IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 4p ^ 1.0 i.i 11.25 tutM au ■^ iiii 122 2.0 us yw Photographie Sciences Corporation 23 WIST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 145S0 (716)873-4303 6 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/iCMH Collection de microfiches. Canadien Instituta for Historical Microraproductions / Institut canadian da microraproductions historiquas Tachnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquaa at bibiiographiquaa Tha Instituta bas attamptad to obtain tha bast original copy availabla for filming. Faaturaa of thia copy which may ba bibliographically uniqua. which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may significantly changa tha uaual mathod of filming. ara chackad balow. □ Colourad covara/ Couvartura da coulaur |~n Covara damagad/ D D D E D D D Couvartura andommagéa Covars rastorrfl and/or laminatad/ Couvartura raatauréa at/ou palliculéa I I Covar titia miaaing/ La titra da couvartura manqua Colourad mapa/ Cartaa géographiquas an coulaur Colourad ink (i.a. othar than blua or blacit)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) Colourad plataa and/or illuatrationa/ Planchaa at/ou illuatrationa ^n coulaur Bound with othar matarial/ Ralié avac d'sutraa documanta Tight binding may cauaa shadowa or diatortion along intarior margin/ La re liura sarréa paut cauaar da l'ombra ou da la diatoraion la long da la marge intérieure Blanic leavas addad during rastoration may appaar within tha taxt. 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Laa imagaa auivantaa ont été raproduitaa avac la plua grand aoin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axampiaira filmé, at an conformité avac laa conditiona du contrat da filmaga. Laa axamplairaa originaux dont la couvartura an papiar aat impriméa aont fiiméa an commançant par la pramiar plat at an tarminant aoit par la darniéra paga qui comporta una amprainta d'impraaaion ou d'iiluatration, aoit par la aacond plat, aalon la caa. Toua laa autraa axamplairaa originaux aont fiiméa wn commançant par la pramiéra paga qui comporta una amprainta d'impraaaion ou d'iiluatration at mn tarminant par la darniéra paga qui comporta una taila amprainta. Tha laat racordad frama on aach microficha ahail contain tha aymbol — >»■ (maaning "CON- TINUEO"). or tha symbol V (maaning "END"), whichavar appliaa. Un daa aymbolaa auivanta apparaîtra aur la darniéra imaga da chaqua microficha, aalon la caa: la aymbola ~-^ aignifia "A SUIVRE", la aymbola y aignifia "FIN". 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DROUIN DE BERCY, Colon et Propriétaire à Saint-Domingue, tiieutenant-Golonel d'Ëtat-Major provisoire dans TArmée française , lors de Tes- pédition sous le général Leclerc. A.YBC SIX VI.ANCHBS GOIiOB.XÉB8. TOME PREMIER. A PARIS, Chbz ROS y Libraire , grande cour du Falais-Royal \ A LONDRES, chez TaECTTBL et WiiKia; Et à BRUXELLES , chez LzcHARtiEK , Libraire. l8l8. D£ L'IMPRIMEEIE P£ P. QUEFFIflR. 4 9 3326 PREFACE. Lis ouvrages qui opt paru jusqu'à ce jour sur TAmërique n'ont donné des descriptions, plus ou moins détaillées , que de quelques parties de ce vaste continent , et n'ont parlé que d'une manière superficielle de ses productions , de ses hahitans et de ses mœurs. Parmi le grand nombre d'écrivains qui ont traité ces divers éujels » il en est beaucoup qui ont puisé leurs matériaux dans les récits plus ou moins exacts des voyageurs; quelques-uns, disposés à une admiration absolue , n'ont oifert , en général , à leurs lecteurs , à l'exemple de dom Preuctty, que 1 histoire de la partie méridionale de l'Amérique, comme étant la plus riche, la plus fertile , et celle oii les Espagnols avaient abordé ; d'autres se sont permis de déprécier un pays qu'ils n'avaient jamais vu , et se sont appesantis en consé- quence sur la partie septentrionale. L'auteur des Recherches sur les uiméricains , M. Paw , a cru se distinguer, sans doute, par le .dénigrement complet et ridicule qu'il en a fait. Egalement éloigné des éloges outrés et det cri- tiques exagérées , ayant sur mes devanciers l'avan- tage d'un séjour de treize ans dans les différena \j PRÉFACE. climats du Nouveau- Monde, j'ai entrepris de réfu« ter les inexactitudes dont fourmillent les ouvrages de certains de mes prédécesseurs. Le désir d'être utile et d'offrir au lecteur le charme de la nouveauté , joint h l'avantage d'une plus grande exactitude , ma soutenu dans ce tra- vail, par la certitude qu'il suffirait d'établir d'une manière juste et raisonnable l'idée que Ion doit se former du nouvel hémisphère. Puissent mes faibles efforts me concilier la bien- veillance du public , et m'obtenir l'indulgence que je réclame de son impartialité I DROUIN DE BERCY. L'EUROPE ST L'AMÉRIQUE COMPARÉES.. *«nr>i\vtv»am»^iniT»'>iT»*'~"n '***'* ■■•■•*"■■■'•**■■»■■ ■«»»««« i ■■«««« LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Du Climat de l'Amérique lora de sa Découverte. « iJB climat de T Amérique y dit M. Paw^ au moment » de sa découverte y était un désert stérile et immense y )> dont le terrain fétide et niarécageux faisais végéter » plus d^arbresvenimeux(t)c|uUln^encroitdans les trois » parties du reste de Tunivers connu. La terre n^était » hérissée que de montagnes en pic , ou couverte de » furets et de marécages y inondée de lézards y de » couleuvres } de serpens y de reptiles et d^insectes » monstrueux par leur grandeur y et redoutables par » Pactivité de leur poison. (i) L^aiiteur n^a pas voulu se permettre de substituer le mot de vénéneux k celui de venimeux employé par M. Paw* TOM. X. }. p )> Le» chenilles, les papillons, les millepieds , let » scarabées , les araignées , les grenouilles et les cra- » pauds, y étaient, pour la plupart^ d^une taille gigan« » tesqne dans leur espèce, et multipliés au-delà de » l'imagination. » Le climat était contraire à la plupart des animaux 3) quadrupèdes , qui s'y sont trouvés plus petits d'un y> sixième que*^leurs analogues de ^ancien continent j » il était surtout si pernicieux aux hommes abrutis et n viciés dans toutes les parties de leur organisme, d'une }> façon étonnante. Dans les parties méjridionales et 9> dans la plupart des tles de l'Amérique , là terre était » couverte d'eaux corrompues , malfaisantes et même 9> mortelles; en un mot> le^ nouvel hémisphère était iri' 3> férieuT en tout point au continent d* Europe, »> N'est-il pas extraordinaire que M. Paw ait refusé de se rendre à l'évidence des faits qui n'ont été contestés par personne , encore moins par les savans des divers royaumes de l'Ëurqpe , puisque les traditions des In- dteits, les histoires des Espagnols contemporains et postérieurs à. la découverte du Noiiveau-Monde , les Telattonli des navigateurs, des voyageurs et des mission- naires des différentes nation6 de TËurupe , s'accordent toutes à donner des descriptions plus ou moins flattées de la cnlturd de l'Àmériqn«> des villes qu'ils y ont trou* vées sur leur passige , et des progrès que les indigènes avaient faits dans les arts ^ dans les sciences et dans la civilisation. Malgré touâ ces témoignagefâ^ il a persisté à représenter ce pays comme venant d'éprouVer tout récemment une iuondation universelltf \ et par suito de cet entêlement , il a cherché à mettre en paral- lèle une contrée pkit récemment sortie de dessous les ions DB SA OÉCOVVBIltS. 3 eâUJC) avecyn pays qui, depuis dix-neuf siècles et plus^ travaille journellement k se bonifier. M. "PsLYTj en nou3 annonçant que VAmériqurtie pré- sentait que des montagnes en pic, ignore quM n^y a de montagnes à pic que celles d^une petite dimension , et qu^on chercherait en vain dans toutes les Alpes un mur de rochers qui ait z5o toises de hauteur perpendicu- laire. Que doit -on penser de ce quMl avance sur les montagnes de TAmériqne , qui ont 600 toises et plus au-dessns de Pocéan ? Quoique les citations que M. dom Frenetty fait des auteurs nombreux qui ont donné des descriptions do PAmérique bien opposées à celles de M. Paw, de- vraient suffire pour prouver que ce pays n'était pas un désert immedse* stérile , marécageux , infect et morbi- fière , je vais produire à l'appui de la dissertation de M. dom Frenetty, lo. la lettre que Christophe Colomb , lors de sa relâche dans un petit mouillage de la côte- nord de la Jamaïque > appelé jusqu'à ce jour JDom Christophers-Cove , écrivit en i5o4 au roi Ferdinand t elle se trouve consignée dans les registres de Phonorable conseil de la Jamaïque; a», les relations d'autres voya- geurs et écrivains européens. Lettre de Christophe Colomb , de ta Jamaïque y au foi Ferdinand. Jamaïque, iSo^» (c Diego Mendez, et les papiers que j'envoie par lui, » feront connaître à Votre Altesse les riches mines d'or » que j'ai découvertes dans la Veragua , et le projet f 4 PUCLIMATDE L^AM^RIQUE » que jVvais de laisser mon frère à la rivière Belin^ si » les décrets de TÊtre- Suprême et les plus grands » réveil du monde n'y eussent mis obstacle. Malgré » tout ) il me suffit de savoir que Votre Altesse et ses » successeurs en auront toute la gloire et l'avantage , » et que l'entière découverte «t l'établissement de cette » ile ) est réservée à des mortels plus heureux que l'in- » fortuné Colomb. Si Dieu daigne conduire Mendez 3) en Espagne ) je ne doute pas qu'il ne prouve à Votre )> Altesse et à mon auguste Maîtresse y que ce ne sera » pas seulement une Castille et un Léon ^ mais la décou- 3> verte d*un pays rempli de nouveaux sujets ^ de terres y> fertiles et saines , et qui s'e'tendent au-delà de tout ce 3> que l'imagination peut se Jfgurer j ou que P avarice peut y> convoiter. » Mais ni lui^ ni mes papiers ^ ni le talent d'aucun 9> mortel , ne peuvent vous dépeindre les angoisses et » les chagrins qui rongent mon corps et mon âme , la 9) misère et les dangers de mon fils ^ de mon frère et » de mes amis ! }> Voilà déjà dix mois que nous sommes relégués }> dans ce lieu , couchant à la belle étoile sur le pont » d» nos vaisseaux échoués et amarrés l'un à l'autre. 39 Ceux de vaes équipages qui jouissent d'une bonne 3> santé y se sont révoltés contre moi. Ils sont comman- » dés par Forras y de Séville. Mes fidèles amis sont en » partie malades ou mourans. Nous avons consommé 33 les provisions que les Indiens nous avaient apportées y 3> ce qui est cause qu'ils nous ont abandonné. Nous » sommes tous sur le point de mourir de faim. Tous 3> nos malheurs sont augmentés par tant de oircoris- 3) tances pénibles ^ que nous n'offrons plus que le triste ,••!'* ■f^' XiORS DB SA DÉCOUVERTE. 5 » Spectacle des plus infortunes mortels que la terre ait a> produits ] comme si le Ciel y dans sa colère y secondant 3» la jalousie de t Espagne y eût voulu punir y comme cri- a> minellesy des entreprises et des découvertes aussi grandes 3> que méritoires y et qui eussent fait honneur aux siècles y> passés ! ■ 3» Dieu juste y et yous^ Saints, qui habites dans le » ciel y souffrez que le roi don Ferdinand ot mon il- 9) lustre maîtresse , dona Isabelle y connaissent que y> mon zèle seul pour leur service et Tintérêt de leur 3) gloire m^a plongé dans cette terrible position , et- 3> qu'il est impossible d'éprouver des afflictions pareilles » aux miennes ! Je vois et je redoute avec horreur lé 3) moment prochain de mon heure dernière y et celui 3) auquel m^^s malheureux compagnons se sont exposés 33 pour l'amour de moi. Hélas ! la pitié et la justico^ 33 en abandonnant ce monde y se sont retirées dans lé ^> ciel. Je ne le sens que trop y c'est un crime d'avoir 33 tant entrepris et tant fait. Comme mes souffrances 33 me rendent à charge ma propre existence , je crains 33 bien aussi que les vains titres de vice-roi et d'amiral 3) ne soient un crime pour moi aux yeux jaloux de 33 l'Espagne. Je ne le vois que trop , L'on cherche à 33 couper le fil de mes vieux jours prê( à se rompre ; et , 33 sur le retour de mon âge y je souffre les douleurs 33 aiguës de la goutte. Je languis y j'expire sous son 33 poids , sous celui de mes infirmités , parmi les Sau- 33 vages chez qui je ne trouve ni remèdes , ni alimens 33 pour me soutenir y ni prêtre y ni sacrement pour le 33 repos de mon âme. 3) Mes gens sont en révolte ouverte. Mon frère, mon 33 iiU etceux qui me restent fidèles son teux>mêmes ma- I . '». i y 6 su CLIUAT DB L^AM^tAIQUB » ladeS) affamés y mourans. Les Indiens nous ont » abandonné f et le gouverneur de St. Dotningu* a en- » voyé ici plutôt pour savoir si j'étais ''Inort^ que pour » nous secourir ou me retirer en vie de ma cruelle po- » sition } car son embarcation n'a parlé à qui que ce » soit 5 elle n'a point délivré de lettres ni voulu en re- 3> cevoir d'aucun de noui| d'où je conclus que le^ offi- 3> ciers de Votre Altesse désirent voir terminer ici mes 3> voyages et mes jours. 9> O bienheureuse mère de Dieu, qui prenez pitié » des malheureux opprimés ^ pourquoi n'avez-vous pas » permis au cruel Bovadilla de me tuer lorsqu'il mè -» dépouilla y ainsi que mon frère y de tout ce que nous 30 avions acheté si cher y au lieu dé nous envoyer » chargés de chaînes en Espagne, sans jiigemeul, » sans crime , sans l'apparence même d'une malvcr- )>/sation,2 Ces chaînes sont mes seuls trésors; elles a> m'accompagneront jusque^ dans mon tombeau , éx y> toutefois^ je suis digne d'en avoir un et d'obtenir les M honneurs de la sépulture ) car je voudrais voir périr » avec moi le souvenir d'une action aussi inJHSte} et | » pour la gloire du nom espagnol , la savoir à jamais » oubliée. Ne permettez pas' qu'elle ajoute au nom » Castillan une nouvelle tache d'infamie^ ni que la x> postérité sache qu'il exista > dans cette occasion y » des scélérats assez vils pour chercher à parvenir » auprès de Votre Majesté, aux dépens delà vie de Y'nu » fortuné et misérable Colomb , non par rapport à ses 3) crimes , mais par les sex'vices que sa découverte d'un » nouveau Monde a rendus à l'Espagne. Comme le » ciel, en m'inspirant, m'y conduisit, le ciel aussi , je }> l'espcre y s'attendrira sur mon sort , et aura pitié de 1.0118 SB SA! sâcOUTEUTS^ V ij^ •Si moi. .SoufFrez que là terre et ses babitamv>«{\fe leà- » âmes: justes, et sensiblesaccuirdcizt qua^uDéJâlflÉlëâ à ». mes malheurSé' •■... n-) .'.'^liio v '•)'•-■ 'i'- .- •.,.(;-,'■;■•''-»/•'> >c w Et VOUS) bievihearenx Samt8\^, Ffièâdis^Ttéflàoins- 3> de mon innocence ei d&,^raès soUfïranc«s;>)^y'eacpi|ié'. » de moi ! Quoique ce siècle - ci soit perverd • et^osn^^^ 9> durci, la postérité i' peut - être ^ .n« Refusera -^pas- 3* quelques pleurs > à nvin soi^ > quand f - «Irr-t tout )<: a> elle saura que Christophe ^ sa vie et celle de son frère \ qu^il coûta peu y » pour ne pas dire rien^^à la-cbui'ôitnd ^^Ëspâ^gné ; M quM rendit des setticëà plus gfttAd^V'qii^^ubnk )> mortel lirait rebduâ^f doit à Son ^vl^rfiif^) s&it<^ 9> A son pays^ frt malgrf tottty>qu['il léit %(it 9> à mourir pauvre et mis^rabttf'^' sans èi^è stcciM^ d[u[ 9> pins léger crime. On m^a tc^t 6té / à l^etceptiiMr 4e* » mes chalnesi; et celui qui dotiiia'Ui^noiïyi»aKiMdti à PEspagtifyiie peut y tfbu^r ni sûreté y m «sil»^, » pour lui et sa malheureuse famille t Le deV|iû»âyt%it'^ 3) il me persécuter encbve') et paraître ofièttsé^^de^e que » j^ai fait^ commff si lia déçàm^èrie t^itn ààU¥eittt \Mond&, » dût êtrefaéa.îèà P ancien', et- y par punùf&ft"i'me fAîré- » périr dans œ triste séjour, - . ^ ; . _ 9> Et vous y Anges compatissans^ qui secouvez 1er » opprimés et les inno^ens ^ puissiez-vous porter vdusr » mêmes ce papier à m<»fi augus'te maitrèsse I Elle » nMgnore pas ce que j^ai fait; elle né refusera 3> sûrement pas de croire tout ce que j^ai souffert » pour son service et pour sa gloire. Elle sera assez: » juste et asse^ vertueuse , pour ne pas permettre qu\]n » de ses enfanS) qui a donné tant de richesses ^ et qui ' w-' ftt DU CLIMAT DE L^MillIQUS » a ajout«fÀ:«e8 domaines «les royaumes et desempire» ^> liiaquîàlors inconnus ^ meure de faim ou no vive que » de charités. Si elle existe encore ^ elle verra bien que y> cette cruaiité , que cette ingratitude , attireront un » jour le courroux, du ciel ^ que les riehesses que /'ai dé- n .couvertes serviront à pousser ie genre humain â la ven" » geanceyd la destruction^. et que la nation Espagnole y^ supportera seule ^ pa^ la suite j la punition que méritent » des gens -envieuac! j méohans et ingrats y pour les crime» 3> qu'ils commettent actuellement.-» " , ; . '■' t . La lettrf 4o ce grand homine) lpin.de décrira) comme M. F^w ) PAipérique comme' un désert immense, sté-( ril^} marécageux , infect, morbifère , fourmillant de crap^.udSf et de serpens, de reptiles redoutables par leur poison» assure, au çontrtiire^ que ce ne sera pas seu-, lement une Çajtti/lçf Un Léon ^ y mais un pays rempli de. nouveaux su/ets^f df terres fertiles et saines , qui s'étendent au-del4 de (ft! que ri/ttflginatiçn peut se figurer , ou que^ P^varice peut conv^iter*:,i^X ji^, , , i . M. Paw meltra-t'il en doute la franchise de ce re^^ pectable et malheureux navigateur ? fera-t-il Taffront à sa mémoire de soupçonner Christophe Colomb d'avoir voulu tromper son souverain ? !Non, sans doute : une récusation semblable ferait plus de tort à son auteur qu^à celui contre lequel on remploierait. , i/Si M. Paw avait eu le bonheur, comme les premiers marins qui découvrirent successivement TAmérique et ses îles> d'aborder sur leurs plages ^ il les eût trouvées cultivées pour la plupart, et les portions qui étaient inhabitées, asses peu altérées pour se convaincre que rien alors ne devait égaler leurs beautés virginales ; il rOKS SX SA DECOUVEB.TE. ' ^' n^eût point été surpris de roii- qu^elles aient influé. sur les premières relations qui en ont été faites , et qu^elles y aient répandu une fraîcheur ^ un colons ; et une je ne sais quelle grâce naïre , qui les distinguera toujours avantageusement) malgré leur simplicité, des descriptions savantes qu'on en a faites dans les i^miers temps. Parmi les écrivains modernes ^ Thistorien de Tamiral Aason y Cook | Banks y Solander et quelques autres , nous ont décrit plusieurs de ces sites naturels, tant de l'Amérique que des îles Tiniatty de Masao , de Juan de Fernandez j et J'O- Taïtiy qui ont ravi tous les gens de goût, quoique ces îles eussent été dégradées ea. partie par les naturels et les Espagnols. Four prouver à M. Faw que ce pays , au 4ix>huitième siècle y n'a point dégénéré de sa fraîcheur , de sa beauté et de sa fécondité primitives y je vais rapporter ce que M. le Bossu ) capitaine des troupes à.^ marine à la Loui- siane } dit de ce pays : ce Le sol de la Louisiane resr : y> semble, v^rs le bas de la colonie , à celui de l'Egypte^ 9> lorsque le. Nil a débordé : il est excellent.... » Et page 74 ' *^ L^s yeux sont charmés de la beauté de 3> la nature : sans avoir jamais été embellie par l'art ,: 3» elle se présente ici comme elle est sortie des mains du 9 Créateur, avant la chute de notre premier père. Les » voyageurs ont les oreilles charmées par le ramage }> des oiseaux, sur-tout de ceux qu'on appelle mocqueursy » qui se plaisent fort dans la compagnie des hommes ; }> on dirait qu'ils sont formés pour les désennuyer et » faire oublier au voyageur ses fatigues » Dans une autre partie de sa relation il s'exprime ainsi : ce La terre 5> est extrêmement fertile dans toute l'Amérique : les }) herbes y viennent hautes et touffues, et lorsque if I ) iO BU CLIMAT DB x/AUiRIQUR V» l'hiver ou la gelée les a séchëes ^ les Indiens y mettent » le feu, puis ils bêchent et ensemencent les terres, et » trois mois après ils font la récolte, qui consiste en 3> blé d'Inde, millet, fèves et autres légumes, en pis- » taches, melons d'eau , citrouilles qui y sont très- 3> comaïunes et plus délicates que celles d'Europe ; les 9> habitansles appellent giromons. » (iVooveau Voyage aux Indes occidentales é) ,.),., ' L'abbé de la Porte , au su^t de la capitainerie de Para, au Brésil, dit ; sortis de leur source , et par l'épaisseur des b6i» qtti 9> en ombragent les bords. Un nombre prodigieux de 3> plantes extraordinaires et de fleurs inconnues pré- » sente un spectacle toujours varié , toujours nouveau. » On y est éclairé avec des bois de senteur et des résines y> odoriférantes ; on y rilarthe sur des herbes parfumées^ 3> on y foule aux pieds l'or et les pierreries. La terre y> produit dans chaque saison , et n'exige aucun soin 3> pour produire. Si les peuples voulaient y seconder la y> nature, plus délicieux que lès vergers d'Ëden , plus 3> fortunés que les rivages de l'Euphrate, les vastes y* pays du Maragnon ne seraient bientôt plus que d'im- y* menses jardins, où régneraient à- la-fois la joie , la y» santé y l'abondance. Toutes les productions dispersées » dans d'autres régions, se trouvent rassemblées dans 3» celle-ci : une multitude de poissons dans les rivières , 3> raille animaux différens sur les montagnes , un 3) nombre infini de toutes sortes d'oiseaux dans les 33 forêts , des aibres toujours chargés de fruits , des 3> champs toujours couverts de moissons. Le gibier Z.ORS DE SA DécOUTlUTB. tt » vient de lui-même s^offiir aux chasseurs ) les pierres )> précieuses , les riches métaux n^attendent que des » mains pour les recueillir ; enfin , parnii les habitant » même y on ne voit que des hommes bienfaits ^ adroit» » et pleins de génie, dans les choses du moins qui leur » sont utiles. Ils ont tout les arts qu^exigeut les vrais » besoins} ils ont tous les besoins qu^exige le bonheur» » Ils ne les multiplient jamais , et no se refusent à » aucun de ceux qu'ils éprouvent. Celui de l'amour ne » leur coûte pas plus à satisfaire. Les femmes n^en» )> sevelissent pas les beautés dont la nature les pare ; 3) elles imagineraient Poutrager en rougissant de ses » dons ; la liberté y ajoute ces grâces faciles , que Ia » gêne rendrait timides et concentrées. La loi ne con* » trarie point leur penchant : leurs plaisirs sont vifs j y> mais paisibles ^ et leurs remèdes autisi simples que 3> leurs alimens. Ces peuples , que l'on croit si bornés y }> ont su prendre la voie la plus courte pour arriver au » bonheur. » M. Humboldt ) dans son Voyage aux Régions éqlti' noxiales du Nouveau' Continent (Boy ans après la con- quête ) , s^exprime ainsi : ce Le climat et la force dé la » végétation opposent des obstacles aux progrès de la » société dans la zâne torride : dans PAncien-Monde ^ d> ce sont les peuples et les nuances de leur civilisation » qui donnent au tableau son caractère principal j )> tandis que dans le Nouveau , Thomme et ses pro- » ductions disparaissent , pour ainsi dire , au milieu » d'une nature sauvage et gigantesque ^ de la force de la » végétation , de la fraîcheur éternelle de la vie orga- » nique , des climats disposés par étages sur la pente » des Cordillières, et des fleuves immenses que M. de sa BV CLIMAT ns L^AMÂRTQUB » Châteaubrianta peints avec une adtnirable fidélité. >» M. Bonnet , dans le Tableau des Etats-Unis , im- primé en 1&16 ) dit : « Lort(|u*on voit le voisinage des 9» villes de rAmérique du nord ^ surtout celui de Phi- 9> ladelphie ) on ne peut sVmpêcher d^étre frappé de 3» Texcès des défrichemens. Dès qu^on s^éloigne des » villes y et qu*on pénètre dans les bois , on y voit la 9» nature dans toute sa pureté naturelle et toute la }> fraîcheur de la jeunesse. On a souvent de la peine à 3> «^apercevoir que la terre renferme des rochers et du 3» tuf ) tant les angles quMle cache se trouvent arron- a> dis par la profondeur de la terre végétale qui les » déguise. Rien n^est frappant comme la beauté des » arbres et la nuance de leurs verdures. Lorsque | d^uii » endroit élevé ^ Pon découvre , à une certaine* distance y » la continuation des forêts ^ on croit promener sa vue » sur un pré bien arrosé. Les feuilles des divers arbres a> ont chacune une fraîcheur qui leur est particulière. » L'Européen qui voyage sur cette terre vierge est y» toujours dans le ravissement ] il ne cesse d'avoir sous M les yeux la brillante perspective de \a. fécondité et 9) de \a prospérité dans ces contrées bien arrosées ^ avec 9> une prodigieuse générosité , par des fleuves ^ des 3> rivières et des torrens ^ dont les eaux limpides et cris- 3D tallines serodt encore pendant long'temps des réser- » voirs purs et naturels des poissons les plus délicats. » A la page 89 , le même auteur dit ; u Je pourrais 9> faire voir à mon lecteur ^ d^un seul coup-d'œil ^ dans » dans ce pays ^ comme une production spontanée ^ )> toutes les fleurs que la nature seule , ou la nature » aidée par Tart) fait naître depuis J/ long-temps la propriété des Etats-Unis. » Ces descriptions f comme on le voit , sont loin de «'accorder avec le tableau lugubre que M. Faw nous a présenté de T Amérique. J'admets avec cet écrivain qu'il peut y avoir de l'exagération dans quelques récits des historiens espagnols au sujet de l'Amérique y de l'état politique du Pérou avant l'arrivée de Pizarre^ du nombre infini de villes spacieuses ornées d'édifices su- perbes et de campagnes fertiles peuplées de bestiaux ,' de cultivateurs plongés dans l'abondance ^ de lois admi- rables f et ce qui est plus rare encore y de lois respec- tées ; mais aussi M. Paw doit être trop ami de la vérité pour ne pas convenir qu'il était impossible aux Espa- gnols du quinzième siècle de voir des merveilles où il n'en existait pas ; qu'on ne peut pas supposer non plus que les Français , les Anglais et d'autres peuples de l'Europe , accoutumés à voir dans leurs villes des édlfites élégans y dans leurs campagnes des plaines cultivées avec soin et couvertes de bestiaux , se soient tous entendus pour faire l'éloge d'uu pays qui n'eût offert que des déserts et des marécages remplis de rep- tiles et d'insectes. M. Paw y et tons ceux qui ont lu l'histoire , savent que les Espagnols, à cette époque^ comme depuis leurs i ! / w il 14 OV CLtMAT DB l.*AUàKtqvA •uccesteurs y étaient trop jaloux des Français et clés Anglais j et des autres peuples du continent d^Europe » pour chercher à exciter leur cupidité par des relations aussi attrayantes que fausses et déplacées. Tout le moude sait que malgré les cruautés que les Espagnols exercèrent en Amérique quelques années après sa dé- couverte y cruautés qu^ils ont perpétuées jusqu^à nos jours y pour empêcher les Eii^'opéens de s^y établir y ils n^ont cependant jamais pu réussir à se conserver la possession paisible et entière de ce vaste hémisphère. Or y je le demande maintenant à tout homme im- partial } si le Nouveau-Monde n^eût été ( comme le dit M. Faw y vol. 1 y pag. a ) qu'une terre hérissée de mort' tagrtes en pic y couverte de forêts et de marécages y offrant t aspect et un désert immense y où les premiers aventuriers qui y firent des étahlissemens , eurent tous à essuyer les horreurs de la famine ou les derniers maux de la disette j est-il probable que les Espagnols eussent mis autant de résolution à s^y maintenir exclusivement y et les autres peuples de TEurope autant d^acharnement à s'y établir ? Non , sans doute y parce qu^on n^abandonne pas de sang -froid et avec persévérance, pendant plus d'un siècle ) un pays parfaitement cultivé y couvert de palais somptueux y de maisons de plaisance dans des sites délicieux, rempli de gros et menu bétail , enfin Tàbon- dance et les plaisirs des capitales ^ pour n'aller traverser que des déserts de sables brûlans sous les tropiques ; ne gravir que des montagnes stériles \ ne s'établir que dans la fange des marais j ne se procurer pour tout plaisir que la certitude de mourir de faim , sans trou- Tcr un seul être à figure humaine de qui l'on puisse rnement à LOKS BB SA DéeouVKKTB. l5 «sp^rer les derniers secours y que les Sauvages t'iix-niAines ne refusent, pas k Phumanîté expirante. D^ailleurs , de semblables expéditions n'auraient pu offrir aucun but d'utilité } et ne pourraient point se comparer aux croi- sades y puisque celle8'ci> quoique dictées par un fana- tisme outré , avaient augmenté les lumières et les moyens industriels, parla découverte de plantes utiles^ achetées , à la vérité y au prix dUm million d'âmes ; tandis que l'acquisition de déserts immenses y maréca- geux ) remplis de serpens et d'arbres vénéneux , n« laissait d'autre perspective que la mort y sans aucune utilité pour les sciences y ni pour la religion. ' M> Faw , qui regarde comme exagérées toutes lea relations en faveur de l'Amérique^ aurait dû y je crois y sans craindre d'être taxé de crédulité , regarder aussi comme une exagération ou une ruse y les souffrances prétendues et inouïes des premiers aventuriers y comme ne tendant q^'à ûter aux Européens l'envie de leur disputer la jouissance de la découverte importante qu'ils venaient de faire y et à jeter un nouveau lustre sur leur persévérance à braver les maux qui les environ- naient. Si l'Amérique n'eût été qu'un désert immense, infect et morbifère , eût-elle contenu , abstraction faite, des animaux amphibies , autant d'ôtres vivans , de volailles , de gibier , d'animaux domestiques et sau- vages , et produit cette variété étonnante de fruits qui , tout sauvageons qu'on les cueille, sont cependant plu» sucrés , plus agréables que les fruits de l'Europe *, n'eût- elle pas épargné aux Espagnols l'opprobre dont ils se sont couverts , en assassinant tant de millions d'indi- gènes paisibles , confians^ d'un abord simple^ et exempt« de malice et de rancune ? '^î * , ,il Mil' fii if 16 I>tJ C MAT SX l'aMÉAK^UB Quelle gloire tout autre que M. Paw trouvera-t-il à un peuple armé de cuirasses , de canons j d^armes meuilrières y de chevaux aguerris j de chiens de chasse , retranché derrière des redoutes imposantes y ou caché dans des citadelles flottante» j d^avoir vaincu ces pai- sibles habitans de TAmérique^ pour qui cet attirail était un spectacle nouveau ; qui n^ayait aucune idée de la poudre à canon et de ses effets , et qui étaient loin de supposer que des gens auxquels ils offraient sans dé- fiance leurs villes y leurs vivres^ fussent des monstres à figure humaine ^ qui devaient violer leurs femmes y leurs filles^ piller leurs biens ^ leur mettre sans aucune provocation le poignard sous la gorge , les faire brûlçr^ .dévorer par leurs dogues y ou les ensevelir vivans sous terre , pour leur procurer de l'or? Quand on pense que ces Américains venaient sans armes sur le rivage y qu'ils apportaient aux Espagnols avec confiance et gaieté toutes les productions de leur sol; qn^ils prenaient ces nouveaux venus sur leurs épaules pour les aider à descendre à terre j que les matelots qui ^enfonçaient dans Tintérieur du pays étaient fêtés ; que de tous câtés ils leur apportaient des vivres j qu'ils se dis- putaient à qui leur donnerait asile ; qu'ils remplis- saient du coton le plus fin les lits suspendus dans lesquels ils Gouchaient y n'est-on pas en droit de se de- mander si c'étaient des peuples civilisés qui étaient descendus chez des sauvages , ou des sauvages chez des peuples civilisés, puisque ceux-ci avaient les vertus (|ui caractérisent l'homme y et les autres cette férocité de l'anthropophage ? « / Quoique les preuves nombreuses attestées par des écrivains et des voyageurs de tous les Etats de l'Europe ^ ■^^ } ■ii^'A inaient sans Lotis bÈ 8A ticOÙVERT È. ï^ ïi^iiyant aucun intérêt particulier ^ ni aucune considé- ration à garderenvers PAmérique) devraient suffire pour prouver que le Nouveau-Monde , lors de sa découverte ^ n^était pas un désert immense ^ infect et mortel^ comme le prétend M. Paw 5 cependant , pour être à même d^examiner lequel du continent d^Ëurope ou de celui de l'Amérique a été le plus favorisé du Créateur au sor- tir des mains de la Nature , je vais, pour abonder dans le sens de M. Pavtr y le considérer un moment comme tel , et sortant d'éprouver un cataclysme semblable à celui dHOgygèsovL du Deucalion scythe , qu'on peut placer dans l'ordre chronologique à ^^qoq ans avant notre ère j cataclysme peut-être plus considérable que celui de la Bible ) arrivé le 17 février, 2848 ans avant J. C. 5 que les Hébreux , et , depuis, les Chrétiens^ ont fait passer pour un déluge universel 5 qui est rraisem- blablement le même que celui qui inonda la Chine sous Yausy septième empejvîur de ce pays, né aSS^ ans avant J. C. ; cataclysme, malgré tout, plus considérable que celui d' Ogygès, arrivé sous Phoronée , fils à'Inachus , 220 ans avant le déluge du Deucalion grec , qui eut lieu en Thessalie 700 ans après celui de la Bible ; que l'inondation delà Chersonèse-Ciinbrique^avv'wée 34© ans avant notre ère vulgaire , laquelle a noyé et enterré les forêts de la Frise , et formé tous ces marais depuis 5c;^c////i^jusqu'nBentheim; que l'énorme volume d'eau qui tomba en Syrie en 1040 , en lopS j que celui de la Sibérie, dans la même année; que l'inondation qui eut lieu dans la Frise en 1164, ii65, 1218, et qui en 1446 submergea plus de 100,000 âmes , 3oo villages en Frise et en Zélaude, où l'on voit encore aujourd'hui, dans l'endroit où les vaisseaux passent, les restes des TOM. 1, ! m 18 DU CLIMAf DB L^AKl&RIQVE tours et des clochers de plusieurs paroisses} que celle de i53o dans le même pays ; que Tabasd^eau de 1604 > qui détruisit en Angleterre tant d'hommes et tant d'a- nimaux j que l'inondation de l'Asie dont parle Eus- tathe j enfin que le déluge de nos jours dans le Bengale ^ qui a inondé une immense surface de terre et fait périr plus de 40)000 habitans. « J'observerai cependant que M. Smitli Barton ^ natu- raliste très-ingénieux ^ dit avec beaucoup de justesse : ce Je ne puis considérer qne comme puérile , et nulle- y> ment prouvée par l'évidence naturelle ) la supposition » qu'unti grande partie de l'Amérique est sortie du sein » des eaux plus tard que les autres continens. » Le savant M. Humboldt est du même avis. {^Tableaux de la Nature , pag. 128 ^ 129 , i3o ^ etc. ) L'enchaînement et l'identité des couches secondaires près de Caraccas , dans la Thuringe et la basse Egypte , prouvent , d'après le développement que M. Humboldt en a donné dans son Tableau géologique de l* Amérique méridionale y que cette grande opération de la nature s'est faite à la même époque sur toute la terre. Si M. Faw y au lieu de donner un libre cours à son esprit prévenu contre un pays qu'il n'a jamais par- couru , et qu'il ne connaît vraisemblablement que sur des détails imparfaits, eût considéré l'état où se trouve aujourd'hui la surface du globe*, s'il eût examiné la dis- ■ position des matières dont est composée la croûte exté- rieure de la terre 5 s'il eût réfléchi aux changeraens qui arrivent de temps à autre dans la forme des mers et des continens , et à ceux dont l'histoire a conservé le sou- venir , M. Paw eût été convaincu que l'Europe n'a pas toujours été un pays aussi desséché qu'il l'est de nos t.ORS HE SA DECOt/VÊKTÈ.' iî> que celle de 1604 ) tant cfa» arle Eus- Bengale , t fait périr on y natu- 3 justesse ; y et nulle- upposition tie du sein s. }> (Tableaux lecondaires se Egypte , Huinboldt l'Amérique la nature ire. ours à sou mais par- ut que sur se trouve ninéla dis- roûte exté- einens qui mers et des rvé le sou- ope n^a pas ''est de nos ,ïîf jours ; que VAmérique , avant sa catastrophe ^ pouvait avoir été aussi florissante que jadis l'Egypte et l'Afri- que ; bref y que le globe terraqué n^a pas toujours été tel que nous le voyons aujourd'hui , que la met a oc- cupé autrefois presque tout l'espace qui forme lesconti- nens actuels^ tandis que les anciens ont disparu sous les eaux , en totalité ou en partie ^ tels que la Tapro* bancf voisine de la zone torride j X* Atlantide ^ que Pon suppose avoir joint les Açores avec V Irlande et avec le continent di Amérique \ cette partie du Goënland que les Danois possédaient > et qui, dans le onzième siècle ^ était habitée par des peuples policés et chrétiens ^ ayant de& évêques y des églises , des villes considérables , un grand commerce ^ et où ils ont rétabli , vers le milieu du dix-septième siècle ^ leurs anciennes relations ; ces terrains imfftenses qui ne faisaient peut-être qu^un tout de l'Afrique et de l'Asie , formant aujourd'hui les îles innombrables des JUaldives et des Languedivesx les îles Moluques y les Philippines ^ les Mariannes ^ Vespace si-' tué sous le même méridien ) depuis le Kamschatka jus- qu'à la Nouvelle-Bretagne , formant une suite de plus de aaoo lieues de longueur, du nord au sud , continuelle- ment mêlée de terre et de mer j qui ressemble à un pays inondé dont on ne voit plus que les éminences ; enfin les iles de P Archipel de l'Amérique , et presque toutes celles qui sont voisines des continens y qui annoncent qu'elles en faisaient partie y puisqu'on ne trouve des îles considérables et voisines l'une de l'autre qu'auprès des continens , et qu'on en rencontre très-peu dans le milieu des grandes mers. ^ , En effet , à l'inspection des cartes géographiques y et d'après les rapport» des navigateurs , on voit que la mer ;i.,.>'<^ ui*. 20 DUCLIMATOE L AMERIQUE Facincjiie ne contient que quelques îles éparses , et que dans le vaste océan Atlantique on ne rencontre au large que les petites îles de Sainte-Hélène et de l'As- cension. Si y diaprés les différens destins que notre planète a éprouvés ^ on peut en inférer que les philosophes égyp« tiens avaient raison de dire à Solon qu'ils regardaient les déluges comme des événemens périodiques ^ et les siècles dMgnorance et la ruine des arts comme les suites nécessaires des déluges ^ M. Faw alors nVurait pas dû s^étonner de trouver les Américains en arrière des Euro- péens pour les sciences et les arts , puisque leur pays , suivant lui ^ avait éprouvé ce -fléau bien des siècles après TEurope. Quoi quMl eu soit, cola ne prouve pas non plus , comme l'a avancé M. Paw , que l'Amé- rique , lors de sa découverte, fût un désert pestilentiel ^ que les Américains fussent des sauvages si complètement ignorans , d'une constitution si délabrée et si dégradée , qu^elle pût autoriser les universités , les théologiens et les philosophes du quinzième siècle à les désigner orgueil- leusement du fond de leurs cabinets comme des! orangS' outangs ^ et à leur refuser une âme immortelle comme celle de leurs contemporains d'Europe. Un prétexte sernblable avilit ceux qui s'en sont servis pour excuser le massacre qu'on a fait de ces malheureux. Cependant , quoique la catastrophe terrible que PAmérique a éprouvée plus tard que celles qui ont dé- telé l'Europe , l'Afrique et l'Asie, ne lui ait permis de sortir de dessous les eaux que très-récemment , com- parativement avec les trois autres portions du globe, je vais la prendre dans cet état et la comparer avec l'Eu- rope avant l'introduction des arts et des sciences; eu- ur excuser X.OK.S SB SA Di:COVVERTE. %l suite j'examinerai ses productions et ses ressources , afin de montrer à M. Paw combien il a tort de chercher à déprécier un pays préférable au sien sous tous les rapports. Quant à Pancienneté^ il n'est peut-être pas aussi fa- cile que M. Paw le suppose , de décider lequel des deux continens y a le plus de droit ; car , comme l'a remar- qué avec raison le P. Kirker , le culte religieux du Nouveau - Monde se rapproche beaucoup ^ dans ses formes , du culte égyptien et phénicien; on y trouve ansiii des fictions asbez semblables à celles que les Grecs ont empruntées de la Phénicie et de l'Egypte : de plus f lorsque les Espagnols firent la conquête du Mexique , ils trouvèrent établis , aU'delà du parallèle de 20 degrés^ les Chichimèques et les Otomites ^ deux peuples nomades dont les hordes nombreuses occupaient, comme les Arabes , de vastes plaines. L'agriculture et la civilisa- tion étaient concentrées dans les plateaux qui se. pro- longent au sud de la rivière de San-Iago , sur-tout entre \a. grande vallée de Tenochtillan (Mexico); les vastes plaines àe Zalaya et de Salamanca , unies comme la surface des eaux qui semblent avoir couvert le sol pendant un long espace de siècles ( ces plateaux sont élevés de 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer, et bordés de montagnes visibles à de grandes distances) ; eï la. province d'Oaxaca , d'où la chaîne centrale de la cordillière d'Anahuac se prolonge jusqu'à la ville de Durango. D'après les rapports d'Acosta , confirmés par plu- sieurs historiens , il paraît que les peuples que Cortez trouva au Mexique n'étaient pas indigènes , ou au. moins les premiers qui l'eussent habité. Ou y reconnut m a'i BU CLIMAT BE I.AMËRIQVE sept nations qui y avaient dominé en se chassant suc- cessivement. On les a comprises sous le nom général de Navattaches. La première de ces nations était celle des Suchimiches ^ qui chassèrent les Chichimèqties et les forcèrent de se retirer dans la partie qu^on appelle Nou^ veau-Mexique» Les tableaux hiéroglyphiques des Aztèques nous ont transmis la mémoire des époques principales qu^offre la grande migration des peuples américains. Cette migra- tion a quelque analogie avec celle qui , au cinquième siècle j plongea PEurope dans un état de barbarie ^ dont elle ressent encore les effets funestes dans plu-' sieurs de ses institutions sociales. Les peuples qui tra- versèrent le Mexique y laissèrent > au contraire, des traces de culture et de civilisation. Les Toltèques en 648 y les Chickimèqnes en 1170^ les Nakuatèques en 1178 y les Alcohues et les Aztèques en 1196 , après avoir quitté la côte nord-ouest de PAmérique, leur pays natal , après avoir traversé les savanes de Naba- joa et du Moqui pour parvenir au rio Gila , franchirent cette rivière y inondèrent le pays d^Auahuac de leurs phalanges ^ et vinrent se fixer au Mexique > où les ToU tèques apprirent aux Mexicains à cultiver le maïs et le coton y élevèrent de nouvelles villes dans leur pays ^ f )ndèrent les royaumes de Huehetlapan , de Tollan et aHAzlan^ construisirent des routes considérables | et sur-tout ces grandes pyramides que Ton admire mccie aujourdUiuiy dont la base a jusqu'à 4^8 mètres de lon- gueur ^ et dont les faces sont très-exactement orientées. Ces peuples connaissaient Pusage des peintures hiéro- glyphiques \ ils savaient fondre des métaux et tailler les pierres les plus dures. Ils avaient une année solaire »4 ssant suc- m général était celle ^ques et les pello JN'oU'm s nous ont qu'offre la tte migra- cinquième barbarie ^ dans plu* es qui tra-* traire, des chèques en 'itèques en 6 y après que ) leur de Naba- anchirent de leurs ù les ToU [uaïs et le ur pays , Tollan et ables, et ire -mccie es de lon« orientées, res liiérû- et tailler ée solaire LORS DB SA cicOUVERTE. sS plus parfaite que celle des Grecs, des Romains et des égyptiens , puisquUls intercalaient à la fin de leuf grand cycle 104 ans, avec plus d'exactitude qu'eux. La forme de leur gouvernement indiquait qu'ils des- cendaient d'un peuple qui lui-même avait éprouvé de grandes vicissitudes dans son état social. Les Aztèques , originaires d'un pays situé au nord du rio Gila , avaient poussé leur migration vers le sud , restant toujours sur le dos de la cordillière , et préférant les régions froides aux chaleurs excessives de la côte. La partie d'Anahnac qui composait le l'oyaume de Motéziima II n'égalait pas en surface la huitième par- tie de la Nouvelle- Espagne. Les rois âî' Alcohuacan , da Tlacopan et de Michuacan étaient des princes indépeu- dans. Les grandes villes des Aztèques, les terrains les mieux cultivés se trouvaient eu grande partie dans les environs de la capitale du Mexique ^ sur>tout dans la belle vallée de Tenochtitlan. Il paraît qu'en Afrique , de même que dans le nou- veau continent^ ce fut sur les montagnes ou dans leurs» environs qu'habitèrent les premiers peuples civilisés. Acosta donne le détail de la généalogie des derniers em- pereurs; il la commence à Acamapixtli. Purckas met avant celui-ci Inuch ^ l'an i324 ^^ notre ère, et Aca- mapia:tii Va.n 1871 ou iSya , comme Acosta. De^orne rappelle dans ses Tables américaines , pu- bliées par PitrcAas , une époque antérieure de 800 ans à Cortez , c'est-à-dire l'an 700 de notre ère , et il y trouve les Chichimèques ; mais la plus ancienne époque que l'on connaisse e&t celle des Toltèques^ à qui Ton attribue les arts et les sciences qui passèrent ensuite chez les Mcjcicains. ' v " .M. Oti BU CLIMAT DE 1,'aJIÉhIQU» Quoi c[u''d eu soit, tous les historiens s'accordent à fixer à l'an iSao la fondation de Mexico , qui devint la capitale' de l'empire du Mexique. Cet empire avait 5oo lieues d'orient en occident y et 200 lienes de lar* geur, Biiturini assure que les Mexicains marquaient lea comètes dans leurs hiéroglyphes^ ainsi que les ëclipses^ et qu'ils avaient noté celle qui arriva à la mort de J. C, L'abbé Ctavigero , dans son Histoire du Mexique , compte l'an 7 Tokktli^ qui correspond à l'an 34 de J. C, Avant l'arrivée des Européens , les Mexicains et les Péruviens étaient parvenus, en exprimant le suc de la, tige de mnïs, à en faire un sucre agréable, et à con^ vertir en miel celui d'un arbuste nommé maqney. Cor» tjz f en décrivant toutes les denrées qu'on vendait au marché de TIatelotco , lors de son entrée à Tenochlil-» lan , dit : ce On vend du miel d'abeille et de la cire , du 3> miel de tiges de maïs , et celle d^uu arbuste nommi y> maquçy. 35, Les Mexicains mangeaient l'épi du maïs , cuit dans Peau ou rôti , ou bien ils en écrasaient le grain pour en faire un pain nourrissant; ils employaient la farine > comme le gruau , à faire de la bouillie. Le grain , mis en fusion , leur fournissait ces boissons que Ton désigne par le mot cJiicha , et qui ressemblent , les unes à la bière , les autres au cidre. Sous le gouvernement des In cas , il n'était pas permis au Pérou de fabriquer des, liqueurs enivrantes , sur- tout celle que l'on appelle vinapu et sora. \J* agave ^ la vigne des Mexicains , leur iburnissait; la boisson favorite , appeléç le p.ulque 49 maquey. JX existe peu de peuples qui cultivent do certaineSt XiORS SB SA oâcOUVERTE. 3.5 plantes , simplement clans le but d'en faire des boissons. L'ancien continent ne nous oflre des plantation^ de \ignes qu'à l'ouest de V Indus *, dans les beaux temps de la Grèce , cette culture ^tait même restreinte aux paya situés entre VOxus et VEuphrate , à VAsie mineuie et à l'Europe occidentale. Le nouveau continent, de l'aveu même de M. Hum- boldt ) nous présente l'exemple des Mexicains , qui ne retiraient pas seulement des boissons de la substance amylacée et sucrée du maïs ^ du manioc y des bananes ^ ou de la pulpe de quelques espèces de mimosa ^ mais qui cultivaient tout exprès Xe pite ou maquey^ plante de la famille des ananas ^ pour en convertir le suc en une liqueur spiritueuse. Cette partie de l'agriculture aztèque oHre un trait d'autant plus curieux, qu'on ne trouve rien d'iinalogue chez un grand nombre de nations beaucoup plus iivancqes dans la civilisation que les an* çiens babitans d'Anahuac. Lorsque les Espagnols eurent envahi le Mexique ^ les Aztèques aimèrent mieux souffrir les vexations cruelles de leurs vainqueurs , plutôt que de quiUer le sol que leurs pères avaient cultivé de leurs mains. Mais à me- sure que les Espagnols poussaient leurs conquêtes vers l«s provinces septentrionales, la nouvelle Z^wcaje , la Sunora et le Nouveau-Mexique, les indigènes, qui étaient des peuples nomades , cédaient aux conque' rans les vastes savanes qui servaient 4e pâturages aux buffles. Ils se réfugièrent au-delà du Zila , vers le rio Laguanas et vers les montagnes de las Grullas. Cette race infortunée des Aztèques, qui avait échappé au carnage , paraissait destinée à s'éteindre dans une op- t . ; ibî a6 IIVCLIUATDE l'a M ^ R I Q U B pression de plusieurs siècles. On a de la peine à se per- suader que près de deux millions et demi d'aborigènes aient pu survivre à ces longues calamités. Les tribus indiennes qui occupaient jadis le territoire des Etats- Unis au Canada , ont suivi la même politique quo celles de la Nouvelle-Biscaye j elles ont préféré se reti- rer dVbord derrière les Âlleganys , puis derrière TOliio y et enfin derrière le Missouri ^ pour ne pas être forcées de vivre parmi les Européens. C'est pour cette raison qu'on ne trouve la race indigène à teint cuivré ni dans les provinces internes de la Nouvelle-Espagne ^ tii dans la partie cultivée des Etats-Unis. L'édifice appelé la Casa grande , les vestiges du ca- nal artificiel du rio Gila f les débris de vases qu'on voit par monceaux dans la plaine que cette rivière arrose , les villes et villages du Moqui y les m J sons construites en pierres cimentées avec de la chaux , les éditées pyra' midaux ( Teocallis ) du Mexique ^ ceux que Bernai Diaz f Hermandez de Cordova , et Juan de Grizalva , trouvèrent dans la province d'/uca/a/z , qu'ils compa- rèrent aux mosquées des Maures 5 les champs enclos de haies j un peuple vêtu , policé j la grande quantité de ruines j sur-tout de monumens sépulcraux ( Guacas ) qu'on découvre encore aujourd'hui à l'est de la petite chaîne centrale des montagnes , démontrent une civili- sation avancée des habita ns de cette péninsule. Dans les vastes espaces situés entre le Càssicjuiare et VAtabapOf dans l'Amérique méridionale, qui ne sont habités aujourd'hui que par des singes réunis en société , et par des tapirs y M. Humboldt a rencontré sur les bords de l'Orénoque , près du Caicara^ des pe< atti del m< I î 'i -l '.■'■■ M lORS DE SA n^COUVEIlTB. ^J figures symboliques colossales ^ représentant des cro- codiles y dos tigres y des ustensiles de ménage y les ima- ges du soleil et de la lune j ces figures y cohtre lesquelles les puériles assertions de M. Favr doivent se taire, an- noncent que jadis cette solitude a été le séjour d^un peuple parvenu à un certain degré de civilisation : elles attestent les vicissitudes quVprouve le sort des peuples , de même que la forme des langues qui appartiennent aux nionumens les plus durables de Thistoire des hommes. Les vases de granit y ornés d^élégantes arabesques > ainsi que ces masques de terre semblables à ceux des anciens Romains , qu'on a découverts sur la câte de Mosquito y chez des Indiens tout-à->fait sauvages y sont aussi des débris d^une civilisation éteinte. M. Faw qui doute de tout y hormis de son génie y serait sans doute surpris d'apprendre que les antiquaires s^étonnent de la ressemblance qui existe entre ces bas-reliefs à la grecque y et ceux qui ornent le palais mexicain de Mitia , près d'Oaxaca, dans la Nouvelle-Espagne. M. Payv saura encore, que dans la caverne d^^/a. riiipe y qui depuis plus de cent ans sert de tombeau à la peuplade belliqueuse des Attires , qui pour éviter la fureur des Caraïbes anthropophages , s'étaient réfugiés dans ce lieu solitaire y on trouve auprès des corbeilles appelées mapires , où reposent les corps , des urnes de trois et cinq pieds de haut , d'une argile à moitié cuite. Elles sont d'une forme ovale et d'une couleur verdâtre j les anses représentent des crocodiles y des serpens j le bord d'en haut est décoré de méandres et de labyrinthes entièrement semblables à ceux qui couvrent les murs du palais mexicain près de Mitla. Dans les savanes du Canada , à joo lieues à l'ouest •\ I ^ •s D U C L I >1 A r U K l'a M Û R 1 Q U > de Montréal, M. Yéraiulrier , expédié en 1746 par le chevalier de Beauliarrmis ^ gouverneur- général du Canada , a trouvé , dans une expédition aux eûtes du grand Océan j des masses proffigieuses de pierre y élevées par la main des hommes. Sur Tune dMles on lit une inscription tartare. Il est à regretter ^ comme le dit M. Humboldt, qu^oii n'ait pas examiné un monument aussi intéressant. Plusieurs Jésuites de Québec ont assuré à M. Kal m fju^ils avaient tenu clans leurs mains Vinscription phé- nicienne gravée sur nne petite tablette fixée dans un pilier sculpté , trouvé sur les bords de la rivière de Tanton , dont Court de Gebelin a donné la gravure et Texplication ( Monde primit. ^ t. 7, pag. 67, 5p ), Si à ces faits Pon joint les longues traces de sillons de char- rue , que M. Yérandrier et dVutres voyageurs avant lui ) ont découverts dans les savanes du Canada occidental , durant des journées entières y on ne pourra pas s'empêcher de penser tjue très-probable- pnent des peuples civilisés de TAsie ou de l'Amérique ont jadis parcouru celte plaine. M. de la Condaniine dit qu'il n'a pas trouvé de ves- tiges de coquillages , ni aucun indice de la présence de la mer sur les Cordillières. Bertrand rapporte, dans son Histoire naturelle et politique de la Pensylvanie , que montrant à un indi« gène américain des fossiles et des productions marines qu'il avait trouvées dans les monts les moins élevés , celui-ci lui répondit que la Parole ancienne ^ c'est-à- dire la tradition, leiir avait appris que la mer les avait tous environnés. J'observerai à M. Paw que cela n jusqu'au cap Caya , ou Métapar ^ danslaMorée^ qui est le promontoire le plus sud de FEurope. L'Amérique a 3ooo lieues de long , à partir du pays sit^é au-delà du lac des Abissiniboïls jusqu'au cap JSorn j et 1260 lieues dans sa plus grande largeur con- nue. La partie septentrionale du Nouveau-Monde comprend, du nord au sud, yS degrés de latitude , et s'étend jusqu'au ^6". Elle paraît plus étendue que la partie méridionale , mais celle-ci est infiniment plus riche en mines d'or et d'argent. Dans l'Amérique mé- ridionale , la plus grande largeur est depuis le cap Blanc f à l'ouest , jusqu'à celui de St.-Roch , à l'est ; ce (fui équivaut à 48 degrés de 26 lieues au degré , ou 1260 lieues j mais dans la partie septentrionale on peut • compter la largeur du promontoire d^ Alaska y au cap ii'i ET DE L A.U£niQUE. 3i Amérique y iiooolieuesy lest du Pbr- 3by dans le et 833 lieues epuis le cap tu Métapar , plus sud de irtir du pays squ^au cap argeur con- reau-Monde latitude ^ et ndue que la aiment plus érique më- puis le cap à , à Test ; n nale on peut ska f au cap St-Charles , la pointe la plus orientale du Labrador , ou même du Groenland , ce qui Paugmente de près d'un tiers. Quel vaste hëmispHère que celui qui s^étend du nord depuis le 56'. degré de latitude méridionale jusqu^au 79*. de latitude septentrionale , sans compter les terres inconnues ! ^Amérique fait face ^ du côté de Test , à TEurope et à l'Afrique ; et du côté de Touest ^ à l'Asie. Le centre de l'ancien continent est à i6 ou i8 degrés 'j'Ji^ de latitude nord ^ et le centre du nouveau continent est à i6 ou i8 degrés de latitude sud; en sorte qu'ils sem- blent faits pour se contrebalancer. La nature y pour soustraire l'Amérique à la cupidité de ces trois conti- nens y Va. divisée de TËurope et de l'Afrique par un océan de looo lieues, appelé l'Atlantique ; et l'a séparée de l'Asie par une mer de 3333 lieues d'étendue ) nom- mée Pacifique ^ ou mer du Sud , qui va en se rétrécis- sant vers le nord de ces deux continens. L'Amérique a deux étés j un double hiver y et )Ouit de toutes les variétés de climat que la nature procure. Comme on le voit y l'Europe ne jouit pas des mêmes avantages y et le Nouveau-Monde est un peu plus grand que l'Europe. CHAPITRE IIL Montagnes d'Europe et d'Amérique. Quoique i'Amérique y en général y ne soit pas un pays montueux, elle possède cependant les plus hautes mon< tagties du monde* Leurs chaînes dans les deux conti- 32 MONl'AÔitBS D^EUROffi nens sont parallèles aux mers qui les avoisincnt ; leur^ correspondances sont sensibles. Dans les deux grandes chaînes de l'ancien et du nouveau inonde , la longue chaîne du Taurus court est et ouest comme Tocéan Indien, dont elle renferme les diffiérens golfes par des branches qu'elle prolonge jusqu'aux extrémités de la plupart de leurscaps. Au contraire^ la chaîne des Andes^ en Amérique , court nord et sud , comme Pocéan atlantique. Les Apalaches ou Allegunys séparent les Etats-Unis de la Louisiane } elles ne font pas partie des Andes , elles ne sont pas de la même nature , et n'ont pas la même direction sur les confins de la Caroline du Nord. Les plus élevées sont celles du Grand-Père ^ la montagne de Fer y la montagne Jaune , la montagne Noires celle de la Table^ situées sur les eaux de l'ouest. Le centre de l'Amérique septentrioiiiile semble présenter une vaste et fertile plaine arrosée par le Missouri et ses fleuves tributaires à l'occident , aussi loi n qu'on a pu le découvrir. Un rang de montagnes part du Nouveau- Mexique } dans une direction septentrionale , et joint la chaîne appelée Stoney mountains ( montagnes pier- reuses ) ^ qui s'étendent jusques dans le voisinage dd l'océan Arctique. Au nord-est^ le Groenland , le Labra- dor , et les terres aux environs de la Mer d'Hudson y présentent des masses irrégulières y couvertes d'une neige éternelle, avec des pics noirs et gelés , qui res- semblent pour leurs formes aux pyramides des Alpes. Los montagnes de l'Amérique septentrionale sont extrêmement élevées d'un côlé y tandis que, de l'autre , elles sont presque de niveau avec le rei>te du pays. Leur moindre cloignement de ruct'un est de 5o lieues ; lient : \euti sux grandes f la longue me Tocéan Ifes par des émités de la edesAndes^ ime l'océan Etats-Unis Andes y elles as la même i Kord. Les i montagne Noire , celle . Le centre ésenter une ourî et ses qu'on a pu Nouveau- e y et joint tagnes piei- oisinage de 1 f le Labra- d'Hudsou y l'tes d'une s f qui res- des Alpes. onale sont I de Tautre , i du pays. } 5o lieues : %3 ST s'AMiRIQUB. 33 elles n'en sont jamais à plus de lao lieues. Au-delà de ces montagnes, on a parcouru jusqu'à 800 lieues sans en trouver la fin. Les cimes les plus élevées de ces monfSignes sont , les Otter-Pinks , VAllégany , qui , au sud^ s'appelle le Natchtr et Tschirokili'y au nord , les Montagnes Blanches ; à l'orient , les Montagnes Bleues ) dans la Caroline du nord et dans l'Etat de Vefmont , les Montagnes Vertes, Il y a plusieurs chaînes collaté- raies ^ comme les Montagnes de Fer y ou Pelées j les Montagnes de Chênes Blancs y et celles dont j'ai parlé ci- dessus , etc. La roche calcaire primitive se' trouve mêlée par veines et par couches avec la roche granitique , et lui est évidemment contemporaine. Près de Philadel- phie } au lieu de mica y on trouve de grands morceaux de talc. Le granit calcaircy la pierre savonneuse verte et l'a m/a/z/^e sont communes en Pensylvanie. Les haches des sauivages sont presque toujours de beau balsate\ leurs couteaux sont en quartz et en petro-silex ; leurs marmites en pierre ollaire ferte ou grise f et leurs pipes de la même substance \ mais celles des chefs sont en belles serpentines, que l'on trouve à l'ouest du Mississipi. Les montagnes de l'Amérique méridionale forment un des objets les plus importans de sa géographie natu- relle. Elles sont non-seulement les plus majestueuses qui existent sur la surface du globe y mais encore elles'sont entremêlées de volcans qui présentent un aspect affreux et sublime : leur étendue n'est pas moins prodigieuse que leur hauteur. Les Andes s'étendent sur une ligne conti- nue depuis les caps d'Jsidro et de Pilares y à l'extrémité méridionale du continent ^ jusqu'à la partie occidentale du golfe de Darien , ce qui fait un espace d'au m'oins i3i3 lieues tui tiers ^ attendu qu'elles suivent gcné- ÏOM. I. 3 riill 34 aiOI*TAÛNllSl»'£UllOPil lalement les détours des eûtes à la distance d^entirotl i3 lieues. Plus TAmérique est large ) plus la chaîne des montagnes est élevée. Vers Pisthme de Panama ) où il y a peu de continent , et partant peu de distance de la mer y elle n'a pas une grande élévation j mais elle s^é- lève tout-à-coup , précisément dans la même proportion que le continent de PAmérique s^élargit. Ses plus hautes montagnes regardent la partie la plus large de PAmé- rique; elles sont situées à la hauteur du cap St.-Augus- tin , et leurs principaux sommets sont près db Péqua- tenr y non loin de la ville de Quito. Ckimborazo.-^he Chimborazo^la plus haute des Andet ou Cordillières y situé à environ 28 lieues un tiers de Quito y a 3434 toises deux tiers d^élévation au-dessus du niveau de la mer, 4<>o toises depuis le sommet, qui est quatre fois plus élevé que le Puy-de->Ddme| sont couvertes d^une neige perpétuelle , quoique situées dans la zone tor- ride j on voit Toltiger au*dessus des papillons et d^autres insectes emportés par des couransd^air perpendiculaires. Le Chimborazo et V Antisanay ou le Mont-Roscy ont une masse si considérable y que les plaines couvertes d^me riche végétation ne sont aperçues que dans un grand éloignement y et qu^une teinte bleuâtre et vaporeuse est unifonnément répandue sur le paysage. Sous toutes les zones , dit M. Humboldt ) un objet placé au niveau de la mer et renvoyant les rayons dans une direction horizontale y paraît moins lumineux que lorsqu^on Paperçoit du sommet d^me montagne , où les vapeurs arrivent à travers des couches d^aii* d^une densité dé- croissante. Des différences également frappantes sont produites par Pinfluénce des climats j la surface d'un )ac ou d'uue rivière brille moins , lorsqu^oa la voit à fm '"\^ tutedesAndet s un tiers du au>dessu8 du amet , qui est )ont courertes nslazonetor- nset d^autres «ndiculaires. ^osCf ont une urertes d^in» ms un grand et vaporeuse i. Sous toute» Lcé au niveau me direction ne lorsqu^on lIi les vapeurs e densité dé- ppantes sont surface d'un i^ou U voit k 4a '1 légale distance de la cime devantes Alpes de la Suisse > que lorsqu^on Taperçoit du sommet des Çordillières > du F^rou ou du Mexique. Plus Pair est pur et serein ^ plus la dissolution des vapeurs est parfaite y et moins la lumière est atteinte à son passage. Lorsque du côté de la mer du Sud , on arrive sur le plateau de Quito , ou sur celui de PAntisana ^ on est frappé ^ les premiers jours f de la proximité dans laquelle on croit voir des objets éloignés de sept à huit lieuesi. Cotopaxî, .— La plus hante montagne après celle-ci , ainsi qu^on le suppose ^ est le volcan appelé Cotopaxi ^ qui a 3,200 toises de hauteur. Il est situé à 8 lieues un tiers sud-est de Quito. Les autres grands sommets sont le CaratoTij qui a 2633 toises un tiers au-dessi»s du ; niveau de la mer ; le Pttchincha y à quelques milles au nord-est de Quito : il a 247/* toises d'élévation : VAîtar et Sanga au sud-est de Chimhorazo y et llinissa, £n général y les Andes-en cet endroit forment une double chaîne séparée par la plaine de Quito. Fachincha, lli- nissa , Chimboraao, etc., appartiennent à la chaîne occi- dentale y tandis que la chaîne orientale est couronnée par leCotopaxi, l'Altar, Sanga, etc. j cette forme continue pendant 8o lieues au moins , depuis la midi de Cuenza ^ jusqu'au nord de Popayan. Les Alpes d'Amérique , couvertes d'une neige perpétuelll , s'étendent à une grande distance au nord, vers la jonction des rivières Cauca et Madeleine'^ mais à envi- ron deux degrés au nord de l'équateur , elles n'ont pas plus d'un quart de leur plus grande hauteur ; plus loin , au midi , elles décroissent aussi beaucoup en élévation. Au nord-est des Andes , les rochers sont parfait-îment horizontaux , affectant souvent une forme grotesque , 3r ~•^ 36 MOHTAGNBS O E0ROPE I zfise «l ressemblant à des églises ou à des châteaux. Les sommets déserts qu^on appelle Paramos à Quito , s^ap'» pellent au Pérou ^ Punas» Dans le Chili) les Andes ne sont pas ) dit-on ^ d^un septième plus hauts que ceux du Pérou. II y a trois autres chaînes dé montagnes très-remar- quables > qui sVvancent de Uouest à Pest^ parallèle» ment à Péquateur : savoir celle de la côte septentiio- xiale ) entre ^ et lo degrés de latitude septentrionale. Plusieurs montagnes de cette chaîne surpassent le Mont-Blanc en hauteur \ elles sont toujours couvertes de neige ^ et souvent jaillissent des torrens de matières bouillantes et sulfureuses. Les sommets les plus hauts sont isolés au milieu des montagnes. La seconde chaîne est celle de Parima , ou des Cata- ractes d'Oriuoco ; elle prenait son cours au nord- est j usqu'à la rivière Caroni , et sa largeur est quelquefois de 120 lieuef. Plus loin , à Test , on sait peu comment elle se prolonge , la férocité des Guaicas et des Gnajari- bos ayant empêché d^approcher au-delà de la petite cataracte à Test de Chiguera. La troisième chaîne des montagnes primitives , ou celle de Chiquitos , unit les Andes du Pérou et du Chili avec les montagnes du Brésil et du Paraguay. Elles s^é- tnident de la Paz , de Potozi et de Tucuman , à travers les provinces de MoxOs , de Chiquitos et de Chaco^ vers le gouvernement des Mines et de Saint-Paul en Brésil. Les plus hauts sommets paraissent être entre le i5«. et le aoe. degré. Les rivières qui s^y trouvent se rendent dans les fleuves des Amazones ou de la Plata. Ces montagnes si escarpées à Poccident^se terminent insensiblement à Porieut par des collines qui f par une pente insensible y se changeât en une plaine immense. M. Humboldt, le 23 juin 1802 ^ après avoir monté •ur les Andes à 2778 toises de hauteur ^ fut obligé de redescendre y parce que le mercure était descendu à 14 pouces 7 lignes , et que la densité de Tair lui faisait sortir le sang des lèvres, des gencives et des yeux. Ce savant n*a vu ni en Hongrie y ni en Saxe , ni aux Py- rénées , des montagnes aussi irrégulières que dans les Andes ) et qui offrissent autant de substances diverses qui dévoilent les révolutions étonnantes de la nature. Le lecteur ne peut mieux faire que de lire les ouvrages de cet illustre voyageur. M. Faw leur domparera-t'il le mont Etna en Sicile y qui n*a que 1800 toises d^élévation ? les Alpes y dont la hauteur moyenne est de 16 à tSoo toises , lesquelles ont io56> toises de moins que le Ghin ^oraxo au Pérou ? le Mont-Blanc en Savoie y qui n^est qu'à 25oo toises au- dessus du niveau de la mer ? les Pyrénées , qui sont en- core moins élevées ? Certainement non y parce que M. Faw sait bien qu'en général les montagnes entre les tropiques sont plus élevées que celles des zones tem- pérées y et, celles-ci plus que les montagnes des zones froides } que la plaine qui s^étend depuis la ville d« Mexico jusqu^au pied des volcans > est elle-même -plias élevée que la cime du Mont-ctOr et les fameux passages du Petit Saint Bernard y du Mont-Cénis y du Simplon y et des ports de Gavernie et de Cavarere. Les montagnes de cuivre de San-Iago de Cuba sont plus élevées que les Montagnes Bleues de la Jamaïque y dont la hauteur surpasse celles du passage du Saint-Gothard. C^est entre les deux volcans de la Puebla, VYztacei- iualt et le Popocatapetl^ que Certez y dans sa fuite pré- 38 BfOVTAfiMBS D^BUBOPK cipitée , a passé arec sa tfbupe et 6obo Tlescalt^nes ^ lors de sa première expédition contre la ville de Mexico. Analogie. — - L^analogie que l'Europe et TAinérique offrent dans la charpente extérieure du globe y est assea frappante pour pouvoir en parler. En Suisse ^ la cime centrale , celle qui passe par le col de Ferrex ^ le Simplon , le Saint- Gothard et le Splû' 0en y tient au nord et au sud à deux chaînes latérales , |)ar les montagnes de ta Fourche et de la Maloya \ en Amérique , dans la montagne voisine de la péninsule ^Araya , les deux chaînons parallèles A^Araya et du Cocoi/arsont liés à Test de la ville de Cariaco , entre les lacs de Canpoma et de Putaquayo ^ par une sorte de digue ransversale qui porte le nom de Cerro de Mea* pire y et qui y dans des temps reculé», en résistant au inouvement des flots , a empêché les eaux du golfe de Cariaco de s^lnir ik celles du golfe Paria. Aux îles Canaries y comme en Auvergne; dans le Mittelherge en Bohême ) comme 9^^^ Mexique et sur les bords du Gange y la formation de trapp s^annonce par une disposition symétrique des montagnes y par des cônes tronqués , tantôt isolés y tautât accouplés y par des plateaux dont les deux extrémités sont couronnées d^un mamelon. Plusieurs collities de Tîle de Z^ancerote ^ une des sept grandes îles Canaries y ressemblent au J^Ionte-Novo près de Naples y on à ces monticules de scories et de cendres que la terre entr'ouverte a élevées eu une seule nuit au pied du volcan de >Jorullo an Mexique, L'Europe n*a jamais offert de si belles bya- }ites que celles du rocher, porphyritique appelé ei Penoi df loi Bano$ y ao bord du lac de Me^^ico, Le ^uqrta disséiQiué d^os Iç 6Al>le <|u« Von trouve «ur *QiiTe sur ET U*A.:\t]&RTQUB. 39 les p1«g«S de la Gracioza aux Canaries ^ est une subs- tance étrangère au^ laves et aux perpliyres trapëens qui ont tant de rapport entre les produits volcaniques. LVnscmble de ces faits, dit M- Huniboldt, paraît prouver qu^aux tics Canaries , comme dans les Andes de Quito , en Auvergne , «n Grèce j et dank la majeure partie du globe , les feux souterrains se sont fait jour à travers des rochers de formation primitive. Vers le mi- lieu du dernier siècle, lors de ^irruption du volcan de Teman/aya , deux collines pyramidales de laves U« thoïdes . s'élevèrent du fond de Tocéan et se réunirent peu-à-peu à Pîle de Lancerote. Les Américains méridionaux , ainsi que les Guan- ches , remplaçaient souvent le fer par une lave vitrifiée. Ce fait est prouvé par les haches de Jade , couvertes d'hiéroglyphes astèques , que M. Humboldt a rappor- tées du Mexique , ressemblant , quant à leur forme et k leur nature , à celles dont se servaient les Gaulois , et que Von retrouve chez les habitans des îles de TOcéan Pacifique. Les Mexicains exploitaient Fobsidienne dans des mines qui occupaient une vaste étendue de terrain t ils en faisaieQt des couteaux , des lames d^épée et des ra- soirs. Les habitans de Quito et les autres Péruviens fai- saient de superbes miroirs d^une obsidienne translucide séparée en couches parallèles. La deuxième variété d^ob- sidienne du pic de TénérifFe est généralement d^lIl noir verdâtre, quelquefois d^un gris de fumée ^ très- rarement d^un noir parfait , comme les obsidiennes du mont Hécla et du Mexique. lues pierres ponces noires dans lesquelles on reconnaît facilement des pyroxènes et de Vamphibole , du feld:- Sf atb vitreux et du mica y semblent avoir été primitive- « 4^ MONTAGTflS n^BUROPB ment des rochers granitiquds comme cellesqne M. Huni' boldt a ramassées au pied du volcan de iSo/ara^près de Fopayan. Réunies en blocs énormes f elles forment «luelquefois des montagnes entières qui sont éloignées des volcans actifs. Cent ainsi que les obsidiennes se présentent an Llactacunga et Stambats , dans le royaume de Quito y occupant un terrain d*une lieuecarrée ; et en Hongrie y où M. Esmark les a examinées avec soin. Les pierres ponces adhérentes aux obsidiennes du pic de Ténériffe u^y tiennent pas accidentellement; elles sont produites par l'expansion d^un fluide élec- trique qui se dégage des verres compactes. Cette idée avait occupé depuis iong>temps y k Quito y Don Juan de Larea, homme y au jugement de M. Humboldt^ aussi distingué par ses talens que par son caractère^ et qui y sans connaîtt'e les travaux des minéralogistes d^Eu- rope > s^était livré avec sagacité à des recherches sur les Tolcans de sa patrie , parce quMl avait été frappé des phénomènes qu^offraient les obsidiennes quand on les expose à la chaleur blanche. M. de Larea avait pensé que , partout où les volcans agissent au centre d^un pays recouvert de porphyres à base d^obsidienne y les fluides élastiques doivent causer un boursoufflement de masse liquéfiée^ et jouer un rôle important dans les tremblemens de terre qui précèdent les irruptions. Dia- prés les expériences que M. Humboldt a faites avec M. de Larea , sur le gonflement des terres volcaniques de Ténériffe et sur celles qui se trouvent au Quinché y dans le royaume de Quito > ces s^avans ont trouvé que les obsidiennes se gonflent très-inégalement ; que celles du pic de Ténériffe et les variétés noires du Cotopaxi et du Quinché augmentent de près de cinq fois leur volume^ ^t que le gonflement est au contraire peu sensible dans les obsidiennes des Andes, dont la couleur est d*un brun tirant sur le rouge. Les pétrifications sont rares y même dans les Andes y où il y a quelquefois des morceaux de gypse et de la pierre de chaux de seconde qualité y tandis que la chaîne de Farima consiste entièrement en granit et autres roches primitives. Le groupede raontagnesgrani- tiqnes de la Guyanne fournissent le même gneiss à 8 degrés %q min. , et à.a degrés i4 min. ; cette chaîne immense est habitée par un grand nombre de tribus sau- vages qui sont peu connues en Europe, si même elles le sont. En aucun endroit, elle ne semble égaler en hauteur la chaîne septentrionale de la cûte. La montagne de JDuida , noiÀ loin à^Esmeralda , est , suivant M. Hum- boldt , élevée de i3a3 toises au dessus de la mer ; elle est majestueuse et pittoresque , jette des flammes vers la fin de la saison pluvieuse , et elle est située près d^une plainesuperbe couverte de palmiers etdVnanas. A Test, elle semble se terminer en rochers brisés. La chaîne de la côte de Parima est couverte ou mêlée de gneiss et de schiste micacé j elle est quelquefois en lits de 2 ou 3 pieds d^épaisseur, et contient souvent de grands cristaux de feldspath^ le schiste micacé présente aussi âeagrenats rouges et àessappares ( disthène d'Haiiy et la cyanite de Brochant ) ; et dans les gneiss de la montagne d^Avila , on trouve des grenats verts , le smcctiie ou jad doux, la pierre à''amazoney nom appliqué mal'à-propos'au ftild-spath blnu de Sibérie. Sur les routes de la Guyanne , on trouve aussi le schiste chlorite et la belle Aiàoise hornblende , le feld-spath décomposé , ou kaolin ^ la pierre calcaire primitive , la plomoagine ^ h ' 4* T01.CAK8. dans les yeines de quartz y des pyrites aurifère» , d« Vantimoine f de Vor natif ^ du cuivre gris ^ et dn U malachite. Dans la chaîne septentrionale ^ il y a des rochers de serpentine veinée y de stéatites bleuâ!r«j, du grunstein de Werner. Parmi les rocs que ce savant appelle transitifs^ parce quMs unissent les primitifs avec les secondaires j sont les trapps y les ardoises yertes y Va/un naturel y les amygdaloîdes et le schiste porphyri' tique vert de cet auteur^ avofc des cristaux de feld-spath \ les roches secondaires sont la pierre à chaux , \e gypse ^ le schiste argileux et\apierre de taille , le grès etlabrècha grossière , \a pierre de Lydie y et lèpetro-silex. Le tuff du Pauzilippe et les couches de pouzzolane qu'on trouve dans la vallée de Quito, et au pied du ▼olcan de Fachincha ) ressemblent au rappilli ou fragmens de pierre ponce qu*on trouve à la Moutanita de la ville de Sainte-Croix y aux Canaries. CHAPITRE IV. F'olcana. £n Europe eten Asie^c^est-à-dire dans la partie inté- rieure de ce dernier continent reconnu y aucun volcan actif nVst situé dans une chaîne de montagnes ; tous sont plus ou moins éloignés. Dans le nouveau monde , au contraire > les volcans les plus imposans par leurs masses y font pojJfie des Co«'dillières mêmes. Les mon- tagnes de schiste micacé et de gneiss du Pérou et de la Nouvelle ' Grenade touchent immédiatement aux por- phyres volcaniques des provinces de Quito et de Pasto, Au sud et au nord de ces contrées y dans le Chili et dans le royaume de Guatimahj les volcans actifs sont ▼ OLCAVI. 4' groupéf par rangées. Ils continuent pour ainsi dire la. chatne des roches primitires ; et si le feu volcaniqu a s'est fait jour dans une plaine éloignée des Cordilliires , comme dans la Sangay et le Jorullo , deux rolcans des provinces de Quixos et de Méchoacan | Tun de Thémi- sphère austral > Tautre de Phémisphère boréal « on doit regarder ce phénomène comme une exception à la loi que la nature semble s'être imposée dans ces régions. L^Europe , il est vrai y peut se flatter , si c*est un avantage pour elle ^ d^avoir dansT/T^cAii dans le fV- êuve , dans VEtna et dans les tles Liparines y des volcans tels qu*on n^en a jamais trouvés en Amérique , sans en excepter ceux de Saint-Vincent, àt Jorullo^ et celui de la Terre de Feu. Plus heureux que TAsie , le nouvel hémisphère ne sent pa&'bi'ûler dans ses entrailles des fournaises aussi terribles que le Paranucant dans Tile de Java ) le Canopy dans Pile de Banda , le Balaluan dans Pile de Sumatra y le mont de Vtle de Ternate , dont les irruptions ne le cèdent pas à celles de PEtna \' que les volcans des îles de Fira0kloy de Chimngen y de ^imof de toutes celles de Pempire. du Japon ; que le volcan d^Awatcha dans le Kamschatkaj que les volcans des Manilles , des iles des Papousc ^ de Sainte Hélène^ de Socroy de Miloyà» Mayny àesAcores, ù^Orotavay du pic de Ténérijfcf del Fuego^eï des autres //e«du Cap-Vert, M. Humboldt a observé , dans la Cordillière des AndeS) que les montagnes coniques^ comme le Cotopaxi et le Tungurahua , se présentent plus souvent dégagées de nuages , que les montagnes dont la crête est hérissée de beaucoup de petites inégalités y comme VAntisana et le Pachincha ; mais que le pic de Ténériffe y malgré sa farme pyramidale | est une grande partit de Pannée 44 ▼OI.CAH8. enreloppé dans les vapeurs y et que Ton reste quelque- fois plusieurs semaines dans la rade de Sainte-Croix , sans Paperceyoir une seule fois. Sa position à Touest du continent de TAfrique et son isolement au milieu des mers sont sans doute les causes de ce phénomène. Hauteur et étendue du Chimborazo. — Le dôme du Chimborazo ^ i5o toises au*dessous de sa cime | par conséquent dans un point qui est de i3oo toises plus éloigné que le PiC| a encore 6^^ toises de largeur. De plus y la zone de« neiges perpétuelles forme le quart de la hauteur de la montagne , et la base de cette zone y vue du côté de la mer du Sud y occupe une étendue de 3437 toises. Mais quoique le Chimborazo soit de deux tiers plus élevé que le Pic , on ne le voit cependant , à cause de la courbure de la terre y que de 38 milles et lin tiers pins loin. Lorsqu^àla fin de lasaison des pluies il se montre à Thorizon du port de Guayaquil ^ l'éclat dont brillent ses neiges permet de le voir à 47 lieues et plus de distance j celui de TénérifFe paroît à 36^ 38, et quelquefois à 40 lieuAB. Le Vésuve ) dont le bord le plus élevé du cratère est de 606 toises , est trois fois plus bas que le volcan do Ténériflèydonton suppose la hauteur totale à 1904 toises. Il est terminé par un cône de cendres presque trois fois plus élevé que celui de Ténériffe , et sa pente est plus douce et plus accessible. De tous les volcans , il n'y a que celui de Jorullo ^ au Mexique , qui offre de plus grands obstacles que le Fie , parce que la montagne entière est couverte de cendres mobiles. Beauté du Cotopaxi. — Lorsqu^on parvient à la cime du cratère du Vésuve , du Jorullo ^ du Pachinchoy rien u''empéche de voir le fond de leurs gouffres, he pic de Ténériffe et le Cotopàxi^ dans la Corclillière des Andes^ au contraire y ont une structure très-différente. Us présentent à leurs sommets une crête , ou un mur circulaire qn^environne le cratère : de loin ^ ce mur paraît un petit cylindre placé sur un cône tronqué. Au Cotopaxi, dont la hauteur est de 5^o toises , la forme est la plus élégante et la plus régulière que Ton connoisse. Cette construction particulière se distingue à la simple vue ^ à une distance de plus de 2000 toises ; aussi personne n^est jamais parvenu jusqu^au cratère de ce volcan. M. Bouguer a observé des pierres de 8 à 9 pieds de diamètre lancées depuis le Cotopaxi , à une distance de plus de 3 lieues. Au Pic de Ténériffe, la crête qui environne le cratère comme un parapet , est si élevée ^ qu^elle empêcherait entièrement de parvenir à la Caldera , si , du câté de Test , il ne se trouvait pa4|^ une brèche qui paraît être Peffet d^un épanchement de laves très-anciennes. La. plus grande largeur de Touver- ture est de 3oo pieds , la plus petite de 200 ; celle du Vésuve, qui n^estqu^une colline en comparaison du Pic de Ténériffe , est cinq fois plus grande. * C^e£t à tort ) observe M. Humboldt^ que Ton supposa que tous les volcans sont formés diaprés le modèle du Vésuve^ de Stromboli et de PËtnay car il existe d^immenses volcans aux Andes , qui n^ant que de très- petites ouvertures , et Ton pourrait établir comme une loi géologique , que les montagnes les plus colossales n'offrent à leurs sommets que des cratères de peu d^étendue , si les Cordillières ^ dans les grands volcans du Cotopaxi et de Rupichincha, n^offraieut pas des cratères dont les diamètres , diaprés les mesures de M. Humboldty s'élèvent à plus de 4odet de 700 toises. V 46 , tOtCAffS. M. CorcUer a trouvé dans \a. (klderm plusieurs crt* vasses dont la chaleur égalait celle de l'eau bouillante* On pourrait croire que ces vapeurs qui se dégagent par boiffifées contiennent de Tacide muriatique ou sulfureux ) mais condensées avec un corps froid | elles ne pré- sentent aucun goût particulier, et les essais que plusieurs physiciens ( Voyage de la Peyrouse ) ont faits avec des réactifs, prouvent que ces fumaroles du Pic n'exhalent que de Teau pure* Ce phénomène, analogue à ce que M. Humboldt a observé dans le cratère de Jorullo • mérite d^autant plus d'attention , que l'acide muriatique abonde dans la plupart des volcans , et que M. Vauquelin en a- méme découvert dans les laves porphyriques du Sar* couy en Auvergne. , En général , les cimes qui vomissent encore avec le plus dUmpétupsité et aux époques les plus rapprochées ^ sont, 1*. les pics élancés i forme conique y comme le Cotopaxi^ le pic de Téniriffe et celui d'Orf'caMx} a**, les montagnes à croupes prolongées et hérissées de petites niasses pierreuses^ qui sont des volcans très-anciens et prêts à s'éteindre , comme le Cargueirmzo et le Pachin- cha dans la province de Quito ; le Puracé , près de Fo- payan , et peut-être aussi YHécla en Islande ; 3**. les sommités arrondies en forme do dômes ou de cloches renversées, qui annoncent ces porphyres problématiques c[u*on suppose avoir été chauffés en place, pénétrés par des vapeurr, et soulevés dans un état ramolli^ sans avoir jamais coulé comme de véritables laves lithoïdes , tel que le majestueux Chimbora£0 , et, s'il est permis de placsr quelque chose à côlé de ce colosse , une colline de l'Europe ) dans le grand Sarcouy f en Auvergne. tolCaks. ^7 On dirait que dans les volcans actifs la fréquence ies irruptions est en raison inverse de la hauteur et de la masse : car les cimes colossale^ des Andes ^ le Cotopaxi^ le Tungurahua et le PacMncha de la partie montneuse - du royaume de Quito ^ qui peut être regardé comme un immense volcan qui occupe près de 700 lieues car- rées de surface y et qui jette des flammes par les diffé4l|| : rens cônes désignés et nommés ci^dessus^ en vomissent À peine une fois par siècle. Le pic de TénérifFe^ qui avait paru éteint pendant quatre>vingt-douKe ans ^ fit sa dernière irruption en 1798 y par une ouverture latéraU formée dans la montagne de C^aAorra, tandis que dans cet inlei' ^ble Vésuve a vomi seize fois. Certes ^ M. Paw ne pou X pui dire que l'Amérique est plus tourmentée que TËurope par les rolcans. CHAPITRE V. Phénomènes et Curiosités, * La nature, qui semble s^étre étudiée à distinguer le Kouveau-Monde de TEurope par des circonstances toutx. à-ifait particulières) ne s^est pas démentie dans le vol- eau de JoruUo f qui s^ouvrit en 1759. Elle Va. placé à plus de 40 lieues de la mer y tandis qne sur Pancien continent on n^en connaît aucun qui s'en éloigne de plus de la lieues. Ce volcan , élevé de i494 pi^ds y après avoir rempli -Pair d'une pluie de feu et de pierres par plus de aooo bouches qui fument encore ; après avoir fait couler la lave par torrens , avoir épanché de son sein deux rivières considérables^ fit sortir de ses en- trailles fumantes plusieurs montagnes y dont une a 1600 pieds de han|eiir. 46 PHÉHOMÀITES Non loin de la ville de Guatimala, sur le fleuve las Vaccasy dans la province d^Honduras, au< Mexique } la nature s*est plu à mettre en opposition deux mon- tagnes remarquables , Tune par la verdure toujours ëmaillee de fleurs dont elle est couverte , cultivée en outre dans toute sa surface ^ et parsemée d^habitatien»; |iîl*autre , par un volcan- redoutable , couvert depuis le liaut jusqu^en bas de cendres et de pierres calcinées ^ vomissant presque toujours du feu y du soufre et dea morceaux de rochers j accompagnés d^un mugissement affreux. Far une bisarrerie sans exemple, la nature a permis que les volcans vomissent de Tair au lieu de feu , et répan- dissent dans les plaines du Turbaco une fraîcheur dé- licieuse que viennent respirer les étrangers non acclima- tés dans les régions brûlantes de PAmérique méridionale. Sur les bords du Rio Manzanarès ^ ainsi qu^au mi- lieu des savanes de la Nouvelle - Andalousie ^ on voit des gerbes de feu s^élever à une hauteur considérable pendant des heures entières , sans apercevoir aucune crevasse sur le sol qui fournit la matière inflammable. Ce feu y qui rappelle les sources dMiydrogène ou sahe de Modène , et les feux follets des marais d'Burope , ne se communique pas à Pherbe , sans doute parce que la (Jblonne de gaz qui se développe est mêlée d^azote et d'acide carbonique^ et ne brûle pas jusqu'à sa base. - Le peuple , d'ailleurs moins superstitieux dans ce pays qu'en Espagne^ désigne ces flammes rougeâtres par le nom bizarre de l'âme du tyran Aiguire ^ imaginant que le spectre de Lopez Aiguire , persécuté par les remords , erre dans ces mêmes contrées qu'il avait souillées de ses crimes. (Humboldt. ) -■* Et tViitositis. 