrara naturaliste d'Amérique, cite un exemple frap- pant de la dextérité et du courage dont font preuve les Alouettes à branle queue pour défendre leurs jeunes : un suisse* voulait s'emparer de deux jeunes Alouettes : la mère de ces dernières, les ailes dres- sées, presque perpendiculaires, les plumes héris- sées, s'élança à la rencontre du ravisseur, lequel étonné de son audace, battit d'abord en retraite : puis enhardie, la bete scélérate revint à la charge ; mais l'héroïque mère, dont le plumage héris- sé la faisait paraître de grosseur double, atten- dait l'ennemi de pied ferme. Pendant tout ce temps, les jeunes à l'abri de leur protectrice, avan- çaient et reculaient suivant qu'elle avançait ou qu'elle reculait : cette lutte durait déjà depuis dix minutes ; les attaques de l'écureuil devenaient plus fréquentes et plus audacieuses ; il était évident que la victoire lui resterait finalement, lorsque M. Bartram à l'instar de ces divinités céleste^, qu'Ho- mère fait intervenir au fort de la mêlée, s'élança de 8a retraite et assura la palme au dévouement mater- nel. Le vol de cet oiseau est peu élevé : ses longues ailes décrivent vers la terre un angle considérable et il fait entendre un cri rapide, weçtj weet, weet, en volant, traçant une longue courbe au- dessus de l'eau vers le large, puis il se repliera vers le rivage. Ces Albuettes vont rarement avec les autres espèces d'Alouettes. Elles sont sédentaires dans le Sud des Etats-Unis : elles nichent, dans tout l'Etat du Maine, dans tout le Haut et le Bas-Canada, et au Labrador elles sont très com- munes. Le mâle a le bec un peu plus long que la tête, Petit Bcurenil au dos rayé fort cotnmaQ eu Canada. —377— effilé, flexible, verdûtre en dessus, jaune en dessons : les pieds, longs et grêles, couleur de chair pâle ; le menton, olive-verdâtre, luisant à reflets bronzés : la tète est barrée iongitudinaienient et le dos, trans- versalement ondulé de foncé ; le plumage en des- sous, blanc, parsemé de nombreuses taches brunâ- tre-noir, plus petites sur la gorge, plus grandes et plus rondes sur la poitrine et les côtés. Les jeunes ont le plumage en dessus maculé de foncé, les couvertures alaires barrées et le plumage en des- sous d'un blanc pure. Longueur totale du mâle 8 ; envergure ISj. "1 ;f \ 1", 'I LE CHEVALIER AUX PATTES JAUNES. * (YoUow-Shanks Tatler.) Cet oiseau est beaucoup plus abondant à Pouest des Monts Allpghanny que sur les côtés de l'Atlan- tique ou sur les plages du Saint Laurent. En au- tomne, ils voyagent par familles, s'abattent sur les battures de sable et s'aventurent dans l'eau tant loin que leurs longues échasses le permettent, pour re- cueillir les insectes aquatiques. Audubon, les a rencontrés au Labrador, mais sans découvrir leurs nids, quoique, dit-il, ces oiseaux couvent en grand nombre à Pictou, d'après Thomas McCullock, qui aflârme que leurs nids sont construits parmi les herbes sur les bords des rivières et des marai' dans l'intérieur des terres. Ils ont pour habitue de courir le long du sol une certaine distance avant de prendre leur vol, puis, ils s'arêteront comme pour vous observer, agiteront leur corps, feront entendre une voix pénétrante comme pour vous avertir que vos intentions hostiles leur sont con- nues, puis s'envoleront obliquement ; criant plus haut encore et avec des battements d'ailes continus, ils M t