IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 l.l Li£|2.8 12.5 1^ lââ II 2.2 2.0 m 1.25 ||U 1.6 M ^ 6" ► V] ^ >>^ '/ /^ Photographie SdŒices Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4S03 ^j f/i CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. D D D D D D D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée I I Cover titie missing/ Le titre de couverture manque □ Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or blaclc)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) I I Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re Mure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional comments:/ Commentaires supplémentaires; 7 t( L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. □ Coloured pages/ Pages de couleur D D 0 D 0 D Pages damaged/ Pdges endommagées Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées Pages discoioured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence T P o fi 0 b t> si o fi si o I I Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression Includes supplementary material/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible T si T VM M di er bf "1 re m Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. 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The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — »• (meaning ' CON- TINUED"), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. IVIaps, plates, charts, etc., may bo filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: L'exemplaire filmé fut reoroduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté do l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants appat-aîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole —► signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le dr ;ument est trop grand pour être reproduit en tin seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. i errata id to it le pelure, pon à n 1 2 3 32X 1 2 3 4 8 6 àxii^.l ,.4» ■ ^•*;;*; ^'V" '"^■ > . .. .«.* .^ ■t> t .\-. '.''fef': % f '■...:■ -'■3^ ': • ■ «w .■,'=■1 4; ■•■•. '. ».>, - ' s- r> •>- ^. '"^ - .^W t* J^\ D ^^•' # • ' DES kvi ■• ]■' ■:::.h •;*t:H/>'~: ■f - ..«'■.-"•■ ■• UN D( I -h- uT'' t-'t.'. DE PRÉCÉDÉ TOME V. A PARIS, DE l'imprimerie DE LA RÉPUBLIQUE. AN V 1 I 1. ^*^f n .ti VOYAGE AUTOUR DU MONDE, PENDANT LES ANNEES 179O, I/pl ET I7<;2, Par Etienne marchand, . 1' Vil D'UNE INTRODUCTION HISTORIQUE; AUQUEL ON A JOINT DES RECHERCHES SUR LES TERRES AUSTRALES DE DRAKE, E T UN EXAMEN CRITIQUE DU VOYAGE DE ROGGEWEEN; AVEC CARTES ET FIGURES: Par C. p. CLARET FLEURIEU, De l'Institut national des Sciences et des Arts , et du Bureau des Longitudes. ,*«• f '1 ; r I ^'( ) TABLE DES MATIÈRES Contenues dans ce Volume. OuiTE de l'HlSTOIRE NATURELLE des Oiâcaux , dos Poissons , des Cétacées , des Amphibies , et des Plantes et autres Productions marines, que LE SOLIDE a rencontrés à la Mer , dans sa ClRCONNAVlCATiON du Globe. Phoques ( en général ) * Page i PHOQUES , proprement dits i/.j. I .° Le Phoque à museau ridé i j Et le Grand Phoque de l'île Saint-Paul. . , zz 2." Le Phoque à ventre blanc 2g 3 .° Le Phoque à capuchon 31 4^.° Le Phoque à croissant 32 5 .° Le Phoque JSfeit-Soar 33 6." Le Phoque Laktah A\x Kamtschatka, , . Ibid. 7.** Le Phoque Kassigiak Ibid. 8.° Le Phoque commun. . Ibid. PHOQUES à oreilles externes 35 I .° Le Lion marir^ Ibid. 2.° L'Ours marin 54. 5.° Le Morse ou la Vache marine 66 Le Morse de Cook 76 Le Dugon ou Dugung 86 Animaux tenant à la Famille des Phoques : Le Lamantin { en général ) 89 i." Le Grand Lamantin de Kamtschatka. . . 100 ♦ Voyez ausài I'Addition , 1.° page 275 et z." pnge îj6. : j y •" iv TABLE 2." Le Grand Lamantin des Ant'illes . Piige 103 3." Le Grand Lamantin de la Mer des Indes. 104, 4.." Le Petit Lamantin d'Aintr'ique 108 5." Le Petit Lamantin du Sénégal 110 Résnnié des Phoques et autres Animaux y tenant. . 112 Voir aussi I'Addition , 3." page 278. Alcyon 115 Eaux de la Mer teintes en rouge 119 Plongeons ( en général ) 121 Le Cat-Marin 122 L'imbrim Jbid. Le Lumme ou Loom 123 Plongeons des Midouiiies , deux Espèces.. 126 Coupeur-d'eau ou Bec-en-Ciseaux 128 Frégate 1 4.0 La grande et la moyenne ENVERGURE ... 154, Oiseaux et Poissons rencontrés dans la Zone Torrîde 157 Divers ANIMAUX et PLANTES rencontrés dans le Grand -Océans au Nord du Tropique du Cancer . 158 Macareux 162 Loutre Marine ou Saricovienne 167 Alouette de Mer { en général ) 186 i.° L'Espèce Vulgaire 188 2." L'Alouette de Mer à Collier Jbid. 3.° L'Alouette de Mer de Saint-Domingue. Jbid. Serpens d'eau 191 Y)' Europe Jbid. De VInde 192 Murène 193 Manches - de - Velours 197 Raisins du Tropique (Espèce de Goémon ) . . 200 t 126 128 14-0 15 + '57 158 i6z 1 67 186 188 Jbici. Jbid. 192 197 Uoo DES MATIERES. y Raisins du Tropique ( provenant des Œufs de Shhe) Page 202 Raisin DE Mer ou Savonnette de Mer (Espèce de Production comparée à V Alcyoïnitin ) Jb'id. Raisin de Mer { Insecte ) Ibid. Lacets ( Herbes marines enlacées ) 203 Cormoran ( en général ) 20c Le Grand Cormoran Jb'ht, Le Petit Cormoran, ou l^igaud , le Bec-Scie de Bouga'mville , le Shag dos Anglais.'., 212 Oiseaux aquatiques { en général ) 228 De quelques Oiseaux peu connus 230 I. Le petit Oiseau jaune du Cap de Bonne- Espérance Ibid. II. Petits Oiseaux à joli plumage, de Tanna ( une des î.' de V Espiritu Santo ) Ibid, III. Le Motacilla velificans de Cook Ibid. IV. Oiseaux vus par Dampier à Céram, pré- sumés être des Calaos 231 y. Le Aletavaia de Madagascar 232 VI. ]JOkeitsok ou la Courte- Langue , qui peut être une Poule de Aler du Groenland . . . Ibid. VII. Le Tornoviarsuk des Mers du Groenland. Ibid. VIII. VArau ou Kara des Mers du Nord , qui paroît être une Espèce de Plongeon. 233 IX. Le Jean Van-G lient du Spitiherg. . . . Ibid, X. Le Hâve - Suie du Nord , le Gentleman des Ecossais , et peut - être le Rat-^har des Hollandais , ^34' XI. Pipeline ou Pipelienne Ibid, XII. Margaux , peut-être des Fous ou des Cormorans, •«,. , 235 S- S ! ' *i V I* ^) TABLE XIII. Le Baker ou Bectjueteur. , * . . Page 236 XIV. Le Vourousambé de Madagascar. , . . //i/^, XV. Le Ferret de /^r. Léguât , peut-être une Espèce d" Hirondelle de Mer a 37 XVI. Le Charbonnier de Bougainville , peut- être une Hirondelle de Mer 238 XVII. VEquerret de Bovgainville /^/^, XVIII. Le Stariki et le Gloiipichi des Mers du Kamtschatlia 239 XIX. Le Tavon des Philippines 24.0 XX. Le Parginie de Kœmpfer 24, i XXI. Le Misago ou Bisago , comparé par KiVinpfcr à un Èpervier Ibid. XXII. Le Batteur- d'ailes 24.2 XXIII *. h'Açore ou Açor des Portugais est YEpervier Ibïd, XXIV ^. Le Fanchet n'est pas une Espèce particulière, c'est un des noms du Gt^t^/^n^/ Brun , 24-3 * Indications données par la Cépède , de ce que les Marins sont invités à observer dans les Ani- maux qu'ils rencontrent à la Mer ou sur les Côtes. Dans les Quadrupèdes Vivipares 24.6 Dans les Cétacées Ibid. •' Dans les Oiseaux 24.7 Dans les Quadrupèdes Ovipares 24-8 Dans les Serpens Ibid. Dans les Poissons. 24.9 \ * Ces Numcros ont été oublies aux Pages 242» Ligne par en bas, et 243 , -Ligne S:'"'^.- o." \ 24-3 2^6 Jb'ld. 24.7 24.8 Ibid. 249 10.' V I DES MATIERES. vij ADDITIONS à la Partie de l'HiSTOlRE NATURELLE. J/« Addition pour les Articles du Marsouin , du Dauphin et de I'ÉpaulArd , ou des PETITS CÉTACÉES Page 25 I Le Genre du DAUPHIN divisé en neuf Espèces. . 253 i.'e Le Mirsonin f Delphinus P/ioccenaJ . . 255 a.*"* Le Dauphin [ Delph'inus Delpliis ] .. 256 5. me Le Nésarnak [ Dclph'mus Tursio ] . . . 260 4,.»"'' L'Épaulard ou Ourquc [ Delplùntis Orca ] 261 j.mc h't^^ét àt Mtr [Delph'wusGlad'mtor ] , 264, 6. me Le Béluga [Delph'inus Albicans ] . . , , Jbid, 7. me Le Dauphin à deux dents [ Delph'mus[ Dentatus ] 266 8. me hc}àni%)^o^ï [ Delph'inus ButskopfJ . . 2.6j ç.mc Le Dauphin Férès [Delph'inus FeresJ . 269 II.'"" Addition , relative à la nourriture des PÉTRELS 27 I III. «"c Addition. Pour l'Art, de la Tortue ( Petite Tortue du Cap de Bonne- Espérance) 272 IV.""» Addition. Pour l'Art, de la Scie de Mer.. Ib'id. ¥.>"= Addition. Pour l'Art. Baleines { Parages fréquentés par les Grands Cétacées ) 273 VI.»"» Addition. Pour l'Art. Baleines ( Pêche et Produit ) 27:{. VU."™* Addition. Pour l'Art. Phoques 275 VIII. «"« Addition. — - Pèches périodiques.. . 280 Morues ( en général ) Ib'id. La Grande Morue 282 La Morue longue ou Morue Barbue , appelée aussi le Lingue • Ibid. La Morue noire ou le Colin 283 Le Lieu Ib'id. i \i ^ .1 viij TABLE L'Aiglefin , Egrefin ou Anon Page 284. Le Grand Merlus Jbid. La Morue jaune 286 La Morue inollc ou le Tacaud JbiJ. Le Capeland Ibid, Le Capclan d'appât 287 La Moruette Ib'id, Cabillaud , Cabéliau , ou Cabliau ( la Morue fraîche) Ibid. _ , ( Morue salée 280 Preparations< ,. , , »/, , , ,,.: I Morue sèche ou Merluche . Jbid. Temps de la Pêche 291 Maquereau 293 Hareng : 297 Sardine 310 Anchois 314. RECHERCHES sur les îles et le Port découverts par SIR FRANCIS DRAKE , en 1578, dans le Grand-Océan Austral; et Identité de ces Terres et de la Partie Occidentale-Méri- dionale de la Tierra DEL FuEGO, avec des Notes relatives à ces Recherches. Diverses Relations du Voyage de DrAKE. , . 317 1." Relation publiée par Hackluyt 324. 2 .'"• Relation publiée par le mênie , ou Extrait de la Relation de Nuho da Sylva 326 Résultat des deux Relations 327 3.""' Relation publiée d'après Fletcher , ou Extrait du World encompassed 330 Examen de la Relation du World encompassed. . 337 Identité des Terres Australes de Drake , et de la partie Sud - Ouest de la Tierra dd Fuego .... 34.2 VI DES MATM. nr:s. \% Erreurs pnrdonnal)lcs des anciens Navigateurs. — Ce qu'ils ont fait. — Ce qu'ils ont laissé à Idire Pagt: 34.7 P. S, Sur une erreur de quelques Géographes confirmée par (fe Brosses 351 Note I. Réclamation en faveur de JJni/o- , contre le jugement d'un Auteur espagnol. 356 Note H. Sur la Côte du Sud -Ouest de la Tierra Jel fiiego 357 Note III. Des Latitudes où il n'y a point de nuit 359 Note IV. i," Du Navigateur qui, le premier, a fait le Tour du Alonde ; 2." De celui qui, le premier, a passé par le Détroit de Ala^ellaii pour rentrer du Grand-Occan dans VOcéan Atlant'ujue ; 3." De la fausse opinion qui a régné long-temps , que les Vaisseaux ne pouvoicnt rentrer du Grand - Océan dans VOcéan Atlantique par le Détroit de Alagellan. . 360 Note V. De la D 'étroit ecou Hi rte du Cap de cm 369 317 324. 326 327 330 337 34.2 EXAMEN CRITIQUE des Relations du Voyage autour du Monde, fait en 1721 et 1722 , par l'Amiral hollandais ROGGEWEEN ; Pour parvenir à déterminer la Position géo- graphique de chacune des Découvertes de cet Amiral ; et démêler quelles de ces Découvertes ont été reconnues par les Navigateurs de notre temps , et quelles autres restent encore à chercher : Auquel on a joint un Tableau compa- ratif des Positions différentes que les \ll mt-- h X TABLE Géographes ont données aux Découvertes de RoggeweÈN ; avec des Notes relatives à cet EXAMEJV. Introduction Page 375 Différentes Relations du Voyage 378 Préliminaires de l'Expédition 381 Objet de l'Expédition 383 Départ. — Relâche à Rio- Janeiro 384^ La Virginie de Hawkins ou îles Alalouines ... 386 L'« SuiT«î DU Voyage 389 Détroi.t de le Maire Ibid. Iles de Juan - Fernande":^ Ibid, Recherche infructueuse de la Terre de Davis. 390 Ile de Pâques Jbid. Position géographique de cette île. 392 L'île de Pâques u'est pas la Terre de Davis, 398 JI.'"« Suite du Voyage 404. Ile de Carls-Hoff 4.05 Digression sur l'île des Chiens de le Maire et Schouten . 4.06 III. '"e Suite du Voyage 4.08 lies Pernicieuses Ibid, Identité des îles Pernicieuses de Roggeween ''i. des îles Palliser de Cook 409 Position Géographique des îles Pernicieuses. . 414 Position corrigée de Carls-Hjff. Ibid. Comparaison de différentes Positions données aux îles Pernineuses et à Carls-Hoff. 415 IV.»"" Suite du Voyage 419 Iles Aurore et Vcsper , et Position géographique de ces îles Ibid. V."'" Suite du Voyage 420 Iles du Labyrinthe et leur Position 42 1 y > f 375 378 , 381 . 3«3 . 38+ . 386 . 389 . Ibid. . Ibid. . 390 . Ib'id. • 39^ ^ 39« . 4.04. et 4.06 4.08 . Ibid. 4.09 4.14, Ibid. 415 4.19 . y^/W. . 420 4.21 D E s M A T I E R E s. ïj Le Labyrinthe de Roggeween et les îles de Prince of Walles de Byron ne sont pas le même Groupe Ptf»rès ) , ;orps à et les Céta- : h, Int plus autres |uls qui m , les ilùù'u's: DEMARCHAND. 3 ils ont l'avantage de respirer quand il leur plaît , et de se passer de respirer quand il le faut '. Cette propriété singulière leur est commune à tous; mais le Phoque , le AJorsc et le Lamantin ont chacun des facultés par- ticulières; et nous allons examiner séparément, dans chacun de ces trois Genres d'Animaux , ce qui peut mériter l'attention des Navigateurs. Le Phoque ( Phoca en Grec et en Latin , Seal en Anglais) est désigné dans plusieurs Langues de l'Eu- ROPE, sous différentes dénominations, telles que celles de Veau de Mer [ Sea-Calf des Anglais ] , Chien de JVler , Loup de Mer , Lion de Mer, Ours de Mer, Renard de AHer ; ou Veau Marin , Chien Marin, ôic, : mais ces divers noms n'indiquent pas tous une Espèce différente; quelques-uns, comme on le verra, doivent s'appliquer à la même. J'emprunte de BuFFON la Description générale des Phoques, Cl Les Phoques , dit-il, ont, en général , la tête ronde comme l'Komme , le museau large, les yeux grands et placés haut , peu ou point d'oreilles externes , seulement deux trous auditifs aux côtés de la tête , des moustaches ' Dans l'Homme, et dans les Animaux Terrestres et Vivi- pares , le trou de la cloison du cœur, le rrou ovale , qui permet au Fœtus de vivre sans respirer, se terme au moment de la naissance , et demeure fermé pendant toute la vie qui ne peut plus être entretenue que par la respiration : dans les Amphibies dont il est question , au contraire , le trou ovale demeure tou- jours ouvert, et ils peuvent vivre sans respirer, et conséquem- ment dans l'eau , comme ils vivoient dans le ventre de leur mcre, A i 179T, Mars. PHOyUKS. 1 il !> ^'f' / « 1 1-9 1. jM;irs, 4 VOYAGE autour de la gueule , des dents assez semblables à celles du Loup, la langue fourchue ou plutôt échancrée à la pointe, le cou bien dessiné; le corps, les mains et les pieds couverts d'un poil court ( dans les uns assez rude , quelquefois dans d'autres assez doux ) ; point de bras ni d'avant - bras apparens , mais deux mains ou plutôt deux membranes, deux peaux renfermant cinq doigts , et terminées par cinq ongles; deux pieds, sans jambes , tout pareils aux mains, seulement plus larges, et tournés en arrière, comme pour se réunir à une queue très- courte , que ces pieds accompagnent des deux côtés ; le corps alongé comme celui d'un poisson , mais renflé vers la poitrine , étroit à la partie du ventre , sans hanches, sans croupe et sans cuisses au-dehors; animal d'autant plus étrange qu'il paroît fictif, et qu'il est le modèle sur lequel l'imagination des Poëtes enfanta les Tritons , les Sirènes , et ces Dieux de la Mer à tête humaine, à corps de Quadrupède, à queue de Poisson ' ; et le Phoque règne, en effet, dans cet Empire muet, par sa voix, par sa figure, par son intelligence, par les facultés, en un mot, qui lui sont communes avec les habitans de la terre , si supérieures à celles des Pois- sons , qu'ils semblent être non - seulement d'un autre Ordre , mais d'un Monde différent : aussi, cet Amphibie, quoique d'une nature très -éloignée de celle de nos ' On ne peut pas douter que ces prétendus Poisson -Hommes , ou Homme-Poissons, dont H est parlé sérieusement dans quelques Voyages des Espagnols et des Portugais , ne fussent des Phoques, que l'imagination des Marins , souvent aussi féconde que celle des Poëtes, a transformes en Homme -Marins : ce sont les Tritons et les Sirènes d« la Fable. ■à; , DE MARCHAND. 5 animaux domestiques , ne laisse pas d'être susceptible d'une sorte d'éducation '. i> Le Phoque a le cerveau et le cervelet proportion- nément plus grands que l'Homme, les sens aussi bons qu'aucun des Quadrupèdes , par conséquent , le senti- ment aussi vif, et l'intelligence aussi prompte : l'un et l'autre se marquent par sa douceur , par ses habitudes communes , par ses qualités sociales , par son instinct très-vif pour sa Femelle, et très-attentif pour ses Petits, par sa voix plus expressive et plus modulée que celle des autres animaux : il a aussi de la force et des armes; son corps est ferme et grand , ses dents tranchantes , ses ongles aigus : d'ailleurs il a des avantages particuliers , uniques, sur tous ceux qu'on voudroit lui comparer; il ne craint ni le froid ni le chaud; il vit indiftéremment d'herbe , de chair ou de Poisson ; il habite également l'eau, la terre et la glace. » Mais ces avantages, qui sont très -grands, sont balancés par des imperfections qui sont encore plus grandes. Le Phoque est manchot ou plutôt estropié des quatre membres; ses bras, ses cuisses et ses jambes sont presque entièrement enfermés dans son corps ; il ne sort en-dehors que les mains et les pieds, lesquels sont, à la vérité, tous divisés en cinq doigts; mais ces doigts ne sont pas mobiles séparément les uns des autres, étant 179T, M.irs. ; 2 , PHO Ji| <. H {lomniei- , jueicjucs \Phoqucs, lue celle Is Tritons ' On a plusieurs exemples sur les Côtes de la Ali'diterranée , et dans le Nord, de P/w<]Ufs qui ont été apprivoisés : on nourrit cet Amphibie en le tenant souvent dans i'eau ; il vient lorsqu'il s'entend appeler par son maître qu'il reconnoît ; on lui apprend à saluer de la tête et de la voix ; il donne plusieurs autres signe* d'intelligence et de docilité. A ? \ if iv; i y )'\ ' r:: 1791 Mars. Phoques. 6 VOYAGE réunis par une forte membrane; et ces extrémités sont plutôt des nageoires que des mains et des pieds , des espèces d'instrumens faits pour nager et non pour mar- cher ' ; d'ailleurs , les pieds étant dirigés en arrière , comme la queue , ne peuvent soutenir le corps de l'animal qui, quand il est sur terre est obligé de se traîner comme un Reptile, et par un mouvement plus pénible ; car son corps ne pouvant se plier en arc , comme celui du Serpent , pour prendre successivement dilfércns points d'appui , et avancer ainsi par la réaction du terrain , le Phoque demeureroit gisant au même lieu , sans sa gueule et ses mains qu'il accroche à ce qu'il peut saisir; et il s'en sert avec tant de dextérité, qu'il monte assez promptemcnt sur un rivage élevé , sur un rocher, et même sur un glaçon, quoique rapide et glissant : il marche aussi beaucoup plus vite qu'on ne pourroit l'imaginer ; et souvent , quoique blessé , il échappe au Chasseur , en regagnant l'eau avec précipi- tation Î3. Les Phoques et toutes les Espèces, quoique différant entre eux par quelques Caractères distinctifs , ont beaucoup de propriétés communes ; « ils doivent être regardés , dit BuFFON, comme d'une même nature. 3j Ces animaux sont vivipares : les Femelles mettent bas en hiver; elles font leurs Petits à terre sur un bano de sable, sur un rocher ou dans une petite île, et à quelque distance de la grande terre ; elles se tiennent assises pour les allaiter , et les nourrissent ainsi pendant douze ou quinze jours dans l'endroit où ils sont nés ; ' Ces extrémités ressemblent un peu à une main crifeniuc dans un gant sans doigts. D E M A 11 C H A N U. 7 après quo^, la mère emmène ses Petits à la mer où elle leur apprend à nager et à chercher à vivre ; elle les prend sur son dos lorsqu'ils sont fatigués ( quelquefois aussi elle en porte un dans sa gueule ). Comme chaque portée n'est que de deux ou trois ' , ses soins ne sont pas fort partagés , et leur éducation est bientôt achevée : d'ailleurs ces animaux ont naturellement assez d'intel- ligence et beaucoup de sentiment; ils s'entendent, ils s'entr'aident et -e secourent mutuellement ; les Petits reconnoissent leur mère au milieu d'une troupe nom- breuse ; ils entendent sa voix , et , dès qu'elle les appelle, ils arrivent à elle sans se tromper. Nous igno- rons combien de temps dure la gestation La durée de la vie de ces animaux doit être assez longue ; je suis même porté à croire qu'ils vivent beaucoup plus de temps qu'on n'a pu l'observer, peut-être cent ans et davantage »>. La voix de chaque Phoque varie, à ce qu'il paroît, suivant l'Espèce ; et il se peut même que leurs diffé- rentes manières de crier, et quelque ressemblance que l'on a cru trouver entre ces divers cris et ceux des animaux terrestres , ait contribué à leur faire donner les noms de Veau, de Loup, de Chien, &c. et Les vieux Phoques aboient contre ceux qui les frap- pent, et font tous leurs efforts pour mordre et se venger: en général , ces animaux sont peu craintifs , même ils sont courageux. On a remarqué que le feu des éclairs ou le bruit du tonnerre, loin de les épouvanter, semble les récréer ; ils sortent de l'eau dans la tempête ; ils ' Quelques Naturalistes lui donnent quatre mamelles, qui indiqueroit qu'elle peut avoir quatre Petits. A 4 ce 1791, M 1rs. PH0(JIIES. ) I É?»- - W - '.i- Y^ : I79I Mars. 22. PHOm'ES. 8 VOYAGE quittent même alors leurs glaçons pour éviter le choc des vagues , et ils vont à terre s'amuser de l'orage , et recevoir la pluie qui les réjouit beaucoup, lis ont naturellement une mauvaise odeur , et que l'on sent de fort loin lorsqu'ils sont en grand nombre. Il arrive sou- vent que , lorsqu'on les poursuit , ils lâchent leurs cxcrémens qui sont jaunes et d'une odeur abominable. Ils ont une quantité de sang prodigieuse ; et comme ils ont aussi une grande surcharge de graisse , ils sont, par cette raison , d'une nature lourde et pesante : ils dorment beaucoup et d'un sommeil profond ; ils aiment à dormir au soleil sur des glaçons, sur des rochers; on peut les approcher sans les éveiller , et c'est la manière la plus ordinaire de les prendre. On les tire rarement avec des armes à feu , parce qu'ils ne meurent pas tout de suite , même d'une balle dans la tête; ils se jettent à la mer et sont perdus pour le Chasseur. Mais , comme on peut les approcher de près lorsqu'ils sont endormis , ou même quand ils sont éloignés de la mer, parce qu'ils ne peuvent fuir que très-lentement; on \cs assomme à coups de bâton j>. ( Le plus sur est de frapper sur le museau; on leur enfonce aussi un épicu dans la gorge, ce qui se peut facilement parce qu'ils sont presque toujours la gueule béante , et sur-tout quand on les approche). « Us sont très-durs et très-vivaces ; car, quoiqu'ils soient mortellement blessés, qu'ils per- dent presque tout leur sang , et qu'ils soient même écorchés et dépouillés de leur graisse , ils ne laissent pas de vivre encore ; et c'est un spectacle affreux que de les voir se rouler dans leur sang. Au reste, la chasse, ou , si l'on veut , la pêche de ces animaux n'est pas difficile, et ne laisse pas d'être utile, car la chair n'en DE MARCHAND. 9 est pas mauvaise à manger. La peau ( de ceux du Nord de I'AmÉRIQUE * ) servoit autrefois à faire des four- rures : les Américains les emploient aussi pour faire des ballons (des outres) qu'ils remplissent d'air, et dont ils se servent comme de radeaux : on tire de leur graisse une huile plus claire et d'un moins mauvais goût que celle du Marsouin et des autres Cctacces ». Les Phoques sont pour les Groenlandais une ressource presque aussi précieuse que les Baleines ; non-seulement ils en tirent et vêtement et nourriture , mais encore, de leurs peaux ils couvrent leurs tentes et leurs canots : ils se servent des nerfs et des fibres tendineuses pour coudre leurs vctemens : les boyaux bien nettoyés et amincis sont employés au lieu de verre pour leurs fenêtres; et la vessie dégraissée sert de vase pour con- tenir l'huile : ils font sécher la chair pour la conserver pendant le temps qu'ils ne peuvent ni chasser ni pêcher : aussi les Groenlandais s'exercent-ils de bonne heure à 170 » PnOyl F.S. /' IS lasse, pas n'en ' Le P. Charlevoix ( Hist. de la Nouv, France) dit qu'on empioyoit autrefois une grande quantité de Loups marins à f et je me dispenserai de ies rap- peler en parlant de chaque Espèce en particulier ; je nie bornerai à faire connoître ce qui étant propre à chacune privativement, sert à la faire distinguer des autres. B U F F O N f Supplément à l'Histoire des Quadru- pèdes J qui va me servir de guide dans la Description particulière des Phoques, en distingue de dix Espèces; mais on peut craindre que la confusion de Nomen- clature qui règne généralement dans les Relations de Voyages , d'après lesquelles cette Division des Espèces a été établie , n'ait occasionné quelques doubles em- plois : de simples Variétés peuvent avoir été prises par les Voyageurs , qui ne sont pas toujours des FoRSTER , des Sparrmann, . M. Forstlr pense que ce Phoque à museau ridé , le Lion Aîariii d'ANSON , le Phoca Leonina de LiNNÈ , pourroit être le même que l'Espccc de Phoque que les Anglais avoicnt nommé , aux îles FalklAND , le Phoque Clapmatch [Clapmatch Seal ] . Voyez Philosophie. Transactions. Vol. LXVI, Part. L Ce grand et gros animal est d'un naturel très-indo- lent; c'est même de tous les Phoques celui qui paroît être le moins redoutable , malgré sa forte taille. Il est si gras , qu'après avoir percé et ouvert la peau qui est épaisse d'un pouce, on trouve 'au moins un pied de graisse avant que de parvenir à la chair : au moindre mouvement qu'il fait , on voit cette graisse mollasse flotter sous sa peau. Il est aussi fort sanguin ; car si on ' Voyez G. Forster's Voyage, &c. Vol. II, pages 5 27 et 528. ( ^ si par omnic :ternt's elà de t ridée mal est espt-ce ésentée de cet où elle 5 obscr- ngueur ; ue ceUii s avions 'ORSTtR n Marin roit être s avoicnt iaptnatch isactiotis. •ès-indo- ui paroît c. Il est \\ qui est pied de moindre mollasse ar si on 1791, Mars. Phoql'es. rhocjucs muicau rul ié. et 5 zS. DE MARCHAND. 19 lui fait de profondes blessures dans plusieurs endroits à la fois , on en voit jaillir à l'instant avec beaucoup de force, autant de fontaines de sang '. On tire d'un seul de ces animaux jusqu'à cinq cents pintes d'huile, très -douce et très «• bonne pour la friture, suivant le rapport de Dampier. Mais il ajoute que la chair est p,p,,remcnt .lit,. noire et à gros grain , et qu'elle a un assez mauvais goût : 1 . dp ^^ j, j^ le Commodore Ans on en a jugé plus favorablement; « car , est-il dit dans sa Relation , nous tuâmes quantité de ces animaux pour la consommation journalière des Equi- pages : nous trouvions sur-tout le cœur et la langue un très-bon manger et préférable à une langue de Bœuf j». Ces Amphibies dorment profondément; mais ils ont la précaution de placer des Mâles en sentinelle autour de l'endroit où la troupe repose : et l'on dit que ces senti- nelles ont grand soin de donner l'éveil dès qu'un ennemi approche. Leurs cris sont bruyans et de tons différens; tantôt ils grognent comme des Cochons, tantôt ils hen- nissent comme les Chevaux les plus vigoureux ; les Petit» bêlent comme des Agneaux. Ils se battent souvent entre «ux , sur-tout les Mâles qui se disputent les Femelles, et ils se font de grandes blessures à coups de dents. Les Mâles les plus forts se forment un troupeau de plu- sieurs Femelles : les Matelots d'ANSON avoient nommé un de ces Amphibies le B a C h A , parce qu'il étoit toujours accompagné d'un nombreux sérail dont il savoit • Ansen eut la curiosité de connoître la quantité de sang d'un de ces Phoques : on le tua à coups de fusil ; on l'cgorgea ensuite ; on mesura le sang qu'il rendit , et l'on trouva qu'outre celui qui restoit encore dans les vaisseaux , et qui n'ctoit pas peu de chose, il en avoit rendu au moins deux barriques. B i 10 VOYAGE ■ * 1-79 1. Miirs. admirablement écarter ses rivaux ; mais il clevoit fa XI, Phoqves. Phoques ^ tranquillité actuelle de sa possession à ses nombreuses victoires : et de larges cicatrices avoient gravé ses exploits sur sa peau. Jl est très-facile de les tuer, car ils ne peuvent ni se proprement dits, défendre ni s'enfuir; ils sont si lourds qu'ils ont bean- Le Phocue à '^""P ^^ peine à se remuer , encore plus à se retourner; muicau ride, et il faut seulement se garantir de leurs dents qui sont très-fortes , et dont ils pourroient blesser si on les approchoit de face et de trop près. Le Commodore AnsoN en fit la cruelle expérience : un Matelot étoit tranquillement occupé à écorcher un jeune Phoque , lorsque la mère de cet animal se jetta sur l'homnie, sins qu'il l'eût aperçue, et lui prit la tète dans sa gueule : la morsure fut telle que le Matelot en eut le crâne fracassé en plus d'un endroit ; et quelques soins que l'on put en prendre , il mourut peu de jours après. Ces animaux sont de vrais Amphibies ; ils passent tout l'Eté dans la mer et tout l'Hiver à terre ; c'est dans cette dernière saison qu'ils travaillent à la propa- gation de l'Esp-'-e , et que les Femelles mettent bas : leurs portées sont de deux Petits à la fois : ces animaux tettent comme tous les Phoques , et ils sont dès la naissance, dit le Relateur A^ Anson , de la grandeur d'un Yem-Mar'm adulte ( d'un Phoque commun y. La nourriture ordinaire de ces Amphibies est le poisson ; ils y joignent quelques A'ianchots quand ils en peuvent attraper; et pendant tout le temps qu'ils sont à terre, ils ne vivent que de l'herbe qui croît sur les bords des eaux courantes : le temps qui n'est pas employé à paître, ils le passent à 4ormir dans la fange où ils aiment à se vautrer. V / it îa eu s es ; SCS ni se beaii- Arncr; i soi'.t )n Ks lodore t étoit lioquc , e , sins ulc : la fracasst- 'on put passent : ; c'est i propa- nt bas : [animaux dès la im d'un )oisson ; [peuvent |à terre, )rds des paître , kent à se 1791 Mars. 11. PliO(|iies D E M A R C H A N D. zx Il paroît que cette grande Espèce se trouve également dans les deux Hémisphères; et ce n'est pas seulement par les Latitudes élevées , puisqu'on voit que ces Phoqins sont répandus en très-grand nombre sur l'île de JuAN FtRNANDEZ , vers 33 degrés Sud; BoUGAINViLLE les a trouvés communs aux îles Malouines , et CooK proprement ilit?. en a rencontré dans son île GeorgiA [ l'île Saint- Le Pho.iue « Pierre] ' : il est très-vraisemblable que c'est la même museau riilé. Espèce que quelques Naturalistes ont décrite sous le nom de Grand Phoque du NoRD, et quelquefois sous la dénomination de Loup Alar'm pour le distinguer des autres Phoques ou Veaux Marins de notre OcÉAN, qui ne parviennent jamais à la taille du premier : ce scroit le Ouaspou des Sauvages de I'Amérique du Nord-Est. J'observe cependant que, dans aucune des Descriptions du Grand Phoque du NoRD, il n'est fait mention de la crête ou trompe qui caractérise l'Espèce dans les Mers du SuD : on ne peut pas croire que les Relateurs l'eussent passée sous silence si elle ei^it été observée; et a-t-elle pu ne pas l'être si, en etîet, l'animal en est pourvu! Cette trompe ne seroit-cllc * Le capitaine Cook , clans la Description de son île Georgia, flit que les Phoques ou Ours ALniiis [ Seuls or Seu Dears ] s'y trouvent en assez grand nombre : « lis nous parurent plus petits, dit-il, que ceux de la Teyre - des - Etais ; mais peut-être que ia plupart de ceux qui se prcscntcrent à nous sur l'ile Georgia ctoient des Femelles ; car les Côtes fourmilloient de jeunes Oursons, Nous n'en aperçûmes aucim de l'Espèce que nous avons nommée Lions [ le Phoque à crinière ] ; mais nous c« vîmes quelques-uns de ceux que le Rédacteur de la Relation ^ Anson a décrits sous ce même nom >< ( et qui sont des Phoques k museau ride], Voyez Cook's 2,^ Voyoge , \ o\. II , p^r;e 21 }. 13 i ' /i i. I79I. Mur». »i. Phoques. Phoques y rhe English, Amsterdam. ^'John-Henry Cox. Published from lus AIss, by Alex, Dalrymple. Page 3 et suiv. ' Observations and Remarks niade during a Voyage to the Islands of Tenerife , Amsterdam ( ou plutôt Saint - Paulo ) , Maria, near Van Dietnen, &c. and others in the Pacijic Océan, and on the N. O. Coast of America , &c. and from thence , to Canton, in the Brig Mercury, Cap.' John- Henry Cox, èic. By Lieut. George Mortimer of the Marines. London , '791 , grand i«-4.°. Page 1 1 et suiv. « ! Il lere au la pre- u r'h!é f u Sud: int, en Phoque \ paroît particnt est pos- c Ginre Phoque iprès les par lui- TIMER , cutcnar?t )Ient les A M et 1 Cap de la Côte Dutch , Pubtished I ç;e to the Paulo ) . 'ic Océan, lience , to , &.c.By Occidental», DE M A K C H A iN D. la N( 23 gran (1 I' )f. h\.,n. Zl. PHOfjUER. PllOk^Uf» Saint-P'ii'l. :iaentaic de la inouvelle - Hollande, entre 38 degrés et 38 degrés deux tiers de Latitude Australe: c'est sur Saint-Paul, la plus Méridionale des deux îles (nommée par quelques Géographes anglais, mais mal-à-propos , AMSTERDAM ' ) , que la capitaine Cox les a vus et chassés ; et ils se partagent la propriété proprement .lits. de l'île avec k-s Phoques de l'Espèce commune [ les Grand l'honnt JVu/^ï des Anglais ] vulgairement appelés Veaux /Marins , île IMe et quelquefois Loups A^arins. Cox avoit mouillé sur la côte Orientale de Saint- Paui (qu'il appelle Amsterdam) dans une Rade ou Baie i>uverte qui a retenu le nom du Navigateur hol- landais VlAmming qui découvrit, en 1697, les îles d'AMSTERDAM et Saint-Paul. Du Mouillage , on distingue l'entrée d'un Bassin formé par une espèce de chaussée ou de digue , composée de gros cailloux arrondis , et si régulière qu'on la prendroit pour l'ou- vrage de la main des hommes. « En nageant T est-il dit dans la Relation de Cox ) pour aller du Vaisseau à terre , nous avions aperçu sur la digue, du côté méridional de l'entrée du Bassin, plusieurs Grands Phoques f Sea Lions J ^ t dont quelques-uns dormoient, tandis que d'autres tenoient les ' Voyez ci-devant Tome IV, page 281 , Note '. N. B. Le capitaine Cox emploie improprement la dénomination de Lion AInrin [ Sea L.ion ] que le Commodore Anson avoit donnée improprement aussi aux grands Phoques à museau ridé de l'île de J, Fernandei .• on verra ci-après que le Lion AJarin est un Phoque d'une Espèce différente de celle qui est décrite dans la Relation du Commodore ; et que le grand Phoque de l'île Saint-Paul ntil ni un Phoque à museau ridé ni un Phoque- Lion. lî 4 179'- l'iioiji'rs. Phoques S,iint-J\uil, 11, V O Y A (i E yciix fixés sur nous : rnuiucl nous eûiucs mis piid .\ uni' , nous nianœuvrânics pour les cerner, tt nous Us atta([u.nncs. Un de ces Aniphiliies qui avoil ret^'u cinq l^.illcs dans dillcrentcs parties du corps, parvint à nous vcliapp(*r : nous ne punies en tuiT ([u'un seul , et c'étoit proprement «litj. U' p'us gros dc la troupe. Sa longueur éioit do vingt Gr.iml I*hoi|iie pieds anglais et sa circonfcrencc de vingt-un pieds : il avoit fait upe vigoureuse résistance, ouvrant une large gueule , et se redressant contre nous, f|Moi{|u'il eut reii,„ni, , )h Mu [ S\ «II- I l.C Saint- I\ii'/- jons ou l.niips /t/iiriiis lions ' or Wol"cs j d'une énorme grandeur, et d'un Grand I''irochoit , .1 D E M A R C H A N D. 27 «lie se mettoit en posture de l'attaquer ; et si sou Petit s'écartoit pour aller combattre quelque autre !7QI. Mars. Phoques. Phoijnes propremc.it Jits. iie I lie Sairit-l'aiil-, Phoque de son âge , combat pour lequel ils paroisscnt fort ardens, la mère le suivoit avec précipitation, et le saisissant par le dos avec la gueule, elle le stcouoit rudement , par manière de correction , et pour lui apprendre à ne la pas quitter. Nous avons été fréquem- Graml Phomic nient témoins de combats, soit sur la terre, soit dans l'eau , entre des Phoques de ditFérens âges. Souvent aussi nous avons vu sur les rochers les mères donner à téter à leur nourrisson; mais nous ne leur en avons jamaia vu qu'un seul à la fois: et, quoiqu'elles ayent deux mamelles, je suppose qu'elles ne portent qu'un Petit. M Pendant notre séjour dans la rade de VlAMMING (du 30 Mai au 8 Juin), nous tuâmes douze cents Phoques dont nous emportâmes les peaux après It:s avoir fait sécher à terre : et s'il nous eiit été permis de donner quelques jours de plus à cette chasse, nous en eussions tué sans peine plusieurs milliers. Suivant le rapport de VlAMMING, ces animaux sont aussi multipliés sur l'île d'AMSTERDAM que nous les avons trouvés sur celle de Saint-Paul ». « Ce pourroit être une spéculation lucrative , dit le lieutenant MORTIMER, que d'expédier un Vaisseau pour aller faire la Pêche des Phoques à l'île Saint- PauL; il s'y procurcroit en peu de temps une cargaison d'huile et de peaux : il pourroit , à cet effet , former sur le rivage un atelier où l'on établiioit les chaudières nécessaires pour la fonte des graisses et l'extraciion de l'huile qui est à la fois abondante et d'une excel- lente qualité. On devroit aussi être pourvu de harpons et des autre; ustensiles propres à la Pêche de la a i: I;; I \^\ ' ) VfX > Alar.-. FilonuES. l'Iioniies i:e I lie 28 V 0 Y A G li Diile'me ; car, pendant notre séjour dans la Rade de Vlamming, nous y avons vu affluer ce Cctacéc qui est de l'Espèce distinguée par ia dénomination de SfcrmaCeti [ le Cac/ialot], En quittant SainT-Paul , le Vaisseau se rcndroit à la Chine, où il est probable pronrcincMt dit?, '^l"'^ ^^^ pcaux et Thuile scroicnt vcnducs avec avantage; (JraiulPho.iue *^''"'' quoique, cn général , les Chinois estiment peu les Huiles de Poisson , cependant l'écliantillon que nous leur cn avons montre a paru leur être agréable ; et je suis persuadé que cette huile seroit bientôt goiitée à îa Chine , et s'y vcndroit à un bon prix : celle que nous y avons portée étoit d'une bonté remarquable , transparente, sans odeur, et absolument exempte de ce goût de rance dont il est impossible de dépouiller l'huile de Baldne ". L'île d'AMSTERDAM offriroit peut être plus de faci- lités encore que celle de Saint-Paul pour l'opération proposée par le lieutenant MoRTlMER , si , en effet , comme VlAMMING l'assure, les Phoques et les Baleines abondent également sur cette première îîe et dans SCS environs. AMSTERDAM est couverte de bois qui serviroient pour entretenir le feu des chaudières, sans prendre sur les combustibles que le Vaisseau peut avoir en approvisionnement : SaiNT-Paul, au contraire , ne présente pas un arbuste. Cette dernière île offre , à la vérité , les herbes grossières et les joncs dans lesquels les Plioqites se retirent , et qu'on peut brûler ; mais cette ressource seroit bientôt épuisée; et il se pourroit d'ailleurs qu'une terre découverte et dépouillée d'abri cessât bientôt d'être fréquentée par les Amphibies qui n'y trouveroient plus de retraites. Une autre ressource plus abondante dans l'îl'' de Saint - PAUL, est une i Rade de accc qui mon de r-PAUL , probable xvantage; it peu les :jue nous )Ic ; et je goûtée à celle que irquable , iptc de ce 1er l'huile is de f'aci- 'opération en effet , s Baleines et dans bois qui res , sans eut avoir Iraire , ne |ffre , à la lesquels |cr ; mais pourroit lée d'abri libies qui ressource est une // te ]\;.irs. PlIOQtTS S.:int-l\:uf. DE xM A R C H A N D. 29 sorte de tourbe, formée des fibn-s décomposées des herbes et des joncs marins, laquelle briile très-bien et se trouve dans plusieurs cantons de l'île. On sait aussi que les Pêcheurs du GROENLAND alimentent le feu de leurs chaudières avec les débris de la chair des Baleines , après que l'huilo en a été extraite , et avec prf.prciiicnt tlit% toutes les parties de l'animal qui ne sont pas un objet Grin.l riioq^e de commerce. AMSTERDAM, comme Saint -Paul, deiiie offre ces mêmes ressources , et de plus elle a ses bois. Mais on peut conclure de toui ce qui a été dit sur ces deux îles , que l'une et l'autre offrent également de grandes facilités pour la chasse du Phoque et la pêche de la Baleine ; et que l'Armateur qui voudra s'occuper de cette spéculation , et la combiner avec un Voyage à la CniNE , pour y échanger les huiles et les peaux contre les marchandises de I'Orient , peut s'assurer, par cette double opération , un bénéfice con- sidérable. 2." Le PiiOQur, X ventre blanc. Ce Phoque a plus de sept pieds de longueur, et son poids est de six ou sept cents livres. Sa peau est" cou- verte d'un poil court très-ras , lustré et de couleur brune mélangée de grisâtre , principalement sur le cou et la tcte où il paroît comme tigré ; le poil est plus épais sur le dos et sur les côtés du corps que sous le ventre, où l'on remarque une grande tache blanche qui se ter- mine en pointe en se prolongeant sur les flancs : les yeux sont grands , bien ouverts , de couleur brune et assez semblables à ceux du Bœuf : lorsque l'aninial est long-temps sans entrer dans l'eau , son sang s'échaufte et le blanc de ses yeux devient rouge, sur-tout vers les angles. le Phriin'f à vil trc blanc. •1' à! >v l, t i ut ' M '^^ I7OI. M;irs. PnoQiiFS, l'ii 0(|ues 30 VOYAGE Les narines sont étendues verticalement sur l'extré- mité du museau : elles sont longues de trois ou quatre pouces , éloignées l'une de l'autre d'environ cinq pouces ; et lorsqu'elles sont ouvertes , elles ont clia- cunc près de deux pouces de largeur ; il en découle proprement dits, prcsquc conf inuellemcnt une espèce de mucus blanchâtre '.? Plioi|iic à d'une odeur désagréable: l'animal ne les ouvre que pour ventre blanc, rendre l'air par une forte expiration : lorquc Ks narines sont fermées elles ne paroissent que comme deux traits marqués longitudinalcment sur le bout du museau. La gueule est assez grande et environnée de soies ou moustaches presque semblables à des arêtes de poisson : les mâchoires sont garnies de trente-deux dents , vingt mâcheli<;res , huit incisives et quatre canines. Les pieds de dvvant et de derrière sont conformés de manière que le doigt du milieu est le plus court et les deux de côté les plus longs : les nageoires de derrière soi^t grosses et charnues par les côtés , minces dans le milieu et découpées en festons sur les bords ; elles accom- pagnent la queue qui n'a que quatre poucis de long sur trois de large , et qui est de forme presque trian- gulaire , large à sa naissance , et en pointe arrondie à son ixtrémité ; elle est peu épaisse et paroît aplatie dans toute son étendue. Le regard de cet animal est doux et son nature! n'est point farouche ; il est même susceptible d'éducation. 11 n est clangert.ux que lorsqu il «prouve les irritations de l'amour, te qui lui arrive à-pcii-près tous les trois mois: al( ors, Il ne conno'i plus personne, i^e son de sa voix ressemble au beuglement enroué d'un jeune Taureau. Cet animal dort très - profondément : on l'entend ronfler de très-loin , et ill on ne 1 éveille qu avec peine. JUSC faire de une Non, abon( Leur indic 1 extre- quaire i cinq u cha- decoulc in châtre ^ue pour narines ux traita tseau. soies ou poisson : ts , vingt Les pieds c manière les deux rière sont ; le milieu es accom- s de long que trian- arrondie a platie dans atureî n'est 11 lucation. itations de Itrois n\ois: de sa voix nireau. Cet ronfler de D E M A R C H A N D. 31 On en montroit un à Paris en 178 1 , lequel avoit été pris dans le Golfe de Venise : BUFfON l'a décrit particulièrement, et très - en détail, ainsi qu'un autre Phoque de cette Espèce élevé à NÎmes , dressé à plusieurs exercices, et très-docile à la voix de son maître. ( Stippl. à l'ITist. Niit. des Quadrup. J 3." Le Phoque à Capuchon. Ce Phoque que les Grocnlandais appellent Nc'itser- Soa/ij et les Danois, ainsi que les Allemands, KLtp- Mùf^e ( bonnet rabattu ) , a pour attribut distinctif, un capuchon de peau dans lequel il peut renfoncer sa tète jusqu'aux yeux. Ce Phoque est remarquable par la laine noire qui revêt la peau sous un poil blanc , ce qui le fait paroîtrc d'une assez belle couleur grise: mais le Caractère qui le distingue de tous les autres Phoques, est ce capuchon d'une peau épaisse et velue , qu'il a sur le front, et qu'on appelle Cache- Museau , parce que l'animal a la faculté d'abattre cette peau sur ses yeux, pour se garantir des tourbillons de sable et de neige que le vent chasse impétueusement. Les Phoques de cette Espèce font régulièrement deux Voyages par an ; ils sont fort nombreux au DÉTROIT DE Davis , et y résident depuis le mois de Septembre jusqu'au mois de Mars. Ils en sortent alors pour aller faire leurs Petits à terre , et reviennent avec eux au mois de Juin , fort maigres et fort épuisés : ils en partent une cconde fois en Juillet pour se porter plus an NOKiJ où ils trouvent probablement une nourriture plus abondante, car ils reviennent fort gras en Septembre. Leur maigreur dans les mois de Mai et de Juin semble indiquer que c'est alors la saison de leurs amours , et que, dans ce temps , ils oublient de manger, com i£ 1791. Mars. 1:.. Pho'oit.s. PlT>i|ues prc picini-nt dits. [.(• riioijiic h C;.'i)iithon. \\ V •TiC- • h>w 1791 l'ilOolKS, Pho(|ucs liiojirciiifiU clit.s, if I'!lOl|UC' i croisiïiit. 32 VOYAGE les Lions Afiir'ins et les Ours /Marins dont il sera ci- aprc's parlé. 4." Le Phoque X croissant ou I'Attarsoak. Les Groenlandais donnent à ce Phoque différens noms , à mesure que son poil prend des teintes difié- rentes. Le Fœtus, qui est tout blanc et couvert d'un poil laineux , se nomme Jblau : Dans la première année d'âge , le poil est un peu moins hianc, et l'animal s'appelle Attarak : W devient gris , et alors il porte le nom à'Aiteitsiak, II varie encore plus dans la troisième année , et on l'appelle Ai^U'krok. II est tacheté dans la quatrième, ce qui lui fait donner le nom de Alihktok. Ce n'est qu'à la cinquième année que le pojl est d'un beau gris-blanc , et qu'il a sur le dos deux croissans noirs dont les pointes le regardent : ce Phoque est alors dans toute sa force, et il prend le nom d' Attarsoak. La peau de ce Phoque h Croissant est revêtue d'un poil roide et fort; son corps est couvert d'une graisse épaisse, et dont on tire une huile qui, pour le goCit, l'odeur et la graisse , ressemble assez à de la vieille huiie d'olive. II paroît que cette Espèce se trouve non-seulement au DÉTROIT DE Davis , et aux environs du GR0E^;- LAND , mais encore fur les côtes de la SIBÉRIE, ci jusqu'au KAMTSCMATKA. A en juger par un passage de ChArleVOIX, cette Espèce doit se rencontrer aussi près des Côtes Orientales de I'AmÉRIQUE du Nord : « Ces animaux, dit-il , ont le poil de diverses couleurs; il y en a qui sont tout blancs, et tous le sont dei et ré: '7*. , I I scra ci- ISOAK. iiffcrcns es difl»^'- l'un poil t un pi-'^J teits'mk, e , et on ait donner àl est d'un 5jd/îJ noirs alors dan à vêtue d'un une graisse ir le goût , ieille huile -seulement IBÉRIE , ti passage de rencontrer ilQU E du de diverses et tous le sor.t 17;) !. 22. Tiioot rs. l'lK)ï. avoir autrement. Cependant on les suit en Canot dans "'*• les endroits oià ils sont en grand nombre; et quand ils montrent la tête hors de l'eau pour respirer , on lire sur eux : s'ils ne sont que blessés , on parvient sans beaucoup de peine à les attraper : s'ils sont tués roides , pr'^i"'^''''^"' «''''• ifs vont d'abord au fond; mais des chiens dressés 1 1- l'h-ine pour cette chasse , plongent à l'instant et vont les t<'inimii;. pêcher à sept ou huit brasses de profondeur. Mais comme cette manière de chasser au Phoque est lento et pénible , et qu'elle rapporte peu ; on a imaginé , pour les prendre en masse, une espèce de Madrague , comme celle qui s'emploie pour la pêche du Thon. On connoît les Anses qui sont les plus fréquentées par ies Phoques avJC la marée montante ; on en fcrnu; l'entrée avec des filets et des pieux; on n'y laisse do libre qu'un fort petit espace par où les Phoques se glissent dès que la mer est haute ; on bouche cette ouverture dès que la marée commence à se retirer , bientôt les Phoques restent à sec sur le fond ; et l'on n'a que la peine de les assommer. La seconde division des Phoques, celle des riir-pir, Phoques qui ont des oreilles externes, ne «''^'is- comprend, comme il a été dit, que deux Espèces: celle du LioN Marin et celle de l'OURS Marin. I. Le Lion Marin '. ^^ ^'on mrin. • Cet animal n'est pas , comme on Va vu , le mùric que la Relation A^Ansnn a dcsigné improprement sous le nom de Lion Alarin , et qui c-t le î'yand Fh-oqur a »!:is'Utu r'ulé, C 1 ï \ 1 3' VOYAGE îl ^ it' r7() I. hUrs. ii. Vl'.rniVis, Plin'iucs il orci les. Lien marin Qiicl(|ucs Navigateurs anciens ravoientfait LOnnoîirc, on plutôt l'avoient indiqué en termes très - vagues. Francis Pretty nous avoit dit que les Phoques du cette Espèce sont d'une graisse extraordinaire , très- grands ; et d'une figure monstrueuse; et qu'en considé- rant seulement la partie supérieure de leur corps , on ne peut Ks comparer qu'au Lion, parce que la tête, le cou et le haut du corps sont couverts de longs poils rudes '. RiCHAHD Hawkins en parle à-peu-prcs dans les mêmes termes, et il ajoute qu'un poil de leur mous- tache peut servir de cure- dent \ JoHN Narbokougm fait mention de leur ressemblance frappante avec le Lion ^ Le P. Larbe dit que le Lion Marin ( di's côtes du Brésil ) ne ditlère du Loup Marin { du Phoque , en général ) que par les longues soies qui lui pendent du cou : « Nous en vîmes, ajoute-t-il , d'aussi gros que des Taureaux : le corps de ces, animaux n'est qu'une niasse de graisse : rien n'est plus aisé que de les tuer; il suHit de les frapper sur le bout du ne/,, et incontinent , ils perdent tout leur sang par cette blessure; mais, pour cela , il faut les surprendre en- dormis sur les rochers , ou un peu avancés sur Ks terres : comme ils ne font que ramper , il est aisé de leur couper chemin; cependant', si vous faisiez un ijmijc pas, et qu'ils pussent vous atteindre, ce seroit fait dw* votre vie; d'un seul coup de dent ils couperoient le ' HmUuyt's Collecf. Vol. III, page 805. " The Ohseri'. of Sir Richard Hawkins in /lis Voj'agf to thc Soin h Sea , &c. London , xCzz. In-f.° ' Dans IvUitc-s le; Collections de Voyages, ilU'C, gucs. es àc très- isidc- , on te, le poiU ans lc5 nious- lOUGlI vcc le I ( des n ( (ia qui lui d'au 3 ^i ax n'est que de tiu ne/, ar cette drc cn- sur K's aisé de un iiiux fait i\^ oient le Pll<''|iiP» itrf tO ttie D L M A 11 C H A N 1"). 37 corps d'un homme en deux ' ». Le Maire fuit aussi mention des Lions Aliir'ms ; mais le Marin lioliaudais ne paroissoit pas aussi convaincu que le Missionnaire Irancais , du peu de difficulté qu'on éprouve à tuer ces Amphibies à coups de hAton : « Après avoir quitté , dit-il, le Port Desihé ( Côte des Patagons ) , nous rolilchâmcs à l'île DU Koi, oii nous prîmes de jeunes Lj Lio„ ,„.,,, „. Lions Alarins qui étoient de l)on goût ; ces L'wi.s sont de la taille d'un petit Cheval , ayant la tétc semhhihic à celle d'un Lion , avec une crinière longue et rude ; mais les Lionnes n'en ont point, et ne sont pas de la moitié si grosses que les Mâles : on nc^pouvoit tuer ces animaux qu'en leur donnant sous la gorge , ou dans la tête, des coups de mousquets chargés à i)alle; on leur donnoit cent coups de levier de ter ( pince à canon ) , jusqu'à leur (aire rendre le sang par la j^ueule et par le nez, qu'ils ne laissoient pas de s'eniuir et de gagner la mer " «. D'autres Voyageurs ont reconnu ces mêmes Lions Alarins dans le GrAND-OcÉAN BorÉAL, sur les îles KuRiLES et au Kamtschatka. Le Docteur Steller, qui s'étoit enibarqué sur le Vaisseau de BerinC , en ([ualité de Naturaliste, dans le Voyage où ce Navigateur découvrit pour les Russes l'AiMÉRlQUE du No.D- UUEST par les Latitudes élevées , vécut, pour ainsi dire , en société avec ces Amphibies pendant plusieurs mois, dans l'île sur laquelle le Vaisseau de Bering fit • Lettres Édifiantes , &c. Tome XV. * Voyage de le Alain et Schoutcn. Voyez les Voyages yovr Vttablissement de la ComjMgagnie hollandaise des Indes Orien- tales, &c, Tome VIII. 1 V () \ A (; E i 1,( vr is 1-91. aa. PlIOyUCâ. Phoi|iics il <'rtilk'j. Le I Kiii iii.iriii, naufrage , et où rcposcni ses ctndrcs. StfLLCR tut tout loisir pour étudier les Lions Marins ; ci la description qu'il nous en avoit donnée ' , se trouve parfaitement d'accord avec les observations des Navigateurs et dis Naturalistes de ces derniers temps. On est donc assuré ((lie cette grande Espèce de P/ioijiw à oreilles externes est répandue dans les deux Hémisphères , et peut-être sous toutes les Latitudes , comme celles des Ours Aliirins , de la Saricovienne fia. Loutre] et de la plupart des Am- phi[)ies qui appartiennent à cette Famille. Kr ASHENINICOFF , dans son Histoire du Kamtscliatka , dit qu'il n'y%a que des hommes agiles qui s'adonnent à la cliasse du Lion Alarin : ils tâchent de le surprendre endormi; ils s'en approchent à pas de Loup, et lui plongent dans la poitrine, au-dessous de l'aisselle, un couteau qui est attaché à une longue courroie arrêtée par l'autre bout à un pieu fiché dans la terre : le Alcitculor s'enfuit au plus vite; et les autres jettent de loin à l'animal, des flèches, des couteaux , des espèces tic dards, pour le blesser dans plusieurs endroits du corps , ce qui ne ressemble pas mal au combat arlaiu d'une autre E,sj>cce de Phoques qui se trouvent sv.x \\ même île en communauté avec les premiers. « Un l'c ces animaux, dit- il; ayant ctc tue tout roide d'un c iiip de fusil, au même instant toute i;i troupe épouvantée s'ei-fuc en toute Iiâte du côté de la mer ; plusieurs se précipitèrent de dix ou quinze verges de haut ( 30 à 45 pieds) sur des poirtes de rochers qui bordent la côte , et il ne parut p:is qu'ils .se fussent (ait aucun mul : leur graisse est si épaisse , si élastique, qu'elle dut amortir le coup ; et leur cuir est si dur, qu'il ne put en ctr« l'.'Tcnsé ». (6'. lorster's Voj'ugf , Vol. II, pa-^c 5if)) m; I \ % ->'> Vi\! !■>*■ A;.ir,. I'^1(II|1IP^ à (iiLiili.-.^. le Liuii iiidi'iM, 42 " VOYAGE iiilcriciirc , ci tontes deux sont garnies de cinq rangs de soies rudes on forme de moustaches qui sont longues, noires, et s'étendent le long de l'ouverture de la gueule ; ces soies sont des tuyaux dont on peut faire des cure- dents ; elles deviennent blanches dans la vieillesse. Les oreilles sont coniques, longues seulement de six à sept lignes ; leur cartilage est ferme et roide, et néan- moins elles sont repliées vers l'extrémité ; la partie intérieure en est lisse , et la surface extérieure est garnie de poils. Les yeux sont grands et proémincns; les caron- cules des grands angles en sont fort apparentes et d'une «.(nilcur rouge assez vive , en sorte que les yeux de cet animal paroisscnt ardens et échauffés; l'iris est verte, et le reste de l'œil est blanc v. rié de petits filets san- guins; il y a une membrane à r..n^le intérieur, laquelle peut, au besoin , recouvrir l'œil en entier à la volonté de l'animal : des sourcils composés de crins noirs assez Ibrts surmontent les veux. La langue est un peu fourchue ou fendue à son extrémité. Les dents sont au nombre de trente -six: les incisives supérieures sont terminées par deux pointes, au lieu que les inférieures n'en ont qu'une ; il y en a quatre tant en haut qu'en bas : les dents canines sont bien plus longues que les incisives et de forme conique, un peu crochues à leur extrémité avec une cannelure au côté intérieur '. %\i \\ I \ ' « Les dcn.s du Lion ALviu, à\i Perneity , sont beaucoup jiiLis grosses et plus solides que celles fies autres Phoques , qui >'jnt creuses clans toute la partie enchâssée dans la mâchoire ; celles du Lion sont solides dans toutes leur longueur, et ne s.iillent guère plus d'un pouce ou un pouce et demi hors ï- i(\ rangs ongucs , gueule ; es care- sse. it de six et néan- la partie st garnie ;s caron- et d'une ux de cet st verte , ilets san- , laquelle olontc de )irs assez ue à son ;nte- six : { pointes, il y en canines e forme avec une beaucoup ho/jiies , qui mâchoire ; :ur, et ne demi hors DE MARCHAND. 4.3 Les Lions Marins ont les pieds , ou plutôt les na- geoires , tels qu'en général les ont les Phoques des autres Eipéces ; et s'ils en différent à cet égard , c'est par quelqu'un de ces traits délicats qui n'échappent pas à l'observation du Zoologiste, mais qui, pour le Marin qui n'y regarde pas de si près, scroient peu sensibles, s'il n'en étoit prévenu. Les pieds de devant ,. ou les Le Lion mains , qui partent de la poitrine , sont de grandes i)andes plates d'une membrane noi-e et dure , lisse et sans poils; et dans lo milieu se trouvent quelques ves- tiges d'ongles qu'à peine l'on distingue. Les nageoires , do derrière, lisses et sans poils , comme celles de devant, ont un peu plus de ressemblance avec des pieds ; ce sont des membranes noires , divisées en cinq longs doigts aplatis et enveloppés dans une peau mince , laquelle se prolonge et s'étend au-delà des ongîes qui sont fort petits : c'est cependant avec ces petits ongles , ainsi emballés , que le Lion AJarin parvient à se gratter toutes les parties A^ oorps, La queue , de forme conique , et couverte de r t., poils , est extrêmement courte ; et lorsque l'an. ■■ ' -st dans une situation alongée , elle se trouve comme perdue entre les dtux nageoires de derrière qui sont très-rapprochées. La croupe est ronde de leurs alvéoles : leur solidité est presque égale à celle du caillou , et elles sont d'un blanc éblouissant : j'en ai apporté une qui n'était pas une des plus grandes de celles de l'individu qui l'a fournie , et elle a au moins trois pouces de diamètre sur sept de longueur : nous en avons compté vingt - deux , telles que celle-ci, dans ia mâchoire d'un de ces Lions , Ix laquelle il en manquoit encore cinq ou six ». ( l'oji^^f nu < Mulonines. Tonjc II , page 4&'. ) 179 I . Miir ç. 2 - PHaQl'!.?. Pho'! ;cs à orui les. Lioii 111,111" fi il 4 ■f) ■V' ■ : % t * I 'h ■ II" il ■4 \ '■' 4+ V O V A G E kfc 179 1. iM..r.'.. PiiOQtir.s, Pho'^iies à ori'illfs. Le Lion nurJn, et couverte d'une surprenante quantité de gviiissc. Avec une corpulence si forte, et des pieds si peu faits pour porter l'animal auquel ils appartiennent , on juge que le Lion Alar'm est déplacé , quand il se trouve à terre : il marche de la même manière que les autres Phoquej , c'est-à-dire , en se traînant comme eux avec ses pieds de devant , mais encore plus pesamment et de plus mauvaise grâce : il y en a même qui sont si lourds , et ce sont probablement les vieux , qu'ils ne quittent pas le quartier de rocher qu'ils oni choisi pour siège , et sur iequel ils passent le jour entier à dormir et à ronfler. Mais s'ils sont pcsans et inhabiles à se mou- \oir sur la terre , ils retrouvent toutes leurs facultés quand ils sont rendus à leur élément ; et tous , en général, jeunes et adultes , nagent avec autant de vitesse que de légèreté. Jusqu'à présent , le L'ion JVIarïn ne nous présente aucune différence , à l'exception de ses très - petites oreilles , qui puisse le faire distinguer dans la nom- breuse Famille des Phoques ; mais il diffère de tous les animaux de son Genre, et de tous ceux de la mer, par un Caractère qui lui, a mérité sa dénomination : en effet, la tête du Mâle et la partie supérieure de son corps ont vraiment quelque ressemblance avec celle du Lion terrestre : des poils épais , ondoyans , longs de deux à trois pouces , et de couleur jaune-foncée ou tannée, flottent sur son front et sur ses joues, et for- ment une crinière sur son cou et sur sa poitrine ; cette crinière, comme celle du redoutable aninial dont il emprunte le nom, se hérisse quand il est irrité et lui donne un air menaçant : sur tout le reste du corps , des poils courts , lisses , de couleur fauve-brunâtre , et s se. Avec- faits poxir juge que e à tcnc : PhoqueJ , SCS pieds t de plus i lourds j e quittent )ur siège , )rmir et à à se meu- rs facultés tous en t de vitesse us présente rès - petites îs la nom- ke de tous de la mer, nation : en rc de son rec celle du longs de foncée ou es , et for- inc ; cette al dont il rrité et lui corps, des unâtre , et 1791 Plionl L"i, Hhri<]'MS ,'l <>ll.'i!il-'5. DE MARCHAND. 4; comme collés à la peau , l'enveloppent dans une robe satinée et luisante. La Femelle qui , comme la Lio/im terrestre , a le corps plus court et plus mince que le Mâle , comme clic aussi , n'a pas le moindre vestige de crinière , à quelque âge qu'elle soit parvenue : tout son poil est court , lisse et luisant , comme celui de la robe du Mâle , mais il est d'une couleur jaunfuic Lo Lion marm. assez claire. Au reste , la couleur des animaux varie suivant l'âge; les vieux Mâles ont le pelage fauve, et ils ont quelquefois du blanc sur le cou et la tête ; Us jeunes ont ordinairement la même couleur foncée des Mâles adultes ; mais il y en a qui sont d'un brun presque noir , et d'autres qui sont d'un fauve pâle , comme les Vieux et les Femelles. On ne trouve an- dessous du poil de la crinière , ou au-dessous du poil de la robe du Mâle et de celle de la Femelle , ni feutre , ni petits poils lanugineux , comme il s'en trouve sous le poil des autres Espèces du même Genre. Le Lion AJurln a encore un Caractère (commun avci; VOiirs A.larin) qui le distingue des autres Phoques, et qu'on a pu remarquer dans la description qui a été faite des différentes parties de son corps ; c'est la forme de ses pieds : ils sont armés d'une pinne ou nageoire qui, dans les pieds de devant, réunit les doigts en une seule masse, tandis que, dans ceux de derrière , les doigts sont aussi unis par une pinne , mais restent distincts à-peu-pvès dans la forme de ceux des Oiseaux palmipèdes. Les pieds de devant, comme il a été dit, servent à l'animal à marcher , et ceux de derrière ne lui sont utiles que pour nager et se gratter : il les traîne après lui quand il est sur la terre. La peau des Liens A'Iarïnf peut, do nvjnie que rellç ! ■ p >'; VI- H i>ge 191. .1 \ 1 -r -r/ nt pour prépa- iiisc en bottines s havrc- grandcs ompoicc ,e quin/e in si dans reposent it fuir et t timides. : de Neiv'- • des Veûtix ouvcr , sur verte; et , "lie entière citant pied habitoient , ) quoiqu'il? IcuK manière Lions pour e : c'est la lie Zf'liiitile. ides , qu'ils s assommer prudent de y avoir du ^r. Vol. 11. DE MARCHAND. Lorsqu'un homme les attacjue avec un simple bâton , ils se défendent rarement et fuient en gémissant : jamais ils n'attaquent ni n'offensent ; et l'on peut se trouver au milieu d'eux sans avoir rien à craindre ; ils s'en- fuient où ils restent tranquilles ; « mais on courroii des risques , dit le capitaine COOK , à se placer entre eux et la mer; si quelque chose vient à les épouvanter, i.^. i,;,,,, ils se précipitent vers l'eau en si grand nombre, que, si vous vous trouviez sur leur chemin , vous seriez terrassé et écrasé : quelquefois , ajoute ce célèbre Navi'^ateur , lorsqu'on les surprend tout-à-coup , ou qu'on les tire de leur profond sommeil , ils élèvent leiir tête , ils ronflent ou grognent , et montrent les dents d'un air si farouche , si menaçant , qu'ils semblent vouloir vous dévorer ; mais on peut dire que ce ne sont que des fanfarons; dès que l'on avance sur eux, ils s'enfuient ». Ils ne deviennent dangereux que quand on les a blessés grièvement , ou qu'on les réduit aux abois ; la nécessité leur donne alors de la fureur ; ils font fac- à l'ennemi , et combattent avec d'autar . plus de courage , qu'ils ont été plus maltraités. Les Chasseurs du Nord cherchent à les surprendre sur la terre, plutôt que dans la mer, parce que souvent, lorsqu'ils se sentent blessés , ils renversent les embar- cations. Les Mâles se livrent fréquemment entre eux de? combats longs et sanglans ; ils se battent pour défendre leurs Femelles contre un rival qui veut les leur enlever ; après le combat , le vainqueur devient le chef et le maître de la famille entière du vaincu : ils se battent aussi pour conserver la place que chaque Mâle occupe toujours sur une grosse pierre qu'il a choisie pour '70 I. 2i. Fnodi":':. .1 DU ilU <. Vif , 1. 'a-W il t î\^ .8 VOYAGE :■/ ,A il II !/ ■ I'hooui:.';. riinijiics ^1 ( /L'illes. domicile ; et , lorsqu'un autre Màlc vient pour l'eu chasser, le couihat commence , et ne linit que par la fuite ou la mort du plus Ibihle. Les Femelles ne se battent jamais entre elles ni avec les Mâles ; elle ; semblent ctre clans une dépendance absolue du chef de la Famille : elles sont ordinairement le Liuii marin, suivics de Icurs Petits des deux sexes; mais, lorsque deux Mâles ou deux chefs de Familles dlllerentes sont aux prises , toutes les Femelles arrivent avec leur suite , pour ctre témoins du combat; et si le Ciief de quelque autre troupe se présente sur le champ de bataille , et prend parti pour ou contre l'un des deux combattan? , son exemple est bientôt suivi par plusieurs autres Chefs; et alors la bataille devient presque générale, et ne >c termine que par une grande efi'uiion de sarg, et sou- vent par la mort de plusieurs de ces Mâles dont Ks familles se réunissent au profit du Vainqueur. On a remarqué que les trop vieux Mâles ne se mêlent point dans ces combats ; on croiroit qu'ils ont le sentiment de leur foiblesse , car ils ont soin de se tenir à l'écart, et restent tranquilles spectateurs sur leur pierre , sans néanmoins permettre aux autres Mâles, ni même aux Femelles d'en approcher. Dans la mêlée, la plupart des Mères oublient Kurs Petits, et tâchent, en l'uyant, de s'éloigner du lieu de la scène : il s'en trouve cependant qui les emportent dans leur gueule , et d'autres , m ;!s c'est le très petit nombre, qui, ayant vraiment des en- trailles de Mère , n'abandonnent point leur progéniture , et se font même assonnner sur la place en cherchant à la défendre. 11 en est de même dans les guerres que leur font les Hommes , lorsqu'un vent tune.'îtc en amèn..' ^ sur leurs héritages : aussitôt que quelqu'un de la t roi f r our r>-'n ar la c pa s ni avec pendancc iaircn\ciit sque cKux sont aux ur suite , le quelque .taille , et mbattan? , rcs Chets ; et ne sC V, et SDU- s dont Ks cur. On a îlcnt point ntiment de h l'écart , ivre , sans même aux ilupart des ayant, ôe ceptndani ;rc3 , nv.is nt des en- ogéniture , rihant à la •s que Icnr en anièr.'." l;i tri>i!; . 1791. Murs. PnOyutS. Pho<|ucs à oreilles. 50 VOYAGE Femelle revient la première sur le rivage où clic se renverse sur le dos ; et le Mâle , qui la suit de près , veut bien , dans cette situation , lui accorder ses faveurs ; l'accouplement dure huit ou dix minutes '. Le bruit que produit un grand nombre de ces animaux rassemblés à terre , dans la saison de leurs amours , U Lion marin, assourdit les Oreilles : leur voix est di(]'érente selon l'âge et le sexe , et il est aisé de distinguer , même de loin , le cri des Adultes de celui des Jeunes et des Femelles : les vieux Mâles mugissent comme des Tau- reaux irrités , ou rugissent comme des Lions ; les Femelles beuglent exactement comme des Veaux ; les petits Phoques bêlent comme des Agneaux âgés de quelques mois. Ces animaux choisissent toujours les côtes et les tics désertes pour y aller faire leurs Petits , et s'y livrer aux plaisirs de l'amour. II paroît qu'ils ne prennent aucune nourriture pendant leur séjour à terre , qui quelquefois dure plus d'un mois ^ ; aussi deviennent-ils maigres : et sans doute ils ne doivent pas entretenir leur graisse , en se contentant d'avaler , pour tout aliment , une La verge du Lion A'farin est à-pcii-près de la grosseur de celle du Cluval ; et la vulve, dans la Femelle, est placée fort bas v^rj la queue qui n'a nu'environ trois pouces de longueur. * « Ils vivcnc de poissons , dit Pnnelty , d'oiseaux d'eau qu'ils attrapent par s;jrprise , et d'herbe. Ils font leurs petits ■et les allaitent ( aux îles AJalouinrs) dans les glaïeuls où ils se retirent la nuit ; ils continuent de les allaiter même aprt-s qu'ils sont assez- grands pour aller à la mer. On les voit accourir sur le soir , aborder par troupes sur le rivage , et y appeler leurs mères , par des cris si semblables à ceux des Agneaux et ' I ^^' '•._—-•«■' •» /"''r DE MARCHAND. 51 grande quantité de pierres qui peuvent bien tenir leur estomac tendu, si l'instinct leur en a indiqué la né- cessité , iliais qui doivent mal les sustenter. George FoRSTtR rapporte qu'il observa avec surprise dans la recherche qu'il en fit sur des animaux tués , que l'es- tomac de plusieurs d'entre eux étoit entièrement vide ; et que celui de quelques autres étoit rempli de dix ou Lt douze pierres rondes , chacune de la grosseur des deux poings fermés '. Ils s'accouplent dans la saison de l'Été des dilférens climats où ils se trouvent : le temps de la gestation est d'environ onze mois : les Voyageurs ne s'accordent pas sur le nombre des Petits que la Femelle produit à chaque portée; selon les uns, elle n'en fait qu'un, selon d'autres, elle en fait deux. Le plus ou le moins de fécondité ne peut-il pas tenir à la différence des climats ! Les Lions /Marins exhalent une odeur forte qui se répand au loin : leur chair est presque noire et de mauvais goût, sur-tout celle des Mâles dont on ne peut manger des Chevreaux, que l'on y <;croit trompé, si l'on n'en étoit pas prévenu ». (Voyez son l'oj'ttge , Tome H , page 49.) Ainsi, suivant Pernetty , ces animaux ne passcroicnt pas sans manger tout le temps qu'ils sont à terre , comme l'ont jugé les Observateur* anglais. L'observation des pierres dans l'estçwac avoir déjà étc- faite par Btauchêne Gouin . dans son Voyage à la AJer du Sud , en 1699} mais Forster n'a pas reconnu, comme notre Navi- gateur , que ces jùerres commençoient déjà à se digérer : cette observation ne pouvoit pas être faite par un Savant. ( Voyez pour le Voyage de Beauchêne , les Navigau aux Terres Australes par de Brosses. Tome II, page 114.) D % l-t^ '. Mai,. a 2. Piloyi E.--. )'h'>4i c< il K'iillr'. iion m«r ri / 'il h: ^B" -» Àt/* * 5^ VOYAGE ' ' I 1-^9 I. Mars. il. Phoijue». l'llO(|llC5 !i orciKcs. (juo la fressure qui est assez, bonne : suivant CoOK , 1-1 chair des Lionnes, même des incres , n'est pas à dé- daigner; mais celle des vieux Milles est détestable : celle des jeunes Lions, Ma. es ou Femelles, est blanchâtre et peut se manger quoicju'clle soit un peu tade , et peu agréable : on tire beaucoup d'huile de leur graisse qvii le Lion nuiiii. n'est guère bonne qu'à cet usage '. Telle est l'opinion assez généralement établie sur la ciiair et le lard de cet animal , considérés comme aliniens : nous avons vu cependant que LE Maire en trouvoit la chair de bon goût ; et , suivant le rapport de KrasmeninIKOFF , elle passe , parmi les Kamtschadales , pour être fort délicate, et elle y est trcs-recherchée. On ne doit pas ' « On tire cette huile, suivant le rapport de Perncriy , de deux manières : l'une , en coupant le lard en morceaux , et le f.iisant cuire dans de grandes chaudières sur le feu : l'autre consiste à dépecer aussi cette graisse sur des claies , ou dans des caisses de planches, et à les exposer au soleil, ou seu- lement à l'air ; cette graisse fond d'elle même, et coule dans les vases que l'on a mis dessous pour la recevoir. Quelques-uns de nos Marins , continue ce Voyageur , prctendoicnt que csttc dernière huile , encore fraîche , est fort bonne pour les us;\gcs de la cuisine. On s'en sert communément , ainsi que de l'huile qu'on retire des autres animaux du mcme Genre, pour l'apprtt des cuirs, pour les Navires, et pour brûler; on la préfère à celle des Balrines ; elle est toujours claire , et ne dépose point de lie ». Le capitaine Cooft tira beaucoup d'huile pour l'usage et le service de ses Vaisseaux , des Phoques de ^différentes Espèces qu'il fit tuer aux îles de New-Year de la Terre ^fjj Etats , à l'île Saint-Pierre { sa Georgia ) , à d'autres parties des Terres AJagellauiques , et à la Nouvelle Zélande. DE MARCHAND. 53 e dans UCS-UIli nt que ne pour ainsi Genre , brûler : claire , 1791, Mari. PlUX."'! s, PhoijlK'J i orcil'i'J. disputer de goût avec les Kanitrchadalcs , mais il peut ctrc permis de ne pas avoir le Uur ; on croira cepen- dant que la chair du Lion /Marin eut paru bonne en France, dans le temps où l'on y niangeoit avec plaisir de la Baleine, Quoi qu'il en soit , j'observe que tout aliment frais , quand il est inangca/>le , et qu'il ne cause aucune incommodité, est pn-fV-rablc de beaucoup pdur Le Lion les Marins, dans les longues Navigations, au mcilUur Porc de France , au meilleur Bauf d'iRLANDE, si l'un et l'autre sont salis. On a vu que les Lions de Afer se trouvent sur les côtes des TeÏÎRES Magellaniques, sur les îles de l'Hémis- phère Austral, situées dans les hautes Latitudes, telles que la Terre-des-États, les îles Malouines, la Nouvelle-Zélande, e VOurs Alarin qu'il a observé dans l'ilc. y> 1 V I ■I .1 U ii^. '^7 ^.. ''Vj M 179 T, Mars. Phoques. Plioc|iies k oreific's. L'Oufj marin. ( 56 VOYAGE de New-Year, à la côte Nord de la Terre-des- États : je la traduis littéralement. « Après que nous eûmes terminé la guerre avec les Lions Alarins , dont il se fit une grande boucherie , nous gagnâmes le sommet de l'île : c'est un terrain plat, mais coupé par une quantité innombrable de petits tertres , sur chacun desquels croît une large touffe de Dactyle pelotonnée ' [ Dactyl'is glomeratu ] . Les in- tervalles entre ces touffes étoient entièrement sales et remplis de bouc; ce qui nous obligeoit, pour pouvoir aller en avant, de sauter d'un tertre à un autre. Nous ne tardâmes pas à découvrir qu'une autre Espèce de Phoques [ SealsJ occupoit toute celte partie de l'île ; et nous jugeâmes que la boue provcnoit de ce que ces Amphibies arrivent là , en se traînant sur le terrain , encore tout mouillés d'eau de mer. Nous rcconnûmci que c'étoicnt des Ours Marins [ Sea BearsJ semblables à ceux que nous avions vus dans ce même Voyage , à Dusky-Bay de la Nouvelle-Zélande ; mais ils étoient ici infiniment plus nombreux : ils sont ausii beaucoup plus grands que les premiers; et leur taille peut être comparée à celle que Steller assigne à cette même Espèce de Phoques. Ces Ours Alarins étoient cependant fort inférieurs aux Lions Marins que nous avions tués sur le rivage; les Mâles n'ont pas plus de huit ou neuf pieds { anglais ) de longueur totale , et leur grosseur est proportionnée à cette longueur : leur pelage est brun-foncé, tacheté de points gris; le poil est beaucoup plus long sur tout le corps que ne l'est celui du Lion ; mais VOurs n'a pas la crinière : les C'eit une Plante de l'Ordre des Giainincci. !t-^ • , ...«^J» u*-^ m^ ■^•a-.^ _»-^ •-— . . i-i c •79 I. jMars * 2 Z. Phoi:; r.s Plu..;i l'S il ori'ii les DE MARCHAND. Ç7 formes extérieures du corps et celle des nageoires sont d'ailleurs parfaitement semblables dans ces deux Espèces. Les Ours se montrèrent beaucoup plus fa- rouches que les Lions ; leurs Femelles défendoient leurs Petits avec courag<=' et opiniâtreté ; et il étoit ordinaire qu'elles se laissassent tuer plutôt que de les abandonner' m. [ On fait le même éloge des Ours L'OurMiurin, mères du KamtschATKA ] ''. Je laisse à décider aux Zoologistes si VOurs Marin de BUFFOM et de V Encyclopédie , et celui de FoRSTER , ne sont qu'une seule et même Espèce , ou si l'on doit les séparer : il me semble qu'il y a entre quelques Phoques du NoRD , dont on a fait dts Espèces dis- tinctes, quoiqu'ils ne diffèrent que par le pelage, des dittérences moins marquées qu'entre les couleurs des deux Ours Marins Aonx. je viens de rapprocher les Des- criptions : si ce ne sont pas deux Espèces différentes , ce pourroient être du moins des Variétés de la même Espèce ; et FoRSTER a reconnu que sous le rapport ) •{ ' G, Forster's yoj-age. Vol. I , page 5 1 6. ' G. Forster dit ailleurs que les Phoques que l'on trouve dans rîlc Saint-Pierre [ Georgia «le Cock ] sont tous ( ' ■fi ;ti V 1791. PiiwQtir.s. à orcilk'5. L'Ours m;.rii S Jl VOYAGE de la taille, l'Ours A/arin de New-YeAk dilîéroit de celui de la NouVELLE-ZÉLANDE. On n'inscrira pas sans doute dans la liste des grands Naturalistes, le plus célèbre des Navigateurs, le capi- taine CoOK ; mais cependant on peut croire qu'employé dans les plus longues Navigations pendant dix ou douze années consécutives , qu'avoicnt préparées dix autres années de travaux analogues sur les côtes du NoRD-EsT de I'Amérique, et accoutumé à examiner et à comparer entre eux les animaux des diftérens climats, son opinion doit être de quelque poids , et peut être présentée même après celles des Naturalistes de profes- sion. CoOK me paroît différer de G. FoRSTER dans ridée qu'il s'étoit formée des deux Espèces de Phoques qu'il avoit trouvées réunies sur son île de New-Year, et auxquelles il attache les mêmes noms qui sont em- ployés dans la Description donnée par Forster. « Les Ours Alariris , nous dit-il '^ f Sea Bear s ] ne sont pas, à beaucoup près, aussi gros que les Lions [Sea Lions J ; mais ils le sont plus que le Phoque commun [ ccmmon Seal J : ils n'ont pas ces longs poils, cette crinière qui distingue le Lion ; leur poil est d'une longueur égale sur tout le corps ; il est plus beau que celui du Lion, et assez semblable à celui de la Loutre ou Sariccvienne ; la couleur générale du poil est le gvis-dc-fcr. Ce Phoque est de l'Espèce que les Français appellent Loups Marins [Sea Wolfs ] , et les Anglais, Seal [Veau AlarinJ : il diflère cependant de ceux-ci tels qu'on les trouve en Europe et dans le Nord de I'Amérique; et, par comparaison avec le Veau Alarin , * . '^Z. ' CooA's J/' l'i>}'tine. Vol. H, page 203. réroit de :s grands le capi- 'cniployé dix ou irées dix côtes du examiner ; climats, aèut être le profes- ER dans : Phoques /-Year, sont em- ER. Bears ] les Lions ; Phoque igs poils , est d'une beau que a Loutre il est le Français Anglais, ceux - ci Nord de 7 ALvin , 1791. Mars. 2i. Phooi'F.i, PhonufS à otfil es. DE MARCHAND. 59 on pourroit le nommer le Bivuf Marin ; car il est absu- liiinenr de la même Espèce que les Veaux Marins , [ Conimon Seal ] et il n'en diffère que par une taille plus {grande ' ». Que VOurs Marin soit une Espèce différente du Phoque commun , ou qu'il n'en soit qu'une Variété , <:ette distinction est plus intéressante pour le Natura- L'Ours mirin, liste que pour le Navigateur : ce qui importe le plus à celui-ci, c'est de bien connoître l'animal, et d'ctrc instruit des ressources qu'il en peut tirer. Je vais ajouter quelques détails à ceux qui nous ont été donnés par CooK et FoRSTER; ils conviennent à VOurs A'Iarin du Sud, comme à celui des Mers du NoKD. Le corps de VOurs Marin est fort mince dans sa partie postérieure , et devient presque de figure conique depuis les reins jusqu'auprès de la queue qui n'a que deux pouces de longueur. Ses oreilles ont un pouce sept lignes; elles sont pointues, droites, lisses et sans poil à l'extérieur; elles ne sont ouvertes que par une fente longitudinale que l'animal peut resserrer et fermer quand il se plonge en entier dans l'eau : les yeux sont proéminens , gros , à - peu - près , comme ceux d'un Bœuf, et semblables d'ailleurs à cmxdes autres Phoques. La gueule est garnie de moustaches dont les poils ont plus de cinq pouces de long : la distance des lèvres , * Ainsi, d'après l'opinion de Cook , VOurs Alarin de Forstrr pourroit bien n'être que le L.ouj> AJarin de quelques Navigateurs Irançais , le Phoijue commun que Dotigninville a vu sur les îies Ala/ouiiies , où l'on trouve, comme sur les îles de Nfn'-)e,ir, le Lion AJarin , avec un Plwqur commun qui ne diffère tpie p;ir la taille, du Pliptjut de VAmcri<]ue du Nord-E't, M , ^ %*' 6o V o Y A G f: I V i7(;l. M.irj. 22. P.MOyurç. Photiticj à or-.'ilks. LO iirs m.irin. «luand la gueule est ouverte, est d'environ quatre poiicts: les dents , au nombre de trente-six, sont très-pointues^, et disposées de manière que la pointe d'une dent supé- rieure correspond exactement à l'intervalle de deux dents inférieures , et réciproquement. Les pieds antérieurs , longs d'environ deux pieds , sur sept à huit pouces de large , paroissent en entier hors de la peau , et sont couverts de poils, à l'exception du carpe , du métacarpe , et des doigts dont la peau est noire, lisse à la partie supérieure, et ridée à la partie inférieure. Il y a cinq doigts armés d'ongles à chaque pied ; le pouce est le plus long et les quatre autres vont toujours en diminuant de longueur. Les pieds poitérieurs sont longs d'environ vingt à vingt -un pouces; il n'en paroît , à l'extérieur, que le tarse et le métatarse qui sont couverts de poils : il y a aussi cinq doigts armés chacun d'un ongle oblong , aigu , convexe en dessus et concave en dessous. Les pieds de devant , comme dans le Lion Marin , servent à l'animal à marcher sur la terre , et ceux de derrière ne lui sont utiles que pour nager et se gratter; il les traîne après lui comme des membres nuisibles et em- barrassans sur le terrain ; car ces parties de l'arrière du corps ramassent et accumulent sous son ventre du sable et de la vase en si grande quantité , qu'il est obligé de marcher circulaircment : par cette mcme raison il ne peut grimper sur les rochers '. l % i >4 ' Cette observation peut être vraie pour les Ours Alarins du Nord ; mais à l'île de New-Year ( Terre des Etais) , ils sont souvent établis sur des rochers; et puisqu'ils occupent l.i {îartie élevée de l'île , il faut bien qu'ils grimpent. .~*f- ' \ îouces: intues_, i supé" X dents pieds , 1 entier ccption peau est la partie chaque 2 autres îs piedï ingt - un tarse et 3' aussi , aigu , es pieds ervent à derrière il les et em- arrière nire du 'il est nu ae raison rs Alarins tatsj , ils DE MARCHAND. 6r Les mœurs et les habitudes naturelles de VOiirs Aîarhi diffèrent peu de celles du L'ion ; et quand on a lu l'histoire de l'un, on a lu , à peu de chose près, l'histoire de l'autre. Les Ours AJar'i/is vivent en Familles ; chaque chef se tient à la tête de la sienne, composée de ses Femmes, au nombre de huit ou dix, quelquefois de quinze ou vingt, et de tous leurs Petits des deux sexes : chaque Famille se tient séparée; et quoique ces animaux soient, en certains endroits, par milliers , les Familles ne se mêlent jamais , et chacune fon.^e une troupe que le chef Mâle régit en maître : après une guerre civile, le Vainqueur s'empare de toute la famille du Vaincu, qu'il réunit à la sienne '. L'Ours Marin ne craint aucun des autres animaux de la Mer; cependant il paroît fléchir devant le Lion; il l'évite avec soin , et quoique souvent établi sur le même terrain , jamais il ne s'en approche; mais, dans les contrées du NoRD , il fait une guerre cruelle à la Saricov'ienne. Les mêmes causes qui, parmi les Lions j '79'' Mars. l'HOQtf.S. L'Oufj m,iiir«. ' Cette manicrc de s'approprier les Familles et sur-tout les Femmes des Vaincus , n'est pas particulière aux Ours et aux Lions de Mer ; rappelez-vous la guerre de Troie; entendez le fils à' Achille parier du partasjc entre les Vainqueurs : Le Sort , dont les arrcts furent alors suivis , Fit tomber en mes mains Andromaqiie et son fils ; Hecube près d'Ulysse acheva sa misère ; Cassancirc dans Argos a suivi votre père , &c. Rac. Antlromaque. cupent l.i II Ainsi, dans l'état de guerre, le Lion, VOurs et VLIomtrt .'^ont trois Animaux qui se ressemblent beaucoup. I 2. V O V A G L donnent lieu à dos guerres intestines , l'amour et la jalousie , en allument aussi parmi les Ours ; les suites en sont aussi nie»irtrières et le résultat en est le même. Mais ces mêmes Ours ^ qui paroissent si féroces dans les combats qu'ils se livrent entre eux , ne sont ni 'dan- gereux ni redoutables ; ils ne cherchent pas même à se défendre contre l'Homme , et ils ne sont à craindre que lorsqu'on les réduit au désespoir , et qu'on les serre de si près qu'il ne peuvent plus fuir. Il faut cependant se défier des vieux Ours qui ont quitté le monde : l'ennui ou le regret semble les rendre plus féroces : ces Solitaires ne témoignent aucune crainte , et ne fuient pas conime les autres à l'aspect de l'Homme ; ils grondent , en montrant les dents , et se jettent avec audace contre celui qui les attaque , sans jamais reculer ni fuir; ils se laissent tuer plutôt que de prendre le parti de la retraite ' : souvent même ils attaquent les premiers, ' M, Forster raconte que le Docteur Sparrman et lui TTianqucrent d'être attaques par un des plus vieux Ours de l'île de New - Year , lequel s'étoit posté sur un rocher où plusieurs centaines d'autres animaux de la même Espèce qui s'y trouvoicnt réunis , semblèrent attendre l'issue du combat. Le Docteur avoit tiré son coup de fusil sur un oiseau et alloit le ramasser , lorsque le vieux Ours gronda , montra les dents et se disposa à l'attaquer ; mais M. Forster qui avoit son fusil chargé , tira et étendit l'animai roide mort. Au même instant , toute la troupe , voyant son champion terrassé, s'enfuit vers la mer, et quelques-uns, dans le trouble général , se précipitèrent de plus de quarante pieds de hauteur sur des pointes de rochers où ils parurent ne s'être fait aucun mal, ( C. Forster's Voyage. Vol. II, page 519.} qu' w. * « jk ,.#*' ,.:!iuifi_ ir et la s suites : même. ;es dans ni *dan- ;me à se craindre u'on les Il faut quitté le idre plus crainte , 'Homme ; :tent avec is reculer irendre le iquent les nan et lui X Ours de rocher ou me Espèce l'issue du usil sur un irs gronda , M. forst^r roide mort, champion le troubic de hauteur fait aucun '79' M.iri. l'ilOQU'.S, I'llO(|U''S j rrcillo'. DE M A II C H A N D. 6-, Les Femelles, plus timides que les Mâles, ou!)licnt leur timidité quand il s'agit de la conservation de leurs Petits ; elles sont loin de cette indifférence qu'on re- proche aux Lionnes à l'égard de leur progéniture; VOurs mère a un attachement si tendre et si vif pour la sienne, que, même dans le plus pressant danger pour sa propre personne , elle n'abandonne jamais son Ourson ; elle L'Our» n-uin. emploie tout ce qu'elle a de force et de courage pour le défendre et le conserver; et souvent , quoique blessée elle-même, elle l'emporte dans sa gueule pour le sauver. En général , Mâles et Femelles paroissent aimer pas- sionnément leur Famille. Les Ours AJurins ont plusieurs cris diffcrcns , tous relatifs aux circonstances ou aux passions qui les agitent : lorsqu'ils sont tranquilles sur la terre, on distinguo aisément les Femelles et les Jeunes d'avec les vieux Mâles , par le son de leur voix dont le mélange res- semble de loin aux bêlemens d'un troupeau composé de Ajoutons et de Viunix : quand ils souffrent ou qu'ils sont ennuyés, ils beuglent ou mugissent; et lorsqu'ils ont été battus ou vaincus , ils gémissent de douleur : dans les combats, ils rugissent et frémissent comme It Lion ; et après la victoire , ils font un petit cri aigu qu'ils réitèrent plusieurs fois de suite. Ils ont tout les sens et sur-tout l'odorat très-bons; car ils sont avertis par ce dernier , même pendaiir le sommeil , et ils s'éveillent lorsqu'on s'avance vers eux , quoique l'on en soit encore à un assez grand éloignement. Ils ne marchent pas aussi lentement que la confor- mation de leurs pieds sembleroit l'annoncer; il faut même être bon coureur pour les atteindre. Ils n:to;ent T f .(? -^v 170 1. Mm». 3.x. à ortillf.s. l.'Oiirs mai .1- n ■ ^.4, VOYAGE avec bcancoiip de célérité ; et lorsqu'ils s'amusent ou se délectent près du rivage , ils font dans l'eau diffé- rentes évolutions : ils prennent au fond de la mer des Crabes y d'autres Crustacées et des Coquillages, dont ils se nourrissent lorsque le Poisson leur manque. Les Femelles mettent bas au mois de Juin sur Ici plages désertes de l'Hémisphère du NoRD : et comme elles entrent en chaleur dans le mois de Juillet suivant, on peut en conclure que le temps de la gestation est au moins de dix mois : leurs portées sont ordinairement d'un seul , et très-rarement de deux Petits; les mères les allaitent jusqu'à leur retour sur les grandes Terres à la fin d'Août : ces Petits , déjà très -forts , jouent souvent ensemble; et lorsqu'ils viennent à se battre, celui qui est vainqueur est caressé par le Père , et le vaincu est protégé et secouru par la Mère. Le préambule singulier qui précède l'accouplement des Lions A^arins , n'a pas lieu pour les Ours; la Femelle n'est pas obligée de faire humblement les avances et de les réitérer. Ils choisissent ordinairement le déclin du jour pour s'accoupler : une heure aupara- vant , le Mâle et la Femelle entrent ensemble dans la mer; ils y nagent doucement l'un près de l'autre, et reviennent ensuite à terre ; la Femelle qui , pour l'or- dinaire , sort de l'eau la première , se renverse sur le dos ; et , dans cette situation , elle recjoit le Mâle : il parc't très -ardent et très - actif ; il presse si fort sa Femelle par son poids et par ses mouvemcns , qu'il l'enfonce souvent dans le sable , au point qu'il n'y a plus que la tête et les pieds qui paroissent : pendant ce temps, qui est assez long, il est si occupé qu'on peut en approcher sans crainte , et même le touchir avec i \ ¥' -', i '■^i' f H S\ i \'S h \ ii^yf -'-'^ »-»-.»-.»»-»»•;«,«-> sent ou ,u dilVé- mer des s , dont > • sur le» t comme suivant, ation est lairement les mères js Terre* , jouent se battre , re , et le juplemcnt Ours; la ;ment les nairemcnt re aupara- e dans la |'.;utre , et our l'or- verse sur Mâle : il i fort sa ns , qu'il u'il n'y a ; pendant ipé qu'on c toiiclnv avc-c I '9 I . JMjr*. a. Phovjuj.s. it oinllfi. D E M A R C H A N D. 65 avec la main : si on le provoque , si on le trouble dans sa jouissance , il momre beaucoup d'humeur ; mais il se laisse assommer plutôt que de désemparer '. De tous les animaux du Genre des Phoques , VOurs Marin paroît être celui qui (ait les plus grands Voyages : on le rencontre en troupes nombreuses dans la Mer de KamtschATKA et sur les îles inhabitées qui sont entre Lcjau i^.nn. l'AsiE et I'Amlrique. Ces animaux quittent au mois de Juin les côtes de la presqu'île du KAMTSCHATKA, et y reviennent, comme il a été dit, à la fin d'Aoiit ou au commencement de Septembre , pour y passer l'Automne et l'Hiver. Dans le temps du départ, les Femelles sont prêtes à mettre !)as , et il paroît que l'objet du Voyage de ces Amphibies est de s'éloigner le plus qu'ils peuvent de toute Terre habitée , pour faire tranquillement leurs Petits sur des bords solitaires, et s'y livrer ensuite sans trouble aux plaisirs de l'amour; car c'est un mois après qu'elles ont mis bas que les Femelles entrent en chaleur. Tous reviennent fore maigres à la fin d'Août ; et il est à présumer que , pendant leur absence, ils ne mangent que peu ou point du tout : c'est le temps de leurs amours , et cette saison des plaisirs est aussi celle des combats. Pendant les neuf mois que ces grands animaux sé- journent sur les côtes du Kamtschatka , c'est-à-dire, depuis le mois d'Août jusqu'au mois de Juin , ils ont ' La verge de VOurs Aftirin , longue de dix à onze pouces, ttinticnt dans sa partie américure , un oî de près de cinq pouces de longueur , semblable à celui qui se trouve dans la verge du Mâle de la Suricovienne. — La Femelle n'a que deux mamelles situées près de la vuivc. l] ri X. -^.s... ■;■>' I '79' Al.rs. 2. 1, L'Uuri Ahriii, le y.cïiC, (6 V O Y A G E suus Id peau un paniculc graisseux, de pics de quatre pouces d'épaisseur, étendu sur tout le corps : la grniasi* des Mâles est huileuse et d'un gouttrés-désagréàhl'. u» :•"•' celle des Femelles , qui est moins abondante , t-' ^ ii»-f ^»*-"-« ■■ ^^K '« -IV ■ *~* ■ quatre .-. II»-.'.'- ,: i,vr\ li chair jonnc , c trcs- il n'y lies, le rUc de es Ours •on huit t à neuf bRSTl'R ues aux n Lan^çuc cmand et is. rse sur les t la Jifte ^c Cheval pourquoi, du Cluiui it-êtrc de le mugis - )eut venir igisscmeat U K M A II C H A N 1). <^7 orcilli's , j'ai cru devoir le jilaccr à la siiiic des deux Phoques à oreilles externes , parce que , sous d'autres rapports phis sensibles à la première vue , il se rap- proche plus des PliO(/ues <\m ont des oreilles saillantes, quedect'ux qui n'en ont pas. Dans l'Espccc des Phoques à conques , le premier a étc nommé Lion Marin , parce qu'il a une crinière ; le second a re^u le nom A'Ours Atixrin , parte que , dit-on , le squelette de sa tête rcssendîle à celui de VOurs Terrestre; on pourroit , avec autant de fondement , appeler le Morse , VElc- phant Marin, parce qu'il a deux longues et fortes Dcfenses qui le disputent, pour la beauté de l'ivoire, à celles de VElcphant de terre. Le nom de Vache A'Iarine , sous lequel le Morse est le plus généralement connu , a été très-mal appliqué , puisque l'animal qu il désigne ne ressemble en rien à la Vache Terrestre ; le nom d'Eléphant de AJtr , que quelques Auteurs lui donnent , est mieux ima- giné , parce qu'il est fondé sur un rapport unique et sur un Caractère très- apparent. Le Morse a, comme V Eléphant , deux grandes Défenses d'ivoire qui sortent de la mâchoire supérieure ' ; et il a la tôte conformée , ou plutôt déformée , de la même manière que celle de VEléphant auquel il ressembieroit en entier par cette partie capitale , s'il avoit une trompe : mais le Morse est non-seulement privé de Cet instrument qui sert de bras et de main à VEléphant , il l'est encore de l'usage des vrais bras et des jambes; ces membres sont, comme ' Les De'fcnîcs de CCS deux animaux ne difttrcnt qu'en ce que celles de VEIf'phant sont arquées en dehors , et celles du Morse eu dedans. . El I7C I. M,u s. l'M')...l'l s. 1 C Morst. • / ^. 'ï iV rjr^v. 1791. iMars. 22. Phoqces. Le AU rse. 68 VOYAGE dans les Phoques ^ enfermés sous sa peau; il ne sort au -dehors que les deux mains et les deux pieds qui sont absolument palmés; son corps est alongc, renflé par la partie de l'avant, étroit vers celle de l'arrière , par - tout couvert d'un poil court, brun et d'un jaune sale : la peau du corps est épaisse de près d'un pouce ; celle du cou l'est davantage , et est fort ridée , comme écorchée, et galeuse à l'endroit des jointures : les doigts des pieds et des mains sont enveloppés dans une mem- brane épaisse de six lignes , et terminés par des ongles courts et pointus en forme de griffes : de grosses soks , ou plutôt des poils creux , pointus , et de l'épaisseur d'un tuyau de paille , garnissent la gueula en haut et en bas ; au-dessus de la bouche , il y a deux naseaux, desquels ces animaux soufflent l'eau comme la Baleine , sans cependant faire beaucoup de bruit : la langue est échancrée : il n'y a point de conques aux oreilles, &c. Ainsi, à l'exception des deux grandes Défenses qui lui changent la forme de la tête , très- grosse, informe, plate en devant, et des dents incisives qui lui manquent en haut et en bas , le Alorse ressemble pour tout le reste au Phoque de la première Espèce. 