49 La vallée de Caripe > dans la Nou¥elle<Ândaiot1sie ^ renommée par sa végétation vigoureixse > jouit cons-" tamment ^ quoique située dans la zone torride , d^una fraîcheur égale À celle du printemps d^Ëurope. Le ther- momètre de Réaumur ne marque pas plus de 18 degrés dans le maximum de chaleur ^ et la température de la nuit y est entr ^ a et 14 degrés. La province de Cumana fournit une curiosité natu<* relie digne de remarque > dans la caverne du GuacharOf dont le nom lui vient d^m oiseau qaï habite dans l'in- térieur de la grotte y qui y multiplie d'une manière prodigieuse ) inconnue aux naturalistes d']||prope y ot qui offre le premier exemple d'un oiseau nocturne parmi les passereaux dentirostres* Il a la grandeur des poules d'Europe ^ et le port des vautours. Quoiqu^on en fasse tous les ans un horrible massacre pour en prendre la graisse , qui sert de beurre ou d'huile^ le nombre n'eli, diminue pas. Us attachent leurs nids à la longue voûte de la caverne j et quand on y pénètre à la lueur des flambeaux y ces oiseaux effrayés poussent des cris tels ^ que les Indiens ^ effrayés à leur tour, n'osent jamais avancer jusqu'au fond de la grâRe. Ils attachent des idées superstitieuses à cet antre habité par des oiseaux de nuit y et d'où sort le rio Caripe* C'est leur Tartare> leu|; Styx : ce sont leurs oiseaux stygiens. Dans les environs de Cumana , qui sont argileux et salins , on voit un golfe qui renferme des ources chaudes sous-marines ^ et qui sépare les roches secon» daires , des roches primitives et schisteuses de la pénin* suie d' A raya. iain^in» Sur la câte septentrionale de Yncatan^ à l'embou- cliure du rio Lagartos j à 400 mètres du rivage y de$ TOM. I< 5o TuàvOilttlM* sources d^eau chaude ,, appelées Bouches de Conîl^ jail- lissent au milieu dei) eaux salées. C est dans les ^nrirons de Duiango que se trouve isolée dans la plaine cette eu orme masse de fer mal- léable et de nickel I qui ^ dans sa composition, eil identique avec Faërolitlie tombée en|i 76 1 , à Hfasthima , près d^Âgram en Hougiie. On assure que la masse de DuraiigO; dont M. Humboldta dépdsé des écfaàfitil- luns dans différens cabinets d^Europe , pèse près d^ 1900 myriagrammes } ce poids excède de 4<>o celui de Taërolithe découvert à Olunipà, dans le Tucu/nan y f&r M. Rul^s de Celis. . Dans Fintérieur de la vtfle de Zacatecas > il y a une masse de fer malléable , du poids de 97 myriagrammes. Les journaux des derniers jours de février 1817 nous cintÀ^ppris qu^il était tombé à Watson , dans les Etats- Uiiis , une planète ou satellite ayant 5oo pieds et plus de diamètre, et pesant au-deU de la billions dm livresr • ' A huit lieiies du poste de Chichi^ dans la Louisiane, s'élèvent des collines riches en charbon de terre, et qui font entendre un Wfiit souterrain semblable à dos coups de canon. Ce phénomène extraordinaire semble annoncer un dégagement d'hydrogène , effet d'uti'e houille enflammée. La presqu'île de la Cùlifomié est placée sous le mime parallèle que le Bengale et les îles CanaHes , mais elle a l'avantage sur ces deux pays, de jouir'd'un ciel cons- tamment serein , d'un bleu foncé sans nuages. Si ces derniers paraissent momentanément au coucher dit )M)leil, c'est éti brillant des plus belles nuances de Vio- let , dâ pûitrpi^e et do vert. Il u'ezi&te pas de séjour plus déli( ^^licienz que celui de Cumana y de Coro ) de l^ile Alar* guérite y et des côtes de la CaliturniiS» Dans la TÎUe «le Guaneaveli , au Pérou , on montre une fontaine dont Teaii ^ dit-on , se change si prompte-» ment en pierres^ que la plupart des maiscïus sont bâties de cette pétrification. ' Près du mont Talanga, au nord de Quito ^ on voit une rivière qui a la vertu de pétrifier le bois et les feuilles. Ûa montre dans les environs de Coqiiimho^ au Chili ^ une pierre grise , unie comme une table ^ sur laquelle sont parfaitement dessinés un bouclier et un orion , de couleur rouge , qui pénètre fort avant dans la substance de la pierre. Il y a dans 1& même canton une petite étendue de plaine où ceux qui s^yendormentae trouvent enilés à leur réveil | ce qui n'arrive pas à quelques pas delà. Au sud de la ville de Coquimbo on voit un rocher d'où, une fois seulement chaque mois) sort une source par une ouverture semblable à Cette partie de la femme ^ dout elle imite les écoulemens périodiques. ( Voyageût Frartjp, ) Près de Santa-Fé, un peu plus au nord ^ sons le pà* rallèle de la Morée ^ le grand Fleuve du Nord y qui tan- tôt déborde dans une étendue considérable ^tantôt per" met de passer son lit à gué y Sur des chevaux très-hauts y se couvre quelquefois | plUMeUrs années de suite y de glaces si épaisses ^ qu'on le passe à pied ^.à cheval y en voiture ^ comme si son lit était converti eu un chemin solide et durable. Près de la côte de Paria ^ il y a un volcah qui fait dans l'air beaucoup de fracas* Bn 1766 , après des tremble^ 4" /\ mens de terre divers , pendant onze inois; une plaine «^ouvrit de tous côtés , en jetant une eau sulfureuse. En i^5a> les habitans du Passo-del-Norte virent tout d'un coup rester h. sec tout le lit de ce fleuve y 3o lieues au-dessus , et 20 lieues au-dessous du Passo, ; Peau du fleuve se précipita tout d'un coup dans une cre- vasse nouvetlement formée y et ne ressortit de terre que près du Presidio de Sàn-E/eazario. Cette perte du rio del Norte dura assez long-tetnps. Les belles campagnes qui entourent le Passq et qui sont traversées par des petits canaux d'irrigation , restèrent sans arrosement. Les habitans creusèrent des puits dans le sable dont le lit le fameux Pic de Tériéridf'e n'étant incliné que :"de:ia degrés^ '- • t -'' I'Om,. . :■,.■■ .j . .. ^ ji < La Pierre des Yeux ('Kiédfii ÀéioS ô^o») , cette subs- tance calcaire , la plus merveilleuse des productions des côtes èHArayû. , est , d'après la physique des indi- gènes^ une pierre et un animal tout-à'Ia-fois. On )a v ET C OR lOSITés. 53 trouve dans le sable , où elle reste immobile : mais, isolée sur une surface polie , par exemple sur un plat dVtain ou de faïence y elle mardie dès qu^on l'excite par du jus dé citron. Placée dans Pœil y le prétendu animal tourne sur lui*même et chasse le sable ou tout autre corps étranger qui s'y est introduit accidentelle- ment , ou qu^on y a mis volontairement pour éprouver refficacité du remède. m A la péninsule <^ATaya , le napJtte découle de la roche •primitive même; et ce phénomène , observe M. Hum- boldt , acquiert une nouvelle importance , si Ton se rappelle que le même terrain primitif renferme les feux souterrains jusqu'aux bords des cratères enflammés y que Podeur du pétrole se fait sentir de temps en temps y et que la plupart des sources chaudes de l'Amérique sortent du gneiss et du schiste micacé. Dans l'intérieur des terres y entre Porto-Securo et la baie des Saints y au Brésil , on trouve , dit'On, dans les lieux secs y un arbre fort grand , fort épais y dont toutes les branches , percées de trous profonds y rassemblent une humeur aqueuse qui ne déborde ni ne diminue jamais y quelque quantité qu'on en puisse tirer. Comme il peut contenir jusqu'à 5oo personnes dans la circon- férence de ses branches , c'est une retraite admirable contre la chaleur , et où l'on ne manque d'eau ni pour boire y ni, pour se laver ( Voyageur Franc. ) Dans la Caroline du sud y sur les montagnes grani tiques qui font suite aux Montagnes Bleues , on trouve Vépidote d^Haiiy , d'un vert jaunâtre ) et dans le même lieu y dans le comté de Pendêlton , la titane oxidée y ou la troisième variété du spath adamantin de Kirwan. Aux environs de Jarnss- Town, en Virginie, il croît ^4 fHÀirOM.àllBS MU arbni dont la pomme , lorsqn^elU f st cuit« , produit les efit'ts les plus ëti;aages. QuelqiMfs A-'i^AÎs ignorant ses dangereuses propnët4sy h^empressèreiit d'eu niaii- l^er ; au niâme instant y ils devinrent tout ifrbécm«|S peudant plusieurs jours. Uun passait le temps à -souf- fler des plumes en l'air } un autre à lancer des pailles.) un troisième s'accroupiksait dans igA coin y iaisait les g imaces d'un singe \ un quatrième ne cessait dVm* brasser ceux qu'il rencontrait, et leur riait au nex avec mille postures bouflbnues. On fut obligé de les renfec* mer l'espace de ons^e jours que dura cette frénésie. L'usage de la raison leur revint^ sans aucun souvenir de ce qui leur était arrivé. Auprès de la ville de Washington , on trouve une aource fort curieuse ; ellenait au «eind'un arbre c^éux^ incrusté de matière calcaire* Près de la rivière Créent , dans le Kentucjk., on trouve trois sources ou étangs d'qn bitume qui a toutes les propriétés de l'huile la plus fine , quand on t'en sert pour les lampes. On voit dans le Vermtfnt une source sulfureuse fort singulière ; au bout de deux ou trois ans y elle laritdans un lieu pour reparaître dans un autre. Dans les pays adjacens à la baie d'Hudson , le firoid y fait éclater les rochers avec un bruit horrible , égal à celui de la grosse artillerie , et les débris volent à une distance étonnante. Le soleil s'y lève et s'y couche pré- cédé d'un cône de lumière jaunâtre. L'aurore boréale verse sur ce climat à^ clartés douces et diversifiées > qui égalent celles de la pleine lime ; elles contrastent avec la couleur de feu qui scintille dans les étoiles. Au Groëula^dy le ¥iç d^ Gkce^ masse énorme d» F T CURIOSITÉS. 55 glaces qui étonne autant qu^eilo épouvante , fttrme un arc magnifique de troin lieues de long. Il s^élève h une très-grande hauteur à Tembouchure d^ine petite ri- vière y et jette un si grand éclat) quUl se fait distinguer à plusieurs lieues de distance. Le Nouveau-Monde peut encora se flatter d^avoir , dans certains parages, Feaii de la mer plus iialée , dans d'autres ) moins salée qu'en Europe, et d'avoir, déplus qu'elle, le pouvoir de mâler Peau de la mer d'une subs- tance bitumineuse , en y faisant couler de terre des sources de bitume telles qu'on en trouve dans l'île de la Barbade , l'une des Antilles. Oes matières , après s'âtre combinées soit avec celles que la mer détache de son fond , soit qu'elles s'y trouvent amenées par les fleuves > soit qu'elles proviennent de la décomposition, des subs- tances animales et végétales qui y croissent, pro- duisent en certains parages , et en certaines circons- tances, des phénomènes remarquables, tel que le phosphore , qui lait quelquefois paraître l'eau tout en feu pendant les tempêtes et d'autres temps orageux* Quand ou se baigne le soir dans le golfe de Cariaco ^ près de Cumana , quelques parties du corps restent lu- mineuses au sortir de l'eau. La mer, entre les tro- piques , est lumineuse à toutes les températures ; elle l'est davantage aux approches des tempêtes, ou lorsque le ciel est bas , nuageux et très-couvert. Quant aux polybes qui rendent parfois la mer lumi- neuse sur les câtes de l'Europe, M. Faw doit savoir qu'ils n'approchent pas en grosseur, et en nombre, de ceux des tropiques , et que l'Europe , en fait de curio- sités et 4e phénomènes , le cède encore à l'Amérique. à6 OKOTTXfl, CHAPITRE VI. Ijet Grottes, Lei grottes où se forment les stalactites et les sta* lagmites sont communes en Europe comme en Amé- rique j la grotte de Fingal^ l'He entière de Staffa^ la chaussée d'Ântrim, en Irlande , méritent d^érre ▼ues; et la caverne du Chablais^ surnommée la Grotte det Fées, formant trois voûtes Tune sur Pautroy taillées à pic par la nattire dans des rochers affreux ^ au milieu d^une forÂt d^épines , à deux petites lieues de HipailU) dans la paroisse de Féterne en* France ^ n^est pas moins remarquable à cause de la figure d^une poule qui couve des poussins ) et, proche de cette poule, d^une autre concrétion qui ressemble parfaitement à un morceau de lard avec sa couenne , de la largeur de trois pieds ) que Teau qui distille de la partie supérieure à travers le rocher a formée dans la voûte. Cependant j^observerai que c*est eu Amérique qu^il faut aller, pour voir des grottes imposantes , curieuses et rem- plies de figures grotes(|ues ou régulières dUiommes , de fenfimes, d^animaux , d^arbres, et dé voûtes d^ar- chitecture gothique , dessinées par des concrétions sta» lactites. On voit dans la chaînç des Apalaches et des Mon- tagnes Bleues la caverne du mont Oiaymij un apparte- ment long de a6o pieds , large à proportion , et haut de 900 pieds , recevant le jour de la voûte comme le Panthéon, C^est là que quelques « uns des Floridiens dédient leur« premiers ' nés au soleil; qu^iU lui de« OBOTTBS. 57 mariclent tons les ans de bénir les fruitf de la tétéé et dé' lui conserver «a fécondité. On trouve dans ces mêmes montagnes des excavations énormes appelées Trous de» Gëans y que la tradition des Indiens stippose avoir été' faites et habitées par des gëans : la caverne ( Machay ) d'Ântisana » située vis À-vii> de la montagne de Chus- sulongo, élevée de t483 toises anour la satisfaction des lecteurs. On frémit ^ malgré soi , lorsqu'au sortir d'une petite grotte riante , dans VEtat de Vermont^ on aperçoit au* dessus de sa tête une grande chaîne de rochers hérissés de pointes > suspendus en Pair et comme prêts à tom- ber , qui s'élèvent à aoo pieds de haut sur la rive occi-' dentale du Connecticut ! en revanche ^ on est dédom- magé de ce moment de frayrur , quand ou descend dans une grotte de stalactites que possède la même province. On y arrive par une descente de 104 i ^^'^^ : là ^ (t'ouvre une cavité spacieuse de ao pieds de lar^^^ur sur 100 de longueur ) terminée par une salle ciifculaire dé- corée de dessins divers , au bout de laqurile bouillonne une source d'eau pure. Le New-Hampshire présente une grotte du même genre, au sein de la montagne de Rattle-Snake. ( Serpent à sonnettes. ) Pans le Kentuck, l'encaissement de la rivière de ce nom a quelquefois 4^0 pieds de profondeur , aux sndroits 01)1 les parois sont de roche ealcaire; sur laquelle 53^ t GBOTTES. : 9f)f^t pfçrcées cl«$ gfptfe$ où Pon peut voyager pendant plusieurs niil\efii : elleç rivalisent par-U la fameuse grotte de Ca,nnthie , si toutefois elles n^ofirent pas c|i^el(|ue chosp de plus étonnant. Lj^ririère Pic|^» dapis la mâme province^ présente les niêjnes phénomènes , soutenus de colonnes que la ' ]|^ture semblfB avoir jp>ris spin de poser de distance en disti^nce. • Si Ton porte ses regards sur la province de Ténesséey au sud de TOhio, on est surpris de trouver un lit de cochers, d'uitie lieue de Ipng et de loo piedsd^épaisseur, CPDpé perpen4iculairen)ent au sud-ouest | ne formant qu'une seule grotte. Près de JDurham y on remarque un roc posé sur un ^utre de telle manière qu\m doigt peut le faire mouvoir ; c'est le squelette d'une montagne rongée par les e^ux ) et qui ressemble aux ruines d'un monument druide. La rivière d'Hudson ) dans XeMassassuchet^ aexcavé^ d'un manière bizarre > un grand rocher de vast^ÊÊ» blanc. ^9r" Auprès de Race-Point , le sable a comblé une forêt ^ l^ne grande grotte , et changé une étendue de 5 milles dç pays en un petit désert de sable. Ovt voit avec intérêt une grotte du Connecticut qui servit quelque temps d'asile à Waley et à Go(fe , deux juges de Charles I^'. Il y en aii^e autre dans la ville de Pomfret, dont une aventure amusante du général Putnam a fait la répu- tation. Dans U Nouvelle -York y il y a un ruisseau qui perce une colline de 60 verges de diamètre ^ et forme une b^l* stala II I OAOTTE8. hfl}ê ypi^^e dans lé roc ^ qui reufcrnitt une grotte An stalactites , où a été trouvé le squelette pétrifié d^un grax>4! serpent. JiS- Pensylvanie présente aussi quelqne6 grottes (Hgnèfl df38 rfiga^rUs des cuirieux ; une d^eUes ressemble à im« église décorée de colonnes y de monumens et de bas- relie:^!. * Il y a 4U$si dans le MaryUnd quelques grottes ou* rie^içes y ainsi que dftijis la Virginie y où Ton remarque la suivante : Non loin de Slapton, à Uorient des Montagne^ Bleues j on trouve la fameuse Grotte de Madisson , percée sur le flanc nord ouest de la Montagne-Bleue. Elle a 5oo pieds de haut , et s^étend à 35o pieds dané la pierre calcaire solide. Cette grotte renierme plusieurs salles et d«i$i aUées y où l'on trouve des stalactites très- curieuses, qui. sont attachées à la voûte , en forme de quill^ç ou de culsrde-lampes. A Feutrée de la grotte est mspf ndu. un immense fragment de' rocker qui semble Jufljjot moment menacer de sa chute. A cÀté est un 99l^i!>Tai» appelé la Caverne soufflante , parce qu^il en fort un courant d^air bruyant et très-violent , sur-tout dans les temp^^roids. - , i^^rmi Ic^s autres, grottes, remarquables de la Virginie , il y en a uno QÙ Ton voit deux sources séparées par im i^oçljier qui n^a <^u^m'piedde large ^ de Tune jaillit une *eau cbaudç qui en sott en bouillonnant ; de Pautre ^ une eau froid servant sa largeur et sa hauteur primitives. Il en sort une rivière appelée Caripe , qui Forme tin canal droit de 3o pieds de larg^. Cette caverne offre une multitude de stalactites attachées à la voûte y et dMnnombrables incrustations calcaires qui fortnent les rives du canal. Des milliers d^oiseaux nocturnes Volent et s'agitent dans cet immense corridor. Quand on parvient à 240 toises de profondeur^ malgré Piobscurité profonde qui j règne y on voit de cette distance l'entrée de la grotte resplen- dissante de lumière y et toutes les sombres stalactites se dessiner sur un fond lumineux. La direction de cette immense galerie souterraine est constamment du sud au nord y nvec autant de régulante qde si elle était l'ouvrage de Part. Les Indiens préteiident que cette gtfotte a plusieurs lieues de longueur. Un évéque de Saint - Thomas de la Guyana y a "pénétré jusqu'à aSo pieds y mais il n'a pas osé pénétrer plus loin. '' Le long de, quelques côtes de l'Amérique du sud , la mer a formé des arcades , séparées par des pilastres façonnés avec assez d'art. On y trouve des sièges et des ouvertures en forme de fenêtres* <^> -^ ' ' Parmi le grand nombre de grottes qui existent à St.- visi St.'Domingiie.y et donti la majeure partie n^a pas^té visitée par rapport àlpur air imr/osaut ,• on cite , indé- pendamment de la Grotte Sacrée ^ où les habitans d'Haïty se rendaient en pèlerinage pour faire leurs dévotions au soleil ) trois autres grottes vraiment cu- rieuses : La première se trouve aux Grands'Sois ^ sur ou proche l'habitation Bobin. C'est un conduit d'une vingtaine de pieds de large sur 60 de long , composé de plusieurs arcades dont les murs sont incrustés de pierres blanches taillées à petites facettes ^ et brillantes comme du cristal. Il est terminé par une rotonde très-spacieuse ^ remplie de coucrétioas stalactites en forme d'arbustes et de lianes. Au milieu de celte vaste enceinte est un bassin profond ^ dont l'eau s'étend en rond , presqu'à toucher les murs. Au fond de cette chambre est une figure de femme de grandeur naturelle , qui semble faire signe de la main de ne pas avancer , .encoro moins d'approcher de cette étrange statue. > La deuxième grotte est sur l'habitation de madame Arnauld ) dans la plains de Monrrcours y à l'accul des savanes ) paroisse de l'Anse-à-Veaux. Elle est composée de trois chambres de plain-pied ). qui peuvent avoir chacune 20 pieds carros^ à six pieds de l'entrée , qui est en arcade gothique|pn trouve deux blocs de pierre^ 6a OROTTES. représentant un hiége et un lutrin qui a une ûguifé informe d^aigle. La voûte de la preniièt.e chambre res^ semble à celle des églises anciennes. Sur la droite est une espèce d^autel qui est éclairé par un œil aurore y comme la chapelle de la Vierge de Téglise Saint*Sulpice h Paris. Un escalier fort étroit , ouvrage de Vean , part du sommet de la montagne et se termine sur le côté droit du maître-autel. A la voûte il se trouve une petite terrasse , au milieu de laquelle il y a un bloc de pierre > en forme de tombeau y sur lequel on croit apercevoir la figure d'un padre espagnol. A gauche de la première chambre y à huit pieds de hauteur , on voit une grande tête de mort , entourée de larmes longues de six poucwSy avec ces mots français : Arrête , téméraire , écrits en caractères d^un pied de long sur six lignes de large. Au pied du mur, la terre a la fornJe d'un cercueil. Mon frère , en présence de M. Arnauld , de M. Beaulieu ^ son neveu, et de moi, a casÀé un filon d'argent qui sortoit du rocher. Les murs de cette caverne sont fria- bles , quoiqu^un peu humides. Il semblé qu'on ait entre les doigts du sable mouillé. Quand on entre dans cette grotte , la terre tremble sous les pieds. Elle est si sonore , que le moitidre bruit étonne le spectateur curieux. La seconde chambre est revêtue de pierres raboteuses et blanchâtres : elle im* pose par le calme qui y règne. La trois; ' è chambre^ qui est plus obscure que les deux autre ^ semble , par une bizarrerie de la nature ,, comme hérissée de ser- pens formés par les eaux qui ont filtré à travers le rô*> cher. Au milieu est un trou profond , d'où il sort un bruit confus. Ce trou ténéhrtua: , ces serpens qui cou- vrent les murs qui renroiirént> la ttrrt qui tremble sons O&OTTBS. '^ les pas du eu rieux , enfin ce silence lugubre i^\ lî^^t interrompu que lorsqu'on approche du trou mystérieux', tout concourt à rendre plus frappant ravertissemeilt qu^on lit à Tentrée d» la grotte , Arrétù, téméraire. La troisième grotte est proche du Fond Cochon , âsina la dépendance de Jérémie. On y descend par un esca- lier formé par les eaux pluviales , et l'on arrive dans uh vaste salon décoré de pierres grises , bleues , jaunes', à travers desquelles on aperçoit la feuille vert-tendre du capillaire, supportée sur sa tige unie et lisse, couleur de café à Peau. Le plafond est revêtu de stalactites bi' Earres. A Pextrémité gauche du salon , on tibuve une descente un peu roide qui conduit dans une autre salle , où Ton aperçoit un trou spacieux et profond , dans le- quel , sans doute , les eaux pluviales vont se perdre. »A la droite du salon , l'on voit couler paisiblement une rivière que Ton traverse pendant 5oo pas soiîs un sou- terrain , ayant de Peau jusqu^anx reins. Cette rivière sort de terre pour verser âes eaux dans une autre , et de là dans la mer. Enfin la Grotte Sacrée , où les indigènes d^Haïti , aujourd'hui Saint-Domingue , se rendaient dans cer- tains jours de l'année pour adorer le soleil et la lune. Elle est située à deux lieues d'Oco, au boât d'une longue galerie formée par des groupes de montagnes , et terminée par une vaste enceinte qui permet de voir le ciel à découvert, et à l'extrémité de laquelle se trouve l'ouverture de la groUe dont l'entrée semble élré défen- due par deiix figures naturelles , qui ont l'air de deihc génies d'un aspect sévère , auxquels ces Indiens ren- daient d'abord une espèce de culte avant d'entrer datfs ^tra!.te , qui ressemble à un cirque dé 5oo pieds de ,64 icnos* diamètre sur 40 de liauteur , ayant au miHeii un bloc de granit en forme d^autel, sur lequel le soleil darde ses rayons par un trou de ao pieds de diamètre , qui» tra- verse la montagne servant de dôme h la grotte. Cette description succincte de quelques ' unes des nombreuses grottes de TAmérique sufKt pour démon- trer que le Nouveau-Monde est loin de le céder sur ce point au continent d'Europe. CHAPITRE VIL Echo9* * Cest en Amérique qu''il faut aller pour entendra des échos surprenans. Après avoir navigué sur le fleuve' du Fotomack, dans la Fensylvanie, on ar-* rive dans un certain endroit^ à travers les Mon- tagnes Bleues , où l'on entend les échos les plus extraordinaires qu^il y ait au monde. Ailleurs (dit Jean de Crevecœur ^ écrivain et cultivateur américain ) y ils balbutient \ ici , ils s^ expriment distinctement. Nulle part ils ne sont aussi nombreux , ni aussi attentifs à répondre. Les intonations de leurs voix ressemblent aux conversations de personnes placées à des hauteurs et à des distances différentes. Les nns> vous parlent à Foreille j la voix des autres est plus forte ^ leurs accens jmieux prononcés : les uqs vous répondent sur le-cha^pj .les autres après un certain intervalle ^ comme s^ils pen- saient avant de parler j quelquefois ils ë^écrient tous ensemble. C'est sur-tout quand on rit y que le mélange de leurs éclats rend Terreur plus complète. Lorsque les vaisseaux approchent du rivage en louvoyant y il est impossible At ne pds croire entendre des personnes as- sises derrière les rochers. Ceux qui répondent du haut des montagnes le font toujours si distinctenient , que Toeil f guidé par Torcille y croit apercevoir Parbre derrière lequel ils sont tapis. Ces hatnadryades entendent toutes les langues f et répètent arec plaisir les chansons des voyageurs. Joue-t-on de la flûte ou de la clarinette > elles imitent à Finstant les mêmes instrumens ] alors c^est un véritable concert eiëcuté avec la dernière pré« cision. On compte jusqu^à dix-sept de ces admirable^ échos qui vous répondent à^'la-lbis ^ ou les uns après les autres , ou qui se répètent à eux-mêmes ^ après quMs vous ont parlé. •CHAPITRE VIII. Mines» Je ne m^étendrai pas su^ cet article , parce que M. PaW) tout prévenu quUl peut être contre TAmérique , n'i- gnore pas que P£urope ne peut pas mettre en parallèle ses mines de charbon avec celles de ^Amérique septen- trionale ; ses mines d^argent de Sainte 'Marie dans le» Vosges , de Bassofy dans les Pyrénées ^ de Chalatiges près d'Allemont en Danphinéy enfin ses mines de Korwège^ avec celles du Péton^ du Brésil y delà Hi'erfv-* Ferme , du Mexique^ dn Chiti ^ de la Caistille cf Or j à^ la Californie fàe la. Nouvelle-Grenade, etCt M. Va.vr saift fort bien que les fameuses mines d'argdll du Poîosi , après avoir enrichi le monde pendant pIusiMK siècles ^ sont encore aujourd'hui une source intarissable de ri" chesses; qutf le Brésil a V6rsé atutant d'or en Aiigleterre TOM. I. ^ 66 MINES. qu'on a tiré d^argent du Mexique } que dans la pro- vince de Carangas , 70 lieues à Touest de la Plata y on trouve « en creusant le sable , des masses d^argeut dé- tachëes , qu^on appelle papas y parce qu^elles ont la forme àe pommes de terre j que les mines d^or et d^argent du-Cbili ne sont pas moins productives que celles du Pérou ) qu^à Coquimbo et à Guasco y dans le Chili y toute la terre semble composée do métaux ; qu'à Puno y dans le même pays, on coupe dans une mine d!argent le métal avec un ciseau ; qu'au Paraguay et dans toutes les rivières de Caraccas y les eaux roulent des mon- ceaux d*or qu'on recueille après le débordement ; que des flancs de certains rocbc-rs il en sort à profusion y et qu'on en trouve enfîn dans les sables de plusieurs des rivières qui se jettent dans le Maragnon. On cherche en vain sur les cartes publiées en Europe y le nom de la ville de Guanaxnato y qui contient cepen- dant 70,000 habitanS) et dont les mines sont les plus riches du monde connu; et celui des mines célèbres'de Bolanosy de Sombrerete y de Batopilas et de Zimapan, Aucune des cartes qui ont paru jusqu'ici ne présente la position du réal de Catorccy dans l'intendance deSan- liuis de Potosi , mine dont on retire annuellement pour plus de ao millions de francs d'argent y et qui y par ta proximité au rio del NortCy paraît déjà avoir tenté la cupidité de quelques colons établis récemment dans la Louisiane. La quantité d'or et d'argent que le nouveau continent envoie annuellement en £urope, fait plus de neuf dixièm«#du produit total des mines dans le monde connu. Wm colonies espagnoles, par exemple, four- nissent par an près de trois millions et demi de marcs * 4*argent ^ tandis que dans tous les Etats européens ; y ••mplis la Russie asiatique , retploitatibn Annuelle excède à peine 3oo mille marcst * jéeosta^.qui a parcouri\ les Aeat Aiinëric|iidS) 'et Alontt) Narbay qui était curé d^une paroisse de la villa de Potoei , et qui a écrit sur la mine du Cerra de Potosi^ , prétendent qu^on pourrait couvrir ;6o lieues carrées avec la quantité de piastres fabiiquées avec Targeiit du Po- tosi seul* La partie métallifère du Mexique, comprise ei^tre les lé'et 3i* degrés* de latitude boréaley fournit aujourd'hui deux fois autant d'argent que tek deux vice-royautés du Pérou et de Buéhos-Ayres ; cette par»' tie n^a cependant aussi que 4^0 lieues de longuéUifi . ' '^** /Le lecteur qui désire s'instruire à fond sur les mines d^or, à* argent y àe, cuivre y àHétain^ de 'WOodtin^ABfery soit magnétique fibreux traversante gneiss ^sbkt'étii^e . compacte } et «n hématite brune, soit micacé' '(:}ti^tlEll àoni les Péruvieus et les Mexi- cains, iî^isaient des miroir» et des armes; de la pierre tt amazone f46»phCQ dejade Tert tris-dur^qui résiste à la Ijni^ ) que.le< .fepiQici 4-u Maràgnon taillent et portent sur j^l^ ).de la pierre db Labrador , qui réfléchit comme unpri{si,m.e les couleurs de la*iumière , et dont les plus rar(|9.sont celles qui ont une couleur dMcarlate, parce qu.^rf^uropen^en produit pas qui méritent d^étre citées, etqpvpixt^ peut établir aucun parallèle avec ces pro- dui«»Hm9 du Nottveàu-Monde. Podr ce qui regarde le merctu^t lePérare etOuancavelica en produisent natu- rellement. Xies Péruviens employaient le ci>i••.■■ Ponts de pierté naturels, L^Ëurope ne présente pas , comme TAmérique j Poe* casion d^admirer la nature , |^ur ainsi dire ^ à cha- que pas. Les environs' de Charlestown offrent un pont naturel de rochers^ suspendu au-dessus d^un préci- pice profond) au travers duquel s^élance avec fureur un torrent ^ pour aller ensevelir ses flots écumans dans un vaste gouffre^ La vue de ce spectacle fait frissonner le spectateur , et l'attache malgré lui dans ces lieux ^ où tout ce qui Tentoure captive ses sens agités. J^e pont naturel àe la Caroline du nord est un de ces monnmuns grands ^ effî-ayans ^ sublimes^ où la natUro semble avoir emprunté les moyens de Tart r c*eSt un rocher aii fond d'un abîme qui joint les parois îrocheux de deux montagnes. Ua ruisseau^ par lin travail de pluiileurs siècles^ sans doute ^ a percé sa masse épaisso 7* rOMTS DX PIBRRB VA.TUKBI.t. d« 4^* pieds environ y et coule aujourd'hui sous une Toûta qui a i5o pieds d'ouverture et aoo pieds d'éM- Tation ; cette voûte est • chargée d'un massif de roc qui A çUfniif 37 jusqu'à 49 pieds ; des arbres s'élèvent sur sa partie fupérieure. Ce pont singulier est non-seule-' ment curieux y mais encore tris-utile. L'eau a pratiqué de noiiihreuses cavernes dans le rocher^ qui est de pierre calcaire. A dix milles de \a grotte de Madiêson , on trouve un autre fameux pont de rochers , au-dessns d'un immense précipice qui a ado brasses de profondeur. L'arche d« ce pont, ouvrage do la nature ^ a 80 pieds de large y 90 de long y et 14 pieds d'épaisseur. A l'une des extré- mités est un parapet d'où l'on peut regarder sans danger dans l'abîme : le reste du pont est couvert d^arbres , et la voûte en est aussi parfaitement cintréo que si l'art y eût épuisé toutes ses ressources. Un sentier étroit conduit entre des rochers jusqu'au fond de ce gouffre ) où un torrent se précipite^ comme pour aug- menter tout ce que cet étonnant ouvrage de la nature a de pittoresque ot de beau. A cent milles au sud-est de Mexico , pi^ès du village de Molcaxac y on trouve ^ sur la profonde rivière l'Aque- toyaque , un pont naturel appelé , à cause de sa har- diusse^ le ponte l^ios , le pont de Dieu : on y passe comme sur uti grand chemin. Au sud de Santa'fé de Bogota, dans le fameux Pa» ranq de / qui rACS. 7B «st à«peu*près d» la même étendue ; enfin au lac Ontario , qui a j)oo li«iie« de tour j et dont les eaux ne gèlent ja- mais f non plus que celles du lac Ërié. Les rivières âCHudson , de Mohawk , ùiOsvago , et le lac Osneida y en communiquant avec le lac Ontario ^ ét^blitisent dans Tétait de New-York une navigation de i3i lieues ; elles la prolongent ensuite de 600 liAies vers le midi) depuis le lac Ontario et le fleuve Sain t*Laurentj jusqu'à Montréal; Québec et POcéan atlantique. Les combats aanglans qui ont eu lieu entre les flottilles et de gros vaisseaux anglais et américains ^ immortali- seront à jamais les lacs Eriéy Ontario et Champlain, Tous ces lacs fournissent la grande espèce de truite h/anchey et sont tous tiavigables pour les plus gros vaisseaux de guerre ; ils communiquent les uns aux autres par des rivières qui vont se jeter à la mer. Entre le lac Erié et le lac Ontario le passage est in- terrompu par le saut de Niagara. Dans plusieurs pro- vinces du Nord y il y a aussi divers petits lacs y comme celui de Brunsv/ick^ nommé le gi'and lac^ quoiqii^il lirait que 5 lieues de long sur 3 de large: leur insufH- sance me dispensera d^en parler. 11 en' est de même de ceux de plusieurs provinces du sud ^ comme à la Géor- gie , où il y a des lacs et de grands marais. Au nord-ouest du fort Clayborne de Natchitoches , dans la Louisiane ^ se trouve le lac Espagnol ^ au mi- lieu duquel s^élève un grand rocher couvert de stalac» tites curieuses. Les lacs de Mayaco^ de Georges ^ et quelques autres de la Floride , offrent ^ il est vrai , quel- ques particularités , mais de trop peu d^mportancri pour ne pas passer outre. Celui a\y^e\é lao de la Floride n'a cjïne quelques lieues d'étendue 5 il n'est remarquabLj I' 74 "" X.AC8. que par Vile de Serrope , qui s^^Iève au-dessus de ses eaux comme une corbeille de verdure couronnée de fleurs odoriférantes. De tous les lacs de Plsthme , celui de Chapala est le plus grand } il a ao lieues de long sur 6 de large. Parmi les autres lacs de TAmérique méridionale ^ on cite lef cinq lacs de la vallée de Tenochtitlan ; savoir : celui de Tezcuco , qui est à-peu-près rond^ avec un dia- mètre de 1 1 lieues ^ doht les flots salés baignent les snurs de Mexico , et les eaux distillées pèsent plus que celles de la Baltique ; le lac de Xochimolco y du fond duquel s^élèvent^ dans la saison des grandes crues , des petits îlots que les Indiens convertissent en jardins flot- tans et stables ; d^environ 4^0 pieds de long chaque y sur 21 de large ^ divisés par des petites rigoles surmon- tées de fleurs, qui communiquent symétriquement entre elles ) et marquent par une haie de rosiers les carrés y du milieu desquels on voit s^élever des fèves ^ des pe- tits pois; du piment; de Pail , des oignons , des pommes de terre , des artichauts , des choux-fleurs , d'autres lé- gumes ^ et qu'accompagnent une foule innombrable de bateaux plats, couverts de provisions , de fleurs, entre lesquelles on aperçoit les cabanes pittoresques d(^.& In- diens qui les conduisent tous les matins au lever du soleil , des canaux è^Istaalco et de Chalco ^ au marché de Mexico, si richement fourni en comestibles , sur- tout en légumes et en frtiits ; le lac Chalco ^ si célèbre par l'abondance de sou hydrogène sulfuré, et ren(ei> mant le joli petit villa|:»e indien de Xico^ fondé sur une tle , qu'une digue, qui va de Tuliagnalco à San-Fran^ cisco , Tialtango , sépare du lac Xochimolco | le lac de Zumpango y divisé par une digue indienne en deux I.ACS. fjS bassins ) dont le plus occidental porte le nom de La» guna de Zitlaltepec , et le plus oriental ^ celui de Laguna de Coyotépec , en mémoire de Plndien de ce nom (ju^Ahuitzotl fit mettre à mort pour lui|avq}r fait observer devant sa cour que l'ordre qu^il avait donné démener ' dans ce lac la rivièr^ de Gautitlan ( dont le volume dVau est plus considérable que celui des rivières MexU cano , Sabina^ Ifespa, Escapusalco , Fanuco y Tuluy Papalotla , Tezcuco ^ TJiéotihuacan y Tepeyacac ^ Pu' chuca y prises ensemble )y mettrait en danger , .par ses déborde>nens, la ville de Mexico ^ prédii;tion qui s^ef- fectua ; ce qui donna lieu à la digue en question. Le lac de San-Christobal y appelé dans la partie septen- trionale lac de Xaltolcan , dans lequel se trouve sur deux îlots les villages de JLaltolcan et de Tonanitla^ qu'une digue très-ancienne , terminée par les villages de San-Pablo et de San-Thomas de Chîconautla j sépare du bassin méridional) qui peut être mis presque à sec lorsqu'on ouvre les écluses pour y fuite la pêche géné- rale qui a lieu tous les ans. Ce jour y qui rappelle la pêche qu'au récit d'Hérodote les Egyptiens faisaient deux fois par an daus le lac Mœris, à l'ouverture des «anaux d'irrigation, est une des plus grandes fêtes champêtres pour les habitans de Mexico , qui viennent reg3rder faire la pêche à l'abri des cabanes élégantes que les Indiens ont construites sur les boids du lac , ou se joindre aux pêcheurs mexicains , doiit l'adresse à prendre lu poissoii est étonnante. Les lacs de Zumpango et de Xaltolcan sont célèbres encore pour avoir vu passer entre eux, Cortez et son ar- mée , lors de sa fuite précipitée de Mexico à Tlascala<, a.anl la bataille iyOtumba^ 7^ IiAC». Le lac de Patzcuaro , dans Pintendance de Yallado- lid y est ; de Taveu de M. Hiiniboldt , un des sites les plus pittoresques qui existent dans le monde j le lac Mextitlan et celui de Parras , dans la Nouvelle-Biscaye, sont remarquables par la limpidité de leurs ea ux ; le lac de C^a/ia/a y dans la Nouvelle-Galice } a près de 160 lieues carrées , il est du double plus grand que celui de Cons- tance ^ le lac de Xicaragua s'étend ^ en longueur , à plus de 60 lieues ^ et en largeur 21 lieues 5 V Omotepec élance «on sommet enflammé du sein de ce lac ; près de la ville de Nicaragua est le volcan Mamatomho ,• le lac Parima , dont Tétendue est de 28 lieues sur i5 , est fameux par le rocher de talc qui réfléchit comme un mi- roir les rayons dorés du soleil , ce qui a tait croire long- temps que les rues de la ville Ùl Eldorado étaient pavées d'or \ ce lac reçoit au nord- ouest VOrinoco , qui sort de son sein pour aller se perdre au nord et à l'est, et donne naissance au rio Btanco , qui va se joindre au rio Nigro et au fleuve des Amazones. Le lac de la Nouvelle-Espagne , à 25 lieues de la côte de Campêche ,n'a rien de très-remarquable. Celui de l'intérieur de la Guyane est recommandable par sa longueur, qui est de 4^0 lieues, et sa largeur 4de 125. Le lac Maracaybo , au centre de la province de Cn- mana, nourrit autour de ses bords des milliers d'In- diens , forme un bassin de 27 lieues de diamètre , reçoit lin nombre considérable de rivières et de ruisseaux , et communique à la mer par un ibrt torrent. Le beau lac de Valencia , dont le nom indien est ^acarigua , dans la province de Caraccas, qui termiiio l'extrémité uiéridiuiiale de la valU'c d'Aragiia , qui produ et, ce offre resscn mont; Vallado- sites les ; ; le Idc Biscaye, >z ; le lac 60 iieiies de ConS' r ) à plus ?c élance près de >;■ le lac 1 5 , est e un mi' ire lonj»- it pavées li sort de t donne io Nigro es de la lie. andable largeur e de Cii- srs d'Iu- y reçoit eaux , et liien est terniifio la j (jui LACS. 77 produit en abondance de l'indigo , du sucre> du coton) et, ce qui est plus surprenant, le froment européen ^ offre sur ses deux rives un contraste qui lui donne une ressemblance avec le lac de Genève. A la Terité , les montagnes désertes de Guignes ont'un caractère moins sévère que les Alpes de la Savoie; mak le câté opposé) couvert de bananiers , de mimoses et de triplarisy* surpasse en beauté pittoresque les vignobles du pays de Vaud. Ce lac a, à-peu-près, 8 milles géographiques î il est rempli de petites îles , et élevé de ao4 toises au- dessus-du niveau de la nier.< Le grand lac de Xarayès ^ situé à la source du Pa- raguay) a , par sa forme, fait dpnner à ce fleuve le nom de Paraguay, ou Fleuve couronné. Le lac de TUicare verse une partie de ses eaux dans le fleuve dclaPlata. Deux autres, moins considérables, se rendent dans le même fleuve. Le la6 de Titi.a , entre Cusco et la ville d'Aréquipa, a ^8 lieues de circuit , 100 brasses de profondeur : il reçoit douze rivières , plusieurs ruisseaux j nourrit deux' espèces de rolssons dans ses eaux douces, auxquelles lu soufre et le bitume donnent une mauvaise odeur. Co lac , qui est très troquenté par K.s. ont douces y nager le caïman y le lamentin^ des rf juins fort gtos, et d^autres poissons de mer. ' Avant peu , les Arnéricains y à raide des lacs de la partie du norii , pourront , avec un peu de travail y entrer de la fret dans le Canada, traverse^ tous les Etats-Unis , dans l'intérieur d';s terres , et descendit par rOhio et le Mississipi dans le golfe du Mexique , après une navigation intér^urede i5oo lieues et plus. *Ricn n^empêche devoir v.n canal de communication ftvec la mer Pacifique ^ par le sud de la ner d^HonduraS| clans l'océan Caraïbe , oi\ se décharge la rivière Saint'» Jean f qui prend sa source dans le lac de Nicaragua. A. rextrémité de ce lac j on rencontre la ville de Nica- ragua ^ qui n^est séparée à TOuest de la grande mer du Sud que par une très-petite langue de terre y où se trouve le golfe de Fapayago^ dans lequel on ferait facilement et à peu de frais aboutir le canal de commu- nication (J'apprends avec plaii>ir que dans Pouvrag» ' de M. Humboldty intitulé : Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne , on s'est occupé de cet objet. ( Voyez ci-après l'article Isthmes. ) Cette opération diminuerait infiniment la longueur des voyages d'Europe aux Grandes Indes ; elle mettrait les nations commerçantes à même d'aller charger leurs vaisseaux des productions du continent > et , à leur retour au passage de Nicaragua , d'y ajouter les richesses du Nouveau-Monde. L'exécution d'un plan semblable faciliterait , en outre , les découvertes que l'on chercho à faire tant dans la mer du Sud que le long des côtes de l'Amérique^ jusqu'au-delà du détroit de Bherriugs* il! il CHAPITRE XI. Fleuves de l'jimérique du Nord. ^ Le fleuve du Meschassipi ^ i\oxn. indien qui signifie père des eaux ^ appelé par les Européens Mississipi , prend sa source dans trois petits lacs, au-delà du 47* degré de latitude ^ non loin du lac des Abissiuiboëls. Ce fleuve , dans un cours de 1000 et quelques lieues du nord au sud , après avoir grossi ses eaux du vaste tribut de l' Uisconsin f du Chipay/y ^ de la rivière de Sainte» 8(> î»t,EtJVfcS Croix y du Ûeuve des IHinois ^ de \*jÙ:ansas^ de la nTièf» KougCf qui- parcourt 5oo lieues du côté du Mexiq^ie y du Misaurès , dunt le cours est presque aussi étendu } de VOhio ( ou le beau fleuve) ^ du Napo, du Maderûy qui a plus de 660 lieues de cours ; du fleuve Saint-Pierre ^ remarquable par la violence de son torrent et la largeur de son lit; du tumultueux Zombigbë j dont les flots «cumeux . après un cours de 70 lieues à travers les montagnes et les forêts y sVngloutissent dans ceux du Mississipi ; enfin , d'un grand nombre de grandes ri* vières ^ dont le volume d'eau égale , h peu de chose prèS) celui du Khin ou du Danube ) il se joint au Missouri. Le Mississipi est navigable sur une étendue de 800 lieues. Dès qu'il commence à être navigable^ il a déjà 3o brasses de profondeur ( autant que la mer Bal- tique ). La tiavigation en est souvent interrompue par des tournans d'eau et des cataractes. Quand on arrive dans un endroit nommé les Ecores ^ les rivages de câ fleuve sont escarpés comme un tnurde plus de 3oo pieds d« haut } son cours , ordinairement fort tranquille , dans un canal qui n'est jamais tortueux ^ est semé de beaucoup d^îles 3 et^ comme elles sont couvertes d^arbres^ elles ofl'rent un point de vue délicieux. Ces iles ) et quelques hauts fonds formés par des rochers ou aulre obstacle, rendent , en certains temps de l'année^ la na- yigation du fleuve difficile et quelquefois périlleuse , lorsqu^on n'a pas d'habiles conducteurs. La prudence exige que l'on s'arrête tous les soirs , au moins dopuis l'embouchure de l'Ohio jrsqu'au Natchez, ou terri- toire du Mississipi, c'est-à-dire , dans un espace de a3o lieues. Le Mississipi , dans sa moindre largeur , a au moin) une domi-lieuc^ et sa profondeur le rend i nvier» itendti y Yladerûy largeut- [es flots rers les ceux du ndes ri* IS0 pràS) [issourï. » de 8oô il a déjà er Bal- iptie \tAt ti ai'rive ^s de cd oo pieds qtïille , semé de 'arbres, ile$ , et au Ire , la na- lleiise , iidence d«.;piiis 1 terri- ace de ciir , a e rend SB X.*AMltK.IQVB DU «OBI). 8t navigable par- tout. Ses.eaux pures et délicieuses coulent 4olieues vers la Nouvelle- Orléans, au milieu d'un grand nombre d'habitations , qui forment uVi spectacle ravis- sant sur ses deux rives, où l'on jouit abondamment de^ plaisirs de la péche^ de la chasse , et de toutes les délices de la vie. La longueur prodigieuse et la profondeur peu commune de ce fleuve > jointes à la nature limoneuse ^ «t cependant salubre , de ses eaux , après la jonction av«c le Missouii , sont dignes de remarque : son lit alors a tant de sinuosités , que de la Nouvelle-Orléans à l'embouchure de l'Ohio , distance qui ne passe pas 390 milles en ligne droite, il en a ^So par eau. Ou pourrait l'abréger de 200 milles , en coupant 8 à 10 langues de terre dont quelques-unes n'ont pas 3o verges de largeur. Ses eaux, après avoir déboi dé au-dessous de la rivière èS Ibherville à l'orient, et de la rivière Jtouge à l'occident , ne rentrent jamais dans leur lit : elles se jettent dans la baie du Mexique par plusieurs embouchures , principalement vers la rive occidentale y et divisent ainsi le pays en !les nombreuses. Le limon que les débordemens annuels du Mississipi laissent sur la surface des terres voisines, peut être comparé à l'engrais que le Nil dépose , et qui depuis nombre de siècles a assuré la fertilité de l'Egypte. Quand les terres seront cultivées comme le méritent l'excellence du sol et la température du climat , la po- pulation de ces pays, dit M. Finkerton, égalera celte de toutes les autres parties du monde ; le commerce , la richesse et la puissance de l'Amérique , peuvent , à une époque futurs, déperdre du Mississipi , et peut- être s'y concentrer. Il ressemble encore au Nil par le nombre de ses bouches qui se vident toutes dans une TOM. I. 4 ( 1,1 1 '!'il!| f II 8a VI.BVVC8 mer que Ton peut comparer à la Mtfditerrar je. Cette dernière est bornée au nord et au sud par lua deux continens de l'Europe et de l'Âfpquc ; la baie du Mexique Test par TAmérique septentrionale et TAmé* rique méridionale. Les petites embouchures du Missis- sipi peuvent être aisémeut fermées par ces arbres flottans dont le fleuve est toujours couvert durant les inondations : toute la force du courant se réunissant alors dans un seul point, Vembouchure deviendrait plus profonde , et la barre serait enlevée. Ou conslriiit des vaisseaux dans le Mississipi t à aoo lieues au-dessus de Tendroit où se jettent les fleuves du Missouri et Hies Illinois ^ c'est-à-dire ^ à 65o lieues de la nwv. Dans la navigation de TOhio et du Missis- sipi ; les navires qui partent de Pittsburg pour se rendre à la Nouvelle Orléans , parcourent un trajet de 70a lieues ^ avant de se rendre à TOcéan. La rivièrd Jazous se jette dans le Mississipi ^ entra le ^-zfi et ie 33« degré de latitude ^ où la température du clianat et lafertilitédusolpermetteutdecultivcrlecotony rindi^o et le tabac ^ dont le débit lucratif est assuré par leur exploitation à la !Nou velle* Orléans ^ où Ton peut aller ot revenir par le fleuve en moins de i5o jours. La rivière Sabine^ qui sert de frontière actuelle à la Louisiane , se jette dans le Mississipi , après a^oir arrosé un vaste pays aussi beau que fertile. Le fleuve It Missouri prend sa source 17A lieues deux tiers au-delà du Mississipi : il est plus long » muins large , Aussi profond que celui-ci. Les eaux bourlseuses du Missouri colorent la partie itiiériuure du fleuve , jusqu'à ce qu'il $# jette dans la baie du Mexique. .C'cât le fleuve le plus rapide que Ton conuaLsse. Flu- .«& ,01,1»% es aroir SE L^MiaiQUB su MORD. 8S sieurs rivières considérables , et un nombre procligieiix de torreiis bruyans> concourent à augmenter &011 extrême rapidité. Ou construit des vaisseaux h 200 lieues de Son (.mbouclnue ^ et à 5o lieues au-dessus de celle du fleuve des Illinois. Les terres, jusqu^à 66 lieues de Tenibouchure du Missouri, passent pour être plus fertiles que celles des bords de TOiiio : on y trouve un nombre considérable de castors, dVl.i< , et sur-tout de bisons. Les Anglais ont découvert ivcemment sur ses rives des wapitis ^ animaux jusqiTulors incounus | dVn caractère doux , et qui peuvent remplacer les chevaux pour divers genres de services. L^Ohio est un très beau fleuve (ornié par la réiitiioti des rivières Monongahf'la et AUtghani i il païaîl être plutôt une continuité de la première que de la seconde^ qui n^arrive qu^obliquementrau confluent. L''phio peut avoir 200 toises de large à Pittsburg, où il prend sa source j 5uo verges à l'embouchure du grand Kenna-way^ ~ 1200 verges à Louisville , et les torreri!> ont un demi- mille dans quelques endroits au-dessous de Louisville; mais sa largeur^ générale uVxcède pas 1100 verges: dans quelques autres ) elle n^en a pas ^00 j et parti-, culièreuient dans un endroit bien au-dessous des torrensy elle en a moins de 600 : en aucun endroit elle n^excède > 1800 verges jet à sa jonction avec le lVIi:>sis«ipi , ni Pun ni Uaulre fleuve n'a pas plus de lySo verges de largeur. L^Ohio. se porte d'abord vers le nord-ouest pendant p lieues , il se dirige ensuite vers PO. S. O. pendant 200 lieues ) tourne au sud-ouest pendant 55 lieues y puis à Touest pendant 96 lieues} et enfin se jette dans le Mississipi > dans îà direction du sud-est , par la lati- tude 36 degrés 41 min.^ à 370 lieues de Pittsburg, et ' , 6* IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 4 M// S^ M 1.0 1.1 Ui Uii |2.2 •u ■•>>. il 124 ■ 40 2.0 I m. L25 lllu iiA I 0% '/ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14SM (716)872-4503 4^ h ^ 84 9LB1TVB8 à une distance presqii'égalede la NouTelle- Orléans. Les iles qui se rencontrent dans son cours y pendant nu espace de i^o lieues ^ sont au nombre de près de 5o : les unes ne contiennent que quelques arpens ; d'autres ont plus d'un tiers de lieue. Les sables que l'Oliiq charrie, ferment, à la tête de chacune d'elleS| des atter- rissemens considérables j que les bateaux de moyenne grandeur y dans les basses eaux y franchissent quel- quefois avec peine ; mais , à quelque époque que ce 8oit> il y a toujours assez d'eau pour les canots et les esquifs. Durant le printemps et Pautomne , ce fleuve est navigable au moins jusqu'à Limestone en Kentuck y à 141 lieues de Fittsburg. A partir de cette dernière ville y il l'est en tout temps. De mars à novembre, ides bâtimens de Boo tonneaux , tirant la pieds d'eau y descendent en toute sûreté àTv^c^ les denrées et le charbon' des pays ha:iYts de l'ouest. Les rives de l'Ohio sont élevées et solides : ses eaux sont limpides ; le fond de son lit est uni , sans roches , sans aucun torrent^ hormis dans un seul endroit. Lorsqu'on approche des atterrissemen^ formés par les îles ) son courant est très>rapide dans la direction du chenal j mais à mesure que l'on s'éloigne de ces iles y et que son lit augmente en profondeui; y la force moyenne du courant est d'un mille et demi par heure : cepen* dant on peut sans danger voyager toute la nuit. Les bords de l'Ohio sont si fertilesi que les habitations sont presque contiguè's les unes aux autres. Au nord-ouest de ce fleuve^ il y a des savanes dont l'uniformité n'est pas interrompue de 3o à 4^ milles par la parure d'un seul arbre} elles sont peuplées d'une multitude de daims y de bisons y de coqs-d'inde du poids de 40 livivs , DE L^AMJÛUIQUS DU WORD. 85 et sont souvent visitées par les loups et les ours t no%is ce qui rend ce district remarquable , c^est un certaiu xtombre d^anciens forts de forme oblongue^ auprès desq^uels on voit un tombeau» Noms des diverses Rivières qui se Jettent dans POhio, • * La rivière Monongahéla prend sa source en Virginie^ an pied du mont Laurel, qui fait partie de la chaîne des monts AUegbanys. Elle se dirige ensuite à Touest ^ passe dans la Pensjlvanie y et avant de se réunir à PAlIeghany , elle reçoit dans son cours les rivières Chéat et loughiogjieny qui viennent du S.^S^'E, Elle commence à être navigable à Morgan-tovrn ^ qui< est à 107 milles de son embouchure. A Pittsburgy située au confluent des rivières Monongahéla. et AUeghany ^ on construit des navires à 3 liiâts de a5o tonneaux j et à Elisabeth-town située sur la première de ces deux ri- vières ) à 7^ .milles de Fittsburg) où Ton a lancé des bâtimens de aoo tonneaux. . IJAlleghani prend sa source à 1 5 ou 20 miUes du lac Erié. Elle est grossie dans son cours par le Fiench Creék et d'autres petites rivières. L^Alleghany com- mence à être navigable à aoo milles de Fittsburg : elle exporte ^ ainsi- que la Monongahéla ^ par la voie de l'Obio et du Mississipi. Quelque temps qu^il fasse, les eaux (le PAIloghany sont claires et limpides ; celles de la Monongahéla y au contraire,, deviennent troubles dès qn^il pleut (juelqHes jpiirs de suite dans les parties des monts AlleghanyS) où elle prend sa scvrce. La grande Muskingum prend sa source vers le lac Erié : elle n'est navigable qu'à 83 Heues.un tiers de sou embouchure dans l'Ohio. I-e pays qu'elle traverse B6 PLEUVES et sur-tout ses bords sont fertiles : on y trouve des habitations jus(|u^à ^o lieues au-dessus de Mariclta , chef-lieu des étab1i&seineii$ du nouveau Continent | dans l'Etat de l'Ohio. Cette ville est située sur la rive gauche de la grande Muskingiun , <^ son embouchure dans J'Ohio : on y construit des bricks du port de 220 tonneaux. La rivière Dtck y dans le Kentuck , parcourt 75 lieues de pays avant de se jeter dans l'Oliio î elle grossit con- sidérablement au printemps et en automne. lia rivière V^erte ( green ) , a un tiers de lieue de lar- geur f et dans beaucoup d'endroits 18 pieds d^eau : elle est navigable pendant dix mois de l'année. Cette rivière et la Kentuck se jettent dans l'Ohio , après uti cours de 100 lieues. La dernière croît jusqu'.î 40 pieds de hauteur j et coule dans un lit très-profond. A 3 lieues un tiers de la rivière Verte , dans le Krn- tuck f coule le Little Barran ( la petite prairie ). Elle a 5o pieds de large : ses bords sont élevés et rocailleux. Elle se jette dans l'Ohio. La rivière JBig'Barren ( la grosse prairie ) , dans le Kentuck , dont les bords sont boisés dans l'espace d^nle lieue y est un tiers plus large que la rivière Yerte. Elle se jette dans l'Ohio ^ après un cours de Sp lieues. La petite Mnskinf^um a une soixantaine de pieds de large : son fonds est argileux j son cours est de 60 lieues. Elle se perd dans l'Oliio. Le TVabash , le grand et le petit Miami ^ promènent leurs eaux pendant cent et quelques lieues ^ avant de les verser dans» l'Ohio. La petite jKrc/2//aivaj, après avoir arrosé une partie de la Virginie, vient se jet^^rdans l'Ohio ,à sa rive gauche. iive des arielia , itinent , r la rive Qiichure port de 75 lieues isit con- i de lar- I d'eau : fe. Cette iprès uti 4o pieds le K.rn- e ). Elle :ailleux. dans le :e d^utie rte. Elle s. )ieds de > lieues. mènent vaut de artie de »nnche. DE L^MéBIQUS DU KORD. 9^ La grande Kennaway , ou la nouvelle rivière , prend sa source au pied de la Montagne Jaune , dans le T(^- nesséej mais la masse de ses eaux lui vient en partie -. des monts Alleghanys. Son embouchure se prolonge presque en ligne droite jusqu^àu milieu de l'Obio. Les chutes et les rapides quMle présehte assez fréquemment dans un cours de i33 lieùëS , seront long-temps unî obstacle à Pexportatioti, par TOhio et le Mississipi) des denrëes de la Virginie qu^elle arrose. Sur ses bords , qui sont très-habités f et qui s^élèvent eu talus depuis 25 jusqu'en 4o pieds , sont plantés à leur base des saules de 18 pieds de haut^ dont les branches pen- dantes et le feuillage d'un vert clair tranchent agréa- blement sur celui des érables à sucre , des érables rouges et des freShes ^ situés immédiatement au-dessus^' et qui sont eux-mêmes dominés par des platanes ^ des tulipiers , des hêtres^ d'^s magnoliers^ dont les grosses branches coUvretit entièrement les arbres situés au- dessous j et sVtendent même beaucoup plus avant sur la rivière. Cette disposition qui fèghe sur les deux rives, offre de chaque calé uii ciutre régulier dont Pimage , réfléchie par le cristal deS eàut, embellit ce magnifique point dé vue. Les petites rivières Shandy et Scioto voyent' leurs eaux se jouer pendant 55 lieues dans des terrains fer- tiles f avant de se perdre dans TOhio. A Tembouchure de la grande SciotOj qui a 85 lieueà de cours } et dans Tangle que forme la rive droite de cette rivière dvec le bord nord-ouest de TOhio , se trouve la ville d'Alexandrie. Les bords de la griande Scioto sont moins élevés , plus humides^ et presque aussi fertiles que ceux de rOhio. rii|i« $8 1^LBUt>» Chiilicothe , si^ge du gouvernement du vaste Etat de rûliiojc est située à ao lieues de Penabouchure d« la grande Scioto. La rivière de Cumherlandf ou la Shavanon , prend sa source dans le Kenttiek, au milieu des montagnes qui la sépnreul de la Virginie. Son cours est de i5o lieues. Elle est navigable en hiver et au pnntemps^ )us(|a*à 116 lieues de &on embouchure ; mais dans Véié on ne pent la remonter que jusqu^à 16 lieues un tiers au-dessus de Nasheville. Elle se jette dans POhio , à 11 mille» de distance du Ténessée^ dont elle est séparée^ dans la presque totalité de son cours j par les chaînes de montagnes du Cumberland. Roaring'River ( la rivière rugissante ) ^ Tune des branches de la Cumberland , large de laa pieds , a reçu son liom du bruit qu^elle fait entendre à un mille de distance ^ et qui est occasionné par des chutes d^eau hautes de 10 pieds. Elles sont tellement rapprochées , qu^on en rencontre plusieurs dans Fespace de 5o à 100 toises. On remarque ^ au milieu de cette rivière y de grosses pierres de 5 à 6 pieds de diamètre , arrondies en tout sens y sans quMl soit facile de déterminer comment elles y ont été transportées. De gros ruis- seaux^ après avoir serpenté dans les forêts ^ viennent aboutir aux rives escarpées de Roaring-River, d^oùils tombent avec fracas dans son lit, et forment de magui- £ques cascades de plusieurs toises de largeur. > Les rivières qui se jettent dans le Cumberland y au nombre de donze , diminuent beaucoup dans Tété ; mais les gros ruisseaux qui sortent des excavations situées au bns des collines peu élevées que Ton trouve en diffôrens endroits } sont accompagnés d^un courant Vil Dk x/AMiaio-UB DU KO&D. 89 â^air assee fort pour éteindre une lumière. Le Dixon- Spring, et un autre ruisseau situé à 4 milles de Nasbe* ville) offrent eette particularité , ainsi que celle de ne jamais tarir. La rivière des Chirokees ou la Ténessée y qui prend son nom de cette province) est la^plus considérable de toutes celles qui se jettent dans TOliio ^ à ao lieues de Tembouchure de ce fleuve. Elle commence à être grossie à West-Foint par les rivières Clincli et Holston^ qui prennent leurs sources dans la partie des AUe- ghanys .située en. Virginie , et qui ont chacune plus de 700 pieds de largeur à leur ekiboucbure : toutes deux sont navigables à une grande distance , et no> tamment le Holston , qui Test jusqu^à 67 lieues. La rivière French-Broadf une des principales brandies de la Holston ) reçoit elle-même les eaux de la iVb/a- chukiy large de i5o pieds, et qui porte aussi bateau dans le printemps. Les bords de cette rivière sont re- nommés dans le pays par leur fertilité : des marroniers à fleurs jaunes et des tulipiers de 6 pieds de diamètre^ parfaitement droits | entièrement dégarnis de branches jusqu^à 40 pieds de terre , en ombragent les rives. La Notachuki reçoit eUe>méme la rivière IXoë : ainsi , la Ténessée avec la Holston a en total un cours de 2,66 lieues; mais dans les basses eaux cette navigation est inter- rompue parles Muscles-Shoals , espèce de hauts- fonds remplis de rochers que Pon rencontre à 83 lieues -de son embouchure. Enfin ^ le Licking ^ la rivière salée, et toutes celles qui arrosent les dix provinces deTEtat de Yermont^ se jettent dans TOhio. Quant à la rivière CduinbU y elle sort des montagnes .1!;, 9.0 VLBVVBS Hockt , parcourt environ 80 lieues de pays^ et se jette dans rOcéan Pacifique. Lé superbe fleuve ie Samt- Laurent y qui court à Topposé du Missîssipi j jusqu^à ce quM se décharge dans rOcéan ^ près du banc de Terre-Neuve y au cap Rozières > est universellement regardé comme le second âeuve de PAmériiljue septentrionale : il n^a pas moins de 3o lieues de large à son embouchure y et il est na- vigable pour des vaisseaux de ligne jusqu'à Québec y distante de ii4 lieues de mer. Près de Québec ) il' a une lieue de large , et èinq quarts de lieue à Montrt^'al. Quoiqu'il y ait quelques tort'ens y ce fleuve cependant peut #tre considéré comme fiàVigable j nsqu'à Kingston , et même jusqu'au lac Ontario^ tsiS lieues de la mer. Il éist difficile de fixer précisément la source du Saint- Laurent ^ quoique ibenom soit' attribué en général h la rivière qui sort du làc^ Oritdrïb j tandis que la Nia- gàta^ que fbfmé le lât Erié y est l'ègardée comme une tivière distincte. On présume que le fleuve Saint-Lau- rent prend sa sb^ircé datis une des hautes montagnes quisont au nord'du lie de Kisipofjg : des géographes 6nt fait remonter 'sbhcourÀ au-deh^ du lac Supérieur ^ M. Well lé pbrte jusqu'au lac ff^ihipicy et M. Pin- kerton> se basant Mir le cours dii Angara y ^ qui est tracé dahsla mérdeBaikal en Asie^ sans y comprendre la'Selinga dont là source est plus éloignée y dit que, * par analogie, les sources du Saitlt-Laurent ne peuvent remonter au-delà du lac Ontario. Qiioi qu'il en soit, le Saint-Laufent reçoit , dans un cours d'environ <)00 lieues y le fleuve Utawas ou V Autaouacs y dont les eaux sont d'un vert brillant ; le fleiîve Saint'Maurice y *t Un nombre considérable de rivières aussi fortes que SB i<^A M Brique otr kokp. ^t la Somme en Picardie. La différence que le (lux et le reflux occasionnent près de Québec ^ dans la hauteur de Peau de ce fleuve , est de 4^ ^ 4^ pieds : et pendant la nouvelle et la pleine lune , de .Gy pieds. Ce fleuve forme dans sa route une variété de baies y de ports , d^îics très'fertiles et extrêmement agréables. Les autres rivières ou fleuves do TAmérique septen- trionale sont : le fleuve Poscoyac ^ qui communique à un autre , lequel &e décharge dans la baie d^Hndson ; la Severn , remarquable par sa largeur et sa profondeur : elle a 25o litues de cours 5 la Jlloose , VAbitib , XHarri- cana y le Saskahawin qui a Sit) lieues de cours , dont 1.1 Nelson peut être regardée comme une continuation ; \a Chambly ou Richelieu; YAthahasca^ VUnjiga^ q\\. rivière deMakensie , qui a 38o lieues de cours ; le Bravo ^ dont les sources sont encore inconnues ^ et la largeur à Santo-Domingo égale à celle du Missouri : il se jette dans le golfe du Mexique ^ après un cours plus étendu que le Danube; le Colaredo ^ qui a 200 et quelques lieues de cours ; les Martyrs , 2.5o : il se jette dans la mer Vermeille ; le fleuve des Apétres, qui a ayolif 1100 de long ; la rivière de VOuest, que l'on ne connû't encore qu'imparfaitement; le Tacoutché-Tassé ^ qui coule dans la vallée des Stony-mountains^ dont le cours est inconnu ; la rivière ^Alhany , qui se décharge dans la baie d'Hudson ; les fleuves Nelson , Churchill ^ qui se jettent dans la même mer ; VOrégan ^ qui ^ borné par une chaîne de montagnes ^ porte ses eaux dans une direction méridionale pendant 200 lieues« jusqu'à ce * que ) par un détour occidenliil , il se précipite dans la mer Pacifique ; la rivière de Sainte-Croix , ou la Mngac.adava , qtii , dans l'est ^ sert de limite aux Etats- I Unis f et se jelte dans la baie de Fuudy } appelée par les Indiens Passamaquody j le Penebscot ^ \f Kennebcc , navigable Tespace de 16 lieues pour des bâiitneus de lao tonneaux; la Tamise y le Patoket ^ la Pistaquay qui mêle^ vers la fin de son cours, ses eaux à celjes de la Cochecho ; W Sacco'Casco fVHoutasoniekylaiMiniskoiy la Moille\ V Union et VOtter , qui versent leurs eaux dans le lac Charopiain ; le Piniagiouasset et POuenn»- piscogy y qui se jettent dans le Mérimac t le Saco n^e&t navigable que 4 lieues, & cause des diverses cascades qui interrompent son cours; au sud, la rivière Noire et le Staunton y qui se jettent dans le Raonock \ le Pam- iicOf la Pédée et la Saniée, A Test du nord de 1^ Amé- rique , VHudson ou ileuve du Nord , qui a A lieues de large dans beaucoup d'endroits , et est navigable jus- qu'à Albany , à 5o lieues de New-York.^ où il vient se jeter dans la baie de ce nom^ après un cours de 80 lieues; le Mo/iawk y VOsvego y VOnesgatshe} le Massasstichet et le Connecticut y qui traversent les Etats auxqiiek ils ont donné leurs noms , reçÂiv«nt dans leurs cours un^e grande quantité de fortes rivières. Le Connecticut > dont les deux principales braiiches sont VAmonosok et la rivière XfJsraël y est navigable jusqu'à 16 lieues de son embouchure ; il porte bateau plus de 60 lieues au-delà d'Hartford. La DeUiware y (pie les vaisseaux de ligne remontent jusqu'à 40 lieues lie son embouchure y et les frégates i5 lieues plus loin ; le Schttylkilî y la Susquehannah y qui traverse la Nou- velle-York et la Fensylvanie , a un quart de mille de largeur à Columbia : sa largeur moyenne est de trois quarts de mille, et sa profondeur varie depuis 6 jusqu'à 5o pieds* Elle se décharge dans la nier à la baie de SB l'am^kxqvb du wosd. 93 Chesapeak avec une telle rapidité , qu^il n^y a que le« gros bâtiniens qui puissent résister à sou courant , endore ne remontent-ils qu^à 5 lieues de son embou- chure. Des collines fort élevées forment les bords de cette rivière ) dont le milieu est parsemé d'îlots boisés qui semblent la partager en plusieura bras : il en ft&t quelques-uns qui ont tout au plus 6 arpens d'étendue» et qui néanmoins sont aussi élevés que les collines voisines : leur irrégularité et les formes singulières qu'ils présentent) rendent cette situation pittoresque «t vraiment remarquable , sur-tout à l'époque de l'année où les arbres sont en pleine végétation . La Génésée se décharge dans le lac Ontario ; le» rivières de VEst et de V Ouest ont à leur confluent New- York. La Rivana , la Flurana y VAppamatick ^ le Saint' Jacques^ sont navigables à des distances considérables. La rivière Cataban^ large d'environ i5o toises, n'est navigable que dans l'hiver ; le reste de l'année sa na- vigation est obstruée par de gros rochers. On travaille cependant depuis plusieurs années à former un chenal pour faciliter la descente des bateaux. Les rivières Asheley et Cooper baignent à leur con- fluent les mj^rs de Charlestown. Le Potomack y dont le port à la ville de Washington se trouve éloigné de 98 lieues un tiers de la mer, j reçoit commodément les plus gros vaisseaux. UAtatamahaj après avoir quitté les monts Tschi- rokish , va décharger ses eaux dans la mer par plu- sieurs embouchures considérables : il parcourt90 lieues. Les fleuves «Sai/ife-il/ar/V et Savannahy après avoir erré l'un en Géorgie, eit l'autre dans la Caroline , vont ^4 VLBUVBS 8« jeter dans rAtUntique , ainsi que U Perdido , qui empare Touest- Floride de la partie de Test de la Floiide. La Juniata ^ dans ses détours nombreux k travers les montagnes de la Caroline du Nord ^ se trouve toiit- i^-coiip resserrée sur la route do Sliippensburg i Bcd* fort-court-house^ dans un lit de a4o pieds de largeur «ur 6ù de profondeur, d^où elle soit pour en occuper un d'un quart de mille de largeur , qui va en s'élar- gissant considérablement jusqu'à la mer. La Mobile y au poste de ce nom h la Louisiane y est plus consi- dérable que la Seine devant Rouen. Ce fleuve prend sa source dans les Âpalacbesy et se jette dans l'Océan. L'intérieur du pays est parsemé d'un trop grand nombre d'autres fleuves, rivières et ruisseaux, pour pouvoir les citer tous y de sorte que l'on peut dire sans exagération que chaque planteur a un port à sa porte. CHAPITRE Xn. i Fleuves de V Amérique du Sud. Quand on a traversé le Mississipi , on entre dans la Floride. Elle est divisée en deux parties par le fleuve Apachacola^ i\w'\ reçoit plusieurs grosses rivières avant d'aller porter ses eaux à la mer. Parmi les rivières de risthme y j» citerai celles des Palmes f d« PanucOfde '^Tabasco , de Sumasînthe et de Saint-Jean | elles se jettent dans le golfe Un Mexique. Les eaux qui se rendent dans la mer Pacifique ne forment que des ruisseaux ; les montagnes ncauuiowis prenant leur direction plus à Ix-ist daM6 le voi&inagede Mexico ^ les rivières dVo/>e!: plus lopez DB L^MâmiQUKAU SUD. ^S «t (le Zacatulca vont joindre la mer du Sud : «elle de Guadalaxara prend sa source à Tonest de Mexico ) traverse le lac Chapala , et se jette dans Tocéau Paci- fique, après un cours de lao et quelques lieues. Le Maragnon. •— Cest dans T Amérique du Sud que Ton trouve les deux plus grands fleuves du monde : le pre- mier est le 3Iaragnon ou le fleuve des Amazonej. Il prend sa source non loin de la mer du Sud dans le Pérou , près de Tarma ^ au pied des montagnes de Quito. Ses sources sont si nombreuses , qu^on peut en compter autant qu^il y a de rivières qui descendent des Cor* dillières , depuis le gouvernement de Popayan jus- qu'aux environs de Lima. Ce fleuve traverse le pays d'occident en orient y et se jette dans Pocéan Atlantique , au cap Nord <, sous la ligne ) par une embouchure de 60 lieues de large, après un cours de plus de 1 100 lieues y durant lequel il reçoifr les fleuves VUcaial ^ VApurimacy leLanricochaouy nou- veau Maragnon « qui a 1100 lieues de cours; le Napoy le Putumayo , Vinpuro y le grand Negro ^ la Madeleine ^ qui coule au nord de la mer Caraïbe y et la rivière de Saint- François y qui arrose une partie du Brésil j le Parana ; au sud de ce fleuve y la Mendoza y la rivière des Saules y suivie plus avant, au midi> par le Chulclan et le Gallegos ; VOrénoquey dont je donnerai plus bas les détails ; le Cuchivara y le monstrueux Madera y qui comprend le Béni et le Mamorey qui prennent leurs sources dans le Potosi ; VJtenas ; au midi, la Topaiza, le Shingii, et un nombre prodigieux de rivières consi- dérables et navigables , tandis que son cours se joint avec la (grande rivière du Brésil appelétt la Tocatinas. Après que le ]\!Iaragnou a reçu le Shingu, Pœil ne 9^ FX.8tTVSS peul plus cl^couvrir sa largeur d'une rive à Pautre. A une profbndenrde io3 brasses ) on ne touche pas encore son fond> et PelFet de la mAvèe s^aperçoit à 200 lieues. Près de son embouchure , le JSTortfs^élève de 12 à i5 pieds de haut , et on entend y k une distance de a lieues vers le cap Nord y à T'embouchure de VArawry , le bruit de cette irruption appelée Pororoca, Avant de se jeter dans la nier du Nord , TAmazone se sépare en deux branches qui forment une île consi- dérable qu'occupent les Topinamboux. Ce fleuve ren- ferme en outre dans son sein ime grande quantité d^iles habitées : il traverse des royaumes plus étendus, répand plus de richesses > nourrit plus de peuples y porte ses eaux douces plus loin dans la mer, reçoit un plus grand nombre de rivières que le JViV, VEuphrate et le Gange. Si ce dercior orne ses bords d^un sable doré y VAmazone charge les siens d^un or pur ; si le Nil fertilise chaque année les campagnes qu^il inonde y les débordemens 4^ VAmazone les rendent fécondes pour plusi|p|rs années , et elles n^ont pas besoin d^autre préparation. Enfin , si VEuphrate arrose un pays jadis célèbre y VAmazone promène fièrement la masse énorme de ses eaux à travers les contrées les plus fertiles du monde y où jadis habitaient ces illustres Amazones, desquelles ce fleuve a reçu le nom. Le second fleuve est le Rio de la Plata ( le fleuve d'argent ) : il a plus de 800 lieues de cours sur 20 et 3o de large. Ce fleuve , après avoir été augmenté parle Paraguay y le Pilcomayo , la Parana , VUrucuayy le Tercero , le Vermejo y le Salado y la rivière Cauca y et un grand nombre de forts courans , se décharge dans rOcéan avec une telle véhémence , qu^il adoucit *•/ ê Tâcreté det eànx de la mer à' plusieurs' fiéuiéi^ de dis- tance de son embouchure', qiii a Sd liéu'es dé large. Pour se ^ëhdre à Biièn68- Ajrrbs , qiii est à 40 lieues de Pémbbucllttré' de U Plàtft^,'^ C6 fietite est si ' large dans cet endroit I que n'étàî!ir«ièicore qu*au milieu de soii lîl) on perd la terre de riie et on' À'àîrigiiè'un jour entier émédécout^r Vautré bord : oh Vort quelquefois la terré ^ehdàiit quïtti^e jôUrS , sarts qlk^il soit possible d'f ilbdirdér^ à cdusé 'd'tin' ^eut d^oùeâé^ nbînbié Pa/«- përo f' atteiàdil' ' qn*it ^'ttkVétsë' là plaine ' des Pampmt qui a- àu'-dte^à de* 8do libcleit carrées V.etf s^étend depuis le âenyé' )tr8qn^àtix'i^lusieur8 centaines de lieues» Le rio Jaquesila ftbreuTele pays et les habitans du Mûqui'^' et se dirige ensuite Vers là méK Le rio del Norte . depuis les montagnes dd la Sierra y&ràcy k Vest du lac de Timpanogos, jusqu'à son em- bouchure dans la province du nouveau Santader , a Sia lieues de cours : sa largeur est égale à celle du TOKi X. %■ il îf : 98 . , •l'f.^r»» Mississipi. Lts bords^d^ (^ fleure offrent des f uet {nt- tores(}ues : ils sont orneç de beaux peupUera^t d'autret arbres de la zone teinpéjr|é^<^ Le 1^0 del Nq^t(B..a BiA', crues përipdiqt^es comme ^Orénoqne ^ le Mi«cii«sipi |[ et un grand nombre de,.jiviè^s des deux etfutinens^.. Les eaux du grand âeuye.,<^ ^f^ augmentent depuif le mois d^avrii ;, leur crue esjt.aii ,m^;:imnm aM co«ni-. mencemeut de mai: elles baissent i|ur-tou^ depuis lu mois de juin. Ce n^est qu^à Tëpoque.des séçbeFWMes i^%^ \*k\h , et quand la £brc^ du coi^ant est très-pe^te ^^ que les habitans passent le fleuye.^; g\^^y.mont)é8 sur 4es chevaux d^unpJaiUe extrao^^i^aife « qu'a^iEficoil.oii: appelle ctt9aUo,s Çiimbado fef»,P\}nsi»urs perso^ne^; j. montent à-la-fois jet si le cheval prend pied 4^. Aempa, en temps en nageant y on appelle cf mçde , 4^ papsef^ le ûe\iY9 f. passar el rio d Voiapie, , •»in.^.M^; < i Les eaux du rio del NorJte y comme celles ]c|e:lclQr4'> noque et de toutes les grandes rivièiias de, l^Ava^riq^^ méridionale ) sont extrêmement .troubles., Qans^ 1<|« Nouvelle-Biscaye j on regarde.^ comme la çau^ide 'ce phénomène une petite rivière .appflléç ri'ç P«er/o .{.oriviècn «aie ) ) et dont l'embouchur.e est at^ SH,d 4a JNt' ▼ÂIIa de Valancia. M. Tamaron a. 9l^^,çrv^,,cep^dant,qiit lea eaux y sont troubles bien au-oessus àe San^arf^e^ et de la ville de Taos. ;,|;,i^^ .t.uy^ .lu .Vi -^ , ,, : Le rio Colorado a 260 lieués de cours. Ce fleuve,, après avoir , comme le rio del. Norte , ronlé àjr^yers des régions fertiles et tempérées, un v^plume d^eau çqh-, sidérable , va le porter à TOcéan. ^y^ , » • ,; ,«., , \ Le rio Santiago , dont le cours égale celui de TElb^ et du Rhône ensemble ^ fertilise les plateaux à.e Lermay de Salamanca et d# Celaya, et peu| servir au Uanspoit .1 -j«or BB X?AMi&tQU& DU SUD. 9J^ <âes farines ides intendances de Mexico et de Gua»' itoaraafO) vers les cdtes occidentales. Du câté de la Nueva-Granttda y cette paitie des Jjanos y arrosée par le Meta y le Vichada ^ le Zuma et le Guaviare , unit le bassin de P Amazone avec celui de rOrénoque. . Xte fleuve le Guayaquilj après avoir donné son nontf AU gouvernement qu'il fertilise, offre aux babitans do ses bords une quantité innombrable d'excellens pois- sons : on trouve , dans ses eaux , des ties flottantes de 3o pieds de long , nageant au milieu de son courant» et portant de jeunes tiges de iambusuy de pistia stra^ tiotesj de péntoderia , et une foule d'autres végétaux- dont les racines s'entrelaceni; facilement, ^ur la pente: occidentale , ce fleuve prend une teinte d'un jaune abréy puis couleur de café ^ quaild ses eaux sur-tout ont sé- journé quelque temps sur les prairies. 4 La rivière la Hacha se fait remarquer sur-tout par les belles perles y les amétbystes et les pontaureS bril- lantes que ses flots cbarrient à travers un sable d'or. IJAtahapo. y tr^inquille sur sou cours , promène vo» luptueusement ses eaux à travers les oarolinéa et les melastomes arborescens qui ornent séb rives. Le rio de la. Gnira ^ dont les bords ne présentent qu'un terrain aride , et le lit dès. corps insolubles, des minéraux incapables d'altérer la pureté de l'air , étonne, le spectateur par l'étendue de ses débordemens. Le Terni y le Tuamini et le Guainia offrent , au. sortir des prairies , des eaux d'une teinte tirant sur le. café : cette couleur, àl'ombce desmassi& de peupliers^, passe au noir foncé ; mais dans des vaisseaux transpa- rens , elles sont d'un jaune doré. Les flots du Terni et 7* 100 FLEUTB9 du Tiiamini ^ après avoir coulé à travers les palmiers ^ et facilité les moyens d^aller de TOrénoque aux mis» siotis de Rio-Negro , se Jettent dans TAtabapo* -, , " '^ Singularité de POrénoque, Parmi les rivières C^o^e y Alvarado^ Guasacumlca^ léOguanas y Bravo y Gila y Sianco y Mexicano , Salina | Nespa ^ Escapulsaco , Panuco y Tula j Papalotta y Tez-^ cucof TàeotiAuaean y Tapeyacacy Pachuca, Ouantillany et un nombre considérable d^autres , V Orénoque y ctitm livière , ou y pour mieux dire y ce fleuve y prend y dit-on , sa source dans le petit lac d^Ipava y latitude nord 5 degrés , 5 min. ; car ses sources n*ent été visitées par aucun Européen, pus même par un indigène , qui aiteérquelque relation avec les Eupopéens. L'Orénoque, après avoir traversé le lac Parima y reçu le Guaviari y passe au nord y puis au nord-est , jusqu^à ce quM entre dans rOcéan atlantique par un grand Delta qui est vis-à-vis Pile de la Trinité ; mais le principal bras est au sud>e8t de cette ile. Ce fleuve i qui est- joint à celui des Amazones y par le rio Negro y reçoit , dans ixn cours de 900 lieues | W rivière Bianche y ou rivière de Parimay qui rejoint la rivière Noire et le grand courant du MaragnoH ; le Siebay qui coule dans la rivière noire et se joint à une autre qui , dit^n y réunit le Mara» gnono-iecVOrinocD'y la rivière àeKaieta^ une vingtaine dVutres aussi considérables que la Loire y et, entre autres ) la rivière de Caroni y qui s'y précipite avec tant de violence y que le courant du fleuve remonte à plus de 3oo pas vers sa source. L'Orénoque croît pendant cinq mois ^ se maintient 3o jours dans son plus grand accroissement ^ diminue sot DE L^AltéaiQUa DV SUD. pendant cinq autres mois , et reste 3o jours dans ce dernier degré : il emploie ainsi le, cours d'un an à s'éleyer et à descendre gradueUdment ^ marquant ses diverses hauteurs par les traces qu'il laisse sur le» rochers ou sur les arbres qui bordent le rivage. Le gonflement périodique de ses eaux' élève leur niveau de 48 à 5a pieds au-dessus du point où elles sont lea plusbassel! Dans la partie la plus reculée de la Guyane^ à 160 milles (53 lieues un tiers ) de son embouchure ^ ce fleuve , dans les grandes eaux ) a près de i6|2oo pieds de largeur : il inonde les contrées voisines jusqu'à 20 pieds de hauteur pendant plusieurs mois ^ el oblige les habitans à se réfugier dans les montagnes voisines. A leur retour y ils trouvent la terre couverte d'un engiais- fertile ; la nature s'anime de toutes parts } les bestiaux re.viennent dans les plaines qu'ils avaient abandonnées, les crocodiles et les serpens y que l'Orénoque avait couverts de limon ^ soulèvent cette vase et reparaissent à la lumière à travers le peu d'eau qu'elle contient. Ce fleuve se jette avec tant de violence dan& POcéan, qu'il repousse au loin les flots de la mer y et qu'on distingue encore ses eaux douces à plusieurs lieues de son embouchure.. « Lorsqu'on considère l'immense volume d^eau que l'Orénoque porte à l'Océan atlantique y on est tenté- de demander lequel de V Orénoque ^ de VAmatone^ ou de la Plata , est le plus^ considérable. Quand on na- vigue sur l'Oi'éiioque supérieiu' ^ on ariive aux embou- chures du Sodomoni et du Gtfapo ^. où s'élève bien au- dessus des nues la cime sourcilleuse, du Duïda-ry mon» tagne dont la pente méridionale est une savane sans arbres. LVir humide du soir est reu^pU du- paiTam> I02 7ZSUTBS qu^exhale les ananas^ dont le fruit ctor^ brille^ an foin^ au-dessous de la couronne de feuilles d^un Tert bleuâtre. Dans les endroits où les eaux sortent du tapis de ver- dure^ de hautH palmiers en éventail forment des groupes solitaires. A Pouest du Dutda^ commence une épaisse forât de cacaotiers sauTages qn^entoure le Bertholia exceisea y CjBt amandier célèbre j la production végétale la plus vigoureuse des tropiques. Quelques Francis- cains ont pénétré jusqu'à remboucbure du Ckiguiréy où rOrénoque est si étroit y que les naturels , près d» la cataracte des Guarahihes ^ y ont jeté un pont fait de lianes tressées. Les Guaicas^ race d'hommes d'une blancheur surprenante y empêchent le voyageur qui redoute leurs flèches empoisonnées ^ d'avancer plus loin vers VestFJje petit lac couvert de roseaux , d'où te Pi- tara, branche du Mao, tire sa source , a peut* être donné lieu à la source fabuleuse de l'Ot-énoqiie. Sur la chaîne de Parima j on trouve les rivières ^Esquibo et de Maya ^ qui renferment l'e/ Dorado y célèbre par ses grandes masses de talc très-brillant et ressemblant à l'or bruni. Les antres principales rivières et fleuves qui sortent de cette chaîne et de celle de ïa Guyane , sont ) pour le Brésil, le Riacho-Fundo , le rio de Poixe ^ le Milhoverde y le Giguitignogna , qui charrie des diamans j le Rio Janeiro y le Tocantin j Fa rivière des Emeraudes y ainsi nommée par rapport à la grande quantité de ces pierres précieuses qu'on trouve dans ses eaur ; le San-Francisco , remarquable par le trajet considérable qu*il fait sous la terre , après avoir .acquis une. grande étendue. Dans la Guyane y la Berhicty le Surinam^ VAmanoy VAracava^ ^Aretouarjy It rio 3àm€o ^ VQyopoe , VIracouào y le Corentia ^^ VEs:- "^ >B L^MlÊIltQUS DU SUD. lo3 quibof le Démérara , la Zélantle , là Caironi^ lé' Biohio , la Callacalla\ etc. La riviéi'e des Saules ^ grossie des eaux de plusieurs lacs^ traverse une grande partie du Chili f et se jette dans la iiier. La niajestuetiserivière>du Pâràna, après avoir form^ nombre de cataractes, grossit tellement; son cours, qu^un navire , placé au milieu de son courant , ne peut découvrir la terre : un là remonte jusqu^à la ville de V Assomption y à 4^0 lieues de la mer. Cette rivière $ ou plutôt ce fleuve , est parsemée d'îles fertiles , et on trouve souvent sur ses rivages des géodes renfermant un cristal. Le fleuve le Paraguay prend sa source' dans le lac Xarayès » d^tiù il sort sous le nom dé Paraguay ^ qui signifie fleuve couronné ^ parce que le fleiivé d^ou il sort lui foime une couronne : il inonde et ferlitise toiis les ans les terres dans Tespace de plusieurs lieues. C*9st un des plus grands fleuves que Ton connaisse : il est si rapide y qu'il adoucit l'eau de la tner à une très- grande distance de l'endroit où il tombe. S'il perd son nom y en se joignant à la Ptata , il en est bien "dédommagé en le donnant à <:ette immense étendue rde pays , borné à l'orient ' par le Brésil , à l'occident < par le Chili ^ *et au nord' par le fleuve de l'Amazone. Bref, parmi les fleuves de l'Europe qui reçoivent dans leur cours des rivières considérables , on remarque le 'Danube y qui en reçoit 3i ; le Volga , 33 j le Don , S\ le Nieper ou Boristhène^ ao ; et la Dwina ,12. Parmi ceux de rAmériquey le fleuve des Amazones reçoit 60 rivières de la force du AA/xt; l'Ohio, 65, dont 38 considérables ; le rio de la Plata ^ 5o ^ le Missis- tipiy 4^; le fleuve Saint-Laurent ^^ \o* i'( { ê io4 Fi.Evy»f ,' ^ On aurait peine à trouver tn Europe v 4® fleu-v^t qui se rendent immédiatement dans la mer y tandis qu^on en connaît déjà 180 jçn Ax^éiriqvie. Plpsieurs de ces fleuVes et rivières roul^^t ^u^;^aV|le, d^.pr } .