li'' ! I * No. 540. Gombetta flavipes. — Baird. Totanus flavipes. — âudubon. y4 m I*) If.': ta —378— feront leurs évolutions autour do vous ou bien, îî»* s'éloigneront : lorsqu'ils volent de la sorte, leurs longues pattes jaunes allongés derrière eux se voient de loin. 8i vous en blessez un de la bande, il s'enfuira à pas mesurés, secoura son corps et fera entendre de» cris plaintifs ; si le blessé tombe dans l'eau, il ga- gnera à la nage la rive voisine avec précipitation ; si vous en approchez, il enfoncera sa tête au dessous de l'eau, mais il ne plongera pas. Pendant les sécheresse, ces oiseaux gagnent les hauteurs, à la recherche de sauterelles et autres insectes. On les rencontre quelquefois sur les rivages en compagnie avec d'autres espèces, mais on ne saurait pour cela dire qu'ils font société avec elles. En automne, ils prennent beaucoup d'embon- point et se nourrissent de mollusques, de petits poisssons et d'insectes aquatiques. On pense qu'ils nichent principalement dans les hautes latitudes dans le nord de l'Amérique. Bec, noir, un quart plus long que la tête ; pieds longs, d'un jaune vif: le sommet de la tète, les lorres, le derrière et les côtés du cou d'un gris-brun foncé, striés de gris blanc : une ligne blanche part du bec et va jusqu'à l'œil : le devant et les côtés du cou sont d'un gris blanc, striés de gris brun ; le plumage en dessous est blanc ; les cauda- les inférieures, légèrement marquées de gris ; le dOs et les scapulaires, brun-olivâtre, nuancés de gris : les plumes, pointillées de petites taches foncées et blanches ; les couvertures alaires, et les secon- daires à l'intérieur, de même couleurs, les mou- chetures sur ces dernières formant des bandes ; les primaires, noirâtre-brun ; la tige de la penne extérieure, d'un brunâtre blanc, la tige des autres d'un brun foncé ; les bords des secondaires inté- térieureset médiannes, blanches ; le derrière du dos, gris-brunâtre ; le croupion, blanc ; les couvertures caudales supérieures et la queue, barrées de gris brun et de blanc. ..j: .-.M.r^ >-».-> v? «^t^ Longueur totale du mâle 10 ; envergure 20. —379— i' I ;i SH'..^». •i'.f» •««»J LE CHEVALIER ABOYEUR. * '■'■'■ (Toll ii.loTattl.T) Cctto Alouette de Tiior est moins répandue ûue l'espèce précéclento. (înuul amateur des terrains bas et marôca!<.'*'--'t rs^.o M^ ; 1 ! \ ! I î —380— ■a foUen grands nombres, trtntîÎH que nous n*en n'avons- renmrqué que do rares individus en Canada. D'un na- turel défiant, les liargos marbrées, fort ressemblan- tes aux Oorbigeaux, ne se laissent que rarement approcher par le chasseur: si néanmoins, ce dernier réussit à faire une victime, le reste de la ban tri ne et Tabdomen sont jaunc-roussàtre. DiiaeusioDs 16j^ x 28^^. . '< *'-,.. f t. -1 r. i'.: ,,,A I t •v^n ■11 ' n ')' ■.:,'(, li'f t -• • - ■ # ' r-f .J-jv'-'' f'- /• ^ • .1 *>•>;.'!' r • 1 • - t« ■ • 'nrt' ,-,"-'V;r.^?r(^*;^r^''''':'y •;■:,- *vr,<.*'', 'Tlt ♦t; .r /. -y. > ' >î 1^ I , X U'SM î" .'»"•'•»> iv. i>r. V., -! «t ^«IJ-i f«,f • » * ■ I i{ I I i ! '1 î 1 ; iU M! ■882- I h:-^^ .:.r,.nFh VI ORDRE. -i' ï^>^^^«u>fv H^yf fe**-^ LES PALMIPÈDES. • >o ^ ( i lt.