11 a communément douze pieds de longueur , quelque- fois seize ; et sa circonférence est de huit à neuf pieds ; il est de la grosseur d'un Bœuf. Il a encore de commun avec les Phoques d'habiter les mêmes lieux , mais dans le Nord seulement ; et on les trouve presque toujours ensemble : ils ont beaucoup d'habitudes communes ; ils se tiennent également dans l'eau , ils vont également à terre ; ils montent de méine sur les glaçons ; ils allaitent et élèvent de même leurs Petits ; ils se nourrissent des mêmes alimens ; ils vivent D E M A R C H A N D. 69 âc même en société, et voyagent en grand nombre '. Mais l'Espèce du Morse ne varie pas autant que celle (lu Phoque; il paroît qu'il ne va pas si loin, qu'il est plus ..itaché à son climat, et que l'on en trouve très- rarement ailleurs que dans les Mers du Nord : aussi le Phoque étoit connu des Anciens , et le Morse ne l'étoit pas *. ' « On assure , dit Buff'on ( et X Encyclopédie méthodique l'a Tépcté ) , que les AJorses ne s'accouplent pas à la manière dei autres Quadrupèdes, mais à rebours : il y a, comme dam les Baleines, un gros et grand os dans le membre génital du Mâle : la Femelle met bas en hiver sur la terre ou sur la glace , et ne produit ordinairement cju'un Petit qui est, en naissant, dcjà gros comme un Cochon d'un an ; on ignore la durée de la gestation ». J'observe qu'il n'est fait mention dans aucune Description de la Baleine , de ce gros et grand os qui se trouve ( est - il dit ici ) dans le membre génital du Mâle : jusqu'à présent , nous ne l'avons vu que dans VOiirs Marin et dans la Saricovienne ( ci-devant page 65 , Note ' ). Buf'on auroit-il entendu par un gros et grand os , r.e que Chamber , dans sa Cycloyœdiu » .appelle le Nerf de la Baleine [ comme on dit le Nerf du Bœuf ), et qui, selon lui, est employé aux mêmes usages que les Fanons (ci-devant page 389 , Note ' )\ * Le Morse , comme le Phoque , est susceptible d'une sorte d'éducation , quoiqu'il s'y prête plus difficilement. Evrard FI ont dit avoir vu en Angleterre un de ces animaux vivant et àgc de trois mois : il n'avoit pas encore les grandes dents ou défenses ; mais on voyoit à la mâchoire supérieure les deux bosses d'où elles dévoient sortir. Ce jeune Alorse étoit de la grandeur d'un ^eaii et assez semblable à un Phoque .- Its pieds de devant et ceux de derrière étoiont larges , et l'arrière du I791. Mars. 12. Phoques. Le Morse. i m V. l , \ » \y 1791. Mais. Phoques, X-e. Mofje. 70 VOYAGE Les Défenses de cet animal ont communément d^'ux pieds de longueur et quelquefois davantage , et environ huit pouces de circonférence à ia base ; elles sont solides en dedans , à l'cxcepiion de la racine qui ?st creuse : ces dents ne sont pas tout-à-fait rondes ni bien unies , mais plutôt aplaties et légèrement cannelées ; la droite est ordinairement un peu plus longue et plus forte que la gauche : on en voit quelquefois qui n'en ont qu'une , parce qu'ils ont perdu l'autre en se battant , ou seulement en vieillissant : les jeunes Alorses n'ont pas de Défenses ; elles ne viennent qu'avec l'îîge. 11 n'est pas commun d'avoir des dents entières ; car , sur cent Alorses , on n'en trouvera quelquefois qu'un seul qui ait les dents bonnes , parce que les uns sont encore trop jeunes pour en avoir , et que dans les adultes , la plupart ont les dents ou tronquées ou gâtées. On chasse les Morses au Spitzblrg , au GROENLAND , et ailleurs , pour le profit que l'on tire de leurs dents et de leur graisse : l'huile qu'on en obtient est presque Çitimée à l'égal de celle de la Baleine. Mais les deux Dé- fenses , à elles seules , valent autant que trente la graisse ; l'intérieur de ces dents , sur-tout lorsqu'elles ont acquis corps resseiiihloit en entier ;\ cchii d'un Phoque ; cette partie de derrière rampoit plutôt qu'elle ne marchoit. On nourrissoit ce jeune animal avec de la bouillie d'avoine ou de mil ; il suçoit lentement plutôt qu'il no mangeoit : il approclioit de «ion Maître avec grand effort et en grondant ; cependant il le suivoit lorsqu'il lui présentoit à manger. Ce Aiorse avoit été apporté de la Nouvelle Zemble. ( Vojez Description des InJes Occidentales par de Laei, Page 41.) ^\! ■ ^ D E M A R C H A N D. 7! leur entier accroissement , a plus de valeur que le niorphil [ l'ivoire ] ; la substance en est plus compacte tt plus dure. Les jeunes dents sont fort inférieures aux grandes pour la qualiié : si L livre de l'ivoire des petites se vend un florin , celle des grosses est vendue à un prix trois , quatre et cinq fois plus haut. Une dent moyenne p'jsc trois livres ; celles du poids de cinq et six livres sont communes; celles de dix-huit à vingt sont très-rares , et conséquemmcnt ont une valeur arbi- traire. On tire un bon parti , dans le NoRD, du cuir de cet animal ; on en fait des soupentes de voitures , qui sont très - liantes et très - fermes : on l'emploie aussi à faire des sangles et des cordes de bateau '. AnderSON dit que l'Équipage d'un Vaisseau ayant mangé du rognon de cet animal, tous généralement se sentirent frappés d'étourdissemens considérables qui ne se dissipèrent que par le temps , et furent suivis de violens maux de tête. Nous avons vu qu'aux Défenses près , le \ATorse ressemble beaucoup au Phoque commun , et que ses habitudes naturelles sont absolument les mêmes ; mais ces Défenses et le sentiment de sa force lui donnent un avantage , lui inspirent un courage , qui lui sont particuliers. Les Ours hlatics du NoRD , ces terribles Quadrupèdes qui quittent la terre à laquelle ils appar- tiennent , pour errer sur les glaces flottantes du Pôle , Voyez le Reçu fil des Voyages au Nord.Toxnc II, pajr. 1 17 et suivant. — Voyez aussi V Histoire naturelle du Groenland, par Andersen. Tome II , pages 160 et suiv. , et fa Description de la prise de la Baleine , et de la Pùhc au Groenland, &c. , par Corn, 7.ovgdrager» E 4 1791 M.iii. 2 1. Le Alurve. 7^ VOYAGE 1791. Mars. aa. PhOQI'KS. Le Morse. où, toujours affamés , ils vont cherchant leur pâture, attaquent pour les dévorer les Amphibies qui viennent s'y reposer ; leur proie ordinaire est le Phoque , qui n'est pi armé , ni assez fort pour leur résister ; mais les AJorses , quand VOurs blanc se présente, la gueule béante et '' rage dans les yeux, pour leur enlever leurs Petits, l'attendent bravement, le percent de leurs Dé- fenses , le forcent à fuir et à exhaler par d'affreux hurlemens sa fureur impuissante. On trouvoit autrefois de grands troupeaux de Aforxes sur les terres du Groenland; mais les Vaisseaux d'EUROPE qui , tous les ans , visitent et la Mer qui baigne ces Côtes , et les Cotes mêmes , pour la Pêche de la Baleine , ont tellement épouvanté ces animaux qu'ils se sont retirés dans des lieux écart*' ■ , et que ceux qui y restent ne vont plus sur la terre en troupes , mais demeurent dans l'eau , ou dispersés çà et là sur les glaces '. Lorsqu'on a joint un de ces Amphibies «ur la glace ou dans l'eau, on lui jette un harpon fort, disposé pour cette chasse , et souvent ce harpon ne fait que glisser sur la peau dure et épaisse; mais lorsqu'il a pénétré , on tire l'animal avec un petit grelin vers Dans les premiers temps où les Européens frcqucntèrcnt îc Grornland et les autres- Régions du h'ord où se trouvoient les AJorses en nombreux troupeiiux , on avoit remarqué que , pendant les chaleurs de l'Eté , leurs yeux étoient étincelans , 'ullammés et rouges de sang : c; comme, sans doute, ils ne pouvoient supporter long-temps l'impression que l'eau faisoit sur leurs yeux dans cet état , ils se tenoient plus volontiers dans les plaines et sur les plages en Été, que dans toute iiiLitrc saison. i D E Al A K C H A N D. 73 i'arrière de la Chaloupe , et on le tue en le périmant avec une forte lance , particulière à la Pêche du A'Iorsc ; on l'amène ensuite sur la terre la plus voisine ou sur wn glaçon plat : il est ordinairement plus pesant qu'un ILvuj de la grande taille. On sépare de la tète , avec une forte hache , les deux Défenses, ou bien on coupe la tète pour ne pas endommager les dents , et on la fait bouillir dans une chaudière : après cela , on coupe la graisse en longues tranches , et on la porte au Vaisseau. Les Morses sont aussi difficiles à suivre à force de rames que les Baleines : on lance souvent en vain le harpon , parce que , outre que la Baleine est plus aisée à toucher , le harpon ne glisse pas aussi facilement sur sa peau que sur celle du Alorse. On l'atteint souvent par trois fois avec une lance forte et bien aiguisée , avant de pouvoir percer sa peau dure et épaisso : aussi cherche-t-on à frapper sur un endroit où la peau soit bien tendue , parce que , par-tout où elle prête , on la perceroit difficilement. On vise avec la lance aux yeux de i'animaf qui , forcé par ce mouvement de tourner la tête, tait tendre la peau vcri la poitrine ou aux environs ; alors on porte le coup dans cette partie , €t on retire la lance au plus vite , pour empêch( r qu'il ne la prenne dans sa gueule , et qu'il ne blesse celui qui l'attaque , soit avec l'extrémité de ses Défenses , soit avec la lance même, ('ependant cette attaque sur un petit glaçon , r dure jamais long-temps , parce que le Alorse, blesse ou non, se jette aussitôt dans l'eau: aussi préfère-t-on de l'attaquer sur terre. Quand les Aîcrses sont nlessés, ils deviennent furTOuxr ils frappent de côté et d'autre avec leurs Défenses ; ils 1791 M.irs. Phoqi'is, Le MorîC. '1 1791- Mars, 2 2. PiiOQ!';;s Le A'or.'c *r fV â 7+ V O Y A G E brisent les armes ou les font tonifier des mains de ceux qui les attaquent; et, à la fi' , enragés de colère, ils mettent leur tcte entre leurs pattes ou nageoires et se laissent ainsi rouler dans l'eau. Quand ils sont en grand nombre , ils deviennent si audacieux que , pour se secourir les uns les autres , ils entourent les Chaloupes , cherchent «i les percer avec leurs longues dents , ou à les renverser en frappant contre le bord. Mats la pru- dence et l'adresse de. Pêcheurs savent rendre leurs effl rts inutiles : et cet lùéphant de Alcr qui paroissoit ne devoir craindre aucun cnnenii , puisqu'il avoit dompté VOiirs BLinc , qu'on peut mettre au nombre des brigands de la Mer, en a connu un autre moins redoutable en ap^jarente , mais qui a su suppléer tout ce que la Nature sembloit lui avoir refusé pour dompter tous les animaux '. Le Alorse n'est presque plus coi i des Navigateurs Européens, ce II paroît , dit BUFFON , que l'Espèce en étoit autrefois beaucoup plus répandue qu'elle ne l'est aujourd'hui : on la trouvoit dan? les Mers des Zones Tempérées; dans le Golfe du Ca'^JADA , sur les Côtes (le l'AcAulE , . après les es rivages , es les îles , : jusqu'aux .1 Piassiiid : 'i-^ûhigiiiskoi st crovabic bre dtpuis les dents îndiIirjLi, Détroit de e Russie ) le Rtcueii nombreux cupcnt de n dans son mais couru dents qui , n'a assuré, :t;ichccs Je D £ M A R C H A N D. 77 Voj'ageurs'Ct les Naturaliiics , ne piiroît indiquer qu'une 1771 seule Espèce de A'iorse , dans laquelle on n'aperçoit autres Variétés que celles 11( lUI lependent de r ace M. PM'IVtT.S. V rie et cette Espèce hahite les Mers et les Kégions du NoRD; depuis les confins de I'Océan-Atlantique BoRkal jusqu'aux plus hautes Latitudes auxquelles la Navi- iic look. gation ait pu se porter dans I'OcéaN-GlACIAL Arc- tique, tant entre les Terres du NoRD-EsT de I'Aml- RIQUE et du NoRD-OuFST de l'EuROPE, que le long des Côtes Septentrionales de l'AsiE jusqu'à ses limites Orientales. On pourroit crofrc cependant qu'il existe une seconde Espèce de AKorse , inférieure à celle que ranimai sur la basîe côte de la mer , et que , par conséquent , on n'a pas besoin de tuer aupara\ant les Alofses. ... Il me semble «pic les yi/^rvci du (ir'ccnl.nid et ceux qui sont dans la partie Occidentale de la Mer Cluciule , comme dans la liaic de Hitt/son , &c. n'ont aucune communication avec ceux qur se trouvent à ITst du kvlima ( ou R'owitna ) et auprès de la Pointe de Sinlughnkoi , et plus loin auprès à' Aiiadirskoi : il paroît cependant , et tout le monde en est d'accord , que les Alones A^Aïuiùink^'i ne difîcrcnt ni pour la grosseur ni pour la figure de ceux du Cronluiul, &c. — Pourquoi le* dénis de ceux-ci sont-elles, en général, beaucoup plus grosses que celles des premiers ! >' ( \'c}'ûge en Mùciie, Tome 111 , page I 48 et suiv. ) La réponse à cetle question peut être que , puisque Vv\\ ne va point à la chaise du AJorse dans Us contrées du Nord- Lit de i'Asie , on ne doit en apporter que des dents d'ani- maux morts de mort naturelle ; et il n'est pas surprenant qur ces dents qui ont pris tout leur accroissement, soient plus grandes et plus grosses que celles des AJorses du NorJ de VAmc'riqut , que l'on tue souvent en bas âge. 1 'i{-i. M ars. 22. PHoyurs. I.c Mor.ontincns. te Nous avions pris jusqu'alors ces Amphibies , nous dit-il, pour des Vaclns A'h.riiies f Sea Cows] ; et ce ne fut pas sans éprouver un vif regret, que nous apprinus de quelques-uns de no^ Matelots qui avoient été em- ployés dans la Pétlie du GuôcNLAND , que les animaux que nous voyions n'étoient pas des Vdc/ifs Alanins , mais des Cluvaux ALirins [ Sea- Morses J , dont on ne niangeoit pas ». Les Anglais en mangèrent cependant , tant qu'ils purent s'en procurer ; les Equipages s'y accoutumèrent bientôt; ils finirent par les trouver de leur goût, et iear donnoient même la pi-éférence sur les viandes !-alées. « La graisse du Cheval Aldriii , continu' OK , est douce et agréable comme de la moelle ; mau elle rancit en peu de jours : on est obligé de la saler, si l'on veut la conserver plus long-temps en étatd'cire employée dans l'apprêt des aliment. On retire de cette graisse, en la faisant fondre , une grande quantité d'huile qui brûle très. - bien à la lampe. La chair de l'animal n'est rien moins que délicate , cl a une saveur forte. Le cuir qui est épais nous servit très - utilement pour garnir les parties de nos vergues et de nos mâts qui sont exposées à être endommagées par le frottement. » Les dents ou les Défenses de la plupart des individus que nous tuâmes ou que nous vîmes, étoient très-courte» à l'époque de l'année où nous nous trouvions : celles de quelques-uns qui ^lous parurent les plus Tigés , et qui étoient les plus gros, n'avoient pas plus de six pouces de longueur : nous en condiimes (\nils n'avoient perdu leurs yieilles dents que depuis peu de temps. M.;r5. IX, Phoourj. \c Mo, '^ i{? Cui>K. I ï S'\ ..m/*'*^"- IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) // / A^^ ,^4 ||Jj_ 11.25 U IJ.6 '^4V^ 7 Photographie Sciences Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 m ^ iV \\ V O^ f^ >b^ "^^ ? ^s .5^^^^ ^^^^.^ ^ o^ 8o VOYAGE I r-! m 179'. Mars. 22. J'HOQUCS. Le Morse tie CooK< » Les Chevaux AJarins se rassemblent sur la glace c.T troupeaux : ils se vautrent pêle - mêle les uns sur les autres , à la manière des Codions. Quand ils se mettent à mugir ou à braire , leur cris se font entendre au loin ; et souvent , dans l'obscurité de la nuit , ou dans les temps de brume , ils nous avertissoient du voisinage de la Glace , avant qu'il nous fût possible de la découvrir. Nous ne trouvions jamais le trou- peau endormi en entier : nous en voyions toujours quel- ques-uns faisant sentinelle pour la sûreté de ceux qui dormoient. A l'approche de nos chaloupes , les senti- nelles vigilantes réveilloient ceux de la troupe qui se trouvoient le plus à leur portée ; l'alarme se répandoit de proche en proche ; mais ils attendoient pour se décider à prendre la faite, que nous eussions fait feu : au pre- mier coup de fusil , le bataillon s'ébranloit , et, dans la plus grande confusion , tous , les uns par-dessus les autres, se précipitoient dans la mer. Si notre première décharge n'avoit pas tué roides ceux que nous avions ajustés , il étoit rare que nous pussions les attraper : et, quoique blessés mortellement , ils parvenoient à nous échapper. Quelques Auteurs ont peint ces Amphibies comme beaucoup plus dangereux qu'ils ne nous ont paru l'être , lors même que nous les attaquions : ils sont bien plus redoutables en apparence , qu'en réalité. Des troupes nombreuses suivoient nos chaloupes et s'en approchoient à les toucher; mais l'éclair de l'amorce, et souvent le mouvement que nous faisions pour les coucher en joue , suffisoit pour les décider à l'instant à se précipiter dans les flots. Les Mères défendoient leurs Petits avec un courage vraiment admirable; soit dans l'eau, ou sur la glace, elles se sacrifioicnt dans l'espoir àc D E M A R C H A N D. 8ï de les sauver : le Petit, de son côté, n'abandonnoit pas la Mère, lors même qu'elle ctoit morte; et, pour être assurés d'avoir l'un et l'autre , il nous suffisoit d'avoir tué l'un des deux. Quand la Femelle est à l'eau , elle tient son Petit embrassé avec ses bras ou nageoires de devant. 3j Pennant a donné une très - bonne Description du Cheval Marin dans sa Synopsis Quadr. page 35 j '. Il seroit difficile de dire d'où lui est venu ce nom de Cheval [ Horse] , à moins que ce ne soit du mot russe Morss qui se sera corrompu dans le passage : mais ce qu'on peut assurer , c'est qu'il n'a pas le plus petit trait de ressemblance avec l'animal dont il a pris le nom. Je présume que cet Amphibie est le même que celui qui se trouve dans le Golfe de Saint-Laurent , et que les Marins ont nommé Vache AJarine : il est certain que , en bien cherchant , on aperçoit un peu plus d'analogie entre le Morse et la Vache , qu'entre le A'iorse et le Cheval ; mais la ressemblanc , s'il en existe , ne consiste que dans le museau. On compareroit plutôt le Cheval Marin au Phoque [ Seal] , si le premier n'étoit incomparablement plus gros que le second. »> Il ne m'a pas été possible de découvrir quelle est l'espèce de nourriture de cet animal : nous n'avons rien aperçu dans la conformation de sa gueule , ni dans ses mâchoires, qui pût nous l'indiquer ^ ->^. Depuis que le Voyage de Cook a paru, ce même Zoolo- giste a donné une nouvelle Description du Cheval Marit:. (Voyez Arctic Xoology , N." 72.) * Voyez le Ill.c Voyage de Cook, Vol. II. pages 457 à 459 de l'Original. 5. f 179I, Mars. Phoques, Le Morse (ie Coox. fi I79I- Mars. 22. Phoques. Le Morse Je CooK, 82 VOYAGE On trouve dans I'Atlas qui accompagne le troisième Voyage de CooK , une Planche, sous ie N." 52 , dan* laquelle M. Webber , Dessinateur dans l'Expédition , a représenté les Anglais occupés à la chasse des Chevaux Alar'ins ) dont les uns, en troupeau, sont établis sur des glaçons ; les autres , en grand nombre aussi , nagent à l'entour des chaloupes ' : ce Dessin fera mieux con- noître la conformation extérieure de cette Espèce de JVIorse , qu'une Description qui ne pourroit être faite que d'après le Dessin même. En comparant ce que le capitaine CoOK dit de son Cheval Mann , avec ce que les Voyageurs et les Natura- listes du Nord ont dit du Morse qui est répandu dans les Mers situées au-dessus de I'OcéaN-Atlantique Boréal et le long des Côtes Septentrionales de l'AsiE, on voit que les deux Espèces ne diffèrent pas beaucoup par leurs proportions : le Cheval Alarin paroît seule- ment plus court , mais il est à-pcu-près aussi gros. CoOK nous a donné les dimensions principales d'un des Chevaux Marins que ses Équipages tuèrent , et qui n'étoit pas , dit-il , un des plus grands ^ : il avoit * On trouve une Copie de cette Planche dans le Tome III, page 262 de la Traduction française, Édition in- 4." , sou* ie N.° 52. . . De l'extrémité du museau à celle de la queue . Du museau à l'os de l'épaule Hauteur de l'épaule 5 ides n.igcoircs de devant. . des nageoires de derrière. . !dei nageoires de devant i . de celles de derrière 2. Mcsur aii^l. licd^. poucek 9- 4- •^ ^ 6. 5- 0. 2. 4- 2. 6. h^:^ DE MARCHAND. 1 I 3 'ueur de 1 extre- 9 pieds 4. pouces ( anglais) de I( mité du museau à celle de la queue , et 7 pieds 10 pouces de circonférence au plus gros du corps : on a vu (ci-devant page 68 ) que le Morse a communé- ment 12 pieds de longueur, ^quelquefois 16, et que sa circonférence est de 8 à 9 pieds. La plus grande différence qui se fasse remarquer entre les deux Espèces se trouve dans les Défenses j celles du Morse ( ci-devant page 70 ) ont ordinairement deux pieds de longueur , quelquefois davantage , et environ huit pouces de circonférence à la base : CooK nous dit que celles des Chevaux Marins qui lui parurent les plus âgés , et qui étoient les plus gros , n'avoient pas plus de six pouces de longueur; et que la plupart des indi- vidus qu'ils tuèrent, avoient les dents très-courtes dans la saison où on les vit. Je ne sais si l'observation qu'il ajoute sera adoptée par les Naturalistes; il suppose que 1791. Mars. 11. Phoqufs. le Morse de CuoK, se lu 4- 6. o. 4- 6. m Mesiu'. angt. pieds, pouces. ( largeur o. 5 [. Museau ou Murte,{ \- i I prorondeur i. 3. !ciu cou, près des oreilles. . . *• 7« du corps, aux épaules 7. 10. près des nageoires de derrière. 5. C, De l'extrémité du museau aux yeux o. 7. Livre». de la carcasse non compris la l^''^^ < de la tête 4. f du cuir 205 A^. B. On peut donc évaluer le poids total de cet aniin;ti à 1100 ou 1300 livres. F a ^■ VOYAGE i \ 179T. Ma/s. 22. Phoques, Le Morse lie CooK. It's Dûfcnscs de ces animaux se renouvellent annuelle- ment ou périodiquement , et que ceux que l'on tua jerJii le illes det dep de ^r n avoient temps, Les Voyageurs et les Naturalistes auxquels nous devons la Description du Morse ne font aucune mention du renouvellement périôaique des dents : cette particu- larité l( ur eût elle échappé! A en juger par la lon- gueur commune de deux pieds , qu'ils donnent aux Défenses du Aforse , il ne paroît pas que l'on puisse admettre qu'elles se renouvellent chaque année : on sera plutôt porté à croire que l'Espèce de Aforse que CooK a chassée au Nord du DÉTROIT DE Bering, a les dents beaucoup plus courtes que celles des Morses qui se trouvent répandus dans l'OcÉAN - GLACIAL Arctique au Nord et à l'Orient de l'OcÉAN- Atl AN TIQUE Boréal. On peut remarquer une autre différence moins sen- sible, mais qui semble indiquer une Variété, si elle ne constitue pas une Espèce. Le Morse que j'ai décrit (ci-devant page 67) « est privé de bras et àe jambes : ces membres sont enfermés dans sa peau ; il ne sort au dehors que les deux mains et les deux pieds 3>. Dans celui de CoOK , au contraire ( si comme on doit le croire , les Figures dessinées par M. Wlbber sont exactes ) , on distingue des bras terminés par des mains , et des jambes terminées par des pieds , qui saillent hors du corps ; et les mesures prises et rap- portées par CooK le confirment : son Morse (ci-devant page 8a , note ^ ) a les nageoires de devant longues de a pieds 4, pouces, larges d'un pied 2 pouces -, et celles de derrière , longues de z pieds 6 pouces , et larges de 2 pieds. t,4 i . ^"^fer^-'.; annuelle- l'on tua 's peu de uels nous i mention e particu- r la lon- nent aux an puisse née : on Horse que ERING, a )s Alorses Glacial OCÉAN- loins scn- ; , si elle j'ai décrit [e jambes : I ne sort pieds î>. le on doit ÎBER sont par dos ?ds , qui et rap- ci-devaiu t longues CCS -j, et auces , cî D E M A R C H A N D. 85 Quant au poids , le Cheval Marin de CoOK doit peser de 1200 à 1300 livres ; et l'on a vu que le JVIorse est plus pesant qu'un Bniif de la grande taille : les tieux poids se rapprochent. II paroîtroit , d'après ce que le capitaine CoOK rap- porte lui avoir été dit par ceux des gens de son Équi- page qui avoient fait la Pêche au GROENLAND , qu'on y distingue deux Espèces de Morse, savoir, la Vache Marine et le Cheval Alarin ; qu'on niangeoit du pre- mier , et que le second ne se mange pas : je ne sais quel fond on peut faire sur cette Observation des Ma- telots ; je ferai seulement remarquer que les noms de Vache Marine, de Bête à la grande dent, et quelque- fois de Cheval Alarin, étoient appliqués également au même animal par les Français , dans le temps qu'ils occupoient le CANADA, et que cet animal étoit le Morse : au surplus, dans aucune des Descriptions faites par les Voyageurs et les Naturalistes du NoRD, il n'est fait mention de deux Espèces de Morse , sous quelque nom qu'ils ayent décrit cet Amphibie ; mais faut-il con- clure qu'il n'en existe qu'une seule Espèce! Je me contente de présenter des faits et des doutes : c'est aux Voyageurs d'éclaircir les uns, et aux Natu- ralistes de dissiper les autres. « Plusieurs Voyageurs, dit Bu FF ON, parlent de Vaches Marines qu'ils ont vues dans les Indes Orientales ; mais elles sont d'une autre Espèce que la Vache A'Iarine ou le Morse du NoRD : cette dernière est toujours aisée à rcconnoître par ses longues Dé- fenses ; VEléphant est le seul animal qui Cn ait de pareilles : cette production est un effet rare dans la Nature , puisque de tous les Apimaux terrestres et V î I79r. M.irs. 32. Le Moisc de CooK. 179' Mars. Zi. PhOQL'E"^. Le Diij^on. 86 VOYAGE amphibies, l'Éléphant et le Morse, auxquels clic ap- partient, sont des Espèces isolées, uniques dans leur Genre, et qu'il n'y a aucune autre Espèce d'animal qui porte ce Caractère ". Le seul animal qui paroisse avoir quelque rapport avec le Morse , est le DuGON ou DuGUNG '. Cet Amphibie qui appartient aux Mers de I'AfriqUE et des Indes Orientales , ressemble plus au Morse par la tête qu'à tout autre animal. « La tête du Diigon , dit BuFFON , est à-peu-près déformée de la même ma- nière par la profondeur des alvéoles , d'où naissent à la mâchoire supérieure deux dents longues d'un demi-pied; ces dents sont plutôt de grandes incisives que des Défenses; elles ne s'étendent pas directement hors de la gueule, comme celles du Alorse ; elles sont beaucoup plus courtes et plus minces, et d'ailleurs elles sont situées au-devant de la mâchoire, et tout près l'une de l'autre , comme des dents incisives , au lieu que les Défenses du Morse laissent entre elles un inter- valle considérable, et ne sont pas situées à la pointe, mais aux côtés de la mâclioire supérieure. Les dents mâchelières du Dii^on diffèrent aussi , tant pour le nombre que pour la position et la forme , des dents du Morse ; ainsi nous ne doutons pas que ce ne soit un animal d'Espèce différente «. Innigo de Biervillas dit qu'on tua près du Cap de Bonne -Espérance un L'wn Mar'm qui avoit dix pieds de longueur et quatre de grosseur, la tête comme celle d'un Veau d'un an , de gros yeux affreux , les ' C'est le nom de cet animal à l'île Hc Lethy ou Leyte^ iJne des Philippines ; il y est aus^i appelé Ikan-Diigmig. K^ dents pour le ;s dents les DE MARCHAND. 87 oreilles courtes, avec une barbe hérissée, les pieds fort larges , et les jambes si courtes que le ventre touchoit à terre; et il ajoute qu'on emporta les deux Défeiises qui sortaient d\in demi - pied ho-s de lu gueule ' . — Spilberg et Mandelslo rapportent avoir vu à l'ilc Sainte- Elizabeth sur la Côte d'ApRlQUE , « des animaux qu'il faudroit , est-il dit, appeler plutôt des Ours A'Jarins que des Loups Alarins , parce que , par leur poil , leur couleur et leur tête , ils rcssenibleniL beaucoup aux Ours, et qu'ils ont seulement le museau plus aigu; qu'ils ressemblent encore plus aux Ours par les mouvemens qu'ils font et par la manière dont ils les font, à l'exception du mouvement des jambes de der- rière qu'ils ne font que traîner ; qu'au reste , ces Am- phibies ont l'air affreux, ne fuient point à l'aspect de l'Homme, et mordent avec assez de force pour couper le fut d'une pertuisane; et que, quoique boiteux des jambes de derrière, ils ne laissent pas de marcher assez vite pour qu'un homme qui court ait de la peine à les joindre ^ 33. François LeCUAt dit « avoir vu à la mer, le i.*^' Janvier 1691 , non loin du Cap de BoNNE-EsPÉRANCE , une Vache .Marine de couleur roussâtre qui faisoit voir la tête entière , et quelquefois plus de la moitié du corps, hors de l'eau : elle étoit ronde et épaisse , et paroissoir plus massive que nos plus grandes Vaches : l'œil gr'- , les dents ou Défenses longues, et le mufle un peu reti russe. Un de nos Ma- telots, ajoute-t-il , nous assura que ces animaux avoient ' Voyage d'fnnigo Je B'urviUas, Part. I, pages 37 et j8. * Premier Voyage de G, Spilberg. Tome II , pngc 437. et V^oyage de AJtiitde/slu, Tonif II, page 531, r 4 I7gt. Mar'. 2 Z Phoques. Le Dugon. < 1 M T791, Mars. 22. PlIOMlKÎ, Le Du^of), 8^ VOYAGE quatre picJs ' ». Dans la Figure que ce Voyageur .1 donnée de sa Vache Marine, et à laquelle il renvoie, K s longues Défenses dont il parle n'ont aucun rapport avec celles du Alorse , qui ont souvent plus de deux picJs de long et tombent des deux côtés de la mâchoire supt-ricure ; celles de sa Vache ne sont autre chose que des dents canines de la mâchoire inférieure, courbées vers le haut, comme les Défenses du Sanglier ou celles de V Hippopotame auquel cette prétendue Vache Marine ressenibleroit un peu plus qu'à aucun autre animal : et l'on sait que celui-ci se trouve quelquefois dans les environs du Cap de Bonne-EspérANCE : KoLBES qui a décrit cette partie de la Côte d'ApRIQUE, fait aussi mention sous le nom de Vache Marine d'un animal qui pourroit être, comme celui de LEGUAT, un Hippopo- tame ou Cheval de Rivière , nommé quelquefois , et im- proprement, Cheval Marin. L'opinion de BUFFON, qui doit avoir un si grand poids , est cependant que la Vache Marine de LEGUAT , à laquelle sans doute il faut adjoindre celle de KoLBES , VOiirs Marin dt Spilberg, et le Lion Marin de BlERViLLAS, peuvent être tous le même animal que le Diigon dont Buffon avoit sous les yeux une tête qui lui avoit été envoyée de l'île de France. Si, en effet, ces animaux pré- sentés sous des dénominations différentes , et qui paroissent appartenir tous à une même Espèce , se trouvent également à l'île de Lethy, au Cap de BoNNE-EspÉRANCE et à l'île de France , on pour- loit en conclure que cette Espèce est répandue dans les Mers Méridionales et Équinoxiales, depuis l'extrcmitc ' Voj/age tt Aventuris dt Fr. Léguât. Tom. I/^ , pag. 3 5 et 3 (5, M D E M A K C H A N D. 89 de I'Af RI QUE jusqu'aux PHILIPPINES. Au reste, BUFFON ajoute qu'il ne peut pas assurer que l'animal dont il possédoit deux tctcs décharnées , et (|ui res- semble un peu au A'Iorse par la tète et les Défenses, ait comme lui quatre pieds ; qu'on peut le présumer par analogie , et par l'indication des Voyageurs; mais que, l'analogie n'étant pas assez, grande, ni les témoi- gnages des Voyageurs assez, précis pour décider, nous devons suspendre notre jugement à cet égard, jusqu'à ce que nous soyons mieux informés. ,: 2. Pii'Mji'r9. le I)ii;i-'n. Il me reste à parler du LAMANTIN ' ou ManATI le l.arni.-i!i. et ManaTTE, animal ampliihie , ou demi - amphibie , qui paroît encore tenir aux Qtiadrupèdes par quelques parties de son corps, et qui, par les autres, se rattache aux Cétacées. « Dans le Règne snimal , dit BUFFON , c'est ici que finissent les Peuples de la terre et que commencent les Peuplades de la mer ; le Lamantin , qui n'est pas Quadrupède , n'est pas entièrement Cétacée : il retient S ' On a prétendu que le nom de Lamantin , que l'on ccrivoir Lamentlnpour favoriser l'ctymologic, vcnoit de ce que cet animal faisoit des cris lamental'les .- c'est une fable. Ce mot est vrai- semblablement une corruption de Alanati , nom de cet animai dans la Langue des Galibis , habitans de la Guiane où le Lamantin est très -multiplié. Il se pourroit aussi que V Amérique . et la Guiane même , eussent reçu ce mot des Espagnols qui ont appelé cet animal Alanati (dit Ouiedo), parce qu'il n'a de pieds que devant , et que , dans tous les animaux , les Espagnols désignent les pieds de devant par las manos , les mains : et de là^ AUiiati, qui a des mains. f ni 'Il --'^.. 4iËr:^r'- QO V O Y A Ci E ,c PHHQI 1,5. le L.imiiitiii. i,'9(. tics pii'niiei's , deux piiJi ou plutôt doux mains; man ^l"«' les jambes de dcrriùe qui, dans les Phoques et les ^ '• JMorses, sont prcstjue entièrement engagées dans ie corps, et laccourcies autant qu'il est possible, se trouvent abso- lument nulles et oblitérées dans le Lamantin : au lieu de deux ptcds courts, et d'une queue étroite, encore plus courte , f[ue les Morses portent à leur arrière dans une direction horizontale , les Lamantins n'ont pour tout cela qu'une grosse ([ueue qui s'élargit en éventail dans cette même direction ; en sorte qu'au premier coup-d'œil il sembleroit ([ue les premiers auroient une queue divisée en trois, et que, dans les derniers, ces trois parties se seroient réunies pour n'en former qu'une seule; mais, par une inspection plus attentive, et sur- tout par la dissection , l'on voit qu'il ne s'est point fait de réunion , qu'il n'y a nul vestige des os des cuisses et des jambes , et que ceux qui forment la queue des Lamantins , sont de simples vertèbres isolées tt semblables à celles des Cétacées qui n'ont point de pieds : ainsi ces animaux sont Cétacées par ces parties de l'arrière de leur corps , et ne tiennent plus aux Quadrupèdes que par les deux pieds ou deux mains qui sont en avant à côté de leur poitrine >'. Le Lamantin a, en général, la tête aussi grosse que relie d'un Bœuf, et dans quelques-uns assez semblable <-i celle d'un Coc/ion ; le cou court , quelquefois nul ; les yeux petits et sans iris ; les trous auditifs très- petits, d'une ligne de diamètre, souvent moins, et quelquefois paroissant absolument fermés , au point que ix, sept et huit pieds d'épaisseur : ils pèsent depuis cinq cents jusqu'à huit cents , et même douze cents livres. Plusieurs Voyageurs assurent que la chair en est excel- lente , et que , quand elle est fraîche , on la mangeroit comme du Bœi/f ou comme du Veau, selon l'Espèce, plutôt que comme du Poisson. Suivant Dampier, L'i chair du Manati est blanche , et extraordinairement agréable et saine; la queue sur- tout d'un jeune La- viantin est fort estimée ; mais si l'animal est vieux, la tête et la queue sont dures. Les habitans des bords de I'AmAZONE et les Français établis à CaÏENNE trouvent sa chair d'un assez bon goût. Les Flibustiers, dans le temps de leurs -fameuses Expéditions, n'ont eu souvent d'autre ressource pour vivre que la Pêche du r.?j rii.mifa.i^WiîàÉr—* lii" ah U rf nr" nmence la us en plus ut termine ans le sens ns les deux 2ces , rabo- léc de poils ardoise , et t connu le icr un Coq tl bipède et iipède sans X , suivant icux, selon ; de quinze qu'à vingt- : ils pèsent lême douze m est exccl- a mangeroit n l'Espèce, AMPIER , linairement eune La- est vieux, des bords PAÏENNE i^libustiers, , n'ont eu Pêche du J^ DE MARCHAND. 93 Lamantin; et aujourd'hui même les habitans de l'Isilime de Darien en font leur meilleure nourriture ; ils pré- tendent que la chair prise depuis la moitié du corps jusque sous le ventre, ainsi que les mamelles, sont d'une grande délicatesse. D AMPIER vante sur -tout l'excellence d'un Veau - de - lait , comme il l'appelle [a Calf that sitcksj , ou d'un Lamantin encore à la mamelle ; les Flibustiers le faisoicnt rôtir pour le manger ; ils mettoient sur le gril les tranches qu'ils coupoient sous le ventre des vieux animaux; et ce mets leur paroissoit mériter la préférence sur le meilleur roast-beef. En t oupant le Lamantin par morceaux , et le faisant sécher ou mariner , sa chair prend avec le temps le goût de celle du Thon, et elle est, dit-on, encore meilleure. La chair de cet animal ainsi préparée est un aliment assez communément employé par une partie des habitans de la GUADELOUPE, de Saint-Cristophe, de la Martinique, et des autres îles voisines , où , tous les ans , on en apporte de la Terre - Ferme la charge de plusieurs Navires. Au-dessous de la peau de l'animal , on trouve une ou deux couches de graisse ou de lard de quatre à cinq pouces d'épaisseur , ferme , et d'un aussi grand usage que celui de Cochon : ce lard et la panne qui est dans le corps , étant fondus , font une espèce de beurre qui ne roussit et ne rancit pas aisément. La peau , bien plus épaisse que celle du Rcpuf , peut être tannée ; et , lorsqu'elle est bien préparée , elle donne un cuir très-fort : quand on ne veut pas se donner cette peine , on fait avec le cuir brut, à l'imitation des anciens Flibustiers, des courroies, des baudriers, 1791, M.irs. -ï. l'ilOQUKi. 1 (. Lanuritiii. k TJC.:^t^: n «79» Phoques. Le Laiii.iiitin. 9+ VOYAGE et nicmc des semelles de soulier d'un très-bon usage et d'une longue durée. / On trouve, dit-on, dans la tête du Lamantin, quatre pierres !)lanches auxquelles les Peuples de la CHINE et de I'AmÊRIQUE attribuent de grandes vertus; mais on sait que, dans tous les pays, la crédulité est une ma- ladie que tout alimente , et que rien ne guérit : il n'est pas une de ces pierres, ou prétendues pierres, forniées dans la tcte de divers animaux aquatiques , à laquelle on n'ait imaginé d'attribuer quelque propriété merveil- leuse. Le Lamantin préfère , en général , les eaux douces , ou seulement saumâtres , à celles qui sont salées; il ne se rencontre pas en haute mer ; il ne descend guère pjus bas que les Embouchures des Rivières; et, s'il s'en écarte , c'est pour rôder dans les Criques où affluent des eaux douces, et entre les Cayes jetées en avant de certaines parties de Côtes ; il aime à remonter les grands Fleuves, et l'on en trouve en Amérique, à plus de six cents lieues de la mer , dans les Rivières qui ali- mentent le MarANON ou Fleuve des AmAZONES^ telle* que la GuALLAGA , la PasRAÇA , &c. Et il n'est arrêté que par le Pongo [ou la Cataracte] de BoRJA, au-dessus duquel on n'en trouve plus * : il n'est pas moins commun dans le MarANON même, mais il n'est pas affecté uniquement à ce Fleuve ; il se trouve aussi , quoique moins fréquemment, dans I'OriNOCO, dans I'Oyapoc et dans plusieurs autres Rivières des envi- rons de CaÏENNE , et vraisemblablement ailleurs. ' La Condamine. Mém. de l'Acad. des Sciences, Descript. (le la Riv, des Amazones, Année 1745 > pages 4^4 «^ *"'v. j mais on t une ma- lt : il n'est i, forméts à laquelle té mervcil- ux douces , alées; il "C cend guère et, s'il s'en où affluent en avant de ir les grands à plus de "res qui ali- ONES , telk'i Et il n'est de BoRJA, il n'est pas mais il n'est rouve aussi , NOCO, dans es des envi- Ueurs. ices, Descript. .64 et suiv. 1 D E M A R C H A N D. 95 Mais ce n'est pas siulcmcnt dans le voisinage de la Ligne, et sur les Côtes de la GuAYANA [ou GuÏANe], que les Z,^>. 22. PnOQurs. Le l.atii.iiiiin. 96 VOYAGE 170 I . profondeur et est toiijvuirs ai^itée, excepté dans la Baie de Panama ; et cependant, dans cette Baie même , on ne rencontre point de Lamantins ' / mais les îles de I'Amé- lUQUl', , à la Côte Orientale , forment, pour ainsi dire , avec les Terres du Continent , une vaste Baie qui en renferme un grand nombre d'autres petites où les terres basses et les eaux peu profondes fournissent la nour- riture qui convient à ce grand animal herbivore. Oi>; trouve quelquefois des Lamantins dans l'eau salée, et plus communément dans l'eau douce , mais jamais fort loin en mer; et ceux qui fréquentent la mer et les plages oij il ri'y a ni Criques ni Embouchures de Rivière où ils puissent entrer , ne manquent jamais de venir une fois par jour chercher de l'eau douce à l'Embouchure de la Rivière la plus prochaine du Parage où ils se tiennent. Le Lamantin se nourrit d'une herbe à feuille étroite ~, de sept à huit pouces de longueur, laquelle croît en abondance dans le voisinage des petites îles qui bordent les Côtes de la Terre - Ferme , dans les Hernandés qui, dans son Historia del .Mexico, a donne deux figures du Lamantin, l'une de profil et l'autre de face, \ Tie paroît pas avoir la même opinion que Dampicr ; car ii : dit que les Côtes de M Amérique sur XOci'an Atlantitjue et la J\ler Pacifique [ ou le Grand-Occan ] , aussi Lien que les Lacs, nourrissent une bête informe . appelée Alanati : et il en donne une description assez exacte qu'il a tirée presque en- tièrement d'Ot'iedo , liist, de las Indias Occîd. Liv. XIII , Cap. X. * La Condamint dit que l'herbe dont les Lamantins it nourrissent au fond de la mer , est longue de huit à dix pouces , étroite , nointue , tendre , d'un assez beau vert ; et endroits r à apj de du S DE MARCHAND. s la Baie de hue , on ne de I'Aml- r ainsi dire, 3aie qui en >ù les terres nt la nour- rbivore. Otij au salée , et i jamais fort et les plages ; Rivière où le venir une 'Embouchure siC où ils se crbe à feuille leur, laquelle s petites îles me , dans les fxico, a donné 'autre de face , » ^ampicr ; car il . Atlantique et \\ -n que les Lacs , uni ■■ et il en ce presque en- cid. Liv. Xlll , es Lamantins ic de huit à di^ z beau vert ; eî endroit? endroits où il y a peu de Marée ou de Courans : il ne vient jamais à terre , et jamais ne se tient dans une eau si basse qu'il ne puisse y nager. Les Lamantins et les Tortues se trouvent ordinairement sur les mêmes fonds, parce que les uns et les autres se nourrissent de ces nêmes Algues marines qui croissent sur les fonds hauts , à quelques pieds sous l'eau , et sur les plages que la Marée couvre et découvre alternativement '. Labat "" et DU Tertre ' observent que , depuis que les Antilles sont plus peuplées , l'Espèce du Lamantin n'y est pas , à beaucoup près , aussi com- mune : chaque jour elle diminue ; et si , comme on doit le prévoir, la dépopulation continue, on finira par n'y en pas voir un seul : c'est une perte réelle qu'il sera impossible de réparer. Ces animaux sont très - timides ; au moindre bruit qu'ils entendent, ils s'enfuient sous l'eau : ce caractère est commun à tous les Poissons et Animaux nageurs qui sont sans défense. Il arrive souvent au Lamantin qu'il est aisé de voir quand ces animaux sont en pâture sous l'eau , parce que l'herbe qui îeur ccFiappe en broutant monte à la surface. {Relation de la Rii'ih'e des A/iiaioiics.J H paroît que cette herbe est la même que celle qu'on appelle Herbe à la Tortue, puisque Dnmpier , dans la Relation de ses Voyages , la nomme quelquefois VI lerle à A'Iaiut'i [ AJanatec'Grass ] , et que lui-même nous a dit (jue la Tortue tt le Lamantin de V Amérique se nourrissent de la mtine herbe. ' Damyier's Voyage round the World , Chap. III , où il traite du Afanatee ou Sea-Coiv. * Nouveau Voyage aux îles de l'Atncr!,jiu; ' Description des Antilles , tic. ,^'.lr>. e I. iti.ui'iii. ^:"«,,'¥ 1 -.rfâ "•m'-» m w^.-- f'^M^r,^,. ! V I.- 1; 1791. Mars. 22. Phoques. Le Lamantin, 98 VOYAGE de s'endormir ayant le mufle hors de l'eau ; c'en est assez pour le faire découvrir par les Pêcheurs : on le harponne dans l'eau connue la Baleine; et, après lui avoir laissé user ses forces , en filant de la corde du harpon , à sa demande , on le tire à terre où on le dépèce. Indépendamment de l'Homme , une quantité d'Animaux icthyophages et carnivores font continuelle- ment la guerre à cet Amphibie , et avec d'autant plus d'avantage, que la Nature, en lui refusant tout moyen de défense ,' semble avoir voulu le laisser en proie à tous ceux à qui elle a accordé des armes pour l'attaquer. Le Lamantin mange les herbes du rivage auxquelles il peut atteindre sans sortir de l'eau : il ne pourroit se traîner sur la terre, même dans la vase ; aussi n'y vient-il jamais , même pour l'accouplement qui se fait à la ma- nière des Phoques : la Femelle choisit un Haut -fond où elle se renverse sur le dos , et dans cette situation le Mâle la couvre. Il est probable que , lorsqu'elle veut mettre bas , elle cherche pareillement une place où l'eau soit peu profonde , et où le fond , mou et égal , soit propre à recevoir son Petit avant qu'elle puisse le saisir et l'emporter dans ses bras. Quelque informes que soient à l'extérieur ces ani- maux , ils sont très-bien organisés à l'intérieur : et si l'on peut juger de la perfection de l'organisation par le résultat des actions extérieures , ils seront peut-être plus parfaits que beaucoup d'autres qui se présentent avec une écorce plus agréable ; car leur naturel et leurs mœurs très -douces semblent tenir de l'intelligence et des qualités sociales ; ils ne craignent pas l'aspect de l'Homme ; ils affectent même de s'en approcher et de le suivre avec confiance et sécurité j et trop souvent ils ti t \ V 1 ' AV.. ; c*en est irs : on le après lui corde du où on le e quantité ontinuelle- lutant plus [ moyen de roie à tous taquer. auxquelles pourroit se n'y vient-il lit à la ma- Haut - fond te situation , lorsqu'elle t une place id , mou et vaut qu'elle eur ces ani- rieur : et si nisation par nt peut-être e présentent urel et leurs telligence et s l'aspect de rocher et de p souvent ils 1791, Mari. 22. Phoques. DE MARCHAND. 99 ont lieu de s'en repentir. Ce goût de la société, même la plus dangereuse pour eux, est porté au plus haut degré à l'égard de leurs semblables : ils se tiennent presque toujours en troupes et serrés les uns contre les autres , avec leurs Petits au milieu , comme pour , , ^ ' ' * Le LainanUii. les défendre : tous se prêtent, dans le danger des secours mutuels ; on en a vu essayer d'arracher le dard du corps de leurs compagnons harponnés ; et souvent on voit les Petits suivre de près les cadavres de leurs mères jusqu'au rivage , et ne les abandonner qu'au moment où les Pêcheurs s'en saisissent. Ils montrent autant de fidélité dans leurs amours que d'attachement à leur société; le Mâle n'a communément qu'une seule Femelle qu'il accompagne constamment avant et après leur union. Comme on voit quelquefois une Mère suivie de deux Petits de même grandeur, on juge que la portée de ce Vivipare peut être de deux à la fois ; mais il paroît qu'elle n'est ordinairement que d'un seul que la Mère embrasse et porte entre les nageoires qui lui servent de mains : elle allaite pendant un an , après ce temps , le Petit est en état de la suivre , de se pourvoir lui-même et de manger de l'herbe. Il est rare que l'on manque de prendre le Petit quand on a pris la Mère : quoique déjà assez grand pour n'être plus allaité , il continue de lui tenir compagnie ; et comme il nage très-bien , il n'a pas de peine à la suivre et ne l'aban- donne guère. Le Lamantin n'est pas confiné sur les Côtes Orien- tales de I'Amér IQUE, situées entre les Tropiques; il se trouve aussi sur les Côtes et dans les Rivières de I'Afrique, dans la Mer DES Indes et jusque dans celle de KamtschATKA. HJ h: l 1-91 Mars. Pli " ^urs. l.c 1. .niniitin. 100 VOYAGE On tlistingne dans ce Genre d'animaux quatre ou cin'| Espèces que 1 on pourroit peut-être ne qnalilicr que uc Races ou Variétés, du moins pour les yeux des Navi- gateurs , puisque les principales différences ne consistent que dans la taille, en général, dans les proportion.-., 1 et la conrorniation uc quelques parues moins remar- quables ; mais V Aiiîmal lnp:de , sans plumes et sans poils , se retrouve dans toutes les Espèces. i.° Le Grand Lamantin de Kamtschatka. Cette Espèce se trouve en assez grand nombre dans les Mers Orientales à l'Est du KamtschATka , sur- tout aux environs de l'île Bering j et elle paroît être la pins grande du Genre. Le Lamantin de Kamtscitatlia a environ vinet- trois pieds de longueur : la tête , fort petite en comparaison du corps , est de figure oblongue ; elle est aplatie au sommet , et va toujours en diminuant jusqu'à l'extrémité du museau, qui est rabattue, de manière que la gueule se trouve tout -à -fait au-dessous; l'ouverture en est petite et environnée de doubles lèvres tant en haut qu'en bas ; les lèvres supérieure et inférieure externe> sont spongieuses, épaisses et gonflées; on voit à leur surface un grand nombre de tubercules d'oii sortent des soies blanches ou moustaches , longues de quatre ou cinq pouces : ces lèvres font le même mouvement que celles du Cheval , lorsque l'animal mange. La mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure , ruais ni l'une ni l'autre ne sont garnies de dents ; il y ^ seulement deux o» durs et blancs , l'un fixé au palais , l'autre à la mâchoire inférieure , tous deu-'î crénelés , cribles de petits trous , et servant à broyer la nourriture. Les narines, d'un pouce et demi de long, ({ue (!.': lail Ce ^ Va -'.in.'"**»' ■ 7 ,.-— A^ï-tf --». , ou C\V.:\ que dv ;5 Navi- >nsistciit ortion? , i remar- et sans \TKA. ibrc dans CA, snv- 3Ît être la ngt- trois ,Tiparaison aplatie au 'extrémité la gueule are en est t en haut externoi oit à leur ù sortent de quatre louvement [lange. La upéricurc , dents ; ii .m fixé au tous deu?; à broyer i de long, DE MARC M A N D. lor et d'environ autant de largeur quand elles sont ouvertes, sont situées ù l'extrémité du museau : point de sour- cils , mais dans le grand angle de chacune œil , une membrane qui recouvre le globe de l'ail en entier à la volonté de l'animal. Le cou se cHstingac à peine du corps : les bras qui partent des épaules auprès du cou, et qui ont plus de deux pieds de longueur, sont formés et articulés comme les bras et l'avant-main de l'Homme , mais sans aucun vestige de doigts ni d'ongles ; le carpe et le métacarpe sont environnés de graisse et d'une chair tendineuse recouverte d'une peau dure et cornée; ces bras ne peu- \ent lui aider à marcher siir la terre, et ne lui servent qu'à nager. La peau est ine espèce de cuir d'un pouce d'épais- seur , plus ressemblant , h l'extérieur , à l'écorce rude d'un arbre qu'à la peau d'un animal; elle est de couleur noirâtre et sans poil : on voit seulement quelques soies rudes et longues autour des nageoires , autour de la gueule et dans l'intérieur des narines. Quoique lavée continuellement , cette peau n'en est pas plus nette ; elle produit et nourrit une grande quantité de vermine (}ue les Alouettes et les autres oiseaux viennent manger sur le dos de l'animal qui ne s'enfonce presque jamais en entier sous l'eau : du reste, elle est si dure, sur- tout lorsqu'elle est sèche , qu'on a de la peine à l'entamer avec la hache. Les Tschukschis s'en servent pour faire â^'s nacelles. La substance de la queue qui, comme il a été dit , s'élargit horizontalement en forme d'éven- tail, est à- peu -près pareille à celle du fanon de la Baleine. Ce grand Lamantin aime les plages vaseuses des bords 1791. Mnrs. Fhoqli;3. Le Lamiiitin, .-1 /79I. Mars. i# II. 1 PHOQUrS. Le Lamantin, i I I :, i^ » -Vi 102 VOYAGE de la mer; il se titiu aussi à rEinboiichure des Rivières : il est si peu farouche , qu'il se laisse approcher et toucher avec la main; aucun danger ne l'cmeut , et à peine lève-t-il la tête hors de l'eau lorsqu'il est menacé ou frappé, sur-tout dans le temps qu'il prend sa nour- riture ; il faut le frapper très-rudement pour qu'il prenne le parti de s'éloigner , et un moment après on le voit revenir au même lieu : aussi, le harponne-t-on très- aisément, d'autant plus que , comme on l'a vu, il ne s'enfonce presque jamais en entier sous l'eau ; mais il est plus aisé d'avoir les Adultes que les Petits ou les Jeunes , parce que ces derniers sont plus agiles , nagent beaucoup plus vite , et que souvent ils s'échap- pent en laissant le harpon teint de leur sang et chargé d'un lambeau de leur chair. Le naturel , les mœurs et les habitudes de ces grands Lamantins de Kamtschatka sont d'ailleurs si conformes à ce qui a été dit , en général , des animaux de ce Genre, que vouloir faire l'histoire de ceux-ci en par- ticulier, ce seroit se jeter dans des répétitions au moins inutiles. Une graisse de plusieurs pouces d'épaisseur enveloppe tout le corps de ces Grands Lamantins : lorsqu'on l'expose au soleil , elle y prend la couleur jaune et la consistance du beurre ; elle est de très - bon goût et même de bonne odeur ; on la préfère à celle de tous les Quadrupèdes; elle peut se conserver long-temps, même pendant l'Eté, et on peut l'employer aux mêmes usages que le beurre et la manger de même ; celle de la queue sur-tout est très-délicate : elle brûle aussi très- bien , sans odeur forte ni fumée désagréable. La chair a le goût du Bœuf; mais elle est moins tendre, et ex?'"'^ 4 Lî di la le f ; \ DE MARCHAND. 10 livièrcs : ochcr et ut , et à it menacé , sa nour- 'il prenne m le voit -on très- vu , i\ ne au ; mais Petits ou as agiles , s s'échap- ; et chargé ces grands conformes aux de ce ■ci en par- is au moins ■ enveloppe lorsqu'on jaune et la on goût et He de tous ong-temps , aux mêmes ; celle de e aussi très- La chair a re , et exr~'^ une plus longue cuisson, sur-totii celle des vieux, 179' M 11 . qu'il faut faire bouillir long-temps pour la rendre man- geable. 2." Le Grand Lamantin des Antilles. i'ho^uks. Ce n'est , pour ainsi dire, que par réminiscence que l^ Lamantii). l'on parle encore de cette grande Espèce ; car , depuis que l'Europe a versé sur les îles dont ce Lamantin a emprunté son nom, une race d'Honmies plus industrieux et plus destructeurs que les aborigènes , il est assez rare de rencontrer ou dans les Mers qui baignent ces Terres , ou sur leurs Côtes , quelque individu qui ait échappé à la destruction de la Grande Espèce. Ce Lamantin diffère du Grand Lamantin de KanitS' cliatha par les Caractères suivans : Sa peau rude et épaisse n'est pas absolument nue , mais parsemée de quelques poils qui sont de couleur d'ardoise ainsi que la peau : il a aux mains cinq ongles apparens , assez semblables à ceux de l'Homme ; ces ongles sont courts : il a de plus , non -seulement une cal- losité osseuse sur le devant de chaque mâchoire, mais encore trente-deux dents molaires au fond de la gueule, La forme de la queue est plutôt carrée qu'aplatie. II difière encore du premier par les proportions et par la grandeur du corps ; il est moins grand , et a aussi le corps moins épais. Sa longueur n'est que de douze , quatorze, quinze, dix-huit, et rarement vingt pieds, à moins qu'il ne soit très-âgé : mais ce n'est plus aux Antilles que l'on doit chercher des Lamantins qui soient parvenus à un grand âge. Du reste, la Grande Espèce des ANTILLES res- semble , ou ressembloit , par les habitudes naturelles, à la Grande Espèce de KamtschATKA : l'une et l'autre, G 4 \\ i '!(•■ 0r ^ ■ j;.?. 104. i.(; l..irii, Mtiii, corn V C) Y A G E me tous les animaux do ce (icnro , ont \c ininie goût pour la société de leurs scniMahlcs , nicmc natunl doux et confiant , même constance dans kurs amours , même tendresse pour leur progéniture. ?." Ll Grand Lamantin DU 1 A Ml II Indes. . . Le Liiiii.iruin. ro8 VOYAGE On remarque cependant que le L :hatk ^ n a pas ces Défe amant'm de Kaints- enses nui se montrent comme s. Cti.'iiillu par Eià.us, \ M.rs \'}\On\ 1 s. Le Liiiiijr.iin. i t ' ■•; . wttA^S..-'-- . I lO VOYAGE f. - \ 1791. Mars. 22. Phoqucs. Le Lamuniin, pas constante : la longueur moyenne est de sept à huit pieds , la plus forte de neuf à dix , sur une épaisseur de deux pieds à deux pieds et demi : ses deux nageoires, placées assez près de la tête, plates et en forme d'aile- rons, de quinze à seize pouces de long, lui tiennent lieu dé bras et de mains. Ces animaux , suivant GuMILLA , pèsent, depuis cinq cents jusqu'à sept cent cinquante livres. Au-dessous de la peau , qui est bien plus épaisse que celle du Bœuf, on trouve quatre enveloppes ou couches, dont deux sont de graisse, et les deux autres d'une chair délicate et savoureuse qui, étant rôtie, dit GUMiLLA, a l'odeur du Cochon et le goût du Veau : LA Condamine dit aussi que la chair et la graisse du Lamantin de la Rivière dos AMAZONES , qui est la petite Espèce, celle de la Guiane, ont assez de rapport avec la graisse et la chair du Veau. 5.° Le Petit Lamantin du Sénégal. Cette petite Espèce se trouve dans plusieurs Fleuves de I'Afrique et sur ses Côtes, comme la précédente se trouve sur les Côtes et dans les Fleuves de la bande Orientale de I'Amérique entre les Tropiques ; mais Oexmelin dit qu'ils sont plus communs sur la Côte du SÉNÉGAL que dans la Rivière de Gambie \ Pour faire connoître ce Petit Lamantin du Sénégal, je ne puis mieux faire que de transcrire la Description qui en avoit été communiquée à BUFFON par le C.«" AdANSON , de l'Institut national des Sciences et des Arts , aussi connu par son Voyage au Sénégal ({ne, par d'autres Ouvrages non moins recommandables. oc/jo7i et le que la chair Amazones, ♦ E , ont assez Veau. AL. leurs Fleuves la précédente i de la bande jiques ; mais sur la Côte MBIE '. du Sénégal, a Description :F0N par le ;s Sciences et énégal que par ables. it AdANSON; page 115. DE M A R C H A iN D. les plus grands n'avoient que huit pieds de longueur , et pesoicnt environ huit cents livres; leur couleur est cendré - noir : les poils sont très-rares sur tout le corps j ils sont en forme de soies longues de neuf lignes : la tête est conique , et d'une grosseur médiocre rela- tivement au volume du corps : les yeux sont ronds et très-petits; l'iris d'un bleu foncé, et la prunelle noire: le museau est presque cylindrique : les deux mâchoires sont à-peu-près également larges , les lèvres charnues ^t fort épaisses ; il n'y a que des dents molaires , tant "^ la mâchoire d'en haut qu'à celle d'en bas : la langue est de forme ovale et attachée presque jusqu'à son extré- mité , à la mâchoire inférieure 3j. ( Les trous auditifs sont si petits qu'AoANSON n'en a point aperçu. ) ce Le Lamantin a deux bras ou nageoires placés à l'origine de la tête , qui n'est distinguée du tronc par aucune espèce de cou , ni par des épaules sensibles ; ces bras sont à-peu-près cylindriques , composés de trois arti- culations principales, dont l'antérieure forme une espèce de main aplatie , dans laquelle les doigts ne se distinguent que par quatre ongles d'un rouge brun et luisant : la queue est horizontale comme celle des Baleines, et elle a la forme d'une pelle à four. Les Femelles ont deux mamelles plus elliptiques que rondes , placées près de i'aisselle des bras. La peau est un cuir épais de six lignes sous le ventre, de neuf lignes sur le dos, et d'un pouce et demi sur la tête. La graisse est blanche et épaisse de deux ou trois pouces : la chair est d'un rouge pâle, plus pâle et plus délicate que celle du Veau. Les Nègres Oualofes ou Jalofes ( et aussi Yolofes ) appellent cet animal Lereou. Il vit d'herbe et se trouve à l'Embou- chure du Fleuve Niger [le Sénégal] ». 1791, Mars. zi. Phoql'es. Le Lamantinr A /' ^y.^^ fi' ■S^sp^r^^^^" ,!\h ., /< '\A':^ 1 l-'9 I Ai.ifi. Piiooiirs. 1-ii.MJiné, ! 1 .1 VOYAGE On voit par cette Description, que le Pit'it Lnintinrhi du Sénégal ne diiîcre, pour ainsi dire, en rien, de ttlui de Cdicnnc , le Petit Lainantin d'Amérique. J'ai réuni dans ce long Article, plusieurs Espèces de grands Animaux marins qui se tiennent par tant de rapports, qu'ils ne composent, en quelque sorte, qu'une grande Famille , disséminée dans les deux OctANS ; et chacun de ces animaux rappelle nécessairement l'idée de tous les autres. Le Naturaliste a établi des subdivisions nécessaires pour la distribution métlio-' diquc des Etres dans le Tableau général de la Nature ;' mais le Navigateur les voit, si je puis le dire, plus en niasse, et à une distance qui ne lui permet pas de les détailler : et comme les Méthodes , si nécessaires pour l'étude de l'Histoire Naturelle , lui sont étrangères, ses yeux n'aperçoivent quo les grands Caractères dis- tinctifs , ces diflérences frappantes qui , sans exiger aucun examen, lui font, au premier coup-d'œil , dis- tinguer une Espèce d'une autre. Ainsi, dans le Genre varié des Phoques , sans s'attacher à particulariser toutes les Variétés, il rcconnoîtra le Phoque À MUSEAU RIDÉ , à l'espèce de Trompe qui le caractérise ; le LioN Marin, à sa Crinière; l'OuRS Marin, a ses oreilles externes et apparentes qui le distinguent, avec le LiON, de toutes les autres Espèces de Phoquts ; enfin ii rcconnoîtra le MoRSE, à ses Défenses : tous les autres ne seront pour lui que des Phoques, Grands, JVIoyens et Petits : il placera à la suite des Phoques, le Lamantin qui lui paroîtra ressembler à ce genre d'animaux plus qu'à celui des Cétacées ; et, dans les Lamantins , il ne distinguera que deux Espèces , le Grand et le Petit. Ll'S V' iiJ *v€- ""'t .^a*«,*-" ; Espèces ar tant de e , qu'une Océans; ssaircnient établi des n métho-' la Nature ;' dire, pUis net pas de nécessaires étrangères, ctères dis- ;ans exiger i'œil, dis- s le Genre irticulariscr À MUSEAU le LioN 3cs oreilles le Lion, enfin il tous les , Grands, PJioqiies , à ce genre dans Us L-spèces , le DE MARCHAND. 1 1 3 Les onze Espèces de Phoques dont j'ai donné U-s indications, se trouvent, pour la plupart, aux environs des Terres les plus Septentrionales de l'EuROPE , de l'AsiE et de I'AmÉRIQUE, tandis que les deux Phoques à oreilles externes, le L'ion Aldrin et l'Ours Afarin , et peut-être aussi le Phoque à museau riJé , se trouvent répandus dans l'un et dans l'autre Hémisphère. Tous ces Amphibies, à l'exception du dernier et du Phoque à ventre blanc , sont connus des Russes et autres Peuples du Nord, sous des noms qui répondent à ceux de Chien et de Veau Alarin ; il en est de même au KamtschATKA , aux îles KURILES et chez les KoRiAQUES , où on les appelle Kolkha , Betarkar et A/emt'l , ce qui signifie également Veau Afaiin dans les trois Langues. Les Français les appellent aussi Veaux Alarins , et quelquefois Loups Alarins : nos Pécheurs du Canada nommoient les uns Brasseurs, parce qu'ils agitent l'eau et la font tournoyer ; les autres , Nau ; et ils donnoient à un autre le nom de Grosse- tête , Mais il ne faut pas confondre ces Phoques avec VOurs de Mer que plusieurs Voyageurs appellent aussi Veau tx. Loup Marin , quoique cependant VOurs (ainsi que le Lien ) diffère essentiellement des autres par ses oreilles qui sont saillantes et externes; tandis que toutes les autres Espèces n'ont que de petits trous auditifs, sans conque extérieure. Les Marins sentiront sûrement combien le progrès de la Science se trouve retardé par la contusion que l'emploi de mêmes noms , pour désigner des Espèces différentes, doit introduire dans la Nomenclature de ce Genre d'Amphibie ; et , en étudiant les Caractères distinctifs que je leur ai indiqués d'après les Naturalistes du NoUD et des autres 5. H Plll)-.l t S. lic'i.inv-. V. n W A f 5wi J/ I79I M.irs. PHOniirs, I I. VOYAGE Contrées , ils s'attacheront à démêler ces Caractcrcs ans les in dividi us (lu ils pourront rencontrer: i '. DE MARCHAND. 1 1 ç dos temps éloignés de notre âge , ils n'ont pu voir que sur notre Mer Méditerranée, pui-^u'ils connois- soient trcs-pcu les Mers situées au-deU du DÉTROIT d'HlrcULE , ont presque disparu , et ne se trouvent plus que dans l'état de dispersion, auprès de nos Côtes où il n'est plus de désert qui puisse leur offrir la paix et la sécurité dont leurs grandes Sociétés ont besoin ; ils sont allés chercher ailleurs cette liberté qui est nécessaire à toute réunion sociale, et ne l'ont trouvée que dans les Mers peu fréquentées, et sous les Zones placées des deux Pôles. Depuis que le Solide avoit atteint le Parallèle de ^o degrés Sud, jusqu'au 29 Mars ( 5 o." S. — 67." O, ), on voyoit constamment , en plus ou moins grande quantité , les Oiseaux , Its Amphibies et les Cétacées qui peuplent les Mers de l'Hémisphère Austral , tels que les Albatros , les Pétrels , les Oiseaux de Tempête , les Alouettes, les Poules du Port Egmont , les Queùranta- liucssos , les Pigeons blancs Antarctiques , les JVlanchots , les Alarsouins , les Phoques et les Baleines ; et l'on rcncontroit fréquemment des paquets de Goémon. Dans les derniers jours, les ALCYONS s'étoient joints aux autres Oiseaux dont on a déjà lu les Des- criptions. Il seroit difficile de déterminer précisément quel est l'oiseau auquel les Navigateurs modernes ont donné le nom (ï Alcyon; on est aussi embarrassé de lui fixer un Genre, qu'on l'a été et qu'on l'est encore, de rap- porter à quelqu'un des Genres connus, V Alcyon que les Anciens ont tant célébré , dont leurs Poètes ont chanté les merveilles, et qui, comme on le sait, étoit Il * 1-79 T. ^'Mr■i, Z 2 l'uoiji PS Kcni'iif. '}■ V'J^, ê t II >Jli»lm I79I. ALrs. 2.;. Alcion. 116 V o Y A c; E consacré à TÉTtivs, la fille du Ciil et de la Terre , la tcmmc de l'OcÉAN '. K Cet oiseau , dit - on , est de la couleur et de la forme de V Hirondelle ; il a des membranes aux patîc- , comme les Canitrcts : l'extrémitc de ses ailes est d'un jaune-aurore. Les Alcyons ne vont guère que par bandes, et ne paroissent ordinairement que pendant les tempêtes : ils suivent les Vaisseaux, volent fort vite à un pied ou deux au-dessus de l'eau , et en se coupant les uns les autres ; quelquefois ils frisent l'eau : ils ne vivent qu'à la mer. On assure que les Matelots respectent si fort les Alcyons , qu'ils n'osent en tuer ». Le Dictionnaire d' Histoire Naturelle d'où j'ai transcrit ce qu'on vient de lire de V Alcyon , ajoute qu'un Navigateur Français, dont nos Naturalistes estiment et rapportent souvent les Observations , QuERHOENT , dit te qu'il s'est assuré dans le grand nombre de Voyages qu'il a faits sur mer , que les Alcyons volent quelquefois seuls aux environs des Vaisseaux, et qu'ils y paroissent sans ' Suivant i.i ^"blc, Alcyone , fille ^ Éole , Dieu des Vents, mourut de déôespoir parce que son mari Ceix s'étoit noyé cti traversant !a mer à la nage , pour se rendre plutôt à l'impa- ticnce de sa femme : les Dieux , pour récompenser cet exemple de fidélité conjugale , les métamorphosèrent l'un et l'antre en Alcyons , et voulurent que les flots ne fussent jamais agius dans le temps que ces oiseaux feroient leur nid sur la mer. — Cette Fable , toute surannée qu'elle est , trouve encore faveur , tant le merveilleux a de charmes ! Il est des pays où tous les Marins ne sont pas encore convaincus qu'aucun Oiseau ne fait son nid sur les eaux. ( Voyez Tome W , page 132 , l'Article de la Salangane , en faveur de laquelle les Modernes ont renouvelé la Fable de X Alcyon des Grecs, j W coi Tcri'c . t de l;i patîcî , ■st d'un bandes , nipêtcs : pied ou uns les cnt qu'à t si tort transcrit lavigatcur •apportent it te qu'il es qu'il a efois seuls (sscnt sans des Vents , oit noyé en ôt à l'impa- ct exemple et l'antre amais agitas sur la mer. uve encore st des pays us qu'aucun Tome IV , de iaquclii; Grecs. ) DE MARCHAND. 117 {\ qu'il y ait de coup de vent ». On pourra citer aussi Iv? capitaine MARCHAND; car, depuis quelques joun , il voyoit constamment des Alcyons ; et s'il a pu se plaindre du vent , c'est que souvent il étoit trop toiblc , et ne secondoit pas l'impatience que devoit avoir LE Solide de parvenir à la hauteur du Cap de Horn, pour le doubler avant la mauvaise saison '. « L'oiseau le plus commun, et que nous avons ren- contré dans tous les Parages ( dans la traversée des Côtes d'EUROPE à l'île de FRANCE ) , dit BERNARDIN Saint-Pierre, est une Espèce A' Hïrcndille ou A' Alcyon que les Anglais nomment VOiseaii de Tempête : il est d'un brun noirâtre , vole à fleur-d'eau , et suit dans le gros temps le sillage du Vaisseau. 11 y a apparence que ce qui le détermine à suivre alors les navires, c'est afin * D. Pernettjy , après avoir prouve par sa propre expérience , qu'il n'est pas vrai , comme l'ont avancé quelques Voyageurs, que l'on ne voit jamais le Quelirniitahuessos sans que son apparition ne soit suivie d'un coup de vent , ajoute : « On rcpctc le même conte sur les Alcyons que l'on nomma aussi Punns , soit qu'ils puent en effet, soit par la raison que l'on n'aime pas ;i les voir , les regardant comme des oiseaux de mauvais augure : j'avoue , cependant , que nous n'avons jamais vu àes Alcyons , sans qu'un gros temps ne soit survenu >•• ( Vojtige tiiix îles Alalouines , Tome I.'^'' , page 234-) On peut inférer de l'observation de Pernetty que , d'avoir vu des Alcyons n'est pas une raison pour que l'on n'ait pas ensuite un coup de vent , et personne n'a jamais dit que les Alcyons fussent un préservatif contre la tempête ; mais on peut assurer, d'après l'expérience et le témoignage de plusieur? Voyageurs dignes de confiance , qu'on n'a pas toujours un coup de vent parce qu'on a vu des Alcyons^ »79'' jMiirs. 29. Alcvon. [\.'-. a ^■m ii8 VOYAGE i-()i. de trouver tin ahri rentre la violence du vent : c'e^t -V- Al (VON. par l;i même raison qu il vole entre les lames en rasant l'inii ' ». BoUGArNVILLF a distin|;né aux Hcs MALOIMNILS trois Espcces A' Alcyons , ou du nmins trois Esptiis d'oiseaux auxquels les Matelots donnoient le nom (V Al- cyon, ce qui prouve que , même dans leur opiniog , y Alcyon n'est pas ime Espèce tmicpie. )o et suiv. ), et qu'ils ont regardé comme une Espèce nouvelle î \wS ' Voyage autour du Alonde. Éclit, in-\.'^ , page 70. le . il : cVit cil rasaut LOIMNES Espèces oni tlVl/- opintoi] , rarement , 5 les tcm- Cc sont ins ; et la , Si c'est 'il t'ait son its n'ayant à père et r la gros- Ces deux nches sous na d'abord couleur , es sa con- véritablc ne seroit-il ncontrc sur et qu'ils ont 70. i Alx\i):. D E iM A K C II A N U. 119 QUFHIIOI NT croit , l't son opinion p.iroîtblen fondin-, tjiK' \'A/cyrn dos Marina , f|ui'lf|i'e pt-tiie Esprcc de J'i'ircl et \'(yi.u-aii de Tempête , ne sont que le niênie oi:ii'au qui a subi dis Varit'ti's par la dilVérencc des climats où il se trouve '. Les Marins , comme on l'a vu , (Toni. IV , pag. 133), donnent aussi le nom iV Alcyon à V Htvoiulelle de rivage (le lu Coc/i''Hc/i:ih' , à la Xti/(i/i^oit d'une voyoit par it dans le ■g res de le la Côte ris de voir i paroissoit six ou sept ycr ; mais , omb, avec 1 fond. On et l'on en ire , elle y toutes les tites îles qui Virginie de • Hrllandaist particules colorées se furent élevées à la surface , l'eau 179 '• inférieure reprit sa transparence naturelle. Les particules J^T^'rs- colorées qui Hottoient à la surface , étoient d'une ^V- substance visqueuse , et formoient de petites houpes ; j'^,,x iir i,a et nous conclûmes tous, dit FUNNELL , que ce ne Meh iiinus pouvoir être que du frai de Poisson '. ^^ ruloe, U ne nous reste plus de cloute sur la cause de ce p'iénomcne marin , depuis que le capitaine CooK l'a observé. « Je me trouvois, dit-il, par 39." 4.4..' de Latitude australe, et 23." j6' à l'Est de Greenwich [ 2 I ." 3 5 i à l'Est de Paris], àen\iron 1.^0 lieues dans le Sud-Est du Cap de BoN N E - Es PÉ R A NCE , lorsque je traversai quelques petits espaces de mer dont l'eau avoit une couleur rouge. On prit de cette eau dans iw\ vase; nous trouvâmes qu'elle fourmilloit de petits animaux; et, en les soumettant au Microscope, nous reconnûmes qu'ils ressembloient par leur forme à des Ecrevisses dont la couleur seroit rouge ' ». Ce fut le I."" d'Avril que le Solide eut la vue de Avril, la Terre-DES-ÉtATS ; et le voisinage de cette Terre 1, avoit été annoncé par une plus grande affluence de Ba- Itiues , de Marsouins , de Phoques et de Manchots , Espèces d'animaux qui , comme on l'a vu , sont infini- ment multipliées dans ce Parage. Parmi les oiseaux des Mers Australes qui continuoicnt Plonge' -s, à faire cortège au Vaisseau , dans les derniers jours , on avoit distingué des PLONGEONS. , ' v4 Voyage round tke World, by W. FunnelL London , ■ '707. '«-8.", page 28. ' Cooh's ^ ,'' Voyoge, Vo\. \, page 52, \ \\\ / V '79' PLi'Scription du LumJiies ont icnnent plus , par hasard , le temps de ■s par troupes dit - il , un es , tous les , et chacun de se battre le plus fort tit survient, on lui cède les Linnmes u Printemps: |1 et l'Ouest, ?s de PloiJ' lia taille , ou [ularités peu remarquables; c'est une Famille assez étendue, mais n '79ï. laquelle les Marins ne peuvent prendre qu'un médiocre Avnl. intérêt : j'ai dû me borner à décrire , d'après BuFFON, '• ceux qu'on peut rencontrer dans la Navigation du NoRD; plonclons. il suffit pour les autres , de connoître les Caractères principaux qui distinguent le Genre : et BUFFON lui- même va les tracer. « Quoique, dit -il, beaucoup d'oiseaux aquatiques ayent l'habitude de plonger, même jusqu'au fond de l'eau, en poursuivant leur proie; on a donné de pré- férence le nom de Plongeon ' à une petite Famille particulière de ces oiseaux plongeurs qui diffèrent des autres en ce qu'ils ont le bec droit et pointu , et hs trois doigts antérieurs joints ensemble par une membrane entière qui jette un rebord le long du doigt intérieur, duquel néanmoins le postérieur est séparé ". Les Plon- geons ont de plus les ongles petits et pointus , la queue très - courte et presque nulle, les pieds très - plats , et placés tout-à-fait à l'arrière du corps ; enfin la jambe cachée dans l'abdomen , disposition très - propre à i'acti ion de nager , mais tres-contraire a ce lie d e mar- cher : en effet, les Plongeons sont obligés, sur terre de se tenir debout, dans une sit U£ lation diculaire (à-peu-près comme les AJanchots oite et perpen les M ers ' Le nom générique du Plongeon est Aîergus dans f:i No- menclature latine; Ah-rgo , AJergone , en ItaUcn ; Dira-, Douker , en Anglais; Duclier , Duchent , liuicher, en Aiic- mand ; Navianoah , en Griicnlandals. ' \JEnc)'clopidie Ah-ihodhjn'' ajoute que les P/ongro'r^ o:il lie pUi« les pieds déprimes et aplatis par les côtés, KH 1 7 '; ' . I. Î26 VOYAGE Aubtralcs ci les Pingouins du NoRD ) , sans pouvoir maintenir l'équilibre clans leurs niouvcmcns; au lien qu'ils se meuvent dans l'eau d'une manière si preste et si prompte, qu'ils évitent la balle , en plongeant à l'éclair du feu, au même instant que le coup part : aussi le? bons Chasseurs , pour tirer ces oiseaux , adaptent à leur l'usil un morceau de carton , qui, en laissant la mire libre, dérobe l'éclair de l'amorce à l'œil de l'Oiseau jj. f-ncnnsdcs Les Régions Australes ont leurs Plongeons comme celles du Nord; et l'on en trouve dilTérentes Espèce; indiquées dans les Relations des Voyages de CoOK. BoUGAINViLLE nous a donné la Description de deux Espèces de Plongeons qui , avec les Canards et les Sarcelles, peuplent les étangs et les ruisseaux des îles MalouineS; et il est probable que les Espèces répan- dues sur la Terre -DES- États , sur les Côtes (\\: DÉTROIT DE Magellan, sur la Terre-de-Feu, n. difièrcnt pas de celles des MalouinES , ou en sont des Variétés. ce On voyoit, dit BoUGAINViLLE , deux Espèces dt Plongeons de la petite taille. L'une a le dos de couleur cendrée et le ventre blanc ; les plumes du ventre son; si soyeuses , si brillantes et d'un tissu si serré , qu. nous les prîmes pour le Grèbe dont on fait des man clions si précieux : cette Espèce est rare. L'autre, plus commune , est toute brune , ayant le ventre un peu plus clair que le dos. Les yeux de ces animaux sont sem- blables à des rubis : leur vivacité surprenante augmcnK encore par l'opposition du cercle de plumes blanches qu: les entoure , et qui leur a fait donner le nom de Plon- geons à lunettes. Ils font deux Petits , sans doute trop délicats pour supporter la fraîcheur de l'eau, lorsqu iU a en ij£L fois , â^s a qui h qui a On p une Le Latitil dans d'oise Méri deL.i 5 poMV(nr • au Ik» Kcstc et bi it à l'éclair : aussi le? adaptent à saut la niivc Diseau ». •ans comme tes Espèce; de Cooiv on de dcin nards et les aux des îles pt'ces répan- ds Côtes <\v. -de-Feu , ne ou en soin Awil. P: ONci oNs, 1' -i;;i.OMi lies U E MARCHAND. 127 n'ont encore ({ne le duvet, car alors la Mère les voiture sur son dos. Ces deux Espèces n'ont point les pieds palmés à la façon des autres oiseaux d'eau; leurs doigts st'parés sont garnis ou bordés , chacun , d'une membrane très-forte : en cet état, chaque doigt ressenii)le d'autant plus à une feuille , arrondie du côté de i'ongic , qu'il jM;,i^uiiiLs. part du doigt, des lignes qui vont se terminer à la cir- conférence de la membrane , et que le tout est d'un vert de feuille , sans avoir beaucoup plus d'épais- seur ' ". D. Pernetty dit que les Plongeons des îles Ma- LOUINES sont un excellent manger ''. Ce NE FUT que le 4 Avril ( 57.° [ S. — 66." f O. ) , 4- à environ 50 lieues dans le Sud-Est de la Tierra DEL FUEGO [ Terre-DE-FeU ] que, pour la première fois , LE Solide vit des Damiers mêlés avec les Pétrels des autres Espèces , les Albatros , et les divers oiseaux qui habitent les Mers Antarctiques. Je renvoie à ce qui a été dit des Damiers à l'Article des Pétrels. On prenoit fréquemment des uns et des autres avec une ligne de pêche. Le Vaisseau s'éleva jusqu'à environ 60 degrés di Latitude Sud , doubla le Cap de HoRN , et rctrouv.i dans le Crand-OcÉAN Austral les mêmes Espèce; d'oiseaux qu'on avoit vues dans I'OcÉAN-AtlANTIQUL MÉRIDIONAL; et, vers le milieu d'Avril, par 58 degré.. , . de Latitude, il s'y étoit joint des CoupeURS-d'eAU. Vciyage autour du Monde , page Cj de rÉdit. !n-\.° * Vojage aux îles Alalouims. Tome II, p.igc :^. \ i v\ F 't 171; I. A\nl. ')• CcurEUR- ou Br.f. -F.N- (JlïtALX. 12S V o V A (, i: Le CoUPEUR-n'LAU ou BlC-EN ClSLAUX ', C?T tout à la fois le Genre et l'Espèce; car la contorniatio;! particulière de son bec le distingue de tous les Oiseaux granivores , carnivores , iciityopliagcs et ossilVages, aqua- tiques ou terrestres : c'est un de ces Etres caractérisas par un trait saillant qui n'appartient qu'à eux, qui lc> distingue de tous les autres ; qu'une conformation particulière restreint à un genre de vie qu'ils suivent seuls. , qui lo> brmaiiop s suivent lordrc cl«; n avant , ssiveniciu longé ' et beaucoup celle - ci , r atttindie >s de Limif : ■hopsalia cie ;nt qui tond eau , ou : cet oiseau es , mouss,'. côtés : la arrondie c;i ii\ncc; e'i'. ic , siltonn e tnte sur s^;i de la part': outeau entre fî et pour saisir avec cet instrument disproportionné , et pour se servir d'un organe si défectueux , l'oiseau est réduit à raser, en volant, la surface de la mer, et à la sillonner avec la partie inférieure de son bec plongée dans l'eau , afin d'attraper le poisson par dessous , et de l'enlever en passant ' : c'est de ce manège , ou plutôt de cet exercice, que l'oiseau a reçu de quelques Observateurs, le nom de Coitpeur-d'eau , comme, par celui de Bec-en-Ciseaux , on a voulu désigner la ma- nière dont tombent l'une sur l'autre les deux parties inégales de son bec , dont celle d'en bas , creusée en gouttière relevée de deux bords tranchans, reçoit celle d'en haut qui est taillée en lame ^w. On a trouvé ces oiseaux sur les côtes de la Caro- line et sur celles de la Gui ANNE; ils sont nom- breux dans ce dernier Parage, et paroissent en troupes, ' D'après les observations faites à la Gtiiane française , le Coupeur - (l'eau se nourrit de petits poissons qu'il pêche en volant , dans les endroits où l'eau de fa mer est fort basse ; il a presque toujours la mandibule inférieure dans l'eau; et quand il sent quelque poisson sur cette partie , il icrrc alors les deux mandibules qu'on pourroit , en quelque sorte , appeler deux lames , ce qui lui a fait donner aussi le nom de Bec- tn - Ciseaux, Le Bec-en-Ciseaux a plus d'un pied et demi de longueur , et plus de trois pieds et demi de vol ; ses ailes pliées excèdent la queue de trois pouces : le demi-bec supérieur a trois pouces un tiers de long , l'inférieur quatre pouces un quart. Le sommet de la tête , le derrière du cou , et le dessus du corps sont noirs ou d'un brun noirâtre ; dans quelques individus , c'est même simplement du brun , ce qui paroît ne désigner qu'une différence d'âge , car , selon Catesl)y qui a observé ces 5- I 1-91. Avnl. ' )• ('(UH'l.liU- U tAU, ! i An ni. '5' (Joi l'l•;l;u- l> LAI', 110 VOYAGE presque toujours au vol, ne s'abattant sur les vagues ([v.c pour se reposer. Quoique leurs ailes soient longues , leur vol est lent , et cette lenteur leur donne 'e temps de discerner la proie qu'ils ne peuvent enlever qu'en passant: ils vont, dans la saison des pluies , nicher sur les îlots , et particulièrement sur le GuAND CON- NÉTABLE , près des Terres de CaïeNNE. L'Espèce paroît propre aux Mers de I'AmÉRIQUE ; et, malgré une Notice donnée par le Continuateur de Ray , mais sur un dessin envoyé de MadrAS et qui venoit d'ailleurs, BuFFON ne pense pas que cet oiseau doive se trouver dans les Inufs ORIENTALES. ce II nous paroît aussi, ajoute-t-il , que le Coiifeur- d'eau des Mers Méridionales, cité souvent dans li» I oiseaux à la Cctroline , ic Mâle et la Femelle sont de la mcmc couleur : le devant de la tcie près de l'origine du bec , le cou en devant , et le dessous du corps , sont blancs : l'aile est composée de vingt - sept pennes , et paroît d'un brun noir, lorsqu'elle est plice , quoique les pcimcs soiciu variées, les unes de gris, les autres de brun plus clair tt de bli'.nc : cette dernière couleur forme un trait apparcn: sur chaque aile. La queue est formée de douze petmes , dont les plus courtes sont au centre et les latérales dexiennciu graduellement plus longues, ce qui la rend fourchue ; elle est variée de brun sur un fond blanc, l.e bec est rouge à son origine , et noir dans le reste de sa longueur ; k> pieds , les doigts et la membrane qui les réunit sont rouges ; \ci ongles sont noirs : on a vu que les Bec-eii-riseaux ont, comme les Pétrels, les trois doigts antérieurs palmes, unis par une membrane , et un postérieur isolé j mais ce quatrième doigt est plus long que dans le Pétrel qui n'a pas proprement un doigt postérieur , mais un éperon ou ergot. S/u ^ ■^^^\ i igues i[V'^ longuti , 'e temps /cr qu'en , nicher SD CON- ÉUIQUE ; uiaicur de AS et qui cet oiseau :S. ; Coupeur- t dans K'> de la mûnc ne du bec , Dnt blancs : parok d'im ciines soieiu us clair tt it appareil r eiines, dont deviennciu rcinie ; elle est rouge à gucur : U> ont rougci ; iseniix ont , ics , unis par e quatrième proprement DE M A K C M AND. I ; I Relations des Voyages du capitaine COOK , n'est pas le même que notre Bec-en-Ciseaux de la GuiANNE (et de la CAROLINE) , quoiqu'on leur ait donné le même nom; car, indépendamment de la diHérence des climats, et de la chaleur de la GuiANNE comparée au grand Iroid des Mers Australes , il paroît , par deux endroits des Relations de CooK , que les Coupeurs- d'eau sont des Pétrels , tt qu'ils se rencontrent aux plus hautes Latitudes, et jusqu'entre les îles de glace, avec les Alharros et les Pingouins (Manchots) ». Me pcrmettra-t-on de faire quelques observations sur cette opinion de notre illustre Naturaliste , et de tirer une conséquence différente, des mêmes citations sur lesquelles il s'appuie, et de quelques autres que j'y ajouterai î I." On lit dans la Relation du second Voyage de CooK, rédigée par George Forster : « Le 24. Octobre 1772 , par 36 deg. 38 min. de Latitude Sud et 8 dcg. 52 min. à l'Est du Méridien de PaRIS (à environ 130 lieues dans le Sud - Ouest du Cap de BoNNE- EsPERANCC), le calme ayant permis de mettre un canot à la mer , en attendant I'AdVENTURE qui étoit restée de l'arrière , plusieurs Officiers de la RESOLU- TION s'embarquèrent pour tirer des oiseaux , ce qui nous procura une nouvelle occasion d'observer deux Espèces d'Albatros , et une grande Espèce noire de Sliear-Water /"de Coupeur - d'eau ] , ou Procellaria Equinoxialis J'observe que cette dernière dénomination latine par laquelle G. FoRSTER désigi le le Couveur-d'eau , le ' C. Forsrn-'s Vo}-age round tlu World , &c. Vol. I.''', p;ige 5 -, ■ 1 î 179t. Asril. '3- Col PI.L'R d'uau. I I 1 ' ^ 1 11 >• ,^ \ K>l rt / I •79' A\ ril. i''LAU. 132 V 0 Y A (; K S/iear - Wuter des Anglais, sciiilik' , ;i la vcriié , iiuli- quer que cet Observateur regarde cet oiseau comme une espèce de Pétrel , Procellar'ia ; mais rhpithète d'Ej'tiitioxialls n'indique pas un oiseau qui soit aflectc aux Régions tVuides , aux hautes Latitudes Australes , mais plutôt un oiseau , tel que le Coiipeur-il'cau de la Gl'IANL , qui fréquente les Parages voisins de la Ligne ïiquinoxiale : il paroît , en même temps , que G. FoRSTLR ne le regarde pas comme n'appartenant qu'à ces Parages brûlans, puisqu'il n'est pas étonné de le rencontrer à 36 degrés et demi de Latitude Sud ; et , en etî'et , on sait qu'on le trouve à la CAROLINE par 36 et 37 degrés de Latitude Nord. J'ajouterai que M. FoRSTLH ne le regarde pas non plus comme un oiseau nouveau, puis- qu'il n'en fait pas une description particulière , et que sans doute, en le nommant, il a cru avoir dit tout ce c[u'il y avoit à en dire. ^." Le capitaine CoOK , dans la Relation du même Voyage, rédigée par lui-même, dit que, « le 22 Janvier ( *773 ) » P**" 5 ^ ^^'S- ^ ° """• ^^ Latitude Sud et 4.8 deg. 34, min. de Longitude Orientale de PARIS (à environ 260 lieues dans le Sud-Ouest de la Terre de Ker- CUELEN ) , il commença à voir cette Espèce de Pétn-l si connu des Marins / Well known to Sailors J qui l'ont nommé Shear-Water^ 3>. CoOK , à l'exemple de Forster , paroît rapporter le Sliear-Water au Genre des Pétrels; mais, après avoir biiiiplement nommé cet oiseau, il ajoute, si connu des Alar'ws : ce n'étoit donc pas un oiseau particulier aux hautes Latitudes Australes, et nouveau pour les Équipages ' A Vojcige tpwardi tlie South Poh , &c. Vol, I," , page 45. Wr ' M .:^»SS iiuli- )mmc iihcic raies , de la LigiK' »aragcs itrer à et , cil digrc-à i ne le ct que tout te Li mC'ine Janvier . +« ckg. environ E Ktu- c Pétrel rsj qui porter le Irùs avoir •onnu des lulier aux .quipagcs DE MARCHAND. 13^ de C00F( ; et , en cH'et , des Matelots anglais avoicnt dû en voir à la CAROLINE où l'Espèce en est commune. 3." Le capitaine CooK retrouva le Sficar-Watcr au milieu des gUces Antarctif|ues , le 25 Février 1773 1 à 60 deg. 51 min. de Latitude, 93 dcg. deux tiers à l'Est de Paims, et à environ 620 lieues dans le Sud-Ouest de la Tlure DE Ll.WlN de la NoUVCLLC- HoLLANDE : (t A cette hauteur , dit-il , nous ne ren- contrions q\ic peu d'oijcaux ; c'ctoicnt des Poules du Port-Egmont, des Albatros, des Pétrels bleus et des Shear-Waters ' » / et il ne dit pas que ce Shear-Wuter fût diiTércnt de celui qui est si connu des Alarîns. ^.'' Je citerai encore trois Passages du Second Voyage, dans lesquels CooK et G. FoRSTER nomment simple- ment le Shear-Water , comme les autres oiseaux connus qu'ils rencontrent sur leur route. Le 25 Octobre 1773 ' P^"* ^^ degrés 22. minutcô de Latitude Sud et 137 degrés i i minutes de Longitutle Occidentale (à environ 750 lieues dans le Sud-Est de la Nouvelle-Zélande), à la suite d'un tort coup de vent que l'on venoit d'essuyer : « Le désordre des élémens, dit FoRSTER , n'éloigna pas de nous tous les oiseaux ; de temps en temps , un Sliear- V/ater à plumage noir \oloit sur la surface de la mer Aiolemment agitée, et bravoit la tempête en se mainte- nant avec beaucoup d'adresse à l'abri de la tourmente sous le vent du sommet des vagues les plus élevées " «. Le 8 Mars 1774., Latitude 27 deg. 4, min. Sud, ' A Voyage tpwards ihe South Pôle , &c. Vol. l.*^"", page 57. * C, FoYsttr's Voyage , &c. Vol. I.", page 4S7. i > I - () ( . Au il. COIIPUDII- niAU. ; r ,* >■ ' A'-iï l^ t*r\M .'*! \i n 1791. Avril. C OUPEUR- n'fcAU. 134. VOYAGE Lo! gitndc 106 deg. 16 min. Occid. (à environ 100 lu m 3 dans l'Est de l'île de PÂQUES), je rencontrois chaque jour, dit CoOK , des Tropic-Birds [ Paillc-cn- qucues ] , des Egg - Birds , des Nodd'ies , des Shear- Waters ' ». Enfin, le 18 Décembre 1774., étant dans le Sud et à 9 lieues de distance du Cap Deseado ( Bouche Occidentale du DÉTROIT de Magellan ) , « nous apercevions , dit Forster , de hautes terres hachées que Ir neige couvroit presque jusqu'au bord de la mer : de grandes troupes de Shags [Nigauds], de Shear- Waters f de Sfiuas , et d'autres Oiseaux d'eau, nous donnoicnt l'espoir de trouver quelques Kafraîchisscmcns sur ces Terres désolées ^ ». ' Cook's z.^ Voyage, \'oI. I.'^f , page 276. * G, Forster' s \'oyag(. Vol. II , page 484. iV. B, Je dois prévenir ceux qui n'ont que la Traduction française du Second Voyage de Cook , que , dans les trois premiers des six Passages que je viens de rapporter de ce Voyage, le Traducteur a rendu le nom S/iear - lVa:er par Coupeur - d'eau , ce qui est exact ; car notre Coupeur-d'eau , ou Bec~en- Ciseaux , est le Shear-Water des Anglais : mais , dans les trois derniers Passages , on a traduit ce même nom Shear- Water par Fauchet , qui est un des noms que les Marins français donnent au Goéland-Brun ( T. IV , p. 547 , Note ' ). Le nom de Shear-Water est le sculque les Originaux ayent employé dans les six Passages cites ; et j'ignore pourquoi , dans le même Voynge , le Traducteur l'a rendu tantôt par Coupeur-d'eau , tantôt par Fauchet : je ne fais cette remarque que parce que ces deux noms difTcrens , en présentant deux Espèces ou deux Genres d'Oiseaux où il n'y en a qu'un seul , induisent nécessaire- ment en erreur quand on n'a pas sous les yeux les Originaux. d' Gl vit Cl DE MARCHAND. n^ iron 100 ncontrois Paillc-cn- ES Shear- Ts le Sud I (Bouche ) , « nous achées que : la mer : de Shear- eau , nous ichisscmcns i Traduction ilans les trois orter de ce - Water par )eur-ii'eau , s : .nais , dans nom Shear- /larins français e ' ). Le nom vent employé dans le même ovpeur-d'eau , parce que ces icccs ou deux eut nccessairc- Originaux. 4 Le Navigat des Coi même iNavigateur avoit dans son premier Voyage autour du Monde : le 24, Janvier 1769, il se trouvoit à vue du Cap de HoRN, d'où il prcnoit son Point de Départ par 55 dcg. 53 min. de Latitude Sud, et 70 deg. 33 min. de Longitude Occidentale. « Dans ce Paragc , cst-il dit dans sa Relation , M. Banks profitoit des calmes pour aller en canot tirer des Oiseaux; il tua quelques Albatros et quelques Sliear-Waters : nous remarquâmes que les Albatros ctoient plus grands que ceux que nous avions pris dans le Nord du Détroit ; qu'au contraire , les Sliear-Waters étoient plus petits , et que la couleur de leur dos étoit plus foncée ' ». Ainsi, dès son premier Voyage, le capitaine Cooic parloit du Coupeur -d'eau comme d'un oiseau ordinaire et généralement connu. 6.° Le capitaine WalliS en parle de même , lors- qu'il rapporte que, le 9 Mai 1767, par 27 deg. et demi de Latitude , 106 deg. un tiers de Longitude Occidentale, à environ 80 lieues dans l'Est de l'île de PÂQUES, il rencontra des Shear-Waters et des Sca- Swallows [Hirondelles de î*:.er] : il les regarde comme aussi connus l'un que l'aut j , et ne fait pas plus d'obser- vations sur le premier que sur le second ". 7.° Enfin, le capitaine Carteret, dans le mois d'Avril 1767, après être sorti du DÉTROIT DE MA- GELLAN , et avoir pris sa route dans le GRAND OcÉAN, vit dans ces Parages, à quelque distance de la Côte du Chili, un grand nombre d'oiseaux de Mer. ancien , ne fait aucune observation sur le She ■■ Water f trop connu, sans doute, des Marins anglais pour qu'il croie devoir en rien dire; et, comme ses successeurs , il se contente de le nommer : mais il détaille d'autres oiseaux , parce qu'il suppose que ceux- ci sont moins connus que le Coupeur - d'eau ; et afin qu'ils ne soient pas confondus avec d'autres du même Genre, il les désigne par les noms particuliers que les Matelots leur ont donnés : il parle aussi du grand nombre de Pétrels qu'il a vus ; mais il ne dit point que le Shear-Watcr soit un Pétrel ; au contraire , il l'a nommé séparément , comme V Albatros et le Goéland ' iliiwhesworih's Compil, Vol. 1/', ji;igc 5-, S. llbatros , , et un I Pigeon loient le i cap de est d'un he Black :n même rOiseaux la même : tachetés ses, mais nt courir ie Pétrels e Mother r ] : nous ige es: i le She ' is anglais omme ses mais il ue ceux- et afin u même rs que les du grand dit point laire , il Goéland I I . ■ DE MARCHAND. 137 qui appartiennent à des Genres difîtrens de celui des Pétrels. Toutes ces Citations, dont quelques lignes seulement de quelques-unes sont rapportées dans V Histoire- des Oisear.x par BuFFON, me semblent prouver que le Sliear- Water f le Coiipeur-d'eau , que les Anglais ont trouvé dans les Mers Australes , ne leur a pas paru différer du Coiipeur-d'eau de la Caroline et de la GuiANE qu'ils avoient rencontré dans d'autres Mers ; et l'on doit croire que c'est avec connoissance de cause qu'ils lui ont appliqué la même dénomination. CooK et sur-tout FoRSTER dévoient bien connoître, par les Descriptions des Ornithologistes anglais, le Bec-en-Ciseaiix , ou Coït' peur-d'eau de L Caroline; et si eux et tous les autres Navigateurs anglais ont désigné par le même nom, et sans aucune observation , un oiseau des Mers Antarctiques , c'est , sans doute, parce que celui-ci s'est fait remarquer, comme l'autre, par cette conformation de bec si singulière, qui assigne au Bec^en-Ciseaux un rang à part dans la Classe des Oiseaux Palmipèdes , et en général dans l'Ordre des Oiseaux. Il est même permis de douter que les Bec-en-Ciseaux ou Coupeurs- d'eau du Sud soient une Variété de ceux de TÉqua- TEUR et du Nord ; G. Forster l'eût reconnu , et, sans doute , il en eût fait la remarque. A la vérité , cet Observateur, ainsi que le capitaine CoOK , semble regarder le Shear-Water , le Coupeur- d'eau du SuD, comme une espèce de Pétrel ; mais ni l'un ni l'autre ne dit sur quel Caractère commun aux deux Oiseaux peut porter la ressemblance : on peut en trouver un ; car le Coupeur-d'eau de la CAROLINE et de la GuiANE, duquel ces Observateurs no distinguent pas celui qu'ils 17c; I. Avril. '5- u'iiAll. . H f^ ! il I79I. Aviil. '5- COUI'EUR- d'eav. l' d 138 VOYAGE ont rencontré dans les Mers Australes , a , comme le Pétrel, les trois doigts antérieurs unis par une mem- brane , et le quatrième isclé : mais ce Caractère ne suffit pas pour les confondre dans le même Genre ; et ce bec du Bec-en-Ciseaux , à mandibules si inégales , que celle d'en bas est saillante hors de toute propor- tion , doit le tirer du Genre des Pétrels, pour en faire un Genre distinct et séparé dans la Classe des Pal- mipèdes. Du reste , la différence des climats et de la chaleur de la GuiANE comparée au grand froid des Mers Australes, qui semble avoir décidé BuFFON à reconnoître ici deux oiseaux différens , ne paroît pas une raison suffisante pour prononcer que le Covpcur- d'eaii du SUD''n'est pas le même oiseau que celui de I'ÉquATEUR et du Nord : ne voyons - nous pas des oiseaux aquatiques , tels que les diverses Espèces de Goélands et de Alouettes , les Hirondelles de Aler, 6cc., répandus également dans les Régions tempérées , brû- lantes et glaciales! Et, sans citer d'autres oiseaux, on peut voir que, dans le même Voyage, le capitaine CoOK a rencontré celui qui nous occupe, le Shear-Water , à 6 I degrés de Latitude , au milieu des glaces du Pôle Antarctique (ci-devant 3.") , et qu'après s'être rapproché d'environ 700 lieues de l'Equateur , il le retrouve, ainsi que "^X^ALLIS, par 27 degrés de Latitude Sud, à 100 lieues dans l'Est de l'île de PÂQUES, sur le» confins de la Zone Torride '. On jugera peirt-être que j'ai trop étendu cette dis- cussion ; mais elle est pour moi, pour ma satisfaction, plus que pour le Lecteur : on ne peut se donner trop ' Cpoh's 2,'i î'oyft^'. Vol. l.<-r, pnge i-jC. DE comme le une mcm- aractère ne Genre; et >i inégales , ute propor- jour en faire ise des Pal- ats et de la d froid des BUFFON à e paroît pas le Coupeur- que celui de lous pas des Espèces de ^e Mer, &c., pérées , bru- oiseaux , on pitaine Cook 'hear- Water , aces du Pôle tre rapproché le retrouve, atitude Sud, UES , sur les u cette dis- satisfaction, donner trop D E M A R C H A N D. 139 de raisons à soi-même, lorsque, en Histoire naturelle, on se trouve différer d'opinion avec BuFFON. Le 20 Avril ( 5 1 .°| S. — 94.° O ) le Solide essuya un coup de vent des plus violons, à environ 210 lieues dans l'Ouest de l'Embouchure Occidentale du DÉTROIT DE Magellan : les mêmes Espèces d'Oiseaux qui s'étoient montrées depuis qu'il avoit atteint les hautes Latitudes Méridionales, et qui sembloient s'être relayées pour continuer de l'escorter dans le Grand -OcÉAN Austral, avoient été un peu éparpillées par la tempête qui fut de courte durée : le calme les rallia ; et bientôt les Albatros se rapprochèrent assez du Vaisseau , pour qu'on pût en tuer deux à coups de fusil. Les Mancltots seuls s'étoient éloignés pour ne plus reparoître. A la fin du mois , et dans les premiers jours du suivant , entre 40 et 35 degrés de Latitude Sud, et sous le Méridien de 100 degrés à l'Occident, les Damiers commençoient à devenir rares , et le nombre des autres Pétrels et des Albatros diminuoit chaque jour. A 34 degrés de Latitude , le 5 de Mai , on ne ▼oyoit plus ni Albatros, ni Pétrels, ni Damiers; on apercevoit seulement quelques Hirondelles de Mer et des Mouettes. Le 9 Mai, par 30 dcg. de Latitude, on vit encore une Baleine. Le 12, vers 28 deg. et demi, à environ 24,0 lieues dans l'Est quart de Sud-Estde l'île de PÂQUES , on aperçiit la première Frégate que Ton eût rencontrée depuis le commencement du Voyage ; car on a pu remarquer «iue LE Solide, pendant sa traversée de la Zone 1791 .i^A ;^uU 1791 Mai. I 2. pRÉcvrE. 