^ 1^ vient que beaucoup de jg^ens ga^i|ei]i,t leur , subsistance à laver de Top de rivière* Un homme peut aisément en laver pour un écu par jour ^ sans #e fatiguer» , Le Nouveau-Monde est mieu^i^rrosé que TEurope, çt les habitans 4ù nouvel hémisphère n^ontpâs été forcés y comme ceux d^Europe, d^employer des siècles et des connaissances industrielles pour parvenir seulement à rendre navigables le RAénéy la Seine et la. Ivoire. Ils n'ont pa^ la dpulour de voir leurs rivières se tarir en* fièrement) comme \e Man^anarès à. Madrid j ou ré- duites à un filet d^eaU) comme le CépAisê^ VJtissus d*Athènes^ VEurotas de Sparte, et la Tibre è Rome. I^'Europe a des fleuves dont remboucbure ne va pas sensiblement à la mer et qui se perdent dans les •ableSi comme.le/lAiii} ou qui se précipitent dans les terres , comme le Guadalquivir en Espagne , le Got- fenburg en Suède', et plusieurs autres non moins connus ; d'autres qui se jettent dans des gouffres sou* terrains , sans que Ton puisse en connaître le cours , et qui reparaissent à une certaine distance, comme le Rhône y près du fort de VEolnsflA^Jat frontière de France, L'Amérique o£&e ces mêmes singulantés dans plu* sieurs endroits : le San-FçAncisoo^ au Brésil ,\ en est une preuve ; mais particulièrement entre la Virginie et le MaryJand, où le fleuve,, le. Po^omac; après avoir roulé ses eaux avec fracas à travers les rochers ^s- qu'aux montagnes Bleues , semble;, |fy perdre dans un éuojme gouniç,^ TouUç 1»:$. ;ujvw*i«>? 4e U .prpviHcè; de iPU SB l.\xiB.IQUB SU SUD. 1()5 Cordova , fiu Paraguay y a'écoulent dans le sable ^ à rezception du fleuve le Tercero y qui se )ette dans la JPlata. ■' On voit, à Saint-Domingue ) une montagne très- haute y au pied de laquelle sont plusieurs cavernes y où des rivières et des ruisseaux viennent se précipiter avec fi-acaS) et disparaissent entièrement. On voit aussi , dansT cette ile y une autre montagne y dans le quartier de la Grande Anse y où la Voldro^tê se précipite dans une caverne, et ressort de dessous terre, à. «a lieues de là , pour aller porter ses eaux à la mer. On traverse ce souterrain n^ayant de Teau y dans certains endroits y que jusqu^à Testouiac. Si la plupart des rivières confluentes qui se jettent^ en Europe y dans le Rhône y foritient y avec ce fleuve rapide y des angles droits y pour modérer son cours y celles de TAmérique présentent les mêmes résultats, sur-tout dans quelquesruns de ses fleuves. UDn ob- serve y qui plus est, sur plusieurs fleuves de F Amérique y notamment sur le Alississipiy de ces rivières con« fluentes qui sont de véritables digues y et qui le tra- versent de part en part : en sorte que le fleuve traversé y qui est fort rapide au-dessus du confluent y coule fort lentement au-dessous. Ainsi que le Nil, VAmazant , la PiaAi y le Paraguay y V Orénoque et le Connecticitt débordent pour fertiliser les campagnes qui les environnent, par le limon gras quUls y laissent 3 et y comme les trois autres parties du monde , F Amérique ofha ses débordemens périodique», temporaires et accidentels. '■ V:' .y ::. 10(5 CÀTÀmACTBS. 1 •> CHAPITRE XIII. ""': N Cataractes. Si PEurope peut citer , entre autres curiosités , trois eotaraciet-j à Cayne, à Moth-v/aye et à Rhair-Duc ^ en Galles ) »n« en Ecosse j une en Suède , à Trochûitta ; «TtfMr cataractes , en Finlande , au dégorgement du lac Kiemeaj deux autres près de la Doga ^ formées par la sâvière Vologoda^ en Moscovie; deux cataractes for- mées par le Rhin, à Bikefeld et à Lauffen^ à une demi-lieue de Schaflhouséy en Suisse; une à Isola ^ entre Rome et Naples ; et une formée par la rivière Ye- linO| à la petite ville de Ternyy sur le chemin de Rome j En Amérique , oii Von fait à peine attention aux cataractes qui n^ont que So pieds de hauteur^ on rencontre celle de Passaïcky dans le comté de Mor- ris, aux Etats - Unis. Elle a 72 pieds de hauteur et 35o de largeur. Le mélange de vergers, de parties cultivées et d^objets encore dans Pétat dénature, contribue, avec les beautés de cette chute ^ à en rendre les environs intéressans et pittoresques. Saint- Antoine, —En remontant vers la source du IVlississipi , Ton rencontre la cascade de Saint-Antoine , vers le 4^* degré de latitude. Le fleuve , qui a plus de û5o verges de largeur , tombe perpendiculairement d^environ 4q pieds de haut , et forme une cataracte très- agréable. Au-dessous, las torrens, dans une étendue de 3oo verges, retirent la descente considérablement plus grande, de sorte que| vues à une certaine distance ,. CATAKAGTBS. lOJ léB chiitos paraissent beaucoup pliis élevées quelles ne le sont en eflet. Une petite île d^à-peu-près 4» piods cl« large y et d*un peu plus de long y est située au milieu des chutes ; il y crott quelques ciguës et des arbres d^ornement. A moitié chemin^ entre cette tle et le rivage oriental , il y a un rocher à Tettrémité de la chute et dans une position oblique , de 5 ou 6 pieds de large, sur 3o k ^o de long. Ces chutes sont situées d^une manière particulière, en ce qu^aucun mont ou précipice n^en défend Tappoche, cequ^on ne pourrait peut -être pas dire d^aucune autre cataracte consi- dérable. Le pays d^alentour est d^Ine beauté surpre- nante; ce n^est pas un plateau insipide où fœil ne trouve aucun repos, il est composé de riantes collines couvertes de verdure le printemps et Télé , et entremêlée» çà et là par des bois qui forment une perspective en- chanteresse. A peu de distance ati-dessons des chutes**, est une petite île d'environ un acre et demi, où croissent nu grand nombre de chênes , dont presque toutes les branches, susceptibles de porter un Certain poids , sont chargées de nids d'aigleS. L'instinct prévoyant de ces oiseaux leur a fait préférer cet endroit, comme garanti des attaques de 1 homme ou des animaux , par les torrens qui sont au-dessous. Niagara. — L'on trouveqnatre cataractes danslcfleuv* Saint-Laurent , indépendamment des rapides , des cat,' codes do la rivière de Montmorency, à i5 lieues de Québec , de celle des Cèdres et des Lonceaux , proche de la ville de Montréal ; enfin les faiiieux sauts du Niagara , dont les principaux se trouvent dans le haut Canada. Dans cet endroit la rivière a 6oo verges dé large, efc i 1 1.^ 1.1^ ! \ 108 CATAKACTBI. la chute est de i4* pieds. Entre les chutes ) il y • une petite Ht. Le «a»/c(ui est du côté des Etats>Uuit a i63 pieds de hauteur perpendiculaire ^ sur un quart de lieue de large. Rien ne saurait dépeindre Péton- nement que Ton éprouve en voyant cette énorme masse dVau tomber sur une roche calcaire très • blanche ^ durcie par des particules de sable quartseuz , d^où elle rejaillit à une grande hauteur , chaligée en écumes qui la fait paraître blanche comme la neige. La vapeur qui s^en exhale, élancée en brouillards vers le ciel^ a*aperçoit de cinq lieues y et les rayons du soleil y pro- duisent un superbe arc-en-ciel. Le bruit quVUe fait esttelyqn^A plus de six lieuek il se fait encore entendre comme celui de vingt tonnerres à-la-fois. Il se forme y après la chute du fleuve ^ des tourbillons d^ean si ter- ribles) qu^on ne peut y naviguer qu^à deux lieues de distance. Au pied de la cascade , on trouve des mon- ceaux de poissons et des tas d^anguilles entrelacées les unes avec les autres. Potvotv. — Les chutes d^eau de la rivière Po'wowy dans le Massassuchet , ne sont pas seulement curieuses par elles-mêmes y mais encore par un grand nombre de moulins grQtesques qu'elles animent) et par d^au- tres usines. Ou peut faire les' mêmes observations sur la Pautukit y rivière du Rhode-Island. , Cohoes. — La cataracte de CoAoes, sur la rivière des Mohawks, après s'être fait trois issues de 3oo pieds chaque, semble menacer d'emporter À chaque instaut les restes de la m'ontagne qui s'opposent à sQn cours.. La verdure des arbres ) les fleurs qui couvrent les ro- chers, dont la base a i%o pieds j est remplie d'écume ;. le. lit imrar'nsa qne forme ensuite la livicre ^ dot^t r / .1 fjf t'tt »t»/f ^ '/»**/>• tf. ///,nffr*;f fHt.if^tkH^y 9 >i.y • ita-Uiiit m quart i Téton- le masse ilanche ^ roù elle ëcuine^ I Tapeur le ciel^ il y pro- elle fait entendre ) forme ^ II si ter- lieuet de es mon- Etcëes les urieusea nombre ir dou- ons sur rivière )o pieds instaut cours.. les ro- ^cume ;. y doiik ^yl/z/r r'/Za/r yrr M I t i les eaux i qu'elles n que ce lie qu^on ne fValpc dto Walpi plus rem Tautre) \ cours. D cbent de dans le niasses él propre p( rible^du deipo pie airs, enl ensuite s< le bois , aplatie. Gênes. du Cém brouilla r dans Tes forêt , d( à recevo se i-enoi au bruit se veng< ces lieu: paysage Albai velle - '"5 les eaux réfléchissent Tazur des cienz , rempressement qu'elles mettent à réparer , pai' I^ïur rapidité , le retard que ce lieu leur a fait éprouyer | ofire un ensemble qu^on ne peut se lasser d^'admirer. Walpole, — Le fleuve le Connecticut forme, près de Walpole^ dans le New-Hampshire, la cataracte la plus remarquable. Les rochers , entassés Pun sur Tautre, semblent vouloir arrêter le fleuve dans son cours. D'énormes glaçons, qui au printemps se déta- chent des mdntâgne^} ou qife des torrens charrient dans le Connecticut) s'amoncèlent et forment des masses étonnantes , jusqu'à ce qu'entraînés pat leur propre poids , ils se précipitent , avec un fracas hor- rible, du haut des rochers. La chute du fleuve s'opère de^o pieds de hauteur ; elle fait jaillir Tonde dans les airS) entraîne des arbres, brise les glaçons, et rend ensuite son cours si rapide que le fer y surnage cotnme le bois , pour- peu qu'il of&e une surface étendue et aplatie. - • . Ginessé, — • A l'est de la Nonvelle-York , la chute du Cénesséy qui est d'environ loo pieds, forme un brouillard si fort , qu'il aplatit le sommet des arbres dans l'espace de six arpens. La vue curieuse de cetle forêt , dont la cime ressemble à une vaste table , prête à recevoir le nuage immense de vapeur qui s'élève et se Renouvelle à chaque instant du jour et de la nuit, au bruit des eaux écumantes^ qui ne savent sur quoi se venger de leur chute ) enfin , la verdure étemelle de ces lieux, qu'égaient mille fleurs diverses, rendent ce paysage fort agréable. Alhany. — A trois lieues d'Albany, dans la Nou- velle • *Yor]L , on trouve une belle cataracte qui a I: 60 pieds âe hauteur perpendiculaire } Vont 9 an ; )â con • ' templanty s^égare inTolontairenient arec ses» eaux, à travers les bois qui J^Wtouren t. uistf it Quatre cataractes .imposantes se présentent siir rOhio. Dans Tuue} le fleuve tombe eu masse à 60 pieds de haut^eur; dans une autre^ il. se. partage en trois y pour contourner les rochers qifisâ trouvent dans sou cours ; dans la troisièn^e , il semble encaissé et s^é- . chapper dessous ^ par les côtés , et jaillir au*dessus de», pierres qui barrent son passage; et 4an4 }fk quatrième > c'est un fleuve qui descend majestueusement le long d^un glacis^ au milieu d^i^n bouquet d'arbres. .-yÀMini Smquehannah, >— Lç fleuve de la Susquehannah ^ . après avoir coulé paisiblement dans un lit large et profond, à travers les forêts du comté de Lucern«> rassemble en silence ses eaux , et , s'élançafft au-dessud . d'un massif de granit, il retombe à 70 pieds de pro- fondeur ^ dans une vallée spaçieasq à!o^ '\\ continue à charrier ses flots blanchis dMcume , Jurant un quart de mille, pour les rendre ensuite dans la baie de la Chesapeak. ^ ,Ç^ CAar/estoyvn — On trouve , proche de Càariestàwn j une cataracte dont la beauté surprend et fait frisson- ner le spectateur lorsqu'il voit^% à lao pieds, l'eau se précipiter avec véhémence à travers les rochers , comme si elle voulait entraîner tout dans son torrent. «^ A Richmond , en Virginie , la rivière Saint- Jacques forme plusieurs belles cataractes. ' Près des chutes du Kapahanoc , on a trouvé un bloc de minerai d'or , que les sources de cette rivière ou quclc^ue ruisseau y avait entraîné. Potomack, — Entre la Virginie et le Maryland, le, ftt- Potomaek ofiQre au spectateur une chute de loo pieds de hauteur perpendiculaire, après laquelle ce fleuve va se réunie. au fleuve Shenadoah , s*en sépare , roule set eaux avec fracas, à travers les rochers jusqu'aux mon- tagnes Bleues , où il semble se perdre dans un goufire. lie Tourbillon, — Dans la province de Ténessé , le fleuve de ce nom> après avoir promené ses eaux avant ^ la chute , pendant près d'une lieue , dans «ne largeur d'un demi-mille , se resserre dans un lit de loo verges y s'ouvre un passage à travers la crête extérieure des Apalaches , et s'élan^nt avec furie contre un rbcher ^ tombe à 80' pieds de^|>rofondeur, et forme à sa bascf un vasta tonrbiUon y < qui reimplit d'une vapeur légère toutei l'atmosphère eiKvironnante. , Chaudière, — Près de l'ilé d^Orléans , dànS le Canada ^ ' la riiière Chaudière ^ffr^ une cataracte de plus de 200 pieds de large sur 70 de haut. Les fragmens de rochers qu'elle entraine y et le bruit de* ses eaux écu- mantes^ qui se brisent contre d'autres rochers, forme un speiotade qui inspire à la fois- l'admiration et la terreur*, ■ ^ •.■:..'.!.'.■] Bogota.'^'La. rivière Sùgottt , qui traverse la ville du même nom[> qu'on appelle aussi Santa • Fé , environ 8 lieues avant sa jonc'tion avec la Madeleine , fait une chute verticale de plus de laoo pieds^ sur un vaste bassin de rochers de formes et de couleurs différentes , ceint par un beau tapis de verdure , et par des arbres énormes auxquels pendent des fleurs odoriférantes. tP Amazone,—- h. Tutumhfero yûAn^ un endroit pres- qu'inaccessible , résidence des indiens Xibaros, l'A- mazone, furieuse des obstacles que des rochers de granit opposent à son cours , les noie sous ses flots , et se pré- / lia C AT A&ACT>f. j' cipitant de dessus leurs sommets y fonne les cataractes XYariquisa»i de Patorumi, d^où elles^^lançe k 5^ pieds da hauteur ) emportant dans ses flots écumans les débris des rochers^ui ont cédé à la TÎolerice de «on torrent. Ze ParaHa. — Non loin de la ville de Guayra, le P4i* miM) au 94* degré de latitude ^ oiïîre une cataracte aussi iolposante <)uVztraordinairey et qu^iine suite de torrens écumetixyse préc^itant pendant un espace de la lieues à travers une chaîne de rochersyfl^nne forme > elFrayante et. singulière , renouvellent sans cesse. Le spectateur ^ stupéfait ., restei confondu au bruit' fou- droyant que font ces eaux y qui ^ à mesuré qu'il atance y se précipitent de toutes paris du sommet des i*ochers | éblouissent; ses yeux, par la blancheur de leur écume , et retieiuent «e»sens captifs y par la rapidité de leurs flots.- ■'. ■ ... • Pang<^,r^\jbLauHc^hdy^ ou nouveau Maragnon^ qui a a5o toises de largeur jusqu!à. son arrivée à la. chaîne extérieure des Aiidies> se, trouvant resserré tant d*un coup entre les deux côtés parallèles d^un rocher presque perpendiculaire 9 réduit à aâ t4»iscts de largeàr , et privé de sa rapidité^ au pojnt qu'un radeau né peut > parcourir que deux lieues dans Tespaoe d'environ une heure, se fait une issue à un endroit que les Péruviens nom- ment. Pongo (Porte) y et se préci pitant de 90 pieds de haut y dans un supeibe bassin, il déploie ntajestneu- semeut ses eaux, et les laisse errer ensuite à leur gré , à travers les bois , les prés et les vergers. UOrénoque* — La chain&de Parima , en «'étendant de l'est ài'ouest^ depuis les sources de Guaviarii forme, au nord est de cette rivière, les cataractes vraiment iractes > pieds 18 les le son lel>4i. taracte dite de Micede forme (se. Le if «foii- itance ^ »chers f kume , le leurs )'♦ » ■ 011) qui chaîne it d' un iresque irivé de ircourir I heure y nom- neds de |e9tneu- à leur tendant forme, laiment CA.TA.B,ACTB8. Il3 eHroyables de Maypura et à* Attires y en s^opposant ai^ cours àeVOrënoque^ à 5 degrés de latitude. Là , le lit de ce fleuve est rétr<^ci par des niasses de rochers gigantes- ques , au milieu d^un goutfre où les eaux tour» billotinent. Vis-àrvis Pembouchure du Meta est une énorme roche isolée , que les naturels ont appelée la pierre de patience^ parce qu'on est quelquefois obligé de s' y arrêter deux jours. L^Or^/zo^rr/e, après avoir franchi tous les obstacles qu^il a trouvés sur son passage , vient en- velopper de ses eaux le Mogoté de Cocuyza , rocher de granit de lurme cubique , élevé de 200 pieds , qui porte sur son plateau une forêt de grands arbres , et dont la masse dé[>asse le faîte des palmiers qui Tentourent , ce qui présente une forêt au-dessus d^une autre forêt. L'Orénoque s^ouvre ensuite un passage par le déflli très-étroit du Baraguani. Du groupe des hautes mon- tagnes de Cunavami ^ entre les sources des rivières Sipapo et Ventuari y on voit sortir d'une chaîne grani- tique le Sipapo , le Sariapoy le Cameji , et le Tapazo , qui embrassent en quelque sorte les cataractes du village de Maypurès. Les eaux ^ après avoir renversé une partie du rocher de Kery et d^Oco , creutté à rembouchuie du Joa , dans les montagnes de Cumada- minarif des cavités noirâtres élevées d€ i5o à 180 pieds au-dessus du niveau actuel des eaux; après avoir laissé près d' Uruana un rocher isolé de granit qui présente, à 80 pieds de hauteur , les images du soleil , de \a. lune^ les figures du crocodile et du boa , Creusées sur la sur- face et disposées à-peu-près par rangées , l'Orénoque tombe en une quantité innombrable de petites cascades, au milieu d'un archipel d'îlots et de rochers qui ré- t trécissent tellement le lit du fleuve, large de 8000 pivds/ TOM. I. Q 0 ll4 CATAAACTBS. que souvent il ne reste pas ao pieds de libre pour sa navigation. Dans le Raudal ^ c'est ainsi que les Espagnols nom* ment cette cataracte^ qui descend par plusieurs degrés ou chutes ) les plus difficiles sont celles de Purimêrimi et de Manimi. Leur hauteur est de 9 pieds ; celle du Taparo est de 3o. Le Raudal d*Aturès est entièrement semblable à celui de May pures : il consiste ) comme celui-ci y en une multitude d'îlots « entre lesquels le fleuve se fraye un passage dans une longueur de 3 à 400 toises ; un massif de palmiers s'y élève de même du milieu de la surface écumeuse des eaux. Les plus célèbres degrés des cataractes sont placés entre les Sles èHAvaguri et de Javariveni ^ entre Suripamana et Uira- puri. C'est dans cette solitude que niche le coq de roche de couleur d'or {ptpra rupicola ), l'un des plus beaux oiseaux des tropiques, belliqueux comme le coq do- mestique des Indes , et remarquable par la double crête de plumes mobiles dont sa tête est ornée. Dans le Aaudal de Canucari, l'Orénoque presse , avec un fracas terrible , ses flots tumultueux au-dessus d'une caverne dont les parois humides sont couvertes de conferves et de bissus phosphorescens. Sur la rive droite du fleuve ^ à l'entrée méridionale du Raudal d^Aturès y est la caverne ^Ataruipe , très-célé^bre parmi les indigènes : elle semble avoir été destinée par la nature à servir fie sépulture à une nation. C'est là oik 600 squelettes bien conservés reposent chacun ^an? une corbeille faite avec les pétioles des feuilles ut» pal- miers. Cette corbeille y que les naturels nomment Ma- pires y a la forme d'une espèce de sac carré de la grandeur de l'individu : il ne leur manque ni eûtes 7 i! >tir SA nom* ciegrés nêrimi ille du 'enient ;omnie lels 1« r de 3 même $s plus les iles t Uira- .6 roche i beaux soq do- ^le crête presse y dessus uvertes a rive Raudcl parmi par la tlàoù pal- tMa- de la côtes. U<à ni phalanges. Ce lieu y d*où Ton jouit du plus beau coup- d'oeil possible j est pArsertié dô vanille et autre* fleurs odoriférantes : c*est le seul passage qui comàiu- nique jusqu'à présent k la vallée des Amazones. Mama-rumi, — On cite y comme digne de remarque^ la cascade A^ Mama-rumi (la mère piërte ) dans lo gouvernement de Quito. Les Andes^ aprèsavoir éprouvé^ par mille replis tortueux, la docilité de là rivière Ojibar^ Vxxn de leurs nombreux enfans , voyeut avec surprise cette rivière , après avoir cherché à cacher son cours à travers des arbres très-hauts et très-toufFùs , se préci« piter avec véhémence du haut d'un rocher de 3oo et quelques pieds de hauteur , et déployer , dans sa chute^ une masse d'eau de i56o piedé de large , que reçoit* un Taste bassin dont les bords élevés jprésentent là forme d'une coquille ^ d'où l'éau toinbe pour foriner le canal de la rivière. Le spectateur ne sait ce qu'il doit le plus admirer , de la clarté de l'eau , du volume qu'elle présente en tombant , où de Son épanchement paisible par-dessus les bords du bassin. L'Ojibar y après sa chute , continué sa course dans un lit un peu incliné y sur lequel passe le grand chemin. Juan de Férnandtt, — î)ahs là pluis petite dëS deux îles de Juan de Fèrnandez , on Voit dëSCëtidre des montagnes plusieurs tOirrèns , qiii^ à^rès avoir foiirni différentes cascades assez pittôreéqikés SUr IpS divers rocher** qu'ils parcourent , sé p'técipitehi dàhs la mec avec tant de force } qu'on ëh distingue l'éi^ime à plus de trois lieues. Cul'de-Sac, — - L'ile de Saint-Dohlingue offre plu- sieurs cataractes^ La première es! à l'extrémité de la plaine du Cul-de-SaC} à trois lieues sud du Poct^aur - - ii6 SÀLiirzf. Prince. La rivière^ appelée grande rivière du Cul-de- Sac ) après être descendue du haut des montagnes avee la rapidité d^un torrent ^ se trouve barrée par un ro- cher quartzeux de 60 pieds de hauteur perpendiculaire , et resserrée entre deux montagnes^ dans un lit de 3o toises , d^où elle se déploie en une belle nappe d^eau ) dans un réservoir profond qui est au bas de sa chute y pour de là se rendre à la mer. Asile, — La seconde cascade est formée dans PAsile, par la grande rivière de J^ippes ^ qui s^élance à travers une ouverture de 4^ pieds de diamètre y qu'elle s^est faite dans le roc vif ^ pour tomber à &6 pieds de .hau- teur dans un beau bassin | d^où elle dirige son cours à travers les fbré.ts et les rochers de cette île. Diaprés cette faible esquisse des cataractes de TÂmérique , on doit sentir combien celles de PEurope leur sont inférieures. CHAPITRE XIV. Salines, Je ne m^é tendrai pas sur la quantité de sel que les marais salins de la Caroline j ceux de la Géorgie , et les côtes de TAn^érique du nord .fournissent , ni sur les étangs salés de la Louisiane ^ où la chaleur cris- tallise le sel de manière que les habitans n^ont besoin que de Penlever ; je me contenterai , sans m^arrêter bur les salines de la Floride , de parler de celles de quelques provinces de TAmérique du sud. L^abondance de sel que renferme la Péninsule è^Araya^ qui se prolonge en forme de lagune au sa dei ( SALIITBS. It^ nord-ouest du Cerro de la FeAt ) quoiquVyant été tra- Taillé par les Américains dans les temps les plus re- culés, fournissait) au commencement dû seizième siècle , à Tapprovisionnement des Antilles ^ de Cartha- gène y de Porto-BellOf et au commerce interlope que les Hollandais continuèrent d^en faire jusqu'en i66a. Cette saline, qui jadis arait excité la jalousie des Anglais , des Hollandais et dVutres puissances maritimes y n*a cependant pas donné lieu à rétablissement d^ln vil- lage ou d'une ferme: à peine trouve-t-oU) à la péninsule d'Araya j quelques cabanes dé pauvres Indiens pê- cheurs. La consommation du sel , dit M.Humboldt y s^élevait en 1799 et en 1800 y dans les deux provinces de Cumana et de Barcelone, de ^ à iOyOoo Jhnegas y chacune à& 16 arrobas ou if, quintaux : cette consommation est très- considérable ^ elle donne) en décom[^tant sur là popu- latioii totale 5o,ooo Indiens ) qui ne mangent que très- peu de sel ) 60 livres par individus ; car , de toutes les nations du globe ) les indigènes derAmérique sont ceux qui consomment le moins de sel , parce qu'ils se nour- rissent presque uniquement de végétaux. !Ea France y d'après le calcul de M. Necker ^ on ne compte que 12 à 14 livres; cette différence doit être attribuée k la quantité de sel employée dens les salai> sons. La viande de bœuf salée y appelée Tasajo , et à Saint-Domingue Tasso y est l'objet d'exportation le plus important du commerce de Barcelone. Des 9 à 10)000 fanegas que fournissent les deux provinces réunies y il n'y en a que 3ooo produites par la saline â^Araya'y le reste est tiré des eaux de la mer au Morro de Barcelone^ kPosaelos , à Piritu et dans le golfe Triste* J Au Mexique y le seul Uç salé de Penori'Blaneo foar< nit) par an^ plut de aSooo fanegas de sel pur ( loo^ooo quintaux). La province de Caraccas tiàt belles salines auxëcueils de Los'Rogue*., Celle qui existait jadis dans 1a petite tle de la Toriuga fOii le sol est fortement imprégné de mu* t-iate de soude « 41 été détruite par ordre du gouvernement espagnol , dans la crainte que la saline de la Tortue ne donnât lieu à un établissement stable, qui fa- Torisàt le commerce illicite avec la Terre-Ferme. Le grÀs calcaire d^Araya , autrement l*argile muriit- tifere , endurcie , imprégnée de pétrole et mêlée degypse lamelleux et lenticulaire^ est analogue au jaizthon qui accompagne > en Europe , le sel gemme de Berchtes» gaden,\ et) dans TAmérique méridionale ) celui de Zi- paquiza. Elle ei;t généralement gris de fumée , terreuse et friable; mais elle enchâsse des masrc^ plus solides d^ln brun noirâtre ) à cassure schisteuse et quelquefois conchoïde. Ces fragmens, de 6à 8 pouces de long^ ont une forme anguleuse, LorsquUls sont très-petits , ils donnent à cette argile un aspect porphyroïde. On y trouve disséminées y soit en nids y soit en petits filons y de la siîénitey et , plus rarement , du gypse Jibnuse. Il est assez remarquable que cette couche d^argile , de même que les bancs de se| gemme pur, et le salathon y i en Europe j ne renferme presque jamais de coquilles y^ tandis quie les roches circonvoi&ines en ofKfent en grande abondance. 'ii Four exploiter la nouvelle saline , près delà batterie : d^Arayay on reçoit Teau, 4^ '^ >P^' dans des vasetSy comme aux marais du miJi de la France j mais à Pile de la Marguerite, i^\h& ùa Pampatqr y on. fabrique le n ■ tene sets% SALIVB9. 11^ sel en n'employant que les eaux douces qui ont les- tÎTé Pargile muriatifère. II ne faut pas confondre , comme l'obsenre M. Hum- boldt^ le sel disséminé dans ces terrains argileux , avec celui que renferment les sables des plages , et que Ton bonifie sur les cAtes de la Normandie, dans la baie d'Âvranches et dans beaucoup d'autres parties de l'Eu- rope. Ces phénomènes ^ considérés sous le rapport géo* gnostique, n'ont presque rien de commun. On voit de l'argile muriatiftre au niveau de l'océan, à la PuntO'Araya , à 2000 toises de hauteur dans les Cor- dillières de la Nouvelle-Grenade. Si , dans le premier de ces endroits ^ elle se trouve plac^ an-dessus d'une brèche coquillière très-récente , elle forme au contraire en Autriche y près êUlschol^ une couche puissante dans le calcaire alpin qui , quoique également postérieure à l'existence des êtres organisés sur le globe , est cepen- dant d'une haute antiquité, comme le prouve le grand nombre de rochers qui lui sont superposés. De mémo que le soufre des houilles appartient à des époques de formation très-éloignées les unes des autres, le sel gemme se trouve aussi tantôt dans le gfpse de tran* sitioU) tantôt dans le calcaire alpin , tantôt dans une argile muriatifère , recouvrant le grès coquillier très- récent; tantôt y enfin, dans un gypse postérieur à la craie. Le même auteur a remarqué que , quoique le mu- riate de soude soit fabriqué avec moins de soin à la pé** ninsule è^Araya que dans les salines d'Europe , il est cependant plus pur^ et renferme moins de muriate et de sulfate terreux. lao TR AniTioir. CHAPITRE XV. Tradition. Dans les colonies européennes , un événement pa- raît extréniumeiit ancien f sM remonte à trois siècles y h la décoiiveite de TAmérique. Ce manque de souve- nirs ^ qui caractérise les peuples nouveaux , soit dans )o8 Etals-Unis j soit dans les possessions espagnoles et portugaises ) est bien digne d^attention. Au nord du Hio-Gîlay sur les bt>rds du Missouri ^ dans les plaines qui s^étendent à Test des Andes ^ les traditions ne re- montent pas au-delà à'xxn siècle. Au Pérou ^ à Guati- mala et an Mexique , des ruines d'édifices ^ des pein- tures historiques et des monumens d'architecture at- testent ) il est vrai y Pancieone civilisation des indigènes ; mais ) dans une province entière , on trouve à peino (quelques familles qui aient des notions précises sur rhistoire des Incas et des princes mexicains. L*indi- gène^ comme le dit M. Huniboldt^ a conservé sa langue } son costume et son caractère national: mais le manque de quipos et de peintures symboli(]ues^ la zone ou le climat ^ les productions , Taspect du ciel et du paysage diffèrent totalement de ceux d'Europe \ la différence d'origine ^ d'idiomes , le dédain (pie le colon européen montre pour tout ce qui a rapport aux peuples vaincus j la haine des naturels contre les des- cendaiis de ces conquérans , dont la gloire des armes fut souillée par le fanatisme } la soif des richesses, la cruauté; d'autres circonstances qu'il serait trop long de détailler ^ mais qui ont fait disparaître peu à peu les traditions historiques et religieuses ) finalement U TKABITIOW. >a» cliristianisme , en rappelant à tous les peuples qu'ils font partie JNine niâine fiiinille , a aHaibli le sentiment national en répandant dans les deux mondes les tradi- tions antiques de TOrient et d'autres qui lui sont propitts. Aiibsi observe-t-on que , dans les régions éga- lement éloignées ) les mœurs et les traditions de PEu- rope se sont plus conservéesdans la zone tempérée et sur le dos des niuiitagneséquatorialeS) que dans les plaines de la zone torride , sur-tout lorsqu'il s'agit de portions de peuples d'une même race^ et qui se sont nouvellement séparés. En parcourant le Nouveau Monde , on croit trouver plus de traditions ^ plus de fraîcheur dans les souvenirs de la mère-patrie y partout où le climat per- met la culture des céréales. Sous ce rapport , la Peii- fiylvnnie , le Nouveau-Mexique et le Chili ressemblent à ces plateaux élevés de Quito et de la Nouvelle-Es- pagne, qui sont couverts de cliénes et de sapins. Ainsi que les Athéniens ^ les Arcadiens se croyaient plus anciens que la lune; les Scythes ^ les peuples de la haute Ethiopie et de la Bétique ne voulaient descendre d'aucune autre nation que d'eux- mêmes ou des astres \ les Américains ont la même pré- tention. Les Incas prétendaient descendre du soleil. Les Caraïbes se disaient la seule nation du monde; tous les autres peuples , selon eux, n'étaient que leurs esclaves. Les Achaqites , au contraire , faisaient des- cendre les Caraïbes d'un tigre. Les Ottamaqucs se croyaient issus de trois pierres mises l'une sur l'autre ; les Mapoies ont la mênté croyance ; les Salives se di- sent sortis de la terre ; les Achaques y des troncs d'ar- bres ^ comme les Corinthiens voyaient leurs ancêtres dans des champignons. 122 COQUILX.A.«B^ '"jS, CHAPITRE XVI. Coquillages. ' Les coquilles , les débris de crustacés et de testacées ^ qu^on trouve sur les bords de la mer ou dans IHn- térieur de TËurope y sont de trop peu de valeur pour vouloir Us comparer avec les moules à belle nacre du Chili ; avec les perles y les nacres êHhuilres , de moules ou autres bivalves y et les hurgaws de Magellan , qui passent avec raison pour les plus beaux de Funivers ; avec Vo- reille de mer des enviions de Monterey , surnommée la S'/perbe , dont la nacre est du plus bel orient ; avec les coquillages des Antilles y de Panama y et sur-tout de la Californie , où. la pèche des perles qui se fait sur les pa- rages de cette péninsule et des tles voisines , est plus fertile et plus riche que sur ceux à*Ormas, de Btusora et du Malabar ensemble. finesse de leur émail qu'anime le coloris le plus » éblouissajit : les huttrts nacrées y étaient ancienne- » ment accumulées par monceaux à de très-petites pro« 3> ^ndeurs, et une seule barque y pouvait alors ra- » masser ) de calcul fait, pendant la saison, pour » soixante mille e'cus de perles d^une belle eau et d^une » ^orme presque régulièie. » J^ol>serverai à M- Faw que ce commerce subsiste toujours ) que les résultais n^en sont pas moins satis- faisans ^ et que les perles de la Terre ferme et des iles VOIS d'ui L coQuiLTACv». ia^ voisines ont eu aussi leur célébrité , et jouissent encore d^une certaine considération. L^aronde aux perles abonde sur les bas- fonds quîf s^étendent depuis le Cap Paria jusqu^à celui de la F«/a. L^ile de la Marguerite ^ Cubagna ^ Coche ^ La Punta , Araya et Pembouchure du Rio de la Hacha ^ étaient célèbres au se^^uième siècle , comme le golfe Persiqu»; et Tile '^e T^probane ( Ceylan ) Tétaient chez les Anciens. Les indigènes , malgré ce qu^ont avancé^^ plusieurs iiistoiiens , connaissaient le luxe des perles^ puisque les premiers Espagnols qui abordèrent à la Terre -ferme troutèrent les sauvages paré» de colliers et* de bracelets ; que chez les peuples civilisés du Mexique et du Pérou les perles d^une belle forme étaient extrê- mement recherchées ^ et que} parmi les présens que Montézuma fit à Cortez avant son entrée à Mexico, et que celui-ci envoya à Tempereur Charles- Quint y il y avait des colliers garnis de rubis ^ d^émeraudes et de perles d*une forme régulière ) et qui avaient été pêchées sur les côtes de l'empire de ce monarque mexicain» Cest au3: recherches de M. Humboldt que l-on doit le buste en basalte d'une prêtresse mexicaine, dont la coiffe ressemblant d'ailleurs au Calantiea des têtes d'Isis, est garnie de perles. ^ Au commencement, de la conquête , l'île de Coche seule fournissait i5o marcs de perles par mois. Le quint y que les of^ciers du roi retiraient sur le produit des perles, s'élevait à i5,ooo ducats, ce qui, d'après la valeur des rnétau^c dans ces temps, et d'après l'étendue^ de la fraude, doit être regardé comme une somme très* ' considérable. Jusqu'en i53o, la valeur des perles envoyées en Europe [s'élevait^ année commune^ à II!! 11' 1 H! ■ > ^ V I ia4 coqtjii.]:.aobs. 800^000 piastres. Four juger de riinportance que Ton devait donner à cette branche de commerce h Séville y à Tolède y à Anyers et à Gênes y il Tant se rappeler qu^à la même époque toutes les mines de TAmérique ne fournissaient pas deux millions de piastres y et que la flotte à^Ovando semblait être d'une richesse immense^ parce qu'elle renfermait près de 2600 marcs d'argent. A l'ouest de l'île de Coche y on trouvait la petite ilo de Cubagna y célèbre par la pêche des perles , qui , au commencement du seizième siècle y étaient connues à Séville ) à Tolède y aux grandes foires d'Ausbourg et de Bourges. Des dunes de sable mouvant s'élèvent maintenant sur cette terre ^ uù jadis les premiers colons déployaient un luxe étonnant. ( Humb.^ f^oy. aux Rég. équin, du nouv, contin.^ -? " Indépendamment des perles que les rois Aztèques faisaient pêcher sur les côtes du Mexique y qui s'étendent depuis Colimaf limite septentrionale de leur empire y jusqu'à la province de Soconusco y snr-tout près de Tototepec y entre Acapulco et le golfe de Tehnantepec et dans le Cuitlatecapan , il y avait ^ et il y a encore^ entr'autres coquillages pélagiques remarcjuables y le murex de la côte de Tehuantepec y dans la province d'Oaxaca y dont le manteau transsude une liqueur co- lorante de couleur pourpre , que les Indiennes frottent avec dn coton dépouillé de sa graine pour le teindre en pourpre y et la fameuse coquille du Monterey , qui ressemble aux plus beaux haliotis de la Nouvelle-Zé- lande , et qui sert dans le commerce des fourrures avec les hahitans du Noutka. - -^ » ' «-i^ ^'^ ' ' ""- _ ' "- T„,, qui s'en éi t.^\-'Xf- : T '•>■ -eôUFïKBS. ia5 CHAPITRE XVII. Gouffres, JaQ navigateur , en royageant le long des côtes de l'Àméiique y n'a pas à craindre y comme sur celles d« TËurope y d'être englouti par des tournoiemens d'eau qui absorbent et rejettent alternativement tout ce qui s'en approche y tel que le gouffre d'Euripide y près de la câte de Grèce ^ célèbre par la mort d'Aristote ; celui de Carybde y près de la citadelle de Messine y où plus d'un Falinure ( pilote d'Ënée y lors de sa fuite de Troye ) a été entraîné sous la mer durant l'espace de plusieurs milles y et n'est venu surnager que vers le rivage de Taurominium y aujourd'hui Tavormina'y le trou de Montluçon y proche de l'île de Rhéy qui met en pièces les vaisseaux qui cèdent à son attraction ; le gouffre de Maëstrotm y sur les côtes de Norwège ^ ayant ao lieues de circuit ^ qui absorbe pendant six heures Veau , les baleines y les navires y tout ce qui est dans son voisinage , et qui rejette ensuite pendant six heures tout ce qu'il a englouti* Il n'a pas à craindre , comme sur la côte de Norvège , d'être dévoré par le diable de mer, poisson monstrueux et vorace ; de périr dans les souffrances aiguës qu'oc- casionne le scorpion de mer j d'être arraché du tillac et avalé vif j par l'Aaletus^ serpent marin y dont la grosseur égale celle d'une tonne y et la tête s'élève à plus de 3oo pieds au-dessus delà mer; dont le sperme couvre une surface prodigieuse de la mer, et brûle le cordage qui Ta touché j d'être englouti au fond des eaux y par !• m, l n É;! : m \ 12,6 GOLFES BT MXES H :&OIT ER RAIT éfS kraken , qui a un mille de long j ni d'être mangé par quantité d^autres monstres marins ^ plus redoutables et plus voraces que le requin d'Amérique y qui n'a jamais ' osé attaquer y dans aucun temps ^ un frêle canot de pêcheur. Dans la rade de la Guira et de Sainte-Marthe , ils ne fout aucun mal à ceux qui nagent près des côtes ; ils les touchent méme^ sans jamais les attaquer. CHAPITRE XVIIÏ. • Golfes et Mers méditerranées de l'Europe, En sortant du golfe qui se trouve sur les côtes nord de la Russie , entre la terre des Samoièdes et les terres > de la nouvelle Zem bie ^ l'océan forme le petit golfe da Kara, Après le détroit «le Vaigats y dans un espaça d'environ i loo lieues^ on trouve peu ou point de golfes ou de détroits. L'océan forme un lac connu sous le nom de mer Blanche ^ qui reçoit douze ou treize rivières considérables y suffisantes pour l'entretenir. Après avoir suivi les côtes de la Laponie et de la Norvège , il forme ^ du midi au nord ^ une espèce de lac de 3oo lieues | nommé la mer Baltique y dont le golfe de Bothnie en est la continuation. Il est entretenu par pins de quarante fleuves ou rivières qui viennent de V Allemagne , de la Pologne y de la Livonie , de la Finlande ^ de la Suède et de la Laponie, Cette mer a en outre deux autres golfes j celui de Livonie , et celui de Finlande qui s'étend jusqu'à Saint- Pétersbourg y et communique au lac Ladoga, et méma au lac Onega , lequel enfin , par le fleuve Oaéga> com- munique à la mer Blanche. L^océan forme un grand golfe appelé mer àfAlte* magne \ celui-ci y après avoir fait plusieurs détroits entre les côtes de V Ecosse ^ celles à*^Ilemagne et de Hollande^ forme , entre la France et V Angleterre j une espèce d« canal appelé la Manche ou le Pas de Calais , lequel finit au golfe de Gascogne ^ qui n'est pas éloigné du grand golfe de Biscaye , si terrible pour les naufrages. Entre le cap Prior et le cap Finistère ^ on ren- contre le bassin de Ferroly qui sVnfonce très-avant dans les terres , à travers les lochers. Entre les terres d'A- frique et celles du Portugal , on voit un grand golfe au milieu duquel est le détroit de Gibraltar ^ à travers lequel POcéan s'est précipité pour former la Méditer" ranée et le golfe de Venise y qui s'étend à près de 900 lieues; XEuripe, qui n'est qu'un détroit de l'Ar- chipel ^ qui sépare l'ancienne Bëotie de l'île d'Eubée y aujourd'hui Négrepont; la mer de Marmara ^ qui a 5'q lieues de long , sur 8 ou 9 de large j la mer Noire ^ ou le Pont-Euxin y qui a 25o lieues de long y sur 100 do lacge^ «t la. mer è^Azofy ^ui a environ 1 00 lieues de longueur, sur aS de large. Ces mers pourraient être considérées comme de grands lacs. Toutes les baies et mers méditerranées de l'Europe ^ comme la mer Baltique , la Manche , celle du golfe de Gascogne y la. Méditerranée ■çvo^vevaent 6\ie\ et toutes celles de V Amérique orientale , comme la baie de Baffin , la baie ctHudson , le golfe du Mexique y ainsi qu'une multitude d'autres , sont dirigées Est et Ouest y par rapport aux deux cuuraus principaux qui traversent l'océan d'orient en occident , et du nord au midi : ou pour parler avec plus de précision , les axes de toutes les ouvertures de la terre dans l'ancien et le '''■,!' laS GOLFES ET MERS M ^DIT E A R A M ic S nouveau monde ^ sont perpendiculaires aux axes àa ces courans généraux^ en sorte que leur eailionchura seulement en est traversée , et que leur profondeur nVst point exposée aux impulsions des mouvemens généraux de la mer. "*? . ' CHAPITRE XIX. Golfes et Mers mécUterranèes de V Amérique. Dans le nouvel hémisphère , l'Océan forme un large détroit entre l'île d'Irlande et le Groenland. Entre la côte occidentale du Groenland et la terre du Labra- dor j ^'Atlantique forme un vaste golfe , au fond du- quel est une grande mer méditerrannée , la plus froide de toutes les mers. En suivant ce golfe au nord , on trouve le large détroit de Davis , conduisant à la mer Christiane , terminée par la baie de Bajfîn, d'où l'on ne peut sortir que pour entrer dans l'immense Baie d*Hudson. C'estlà que se trouvent ces fameuses baleines du Groenland ^ qui ont de loo à 120 pieds de long ; au milieu du corps , 4^ ^ ^^ pieds d'épaisseur ^ et qui fournissent ; suivant leur grosseur^ de 40 à 80 barriques d'huile. Le golfe immense nommé baie (THudson , est quatre fois plus grand que la mer Baltique 5 il commu- nique avec l'Océan par les trois détroits à'Hudson, For- bisher et Bertrand. La partie occidentale se nomme baie de Balkan ; et la méridionale , baie de Saint- Jacques. ' • ' Dans toutes ces mers , le flux et le reflux est très- considérable f tandis que dans les mers méditerranées de l'Europe j il n'est presque pas sensible. En revetiant de la mer Christiane par le détroit d'Hudson , on trouve au nord plusieurs grandes tles séparées par des détroits où Ton n^a encore pu pé- nétrer; et au sudj la Terre de Labrador y au pays des Esquimaux y dont la câte la plus occidentale est séparée de l'île de Terre-Neuve par le détroit de Belle' Isle. Ce détroit conduit au grand ^{Aïe à^ Saint- Laurent, au fond duquel est un petit bras de mer fort avancé dans les terres. Entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse on trouve la baie de Fundi^{\ïx\ s'étend à 5o lieues dans les terres. La marée y monte depuis quarante jusqu^à soixante pieds. Au sortir de ce golfe, qu*on appelle aussi golfe du Canada , et en suivant la côte SHAcadie , on trouve un petit golfe appelé la ha, de Boston. Depuis Pîle de Terre-Neuve (qui paraît avoir fait autrefois partie du Labrador) jusqu'à la Guyanne , dans l'Amérique méridionale , l'Océan fait un golfe de 5oo lieues d'en- foncement jusqu'à la Floride, terminé par le grand golfe du Mexique. Depuis la Guyanne ^ où se trouve rembouchure du fleuve de FOrénoque ^ jusqu'au cap Saint-Koch , où la côte se recourbe vers le sud-ouest y il n'y a rien de remarquable que l'embouchure du fleuve des Anra-s zones y qtà forme une espèce de golfe au milieu duquel est l'île de Caviana, La baie de Tous les Saints est un petit golfe de rOcéan qui a 5o lieues de profondeur dans les terres ^ du sud au nord j il est très - fréquenté par les navi^ gateurs. Entre l'île Sainte - Catherine et le Brésil il existe un TOM. I. # - i! I I! I t i! iij l3o GOLFKS BT MBKS M^UITBR R A N JÉES bras de mer très-étroit , remarquable par la pêche des baleines , dont on prend y au mois de juillet et d^aoAt y à-peu-près 5oo , qui , à raison de 3,ooo liv. chaque ^ rapportent aux habitans i ^Soo^ooo liv. A Temboucliure du fleuve de la Flata , la mer forme un petit bras qui remonte jusqu^à loo lieues dans les terres. C'est en ce lieu que la Plata forme ce vaste golfe , borné au nord par le cap Sainte-Marie , et au sud- ouest , par le cap Saiut-Antoine. A rextrémité de l'Amérique y l'Océan forme encore une es|)èce de golfe terminé par la Terre de Feu y dans lequel sont les îles Malouines ou Falklaud. L'île de Fepy est éloignée d'environ 80 lieues à l'est du cap Bli^nc , sur la côte des Fatagons et des îles Malouines , situées proche du détroit de Magellan. Au fond de ce golfe est le détroit de Magellan , le plus long de tous les détroits qui séparent le continent d^avec la Terre d« Feu; au-delà est le détroit de le Maire , qui est le plus court et le plus commode ; enfin le cap Horn , qui est la pointe delà Terre de Feu et de l'extrémité de l'Amé- rique méridionale. Les îles d'Yorck sont situées entre Kings-Bay ( baie du Roi ) et le cap Victoire, y à l'extrémité sud du Chili , proche du détroit de Magellan. Le long du Chili et du Pérou , près de l'équateur y l'Océan y qu'on appelle alors mer Pacifique y forme lo golfe de GuyaquiL Après l'équateur, cette mer forme un grand golfe depuis le cap Saint-François jusqu'à Panama ^où est le fameux isthme y qui , comme celui de Suez y en Afrique y empêche la communication des deux mers. Entre les terres de la Californie et le nouveau Mexi- le des août , aque , forme Lns les golfe , il sud- encore Feu, l. L'île du cap )uines y 1 de ce de tous ?erre d« le plus qui est TAmé- ( baie Chili , liateur , >rme lo forme jusqu'à le celui ion des Mexi- nx i.\mé&iqvs. i3l que , la mer fait un bras de plus de 200 lieues de long , appelé la mer Vermeille. On ne connaît pas assez les terres situées au-delà du 4^* degré de latitude nord , découvertes par Drake , et appelées par lui la Nouvelle* Albion , au nord de la Californie , pour pouvoir fixer an juste les golfes que la mer peut y avoir formés. Dans la Nouvelle-Hanovre , on trouve le détroit de la ReincCharlotte y dont la continuation forme le détroit de Johnston et le grand détroit de Repian y qui sépare l'île de la Reine-Charlotte y du Duc d*York y de Geor- ges III et de V Amirauté y de plusieurs petites îles y qui entre elles et la terre forment de petits bras de mer. Le détroit de Chrétien et du Prince Frédéric , sont entre ce groupe d'îles et l'île de l'Amirauté , que le détroit de CAafa/n sépare au levant de l'Archipel de Georges III y qui à son tour est séparé à l'Occident de la Nouvelle- Norfolk y par le Cross-Sound ( détroit de la Croix ). Bntre le Sj^ et 58* degré de latitude septentrionale , on trouve la baie de Bristol, Alors la côte s'étend au nord*ouest jusqu'à la pointe la plus occidentale de l'A- mérique , nommée le cap Saint-Galles y sous le 66^ de- gré de latitude. Elle forme avec le cap d'Orient , situé en Asie , un détroit qu'on a appelé détroit de Bherrings ou de Cook, Ces divers pays embrassent une étendue de 400 lieues. On conviendra avec moi que l'Amérique est loin de le céder à l'Europe , pour le nombre , la profon- deur et la largeur de ses golfes et de ses mers médi- terranées ; que le pôle austral ofïre une étendue de mer beaucoup plus grande que le pôle boréal } en£n que les mers les plus vastes et les plus profondes sont plus voisines de l'équateur que des pôles. 9* lùZ GOLFES ET SIBRS M â D I T IR R A V À BS Si PEiirope voit les eaux de la mer se glacer aunorH de son continent , rAméiique voit la mèr se glacer à rextiéiniti de sen parages septentrionaux et méridio- naux : et si l*£urope , sur la côte de la Norwège , oppose aux flots de TOcéan une défense en rochers de 3uo lieues de longueur , TAmériqne , le long des, eûtes du Brésil ) lui en présente une de mille li«ues de long. L'Europe entière n^ofTre de mouillage vraiment ex- traordinaire y sous le rapport de sa position avancée dans les terres^ que le vaste bassin du Ferrol. Ou dirait que cette passe étroite et tortueuse, par laquelle les vais- seaux entrent dans le port j a été ouverte ^ soit par Tir- ru ption des flots , soit par les secousses répétées des treniblemensde terre les plusyiolens. Dans le Nouveau- Monde , sur les câtes de la Nouvelle-Andalousi^') la Lagiina del Obispo ( le lac de TEvêque ) offre exac- tement la même forme que le port du Ferrol. J\'n pourrais citer d^autres \ je me contenterai dépar- ier du vaste goHe de Cariaco , où la chaîne des Alpes calcaires du Bergantin et du Tataraqual se prolonge de Test à l'ouest , depuis la cime de Vlmpassible jusqu^au portde Mochima et au Campanario, La mery dans des temps reculés , parait avoir séparé ce lideau de mon- tagnes de la côte rocheuse d'Araya et de Maniquarez. Le vaste golfe de Cariaco est dû à une irruption pé- lagique y et Ton ne saurait douter qu^à cette époque les eaux ont couvert . sur la rive méridionale , tout le terrain imprégné de muriate de soude que traverse le r^o Manzanarez, Il suffit de jeter un coup • d'œii sur le plan topographique de la ville de Cumana , pour prouver ce fait ^ aussi indubitable que Taucieu séjour DE L^A Ml&niQU Et l3.^ de la mer dans le Hassin de Paria , à"* Oxford t^ï do Rome. Une retraite lente des eaux a mis à sec cette plago étendue ^ dans laquelle s^élève un groupe de mon- ticules ) composé de gypse et de broches calcaires , de la formation la plus récente. La mémoire de cette grande révolution s'était conservée chez les Indiens jusqu^à la lin du i5« siècle. A l'époque du troisième voyage de Christophe Colomb , les Indiens en par- laient comme d'un événement récent. CHAPITRE XX. Des Courans , et des Iles qui s'opposent à leurs effets. Dans TAtlantique , cette vallée profonde qui sépare les côtes occidentales de l'Europe et de P Afrique des cdtes orientales du nouveau continent , on distingue une direction opposée dans le mouvement des eaux. Entre les tropiques , sur-tout depuis les coter du «S^- négat jusqu'à la mer des Antilles , le courant général et le plus anciennement connu des marins , poite cons- tamment d^orient en occident. On le désigne sous le nom de Courant équinoxial. Sa rapidité moyenne y correspondant à différentes latitudes j est à-peu-près la même dans PAtlantique et dans la mer du Sud. On révalue à 9 ou 10 milles en 24 heures. Dans ces pa- rages, les eaux courent vers Touest avec une vitesse égale au quart de celle de la plupart des grandes rivières de TEurope. Dans le canal que PAtlantique a creusé entre la Guyanne et la Guinée y sur le méridien de 20 ou 2S IH '■i\' >34 I)B8C0vm,AllSy degrés I depuis les 8 ou 9 jusqu^aux a ou 3 cle latitude boréale j où les tents alises sont sourent interrompus par des vents qui soufflent du sud au sud-ouest , le courant équinoxial est moins constant dans sa direc- tion. Vers les côtes d*j4/n'que fUs vaisseaux se trourent entraînés au sud-est j tandis que vers la baie de Tous les Saints ^ et vers le cap Saint' Augustin ^ le mouve- ment général des eaux est masqué par un courant particulier. Il porte depuis le cap Saint-Rock jusqu'à nie delà Trinité dans le nord-ouest y avec une vitesse moyenne d'un pied et demi par seconde. A 600 lieues des eûtes de \* Afrique ^ les vaisseaux d'Europe destinés aux Antilles ^ trouvent leur marche accélérée avant qu'ils parviennent à la zone torride. Plus au nord , sous les 28 et 35 degrés , entre les pa- rallèles de Ténérijfe et de Ceuta , par les 4^ et 4^ degrés de longitude , on ne remarque aucun mouvement constant ; car une zone de 140 lieues de largeur sé- pare le courant équinoxial ) dont la tendance est vers l'occident j, de cette grande masse d'eau , connue sous le nom de Gulf-Stream ^ ou courant de la Floride ^ qui se dirige vers l'orient , et se distingue par sa tempé- rature singulièrement élevée» Le courant équinoxial pousse les eaux de l'Océan Atlantique vers les côtes habitées par les Indiens Mos- quitos et vers celles d'Honduras. Le nouveau continent, prolongé du sud au nord y s'oppose comme une digne à ce courant. Les eaux se portent d'abord au nord- ouest ; et passant dans le golfe du Mexique , par le détroit que forment le cap Catoche et le cap Saint- Antoine , elles suivent les sinuosités delà côte Mexi- caine y depuis la Vera-Crux jusqu'à -l'embouchure du me saus KT DES II. ES QUt s'oPPCSKWT A LVVKS EFFETS. I 35 rio del Norte ^ et de là aux bc^ches du Missiasipi et aux bas-fonds situés h. Touest , de Pextrémilë atutrale de la Floride. Après ce grand tournoiement à roiiest ) au nord ^ à Test et au sud , le courant se porte de nou- veau au nord | en se jetant avec impétuosité diins le canal de Bahame. Au débonqueriient du canal de Ba- hame^ sous le parallèle du cap Cannaveral ^ le GuU- Stream^ ou courant delaJ'/or/â^e,sedirige au nordcst. Sa vitesse ressemble h celle d'un torrent *, elle est quel- quefois de 5 milles à Phcure. Sa vitesse diminue vers le nord } en marne temps que sa largeur, qui n'est que de i5 lieues entre le Cayo Biscaino et le banc de Bahame , augmente ) et que les eaux se refi'oidissent. Sur le parallèle de Charlesto'wn y vis-à-vis du cap Henlopen , la largeur de ce courant est de 4o à 5o lieues. Sa tapidité atteint ^ ou 5 milles par heure j là y où la rivière est la plus étroite^ elle n'est que d'un mille en avançant vers le nord. Sur le parallèle de New- York et â'Oporto , la température du Gulf-Stream égale pnr conséquent celle que les mers des tropiques nous of« frent par les 88^ degrés de latitude , c'est-à'dire ^ sur le parallèle de Porto-Rico et des lies du cap Vert. A l'est du port de Boston et sur le méridien d!' Hali- fax, sous les 4'i degrés 25 milles de latitude et les 67 degrés de longitude , le courant atteint près de 80 lieues marines de largeur. C'est là qu'il se dirige tout d'un coup à l'est; de manière que son bord rase l'extrémité du grand banc de Terre-Neuve , que M. Volney appelle ingénieusement la barre de l'embouchure de cet énorme fleuve marin. Depuis le banc de Terre-Neuve , ou depuis les 5a degrés d« longitude jusqu'aux iles Açores ^ le Galf- n l36 DBS CODRAVS) Stream continue à se|. porter vers Test et Test-sud-est. Cette distance est le double de la longueur du cours du fleuve des Amazones ^ depuis Jaën ou la détroit de Manseriche au Grand-Para, Sur le méridien des îles de Corvo et de Flores ^ les plus occidentales du groupe des Açores y le courant occupe 1 60 lieues de large. Far les 33 degrés de latitude y le courant équinoxial des tro- piques se trouve extrêmement rapproché du Gulf- Stream. Dans cette partie de Tocéan , on peut entrer , dans un seul jour , des eaux qui courent vers Touest ^ dans celles qui se portent au sud-est ; ou à Test sud-est. Depuis les Açores ^ le. courant de la Floride se di- rige vers le détroit de Gibraltar^ Tîle de Madère el 1« groupe des îles Canaries. Au sud-est de Tîle de Madère y Von peut poursuivre le courant dans sa direction au sud-est et au sud-^d- est , vers les câtes de TAfrique ^ entre le cap Cantin et le cap Boj'ador. La température des conrans diriges deVéquateuraux pâles ) et des pôles à Téqnateiu'^ forment des rivières chaudes y comme le Gulf-Stream '^ ou froides j comme le courant du Chili ^ au milieu des eaux immobiles da Tocéan. Dans ^ Atlantique ^ comme dans la mer du Sud y lorsqu^on change de latitude et de longitude à« la-fois; les eaux ne changent souvent pas d^un degré de température sur des étendues de plusieurs ntiUiers . de lieues carrées \ et dans l'espace compris entre le a3" degré nord, et le ojf sud, cette température des mers est presque entièrement indépendante des variations qu'éprouve Patmosphère. Pour voir combien peu "air influe sur la température de Timmense bassin des mers ^ voyrz} dans les journaux de route ^ riudication BT Dss Îles qui s^ofposewt a. lku&s zffxts. tSy de la chaleur de l'atmosphère à celle de la chaleur de Vocé&xif par M. Humboldt. ( Voyetge aux régions équi» noxiales du nouveau confinent, La nature , en formatit les baies y n*a eu .pour but que de les soustraire à la yiolence des courans ^ et d^en faire un asilo paisible. Cest à cause de la tranqiiillité des baies , comme Tobserve M. Bernardin de Saint-Pierre ^ que tant de vaisseaux y vont chercher des xnonillages y et cVst pour cette raison quMle a placé dans leurs Ibnds les embouchures de la plupart des fleuves j afin que leurs eaux pussent se dégorger dansPOcéan^ sans être repercutées par la direction de ses courans. Elle a employé ces mêmes précautions en faveur des moindres rivières qui s'y jettent. . " La nature a varié «^ Tinfini ces moyens de protection , sur- tout dans les tles qui protègent elles-mêmes le con- tinent : par exemple , elle a environné Vile de France d^un banc de madrépores y qui n'est ouvert qu^aux endroits où se dégorgent les rivières de cette île dans la mer. Plusieurs des Antilies sont défendues par des forêts de mangliers qui croissent dans l'eau de la mer , et brisent la violence des flots en cédant à leurs mou* vemeus. C'est peut-être à la destruction de ces fortifi* cations végétales qu'il faut attribuer les irruptions de la mer, fréquentes aujourd'hui dans plusieurs îles y comme dans celle de Formose. Il v en a d'autres qui sont de roc tout pur, et qui s'élèvent du sein des flots , comme de gros mâles j tel e&t le Maritimo dans la Mé- diterranée j d'antres volcaniennes , comme Mile de Feu , piès du cap Vert. Plusieurs autres semblables dans la mer du Sud , s'élèvent comme des pyramides avec des feux à leurs sommets } et servent de phares aux ma- l38 BSS COtTRAirS} telots pendant la nuit, par leurs feux^ et le jour par leurs fumées. Les îles Maldives^ sia nombre de 12000^ où Ton peut- aller sur beaucoup d'elles en sautant d'un bord à l'autre, sont réunies par treize atoUons ou archipels. Ils s'étendent à la file les uns des autres , depuis le 8* degré de latitude septentrionale , jusqu'au 4* ^^ latitude méridionale , ce qui leur donne une longueur de 3oo de nos lieueS de a5 au degré , et sont séparés entre eux par des canaux profonds qui vont de l'est à l'ouest, et qui présentent plusieurs passages au courant général de la mer des Indes ^ qui y passe et repasse deux fois par an. Quoique l'Afrique occidentale soit bordée d'un long banc de sable, où se brisent perpétuellement les flots de VOcéan atlantique ; quoique le Brésil , dans tonte l'étendue de ses côtes, oppose aux vents perpétuels de l'est et aux courans de la mer , à la distance du rivage d'une portée de mousquet , une longne bande de rochers de plus de mille lieues de longueur , d'une vingtaine de pas de largeur à son sommet , et d'une épaisseur inconnue à sa base; quoiqu'enfin la câte de Norwège, qui a près de Soc lieues de longueur , pré- sente une défense à -peu-près semblable à celle du Bré- sil > cela n'empêche pas la nature d'avoir protégé ces rivages par une multitude d'îles grandes et petites. L'île de Caviana, située au milieu de l'embouchure «lu fleuve des Amazones, vient à l'appui de cette assertion, que, pour assurer le cours des fleuves et sur-tout pour protéger leur embouchure , la nature a multiplié les îles aux embouchures des fleuves les plus exposés .à ces deux inconvéniens , comme à celle de (i'\ -« £T DES ÎLES QUI S^OPÏOSBKT A LEURS EFFETS. iS^ FAmazone j toujours battue du vent d^est , et située à une des parties les plus saillantes de VAtr jrique. Les îles y sont en si grand nombre j et forment entra elles des canaux qui ont des cours si diffère ns , quMl y a telle de leur ouverture qui regarde le nord-est, et telle autre le sud-est } et que de la première à la dernière il y a plus de cent lieues de distance ; aussi trouve-t-on) à Textrémité du grand courant oriental de la mer des Indes y Tile de Madagascar j qui pro- tège TÂfrique contre sa violence. Les îles de la Terre de Feu défendent de même Textrémité australe de TAmérique , au confluent des mers occidentales et orientales du Sud. Les archipels nombreux de la mer des 7 !es ^ et ceux de la mer du Sud, se trouvent vers la ...-■(■ eu aboutissent les deux courans généraux des mers australes et septentrionales. C'est encore avec des îles que la nature protège Touverture des baies et des mers méditerranées. UAîI' gîeterre , M Ecosse et VIrlande couvrent celle de la mer Baltique ; les îles Welcome et de Bonne-fortune ^ la baie d^Hudson \ Pile de Saint-Laurent ^ Pentrée de son goliè ; la chaîne des îles Antilles , le golfe du Mexique ; ^es îles du Japon y I^ double golfe formé par la presqv^ile de Gorée avec les terres voisines. Tous les courans portent dans les îles , parce qu^elles sont placées au foyer des révolutions de POcéan , et même de Patmosphère ^ afin d^en affaiblir les effets ; cVst par cette raison que la plupart d^entre elles, comme les Açores ^ les Bermudes y Pîle de Tristan SHAcunha y etc. y sont fameuses par leurs grosses mers et par leurs coupa de "vents ; elles sont dans des positions à-peu-près sera- blables à celles des caps, qui sont aussi tous célèbres fv ï! il 1 "ii f^O DES COURAIfSf ^ par leurs tempêtes, connue le cap 'Finistère , à Textré- ^ité de l'Europe y le cap de Bonne- Espérance , à celle ^e TAfrique ; le cap Horn , à celle de TAmérique. C^est Je là qii^est Tenu le proverbe marine doubler le cap^ pour dire surmonter une difficulté. Aussi Christophe Colomb , à &on retour de son pre- mier voyage , étant sur le point de périr dans une tempête au milieu de TOcéan atlantique , sans pouvoir apprendre à TEurope , qui avait méprisé si long-temps ses services et ses lumières y quHl avait trouvé un Nour Teau-Monde , pen8a*t-il k tirer parti des courans de la mer j en renfermant Thistoire de sa découverte dans un tonneau quUI abandonna aux flots , espérant quMle «rriverait tôt ou tard sur quelque rivage. Une simple bouteille pouvait la conserver des siècles à la surface des mers , et la porter plus d'une fois d'un pôle à l'autre. Depuis y l'on a remarqué que les débris de la plupart des naufrages dans l'Océan atlantique sont )etés sur les côtes des Adores ; qu'il en arrive de même sur celles dffs Bermudes y des BarbadeSy etc. ; que les graines flu- viatiles de la Jamaïque sont charriées en hiver jusqu'aux Orcades y à plus de io(So lieues de distance , par le flux du pôle sud , et sans doute les graines fluviatiles des Orcades sont portées , en été , sur les côtes de la Jamaïque , par le flux du pôle nord. M. Thomas Pennaut , savant naturaliste anglais , « trouvé en 1772, sur la côte d'Kcosse^ une partie du mât du Tilbury , vaisseau de guerre anglais qui avait brillé près de la Jamaïque. Ces mêmes correspondances doivent régner entre les végétaux de la Hollande et «ceux des Açoresj car dans le combat de mer qui se v^ ST SIS (les qui s^opposbitt a lbvrs bftbts. i4t donna le ii juillet- 1666^ à la vue d^Ostende, où les Hollandais coulèrent a3 vaisseaux anglais , le vaisseau de RennefoTt rencontra' sur les fiés Açores les débris' de ces deux escadre»^ que les courans du nord avaietit charriés en neuf jours , à plus de 2^5 lieues ati sud , sans compter le chemin considérable fait à Touest ^ ce qui fait plus de 34 lieues par jour. CHAPITRE XXI, ,.Xf1:ytri',i Isthmes, L^Europe ne peut se flatter d'ofîrir, comme TAmé* rique à Panama y un isthme tel qu^il n'en existe pas. dans le tnonde entier. Celui de Suez en Afrique no saurait lui être comparé ^ vu la disproportion marquée qui règne entre ces deux isthmes y par des circons- tances tout-à-fait opposées. LHsthme de Suez^ entre la. mer B||>uge et la Méditerranée ). a près de 60 milles ( 20 lieues ) de long , sur 40 milles ( i3. lieues un tiers) c de large , pris à Pextrémité de la mer Rouge \ c'est une langue de terre , où Pou aperçoit aisément que la. mer a coulé dans des temps reculés \ que Neco ^ qui régnait en Egypte , il y a plus de 2200 ans ^ avait entrepris de percer; qu'on pourrait couper facilëmerH^ et qui n'a rien à craindre de l'impuissance de la Méditerranée et de la mer Rouge , qui ne sont guère que ■^' s^ux grands lacs. '»'» *M« L'isthme de Darien ou de Panama a i5o lieues de long y sur 25 à 3o de large dans l'endroit le plus étroit;^ C'ebt une longue chaîne de rochers > dont la hauteur iV 142 ZSTPMS8.' n^est pas encore connue , contre lesquels Pindustrie de rhomme, la fureur de VOcèan atlantique, celle de Fimmense volume d^eau de la mer du Sud, et la furie des tempêtes de Test et de Pouest , ne peuvent rien ; sur laquelle on n^aperçoit aucune marque qui fasse pré- sumer que la mer a coulé dessus, et qui voit sans crainte la rage des élémens et les efforts des deux mers expirer d^eux-mâmes sur ses fondemens de granit. UEurope u^offre que trois points qui présentent des moyens de communication entre deux mers , savoir : le canal de Languedoc j qui unit la Méditerranée à rOcéan ; le Danube , qui pourrait^ avec le Rhin , faire cotnmuniquer FAtlantique avec la mer Noire ; enfin la Baltique, €^\ communique à la mer Blanche, au nord de la Russie , par le moyen du fleuve et du lac Onega , des lacs Ladoga et de Finlande, L'Amérique présente neuf moyens et plus de com- munication ( 'intre deux océans , qui méritent de fixer Fattention des peuples coramerçans du globe )0pour faire communiquer PAtlantique avec la mer du Sud. L'on trouve ces points de partage entre VQunigigah et le Tacoutché- Tessé , et ceux entre le rio Colorado et le rio del Norte, les isthmes de Tehuantepec^ de Nica- ragua^ de Panama et de Cupicaj la rivière de GuaU laga , et le golfe Saint-George ; enfin le ravin de la Raspudura au Choco , par lequel , depuis 1^88 , les bateaux ont remonté de TOcéan pacifique dans la mer des Antilles. Delta, — Si l'Afrique offre un delta , l'Amérique en présente un formé par l'Orénoque ; un autre à l'île de la Trinité , par l'Orinoco ; un autre à la nouvelle TBNTS. 143 Orléans , par le Mississipi ; et quatre Isthmes que j'ai nommés ci-dessus. CHAPITRE XXII. Venu» Je ne parlerai pas des révolutions du globe qui ont opéré y dans la température des climats , des change- mens considérables , que quelques philosophes ont voulu attribuer au refroidissement successif du globe de la terre , paqy que cette partie est trop systématique pour qu'on pflase y asseoir des opinions fondées. Je me contenterai d'observer : lo. Qu'avant le défrichement de l'Europe 9 il y régnait un froid excessif, comme on peut s'en con- vaincre par ce que l'empereur Julien dit dans ses ou- vrages du t:limat de Paris. Je laisse à conclure de ce que devait être celui du nord de la Germanie ; a<>. Que> bien que l'Europe soit cultivée et aussi habitée qu'elle puisse l'être^ le froid y est encore^ excessif dans la majeure partie de son territoire , et même plus sévère que dans le nord de l'Amérique ^ comparativement à l'étendue de ce pays , qui u'esi pasy à beaucoup près^ aussi défriché ^ aussi peuplé que la même portion de l'Europe , et qui est en outre plus rempli d'eau et de forêts que le nord de l'Europe. 30. Que les vents , le long de la côte de la Norwège^ de la Baltique ^ de la Hollande^ de la Manche^ des golfes de Gascogne y de Biscaye ^ depuis le cap Finistère jusqu'à Gibraltar ^ dans la Méditerrannée ^ dans la mer Noire y etc. ^ sont en général plus yiolens et plus dan- ^'#. X i> 144 neutre, gereux que le long des cdtes de rAm^riqne , parce que les eaux se trouvant contenues dans des bassins «}ui n^ont qu^une petite issue et souvent aucune, con< tractent ) par leur agitation y une espèce de mouvement de tourbillon qui bat les côtes et les navires ; tandis que, dans les parages voisins de réquateur« depuis les câtes occidentales de TAfrique jusqu^à FAniérique y ces vents , connus sous le nom de v/ents alizés ou tra- versiers, régnent pendant toute Fannëe ; qne, dans la mer Pacifique , ils régnent également depuis la côte occidentale de PAinérique jusque dans l'Inde , et que, dans les zones tempérées , les vents on^d'autres direc- tions moin« régulières , il est vrai , mais cependant moins terribles , en général , que sur les côtés de l'Eu- rope. Quand on parvient à' la zone 9 où les vents alises sont constans , on parcourt TOcéan de Fest à TouesC sur Une mer calme et paisible , que les navigateurs espagnols appellent le golfe des liâmes , el goHb de las Damas. Dans la traversée de Sainte-Croix à Cumana^ Éomme dans celle è!Acapulco aux îles Philippines ^ les matelots n^ont presque pas besoin de toucher aux ▼oiles. On navigue , dans ces parages , comme si Ton descendait une rivière : il serait même possible de faire le voyage dans une chaloupe non-pontéu. Plus à Touest , sur les côtes de Sainte -Marthe, les marins espagnols désignent les vents alizés, très- frais ; à Carthagène des Indes, parle nom de los Bisotes de Santa Maria -^ et dans le golfe du Mexique, par la dénomination de las Brisas perdds : ces derniers vents sont accompagnés d'un ciel gris nuageux. A mesure qtierron ^'éloigné des côtes de PAfrique^ le vent mollit A<" At plus en pins ; les pdtits calmes qui suririéntient flbnt t'^giilièrement ititerromptis par dets pliénotnènes électriques; pendant que plusieurs hiiàges nij\irè , isolés et ttès-baSf traversent le zénith; la brise fraîchit^ quelques grosses goutte:» dVau toniberit ^ et Forage stf dissipe sans qu\>n ait entendu le tonnerre. SI àiix houfrdsques redoutables dé l'Europe Ton joint le nlistto , qui glace en Provende jusqu^à la moelle des os *, le tent brûlant de TÂftique y que les Itali«us lioniihent sirroco fet les Provençaux Marine^ vent qui dessèche Pintérieui* de celui qui a le malheur de le res-' ])irer, qui oblige leS Siciliens à. se renfermer hermé- tiquement dans leui's tndisons ^ à les arroser d^eau fraîche pour pouvoir resjnrer j qui engendre des fièvres rtiortelles à ISnplèS) en Provence; qui détruisit en une Huit Tarmée Assyrienne, forte de 1 80,000. lltimmeà , que âennachérib conduisait contre Jérusalem ; les vents glacés du nord delà Russie, qui, eh iBia, ahéan- firent en trois jours Pai'mée française, sous les ordresr de Tempereur Napoléon , forte de 3.4o,oôo hommes y la plus belle, la mieux disciplinée et la nnlieux com- fnandéè qui ait jahiais paru daus Punivers ; enfin , las tents qui se font sentir en Russie, dans le gonverne* Inent âH Orhehourg ^ le long de la rivière de \aL*Houral^ qui , dans Une minute j rendent blanc comme la neige' Éelui qui se trouve siTrpi-is par nn dé ses tourbillons r iie doit'Oii pas convenir que PAmérique, sur ce point ,» remporte éïicof-e sur l^Êurope? Heureux pour ce dernier pays ^ àeiïé pas ressentie le soiuffle empesté du simoum , de ce vent africain qui fait mourir stir-le-champ les animaux et lès plantes ; qui enfiitîné avec lui les corps inanimés des oiseau» ■'H 1^^ TXKMBLBSCBirS D B TB«lia, qn*il a spffoqnéb} et les emporte, en traversant le désert brûlant de Berdoa j loin du pays où ils existaient. CHAPITRE XXIII. , Tremblemens de terre. Orages, Eclaira, Famines , etc. Les anciens qui habitaient des parties de la Grèce et de PAsie mineure ^ remplies de cavernes , de crevasses et de rivières souterrain s, pensaient que dans les trembiemeus de terre , des fluides élastiques tendaient k sVchapper de la surface du globe. Ce que Pline a dit de Tutilité des puits et des cavernes > est répété dans le Nouveau-Monde par les Indiens les plus ignorans de Quito ^ au Pérou, lorsqu'ils montrent aux voyageurs les guaicos ou crevasses de Pichincba. Le tremblement de terre qui , le 4 février 17^7^ boule- versa le sol de la province de Quito y ensevelit 40}000 de ses habitans sous les ruines de leurs maisons englou- ties par des crevasses y ou les noya dans des /acs qui se formèrent instantanément, vient à Tappui de Popinion des anciens et des Américains. A la même époque , les habitans des Antilles orientales furent alarmés par des secousses qui ne cessèrent que lors<[ue le volcan de la Guadeloupe y le 27 septembre , vomit de la pierre-ponce, des cendres et des bouffées de vapeurs sulfureuses. ' Pour prouver le danger qu'il y a d'habiter TAmé- riqne y M. Faw cite MJVI. de là Condamine et Bou- guer, qui ont rapporté que dans la province de Quito une montagne^ adjacente à celle du Chimborazo ^ st'écroula subitement. Si ce danger était journalier y OKAOBt^ ibcLAimS) VAMiirBSy etc. 147 continuel , et sMl s^étendait dans fout le Nouveau - Monde , M. Faw aurait raison de se récrier contre Tim* prudence de ceux qui persistent à Phabiter j mais de ce que quelques parties de rAmérique éprouvent parfois des tremblemens de terre qui sont accompagnés de circonstance^ plus ou moin/ effrayahtes y plus ou moins destructives y il ne s'ensuit pas qtie ce malheur soit général et particulier à ce paya; et s'il fallait aban- donner tous ceux qui y sont sujets ) où porter alors ses pas ) puisque V Afrique eX Vjisie tî'eu sont piisexemptes, et que V Europe n'est pas plus à l'abri de ce fléau , que le reste du globe ? En 1726 ,dans V\{t à^ Islande , une montagne très- élevée «^enfonça en une nuit par un tremblement de terre , et fut remplacée par un lac trèll>profond ) et dans la même nuit ^ à une lieue et denbie de cet endroit ^ un ancien lac dont on ignorait la j^rofoindeur, fût tari^ et son fond s'éleva de*^ manière à former un mon- ticule assez haut que l'on voit aujourd'hui. Le tremblement de terre qui a bo'uUversé l'île de Sumbauva , en i8i5,et dont la secousse réisseiitie jusqu^à Batavia , à une distance de ^66 lieues , a été accom- pagnée de circonstances plus affreuses quë tout ce qu'on raconte d'épouvantable de l'Etna et du \ ésuv» y est une preuve cruelle de ce que j'avance. Le 17 mai 1816 , la chute de la motitaghe sur la- quelle éÊÊX située la ville de Vasta , a occasionné des dommages évalués à un million de ducats. Toute la population, forte de cinq mille âmes, s'est réfugiée dans le voisinage^ n'osant plus rester dans une ville qui pouvait à chaque instant devenir tin immense tom- beau. La contrée qui s'est écroulée dans la raev, et 10* l4B TKBMBLBMSVS Bl «immB| celle qui est encore coufert* de cUcombret f itkxl ttht» fÎBrtile et d^une étendue considérable. Oans le canton de Aattenberg | yallée du Bai-Inn «n Autriche 9 la montagne d^ Oberangerberg s'est ébou- lée y le lA mai 1817 ^ dans la vallée, et Ta entière- ment comblée. La sur&ce de dix-buit hameaux a été clérastée) et ne prétente pliis qu^un araat de pierres et de terre glaise. Le terrain fertile , d'une étendue de plus d'une lieue , est aujourd'hui changé en un désert. En ^/i^/«Drr/v y depuis 1048/ jusqu'en iSia, quarante et quelques tremblemens de terre ont fait éprouver à cette Ile les horreurs convulsives de la nature boule- versée. Hommes I bestiaux, maisons^ disparurent. Des pièces immenses de terres lurent converties en lacs, ou changèrent d» place ) des montagnes s'écroulèrent ; et en i8o3^ par la chute du rocher de fVatson^ pi es d*Harwich » on découvrit le squelette d'un animal monstrueul qu'on supposa être le mammouth ; une de •es dents pesait douze livres. JJEcoise et V Irlande ont ressenti un nombre à-peu- près égal de tremblemens de terre , suivis des mêmes résultats. En août 1816, l'Ecosse en a éprouvé plusieurs qui ont renversé des maisons et des églises ( voyez les journaux de ces temps ). ^■ En Norwègej un promontoire appelé Hammert- Ficlds, s'est écroulé tout-à-coupi et a disparu entière- ment s&us les eaux. 4j^ La Suède , la Russie , la Pologne , la Ilo^^rie, V Ai- le magne f le J)anemarckf la Hollande , ont éprouvé et éprouvent encore de nos jours des tremblemcn» plus ou moins violens» La Hongrie en resseitt aussi tous les ans» « f^* - 0&X9S8) écLAimê) VAUtiris, etc. 149 La Franc* elU-méme n^en a pas ëté plu* exempte. Les ruines d« Mediolanun Aukreorum , capitale | du t«raps des Romains ^ du pays des AuUrci Eburotice» | dans le bailliage d^ËTreuz , qii^on a décourertes en i8oa| en sont une preuye convaincante. On voit encore sur la passe gauche de Tembouchure de la Gironde 9 les cheminées de la ville des Oiives qui a sombré sous les flotte de rOcéan. D'après les dépilks de lavfn qu'on a découverts dan 'es Pyrénées et dans les AlfuSj àaxiê les montagnes de V Auvergne , du Viparais y de la i*rO' vence et dans plusieurs vallées de V Apennin , on voii quo tous ces endroits étaient anciennement des volcans eu feii y qui ont dû bouleverser plus d'une fois ce beau pays. La découverte qu'on a faite en septembre 181^ ,, dans les environs de l'antique Nasinm y àe grenailles êù ir^ d^une bagtie en cornaline y sur le chaton de lacjuellc est gravé un oiseau ^ et de sept médailles représentant | 1". Une consulaire fourrée de la famille de Clodius ; a». Une d'argent à l'effigie de Galba ^ couronné de laiii-ier; 3\ Commode , en argent^ à son 8* tribunal) consul pour la â" fois ; 4**. Adrien, en argent, à son S'conp-^lat. 5\ Héliogabale , en billon j 6**. Probus , en petit bronze j ^^. Galien père , idem , viennent à T appui de ces faits. La Suisse elle-même n'est • ùliç pas menacée à chaque instant de se voir écraser par la chute de ses moutagnes ? La disparition de la ville de PUrns en est une preuve effrayante. Le 4 avril 1818 , une portion de montagne couverte de rochers et de sapins s'est écroulée près du village de W'\^ l5o f.jljiMiiiXif BUS i>B TsamB» Sonci^oz y, ,4(^8 le t«1 de Sidiit>Imier , et a couvert cle 4e8 çUbris , dans une longuear de 3oo pas y la grande toi^te de Biexme* Un iufitaiitplus tard y des voyageurs f témofina 4e cet fixéneoient | en eussent été les victimes. J^awillp^P P^UHS y en 1817 y a été détruite par un V^nUeipent 4^ terre ^ . et son cap englouti. Genèvcr ^pV^feUepa^. tremblé sur ses ibndemens , et uno colonne 4elBnélevée)d^-^4^ 4e*on lac y .n^a-.^Il« pas fait ^raiiidrey f«iur,.nn instant,, rewbrâsement. de cette ville f JJ,^Ssfiagiâe(oltle i'of/i^js/ u^^éprouvent-ils pas fréquem- inept d^ tremblemens dje terire ? Le Portugal oubliera- t'il jamais c^ui de {^^55, qui bouleversa Lisbonne tp ao.lifaucji.de pays? ^^Italit e^*elle plus à Tabri de ces cruelles catastro- phes? £a 1773 ) près du bourg Induno , dans les états de l^udène y ne.s*est-il pas ouvert un gouffre de sm>o branles de profondeur > sur plus de 400 da largeur ?La niort de Curdtts ne rappelle-t<*dle pas un événement semblable } arrivé dans la place de Rome ? Les anti- quités àHMerûuianum et de Fompéïa^ que Ton tire de nos jours de dessous terre j n^attestent-elles pas que le Vésuve y qui depuis plusieurs siècles ébranie Tltalie jusques dftn» ses ibndemens > finira tôt ou tard par lui porter un coup plus terrible que la disparition de la ville de Naples ? La «Sici/e et les iles adjacentes, ne sont-elles pas dans une agitation perpétuelle? IJ.Etna ^ikon content de déchirer tous les ans les entrailles de cette belle île , nVugpiente-t-il pas encore sa situation périlleuse , par des pluies de £»u fréquentes ^ par des torteus de laves ardentes qui noyent et consument tout ce qu'elles couvrent | et par des grêles dc> rochers qui écrasent ce ' ORAGES) SCLAX&S} VAMXMESy etC. l5l qui a échappé à ses secousses et à ses Jébuideuiens ? £n mai 1817 , TEtna a ouvert si?c nouvelles bouches ; il a eiiglouti la ville de Kicolosi , uu village qui e^ était voisin ^ et menace du même sort la petite ville deCatane. La Turquie elle-même est-^lle plus exempte jde cette calamité ? Plusieurs de ses ruiqes n^ttesient malheu- reusement que trop le contraire. Ce ^éau , ainsi que ceux occasionnés par les orages, les éclairs , le tonnerre , les incendies ^ la gréie y la neige y les gelées , les pluies , les débordemens , les pestes , \à& famines , \ç8 épidémies et les mortalités , sont plus fréquens et plus terribles eu Europe qu^en Amérique. Ceci n\9St pas un paradoxe.' U Histoire ^Angleterre , par Guthrifi f ^mtb,^at , etc. j etles Tablettes de mémoireyiin^nméeskJjonàf.e&fn 1807) prouveront la vérité de ee que j^ayance. Que pourrait répondre M. Paw à cette assertion aussi- bien fondée que positive , quand je lui prouverais annéa par année , que TAnglelierre seulement , depuis Pan 95 1 de Père chrétienne jusqu'à nos jpurs, a été bou- - leyerséepar quarante et quelques tremblemens de terre? Les journaux de i8i5, 1816, iSiynVttestentqpe trop bien que PEurope n^est pas débarrassé^ de ce ,Aéau*- Quatre-vingt-dix orages mêlés de grêle , dont ïka plus petits grains avaient depuis 1 pouce i/a jusqu'à 18 pouces et plus de circonférence. La grêle de iy88 m* vagea 40 lieues de pays aux environs de Lyon ; celle do 1792 en fit autant ; la grêle de 1817 a étendu ses dégâts plus loin : V Orléanais, le Berry, la Bourgogne s^en sont ressentis , ainsi que le nord , l'Italie et PEspagne. A Stutgard , le »o mai 1816 ^ à la suite d^ln orage , une énorme trombe éclata sur les villages de Blechin' Il >\i l< :.l: S5a TREMBLBKBHB DB TBUBB, gen et de Hendorf. L^au se précipita pur torrens det montagnes { elle emporta cinq bâliweiis avec tout ce quMls contenaient. Dix-huit autres ont été plus ou moins endommages , et quatre personnes ont ét4 noyées y sans quMl ait été possible de leur porter du ^cours, A Hendorf^ Peau a entraîné une ijua^ison et eu ^ fortement endommagé quatre autres, Le ai septembre 1816) une trombe de terre forma | \ Pont-sur- Yonne y une rayine de plu$ de t5o pieds da largeur, prise à son entrée dans cette ville , sur environ 17 pieds de hauteur, d^ns laquelle ont disparu plu-*' sieurs personnes , trente maisons ^ un grand nombre do voûtes , de caves, les récoites , le mobilier ji les outils ^ç» fiteliers , les marchandises , etc. Quinze foudres ^ à différentes ^015, ont détruit cinq villes^ six églises , huit clochers^ une grande quantité fl'hornmes, de bestianxji de maisons, en Angleterre. Que de dégâts la foudre 'n*a-t-elle pas faits en Aile-* magne f en France if en Italie ^ en Espagne ^ d^ns les années ï8i6, i&i7?