^f •»OiJ i- LE GOELAND ARGENTÉ, f -'■ ' ^ ■!' (Herring Gall.) âti<.yi3|j,;jiilit* Lecteur, avez vous jamais à l'approcbe de la canf- eule fui Patmosphère nauséabond des cités ? Eté» TOUS, à aucune période de votre existence allé demander la santé ou le plaisir aux ondes limpide» de Cacouna, J de la Malbaie ou de Gaspé ? Avez- Tous enfin, livre en main, assis à l'ombre des grands rochers ou sur la feuillée des bois, en présence de l'immensité pélagienne, savouré à loisir la rêveuse mélancholie de ces plages où l'on trouve solitude, liberté, espace ; où le murmure cadencé de la vaffue qui déferle en blanchissant, la fraîche haleine du vent du large § le cri monotone des Mouettes, jusqu'aux bizarres ébats de ces grands poissons, les Marsouins, pirouettant dans le liqui- de élément, tout enfin conspire à assoupir les sens et à bannir bien loin les soucis, les agitations de la vie des cités. Si vous n'avez pas 'encore goûté ce» joies éliséennes, gardez-vous de laisser écouler une autre saison, sans accomplir ce doux pèlerinage. Nous vous supposerons donc sur la côte de Gaspé à l'endroit qui avoisine, qui domine le roc Percé, ou bien si vous l'aimez mieux, transportez vous en esprit, une belle matinée de juillet à la Mal baie, sur ce promontoire rocailleux, nommé la Pointe à pique. A Pexemple d'un dévot Israélite d'autrefois, nous supposerons que vous avez pris votre bain matinal * No. 661. Laras argentatas. — Baird. Larus argeutatus.— âudubon. t Kakouaiina est le vrai nom du Biarritz du Canada. X Tout ce chapitre aurait dû avoir, place dans le VI Ordre, Lea Pafmipèdei publié l'année dernière. $ 6ea breexe. • > —383— Dans le lointain on distinguait les arches perchées i jour de cette fameuse masse de rocliers, qui a prêté son nom à l'é'.ablissement voisin. .Rien de plus singulier, de plus bizarre, de plus curieux que ce roc Percé, taillé à λic, d'une hauteur de plusieurs centaines de pieds et dont a base se perd dans les eaux. Fier comme un géant, il brave depuis des siècles la rage des tempêtes. Son som- met sourcilleux, inaccessible à tout autre qu'aux habitants des airs, se couvre chaque année d'une riante végétation. Le roc Percé a la forme d'un parrallélogramme rectangle* Une barque de pêcheur pouvait à marée haute passer i toute voile sous la plus élevée de ses arches qui étaient au nombre de deux, avant l'éboulis de juin 1846. La surface du rocher n'est pas tout à fait plane ; une extrémité est moins haute que l'autre de quelques pieds, ce qui lui a valu le nom euphonique de " Dos d'âne. " De judicieuse observnteurs ont remarqué que ce roc a dft, à quelque époqde reculée, faire pariie du moût Joly qui l'avqisine ; la pierre paraît être la mâme et les couches se correspondent dans leur épaisseur et leur direction, ce qui favorise davantage cette hypothèse. En été la partie supérieure de Percé se revêt d'un gazon touffu. Le coup d'œil est vraiment ravissant lorsqu'au moyen d'une lunette d'apprbche, ou aperçoit les myriades d'oiseaux qui vien sommet, rendez-voua rayon de dix lieues cormoran, la mauve. nent déposer leurs œufs sur ce de la gent emplumée^ sur un et plus. C'est là que le noir le pigeon de mer, le goSlànd, en un mot tout le gibier aquatique du voisinage tiennent leurs états gé* néraux. Lorsqu'il y a signe de tempête, que l'atmosphère e^it chargée, c'est le moment d'entendre les cancans, les croassements, le babil de ces locataires aériens. Au sein des brumes d'automne, qui rendent très incertaine la position des vaisseaux que les courants jettent dans ces parafes, le bruit de ces volatiles devient d'un se- cours