140 VOYAGE Torri(fo , dans l'OcÉAN- ATLANTIQUE , n'en aperçut aucune , quoique cet oiseau soit très-commun entre li-s IVopiques et sur les Parallèles q-ii en sont voisins , dans l'un et dans l'autre OcÉAN. Cet oiseau mérite qu'on le fasse connoître avec détail. La Frégate ' est au plus de la grosseur d'une Poule, mais ses ailes étendues ont huit, dix et jusqu'à quatorze pieds d'envergure : tout son plumage est d'ui) brun noirâtre , avec des reflets d'un rougeâtre et d'un violet sombres : le cou est assez long ; la tête est assez petite et aplatie en dessus; elle a sur la gorge, à p.irtir du dessous du bec , une peau nue , rouge , susceptible de s'étendre j et qui, dans son expansion, forme une espèce de sac capable de contenir le plus gros œuf de Poule : « cette membrane charnue , dit BUFFON, d'un rouge vif, plus ou moins enflée ou pendante , que le Mâle adulte a sous la gorge , n'a bien été décrite par personne ; mais si elle n'appartient qu'au Mâle, elle pourroit avoir quelque rapport à la fraise du Dindon , qui s'enfle et rougit dans de cer- tains momens d'amour ou de colère ». Les yeux de la Frégate sont grands, noirs et brillans, et environnés d'une peau bleuâtre ; son regard est assuré : l'espace nu , entre le bec et l'œil ; est brun; le bec est d'un gris brun : les pieds sont rougeâtres et les ongles noirs. t' d ' En Anglais, Fregate-Bird , mais plus communément par les Voyageurs, A'Lin - of- wnr Bird , [l'oiseau Homme de (Tuerre , le Guerrier ]; Cari/ira, sur la côte du Brésil; en Espagnol , Rabohorcado ; en Portugais , Rdlwforcado [ Queue- Fourchue 1; Ottdhii dans les îles de la Socif'fe, ^'T-' 'en aperçut n entre kâ it voisins , noître avec sseur d'une K et jusqu'à âge est d'un ,tre et d'un la tête est ir la gorge, dc , rouge , expansion , :nir le plus harnue , dit s enflée ou gorge , n'a n'appartient apport à la ans de cer- es yeux de environnés c : l'espace )ec est d'un ngles noirs. lunément par Homme de du Brésil : en ado [ Queiic- D E MARCHAND. 14-1 Telles sont les Frégates Mâles et ailulics qu'on trouve sur les Mers de l'iNDE ; on y en trouve aussi qui , avec le même plumage, blanc , et qu'ellt dilKi rent en ce qu eues ont le ventre plus qu eues sont pius petites : on croît comnui- nénient que ce sont les Femelles; cependant, BriSSON les a décrites en particulier , sous le nom de Petite Frégate : enfin, d'autres ont la tête, le cou, la poitrine Lianes , et le reste du plumage d'un brun ferrugineux , sans reflets ; elles sont plus grandes , et n'ont pas de membrane nue sous le bec. Les Frégates apportées des îles de I'Amérique en France sont de cette uernièrc Espèce ' ; celles qui étoient venues de I'Inde sont de l'Espèce qui a été décrite la première; il paroît cepen- dant, en rapprochant les rapports des Voyageurs, et les opinions des Auteurs qui ont parlé d'après eux , qu'on trouve des unes et des autres dans les Mers et les îles des deux Continens : les sentimens se réunissent pour ne les regarder que comme des Variétés de Sexe. D A M P I E R , pour donner uni» idée générale de la Frégate , dit qu'elle est grosse comme le Alilan : qu'elle en a à - peu - près la figure; que, connue cet oiseau de terre, elle se tient constamment dans l'air; que , de cette hauteur, elle se précipite sur sa proie, En pariant des Fn'gaUi des îles de VArncriijue , le P. Leihat dit que les plumes du dos et des ailes sont noires , grosses et fortes ; que celles qui couvrent l'estomac et les cuisses font plus délicates et m.oins noires : il ajoute qu'on en voit dont toutes les plumes sont brunes sur le dos et aux ailes , et grises sous le ventre , et que l'un dit que ces dernières sont les Femelles ou peut-être des jeunes. ( Voyage aux t/es tU l'Amer ique. Paris, 1741, Terne \']1I , page 303.) 1 7 g î > Iftiv Aie. X' iM' /» t .M.ii. 1 1. F II; (..AIE. 14.2 l'cnl 1 VOYAGE èvc It'gi'rcnK'nt avec le b l'ail , et regagne aussitôt la H( Si l'on détaille la Frégate , on voit que c'est ec , sans se poser sur égion supérieure '. un oiseau à pieds palmés, et, suivant quelques Natura- listes, du uiênie Genre que le /^0Jy / elle a, en effet, à plusieurs égards, les mêmes Caractères que celui-ci ; mais , à proportion du reste du corps , ses pieds sont beaucoup plus pitits ; et la membrane qui unit les quatre doigts , est si échancrée en devant , si retirée entre les doigts, que l'Observateur Damimer qui, f contre son ordinaire , n'y a pas regarde d'assez près , dit que la Frégate a les pieds conformés comme ceux des autres Oiseaux de Terre ^ . Les ongles sont longs et crochus , et le pied est couvert de plumes prcsqtic jusqu'à l'origine des doigts ' : la queue est très-fourchue, ce qui a fait nommer cet oiseau par les Espagnols et les Portugais Rabohorcado et Raboforcado [ Queue- fourchue ] , au lieu que celle des Fous est étagée du centre sur les côtés qui vont en décroissant : les ailes de la Frégate sont encore , à proportion , plus grandes ' j\k\v Voyage round theWiwhl , ^kc. Tome l.'^'' , Chap. III, * D, Pernetty dit aussi que les pieds de la Frcgate ne son: jiûs pulnu-s , et qu'ils sont armes de griflès fort aiguës j tnaii il paroît iju'i! l'a dit sur parole , car il ajoute , à la pa^c suivante , qu'il n'avoit pu voir aucun oiseau de cette Espèce de plus près que le haut du mât. ( Voyage aux îles AJalouines. Tome I.", pages i2> et 126.) Comme l'oiseau Frégate se trouve aujourd'hui dans tous les Musées , on est assuré qu'il est Palmipède, ' Labtit dit cjue les jambes de la Fri'gate sont courtes, assc: {.'roiics et ramassées. certai Troj Mars après . tinent j 3^ d( et dei ,; dans que c' près d a prei Ou .V 'il poser sur :ure '. le c'est un es Natura- ^ en cft'ci, ue celui-ci ; pieds sont ui unit lc!> , si retirée IM E R qui . I 'assez près , comme ceux 1 i sont longs ,mes prcsq\ic •ès-fourchiu' , Espagnols et do [ Qucuc- cst étagée du iant : les ailes plus grandes >piqi ipitî ( r , Chap. III- I Mars 1774. ) , en rcniontanv du Sud vers l'Équat eur fn'gate ne son: rt algues ; mai* te , à la Pi*^' le cette Espèce [îles Malouines. jcau Frégate st- [Cst assure qu"'' |t courtes , asse '- après une de ses courses pour la recherche d'un Con- tinent Austral , commcn ([ue cilles du Fou. Son bec est très-propre à la i^roie ; >7<;t il est terminé par une poitite pcr(jante et recouri)ée , Mii. et dilîère essentiellement du bec des oiseaux de proie ' •• terrestres , en ce qu'il est très-long , un peu concave dans sa partie supérieure; et le croc, placé tout à la pointe, semble faire u ic pièce détachée, comme dans le bec des Fous auquel celui de la Frégate ressemble par ces sutures, et par le défaut de narines apparentes. « Du reste , dit BUFFON , la Frégate a , comme le Fou, le tour des yeux dégarni de plumes; elle a de même l'ongle du milieu dentelé intérieurement : ainsi , les Frégates , quoique persécuteurs des Fous , soin néanmoins voisins et parens : triste exemple dans !a Nature, d'un Genre d'Etres (jui , comme nous, trou- vent souvent leurs ennemis dans leurs Proches ! » Ce n'est guère qu'entre les Tropiques , mais dans les Mers des deux Mondes , que l'on rencontre dis Frégates; et, en général, elles s'éloignent peu , au Nord Cl au Sud, des limites de la Zone Torride : la rencontre de ces oiseaux n'est cependant pas un indice certain que l'on est en -dedans de l'un ou de l'autre commencement de « On trouve les Fré'yatcs très répandues lans # 14- V O Y A (; E nu ', '(?l ' 179I. voisinage des îles solitaires et inhabitccs, et particiiliè I i. 1 nr:<.ATr. renient sur colles de l'AscENSAO dans l'OcÉAN- Éqi UAf 1( /CCi Atlantique Iiquinoxia fort multipliées sur les petites îles DE LAS AVES et sur celles DE RoCA, situées à 25 ou 30 lieues dans le Nord de la Côte de CARACAS dans la Mer DES Antilles; et l'on voit, par les Relations de DU Tertre et de Labat, que la chasse de ces oiseaux fut autrefois un amusement dans les îles fran- çaises d'où la poursuite trop constante des Colons a fini par les éloigner. La Cote du Brésil les a con- servées sous le nom de Caripira. Elles sont trcs-com- Tiiuncs aussi dans les Mers de I'Inde , à CeylAN , à Rodrigue, et particulièrement dans la traversée de Madagascar aux Maldives. Les Navigateurs anglais et français les ont trouvées répandues dans le Grand Océan, sur l'île de Pâques, sur le- MarquesAs de Mendoça, sur l'île solitaire de ChistmAS [Noël] à 2 degrés environ au Nord, de l'Equateur, et sur ces îles sans nombre qui forment, entre la Ligne Équinoxiale et le Tropique du Sud , les divers Groupes d'îles basses et d'îles hautes, découvert» ou retrouvés par les Navigateurs de notre temps , et connus sous les noms d'ARCHiPEL DANGEREUX de BoUGAINVILLE, Archipel de LA SociÉTK, Archipel DES Amis, (Sec. : On sait que les plunici de l'oiseau Frégate , et principalement les énorme* plumes noires qui décorent son cou , entremêléo avec les plumes et les brins du Paille-en-queue , f. quelquefois avec celles du Goéland Brun , entrent dans jouer et .; tlottcr sur la tête , et parures destinées a j( que les Naturels des îles (!' Grand-Ocla.' L( ici vo rc do gru ret «l'ii paiticuli»'- l'OcÉ AN- a trouvcci VS AVES et lieues dans js la Mer leiations de assc de ces es îles fran- cs Colons a ' L les a con- nt trcs-com- CeylAN , à traversée de s Navigateurs [dues dans le j E S , sur Ic: l'île solitaire iron au Nord qui forment, e du Sud , les s, découvert» tre temps , et \NGEREUX , SOCIÉTK, ue les plumes les énorme; entremêlée) en-queue , ''■ , entrent dan^ à jouer et .; s des îles c!'i RANi:)-OCl:A> t I) i: M A W C ÎI A N D. Grand ■ Oci AN I.oUINOXIAL , hununes et f( '45 emmci se plaisent a clivcrsilKr. « Le meilleur voilier, dit lîUFFON, le plus vite do nos Vaisseaux , la Fré^iale a ilonné son non» à l'oiseau qui vole le plus rapidement et le plus constamment t , en etict , de tous 1 sur k's Mers : la Fréi^ate est , en enci , ue tous les Navigateurs ailés celui dont le vol est le plus lier , le plus puissant et le plus étendu ; halaneé sur (.\<:i ailes d'une prodigieuse longueur, se soutenant sans mouve- ment sensible , tct oiseau semble nager paisiblement dans l'air tranquille, pour attendre linstar.t de fondre sur sa proie avec la rapidité d'un trait : et, lorsque les airs sont agités par la tempête, légère comme le vent, la Frégiite s'élève juscju'aux iuks, va chercher le e<:lme, en s'élantjant au-dessus des orages : elle voyage en tous sens, en hauteur, comme en étendue; elle se porte au large à plusieurs centaines de lieues ( 3OO et 4.00 ) ', et fournit tout d'un vol ces traites immenses auxquelles la durée du jour ne suffisant pas , elle continue sa route dans les ténèbres de la nuit , et ne s'arrête sur la mer que dans les lieux qui lui dirent une pâture abondante. Les poissons qui voyagent en troupes dans les hautes Mers, comme les Poisson - volans , et qui fuient par ' Comme les Frcgatcs ne se posent jamais sur l'eau , d'où il leur seroit impossible de s'enlever , on doit admettre qu'elles voient- souvent plusieurs jours de suite , sans prendre aucun repos; car une frt'gate qui s'est portée à 400 lieues de son domicile ( et il n'est pas rare d'en rencontrer à une aus^i grande distimcc de toute terre ) , a .|oo lieues à faire pour v retourner : elle tait donc , aller cl retour , huit cents lirj:s cl'une seule traite ! î. K 17QI 1 1. FutlGAIt, ■h \^6 'il !tl' i i I7QI JMai. FntcATV.. V O Y A (; E colonnes et s élancent on 1 air pour échapper aux B Dorades ciui li )()ur CCI nitfs et aux Uortul point à nos Frégates ' .• ce sont ces nicnies poissons qui les attirent au large ; elles discernent île très-loin les endroits où passent leurs troupes en colonnes, (jui sont qntlcjucf'ois si serrées qu'elles font bruire les eaux et i)Ianchir la surface de la mer: les Frégates fondent alors du haut des airs , et Hécliissant leur vol de ma- nière à raser l'eau sans la toucher, elles enlèvent en passant les poissons qu'elles saisissent avec le bec, les grilles et souvent avec les deux à la l'ois , selon (ju'ils se présentent , soit en nageant sur la surface de l'eau , ou en bondissant " ». Les Frégates se font reconnoîtrc de loin en mer , non-seulement par la longueur démesurée de leurs ailes , mais encore par leur queue qui est , en grand , aussi fourchue que celle d'une Hirondelle , en petit. On a vu (jue le piquage , du moins celui du Mâle , est com- munément noir avec reflet bleuâtre; que celles qui sont brunes paroibsent être les Jeunes ; et celles dont le ventre est blanc, les Femelles. Le Navigateur français ' « La Freinte , dit Lalint , se sert de son bec pour prendre Jcs Poisson • volans et autres poissons qui sont poursuivis par les Dorades dont il semble qu'elle se sert comme de chiens courans pour faire lever le gibier sur lequel clic fond , et qu'elle enlève , en rasant la supcrfieie de la mer , avec une. adresse admirable, et sans presque jamais manquer son coup». ' Croiroit-on que deux Moines voyageurs du dernier Siècle, dit Tertre et Laliut , ont fourni à B. ^on toute cette Descrip- tion qu'il n'ii eu .qu'à traduire dans sa lanjrue J Ennii di uacvre uiiruin. n '■-t • aux ippi-nt issons ;s-loin s, qui 'S caiiX bndciii Je nvà- ce, It* n ([u'iU L' l'eau , n nier , rs ailes , d , ausbi On a vu :st com- qui sont dont le fraudai» ir prendre rsuivis pai de chier.s fond , et avec une n coup ». icr Siècle, Dcscrij)- Eniiii <à DE MARCHAND. cl »+7 QUFRHorNT rapporte quo, dans un gi^Atui nomnrc de J-Wi^citis qu'il a été à porttf d'observer dans l'OcÉAN Atlani l(iUE , et (jiii toutes étoient do la même gran- deur , les unes piiroissoirnt tt)Ui4.s noires , les autres avoicnt le dessus du corps d'un ha\n foncé , avec la tête et le ventre hlancs. La Frégate exerce une espèce d'empire sur les oiseaux de la Zone Torride ; tous stmlilent tlécliir devant elle: mais c'est particulièrement à l'oisciu Fou qu'elle a dé- claré une guerre dans laquelle c!le n'accorde ni trêve ni armistice ' : celui-ci a cepenil uU été pourvu par \x Nature , d'armes suHisanies pour l'attaque et pour la défense ; mais on peut dire qu'il n'a pas i'esprit "Bc s'en servir. Cette guerre n'es, pas uieutriére ; c'e^t une guerre de pillage; et le Fou est, Cn qu-lquc sorte, le Pourvoyeur de la Frégate : elle use ci-'tre lui lu su; - tilége de la trop célèbre GaligAÏ , de la si riorité qu'a l'intelligence sur la bêtise. Dés qu'une Frétât" s'aperçoit qu'un Fou a pris un pois? ./ti elle le pour- suit , le harcèle , le maltraite à coujs a aile , à coupi de bec , et le force cnlin à dégorger sa capture : le combat se livre dans les airs; et la Frelate manoeuvre si adroitement, qu'en volant elle saisit la proie que le Fou laisse tomber. Pour parvenir auÀ mêmes fins , le Renard de LA FoNTAINE employoit la flatterie : elle réussit sans violence. Le nom de Pirate de Aler que, dans les îles de I'Amérique , on donne as^ez coni- )nunément au Fou, seroit mieux appliqué à son ennemi, br.'ve et voleur. Dans cti/ guerre de Corsaires , la Fri^ate met en jeu plus d un moyen : quelquefois , Voyez Tome ï\ , pi.'gc 104, l'iiniclc du / 179 f 1 2. rULOAlG* 011, K hl ri .' ' 1791. Mui. I 2.. fliiCATE. 14.8 VOYAGE suivant le rapport de CatesbY, on la voit voler avec fureur vers l'oistau stupidc , chargé du butin qu'elle convoite, et roi)ligcr , par cette soudaine irruption, à se plonger sous l'eau pour se mettre en sdreté ; la J'végate ne peut l'y suivre, elle n'a pas la faculté de plonger '; mais, assurée (jue bientôt il sera forcé d'en sortir pour respirer, elle l'attend en l'air sur l'endroit où il a plongé , l'attaque de nouveau à l'instant qu'il rcparoît , et répète ces assauts jusqu'à ce que le Fou, ias enfin et hors d'haleine , soit obligé d'abandonner sa proie dont la l'ri'gatc se saisit : ainsi , à Corsaire Cor- saire et demi ; et c''cst avec raison que les Navigateurs anglais , qui ont donné au Corsaire ailé le Fou , le rom de Bvuhy , stupide , ont accordé au Corsaire la Frégate, celui de A'ian-of-war , l'Homme de guerre, le Guerrier. Mais ce n'est pas contre le Fou seulement qu'elle exerce sa bravoure et ses talens militaires; eiic fait aussi la course sur les Pélicans, lorsque, dans les grandes Marées , ces oiseaux se répandent dans la Baie de Panama pour pêcher des Sardim\s : et il arrive souvent que le Pélican n'a péché que pour la Frégate. Ses exploits contre ses pareils, l'enhardissent; enivrée de ses succès , son audace la porte quelquefois à braver i'Homme même : QuERHOENT rapporte qu'en débar- quant sur l'île de l'AsCENSÂO, il se vit entouré d'une ruée de Frégates; « d'un coup de canne, dit-il, j'en ' On a mtme pu voir dans la Description de l'oiseau, que ses pieds sont si peu palmes qu'ils ne sont pas faits pour nager ; tout au plus peuvent-ils lui servir, s'il s'est trop abattu , pour l'aider à se relever, en frappant de ses palmes imparfaites, la furfùce de l'eau , pour liicr parti de Ja réactiun. Oc ^^ DE MARCHAND. '49 1er avec qu'elle niption , roté ; la iciilté (le ircé d'en l'endroit ant qu'il le Fou, ilonner sa aire Cor- avigateurs Fou , le orsairc la e guerre , seulement aires; eilc , dans les .ns la Baie : il arrive a Frc^^att. ; enivrée s à braver en débar- ouré d'une dit-il, j'en 'oiseau, que lour nager : ib.ittu , pour )arfaites , l:i terrassai une qui vouloit prendre un poisson que je 1701. tenois dans ma main ; en même temps , plusieurs autres '^l 'i- voloient à quelques pieds au-dessus de la chaudière qui ' ■• bouilloit à terre , et elles faisoient des tentatives pour FRFr.ATr, en enlever la viande, quoiqu'une partie de l'Equipage fut t a l'cntour et détendît son dîner ». Si l'oiseau Fré- gâte eût pu être connu dans l'antique Rome, on croiroit qu'il a fourni au Cliantrc d'PiNÉE sa Fahlc des Harpies , ces filles de Neptune et de LA Terre, qui, dans les îles StrophADES ' où elles étoicnt con- finées, enlevoient avec leurs griffes, de dessus la table des Troyens affamés, les mets qu'ils avoicnt apprêtés ". « Cette témérité de la Frégate , dit RuFFON, tient autant à la force de ses armes et à la fierté de son vol qu'à sa voracité; elle est, en effet, nrméc en guerre: des serres perçantes , un bec terminé par un croc très-aigu , les pieds courts et robustes , recouverts de plimies , comme ceux des oiseaux de proie , le vol rapide , la vue perçante , tous ces attributs semblent lui donner quelque rapport avec V A'igh' , et en font de même un tyran de l'Air au-dessus des Mers ». « Mais la longueur excessive des ailes , dit ailleurs te grand Peintre de la Nature , embarrasse l'oiseau guerrier , comme l'oiseau poltron , et empêche la Les îles Strophades sont situées sur la côte Occidentale .du Piloyonnèse d:ins le Sud de l'île Sacynilie ; et d:tns la Nomen- clature jnodcrne , ce sont les îles Striviili , sinn'es sur la côte Occidentale de la Monv , ûms le Sud de l'île de Zatite, ^ Diripiiitn ilapes , comactuque omn'ui faulatit Immuudi', .tiicidos Lil). llf. <4 'i IJO VOYAGE n 17Q1, 1 UÙGAIE. •rciïate comme le / ou i' reprendre leur vol (|nan ils se 1; _ , , sorte que souvent ils se laiâsent assommer au lieu de prendre leur essor : il leur faut une pointe de rocher ou la cime d'un arbre ; et encore n'est-ce que par cflbrt qu'ils s'élèvent en partant. On peut même croire que tous les oiseaux à pieds palmés qui se perchent , ne le font que pour reprendre plus aisément leur vol ; car cette habitude est contraire à la structure de leurs pieds , et c'est la trop grande lon- gueur de leurs ailes, qui les Ibrce à ne se poser que sur dos points élevés d'où ils puissent en partant mettre leurs ailes en plein exercice. Aussi les Irégarcs se re- tirent et s'étal)lisscnt en commun sur des Écueils élevés ou des îlots boisés pour nicher en repos ». Dampier a remarqué dans la Mi:r DES ANTILLES , que les Frégates placent leurs nids à plate terre. QUERHOENT a observé à l'île de l'AsCENSÀO, que la ponte n'est que d'un œuf ou deux : ces œufs sont d'un blanc teint de couleur de chair, avec de petits points d'un rouge cra- moisi : les Petits , dans le premier âge , sont couverts dun duvet gris-blanc ; ils ont les pieds de la même «ouleur, et le bec presque blanc; mais, par la suite, la couleur du bec change; il devient ou rouge ou noir, et bleuâtre dans son milieu, et il en est de même de la couleur des doigts. Parmi les Voyageurs que je connois, LabAT est îc seul Je ne sais comment expliquer une espèce de contriuliction c]Ui se rencontre entre ce qu'a dit Catesl'y ( page 1.48 ), c;ue les Fous plongent qnciquef* is sous i'ciu pour se soustritire à la poursuite des Frt'giites , et ce que dit ici Bnffon , que le li,.i ne peut reprendre son vol quand une fois il est posé. DE MARCHAND. K I quann laissent faut une ; encore ant. On ; palmés die plus aire à la nde lon- oser que lit mettre es se rc- :ils élevés LLES , que ERHOENT ; n'est que ic teint de rouge cra- t couverts la même la suite , ou noir , même de est îc seul ^ ontr:iclicti«»n âge 14S ) , e soustr;iirc fon , que le est pose. «jui nous dise qu'il a niatigé de la J-'rcgate : il en tua quelques-unes à coup de fusil sur la petite île d'Av'ES, s^iiu'-e à environ 50 lieues sous le vent de la DOMI- >':qUE '; son objet, en les tuant, n'étoit que d'en prendre la graisse. « J'en apportai une toute entière , dit-il, dont j'avois tiré la cliair, et séché le rcite à la fumée : quoique cette chair sente un peu le poisson , elle ne laisse pas d'être bonne ; j'en ai manr;é par curiosité* je l'ai trouvée très-nourrissante, et à-pcu- prés la même que celle des Diables de la GuADr- LOUPE «. Dampier , qui n'étoit pas plus difficile que ses compagnons de fortune sur le ciioix des alimcns , pendant qu'il étoit employé avec les Flibustiers , nous parie avec détail des /-'régates [ A'ian-cf-ivar ] et des Faux [ Boobies] qu'ils trouvoicnt en si .orande quantité sur les îles de LAS AVES [des Oiseaux], situées dans le Nord de la Côte de CARACAS; il nous dit que les Aventuriers mangeoient souvent du Fou dont la chair est noire et a le gout de poisson , et il semble même regretter qu'une Escadre fran^'aise qui s'étoit perdue sur ces îles , eût considérablement diminué le nombre di- ces animaux; mais il ne dit pas qu'ils mangeassent de la Frégate , et il paroît que cet oiseau n'étoit point ' Il ne faut pas confonche cette île à\-U'cs avec les îles #/-' /,/v Avcs , ;ituccs dans le Nord de la cûtc de (Sariuas ; toutes ont tiré leur nom de la }:;randc quantité d'cuscaux de discrs Genres qui y ont établi leur domicile et y font leur ponte : la petite île d'Ai'es des Atiiilles est la queue d'un l'anc (le 10 à ;o hrasscs d'eau, et d'environ 45 lieues de Inn;^ qui s'ttcnd du Sud au Nord jusqu'à l'île de Salut, et sur Itipitl uj) peut pêcher d'exccllens poissons et en très-f:r.uide ([uantitc. Iv i I79T. M.ii. 1 1. FlILOATl-, »5i VOYAGE » , 1791, Mai. I .'. rULGATE. compté parmi ceux qui pouvoicnt ofTrir des ressources pour la subsistance des Aventuriers. Mais si la Frrgate n'ctoit pas recherchée comme aliment, elle l'étoit beaucoup pour sa graisse qui fut toujours regardée comme un remède souverain pour la goutte stiatique et toutes les douleurs rhumatismales provenant de causes froides. D V TerTRE dit que, dans toutes les Indes Occidi:ntaLF.S , on fait cas de cette graisse comme d'un médicament précieux : les Flibustiers, pour en tirer une huile qu'on appelle Iniile de Fré^nrc , faisoient bouillir do grandes chaudières pleines de ces Oiseaux; et celte huile se vcndoit fort cher dans Jes îles. Suivant LabAT, q'ii est entré dans de grands détails sur tout ce qui concerne les Frî^iites , « on doit faire chauller la graisse , ou huile , y mêler ensuite de la bonne eau -de -vie ou de l'esprit -de -vin , et en taire, sur la partie affligée, de fortes frictions qui fas- sent ouvrir les pores : on peut encore mettre un papier iMOuiîlard, imbibé de la liqueur, sur la partie, avec une compresse et une bande pour les assujettir. Bien des gens, ajoute-t-il, ont obtenu une parfaite guérison , ou du moins un grand soulagement, par le remède que je donne ici sur la foi d'auirui , n'ayant pas eu occa- sion de le mettre en pratique ' ». On a donné le nom d' IL ET TE DES Fr) GATES à une île dans le petit Cul-de-Sac de la Guadeloupe , parce ([u'autrefois elle étoit le point de rende/ -vous et le domicile où « La graisse de Serpent , ajoute lalutt, fait le mtmc clfct , et je le sais par expérience ; les AUdecins devineront , s'ils je peuvent , comment deux animaux si dilurens en t^utc chose , ne iai.'^sent pas de produire le même cilct ». \ pou> dcv( pari étraii page et su Voy;i leurs 0/w ssourcci ; comme qui fut pour la atismalcs dit que , it cas de >ux : les c huile de :s pleines :hcr dans ic grands es, ce on cr ensuite in, et en s qui fas- un papier tie , avec ttir. Bien gucrison , :mèdc que eu occa- ié le nom ns le petit u'autri'fois micile où^ lu nie ctfct , LTont , s'ils s en tuUtç DE MA R C II A N D. iïj toutes les Frégdtes des environs venoi'.'nt se reposer l;i nuit , et faire leurs ni(!s dans la saison ; mais DU 'I r. R T R E dit que, dans les années 16^3 et 164.4., plusieurs Colons leur Hrent une si rude chasse, pour avoir leur graisse, quMIcs lurent contraintes d'ahan- dDiHHT l'île héréditaire où des générations sans nombre s'étoicnt succédées. La chasse aux l-'régotes , sur les ia'ts boiïés , se fait avec de longs hâtons qui atteignent les brandies où elUs sont perchées; la secousse qu'elles éprouvent les fait tomber à demi-étourdies sur la terre, ft l'on s'en empare. On a souvent vu dans ces chasses, que les Frégates épouvantées qui avoient le temps et la possibilité de prendre leur essor, rejetoient chacune , en s'enlevant , deu.x ou trois poissons grands comme des Harengs et à moitié digères : l'instinct indique à rOiseau Frégate ce que l'étude de la Physique apprend à nos Argonautes aériens , qu'il faut jeter du lest de l'Aérostat, si l'on veut s'élever plus rapidement et à une grande hauteur '. J'ai t'u 'ic de ra.<;5emhicr dans cet y\rti( le tout ce qui pouvt)it ctre utile à ronnoîtrc de l'oiscnu /Vr^v.vt- , et ce qui devoit intéresser les Navigateurs : ))lusicurs Voyageurs en ont parle avec détail ; et sans citer les Oriiitlioloniste-. (Vannais et étrangers, on peut consulter : du 'l'ey'.re , Ilistoire grinr.Je tics Antilles , Tome II , pages 2(^9 et sui/. — Lahat , Nouveaux ri'ydges tiiix i/es Je /'.-iDurii/ue, l'aris, Édit. de 171^, T. VIII, page 299 et suiv. — ' C'''i''' '"' ^ ^g»'" , 'I -' , pages lo.^ et sui\. — Peuriptio.'i île iile île '['alhigo par Rociiefort. — Les Voyages de Dtiwyicy, — Ceux de ('00k et des autres Navigi- teurs anglais et français de ces derniers temps. — /.'. fors.'tr'i, Ol'servatioiis, — Llli^'.vh-- /,-//» r,;.V ./*■»■ \\>\:i>>is , pa.-^sim , »S;c'. Î791 M.ii. FnÉGATH. st\ I79I- Mai. 12. L'Envergure, »ç4 VOYAGE Le Dictionnaire (f Histoire Naturelle de Valmont- BoMARF. fait mention, à la suite de l'article Frégate, de deux oiseaux de mer auxquels QUFRHOF.NT a donné les noms de Grande et de Aloyenne ENVERGURE : ces ciseaux, est-il dit, vivent dans les mêmes climats que le Damier et se repaissent de la même nourriture , des immondices que l'on jette des Vaisseaux , et du frai de poisson , dont on trouve dans ces Parages ( l'OcÉAN- Atlantique ÉQUiNOXtAL ) , des lits ou bancs de plusieurs lieues d'étendue. « J'ai disséqué , ajoute QUERHOENT, plusieurs de ces oiseaux tués en pleine nier ; je ne leur ai jamais trouvé dans l'estomac aucun vestige de poisson , mais toujours un mucilage blanc et épais. La manière dont ces oiseaux chassent , diffère aussi essentiellement de celle des autres oiseaux des Tropiques : ils effleurent la surface de l'eau ; lorsqu'ils ont rencontré une proie , ils s'abattent auprès d'elle pour la saisir , et ne s'élèvent que lorsque , dans le jjros temps , la force du vent les y oblige : les autres , au contraire, se tiennent presque toujours à une grande liauteur ; et lorsqu'ils aperCçOivent le poisson dont 'Is font leur principale nourriture , ils se précipitent sur lui , et souvent le poursuivent sous l'eau ». « La Grande Envergure , continue-t-il , est un des plus grands oiseaux de mer ; on en a mesuré qui avoient onze pieds de vol. LTige, le sexe influent sans doufo beaucoup sur leur accroissement , car on en voit de tailles fort dift'érentcs. U Envergure a généralement \c dcjsus du corps br un et le de ssous bl anc ainsr nie 1 i tcte : quelques-unes ont la poîtrinc nrunc , bn Mitres 11 ont que les ai iles de c cette couleur , avec une taclu: tftrrc'C bl anche au milieu le l)oc est de roi:îcur «lans j)lus tare , ALMONT- jh'régarc , T a donné iUHE : CCS limats que iturc , des du frai de rOcÉAN- bancs de lé , ajoute s en pleine tmac aucun ge blanc et nt , difi'èrc ciseaux des ; lorsqu'ils nprcs d'elle ic , dans le les autres , une grande on dont 'Is cipiient sur est un des : qui avoient DE M A R C: H A N D. '55 chair. Cet oiseau mal"rc sa [:rosseur cxfcutc tous 179 r, I 2. ses niouvemcns avec légèreté , et suit assez constam- ment les Vaisseaux, quoiqu'il n'en approche pas d'aussi près que le Damier », Frécatk. La j'Hoyenne Envergure est bi?aucoup plus petite que L'Envcr-ure. la Grande; elle est toute brune avec le bec noir. « Si ces oiseaux, dit V A LMON T - BoM AR E , ne sont pas des Frégates , ce sont sans doute des Goélaïuh ». QuerhCtnt est entré dans trop peu de détails , pour fixer l'opinion sur cette Espèce d'oiseaux : en examinant ce qu'il en dit, on retrouve W Frégate dans quelques-unes des dimensions, dans l'étendue des ailes, V 0 Y A (; r, on l'on assure (ju'illcs vont reposer tous les soirs ' : elles s'élèvent fort luul ; j'en ai vu tourner autour du Vaisseau , s'éloigner à perte de vue et se rapprocher dans l'espace de queUjues secondes ' ». « ]J Envergure , dit-il queUiues lignes après, est un oiseau un peu plus gros que le Fiiuchet ( Espèce de Goéland ' ) et (le la taille d'un fort Canard : il est Manc sous le ventre, fXww «^ris hrun sur les ailes et le dos. Il tire son nom de la grande étendue de ses ailes un de son envergure ■'' ». On doit inviter les Navij^ateurs à multiplier les Obser- vations qui peuvent éclaircir les doutes qui restent encore : la l-'rrvute et V Fnvcrunre sont-elles deux oiseaux de Genres différensî ou seroient-clles deux Espèces du même CJif nrc ! ou ne doit-on les regarder que comme de? Variétés dans l'Espèce î ou enlin , sont-elles le même oiseau , et ne dillèrent-elles entre elles que par l'âge ou le sexe î ' Cette nssertion n'est pas fondée; car il est trcs-comnnin , dans les Parages fréquentés par les Fi-i[s;(itcs , de voir de ces oiseaux voler pendant la nuit au-dessus des mâts «les Vaisseaux , et les suivre y<\ C-j^ Drpuis le \z Mai, par a8 (Kg. et demi c!e Lati- tude i'iid , jiihr]u'au 12. Juin, par lo degvés , à la .ne des Île3 LAS M A K (^ U 1. s A S DE M E N D O Ç A , LL Solide avoit traverse!* une partie de la Zone oivirsOis? Torriiie, entre le (;(;.'"^ et le r^.!.'""- Méridien à l'Oe- île l. Zone 1 or- cident de PariS ; et , sur cette route , on avoit vu ' ••'• constamment des Paille - en - queues à brins rouoes et tl'autres communs, des Pv'isson-vclans ordinaires, de* Fous , des Fré'j^ates , des Coupeurs - d\uu , des ///- rondelles de Aler ou Goélettes , des Bonites , quel- quefois des ALirsouins , et , dans les derniers jours , des Poisson-voLms t. I '; . ^4. ^:.i.. — '-"3^— v^*.- ..—r^^' H^r l' -^ Dans I' VOYAGE illc di M ers vu , suivant l'expression anglaise , de ces IMantcs qui , dans jilusietiri Parages , croissent sur les rochers du tiiid de la mer , t: s'en détachent ensuite pour iormer ces paquets , ces baiin d'herhes eidacces et Hottanlcs , cpic l'on rencontre au large, et qui sont quelquefois d'une étendue considérable. ' Hnwkeiworili's Carj iLti:'ii. \ ui. Il, page 42. ' Vcycz ci-devant , Tome 11, page 44. et gien avoii a coi qui G. qu'il] ou dansl par l'Est I ^es. [ bunt [Roi ligne] th. U vant les t^*^'"' dans la UEbT lie . Banks I UlUi ^"'- Vcsbie M^" ; titiit une l'iippiircnie tic l'un rai- de jeuiui ju'cUcs »1"^- \ong trajet , qui a '^'■^ BanacU'^ ou icr que l«■^ itcsqiic , on'- lesquels clU^ laranJs /'"f^s ans plusieurs l.i mer , f- s , CCS bairo trc au lai'ii';. l)lc. DE M A i; C H A N D. 16 1 et Solandî:r * avoicni rencontrée dans le DÉTROIT 179 r. DE LE MaikE: mais je suis porté à croire que c'est ^" -4 J"''' » une Espèce ditférente ; car il est dit que la tige du *" '" °"*" J^'iicus de TcuiNKÎTÂNÉ se divise en plusieurs bran- ni.er, Aiim ut chcs ; que chaque branche se ramifie encore ; et que •« l'I^nfe» -li» I • / ./•:/• Mcri an NorJ chaque rameau est termine par un tube pirifonne , ^ . ,, . . , j. . . du Tropiqua rempli d'air , qui fuit Jlotter le rameau ; cette division j^ Q^„^■^r. de la tige en branches , cette subdivi^ipn de chaque branche en rameaux , et ce Hotteur qui termine chaque rameau , auroient sans doute été mentionnés dans la Description des Observateurs anglais , si tout cela se remarquoit dans le Fucus qu'ils ont observé. Quant à la première Espèce observée par RoBLET à TcniN- kÎtÂnÉ; elle ne peut être confondue avec aucune des deux autres ; et je pense qu'on peut admettre que nous ' J'ai dit dans la Relation du Voyage, d'après le rliirur- gicn Roblet , que le Fucus Giganteus du Détroit de le Alaire . avoit été observe par M. Forster : mais je présume que RrbUt a confondu les Observateurs , et qu'il a entendu parler du Fucus qui fut observe dans ce Paragc par MM. Banks et SolaïuUr. G. Fonter fait seulement mention u une Espèce de Fucus qu'il a nommé, d'après Linné', Fucus L'ucciiitil/s [en trompette] ou Sea - Bdmboo [ Bambou de Mer ] , et qui fut rencontre dans le second Voyage de Cook , le 8 Décembre (77^ , par 57 dcg. de Latitude Sud , environ 17 dcg. un quart à l'Est du Méridien de PARIS, h 350 lieues dans le Sud du Cap des Aiguilles, On vit , à cette hauteur , des paquets de Plantes [bunches j de ce Fucus, qui est une Plante de rocher [ Rock'Weed ] . On sonda, et l'on n'eut pas fond avec une ligne de 100 brasses. (Voyez (7, Forster' s Voyage round th. World, &c. Vol. I.ef, page 92. — Voyei aussi ci-dc-^ vant Tome IV, page 283, l'Article Coetnon.) 5. L vM et H 1791, Août, I I. Macahei x. 162 VOYAGE coniioissons aujourd'hui trois Espèces difFérentes de Fucus Giganteus f peut-ctrc même quatre, si, conime on pourroit le présumer , le Sea-Leek /"le Poireau de Altr] étoit une Plante de quelqu'une de ces trois Espèces que les vagues auroient arrachée de son rocher natal , avant qu'elle fût parvenue à son entier accroissement. Pendant jqne le Solide louvoyoit à l'ouvert de la Paie de TchinkÎtÂNÉ , le i i Août , il tut cons- tamment entoura; de Baleines , de Alarsoiiins , de Phoques, de divers oiseaux de Mer, et principalement de Plonoeons et de MACAREUX ' : de tous ces animaux, le dernier est le seul dont il n'ait pas encore été parlé. ce Si les habitudes des Oiseaux, dit BUFfoN, sont infiniment variées dans les innombrables peuplades du Genre Volatile ; si leurs différentes inclinations les dispersent dans l'Air , sur la Terre et les Eaux , c'est que la Nature a de même varié à l'infini , et dessiné sous tous les contours possibles , le trait du Bec qui est à la fois pour eux la bouche et la main Toutes les Figures de Bec ont été tracées { par la Nature ) ' Peu d'oiseaux sont désignes sous autant de noms difFé- rchS / Perrptjuet de Crben/und, — Perro(]uet Plongeon. — Plon- geon ou Pie de Afer à gros lec. — Le Lunde, — Le Canara Arctitjue , &c. ; aux îles Fer'oe , et en Norwcgien , Lund , Lunde , Soa-Payagiiy , et le petit Alacareux , Luiid Toeller ; en Islandais , Prffst ; en Groeniandais , Killengnh ; daîis le Nord du pays de Wales , imp.oprement Pufin ; dans le Sud , Golden- H end , Bottle-Nose , et Helegiig ; dans le Cnnwatl , Pope; dans YYork , Ahllet ; dans le Nord de l'Angleterre. Coulterneb. mi *. i' ■' /a^ingiiA-iliÇ— DE MARCHAND. i6 es de onime au de spèccs natal , ment. /ert de t cons- is , de alement limaux, parlé. N , sont lades du :ions les jx, c'est t dessiné :c qui est . Toutes Nature ) loms difFé- . __ Plon- c Canara |i , Lund , d Toeller ; da^s le le Sud , Cyrnwall , ngictcrre , et toutes les formes remplies : et, pour que dans cette suite il ne reste rien à désirer, ni même à imaginer, l'cxtrcme de toutes ces formes s'offre dans le bec en lame verticale de l'oiseau dont il est ici question. Qu'on se figure deux lames de couteau très-courtes , appliquées l'une contre l'autre par le tranchant; c'est le bec du Macareux Ses deux mandibules étant réunies sont presque aussi hautes que longues , et donnent à son bec ( vu de profil ou de côté ) la forme d'un triangle à-pcu-près isocèle; le contour de la supérieure est bordé près de la tête, et comme ourlé, d'un rebord de subs- tance membraneuse ou calleuse, criblée de petits trous, et dont l'épanouissement forme une rosette à chaque angle du bec ' «. Les autres Caractères du Macareux sent : d'avoir trois doigts devant , tous joints ensemble par des mem- branes entières , et point de doigt de derrière : les jambes placées tout-à-fait derrière , sont cachées dans l'abdomen , ce qui l'oblige d'avoir , quand il est à terre, une situation presque perpendiculaire, comme le Man- chot ^x. le Pingouin; et, dans sa marche chancelante, il semble se bercer; aussi ne le trouve-t-on sur terre que retiré dans les cavernes ou dans les trous creusés sous les rivages, et toujours à portée de se jeter à l'eau, lorsque le calme des flots l'invite à y retourner. 11 est à-peu-près de la grosseur de la Sarcelle , mais plus court et plus ramassé ; sa longueur n'est pas de ' Ce rapport imparfait avec le bec du Perroquet , et le rapport non moins éloigné du cou raccourci et de la taille arrondie , ont suffi pour faire donner quelquefois aux Aid- curtux la dénomination très-impropre de Perroquet dt Aîtr. L 1 1791, Août. Macaheix. Ik^l V. i^ ".I. if 64- VOYAGE I79'' P'"5 ^'"" P'^^ ^" ^°"'- *^" ^^^ '^ ^^'"' ^^ '^ queue Août. I I, Macahi.ux'. ses ailes sont courtes, leur envergure n est que d en- viron un pied et demi; ce qui fait que, dans ses petits vols courts et rasans , il s'aide du mouvement rapide de ses pieds , avec lesquels il ne fait qu'effleurer la surface de l'eau ; les pennes de ses ailes sont très-courtes ainsi que celles de la queue. Le plumage de tout le corps est plutôt un duvet qu'une véritable plume : quant à la couleur ; qu'on se figure , dit Gesnlr , un oiseau habillé d'une robe blanche , avec un troc ou manteau noir ou noirâtre, et un capuchon de cette même cou- leur, comme le sont certains Moines, et l'on aura le portrait du Alacareux que, par cotte raison , ajoute-t-il, j'ai nommé le Petit Alo'ine [ Fratcrcula ] , Les ailes et la queue sont noirâtres comme le froc : le hcc , à sa naissance, est d'une couleur pâle et livide avec une teinte de bleu, et finit par être rouge ou rougeâtre à son cxtiémité : les pieds , les doigts , leurs membranes, sont orangés dans quelques individus et rouges dans d'autres; les ongles, forts et crochus, sont d'un noir- bleuâtre. Ces Petits Aîu'ines marins occupent habituellement les îles et les Pointes les plus Septentrionales de l'EUROPE et de I'AmÉRIQUE , l'ISLANDE , les îles OrkNEY [Orcades ], celles de pERÔEet le GROEN- LAND; une autre Espèce qui dilîère peu de celle qui fréquente I'Océan-Atlantique Septentrional, est répandue dans le GranD-OcÉAN BoréAL , sur ies parties du Nord-Est de l'AsiE , sur les Côtes du KAmtschATKA, et sur celles de I'Amériql'E du Nord-Ouest. L'Espèce qui visite notre Nord , fait son départ des iles Orkney et ^ti autres îles voisine» i leue ! d'cn- petits rapide irer la :ourte$ c corps ^uant à oiseau iianteau le cou- aiira le nte-t-il, .es ailes ce , à sa vcc une geâtre à nbranes , ges dans un noir- cileincnt nalcs de les îles C.ROEN- ceilc qui lONAL , |AL , sur f^otes du DE du |rd , faic VQÏ&incà DE MA \{ C H A N 1). 165 de l'EcosSE , rcgulicrement au mois d'Août; et l'on piétc.id que, dès les premiers jours d'Avril suivant, on en voit rep^roître quelques-uns qui semblent venir rcconnoUre les lieux , et qui diàparoisscnt après deux ou trois jours , pour aller chercher la grande troupe qu'ils ramènent au commencement de Mai. Le Alacareux vit de Langoustes , de Chevrettes , à^ Etoiles et à' Araignées de Mer , et de divers petits poissons et de coquillages (ju'il saisit en plongeant dans l'eau où il se retire volontiers , et qui lui sert d'abri dans le danger. Cependant les y'k/ûfiiix à courtes ailrs , par lequel» \\ Nature se prépare à terminer 1<; Genre cntitr des Vul.itilcs,' L i 1791. KohU Macareuh. _Jil r \^[' n ,1, J791, Août. I I. Macareux. 166 VOYAGE The Nhedles [ les Aiguilles ] , à la Pointe Occidentale de l'île de "WiGHT : il est probable que le plus grand nombre, de ces Petits ainsi abandonnés^périssent pen- dant l'Hiver, ou sont détruits par les habitans et les Pécheurs des Côtes, Le Macareux du KamtschATKA ' est un peu plus comme ses compatriotes le Pingouin et le Alacnreux , il nage et plonge bien , iiiarche peu et voie encore moins. Il est un peu moins gros que notre Canard dowestique. Les Oiseaux de ce Genre appartiennent , comme le Macareux , aux Mer.', qui baignent le Nord de V Europe ; on les trouve à la pointe de V Ecosse , sur I .s Côtes de Norwe'ge , en Islande, dan.'î les îles Fer'àe : ils quittent ces parages au fort de l'Hiver , et se réfugient sur les Côtes à' Angleterre , quelques-uns même sur celles de France» Un autre Oiseau du mcmc Genre et du même nom , maii plus petit , est nommé improprement ('clowl'e de Crôenland. «< Dans ces contrées glacées, dit Buff'on , où l'Aquilon seul règne , où l'haleine du Zcphir ne se fait jamais .sentir , lej doux gcmissemens de la tendre Colombe ne .se font plus en- tendre ; elle fuit toute Terre froide pour l'amour ; et cette prétendue Colombe de Crôenland. n'est qu'un tri.^tc oiseau d'eau qui ne sait que nager et plonger , en criant sans cesse , d'un ton sec et redoublé, roteret , tet, tet , tet ; il n'a de rapport avec notre Colombe que sa grosseur qui est à-peu-prcs la même . c'est un véritable Cuilltwot plus petit que le précédent ". Guillemot , en Anglais , signifie un oiseau niais , qui .se laisc aisément leurrer. C'est au Syitiberg et au Gr'oerland ■ ui se lai: ' |uc .'■c tient uillemot. en langue lotukc ; car geni'yalf do 3 et ijo. DE MARCHAND. 167 gros que le Alacareux proprement dit : tout son plu- mage est noir; seulement les côtés de la tête sont blancs, et il est coiffé de deux aigrettes tombantes , ou touffes de plumes longues, soyeuses, effilées et blanches, qui fvirment comme deux tresses de cheveux , sur les côtés du cou, et s'étendent à -peu -près à la moitié de sa longueur : le bec et les pieds sont jaunâtres. Le Journal du Voyage de MARCHAND n'est entré dans aucun détail sur l'Espèce de Macaieiix qui est répandue sur la Côte du Nord - Ouest de I'Aml- RIQUE; mais on peut présumer qu'elle ne difïère pas de celle qui fréquente les Cotes du KAMTSCHATKA par les mêmes Latitudes. Je ne dois pas quitter cette Côte de I'AmÉRIQUE du Nord sans parler de la Loutre Marine ou Saricovilnne ' qui y attire de si loin les Vaisseaux européens. On a lu dans la Relation du Voyage * , la Description que BUFFON a donnée, d'après Stellek , des Fourrures de Saricov'ienne , ainsi que les remarques de CoOK , et l'on a appris à connoîtrc les Peaux qui , dans le commerce avec la CHl^E, se font préférer par la couleur 1 1 la qualité du poil , et y procurent un plus grand béné- fice; mais il n'est pas inutile pour les Navigateurs, de connoître l'animal lui-uiCwiO : car , quoique la Loutre Dolr f o\x Castor] en langue rus'c; Kcùhon , en langue kamtschadaic ; lûilagn , chez les Koriaqucs ; Rakkott , au)( îles Kuri/es; et enfin Jja et CarigueiLejtt au Bri'iil : on croit que le nom de Saricovieniif Jtrivc de c 'dernier nom brasilicn qui se prononce Sarigoviou , et signifie Bite friande. Tome II , pages ^ i à j6. L 4 1791. Août. I . Macaruix. l.ouTnr Mari Ni; , OtI SAHICOVlENNr, t \ i68 VOYAGE 1791. n'offre pas un aliment très - agréable , elle peut être Août, employée comme aliment; et cette ressource n'est pas à ' '• négliger pour les Vaisseaux que la Traite des Pelleteries •îAB.rou.cKi^r attire à la Côte du Nord-Ouest de I'Amérique '. Steller , qui a fourni à BUFFON la Description des Fourrures, lui a également fourni celle de l'Animal ; et je ne puis mieux faire que de transcrire ce qu'en a dit son inte. prête : on a vu * que le chirurgien RoBLET, qui a comparé cette Description à l'Animal même qu'il avoit sous les yeux, l'a trouvée très-exacte; il observe seulement que la Saricov'ienne de TchinkÎtÂNÉ est plus grande que colle de l'île de BERING que le Docteur Steller a décrue ■ sa peau a communément trois pieds et plus de longueur avuiit que d'être étendue '. Je • n > ' Voyez Tome îl , pi'gc 29. -• lU. Page î3. ' II paroît qu'en gcncrai la Saricoxienne de la Côte Nord- Outst de \' Amérique est un peu plus g^randc que celle de i île de Bering ; car lorsque les Russes firent naufrage sur cette île , ni eux , ni les Kamtscliadales ne ccnnoissoient cette Terre , quoiqu'elle soit peu distante de lu Péninsule , et conséquem- ment les Loutres qu'ils y tuèrent , au nombre de neuf cents , avoicnt eu le temps de prendre tout leur accroissement : on voit cependant qu'elles ctoient plus petites que ne le sont telles du I\ori{ - Ouest de \ Amérique , dont U plupart , sans doMtc, pourroicnt être plus grandes encore , si lâchasse qu'on leur fiit n'ctoit pas aus'i active ; car les animaux de ce genre doivent ctrt^ plus petits dans les lieu)C voisins des JiaL'iations , que sur les Côtes désertes , parce qu'on les tue plus ;< ur.cs , et qu'on ne leur donne pas le temps de par- unir a leur entier accruis;cmcnt. uas, gueur 'H .;>:''^ DE MARCHAND. 169 t être pas à L'tcries I ription nimal j n a dit iBLET , ic qu'il ibserve NÉ est )ocieur is pieds \ Je te NorJ- e de i île cette île , Terre , séquem- uf cents , ment : on ie sont plupart , la chasse maux de isiiis des n les tue de par- ferai cependant remarquer quelques différences entre 179'- les Saricoviennes des deux Continens , lorsque jf rap- Août, porterai la Description que le capitaine Me ARES nous ''• a donnée de celle du NoRD-OuEST de I'AmlRIQUE. sabkovienne. La Saricovienne ressemble à la Loutre Terrestre par la forme du corps qui seulement est beaucoup plus épais en tous sens : toutes deux ont les pieds de der- rière plus près de l'anus que les autres Quadrupèdes: les oreilles sont droites , coniques , et couvertes de poils comme dans l'Ours Alar'in ; elles sont longues de près d'un pouce , sur autant de largeur , et dis- tantes l'une de l'autre d'environ cinq pouces : les yeux et les paupières sont assez semblables à ceux du Lièvre , et sont à-peu-près de la même longueur : la couleur de l'iris varie dans différens individus , car cette cou- leur est brune dans les uns, et noirâtre dans les autres; il y a une membrane au grand angle de chaque œil , comme dans les Ours Marins , mais qui ne peut guère couvrir l'œil qu'à moitié : les narines sont très-noires , ridées et sans poils : les lèvres sont d'une épaisseur à-peu-près égale à celles du Phoque commun : l'ouver- ture de la gueule est médiocre , n'ayant qu'environ deux pouces trois lignes de longueur , depuis le bout du museau jusqu'à l'angle ; la mâchoire supérieure s'avance d'un demi -pouce sur la mâchoire inférieure; toutes deux sont garnies de moustaches blanches, dirigées en bas, et dont les poils roides ont trois pouces de lon- gueur à côté des coins de la gueule, mais qui ne sont longs que d'un pouce auprès des narines : la mâchoire supérieure est armée de quatorze dents ; il y en a d'abord quatre incisives très-aiguës et longues de deux lignes , ensuite une canine de chaque côté, de figure conique. •i: fr - !) Il : P ^\^W i I 'f Ua A^fr\ l'yo VOYAGE I791. un peu recourbée en arrière, et d'environ un pouce Août. de longueur; après les canines, il y a, de chaque côté, •'• quatre molaires qui sont larges et épaisses, sur -tout «:*D.^r^^.,,..Kr celles du fond: et ces dernières dents sont très-proprr» à casser les coquilles et broyer les Crustacées : daiij la mâchoire inférieure , le nombre des dents est ordi- nairement de seize ; il y a d'abord , comme dans la mâchoire supérieure, quatre incisives et deux canines; ces dernières n'ont qu'environ huit lignes de longueur, mais il y a cinq dents molaires de chaque côté, dont les deux dernières sont situées dans la gorge : ainsi le nombre total des dents de la Saricov'ienne est de trenie ordinairement; néanmoins, comme il y a des individus qui ont aussi cinq dents molaires de chaque côté à la mâchoire supérieure , il se trouve que ce nombre des dents est aussi de trente- deux ' : la langue , depuis son insertion jusqu'à son extrémité , est longue de trois pouces trois lignes, sur une largeur d'un demi- pouce Seulement ; elle est garnie de papilles , et un peu fourchue à son extrémité. Les pieds , tant ceux de devant que ceux de der- rière, sont couverts de poils jusqu'auprès des ongles, et ne sont point engagés dans la peau , mais apparcns et extérieurs comme ceux des autres Quadrupèdes ter- restres ; en sorte que la Saricovienne peut marcher et courir quoiqu'assez lentement : ceux de devant n'ont que onze ou douze pouces de longueur, et sont plus courts que ceux de derrière qui ont quatorze ou quinze Le capitaine Cook fait mention de quelques Variétés qu'il a observées dans la disposition des dents. ( Voyez ci-devant Tome II , page 35.) D E M A U C H A N D. lyr un pouce que côté , sur- tout îs-proprr» ées : daiii est ordi- e dans h X canines; longueur, ;ôté , dont e : ainsi le : de trente s individus : cote a la ombre des le , depuis longue de d'un demi- es , et un Lix de der- Içs onglcà, is apparens upèdes tcr- marcher et evant n'ont t sont plus e ou quiiue Varictcs qu'il 'cz ci-devant pouces , ce qui fait que cet animal est plus elcve par 179' Ic^ Août. I I. le train de derrière , et que son dos paroît un peu voûté : les pieds de devant sont assez scni[)lal»les par les ongles à. ceux des Chats, et ils ditièrent de la saricovu-nnu. Loutre - Terrestre , 'en ce qu'ils sont réunis par une membrane qui est couverte de poil : la plante du pied, qui est brune, avec des tu!)crculcs par -dessous, est arrondie et divisée en cinq doigts ; les deux du milieu sont un peu plus longs que les autres, et l'interne est plus court que l'externe : ces ongles crochus des pieds de devant servent à détacher les coquillages des rochers: k's pieds de derrière ont aussi cinq doigts qui sont de même joints par une membrane velue ' , et qui ont la forme de ceux des oiseaux palmipèdes ; le tarse , le métatarse, et les doigts de ces pieds de derrière sont beaucoup plus longs que ceux des pieds de devant; les ongles en sont aigus, mais assez courts; le doigt externe est un peu plus long que les autres qui vont succes- sivement en diminuant ; et la peau de la plante de ces pieds de derrière est aussi de couleur brune ou noire, comme dans les pieds de devant. La queue est tout -à -fait semblable à celle de la Loutre de Terre , c'est-à-dire, plate en dessus et en dessous " ; seulement elle est un peu plus courte à Le capitaine Cook observe que la Smicovîennt de la Côte N. O. fie VAméri(jiif diffère de celle des Russes , en ce que le doigt externe de ses pieds de derrière n'est pus lié aux autres doigts par la membrane qui unit ceux-ci, (Ci-devant Tome II, page 35.) C'est peut être à cette conformation de la queue , qu'csf duc la dûiominiuion de Castor Murin que Kraclitninnihw , 1 i  . iz/i } V u M É. 1791 Août. 172 V O Y A (. V. proportion du corps ; elle csi recouverte d'une piit» épaisse , garnie de poils très-doux et très-serrés. ''• La verge du Mâle est contenue dans un fourreau sous SAnicovitNNE. '"^ P^^" ' ^^ l'orifice c't ce fourreau est iiiué à un tiers de la longueur du corp.; cette verge , longue d'environ huit pouces , contient un os qui en a six : les testicules ne sont point renfermés dans une bourse , mais seule- ment recouverts par la peau commune. La vulve de la Femelle est assez grande , ci située à un pouce au- dessous de l'anus. La peau de la Saiicovienne est trèj-épaisse. Quant. à son poil , je renvoie à ce qui a été dit de la fourrure de cet Animal, dans la RELATION où se trouvent aussi les Observations de Cooii sur le pelage des Sitricovie/iinx de la Cote du NoRU-OULST de rAMi-UiQUE : on trouvera ci-aptès celles du capitaine Mt'ARES. On voit les Saricoviennes ou Loutres A'Iav'mcs sur les Côtes Orientales du Kamtschatka, depuis le 50.""= Parallèle jusqu'au jô.'""-', et il ne s'en trouve que peu ou point dans l'intérieur à l'Occident du KamtscHATKA: elles abondent sur l'île de BerinG, sur les îles inha- bitées situées à l'Orient de la Péninsule , et sur quel- ques-unes des KURILES; mais elles ne se portent pas au-delà de la troisième de ces îles. On les trouve éga- lement répandues en grand nombre sur la Côte duNoRD- OUEST de I'AmÉRIQUE; mais il est fort à craindre que le grand prix que les Européens ont mis , depuis quel- ques années, à la dépouille de ces animaux, n'engage dans son Histoire du Kanitschatka , a cru devoir donner à Va Snricov'temt de* Russes ; dénomination qui convient peu à cet animal. . t •>i»^.. nSy.;r^ ■--*«» une pi^M s. rcau sous lin tiers d'environ tciticuk'5 lis sculc- jlvc de la )OUCC uu- e. Quant, a fouriuii: ivcnt aussi ncov'ienins j^UE : ou i. mas sur les 5 le 50."" ,'C que peu SCllATKA: îles inha- sur quel- ortcnt pas rouve cgar duNoRD- aindre que puis quel- , n'engage ir donner à jnvicnt peu DE MA K C H A N D. 173 les Américains à les poursuivre avec trop d'ardeur, i:*c;i. et ((ue bientôt l'Espèce ne diminue sensiblement et ne AoCit. finisse par se détruire. Les Saricovienncs appartiennent ''• donc aux deux Continens dans le Nord; mais on ne les S(i^B,(.ov»»iNM:. trouve ni sur l'un ni sur l'autre dans la partie Australe du Globe par les Latitudes élevées; elles n'habitent que la Zone Torride , et seulement du coté de I'AmÉRIQUF , où elles occupi-nt, dans le voisinage de la Ligne, les Côtes basses et les Lnibouchures des grands Heuvcs de la (ÎUIANE et du Brksil : car il y a à CaÏENNE et flans la G U I A N r. , trois Espèces de Loutres très- dillércntcs par la grandeur; et Ll'FFON pense, d'après les informations (ju'il procurées , que les deux plu.^ grandes Espèces doivint être des Sar'icovicnnes qui se ressemblent si fort par la forme , (pie l'on peut les rapporter à une seule et même Espèce. Suivant Dcs- iMARCHAlS , quoique la Saricoviennc de I'Amlrk^ue MkridionaLE mange beaucoup de poisson , sa chair 'a pas le goût de marais ; elle est , au contraire, très- l )onne a manger et très -saine Les Jap:uars et les Coiigiiars ' leur font la guerre, et ne laissent pas d'en I ojuge il( Demuinhais. Tome III, page y)6. Le Jaguar (cl Jnguara au Brésil) est un animal qua- drupède et carn.issicr du Nouveau Monde, à -peu -près de Il t.iiilc d'un Dogue, ou même plus grand , selon quelques \ oyagcurs : il a le fond du poil d'un beau fauve , et tatlieté comme le Léopayd ; le poil plus long que la Panthère, et plus court que VOnce ; crêpe lorsqu'il est jeune , et lisse lorsqu'il devient adulte. Il vit de proie ; il est audacieux et féroce quand il est affamé ; timide et lâche des qu'il est rassasié. Quelques-uns l'ont nommé le Tigre du Nouveau Monde ; ' '( q IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 1.25 ■M |2.5 ■ 50 2.0 m o / Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ' A^ 1 %^ f/. \ O^ ^ t »79' Août. I I, SARItOViENNE. 174. VOYAGE détruire et d'en manger beaucoup : ils se tiennent à l'affût ; et lorsqu'une Sarïcovienne passe , iîs s'élancen: sur elle , la suivent au fond de l'eau , l'y tuent , et l'emportent ensuite à terre pour la dévorer. BUFFON rapporte aussi à l'Espèce de la Sarïcovienne ^ la grande Loutre du CANADA. Le climat brûlant de la Zone Torride, et les contrées glaciales de i'AsiE et de I'Amérique au Nord, sont mais il ne faut pas le confondre avec le vrai Tigre de l'Ancien. H habite les contrées Méridionales de VAtnérique ; on ic trouve fréquemment dans les grandes forêts de la Guiane ; ii est cependant plus rare à Ca'ienne que le Couguar , et moins commun au Brésil qui paroît être son pays natal , qu'il ne l'étoit autrefois ; car on a mis sa tête à prix : on en a beaucoup détruit ; et il s'est retiré loin dès côtes dans la profondeur des terres. Le Couguar ou Cougard , appelé ainsi par corruption de son nom brasiiien Cuguacu-ara [ Cougouacou-ara pour la pro- nonciation française ] , est un animal carnassier qui se trouve dans les mêmes contrées, de V Amérique Septentrionale que le Jaguara : on le homme dans la Cuiane , le Tigre rouge. Cet animal a la taille moins étoffée que le Jaguar , mais plus longue ou effilée , plus levretée et plus haute sur jambes. Quoique plus foible , il est aussi féroce que le Jaguar. Il est assez commun à la Guiane : autrefois , on voyoit les Couguars arriver à la nage , et en nombre , à l'île de Ca'ienne pour dévaster les campagnes , attaquer et égorger les troupeaux , &c. mais , peu-à-peu , on les a chassés , détruits , ou relégués loin des habitations. Le Jaguarete , qu'on nomme aussi Couguar Noir et Tigre Noir de Ca'ienne, paroît n'être qu'une Variété de l'Espèce du Jaguar t même forme du corps , même naturel , mêmes h.ibitudes. . ce que , douter , Pftropol. V. t- tiennent a s'élancent tuent, et aricovïenne, [es contrées Nord, sont . de l'Ancien. n(]ue ; on ic la Guiane ; il ar , et moins tal , qu'il ne en a beaucoup ia profondeur corruption de % pour la pro- qui se trouve 'rionale que le \gre rouge. Cet ais plus longue bes. Quoique \r. Il est assez It les Couguan Càienne pour [roupeaux , &c. relégués loin Noir et Tigrt lie l'Espèce du Iturel , mêmes 179 I Août. I I. DE MARCHAND. F75 donc également propres à l'entretien et à la multipli- cation des Saricoviennes ou Loutres Alarmes de la grande Espèce ; mais , en même temps , il paroît qu'elles varient beaucoup pour la grandeur et pour ila couleur. Celles SAntcovicNNE de I'Amérique Méridionale ont ordinairement le poil d'un gris plus ou moins foncé et quelquefois argenté. Les Saricoviennes de l'un et de l'autre Continent ne sont ni féroces , ni farouches ' ; elles sont douces , timides, et assez sédentaires dans les lieux qu'elles ont choisis pour demeure : celles de KamtschATKA semblent craindre les Phoques, car elles évitent les endroits qu'ils habitent; elles n'aiment que la société de leur Espèce: pendant l'Hiver, elles se tiennent tantôt dans la mer sur les glaces , tantôt sur le rivage ; en Été , elles entrent dans les fleuves et vont même jusque dans les lacs d'eau douce, où elles paroïbsent se plaire beaucoup. Dans les temps chauds, elles cherchent, pour se reposer, les endroits frais et ombragés : en sortant de l'eau, elles se sec )U€nt et se couchent en rond sur la terre, comme les Chiens; mais, avant que de s'endormir, elles cherchent à recon- noître par l'odorat , plutôt que par la vue qu'elles ont foible et courte , s'il n'y a pas quelque ennemi à craindre ' Les Russes qui en tuèrent, en 174^ , huit ou ncof cents sur l'île de Bering où ils firent un 'long séjour après leur naufrage, les trouvèrent aussi paisibles que des troupeaux de Moutons : « Comme ces animaux , dit Steller , n'avoient jamais vu.d'Hortimes auparavant ; ils n'étoient ni timides ni sauvages ; ils s'approchaient même des feux que nous allumions , jusqu'à ce que , instruits par leur malheur , ils apprirent à nous re- douter , et commencèrent à nous fuir », ( Novi Commtntarii Pttropol, Tome II, An. 1751.} I if •-«: -î.'. ... '»^"-k,-»_ ■^m 'MÊm^ l 1 1791. Août. 1 1. l8!y ■ Sahilovie.nne. ïl m 176 VOYAGE dans les environs : elles s'éloignent peu du rivage, afin de regagner promptement l'eau sans péril ; car , quoi- qu'elles courent assez vite , un homme leste peut néan- moins les atteindre ; mais , en revanche , elles nagent avec une très-grande célérité , et comme il leur plaît , c'est-à-dire, sur le ventre, sur le dos, sur les côtés, et même dans une situation presque perpendiculaire. Le Mâle ne s'attache qu'à une seule Femelle avec laquelle il va de compagnie; il paroît l'aimer beaucoup et ne la quitte ni sur mer ni sur terre. Ils n'ont point de temps fixé pour leurs amours ; ils s'aiment toute l'année ; car on voit des Petits nouveaux-nés dans toutes les saisons. Les Femelles ne produisent qu'un Petit à la fois et très-rarement deux : dès sa naissance , il a déjà toute sv'is dents ; les canines sont seulement les moins avancées. La Mère allaite son Petit pendant un an, l'aime passionnément et ne cesse de lui prodiguer des soins et des caresses , jouant continuellement avec lui , soit sur la terre, soit dans l'eau; elle lui apprend à nager, et, lorsqu'il est fatigué, elle le prend dans sa gueule pour lui donner quelques niomens de repos : si l'on vient à le lui enlever, elle exprime sa douleur, ou plutôt son désespoir, par des cris et des gémissemens lamentables: il faut même user de précaution lorsqu'on veut le lui dérober; car, quoique douce et timide , elle défend le fruit de ses amours avec ce courage et cet abandon qui n'appartiennent qu'à une Mère; et souvent elle se fait tuer sur la place, plutôt que de l'abandonner. Les Saricoviennes se nourrissent de Crustacées , de Coquillages, de grands Polypes et autres Mollusques, qu'elles ramassent sur les rivages fangeux lorsque la marrée est basse ; elles mangent aussi des Poissons , des Fruit» ,„jc «y !'»■■ ■• ge, afin , quoi- ut néan- :s nagent ur plaîli »s côtés, laire. elle avec beaucoup 'ont point lient toute lans toutes 1 Petit à la , il a déjà ; les moins ^ an , l'aime des soins et , soit sur la nager , et, gueule pour l'on vient à 1 plutôt son amentables: veut le lui Ile défend le [abandon qui elle se fait I IPT. |istacées , ^^ lollusques, lorsque la |oissons , de» Fruit» 1791. Août. I I. DE MARCHAND. 177 Fruits rejetés sur le rivage , et même des Fucus à défaut de tout autre aliment : mais elles peuvent se passer de nourriture pendant trois ou quatre jours de suite. La chair des Femelles pleines et prêtes à niettr-; bas saricovienn* est grasse et tendre; celle des Petits est assez délicate et assez semblable à celle de VAL>neau ' / mais celle de ce» animaux vieux est ordinairement très - dure *. il n'est pas rare de voir au KamtschatkA et à quelques-unes des KURILES , arriver les Saricoviennes sur des glaçons poussés par un vent d'Est qui , de temps en temps, règne sur ces Côtes pendant l'Hiver; les glaçons qui viennent du côté de I'Amérique sont en si grande quantité , qu'ils s'amoncellent et occu- pent sur la mer une étendue de plusieurs milles de longueur : les Chasseurs s'exposent , pour avoir les peaux des Saricoviennes , à aller fort au loin sur ces glaçons avec des patins qui ont cinq ou six pieds de * Voyez ci-devant, Tome II, page 29. * Une Saricovitnne de l'île de Bering fournissoit aux Russes quarante ou cinquante livres de chair , mais ii dure , du moins celle dc<; Mâles , qu'il falloit la hacher et i'avaler presque sans mâcher ; on en préparoit les viscères pour les malades. Steller dit que cette chair n'incommoda personne, quoique mangée seule et sans pain , et souvent à demi-crue ; il croit même qu'elle est salutaire contre le Scorbut: mais Muller ( Voyage des Russes) ne partage pas cette opinion ; il fonde la sienne sur ce que ceux qui en mangeoient moururent du Scorbut comme les autres. On peut répondre que la chair de la Saricovienne , sans avoir la propriété de guérir le Scorbut, peut cependant être une bonne nourriture pour ceux qui na sont pas attaqués de cette maladie \ et c'est ce qu'on doit conclure du ri^port de Steller t 5. M ' M f\ In; \ ■ \ ^.i^''^ 'K r' y 1 \ï % y\ 1791. m) Août. ] 1 I . w m 1 Samcovaenne Éli V ! ri;- /fiii;|-i' f 178 VOYAGE long sur environ huit pouces de large , et qui , par conséquent, leur donnent la hardiesse d'aller dans les endroits où les glaces ont peu d'épaisseur ; mais , lorsque ces glaces sont poussées au large par un vent contraire, ils se trouvent souvent en danger de périr, ou de rester quelquefois plusieurs jours de suite errans sur la mer , avant qu'un vent favorable ne les ramène à terre avec ces mêmes glaces. C'est dans les mois de Février , de Mars et d'Avril , qu'ils font cette chasse périlleuse, mais très-profitable, car ils prennent alors une plus grande quantité de ces animaux qu'en toute autre saison * ; cependant ils ne laissent pas de les chasser en Été , en les cherchant sur la terre où souvent on les trouve endormies ; on les prend aussi dans cette même saison , avec des filets que l'on tend dans la mer , ou bien on les poursuit en canot jusqu'à ce qu'on les ait forcées de lassitude. Ces animaux vont en troupes et fréquentent les savanes noyées ; ils nagent la tête hors de l'eau , et souvent la gueule ouverte : quel- quefois même, au lieu de fuir, ils entourent un canot, en jetant des cris (leur cri est un son rauque et enroué) , et il est aisé d'en tuer un grand nombre. Mais on dit qu'il est assez difficile de prendre une Sarïcovienne dans l'eau , lors même qu'on l'a tuée ; elle se laiise aller au fond dès qu'elle se sent blessée; et l'on pjrdroit son temps à attendre le moment où elle pourroit reparoître, ' Aluller observe que les Saricoviennes disparurent de l'île de Bering à ia fin de Mars , l'année où les naufragés russes fiivcrncrent sur cette île : l'Équipage eut alors recours , pour jubsis'tffr, à la pêche ou chasse des Cliitns , des Ours et des Liuns de jMtr, ^-é^tm^ .f 1 ins les mais , n vent : périr, 2 errans ramène ies mois ,nt cette prennent tux qu'en nt pas de L terre où rend aussi 1 tend dans jusqu'à ce ux vont en [s nagent la ,erte : quel- |t un canot, jet enroué) > ais on dit \ov'ienne dans lisse alKr au rdroit son [t reparoître, lurent de l'île iufragés russes recours, pouf k Ours et des DE MARCHAND. 179 sur -tout si c'est dans une eau courante et qui puisse l'entraîner. Tout ce que je viens de rapporter des habitudes naturelles de la Loutre de Mer ou Saricov'ienne concerne plus particulièrement l'Espèce qui habite les Côtes du Kamtschatka et les îles situées à l'Orient de cette Péninsule; mais on peut présumer qu'elle diffère peu de celle qu'offrent les Côtes du Nord-OuE3T de I'Amé- RIQUE sur les mêmes Parallèles : la même Mer baigne ces parties Boréales de l'un et de l'autre Continent , qui forment ensemble un golfe dont l'ouverture de l'Est à l'Ouest n'est pas de pluwde 8 00 lieues sur le Parallèle de 50 degrés, et va toujours en se rétrécis- sant si l'on s'élève plus au Nord : une même tempé- rature , un même climat , et , des deux côtés , des terres élevées , de grandes forêts , des Embouchures de rivières , (Sec. , tout annonce que l'Espèce des Sar'ico- viennes doit être la même sur Igs deux Terres : on peut même présumer que, dans l'Hiver, quelques Sarico- viennes de I'Amérique parviennent sur les gljrçons flottans poussés par un vent d'Est, jusques aux Côtes du Nord-Est de l'AsiE. Nous serons mieux instruits de ce qui concerne les Loutres de Aler du Nouveali Continent , lorsqu'une plus longue fréquentation des Côtes de I'Amérique par les Européens nous aura procuré sur les Sarîcoviennes de ces Côtes , des con- noissances aussi détaillées que celles que Steller nous a transmises sur la Loutre de Mer des Côtes Orien- tales du Kamtschatka et des îles qui en sont voisines. Le capitaine JoHN MeARES nous a cependant fait connoître les Saricoviennes^de I'AMÉRIQUE avec assez de détail , pour que l'on puisse apercevoir des Variétés M a 1791. A «Il t. I I , Saricoviennk, , : I tl s t •Iv ■. V \1\ .> .\ L V m Vh ■ i y 1791. Août. I I. i8o VOYAGE qui , sans doute , .seroient mieux exprimées si elles eussent été observées par un Naturaliste , mais qui , telles qu'il les a présentées, méritent d'être rapportées Sahicovienne P®""^ l'instruction des Navigateurs français qui se pro- poseroient de faire la Traite des Pelleteries à la Côte Occidentale de I'Amérique du Nord. Ce n'est pas aux iVJers qui baignent les Côtes de I'Amérique qu'a été donnée exclusivement la Sarico- vienne i on la trouve également sur les Côtes du JAPON et de la Chine, particulièrement dans la Mer Jaune, et dans le voisinage de LA Corée ; mais je n'ai pas connoissance qu'elle se soit portée plus au Sud ' : elle Jiabite de préférence les régions froides pour lesquelles la Nature semble l'avoir formée ; l'admirable fourrure dont elle est revêtue suffit à la défendre contre l'âpreté des frimas dans les contrées glacées où elle s'établit. On remarque cependant que ces animaux affectionnent plus ' Cela peut être vrai pour les Mers de VOrient ; mais on a- vu que les Saricoviennes abon Telles sont les scuFes observations que j'ai été à portée de faire sur la Loutre de Mer , cet animal curieux, à la dépouille duquel on attache un si grand prix; mais il me scroit impassible de donner une con- noissance certaine des diverses espèces de fourrures de Lomre qui nous ont été présentées dans nos échanges avec les Américains : leur pelage varie, de la couleur châtain-brun au noir-de-jais ; et cette Variété passe par tant de nuances, qu'il n'est pas possible de fixer d'une manière précise l'époque de la vie de ces Animaux où leur fourrure atteint sa plus grande* perfection. Dans ïe commencement de la Traite , nous ne doutâmes, pas que les diverses peaux qui nous étoient propo- sées, ne fussent les dépouilles d'animaux de Genres ' Voyez ci - devant ( Tome II , pages 51 336) la Descrip- tion que Steller a donnée de la fourrure des Saricoviennes d'Asie , et les Observations de Cook , sur celle des Saricoviennes i'Am/rifiuet M 4 ^1 Ja ''(i \i i i 'fini h)/ .1 lit i '^i i: I' \ : 184 VOYAGE 1791. differcns , ou n^appartinssent à différentes Espèces de Août. Loutre ; mais nous eûmes lieu de nous convaincre dans >i. la suite , que le degré de beauté de la fourrure dépend, comme je l'ai dit, de l'âce de l'individu ; et peut-être Sahicovienne. ' 1 • • des causes secondaires se combinent avec cette premiers cause, pour hâter ou retarder l'époque où la fourrure a acquis son entière perfection : je suis très -porté à croire qu'elle subit un changement annuel , soit par • l'effet de la mue, soit par l'addition de nouveaux poils aux anciens ; et que la saison influe d'une manière sen- sible sur la qualité de la peau : nous avons observé que la dépouille des individus qui avoicnt été tué% pendant l'Hiver , étoit d'un noir beaucoup plus bril- lant, et, sous tous les rapports, d'une beauté plus parfaite, que celle des animaux qui étoient le produit des Chasses d'Été et d'Automne. M Les Chinois, à qui l'on ne disputera pas d'être • les meilleurs juges de la beauté des Pelleteries dont ils sont si curieux , les rangent dans huit ou dix Classes et sous des dénominations différentes ; ils fixent à chaque Espèce un prix proportionné à l'opinion qu'ils ont de sa qualité ; et , dans les échanges que noua faisons avec cux« ils ne souffriroient pas que ces prix fussent débattus : il paroît qu'ils n'ont pas conçu une haute opinion de nos connoissances , relativement au commerce des feurrures; et ils pourroient bien n'avoiy pas tort. » Le Mâle de la Saricovienne est , sans comparaison, plus beau que la Femelle : il se fait distinguer non-seu* lement par un noir-de-jais plus éclatant , mais aussi par la finesse et le velouté de sa robe ; au lieu que la Femelle a la tête, la poitrine et le ventre couverts d'un ■A.. es de ; dans pend» it-êtrc :mièri urrurc orté à )it par X poili rc sen- jbscrvé té tué% us bril- ité plus produU 15 d'êtr«5 dont ils Classes fixent à »n qu'ils lue noua ces prix çu une Iment au n'avoiy ^araison , lon-seu- Ilîs aussi que la :ris d'ui* 1791. Août. I I. DE MARCHAND. 185 poil blanc; ei ce poil est grossier et rude. Les peaux que l'on prise le plus sont telles dont lo ventre et la poitrine sont abondamment entremêlés de poils brillans et argentins , en même-temps que le manteau est bien saricovii.nnc fourni d'une fourrure noire de la plus grande beauté , et dont le lustre ne le cède pas à celui du satin. On doit convenir qtic , sous tous les rapports , une belle • fourrure de Saricovienne l'emporte de beaucoup , comme vêtement et comme parure , sur celle de tout autre anipial connu, terrestre ou marin, î> Les Chinois prétendent que les peaux de Loutre qui se tirent des Mers de la Corée et du Japon, sont supérieures encore à celles que la Russie se procure dans les eaux qui baignent ses domaines de I'Orient, et à celles qu'elle échange avec les Américains de la Côte Nord-Ouest du Nouveau Continent. » Comme les Sar'icoviennes se trouvent répandues sur toute la lisière Occidentale de I'Amérique du Nord; leur multiplicité présente aux habitans de ces contrées la facilité d'en attraper sans beaucoup de recherche et de peine : aussi se livrent-ils avec ardeur à cette Chasse , non-seulement parce que la dépouille de Tanimal leur procure un vêtement à la fois remar- quable par sa beauté , et propre à les défendre contre la rigueur de leurs longs Hivers ; mais aussi parrc que sa chair qu'ils savourent , leur fournit un aliment auquel, suivant leur goût > la chair d'aucun autre animal T\ç peut être comparée'. Ce goût des Américains du Nord-Ouest pourroit bien n'être pas celui des Nations accoutumces à la chair du Bauf , da Vrau, du Mouton , du Cochon, &c. ; mais on ne doit pas ' VI 1 .^" my\ :*! f 1791. Août. I I. 186 VOYAGE 3> La Loutre de Mer ou Saricov'ienne^ diffère de la Loutre de Rivière assez commune sur la même Côte , qui paroît être de la même Espèce que la Loutre du Sahicovienne. Canada, et que les Naturels de NooTKA nom- ment Capucca : la première est supérieure de beaucoup à la seconde par sa taille , par ses formes , et par la beauté de sa fourrure ' s>. Sejit enihre. Ai ounriB bE iV.i'li. Le Solide prit son Point de Départ de la Côte d'AMÉRiQUE, le 8 Septembre, à lahauteur deBERKLEY- SoUND, dans le Sud de NooTKA, par 4,8 dgerés trois quarts de Latitude : le voisinage du Continent lui avoit procuré la visite d'un petit oiseau de terre ei de quelques Alouettes de Mer. disputer des goûts : les Esquimaux aussi , et les Groenlandais , ces Américains du Nord- Est , trouvent que Fhuile de Baleine est une boisson délicieuse ; et cependant il est permis de croire que nous ne lui donnerions pas la préférence sur les vins de ros coteaux, ' Voyez A'îfares'sVo}'ages, pages 24' ^ ^44- Le capitaine Aîeares , dans un autre endroit de la Relation de ses Voyages , observe que la chasse de la Loutre de Mer est fatigante et périlleuse. Elle se fait avec deux canots : les armes des Chaîjcurs sont des flèches , et un petit harpon attaché â une longue corde assez forte pour ramener auprès des em- barcations la Loutre harponnée. C'est souvent au milieu des rochers que les Chasseurs vont chercher l'animal : quelquefois ils le surpiennent dormant sur le dos à la surface de l'eau. La Loutre blessée et tirée à bord se défend avec courage ; et quelquefois des coups de griffes et de dents font payer cher sa capture. Le moyen le plus usité pour la prendre , est de la poursuivre quand on la découvre ) et cette chasse dure 1^ ère de la me Côte , Loutre du "KA nom- : beaucoup et par la le la Côte Berkley- dgerés trois :nt lui avoit de quelque» jroenlandais , ile de Baleine rmis de croire ir les vins de de la Relation tre de Mer est )ts : les armes 5on attaché â iprès des em- au milieu des quelquefois ace de l'eau. ic courage ; et nt payer cher ■endre , est de ;e chasse dure 8. Alouette I>B MtR. DE MARCHAND. 187 L'alouette de Mer n'a de commun avec 1791 V Alouette (\\yt \ç. nom; elle ne lui ressamble que par le Sepiembrt plumage : elle se trouve dans les deux Continens et à de trè^ - grandes distances. Elle a environ sept pouces de longueur du bout du bec à celui de la queue , et treize pouces d'envergure : le bec et les pieds sont noirs. Les Alouettes de Mer volent en troupes : lorsqu'on en a tué ui^, les autres voltigent à l'entour. Cette Alouette de Mer remue continuellement la queue , et change de place à tout instant : on la trouve dans les Jieux marécageux , sur les Côtes de la mer. Elle pond sur le sable à nu , sans faire de nid ; les œufs sont fort gros , et au nombre de quatre ou cinq : l'Espèce est souvent plusieurs heuresr Comme l'animal ne peut rester que très-peu de temps sous l'eau , la manœuvre des canots consiste à se diriger sur la rracc que la Loutre a laissée en sillonnant la surface peridant qu'elle prend sa respiration : elle nage avec une agilité et une vitesse qui bientôt fatiguent les Chasseurs à la rame : les canots alors se séparent pour la blesser pliis sûrement avec les flèches, à l'instant où, pour respirer , elle montre la tête hors de l'eau ; mais souvent , malgré les précautions et l'intelligence du Chasseur , l'animai rusé échappe aux périls dont il est environné. On pourroit être surpris que, la chasse de la Loutre ne se faisant pas sans beaucoup de difficulté , les Naturels de Nootha parviennent à se procurer ce nombre prodigieux de fourrures employées pour leur usage habituel , et dont , en même temps , ils font le principal article ie leur commerce d'échange avec les Étrangers : mais la surprise cesse , quand on réfléchit que la chasse de la Loutre est leur principale occupation , et , poiu- la plupart , leur occupation de tous les jours. ( Ib, p. a6o et ^61. J 1,^ -»■*/■.■« r P K % !;(J ' 1791. Septembre. 8. Alouette i;£ Meh. 188 VOYAGE très-abondante. Ces Oiseaux semblent être de passage. L'Alouette de Mer est du Genre du Bécasseau ' ; on en distingue plusieurs Espèces : , i.** L'Espèce VULGAIRE ; ' 2.° L'Alouette de Mer X collier ; elle volf aussi par troupes et fréquente les rivages des fleuves et plus souvent ceux de la mer que ceux des eaux douces ; c'est le C'mclos [ Cincle ] des Anciens : elle voyage de compagnie avec les Alouettes vulgairesTn Mer , et a les mêmes habitudes. Le dessus de la tête et du dos est noirâtre et roux; le cou est brun, la gorge blanche^ la poitrine' brunâtre , mêlée de blanc ; le corps blan- châtre ; le plumage des ailes d'un brun plus ou moins foncé : ie bée est noir; les pieds sont bruns, \x les ongles noirâtres ; 3 .° L'Alouette de Mer de Saint-Domingue , de la grande et petite Espèce ; elle diffère peu de V Alouette rulgaîre r la petite Espèce est quelquefois appelée Guignette. ■' ' BuFFON dit que la Guignette a la gorge et le ventre Mancs; la poitrine tachetée de pinceaux gris sur blanc; le dos et le croupion , gris et ondes de noirâtre ; et que , dans le tout , on aperçoit un reflet rouge : les grandes plumes des ailes et de la queue sont brunes , les petites sont blanches, mais brunes par l'extrémité, Cet oiseau vit de vers et d'insectes ; il est de passage; on le trouve en Europe pendant l'Été ; et il paroîc qu'il est commun à la Louisiane et à Saint- Domingue. ' Voyez pour le Bécasseau ou Cul- Blanc, ci-aprcs à la fin de l'article du Nigaud, passage. îseau ' ; ;Ile vole îeuvcs et douces ; voyage de îer , et a t du doî blanche > rps blan- ou moins s , tt les NGUE , de VAlouettt is appelée t le ventre sur blanc; irâtre ; et 3Uge : les t brunes , extrémité, e passage; il parole Saint. près à la fi^ D E M A R C H A N D. 189 Le Solide quitta la Côte d'AMÉRiQUE , le 12 de Septembre , à 4.4. degrés de Latitude , et dirigea sa route pour aller à la reconnoissance des îles SANDWICH; cette traversée en sens contraire de celle qu'il venoit de faire , c'est-à-dire , en descendant du Nord vers l'Equateur , ne pouvoit offrir à la vue que les mêmes Oiseaux , les mêmes Poissons , les mêmes Plantes qu'il avoit rencontrés en remontant : il seroit superflu de les rappeler , et je dois renvoyer au Journal de Route le Lecteur qui seroit curieux de voir à quelle hauteur chaque Espèce a commencé à se montrer. Je ferai seulement observer que c'est le 18, à 32 degrés trois quarts de Latitude, et 139 deg. un tiers à l'Occident du Méridien de Paris, qu'on a trouvé les Poisson-volans ordinaires. Que le 20 (29.*" I N. — 14,1." { O. ) les Que- brantahuessos et les Paille-en-queues se montroient en- semble , quoique ces deux Genres d'oiseaux semblent appartenir à des " climats différens ; que ce dernier , l'Oiseau des Tropiques par excellence , s'étoit porté à plus de six degrés au-delà de la limite Septentrionale de la Zone Torride ; et que le premier , pour un oiseau des JVfers glaciales , s'étoit beaucoup approché de la Région du feji. Les jours suivans, quoique le SoLIDE se fût main- tenu entre les Parallèles de 29 et de 30 degrés, les Paille-en-queues étoient devenus beaucoup plus com- muns , et se trouvoient mêlés dans les airs avec les Alouettes de Mer , tandis que les eaux offroient des Poisson - volans et de temps à autre des Thons et des Dorades. J'observe au sujet des PallU-in-queu^s qui paroissent 1791. Septembre!» 1 1. ao. 22« lil f 7r .!■ \ A.: f ! 190 V O Y A G E Ij^i. portés plus au Nord qu'ils ne le sont ordinairement. Septembre. qu'on étolt alors à l'Équinoxe d'Automne de l'Hémi- *»• ■ sphère Boréal, et que, les Mers au Nord du Tropique ayant été échauffées pendant l'Été de cet Hémisphère, les Oiseaux de la Zone Torride peuvent, dans la saisoa où l'on se trouvoit , sortir des limites de cette Zone vers le Nord , sans s'apercevoir qu'ils ont changé de climat : il est douteux que l'on rencontrât ces mêmes oiseaux à une Lrtitude aussi élevée , après l'Équinoxe de Printemps. Du 10 Octol)re Depuis le 1 0 Octobre, à 34, îieues dans le Sud-Sud- 1791 Est des îles SANDWICH , et par 20 deg. et demi de au ji Janvier Latitude Sud , jusqu'à la rencontre de ces îles, et depuis *79^* ces îles , en traversant le GraND-OcéaN Équino- XIAL , jusqu'à l'île de FranCe , on vit constamment des Fous, des Frégates, des Paille -en- queues, des A'touettes , 6cc. ; mais ici tous ces oiseaux se trouvoient dans leur Air natal, dans le climat que la Nature paroît leur avoir affecté. Les seuls animaux que , pendant cette période de temps , LE Solide ait rencontrés pour la premièje fois dans %on Voyage , sont des Couleuvres qu'il aperçut sur l'eau dans la Mer de Chine, Le 10 Décembre ( 13." 22' N. — 109.° 25' E.), il en vit une ; il en vit plusieurs, le 16 ( i." ^ N. ' — 103." l^ E. ) , et d'autres le 17, par la même Longitude , lorsqu'il coupoit la Ligne Équinoxiale : il naviguoit alors entre l'île de BoRNEO et celle de Sumatra. Comme les Naturalistes ne connoissent point de Couleuvres de Mer', j'ai cher \i à savoir quelle pouvoir etr a d et don de danj étoii pût ne Si l'on d'eau à po quer, peu p gueur tête : sur 1( parois: pentan On égalen d'eau aussi Serpen\ Le gros, à une et plat| arçple vers lel en desl ces tacl rc',. {> IN, '4 >. irement , l'Hémi- Fropique iiisphère , la saison ;tte Zone ;hangé de es mêmes 'Équinoxe ; Sud-Sud- »t demi de , et depuis 4 ÉQUINO- onstamment queues, des ; trouvoient ature paroît jériode de >remièj[e fois lu'il aperçut ' 25'E.)» (,." iN. la même înoxiale : il Cl celle de ar nt point de uelle pouvoit D E M A R C H A N D. 191 être l'Espèce d'animal marin que le capitaine ChanAL Du 10 Ortobre a désignée sous ce nom dans \c Journal du Solide ; '79' et d'après les éclaircissemens qu'il a bien voulu me «" i' Janvier donner, je présume que ce pourroit être quelque Espèce '79^* de Serpent d'eau, peut-être celle qui est connue stnrENTD'EAU dans les Indes ORIENTALES. Le capitaine Chanal étoit trOp occupé des Observations nautiques , pour qu'il pût donner une attention particulière à un objet qui ne sembloit pas ïa mériter; et d'ailleurs la distance où l'on apercevoit ces Couleuvres de Mer ou Serpens d'eau, ne permettoit guère de les observer de manière à pouvoir les décrire. Tout ce qu'il a pu remar- quer, c'est que leur corps doit avoir un pouce ou un peu plus de diamètre, et environ trois pieds de lon- gueur : on ne distinguoit pas la conformation de la tête : leur couleur a paru être d'un gris terne tirant sur le brun : ils ne nageoient pas avec agilité , et paroissoient ne faire que de légers mouvemèns en ser- pentant. On connoît deux Espèces de Serpens qui vivent également sur la terre et sur l'eau : l'un est le Serpent d'eau d'Europe, ou la Couleuvre Serpentine , nommé aussi Serpent à collier et Charbonnier ; l'autre est le Serpent d'eau de l'Inde. Le Serpent d'eau d'Europe est médiocrement Serpent d'eau gros , mais assez long ; quelquefois même il parvient »i'£urojie. à une grandeur considérable. Sa tête est un peu large et plate , arrondie et obtuse par le bout ; sa gueule fort arçple et munie de petites dents crochues , tournées vers le gosier : le cou est menu près de la tête, marqtié en dessus de taches d'un jaune pâle ou blanchâtre ; CCS taches forment un demi-cercle , ou une moitié de % r v , < 192 VOYAGE Du 10 Octobre collier , d'où est venu à ce reptile le nom de Serpent 1791 à collier; il y a, de part et d'autre, à l'extrémité du au 31 Janvier demi - cerclc , une grande tache triangulaire dont le '79-' sommet regarde la queue : le dessus de la tête est , couvert de grandes écailles plus foncées en couleur Serpent d eau h • ' -a d'Europe. ^.^^ cclks du corps : la couleur du dos est noirâtre ou d'un gris brun ; le dessus du corps est blanc près de la tête , à la réserve de quelques taches noires sur les côtés ; le ventre est varié de blanc , de bleuâtre et de noir. La morsure du Serpent à collief n'est point veni- meuse. Ce reptile doit être communément assez mince, si, comme on le dit, il est vrai qu'il se glisse quel- quefois dans le corps des hommes qui dorment , 1% bouche ouverte , près du bord de l'eau , et qu'on l'en fasse sortir en l'attirant en dehors par la vapeur du lait bouillant. Ce goût qu'il a pour le lait l'attire dans les étables ^où il s'entortille autour des jambes des Vaches , et ss jette à leur mamelle dont il suce le lait jusqu'au sang. Ce Se*-f'ent rampe sur la terre et nage dans l'eau avec assci de facilité , ce qui l'a fait appeler par quelques Naturalistes Serpent - Nageur [ Colubit Natr'ix ] , _ II est fort commun en FRANCE, en SuÈDE et .ailleurs. Serpent d'eau Le Serpent d'eAU DE l'Inde vit également sur U terre et dans l'eau. La morsure de ce reptile est veni- meuse; on en meurt au bout de trois jours, après les plus vives douleurs ; le meilleur remède est de couper sur - le - champ l'endroit de la morsure pour empêcher la communication du poison : la thériaque et mieux encore fic i'Inde. ' Di î^i'^-t' l?r -^a' -^-.-^ ' - ■■ t î Serpent émité du ; dont le , tête est n couleur t noirâtre alanc près noires sur bleuâtre et oint veni- isez mince, glisse quel- orment , la ; qu'on l'en vapeur du l'attire dans jambes des i suce le lait . dans l'eau appeler par f Coluber Suède et lement surU tile est veni- |rs , après le* ;st de couper )ur empêcher tue et rtnt\xi encore D E M A R C H A N D. 193 ■V encore les Alcalis volatils en sont le véritable antidote '. Du 10 Octobre '79' Les Serpens d'eau rappellent un animal qui n'est pas *" 3' •'''"^'*' un Serpent , mais un Poisson du même Genre que '79-' V Anguille y le Congre, 6cc. , lequel se rencontre à la i,a MuRiriE. nier, et qu'il importe aux Marins de connoître ; car , s'il est utile de le prendre, parce qu'il est très-bon à manger, il faut être prévenu du danger que l'on court en le prenant , afin d'user des précautions qui peuvent en mettre à l'abri : je veux parler de la MurÊNE ou Flûte , la Morena des Italiens , le Congre du BRÉSIL. La Murène est un poisson de haute mer, et qui cependant se trouve quelquefois vers le rivage. Elle est longue de plus de trois pieds , et approche beaucoup de V Anguille par sa forme ; mais elle a le corps plus large, le museau plus alongé, plus comprimé, et ter- miné en pointe plus aiguë : l'ouverture de sa gueule est très-grande ; le bord de chaque mâchoire est garni d'une seule rangée de très - petites dents;, au milieu du palais se trouvent deux autres dents plus fortes , plus alongées , et mobiles vers le dedans de la gueule ; quelques individus n'ont qu'une seule de ces dernières dents : on remarque encore dans la partie inférieure du palais, une rangée de très - petites dents qui des- cendent vers le fond de la gueule , où se trouvent quatre os alongés et dentés. Ce poisson n'a point de nageoires à l'abdomen ni à la poitrine : sur le dos paroît une nageoire qui commence assez près de la tête , s'étend jusqu'à la queue dont elle fait le tour, ensuite se prolonge jusqu'à l'anus : cette nageoire est recouverte i \' Dictionnaire d'Histoire naturelle, au mot Serpent. 5. N an 3 I Janvier •79-- ^ i9f VOYAGE Du lo Octobre [ur la pcau du corps, avec laquelle elle a peu d'adhé- 179 I ronce. La peau est lisse, d'un roux noirâtre panaché de jaune. Ce poisson s'avance dans l'eau par des mouvc- mens tortueux , semblables à ceux des Serpens ,ce qui La Mohêne. ^"' ^^^ commun avec tous les poissons anguilliformes. Rondelet, dans son Traité des Poissons de Mer, dit que la morsure de la Murène est venimeuse et très- pernicieuse ; et les Pêcheurs ne l'ignorent pas: aussi, lorsqu'ils ont pris un de ces poissons, ils le saisissent à l'aide d'une pince , lui brisent les mâchoires avec un bâton , et frappent à coups redoublés sur l'épine , pour le mettre hors d'état de s'élancer sur eux : RoNDELET ajoute que les cendres de l'animal guérissent sa morsure. Le rapport du Navigateur français QUERHOENT peut cependant rassurer sur le prétendu venin de la Murène ^ du moins de celles que l'on rencontre dans l'OcÉAN. « Ce poisson , dit-il , se trouve en abondance sur Ks Côtes d'ApRlQUE , à l'île de l'AscnNSÂO , et aux îlcj Antilles; il est égaiement répandu dans les Eaux du Brésil, dans celles de Surinam et dans les Mers de riNDE '. Il faut avoir attention, lorsqu'on le prend à l'hameçon , de le tuer avant de l'en détacher : sans cette précaution , il s'élance sur le Pêcheur et lui fait de cruelles blessures qui ne sont cependant pas venimeuses ^ ayant vu plusieurs Matelots en être mordus sans en avoir éprouvé des suites fâcheuses ' ». j\ I ' Ce rapport de Quer/ioeitt , témoin oculaire et Observateur instruit, contredit ce qu'on lit dans V Encyclopédie mcthodiqitt , au mot Flûte ou Aluraie , que ce poisson est très - rare dam l'Océan, - .- ... ^ Dictiomuiirt d'Histoire naturelle, au mot Murène, cffacf • Or qui , •\l\\ iché de mouvc- , ce qui rmes. de Mer, : et très- s : aussi , saisissent i avec un ine, pour .ONDELET a morsure. )ENT peut a Murène t ■ l'OCÉAN. nce sur It^s et aux ilci les Eaux du es Mers de le prend à : sans cette ttde cruelles s , ayant vu oir éprouvé |t Observateur lie iiwthodiq"' , ris -rare dam furent» DE MARCHAND. 195 C'est principalement ^âns les Mers d'iTALlE que la Du 10 Octobr." Afurêne abonde : il fut aflcienncment d'usage dans cette '79' contrée d'Eu R OPE (et peut-être l'cst-il encore) , au 31 Jjn>ier d'élever de ces poissons dans de l'eau douce ; et il est '79-* singulier que cet animal qui est marin, et (jui n'entre j^ MuiiêNi:- jamais dans les fleuves, puisse vivre et s'engraisser dans UPC. eau qui n'est pas salée. On sait que les Romains les plus opuîcns nourris- soient à grands frais des Murènes dans leurs viviers. On ne peut lire , sans gémir sur les foiblesses de l'Homme , cet être si grand et si petit , si vain de sa raison dont si souvent il ne fait pas usage, que deux personnages, aussi graves et aussi sensés d'ailleurs que les célèbres Orateurs HoRTENSlUS et CrASSUS, avoicnt conçu pour des Murènes un attachement qu'on no sait com- ment qualifier, mais qui fut porté à un téHpoint de déraison , que l'un versa des larmes sur la perte d'une Murène, et que l'autre, enchérissant sur la puirilitc du premier , prit le deuil après la mort de la sienne. Mais on ne lit pas sans horreur qu'un monstre , Vedius PoLLION , aussi atroce que gourmand , et cependant l'ami d'AuGUSTE, persuadé que les Murènes nourries de chair humaine acquéroient par cette aftVeuse nour- riture une chair plus délicate , faisoit jeter dans les piscines où il élevoit les siennes , de malheureux Esclaves accusés des plus légères fautes Que de pages de l'histoire des Hommes on voudroit pouvoir effacer ' I On doit être étonné que cet Octave, devenu Auguste , ' qui , en gouvernant sagement , et en illustrant son Siècle , avoit presque fait oublier ses crimes , pût être l'ami d'un N a i^ipilv I 4 «Il ; I Jjiuior 1792. 196 VOYAGE Du 10 Octobre La chair de la Aliirêne est Ljaiiche , grasse, molle, •79' tendre, d'une saveur agréable', et à-peu-prcs nourris- sante comme celle de V Anguille / les grandes sont beaucoup meilleures que les petites ; mais cette même La AltnAst. chair est excellente lorsqu'elle est séchée. La cuisson rend ses vertèbres couleur gris-de-lin. Tout le monde n'est cependant pas d'accord sur la bonne qualité de la chair de la Murène: « On conçoit, est - il dit dans V Encyclopêd'ie Mîtliodique , le goût qu'ayoient les Romains pour les Murènes, considérées comme aliment ; mais on prétend que ce poisson a une sorte de qualité venimeuse qui doit le rendre suspect, et le faire rejeter comme un mets qui n'est propre qu'à flatter le goût aux dépens de la santé ». A^"'' Le SIHIde avoit fait voile de l'île de FRANCE le ''■ 18 Avril; et, dès le 27, par 26 degrés deux tiers de .Latitude Sud , il commença à rencontrer des Albatros et des Coupeurs-d'eau , mêlés avec les Paille en-queues qui ne l'avoient pas encore abandonné. J'observerai pour ces derniers, qui se trouvent de trois degrés hors de la Zone Torride du côté du Sud, ce que j'ai observé ?«. >■.' monstre. Ou raconte i\w' Auguste soupant un jour chez PoUion , un des Esclaves qui scrvoient à table caisa un verre de cristal : Pollion ordonna qu'on le si'.isît et qu'on le jetât aux Murtnes : le jeune Esclave , parvenu à s'échapper , fut .se jeter aux pieds à' Auguste , le suppliant d'empêcficr cjii'il ne fût dévoré vivant par les poissons : l'Empereur , indigné d'une cruauté sans exemple , fit relâcher l'Esclave , briser tous les verres de cristal , et en remplir la piscine. . . . mais il laissa vivre VtJius Pollion, , , . et peut-être soupa-t-il encore chci lui! mo\lc , nourris- ics sont ic mcn\c . cuisson ■d sur la 1 con<;oit, le goût Misidérées son a une : suspect, ropre qu'a rRANCE le ux tiers de es Albatros le en-qutnies 3'obscrverai k-grés hors 'ai observé jour clicî i\isa un vcne qu'on le jetât chapper , f»' mpcciicr q^i'il reur , indigné c , briser tous mais il iai«* licore chci lui l D E M A R C H A N 1>. 