( Voyez les Journaux. ) Eu France^ la ville de {jyun , cent ans apr^s avoir reçu une colonie romaine que L. Munatius Plancus y Rivait amenée, fut entièrement consumée par le feu di| ciel , Van Sp de l'ère thrôtienne. LVmpere'ur Néron donfia environ un million cinquante mille livres tour- |iois pour 1 > parer ce désastre. L*empereuv Claude y ïiaqult l*an 744 ^^ Rome, Je pourrais citer plusieurs faits semblables, si je l^étais pas pressé de rapporter tous les fléaux qui on( désolé TAngleterre, Cent quatre-vingts incendies'y consumèrent entière^ ment TiPg^ 4eu3{ tJUç* | et Tingt^mj chftte^ux , églises , y ORAGES, i«:z.AiKS) v A M I w B S , etc l53 4Msernes on forêts; douze autres villes furent détruites prés<|u^eu totalité, et d^autrcG grandement endomma- gées, Dlj(-sept chutes de neige de plus de lo pieds de liauteur, y causèrent de grands dégâts , couvrirent les haies j les chemins , Les carrières , et ensevelirent nombre «IMutmmeSy d^animauz et de voitures. Que de malheurs n'ont pas causé les avalanches dans V Ecosse f le Tyroly la Suisse, et dans la majeure partie de TAIlemagne? Qu^on lise seulement les jour- yiaux de 1816 y 1817. Trente-quatre ^e/ee« de deux, trois ^ et quatre mois consécutifs d^un froid extrêmement rigoureux , ren- dirent plus pénible encore Inexistence des qnallieureux insulaires anglais. Douze pluies continuelles pendant cinq mois en* dommagèrent plusieurs de leurs villes , emportèrent un grand nombre de villçges ^ àe ponts y à' hommes y de lœstiaux , et détruisirent toute espèce de récolte en gi ains et en fruits. Les années \'j\oy lySS^ 1801 et une partie de 1817 ^ n^ont été qu^me pluie continuelle en Burope y où elle a cauiié des maux incalculables. Quarante débordemens de rivières ou de fonte de ll-'ige ont couvert la surface de TAngleterre d^une nappe d^eau ont démoli et englouti dans leurs floits un million d'individns de tout âge , de tout sexe , un demi million de têtes de bétail, et tous les fruits de la terre. ( Des résultats à-peu-près semblables ont eu lieu dans )a majeure partjb de T^urope dans les années 1816 9t 1817. ) TrPïïte irruptions de la mer ont fait disparaîtra dot 'M' l54 T]l£aCBI.EMENS TIB TERKB) milliers diacres de terre j A^AommeSf de bestiaux, ont couvert de sable quatre mille acres de terre appartenant au comte Godwin , ont rompu 1 s digues et formé , dans le comté d' York^ cet étang nommé Rippon-Flood } ont démoli quantité de ponts et de quais y submergé BatterseUf Chelsea , et plusieurs autres villes ^ et se sont ouvert trois fois une issue eu Ecosse et au nord de TAngleterre. En janvier 1817^ la mer a renversé vingt maisons à Pathlevan. ' En remontant dans le royaume de Valence , des bords delà Méditerranée vers les hautes plaines de la Manche et des Castilles , on croit reconnaître ) fort en avant dans les terres ^ dans des escarpemens prolongés , Van- cienne côte de la péninsule. Ce phénomène curieux rappelle les traditions des Samothraces et d^autres té- moignages historiques y diaprés lesquels ou suppose que Pirruption des eaux parles Dardiînelles , en agran- dissant le bassin de la Méditerranée^ a déchiré et englouti la partie australe de PEurope. Huit sécheresses ont converti la moitié de XAngh' terre en un désert : le reste de PEurope s^en est plus ou moins ressenti. En 181$ , dans VArragon et dans la Catalogne ^ des villages entiers ont été abandonnés à cause du manque d'eau. Tandis que Pon se plaignait à Paris des pluies excessives qui ont inondé le nord de la France sans in- terruption pendant environ quinze rr ' , les provinces du midi étaient presque aussi lor<>-temps affligées d^une sécheresse extraordinaire. \j Allemagne ^ la Hol» lande ^ la Prusse , ont gémi du débordement de leur» fleuves ; la Suisse a vu disparaître des villages entiers sous des avalanches 3 en Egypte, la pluie pendant 1 \y^ ORAOXSy iCLAIB-S) F A MXK ES y OtC. l55 quatre jours a tombé en torrens sur la ville du Caire , et a détruit une grande partie des villages des environs.: quelques pied:> de plus ^ la moitié de la ville du Caire eût été détruite. A la même époque , une sécheresse sans exemple a tellement réduit les eaux des grands fleuves de IVmpire de la Chine y que le transport des denrées de Pintérieur n^a pu s^efFectuer qu'avec une peine infinie. Vingt pertes ont enlevé en ^gleterre un million d^individus et des milliers d^auiinaux. Celle sous Edouard IV^ en i477 > ^ détruit plus de monde à elle seule que quinze ans de guerre. Dans celle qui a régne à Londres en i665 | Uon enlevait la nuit les pesti- férés par pleins charriots. La peste ^jusqu^à nos jours, n^exerce-t-elle pas ses f'ureui,'S dans une grande partie de TEurope ? Trente-deux^/n//tef , dont quelques-unes ont duré deux anSf d^autres quatre ans ^ ont réduit les Anglais à se nourrir de pain fait avec des glands , à brouter rherbe ) à manger Fécorçe des arbres , à se battre sous Henri III pour les carcasses des chiens ou autres animaux morts : elles ont enlevé par milliers les hommes et les bêtes de leur île. Plusieurs royaumes en Europe en ont ressenti les effets; la Suisse les a éprouvés à diverses époques y notamment en i8l6 et t8i^. i Sept nuées différentes de sauterelles et d^autres in- sectes ont dévoré^ à plusieurs reprises ^ la faible sub- sistance qui restait aux Anglais. Quatorze épidémies et mortalités ont couvert T An- gleterre de deuil ^ et ont étendu leurs fureurs jusque sur les bestiaux , les volailles et les oiseaux. 1 ! 1 nS6 • TKSnBLSlVSKS DS TEKmS) Si î^ajoute à tous ces fléanz ceux qui accompagne» rrnt qna(re*TÎrigt8 inrasionsqui furent faites danscetts ite YtAV \eÈ Romains y les Saxons f\es Danois , les Nor^ mandSf les Français, les Espagnols ^ les Ecossais ^ les Irlandais , les Anglais eux-mêmes et les JVelches , et Ttngt-six guerres qui, dans un espace de huit siècles et deraiy ont porté pendant trois cent vingt-cinq ans la désolation et la mort dans ces contrées , on convien* dra qne ITEurope Tant encore moins que le NouTean- Monde ) puisqu^on sait , à n^en point douter ^ quMl n^y m pas nn seul état en Europe qui n^ait éprouvé ces calamités ^ plus ou moins fréquemment, plus ou moins fortement, pins ou moins long -temps, et qu'on n^en f»eiit pas dire autant dn nouvel hémisphère. Farce que les premiers Européens qui entreprirent de laire des conquêtes et àtr^ établissemens en Amérique ^ frirent persécutés parla famine^ cela prouve-t-il que la Nouveau-Monde n'était pas cultivé? Les Espagnols qui comptaient sur les vivres dont leurs vaisseaux étaient chargés, n'ont -ils pas pu ravager les contrées où ils avaient débarqué et pénétré, dans Tespoir dVflamer et de réduire plutôt les Américains ; et ceux-ci , de leur côté, n^ont-ils pas pu détruire leurs provisions pour faire mourir de faim les usurpateurs de leur pays, et se débarrasser ainsi d'un ennemi qu'ils ne pouvaient vaincre ? Nous en avons la preuve dans les vivres qu'une fille AeHaïtyy en 1492, et que les indigènes de la Jamaïque eu i5o4> ont fournis à Christophe Colomb et à ses gens, qui seraient morts de faim , si ces insu- laires n'avaient pas été plus humains que les Espagnols. On se rappellera sans doute que la charmante reine des Florides avait en réserve deux magasins OKAOBS) iCLAXASy 9AIUVBS , CtC. iSy cle vivres pour les besoins de son peuple ; quMle ea lit présent d*un à Soto , à son arrivée dans ses Etats ; que Jean Cabot ^ en descendant dans Tîle de Terre* Neuve y reçut des vivres des Indiens ) que Richard Greem- ville, qui commandait une escadre de sept petits na" vires pour sir fValter Raleigh , en trouva dans U petite île de Raonoke suir la côte de Virginie j que ces insulaires surpris de voir les Anglais perdre leur temps à chercher des trésors chimériques , au lieu de cultiver le sol pour en tirer des productions nécessaires à leur subsistance ) cessèrent de leur fournir des provision* comme de coutume ^ ce qui les obligea à se rentbar' quer sur la flotte de Drake ; que la colonie fondée 1* 26 avril idoy à Jamestolit^ ^ en Virginie , s^étant brouillée avec les Indiens ^ ceux-ci leiir refusèrent encore des vivres et détruisirent ceux que les Anglais avaient plantés ; que Smith étant à peine parvenu k rétablir le calme et les relations amicales avec les Virginiens^ les nouveaux colons eurent encore la sottise d^aban'- donner Pagriculture et la chasse, pour ramasser un« grande quantité de poudre brillante , espèce de talc qu^ils avaient pris pour de For , ce qui les exposa à un« grande disette ^ à laquelle Tarrivéede lord Delaware mit fin , et les dispensa enfin d^étre tributaires des Indiens. M. Faw aurait dû ne pas passer sous silence la dé- termination désespérée des Caraïbes de Saint-Chris- tophe ^ de Sairit- Vincent y de la Martinique et de la Guadeloupe y qui détruisirent leurs vivres et leurs ha-' bitations ^ lorsqu'ils virent que la colonie arrivée de Dieppe dans leur pays le 28 juin i635, sons L)s ordres de Loline et de Duplessis, ne voulait pa» se contenter des vivres qu^ils lui apportaient vblou' \ Il :k 1' liSS fREMBlSMEirS DB TB11B.B9 tairement j et lie retirèrent en janvier i636 , à la Grande- Terre, ou dans les îles voisines ^d^où ils firent la guerre h leurs usurpateurs. Nous en avons encore la preuve dans la conduite des soldats anglais qui avaient été faire la conquête de la Jamaïque^ et dont ils détrui- sirent ^ sous le règne de Cromwell y les vivres et les bestiaux , pour forcer leurs officiers à les ramener en Europe. Les tableaux effrayans que M. Faw nous fait des disettes qu'éprouvèrent les Espagnols et les premiers aventuriers , sont aussi exagérés que les infirmités . qii^il s'est plu à prodiguer Siù± Américains. Est-il probable que les Espagnols , après avoir mangé leurs chevaux, leurs dogues , aès Indiens ; qu'à défaut des sauvages ^ ayant été réduits , pour vivre , à déterrer les cadavres de ces Indiens pourris , véroles , remplis de vers ( qui se trouvaient tout exprès à chaque pas qu^ils faisaient ) j que les Cadavres leur ayant manqué, les Espagnols se soient vus forcés de manger le limon des marais^ les feuilles des artres , qui les empoisonnaient \ enfin , qu'âpre* avoir été contraints de s*entre-dévorery ils aient pu survivre à tant de calamités^ pour fournir à M. Faw des détails aussi terribles et aussi bien cir- constanciés ? Telles sont , cependant , les expressions dont il se sert pour réfuter M. Dom Prenetfy. Que rhomme est malheureux , lor^u'il se laisse égarer par esprit de parti ou par des considérations déplacées ! S'il a une conscience) ne doit-elle pas lui reprocher d'outrager injustement la véVité ? Quoi qu'on nn dise , un pays dont la popula- tion est considé .*able ^ et qui a beaucoup de villes et de bourgades , ne saurait être une terre en friche , OKAOBSy ]&CLAIRSy VAMIWXS) etCr if}^ ni paraître n^avoir jamais reçu le moindre labour y parce qu^un grand peuple ne saurait exister sans cul- ture quelconque. CHAPITRE XXIV. c Sur la Salubrité des continens d'Europe et d'Amérique. Lorsque les Suédois y les Danois, les Russes , les Sarmates , les Batavesy les Germains, les Gaulois, les Espagnols et les Bretons étaient sauvages , il y a quelques siècles y l'air de TEurope n^était pas , à beaucoup près» aussi sain qu'aujourd^hui j cependant, malgré tous les efforts que lés Européens liront cessé de faire pendant dix-huit cents ans ^our assainir leur pays , ils n^ont pu extirper les coliques , lés dyssehieries^ les écrouelles t les humeurs froides , que certains pcuplei du Mord ne sauraient guérir sans le fer ardent ; là cécité y la fiora laponisa^ la vermine ^ qui rongé les Lapons^ les Samoyèdes y lés Tunguses ( qui sont obligés, pour marcher , de porter un réchaud dans leqiiel ils font brûler des herbes sèches ou du bois pour se dé- barrasser de cette vermine; d^autres peuples de la Russie sont forcés de se frotter de graisse pour éviter la cécité r, dans quelques cantons de Suède et è^Irlande^ leshabitans sont contraints de graisser avec du goudroii jusqu^aux troupeaux , pour Icsi préserver de la rage que les taons leur occasionnent )j la maladie pédicU' laire dé petits Tartàres , qui est endémique entre le Danube et le Niéper] les humeurs qui corrodent lés habitaus deVUkraine^ la plique àé la Pologne ^ lé scorbut de la Frise ; les éerouelles y lés goitres et les en- X' t60 StA lA iALVSRlfi /iures des Anglais ; les goitres de la Suisse , du Tyi'ol •tde Salzboiii'gy d«at ié|Ooohabitaiis furent contraints d^abandunner leurs montagnes , en i ySa ) pour aller •^établir en Prusse ; le crétinage du Valais ; i^eau de la Suisse qui engendre des vers ) le typhus ^ la Jièifre pétéchiaU y les fièvres pourprées, irtfiammatoires j pu- trides y malignes 'y les fièvres de langueur endémique» de Flessingue , de Chdteauneufy de Rochefort , de Vltaiir \ la pleuro-péri- pneumonie y cette maladie de poitrine aiguë et épidémique ) les écroueilBs et les goitres que les Espagnols cachent sous leurs collerettes^ joints aux agrémens des oreilles longues et pendantes de ceux des environs de la Bissadoa , qui ont cette singularité de commun avec les peuples de Laos en Asie y et celle des goitres avec les liabitans des parties montagneuses du Thibet y de Tlndostau et de Pile de Sumatra j le délire que les tarentules oceasionnetil en Italie^ la peste de l'Espagne y de la Turquie euro < péenne et des pays qui Tavoisinent y V Eléphantiasv et compagnie ; la grosse et la petite vérole ; la rougeole y qui fait autant y même plus de ravage que la fièvre jaune importée en Amérique ; la paralysie y \ hydro- pisie y Vhydrocèle y la rage y le mal caduc y la goutte^ Vétisicy V asthme yla gravelle y la pierre y V ictère-âcre ou rhydropisie noire j la ladrerie blanche ^ la lèpre qui , au treizième siècle , avait rempli de lépreux i^,ouo hô- pitaux en Europe : maladie que les Européens eut in- troduite en Amérique y mais qui n^uttaque que les nègres j la gale y la teigne y la rogne y la grippe , la coqueluche y les chancres y les catharres , les clous y les gouttes sereines y le choiera morbus'y inpica des fotnines^ leurs vapeurs hystériques 3 les x>ers y 1« tcnia ou ver ^' DBS COVTINBNS fi^BUKOPB BT d\m£rIQUE. i6l solitaire j les crinons ^ qui «ittaqiient les eiifuns euro- péens, et dont on a gratifié ceux des Américains ^ en place dikpoil follet qui croît sur leurs corps ; la surdité, la privation de la parole , de la vue ; la folio de tant dVspèces ) entr^antres la vésanie , qui se manifesta en Hollande en iSyS, que Ton nommait la danse de la Saint Jean^ folie qui portait ceux qui en étaient affectés h se dépouiller de leurs vêtemens , à chanter et courir jusquW tomber hors dUialeine: on, couronnés de fleurs et dans im état complet de nudité, à former des contre-danses dans les rues et dans les temples ; à faire croire quelquefois à ces aliénés qu^ils étaient des envoyés de Dieu , des inspirés , des prophètes : témoins les fanatiques des Cévennes j plus de 4ooo personnes de la secte des Méehadistes fVesleyiens, qui en i8i5 pous- &aient des cris lamentables, et gambadaient, en s^agi- tant comme des forcenés, dans plusieurs villes du comté de Cornouailles , en Angleterre: en£\n , les con- vulsionnaires de Saint-Médard , dont nos vieillards se rappellent encore les extravagances j et nombre d^autres ji aladies qu'il serait trop long d'énumérer^ puisqu^on en connaît 4^0, mais qui prouvent qu'après cents ans d'études, d^expérienccs et d'efforts , l'Europe ii'etit parvenue à s'affranchir que d'une très- petite partie des maux qui l'affligeaient avant son défri- chement , dont la plupart étaient et sont encore ignorés de l'Amérique 3 qui , cependant, est redevable de quelques-unes de ces maladies à sa communication avec cet ancien continent , qui les lui a données en échange de ses trésors et de ses riches productions. Les maladies qui affligeaient le nord de l'Amérique au moment de sa découverte , consistaient dans le TOM. I. Il :lil! i6a SVm LA. 8AI.VBKIT^ 1 Il * scorbut f\e catharre , la. p/eurésie et quelques autres ^c^Ues de r Amérique du sud étaient le spasm» y la culebriila , le vomito prieto ( le vomissement noir ) ^ ou U chape» tonade ^ qui n'enlève pas annuellement au-deU de a à 3ooo Européens; le matlazahuatl ^ qui a quelque ana- logie avec la fièvre jaun^ y ou le voinito prieto ) il ne se montre que de siècle en siècle: il a surtout sévi en iS45y i5<^6 et 1736) les fièvres y les clous, la goutte sereine aux yeux , et deux ou trois autres. Le nom seul de la maladie de Siam ^ qui a fait une irruption si ter- rible en Europe ^ prouve quMle nVst pas plus indigène k TAmérique ^ que le mal de Guinée , qu^on nomme ya'ws et erabyaws , que la lèpre y la vérole et sa char- mante compagne \a petite vérole ^ comme on le verra par la suite. Si la malignité de Tatmosphère rendait le séjour de Carthagène et de Porto-Bello aussi déplorable que M. Paw le représente j la cupidité et Ta varice n^auraieut pas assez d^attraits pour encourager les Européens à se fixer dans des lieux aussi redoutables^ La frénésie de la fortune ne pourrait pas, non plus^ leur offiir aucun dédommagement capable de balancer tant de fléaux réunis sur ces deux points; et parce que le territoire de ces deux villes passe pour le lieu le plus mal-sain des Indes occidentales , doit-on étendre cette prévention sur tout le reste du Nouveau-Monde? Que doit-on penser alors de l'Europe , si ses habitans Ta- bandonnent pour aller s'établir dans un pays aussi redoutable que celui de ces deux villes ? Le vomito qui afflige la Vera^ Cruz, Carthagène des Indes et la Havane , n'est pas contagieux dans ces endroits. Aucune opinion, populaire n'interdit au DBS COMfTIiriVS S^BUKOPB BT D*AmA|IIQUB. l63 Mexique y k Tétranger non acclimaté , IVpproche da lit Aéa malades attaqués du vomito. D'aprjts les observations qu^on a faites récomment | il paraît que le vomito est la même maladie que la fièvre jaune qui s^est manifestée aux Etats-Unis ^ pour la première fois, en 1793. Des sa vans ont cru recon* naître la fièvre jaune dans le causus ctHippocrate , qui est suivi ^ comme plusieurs fièvres bilieuses rémiltentes y d\m vomissement de matières noires* Pringle, Lind et d^autres médecins distingués ^ con- sidèrent les affections bilieuses estivales et automnales de PEurope et de TAraérique j comme le premier degré de la fièvre jaune. Lanciscif Tortij et le célèbre France dans son Traité de Nosngraphie gériérale y reconnaissent tous de Va - nalogie dans les fièvres pernicieuses intermittentes qui règq/ent en Italie. Le médecin Franck affirme avoir TUide temps en temps , dans la Campagne de Rome , des individus mourir avec presque tous les signes patliognomoniques de la fièvre jaune y l'ictère ^ le vo- missement et les hémorrhagies. M. Pinelf dans son rapport intitulé Nosographie phi- losophique ^ 3* édit. y t. I; pag. ^6 et 55 ^ a. indiqué avec beaucoup de sagacité l'analogie qu'on observe entre le cholera-morbus ^ \si fièvre bilieuse y et la fièvre gastro-adynamique . Malgré ces rapports , M. Humboldt , dans son Essai politique de la Nouvelle Espagne , pense qu'on peut regarder \di fièvre jaune ^ partout où elle prend le ca- ractère d'une maladie épidémique ^ comme un typliua sui gen^ris y c^m participe à-la-fois des fièvres gastiiques et des fièvres ataxo-adynamiques. 5sv 11' 3(94> Srn I.A SàLUBHIT Sur le continent de rAihérîqiie^uinbxîale) Xajièvrt jwtne n'est pas pli^s contagieuse que ne le sont les fièvres intermittentes en Europe. Elle n^est contagieuse par sa nature / ni sous la zone temp^r^e , ni dans les régions équinOsciales du nouveau continent. Il y a ce- pendant dés exceptions où elle peut devenir conta- gieuse, sous une certaine influence du climat et des saisons , par raccumulation des malades et par leur disposition individ'^elle j mais dans ce cas , cette Viia- ladie ne Test que dans les lieux où elle exerce ses ravages. MM. AmmeHer ^ îyelon et Gonzalès , médecins distingués de Cadix , croient que la fièvre jaune s'est développée spontinéùient eri Espagne même. C'est ainsi qu'elle a paru à Livourne , si Gènes, y à Naples ^ et dans toute V Italie. Une maladie peut être contagieuse ^ sans être im- portée. On a vu en Espagne de'/ malades passer de l'état de santé à la mort , en six oa sept heures (Berttie, p. 79 ). M. Ârejula rapporte que sur cent malades ^ il en est mort en 1800, à Séville, i^'^ en i8o4)à Alicante, 26: à IVl alaga , en 1 8o3 ^ près de 40 ; et eu 1 864 , plus de 6o . M. Humboldt pense que la fièvre jaune a été spu- radique dans les deux continens , depuis que des hommes nés sous une zone froide se sont exposés dans les régions basses dé la zone torridc, à un air infecté •par dés miasmes. Partout où !es causes existantes et l'irritabilité des organes sont les inéuies , les inaîarlios qui naissent d'un désordre dans les funclions vitales , doivent prendre les mêmes formes. L'ubbé Claviger (^ Ilist. diiAIcxiq.)^ et d'antres mé- '\ î' CBS CONTI.NBNS i/eUROPS ET Jd''aM£AIQUE. i65 decinS; affirment que le typhus que les Espagnols dé- signent par le num de. vomissement noir y 8^e$t montré pour la première fois y en lyaS y dans la partie chaude de rAniérlque ëquinoxiale. Si la fièvre jaune eût été endémique en Amérique , il est bien étonnant que cette maladie qui nVttaqu« , que les individus non acclimatés ^ nVil pa^ détruit ces poignées d'Espagnols qui la bravaient da.n$ toutes les saisons y soit en ne fixant sur un littoral mal-sain y soit en traversant sous les feux verticaux du soleil des tropiques ,' l'air infecté des lieux marécageux de l'in- térieur, soit en y séjournant des mois entiers y pour continuer des sièges et compléter leurs conquêtes. Il est même surprenant qu'elle n'ait pas alors, et quelques années après, fixé l'attention des inédecins de l'Europe. Lorsque, dans l'Inde , l'air se trouve subitement très- refroidi par une bouffée de veut descendu des mon- tagnes, tous ceux qui assistent à l'une des foires qui se tiennent tous les douze ans , sur les bords du Gange , sont aussitôt attaqués du choiera morbus , et en trois jours de temps il en meurt plus de 20,000. Ou cessera d'être étonné de cette excessive mortalité y si on réfléchit qu'il se rassemble à ces foires jusqu'à huit on neuf cent mille individus. Si ^X. Paw avait parcouru l'Amérique , comme les voyageurs distingués qui en ont donné des relations si in,téressautes, il se serait convaincu d'un fait que personne ne peut mettre en doute, c'est que l'Euro- péen qui lait peu d'enfans dans Vinde, peuple prodi- giousenicut dans le nouvel hétnispUère. Les progrès que lait la population des Etats- Unis et celle de l'Amé- »\ 1^6 SUK LJL sài.ubrit£ rique méridionale^ démontreut que dans quelques siècles il faudra^ y compter les hommes par cen- taines de millions. Ce qu^il y a de plus malheureux pour le raison- nement de M. FaW) c^est de trouver dans un pays aussi sain f aussi parfait que PËuropC) autant tf et tes estropiés j difformes tt monstrueux *^ tandis qu'en Amérique ^ où les indigènes , suivant cet écrivain ^ ont tous, de père en fils ^ le mal vénérien dans le sangj où les Européens perdent t incarnat de leurs joues , Pusagede leurs forces ^ et n*ont plus rien qui les distingue extérieurement d'avec les naturels , on ne voit pas un Américain contrefait y borgne y aveugle y ni rhuet, à moins que ce ne soit par accident , puisque ces défauts ne sauraient subsister chez des peuples chasseurs^ où personne n^aide per- sonne ) et que pour chasser et pêcher il faut avoir Fusage de ses membres et de ses yeux. Cela vient) selon M. Faw y de V habitude qïPont les sauvages de détruire les enfans qui naissent avec de tels défauts y comme le faisaient jadis les Lacédémoniens ^ qui jetaient les enfans nés avec de telles difformités ^ dans cette voirie qu!on osait nommer le lieu du dépôt ^ au pied du mont Taygète. Cette assertion est au moins hasar- dée. Il faut avouer que cette juridiction paternelle ressemblerait à la tendresse des Chinois ^ qi:i livrent leurs enfans contrefaits à la dent meurtrière des pour- ceaux. M. Paw, sentant qu'il ne peut pas établir un tel pa- radoxe sans entrer dans une longue dissertation , ajoute y comme un palliatif : Il est vrai qu'il naît moins d'en- fans difformes parmi les sauvages que chez les peuples policés. «r. CES CONTINENS S^EUHOrS BT U^AMÀRIQUE* l6y Quel en est donc la raison y si cela ne provient de la bonté de leur constitution ? JLa raison , réplique- t-il, n* est pas dans la vigueur de la complexion de ses sauvages ^ qui sont d'abord moin* ardens dans P amour. On voit que je pourrais très'bien me dispenser de répondre à une objection semblable j cepeniiant, je répondrai que si cette supposition est exacte , et sHl est vrai qu^ils tuent leurs enfans difFormes ^ que leur sang soit aussi vicié , que Tatinosphère soit aussi terrible , et quHls négligent leurs femmes pour suivr» la chasse et la guerre qu'ails font entre eux et contre les européens , comment leur population peut-elle se maintenir?... Suivons ^argument de M. Faw: Et qui vivant dans un état où le travail leur est inconnu ^ Cela n'est pas exact , parce que les peuples chas- seurs ; lorsque le canton où ils se trouvant ne leur fournit plus de gibier, sont obligés de changer leur domicile et d^y faire des abattis d'arbres pour cultiver le maïs , les pommes de jierre et d'autres végétaux \ car il est bon d'observer que les chasseurs américains ne vont à la chasse que lorsque le gibier commence à leur manquer. Mais supposons un moment que cette assertion soit vraie , M. Paw convient donc que l'Amérique vaut mieux que l'Europe , puisqu'elle épargne à ses habi- tans la peine de travailler pour exister. Comment a-t- il pu avancer que c'était un désert immense, stérile ^ in- fecte et morbifèrel: ( Voyons sa conclusion. ) Jls ne disloquent pas leurs membres en soulevant des an/eaux y en conduisant des machines y en élevant des j' m '1' m m m M^ t 'ill r; m 168 SÛR LA SAliUBRITlZ édifices^ enfin ^ comme ils n'ont pas d'arts y ils n* ont pas aussi les maladies des artisans. Ainsi donc le.s Européens sont redevables de leurs infirmilés aux beaux-arts ! S'il en est ainsi , M. Paw jne permettra de croire que l'heureuse ignorance de» sauvages est préférable à ces arts empruntés dont les Européens se glorifient. Mais que peut-il répondre pour les créoles d'origine européenne , qui exercent ces inêuies arts et qui ne sont ni difformes, ni estropiés?, il conTiendra , du moins , qu'ils sont plus adroits , moins bornés, et que le climat n'influe pas assez sur eux } pour les empêcher de mieux employer leurs moyens physiques. Continuons le fil de ce raisonnement , pour voir s'il est plus heureux dans les conséquences qu'il tire rela- tivement aux sauvagesses. .Les grandes courses que les femmes enceintes y entre- prennent à la suite des chasseurs ^ les fait quelquefois avorter. Voilà qui ne favorise certainement jias la po- pulation j mais il est très-rare que la violence du mou- vement estropie V embryon. Il me semble, au contraire, que cela devrait être souvent le cas , puisqu'elles sont plus exposées à avoir des frayeuis, à faire des faux pas, des chutes, et à se heurter. Pour mieux appuyer une assertion de cette nature, M. Paw dit : ' • ^t Qu'on fait chasser les chiennes lorsqi^ elles sont pleines , sans qu'il en résulte aucun accident sensible par rapport aux petits qu'elles délivrent} tandis que les vaches qui se meuvent si lentement ^ produisent fort souvent des ■veaux monstrueux ou dijformes , et cela est très-rare par/ni les chiens. '** * BKS CONTJî EWS d'eUHOPE ET Iï'amÉRTQVK. l6^ Si cette pratique est sujette à des iu^nvéniens même pour les quadrupèdes destinés aux plaisirs et aux tra- vaux des hommes ^ combien , à plus forte raison , doit- elle Têtre pour les animaux bipèdes ^ chtez lesquels tout le poids de Tenibryon ^ au lieu d'être étendu sur la longueur du ventre comnae dans les quadrupèdes^ se trouve perpendiculaire y et ne pèse que sur uti point , ce qui est plus pénible et plus fatigant sur-tout pour les feninies , qui sont d'une constitution plus délicate ^ et que la nature n'a pouit créées pour des fatigue^ forcées? De plus, quel rapport M. Paw trouve -t-il enliv^ une chienne, une vache et une femme? N'est-ce pas confondre par un parallèle semblable toutes lea idées reçues, et avilir ce cdief-d' oeuvre de la création ^ en le mettant de pair avec la brute ? Après de pareils raisounemeiis , on ne doit plus s'étonner des injures qu'il accumule à plaisir contre les femmes indiennes qu'il représente , sans en avoir jamais vues, comme des objets dé^oûtans y qu'on ne distinguerait pas des hommes , */ /'on n'apercevait , non loin du menton , deux formes non équivoques de leur sexe. Pour (chever le tableau méprisable qu'il a ima- giné contre les {em»nes de l'Amérique , il ne lui manquait [>lus (pie d'exprimer ses regrets de n'avoir pas vu établir dans ce pays cet usage; dégradant pour rhumanité , et qu'on rencontre queii^nefois h JUaroc , celui d^unc femme attelée à une charrue à coté d'un iine , d'une rnnle ou de quolqu'aiitre bête de somme. Il- est très-dlfiicil« de se faire une idée de l'âge dos indigènes, parce, que leur tète ne grisoinie jamais, que Icsir prau n'est pas sujrMç à se rider, et que leur ,1 II )( m '«1 $^^^^^^^H( 'f 1 J 1 ' •WÊÊ 'H : 1; l " w% V'-ià*' ■#•■■ i^ J7O SUK LA SALUBUITÉ ^en de barbe leiq^ donne un air constant de jeunesse. Il n^est pas rare au Mexique , dans la zone tempérée y ntuée à mi-^ôte de la Cordillière , de Toir arriver les indigènes | sur-tout les femmes y à Tâge de cent ans. Cette vieillesse est généralement heureuse j car Tindien Mexicain et Péruvien conserve sa force musculaire iusqu^^ la mort. M. de la Condamine en a ti^vé ^. Riobamba^ à Quito ^ qui passaient cent ans. Le patriarche de la Jamaïque y âgé de 14^ ^"^ ) venu à pied de son habitation , qui est à 7 milles de King- ston ^ et retourné de même , en 1818» après avoir vu Tamiral Douglas , est une preuve de longévité assez frappante. Saint-Domingue y et d^a^itres Antilles y ont fourni nombre d'exempkf de personnes qui ont dépassé cent ans. Fendant mon séjour au village de Chiguàta y éloigné de 4 lieues de la ville diArequipa y j^ai vu , dit M. Hum- boldt , Plndien Hilario Pari , à l'âge de i43 ans : il fut marié , pendant Pespace de 90 ans , avec l'Indienne Andréa aléa Zar y qui avait atteint 1 17 ans. Ce vieillard péruvien fit> jusqu'à Tâge de i3o ans y journellement 4 lieues A pied : il devint aveugle i3 ans avant sa mort y ne laissant de la enfans qu'une fille de 76 ans. D'après les registres des naissances et des décès que don Francisco Xavier de Lisana , archevêque Je Mexico ) a communiqués â M. Humbolclt , Tcnsemble prouve que le rapport des naissances aux décès est à- peu-près comme 170 : 100. Dans le village indien de Sîngulican ^ à il lieues de Mexico , vers le nord , l'excédant des naissances ^ depuis 1760 jusqu'eri 1801 ^ est de 2:610 DBS CONTIWENS d'eUROPB BT D^AM^RIQUB. I7I Dans le village indien dUAxapuzco, 1 3 lieues au nord de la capitale , depuis 1767 jusqu'en ^797 i l^excédant des naissances sur les nlorts est de ^0^7 Dans le village indien de Malacatepec ^ à 28 lieues à Touest delà vallée de Tenochtitlan, ou Mtfrtco ) depuis 1762 jusqu'en 181a , l'ex- cédant des naissances est de 32o5 Dans le village de' Dolores , depuis 1766 jusqu'en 1801 , il y eut 24**^^ décès , et 6i;258 naissances, dont l'excédant extraor- dinaire est de , 37)i35 1 Dans la ville de Guanaxuato ^ depuis 1797 jusqu'en 1802, l'excédant en naissances est de 6372 Dans le village de Marfil^ près de Gua- naxuato y l'excédant des naissances , dans la ' même époque, fut de '79^ Dans le village de Sainte-Anne , près de Guanaxuato , il y eut , en 5 ans, un excé- dant de naissances de ^77^ A Yaguala , village indien situé dans une vallée très-chaude , près de Chilpasingo , l'ex- ^ cédant des naissances en 10 ans fut de . . . 978 Dans le village indien de Calimaya , situé sur un plateau assez froid, l'excédant des naissances en 10 ans fut de . . . . 2673 Dans la juridiction de la ville de Queïetàro , l'excédant, en 1793, était de . . 2386 Le terme moyeu de ces onze endroits serait de 100 ài83; mais le rapport qu'on peut regarder comme celui qui appartient à la population , paraît être celui Mm m 'm ij% SUR X.A. Salubrité de loo : i)^o. Aux Etats-Unis de rAmérit^ue seplen- Irionale^^il est de loo : lao. Il parait f eu général ^ qu^au royaume de la Nou- ■vellei-Espagne ). le rapppr.t des . naissances à. la popu- lation est cpmme i à ly , et le rapport des décès à la population comme i à 3o. A Tépoque actuelle, on peut évaluer le nombre des naissances àt loin de le céder .j^uiope. CHAPITRE XXV. Température de V Amérique septentrionale, La température suit la variété du climat de PAmé- rique septentrionale. Si le froid y est plus vif «t plus durable que ^^ns les climats situés sous les mêmes degrés dans TEurope et dans l'Asie , c^eiit à cause des vents qui traversent , pour s^y rendre, des lacs glacés d^une vaste étendue; des forêts immenses qui cou- vrent les montagnes, entretiennent Thumidité et la fraîcheur de la terre j enfin , des vents de nord , qui transforment en neige les nuages assemblés sur le som- met de ces montagnes. L^année n^a guères aux Etats-Unis que deux saisons. Elles s^y succèdent brusquement et presque sans transi- tion. Dans tout le nord, les hivers sont longs et rigqu- reux, et les étés courts, mais brûlans. La neige couvre le Vermont et la province du Maine pendant cinq ou six mois de l'année \ Thiver y dure sept mois , tandis qu^au - delà des montagnes oà sont situés les neuf 1 .*/,'- i m i-v, m m m IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. ^o 1.0 l.l 121 ■10 |2.5 uâ U2 I 2.2 h: liO 2.0 11.25 i 1.4 II iim 1.6 ô" ^ 7F / '%' ^'^^'é '^ "^ Photographie Sciences Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4S03 \ '^ <> fv 1^^ TBMPÈKATUKB dixièmes do Tétàt de New - York , on éprouve orcli« naiiement cinq ou six jours de froid très-rigoureux; il diminue ensuite, et s'arrête environ trois mois au degré de glace^ En Pensylvanie ^ le froid ^ dans la partie au-delà des montagnes, n^st pa5 plus fort que dans IVtat de New- York j mais ou y fait beai?coup plus d'atten(ion» parce que la rivière de la Dela-ware une fois gelée ^ le commerce est intercepté pour deux ou trois mois , ce qui n'arrive pas dans Tétat qui lui fst limi- trophe. Cette saison rigoureuse est moindre dans le JMaryland. Elle commence , dans le Kentuckyk Noè'l , et finit au premier mars j quelquefois l'hiver se prolonge jusqu'au milieu de ce mois, jamais au-delà. Rarement la neige tombe en grande quantité. L'hiver lie dure presque pas dans la Caroline du sud. et moins encore dans la Géorgie. Qna.nd la neige y tombe par hasard , elle, ne reste pas deux jours sur tçrr«. L'hiver , dans la Caroline du sud y n'a de froid un peu vif que le matin et le soir; le reste du jour est récliauffé par le soleil qui 8'y montre presque toujours dans un ciel sans nuage. Dès le mois de mai , le soleil a beaucoup de force sous le climat qui règne dans les pays voisins des monts ^palaches , lesquels séparent le Canada de VAlbany ; et , dans les mois de juin , juillet et août , les sources qui , en descendant des montagnes, rendaient seules les rivières navigables, se perdent dans les terres ou res- tent à sec. "t A la 'fin de l'automne y dit Jean de Crève- Cœur ^ lus grandes pluies roui plissent les sources, les ruis- seaux et les marais.  cette cluite d'eau succède une forte golée qui amène le vent de nord-ouest ; un pont iinîverscl couvre alors tous les endroits aqiiali(|Me!> ; une nu ;s monts DB l/iMÉRIQUE SBPTKKTRIONALJB. \JJ la terre est préparée à recevoir cette grande masse de neige qui doit bientôt suivre ; les chemins , autrefois impraticables ^ deviennent ouverts et faciles. Quelque- fois, après cette pluie ^ il arrive un intervalle de calme et de chaleur appelé V été sauvage. li est indiqué par là tran- quillité de Patmosphèi'e et par une apparence générale de fumée. Jusqu^à cette époque , les approches de Thiver sont douteuses. Il vient vers la moitié de novembre , quoique souvent des neiges et des gelées passagères aient paru long-temps auparavant. Quelquefois les hivers s^annoncent sans pluies ^ et seulement par plusieurs jours d^une chalenr tiède et fumeuse , par le haussement des fontaines ^ etc. Dans ce cas y la saison sera moins favorable ^ parce que les communications , dont on a tant de besoin y devien- nent moins libres. Quand le vent de nord-ouest cesse de soufHer y Pair s^épaissit peu à peu ; il prend une cou- leur grise : on ressent un froid qui attaque les extré* mités du nez et des doigts. Ce calme dure peu ; un bruit sourd et éloigné annonce quehjue grand change* ment. Le vent tourne au nord-est ^ la lumière du soleil s^obscurcit) quoiqu^on ne voie encore aucun nuage; une nuit générale semble approcher . des atomes im- perceptibles descendent enfin ; à peine peut-ou les aper- cevoir. Ils approchent de la terre comme des plumes dont le poids est égal à celui de Pair , signe infaillible d'une grande chute de neige. Quoique le vent soit décidé , on ne le sent pas en* core \ c^cst comme un zéphyr d'hiver. Insensiblement le nombre ainsi que le volume de ces particules blan- ches deviennent plus frappans \ elles descendent en plus grands âoccons ; un vent éloigné sefait.de plus en TOM, I. la 178 TElUviRATURlÉ plus entendre, accompagné d^un bruit qui augmente en «^approchant. Uélément glacé y si fort attendu j paraîr enfin dans toute sa pompe boréale. II commence par donner à tous les objets une couleur uniforme. La force' du vent augmente^ le calme froid et trompeur se change souvent en une tempête qui pousse les nues Ters le sud-ouest avec la plus grande impétuosité. Ce vent hurle à toutes les portes , gronde dans toutes les cheminées , et siffle sur les tons les plus aigus j à travers les branches nues des arbres d^alentour. Ces signes annoncent le poids , la force et la rapidité de Forage. La nuit arrive , et Tobscurité générale augmente encore Taffreuse majesté de cette scène effrayante pour ceux qui ne Tout jamais vue. Quelquefois cette grande chute de neige est précédée par un frimas y qui y comme un vernis brillant y s^attache à la surface de la terre y aux bâtiniens y aux arbres et aux palissades j phénomène fatal aux bestiaux mélancoliques et solitaires : ils ces- sent de brouter; ils attendent , le dos au vent, que Forage soit passé. Le maître fait conduire les chevaux et les poulains à leurs écui'ies ; les bœufs, les vaches et les veaux, à leurs étables j les moutons, haletans sous le poids de la neig» dont leur toison est couverte, sous des hangars clos et palissades. Le lendemain au matin y afin de les abreuver , il fait ouvrir y avec des haches y des trous dans la glace , après en avoir écarté la neige ^. pour leur procurer une approche commode et non glissante. Il arrive souvent qu^à la suite de ces grands orages y après même que les chemins ont été battus par les traîneaux, le vent du nord-ouest souffle avec son im-; pétuosité ordinaire; alors il soulève le nouvel élément; on I.\uéRIQUS SBVTEVTB.IOKAZ.S. I79 t[u'i\ emporte et répand de toutes parts. La nature semble ensevelie dans un tourbillon d^atâmes blancs» Ceux qui voyagent en traîneaux , cessent de discerner les objets pis perdent leurs chemins ; les chevaux^ cou- verts ào neigii , ainsi que le voyageur , s^égarent et s^enfoncent dans des endroits où ils ne peuvent plus toucher la terre avec leurs pieds. Cette tempête souvent emporte la neige des coteaux et laisse le grain exposé à la fureur de la gelée. Soulevée comme la poussière, la neigé tombe dans les chemins , qu^elle rend imprati- cables \ elle s^accnmule devant les maisons ^ tourmente les bestiaux , suspend les voyages , et pénètre partout. Quand les tempêtes du nord-ouest sont finies j Von jouit alors d^un temps froid et serein qui dure pendant plusieurs semaines. Le soleil luit sans nuage > et re^d cette partie de la saison non-seulement utile , mais agréable. Toutes les portes s^ouvrent au voyageur la nuit comme le jour. Plus on est ensemble , plus on est heureux. Un bon feu , une table couverte de fortes pièces de viande et de quelques légumes , du cidre , du gingembre , du thé , du café et du tabac j voilà le remèile à tous les maux. L^ Américain ne se refuse rien , il consomme dans Thiver la moitié des fruits de Pété. Le soir^ les jeunes personnes des deux sexes dansent; les pères et mères y participent souvent. La journée se trouve passée au sein du bonheur. Les climats des Etats - Unis , observe M. Bonnet > au lieu d'offrir les rigueurs de ceux de l'Europe, n'ai - ront de ressemblance , lorsqii'ils auront atteint la per- fection qui leur est destinée , qu'avec ceux des pays de cet ancien cotitinentles plus favorisés des températures les plus douces^ c'est-à-dire les climats connus des l8o TBMpéRA.TVKB provinces méridionales de France j de Tltalie ) de l'Es- pagne et du Portugal. Tout ce que le ^oût et la vue peuvent rencontrer d^exquis et de ^élicat dans les pays où la nature a fait tous ses efforts ) le sol des Etats- Unis le sent fermenter dans son sein. ( Tabieau des Etats-Unis y pag. 09. ) CHAPITRE XXV. Température de l'Amérique méridionale. Dans la température de T Amérique méridionale le climat varie avecles provinces. La température moyenne de la capitale du Mexique n'est que de 16 degrés 5 min. ( i3 degrés 5 min. R. ). Cependant ^ en cent ans on n'y a vu tomber de la neige qu'une seule fois y tandis que dans V Europe australe et en Afrique il neige dans des endroits dont la température moyenne est au-delà de i^ degrés. Il neige quelquefois y quoique très>rare- ment) à Naptes^ à Z/^s^on/ie , et même à Malaga^ par conséquent juscpi'au 37* degré de latitude ; et, comme nous venons de l'observer , on a vu tomber de la neige à Mexico y ville dont l'élévation au-dessus de la mer est de 1173 toises. Ce phénomène, qui ne s'était pas présenté depuis plusieurs siècles , eut lieu le jour de l'expulsion des jésuites^ et fut naturellement attribué par le peuple à cet acte de rigueur. D'après les mesure» de M. Humboldt, la hauteur de cette ville, située par les 19 ddg. 42 min. de latitude, n'est que de 1000 toises, et cependant peu d'années avant son arrivée \ la Nou- velle-Espagne , les rues y avaient été couvertes déneige pendant quelques heures. DE I.\llÉAIQUB MBRIUIOW A.LI!. iBl Dans la zone torridef Pair est tempéré par des brises journalières et constantes ; les chaleurs n^y sont pas plus fortes que dans le sud de la France et de Tlta- lîe ; les nuits sont généralement fraîches. Celte fraî- cheur se prolonge jusqu^à neuf heures du matin : ht chaleur, alors , devient pesante pendant une lieure^ jusqu^à ^arrivée de la brise qui vient de la mer. Celle- ci rafraîchit Tatmosphère depuis dix heures du matin jiisqu^à quatre heures du soir. Elle est remplacée par une heure de chaleur lourde , occasionnée par le dé- faut d^air vif, auquel succède le vent de IHntérieur des terres , qui arrive des montagnes > pour tempérer la chaleur des nuits. Cette fraîcheur vient de ce que les chaînes de mon- tagnes de ce pays sont opposées aux vents réguliers qui traversent les mers qui le baignent , et que la chaîne des Andes est placée le long de la mer du Sud, où elle reçoit les émanations de TOcéan Atlantique que lui apporte le vent d^est , par-dessus le vaste continent d^ Amérique ^ qui fait un coude dans sa pointe la plus méridionale ; en sorte que le vent frais , qui en sort perpétuellement, vient prendre en écharpe les rivages du Chili et du Pérou. Ce vent vient de l'extrémité de la terre Magel- lanique, évidemment recourbée par rapport aux ri- vages de la mer du Sud. liien n'égale la beauté et la douceur du climat de la région équinoxiale de TOcéan. Pour bien sentir tout le charme de ces heureux climats voisins de Téquateur, il faut , dit M. Humboldt , avoir fait , dans une saison trèsi* rude , la navigation dîf Acapulco , ou des côtes du Chili , en Europe. Quelle contraste entre les mers orageuses des latitudes boréales, et ces régions où le calme de la 1'- il l8a TEMPÉBATUllS nature n^est jamais troublé! Autant la trayersée da Vancien au nouveAu continent est prompte et agréable | autant le retour du Mexique ou do PAinérique méri- dionale aux côtes de FEspagne est pénible ^ long et souvent périlleux, sur - tout pendant l'hiver. Depuis les aa degrés de latitude y la surface de la mer est couverte de poissons volans , qui , pour éviter la Yoracité des dorades, s'élancent dans Pair à la, i5 et même 18 pieds de hauteur, et retombent sur le tillac , où ils deviennent la proie des navigateurs j lorsqu'ils ont échappé dans Pair A\rx frégates ^ aux albatrosses et aux antres oiseaux qui les saisissent au vol. C'est ainsi quo sur les bords de rOréiioque, des troupeaux do cabiais , sortis de Peau pour fuir les crocodiles , devien- nent, sur le rivage, la proie des jaguars. Nos regards, dit M. Huroboldt dans son premier sé- jour .\ Cumana^ étaient fixés sur des groupes de co- cotiers qui bordaient la rivière du Manzanarès , et dont les troncs excédant 60 pieds de hauteur, dominaient le paysage. La plaine était couverte de touffes de casses | ( il y en a plus de trente espèces dans PAmérique mé- ridionale ) , de capparis et de ces mimoses arborescentes qui, semblables au pin d^Italie, étendent leurs bran* ches en forme de parasol. Les feuilles pennées des palmiers so dû tachaient sur Pazur d^un ciel dont la pureté ii^était troublée par aucune trace de vapeurs. Une lumière éblouissante était répandue dans Pair , sut* les collines blanchâtres parsemées de cactiers cylin- driques , dont le tronc avait plus de 4 piedit 9 pouces de circonférence , e-t sur cette mer toujours calme, dont les rives sont peuplées à'aicatras ( pélican brun^ de la taille du cygne), dVigrettes et de ilamauçj Péclat du jon^ des ph nonçai^ gions. Dès ge lassel anstrall déploie! éprouvj approc! hémisp vement dès sa { au voy Paspec grande lisant ( quablei austral n'est ] Phoriz( phospl qui m sud, vivent austra enten nézue, xillo . cUuei Paul des I BB L\uKniQI7B M^niDIONALB. * l83 du jour ) la \igiieur des couleurs végétales , la fonno des plantes } le plumage varié des oiseaux , tout an* nonçait le grand caractère de la nature dans ces ré- gions. Dès quW est entré dans la zone torride , on ne peut se lasser dWmirer y touties les nuits , la beauté du ciel austral y qui, à mesure quW s^avance vers le sud^ déploie aux yeux de nouvelles constellations. On éprouve je ne sais quel sentiment inconnu y lorsqu^en approchant de Téquateur , et sur-tout en passant d^un hémisphère à Tautre, on voit s'abaisser progressi- vement ^ et enfin disparaître ) les étoiles que Von connaît dès sa première enfance. Rien ne rappelle plus vivement au voyageur la distance immense de sa partie y que Taspect d*un ciel nouveau. L^agrouppement des grandes étoiles y quelques nébuleuses éparscs y riva- lisant d^éclat avec la voie lactée ; des espaces remar- quables par une noirceur extrême , donnent au ciel austral une physionomie particulière. Ou sent qu^ou n^est point en Europe y lorsqu^on voit sVlever sur rhorizon Timmense constellation du navire , les nues phosphorescentes de Magellan y les deu.\ ^^vandes étoiles qui marquent le sommet et le pied de la croix du sud , cette horloge nocturne de tous les peuples qui vivent au-delà du tropioue y ou dans T hémisphère austral. Combien de fois les voyageurs n^ont-ils pas entendu dire à leurs guides y dans les savanes de Fé- nézuela , ou dans le désert qui s^étend de Lima à Tru- xillo y ce Minuit est passé y la croix commence à s*in- cliner. » Ces mots rappellent la scène touchante où Paul et Virginie , assis au pied dé la source de la rivière des Lataniers } s^entretiennent pour la dernière lois y l84 TSMVÉIIATUKB •t OÙ !• vieillard , à la vue de la croijt du sud^ l«t avertit qu^il est temps de se retirer. La plus belle partie de riiémisphère céleste austral y qui comprend les bril- lantes planètes de V aigle ^ du serpentaire ^ le centaure | le vaisseau argo ) et la croix mëridionfile , est toujours cachée aux habitans de TËurope. Ce n^est que soua l'équaleur qu^on jouit du coup d^œil unique et ma- gnifique de voir en mémo temps toutes les étoiles des deux hémisphères célestes. La grande et la petite ourse y paraissent d^nie grosseur étonnante) et même eil'rayante. LUiabitant des tropiques voit toutes les étoiles y et la nature l'a aussi entouré de toutes les formes connues des végétaux» Les halos j ou couronnes lumineuses autour de la lune , sont beaucoup plus rares que dans les pays du nord j qu^en Provence ) en Italie et en Espagne. On les voit> sur-tout , lorsque le ciel est pur et que le temps serein paraît le plus constant. Sous la zone torride y de belles couleurs pnsmati(]ues se présentent presque toutes les nuits , même à Tépoque des grandes séche- resses : souvent dans Tespace de peu de minutes , elles disparaissent plusieurs fbis^ sans doute parce que des courans supérieurs changent Tétat des vapeurs légères, dans lesquelles la lumière se réfracte.. On observe quel- quefois entre les lâ degrés de latitude et Téquateur ^ de petits cercles colorés autour de Yénus^ dans les- quels on distingue le pourpre , Porangé et le violet j rarement on voit des couleurs autour de SiriuSj de Canopus , ou d^Achernar. Fendant que le halo est visible , quoique Thygro- mètre marque une forte humidité > les vapeurs pa- raissent si parfaitement dissoutes, ou plutôt si élas- tiques etl tèrent piT la lune château fois deux! diamètre] de Tare L*e9pace foncé , a que les moindre Ce phén des coule prises a^ lunaire ri des halos M. HuJ projection ciel. La l'atmosp ritent de A Mexii de largei parcouri lunaire décrit p Rien pagne , du ciel d''étoilc le vois] dans o iKv BB l\màiiiqub uiniDioirALS i85 tiques et si parfaitement répandues, quMles n'aU tirent pas la transparence Je Tatmosphère. Quand la Inné se lève, après une pluie d^orage , derrière le château Saint-Antoine à Cumana , on distingue par- fois deux cercles ^ un grand, blanch&tre, de 44 J<»g>^^s de diamètre , et un petit, qui, brillant de toutes les couleurs de Tare -en -ciel y a i degré 4^ minutes de largeur. LVspace entre les deux couroinies est de Paznr le plus foncé, a ^o degrés de hauteur j elles disparaissent sans que les instrumens météorologiques indiquent le . moindre changement dans les régions basses de Pair. Ce phénomène est frappant par la grande vivacité des couleurs ; il résulte aussi , diaprés des mesures prises avec un sextant de Ramsdem, que le disque lunaire ne se trouve pas exactement dans le centre des halos. Sans cette mesure, on aurait pu croire, dit M. Humboldt , que Tcxcentricité était l'effet de la projection des cercles sur la concavité apparente du ciel. La forme des halos et les couleurs que présente l'atmosphère des tropiques éclairés par la lune , mé • ritent de nouvelles recherches de la part des physiciens. A Mexico , par un temps éminemment serein , on voit de larges bandes , ayant toutes les couleurs de Tiris , parcourir la voûte du ciel et converger vers le disque lunaire , météore curieux qui rappelle celui qui a été décrit par M. Cotes, en 1716. B.ien à Naples, en Italie, en Provence et en Es- pagne , n^approche de la transparence et de la sérénité du ciel des tropiques , et de la prodigieuse quantité d^otoiles filantes qui tombent à chaque instant dans le voisinage des volcans de la province de Quito, et dans cette partie de la mer du Sud qui baigne les cotes ïfc'v. l86 VBMpiRATVmi volcaniques de Guatimala. Ces étoiles filAntes laissent fiéqueminont derrière elles une traînée lumineuse pendant la ou i5 secondes. D^autres fois elles pa- raissent crever en se divisant en plusieurs étincelles p et généralement elles sont beaucoup plus basses que dans le nord de TËurope. Souvent des étoiles filantes suivent une môme direction pendant quelques heures | et cette direction est alors celle du vent. On sait combien les veré luisans sont connus en Italie et dans tout le midi de TEurope ; mais Teffut pittoresque qu^ils produisent ne saurait être comparé à ces innombrables lumières éparses qui embellissent les nuits de la zone torride , et qui semblent répéter sur la terre I dans la vaste étendue des savanes ^ le spectacle de la voûte étoilée. Cest par suite de cette prédilection du Créateur pour le Nouveau • Monde , qu^il a voulu que tout) jusquVux insectes» fût utile aux babirans de ce fortuné climat. Le voyageur» pour se guider en Europe , dans Tobscurité de la nuit » ne rencontre que quelques chétifs vers luisans^ dont la lumière se fait à peine apercevoir entre les branches des haies qui bordent le chemin j cette lumière est trop fliibie pour éclairer à un pouce de distance ; tandis qu^aux Antilles et sur le continent d'Amérique, des millions de mouches- à 'feu^ espèce de scarabées de la grosseur des plus forts hannetons d'Europe » répandent une lu- • niière douce qui éclaire à une très-grande distance ^ à Taide do laquelle on peut lire et voyager trauqniU lement.  la Guyane » le porte-lanterne ^ autre espèce de sca- rabée, a la trompe si lumineuse, qu'on s'en sert d^ais les app'.iitemens en guise de lumière. Lqs voyageuis^ »■ L*AMiRIQCB MÀRIDIOKALB. 187 pour se gilicler dans Tobbciirité du la nuit, en portent A la maini ou en attachent à leurs pieds. Cet insecte y ainsi que la mouche'à^feui ne sont pas nuisibles ; ils ne se nourrissent en général que de fleurs. Cependant lorsqu'on met le porte-lanterne dans un appartement y non-seulement il éclaire > mais il dévore tous les in- sectes qui s^y introduisent. On peut le conserver quinze jours. Quand on se frotte le visage avec Thumidité provenant des parties lumineuses de ce petit phosphore vivant I on est tout resplendissant de lumière* Ceci prouve que l'Amérique j jusque» dans ses plus petits détails^ Remporte encore snr ^^£urope. ...t:..i.V'. LIVRE II. CHAPITRE I. # Examen du sol de V Europe et de V Amérique. Ij^evbopz } qui ne' produirait giières que des arbres «.léiiles , si on y laissait la terre inculte ^ puisque le 6ol d^une grande partie de ce continent n^est composé que de lits de sable ^ de marne , de plâtre, de pierre cal- caire y semble , aujourd'hui , être parvenue à son état de dépérissement ; car , outre que la nature commence à s^y. épuiser , qu^elle, ne produit en général qu'à force d'engrais, qu'on est obligé de laisser une partie du terrain en jachère, pour ne pas le fatiguer tont-à-la- fois , et que des rilléseldescantons entiers sont menacés d'une prochaine disette de bois de chauffage , on a re- marqué que la hauteur de ses montagnes et le vo- lume d'eau de ses rivières et de ses mers méditerranées diminuent sensiblement. Montagnes. —~ M.- Bourit, de Genève , a rapporté, en 1788 , que la prairie qui se trouve sur le haut d'une des montagnes qui environnent la vallée de C^a- mouni y en Savoie , près du Mont-Blanc , se couvrait journellement de tant de débris de rochers tombés des monts environnans, que les chamois pouvaient à peine y trouver leur pâture. ■m BXÂMBIT SU SOL BB L^BV&OPB BT SB VxinkKlQVK. iS^ M. de Saussure a vu quantité de os granits détachéa qui se sont fixés sur le coteau de Bçissy et dans les vallées adjacentes j entre le lac de Genève et la mon- tagne des Voirons, . Dans les Pyrénées^ on a trouvé des blocs immonses qui ont roulé jusque dans le fond, des vallons ; et^ ^onr comble de malheur , les Alpes et les Pjréuées sVboulent journellement. Dans la province de Darby^ en Angleterre , le clo- cher du village de Craigh n^était pas visible en iSya^ du haut dVn^ montagne , à cause de la hauteur d'une autre montagne interposée ; cent ans après , on aper- cevait ce clocher ^ et même une partie ^de PEgli&e. La même chose est arrivée en. une infinité d'autres endroits. Fuisse l'Europe ne pas être écrasée un jour par les pierres qui sont suspendues au-dessus d'elle ! Dieu veuille que celles qui sont tombées du ciel en Es- pagne y en France , en Italie ^ et dans diverses parties du nord de l'Europe , soient les dernières qu'elle ait à recevoir ! Les chuies réitérées des pierres aérolitheS| qui ont eu lieu le 5 septembre 1814 et le 8 mars 1817 dans les cantons de Castelmoron et de Monclar ^ dépar- tement d'Agen , suivies pendant deux minutes d'une suite de détonations plus ou moins bruyantes \ celles qui sont tombées en 1816 dans plusieurs parties de V Allemagne ^ de Vltaliefàe V Espagne, ne doivent-elles pas donner quelque sujet de crainte sur le sort; qui semble être réservé à l'Europe ? Lits des fleuves et des rivières. — Le Rhône coulait autrefois plus de 20 pieds plus haut dans le Mont- Jura qu'il ne coule aujourd'hui , de sorte qu'il est à ■\ l<;|b Si X A SI BIT DU sot. SB L^CUKOVB présumer que le lac de Genève h\st qu^un délais de ce fleuve ainsi abaissé. Lia nvière SiArve ^ qui sort des glaciers du mont Saint-Bernard et qui se jette dans le Rhône, sous le mont Salèvey auprès de Genève y a eu jadis son cours bien supérieur i^ sou lit actuel. Les masses de cailloux roulés sur les rivages élevés le long du Rhin \ celles que Ton rencontre sur les mon- tagnes mêmes assez hautes des Alpes et des Pyrénées , attestent que le cours des torrens et des fleuves était plus élevé qu^aujourd^faui. ' Bassin des mers. — Des expériences faites en Suède et en Danemarck , ont prouvé que la mer du Noté Be retire d^ùne ai. ?iée à Tautre , et que la diminution de lâ Baltique , qui n^a qu« 3o cordes de profondeur dans ses gouffres , est de 44 ^ 4^ pouces en un siècle. Entre la Baltique et la mer Noire y le terrain est au- jourd'hui à peine élevé de 5o toises au dessus du niveau deUOcéan \ tandis que le plateau de la Manche^ placé entre les sources du Niémen et du Borysthène ^ figurerait comme un groupe de moutagnes d'une hauteur considérable. A l'exception du sol des Castilles dans les envi- rons de Madrid, qui a 3oo toises d'élévation ab- solue y on voit que y dans la région la plus habitée de l'Europe y par exemple , la France, l'Allemagne ou l'Angleterre, les plaines qui sont le siège de la culture, n'étant généralement élevées les unes au-dessus des autres que de loo ou 200 mètres , leurs hauteurs ab- solues sont trop peu considérables pour avoir une in- fluence senkible sur le climat ; ce qui fait que dans les Aiguës siècle , ui il est au; La vill à son re gnée de Pour mun» d^ XT SB Xi^AMiniQVX. , |Ai «arles de PEurope , les géographes se contentent d^in- diquer les chaînes de montagnes les plus élevées. Au contraire^ dans la région éqilinoxiale du nouveau continent, sur- tout dans les royaumes de la Nouvelle" Grenade , de Quito et du Mexique , la température d« Patmosphère , son état de sécheresse ou d^humidité y le genre de culture auquel s^adonnent les habitans ^ tout enfin dépend de Pénorme élévation des plaines qui «^étendent sur le dos des Cordillières. On a trouvé à Chatam^en. Angleterre , des ancres de vaisseaux et des coquilles marines assez avant dans les terres , et à 17 pieds de profondeur : on a découvert des coquillages et des instrumens de marine sur iea montagnes àHEcosse, ' Dans le pays de Liège , la mer est à 35 lieues de la ville de Tongres ( Liège ) où Ton voyait , il y a plu- sieurs années , les anneaux de fer qui servaient à amarrer les vaisseaux aux murailles de cette ville. Sabinus rapporte qu^en 14^0, on trouva , dans un« mine des Alpes , uù vaisseau avec ses ancres. M. Paw ne peut pas révoquer en doute Péloignement graduel de la Méditerranée des rivages qu^elle bai* gnait autrefois. Les preuves suivantes ne sont que trop positives. ligues-morte en Languedoc était, dans le treizièm* nècle , un port de mer où Saint-Louis s^embarqua » il est aujourdMiui à 2 lieues de la mer. La ville de Damiette y où Saint-Louis sVmbarqua à son retour delà Terre sainte, est aujourdUiui éloi- gnée de la mer de plus de 3 lieues un tiers. Pour que Brescou^ dans le golfe de Lyon, com- mune d^Adge, pût encore servir de port , il faudrait ipa BZABiÉir DU SOL BB x.^Bitaors prolonger la jetée , et faire tomber la rivière dans ce bassin. Sur la montagne de Stelle y en Portugal ^ il y a un lac à^ a lieues de la mer , dans lequel on a trouvé des débris de vaisseaux. En x8i3) on a fait une découverte semblable dans un lac ^Irlande , du côté de Bentry. Psalmoni^ en 8i5, était une île de la Méditerranée ^ elle se trouve aujourd'hui dans la terre ferme ^ à a lieues , de la mer. L'île de Pharos , qui était éloignée de TEgypte d'un jour et d^une nuit de navigation , est maintenant presque contiguë à cette contrée. La ville de Fooah , qui était ) il y a trois cents ans , à l'embouchure de la branche canopique du Nil y est actuellement à environ deux Jieues un tiers. Depuis soixante ans , la Méditerranée s'est retirée de plus d'une lieue de devant Rosette en Egypte. RavennCf et plusieurs ports de l'Italie et du golfe Adriatique , sont actuellement à une distance plus ou moins grande de la Méditerranée. • Je pourrais citer encore plusieurs autres faits de ce genre f pour prouver que les montagnes, les fleuves et les mers qui environnent l'Europe, diminuent d'une manière sensible y tandis que les montagnes; les fleuves et les mers de l'intérieur et de l'extéiieur de l'A- mérique y sont encore dans leur état primitif. A ces preuves , qui doivent suflire pour convaincre de la su- périorité que le nouveau continent conserve encore sur l'Europe y je joindrai une description rapide de la qualité des terres de l'Amérique , pour achever de prouver la vérité de cette assertion. ou qui v kir SB i^MéïiiQt^iii ii)3 ï)es KtàtS''Unis, -^Les Eiats-Unis ^ depuis le cap Camseaux^ dans la Nouvelle-Ecosse , jusqu^aux li- knites de la Géorgie^ comprennent en longueur, aii bord de .la mer , près de 5oo lieues. D*après les cal- culs de M. Hutchins , cet empire naissant a , aujour- dMiui> i,4ii}0oo milles carrés, non compris \a. Loui- siane^ qui en a i,o()4)<^°^ j ce qui fait en tout 2,5u5,ood milles carrés , qui équivalent à>peu-prèsà i,8oi,ooo,ûoo d''acre8 ^ presque tous cultivables eu navigables. Mais depuis que les Américains du nord ne Vf^ulent plus reconnaître dVutre limite que le rio cfc/ JVor/e, ils •comptent 260,000 lieues carrées. Lés AUéghanys , qui commencent en Géorgie j traversent les Etats-Unis da midi au nord^ sous le nom tV épine du dos Aes Etats- Unis, ji^squ^à PEtat de New- York, d^où une nouvelle chaîne Continue de tfavierser, dans le même sens , tous les états appelés autrefois là J^ouve//e - Angleterre, Quelques montagnes , d^une étendue très • bornée y S^embranchent dans les Apa lâches. Les plaines qui se trouvent entre elles et la mer sont très - étroites dans les provinces du nord , et le terrain y est généralement pierreux , quoique assez productif dans plusieurs poinfsi^ De la Pensylvanie à la Caroline du sud ^ les plaines s'*étar^isseht et le terrain est d^un sable gras , argileux et fertile j mais elles s^étendent bien plus encore de la Caroline du Sud à la Floride : le terrain alors est bas, plat) couvert dVau> et semble avoir été abandonné depuis peu par la mer; Ces deux chaînes de montagnes, en laissant à chaque Etat son climat relatif plus ou moins bon , rendent la partie quMles garantissent des vents d'est ou qui viennent de la mer Atlantique, non-seulement TOM. li ]3 1^4 BZAMX1I BV SOI. DS L^BVmOfl plus saine | mais encore plus propre à la culture des grains. Les Etats-Unis ( dit M. Bonnet , dans son tableau de ce pays ) réunissent toutes les causes de la longévité qui sont importantes et essentielles. Le sol que ses habitans cultivent est si fécond et si géné- reux f qu^une douce médiocrité est la moindre de leurs espérances ; ils sont tous bien soignés ^ parce qu*il n^y a pas de célibataires parmi eux. L^air y est générale- ment salubre j les endroits malsains sont très-suscep- tibles d^étre purifiés ; les alimens y sont bons et abon- dans. La paix et la tranquillité civiles et domestiques y la fécondité de leurs femmes y le respect pour les per- sonnes et les propriétés y la juste récompense des talens^ toutes les douceurs du gouvernement fondé sur Inexpérience des anciens gouvememens y yoilà les richesses qui sont distribuées sur cette terre avec autant d^impartialité que de justice. La physionomie rurale et celle des villes sont les plus intéressantes du tableau > mais celle des bois est la plus pittoresque : on y voit la nature dans toute la pudeur de la virginité et toute la fraîcheur de la jeunesse* Rien n^est frappant comme la beauté des arbres , et sur-tout ceux auxquels pendent de longues barbes imposantes , et la nuance de leurs verdures ; VœW contemple avec recueillement Taspect silencieux des pins , Tair vénérable de dix espèces de chênes qui ont bravé la furie des tempêtes et survécu aux siècles j il admire , au milieu des hêtres , des fresnes , des tilleuls y des trembles ^ des houx ^ des noyers ^ des châtaigniers y des noyers à noix de beurre ^ des ceri' siers y etc. , Vérable précieux d*où découle le sirop avec lequel on fait du sucre , dont les Etats-Unis fourniront VT SB x.VxiaxQui. 195 vn jour toute TEurope à meilleur marché ^e les îles. On voit quelquefois cet arbre former des bosquets de 5>à 6 acres d'étendue > au milieu desquels les fraises •^offrent à la main. "Là olivier^ Vorangetf le mûrier f leJSguiery ornent les Etats du sud ; un jour viendra où l'on pourra , dans ce pays^ enclore son champ, comme en Italie et en Provence ) avec le mjrthe et le grenadier. Pour le moment , ces haies seraient dangereuses , parce que le pays est neuf 9 et qu'il aboud« en reptiles et en in- sectes. L'humidité des bois procure y dans tous les Etats de cet empire y des pâturages nature/s y dont les bestiaux se trouvent à merveille : aussi sont-ils iplusforis que €eux d'Europe y sur» tout ceux que l'on élève dans les Etats du nord. Quant à l'agrément y il y à peu de chevaux qui puissent être comparés à ceux de Virginie* On obtient ces pâturages en coupant les petits arbres et les broussailles y ce qui s'appelle éclcùrcir le bois. Du reste , les pâturages abondent dans tous les Etats-Unis^ dans tous ils sont excellens pour l'éducation des che- vaux ; mais y comme l'observe fort bien M. Bonnet ^ ils ont ime meilleure qualité dans le Ne-w-Hampshire p dans le Massassuchet y dans IdtConnecticut , dans l'Etat de Ne-W'York y et sur-tout dans le Rhode - Islandy sur les bords de la mer. Les prairies artificielles sont cou- vertes de diverses espèces de foins y tels que la luzerne^ la quinte-feuille y la pimprenelle y le trèfle rouge y ainsi que le blanc et le jaune. Le jardinage commence à se perfectionner y sur-tout relativement aux fruits : on s'en était plus occupé dans les Etats du nord que dans ceux du midi. C'est dans i3* T • il i 15^ BlAMBir su SOL SB L^BSXOrB cette partie que Ton appelle la NouYelle>AngIeterr«y où Ton mangeait les meilleurs fruits. Au)ourd%ui ^ le JUary/and y la Virginie ^ les CaroUnes et la Géorgie^ récoltent les fruits les plus délicats a on y cultive 1« figuier en plein champ. En 1795, l'union notait composée que de quinze Etats ^ et du territoire de Touest \ en 1816 , les Etats fédérés étaient au nombre de 19 , non compris la Louisiane et les t»'rritoires qui dépendent de l'union. Le drapeau de< PÂmérique septentrionale est orné d'autant d'étoiles qu'il y a d'Etats. . <: Les Etats sont divisés en comtés y ceux-ci en préci' nets ou paroisses ^ enfin en thovfnships ou districts. Les comtés deviennent Etats quand ils ont acquis une po- pulation de6o}OOo habitans y nombre requis pour avoir une représentation au congrès ou près le gouvevnemeut fédéral. ' • La Géorgie.-— J^a. Géorgie ^ qui est l'Etat le plus mé- ridional de tousy est située entre le fleuve Sainte-Mary^ |a rivière de Savannahy et au midi la rivière dé l'^/a« ■ tahama , entre les 3i et 33* degrés de latitude. Cet Etat j qui se fait remar(|uer par nn sol extrêmement fertile^ se prolonge dans les terres jusqu'au Mississipi. Il y a un .peu plus des deux ||^rs du pays de défriché. On y cultive du tabac, du riz y du coton, de V indigo ^ dca cannes à sitcre , du froment ^ du maîsy de l'orbe ^ de V avoine ^ du sarrazin^ des haricots j des pois^ des pommes de terre y àe^turneps (sorte de navets de 3 à 4 pouces de diamètre I dont on nourrit les bestiaux avec nn grand succès)^ enfin toutes \es herbes et racines potagères. Ou y élève des vers d soie. La Géorgie a des mûriers blancs f àt^^guiers.àfi plusieurs espèces j son sol ^ qui BT DB L'AMéHIQTTK. I97 est fertile et agréable j peut produire tous les fruits les plu» délicats, puisque le figuier y vient sans culture. Ou trouve dans le sud et aux environs de la Floride^ beaucoup de pâtltrages inciiltes, que Ton nomme eif Amérique savanes y et qui sont très-propreS h élever un grand nombre de' bestiaux. Il y a sur la riyihré ff^abask une veine de enivre fort riche; on trouve des huîtres dans les rivières de celte province , h une grande dis- tance de la mer] on y a découvert un lit' de coquilles d^huttres situé à So lieues de la mer. Le gouvernement résidé à Augusta , dans une plàina agréable et fertile, à 4^ lieues de Tembouchure de la Savannah. Le port à&Savannah^ capitale de la Géorgie, est grand et sûr; il contient des bâtimens de 3oo tonneaux. La Caroline du sud. — La Caroline du sud s^étend depuis les monts Alleghany s jusqu'à la mer. Il y a des mines dWgent, d« plomb'^ du minerai de fer, des car- rières de pierres de taille , des cristaux et des diamans- bruts. Les vivres y sont à bon marché. Charlestown , capitale de cet Etat, située à Soliuuesde Wiliningtouy a un port grand, sûr et commode; malheureusement un banc de sable Tem pêche de recevoir des navires au- dessus de 2C0 toaneaux. Il n^y a point de ville maritime où le commerce soit pins actif que dans cette ville. Le luxe y est comme en Europe. On trouve dans cette ca- pitale un oiseau de proie qui , dans sa forme et sou plumage, tient beaucoup du dindon; on Fappelle turkey-buzzard. Il dévore les charognes , et ne les quitte ([u^après les avoir entièrement dépouillées de leur chair. La vie de cet oiseau est soigneusement respectée. La Caroline du nord, — - La Caroline du nord est 198 BXAMBir DU SOL fiB L*BVBOrB aitutfe à Toccident le long des montt Âllegbanys^ «f à rorietit sur le bord de la mer. CVst une terre p&le^ lé- gère y sablonneuse | j^ropre à diverses productions ; elU est traversée par une longue cbaine de pierre calcaire qui court dans une direction sud-ouest } on y irouv» aussi des mines de charbon de pierre et des sources salées. Le pays est en grande partie couvert de forets ou de marais. Les productions des deuxCarolines sont les mêmes c]ue*c«Ue8 de la Géorgie t V olivier ^ V oranger, toutes les fiantes odoriférantes ^ la vigne ^ les abeille» et les vers à soie y réussissent fort bien. Le gouvernement réside à Baleigh y dans Tintérienr 4u pays ) non loin de la source du Newn, Entre autres villes, on distingueWilmington y Portsmouth^Edenton. Les deux Carolines ■ ont eu le philosophe Locke pour législateur. Le commerce de celle du nord consiste principale- ment en riz, coton y étoffes de laine, chandelles de circy auxquelles on a mêlé une égale quantité de suif. 11 crofk sur la presque totalité de son territoire àtAjrins résineux' qui fournissent de la poix j du goudron y de la téréhen- thine. Son bois est préféré à tout autre pour les gros meubles. Ces quatre objets forment la moitié des ex- portations de cet Etat. Le Ténessé. — La province de Ténessé tire son nom de la rivière de Ténessé y qui prend sa source dans les montagnes de la Virginie. Cet Etat est borné au nord par la Virginie et le Kentuck ; à Touest^ par VOhio ofc le Mississipi^ au sud , par la Géorgie et la Caroline du sud 'y à l^e&t y par les montagnes Jaunes y qui le sépa- rent de ces deux Etats. Il a i%o lieues de long et 55 de larg^. Le climat est sain et agréable ^ le terrain élevé et monta salées trè des objets blé, maïs Le Ténesi tiaux. Il ; trouve du. On en tir daims y di Knoxvi trois distr et onze c( mille âme ''Le Ken lité et la c à-peu-prè Etat est bi appelé Si par la C montagn< tiers en 1< 400 mille tuck) cor gueur'y s ( perdrix coin y La son et M rOhio,c sa partie laquelle trente li^ poisson'b BT SB L^AMitBIQXJB. I99 •t montagneux. Il y a de belles forêts, et des sources salues très-curieuies. On trouve dans les montagnes des objets de curiosité. Les yallées sont très-fertiles en bléf mmtSyorgef avoine^ sarrazin, haricots j pois , etc. Le Ténessé produit des chevaux y des bœufs y des bes» tiaux. Il y croit du coton ^ du chanvre ^ du lin. On y trouve du^r en abondance , des bois ^e construction. On en tire des pelleteries j des fourrures « des peaux de daims, du lardf de \ti farine y et àw fruit s, * Knoxville est la capitale de cet Etat, qui est divisé en trois districts, savoir : Washington, Mero, Hamilton^ et onze comtés. Lta population du Ténessé est de 35o mille âmes. Le Kentuck, — Le Kentuck , dont on vante la ferti- lité et la douceur du climat , a son point central situé à-peu-près au 38* degré de latitude 'septentrionale. Cet Etat est borné au nord par ui^ grand creek , ou ruisseau , appelé Sandy^ au nerd-ouest , par VOhio'^ au sud, par la G>roline septentrionale ; et à Pest , par les montagnes du Gumberland. Il a environ 83 lieues un tiers en longueur, 66 lieues deux tiers en largeur , et 4oo mille habitans. Les barrens , ou prairies du Ken- tuck , comprennent ime étendue de a4 lieues en lon- gueur', sur ao en largeur. Elles abondent en perdrix ( perdrix marylanda ). Sept comtés le divisent : Lin- coln ^ La Fayette y Jefferson , Bourbon , Mercier y NeU son et Madisson, Les deux premiers sont bornés par rOhio , et le troisième est séparé des deux autres dans sa partie septentrionale , par la rivière Kentuck. , dans laquelle on pêche des saumons ' qui pèsent au moins trente livres. Dans les eaux de rQhio , on y trouve le peisson'bison , d^une grandeur assez considérable , et le . i.! ■U4 aOO y.XAMBW DU SOI, US VBUKOFX poisson-chat f qui |)è6e cpielt^uefois plus de cvut livrts, Les sources salues du Kentuck sont très-renonini^es, Cette contrée est plus sAÎne e\ plus tempérée (jue le« «utrcs parties habitées de ^Amérique. Eu été , on n^y r«8seiit pas ces chaleurs brûlantes qu^éprouvent la Vir- ginie et la Cai'oline. Le» diverses rivières qui Parroseiil procurent un air rafraîchissante L^hiver y dure troi« ^lois. i^sx cançe d sacre vient partout en abondance) e| fournit d^excellcnt sucre à toutes les familles. Le cqfpr y porte une gousse y oi!k est xenfèrmé-du café d^ln• très-bonne qualité. Toutes les productions du Téness* se trouvent dans cet Etat. Le pappa-tree y donne un excellent fruit, semblable au concombre | pour ,1^ forme, la grosseur, et d^une saveur douce et parfumée. Pendant toute Tannée, exce[ h les trois mois d'hiver, les plaines et les vallées sont ornées d^une variété de fleurs de la plus grande beauté. Cet Etat renferme plt'« liieurs montagnes, où Ton trouve des curiosités natov relKs sans nombre. Nous en avons décrit plusieurs au commencement de Touvrage. A Taide de TOhio et du Mississipi, il peut transporter, s'il le veut^ ses den- rées i\ la Nouvelle-Orléans , par un trajet de looo lieneii de distance. Lexiugton en est la capitale. Ou y trouve les villes suivantes : Francfort, Leestown, Lpuisville, et les bourgs de Bardskowne , Harrodeberg, Dunville , Granviile et Boomborough. Les deux piille distilleries d'eau de-vie de grains de cet Etat ont produit, en i8i3y 9,281,0^^ francs. La Virginie. -. — I4* Virginie est située sur les bordsi de la Chesa^ieak. Sa largeur est de 10 lieues , sa profon-r 4eMvdo 70, dans les îerres^ plje est bovR^J t»a^e subit du ihaud au froid. Cet Etat est aujoutdMini un des plus coi^Kidéiables des. Etats-Unis t il pruduii de beaux fruits y d^excellnnf blé* ; mais la culture du tabac luit la prii^cipale richesse' des habitans. Les chevaux y sont très recherchés. On y soigne particulièrement les vergers» et le cidre quMs fournissent est la boisson ordinaire dans les l^lAts, du nord et dans ceux du centre. La Virginie , dont on connaît Teau-cIe^Tie de péclies , produit une grande quantité de ces ii'uits , aiiii>i que deapavies et^ des abricots es^cellens. Entre autres productions particulières à la Virginie, on remarque le dlctame^ dont l'odeur des feuilles tue le serpent à sonnettes « quand on les approche de son nez , et un arbre très-curieux dont le fruit produit de la cire d'un très'beau vert. Elle est dure, cassante^ et mêlée avec de bon suif, elle est propre k faire d'exceU lentes bougies. Elle ne salit point les doigts , ne fond pas dans les grandes chaleurs , et jette une odeur très- agréable. On fait bouillir ce fruit dans Peau, jusqu'à ce que le noyau , qui est.au milieu , soit détaché de la cire qui l'enveloppe. On trouve dans cette province des améthistes, des cristaux de couleur violette^ plu* sieurs espèces de minéraux. Il y a des mines de plomb qui donnent jusqu'à qiii}tre-vingts livres de substance pure , sur cent livres de minerai. Elle a aussi du cuivre , de la plombagine. Les bords de la ririère James renferment d'abondantes mines. dVxcellent eiarbqn , qu'mi e^ii^pt dçcowvnt en pêçh(int des^çrc. i iiïi' i il I ao» xxAUBir »u soi. z>b i/avm.ovM irisses. 3ette rivière est traversée par une veiiM d* marbre blanc.Il y existe en outre deux sources chaudes y dont une est au iia* degré. On les nomme Augusta, U y en a d'autres qui sont plus fréquentées y sur le Potomack., V>'iIliamsbourg, capitale de la Virginie y est la rési* dence de Tévéque^ et Mount^Vernon, la maison de cam- pagne de feu général Washington y le libérateur de sa patrie. On a découvert) sur les terres du général, une source qui s'enflamme aisément et continue à brûler. C'est à Hampton qu'on construit tous les ans la plu- part des vaisseaux qui servent au commerce de cet£taty et d'où l'on exporte chaque année pour plus de 60,000 dollacs ( 270,000 fr. ) de blé et d'ouvrages en bois. La population de cet Ëtat est de Soc ,000 âmes. Le Maryland. -— Le Maryland est situé aux deiix cdtés de la baie de Chesapeack et sur les bords du PotO' mack. Il est borné au nord par la Pensylvanie, à l'est par la mer Atlantique et là Delaware , an sud par la Virginie , à l'ouest par les Âpalaclies : il a 47 Houes de long y 4^ ^^ ^^^S»^9 ®^ 1 ,334 lieues carrées. Il est divisé en deux par la baie de Chesapeack. La partie de l'est a 8 comtés, 36o,ooo habitans; la partie de l'ouest, IX comtés, 49^)000 habitans. Il produit du b/é^ du tabac y du maïs, àesporcsy àu/eren gueuse et en barres, du chanvre , du Un , du noyer noiry des chênes de diverses espèces , des pommes pour faire du cidre et de l'eau-de- vie. Dans les montagnes de l'intérieur l'air est sain. On y trouve des mines de fer considérables , des fonde- ries et des forges. Le fer y est souple ] les ouvrages qu'on en fabrique sont très-solides. Dans le pays plat et voisin des marais et des eaux stagnantes , l'air est fiévreux. (M Du reste) pour le climat^ le sol , les productions et lo commerce , il ne cUfll^re point de la Virginie. Annapolis est la capitale «lu Màryland. La yue de cette ville est extrêmement agréable^ en y arrivant par le lac. Elle est bâtie en briques , sur le bord de la Sevem et sur un petit tertre qui , sans être très-élevé , domine un peu le plat pays qui Tenvironne. Plusieurs maisons ont de fort jolis jardins , très-bien entretenus. Depuis la révolution y elle garde provisoirement le titre de mé- tropole de P Etat y et continue d^être le siège du gouver- nement j mais BaltimoreXm a enlevé tout son commerce. X*e port de cette dernière ville peut contenir aoo bâti- mens de 400 tonneaux et au-delà; c^est la plus grande ville de comnierce des Etats-Unis ^ après Philadelphie et New-Yorck. ÎVashington, nouvelle capitale du Màryland, est ac- tuellement celle de tous les Etats-Unis. Cette ville y qui a été construite diaprés les plans de M. l'Enfant, archi- tecte français , sur un isthme formé par les deux bras du Potomack , réunira la commodité , Télégance , là régularité , le charme de la perspective^ et la libre cir- culation de Pair. Georgesto-wn , capitale du comté de Montgommery, n'est éloignée de la ville fédérale de Washington que par le fort courant de Roch-Creek, Elle est sur une mon- tagne y au bas de laquelle passe le Potomack. La Dela-ware. — En tournant à Test^ on remonte le petit Etat delà Dela-ware, dont le sol est aussi fertile, que la situation est favorable au commerce , qui consiste en grains y farines y fruits , salaisons y bestiaux, volailles et bois de construction, Ne-wcastley capitale de cet Etat, est située à Tembou- y 9<>4 BXAMEK DU SOI. ]>B L^BVKOVB «i:jbiire de la liiiière de la Delaware. iVashington , situé* ftnr cette rivière, est rer/tftrquable par ses inacA/Aei^^- dfçu,liques^ et la quan(ilé Aq farine qui en sort. . FrencAfown, e«t une jolie petite ville sur les bords de la Ç]]esapei^c>.. _ , i v^ La Pensylvanie,"-'!^ route, le long> de la Delaware» conduit. dans la Pentylvanie, /Lisn rivièra la X>elaware ^pare cet £tat à Test de la Ifouvelle-Jerssy ) au sud , il 0st borné par le Maryland; à Touest par le pays du Congrès y le pays des Illinois; et au nord par celui de Génessée et le pays des IroquoJs, Il e8*.>;itué:entre le 89**. et le 42^» degré de latitude. La Fensylvanie com- prend un terrain de 110 lieues delong et de aoode large. Cet Etat est traversé du nord an sud par la Delaware. L*air y est doux et pur: Tindustrie y a fait des progrès étonnanSf et ragiiculturè y est portée an dernier point d^ periéction. Le terj'ain. est fertile, »or-toot en blé^ ^ig/^H MtiîJff //>* , chanvre y melon , concombre i houblon , ç(^nne$ À> fuçre y ^rahhf à sucre , ponrla préparation da» (|.ijiei plusdè 6o.miileihounaies sont journellement oc«' ciifïés., Le i^/^i y rapporte à raison de 36 pour lu On y voit les plus beaux caecaux, des /nou/in;. d'un méca <- i/u^nH» aditnrable ) et les cultivateurs les pins riches. Les champs sont environnés à^accactas^ qui lanr servent de piUeajux vivans pour leurs palissades., et ^iroduisent un etl'et aussi. ntiie.qu^agréable. L^accacia épargne . beau» conpide bois, parce qn?il vit long-tanaps.> et son ombre aj^inte fl la fertilité de la terre. .Auprès de.l'île de Crick, sur V^llegitny ou VOhio ^ on. voit une source qui donne du pétrole excellent pour les rhumatismes, : La population do la Feosylvanie moioJte à 1 million jbob mille 100 mille! tinent d'Ë| blé y de la, pain , du salés ^ des des pommt mage y du lin et son Al Ab \a cire , des légume autres frui charbon, d Yacier^ du des boiSf d daims y de i tan , des pa voitures , d Philadel langue de' Schuykill, cette ville , (les vaissea cl pour de navires n' les rivières Le coup ( vière,esti des mouli deux petit est celle d vin^t-huii Jfcob mille âmes , doiit 200 mille sont A.llemancls , et 100 mille Français, Anglais, ou autres peufiles dn ctyn-' tinent d^Enrope fixés dans ce pays. Oa en exporte du b/éf Ae la. /arine ^ ànfronient^ de^ grains^ du mats, dit pain ^ du biscuit de mer ^ de la viande et des poisson» eaiéSf des bestittvac^ des volailles^ des porcsy Afis Jambons^ àes pommes de terre ^ dn chocolat y du beurre y du /ro' mage^ du tabac y de Vépautre ou spalt d'AUerhagne y du //net son kuileyde la potasse , de la chandelle y du sa^on^ de la c/re, du Mu/n , du pûr/er, de la bière y du cidre ^ des légumes y des oignons y des navets y des pommes et autres fruits; dw fourrage y des chevaux y du gibier y du charbon, dw fer fondu ow forgé y de l'or, de l'dr^an^, de l'ac/cr, du cuivrcy dix plomb y des pendules y des montres ^ des Âo/V, du merrain y des cMzVf travaillés y des peaux de dnims y de castors y des chapeaux , de la clincailleriey du fa/i )' des papiers y des pierres de tdille y du marbre , dc^ voitures y des bâtimens y des ogràv , etc. Philadelphie y capitale de cet Etat, est bâtie sur und langue de terre , au confluent de la Delaware et du Schuykill, à 40 lieues de la. mer. LaDeia-v^are, devant cette ville y a une lieue de large. Elle est navigable pour des vaisseaux de ligne, jusqu^à a lieues de cette ville ^ et pour des frégates, )usqu*à 12 lieues au-delà. L«9 navires n'y sont point attaqués de ces vers qui, dans les rivières du sud, piquent "et détruisent les vaisseaux^ Le coup d'oeil de Philadelphie , au milieu de la ri» vière, est infiniment agréable. A la droite , on aperç(^it des moulins et une riche manufacture; à la gauche^ deux petites vil les charmantes. La forme de Philadelphie est celle d'ua carré long. Cliaque secte, au nomlirti dé vingt-huit , y a son église. Il n'est prescpie point dé ■■(■• i % 'i Ao6" axAHSir DU SOI. ss z.'