admirable aux marins : véritables canons d'alarme placés par la nature dans la région des autans, ils ensei- gnent au nautonnier l'écueil qu'il doit fuir et le port de eOrcié, objet de ses voeux. Mais le temps le plus intéres- sant pour voir cette colonie, c'est au moment de la pontOi. D'abord l'œil découvre une pelouse de verdure : au sein de chaque touffe de gazon^ brille le plumage éclatant de blancheur du magnifique goéland tout entier à l'incuba- tion des œiifai. Ou distingue la tète et le dos de ces oiseaux surmontant la verdure comme des flocons d'écume, dans une verte praine. il a quelque chose d'antique et de vénérable dans c» i i I i f J — «88- toehar iolitair«r rong4 par le temps et immobile contre lei ooQpf de la vague en farvur; au crépuscule, ne dirait'on pas les restes chancel an' s d'un obélisque égyptien, an milieu des eaux débordées du Nil : ou bien avec ses arches cré- nelées, son dômo voàté et cet air de vétusté n'est-oe pat les ruines du temple de Minerve à l'entrée du Firée Y j- , .... , ;^: ,( ;■-■*, ■ ; - '/»-«•-* i._t..',«>»''2 ■.• T'i? i'' ■••■".-;';■«{ *<).î.'rr f'7 •••■';-■*■.■,< .'_ i»,.v>- y''.i^> V;.,-. ...■•r. •", f ' U • ri"-,'-' '"'<- .■ ■'■':' ïi >■!»:■ r-' S ■' >1 ||Î.JMÎ*ti.i-4'î^'V*:V, ^.-iij ;-.'svrA''M'*.î '♦,.•' -s,"* >^-'; '^t»M t ?«t ■■" * y 'O-J f4i r»-'! i;-:)'! ;»;#.-•':' •,'•■ :•'J^'■' ?* v'" >^.. 'sl*>i; ■ » ■i .■:f 88^- 1*. . ,ti\ QUELQUES MOTS SUR LES VOLIÈRES; nn '■'*'.] \ Oi ** J'ea toujours de l'amoar pour l«s cboseï ailéei, Lorsque j'étais enfant, j'allais sous les fenilMes, J'y prenais dans les nids, de tous petits ciseaux; - D'abord je leur faisais des cages de roseaux, ; :., ' Où ie les élevais parmi les mousses vertes, Us ne s'envolaient point ; ou, s'ils fuyaient aux bois» ' Quand je les rappelais, ils venaient à ma voix. ' Uue colombe et moi longtemps nous nous aimâmes, {Les Rayons et las Ombres). Lecteur, après avoir admiré avec nous cetta strophe de Victor Hugo, qui vous reporte aux heures roses de votre jeunesse, si vous avez été élevé à la campagne, permettez que nous voua disions un mot sur les Volières. Une jolie collection d^oi&eaux chanteurs, et pour ainsi dire libres dans leur captivité ; un aquarium où de beaux poissons dorés et argentés se jouent et circulent prestement autour de brillants coquil- lages, au soin desquels des plantes aquatiques prennent racines et laissent épanouir leurs corolles a la surface, voilà certes deux des ornements les plus propres à ajouter un charme nouveau aux charmes nombrenx dé nos belles résidences cana- diennes. On a fait en ce pays, plusieurs tentatives de reunir dans des Volières nos oiseaux indigènes doués du chant ou de livrées éclatantes : ces essais bien minimes comparés à ce qui se pratiqup en France, en Angleterre, en Allemagne, ont néanmoins obtenu une entière réussite. Aux amateurs fixés à la campagne, nous croyons devoir conseiller d'abord Perectîon d'un local en plein air, pour leurs favoris, pendant la belle saison : plus tard, ces der- niers devront être hébergés dans un apartement tempéré, sous le toit domestique et ayant vue si c'est possible, vers l'Orient, afin qu'ils reçoivent les rayons du soleil levant. Un réduit en plein air de douze pieds sur toutes se» »2 ' il il 3 ~39P— feces, entouré d'un treillis en fil de fer avec fenêtres mouAfantes, vpilà une structure peu