197 pour ceux que LE SoLIDi a voit rencontrés hors de la même Zone du côté du Nord : c'est à la suite de l'Eté de l'Héniisphcre Austral que ceux du Sud se trouvoient en dehors de la limite. Mars, le 9 Mai , à vue de la Terre de Natal, dans le Paragc du Cap de Bonne - Esplrance , on n'apercevoit plus aucun Oiseau des Mers chaudes; les airs n'étoient plus peuplés que à' Albatros , de Pctwts bruns, d'Alcyons qui se niontroient en grand nombre j et les Damiers commen<,oient à se faire remarquer. La violence d'un coup do vent que LE SoLlDE essuya le 10, et la furie d'une mer démontée, ne dissipèrent point son escorte aérienne. Le 13,3 environ 70 lieues dans l'Est du Cap DES Aiguilles , on vit pour la première fois un Man- CHES-DE-VelouRS : cette Espèce d'oiseau est commune dans les Parages qui avoisinent le Cap de BoNNE- Espérance. Buffon l'a comprise dans la liste des Espèces incer- taines ou inconnues dont il donne des Notices et In- dications. « Les Manches - DE- Velours [ 1(?s Mangas de Veliido des Portugais] sembleroicnt , dit -il, suivant les din)cnsions et les Caractères que leur donnent les uns , être des Pélicans; et, suivant d'autres indications, ils otîrent plus de rapport avec le Cormoran «. A en juger par quelques indications qui se trouvent dans V Histoire générale des Voyages, et dans le Voyage de Siam par le P. Tachard , le nom que porte cet oiseau lui a été donné, selon les uns, parce que son plumage est uni comme du Velours, ;• selon d'autres , parce que la pointe de ses ailes est d'un noir velouté, 1 7.J 2 , Mai. 10. \ 1; LOI ni. ) i 'ï-J«^ta, ■À •"! 1792. Mai. '3- JMAVriIESPE- 198 VOYAGE et qu'en volant , ces ailes paroisscnt pliéos et former lin coude, comme quand nous pliuni le bras. La seule Description que l'on ait ( et elle est bien v.iguc ) se lit dans l'Extrait du Voyage du Capucin Merolla, en 1682 ' : tt Avant que d'arriver à la vue du Cap de BoNNE- EsPÉnANCE , est-il dit , MehollA vit quantité d'oiseanx entre lesquels il nomme les Afû/icfics-Je- Velours qui sont de la grosseur d'une Oie, le bec long, et le plumage d'une extrême blancheur : ce sont comme aufant de Messagers qui informent les Vaisseaux de l'approche de la terre. Les A1anches-de-Velotirs voltigent sur les flots pendant tout le jour , et retournent la nuit au rivage. La vue de ces oiseaux fait sauter les Matelots avec des transports de joie 3>. QuEUHOENT , dans des remarques faites à bord du Vaisseau LA VICTOIRE, et communiquées à BUFFON, dit que les Manclus-de-Veloiirs volent pesamment et ne quittent presque jamais le haut-fond : il les croit du niên;c Genre que les Margaux d'Ouessant ; et, suivant BUFFON, ces Margaux sont des Cormorans. Cet oiscati de Mer est très-répandu dans l'Ancien Continent, mais notamment sur les Côtes d'AFRIQUE, sur le Banc DES AIGUILLES, et dans les environs du Cap de BoNNE-EsPÉRANCE ; mais il n'est pas affecté exclusivement à cette partie Méridionale de l'Ancien Monde; car BERNARDIN Saint -PiERRE dit qu'à la hauteur du Cap FINISTÈRE, il vit des Manches-de- V'eloitrs dont les ailes sont bordées de noir; qu'ils sont ' Histoire géncrùle des Voj'oges. Édit. in-4.° , Tome IV , page 554' • a voir On 28 (2 de gro Voil Pcn SOLI] Voyage l'on a • V ormer t bien ipucin ONNE- jiseanx urs qui lu mage :ant de jproche sur les nuit au Vlaielots bord du UFFON, ;nt et ne croit du suivant l'Ancien RIQUE, irons du affecté 'Ancien u'à la ches-de- 'ils sont omc IV. DE M A K C H A N U. 199 de la grosseur d'un Canard , et volent à la surface de la mer, en battant des ailes ; qu'ils ne s'cloignent jamais de la terre où ils le retirent on les soirs '. Il parolt cepf'ndant que ces oiseaux ne sont pas si invariablement attac h's à la Terre qu'ils affectionnent , qu'ils ne s'en éloignent quelquefois à d'assez grandes tlistanccs au large , pour n'y pouvoir pas retourner dans la même journée; car , du 13 au 22 Mai., le Solide vit constamment les Aîunc/tes -de- Velours njciés avec les Albatros f les Damiers, les Pétrels et les Alcyons: et, à l'époque du 22, il se trouvoit à 28 deg. et demi de Latitude Sud , 7 degrés à l'Orient de PARIS , et à environ 120 lieues dans l'Ouest de la terre d'AFRIc^UE la plus prochaine. ,-l C'est à cette hauteur seulement qu'on cessa de voir des Alanclies-de-Velours et des Pétrels: les Albatros et les Damiers commençoicnt à devenir rares. , , , > Le 23 , on vit une Baleine, Le 25 ( 2ç.° {- S. — 4,.° 4 ^' ) ^^5 Damiers et les Albatros avoient totalement disparu , et l'on commençoit à voir des Mollusques Vélettes, On avoit passé le Tropique du Nord le 27 ; et le 28 (22 deg. S. — 1° E. ), on vit des Doraties et de grosses Baleines. ' > • . Voilà donc de Grandes Baleines d^ns la Zone Torride. Pendant la Navigation dans cette Zone, que LE Solide travcrsoit pour la quatrième fois dans son Voyage, on retrouva les Oiseaux et les Poissons que l'on a coutume d'y rencontrer, et dont il a été parlé. Voyage h l'Ile de France. Tomo I/f , p.iac 65. N 4 1-702. Mai. '{• M \N(.IIES-Pi N hlOL'RS. *» - - ; • 2u. 1J 1792. .liiillei. 200 VOYAGE J'OBSERVfRAI seulement que, du 2 au 12 Juillet, entr«» 18 et 36 degrés d(^ Latitude Nord , entre le Du2aui2. 41. me et le ^9 me Méridien à l'Occident de Paris, sur une Route qui passe de 300 à 500 lieues à l'Ouest Paisins des îles CANARIES , on rencontra constamment des DU 1 uopiQi'E. Raisins du Tropique. Je ne connois que D. Pernetty qui nous ait donné une Description de cette production marine qu'il a observée dans son retour des MAlouines en Europe. " « Nous rencontrâmes en pleine mer, dit -il, ce Goémon que les Marins appellent Goémon à grappes de Raisin. J'ai observé que les grains dont il est rempli sont de petites vessies de la grosseur du plus gros plomb de Lièvre. Ces grains ne sont pas distribués en grappes distinctes , mais dispersés le long à&i tiges et des branches. En séchant , ces grains ont diminué de grosseur , jusqu'à celle de la tête d'une épingle moyenne. Les feuilles , qui sont très -petites , à-peu- près semblables à celles de la Perce - Pierre * , sont >}-Û La Perce-Pierre, nommée aussi Passe-Pierre, Bacile-maritime, Criste ou Crète -marine , Fenouil marin , Herbe dt Saint-Pierre , est une plante qui croît naturellement dans les lieux maritimes et pierreux , en France , en Italie et en Espagne , et qui paroît ttrc vivace : on la nomme Aperce - Pierre ou Passe - Pierre , parce qu'elle sort naturellement d'entre les fentes des pierres, la cueillette de cette plante est permise à tout le mortde ; elle se vend pour être préparée, et servir en salade d'hiver: on la confit au vinaigre et on la marine pour cet usage, li y a des endroits où Ton ne confit que' les feuilles de ia Perce- Pierre et on les mcle avec les Cornichons, à 8: 1r» ■la uillet , ntre le ;*ARIS , roucst »nt des lous ait ine qu'il NjES en -il, ce [ grappes ;st rempli plus gros ribués en ^çs tiges t diminué e épingle s , à-peu- f ' , sont lé-maritime, aint- Pierre , maritimes qui paroit sse - Pierre , es pierres. e monde ; e d'hiver: et usage. Il e la Perce- D E MARCHAND. aor devenues cassantes. Quelques-unes de ces tiges et la 1792' plupart des grains sont incrustés d'une espèce de coquil- Juillet, lagc très-menu, ou semence de poisson, blanche, '-'" * '*" '*• dure , et qui produit l'effet d'une lime , ou de l'herbe raimns appelée Prêle , quand on la frotte sur le bois. duIhopk^ue. î> Quelquefois ce Goémon flottoit sur l'eau en telle quantité , que la mer en étoit presque couverte. Sur quelques-uns des gros paquets que nous avons péchés, nous avons trouvé des Crabes de différentes grosseurs, d'un roux clair , tacheté de marques brunes : ils ont huit patte; et deux bras ou serres : le corps, ou la cuirasse, est presque carré du coté de la tête : chaque ccil est saillant au bout des angles qui forment ce carré. î> Ce Goémon passoit par lits auprès de notre Fré- gate; quelques-uns étoient presque aussi larges et plus longs que notre Navire. On dit qu'il sort des Côtes dos îles Canaries; d'autres prétendent qu'il se détache du fond de la mer : ce sentiment parbît être le plus vraisemblable; car toutes les îles CANARIES en- semble ne pourroient ^uère en produire la quantité prodigieuse que nous en avons vue pendant quinze à seize jours ' ». D'après la dénomination sous laquelle les Navigateurs indiquent cette production marine , on doit croire qu'elle est plus commune dans les Parages de la Zone Torride qu'ailleurs : il paroît cependant que , quoique qualifiée de Raisin du Tropique , elle dépasse quelquefois ' Voyez le Vojage aux îles AJalouines, Tome II, pages S' > à 82. •. . ■ • m I M * A "'1 \ il î 11 (t. ^i V 1792. Juillet. Du 2 au i: Anfre PRODUCTION le Haisin DK AI EU, ou Ja Savoneiu-, 202 VOYAGE la limite que cette dénomination semble lui assfguer j car on voit que le capitaine MARCHAND en a ren- contré en dehors du Tropique du Nord , jusque par 36 degrés de Latitude. Suivant Lémery, il ya une autre Espèce de Raisin de Mer , provenant des œufs de la Sèche qui iju KKME NOM. s'amassent et s'aglutinent ensemble en forme de grappe de Raisin , et sont teints en noir par ia liqueur qui sort de l'aniinal. On donne aussi le nom de Raisin de Mer à la Savonette de Mer , et l'on en distingue de plusieurs couleurs ; elle est ordinairement oblongue avec une sorte de pédicule : on en trouve dans l'OcÉAN ATLAN- TIQUE. On place la Savonnette de Mer au rang des Alcyons ou Alcyoniwns ' ; «on nom lui vient de sa forme , et parce que les Matelots en font usage , en guise de savon , pour se iaver les mains. Elle est composée de petites vessies , de la grosseur d'un pois ou d'un grain de Raisin, jaunes, rondes, appliquées les unes contre les autres , et formant des boules. Des Obser- vateurs prétendent avoir aperçu dans la Savonnette de Mer , un mouvement progressif, comme dans certaines Espèces de Zoophytes Mollusques, Ces productions Plantes ne doivent pas être confondues avec un Insecte marin qui porte le nom de RAISIN DE Mer [Uva Marina] que LÉ mer Y place parmi les Espèces de Limaçons. « Sa figure , dit - il , est oblongue , informe , toute couverte de glandes rougc> et bleues qui représentent , en quelque manière , des Raisins attacîiés en grappe : sa marche est lente ; il a ' Voyez c« mot Tome IV, page 134. Haisin nr. MbR Iiitfctr. dcuj qucli Ef haute renco égaré( hors ( à cett( On de La de Pa Une Dcuj i Oues On a l'on n'a Le I. VINCE^ marines Lacets mer, q, ^'eau fait sens par 1 s'enimêh trcnt sur quelqucf présentei surface ( Voyej pages ij -*^ igiier ; a ten- ue par pèce de :he qui grappe qui sort fer à la plusieurs tvec une Atlan- rang des nt de sa , en guise composée ou d'un , les unes es Obser- onnette de s certaines D E M A R C H A N D. 2^53 deux cornes à la tête , comme le Limaçon : on trouve quelquefois cet insecte sur les rivages de la mer ». 1792. Juillet. En remontant vers le Nord, pour parvenir à la du 13 au 3 5. hauteur du DÉTROIT DE GIBRALTAR , LE SOLIDF. rencontroit quelques-unes de ces Tortues errantes, ou égarées , que des circonstances particulières ont portées hors des Parages que la Nature semble avoir affectés à cette Espèce d'Amphibie. On en rencontra une le 15 Juillet, pau 36 degrés de Latitude Nord , et 4.6 degrés et demi à l'Ouest de Paris : Une autre, le 2z , par 4.1 deg. j N. et 37." O. Deux autres, le 25, par 4.1 deg. ^ N. et 27 deg. { Ouest. On avoitpris, dans l'intervalle, quelques Bonites; et l'on n'avoit pas cessé de voir des Mollusques Vélettes. Le !.«'■ Août , veille de l'attérage sur le Cap Saint- VlNCENT , on vit passer plusieurs de ces paquets d'herbes marines enlacées , connues sous la dénomination de Lacets ; ce sont des Fucus détachés du fond de la nrer , que leur gravité spécifique moindre que celle de l'eau fait remonter à la surface, et qui, ballottés en tous sens par le mouvement des vagues , et se réunissant et L s'emmêlant avec d'autres plantes flottantes qui se rencon- trent sur la direction qu'ils suivent, finissent par former quelquefois des plateaux si étendus, que , de loin, ils présentent l'apparence de petites îles de niveau avec la surface des eaux et entièrement couvertes de verdure. ( Voyez ci - devant page 283, , l'Art. Goémon , et pages I 5 8 à I 62 , ce qui est dit des grands Fucus, ) A Cl lit. Lacp is-. :k ■^4^. M. - 11 Si 1792. II 204 VOYAGE Nous AVONS suivi LE Solide dans sa Circonnavi- j^rition du Globe , et nous nous sommes arrêtés sur chacun des objets que des Navigateurs attentifs peuvent rencontrer et observer dans une course qui, embrassant la Terre entière , traverse la Zone Toriide deux fois dans l'OcÉAN Atlantique , deux fois dans le Grand- Oc É AN , et croise tous les Parallèles compris entre le soixantième degré au Sud et le cinquante-septième au Nord , et la plupart quatre fois '. A l'exception de quelques oiseaux confinés dans les Parages glacés voisins de l'un ou de l'autre Pôle, il n'est, je pense, aucun animal ou production marine , de ceux qui peuvent s'offrir à la vue des Marins dans le cours de leurs Navigations , qui ne se sôit présenté à nous et n'ait été passé en revue; et ceux qui ne se sont pas rencontrés sur la Route même du SOLIDE , sont venus naturelle- ment se placer à la suite des Animaux ou des Plantes du même Genre ou d'un Genre analogue desquels il a été fait mention dans le JoURNAL DE RoUTE ', et qui nous ont rappelé ceux qui ne s'y trouvent pas compris. Il me reste à parler d'un Genre d'oiseaux que LE Solide n'a pas été à portée de rencontrer, et qui mérite d'être mentionné, parce qu'il offre quelques ressources aux Navigateurs dans des contrées où li Nature est avare pour eux de ce qu'ih appellent dci Rafraîchissemens : ces oiseaux sont le GRAND et le Petit Cormoran. Le Vaisseau a parcouru , du Nord au Sud , et du Sud ati Nord, dans les allers et les retours, 389 degrés de Lalitiulc; DE MARCHAND. 205 « Le nom de CoRMOR AN ' , dit Buffon , se prononçoit Cukmorans, ci-devant Cormaran , Cormarin , et vient de Corbeau JVIarin ou Corbeau de Mer : cependant il n'a rien de commun avec le Corbeau que son plumage noir, qui même diffère de celui du Corbeau en ce qu'il est duveté et d'un noir moins profond jj. Le Grand Cormoran est presque aussi gros que Y Oie domestique , mais d'une taille moins fournie , plutôt mince qu'épaisse , et alongée par une grande queue plus étalée que ne l'est communément celle des oiseaux d'eau; il a, du bout du bec à celui de fa queue, deux pieds sept à huit pouces ; son envergure est de quatre pieds un ou deux pouces ; ses ailes pliées dépassent d'un pouce l'origine de la queue. Cet oiseau est du petit nombre de ceux qui ont les quatre doigts assu- jettis et liés ensemble par une membrane d'une seule pièce : ses pattes sont tournées en dedans. II a la tête sensiblement aplatie, dans le sens de la largeur , comme presque tous les oiseaux plongeurs : les yeux sont placés très en avant et près des angles du bec dont la substance est dure, luisante comme de la corne : les pieds sont courts et très - forts ; le tarse est fort large et aplati latéralement ; l'ongle du second doigt antérieur est dentelé en-dessous comme une- scie, ce qui lui donne En Latin, Corpus Aquaticus ; en Italien, Corvo Alarino ; en Anglais , Cormorant ; en Suédois , Hafs-Tjaeder ; en Norwcgicn , Skary ; sur quelques côtes de France , Crot- Pescherot ; c'est le P/ialacrocorax [ littéralement Corbeau chauve ] des Anciens , et les Espagnols lui ont conservé ce nom dans celui de Ctiervo calvo qui en est la traduction : aux Philippinei , il est appelé Colocolo ; et Ourilt , au Kamtschatkd, % 1?'/ i I 206 VOYAGE Cormorans. Jj facilité de retenir plus facilement le poisson dont les écailles sont glissantes : les bras des ailes sont assex longs, mais garnis de plumes courtes, ce qui fait qu'il vole pesamment : la queue est composée de quatorze plumes roides. Le plumage est, en général, d'un noir lustré de vert , avec des reflets obscurs ; le manteau est onde de festons noirs , sur un fond brun ; mais ces nuances varient dans dii^érens individus : les plumes qui couvrent la tête et le haut du cou , pareilles à des soies, sont fines, longues, lustrées, d'un vert foncé, terminées par une pointe blanche ; ces plumes , un peu hérissées , forment à la fois une sorte de huppe sur la tête de l'oiseau , et une gorgerette blanche qui ceint le haut du cou en mentonnière : le devant et les côtés de la tête sont chauves ; le haut de la gorge , ou le dessous du bec , est également nu et couvert d'une peau variée de noirâtre et de jaune verdâtre , et cette peau est très - extensible : le bec , d'un cendré brun , est droit jusqu'à la pointe où la mandibule su- périeure se recourbe fortement e.i un croc très -aigu : la prunelle est bleuâtre , l'iris verdâtre, les paupières sont parsemées de blanc nué de violet : les pieds , les ongles, les membranes sont d'un noir foncé : tous les individus ont deux taches blanches au côté extérieur des jambes. Le Cormoran est aussi bon plongeur que nageur , et grand destructeur de poisson ; il est d'une telle adresse à pêcner , et d'une si grande voracité, que , quand il se jette sur un étang, il y fait seul plus de dégât qu'une troupe entière d'autres oiseaux pêcheurs : heureusement il se tient presque toujours au bord de la mer, et il est rare de le trouver dans les contrées qui en sont éloignées. Comme il peut rester long - temps plongé , la suffis cou, L( la />, oiseau: les Es ainsi niembr donner pieds. Cet iaini se .-s*^. "••^sa^ )n dont )nt assez fait qu'il quatorze d'un noir ; manteau an ; wais es plumes iUes à des ert fonce , unies , un ; de huppe (lanche qui :vant et les la gorge, et couvert rerdâtre, et d'un cendre mdibule su- os -aigu : l* lupières sont , les ongles, les individus es jambes. nageur , et telle adresse le , quand il jdégât qu'une peureusement mer, et il qui en sont imps plongé , DE MARCHAND. 207 et que ses pieds , ou ses larges rames , tournés en CcR.MonANS. dedans, dans la situation la plus avantageuse pour la nage, le font siller entre deux eaux avec la rapidité d'un trait; il est rare que sa proie lui échappe; et on le voit presque toujours revenir sur l'eau avec un poisson en travers de son bec : pour l'avaler, il jette en l'air son poisson , et il a l'adresse de le recevoir la tête la première , de manière que les nageoires se couchent au passage de son gosier , tandis que la peau membraneuse qui garnit le dessous de son bec, prête et s'étend autant qu'il est nécessaire pour admettre et laisser passer le corps entier du poisson qui souvent est fort gros en comparaison de l'oiseau. Il est susceptible d'une sorte d'éducation; on le dresse facilement à pêcher pour son maître , comme on dresse le Faucon pour la chasse du vol ; on en fait , pour ainsi dire , un Pêcheur domestique , en lui bouclant d'un anneau le bas du cou pour l'empêcher d'avaler sa proie, et l'accoutumant à revenir à son Maître en rap- portant le poisson qu'il porte dans le bec : quand il a suffisammentpêché pour les autres, on lui ôte l'anneau du cou , et alors il lui est permis de pêcher pour lui-même. Le Cormoran se perche sur les arbres comme le Fou, la Frégate , le Paille - en - queue et quelques autre» oiseaux palmipèdes ; et ce qu'il y a de singulier , c'est que les Espèces peu nombreuses des oiseaux qui se perchent ainsi , ont les quatre doigts entièrement engagés par des membranes continues, ce qui ne sembleroit pas devoir donner de la facilité pour saisir une branche avec les pieds. Cet oiseau çst naturellement paresseux et lourd ; k faim seule peut le tirer de son apathie, et il y retombe I; y 208 VOYAGE Cormorans, dès qu'il est rassasié; aussi devient -il excessivement gras : et , quoique sa chair ait un assez mauvais goût , sa graisse le rend mangeable , et les Marins ne la dédaignent pas. Dampier , en parlant des divers oiseaux qu'il observa sur la Côte de la Baie DE CampECHE, dans un des Voyages qu'il y fit pour couper et charger du Bois de teinture, dit qu'il y niangeoit du Cormoran; que cet oiseau a bien un fort goût de poisson , mais que cependant il est si gras qu'il est assez bon à manger \ Le Cormoran est très- commun dans les environs du Cap de Bonne - Espérance : suivant le rapport de QlierhÔENT, «on en voit quelquefois des volées de plus de trois cents dans la Kade même du Cap : ils sont peu craintifs , ce qui vient , sans doute , de ce qu'on leur fait peu la guerre; ils sont naturellement ' Si Dampier n'étolt pas , en général , très - exact dans tout ce qu'il rapporte, on pourroit douter que l'oiseau dont il parle îoit le Grand Cormoran qut nous savons être de la taille d'une Oie domestique ; on croiroit plutôt qu'il a voulu parler du Petit Cormoran , le Shag des Anglais : car , dans la description qu'il en fait, il dit : « Les Cormorans ( de la Baie de Campêche ) ressemblent parfaitement pour la forme à At jeunes Canards, &c. [ Cormoran ts are juste like j/oung Ducks in sliape , &c. ] Cette comparaison avec de jeunes Canards n'indique pas des oiseaux de la grosseur de notre Oie, On doit cependant présumer que Dampier connoissoit la différence , dans sa Langue , de Cormorani à Shag , d'autant, plus que le S/iag est très-commun sur les Côtes de Cornwall en Angleterre et dans la Aler à'Irlande. ( Voyez Dtimpier's Voyages and Descriptions. Vol. II, Part. 11. Voyages to the Bay of Campeacliy» Page 71 j Édit. de James Knapion, 1699, w-8.» ) paresseux; Or PluU penne liî iivement lis goùi , ts ne U s oiseaux WPECHE , :t charger 'Cormoran ; on , n\ai5 :z bon à ivirons du rappoti de , volées de i Cap : i^* ute, de ce iturellemert act dans tout j dont il parle la taille d'une lu parler du description de Campkhe ) Canards, à.C' &c. 1 Cette las des oiseaux présumer que de Cormoruni mmun sur Us VJer àlrlatiif' 1. H, Part, li- ait, de Jamii paresseux; DE MARCHAND. 209 paresseux; j'en ai vu, contiiinc-i-il , rester plus de six Cormorans. Iicurcs de suite sur les bouées de nos ancres : ils i. i le bec garni, en dessous, d'une peau d'une belle couleur orangée qui s'étend de quelques lignes sous la gorge , et s'enfle à volonté : l'iris est d'un beau vert-clair ; la pupille noire; le tour des paupières bordé d'une peau violette ; la queue conformée comme celle du P'ic , ayant quaror-^c pennes dures et aiguës '. Les vieux sont entièrement noirs ; mais les Jjgnes de l'année sont tout gris, et n'ont point la pefu orangée sous le bec; ils étoient tous très-gras ». On connoît dans la Baie de SaldANIIA, située dajis le Nord du Cap de BoNNE-EsPÉRANCE , une île qui porte le nom d'île des Cormorans , parce qu'elle est, pour ainsi dire , couverte de ces oiseaux , qui sont d'ailleurs répandus sur toute cette partie de la Côte d'ApRlQUE. Ils se sont même portés jusqu'au SÉNÉGAL; et, suivant le rapport d'AoANSON , on les y trouve en très - grand nombre. « Nous arrivâmes, dit -il, le 8 octobre, à LamNAÏ, petite île du Fleuve du SÉNÉGAL : les arbres y étoient couverts d'une multi- tude si prodigieuse de Cormorans , que les Laptots [ les Nègres libres] remplirent, en moins d'une demi-heure, un canot, tant de jeunes qui furent pris à la main , on abattus à coups de bâton , que de vieux dont chaque coup de fusil faisoit tomber plusieurs douzaines ' a. On peut reconnoître aussi les Cormorans dans les Plutons que Fr, LeguAT trouva sur les îlets qui sont ' On verra ci-aprcs que le Pttit Cormoran n'a 4UC douij: pennes ù ia queue. ^ Voyez Histoire naturelle du Sénégal, &.c. In-4." , page 80. 5. O ■'d ir llis V l 'Il 210 V O Y A G K CoRMOHANs, situés ditts l*Est du Tort du SuD-EST de l'Ile de France, sur lesquels il fit un assez long séjour pour avoir tout le temps de les bien observer. « Il venoit, dit-il, sur notre rocher, d'autres oiseaux que nous ap- pelions Plutons ^ parce qu'ils sont tout noirs comme des Corbeaux : ils en ont à-peu-prcs aussi la forme et la grosscuT ; mais le bec est plus long et crochu par le bout ; le pied est en pied de Canard, Ces oiseaux demeurent six mois dft,J'année en mer, sans qu'on les voie reparoître ; et les autres six mois , ceux du voi- sinage venoient les passer sur notre Rocher , et y fai- soient leur ponte, ils ont le cri presque aussi fort que le mugissement d'un Veau , et ils font un très-grand Lruit la nuit : pendant le jour, ''!s étoient fort tran- quilles, et si peu farouches, qu'oi: leur prenoit leurs «eufs sous eux sans qu'ils se remuassent. Jls pondent dans les trous du rocher le plus avant qu'ils peuvent. Ces oiseaux sont fort gras, de fort mauvais goût, puant extrêmement, et très -mal -sains. Quoique leurs œufs ne soient guère meilleurs que leur chair , lious ne laissions pas d'en .\i ;nger dans la nécessité : ils sont , blancs et aussi gros que ceux de nos Poules. Quand on les leur avoit ôtés , ils se retiroient de leurs trous, et se battoient les uns contre les autres jusqu'à se mettre tout en sang ' ». On reconnoît bien dans la Description peu circons- tanciée de ces Plutofis , quelques traits de notre Grand Cormoran; mais leur taille qui n'excède pas' celle du Corbeau , doit peut-être les exclure de cette Espèce , ei Voj'ages et Aventurts de Fr. Léguât, Toine II , pagci 45 et 415. ,î*&asif^«.-.^:^-, le l'Uc de ijour pour Il venoit, e nous ap- irs comme a forme ci crochu par :c3 oistaip: »s qu'on les ;ux du voi- r , et y tai- assi fort que n très-grand nt fort tran- prenoit leurs Ils pondent l'ils peuvent, lauvais goût, Quoique leurs chair , iiOus site : ils sont itles. Quand leurs trous, u'à se mettre peu circons- notre Grand pas' celle du [te Espèce , et 11 , pagei 45 D E M A R C H A N D. 211 même les faire descendre ù celle du Petit Cormoran ou Cor.mo, as». Nigaud : j'observe cependant que ce dernier est assez bon à manger , ce qui ne convient pas au P/z/row de Leguat. BuFFON pense qu'on peut ranger dans l'Espèce du Cormoran, le Baclan de Sibérie ' , ainsi que VOurile du KamtSCHATKA bien décrit par Krascheninicoff, et dont Steller dit que la voix est semblable au son d'une trompette enrouée. Ces Cormorans du Kamts- CHATKA passent la nuit rassemblés par troupes sur les saillies des rochers escarpés d'où ils tombent souvent à terre pendant leur sommeil , et deviennent alors la proie des Renards qui sont toujours à l'affût. Les Kamtschadales vont pendant le jour dénicher les œufs, au risque de tomber dans les précipices ou dans la mer; et pour prendre les oiseaux mêmes , ils ne font qu'at- tacher un nœud coulant au bout d'une perche ; le Cormoran, lourd et indolent, une fois gîté , ne bouge pas , et ne fait que tourner la tête à droite et à gauche^ pour éviter le lacet qu'on lui présente et que l'on finit par lui passer au cou ^. ' Les Sibériens croient que , lorsque les Baclans font leurs nids sur le haut d'un arbre , il devient sec : ii eût été plus naturel de supposer que le Baclan choisit pour faire son nid, un arbre déjà sec. ( Voyez Voyage en Sibérie par Cmeliit , Toine !."■ , page 244. ) ' Buffon a été induit en erreur par la Traductior» française du 1.'=^ Voyage du capitaine Cook , quand il a dit que ce célèbre Navigateur avoit trouvé le Grand Cormoran à 1» Nouvelle - Hollande , et jusqu'à la Nouvelle- 'Z.i'lande, Dans ce premier Voyage , on a toujours traduit par Cormoran le mot Sluig, ou S'tiagg , des Anglais, lequel est, dans leur Langue, \i\ % n CORMOIUNS. le [-"(lit Coriii' r,in , le Nigaud, 2\2 VOYAGE La pesanteur et l'apathie qui se font remarquer dans les oiseaux de cette Espèce , sont portées à un degré plus remarquable encore dans le PtTlT CoRMoUANi et CCS qualités lui ont mérité, à ju.ste titre, la déno- mination de Nigaud : c'est le S/iug ou S/iéigi^ des Relaiions anglaises '. Ce Pt'tit Cormoran a les mêmes habitudes naturclicî que le grand auquel il ressendile , en général , pat la figure et les couleurs : les ditiércnces consistent en ce le Petit Cormoran que, depuis le premier Voyage de Boi/guin- ville Hux AJtilouinfs , \es Français appellent te Nio^autt : on ;i employé cette dernière dcnouuiiation clans la Traduction du second et du troisième Voyage de Couk , pour rendre le moc Slidg ; et ce défaut d'unitormité entre les Traductions de» trois Voyages, a tait paroitrc deux oiseaux didércns, lorsiju'cu etfet c'est toujours le même. Il ne peut y avoir aucun doute sur la signification que les Anglais donnent au mcU Sluiii , et sur l'oiseau qu'ils entendent désigner par cette dénomina- tion ; car C, lorsier, dans sa Relation du second V\)yagc de Cook , nous dit expressément que le Sluur est l'oiseau ddiic r<:rntîty a donné la Description dans- son Voyage aux lUs JMaloiiiiies , et que les Fran«,aisont justement nommé /«• NigauJ, que AI. Forster traduit par le mot anglais Ninny [niais, soi, benêt] ( C. Forsier's Voyage , Sot , re 495 ) = '"" s Aii|;l;us de- est tout au>-i il n'est parle |t donne à 'C ; mais l'i"^- eu d'appeler qu'il a le corps et les nioiuI)rcs plus petits et plus ConMon*s3. niinccj ; que son plumage est iirun sous le corps ; (|ue Le Nigau.l sa gorge n'est pas nue, et qu'il n'a que ^(V/^f pennes à ia (jueiie , .nu lieu que le Grand Cinmcran en a (/iiarflr^c. On en voit en assez, grand nombre sur les Côtes de COKNWALL en ANGLETERRE, et dans la Ml R d'JR- LA ,r)E , principalement à lîle de MaN. Il s'en trouve aussi en Prussf. , et en HoLLANnr. près de Sentn- IIULS, où ils nichent sur les grands arbres : m.iis les portions du Globe que la Nature semble leur avoir plus spécialement afl'ectécs, sont ces petites îles stériles et inhabitées , dépendantes des Terres glacées de I'Aml- RIQUE du Sud , ou jetées au large par les hautes Latitudes de I'OcÉAN-AtLANTIQUE MÉRIDIONAL. BouGAINVILLE et PerNLTTY, qui ont trouvé cet oiseau très- multiplié aux îles Malouines , en ont donné l'un et l'autre une Description. ■>. « On trouve , dit PernettY , une quantité prodi- gieuse d'une autre Espèce de Plongeons qui sont asse^ bons , quoiqu'ils sentent un peu l'huile : nos Marins les nommèrent Bec - Scies , et dans la suite Coyons et NiKouds , parce qu'ils se iaissoient tuer à couds de ' Voyage autour du Alondi, Édition in-4.° , p-igcs C-j et <>8. * Cook's , stcend Voyage, Vol. II, page 2oj. DE MARCHAND. 2. I Oiseaux iccnt sur familles ngcable , la grande irce dans rs , qu'il pour en- it plus de aractériâé , Icsqucl: oiseau est I son »• mglais est [INES que (serve avec [Udnd il a X Bec-Sc'ie oiseau est c de pois- Latitudes tité prodi- sont assez 05 Marins Coyons et coups de \6j et 68. pierre , et qu'ils ne s'envoloiont que quand la pierre ConMonANS, les avoit atteints. Ils se posent en troupes, quelque- LeNi^uii. fois de cent et davantage , sur, les rocliers du bord de la mer. Lorsque nous allions à terre dans le canot , il en passoit des bandes de deux ou trois cents , à huit ou dix pieds seulement au-dessus de nos têtes. .11 y en a de trois sortes ; toutes trois de même grosseur, ou peu s'en faut : les uns sont absolument noirs ; les autres ont le devant du cou et tout le ventre blancs ; la troisième sorte a la poitrine et le ventre blancs, et tout le reste noir. Leur bec est aussi long que leur tête , noir et pointu , comme celui des oiseaux qui ne vont pas à l'eau ; leurs pieds sont d'un gris noir et palmés ; mais ils ne sont armés que de trois doigts au lieu de quatre, et ces doigts sont faits différemment de ceux des autres oiseaux aquatiques '. Nos Marins les ' Dans ia Description que Buffbti fait du Cormoran , il clit que « le plus grand doigt dans les deux Espèces , est V extérieur , et que ce premier doigt est compose de cinq phalanges, le suivant de quatre , le troisième de trois , et le dernier , qui est le plus court , de deux phalanges seulement : les pieds sont d'un noir luisant et armés d'ongles pointus ». J'observe que le Bec-Scie ou Nigaud de Bougainville et de Perrietty n'a que trois doigts au lieu des quatre qui forment le pied du Cormoran , grande et petite Espèce , tel qu'il est décrit par les Naturalistes : on voit même que Pernetty dit que ces doigts sont fort diffe'rens de ceux des autres oiseaux nqua^ tiques ; et Bougainville observe , comme un Caractère remarquable , que le premier doigt ( sans doute l'interne ) est le plus long des trois, et que la membrane qui les joint, se termine à rien au troisième. On pourroit demander si un Oiseau Palmipède qui ji'a que trois doigts dont deux seulement sont entièrement uni* O 4 V i i\ -f- n"^ j!,"- 2i6 VOYAGE ConMOHANs, préféroient aux Canards sauvages; leur goût, en effet, Le Nigiiuil. ttoit beaucoup moins répugnant ' ». Le capitaine CooK a trouvé les Nigauds [ Shags ] très r multipliés dans l'île de NeW-YeAR à la Côte Septentrionale de la TERRE DES ÉTATS; dans Ch«istmas - Sound fia Baie de Noël ] à la Côte Méridionale de la Terre de Feu ; dans son île de New-Georgia [l'île Saint-Pierre] ; à k Côte de îa Nouvelle -Hollande ; et à la Côte du Nord- Est de l'île Septentrionale de la NOUVELLE-ZÉLANDE. *î Noas trouvâmes , dit-il , sur l'île de NeW-Year ( 3 i Décembre 1774, ) une grande abondance de Penguins et du S/iûgs fAfanc/iots et Nigauds ] ; les Petits de ces derniers étoient presque en état d». voler , et pré- cisément au point d'être mangés Les Nignuds paroisscnt affectionner cette île pour y nicher : les jeunes 'ii:: I \\ ■ )\ t'^l y par fa mcmliranc , est du mCnic Genre que i'Oiicau qui a quiiire doigts , eiitièrfuieiii engages p;ir une membrane coniiiuie ; et ii est peiit-ttre pcrmii de douter ijue le Isi^aïul ou Bec- Scie des Alalouines Joit uiX' Conitordii. Quant aux <^ ' -gs que le rapitaine Cot?/? , a' Iro|ivcs sur la Terre des Etats , dans Cliriittuas-Suund de la 7 erre -de - feu , tLins l'îlt Saint-Pierre , à h-NQUveUe-Ze'Lnde et à l;i Nonuede- JHullande , il n'en est fait; aucune Dcscriptien dans les Relations de ses Voy^aes : nijis , puisque ce N;.ivigatcur et MM. fonter nous l'ont présenté sous le nom de ô'/iag , ce que le Shiig , ou Petit C^orinorart , est commun et bien comiu cil Angleterre , on peut croire que iein- Shug des Terres Aii5tr.iics est un oiseau du lutnie Genre, et probablement de fa même Espèce que le Peiit Cormoran d'Europe, ■ t Vojngr aux îles Alalouines. Tome II , page 24. :n effet, Shags ] ia Côte ; ; dans la Côte )n île de Côte de u Nord- LANDE. EAR ( 31 Pengiiins Petits de , et prc- les jeunes icaii qui a ,c continue ; \ul ou Bec- /es sur la • Jf - />« , No ai' et le- cians les vjgatcur cl liVw^' , et (ca connu es Terres );cmeiu de DE MARCHAND. 217 sont lin excellent manger ; nous en fîmes une ample Cormorans. récotte que nous portAmes à bord. Ces oiscauv s'ap- Le Nig ud. proprient de certains cantons ; là , ils construisent leurs nids, près du bord des rochers escarpés, sur les tertres où croît le Glaïeul fStvord- Grass] ' , ou sur les petites éminences qu'ont formées les nids mêmes accu- mulés d'année en année sur une même place. Une autre Espèce de N'igniiJs niche dans les crevasses (\^'s rochers; et cette Espèce est plus petite que la première " •>•>. " En naviguant en canot le long de l'île de NeW- YeaR , dit George Forster, nous aperçûmes une place oii les Nigauds , par milliers , avoicnt établi leurs nids dans les Glaïeuls : c'étoit une belle occasion pour procurer à tout l'Equipage des alimens frais ; et elle ne fut pas négligée ' -.>. Reinold Forster observe aussi que les Nigauds [ Pelecaitus- caritnciilatiisj sont en possession des touffes de Gramen [ Dactyl'ts glomerata ] , et établissent leurs nids au milieu de ces plantes; v de sorte , dit-il, que la succession de ces herl les et 1 es excromens des Phoques, des Afa/ic/iots et des Nigauds- doivent pro- curer un exhaussement de sol qui augmente d'année en année * ". -Les feuilles du C/«/>«/ sont longues, étroites, pointues, Hures , fortes . rayées ou nerveuses , ayant la figure d'un glaive ou d'une cpce , embrassant et renfermant la tige tomme d:uis un fourreau : c'est d'où lui est venu son nom latin de GLtdiolus, et celui de Swani-Crass en Anglais [ Herbe- Epee ] , Cook's 2,^ ^'•>, CooK, dans son premier Voyage, avoit trouve loi Nigauds répandus sur la Côte Orientale de la NOU- VELLE Hollande , et mêlés avec les Mouettes, les Sous les plumes est un duvet très-fin et .lussi épais que ceiui^du Cj^i:e : de petites plumes soyeuses couvrent la lue. ' Coch's 2,^ Voynge, Vol. II , page 214. Fous , deux J trouve Ici le la Nou- ouettes , les [issi cpais i]iie lent la tùc Le Ni^auil. DE MARCHAND. 221 F ouï de Hassan [ SoLind - Geese ] , <^^c% Goélands de Con.MonANS. deux Espèces , des Fous, des NoJdys, dts Corbeaux , des Canards , des Péliams d'une énorme taille, et plu- sieurs autres oiseaux d'eau '. Ils peuplent aussi la NoUVrLLE - ZÉLANDE. « Dans Mercury Bay ( 10 Novembre 1769), dit ce célèl»re Voyageur , nous mîmes pied à terre avec M. Banks et le docteur SoLANDER , sur le bord Oriental de la Rivière , où nous apercevions un arbre sur lequel un grand nombre de Niaauds avoient fait leurs nids * , et nous nous déci- dames à dîner dans cet endroit. Nous eûmes bientôt tué une vingtaine de ces oiseaux ; nous les fîmes griller sur- le-cliamp ' ; et ils nous fournirent un excellent repas >>. John Narborough et John Wood { 1670) avoient trouvé les A^igauds sur une des petites îles qui sont situées à la hauteur de Spiring-Bay, dans le Sud du PoKT Désiré. « Cette ilc, dit Narborough, est très-fréquentéc par une sorte d'oiseaux que nous appelons S/iags ; nous y tuâmec une grande quantité de leurs Petits donc la chair nous parut très-bonne "^ a. On voit que par-tout où les Anglais ont rencontré des Nigauds , ils ont trouvé que la chair de ces Oiseaux étoit un bon manger , et ils se sont félicités de cette rencontre comme d'une bonne fortune. Il paroît que les Français ont été moins contens de ceux ([u'ils ont mangés aux MaloUINES : sont-ils de la mC-me Espèce l ' Huwkesworth's Compd. Vol. III , page 627. ' On voit qu'ici le Nigaud fiiit son nid sur les arbres , comme le Grand Cormoran de notre Nord. ' hawktsworth's Compl, Vol. II, page 359. * A Voyage to tlie South-Sai , ikc, CTi.ip. I>'' '■.y V 121 ^ VOYAGE CoRMon.AN's. D. PerNETTY borne l'éloge qu'il en fait, à dire que leur Le M"auJ. goût ctoit heaucoup moins répugnant que celui des Canards sauvages ; mais ne scroit - ce pas qu'il les trouvoit moins bons parce qu'il les comparoit à ces Che- valiers, à CCS Pipelicnnes , à ces Pies-de-Mer , qu'il dit être très -bons, et sur-tout à ces Outardes dont il parle comme d'un mets exquis, soit qu'on les mange bouillies, soit rôties , soit en ragoûts , et dont il fut mangé , dans la première expédition de BoUGAlNVlLLE, quinze cents t dans deux mois ! Les JV'igauds ont bien pu ne pas sou- tenir la comparaison; et, sans doute, pour briller, il faut qu'ils, soient sans concurrens '. * Voyage aux îles ATalouines. Tome II , page i\. \.° On appelle Chevaliers quelques Espèces d'Oiseaux qui fréquentent le bord des rivières et les rivages de la mer, ies prairies basses et humides, et vivent de vers, de vcrmi; seaux et d'insectes. Ils sont du même Genre que le Bi'cassenu, appelé vulgairement Cul - Blanc , fort connu en France oi il reçoit dificrens autres noms, tels que Pied -vert. Pivet!' , Siflasson , Gambette , Courrier , &c. \.c% Chevaliers nox\X. poin: de Caractères particuliers qui les distinguent des autres oiseau\ de ce Genre ; ils sont cependant plus gros que le Bécasseau fa Guigneite , les Alouettes de Mer, et, en général, que lo oiseaux du même Genre. On peut les comparer , pour i.; grosseur , au Pigeon ou au Pluvier - Dore. On en distint;i:e plusieurs Espèces : le Chevalier Rouge ou h pieds rouges ; U Chevalier aux pieds noirs ; le Chevalier Tacheté ou Rayé, 6vc. Mais il est facile de confondre la plupart de ces Oiseaux tu rivage, presque tous chamarrés de couleurs grises ou brunes, et qui n'ont rien d'éclatant qui les distingue les uns des autres. En Europe , ces oiseaux sont de passage. Suivant plusieurs Voyageurs , ils se trouvent aussi en Amérique : Ptrnetty noi;» c!;i d'illstoir donnrs car on traversée des Pip, doute la Mer ressemb les Oiseat 3.° La Mer , est en Anprla landais, y 3c cou et 223 : que leur celui des qu'il les i ces Clie- , qu'il dit nt il parle bouillies, ngé, dans [inie cents e pas sou- briller , il DE MARCHAND. La chasse de ces oiseaux n'exige pas l'arme à feu Cormorans. pour ceux qui nichent dans les toufles d'herbes ou L«- NièuJ. dans les crevasses des rochers; on peut les tuer à coups de perche et de bâton , sans que l'aspect de leurs apprend qu'ils muiliplient aux îles AJulouiiies ; et l'on voit clans la Relation du Voyage de Surville , qu'on les rencontre quelquefois en haute mer sous la Zone Torride ; ce Navigateur en vit dans sa traversée des îles Bashees aux îles Salomon ( Découvertes des Français dans le S, E> de la Nouvelle-Guinée, Pacre loi ) : il est probable que cet oiseau se trouve aussi dans les Indes Orientales ; car on en connoît une Espèce sous If. nom de Chevalier de Bengale ou Chevalier Vert, — La cbair de ces oiseaux est assez délicate : D. Pernetty vante celix vies îles Aîalouines. z.° Il faut que la Pipelienne de Pernetty , qu'il a rencontrée lUx îles Aîalouines , soit connue et classée sous un autre nom par les Ornithologistes ; car celui de Pipelienne ne se trouve ni dans Vllistoire naturelle des Oiseaux par Buff'ou , ni dans aucune des Encyclopédies , ni dans le Dictionnair.' d'Histoire naturelle : je présume que c'est un de ces noms donnés par les Marins , mais non reçus par les Naturalistes ; car on voit dans le Journal de Surville, que, dans la même traversée où il rcncontroit les Chevaliers, il rencontra aussi des Pipelines ; c'est ainsi qu'il les nomme , et ce sont sans doute les Pipeliennes de Pernetty, Fréiier , dans -son Voyage à la Afer du Sud, fait aussi mention de la Pipeline qu'il dit ressembler à la Alouette, ( Voyez à la fin de ces Notices , parmi les Oiseaux peu connus , l'article de h Pipeline. Parag. XI. ) 3.° La Pie-de-AJer , que quelques-uns nomment Bécasse-de- Aler , est ïHuttrier des Ornithologistes (en Latin, Ostraleg.i ; en Anglais , Sea-Pie et Red-Shank [ jambe rouge ] ; eu Grùcn- ijudais, A'iarspiit). L'Huitrier est de la grosseur d'une Corneille : h cou et le be« , fort longs, et le bec , aplati sur les cgtfc.s 1 U^ 22^ VOYAGE Cohmorans. tompagnons , gisans et morts auprès d'eux , soit une l.c Ni ïud Ji-'Çon assez forte pour leur apprendre à se soustraire par la fuite à la destruction qui les menace. D'après les observations de ReiNOLD ForSTER, beaucoup plus haut ou cj)ais , iju'il n'est large à sa pointe , de lii (Ij^urc d'un coin. Le blanc et le noir sont les couleur; de son j)lunia(/e ; c'est de là que lui est venu le nom de l'ie-iU-Aler , et aussi parce qu'il crie souvent d'une voi\ aigre , à la manière des Pirs, Les paupières , le bas des jaml)tj et les piecJs sont d'un rouge vif et orange sur les paupières, moins vif sur le bec et jaunissant vers le bout , de couleur de sang sur les pieds : les ongles sont noirâtres. Le nom 6'Huitrier lui a été donné parce qu'il vit principalcnicn: d'I/ulircs; il se nourrit aussi de J\ii(/Ies ou Ltjias, et prol\i- blcmcnt de dilicrcns coquillages : oîi l'a aussi nommé BcKiys^. ile-AUr ; mais rien ne peut justifier cette dénomination im- propre. L'J/ui/rier est lort commun sui- les côtes d\-Uigietei)-e ; il est rare sur celles de France situées sur la A'Jii/ii/ie. C'est un gibier assîZ peu estimé; mais il faut croire, d'après l'éloac qu'en f.iit Ffineitj' , que /a l'ii'-de-Aler , ou VHuhricr des îk; AJci/oiiiiies , c.'t d'une qualité supérieure à celui d'Europe. Ci! oiseau se trouve aussi à la Louiiiane , et peut - être se ren- contre- t- il ailleurs. On pourroit cependant douter que l'oiseau que Pernaiv nomme Pie -t!c - Ahr , synonyme à' I Juttrier , soit en elîet ii même Esj>èce que Vlluitrier d'Europe ; car BouguinuiUe (pag. 7; de SiUi Vojdge ) nous dit que les iles ALilouiiies paroissent i-:>'- tibsohinient priri'es J' Huîtres ; ces îles otiriroitnt donc peu t!e ressources à VEIuitrier : d'ailleurs, la Description que L\:i- gtsinrUlc nous doime de la Pie-Je-AIer des Ala/piiines , annonce que , si cet Oiseau est VIluttrier , on doit du moins le regarder comme une Variété de l'Espèce. « On rencontre toute l'année au bord de la Mer, dit-il [lùid. page 71 ), un oiseau assez il -remblai son pfu Je bec quitte p nourrit ce qui I r»ur lui Le c: Neiv-Vea des Sea-i oiseau qi par le noi n'en a vu yoyuge , y Ces Pie être Je Li ^ux 'iks A 4-° VO qu'il dit éti d ne disti/ connu poi J'obscrv* Alaloiiines \ Oies. « Quj de nos pluJ t>n lui doj élevées lui et son longl Ja menacer f 5. ait xinc usuairc STER, pointe , couleur,; nom tlî 'une voix paupières, le couleur Le uoiu cipnlcmcir. , et prol>.i- nation im- ' Angleterre : .près l'éloge ma r'tcr des Ile; trc se rtu- D E M A R C H A N J.\ 225 il paroît que les JVigiiu,/s ne se portent pas à de Ci^n\yon.\ss, bien grandes distances au large, et qu'ils ne perdent Le Ni^junl. jamais la terre de vue : «» Mais, ajoute - t - il trcs- judicicuscmcnt , on ne sait pas jusqu'oii le hasard jcmblable au Corlieu. On le nomma Pie-dt-Mrr à cause de son plumage noir et bl.mc : ses autres Caractères sont d'avoir le bec d'un rouge de corail et les pattes blanc hc5. Il ne quitte guère les roclicrs qui dccouvrcnt à basse - mer , et se nourrit de petites Clievrettrs. Il a un •^^iiTIcmcnt aise a imiter ; ce qui fut par la suite utile à nos Chasseurs et pernicieux pour lui ». Le capitaine CooP. rapporte qu'il a trouvé dans l'île de î: yiAj/)///«rj , qu'il dit être un mets exquis , et que , par aucune observaticjn , il ne distingue de celle de nos contrées , est un oiseau trop connu pour qu'il ne fût pas superflu de le décrire. J'observerai seulement , à l'égard des Outardes des îles Alaloiiines , que, suivant Bougaiiiville , ces Outardes sont des Oies. "Quatre Espèces A'Oies saui'ages ïotmo\ex\i , dit-il, une de nos plus grandes richesses. La première ne fait que pâturer ; on lui donne improprement le nom A'Oittarde, Ses jambes élevées lui sont nécessaires pour se tirer des grandes herbes, ict son long cou pour observer de loin les dangers qui peuvent la menacer : sa démarche est légère, ainsi que son vol ; elle 5. P ; <: v^ •»>!*.. '^, fi >V! '"fil 226 VOYAGE ConMonANs. des circonstances peut quel(|uelbis les emporter ' w. La Nigmd. L'organisation intérieure du Nigaud otire plusieurs singularités ([ui intéresseroient peu le Marin , et (jue je dois abandonner à l'observation de l'Anatomiste *. Les Espèces d'animaux divers qui se trouvent re- légués sur les îles et dans les régions glaci.iUs , presfiuc inaccessibles à l'Homme, à l'extrémité de rHéniisplièrc du Sud, semblent former sur ces terres désolées une sorte de République confédérée , dont nous stiiU n'a point le rri clé,>aj{rtahlc tic son Espèce. Le plumaj^e du Alaic est blanc , avec des mclanj^cs de noir et de cendré sur le dos et sur les ailes, La 1 1 nielle est fauve , et ses ailes sont partes de couleurs changeantes ; elle pond ordinairement six a'ufs. Leur chair, saine, nourrissante, et de bon goût , de\iin notre principale nourriture ; il étoit r.ire qu'on en mantjinlt; indépendamment de celles qui naissent sur l'Ut , les vents d'I st en Automne en amènent des volées , sans doute de quelque terre inhabitée ; car les Chasseurs reconnoissoicni aisément ces nouvelles venues, au peu de crainte que leur inspiroit la vue des hommes. Les trois autres Espèces A'Ota n'ctoient pas si recherchées ; elles se nourrissent de poissmi et en contractent un goût huileux : leur forme est moim élégante que celle de la première Espèce ; il y en a nu-nit; une qui ne s'élève qu'avec peine au-dessus des eaux , et celle (i est criarde. Les couleurs de leur plumage ne sortent gucr? du blanc , du noir , du tauve et du cendré. Toutes ces Espèces , ainsi que les Cognes , ont sous leurs plumes un duvet blanc ou gris très-fourni ». ( ypj'age autour du Alûiidi , page 66 , Édit. in-^.°. ) ' J, R, Forster's Obstrvat. &c. , page 21J. Anciens AUmohes de l'Académie des Sciences, Tome III, | Part. Jll , page 413 et sulv. ;jcu on poir t'a ni ou c \ni'AiiMiii;s que d'entreprendre la Description des diverses Espèce? en gtiK-ral. ^'Oiscatix Aqiiatiqiies que les Marins peuvent trouxtr sur les Ferres où ils abordent dans les différentes partics du Globe. A strictement parler, les Oiseaux Aquatiquis sont ceux-là seulement qui nagent et cherchent leur nourriture sur les eaux ; mais on donne aussi ce niênie nom, par extension, aux oiseaux qui , sans entrer dans i'eau, fréquentent habituellement les rivages, soit qu'ils y trouvent à vivre, soit qu'ils tirent leur nourriture dis eaux mômes. Ainsi, les Chevaliers , le Cul- blanc , ici Hérons , les Cral'iers . les Alart'in-pêcheurs , c"kc. son! quelquefois regardés comme. Oiseaux Aquatiques , quoi- qu'ils ne nagent pas. Les Oiseaux Aquatiques, proprement dits, ont le; pieds palmés , c'c.st-à-dire , garnis de membranes qui réunissent tous les doigts, ou ceux de devant seulement, et ne laissent que le doigt de derrière libre : tels soir, parmi les premiers, le Cormoran , le Pélican , &c,, et, parmi les seconds, les Canards, les Maries, Ici Goélands , t celle d'une Corneille ; leur cou est assez long et revêtu d'un plumage couleur de sr.iran ; leur bec ressemble à la corne d'un Bélier ; ils ont la jambe courte et forte, les pieds d'un Pigeon , et les ailes d'une longueur ordinaire, quoique leur vol soit bruyant : ils se nourrissent de ?s sauvages et se perchent sur les plus grands arbres», ?" xMPlER trouva leur chair de si bon goût qu'il paroît ' Les Calaos sont des oiseaux qui se nourrissent de fruits comme les Toucans : ces derniers sont propres au Nouveau Continent ; mais les Calaos ne se trouvent qu'aux Indes Orientales et en Afrique, et appartiennent uniquement aux Contrées chaudes de l'Ancien Continent. Quelques Natura- listes appellent les Calaos , Oiseaux Rhiiioci'ros ,- mais cette dénomination ne s'applique communément qu'à une des Espèces de ce Genre. Les Calaos ont les jambes [ ou tarses ] couvertes de plumes jusqu'au talon : ils se font principalement remarquer par leur bec; ce bec est très-gros, incommode par sa pesan- teur , et souvent encore surcharge d'excroissances qui doivent en augmenter le poids et en gêner les mouvemens. On connok onze Espèces de Calaos. PEU CONNUS, i { 532 \l H. VOYAGE Oiseaux regretter beaucoup de n'avoir rencontré de ces oiseaux l'Eu CONNUS, ^^y-à CÉRAM et à la NoUVELLE-GUINÉE. V. Le Metavaza de Madagascar est, suivant fc rapport de FlACCOURT, gros comme une Perdrix, a le bec crochu et fréquente les bords de la mer : c'est tout ce qu'il en dit , et tout ce que l'on en sait. VI. L'Okeitsok, ou la Courte - Langue, est, dit-on , une Poule de Mer de GROENLAND , laquelle n'ayant presque point de langue , garde un silence éternel , mais qui , en revanche , a le bec et la jambe si longs qu'on pourroit l'appeler la 'Cigogne de Mer, Cet oiseau glouton dévore un nombre incroyable de poissons qu'il va pêcher à vingt ou trente brasses de profondeur, et qu'il avale tout entiers, quoique très- gros : on ne le tue ordinaircmcn^t que lorsqu'il est occupé à faire sa pêche; car il a, pour veiller à sa sûreté, de grands yeux saillans et très-vifs , couronnés d'un cercle jaune et rouge. VIL Le Tornoviarsuk, des mêmes Mers glaciales du Groenland, est un oiseau maritime de la taille d'un Pigeon, et approchant du Genre du Canard : il paroît difficile de déterminer la Famille de cet oiseau dont Egede C Diction. Cr'ùenland. Hafnice. ij^o) ne dit rien davantage. Egede, dans sa Description du Groenland^ , nous donne sous le nom d'A L K E R celle d'un Oiseau qui scmbleroit être le Tornoviarsuk de BUFFON : « Il y a, dit-il , une sorte d'oiseaux que les Norwégiens appellent Alkers , et dont les Groenlandais font leur principale Description du Groenland par Egfde , trad, en fraitçais far Disroclies de Parthenay , page 72 et suiv. /* oiseaux suivant ;rdyix, a er : c'est jait. JE, est , laquelle n silence la jambe de Mer. jyable de jrasses de ique très- est occupé la sûreté, unes d'un glaciales la taille aiiard : il et oiseau 750^ ne d ' , nous oiseau qui ce II y a, appellent principale en fraiiçuis DE MARCHAND. 233 nourriture en hiver. Dans certains hivers, ils paroissent en si grande abondance , que les Groenlandais les chassent en foule dans les Terres , et les y prennent avec la main. Cet oiseau est à-peu-près de la grosseur du Canard j mais il n'est pas si bon à manger , car il sent plus l'huile que les autres. On en voit une autre sorte qu'on apT^eWc petits Al/. VIII. L'Arau ou Kara des Mers du Nord est un oiseau plus gros que le Canard; ses œufs sont très- bons à manger , et sa peau sert à faire des fourrures : il a la tête , le cou et le dos noirs ; le ventre bleu ; le bec long , droit , noir , pointu : à ces traits , VArau ou Kara doit être une Espèce de Plongeon. IX. Le Jean-VAN-Ghent ou Jean-de-Gand des Pêcheurs hollandais au SpiTZBERG , est-il dit dans le Recueil des Voyages du Nord , est au moins aussi gros qu'une Cigogne , et en a la figure ; ses plumes sont blanches et noires ; il fend l'air sans remuer les ailes , et , dès qu'il approche des glaces, il rebrousse chemin ; c'est une Espèce d'oiseau de Fauconnerie ; il se jette tout d'un coup et de fort haut dans l'eau, et cela fait croire qu'il a la vue très-perçante : on voit de ces mêmes oiseaux dans la Mer d'EsPAGNE , et presque par-tout dans la Mer du Nord , mais principalement dans les Parages où l'on pêche le Hareng, Ce Sean-de-Gand T^onrïohhïtxi être \t Grand Goéland surnonniié le ManUau-noirt W OlSKAUV PEU CONNUS, f tii -À F 'M\ I t lit . OiSEAt'X PEU CONNUS. 234, VOYAGE X. Le Have-Sule, que ics Écossais, suivant PONTOPPIDAN , appellent rlie Gentleman \ le Gcniil- homrne ] , paroît être aussi une Espèce de Alouette ou de Goéland , peut-être la même que le Pat-^liar ou Conseiller des Hollandais. En transcrivant ce que PoNTop- PIDAN dit de son oiseau Gentilhoninie , je suis loin d'en garantir Texaciiiude; on doit toujours lire avec défiance ce que rapporte cet Evêque norwégien , « toujours près du merveilleux dans ses Anecdotes, dit BuFFON, toujours loin de l'exactitude dans ses Descriptions ». « Cet oiseau, dit Po.NTOPPlDAN , sert de signal aux Pêcheurs du Hareng; il paroît en NoRWÉGE à la fin de Janvier, hjrsquc les Harengs commencent à entrer dans les Golfes ; il les suit à la distance d'une litue de la Cvôte; il est tellement avide de ce poisson , que lis Pêcheurs n'ont qu'à mettre des Harengs sur le bord de leurs bateaux , pour prendre des Ge/itilslio?n?ncs. Cet oiseau ressemble à VO'ie ; il a la tête et le cou comme ia Cigogne; le bec plus court et plus gro^; les plumes du dos et du dessus des ailes d'un blanc clair ; une crête rouge; la tête verdâtre et noire; le cou et la poitrine blancs ». XI. Frezier est le seul Voyageur qui ait parlé des Pipelines, dans son Voyage à la Aler du Sud : « Elles ont, dit -il, de la ressemblance avec l'oiseau de Mer appelé Mauve ». On sait que la A^auve est la jyiouettr, mais il ajoute que les Pipelines sont de très -bon goût, ce qui ne ressemble plus aux" Mouettes dont la chair est très-mauvaise. La Pipeline est sans doute le même oiseau que BoUGAIN VILLE a tiouvé en abondance aux îles MalouINES , que D. Pernettv indique' sous le nom do Pipeliciincs , qu'il dit être un excellent manger, ■i se •T '.' -'/T^ ^Vv■^f^*" I ■ DE MARCHAND. 235 suivant ; Gcniil- ntftte ou f:'liar ou PONTOP- loin d'en c défiance jours près U FFO N, fions ». signal aux ;E à la fin it à entrer ne Ikue de n , que U's le bord de uni ni s. Cet cou comme les plunus clair ; une :t la poitrine it parlé des )id : « Elles eau de Mer la MoiietU; s -bon goût, ont la chair ute le nicnic )ondancc aux ique' sous le lient manger ) « mais dont il ne donne point la Description (ci-devant page 223); le nicme aussi que SURVIIXE rencc.itra dans la traversée des îles Bashees aux îles de SalomoN , et qu'il désigne par le nom de Pipeline: il paroît donc que cet oiseau est bien connu des Navigateurs ; il doit l'être aussi des Ornithologistes , mais sans doute soi'.s une autre dénomination. Xll. Le nom de MarGAUX, usité parmi les marins, paroît désigner, des faits ou des Cormorans , ou peut- être les uns et les autres. « Le vent n'étant pas vo- rable pour sortir de • la Baie de SaldANHA, dit FlaccouRT dans son Histoire de A'Tad.igascar, nous envoyâmes deux fois à l'ilet AUX MargAUX , et , à chaque Voyage, on emplit le bateau de ces oiseaux et de leurs œufs : ces oiseaux , gros comme une Oie , y sont en si grande quantité , qu'étant à terre il est im- possible que l'on ne marche pas sur eux : quand ils veulent s'envoler, ils s'empêchent les uns les autres; on les assomme en l'air à coups de bâton, lorsqu'ils s'élèvent ". « Il y avoit en la même île DES OiSEAUX , près le Cap de BoNNE-EsPÉRANCE , dit un autre Voyageur, François Cauche (Voyage à Madagascar), des Afargots plus gros qu'un Oison , ayant les plumes grises ; le bec rabattu par le bout , comme un Epervier ; le pied petit et plat avec pellicule entre les ergots : ils se reposent sur mer; ils ont une grande croisée d'ailes; font leurs nids au milieu de l'île sur l'herbe, dans lesquels on ne trouve jamais que deux œufs ». . « A ces traits, dit Buffon, nous prendrions volon- tiers le A'Iargau pour le I^igaiid , le Sliag des Anglais ». Tous les Marins français connoissent les AJargaiix de l'île d'OuESSANT. Xlil. Le Backir [ou Becqueteur] des habitans des îles d'OLAND et de Gottland dans la Mer Bal- tique , d'après les particularités qu'on nous apprend de son instinct , paroît être une Hirondelle de Mer, Si quelqu'un va dans l'endroit où ces oiseaux ont leurs nids, ils lui voient autour de la tête et semblent vouloir Je becqueter ou le mordre; ils jettent, en même temps, un cri tirr , t'irr , sans cesse répété. Le Bâcher vient tous les Printemps dans l'île d'OLAND , y passe l'Été et la quitte en Automne : son nid lui coûte moins de peine que celui des Hirondelles ordinaires ; il pond deux œufs et les met à plate terre dans le premier endroit où il se trouve. Le vent même le plus fort ne peut l'empêcher de se tenir immobile en l'air ; et, quand il a miré sa proie , il tombe plus vite qu'un trait , et accélère ou ralentit son mouvement , selon la profondeur à laquelle il voit le poisson dans l'eau ; quelquefois il n'y enfonce que le bec; quelquefois aussi il s'y plonge si avant que l'on ne voit plus au-dessus de l'eau que la pointe de ses ailes et une partie de sa queue. Il a le plumage gris; toute la moitié supérieure ^ie la tête d'un noir de poix ; le hcc et les pieds couleur de feu ; la queue semblable à celle de V Hirondelle : ,plumé , il n'est guère plus gros qu'une Grive. XIV. Le VOUROUSAMBÉ de MADAGASCAR [ Ic N qu'ils t Mar- \ volon- lais >j. Vlar^aux tans des :r Bal- apprend de Mer. ont leurs it vouloir ic temps , hcr vient asse l'Été ite moins ; il pond te premier plus fort air ; et, îte qu'un selon la l'eau ; ois aussi au-dessus lie de si upéricurc s couleur ironiitlle : >e. CAR [ le ns DE M A R C H A N D. 237 Gr'ifct du Voyageur Flaccourt ] est vraisemblaiiic- mcnt aussi une Hirondelle de Mer. XV. François Léguât lait mention , dans dcùv endroits de son Voyage , d'une Espèce d'oiseaux qu'il nomme Ferrets, qui ne paroissent point sous ce non> dans les Relations d'autres Voyageurs , qu'il a trouves très - abondans sur l'île RODRIGUE et sur l'île de France , et dont il nous donne la Description sui- vante : « Ces oiseaux sont à-pcu-prcs de la grosseur d'un P geon : leur rendez-vous général étoit le soir dans lin petit îlot entièrement découvert ; on y trouvoit leurs œufs ponJus sur le sable et tout proches les uns des autres; néanmoins, ils ne font qu'un œuf à chaque ponte Nous emportâmes trois ou quatre douzaines de Petits : et comme ils étoient fort gras , nous les fîmes rôtir. Nous ^Icur trouvâmes à-pcu- près le goût de la Bécassine ; mais ils nous firent beau- coup de mal , et depuis nous ne fiâmes jamais tentés d'en goûter Étant retournés quelques jours après sur l'îlot , nous trouvâmes que les Ferrets avoicnL abandonné leurs a^ufs et leurs Petits dans tout le canton où nous avions fait capture Au reste, la bonté des œufs nous dédommagea de la mauvaise qualité de la chair des Petits : pendant notre séjour , nous man- geâmes plusieurs milliers de ces œufs ; ils sont tachetés de gris et plus gros que des œufs de Pigeon ». Ces Ferrets paroissent être des Hirondelles de Aler ; et il seroit doublement utile d'en reconnoître l'Espèce, par rapport à la bonté de leurs œufs, et à la mauvaise qualité de leur chair. XVI. Un oiseau que BOUGAINVILLE a nommé Iç Otsr.M'X l'HU CONNUS. ^li v: i '. ( - \n '-.— tJ8iiil*,ApB^ji:.^,-:-JiUi?'-" mmï Nls I OisrADx l'tU CONNUS, 538 VOYAGE Charbonnier , pourroit ctre pris , à l'inspection (les premiers traits, pour une Hirondelle de JVhr ; mais les derniers , s'ils sont exacts , semblent le tirer de ce Genre, . C'est tout ce que BoUGAINVILLE en a dit. J'ai tâché de me procurer par ce Général'navigatcur, quelques éclaircissemens sur son Equerrct ; mais il ne l'a pas observé particulièrement , et se rappelle seule- ment qu'il n'est pas bon à manger. Cet oiseau étoit mêlé avec les autres Espèces d'Oiseau - Pêcheurs qui ' Voyez pour les Caniats , Tome IV , page 343 , Note '. vienneni \Y- DE M A K C H A N n. 239 on cics liais les de ce t de la. ; foncé , cordou :c effilé , le bout-, à celles arrondies me d'en- , suivans, ;'t-toit au ,0 DE LA ipitre dos u'iiu's, iait ni par le e Movi's agréables , s et vivant eaux, et vitesse î>. lavigatcur, nais il ri*: lelle sculc- iscau étoit [cheurs qui , Note'. voltigcoient sans cesse /t- long du Plein , suivant i'expres- Oi Le Cloupiclii , qui tire son nom de sa stupidité, est gros comme une Hirondelle de Rivière. Les îles ou les rochers situés dans le Détroit qui sépare le Kamtschatk A de I'Amérique [le Détroit de Bering] en sont tout couverts : on dit qu'ils sont noirs comme de la terre - d'ombre qui sert à la peinture, avec des taches blanches par tout le corps. Les Kamtschadales , pour les prendre, n'ont qu'à s'asseoir près de leur retraite, vêtus d'une ptlissC à manches pendantes; quand ces oiseaujc viennent le soir se retirer dans des trobs, ils se fourrent M ' .! '*■-.-. •> I I ll> Ml I j i: li^ i'KU CONNUS. f 240 V O Y A (î E il'tux-niOnics dans la pelisse du Chasseur qui les attrape sans pi-inc >». «> Dans l'Espèce des Stari/à et des Glotip'ich'i , ajoute StI-LLF.R, on compte le KliloVfcR , ou KaIOR , (ju'on dit ctrc fort rusé ; c'est un oiseau noir , avec le hoc et les pattes rouges: les Cosaques l'appellent Isiyosc/i'i/à, parce qu'il siffle comme les conducteurs de chevaux ». Ni ces traits ni ces particularités, dont quelques-unes tiennent un peu du Koman , ne rendent ces oiseaux reconnoissablcs. XIX. Le Tavon des Philippines, dont le nom Tavon signifie, dit-on , couvrir de terre , doit cette dénomination à ce qu'il pond un grand nomhic d'oeufs, les dépose dans le sable et les en couvre. Du reste , sa Description et son Histoire dont GtMELU Carreri, dans son G\ro del Alorulo , est le premier Auteur , sont remplies de tant de disparates qu'elles ne méritent pas d'être transcrites dans leur entier; je me borne à en extraire ce qui peut aider à reconnoîtrc i'oiseau. C'est un oiseau de Mer, noir, et plus petit qu'une Poule, mais qui a les pieds et le cou assez longs : il dépose ses œufs dans les terres sablonneuses où il a fait un trou , et se contente de les recouvrir de sable : coi œufs, dit Gemelli Carreri, sont à-peu-prcs de la grosseur des œufs d'Oie. Les Tavons font leurs nids aux mois de Mars , d'Avril et de Mai , temps où h mer étant plus tranquille , les vagues ne se portent pas assez loin sur le rivage pour qu'elles parviennent jusqu'à leur ponte et puissent la noyer : les Matcloti cherchent avidement ces nids le long des bords de la mer; lorsqu'ils trouvent la terre remuée, ils l'ouvrent » avec l'appc U, attrape , ajovue , (ju'on le Ik-c ■oscli'ilii/ aux ». ics-unc$ oiseaux dont le re , lî'^it J nombve uvrc. l^vi c premier :s qu'clUs entier; je econnoîtrc tit qu'une longs : il loù il a fait sable : ces l-près de la leurs nitli mps où la se portent arvicnnent s Matcloti ords de la s l'ouvrent avec DE MARCHAND. i+r avec un bâton , et prennent les œufs et les Petits qui OisrAirv , , . , PLU (.OiN.'^Ui, sont également esiimes. XX. Paiu.inif. est le nom que, suivant Kœmpffr, dans son J-Jisroirc uatunlle du Japon , los Portuj;ais ont donné à une sorte d'oiseau (jue lu Jajxjtidis KanjemAN trouva sur une île , en allant de SlAM à Manillf. : les œtifs de ces oiseaux sotit presque aussi gros que des aut's de Poule ; on en trouve pendant toute l'annct: sur cette île , et ils lurent d'une grande ressource pour la subsistance de ce Voyageur japonnais. On voit que l'on ne peut reconnoître, sur cette seule indication, Ir Paroni'ie des Portugais. XXI. Le MiSAGO ou BiSAGO est >M oiseau qu .• le même KcEMPFER compare à un Epervïer : il n'est f.uère plus reconnoissable que le précédent ; mais il "^aroît cependant devoir être rangé parmi les Oiseaux Aqua- tiques , puisqu'il se nourrit de poisson. « Le AJisago .. dit K > et il citi l'Hist. génér. des Voyages, Tome I.*-'', page 12. Je ne trois pas que le nom d'Açore soit celui d'une Espèce d'oiseau inconnu: Açor , en portugais, signifie Jipervier ; en latin, Acc'rpiter ; et dan» les premières Relations latines, les îles AçoRES sont désignées sou» I qu^ à au le , vavii peut pas JURVILLE -n'AiLts, ; des il^-'s èce ne me sous cette ,e ces noiv.s quelqu'une encontrent, [y et autres, celui qui a se quand il pas à quel LU appartient. ,E éioient-ils e mouvement écider à leur ttcmcnt n'est tains Canard: me d'oiseau^: Idit-il, que Ix Ues qui li [idiix de Ci'tu „ et il tiu page 12.. t celui d'une gais, signifie les prcmicicj désignées soui I DE MARCHAND. 24.3 la dénomination d'iNSUL/E AcciPITRUM : quand les Portugais abordèrent pour la première fois à ces îles, ils les trouvèrent inhabitées ; mais les Efierv'urs s'y mon- trèrent en si grand nombre, qu'on appliqua aux îles découvertes le nom de l'Oiseau qui scmbloit en être le propriétaire ; elles furent nommées lllias Açores , îles AcoRES ou DES Éplrviers. > BUFFON place aussi sur la liste des oiseaux dont on n'a que des indications , les Fauchets « qu'il rap- porte, dit-il, à la Famille des Hirondelles de Mer «. II cite trois passages du second Voyage de CoOK, tirés ou de la Relation même de ce Capitaine ,» ou de celle qu'en a donnée G. FoRSTER ; et ces Fauchets, rencontrés par de hautes Latitudes Australes , et dans le voisinage de la Bouche Occidentale du DÉTROIT DE Magellan , sont simplement désignés par leur nom dans les trois passages cités , et sans aucune Description ni Observation. Notre illustre Naturaliste a été trompé ici , comme il l'a été quelquefois ailleurs , par la Tra- duction française du second Voyage de CoOK , où l'on a rendu, dans les trois passages, par le nom de Fauchet , le Shear-Wdter de CooK et de FoRSTER , qui est le Coiipeiir-d'eau ou Bec-en-Cistaux (ci-devant page 128, Note ' ), oiseau unique dans son Genre , dont BuFFON lui- même nous a fourni la Description , et qui n'appartient pas à la Famille des Hirondelles de Aler. Cet oiseau étoit trop connu pour que le capitaine CooK et FoRSTER , quand ils l'ont rencontré , ayent eu aucune Description à en faire ; il leur suffisoit de le nommer. Le nom de Fauchet, employé mal-à-propos dans la Traduction , est un de ceux que les Marins donnent au Goéland Brun , qu'ils nomment aussi Fonquet , PEU «-OMNUS, 7 „ 244 V O Y A G E Tail/e - mer , Taille - vent , Cordonnier ( Tome IV , page 348 , dans la note ) ; c'est la Poule du Pcrt-Egniont des Anglais, Port-Egmont HeN '. Je termine ici ces Notices des Oiseaux , des Poissons , des Cétacées , des Amphibies , des Plantes et autres productions marines , que le Solide a rencontrés dans sa Circonnavigation du Globe : j'aurois pu les multiplier infiniment, si j'eusse voulu embrasser l'universalité des Objets qui peuvent fixer l'attention des Navigateurs dans les contrées où ils abordent ; mais j'ai dû me borner à ceujf qui se présentant habituellement sur leur route, leur offrent des sujets successifs d'observation, et un intérêt toujours présent. Je croirai avoir rendu un vrai service à l'HlSTOiRE NATURELLE, si, en esquissant le tableau mouvant des Animaux de divers Genres qui rompent la monotonie et égayent la solitude de ces plaines liquides dont les Navigateurs franchissent l'im- mensité , je parviens à inspirer aux Marins quelque ' Dans trois autres passages des Relations du même \ oyagc par Coo/i et par C forcer, que j'ai rapportés, ci -devant pages I ^ I à I 5 5, à l'occasion du }>ec-eii-Ciseuux ou Coupeiir-d'eau, le Traducteur français a rendu le Shear - W^uter des Anglais par Coupeur - il' eau ; et dans trois autres, comme on le voit ici , il a ft.ndu le même nom par celui de Fauchct .■ j'ignore la raison de cette dilfcrcnce ; mais Buff'on , qui , sans doute , a cru pouvoir s'en tenir à la Traduction , sans consulter Ici Originaux , a dû regarder comme deux oiseaux distincts , un oiseau qui lui ctoit présenté dans le même V^jyagc sous deux noms dirtérens . sans que rien indiquât que, dans le Texte anglais , la lénominutiun est la même. \m V, lont ons , utres dans iplicr ,é des 5 dans )orner route , et un in vrai isant le •es qui de ces it l'im- :^uelquc S'oyagc- devant itr-d'eau, AngUvii le voit j'ignore cloiitf , ultcr Ici icts , un lUS deux e Texte DE MA R C H A N D. 24.5 goût pour une Science (jui apprend à l'Honmie à ne voir rien avec indifférence. C'est par les Marins, je le répète en finissant , que cette branche des connoissances hu- maine, pcjt obtenir un nouvel accroissement ; c'er.t à ceux qui se sont voués à la périlleuse et brillante fonc- tion d'entretenir les communications entre les parties tiécouvertes du Globe, et d'en découvrir àilité de compléter ces précieuses collections d'objets utiles ou agréables , qu'une main invisible et libérale a répandus avec profusion sur toute la surface de la Terre. * A Paris, ce 7 Vendémiaire, an V^II de l'Ere française. P. S. Les Marins qui auront lu ces Notices avec l'attention que réclame l'intérêt du sujet, n'auront pas eu de peine à saisir les Caractères généraux et particuliers qui distinguent les Genres et les Espèces d'Animaux ; et , en voyant quels sont ceux de ces Caractères que le Naturaliste indique spétialenient dans la Description qu'il fait d'un Animal , ils auront jugé eux-mêmes quels sont ceux qu'ils doivent s'occuper de rechercher et de faire connoitre. Mais j'ai pensé que, pour faciliter encore plus leurs recherches et leur travail à cet égard , il étoit utile de réunir dans un même t ibleau , pour chaque Ordre d'Animaux , tout ce que le Zoologiste obscrvcroit lui-même, s'il avoit sous les Q î Qf -46 VOYAGE yeux l'Animal que le Voyageur se propose de tlcciire. Pour ctre assuré que rien ne manqueroit aux séries de Questions que le Naturaliste voudroit taire au Voyageur, j'ai engagé le C/" LA CÉPLDE à les rédiger; et je dois à son extrême complaisance , qui ne peut être comparée qu'à son zèle pour le progrès d^une Science qu'il cultive si utilement , l'instruction que je transcris telle qu'il a bien voulu me la communiquer. 11 faut observer : Iv t H i\ DANS LES QUADRUPÈDES VIVIPARES, Les principales dimensions : La forme du museau , et la proportion des mâchoires : La conformation des cornes ou bois : Le nombre et la forme des incisives, des crochets, ei des molaires : • La forme des pieds : Le nombre et la forme des doigts : Les membranes qui peuvent réunir ou envelopper les doigts , les pieds , ou les jambes : Le nombre et la forme des ongles ou des sabots : La forme, la longueur et la nature de la queue : La nature et les couleurs du poil: Le nombre et la position des mamelles : Le nombre et la conformation des estomacs : La longueur du canal intestinal : Le nombre des vertèbres : La forme des clavicules : DANS LES CÉTACÉES, Les dimensions de la tête et du reste du corps : La forme du museau et la proportion des mâchoires: \i'i ( *- i' ' cure. ics de igcur , , et je it Être icicnce anscriî ES, hoires : :hets, eî opper )ts ; le : les >rps : âchoires: DE MARCHAND. 24.7 La position des évcnts: Le nombre , la position , la torme et la couleur des fanons ou des dents : Le nombre , la position et la forme des nageoires laté- rales , de celle de la queue , et de celle du dos : La nature et les couleurs d^s tégumens : Le nombre et la position des mamelles : Le nombre et la conformation des estomacs: La longueur du canal intestinal: Le nombre des vertèbres : DANS LES OISEAUX, Les plumes , le duvet ou les écailles de la jambe , du tarse , et des doigts: Le nombre et la forme des doigts , ainsi que leur po- sition devant ou derrière : Les membranes larges ou étroites , étendues ou courtes, festonnées ou unies, qui peuvent attacher les doigts, ou seulement les réunir : La forme des ongles , et particulièrement de l'ongle du doigt du milieu : La forme du bec , crochu , ou dentelé , ou échancré , ou conique, ou comprimé, ou déprimé, ou long, ou court, ou droit, ou courbé, ou renflé, ou gros, ou menu , 6cc. : Les plumes, les huppes, les crêtes, les places nues, les caroncules [ chairs glanduleuses ] de la tcte : Les plumes, les places nues, les caroncules du cou: Le nombre et la proportion des grandes pennes des ailes: Le nombre des grandes pennes de la queue : Les plumes du croupion : Q4 1 1 V 2.^S VOYAGE II Les couleurs : La longueur du canal intestinal : Les proportions du cou, du. corps et des pattes î DANS LES QUADRUPÈDES OVIPARES, Les dimensions des principales parties du corps: La forme de ia tête : La carapace , le plastron , les écailles , les tuber- cules [ excroissances ] , &c. du dos , du ventre , (?cc. : La longueur et ia forme de la queue : Le nombre, la forme et les écailles des doigts des pieds de devant : Le nombre , la forme et les écailles des doigts des pieds de derrière : Le nombre et la forme des tubercules des cuisses : Les couleurs : DANS LES SERPE N'S, Le nombre , la forme et la disposition des écailles , des tubercules , ou des plis de la partie inférieure du corps et de la queue : La forme ronde, ovale ou angulaire, unie ou relevée par une arête , des écailles du dos : La forme et le nombre des écailles du sommet de la tête : Le nombre et la disposition des rangs de dents à la mâchoire supérieure et à la mâchoire inférieure : Le nombre et la place des crochets creux , percés et mobiles , ou dents à venin : La longueur du corps, et celle de la queue, à compter depuis l'anus: Les couleurs: i '*&' lES, >s: s tubcr- (Scc: des pieds oigts des isses: 5 écailles , îrieurc du ou relevée nmet de la dents à li ure: percés et à compter DE MARCHAND. DANS LES POISSONS, -4-9 La présence ou l'absence de l'opercule et de la meni- hrane des branchies ou organes respiratoires : L'absence des nageoires inférieures , on la place de ces nageoires , sous la gorge , au-dessous des nageoires pec- torales , ou au-dessous du ventre : Le nombre et la place des nageoires du dos, et de celles qui sont situées entre l'anus et l'extrémité de la queue : Le nombre et la forme des rayons aigus , ou four- chus, articulés ou non articulés, des nageoires pecto- rales , du dos, du dessous du corps, de l'anus, du bout de la queue : Le nombre des rayons de la membrane des branchies : La forme des écailles : La position des aiguillons, des tubercules, des fiîa- nicns, des barbillons, &c. : La place des ouvertures des narines , des yeux, de l'anus : La nature cartilagineuse ou osseuse des vertèbres : La présence ou l'absence , la forme et le nombre des côtes : La vessie natatoire, ou à gaz: Le nombre des circonvolutions du canal intestinal: Le nombre des petits intestins ccucum placés auprès du pylore : La grandeur du foie \ J'invite les Marins qui voudront cnnnoître les Caractères qui distinguent les DIVISIONS, SoUS-DiVISIONS , ORDRES et Genres des Animaux Mammifères (ou à mimeilcs) ainsi I ■ 1 , v: » -i" •► ' I X Il 1 r ». y $, 250 VOYAGE DE MARCHAND. LfS Marins qu'un zèle louable pour l'avancement des Sciences naturelles, porteroit à rccherchir et à taire connoîtrc les Arbres, les Plantes, les Myiéraux, ôic. qu'ils rencontrent sur les Terres peu connues où iU abordent, pourront extraire eux-mêmes des Ouvrages élémentaires de Botanique, de Minéralogie, de Géo- logie , &c. , le petit nombre de connaissances qui leur sont nécessaires pour se mettre en état de décrire ce qu'ils auront vu. Leur travail sera complet à cet égard, pour les Arbres et les Plantes , s'ils peuvent joindre un Dcîsin à la Description : et les Dessins ne servant pas moins utiles quand ils auront à faire connoîtrc des Animaux. Quant aux Minéraux ; ce (ju'ils pourront faire de mieux, c'est d'en rapporter des échantillons. «[ue ceux des Oiseal'x , à consulter les Tableaux que le C.^" LA CÉPKDE a publiés à la suite des DISCOURS il'Oui'er- ttirr tt de Clôture de son Cours d'Histoire Naturelle de l'an Vil, dans lesc]ue!s l'Eloquence a prêté tous ses charmes à la Méthod: tt à la Science. ( .i Paris, chez PUssan , an VII, ///-4." ) M ^ .♦ me; faiti dans tant l'£n D. avancement tr Cl à taire ;^raux, ôic. mes où ili s Ouvrages ; , de Géo- ces qui leur e décrire ce à cet égard, t joindre un 5 ne seront onnohre doî ils pourront antillons. îLEAUX que le OURS d'Oitver- Uf de l'nn VU, ■;i à la Mctliod: 11, /;/-4'") l É / > ADDITIONS A LA PARTIE DE L'HISTOIRE NATURELLE. I.r» ADDITION. Pour l-'s articles du Marsouin , du Dauphin et de I'Épaulard. Hi Pages 57 à 72 , Tome IV. J 'AI présente le MARSOUIN ( pages 57 à 6ç ) comme Petits étant d'un Genre diHérent de celui du DAUPHIN, dans Cltacles. la Classe des PETITS CÉTACÉES ; et j'ai été confirme dans l'opinion que j'avois formée d'après mes propres Observations, lorsque j'ai vu que D. PtRNETTY, dans son Voyage aux "des Alaloui/ies , avoit désigné sous le nom de Marsouin, le même Poisson auquel les Marins appliquent ce nom, et dont moi-mcmc j'avois fait, dans mes Voyages sur mer, un Dessin que j'ai trouvé par- faii».nient semblable à celui que PeRNETTY a fait graver dans sa Relation. (PI. II, Fig. I.) Mais, en consul- tant la Cétolog'ie de BoNNATERRE ( Planches de l'Encyclop. Méthodiq. H'ist. Nat. Tome I, 11.^ partie), je vois que ce savant Zoologiste dit ( page 20 ) que D. Pernetty a pris le Dauphin pour le Marsouin, nais que, du reste, il en a donné une bonne Figure, dans son Voyage y et que cette Figure est exactement conforme à celle du Dauphin, telle qu'on la voit ( d'après V ^^ ¥ Pktits CÉlACtES, 2^2 ADDITIONS BoNNATERRE ) dans V Eiicyclopéd'ie AK'tlicd'qiie , Planche lo. Je ne conviendrai pas de l'exacte conformité entre la Figure que PfrnETTY a donnée de son Alarsoinn , qui est aussi le mien, et celle que BoNNATERRE nous donne de son Dauphin : dans celui-ci , le bec de l'animal ( car on ne peut appeler autrement la gueule alongcc tt étroite de ce poisson ) est beaucoup moins long et plus gros, et les yeux sont beaucotip plus grands , qu'on ulIcj voit dans le A'Inrsou'in de PernETTY : d'ailleurs les diux parties de ce bec sont d'égale longueur; et, dans celui ile PernETTY, comme dans le mien, la partie inférieure est sensiblement plus longue que la partie supérieure. 11 n'appartient pas sans doute aux Marins de disputer avec les Naturalistes sur la Nomenclature ; mais ie piii» assurer que le Poisson que les premiers nomment ALir- scu'in , est celui dont PernETTV a donné le Dessin dans sa Relation , le mt'me que V Encyclopédie Alétliotl'upii présente sous le nom de Dauphin. Du re ment AAir- L)essin daiii Aléthoii'iqnt : , CCS deux c soit pii vent menu uin est chc: poisson for'. fort pointu. Je siï vîtcs'C qu'il fii'5"i' soutHe qu;ii"l vaisc pêche, A L'HISTOIKE NATURELLE. 253 ils désif^ncnt l'un et l'autre par la dénomination de Soiif- J/tur , lacjueile ne peut s'appliquer spécialement ni ai: Aiarsoinn ni au Diiuj>/iiii , puis 254, ADDITIONS rr.riTj 7. Lr. Dauphin à d '. u^ntg. CliaUls. g. Lk Bltsko'T. 9. Le Dauimmn Fékes. Les Caractères communs à tout le Genre sont ccux-n ; Le corps nu, ovale, ou en forme de cône alongt', d'une couleur bleue qui tire sur le noir; il est rare de trouver des individus blancs. La tête conique, terminée en pente vers le muscai. Un évent figure en croissant placé sur le sommet de !. tête; les deux cornes se dirigent vers le museau. I, , deux mâchoires presque égales en longueur ; tan; : nplatics en forme de bec , tantôt arrondies : elles so-; armées de dents coniques , ou comprimées par les côt.:, terminées en pointes dans ceux-ci, obtuses dans ce • Jà, et dentelées dans quelques Espèces. Les yeux situt auprès des angles de la gueule ; la prunelle est no et l'iris blanc. Le tuyau des oreilles est placé dcrrii.. les yeux. Les narines sur le museau. Le balenas renfermé dans une espèce de gaine. L: Femelles ont deux mamelles sur le ventre pour aliaii; Jeurs Petits : on trouve entre les mamelles les pari':. de la génération , et ensuite l'ouverture de l'anus. Quatre nageoires; deux latérales; une sur le dos; : une à l'extrémité de la queue : celle du dos manc ; dans une seule Espèce, N. B. BoNNATERRE a rangé parmi les Espèces qi- proprement, composent le Genre, deux Cétacécs c ont beaucoup de ressemblance avec les Dauphins, p»' la forme du corps; mais qui en ditièrent par le nombre la structure et la position des dents. L'un , le Datif" à deux dents , n'a que deux dents pointues à la mâche - dais. BA 'es Daiif ^iicdoi.'î J ■*« Russe TP.TtTS Li.\Ai.Li:s, it ccux-ci; est rare tic \c muscai. ninict de ti luiscau. l i cur -, tamo; : elles S0-. ,ar les côi :, 3 dans ccv s yeux sitwi ;\lc est no place dcrriù e gaine. pour allait: 1 es les pari- c l'anus. [sur le dos; L dos mam.'| A L'HISTOIRE NATURFLLE. ^55 inftricuro ; l'autre , le ButsLpf, a la niAthoire supé- rieure et le palais l'trisscs de piiiics pointes dures. I ."•■ Lspèce , Ll .VIaRSOUIN f Dill'li'imis J'/wCiUiaJ '. L« Manouin. Le Aliirsouin a laniùt (juatrc , t.uilôt six , et niéu\C Jusqu'à huit pieds de ioui^ucur. Le corps en forme de cône : une nageoire triangulaire sur le dos : le niuseaa terminé en points. : les dvUls élargies au sommet, ar- rondies et irancli.'.nies. Le corps de cet animal est rond, épais, et aminci vers la queue. La tête représente un cône obtus; ciU: est renHée sur le sommet, au-dessus de l'orhitc des yeux; ensuite elle s'amincit graduellement et se termine par un museau pointu. Les yeux sont situés vis-à-vis l'ouverture de la gueule ; leur prunelle est noire et en- vironnée d'un iiis Manc. Les deux mâchoires sont à -peu -près de la même longueur; celle d'en bas est armée , de chaque côté, d'une rangée de petites dent?, amincies à leur hase , aplaties , tranchantes et arrondie» au sommet. Otiio Fabuicius prétend qu'elles sont un peu crénelées; mais celles de l'individu qui se voit dans le Cabinet de l'École Vétérinaire à ChaKLNTON, prés Paris , sont entières : le nombre des dents varie depuis vingt-une jusqu'à vingt-cinq. Derrière les yeux , on remarque un petit trou rond qui est l'organe de l'ouïe; il a un pouce de diamètre. L'évcnt est situé sur le sommet ' Les Fr.ançais l'appellent Marsouin ; les Espagnols Alursojui : les Anglais Porpus , Poipfs , Porpessf , Porpoisf ; les Mol lan- dais , Brtiinvisc/i ; les Allemands , Aleenclnveim, Brutinfisc'i ; les Danois, ALinuin , Tutnier ; les Norwégiens , P^ise ; les Suédois, Alarsnin , Tniml'lure ; les Polonais, Swiniti-Alors/ui ; 4es Russes, Alorshaja-Swinja; les Grocnl.indais, Nua* II % ►n. 1 1^ f I Petits cei ac.ées. I.e Marsouin, Le Dniiiiiiin, 256 A D JM T 1 O N S de la tctc à l'aploml) de l'intervalle qui se trouve entre les yeux et les angles de la gueule : les narines sont placées entre i'cvent et l'extréniité du museau. Les nageoires latérales sont attachées sur les bords de la surface inférieure du corps : celle du dos est triangulaire et occupe à-pcu-près le milieu du tronc. Derrière cette nageoire, ic dos est aplati et relevé dans le milieu par une saillie qui s'étend jusqu'à la nageoire de la queue. Sur la partie du ventre qui correspond à la nageoire du dos , on voit une fente où sont cachées les parties qiii constituent le sexe. L'anus est à distances égales de la nageoire de la queue et des parties de la génération. La nageoire qui termine le tronc est partagée en deux lobes arrondis au sommet et un peu échancrés. Tout le corps est d'un bleu qui tire sur le noir; le ventre e:t blanchâtre. Cjt animal qui passe pour un excellent nageur , tient habituellement latctc et la queue recourbées en bas; r!o sorte que, quand il vient respirer sur la surface de l'eau, on ne voit que son dos ; mais aussitôt qu'il est mort, il s'étend en lip;ne droite. 2.'' Espèce. Le Dauphin [ Dciplùiws Dilplùs] \ La longueur du Dauphin varie depuis cinq jusqu'à ' Les Français l'appellent Dauphin ; les Italiens, Ddj.n: les Hollandais, Do/jt/tiu-J'iiynie/iiar ; les Anglais , Dolphin. Crtiivpus , J'arpesse : les Alitmancls , Dclyliiii , Aleerschwi:, 'lumiero; les Danois, Ahirswiii ; les Norwcgicns, Spin^'r, les Polonais, Delf-ji ; les Islandais , Hiiyseu , Ilofrung, Làpur. Si l'on compare ces noms avec ceux cjui sont donnés ;"a Aliirsouin ( pa<»e préccd. Note ' ) , on verra que quelijiies-un> iont les mimes : ces deux Cétacécs sont souvent coiilondiis. neuf le Da un Bc ' DJ est le ioncui ive entre nés sont :a\i. Les ■Js de la [angulaire •ière cette iiilicu par la qucut. ageoire du )avtics qui ^alcs de la iration. La deux lobes Tout le ventre eji geur , tient en bas ; cie ce de l'eau , l est mon , :lp}iis] \ inq jusqu'à ■ns, Ddp:. Dolj'nin . Aleersihw!- . ■lis, Spiiijjif. • iig, Leiptir. nt donnés ;"-i quclques-vin' coulondiis ne"! A L'HISTOIRE NATURELLE. 257 neuf ou dix pieds. Le corps prescpic s Vovn- aiiphhis , iuer trois sous d'un de tacht's D. PiB- : "des Mj- c vcnti'o éclatante n'est cc- : tout \c onner aux lis blancs , appclk'i'i )arlant du "uae pctuû A L'HISTOIRE NATURELLE. 2^9 Espèce , qui étoient marbrés de I)run sur le dos et de blanc sous le ventre. ( Voyage à l'ilc de France. Tome I , page ,9- ) On peut voir aussi ( ci-dev. Tome IV, page 68) que, suivant Pkrnltty, le Cétacéc qu'il décrit sons le nom de Alarsoii'ui , présente quehjucs Variétés : le /Vlarsoiiin blanc, le Poursîlle a le Aluine de Aler ; mais c'est ton- jours sous le nom de AJarsoii'ins et non sous celui de Dauphins f que les Marins connoisscnt ces Variétés. En comparant la Description du A'Iarsou'in avec celle du Dauphin , telles qu'on vient de les lire d'après BoN- NATERRF, , on voit que ces deux Cétacées diffèrent assez, peu entre eux, pour qu'il fVit très - pardonnable aux Marins , de ne pas toujours distinguer une Espèce de l'autre , sur-tout quand ils n'ont pas pu s'emparer de l'animal : en général, le Alarsou'm , selon eux, est plus petit que le Dauphin ; et c'est le contraire dans les J^escriptions de BoNNATERRE : suivant eux encore, et c'est ici la dilFérence essentielle , le Marsouin est celui dont la tête est terminée par une espèce de Bec; et, suivant BoNNATERRE, celui qui a le Bec est le Dauphin. H est bien probable que les Naturalistes ont raison ; mais je ne sais si l'on obtiendra des Marins qu'ils c'iangent leur Nomenclature ; et s'il ne sera pas moins difficile d'obtenir des premiers qu'ils veuil- lent adopter , sans conséquence , la substitution de noms, et appeler Alarsou'in , l'Espèce qu'ils .ippellcnt Diiuph'ui , et Dauphin , celle qu'ils nomment Alar- 'ouin. Du reste, ce que j'ai dit des habitudes, tingue des autres du même Genre par lana^^eoire qui occupe le milieu du dos ; elle est en forme de cône , et a près de quatre pieds d'élévation. Les nageoires latérales sont larges it presque ovales : celle de la queue se divise en deux lobes échancrés en faulx. Le balenas a trois pieds de longueur. La surface supérieure du corps est noirâtre ; le ventre est blanc : on trouve quelquefois des taches blanches sur la tête et sur le dos. TiMs les Naturalistes s'accordent à présenter VEfuui- lard comm" le plus cruel et le plus vorace de la Famille des Dauphins; il se nourrit de Phoques et de I< <■> prc'i i^njsqi ^;c rap élevée a la to du coi teintes ^. auircs igucur it pris lont la corps 5 dents ite une eur est ?crs les comme nte uni- ndi. La 'en haut ■mc-es de jct; leur i([ue m fi- ne que gue des c milieu c quatre arges et en deux pieds de noirâtre ; es taches cc de la ucs ei de A L'HISTOIRE NATURELLE. 263 Pleiironecres '. On prétend qu'il attaque les A'Iarsoui/is et nicnic les grosses Bahincs. On ajoute (|ue , bien loin de se défendre, la Baleine pousse alors des espèces de mugissemcns semblables à ceux d'un Taureau ([iii si Mt assailli par des Chiens; et que, pour se soustraire ;ï la dent meurtrière de cet ennemi , elle quitte les gouHrcs de la M( r et se retire vers les Cùtes : c'est la cause sans doute qu'il en vient quel(|uel'ois échouer sur les nôtres. W arrive souvent que Vl-jxniUird est victime de sa vo'acité ; et si l'on veut le harponner on profite toujours du moment où il guette sa proie ; mais on a vu ( Topie IV, page 66 ) qu'on ménage cette Espèce parre que .''Homme se l'associe en quelf[uc sorte pour la Pèche de la Baleine. Suivant BoNNATERRE, c'est un hyaularii qui vint échouer et se fit prendre dans le portd'OjTIE , sous le règne de l'Empereur Cl.AUDE *. Le même Naturaliste admet dans cette Espèce une Variété à laquelle il donne le nom à" hjmiilard ventru. Il en fut pris un en 1772 , dans la TAMISE. H a beaucoup de rapport avec le précédent par la structure de sa tète ; il en diftère cependant par la niAchoire inférieure qui n'est pas renHéc par dessous comme dans la première Espèce. Le ventre est très-gros , et s'amincit brusquement vers la région de l'anus. La nageoire du dos se rapproche plus de la queue ; elle est aussi inoins élevée mais plus longue que celle de V Epaulard ; elle a la forme d'un triangle rectangle. La partie inférieure du corps n'est pas entièrement blanche; on y voit des teintes soudures et noirâtres. L'individu d'après lequel a Voyez, Tome IV, pa^'e 435, Note '. * Voyez, Tome IV, page 458, Note '. Pktits Cki ■>• lins, L'£[>aulat(!. T ,1 (M i R 4 /; •r m a \ V, !\ h Petits Cki A< I I s. L'F|)aiilait.l. L'ipce de Mer, Le Deluga. 264. ADDITIONS été liiitc cette Description, avoit dix-luiit pieds de lon- -ii'.iir. On peut réunir cette Espèce avec la précédente, jusqu'à ce que nous ayons des connoissanccs plus po- sitives sur les Caractères qui les distinguent, 5.'"«-" Espèce. L'Épée de Mer f/)i/f/iiniis ClaifhitorJ. Je renvoie à ce que j'ai dit do cette Espèce quand j'ai décrit les ennemis de la Biileine. ( Tom. IV, p. 4.3 7 à 44.0. ) Ses Caractères distinctifs sont d'avoir le corps en forme de cône: une nageoire sur le dos qui imite un sabre re- courbé : des dents petites et aigués. 6.'"'^ Espèce. Le BelugA [ Delplùnus Alh'icansJ . La longueur ordinaire du Beli/gn est de douze à dix- huit pieds. Le corps en forme de cône : point de nageoire sur le dos : les dents courtes et émoussées. Cet animal a été placé successivement dans le Genre des Biileines et dans celui des Cachalots ; mais , si l'on a égard au Caractère principal suivant lequel BoNNA- TERRE a disposé les Classes, il est certain qu'on doit le ranger parmi les Dauphins, puisqu'il a des dénis aux deux mâchoires. Le corps est arrondi ; sa conformation approche de celle d'un cône alongé , dont la base est vers les na- geoires latérales , et le sommet vers la queue. La tête est courte , terminée par un bec obtus , et surmontée d'une protubérance , au milieu de laquelle vient aboutir un évent qui se dirige obiitjuemcnt vers la partie posté- rieure du corps. Les mâchoires sont à-peu-près égales; celle de dessous est armée, de part et d'autre, de neuf petites dents , obtuses à leur sommet, distantes les unes des autres, et semblables, par leur structure, aux dents molaires des Quadrupèdes : celles qui occupent le devant de la mâchoire sont plus petites que les autres. On cii à fa m( ar>partie 'a 'Aforii la form Féches A L'HISTOIKF, N ATU Ul, l.I.E. zf>/iin de cette Espèce fut pris, en 17S3 i dans la Tamise au-dessus du poni de Londres ;' il avoit vingt-UM pieds de longueur : mais l'individti étoit jeune; et , à l'inspection du crâne d'un autre individu de la même Espèce, conservé dans le Cabinet de HuNTER, on conclut que la longueur de celui-ci devoit ctrc de quarante pieds. Le Diiiipli'm à detix dents a le corps en forme de cône: une nageoire lancéolée ;i l'extrémité du dos , plus près de la rjueiie que du milieu thi tronc : le n'useau aminci et aplati : deux dents aiguës à la mâchoire intérieure. Ce Cétacée paroît avoir beaucoup de ressend>lance avec le J\ésanuik ; il en dilîère c dant par plusieurs (Caractères qui le font regarder, avec raison , comme lui animal très - ditîerent. Sa plus grande grosseur est vis-à-vis les nageoires latérales ; ensuite il s'amincit , par degrés insensii)lcs , jusqu'à l'extrémité de la (|ueuc. I.c front est convexe, arrondi; la mâchoire supérieure aplatie, et terminée par un bec semblable à celui d'un Canard ; mais on ne trouve que deux dents pointues à l'extrémité antérieure de la mâchoire d'en bas. Les nageoires latérales sont situées vis-à-vis les angles do la gueule; elles sont petites relativement à la grandeur du corps, et d'une figure ovale. Celle du dos corres- pond à l'origine de la queue ; elle est conformée en ter de lance , pointue et inclinée en arrière; celle de la queue est composée de deux lobes écluncrés qui rcpré- ^ sentent un croissant par leur réunion. Le dessus du corps est d'un brun noirâtre, et le ventre un peu moins obscur. 8.'"'