>v&ova maison qui nVt son jardin et un^rerger. Les magasini sont vastes y nombreux et commocles ; les chantiers pour la construction des vaisseaux parfaitement situés j les quais sont beaux et spacieux j le plus grand a 200 pieds de large ; des bâtimeus de 5oo tonneaux peuvent y aborder ; les rues sont tirées au cordeau et coupées à angles droits ; les principales ont 100 pieds de large ^ et les autres 80 : elles sont bordées de trottoirs et de beaux arbres. La propreté et la magnificence régnent dans cette capitale , où le marbre décore la plupart des mai- sons y et sur-tout Thôtel-de-ville. Derrière cet édifice^ il y a un jardin public. Dans toutes les rues , on trouve , de distance en distance , des pompes > et des réverbères fixés à des poteaux en forme de colonnes. Le grand marché a 3o pieds de large sur 5oo de longueur; il est élevé de 3 pieds au-dessus de la rue^ bâti eu briques f orné d^arcades y et placé en ligne droite au milieu d'une rue qui a i5o pieds de large. Elle sépare la ville en nord et sud. Le marché aux poissons est construit sur un beau pont de pierre : ces deux marchés sont d^une pro- preté extrême. La viande y est toujours étalée sur du linge blanc. Les boutiques sont remarquables par leur arrangetnent et leur belle tenue. On voit avec peine les cimetières placés dans Ten ceinte de la ville. Le luxe dans les coutumes , dans les meubles ^ et dans les dépenses de la table , est aussi extrêmement répandu. Quant à la propreté et à la commodité des prisons , rien n^égale le soin que les Américains portent h cette partie, qui fait honneurà leur humanité. II y a maintenant 3i imprimeries qui employent x5o presses : il s^iraprime annuellement dans cette ville So^ooo volumes f non compris les pamphletSy qui sont nombreux. Les environs de Philadelphie annoncent une grande capitale : on y trouve entr'autres jardins ceux de Greys-Ferry et de Ranelagh , où l'on va faÎM des parties de plaisir. JLa Nouvelle-Jersey» — La Nouvelle-Jersey est born^ par la mer du Nord y à Test \ par la Delaware^ à Pouest} par la Nouvelle- York , au nord ; et par la baie de la Delaware , au sud. Ou la divise en est et oireff Jersey. La partie du nord est montagneuse; celle du sud y ' plate ^ sablonneuse et bien cultivée : le milieu est i« plus fertile. C^est une espèce de Sicile en Amérique; c'est la colonie où Ton recueille le plus de froment. Le tabac y est excellent ; ses habitans sont presque tous pêcheurs : on y pêche abondamment de la morue et de gros poissons. Cette île possède une source ferru- gineuse : Trentoît en est la capitale. Les principales villes sont Amboy y Burlington ^ Elisabetk-town y Salem» Un peu au nord-est ) on trouve Neyvsuck y vis-à-vis rîie des EtatS) célèbre par une manufacture de souliers^ où Ton en fabrique aoo paires par jour; et Burlington^ où Ton fait une grande quantité d'eau-de-vie de sucre. Parmi les animaux , on en remarque un, appeU oposum , qui est commun au Jersey y à la Pensylvanie et au Maryland. On a long-temps exploité une riche mine de cuivre^ qui avait été indiquée par une flamme qui s'en exhalait pendant la nuit y ainsi que cela a lieu dans une des mines d'or de Hongrie. Le Génésée, — Le Géuésée est un vaste Etat borné à l'est par la Pensylvanie ; à Tuiiest) il s'étend jus- qu'aux lacsErié et Ontario. Il se trouve vers Xe^Tfi deg. de latitude septentrionale : son terroir est fertile y et la culture y a fait des progrès sensibles. Ses productions 1 i flod ' ÈXAMBlt -bÙ sot a*. L^SURO^S Consistent en grains , blés ot fruits. Les pâtnrageS f sont abondans et les bestiaux superbes : on y trouTH du rainerai Je ter. Cet Etat est arrose par le fleuve le Génésée , qui coule du midi au nord , et se jette dans le lac Ontario. Bath en est la capitale^ La Nouvelle-York. — La province de la Nouvelle- York est bornée au nord et à Touest par les lacs Eriéj Ontario et le fleuve Sauit Laurent) à Test ^ par les Etats de Yermont; de Massassnchet et de Connecticut j et au midi ^ par la mer Atlantique. Cet Etat est arrosé par les rivières de l' Oncsgatshe^ la rivière Noire^ ^HuHson^ le Moha-yvh. , VOsvego ^ qui communiquent a.vec les lacs Erié et Ontario : il a loi lieues un tiers de long Kur io5 de large, et 2667 lieues carrées. Il est divisé en aa comtés. Tout TEtat de New- York, en général^ ofTre un sol propre h. tous les genres de productions) Inais quelques-unes ne seront probablement soignées^ que lorsque Tintérêt des habitans ne se trouvera plus dans la culture des grains , de préférence à celle dci la vigne, de l'olivier. Le climat de TEtat de New- York est chaud en été et froid en hiver : il n'est sujet au:t variations que dans la partie qui est sur les bords de l'Atlantique , laquelle a fort peu d'étendue. Une grande partie de cette province est peu cultivée ) on y trouve de vastes marais et des forets immenses. Le blé j est excellent et croit en abondance dans le voisinage d'Hudson , du Mohawk, et sur-tout sur les bords des lacs Erié et Ontario) l'excellente pomme ne-wto'wn abonde auprès de New-York : le conir^c-oe qui s'y fuit avec les quatre parties du monde est immense. Malgré cela, la Nouvelle- York est an moins d'un demi-siècle •n arrière de ses voisins , dans ce qui concerne les fa- lage des fgre fa. biîqufes et ragnciilture : ceci vient des avtintagdB que le nésoce ofire à ses habitant. La YÎllede Nevr-YorL, capitale de cet Etat , est bâtie k rextrémité de Tîle de Manhattan , oujourd^hm géné- ralement connue sbus le nom d^ile d'York. Son-poifl contient mille vaisseaux à-la-fois. C^est à trois lieues de cette ville qu^on voit ce fa^neux passage appelé le» Portes de V Enfer .^ q^ui j à la basse mer ^ présente ans . yeux effrayés un gouffre qu^on ue ,passe qu?à la haute merÉL^ rivière d^Hudson fait le, pins l)iel ome<* ment de New* York,) eUeest navigable jusqu^à Albany\ à 140 lieues dans les terres > pour des vaisseaux de 600 tonneaux ; des bateaux plats peuvent la remonter beaucoup plus haut. Dans cette navigation ^ Pœildit voyageur se reposé, ^ tantôt sur des coteaux fertiles^ tantôt sur des forâts j tantôt sur des .prairies et des plaines rianteS', enfin sur la côte de Tappan ^ qui offre À ses regards , dans Tespace de tj lienes , une murailb rpc^pendiculaire de 100 pieds de hauteur. Le commerce de cet Etat consiste en bU) jorge^ farine > avoine y porcs y bœufs ^ etc. Diaprés une esti* mation faite en 1801 ) sur un aperçu de cinq ans.^ Texportation pour l'Angleterre seule s'est montée à 12,624)000 francs} et Pimpoitation de la Grande- Bretagne^ à 1 a,744)000 francs. On fabiique à New- York des voitures ) desharnois, des boites^ d«s souliers « des chapeaux^ de Thorlogerie^ de là menui.sorie , des ini(truméns de musique ^ de mathématiques , des outils à carder. En i8i3, cinq cent quatre-vingt-onze dis- tilleries ont rapporté 7,660,573 francs 5 il y a des brasseries» des raffineries , des poterie» des manufac- tures de glaces y des chantiers ^ our la coustruction des TOM. I. 14 ■1 f i 's m\û aïO SXAMBV BV SOL DB I^^BUROFB Taisseaux. La population rie l'Etat se monte h 9p6)006 Ames. New-York est) après Philadelphie) la plus grand* et ia plus belle ville des Etats-Unis. Le poisson et les coquillages sont très-abondans à New- York. On y connaît vingt-quatre espèces diffé- rentes de poissons à coquilles y et cinquante-sept à écailles. Chaque saison en fournit qui ne paraissent que pendant une période limitée. Deux espèces d^aigles font tous les ans leurs nids sur les bords de la belle rivière d'Huds<|(p Au retour de cbaque été^ la basse de mer, poison qui pèse de quarante à cinquante livres y vient y chercher un i^sile pour y déposer .ses œufs ; les deux espèces d'aigles pré- sentent alors nn spectacle bien singulier j le premier «le ces oiseaux , Vaigie pécheur y habite toute Tannée les rivages de la mer, et se nourrit de poisson. Il ne manque jamais d'accompagner la basse dans son émigration périodique j il la suit dansson passage , et fiait habilement l'attraper. Foui' cet effet, il s'élève si haut y qu'il est k peine possible de le distinguer dans les airs; son œil perçant apeiçoit aisément ces gros ^poissons qui se jouent sous les eaux: aussitôt qu'il a fixé son choix y il descend avec la rapidité de la foudre, îje spectateurv'attenlif qui l'avait presque perdu de vue , peut à peine le suivre dans ^a chute précipitée , souvent il ne le retrouve que par le bruit qu'il fait en frappant l'eau ) et par l'agitation qu'il cause ; il s'y plonge à une certaine profondeur y et disparaît dans l'espace d'une demi-minute ; on le revoit avec étonnement sur- nager et portant avec peine un gros poisson dans son bec : excédé de ce poids , il agite vivement ses ailes ; il arrive enfin à une hauteur égale à celle de son nid : BT DB l\m£hiqVX. Bit alors il y vole; mais dans ce moment ^ Taigle appelé iéte chauve y qui ne manque jamais cle s^établir dans son voisinage , et qlie la disette de gibier a forcé dVban- donner les montagnes Bleues , son asile ordinaire ^ sa prépare au combat et à déployer Tadresse la plus sur- prenante. Il a suivi de vue son antagoniste y il connaît rinstant propice pour attaquer et enlever sa proie. Cet aigle aime le poisson , sans cependant pouvoic Tattaquer dans l'eau \ mais connaissant toute la supé- riorité qu^il a sur Taigle pêcheur , il quitte Varbre où il fait sa demeure ^ il s^envole et le poursuit avec la plus grande célérité. LVigle pêcheur , accablé d\iii« poids qu^il soutient avec effort ) est encore plus embar- rassé à la vue de son ennemi ; il abandonne sa proie et s^enfuit à tire d^ailes.  peine le poisson commence- t-il à tomber^ que Taigle des montagnes s^élance après ^ et le saisit avant qu^il soit replongé dans la mer : triomphant de son heureux succès^ il Pemporte dans son nid) oi^ il en nounit ses petits. Uaigle vaincu recommence une nouvelle pêche. "Utle Longue, voisine des lieux où se passe cette étrange guerre , est située vis>à-vis de New* York ; elle a 4o lieues delongsur ^ de large ; elle peut être considérée (suivant Jean de Crève^Cœur ) comme un petit abrégé de Pu- nivers. On y voit un peu de tout ce qui est renfermé dans le monde j elle est couverte de maisons de cam- pagne que ses habitans. au nombre de iBo^ooo y embellissent à grands frais. Sa proximité de la mer lui fournit les baies et les havres les plus commodes \ on y trouve des pVaiiies salées et douces ^ des plaines et des montagnes , des terres de la plus grande fertilité) des terroirs médiocres ^ des lacs et des étangs, des 14* mi t «•a ■> £::A3IBsr DU SOL t)S L^ftlTROVB m, ijourgades et des villes , des forêts des plus beaux arbres ^ d'autres où Ton n« troute que des pîns. I^es plaines de Hamsteadhoni renomnit^es par leur fécondité extraordinaire ; elles ne le cèdent en rien à la fameuse plaine de S^enhadoah , qui peut à elle seule fournir If k Etats-Unis de farine; elles ont \5 lieues de long^ sur 3 et demi de large : elles nourrissent un nombre infini de moutons ^ de bœufs et de chevaux. Brooklym^ à 40 lieues de New- York, est la ville la plus considérabU âe la cdte du nord-ouest. Entre Etisabeth-to'wn et New-York , on voit le vil- * lage de New-Ark ^ considéré comme un éts plus beaux du continent : il est composé d'une seule ru6) qui forme un tapis vert de 7 à 800 pieds de large et do deux tiers de lieue de long , bordé des plus beaux arb'res» et terminé à chaque extrémité par une église. Celle du sud , conutruite 6ïi pierre , est une des pins belles de cet Etat. Fresque touteâ les maisons sont en briques y et séparées par des jardins et des vei'gers. Les alentours , et le canton dont ce village est le cheMieuy n^offrent aux yeux que Aes enclos, des pentes douces couvertes de pommiers y de pêchers et de verdure, nxiv laquelle on Toit paître de nombreux bestiaux. Cest sur-tout dans le printemps que Ne^-Àrk est un séjour délicieux : c^est celui de Flore et de Fomone. Les sources d^eaux minérales de Keiv-ie'JSanon sont . très-recherchées ; celles de Saratoga sont extrêmement abondantes et très-fréquentées ; on j trouve des pétri- fications fort curieuses. Une manufacture de souliers y pour Tcxporlation ^ occupe à New-Aik 3 à 400 ouvriers. La ville de Lynn , peu éloignée de Boston^ est aussi remarquable par tme fabrif|ue de souliers d« iemities : on « calc»l<& ^uM s^Y, ^^ ^4^' P^^ ^ 1.00^000 paires par an. Oa en exporte pour les Etats 4u midi) pour les îles An» tilles X etc. ; ils sont couverts en étofles ) et se vendent en dj^tailà ^o spiis la paire. KRet^ling, ville proche de LynU)) on trouve une nxai^ufacture semblable^ mais pour hommes* Philipsbourg possèdç ui^e mine d^argenty une da plomb, de zii;i,ç, de^la manganèse, 'du cuivre, du charbon , du gypse , du, taljC et de Tasbeitte. Alknny, est une j^Ue petite ville au confluent des dieu:^ rivières l'I^ndsou et ki Mohawl(. Cette ville cooij- mHniq,ne avec la, partie navigable de la première de ces dcn^ rivières > par un chemin de 5 lieues un tiers^ à travers une forêt de pins.. On pêche , près d^Albany ^ d^énormes esturgeons. Le Connectiçmt, — En tournant au «ud-est , on entre d^ns le Connecticuù^ une des quatre provinces qui composent ce qu^on appelait anciennement la Nou- velle-Aiiglelerre. Li» Connecticut est borna au nord; par la baiei de Massa sur le fleuve le Connecticut^ qui a donné son nom à TEtat quUl fertilise. Stafford a une source d^eau minérale assee renommée. La population do cette province se monte à 600^000 individus. On trouve dans le Connecticut des écureuils volansy et une autre espèce dVcurouils ^ appelés écureuils de terre. Le VermoTtt, — L^Etat de Yermont s^étcnd entre l'Hudson et le fleuve Connecticut. Il est borné à Touest par le lac Champlain , au nord par la Nouvelle-Bruns- wick^ et au sud par le Massassuchet. Le pays est nontueux et couvert de forêts d^arbres superbes. Les Tallées et les plaines y sont extrêmement fertiles. On y cultive du blé et autres grains ^ et des fruits de toute espèce. On y trouve d^excellens pâturages et des bestiaux choisis. Il y a des fabriques de sucre d^érable y des distilleries et des forges. Bev/ington en est la ca- pitale. Il s^y fabrique beaucoup de toiles. Le gouver- nement s^assemble alternativement i Butland et à JVindsor. La population de cet Etat est de 4^0)000 âmes : elle s*accroit journellement par le nombre d^étrangers qui viennent s*y établir. Le Maine. — Le Jlfa//ie ( suivant Morsa ) appartient à' la province de Massassuchet -Bay. Ses bornes à Forient s'étendent jusqu'à la rivière Sainte- Croix, sous le 6p* degré de longitude occidentale de. Paris 3 au nord^ îl. est séparé des possessions anglaises , le Nouveau- Sruns'wiokj par les montagnes connues sous le nom de chaîne d'Albany. Ce pays, qui est arrosé par le Penebscct et ptuiiieiirs rivières, est très* recherché pour I4 bonté de Tair et de la terre. La CHlture de cet Etat •st krès' excelUul ses resst4 Les fiH de fer dJ sorte di vitriol e| individu York y On troul LeR pcovinci sud par et à Pesl peuplé ( C'est le croyabh est extrc vaisscai leurs m< Newpoi la dé Tel est ren( grande s'eît eJi liâvre d Ou y nuition caclial cire j c fumée. à de 1 t ET DB lVmAriqvb. ai5 •st kl et "Soignée ^ les pâturages délicieux i les bestiaux excelleas, lus fruits en aboiiiiatice. Ses productions el ses restiiourccs sont les moines que celles de Yermont* Les («jnderies du Maine n^emploient que le minerai de fer de fondrière. L^on prétend quM s'y trouye une sorte de pierre qui donne de la couperose y ou da vitriol et du soufre. Sa population s'élève à 400 mille individus. PortiandeatXa principale ville. Les autres son| York j ffa/Zo-we/l f ff'aldebourg y Penebscot ^ Machias, On trouve beaucoup de vieillards de 90 ans dans le pays. Le Rhode-Island, — Rhode-Island y l'une des quatre provinces Je la Nouvelle-Angleterre , est bornée au sud par la mer 3 à Touest) par le Conneclicut ; aii nord et à Test; par le Massassuchct. Ce petit £tat est le plu« peuplé et le mieux cultivé à proportioi) de son étendue.* C^est le paradis des Etats-Unis. Sa fertilité est in- croyable f sa température douce et égale \ sa situation est extrômement avantageuse pour le commerce. Les vaisseaux marchands peuvent charger et décharger leurs marchandises dans le port de la capitale, nommée Newport, Cette ville a 7000 habitans. La forteresse qui la défend est armée de 3oo pièces de canon. Newport est renommée pour la construction des navires , et la grande quantité de chaux qu'on y manufacture. Il s^e!i exporte dans toutes les villes du Continent. Le havre de cette ville est un des meilleurs de l'Ainérit^ue. Oa y fabrique divers objets de luxe et de consom- mation , des chandelles de spermaceti ( ou cervelle de cachalot), plus blanches et plus belles que celles de cire j elles ne répandent aucune odeur, ni aucune fumée. L^île de llhode-Island a 6 lieues de long sur 3 de large. Sa population est de i6ojoao unies. Les lï 1^ il j III f • I ai<^ BXAMKH OU »OL »B' L^ B-U X. O P B cli^mins dont elle est entrecoupée ^ sont bordés àés cfeux côtéad'accacias et de> platanes j ses rÏTages^ de poissons et de coquillages. La nature a placé sur les hauteurs dfi cette île charmant«) des fontaines d'où découlent las ouisseaux les plus utiles. Partout on, y voit des charaps courerts de moissons, et dies prairies fournies d/^herbe excellente parsemée d'aromates. Dans l'extré- nuité de cette île, on peut, pour ainsi dire , cultiver la terre d'une, main, et pécher de l'autre. La rivière do ToTmagarty qui se décharge dans, le lac Supérieur ^ charrie du cuivre natifs Cet Ëiat produit dei fer , du cuivre , diverses sortes de pierres curieuses, du sucre, des grains , des toites de coton y des étoffés de laine ^ des ancres, des us* tensiles de marine, et des vaisseaux. On y trouve des di&;tiUetne& et des raffineries. Le gouverneur siège aller- nativemeut k Newfort et k la Providence. L'iactivilé du commerce de cette dernière ville a fait tort k IS^ewport. Portsmouth est une jolie petite ville du lihûde-Liland. Le Massassuchet, -» Le ATassassuchet , l'une des quatre provinces de la Nouvelle-Angle terre , est borné aunordpavleNew-Hampshire; à l'est, par l'Atlantique; au sud, par le Cunnecticuti à l'ouest, par la Nouvelle- York. Son sol est fertile en toutes les productions qui croissent dans ce climat. Oii y recueille du blé, du chanvre , du lin , du houblon , et des fruits de toutes espèces. Les exportations consistent en poisson et bœuf balé, fromage, rhum, instrumens d'agriculture. Il y a des mines de fer , de cuivre , de plomb. Boston est la capitale de cet Etat. Cette ville est agréablement b^liis »ur d«s coteaux et des collines j k l'ouest en y voit le Ma^\ alléea Beaçoit fM u>oire. d| «nfi^ ell beaUi poi Il est gi nombre paraissei par un. tisress» vu La po|>« En. ve borough pendaurt plus.agci de b«a.u cùtés qi de be6ti< exprès a iUiiiiiaii des égl simple , des clo eutourt mettent un usa Boston pont i Ciuauss^ élégaul 600 na - ail >Bs L^AMi&lQOB. Triy- le Maif,, promenade publique ^ où sont plantées de» alUea d'arbrea : du mânie côt4 tt^lève la colKnei Beaçon,. que couronne un monument ^"igé en mé» u)oi('e des plus» ùnpoi'tâns év^nemens de la guerre; eniitii elle a pour ba«e une péninsule au fond' d'^uu très- beaui port ^ qui pe^ut contenir 5oo vaisseaux de ligue. Il est garanti de la violence dfîs âot^ par un grand' nombre d'îlea et de cochers qui sont à âeur d^eau ^ et paraissefit même par-dessus. Qn ne peut y entrer que par un. seul passage fort étroij; j défen^ki par une fbr- tidresse régulière garnie de plus dlUtoo pièces de canon. La population de cette province est de 800,000 âmes. £n. venant par terre- à Boston y le chemin de Màrt* borough à cettie capitale est un village perpétuel) pendaul j Ueues, bordé de n>aisons' pluS: propres et plus, agréables les unes que les autres , de jolis jardins )~ de bea.us vergers. Les regardas n'aperçoivent de tous cùtés qu^une campagne riche , un luxe de chevaux y de bestiaux y de moutons , des arbreslaissés ou plantés exprès au milieu des champs , pour donner abri aux lUiîiiiaiix, ou méme-pCMir embellir le point de vue; des églises multipliées , toujours d'une constructibu simple y mais mieux peintes que la Biçade des maisons ; des clochers bien construits. Ce» églises sont toutes eutourées d'écuries ouvertes , où les babitans voisins uieltent leurs chevaux à couvert pendiant l'oriice : c'est un usage reçu par toute l'Amérique. On arrive h. Boston* par le beau village de Cambridge y et par un pont de bois d'un mille de long, y comprenant la cuaussée qui le précède. Ce pont est d'une construction élégante et légère. Il sort du port de cette ville 5 à 6tio navires j il en entre un nombre égal^ sans compter î?!^' lî' il 1 m V îi! Sl8 EZ&MBV ttV SOL DB L^BUAOrS une infinité d^antres bâtimens pour la côte et pour Ist pêche. L^Ëtat du Massassuchet renferme plusieurs sources minérales, mais elles sont peu fréquentées. Parmi les îles qui avoisinent Boston / on remarque l^île de Nantucket, qui est très-fertile :• Sheburn en est la capitale. Son havre est sûr> commode, d^un accès facile pour rembarquement et le débarquement des mar- chandises : 3oo voiles peuvent aisément aborder autour des jetées, qui ont 3oo pieds de long et lo pieds d'eau dans la basse mer. Ces jetées sont à Fabri des vents et des flots. On y fabri||ue du drap excellent , mais un peu gros. Les rivages de cette île fournissent aux ha- bilans la pêche de la baleine , une grande quantité de poissons de mer, et trois espèces de clams ^ sorte de coquillage plus allongé qu^une huître : Técaille en est lisse et brune en dehors * pourpre et brune en dedans. Ces clams pèsent entre un quart et une livre : il u^y a point de poisson plus nourrissant , plus sain et plus abondant. Ces clams restent immobiles dans le sable. On les distingue par le moyen d'un orifice toujours rempli d^eau qu^ils lancent perpendiculairement à l'ap- proche d^un ennemi. . L'île de la Vigne de Marthe , ainsi appelée à cause de la grande quantité de vignes sauvages que les pre- miers navigateurs y trouvèrent^ est biwn cultivée , et fournit annuellement un grand nombre de pêcheurs, de pilotes-câtiers et de marins de tout genre. Le district d'Edgar possède un excellent havre : les habitans sont navigateurs. Celui de Chilmark est fameux par la fi^rtilité de son sol : il abonde en pâturages de la meilleure espèce , en prairies , en ruisseaux propres aux moulins , en pierres pour enclore les champs. Le district d| un hâvri Les troi^ 2O0O bœl et de cbj rivages en poiss^ Le m quatre pi fieptentrî au nord j /et le Vei sont les mouth ei ridionalt la mer. tinent , y4 pièc« congrès en mais qu'on e: beaucoi et les \ , Xcp< du Coi la Pen très-fer sont a^ Cet Et qui se parla à Pou BT DB L'AUitHXQlTB. 21^ district de Tisbury est remai'qiiable par ses forêts et par un havre capable de recevoir les plus grands vaisseaux. Les troupeaux de Pile consistent en 20^000 moutons y 2000 bœufs et vaches , et un grand nombre de chèvres et de chevaux. Les bois sont remplis de cerfs , les rivages de gibier , et la mer qui les enviironne abond* en poissons. Le New-Hampshire. ~—lje NewHampshirey une des quatre provinces de la Nouvelle- Angleterre , est le plus septentrional de tous les Etats : il a laNouvelle-Ëcosso au nord , PÂtlantique à Test , le Massassiichet au midi^ /et le Vermont à Pouest. Les productions de cet Etat sont les mêmes que celles du Massassuchet : Ports» mouth en est la capitale. Elle est située sur la rive mé- ridionale du Fiskataqua y près de son embouchure dans la mer. C'est dans ce port ^ Tun des plus sûrs du con- tinent ^ que fut construit V America^ vaisseau de 74 pièces de canon , présenté à Louis XVI par lo congrès américain. Son principal commerce con&ist» en maisons mobiles , qui se composent de bois ajustés qu^on envoie vendre aux Antilles. On tire de cet Etat beaucoup de bois pour la construction des vaisseaux^ et les plus beaux mâts qui soient au monde. Le pays du Congrès, ou Etats de l'Ohio. — Le pays du Congrès est à Pouest de la Nouvelle- York et da la Fensylvanie : le climat en est agréable , et le sol très-fertile en grains et fruits divers. Les pâturages j sont abondans; les chevaux et les bestiaux excellens. Cet Etat est borné au nord par les lacs du Canada ^ qui se déchargent dans le fleuve Saint-Laurent j à Pest^ par la Nouvelle-York , la Fensylvanie et la Virginie ; à Puuest; par le Mississipi. Le gouvernement réside I 1 1 1 '1 ^. JUfvùi^^ QMiifl.bkyiUe de Déiit^it a un. ooounero* plu» <;oxui Iles divers Etatis des anciens- con- liliiinp. I4ÇS posibea efc les auberges sont- mcmtée» swe Ip ip9kâni;e piod qur'ea Angleterre. : le^ pouAs sont co«ts- I^M^iSs a>v^c soUdÂlé et simplicité, ToiMi } comme l^ubserve brès^bien M; N'ogaret y h» ^Kii-^eauoi ^Ktate-^Unis les progrès de la populïibo» : hes éoiigraltous depl^Ëucope} les désastres des colonies effi?o- piée^M^es., l^jibondàjioe des subsistances ^ les mariages pjl^s(acilesqu^eu Europe, lalibepléiiMli.vidueli&) 1Unis beaucoup plus d'eniUns «Ifii'e» Europe. Ces enfans ont presque tous d*e jolies ilU^tpes,, des cbeveuz blonds ^ et la fraîcheur du roses à pcLae écloses ; ils fourra.illent sur le sol d'Àméric^ue-^ et ils brillent daus les rues des villes américaine»^ comxne les fleurs an printemps dans les campagnes. Les AniéA-icaias de ces Etats oi»t pres^jue tous une siatuce baute^ une belle taille , des membres i'ovtà Qt bi«n proportionnés y un teintircû» et Termeil, Ils sonfc pour la plupart blouds« - Les fei presque baute, n\ San le, le^ pression un air pi elles jouiJ mariées , ne sembll O-ARST, Popula des babil En 1791 3,929,32 vait à 7,< plus. Ces que la po vingt ans tages au: aujpurdM TEni-ope L'arni pris la m «t artilk EnVirgt qui sont chet , el des Et a libres, c citoyen que noi «ODcert *t &B l'A Les femmes «ont d^uile sta^lare élevée; «lies bnt presque tontes la taille svelte et dégagée, la poitrint haute, une belle tête, le teint d^me blanchenr éldoui»- «an le , les couleui^ de la rose , de la fînesise et de Pex-* pression dans les jfiux , le maititien le plira modeste' ^ un air pudique et vir^mal. Tant <| nielles sent ÊUe8<^ elles jouissent d'uâe grande liberté ; sitôt qu^ekles ^SMit mariées , elle^ s^enserelissent dans leuris ménàgeS', éfc ne semblent plus vivre qne ipoujr letars ^maris. (lyio^ QfAViV.'iy Beaift^^ de Phisfoireiiet Etàts-'U^is.^ ■ )^^ Population blanche. — En iy83 y le dénombremetlt des habitans blancs des Etats-Unis était, de 2y33p,3oo. En 1791 j on en fit un second ; il se montait à 3,92^,826 âmes. En 1811, la population blanche (i^éle- vaît à 7,000,000 ; et , en 4816, à i-OjOoo^oop drames et plus. Ces augmentations progressives portent à croire que la population des Etats-Unis doit doubler tous lejs vingt ans , tant que le pays offrira les mêmes avan- tages aux étrangers qui viennent s'y établir. -Elle ej^t aujourd'hui indépendante même des émigrations de PËnfope '^ Âes autres xoniréés du monde. Ij'inrmée de terre est de iô,ôoô hommes, non com- pris la milice , qai est divisée en infanterie , cavalerio «t artillerie. Ëile est considérable dans quelques Etats, En Virginie , partttemplc , elle monte à 62,000 libmihes qui sont exercés tous les trois mô?s. Dans le Massassu- chet , elle s'élève k 80,000 hommes. En-fin , la milide des Etats-Uais se compose d'un million d'hommes libres, depuis T.^ge de 16 ans jusqu^à celui de 60. Tout citoyen est soldat. Elle est commandée par des oflfi'ciers que nomm« le président f qui «st général en chef, d© «ouceri arec le coti«ciL i |i ''ta aaa zxambw ou soi. db i/KViiovn JJatmèe de nier s^accroît journellement. A la fin de l'année 1817^ ^^^ Etats-Unis avaient la vaisseaux de ligne de 74 canons et plus j 19 frégates ^ 8 chaloupes de guerre , 4 batteries à vapeurs ) indépendamment des bâtimens légers et de la flottille sur les lacs} les bâti* meus des Etats-Unis vont commercer non-seulement sur toutes les côtes de l'Europe f mais même aux Indes Orientales } à la Chine) au cap de Bonne-Espérance : deux fois même ils ont tenté le voyage autour du inonde. tJne troisième expédition est eu route pour lé même but. Population noire. -^ La presque totalité des esclaves noirs qui sont dans les Etats-Unis ^ estimés à un million ^00 milie ituYiviàus y appartiennent aux Etats du sud y depuis le Maryland jusqu^aux confins de 'la Louisiane . puisque du Delaware au Rhode-Island on n'en compte que 3o,ooo y et que les Etats du Maine du If evr-Hampshire y du Massassuchet et de Yerihont} n'en ont plus aucun. Population des villes. — Une pï^rtie de la population des Etats-Unis vit du produit de l'agriculture ; ellb est dispersée dans les champs ^ ou bien elle habite les bourgs et les villages : l'autre subsiste du produit des manufactures^ du commerce y de la navigation , et réside dans les villes. Philadelphie , dans la Pensylvanie , contient i35,ooo habit. New- York, dans l'Etat du même nom^ 100,000 Baltimore, dans le Maryland .... 4^)^00 Boston > dans le Massassuchet .... 407OOO CJbaxles-tovrn} dans la Caroline du sudy 36',ooo LaNou^ délai (Cède ha Korfoik La ph io>ooo tueuses c sont mil eiitremêl l'aspect sente le bien des pavées , des rêve hautes ( 3o pieds rue y av même t rues tra large d< pair et même ( l'Euroj veil/eui point ( dans t( de- sac et cac repaie non f en pU sexe ( lia Nouvelle-Oiléaus , dans le delta de la Louisiane 20^000 habit. . (Ce delta est entièrement semblable h celui du !N il > en Egypte.) Korfûik., dans la Virginie i5,ooo La plus grande dei autres villes n'a pas au«delà d« io>ooo babitans. Elles ne sont pas belles et somp- tueuses comme certaines villes de PEuropej mais ellet sont mieux aérées ^ plus spacieuses ^ et presque toutes entremêlées dVrbres et de jardins , qui leur donnent Taspect et les agrémens de la campagne. Tout y pré- ' ftento le tableau de la grandeur : des places vastes et bien dessinées j des rues larges , alignées y parfaitement pavées f convenablement éclairées pendant la nuit par des réverbères placés sur des colonnes en bois peint ^ hautes de 7 pieds éloignées les unes des autres de 3o pieds } alternant de la droite à la gauche de chaque rue f avec un couple de pompes à bras , placées de même dai)S chaque îlet ou intervalle formé par les rues transversales j des .trottoirs de 10 à 12 pieds de large de chaque côté » et les maisons numérotées par pair «t impair. La police de nuit y est faite avec la même exactitude que dans les plus grandes villes de TEurope. L^ Angleterre n^est pas mieux gardée par ses l'ei/ZeurSy que les Etats-Unis par les leurs Ou n^y voit point de mendians. Jamais on n^y trouve y comme dans toutes les villes des anciens continens y ces ctils- desac ^ ces ruelles y ces allées, tous ces réduits sombres et cachés y qui sont des cloaques dHnfèclion et des repaires de niauvaises mœurs. On n^y est pas cho({né non plus par le spectacle dégoûtant du peuple faisant en plein jour ses ordures dtvanl les passaus de tout ieze et de tout âge. fla4 zxAMjnr ou sol bb l.^i(tTx.opt Education, — ^Américain y persuadé qii^une boiititt éducation est la meilleure fortune qu'un père puisse laisser à son fils , n^a rien négligé pour parvenir à ce but. Non -seulement y comme Ta judicieusement ob- servé M. Bonnet f les collèges et les universités se sont perfectionnés et multipliés dftns le nord ^ et les Etats du sud ont rivalisé avec ceux qui les avaient devancés , mais encore les quatre nouveaux Etats de Tunion , qui ont été le résultat de la progression étonnante d« la population y ont aussi leurs académicfs et leurs collèges; et les précautions spéciales et efHcaces sont prises par les législatures respectives , pour que les moyens dUnS' truction soient progressivement proportionnés h Tàc- f roissement de leur population relative y et à l'avun- cernent des kabitans dans les sciences et dans les arts. Ije conrs de Tinstruction ost divisé en quatreépoqnes ! Dans ia première , on étudie Xénopbon , Horace ^ les Offices de Gicéron y et ^arithmétique. Ilans la seconde . la géographie, Sheridan , la logique, Gicéron, de' V Orateur ^ les collections des poètes majeurs et mineurs, et les f/^menj d'Euclide. Dans la troisième , Tacite , Longin , la philosophie morale , les lectiu'es de Bkiir , Lodce ,' Palgèbre , là trigonométrie^ le inesurage, Tarpentage, la navigation et les sciences coniques. Dans la quatrième, Homère , les JSlémens de critiqué de Kaims , l'astronomie , la physique , la chimie , et la Philosophie de l'esprit humain , de Stuart* Il y a d«s malitrcs d?école dans tous les villiigcs , des académies dans toutes les petites villes. Dans les districts éloignés , on choisit quelquefois des femmes qui savent bien montrer à lire ^ "h. écrire^ V - y «i raritlimétiqne \ de sorte que Von j rencontre rare- ment quelqu^un qui ne sache pas lire , écrire^ tenir nn compte» r» Les sociétés littéraires , celles de bienfaisance et les établissemens de charité , ont suivi la progression dôs collèges et des uniVersités.On trouve des imprimeries jus» qnes dans les plus petites villes des Etats-Unis. Les jour- . tiaux et les gazettes sont tiès-rcpandues dans les divers Etats y anciens et modernes. Elles parviennent ^ dans les ' endroits les plus reculés , une ibis par semaine^ dans les villes du second ordre et dans les grandes villes , il en paraît lé matin ^ h midi et le soir. Trois cents jour- naux et gasettes circulent dans ce pays. Quelques- nnes de ces feuilles s^impriment en allemand. La manière d^élever les jeunes Américains ( dic M. le duc de la Rochefoucault^Liancourt ) contribue beaucoup à leur former un caractère robuste , et à.leur assurer une vie longue et sans infirmités. Livrés à eux-mêmes dès leur bas-âge , ils sont exposés sans pré- caution h riufluence du froid et de la chaleur^ pieds nus ^ jambes nues , pdu vôtus.Les enfansdes'riohesnesoirt pas beaucoup plus soignés que ceux des moins aisés. Sou- vent > dans les campagnes y ils vont deux fois par jotit h des écoles distantes de a à 3 milles de la maison paternelle, et ils y vont seuls. Il est peu d^enfans Amé^ ricains qui ne nagent avec hardiesse j qui, à dix ans y ne manient un fusil , ne chassent , sans qu^il en résulte aucun accident^ et qui ne montent k cheval avec adresse et témérité. Cette liberté , qu^on leur accorde , leur apprend à veiller h eux-mêmes : aussi , tout hardis qu'ails sont, ne manquent-ils pas de la pruden 3 néces- saire pour éviter lou^e espèce d^accident , dont ne sega- TOM. I. j5 a^ BXAMfvr ou SOL Oft l^svropb i-(^p|iraient pas des «nfan^ pliisez«ct9m«nt8urv«illës.Tls deviennent àB^ })oninie« fprts ) courageux et «ntrepre- nans , qu^aucune di(Hciilté ne rebute j et forrnent une génération croissante aussi invincible dans son terri- toire , qne celle qui les a précédés. Lsf. description des hommes } d«s femmes f des enfans , et de leur édi^cation ) pai" MIVI. de Nuugaret, Bonnet , ^nenibres c|e plusieurs académies ^ et M. le duc de JÇjian,Ç9VT' ) ^^ 4^1^ prQniiievs économistes de France , prouT« le. Cif.^, <\\ie Von. doit faire de celle de M. Faw. Ju9tijce» «— Le m^m? esprit qui a caractérisé la na» tion ^méi^içs^iipe ai^ milieu 4e sj, grands événemens^^ elle l'^ ço^seipré 4 V^g^i'4 4^ l^ jusitico civile et de la justice criminelle, c^e^t* à-dire y que l^. jury^ dans toute sa pureté. , est I^ l^ase. 49 Tut^e, ot de Tautre* On a suivi d^'abord dans, toutes^ leurj^ j^jrmes et teneurs le» lois civiles et crinji^el^e;^ 4®. I^ApgWlwrc; on y a ensuit» introduit Içs chaij^m.eipi^ iii^diqiAés, p.i^r la diJS^rence du gouyeroement et 4,^s, ni|ÇBuj;s. Chacun de^ ^^tats est in- 44pe9;4f)>7'.4T^ aut^res. Il i| sç,^ lols^ ses cow's de justice , ses.impOj^S,), spi^ a.rmée ) ^e^ rçvetnus j mais ils sont; tçi^s réunis p«i.^ l^^ctQ dç çonfë4f^r{^tioa de i^Sfty et forment nne république fédératiye. Religion, — Ç^?s,C, le pays do U liberté non-seule* ment po,ur le^ cultes et le^ consciences y mai^ encore pp.ur 1^ sA^*et^4 pci^s.^PiJ'lçllÇr A,U88^ troi]ye*t-on souyen,t rémnis d^ins le m!^e en4i^Qit , d^s^ catholiques > des lu.- ^^ériens^ des réljbriné^, dfBS a^nglipAHS) des presbyté- rionsi , d,es qual^ers , de;^ d^mpUirs , des frères moraves * des méthodistes ) des mennoniteS) des anabaptistes ) d,es unitaires y des juifs , etc. Manufactures, — Leu^ nombre s^accroit, et se per- fecttonne journellement. Le produit clet manufactures , qui) en I79f5 ) ne M'élevuit qu^ù j million» de dollars , monte aiijourdUnii à do (4o0)000)0oo tonrnoli ); le dollar équivaut à 5 Ut. On trouve dauM les villes d«« ouvriers et des artisans dans loi)s>Ies genres. Les arts mécaniques et tous ceux qui ont rapport au hue font sans cesse de nonveaux progrès et des découvertes intéressantes et utiles. Monnaie. — La monnaie la plus commune dans tous les Etats est le dollar , ou piastre d^Ëspagne divi- sée en cent parties appelées cent ; les guinées , quel- ques portugaises y et des quadruples espagnoles. Finances, — Les finances sont datisTétat le plus flo- rissant* Tous les revenus du gouvernement consistetik d^ns les produits des douanes extérieures. Dans les dix dernières aimées y elles ont parcouru une écliella de i ^ à 18 millions de dollars. Eu 1816 f les revenus se sont montés h 6â millions de dollars, et ont surpassé de o millions les dépenses. Le capital detoutesles richesses et de toutes les prospéi'ités croissantes des Etats - Unis est estimé de 5 à 6 milliards de dollars ( 3o milliards tournois) , et le revenu de ce capital ^ de 35o hJ^oQ mil- lions. Banque. —Il y a ddns les, Etats-Unis ime Banque dite nationale. Boston , New- York y Philadelphie y. Bal- timoré , Alexandrie y Chdrtesto-wn y et presque toutes les principales villes de chaque Etat , ont aussi au moins une Banque sôus la pcotectibii et la surveillance spé- ciale de leurs législatures respectives. Elles ont la même solidité que la Banque nationale, et offrent de grands avantages pour les placemens. Les effets de ces Ban« ques , et sur^tout de colle dite nationale y se négociout i5* . 1 il i V Si! fta8 SXAMZir DU SOL SB L*St7110F]! en Euro|)e. Les papiers mis en circulation par toutes les Banques des £tat8*UniSy qui sont au nombre de cent) sont évalués h environ 40 millions, qui, joints au numéraire que Ton croit n^étre que de 3o millions) porte la monnaie circulante à 70 millions de dollars ( 35o)O0O)Ooo tournois ). Les capitaux de la totalité de ces Banques se montaient en 1796 h i^ millions de dollar!»; un estime qu^ils arrivent aujourdMiui à Bo mil- lions de dollars. Commerce extérieur. — Les produits nets de la navi- gation et du commerce extérieur n^étaient estimés en 1795 qu^à environ i3 millions de dollars ; ils sont au- jourd'hui de 40 millions. £n 1795 , la somme des mar- chandises importées sVst montée h ao millions de pias- tres ; celle des denrées exportées , à /^y'/i5f556 dollars.' .L'exposé suivant indiquera la part que chacun des £tats commerçans a eue dans cette exportation. Le New-Hampshire .... 33o.4ao dollars. Le Massassuchet ...... 7}Oa5)707 Le Rhode-Island 1)222,890 Le Connecticut 4»o^f447 La Nouvelle- York 10,261, 356 La Nouvelle-Jersey i3o,8i8 La Fensylvanie ...... 10,518,268 La Delaware 168,046 Le Maryland 5,810,857 La Virginie 3,490,288 La Caroline du nord » • . 47^)4^ La Caroline du sud .... 4>999)^77 La Géorgie 696,969 ^ Depuis cette époque) Texportation est quadruplée^ ni riinpoi'talion diminuf^e d*uii quart ot plus , par rap- port aux manufacturer qui se sont introduites et mul- tipliées aux Etats-Unis , et à Tagriculture qui s^étend tous les jours de plus en plus. Depuis octobre 1776 justprà la fin de septerabro 1797 ) la valeur des denrées exportées a été de 5i mil- lions a({4}yio dollars , pour lesquelles on a employé mille navires du port de 600 tonneaux « tandis que 3oo,ooo tonneaux avaient suffi au commerce de 1789. En i8o5 f les importations montèrent à 96 millions jr et les exportations ti ^5j565fOoo dollars. En l8i6, le montant des exportations des Etats- Unis était y au 3o septembre de la même année y de 8i,92o^5a dollars y dont 64}78i,896 de produits étrangers. Eu moins d*un an ^ TAmérique septentrionale a ré- colté chez elle mi//e balles de coton y et fabriqué tous les diaps pour son usuge. Le lin et le chanvre ont été une source abondante de profits pour ce pays. Le vin de gro- seille offre à Pagriculteurune branche de production ^uî pourrait devenir importante aux Etats*Unis , diminuer Timportatiou des vins d!£urope ^ et suppléer ^ d^une manière avantageuse > les liqueurs fortes. Les cidres et les poirées y peuvent être aussi d'un excellent profit f même quand les -vins y seront devenus une pro- duction essentielle. . ' Les laines y la potasse y les farines , le maïs ^ la soie , le tabac , la cire , les salaisons , les chevaux et les bois forment des branches essentielles dans le commerce de ce pays. Commerce intérieur. -^ Le cabotage des Etats-Unis n^a pas 4^0 lieues de longueur ^ tandis que-ottlui d« 93o EXAMBir DU aoz. DE i.*Eniiorx TEurope en a plus de xooo. Les navigateurs des £tats«' Unis y dans un cas de détresse- , rentrent toujours ckes fus } au lieu que ceux d^Europe sontsouTentcontraintSy dans ces fâcheuses circonstances , de prendre asile dans dea porti» ennemis. Parle moyen des lacS) des rivières et des fleuves dont ce pays aboinde , toutes les parties des Etats-^ Unis seront alFranchies des incertitudes et des dangers, de la mer, sur-tout lorsqu^un petit nombre de canaux de navigation auront réuni les eaux du Mississipi à celles du Fenebscot dans TEtat du Maine. Les Français établis sur l'ûhie ont fait d^assez bons vins avec le fruit de différentes vignes sauvages que la nature produit dans ces pays, particulièrement avec le raisin noir appelé renard. Dans les Ërats du Nord^ dans ceux du centre , on prépare le sucre d*érable y que bien des personnes estiment autant que celui de la canne à sucre. Ce que personne ne pourra révoquer en doute , ce sont les plus hautes idées des avantages de tout genre que procurent aux habitans des heureuses con- trées du Kord de PAmérique un climat tn général doux et salubre , un sol fertile , des mœurs saines y de bonnes lois et un gouvernement modéré. Par Peffet dé toutes ces causes combinées , de ces bienfaits de la Pro- vidence ^ les hommes multiplient ) sans se nuire , sur cette terre favorisée. % . . > Plantes des Etats- Unis» La flore des Etats-Unis , y compris les Flondes,c*est-> à-dire y toute la région qui s'étend vers TeKt, depuis le 2Aisû«fiipi jusqu'à Tûcéan j et T«r«le6ud^ depui»l« goUe Sa fee divise les vég ceux qiJ particul Dans l'oh obs dont le blanc ( ou vari« peuse ) les lieu toute V tery ) , série de pas iu< rique s< de plâ,t( tout de pays s< Lee Etats < il est ] et de 1 iiomb ieuilU bord I sont , lente! d'aut «pi e ( golfe Saiht-Laurent jiisqti^aU gdlfé dt^ Moxîqii» ^ ^èiit fce diviser en deux parties^ dont l'utié tëÀfè^nlë tous les végétaux coinukuns à tout le pAfs^ et riil,uti'èy ceux qui ne se trouvent que dans quelque^ provihcëi particulières* Dans \é iNew- Jersey ^ lê long dé là rivière dii ùdrd ^ " l'oh observe uùe variété dé cbêuè rotigé (qtièrèns rùbro) ^ dont le glaud est renflé à sa partie moyénnb j le cliêne blanc ( querctts alba ); et parmi les dittëreniies espèces ou variétés de noyers^ Xtfuglans tomentosa (hoil troini- peuse ) y et le j'uglahs minima ( la petite noix ) : dans les lieux bas et liumides ^ où l'eau séjourne pi'èsqtie toute Tannée ^ on trouve \ejuglahs hickery ( noix hic- kery), lie quercu* prina a^uaticà^ qui réfitie dans là sétie des prinus y et qui y suivant M. Mietianit j tCéHt pas mentionné dans Fhisfcoire deà chênes de rÂihê- rique septentrionale. Les valions S6nt plantés dé frêkies' j de platabeS y de cornus Jtoridà ^ de pèuptiers ) 6t sur- tout de quercitron ( quetcus tinctoria ) y cOfiiiu diàiis lé pays sous le nom de black-oak ) chêne noit*. lie chéû'e (^ue^citron est fort conîmutt ^dflhs %oûs lés Etats du nord I dans Pouést des montagniesAlleghànys: il est plus Ji^arc dans la partie basse des déuk CaroUneé et de la Gécf gie. On le distingue au' lUiliéa dé ce grahd nombre d'espèces et de variétés de chébeà, d6ht l66 ieuillès iariëkit quant à la fi>rme j SuivaAt Tâgé ^ d'a- bord par la pétiole y les nervures et les feuilles y qui sont, ces le priiitémps^ jatinâtres et comme pulvéru- lentes; ensuite, pal* la couleur jaune qui devient d'autaul plus sensible que fhiver approché ; tàhdii^ (|ue dans les autres espèces de cUênéâ,. lé pétiole ^ les II I sSa SXAMEM BU SOL 0£ L'EUaOFS nervures et les feuilles elles-mêmes j sont A'uû vert plus ou moius foncé : cette couleur s^obscnrcit vers Tautomne, et passe à un rouge plus ou moins pro- noncé. L^écorce du quercus cinerea offre y il est vrai ^ la même proptiét^ que celle du quercit/'OM ; mais il est facile de les distinguer , puisque le quercus cinerea ne croît qu6 dans les lieux les plus secs et les plus arides des Etats méridionaux , qu*il a rarement plus do 4 pouces de .diamètre et 18 pieds de liant , et que ses feuilles sont lancéolées , au lieu que le quercitron s^é- lève à 80 pieds y et que ses feuilles sont à plusieurs lobes et très-longues. Les espèces et variétés de noyers naturels aux Etats- Unis sont très-multipliées. On les remarque dans uiie< étendue de plus de 800 lieues du nord au sud , et de âoo de Pest à Touest, c^est-à-dtre) de Textrémité noi'd des Etats-Unis jusqu^au Mitsi&sipi. Dans la Feosylvauie ) M. Piles est chargé, à Phila- delphie > d^un beau cabinet dUiistoire naturelle , qu^il s Wcupe continuellement à enrichir > l'on y trouve tout ce que renferme celui de Paris j et M. William Ha- milton possède ) sur le bord du Schuylkiil, à 4 niillcs de Philadelphie , un magnifique jardin botanique y situé dans une position agréable et peu commune. Sa collectioii de. plantes exotiques est très-considérable , notamment en plantes de la Nouvelle-Hollande. Tous les arbres et arbustes des Etats-Unis qui peuvent passer Phiver en pleine terre à Plùladel^^ie , sont répartis dans les bosc|uets d*un jardin anglais. On voit dans le manuscrit d^une F/ora lancastriemsis , dont M. Mu!- henberg, miaistre. luthérien de Lancastcry a com^ ipencé à espèces dé( dont 125 On troul # r nah , Tassi {•rosseur dl ~ r Cet arbusj delphie. Les chùi guierS; les les forêts. quercus ba \qs Heuxd j helloi I 'lit son sur-tout d sont par fi sont aus!»i longs que les feuille: r ho do de ni espèce pai dans lus gnolia est on Tapp* ber-tree ) sylvaiiie Touest ) I le wiskei donne b diké liant pommier ST DE L\lléRIQUB. ■ a33 ijielicé à s^occuper depuis 1784» que le *- ombrer Aes eiipèces décrites s^élevait déjà , eu 1804 > à ^lus de 1200 y' dont 125 graïuiuéés. On trouvé àColumbia^ à un raille de la Susquehan* * nah y Pabsimier {^annona triloha^ ^ dont le fruit , de la grosseiu' d^un œuf de poule ^ est agréable à manger. Cet arbuste croît aussi dans les environs de Phila- delphie. ' ' Les chênes blancs^ rovgcs , quercitrons j les châtai- gniers ^ les érables , sont les arbres qui dominent dans les forêts. Sur le sommet des collines y Ton remarque le quercus banisteri : les kalmia latîfotîa occupent tous ^es Heux découverts ; le chêne à feuilles de saule ( quer-* jhellos ) croît dans les maraist Les bords de la Ju« « lA sont couverts d^ andromeda ^ de vaccinium^ et sur-tout d^ une espèce de rhododendrum f dont lesfleurs sont parfaitement blanches. Les filets des étamines sont aussi d^lne couleur blanche ei d^un tiers moins Utrigs que la corolle ; les anthères d^ln rose pâle^ et les feuilles plus obtuses et moins grandes que dans le rhododendrum maximum f re qui semble «n faire une espèce particulière. Ce bel arbiisseau se retrouve aussi dans les montagnes de la Caroline du nord. Le ma- gnolia est très-commun dans les environs de la Juniata ; ou rappelle dans le pays l'arbre à concombre ( cucum» ber-tree ). Les liabitans des parties reculées de la Fen^ sylvaiiie , de la Virginie , et même des contrées de Toue&t , en mettent les cûnes encore verts infuser dans le wiskey ( eau -de- vie faite avec le seigle ) f ce qui lui donne beaucoup d^amerlunie. Cet amer est très«accré- dihé dans le pays contre les fièvres intermittentes. Le» pommiers de toute espèce viennent i\ merveille ^ tant à I 1 u ;, tJ ■M 'i'h ■/ t ^isài Û3^ BXAMBlf SU èOh U£ iJuVIiOT» ■ f . - ^ * '" l'est qu'à ToiMist des monts Âlléglianis , oit Ton voit des arbres à hautes tiges venus de pépins ) qui donnent des pommes de 8 à y pouces de circonférence. U^rab/e à sucre e6t très -commun dans toute la partie de la Fensylvanie qu^arrosent la Monongahéla ^ et TÂlleghaiiiy. Cet arbre se plaît de préférence dans * les pays iJoids) humides et montagneux ^ et sa sève est d^autant plus abondante , que Thiver a été pluS' rigoureux. Cest au mois de novembre que Ton perce ces arbres pour eu recevoir la sève y que l'on fait cuire jusqu^à la consistance du sucre terréde première cuite y et dont elle a la couleur, personne ue s^uc- cupant de lo raffiner. - Sur PAUeghany-Ridge j qui est le chaînon le pins élevé de la Fensylvanie ^ ou trouve des arbres de^ la plus haute élévation. Ceul^ qui dominent dans les bois y sont le chêne blanc | rouge et quercitron ^ le hétrO) le tulipier et \e tnagnôlin acuminata. Au pied de la montagne du Xavrier y commence la riche et fertile vallée de Ligûnier . qui dépendait du Canada ou de la Louisiane ). lorsque ces pays appartenaient à \x :, France. Le nom de cette motitagne vient sanis douté de la grande q.« de la à i5 pieds. Ses âeurS^ parfaitenient blanches, et plus grandes que celles des autres espèces connues, répandent Todeur la plus suave. Uazalea coccinea , dont la fleur est de couleur capucine , croît au contraire sur le sommet des montagnes , et fleurit deux mois auparavant. Avant d^arriver à Greensburg, on remarqué «Quel- ques parties de bois exclusivement composées de chênes blancs {^quereus alba^y dont le feuillage , d*un veft beaucoup plus tendre , tranche assez agréablement sut celui des autres espèces d^arbres d'une couleur plus ébncée.  10 milles de Charlestovm , dans la Caroline du sud , on trouve dans le jardin d^agriculture de cette province une belle «oUection d'art i es et de plantes d'Amérique y ainsi qu'un grand nombre de végétaux utiles de l'ancien continent , et dont quelques-uns an- noncent la végétation la plus vigoureuse. On y remarqua entre autres , dit M. Michaux , deux ginkgo biloha. a.; il a36 KXAMBN DU SOL I)B I.*BU&OPB .plantes en 1*^9^ , et qui au bout Ae sept ans avaient àé']h plus de 80 pieds d^élévation j plusieurs sterculia flantanifolia ^ qui ont donné des graines en 1799 ; enfin , plus de i5o mimosa illibrissin ^ dont le premier pied> venu d'Europe à Pépoque ci- dessus ^ atait y eu .1804 } dix pontes de diamètre. Dans les Etats de TOhio , du Kentuck et du Tenes- sée ) les bois que Ton emploie pour la construction des navires , sont ^ le cliêue blanc ( quercus alba^ j le chêne rouge ( quercus rubra) y le chune noir ( quercus tincto- ria ) ; une espèce de noyer {^juglans pig-nut ) ^ noix- cochon \ le ceiisier à grappes ( cerasus virgittiana)^ et une espèce de pin dont on se sert) tant pour la mâturo f[ue pour les parties du bâtiment qui exigent un bois plus léger. Douze lieues avant d'arriver à Marietta , on trouve sur la 1 ive droite de TOhio , et à 3 milles de ce fleuve , des platanes {^platanus occidentalis^. Cet arbre ^ dont le tronc ) à 2 pieds d'élévation^ est renflé d^une manière prodigieuse, à 4 pieds'au-dessus de la surface du sol , a 47 pieds de circonférence ; il conserve la même dimen- sion jusqu'à la hauteur de ao pieds , où il se partage eu plusieurs branches d'une grosseur proportionnée. Nombre de curieux se sont amusés à donner plusieurs coups de bûche en diflérens endroits^ pour se con- vaincre qu'il ne fût pas creux. A i5 milles a u*dessus de la rivière Mubkingum , dans une petite île de TOhio, on trouve un platane {^pla- tanus occidentalisa dont la circonférence) à 5 pieds de terre , où la tige est plus uniforme , est de 4^ pieds 8 pouces , ce qui fait environ 14 pieds de diamètre. Dans le Kentuck, les platanes ont commimémeiit f 17 pieds eiultoits 11 Âprès'l nommé, poplar j I trionale. 19 pieds, on voit composée Les ar forêts qu occidenta gnolia ai rAble à su sieurs es commnïi latifolius Les vh saules, s de frêne! eldes he Dans drie , le j Ses feuil faites ai3 la selle, péenne est très- castor, 8 milles sont de dilsia i Bf DB X^véllIQVe. 287 17 pieds de circonférence. Cet arbre crott dan» leit eiidtoits humides. Après'^le platane ^ le tulipier ( liriodendrum tulipifsra)^ nommai par les Âméncàins des contrées de Toiipst, ' poplar^ est le plus gros arbre de PAmérique septen- ti'îonale. Sa circonférence va quelquefois au-delà de 19 pieds. Le Kentuck est le pays ««((aides tu1lpter/ato;ttfj> occidenta/ts') , le tulipier, le hêtre , le frêne, le ma-' gnolia ttouminata y le ceiiis occidentalis , V acacia , IV- rable à sucre) Férable rouge , le populus nigra, pln<^ sieurs espèces de noyers \ les arbrisseaux les plus communs sont les saules , Vannona triloba , Vevonimuf Uuifolius , et\e Imurits bensoin. Les rives de la griitide Kennaway sont bordées d« saules } surmontés d^érables à sucre , durables rouges y de frênes , dominés par des platane»^ des magnoliei » et des hêtres. Dans le sol des contrées de Touest ,du cB x'burops dont \e 'peu d^éli^ation sembU être caïuié par les naines de sel que le sol l'enferme. Le lo»ig deia rivière Dicks> on voit des c^res de Virginie ^ ries chênes noirs, des noyers hickeryy dtngle- ditsia trHteànthos \ le gttilandina dioica (le cafter )> des Mbnu9 viseo$ay le morus rubray le torylutj Vannonm friloba ( rassiinij» ). ' ' Après <|u^on a quitté la rivière Green , on rencontre y exclusivement à toutes antres espèces d*arbres, des ]jidtres d*nii diamètre proportionnai» l«ur grande éléva- tioa» et dégarnis d» leurs branché» jusqu^^ aS pied» de terre. Pans ks harnàt du Kentuck , on tnmve plusie^ts. espèces dci, vignes sauvages rampante», et notamment ceUe appelée parles liabitans-raMiVt tréte\ Les grappes ^31 sont aussi grosses ^ et les raisins d^un» aussi bonne qualité que ceux drs vignes des environs de Paris, avçc cette différence ( observe M. Mfichanz ) que les grains en soikt moins serrés. Le» arbres qui bornent les bavrèns. ou prairies- du câté d» Tépestée sont^ en géné- ral , des chênes à poteau (jfost oaks^ quercu» obtusiloba , dont lé.'boisy à càuso de sa bonté, sert préférablement aux olâlnre». On apercent çà et là > dans la prairie , des chênes uoirs ( ^> Iàv« )M$qu'à 3o pied«,. Dan« }«s parties fraîches et mon- tiieuses ) et le long 4es rivières Uont les bords ne wnt pas escarpés y QQ trouye le quefçus. macrocarpa ( over- ciip-white'oak ) i dont les glands sont de la grosseur dVifi (9uf d^ poule; Vacer saccharinum ( siigar ni.aple ) ) le /oj^oa &ylvatica\ beech ) ;!« piaâ soit dans leurs lèuîUes ) soit datis les fleurSj, qui puisse les faire distin-r guer Tua de Tantre* C^est au moyien. d^une eut^it^ qu^on Les reconnaît avant de les abattre. Dans les terres de deuxième classe ^ se. teonvele^^ gtts casftinea, ( châtaignier ); quércus ruAra ( chân» rouge ) \ querctts tinctoria ( cbéue noir ) ;. luurus. soMa- froA ( sassafras ) ; diospiros virginiana, ( persimon ) 5 liquidlambar styrwiflua ( swret guna) gommier odorant $ nyssa villosa ( gum-trec^ ) } gommier qui ne doni^ ui gomijn^. ni résine. Les tiérres de troisième cUsse ne produisent guère, que des cbênps noirs et rouges , des cb4ne» chàtati-. guiers de montagne ( quf^rcus prims nio»tnn^).y de% pins I et quelquefois dles cèdres de Virginie. Le Jftglansrpacan^ ( le pacanier ) ne se trouve p^Si; avant Tembouchure des rivières Cuui,berlaad et Té-^ nessée. Ce noyer n^ crojtt pas non plus à.l'esli des m parvient jusqu^à 20 pieds , dans les marais qui bordent le Mississipi, et acquiert une grosseur proportionnée. Le ^/n«0/t^-ni.t/ ( cuisses d^homme)j^ panax-quinti- folia ) se trouve en AmériqiM depuis le bas Canada jusque dans TEtat de Géorgie y ce qui comprend une étendue de plus de 5oo lieues : on le trouve aussi aux environs de New- York et de Philadelphie , ainsi que dans les Etats du nord situés entre les montagnes et la mer. La forme de ses racines est ordinairement ellip- tique ; et lorsquMIe est bifurquée^ ce qui est assez rare, une des divisions est toujours beaucoup plus grosse •t plus longue que Pautre. Les graines du ginseng sont d^un rouge éclatant , et accolées Tune à Taùtre : elles sont assess semblables y pour la forme et la gros- seur> à celles du chèvrefeuille des bois; lorsqu^on les a débarrassées delà substance qui les enveloppe^ elles sont aplaties et demi*circulaires : leur saveur est plus aromatique et moins amère que celle de la racine. Vn mois ou deux après qu^on les a cueillies ^ elles devien- nent huileuses. Cette plante est la même qne celle qui crot lités si { du Ken la livre, Les p hâtives rouge Je aux Eta chers ( ni tailléi de form d^Ëurop quatrièt les coch maturit avidité 1 en cass Sur U land ) 01 crophillt sont ren leurs fl( Onn de pins prinus c 3 pieds de glai à oseill jusqu'à plus b< belles ] très-ac X( )n les elles pins • Un BT SB r^AKilLIQUB.. ^J^l qui crott dans la Tartarie^ et dont la racine a des qua- lités si précieuses aux yeux des Chinois. Le ginseng du Kentuck se vend en Chine à raison de 5a5 francs la livre. Les pommiers et sir espèces de pêchers | les unes hâtives ) les autres tardives , dont la chair est blanche ^ rouge ^ jaune , quitte ou net'^uitte pas le noyau ^ viennent aux Ëtats-Uuis dans la deruière perfection. Ces pê- chers ( dit M. Michaux), qui n^ont jamais été greffés ni taillés y sont en plein vent, et donnent des pêches de forme ovale et plus grosses que les pêches de vigne d^Ëurope : ils poussent si vigoureusement , que dès la quatrième année '\\s sont en plein rapport. On y met les cochons pendant les deux mois qui précèdent la maturité des fruits : ces animaux recherchent avec avidité les pêches qui tombent en grand nombre , et en cassent les noyaux pour en manger Tamaude. Sur les bords de la Roaring>B.iver , dans le Cuqiber- land ) on y trouve réunis les magnolia auriculata ^ ma' crophilla y cordata ^ acuminata et tripetala. Ces arbres sont remarquables par la beauté de leur feuillage , d« leurs fleurs^ et sur*tout par la bonté de leurs fruits. On rencontre y dans les forêts du Ténessée , beaucoup de piiis ( pinua mitis ) , des chênes chinquapins , qttercus prinus chinquapins y qui s^élèvent rarement à plus de 3 pieds , et dont quelques-uns sont tellement chargés de glands ) qn^ils sont courbés jusqu^à terre; Tarbre à oseille ( sorel-tree ), Vandromeda arborea , qui s'«lève )usqu^à 4^ pieds dans les montagnes, ferait un des plus beaux ornemens des jardins d^Eiirope , par sgh belles pauicules de fleurs blanches. Ses feuilles sont très-acides, et quelques habitans les préfèrent au Su- TOM. X. i^ 1 i '.'■i IKBB t^'ii^ii^ a^'ffig "'■? TK" wff i.! ilPniiS ë H 4 'Â\ !»nM ■'il ly^aBB a ^m «4^ BXAMBM DU sot ItE X.*BURO»B niAcli ) pour la teinture en noîr. Le févier ( gUdiuim triacantho» ) y est très-commun ^ ainsi que Tarbre qui^ par la forme do ses fruits et la disposition de ses feuilles ^ paraît avoir beaucoup de rapports avec le iophnra Japonica, dont le bois sert aux Chinois pour teindre la soie en jaune. Cet arbre sVIève rarement au-dessus de \ù pieds , et croft de préférence sur les Anobsf espèce de petits monticules dont le sol est tiis- riche. Des saules de 18 pieds ornent les bords des rivières. Le coton que Ton cultive au Téuessée est un peu plus estimé que Pespèce que Ton désigne sous le nom de coton k semences vertes ( green seeds coion ) , dont elle nVst qu^une légère variété. Les autres arbres du Ténesséa sont : le chêne rougi» et le quercitron; le qnercus catesbteiy et le çuercus obtw- siloba ; Térableà sucre, le fréue, le marruuier à fleurs iauiies , les magnolia grand iflora ^ acnminata , auriculata | tripetalai le nissafloraf le châtaignier, qui s^élève à une hauteur prodigieuse ; les kalmia latifolia , le callico- tree. Cet arbrisseau, qui a jusqu^à 1 5 pieds de haut, donne les plus belles fleurs que Ton connaisse ; enfin , àeBpois sauvages y dont les bestiaux sont fort avides. Dans les CaroHnes et la Géorgie , la masse des forêts est principalement composée de chênes ^ de noyers ^ di* érables , Ae plaqueminiers , de tulipiers ^à» châtaigniers , qui s^élèvent jusqu^à 8t> pieds, et âe pins ( pinus pa- lustris ) ; le cyprès à feuilles d\icacia ; le gleditsia monosperma ; le chêne lyré'^ le noyer h grappes , dont les noix sont petit<'S et se cassent facilement entre les doigts; le chêne aqvatique*^ V érable rouge} le magnolia glaucaf le liquidnmbar styracijlua j le nyssa-villosa j le gordonia lasyanthus ^ et le laurus caroliniensis. ET DB L'Ali^lltQVB. ^4' La harhe espagnole ( ttllaiidsia usneoVdes ) , espèc« ^e mousse dt^ couleur grise , qui a plusieura pieds de longueur ^ et qui crott en abondance sur ios chdnes et autres arbres ^ thX encore une plante qui est particu- lière au ba« pays, ainsi que le riz. Les bois de charpente, dont les eipèces se sont le plus géiiéralemeni répandues , sont le chêne à feuilles de saules ( quercus plielios) \ le chêne marronter ^ <|Ufîrcns prinus ) , (| 'i^ dans les Ëtats niéridion^.iXf sV'lève à une grandeur énorme, et qu^on CvStitne presque autant pour ses glando farineux que pour son bois ; le ch âne blanc ) le ronge , le quercitrun; le bois gentil^ dont le ii uit donne tm goût agréable à la chair des oiseaux qui s^en nourrissent : viennent ensuite deux espèces de no'*!'rs ^\% blanc et le noir, ou Thiccory, précieux par i'huiie de «-es noix. Le châtaignier 9% Tor/ne d^Europe abondent aussi dans les forêts de T Amérique , indépendamment d^autres espèces qni tie se trouvent que dans ce pays. Le sassafras et le tulipier ^ ainsi appelé parce i]i:e sa fleur a la. forme) les nuances et Téclat de la tulipe , plus sensibles au froid qtie les premiers , rampent en arbrisseaux sur les ootifins du Canada y se montrent en arbres dans les contrées dn centre , ^t sur les brûlans rivages de TAtamaha prennent tort l^accroissement et se parent de toute la beauté dont leur espèce est susceptible. U érable à sucre ^ au contraire ^ ne se ren- contre dans les provinces r.;éiidionales que sur Us flancs septentrionaux des collines , tandis qu'il est fort multiplié dans les provinces de la Nouvelle- Angleterre, où le climat plus âpre le fait venir à sa grandeur na* tnrclle. Il y en a de deux espèces. Le sucre qu^ils four- nissent est bien différent : Tun «^appelle 5«crr d'érable ^ 16* i i fcî "■ri a44 BXAMEK DU SOL CE L^EVROrB et Tautre sucre de plaine. L'arbre qni porte la gomme odorante (^Uqnidambar styracifltia ), le bois de fer ( car- pinus ostria )^ le micocoulier ^ les platanes ^ sur les bords de rOhio) à Tuiiest des monts Alleghanys, qui ont à peu-près le même diamètre que le célèbre dragonier d'Orotava, à Ténériffe 5 le grand cyprès^ dont les branches s^étendent en parasol et préservent lès bes- tiaux de Tardeur du solc^il , Forme d'Amérique , le peuplier iioir^ le taccamahaca , se trouvent dans tous les lieux des Eiats-Uuis où le .«ol leui^ convient , sans montrer une grande préférence pour un climat plutôt que pour un autre. Les marécages , soit fangeux ^ soit desséchés ^ dont le fond est sablonneux et léger ^ sont peuplés de la famille précieuse Aes pins j dont les prin< cipales espèces sont : le pin de Pensylvanie y le sapin commun , et le beau sapin hemlock j le pin noir y le blanc et celui de Weymonth j le larix y Varbre de vie y le genévrier de Virginie y et le cèdre rouge d'Amé- rique. Parmi les arbrisseaux et les arbustes très-multipliés sur tous les points des Etats-Unis ^ je ne nommerai que l'arbre à franges ( chionantus ) ^ Vérable rouge , le sumach y le chêne vénéneux {ràus radicans-^ y le mûrier ronge , le pronier {^persimon ) , le faua: acacia y et l'a- cacia à triple épine {^gleditsia triacantha ). Les herbacées communes et les petits arbustes que l'on cultive dans les jardins anglais et français ^ et qui par là sont mieux connus de la généralité des lecteurs'^ sont : le collinsonia y qui , ainsi que toutes les espèces cliicoracées y sert de remède aux Indiens pour la mor- sure dt] serpent à sonnettes ^ plusieurs jolies espèces ilcphlox y \q pommier à^nneiiK , le lilas de Fensylvanie^ et le martagon doré ^ Vœnothera biennal ^ ainsi que di- verses espèces d^ aster , de monarda et de rudbeckia. Parmi les fleurs diverses (pii ornent et parfument les vallées du Kentuck ^ on remarque la couronne im- périale , la plus belle fleur qu^il y ait au monde j celle du cardinal^ si vantée par sa couleur écarlate ; le laurier d tulipes y qui porte des fleurs et des graines plusieurs mois de suite. Les végétaux de la Fensylvanie et des Etats septen- trionaux croissent d'ans les montagnes du sud, et les plantes du Canada peuplent les hauteurs des premiers. On y retrouve le sorbier à petites feuilles d'un vertfoncé^ parmi lesquelles se confondent des fleurs en grappes écarlates intercalées de graines d^ln noir de jais. Mais c^est dans la Virginie , dans les Etats du sud et de la Floride^ que la flore américaine étale ses principales merveilles. L'éternelle verdure des vastes savanes , la solennelle magnificence des forêts primi- tives y et la sauvage exubérance des marécages y offrent à l'admiration du botaniste étonné tout ce que la forme^ la couleur et le parfum ont d'attraits j pour récréer les sens et fixer l'attention. Parmi les végétaux, habitans des bas rivages de la Floride , de la Géorgie et de la Caroline méridionale, on distingue le mangrove, le seul arbuste qui peut ' fleurir dans les lieux salés j l'odorant pancratium de la Caroline , dont les fleurs ont le blanc de la nei^d } et la magnifique lohelia cardinalis. Au milieu des savanes et sur les collines arrondies on voit croître le superbe palmier^ le chêne vert, lo laurier odorant ( laurus borbonia ) , le laurier commit * ^ k cèdre rou^e et le pin j qui étend au loiu sou ièuil- SbJ^6 EX^MBN SU SOL UB l/zVKOVIÈ Iftge et son ombre; la colonne droite et argentée du figuier papayer , q^ni s^élève à 2o pieds de haut et c[ne couronne un daik de feuilles larges et découpées, forme luie des belles décorations de cette scène déli> cieuse ; tandis qi^à eâté , les fleurs parfumées et le fruit sucré légèrement acidulé de Toranger y qui se reproduit sous tant de formes diflerentes> réalisent | dans ces contrées ^ la fublo des Hespérides ; le papayer^ Vun des plus beaux arbres que Ton connaisse ^ dont la fleur a Todeur du muguet , le fruit la forme et la grosseur du melon j le sylphîutn^ qui distille d^l^ l'>ng épi une gomme jaunâtre ^ et le magnoiier ^ qui s'élance de son sol calcaire à la hauteur de loo pieds ^ et quelquefois au-delà : son tronc, parfaitement droit , est surmonté d^ine tête épaisse et voluniineuso } son feuillage ^ d^uw vert obscur, affecte une £>rn»e conique : au centre des couronnes de feuilles qui terminent Ws branches y s^épanouit une fleur du blanc le plus pur ; cette fleur, la plus grande et la plus odorante des fleurs ) qu'à sa forme on prendrait pour une grande rose , est remplacée par un fruit eu forme de ciSwQ cramoisi ^ ressemblant à celui dn pin , et qui en i^on- vrant laisse voir , suspendues à des fils déliés de 6 ponces au moins y des semences arrondies en grains du plus beau corail rouge. Cest ainsi que par «es fleurs, par son fruit et par sa grandeur ^ le maguolier surpasse ses rivaux. ' ' Les arbres qui croissent dans les savanes appar- tiennent à Tespèce aquatique j ce sont le magnolia gtauca ( Parbre à castor ) , Yolivier d'Amérique , et le gordonia lasianthus , argenté de fleurs odorantes ou léiuùcs en aiannes , {ii;:xîa.ent de petits bols percés à ». - Je jour ; tandis (jv.c sur la plus grande partie de la savane on aperçoit un herbage long et succulent) entremêlé de plantes etM'arbrissesdx; VAerbe an bison ( trip- sacum dactyloïdes ) } une espèce de trhjle^ voiiiine du trifolium repens , que M. Barton a dii>tiuguée par le nom de trifolium bisonicum , trèfle du bison *, la myrthe à cire , avec plusieurs espèces èHazalea , de kalmia ^ è^andromeda et de Rhododendron , sortatit en touffes ou ^pars d^un sol libéral ^ entrelacées tantôt par la grenadilie pourprée ^ d^aulres fois par la capricieuse clitoria ^ qui ornent leurs voûtes de festons y étalent dans ces contrées toute la richesse de leurs beautés inimitables. Les bords des étangs , ainsi que les lieux bas et bourbeux , se parent des fleurs azurées et bril- lantes de Via:iay des fleurs dorées de la canna lutea , et des touffes roses de Vhydrangia*^ tandis qu\in« infîniti de riantes espèces ({ephloac , avec la craintive sensitive f rirritable dionée^ V amaryllis atamascoy couleur de feu, et les rangs impénétrables du pal ner royal (yucca gloriosa) , fofment aux bois une ceinture variée , et marquent les limitée douteuses des savanes, qui s^é- lèvent imperceptiblement vers les forêts. ^ Les marécages qui dans toutes les saisons y mêm» au cœur de Tété^ sont couverts d^eau presque partout ^ se font distinguer du terrain sec par les tiges mou- vantes et pressées de la canne (^ arundo gigantea ) , par le feuillage léger du nyssa aqitatica y par le taccama» hacca^V arbre à franges y et le cyprès Â/a/ic ( cupressns disticha ). Ce dernier est peut-être , de tous les arbres^ d^Auiéiique, le plus pittoresque. Il se compose de 4 ou 5 énormes aics-boutnns ou piliers, qui, en se rénnis» saul à-peu-pii;s à U Uaateuc de 7 pieds^ £i>nueut \kn*^ '■•isa ^48 BZAMBN DU SOI. X>B l'sVROPX espèce de voûte dVù jaillit une colonne droite de 18 à 19 pieds y sans aucune branche ^ mais qui se termine en un chapiteau plat de la forire d^un parasol, garni d* feuilles agréablement découpées et du vert lé plus tendre. L^aigle et la grue habitent cette plate -forme aérienne ; et les perroquets qu^on y voit sans cesse voltiger ) y sont attirés par les semences huileuses renfermées dans de petits cônes suspendus aux bran- ches y dont ils sont très - friands. ^ Parmi plusieurs centaines de plantes dont je n^ai pas parlé , ou peut décrire avec un plaisir toujours égal la profusion des divers lupins colorés et des pal- miers nains, qui, naissant au milieu des forêts de pins, en égayent Paspect sombre , la vignt sauvage, les courges^ les bigonia , et quantité d^autres plantes ram- pantes qin montent au faîte des arbres , comme pour y chercher le soleil et lui présenter leurs fleurs et leurs fruits ; le platane , qui présente Pabri d^une tente ' de verdure j le superbe châtaignier à fleurs pourprées , ainsi que les beautés plus modestes , mais non moins exquises , du meadia , du spigelia et du gaura. Tels sont quelques-uns des grands traits caractéristiques de la flore de ce pays^ ^ui, de tous ceux situés dans les cli- mats chauds, est le plus accessible aux recherches de la science européenne. Canada. — Le Canada s^étend depuis le golfe Saint- Laurent et l'île Hl' Anticosti à l'e^' jusqu'au lac de "Winnipeg h l'ouest , ou depuis: (e 6o* degré de lon- • gitude ouest, de Paris , jusqu'au p^* j ce qui lui donne dans ce sens, 33 degrés , qui sous cette latitude font 400 lieues. Sa largeur depuis le l^c Erié au sud , situé sous le 43* dfgré de latitude, peut s'étendre jusqu'au interro doucit. des anr chevau porter < des nei rompt i manier surtout un roc c'est al récolte et le SI assez s cxcept ans d< en pre La mout£ aux nr des p' terre < BT SB i'amÉRIQUE.' »49 49* (120 lieues ); mais sa largeur moyenne est d^en* viron 70 lieues. On le divise en haut et bas Canada i le premier est à Toccident du fleuve Saint-Laurent ; le deuxième à l'orient. L^hiver y commence quelquefois vers la mi>octobre : le, ciel se couvre alors , et la neige tombe souvent en si grande abondance y qu'elle obs- curcit Pair. Au mois de décembre j le ciel devient serein j la galée est souvent si forte , que Ton ne saurait pénétrer dans la terre qu^avec beaucoup de peine. Cependant les temps les plus froids sont souvent interrompus par des jours où la température se ra- doucit. Cette saison, comme à Fétersbourg, y est cell* des amusemens. Des traîneaux attelés d^un ou deux chevaux , y offrent des moyens agréables de se trans- porter d'un lieu à un autre. A la fin d'avril ^ la (onte des neiges annonce le terme de Thiver. La glace se rompt avec un bruit semblable à celui du canon 3 la manière dont elle se précipite dans la mer est terrible , surtout quand un amas de glace va se briser contre un roc. Le printemps commence au mois de mai : c'est alors qu'on sème les différens grains et que l'on récolte déjà à la fin de juillet. Fendant tout ce mois et le suivant y la chaleur est très-forte. L'automne est assez agréable. En général > l'air du Canada est sain , excepté dans quelques parties , où il règne tous les ans des fièvres et autres maladies , dont on se guérit en prenant du quinquina infusé dans de l'eau-de-vie. La partie occidentale est traversée par de hautes montagnes toujours couvertes de neige , qui tiennent aux monts Alleghanys. Dans la partie orientale , ily a des plaines fort étendues, où ^ presque partout , la terre est si fertile ^ qu'elle n'a besoin d'aucun engrais, .ri h' aSa BXAMBtr su soi. sb l^bvbopb mais la plupart sont couvertes de lacs, de marais et de furets ) ce qui contribue à rendre le climat aussi froid. Les endroits cultivés produisent en abondance du blé ) du seigle y du tabac , des fruits y etc. L^ile d^Orléaus y près de Québec y a 8 lieues de long et 4 de large ; les terres sur et le long du fleuve Saint* Laurent y à près de 6 lieues de distance de cbaque rive ) sont d^une fertilité étonnante. Les prairies nour^ rissent un grand nombre de gros et menu bétail. Les &iêts fournissent des simples précieux ^ des bois de construction superbes y et une si grande quantité d^érublesy que cet arbre approvisiiuine de son sucre non-seulement les habitans de son sol y mais encore les pays étrangers qui commercent avec eux. Les fbrêfj sont, en outre , peu pléts d^auimaux qui fournissent dVxcelletites fourrures. Les exportations les plus im- portantes consistent eu b/éy groinsy poissons y fourrures , pelleteries , potasse y gins-eng y sucre d'érable , èoiis de construction. On y fabrique du linge et quelques groses étoffes de laine. Il y a dans le Canada cinq lacs principaux, ce spnt les plus grands qu^it y ait au monde. Voyez au chapitre JLacyZ^ que j^ai dit du lac supérieur et des suivaiis. Leur grande étendue les a fait nommer Mci' du Canada. Québec est la capitale du Canada. Cette ville est bâtie' avec une élégante simplicité, à ii4 lieues de Pembou- chure dti fleuve Saint-Laurent ; c^est le siège du com- merce et du gouvernement. Cette ville y qui Compte ^poq habitans, s^élève majestueusement au-dessus d^ une rade très-si^ re , qui contient loo vaisseaux de ligne et trois fois autant de navires marchands. KUe domine à perte la prin< ont eu g isolées si peu do serri jour da trans^io charret aussi^ e chemin sont bi distanc tratuca à riiei tholiqt pagaui Le plus ir aux m nord-( rique près a glaces vifs d sentit adou vive M taie de s Jomûie des campagnes vastes et fertiles , qui ^''étendent à perte de Tue. La construction des vaisseaux y fait la principale occupation des habitans. Les paysans ont en général peu de villages ) ils habitent des maisons isolées les unes des autres y ils sont sobres et re méfient si peu des uns des autres , que les portes n^ont point de serrures j et que le bétail reste sans garde nuit et jour dans les champs. Les paysans les plus pauvres transportent dans les villes leurs denréees sur de petites charrettes trainées par des chiens. Ils employent aussi^ en hiver, ces animaux à tirer les traîneaux. Les chemins > particulièrement entre Québec et Montréal ^ sont bien entretenus. Il y a des postes de distance en distance y où Ton trouve toujours des voitures ou des traîneaux. Les postillons sont obligés de faire 3 lieues à rheure. On professe dans ce pays la religion ca< tholiquO} luthérienne y anglicane ^ et les Indiens le paganisme. Le fruid de Québec et de la baye d^Hudson est plus intense en hiver qu^à Paris et à Londres , qui sont aux mômes latitudes respectives, parce que le vent de nord-ouest qui domine pendant Phiver dans TAtHé- rique septentrionale, ne peut arriver à Québec qu'a- près avoir traversé d^immenses contrées couvertes de glaces et de neige. Le hoid doit donc ôtre des plus vifs dans cette ville j mais quand ce même veut se fait sentir à Paris et à Londres, il a passé la mer,,s^est adouci , et ainsi son impression est beaucoup moins vive qu'au Canada. , . Montréal est une belle ville, située sur la côte orien- tale d'une île formée par le fleuve Saint-Laurent lors de sa jonction avec le fleuve VUtawasy lequel sert d« a52 EXAMÉy SU SOL DE LEUKOtfB borne entre la haut et le bas Canada. Les navires d* 400 tonneaux remontent jusqu^à cette ville ^ après une navigation paisible de J^z lieues deux tiers à partir de Québec y où les vaisseaux de ligne s^arrétent. v La Prairie est 1; 1 gros bourg} sur la rive opposët de Montréal. •. A la grande sortie du fleuve Saint- Laurent ^ sur le lac Ontario y près de ce c[u^on appelle le lac des mille- (les y est la ville de Kingston, remarquable par sa po- sition sur le fleuve; elle est navigable jusqu'à cette ville et même jusqu'au lac Ontario^ 2i3 lieues de la mer. Les forts de Niagara et du détroit appartiennent au côté méridional de cette limite. Cette ville contient 45oo âmes. Le commerce des fourrures y est considé- rable. La petite ville de Newmark y capitale du haut Ca- nada y est située sur le côté de la rivière de Kiagara ; elle renferme 6000 âmes. La petite ville des Trois-Rivières y entre Québec et Montréal y contient 4^00 habitans. Elle est remar- quable par le concours des sauvages qui s'y rendant enfouie. Sorellcy k 1 5 lieues de Montréal vers Québec, ren- ferme 35uo individus. Ses habitans ne s'occupent en général que de la construction des vaisseaux. ?:»■ Plantes du Canada et du nord de P Amérique. La vigne y est indigène. Le raisin qu'elle produit est un peu pius gros que ceux de Corinthe. La /ram- hoise y croît naturellement. Il y a aussi des groseille rouges ( ribes rubrum ) et des groseilles à maquereiu. BT DE L^AMÉRIQUB. a53 Les courges et les meipns d'eau y viennent en plein champ ) tandis que le blé d'hiver , le plus robuste, y est presque toujours détruit par le froid. "U érable à sucre y est en abondance y et le sucre qu'il produit est d'un usage général dans, le pays, Il y en a de deux espèces , 1'iii.n de montagne, et l'autre de marais. On prépare tous les ans , au Canada seul , de i5 à ao milliers de sucre d'érable. On trouve dans les forêts une grande variété d'es- pèces d'arbres , tels que chênes , hêtres , ormes , frênes y pins y sycomores y châtaigniers y noyers y etc.y mais ils n'y acquièrent pas celte g.ro8seur et cet excès d'ac- croissement qui les distinguent dans les Etats mé- ridionaux. La famille des sapins et des arbres verts y est peut-être la plus multipliée. Parmi ceux-ci, on remarque le sapin à feuille* argentée^ le pin de fVey- mouth y le pin canadien y la sapinette d'Amérique , et le cèdre blanc du Canada ( thuya occidentalis ) , qu'il ne faut pas confondre avec le cèdre blanc des Etats- Unis ( cupressusdisticha). Après ceux-là, qui occupent le premier rang, on peut nommer V érable d sucre y V érable rouge y le bouleau , le tilleul et V ormeau d'Amé- rique, le bois de fer et le cercis canadensis. Il y a un grand nombre de chênes , mais ils sont tout rabougris. Parmi les autres arbres on remarque cependant le sorbiery dont j'ai déjà parlé. On rencontre encore dans les îles de Saint-Laurent le sassafras , le laurier et le mûrier rouge ; ils sont dans le même état de langueur que les chênes : quant aux hêtres y aux. ifs y et aux frênes de montagnes , on les retrouve dans le^; contrées septentrionales de l'Ancien et du Nouveau-Mondo j mais les festons légeisde la vigne sauvage y ses grappes a54 BXAMSK su sot nB l'^eurovs pendantes , et les' fleurs odorantes de Vascléptas de byrie , furnietit un oniement caractéristicjue des furets Ju Canada. Le liiium canadense , semblable aii lys aarrane dans le Kamschatka , et le gins-teng ( panax quinquefolium ) commun à TAménque et h la Tartarie, (but apercevc'r un raf>port entre les flores «cptentrionales de TAsie et de l^imt^riquc. Le genièvre y la baye de grue^ la baye aux ours , (arbutus uva uisi), lu, groseille blanche et \si groseille rouge , la fiaraboise et la cerise sauvage ^ fruits inconn iis , k Texception du cerisier sauvage, à la Laponie et à tout le nord de P Europe, abondent en Amérique dans des situations semblables y sur les deux rivages opposés de Pocëan Atlantique. / Les «utres plantes du Canada sont peu connues. 11 y en a cependant une qui mérite qii^on eu parle j c*est le zizattia aquatica. Ce grameu llcit beaiicojp de la nature du riz : il croît en abondance dari« les t-ivières vaseuses , et ses semences farineuses four- nissent une nourriture essentielle aux tribus errantes d'Indiens ^ ainsi quVux innombrables troupes de cygnes y d'oies et autres oiseaux aquatiques, qui s'y rendent pour fuîre leur couvée. Ce gramen , extrême- ment productif) propre à ce climat, vient dans des lieux qui refusent toute autre culture; il mérite d'au- tant plus d'être cultivé , que la nature semble l'avoir destiné À devenir un jour 1« fioincnt de ces pays sep- tentrionaux. Nouvelle Bratis'Wick et Ecosàt , autrefois VAcadie. — £n sortant du Canada, on rencontre la Nouvelle' JSninsyyiek et la Nouvelle- Ecosse^ qui ont lo^ooo lieues s T D E L'A M it 11 I Q V B. sSS carrées. Ces cl«iix gouTcrneinens appartenaient autre- fois aux Français) qui les avaient nommés Acadie. Eu 1718 ) le traité d'Utrecht leê fit passer au pouvoir des Anglais, f|ui ^ en 17^4» leur donuèr«nt les nnmt ci-dessns. Ils sont borné« à Touest par le Canada efi le Saint-Laureut j au nord ^ par le goHe de Saint-» Laurent j à IVst , par TOcéau ; au sud , par la baie du Fuudy , où se décharge la rivière Sahit*Jean j et par les provinces septentrionales des Etats-Unis y dont ils sont séparés par le fleuve Sainte-Croix , qui sert de limite entre la NouTelle>BrunsvricK et VElat du Maine. La grande chaîne des monts Apalaches passa au nord-ouest) et va vra'semblablement expirer au golfe Saint-Laurent. Le climat de ce pays est froid 9 l'air chargé de brouillards, IMÛTer long et rigoureux , Télé court , mais d'une chaleur étouffante et malsaine. La rivière Saiut-Jean , dont le cours est de quelque étendue y est navigable pour des bûtiinens de 5a toi.* neaux , dans Fespace de 'zo lieues , et pour des ba«f teauX) dans celui de a4« On y trouve des loups de mer^ des saumons f des esturgeons. Ses bords sont fertiles et unis dans beaucoup d^endroits , et bordés de grands arbres. L^intéiieur du pays est couvert d^épaisses forêts j retriplies de bois magnifiques y qui forment une branche de commerce très-rechorchée. On recueille dans les parties cultivées , du b/éy àes grains y àes/ruits y des légumes f de belles prairies favorisent Tentreticn de nombreux bestiaux : il n^est pas rare d^y trouver des bœufs qui pèsent jusqu'à 1600 livres. Les /7e//e/cr/c5 , les bois de construction y les safaisonsy les poissons secS «t \si farine y sont y pour le moment, les seuls objet» •56 BXAMBir su sot SB L^EUBOI'V d^ezportatiori. Frederick - Town eiit la capitale de la Nouveile-Briinswickj vis-à-vis j et presque à Popposé) se trouve la ville de Sainte-Anne : elles coutieuneiit chacune de 8 à lo mille âmes. Il y a quelques autres ëtablissemens près de la baie de ^undy ^ et un fort qui porte le nom de HoMve, On y rencontre aussi les restes d^une tribu de sauvages y appelée marëchites ^ qui est composée de 200 hommes. La Nouvelle- Ecosse est moins étendue que la Nou- velle - Brunswick j elle a 90 lieues de long sur a^ de large. Cette province a plusieurs forêts ; le froid y est TÎf pendant quatre mois : «lie produit en abondance du fourrage ^ du lin, du chanvre, etc. Halifax ^ sur la baie de Chebucto , en est la capitale ; cette ville contient i6)000 habitans. Il y a un bon port où Von tient pen- dant rhiver Tescadre de vaisseaux de goerre destinée à protéger la pêche. Les autres villes sont^ Shelburn, Quisbury ^ qui contiennent chacune 5ooo âmes ^ et 'Annapolis 45oo. Les habitans de Tîle de Sable y au nord de la Non* Telle-Ecosse } s^occupent de la pêche et de Tagricul- ture. Cette île a environ 8 lieues de long et a de large. L^ile Royale f ou Tîle du Cap Breton y est séparée de la Nouvelle-Ecosse par le détroit de Kauto, Cette île a 3o lieues de long sur ao de large. Le sol y est princi- palement couvert de mousse et peu convenable jusqu^à ce moment à Tagriculture. Il y a un grand nombre de lacs et de forêts. Le climat y est fioid et chargé de vapeurs. Elle fournit aux Anglais de bons mâts de vaisseaux , du bois do construction , et les favorisa pour la pêche de la morue qui se fait dans les parageg ^ -, 1^4 la BT DB h^AuiKiqvn, 93 roisins. Les principales villes sont Sydney et Louis- bourg} elles renferment Tunç 6000 babitanS) Tautre 7000. L^He Salnt'Jean a 17 lieues de long sur tode large.