dii»pen4ieu^o et suffisante. Le propriétaire peut en variet le plan, le dessin ou les ornements, diaprés son goût ; au lieu d^une charpente en bois, noua recommandons de petits supports en fer comme plus durables, plus jolis et pluâ sûrs* Ayez soin de ne. peindre, les papa de la volière qu^av^û un enduit où; il n^y ait pa^ de poison minerai ; la peinture verte est mortelle ainsi que la peinture blanche : la térébenthine tue les oiseaux. Il est prudent de laisser écouler au mpins un. mois après le peinturage, avant de mettre les <;|s(e^uxd^ns la volière. Des sapinages verts comme perçl^ojrs spnt fort joli^ mais ils fournissent une éqielle aiux rata, aux souris, aux, belettes pouv atteiii- 4re,êt égprgjer Y9S, chantres, ailés. Des juchoirs suspendus par des fils de laiton, spnt bi^u préfér labdes et plus surs. Si voua, tené? à conserver in- tacts vos captifa, de. grâqe donncisi à leur demeurei un pavé de brique, maçonné et à Pépreuve des Fongeurs. que nous venons de mentionner., F^^^ 4V : cette, précaution, notre volière npus pfiht ui^ bon niatîn. un spectacle navrant ; un spectacle dans le genrç Q^celui que la cx^verne dep arabes d'Àl* giéfie,a,dû pré^eu-terle lendemain, du supplice qne Ifî.généralPelissier leur fit subir : en un mpt, c^était lin vrai massacre : vingt cadavres jonchaient lé pi^vé^ Une soi^ris inhumaine et, poi^r le seul plaisir 49,. dégi^ster, les cervelles de ces innocents, ayalt pjfirpétré cet odieux attentat./ '' Le, pavé, de là. volière doit être conçtanament recouvert de sable. Un jet d'eau vive, au milieu 4^ l'abreuvoir, alimenté , par une citerne ou par l*a- o^e^uc, au moyen d'un robinet qu'on ouvre et qu'on ferme à volonté, tend - beaucoup à l'ornçinentàtipn dQ la vplièr^, et à la. S2^te des oise^iux en, leur ofi^ ^^ï^ /une eau fraiche. et délectable. L^ propreté e?t lé point capital à observei^ si l*oii veut avoir dj,^. oiseux, sains, forts et beaju^x chanteurs, Des oiseauî malpropres chi|^t^t pe^. e^, nift :vi.yen^ K^l; jjô*5rft.;î èl^j^î'^ï '^'h'}D -j é^t > .:./ 4!"^.i.^44.^. —891— / Le toit de la yolière devra déborder de quelques pouces, et les oiseaux devront pouvoir se protéger a volonté contre les rayons du soleil. Quelques amateurs ne réunissent dans leurs vo- lières que les mâles de chaque espèces : ces céli* bataires forcés, disent ils, étant exempts des soins de la famille, se consacrent entièrement aux arts d'a- grément, et cultivent sans cesse leur voix. Nous avons au contraire vu des volières où les sexes étaient également partagés et dont les habitants chantaient à ravir. Entre autres amateurs, Thonorable Wm.Sheppard, avait construit ces années dernières à Woodfieid près Québec, (maintenant la propriété de Miqe. J. Gibb,) une volière fort spacieuse, où un grand nombre d*oiseaux indigènes au Canada, mêlés à des espèces européennes, vivaient ensemble dans une admirable harmonie. Les oiseaux suivants distin- ^és pour leur chant et leur plumage feraient une jolie collection. Bal limores, ""-, / ' Btourneaaz aux ailes rouget, Oiseaux bleas, ''' Goglus, Serins, Linottes d'Angleterre^ •> Chardonnerets, Oiseaux rouges, "ou'i/j'l Merles, Grives des Bois, 'f^''^ Pinsons chanteurs, Rossignols de Onerett, Pinson à couronne blanche. Pinsons i poitrine blanche, . Jasears du cddre. Ortolans canadiens. --■ Aloa< } < [ette de Virginie. Nous ne connaissons en ce genre