^ Espèce. Le Butskopf [Dclphhws ButskopfJ , le i2uisi.oi)r. Deux individus de cette Espèce, la Mère et son Petit, \ ' . \ V ' M a, ; V f 1* IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 l.l m m m ^^. t^i IL25 i 1.4 m é" 1.6 Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 ^^.f^ .V Ma i t 268 ADDITIONS Petits échouèrent, le 19 septembre 1788 , près de HoNFLEUR, Cetacées. çj qj^j ^j^ ohservés avec soin. Le jeune avoit douze Le Butskopf, pieds six pouces de longueur , et huit pieds de circon- férence au plus gros du corps ; le vieux , vingt-trois pieds six pouces de long et quinze pieds sept pouces de tour : ils ne différoient entre eux que par les dimensions, Le Butskopf Zi le corps en forme de cône : une nageoire sur le dos , recourbée en arrière : le museau aminci et aplati : la mâchoire supérieure et le palais hérissés de petites dents. Le corps vu de côté représente un cône dont le sommet est vers la queue : sa plus grande épaisseur cor- respond à l'insertion des nageoires latérales; il s'amincit ensuite, par degrés insensibles, jusqu'à la nageoire qui termine le tronc. Sa tête a plus de hauteur que de lar- geur. Le front, qui est très-renflé , se rétrécit subite- ment et finit en une espèce de bec plat et arrondi à l'extrémité. L'évent est placé sur le sommet de la tête, vis-à-vis l'orbite des yeux ; il forme un croissant dont les cornes se dirigent vers la queue ; Caractère parti- culier à cette Espèce et qui la distingue des autres Espèces de Dauphins. A la place des dents , on trouve sur la surface du palais et sur le contour de la mâchoire supérieure , de petites pointes inégales et dures : elles avoient une demi-ligne d'élévation dans le jeune Cétacée pris à HoNFLEUR ; mais celles de la Mère étoient plus longues. La langue qui adhère à la mâchoire inférieure, est un peu rude et garnie d'un rebord dentelé : il y a aussi une autre dentelure sur les bords de la mâchoire supérieure. Les yeux sont convexes , comme ceux àa Quadrupèdes , bordés de paupières , et emboîtés dans un bourrelet glutineux, d'un pauce et demi de diamètre; . / l e Ronfleur, ; avoit ôouzc sds de circon- X , vingt-trois sept pouces de s diniensio.is, : : une nageoire iseau aminci et iais hérissés de cône dont le le épaisseur cor- des -, il s'amincit à la nageoire qui iteur que de lat- rétrécit suhite- lat et arrondi à tiimet de la tête, m croissant don; I Caractère parti- jngue des autres dents, on trouve ur de la mâchoire 5 et dures : elles ; le jeune Cétacée ère étoient plus hoire inférieure, dentelé : il y a s de la mâchoire comme ceux des et emboîtés dans emi de diamètre; Petits CtlACÉES, Le liutskopf. A L'HISTOIRE NATURELLE 269 ils sont situés vers le milieu des parties latérales de la tête. La nageoire du dos est plus près de la queue que du museau; son sommet est recourbé en arrière. Les nageoires latérales sont placées sur la partie inférieure de la poitrine ; elles sont petites , relativement à la grosseur de l'animal ; celle de la queue se divise en deux lobes échancrés en faulx. Tout le corps, excepte le ventre, est d'une couleur de plomb. Il paroît que cette Espèce de Dauphin est absolu- ment conforme à celle qui a été décrite par Dale , dans son Livre intitulé Antiquités de Harwich , sous le nom de Nebbe-Haulon Beaked; par MartenS , dans sz. Des- cription du Spit^berg , sous celui de Bottle - Head ou Stounders - Head ,- par P O N T O P P I D A N , dan j sa Norwége , sous celui de Beaked ; et par Pennant dans ta Zoologie Britannique, Les Descriptions qui se trouvent dans les Ouvrages de ces Naturalistes ne diffèrent de la précédente , qu'en ce qu'elles n'indiquent point de dents dans la gueule; mais elles sont fort petites et ont pu échapper à l'Observation , sur-tout si les individus décrits étoient jeunes. BoNNATERRE ajoute que le Dauphin à deux dents pourroit bien être aussi la. même Espèce ; car il est probable que les pointes inégales et presque imperceptibles que l'on- aperçoit dans la bouche des jeunes Butskopfs , croissent et, deviennent des dents très - sensibles , lorsque l'animal est parvenu à un certain âge. Du reste, cette opinion ne peut se confirmer ou se détruire que par de nouvelles Observations. 9. '"^ Espèce. Le Dauphin FÉRES [ Delphinus Feres]. LcDauphin. Ce nom est celui qu'il a reçu des Pêcheurs français *'^"'*' de la Méditerranée. , / ■i^ 4 'n i '1 \ i « 7 \ / I ^i Pktits cétacées. Le Uauphin Féres. 2yo ADDITIONS Vers la fin de Juin 1787, un grand nombre d'indi- vidus de cette Espèce se jeta dans le Golfe de Saint- Tropez où les Pêcheurs de la Côte en tuèrent environ une centaine; mais on n'en retira aucun profit , quoi- qu'ils fussent cliargcs de beaucoup de graisse. Leur chair étoit rougeâtre comme celle du Bœuf. D'après les renseigncmens que BoNNATERRE a su se procurer , il a donné la Description suivante du Dauphin Féres , doni aucun Naturaliste n'avoit encore fait mention. Une nageoire sur le dos : la tête arrondie : les dents ovales et obtuses au sommet. La hauteur de la tête égale à-peu-près sa longueur; elle est très - renflée sur le sommet ; et s'amincissant tout -à- coup vers sa partie antérieure, elle se termine par un museau court et arrondi , comme celui d'un Veau. La forme de sa tête pourroit, en quelque sorte, être comparée à celle de la Vielle , poisson bien connu; en supposant toutefois que celle - ci ne fût point com- primée par les côtés , mais d'une largeur conforme à la hauteur moyenne. Les mâchoires sont égales , recou- vertes de lèvres membraneuses , et garnies intérieurement d'une rangée de dents : on en compte vingt à chaque mâchoire. II y en a autant de grosses que de petites; les plus grandes ont environ un pouce et quelques lignes de longueur sur un demi-pouce de large. La partie q.ù s'enfonce dans l'alvéole imite un cône dont le sommet est recourbé et aplati du côté opposé à la courbure. La partie qui est à découvert égaie en longueur celle qui entre dans la gencive; elle est d'une figure ovale, ar- rondie au sommet , et comme divisée en deux lobes par une rainure qui règne sur toute sa longueur. Les I ^" I page indi ; un e \ celu 'de . pèdc \ • i Miibre d'indi- e de Saint- èrent environ profit , quoi- ise. Leur chair ATERRE a su n suivante du n'avoit encore ndie : les dents >s sa longueur; Et s'amincissam elle se termine .ime celui d'un 1 quelque sorte, 5on bien connu; fût point com- eur conforme à égales, recou- s intérieurement vingt à chaque que de petites; quelques lignes ;e. La partie qui dont le sommet la courbure. Li Ingueur celle qui jgure ovale, ar- |e en deux lobes la longueur. Les A L'HISTOIRE NATURELLE. 271 petites dents sont plus courtes de cinq ou six lignes que les grosses. De plus, cet animai a un évcnt sur la partie supérieure de la tête ; une nageoire sur le dos , deux sur les côtés , et une placée horizontalement à l'extrémité de la queue. Tout le corps est couvert d'une peau fine et noirâtre, I I.c ADDITION. Relative à la nourriture des PÉTRELS. Page I Co , Tome IV. On a vu que l'opinion générale des Voyageurs et des Naturalistes est que les Pétrels des différentes Espèces font leur principale, et peut-être, est-il dit, ; leur unique nourriture, des Poissons qu'ils enlèvent à ; la surface de la mer : mais on peut croire que leur vo- racité n'est pas satisfaite de ce seul genre de proie , et qu'ils s'attaquent aussi aux Oiseaux des Classes '^ inférieures de leur propre Famille; car nous voyons \ que, dans l'examen que. le chirurgien Roblet a fait \ du gésier et de l'estomac de plusieurs Pétrels ( Tom. I , * pages 14- et 15), il a trouvé dans quelques-uns des individus qu'il a ouverts, des plumes d'oiseau , et, dans I un entre autres , un bec qu'il a cru reconnoître pour être celui d'un Oiseau des Tempêtes , la plus petite Espèce de Pétrels , le plus petit de tous les Oiseaux palmi- [, pèdes. Petits Cki ackes. Le D.uipliin PtlRELS. \\ V\ N^ li : '1 \(| , % \À ^ 1 Ml i i' i Tortue tic Terre du Ca|> de Bonne- JLspéra,iict, 372 ADDITIONS III." ADDITION. Pour l'article de la ToRTVE, Petite Tortue d^ Terre du Cap de BoNNE-EsPÉRAÎ^CE. Ci-devant Tome IV , page 270. En pariant de cette petite Espèce de Tortue de Terre f j'ai rapporté ce que KoLBE et LA Caille en ont dit. Le second Observateur paroît la regarder comme un très-tnauvais manger , car il assure que l'on n'en mange que dans la dernière nécessité : je crains qu'il n'ait été trompé par les apparences. Les habitanii mêmes du Cap semblent, à la vérité, faire peu cas de leur Tortue ; ils en mangent rarement ; et le dédain que témoignent les Colons , peut avoir pour causes , d'une part, la petitesse de l'animal , et de l'autre , l'abon- dance , en tous genres , d'autres alimens excellens : mai» cette Tortue , toute petite qu'elle est , n'est pas éga- lement dédaignée des Étrangers; et je tiens de Voyageur; capables de bien observer , et éloignés de toute exagt- ration , qu'ils en ont mangé avec grand plaisir ; qu'elle est plus délicate que les meilleures Tortues de Aîer; et que sa saveur est celle des pieds de Mouton, quad ils sont bien cuits et bien apprêtés. I V.c ADDITION. Pour l'article de ta SciE DE Mer , un des ennemi de la Baleine. Tome IV, page 444. Scie de Mer, En indiquant les Parages où il est ordinaire de ren- contrer la Scie de Mer, je n'ai pas fait mention de li MÉDITERRAMi.£, *' Je Tortue de ^ Caille en ;garder comme que Von n'en ,e crains qu'il lubitani, même5 eu cas de leur le dédain qus ,r causes , d'une '..uire , l'abon. . excellens : nuii , n'est pas éga- ens de Voyageur. de toute exagf l plaisir -, qu'»-'ll' 'ortui's de Mer; ; Mouton , qua'^^ U N. xin des ennm\\ ordinaire de ren- Ifait mentio ndeli iMÉDlTERRAf^tEi A L'HISTOIRE NATURELLE. 273 MÉDITERRANÉE , parce qu'il paroît que, de nos jours, Scie de Mtm, elle ne s'y montre pas. II est cependant probable que , dans' les temps anciens, cette Espèce de Cétacée n'étoit pas inconnue dans notre Mer intérieure; car l'Histoire nous apprend que , dans la guerre entre les Romains et Philippe (l'an de Rome 54.0), le Roi de Macé- doine avoit à la suite de son Armée navale, des Nac vires vantés pour leur légèreté et leur vitesse, qu'on distinguoit par la dénomination de Pristes : et ces Pristes , est - il dit, étoient de petits Vaisseaux qui tiroient leur nom de celui à*une Espèce de Baleine , dont leur proue portoit la figure et qui étoit nommée Pris te , parce qu'elle avoit le bout du museau fait en forme de Scie *. V.c ADDITION. Pour l'article Baleines. Parages fréquentés par les Grands Cétacées. Tome IV, page 451. On a vu dans le Journal de Route ( Tome III , Pahages page 393 ) que, le 27 Mai, à la hauteur du Tro- fretiuentes pique du Sud, i'*xà l'Orient du Méridien de Paris, f*^,,^* , '^ ^ ' * ' grands tetacees. et à environ 200 lieues dans l'Ouest de la Côte Occi- dentale d'ApRlQUE, le Solide a rencontré de grosses Baleines : on peut dire, en général, que ces Cétacées se montrent , en nombre plus oy moins grand, sur tous les Parallèles de l'OcÉAN Atlantique. — ■ Histoire du Commerce et de la Navigation des Anciens , par Huet. Chap. XXV. 5. 5 H •^ Ul l' im t I * r h. Il ' 1^, i : ^n A 1^ D ITI O N s VI.c ADDITION. PCclic tlProiluit, \ Pour l'Article BALEINES, Pêche et Produit. Tome IV^ , page 493 , Note '. BALEiNns. La Pêche de la Baleine que les Anglais et les Américains des États-Unis font avec tant de succès, depuis quelques années , dans les Parages voisins du Brésil, vient enfin d'attirer l'attention tardive du Gouvernement de Portugal : il s'est déterminé, l'année dernière , à révoquer le privilège exclusif qu'il a^/oit accordé inconsidérément à une Compagnie qui , ne sachant pas en tirer parti pour elle-même, n'en opposoit pas moins une barrière insurmontable à toutes les spé- culations particulières. Toute Société de Négocians , tout Armateur , résidant en Portugal , sont à présent autorisés , invités même , non-seulement à faire la Pêche de la Baleine sur les Côtes du BRÉSIL, mais aussi à établir sur ces Côtes et sur les îles portugaises d'ApRiQUE, ies chaudières et les ustensiles nécessaires pour l'extrac- tion de l'huile, et pour donner aux autres produits de ia Pêche les préparations qu'exige leur emploi dans le commerce. Ce changement de système procurera-t-il un grand avantage à la Nation portugaise ! A juger de ce qu'elle fera par ce qu'elle sait faire , il est permis d'en douter : mais , en attendant que le temps ait résolu la question , et en lisant l'avenir daps le passé, on peut croire que l'invitation faite aux particuliers de se livrer à ce genre d'industrie, quoique ce changement semble introduire une nouvelle concurrence dans les Mers Australes , n'alarmera pas les Anglais, et ne nuira que faiblement auxi touri du f d'obt nouv sion , icsqu( dont produ appare fait, 1 Aniérii ^'accro et la d iïces, < currenc pleine ( timent balancer I." J occupés Morse et (Jût appe respirer et, en m' cette faci odulc. lis et les e succès, oisins du ardive du é , l'anncc ^u'il atfoit qui , ne n opposoii ces les spé- ^4égocians , it à présent .ire la Pêche lais aussi à d'AFRIQUE. our l'extrac- produits de iploi dans le Pêche et ProJiiir, A L'HISTOIRE NATURELLE. 275 auxAméricains-Unis : les premiers sauront même le faire Baleines. tourner à leur profit; bientôt on les verra, se couvrant du Pavillon de PORTUGAL qu'il leur est si facile d'obtenir , saisir avec adresse les facilités que cette nouvelle disposition va leur offrir , donner plus d'exten- sion à leur Pêche du Sud , et multiplier les canaux par lesquels la Contrebande détourne, au détriment du Fisc dont elle élude les Droits , une partie des précieuses productions de ces Contrées Méridionales soumises en apparence à la Couronne de PORTUGAL, et, dans le fait, tributaires de la GrANDE-BretAGNE. Qu*ni aux Américains-Unis , ils ont sans doute plus à redouter l'accroissement que pourra prendre la Pêche anglaise , et la diminution qui peut en résulter dans leurs béné- fices , qu'ils n'ont à craindre l'effet passager de la con- currence portugaise : mais une Nation neuve , laborieuse , pleine d'énergie , avide de gain , trouvera dans le sei;- timent de ses besoins , des ressources qui pourront balancer les efforts et le poids de la rivalité. Vll.c ADDITION. Four l'Article Ph OQU ES. 1 i •* ». Tome V, page 3. 1." J'AI dit, d'après tous les Naturalistes qui se sont occupés de l'Anatomie comparée , que le Phoque , le Morse et le Lamantin étoient les seuls animaux que l'on dût appeler Amphibies, parce qu'ils avoient la faculté de respirer et de vivre également dans l'air et dans l'eau ; jCt, en m'appuyant des mêmes Autorités, j'ai ajouté que I cette faculté tenoit à ce que, dans ces trois Genres S i Phoques, l- ''.VA 'a lî m. I 276 ADDITIONS Phoques. d'Animaux , le trou ovale dit ojeiir , ou trou de BoTALL, demeure toujours ouvert , . VI !' 2.° J'AI indiqué les îles et les Côtes des Mers du SUD que les Phoques affectionnent particulièrement ; et ce sont celles où l'Homme n'est point établi à demeure; trop heureux ces Amphibies , si des visites , devenue» aujourd'hui fréquentes , n'eussent jamais troublé leur tranquillité sur les Terres que la Nature sembloit leur avoir abandonnées ! Le Voyage du capitaine Robert, des États-Unis d'AiwiRiQUE , dont on lit une Notice dans le Voyage de la Pochefoucauld Liancourt , non fait connoître dans le Grand-Océan Austral, une île peu fréquentée par les Vaisseaux d'EuROPE , et où les Phoques, d'après le rapport du capitaine Amé- ricain , doivent avoir formé une Peuplade des plus nombreuses. ' Rapport géiural des travaux de la Société Philomatique o5 La l yimlirois il est il donner Amùrois et , cor paraiso seroit ce qui plilS Ole d'après Du fiitudes de PhiU eit à j-^. \. BOTALL, léralcnicnt , prononce iiatiquc de CUVIER , des Arts, sur la Côte LLANDE), oques et les le cceur dts ■ , comme on ». /lers du SUD lient; et ce à demeure; ;s , devenues troublé leur sembloit leur ne Robert, it une Notice 'ncourt , noi'' USTRAL, une Europe , et Ipitaine Amé- adc de a plus Philomatiqut <'•'■ I rrimain un \ i< I A L'HISTOIKR NATUHELM.. 277 « Le capitaine RoniiRT, est-il dit dans l'Extrait de son Voyage , relâcha à ValpARAISO , établissement espagnol sur les (^ôtcs de I'Amériquk MÉRIDIONALE latitude 33 degrés Sud , Longitude 84. Il s'y arrêta un mois entier. De là , entrant dans la AUr du Sud [ le Grand-Océan Austral] , il arriva le 5 Juillet ( 1792 ) à l'île espagnole de Saint-AmbroISE ; Lon- gitude Ouest , 23 degrés 26 minutes ; Latitude Sud ' ^ ' On voit sur fcs Cartes espa^^noles , entre z6 dep(rcs et 26 dccrcs un ciuiirt de Latitude Sud , les îles Saint- Amhrûise [ ou Sant - Amhor \ et Sa'un - l'vlix , «-lUc la Carte jri'ncralc des Voyages de Cook, dressée par le Lieutenant Rohtrts , place, on ne sait sur (juei fondement, à 15 dejjrcs et demi. On leur donne 83 degrés de Longitude à l'Orcidcnt de Viiris ; et c'est aussi à cette Longitude tju'on les trouve sur la Carte de Rohtrts [279." 15 à l'Est de Grttnwkh , ou 83.» 05/ à l'Ouest de Pims\ La Latitude que le Capitaine américain assigne à l'île Saint' Amhroht , est la même que celle des Cartes espagnoles; mais il est impossible de deviner quelle Longitude il a voulu lui donner , et de quel Méridien il compte : selon lui , Saint- Ambroise est à 2 3 degrés 26 minutes de Longitude Ouest : et , comme il nous a dit trois lignes plus haut , que Val- juiraiso est à 84 degrés ; il s'ensuivroit que Saint - Anihoise seroit plus Orientale que cette Ville, de 60 degrés 34 minutes, ce qui est absurde ; car il est certain qu'elle est au contraire jiliis Occidentale d'environ 8 degrés et demi. ( Valparaiso est , d'après les Observatiojis , à 74.° 33' 7 à l'Occident de I*ari:). Du reste, fe capitaine Américain n'a pu compter les Lon- {fitudes qu'il indique, ni du Méridien de Boston, ni de celui de Philadelphie ; car, d'après les Observations, la i.f<= Ville est à 73.° rç' à l'Occident de /'dm ; et la 2.^<: , 377.° 56'. S î pMOtilKS. l m ■ — I .m^ _ 1"" Il - > 27\) ADDITIONS Phoques. 26 dcgrt's 13 minutes. Cette île est un rocher volca- nique; elle est remplie de Veaux Marins [Phoques] qui , se tenant couchés sur le roc , sont aisément tués par les Matelots à coups de bâton : on en prend sou- vent deux cents , et jusqu'à cinq cents dans une matinée ». (On eût bien désiré que le Voyageur eût indiqué de quelle Espèce sont ces Phoques , et s'ils sont tous de li mC'me. ) « Le capitaine Robert en a eu i 3,000 Peaux pendant les deux mois et demi qu'il y est resté. Ces Peaux se vendent à la CHINE 60 Dollars [Piastres de 5 liv, 10 s.] le cent. L'huile qu'on obtient de ces poissons ( ou plutôt Amphibies ) en grande abondance, s'échange avec les Indiens de la Côte de l'Ouest (du NoRD- OUEST de I'AmÉRIQUe), pour des Peaux de Loutre, et ils la boivent comtîle du Rhum. Il n'y a pas de Mouillage à l'île Saint-AmbroiSE : les Bâtimens se tiennent toujours à la voile, plus ou moins distans de terre, selon le temps. L'Equipage couche tous les soirs à bord , et communique par les Chaloupes pour trans- porter la Pêche' 3>. 3 .** On a vu ( page 114), par le passage de ViRGiLE que j'ai rapporté, que, dans les temps anciens, les Phoques, très-communs dans la MÉDITERRANÉE, et principalement dans l'Archipel du Levant, avoient donné lieu à la Fable du vieux ProtÉE et de son troupeau. On ne peut pas douter que ViRGiLE ne l'eût empruntée d'HoMÈRE; Le Poëte grec avoit peint les Phoques près de neuf siècles avant que le Poëte latin les eût introduits dans ' Voyage dans les États - Unis d'Amérique , Tome 111 , pages 18 et 19. i. *- » cr volca- Uwques ] icnt tués •end sou- natinécM. idiqui* tic tous de 11 ,00 Peaux Ces Peaux î de 5 liv. ;s poissons , s'échange du NORD- de Loutre, f a pas cle lâtiniens se ; distans de lUS les soirs pour trans- IRGILE que 'S Phoques, [ncipalcmcnt é lieu à la On ne peut /Homère; lès de neuf •oduits dans Tome III. A L'HISTOIRE NATUtll.M.K. 279 SCS chants ; et il c»i entre dans des détails qui prou- vent , coninu" tant d'autres passages de ses Pocnies iiuniortels , qu'il possédoit toutes les connoiss.inces <\c son siècle , avec le génie (jui sait les mettre, en a-uvrc. ce Autour de Proti.E (fait- il dire à Mkni'.i.AS ) , venu du sein des ondes , dort tout le peuple des Pluhines , r.icc de la lielle Halosydnf. ; ils répandent au loin la pénétrante odeur de la profonde Mer Après avoir fait le compte et l'examen de ses Phoques , il se couche au milieu d'eux, comme \\y\ Berger au milieu «le son troupeau 'IdothÉE (lillc de ProtÉE , laquelle favorisoit MENÉ LAS qui votiloit le forcer à parler), IdothÉE, sortie du sein des eaux, apporte la dépouille de quatre Phoques qu'elle vient d'immoler ; et, préparant des pièges à son père, creuse pour nous des couches dans les sables du rivage , et nous attend. A notre arrivée, elle nous place, nous couvre de ces dépouilles. Embuscade insupportable I La vapeur hui- leuse et horrible de ces animaux nourris au fond des Mers nous suffoquoit : qui pourroit demeurer auprès d'un seul de ces monstres î Mais la Déesse imagina un heureux secours et prévint notre perte ; un .t d'Am- broisie qu'elle approcha de nos narines , nous ranima par son parfum céleste, et anéantit l'effet de ce poison ». ( Odyssée , chant IV, Traduction de Bit AUBE. ) Nos Navigateurs éprouvent que les Phoques de notre temps , comme ceux du siècle de MÉNÉLAS , onila^éné- trante odeur de la profonde Mer ; comme les Grecs , ils sont suffoqués de la vapeur huileuse et horrible de ces animaux ; mais pn ne trouve plus de généreuse IdothÉE qui vous mette sous le nez de l'Ambroisie pour vous garantir S4 PuontEî. f i n ""^iwioiii • , — j -n . - • If 1 280 ADDITIONS de l'effet d'un air que les émanations des Phoques ont empesté. VIII.c ADDITION. Pèches Périodiques. P^-cHES Je n'ai point eu occasion , dans le cours de ces PÉRIODIQUES. Notices , de parler de diverses Espèces de Poissons connus de tout le monde , dont quelques-uns appellent les Vaisseaux de I'Europe sur les Côtes Orientales de l'AiMÉRlQUE du Nord, dans la saison de la Pêche, et d'autres, à des époques fixes, abandonnant leurs Eaux natales pour fuir les enilemis qui leur donnent la chasse, semblent vouloir se réfugier sur nos Côtes, et se précipitant eux-mêmes dans nos filets , y trouvent la mort qui les poursuit de Mers en Mers. II suffit de nommer aux Marins la MoRUE, le MAQUEREAU, le Hareng, la Sardine et I'Anchois ; et il seroit su- perflu de leur en présenter la Description : je me bor- nerai donc à indiquer les Variétés qui se trouvent dans chaque Famille; à désigner les Parages et la Saison de la Pêche ; à en rappeler l'utilité et le produit. Morue. Parmi ces Poissons , la MoRUE * occupe le premier ' Son nom générique est, en Français, Morue, AJorrkue, et quelquefois et plus anciennement Aloltte ; en Italien , Molua; en Anglais, Cod, Cod-Fish ; en Suédois, C allia ; en Danois, Kablaç; ; en Espagnol , Bacallào ; en Portugais , Bacalhâo ; en Hollandais , Bahhelaauw , Bahhdjaauw , Ladbtrdaan : quel- ques auteurs la nomment Merlus, « La Âlorue est un Poisson du Genre des Gades : sept rayons à la membrane des ouïes ; les nageoires de la poitrine ter- minces en pointe : c'est une des Espèces qui ont trois nageoires sur le dos, avec des barbillons». ( Encjclop, Aîelhediq,} i ■4 Phoques ont E S. cours de ces i de Poissons -uns appellent ites Orientales 1 de la Pêche, idonnant leurs eur donnent la nos Côtes, et ts , y trouvent ers. Il suffit de k.QUEREAU , le et il scroit su- on : je me bor- ;e trouvent dans et la Saison de iroduit. [cupe le premier lAîorue, Morrhue, In Italien, Molua; blta ; en Danois , .iE;ais , Bacalhào ; adbenlaan : qiiel- "^ndts : sept rayons la poitrine ter- )nt trois nageoires 1, Méthediq.} A L'HISTOIRE NATURELLE. 281 rang, non-seulement parce qu'elle assure annuellement au Commerce une récolte abondante, mais encore parce nncr à ce sont situées t en même re fourchue propoïlion s du Comté ed et demi chair n'est t d'en faire le Merluio Irps est d'un >lanchâtre. A L'HISTOIRE NATURELLE. 2Î5 des Anglais , suivant le Dictionnaire d'Histoire naturelle ' . Pèches Cette Espèce a depuis un pied et demi jusqu'à deux ''^"•"'^'vi'eS' pieds de longueur, sur-tout dans l'OcÉAN-ATLANTIQUE Morue. Septentrional. Le Grand Merlus e^t d'une forme le arrondie et oblongue , semblable à celle du Brochet , ^""" M"'"»» comme l'indique le nom qu'il a reçu dans la Nomen- clature latine, Merlucius , ou Maris Lucius , le Bro- chet de Mer. On le compare aussi au Merlan dont il se rapproche par la forme , et même par la couleur : le dos a une teinte générale cendrée tirant un peu sur le jjlanc ; la ventre est d'un gris sale. Le Grand Merlus se tient dans la haute Mer; il est très-commun dans la MÉDITERRANÉE, et plus encore dans la MANCHE où on le pêche en si grande abon- dance, qu'on en transporte d'ANGLETERRE dans toute i'EuKOPE, après qu'il a été salé et desséché. Suivant D UH AME L, la chair du Merlus , qui est molle et tendre , n'est de bon goût que quand il a été pris dans 1% Saison favorable , sur les fonds de roche et de gravier, et qu'il est frais. Mais il est bien plus ordinaire de le trouver sur des fonds vaseux , ce qui fait qu'il est, en général, peu estimé, si ce n'est par les Basques, et quelques Peuples de l'EsPAGNE et du Portugal dont les Côtes en fournissent : peut-être ces Côtes sont -elles favorables pour donner à ce poisi ^n une bonne qualité qu'il n'a pas ailleurs. Quoique l'on prenne des Merlus pendant toute l'année ; ils sont plus abondans et ont la chair plus Je crois cependant que le mot Hake est , en Anglais , le mot générique du Cadt, (Voyez ci -devant Tome II, Page 40, Note *.) ' u I ï' "*wi ~ ï ■' f- l; 1 Alorue. Le 286 ADDITIONS PECHES délicate depuis la mi -Avril jusqu'au mois de Juillet, PÉRIODIQUES, que pendant le reste de l'année : il est probable qu'en certaines Saisons , ils se retirent dans les grands fonds. On prend des Merlus avec des hains garnis de chair Granil Merlus, j^ Sardine, £t de divers autres petits poissons : le Merlus qui est très -goulu, très-vorace, se jette avidement sur l'appât. On sale ce poisson à-peu-près comme la Morue : on le fait ensuite sécher; et, quand cette opération réussit bien , le Merlus est presque aussi bon que la Morue Scelle de Terre-neuve, ou la Merluche, DUHAMHU observe, et avec raison , que cette dernière dénomination conviendroit mieux au Merlus qu'à la Morue, Quelques Naturalistes distinguent un Merlus mou- cheté de noir : c'est le Muchbout des Anglais. 1.2 Morue jaune. La MoRUE Jaune ressemble beaucoup au Lkii ( ci-devant page 283 ) le Whiting - Polack à^s AngW\i y avec cette différence qu'elle est plus petite. La Moiijc molle, La MORUE MOLLE , \q Powting-Powt ^tS PingWlS , est aussi appelée par les Français, TacAUD. Ce poisson est remarquable par les dimensions respectives de sa forme qui présente un grande largeur à proportion de sa longueur. Suivant Du HAMEL, la longueur ordinaire du Tacaud est d'environ un pied quand il est parvenu à son entier accroissement. Ce Poisson se plaît entre les rochers; il se trouve dans différens Parages de l'OcÉAN européen : on en prend pendant toute l'année sur nos Côtes ; mais la Saison où il est le plus recherché , est depuis le mon d'Octobre jusqu'à la fin de l'année. Quelques Auteurs rangent le Capelan ou CaplAN [le Poor et Power des Anglais et Mollo des Vénitiens] ou k l'acaud. Le C.ipclan. tr"^-.. f,(- de Juillet , t)able qu'en ands fonds, nis de chair j : le Merlus i avidement i Morue : on ration réussit ue la Morue Du HAMtU dénomination forue. Merlus mou- iglais. oup au L\cn k des Anglais, f des Anglais, D. Ce poisson ectives de sa proportion de ueur ordinaire est parvenu a ;; il se trouve jpéen : on en tôtes ; mais la iepuis le moii [n ou Caplan les Vénitiens] Morue. Le Cupclan. A L'HISTOIRE NATURELLE. 287 ilans la Famille des Morues : c'est la plus petite Espèce Pèches du Genre des Cades. Il est fort semblable au Merlan, PKiuonuiUES. et seulement un peu plus large. Il a le dos d'un brun clair, et le ventre d'un blanc sale. Il a un barbillon à la mâchoire inférieure. Son anus est placé au milieu du ventre. Ce poisson est marqué de neuf petits points, de part et d'autre, aux ouïes et aux mâchoires. Il vit près des rochers , et on le pêche abondamment en haute Mer. Sa chair est molle, tendre et de bon suc. Une Espèce de Capelan se trouve aussi sur les Côtes Capelan d'Appât. de Terre-Neuve; il sert d'appât pour prendre la Morue. La prodigieuse consommation qui se fait de ce poisson dans le temps de la Pêche , en dégarnit souvent les Parages où se trouvent les établissemcns des Terre - ncuviers ; et il faut quelquefois aller jusqu'à dix-huit et vingt lieues pour en pêcher. Le Capelan de I'AmÉRIQUE est du Genre des Saumons et a des espèces de poils. On donne le nom de Moruettes aux jeunes Alorues. Cabillaud , Cabéliau , Cabliau , sont autant de synonymes du terme de Morue. Les Morues fraîches qwe l'on apporte des Côtes de FRANCE situées dans le Nord ^otu^ {nklw, de LA Manche , lorsqu'elles n'ont passé par aucun apprêt, ne diffèrent pas, même pour le coup-d'œil, des yWort/é"^ ordinaires : on les appelle Cabillauds, parce que c'est le nom qu'elles portent sur cette partie de nos Côtes d'où elles nous sont envoyées. Quelques Pêcheurs, à la vérité, prétendent que le Cabillaud est plus alongé et a la tête moins grosse que la Morue ; mais cette différence, si elle existe, est purement accidentelle, et n'empêche pas ces mêmes Pêcheurs d'être persuadés que Moriicttfs. Cubillaud , ou •) 'A.' ^ ■^r.î'tt.x' w' K' J ,*'*«■ 'if I'. • [1 ' Morue. Cubillaud , ou Morue iViiichc. 288 ADDITIONS PÈCHES le poisson que l'on appelle Cabillaud est absolument i-ÉHioDiQUEs. jg j^ même Espèce que celui qui porte plus particu- lièrement le nom de Aloriie. Quelques Auteurs pensent que l'on donne la dénomination de Cabillaud &mx petites Morues; mais cette distinction n'est point admise parmi les Pêcheurs. C'est à tort que, dans le commerce, on regarde la Morue et le Cabillaud salés comme deux poissons difié- rens : la différence n'est qu'apparente , et tient unique- ment à la manière de préparer le poisson. Les Hollan- dais , après avoir ouvert les Morues , leur enlèvent entièrement la grosse arête ; au lieu que , suivant ia méthode pratiquée par les Français , on n'ouvre les Morues , que depuis la gorge jusqu'à l'anus , et l'on n'en détache que la portion de la grosse arête qui répond à cette étendue; la queue en conserve la por- tion qui lui appartient. On dit encore que le Cabillaud salé est plus blanc que la Alorue qui a subi la même préparation ; mais cette diversité provient de ce que Ici Hollandais emploient pour la salaison de leurs Morues, du sel blanc qui leur donne une air de fraîcheur que n'ont pas les mêmes poissons préparés avec du sel gris. Mon projet n'est point d'entrer dans le détail de la Pêche de la Morue, et des diverses préparations qu'elle subit avant que de passer dans le commerce pour être distribuée dans toute I'Europe, et transportée même dans les Colonies de l'Occident ; c'est sur li' Grand -Banc et sur les Côtes de Terre-Neuve, que le Marin qui a intérêt de connoître tous les pro- cédés de la Pêche , doit aller l'apprendre des Pêcheurs eux-mêmes. Je ne veux que faire connoître les diffé- rentes qualités qui entrent dans la consommation , et indiquer Préparations. ' On iolument particu- s pensent regarde U sons difl'é- nt uniquc- ,es HoUan- r enlèvent suivant la n'ouvre les us, et l'on e arête q"i îrve la por- le Cabillaud abi la même de ce que ki ;urs Morues, Vaîcheur que du sel gris. le détail de préparations e commerce U transporte^ c'est sur \i ^E- Neuve, tous les pvo- des Pêcheurs Itre les dift"^- |mmation , " indiqu" i l A L'HISTOIRE NATURELLE. 289 indiquer seulement les préparations qui font de la Alorue Parues une branche considérable du Commerce maritime. pr.uioDiyiiEJ, La Morue SAI^ÉE que l'on nomme aussi MoRUE Morue salée. VERTE , est salée ou préparée en v«yf dani les Vaisseaux mêmes qui font la Pêche sur le GrAND-BaNC , et l'ap- portent en Europe sans avoir touché à Terre- Neuve. L'usage où sont les Français , comme je l'ai dit, de ne point ouvrir de long en long les Alorues en les déshabillant, fait qu'elles conservent une forme arrondie du côté de la queue : de là , le nom de Morue ronde qu'on leur " donné '. Les Anglais, au contraire, ainsi que les Hollandais , enlèvent la grosse arête toute entière; et, pour cet elEFet, ils ouvrent les Morues dans toute leur longueur, et les habillent, suivant l'expres- sion des Pêcheurs, à plat : c'est ce qui a fait donner à ces Morues le nom de Morues plates. Les Français quelquefois aussi habillent la Morue à plat. La Merluche est le même poisson préparé diffe- Morue séchde, remment. Les Vaisseaux qui vont à la pêche de la Morue des- tinée à être séchée , s'établissent à l'ancre dans quelque Port ou Anse de la Côte de. Terke-Neuve : d'autres font leur établissement sur quelque partie de la Côte de Labrador, dans le voisinage du Détroit de Bellisle. Ils élèvent sur le rivage des Chafauds o\x Êchafauds Tpout la préparation du poisson. Tandis que des Chaloupes pèchent à la Côte , d'autres font le Batelage , c'est-à-dire, qu'elles vont recevoir le poisson des Cha- loupes de pêche et l'apportent dans le Havre où le Vaisseau est amarré, etoù-les Echafauds sont établis. Les . # ' On dit en France , apprêter, manger une queue de Alorue» $. T ! :i ou Merluche. !' } Morue. Merluche. 290 ADDIT'IONS PfCHFs AJorues décollées, vidées et débarrassées de leur grosse rrlRiomyuEs. ar^tc^ reçoivent un premrer sel (comme celles que l'on prépare en vert). Toutes ces opérations se font sur l'hchafaud. Elles sont, ensuite étendues, une à une, sur la grève pour y être séchées , puis empilées , puis étenlues de nouveau et retournées chaque jour pour achever leur dessiccation , et enfin embarquées et arrimées dans la cale du Vaisseau. ,-v ns ^c» énéficc dition : )épensc 3ran- >orts de ut , l'"'*-''^ branche nble que nportance T E R R t • use po«r ies Mers, une partie et trop de iUVE, ni rs pour les 'est pas cc- changcment |PE, que 11 [encore celle iips d'Absti- ,ns du M'uli iqu'au point ^'à celui où icrs temps; lue Ton doit l'encourager ement peut oie de Mer, 18 Matelou, Moru«. A L'HISTOIKE NATURELLE. 29? et en grand nombre ' , et une Puissance maritime, (jui Poches a besoin pour le développement di ses forces navales, i'Bkiodujies. des Marins les plus exptrimentcs , les plus endurcis aux fatigues de la JVlor, ne doir pas ici, pour calculer le Bénéfice , considérer la mesure du Produit , mais la mesure des Avantages poliriques ; et dans ce cas ) les sacrifices ne doivent plus être comptés. Il est une autre Pêche périodique qui , sans être liée à d'aussi grands intérêts , est utile sous d'autres rapports; c'est la Pêche du MAQUEREAU. Le Maquereau * est un poisson du Genre du Scombre , comme le Thon, la Pélatnide, 6cc. '. Sa lon- gueur varie depuis un pied jusqu'à un pied et demi. Il est très-connu dans nos Poissonneries en Avril , Mai et Juin ; il est peu d'alimens plus généralement accueillis sur nos tables : et comme il n'est que de passage; la faveur qu'il obtient n'a que le temps de s'affbiblir, et, chaque année , elle se renouvelle. LÉMERI dit que ce poisson a reçu le nom de Afaquereau , parce que , dès l'arrivée du Printemps , il suit les petites Aloses qui sont appelées Pucelles ou ' Dans des temps heureux et tranquilles , la Pêche de la Morue employoit annuellement dix mille Matelots français ; c'ctoit la pépinière de nos meilleurs Marins. ' En Suédois et en Danois, Alahrill ; en Allemand, Mahel ; en Anglais , AJackerel ; en Espagnol , Cavalto : à Denise , ou le nomme Scom ho ; à Naptes , Lacerto ; à Rotm, AJacarel/o ; à Marseille et sur une partie de nos Côtes de la Médi- terranée , il est appelé Auriol, 3 Voyez ci-devant Tome IV, page 88 , Note '. T3 Maqnerctu. i rl«' M/ 294. ADDITIONS H.cHEs Vierges, et les conduit à leurs Mâles. Quoi qu'il en soit Pébiodiquis. jg j.gjj„ étymologie , et de l'intérêt que le Maquereau Mac^uereau. ^^j supposé prendre à la multiplication des Aloses ; il nous suffit , pour notre objet , de savoir nu'il est de l'Espèce des Poissons qui se rassemblent par troupes , pour faire annuellement de grands Voyages ; et que , conséquemment , la Pêche en est périodique. A N DE R s ON ' nous apprend que les Maquereaux prennent leur quartier d'hiver dans les Mers du NoRD; que, vers le Printemps , ils côtoient l'ISLANDE , les SHETTLANDet lesORKNEY , passent auprès de l'EcossE et de I'Ir LANDE , et qu'arrivés à cette hauteur de l'OcÉ AN Atlantique, une Colonne , qui paroît composée d'individus de taille médiocre , après avoir prolongé les Côtes d'EsPAGNE et de Portugal , va se rendre dans la MÉDITERRANÉE; tandis qu'une autre Colonne entre par l'Ouest dans la MANCHE où elle paroît répandue, en Mai et en Juin, sur les Côtes de France et d'AN- GLETERRE ; et de là , passant par le DÉTROIT df Calais , elle se distribue sur les Côtes de la Hollande et de la Frise : cette Colonne étant arrivée en Juillet sur la Côte du JuTLAND, détache une Division qui fait le tour de la Pointe saillante de Skagen , traverse le CattegAT, et va se jeter dans la Baltique; tandis que le reste de la troupe, en côtoyant la Norwége, retourne dans les Mers du Nord. 11 est probable que les Insectes et les Vers de Mer qui se trouvent répandus en différentes saisons dans les divers Parages que le Maquereau parcourt , sont la Boussole qui dirige sa ' Histoire naturelle de ï Islande, page 197. ■•■ .V; il en soit Jaqiiereau Uoses j il il est de troupes , et que , • Maquereaux du Nord-, ANDE , les je l'EcossE de rOcÉAN t coSiposée prolongé les : rendre dans olonne entre ît répandue, SicE et d'AN- l)étroit df Hollande ée en Juillet Division qui EN , traverse IQUE; tandis Norwége, probable que vent répandus Lrages que le qui dirige sa Pùciins pÉRioinouus. A L'HISTOIRE NATURELLE. 295 route , et que le temps de leur présence détermine la durée de sa navigation. C'est pendant les mois de Mai et de Juin que les M'»!"""''".- Afaguereaux qui fréquentent les Côtes de FRANCE sont à leur point de perfection. Ceux que nos Pêcheurs prennent encore à la fin de Juillet et en Août ont jeté leurs œufs et leur laite , et sont c/ievillés suivant l'cspres- sion des Pêcheurs. En général , les Alaquereaux que l'on pêche près des Côtes de FRANCE sont préférables à ceux que l'on va chercher dans le voisinage de I'An- GLETERRE. Il en est tout autrement des Harengs ; et ceux qui ont séjourné dans les Eaux qui baignent I'An- GLETERRE , sont plus estimés que ceux qui se sont adonnés aux Côtes de FRANCE. La pêche de ce poisson est suivie par les Fran .V' nanière de ; poisson , )loyée dans isonnemcns qui n'est ni 1 donnent le assez rare, tits Maque- inde Espèce ice. it à un degré une lumière On lit dans Cuisinier , en ;uire des Mci- qua que , dès >s- lumineuse, 'ers , jetoient tomboit des remuée, on s s'amusoient par toute ia i bien que de imineux dont ^ble que celui xpérience qui A L'HISTOIRE NATURELLE. 297 eut le même succès. Lorsqu'on agitoit fortement l'eau Poches avec la main , par un mouvement circulaire , elle jetoit '' "'^"^'-^ •^*' une lumière si vive , que des personnes qui , du fond ^H"'^''""* d'une autre chambre , la regardoient à quelque distance, crurent que c'étoit la lune qui donnoit par la fenêtre sur un vaisseau plein de lait. Si l'on augmentoit encore la vitesse du mouvement imprimé à l'eau, l'éclat qu'elle répandoit égaloit celui de la flamme ; et l'on voyoit sortir des jets de lumière de toutes les parties exté- rieures des poissons , et plus encore de leur gosier , et de quelques autres endroits oii il s'étoit fait appa- remment des ruptures pendant l'ébuliition de l'eau. A LA PÊéHE du Maquereau succède celle du Hareng. Le Hareng ' , poisson du Genre des Clupes " pour- roit être comparé aux très-petites Aloses ou aux très- grandes Sardines; mais il n'a ni les côtés tachetés, ni les aiguillons des nageoires du ventre âpres au toucher , comme V Alose : d'ailleurs, il ne remonte point l'eau douce ; son lieu natal est l'OcÉAN ; il ne se trouve jamais dans la MÉDITERRANÉE, et le poisson qu'on ' En Suédois , Still , et la petite Espèce Siromming et Stromling ; en Allemand, Heritig et Haririg ; en Hollandais, Haaring ; en Anglais, Herring,* Les Caractères communs à ce Genre sont : des nageoires inférieures sur le ventre ; le ventre formant un angle aigu et dentelé dans toute sa longueur. — Les Caractères particuliers du Hareng sont : le corps sans tache; la mâchoire de dessous plus longue que celle de dessus. — A ce Genre appartiennent la Sardine , ï Alose , Y Anchois, &c. Hareng. ■/ i / m V l T^ i^.( PAches rÉiuopiytxr. Hdicng. 298 ADDITIONS I nomme vulgairement Célérin , et à MARSEILLE, Harari' gade , n'est pas un Hareng , mais une grande Sardine. JNotre véritable Hareng est la Sardine du N O R D '. Le Hareng est si estimé par les Anglais-, qu'ils l'ont surnommé le Roi des Poissons, quoique, assurément, il ne soit pas un des plus grands de ceux qui fournis- sent à la subsistance de l'Homme, et qu'il soit moins délicat que plusieurs autres avec lesquels il s'offre sur nos tables : mais, en ANGLETERRE, tout s'estime par ses rapports avec le Commerce et la Marine. La Pêche seule du Hareng fait subsister une multitude d'hommes, contribue à former des Matelots et procure un excel- lent poisson frais. Mais ce même poisson préparé a bien d'autres avantages : il fournit aux Peuples du NoRD une partie de leur nourriture pendant l'Hiver. Je n'entreprendrai pas de décrire les différentes ma- nières de prendre le Hareng, et les diverses prépara- tions par lesquelles on parvient à le rendre transpor- table dans toute l'EuROPE : on peut consulter le Trahi des Pêches de Duhamel ^ qui ne laisse rien à désirer sur cet objet ; et aussi les Extraits qu'en ont donnés V Encyclopédie Méthodique et le Dictionnaire d'Histoire ' « Une chose surprenante , est- il dit dans le Diction- naire d'Histoire naturelle , au mot Hareng , c'est que , clans les mois de Janvier et Février on pêche des Harengs auprès du Caire en Egypte , et que l'on n'en voit ni à Rosette, ni à Damiettc , ni dans la Méditerranée ». Le Hareng remonteroit donc le Nil , puisque l'on en pccho auprès du Caire : il aiiroit ce trait de plus de ressemblance avec VAlose qui remonte les fleuves. Seconde partie, section j , page ^j/ et suivantes. ■■hr-'^ ■ 'T t ^'. ■;".! , Haran- e Sardine. [u'ils l'ont sûrement , ui tburnis- soit moins s'offre sur 'estime par . La Pêche d'hommes, ; un excel- préparé a L>s du Nord er. icrentes nu- ses prépara- re transpor- ter le Traité n à désirer ont donnés ••e d'Histoire st que , clans harengs auprès à Rosette , ni |l'on en pêche ressemblance A L'HISTOIRE NATU^IELLE. 299 naturelle: on feroit un volume', et un volume considé- rable , si l'on vouloit exposer en détail tout ce qui est curieux et intéressant dans l'histoire de ce petit poisson. Je ne veux que faire connoître , en général, la naviga- tion des Harengs , marquer les époques où , ramenés vers l'Eu R OPE, ils nourrissent et enrichissent les Peuples dont ils fréquentent les Côtes , et indiquer quelques - unes des préparations employées pour pro- longer la durée de cette ressource. C'est vers le commencement du Printemps que les Harengs ^?iX\.ç.K\\. tous les ans du fond des Mer S BORÉALES par Bancs considérables que l'on a nommés Flots de Harengs , aussi utiles , que furent nuisibles ces Flots de Barbares qui , sortis en différens temps des antres et des glaces du Nord , inondèrent et désolèrent notre Europe. On croit qu'ils fuient dans cette saison devant les grands Cétacées , et entre autres le Nord-Caper ' , qui se réunissent pour leur faire la guerre; et que les Harengs , effrayés au seul bruit que font les Domina- teurs de la Mer , entrent en foule dans les Détroits voisins avec tant de précipitation qu'ils sont presque suffoqués, tant ils se pressent les uns contre les autres. Les Pêcheurs du Nord ont remarqué que , dès que les Colonnes de Harengs sortent des glaces qui leur ser- voient de retraite et de refuge pendant l'Hiver , elles sont immédiatement attaquées par diverses Espèces de poissons voraces qui en sont extrêmement avides et les attendent à leur sortie. Les Oiseaux de proie leur font aussi une guerre cruelle; mais ils n'ont pas d'ennemis plus funestes à leur Espèce que les filets des Hollandais. W Pf.CHEÎ rénioDiQUEs, Mille' Il j;. 1 'y i . Il 'i vantes. * Voyez ci - devant Tome IV , page 474. ■V f/ t' Hareng. 300 ADDITIONS PicHDs AndERSON, dans son Histoire naturelle de V Islande , PEnioniQUEs. ^3jj ,„archer les Harengs en Ordre de Bataille , les fait se former en Divisions qui se portent , les unes à l'Orient , les autres à l'Occident , &c : il suit tous leurs niouvemens , toutes leurs évolutions , toutes leurs manœuvres ; et les Commentaires de CÉSAR ne pré- sentent pas plus de détails sur la marche des Romains à travers les GAULES. D'après la Route connue des Harengs , ce qu'on peut conjecturer de plus probable, en considérant la situation des Parages où s'en fait la pêche , c'est qu'ils nous arrivent du NoRD par le GoLFE Britannique; qu'ils suivent les Côtes Orientales de l'EcosSE et font quelque séjour dans le CANAL , où ils se trouvent resserrés de manière que l'on en prend une immense quantité : un grand nombre y fraye , et disparoit ensuite pour retourner dans le Nord par les Côtes d'iR- LANDE ; et ceux qui arrivent au terme de ce grand Voyage, ne sont que les débris de ces Flots de Harengs , de ces Phalanges serrées, qui ont fourni aux différens Peuples situés sur leur passage une nouriiture abondante : bien différentes des Phalanges d'hommes qui laissent sur leur route la disette et la désolation. Une Division de la grande Colonne, du corps d'Armée, qui a fait en masse sa migration du NoRD , se porte sur Terre-NeuVE et se déploie jusque sur les Côtes de la CAROLINE : une autre s'arrête sur les Côtes de NoRWÉGE et tombe en partie par le DÉTROIT DU SuND dans la Mer Baltique où les Suédois principalement en font une immense capture. C'est un sentiment assez répandu en HOLLANDE, et qui se trouve rapporté par plusieurs Auteurs, qu'il y a un Hareng une fois plus gros que les autres, auquel ri' ilf m l'Islande, ; , les fait s unes à suit tous )Utes leurs i ne pré- s Romains lonnue des i probable, s'en fait la ,r le G OUI rientales de NAL, où ils n prend une , et disparok , Côtes d'iR- and Voyage, eiigs , de ces rrens Peuples ndante : bien sent sur leur de la grande n niasse sa E-NeuVE et lOLlNE : une E et tombe ans la Mer en font une LLANDE, et urs, qu'il y très, auquel A L'HISTOIRE NATURELLE. 301 ona donné le nom de Roi DES HARENGS : c'est lui , dit-on , qui paroît à la tcte d'un Banc et le conduit : on ajoute que les Pêcheurs le respectent, et que , quand ils s'est pris dans leurs filets , ils ont grand soin de le remettre à l'eau. Un Banc de Harengs peut être com- paré en grand à un Essaim ; et puisque les Abeilles ont une Reine , il a paru naturel et conséquent de donner aux Harengs un Roi. Cependant ce prétendu Roi est, selon toute apparence , quelque poisson d'une autre Espèce, qu'on aura vu nager de compagnie avec un Banc de Harengs et le précéder ; le goût du Mer- veilleux aura fait ensuite imaginer la fable de ce Roi à quelque Voyageur , dont le récit , comme il n'est que trop ordinaire, aura été répété sans examen par quelques Auteurs, et se sera ainsi accrédité, sans que personne ait pris la peine de vérifier le fait. D U H A M E L dit cependant que des Pêcheurs expérimentés , et de bonne- foi, l'ont assuré que ce Roi des Harengs n'étoit autre chose qu'une Truite , qui sans doute se plaît à voyager en nombreuse compagnie et à dominer sur la multitude, Un calme accompagné de brouillard ou de brume , après une agitation de la mer, ou des vents soufflant de la partie d'où sont attendus les Harengs, qui alors se rendent plus promptement et en plus grand nombre sur nos Cotes, sont des indices pour les Pêcheurs que la pêche sera abondante *. Les Goélands , les Poules de ' On a vu , ci-devant Tome IV, page 365 , que le Labbt , Espèce de Mouette, appelée aussi Stercoraire , est pour les Pêcheurs une annonce , et presque un signe certain de la présence des Harengs , et qu'en effet , lorsque ie l.abbc Ji9 puroît pas , la pêche eit peu abondante. PécHES pÉMioniyuES, Hareng. 'ij li^ si 'l ■r ^m j^t^."-'-l'i%,;V. ■ »»..— «^ •^% ^ -.- -T-. j-r, : -î^ — - j-n^-^T-jirvi," y y- ^-•N F ' i) fi N n ! »• ■f'i' 'f/-l' r r 302 ADDITIONS Pfches yj/(pr^ et divers autres oiseaux maritimes qui voltigent rtnioDiQUEs. au_jcssus des eaux, ainsi que les Cétacces et les poissons ^■"■c"g» voraccs , notamment les petits Chiens de A^er , font con- noîtrc en quel lieu sont les troupes de Harengs : ces animaux conjurés les poursuivent sans cesse pour en faire leur proie , et observent tous leurs mouvcmens. Un autre présage favorable pour les Pêcheurs consiste en certaines taches d'une matière onctueuse que l'on nomme Graissin , et qui flotte sur l'eau , comme de l'huile, au-dessus des endroits où les Harengs se trou- vent rassemblés en quantité, ils nagent par grandes troupes et aiment à fréquenter lej bords de la Mer; on les trouve quelquefois en si grand nombre , qu'ils semblent , en quelque sorte , s'opposer et résister au passage des Vaisseaux : souvent on voit les Matelots en prendre un bon nombre avec un grand Escop ' , comme le Coq'' du Vaisseau, avec sa cuiller, prend dans ii chaudière des fèves ou des pois. La Pèche des Harengs occupe les Hollandais , I • Anglais et les Frrnçais : les premiers, ainsi que quelque; Français et quelques Anglais , vont au devant de ces poissons jusqu'aux îles d'ORKNEY , et même jusqu'au! Shettland ; les autres se contentent de les attendre dans le Canal DE France et d'Angleterre. Ce n'est que vers la fin de Septembre ou dans le; ' Espèce de pelle de bois , dont la pale est longue , étroite , profondément creusée , et recourbée en haut par le boiit; elle sert à prendre de l'eau de la mer, et à la jeter contri le bord du Vaisseau pour le nettoyer, ou contre les voile pour les mouiller et en resserrer le tissu. * Cuisinier de l'Équipage d'un Vaisseau, sur qi qu'au la gén< Hégior de ce les M: renvoie la pren semble et l'aut l'plicati Tir^- l es poissons , font con- yen^s : ces se pour en nouvcmens. urs consiste se qu«î l'on , comme de :ngs se trou- par grandes de la Mer: mibre , qu'ili ;t résister au s Matelots en ;op pren d dans u ollandais , l^s i que quelque; devant de ces ême jusqu'au; le les attendre .ETERRE* |e ou dans h 3ngue, étroite,! jt par le bouti la jeter contre] contre les voile' A L'HISTOIRE NATURELLE. 305 premiers jours d'Octobre que les Harengs commencent à entrer dans le CANAL, et la pêche s'en continue jusqu'à la fin de Décembre et même plus tard. On cstinu plus ceux qui ont séjourne dans les Eaux de la Côte d'ANGLETERRE que ceux qui sc sont adonnés aux Côtes de France : aussi nos Pécheurs du CANAL se portent -ils vers sa Côte du Nord aussi près que les vents et l'état de paix ou de guerre, 'leur permettent d'en approcher. Le temps où les Harengs quittent , chaque année , les Parages de l'EUROPE n'est pas invariablement fixé; mais tous partent ensemble; et, des que le gros de l'Armée a défilé , il n'en paroît plus , ou presque point jusqu'à l'année suivante. II est probable que l'époque de leur départ dépend des vents qui régnent , de l'état de l'atmosphère et de la température ; peut-être aussi de la disparition plus rapprochée ou plus tardive des Insectes et des Vers marins qui les attirent et les fixent quelque temps dans nos Mers. Quand on a vu avec quel acharnement les Harengs sont poursuivis , depuis le moment où ils se montrent sur quelqu'une des Côtes ou des îles d'EuROPE, jus- qu'au temps où ils les abandonnent; on est étonné que la génération qui a pris naissance dans les Eaux de nos Régions , et qui remonte dans le NoRD avec les débris de celle qui en étoit sortie , puisse suffire à repeupler les Mers AR C TIQU es qui, chaque année, nous en renvoient des Colonnes aussi nombreuses que si c'étoit la première migration : et , en supposant , comme tout semble l'indiquer, qu'une partie fraye dans nos climats, et l'autre dans les Eaux du NoRD , il faut que la mul- tiplication de cette Espèce de poissons soit prodigieuse , P^.cHrs 1 1 jrcng. '■) 1 ''M 10 » b „^ *;«»r-#l V»r' I ! rb. ,' t FÂcuns PMUoniyUES, Hareng. 304. ADDITIONS et au-delà de tout calcul, pour qu'il en échappe chaque année cette immense quantité à la conjuration univcr- ïlIIc formée contre eux par les habitans des Eaux, des Airs et de la Terre. Le Hareng reçoit différons noms , ou diverses qua- lifîcations , relatifs soit à la différence d'état dans lequel se trouve ce poisson lorsqu'on le prend , soit aux ditié- rentes manières dont on le prépare pour en prolonger ia conservation. Les Harengs qui sont remplis d'œufs et de laite, s'appellent Harengs Pleins ; et ce sont les plus estimés. On nomme Harengs Gais ceux que l'on prend dans ia saison où ces poissons n'ont ni laite ni œufs : ils sont plus vifs et plus agiles que dans le :cmps où ils sont pleins. Les Harengs que l'on nomme Aîarchais dans cer- tains Ports , comme pour indiquer qu'ils sont bons alors à mettre en vente , pourroient être ceux qui restent dans nos Mers après que les autres les ont quittées pour retourner dans le NoRD. Ils sont vides ; mais ils se trouvent rétablis de la maladie du frai; et, dans plu- sieurs pays, on les coiiiond avec les Harengs Gais, quoiqu'ils méritent de leur être préférés. On prend souvent des Harengs qui sont tout près de frayer , ou même qui ont commencé à faire leur ponte : ils sont peu estimés. On les nomme Haren^^s Boussards ou à la Bourse, Comme le peu d'œufs ou de laite qui pourroit leur rester dans le corps, se durcit et se racornit ; on leur donne , après la salaison , le nom de Harengs Cornés. Les Harengs Pecs sont ceux qui se pèchent par les Latitudes les plus élevées où se portent les Hollandais pour % les mail fe prop de laite, s estimés, prend dans ifs : ils soin où ils sont s dans ccr- it bons alors qui restent juiltécs pour I mais ils se t, dans plu- rengs Gais , nt tout près à faire leur me Harensj u d'œufs ou ps , se durcit salaison , '^ hent par les ;s Hollandais pout A L'HISTOIKE NATU U E 1. 1, E. ,oç pour aller au-devant des Bants do ce poisson. Ils sont trcs-gras , it leur chair est délicate ei de hon j^out ; mais , comme elle eat en même temps luiilenbe , clic exige plus lie soin pour ttrc conservée , et elle n'est jamais aussi blanche que celle des Hureiii^s (|u'on baie sur nos Cotes. Ou lait beaucoup de cas des J-Iuri-ni^s Pecs , particulièrement eu Allemagne. On prend aux Cotes de KkANCE , sur-tOMt d;ins le Canal, ([uebjues Hurengs qu'on nomme J /iil/'ci/ri^s ; ils paroissent dans une autre saison que Ciux (|ui arrivent par bandes nombreuses : il s'en trouve souvent dans les Alanets ' que l'on tend pour la pèche des /Wa(/iu'rt-(ii/x. Quoique vides d'œufs ou de laite, du moins pour la plupart, ils sont gros et même plus I rges (|ue les auires J/iire/igs, On croit assez généralement (jue ce sont des Harengs qui sont restés dans nos Mers , tandis que les autres sont retournés dans le NoRU : suivant cette opinion , les Hiilbciiri^s ne scroient pas distingués dos A'Iarcliaîs. D'autres veulent que les Hulbourgs soient des Harengs du N o R D qui ont devancé la grande Colonne dont ils forment comme l'Avant -garde ; ce qui fait qu'ils sont gras comme des Harengs Pccs , dont ils ne diflèrcnt que parce qu'ils sont arrivés plus tard dans nos Alors. D U H A M F. L s'est permis une conjecture qui pourroit résoudre la difficulté : il pré- sume que le Halbourg n'est peut - être que la grande Espèce de Hareng qui, suivant VoN-LiNNÉ, habite Le Manet est une csncce de fdct (Ui nnppc simple dniic ks mailles sont proportionnées .H la grosseur des poissons qu'on fe propose de prendre ; car il faut que la ttte du poi.sirtii f'y engage et qu'il se tiouvc retenu par les ouVcs. Pfc nr.<» n'.uKMK.tir'i. J larcn^. io6 ADDITIONS 7 P.*.riit5 la MlR Baltk^L'i: , tandis que ceux du GoLFE Dî; ii.iti<)i>Hjucs. JJoTHNlE sont sensil)lcmcni nlus petits. IJarwMg. Q,i nomme , en général, dans le commerce, Hitre/ii^s d'Yamwurli ' ceux qui se pèchent dans les Mers du Mord de l'ANGLETf RRli , et Harengs du Canal C{:nx que l'on pèche dans le CANAL ou la MANCHE. D'AUIULS dénominations sont relatives aux diverses préparations du Hareng : car , indépendamment des Harengs frais ( appelés quelqtiefoi» et improprenunt Harengs Blancs ) , i[i\i se transportent à d'assez graiidis distances dans l'Intérieur, mais qui n'offriroient qu'une ressource momentanée , ce poisson subit diverses prépa- rations qui le conservent assez long-temps pour que ki nouveaux Harengs arrivent à temps sur nos Côtes pour remplacer les anciens. Ces Préparations se réduisent, en général, à doux, dont l'une consiste à saler le poisson par divers pro- cédés , et l'autre à Venfumer. On appelle Harengs Brailles ceux que l'on a saici grossièrement, soit pour les conserver pendant quelqmi jours jusqu'à ce qu'on en fasse le débit , soit pour les préparer à une seconde opération qui consiste ou p les saler entièrement , ou à les saurir , c'est-à-dire, a les enfumer. Après que le Hareng est salé entièrement, on l'tvi- caque; c'est-à-dire qu'on l'arrime très-soigneusement, un à un , pressé l'un contre l'autre, et le ventre en ' Du nom de la ville dl'arrnoiaA dans le Comté de Norf'l'-' Cette ville est bâtie à l'embouchure de la Rivière d'Yare qi' forme un bon port : la pêche des Harengs fait sa priiicip-'-c richesse. w 11 :\ }OLFE DI. , Harengs i Mers du Canal ceux ^ux diverses mmciu des ipropreiiK-ni ssei graïukj rxni qu'une verses pK'pi- pour que K> s Cotes pour rai, à (loin, r divers piu- l'on A salci dant quelques soit po"r consiste ou .•' st-à-dirc, a lent, on l'i"- ianeuscment, ; le ventre ca A L'HISTOIKE N ATU U F. L I, E. 307 l'air, dans une espèce de harii<|uc que l'on appelL- l'fc» 111:5 Caque : l'qsI ihm cette double opcraiivui <[u'exti dent ''f""<'''"i"'^'» particnlitremcnt les Pêcheurs de la HoLLANDt pour (jui ï'-rca^. le Hiiren^ est, depuis plusieurs siècles, un vciitahlo trésor. Après cette préparation , le fliinni^ prend le nom de ffaren^ salé ou préparé in hlanc. Le poisson qui n'est pas dc.tinè à être salé et encaijiié , est sauré ou enfinné après qu'il a été bratllé, Les Harengs , après cette préparation , reçoivent le nom de Harengs Sors , Satires , Sorets ou Suris : c'est le Bohk\n'.\ des Hollandais. Suivant Duhamel, c'est un spectacle assez singulier pour les personnes qui entrent la nuit dans une Sau- rerie ' où les feux sont éteints; car non-seulement tous les poissons, au nombre de seize à vingt mille, pendus par la tête qu'enfile une ainette [ hrochctte] , et séparés l'un de l'autre, sont lumineux; mais encore toutes les gouttes qui tombent de chaque poisson qui se dessèche, semblent être des gouttes de feu. Le Hareng, dans sou état naturel, est du nombre des poissons dont les écailles luisent dans les ténèbres : OzANAM rapporte ^ qu'une personne étant entrée pendant la nuit dans une cuisine, fut très-effrayée à la vue d'une lumière assez éclatante qui brilloit derrière la porte; et qu'à l'examen , on re- connut que c'étoient des ouies de Harengs frais qui répandoicnt une lueur phosphorique au milieu de l'obs- curité. té de Ko;fl'- ière à'Yart qi i it sa princii'"''^ Étuve à Harengs saurcs ; c'est le Boucan des Sauvages et des flibustiers. * Traité des Phosphores naturels, L. I. CFiap. 11. V X V\., '' irl '* ♦ — r ■* '■ tj •■*■*-«« U IJ itcit'y. 308 ADDITIONS rfcHEs On prépare aussi le Haren.^ enfinné avec un demi- j'i^uioniQUEs. apprêt, c'est-à-dire, qu'il est moins fumé : on le nomme alors Appeth , Craquelet , Craquelin, Rouge - salé , et qiielcjuelois Boujfi , parce que, dans ce demi-apprêt, le icu et la fumée, sans dessécher eniièrenient le poisson, augmentent le volume de son corps , le dilatent et le font gonfler. La qualification à^ Appétit vient de ce que les hommes de peine le mangent avec plaisir , parte que , discni-ils , il a la propriété de faire trouver bon un vin qui ne l'est pas. C'est cependant un manger des moins agréables, sec, dur, et très -difficile à di- gérer. Ce furent des Pêcheurs des environs de Dieppe qui s'avisèrent les premiers, il y a plusieurs siècles, d'em- ployer le Saurissage , pour conserver le Hareng; cette préparation étoit connue et pratiquée , de temps immé- morial , par les Islandais , les Lapons , les Norwé^y" 'iij, les Groenlandais , et tous les Peuples maritimes du Nord, habiles à boucaner le poisson qui , pendant l'Hiver, fait leur principale nourriture ; tt elle a été plus réceni- nient employée avec succès pour conserver les viande» dans les Pays chauds , par les Flibustiers qui en prirent ie nom de Boucaniers. 11 se trouve encore aujour- d'hui des dcscendans des premiers Saurisseurs dieppois, qui jouissent d'une telle rfputaiion sur ce point, qu'ils vont à DUNKERQUE, à CALAIS, à BOULOGNE, et, à plus forte raison, à Dieppe, exercer annuellennr: leur talent. Jusqu'à présent, le commerce du Hareng^ salhi encûqué, est, en quelque sorte , une propriété exclusive des Hollandais ; et les Anglais ont toujours vu avec cha- grin , et avec envie, cette branche précieuse et lucrative '' ,*s»:*'^-*v en /es qu Paj e.\c hn angl des ^and d'ail sfon et qu déper Les inveni et de j indust j's ont J^arcni HOLU o connu l'appoi '397: ; de Be[ \ dans toj voyage GUIE , Jt; tomh '' sa pa plutôt qui s'in: L_i_ n demi- i nomme sale, et ppvêt, le poisson , tcnt et le de ce que iir , païte ouver bon m manger [icile à di- 31EPPE (lii: des, d'em- ireng; cette emps immé- vlorwéj^" ^"S lesduNoRD, ant l'Hiver, plus réccm- les viandes ui en pviteiit core au)our- urs dieppoii, point, quili LOGNE, «, annuelleimn". /'rfr<'/J«r sai' " riété exclusive vu avec ch-v Isc et lucrative A L*HISTOIRE NATURELLE. 309 entre les mains de leurs \oijins qn": viennent pêcher dans les Eaux nicmcs de I'AngletirRE , dans les Canaux qui s'ouvrent entre les îles du Nord. Mais , quoique le Parlement ait accorde des Primes considérables pour exciter I,. rivalité des Pécheurs de la GrANDE- BretaGNE, on voit tout au plus trente Bàtimcns anglais venir attendre les Harengs dans le voisinage des ShettlAND et des OrknEY; tandis que les HoU landais y on ont annuellement jusqu'à cent ; et ([ue d'ailleurs ils donnent à leur Pêche une grande exten- sion par tous les moyens que leur industrie peut crt'er , et que leur économie sait mettre en usage avec la seule dépense qu'exige l'absolu nécessaire. Les Flamands qui furent autrefois d'habiles Pêchetirs, inventèrent les premiers la meilleure façon de préparer et de saler le Hareng ; mais, trop voisins de ces Bataves industrieux, avides de gain , et jaloux de leur commerce, ils ont été bannis de la Mer. On disoit anciennement Hareng de FLANDRES ; on dit aujourd'hui Hareng de Hollande. L'art d'encaqucr les Harengs, et d'en pro- longer la durée par ce procédé de patience , n'est guère connu que depuis quatre siècles : quelques Historiens rapportent cette invention conservatrice à l'époque de I 1397, d'autres à celle de i^^iô. Le nom et la mémoire de BeukelingS à qui on la doit, sont en vénération dans toute la Hollande; et Charles-Quint, dans un voyage qu'il Ht aux Pays-Bas avec la Reine de HoN- R GlilE , sa sœur , s'honora d'aller visiter en grande pompe i; le tombeau d'un simple Pêcheur qui fut à jamais utile 1 à sa patrie et à l'EuROPE, et qui sans doute eût plutôt mérité un superbe Monument, que ces Héros qui s'immortalisent en dépeuplant la Terre. PpruES pÉRioniQin"5, IUrciv:ri 4\ 'Hft 310 ADDITIONS P^cHcs L'Art de saler un Hareng ne paroît pas devoir oc- VERioiiimiEs, cupcr une place di.tinguée dans les Annales du Monde; Hareng. gt ^tt Art cependant est le fondement de la grandeur et de la richesse d'AMSTERDAM en particulier : dans un pays autrefois stérile et méprisé , dans les Marais bataves , les Harengs ont élevé une Puissance riche et respectable , qui s'est fait redouter sur le même Élément, dans Ils mêmes Mers, que ses Pêcheurs avoicnt rendues tributaires de leur pays. Dès l'an 16 10, le chcvalior Walter RaltigH présenta un calcul qui ne fut pas démenti par le Grand Pensionnaire DE WlTT, et dans ïequi I il prouvoit que la HoLLANDE faisoit en Uussit:, en Allemagne, dans les Pays-Bas et en France, un commerce de Harengs péchés sur les Côtes d'Ax- GLETERRE, d'EcOSSE et d'JRLANDE, dont le produit s'elevoit annuellement à 2 millions 659 mille livres sterling [près de soixante millions de livres tournois'. , Depuis cette époque, cette branche de commerce n'afak que croître et fructifier de plus en plus entre les mains d'une Nation vigilante, industrieuse, patiente, économe, qui doit au Commerce seul l'origine et le maintien de sa puissance. Saniinc, La Sardine * , sans produire autant de bénéfice qut le Hareng , n'est pas négligée par le Commerce : aussi b Pêche en est-elle suivie avec activité dans la saison ou ses V^oyagcs la ramènent dans nos filets. Plus agréable au goiit, lorsqu'elle est fraîche, que le Hareng i'^'^^ lequel elle a beaucoup de rapport , elle a, comme lui, — I III I -I -^ la Sart^ine est du Genre des Chipes, comme le //rfrr,'i (Ci-devant page 2197, Note *). n €' \Vl %-- devoir oc- du Monde ; la granclc\ir ulier : tlans les Mavaij incc riche et me Élément, aient rendues le chevalier ui ne lut ps5 7 VIT , et dans itcn KussiK, en France, ; Cotes d'AN- lont le produit (; mille livres /res tournois]. ,mmcrce n'a fait lenire les mains ente, économe, le maintien de de bénéfice que nmerce : aussi la ans la saison ou Plus agréable e Hareng ^"i^^l . comme lui)| r.omme le Uar(%' A L'HIS OIUE NATURELLE. 3T1 l'avantage de fournir d'exccllens appâts pour prendre des poissons beaucoup plus gros , et d'assurer le succès des grandes Pêches. On croit que ce poisson a été nommé Sardine parce qu'il abonde autour de l'île de SardAIGNE [en Latin, Sardin'iû] : d'autres, au con- traire , pensent que l'île a reçu son nom du poisson [ en Latin , Sardina ] . hes Sardines sent des poissons de passage qui nagent de côté et d'r.utr" en grandes troupes errantes : tantôt elles se trouvent en haute mer, tantôt vers les plages, tantôt vers les rochers. Quelques Auteurs veulent que les Sardines voyagent à la manière des Harengs , d'après un plan qu'on suppose déterminé. On en pèche dans la MÉDITERRANÉE, sur l'îlc de SardAIGNE , près de Kaguse, dans le GoLFE Adriatique, sur toutes les Côtes de France situées sur la même Mer , et beaucoup plus encore dans l'OcÉAN ATLANTIQUE , sur le contour du GoLFE de FRANCE, et même sur les Côtes d'EspAGNE et de Portugal jusqu'au f Cap Saint-Vincent. Celles que l'on pêche à Saint- Jlan de Luz sont le double plus grosses que celles ; qui sont pêchécs au bas de LA GARONNE , vis-à-vis KoyAN ; mais ces dernières sont réputées plus délicates que toutes celles qu'offre aucune Côte de la Médi- terranée et de rOcÉAN. ,1 La Pêcl^e de la Sardine est pour nos Côtes Occiden- ftales qui se projettent sur TOcÉAN ATLANTIQUE iintre le GoLFE de FRANCE, et le CANAL de France et d'ANGLETERRE, un produit considérable que l'on évalue, année commune, quand la Pêche est libre, à plus de deux millions. On en pêche aussi sur les Côtes ■cîe I'AngleteRRE et jusque sur celles d'IULANDE. V 4 PÉRlODlQt'b'S. S;irciine. V .1 3'^ î' ' Il à iM ( ^4^ t ' i'é '^ 1 '1^ il 1 ADDITIONS Pfchks Plusieurs Voyageurs rapportent qu'ils ont trouvé dej ptKiooiyi-Ks. s.trtiines vers dirtérentcs Cmcs de l'AsiE et de I'Afrique, Sardine. comme au Japon, en ARABIE, aux environs de LOANGO, fci:ES pilmoinovr.ç. Anclioit 1.,';'' i h ^ ■■,■ Anchois. 316 ADD. A L'HIST. NATURELLE. une sauce qu'ils nonimoient Gamin ' ^ et à lacjucllc ils ajoutoicnt l'cpithète de trcs-précieiise : cette sauce scr- voit d'assaisonnement aux antres poissons ; elle cxtitoit l'appétit, et, ainsi que notre Anchois , mangé modé- rément, elle i'atilitoit la digestion. A Paris, ce 27 Flortal, an VII de l'Ere française. « Les Anciens appcloicnt aussi Gortm une Espèce de Sau- mure fort délicate iju'ils tais(jicnt avec les ciUraitics d'un petit poisscn su.^.itiie , nomme Curns. C'.tte sauce (riaiidc est ciuorc autant en usafre chez les Turcs ciue le Ninaiirre ciicz les Aubcr- gistesde Constantinople , pour conserver plusieurs poissons, &c. » [Dictionihùre d'Histoire iitittirel/e , au mot Anchois. ] •« Les Anciens cmployoient au mùnc usa^rc v\n autre petit poisson , du Genre du S pare , nommé Piaircl , connu à Antilles , sous le nom de Caron, et à Aiarsàlle , sous ceux de Gerres et Hciret : les Pêcheurs le salent et le mettent à l'air pour le dessécher; il yen a qui le font tremper et diss ludre dans le sel, pour faire la sauce que l'on appelle Garuin. » ( lùiJ, au mot Picarel. ) li paroît que le Garus et le Picarel n'étoient pas chez les Anciens les seuls poissons dont la Saumure servît d'assaison- nement à leurs mets. ( Voyez ci-devant, page 296. ) re'"' ucllc ili ucc scr- cxtitoit j mode- RECHERCHES SUR LES ILES ET LE PORT ce (le Sau- ? d'un pelil - est cm i)fc les Aubcr- soiis, &c. » autre petit lU à Antilles , de G erres et air pour le s ludre dans ///;. » ( Ihi'^' las chez les k d'assaison- DECOUVERTS Par sir FRANCIS DRAKE, E N I 5 7 8 , DANS LE GRAND-OCÉAN AUSTRAL, E T Identité de ces Terres et de la Partie Occi- dentale - Mcridionaie de la T i E r r a d e l Fu EG O; Avec des Notes relatives à ces Recherches. ( Lues à rinitiiut ii.itiona! lies Sciences et des Arts , Classe vr- • vnt, en prtsi.nl lO li'-iHS HOR N , \1 ^^^'^^ qiK-lquis- lo polaivc liiniK'nl rscs HcU- lières doiu )mmcnceiMi ,ir l'Escadre :1c sa Niui- ontlrcs , en en a donne ris, pour la nto the J "'''•'•■ ,f the Earé' SUK LI-S TElînr.S DE DKAKE. 319 NuNO DA Sylva, IMotc portugais, que Dkaie avoit lait prisonnier aux îles du Caf-Vlrt , donna «ne Relation au mcme Voyage. Richard Hackluyt a inséré dans le tome III de sa Collecnon des Voyages de la Ntition angLùsc ' , lequel re parut à Londres qu'en 1600 , une copie du Fainous Voyage, et la Relation de NuNO DA SvLVA. Dès 1599, Jean Tiiûodoue de Bkv avoit fait imprimer dans sa Collection des grands Voyages , parue VIII de l'Amérique , une Relation latine du Voyage de Drake, la même que celle du Fanions Voyage '. Hackluyt a encore fait imprimer dans le Tome III de son Recueil (page 74.8), une troisième Relation écrite par EDWARD Cliffu , embarqué sur le Vaisseau I'ÉlizABETH que montoit le vice-amiral JoHN WlNTEn : mais, comme ce Vaisseau fut séparé de l'Escadre avant que Drake eût fait la découverte des Terres dont la recherche va nous occuper , ce Journal ne peut nous fournir aucun éclaircissement. Samuel PurchAS , dans son Recueil de Voyages , im- primé à Londres en 16,25 ^, ^0""^ aussi une relation ' The jninripal Niivigatîons, Voj(if;es, Trafich, aud Discoverirs of the English Nation, &c. Collected by Richard Hackluyt Tome III , page 730 pour le Famous Voyage, &c. ; et page 742 , pour la Relation de Niino da Sylva, * Collectipnes Peregrinaiionum in Indiam Orientakin et Inrfifm Occidentalem XXV Purtilnts comprehensa, Opus illustrattun Figtiris aneis fratntm de Rry et Mcriani. Amer'.c.c Pars VIIL", * Hackluytus posthumus , or Purchas his Pilgrlms , hy Srimi*"! Purchas, iTc. London , Henry Fathenen, Tome I , pare 50 des Circumnavigations of the Clahe, I \ \ .'i w^ 320 nCCHEKCHES de celui de J3raki ; mais clic ne dilicre pas esscntivl- leiuent de la première de Hackluyi", celle du Gcn- tillionime picard. On en trouve d'autres dans la Colhct'ion anglaise do John HaiîUIS ( Ldition de 1764.) ' d.ms ks Jiccui'ih de BaulAY ; — dans VAinéri.jue de JtAN Dl. Lai.T ( Liv. III , Chap. 5 ); — dans la Co/Kjii'istu de l,n islus Aliildcas d'APGiiNSOLA (Liv. 111); — dans kj Naval Tracts de William Monson (Tome 111); — dans la Cuhiinna rostrata; — ce dans tous Us Re- cueils de Voyages publiés dans les dilVcrentcs Langue^ de l'EUROPE. Tous ces Extraits sont des rcpctitions ou des abrégés des Relations qui se trouvent dans Kj Collections de Hackluyt : et je laisse à juger ce (jiic sont des abrégés de Relations qu'on peut dire n'être elles - mêmes que des abrégés informes , et sûrenuiiî inintelligibles pour les Rédacteurs , dans ce qui con- cerne la Route de DrAiœ et les Terres qu'il découvrit dans rHémisphère Austral, après sa sortie du Détroit DE MagLLLAN. Le seul Ouvrage original qu'on puisse mettre en ligne .ivec les Relations île HacIsLUYT, est celui que l'on con- jioît sous le titre de World encompassed' : cette dernière * Ncii'Igatitium atque Iiiiieraiitiiiin Biùliotlieca , or a coiiifil:.:- Collection of Vojuiges iiuil 7 rave /s , &c. Origiiud/j' jutbli^lud y. John llarris, now carefiil/y revised y Sir Francis Drakc , collected oui of the Notes of Alaster\ranc\s Fletchcr , l'reacher in t/iii (m- ]>loj/nent , aiid otliers, Londcn , Nichvlas Bourne , 1652. Relaiioii ' A \ for and jscntul- du Cjcii- n oï. La» r tu Je /'" - dans K'i is les K^- cs Langue^ nt clans U^ ,oor ce que dire n'eire Cl sùrcnuMH ce qui con- Ml découvrit du DÉTROIT ■ttre en ligne ^quc l'on con- çue dcr.uicie or a empli-' le , coUectd oui ]her in '/"'^ ''"'' 1632. SUK Ï.FS TKUUrS DE DHAKE. ?2I Relation a cic- dressée sur les Mémoires originaux «le Francis Fletcher, embarqué sur le vaisseau de Dkakl en qualité de Chapelain ; et ces Méuioirrs ont été coiuparés et fondus avec ceux de plusieurs autres personnes qui avoient été employées dans la même iixpédition. La Relation de FleTCHER (ut publiée à Londres, en 1 6 5 2 : T h o m a s O s b o k n i-, en a inséré une copie dans le second volume de la (Collection des Voyages ' qu'il fit imprimer en 174.5 , pour servir de supplément à celle de CHURCHILL * qui avoit paru en 1732. Ce seroit une peine superflue et un temps mal employé, que de donner un Extrait particulier de chacune des ■ diverses Relations que je viens d'indiquer : trois seu- I lement peuvent être considérées connue Ks Helations- ' mères, auxquelles toutes les autres appartiennent, pour \ ainsi dire, par descendance; et je dois me borner à présenter des Extraits des deux Relations qu'on trouve dans HackluYT , et de celle qui a été dressée sur les Mémoires de FletcHER. En examinant en particulier chacun de ces trois récits, en les comparant entre eux, nous parviendrons à des résultats ; et j'espère (|ue l'accu- mulation des preuves portera jusqu'à l'évidence, Tan- nonce que j'ose faire que les TerRES DE Drake et la Tierra DEL FuEGO [la Terre de Feu ] ne sont qu'une seule et même Terre ; ou , pour présenter plus exactement le résultat définitif, que les Terres de A Collection of Voyages and Travels , &c. Lonihn , printcd . for and sold hy Ihomas Osborne, Tome II, page 434, ^ A Collection of Voyages and Travels , &c. London ( hy ^/issignenient of A^essJ^ Churchill J John Wnlthœ , &c. 5. X I . > • ^ ! 5 ». i 1^ E C I î E K C H E S Dhake sont la partie Occidentale-Méridionale de cet Archipel Austral qui, avec la Côte extrême du Clonti- lient de I'Amérique Méridionale , forme le long Canal sinueux connu sous le nom de DÉTROIT de MaglllAN, ou mieux de MagALHAENS '. i Les deux Relations publiés par Hackluyt qui ont paru le plus anciennement, et que tous les Géographes ont diversement adoptées , sont très-succinctes sur le fait qui nous intéresse , d'ailleurs peu d'accord entre elles, souvent inintelligibles; et par-tout elles difîercn: essentiellement de la troisième, de celle de Fletcher: cependant, celle-ci est le récit d'un témoin oculaire ; c: îa fonction qu'il remplissoit à bord du Vaisseau amira! pourroit faire présumer que , s'il n'étoit pas l'homme de la Flotte le plus expérimenté dans l'art de la Navi- gation , du moins il devoit être celui que les étude: exigées par sa profession, avoient mis le plus à ponte d'acquérir quelques connoissances , et qui pouvoit le niiciix exprimer ce qu'il avoit vu. J'observerai, par occasion, qu'il n'est pas le seul homme de son état qui ait écrit comme témoin, et avec utilité, des fragniens de l'His- toire Navale : le Journal du Voyage d'ANSON autou' ' J'annonçai cette opinion en 1785, dans les Notes f;co'j,r:.- j}hi<]ues que je rassemblai pour être jointes aux Instructions f\M furent données à la Pt'rouse ; et il pouvoit me suffire aior? u'e l'indiquer : mais , comme j'ai su , dans les premiers ninii de l'an 1\' , qu'on se pioposoit de publier et les Insinictl'' et les Notes, à la tête du fojiage de la Pt'rouse , je me mis Dccupé d'établir mon opinion sur des preuves que , ic :; Prairial de la même année , j'ai soumises à Tbistitut national. .f*-:--^- '••*• V*.;^-*' «*»«*ïEîi f^-«^i SUR LES TERRES DE DKAKE. 1^3 lie de cet du C'onti- ue le long TROIT DIL lYT qui ont Géograplics nctcs sur le iccord entre lies fliffèrcn-. Fletcher; i oculaire ; c lis se au am"i' pas l'homme t de la N avi- lie les étude-: plus à ponce ouvoitlemitus par occaiion, qui ait écrit nicns de l'His- A.NSON autou' es Notes /ri'C«rù- e suffire iilorj ùe premiers mnis ^■t les hnir.icù''' ouse , je "H- .^i"^ uvcs que , le -7 istitut nulion^i. du Monde, a été rédigé par RiCHAHD WalteR, .Mon Chapelain ; et ce Journal est estimé : en FRANCE, le Jésuite Paui, HoSTE , qui occupa constamment sur les Vaisseaux que montoit ToURViLLE , le poste qu'oc- cupoit FLETCni;R sur celui de Dhake, nous a donné, dans son excellent Traité des Evolutions riavaU's , les Relations les plus exactes de ces savantes manœuvres, de ces combats à jamais célèbres , qui fixèrent si long- temps la victoire sous le Pavillon français , et qui acquirent au Général tant de gloire, lors même que, forcé , sous peine de désobéissance , de livrer ba- taille contre son avis , avec des forces beaucoup trop inférieures, il vit prendre ou détruire dans les Eaux de LA HoUGUE , une partie des Vaisseaux qu'il avoit accoutumés à vaincre sous son commandement. A la vérité , les expressions de Fletcher , lorsqu'il peint les tempêtes, les dangers de tous genres, l'état de détresse de la Flotte , pendant cinquante-deux jours de tourmente, sont emphatiques, exagérées, gigantesques; mais on croît y reconnoître le souvenir toujours pré- sent d'une sensation profonde que celui qui l'a éprouvée , sans doute pour la première fois parce qu'il n'étoit pas Marin , croit ne pouvoir jamais exprimer avec une force qui réponde à l'idée qu'il en a conservée. Sa Relation , je n'en doute pas , eTit été rédigée tout au- trement par Dampier , parCoOK, par BoUCAINVILLE ou LA PÉROUSE; mais toute indigeste, toute in>par- faitc qu'elle est, les faits y sont suffisamment énoncés: et, eu la dépouillant des amplifications fréquentes qui interrompent le fil de la narration j en rattachant les chaînons épars ; on peut en former une Relation suivi'.- qni ne laisse aucune incertitude sur le fait particulier â I li 32 + RECHERCHES i Hm /i;,-/ I." Ri r.ATioN par Huckl.i^'t, qu'il importe d'éclaircir pour la satisfaction du Géo- graphe, et pour la sûreté du Navigateur. Première Rela tjon publiée par Hackluyt , extraite du Famous Voyage, &c. * « Le 6 de Septembre , nous entrâmes dans la Mer du Sud [le Grand-Océan]. 3j Le 7 , une violente tempête , à partir de la sortie du DÉTROIT, nous fit dériver de plus de 200 Ik'iws en Longitude , et d'un degré dans le Sud, A cette hau- teur, et à cette distance dans l'Ouest, nous observânui une Éclipse de Lune , &c. 3> De la Baie que nous avions nommée The Baï OF SevERING OF FrienDS [Baie de la Séparation des Amis ^ ] , nous fiâmes poussés en dérive par le coup de vent , dans le Sud du DÉTUOIT , jusqu'à cinquante-sept degrés un tiers de Latitude '. Nous vîmes, à cette liautcur, quelques îles entre lesquelles nous ancrâmes : nous noa y pourviimes d'excellente eau , et de plantes salutaires. « Non loin de là , nous entrâmes dans une autre ' Hackluyt, Tome III, page 734. * Il n'est fait aucune mention antérieure de cette Baie; mais on verra ci -après qu'elle est située clans le Dciroit , prùi ùc sa sortie sur le Grand Océan , à la Côte Méridionale , un peu en-dedans du Cap P'dlar : quelques Relations la nomment Jiay of Parting of Friends , ce qui signifie également liaie Je la Séparation des Amis. ' Louvencourt , dans sa Traduction française ou son Extriiit du Fanions Voyage, dit cinquante ~ cint] degrés un tiers, Il a confondu deux époques. ( Voyez ci-aprc< la Relation i<^ Flitc/icr. ) dans et^n la cl croirj Le dit îles doute du Géo- ns la Mer de la sortie 2 0 0 l'u'iici i cette hau- observâme» e The Bay ^paration des it le coup de ùriqiiante-sef cette hauteur, :s : nous nou ;s salutaires, ins une autre de cette Baie; le Dciroii, pr^s \cridionale , i^» lions ia nomnic:'t jalcment Baie vie Le ou son Extrait [es M« ^''''■■*' ^' * la Relation '^^ SUR LES TERRES DE DRAKE. 325 Baie, où nous trouvâmes des habitans nus, hommes et femmes , qui passoient d'une île à une autre , cher- chant leur nourriture; et nous fîmes quelques échanges avec eux. j> De là , ayant repris la route du Nord ' , nous rencontrâmes, le 3 Octobre ^ , trois )les , dans une des- quelles nous trouvâmes une quantité d'oiseaux ( sans doute des Manchots ) si considérable , qu'elle passe tout ce que l'on peut imaginer. ' Je ferai remarquer ici que , lorsque , dans les Relations anciennes, on trouve ces expressions : Nous fîmes route au Nord , au Sud , à Y Est à VOuest ; cela ne veut pas toujours dire que la Route ait été directement au P.iim/' du Nord , à celui du Sud, &c. ; mais seulement du côté du Nord, par opposition à celui du Sud, et ainsi des autres expressions; en sorte que la Route a été quelquefois , en réalité, à deux et trois Aires de distance du Rumb principal indiqué dans la Relation. Il résulte du vague de ces indications , que souvent il est impossible de tracer avec quelque exactitude les Routes des anciens Navigateurs, et de dresser des Cartes d'après leurs rapports, ' Il y a évidemment ici faute dans la date. On verra ci-après, dans TExtrait du World encowpasied , que ce doit être le trente et^non pas le trois Octobre. Comme la date est en chiffre dans la Copie que Haihiuyt adonnée du Fnmous Vojûge , on peut croire que c'est une fiuite d'impression. Louveiicourt dans sa Traduction de cette même Relation , dit : <■ Le viiigtiètne Octobre , par un vent propre , ayant repris notre route vers le Nord , nous avons découvert trois îles , &c. » : mais la Relation de Fletclier ne laisse «lucuu doute que ce ne soit le trente et non pas le vingt. 326 -' RECHERCHES ï> Le 8 d'Octobre ' , nous perdîmes de vue un des Vaisseaux de la Flotte. » Étant remontés jusqu'à la hauteur du Détroit , nous dirigeâmes notre route dans la supposition que la Cote du Chili avoit le gisement du Sud-Est et Nord- Ouest qui lui étoit donné par les Cartes; mais nous re- connûmes ensuite qu'elle court au N. E. et à l'Est , &c. ■n En coniini'''.nt notre route, nous arrivâmes le 29 de Novembre * à la vue de l'île de LA MoCHA, (Sec. «. i-cTnAiT Seconde HELATiojvpuhHécparHAcm.iiYT , extraite «le la Hdatio,, ç}g ÇJ.JIJ. ^^ i,j,^^g portugais NUNO DA SylVA \ «lu Pilote A./'/i/ -, , I ï>. • I f I /, > , Le troisième Jour , nous fûmes assaillis d'un vent de Nord- Est si violçnt, qu'il nous fit dériver dans l'Ouest-Sud-Otiest , et nous força de tenir cette route pendant dix on doii-:^e jours , avec très -peu de voilij. Comme la violence du vent s'accrut encore , nous mîmes à sec , et laissâmes aller le Vaisseau en dérive jusqu'à la fin de Septembre. î> Le 24. , nous perdîmes de vue un des Vaisseaux de la Flotte , I'Elizabeth , capitaine John Wintf.r. Mars , à cette époque , le vent étant devenu plus ma- niable , nous pûmes faire route au Nord- Est duuin: ' Ce doit ( trc le 8 tie Novendiye et non à'OricI'rr ; et c'cy. ainsi iju'on le lit dans la Traduction de l.puvencourt. Ici la date de la rradiirtion s'accorde avec la copie du Texte original public par Hmhlujt, ' I i,i(Uu_)-t , 'l'ojuc î U , page j\ \.. ..i-^..,; e un des ► ÉTROIT, on que la ; cl Nord- s nous ii:- l'Est , àc. es le 29 d^: Sec. >'. YT , extraite LVA ''. Svptembro , nous ii"^" is c\'un vent dériver dam cette route u de voiles. corc , nous u en dérive [tcl'rr ; et t'c.v. niïourt. le la copie du SUR LES TEUUES DE DRAKE. 327 sept jours; et, le septième, nous eûmes la vue de quelques îles dont nous nous approchâmes pour y jeter l'ancre; mais le temps ne nous permit pas d'y mouiller. Dans cette situation, le vent souffla du Nord- Ouest , et nous tînmes la route de VOuest-Sud-Ouest, j> Le jour suivant , i ."^"^ Octobre , le temps étant très- mauvais , nous perdîmes de vue un autre Vaisseau de la Flotte , et l'Amiral resta seul. La tempête nous avoit fait àtxlvcr jusqu'à cinquante-sept degrés de Latitude ; et à cette hauteur, nous abordâmes à une île qui présentoit un Havre dans lequel nous laissâmes tomber l'ancre à une petite distance de la Côte, sur 20 brasses d'eau. » Nous restâmes trois jours dans ce Port; et le vent ayant passé au Sud, nous appareillâmes et fîmes route au Nord pendant deux jours. Nous découvrîmes alors une petite île inhabitée , devant laquelle nous mouil- lâmes, et où nous nou§ procurâmes une grande quan- tité d'Oiseaux et de Veaux Marins. 3> Le jour suivant, nous remîmes à la voile; et, en faisant route au Nord-Nord-Est et Nord , nous arri- vâmes à la vue de l'île de LA MoCMA, &c. » En comparant entre elles les deux Relations insérées dans la Collection de Hackluyt , on y trouve peu d'accord sur les dates et sur les événemens. Si l'une paroissoit mériter un peu plus de confiance que l'autre, ce seroit celle du Pilote portugais , parce que du moins, en honmie du métier, il désigne les points de l'Horizon d'où le vent souffloit, et les Routes que le Vaisseau a suivies dans les diverses circonstances de sa navigation après la sortie du DÉTROIT ; mais , à cela près , elle olïre si peu de détails, qu'il seroit impossible qu'avec les seules données qu'elle fournit , le plus habile X 4 Riîsrir.Ar lies lUiix Relatiunji i (M î "1 -1 I ' il 'ë ? V. \{''\ I i l:^ 328 RECHERCHES Hydrographe pût déterminer la situation des Terres que Dbake a reconnues et où il a abordé. Voyons si du moins on pourroit fixer la position géographique du point de la Mer auquel l'Amiral étoit parvenu , lorsque la dérive l'eut poussé jusqu'à 57 degrés un tiers de Latitude , suivant la i .'« Relation, jusqu'à 57 seulement suivant la a.*-" , hauteur à laquelle il rencontra les premières îles auxquelles il put aborder. Selon l'Auteur du Famoiis Vcyas;e , le coup de vent du 7 Septembre porte Drake à plus de 200 lieues à l'Ouest, et un degré, ou 20 lieues, au Sud de la sortie du DÉTROIT : et, à cette hauteur, il voit quelques iici entre lesquelles il met à l'ancre. Suivant NuNO DA Sylva , l'Amiral , en quittant Je Détroit, court d'a[)ord pendant 3 jours au Nord. Ouest; et, en lui supposant un chemin de 50 lieuci par vingt-quatre heures, il a dii être porté, dans ctt intervalle, à environ 64- lieues dans l'Ouest et 64- lieues dans le Nord de la sortie. Il court ensuite à l'Oiicst- Sud-Ouest pendant 12 jours; et, en ne supposant que 24. lieues par jour, cette Route donne 266 lieues à l'Ouest, et I I o au Sud, du premier point dctermiiK;. Viennent ensuite 3 jours d'une dérive qui a dû porter dans le Sud-Ouest , puisque le coup de vent étoit du Nord - Est , et qui a pu produire 4.5 lieues à cette Route, lesquelles , en les décomposant, donnent environ 32 lieues à l'Ouest et 32 au Sud. A présent, si nous faisons la compensation des quantités en sens contraire, qui se détruisent, tout le chemin fait sur diflercntes directions depuis la sortie du Détroit, se réduit à environ 36-i lieues vers i'Oucst, et 7S vers le Sud. lill} -•«v- ,,,,.,. Ç ;. ■ .■•S/-T'fr?'' 329 ferres que a position mirai étoit uscja'à 57 Kelation , hauteur à ixquelk's il )up de vent 0 0 lieue'! à de la sortie [juelques ilc> en quittant irs au Nord' :ic 30 lieues té , dans cet ; et 64- lieues e à rOncst- pposant que I266 lieues à t dctcrmiiu';. a dû porter ent étoit du jeu es à cette linent environ ent, si nous Ins contraire , r diilercntes se réduit a vers le Sud. SUR LES TERRES UE DKAKE. A cette époque, l'Amiral fait route au Nord-Est pendant 7 jours , c'est-à-dire, jusqu'au i ." Octobre : ces 7 jours , à 50 lieues par vingt-quatre heures, ont pu produire environ 148 lieues au Nord , et 14.8 à l'Est : en re- tranchant des licut's faites à l'Ouest depuis la sortie du Détroit, celles qui l'ont été à l'Est, et les lieues du Sud de celles du Nord , on trouve que , le l ." Octobre, lorsque DrAKE eut la vue des premières îles auxquelles il put aborder, il étoit à 214. lieues dans l'Ouest, et 70 lieues , ou 3 degrés et demi , dans le JVor,/ du DÉTROIT. On a vu que, suivant l'Auteur du Fumons Voyage, l'Amiral , à l'époque du premier mouillage , avoit été porté à 200 lieues dans l'Ouest , et un degré , ou 20 lieues , dans le Sud du DÉTROIT. La différence entre les deux Relations n'est que de 14, lieues sur la distance en Longitude; mais elle est de 90 lieues ou 4, degrés et demi, sur la distance en Latitude. Tout ce que les deux Relations présentent de com- mun , et qui peut être regardé comme une Donnée , c'est , qu'après la sortie du DÉTROIT, l'Amiral fut assailli d'un violent coup de vent qui le porta en dérive jusqu'à 57 degrés ou 57 degrés un tiers de Latitude Sud, et (ju'ii cette hauteur, il découvrit des îles qui lui offrirent un Fort où il put jeter l'ancre. Qu'en conclura-t-on pour fixer la situation des Terres et du Port découverts parDRAKE! on voit bien que ces Terres doivent être situées vers le 5 7. ""« Parallèle ; mais rien n'indique à quelle distance elles se trouvent du Méridien de la sortie du DÉTROIT sur le Grand Océan. Cette incertitude a laissé \\n vaste champ aux Géographes pour porter ces îles à une ^■. m ■u- V ' 550 KECHERCMES distance plus ou moins grande à TOuCst de la partie extrême de I'Amérique MÉRIDIONALE.  Extrait encorniHisscil. Je passe à la TROISIÈME Relation , celle du World encoîiipassed; et c'est FletchER lui-même qui "va parler. ce Lorsque nous approchâmes de la sortie du Détroit dans la Mer du Sud , la partie du Nord nous parut tellement fermée , et nous apercevions dans le Sud un si grand nombre de Canaux ouverts entre des îles , qu'il nous Tut impossible de juger par où nous devions passer. Cette incertitude décida le Général à laisser tomber l'ancre devant une des îles du Sud ; et il s'embarqua dans un Canot pour aller lui-même à la découverte du Passage : il eut bientôt reconnu la pos- sibilité de faire route par le Nord. En revenant sur l'île il fit la rencontre d'un Canot ' qui portoit plusiciui Indiens ». ( Fletcher fait ici une description très-dctaillce de ce Canot qu'il assure être travaillé très - arti^tcment; celle d'une maison [cabane ou hutte ] située sur l'île; celle du Physique des Naturels, de leurs moyens de subsistance , de leurs ustensiles de ménaj»c , de leur.c outils, &c. C'est à très-peu près la description que lc> Navigateurs modernes ont fiiite des Pécherais ou Peiu- rais, habitans de la TlERUA DEL FUEGO.) « Le 6 de Septembre ( continue Flftcher ) , nous avions laissé derrière nous toutes ces îles embarras- santes , et nous étions entrés dans la JVÏer du Sud '• ' Caiinow or Boate, * Dvake ctoit entré dans le Détroit le 30 Août ; il en ctoi: lir^eur SUU LES TEKUES DE DRAKE. j ) la partie celle du même qui sortie du Sor(i nous is ilans le ; entre des r où nous Général à In Sud :, et -même à la nnu la pos- cvenant sur oit plusicun ps-dctaillée fie artistcment ; tuée sur l'île ; moyens de gc , tic leurs ption que le* erais ou Pa:^- ;HER ) , """5 es cmbarras- er du Sud '• )ût ; il en ctoi'. Le Génér«l auroit tort désiré de pouvoir aborder à l'extrémité de ces Terres , et d'en prendre possession au nom de Sa Majesté ; on avoit même préparé , dans cette vue, une plaque de métal sur laquelle étoit gravée cette Prise de posiscssion ; mais on n'aperçut à la Côte aucune place où l'on put jeter l'ancre; et le vent ne pcrmeitoit pas de s'arrêter. 3j On conclut des diverses Observations qui avoicnt été faites sur l'Escadre , que l'Entrée du Détroit sur la Mer du Nord est .152 degrés de Latitude Sud; le milieu duCanal pris sur sa longueur ,353 degrés in quart; la sortie sur la Mer du Sud, à 52 degrés et demi ' ; que la longueur totale du Détroit est de i co lieues, et sa largeur, à l'entrée, de 10 lieues^. Après avoir avancé de 30 milles , nous trouvâmes cette largeur réduite à moins d'une lieue ; plus loin , en dedans", le Canal s'élargit en quelques endroits , et dans d'autres se resserre ; enfin , lorsque nous fumes très - près de la sortie sur la Mer du Sud, nous ne distinguiimes plus forti le 5 Septembre : son Passagr n';i ci\' ijiic de 17 |our< , vers la fin de l'Hiver , et avec une Fliitte. A'Jii i ■Il I) r',- r' .\^ 532 RECHERCHES le Détroit; tout se confoncloit; nous ne v'imes plus que des îles ; tout était )les, j> Le 7 St-ptembre , second jour aprrs notre entrée dans la grande Mer, commença la plus violente tempéic que jamais on ait essuyée. ï> Le 30, le Maricold , commandé par le capitaine John Thomas , fut séparé de la Flotte. j> Depuis le 7 Septembre jusqu'au 7 Octobre , tcm nos ejforts furent inuriUs pour lU couvrir quilijue Tnre ; et, tlans cet intervalle, nous avions dérivé auSud]\\i- qu'au 57.'"'^ degré ' de Latitude, et peut-être au-del;i. CjC ne fut que ce dernier jour 7 Octobre , qu'à l'entrw de la nuit nous attrapâmes avec beaucoup de peine un mouillage un peu au Nord de ce Cap où , le 6 Septembre, nous voulions déposer l'Acte de prise de possession. 3> Nous n'y jouîmes pas long-temps de la tranquilliie que nous avions espéré d'y trouver : la violence du vent, la furie de la mer , nous forcèrent d'abandonner nos ancres et nos câbles ; et bientôt I'ÉliSABETH , monte par le vice-amiral JoHN WiNTER , fut séparé de la Flotte. La séparation de ce Vaisseau fut due à la négligence de ceux qui en avoient la conduite, et pcut-c'tre plus encore au désir de retourner dans leur patrie , que quelques autres ne cessoient de manifester; car nous avons appris dans la suite que , dés le lendemain , 8 Octobre , ce Vaisseau avoit regagné l'entrée du Détroit ; que , pir cette voie, il avoit repassé dans la Mer de l'Est, et que, le 2 Juin de l'année suivante, il éioit arrivé en Angleterre. ' .II' L'Original porte -^j degrés : c'est évidemment une h\\^^- d'imprcsiion. ces li précé le D Mer nûme: libre étroits nous i et par autre '. >> C trouvai secours \ dont r Équipai » M durée : toute s£ nos anc : nœuvre la pâtui bouillon le Vais partie d( • \' oyc If '» .i c^ -^- plus que re entrée vent une SUR LES TEKRES DE DHAKE. 33^ « De ce Mouillage qui tut nommé TUE Bay or Par TING OF FkienDS [ la Uaie de la Séparation dc« Amis ] , ciiasscs par un second coup de vent , nous dérivâmes de nouveau , et tûmes portés jusqu'à ci//- ijuante-c'inq degrés de Latitude Sud. « A cette hauteur , nous nous retrouvâmes parmi ces lies situées au Sud de l' Amérique , dont il a été précédemment parlé, et qui forment avec le (continent, le Détroit par lequel nous étions parvenus dans la Mer du Sud : nous y mouillâmes , et nous recon- nûmes que plusieurs ouvertures laissent à la mer \y'C\ libre passage; ce ne sont pas seulement des Canaux étroits , mais des Détroits augsi larges que celui que nous supposons être le vrai Détroit de MAGELLAN , et oar lequel nous avions passé d'une Mer dans une autre '. 