^ Klle est fertile et arrosée par plusieurs rivières. Cette ile renferme lo^ooo habitans. Charlottetown en est la capitale. Cette ville est la résidence du gouverneur. Terre - Neuve. — Terre • Neuve ^ avec la cdte de La» brador , forme un gouvernement. Cette ileest située à Test du golfe Saint>Laurentf entre le 4^' et le 5a" degré de latitude septentrionale j elle est séparée du La- biador, ou Nouvelle-Bretagne , par le détroit de Belle- Isle. On estime quVlle a 111; lieues de long et 66 de large. Le climat y est froid} le sol) peu fertile , n^y produit que des fleurs^ des légumes y du fruit et du fourrage pour les bestiaux. On n'y trouve que trois villes un peu considérables : Saint- Jean ^ nu sud- est } Bonavista ^ à Test \ et Plaisance , au sud ^ avec un évéclié. Ce sont des établissemeus destinés particuliè- rement à protéger la poche de la morue ^ qui est le grand objet de commerce de cette partie de rAmériqne. Les habitans sont Français ^ Anglais ou Esquimaux. , Le grand et le petit banc de Terre-Neuve rendent annuellement à la Grande-Bretagne 7,200,000 francs. Les Anglais y pèchent une si grande quantité de morues, qu'ils en remplissent par an plus de cent mille tonneaux, pour lesquels il faut environ 48 millions de morues, sans compter celles qui se consomment sur les lieux , par leS Ani;lais ,les Français , les Américains , les habitans derile,qui sont au nombre de ao,oooehvif ron , etcellesque les Français eties Américains emporten t pour vendre à FEurope ^ à PAfrique et à TAsic. Les lom, I. r 17 m W;:il î^ '. *f ti 258 BXAMEM DU SQL DE L'EUROfE Français commercent aussi dans le golfe Saint-Lau- rent^ sur lés petites îles de Saint'Pierre et de Miqttelon, Un seul pécheur peut prendre jusqu'à 12,000 morues; mais le nombre moyen ne va qu'à 7000. Le plus grand poisson que l'on ait pêche jusqu'ici avait 4 pi-^ds 3 pouces de long, et pesait 46 livres. (Petrna.nt, A.Z. cccyii.) Indépendamment des morues, plusieurs outres es- pèces de poissons ri inent augmenter les ressourcer de ces deux bancs pendant une partie de l'année; ils dîsparai$>6ent ensuite depuis le 10 mai jusqu'à la (in de Septembre. Il y a encore de grandes pêcheries sur les bancs qui sont situés près de la Nouvelle-Ecosse « par- ticulièrement sur celui de l'île de Sable. Le Labrador ou la Nouvelle- Bretagne. — Les con- trées qui environnent la baie d'Hudson au levant , sont : le Labrador ou la Nouvelle-Bretagne; à l'occi- dent, la Nouvelle- Galles du no'd et celle du sud, séparées l'une de l'autre par la rivière Churchill, La contrée au nord de la baie d'Hudson s'appelle Pays du Pflnce Guillaume, Comme plusieurs de ces terres «onl encore ignorées , ou' ne sont connues que très- imparfàitement. il n'est pas possible d'en déterminer l'étendue. On y trouve des niunlagues très-élevées , d« vastes marais qui communiquent par des rivières à la baie d'Hudson. Dans la pai tie orientale , les fleuves, les ruisseaux^ les lacs, les étangs, les marais uboii- deut en poissons , et sont fréquentés par de nom- breuses peuplades d'oiseaux. On a découvert, sous cette zone glaciale ; plusieurs minéralix> dont le plus pré- cieux est \a p/erre du Labrador. J'en ai parlé au chapitre des Mines. La culture de toutes ces terres aat eicore d^un faible produit. Il serait à désirer qu^on entre- prît de les ensemencer avec le zizania aquatica du Ca- nada. La partie du sud, où le climat est plus tempéré ^ ofïre assez de fertilité. Il y croît beaucoup d'arbres, du céleri sauvage , la plante au scorbut, la salade d'Inde. On y remarque quelques .indices de fer^ mais c'est plutôt un entrepôt pour le commerce des pelleteries y des plumes de divers oiseaux, sur-tout des canards qui donnent Védredon , do riuiile de baleine et de celle de. loups marins , qui abondent sur les côtes. \jQS gelinottes changent non «seulement de couleur pendant l'hiver ^ mais encore il leur pousse , durant cette saison , unô grande quantité de plumes blanches. On a i*emarqué que dans les endroits où le sol n'était hérissé que de bruyères , les dépouilles et les substances huileuses des veaux marins les couvraient d'un gaison gras et frais. On y trouve des rennes , des renards , dos lièvres , des ours y des porcs-épics , des loups f les chiens à traîneaux y sont très>nouibreux. La Nouvelle-Galles. — La Nouvelle-Galles du sud , dans le voisinage du lac de Wiunipec , est la patrie des Krels ou Christinaux. Tout le pays, depuis le fleuve Churchill jusqu'à la mer Glaciale, est habité quelquefois par d'autres peuplades , avec lesquelles les Européens out très>peu de relation. Le commerce e&t le même que celui du Labrador. Il y a quelques éta- blissemens où l'on cultive des légumes et un peu de grains. Le Groenland. — Le Groenland , dont on ne con- naît que la partie méridionale , qui s'avance dans la nier entre Tlslande et les côtes de la baie d''Hudsony était autrefois remarquable par ses établissemcns et son •7V . ! m ■'if i I ^O SXAMBir su SOIi DE L^KUKOVB 'commerce. La côte orientale où les Norwégiens vin- ^ rent les premiers s^établir , est aujourd'hui impra- ticable , à cause des montagnes de glace qui ont quel- quefois trois cents pieds d^épaisseur. Elles descendent jusques dans la mer , où elles présentent les cavernes les plus- pittoresques en cristal , ouvrage des flots. La côte occidentale n'est connue que depuis le 5^* jus- qu'au ^^8" degré dé latitude nord. L^une et l'autre sont fort escarpées et presque en tout temps couvertes de glaces qui traversent le Groenland du nord au sud. , On aperçoit sur les montagnes des lichens bleus , jaunes > rouges, des mousses verdoyantes et quelque peu d'herbes et de bois 5 U\s rivages, les vallées et les ■ plaines offrent des prairies d'un vert frais et éclatant, où le thym et Pangélique exilaient leiu- suave odeur. • Dans la partie méridionale, le climat est supportable. On y trouve des genévriers , des bouleaux , des saules polaires ( salt'x reticulata , ou myrrhinites ) , et quel- ques- uns des légumes d'Europe. Les pâturages y sont très -bons. Ce sont ces graminées, quelques arbris- seaux', et une mousse trcs-liante, dont les rochers sont couverts, qui ont fait donner à ce pays le nom rJc Groenland^ qui signifie , en vieux allemaïul , terre verte. Le Grocniandais indigène mange les raciaes et les feuilles i 1 1 % \ À • î ^ï;* îi.63 EXAMEIf DU SOL 0£ LEUROFS tt tonale ^ et au 6^'' degré 20 minutes tic longitude occidentale ) on trouve un groupe d'îles connues sous le nom de Bcrmndes , ou îles Sumtners. Elles sont situées à 25o lieues est de Charlestown , dans la Caroline du 5»d. (^es îles appartiennent aux Anglais , qui y en- voyent un gouverneur. La ville de Saint-G«orges, dans l'îJe de ce nom , en est le chef-lieu. Elle compte 6000 habitans. C'est la résidence du gouverneur. Il y a im cunscil et une assemblée générale* Les, femmes y Siait It es- jolies. Les autres îles sont David et Som- merst't. Elles sont environnées de plusieurs îlots, rt el.!o fait élever sur la Turque et la grande Caïque des fortiiications qui offrent à ses corsaires de la Providence et da la Ja- maïijue un mouillage tranquille , une retraite assurée, avec Tempire d'un canal étroit qui sépare l'une et l'autre de Saint-Doraingiie. Ces îles sont fertiles eu xtxÀ\% , en fruits et coton. Les grandes Antilles sont situées à l'entrée du golfe du Mexique j elles sont au nombre de 4; savoir : Cuba y qui fournit du sucre, du tabac, appelé tabac d'Espagne, des écailles de tortues, des mines de cuivre et d'or 3 des perroquets^ des perdrix « des fruits > des légiTines divers, et du bois de construction. Celte île a 233 lieues de long sur 3o de large. Sa capitale est la Havane ; le port en est grand, sûr et bien défendu. Il y a plusieurs «tutres rades magnifiques , telles que Tf^atanamy que les Anglais eut nommée baie de Ciun- berland , parce qu'elle a .servi de refuge au vai^aeau de ce nom. \ Porto-Rico fl 33 lieuey de longueur sur 16 de large. Cette île est renommée par sa fertilité et lu bonté de son port. Elle produit beaucoup de maïs y de sucre , BT SB L^AuéllIQVB. 2^5 de tabac. Saint - Jean - de - Porto - llico en est la ca- pitale. Saint-Domingue a 180 lieues de long, et 5o lieues dans sa plus grande largeur. L^air y est fort tempéré y le soV abondant en fruits de toutes espèces , en sucre y café y cacao , indigo^ coton , tabac , mines d^or , d'argent^ de fer , de cuivre , de cristal de roche , d« marbre et de pierres. On y trouve quantité de bes- tiaux, d'oiseaux, entre autres un grand nombre de tourterelles, de cailles, de perdrîz, de perroquets et de pigeons ramiers. Santo-Domingo est la capitale de la partie Espagnole , et le Fort*au*Frince , celle de la partie Française. En temps de guerre , le gouver- nement se transporte au cap Français. 11 y a quantité de ports vastes , sûrs et commodes , et des bois de cons" truction excellens. La Jamaïque a 60 lieues de long sur 20 de large. Spanishto-wn en. est la capitale, et Port'Royal le premier port d'Etat. Cette île fournit des fruits déli- cieux, et la majeure partie des denrées de Saint-Do- mingue. Les petites Antilles sont : La Martinique, la Guadeloupe , la Désirade^ Saint' Barthélémy ^ MariC'Galande ^ Sainte- Lucie &ï Coriacou, Elles sont occupées par les Français. Leurs produits sont assez connus , pour me dispenser d'en parler. A la tète des nouvelles acquisitions de TAngleterre , on compte Taèagoy dont les plaines fécondes s'étendent sans aucune inégalité , et sont couroiiné(;s par des coteaux , dont la pente douce et facile est presque partout susceptible de culture. Elle abonde en riches productions , en sources capables de faire tourner des mm j , Ki '■ h. 7 't: I fbli ml * I a6B x\ MÛ RIQUS. 267 La Sarboitde,VAngriiile eiXviK Vierges^ servent de lieu tle rafîaîchisspnirrit aux vaisseaux anglais. Elles abondent RU bestiaux, en provisions de bouche , eu eau douce et en bois. Saint- Christophe ,f qui a 6 lieues de long sur ^ de large , fournit, après la Jamaïque et la Barbade^le plus de sucre ; elle produit au&si du coton , du gingembre, et tous les fruits des tr^jpiques. Nevis , sur une longueur de 5 lieues, snr î et demie de large , arrosée dse nombreux ruisseaux , produit 2,000,600 de revenu , beaucoup de éi'uits et de légumes. Saba y Saint - Eus tache ^ ne sont pas moins pré«- citfuses aux Anglais* Les Hollandais possèdent Saint'Maitin , Bonnair\y Ciiraço , Oruba'^ les Caraïbes ont conservé J?eitia 9 et les Danois Saint-Thomas ^ Sainte-Croix « Saint Jean, Je ne ni^étendrai p^s sur la fertilité de ces ilesi, parce f|ue lonrs productions remplissent les magasins et les marchés de l^Ëurope et dit reste du globe. Si M. Paw avait ]>arcoittu ces fies fortunées > il y eât vil les rivages couverts dé tortues, de poissons, de coquillages divers^ lés rivières y charrier de Tor ^ le« champs prospères distiller le sucre 5 les vallées pro- fondes , prodiguer le cacao , la banane , le chou pa'*- inistc , les minioses de toutes espèces , le gingembre , le poivre-long , le mastic , le coco , le manioc, Paloës 3 du sein des nnontagnes, fumer le tabac, découler le café, Tambroisie des dieux: il eût vu Tindigo, le cam- pèche , le sumach et plusieurs autres arbustes lui ofïrir des teintures riches et variées 3 le cotonier ^ laisser écliiipper de sa gousse ces mousselines légères ^ les plantes joindre aux aromates de« remèdes efficaces j 4m, ■ 1- l'-ï' Lt i;^''.i:. ii ■■' I M. »" a68 bxambw du soi. sb l^bvbopb TacAJon , dont les planches ont quelquefois jusqn^à 35 pieds de long sur 9 de large; le ga^rac marbré ^ ruui) ou noueux, le bois de fer ^ \ihénicr, les bois satinés roses et jaunes j se convertir en n.oubles élé* gans, et les forêts en vaisseaux^ pour le transporter à travers les mers, d\m bout du monde à Pautre. Il eût savouré à loisir, dans ces îles fertiles, les délices d'un pi-intemps éternel ; dans leurs vallées délicieuses , et dans leurs champs , il eût admiré la force de la végétation ; deux récoltes par an , et trois en indigo , Peussent convaincu de leur incroyable fertilité j et le« chants variés d^une multitude d^oiseaux d'un plumage éclatant, du bonheur paisible qu'on goûte dans ces climats enchanteurs. Quant aux Açores , elles sont au nombre de neuf Iles , savoir : Saint-Michel , SaintC'Marie , le Pic y remarquable par une montagne qui lui a donné ce nom , et qui égale en hauteur le Pic de Tenéride ^ Fayaly Saint-George'^ la Gracieuse ^ Corvo , Flores ei Tercère , U plus considérable de ces îles, et dont ^gra e>t la capitale. Le terroir do ces îles est montagneux^ il produit beaucoup de fruits, àe pastel y plante qui ressemble à Tindigu^ et du vin en quantité et par excellence. . . Plantes des iles Antilles ou Indes occidentales^ r X Quoiqu'on soit éloigné de posséder une flore corn» plète de ces pays , par rapport aux épaisseurs impra- ticables des forêts , connue étouâéespar une prodigieuse fertilité , qui de toutes parts ceignent les montagnes et semblent faire reculer les plus intrépides naturali»tes, je vais tâcher d'eu dpnner une légère description. I Tliisiejirs de ces génns des forêts croissent spon* taiiéinetit dans ces îleS) et y égalent en pompe leurs f'i »fr<»8 d^Âsie. Tels sont \e figuier indien ^ on Varhre des Banians^ qui ^ d^abord faible de tige, cherche rappui d'un arbre voisin ^ mais (ju^ou voit dans le cours de quelques années former à lui seul tout un bocage ; le homhax ceiha , ou le colonier sauvage , dont un seul tronc creusé a fourni un canot capable de contenir cent hommes; le bois de campêche \ le carrougier , qui ^ par la nuit que Ton trouve sous n ombrage y acquiert un nouveau prix dans ces régions brûlantes ; V acajou aux branches étendues; le bois de brésih^ le chou palmiste ^ qui balance quelquefois sa tête sur une colonne droite de 200 pieds de haut ; et le grand palmier à éventail , dont une des fienilles, capricieu- sement dessinée^ suffit pour garantir huit personnes de la pluie ^ comme du soleil. Tous ces magnifiques régétaux ne le cèdeut guères à ceux de Tlnde ; quel- ques-uns d^enx leur sont supérieurs. Le cécropia , ou tamarin , mérite de fixer Tattention , non - seulement comme un grand arbre de cliarpente , mais pour Texcellence de son fruit , et pour ses cosses acides bien précieuses dans un climat chaud ^ et dont la médecine européenne a reconnu Futilité. Le laurus chloroxylum , le plus utile dans la construction des moulins , et que pour cela on a nommé Parbre à roue; le bois de fer ^ le cèdre de la Barbade , espèce de cardia connue sous le nom è^ ormeau d^Ëspagne , sont extrêmement estimés pour les ouvrages de charpente solide et durable. Plusieurs espèces de bambous ^\qs cœsalpinia y les courbarils ^ les acacias divers, le cj/7réf à feuilles ' d'acacia > et le /7/a/a/ze occidental. .^ipl '\ ï s;.. .: s. ♦4 . 1 a . .■ l, 11 IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /y ^.<.^ 1.0 l.l 121 !î^ 140 11.25 i 1.4 |2.5 ^ lÂi 12.2 ME Photographie SdŒices Corporation 23 WEST l\k\H STREET WEBSTER, N.Y. 14S80 (716) 873-4503 menade commode^ p dont là résine est utile pour la médecine ^ et le bois pour les poulies des vais- S'atix et les ouvrages de tour ; la -wintetana canelitt , dunt la pharmacie emploie Pécorde } et la cîHch&nh carribhœa , qui a la même propriété que le quinquitt». On foule aux pieds dans les savanes de St-Domingue le cleome petitaphylla , le lapidium virgîhium y le bunitts cakile y le tumeta pumicea , Vocymuiti americanum. Sut les bords de la mer^ \qs grandis tnisiniers (coccoldbâ uvifera.) croisoent dans lé sable et sur les rochers ; on trouve sur les coteaux des acacias de tontes espèces ^ et VJ'A ' BXAUB 11 BU SOI. S'V L^BUBOFS Mitre autres *racaçia farnèse (mimosa farnenana ) j fonnant des buissons charma ns par la finesse de ses feuilles et le parfum de ses petits fleurs jaunes dispo- sëes en boules détachées et suspendues aune queue sem- blable à pelle de U cerise. Là se trouve aussi la modeste ,$ensitive y cachée sous )e gazon ^ entre les sida , les dian- ijkn/n y les ruelia t les habitations et les plantations sont entourées ai! orangers y de citràniers ^ de bois de campéche ( bœmatoxylum campochianum de Brésil )| et de cas- sapilniacrista \ d'élégaqs/roéV>(;.s d^ Amérique (volcamo- ria aculeata ) y de jolis melia azedarach , de belles poincillades ( poinciana. pulcherrima ). Dans les bois ^ des lianes de toutes les familles ^ convolvulus dolichos , granadilîa y *raiana ^ paulinia y hignonia , seriana y etc. y forment y par leurs entrelacemens et leurs contours multipliés autour des palmiers les plus élevés , des Jiguiers y des cyeas y des étacés y des zamias y uue mul- titude de berceaux où pendent en nombreux* festons leurs longues pétioles j leurs feuilles armées d^épines^ et leurs fleurs odorantes. Ebfin y sur le pencbaql cou- vert des mornes y on trouve des cactus y des cierges y des opuntia y des aloës y des taberna montana ràuvoifia y et toutes sortes àH euphorbes et à'apocins. Le cacao ( theo- - broma cacao ) est indigène j^ Saint-Domingue ; on re- trouve sauvage et en grande quantité dans Tépaissenr des bois. L^amande du cacao de Saint-Domingue ebt plus, acidulée que celle de la province de Venezuela et de Caraque ; mais , mêlée avec elle par parties égales , elle compose un chocolat préférable à celui fait 'avec du caraque pur* Lr saccharum y ou canne à sucre ^ et le coffcea ( cafîer ) y qu^on a surnommé arabica y parce qu^ou a regardé jnsqu^à ce jour ces deux plantes conime HT DB L'AMimiQUB. S^3 originaires d^Âsie ( C. A. W. ). Lej'ainipa fournit une teinture d^un noir de jais ; son mordant est si fort y qu^il dure quinze jours et plus sur la peau humaind avant de se passer entièrement^ malgré le savon et Teau qu^on emploie pour Penlever. Mais il est temps de retourner sur le continent d'Amé- rique pour continuer Pezamen des terres de la partie du nord qui regarde TAsie , et celui des terres de lA partie méridionale de ce vaste hémisphère. Je com- mencerai par la Floride. La Floride. — La Floride est bornée au nord par la Géorgie ; à l'ouest ) par la Louisiane ; au sud , par le golfe du Mexique; à Test, paria Garoline>et la mer du Mord. Elle est entourée de tous cdtés par FAtlan- tiqu^) ou entrecoupée par des eaux navigables qui se joignent à celles des Btats-Unis. On la divise en deux parties. La partie orientale comprenait anciennement la Caroline , elle renfeime des mines précieuses. La partie occidentale ofFi-e les mêmes productions que la Louisiane. L^aspect du pays présenté plutôt des mon- tagnes que des plaines ; mais ces montagnes sont déli- cieusement entremêlées de vallées y et le sol y est géné- ralement fertile. Parmi les terres fertiles qui doivent au climat des qualités qu^on ne trouve pas ailleurs , on cite entre autres le teratoire près de Saint- Augustin et de Saint-Jean y -appelé le marais de DoUze inilies ; il contient i4)000 acres :, un autre de ao lieues de long y qui s^étend jusqu^à Mosquito y et un troisième entre Bowleg et Pampa , qui a plus de ao lieues de long , et qui contient plusieurs centaines de milliers d'acres. Toutes les terres au-delà d'Alatchawa , sur une route de plusieurs journées j sont couvertes d'excellens chênes TOM. I. ï8 d^4 KXAMSV DU âOL DB L*£UnOFlS et dWtres arbres ; et l'intérieur du pays , qui est fertile et sain , et qui abonde en bosquets d^orangers et bes- tiaux sauvages ,n'a point encore été visité par aucun savant. Les provinces septentrionales de la Floride et de la Louisiane ressemblent beaucoup à la Géorgie et a la partie des Etats-Unis qui est à Touest. La Floride produit du blé , Aea grains y àea fruits , des légumes ^ an maïs y du riz et divers simples, La partie occidentale j sur-tout ^ est d'une extrême fertilité. On y trouve de bons pâturageSj de nombreux troupeaux y de gros et menu bétail. Les bois sontremplis de bœufs sauvages y naturels au pays ^ et d'animaux communs à TEurope. On envoie de Pensacola en Europe des cuirs y àea/burrures y de V indigo y du cacao y de la vanille y du riz y des perles y du bois de teinture et de construction y des simples y du. blé y un peu de sucre et du coton. Quoique j'aie joint la flore de ce pays h. celle des Etats-Unis , je dois cependant ajouter ici quelques plantes prcfpres à la Floride y telles que le sylphium , la salsepareille y le bois gentil, les chênes verts y les grands cyprès y les rmagnoliers , le papayer y au pied duquel on trouve quelquefois un serpen t q ne les Portugais nommen t cobra de capello ( serpent à lunettes) ; le badiane y ou arbre d*anis y dont j'aurai occasion de parler j la longue mousse , etc. Les bois de la Floride occidentale y qui surpassent en qualité tous ceux qui croissent vers la partie du nord . consistent en forêts de chônes y de cyprès y de cèdres et de pins y toutes d'une étendue illi- mitée. La Louisiane. — La Louisiane est bornée au nord par le territoire des Sioux et le Mississipi ; \ l'est y par lu Caroline et la Floride ) à l'oue&t y par le Nouveau'» l'tie Mexique.; au sud y par le golfe du Mexique. Gstte vaste contrée a i )0^4)^oo milles carrés ^ qui équivaleat à^peu-^ près à 800,000,000 diacres; elle est remarquable pac sa fertilité et la bonté de son climat. Le bié y le maïs , le millet , tous les grains et les fruits de PEurope , ainsi que ceux des Grandes-Indes , transportés à la Loui- siane , y viennent fort bien. Le figuier y donne des dgues excellentes ; la pèche y est si commune , qu^on la laisse pourrir sous les arbres. Il y a quantité de pommiers , de poiriers ^ de pruniers. Les pistaches , les melons t les pastèques , les citrouilles nommées giro' mous y \ts fèves et tous les autres légumes y surpassent ordinairement Tattente du cultivateur. Plantes de la Louisiane, La plupart des plantes et des arbres des Etats-Uni* croissent aussi à la Louisiane. On y voit des forêts de noyers de diverses espèces ; il y en à de blancs , de noirs : les uns et les autres portent des noix ; il y en a , comme en Europe , de moyennes et de bonnes à manger ; d^autres qui sont grosses comme le poing. Ces dernières sont amères , leur coquille extrêmement épaisse et dure. Le pacanier porte des noix que Von uoitivae pac ânes 3 elles sont Ion gués comme des amandesi». mais plus délicates que celles-ci. Les Indiens en font de rhuile pour assaisonner leur sagamite. A ces fruits i^ajouterai le peu d'autres que Ton connaît , en atten- dant que de nouveaux rilémoires sur les autres produc- tions végétales permettent de donner des descriptions plus détaillées sur la botanique d'un pays qui, par son étendue et la nature de sou climat , est digne des re- cherches les plus exactes. 18* È.'jS ■zAvair ou soi. db L^svAors Les ùfmngers y sont si communs ^ qu^on ne ramasse pas le& oranges qui sont tombées par terre. Elles sont abandonnées aux animaux , qui les mangent ou les ibulent aux pieds. La piaquemine est une espèce de nèfle que les Amé- ricains appellent ougoufie. Ce iruit , qui n^est pas plus gros que la nèfle d^Europe» est jaune et rouge comme l^abricot ; c^est un très-bon astringent et un remède souverain pour arrêter le flux de sang et la dysSente- rie. Les sauvages en font du pain ; ils lui donnent la ibrme du pain d^épice, et le font sécher pour les voyages de long cours. La piaquemine a encore une autre vertu y celle de guérir la gravelle. Pour cet effet | on pile et réduit en poudre une certaine quantité de pé- pins. L^on fait infuser cette poudre pendant vingt- quatre heures dans de Teau fraîche } on la passe dans un linge ^ on la conserve dans une bouteille^ et Ton en boit un verre à jeun jusqu'à parfaite guérisoi^. La raquette de ce pays a la figure et le goût d'un cor- nichon confit. Ce fruit est fort commun dans le pays de la Mobile ; il est très-ràfraichissant. lia jucquemine a la forme et la couleur d'un limon ; •lie est odoriférante et a le goût des figues bananes. Ses pépins ressemblenb à des fèves. C^est nu poison pour les cochons. On voit sur les bords des rivières beaucoup de vignes qui grimpent si haut sur les arbres ^ qu'en les coupant on faitquelquefoisy au pays dm Illinois ^ une barrique de vin d'un seul cep. Ces vignes viennent sans culture ^ et le -vin en est un peu âpre. Il y a dans les fbi*éts beaucoup de mûriers dont les mûres sont sucrées ; il y •n a aussi de buisson ^ dont on fait de la gelée. '\ On trouve des lauriers rouges et blancs. Ce clemief porte une tulipe blanche* Il est extrêmement toufTu et ferait Tornemeut des parterres des rois d^Europe. Le» naturels rappellent Parbre de la paix. ^' Le févier est un arbrisseau hérissé d^épines de 6 pouces de long. Sun bois est si dur | quMl émousse et casse quelcjuefois les haches. Les Indiens y par lo moyen du feu | en font des mortiers et des pilons pour écraser le mais et le réduire en poudre. Cet arln'e porte des gousses d^environ un pied de long , semblables à la casse ) le fiiiit quVUes contiennent est gommeux et gluant y ayant plusieurs pépins comme des fèves. C*esl uu excellent laxatif) les naturels du pays a^en serrent pour se purger. Les forêts prott à en* graisser le bétail } V arbre de vie y dont la feuille fait un baume salutaire ^ Varbie de cuir , avec Pécorce duquel on fait des cordages : celle de Y arbre à beurre ^ qui sert à teindre en poudre , et sa noix à £iire une huiler excellente. On trouve > au pays des Illinois y un petit arbris* feaii d^environ 3 pieds de haut j il porte un fruit gro» comme une pomme d'apis y et qui a le goût du citron. Il y a aussi dans les forêts des ehâtaignierë • ii •7^ BZAXXir ou SOL DR L^BUKOFB coudriers. On a fait venir de Saint-Domingne k la XiOuisiane^ du plant de cannes â sucre ^ pour en faire des plantations. Uindigo y croit fort bien. Il y en a de naturel. Le coton y est de Tespèce de Siam : il n^a ni la finesse y ni la longueur du coton-soie , mais il est $rès-blanc et d\ine très-grande finesse. Le tabac y est naturel) puisque la tradition des indigènes (ou leur ancienne parole ) nous apprend qu^ils s^en sont servis de tout temps pour fumer dans le calumet de paix. Parmi les simples de la Louisiane que Ton connaît , on remarque le gens - zein , dont la racine est un excellent béchique j le j'a/ap , la rhubarbe y Vesquine y la vipérine y \b. salsepareille y \e millepertuis y dont on fait une huile excellente pour cicatriser les plaies. Les médecins sauvages ) pour la faire^ prennent un vase, y mettent la fleur , ensuite de Thuile d'ours par-dessus ; ils exposent le vase bien bouché au soleil levant. La chaleur concentrée du vase donne è Thuile une couleur rouge et une odeur agréable qui guérit et puritie j^outes sortes de plaies. Il y a même des plantes qui ont la vei'tu de servir de contre-poisun : heureux ceux qui savent les. connaître et en user comme il convient ! Les sauvages connaissent des milliers de simples qui sotit propres à purifier la masse du sang. Il y a des forêts de sassafras. Cet arbuste sert h la médecine ) à la brasserie et à la teinture. On y voit aussi du copaly arbre dont la gomme est un excellent baume) et aussi bon que celui du Pérou. Les animaux blessés à la chasse se guérissent d^eux-mêmes , en se frottant contre Tarbre d^où découle ce baume y qui a une odeur aromatique. Les sauvages ont, dans leurs habitations , des colo- qui c forte "\^ X T D B L^A M ^ R I Q U E* 27Û quintes j dus callebasses , dont iU font un sirop pec- toral ; du capillaire y ami de la poitiine ; de la cassine^- (|in e.st un excellent diurétique. Lorsque la dose est forte, elle provoque des treinblemens qui né durent qu^un instant. Les Indiens Âllibamons Tappellent la boisson de valeur. En tirant vers le Mexique y on volt des Vallées et des plaines couvertes d^arbres si gros', que dix hommes ont peine à les embrasser en se tenant par la main. La Louisiane , indépendamment d^un grand nombre d^autres arbres et simples précieux . quUl serait trop long do détailler ici, produit aussi des mines dWgent| de, fer, de cuivre, de plomb , d^émeraudes ; mais les Louisianais font plus de cas de leurs simples que de tout Tor du Mexique et du Pérou. Les bois de la Louisiane sont remplis d^oiseaux et de quadrupèdes particuliers à ce pays, et d^autres qui sont communs à l'Europe. La Nouvelle Orléans , capitale de la Louisiane, est le débouché d'une contrée aussi étendue que l'Europe. La vieille Californie, — La Californie comprend le Nouveau ' Mexique y la Nouvelle- Bretagne, La partie nord-ouest de la Nouvelle-Espagne, les eûtes de la Californie et celles que les Anglais nomment Albion , offrent plusieurs points déterminés par les opérations géodésiquesetastronomiques les plus exactes de Quadra^ de Galeano et de Vancouver, D'après lel observations de don Juan José Oteysa , jeune géomètre mexicain ^ dont les lumières , de l'aveu de M. Humboldt , lui ont été souvent d'un grand secours dans ses opérations y il regarde la latitude de Durango comme assez dou- teuse, et celle de Chihuahua ^ du Santa-Fé ^ Clq presidio aBo MXAumit nu sol db VnvtLofn de Janoê j à^jirispe , dans les protinces septentrionfllvi de la Noutelle-Espagna , par Kivtra , La Fora et Massaro y un peu plus exacte. Dans la province îVOaxaca y on a observé once points situés en partie sur la câte entre les deux ports à'jicapu/co et de TeAuantepeCf en partie prè» de la côte dans rintérieur du pays. Quant au gisement et aux sinuosités de la côte occidentale baignée par le grand océan ^ depuis le port d^AcapuIco jusqu'à la bouche dn rto Colardo ^ et aux volcans des Vierges en Californie , le lecteur^ pour son insti'uction | fera bien de consulter Fourrage de M. Humboldt à ce sujet. La Californie se divise en vieille et nouvelle Cali^ fomie. La terre de la vieille Californie ne répond pas k la sérénité et à la beauté du ciel : le sol^ dans beau- coup d^endroits f est poudreux et aride comme dans le littoral de la Provence; la végétation y est aussi pauvre que la pluie y est rare. On y découvre très-peu de sources ; et par une fatalité bien grande , on re- marque que là où les sources «jaillissent, le rocher esk nu y tandis quHl n'y a pas d'eau dans les endroits où le rocher est couvert de terre végétale. Partout où les sources et la terre se trouvent ensemble y la fertilité / «lu sol est immense. C'est dans ces points favorisés par la nature que les jésuites ont établi leurs premières missions. Le blé y le mais y le jatropha et le dioscorea y végètent vigoureusement ; la vigne y donne un raisin excellent^ et dont le vin ressemble au Madère. Av^ pied des montagnes s'élèvent des cactus cylindriques ^ à des hauteurs extraordinaires. Au centre de la pres- qu'île y qui est traversée par une chaîne de montagnes j OU troute des animaux qui y par leur forme et leurs mœurs y te rapprochent du mouflon de la Sardaigne. Les Espagnols les appellent des brebis sauvages. Ils sautent comme le bouquetin « la tête en bas. Leurs cornes sont recourbées sur elles-mêmes en spirale. Selon les observations de M. Constanto, cet animal diffère essentiellement des chevaux sauvages | qui sont d^un blanc cendré ^ d'une taille beaucoup plus grande^ et propres à la Nouvelle«Californie) sur-tout à la Sierra àe Santa-Lucia y près de Monterej. Aussi ces chèvres ^ qui appartiennent p«ut-étre au genre des Antelopes y sont distinguées dans le pays sous le nom de berendos. Elles ont y comme les chamois y des cornes recourbées eu arrière. De toutes les productions naturelles de la Vieille- Californie , les perles sont celles qui ont fixé le plus Tattention du commerce. Les plus belles se trouvent daus la baie de Ceralvo , et autour des SIes de Sania- Crut et de San-Iose. On compte dans la Vieille-Cali- fornie seize bourgades ou missions y dont les prin- cipales sont : San-Loretto , avec une population da 4800 âmes ] Santa- Anna y 4000 ) San- Joseph y 3|5oo ) etc. ; plusieurs présîdios et villages. La Nouvelle- Californie y ou la Nouvelle* Albion» —La Nouvelle-Californie y que les Anglais appellent Nou' velle- Albion y est un pays des plus pittoresques que Ton puisse voir. Le climat y est beaucoup plus doux qu^à égale latitude , sur les côtes orientales du noureau continent. Le ciel est brumeux ; mais les brouillards fréquens donnent de la vigueur k la végétation , et fertilisent le sol 9 qui est couvert comme d*un terreau noir et spongieux. On cultive dans les dix-huit mis- sions qui existent aujourd'hui dans la Nouvelle-Cali- \ 98a. KXAMBN DU SOL DE L^BVROPE foraie , du froment » du maïs , et des haricots ,ea abondance y* Forge , les fôves, les lentilles et les pois chiches viennent très-bien dans la plus grande partie de la province, au milieu des champs. Le sol est si fertile y qu'on se contente de le laBourer, sans jamais le fumer. On trouve dans les jardins soignés des Indiens , les légumes y les arbres fruitiers qui se cul- tivent en Espagne. La i'<^ne sauvage donne des grappes de raisin assez grandes. On fait du bon vin dans les villages de San-JDiego , San-Jaan de Capistrano ^ San-Gabriel y San-Buenaventura , Santa-Barbara , sur» tout près de San-Diego , où Ton fait une huile qui est aussi bonne que celle de la vallée de Mexico^ ou que les huiles de FAndalousic en Espagne. Les bœufs , les brebis f les cochons ^ les chevaux ^ les mulets, y mul- tiplient singulièrement. Nouvelle -Californie. —Depuis le village de San- Francisco y dans la Nouvelle -Californie , jusqu'aux établissemens russes sur la rivière de Cook ) à la baie 4u prince Guillaume ^eï aux îles de Kodiac et è^Una- lashay il y a plus de 1000 lieues de côtes habitées par des hommes libres et peuplées d'un grand nombre de loutres. Les villages de la Nouvelle -Californie sont ainsi que suit : San'Diego , population i56o} San-Luis Rey de Francia^ 600/ San- Juan de Capistrano ^ 1000; San- Gabrielf io5o j San-Fernando , 600; San-Buenaventura y 960 ; Santa-Barbara f 1100; la Purissima Conceptione j loop ; San-Luis-Obispo , yoo ; San-Miguel ^ 600; Soledady Sjo; San- Antonio de Padua , io5o 3 San- Carlos de Monteréy , 700 ; San-Juan-Baptista , 960 ,* Santa'CruZf 44^ j Santa- Clara, i3oo} San- 2 ose , 63o} ' XT SB L*A|aiB.XQVB. ' 283 San-Lucafy 58o; San-Francisco , Cie les géographes confondent souvent avec le port de Drake ^ 820. Je comprendrai la flore de ce pays avec celle du Mexique. Les iles Aleutiennes, — Lés douze ^es Aleutiennes ^ situées sur la côte uord-ouest de TAmérique) forment^ avec un très-grand nombre d^autres petits îlots ^ depuis le promontoire à^Atyaska en Amérique ^.jusqu^à Tilo A*Attouj une chaîne non interrompue ^ et décrivent entre le Kamschatka en Asie , et le promontoire d^Alyaska en Amérique , un arc de cercle qui joint en quelques sorte ces deux terres ensemble, et se trouve compris entre le 5i* et le 55' degré de latitude. Ces îles présentent des montagnes revêtues de verdure ^ et dont le sommet est couvert de neige. Elles paraissent composées d^lne espèce de jaspe en partie vert et rouge y mais en général jaune , 'avec des veines de pierre transparente semblable à la calcédoine. Le sel de plusieurs d^elles est noir et meuble ^ son mélange d^argile et de marne. On y trouve des lacs d^eaa douce. ' Parmi les végétaux, on distingue le saule nain ^ le sénevé^ l'angélique^ et plusieurs racines.' Les montagnes produisent des mûres de buisson , et les vallées des framboises sauvages blanches , d'un goût fade. ■ Les productions végétales de l'île Kadir.k sont : le sureau , une immense quantité de framboisiers ^ de groseillers , beaucoup de racines ^ qui , avec le poisson y servent à la nourriture des habitans ; et dans l'intérieur de l'île > des pins , qui forment de très-grandes forêts et fournissent d'excellens bois de construction. Les habitans des îles Ounaiaschha et Siihanax pa- raissent les plus industrieux de cet archipel. Ils cous- $k84 axAMxn Dtr iol os l^bvaovi truiMnt des piroguçs aussi transparentes que cla papier hiiilé, et au travers duquel on aperçoit les rameurs et tous leurs mouvemens ] elles sont sur-tout remarquables par leur légèreté • leur aspect pitto* resque, et le fini de leur exécution. Les insulaires des )les Aléoptines et des îles aux Renards savent donner à la peau des animaux marins un apprêt qui la rend transparente comme du papier huilé : vêtus d^ua habit &it de vessies de plies et de langues de baleines y on les voit , avec ce vêtement diaphane aussi léger et plus utile pour ces insulaires que les draps imper- méables et les ladètas gommés d^Ëurope, s^expower de sang-froid à la fureur des flots , dans une barque transparente comme leur yêtement. JLes seuls quadrupèdes de ces îles sout les renards et les souris. Parmi les oiseaux , des canards j des psrdMix y des sarcelles ) des cormorans y des mouettes ^ des aigles y des guillemètes. Il est temps de retourner au Mexique , que j^avais quitté uu moment pour achever la description des pays peu connus de l'Amérique. , Du Mexique y ou Nouvelle'Espagne,--'Ln69 possessions Espagnoles du nouveau continent occupent une étendue de 79 degrés de latitude australe et boréale. Cet espace égale non-seulement la longueur de toute TAfrique y mais il surpasse encore de beaucoup la largeur de TEmpire Russe , qui embrasse sur 167 degrés de longitude ) 35 et demi de latitude y sous une paral- lèle dont les degrés ne sout plus que de la moitié des degrés de Téquateur. Le point le plus austral du nouveau continent habité par les Espagnols | est le fort Maullin, près du petit XT SE L^AMimiQUB. sSS village de Carelmapu sur lès. côtes du Chili , vis-à-vis l'extrémité septentrionale de Tile de Chiloé. Le {>oiut le plus septentrional est la mission de San -Francisco y sur les cdtes de la Nouvelle-Californie, à 7 lieues au nord-ouest de Santa-Cruz. La langue espagnole, |>ar conséquent ) est répandue sur une ételidue de pins de 1900 lieues de longueur^ et les domaines du roi d'Es- pagne en Amérique surpassent , en étendue , les vas^ed conti-ées que l'Empire Ausse ou la Grande-Bretagne possèdent en Asie. Des neu& gouvernemens indépeudans leà uns des autres qui composent les possessions espagnoles « cinq savoir ; les vice-royautés du Pérou et de la ÏTouveUe» Crrenade , les capitanias générâtes du ùuaiimafy , de Porto-Rico et de Caraccas, sont entièrement compris dans la zone torride ) les quatre autres divisions , sa- voir : la vice-royauté du Mexique f celle de Buenos- Ayres , capitania général du Chili ^ et celle de la Hu" vane f qui comprend \ea P'iorides y etkibrassent des pays dont une grande partie est placée hors des deux tro- piques , c'est-à-dire j dans la zone tempérée. A l'exception de quelques vallées profiindes ^ où les ihdigènes souffrent des fièvres intermittentes , la Nou- velle-Espagne, dont l'étendue est de 118,478 lieues carrées, doit être considérée comme un pays éminem" ment saih. Lé Mexique^ quoique plusieurs de ses régions soient stériles , itianquent d'eau et paraissent dénuées de végétation; quoique son sol soit moine fertile que celui de la partie boréale de la Nouvelie- Grenade, des bords du Bas - Orênoque et des pro- vinces de Cumana , de la l^ouvelle - Barcelone et de Venezuela f occupe cependant le premier rang par a86 f XAMEN nu SOIi D£ l^euiioi>e rapport à la grandeur de la pupulatîou de son terri», toire , an nombre de villes considérables qui y sont rappirochées leç unes des autres ^ d la valeur de Tex- ploitation métallique, et à son influence sur le com- merce de l'Europe et de l'Asie. L^intérîeur du Mexique contient quatre villes , qui ne sont éloignées les unes des autres que d'une ou deux journées } et qui coYnptent 35,ooo, 67,000^ yo^coo, •t 140,000 habitaiis , parmi lesquels il n'y a pas aSooindividus nés en Enrope.Le plateau central depuis la. Puebia jusqu'à Mexico ^ eï de hî à Salamanca et Ztlaya^ est couvert de villages et de hameaux comme les parties ],es mieux cultivées de la homhardie. A l'est et à l'ouest de cette bande étroite , se prolongent des terrains ilon défrichés , et sur lesquels on ne trouve pas 10 à 12 personnes par lieue carrée. La capitale et plusieurs autres villes ont des établissemeiis scienti- fiques que l'on peut compareràceux de l'Europe. L'ar- chitecture des édifices publics et privés , l'élégance de l'ameublemeut des femmes , le ton de la société , tout, dit M. Humboldt , annonce un raffinement avec lequel contraste la nudité, l'ignorance et la grossièreté du bas-peuple, soit européen ^ soit créol , soit indien. A la vue de l'ancien Tenochtitlan ^ ce savant^ comme bien d'autres y a senti que peu de contrées ins< piraient un intérêt aussi varié que la vallée de Tenoch* titlan^ aujourd'hui Mexico^ site d'une ancienne ci- vilisation des peuples américains , auquel se rattachent de grands souvenirs , non -seulement à cause de la ville deMexico, mais sur-tout aux monumens plus anciens^ aux pyramides de Téotihuacan , dédiées au soleil et «^ la lune. Mexico^ dans la langue aztèque, signifie / J -XT DE L^mIkIQUB^ 287 l'habitation au dieu de la guerre ^ appelé Mexitli ou Huitzilopochtli. Il y a peu de pays dans lesquels on «exécute annuel- lement un nombre plus considérable de grandes pièces d'orfèvrene , de vases et d'oçnemens d'églises ^ qu'au. Mexique; pour l'élégance et le fini de l'exécution ^ elles peuvent rivaliser avec tout ce qu'on a fait de plus beau en ce genre , dans, les Etats les plus civilisés de l'Europe. On a exécuté récemment) en bronze doré y dés candélabres et d'autres ornemeus d'un grand prix^ pour la nouvelle cathédrale de la Fuebiuy dont l'é- vêqus a 550)000 livres de rentes. On fait) à la Nouvelle-. Espagne j d'aussi belles voitures qu'à Londres et à Paris. Les ébénistes y exécutent des nleubles remar^ qiiubles par leur forme ^ par la couleur et le poli des bois que l'on tire de la région équinoxiale voisine des cûtesysurtout des forêts à^ OrizabaSart'BIas et de Colima» On fabrique des clavecins et des pianos jusques dans les provincias internas ^ à DuroMco ^ par exemple ^ à 200 lieues au nord de Mexico. Les indigènes , comme ' l'observe fort bien M. Ilumboldt, fabriquent des ou* vrages de bimbeloterie en hois et en c/>& ^ qui pour* raient devenir un article d'exportation pour l'Europe > comme le sont les boîtes , les cuillers et les jouets d'enfansy fabriqués par les habitans de Nuremberg ^t les montagnards de Berschtolgaden et du Tyrol. Ceci y comme on le voit^ est loin de concorder avec ce qu'a avancé M. Faw sur la prétendue désorgani- sation que le climat opère sur les indigènes et les Eur ropéens qui s'établissent en. Amérique ^ auquel on doit ajouter l'esclavage , capable à lui seul d'émousser Té- aiergie des naturels. .*..-, a88 BXAXBK BU SOL DB L^BUROIB Aoif/fff. — Les trois principaux points du Mexi(|ne sont ; Mexico, Vera-Cruz et Acapulco, Dans la route de Mexico à Acapuko^ on voit deux chemina qui vont de la capitale à la mer du Sud et à Tocéan Atlantique. ^n nommant la route d^Acapulco^ ckemin d*Asie, et celle de Vcra-CruB, chemin d'Europe, ces dénomina- tions désigneraient la direction du commerce mari- time de la Nouvelle Espagne. M. Humboldt, pour fixer la topographie do ce pays^ a déterminé sur ces deux routes, infiniment fréquentées , 17 points, soit en latitude, soit en longitude, entre autres au village de Mescala , à la ville de Chilpanzingo , h Venta de Estola , maison solitaire , près d^une belle fontaine , au village de Tepecuacuiifio \ au village de Tehuilotepec^ dont la position est intéressante à cause de la proximité des grandes mines de Tasco \ au village de San- Augustin de la* Cuevasj qui terminent à Pouest la grande vallée du Mexique. Les muletiers mexit^ins évaluent le chemin d^Aca- pulco à Mexico, à 1 10 lieues ^ pendant lesquelles ils traversent 33 villes et villages. Les journaux que l\»n distribue aux voyageurs qui arrivent par la nier du Sud, soit des tleS Philippines » soit du Pérou ^ évaluent la distancé totale à to4 ou 106 Ireues; et suivant M.Humboldt f elle est de 189,708 toises , ou 1726 toises pour une liene de pays. Sur la route de Mexico à Vera-Cruz, ce savant ayant déterminé i3 points. Soit par des moyens purement astronomiques, Soit par des opérations géodésiques, sur-toiit par des atimuths M des angles de hauteur, M.Offînati, dVprèsces observations , a fixé la position de la Venta de Ckalço , au bord oriental de la grande tâtl^ de TcaochtitUn f celle de Puebia cle /ojr A^gelos ^ près de la cathédrale de la Venta de Sotto ; celle du village de Perrote, près de la forteresse du même noni ) celle du i>i'//9 aoo — BXAMSir DV SOL DB VAUSOfS qu^aurait la chaîne des Alpes , si elle était prolongée sans discontinuité depuis Genive jusqu'aux côtes deia mer Noire, On voyage en voitures k quatre roues sur le plateau central ) dans toutes les directions, depuis la capitale, à GuanaxuatOy à Durango^ à Chihuahua^ à Valladoiid^ à Guadalaxara e\ à Perotte, Malgré cet avantage , le roulage n'est pas établi pour le trfinsport des marchandises. On préfère se servir de bétes de somme , qu'on emploie par milliers , avec un nombrs considérable, de métis et d'Indiens, pour conduire delà capitale aux ports dç la Verci'Cruz et è^AcApulco la valeur des métaux précieux « des productions de l'agriculture et des marchandises d'Ëi^ope et d'Asi« qui refluent par ces deux voies , et dont la valeur s'élève à la somme totale de 820 millions de francs par an. Ces trésors passent par nne route qui ressemble à celle èHAirolo , à l'hospice du Saint*Gothard. L'intendance de Mexico, qui se distingue par ses richesses métalliques , par ses salines et par.sa fertilité, renferme^ entr'aiitres villes remarquables^ Mexico ^ capitale de la Nouvelle-Espagne : population , 140,000 habitans j Queretario , 35fOOo \ Âcapulco , ^qoo ; Tezcuco , avec des manufactures de coton , 74^0 ; Cuyoacan , où Fernand Cortèz avait témoigné le désir d^étre enterré j quelle que fût la partie du monde où il finît ses jours , 6800 j Tubacaya^ remarquable par un palais de l'archevêque et ixae belle plantation d'o> liviers ,, 8600 ; Zacuba , l^uncien Tlacopan ^ capitale d'un petit royaume des Tépanèques ^ 10,000; Cuerjtar, 65oo; indépendamment d'un nombre considérable de villages , de fermes et de chartreuses dans des sites charmans. kt BB i^AMicKlQUS. •91 g L intendance de la Puebla^ remarquable par la l'Inde fertilité de ses champs ^ Pabondance de set fruits savoureux y de plusieurs pa«5^o/v« , de ses salines ^ - de ses beaux marbres ) de son carbonate de chaux de Tëcalli> trans|Sarent comme Talbâtre gypseux de YoU terra y et le phengite des anciens | renferme six Tilles et cent-cinquante-sept villages. La capitale , PûêbU de ios Angtloa , contient 67,800 habitans; la cité j|r Co- hula i6)Ooo; Celle de Tlascaia , 65oo; les autres villes > de 3 à 4^00. L'intendance de Guanaxuato ^ célèbre par ses mines ) la perfection deTagnculture, et éminemment fertile en blé y renferme sept villes et trente-sept villages ^ savoir ; Guanàhuato | la capitale t population , 70,600 ; la cité Villa de Léon , 10,0005 ^^^'^^ ^^ ^^ Salamancaj p200 ) les autres villes , de 6 à 7000. LMntendance de Yalladolid ii des prairies étendues et arrosées de nombreux ruisseaux , à des plaines ce* lèbres par leurs belles cultures de coton , et des champs cultivés en cannes à sucre et en indigo, joint cinq mines assez renommées. Cette province , indépen- damment de Vallqdolid de Mechoacan , qui contient i8,QOO âmes, renferme PasiAiaro^ qui en a 9000 j Tzint» zontzan ou Hnitzitzilla , 6000} trois autres villes ^ de 4 à 5ooo habitans , et a63 villages. L^intendance de Gitqdalaxara se distingue par Tiu- dustri^ manufacturière de ses habitans , par la valeur des produits de l'agriculture , par les richesses de ses raines et la qualité supérieure de sou tabac. Elle ren- ferme six villes principales et trois cent vingt-deux vil- lages. Gitadalaxaraj sa capitale , contient 20,000 âmes j Compo»tella , 8000 5 les autres , 4 ; ^ et 6000. «9* àj^ BXAMBir DU SOL SB L^BVBOVB L*iilteiidBnce cle Zacaiecas se &it remarquer pA|pf mines et tieuf petits lacs abonclans en muriate, et snr- • tout en carbonate de sonde nommée téquesquite , cle Fancien mot mexicain te^ixquilit» Le plateau central «le TAsie n*«st pas plus riche en sonde que Is Mexique. Les principales rilles de cette province sont y Zaeate- cas 7 population , 33)4>oo habttans ; Sombrerète , 8600 j FresmÊlo , 7000 ; et plusieurs bonrgs et villages ^ de a àSooo. ^' L^intendance S!Oaxaca est un des pays les plus déli« cieux de cette partie : beauté et salubrité du climat ^ fertilité Aw sol , ricbesèes et variété des productions , tout y concourt au bien • être de ses babitans. Otte intendance est la seule qui ait conservé la culture de la cochenille. Les endroits les plus remarquables sont^ Oaœaca : population ^ sS^ooo âmes; Teiuantepecy lo^ooo \ San- Antonio de hs Cues , 8400 j et les mines de ViUata ^ Zolaya ^ Ixtepexi et Totomostla y indépen* damment des villages , dont plusieurs offrent des sites délicieux , et quelques autres des vues pittoresques. L^in tendance de Méridà ^ renommée par la salubrité de son climat, ne produit | pour la nourriture de ses habitans ^ que du maïs , des racines de jatropha et de dioscorea. Il y croît beaucoup de coton. Les arbres qui fournissent le fameux bois de campéche se trouvent en abondance dans plusieurs districts de cette province. Les endroits les plus remarquables sont : Méridad^ Ju» catanf population , 1 2^000 j Campéche f 17000; Valla- dolid ^ éooo; plusieurs bourgs ^ de 4 à Sooo âmes ^ et quelques villages à Peuropcenne , qui forment un con> traste singulier avec ceux des Indiens. Dans l'intendance de Vera-Cruz j en montant du L'- les p( «I ) tt os t^niiiiQos. 99^ port âe la Vern-Crut vers la plateau d« P0roH9 f qn Toit A chaque pas changer la physionomie du pays , Tas- pect du ciel , le port des ptanirc y la figura des ani- inaux I les mœurs des habitans et Le genre de c^Hura auquel ils se livrent. L*aspect du cliâne mexicain rassure le voyageur k U Vera-Crnz. Sa présence ^ dit M.^ Humboldtji lui in- dique quM a quitté cette zone justement redoutée par les peuples du Nord , sous, laquelle la fièvre faune exerce ses ravages dans la Nouvelle r Espagne. Cette môme limite inférieure des chênes avertit le colon ha- bitant du plateau central ) jusqu^où il peut descendre vers les côtes sans craindre la maladie redoutable du vomito» Plis de Xalapa y des forêts de liquidambar annoncent) par la fraîcheur de leur verdure y que cette hauteur est celle à laquelle les nuages y sus- pendus au-dessus de TOcéan » viennent toucher les cimes basaltiques de la CordiUière. Plus haut encore y pi'ès de la Bonderilla , le fruit nourrissant du bananier ne vient plus à maturité. Ausû ) dans cette région bru- roeuse et froide , le besoin excite Tlndien au travail y et réveille son industrie. A la hauteur de San-Miguel , les sapine commencent à s^entremêler aux chênes y et le voyageur les trouve jusqu^aux plaines élevées de Perotte ^ qui lui offrent Taspect riant de champs semés en froment. 800 mètres plus haut ) le climat devient déjà triOp froid pour que les chênes puîs&ent y végéter ^ les jM^ins seuls y couvrent les rochers dont les cimes entrent dans la zone des neiges éternelles. C'est ainsi qu'en peu d'heures y dans ce pays merveilleux , le phy- sicien parcourt toute l'échelle de la végétation ^ depuis Vhtliconia et le bananier y dont les feuilles lustrées se ^94 BXAMBTT nu SOL DE L*EU]IO»B dëveloppent dans des dimensions extraordinaires ^ jus* qu*au parenchyme rétréci des arbres résineux. La province de Vetf^Cruz fournît de la vaniile , du ialap y du pimienta de Tahasco j du cacao , du tabac y du smilax ou salsepareille ^ du coton renommé par sa finesse et sa blancheur j des cannée à sucre aussi abon- dantes qu^à nie de Cuba , et tous les fruits d^Europe. Les villes les plus remarquables de cette intendance sont y la K«/-a-C>i si Ton en croit les voyageurs instruits qui ont traversé leur pays, sont aussi lestes et aussi agiles à monter à cheval que les Arabes ; ils ont appris à dompter les-chevauz sauvages qui paissent dans leurs foi'éts : ils ont des tentes de cuir de buffle dont ils ne chargent pas leurs chevaux ^ mais de grands chiens qui accompagnent leurs tribus errantes \ ils tuent tous les prisonniers adultes , et ne laissent- vivre que les enfans, ' qu'ils élèvent avec soin pour s'en servir comme es- claves. Les tribus des Apaches ^ des Maquis et des Yutasy dé- signés sous la dénomination â^ Indiens de paix \ sont fixés au sol ; ils réunissent leurs maisonnettes en forme de ville » et cultivent le maïs ^ le riz y les pois et autres légumes. Les Indiens y au sud de la rivière de Gila ^ sont vêtus \ ils vivent réunis au nombre de 2 à 3ooo dans des vil- r $^6 BZAMJlir su SOI. BB L^XirBOPS lages quH^K appellent uturicut et sntaquisan» Ils ont Jet champs semés en mais , en coton et eu calebasses. Lorsque les Indiens y au nord du Bolson de Mapimi ^ veulent établir un commerce d^échange avec les Espa- gnols y ils plantent le long du chemin qui mène do Chihuabna à Santa-Fé , de petites croix auxquelles ils suspendent une poche de cuir avec un peu de viande de cerf ; au pied de la croix se trouve étendue une peau de buffle. L^Indien indique par ces signes qû^il désire commercer avec ceux qui adorent la croix \ il oilre au Toyageur chrétien une peau pour avoir des comes- tibles dont il ne fixe pas la quantité. Les soldats des présidios ou postes militaires , qui entendent le langage hiéroglyphique des Indiens, prennent la peau de bu(fl« «t laissent au pied de la croix de la viande salée. Que pourra>t-;on dire contre ce système de com* nierce> sinon qu^il indique un mélange extraordinaire de bonne foi y plutôt que de méfiance, puisque ces gens ne se comprendraient pas s^ils se parlaient j ce qui pourrait occasion*ier des rixes entre eux ? La nouvelle Biscaye produit du blé , ik» lignes, des * oliviers y du maïs ^ des légumes et des ^rw/Z^ d'Europe 5 du lin y du chanvre. On compte dans la nouvelle Biscaye xine cité , JDurango i population, i5,ooo âmes ; 6 villes » Chihuahua , 11, 600 ; san-Juan delRio , zo,aoo \ Nombre de DiosyôSoo^ Papasquiaroy 56oQ ; SaliiUoy éooo ^ Mapimis, 33oq^ Parrasj 36oo; San Pedro de Bato-' pilas , 8000 ) San Joseph del Parraly 5ooo^ Santa Rosa de Cosiquiriachi y 10,700 j Guarisameyy 58ooj plusieurs villages et présidios. I4 iutendance de la Sonora | dont la partie la plus septentrionale porte le nom de Pimeriay à cause d^una tribu nombreuse d^Indiens y Pimas , qui Thabitent ) se divise en Pimeria alta et Pimeria bossa. Le terrain montueux de la Pimeria- Alta est le Choco de T Amé- rique septentrionale. Tons les ravins^ et même de» plaines » y contiennent de For de tarage disséminé dan» des terrains d^alluTÏon. Les Espagnols , dans leurs guerres avec les habitans de te pays, commencées en 1765, et terminées en 1771 par la soumission des Indiens, découvrirent, à Cinegueta, line plaine de 1 4 lieuesd^étendue, dans laquelle ils trouvèrent une grand» quantité d'or en gros morceaux , qui n^étaient qu'à, la profondeur de 16 pouces. Depuis on a découvert des mines d'ornon moins riches. On y a troiivé des pépites d^or pur, d^m poids de a à 3 kilogra'tnmes. Plus an nord , sur la rive droite du rio de 1^ Ascension , 'la na* tion des Sorisj Indiens belliqueux, oOcupe tout le pays. Cette province est célèbre par dus ruines qui attestent une ancienne civilisation. Bile produit du b/éj du mai'Sj Ae6 fruits , des vignes , un peu de tabac. On troure dans les bois des cerfs , du gibier et des oiseaux de pas- sage. On compte dans Tintendance de la Sonora'une cité, >^mj9ff /population , 17,000; et les villes suivante»: iSoizora : popi^ation , 10,000 âmes: ffoétimurçif 5^00] Cuiiacartj 9200 j Cinaioa^ 8000; El Rosnrio , 56oQ^ Villa de Fuente ^ 6400 j Zof Aiamûa,, 700QJ et 4^ vidages. L^intendance du Nouveau-Mexiqne renferme des pays délicieux qui ressemblent aux plus belles parties de TAndalousie. On y récolte du mais , du^omen^, du vin liquoreux et excellent, des^ue<, Ae% pèches ^ des pommes et des poires. On y f rouve entre autres villes la i a^S BXAMBM DU SOL BB Ii^BUBOVE priiicipaleS) les suivantes iSanta-Fé: population j n^oop; Albuquerque ^ 6^00 '^ Taos j ^Zoo \ 26 villages , 3 mis- sions/ un poste militaire -au passo del Norte , etc. y ^ des fermes qui ont Pair d^autant de hameaux. Le vaste royaume du Mexique ^ soigneusement cul- - tivé) produirait lui seul (dit M. Humboldt) tout ee que le commerce rassemble sur le reste du globe : le sucre ^ le café^ le cacao f le coton ^ V indigo f la cochenille^ \6 froment , le chanvre^ le lin , la soie , les huiles et le vin» Il fbuhiirait tous les métaux ^ sans en exclure le mer- caremême. De superbes bois de construction ^X a\ion^9Jice au fer et du cuivre favoriseraient les progrès de la navi- gation mexicaine. Si le manque de ports depuis Tembouchure du rio Alvaro jusqu^à celle du rio Bravo, oppose des obs- tacles difficiles à vaincre y ces obstacles n^existent pas du côté de Vocéan Pacifique, Saint-François y dans la Nouvelle -Californie ) San-Blas, dans Tiutendance de Guadalaxara près de Tembouchure de Sant-Jago ^ sur- tout Acapulco y sont des ports magnifiques. .Dans 1à mer du Sud ^ il n^y a que Coquimbo ^ situé sur les côtes du .Chili y que Ton. ose lui préférer. Plus au sud y on trouve le port de Realea:of dans le royaume de Guati- mala j formé , comme celui de Guyaquil , par une belle et grande rivière. Sonzonate, très-fréquenté pendant la bonne saison , n^offre qu^une rade ouverte y comme celle de Tehuantepec. Les côtes orientales de la Nouvelle-Espagne sont privées de ports de mersj car celui delà Vero'Cruz, par lequel se fait annuellement un -commerce de 5o à 60 millions de piastres , n^est qu^un mauvais mouillage entre les bas-fonds de la Caleta , de la Ga- etc. ST DB l'xllisHIQXTB. . 2^9 lega et de la La^andera. Il est curieux d^obserrer que les côtes orientales de ^ancienne Espagne offrentle^ mêmes désavantages aux navigateurs. Les habitansdu Mexique se bercent de TespéranCe d^ouvrir au commerce les ports a'rtificiels suivans : au sud de Vera-Cruz , à ^embou- chure des rivières A*Alvarado et de Guasacualo, au nord de Vera-Cruz, au rio Tampico^ et sur- tout au village de Sotto la Marina , près la barre de Sant-Ander» Semblable à la Perse et à la partie basse du Pérou , rintérieur du Mexique fournit des^écoltes de blé d^une richesse surprenante. Dans les piailles depuis Quere- taro jusqu'à la ville de Zi^on , qui. ont 3o lieues de long sur 12 de large, plusieurs grandes fermes peuvent compter sur 60 grains pour i. On trouve la même fertilité dans les champs qui s^étendent depuis le village de Sant-Iago\n%(^k Yurira Pundaro , dans Tintendance de Valladolid. Dans les environs de Puehla , SHAtisco , de Zelaya , dans une partie des évêchés de Mechoacan^ de Guadalaxara , le produit est de 3o grains pour i j à C ho lu/a de 4° 1 souvent de 80. Dans la vallée de Mexico j on compte aoo grains pour le maïs, et 3o pour le froment ; ce qui , diaprés les calculs* de Lavoisier et de Necker , excède de cinq à six fois le produit moyen de la France. . • Près de Zalaya , M. Abad prit au hasard , en pré- sente de M. Hnmboldt, dans une belle pièce de blé de plusieurs arpens d'étendtie , ^o plantes de froment, en plongea les racines dans Peau pour les ^^pouiller de toute terre , et il trouva que chaque graine avait donné naissance à yo tiges j les épis étaient presque tous également bien garnis : il compta le nombre de grains qu'ils contenaient > et il trouva que ce nombre excé- $00 SXABllIir Dtf SOL 0fi jJnVAOtM 4âît souvent 120; quelque» épi» contenaient jasqi/à %6o grains* Voilà un exemple de fertilité bien frappant que TBa* rope ne peut pas offrir ! Un esclave nègre de Femancl Cortez fut le premier qui cultiva le froment dans la Nouvelle- Espagne. Il en trouva 3 grains parmi du riz qu^on avait apporté d^Ës« pagne pour l'approvisionnement de Tarmée, Productions végétale* eu Mexique, Le» plantes les pljiis remarquables des possession» espagnoles dans TAmérique septentrionale , sont )e nopal ^ le cactus cochenilifer , espèce de figuier d'Inde •ur lequel la, cochenille se plaît particulièrement et aime à se nourrir. Le mûrier tX le ver à soie ne furent soignés avec plus d'attention que parles soins de Çortez^ quelque» années 'après le siège de Teuochtitlan ; mais dans la suite les vice-rois , par la crainte de blesser ce que, dans les colonies, on appelle les droits de la métro* pôle ) n'ont pas voulu que Von. remplaçât la culture de» avocatiers par celle des mûriers européens et indigène» .qui existent sur le dos. des Cordillières, et dont les feuilles sont moins dures que celles du mûrier rouge de» Ktats>Unis , et que les ver» k soie mangent comme le» l»uilles du mûrier blanc de la Chine* Le convolvulus jalapa ^ ou vrai jalap, qui croît natU' rallement dans la Californie , dans la province de Xa- lappa , au Mexique. Le copaifera o^cinalis et le tohii' fera balsamum , deux arbres qui donnent une résine odo* rante , connue dans le commerce tous le nom de baum* de capivi et de tolu» , Dans rîntendanc* de la Vera-Cruz« on trouve U liane parfumé* ( epidendrum Tanille ) } le mytrte , dont la graine est une épice agréable, connue sous le non» àe piftienia de Tabascof le «mi/aor ^ dont la racine 4»sl la vraie salsepareiUel le me/ck p le coton , une espèce êHacacia indien ^ qui donne une teinture en noir , supé» rieure à toutes <:elles de l'Europe j des lijuidaMèar^ àet amyrisj etc. > ïjiucca , le draccena horealis , le eonvallarim , et plu» sieurs autres espèces de cette famille , ornent les monts et les vallées. Des forets de sapins étonnent souvent !• voyageur qui n^a vu que des ieuilles acéreuses. L ropc que peu des plantes du Mexique : parmi celles-là, on peut citer la salviafulgiens , à laquelle ses fleurs cra* moisies donnent tant d'éclat j la belle dathia , l'élégant sisyrenchiutn strié ^ Vhelianthus gigantesque, la délicate 3oa EXAHSJT Où SOL DB L^BÙKOflt mentzelia , V aristoloche^ les datura , les barringtonia , les caroUnea ^ les nelumbium , les gustavia j les atnyris f lès iecythisj les lisianthus^ les magnolia^ desliacées diverses } enfin le rosier motetuma de la chaîne des montagnes porphyritiquesqui bordent au nord la vallée de Mexico. Le plateau central du Mexique produit avec abon» clance des cerises . des prunes ^ des pèches , des abricots , à!t% figues^ des raisins^ des pommes j àes poires ^ des cannes à sucre» A ces fruits , les habitans du Mexique , comme ceux du Pérou et de la Nouvelle-Grenade , joi* gnent V ananas de différentes espèces ; les sapottes ^ les eapotilles ^ les mameis^ les gouyaves de plusieurs sortes ) les anonesj les ehilimoyes^ les spondias (espèce de prune)j et autres productions précieuses de la zone torride. La partie montueuse de T Amérique équinoxiale a des orangers ^ aes cerisiers ^ des noyers ^ des pruniers ^ des pommiers ^ des mûriers , des poiriers j des fraisiers j des ru3i/« et Aes grosei/lers qui lui sont propres; des vignes j des maqueiSf et autres plantes qui fournissent des liqueurs ' agréables. La cour de Madrid a toujours vu de mauvais, oeil la culture de V olivier^ du mûrier^ du chanvre j du //'/z et de la vigne, • En 1802 } le vice-roi reçut Tordre de la cour de faire arracher les vignes dans les provinces septentrionales du Mexique , parce que le commerce de Cadix se plai* gnait d'une dimîiiiition dans la consommation des vins d^Es pagne. . Le maquey fournit aux Mexicains un vin. agréable à boire. La quantité de miel qu^ils retirent en a4 heures du maquey, à peine haut d'un nt'iic et demi, et qui ne vient que sur les ;'0chers ou dans les terrains les plus arides, est de 200 pouces cubes, qui égalent 8 quarti jusqu^ mois; BT DB L^AHilRIQUS. ' 3o3 quartillos. Une plante vigoureuse fournit quelquefois jusqu^à SyS pouces par jours pendant quatre à cinq mois \ ce qui fait le volume énorme de plus de 1^x0.0 déci- mètres cubes. Le miel ou sue ih l'agave est d*un aigre doux assez agréable. Il fermente facilement, à cause du sucre et du mucilage qn^il contient. Four accélérer cette fermentation , on y ajoute un peu de pulque vieux et acide. L'opération se termine dans Pespace de trois ou quatre jours. La boisson vineuse qui ressemble au cidre) a une odeur de viande échauffée^ que Ton corrige quand on le veut. Mais quand on peut vaincre le dé- goût qu'inspire cette odeur fétide , on préfère le pulqtie à toute autre boisson . Il est stomachique , fortifiant , sur-tout très-nourrissant. On le recommande aux per- sonnes maigres. Bien des particuliers, dit M. Humboldt^ s'abstiennent totalement de Peau, de la bière et du vin , pour ne boire d'autre liquide que le suc de \! agave. Ou en retire, par distillation , une eau-de-vie très-enivrante, qu'on appelle mexical. Du temps des empereurs, le mats^ \e millet, le manioc^ \6 petit' riz , le quinoa , les ignames, les patates sucrées y originaires du Pérou, et sur-tout les papos ou pommes déterre, dont l'Europe et l'Asie se sont enrichies, et que l'on regarde comme plus utiles que Varbre à pin intro- duit a Madras et dans les Antilles de l'Amérique \ les bananes et [es Jîgues ^ana^te^ de plusieurs espèces, le cacao , Voca , le cacomite dont la farine donne une es- pèce de farine nourrissante, les melons de plusieurs es- pèces f les nombreuses pommes d'amour 011 tomates , la pistache^ les topinambours ^ qu'on appelle aussi truffes du Canada^ les différentes espèces dept'/ne/z^, les o/^«o«^, les poireaux^ Vailf le cresson alenois , le cresson defon- >% 3o4 sxAMBtf liv sot OS t^atTAoyi taine f V oseille, les cardons^ les haricots y quelques t4« riétéscle/yo/f chiches^ faisaient la base de la nourriturier des indigènes. Ils cultivaient aussi la sauge^ la bourracht et les callebasses. * -^ Si les champs que couvrent les c^r^ales dans les parties septentrionales de la terre y embellissent peu l'aspect de la nature, Thabitant des tropiques, au contraire, en •établissant, multiplie par les plantations des bana* iiiers la parure des cantons humides, une des formes de végétaux les plus belles et les plus magnifiques. Quelle difïfience entre ce produit et celui des gra- minées céréales dans les parties les pliis fertiles de FEurope ! Le bananier, le premier de tous les fruits du globe, se perpétue sans que Thomme y mette d^autre coin que de couper les tiges qui supportent le fruit* Huit ou neuf mois après que Je drageon du bananier est planté , le régime commence à se développer , et le fruit qui peut être cueilli le dixième ou onzième mois , produit un régime composé de 160 à 180 bananes, de ^ à 8 ponces de long , pesant 3o à 40 kilogrammes. Un terrain de 100 mètres carrés de surface peut renfermer au moins 3o à 40 bananiers. Dans IVspace d^un an , ce même terrain, en ne comptant le poids d^In régime que de i5 à ao kilogr. , donne plus de 200 kilogr. ( ou 400 livres en poids) d^ substance nourrissante. Ite/romenty en le supposant semé, et non planté diaprés la méthode chinoise, et en calculant sur la base d^me réculte décuple, ne produit, sur un terrain de 100 mètres carrés, que i5 kilogrammes} ou 3o livres pesaut, de grains. En France, Tarpent légal de i344 toises et demie carrées est ensemencé à la volée ^ en terres excellentes f tiret i66 liWesde gftiiti«f M'l»rVt4 fii^ocfé/^ du MÀ'ù'. vaiiies , avrc aoo À aao livres : U piuduifc Vnrîe die t'oà6 à 25oii> rdrfèiui. = . I : ' de t«rré8 biffi ctilti^ées et bit4rf)ihlëè^ ,' Ane iécàlïe'âê 45 kilugbmm^&(oi»9oli^f«si) âèMrkciriè». On ^UiWpU 4 à 6000 \ivve» pii# à ir\)em têi^àli ilè^ |(>V^(tnft dtiii 6dndhè* est par ci>ri8é()u^uv àctdlji''dit fVlinrrèiitfèûmnie i33 : i^ à celui des potnïneâ dett'rrë fXi)nijWè.'J^'\ li. Oki avoiierii qi/iin paysqiiifournit de semblables productions fîl'(^t;itè, qu'on en parle' avec p^U^d^l^Hi-^st^ûlè il^ Ta fait ràiitéur Aqs Rechercher *nr ét^Ahf^HcttÏHir,' • . Le manioc y cutinu sûUs tèiioh^ dëyucbàdà'àtéfjruésd amère^' que les MexicadlH^ «Ànlnie lé^tiaturéls dëtoiUft' rAmért^iie équinoAidiè, cuttiv^ht dep'ilis là ^Iu& h'aUté antiquité) est Ane dest plus bellëii et des pliiâ' utiles' prb- duetioiis du sul anràlicalH. It stfp[)lée au riz> à ttititès' sortes de (n»nt«nt, aitm qu à toutes lès racihëséi {d'àità* qui servent à la nuifrrilufé dé rhumnté. Lâ'icuhîïi-èl du manioc exiige y de f]4iH'i|ué cblle dtl bananier , qitMn ait . le soin de lé d^^agér Une fois de^ herbes qui poltti'raiehé^ nuire à i»bn'âOci«>i8sémëiit ; dri i^è^iéàri les èdhivë doifinie les ponirnes dé terre , et là k^é ildiii-rië^ànt. Uék' rUolécules farineuses de la c!)$(iv«'|>ara<^séhtavoit' quelque analogie avec lé caout ' iekoitè,^'éi câiiii^nnn dans toutes lés plaintes du groupe des tithymalotdes. La fécule de matiioc, rlpéé j séchée et (^ouêdnée) est presqhe itialtérabl^^ ; lés insectes «I les •v^s'-he l^àttàquent j-âmàis ; et tous lés voy.igerïrs TOM. I. ao do6 BZAMSV DU toit DB li^BVBOVS connaissent) dans rAipëKi(|u« ^(^uinozialei Itt avai^ tages du couaque. Le suc de la yuca amire^ qui y dans son-^t naturel , est un poison très-actif, se décompose par le feu , perd ses propriétés vén^neus0 toi. OB l'e^K^VB Mexique^ comnM dans beaucoup d^autrcs endroits A« rAni«ri>4B3 ^ De (Jitf^reDtM attire* pertio» du > S,oil^fin qne ^Europe emploie dans ses manufactures. Kien u^fmp<^cbo de cultiver avec le plus grand avantage le lin, le chanvre y dans les previrfçias intvraas et sur les plateaux dont la température moyenne est au-dessou» de 14 drgrés du thermomètre centigrade^ La méti'upole) peu éclaii'éo sur &es vrais intérêts ^ s'est oppo&ée à cette cuUure et à celle de la vigne ^ de Polivier et du 'mûrier. La production du café est encorfe uull« à la Kou- v^Ue-flspagne ; et Tusage eu est si rare y f{ix9 ï pi^èdtiit àlisid' là Salsepareille , dont on a exportéyeftiSdS ,'dU'port dé là Yera^Criiz, prèvi de i5o;n:^tte kit^anhinèai^ -et l«r jaUpV qui ne se platt que. sottlj n» 'ditnwt tètU^i^é \ pi^e^que froid \ '■ danS deS valUes otriibrag^s- et Si!ft''1à pente des itïdntagnës. L>bbé RaynttI ( HîstÔtirè'pmâsbphique , t. II , p, 6^) nvance que 'l^£th:op0 c^nsôthMà àhnuellenient ySob <}«^'ntaux de jalap'j «fé M. ][îumb6ldt , tl^aprSè les ren- «ieigné'nEtens ei^actsqtFil a pris à la Vera-Crnz xnènié ^ -ftssâre qnUl n*a ^té exporté de tu port , en l'Sôa j que S()ai qnintaak^ «t 4a8t qiiintauxen i8o3. Les entraves qui existent sur le tabac mexicain nuit à la culture de cette plante )' qui pourrait devenir de là pins 'laute importance. Ce mot , qui a été adopté par tous les peuples de l'Europe , tient de la langue d^Haïti ^^a BXAM]|{{,;aV SOL T>B,^'rfROPB t?j^VMrfi^A"if^.S«®()» «f^'"> ^ÇJiMeîÇiwp/* :a|>|>^mnt cette poMf %_Rt;«pipr« fpi^ «M^.ff^rtHgat ^^' 1,549, ,«i **"' ^ f?** ^iH^: h^ tfttWff» apflè^iM f»«»3ie«* kmPQ.4elgmtQ, i^y \e ^9p^trç;pp^^|»;ip,|^|^5k'aç'it 4*#% Curajiblei., . «ur.U» ]^T4Sf,îJi^ rppén^qpf^ ;i^p^(|n^nt (ay^ ,e>HOfQ«)i U - tabac i^^^h4 jtifx ^n,9fS!ni;çfl( 4^M9n^W<.iYm{i MewiHieuaeSi. En jjé^f^l U Ji^f;^^ 4^ Meiîiq»P y«inA H^X?. "ï^^WR >i po*»f>f >•»« 1 4» 3jB» tniliiq»* ,dflifi-a(ttCK (]t tabac à fiinier et en poudre , et elle rend au roi uji|ttio£t X^J^^ Jl^)yi4j{,,f!fi^,.ftj^irf;^îln? tw^HTi <]4land il P^^t.cn4;:ft4?.liç»fi^uffPBésfffi ^r»l)À»M'p4lMiiAAa QilltoKe de ^'U''.^'^'?rW A"?^Mi'*^ > iwifqjf'if I!i^ili)ei|>ltv4ei¥r«if espèces ^Mi^i^of^\ proDjrçî.mi i9yy.y4AHiPi»«Uikeiiit4îi«iV:#wl*l«i!«?on^uiôt», ^iMs ^es £iipagnol4 ^^.çiçviYf i«?>l(.7J^il^^v.i:^ouii^t: Tiili^igO pa.^-^ii 4e{ji^|vo^ifiûons;de Sa^tnt- I^^ni^igyfi^ Hjeru,audej(; oijppoi^t^ • \^ procédé donâ les Mexicains sç if^-,Vfi.itutj>*4i)$^*9 «t(t^ Uièvréi^udue dtan^ l,ç,i:;p^yaiu^)e, 4^ Ê?«a///«f/if oldurv* la pif«iiirM;e de Çarugue,eift, trèî»*||ii^g|»gp,ç,aM Mt'*»<|Mp. M^ plwttutions c|.ue iV^ U'OV.v^ ^^. iM**g 49V cOt i^iisent coton il d» Gna Le IV gènes qi £ssent pas m^nie pi>Mr |e peu dc>l«/t«//M indi*' gènes qui fileilt de la «oie semblable à celle du hombyâo- mo/7. C^est de cesipseçtes que «ientiIa.soief misteta , qui|f du temps de ^Iputé^uma ^ était uu abje^ d« commerce chez les Mexicai|i9> l^es moucIuiiFa4)ue l'on fabrique dé cette soie mexicaine ^ dansTiulendeiic^é iii^Oaxasa , sont rude;^,au tpucher, cqnnijne certaines soieries ' de Tlndey qui soi^t également Le produit d'inseçtev très-différen»^ ^u ypr ^ soie d^ mùriel:* Les sacs de ces chenillee y appelés capulos 4fi rnqntfr^iMO^ qn^du trouve suspendus 4U](.bFji^ches d^ V^rftUftM nadnono > ont ohaoui> i& à 2p <;eJD,t,imètre$,4f lQMgi9Hr iode l^rge'.- Il&fiont:di*iiue blanc)ieur, éçlataplA ). et formés par. ooucbes que Von peiit, séparer, le$,,vn^4> des autres. C^est, tm véritable! pi^piçc natureljt, , 4>9V \ l Ift* «wçi«ns; M exicaiias sa v»ie«i » tirer parti, en collant ensemble plusieurs coubhea pourc|:^ i^otçp;!^ if9.q^tlàlnC:etUiM)ré.. Les chenilles Sj^nfid^l^ne^oulçi^roJ^vAl^re^tipant ai^r Ib mÀr etgacnieft. de pqils j M^^ ^^^&^P»^ est de a5 k a8 millimètres* L^ Cj^re. du.4^(va^t9^..pçQvi/»ilfe d'uii«/ apiaire propr* au nouveau continent ^ et dépoui^viifl d^aiguillon». 4j|^feej//e de Ç^^p44>^riÇpmm« i« m^JifoÂafasciata que ]^^^9|iplanfl,<%^9m?^'^t^V^*PAi>>^ ûrietttale des Cor* (mUi^fes y prp4^>&^nt.^n6i cire pJbta. difii^^ile à blanchir qup.(^«4|3 de$ <|b^l|^ 4^uM«Alif{)Ues de P'Bnrope>. If^viiïiçi^iiopi^ ntsnga' nèsej de mercurçy de cinabre , àfifer^ de ciéiyrep à^éiadM^ à^qr^, d'^ar^^nt, ù^émeraude*^ de rubUf â» (iHnm^m» «t d^ pef/^s , ne le sont pas moips. Çn iÇoA) U seul jxorii de Cadix a reçu dat diff^érena ^)orts .de T^^^^i^ii'l^.} ^^ productions coloniales et en inégaux précieux^ pour la valeur de 409 millÂons de liv. toii.rnois , ce qui équivaut à l'importation totale' de TAu* gl,(;terre en 17901 avec toutes les parties du monde , qui , diaprés les listes présentées au parlement^ s^rat montée à 4^2 millions tournois^ Si TAsie ne prenait aucune part au commerce de TApnérlque^t les nations manufacturifères d« rJËurope trouveraient actuellement dans les colonies espagnole» un débit annuel de marcbaudises pour la valeur de 3iQ millions 800 liv. tournois. Cette importation éatorme iCettl balancée que par 160 millions laâ mille liv. y valeur des produits de ragiicultuie coloniaio* L^excédaut d» rimpoj ent soll l'impôt talion , qui «'élève à i5o millions 6*^5 mille Kr. , est soldé en or et en argent , tiré des mines de TÂttié- riqtie. i • De la Terre-Ferme* — La Terre-Fenne ^st bortiéé aa nord par la mer Caraïbe > à Test par la Guyane, à Touest par la mer Pacifique ^ au sud par le Pérou. Elle est partagée entre quatre audiences , savoir : Saint' Jinmingue f Santor-Fé ,f Quito on Pérou , et Panama} et elle se divise en provinces ou gouvernemens , appelés Nuova-Corduba ou Nouvelle- Andmlousie^ Venezuela^ Rio de la Hacha, Santa-Martha, Cumana, Nuovtt-Batcelonay Çarthagène , Panama , Terre-Ferme propre , Popayan , enfin la Guyane t^\n se divise en trois, savoir : la Guyant hollandaise, française et portugaise. Le climat de r^W qui contraste agréablement avec Pombre épaisse du cacaotier ( theombra cacao ) , avec les gleditsia ^ le poleria y le tamarin. Les collines présentent des lataniers à éventail '^ les rivières et les bords de la mer^ des oiseaux de toutes espèœs ; et les montagnes , d'ezcellens simples qui rendent inutile le ministère des médecins. On compte que cette province ^ dont le lac Maracaïbo fait comme le centre j contient plus de cent mille Indiens, tributaires des Espagnols, sans comprendre ceux qui, étant au-dessous de i8 ans et au-dessus de 5 o, sont dis* pensés du tribut par un ordre du conseil des Indes. Lorsqu'on a laissé derrière soi les valléeS de Carracas, les campagnes ornées de fleurs et de la verdure des cannes à sucre , on rencoutre an nord, entre la chaîne des montagnes de Venezuela et la mer des Antilles, pressées les unes contre les autres, des villes indus- trieuses, des villages charmans, et des champs soigneu- sement cultivés. Le goût des arts et des sciences y est môme développé depuis long-temps. A Santa-Fd de Bogota^ la terre produit toutô Vannée les mâmes fruits dont ou fait deux récoltes, Tune en juillet y Tautre en janvier. Le froment d^Europe y vient à cAté du sesanumàihsM. L^air estsi agréable et si sain, que les naturels ont coutume de dire qu^il faut le re^ cevoir à bouche ouverte. En suivant toujours cette même côte, on laisse à gauche les provinces peu remarquables , mais cependant fertiles , de la Hacha , de Sainte-Marthe , et Ton arrive dans celle de Carthagène , qui a 53 lieues d^étendue du couchant au levant. La ville du même nom contient 6000 âmes. Le pays est couvert de montagnes et de collines , où l'on voit de grandes forêts remplies de bêtes féroces. Les lieux bas sont humides et marécageux. Le blé et les autres grains d'Europe y mûrissent avec peine. On y trouve néanmoins des vallées fertiles qui fournil* sent tout ce qu'on peut désirer. C'est à Carthagène où les négocians des provinces extérieures , telles que Santa-Féet Popa/a^ , «apportent leurs propres fonds et ceux qu'on leur a confiés pour la commission. Ils y arrivent avec de l'or et de l'argent monnoyé, en lingots ou en poudre. Ils y apportent aussi des éroerandes y dont on trouve des mines abondantes dans ces régions. Beaucoup de personnes préfèrent le chemin , quoique plus long, par la rivière A» Chagre^ à la route étroite et raboteuse qui conduit par terre à la ville àe Panama^ qui renferme 9000 habitans. Quoiqu'il y ait des croco • diles dans cette rivière , et qu'il ne soit pas possible de cfttoyer le rivage, tant parce que les arbres, sont trop serrés , qu'à cause d'une épaisse fbrét de buisson qui embarrasse le passage , cependant rien p'égale l'agré- ment des paysages que la nature a formés dans les en* "TA, i.j M ▼irons. Tôntioè t{u« l^ar) imaginerait de plus ingënioiix n^apfi'oclie |K»itit de ia. beauté de dette perspective. L^épaisMiir des bàcàfifia qui ombragent les valldnÀ, les arbres Ôb diOerèiile» grandeurs qui couvrent les collines , la diversité de leurs fetii Iles, de leur couleur; ta Variété de leurs fruits (dont on vante sur-tout \espbmmes dé pin, qui ;' pour 'la grosseur, la beauté et le goût , Pemporteut sur tout ce qfie Ton voit dans tes autres pays), offre, de Taven de Pabbé de la Porte, un coup d'ceil que rimagination ne peut atteindre. Différentes sortes de •inges, qu^on voit voltiger par troupes d*un àfbre à Fautre, sautent de branches en branches, sVttadient, •• Btispendeftt aux rameaux, et se joignent plusieurs •nsemblé pon^ traverser la rivière. Les mères portent leurs petits snr le dos avec cent giiniaces , cent postures ridicules. Je ne plarle pas dès oiseau.^ , dont le nombi^'e est incroyable , et dont le plumage étale toutes les couleurs. Les productions Ae tomposènt de celles qui sont pàrli. est dé Panama^oUvef sur Sk 6 lieues matines y un terrain totit uni et très-propre à crenser un canal ^ qui aboutirait à Penibouchui'e.du rio 'Natpi. f^eCtè- rivière est navigable, et déhonche au- dessous du village Ae Zitara, dans le r/o Atrato , qui lui-même se jette dans la mer des Antriles. Le nom de cett« baie , qni Séi^àit pour le nouveau continent ce que Stten a été Jadis pour TAste, gagnerait une nouvelle célébrité da;ns te rt^yatrrne'Ue Grenade , à cause dé celte oomm^uniqatiort d^H diux mers. • Après avoir côtoyé Tisthine de t) a fie fi ^ ainsi appelé de la rivière dtfte nom , oit se rend dans le royaume de \9L.IiùuvethGrtnadej dont Bagofa est la capitale. CetU vitle compte i^)Ooo habitaiis j Grenade ^ 9000 ) et les autres villes ^ de 6 à 8uoo. Ce pays produit non-seulement presque tous les grains de l'Europe y mais encore une grande partie des denrées d'Amérique. Quoique ses mines d'or, d'argent et de enivre } ne soient pas aussi considérables que celles du Pérou , elles n'en sont pas moins très-productives ; elles y ottirent tant de monde ^ que la population augmente de jour en jour. Il y a des mines où l'or est incrusta dans des pierres si dures , que l'enclume et la calcina- tioti ne peuvent les briser qu'avec des dépenses extraor* diiiaires ; c'est ce qui a forcé de les abandonner pour le moment. Les forêts de la Nouvelle-Grenade fournissent divers fruits agréables , et une grande quantité d'animaux et d'oiseauX) que leur ressemblance avec ceux des provinces environnantes me dispense de rappeler ici. Popayan, située au sud de la Nouvellc'Grenade , fai- sait autrefois partie de l'audience de Quito. Elle en a été distraite pour être unie à Santa - Fé. La province de Popayan a tout ce qu'il faut pour donner de l'éclat à une grande ville. Le minerai se trouve répandu et mêlé dans la terre et dans le gravier. Pour en séparer l'or^oa porte le tout ensemble dans un grand réservoir, où l'on fitit entrer l'eau par un conduit pour faire sortir les parties les plus légères de la boue ; ensuite les ou- vriers mettent le sable et le métal dans des baquets de bois remplis d'eau, pour, dégager l'or. Les prorVuctiotis végétales du Popayan sont, à peu de chose près, les mêmes que celles-de la Nouvelle-Grenade. La capitale de celte province, appelée, comme elle, Popayan y TOV. Z. ^l 3^2 BXAMBN BV SOL BB L^BVllOrB contient ao^ooo âmes y avec des églises et des courent fort riches. En arrivant près de la câte de Sainte-Hélène, dans U Guyaquii, on trouve sur les rochers qu^arrose la mer un Assds grand nombre de petits limaçons ou niûreX| pa- reils k ceux dont les anciens tiraient la pourpre. Ce coquillage est de la grosseur d^une noix; il renferme une liqueur qui paraît n^étre que le sang du limaçon. Un fil de soie ou de coton qu'on y trempe ^ prend une couleur si vive et si forte, qu^il n^y a point de lessive qui PefTace; elle nVn devient , au contraire) que plus éclatante ) et le temps même ne peut la ternir. De quel sentiment délicieux est frappé à la vue de la mer, celui qui vient de traverser ces pays im- menses , Couverts des productions d^Europe, et de tout ce que ^Amérique produit de plus précieux, de plus rare et de plus utile ! Il faut Tavoir parcourue pour s* Sàire une idée de ces jouissances. Dans la province de Guyaquii , qiri tire son nom de sa capitale, qui a 19,000 habitans , on observe que ^ malgré les chaleurs du climat , les naturels du pays n'ont ni la peau basanée , ni le teint olivâtce , comme dans les autres contrées situées au même degré*, et que, quoique les Espagnols de soient pas aussi blancs que les septentrionaux de TEurope , leurs enfans sont pres- que tous blonds , ont le visage d'une beauté et d'une blancheur surprenantes ^ et sont très-bien faits. Les habitans de cette province passent pour le peuple de d'Amérique qui a le plus de politesse. ^ Les Indiens de Guyaquii construisent, outre des canaux élégans et des radeaux pour se rendre à file de' BT OB L^MénrQUB. 