qu'une chose qui serait préférable a une volière ; ce serait la roalisation en Canada de l'idée que Toussenel dé- veloppe comme suit : " Je sais une maison du bon Dieu, sur les bords fortunés de l'Indre, où tous les ]^tits oiseaux hi- vernant, bouvreuils, pinsons, chardonneret^ rouges- gorges, sont habitués de père en fils et de temps immémorial à trouver chaque soir un asile dans une orangerie immense qu'on leur ouvré à heuro fixe. Il faut entendre la bande mutine murmurer dMmpatience et cogner aux vitres avec rage, pour ^u que l'ouvreur soit en retard de quehjues m* n'utes seulement; ^ t9 1 4 it,v. > - . ÉOLAIRCISSBMENm A propos de la migration priiitaimière des oî- ' èéàÙx, voici la date de i*arrîyée des espèces les plus (u!>Tnmuiies, cette année autour de notre demeure : lies Corneilles. 1er mars 1861 , LeKiveroU^ de Wilson^ — la Nonne. 10 avril *| J^ .pinson çhanteur^^ ^Ipsçignol **"' '*^*' ' " j,iV du Canada.. ... ,,,,...•-. 16 ** ** LeÉossignolde Guérèt.. 16 " ** Les Pics 16 " ** X^e Pinson à poitrine blanche 20 '* " L'^Ôiseau Rouge 20 " " L'Oiseau gris ordinaire 20 " ** ïiès Hirondelles. 61 « ,1^8 Bécassines 21 ♦* ** Les Merles en bandes. 06 ** " . Lpa ï'iûtçj» en grand nombre. .... 29 ** ** Les Tourtes.. 30 " " *,,.. Lies Merles arrivèrent des Etats du Sud Vannée dernière trois jours plus tôt : les troubles, ppli^ques qui boulversent cette année leurs quartiers d'hiver, expliquent^ls leur retard ? Les nomjs populaires de plusieurs de nos oiseaux sont de nature à embarraeser ceux qui étudient Pfiistoire Naturelle dans les auteurs européens ou mèm& américains. Nous allons tâcher de leur -venir' en' aide.'-*'^^î3 f>'i m ^m>ii^:Mi;\'y: -ai iA^!-yf„ «' Ainsi, le vulgaire veut voir dans les J^aseurs du ' eèdre, des RéooUets : avouons que le peuple n'a pas entièrement tort de préiererce nom, au terme scientifique, «7 |iemf)ilir vn enga^Mnedat pris, de livrer alla pobticil^ 19e txmé av l«r mai* nçut mt ccaindte qfie jM%K'#^^at pulaM^é- «u pi;otele tenupii néaeutâiù nmy poV4é<<^ côtfVédàDlemenileA iprêuvelV ^ — aas— Saffnes iou9 le nom ^e Nonne : aqrait-on découvert 6 la ressemblanoe entre la litrée jg^ria-sombre et la costume d*uue sœur grise en demi-deuil ? Au dix- septième siècle, dit Brillât-Savarin, les hçna vivants par reconnaissance, donnèrent aux Dindonf recem- jment importés en France, le Àm 4^ ^ésuijt^ et Vofi sait pourquoi. . ' * "_^^ ^ . ^''- liongfeJlow, poète amériealin, nomma anaclid- .sète d^saAt litanies, la petite chouette ^u Canada» -oifeau du reste,. grave, nocturne et bruyant* Voilà 4fiB e^cpentricit^s que npus nous contentons de •ignaler. A cey^c qui désirent étudier spécialement Phistoire natureller nous conseillerons de s|e former peu à peu une coliection d'oiseaux et d'animaux empaiÛés. Le séjour en cette ville, de deux taxidermistes, leur rendra , ce^te entreprise facile et peu dispendieuse. II9 sauront bientôt apprécier l'avantage d un musée pour distinguer les espèces mentionnées dans les livres: c^est ce que noua avons âdt noua-mème et nous possédons la majeure partie des oiseaux que BOUS avons décrits. «H '. ^- î fraî mi ■ lit », ,{>''i'tyi ^*' rr . . . . . .wrî'r/îT f»i.' •■!; ?^ îfO'f-^!' f fi-^-'-fTo ''"'V»!rf>*5fjt'F. f , :Hri:'':'?-f '•'"?S '♦rirtj»7?f I . . ■; Mi-.-f*r-cr- .•'jj['j^>C ^.T , '.,..* . /, )?*•'( •ewt'?'i'*;t"'l'? , ■ '-T-rrr r-n hMrT'«kr -iv^îy-f o'-<^''''*""^fi^^Mè.l ........ .■;.■': . . . • ni'd ^^fM<'î-I'*»if^M ê.I » ^ i —894— 7"" TABLE DES MATIÈRES. " ' '^" ■ -il, ,. / PA0I8. * Avant-propos. .;'.;'. i Index des chapitres vx Le Concou au bec noir 101 n ORDRE.— LES PICS OU PIQUE-BOIS. 103 Le Pio noir à huppe rouge 105 Le Pic doré— le Fivart 106 Le Pio chevellu 106 Le Pio minulle. /. . 100 Le Pie maculé 115 Le Pio Gris 116 Le Pio à tète rouffe ou tricolore • 117 Le Pio à pieds velus ••••.... 119 Le Pio deMarift 120 rfc. m ORDRE.— LES PASSEREAUX. ~i L^Oisf^au-mouche — ^Le Rubis de la Caroline.. Les Hirondelles L'Hirondelle noire de cheminée. . • • . L'Hirondelle rouese L'Hirondelle bicolore ou à ventre blanc L'Hirondelle de rivage L'Hirondelle bleue L'Engoulevent criard L'Engoulevent popetué Le Martin-pècheur Moucherolles » • Le Titiri ou Tri-Tri Le Moucherolle noirâtre Le Moucherolle d'Acadie Le Moucherolle à huppe Le Moucherolle clive lie Moucherolle doré ; liO Moucherolle verdàtre Le Moucherolle du Canada GRIVES Le Merle ou rouge gorge du Canada , Le Merle Oatbirf— Le Chat tî. 124 126 184 188 142 143 145 146 147 140 151 154 155 15^ 158 159 160 160 162 163 164 164 167 —396'— PA0B8. UGrire ■oUtaire.:....;/.; A.'.: ;.-.!:.... 160 lAGrive.de SwainBOD «.... 170 LaGriva rousie X*It LaGriya.de ruisseau. ou hochequeue •• .••• 178) La Grive, couronn^'^. 174 La Grive, dea bois — lig Flûte • . . . . 176 i Le Ministre^— L^Oiaeau Bleu 179 ! 'KIOGLOD.YTES 180 ^ La Troglodyte n 188! Le Trogbdyte d'hiver 18SI Le. Troglodyte des maraii * 18i ! L'Alouetta Pipi.... 1861 RAU VETTEa liSîr ' La Fauvette jayée 1801 La Fauvette mitrée^ l£Ot Ia Fauvette .couronnée 1901 La Fauvette bJâuàtM Iflljll La Fauvette des.pins 190! La Fauvette Trichas.^ • . . • • 19ii La Fauvette .à tèta rouge, 195i La Fauvette k cravate, noire • 190 1 I» Fauvette À tète, cendrée 197i La Fauvette jaune-r~L'Oiseau .jaune ^ ...••. • 1 98i La Fauvette. Blackbumian;. 1901 La Fauvette chiysoptèKe. -. • . . • , 200{ LaFauvette àooUier^ • • SOlr La Fauvette .blfiua .et, rousaa • • • . 202i La Fauvette . à gorge. bale« 20$^ La Fauyette.aux c6tés.dhatains: « . 200 La Fauvette. d'automne.. * ^ ..,*..«* .. • 207i La Fauvette du cap. May.. • • 20d Mme de.Traoy % ^•....•. 2a9[ L« Vireo a. Crpnt»' jaune • ......... . • . • 213 L^ Vireo ou MouçheroJla Gria..... i..,. .. 213 BOITELBTS.. 2U La. Eoitelet Bubi^. .«.••• 2lft Le Roitelet Huppé . ..•.•,.••.•. • . • ... » • • » 216 ïié Raseur dé Bohème • <- . •' 218 Im Jase.m: du.Cèdr^-r-La RacoUeiu # é . . . ^ . * 2W: L%?ie-QrièçhQWi:QfljTTLe,QtandÉofiiwàwrM 2^ iv —896-^ Lé Pie-ariÀch« de la Louisiane . . . . . : /: V. . . 224 ' I/Alouette- de • Virginie — L^Ortolan ......... 22ft * Le Plectr<^bane des neiges-i-^L'Oiseau Blanc . 226 Le Plectrophane de Laponie 228 ' Le Sizerin 220 L'Etourneau -ordinaire. 230 L^toumeau aux ailes rouges 238 Le Baltimore. 235 Le Orirapereau- commun w . . . ; • ^« ; > 236 Le Nuthatch du Canada ; « ; 237 Lé Gros Bec du Canada. 238 Le Gros Bec a Gorge, rose.. .^..^ ....... w 240 Le Bec-croisé d^ Amérique 241 Le Bec-«roisé aux ailes- blanches. 2412 L'Alouette des . Prés au Farlouse 243 lié Mésange- à- tète noire,.. ......... .... 246 La Mésange de la- Baio d'Hudson . ..... 247 Le Loiiot des Vergers. 247 Lé Mainate couleur de- rouille. 249 Le Mainato pourpre. 