3j Cet abri nous procura deux jours de repos. Nous trouvâmes dans ces îles de l'.'au douce, quelques autres secours, et , entre autres , ci'rtaines herbes médicinales dont l'usaerc en décoction fut très - salutaire à notre Equipage. M Mais cet état de tranquillité ne fut pas de longue durée : bientôt le vent reprit toute sa force, la mer toute sa fureur. Le soulèvement des vagues tit déraper nos ancres : en laisser tomber d'autres eût été une ma- nœuvre inutile ; déployer une voile eût été offrir de la pâture à la rage du vent. Cependant les vagues bouillonnantes lançoieht en l'air et laissoient retomber le Vaisseau comme la raquette se joue du volant : la partie de sous-le-vent n'offroit à nos regards etirayés ' Voyez ia NoTE II , à la suite de ces Reihenhes, ''\ ' '''fui ^H!H' i- > ' mm &bÊ il 1 ^LSil Ki. 'm ' '' "il m / lijl M 35 + HECULUCHKS V 1) M. qu'une côte htrisséc tic rochers et de dangers : noiij commentions à n'entrevoir autun moyen de salut ». ( l LrTCIir.R fait ici un Tableau trcs-pi«;tit|uc de (ctti seconde tcuijittc , dont j'ai cru inutile d'cnricliir tit Extrait.) « Cependant, et très-heureusement ( continuc-t-il) , à quelques lieues au Sud de notre dernier înouillage , ncin nous retrouvâmes parmi les mêmes "lit s, et nous euma cnlin l'espoir d'y obtenir quelque repos. 3> Nous vîmes les Naturels de ces Terres naviguant d'une île à une autre dans leurs Canots , avec leurs femmes et leurs enfans, et nous iîmes quelques échan^ti avec eux. M Nous eûmes ici trois jours de répit ; mais de nou- velles contrariétés , de nouveaux dangers nous étoiciii réservés. ïj Une nouvelle tempête, ou plutôt une reprise de la même tempête , car nous ne pouvons pas dire qu'clL ciit jamais cessé, vint nous assaillir au Mouillage; ci la mer secondant les efforts du vent pour tourmenter le Vaisseau , nous fûmes forcés d'abandonner une ancri et une partie de son câble, et de nous mettre à la merc; des flots; jusqu'à ce qu'enfin nous atteignîmes la pariio îa plus Méridionale de ces Terres , et découvrîmes m \ l'extrémité de l' Amérique la plus voisine du Pèle An- tarctique. 3j La Pointe extrême , ou le Cap le plus Méridional de ces îles, est située, à -peu -près, à cinquante -sh det^rés de Latitude : au - delà d ce point , il n \xisu aucun Continent f aucune. Ile plus au Alidi : V Océan Atlantique et la Mer du Sud se joignent ici et si i : nous ia\ui ». ic lie ICUl urichir cti nuc-t-il ) , lai!,e, iw>^ (JUS eûmes j naviguant avec Uuvs les échaii^i. nais de nou- nous étoicni le reprise de s dire qu'^:ll^ louillage; cl r tourmente: Iner une ancre ire à la merc: îmes la parr.c ouvrîmes oi" ' du Polc An- is Méridional \cwquante ■ si^ , il ri'exisH lent ici et s. SUR LES TElUir.S DE DRAKE. 335 ronfondent pour ne lonmr plus qu'un seul et immense Océan. « On a prétendu jusqu'A présent ( t'est toujours fletclnr qui parle ) que ces iles faisoitnt partie d'un Continent qu'on distinguoit par le nom de Ttrrn iiicognita, et qu'on supposoit lial)ité par des monstres : et ce nom de Terra iiicognira lui a convenu, en etlVt , jusqu'à ce jour; car, quoique tous les Cosmographes, trompi^s par des rapports inlidclles , ou égarés par une imagination créatrice , ayent tracé sur leurs Cartes de grandes Terres Australes ; il est cependant certain que ces prétendues Terres n'ont été vues par person >e ; et noua n'avron» ouï parler d'aucun Voyageur qui ci; eût eu connoissance avant le jour où le hasard nous 0. conduits à en faire la découverte. î> Nos fatigues , nos dangers , nos craintes fur • t enfin arrivés à leur terme le 28 d'Octobre, époq^ 1. «ù nous eûmes atteint la partie la plus Méridionale Jcs îles. ï> Nous observâmes ici que la durée de 1 1 nu ' n'étoic que de deux heures , le soleil étant à environ sipt degrés du Tropique du Capricorne; d'où l'on doit conclure que, le jour où cet Astre parcourt le cercle même du Tropique, la nuit doit y être très-courte, ru qu'i/ n'y en a point du tout '. « Quelques-unes des îles seulement possèdent quel- ques habitans, dont les mœurs, les vêtemens, les lia - bitations , les canots et la manière de vivre, ne diffèrent pas de ceux des Insulaires aver lesquels nous avions communirué à ces premières îles. :U nous avons parlé, et où nous mouillâmes quand nous étions près de sortir W ■ ' Voyez ia Note III, ù 'i suite de ces Recherclieu ■-..J^- - m \ A 536 RECHERCHES du Détroit. Notre Amiral imposa à tout cet Archipel Austral le nom d'iLFS Élisabethides. 3> Après avoir employé doux jours à faire raffraîchir notre Equipage et à visiter ces îles , nous remîmes à la voile le 30 d'Octobre, et nous dirigeâmes notre rouie directement au Nord-Ouest, tant dans la vue de pro- longer la Côte du Pérou , à laquelle les Cartes géné- rales donnoient cette direction , que pour parvenir plus promptement , sur cette Côte, à la Latitude de 30 degrés que le Général avoit assignée pour le point de rende-i- vous des Bâtimens de la Flotte en cas de séparation. ï> Le jour suivant, nous rencont-Anies deux îles qu'on peut appeler des magasins de subsistances : nous y trou- vâmes une quantité d'oiseaux si considérable que , non- seulement notre Vaisseau en fut abondamment pourvu, mais qu'encore tous ceux que la tempête avoit séparés de ia Flotte, en eussent pu être également approvisionnés. 3> Le L^"" Novembre, nous poursuivîmes notre routcdj Nord-Ouest ; mais nous ne tardâmes pas à nous apercevoir que cette Route nous égaroit : nous en changeâmes; et nous recon niâmes dès - lors combien est défectueux 'e Gisement que les Cartes générales ont donné à la Côte de I'Amérique jusqu'à 12 degrés au-dessus du DÉTROIT DE Magellan : cette erreur n'est pas moindre que la différence du Nord-Ouest au Nord- Est ^ &c. ' » Drake attérit bientôt à ia Côte du Chili , et mouil/j devant l'île de la Aiocha, à j8 deg. \ de LatituJc'. ' Il ne faut pas prendre à la lettre ce que dit ici FUtclur • à partir du Détroit jusqu'à 12 degrés au-dessus , la Cut.' court au Nord a ou j degrés Est, ( Voyez ci-devant page 32), Note'.) En qu en Pérou effet, Ouest *>''^ ' arw j .- , •. t Archipel ; raffrakhir remîmes à notre rouie rue de pro- ::artes géné- jarvenir plus de 30 dt gris it de rendei- cparation. ;ux îles qu'on nous y trou- ile que , non- ment pourvu, io\t séparés de irovisionnés. notre route aa lous apercevoir hangeâmes; tt défectueux le éàlaCôteiie du DÉTROIT noindre que U l&c. ' » :hili. et mouilfî de Latitudi;. Idit ici Fhchcr: kssus , l;i <^^'- Jevanipagc 3'.)- EN SUR LES TERRES DE DRAKE. 337 En résumant les Données que nous fournit la Relation de Fletcher , il ne sera pas difficile de fixer l'opinion sur ces Terres nommées Terres de Drake , que les Géographes , trompés ou égarés par de fausses indications, ont promenées ES , sitiiéci 1 st du Cap di de Australe. cre devant K' Drake, \^ u Cap de /-/i"";' :hercli(St I SUR LES TERRES DE DRAKE. ^4.^ 30 Octobre, fait route directement au Nord - Ouest {r'tjyht North-West , dit l'original ' ] ; et , en suivant cette direction , le lendemain il rencontre deux îles qui lui fournissent une grande quantité d'oiseaux, Le i.'^'' de Novembre, ii quitte ces îles, et poursuit sa route au Nord-Ouest. Ainsi, en partant , le 30 Octobre, de l'extrémité Méridionale de son Archipel des îles ElizAbethides ( du Cap de HoRN ) , DrAKE fait route au Nord-Ouest : il rencontre deux îles sur sa route; et, en les quittant il continue de faire le Nord-Ouest : il est donc évident que, puisqu'il se maintient toujours à cette Route, il prolonge des Terres qui gisent dans une direction Sud- Est et Nord-Ouest ; et c'est, en etFot , le gisement de la partie Occidentale-Méridionale de la TiERRA DEL FUEGO. En poursuivant toujours cette Route du Nord- Ouest, il comptoit> dit la Relation, rencontrer enfin la Côte du PÉROU , parce que les Cartes qu'il avoit sous les yeux, la traçoient dans cette direction par rapport à la Sortie du DÉTROIT; mais, remonté jusqu'au Pa- rallèle de cette Sortie, et ne découvrant point de Terres en continuant de suivre le Nord-Ouest , il reconnoît l'erreur des Cartes, et se dirige alors au Nord-Est. En suivant pas à pas, ainsi que nous venons de le faire, la Route de D R A K E et les événemens de sa Navigation, depuis son entrée dans le GRAND OcÉAN, le 6 Septembre, jusqu'au i.'' Novembre, jour où, enfin, il peut faire route pour la Côte du Pérou, on voit qu'aucun des coups de vent qu'il a essuyés , n'a Shaping our course right North-West ta coast aloiig t /te pans iif Peni, 1 '..1 3^2 RECHERCHES pu le conduire à découvrir des Terres à deux cents lieues dans l'Ouest du Méridien de la Bouche Occi- dentale du DÉTROIT : le premier coup de vent l'a poussé jusqu'à cinquante-sept degrés de Latitude Sud; et il est certain que , dans cette première course , il n'a aperçu aucune Terre : remonté dans le Nord jusqu'à sa Baie de Parting OF FrieNDS dans le voisinage du Cap PiLARÈS, et rechassé de nouveau, mais seulement jusqu'à cinquante - cinq degrés de Latitude, il rencontre Je prolongement de cet Archipel dont il avoit reconnu Je commencement à sa sortie du Détroit : enfin , déri- vant du cinquante -cinquième jusqu'au cinquante - sixième degré f il rencontre , à cette hauteur , les îles les plus Méri- dionales de ce même Archipel , les îles du Cap de HoRN : du Mouillage de ces îles , revenant sur ses pas, à mesure que le vent le lui permet , il aborde à deux autres îles de son Archipel : en les quittant, il remonte, pour la seconde fois depuis le 6 Septembre, jusqu'au Parallèle de la Sortie du Détroit; et, de cette hauteur, il dirige enfin sa course vers les Côtes du PÉROU. Ml ïDENTiTiê Ainsi, les ténèbres répandues sur la Route et la des Terres Au S' Découverte de Drake se trouvent dissipées ; tout rentre tr.j es ce me, j^^^ l'ordre de la Navigation ; tout s'explique : ainsi , ci% et tie la partie ° , tV s.o.AeWiienu prétendues Terres Australes de Drake que les tttl Fuigo, Géographes portoient h deux cents lieues à l'Occident de I'Amérique , par cinquante - sept degrés de Latitude, par soixante degrés, sous le Cercle Polaire même , viennent se placer au Midi du Continent, et s'y confondent avec cet amas d'îles, encore mal connues , qui forment la partie Occidentale - Méridionale de l'Archipel de la TieRRA DEL FUEGO. SUK LES TEKPxES DE DRAKE. 5+5 Si, aux preuves positives de l'idcntitc des TERRES Autre» meitvM DE DrAKE et de la TiERRA DEL FuEGO, nne nons *lccaic Ucmiie, fournit la discussion des Relations du temps , il paroît nécessaire d'ajouter des preuves négatives de l'existence des Terres de Drake dans les places que les Géo- graphes leur assignent ; j'invoquerai le témoignage de COOK et celui de FurneAUX. Quoique ni l'un ni l'autre de ces Navigateurs n'ait fait une mention expresse des Terres de Drake, et qu'ils ne semblent mcmc pas s'être occupés de cette recherche lorsqu'ils ont parcouru les Parages dans lesquels les Cartes les repré- sentent; au défaut de leur témoignage olographe , on peut produire le témoignage implicite consigné dans leurs Journaux , et exprimé par le tracé de leur Route sur les Cartes hydrographiques qui les accompagnent. En 1769, le capitaine CoOK , venant de l'OcÉAN- ATLANTIQUE MÉRIDIONAL , après avoir passé par le DÉTROIT DE LE Maire , reconnu de très-près le Cap de HoRN , et doublé par le Sud l'île de Diego Ramirès , de ce dernier point fit route dans le Sud-Ouest jus- qu'au-delà de 60 degrés de Latitude : changeant alors sa direction, il cingla sur diverses Routes qui, par leur réduction , équivalent au Nord-Ouest, jusqu'au Paral- lèle de 52 degrés et demi, qui est celui du milieu de l'Entrée Occidentale du DÉTROIT; et, parvenu à cette hauteur, il se trouvoit à 132 ou 133 lieues de dis- tance à l'Ouest de cette Entrée : sur tout l'espace qu'il a parcouru dans ce Parage , il n'a découvert aucune Terre; il n'a aperçu aucun indice de Terre. En 1774., le capitaine Furneaux, séparédu capitaine CooK , et voulant rentrer du Gr AND-OcÉAN AuSTRAL dans rOcÉAN - ATLANTIQUE MÉRIDIONAL , prit sa y 4 ':if. I», ^ 344, RECHERCHES Toute par le Sud du (>ap de HoRN : à compter de 200 lieues à l'Ouest du Méridien de l'Entrée Occi- dentale du DÉTROIT, jusqu'à 200 lieues à l'Est du Méridien de ce Cap , il s'est entretenu constamment entre les Parallèles de 60 degrés 7 et 6 i degrés l : aucune Terre ne s'est offerte à sa vue sur toute sa route , aucun signe qui en annonçât. Je pourrois invoquer aussi un autre témoignage plus direct, celui de noire compatriote LA PÉROUSE; et, sans me permettre de devancer la publication de l'iii- téressarit Journal de son Voyage , je dirai seulement que , suivant le calcul de ses Routes , il auroit passé sur les Terres de DrAke, si elles existoicnt dans la place où les ont tracées la plupart des Géo- graphes , c'est-à-dire à 57 degrés de Latitude, et à 180 lieues dans l'Ouest-Sud-Ouest du Cap de Horn, ou 10 degrés à l'Ouest du Méridien de la Sortie du Détroit : et cependant LA PÉROUSE n'a aperçu aucune Terre, ni rien qui annonçât le voisinage d'une Terre. Ainsi , d'une part , des Navigateurs postérieurs à DrakE nous prouvent que les Terres qu'il a décou- vertes n'existent pas à la place qu'on leur assignoit; et, de l'autre, le propre Journal de l'Amiral anglais nous a prouvé qu'elles existent au Sud du Continent de PAmérique, sous le nom de Tierra del Fuego. Et qu'on ne suppose pas que DrAKE n'ait entendu parler que de quelques petites îles éparses qui auroicnt pu aisément échapper à nos Navigateurs modernes pendant l'obscurité de la nuit : la Relation nous fournit les preuves du contraire. D'abord , les premières îles auxquelles il mouilla, avant le 6 Septembre, à la Côte Méridionale de la Sortie du DÉTROIT qui n'a pas plus r ■•^r T» "^«•ïi-^*"»<,»T"W-f " te , aucun SUR LES TERHES DE DRAKE. 34.J de 9 licucs de large , ne peuvent pas ctre à plus de 4. lieues 7 de distance du milieu de cette Sortie ; et comme la Latitude de ce milieu est fixée dans la Relation à j2 degrés ^, et qu'on a vu que cette Détermination est très-exacte ; il s'ensuit que la Latitude de ces pre- mières îles est d'environ Ç2 degrés i : nous voyons ensuite que les îles les plus Méridionales , celles de l'extrémité de l'Archipel, sont situées à 56 degrés; et que, pour remonter de cesdcrnicrcs îles vers l'Entrée du Détroit, DrAKE a suivi constamment la route du Nord- Ouest : ainsi, les îles de l'Entrée du DÉTROIT et les îles les plus Méridionales , sont les deux extrémités d'une chaîne, d'un Archipel , qui gît Nord-Ouest et Sud- Est ; et ces deux extrémités dlH'érent en Latitude de 3 degrés^ : donc les Terres de Drake n'occupent pas moins de 4.6 lieues sur une ligne Nord-Ouest et Sud- Est : et supposera-t-on que des Terres qui se dévelop- pent sur un si long espace, aient pu n'être pas aperçues par quelque point , lorsque les Navigateurs modernes ont traversé les Parages dans lesquels les Géographes ont prétendu qu'elles doivent être situées ! Supposerâ-t-on qu'elles ayent pu échapper à leur vigilance dans l'obscu- rité de la nuit, quand on sait qu'ils naviguoient dans la saison de l'année où les nuits sont les plus courtes î Assurément, DrAKE a regardé ces Terres comme une Découverte importante (quoique, dans le fait, elles ne fussent pas une Découverte ) , puisqu'il vouloit en prendre possession au nom de la Couronne d'ANGLETERRE , er qu'il leur imposa le nom d'EtlzABETH , sa Souveraine. Au surplus, quoiqu'il paroisse que DrAke eût désiré que ces Terres fussent regardées comme une Décou- verte (et elles doivent l'être si l'on n'en considère qnr 1^' !'# 546 RECHERCHES la partie Méridionale ) , on voit qu'il n'a jamais mis en doute que son Archipel d'ELiZABETH , qu'il fait com- mencer à la Sortie du Détroit et qu'il termine aux îles les plus Méridionales, à 56 degrés de Latitude, ne formât, avec le Continent de l'Amérique, le Détroit que Magellan qui le découvrit, avoit déjà reconnu n'être formé au Sud que par un amas d'îles, un Archipel traversé par des Canaux dont quelques7uns lui parurent assez larges pour les comparer au Détroit même par lequel il étoit entré dans le GrAND OcÉAN '. L'opinion de DrAke sur cette circonstance de localité est exprimée, à plusieurs reprises, dans la Relation de son Historien oculaire, Fletcher , d'une manière si claire, si peu susceptible d'interprétation , qu'on est à con- cevoir comment les Géographes modernes , s'ils ont examiné attentivement cette Relation , ont pu hésiter sur la place que les Terres de DrAke doivent occuper dans l'Hémisphère Méridional. On conçoit moins encore comment quelques-uns ont cru devoir les porter sous le Cercle Polaire Antarctique. Je sais qu'ils se sont appuyés sur ce que Fletcher fait observer que, tandis que DrAKE étoit à l'ancre sous l'île la plus Méridionale de ses ElizABETHIDES, il n'eut que deux heures de nuit le 8 Octobre , le Soleil étant à 7 degrés du Tropique du Capricorne ; et quil en concluoit que le jour où cet astre parcourt le Cercle même du Tropique, la nuit doit être très-courte dans cette île , et que même il ne doit point y en avoir du tout. Cette conclusion prouve seulement que Fletcher vt Drake lui-même n'étoient pas Astronomes : svcc • y^ycz la Note J à la suite de ces Recherches, i SUR LES TERRES DE DRAKE. !+7 lis mis en fait com- e aux ilc$ itudc , ne le Détroit à reconnu n Archipel ui parurent même par , L'opinion ocalité csi tien de son rc si claire, est à con- , s'ils ont : pu hésiter rent occuper lomes : 2v'cc [flfSt les premières notions de la Sphère, ils auroient vu que, pour n'avoir point de nuit le jour du Solstice d'Lic, il faut être placé souS une Latitude aussi élevée que celle du Cercle Polaire, soixante - six degrés et demi; et après qu'ils eurent fixé la Latitude de leur île la plus Méridionale à cinquante -six degrés seulement , ils n'eussent pas conclu que, le jour du Soltice d'Été, il ne devoir point y avoir de nuit dans cette île '. C'est cependant d'après cette erreur d'un Navigateur à qui , de son temps , il étoit bien permis d'être ignorant en Astronomie , que quelques Géographes de notre siècle, Robert Dudley dans son Arcano del Alare , et notre célèbre GUILLAUME DE L'iSLE lui-même, sans avoir égard a la Latitude du Lieu , et en s'en tenant simplement à la conclusion erronée de la Relation de DrAKE, ont cru devoir placer ses Terres sous le Cercle Polaire Antarctique. Si je me suis permis , par amour pour la vérité , Threi-rs de relever, après deux siècles, l'erreur d'un des plus p"<*onnabltiJe$ ,,,, TVT . «Il • II ' I anciens NaviM- célèbres Navigateurs , parce qu elle a inriue sur la Géographie : il est loin de ma pensée qu'une erreur ^ ,., o » ' . . Ce iju Ils ont de cette espèce puisse affoiblir la gloire inuiiortelle qu'il f^i,, s'est acquise ; comme il est loin de mon intention de ç^ „u'iis ont chercher jamais à retrancher rien du tribut d'admiration lai:.sc a taire. qui doit être payé à ces hommes étonnans dont le génie et l'audace ont ouvert la carrière de la Navigation aux Générations qui se sont succédées. Quand on réfléchit que , parmi les Vaisseaux de CHRISTOPHE CoLOMB , qui devina, peut-être, et qui découvrit un Monde nouveau , » Voyez la NoTE III à la suite de ces Rtcherchcs. SI if "i I !: MU V li m 348 nECTïrncHrs <|iR'lquos-uns étoicnt il .^.T-qiics h.iiij pont et t-galoicnt à peine en climcnsion:» • * j^rantiî Bateaux qui Ibnt la navigation de LA Seine- ; ([iiaii'' on se représente lc« Vaisseaux de Mac E L LA N qui fixa les limites Méri- dionales du Continent de I'AmÉRIQUE, qui découvrit ce Détroit fameux auquel la reconnoissance des Sièclcj a conservé son nom, qui, le premier, osa entreprendre et fit le Voyage du Tour du A'Ionde ' , et ([uc l'on voit que CCS Vaisseaux étoient inférieurs en grandeur , en force , aux plus petits de nos Navires de commerce i\\\\ font les Voyages de long cours ; quand on consiilère (|ue Francis DrAke, avec une Flotte composée d'un Vaisseau- Amiral de 100 tonneaux de port , d'un Vice- Amiral de 80 tonneaux, d'une Flutc de 50, d'une Barque de 30 et d'une Chaloupe de 15, montés, en tout, de 164. hommes, équipage qui suflit à peine à l'armement d'une de nos Corvettes, afîronte , dans \\ saison de l'année la plus contraire , les dangers d'un Détroit à peine connu , et vient porter la terreur (i la dévastation sur ces possessions de l'Ebl'AGNE, située» à l'Occident de I'AméRIQUE, que la distance Je l'EUROPE et la barrière d'un Monde entier seud)luient mettre à l'abri de toute insulte; quand on se rappelle qu'avec des V^aisscaux non moins frêles, MendaNA etQuiROS, il y a deux Siècles , se hasardèrent a traverser cette immense plaine d'eau qui occupe li moitié de la circonférence du Globe entre les Conti- ncns de I'AmÉRIQUE et de i'AsiE dont elle sembloit avoir condamné les Peuples à ne se jamais connoîtrc; <|uc, dans leurs courses hardies, ils ont découvert ce» • Voyc7. ia Note IV, 1.", \\ la suite de ces Rechmlus. n fa il teursl des PÉR( pédic veut çjivili t'galoicnt ui toni la cscntc le* itcs Mcii- ; découvrit des Sièclcj nrcpremlre ic l'on voit ndcur , en niniercc (\\\\ Il consulcrc iiposéc d'un d'un Vicc- co , d'une montes , eu t à peine i ite , dans la l:ingcrs d'un la terreur ci :}NE, situées distance de • scnibluient ■j se rapptlW , Mf.ndana asardèrent a li occupe la re les Conti- Ue sembloit 15 connoîtrc; découvert cci SUR LES TLUntS DE DRAKE. 34.0 lies sans nondirc , ces Arcliipels fertiles, épars dans le (JltAND OcKAN, toutes ces Terres, infui, dont la formation, ainsi que l'origine de leurs lidhiuns, otlrcnt un champ si vaste aux systèmes du Physicien, et aux méditations du Philosophe ; (jiianil on a sous Ls yeux tous CCS prodiges , qu'HoMi IIE n'eut pas osé proposer à la croyance des Grecs , et qui sont pour nous d»s vérités prouvées ; la plume de la critique tombe des mains ; et l'on ne sait plus qu'admirer les gramU hommes qui, avec de si fuihles moyens, o^)ércrent de si grandes choses. Eh \ qui oscroit faire un re- proche à ces premiers Navigateurs d'avoir ignoré ce que leur Siècle ne pouvoit leur apprendre ! Peut-être avec plus de connoissancos eussent -ils osé moins. — Kendons-leur grâces plutôt de ce ([u'ils n'ont pas tout fait : car, si, h la gloire de découvrir, ils eussent pu joindre le mérite de décrire leurs Découvertes, et ûc déterminer avec précision les places qu'elles occupent; l'honneur de retrouver et de faire connoîtrc ce quo souvent ils ont à peine indiqué, n'eut pas été réservé aux Navigateurs qui, après eux, se sont engagés dan» une carrière où les premiers n'avoient pas laissé de traces. La gloire est un champ inépuisable ; chaque Siècle y moissonne à son tour : le nôtre n'a pas fait de grandes Découvertes , parce qu'il n'en restoit pa» h. faire ; mais les Siècles à venir devront aux Naviga- teurs de notre Age ces Journaux si instructifs des CooK, des deux FoRSTER , des BoUGAiNViLLE , des LA PÉROUSE et autres , qu'on peut appeler des Encycl>- pédics : ils plairont, ces Journaux, au Philosophe qui veut connoîtrc l'Homme à tous les périodes de la çÀviliiation ; ils plairont à l'ami de la Nature f|ui < 'J i\ 11 . I f, à \i' i 350 RECHERCHES en étudie l'histoire pour en faire partager les bienfaiti à toute l'Espèce humaine; ils exciter'^nt le zèle des Astronomes qui verront , à la fois , et le perfection- nement que l'Art nautique a déjà obtenu des travaux de l'Astronomie , et celui qu'il en attend encore ; ils exposeront aux yeux du Cosmographe , des tableaux fidèles des diverses parties qui composent l'ensemble de ce Globe terraquée; enfin, ils assureront la route du Navi'»ateur dans l'obscurité des nuits, et ils entre- tiendront des communications faciles entre toutes les portions' de la Terre habitable. Il sero!t cependant malheureux , il pourroit être funeste à l'accroissement des connoissances humaines, que les Navigateurs , les Savans , les Géographes , s'imaginassent que la carrière est parcourue ; que tout est fait : — il reste encore beaucoup à faire. On ne doit plus attendre, sans doute, de ces grandes Découvertes qui, le plus souvent, furent dues au hasard, et qui cependant ont consacré à l'immortalité les noms de ceux que ce hasard a favorisés ; mais une gloire d'un autre genre, non moins solide, plus difficile peut-être à acquérir, parce qu'elle ne se rencontre pas, et qu'il faut la chercher péniblement, une gloire de détail, si je puis le dire , est réservée à quiconque saura s'en saisir. A la vérité , le Monde est connu par Masses; et il est à-peu-près démontré que, si l'on en excepte de petites îles éparses qui se présentent sur de: Routos peu fréquentées, et quelques Terres de peu d'étendue, inhabitées et inhabitables , qui peuvent être enfermées dans les glaces des Pôles dont nous n'avons pu franchir la barrière, il ne reste plus de Terres à découvrir; mais, parmi celles qui sont connues ^ il en est plusieurs , il est ' i U^. I bienfaits zèle dci erfection- es travaux ncore ; ils 5 tableaux l'ensemble t la route ; ils entre- toutes les jrroit être humaines, '•ographes , ; que tout On ne doit )écouvcrtes rd , et qui 5 noms de rloirc d'utt e peut-être is, et qu'il détail, si saura s'en ir Alasses; en excepte dcr Rouîos d'étendue, enfermées franchir la vrir; mais, curs , il est SUR LES TERRES DE DRAKE. 3J1 même des portions des Continens , qui jusqu'à présent n'ont été, pour ainsi dire, qu'aperçues : chaque partie, pour êtrp fixée à une place qui ne puisse plus éprouver de changement , ponr être examinée sous ses divers rapports , pour être décrite dans ses détails intércssans et dans son ensemble, demande une suite de travaux, pour lesquels celui qui s'y livrera aura besoin d'un zèle d'autant plus décidé , d'autant plus désintéressé , que le champ qui s'ouvre devant lui semble offrir à l'amour -propre une récolte moins brillante. Mais que pourroit tout fe zèle des Navigateurs et des Savans, s'il n'est aidé de toute la protection des Gouvernemens ! C'est à eux seuls qu'il appartient, à eux seuls qu'il est possible, de former la réunion des talens, des moyens, des secours, qu'exigent ces Expéditions maritimes qui remplissent si utilement les loisirs de la paix et agrandissent le Monde : la Nation qui les exécute est payée des sacrifices qu'elle fait, par les droits qu'elle acquiert à la reconnoissancc de tous les Peuples. Paris, 15 Prairial, an IV de l'Ere française. POST-SCRIPTUM, Mon intention n'a pas été de faire l'Extrait et l'Examen (le toutes les Relations qui ont été publiées du Voyage de Drake , et de soumettre aux lois de la critique la partie de ces Relations qui concerne les Terres décou- vertes par ce Navigateur dans l'Hémisphère Austral ; i I u h ,t 1/) i ,1 352 nECHLRCIlES j'ai dû borner mon travail à discuter celles qui , quoi- que originales , diffcrent cependant entre elles sur dci faits iniportans; et j'ai tâché de démêler la vérité a'i travers des ténèbres qui l'enveloppent : mais , dans le rombrb des Auteurs qui se sont occupés de réunir en corps d'Ouvrage, les Voyages de Mer entrepris par le, diverses Nations de l'EuROPE, il en est un qui a par- ticulièrement contribué en France, et même chez l'Etranger où il a été traduit , à propager, à accréditer les erreurs que j'ai combattues et que j'espère avoir détruites ; il est d'ailleurs si recommandable par v.;i mérite distingué, par une grande érudition, et par k, services qu'il a rendus à l'Histoire et à la Littéraïun;, que son nom seul suffit pour commander la confiance à ceux qui , n'étant pas à portée de puiser aux sources mêmes, ou n'entendant pas les Originaux, ont dû croire qu'ils ne pouvoient errer en le prcnaiu pour guide. Nommer le président DE Brossls u l'Histoire des JVuvigarioris aux Terres Australes , cVj: justifier ce que j'ai dit de l'Auteur ; c'est prouver h nécessité de relever les erreurs qui peuvent se irouwr dans l'Ouvrage. De Brosses avoit sous les yeux la plus grande partie des Relations du Voyage de Drake , dont j'ai doiuv ia Notice à la tcte de ces Recher.hes ; mais il s'est bon.' à transcrire littéralement, et en entier, ce qui conccrn; les Terres Australi s de Drake , dans la Tradii.- tion française , ou l'Extrait fait par Louvencourt , du Famous Voj'an^e qu'un Gentilhomme picard , employé dans l'Expédition, avoit publié en anglais, en 1600; et il y a seulement intercalé quelques lignes qu'il a tirées du World encoinpasscd. Je vais transcrire de ■» 011 noi " L\ notre îles, , ' ///J page 17 P'f Loik i , quoi- i sur des vérité au , dans le réunir eu ris par les q\ii a par- lénic chc/. accréditer pcre avoir )le par iv,i et par ki littérature, ,a confiince puiser aux iMiiaux , ont o le prenant Brossls tt traies , c'cs; prouver h t se irouvu' randc pirf.o t l'ai doar.v 1 s'est boni. I(|ui conccrn: la TracliK- \vcncourt , du |d , employé en 1600; igncs qu'il a Iranscrirc DE SUR LES TERRES DE DRAKE. 353 Brosses , ce qui est la même chose que transcrire LOUVENCOURT. te Ce fut le 6 Septembre ( 1578) que nous sor- tîmes du DÉTROIT pour entrer dans la Mer du Sud, autrement Pacii-IQUE. >> Le 7 Septembre, nous avons dérivé par une grande tourmente environ deux cents lieues et plus en Longi- tude, et un degré du coté du Midi. " Etant arrivés dans une Baie, que nous avons nommée LA SÉPARATION DES Amis , nous dérivâmes au Midi du DÉTROIT cinquante-cinq degrés et un tiers ; et en cette hauteur , nous allâmes jeter l'ancre près d'une île où il y avoit de bonne eau douce, et des her!)es de singulière vertu ». (Jusqu'à présent DE BrosSES a copie mot pour mot la Traduction de Louvencoubt. ) «• Le Général nomma ces îles Elizabi'THIDCS , du nom de la Reine d'ANGLETERRE. Toute cette partie Australe que l'on croyoit un Continent , n'est qu'ua ami'.s d'îles et un profond Détroit : plus loin c'est la grande Mer , au contraire de ce qu'on auroit cru ». ( Ici, ce ,'cst pTus Louve N COURT qui a parlé : on rcconnoît que DE Brosses y a fait usage dv; la Relation de Fletcher. ) » Après ceci , nous sommes allés dans une autre Baie, où nous avons trafiqué avec les Naturels. « Le 20 Octobre, ayant, par un vent propre, repris notre route vers le Nord, nous avons découvert trois îles , en l'une desquelles il y avoit un si grand nombre ' IJiit, (if s Navigations aux Terres Australes, Tome ]>■■, p:igc «78 et suiv. — Le Voyage curieux , &c. traduit en Franc. , pir Lotivemourt , pages ij et lU Je l'Étlit. de k^^i. s- 2 '1 k I il^ I •{•Tl i ''1 t. l «I (* 554, KECHERCHES d'oiitaiix qu'il est presque impossible de le croira. Nous en avons fait rcxpiricncc. Cts "//es sont à huit drt^rts du Tropique du Capricorne ». (Ici se termine le Récit entier de LouvENCoURT et celui de DE BliOSSES, jur ce qui concerne les Terres dont la reclicrclic nous a occupés. ) On conviendra qu'il seroit bien impossible , d'aprc-s ce Récit , de se Tourner aucune idée de la Route de Drake et de la situation absolue et relative des Points •où il a mouillé, et des îies qu'il a rencontrées. 11 y est dit que les îles les plus éloign.ées , sont à huit degrét du Tropique : elles seroicnt donc à trente-un degrés et demi de Latitude; ce qui est un résultat absurde qui paroîl n'avoir pas échappe à DE BrosslS; car, à la suite de la Narration qu'on vient de lire , prenant la parole , comme Rédacteur , caucoup moins exacte que le franc^ais , et les Recueils de Barlay présentent un sens fort difl'érent dans cet endroit, l'un des plus importans de la Narration. DllAKE , y vbt-il dit , ayant ensuite navivué vers le Nord , découvrit trois îles , dans la plus éloignée desquelles il observa qu'il n'y avoit que 2 heures de nuit , /e Soleil étant a huit di'i'rés du Trqpique du Capricorne ' ; et il apprit des habitans *, qu'il n'y a pas de nuit du tout lorif|iic ' Ce n'est que 7 degrés dans la Relation de ['letclin. * Les Pttlierais du temps de Drake paroisscnt bien plui siivans que ceux de Bonga'ru'ille et de Look : muis en .idmi- r.u)t leur crudiiion en Asironomic , on est encore tt'Jiuu' qu'iU l'Uiîicnl ic laire si Lien entendre des Anglais. W |V~-v,.- croire. à huit mine le lOSSES, c nous a , J'aprôs loutc (le es Points ks. Il y int degréi degrés et surde ijni car , à \a )renani la lièrcs îles, "letch'-r, |nc bien plui iis cil ."''"'" Icorc t.io»»^'-' lis. SUR LES TERRES DE DRAKE. 355 le Soleil est dans le Tropique nicmc. Nos Cartes , ajoiilc DE Grosses, font nicntion d'une Terre décou- verte par Druke , plus australe que le lieu nor\imé SÉPARATION DES AmiS : Ics Cartes plus récentes la placent vers 60 degrés; mais GUILLAUME DE lTsle, cet liOmme habile et toujours plein de sagacité, la met sais le Cercle Polaire même : en effet, ce n'est qu'à cette Latitude que le jour peut connnencer à être continuel quand le Soleil est au Tropique ». Ainsi, DE Brosses, en rapportant cet Extrait des Relations de DE BrY et de BarlAY, réforme Lien l'errc.ir de la Relation française qui , par une méprise singulière, applique à la position géographique de l'île la pins Australe , qu'elle place h S degrés du Tropique du Capricorne ^ ce qui, dans les autres Relations, est dit de la distance du Soleil à ce même Tropique, pour le jour où DrAKE aborda dans l'île : c'est une erreur détruite; mais DE BroSSES la remplace par une autre, puisque , en s'appuyant de. l'opinion de GUILLAUME DE l'IslE , il dit que les Terres de Dvake iu peuvent ttre situées iji'e sous le Cercle Polaire Antarctique. Le surplus de la Narration de DE BfosSES ou de Lou- VENCOURT, n'en devient pas plus intelligible : et il fdut convenir que, si la Relation de Fletcher ne se lut pas expliquée plus tlairenienr , les Géographes aiiroient toute liberté de donner aux TERRES DE ' aAKE, la position géographique que leur fantaisie voudroit assigner aux Décoûvcrics de ce Navigateur tlaus l'Hémisphère Austral. A Paris, ce 15 Pr-iirial , an lY à« i Ere fran.;.i::e. f. Z » \ m — - r II. d}, '«i;'*. ifi ">:«■ il ! 356 RECHERCHES MOTEL 0 'déclamation en faveur DE DrAKE, fOAJfr^ /e jugement d'un Auteur espagnol. J_jE Rédacteur anonyme del ulthno Viage al Estrecho de Afagallanes , o succès qu'au hasard. Les Anglais ne pourroient-ils pas se croire fondéi 3 ' Relacion del uliimo Vidg'e al Estrecho de A'fiigallar.es — A Extrac to d( todos las antrriores dtsdt su Descubrimienio , i/fij^reji j> Aïsi, , &c., page 221. }' ie adquirieron , acasQ , no cou gran Justida , mucho "-j pcmbre. '- ■■*» * i._ '>.« 'il.!;'» SUR LES TEHnCS DE DRAKE. 357 appliquer ce jugement à quelques-uns des Héros et des Maviyateurs espagnols î ; juoemenî al Estrecho •ci s de loiu ,LAN, an, secret viïi* es formoieri On annona XEXANDRir. alier DkAK^ JlUA avoi''i-.i n moins Ihj- et (]iii ^"f '•' mérite ' >•• é ce jugcmon'. ont antiull-' P E auroit u.i falloit qu'tll':! iKE ne dut j^> :roire fondes 3 A'htgall'ir.fs " -^ iimirnio,!'"^''' NOTE II. Sur la Côte du Sud-Ouest de la TiERRA DF.L FuEGO. L'opinion de Drake , que la partie Occidentale de la TiERRA DEL FUEGO est un amas d'îles, un Ar- chipel , avoit été celle de MAGELLAN : on lit dans la Relation originale de son Voyage , qu'il ne mit point en doute que la Côte Septentrionale de son Détroit nC fut le Continent de l'Amérique; mais que, d'après le hruiisement des vagues qu'il entendoit se briser en dehors contre les Terres du Sud , il conjectura que celles-ci sont formées de pi usieurs îles .es 01 )ser- vations et les Remarfjuesdes Navigateurs du siècle dernier, Cavendish , Olivier Van Noort, Spildergen ; de ceux de notre temps, Byron , Wallis, Car- TERET, BoUGAINVILLE , qui OQt passé par le DÉTROIT DE Magellan , s'accordent toutes à confirmer l'opi- n de MagfllaN et de DrAke. Nous avons même nio dilfi Te [uelqi acquis, en dilterens lemps,des notions sur ([uelques-ups des Détroits ou Canaux qui traversent la Tl!"R«A DEL FuEGO, tels que ceux de Sant - IsiDRO , de SaN- JUAN , de Jl LOUCHETE ( JeLOUZELT, JeLOUCTHÉ ); mais principalement sur le Canal de SaiNTE -BarbE , par lequel , en 1713, MarcANT , Capitaine français, commandant la Tartane LA Sainte-Barbe , passa , ca Uaversant la TlIRRA DEL FUEGO , du DÉTROIT DE Restnneu historien th-l primer Viage alrededor dd Muitih , &c. yor D. Casimir, de Ortrga , page i S. 7- 5 ii; '^Mssm^'j' 358 RECHERCHF.S Magellan dans la grande Mer au Sud de I'Amériqul , c'cr.t-à-diic , du Nord au Sud. On peut consulter la grande Carte espagnole do I'Amlrique Méridionale (1775) p:i'" i^- J'-'an Dr LA CruZ, et mieux encore la Carte particulière du Détroit de Magellan, que ce même Géographe a dressée pour accompagner la Traduction espagnole du Voyage de Byron, publiée en 1769 , par 1). Casimir DE Ortega : cclic-ci a été. rédigée d'après la Cirto originale des deux frères NoDAL, qui furent chargés, en 1619, de faire de nouveau une Reconnoissa; ce complète du Détroit • d'après celle du Navigateur anglais John NaRBOROUGH, qui y fit un long séjour ; enfin , d'après des Cartes manuscrites originales , et principalement celles de PedRO SarmieNTO de Gamboa qui fit deux Expéditions, en 157961 1581, pour reconnoître en détail cette partie de I'Amérique Méridionale ' : on verra sur cette dernière Carte de LA Cruz , que la TiERRA DEL FuEGO, et prin- cipalement sa partie Occidentale - Méridionale , n'est qu'un amas d'iles, séparées par des Canaux plus ou moins larges, plus ou moins tortueux ; et on y lira les noms que les premiers Navigateurs espagnols , dans les diverses Reconnoissances qu'ils en firent, imposèrent a CCS îles et à ces Canaux. Enfin la Reconnoissance particulière que le capitaine CoOK a faite, à ia fin de 1774. et au commencement ' P, Casimir fie Ortega , page 7 di! ProL'go. On peut ronsulter aussi \a Carte du Détruit Ae Alageltan et do I.1 Tierra iirl fufgo, (jui se- trouve dans VUiiinw Viagi ul Eurahn <'( J\higalia)ies , Skc. les 2. ii ILRIQUL, gnok de l). Juan larticulièrc Géographe pagnole du . Casimir s la Cirtc it chargés, )nnoissa;'ce Navigateur h un long originales , UENTO DE '9 et 1581 , Amérique nière Cartî O , et prin- nale , n'csi nx plus ou on y lira les dans les niposèrcnt a le capitaine umencciiicni jro. On peut ■t de \.\ Tinrd ,1 £urtcha <'( SUK LES TEKUES DE DRAKE 359 de 1775 , de la Côte extérieure de cette même partie, et la Carte détaillée qu'il en a dressée , prouvent égale- ment que toute, cette Côte est découpée , k ciiaqiic pas interrompue, et préscntt^par - tout des Ouvertures ou des Passages, que le peu de largeur de la TiERBA DEL FUEGO, du Nord au Sud , dans sa partie Octi- dentalo , ne permet pas de prendre pour dos Embou- chures de Rivières , et qui ne peuvent être que de» Bras de mer perpendiculaires à la Côte, des InUts , %\\\- vint l'expression des Anglais, ou bien les Sorties de Canaux communiquant du grand Canal de MAGELLAN, à la Mer Australe qui s'étend au Sud de I'AmÉRIQUE. Le capitaine Cooic , pour donner une idée de la structure de cette Côte, dit qu'elle peut être comparée à cell« de NoRWÉGE; et qu'on ne parcourt pas un espace de trois lieues, sans découvrir une Ouverture , un JiiUt , un Havre , '', Section III , page C, FROIT IM. sru M.s Ti KUFs nr nu akI'. ^6i ennemi du Nom .nif;Iais , li'(|ml aiiroit voulu attacher le ridicule à cette prétention d'avoir découvert toutes les Mirs , (jui n'eit pas mieux (ondée <[iie le droit de les tontes envahir. Voici la Traduction littérali- de cette Note: « Le Lecteur est prié d'ohservcr que Mr FRANCIS M DrAKI est /t- premier /Viiviotiteiir qui ait fait le tour j> (iu (tlohe : car, (pu)i(|ue AlAiil.l.l.AN en ait ron^;ii » le projet le premier; cependant, comme il fut tué » malheureusement dans une des PuM.llMMNrs , il ne » peut C^re proprement compté dans le nombre des Cir- w ccnnavif>ateurs ». il faut convenir que M ^^^.LLAN anrolt' perdu à I)cau jeu sa priorité du 7 /// AîonHe ; car assuré- ment, hi dilliculié ne consiMoit pas à revenir de l'Ar- cliipel d'AsiL en EUROPE , par le Cap de BoNNF- Esi'FRANCl, ; cette Koute étoit connue depuis plusieurs années, et M A G i: L L A N lui-même l'avoit pratiquée plus d'une fois, dans le temps (|u'il étoit employé au service du PORTUGAL , sa patrie ; la difficulté étoit de s'ouvrir une route, un passage à travers le Con- tinent de l'AMKRlQUt; , de découvrir un nouvel OcLAN à travers lequel on pût se rendre d'EUROPR e« AsiE, en prenant sa route par l'Occident ; et c'est ce que Mac;' llAN a conçu et exécuté : et , si ce grand Na- vigateur n'a pas tait le tour du Globe d'une seule traite , parce que la mort s'y est opposée, les Anglais ne pour- ront au moins disconvenir 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872.4503 %^\. ^"^^ ^ 0 ,% ,vl^ K% % 362 RECHErvCHES. premier qui ait fait ce grand Voyage ; car tout le monde sait que JuAN SEBASTIAN DE Elcano, Pilote inûyor dans l'Escadre de Magellan, et un des plus habiles Navigateurs de son temps , ramena dans un Port de I'Andalousie, en 1 J22 , le Vaisseau LA Victoria, qui faisoit partie de cette Escadre , et seul avoit échappé aux dangers de ce premier Tour du Monde. Mais ce qui doit prouver à quel point l'esprit d'usur- pation peut aveugler celui qui en est possédé , c'est que Harris qui, dans sa Note que j'ai rapportée, s'appuie sur un argument dérisoire pour porter à la place de premier Circontiav'tgatcur , un Navigateur de sa Nation , ne s'aperçoit pas qu'il nous fournit lui-même une arme pour le combattre : en effet, il termine la Relation qu'il donne du Voyage de MAGELLAN par dire , que SEBASTIAN DE ElcANO (ou Sebastien Car.o , ainsi qu'il le nomme ) ramena son Vaisseau dans le Port de SE VILLE, et reçut la récompense qui lui étoit due pour la part qu'il avoit eue dans cette fameuse Entreprise : l'Espagnol DE ElcANO avoit donc fait It tour du Globe , d'une seule traite , plus d'un demi- siècle alfent que l'Anglais DrAKE se hasardât à marcher sur les traces de MAGELLAN. L'Auteur de V Histoire navale de la Grande- Breta^j e , Frédéric Hervey, n'a pas poussé si loin la préten- tion de la priorité du Tour du Monde en faveur de SiR Francis DrAKE. » DrAKE , dit-il , est le premier Commandant qui ait fait le-tour du Monde d'une seule traite. MaÙELLAN , cinquante - huit ans auparava: r , avoit le premier traversé la M^R DU SuD;*ct son Voyage prouva d'une manière incontestable la sphéricité SUR LES TERRES DE DPxAKL. 365 de la Terre. Ce Navigateur pourroit cependant être considéré comme ayant le premier fait te tour du Monde t mais seulement parce que , ayant fait la traversée de» MoLUQUES en Portugal, quelques années avant sa dernière Expédition , il avoit ainsi fait d'avance le chemin qui nunquoit , à l'époque de sa mort , pour qu'il eût complété dans son dernier Voyage la Circon- navigation du Globe * «, On voit queHERVEY qui, moins partial que Harris, n'est pas éloigné de rcconnoître que Mageli.AN a fait le premier le tour du Monde, se rabat sur ce que Drake est le premier Commandant qui l'ait terminé d'une seule traite : cette distinction est bien subtile. Mais SEBASTIAN DE Elcano a-t-il fait le Voyage en deux parties ! Il paroît que Her VEY a totalement oublié ce Circonna- vigateur , lorsque, en parlant de DrAke dans l'Index de son Histoire navale , il dit : « The first Man that tncompassed the Globe in one Voyage ; le premier Homme qui ait fait le Tour du Monde en u; seul Voyage 3>. Les Anglais ont beau se tourmenter , ont beau retourner leur prétention de toutes les ma- nières ; #1 ne feront pas que la Circognavrgation du Globe ait été présumée possible , ni qu'elle ait été exécutée pour la première fois , par un Homme de leur Nation. 2." Cette singulière prétention de« Anglais en rap- pelle une autre relative à la Navigation du DÉTROIT DE Magellan : si celle-ci peut paroître moins ridi- cule que la première, parce qu'ils pounoient, pour la T/ie naval History of the Créât Britaia , 6cc. Vol. I , page 570. P n jii ■^' 364 RECHERCHES 1: r » justifier ou l'excuser , prétexter l'ignorance d'un fait moins connu , elle n'est pas établie sur un fondement plus solide. On croiroit que leurs Historiens , voyant avec peine qu'un Navigateur portugais au service de l'EspAGNE, eût découvert le Détroit de I'Amérique , après en avoir préjugé l'existence , et que , le premier, il l'eût traversé de l'Cr'.ent h l'Occident , ont voulu que , du moins, un de leurs Navigateurs l'eût traversé le premier de y Occident h l'Orient, c'est-à-dire', en repassant, par la voie du Détroit, du GrAND-OcéAN Austral dans I'Océan-Atlantique Méridional : et comme le Vaisseau I'ElizABETH , monté par le vice-amiral JoHM WiNTER , fut séparé de l'Escadre de DrAKE après sa sortie du Détroit, et qu'y étant rentré forcément après sa séparation , iï retourna en Angleterre par cette voie ' ; ils ont établi qu'un Navigateur anglais avoit le premier ouvert une Route qu'on regardoit comm.e impraticable , d'après la fausse opinion, que les Vents et les Courans du Détroit portoient constamment, et avec violence, en sens contraire de la rentrée. Ce n'eût pas été une Découverte ; mais c'eût été une espèce de triomphe , d'avoir vaincu une difficulté qui paroissoitlihsurmon- table. Malheureusement pour le succès de cette pré- tention à la priorité , les Castillans , que l'intérêt et la facilité de leur commerce invitoient à chercher les moyens de pratiquer la Route du Détroit dans l'un et dans l'autre sens, s'étoient occupés de faire rcconnoître ce Canal , long-temps avant que JoHN WlNTER , en 1578, y eût été rechassé par-la tempête. On ît dans ies Historiens qui nous ont conservé la mémoiie Acs ' Voyez ci-devant pages 332 et 339. e d'un fait fondement ns , voyant service de AMÉRIQUE, ' premier , il ulu qne , du é le premier 1 repassant , >j Austral : et comme amiral JoHN M•. Voyez pour le Texte et pour la Note , Relucion al ultimo \'iti^'i ttl Estrec/io dt AlagulLints , &.c. , page Î19. -, -,- !*■ ',*■ f «1-^^ 368 RECHEllCHES- le temps de DKAn-l porter à l'Oueitl n'empêcliûil n'empcchoir pas que souvent nous ne rétrogradassions vers l'Eit. Ceux-là ne sont pas moins dans l'erreur, qui avancent que la cause de ce prétendu Courant est le déiaut de largeur du Dî:TROrr qui , nulle part, disent -ils, ne présente de bassins où les eaux puissent se déployer et perdre de leur vitesse. Nous répondrons, pour détruire leur assertion, que le DiiTROlT de I'AmériquE n'est pas ?/// seul Détroit , un Canal unique; mais (|ue Ton y découvre dans la partie du Sud, des Canaux sans nombre qui séparent des îles, et qu'au-delà de ces Terres est la pleine Mer, la grande Mer, Ceux qui ne voudroient pas ajouter foi à nos rapports, à ce que nous avons vu nous-mêmes; ceux qui récuscroicnt notre témoignage , et rcjcttcroient le résultat de notre expérience, sont invités à suspendre du moins leur jugement, jusqu'à ce qu'ils aycnt été à portée de vérifier par leurs propres yeux la vérité des faits , ou que le rapport d'autres Voyageurs ait confirmé ou détruit nos assertions jj. NOTE V. De la Découverte du Cap de HoRN. J'AI déjà eu occasion de citer ' la Collection des Voyages au Détroit de Magellan, publiée, en 1788, par ordre du Gouvernement espagnol : il paroît que l'Auteur, qui ne se nomme pas ^ , a eu comm nication entière de tous -les Manuscrits qui sont conscrv;' dans ' NoT£ 1 , page 3j6. On sait cependant que cet Ouvrage a été rédigé par un Oiricicr de la Marine d'£ydj«f justement estimé dans son Corps. 5. A a <" ii. A I il ' 570 • RECHERCHES ' les Dcpôts ou Archives do TEsPAGNE; et je me plai» à rcconnoître qu'en en fîiisant usage , il a dévelc)[)pt' autant de saj^acité que d'érudition : je ne puis cependant adopter son o.pinion quand il veut attribuer à la Nation espagnole la Découverte du Cap DE HoKN. La connoissance du DÉTROIT DE MaglllAN avoit ouvert pour les Espagnols une route aux Mers d'AsiE par l'Occident ; et cette Route par laquelle le Cabinet de Madrid éludoit les dispositions de cette fameuse Bulle d'ÀLEXANDRE VI , qui faisoit le partage du Monde entre le Portugal et I'Espagne, déconcerta totalement la prétention du Cabinet de LiSBONE au Commerce exclusif de l'Orient. ChARLES-Quint , em- pressé de puiser concurremment avec les Portugais à cette nouvelle source de richesses , fit équiper au Port de LA Corogne , pour les îles à Épiceries, une Flotte composée de sept Vaisseaux dont il confia la conduite à D. Garcia Jofre de' Loaisa; et le célèbre Juan Sébastian de Elcano , y fut employé en qualité de Pilote Mayor, avec le commandement d'un Vaisseau. Loaisa fit route pour le Détroit de Magellan : une partie de la Flotte y étoit déjà entrée , lorsque deux des V,aisseaux , restés de l'arrière, furent repousséî par le vent et obligés de courir au Sud : ils parvinrent, à cette Route , jusqu'à cinquante- c'mq degrés de Lati- tude Australe; et quand ils rejoignirent la Flotte, les Capitaines rapportèrent à LoAlSA que les Terres de Ï'AmÉRIQUE leur avoient paru se terminer au 5 j.'"'= Pa- rallèle. Le Rédacteur des Voyages au Détroit de Magellan ' ' Relacion dtl ultimo Viage al Eitrecho de AlagalUnts, &c. page 204. ,- — ■•^'î|,„U \t pi ai» pendant i Nalion \N avoii s d'AsiE ; Cabinet : fanu'usc artage da léconcerti SBONE au INT, em- ortugais à er au Port une Flotte la conduite èbrc Juan en qualité n Vaisseau. AGELLAN : c , lorsque t repoussés parvinrent, lés de Lati- Flotte, les Terres de Magellan kgallan SU II LE TKKULS DE DKAKE. 37 c en conclut qnc /ts E'^pa^nols ont Jt'couvcrt le C\ij> de HoRN: cette prem'ùre Découverte du dif de HoRN , dit-il, se trouve dans le Mss. de Urdanfta , le premier dos Capitaines de la Flotte, qui lit n)i\ retour en Espagne , après l'Expédition de LoAlSA : [Este primer Descubrinvcntc del Cabo de HoR.\OS, esta en et Mss, de Urddnetu J ; et l'Auteur s'étoit déjà plaint, dans sa préface ' , de ce que la négligence des Espa-iiols à publier le résultat de leurs Expéditions niariiimcs , a laissé ignorer à l'EUROPE , qu'ils ont devancé toutes les autres Nations dans la Découverte du C-ap de HoRN [ en el primer coiwcimiento del fm Alerid'ional de la America J . L'Auteur espagnol , en réclamant pour sa Nation la priorité de cette Découverte , n'a pas fait attention , sans doute, que les deux Vaisseaux séparés de la Flotte de LoAlSA ne se sont élevés que jusqu'à cuiquante-cinq dtgrés de Latitude Australe : et le Cap de HoRN cst situé à cinquante -Six. On ne peut douter aujourd'hui que le Cap que les Espagnols prirent alors pour la Pointe la plus Méridionale des Terres de I'Amérique , ne fût celui que le capitaine CooK a reconnu, en Î775 , ^55 ^^gï'^s ^^ Latitude, et qu'il a nommé Cape of good Success [Cap de bon Succès]: c'est la Pointe la plus Sud de la partie la plus Orientale de laTiERRA DEL FuEGO , laquelle forme, avec la Terre des États , le Détroit connu sous le nom de Détroit de le Maire. Mais le Cap de Horn , la vraie Pointe la plus Sud de I'Amérique, appartenant à une petite ' Rtlacion del ultimo Viage al Estrecho de Magallunes , Stc, r.ige X du Prologo, ' Aa a 372 MECHE KCHES tic , est situé à 30 iicucs dan& le iitid-Oiicst de cette prcniicre Pointe que les Espagnols ont reconnue, qu'ils n'ont pas dépassée , et d'où il ne seroit pas possible cju'iL eussent pu, à cette d'stance do 30 lieues, aper- cevoir seulement le Cap de HORN qui n'est ])as une Terre élevée. L'opinion des Espagnols étoit fondée tn apparence : je dirai nicnic que rien ne pouvoit les ga- rantir de la méprise ; car , à partir du Cap Good SucCtSS, à la hauteur duquel ils parvinrent, la Côte de la TiERRA DEL FuECO tourne brusquement à l'Ouest et se prolonge dans cette direction : et, comme, en découvrant ce Cap , il n'aperçurent aucune Terre au-delà dans la partie du Sud , ils ont du croire , et ils ont dit , que ce Cap étoit V Extrîmité Alérid'tonule de i Amérique ; mais il demeure prouvé qu'ils étoient dans l'erreur; et, à aucun titre, ils ne peuvent t'tre admis à réclamer la priorité de la Découverte dit Cap de I-Jorn (ju'ils n'ont pas même aperçu dans l'Expédition de LoAlSA. Si je refuse aux Espagnols cette priorité , ce n'est pas pour la conserver aux Hollandais , quoique , depuis près de deux siècles, ils en soient en possession. On sait qu'-'n i6j6, LE Maire et ScHOUTEN , après avoir découvert et traverse le Détroit qui porte le nom du premier de ces Navigateurs , contournèrent la TiERRA DEL FUEGO par le Sud, et parvinrent à la Pointe la plus Méridionale des îles qui terminent le Continent de I'Amérique. Cette Pointe reçut le nom de Cap DE HoRN , de celui du Port de HoRN, situé sur le ZuiDERSEE, d'où avoit été expédié le Vaisseau I'Eenduagt [ la Concorde ] monté par LE Maire. Ainsi , si les Hollandais n'avoient pour cor.currcns . ^è de cette uc, qu'iU s po&ïiblt: Lies, apor- ,t pas une fondée m [)il les ga- ^ap GooD t, la Côte que ment à t , comme , cune Terre croire , el AlérUloimle l'ils étoicnt it C'tre admij ^ii/» ffe I-Iorn npédition de té , ce n'est ique , depuis ssession. On TCN , après porte le nom ntlaTlERRA la Pointe la le Continent om de Cap situe sur le le Vaisseau MAlRt. u cor.currcr.s SUK LrS TEÎIHES DE DIUKR. 373 q'it les Espagnols, la victoire scrolt aux premiers $an» combat; mais, en i^y\i, FRANCIS Drake , comme on l'a vu, avoit découvert, en vnuuit Je l'Oaidcnt , ce même Cap, situé à l'extrémité la plus Méridionale de I'Amlrique, que le Maire , 38 ans après, dé- couvrit en venant de l'Orient. En effet, il n'est pas permis de douter que DrAKE n'ait touché aux îles mêmes dont le Cap do HoRN forme la Pointe Méridionale ; car on a vu que FLLTCl»rR nous dit: et Enfin, nous atteignîmes la partie Li plus Méridionale de ces Terres (LA TiEUR A Dr L Flego > , et nous découvrîmes ainsi l'extrémité de I'AMLRIQUE, la plus voisine du Pôle Antarctique. Le Cap le plus Méridional de ces îles est situé à environ c'inijuante-six degrés de Latitude : au-delà de ce point, il n'existe aucun Continent , aucune île pliis au Midi : l'OcÉAN Atlantique et la Mer du Sud se joignent ici ot se confondent , pour ne plus former qu'un seul et immense Océan ». ( Ci-devant page 334.. ) 11 n'étoit pas possible de donner une idée plus exacte, de présenter un tableau plus vrai, de la po- sition du Cap de HoRN et de la Mer qui le baigne: on sait aujourd'liui , d'après les Keconnoissances qu'en ont faites les Navigateurs de ce siècle , qu'il est situé à l'extrémité la plus Méridionale d'un groupe connu sous le nom d'ÎLES l'Hermite, détaché de la masse d'îles qui forment la TiERRA DEL FUEGO. Quant à sa Latitude que Fletcher dit être à peu-près de 56 degrés ; cette Détermination s'accorde parfaitement avec les résultats des Observations de CoOK ' et -de celle» ' Cook's 2/ l\yagf , Tome 2.'', pnge itjo tic l'0.i,qiii;il. A* j ï Ji t -«•« » *mAgG 328. «.«.«^•>-»' 575 EXAMEN CRITIQUE DES RELATIONS DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE , FAIT EN Ï721 E T 1722 , Par l'amiral hollandais ROGGEWEEN ; Pour parvenir à dcteniiiner la Position géogra- phique de chacune des Découvertes de cet Amiral ; et démêler quelles de ces Découvertes ont été reconnues par les Navigateurs de notre temps , et quelles autres restent encore à chercher: Auquel on a joint un TABLEAU COMPA RATJF des Positions différente'; que les Géographes ont données aux Découvertes de RoGGEWEEN ; avec des Notes relatives h cet Examen. f Lu à l'Institut national des Sciences et des Arts , Classe i\es Sciences morales et politiques , Séance du 1 1. Vendémiaire , an V de l'Ere française, j ( Voyei la Carte N.» XV, ) J_jF.S Navigations entreprise^ depuis le milieu du dix- inthoduction, huitième siècle , en ramenant sur les Routes des Anciens , ont conduit les Navigateurs modernes à retrouver des îles éparscsjdes Groupes d'îles, des Archipels même, A;i 4 \m ■V / 376 EXAMEN DES PÉCOIJVERTES dont l'ignorance , ou le dt faut de moyens des premiers Découvreurs ne leur avoit pas permis de déterminer la véritable situation. C'est ainsi que Wallis, BoucJAIN- VILLL, CooK, Carteret, Survu.le, ct autres, ont retrouvé, en différcns temps, la Dt/.ANA et la Sagit- TARIA de QUIROS , plus connues aujourd'hui sous les noms de MaiTEA ct O-TaÏTI ; les MARQUESAS de MendoçA , qui ont conservé le nom qu'elles avoient re<^U de MeNDANA; les îles AMSTERDAM, MlDDEL- BURG, VitARDAM , NAMOKOKI ctHoTERDAM, ap- partenant à l'Archipel DES Amis [ Friends is/esj sous les noms de ToNGATAEOU, HouÀ , Kao.Toufoa ct Annamoka ; les îles de SantA-Cruz de Mendana sous celui d'îles de Queen-Charlotte ; la Tierra Austral dei, Espiritu Santo de Quiros , sous celui de Grandes Ciclades et de New Hébrides; l'Archipel des îles de SaloMON de Mendana, sons les noms de Terre des Ars acides, de New GeorgiA ; ^«». Tt l'Histoire DE ROGGEWEEN. ';-7 t'fc lait dans un temps où l'Art nautique avoit dcjà at([uis un grand perfectionnement, ii n'en est aucun qui présente au Géographe moins de Déterminations précises , moins de bases propres à servir de fondement à son travail. C'est un écueil contre lequel sont venues écliouer toutes les combinaisons géographiques ; et , sans doute, il eût été téméraire de courir les hasards d'un naufrage , si les Navigateurs qui , dans ces der- niers temps, se sont engagés, avec tant de hardiesse et de succès , dans la carrière des Découvertes , n'eussent , pour ainsi dire placé, sur la route, des phares dont la lumière se laisse apercevoir au travers de l'obscurité. J'ai donc pensé que le moment étoit venu de soumettre à un nouvel examen, et d'assujettir aux lois de la critique, les Relations qui nous ont transmis le Voyage de RoGGEVVEEN : je combinerai le peu de Données (^ni s'y trouvent, avec celles que nous fournissent les Relations des Voyageurs qui , de notre temps , ont parcouru les mêmes Parages ; et je tâcherai de saisir un fil qui puisse nous conduire avec quelque sûreté , et nous aider à reconnoîire les détours de ce labyrinthe. Si le travail que je présente sur le Voyage de RoG- GEWEEN paroît utile dans son objet ; si cet objet est rempli ; je reprendrai successivement tous les Voyages des temps antérieurs , afin d'y porter la lumière que nous pouvons emprunter des Navigations modernes , et de démêler, s'il est possible, dans les Relations anciennes, ce qu'on en peut admettre , ce qui exige une vérification , ce qu'il faut rejeter. J'appliquerai ensuite lé résultat de chaque discussion particulière à la Carte générale des Découvertes modernes , pour connoître quelle place les anciennes y doivent occuper j de manière qu'en 'f )i •Tr^^j^m^Wf^txfW^'r' w" •v^iiifm>i^ 578 EXAMEN DES DECOUVERTES diitinguant les vrtiies Découvertes de ce qui n'est qu'une Peconnohsaiice nouvelle de Lieux antériturenient décou- verts , nous puis.sions avoir une Description du Grand Océan entre I'Amérique et l'AsiE , aussi exacte, aussi complète, que le comportent les progrès que la Navigation a faits dans cette Mer , et la réunion des matériaux épars , qui doit en présenter l'ensemble. Le travail que je me propose de faire sur les Voyages des Navigateurs anciens , a été exécuté , en partie , pour ceux de MkndANA et de QuiROS, dans l'Ou- vrage que je publiai, en 1790, sous le titre de Dé- couvertes des Français dans le Sud- Est de la Nouvelle- > Guinée , précédées de l'abrégé Itistorique des JVuv/ga- t'ions et des Découvertes des Espagnols dans les nié me s Parages '. Distrait forcément de la suite de ce travail, par diverses circonstances étrangères à son objet , je rentre avec empressement dans 1 «.Grand Océan ; j'y ■\ais naviguer à la suite de HoggeweeN; mais, en le conservant toujours à vue, je me réserve la liberté de faire quelques excursions : il doit être permis à celui qui défriche le champ aride de la Géographie, de s'en écarter quelques momens, pour recueillir, s'il le peut, de quoi ajouter un trait au Tableau de la Nature, ou une ligne à l'Histoire des Hommes. Di.Tcrenics Mais , avant que d'entrer dans l'examen du Voyage dations de ^^ RoGGEWEEN, jc dois faire connoître les sources où j'ai puisé. Il a été publié trois Relations de ce Voyage en trois différentes Langues: la i ."= en hollandais , sans nom d'Auteur, parut à DoRT , en 1728, in - ^.° , et fut Paris, Imprimerie Royale, 1 Vol. /'«-4." , avec Cartes. rc ce Voyage miu.'l At'^'T'r'Fwtmtmmi ES n'est qu'une lient décou- I du Grand ussi exacte , )grès que la réunion des nscnible. r les Voyages , en partie , , dans rOu- titrc de Dé- la Nouvelle- des A/aviga- ms les mêmes de ce travail, on objet , je I OCÉAN; j'y ; mais , en le la liberté de crmis à celui phie , de s'en , s'il le peut, a Nature, ou en du Voyage les sources où oyage en trois sans nom DE UOGGEWEEN. 379 avec Cartes. réimprimée en 1758; cette Relation est accompagnée d'une Carte hydrograpliiquc : la 2.', en allemand, est l'ouvrage de Charles-Fkk DI.RICK Ho BehRF.NS, natif deMECKLCNnURG, qui avoit été employé sur le Vaisseau (le l'Amiral , en qualité de Sergent-major des Troupes; elle fut imprimée à Leipsick en 1738 : la 3.'' est une Traduction française de celle de Belirens, imprimée à LA Haye, en 1739 , en 2 vol. in- 12 , sous le Titre d'Histoire de l'Expédition de trois Vaisseaux envoyés par la Compagnie des Indes Occidentales des Provinces-Unies aux Terres Australes ,, en 1721 , par M. de B. ♦ * * / et, à en juger par le style, qui n'est pas toujours français , on est porté à croire que cette Traduction a été faite par BehuenS lui-même. La Re- lation hollandaise inspire peu de confiance : des détails minutieux et inutiles , des faits merveilleux , plus qu'in- 1 vraisemblables et contredits d'ailleurs, des Géans, &c. , écartent, sans cesse l'Auteur de son objet; et, rare- ment d'accord avec BehreNS, témoin oculaire, l'Écrivain hollandais est souvent en contradiction avec lui-même. La narration de BehreNS est simple, et porte les caractères de la vérité : l'Auteur des Vies des Gouverneurs généraux des }{.tdbUssemens des Hollan- dais aux Indes Orientales , dit qu'il a eu entre les mains le Manuscrit Original du Voyage de RoGGEWEEN, et qu'en y comparant la Relation de Behrens, impri-née à LA Haye (c'est la Traduction française) , on la trouve parfaitement d'accord avec le Manuscrit : cepen- dant, comme il donne, en même temps, une position de l'île de Pâques qui n'est nullement conforme à celle que Behrens assigne à cette première Découverte dcRoGGEWEEN, on ne peut pas regarder l'assertion de f: \ ' V 'I 3So LXAMEN DES DÉCOUVEKTrS l'Aiitciir des Vies des Gouverneurs liollanda'is commf un témoignage décisif en faveur de la Relation de BehreNS : il est impossible de démêler dans son récit, de quel Méridien il compte ses Longitudes , et comnunr il les compte; elles sont une vraie énigme : on est forcé de se contenter de quelques différences de Méridien entre une Découverte et la suivante, de quelques di». tances, de quelques directions de Routes, lesquelles , par la combinaison et le calcul , donnent quelques Positions relatives , qu'on peut ensuite rapporter , par approxi- mation, à des Points déterminés dans des Voyages pos- térieurs à celui de RoGGEWEEN. La Relation (k BehreNS est d'ailleurs très - fatigante à suivre, parce qu'il fait passer le Lecteur par de longues digression:, totalement étrangères à son sujet, et dans lesquelles, en voulant faire étalage d'érudition , souvent il fa;: preuve d'ignorance : si l'on réduisoit les deux volumes de sa Relation en un seul , on n'auroit rien perdu d ce qui peut nous donner la connoissancc des Déco- vertes de ROGGEWEEN. Je ne fais pas mention des Extraits du Voyage ù cet Amiral , qui se trouvent dans les diverses Colkc- t'ions de Voyages publiées en différentes Langues : rou- les Rédacteurs se sont bornés à abréger la Relation de BehkeNS. Mais, parmi ces Extraits, deux cependant méritent d'être distingués, parce que leurs Auteurs y ont joint des recherches sur les Positions géographiques qui, au temps où ils ont écrit, pouvoient être assignées aux Découvertes de RoggeweeN : le premier est ccIj: que PiNGRÉ a donné dans son Mémoire sur le choix dn Lieux les plus convenables pour l'observation du PtissiV^i de yéinis devant le disque du Soleil, le j Juin ij("j> TS iduis comnif Relation de ms son réeit , , et comme nr : on est force de Méridien quelques dis- csquclles ,pir ques Positions par approxi- Voyages poi- a Relation de suivre , parce :s digression?, ins IcsquelUs, souvent il f:.: deux volumes rien pcrdn il; :c des Déco.- du Voyage ci.' liverses Colhc- Langues : lou: la Relation de deux cependant eurs Auteurs y géograpliiqufs nt être assignées remier est ccIj' sur le choix dd non dit PûsSiKi ' j Juin !/('!/) DE ROGGEWEEN. 381 imprimé à Paris, in-^." , 1767: le second est celui qu'ALEXANDER DalRYMPLE a inséré dans sa Collec- tion anglaise des Voyat^es et Découvertes dans l'Océan Pacijhjiie Alérid'ional , imprimée à LoNDRES , 1770, en 2 vol. //i-^.", avec une Carte générale et des Cartes parti- culières. Je serai souvent forcé de combattre les opinions diverses de ces deux Savans qui ont acquis tant de droits à l'estime publique et à la rcconnoissance des Navigateurs : mais , comme la publication de leurs Ouvrages est antérieure aux derniers Voyages qui nous ont fait connoître les îles éparscs et les Archipels semés dans le Grand OcéAN, ils n'ont pu que commenter les Relations du Voyage de RoGGEWEEN, sans avoir aucun point déterminé auquel ils pussent rapporter ses Découvertes ; et je suis persuadé que , s'ils eussent pu s'établir sur les bases que les Navigations de ces dernieis temps m'ont fournies, nous n'aurions différé combinaisons de détail que dans quelqi résultats particuliers. quelque DÈS l'année 1669 ■ , le père de RoGGEWEEN avoit Prcliminaircs présenté à la Compagnie des Indes OCCIDENTALES , Ml ♦ ■_■-« is» ■ ' ir''iiiit «If Hiivhits , ilti MuLiiiiits, 3 M 6 EXAiMLN DES l)l':COUVCKTl' S est dit (Iniis Kl llclaiion de liilIRUNS , ((ne, lorsqu'on eut abandonné la rcclierclic d'AUKE'b Magdi I.ANI) , on lit route pour rechercher des îles nouvelles que les Français avoient noniniées Îlls Saint-LoUIS : on ne pensoit donc pas (fue la VlHC.lN'lE DE HaWKINS et les îles vues par les Fran<;ais fussent le nicnie Archipel. Le il Décembre, l'Escadre étant à 4.0.° de Latitude ^\\(\ , un coup de vent sépara le Tifc.NHOVEN des deux autres Bâtimcns. Parvenu au Parallèle du DÉTROIT DE Magellan, il découvrit, à cette hauteur, et à 80 lieues de distance à l'Est de la Côte de I'Amérique, une île de 200 lieues de circuit Je d OIS prévenir , avant que d'aller plus avant , que les lieues employées dans la Relation de BehreNS, sont des Limes (l'Alle}na<^ni' , ou Alilles de Hollande , de iç au Degré, et que, pour .'rti ces Milles en Lieues marines de rrance et d'Angleterre , de 20 au Degré, il faut en augmenter le nombre d'un tiers, Behrens place cette île à 52 degrés de Latitude Sud, et à 95 degrés de Longitude. D'après la distance à la Côte d'AMÉRIQUE , et la Latitude indiquée , on ne peut pas douter que cette île de 200 lieues de circuit ne soit la Virginie de Hawkins , l'Archipel des Malouines ; car le milieu de ces îles est situé sous le 52.""^ Parallèle, et leur distance du Cap de LAS VlRGENES [des Vierges], situé à l'entrée du DÉTROIT DE Magellan , est d'environ 80 Ijeues marines de France, qui n'équi- valent pas , à la vérité , à 80 lieues de Hollande , diïtance estimée par les Hollandais ; mais , comme il n'existe aucune autre Terre par la Latitude de 52 degré» à l'Est de I'Amérique, il est bien permis de supposer 1.' ■-»U[/fc». lorsqu'on n LANl) , s que les S : on ne INS et les rchipd. c Latiiude des deux TROIT DE et à 80 VÎÉRIQUE, :iiir , avant oyécs dans Alleinûi^Hi' , que , pour France et aiiiiuienter le Latitude (JUE , et la • que cette IRGINIE de r le milieu :1e , et leur Vierges], :llan , est qui n'équi- HoUandc , , comme il c 5 2 degréi de supposer DE UOr.GLWEEN. 58; que l'Estime des H()llaml , f|iii irav«)ient aperçu aucune terre depuis l ]; mais cette erreur de plus de moitié ne peut surprendre; le TlENHOVtN a vu une grinde Terre donr certainement il n'a pas fait le tour, et on a jugé, en masse, qu'elle pouvoit avoir 200 milles de circuit. L'esprit de rhcminie s'identilie , en quelque sorte, avec la Terre qui le vit naître; et, par une séduisante illu- sion, il croit la retrouver lorsqu'il peut en transporter e nom a pei quelque partie lointaine d'un au treH emisi )iiérc. C'est ainsi que B A U M A N qui commandoit le T ILISf- HOVEN, ficLlle à l'usage des Européens (|ui voudroient imposer le nom de 1 eur 1- avs aux quatre Part les lu Monde, ne manqua pas d'attacher celui de Beigique Australe à sa grande ÎL- qu'il croyoit être une Dé- couverte : ainsi lans I espdce un peu dus d' un siec le la Maiden-Land de HawkiNS reijut six noms dilî'é- rens ' : maia celui d'îles Malouines, chez les ' Il est reconnu que les trois îles de Seluihi de U'err , dé- couvertes en 1^00 par le Navijrateiir hollandais de ce nom, que les Anglais ont voidii chiinocr en relid de .lason's Isl iv/fs , scmt la partie du Nord-Ouest de l'Archipel de Ucnvk'ns, L'île découverte par lirauchesne à 55 dcg. , ou 51". ^o'-de Latitude Sud, et située dans le Sud-Est du milieu de l'Archipel, peut être considérée comme en faisant partie. Bb a M' i-^j^^-^' '^... ■>■. < :88 EXAMEN DES DÉCOUVEHTES 1 > Français^ celui d'îles FalklaND chez les Anglais, les seuls qui aujourd'hui soient communément employés , ne doivent pas faire oublier le nom qui fut imposé à ccî îles par le Chevalier HawkinS. La Longitude que Behrens assigne à cet Archipel exige une discussion. 11 le place à 95 d grés, et l'on sait que les Hollandais comptent les Longitudes à partir du Méridien du Pic de Tenerife, lequel , d'après plusieurs Observations, faites en 1776 par BoRDA, est situé à 19 degrés à l'Occident du Méridien de Paris : si Behrens compte les Longitudes par une progression continue eq allant à l'Est , depuis i jusqu'à 360, sa Longitude de 95 deg. Méridien de TeNERIFE, répondroit à 76 degrés à VEst de celui de Paris ; ce qui est inadmissible, car on sait que le milieu des îles MaloUINES est situé à environ 6 1 degrés à VOiiest de ce dernier Méridien ; et l'on ne peuc pas croire que Behrens eût commis une erreur de 137 degrés sur la Longitude. Supposons donc qu'il ait distingué les Lon- gitudes Orientales des Longitudes Occidentales , ainsi qu'on le pratique en comptant du Méridien de Paris ou de celui de Londres : dans ce cas, ses 95 degrés exprimeront 95 degrés à l'Ouest de Tenerife ; et cette Longitude répondant à i i^ degrés à l'Occident de Paris, l'erreur seroit encore de 5 3 degrés. Sup- posons enfin, avec M. Dalrymple, que Behrens a pu prendre pour premier Méridien , celui de Meckli-N- BURG , sa patrie ; que ce lieu est situé à i 5 degrés à l'Est de Londres , conséquemment à 12 degrés deux tiers à l'Est de Paris : dans cette supposition , le milieu des îles MALOUINES,placéà 95 deg. à l'Est de MecklEWBUKG, seroit à 107 degrés deux tiers à l'Est de PARIS; et si oa > \ F H ■■-. . i , .4 "^ * Anglais , iniployés , posé à CCS : Archipel s , et l'on es à partir 1 , d'après Borda, éridien de s par une s I jusqu'à Fenerife, ie Paris ; lieu des îles s à l'Ouest croire que egrés sur la ué les Lon- alcs , ainsi 1 de Paris ; degrés ERIFE ; et l'Occident ;rés. Sup- EHRENS a Meckli:n- jrés à l'Est eux tiers à ieu des îles LEInBUKG, IS; et si oa ,' < DE ROGGEWEEISr. 389. fe suppose à l'Ouest du premier , il sera à 82 deg. un tiers du second : ainsi, dans la première supposition, l'erreur seroit de i 68 deg. deux tiers , et de 2 i deg. un tiers dans la seconde. Je pense donc qu'on doit regarder comme non avenue la Détermination de ce premier Point ; et je n'en ferai aucun usage dans le calcul de la Navigation ultérieure de RoggeweeN. J'observe d'ailleurs que l'Amiral n'a point eu connoissance par lui-même des iles MalouineS; que BaumAN qui les vit , dit seu- lement qu'elles sont éloignées de 80 lieues ( holland. ) du Continent, et que ce n'est que sur ouï-dire, que Behrens , qui étoit embarqué sur le Vaisseau com- mandant, a rapporté de mémoire, et sans examen, cette circonstance de la navigation du TiENHOVEN. Je reprends la suite du Voyage. RoGGEWEEN passa par le DÉTROIT DE LE Maire, et s'éleva dans le Sud jusqu'à 62 degrés et demi de Latitude ; à cette hauteur , il rencontra beaucoup de glaces. Le 10 Mars 1722 , il eut la vue de la Côte du Chili , par 37 degrés et demi de Latitude, et mit à i'ancre devant l'île de LA MocHA. Deux jours après ' , il fit voile pour l'île de JuAN Fernandès dont il eut connoissance le 16 Mars '; JuanFernandis. et le 18 , en approchant de l'île, pour y mouiller, il aperçut le TiENHOVEN ^ qui , depuis plus de trois mois, étoit séparé de l'Escadre , et s'y rallia. C'ctoit donc It 12 Mars; mais suivant la Reiat. holland. c'est ie 1 5 Février. * Le 17 Février, suivant la Relation hollandaisct ^ Il avoit passé seul par le Détroit de Magellan. L" Suite DU VOYACH. Détroit tle le Al aire. Côte du Chili. I!e Ac 390 EXAMEN DES DÉCOUVERTES Les trois Vaisseaux réunis reprirent la mer avant la fin de Mars ', et dirigèrent leur route à l'Ouest-Nord-Ouest , direction sur laquelle on supposoit que devoit être une Terre découverte, en 1687^, pur le Navigateur anglais Davis, entre les Parallèles de 27 et de 28 degrés Sud. Pccîicrclie in- Les vcnts de Sud-Est qui régnent assez généralement r^ruciucii6c de la Japs le GrANdOcÉAN, favorisèrent la course de Wt'ire lie Dayis, »■> _ . i < • i « \ i hOGGEWEFN, et le portçrent rapidement a 25 i degrés de Longitude , sur le Parallèle de 28 d.grés. C'étoit dans ce Parage qu'il se flattoit de retrouver la TtRRE DE Davis : de nombreux vols d'oiseaux de didérentes espèces , parmi lesquels la Sarcelle se faisoit remarquer; des variations dans la direction du vent, signe assez certain de la proximité d'une Terre, et d'autres parti- cularités , sembloicnt lui promettre qu'il n'en étoit pas éloigné; mais son attente fut trompée, et, à son grand étonnement , il ne trouva point la TerrE DE Davis. RoGGEVVEEN se dirigea alors à l'Ouest , toujours accompagné d'un nombreux cortège d'Oiseaux de Terre et de Mer, et il se maintint à cette Route , jusqu'à ce que , le 6 d'Avril , il découvrit une île à laquelle \\e A>i Pâques, il donna le nom d'île de PÂQUES, la Fête du jour ^ [ Paassen Eyland] . pi ■ I ■ III ■■ Il ■ M«i ■■■■ iima^l— ^^^H^^— w—— — ^^^^^»^i— ,1,— ^^— ^^^ ' Le 17 Mars dans la Relation hollandaise. " Behrens se trompe quand il rapporte cette Découverte à Tannée ifOSo, ^ Pâques de l'année 17*2 tombnit au 5 d'Avril : Rosgewetit aura donné le nom de la Fête à l'île qu'il dccouvrit le len- demain de ce jour, comme Wn'lh , en i7»« DE ROGGEWEEN. 59Ï ecouverte a Je ne rapporterai point ia description que Behrens fait de cette île , à laquelle il donne un circuit de i 6 lieues de HOLLANDE , ou plus de 21 lieues marines de France : les connoissances exactes que nous avons acquises à cet égard , depuis le Voyage de RoGGEWEEN, ne permettent pas de lui accorder plus de i i lieues marines de tour. Je me dispenserai également d'extraire de la Relation , les observations de l'Auteur sur le phy- sique , les mceurs et les usages des Naturels : tout ce qui appartient à l'île de PÂQUES et à la Peuplade qui l'hahite , est trop connu par la Relation du second Voyage de Cook , et le sera mieux encore par celle de la PérouSE, pour que je doive m'en occuper; mais ce qu'on ne trouvera ni dans le récit de la PÉROUSE, ni dans celui de CooK , c'est le trait d'éru- dition du sergent-major de RoGGEWEEN , qui , après avoir décrit la feuille du Bananier , dont la longueur est de six ou huit pieds , et la largeur de deux ou trois , nous apprend que « c'est avec cette feuille que nos 35 premiers parens , après leur chute, couvrirent leur 3> nudité: et il ajoute, pour plus grand éclaircissement , 33 que ceux qui le prétendent , se fondent sur ce que 3' cette feuille est la plus grande de toutes les plantes 3> qui croissent dans les Pays de l'Orient et de l'Oc- 3> cident ». Cette remarque prouve quelle haute idée avoit Bj HRENS des propor;.Qns de nos premiers parens. Les Hollandais, en débarquant sur l'île de PÂQUES, firent couler sans nécessité le sans de ses malheureux habitans : on n'a point à faire un reproche sembl.iblc aux deux Navigateurs de notre temps qui l'ont visitée après lui ; et dans le cours de leurs longs Voyages , ils n'ont jamais fait valoir la supériorité de leurs armes , Bb 4 ! Il 3«-!iSrTrt' 392 EXAMEN DES DÉCOUVERTES i-v, (jne lorsqu'une provocation injuste, et l'obligation de défendre la vie de leurs compagnons , les ont torcés de recourir à ce terrii>lc moyen. l'ositiondclMc Je passe à la position idéographique de l'île de Paqucs de J'àour faire la Découverte tUs 1 erres inconnues , situées dans la Aler du Sud à l'Ouest de ï Amérique, C'est ainsi que s'exprime le Journal de cette f-mieuic Expédition, dont nous avons eu l'Original en AJanuscrit îi II i ,1 i; i I ), i/j .*^' .m^y:-" r ' V) 394 EXAMEN DES DÉCOUVERTES Je ne me suis attaché à rechercher quelle position géographique on pouvoit assigner à l'île de Pâques d'après le Voyage de RoGGEWEEN , que pour essayer de deviner la marche des Longitudes portées dans h Relation française ; mais on a vu que le mot de l'éntgme échappe à notre poursuite ; et je suis tenté de croire que BehreNS lui-même ne l'eût pas donné. Heureusement, l'obscurité répandue dans la Relation, sur ce premier point des Découvertes de RoGGEWEEN, ne nous em- pêchera pas de marcher avec sûreté à la recherche de ses Découvertes ultérieures , parce que CoOK et LA PÉROUSE ont suppléé avec avantage à l'insuffisance de Behrens. La Position de l'île de PÂQUES a été déterminée, entre les mains. Comme il est assez conforme à la Rchuim qui en a été publiée en français sous le Titre d'/Jisioire ,:>. l'Expàlition de trois Vaisseaux, lu Haye, 1739 (c'est ce':; de Behrens ) , on rcnvwie le Lecteur à celle-ci , notre plu n'embrassant point les Observations marines qui pourrcient rendre l'autre infiniment recommandable aux NaviiriUci.r;. Cependant on remarquera, pour concilier les Récits, ui.; deux des Vaisseaux qui passèrent par le Détroit de le AlJr;, le troisième (le Tienlwi'en) ayant pris par celui àe Aliigtli.'.A ne s'élevèrent pas à plus de ùo degrés 44 minutes de Latituic Australe, h'île de Pâques dont ils firent la découverte,^'.//.;' les 2 y degrés ^ minutes de latitude A'icridionale , et }âr \>.,\ 26 j degrés ^2 minutes de Longitude (Méridien de 7'ei:erife'', mais on ne parle pas de Céans que d'autres prétendent y avoir été vus. » ( Les Géans dont ont parlé quelques Rel;itiom.| pourroicnt bien être ces Statues colossales répandues sur I: Contour de l'île, que l'imagination du Narrateur aura tnini- formées en Céans, ) «» Comme cette île est la seule ^f^ ES lie position de PÂCiUF.S pour essayer tées dans li : de l'énigme de croire que îurcuscment, ir ce premier ne nous em- recherche de COOK et LA insuffisance de é déterminée, jc à la Rcbtb tre à'ilistoirf .' 739 ( c'est cc'ie e-ci , notre pin 5 qui pourrcien: nix Navigateur;, les Récits , cy. voit de le M^-'''"< ;Uii de Ahi^'-^!'"'< .nutes de Latitude couverte, ^'.f/''' 'onale , et [^n h ien de 7er.n:p ] \ .retendent y avoir [eiques Relations, répandues sur 1: •ratcur aura trani est la seule ^^' 39Î DE ROGCEWEÏÏN. en 1774- , P'ir les Observations astronomiques du capitaine CoOK et de M. Walls, Astronome sur la Résolution; et en 1786, par celle de LA Pérouse et de DagilET Astronome sur LA BoussoLE. Par un milieu entre les Kéàultats de toutes les Observations ' , le iVlouillaoe situé au Nord de la Pointe du Sud-Ouest o de l'île, est par : 27 degrés 8 min. 13 sec. ~ de Latitude Sud, lia 4 31 sec. , de Long, à i'O. de PARl.i. En comparant à cette Position celle qu'on lit dans le Ms. original de Rogceween, on trouve que la La- titude du Manuscrit est la même à 2 minutes -^ près, que celle qui a été conclue par un milieu entre les résultats de plusieurs Observations faites successivement par les Ecrgeivern eût trouvée , dans une distance de 658 lieues à l'Ouest lie k'apayiipo f Cojùu/io J i\ en conclut qvic Dai'is , Dartipier et jU'ii/cr ont inventé à plaisir tout ce qu'ils ont écrit d'une Cote yr lu Terre Australe inconnue , que le premier se vantoit faussement 'avoir découverte, L'Amiral ne traite guère mieux l'Auteur c la Relation du capitaine Schouten dont il avoit vainement ouiu suivre la Route sans pouvoir la reconnoîtrc ; ce qui bt cause de la perle d'un de ses Navires ( la Galère V Africaine ) lur une des îles Pernicieuses. Enfin , ayant terminé cette longue tour;e à Batavia , il eut le chagrin de voir confisquer les deux autres par la Régence, en vertu du Privilège :xclusit de la Compagnie Orientale. Cependant celle d'Occident ' jc-na dans la stiite son Procès, et les £tats - Généraux condam- erent la première à la dédommager , puisqu'il étoit manifeste ue les Vaisseaux de la dernière n'avoient exercé aucun ommerce dans les Indes, » Voyez, à la suite de V Examen , la Note I, i ':/ fi 396 EXAMEN DES DECOUVERTES Navigateurs anglais et franCç'ais ; la différence ne serolt mcnie que de i min. ^ , si l'on comparoit au seul ré- sultat de CooK. Mais la Longitude , ce qui est plus étonnant, ne diffère que de i deg. 13 min. 7,dcccl/o' <[iront donnée les Méthodes , inconnues à Rogceween, par lesquelles l'Astronomie et la Mécanique , en rendant les Navigateurs indépendans de l'Estime de leur Route, les garantissent des erreurs qui peuvent s'accumuler à la suite d'une longue navigation. On doit regretter beaucoup i[ue le Ms. original de RcGGEWEEN n'ait pas été publie dans son entier : il est probable qu'il nous eut épargne un travail assez considérable oui , vraisemblablement, ne nous conduira pas à des résultats aussi sûrs que ceux qu'on eût pu tirer de ses propres Observations. Dès l'année 1770, c'est-à-dire, avant les Voyage» de CoOK et de la Pérouse , les Espagnols avoien retrouvé l'île de PÂQUES; mais nous serions encore i savoir quel a été le résultat de leur visite , si une Notice dérobée ne nous l'eût fait connoître : je dis dérobt'i,, car la politique mystérieuse et exclusive de l'Espagre permet toujouis fort tard que ses Découvertes maritimes soient tirées de l'oubli où elles sont plongées en nais- sant. On a donc su qu'en 1770, un Vaisseau de 70! canons et une frégate de 36 ' , armement suffisant pour subjuguer tous les Archipels du Grand Océan, niaisl peu propre à en faire la recherche , avoient été expéditi du CallAO de Lima pour un Voyage de Découvertes;! * Le San-LoYenjo et ia Santa- Rosalia; le Vaisseau comm.wict par D. Felipe Gonia/ès , et la Frc'gate par D. Ant," de /l/o):'. Ils firent voile du Cn/Lw de Lima le 18 Octobre, et se trouvère:;: le 16 Novembre à la vue de l'Hc de Pâques, c ne scroit au seul re- lui est plus , i, de celle )GGEWEEN, j en rendant leur Route, xunuiler à U tter beaucoup pas été publiL' s eut épargne niblablement, sûrs que ccm rations, t les Voyage. agnols avoic'.i rions encore i , si une Notks dis dérobée, e de l'Espagne ertes maritimes ongées en nais- /aisseau de 70 it suffisant pour ) Océan, mais ;nt été expédies e Découvertes; laisseau commw" I Ire, et se trouverez I les. DE ROGCEWEEN. 597 et que, le 16 de Novembre , ils avoicnt rencontré, loin de toute Terre connue , une île habitée , assez, fertile, de 14. à 15 lieues de circonférence; ({u'il avoient mis à terre 350 hommes de troupes et quelques gens de mer bien armés; que s'étant avancés dans l'in- térieur de l'île , jusqu'à prés de trois lieues, ils avoient élevé trois croix sur trois monticules, et qu'après un Te di'utii chanté en grande pompe , après trois décharges de mousqueterie et trois salves d'artillerie, ils avoient pris possession de l'île au nom de sa Majesté Catho- lique , Don Carlos Tersero. Les Espagnols im- posèrent à cette île le nom de San-Carlos ; mais on doit croire que, s'ils n'eussent pas ignoré que, depuis long-temps , elle étoit connue , ils eussent respecté et conservé le nom de PÂQUES, quoiqu'il eût été donné à l'île par un Amiral hérétique. Quoi qu'il en soit, ils levèrent un* Plan de l'île SaN-CARLOS, qui diffère peu de celui que le capitaine Cook nous a donné de l'île de PÂQUES; et ils conclurent de leurs Observations , et de l'Estime de leur Route rapportée à la Longitude de Lima, que la Pointe Orientale de l'île, au large de laquelle ils avoient ancré , est située à 27 deg. 6 min. de Latitude Sud, et k 268." 19' de Longitude, Mé- ridien de Teneuife , ou iio." 4.1' à l'Occident de Paris. L'erreur de cette Longitude est de 1." oB' ^ vers l'Est ' : et comme celle de la Longitude de Roggeween , ' La Pointe Orientale de l'île est d'environ 15' plus Ust que le Mouillaae de Coo/i et de la Pt'rouse , situe à 112,° 4' ; ; Uinsi la Longitude de 1 10". 41' que les Espagnols donnent .1 [li-ur Mouiiliigc , piaceroit celui des premiers ;i iio." 56' — iDilFcrcncc avec la vraie Position, i'^, 08' ■-, ^ /il /■ 398 EXAMEN DES DÉCOUVERTES tirée du Ms. Original , est de i .° : j 'j- vers l'Ouest ; if eût resté une incertitude d'environ 2 dtgrés un tiers , ou ^5 lieues marines , sur la situation de l'île de PÀqufs qu'il iniportoii d'autant plus de connoître avec pré- cision, qu'on peut dire que cette île est un point dans le Grand Océan : mais les Observations de CooK et celles de LA PlrouSE l'ont fixée d'une manière aiissi exacte qu'on peut le désirer pour la sûreté de la Na- vigation. Quant à l'identité de l'île visitée par CooK et par LA PhjioUSE , de lilc San-Carlos des Ep^- gnols, de l'île de PÂQUES de RoGGEWEEN; die n'avoit pas besoin , potir être prouvée , que les Obser- vations astronomiques vinssent à notre secours : l'ile porte sur son contour des signaux remarquables, uniques dans leur genre, que le temps i respectés , et qui at- testent l'ancienneté de la Peuplade dégénérée qui hahue cette petite Terre , les restes peut-être d'une île pljs grande; on voit bien que je veux parler de ces statue» colossales que les Hollandais et les Espagnols avoica: prises pour des Dieux de la main des hommes , maii dans lesquelles l'oeil observateur du Philosophe n'a vu que de simple^ Monumens que , dans des tcmpî anciens , la reconnoissance d'une Nation industrieuse avoit élevés , sur la tombe et à la mémoire du Chefs dont la vie avoit été utile au bonheur de Icuri semblables. L'ile /#.9 Avant que de quitter l'île de PÂQUES, je dois drs- n'e-st pas la '/V/-/-^ siper un doute, ou une prétention, que Us Anglais ont élevée sur cette Découverte de RoGGEWEiN: il ne ticit pas à eux que nous ne croyions que cette île est cctti Terre que le Flibustier anglais Davis dit avoir dé- couverte, en 1687, à 27.° 20' de Latitude Méridioiuk. (fi' Davis. ^ iieiu ^:f lio/te/l 1 1 vr uesf, ilcùt 1 tii-Ts , ou .• PÀCiUFS, avoc pré- point cUnj de CoOK et anière aussi î de la Na- e par CuGK )S des E^pi- WEEN; elle ue les Obs.r- ccours : lUi .blés , uniques !S , et qui it- érée qui hâbiti i'une île pl'is de ces statues «agnols avoica: lomnics , mais Philosophe ii'i ns des temps n industricuic mémoire des )nheur de Icuri dis- je dois les Anglais ont tAN: il ne tic".'. ;tte île estc^ti S dit avoir de- ide Méridional^' DE IIOGGEWEEN. 3,^ II n'csxite point de Kelatioii du Voyage de Davis ; mais Lionel Waper , qui avoit été employé sur le Vaiiscau de ce Flibustier, en qualité de Chirurgien, nous a donné un Extrait de ce Voy.ige à la suite de sa Description de l'Isthme de Darien ' ; j'en vais traduire ce qui est relatif à ia Découverte de la TliRRE DE Davis. Davis étoit parti des îles DE LOS GALAPAGOS [des Tortues], situées sous la Ligne, et avoit cinglé vers le Sud, variant sa Route du Sud au Sud-Est, jusqu'à ce qu'il atteignit le Parallèle de 27 degrés 20 min. Sud: « Parvenu à cette hauteur, dit Wafer , au milieu de l'ubscurité de la nuit, nous entendîmes tout à coup, de l'avant du Vaisseau , le bruissement des vagues qui roulent- et se déploient sur une plage : nous réviràmes de bord sur-le-champ et serrâmes le vent , pour nous s éloigner du point d'où.ijjp bruit s'etoit fait entendre. 5 Dès que le Soleil eut éclairé l'horizon, nous aperçûmes une petite }le de Sable, plate, unie, dont l'abord n'est I défendu par aucun ressif; et pour la mieux recon- noîirc , nous nous approchâmes jusqu'à un quart de Mille du rivage : une belle matinée, un ciel pur et sans ruages , nous donnèrent toute facilité pour en faire la Kconnoissance tout à notre aise. Nous découvrîmes , en même temps, à l'Ouest, à environ doui^e lieues de distance , une suite de Terres hautes qui se prolongeaient sur une étendue de quin:^e ou sef^e lieues ; et les sépa- rations qui interrompoient cette ligne, nous lirent pré- sumer que c'est une suite d'îles. La petite î/t? de Sable ' A ncw levage and Description ofthe Istlunus of America, &c. h Lionel Wafer, page aii. in « M . % ..-. 4. ^ I 400 EXAiMEN DES DI^XOU VERTES Cbi située à 500 licites de CoPIAl'O , ville sur la Cûtc de Chili , ci à 600 lieues des GALAPAGOS i>. Ce rccil de LiONLL W A F L H est conliitné pnr DamhII 11 ({ui rapporte , dans la Kclation de son Vv^ii:;^ autour du Alonde ' , que le capitaine Davis, avec qui il avoit été long-temps en communauté de fortune , //;; avo'it dit , di'puis leur retour en Angletirre , «« qu'apn, leur séparation , il avoit fait Route des GAI.APacios vers le Sud ; qu'étant parvenu à 27 degrés de Latitude Méridionale , et à 500 lieues de Coi'iAPO , il avou eu connoissance , à cette hauteur, d'une p*.lite île dt Sable; et qu'à l'Ouest de cette île, il avoit aperçu iw,; , longue suite de belles Terres hautes iju'i •^'étendo'unt ib,: le Nord-Ouest h perte de vue «. DampiLR ajoute. C'est probablement la Côte de la Terra Austrul'is in- cognita. PiNGRÉ , dans son Af^tfioire pour le Passu^e ,u Vénus'' , combiittit la Position que les Géograplies on: donnée à la Terf.E DE Davis ; il fit voir une coiM,^ diction évidente entre les Routes que Davis avoit suiviij, et la distance de CoPlAPO à laquelle ce Navigau,: plaçoit la Terre qu'il avoit découverte ; et il suppo.-; qu'il doit y avoir une faute d'impression dans la luli- tion de Wafer , et qu'au lieu de 500 lieues il un: lire 150 : mais si l'on veut supposer une faute (1.1:; Wafer , il faut la supposer aussi dans le r~apport il' Dampier qui donne la même distance de çoo lieue.-, ' A ntw Voyage round tlie World , &c. London , 1 699 , w-b Tome !.<='• , page 352. .* Pages 63 à 70. tLMll per de des 50 .tv; don, 1699, "'-^ DE ROGGEWEEN. 40! telle qu'il la tenoit de Davis iui-mC'ine : et l'on coimoîi rcxactitud.: tic DAMIMER. Je iH- nu' propose pas ici de rechercher l:i position do la prétendue TeKRE DE UavIS que PlNGIlÉ soupçonne devoir «tre les îles de SAiNT-FtLiX et SAINT-AMnon; je ne veux que démontrer que l'île de PÂQUES ne peut pas erre l,i Terri DE DaVIS. J'ai d abord pour moi le témoignage de RoggewfeNj car on ne peut pas douter ([ue , lorsqu'il découvrit l'île de PÂQUES, et encore après l'avoir visitée, il ne tïit bien convaincu qu'il avoit découvert une île qu'avant lui aucun Navigateur n'avoit aperçue ; et l'on verra qu'après l'avoir quittée , il continua pendant quelque temps la recherche de la Terre de Davis : il ne croyoit donc pas que son île de PÂQUES fut la Tlrre DE Davis. Malgré ce témoignage de l'Amiral hollan- dais, l et soumises à une discussion géographique , que les Po- sitions adop ées par divers Géographes dans la construc- tion de leurs Cartes. Rejoignons Roggeween à l'île de Pâques. Un vent violent de la partie de l'Ouest le fora d'abandonner le Mouillage *. L'Escadre erra pendaa; ■ Puisque un vent àVuest oblige Roggrwefii de quitter le Mouillage, il est probable qu'il avoit jeté l'ancre sur l:i Câe Occidentale, et vraisemblablement clans la partie du Sud ; eu; il est permis qu'il a vu , n qu'il avoit donné trop u'on a pour \s qui ot^t le australes , et )lus contribue et de l'autre, eux Océans; lé d'une agrc- encc. île de PÂQUES LA PÉROUSE; premier Méri- ssifs de RoG- n même temps, ux que PiNCRL mêmes Poinu, rées entre el'oi le , que les Po- uis la construc- PÂQUES. lOuest le fora e erra pendaiVv \efn de quitter le lancrc sur la C^^ie Itie du Sud ; eu". DE ROGGEWEEN. 4.05 quelques jours à la liauteur de l'île , toujours dans l'espoir de retrouver la Terre DE DAVIS , et toujours sans succès : elle avoit d'abord fait route au Sud - Ouest ; clic se dirigea ensuite à l'Oucst-Nord-Ouest, changea souvent de direction , et se fixa enfin à l'Ouest, cinglant ainsi à travers cette partie du GrAND-OcéAN Équi- NOXIAL connue dans les anciennes Relations sous la dénomination de Mer MAUVAISE DE SCHOUTEN : c'est par ce nom que les Hollandais ont désigné une bande de mer, d environ 300 lieues d'étendue de l'Est à l'Ouest , vers le quinzième Parallèle Sud , sur laquelle .Li: Maire et Schouten, en 1616 , rencontrèrent plu- sieurs petites îles basses, dont les approches sont dan- gereuses, et où ils ne purent se procurer aucune espèce de Rafraîchissemens. ce Nous avions déjà fait 800 lieues depuis l'île de He PÂQUES, dit l'Auteur de la Relation, sans voir aucune ^-a Caris- Haf. Terre, jusqu'à ce qu'enfin, à la hauteur de 15 degrés et demi de Latitude Méridionale , nous découvrîmes une île dont le terrain étoit très - bas et les Côtes paroissoient couvertes de sable jaunâtre. Comme on aperçut au milieu de l'île une espèce de Lac ; nos chefs présumèrent que c'étoit l'île DES CHIENS [T'Honden. Eyland] , découverte par LE Maire et ScHOUTEN, laquelle doit offrir cette particularité; et c'est pour cette raison qu'ils ne trouvèrent pas à propos d'y aborder. Pour moi, continue BehreNS, je suis d'un sentiment aussi dans cette partie que mouillèrent Cook et la Ptrouse ; nais les Espagnols avoient mouillé fort au large de f.i pointe O/ientale qu'ils nmxwntteni Punta de San-Lorcnip , du nom du Vaisseau commandarjt. Ce 3 % / * «k •» -^-» » ♦ ♦ - >•■'.. M û 406 EXAMEN DES DÉCOUVERTES diliVient, et je crois que ScHOUTEN n'a jamais vu cette île. On trouvera que mon opinion, à cet t'gard, est fondée , si l'on fait attention à ce que Schoutln dit de l'île DES ChieNS , de même qu'à sa Longitude et à sa Latitude : ainsi , j'ai donné à l'île en question le nom de CARLS-Hoff , c'est-à-dire, Cour de Charles. Sa situation est de i ç degrés 4-5 minutes de Latitude, et de 280 degrés de Longitude : son circuit est d'en- viron 3 lieues. Nous nous éloignâmes donc de cette ile sans nous être assurés de ce qu'elle pouvoit être ». Avant que de nous livrer à l'examen de la Position géographique de l'île de Carls-Hoff, il est à propos de rapprocher de la Relation de BehreNS , ce que celle de LE MAIRE et le Journal de Schouten nous apprennent de l'île DES CHIENS '. Digression sur « Le 10 Avril 1616, dans la matinée, on vit la l'ile des Chiens Terre à la distance de 3 lieues : c'est une petite île basse. On s'en approcha la sonde à la main; mais la sonde ne put jamais avoir fond. On détacha les bateaux pour visiter l'île ; la lame qui brisoit à la Côte , les empêcha d'aborder : on fut obligé df jeter le grapin , et les hommes gagnèrent la terre à la nage. On ne découvrit aucune source d'eau douce. L'île est si rase, qu'à la haute mer elle est on partie submergée : ses bords s'élèvent comme une digue contre .laquelle les vagues se brisent avec violence ; ils sont couverts de le Maire et ùchouten. * Voyez Diuri'um vd Descrlptio Iiineris facti à Cuil. Sc/iouietiio m Miroir Oost et West indical . &c. z= Spéculum Orienhdls Occidenialis(]ue Navigat. , &c. z= La Relation de le ALiire , j)ublice par Darlaus , &c. z=z Voyages, pour l'Établissement ili la Ci>rt!juigi:ie Jiollandaise des Indes Orientales , &c. '1 « 1 » 1 DL ROGGEWEEN. 