323 Puna, situëe au milieu du golfe de Guyaquil , d*autres radeaux pour le transport des familles qui vont de la ville dans leurs terres « et pour celui des marchandises. Les pièces de bois qnUU y emploient ont jusqu^à ^a pieds de long y et an-del^ de a pieds de diamètre. Les plus forts de ces radeaux ne portvnt pas moins de 5oo quin* taux (5o milliers). Ils vont à la voile, et les Indieiis ont Tait y inconnu en Europe ^ de leur faire faire tous les mouvemens d^m bâtiment régulier. ' Le fleuve le Guyaquil est tellement rempli de pois* sons ) que la pèche seule occupe les habitans une grande partie de Tannée. Cette province produit divers grains et fruits ^ des légumes et les productions naturelles au pays. On y rencontre toutes sortes d^oiseaux , d^ ani- maux et des minerais. Dans la végétation des environs de Guyaquil y on trouve \es palmiers y les scitaminées , les plumeriay les taberna montana , le guachttpeli et le guaranjo propres à la construction des petits vaisseaux. L^île de Funa ^ sur la câte occidentale du Pérou y gouvernement de Quito , dans le golfe de Guyaquil , a i3 lieues de long sur 5 de large j elle est habitée par des Indiens qui sont tous matelots. Cette île est célèbre par le tombeau de Capitlana , maîtresse de Fizarre , et celui du fameux jacobin Lavallée , qui s^était réfugié dans cette île pour se soustraire au ressentiment d^AImagro^ Les insulaires Payant découvert et surpris , ils Passom- mèrent à coups de massue. C^était encore une victime qui devait être immolée aux mâties de Pinfortuné Atabalipa. Les principales villes de la Terre-Ferme sont : JUâ* Tacayboy Caraccas^ Saint-TAomas ou Guyana^ au nord} 21' 82| BXAMEN BU SOL DE I.'EtrROP« Y Assomption ^ la jolie ville de Neemboucou, Courait' £uat4 y Corientes ^ etc. Elles ont depuis 8 jii8(|u'à X9,ooo habitaiis. Calabazo y Villa del Pat , SanSebas- tien et dViitre» ^ comptent de 3 à 4ooo ilnies. . Productions végétales de la Terre-Ferme, On trouve dâus co pays tontes les productions des tropiques les plus u&uelles j ainsi j il est inutile de ré* péter encore leurs noms et leurs qualités. Sur les cin^ quante-deux espèces de palmiers que produit PAmé- Tique, on trouve les snivans daiis la Terre-Ferme. Le beau palmier muuritia fiexuosa , dont le tronc a a5 pieds de haut } que Limièe a décrit imparfaitement , puis- qu'il dit quHl n'a pas de feuilles \ tandis qu'il en produit des groupes magnifiques d'un vert frais et brillant Comme les aulnes , et dont l'ombre conserve aux autres «ibres un sol humide. Le palmier ar^^u/er^ dont le fruit fait d'excellentes confitures \ YaonarOf qui fournit une liqueur agréable ; le palmier onctueux y d'où dé> coûte une gomme parfumée j \e palmiste y qni produit un chou excellent à manger j le cocotier y le dattier. Il y a en outre deux palmiers q'ii sont reconnus pour être particuliers h cette partie de l'Amérique y mais qui, de même que plusieurs autres plantes de la Guyane y n'ont pas trouvé leur place dans le système de Linnée. L^un d'eux, appelé le palmier cakarito, est remarquable par son buis dur, avec icquel les Indiens font leurs pe> lit es fléchés empoisonnées; l'autre, \e palmier manicole, croît seulement dans le sol le plus profond et le plus fertile, où il monte à la hauteur d'environ 5o pieds, tandis qhe sa tige, dans la partie la plus épaisse, a à peiiie 9 pouces de diamètre, luescaloniatubary myrthil- îoïdeSf les freziera et le myrthe mycrophylla peuTent donner une idée de cette physionomie des plantes. Le mauritia procure aux Guaranis non - seulement une habitation sûre , mais encore des mets variés. Sur ]es rives dti rioAtabapo, dans l'intérieur delà Guyane, MM. Humboldt et Bonpland ont trouvé une nouvelle «sp^e de mauritia à tiges garnies de piquans ; c^est leur mauritia aculeata, La plante de soie, qui offre tant do ressources. Les dexmanthus , les hymenea et les uvaria | conservent leurs feuilles et leur verdure, long-tempï même suus Peau. IJanHota (hixa orellana), diaprés la hauteur de sa tige et l'iclat de ses couleurs , semble ', dans ce pays, être dans son climat favori. U acacia mycrophyl/a, indigène de la province de Caraccas j es.- pèce de mimosa, remarquable par ses feuilles, qui sont le plus finement découpées de celles des mimoses ; le quassia, dont Uamertume excessive n^est devenue qu* trop familière aux palais anglais, et le quassia imarouba, drogue médicinale d^une grande efficacité, sont aussi originaires de la Terre- Ferme. On trouve dans le lac de Valeûcia un typha entièrement identique avec Pespèce européenne ay^eXé^ augitstifolia» Le ricinus ou la noix dHuiile de castor , la cassiajts" tu/a y le palmier onctueux, le dolichos pnirien , I« baume de capivi et Vipecacuanha , ofifrent de grandes ressources à la médecine. La sensitive herbacée , 1» kii/ingia , les paspaium aux panicules nombreuses, et une infinité de graminées, couvrent la terre des déserts, où bondissent les chevaux et les génisses ; tandis que la Jaguar, agréablement moucheté, se cache dans Pherbe haute, he meio cactus , de forme sphérique, renfermant sous sou cavoIo^>pç héiissce dV^pines, ime moulle très* $St6 BXAMBW nu SOI. DB L^BVAOEB «queuse ^ offre , dans le désert , ce breuvage salutaire aux bestiaux altérés; et les vaisseaux ligneux des vieille^ tiges ■ de cactus , converties eu un bois incorruptible y servent alors à faire des radies et des portes. Les troo~ lies, plante herbacée y dont les feuilleS) les plus grandes que Pou connaisse « ont jusqu^à 3o pieds de long sur 5 de largP) et pendent jusqu^à terre y serrent de couver- tures à la plupart des maisons. Elles durent plusieurs années »ans avoir besoin d*étre renouvelées, lie caout- chouc, cette gomme singulièrement élastique y produc- tion d^un grand arbre , s^eroploie pour toute espèce de vaisseaux et en guise de flambeaux* L^a r buste le car«na« la tacuna et la plante grimpante le nihbut , dont il a été question à Tarticle poison, appartiennent à ce' pays. Pays des Amazones, — Au centre de la Terre-Ferme est la contrée des Amazones ^ bornée au nord par la Terre- Ferme proprement dite et la Guyane; à Test y par le Bré!»il; à Touest , par la mer Pacifique; au sud ^ ])ar le Chili. Cette région fertile a 4oo lieues de long sur 280 de large ; elle fournit les mêmes productions natu- relles que la Guyane et la Terre-Ferme. Les végétaux de PAmérique du sud , depuis le fleuve des Amazones jusqn^aux montagnes des Cliiquites, sont entièrement inconnus aux naturalistes. Outre les nombreux villages des Indiens y on trouve ^ dans le pays haut; un grand nombre de missions espagnoles; et dans le pays bas y celles que les Portugais ont établies. De la Guyanne, — • La Guyanne est bornée ^ au nord et à Pest, par Pocéan Atlantique; au sud, par le pays des Amazones ; à Pouest ) par la Terre^Ferme. Elle se divise en trois parties f en raison des trois puissances auxquelles elle aj'parttent. La Guyanne portugaise est la plus pe^te des trois: je U comprendrai avec le Brésil» La Guy an ne hoUaudaise , qu'on nomme souvent «Su- rinam, a, 4u sud-est au nord-ouest , en ^ron loo lieues le long des nvages de TAtUntique , et 4^ lieues un tier« delargetu*, , La rivière de Surinam, dont cette colonie a pi'is le nom, est une des principales de cette contrée., Les au- tres sont la Copem■ I.'^BVAOyB ffmps qae cetts pécbe dura , mAÎs «Um m font ukhêt pour 1«8 emport«r, «t y joignant une iufinité 4o cor- bailles qu'elles rempUasent (L'œufi y «prêt les avoir iait cuire, JSfu Pérou. — Noue voici parrenut dans. U contrée ]a plus opulente de Tunivers^ dans ce pays où le féroce Fiaarre soupira à la tue des diarmes 4* Capiliaua^ veuve d'un seigneu? péruvien. Le Pérou est borné, au z|ord| par la Terre- Ferme ; fk. Test y par le pays des Amazones ; àTouest) parla iner Pacifique ; au sud, par leCbiU. C'est un des quatre grands gouveniemens de TAmérique méridionale. Vaudience de Lima est divisée en six provinces y savoir : Truxilfof Guamanga^ LimUf CuzcOf la province ile Paz et- Arequipa. Le nom de cette dernière lui fut dct^né à Toccasion suivante : Après la conquête de cette province y les soldats do Tlnca lui ayant témoi- g)sé le regret qu^ils avaient de quitter un si beau pays pour retourner chez eux y ^inca leur répondit : Arequipa^ q,ui signifie restez-y. Le terroir du Pé^^ est d'une fertilité admirable et d^une qualité excellente aux productions du pays. La vie d'un peintre , dit M. Huniboldl , ne suffirait pas pour, retracer, toutes les orchidiee magnifiques qui ornent les vallées des Andes du Pérou. La .prpvinc.e de TruxjUlo produit beaucoup de bléj de mdiiJ) àe/V'gnes y à^ olis^iers f de poivre appelé agi ^ de CQfin^ 4 sucre ^ ^eau-de-vie^ àe fruits et de légumes^ dont un fait un graad commerce; du manioy fruit excellent très'odoriférant , dout on fait des coiisierves. Jean de GutlerreZ) de Tolède, trouva dans celle province, en i5'j$ ) des trésors iminensos cachés par les Indiens ;, ^ \ ET 1>S rVlMléll IQVS. 33l lors({ue les Espagnol^ y entrèrent la première fois^ et qui rapportèrent au roi^ pour le quint, 58)5a7écu8 d'or. Lima et les autres prorinces ne sont pas moins fertiles ; celle de Caxamarca abonde en métiers de toutes sortes ^ en laine et en soie. La province de Cuzco , où brillaient jadis tant do richesses , où Ton admirait les Jxirdins efor^ ainsi appelés par rapport à quelques arbres et arbustes d'or qui ornaient les jardins impériaux de la capitale , offre de temps en. temps dès millions de piastres enfouis dans les anciens monumens. La forteresse de Cusxo^ bien que '.ruinée par la longueur des temps , démontre encore la puis- sance des Incas. Ses pierres sont si énormes , si irrégu- lièrement taillées , et cependant si bien jointes , qu'il nVst pas facile de comprendre comment oii les y a placées , le fer , l'acier et les machines étant alors inconnus. Dans la province de QuitOj qui tire son nom de celui de sa capitale, qui renferme 5o mille habitans, le penchar^ des montagnes représente en même temps les beautés et les richesses de toutes les saisons :les vallées et les plaines y sont si agréables y la nature y répand ses dons d'une manière si libérale , qu'on les préfère aux pays situés sous les zones tempérées : le pain de froment y est à très-bas prix j le baei/f^ le veauy le mouton le porc et les volailles y sont aussi parfaits qu'en Eu- rope, et se vendent quatre fois moins cher : les autres provisions suivent la même proportion. Les terres voisines du sommet des montagnes pro- duisent en abondance du blé, de l'orbe , différentes 3às BXAMBir BU SOI. DB VBUROPB sortes de racines et de légumes, Âit-^dessoiis sont d'im-' metises pâturages j où Ton voit de nombreux troupeaux de vaches, de vigognes, de lamjis, démontons, dont les laines précieuses servent aux vêtemens des habîtans j du lait et du fromage, on fait un commerce étonnant. Les habitans ont sur-tout un goût particulier pour les confitures, les fruits et le miel , dont ils assaisonnent quantité de leurs mets. Les femmes^ et plus encore celles de Lima, ont la peau d^une blancheur éblouissante , les yeux vifs, le teintanimé, etbeancoup de jeiti dans la phy* tionomîe; leur mise est aussi voluptueuse qu^élégante. Le royaume du Pérou serait le plus florissant de Tuuivers , si ses habitans ne préferaient pas des res- sources qui exigent moins de travail , et ne laissaient pas une partie de leurs terres en friche. La ville ùUlharaf qui a donn^ son nom à cette pro> fince, compte 2a mille âmes. Cette ville est située dans une plaine spacieuse qu^arrosent deux rivi^es qui ren- dent cette province très-fertile. Les principales villes du Pérou sont Lima, aujour- d'hui la capitale. Elle contient 60 mille habitans. Elle •st agréablement située dans une vallée spacieuse, près d'une petite i-ivière \ la grande place forme un carré composé de maisons élégantes et d'une belle architec» ture. On y remarque le palais du vice- roi et la cathé- drale \ les rues sont généralement pavées , et embellies par de petits canaux qui viennent de la rivière ; le» couvens et les églises sont riches et nombreux. Ctizco était autrefois la capitale de la monarchie pé- ruvienne. Cette ville est piesque égale à Lima pour la magoificeuce j la majeure partie des maisons est eu £T sr. l'Amérique. 333 ^terres^ l'antre en briques. Elle renferme 4^ mîll» Ames, de» églises y des couvens et des ruines intéres- santes. f Potosi. Cette ville , célèbre par ses richesses) contient 100 mille iiubitansy y compris les oiiviiers des mines 9 (ixé.s sur la montagne ^ au pied de laquelle se trouve la ville de Potosi. Oruzo , Arequipa, Truxillo, Pasto , Caxamarca, etc. y comptent chacune de 8 à lo^ooo âmes } GuentUy 26,000 1 etc. Le pays des vallées ) c'est-à-dire, ce long espace qui s'étend entre les Cordillières et la mer du Sud « est la partie la plus agréable du Pérou. Mille ruisseaux divers serpentent de mille façons différentes au milieu de la verdure, et rafraîchissent Pair; les cfollines sont paréet de fleurs brillantes et odoriférantes qu'entretient un» légère rosée que dissipent les premiers rayons du soleil. Il ne tombe jamais de pluie dans toutes ces vallées j on n'y voit point d'orages : Ton ignore ce que c'est qu* le tonnerre. Les grains d'Europe mûrissent à côté des céréales d'Amérique. La superbe vallée de Logrono, qui a 4 ^ ^^^ lieues d'étendue , vi.t autrefois fleurir la ville de Logrono, qui n'existe plus ! Le climat de cette vallée e^t doux et très-satn ; les maladies qui nai^tsentdu luxe et des excès des peuples civilisés , y sont inconnues. On ne se sou- vient pas d'y avoir jamais éprouvé aucune sorte d'épi« demie } même de celles qui attaquent quelquefois les sauvages. Dans le milieu delà vallée coul;;nt, de l'orient vers l'occident, les fleuves Bamboisa et Gualaquiza p le«(|uels prennent leurs sources dai^s les Cordillières qui séparent cette contrée de celle de Cue/ifa, Un troi-. 334 BXAMBN DU SOL DE L^BUBOFB sième fleiiTe suit la môme direction , et Ton supposa quMI vient àe la province de Loxa. Ils sont navigables pour des canots ) que les gens du pays manient avec une adresse incroyable; le terrain est fertile au-delà de foute expression y en ar3r«f d'une hauteur prodigieuse , en platanes , en guinea , en choutaritra , en gt-enadilies , en raisin, en sapotes, en camarona y en patates j tii Manioc f etc. La vallée de Quito est renommée par son air pur^ par sa fertilité ft par ses parfums : les fleurs et les fruits y germent de t lutes parts ; l'épi doré est légèrement ba- lapcé sur sa tige par le souffle embaumé du zéphyr j la grappe , d^un pourpre nuancé d^or, fait plier le cep sous le poids de ses grains , et jamais Tliiver n^afHige ce sé- jour de Flore et de Fomoue. La vallée de Pachacamac , sî fameuse par son ancien temple dédié au soleil ^ n^est qu^à trois lieues de Lima. ï)es fruits exquis , des fleurs suaves , de nombreux bes- tiaux y une chaleur douce et vivifiante , animent cette heureuse vallée , où prospèrent les graminées utiles à la nourriture de Thommè. Fins loin on trouve celle de Guazco ^ célèbre ^ non- seulement par sa fertilité , mais encore par le souvenir de son antique et riche domaine. Le val de Taxaihalca ^ renonlmé par sa fécondité , renfermait jadis plusieurs palais et les plus riches ma- gasins des Incas. On y voit aussi des tombeaux qui étaient remplis de vases d^or et d^argent , que les Espa* ^nols ont pillés , et d'autres qu'ils ont respectés. Les environs de Pisco offrent des vignes à perte de vue; elles sont placées de manière à n'avoir pas besoin d'être antM^s par des canaux ; elléii sont séparées par des allées d'arbres fruitiers , bordées d'héliotropes , dé bei^amotes ) de belWde-nuité Dans la vallée de Quiloa^ la campagne y est émailtée de fleurs pendant toute l'année ; l'agneau bondit à calé' du paisible lama ; l'on j oespire l'air le plus doux; le printemps et l'été l'embellissent. Ce pays abonde en mines d'or : les Indiens ont refusé de découvrir led plus' importantes aul Espagnols. La belle et agréable talléé éHuccaiy arrosée par let fleuve du même nom , couvert d'oiseaux aquatiques , n'est qu'à quatre lieues de Cuzco. Les Incas y avaient leurs maisons de Campagne ^ et les Espagnols en font' leurs délices. Il exiistait au pied de la montagne ûné^ chassé de cerfs , de daims y de chamois ^ de perdrix , et. antres oiseaux. On n'a jamais reiliarqué dans cette vallée aucun insecte incommode, pas même de mouches.' Le climat de Quito oflre les mêmes avantages. M. delà Condamine décrit ce pays comme le paradis terrestre,; Wooden en dit autant du Chili. ''^ Une partie du pays que nous Tenons de parcourir- pi'oduit beaucoup de vin : l'endroit où l'on en faiît W plus est un canton appelé Moquaqua. lien fournit toua les ans plus de la mille muids. Le blé^ Vorge^ Vavoine^ le riz y le maïs y le millet^ les pois, les haricots^ et presque tous les légumes connus y réussissent à merveille. La laine de lama et de vigogne fait eàcore une des princi- pales richesses du Pérou , ainsi que les mines. Celle de Potosi est reconnue pour la plus rîolie mine d'argeut de l'univers. On en découvre chaque jour de nouvelles; mais l'invincible aversion des Indiens pou r les Espagnols fait que les plus riches minés dont ils ont connaissance 33^ SXAMBV DU SOL SB L^BVKOfS tntr« eux ) demeurent ignorées. On trouve par^tout, «;i Mexiqueet au Pérou, À une hauteur de 16 À 1800 toise«y des ruines de t^nples^ de palais , de bains ^ decanaux, indices d\ine grande civilisation f que Fizarre et ses compagnons ont étoufrëa. Entre autres amusemens des Indiens y la pdche des gyennote* (anguilles électriques de 5 à 6 pied» de long, dont le corps ^ parsemé 4e taches jaunftti'es , envoie do toutes parts et spontanément une commotion viojiente) procure un spectacle pittoresque. Dans un marai». que les Indiens enceignent étroitement, on fait courir, des mulets et des chevaux sauvages y dont le piétinement excite A Tattaque ces poissons courageux. Le mulet chatouilleux) rue, hennit , trépigne de colère contre ces anguilles : en vain ils veulent , avec les chevaux , •ortir de Teau , les Indiens les y font rentrer. Plusieurs des chevaux succombent à la violence de leurs coups électriques. Quand les gyennotes , après une heure de combat y ont épuisé leur électricité) elles viennent res- pirer sur le bord du marais^ et chercher à réparer la perte de leur fluide élect^que ; mais les Indiens , sans perdre de temps , les frappent avec des harpons , et les entraînent dans la steppe à^Uritucu, an moyen de bâtons secs et non conducteurs du fluide y et achèvent de les tuer. Productions végétalts du Pérou, Des différentes collections do plantes, fiaites par MM. Hiimboldt et Bonpland, la première fut expé- diée pour TEspagne et la France; la seconde pour les Etats - Unis et TAngleterre j et la troisième ^ q tu BT DB L*Am£riQUB. 337 se trouvait la plus corisitlërablecU toutes ) furmait, vers la iin de leurs excursions^ 4^<^<>''">*> renfermant nn herbier de 6000 plantes équinoxialeS) desgraines, des coquilles^ des insectes y et tout ce qui n^avuit puiut «ucore été porté en Europe , des suites géologiques du Chimboraco^ dd la If ottveile- Grenade et des rives do V Amazone, Quant aux noms des végétaux que ces deux natura- listes ont introduits dans les difféiens iardiuy de TEu- rope^ et \ ceux des substances mititr'alev qu^ils oui: rapportées , dont plusieurs ) inconnuesjus(|u ulors^ ont été Soumises à Tanalyse chimique par MM. Vaiiquelin, Klaporoth et autres , jWgage le lecteur k en lire la description , pag. 8 et 9 de l'Introduction du Voya^n; aux régions équinoxialcs du nouveau Contint:'!* ^ par MM. Humboldtet Bonpland, et dans la Physioy^mie 22 ' S sB9l BXAMBSr Su SOL Dl X.*BUK6pB nolana prostrata ^ Vhélianthus annus ou tournesol^ sont depuis long-temps l^ornement d«s jardins d^Europe. Uepidendrum mosquiio j Vepidendrutn torito, Van- guloa y dont les fleurs ressemblent à des insectes ; le éymbidium^ le tabac et le jalap abondent dans les {>etits bois situés au pied des Andes. Les orchidées animent les fentes des rochers et les troncs des arbres noircis par la chaleur j la forme des vanilles se fait remarquer par des feuilles d*un vert clair ^ remplies de suc y et par des fleurs odorantes de couleurs bariolées , et d^une structure singulière qui égayent le tronc de Vanacardium et àM figuier gigantesque. Le café race» mosa , qu^on trouve dans les bois montagneux de Tin- térieiir , offre des graines qui servent au même usage que r«s espèces cultivées. Le bois d» lumière ^ dont la hauteur est d'environ a pieds ^ sert à éclairer en guise de» bougies} et quoique vertes ^ elles répandent autant de clarté qu'un flambeau , sans exiger d'autre soin que d'âter le charbon qu'elles font en brûlant. "L» pal- mier à cire de la montagne de Quindiu , dans les Ândes^ entre Ibague et Carthago ) laisse pendre son fruit de la hauteur énorme de 180 pieds. Le caryota urens , le palma de covi/a se font également remarquer. Les palmiers jàgua et pirapo pointant leurs feuilles vers le ciel. Le coca sert de bétel aux Péruviens. Cette herbe les rend vigoureux. Son fruit leur tient lieu de petite monnaie y comme le cacao aux habitans du Mexique. Aux aloës y aux colletia ^ aux pothos , aux dracomtiums ^ aux arums j se joignent les lianes » telles que les paui- linia , les banisteria y les biguonia y les granadilles^ I^es 'vijahuacs ^ sont de grandes feuilles qui pourraient tenir L' lieu dé drat)S dans un lit. Leui* longueur comnitine est d6 5 pieds ) sur i et demi de largeur : à Texception d^une côte c(ui se trouve au milieu, le reste est lisse et uni. ^^ /o^g^fes k hautes tiges acconipagnent ^ dans TAUiériqUe inéridionale , Tarbre bienfaisant dont Vé- corcè guérit la fièvre. La présence de ces deux végé- taux indiqué ^heureuse région où règne continuel- lement la doiicèur du printemps. L^ufl sait, diaprés le rapport des voyageurs et des dinéreUs navigateurs , que le voisinage dé la côte produit , comme Tintérieur du pays , des ananas dé dif]férenttiS( espèces j des sapotilles , deâ manmis , des gouyàvés de plusieurs sortes , des anones , des spondias , des chilitkoyes doiit la grosseur approche de celle des |[>ommës i^oihtiiës de l^Europe. Le jus en est doux y avec ilii légeÉ* uàélàngé diacide , et d'une gdbur si agréable y <^uMle' eii rélève lé goût au point de faire préférer ce fruit à rahanasj ce pays produit beaucoiip d^autres fruits et végétaux propres aux contrées situées sous les' tropiques } tels que lé chou •palmiste j le cacaotier ^ ta. pomme dé pin, Vamomum^ la. turmérique^ la banane y t avocat, V abricot y V orange y la canne d sucre j les frani boises, les raves et les fraises. Des cyprès , des sapins et des chênes , de.<^ épines- vinettes et des aulnes qui se rapprochent beavcoup de ceux d^Ëdrope^ couvrent les cantons niontueux du Me:]^qué ^ ainsi que la chaîne des Andes sous Téquateur. Les plus impô'rtans des arbres de la haute plaine de Quito et des côtes des Andes août les différentes espèces de cincKona, dont deux fournissent ce quin- quina si précieux à la médecine ] la cardana alliodora , %v 34o EXAMBN DU SOL DB L^EUROSB qui sert à la construction p est remarquable par Tudâur très-forte d^ail qui sort de ses feuilles et de son bois frais ) le cotonier ordinaire , celui appelé de Siam ^ qui est originaire à l'Amérique ; le kibo , arbre haut et touffu , qui produit une espèce de laine plus douce et plus fhie que le coton ] le mopa-mopa y d'où découlé . sans cesse' une gomme qui sert à faire une sorte de lacque ou vernis si durable , qu'on ne peut ni le déta- cher) ni marne le ternir avec l'eau bouillante j le sau/e , que M. "Wildenow a nommé liumboldtiana ; les lau- riers et myrtes divers ; le metapalo ( lue-pieu ) y arbre parasite qui se nourrit de la substance de celui qui lui sert d'appui y qui le consume par degrés y prend sa place à la fin , et devient si gros qu'on en fait des canots de la première grandeur; \es palmistes direrS} dont lu cime aérienne contraste «I^iue manière surprenante avec le feuillage épais des ceiba y avec les forêts de lauriers et de melastomes qui l'entourent. Leurs fruits, sur-tout ceux du pirija , sont ovales y et comme les pêches y colo- rés moitié en jaune y moitié en ronge foncé. Le gouvernement de Lima produit le mâcha y spéci- fique admirable contre la stérilité. La racine de cette plante «^st un oignon semblable à ceux d'Europe ^ mais d'un goût merveilleux et d'une qualité singulièrement éi iiauffante. Les plantations âHoliviers, dans le corrégiment de Loxa , ressemblant à d'épaisses forêts , tant par la hau- teur et l'étendue des arbres , que par la grosseur et la force des feuilles. Avec des soins légers, les habi- tans récoltent d'excellentes olives qui se conservex'C iiiai'inées comme celles d'Europe. Ils en tirent aussi itJte huile meilleure que celle d'Espagne. Bï DB L^M^RIQtrB. 34 1 Il n^y J ptis moins de vingt«quatre espèces de poivre et cinq ou six de capsicum ) qui sont estimes parmi lès naturels du Pérou , ov tre plusieurs espèces de solanum , bous à manger, dont la' patata sucrée ^ la pomme (f amour ou tomate ^ la pomme de terre ^ sont les miuux connus et les plus estim^'S. Enfin , la zone torride de TAmérique ofïre trois formes d^une beauté remarquable : les palmiers , les bananiers , et lesfougères arborescentes ; des arbres ^ deux fois aussi élevés que les chênes d'Europe ^ s'y parent de fleurs aussi grandes ot aussi belles que les lis européens» Le Chili. —-La nature ^ eu entourant le Chili de montagnes stériles ^ de neiges éternelles , d'afireux pré- cipices, semble avoir voulu isoler du monde entier cette contrée pittoresque, fertile et salubre. Le Chili est séparé du Pérou par un désert de 80 lieues. La puissance des lucas y avait cependant pénétré avant les armes espagnoles ^ mais ni Tune ni Tautre n^out pu soumettre entièrement cette ter-'^ de la libeité. La Chili est borné au nord par le Pérou; à Veut et au sud^ par la Patagoniej à Pouest, par la mer du Sud. ' Ce pays , Buénos-Ajres , la partie méridionale du Brésil et le Pérou , tiennent du peu de largeur du cou- tinentqui va en se rétrécissant vers le sud, un climat semblable à celui d'une île , c'est*à>dire ^ des étés fiais et des hivers doux. Ces avantages db Thémisphère austral se font sentir jusqu^au 40* parallèle. Le terroir du Chili £>urnit les mêmes productions , à-peu «près les mêmes animaux et les mêmes oiseaux que le Pérou. Ses mirues d'or et d'argent ne sont pas moins renom- mées. Los principales mines d'or sont à l*est de 'Sant- iago f à Petorca j eïUs sont reléguées dans la régioiv 34a xxAMBir nv sot sb l'bvrofs ' «les neiges. La montagne 6.* l/psaijata offre des mine- rais si riches qu^ils donnent jn^qu^à 60 marcs, far quintal. Les côtes sont célèbres pour le po.isson , les perles , les nacres d^buitres^ 4» nouffs et autres bivalves. Les forêts nourrissent des arbres si ^normes, qu%m missionnaire a fait ^ avec le bois iVun seiil , t|iie églib» de plus de 60 pieds: qi^'il «n a tir^ li^s poptre^t y la charpente , les lattes , les portes y les fenêtres, les autels et deux confessionnapx. LUierbe dans la {plaine cache les bestiaux, et sur les arbres on voit des pommes de la grosseur de la tête d^un enfant y et des pèches qui pèsent 16 onces. Co^a/0i5o| capitale de ce pays, cpn tient 18,000 âmes } elle s^étend le long d^une petite vallée pleine \ qu^il ne paît pas, il Teroploie à doiinir dans la lange. La peau de ces ampliibies a un pouce d'épaisseur ^ après laquelle on trouve un pied de graisse avant de parvenir à leur chair. Les plus gros fournissent au moins 5oo pintes d'huiler Le élimat de la plus grande des îles de Fernandea est si favorable aux productions de la terre ^ que les arbres y suiit verts tonte Tannée. Les myrtes s'élèvent à J^o pieds de hauteur. Il croît sur leur écorce une mousse qui a l'odeur et le goût de l'ail. On récolte dans les deux île» de ce nom beaucoup de cresson , â'osei//tff de pourpier y de raves et de végétaux bons contre le scorbut. Les légumes d'Europe y viennent parfaitement. On y trouve des forêts de pruniers ^ êî! abricotiers , dq pêchers, des troupeaux de chèvres et de chiens sauvageS) que les vice-rois du Pérou y avaient fait mettre pour détruire les chèvres , afin d'ôter cette ressource aux Anglais qui visitent souvent ces deux îles. productions végétales du Chili, , Je remarquerai avec M, Maite-Brun , parmi \qb pho» ductions du Chili) V herbe de sel^AoMÛa b.-iutenr est d'^un pied \ ses feuilles sont cendrées Et ressemblent à celles du basilic. On lui a donné ce liuni ^ \.',\\i\' «piedansPété elle se couvre de ^laii's d'im btl lond qui rtasemble à des pevlet», hf madff ou ri)c;be d'huile } porte des semences ET DB L^ASftéllIQUB* 34>^ noirâtres et parfois blanchâtres^ dont oii relire une huile aussi agréable à manger que celle d^olive. Le panque aime les lieux aquatiques. Cette plante indique quHl y a qit«lque source cachée. Ses feuilles font d^un vert foncé, dures } denteléeis; elles ont plus'de 3 pieds de diamètre. La racine du panque est excellente pour pré» parer toutes sortes de peaux. Son infusion fait d^excel- lente encre noire. Le culli se divise eix deux espèces; une a les fleurs noires | Tautre jaiines. On en fait une pâte qui y infusée dans Teau , est bonne dans les fièvres ardentes. On &*en sert aussi pour faire le sorbet et pouc teindre en violet et en jaune. Le quinua vient ordinatrément à la hauteur d^un homme; ses feuilles ressemblent à celles de bette: ses fleurs sont purpurines; et sa semence > qui est blanchâtre et con- tenue dans un épi, se mange comme le riz. Le quinchamali pousse trois ou quatre tiges ram- pantes ornées de petites feuilles vertes placées deux à deux. A la cime de chacune de ces tiges paraît une fleur semblable à celle du safrau. La décoction de la plante et de la racine est efHcace pour le sang extra vase intérieurement par suite de quelque coup. Le guadalaguen a des feuilles blanches et lagineuses. Sa fleur est grande et blanche. Ou la fait bouillir toute entière avec un peu de sel dans un vaisseau de terrç neuf; prise en sirop le matin | elle guérit les apostèmes intérieurs , les indigestions , et même le sang cor- rompu. Uherhe dus fous a reçu ce nom ^ parce qu^elle est sujette à rendre furieux les chevaux qui en man- gent par hasard ; aussi a-t-on grand soin de l'arracher. Il en est de même de la tembladeritla ^ qui cause de violens tremblcmens à ces auimaux. Le cochajuju 3À6 ZXAMSir si; $0L de Xi^BU&OVB c«t ujie plante qui natt sur, les rochers de la mer« Sea feuilles paraissent, co^me autant de bandes àp cuir*. Quand on Us dess^clie sur le feu f elles font un bruil semblable k celui d^un coup de fusil. Qfi ^es nf9ipfj9 assaisonnées de diverses nianières. Tous Its ar.bustes du Chili; à IVxfieption 4u myrte et de If savge^ sont dilTérens do ceux d^Europe. ^Vr^re à encens produit un encens aussi bqii que celui d^P' rient y quf>tque Tarbu^te en soit diffôiient. XiO chilea distille de toutfs ses branches nne ^ésine ^aromatique blanche d^abord, et qui devient ep^uite .jaunâtre. La jarilla est toute résineuse^ balsamique et d^m p^rlum agréable. Les feuilles prises en forme de thé y sont bonnes pour les putréfactions internes ; iij^fu&ées dans deTesprit-devin, et exposées au soleil pendapt vingt jours, elles fournissent un baume excellent pour les blessures récentes. On leur attribue beaucoup d'autres vertus. Les racines du coîliguai , brûlées , répandent une odeur suave et très-pénétrante. La murtilla donne une baie plus grande que celle du myrte , dont la .figure et la couleur ressemblent à la grenade. Ce fruit est odorant. On en fait un vin délicat , qui se conserve et est stomachique. Le romarillo ressemble au romarin d'Europe. Dans les fonderies de cuivre, on préfère le ^bois de cet arbuste à tous les a,utreS| par l'activité de sa flamme. Le guaicaru porte des feuilles semblables à celles du myrte. Sa racine pilée et appliquée sur une plaie , quelle que soit sa grandeur , la guérit tellement en ving';>quatre heures , qu'à peine y reste t*il une marque. Il y a deux espèces de culen , le vert et le jaUnc. Leurs feuilles ; prises en petite quantité ^ ont toutes ks pro* KT nf, î.'^AUnikf.iQVfi» , 347 priétés du thé chinois , ^eiiiôme guût, \p ^i^rqe pfirfuui. Biles «ont stomaphiaue9^ et «^f^ppliqu^nt avec succèii sur les blessures. Tou^s Us parties du culen ont de semblables propriétés. Le palqui re^semblç au sureau: p^est le n;içineiir remède qi|e Pon çpnii^isse cpntrç les iièvres ardentes. Ijl y a dansle Chili tj-ois esp/èqes de roseau remplies d^une substance ligueuse , bien di0érente des roseau^c d'Europe. Ces rosefipz sont le cplen , le kila y la canne àùvaldiyia\ on lui a donqé ce nom y parce que c^est auprès de ce roseau quVxpira le chef espagnol de ce noni^ qui avait voulu entreprendre la couquôte du Chili. Le boqui est une espècç d^osier. Il monte^ descende;! remonte alternativement de la cime des arb.res , efc forme de cette mapière comme autant de métiers de tisserands. XI Siertà faire des paniers , a lier des palis- sades y et ^e çoiiserve mêine dans Peau pendant plusieurs années. ' > On y voit plusieurs espèces de lierre dilTérens de ceux d^Ëurppç. Lç Chili «bonde en joncs, parmi les- quels on distingue le tolora^ dont les Indiens couvrent leurs cabfines, tant parce qu^il dure long-temps > que parce que le feu Tattaque dilidcilement , et que le feu y fait moins de progrès que dans les autres espèces de paille. Uyteu donne une excellente teinture en noir. Le stramonoîde^ arborçifn en^ibanve l'air par son ddeur. A Pexception du mûrier y du cyprè$y du laurier et du saule , tous les arbres du Chili diffe» ?ni- de 'ceux d^Ëurope. Le killai a les feuilles qui apfMrochent de celles du châue. Son tronc est roux tï dur. Il ne fe fend 348 BZAMEir BT7 SOL DB L^EUBOPB •jtfn3«is. Sou ëcorcoi broyée et trempée clans Peau, sott de savon. Le spino tiro son uom de la quantité d^é- 'pines qui le garantissent. Son tronc est titnn , marbré , pesant et très-dur. Sou écorce ressenible à v*elle du tnûiier. Ses fleurs représentent nh bouton de soie jaune. •Elles exhalent une odeur aromatique dont les femmes se servent dans leurs vêtemens.' Aux fleurs succèdent des baies longues d^une palmè' / grosses comme le pouce y dont on fait une encre a'sscz bonne. Les per- roquets sont avides de la moelle' de ces baies. Le spino est le bois de chauffage de ce pays. Ou en fait d^excel* lent charbon. Le rob/e s^élcve h une hauteur siu'prenante. Son tronc ^e conserve intact dans Pcaù. On s'en sert pour la bAtisse. Le masque porte des fruits qui ressemblent aux baies du myrte. Ils ont une saveur agréable et rafraîchis- sante. Ils Servent à teindre en v'olet. Les leuilles de cet arbre } mâchées ^ sont un remède efficace contre les maux de gorge. Ualerzè est une espèce de cèdre rouge. Son tronc est si haut et si gros^ que les Indiens tirent d^in seul y 7 ou 800 planches longues de 18 pieds , et larges d^un pied et demi. Le maiteit est nn des plus beaux arbres que Von puisse voir. Il a ordinairement ^o pieds de haut. On l'emploie à des ouvrages curieux. Les vaches les aiment tant) qu'elles abandonnent les meilleurs pâturages pour en manger les feuilles. Le patugjia sVlève fort haut j et quatre hommes quelquefois peuvent â peine l'embrasser. Ses fleurs ont la couleur et l'odeur des lis^ mais elles sont de deux, tiers pins petires ^ et pendent en bas. Il y a Jeux es- pèces de temo , le blanc çt le jaune. Ils servent aux cari-ossiers. Leurs feuilles ont la couleur et la forme de celles du citronnier ^ et Todeur et le goût de la noix de muscade. ^ Le litre est d^lne hauteur médiocre. Son ombre est nuisible. Ceux qui passent on restent sous ses branclieS| sont couverts sur le-champ de pustules rouges et mor- dicantes qui se manifestent aux mains et au visage ( vidaure storia de Chili ). Tioèo/eu et \e parquilausen servent de purgatifs dans de certaines maladies. Pris en forte dose y ils deviennent poisou. L^Ile de Juan de Fernandez produit trois espèces de 4andal\ le blanc ^ le rouge et le citron. Cette dernière , qui est si recherchée en médecine^ y est beaucoup meilleure que celui qui vient d^Orient. On en trouva aussi au Chili. Le peguen f que les Espagnols ont appelé pin da Chili y représente une pyramide parfaite de 5o pieds de hauteur. Les fruits sont renfermés dans un globe ligneuxide la grosseur de la tête d^1n homme. Ils sont longs d^euviron a pouces ^ coniques ^ couverts d'une gousse semblable à celle de la châtaigne ^ dont ils rappellent le goût. Le palmier du Chili àonne des fruits ronds et pi us gros que la noix commune. Ils ont deux coques ; dans la der- nière, on trouve une amende ronde , blanche^ agréable au goût. Ces coques ^ lorsqu'elles sont fraflilies, contien- nent un suc laiteux etrafraîchissant. Ces prétendus cocos sont entièrement attachés à quatre grappes longues de 3 pieds ^ et qui pendent des quatre côtés du palmier. 35o BXAUBM SU SOL SB L^BUBOtB La iucuma ressemole i>eaucou[t au laurier. Ses fruits éoiit de la grosseur de la pAclie> bruns mdlés d*un peu de jaune. Leur pulpe est blanclie , semblable au beurre et agréable au goAt. Elle renferme dviix ou trots noi- •eltes dures y lisses y d\in rouge brun luisant. La Patagonie. — Tehuelia ou laPatagunie, eslbornëe, au nord y par le Paraguay; à l'est , par l'Atlantide ; à Touest et au sud y par le Cbili et la mer Pacifique. Le détroit de Magellan est situé par les 53' et £4* parallèle } cependant» dans les mois de décembre et de janvier^ où le soleil est lÔ heures sur Tliorizon | le thermomètre ne s^élève qu^à 4 degrés. En décembre 1788, c^est'à- dire en été, la plus grande chaleur uVliail pas au-delà de 9 degrés. Le cap Pilar, dont les rochers escarpés n^ont que À18 toises d'^éléVation, et qui forment au sud Peztrémité de la chaîne des Andes, a presque le même degré de latitude que Berlin. La Patagonie, qu^on appelle aussi Terres Magella- niques , du nom du célèbre navigateur qui les a décou- vertes I consiste principalement en vastes prairies et en solitudes , où Ton voit quelques saules qui bordent les rivières. Elle semble jouir d^un climat tempéré, quoique froid. Non loin de Fhihppoville,qui est située dans Pendroit le plus agréable du détroit de Magellan , coule une ri- vière dont les .sinuosités offrent Taspect le plus riant. Die chaque cûté on aperçoit un bosquet dWbres su- perbes qui penchent leurs têtes sur les deux bords , et forment un ombrage délicieux. Les citants variés d'une foule d*oiscau]£ et l6 pnrfurn des fleurs qui embellissent sus rlvc^ . semblent s^etre rénuis dans cettu cxtréuiilé BT DB X^AMl&llIQUB. S5i 3ii monda pour «nchiaiuter tous les sens des voya- geurs. Sur les cAtesdu pdrt Désiré^ non loin du Paraguay | on troute tfne îte toute peuplée de veaux marins. Terre* de Fou* -— La grande île de la. Terre de Feu , ou plutôt une multitude dMles connues sous cette déuo- mination ^ forment , avec la Patagônie , la portion prin- cipale du détroit de Magellan. La Terre d«Feu n^oifre de loin que dés montagnes étonnantes y toujours cou- vertes de ntiige ; d^iin de ces monts qui domine sur les autres ) sort un volcan qui jette sans cesse une épaisse fumée. Terre des Etais, — La Terre des Etats , cette lie dé- couverte par Jacques Lemaire ^ ne présente aux yeux qu^une suite dé rochers inaccessible») hérissés de pointef . aiguës ) environnés de précipices, et suspendus de ma- nière à inspirer de l'eftroi. Entre la Terre de Feu et celle des Etats se trouve le fameux détroit de Lèmaire. Dans ces régions ) on fait, ainsi qu^aux.Sles Malouines y un très-riche commerce de poisson | dUmile de baleine et de fourrures. Otahïty, — Je ne m^étendrai pas sur les lies à''Otahïtyt les descriptions élégantes que les voyageurs anglais et autres ont données de leur fertilité , de leur beauté , et de la pureté de Pair j doivent sufHre pour combattre lus assertions contraires. On compte parmi les avantages de la Tere-Magella- nique cette multitude de chevaux, de bœufs et d^autres bdstiaux qui se trouvent sur cotte côte, principalement vers le Paraguay; de daims sauvages, dont la chair et la laine sont excellentes ] de lièvres du poids de Bolivres, de cygnes d^m tiers plus forts que ceux d'Europe , 35a KXAMBv BIT SOI DB h'zvm.otn d^autniches , de canards et autres gibiers marine; d« ]icrlesy de burgaws; supérieurs à tous les coquillages de cette espèce j de veaux marins dont la côte est remplie , et'de baleines plus grosses et en plus grand nombre qua dans la mer du.Kord. Productions végétales de la Patagonie, Ce pays a été trop peu exploré pour pouvoir ejfi olïrîr rherbier. Tout ce qu^on en sait , c''est que , parmi les arbres y il y en « plusieurs dont le tronc a près de trois pieds de diamètre : leurs feuilles ressemblent à celles du laurier \ leur écorce a le goût du poivre ^ elle est d^une odeur pénétrante ^ on Pappelle de -winter, parce que le navigateur de ce nom est le premier qui Ta apportée en Europe. Elle sert d^antidote à ceux qui mangent de la chair de lion i^arin. Il croît entre les rochers des espèces de pois sauvageset diverses sortes d^herbes odoriférantes: les unes sont comme de V ivraie^ les autres comme de la sauge. Elles spnt bonnes pour le scorbut. Du céleri ^ de X oseille y du cresson et plusieurs espèces de baies ^ qui ont vraisemblablement leurs vertus , mais que Ton ne connaît pas non plus que \e& fleurs, les lianes , les mousses et certains lierres, croissent dans ces climats. Paraguay ou Royaume de la Plata. — Eu sortant de la Fatagonie , on entre dans le Paraguay par Tembon- chure du fleuve de la Plata , qui donne aussi son nom i\ toute cette contrée. ^ Le Paraguay est borné au nord par le pays des Amazones ; à Test , par le Brésil j à l'ouest , par le Pérou et le Chili ; au sud , par ce dernier pays et la Pala- gonie. Le service des courriers de terre | comme Tobs^rYe XT OB I.*AM]&RIQVB.' 353 M. Humboldt , est si bien organisé, que par eux seuls un hAbitant du Paraguay ou de la province de Broca- mores ) &ur les rives de TArnazone, peut correspondre assez régulièrement avec un habitant du Mexi({ue ou des câtes de la Nouvelle'Californie , sur une distance égale à celle de Paris à Siani, ou de Vienne an cap de Boune'Ëspérance. De même une lettre confiée à la poste dans une petite ville de TArrag^n , arrive au Chili ou dar.o les missions de TOrénoque, pourvu qu^on indique d'une manière précise le norn du corrigùnento ou district qui comprend le village indien auquel cette lettre doit parvenir. Cinqgouvernemens divisent tout le Paraguay. Ils ont pour capitales : La Pîata^ population, S6,ooo cimes; Santa-CruZf 1^,000^ Cordoue^ 17,000; Buenos- Ayres y 35,000 (c^est le grand refuge des passagers de l'Espagne^ qui trouvent dans cette ville des maisons de postes , des relais de chevauxet de voitures, pour se rendre au Pérou , en traversant par Cordova , et Tucuman k Potosi); V Assomption , population, iS,ooo âmes \ cette ville est éloignée de 33 lieues un tiers de là jolie ville de Neem- boucouf le Paz contient 20,000 âmes; Montevideo ^ ia,ooo (c^est le seul bon port sur la Parana, et oi^ s^ar- rêtent les bâlimens qui ne peuvent remonter à Buenos- Ayres) j ^o^o^a, population , 7000 âmes. Cette ville est rarement visitée par les voyageurs 5 elle est près d'une rivière qui va joindre celle de la Madeleine. La ville de la Plata a été bâtie sur les ruines d^un bourg indien xiovnihèChaquisaca. Elle s'appelle aujour- d'hui Ciudad de la Plata (Cité d'Argent) , à cause delà iniue de ce métal qui en est peu éloignée. Les environs de la Plata sont remplis de maisons de campagne chax«. Tou. I. 23 254 EXAM^K DU SOI. D8 X,*BV&OFX mantes ) situées le long de la rivière de Cachimayo , ^lî en est à a lieues. Le PUico-Mayo coule à 6 lieues delà , sur le chemin de Potosi. Ces deux lÎTières abondent en poissons excellens^ et Ciudad de la Flata ). brille par ses dûmes , tours ^ clochers , couvens et hûtels étégans. On évalue à 60^000 le nombre des Indiens no- mades ou agriculteurs qui habitent la plaine des envi» rons de Buenos-Ayres.^Dans ce nombre, les femmes, les vieillards et les enfans ne sont pas compris. Les Indiens i^nt un goût si décidé pour les cartes , qu^ils joiiçnt souvent assis sur leurs talons, tenant sou» leurs pieds la bride de leur cheval , de peur qu^il ne leur soit enlevé, et ayant leur poignard ou couteau fiché en terre auprès d'eux, pour percer à Tinstant celui qui oserait manquer de loyauté an jeu. Ces Tartares d^ Amérique sont cependant itospitaliers ^ ils aiment à voler des che- ?aux , mais ils ne commettent jamais de vol d^argent. Le pays des Chiquites est fort montagneux et cou- vert d'immenses forêts remplies de milliers d'Inditns. Le riz , le maïs, le coton, le sucre, le tabac, les patates, le manioc ; le miel et la. cire, sont les denrées les plu» communes de cette province. Depuis le mois de décem- bre jusqu'au mois d^avril, les campagnes sont inondées par le débordement des rivières. Il se forme nlurs Je grands lacs qui fourmillent de poissons. Le Chiqiiite compose nne certaine pâte amère qui les «n'i^re. Ils montent aussitôt à fleur d^eau , et les pécheurs \v.s pren- nent aisément. Quand les eaux se swut retirées , les na- turels ensemencent leurs teries, qui jouissent alors d^uiie admirable fertilité. L'air du Paraguay est commiiiioment humide et tempéré. Les terres située^ le loi.^g des va&tes riyièrtrs kt bis L^AStinii^tJMi SS$ ^Ui Ai^f osent ce pays ) ofïrent des pUine& itniiietiises soi- gnciisement cultivées ^ au bout desi^uelles la vue se repose sur d^agréables coteaux et d^épaisses fdréts. Les jûeuves du Paraguay , de la Plata ^ dont les bords sont couverts par une multitude d^biseaux d\in phinidge aussi gai que leur chant ^ regorgent ^ ainsi qt^e les lacs, d^me infinité de poissons 3 les campagnes abondent en toutes sortes de gibiers ^ et les bois contiennent des serpenS) des bêteiB f éi oces ^ des daims ) des cerfs ^ des autruches vt autres animaux» Le Paraguay produit en abondance du hlé , dit Hi ) du irtaifj du manioc^ des patates j du tabac , de la cire ^ du miel) du coton ^ dont les Indiens fabriquent des toiles et des étoffes 3 de Y indigo d^une bonne qualité ^ les cannes à sucre y viennent sans culture ; la vigne de mime : Xt'à fêches tX leo autres fruits y sont délicieux) le chanvre y végète avec force 5 la cochenille , K Jo/e^ la fàn/Z/e ^ divers simples^ \q ntiel tt h cire f plusieurs espèces de résines y du talc transparent , de la platine ^ de Vor^ de Varffent'j des bœufs et des chevaux Sauvage's forment une autre branche importante du commerce de ce pays» Ces animaux étaient autrefois si communs^ qu^on avait un cheval superbe pour deux aiguilles ^ et qu^aucua vaisseau ne sortait du port de Buenos- Ayres qu'il ne fût chargé de 5o,ooo peaux de bœufs. Pour envoyer cette quantité) il fallait en tuer environ 80^000^ parce alstrœmeria y des crinnmet des pancratinm. Là'/ierbe dii Paragnav est encore une dos grandes ri- chesses de celte coutrcc. Les Espagnols prétendent que c'est un prçservatil contre toutes sortes de maladies. Le Pérou en tire pour plus de a millions de francs, et le Chili pour près de 2 millions. On trouve aussi beaucoup d'iieibes et de bêtes veniiinouses qui ont tontes'f^urs contre-poisons; telles (\ne.V herbe à moineau j àoxit un oiseau da la grosseur à\xn inerte , et qui est très-friand de la chair de vij)ère, vient manger à chaque coup de langue q»,»'^! reçoit de la vipère. Ce jeu dure jusqu'à ce que le reptilf, qui n'a pas la même ressource, soit mort. Le moineau lu mange : le repas fini, il fuit encore usage de, son spéciiique. Le Paz , dans le gouvernement de la Plata, dont la juridiction n'a guère d'autre lieu que la ville même , est arrosé par une rivière qui entraîne , dans les grandes eaux, de prodigieux morceaux de rochers , et roule des monceaux d'or qu'on recueille après le débordement. XJn Indieu, en lySo, se lavant les pieds, en trouva uuj que le marquis du Castul-Fu«rra acheta 12,000 I «T DE L'AMéniQtTK. SSy piastres ) et qu^il envoya au roi d'Espagne comme une rareté digne de son cabinet. ^-rM^: A 14 lieues de la Paz, au'niilieu d'un grand nombre de montagnes, on eu distingue une fort haute qui ren- ferme d'immenses richesses. Un coup de tonnerre en ayant détaclié une roche, on y trouva tant d'or, que pendant quelque temps l'once ne valut que 8 ^liaslres dans tout le pays. Brésil, — Le Brésil est borné au nord et à Vesi par l'Atlantique 5 à Vouest^ par le pays des Amazones ; au sud, par le Paraguay. Il a 760 lieues de long. Salargpur depuis le cap «Sa/nZ-ilocA jusqu'à l'établissement portu- gais dé Saint-Paul de Omagua , est aussi éteudue, si elle ne l'est pas davantage. On donne le nom de capi- tanies aux quinze provinces qui divisent les établisseo mens portugais sur les câtes maritimes du Brésil. Ce pays était soumis à un vice-roi général avant que le roi de Portugal y eût transféré le siège de son gouver- nement. Des quinze capitanics , neuf relèvent de la couronne , et les six autres appartiennent à des sei- gneurs particuliers. Elles sont situées sur le bord de la n et les terres , arrosées des plus belles eaux, prodiguent tout au moindre travail de ses " habitans : fleurs , fruits , TÏn , sucre | café , diamans ) or , argent y tout concourt à augmenter le bonheur qn^ils éprouvent au sein d'une famille charmante. On compte dans^tte province 10,000 Indiens con- vertis au christianisme. La capitanie de Porto-Securo a conservé long-temps ce nom par rapport à la sûreté de son port. Cabrai l'a- vait nommée Sainte- Croix ^ parce qu'en anivant il y avait arboré l'étendard du christianisme. On lui donna par la suite le nom de Brésil, d'une sorte de bois qu'on y trouve en abondance , et dont on fait un grand usage , en teinture. Cette province est fertile , arrosée de belles rivières, coupée par une infinité de ruisseaux , couverte de di- verses espèces d'aibres , peuplée d'hommes et d'ani- maux. San-Salvador , capitale du Brésil, est bâtie dans la baie de Toiis-Ies-Saints. Le principal négoce de cette ville se fait en nègres de Guinéf>. C'est de'Sau-Salvador que les autres provinces tirent leurs esclaves. Cette capitanie est la pins riche et la plus peuplée du Brésil. L'or , l'argent et les denrées précieuses y abon- dent. Le terrain est fertile en maïs , en sucre , en tabac , en riz , en coton , en manioc , enfruits et légumes di- vers. Il y a des pâturages où l'on nourrit un si grand nombre de bestiaux , que la viande s'y vend au plus bas ptix. Les terres sont arrosées par uiie multitude de ruisseaux et de rivières , parmi lesquelles il s'en trouve d'assez considérables. Leurs bords sont peuplés d'ha- bitations où l'on jouit d'un air serein et tempéré , quoi- que dans le voisinage de l'équateur. ;!: 3/)0 BZAMBir X>V SOI. SB L^BVBOPB De la ca]>itatne de Poi'to>Secnro on entre dans celU à''Ilheoa ( des'lles ). On trouve dans cette proYince de* arbres qui retidont, à la moindre incision y un baume an(|iiel on attribue des vertus merveilleuses contre plu* sieurs sortes de maladies. Ce pays est très-fertile | et il serait un des meilleurs du Bré^ujl , si les Indiens ns s^upposaiont pas A ce qu\>n étendvla culture. Lors(|ue les premiers navigateurs portugais vinrent mouiller dans cette partie du Brésil y qui (orme laça- pitanie de Fernamèouc f ils furent si frappés de la beauté du port, qu^ils le nommèrent Oiindef ce qui signiiSe en portugais , oh ! qu'il est beau ! Telle fut Texclama- tion des premiers CQn<|uéraiiS lorsqu'ils débarquèrent sur celte côte. Eu effet , la ville d'Olinda ,. située sur une agréable colline ; celle de San-Aiitonio , qui en est séj>arée par un espace sablonneux d'environ une Iieue> «t dont les murs servent d'abri aux bâtimens d'Europe^ enfin la petite ville Recife , qui , bâtie sur un banc de fable très-bas^ semble sortir du sein des.flots j des bois de cocotiers aperçus dans le lointain y des arbres semés çà et là parmi des maisons d'une blancheur éclatante) une multitude de jangadas ou radeaux légers , dont la haute voile sillonne la mer dans toutes les directions y telle est la scène animée et riante qui s'offre d'abord à l'œil du voyageur qui arrive dans la province de Fer- jiambouc. On compte dans la capitanie è^Olinde ou de Ternanf^ houe plus de 3oo moulins à sucre dont les Portugais tirent tous les ans ao^ooo caisses de cette denrée. C'est dans celte même province qu'on recueille le meilleur bois à& teinture. Toutle pays est extrêmement agréabU pfir la verdure et la ferti^Uté de ses campagnes. Sucre^ ». café y cotofi y indigo y vanille , fruits tV Europe y fruits divers des tropiques ^fleurs suaves ^ bestiaux nombr.ux y femmes jolies y luuty osten abondance. Les antres provinces du BréMl sont Tamaraca ^ Séré- gipé y Paraïba y Rio-Grandc ^ Ciara , Para et Mara» gnan, Tamara ou Tamaraca , dont les Français ont été en possession, passe pour une des plus anciennes co- lonies européennes. Malgré sa fertilité étonnante , elle n^a pu soutenir la concurrence avec celle d^Olinde. Elle est tombée dans l'obscurité. Les liabitans s'oc- cupent du soin de la cocbenille. La capitanie de Sérégipé n'a rien dé remarquable. Elle produit de la vanille ^ de belles récoltes de maïs^AQ tabac , des fruits y des légumes y des melons parfaits y des citrouilles énormes et d'un goût agréable. La troisième capitanie doit encore son origine aux Français y et son nom au ûeuy^^araïba qui l'arrose. Il a la singularité d'être plus lar^a sa source qu'à son embouchure. Cette province produit du cacao y du riz y àes patates , Aes fruits exquis et de superbes bestiaux. On parle d'un arbre qui croît vis-à-vis de cette côte, dans l'île de Fernand Noronha, dont la qualité est si caustique y que ceux qui portent la main aux yeux y Après l'avoir touché y sont privés de la vue pendant quelques heures. Il s'y trouve un autre arbre dont les feuilles servent de contre-poison. La capitanie de lUo-Grande , au nord de Fernam- bouc y tire son nom de la rivière qui l'arrose ; elle s'é- tend principalement le long de la côte, et n'offre rien de remarquable , sinon un lac où l'on trouve beau- coup de perles. Les bois sont remplis de vignes. La capitanie de Ciara j plus au nord y est parsemé* 3(^1 BXAMBW DU 80L SB X.^Bt7KOPB An raXlieê et de plaines fertiles ^ et riche en prodiictiont d» toute espèce. I«a capilaniede Para comprciiaies terres qui bordent les rires du fleuve des Amazones. Para , sa capitale | est située sur le Tocantin. Cette province produit du cacao, de la vanille^ du sucre ^àvi coton , du café en assez grande quantité pour envoyer tous les ans à Lis- bonne une flotte chargée de ces précieuses déniées. Le cncao est la monnaie courante du pays ; il fait la prin- cipale richesse des habitans : ils recueillent aussi beau- coup de tabac | des melons délicieux. C'est y comme l'observe très-bien le Voyageur fran- çais y le pays de la fertilité, de la richesse^ des par- fums, des fleurs, des fruits, de la chasse^ des jolies femmes , des beaux hommes , et la patrie du bonheur. Maragnan est le nom d'une Sla qui forme un gou- vernement partici||llM|iabitépar lesTopinanibous. On y compte 3o villagéÉ mdiens de 2 à 3oo feux , et 8000 Portugais. Cette île fournit à ses habitans tout ce qu'ils peuvent désirer. Le terroir est si fertile, qu'on y fait par an plusieurs récoltes' de maïs^ àe pois , de patates. XiC bétail y est beau et bon, et l'air très-pur. Dans le ftuperbe district où est située la ville Lenpoldinia , la rivière Mucan , aptes en avoir baigné les murs de' ses eaux, et répandu la fertilité, va, par un cours de tSo lieues , se perdre dans l'Océan. Le Brésil réunit tous les avantages de la zone tem- pérée et de la ^une torride. Les fruits de tous les pays du monde, les grains et les plantes qui servent k la nourriture de l'homme y viennent en abondance. Ses rivières sont nombreuses , poissonneuses, et sil- lonnent de toutes parts le pays. Le Brésil fournit an- miclIoiTidiit 44'Ono (jiiintaiix cle 5«cre ,58)000 quintaux de tabac y tl^jooo praux f 84^000 quintaux de bois dé teinture ^ beaucoup de coton ^ de cacao , de vanille , à'é- piceries y à'' or y A^ argent f de diamans, àe fer , è^étain ^ àe plomb y de vif argent y à^ antimoine y de soufre, do cristal et d'alun, L^agriculture est absolument négligé* dans ce pays si riche, à cause du nombre infini de brat qu'exigent les raines dW et de diamans. II y a àtz manufactures de sucre ^ de rbn , de cochenille ^ d*é» tofFes y et de tabac qui e&t très-iecberclié. Les premières mines qu^on ait trouvées au Brésil sont celles de Jaroque ; elles n^offrent plus que des vcs« tiges de leur ancienne splendeur. CVst ^ Villa-Rica ^ chef'lieu de la province de Minas-Geraïs y que se con* ce^M aujourd'hui l'exploitation de ces richesses. On y vonla fameuse montagne d^or découverte par le coloii Saint' Paul en 1713. Productions végétales du Brésil, Les plantes succulentes que le Brésil produit ont I4 qualité qui est ordinaire à toutes les régions tropiques d'Amérique. De ce nombre on distingue le plantain^ le bananier , le cocotier y le cacaotier y la cassave , la pa- tate y la pomme de terre y iine infinité de melons et d* citrouilles. Il serait difficile de compter le nombre d'es« pèces de fruits j cependant les principales sont \a. pomme de pin y le mango y le tamarin y etc. Les plantes chaudes aromatiques que Ton trouva ici , qui sont vraiment indigènes y et dont se servent ordinairement les habitans dans leurs sauces, 'dans Uuts ragoûts ] ou <^ui forment la base de leurs diffi^ '■I IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 l.l 1.25 iÂlM 12.5 ■ 2.2 1 2.0 Va ^> «^ Photographie Sdenœs Corporation 33 WiST MA. o^ ■H' 364 EZAMSN nv SOI. ns x.^xuB.orB rentes boissons ^ sont le gingembre y\a. turmérique y'plu* sieur» sortes de poivre y le cafd américain , le capsicum ^ xtoninié improprement poivre de Qilinée ^ et le^ laurus canelle (canellier sauvage ). l^aimi les plantes médicinales on trouve en abon- dance la contrayerva ( spigelia anthelmentica ) ), 1* mé^ ' eJ^^catty \ejalap, Vamyris^ qui produit la gomme élémi y 9f^e gayac, Parmi les bois qui servent à la teinture ou à Tome» ment des cabinets , on distingue le bois de CampécAe , de JS^rbade^ 6!* acajou , à'ébène y le bois rose , le bois satiné ^ une multitude d^autres, et sur- tout le bois de Brésil, Cet arbre , qui est de la hauteur d'un des chênes d^urope , et ne jette pas moitas de branches ^ croît parmi les rochers , dans les terrains les plus incfiAtes. Il est raboteux j|> turtn et plein de nœuds comme rliné'* pine; les fenillesy qui ont quelque ressemblance avec celle du buis ^ sont vertes ^ lisses , dures , sèches , fra- giles ; ses fleurs ^ petites et unies ensemble comme celles du muguet^ mais pliis odorantes et d^un très-beau rouge. Son ëcorce est si épaisse y que , lorsque Parbre en est dépouillé y il diminue des trois quarts de sa gros- seur. Le plus estimé pour la teinture se reconnaît par la pesanteur de sou poids \ il est le plus recherché. On le coupe en morceaux , et par le moyen de Talun on en tire une espèce de carmin : on en fait aussi de la laque liquide pour la miniature. Lies plantes purement d^ornement sont presq ;Ven- tièrement inconnues ] mais Te myrte du Brésil ^ \9.fus- cJiia écarlate , et \' amaryllis formosissima y d^une beauté incomparable y forment un échantillon qui fait désirer de découvrir les trésors cachés de ce déliciçux pays. , fra- ' celles s-beàu ^arbre on en laque '8. Bt SB X.'AatiB.IQt7B» %6^ L*on n9 connaît pas dans TÂménque dn siid le Bré- atij Buenos'Ayses^ \sl pente orientale des Andes ^ «SWxita- Cruz de la Sierra y et toute la contrée comprise entre VOrénoque ^ Rio-Negro j^ le fleuve des Amazones ^tP^u- roz y et ) qui plus est y des aS^ooo espèces de plantes connues y on en cultive à peine 6 à yooo dan& les \àt~ dins de botanique d'Europe. ^ J^espère que cette esquisse superficielle des pn^Àoc- tions du sol de l'Aniérique septentrionale et de TAmé- rique méridionale est plus que suffisante pour établir d^une manière incontestable ^ que le nouvel hémi<« spbère Temporte en fertilité sur celui de rEurope, non- seulement par le résultat et la val eur de ses produits ^ mais encore par la variété de ses productions. - - Marais. — Je conviens quUl «xiste «u Amériquo des endroits marécageux , tels que ie £>tsmal Swamp ^ TafFreux marais qui s^étend sur la partie orientale de la Virginie et dans la Carolirie septentrionale , et qui occupe une surface de iSo^ooo acres y niais couverte d^arbres extraordinairemeht élevés , garnis à leurs pieds d^épaiisses broussailles j sur lesquelles ou traverse à pied secj le marécage VEhmsanaeOf marais de la Géorgie > qui offre, les particularités suivantes : Dans la saison pluvieuse il devient un véiitable lac^ de 3oo miUes de circonférence, ren- fermant plusieurs graades îles , sur une desquelles habitent des femmes d^uue beauté rare, que lesludtens nomment les filles du soleil , restes d^ une ancienne tribu exterminée par les Creeks. Enfin) au nord«ost de la baie de Chesapeak, le grand marais appelé Cedar Swampy marais des Cèdres, et quelques .autres dé peu d^étcndue dans les Etats du Sud j cependant j^obser-^ ti$ iJtAttBlt HV SOL ttS t^fettAOf M vtrai quUuz enrirons de ces terres humides il ne s^sl lamais manifesté aucune de ces maladies désolantes que les pays marécageux occasionnent trop souvent ■an Europe , et que malgré les efloi'tç que ce dernier cootinent a faits depuis dix-neuf siècles, pour assainit* JOn territoire j il est encore plus maltraité sur cet ar* ticle que TAmérique. ^Irlande y V Angleterre , V Ecosse , la Norvège, la Sttètiet la finlandef la Russie y lei'Po/ogne, la. Prusse y la. Poméranie , tou» les environs de laJBaltique jusqu^aux extrémités du Dannemarc , V Autriche ^ la Hongrie et une grande partie de la Turquie n^abondent-elles pas en marécages infects et fiévreux? La Westphalie , le Hanovre jusqu^à Pemboucliure de TËlbe , en sont-ils plus exempts ? La Hollande elle-même n'est-elle pas yok vaste marais cultivé ? La Frize n'est-elle pas cou' verte de marais depuis Schelling jusqu^à Bentheim ? X«t8 environs de FUssingues , è^ Anvers , une partie de la Flandre , de Pintérieur de la France , les côtes de co pays y le long de la mer , en Normandie , en Bretagne ^ 9fc jusqu^aux Pyrénées , n^offrent-elles pas des lieux aussi in&cts et aussi dangereux pour les maladies , que les marais salans de B rouage y que les vieilles •alines où l'eau de la mer ne vient plus , qui sont devenues des sources cnstantes d^epizooties ] que les marais de Chdteauneufy entre la ville de ce nom , celle de Déle et Saint -Malo; que le voisinage de la Ro' tkelle y de Rocheforty que la Bresse y où les hommes à cinquante ans sont aussi usés que ceux de quatre-vingts ans dans d'autres provinces ? L'Espagne y le Portugal et ri!:ilie ne sont-elles pas ^nemées de marais? Combien de temps cette demi ère n% fut-elle pas couverte de marais? Cenothrus, fils do Lycaon , étant yenu, au rapport de.Denys d'Halycar- nasse , pour riiabiter avec une colonie , et ayant trouvé le pays désert , inculte , ne fut-il pas obligé d« chercher une habitation sur les montagnes ? Les marais <|ui subsistaient encore du temps d^Annibal , au-dessus de Plaisance ,. dans la partie septentrionale de Pltalie , ne iirent-ils pas perdre un œil à ee^rand capitaine, pour avoir été obligé de s^y arrêter plusieurs jours ? M» Pavr croitoil que Tair de Rome soit bonifié par les; exhalaisons des marais Vontins , et par les vapearà sulfiireuses du royaume de Naples? Il n^ignore pas ré que sont devenu es ces familles allemandes que le pape Benoit XIY avait établies aux environs de Rome , et quel air on respire autour de Meuttoue , de ses e Avirons ^ dans une partie de \ Afrique , dans Tîle de Madagascar, I^a Chine et le Bengale sont les pays dii monde où il y a le plusd habitans ; cependant ils offrent quantitift de déserts et de marais. Le Mogoi et les i/es à Vém' bouchure du Gange présentent le même spectacle'. Cest des bords du Gange d^où sortent cbtttpie aniié» ces fièvres mortelles qui y en 1771 y coûtèrent au Bengale la vie à plus d^un million d^horomes. M. Paw pourra-t-il citer des terrains en Amérique' aussi perfides que les Imuilliêres de Beaujon et de Ma^ rlhaye, où les ouvriers disparaissent tous les ans, au moment quUls y pensent le moins j que les fondrière» de phisieurs parties de TEurope ? Terres ingrates. -— Je conviens encore avec lui qu*ii existe en Amérique de grands terrain» {>eu propres à la culture, d^autres presque dépourvus déterre vé- gétale) couverts de fiagmeus à^ lavas > cunuus sous .3A|S BXAMBir DU soi:. X>fi L^feUROVi le nom de malpàis au Mexi<{ue ^ au Pérou , partout où il y a des volcans ^ et même de. longues bandes'da sable qui coupent rAmérique jusque dans la Terre Magella- nique ^ comme celles de la Tartarie qui commencent en Afrique ) au Zara o\\ désert, et viennent se termi- ner au nord de VAsie. Cependant est-il vrai de dire qiiVi les plaines immenseS) ou steppes, de PAmérique méri- dionale, ne doivellt^tre regardées (|ue comme des phé- nomènes locaux , et qu'il nVxiste sur tout le continent américain aucun de ces déserts sablonneux qui éten- dent , comme en Asie et en Afiique, leur invincible stérilité sur des régions entières. On y remarque , au contraire, dans les régions les plus brûlantes, une surabondance d'eau couverte d'arbres, de genévriers ^ de cyprès , et dans les parties les plus sèches , de chênes blancs f àe phdnes rouges ^ ainsi que plusieurs espèces de pins y de cèdres. Ces arbres y sont d'une grosseur prodigieuse. Il y croît aussi des roseaux et une herbe épaisse et hautq qvii a la propriété d'engraisser prompt tement le bétail du voisinage , qu'on voit le soir rega- gner de lui-même sou étable. Les ours , les loups , les daims et autres animaux sauvages abondent dans cette forêt marécageuse. De plus,. M. Faw me permettra de lui faire observer que l'Europe , quant aux sables , est encore plus maltraitée que leNovivean'^Monde , ou pour le moins de pair avec lui , et qu'on ne rencontre nulle part en Amc^rique les ruines sabloneuses des plaines qui restent après l'épuisement total d'un sol fertile , ni les squelettes rocheux des montagnes anciennes. Quel- ques lignes suffiront pour prouver la vérité de mon . assertion. ^ . Pans toutes les zones ^ comme l'observe M. Humr boldt « la nature offre de ces plaines immenses ^ dans chaque zone elles ont un caractère particuiier et une physionofnie déterminée par leur élévation au-dessus du niveau de la mer) et par la dinérence du sol et du climat. : -i. Dans le nord de rËurope,. on peut considérer comme des steppes ces bruyères qui sont couvertes d'une seula espèce de plantes dont la; végétation étouffa celle des autres, /et qui s'étenduut depuis le Jutland jusqu^à Fembducliure de TEscaut. Mais ces steppes > peu éten* dues et parsemées de collines, ne peuvent se comparer aux lianos et aux pampas de FAmérique méridiopale y qui sont couvertes de graminées et d.'herbes hautes; où les .longues colonnes xanelées- des. cactus^ ornent les rochers et les plaines dénuées dWu ; oi!i les animaux y tourmentés parla soif, trouvent encore pour èe de- puis les monts de Mérida , où des sources sulfureuses et bouillantes sortent de dessous des neiges étemelles, jusqu'au grand delta que TOrémoque forme à son em- bouchure. Elle se prolonge au 8ud>ouest> comme un bras de mer « au-delà des rives du Meta et du Vichada , jusqu'aux sources uon visitées du Guaviare , ou même jusqu'au Paramo de la Summa-PaZy dans un espace de plus de ao,ooo lieues carrées , borné au nord par des bosquets de palmiers , et au sud par des neiges conti- nuelles. làCS touyovs ) oiseaux de la famille des casoars , TOJT. I. 24 870 BtAM «« Dv SOI. »■ L^auKora •ont inctigèn«8 des pAmpat , ainti que des hordfff Û% ekktti dvfén«t ■«uvages , qui TiTsnt en sociéU dans det a'ntret touterraint , et qui touTent attaquent ayec ach«rnement Thomme ^^pour la défense duquel com- battaient jadis les auteurs de leur race* i'Sfl Tain citera*t'On la terre du royaume réuni de la GraHd9»Bntagn9 comme un terrain propice à la cul« lure? Tout le monde sait que cette terre en général n^est aiiU« chose que du sable que les cultivateurs •ont obligés d'engraisser I de fumer et de labourer régulièrement deux ou troie ibis tous les ans^ pour lui £iire produire ' seulement la moitié des grains néces- •aires à la subsistance de ses habitans 9 et qu^à Tcxcep* tion de quelques vallées et plaines y VEcoste n'est qu^uu monceau de rochers. Le sol de la Laponie et de la Norwige est encore plus maltraité que celui de VEco$*0f le sol de la Suide y de la Rmatie, de la Pologne ^ de la Prusse ^ de la Poméra» miSf dm la fVestphaUs , de la «Soira^e ^ et une grands partie des pays au nordd» Rhim jusqu'à Xsi mer N*Qire ^ n'oârent>ils pas quantité de landes ^ de terrains peu propres & la culture y et aussi sablonneux que le désert de Waldau en Poméranioi que les environs de Rome? L'Espagne et lis Portugal ont- ils été plus favorisés? On n'ignore pas que, lorsqu'on traverse une partie de la YMUfCastille , le royaume de Léon et la Galicie , pour se rendre à la Corogne , les hautes cimes granitiques de la Guadarama n'offrent aucune végéta- tion. Si les vallées profondes de la Galicie rappellent les sites les plus pittoresques de la Suisse et du Tyrol, tt si des cistes chargés de fleurs et de bruyères arbores* &B j/AuàWLXmême n'est'-eUf pas coupée par des terrains stériles | Ceux qui ont traversé les sables d'£<> tampes en été 9 en plein midi^ savent à quel point la chaleur y est réverbérée. ËUé y est si ardente dans cer- tains joqrs de l'été » qu'on trouve souvent suffoi^ués les paveurs qui travaillent au grand chemin de cca<> ville ^ entre deux bancs de sable. Une grande partie du sol du Berry y sur-tout celui de la Sologne, n'est que du sable qui produit avec peine, dans l'été y la pâture suffi- sante aux bestiaux. La Champagne pouillense» une partie de la habite Auvergne , de l'intérieur de la France y les landes à^Eioliers en Saintonge, celles de Bayonncy delà Bretagne y les sables fins qui) depuis 1666, ont cléjà couvert de ao pieds de hauteur six lieues de pays aux environs de Saint-Pol-de-Léon en Basse-Bretagne, «t qui , d'année en année , avancent en gaguanfc du a4* / 3^à ZXAMAir nv SOL SB L*#l^moi>B teiTflin ) ne c6ncourent*iis pas h prouter que Ncfat âé l'Europe ne saurait désormais être de longue étirée , et que les vents finiront par ensevelir sous des nrbncéâuz de sable ses superbes cités ^ comme ils Toiit' fait jadis' de celles de V Egypte ntX de l'armée formidable deCambyse?' Cette zone de sable commence au «delà dû nhont Atlas ^ et ceint la terrtf" en baudrier ^ s'étèndant depuis la pointe la plus occidentale de \* Afrique jnSqii^ l*ex- trémité la plus orientale de VAsie^ dans uikè distance^ réduite de pins de 3ooo lieues. Quelques bifkncbès s'en détachent et s'avancent directemient vers le nord de V Afrique j de V Europe et de VAsie. Tous les voiyagéurs qui ont été à Pékin conviennent qu'il n'est pas pos- sible de sortir une partie de l'année dans le^ ruéis de cette ville > sans avoir le visage couvert du skblë dont l'air est rempli. ■ Les steppes de l'Amérique méridionale ^ ou i/anos ^ ont , de l'est à l'ouest-^ trois fois moins d'étendue que les déserts de l'Afrique t les premières sont rafraîchies par les vents alises , par d^s masses énormes d'eau qui produisent cette humide fraîcheur, qu'on cherchernit en vain dans les déserts de l'Afrique et du Moultan de ^< l'Inde intérieure. j.i.ï|.*u4- Rapport. — M. de Paw a trop d'esprit pour pré- tendre mettre en parallèle la valeur du rapport des terres d'Europe avec le produit de celles de l'Amé- rique, n doit savoir qu'il arrive souvent que les terres d'un canton eu Europe se trouvent en jachère tb^utes tt-la-fois 5 que le sol ne rapporte que de deux ans l'un , ou tout au plus deux sur trois ; qu'il ne donne commu- nément que 2 OUI 2 et demi pour cent; que danS les ter- rains les plus fiivorisés ce rapport s'élève à 3 pour cent, ce qu^on regarde comme un avantage tris-précieux; que dans les années où les terres sont dans leur plus grand rapport , on est presque sûr que Tannée suivante elles rapporteront d'autant moins y quelles seront alors en repos pour la plupart; tandis qu'en Amérique ) où Ton ne. fume point le terrain ^ où on ne le laisse pas reposer comme en Europe ^ le sol rend communément 5 pour cent ^ et dans les terrains les plus privilégiés , le rapport est d'un et demi de plus. L'on fait plusieurs récoltes par an dans une grande partie de l'Amérique du sud et dans quelques provinces de l'Amérique du nord. Dans les Etats-Uni^ , la terre produira encore long-temps de quinze à vingt fois la semence ; et dans les possessions espagnoles de l'Amérique , tant du nord que du sud y aussi bien que dans le Brésil^ le produit moyen excède de cinq à six fois celui de l'Europe. De plus , les propriétés rurales aux Etats-Unis ne coûtent pas en capital ce qu'il faut dépenser en Europorpour faire face aux intérêts d'une acquisition de la même nature. Les vendeurs , comme l'observe M. Bonnet ( Tableau des Etats-Unis^ y y accordent toujours les facilités convenables aux acheteurs ; et Ton y cultivé une terre vierge qui ) k la première récolte y rembourse l'agriculteur des frais d'achat et des dépenses de pre- mière culture. . ' / M. Humboldt f dans son Voyage aux régions équi' noxiales du nouveau continent ^ dit : ce Sous la zone tor- ride on trouve des sites où la nature est plus majes< tueuse j plus riche dans le développement des formes organiques ; mais nul autre pays n'offre , comme les rives de l'Orénoque , les Cordillières du Pérou et les belles valides du Mexique ^ de tableau pins vîiiné , plus 374 BXAMBW Vtf BOL SB L^BVBOVB • ttrajant) plus harraonituz par U distribution Jm masses de verdore et de .rochers. Les pteris , les hlechnum et les asplenium n^ont nulle partie port des fougères en arbre ^ qui ^ A 5 ou 600 toises de hauteur ^ font Tome- ment principal des forêts de l'Amérique équinoziàle. Malgré tout le respect que j'ai pour MM. Pison , Margrave , 0*iedo ) et M. Pàw^ je ne puis m'empécher de dire que je n*ai jamais tu qu'en ptrfmnt la terre en Amérique de 6 â fj pouces , on la trouvât froide , mime dans la zone torride , ni que les graines tendres qu^on y sème d'un doigt trop avant ^ se glanassent et ne germassent point. Cette assertion ne coïncide pas avec l'opinion de M. de Bufîfon et celle des physiciens ) qui conviennent tons que le soleil échauffe la terre à une profondeur plus considérable. Je n'ai pas vu non plus que la plu- part des arbres indigènes de P Amérique ) au lieu ePen- foncer leurs racines perpendiculairement ^ les fissent tru" cer y comme par instinct ^ sur la superficie horizontale ^ pour éviter le froid de t intérieur du sol* J'avoue que je ne me serais jamais attendu k voir sur la surface du sol de l'Amérique , comme autant de cierges pascals y Us cyprès àp la Louisiane ^ dont les Louisianais font des pirogues d'une seule pièce qui peuvent contenir jusqu'à 60 personnes} Vahahuete^ ou cyprès du village iH Atlixco , dans l'intendance de la Fiiebla y au Mexique > qui a 73 pieds de circonférence , mesuré intérieurement y car son tronc est creux et d'un diamètre de i5 pieds; les troncs énormes de cupressus disticfta ( sabino) du village de Santa- Maria del Tule ^ dans l'intendance è^Oaxaca , au Mexique , qui ont jus» qu'à 110 pieds de circonférence ^ et qui sont par consé* Ml 9U L'AMiBIQOI. 37! i|aeat plni gros que la dragomùr dM Canariat) at la bomhad du Sénégal} \9 yucca ^ qui orna la valida da Mazico y dont la tronc sa divisa an un grand nombra da branchai qui «^élevant an forma da candalabra | tar* •ninéaa par daa bouquats da feuillaa, at qui a da 5o à €0 piads da hautaur^ 4^ piadt da circonféranca près dat racinat | at 33 piads 8 pouces da grossaur moyanna à lo piads au-dassus du sol \ las piatane* Je Marieita | sur las bords da l'Ohio, qui, à ao pieds au* dessus du sol y consanrant ancora un diamètre do i5 pieds 7/to da. pied ) la tulipier at la eupressuê disticha ( la cyprès blanc ) 9 qui acquièrent de 9 à iS pieds de diamètre ) le guamm ) dont la hauteur ordinaire est de 60 pieds, at la diamètre le sixième de sa hauteur ; cet arbre est chargé de fleurs remarquables par Paxtréme longueur et Téclafe 4oyè et argenté de leurs nombreuses étamines , au nombre de 60 è 70 | attachées à une corolle Terdûtre , terminée par une anthère jaune } les acajoux , les^a voc^^ les érabieeyUê chêne» , les cèdree^ les sapins moaiitutwx de TAmérique du nord , qui servent à la construction des édifices publics ^ dont on ne peut apercevoir le sommet quW renversant considérablement la tête et le corps en arrière y et dont les troncs ont quelquefois jusqu'à \S pieds et plus de diamètre; ceux des envi- rons ê^ Honduras y que douae hommes y en se tenant par la main y peuvent à peine embrasser j le roseau dé la province de Verapax^ qui a plus de 120 pieds de haut f et dont la grosseur est assea conHi^érable pour remployer dans la charpente des maisons. M. Paw au- rait bien dû nous expliquer comment ces arbres, qui ne se tiennent que sur la superficie du sol , peuvent désister , je ne dirai pas à la furie des ouragans des txo» 1 3j6 BXAUBir su 80L SB L^SUBOrB piqne» f aux toarinentc& du nord^ qui enlèverit dès toits «ntiera de maiisons; mais seulement au poids de lenr masse balance par les Tents, et aii Tolume im- mense d^eaiu qui tombe dans la saison dciirplnies, et qui entraîii^ tout dans son cours. A Ce compIC'là ^ il ne "devrait pas exister de forêts en Amérique. CepeiMant les gens instruits , et même les simples toyageurs > savent que c^est lopays où elles sont les plus vastes et les plus beHes. ' - Quant au refroidis6ém«nt qn^on attribue à la tçfrrs'y fobservéraiy avec un écrivain estimé , qu'il n^y a pas Wne seule pla.rïtede perdue dé celles qui étaient connues dn temps de Ctrcce , la plus ancienne ùes botanistes dont Homère nous a en q»ieiqtfe sorte conservé Pher- bier. Les plantes chautées par Orphée existent encore avec leurs vertus ; il n^y en a pas une seule qui ait perdu quefque chose de son attitude. La jalouse Clitie se tourne toujours vers le soleil } le beau*fils de Lériôpe^ Narcisse, s^admire encore sur le bord des fontaines j le laurier /en mémoire de la viertueuse Daphné, sert toujours de récompense à la vertu ; et le peuplierflexible rappelle, le long des rivages , la douleur et les belles formes des soeurs de Phaéton. Si le refroidissement de la terre est sensible dans la vie d^ln homme , il doit l'être davantage dans la vie humaine : or , toutes les température» décrites par les historiens les plus reculés , comme celles de V Allemagne par Tacite , dos Gaules par César y de la Grèce par Plu- tarque , de la Thraee par Xénophon y du mont Liban par PArabe Job , de la petite île ^Ithaque par Homère , sont précisément les mêmes aujourdMuii que de leiir temps. Si djt.'pi>is trois mille ans jet davantage le froid eût étéchaquf.annëe en croissant dans tous ces climats f il devrait y être aiijobrd^hui aussi long çt aussi rude que dans le Groenland. Quant aux observations de M. Fison y si elles ne sont pas plus exactes que les gravures quUl a données des animaux , M. Paw aurait mieux fait de ne pas les citer. La figuro du /op/r quM a placé dans sa compilation y ne ressemble en rien A celle que M. de Buffon a fait graver diaprés le dessin fait en Amérique par M. de la Condamine. C'est bien pis encore pour celle die l'hypor pota«^e ^ on n'en a aucune qui soit juste. Au res^ I . comme dit M. Paw ) si l'on veut , par malice j et enfin dix qui disent la » vérité , et qui sont des bottimes : mais malheureuse- » ment ce n'est point encore tout de dire la vérité, il )> faut rapporter des laits intéress détails qui n'en sont pas moins vpuérils pour n'être » pas faux y et qui deviennent insupportables lorsque » l'ennui y est joint. » Que doit - on penser des détails puérils et faux ? La remarque de cet auteur, quoique sévèr w^ne manque pas de justesse dans bien des points : les voyageurs ont tons un but différent y et leurs rapports se ressentent souvent de l'accueil plus ou moins flatteur qu'ils ont reçu. Le savant ne va que pour faire des observations astronomiques \ le naturaliste y pour herboriser ; le curieux, pour satisfaire une fantaisie, et le spécu- lateur, sa cupidité, sans s'occuper du soin d'étudier . il I^S rmoDvcTiovs «^visiBi.'afr SB Vsvftors la natim dn pays ^ et tur- lotit les nMànn et lea iiMget des peuplée qu^iU Tuitent; et quand ile^n au* raient Penvie y le temps , leurs occupations et le but de leurs voyages en général s'y opposent. Les missionnaires iustù^uits , qui ont pour eux une longue r^idence et une expérience marie au milieu des peuples qu'ils ont conreiiis ou prêches | sont , sans contredit y plus à mdnie de parler du pays qu'ils habitent , que ceux qui ne Pont TU qu'en passant. C'est leur relation qu'on doit •uivre dé préférence y sans adopter pour cela les exagé- rations que leur inspire un aéle fanatique y ni celles qui ne paraissent prorenir que d'une imaginn^on pré- venue et niensougère. ' CHAPITRE IL Sur les productions nuisibles de l'Europe et dé V Amérique, UEurope , la plus petite des quatre parties du Monde y est une contrée nouvelle par comparaison, avec l'Asie «t l'Afrique y puisque la première de ces deux parties du Monde et la partie septentrionale de l'autre étaient policées et florissantes y lorsque l'Europe était encore dans la barbarie. Les Ethiopiens | les £gyp< tiens , les Chaldéens | les Phéniciens y les Indiens y et peut-être plus anciennement les habitans de la haute Tartarie y avaient depuis long - temps une langue réglée y l'usage de l'écriture et les chiffres y l'a- griculture^ l'astronomie I la navigation et de grandes cités ; tout cela suppose une longue suite de siècles éclairés : aussi l'antiquité de ces peuples se perd-elle BT SB X.*AMiKIQVB. .^T^ dans U nuit des temps y tandis que les commenoemens de l'Europe cÎTilisée sont connus par des monumens. iWant que les Grecs y qui avaient eux*nénies tiré leurs connaissances et leurs arts de TEgypte et de rinde I eussent peuplé et pplicé la Sicile^ V limite ) et ibndé à Marseille une colonie qui apprit aux Celtes de la Gsule à cultiver la terre ^ à tailler la vigne , à planter TolÎTier ; avanty dis-js) qu'ils eussent civilisé le$ Romains , qui cifilisèrent eux>ménies V Espagne , les Gaules >j VAngle^rre et une partie de V Allemagne , TEuropey comme l'Amérique , était hérissée de mon* tagues plus ou moins à pic ; et à l'exception de l'Italie^ elle n'était qu'une forêt immense ^ il y a dix huit cents ans y remplie de lacs y de marécages y inondée de lé-' aards y de couleuvres , de serpens , de vipères > d'aspics | de reptiles sans nombre y de scolopendres ^ de taren- tules , et d'insectes plus monstrueux qu'actuellement par leur grandeur j et plus redoutables encore par l'ac- tivité de leur poison y n'en jugeât-on que par celui de V aspic y de la vipère ^ de VagneuilfàoiiX on dit : Si agneoil Avait ail Gomme ser|>ent < À dent , Peu de goda Seraient coateni. Je rappellerai à M. Paw ce que Théophile y retiré aa midi de la France , dit au roi Louis XIII : On m^a mis Uin de votre empire, Dans uA désert où les serpcu Boivent les plears que je répanda. Et sottiflent Tair que je respire* Les lézards du Roussillon ont asicorey en général y I i 1 3^ rRODUCTIOlVS NUISIBLES SB l'iUKOVIS 4 pieds de la tête à la queue , tandis que ceux de TAmérique n^ont pas la moitié de cette gratideur. Léiir ' forme étroite et élancée s^étend dans Us pays méri- clionaux de l'Europe. Insectes. — Les chenilles , les papillons , les mille- pieds y les scarabées ) les araignées, les grenouilles et ]es crapauds y qu'où trouve encore en ' Europe eh grande quantité , et pour la plupart d'une taille con- sidérable dans leur espèce, prouvent qu'avant le défri- chement dé cette contrée ils devaient être d'une taille gigantesque , et multiplier au-delà de l'imagination. La Laponie , jusqu'à ce jour , fournit de certains insectes dontla taille surpasse de bëaucoiip celle de leurs ana- logues qui vivent dans des pays cultivés. Si la plaine aride de Cumana , dans l'Amérique mé- ridionale , après avoir été humectée et réchauflée par les rayons du soleil , répand cette odeur de musc qui , sous la zone torride, est commune aux jaguars , aux petites espèces de chats-tigres, aux cabiais ^ a.vx vau- tours galinazo, aux crocodilles^ aux vipères et aux serpens à sonnettes j si partout où l'on remue le sol, on est frappé de la masse de substances organiques qui tour-à-tour se développent, se transforment , se décomposent, ou servent quelquefois d'alimens, puis- qu'on voit des enfans de la tribu des Chaymas retirée de la terre et manger des mille-pieds ou scolopendres de 18 pouces de longueur sur 7 lignes de large y le miili de l'Allemagne, et d'autres parties de l'Europe, ne sont- elles pas remplies de chrisalidesy de hannetons , qui ravageraient les récoltes en totalité , si des abas d'eau considérables ne venaient à propos les détruire? Si fiprès line focte pluie ou trouve , dans certains qu'à tre ment d< ses asse AUX cal J'ai dans 1( greuou autre i était p BT BB I.