252 Le niveroUe do Wilson 252 Le Chardonneret • 258 Le Pinson Fauve 255 Le Pinson à poitrine blanche 256 Le Pinson à couronne blanche 257 Lé ■ Pinson chanteur .-«Le Rossignol du Canada. 258 Le Rossignol -des Guèrets 272 L^Oiseau- Grie- or^linaire. 274 Le Goglu^^UOrtolan de riz ^ . . . 275 L'Oiseau Rouges . ^ <.■.«>.«., 277 Lé' TangaraEoarlate . « ■. 278 IjO Tangara YermUIon^e Roi 4es oiseau .... 280 La CorneUle-.'. .* 281 Lé Corbeau 287 Lé Geai -du Canada^-p-le Geai • Gris — La Pie . 291 Le Geai • Bleu ..... 298 ^ ly ;ôRpÈË-4.Éâ ôÀ^ "2^ Le Pigeon de Passage . • • l * »'• ..... • • .... ; 299 Lé Diâdon Sauvage. • r« • «!%;#•«• ••••»..• 394 if.r --«97-. PAGES. La Perdrix ordinaire-r-Coq de Bruyère à fraiee. 307 La Perdrix d'épinette on de savane. 811 Le Lagopàde des Saules— La Perdrix blanche. S14 LaCaUle 816 -"■ V ORDRE— LES ECHASSIERS. 320 La Grue du Canada.............,.....'., 820 Le Butor d'Amérique. 838 Le grand Héron bleu.. .^. ... • 330 Le HérQn de nuit.... 882 Les Héronnières d'Amérique 337 Wilson; 337 Pleuviers 341 Le Vanneau gris 341 Le Pleuvier criard 342 Le Pleuvier à collier 343 Le Pleuvier doré 346 La Bécasse 347 La Bécassine 351 Le Courlis ou Corbigeau au long bec 356 Le Courlis ou Corbigeau du nord 357 La Gallinule à pieds vert-jaunâtre 359 Le Foulque d'Amérique 360 Les Râles 361 Le Râle de Genêt 861 Le Râle d'eau salée 868 Le Râle de Virginie. ... . • 364 Le Grand Râle à poitrine rousse 365 Le Phalarope de Wilson 366 Le Tournepierre 867 Alouettes de mer 367 L'Alouette pectorale.... « 368 Le Pelinde cincle 368 Le Oocorli subarqué 869 L'Alouette de mer aux longues pattes 370 L'Alouette de mer semipalmée : 870 La petite Alouette de mer 871 Le Sanderling.. 872 L'Alouette de mer cendrée 873 Le Lobjpède Hjperboré 874 I .^ PA08S. "^L'Alouette à branld fùene.; * . ^ .' ; ; .' ; . ;.'•*.. a75 : La Chevalier, aux pattes jsimeB a71 ''Le Chevalier aboyeur. ..*•».. 870 >La Barge marbrée...-.-..- ■.••■.■.■..«. ^..v*» &79 V VI ORDRE. I—HlKUfO 7 882 !Lé Geëland argenté... ^ . . 832 ! Quelques, mots sur les V-dièree. ........... 889 «>fielairoiBsement8., .«««.«.,. é .^ * •> • 8â2 :i9^ble des matières... •.•.•.. <• v 4 • 804 im un i.:..û V". M I H om 8 os Bm ■ m?* lîa (• i fr « » « R «K«B*r«»»*« fîO>i^ '/r « » • ^ it I vj:î.5ifi; 1 j,.sfi«af>7 6ti î-jElv j ^ ^^rvfîii;*! Oii , . ^ . . . . -V^mL -r^VK^M*! e-d ' . . <1 aJ .......<<•>....' ; 1 il'i 8. . . ^•'ii<';{iu.if_ )i'ï>/, ',.i.-/"'î 4: ,^ ' ■ '.' i'.T . . . ^;tll. • i Oj . . . ^ ■. . ■^lî'Mvi'l ^^J. . . . i.J ?>I> ^^^E û j # • • t t ».r» • • 4* . «■ » ' .,• • « »*'» > • 9 4 "St%ijb i^i'moli: ôjih*q ^*ï 'A ' '*■ w »AOBS. 875 8!tt 870 879 882 882 889 892 894 'JLi tj , i f» » (■ » -. » A. ♦ » » • • ' ^ - - ...... ■$ ■■ i ♦■.. ■ ' • * » ,. •' e h - • \' ' ■ ■ •*, -,*..,..*. r .,..•,■.,.. ' ■ V : " -^ ^ '■■ il '♦ • • ^ ^' » ERRATA. '7' ■<" (r . . . . , . .">■•■. _H ■ .'ê ■' ; •■■■ '.','■ ,■• Page 212, ligue 32e, lisez: "mélodieux," au lieu de "raolodieux." Page 268, ligne 19e, lisez : " friande," au lieu de " friands." Page 286, ligne 13e, Usez : " repends," au lieu de " repas." Page 290, ligne lie, lisez: "Islande," au lieu d' " Irlande, " Page 298, ligne 4e, lisez: "ardentes," au lieu d' " ardent. " Page 352, ligne 21e, lisez : " elles, " au lieu d» '^ elle. " Page 3*71, ligne 30e, lisez: "proclame," au lieu de " proclament." Paoe 3^*2, ligne 7c, lisez: " sous la feuillée, " au liou de "sur la. . . ." ^4 V * -'M!