407 d'arhrcs et de verdure : son circuit est d'environ j lieues. Elle est située , suivant le Journal de SchouteN , à ly." 12' de Latitude Sud, et sa distance à la Cote du PÉROU est de 925 lieues de HOLLANDE; et suivant la Relation de LE MAIRE, à 15." 15' de Latitude, et 920 lieues de la Côte d'AMÉRiQUE. Cette île fut nommée T'HoNDEN Eyland [Ue des Chiens] , parce que, dit la seconde Relation , on y avoit vu trois Chiens de la même race que ceux d'Es PAGNE, mais qui n'aboyoicnt pas jj. Cherchons d'abord quelle seroit, d'après ces Données, la Longitude de l'île DES CHIENS. Le Maire et ScHOUTEN estimoient leur distance de la Côte du PÉROU entre 920 et 925 lieues de Hollande, lesquelles, sur le Parallèle de 1 5 degrés, répondent à environ 63 degrés 50 minutes de différence de Mé- ridien : et comme la Côte du PÉROU, à la hauteur de iç degrés de Latitude Sud, est située à 78 degré» 9' I à l'Occident de Paris ; il en résulte que l'île DES Chiens, suivant l'estime de le Maire et ScHOUTEN, seroit à 14,2 degrés de Longitude Occi- dentale de Paris '. On doit présumer que RoGGEWEEN donnoit à l'île DES Chiens la Longitude que lui avoicnt assignée les Navigateurs , ses compatriotes , qui l'avoient précédé dans le GrAND OcÉAN : et puisque, à la vue de »' fi I'. ïï. ' Voyez la NoTE III, à la suite de V Examen, On verra dans • cette mcme Note , qu'en rapportant par des Estimes de Routes , la Longitude de l'île des Chiens à celle de l'île des Cocos, déter- minée par Observation , elle peut ttre réduite à i 37 degrés ou 137 degrés un quart. Ce 4 ¥ ■l 408 EXAMEN DES DÉCOUVERTES Carls-Hoff, il fut persuade qu'il voyoit l'île dis <>HIENS, il faut bien qu'il s'estimât alors par la Lon- gitude que l'on donnoit à cette île; ainsi nous pouvons conclure que l'Estime do RoGCEWEiN plaçoit l'île de Carls-Hoff à la Longitude que l'Estime de le iVi..iRE et ScHOUTEN assignoit à l'île DES Chiens , c'csi-à- dirc , à 14-2 degrés à l'Occident de Paris. Mais U suite do cet Examen prouvera que la Longitude de Carls-Hoff doit être plus grande d'environ 5 degrés et demi que celle que l'Estime de. LE MAIRE et ScHOUTEN donnoit à leur île DES Chiens. 'W n r \ m.' SinTE Continuons de suivre Roggeween dans sa Tra- DuYoïACE. vej-séc du Grand-Océan Équinoxial. Il quitta l'île de Carls-HofF sans l'avoir visitée. Les vents alizés commen^oicnt à varier, et à se ranger vers le Sud-Ouest, changement qui, comme je l'ai déjà dit, est un indice assez certain du voisinage d'une Terre. Cet indice ne trompoit pas; car, dès la nuit suivante, le vent poussa l'Escadre au travers d'un Groupe d'îles qu'on ne s'attendoit pas à rencontrer. La Galère I'Afri- CAINE fut brisée contre les Écueils; et les deux Vais- seaux furent en danger de l'être : ils se trouvoicnt engagés, au milieu de plusieurs îles, et environnés de rochers et de ressifs , sans qu'on pût reconnoître par où ils y avoient pénétré : ce ne fut qu'après cinq jours d'inquiétude et de danger , et à la suite de plusieurs manœuvres délicates , qu'ils parvinrent enfin à se dégager et à regagner la haute mer. lies Ces îles sont très-basses, et quelques parties en sont Pimideuses. submergées ; mais les Naturels y naviguent avec dcî Canots bien construits et d'autres Embarcations pourvue» 1 n * dans sa Tra- avoir visitcc. DE ROr;r,R\VEEN. 409 de voiles et de câbles '. On distingue quatre îles prin- cipales , dont chacune peut avoir 4 ou 5 lieues de circuit ; et toutes sont couvertes d'arbres parmi lesquels on distingue le Cocotier. On trouva des Perles dans quelques-unes des Huîtres qu'on détacha des rochers. On ne vit aucun Port, aucune Baie oi!i les Vaisseaux pussent ancrer en sûreté. L'île où se perdit I'AfricAINE reçut Je nom de Hi:T ShadelYK Evland [ l'île Pernicieuse^ ; deux autres furent nommées DE BroederS [les Frcres^y et la quatrième HET ZusTER [ la Sœur^. Elles sont ha- bitées par une race d'hommes d'une taille plus haute que celle des Naturels de l'île de PÂQUES : BehreNS dit que, dans tout le cours du Voyage, il n'a pas vu d'hommes plus grands. Leurs cheveux , lisses et longs, sont de couleur noire, tirant un peu sur le roux : leur corps est p''int de toutes sortes de couleurs. Leur phy- sionomie porte le caractère de la férocité : ils sont armés de lances de dix-huit ou vingt pieds de long. Ces îles sont situées, suivant la Relation , entre I5 f t I 6 degrés de Latitude Sud, et à 12 lieues de Hol- lande , ou 16 lieues marines, à l'Ouest de l'île de Carls-Hoff. Quand on a lu cette Description, on est frappé de Mciitité.Icsiles la ressemblance des îles PERNICIEUSES avec les quatre ^'''"""■••"w de er •' yt'jT-j /^l'WiiT.v/ct des iks , situées entre i; et 16 degrés de Latitude, que , '^^ ... , . . ' t> , ''''^ Palhstr de le capitaine CooK reconnut dans le mois d'Avril 1774., cc/.. qu'il supposa être une Découverte , et qu'il nomma îles Palliser. Il se crut autorisé à leur imposer un nom , * Il est probable que par ie mot Cables, Bthrens a entendu «les cordages en général : si ce mot devoit être pris James Cook and furneaux, Vol. I." , page 3 1 j et suiv. * A Voyage round the World , &c. Bj/ George Forster , &c. Tome I.'f , page 47. ' Hawhesworth'i Comjùl, Tome I.", pajçe .oi. i: ..r'f /( and round dt DE ROGGEWIZFN. 411 ft celui de ByroN , aucun Navigateur Européen ait traversé cette partie du GrAND OcéAN. On regrette que le capitaine CooK n'ait pas mis à terre à quel- qu'une de ses îles PallisER : s'il y eût trouvé d'autres effets de la Galère hollandaise , ces nouveaux témoins eussent dissipé tous les doutes. Je ne crois cependant pas qu'il en doive subsister, lorsqu'on a examiné la disposition des quatre îlos qui composent le Groupe des Palliser. Je les ai tracées sur la Carte d'après /es gisemens et les dimensions donnés par le capi- taine CoOK, et d'après la Route qu'il a suivie en traversant le Groupe. La première île qu'il découvrit, cp venant du Nord-Est, est la PERNICIEUSE, la plus grande des quatre, dont il côtoya la partie du Sud-Est d'assez près pour distinguer les longues lances dont étoit armée la foule des Insulaires qui couroicnt le lon;^ du rivage : en approchant de la partie Méridionale de cette première île, il en découvrit une seconde dans le Jud-Est , à environ 4, ou 5 lieues de distance , et , bientôt après, une troisième dans l'Ouest de la seconde: comme celle-ci se trouvoit au vent, et qu'il ne pouvoit l'atteindre; il fit Route sur la troisième dont il suivit Cl rangea la Côte Septentrionale à la distance d'un demi-Mille. Ces deux dernières îles , très-rapprochées l'une de l'autre, sont celles que RoGGEWEEN a nommées les Deux-Frères, espèce de nom appellatif, employé fréquemment par les Navigateurs , pour dé- signer deux petites îles qui, étant près l'une de l'autre, se trouvent éloignées ou d'une île plus grande , ou d'un Groupe, ou d'une Côte dont elles paroissent une dépendance. En serrant la Côte Occidentale de la troisième île, CooK en aperçut une quatrième dans ^ »jif 'W^WHI i 412 EXAMEN DES DÉCOUVEKTES le Nord , à rOiiosi de l'îli- Pi RNICII.USF. : cette qtia- tru'mc île , si-paréc de la grande par un Canal de 6 lioues , est celle (pie l'Amiral liollandais distitigiu' p.ir le nom de L A S(EUR; et c'est encore ici un de (cs iKMiis usités pour indiquer une île .solitaire , par oppo. siiion à deux autres avec lesquelles elle se groupe, mais dont elle est plus distante qiie celles-ci ne le sont entre elles. Apris avoir doublé l'extréniité de |,i troisième île, le plus Ouest des Dl UX Fr î. kes, le capitaine CooK éprouva l'eflet d'une forte lame du Sud, qui lui annonçoit qu'il n'avoit plus à craindre la ren- contre d'aucune Terre sur cette direction , et il lu route dans le Sud-Ouest l rumb Sud, pour se rendre à O-TaÏTI. Nous reconnoissons donc , dans le Groupe oit en être et comme I sur l'île i pour s'en ux étoient découverte ir approxi- )U i6 mi- rallèle que I degrés de i'à présent es , ne font LR ; je sup- jroupe des .roissent en est certain Iroupe qui , quatre îles, avoir couru DE ROGGEWEEN. 421 plusieurs *iles situées les unes tout près des autres / enfin nous y entrâmes insensiblement si avant , que nous commençâmes à craindre de ne pouvoir nous en dé- gager ; et l'Amiral fit monter an haut du mât un des Pilotes, pour découvrir par où l'on en pourroit sortir. Nous dûmes notre salut au calme qui régnoit alors : la moindre agitation eût fait échouer nos Vaisseaux contre les rochers , sans qu'il eût été possible d'y apporter le moindre secours. Nous sortîmes donc sans aucun accident fâcheux. Ces Ues sont au nombre de six f toutes fort riantes ; et prises ensemble , elles peu- vent avoir une étendue de jo lieues : elles sont situées à 2j lieues à l'Ouest des lies PERNICIEUSES. Nous leur donnâmes le nom de hetDoolhof [ le LABYRINTHE ' ], parce que , pour en sortir , nous fûmes obligés de faire plusieurs détours ». Behrens ne fait point connoître la nature de ces îles ; mais on ne peut douter que ce ne soient des îles basses, puisqu'on les découvrit tout à coup : on sait que les Terres hautes se font apercevoir de loin , et ne se découvrent que par degrés. Cherchons d'abord à établir la Position géogra- Position phique de ce Groupe d'après les Données que nous ^^ Labyrinthe. fournissent les Relations du Vovase. Suivant celle de Behrens , le LABYRINTHE est situé à l'Ouest des Pernicieuses ; ainsi sa Latitude sera celle de ces îles, 15.° 38' ^. La distance entre les deux Groupes , c'est-à-dire , La Relation hollandaise ne donne point à ces îles fc nom de Labyrinthe ; elle les nomme îles Sales [ Vtiile] , sans doute à cause du grand nombre d'ÉcuciJs qui s'y rencontrent. Dd 3 II i f n /' -.A ./ «fi ■ -'■"fi ' ill ' ■ m 422 EXAMEN DES DÉCOUVERTES entre la partie Occidentale du second , et la partie Orientale du premier, est de 25 lieues de i 5 au degré, lesquelles , converties en parties de l'Equateur, donnent environ i degré ^ pour la différence des Méridiens : et , comme la partie Occidentale des PerNICILUSES se trouve située à 14.9 dcg. 2 min.; on aura 150." 4.7' pour la Longitude de la partie Orientale du LABY- RINTHE , et environ 151 degrés ^ pour celle de la partie Occidentale. La Relation hollandaise du Voyage de l'Amiral, laquelle a donné, comme on l'a vu , 36 degrés do dit- férence de Méridien entre l'île de PÂQUES et li, Pernicieuses, quantité très-approchante de celle qui résulte des Observations , donne pour la diflércnce entre l'île de PÂQUES et le LABYRINTHE, 44. degrés; et sur ce point , la Carte hollandaise est d'accord avec cette Relation : il en résultcroit donc que, selon l'une et l'autre, on dcvroit compter, entre les Pernicieusis et le Labyrinthe , 8 degrés de différence de Méri- dien , tandis que la distance des deux Groupes, d'aprii parcouru , ne donne suivant ï'Estime du chemin Behrens , qu'un degré trois quarts. Je n'hésite pas a me fixer à cette dernière quantité : et voici sur quoi je fonde la préférence que je crois lui devoir accorder. La Relation de BehrenS dit qu'en quittant les PER- NICIEUSES , on continua de faire Route à l'Ouest; ei que , des le lendiinain , on découvrit tout à coup une nouvelle Terre. Comme cet espace de temps comprend une nuit; et qu'on ne peut pas supposer que KoG- GEWEEN, naviguant dans la Mer MAUVAISE DE LE Maire et Schouten, et averti par sa propre expé- riciice d'être continuellement sur ses gardes , ait fait f ■ 11 LS ;t la partie 5 au degré , ur , donnent Mtvidiens : ICIKUSES se 1 I50-' 4-7' du Laby- celle de li [le l'Amiral, Ugrés de ilit- iUES et Kj de celle qui la différence ,, 44- degrés; d'accord avec ; , selon l'une ?t:RNIClEUSl5 nce de Méri- îupes , d'apni ine , suivant n'hésite pas a oici sur qun: voir accorder, tant les PeR- à l'Ouest ;ei it à coup """^ nps comprend :r que KoG- VAISE DE U propre expé- •des , ait fait DE ROGGEWEEN. 425 beaucoup de voiles pendant l'obscurité; comme, d'un autre côté, il a dû découvrir le LABYRINTHE de fort bonne heure, le lendemain du jour où il a eu quitté les Pernicieuses , puisque, dans la journée , il a pu faire la Kcconnoissancc de ce nouveau Groupe , et se débar- rasser des îles et des écucils au milieu desquels il s'est trouvé engagé; j'en conclus que, si l'on donne 25 lieues hollandaises, ou environ 33 lieues marines , de distance entre les deux Groupes , c'est accorder tout le chemin qu'il est possible qu'ait Fait RoGGEWEEN dans l'inter valle de temps qui s'est écoulé , et dans les circonstances où les Vaisseaux se sont trouvés. Mais, si l'on vouloit s'en tenir à la Relation et ii la Carte hollandaises, il faudroit supposer qu'en réduisant sa voilure , pendant la nuit, à celle que peut admettre la crainte fondée de rencontres toujours embarrassantes, et souvent funestes, dans le Paragc dangereux où naviguoit RoGGEWEEN, il ait pu parcourir plus de ijo lieues inarines , dans l'espace d'environ jo heures, dont un ti-... , au moins, a dii être employé à une navigation de nuit. Je persiste donc à placer la partie Orientale du Labyrinthe , d'après les Données de la Relation de Behrens , à 150.° 47' de Longitude à l'Occident de Paris, et sa partie Occidentale, à 151". 15'. La position géographique de ce Groupe dif- férera peu de celle des îles de Prince of Walles [Iles du Prince de Galles] , découvertes en 1765 , par le Commodore BVRON : aussi RoBERTS et Ar- ROWSMITH , et It Géographe qui a dressé la Carte générale de la Collection de Voyages publiée par le Docteur Hawkes WORTH, trompés par l'apparence, ont-ils cru devoir ne pas distinguer les deux Groupes; et Dd 4 '■ ) ï { ■i 11 4.24- EXAMEN DES DÉCOUVERTES ils les ont confondus su»* leurs Cartes sous le seul nom de PllINti: (^F W ALLES ISLANDS. M. DaI RYMPLE n'a pas niarriiié le LauyrintHF. sur la sienne ; mais, dans son TaMeau des Posit'ions , il le place , d'après la Re- lation et la ('artc hollandaises, à 4.4- de{»rés à l'Oc- cidrnt de l'île de PÂQUES, ou 8 degrés à l'Ouest àci El RNicii USES. PiNGUÉ le suppose à 47 degrés -' de l'île de PÂQUES, parce que , comme on l'a vu, il avoit porté Neaiicoup trop à l'Ouesl l'île de CareS-Hoff à laquelle il a ensuite rapporté les PERNICIEUSES; mais il n'a donné entre celles-ci et le LABYRINTHE (jii'un degré doux tiers de ditiérence de Méridien , ce qui cor- respond à-peu-près aux 25 lieues de distance indiquées par la Relation de BliireNS. J'observe qu'au temps où PlNGHÉ et M. DalryMPLE ont écrit, les îles de Prince CF Wali.ES n'avoient pas encore été découvertes ; et l'on ignore quelle eût éié l'opinion de ces deux Savans, sur 1 identité ou la non - identité de ces îles et du Labyrinthe ; mais je crois pouvoir démontrer que, quelcjue peu considéraI)le qtie soit la différence entre les Positions géograpliicjues des deux Groupes , elle suffiroit cependant pour qu'il ne fût pas pernîis de les confondre, quand même une autre prcu.e non moins décisive ne viendroit pas à l'appui de mon assertion. L'île KiNG George, nommée Tiookea par Le L<'h\r]nthe j^s Naturels de l'île, avoit été découverte par le com- do A\.v.uv./. cl ,^^yj^j,.e ByroN, la veille du jour oit il découvrit file .■ ,,' / I «H.' Prince of W allés: et la Position de la première B'iyoïi lie sont a été iixée, en 1774., par les Observations du capi- p.is If mJiiic taine CoOK : en y rapportant celle de la seconde, par Groupe. j^ Route de ByroN qui parvint, en 24- heures, de la vue de l'une à la vue de l'autre , on trouve que la H m. / ■ m: ROGCEWEEN. 4.-»ç partie Occidentale (h: l'Ile iU- PiUNCii OF Wallfs doit tire platée à 150." 52' ' à l'Ouest du Méridien de Pakis. Sa Latitude l'ut observcc iuiniédiatcmcnl de 15 degrés moins 2 minutes '. 5i l'on compare trtte position avec celle de la partie Occidmtale du LaiuKINTME , assujettie à celle des PtRNlCltliSlS ; on trouve (|ue le LabyrINTHF, est seukiiunt plus Mériciional que l'île do PiUNcr op Wali.i s , d'un peu plus de deux tiers de degré , et plus Occidental d'une ([uantité à-peu-près égale. Les deux Positions, sans doute, sont très-rapprochées : it Cl ruinement , si l'un et l'autre Navigateur eût fait sa Découverte , après une longue traversée; si nous n'avions pour fixer le point auquel l'un et l'autre étoit parvenu, d'autres moyens que l'Estime incertaine d'une longue Route; on pourroit présumer l'identité des deux Groupes: mais KoGGEWiLN et Byuon , chacun de son côté, étoient partis d'un Point dont nous connoissons actuel- lement la vraie Position , et leur navigation n'a été que de quelques heures jusqu'au moment où ils ont fait leur seconde Découverte : on ne peut donc pas supposer que, dans un si court espace de temps, Pun ou l'autre ait pu commettre , avec les vents alizés , une erreur d'environ 1 5 lieues en Longitude. Cet argument me paroîi plus convaincant encore que celui qu'on tire de la difiérence des Latitudes : car , quoique cette diffé- rence soit également de deux tiers de degré , ou 13 lieues 4-, la Latitude de RoGGEWEEN, que j'ai supposée pi' ■ "■ ■ I ■ ■■■. ■ ■■- I I I ■ Il 11 ■ ' Voyez à la suite de V Examen , \,\ NoTE VI ; i.i Coilcrtidti i'HiV.vfieswort/i , Tome I>'' , page 107 ; et ie Volume dc< Observations par M. lV,tfi's , page x. 1 j ' ■ 1 //î 426 EXAMEN DES DI^.COU VERTES la nicme que celle des PLRNicitUSF.S , parce que les Relations disent qu'en allant d'iiii Groupe à l'autre, on avoit teiui la Rome ile rC)ncst, n'offre pas une dé- tcrminaiion assez précise pour ([u'elle puisse entrer i» comparaison avec celle de ByhoN qui a été déterniintc par Observation. Mais une seconile preuve plus décisive peut-être ([«e celle (jui se tire de la ditVérencc des Longitudes , c'est que , si le Labyuinthe et les îles de PuiNCi: of Walles étoient le même Groupe, il eût fallu (juc, pour parvenir des îles P i: R N 1 C 1 E U S ES à celles-ci, RoGGEWEEN ciu fait la Route du Nord- Ouest; au lieu qu'il est dit expressément, et dans toutes li Relations , qu'en passant des îles PerNICIEUSI S aa Labyrinthe, l'Amiral a gouverné directement à VOiitst; et c'est pour cette raison que j'ai placé le LABYRINTHE et les Pernicieuses sur le même Parallèle. Si l'on vouloit objecter qu'il est étonnant que dciiï Groupes aussi rapprochés que ceux-ci, n'ayent pas été aperçus tout à la fois , et en même temps , par l'un ou par l'autre Navigateur; je répondrois que les îles de cette partie du GrAND-OcÉ AN Équinoxial, rases, et souvent à moitié submergées, ne peuvent s'apercevoir que d'une très-petite distance; et c'est, comme on le sait, ce q\ii rend la navigation de ces Parages si dangereuse pendan: l'obscurité des nuits , où l'on ne peut apercevoir lu grands arbres c|ui , de jour , signalent seuls ces îles basses : d'ailleurs , ByroN , comme on le verra bientôt, a passé au Nord de ses îles , tandis que RoGGEWEEX a passé au travers du Groupe de son LABYRINTHE; circonstance qui suffiroit seule pour que ni l'un lù l'autre n'ait pu voir les deux Groupes à la fois. ,. >l DE BOr.r. tWKKN. 4.J17 JVlais examinons si lis Descriptions que les deux Navigateurs nous ont (ionnées ilc leurs ilcs respectives, n'oHriroicnt pas des traits communs f|\ii pussent lairc admettre l'identité des Groupes. On se rappelle ce que Bi. HRLNS dit du Lad VU I NT Ht:; et il me suHira d'extraire de la Relation de lÎYKON te qui concerne l'île de PltlNCK OF WalleS , dont elle ne parle que comme &ii/ie seule île , quoique les Cartes liydrogra- plii(|ues qui accompagnent le Voyage de BVRON, nous représentent cette Terre comme un Groupe composé do plusieurs //.s qui dilièrcnt entre elles et par la iigure et par l'étendue. « Nous rcconn Cimes , dit la Relation anglaise ' , que la Terre qui recrut le nom d'île de PitlNCE OF WallI'S, est une île basse et très-étroite; son étendue Cst de 20 lieues de long, sur une ligne Est et Ouest; nous en prolongeâmes la Côte Alér'uiionale ; cette partie est tapissée de verdure et se présente sous un aspect très-agréable; mais une lame redoutable se déploie et se brise avec fracas sur toute sa longueur; le fond, à «ne certaine distance de la Côte , est d'une très-mau- vaise qualité , et nous distinguâmes plusieurs rochers et quelques ilôts, qui paroisscnt porter à environ 3 lieues au large : cette île, autant qu'une course rapide a pu nous permettre d'en juger en la côtoyant, est habitée par une peuplade nombreuse 3>. Assurément, on ne trouve rien dans cette Description qui rappelle les six "îles de Hoggeiyeen , situées les unes tout près des autres j occupant en étendue 30 lieues hollandaises, ou ^0 lieues marines , et Groupées en ILwkeswonli's Coii-pil, Vol. 1, page «07. ; 'i\ ( * *••■ k ( ^28 rXAMEN DES DÉCOUVERTES Ltihyrinthc :\{:s seuls traits de rosscmblancc qu'on puisse aptrccvoir , sont' que ces Terres présentent , l'une et l'autre, un aspect riant, et des ahords seniôs df rochers; et que, des deux côtés , une population remar- quable a fixé l'attention du Voyageur. Je ne sais cependant ((uel degré de confiance doit riériter la Description de Byron , ou plutôt du Docteur HawkfSWORTH , rédacteur de son Journal. On est frappé d'une contradiction manifeste entre la narration et la Ciirte particiilicrc des IL's situées dans les Pimii^es voisins d'o-Taiti ' , sur lacjuolie se trouvent tractts li Koute de ByroN et celle des trois autres Navigateur; anglais dont les Voyages composent la compilation d'HAVVKESWORTH : le Rédacteur annonce cependant dans son Introduction ( P. viij. ) , « t\\\on a pris un sc'm tout particulier pour viaintenir un parfait accord eim lis Cartes hydrographiques et lu partie nautique dt k Narration : et si, contre mon attente, ajoute-t-il , q fiiid. que différence se rencontroit , le Lecteur doit aban- donner la Relation, et s'en rapporter uniquement aux Cartes, comme à une autorité incontestable ( as cf iwquestionable authority ) n. On peut dire que l'attente du Docteur HawkesWORTH a trop souvent été trompée; et l'on ne voit pas sans étonnement et sans peine , qu'un Ouvrage qui a été lu avec avidité par l'Europe entière, soit en contradiction avec lui-même, chaque fois qu'il s'agit d'un Point de Géographie : le relevé des dissemblances qu'on remarque dans les trois Voyages , entre ce qui est dit dans le Texte et ce qu'on voit sur les Cartes, formeroit un Volume qui seroit un ' Voyez Hawkesworth's Compil, Vol. II, page a49' , Nt ^ ES qu'on puisse nient , l'une tis semés df lation rcmar- onfiancc doit ôt du Docteur rnal. On est ■ la narration fi les Piira^fs cnt tractes li s Navigateur; a compiUiion ice cependant 1 a pris un sck accord entn laiit'ique dt k mte-t-il , quel- ur doit ahan- iqucment aux stable ( as of que l'attente souvent été ment et sans ce avidité par /ce lui-même, éographie : le dans les trois te et ce qu'on qui seroii un âge 249. DE nOGGEWEEî^. 429 utile supplément à cette Collection. Pour me borner à ce qui concerne l'île ou les îles de FkiNCL OF Walli.S, je ferai deux observations : 1 ." sur la Carte particulière dont j'ai parlé ( et il en est de même sur la Carte gé- nérale du Voyage ) , la Route de Bykon paise au JVord des lies ; et la Relation dit expressément qu'on a pro- longé la Côte du Sud : 2." Suivant la Narration, l'île de Prince of Wallls est une île basse , et très-écroite , tient l'étendue est de 20 lieues sur une ligne Est et Ouest; nuis c'est bien inutilement qu'on cherchcroit sur la Carte cette île unique, étroite , de 20 lieues de long, s'étendant sur un Parallèle : on y trouve, sous le nom de Prince of Walles Islanps , à-pcu-près a la Latitude indiquée par la Narration , miiCs à une Longitude moins Occidentale de quatre degrés et dtux tiers que celle qui est annoncée ' , un Groupe de tinq 'des, occupant ensemble j lieues de longutur sur ^ ou ] de largeur : deux de ces îles figurées en Équerres op- posées bout à bout sans se toucher , renferment entre ' Je ne puis deviner par quelle raison la Carte place la partie Occidentale des îles de Prince of WulUs à 147°. i^' à j l'Ouest de Grtenwich , tandis que la Narration ( Tome I , Ipage 107) donne la Longitude de ce Point de 151 . 53'. lu est bien vrai que les Observations faites par le capitaine \Cook à Tiookea ont prouvé que les Longitudes de M^ron , dans jces Parages , étoient en erreur vers l'Ouest de 3°. 54' ( Cooâ's h,'' Voyage, Vol. I, page 315) ; mais ia Compilation de XHawktiWorih a été publiée en 1773 , et 'es Observations de Kook à Tioohea l'ont été faites qu'au moi;. ! Avril 1774 : il jfaut que le Docteur Hawkttwonh ait eu un heureux pressen- 1 liment. Lr ' ,•1,. ; ^ ;i I .. 'm% i ..w3jt«g'* i ^ 430 tXAMEN DES DÉCOUVERTES leurs branches trois autres ilcs plus petites ; et à 2 lieues | dans le Sud-Ouest de l'Équerrc Occidentale , et à-pcu-près à égale distance dans l'Est-Sud-Est de l'Orientale , on voit indiquées deux portions de Terres non terminées , et placées à 9 lieues de distance l'une de l'autre. Telles sont les îles de PRINCE OF AValles sur la Carte particulière; et l'on ne peut pas supposer que cette configuration extraordinaire , cette disposition d'îles peu commune, et si diiïérente de la Description qu'HAWKESWORTH en a faite, ne soit que le produit de l'imagination du Dessinateur; on doit plutôt croire que cette portion de la Carte est la réduction de quclqi:; Plan , levé en naviguant à vue oe l'île , et dressé sj- une grande Echejle '. Si le dessin de la Carte ci: fidelle, la configuration et la disposition des îles de Prince of Walles, telles qu'il les représente , «( rapprocheroient un peu de l'idée qu'on peut se fi)rnicr du Labyrinthe d'après la Description qu'entai: BehreNS ; mais la différence qui subsistera toujouri "■ On remarcjuc dans cette Carte un cicfaut de construction qui, à la vérité, influe peu .«ur son e>cactitudc , parce t]irc'i;| ne comprend pas un grand espace de mer, mais qui cliangcni: le gisement relatif d'un pointa l'égard de l'autre , et trompcro;;! le Navigateur, si cet espace étoit plus grand : la dctectiioi.i;.'[ est dans l'Écliclle de Latitude qui n'est pas croissante ; jcveuxl dire qu'on n a pomt eu cgard a i accroissement progressif iiuej doivent avoir sur une Carte réduite ( projection de Ahrcai,^'\ les degrés de Latitude depuis l'Equateur jusqu'au Pôie ; onyil fait tous les degrés du Méridien égaux aux degrcs de rÉcjuatcir et cependant le 1 5.' degré de Latitude , par exemple, conipriil dans cette Carte, doit être égal à C\ miu. • de l'Lquatcur , &c premier partie VILLE al ! même |a qiielqj ilcctif df ^771 ES tes ; et à 2 Dcciilcniale , ;-Sud-Est de ns de Terres, listancc l'une ; OF WALLLS pas supposer :te disposition la Description que le produit [t plutôt croire :ion de quclqnî et dressé :;• e la Carte ck on des îles (k représente , ;f peut se former ption qu'en fait )sii>tera toitjcjri de constructien de , parce qu'elle lis 4ui changcn'.: re , et trompe"' : la dc(ectuo.-i:.' croissante ; je veiis nt progressif f« lion de AhrcûW'. uauPôle;ony) trcs de l'Équiit^''-' exemple, comp'^ c l'Equateur , &; DE ROGGEWEEN. 4.31 entre la Position géographique d'un Groupe et celle de l'autre, ei plus encore la Koute qu'a tenue RoGGEWEEN pour passer des îles PERNICIEUSES au LABYRINTHE, ne permettront jamais de confondre ce dernier avec les Jies de Prince of Walles. La partie de la Route de l'Amiral hollandais , Di2;ression sur que je viens de discuter, l'a porté hors de ces Parages \csUesi'>nssts ,\\i dangereux, distingués par le nom de Mer MAUVAISE t-^"'"'-^'*'^'^"' DL ScHOUTEN : avant que de le suivre dans sa course ultérieure, arrêtons quelques instans nos regards sur ces îles basses, et en partie submergées, qui présen- tent l'apparence d'un Radeau sur lequel on a planté des arbres , bien plus que celle d'une l'erre solide et habi- table. C'est d'îles de cette espèce que sont composés les Groupes ou Archipels qui , se prolongeant en rayons dans l'Est-Word-Est et dans l'Est-Sud-Est des îles DE LA Société, rendent la mer si embarrassée et la navigation périlleuse, sur une étendue de 14, ou i j deg. ou environ 300 lieues marines en Longitude. Le Maire etScuoUTEN, en 1616, découvrirent les premières îles de la Branche du Nord : RoGGEWEEN, en 1722, Byron , en 1765 , et CooK , en 1774., rencontrèrent les Groupes dont je me suis occupé de rechercher les Positions , et qui appartiennent à cette première Branche : Wallis , en 1767, reconnut une partie de la Branche du Sud : en 1768 , BouGAlN- VILLE avoit découvert successivement onze îles de cette même Branche ; il avoit donné des noms particuliers à quelques unes , et imposé à l'ensemble le nom col- lectif d'ARCHiPEL DANGEREUX : depuis , en 1769 et 1773, Je capitaine CoOK a visité ce même Archipe! 4^2 EXAAIEN DES DÉCOUVERTES par parties, et a donné de nouveaux noms aux îles qui le composent , et dont BoUGAlNVlLLE avoit tait la première Découverte : on sait qu'en 1606, QuiRos avoit aussi rencontré quelques îles basses dans le Sud- Est de l'île o-TaÏTI ; mais l'obscurité qui règne dans les Relations de son Voyage n'a pas encore permis d'assigner à ces îles des places déterminées : on est en outre assuré , par le rapport des Naturels de l'Archiptl DE LA Société et de ceux des lies des Amis, qu in- dépendammcnt des Groupes découverts par les Voyageurs européens, il existe, sur différentes directions, ur.î infinité d'autres îles dont ces Peuples ont connoissance, avec lesquelles même ils ont quelques communication;; car, suivant le rapport de Reinolo ForstER, une tra- dition s'est conservée aux îles DE l.A SOCIÉTÉ, de h perte de la Galère hollandaise, I'AfricaIISE , sur les îles Pernicieuses '. Les Navigateurs hollandais qui firent les premières Découvertes dans cette partie , ont dit ce qu'ils avoiint vu, entrevu, ou cru voir; mais 'Is ne pouvoient pas enrichir leurs Relations , de ces Observations intérù- santcs , de ces Remarques judicieuses, de ces Résuhari généraux , qui contribuent à l'accroissement des connois- sances humaines ; et leurs Voyages, dans lesquels U Géographe lui-même ne trouve que des incertitudes, n'a pu mériter l'attentioa du Monde savant , trop disposé peut-être à douter de la sagacité et à suspecter la véracité des Navigateurs et des Voyageurs. 11 eteit réservé à notre âge de voir des Savans et des Philo- sophes s'arracher à la vie paisible du Cabinet , po-' Voyez J, RcinoU Fonttrs Observations , &c. pa^e 5 17. aller ES m s aux îles LE avoit tait 06 , QUIROS dans le Sml- li règne dans ncore permis es : on est in ; de l'Archipel Amis, qu'in- les Voyageurs irections , unt cor\noissancc, minunication^; iTER , une tri- OCIÉTÉ , de h :aine , sur les t les preniièrci e qu'ils avoient • pouvoient p2> l'ations intérc- le ces Résulta;) :nt des connois- ans lesquels \i îs incertitudes, savant , twp é et à suspecter ageurs. H «^'^"'^ s et des Phi'.o- Cabinet, po-' &.C. pa^e 517- DE ROGGEWEEN. 4.33 alfrr étudier la Nature dans son grand livre ; et les Banks, les Solander , les Fokstlr, les Sparrman, les Anderson, en partageant les dangers des Décou- vreurs , n. iicus ont rien laissé ignorer de ce que les Découv'.rtt; offrent de nouveau, de curieux, d'utile. Il se pourra que les résnitats de leurs r«xhcrchcs ne s'accordent pas tous avec ces Théories ingénieuses , ces Hypothèses que l'esprit humain a créées pour se rendre compte de la formation générale du Globe terrestre, et de celle des îles en particulier : par exemple, les îles basses du GrAND-OcÉAN EqUINOXIAL échappent à tous ces Systèmes ; et , en effet , auquel peut - on rapporter l'origine de ce nombre prodigieux de petits plateaux, ou épars , ou formés en Groupes, ou réunis en Archipels, lesquels, d'après des Observations exactes, paroissent encore dans l'état d\iccrclsst-ment ! On ren- contre ces îles basses à quinze cents lieues des Conti- ncns et des grandes îles , au milieu d'une Mer dont la sonde du Navigateur ne peut mesurer la profondeur : la plupart, de figure circulaire ou elliptique, sont pres([ue de niveau avec les eaux qui en occupent le milieu et souvent en couvrent une partie ; toutes présentent une enceinte de fragmens solides , de roches de l'orail, dont les anfraciuosités et les interstices se trouvent remplis par une espèce de ciment , composé de dctrimens de Coraux, de Lithophytes , de Coquillages, d'Algues, mêlés avec le sable et la chaux ; enfin , une couche peu épaisse de terre végétale , étendue sur ces débris de productions marines , suffit à l'entier développement et à la multiplication de l'arbre précieux qui fournit, à la lois , à la subsistance et aux divers besoins d'une Kace de l'Espèce humaine. L'oeil attentif de l'Observateur 5. E c I* 1 -.// * ■i^^ ,^ ^-34- EXAMEN DES DÉCOUVERTES éclairé n'a rien découvert dans ces îles basses qui (it-ct'lât , comme dans les îles élevées et montiicnses , l'existence dncienne , les restes ou les traces de Volcans éteints ou engloutis sous les eaux , rien qui présentât le tableau de ruines, rien enfin qui pût indiquer qu'elles sont le produit de quelque convulsion du Globe : tout annonce , au contraire , qu'elles sont le produit (L$ Siècles, que l'ouvrage n'en est pas terminé, qu'il doit s'y faire un accroissement graduel, mais qu'une longue succession de temps est nécessaire pour que cet accrois- sement soit rendu sensible. Je ne sais si l'opinion des deux FoRSTF.R , sur l'origine et la formation des îici basses du GRAND OcÉAN ' , ne sera pas attaquée par ' Toutes les îles basses des Tropii]Ues que nous avc.is visitées ( dit Reinold Forster ) m'ont paru cire une production de la mer , ou plutôt î'oLivri'.ge des Polypes qui tormcnt les Litliu- phytes. Ces animalcules cicvcin graduellement leur Iial)it.ilion dont la base est très-petite ; mais l'cdifice s'clurgit de plus ea plus , à proportion qu'il s'elcvc du fond de la mer. Les iTiattriaux employés dans ces grandes constructions, sont une chaux mcice avec quelque substance animale. J'en ai vu dans diiîérens degrés d'avancement , et de diverses étendues , &c La base des îles basses est formée par les animalcules qui habitent les Litophytes : ils élèvent leur babitation jusqu'au niveau de la mer ; les vagues apportent et jettent coiitinuc!- Icmcnt sur la crête de ces rochers de Corail , des Coquillages, des Algues , du s;ible , et d'autres prcductions marines ; (es remblais , rcgalés par la mer , s'accumulent insensiblement jusqu'à ce que les flots ou les oiseaux apportent et y dvpusent des graines de plantes : la végétation commence alors : Il destruction de ces plantes et leur reproduction par les semences que les vents dispersent ^ produisent sur la surface du rcsiit. f s basses qui ontucuses , de Volcans i présentât uer qu'elles ilobc : tout produit (ki , qu'il doit l'une longue cet accvoii- 'opinion des lion des île» attaquée par is avc.is visitées )duction de li iciit les Lilliu- leur habitation rgit de plus ea e la mer. Les lions , sont une J'en ai vu dans idues , &c iiiimatcules qui itation jusqu'au .lent coiuinucl- cs Coquillages, s marines ; <«> insensiblement t et y d'.pusent ciice alors : li ur les semences irface du rtssit , DE ROGGEWEEN. 45; la Théorie , combattue par le Raisonnenvcnt , détruite par l'Observation ; mais, en attendant que cette erreur, si c'en est une , ait fait place à quelque autre, j'aime à voir le Polype du Corail et du Litliophyte , cet animalcule imperceptible, cet atome, cmpU)yer sa propre substance et travailler sans interruption , depuis l'origine du Monde , à construire pour l'Homme des portions de terre habitable, dont les fbndemens se perdent dans les profondeurs de J'OcÉAN. Mais, si la formation des îles basses doit être long- temps un sujet d'Observation pour le Physicien , Kur population, vraiment prodigieuse, proportionnément au sol qui l'alimente, et la nature de leurs habitans, sains, une couche de terre vcgc'talo qui s'uuf^fmcntc , de toutes parts, par l'addition et le nicl.tnge des sables, &c. Telle est l'origine qui m'a paru la plus probable, de toutes ces îles basses si multipliées entre les Tropiques. ( Rànotd forsttr's Observations, &c. , pages 149 à 151.) « En examinant ces îles basses qui sont en grand nombre , on ne peut se dispenser ( dit George Forster ) d'admirer la toute-puissance du Créateur qui emploie les agens les plus ioib'es à l'cxécutio i de ses desseins. On sait que le Corail est l'ouvrage d'un petit Ver qui donne plus d'étendue à son habitation à mesure que son corps prend de l'accroissement. Ce petit être qu'à raison de son iriscnsibilité , on distingue avec peine d'une plante, élève un édifice de ro>.lic, depuis le fond de la mer jusqu'à sa sutface , dans des endroits où l'art humain ne peut en mesurer la profondeur. ( A Voyage round tlie World, tyyz ta iJ7S > ^^"- ^y George Forster, Vol. II , page 45. Avant que les Voyages modernes nous eussent donné une coiinoissance exacte de ces terres artificielles, Bujfon avoii Ml 11' 43^ EXAMEN DES DFCOU VERTES vigoureux, d'une btlle stature, hardis navigateurs, guerriers audacieux , réunis en société et ayant déjà fait qii Iqncs pas vers la civilisation , ne méritent pas moins d'arrêter l'attention du Philosophe , sur- tout s'il veut comparer ces petite^ Terres, ces grains de sable, sans cesse menacés d'être submergés par l'OcÉAN , avec cette île immense , la cinquième Partie du Monde , qui égale en étendue la moitié de l'EuROPE, voisine du Continent de l'AsiE auquel elle est, pour ainsi dire, liée par le Grand Archipel Oriental, et qui, située sous les mêmes Latitudes que les Régions les plus favorisées de la Nature , ne participe à aucun de leurs avantages : on voit que je veux parler de la NouVELLE-HoLLANDE, où l'Homme, isolé de son semblable , dispersé, iugitif, errant , comme la Brute , sur une terre vierge qui n'attend que les soins de la culture pour répondre aux demandes et aux besoins de ses habitans , éprouve touui les privations de la vie sauvage , sans avoir aucune des jouissances de la vie indépendante. La Question, quand et comment a été peuplée i'Amérique! a long-temps occupé les Savans : la découverte du DÉTROIT DE Bering, et de ces pentes îles sans nombre, qui servent, en quelque sorte, de pont d'un Monde à l'autre , a résolu la question , et suffit à laire connoître comment a dû s'établir la communicaiioa entre les deux Continens : je ne vois même aucune dit dans l'Introduction de ses Epoquts de la Nature , « que les matières calcaires ont été formées dans l'eau ; que toutes sont entièrement composées de Madrépores, de Coquilles, et de détr'tmens de ces animaux aquatiques qui seuls savent coni't'riir le liquide en solide , et transformer l'eau de U mer en piare, » cr T la et ind ont avigatcnrî , int déjà fait t pas moins ut s'il veut sable , sans , avec cette t; , qui égale u Continent , liée par le is les niêmts risées tle la antagcs : oa Hollande, ;rsé, fugitif, ; vierge qui répondre aux prouve toutes ir aucune des été peuplée ia découverte ites îles sans de pont d'un t suffit à laire ommunicatiort [uême aucune Nature, « ciue :au ; que toutes e Coquilles, et savent convenir mer en pierre» " DE ROGGEWEEN: 437 raison pour que cette comniunicaiion ne soit pas aussi ancienne que notre Globe , et pour ne pas croire que ces deux portions de la Terre , aujourd'hui séparées par un Détroit, ont pu, dans les temps primitifs, Ctre unies, comme les deux parties de l'AvÉRlQUr, par un Isthme qui, n'étant pas, comme celui de DarieN, une chaîne solide de Montagnes , n'a pu , comme lui , op- poser à la succession des Siècles une digue indcstructiiile. Mais si les connoissances que nous avons acquises , résolvent le problème sur la manière dont a pu être peuplée I'AmÉRIQUE ; on ne peut pas présumer qu'il soit jamais donné aux hommes de savoir quand et comment les îles du GRAND OcÉAN ont reçu leurs habitans : on sait seulement, d'après les Notions que nos Voyageurs philosophes ont pu recueillir sur les divers idiomes parlés , et dans les îles basses et dans les îles montueuscs , que ces idiomes ne diffèrent pas autant ou pas plus entre eux , que le Provençal ou le Languedocien ne diffère du Français ; et l'on peut conclure de cette identité de Langage, l'identité d'Ori- gine de toutes les Peuplades qui occupent ces îles : mais cette Langue universelle des Insulaires du GRAND Océan est aussi celle des îles du Grand Archipel de l'AsiE , et, en première source, la Langue de la Terre la plus Méridionale de cette partie du Monde, la Langue de la presqu'île de MalaCCA ou MalAIR; et l'on peut, de cette conformité , tirer une seconde induction , c'est que les Insulaires du GrAND OcéAN ont une origine commune avec la Nation malaise '. Cette identité de la Langue malaise et des Dialectes pnrfcs dans toutes les îles du Grauii -Océan Lquinoxial , n'a ccfiappé Kc ; r\ N\ Vf « if ^.:;S EXAMEN DES DÉCOUVERTES Mais, à présent, comment s'est faite cette migration d'un Piuplc (le l'AsiE î comment a-t-il pu originaire- ment se porter à i 500 lieues de sa Terre natale! com- ment a-t-il remonté contre les vents ali/és (|ui sonfilciit presque constamment de la partie de l'Est sur toute l'étendue de la Zone Équinoxiale du GRAND OcÉAN; A quelle époque s'est Ciitc cette migration! C'est ici qu'un vaste champ s'ouvre aux Hypothèses; car on ne peut s'appuyer d aucune Tradition conservée parmi les Peuplades qui habitent les ilcs des Tropiq^ics ; en général , leurs Annales ne remontent pas au-delà d; quelques annéis; un siècle pour ces Peuples est l'éternité : on ne peut donc attendre d'eux aucun secours pour soulever le voile épais qui dérobe h no; yeux cette partie de l'ancienne Histoire des Hommes: et, comme ici la raison et l'imagination sont à-peu-pii également en défaut, on peut croire qu'à cet égard, à aucun des Voyageurs modernes , accoutumés à observer c: à comparer. On verra dans la Relation de Ai Pcronse , qu'en Jiabitant de l'île de Ltiçon , natif de la Province de Ttifdyiiti , t]u il avoit pris à son bord à Alanille , entcndoit et c\plic|iioit la pli,- pr;inde partie des mots dont sont composés les Langages dci Pci.pladcs qui occupent les diilcrcns Groupes jetés entre iii Tropiques ; et l'on sait que le Tdgnj'un, le Tiilgale , et géncn- Icmcnt tous les Dialectes des riiiHj'pines , dérivent de la Lnnj^iic maliisc. Il csi permis de croire , d'après quelques Notioni que l'on a pu recueillir , que les Malais datent de pli:s lein que les Chinois et les Egyptiens , quoique l'origine de cct\-ci se perde pour nous dans la niiit des temps : i'établisscme:!t des premiers sur les îles sans nombre du Grand Océan , doit remonter à une époque dont il n'est pas possible de calculer l'ancienneté. il • DE ROGGEWEEN. 439 les Siècles qui suivront ne seront pas plus instruits que celui qui va finir. Plusieurs questions se présentent encore, dignes d'exercer le Physicien et le Cosmogr.ipiie : ils pour- roicnt rechercher, par exemple , pourcjuoi ces îles basses sont si multipliées , et forment des branches prolongées jusqu'à 1^0 lieues, au vent ou dans l'Est des îles DE LA iiociLTÉ , qui sont des îles élevées et niontucuses , tandis que , à même distance , dans l'Ouest ou sous le vent de ces mêmes îles, on ne rencontre plus d'Archi- pels , mais seulement, et de loin en loin, quelques petites îles éparses ! Comment les germes des plantes terrestres, et sur-tout ceux des grands arbres à Fruit, ont été apportés sur ces Terres artificielles, séparées par de grandes distances , des Continens et des îles auxquels ces productions appartiennent î D'où peut provenir l'eau douce qu'on trouve dans des îles dont le sol, au-dessous de la croûte végétale, est formé de parties solides, impénétrables au fluide, et [,. dont la surface à-peu -près plane, et de niveau avec rOcÉAN , n'est dominée par aucune montagne capable de fixer les nuages et de ménager aux eaux pluviales les réservoirs qui doivent , ou par une insensible filtration , ou par un écoulement graduel , les* dis- tribuer à tous les terrains cnvironnans, et y répandre le germe de la fécondité ! Mais je m'aperçois, un peu tard peut-être, que K cette Digression m'entraîne trop loin de mon sujet : remettons- nous dans les Eaux de l'Amiral KoGGLWEEN qui, parvenu à se dégager du milieu des îles basses qui forment son LABYRINTHE, a continue de faire Koutc vers l'Ouest. E c 4 f^'- i T--— -î>i---.l '-^i^i^ w 44.0 EXAMEN DES Dl^.COU VERTES Tl.' .^ifTE ApRtS trois jours de navigation ', on découvrit oy VoiAcu ,^j^g ji^. élevée, de I»elle apparence, dont les Palmiers, Jis Cocotiers, et les autres arbres utiles à l'Homme, Ile Je annon^oient la lértiliié. La sonde indiquoit un trop ta Jitcrtativn, grand fond pour qu'on put y laisser tomber l'ancri: : on se contenta de faire visiter l'île par des Cbalonpci armées. Les Hollandais furent bien accueillis des habi- tans , quoiqu'ils eussent débuté , en se présentant au rivage, par une décharge de niousqueterié sur ces mal- heureux Insulaires qui les attendoient paisiblement tt sans arnics. On fit un feu continuel sur les /labinuis , dit froidement le Rédacteur de la Relation , afin à nettoyer le rivage et Je faciliter la descente : on se rap- pellera que ce Rédacteur est le Sergent - major da Troupes. Des signes de paix tt d'amitié , dos présiiii faits aux Chefs , apaisèrent la multitude , dissipèrcm les craintes , et semblèrent rétablir la confiance. Mai. une seconde visite , le lendemain , n'eut pas un succès si heureux : les Hollandais , attirés par les agacciici des femmes , voulurent s'enfoncer dans le pays ; il> donnèrent dans une embuscade , et furent assailli) d'une grêle de pierres : on fit feu sur les Natuitls; mais , quoique plusieurs d'entre eux eussent été aitiims et renversés sur la poussière ; quoique leur Chef tut été une des premières victimes ; ils continuèrent de charger avec fureur les Hollandais , qui furent forcéi de se battre en retraite, emportant avec eux leurs morts Suivant les dates de la Relation hollandaise, la Dccnu- Tcrte du Lti/ijrint/ie est du 29 Mai , et celle de l'île dont il s'agit ici f /a Rtcréation ) du i.»-' Juin ; l'intervalle n'ot donc que de 3 jours. ♦v»; / ' -ir 'i I ■'♦•?«''*■♦- ■> :s n découvrit s Palmiers, l'Homme , :iit un trop lier l'ancre : s Chaloi![)C'> lis des habi- réscntani au sur CCS maU siblcnicnt a (ts habit ms , ion , afin dt • : on se rap- t - iiuijor dts des préstnj : , dissipèrcm nfiance. Mai» jas un succès les agacerie» le pays ; ili ircnt assaillis s Naturels; nt été aitcints ur Chef eût tinuèrent de urent tbrcéi IX leurs morti ise, la Dccou. de l'île dont intervalle n'cit DE ROGGEWEEN. ^4.1 et leurs blessés : les armes de la Nature triomphèrent, cette fois , des instrumcns de destruction que l'Europe inventa. Les Hollandais, comme on le pense, n'ont pas manqué de crier à la perfidie, à la cruauté: mais, je le demande j de quel côté tut l'agresseur! La ruse est la force du foibic ; et il n'est que trop ordinaire de voir la cruauté souiller un triomphe qui 'jnorgucillit et enivre celui à qui le sentiment de sa Ibiblcsse ne pcr- mettoit pas de l'espérer. Mais , en paroissant justifier , en quelque sorte , la trahison des Naturels de cevte île, je suis bien loin de vouloir faire l'apologie de l'Homme Sauvage ' : la civilisation seule peut corriger les vices qui sont de son essence : l'Homme que quelques Philosophes ont ima- giné et lormé à plaisir, l'Homme de nos livres, n'est pas celui de la Nature. Le Sauvage est un enfant vigoureux et méchant, cruel, quand il ose l'être : on ne doit pas lui faire du mal, mais il est nécessaire de lui en ' Je n'entends pas par Peuples Snuvuges ceux qui occupent une partie des îles situées entre les Tropiques , telles que les îles de la Société, celles des Amis, et autres, où les Hommes ont déjà fait de grands pas vers la civilisation , ont un Gouvernement , des Lois, des Propriétés , et forment, pour ainsi dire , un Corps de Nation : j'appelle Sauvages les Peuples qui, ne reconnoissant aucun Clief, n'ayant aucun Gouvernement , aucune Institution sociale , et satisfaits de pourvoir aux premiers besoins de la Nature , peuvent être ronsidércs comme le terme intermédiaire entre la Brute et l'Homme : on doit cependant classer au-dessous de la Biutc l'Homme qui mange son sembiahic. \if\i ■ *'( f '^-*i 4V1 EVAMEN DES Dl^.COUVFRTES l'aire la pciir ; ce n\ -l '■ i " I- maint» naiit cftnstam- nunt in crainte, qu'oi ,«.vi j.arv,.nir à lui fain- du bien , et enii)ecluT r|u i! no nuise. Les scènes disas- trcuscs tlont les Navigateurs de noi.c Age ont été les vic- times ou les témoins , n'ont que trop prouvé cette tri te vérité qu'il fiint hien reconnoître, loiitt luimijianie (piMlc est poiir rfcspéce JnMn.iine al'iindonnée » son instinct, qu'il faut même répéter , pnisqui' l'oubli en fut si souvent funeste aux Européens. Devoit - on oiiMiu qu'en 1769, Sui! Vll.I.t: , à iine des îles de Sai.omon, attiré dans une embuscade par les Naturels (jui s'étoiint oflerfs amicalement pour conduire ses bateaux à tnii! Aiguade , ne dot le salut d'une partie considérable de son E(juipage , qu'à la présence d'esprit et h l'intrépiditi de rOllitier qui, au moment où se renibnrfpioit le dé- tachement, attaf[ué par derrière par les Sauvages réunis au nombre de deux ou trois cents , percé de deux fièclit; et atteint d'une pierre, ajusta si bien leur Chef, q';i: le premier coup de fusil tiré lui (it payer sa trahison; mais ce ne fut qu'après en avoir puni de même (jiia- rantc atitres , qu^ les Français échappèrent à l'airrciDC traitement (juc ces Anthropophages leur réservoicnt, Devoit-on oublier qu'en 1772 , le capitaine Marion, s'étant trop livré à la sécurité que lui inspiroient les témoignages d'aflection et de bienveillance de la Natioti qui occupe le Nord de la Nouvelle-Zélande , ai milieu de laquelle ses Équipages vivoient depuis pljs d'un mois, sans armes, sans défense, comme compa- triotes, comme frères, fut massacré traîtreusement, avec un grand nombre de ses compagnons , et mange par les Sauvages , en exécution d'un complot , auqiul nui acte de violence ou d'injustice de la part des DE KOGC.rWEEN. 4 fî Français ne poiivoit servir de prétexte , et qu'une Nation toute entière avoit lucdité et préparé tians le secret |Ki)(laiit trente-trois jours ! Devoit-on oublier qu'en 1773 » *'''^ Ollitiers et une partie de l'J'f|uipage du capitaine FuRNFAUX, s'uliandonnant , téniérairenunt et sans crainte , à reconnoitrc les rives du Canal de la Kl. I N L Charlotte, dont les hahitans, visité* plusieurs fois par les Anj^Iais , sVtoient déclarés leur» aiuis , Cl send)loicnt le leur prouver chaque jour , furent massacrés et coupés en morceaux par dos Tigres à fice humaine, qui, de ces cadavres dépecés dont leurs chiens se disputoicnt la curée , firent un horrible festin. La Nature se révolte , on frémit à ces récits : et ces aflreux événemcns , connus de tous les Navigateurs , ne sufîiscnt pas pour commander la pru- thnco I N'avons -nous pas vu, en 1779, l'immortel CooK , après avoir éciiappé à tous les dangers de la Mer , reproduits sous mille formes pendant le cours de dix années de la Navigation la plus hasardeuse , devenir, aux îles SANDWICH , la victime de son excès de confiance dans la supériorité des Armes européennes , dans l'elfroi que leur eflèt, aussi prompt que terrible, avoit d'abord inspiré, et dans le stupide enthousiasme d'une Peuplade sauvage qui avoit com- mencé par le déifier! Et si dans la descente de LA PÉRousE aux îles DES Navigateurs, en 1787, DE Langle ne se fût pas reposé imprudeni- nicnt sur la bonté apparente d'un Peuple qui, d'abqrd , s'étoit montré humain et hospitalier ; s'il n'eut pr.s dépassé , on peut le dire , les principes d'humanité «t de philanthropie qui dirigcoient l'Expédition; cet Offi- cier , d'un mérite peu commun, Militaire, i\larin et ■•Ii ) !l \ i 'M '^: V ^ T-. iéj ■I ï;l I' \< 444, EXAMEN DES DFCOUVEKTFS Astronome, tout à I.1 l'ois ', I.AMANdN, ce jeune ft 7clc Naturaliste , et fintc aiitrcs Frarn^ais n'rnssint pas été assoiniués en trahison par des hommes foiirlm et féroces qui n'avoicnt reçu d'eux que des ic'mn. guages d'amitié et des bienfaits '. Faisons connoiirt aux Peuples sauvages la supériorité de l'Homnie il'F.uropc , en naturalisant sur le sol qui les nourrit, nos arbres à fruit , nos plantes nutritives, nos iégur.us, qui doivent multiplier dans leurs îles les moyens de subsistance : cet acte de bienf.iisance , ces soins paiermi), «ont pour les Navigateurs le déilommagenunt de Itmi 1 fatigue.'., et leur procurent l'oubli des dangers (|ii',i ont courus; mais qu'ils se gardent bien de croire (jut jamais la reconnoissance puisse être la vertu de rHoni;!! Sauvage ; qu'ils se rappellent sans cesse (jue , tiiiidil qu'ils seront occupés de son bien -être, il les extiriiii- nera , pour s'enrichir de leur dépouille, s'il croit Itl pouvoir avec impunité. ' Les PKUTtS que les Hollandais vcnoient d'éprouver, n'empêchèrent pas qu'en mémoire du soulagement q:; les proiluctions naturelles de l'île avoient procuré ami malades de l'Escadre , dont le nombre croissoit chaqiit jour dans une progression alarmante, elle n'obtînt le nos! d'île DE LA KÉCRÉATION [Vermuak Eyhiiul ] . Position «iel'i'e BehrenS la place à 16 degrés de Latitude Sud, ri .lW/iV?/.;V.»;,7». 28j degrés de Longitude. Quoiqu'on ignore de (jud ' Voyez rÉI(^jTe (le de L/vigle clans les Dt'coiivfrtts f^r,\ Français tians le S. Et tle la Noure//c Ciiiiire , Sic. , page 1^9. * De CCS 50 hdmmc:, 10 restèrent sur la place ; les joautts furent tvcs-gricvement blciscs , et plusieurs moururent de ici;i> Meiiurcj. 1'» ''•■ DE KOGCriWEEN. ^i, Mt-rulicn il compic ; cipriicinnt , comme il nous avoit donné la Longitude de Cahls-Hoff di- 280 degrés; on est tundc à Cvinclure fju'il suppose 5 degrés de dif- iértnce i!c Méridien entre Caiils-HoIF et LA Kïi C H li A T l o N. La Longitude que j'ai assignée à ia première de ces îles , en luvertc de la Ràn'aiion, \ 1 '■\', 1' ' rjf \ « «« — Ilj ^4.6 EXAMEN DES DÉCOUVERTES nos deux résultats; et s'il pouvoit être vrai que l'îl» de LA KÉCRKATiûN fût celle des Cocos , l'crriur do PiNGRÉ sur la diBcrcnce des Méridiens, seroit encore dt 1 2 dcg. deux-tiers , mais en sens contraire de la première: car il résulte des Observations laites à l'ile DES C0C05 et à l'île de PÂQUES , par Wallis , Cook et la PÉnouSE , que la diiiérencc entre ces deux Points càt de 6^." 8' et non pas de 51 degrés et demi '. M. DalrYMPLE a adopté dans son Tableau des Poï:- t'ions, la ditfércnce de Méridien de la Relation lioILn- daise , 4.3.° 4.2' ; mais il a usé du droit (ju'il s'est réserve, de ne pas assujettir sa Carte à ce Tableau ; et la à'.i- férence prise sur la Carte n'est que de 4.0." 30', h même que celle qui résulte de la suite de mes opératio!;-. Cette conformité dans nos résultats ne peut être d.ie qu'au hasard, car nous avons employé des Elémens trt:- diiférens : toutes mes Déterminations s'appuient sur li Longitude absolue des îles PerniceuSLS, à laquelle j'ai rapporté les routes et îe chemin estimés d'après ii Relation de BehrenS; et cette Longitude , qui est celle des PallISER de Cook , n'a été déterminée par Ohàcr- vation, que cjuatrc ans après la publication de l'Ouvraj^c de M. Dalrymple. La différence de Méridien entre LA RÉCRÉATION et l'île de PÂQUr.S , prise sur les Cartes de RoiJhKTS et d'ARROWSMiTH, est de 38 dcg. j- et de 38 deg. f: ' Cocos -Berg -»6°. 12'. /; . lie cic fil'jnes 112, o.j. ;i. Diritrcncc 64". oS . oj". Voyez, pour la Position de l'Ile de n'ujufs , ci devant p. 39J1 ttpour celle de Cecos-L'erg, la Note 111 à la suite rit VL^umct, V».; 1 l-:'»p»."a. DE ROGGEWEEN. 44-7 tt quoique ces résultats ne dillcrcnt c!u mien que d'un et de deux degrc's , cette dillérence peut paroître grande, si l'on considère que ces Géographes ont du s'appuyer, comme je l'ai fait, sur la Longitude aI)solue des îles PalliSI R ou PlrNICIEUSLS ; qu'ainsi la quantité dont nous ditlérons , porte en entier sur la dilîcrence de Méridien de LA KÉCRÉATION à l'égard de ces îles, c'est-à-dire, sur une distance qui n'e^t pas de ^ degrés. Quanta la Latitude de LA RÉCRÉATION ; je ni'en suis tenu , ainsi que PiNGRÉ , à celle que donne la Kila- tion française. M, Dalrymple, dans son TtihUau des Positions, a adopté celle de L Relation hollandaise, 15.'' 4-7', et la diliérencc avec la preniicrc n'e^-t c[ue de 13 minutes; mais lloHER rs et ArroWsmith ont placé cette île, l'un à 15." 50', et l'autre à 16." :;_j.': j'ignore ce qui a pu los tiéeider à n'adopter la I atiiude d'aucune Relation, et à dilicrer entre eux de plus d'un degré. Procédons à l'Examen àcs Découvertes ultérieures de RoGGi-WHLN. Indécis sur la Route qu'il prendroit en quittant l'île do la Récréation, incertain s il continuu"oit à tenir celle dL" l'Ouest, dans l'espérance de retrou\ r l'HsPI- RITU SaNVO de QUIROS , ou quJque autre Terre Australe, ou s'il remonteroit , sans perte de temps, jusqu'au Parallèle de la NouVELLE-Bin; FAGNI- , aliri d'arriver aux Indls O.'.IENTALFS avant la lin de la Mousson favorable, l'Amiral a?scn;h!a en Conseil, les Capitaines, les Officiers et les Pilotes des d.ux Vais- seaux: les deux projets furent longuement débattus ; le DU \ OiAot, ' /: U-' ;i: 1 44.8 EXAMEN DES DÉCOUVERTES résultat de la cliscussioii fut qu'on se rcntiroit directe- ment aux Indis ORIENTALES; et il fut décidé, en conséquence , qu'à l'instant même on prendroit la route du Nord- Ouest. Le troisième jour de navigation à cette Route, on étoit parvenu, suivant Behrens, à 12 degrés de Latitude Sud, et à 290 degrés de Longitude, lorsqu'on dé- couvrit plusieurs lies à la fois : elles oftroient , à la première vue, un aspect très-agréable; et, à mesure qu'on en approcha , on reconnut que leur sol fertile produit en abondance des arbres à fruit de ditîéreiuis espèces, des herbes, des plantes, des légumes, toutes les productions de la terre que rccherclunt avidciiunt des Navigateurs qui ont éprouvé de longues privations, et parmi lesquels le Scorbut , cette peste des gens de Mer, exerce depuis long-temps ses ravages. ce Ces îles , dit Behrens, présentent de toutes parts les objets les plus rians : elles sont entre -coupées de montagnes et de vallées très-agréables : quelques-uncj ont 10, 1 5 et même 20 Milles de circuit ' : les Cotu offrent par -tout un bon ancrage et de sûrs ai)ris. 11 paraît que chaque Famille s'y gouverne à part : les contrées sont, autant que nous pûmes le voir , séparées les unes des autres , de la même manière qu'on le voit dans l'île de PÂQUES. Elles furent nommées îles de BaumAN , du noi'i du capitaine du TiENHOVEN qui en avoit fait la cii- couverte. Les Insulaires s'empressèrent ce venir en pleine mer, Alille est ici synonyme de Lieue , et c'est lu iicuc L 15 au degré. olîrir '41 >> >»■.,• »«'^.i *? il directe- écidc , en oit la route ic , on étoit le Latitude scju'on (11-- :)ient , à la , à mesure sol Icrtilc : ditVérentes mes , toutes t avidcnunt 5 privations, des gens de s. e toutes parts -coupées ik' uclqucs-uncs : les Cotci urs abris. 11 à part : les ir , séparées qu'on le voit |n , du no'i it fait la t!i- pleinc mer, DE HOGGLWEEN. 449 ofTrir aux Vaisseaux toutes sortes de poisson , des noix de coco, des bananes et d'autres fruits d'excellente ([ualité , contre lesquels les Hollandais échangèrent des Ci)liliciiets d'Europe , des Briinl'orions et des Qiiincail- lerus , suivant l'expression de B F H R f: N S ^c II faut, observe-t-il , que ces îles soient bien peuplées , puis- , et dont LA Péhouse a complété la Keconnoi> saiice en 17^7, se sont arrogé le droit de supprimer h Découverte de B o U G A I N V I L L E et d'en iairc i: réunion à celle de KorcEWEEN. Les Analaii auroient - ils donc hérité de l'ancienne puissance des Papes ! prétendroiv'nt - ils disposer des Découvcriii maritimes , comme les Pontifes disposoient des Cou- ronnes î Quoi qu'il en soit , je prouverai qu'il y a ici deux Découvertes bien distinctes , et séparées l'uni: de l'autre par \\n assez grand intervalle: la HoLLANDE conservera st s îles de BaumaN, et la FRANCE aura acquis I'Archipel des Navigateurs, à titre de Découverte , c'est-à-dire , à titre de propriéic purement géographique, de ; niissance d'opinion, qu: lais.'j aux Insulaires la vraie propriété de leurs îles, 1^.. ii. 'f^i^r^dâfi^'. ES urs manière» ir qui tienne HRliN'" , en que c'est la lOtc que nous >un : ciianncs ic des Dieux; ir , ils téiiioi- e étoit peinte la description e portrait que c j'aurai besoin m gratuite des nfondre ces îles DLS Naviga- : une partie en ;> la Rcconnoi» it do supprimer et d'en iaire 1: Les AngUi) puissance des s Découvertes oient des Cou- verai qu'il y a t si'parées l'une la Hollande a France aun A T E u R s , à ' ire de propriéic d'opinion, q^' de leurs île», DE ROGGEWEEN. 45» tomme à toutes les Nations nuritimes, l'entière liberté de les fréquenter. DÉTERiMlNONS d'abord la position géographique des Position .les iles Iles de BAUMAN. iiv JJui.ma». Suivant la Relation de EthrlnS , RoGGLWLrN , en quittant l'île de LA UtCRÉATlON, prit la route du JVord-Ouest , ainsi que l'avoit arrêté le Conseil ; et le troisième jour , se trouvant à 12 liegrés de Latitude Sud, et à 2 1)0 degrés de Longitude, on découvrit les îles de BaumAN. On a vu ci-devant ( ^age ^4.4. ) que BeiIRLNS avoit placé l'île de l A RÉCRÉATION à 16 deg. de Latitude et jzHj deg. de Longitude; ainsi, selon lui, les BaumAN scroient moins Sud de 4. deg. , et plus Ouest de ç deg., que LA RÉCRÉATION. Si, avec ces deux Données, on veut chercher, par le calcul du Triangle loxodroniique , quelle Route elles 5\ipposent que RoGCr.WEiiN a suivie, et quel chemin il a parcouru dans cette direction ; on trouvera , pour l'angle de la Route , à-peu-près le Nord-Ouest 4 runib Ouest, et pour le Chemin , 128 lieues marines. Ainsi, la Direction qui résulte de la diflérence en Latitude et de la ditférence de Méridien, indi(juées par Blhrens, diffère peu de la Route que le Conseil avoit décidé de tenir; et l'on sait d'ailleurs que, lorsque les Relations rédigées par d'autres que par des Marins, indiquent une Route, c'est seulement par le R.umb principal qui en approche le plus, sans faire mention de quelques degrés qui peuvent se trouver cn-de(jà ou au-delà du Rumb. Quant aux 128 lieues marines parcourues en 3 jours; ce scroit k raison de 4.2 ou 4.3 lieues par 24. heures ; et ce chemin peut paroiire trop grand , à moins que i i X ?•• ï n .^5> EXAfMEN DES DfiCOU VERTES l'on ne veuille admettre, ce qui n'cst pas sans vraisem- Mancc , que RoGCLWEEN , se voyant enfin hors du Paragc de ces îles basses qui exigent que l'on navigue pendant la nuit avec précaution et à petite voilure , et pressé d'ailleurs de gagner le Parallèle de la Nouvelle Bretagne, pour arriver dans I'Inde avant le reversement de la Mousson , se décida à forcer de voiles la nuit comme It jour. Si l'on vouloit réduiic le Ciiemin journalier à celui d'une navigation ordinaire dans des Mers peu connue;, on ne conipteroit que -;o lieues au plus par 24. heures : et, en supposant qu'cIL, ont été faites dans la vraie direction du Nord-Ouest , files auroient produit, au bout des trois jours , une ditférence de 3 deg. un siyièmc sur la Latitude, et de 3 deg. un tiers sur la Longitude; ce qui dittére un piu des 4. deg. , pour l'une , et davantage des ç deg. , potit l'autre, qui résultent des Données de Blhrens. Mais la différence qu'on trouve entre le résultat de cts Données et le résultat d'un Calcul de probabilité , m me paroît pas assez considérable pour ne pas adopter celui de Behrens. II n'en est pas de mC'me des Données que nous fournit la Carte liollaudaise. On a vu que cette Carte place l'île de LA RÉCRÉATION à 15." 4.7' de Latitude ijml ( page 4.47 ) , et à 4.5." 4.2' de différence de Méridien à l'Ouest de l'île de PÂQUES (page 4.45 ) : et comme elle a placé les BaumAN à i 5 deg. de Latitude , et à 66 de^. et demi à l'Ouest de la même île ; il s'ensuit que , suivant cette Carte, la différence de Latitude entre les Bau.man et LA RÉCRÉATION, n'est qu? de 4.7 minutes; et que la différence de Longitude est de 2.2. deg. 4.8 min. : Turc et l'autre sont aussi inadmissibles qu'inconcevables^ Cùr, ^1 , vraisem- 1 hors du n nseau à l'instant où l'on découvrit les îles di BaUMAN; mais ces îles, «jui sont élevées, ont ilii ctrc aptriç'ucs d'une certaine distance ; et cette consi- dération me porteroit à penser qu'elles seroient miiiix ph acees si on ne kur clonnoit que il degrés et clenu de 8 di de L 011- J-atituuc , et qu on les portât a 150 oegres gitudc. HoBF. RTS les a établies sur sa Carte à 14, dcgrci 10 minutes dç Latitude, et A R R o VV S M I T H, sur 11 sienne, à 14. degrés et demi : ce n'est ni la Lati tm'o li celle de la C art.: de Behre NS, 12 degrés, hollandaise , i 5 degrés ; ce n'est pas non plus le- milieu entre ces deux -ci , qui seroit 13 degrés (t demi : on ne voit pas ce qui a pu déterminer ces deux Géographes h faire une Latitude, lorsque les Relations et la Carte du Voyage leur en olfroient deux à choifir. Je ne veux pas croire (jue leurs vues aient cic d'adopter une quantité qui s'accordât , parfaitenicnr pour l'un, et à-peu-près pour l'autre, avec la Latitude observée de 14, degrés 10 minutes, que BoUGAlN- VILLE a donnée à son ARCHIPEL DES NAVIGATEURS: jrnais, en me défendant de ce soupçon, je suis cepen- dant forcé de convenir qu'ARROWSMITH et RoBERi > DE KOGGEWEEN. 4S5 «nt manifeste une intention bien prononcée de ne pas rcconnoîire la Dicoiiverte de Bo U G A I N V i L F. F. ; car le premier a écrit sur sa Carte, au-dessus de l'Archipel dont il est question , ÎLES Df. BaumAN ou dls NavICAIEURS ; et KoULllTS , plus exclusif encore envers le; Frant^ais , et ne voulant UK'me pas accorder à BoUCAlNVILLE l'indivis avec KoGGEWLEN, a seulement écrit sur la sienne , ÎLES DE BaumAN. Mais la spoliation qu'ils ont prononcée n'est pas un jugement définitif; on peut en appeler ; et je ne suis embarrassé que sur le choix des preuves , pour dé- montrir, de manière à convaincre K O B t n i S et Arrowsmith eux-mc-mes, que les îles de Bauman et celles des NaviGATE' S ne peuvent pas ctrc le même Archipel. Je ne leui imposerai que la Relation de BougAINVILLL dont la pui)lication est antérieure de I 3 et de 19 années à celle de leurs Cartes : et , si je fais quelque usage de ce que LA Pi ROUSE nous a appris depuis , ce ne sera qu'en confirmation , en sura- bondance de preuves. La première preuve qui s'offre à nous est la les Iles de ditîércncc dans la Position géographique des deux '^"'"""" ^''^''"^•» Archipels. l" ^ôln^ZZ J'ai établi, page précédente, les îles de BaumaN à iiLTÀrchipeK 12 degrés de Latitude Sud, et 157". 35' de Longi- tude Occidentale (et peut -être devroient- elles être portées à 1 1 deg; et demi de Latitude, et 158 degrés de Longitude ). Suivant BoUGAiNVILLE , l'île la plus Orientale de l'Archipel des NAVIGATEURS, celle que RoGGEWEKN eût dû voir la première, si ces îles étoicnt celles de Ff4 S . f*. ~V-; ' .^■-.^''<^ IMAGE EVALUATiON TEST TARGET (MT-3) 1.0 M 2.5 li M 1.8 1.25 II 1.4 <> ^ 6" - ► m ^. >>^ '/ s Photographie Sdences (Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. M580 (716) 872-4503 .4. f/j ^ i • 1 't 456 EXAiVIEN DES Dl^XOUVERTES BaumAN, est située à i^". 10' de Latitude Sud, comme je l'ai dit, et à 171 degrés 4.1 minutes à l'Oucst de Paris '. Si l'on compare les deux Positions , on trouvera qu'elles ditièrent entre elles de 2 degrés 10 minutes, ou plus de 4.3 lieues, sur la Latitude , et de 14, degrés 6 n'inutcs , ou environ 280 lieues, sur la Longitude. Qu'ont fait les Géographes anglais î Mettant de côté toutes les Données que présente la Relation de BehreNS , et même celles de la Carte hollandaise; donnant , sans qu'on sache pourquoi, l'un, i deg. 20 min. , l'autre, 2. deg. 4, min. de différence de Parallèle; le I .<^% 21 degrés lO min. , le 2.'' , 20 deg. 12 min. de difl'ércnce de Méridien , entre les îles de BaumaN et l'île de LA RÉCRÉATION; ne calculant pas, d'ailleurs , si ' En comparant la Longitude absolue que les nombreuses Observations de Coo/t ont assignt-e à l'île o-Tahi , avec celle que Dfliigû'nivlllf lui siipposoit, il est prouve que la Longitmle du Navigateur français, dans ces Parages, étoit trop foibic d'un degré; il faut donc aj( iitcr cette quantité à la Longitude de 170". 4'' M"^ ^^ Carte donne aux îles des Navigateurs , «t l'on aura 171°, 41', pour sa Longitude corrigée à l'Occi- dent du Méridien de Paris, Je fais observer que la nécessité de cette correction n'a pas dû échapper k Roberts et à Arrowsmith qui avoient sous les yeux les Voyages de Cook tt celui de Botigainvillc, Les Observations immédiates de la Pcrotise placent cette i.'c île des Navigateurs h 14°. 7' de Latitude Sud, et à 171", 27'. 7" de Longitude Occidentale : mais les Géogr.iplies anglais, quand ils dressoient leurs Cartes, n'ont pas pu avoir connoissancc de ces déterminations ; et je ne dois pas les ieiir opposer. . V .ut ■ - ^'. DE ROGGKWEEN. 457 de telles dificrcnces en Latitude et en Lonfjitudc ne supposent pas que RoGGEWEEN a pu parcourir dans une iMcr inconni'C , 4.00 licucs marines dans l'espace de trois jours ; avec ces prémisses errvonécs , RoBERTS place les îles de Bauman à 14..° 10' de Latitude , et 172 dcg. lOrnin.de Longitude Occidentale de PARIS; ctARROWSMiTH à 14, deg 30 min. de Latitude et 171 deg. 20 min. de Longitude ; c'est-à-dirc , que l'un et l'autre donnent aux BaumAN, à très-peu près, la position que BOUGAINVILLE a donnée aux îles des Navigateurs; et l'un et l'autre décident ainsi que les îles des NAVIGATEURS et les îles de BaumAN sont le même Archipel : mais on pourroit , par un pro- cédé semblable , après avoir supposé la même Latitude et la même Longitude à PARIS et à PÉKIN, conclure que PÉKIN et Paris sont la même Ville. Je n'ai fait usage jusqu'A présent que des seules Données qui étoient à la' connoissancc et sous la main des Géographes anglais , et l'on a vu quel emploi ils en ont fait ; mais nous avons aujourd'hui la certitude , par les Observations de CooK, d'une part, par celles de LA Pérouse, de l'autre, que -les îles Pernicieuses ou Palliser sont situées à 149 degrés ( nombre rond ) à l'Occident de PARIS , et que l'île la plus Occidentale des Navigateurs est située à environ 175 degrés: la différence de Méridien entre ces deux Archipels est donc de 26 degrés, ou plus de cinq cents lieues marines (par un Parallèle moyen entre celui de 16 et celui de 13 degrés, sur lesquels les Archipels sont placés ). On a vu que , pour parvenir des PERNICIEUSES aux Bauman, l'Amiral RoGGEWEEN a fait route pendant cinq Jours à l'Ouest , et il n'a pu faire que ^^n ;i| 1 WwBm H i vil /f ,' '1 L^-'--' il ff T i ''' A pi p. î :> > j i n ■•^içï -_-.■*,' • . ,.k..,^^^J /r ■^H P\\ 45 s EXAMEN DES DECOUVERTES tiès-pcu de clicmin à cette Route , puisqu'il a dû perdre beaucoup de temps à se dt-gager du LABYRINTHE , à visiter LA Récréation , &c. : il s'est dirigé ensuite pendant trois Jours au Nord- Ouest ; et, le troisième Jour, il a découvert les BaumAN. Ainsi, pour supposer que les BaumaN et les NAVIGATEURS sont les mêmes lies , il faut supposer aussi que pendant ces huit jours, dont cinq ont donné très-peu de chemin, dont lej trois autres ont été employés à faire route au Nord- Ouest , RoGGEWEEN a pu s' avancer de cinq cents lieues dans l'Ouest. Si RoBERTS et Arrowsmith ne trouvent point de difficulté à admettre cette supposition , je rends les armes. Mais je vais plus loin. Si l'on vouloit me contester la solidité de cette première preuve de la non-identité des deux Archipels , et m'opposer que la Relation de Behrens et la Carte hollandaise diffèrent de 3 degrés sur la Latitude des îles de Bauman, et qu'il n'est pas évidemment prouvé que BehreNS ait raison ; si l'on objectoit que la Longitude que j'assigne à ces îles porte sur la supposition que les îles Pernicieuses de RoGGEVVEEN CtlesPALLISER de COOK sont les mêmes îles, supposition cependant que RoBERTSet Arrowsmith ont adoptée comme une certitude; si, enfin, on se résumoit à dire que toutes les bases sur lesquelles j'établis la différence de Position des îles de Bauman et de l'Archipel des Navigateurs, ne sont pas des preuves péremptoires , d."? vérités incontestables ; je répondrois : Oublions la preuve tirée de la différence des Positions géographiques, quoique, ù défaut d'autres , elle diit tenir lieu d'une démonstra- tion rigoureuse j examinons les deux Archipels sous r ■^ '*'''' ''^ • >^f£é^Mf- .t-'-^t^i^-^r.^^* «•d;-— ' DE ROGGEWEEN. 459 d'autres rapports ; comparons les Lieux et les Hommes, dont les Géographes anglais avoicnt , comme nous , le tableau sous les yeux ; et voyons s'il est permis de supposer que les hommes et les lieux sont les mêmes. On se rappelle que BehreNS, en rapportant U Découverte des îles de BaumAN, nous dit que l'on découvrit plusieurs "tles à la fois ; qu'elles présentoicnt , de toutes parts f les objets les plus rians ; qu'elles sont entrecoupées de montagnes et de vallées très - agréables ; que quelques-unes ont dix , quinie et même vingt lieues de circuit ; que Vancraoe y est bon par-tout ; que par- tout les vaisseaux y sont à l'abri et en sûreté , &c. Voyons , à présent , comment BoUGAINVILLE nous peint les îles des NAVIGATEURS '. La première île, depuis sa Pointe du Sud jusqu'à celle du Nord , peut avoir trois lieues ; c'est son plus grand côté ; et sa largeur , de l'Est à l'Ouest , est de deux lieues. A l'Ouest , et à une lieue de distance de la partie Septen- trionale de cette première île , gisent deux petites îles , ou deux îlots qui n'ont pas plus d'une demi- lieue chacun. Les Côtes de la grande île sont par-tout escarpées ; et « ce n'est , à proprement parler , dit BoUGAINVILLE, qu'une montagne élevée, couverte d'arbres jusqu'au sommet , sans vallées ni plage : la mer brisait fortement le long de la rive : nous y vîmes des feux et quelques cabanes couvertes de joncs , &c >>. Distingue-t-on quelque point de ressemblance entre cette première île et les îles de Bauman ! ou plutôt, les détails analogues ne diffèrent -ils pas essentielle- ment î ' Voytige autour du Ahndc , Édit, in-/i.° , page 336 et suiv. '^'i: n ll> « I ; vi '■h *î ■•■•*►" v^r"*"*-»,»».» ''/l\ V i y. ' 460 EXAMEN DES DECOUVERTES Maïs suivons le Navigateur français dans sa Route. Il contourna la première île par le Nonl ; et , le lon- dcmain à midi , il .se trouva à l'ouvert du Canal qui, sépare les deux petites îles de la p,rande. A six hctircj du soir , il découvrit du liant des inîits une seconde île , située sur sa Carte à seîie ou dix-sept iiciies de la première. Il fit route à l'Ouest; et, le lendemain au matin , il reconnut une belle île, dont , la vàlh , // 11' avait aperçu que les sovnnets : elle est entrecoupée de hautes montagnes et de vastes plaines , couvertes de Cocotiers et d'une infinité d'autres arbres. On en pro- longea la Côte Méridionale à deux ou trois lieuis « distance sans y voir aucune apparence de A'Iouillac^i ; la mer s'y développoit avec fureur. On distingua à :a Pointe Occidentale une Batture f[ui porte à deux liciiu au large. En même temps , on cvt connoissance d'iirc troisième île dans l'Ouest ; elle parut avoir au moins autant d'élévation et d'étendue que la seconde ; et cil; ^ît, sur la Carte, à l'Ouest de. celle-ci, et à quin^^e a sei^e lieues de distance. Ainsi, d'un côté, trois îles ( sans parler des deux îlofs voisins de la première ) , trois îles, occupant ensemblt une étendue de mer de plus de quarante lieues , sur une îigne à -peu -près Est et Ouest, et séparées par des intervalles de quinze et de dix-sept lieues ; trois îles qu'on ne peut apercevoir que successivement, et contre lesquellei Ja mer brise avec fureur ; voilà les îles de BoUGAlN- VILLE : de l'autre côté, plusieurs îles qu'on aperçoit toutes h la fois , au milieu desquelles on mouille ;;û/j7- hlement , et qui offrent par-tout un bon Ancrage; voilà les îles de RoGGEWEEN : et les Géographes anglais déci- Jcnf que ce sont les mêmes îles I ■!i,,--rr-^'»^L ♦ — »*»HfeiiS^f» très Insulaires qu'on avoit vus dans le cours du Voyage; ils ont un vêtement qui les couvre depuis la ceintim jusqu'au talon; ils portent un chapeau très 'large, e». des colliers de fleurs odorantes : Les seconds ont la poitrine et les cuisses jusqu'au dessus du genou , peintes d'un bleu foncé ; ils sont absolument nus, et n'ont d'autre vêtement que ce qu'exige la pudeur ; leurs cheveux sont noirs ; et tous , tu i\< è DE ROGGEWEEN. 463 gént'ral, les portent relevés sur la tctc ; c'est leur unique cvijfure. L'arme olFonsive ( ce qui distingue essentiellement une Nation Sauvage d'une autre), l'arme otlcnsive est, aux îles de Bauman, l'arc et les flèches: Aux îles des NAVIGATEURS, c'est une lance longue de six pieds, d'un bois durci au ftu. Aux premières îles , les naturels acceptoient volon- tiers , en échange des productions de leur sol , les brimborions et quincailleries d'Europe: Aux secondes , on ne vouloit point de fer ; on préféroit aux couteaux, aux pendans d'oreilles, à tout ce que les autres Insulaires sont si empressés d'acquérir , dis morceaux d'étotî'c rouge de l'île o-Tu'iti, Enfin les Naturels des Bauman sont vifs et gais , doux, humains et bienfaisans ; on n'aperçoit rien en , eux qui tienne du Sauvage ; c'est lu nation la plus I humanisée, la plus honnête que KoGGEWEEN ait rencontrée dans les îles du Grand OcÉAN : BoUGAiNViLLE paroît avoir une toute autre opinion dts habitans de son Archipel; il ne croit pas qu'ils soient aussi doux que les Taïtiens; leur physionomie est plus sauvage : quant à leur honnêteté; il dit qu'/7 lui fallait toujours être en garde contre les ruses qu'ils employaient pour le tromper dans les échanges. J'ajouterai que leur conduite avec LA PÉROUSE suffit pour prononcer su^ ce qu'on peut attendre de leu.' i'-^nne-foi et de leur humanité. Ainsi donc, couleur de la peau , vêtement, coiffure, ornemens , armes offensives , humeur, caractère, tout est différent entre les deux peuples : et cependant , suivant les Géographes anglais ^ ce sont les mêmes ^^. I M % > I M 464- EXAMEN DES DÉCOUVERTES hommes, car, selon eux, les îles de BaumAN ci l'Archipel ties NAVIGATEURS sont les mêmes îles. Les Productions naturelles des deux Pays offriroicnt sans doute plus de coaforniitc ; mais ne sait-on pas que toutes les îles du Grand-Océan Équinoxial' produisent spontanément le Cocotier , le Bananier , l'Igname , • j ' m j' des îles auxquelles j ai donne son nom , il en dccou- lieniovtn ^^.j^ deux autres extrêmement étendues , dont l'une fui et Cr.'nh>s.:e. ^^^^^^^ T1ENHOVEN, et l'autre GroNINGUE. DE ROGGEWEEN. 469 TiF.NHOVEN présente de loin un aspect très-riant ; elle est d'une élévation moyenne, tapissée de verdure et bien boisée ; on la côtoya pendant toute une jourm'e sans découvrir h point où elle se termine : on remarqua seulement qu'elle s'étend en demi-cer< le vers l'île de (Ironingue; de sorte, dit B EURE N S, « qu'il est probable que ces prétendues îles ne sont qu'un pays contigu , et une langue de la Terre Australe même w. On ne revoit encore que Terre Australe. ■ Ces îles , quoiqu'étant annoncées comme des Terres d'une très-grande étendue , ont si peu fixé l'attention des Géographes , qu'elles ne sont marquées sur aucune Carte : on y voit seulement, comme je l'ai dit, à 20 ou 30 lieues au Nord-Ouest des Bauman, une seule île, sous le nom d'île Solitaire ', qui y tient lieu , tout à la fois , des deux îles que j'ai nommées KoGGEWEEN, et dc cclIcs de TienhoveN et (ÎRONINGUE. PiNGRÉ inclinoit fort à croire que ces dernières sont les îles de SantA-Cruz de MeNDANA, que Carteret a retrouvées en 1767, et dont il a voulu changer le nom en celui d'îles DE LA Reine Charlotte [Queen Chnrlotte's IslandsJ ; mais on sait, par le Voyage de DenTRECASTEAUX, que Santa -Cruz est située à environ 164. degrés dc Longitude Orientale de Paris, ou 196 à l'Occident; et nous ne sommes encore parvenus qu'à 159. Cette différence de 37 degrés suffiroit, sans doute, pour faire abandonner l'idée de PiNGRÉ qui , certainement , ne ' H ne faut pas confondre cette îh avec la Solitnria do MendaiJa , qui est située à-peu-prcs sur le même Parallcfe » mais vers 179 degrés dc Longitude Occidentale. ^'« .• ^ TV 470 EXAMEN DES DÉCOUVERTES s'y fût pas arrêté, s'il eût pu connoître alors le Voyage de Caktlret : nous savons, en même temps, ([iie la pins grande des îles du groupe de SantA-Cruz a lies - peu d'étendue ; et , sous ce second rapport , ce groupe ne peut pas nous représenter les grandes îles de 'riENMOVEN et Groningue : d'ailleurs, on est assuré par la Route de Carteret, par celle de quelques autres Navigateurs , et , en dernier lieu , par celle de Dentrecasi EAUX , que, jusqu'à 70 lieues dans le Sud-Est des Santa-Cruz, il n'existe aucune Terre; et cependant, si, comme le supposoit PiNGRÉ , les îles de Tk-NHOVEN et GroninGUE étoient celles de SantA-Cruz, nos Navigateurs modernes, en parcourant 70 lieues sur la ligne Sud - Est et Nord- Ouest qui se termine à ce dernier Groupe, auroient dû retrouver sur cette Route , et les îles que j'ai nommées RoGGEVVEEN et celles de Bauman, puisque l'Amiral , en passant de l'île de la RÉCRÉATION à celles de Ti£Ni:oVEN et Groningue, s'est dirigé constamment sur la ligne Sud-Est et Nord-Ouest , et qu'il a rencontré sur cette direction les RoGGEWEEN et les Bauman. Fosltion M. D A L R .Y M P L E ne fait aucune mention de ile Ticiihcxen TiENHOVEN et Groningue , ni dans sa Table des et Civtiin^uc. Positions, ni sur sa Carte; et j'ignore les motifs de son silence à l'égard de ces deux îles : la Relation de BehreNS ne nous fournit aucune Donnée que nous puissions employer pour déterminer leur Position géograpliique ; elles ne sont même pas nommées dans la Relation et dans la Carte hollandaises ; et dans ce dénuement de moyens , nous sommes abandonnés aux conjectures : on peut cependant juger , d'après ce que 1rs, on est DE ROGGEWEEN. 4,71 BehreNS dit de la direction et de la durée de la Route qu'ont tenue les Vaisseaux , que ces deux îles gisent à une très-petite distance dans le Nord-Ouest de celles que j'ai distinguées par le nom de RoGGEWEEN, puisque, ayant fait roule dans cette direction, on les découvrit le jour même qu'on avoit découvert celles-ci: je supposerai donc que les autres n'en sont éloignées que de 20 ou 25 lieues dans le Nord -Ouest; et comptant que la diliérence des Parallèles peut être de 50 minutes, et celles des Méridiens, d'une quantité à-peu-près égale , TlENHOVEN et GroNINGUE se pla- ceront à 10 deg. 10 min. de Latit. Sud, et à 159 deg. un tiers de Longitude Occidentale de PARIS. La découverte de ces deux dernières îles fournit une preuve confirmative , que celles auxquelles j'ai donné le nom de RogGEWEeN, ne sont pas les Cocos et les Traîtres; car l'Amiral , en quittant les RoGGEWEEN, a fait route au Nord-Ouest ; et , après avoir couru quelques îieues à cette Route , il a découvert TlENHOVEN et Gro- NINGUE : mais Wallis qui , en quittant les Cocos et les TiiAÎTRES, avoit pareillement suivi la Route du Nord- Ouest, n'a découvert aucune Terre ; et cependant TlEN- HOVEN et GroNINGUE sont des Terres élevées et si éten- dues , que Wallis n'eût pas pu ne les pas apercevoir. • Le DESIR qu'avoit l'Amiral de parvenir aux iNDES- X/ Suite Orientales avant le reversement de la Mousson, ne ^" Voïace, lui permit pas de donner quelques jours à la Recon- noissance de ses dernières Découvertes, et il poursuivit sa Route. « On nous fit espérer, dit Behrens, que nous serions bientôt à la vue delaNouVELLE-BRETAGNE et de la Nouvelle-GuinÉE ; mais une Navigation de râ f. ;', 47i EXAMEN DES DÉCOUVERTES plusieurs jours nous fit voir combien nous en étioru éloignés ». Pourquoi BehrenS ne nous fait-il pas connoîire le nombre do ces Jours , et le nombre des lieues parcourues! Cette connoissance eilit été bi^n utile. Fin RoGGEWEEN atteignit enfin les Côtes de Ij DU VoïAGE. Nouvelle-Bretagne ; j'ignore à quelle époqua.car BehreNS, suivant l'usage de la plupart des Voyageurs anciens, rarement fait mention des dates; on est toujours tenté de croire que leurs Journaux ont été écrits de mémoire à leur retour : mais , comme le surplus du Voyage ne donna lieu à aucune Découverte , ce scroit sortir de mon sujet , que de suivre l'Amiral dans sa Navigation le long des Côtes de la NoUVELLE-Guinée, et jusqu'à BATAVIA qui fut le terme de sa course. Ce fut dans ce Port si connu , où la persévérante industrie des Hollandais a su fixer le principal Entrepôt des riches productions de l'Orient , ce fut là que les Agens de leur Compagnie des Indes , moins humains que quelques - unes de ces Peuplades Sauvages que RoGGEWEEN avoit visitées , et abusant du droit anti- républicain d'un Privilège exclusif pour la Navigation et le Commerce dans les Mer S d'Asie, saisirent, confisquèrent et vendirent à l'encan , deux Vaisseaux aux(!juels un Amiral de leur Nation , à travers tous les hasards d'une Mer inconnue , avoit fait parcourir la circonférence du Globe, pour substituer, s'il étoit possible , à des notions confuses , quelques connois- sanccs moins incertaines : l'Amiral, ses officiers, tous les compagnons de ses longues fatigues et de ses dangers, foibles restes de nombreux Equipages que le Scorbut avoit dévorés, furent arrêi s, incarcérés, renvoyés en DE ROGGEWEEN. • 475 Europe comme des criminels. Quel étoitdonc leur crime! Les accusoit-on d'avoir trahi leur patrie î avoicnt-ils cons- piré contre sa liberté, contre son salut î.... Ils s'étoient rendus coupables d'un crime bien plus irrémissible aux yeux du despotisme mercantille : appartenant à une autre Compagnie dont l'OcciDKNT étoit le domaine, ils avoient o>é mettre le pied sur une Terre sacrée, dont l'abord étoit défendu à tout homme qui n'avoit pas l'honneur d'appartenir n la Compagnie d'ORlENT. La Nécessité , souveraine des Privilèges , puisqu'elle l'est bien des Lois , auroit pu cependant excuser leur témérité : ils venoient demander à leurs compatriotes , à leurs frères, du pain et de l'eau : sans moyens d'achat ou d'échange , qui pussent porter l'alarme dans les Comptoirs de la Compagnie Asiatique, ils ne vouloient qu'obtenir des subsistances , que mettre leurs Vaisseaux en état de pénétrer, s'ils le pouvoient , dans ces parties Australes de l'OcÉAN que l'EuROPE n'avoit point encore imaginé de soumettre à sa domination , parce qu'elles n'offrent rien à la cupidiré ; ils vouloient tenter des Découvertes qui dévoient tourner à la gloire de la Mère - patrie , et peut - être , un jour , au profit de cette même Compagnie dont la tyrannie les opprimoit. Je dois ajouter , cependant , pour la justification de la République des Prov INCE S- U NI ES , que, si elle accordoit des Privilèges exclusifs, du moin:, elle n'en sourenoit pas les abus : la Compagnie des Indes Occidentales intenta un procès à celle des Indes Orientales: et, comme il fut prouvé que l'Amiral KoGGEWEEN, uniquement occupé de Découvertes maritimes , n'avoit ni voulu ni pu porter atteinte à la Charte de celle-ci; elle fut condamnée à réparation, à f M* Vf 1» f f T ' f' *ii M^ ■f \ ' ' V ^'v ." V \ m ■A i ■H m là et Conclusion. 474 EXAMEN DES DÉCOUVERTES restitution , tt à tous dommages qui furent réglés au gré de la Compagnie d'OcciDENT. On a pu juger par l'examen (jue je viens de faire des Relations du Voyage de RoGGEWEEN, que les Découvertes de cet Amiral sont assez mal connues , ou que , du moins , leurs Pobitions géographiques , pour la plupart , sont encore très -incertaines. J'ai examiné et discuté les diverses Relations ; j'ai rapproché toutes 1rs Données qu'on en peut tirer ; j'ai réuni dans ua même Tableau , que je joins à cet Examen , les résuhats qu'en ont conclus les Savans et les Géographes qtii , avant moi, se sont occupés de ce travail; et, en les comparant entre eux et avec les Relations , j'ai taché de parvenir à des résultats moins incertains. Mais je ti'aurois'pas eu la présomption de croire que je pouvois faire ce que d'autres avoient tenté inutilement , si les Observations des Navigateurs de notre âge , en fixant la situation de deux des Découvertes de RoGGEWEEN, ne m'eussent donné sur mes devanciers l'avantage de pouvoir appuyer mon travail sur deux Points dont la Position géographique peut être regardée comme à-pcu- près invariablement fixée. Je n'ai donc plus eu besoin de faire usage des Données fournies par les Relations, c[ue pour déterminer, de proche en proche, par des Com- binaisons nautiques et des Calculs , la Position respective de chacune des Découvertes intermédiaires , à l'égard des deux Points fixes. Mais ces secondes Déterminaiions., quoique portant sur des bases invariables , n'auront pa^ encore l'exactitude qu'exige la siîreté de la Navigation , quand il s'agit de ♦venir reconnoître des Terres basses qu'on n'aperçoit qu'à de petites distances : on doit DE ROGGEWEEN. 4-75 attrihuer la difficulté de les mieux établir , à la pénurie des moyens qu'offrent les Relations , et à leur défaut d'accord qui ouvre un champ libre aux hypothèses et à l'arbitraire. J'ai tenté de porter une foible lumière au milieu de ces ténèbres ; mais je n'ai pas la prétention de les avoir dissipées : et comme l'obscurité est préférable à une lumière trompeuse; le Navigateur qui recherche- roit les îles découvertes par KoGGEWEEN qu'on n'a pas encore retrouvées , ne devroit pas regarder les points (jiic j'ai tâché de déterminer, comme des Phares placés sur la Route : il doit marcher à tâtons. Je crois avoir démontré que les Navigateurs de ces derniers temps n'ont reconnu ou visité que deux des Découvertes de l'Amiral hollandais: l'île de PÂQUES, si reconnoissabic par ces Statues colossales qui r\c se rencontrent nulle part ailleurs; et le Groupe .des Quatre Pernicieuses, dont le nombre, la disposition, et diverses particularités , me semblent , malgré mon extrême répugnance à me mettre en opposition avec le célèbre CoOK , ne laisser aucun doute sur l'identité des Pernicieuses et des Quatre îles auxquelles Je Navi- gateur anglais a imposé le nom d'îles Palliser. J'ai prouvé , contre l'opinion de M. DalrYMPLE et contre celle du capitaine CooK , que la TERRE DE Davis ne peut pas être l'île de PÂQUES de KOGGEWEEN. J'ai combattu l'idée qu'avoient eue l'Amiral et ses Capitaines, que l'île de Carls-Hoff étoit l'île des Chiens de le Maire et Schouten ; et sur ce point , je me suis rangé à l'avis de Behrens, que j'ai appuyé des diverses preuves que m'ont fournies les Navigations postérieures à celles des Hollandais. ,1 :m M \ ;'. ^76 EXAMEN DES DÉCOUVERTES J'ai exposé les motifs qui nie portent à penser, contre l'opinion des Géographes anglais , que les îles de Prince of Walles , découvertes , en 1765 , par le Commodore ByroN, ne sont pas les Six îles qui forment le LABYRINTHE de KoGGEWEEN; qiu la vérité , elles n'en doivent cire séparées que par une assez petite distance , mais pas assez petite cepen- dant pour nous faire passer par-dessus d'autres consiclt- rations géographiques et nautiques qui ne permtttcnc p;is qu'on les confonde avec ce Groupe. Les îles de BaumAN ont été placées à leur Position relative à l'égard des Pernicieuses, d'après la Kouic de RoGGEWEEN et le nombre de lieues qu'il a pu parcourir dans l'intervalle de temps qui s'est écoule entrç la première de ces Découvertes et la seconde; et la comparaison de cette Position avec celle de l'Archipel DES NAVIGATEURS de BoUGAINVILLE, que les Observations astronomiques de LA PÉiioush ont fixée , nous a donné la certitude que ces deux Archipels sont situés à une grande distance l'un de l'autre; tandis que d'autres preuves non moins décisives, tirées des différences locales , et de la dissemblance marquée entre les habitans de l'un , comparés avec ceux de l'autre , se sont réunies pour écarter à jamais l'idée que les deux Archipels puissent être le même. J'ai fait voir combien avoit été étrange la méprise de RoGGEWEEN, qui"*', jugea que les îles auxquelles j'ai donné son nom , dévoient être celles des Cocos a des Traîtres , lorsqu'il avoit sous les yeux la preuve écrite que leurs Latitudes diffèrent entre elles de deux degrés et un sixième , en supposant même , avec la Relation hollandaise dont j'ai démontré l'erreur sur ce FES nt à penser , , que les ilcs en 1765 , par '.s Six îles (jui WEEN; qu'a irécs que par petite ccpcn- utrcs considé- ne permtttciit i leur Position après la Kouie es qu'il a py i s'est écoule :t la seconde; avec celle de lUGAINVILLE, LA PÉROL'Sh que ces dcus tance l'un de oins décisives, dissemblance comparés avec carter à jamais être le même. ; la méprise de auxquelles j'ai des Cocos a yeux la preuve elles de deux jëme , avec la l'erreur sur ce DE ROGGEWEEN. 4.77 point, que les îles de BaumAN pussent être placées sur le 15.""^^ Parallèle; car la ditlérence est de plus de 5 degrés, ou 100 lieues marines, si l'on place celles-ci à la Latitude que la Relation de BehR£NS, le raisonnement et le calcul leur assignent. J'ai dû auési rectifier l'opinion de PiNGRÉ que diverses combinaisons géographi(jucs avoient amené à penser que les îles de TiENHOVEN et GiiONlNGUE dévoient être celles de SantA-Cruz de MendANA : le Voyage de CarterET, postérieur à l'écrit de PiNGRÉ, et, en der- nier lieu, celui de D EN T R EC A S te A U X, ont fait évanouir une erreur dont notre Savant compatriote n'eût pu être garanti que par le don de la prescience. On seroit plus porté à croire , au premier aperçu , que ces îles de TiENHOVEN et GronINGUE pourroient être l'île San-Bernardo de Quiros , laquelle, placée à-pcu-près sur le même Parallèle que les premières , n'en diffère pas de 4, degrés en Longitude ' , après qu'on a corrigé la Route du Navigateur espagnol sur la Position de l'île O-Taïti qui doit être sa Sagit- TARIA ^; mais l'élévation et la grande étendue que la Relation de Behrens donne àXiENH'OVEN et Groningue, ne permettent pas de s'arrêter à l'idée que ces Terres puissent être représentées par l'île de SAN-BerNARDO que JuAN DE ToRQUEMADA , dans sa Monarchia Indiana ' , nous peint comme une île ' Voyez la NOTE VII. * Voyez les Découvertes des Français dans le Sud-Est dt la Noupe/Ie Guine'e , &c. , page 35, Note ^. i I.'