*AaciR*QUB. ^ 3Sl,^ endroits do V^hUvic^ej la t«ri'e couverte de petits cra- pauds un peu moins ^ros que 1q hanneton ordinaire f le reste d,u.glok«e^t-il plus exempt de pareils phéno- mènes? N'ontf ils pas été. signalés ^ des époques très- reculées ? N^est-il pas tombé des chenilles de différentes gi'osseurfi dana la haute Hongrie , en 1672; en Suède ^ en 1749 ) près de la furet de Thuringe en 1792; entie Leobschutz et Troppau , le 14 février i8o5 ] près de I«égauy en 1811^ dans la. vallée de rOrbe^ en Suisse^ en 1816? -^ . ) i>i ilâs Açores, en i8o5 ^ ont été inondées par un nuage de sauterelles, de couleurs et de grosseurs différentes y rAsie n^a-t-elle pas régulièrement ses pluies do sau- tei^^Jles , rUkraine ses pluies de sauterelles et de t:ra- paudf ? . • : Eersonne nMgnore que depuis /fe>in£r/>/n^ le Clerc ^ le chevalier de Toneiy jusqu^à M. JDumont ^ tous ceux qui ont écrit siir la Louisiane se sont contredits les uns les autres, tantôt sur un article , tantôt sur un autre. M* Dumont y dans ses Mémoires sur la Louisiane^ où la nature , ainsi qu'à la Terre-Ferme , paraît plus active , plus féconde , plus prodigne de la vie, au lieu de dire qu'il y crott des grenouilles qui pèsent jus- (ju'à trente*sçpt livres, et dont le cri imite le beugle- ment des veaux , aurait dû , pour prouver la vérité de ses assertions , envoyer quelques-unes de ces grenouilles aux cabinets d'histoire naturelle de l'Europe.! '.mi J'ai vu aux environs do Philadelphie;, «et à Asilum dans le comté de Lucerne , dans la Fenisylvanie , :de3 grenouilles, des crapauds croasser. J'ai entendu un autre animal, qu'on appelait le crapaud yolant, qui était perché sur un arbre ^ et dont le cri approchait du 88* yHODvcrtoirs hvisibi.ss Iib L*xva,opÉ iMuglement d^un veau ; mais aucun do ces animaux liVyail la Sy* partie des grenouilles de M. Dumont. La grenouille Terte en Europe se perche également sur les arbres y et croasse de manière à être entendue o une très-grande distance. Je dirai plus f TAm^rique n^a jamais produit dé taupes aussi grosses que celle de Léon ou de Benevente y en Espagne , dont le cœur seul a a pieds de long sur' MU pied et demi de large ; de lézarels «t crapauds aussi monstrueux que le crapaud et I» lézard qui étaient suspendus dans la nef de Féglise de Saint- Orner , et qu^à la sollicitation de quelques femmes enceintes » on a ôtés Yers le commencement de la révolution fran- çaise. Les. déprédations que ces deux animaux corh- mettaient dans le couvent des religieux de cette fille, avaient inspiré une si grande frayeur à ces moines et au peuple , qu^on croyait le monastère ensorcelé. L^ Amérique n'a jamais offert non plus^ comme en Angleterre dans le marché d^Oxfurd , en 1810, et dans celui de Thame le ai septembre i8i3 , des œufs «le cannes engendrés par des crapauds. Comme plusieurs personnes avaient été empoisofiqées en mangeant de ees œufii , on alla visiter Pendroit d^où l'on présumait que ces auh venaient , et au grand étonnement des médecins et des curieux , an vit un crapaud qui cou- itrait une canne. Les œufs qui en provinrent con- tenaient le fétus d*un crapaud qui était dans la liqueur blanche. Le jaune était terne y entouré d^1ne gelée blanche semblable au givre qui s^attache aux branches des arbres I et U blanc était mélangé d'une matière visqueuse resscjmblant à celle des poumons. Cinquante officiers français détenus à Thamt ont vu y aiuki que BV BS s.^xuàjLiventi*e et noir sur le dos. Il y en a do lo pieds de long. Quand il attrape quelqu^un dans Peau y il le serre jusqu^à lui faire perdre respiration et le fait noyer. Ce serpent habite la Louisiane. ^ ^ Le siffieùr n^a pas a pieds de long; il a la gneule extrêmement grande \ et lursqu^il est en colère , il pousse des sii'flemens horribles. Les Louisianais rap- pellent ho hoùy y qui veut dire «ifflerur. Les médecins indiens le tuent avec une 'poudre qu'ils lui sou fHent sur la tâte avec un chalumeau; Cette poudre a tant de Tertù y que le serpent meurt sur-le-cbamp ; appliquée , avec une autre jpoudre , sur la morsure, elle empêche le venin de ^ire son eflet', et le malade , après avoir bu de cette poudre délayée dans de Teau , ne se restent d'aucune incommodité. t On dit à Panama , sans aucune preuve à Tappui y que les campagnes voisines produisent un serpenta deux têtes. • < On ne trouve qu\\ Surinam un serpent d'eau nommé boa f il a de ao à aS pieds de long ; sa tête est plate et ][>etite en comparaison du corps ; sa gueule énorme est armée de deux rangs de dei^ts. Sa queue est remar- quable par deux griffes au moyen desquelles il saisit sa proie lorsqu'elle passe, la brise , la triture et l'avale ; «lors il est hors d'état de se remuer. Les nègres pro- fitent de ce moment pour le tuer ; l'un d'eux monto sur un arbre avec un couteau à la bouche et une corde attachée à son corps ; quand ses camarades ont lié lo ,•(■ novfc i't>« sep' 9 et noir ^iianil il qu^à lui serpent ï gneiile :>lère , il ais Tap- nédecins soufflent L tant de pliquée , empêche rès avoir B resfteut r:2. / S'." ■1..-N- iV -M' J^ Pappui , erpent à I I nommé plate et énorme t remar- il saisit Tavale ; res pro- X monte ne corde »nt lié le -^' ,-^'. Vj,:;>;' Vt-.;;j^- «,ïfô- /Mfr> . 384 VHODUCTtOlfS KUISIBLBS t> E L^BUnOVK tfutttcnai»> Mur L« 'tri ;!MV •/u»-h: >.«»•> »f( ht T. :lr-4»-- ?"r v-spjcvtltt*» on»bmn. V' ^"■ ijsse {les iiîtiejï'.tttttt !î .iTÏWf. '^ ' t f . , i uaf. jli; pttM iiiJ 4iU lilî iUi i u ■ i V '■'■«!. '■ii'*iiu' ; ,■.,■■ Il • ■ I\ meux IT 1)B L^AUillIQUS. 385 reptile aufi le frotte légèrement avec une brosse ) il se couche sur le dos comme les chats lorsqu'ils veulent jouer. Le bod de Surinam est loin d'approotier dtt boa de Guinée , et sur-tout du tennif qni a quelquefois jusqu'à 60 pied« de long, et couvre une circonférence de 6 pieds de diamètre lorsqu'il est tourné sur lui- même en spirale. M. Denyan, directeur deluida^ sur la côte d'Afrique y étant sur le point d'en tuer un , six Marabouts vinrent le supplier d'épargner leur fétiche. M. Denyan ayant acquiescé k leurs sollicitations , ils emportèrent leur dieu avec d'eux fourches croisées. Deux d'entre eux lui tenaient le col ^ deux antres le milieu du corps , eï^vux autres la queue. Tout en marchant y les Nègres récitaient des prières et adres- saient au serpent des choses flatteuses , en le priant d'excuser l'espèce de violence qu'ils étaient obligés de lui faire. Quand ils furent rendus à environ une lieue du fort y ils s'approchèrent d'une savane couverte d'herbe de Guinée , et balançant tous à-la-fois le reptile avec un mouvement mesuré , il le lancèrent à douze pas d'eux, un l'invitant à ne pas retourner au fort. ( Tableaux des découvertes en Afrique ^ tome I^ page 270. ) Aucun naturaliste , aucun voyageur sincère n'a osé outrer la vérité au point d'affirmer que les serpens du NouTeau>Monde fussent aussi grands que ceux âm JavM 9t de Vinde , qui étouffent le tigre royal et Ta- valent , après en avoir broyé les os ; bien moins encore que les reptiles de P Afrique^ que M. Adanson a vus en remontant le Sénégal , dont le corps ressemblé à un tronc d^arbre , et qui terrassent des taureaux dont ils brisent et broyent les os^ en les mouillant d^une lave visqueuse , acre et mordicante y afin de leur donner la forme convenable pour pouvoir les avaler facilemerit; on n^y a point vu de serpent pai'eil à celui qui effraya en Afrique Tarmée romaine sous les ordres d'Attilius Regulns y et que ce général fit tuer. Il avafc i oo pieds de long , et sa peau fut envoyée à Rome. C^était vrai- semblablement le tennï que les Nègres révèrent , et qui est dans le genre de Vanacortda de Cf ylan j ou un autre reptile d^une grandeur démesurée, que les fVhidaniena nomment le grand père des serpens. Quel est le serpent, en Amérique , qui est aussi redoif*' table que le serpent minute de l'Inde? Ce cruel animal , aussitôt qu^il voit quelqu^un s^approcher d^un arbre , se glisse à Textrémité de la branche la plus proche de la tête de Tindividu , et le touche à peine avec la pointe de sa langue, qu^il voit sa victime tomber morte à Tinstant même , au pied de Tarbre qu^il a choisi pour sa retraite. Le siniaki amoofong d^ Afrique , qui s^assure de sa proie en lançant sur les yeux de Tanimal qui rap- proche à 3 pieds de distance , un venin subtil , qui cause à Pinstant une cécité incurable et occasionné pendant plusieurs jours des douleurs insupportables |> qui se terminent par la mort. Poisons d'Amérique, -—he lecteur ya juger si M. Paw a5* t t 888 VRODUCTIOSS KUI8IBX.BS pB X.*EUaOPS a eu raison d^àvancer que l'Ainériqne faisait végétier plus d^arbres vénéneux quMl en croît dans les trois autres parties de TUnivers. On ne connaît de poison dans le Nouveau-Monde que les snivans : Le mancenUlier. Il croit à Porto-Rico , dans qitôlques Antilles } e| sur certaines plages du continent d* Amé- rique. Cet arbre est du port d'un fort châtaignier : son fruit ressemble à la pomme d^apis nuancée d^or. L'eau de la pluie ^ après avoir séjourné sur ses feuilles ^ donne un peu de migraine à celui sur lequel le vent la fait tomber. Le suc que la chaleur en exprime fait changer de peau et tomber les cheveux. Les Américains s^en servent pour empoisonner leurs flèches. Le bois de cet arbre fait des meubles de la plus grande beauté. Four le scier et le travailler avec sûreté^les ouvriers se servent de gants ^ et d'un masque auquel sont fixés des yeux de verre et un capuchon. , ' Une espèce de cassoude , dont la racine contient un suc empoisonné : on en peut cependant corriger les effets avejC de Teau de menthe et du sel d'absynthe. U! ahouai-miri f et le guacu ou grand ahouai. L'amande farineuse du caruna, dont les Indiens ac- eaMvans empoisonnent leurs flèches. Le palmier cakarito , avec lequel ceux de la Guyane font des flèches empoisonnées. La racine du nibbus, que les sauvages mêlent avec la ticuna pour faire un poison violent. ^ Le phyllanthus végétal et vénéneux, dont le suc sert <\ux Ottomaques à préparer le curare. La racine de la. liane, autrement dit la béjuque, que les Guyanois nomment curare, dont les Ticounas et Ias Cavères ne se servent que pour tuer le gibier, et ja- mais leurs enneihis. J'observerai à M. Faw que la na- ture a placé dans les forêts d'Amérique le contre-poison à côté de ces plantes vénéneuses. La racine du manioc. Cependant étant purgée de son suc vénéneux, elle fournit une nourriture saine appelée cassavey et du pain de manioc, dont les nègres, les blancs et les Indiens font usage. Le suc étant bouilli et bien écume , se convertit en une sauce dont les lia« bitans de la Guyane sont friands. Les sureaus^ vétiéneux de la Louisiane et lé litre du Chili : ils exhalent un poison assez actif , pour que celui qui le respire fortement enfle , et soit bientôt couvert de boutons. Un régime de quelques heures suffit pour- calmer cette enflure. Le bois espagnol^ qu^on appelle aussi boii brâlé^ parce qu'il brunit la peau de celui qui le touche , la corrode lentement, et la fait tomber au bout d'un couple de jours, sans cependant causer la moiudre douleuE. Le nerium ou laurier rase, les tîlas, et deux ou trois autres arbustes qui ont peu de vertu malfaisante, puis- qu'on en porte les fleurs dans la bouche sans en être incommodé. Le holen et le parquilattsen du Chili : deux purgatifs certains , mais qui deviennent dangereux pris en forte dose. Les sauvages des bordis de l'Amazone se garantissent de l'effet de ces poisons en mangeant un peu de sncre ; ceux de l'Amérique du nord., en buvant de l'eau de mer. Les Indiens de& îles de Barlovento enveniment leurs \ .. 390. tAosuctioks ir|rzsjBz.»« sx l^burofs flèches eu eu trempant les pointes dans des corp» morts. ToUons ^Europe, — Les Gaulois exprimaient du limeum une substance vénéneu&e doxU âls irotUuent les flèches à chasser le cecf. Le nerdum ou laurier*rose ^ est plus malfaisant ei» lEurope qu'en Amérique^. Le thymélée^ surnommé frùtex terribilis ( ficuit ter- rible )y micite 1 juste titre cette épithète. JJarum est y de toutes les plantes européennieis , ceUj». qui approche le plus du manioc ^ par sa qualité caus- tique et nutritiTe quand on la prépare. Le caprifyuiery qui croit naturellement en Provence y euLunguedoc^ et dont le suc laiteux est un puissant caustique qui enlève la peau de la main de celui qui le touche y corrode les chairs comme la pierre infer- nale y fait cailler le lait, et le redis||»ut quand il tht pris. Le safran y dont les effluv^iy dona le,Gakinoi8 y étouf- fent ceux qui ont le malheur de s'endormir sur des> ballots remplis de cette plante. Les fieurs Uliacées mises dans des chambres closes y suffoquent très-souvent ceux qui y couchent sans y laisser un courant d'air , ou qui oublient de le renou- veler avant de se mettre an lit. >^ \} ellébore^ ,- la morelle , la.jusquiame ^ les diampignons sauvages , et quelquefois ceux cueillis sur les couches. Uaconity dont se servaient les Corses j les Sardes, et les Italiens. On en compte jusqu'à 40 espèces^ qui sont plus ou moins malfaisantes : les aconits napels 6(1 sur-tout Vaconitum cynoctonum. Jjd thora , dont il y a plusieurs espèces > est la plus v^nëneuM des plantes européennes. Son suc décom- pose le sang des animaux qu'on blesse légèrement avec des armes qui en sont enduites. l^hippurù , et «la conferva , qui pendant les grandes chaleurs infecte Pair, quand le vent le frise ou le secoue y et communique à Pair ambiant une qualité ft-èsfuuisihle. La ciguë y les pavots y les mandragores y le solanum dormitif y le sumach à fleurs rouges y le sumach rhus y mytifolia y monspeliaca ; et tous Us végétaux thytimales on la^itescens f depuis la campanulU jusqu^au figuier y dont le fruit est si sucré, et dont le lait tuerait celui qui en boirait deux ou trois cueillerée». . Faisons et Asie. -^ L'arable fournit U chark y qui est un sous-arbuste lactescent et racemeux t il csoît aussi en abondance sur le golfe Persique. Sa virulence com- munique à l'air c^n^biantune qualité si nuisible y qua les Perses ont nonamé cet arbuste gulhad samour y fleuv qui empoisonne le f ent» Ou ne connaît pas le végétal d'où les anciens Arabes acites et les brigands modernes ont extrait la matièra vénéneuse dont ils ont enduit leurs ^vélines. Dans la Colchide y les Soanes trempaient leurs flèches dans un venin qui répandait la mort et l'infection. On ignore le nom et le signalement de ce végétal vénéneux y ainsi que celui dans lequel les Scythes méridionaux en- duisaient leurs flèches. Ces derniers et les anciens Bracb- mânes se servaient aussi de lasanie de vipère et de sang humain y qui donnaient une si grande malignité aux blessures y que Pline les appelle irremediabile scelus. Ce fut à Kermata y la dernière habitation des Brach- 093 rnoDucTioiTS i?ui»iblk8 Db x.'Bumops nianeS) que ceux-ci blessèrent un grand nombre àe Macédoniens f et entre autres Ptolomée ^ qui avait suc- cédé à Ëpheslion dans la faveur d^ Alexandre. Les In- diens ^ que ce héros avait rencontrés dans les Etats de PorruS) avaient tiré sur ses troupes avec des flèches empoisonnées. Parmi les différens arbres du Macassar^ qui portent des poisons y et que les naturels appellent ipo et upas, on distingue le toxicodendrunif autour duquel aucune plai)te ne peut vivre à la distance d'un jet de pierre ; les oiseaux qui se reposent sur ses branches meurent à rinstant même ; il fait tomber les cheveux de Phomme qui s'en approche nu-téte. Les habitansduMacassar empoisonnent leurs petites flèches y appelées alênes de Macassar, qui sont longues de deux pouces ^ et fines comme des aiguilles, avec la suc de cet arbre et celui d'un autre ^ plus terrible que Yahonai et le mancenillier d'Amérique , puisque le miel briilaut et vénéneux qui en découle, dévore ceux qui se reposent sous ses branches , et que sa force agit avec une promptitude qui surpasse l'imagination \ témoin l'épreuve, que Sumbaco, roi du Macassar, (tt, vers l'an 1 5 60, à la requête de Ta vernier, avec un de ces traits , sur un Anglais condamné à mort pour crime d'assassinat. A peine Palène , que ce prince.avoit lancée de sa canne , eut- elle touché le gros orteil du pied droit du patient, qu'un chirurgien anglais et un chirurgien hollandais, armés de leurs bistoniis, lui coupèrent sur- le-champ l'orteil. La promptitude t'i Pamputalion n'empêcha pas le patient de mourir dans des convul- sions horribles. lij ET DB* L'AMéRIQTTB. 39^ On pourrait) avec raison f appeler le groupe des Ce' lèbes j ties du Poison , car elles sont remplies d'arbres et de plantes Ti&néneuses. Les Achemois ont une espèce d'aAoï/a/ avec lequel ils empoisonnent leurs flèches. Dans Pîle de Ceylan , les habitans enveniment leurs armes avec le neriam ou laurier-rose. Dans la péninsule du Gange , à Malacca ^ au Pégu j sur les câtes de la Chine , dans les iles Moluques, de Java et de Sumatra ) les babitàns empoisonnent les 8tilets> les cricks et les caujares avec des végétaux vé- néneux dont on n'a pas le signalement , et avec le suc d'un arbre dont Tembre est mortelle. Ces différens peuples- se servent aussi du venin des serpens, des vi« pères cobra de Capello et du lézard gecchio. Poisons iTAfrique. — - Ce pays est trop renommé pour le grand nombre et la subtilité de ses poisons et de ses serpens ^ pour qu'il soit nécessaire de les décrire ici : les bois d'Afrique sont remplis de petits arbris- seaux vénéneux nommés kbonaf c'est une espèce d'é- chite dont la décoction des feuilles s^rt à empoison- nei* les flèches. J'observerai seulement que les Afi-icains enduisent aussi leurs armes avec le sang du lézard ^ec- ckio j et le venin d'un serpent qu'on nomme le pour' risseur , parce que sa morsure fait tomber en putréfac- tion le membre attaqué. < D'après ce léger aperçu, le lecteur peut juger si l'on a eu raison d'avancer que l'Amérique produit plus d'arbres remplift^d'une sève vénéneuse , que les trois autres parties JUrhiQpde conuu. 9y4 VKOSUCVIONS VTILBt ^ M, ^*BUB.OP« CHAPITRE ni. Sur les Productions utiles de l^ Europe et de V Amérique, Lorsque TEiirope n^était qu^lntt vaste so1itud«, quel» ^ai«nt les arbres les plus précieux que ces forâts pou- vaient offrir à ses premiers hnbiUns errons? Personne ae ooiHestera que le chêne, le chitaignier yX^ noyen , le syconore, le cormier, et un petit nombre de cette espèce, ne fussent les plus essentiels. M» Fawne doit pas igncf rerque ïe chêne, dont les espèces sont si variées dans le nord du NouveaiirMonde et dans les Antilles j le châ^ taignier, le noyer, dont il y a quatre sortes à la Louit siane , et qnelques autres ^ sont- également indigènes à t^Ainérique ; que dans la classe des palmiers le cocotier ^es rivages de la mer ^ le latanier de ses, grèves , le dat- tier àe& rochers^ \e palmiste des montagnes^ couronnent les divers sites de la zone torride | tandis que celle des érables, àtB sapins, lesepicea, les mélèzes f]es cèdres, etc. f se partagent Pempire du Nord. Les' fruits de l'Europe barbare ^ des prunelles acides, des poires rèches, des pomhiettes acres etséresy pou vaieutn »ls entrer en parallèle j pour la grosseur y le parfum y la douceur et Texcellence de la chair y de la pâte et du jus y avec cenx du NouveaurMonde ? Tous ceux qui en ont goûté affirmeront le contraire : au reste y on peut s^en convaincre y puisqu'ils sont encoE» tels que la nature kf produit. '^' Si le nord de l'Europe n^est sorti entièrentent de la barbarie et de Pabtutibsement qu'au temps où les peu. pies de lltalie venus d'Asie ) lui ont communiqué les graines comestibles ^ et les germes des fruits et des plantes potagères qui lui manquaient y ou peut aisément s^in^aginer quelle doit avoir été la disette des anciens Gaulois^ et sur-tout des Germains^ohez qui il ne crois- sait aucun arbre fruitier du temps de Tacite. Les pru» nelies acides ^ ks poires rèches y les pommes acres ^ les cerises aigres que Ton trouve dans les bois ^ ne sont vrai- semblableoyent que des fruits que le défaut de culture et le temps ont fait dégénérer. Fruits. ~-Tout le monde sait que. l'Europe n'avait primitivement ni abricoêiçrs , ni pêchers ^ ni cerisiers y Ta}, poiriers y ni pommiers , ni pruniers 0KÙ. j^guiers ^ ni mûriers^ ni groseillers ^ ni amandiers^ elc. ; tandis que les forêts de l'Amérique offraient à chaque pas au voya- geur altéré des sapotilles et des sapotes ^ le premier des ft'uits y tant pour l'excellence de la chair que pour l'en- cens qu'elles'fournissent;. la pomme de pin ^ si vantée par- les Européens mêmes ; la pomme caneile, aidsi ap- pelée ^ par rapport à sa forme ) à sa crème) quiauu parfum plus fin que la caneile ] le chilimoye y la piaque- mine y les mameis y Vanone y les mares sucrées y la jacquc' minCf dont j'ai déjà parlé j le cachiman'caur-de-bœuf^ autre espèce de pomme caneile , ainsi nommée ^ à cause de sa forme } de sa grosseur y de sa couleur ; les pommes ^acajou y rouges y jaunes y dont on fait des compotes agréables j des abricots succulens ^ parfumés ^ et gro^ comme la tête d'un enfant, qui .se mangent tantôt crus, tantôt confits dans du vin avec du sucre et de la caneile y tantôt en marmelade avec des amandes d'acajou et des pistaches j àes avocats violets , verts ^ jaunes (espèce de poires d'une pâte moelleuse y surpassant en grosseur let» dp6 rKonucTioKS utiles d9 l^evkopb plus gros coings ) ; des gouyaves roses , jaunes , blaneheê ( autre espèce de poires ^ qui, mêlées avec du vin , lui donnent le parfum de l'ambroisie) } des corosols y pleins d^un jus rafraîchissant f dont les moindres sont gros comme un boulet de la ^ et les beaux, comme la cuisse d\m homme ordinaire; des papayes, qui font des con- fitures si agréables ] et des coqsj qui donnent des fruits sucrés tous les mois ; des oranges de huit espèces diffé- rentes; àesciadeks roses, jaunes y blancs y gros comme la tâte dUm homme j des limons y àes cédrats y des berga^ moles y des citrons doux ^ aigres j des jcnipha y qui chan- gent de feuilles tous les mois ,éit produisent une espèce d^orange quir|||lkle goût du coing; djs sirouelles y des mottbins (espèce de prunes de mirabelle plus parfumées et plus charnues que celles-ci); des caïmites de deux espèces (sorte de prunes de Tespèce de damas y dont le BMC est laiteux et sucré y et la chair de la couleur de la prune de monsieur : les gi osscs sont comme de forts opufs de dinde ) ; des jaunes-d^ œufs , ainsi appelés , à eause de sa ressemblance avec le jaune d'un œuf cuit ( espèce de reine-claude y dont la chair est plus substan- tielle, mais moins jutteuse que celle-ci) ; des dattes , des cocos y des pacanes , et quatre autres espèces de noix ; des cerises aigrelettes y plus belles que celles de Montmo- rency; des t râpes (espèce décerne dont la douceur est relevée par une légère acidité ^ renfermée dans une coque verte , qui se casse en deux lorsqu^on la mord , et présente une cerise d'or sans peau); des raquettes (sartn de figues dont on n'a pas encore pu fixer la superbe couleur de pourpre; des noix d* acajou y plus fines et plus goûtées que celles d^Europe, et dont les coque» rendeut plus d'huiU que ces dernières^ des ananas d« Blanche» vin, lui fs y pleins sont grot la cuisse des con- àes fruits ses diffé- s coinma es berga^ ni chan- te espèce Ues ) des irfumées die deux ) dont le sur de la de forts >elé8} à Buf cuit iubstan- tes f des e noix j ontmo* ceur est ns une ord ) et 5. (sorte uperbe ines et coques mas d* ET DB L'AlciaiQVB. ^yf quatre sortes ^ dont les tables européennes sVnorgueil- lissent aujourdUiui ; des melons de huit espèces diffé- rentes ; des bananes ^ des figues bananes, savoureuses , êuerées y et dont les analogues ii^existent pas en Europe ; des mûres et du raisin de plusieurs qualités j àe» fraises de différentes espèces ^ dont T Amérique a fait présenta TEurope ; \o fraisier mâle qui donne des fraises grosses* comme des œufs de poule ^ et \q fraisier femelle ou ordi- naire ) dont les fraises sont plus grosses ^ plus parfu- mées que celles d^Europe; et nombre d^autres qu^il se- rait trop long de détailler | mais dont on emploie quel- ques-uns à faire des haies , tels que le pingouin , les grenades f la grenadille , que Ton marie aux rosiers t^ouv les jardins. Arbres fruitiers, — Les pêches que PEurope tient de la Perse y les abricots àe TEpire^ les cerises du Pont^ les pommes de Syrie et d^ Afrique y les poires y les^uesy les amandes y la vigne ^ Volive de la Grèce et de l'Afrique j lés prunes Ae Damas et d'Arménie j les mûres de la Chine ; les petites groseilles de Corinthej les gj:osseH groseilles vertes et les cassis de Zante j les citrons y les oranges et les limons de la Médie; les grenades de Carthage^ et tous les autres fruits importés dans son territoire y quoi qu'ils y aient été greffés et que leurs espèces aient été continuellement travaillées pour les adoucir et les amé- liorer, sont encore loin d'approcher des fruits sauvage^ de l'Amérique qui n'ont jamais été greffes y et que l'on mange de nos jours avec tant de plaisir. Aussi voyons- nous le bananier s'avancer depuis la ligne jusqu'aux bords de la Méditerranée ; V oranger passer la mer ^ et border de ses fruits dorés les rivages méridionaux de l'Europe. ' ipS raoDuçTXOivs vtxIbs bb l^bukoi^b M. Paw se trompe ou n^estpasde bonne foi) lors()uM •▼ance que les arbres fruitiers que TËurope tient de PÂiie et de VÂfriqne n^ont prospéra que dans Pile de Juan de Femaudez. S*il avait été aux Etats Unis, à la Louisiane , au Mexique, à la Californie, au Pérou j dans le Paraguay, au Brésil , sur les revers des Andes jusqu^à une certaine hauteur, aux Caraques et dans les Antilles , il y eût mangé des pèches , des abricots ^ des cerises^ des poires y des pommes , Aes prunes , des amandes ^ du chas- se/as f du muscat f des figues rouges et blanches ^ des mangos ou mangues de six espèces \ en un mot , il y eût vu tous les fruits naturalisés en £nro{>e réunis aux fruits ds-rAmérique, à ceux des Grandes-Indes, aux cane/rer^ et aux autres arbres à épicerie de l'Asie ; tandis qu'anoun des arbres fruitiers de TAmériqUe ne saurait prospérer ni produire naturellement , ni artificiellement, du fruit un pen passable en Europe. Four donner plus de poids à ses assertions , M. Pavr^ pag. 227 du 3* volume,- dit d'im ton affirmatif , ce qu'à » Saint-Domingue et aux Antilles, la vigne et le bld ne 9) veulent pas se laisser élever j qu'au Pérou on exprime |> des grappes une liqueur trouble et comparable aux » espèces médiocres du continent d'Europe j que celui » de Loretto et.de San*Lucar passe aujourd'hui pour 9> le moins mauvais de l'Amérique, et qu'à la Louisiane n le raisin est incapable de donner une liqueur de garda » qui ait du corps. » M. Paw ignore sans doute que la vigne, qui languit en Allemagne et au Sénégal , croit naturellement dans les Antilles et sur le continent d'Amérique; qu'elle vient depuis la ligne jusqu'au-delà du 52" degré de latitude nord, et que, depuis TAngletene jusqu^au Japon, elle u aucun ST DB lVm^KIQUB.* 899 «st le plus répandu de tous les arbres fruitiers; qn'ellv tlonfie 641 Amérique un petit raisin noir approchant de celui d<^ environs de Paris ; qu*à Saint-Domingue ^ les bords Je U mer et certaines montagnes sont couTertI «l^un autre raisin nommé raisinier, qui est encore indi* Ig^ne à cette tte y ayant des grappes de i5 pouces sur 6 dediamètrC) dontlesgrainSyd^un rouge cramoisi-foncé^ sont gros comme des œufs de pigeon; que Phibitatioii Saint-Martin^ attenant à la ville du Port-au-Prince , était plantée en vignes qui rapportaient du raisin déli- cjLpux; que MM. Seguineau, aux Grands-BoiS) avaient récolté aS barriques de vin^ lorsque le commerce de Frahce obtint du gouvernement de faire raser leurs vignes , à l'exception d*un carreau pour leur consom- mation. M. Paw ne sait pas que toutes les cours ^ tous les jardins des villes et des habitations des colonies ont des treilles et des tonnelles en muscat y en chasselas on autres raisins, avec des figuiers rouges et blancs plantés de chaque câté à lo pieds de distance les uns des autres; qu'à la Louisiane , le bord des rivières est couvert de vignes indigènes y et dont un seul cfep suffit pour rem- plir une barrique. ' Si le raisin à la Louisiane , sur le continent d'Amé- rique et aux Antilles y ne peut pas donner une liqneiir de garde qui ait du corps , et à peine comparable aux espèces médiocres d'Europe, pourquoi le commerce européen prit-il tant d'ombrage à la vue d'une boissdfa qui ne devait nullement provoquer sa jalousie ? pourquoi a-t-il sollicité du gouvernement l'ordre de faire raser les vignes de l'habitation de MM. Seguineau , et de n'en point conserver au-delà d'un carreau, à moins que ce ne \ 400 PHODUCTIOlfS UTILES D8 L^SUROFB fût pour leur consommation particulière ^ ou pour le vendre en grappes ^ comme on y avait assujéti Thàbita- tion Saint- MartV • Pourquoi la cour de Madrid a-t>elle suivi la même mesure vis-à-vis du Mexique? LaFrance^ PEspagne et le Portugal pouvaient-ils craindre^ comme Pavance M. Faw^ «qu'une liqueur trouble , un peu » salée^ inférieure aux espèces médiocres de leur con- » tinent, » pût jamais entrer en concurrence avec les vins de ces pays j renommés par leur bonté et par leur ancienneté? Le fait est que la Californie fournit du vin donUe goût approche de celui de Madère; que les vins des Antilles et celui de quelques autres terroirs de l'Amé- rique seraient dans le genre du vin de Constance ^ et que celui du Mexique est agréable et liquoreux ; ce qui aug- menterait les l'essources des desserts , au lieu de nuire au débit du Champagne^ du Bourgogne et du Bordeaux^ qui est un vin d'ordinaire, et nécessaire. M. Faw saura aussi que c'est la même raison qui a fait défendre d'avoir des manufactures y de planter du biéy de Vorgey de Vavoine et àa seigle y aux Antilles et dans quelques autres colonies du continent d'Amé- rique ; que ces grains^ que l'Europe tient de la Tartarie asiatique y réussissent si bien dans le Nouveau-Monde^ (jjti'ils sont y ainsi que le pain ^ à un piix aussi modique qu'en Europe. Est-il croyable que M. Paw y qui doit savoir que le blé est presque la seule des plantes ali> ilientaires qui vienne dans tous les climats ^ ait pu , de sang-froid f avancer que le froment et le seigle n'ont pu réussir qu'en quelques cantons de l'Amétique sep- tentrionale j lorsqu'il est à la connaissance de tout le liionde qu'on exporte ces grains pour l'Europe monie y pour 1« ial)itao i-t«eUe ''ranco) somme un peu ur con- ivec les >ar letir dontie ins des l'Amé- y et que }ui aug- le nuire rdeauX) • m qui a .nter du tilles et Id'Amé- artarie onde^ lodique lui doit tes ali- lait pu , ie n^ont je sep- Itout le lume. fit bt t?Àis.ikt(ixii, iûi ^dUr l'Afrique et TAsie; du Canada, des Etàts-Viiîs^ de la Louisiane, du Nouveau- Mexique, de la Ca/ii fomie , cVst-à-dire ^ d'un terrain de Sdo lieues dé longueur ^ sur aoo et plus de largeur^ qu^on les cultivé avec le plus grand succès à la Floride occidentillé , au Mexique, au Pérou if au Chili , au Paraguay, dans là Terre^Ferme , dans une étendue deux fois ()lus grande ' que celle ci*déssus } où le froment y rapporte , à là Nouvelle • Californie , jusqu'à cent pour iiiij et àti Mexique^ jusqu'à 1 60 et %oo \ et poui* terme moyen « 90 j ^ que la plaine de Shenandoak , du milieu des Etats- Unis , est si fertile , qu'elle seule peut fburnir de blé une grande partie de celte républiqtie ; enfin , que les récoltes de maïs , de eeigle > de pois j sont si abondantes dans la Nouvelle-Californie, qu'on se contente de la- bourer les terres , sans jamais les fumer. ' Le Pérou , le Paraguay, et d'autres contrées de l'A- tnérique méridionale ^ fournissent des productions qui ne s'accordent pas avec ce qu'en dit l'auteur des Mé- moires sur le Nouveau-Moniele, puisque, dans le royaume uela PlatUf on cultive du blé^ des légunies, du maïs ^ des patates , des cannes à sucre f que les fruits j et sur- tout les péehé^ ,y sont en si grande abondance , qu'onl en emploie les arbres comme bois à brûler. On y fait aussi du vin< Le sol du Pérûu est f eu général, très- fortile ) on y voit , pendant' toute l'année j des prai* ries émaillées de fleurs , dés champs«cou verts dé mois- sons , des arbres chargés de fruits , de nombreux trou- peaux qui paissent en liberté dan» de gras pâturages 'j et les vallées de la Nouvelle - ùrenade produisent iiou-seuleuient presque tous les grains d'Europe , mai» encore une grande partie dos denrées d'Amérique. 4o% V&nouCTIOKS UTIX*B& PB L^BUKOPB Le^ Antîliçs possèdent y «ans contredit , tous I«s autrçs avantages des autres pays : «Iles ne fournissent pas siniplem^xit une agréable variété A^/i'uits ezoellens^ de rg-cine» y à^ herbages y de légumes ^ qui ont surpassé r^Ucnte des cultivateurs ^ àagihiersy de poissons, de tortues y et d*autres délices pour couvrir les taUes de ses hapitiins j elles abondent encore en miel, pins par- fumé et non ippins exquis que celui de Narbonne; en cirey que l'on néglige de trafiquer; en un grand nombre d^excellens remèdes ; en mines d^or^ à^q^genty à» fer y de cuivre yâe pfjç, d'a^nfimoine y de cristal y etc. ; mais de plus beureusQS.ontéké ouvertes à la culture : eh ! quand tQus les gra,ins d^Ëurope n*y viendraient pas en parfaite maturité, les habitans des îles pourraient-ils les regret- ter , lorsque la nature leur prodigue sans peine la caS' save y la banane y V igname y le maiangay la pomme de terre y dont on connaît plus, de 9^ variétés , la patate sucrée,, le maïs y le riz y \o chou-^palmiste y des légumes y àe&/ruits sa,ns nombre, le sucre , le café y le cacao , le coco , 4ont, Tarbre ne se platt que sur les sables ma» rins> d*Qi\ il laisse pendre ses fruits pleins de lait au- dessus deS: 4ots salés } les oranges y les citrons y l'J  àilui dil frdmènt, comme âçt.i ^ U% hanafi^'*dèïï^is ^drteé , dônf le produit est k celui au froment «itiiWiiife l33 : l ; les ighànies de quatre e^pèceS| donft l^s- pldâ petites soiit' dé fà grosseur dé la cuisse d'un hdrilttlëy^t'lè rappdrf à celui du froâ^ent comme loo : 1 î iei iAiaià'niiài î âorît cmelques -uns ont \à grosseur d^ un chou ordinaire ^ et dont on ma'nge les iéuil(es éh gùisè dV^iriârd^^'éï céïïés des [)atates sur tirées' é^ sdlàdé^ ce^ dét^hierés ont de pub 1 avantage ié réndr^sain'és et irian^éà{)lés au Bout de Iitiit jours , les Ëi'&bè» et les scriquès '({m otii mangé du niance- a6* .1 I !^li'l i ^4o4 ÏKODUCTIOVS UTfl^S DB L*BVX.Of S nitlier ; le maïSf dont le produit est au fronlent comnHi 5o : 1 ; le petit mil y le riz de montagne ^ etc* y totitet ces espèces tenant lieu de pain y VoteitU de Guinée^ ainsi nommée parce qu'on la confit poutent donner ai;ix nègres malades; le çhou-p.it.lmisle yX^ çalalàu ^ les berengèmes ou brëhèmesy \e^ squaches j Xtigifomans ^ si. utiles contre les crac|iemens de sang et les nOaux de poitrine; les tomates , les topiftambours y les pistaches , <]ue la cuisine 'européenne s*est appropriés/ les poi»- chiques y les pois'chouques , hitricaîs plus gros que ceux de Soissons j les haricots rouges | jaunes y marquetés | qui servent à augmenter, les entremets européens ; quatre autres espèces de haricots et de ppis^particuliers & l'Amer ique ; les concon^bres qrada suçrésy è eûtes ^ de la gro'^seur et de la forme d^itn forlu coing; les cort' cçmbres fades, plus gros que ceux d*£|iri>pe| et qui pullulent tant qu'on en npurrit les coclH>n$> comme les Xiouisianois le font avec leurs pâclifs ; les con» conib.res de fiavannette y Ainsi ppmmés parce qu^ils vien- nent tans être plantés par Tbomrae ; les rac^f qui croissent au Pérou grosses comme ^ j^i,nibe, tandis quVa Europe elles le sont comme le doig^ ; les truffes l>lanchesy roses, et non. noires comme en, Europe; les champignons de plusieurs espèces qui vie^u^nt^atu- tellement) ainsi que les morilles y les ore^illfs de J^ois et les guionguionsy petite espèce de chan^piguon .qui pousse en une nuit après un grain de pluie, ut le -jour eu cuiq heures de tepips. , /:, Ou n'a pas.d^exemple, dans les colonies , qu'aucun de ces champignons ait empoisonné qui que ce soit : l'Europe peut-elle en dire autant des siens ? Tontes ces productions viennent pour la plupart d'tiUtJSonième» , «t dispJ qu'on ce qui plus luJ terre, gratté Fleu\ ponrrai de favi omsiM UMitet ruinée f donner m f les laux de "acies , 8 pOtÊ' 16 ceux "qUetéa | péens ; liculiers ûtes^de Les coit- , et qui comme e$ con- lis vien- ves qui tandis truffM pej les ^»tu* on , qui le -)ouir *ancun (e soit : U«s ces liùme» y ' B T' n rf i»X il M \ V ■. • 4o5 «t (lispMisent l^habitant de pi'ehdrè la peine et le soin qn^oo prend' en Eu^pe pour Ctiltiver leurs analogues p ce qui le met à même de sVcciiper d^autrés cultures plus lucrativ«8 j qnantunx légumes ^ on les jette sur la terre, î^ rapproche de 'la' pluie , sans avoir tn^me gratte le sol pour les recevoir. ' ' ' Fteurs éiuivies» — Malgré tonte la partialité q^u^^ j^ pourrais avoir, pour t&cfher, de concert a.vec M. ^aw^ de favoriser PEtiropë,' je finis cependant forcé de reconnaître qit^elle a tiré la majeure partie de ses fleurs suaves dès pays étrangères. JLe sureau liii vient de la Perse; le/i/o*, de rAsièJMînéhW; \q jasmin ordinaire^ des Grandes -Indes yWjashiift double ^ d^Ârabie y \a, tulipe^ de là' Cappodofce j Vàsapiodè/e ,' \ès œillees carues!,' doublés on paitabbé's ,' de rAsic-Mmeure ; le safran et lesri^A97tË»/(?« doublet, de TEgypte , au temps des Croisades^ leV/f, de la Syrie j la tubéreuse^ de Java et ^eCeyluii; les roses dattia3sëes et musquées, de Damas, elc*»iq"'^''. ^'.^^***H"' , • Tandis qtr**h Amériq'ué les plaines, les montagnes^ les foi%t8, préseutent àux'amateiirs , dans la partie du nord y l'odot'aifit pancràtinm , le lilas^ lé laurier tulipe y dont le parfum est si délicieux, le liliûm canadense , •t i^n grand' nombre d^ài!i très fleurs } dans la Floride occidentale > le magnolier, la plus odorante des fleurs j celle àapàpayery qui a Todeur du muguet, ^odoriférant tylphinm^ le parfum balsamique de Tarbre d^anis ^ dont les Floridiens composent une liqueur qui donne une odeur si agréable au tbé, Vi^cacia : dans la Loui- siane, la Jacquemine musquée, la fleur des diver» lauriers , des orangers , de la piaquemine , dont le par* fum approche du réséda ; dans le Mexique , la vanille voluptueuse, les lim,ùfty^^ |e3 cédrat^y^ \^S' k^rgfunotèê , la belle convulvacçejj ^49^*1 !^i'AC)|i\ç |uj^iteu»e fournit le jal^p^ le iMj^jrM^ ,^ J|^ jjçur ^ugye 4u c^ao^'fl'' > wH» ausmilaxj dif me/^ j'^(^^9^;l^ No^y^U•Gveàacle) oellq «3è l,Ware ou l'alpçs pijt,ç , I^ vi^pe ciesi indi'gineS} qui croît en forme de pyramid^ i\, \^ hauteur. de 3o pieds : quan4^Pi|r]>r«;,^ trçn^ç. a;i;ij5j ildpinae U9«. fleur odori- férante qui dure iÇro/ar, /^p/s j ce;Ue& du ntacronier ^ qu€( f J^urope^ 9^ réussi h, na,^Uii;ali^er , m^is dont la fleur » perdi^ de son |>arfu.t^V, ^^^ 9,9°. éçls^t j et le fruit de sa gt;os^eur y dans le Pérou > le& tuUpiers , les ohirimoya , dont Ie$ âeurs sontj si f;ççlierch^4 par les dames pour Tépr od|eur ^ \t% n^riefSy les, acacias % Us orangers- y les hergamotes , la /-ei/ie J^ofgueritfi y qui ^i^ ^° automne le principal oi'nenfi,ent des jj^r^il» di'BiMrope | la oapii-> c/ne,' dont les couleurs brill^n^^ ^^^ rimage de celles, ^e Taifrore; la be/i^ afè/ottr y c^ï a Todeur du genêt ct'Espagne j la beiie de^nt^p celle 4nmug»uet; VkHio" tropèf dont le parfum rappelle le voluptueux Empire des Incas ; dans 1^ ^mif. U d^tura arbore^ avec ses longues cloches. blau^h^s,), plus ^U4^v«rs qu^f|iu>un aro- mate d'Arabisé, le vofca^ner^aaKk cl^radindfJtmi, dont lés fleqrs blanches, et rosps,, r,a$fienibl4es en touffes d« I.% gro^e^r d^Mne, or:ange ) e)^hAlpni ime; odeijr plus> fine qujB la, tubëreusQ,) le; pifirfiin^.gi^acieuib Ath fraisier f dans, le Parag^uay , l.a Teri;e-Fer;me; e^ le. ^'^sil>, les fleurs d|es plantes div^r&es du t^qpiq^jfl , celles àncajter^ du laurier canfllp , à&s boiftme^A^ Çapivi ^ de Copahu ^ dti bois de Brésil ^ 4^ ^yf^h* *^^fi^ difïiérens arbres à i^pice) dans Içs AutiIIe&, Todenr douce et suave du frangipanier bl{inc etroseyCeUe.de Tacuc/a. pompon , djiy'a^/n/a do)i^Ie,, du chf vfe-ff utile » d.a> lià»s>j d\i- làU' BT SB L^AMl&BlQVB. r 4^^ rier'TOse^ Au cafier, du cacaoyer ^ à\i sirouéUier, da monbin^ des orangers^ etc. L'Europe produit-elle des arbres qui exhalent une odeur aussi suave que le laurier cànelle de Saint* Domingue ) qui fournit une canelle blanche qui a Todeur de la muscade , et dont la saveur est très-pi- quante; que les feuilles du bois d*inde^ que X^etorax^ dont on tire un baum^ odoriférant^ en faisant des incisions dans Pécorce) et dont oki emploie le bois en menuiserie ; que lesessa/raé et tant d'autres? Que peut* elle comparer au cirier végétal de la Louisiane , qui éclaire le nouvel hémisphère y k Varbrè aa pois , $i utile par la nourriture qu'il fournit aux besti&nx y à Varbre de cuir ^ dont Pécorce sert à faire des èordagéS très-solides , à Varbre à beurre dont on emploie l'écorce intérieure pour teii ^re en pourpre^ et la noix à faire une très-bonne huile j a[\x sylpkium de la Floride , qui purifie la bouche et blanchit les dents f un papayer^ dont le fruit confit est stomaohiqiïe^ et la semence un vermifuge , dont: les feuilles fournissent une espèce de savon ) et les tiges des tuyaux de pipe ; au palmier aré- quier pu palmiste royal ^ qui s'élève souvent: à la Guyane jusqu'à 200 pieds de hauteur y dont le friiit sert à faire ces confitures exquises que l'an envoie en ' Europe ; à la plante à soie de, Surinam y dont l^s feuilles renferpient une espèce de chanvre qui a q^ielqiie res- semblance ^vec la soie, et dont on fait des cordes , des filets y des corbeilles et des étoffes ^ dont le fruit con- tient une substance sl^vonneuse , qui &e dissout dans l'eau,, et avec laquelle on lave le linge ; h Vanoara de la Guyane qui fournit une liqueur agréable f et' un 4o$ ÏBOSUaTIOKS VTILXS DB l'bVSO*! fruit dont le noyau sert aux nègres à (aire des anneauv et des devises } au iamarinier ëpineux ^ qui produit d« longues gousses renfermant quelqnes pulpes avec un grain d^in goût acide et agréable , dont on se seV-t. dans la médecine et dans la préparation du tabac \ au hois deuteifof dont IVcorce intérieure n*est qu^une dentelle élégante avec laquelle les dames garnissent }eurs robes; au iHaquey^ qui fournit jb-la-fbis du vin ^ du vinaigre 4 du miel , du fil) des aiguilles, des toiles , «t du buis propre à bâtir et à brûler? lie maquey remplace aussi le chanvre de PÂsie et le foseau À papier des Egyptiens. Les fragmens des ma-^ liuscrils aztèques écrits sur du papier maquey^, son| , fVautant plus intéressans, que les seuls hiéroglyphes qui existent à Vienne) à Rome, h Yeletri , sont écn*t çur des peaux de cerfs mexicains. Les physiciens préfet rcnt le fil connu sous le nom A^jStdePite, à tout autré^ parce qn^il efl;t moins sujet à se tordre. Lorsque le ma- quey est encore éloigné de sa floraison » son suc est ui| excellent caustique pour les plaies. LorsquSI a passé ^IcMir, il faut savoir saisir le moment propice |)Our en f xtraire le suc } une saignée hors de saison le tue. L^Ëurope produit-elle un arbre qui puisse entrer eq parallèle avec le calehassivr, pour les chutes et les cox^-^ ^usioins?Son fruit sert de plus, aux nègres et,anx Indiens^ 9 faire desspupières et des plat^ ; avec le cacaoyer, dont Je Iruit en forme de gousse contient des «mandes qui^ broyées et mêlées avec le sucre et plusieurs épfces, fiSur- pissent le chocolat parfumé ; avec le cassiier ou canel/ier- fauvagcy dont on emploie souvent Péoorce en Europe h, \% plaçf de U Tîéritable cç^nette; i^vec Iç cofiery oui rp,p,^ porte cl sous le 1 ^Qu^sesj dans ui VTiarroi fournit I du tem| dont la I hoit/en çpntienl gmftndï e^pèc^ d des gob If ur uti , Exist Xétnble, du vina le bétnil )a, po^a du bois fournit 4onne 1 ^n cote échapp duquel à f4ire !(ndien fort, £ 4^^ b.^ ^ B9 DB L^AMÀKIQVB. 4^ porte ce grûu dont on ei^trait cette liqueur oonnu^ »outi |i9 nom à» café i avec le tamarin , dont les longuet ^Qu^ses contiennent des semences noires renfermées dans une moëllei glgre*doi)ce , épaisse, et d^un rouge<* înarroa, et si utile en. médecine; avec Xepalmiste, qui fournil; 4® «luotmang^r etse mettre à Tabri des injures du temps ; avec; le cocotier qui porte toujours des fleurs^ dont la tige nne fuis coupée fournit une eau que Toit boit en place de vin; dont le fruit, en Ibrme de noiiS çpntieiU un lait rafraîchissant , au dedans . une gmande, bouche j dont la coque est couverte d'une e^pèc*^ de fîletqui sert à faire des ti^»us, et la .coquille^' des gobelets ou ces jolies pommes pour les cannes |if çiiijii^ 4ont le bois , la moelle et les leuiUe^ efFrent aussi l^ur utilité. , :, ^ >v. . -^ sirn ;j5.»-; ^-^ . Existe- 1- il, en Europe, nn arbre comparable à VéiçA/fif dont la sève produit du sucre, de TeaUde-vie f du vinaigre , de la bière , dont le feuillage sert à nourrir le bétail en hiver, le bois à faire divers ouvrages ^ et de ]a posasse ] au dattier^ dont on fait U4age du firnit » du bois et de la, feuille ; à \a. sapinette du Canada» q«t fournit une bière nourrissante| sL;a pa/ma-christi^ qut donne une huiU propre h la médecine et à Téclairage | fin cotonnier, dont la gousse en s'entr'oUTrant laisse échapper ces flocons d^in blanc cotonneux avec lesquels çji fait ces mousselines légères 3 k Vagave, de la tige duquel jon iàit des palissades, et dont les épines servent à faire des pointes pour les flèches ou des clous, dont l(is fmiilles servent de couvertura et de nonrrîture aux. i(ndiens, qui retirent de leurs libres une sorte de fil très- fort , v.ec lequel ils font des cordages , des roiles , et 4e^ b.9^j;kÇ$ pour se ÇQi;chei>^ V alotis XanK sci^^ ainsi 4^ PKOnucTxoifs vtiLÉfa nu i.^st;xops qu'miz FovfciAgais d'Europe , h (nf des corbeilles /des gfiaes, et des dentelles aussi élégantes que curieuses. i Que} «rbceM. Faw comparetfa-t-il à V acajou y dbiit Up ébéiii&tes d^Ëurupefont des tneubl«s si magnifiques; iiu>x bois satiméy rose y à^éàènm, si utiles à la marque- terie ) au bois de fer f dont on fait usage pour Pameuble- IBent, pour passer les pièces de canon les plus lourdes ^Ans des botubeers , dans de^ mamis y cft pour brûler , pfkrae qu^il chaînée plus que le bois ordinaire ; au §aQfacy dont, on fait les poulies des-taisseaux, des grues, fl» btiaivx ouvrages de tabletterie , et de la ra«ine et de la ^«MiWey, des remèdes j au mancenilliery pocur la tabletterie^ •u^^M deBrésUy pouv teindre en rouge; an campéchey 4u«, diverses» pilotes et buis dn Mexique qui serveilc à la teinture ) tels que le sylvestre y dont le fruit teint en 4cariatA \ r#«4/^> âmib les fleurs rouges fournissent une fcçmle.qn^pn pifépare comme l'indigo; à ces /onc«n.t on se sert dans Ja> médecine et dans la teinture ; ^^ drogues, ausû efficaces que lia sulsepareille y dont la famine sert dans la médecine, et, broyée et délayée , dxyjine nue farine propre à faire du pain ; que le sassa- jfo^y dont U pharmacie emploie jusqu^à la feuille; que U/a/o/) y dont l'efficacité est connue ; que Valoës'y qui fouf-ait une gourme utile à la médecine; que le cantfi- fJory}e. quijiqrn'naylsL résine copa/y le melky dont l'écorc» tcorces < 9T OB L^AMé^IQVl. 4^^ grilla gnévit Us blessures; qntVipecaeuahnaf la /o- ^e/i4y U rv*qnculè dU CayennS) Vesquine des Florides y U çns0i9fi au le /i^ des Apalaohites } la _^erva càniêni du Pacagiiay^qui a U rare vertu de purifier toulea les eanx , <^uel(|ue amèrein^iv cednisent les vapeurs mercuriel!ea &»r Us travaiUeurs ; que IMer^e, autrement dit le thé du. Riragiiay ; les Américains Taiment ta.nli , que. le Cbil» en fait; à lui seul yn commerce^ de i,8aa,6oo lit.t par aoi {J^S^i^ooio piastres); t\xit\e eapttiaii'ey le celastrus,' io petit tabac du Nord ; que \egins-ena du Canada } les ticorcesdufaulf le gingembre y cette* espèce de roseau dont la racine sert dVpice , quand oii la fait sécher et rédpÂi** 6n poiMlre, et qui a la vertu de ramener la transpiration ; le mapou de Gayenn.é , dont le su4^ fait refluer le sang sur lui-même Ijorsqi^^op s^est coupéy et» qui guérie les blessures, les. plus protbndes en moins de 72 heures ; le safran y la sauge ^ \e tabac, J'e piment ou poivre des Antilles , dont Us baies cueillies avaut d'avoir iLLb^int leuTi maturité j oonservent' toujours leur goût, aromatique ; V'alcornoque ^ ce spécifique infaillible pour les maladies du, foie, 4u pojumon et,Us fluxions. de ])oiirin,e (n)^?. . i\) \*alcorno^u^ est- un arbre qui croit àla Terre-Ferme | et dont lf;.b9>s.aft.coiitpacie'ek'pefant. Dans la rentable acception du mot in« diflp^, il:aigatn« UégCy quoiqu'il' diffère rsscnliellement de ccldi-ci, qui est poreux el léger de «a nature. La G.zettc de K Martinique, 4is moDucrioir» VTittt oi L^BOKors Les côtes de l'Eiimpa oflrent-elUs d^ê perle» comme c«ll««delaC«Ufpriii«, deUTerre^Fêrme, comme leg c/ivee de Panama? Ses terres iuu missent-elles des éme>' a* So , to ! uvail découverts. Mur les insLinces rcilérres de dom Juan Àe Dios JVact'as , un ^es plus riches nrgocians de Barcelone , alla- quff d''an crachement de sang affreux , et abandonné des médecins, il le «il, en secret et le gnrrii radicalement. Cette cure ayant retenir jus- qii'ù la Martinique , où ce négociant avait de très-grandes relations, MM'. Pierre Badolet , Dufond- Monceaux , fiilaire et baaocoop, «JTanires personnes' dë'la Martinique et de la Guadeloupe, qui s» tranvaiaot dans It même cas que/le négociant espagnol, ae wrviieat ^ avec U' uiéoie succès , du bois de Valcornoque. Recette. - Prenez doute onces d'aloprnoque dégagé de son écoree ; réduiset-' les en pondre, et faitrs infuser dans trois bouteilles dVau . naturelle froide. Buvrs le malin un verre tiède à jeun; un.second à midi , et un troisième le soir en allant an lit. Coniinncz . le reste du jour , à en prendre couinie boisson ordinaire, mais froide, observant de mâlvr deux cuillerées de miel d.ins cbncun des verres dVan , que Ton prend tiède malin et soir. Quand ce remède échuuffe tr p , on prond quel- ques verres dVau d*"rge par jour , sans aucune espèce d''acidv. On continue ce régime doute jours, aprùsquei on se met au laitd'àoesso ou de jument, pour tempérer les effets dtVafeornoque qui est estïè- i))«meotcbaud. ....'V-r quatre VEuropfl ce pas pommes pois } ce |>ie4s, e cjtie celu de' Turq (1) Le r do la grosi si fortes , environne près que 1 les feuillei lomber d pour les plaques « îasecies ] anouellet seule «m j rûttifea , dea saphirs y d«8 tliamans , de Por , de V argent f Ào Vor blanc de Chuco , comme le Chili ^ le Péioii , U Brëttil I le Mexique ; des raquettes y des ormes remplis de galtinsectes rouges qui sei'Tent à irtiiter U pourpre? dee limagons mureiCy qui donnent une Couleur cramoisi* que rien ne peutalUref) comme les environs de Sainte- Hélène dans Je Guayaquil; des nopals {i) onj^'ritrs d'Inde , où la cochenille ^ qui sert k teindre Técarlâte f vit, se propage par ?nillion8| et meurt | comme au Mexique et au Bréi ce pays n^est-il pas rèdcfabU d^une espèce à la CUine, de deux à la Sibérie et de quatre à PAm^iqne? I)7est«ce pas à la Virginie t\w VEurope est encore redevable de ses beaux pinsf N^cst'* ce pas du Nouveau-Monde qu^elle a emprunté les pommes de terre j les patates sucrées ^ divers haricots et poiy\ cette espèce àe grand^maïs ^ dont la tige a t8 pie4s , et. dont le grain est plus compacte , plus lourti que celui d^Afilciue, qu^on appelle communément blé de' Turquie'^ le tabac , le coton ^ un» variété étonnante A (i) Le nopal n^a ni tiges , ni branches \ il ne coasisle quVn feuilles àc la grossour d'an doigt , q»\ poussent Tuàcde l'autre ; il a des dpines •i fortes , que les Indiens s'«n servent e» juise dVpingles : c^es épines environnent la fleur ^ qui a««|a de siagvlier, qiiMle ne paral^ quVi-! pr&s que le fruit est ii son extréaiilé. On Ate les çocbenilles de dfsms, les feuilles du nopal , par Miàoyen de petites brosses , et où }e» fait tomber dans des vases. On lea arrose de Yinaigte) Où d'eau chaùda, pour les faire mourir | aprâs quoi 4, on les aècLe ausoleitob snr des- plaques chaudes de fer-blaae Qn coiiipte qu'il faut 70,000 de ces'? iasecies pour faire u.ie livre de cochvnille , ,et qu'on en transporte annuellement (>6,ooo liv. de'PAni^rique en &s'pagitu', (|ui e^t presque seule «tn possession de cette braacbe iuipottanie de commerce. |(i4 vao&ilCTtoirs vvitftt ii< x.*BUAOva ^JUufiy àtfruUi^ àograimif d« racines come^fibljeft 'y id^ oiseaux y â^animaué et id v^éiaux y incohtiu's & Pancien? Les AntiUeéy Ia Looisianey laOuyéhO) le Nfèxii^ue) les Etats.- Unis y le Canada > n'abotidënt - ils pas eil chanvres ^ gomme* y goudrons , bamhoUs et bais de côns- $ructiom qii*en ejcporte danè t0UCèb lé^ parties du gloibe? ho^/oréts de rAmérique dii necd kié édttt-elltos pas peu- plées d^auimatix «[uifourtlis&entd^éjlfaelleiites fèuri'ui'èbt La compagnie de commerce de (a bâiër d^Hudsdn n^etl retire-t-elle pas , tons les ans ^ 1 6^000 peaux de iitàrtre , 6000 de loup I 5ooo de castor ^ 4^b6 dé Idittre de Aèr'^ 3oQO de renard fiSoo èiOUrs 6t 3ooo de chats saitvà'ghs f Jjpafor^ de PAmérique da siid Ii^ab6!ndenl>^ile's (iàé en tigrés , lions , jaguars j chats sauvages y Oiirs^ lûUp's, $etft ,. chevreuils ^ Uèvfes | HÂtàrês , pàtesstûx , port' épios y singes f .guenou$y tttiiiânàirs \ tatàui ^ squàckeSj datées y bison y buffalo ^ opmiuÉt y fats de bois , agoutis j pingosy iros'piugo ^ pécari y cabfai y miko y iàki y coati j vuanakoy tapirs y gavia y sagaaty lyhx et chèvreè) en kssufs venus d'Enrope y ddnt les fom-i nrbs et les Cuira ne sont pas moins recherchtrs ? Les côtes ne fournii lient-elles pas de lions et de chiens marins y aé vet^ux et„,4# loiftres de mefj avec les peaui desquels on finiti un f ommerce eonsidéi-able y qii'i'^^ë- lend jusqu^à la Chine? Celtii dés bàleiriés. des cachalots y déï /ôtf/»«'ifo/>f h^ieist pas moin|||;ecliercbé. ^^ijimërique n^abionde^-t-ell* pas eu bestiaux y en'gi<> Ûer.y poMonS) buîtrés> coquillages dé ton te éH^ecé'i \w pigeons y\^s *vàlàilléS y lés c^l^rrir et les truies n'y liôht'ëllés pas plus fôpçndes qu'en. Europe ? les bau/s y les chevatfx et Içs autrei animaux exigent-ils des soins BT DB li^AlliKIQVB. - Zi ^^ de leurs maîtres y comoie ceux d-£ur<>p«? ne meiH4ki pas d^eux-mémes } de ce qu^ils petivent mai^audor daiiie les haies dVpuie8> dans les allées des pkiiitatioiu ) ^Aitt les bois I ou sur le bord de la mec?,Le4ro^ tPInde ,t^u'iNÂ. Europe on nomme dindortf et qui est originaire du îfioiti* Teau-Monde, n^y pèse-t-il pas jusqu'à 3o ou 40 livres ^ tandis qu^il acquiert à peine la moitié de c» poids ëit Europe? N*est-ce pas en 1570 qu^il fît son entrée ek France , où il débuta par <3trd Mrvi sur ia tabk de Charles IX y le jour mâoie de ses noces ? les ûygAW^ les ofM) les outardes ^ les canards sduvaggSj les grntft'^ les Aurons, y las fla^nands ^ les pintades y les pluviers flet ginjons , les poule» d*eau y les bécasses ^ Itk héeassiiiés } les pigeons ramiers y les tourterelles^ \e% perdrix y -letf cailles y \m ortolans ^ ies perroquets y n^y rolent-sk paSF ^à.v\iAnàs%%\a.vigogtte y le /a/na du iVrav^aprài av*éir gravi les précipices des Andes y ne Tapportentnls pa^ aux habitansde ce fortuné pays leur toison couleur d# rosey la. plus belle des laines? des milIioÂé del crahee ne descendent-ili pas aux Antilles y à la clarté de Itt ltm« '^' en faisant sonner leurs tenailles^ et n^offrenlj-ils pSitf' au premier venu * sur les grèves stériles de leinf* ^^ y leurs , écailles remplias de moelles exquises 9 Patitf d!i^utres saisons y au contrairo y le» fortoes ne quittent»' ' elles pasla mer pour aborder aux mâmeSvrivàgesy et n^eii- ' tassent-elles pas des sachie:^ d*œuis dans leurs sabteif' acides? àaa mu/ets y défi carpea et des brochets nK>nls^' tKueuj^ ne s^éctuippi^tribiftas desliacs^/et na«e laiss^nt^ ils pas prendre paç oeutaivee- dans les ircnsseaux^ Atif^ lieu de se pcécipitsT datod la mer? les aloiesy les jMi^-> quereaux y les sardines y ne vieiin«nt»()ll«S' pas- finir lëut^'î courses vagabondes danfiil;intérieurdesterres>} 01!^^ apr^ / Atoir nourri pendant plusieurs mois les habitaus rif tf^ mins dés fleuves, elles servent de pâture aujt vaches ^ : 4|t d'engrais à la terre I le poisson n'y coi1ivre-t-il pai }tt rivières de son frai; ne l'y pêche- t^on pas à pleifl drap ? Enfin , les rochers des cAtes ne sont-ils pas hé-» lissés de homards y d^écrevisses , à* op Aises , de vieilles ^ •t autres poissons | que Ton pi^ifiid à la tueur des flambeaux? Oest pour avoir été témoin de la force de la Végéta- tion , tï, de la vie organiqiie de TAinérique) que M. le Bosaa dit, page )â4 t {^Nouveau voyage aitx Indes-Occi" 4eneales*) ' Mais , dit M. Paw, page %ê^ du troisième volume de son ouvrage : ce Les mines d'or et d'argent ne pron-< » vent pas que l'Amérique soit un excellent pays, » puisque ceux qui travaillent h: Ce^ mines n'ont ni », souliers, ni cheraises<.& -» En vérité, il est bien étun> niintque des gens renf«irmés dans les entrailles de la terrtf , sous la Zone tor ride ^ préfèrent ^ pour avoir nnoitts chaud , de travailler sanë-sou^Hers et sans clie-c mise , lorsque nous' voyons les matelots et lesoiivriers européens, aux Antilles- et en :Silr}>pe'V!érn faire autant di^nsles niaga^ns ducommerce'et dans leurs cltantiers; •t parc9;qiie le.dintatdu nord de l'Europe' né permet pfif apx; habitans/de tse jMasser de vêtemens> doit- ait blâmer pour cela les peuples améj^cains qui. sont sou» la ligi liabilU prou- pays, ont ni élon- de la avtfir is c]ie-( ivrier» antaiit iitfers; jerrniet oit- ou t SUU9 BT DE L^AliiKlQtrËk 4*7 ' la ligne, de ne pas endosser , lorsqu'il \ ft^fâîtiënt , déi liabiilemvns qui leur seraient plus h. cliàrge qu^utîtes ? areir^e et  l'orgueil' naturel de VEspagnol et du Portiigais, qui Croiraient «e dégrader s'ils entrepreHatent de travailler pour leur Subsistance 5 qui préfèrent, comme les Tiircsj se laisser ronger par la vermine, plutôt que de la tuer , sous pré - 'texte qu^il n'appartient qu^à Dieu de dét^nire ce qu'il juge à propos de xréer ; et «ck niémes hommes, qui affichent un respect sk ridicule f»(i^r de ttils insectes ^ fout la guerre à leurs semblables ! Si les Espagnols , avant et après Ta découverte dci. lïouveau-Monde , n'uUt jamais fait de grands che- mins dans leur propre pays , et si le projet d'établir ■des chariots di poste n'a jamais pu y réussir , comment auraient>i(s pu Se déterminer à faire de nouvelles routes dans le Pérou, où ils avaient trouvé, ainsi qu^au Mexique ;y des grands chemins et des chaussées qui facihtaient les relations d'une province à l'autre ^ Tune des jroutes du Pérou avait 3oo lieues 'd'étendue : On y voyair, de distance en distance, des pierres mil Itères qui indiquaient aux voyageurs la situation des lieux et des auberges pour se reposer. Comment se seraient-ils décidés à bâtir des ponts au-dessus des torrens, puis- que, de tout temps, ils ont été ennemis du travail , et que , grâce aux Américains , ce peuple européen a trouvé des machines et des cordes , pour le hisser , avec SCS mules chargées ^ au-dessus destorrens , qui coulent XOM. I. , »7 <^l8 PRODUCTIONS UTILES 1> £« I.*CVROF£ dans des lits de tac .liasses. de lai:ge>,d^une profoudeur affreuse, gue>la nature à taillés à plomb dans leioioc y, pour ouvrir uii||>assage à une rivière ? • . Quoi (^u^on en dise y les Espagnols n^étaiint pas les seuls peuples de TEuropegui nVvaic'nt pas de grandes routes ] pour peu y dit Voltaire y qu'on voyageât pen- dant les mauvaises saisons y si longues et si rebutantes dans les climats septentrionaux , il fallait enfoncer dans la fange pu gravir sur des rocs., Telles furent l'Allemagne etia France entière au dix-septième siècle. Tout le monde était en bottes y on allait dans les rues sur des échasses y dans plusieurs villes d'Alle- magne. Ce nVst pas Tor, Pargent du Pérou , du Mexique et du Brésil , qui ont empêché les arts et les sciences de fleurit en Espagne et en Portugal y mais bien Papathie de ces deux peuples y mais bien (comme il Pa observé \ la mauvaise conduite de Philippe II , qui dépensa, d'une manière inconcevablefdes richesses immenses ; qui pouvait tout créer chez lui , et qui détruisit tout *, qui prodigua^ pour Pannement de la, flotte qu'il perdit contre l'Angleterre , plus d'or qu'il n'en a fallu pour la fondation de toutes les Académies des sciences actqellement subsistantes en Europe ; qui. n'aurait laissé en Espagne aucunes traces des trésors qu'il dissipa sans avoir jamais eu la réputation d'être généreux , s'il n'avait fait élever dans VEscurial un bâtiment qui n'est que grand et massif ^qui fut là cause indirecte que son successeur , en 1681 , fut hors d'état de payer ses domestiques , la table de ses gentils- hommes | et que l'épouse de ce prince se trouva dans la même gêne. L^Ai|i($riqud n]!Aux*ait j&mais oui aux ^pagnols ^ S^ils ayaiëiH coipRaué letir commerce , leurs manufac-^ iures i^t leur agriculture comme les Anglais ) qui 8«nt redeTables de leur opuUntie et dm rang dont ils jouis-» aent parmi les preqiière) puissances de TËurope ^ aux trésors du Nouveau-Monde ^ qui leur procurdat les richesses de l'Inde» L^flspagne |^ en 1747 > n^était point privée de ressources ^ puisqu'elle avait encore un total de 7,4^3)590 habiùms » et &7)246)3o& éciis de veillons en revenus ; maiS) par sa mauvaise addiinis* tration ^ par son luxe poUr les domestiques > dontle démembrement ) en 1788 /portait leur nombre à plus de 276)000 ) par. celtii des nobles ^ des troupes ,. des étudiant ) des avocats et dos employés^ q^i s'élevait à 555,954 individus, auxi|uels il fâ,ut ajouter les femmeS) les enfans ^ tes vieillards ^ qui font à-peu-près les 5/8 de la population de l'Espagne } par son indolence et sa, dévotion mal entendue f son commerce et son agricuU ture diminuèrent , ses dettes devinrent énormes , ei son clergé s'accrut aux dépens do sa population active y puisqu'il était composé de 39O}04^ célibataires ) dans le nombre desquels il y avait 190^046 ecclésiastiques^ et aoOyOoo qui prétendaient à le devenir. Au, lieu de remédier à ces abus, en diminuant les domestiques, le clergé et les employés ^ etct , pour donner des bras au commerce , à l'agriculture et aux manufactures , au lieu d'abolir l'aliénabilité de certains doniaines oU' les znains-mortes , l'usage de la mtita , cette réunion des bétes à laine de dififéreus propriétaires , dont les trou- peaux voyagent tous ensemble deux fois par an , pas- bent une partie de l'année dans un endroit , une partie .dans un autre , ce qui nuit aux progrès de. l'agricul- 27* 4aO PRonucTiotfs vtilbs i>k l^bvkovs liire , lo, gouvernement espagnol crut sortir ^e la d^- «cesse ok «il se érou^AÎt , en 'laissant flm« uëf^&atoâafé ; tl^ut lieu en tySa pour le- malheur àéêjiÂh, nania ^ à Ifa GliKfiirme , à la C6M-Fernie j les S0phif9 et les ^/Mer4nK/M-^*on tire de Ja terre de ta Neuvelle^GastiHe, desileuveè chi Brésil^ si« prouvent pas non plus que l^AmériqUe soif un tnan- ▼ais paye , ni que le 4uxe que ces riehesses entraîtient soit absurde^ et qu'il diminue la populittion : car y en supposant qvi^on voie à Mexico des hommes qa» portent À leurs souliers des bondles de diamant , et qui vont le «oir ^ coitchcr sur In paille^ y ce qui est ridicule à supposer , ip^ais n'importe» on ne doit pas conclure do'cela^ que les dtamons dîilftnnent la population ^ «t que les «afaots raugtnetftent. Ges richesses , comme ies rognes 4'or et d'argfBX obligent les spéctflatetirs dNtn détruire une partie jiottrihausser'le'prfx d^ P&utre y et de donner sotnrent la ivaknr dUine! barrique pleine , pour une iutaif^e vide; c'çit pour cette * raison que les Hollandais détruisaient loua les ans une partie 4e leurs épiceries ^ afin d'en maintenir le^prix. ' Si wi homme étoufie au milieu d^un festin splendide^ la faute n'en est pas aux alimens, itmis bien Al'intem* pérance du mangeur. Par la même raison , si le Por- tugal ^ en 1754^ a fait la folie d'avoir , dans les bou- tl(|ues de Lisbonne , pour 5o)000|0oo de pierreries , et «l'envoyer en commission plusieurs caisse3 de diaœans à des marchandahollandaiS) il a manqué de prévoyanc» et fait tort à ses propres ressources» Sans les tré«orfi cle rAméric^U^ , TËurope aiirait»elle «ntant d^^d^ces Soaiptu«ti3^ y autiMil de po|:ts spacieux , i^utant de belles routes t autant de cominodi^és ^ «iitant de cmomerce avfi^.le reste du globe ? Farce qu^à Mexico ks livrfies, des dotne^^iqucis» les harnois des chevaux sout décorés de pierrei^ précieuses r les rouesides carrosses fptourées de cercles d?argçi|t ; et . que mille objets qui ^ ailleurs^ se font ^ cuivre^ ou, de fer, sont là dW ou d^argeot miasii', ^u|rU H^r. pour cela Fh)Bure«i3( climat du M^xi^ae ? La eochenilU du Mexique » ^.^df&> ^^ Guatinn&la c( des Antilles « le campéche , 1^ bois du, Brésil y et diverses plantes et bois du Mexique, procurent de belles tein- tures , dont yÇurope ne pçut se passer et qn.^ellie) peut encore moins remplacer ; ces ricbe&ses i|ée)les, con- tribuent à nus agrémens, à nos l^espins, occupent les manufactures^ et fout Vivre des millions 4^4ti:e6 dans les diverses parties du Monde» Si les Européens ont vemdu quelq«e£l^ d^ la sauge fort cher aux Chinois, on ne doit piiscoiiiclure, compte M. Faw, qu^elle vint uniquement de rfluropej)» puisque celle que T Amérique fout^nit a plus de iorçe et do v«r':T. Pan^ qu^on n^a pas, assez mnUipli&leciWV/'rf^o/ de la Louisiane , et qu^on ne connaissait pa^ la manière de manipuler cette cire , qui eût empéofaél^ France ai*. payer plus d'un millioiji tourna par im {MMr sq |)ro- çurer de la cire d'abeilles dans le Levant et dans d^autres pays , tandis qu'elle abonde en Amérique , doit-ou «a conclure, comme M. Faw, que cette production, de la Lûuisiane est plutôt une curiosité qu'un objet ! 4a monuc^ioiis utiles sEL^auitori de cortiraerce? On' aurait d^atttant plus de tort^ que M. Faw ne sait pas que ce cirier vëgëtal croît dans tous les endroits tempérés de rAmérique septeiftrionale ^ dans la Louisiane , dans la Caroline y et qu'on n'y brûle' {iàs*d*autref bougie que celle qui se fabrique de cette cire. * Parce que l'Amérique a enrichi l'Europe d'un arbris- seau nommé le cotonnier y dont le fruit ^ en forme de gousse^ fournit un fil cotonneuiAt soyé, dont on fait les bèllesmousselines^ les perkales etcditres étoffes élégantes^' en coiiclura*t-on qu'il faille quitter un pays qui ofiEre des productions aussi étoinnantes et aussi diyersifiées y àvj^G lësquellies l'Angleterre et' plusieurs autres puis- sances européennes se sont enrichies j et dont la France) pour sa part , fait, atec a4 millions de livres de cbtoii/'iao millidiis de mètres de toiles ^ pour la fabHcation desquelles' près de i40)Ooo ouvriers sont occupés, satis parler de aSo à 3oo millions de nu- méraire annuellement consadfrés à l'exploitation de leur industrie? Je ne parle point des capitaux avancés pour la création de ces établissemens ; des produits de leur fabrication, perfectionnés chaque jour, appliqués aux besoins de la France entière et colportés à l'exté- rieur ^ ainsi que de l'affranchissement du tribut ^orme que la Franco payait à l'étranger. # Parce q'u'on fait un très-grand commerce de pellete- ries et'de boiè de construction dans le nord de l'Amé- rique ') et que cette partie du Nouveau-Monde a le com- me^e^ de pelleteries de commun avec la Sibérie , s'en- 8uivra-t-il que c'eist un ' maiivais commerce ? et parco que'1'Âlleitiagne fournit du blé et du vvn comme la Frariccf , dois-je aussi conclure, comme M. PiNr , « il 1% «^ensuit que rAUeuiagiie ressemble parfaitement à la J^j'ance ?» ^ Parce que le Pérou') situé sur la zone torride^ a des provinces où le froid empêche le maïs de croître) et que Ton voit ce même grain réunir très-avant dans le nord de TEurope et dans les bruyères défrichées de la Pomé* ranic) conclurai- je, pour cela ) quHl faut renoncer au pays de Callao , parce que le mats n^^y croît pas à plus de i5o lieues à la ronde , à cause du froid , pour habiter de préférence le désert de Waldau et les bruyères dé- frichées de la Foméranie? W|tainem6nt non j car ^ bien que le froid , qui est produit dans cette partie du Pérou par l'élévation du terrain , semble aussi vil que celui de la Poméranie, on y trouve cependant des grains et des productions qui ne pourraient pas réussir dans la Poméranie. Parce que les castors, avant la découverte du Nouveau^ Monde ) avaient beaucoup peuplé dans PAmérique sep- tentrionale y vu que les^ Américains ne les tuaient pas pour en vendre les fourrures y cela prouve>t*il que ce pays fût un immense désert? N'en trouve*t'on pas en- core de nos jours le long du Pont-Euxin, sur le Rhâne, surlaLippO) sur le Rhin, et dans beaucoup de provinces . d^Alleraagne? Conclurai-je pourcela, comme M. Paw» ce qu'ils ne peuvent se multiplier que daps des régions » désertes de l'Amérique^ où les Sauvages ne s'inté- }> ressaient pas du tout à la culture de la terre , ni à la 3) direction des rivières dans des lits fixes ^ et que » les pays d'où l'on, tire les pelleteries sont dépeuplés y » parce qu'on ne saurait tirer des pelleteries d'un pays » peuplé? » , D'après une hypothèse semblable ne serait-on pas i 4^4 ysoBVoTioivs oTJiBt ss L'suaotB en droit de conclura 411e TEuropi», l^Asie et PAfriqu* n^sont pas peuplées y parce que ces trois portions du globe fournissent dee pelleterie»? f4i. Parce que le pape Urbain VIII avait excommnnîA ceux qui prehaicnt du tabac } que le caar de Russie , rempereur des Turcs, le roi de F«rre, en avaient défendu Tusage^ sons peine de perdre la vie ou d^avoirle ii^ft coupé} que le roi Jacques Suiait et Simon Failli avaient fait en Angleterre un traité qui condamnait le tabac ^ parce que la France avait défendu , jusqu'il Tépoque de la révolution, d^en fiwe aucune plantation; que, malgré tous ces obtiiacles , cette production végétale dit nouvel bémispliière a fait Ibrtune dans les quatre partitfs du Monde ; parce que son utilité a été reconnue par Ia médecine européenitepour les migraines, ponr déferger Xe^humeurs, détruire la vermine, rendre la vie aux noyés, Touïe aux sourds , et que le commerce et le gouverne- ment Pont si bien appréciée, qn^ls se siHt approprié le revenu de cette plante américaine qui rapportait autre- fois ao mtIHens à ^Angleterre , et donne le double à la France , la ut il, comme Fauteur des Recherches sur les Américains, s^eilbrcw de décrier un pays semblable (1)? ° (1} Pour détraîre la vermiiM dès enfans, oa «ppTiichade kur t4l« voe pipe de tabac allumt; on la promène lentement pour que la fumée (jui sort de la pipe et de- la bouche Itu fumeur frappe îmin«>dialemenl Itenr chevelure et pditse s'jr étendre. Une iealè pipe de tabac «uffit pour tuer à riiislaat totts Ida poux. Pour guérir la «urdité, on fume le tabac le pins fort pOMible , ayailt soiu de ne point rejeter la fumée , mais bi^a de )a garder dans le bouche , de sprrer le nez avec le pouce et l'index , et de s*ëfTorcer de faire passer la fumée par le canal anriculnire appelé trompe d'eus- tache , en poimant fortement son baleiné. Oo couiinuA ce rcmMe BT SB L^aiéBIQVB. 4^ Parce qu*on « csqporté cù T Amérique àvtUêM pUntt* mlimentaireê <|ui ont réussi en Europe y et pourront pré- venir les malheurs qui résultent de la famine y eeU dé- montre-t-il que le Nonveau-Monde ioit vol manvais pays que Tondoiv'e abandonner? Ijc «^et le «if«r«f qui croissent en Amérique^ forment deux branches prodigieuses du commerce t or^ pour tirer une preuve convaincante contre Texcellence du sol de ce payS| M. Paw aurait dû essayer de démontrer jasqo'à ce qae I«a oreillM faiMni un bniit Minbkbie à celui d'ana ▼estie qui m crève. L''ottïe c»l NumtAl r«tablie. Ceci arrive ordinaire- ment an bout de deux ou Uoia Mmaioca. lleat k propos de nepMce*- aer ce rcinède de dess Mnaeiua au moiua , «fis d^enplcbar IctoreiHea de se reboucher. M. le cemie russe Orloff a ensei|(né ce remède en i8i3 au doctrar GrosTenord d^Oiford , qui en a fait usage. Il entend aujourd'hui comoie «'il n^avait jamais ét^enurd. Peur rendre les noyésè la vie,ànlenr plaee ua lube an fondement, au moyen durjucl on introduit la fumée du tabac trois fois par heure : si ce remède n^opèrepas de suite , on a recours aux laveioens d^in- fusioo de tabac. Avam tout , on doit avoir la précaution , lorsqu'on trouve on corps récemment noyé , de Penvelopper soignensemeot dans fine couverture de laine chaude , et de le transporter de suite daos la maison la plus proche. Si cVst ua enfant d''un Âge tendre et faible , il faut le coucher dans un lit chaud , entre deux personnes : ce remiJB sçuvent suffit pour le rendre à la vie. Si c>st une femme ou un homme, on étend le corps sur un matelas ou sur un Kt , de manière que b| t^te et Testomac soient un peu plus élrvés que le reste dn corps. Il faut avoir Tattcniion , daqt rhiver, d'échauffer la chambre avce un feu modéré , et , dans Pétc , d'exposer le corps aux rayons viviÇ-tpa du soleil. Quand on Ta bien esiuyé arec des serviettes un peu chaudes , on le frictionne doucement avec de la flanelle chaude imbibée de moutarde délayée dan» du rhuui , de iVau-dc- vie ou du genièvre. On applique ensuite aux pieds et aux mains des bouteilles ou des^ vessies remplies dVau ebaude , ainiii que dei tuiles ou des briques chatiUes enveloppées dans ki flanelle , et Toa é- <4^^ VROSUOTlOiUS VYILS8 DB L*BUROPB que le'c«fé«t le sucredu nouvel h^isphère' ne sont bon» à rien. Il ê^m est bien gardéy parce que Tusiige -universel qu^on en ' fait y eût démetiti d^une manière - trop «évidente les efïbrts de sa logique.' - Cet écrivain est dans -Terreur ,' quand il dit que les gens riches de^PËurope et les Turcs né veulent pas prendre de ce café de ^Amérique ^ et qu'on n*a jamais pu 4 tromper ■ les Levantins en le mêlant avec celui dé Mokaj car bien des Français et des étrangers y peut- promène la bauinôire ohaade sur le ventre , sur le des et sur l'epîne. Pendant ce lemps^là , on fait jouer doucement le soufflet dans la bouche , et un autre dans les narines , afin d^introduire Tair pur dans les poumons du patient. A défaut de soufflets , ou si Ton ii^rde trop ji les apporter , une àme charitable doit dans ce cas rendre ce service avec sa bouche , tandis qoe Ton promène légèrement sur le coffre une main du haut en bas , etl^antre du bas en haut. Quand ces remèdes ne réussissent pas , on emploie alors le tabac , ■ eomma je Vai dit plus haut. Il est à propos d^agiter le corps de i«mps en teirtps et doucement , et de prolonger cette ondulation avec la main, comme lorsqu'on menace quelqn^un. Si le noyë ne donne aucun signe de vie , on place sur-Ie-ch.imp le corps dans les cendres de !a première boulangerie , brasserie ou verrerie qui se trouve k portée. A défaut de cendres , an milieu du grain fermenté , on dans de Toau ' de lessive , ayant soin que la chaleur n'excède pas celle du sang. Les ' bains chauds ont souvent produit les plus heureux résultats. Si , mal- gré ces différens secours , le corps parait rester inanimé, il faut avoir recours au fluide électrique, et l'administrer tout d'un coup. Les spasmes et les contractions succèdent promptemen( quand le corps nVst pas mort. On essaie ensuite de faire avaler au noyé de Peau dé- gourdie an degré du lait sorTant de la vache , un pieu d'eau-de-vie , «Te rhum on dé vin , en un mot ce qui peut soiilenir son estomac. On te transporte ensuite dans un lit chaud , et l'on a soin d'écarter tout ce •qui peut occasionner du brait , le plus grand silence étant nécessaire en celte occasion. Il est bon d'ob»érrer , avant de perdre l'espoir de sauver un noyé, que ces différons retnèdat demandent plus de quatra heures à le» administrer. . Atra tnui gotinnets et aUssi connataseuri ^ue les AUe- nianda et les Levantins , ont pris pour du café Moka | inalgi'é rancien préjugé , le café qui Tient 1 Saiht-Do-' mingue, danà les plaines adosséesàdes mon ticulesj parce qn*on prétend que le café qui crdtt dans ce terrain est plus sec y plus chaud y et sa sève plus active que celiii'des montagnes. On le distingue de ce dernier par sa^fôve'y qui y au lieu de se diviser en deux ^ comme dans le café ordtr lire , est ronde et entière , pet. te , compacte^ ^^un vert foncé et argenté ; il y en a qu'. devient dVm beau jaune j avec une légère teinte rernbrun\«i^ tous deux sentant fortement leur fruit. On en cuaille de 'emblables dans les mornes, aux extrémités des branches du caf/^^y' et sur- tout dans les terrains rocheux dont la teie est rouge : les habitans des montagnes le rega'^à tatcomme du café échaudé et raccorni. Le café den ^norues est en général plus gros que celui des plaines , à moins que le terrain soit plus sec, ce qui influe alors sur sd grosseur. Il se divise en deux parties égales ; il est d^un vert foncé tirant sur la corne de cerf avec un lustre suyé , argen- tin; il a autant de bonté , de vertu et de parfum qui|^. celui de la plaine , quand on ne le récolte;pas dans des terrains trop humides. L^expositipn du nord ne lui est point favorable} celle de TËSi ^< fatigue )>à. cause des brises de ce pays: on y remédie en laissant des arbres en assez grande quantité peur arrêter la force du veql. Le café aime le soleil ef. un sol un peu sec. / Le café qui vient sur les revers ou dans le fond des collines trop ombragées est le plus gros de tous : il est moins serré que ceux ci-dessus ^ plus spongieux, mmns aromatique , d^un vert clair, qui devient d^un jaune pâle lorsqu^il y a quelque temps quM est récolté. Il perd '^aS VRODUÇTIO'HS VTlLB» BB L^BUKOP» flon de -sa v«rtu et:de sa saveur , et il n^st rogardé psy les habitans que conuae du café iii^rieur. Il y en a une fjktre espèce «(.ue l'on nomne /rÂi^ ; ç^^st celui qui fëste apirès QuVn en a extrait le ca£^) bon, régulier et qui n^est point cassé ; enfin y la dernière qualité est celle 4u csft mouillé ii )U8i,a de mer : il dc^vient d^un blanc mort , perd de son parfum y ppitr' contracler une odeur de iiioisi on de féTes. Xes Anglais et les Français^ qui aiment le café éi le sucre autant que tout autre peuple, et 'qui en con- sommaient .avant que les Germains eussent eu au- cune idée de ces deux productions , ikWt jamais songé à prendre , pour leur consommation particulière y du sucre de tcteou-Jlau en Chine, ni du café à^ Arabie y parce quHls ont reconnu que le sucre du Brésil y comme <;ej[ui de Saint - Domingue y le café de la Martinique y ^n Borgne et du Rochelois à SainUDomingue^ étaient comparables , sinom supérieurs à ces mâmes produc- tions de TAsie. C«8t parce que les Turcs et les Chinois ont trouvé que le sucre du Brésily quoique moins |;ilanc y et n^ayant pas autant de saveur et de corps que celui de Saint-Domingue y était cependant }4ns subs- tantiel et dVne douceur phiB éloigné du miel que celui àtV Egypte y qu^il iiVvait pas en outre cette odeitr étrange que celui delà Chine exhale; enfin, que le pt^é des Antilles avait autant de (eu et de parBim que les leurs , qn^ils nVnt pas hésité à se servir de ces fNToductions de rAnérîqti«; qui étaient en outre à meil- Ifliir marché et en plus grande abondance. Jo ne m^élendrai pas davanta|;e sur la supériorité du sucre de ^Amérique sur. celui de tout autre pays^ quant à CfMe du café y je me contenterai do citer que ibs- ST DB L'AMéHIQUS. 4^9 tomme une preuve mcontestable dte \a bcmt^ (hi cafô de» Antilles^ son usé^y qni est A généralement ré- pandu en iEur<^ , qu^il n'y a pas j'a«qa'aa ftiéAu peuple dane le sud , -et suiytont dans h) nord y ç^ul lOL^'èa, use abondaramenté Quand l^Earope ne connaissait pas d'antre cafêqua celui de VIemen , ou dtes Grandes -ïndes , éUe pouvàiî) 4 Fexemple de }a Tnrqnie y regarder cette baissOn comme aupérieure au cafS de Java ; mais depnlft la décou- verte de rAméritftie y lés Européens 6t les Asiatiques ont été forcés de mettre de cdté le préjugé , de rendre, bommage à Tévidence , et de se sevvir par préférence du sucre et du café du NouveaU'Monde , parce quHIs ont reconnu que ce dernier avait entre autres rertusid^être un digestifs un tonique et un nutritif. C^est pour dédommager PEurope y que TAsie lui donne des diamans, des épiceries ^ des mousselines , des toiles, àes porcelaines '^ rAmérifiue ^ Tor^ V argent de ses montagnes , les émeraudes . les saphirs de ses fleuves } les teintures , les Ào/« et les JoHirrures de ses forêts y la cochenille y V indigo ^ le rocou,\e café^ le «zfcre ) le cacao et le coton , de ses campagnes j et TAftique , son iVoirc , sa poudre d*or ^ ses propres en/ans ^ des nuées de cailles et d'oiseaux de passage, Kon-seulement les poissons et les oiseaux ^ mais encore les arbres même y ont changé de climat poui les Euro* péens. Leurs vergers jadis sont venus de VAs.Jt!, leurs parcs aujourd'hui viennent de TAmérique j au lieu du châtaignier et du noyer qui entouraient les métahies de leurs vassaux , dans les rustiques domaines de leurs ancêtres^ Véhénier^ le sorbier ^ le badamer ^ \e marro- nier d*Inde^ le magnolier^ le tulipier^ environnent leurs 43<> r&ODUCTXOKS UTIX.E8 OB Z.*XV1.09S, «fC/ «faâiôaux des ombragea du-'Kouveau-lVIonée j et btentdt de ses solitudes. Ils. ont fait venh* de P Arabie y les/è«- ;!7Mn«| de la Chitie^ des orangers ; du Brésil^des ananas i duÇhili/ àts fraisiers y le sensuel datura arborea , le c/e- Todindrum gracieux \ du Pérou y la voluptueuse hélio^ tropcy la brillante capucine.^ la charmante marguerite ^ •t une foule innombrable d^autres fleurs parfuTnée.s ,, de toutes les parties de la zone torride. Enfin , les in» sectei ^ les oiseaux ^ les coquilles y les minéraux et les terres même des pays les plus éloignés ^ remplissent leurs cabinets* Tous ces avantages prouvent que r Amérique^ par ses productions^ Temporte encore sur TEurope. ;'iiœi "f ",'■ 'iw '^. -M J ' r F 19 DU TREMIE n V01.t;M«< : J ^«^«^'^«'^ %%*i%^%^^%^^^^ %«M^ %% *%%<%^<»^m»%»^ ^%%%'% %»l%%'%<»'%^» TABLE DES M ATIÈR E S DU PREMIER VOLUME. LIVRE PREMIER. Chap. I. ïJv CLIMAT de rAmérique lor» de sa découverte. Page i -^ II. Comparaison de TEurope elde l'Amérique, leur étendue. 3o — III. Montagnes d'Europe et d'Amérique 3c — • IV. Volcans /Ja — V. Phénomènes et curiosités 4? — VI. Les grottes 56 — VII. Echos ; 64 — VIII. Mines.... 63 —' IX. Ponts naturels de pierre 69 — X. Lacs ^i — XI. Fleuves de l'Amérique du nord ^9 — XII. Fleuves de l'Amérique du sud g4 — XIII. Cataractes *. 106 — XIV. Salines < 116 ' — XV. Traditions lao .— XVI. Coquillages la^ — XVII. Gouffres laS — XVIII. Golfes et mers Méditcrranées de l'Europe ia6 — XIX. Golfes et mers Médiicrranées de l'Amérique i a8 — XX. Des courans, et des lies qui s'opposent à leurs effets.. . i33 . — XXI. Isthmes..... i4( — XXII. Vents 143 .— XXIII. Tremblemens de terre , orages , éclairs , elc 146 — XXIV. Sur la salubrité' des continens- d'Europe et d'Ame- riqw.... iSg -.- XXV. Température de l'Amérique septentrionale 175 Idem. Teufpërature de l'Amérique méridionale 180 .# ^ '\/ •'" 43s «AtlB Dits cftArtifiiÈêt LiVllE SECaND. €■ \r. T. ExMfieB du aotl d(B l^n^pè et «le rAntériqde < i82( — II. Sur les produciioot nuisibles de TEbrope et de l*Aaiâ> rique .^t.».^ <.^4... ..t.i......^.v«>«^>. 378 -^ III. Sur le* prodttctiQos utiles de l'Europe «t de l'Aoïériqde. ig^ ria D£ LA •tXhLt OF.S CHAMTftV*. .^. . 378 Ue. 39/i m 'H I I