« Partie. Liv. V, Chap. LXIV et suiv. t Z^ Ji. V- -;« Kji* ;■; 4.78 EXAMEN DES DÉCOUVERTES extrêrupment rase , qui s'étend sur une ligne Nord et Sutl, qui n'a que 10 lieues de circuit, et dont un lac sale on la mer occupe le milieu. Aussi ne fais -je mcniion de l'île San-Bernardo, que pour indiquer qu'l doit exister , dans l'Ouest et sur le Parallèle d: TiENHOVEN et GroNINGUL, des Terres (j;. n'ont pas été reconnues par les Navigateurs de ces ilti. niers temps. Je ferai remarquer , à cette occasion , que c'est n h Latitude de 10 à 11 degrés Sud que QuiRosi rencontré cette île basse, semblable, en tout, à cclk; dont sont composés les Archipels situés , entre lu Parallèles de 14, et de 20 degrés , dans l'Est-Non;- Est et dans l'Est-Sud-Est des îles hautes d'o-TAÏTi et DE LA Société ; et il est probable qu'il en cxii; d'autres dans les Parages où la dernière se trouve piacic; car on a observé qu'en général ces îles basses sont multipliées dans un même Parage : indépendamment des Archipels dont j'ai fait mention , on connoît ctli.i de SooLOO, entre la partie Nord-Est de BoRNEO c: la partie la plus Occidentale de MendANAO; et je pourrois en citer d'autres. On peut donc conclure que, si ces îles sont, en effet , l'ouvrage d'un Polype, comme les deux Naturalistes FoRSTER l'établissent d'après icurj propres Observations , il doit exister , à une grande profondeur sous l'OcÉAN , des Bancs dont la qualité du fond est favorable à l'inconcevable multiplication de ce laborieux animalcule ; comme le grand Banc do Terre-Neuve, et d'autres Bancs, situés dans le voisinage de l'ISLANDE, des ÎLES BRITANNIQUES, a ailleurs , sont favorables à la prodigieuse multiplication de ce Poisson si commun et si utile, qui a l'honneur «*-* >,.i ..,v, .-,.,/ non encore te* trouvée». DE ROGCEWEEN. 4-9 d'être compris dans les Traites de paix que les Hommes font entre eux, sans jamais obtenir do trêve pour sa malheureuse Espèce, •« D'APRÈS le résumé que je viens de faire des divers Dccouve-tei résultats auxquels m'a conduit l'Examen critique des ''^' /"'&'"*'' Relations du Voyage de KoGGEWEEN , on voit qu'à l'exccptiorv de l'île de PÂQUES et du Groupe des Pernicieuses [les Pall'iser de Cook ] , toutes les îles découvertes par l'Amiral hollandais, Carls-Hoff, le Labyrinthe, I'Aurore, Vesper , la belle île de la RÉCRÉATION , les îles hospitalières de BaumAN , celles que j'ai nommées RoGGEVVEEN , et les grandes îles de T1ENHOVEN et Groningue , n'ont point encore été retrouvées ; et il faut convenir que la sûreté de la Navigation dans ces Parages embarrassés , est le seul motif qui puisse engager à la recherche de la plupart de ces Terres, afin d'en fixer la position encore incertaine, et de se garantir , pour l'avenir , de les rencontrer inopinément pendant les nuits toujours longues de la Zone Torride. Nous devons cependant diijtinguer les îles de BaumAN Los Wa Je qui, sous tous les rapports, méritent qu'on s'occupe -P"""'"' mcriti ut de les retrouver. J'ai accumulé les preuves pour dé- ""'^="f'^"''0"P-'f" montrer jusqu a l évidence , que ce Uroupe ne peut pas être confondu avec l'Archipel DES NAVIGATEURS; et j'ai dû m'attacher d'autant plus à établir cette vérité , que des Géographes anglais , en paroissant oublier ou méconnoître toutes les Données qu'ojfrent les Relations , en sacrifiant toutes les vraisemblances-, se sont per- suadés , sans doute, que, pour établir l'identité, il leur suffiroit d'attribuer aux îles de BaumAN, la - -\ . . i - ('■ il \^Y A 480 EXAMEN DES 1)1 COU VEUT ES Position que 11 o U G A I N V I L l. r. avoit asnigncc à son Archipel Dts NavkJAILUHS. Si t'est une saiisfatiiun tic ilitruirc une erreur, c'en est une aussi tic rendre a un Navigateur français, une Découverte qu'il a tait pré- céder et suivre par plusieurs autres non moins inipor- lantes, telles que son Aiiciiii^EL 1)ANGI;ri:UX , qui lunin; une des branches intérieures des îles basses situées dans EEst d'o-TAÏTl., et qui comprend on/,c yes qu'il a désignées par ce nom collectif; l'île oTaïti ellc- incme , dont il ne pouvoit pas savoir que, l'année pré- cédente , WalliS avoit fait la première Keconnoissancc depuis la Découverte des Espagnols ; la Terre ou plutôt l'Archipel long -temps perdu Di L EsPiiUTU bANTO de QuiROS ; plusieurs Terres nouvelles et d'une grande étendue , dans le Sud-Est de la NoUVELLt- GuiNÏ'E; un nouveau Détroit dans cette partie , &c.; Découvertes qui rendent célèbre , à juste titre, le seul Voyage autour du Monde , qui ait été entrepris sans projet, sans préparatifs, sans moyens extraordinaires, tt avec des Vaisseaux dont la grandeur, la forme, les qualités , et l'état actuel , ne sembloient pas inviter ù s'engager dans la périlleuse carrière des Magellan et des Drake. Au surplus, restituer à la France cette Découverte d'un de ses Navigateurs / sans ôter à la Hollande celle qui est due à un de ses Amiraux, c'est servir I'Angleterre, même malgré elle; car, enfin , c'est donner à toutes les Nations qui peuvent fréquenter ces Mers, deux Archipels au lieu d'un seul. L'accueil amical. que les Hollandais reçurent des bons habitans des îles de BaumaNj la fertilité de cet Archipel, la siireté de ses Mouillages, tout porte à désirer que quelque Navigateur puisse rencontrer ccs îles , . y Sf i)t: iu)(;c;i:>xm:kn. + ficï , ft, fn fixant leur Poiilion gefdgrapliique , assiinr uni' ri'ssourcc àc pin aux Vaissi-aux (|iii lont l.i tra- versée (lu (ïKANI) Oci.AN : car il n'cbt pas ilcniontré «pio , pour se rendre «le l'0( ; a ; Ati.antiqui. '^ la M i; R Di: Chine, il ne soii pas (jueUiutt'ois plus cxpéclitiF de venir d mMcr le Ciip de HoRN, <|ue de prendre sa Koiite p.ir le (-ip de lioNNL-EsFl RANCt , et de s'assujettir à la révolution des Moussons. Mais, en forniani le vicu que je viens d'exprimer, je n'ai été occupé que de l'intérêt des Européens ; et cependant on ne peut pas oublier que la venue des Hommes des Continens (ut, dans tous les temps , une calamité pour les Insulaires du GkaND Ocl-AN. La Nature prévoyante avoit pourvu à tous leurs besoins ; nous leur en avons fait connoître de nouveaux , dont la satisfaction momentanée fut pour eux une jouissance stérile : en échange des secours que nous tirâmes d'une Terre hospitalière, nos mains , toujours prompte^ à lancer la foudre que nous maîtrisons , trop souvent arrosèrent les iles qui nous reçurent , du sang de leurs malheureux habitans : nous avons introduit chez laHace d'hommes qui les possède , cette maladie , que nous n'osons nommer, qui attaque dans la Génération pré- sente, les Cjénérations à venir : et s'il étoit vrai, comn\e nous tâchons de nous le persuader pouj- pallier à nos yeux un crime envers l'Espèce humaine, s'il étoit vrai que nous n'eussions fait que développer le germe préexistant de ce poison destructeur ; il est plus cer- tain encore que nous mériterons l'éternel reproche d'avoir donné plus d'intensité, plus d'activité'au venin, sans avoir enseigné aux innocentes victimes d'une peste qui est le produit de notre corruption, l'unique remède S' H h '^.■' Vil -y .^^2 EXAMEN DES DÉCOUVERTES qui puisse en arrctcfles progrès et en réparer les ravages. Pourquoi faut>il que la découverte que firent les Euro- péens , de ces nombreuses Peuplades , séparées jusqu'alors du reste du Monde , au lieu d'être pour elles un bienfait du Ciel , n'ait été qu'un signe de sa. colère ! Nos visitis n'auront-elles servi qu'à leur laisser des souvenirs anurs, et à leur préparer de longues privations ! f A Paris , ce 25 Fructidor, an IV de l'Ere française P. S\ En parlant des diverses Relations du Voyage de RoGGEWEEN , je n'ai pas fait mention de celle qm est insérée dans la Collection anglaise de JoHN Harris, qui parut en 1764,, et dont la première Edition, à en ^uger par la date de l'Épître dédicatoire qui a été réim- primée dans la seconde , avoit été publiée vers la tia de iy<^e , Bchrens. . . . Manuscrit de Roggeween Pingre ( VoyeiS son îMémoire ). . . Dalrymple ( Voyez ses Dtiut, ) . . Roberts , Carte Arrowsmith , Carte *..... Examen | 27 . 00 . 00 . 28. UO, OC). 27. 04. 00, 28. 00, J)0, 27, 00, 00. 27. l J, 00. 27. 00, 00, 27. 08. 13 ; 111°, 00'. 00'. Supposée id. I I j. 18. 00, 115, 30, 00. I 10, 50. 00, 111. 30, 00, I 1 2. 30, 00. 112. 04. ji. Ile de C A R L s - Il o F F. Relation hollandaise ' Carte hollandaise. . . Relation franc. ( Examen ip, 41 ) )' Pingre. Dalrymple * Roberts Arrowsmith Examen (à la Pointe OcciiJent.), 15 . 45 . 00 , ij. 45. 00. I J. 20. 00. ij. 3). 00. 15. 38. 15. Supposée l'île des Chiens. . . 45 . Ou . 00 . 141". 40'. 30", 31. 10. 00, 35. 20. 00, 35. 30. 29, 1/^1, .(O. 00, 147. y, 00. i4"'« 35. 00. ' Pour conclure la Longitude absolue de chaque Point , on a ajouté s.i différence de Méridien à la Longitude de l'ile de Piiijtics , fixée ilans l'Examen à 1-1 :l". 04'. 3 1 ". " Il paroit c]ue la Relation et la Carte hollandaise? ont supposé avec Roggeween que Carls-Hoff devoit être la même île que i"ilc des Cliiais, ' La Longitude do Pingre n'est jjoint établie sur la difl'érence de Méridien à l'égard des Pernicieuses , mais sur le chemin supposé fait entre l'de de Pâques et l'ilc de C.ir'.f - /■/('//', à laquelle il a rapporté les rernicienscs • l'erreur de cette Longitude , qui est de 13 tiegrés , influe sur toutes ses déterminations ultérieures. ( Voyei p. 417. \ 4 Dalijmplc a placé sur sa Carte Caris-Hoff iw S, Ej , et ù 10 lieues de distance , de i'iie des Chiens de le Maire et HJwuten, \\\x z H^' .^. _.. -•»*«*»<<<,„lVi'» . V 4.84. EXAMEN DES DÉCOUVERTES îi ■! /' { ■ AUTEURS. LATITUDE MERIDIONALE. DIFFÉRENCE DE MÉRiniEN à l'Ouest de l'ile de Pâlfues. LONGITUDE à l'Ouest DU MÉRIDIEN de Paris, lies Pernicieuses de RoGGEWEEN , ou Palliser de Cook [Shaddyh Eyhxnden]. ( Le Groupe occupe 0°. 45' en Latitude. ) Relation hollandaise C:irtc hollandaise Rcl|tion française Fin^é • • • • Dalrymjjle Robcrts Arrov^-smith Examen ( Milieu du Groupe ). 14 . 41 . 00 . ij. 4î. •<>. 15. 45. 00, 14. 41 (Data). 15. 35. 00. ij. 38, 00. 15. 38. 15. 3C)". 00'. 00". 147°. 00'. 00", à' 1 1 1. holl.àl'O. de Car/s- Hif. 45. 50. 00. lyt, 20. 00. 35. oc. (carte). 14 j. 50. 00, 37. 15. 00. 148. 45. ou, 3^. 2i. 00. 148. 51, 00. 36. 45. 44. 148. }0. IJ. Ile Aurore [Met Dugeraad ] à sa Cote Orientale. Rel.-ttion hollandiiise Carte hollandaise « • . . . Helntion française Pingre. I 5 . 00 , 00 . celle ties Pern.'" . . . Idem. . . , 8 Ii. holl. à l'O. des Pernicieuses. Idem Dalrymple Roberts Ne font pas mention de cette ile, qu'ils confondent Arrowsmith j sans doute dans les Pernicieuses Examen 1 15". 38'. 1 /. 1 37". 29'. 29", 1 ,49°. 34'. 00', ' Ile Vesper [ Het Avondstond J à Sa Côte Orientale. Relation hollandaise Carte hollandaise Relation française Pingre. Dalrymple , celle des Pern.'" . . . Idem. . . . à l'Ouest et près de l'Aurore. Idem I Roberts i Ne font pas mention de cette ile , qu'ils confondent Arrowsmith. j san.-; doute dans les Pernicieuses, Examen 1 15". 38'. i;". j 37°. 5/. 29". j i;o". 00', 00', Ile du Labyrinthe [Met Doolhof] . Relation hollandaise ' Carte hollandaise . . . 17'. 00". 44". 00', oo", 44- 00. 00. 155 . 00. 00. 15;. 00, 00. ' La Relation hollandaise donne ces iles seul ic nom à'tlts Sales /"de Vuile Ejlantlcn], LONGITUDE à l'Ouest DO MÉRIDIUN de Paris. K [Sliaddyk le. ) 1 • 1 I 147°. 00'. 00'. Xie Caris- Hif 17t. ao. 00. 145. 50. 00. 148. 45. og. 148. >i. 00. ,48. 50. 1;, ricntale. . àes Pernicieuses. dem •1* : , qu'ils contondenl 1 .44Jt'A»»«>t'"H» ■»«? • 41I6 EXAMEN DES DÉCOUVERTES AUTEURS. Arrowsmith , LxAMbN LATITUDE MÉRIDIONALC. DIFFÉRENCE LONGllUDE DE MÉKIDIEN à rOuest de l'ile tic rCiques. 14 . 30. 00 . 12. 00, 00. $8^ 4J. 50 , 00 , 30. 30. à l'Ouest DU MÉumiEN «le Paris. 171" '57- îo . 00 , 35. 00. Hes de ROGGEWEEN, à la partie de l'Ouest '. '3 • 4'' ,78" 179. (n. 4j'- °'^"' 68. 30. 00. A une journée N. O. des îles de Baumm Ne cherche pas à fixer leur Position, Relation hollandaise Carte hollandaise Relation française Pingre ' Dalrymjde (Data) Roberts Arrowsmith EXAAIUN I lies de Thienh O VEN etGuoNiNGUE, au Milieu*. 45'. 00". 30. 00. 13, 41. 00. 13. 30, 00. 13. 5^, 00, 1 1, ou, 00. 67. 45. 00. 62, 30. 00. (i\. 35. 00, 45. 55. 29. ■'74- 174. ,58. 35. 00. 00, 00, oj, 00, 30, 00. • Pingre ^ . . . Exami:n. 1 1 10. 30', 10. 00. t 62°, 00'. 00" 47. 15. 29. 187", 159. 30-. 20. 00, 00." Lc5 autres Auteurs ne font aucune mention de ces deux îles, et paroissent les avoir confondues, avec les deux précédentes , sous le nom de la seule île Solitaire , Single Island sur les Cartes anglaises, Eenifiam Eyland en Hollandais. ' Il se pourroit que ces îles fiwsent mieux placées si on les portoii à 1 1 degrés \ de Latitude, et 158 degrés de Longitude. ■* Il paroit tjue ces îles sont désignées sur les Cartes par île Solitaire , Sin^k Islnud s\i\- Jcs Cartes anglaises. 5 Suivant la position que l'on aura donnée aux Baoniait , les Roggewetn pourroienl être portées à 10 degrés ', de Latitude , et i j8". jj' de Longitude. ■* La Relation de Behrens dit seulement que ces deux îles ont été vues le 1 mêms jour qu'on découvrit les deux îles que j'ai nommées îles de Roggeween. ^ Pingre incline fort à croire que ces îles sont celles de Santa-Cmi de Mendiinii mais cette opinion ne peut être adctptée. ( Voyez pap;e 4('>9 de V Examen, ) <* On a placé sur la Carte leur extrémité Méridionale à 10". o'. '' Suivant la position qu'on aura donnée aux Bai/man , les Tc-rres de TliicnhoMi' e'- Crcningue pourroient être placées à 9." 4otle Latitude, et 159." 45 de Longitu'le, 5 lie Thicnhoun et ileLongltu'Ie. DE ROGGEWEEN. 4.87 p o S rr I o N S Prises sur les Cartes de Robert s et d'ÂRROWSMiTH, et rapportées au Méridien de Paris. ■t .- — NOMS DES LIEUX. AUTEURS, |Iie DE PÂQUES .fRoBEHTS. .. . [Easur hland]. . \ AkROWSMITM, I Carls-Hoff [R. I Iles PERNICIEUSEs|rv. [PalliseiAcCoohjJh. LA RÉCRÉATION. Iles de Bauman. [R. R. A. I ; N H o V E N et r RONINGUEJR. \ TlE G [Single Island des j A. AngiaisJ. LATITUDE SUD. 27.0 15 27. 00. 15. 20 '5- 33 'S- 35 'X. 3« 15. 30 i<î. 34 14. 10 14. 30 ij. 30. 13. 56. LONGITUDE. ;. l'Est .le GhEïN WICH ajo." 50' 249. 50. 219 2 14 2'î 213 2 I I 2 I I 190 19. 188. 188. 40. 30. 35- 28. 20. 1 o. à l'Ouest .le Pauls. I I I I I 2 •" 3" • 3"- 142. 4°- 147. 50. 148. 45. .48. 52. 151. 151. 00. 10. 10. 172. 10. 00. ao. 'S- 171. ic. .74. .74. 00. 05. il h 4 488 EXAMEN DES DÉCOUVERTES NOTE I. Position de l'tle de PÂQUES, JLiE capitaine CoOK , en 1774, et la PÉROU3E, en 1786 , ont occupé le même Mouillage à l'île DE PÂques; et l'un et l'autre, de concert avec les Astronomes employcj sous leurs Ordres, William WÀLES, pour le premier, et Dagelet , pour le second , ont fixé la Position de cette île par des Observations astronomiques et avec k secours d'horloges et de montres marines. LATITUDE MéRIOlONALE. LONGITUDE. O. GhEEN WICH. Suivant ie capitaine Cook "... -7°' 05', 30'. '{17. 07. 54. Suivant M. Wales < '( 17. 08. 30. Suiv'.iAPiRousB «Dagelet. 27. n, 00. milieu entre toutes. 1 ...';. . -. 17. 08. 13, j. 109°. 46' *o". 109. /i. 45.+ > • • • • • O. Paris. lia", 06'. 20V lia. II. 4;, m. 55, p. 112. 04. 31 * Second Voyage du capitaine CooA , Tome I.*^' , page 28S de l'Original. * Voyez The original astrmovùcal Observations nuitk in tht course of a Voj^age towards tite South Pale and round the Worll» By \V, Wales and IV, Bayly, — Page 25a. ' Jbid. Page 322. * Ce ne fut que le \6 Mars que M. Wales fit les Obser- vations de Dist. de ia C au 0 , d'après lesquelles ii a conclu 'i% DE ROGGEWEEN. 489 NOTE II. Pour la Longitude des "îles DES Cocos et DES TraÎtres [ Boscawen et Keppel Islands de Wall'is] , ( Voyez Àstronomiidl Ohervations made in the Voyages succfssively performed by cnmmodore Ryron , captain Wallis , cti/'tain Carterct , and captain Cook , &c. By William WaUs, Page II et j 2. ) Le 16 Août 1767, "Wallis fit trois Observations de Distance de la c au 0 , dont ie résultat moyen donna 177°. 05' pour la Longitude du Vaisseau à l'Ouest de Greenwich. ( Ibid. page 4.. ) A cette époque , on estimoit que l'île à laquelle Wallis a imposé son nom, restoit au S. E. ^ S. k 54, Milles de distance. Ainsi , l'île étoit plus Orientale que le Vaisseau ( ou le Vaisseau plus Occidental qtie l'île ) de 30'. 4.8"; et conséquemment , la Longitude de l'île, déduite de cette Observation et de cette Estime, étoit de 176°. 34.'. 12" Ouest. Entre l'Observation du 1 6 , et une autre Observation de trois Distances de la C au 0 , qui fut faite le 17, le progrès du Vaisseau en Longitude avoit été de 1°. 3' cette Longitude; et, à cette époque, on avoit déjà mis, à la voile : les Observations de ce jour [Ibid, page 294) avoient donné 249°. 57'. 30" à l'Est , ou-iio", 02'. 30" à l'Ouest de iWeetnvich ; mais le Vaisseau avoit dû se porter à l'Ouest , et sans doute son progrès de ce côté avoit été estimé de 10', 45", puisque M. Wales a retranché cette quantité pour ;ivoir la Longitude du Mouillage, U' ïi ■ M ji U 490 EXAMEN DES DÉCOUVERTES vers l'Ouest : et comme , lors de l'Observation du i6, le Vaisseau étoit plus Occidental que l'île , de 30'. 4.8"; la Somme de ces deux quantités, i". 33'. 4.8" , sera li ([(lantité dont le Vaisseau étoit plus Occidental que l'ilc i\ l'époque de l'Observation du 17. Par cette Observation du 1 7 ( Jb'tti. page 4, ) , la Longitude du Vaisseau étoit de 178". 29'. 37"5 : rctranchez-cn 1°. 33'. 4.8"; vous aurez la Longitude de l'île Wallis, par l'Observation du 17, de 176". 55'. 49", 5 Ouest. Par un milieu entre les deux Résultats : Longitude de l'île Wallis ( 176". ^ ;'. 00" } O. Creemvich. Lat. 15". 17' S.) I I 79- 15 V O. Pdris^ Suivant l'Estime da Routes ,• par un milieu entre le Calcul de WalliS et celui de son Master : , ,„, „, ( 2°. 27'. 22" plus o. que l'île des Coco,<;. L lie Wallis est { , 1 #-, i>«i 1 t- . * I 2. 34. 37 plus O. ijuc I lie des TkAITRES. Donc : o. Creeiiwich. O. Paris. Longitude de llledesCoco*. 1 74°. 07' 3 8" f z= 1 76°. 27' 5 j"-! (Lat. 15°. 50' S.) Longitudedel'îledesTRAÎTRES. 174. 10.23 '^;:=:\j6. 30. 58 ^ (Lat, 15°. 56' S.) En 1787, LA PÉROUSE et Dagelet déterminèrent immédiatement la Longitude des îles DES Cocos et des Traîtres , tant par des Observations de distance de la G au O , que par le secours des horloges marines : o. de l'aris. Sommet de l'île DES Cocos, OU Cocos- Berg, \j6°. 12', 36". (. Lat. 15°, 51'. 07" S. ) i\iilieu de l'île DES Traîtres 176. 13. 52. . (Lat. 15". 57'. 20" -î- S. ) Cps Longitudes étant les résultats d'Observations $- •- )servations DE ROGGEWEEN. 491 îmmcdiatcs, sans le concours d'une Estimé de Route, méritent la préférence sur celles de Wallis pour lesquelles l'Estime a cié employée comme Éléi. ^t de ses Déterminations. NOTE III. Position de Vile DES Chiens f T'Honden Eyland de le AJa'ire et Schouten ] , Suivant la Relation de LE Maire et Schouten, cette île est située à 15°. 15' de Latitude Sud, et à 920 lieues (de i 5 au degré ) de la Côte du PÉROU. Suivant le Journal particulier de ScHOUTEN, la Latitude est de 15". 12', et la distance du PÉROU , de 925 lieues. ■L.icitudc pitr un milieu i j». 15', 50" Sud, Par un milieu , distance du PÉROU. . 922 L. ^ de r 5 au dc^. La Ville de LiMA , suivant la Cannois. Longit. Ociia. de Paru. snnce des Ttmps , est située à 7')°- '^')'- 3o"' La Côte du PÉROU , sur le Paralicic de 1 5 deg. 7, est moins Occidentale que Lima , d'environ i. 00. 00, Donc, Longit. de la Côte du PÉROU. .« 78. 09. 30. 922 lieues^ de 1 5 au degré, parcourues sur le Parallèle de 1 5 deg. \ , et converties en parties de l'Equateur , répondent à. . . ^3. 50. 00. Donc , Longitude de l'île DES Chiens, rapportée à la Côte du PÉROU par l'Estime de LE Maire et Schouten 141 . 59. ^b. ou i4i°en nombre rond. :;i( 492 EXAMEN DES DECOUVERTES Cette Détermination de la Longitude de l'île DFf Chiens d'après l'Estiiue des Hollandais, est susceptible de Correction ; et il se présente deux moyens d'y ci\ appliquer une. i." Suivant la Carte hollandaise, l'île des Cocos est située à 4.0 degrés à l'Ouest de l'île des Chiens» Longitude Estimée de l'île DES Chiens k\'o. i\e Paru. { page précédente ) 142." 00/ 00." Différence de Méridien Occidentale 40. 00. 00. Donc , Longitude de l'île DES Cocos , suivant f'Estime 182. 00. ooi Mais, suivant les Observations de LA Pfrouse fNote II), la Longitude de l'île DES Cocos, est de I y6. 12. ^ (^. Donc , l'erreur de l'Estime sur la Longitude 4e l'île DES Cocos, est, en ylus , de 5. 47. 24, 2." Nous lisotis dans le Journal de SCHOUTEN que , le I) Mai , par i j". 20' de i-,dtitude Sud, on étoit parvenu, suivant l'Estime, à 1510 lieues ( de i 5 au degré) de la Côte du PÉROy, lorsque, dans l'après-midi, on découvrit une Pirogue à la voile , &c. La Journée fut employée à la chasser, à la visiter , et l'on fit peu de chemin jusqu'au lendemain. Le 10, faisant route à l'Ouest et Ouest-Sud-Ouest, avec le vent au Sud-Sud-Est et Sud-Est quart de Sud, le matin , après déjeûner ( entre huit et neuf heures ) , on découvrit la Terre dans le Sud-Ouest quart de Sud, a la distance de 8 lieues ( de 1 5 au degré ) : cette ( ■ DE ROGGEWEER 495 Terre étoit l'île que l'on nomma île DES CocOS cl à laquelle on aborda , Sic. Ainsi, suivant ScHOUTi.N, le point de la Mer où, le 9 , on avoii rencontre la Pirc^gne , est situé à f 5 lO lieues de la Côte du PÉROU , lesquelles ( sur le Paral- lèle de 15 à 16 degrés) répondent à 9^ degrés et demi de différence de Méridien : et comme on peut évaluer que la diUérence entre ce Point tt l'île DES Cocos est d'environ un degré , dont l'île est plus Occi- dentale, il en résulte que, buivant l'Estime de ScHOUTEN, «lie est située à 95 degrés et demi ù l'Occident de la Côte du PÉROU. » l'Occ. lie Ptirlf, Longirufle de la Cote du PÉliOU 78°. 09'. 30". Diflcrcnce Occidentale 95. 30, 00. Lontjitude de l'île DES Cocos , suivant l'Estime 75 . 39. 30. Vraie Longitude de l'île suivant les Observ. 176. la. ^io. as OuCit» I Cahls-Hoff. 147. 3 J J ' ■ ' L'excès de ia difFcrcncc de Méridien de Pingre iur ceik de V Examen, lequel est de 24.° 35' , provient, d'une part, 'le ce que 5a diffcrencc de Méridien de l'île dfs Chiens , à l'cj rd de V'^c àe rûqties , n'est que de lodcgrcs, tandis que celle de l'Examen est de 25.° 05'^ ; — difFcrcncc des deux Résultat.s-, 15.° 05' 7: — et de l'autre , de ce que sa diffcrencc de Méridien de Carls-Hoff', k l'égard de l'île de Pâques , est de 4j degrés; tandis que celle de l'Examen n'est que de 35 degrés 30' ^ ; — diffcrence des deux résultats, 9 degrés 29' -j- : —somme des deux différences, 24 " 55'. • Voyez ci-devant page 414., et Note III» n ■if J m ïi II « ni 1 » i ■ \ î l I ^i*^^ ^ vm» f ■ : -i P V. 4.96 EXAIVIEN DES DÉCOUVERTES NOTE VI. Peur la Position de Prince of W ALLES ISLANDS de Byron. (Voyez Hawkesworth's Compilation. Tome I.*' , pages 107 et suivantes de l'Original. ) Avant que de déterminer la position des lies de Prince of Walles , il est nécessaire de rappeler celle de King George Jsland de Byron , l'île Tiookea de Cook. La Longitude de cette île, au goulet du Lac intéi^'cir, a été fixée, au mois d'Avril 177+, par les Observation j du capitaine Cook et de M. Waies, Suivant le Journal DE Cook , ( Second ï^oj'age. Tome 1.", page 312 et suiv. o. Cr.y.inv*. o. /',.,;. àc l'Original ) 144,° 56'. 00". =:: 147.° 16', ij', Suivant M. Wales. ( Voyez Je vol. «les Oôs. faites dans le Second Vo^\tge de Cook, pages 313 ot aussi 295 ) 145. 09. 30. n= i47' -?• 'fl- Suivant le Journal de Byron , d'après l'Estime de >es Routes ' , la dirterence de Méridien entre le Goulet de TlOOKEA et la Pointe Occidentale de l'île de Prince OF Walles , est de 3. 03, 00. s: 3. 03. 00, Ainsi : Longitude de la Pointe Occidentale de ___^,___________ Prince OF Walles 14S. 12.30. = ijo. 32. 45. ' Le Journal de Byron dit cjue cette île est située au Sud So' 0. de i'ile de King George [Tiouhta ] , à 48 lieues »^e distance. NOTE -'.vr^ïK: \ ' TES LES ISLANDS 1.", pages 107 n des tics de ppcler celle de ea de Cook. i Lac inté'-'ciir, es Observationi 00" 147.° 16'. 1;'. 30. = i47- -')• '*!• 00. = 3- °i' ""' 30. =: ijo- }-• ■iî' ,ituée au Sud 80' 0. Je distancct DE KOGGEWEEN. NOTE VII. 1-9: NOTE Pour la Position de Vile San-Bernardo de QuiROS. QuiROS avoit prolongé la Côte Méridionale de sa SagittARIA , aujourd'hui 0-Taïti, et l'avoir suivie jusqu'à la Pointe qui termine cette Côte au Nord- Ouest , et qui n'est pas la Pointe Nord - Ouest de l'île. Il détermina la Latitude de cette Pointe , par l'Observation de la hauteur méridienne du Soleil, de 17 degrés 4,0'. ( Voyez Découvertes des Français, page 3 5 et suiv. ) En continuant sa Route , dit ToRQUEMADA, QuiROS découvrit d'autres îles. Cette Route , avant qu'il eût découvert la SAGITTARIA, étoit l'Ouest et V Ouest-Nord-Ouest, A 2 jours ou 2 jours { de cette île , il en aperçut dans le Nord - Est une autre qui fut nommée LA FuGITIVAj mais comme la Flotte se trouvoit trop sous le vent , on ne chercha point à y aborder. Le Point d'où cette île fut découverte , sera donc à 75 , ou 80 lieues marines au plus , de distance de la partie Occidentale de LA Sagittaria, et vers 17 deg. I de Latitude: LA FuGlTlVA pourroit donc être How's ISLAND de Wallis, située à 17 deg, moins quelques minutes de Latitude, et à environ Bo lieues de distance d'o-TAÏTi ou de LA Sagittaria. De ce point, continuant la Route de l'Ouest-Nord- Ouest , et à une journée de LA FuGlTiVA, on découvrit une autre île qui fut nommée île DEL Pele- GRINO : elle étoit au vent comme la précédente. On peut croire que celle-ci est l'île Scilly do 5. n îl 49» EXAMEN DES DÉCOUVERTES Wallis , à environ 25 lieues dans l'Ouest-Nord-Ouest de son île How, vers 16 degrés -| de Latitude. On continua la Route à l'Ouest , dit Torquemada; et, depuis 6 jours on avoit perdu de vue l'île del PelegriNO , lorsqu'on eut connoissance d'une Terre de l'avant. C'est une île extrêmement rase , dont le circuit est de 10 lieues d'EsPAGNE ' , et dont le milieu est occupé par un Lac. Sa Latitude , déterminée par Observation , est d'environ 1 o degrés et demi. Elle reçut h nom d'île SAN - BerNARDO , et on la visita. Il y a évidemment faute dans le récit de ToRQUE- MADA, quand il dit que, depuis la vue de l'île del Pelegrino , on fit route à VOuest. QuiROS étoit parti du Parallèle Sud de 17». 4.0 , Latitude de sa SagittARIA; il étoit parvenu à 10°. 10', Latitude de San-BeRNARDO : son progrès vers le JVord avoit donc été de 7.° 10'; or, s'il eiit fait la route de l'Ouest, il n'eut pas changé de Latitude; et même, s'il n'eût fait que l'Ouest - Nord - Ouest pendant les 9 ou 10 jours qui se sont écoulés depuis son départ de LA SagittariA jusqu'à son arrivée à San-Bernardo, il eût par ouru , dans cet intervalle , environ 3i.o lieues marines : c'est à raison de 3 ç lieues par 24. heures, quantité qui ne peut être admise pour une Navigation dans une Mer inconnue , où la prudence exige qu'on diminue de voiles pendant les douze heures de nuit, Supposons donc que ses journées ont été de 25 à 30 lieues , et que le produit des 9 journées { a été de a6o ou même de 270 lieues : en calculant le Triangle ioxodromique avec ce Chemin de 270 lieues , et it * Les lieues espagnoles sont de 17 et demie au dcgrc. ; i»i N< DE ROGGEWEEN. 499 progrès en Latitude vers le Nord, de 7 degrés ~ ; on trouvera que la direction de la Route a du être le Nord ' Ouest ^ Ouest i ou 2 degrés Ouest, Si , à présent , pour trouver la distance des Méridiens entre les deux Points , on calcule un second Triangle avec l'Angle de Route déjà trouvé, et le Chemin parcouru de 270 lieues; on aura pour cette distance, 234. lieues qui équivalent, sur le Parallèle moyen entre celui du Départ et celui de l'Arrivée , à environ i 1 degrés deux tiers. La Côte Occidentale d'o-TAÏTi ou LA Sagittaria est à 1 5 I '. 5 o' à l'Ouest de Paris ; ajoutez-y i i ". 4,0' ; vous aurez 163 degrés et demi, pour la Longitude Occi- dentale de San-Bernardo. Et comme nous avons supposé que TiCNHOVEN et Groningue de RoGGEWEEN doivent être placés à environ 159 degrés un tiers; la différence de Méridien fntre ces Terres et l'île San-BernARDO sera d'environ 4, degrés. (1- ' • { FIN. li 'W ■•x»:'^^ M-' P I LISTE GÉNÉRALE DES VOYAGEURS ET DES AUTEURS CITÉS Dans le Voyage de Marchand, ifans les ^Recherches sur les Terres Australes de Dr ake, et dans /'Examen des Découvertes de RoG- GEWEEN, A. AdANSON ( Michel ). Histoire natureUe du Sénégal , avec fa Relation d'un Voyage fait en ce pays pendant les Années i j^i} à 1755. Paris, 1757, in-^." AndeRSON. Histoire naturelle de VIslande , du Groenland et du Détroit Je Davis. Trad. de i'AHem. Paris, 1570, 1 Vol. /«-8.° An SON (George ). Voyez WalTER. 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Voyages faits principalement en //u>. dans les XII, XIII et XIV.c Siècles, &c. — Histoire dc< Sarrasins et des Tartares, &c, La Haye , 1735 , 2 Vol. /;/-4." BlEKVILLAS (IiiigoDE). Voyage à la Côte de Malal'cr . Coa , Batavia, &c. Paris, i73<5 , a Vol. iit-tz. BOMARE ( Valmont ). Dictionnaire raisonné Universel d'Histoire naturelle, contenant l'Histoire des Animaux , des Végétaux, des Minéraux, 4. ""c Édit. Lyon , 1791. 1 5 Vol. //;-8.'' BoNNATERRE. Tableau encyclopédique et méthodique de* trois Règnes de la Nature. Encyclopédie méthodique , PI. de l'Hist. nat. , Tome I, II.« Partie. Paris, 1789, ///-4.° Cité pour sa Ctto/ogie. Borda ( Charles ). Journal manuscrit d'un Voyage aux Cotes à^ Espagne et d'Afrique et aux îles Canaries , dans lequel il a déterminé avec des Horloges marines de F.^ Bert/wu,! les Positions géographiques des Côtes , et a levé la Carte de; îles Canaries par une suite de Relcvemens et d'Opérations de Trigonométrie. Le mane. Pour le Voyage de la Flore, Voyez Verdun. BOUGAINVILLE. Voyage autour du Monde , p.ir la Frégate la Boudeuse et la Flûte l'Étoile , en 1766 - 7 - 8 et 9. Paris, 1771 , in-\.° Bruce of KiNNIARD (James ). Travels to discover the Source of the Nile , in the Years 1768 - <Î9 -70 - i -a «iiid j. London , 1 790 , 5 Vol. in - 4." BuACHE ( Philippe ). Considérations géographiques et physiques sur ce que la Carte des Noui-elles Dc'coui'ertt ti:i Aord de la AJer du Sud ofl're de plus particulier, Parii, J75Î, /«-4.«» ■ ■ ■ ■ l\ ? t I '' vt DES AUTEURS. ^c^ BuFFON ( Le Clerc DE ). Histoire naturelle gnicralc et ji.iiticuiièrc. Paris, Imprimerie R.»'"^ , 1774 et Ann. siiiv. ;,/-4." BUGOE ( Thomas ). Observationes Astronomie^; institut» in Observatorio Reg'o Hauniensi, &c. Hauniœ , Typis Au!» Regiie , &c. 1784. /w-4-° ByroN { Le Commodore ). An Account of a Voyage round the World , in tlie Years 17^4" î ^"'^ ^• Voyez Hawhsvortlt's ComplI. Vol, I. c. Cautepf.T (Philip), An Account of a Voyage roHn^ Me World, in the Years \-j()6-j-'è and 9. Voyez Hawhsworth's Compil. Vol, f, Cateshy ( Marc ), Histoire naturelle de la Caroline et de la Floride, En Angi. , en Lat. et en Franc. London, i754i in-l> g. p. Celsius (A. Cornélius) , Medicînae Libri VIIL Ex recens. Léon, Targa , &c, Lug. Bat., 17S5, /« - 4." CHAAfBERS. Cyclopœdia , or an univcrsai Dictionary of Arts and Sciences, &c. 7."' Edit. London, 1751 , 4 V^«^'- in-i" (y compris 2 Vol. de Suppl. ) Chappe d'Auteroche. Voyage en Californie, pour l'Ob- servation du Passage de Vénus en 1769. Paris, 1772 , /«-4." CnAKLEVOlX ( Le P. DE ). Histoire et Description générale de la Nouvelle- France , &c. Paris, 1744, 3 Vol. /« - 4.° C HU RC H l LL. A Collection of Voy.iges and Travels. By assignement of Mss," Churchill, &c, London, 173a, 6 Vol. /«-f.o C LAVIG ERO, The History oï Mexico , collected from Spanish and Mexican Historians , &c. Translat. from the Spanish longue. London, 1787, 2 Vol. /k-8.° Collection ES Perecrinationuai in Indiam Orientaient et Indiam Occidentalem , XXV Partibus comprehensœ , Opus illustratum Figuris aeneis MariANI et Fratrum DE LrY. li 4 U . 1 --- /j ' I' ' S0+ LISTE Iranco fiiri! ad Mœnlim , r 590 et An. scq. pcl An. i ^;4 . '«-f.» Divi&ces en 10 Volumes dans l'Exemplaire en ma possession. COMAIENTAFII AcADKJtir^ Scientiarum Imperialis Petru- jwlitana-, Petropoli , Typis Acad. — Et Novi CoMMEN- TAKIl , Sic. in - 4.° CooK ( Janits ). Ail Account of a Voyage round the World, m tlic Years \jC?i - 6() - jo and 71. Voyez Hfivkeswvrth's Conipii. Vol. II et lil. C'est le I." Voynge du Capitaine Conh, Le vicme. A Voyage towards the South Pôle and roiitul the World, in the Years 1772-3-4 and 5. London , 1777, i Vol. //; -4." C'est son Second Voyage, Le même. A Voyage to the Pacific Océan , for niakini; Discovcries in te Northern Hémisphère , in the Years 1776- 77-78-79 and 80. London, 1784, 3 Vof. in-^.° C'est le Troisième Voyage de Cook : \e III,' Vol. a été rédige par le L.' Àing , son compagnon et son ami. Co ]VLEY', A Voyage to the South Sea , and round th; World, London , i 699 , in - 8.° Cox (J. Henry). Description of the Island called Saint- Taulo by the Dutch , and by Engiish , Amsterdam , &c. Dans la Coilect. des Nautical Mtmoirs publiés par Alexandcr DalrympU. COXE (William). Russians Discoveries between Asia and America, &c. London, 1780, /« - 4-° CuviER ( Georges ). Eloge de Riche , dans le Rapport général des travaux de Ja Société' jdiilomathitjue de Paris , depuis le i.*^' Janvier 1792 jusqu'au 23 Frimaire an 6. Paris, An VI ( 1798 ) , in- 8.° D. D A LPYJirP LE ( Alexander ), An historical Collection of the scverals Voyages and Discoveries in the South Pacific Océan, &c. London, 1770, a Vol. in-^.'^ f ' and round ih iveen As'ia and DES AUTEURS. 50J DalbYM l' LE, h Collection of X'oyagcs thieriy In tlie Svu- thern Atlantick Octan , publlslicd from original Mss. London , 1775 , //;-4.° Le même. Tlie Spanish Mémorial of 4."' June considered. London , 1790 , in-% " Le même, Nautical Mcmoirs and JournaU. London (diverses années ) , 5 Vol. //; - 4." Le même, A fait réimprimer à Fdinburgh , en 1773 , le Mémorial original à'Arias sur les Découvertes à faire dans Y Hémisphère Austral, In - \.° Dampier ( William), A new Voyage round the World , &r. — A Supplément to this Voyage. — Two Voyages Ut Campeachy , &c. — Discourse of Trade - Winds , &c. — A Voyage to New- Holland , in the Year 1699. London, Knapton , i<599 ^t 1709, 3 Vol. in -8.° D'Après de Mannevillette. Instructions sur la Navigation de France aux Indes ( jointes à son Neptune Oriental), Daubenton. Dictionnaire des Quadrupèdes et des Serpens (dans V Encyclopédie Ale'tliodique). D'AusSY ( Le Grand ). Hist. de la Vie privée des Français depuis l'origine de la Nation jusqu'à nos jours. Paris, 1783, 3 Vol. /V;-8.° De Bry (Theodorus), Voyez ColLecT ION ES Pere- CRI NATIONUM , &C. De BaosSES ( Le P.'^* ) Hist. des Navigations aux Terres Australes, Paris, 1756 , 2 Vol. in - \.° Deslandes. Recueil de Traités de Physique et d'Histoire naturelle. Paris . i75<> , 1750 , 2 Vol. in~ 12. Desmarchais. Voyez Labat. DiARW historico de los Vi.iges de Mar y Tierra hechos ai Norte de la California , par los Paquebotos el S," Carlos y el S," Antonio , al mando de D. Vicente Vila y D. Juan Pères , &.c. Manuscrit copié exactement sur un Exemplaire Drake (Sir Francis ). The famous Voyage into theTf),,': Sen and thcre hence nbout w/wle the Globe of the EartL London , \6oo , in - 8." Pour la Trail, franc, voyez LOUVENCOURT. Le même, World encompassed. Voyez I'letcher. Duhamel du Monceau. Traité générai des Pccbcs, et Hist. des Poissons qu'elles fournissent. Paris, 1769, 2 Vol in-i? DuTERTHE ( le P. ). 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Septentrionalibus, us , vestibus , &'-. istorico del primer Viagc DES AUTEURS. 513 Viage hccho al rededor del Miindo , cmprtndido por Hernamh tle Alagallatifs , y licvado fclizinente à tcrminn por ci fam^so Capitan Espanol Juan Sébastian del Cniin, Madrid, Imprcnta Real de iii Gazeta. Ano de \j(>() > in -S." O S B 0 R N f^.. A Ci)iiection of Voyages and Travels, &c. Lnndnn , printed for and soid by Th, Osborne , 17451 a Vol. in-f." Fait suite à la Collection «le Churchill. OVAGLIF. ( Alonio 1)' ). llistorica Relatione del Regno di aie. \n Roma , 1646, in - \.° OviF.no { Gouialei Fern, DE), Briev Relacion de la Historia naturel de las fndias f Occid.J, Dans la Collcct. de Darcict , Tome I des Historiadores primitives, Mudrid , 174^ , ///- f." P. Pages. Voyages autour du Monde et vers les deux Pôles, par terre et par mer , de 1767 à 1776. Paris, 1782, z Vol. in - 8.° PafkiNSON ( Sidney ). A Journal of a Voyage to tlie South Sea in his Majesty's .Sliip t/ie Endeavour , &c. : cm- bellished with Views and Designs , &c. l.ondcm , printed for Stanficld Parkinsun , the Editor ; and sold by Mss." Riiihardson and Urquart , and othcrs. 1775 , /'//-4.'' cart. inax. .Parkinscn étoit le Dessinateur de M. Banks : c'est le Journal du Premier Voyage du Capitaine Coo/i. Pausanias. Gracia Destriptio accurata , cuin Latinâ Romuli Amasai interpretatione , &c. Lipsire, 1(^.96, ;h - f " Pensant (Thomas), Brilish Zuology. Chester , 1769, 3 Vol. /«-8.° PernettY (Dom). Histoire d'unVoyage aux îles Alalouines , fait en 1765 et 1764. Nouv. £dit. I.'aiis , 1770, 2 Vol. in- S'." Phillip (The Governar ). A Voyage \.o Botany - Bay , &c, London , 1789, /K-4.0 5- Kk ■f ' \\ V l .1 1 ul t f ■ ■ : ■ i Ui t'!'. . ii r.ii ■';( l|i V > ! M' ( ê 514. LISTE Philosophical Transactions of the Royal Society of London .... in - 4.° PhiPPS ( John C'.onstantine ), A Voyage towards thc Nortli Pôle , iii tlie Year 1773. London, 1774, /« - 4.° PlNGRÉ. Mémoires sur le choix et l'ctat des Lieux où le Passage de Vénus du 3 Juin ^jdf) pourra être observé avec Je plus d'avantage , et principalement sur la Position géi)gra- phitjue des îles de lu Aler du Sud. Paris, 1767, /■/i-4." Le même. Voyage sur la Flore. Voyez Vekdun. Pi SON, llist. nat. Brasiliie , scilicct Guillelmi PIsonis de Medicinâ Brasiliensi , et Geurgii A^Iungravii de Liebstad Hist. Rerum naturalium. Lug. Bat. Hackins, et Amstel. Elzcvii , 1 648 , in - f.° Poivre. Cité pour ses Observations d'Histoire naturelle communiquées à Buffon, PORTLOCK ' ( Ndtltaniel ). A Voyage round the Worll , but more particuliarly to the A'^ \V, Coast of America , k 1785-6-7 and S. London, 1789, /n - 4.° Prévost. Histoire générale des Voyages par mer et pir terre, 6cc. Paris, 1746 et An. suiv. , 19 Vol. in- 4.", y compris les Supplémens , les Suites et la Table. PUKCHAS ( Samuel ). Hachluytus posthuinus , or Purclins bis Pilgrims , containing a History of thc World in Sci Voyages and Land Travcls by Englisîimen , and othcr». London, 1625, 5 Vol. /«-f.» Q. QuERHÔENT. Navigateur Fonçais , souvent cité pour su Observations d'Histoire naturelle , communiquées à Buffoii . à Valmont-Bomare et autres Naturalistes. QuiKOS ( Pedro - Fernande^ DE), Mémoire adressé par itri au Vice-roi du Pérou , à son retour de la première Expédiiioii de Mendana ; se trouve dans l'Ouvrage de Figueroa : Eihoj de D. Garcia Hurtudo de ATendoia, &c. ; H ire naturelle /^orld in Sca and otlicri. DES A U 1 E U R S. R. 5»5 RàMUSIO (Giov, Batt. ), Delle Navigazioni c Viaggi. lu Vcnczia , Giunti , 15(^5 - 4 et 5. 3 Vol. /H-f." Raynal ( Guillaume - Thomas ). Histoire philosophique et politique des Etahlissemens et du Commerce des Européens dans les iletix Indes. Genève, Pellet , 1780. 5 V^oi. /'« - 4." , y compris l'Atlas par Bonne. Recueil des Voyages qui ont servi à l'établissement et aux progrès de la Compagnie des Indes Orientales en Hollande. Amsterdam, 1702, 10 Vol. in- 12. Recueil de Voyages au Nord, &c. Rouen, \j\^> , I o Vol . in - \2. RelacioN de! ultimo Viajre al Estrecho de Aîasfallanes , en les Anos de 1785 y i78<^. — Extracto de todos los anteriores, desde su Descubrimiento , impressos y Mss. Tra- bajada de ordcu del Rey. Madrid , por la Viuda Ibarra , 1788 , /'h -4." ROBEliTSON (George), Memoir of a Chart of the China Sea, London , 1791, /rt-4-" Le même, A short Account of a Passage from China, late in the Season : Down the China Seas , through the Southern Natuna Islands , along the Coast of Bornéo through the Straits of BilUton ( or Cléments Siraits ) to the Straits of Sunda , 6cc., 2 A Edit. London, 1791 , in-^.° Robert SON (William), The History ofy/wmV^. London, 1777 , 2 Vol. in- 4<° R0CHEFORT. Relation de l'île de Tabago , une des îles de V Amérique, Paris, 1666, in-\i. Roggeween ( L'Amiral ). Voyage autour du Monde. Voyez BehRENS. S. Sagard Théodat. Le grand Voyage du Pays des Hurons, &c. Paris , 1632 , //f- 8." Kk a I I ■ •••!V!, .ne ; k " Ji ■ .?! 516 LISTE Saint-Pierre ( Bernardin ). Voyage à l'île de France, 3 l'île de Bourbon et au Cap de Bonne - Esj'crance, Amsterdam, Paris, 1775, a Vol. in-S.° SCHOliTEN. Voyez DlARIUM. SoLORZANU y Pekeyra (Juan). Politica Indiana. Madrid, 1776 , 2 Vol. /'«-f.° Sonnera T. Voyage à la Nouvelle - Guinée , Paris , 1776, /h -4.° SpilbergEN (George) et LE Maire (Jacob). Spéculum Orientalis Occiàenialisque IndiiX Navigationum , quarum un;i Ceorgii à Sfilberj^en , Classis cum potestate Prœfecti , altéra Jacobi le Alaire auspiciis imperioque directa, Annis 1614 ad 1618. Lug. Bat. 1619. in-^° Strabo, Rerum geographicarum Libri XVII , cum Notis Variorum. Amstel. 1707, a Vol. /«-f.° SuCESOS de las hlas Philipinas. Mexico, \C()() , in -4.° T. Tachard ( Le P. ). Voyage de Siam , avec les Observations astronomiques , physiques et géographiques des Jésuites. Amsterdam, 1688, j Vol. in -m. Théodat. Voyez Sagard, Torque AI ADA (Juan de), Monarquia Indiana. Madrid, 1725 , 5 Vol. in - f.° Fait p.rtie des Historiudores primitivos de ia Collection «le Barcia. TouHNEFORT. Voyage au Levant, &c. Paris, Imp."« R.»'"^, a Vol. /«-4.0 u. UlLOA ( D. Antonio de). VoytzJuÀN ( D, Jorge). V. Valerius AJaximus Q\\m'^QÛ% ThysU, Lug. Bat. \CCo , in -S.'' i^ > *^5' ' . D E s A U T E U R s. s «7 Vancouver ( George ). A Voyage of Discovery to tlic North Pricific Ocfttn and round the Wcrld : in which thc Coast of North-West Amerhu has bceit carefully examinée! and accurately surveyed , Sec. , in te Years 1790 - i - 2 - 3 - 4 and 5. Lonclon , 1798, ^ Vol. /// - 4." , avec un Atlas. Vf NEC AS (Miguel), A natural and civil llistory of Cal'ifornia. Transi, from the Spanish Tonguc. London, 1759. 2 Vol. in- 8.° Vehdl'N , PiNGRÉ et Borda. Voyage en diffcrentei Parties de V Europe , de Y Afrique et de VAméritjite , pour l'prouver diverses Horloges et Montres marines, &t. "lii» Jinp.''« R.'i'c^ '778, 2,Vol. in-\." Voyages ( Recueil de ) pour I ttablissement de la Com- pagnie Hollandaise des Iiules Orientales, Voyez RECUEIL. Voyages (Recueil de) au Nord. Voyez Recueil. W. Waffer { IJonnel ). A new Voyage and Description of the Isthmus of America. London, i<)99, in-8.^' Wales ( William). Astronomical C' .rvations made in the Voyages undertaken for making Discovcries in the Southern Hémisphère, Published by order of Commissioners of Lon- gitude. London, 1788, in- ^.° Ce sont les Observations faites dans les Voyagjes de B^ron , IVallh, Cnrteret et le i." Voyage de Cooli, composant ensemble la Com- pilation de Hawkesvortli, Le même, The original astronomical Observations madc in thc Course of a Voyage to the South Pôle and round the World, in the Years 1772-3 -4 and 5. Published by order of the Board of Longitude. London , 1 777 , in - 4." Ce sont Jes Observations du Second Voyage de Cook. Wallis (Samuel), An Account of a Voyage round the World, in the Years 17(56-7 and 8. Hawkeswcrth's Compif. , Vol, I. Kk 3 H % *» / «; 5 i8 LISTE DES AUTEURS. WaLTEK (Richard), A Voyaj^c round tlie World in tlie Ytars 1740 - I - i- 3 and 4. By (jFUKOE AN SON , &c. Tlic 12.''' Edit. London , 1767, /'//-4," z. ZoRCDRACfîli ( Cornélius Ciiislxr ). De la PêrTic de \\ Baleine , avec une Relation He la Pic he de la Morue à Tart- Neuve, et une courte Dcsc ripiioii du (ir'oenl,uid , Ac Vhlitiuif , du Spiiiper^', \r^. du Hollandais en Allemand. Nureinbcr';, «750, /)}->"4.* ' • • . Fin de la Liste diS Auteurs, I il /(' 1' :v l TABLE GÉNÉRALE, PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, DES MATIÈRES Contenues (tans le Voyaj^e de Marchand , dans les Recherches sur les Terres Auslrales de Drake , et dans /'Examen des Découvertes de Roggeweeii. AVERTISSEML'NT. Les noms Jes Aui EURS citci ne sont pas portes dans cette 1 ADLE ; on en a t'ait une Lis I E séparée. Le Chiffre Komain indiijiie le ToME , et le ClillVrc Arabe fa PacB, On n'a pas fait de distinction entre les renvois au Texte et les renvois aux Notes île pied de ])age ; on a jugé qu'il sutlisolt que la Page fût indiquée. Quand le Chiffre Arabe n'est pas précédé d'un ChifTre Romain , le Tome est le tncmc que le dernier qui a été cité. ABRÉVIATIONS. Descript. Description, — H'ist, Histoire. — Obs, Observations, — Pos» ftt'i'gr. Position géographique. — Cttract. Caractères distinctifs des Ani- maux , &c. — /. /.' île , îles. — Oix Oiseau. — Pois. Poisson. — Jh'c Découvert, Découverte. — y^rr. Article. A. AçoRE n'est pas \c nom d'un Oiseau peu connu , comme l'a cru Buff'on : les î.' Açores ont pris leur nom du mot ^çor , Épervier en Portugais , parce que cette Espèce d'O .;. y ctoit tres-muitiplice , lorsqu'on en ht la dtîcouverte. V. 242. AçoRES , î.s Pêche de la Baleine dans le Parage de tes îles. IV. 451. — Pos. géogr. des plus Occidentales. Voyez Convo et Floues. Actinie , Pois. IV. 435. AgUILAR ( A'Iartin DE). Voyez ViSCAINO. Kk 4 -*"^r- <»** g' ^.../' 520 TABLE GÉNÉRALE Alf.LEFlN , ÉgLEFIN , ÉgIUFIN ou ANON , Lsliccc de Morue. V. ^84. Ak.hi-TTE , Ois. Se trouve aux î.' Aîafouiitfi comme clans le J.ivant, IV. ^17. Akpa , Ois. Voyez Pingouin ( le Grand ). ALAMÇON. Voyez COHONADO. Albatros, Ois. — Caract. Dcscr. et Hist. IV. 27}.— Sa Dcscr. par Rol'lci, I. i(>. AlUK.C:OHE. Voyez TllON. Alhion (Niw), Voyez. Drake. Alcyon , Ois. — Dcscr. 'V. 116, — N'annonce pas toujours la tcinpLtc. I I H. — [diverses l.sjicces. 118. Alcyon (Nid d' \ Voyez Salangane. Alcyomim, n'est pas le nid de VAIijon. IV. 134» Algatr(\s. Voyez Albatros. Al(;i'e. Voyez Goémon. Alker , Ois. Voyez à la suite de l'Article TornoviARSLK. AlmA de Mae.stRE, Ois Voyez parmi les PÉTRELS. — Paroît être \\)isitiu tlfs leiiipctes. IV. 198. AloL'ETTK de Mer , Ois. — Dcscr. et Hist. V. 187. — L'Espèce viil^.ire , \\-U('uerte à collier,— \J Alouette de A'Ier île Saiin- Dorninmie, 188. AaiÉRICA.NS de la Cote du N, O. connoissoient le fer et le cuivre avant que nos V^iisstaux d'I'uiope les eussent visites. — Dtt.ùls partit uli'TS sur ceux qui occupent la partie de la Côte (Hi /c Solitie a alu rdé : leurs haliillcmcns, alimcns, armes , 6ic. — Puroissent avoir quelque idée d'un Lire Suprtmc. — Ce que l'on peut juger de leur Gouvernement. — Leur liabilctc dans le Commerce d'Echnnge. — Leur jToût pour le Chant, leurs mœurs, leurs usages , 6cc. , leur langage. 11. 46 à 111. — Conduite impolitique des Angl.iis avec les Ami.ri».ains du A^. 0, , à qui ils ont vendu des armes à feu ; ils ont sacrifie à l'intcrû mercantille du moment, leur sûreté pour l'avenir. 68 et 149. AmÉriqui (Côte Nord -Ouest de I'). Conjecture sur la manière dont elle a pu se peupler. — Vues générales de cette Côie et des deux Amériques sous le rapport de la Civilisation. 11. 2^2. Amsterdam et Saint-Paul , î.* Les Baleines et les Phoques ?**■ DES M AT IKK ES. 5^» :c pas toujours nbonclcnt flans la Mer i|ui les baii»nc , ainsi que sur Itun Côtts. — C>cs îles olfrcnt de (.'ranclcs tacilitcs pour la pèche de CCS animaux. IV. 461 , ci V. 17. AnAlévÂiio. Anse dans le Sud de la i^aie de la Mddrf i,u ) , visitée par Ahircliand, 1. (,%. Analyse de la Carte des Déthoits t>e Gaspar et de Cllmf.nts entre les î.^ Banai et lUlliton, III. \\\ à 28^, et aussi jj j. AnAI'ÔHO ( B.iic d' ) dans le Sud de Li Ahulre tlf Pios { i. l'iihitfiho , une des Aluiiihnii ) ; Ahirc/uiiul n'a pu y aborder. 1. (>r>. Anchois, Pois. — Dcscr. — Pêche. — Prt'pavation puur le con.scrver. — Commerce, ficc. V. 514. Aman (Prétendu DÉTROIT d'). Voyez CORTERF.AL. A NON. Voyc? AhJLEFIN. ANTARCTigl'E ( L' ) , (^is. Voyez parmi les PÉtrrls. Al'ATÔNI. Anse dans le Sud de la Ahitlre ,1e Dios ( î. W.ililiâho , une des Mena'<;«. I. 183. AvoNDSTO.ND . î.. ou î. Vespi.r. Sa Découverte par Roggcn-ien, — Descr, V. 41 9. Sa Pos. gécfgr. présumée. Ibid» % .ji! Mi 4 il î 52a TABLE G F N }' U A L E AuHoHF. , î. , ilcc. pur Rofignvefn, \oyct. DaglUAAD. Ayala f Ju,tn Dr.) et la Hodfu.a y (Juapka ^. /«,„,. frmiiiid) nF. ) expédies, en 17751 pour reconnoiirc b (Jotc Nord • i)iif.\t à'y\mt'ri'^.'' I*ar:itlilc, et retrouver d'autres l)ti ouvertes des l..vpa^nols ; ne poiissrn: pas aii-del.i du 58.'^'; dc'eouvrent la lutyii //<• diud.ilujKi , le Puerto (le /af A'fttis , le l'iirrto /liutinl/i , et (|ikIi|uc, petites îles près du Continent ; retrouvent le l'ort de J.7 Irtuuii Drak< , Ac. 1. Ixv. ^ B. Facile - Maritime. Voyez PERcr.-PiEnnE. H \CK( w ( Le ), le JJeciitieieitr , Ois. Paroît être Une nirondtll' lU AJfr, V. îS- Baclan (Le) de Si/nrte. \oyci parmi les Cormohans. Bains de Saule employés avec un jirand succès pour i^uair le Scorhut à la Mer. Voyez RoBLEP et ScoRliUT. Baleine. Descr. et llist. en général. IV 375. — />'////,-, par inadvertance , relègue toutes les Espèces dans les Alcr* du Nord et les exclut des Mers du Sud. J74. — Os de Baleines pris pour des os de Céans. 377. — Hateiiirs snn\cnt prises à la mer pour des Vigies, i8r. — Diverses Lspccti. la baleine de Crbenland, 383. — Le Nord - Cnper, y^\, — Le Cildiar. 595. — La Ihileiiie • I ,ini[>on. 397. — [.,1 Baleine à bosses, Ihid. — La Juharte, 399. — Le Ror(jii,i!, 401. — La Baleine à hec. ^o\. — Espèces moins coniuicj; le Caldcron, 4° 5* "~" Baleine Idanche, t!^o6. — I.spoc nouvelle vue par Cook. \oj. — Cachalot : en quoi dillcrc de la Baleine proprement dite. 4oi5. — Diverses Espèces; Je Crand Cachalot. \\o. — Le Petit Cachalot. .\i]. — 1.1; Cachalot Trumpo ou des Bermudes, \\\. — Ambre gris trouve dans cette Espèce. 4' 5 et 421. — Le Cachalot Cylimlrifi. 4' 5- — Le Cachalot A'iicrops, 417- — Le Cacholot Mul.r, 419. — Comment on pourra découvrir de nouvelle» Espèces, 423. — Ennemis de la Baleine , en général. ^i(>. — La Licorne ,Unicorne , AJonodon ou Narhwal, 4 29. — h' f.ji(C« tic Halfines, IV. ,(47 et aiivsi V. i-j\, — l'tclic et l'rruluil en I hiilf , liiiinns , et lUiiiiL (le BiiUiiu ; et I list. ahrij^tc de l.i iVi lie des Cttnctes. 1\'. i\f>i. ■ — liuitatidii du (îouvcrneineiu de l\»iiii'.,il , .1 lous les Sujets de l;i (.'nurf>iinc , de se li\r An;;lai.s. I. iS'2. — Vxriiiulfs, ou i.'oiiiiufs iiriiiriftrf's , attaeliLCs à < ette plante. J/'iJ. Voyez aussi les arti«.;les CJOKMoN tt lue» N. Bananier, Arbre. Croît dans l'île >l'u/uffi/io , une les Mriu!in>e7. IJL'ITHIEK. 1 I 1^ LtT>. Il, i, 5 H TABLE G É N K RALE BrcAssF.AU , Ois. Voyez Chevalie». JJi:c - EN - CISEAUX , Ois. Vo) e/. Coupeur - d'eau, lîic-SdE (le lùuigainvillf , Ois. Voyez NiGAUD. l}l l.ur.A , une des l-spcccs du Diiui'lùn, Dcscr. , Caract. , 1 list. , &c. V. iG\. B î: /,' [ N (; ( \ "nus ) , Danois d'orifrinc , et Ts C H f R f m W (Altxoi), — Russe. {.*=' Voyiigc en 172H , découvre le /Ktrcii tlt lù'r'ni» vers 67" ;- de l.at. N. 1. xlij. — 2.'' Voyatrc, eu 1729 , sans succès. xUiij. — ^.'•' Voyage, en 1741. inruu^ découvre laClôte Nor. BoTEL Tabago-XimA ( Griintlc et petite). î.' à l'cntrcc de la AUr dr Chine par l'Lst. De t]iicllc distance peuvent être aperçues. II. 55;. — Leur Pos. ^togr. 355, BoLLIER ( Le grand et le petit ). Espèces de (îicts de Pêche. IV. 98. BOUFIBON , î. Aujourd'hui V>V. LA RÉUNION. Ses dilTcren'i noms en diHërens temps. IV. 264. — Sa Pos. gcogr. III. aS -, BoUHGUEME.STRE , Ois. Une des Lspèces du GoÉLAND. BursKOPF , une des Espèces du Daiipliin. Caract. Dcscr. llist. V. iùy. c. CAniLLAl'D , Cabémau , Cabliau , faussement distingue de la Morue. V. 287. Cabhillo. En 1 542 , découvre le Cap A'Iendocino , vers 41° -.' Lat. N. i. viij. Cachalot et ses diverses Espèces, Voyez Baleine, Calao, Ois. V. 231. CALDLKON. Voyez Balline. Calebasse à' Herl>r ou de Terre , croît , suivant le rapport des Espagnols, dans l'i. WaliitPilio , une des Altiiiloça. I. 129. Californie. Découverte de cette Presqu'île , en 1 557. Voyez CORTÈS. Calmar ou Cornet , animal marin du Genre des Sèches. Descrip. &c. Conte fait a son sujet. IV. 148. Canne à Sucre des Îles de Ahndoça. Voyez Sucre. Canard Arctique. Voyez Macareux. Canard Lourdaud. IV. 287. Caniat, Ois. iV. 543. Caouane (La). Voyez ToRTUEs. Capelan , petit poisson servant d'anpût pour la Aforue, V. :86. n \h]. I h 526 TABLE GÉNÉRALE CakAPACE , enveloppe oSvSClise de la Tortue. Descrip. V. 104. Caiu-T ( Le ). Voyez T0RTUI.S. Emploi de son Écaille da'u les Arts et Métiers. JV. 254. Caiu.S-IIoff ( î. de). Décoiiv. par Roggeween. V. 4")' — iSa Pos. géogr. présmiice. 414. Cast 0I< EU M , &uhf~l:\ncc tircc du Castor, se trouve dnns les porlies situées dans ses aines. — Usage qu'en font lu liabitans des î."' Fer'ôe pour éloigner les BiiU'iiies. IV. 4^6. CasuahinA ou TôA , Arbre. Les Insulaires du Grand Oi\,:t en (abriquent leurs massues et d'autres armes et instrumcii:. — Croît dans l'île IJ/w/im//;.;, une des /1/f/u/<'(v/. I. 120. Cat-Mauin (Le) , Ois, Voyez parmi les Plonglons. CÉLEUIN , Pois, de la Alediterrance , faussement supposé une Espèce de ILireiig, V. 2f;S. CvENDRK ( Le ) , Ois. Voyez parmi les PÉTRELS. CÉTACÉES. Leur Division en Genres. V. 253. Chagrin ( Le ) est un cuir de Cheval. IV. 46. ChANAL ( Prosper )• Employé sur le Navire le Solide en qualité de second Capitaine. — C'est d'après son Joiirn I qu'a été rédigée la Relation du Voyage de Alarchaiid, — A levé les Cartes et les Plans des îles et des Côtes visitées daH) le cours du Voyage autour du Abonde. 1. cxcj. CnANAL, île du Groupe de la Révolution découvert pir Marchand, Voyez MASSE. Chanai, , Port découvert parle capitaine Chanal , à la Cote Occidentale des î.* nommées par les Anglais î.* de i^ua..- Charlottc , et découvertes antérieurement par la Pcroint, II. 197. — Sa Latitude. 202. Charbonnier ( Le ) , Ois. Pourroit être une Hirondelle m Mer. V. 2;7. Châtaignier, Arbre. Suivant les Espagnols, il en croi: une Espèce dans l'î. Wahitaho , une des Alendoça. I. 132. Cheval Marin. Voyez Morsk. Chevalier, Ois. —Descrip. V. 222. — Diverses Espèces . Rouge ou à Pieds rouges. — Aux Pieds noirs. — Tachi'ic ou Rayé, — de Bengale ou Vert. , &c. liid. Chu N DE Mer, Pois. — Caract. du Genre, IV. 32. Chiln Marin. Vovez Phoques. h nt suppose une ,e Hiroiuldle ,it DES M AT m: Il ES. 527 Chiens ( î. des). Voyez HoNDEN Lyland. Chifns de Tihinkîidnc , Côte A'. O. A'Atiu'riijue , bien dressés il la Chasse et à la Pèclic. II. 18. Ciiui.sTAns, île. Sa Dcscrip. iia Pos. gtogr. Ses Tortues, ' IV. 217. Cléments (Détroit de). Voyez Détroits -"'entre Banc/v et BlLLITON. CloAK-Bay ( ou J'fiie tlfs Ahintrnux ) , Côte A^ O. (V/imr- ri/jue , visitée et soiidtc , et le Plan levé, par le capilaiiis C/ianiil. II. I I S. — Dcscrip. 1 56. — Dcscrip. des I labitaii> , de leurs habitations , monumens , etc. Leurs mœurs , usages, 6(c. 122. Cochon. L'F.spcce qui se trouve à l'i. Wiilntnhô , une des Alcntloçn , est petite, mais excellente. I. 139 et III. 41^. — Celle qui se trouve aux îles Siindwicli paroît s'être amé- liorée en partie , par le mélange avec quelque race étrangère. II. 286. — Peut être gardé \ivant à bord des Vaisseaux, contre l'opinion des Anglais. — Manière de faire les Salaisons sous la Zone Torride. IbiJ. Cocos ( î.s des) ou Kelling, Î.s , situées dans le S. O. de Juin. — Leur Pos. géogr. — Leur Dcscrip. JL 431. Cocos - BerG et VerRADERS Eyland ( î.s des Cocos et des 7'riiitres ) , découv. par /e Alaire et Sïiiouten ; leur Pos. géogr. V. 466 et 485. Erreur de Roggewetn sur cettç l'oiition. ^6j. Ci)C(rru:R , Arbre. Croît sur l'île Wahîtalw , une des Aîendoca, I. M y. — Ne paroît pas y être aussi commun que sur d'autres îles situées entre les Tropiques. 124. Coi IN ou COLFISll (ou la Morue noire ). Voyez parmi les AlORUES. Coi.NETT et DUNCAN ( Les Capitaines ). Expédiés de Londres, en 1787 , par MM. l.ichcs et Associés , pour la Côte N, O, iVAmcriijiie. Co/iiett visita , en 178H , plusieurs parties de la Côte Orientale des î.^ découv. en \yS6 par la Pcrou.-.,- , nommées postérieurement par les Anglais î.» de Queert- Chitrlotte ; reconnut sur la côte du Continent l'Archipel de San LaiG CoNCOMBHE^ Plante et Fruit; croît clins l'î. Wahhahô .x^x^f^ des Aleinlaça. I. 129. CoNGHE du B/tl'.siL, Fois, ancfiiilliforine. Voyez MiirÈnr. CONQL'ES ANATIFÈHES. Voyez UEKNACLES, I'LiCL'.S et BamI!()L'. Cuoii { .lames ). Ses trois Voyages somcnt cites dins le cours de l'Ouvrage. — Rccofinoît , en 177^) , la plus ^nindi; partie de la Côte N,0. à^Aui(ri(]iie , depuis \i w ,-.llù-n , par 44 deg. de Lat. jusqu'au voisinage du -71."'^ l'ar;illcU, découvre la Haie de Nooihi [ ou iXoiniu ] , U 7. i,itii's Souim, Cook's River , &.c.. Ouvre aux F.urop.ens la voie à m commerce de Pelleteries à traiter à la L-ôte de VAinriijui, pour être transportées et échan;^ces en Lliiitc. I. xcij. Corail (îles de) ou !.•* lùisset du ('•miul ()inimunication par le Nord de \'Ai,\- r'ique , de XOccan Atlantique au Craïul -Oci'an. I. vj. COHTÈs ( Heriian ), Découvre par mer la Californie , en 1557. I. iij. CORVO et Flores, Î.* les plus Occidentales des Açores, Leur Pos. gcogr. IL 488. CoUGUAR ou Cougard , Quadrup. — Descrip. V, 174. Couguar Noir. Voyez Jaguarète. Couple , ou Grand Couple , instrument de Pêche. IV. 9^^. Coupeur - d'eau , ou Bec -en- ciseaux , le Shear]\\'' du r DES MATIERES. 5^9 Wahîtahô , une des Anglais. Descrip. V. 12S'. — L'Kspccc paroît ûre la nicme dans les deux llcinisphcrcs. 131. Cour AN s. Manière dont on peut évaluer leur effet pur approximation dans ies divers Parages. I. 4, et llf. i. — Le Courant constant de VOceun Atlantitjue dans la Alciliierranc'r ^ par le Détroit de Cihraltar , se lait sentir à une grande distance au large. I. 2 ; II. 49*^» ^^ '^I- '^ ^' 49 '• ~ ^^^ Courans ont porté au Nord, et avec force, dans la partie de VOcéan-Atlantique Eijuinoxiat la plus resserrée entre les deux Continens. III. 19. — Fort Courant vers le Sud - Ouest entre le Tropique Austral et le Parallèle de p deg. Sud dans VOcean Ailiintitjuf. I. 5, et III. 27. — Grand enct des Courans sur la Vitesse du Vaisseau ( 6 lieues -| par 24 heures) dans la direction de l'Est - Nord - Est , pendant que le Solide a traverse l'esparc de mer compris entre les Parallcles qui limitent l'Embouchure du AVi; de la Plata ; cau'>e présumée de cet ertet. I. 5 , et \\\, jo. — La Direction des Courans paroît être la même dans VOcàin Atlanticjue et dans le Grand Occan , sur les mêmes Parallèles Sud. L 10 , 54 , j8, et III. 52 , (j2 , 65. — Dans le Grand Océan ^ entre les Parallèles de (> dcgiés Sud et 29 degrés Nord, au contraire de ce qui avoit été observé dans VOcàin- Atlantique Alcridional et le (îrand - Océan Au.,tral , les Courans qui portoient au Nord , portoicni en même temps dans l'Ouest. I. 274, et III. 72. — Entrt S deg. de Lat. 5ud et 57 deg. 18 min. de Lat. Nord, dans le Grand Océan, en suivant, à 1 ou 2 deg. près, le 142.""-' Méridien à i'Occident de Paris , les Courans ont constamment porté dans le Nord et dans l'<.>uest. 1. 291 , et III. 85 et 87. — La Traversée de la Côte du N. O. de VAincriijue aux îles Sandwich , a donné lieu de remarquer que , lorsqu'on a remonté dans le Nord , du u;,"^*-" au 57.""^ Parallèle ( du 13 Juillet au 7 Août), les Courans ont constamment porté dans le Nord; et qu'au contraire, en redescendant du 57.""^ Parallèle au 19.'"'^ (du 21 Août au 4 Octobre) , ils ont porté dans le Sud. III. 99. — En traversant le Grand-Océan Ecjuinoxial , entre le i8S.'"'= Méridien à l'Ouest de Paris et le 118.'"'^ à l'Est, en 42 jours, les Courans ont porté i 17 lieues dans l'Ouest , à raison d'environ :; lieues par 24 heures. I. 360, et III. 11. — Un grinJ Courant vers le Sud, en croisant les Méridiens qui limitent la largeur de l'Embouchure Méridionale du Canal de A'Joiambiqiie , a produit une erreur de Route de 60 lieues en 3 jours : il en produit quelquefois de plus grandes. 5. LI / ■».-<». .^^ -f II 530 TABLE GÉNÉRALE Jl. 44; et 447, et III. i^S et 299. — Eu remnnt.int d? rÉijiiafi.iir vers le Nord , clans VOccan Atlaïu'njiK , Its Coiirans ont porte constamment dans le Nord et clan,s l'Ouest. II. 486, et III. 503. — Au commencement d'Août, vers le 38.'"'-' Parallèle Nord, dans VOccan Athnititjue , k, Cour.uisportoient au Sud, etict qui paroît devoir être attrilmc ù la fonte des Nei;;es et des Glaces dans les Contrcci t»eptentriunales. II. 490, et III. 315 — Tahleau de l'ctict des Louraiis sur la Vitesse et lu Direction du SuUile du ^ chaque Traversée particulière, pendant sa Circonnavii^ntiun du Globe. III. }i6. Courier , Ois. Voyez Chevalier. Courte - Langue ( Le ). Voyez Okeitsok. Crabes, l'spèce qui s'attache au Goémon connu sous le nuiii de Rahin du 'Ironique, — Dcscrip. V. zoi. Crabier , Ois. V. 228. CrAPAI'DINE ou FlKRRE DE CRAPAUD , dent fossile et pct'i. fiée de Poisson. — bupcrchtrie des Joailliers pour les imiii., IV. 87. Craquelet. Voyez Hareng enfume ou saur. Cresson , Plante. Croît en abondance dans l'î. WalùtJ.', une des A'Iendoça, i. 129. CrÊte ou Criste Marine. Voyez Perce -Pierre, Cox { Dt'froit lie J, Côte A'. O, d'Àme'rique , visitée, sondrc. et le Plan levé par le Capitaine Chaiiul dans le Voy.i^. du Solide. II. 120 et 153. — Ce qu'en a dit le Capiiauc Doublas, qui le découvrit en 1789, ne l'avoit pas ixv. conuoître. 155. — Sa Dcscrip. par Chanal. 156. Cui. -Blanc-, Ois. Voyez CHEVALIER. Cynoglosse, Pois. IV. 435. -' D. DageRAAD, t., ou î. Aurore, découv, par I\og^en'ec;i, S\ Dcscrip. 4 '9- — i>n Pt)s. géogr. présumée. Jl>iJ. Damier, Ois. Voyez parmi les PÉTRELS. Dauphin , Cétacée ; Caractères conunuiis aux neuf Espèce; de ce Genre. V. 254. — Le A'Iarsouin. 255 : les Marin. le dihingliei'it des Dtiuyhins, 251. Voyez aussi IV. C(>. — l,c Daup/ihij proprement dit. V. 256. Voycx au, — Le Nt'snrnah, V. 160. — l.'E/'iiu/ur.l ou Oiir(]ue, z(>\. Voyez aussi IV. 66. — iSEpcc de AJtr. V, 2^14. Voyez ;u!i,,t IV. 457. — Le Ili'tiiga, V. 164. — Le Dituphin à ,/cii.v dents, i66. — Le lUit^hoff. 267. — Le Dauphin lérès. lùy. DaUHADE, Pois. Voy,Z DORAUE. Demi -Lune. Voyez parmi les Mouettes. DeNTRECASTEAUX ( Le Gcncrui ) a visite deux fois les îles Snlomon , en a levé la Carte , &c. Eloge de te Gcuériil. II. 299. DÉTROIT d'entre BaNCA ET BiLLITON ( OU Di'troit de G,u/><1>- et Di'rroit de ('lemeiits) : Navigation du Solide dans le Détroit de Gnspar, II. 410. — Analyse d'une nouvelle Carte de CCS Détroits, — Pos. des divers Ecueils , îles, îlots, &(:. qui s'y rencontrent. — Diverses Kcmarques et Olxservationi sur la navigation des Passages entre Uanca et iultiton. 11,1. 141 à 284, et 454. — Prctérence adonnera ces Détroits sur celui de IJama, IL 4^5» ^^ 111. 281. Diable ou Diablotin , Ois. Voyez parmi les Péthf.ls. Distances' ( Méthode des ). Observ. des Dist. de la Lune au Soleil ou aux f toiles. — Combien utiles pour rectifier les erreurs de la Route. — Le Voyage du Solide en pré- sente de nombreux exemples. — Invitations aux Navigatccrs français d'abandonner enfin la vieille routin» et d'employer les nouvelles Méthodes qu'il n'est plus permis d'ignorer sans honte. IL 515. — Associées utilement à l'usage des Horloges marines. 111. 4* DiXON (George). Voyez POETLOCK, — Le Rédacteur du V\)yagc de Dixoii s'est permis de parler de la Férouse , et de sa Keconnoissance de la Côte A^ O. de V Amérique , d'une manière qui prouve, de la part de l'Auteur, ignorance uu mauvaise foi, et peut-être l'une et l'autre. I. txij. DoGGERS- Banks , Écucils dans la Aler de Chine. Leur Pos. géogr. 11. 40 5 . D0.MINICA ( La), î. , une des Mendoça. Voyez O-HÎvA-IloA. DoOLLOF , î. ou le Labyrinthe , découv. p:'.r Roggewecn, — Sa Descrip. V. 420. — Sa Pos. geogr. présumée. 421. — Les îles qui le composent ne sont pas celles de l'rince ofWù!hs de Jjyron, /[z.\. Dorade ou Daurade, Pois. IV. 84. — Les petits Poissons connus sous le nom de Poissons dores ou Poissons ro::gcs de lu Chine, sont une Espèce de Dorade. 87. L 1 i \ i').i vV 'M 11 Tw W 53^ TABLE Gl'NERALE Doi'OLAS (Le Clapitaiiic ). Dci ouvre , en ' yHy , \c Di'troit df Cox ; mais son Journal ne fournit aucune itimière sur ce Passage. II. 155. — Voyez Cox (Détroit dr ), JDrake (Sir f'raniis). Découvre, en 1578 , une partie fie b Côte A'. O. à'Amcriijiif , entre le 48.""- et le 37."»- l'.i. rallcie , qu'il nomme K'ew-Alliion , et, à 58", le Purt ijui doit porter son nom. I. ix et Ixxvj. DrAKK (Terres Australes et Port de). Différentes Positions £éographic[ues données à ces 1 erres. V. 517. — idciiiiii' dfc CCS Terres et de la partie Occidentale - Méridionale ji- Ja Tierra dtl furgo. }4^- — ^-^'^ Géographes qui ic» ok portées sous le Cercle Polaire se sont appuyés sur ii i. expression vicieuse des Relations du Voyage de tel Aniiu, 346- 5 54- 5 5 y. DUGON, Voyez MOHSE. DOAC'AN ( Le Capitaine ). Voyez CoLNETTi E. Ka.STER (île d' ) ou île de PCiques. Voyez PAASSEN. Ealx de i.A m eh teintes en «ouge. Cette couleur j«r quoi produite. V. 121. Écaille de Tortue et sur-tout du Caret, Son emploi dai^ les Arts. JV. 254. Voyez aussi l'Article Tortues, ÉcHA.'i.SK.S. Les Insulaires de W'ahitahô, une des Afen^n^.: . en font usa^e avec beaucoup d'adresse. — Leur servent pour communiquer d'une habitation à l'autre dans le tcm;s des inondations. 1. 187. Edgecumbe ( Cap ) , Côte N. O, A' Amérique. Voyez EncAno ( Cap del ). Éléphant Marin. Voyez Morse. Empile pour la Pèche. Fil de crin , de chahvre, de laiton, «fù. qui porte les hameçons. IV. ()C,. Engano ( Cap del) , le Cap FJgnumhe de Cooh, — ^i Pos. géogr. d'après CooLW. 288, et III. 80. Envergure ( Grande et moyenne ) , Ois. — Descrip. Di- tinguc'e de l'Oiseau ingate par quelques Voyageurs. — Rangée par quelques autres parmi les Coélands. V. icj. Épaulard ou OuRQUE. Voyez parmi les Dauphins. Épée de Groenland. Voyez parmi les Dauphjns. ;\ DES MATIERE S. 5?î re dans \e tenirs Voyez Enga\o I, de laiton, ia. ÉpouvanTAIL , Ois. Voyez parmi les HlMONDELLF.s DF. Mkk. F.QL ERKET , Ois. Ainsi nomme par liong/iinvil/f , n'est pis connu des Ornithologistes sous ce nom. IV. 543 et V, 238. FqUINOXIAL (L'), Ois. Voyez parmi les PÉTRELS. J'uRATlQUES (Oiseaux), sans plate fixe. V. 229. tvr.NTS , Ouverture sur la tête p«r où les Cctactes respirent et rejettent l'eau. Voyez Soufileuhs, Baleines, ikc. Les Cliirns tie Aler ont des Events sur les côtes de la te ce. Voyez Chien de Meh. f • Fai KLAND ( t.' ) suivant les Anglais ; î.' Afahuines selon les Irançais. Voyez Mawkins's Maiden-Land. I auchet. Un des noms du Goéland Brun. Fenouil Marin. Voyez Perce -Pierre. 1er ( !. de) ou deHiERRO, une des Canaries. I. 2. lÉRÈs ( Le Dauphin ). Voyez parmi les DAUPHINS. FehreT { Le). Paroît être une HiromtelU (te Mer, V. 25'ï. Flûte, Pois, anguilliforme. Voyez Murène. FoÉNE , instrument de Pêche. Voyez FouANE. Folle ( La ). Espèce de filet. IV. 2^2. FoNTA ou Fonte ( L'Amiral de ). Voyez FuENTE. FoRMOSA, î. iJa Pos. géogr. II. 357. — Remarques sur \x Position de sa Pointe du S. O. III. 108. Fou , Ois. — Descrip. et Ilist. IV. 104. — Diverses Espèces: le Fou Commun, 111. — Le Fou Blanc. 115. — Le Grand Fou. \\6. — Le Petit Fou, 117. — Le Petit Fou Brun. Ibid. — Le Fou Tacheté, ihid. — Le Fou de Bassan, 118. — Le Fou du Kamtschatka, 1 20. Fouane, instrument de Pêche. IV. 6z. Fourrures. Voyez Pelleteries. FrAYONNE , Ois. Voyez GrOLLE. Frégate (La), Ois. — Descrip. et Ilist. V. 140. FuÈRES ( Les Deux ) , îlots ou Rochers .ipparrenant au Groupe de la Résolution découv. par A'iarcliand : leur aspect. I. 254. — Leur Pos. gcogr. 2(^0 et^aussi III. 441. Tbfues (Les). îlots dans la Mer de Chine. Leur position à icgard de Pulo - Sa^>ata, III. ijil. M ^ P u i >i )■ !î; Jl 5 J + T A R I- F (; l'. N l' RALE 58. — Dcuv r>;|)((r( i;ôtc /V. (A (i'.-i«„. Voyez aussi l'Artitlc Vhkux. \ Dycz Grollu. JucA ( .lu il II nr. ), Dcrduvrc , en 1592, entre le /îy."" et le 48."'^' F;ir;\llclc , V I iitrce qui porte ion non». 1. x. —, (itite i ntrcc retrouvée c!;ins ces derniers temps. Voyt/. COLNr.JT , Mf.AliFS , (.liF.Y. Il ris ClGANTFUS . Plante m;iriiic. V, trouvées il.ins la Raie de Idiinhiifinc riqiif , et décrites par Koblet, \\.\i.- (jOKMON. l'VENTF. , Fonte ou I'oNTA ( l'Amiral ILirtnlomcn PI '. Découvre, en 1640 , vers 55" «le I.at. N. l'Ardiipil de Siiii - l.ii^iiro. Ses 1)< crnivcrtes lon^-temps (ontistuN la fiction mêlée et coiifondiie avec la wriié d.ii)s h Relation de son I xptditinn ; mais son An iiipcl a (i( retrouvé , en 17H6 , par /a IVrome, et visite ilepuis jur les Anjrlais. I. xx). Voyez ausii LA PLKOU.st. , CuLNlTl, AIfakf.S , &r. FUGITIVA ( ïa ) de Qiiiros polirroit être l'île que Wiilln \ nommée How's Islaiul. V. 4(^7. TuImah , Ois. Voyei parmi les Pr.iRELS. G. ■'J 1 . '^ Cabian , nom commun aux Goélands et aux Alouettes Jniii la Alctiitemtnre. IV. 555. (ÎALAPAf.OS ( î.» dclos) ou l.^ (les Tortues, Descrip. IV. 21:. Kxcellencc et aliondance de l'Espèce de Tortue qui peuple CCS îles et les (banaux <]ui les séparent. — Coiuuie .soiij Je nom de 'lOKTUE des Calupugos ou Tortue Grecque. 215 et 263. Galère (La). Voyez parmi les MoLLUSQULS. Gambette , Ois. Voyez Chevalili!. Garum, Lspèce de Saumure ou d'assaisonnement fait .ivc; divers Poissons. V. 316. Garus , petit Pois, dont les Anciens cmployoient les entraillc; à faire le Garutn. V. 316. G ASP a R ( Détroit de ) entre Bnnca et Billiton, Rniitc, Remarque, Relèvcmer.s , Observations- du Jo/Z/Zr dam ic Détroit. II. 413. — Préférable à celui de Glements tt :i celui de Banca. 42 j. — Voyez aussi DÉTROIT DEMRt UANCA et J31LL1T0N. . L ntrc le /J7.""' et nom. 1. X. -^ s temps. Voyiv. — Deux r<|)((f( A', O. iVA,r„. f/. aussi l'Artiili /hirtn/iiiiico ni'. . N. l'Ar.hlp,! mps ( ()nti"ït<.i> : w'riir fl.uis h An liipcl a ki visiti' ilc|niis p,ir U.SK, CuLNl.TI , île que H'.i//;; i DES M A T 1 L 11 E S. 53) lix Mouettes Jaiii ^cscrip. fV. ii:. 1 oriuf c[iii peuple — Connue Miiij 7//r Gnctjue, 215 icment fuit .ivxc )icnt les entraillc; B Hilton, Rniitc, i Soliile dans ce le Cléments et à ÉTROIT d'ENTRL 'A I Caspar, île , dans le Détroit de (C nom. S;i Latitude. III. 155, — Sa I oti^if. par approxiinarion, 1 58. — .S.i De si ri p. 2 j î. — On y trouve des i\i , wnr^ ()j^'M , visite, en 17880189, la Côte A^. 0. d'Âmrriijne , pénètre par le Dvtroit de l'uca , et naviçiue ( suivant Aleares ) dans une prétendue grandi- AJer intérieure, située à l'Est de l'Archipel Ôan-La^aro de Fueute , &c. 1. clij. GrIFET ( Le ) , Ois. N'oye?, VoUROU.SA.v.nÉ. . l-l 4 K ^ 7 r 536 TABLE C ÉNI^:P A I.E i \- i-.uiSAnn ( Le ) , Ois. '^•'cm.:. ^i'»»-ni les GohLANDS. CillOLI.r. Oij. Voltij{C ai'i.,i'v /t l'tl/mfs pour saisir Ici coi|iiillagc,s uciuclics au ci -, d«- tes Cctaci'cs. IV. 479. CiL'ADALUrA ( Dii^'it df ) des rspagivl-s , à la Côte A'. 0, A'Aiiu'riijue , est bien certainement ta Haie que les Aiii;!,n{ ont nommée postérieurement , Aorfo/'/i Huy , siiutc au .Sud du Cap ilfl I iigiiho que Look a nomme Cap Eil^nuitibf. 11. 1 :. Cl'lFFETTE ( La) , Ois. Voyez parmi les lliiU)Ni)r.l.i.t,s l)E Mi.ii. CuiGNETTE(La) , Ois. Voyez parmi les I llKuNin l.LLS DE Mlh. Guillemot, Ois. — Description et Lspàcs. V. i^j. Cl'lLLlAUI) ( I.a Maison ) de lyon, Actionnaire d.in^ i'Ixpcdition du So/it/r , et t h.irptc par la Maison Htiiix de la t.dirication de tous les objets de Traite, tels ijuc Hal- lebardes , Poignards et autres armes ; embarras tpi'cllc éprouve et dangers qu'elle court en remplissant s;i » Din- nission ; ne parvient qu'il force de soins et de pern-vc- lan» c , à vaincre les obstacles tt les oppositions qui tenoicnt aux circonstances. II. jzo. Cuise (Le Capitaine). Voyez LoWRiE, H. ILmvieçon nouBLE pour la pêche des gros Poissons. IV. 155. ///lA';v,i ( Le Capitaine ), expcdic de Canton, i.^f Voyage, en 178J ; fait quelques Découvertes à la Clôte A'. <'. A'Ànurit/itf dans le voisinage de Noothn - Sound. 1. cxxiv. — iion i.'* Voyage, en 1 786 , sans Découvertes, cxxv. Hareng, Pois. Ne se trouve que dans VOiâm , jamais d.i la Ah'iiiterrnnte. — l'emps de l'arrivée , Parages et Sais de la Pêche. — Dirtcrens noms qu'il reçoit , et pourquDJ. — Diverses préparations pour le conserver. — Les Dieppois ont inventé le Saurissagf. — l.'art de saler et d'cncaqucr est dû à Ueuktlings , Pêcheur hollandais. •- (îrand commerce «ju'en fait la Hollandr. — Premier fondement de la Grandeur et de la Richesse à'Amstrrdam, — Évaluaiiun du produit de ce Commerce pour les Hollandais. V. 297. Hahengade, Pois. Ainsi nommé dans la Âh'ditfrranér ; n'est pas un Hareng, mais une grande Sardine, V. 298. Harengs ( Roi des) , Pois, qu'on suppose diriger les Colonnes de Harengs : quel poisson c'est. V. 300. Maret , Pois. Voyez PJCAREL, ans son \. h t: DES M ATI E K ES. 537 Harle , Ois. V. 218. llAuroN, instrument pour \a i'tchc de fa Daltine et cle$ grands l'oissoni. IV'. 6j. IIavf-Sule ( le) ou le CdtiUman [le Gentilhomme 1 dci Ai'gl.iis , peut îti" If Rtiiihnr [ le Conseiller ] des llullandais. V. i3j. IIawKINS's iMAinEN-l.AND, Vireinie de lUnvkins , les îles ALilotiines tige de la Coc/iinchinf. Ihid, — Espèce nouvelle indiquée par (.'00k. i^(>. lIoNDEN Eyland ( OU île d(s Chiens) , dérouv. par le Alairt et Schouten. Sa Descrip. V. ^oC. — Sa i'os. géogr. suivant les Découvreurs. 407- — Sa Pus. présumée. 4yi. lloon , ( î. ) Découv. en 1774 par Cook ; petite île faisant partie des Alendoça , laciuclle n'avoit pas été aperçue par Alendana : on ignore si elle est habitée. 1. 104. — Sa Pos. géogr. suivant Cook. III. 69, IIORN ( Cap de). A été découvert pour la première fois jiar Drake : c'est à tort tjue les Espagnols prétendent .i tette Découverte, à tort aussi qu'on I attribue aux Hol- landais le AJaire et Schouten, V, 369. — On n'éprouve aucune difficulté à le doubler dans la saison favorable. — Otte Route doit être préicrce à ceik du Dctrcit de Ma- gellaii, I. 33. lijl i ^1 IJ i^o^rii'Vf//. Voyez DooLUOF. ' tte ; retrouve l'Arcliipel de San-La^aro de Luente , &c. I. cv. llSCALLlF.U, (Commissaire - ordounatcur de la Marine, connu par plusieurs Ouvrages tri.s- utiles , a donne communication des Rcmari|. et Obscrv. faites pendant le Voyage du Soi.lDE , j)ar le Chirurgien lloblet, L cxcij. — Son S'ocaLuUdre de Alarine , cite ! V . ()\. 1 inoLHET , instrument de Pêche. IV. 96. Lkomnf. de .Meu. Vo) cz Narhwal, parmi les ennemis de la lÎALEINE. Lieu (Le), Pois. Confondu quelquefois avec le Cidin ou la AJorue Noire. V. 283. Lion Maiun, Amphibie. Voyez, parmi les PllOQUES. LoNr.iTL DES en M EH ( Détermination des ). Avec i|ucl succès l'Observation des distances de la Lune au Soleil et aux Etoiles, a ttc employée, dans le Voyage du Solide, pour déterminer les Longitudes, évaluer i'eilct des Conians et ies I rreurs de V Estime , et riglcr les Attirâmes. I. cxcij. — Voyez aus'-.i le Résultat de ih,u]i\e Traversée. IIL 19 — 49 — ùS — 85—89 — III — 297 — 314. LoDM (Le), Ois. Voyez LUMME. Loup Marin, nom imi^roprc donné à quelques Espèces de rhotjues. Voyez PlIOQUE. Loutre Marine ( La ). Voyez Saricovienne. LoWiUF et (il. /.s F 'Les Capitaine^ ). Lxpédiés de Pombai , en 1786, pour la Côte 7V. l). de ['Atn/risl< rieurement , les Anglais ont noinnïées î.* de Queen- Cliarlotte, I. oxvij. V »', :t J40 TABLE GÉNÉRALE Ll'MME (Le), Ois. Voyez parmi les Plongeons. LuNDE (Le), Ois. Voyez parmi les Macareux. Luth ( Le ). Voyez parmi les Tortues. i M. JMacAO. Route erv venant chercher sa Racle. II. ^^î?.— L'introduction des Fourrures par lès Ports du Midi de la C/iinf étoit prohibée quand le Solide y relâcha. 56H. — Despotisme du Mandarin ; état d'humiliation des Portugais. 572, — Sa Pos. géopr. d'après plusieurs Observ. III. 128. jMacAREUX , Ois. — Descrip. et Hist. V. 163. — Celui du Kamtschdtka, 166. Madagascar , î. Ses difFérens noms en dîHcrens temps. IV. 264. 3ÎADALENA (La), î. , une des Mendpçn , décnuvcrrc par Alen-Linn , en 1595. — Comment il traita les llabitans. — Descrip. qu'en font les Historiens espagnols. I. 90. — Sa Pos. géogr. d'après Cook. lll. 6c). jVIadhague pour la Pèche du Thon, Descrip. et emploi, IV. JOO. JMadre de Dios ( Baie de la ). Surnommée par Cook Résolution - Bay , dans l'île Wahitnliô , une des Memlnoi, — Relàc he du Solide dans cette Baie , événemcns, cclianges, &c. I. 7^>, — Description particulière de la Baie. II. 10^. — Sa Pos, géogr. d'après ('ook, III. 70. J\l.iGELLAN ( Fernando DE ) , mieux nommé AjAC/i LHAENS , II. 52J. — C'est ce Navigateur portugais, au service de r Espagne , et non pas [)r en 1769. 111. 18. DES MATIERES. ç^t f^lAl.r.STINA ^Chcvitlicr /'i: ^ , exptdic (le 6W/j, en 1790, avec deux Frégates, pour un Voyage autour du AlonJe , et piifticulitrcmt'iu pour prendre une connaissance exacte de Ictiit actuel de la Côte A'. O, d'Aniirh/uf , et des Êta- blis.-emens que diverses Nations A' Europe peuvent y avoir iormcs , . L 22U. — Sa Pos. géogr. 260. Marc AUX ou MaR'^.ots , Ois. Pîiroissent être des Fous ou des Cormorans. V. 234* Marie- Anne ( Archipel de ) , ou mieux de les Ladrones , dec'juv. par Alagellan , en 1521 , occupé par les Espagnols en i6- scnt très-exagérée; , &c. — Doiif^las, de son Côté , décou\r. , vers 55" de Lat. le Port auquel il impose le nom de Aleny , et quelques petits Havres; pavse le premier dans le C;i:i ! qui sépare du Continent les îles dérouvertes, en ijS6, y la Pirouse , et que , depuis, les Anglais ont nommées î.* 1. Qiieen-C'harlotte , &c. \. cxlviij. A'ÎESDA^JA ( Alvaro DE ). Sa Découverte des îles las Alarques^ » dt Altndoça. \. 86. MendoçA ( Î.* luS A']arqutsas de). Déconv. par AJent/aiu: in 1595 ; visitées par dni/i , en 1774; i>Jir AJari/uiiiu , en i;"';'- i \ ^ DES MATIERES. 54- î ccouvcrtc. (': — lueurs nonib. — Dcstrip. gcneralc et particulière de ( ts îles, cic leurs proclucti(Mis et de leurs Iiabitans, d'aprcs les l„spajTrn)ls , les Anj/lais et les Français. — Idce du dou- vurncincnt. — i'opuiation prcsunit'c. — Les Iiabitans coin- parts a ceux de laiii. I. 8i. — Visitées, en 1791» pi't le C^ap.'" Knlirrt des Etats - unis ; en quoi son rapport dilfcrc tie celui des Fr.invais. III. .J07. — Doivent être prtl\.rc(."; aux lies de /ti Sorii'u' , pour une Relâche , par les Vaisseaux destinés pour la Cotp iV. 0, (ÏAmcrique, I. 76. — Leurs Pus. géogr. III. 69. JMr.NDOCiNO ( Cap. ;. Sa Découverte. Voyez CAnuiLLO, i\lF.R LU.MINLUSE. Description , et causes prcsumccs de cr J-'iicnomcne marin. 1\ . z6. Le Natur:ilistc luclie , dajis l'Lxptdition de DnitrecusKuiix , en dctouvrc une nouvelle cause. 3 I . Mf.r teinte en rouge. Voyez Eau.x de la Mer, &c. All.REUCME ou MOUUE SÉCIlÉE. V. 289. Merlus ( Le Grand ). Espèce de Moriif. V. 284. JNllTAVAZA (Le) de AJadagascar , Ois. V. 152. MiAi'i-ARD (le Gros) Ois. Voyez parmi les GoÉLANDS, I" ALii:tcau gris. v J^llCROPS ( Le Cachalot ). Voyez parmi les Baleines. Miha(jE dc la Mer. Son effet. IV. \(>(). Ml.SAGO ou B1SAG0 ( Le ) , Ois. V. 240. MdLlUSOUFS , Mous ou Moux , Animaux de Mer qui , ct.'MU ecorchc'â , n'offrent à la vue qu'une cliair molle. .Diverses Espèces. IV^ 15.— La Cmlère. 15. — Comparaison du Bonnet jiunhuul avec la Galère, zo. — la l'clrtie. i\. — {'Ortie de Alcr. 23. — Espèce particulière de AJollusauf ou dc Poljpe, 25. MoNocERos ou MoNc)rK)N. Voyez Narhwal. Mo.NTEHrv ( Puerto DE), Voyez K/.yC/f///f; qu Ile découvrir. Morse, improprcmenl appelé Wuhe marine ou Cheval marin , nomme auhsi liote a la (•jmuîc dont. i>/escrip. et llist. V, 66. Le AIor.se dc Cooh, 76. — Le Dugon, 8(5. .Morue , Poisson en général. V. i8o. — D verses Espècr' : la. Grande Morue, 282. — La Aîori/e longue ou Alorue Ihirhue . ou !c Lingue, Ihhl. - La Alorue Noire , ou le Colin. 285. — l.Q^Lieu, llnd. - Ujinl^fn , Fgrrjin «\i Anoii, 2 8,i. — Le Grand Merlus. Jiid, — La Ahrue Jaune. 286. h 11 'H i ^' ■ I I- .h\ A II r "il" i ^^;^^// l 5+'l- TABLE GÉNÉRALE — La Jlfnruf Ahillf , ou le Tncuiitl, It'ul. — Le (.'ufiefiui, //i.',/ — Le i.,ipfltin d'Apj'ùt, 187. — Lu Aloriiettc, IhiJ, -. Y.eCnh'illdud , Cabiliati , Cabliau, ou \a Aluritr fraic/it. lèi.l. — Préparations : Morue saUf, 2K9. — Alortie sèche 01. AJerluclif. lltid. —Temps de la Pûhc. 191. MoHL'ETTES. Nom donne aux jeunes Ahrues, V. 287. MoRUS Papyrifera [ Mûrier à papier ] , Cet arbre , d( nt les fibres corticales sont employées pour la fabrication des étoffes parles Insulaires du Grcnd - Océan £,jiiinoxial , cioi: dans l'île Wtililtahu , une des Aletuloça, I. 121. MoTACILLA VelificANS ( La ) de Cook ct Forster pouiroit être une F.pècc de liergerpiinettt, V. 230. AI0ULTTES et Goélands , Ois. — Souvent confondus par K Marins. IV. 335. — Dcscrip. et Hist. 3î<5. — Diverses Lspèi c de Alouettes : la lUattche. 354. — Le Kut - Ge»hef. 355. -- L« Grande Cendrée à pieds Ideus, 356. — La Demi-Li 1,. 358. — La Petite - (Andrée, ]59. — La /\!:Uie. ^61 . — 1 ,1 Alouette d'Hiver. 563. — Le Laùbe { ou Stercoraire), 36.Î, — Le Noddy. 367. Mouton du Cap, Ois. Vo^cz Albatros. Ce nom 11 aussi donné quelquefois, mais improprcniciit , au Queùrdi!:u huessos. Mois ou Moux. Voyez Mollusquf.s. MoWEE , î. une des Sandwich , se fait remarquer par un Montagne très- élevée. IL 305. — Mautcur de la Mont;igi;i. par approximation. 309. MownA-Kaa, une des deux hautes Montagnes de l'îli- o-Whyhee , une des Sandwich : sa hauteur dcteriv-ince p..r approximation. IL 309. MowNA-RoA, la plus élevée des deux Montagnes de l'iK o-\Vhjhee , une des Sandwich, — Sa hauteur détcrmir.ic f)ar approximation. — C'est , aprè% le Chimboraço du Vcrou , a plus haute Montagne connue. H, 306. MuLAR (Le Cachalot). Voyez parmi les Baleines. MurÊne, Pois, anguilliforme. Descrij». et Hist. V. 193. MÛRIER À PAPIER. Voyez MORI'S PaPYRIFERA. Narhwal ou Licorne de Mer. Voyez parmi les ennemi de la Baleine. Naskorne (La). Voyez parmi les ToRTUES. NAVIGAiLiJHS { î.» ou Archipel des) de Bongainville , v.i 5c. V 2 \o. 5- M m ¥■ 'f ^^1 1 . ■ ■'il . \ ■ é 1 f . \ t ! , I kl 54-6 TABLE GÉNÉRALE OiStAUX DF. RlVA(.K. Doivent ctrt distingiits des Oiseaux A(]intt'']'i'!' proprement dits. V. 228. Okeitsok ( L') ou la l.'ourie - /uiii:[iie , Oiseau. V. 252. O-NlTLIO , ou San - Teilro de Ahiulitnit , une des îles de Meinl:'{a. Sa Dcstrip. Voyez i\1(.ND()<,;A ( î.» de). - llmu (te llocht découvert p;ir le Solilt dans le Sud de cette îic. I. ^j. — Fus. }.;coj»r. de l'ile. 111. 69. O'iAliD f n.Tie d' ) , découv. par le Cap.'"^ 6/w«<;/ du .Vi.//./- , à la Cote Oct idcntaic des îles nonuDces par les Anglais I.' de (hueiii-iJiiirlotn-, II. 1 b'9. OuHliF. nu Ka.mT5ciiai'KA , Oiseau. Vo^-z parmi Ic^ LOKMOHANS. OuRQL'E ( L' ). Voyez l'Él'AULAHD parmi les Ennemis de la Bai.line. Ol'HS 1J:.ANC ( L' ) du Nord attaque les Phoques et nicmc les baleinti, IV, 445. — Comment repoussé par le AloriC, V. y t. Ol'RS Marin ( L' ). Voyez parmi les PlIOQUES. Outardes dls Malouinls. Voyez Oiks. O-WllYllEE, î. , une des Satulwiih , se fait remarquer p,ir deux Moniaffnts très-clcvces , A'Iowna-Rùa ci Alowiia-l\M . dont le sommet n'est pas toujours couvert de Ntijje, contre ra'scrtioii du Lieutenant Kin^, J J. 282. — Sa Lon- gitude d'.tprès Cuok. Jli, 96. P. Paassfn FviAND, ou î. de Pâques [ Fastrr !sl. des Anglai- . par Roi'geween, V. 390. — Sa l'os, gvoisx. nccouv. en i "jn d'après Couh et la Perotise. ^95 et 488. Visitée par les Lspa- ^nols , en 1770. 396. — Statues colossales répandues nir son contour 398. — N'est pas la lerre de Davis, contrt Je sentiment des Anglais. //'/e , pour le Coniinerce des Prlleteries de la Côte 3u /V. i), cxxiv. — l'roduit de la Traite du Solide, 11. 11. — Varialie)ns que le prix des Pelleteries avoit éprouvées dans les Mari bes de la i.7iine depuis l'établissement de ce Commerce. — Prohibi- tion établie avant l'arrivée du Solide a y]I,n, \o ; cause pri.sumtc de cette prohibition en faveur des Russes. — Le Capitaine Aliirdinnd est obligé d'apporter sa Cargaison en / runce. II. 571 .omhien une trop grande concurrente et d es specu lat lOlU désordonnées nuiront au Commer-^e dci Pelleteries du yV, O. , il a SCS limites qu'il seroit dangereux de franchir j trop d'extension l'anéantira. 11. 390. PnnrE - PIERRE, Plante marine. — De-^rrip. — Préparation jioiir .Hrvir o ;ilimcn t. V. 1 00, 'i ■m 'fi k M m «.' fi i 548 TABLE G r: N É R A L E I'lHNICIF.USES (îles). V'oycz SlIAPLLIk Kvi ANDEN. l'tHHouHET DE GkÔiNLANO. Ni)in impropre donne «u MxCAUfcUX. Voyez, cf mol. Pehkoqlet- Plon(;eon. Voyez. Mac ahf.ix. Pr I r.hs ( I c Clapit;iiiic ) . oxpcdic (le Ahuiio , en ij^O, ticvoit se rendre a la tiôtt \. (K d'.tniiriiii.f p.ir le hiunin/uitLi ; fait naulrajjc sur Mnlnui - \.'iiri>ll \ riltdc (;iiivre |. — Cicipic (lullfiil Coin 11 il.ins le ./ iiiriiit l h IStt "l" f «le .son I oyant 1. 'h h \iHllt\- m mcr( c t|iic ii>i'. s «le «efte I riUUf , dit «le I T-xpéilitioii de retns , it «lu une les Annl.ii.'i clien lioicnt à établir a\e(. Us partie de I'Wj.V. I. ; , Oi.s. — Desc rip. et I li.st. I\'. 153.— Divcries F.spèics: le Diiinifr noir rt hLtiH ; s\ Desi ri|). par Rohltt, I. 15.— Par le.s Natiirali.'ife-. IV. 161.— le l\mi(r llruii ou VAn- ttirctiituf. \(>6. — Le Ptirel /t/,i>ic ou pclc *|ii'.l«iutlois Aloiifoi, 174. — De»i ription particulière de .Miu bec par Hougiiinvillf, V.214. — Fau.sse opinion sur sa propriété «l'annoiuer la I tmpitt IV. \-j(). — ['(l'isi-au ilfs'l rinpiies, iHi. ~ le Pi-rit P/nn^fni. 184. — Le /'/iffiii. 1H5. — Le iiiliiiiir. \'Û(>. — \.' Eiiuiiiox.ul. 187. — Le CfiiJri', ll'iil. — le lir,istlieii. 181;. — Le PiiiMr OU Didilotin de.s AiiiilU.^. Ilii,l. — V .lliiui île Alaestre. rg;. PtirrI gii^ , décrit par l\i>liJ, — Le Lion Ahirin, 35.— I.'^^«r. ALirin. 54. — Pour le iMon.^^E et le DutiDN , voyez ccn mots. — Résumé, iij et 278. — Les Pluujiies , conlix i'«)pinion généralement reçue , n'ont pas le trou ovale du « œur , ou trou de Hottal , ouvert. 27^. — (Communs .1 J'î. Saint- Amhroisf ou .V.' Ambor , Côte du Chili, y si^'"' d'un grand produit, 277. V r 1 f' • «5 ^1 a»-^. ^ DES M AT I r: U ES. 5+9 Pif Anr.l , petit Poisson tinpioy*; par les Aii(icn<, pour l.iirc l'ass.iisoniumcnt nninnic (i'./>7/w. \. 51^ — Voyez. CiARl^t et CÎAULS. — A i\l.lr^cillc , le t'icaml est nomme (Jcrrei et Jl.iret, P(r DE Mr.n , Ois. Voyez HlÎTRIFR. Pirf) \'EHT, Qi.. \'oyc/. ("lIKVALirR. PilHHE-GaHIN , Ois. Voyez parmi les I linONPr.Lr.ES PP. Mf.P Ph.LoN HiANf; A NTA ll( TIQL'F. r.spc( c nouvelle (l'Ois. Antaritii|iic dont le Ciliirnr^icn RoMfi a cloimc la Dcscrip 1. 18. — CcnipMraisnn .ir lunier ; ne paraissent pas Ctre du même Genre. IV. 288. PlNOOl'IN.s. Compar.iison avec les AJtnuhots, IV. 29^. — Descrip. et I list. du Genre. ' ^'î. — Le /'iiiffouin C.'oniwiin. J28. — Le Cruihl Pingouin. ^ - Le Petit Pingouin, 333. PiPF.LIENNE ou PlIMLlNF , . V. 223. Pl\ FTrF. , Ois. Voyez Cjm \ ALIFR. Pl-ANonnr , Coi|uilla^c. IV. 401. PlaTA f Î. de la ) ou de V Argent. D'où lui CSt vcnu ce nom. IV. 2.5. Plei HONtcTE , Genre de Pois. IV. 455. Plongfon , Ois. Diverses l.spcces : le Gat- MARIN. V. 123. L'hn/iriin, Ihid. — Le Liinnne ou Looni, 123. — r/ongeoiij des Ahiloiiines , deux Lspèces. 12^. Plongeon à gros bec. Voyez Macarelx. Plongeon ( Le Petit ). Voyez parmi les PÉTRELS. PlitoN , Ois. Voyez parmi les CoRMOHANS. Pi IHFAU DE MfR , Plante marine , L.spcce de Fucus Cignnteus , décrit dans le Voyage du An/itie sous le nom de Hambou DE Mer. 1. 2S2. Voyez aussi les articles Gofmon et Fucus. Pois , Plante et Légume. — Communs dans les îles de Qtieen- Clutrlotte ; ne diffèrent pas , pour la saveur et la délicatesse , de ceux que l'on mange en Irunce, IL 21 4* — On en trouve également à Ti/tin/iltUné, Côte /V, O. d'Âtturitfue. 25. Poisson - doré ( Le ) ou le h'in-ju des Chinois. Voyez Dorade, POLSSON- Volant. Diverses Espèces. — Descrip. IV. 10 Poisson -P'ojans k quatre /li/es rouges , vus dans le Voyage du Solide .• il est fait mention de Poissons semblables dans le Voyage de Bougainvilte. 1. 35. Mm 3 Al i !■ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. ^/ ^ 7 /. v^ % % <^ 1.0 l.l m m 1^ 1^ lllllio JJL |L25 1 1.4 1 1.6 < 6" ► <^ 'K4 A .V./ ^ .!»> •>• # >^ /^ # m '/ Hiotographic Sdences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 \ .,<^ .V^ ^">,^^ f/. ^ 550 TABLE GÉNÉRALE Pommier, Arbre. Espèce trouvée dans l'île Wahîtaho , une des AlfuJoça, I. 128. POFTLOCK et DiXON (Les Capitaines ), expédiés de Londrts , en 1786 , par MM. Etches , pour la Côte N. O- à.'Amériqur, Le Cap."c Portlock découvrit vers 58 deg. les Havres de Gcjilding , Portlock et Salisbury - Sound. — Dixon découvrit vers 59 degrés -j le Port Mulyjave , reconnut hi Côte Occidentale des grandes îles découvertes antérieurement par lgaudière$ II. 406, & Wahîtahô , une lies de Londres , '. O. 6\4meriijuf, . les Havres de Dixon découvrit onnut la Côte antérieurement irlotte's Jslamls, ipe du Solide, i la Côte Occi- nommécs î.* de D Brun. rî. IVahîtahÔ, une des Afen- unc de celles lusieurs Observ. Bjron , ne sont de Roggeween, .adrones , d'une ;28. VOOR suivant les Sa Pos. géogr, )S. géogr. d'après on aspect , &c. )bserv. III. 120 , et Correction !t m. 136. îmarques sur ii .06. I DES MATIERES. 551 PulO-WawooR. Voyez PuLO-AoH. Q. QuADRA OU LA BonrcA. Voyez Ayala et Arteaga. QUEBRANTAHUEissos, Ois. Voyez parmi les PÉTRELS. C'est le plus grand du Genre , comme VOiseau des l'enipctes en est le plus petit. Ql'EEN Charlotte ( ï.^ de ) h la Côte N. O. à'Ami'r'hjne , ainsi nommées par les Anglais, mais découv. en 1786 par la Permise , antérieurement à toutes les Reconnoissances que les Anglais en ont faites. I. cix. — Position géographique de leur partie Septentrionale par In Perouse. III. 90. — Partie de la Côte Occidentale reconnue et visitée par la Clialoupe du .Solide , sous le commandement du Capitaine Channl qui en a levé le Plan. Voyez Cloak-Bay, — OTARo(Baie d'), — Port-Louis , — Port Chanal, — i. du Hii>pa. R. Raisins du Tropique, Espèce de Goémon, Descr'p. V. 200. Autre production du même nom. 202. — Rtiisin de A1er , ou Savonnette de Aler. ll>id, — Raisin de A'ier , insecte, Ilnd. Pi ATT A , Arbre, ou NoYER DE TaÎTI [ Inocarpus ] , croît dans l'î. WahitahS , une des Alendoça. I. 123. Ratzhar (Le), Ois. Voyez HavE- SuLE (Le). RÉCRF.AT'ON ( I. de la ) , découv. par Roggeween, Voyez Vermaak. Renard Marin , nom impropre donné quelquefois à une Espèce de Phoijue, Voyez Phoques. Requin, grand Chien de Aler, Descrip. et Hist. IV. 32.— Sa peau employée dans les ouvrages de Gaînerie , concur- remment avec celle de la Roussette et d'autres Chiens de Aler ; c'est improprement qu'on appelle Ouvrages en Retjuin ceux qui sont laits avec la peau de la Raie nommée Sephen, 47- — Le Sucet , le Rémora des Anciens, poisson attaché au Requin, 49- — Le Pilote du Requin , poisson qui communément le précède. 54- Resolution Bay de Cook. Voyez Madré de Dios de Mendana. RÉUNION (île de la]. Voyez BoURBON (î. ). Mm 4 % i I -^--*-'— ;-':j^j»% ■' 5)2 TABLE GÉNÉRALE Révolution ( î.'- de la), découv. par le Cap."^ Manhaml , en 1791 , avoient été aperçues par lui , de la Baie de U A'iadre Je Dios , dans i'î. Wahîtalw, une des Aleiidoça, I. 225. — Descrip. de ces îles et des Habitans. \. 2^5. — Vues, la même année , et un mois auparavant , par ie Capitaine ingrahnm des États-unis. 11. 377, et 111. 417. — Visitées , en 1792 , par le Capitaine Robert des Etats-ums .- ce qu'il en dit comparé avec le rapport du Cap."«^ Chfinal. III. 417. Reconnues et visitées , dans cette dernière année , par le Lieutenant anglais Hergest qui en a levé la Carte. 421.— Erreurs de cette Carte comparée avec celle qui en a été levée par le Capitaine Chiinul, 444- — Terres soupçonnées sous le Vent, dans l'O. et O. S. O. de ces îles , et fondement de cette opinion. I. 25a et 263 , et il. 382. Rhinocéros, Ois, Voyez Calao. Riche , Naturaliste dtns l'Expédition de Dentrecasteaux , observe à la Nouvelle Hollande , que les Phoques , contre l'opinion généralement reçue , n'ont pas le trou o\ale du cœur, ou trou de Bottai, ouvert. V. 276. — Reconnoît une nouvelle cause de l.i lumière de la mer. IV. 3 1 . — Découvre à Amhoine , une n iivelle Espèce de Tortue, 271. Rieuse ( La ) , Ois. Voyez parmi les Mouettes. RigAudiÈres ( îles ) , dans la Aler de Chine, Remarques sur leur Position à l'égard de Pido -Toti, II. \o6. ROBLFT , premier Chirurgien du Solide dans son Voyatre autour du Monde, a fourni des Remarques et Observations très-utiles sur les Habitans , les Animaux et les produf - lions naturelles des diverses contrées visitées dans ie cours de l'Expédition. I. cxcif. — Méthode employée par lui avec grand succès , pour le traitement du Scorbut à la Mer. II. S08. ROGGFWEEN ( L'Amiral Jacob ). Examen critique des Relations de son Voyage autour du Monde en 1721 et 1722, pour fixer par approximation la Position géogr. de ses Découv. V. 375. Roggeween ( î.s de ). Deux îles découv. par cet Amiral , auxquelles il n'imposa point de nom , parce 'qu'il supposa faussement que c'étoient Cocos- Berg et Verraders ■ Ejland de le Alaire et Schouten, V. 265. Leur Pos. géogr. 267. Rorqual (Le). Voyez parmi les Baleines. Rosier , Arbuste trouvé par le Cap."^ Chanal , dans une des l.* que les Anglais ont nomméeî î.' de Quten-Charlotte, II. aoi. •V» .y. 553 "c M an h and , la Baie de U eitdoça, I. 225. 555. — Vues , ir le Capitaine 7. — Visitées , unis ; ce qu'il nnal. III. 417. année , par le Carte. 421 . — qui en a été ;s soupçonnées ces îles , cl , et 11. 382. Dentrecasti'aux , \oqiits , contre trou o\ale du — Reconnoît :r. IV. j.. — e Tortue, 271. TTES. Remarques sur 06. s son Voyaçre Observations :t les produ( - dans le cours pioyée par lut Scorbut à la critique des le en 172 1 et tien "éoirr. de O O cet Amiral , s 'qu'il suppos.1 raders ■ EyUnil ■ géogr. 2^7. ans une des l.' r/çtte, II. aoi. DES MATIERES. Rouge -Salé, nom donné au Hareng saur. • Roussette , Espèce de (?/iicri de Mer, Sa pead employée dans les ouvrages de Gaîneric. IV, 45^» S. Sain- ct Saint -Félix, îles JT-AMBOR ou ÔAfNT-A.MBROISE Ct NAINT - 1' ELIX , il du Grand-Ocnm Austral , à environ 170 lieues de distance de la Côte du Chili. — La première ( et vraisemblablement la seconde) abonde en Phoques, dont on peut tirer un grand produit. V. 27^1. — Sa Pos. géogr. présumée. 277. Sainte -HÉLÈNE (île). Remarques sur la Rade ct le Mouil- lage. II. 45(5. — Descrip. de Jnvies-Town ct de $ç.5 Forti- fication5. 459. — Ressources en Rafraîchi.ssemens , en agrès, mâture, &c. 4^»:.— Par qui occupée successivement de- puis sa découverte, et à présent comment gouveriice. 4<)^. — Incertitude sur son étendue. \()']. — Parolt n'être «pie les restes d'une Terre calcinée. 472. — Les deux Rochtri? de Sainte- Hélène et de Gibraltar , possédés par la même Nation qui a pour objet'constant d'envahir le Commerce des deux Mondes , lui procurent de grands avantages : il seroit temps que les autres Nations maritimes, ouvrant les yeux sur leurs véritables intérêts , se coalisassent enfin pour mettre un terme à un envahissement qui va toujours croissant. 476. — Latitude ct Longitude de l'île d'après les Observations de Masheline. III. 295 et 296. SainT-PieRRE, Pois. Voyez AIGLEFIN parmi les MoRUES. Saint-Vincent ( Cap. ). Sa Pos. géogr. d'après Borda, III. ^ 1 i. Salangane , Espèce À'Hirondelle de Mer. Dcsc. de l'Oiseau et de son Nid, ct propriétés du Nid. IV. 1^2. Salmone, Pois. IV. 39^. San -BeRNARDO ( île ) de Quiros ne peut pas ctrc les Terres de TiENHOVEN et Groningue de Roggeween, V. 477 et 497. San -Juan (Le Cap) de hJierra del Fuego, Sa Pos. géogr. déterminée par Cooh. I. 7 ct III, 47, San-Lazaro (Archipel de), découv. par Fueiite à la Côte N. O. de \ Amérique, Voyez FuENTE, — Retrouvé par ta Pérouse en 1786. — Reconnu, en 1788 , par Colnett , Meares et Douglas , en 1789 par Grey. Voyez LA PÉROUSE, Colnett , AI e ares et Douglas , et Grly. San-LoreNZO (Port de) des Espagnols. Voyez AIaetinez. Expédition de 1789 : c'est le nom qu'ils ont donné à 1 1 in il' 55 + TABLE GENERALE I •: Nootka- Sound , lorsqu'ils l'ont visité, après que les Anglais le leur eurent fait ronnoîtrc. I. clxvij. San-Pedko, île, une des Meniloi,H. Voyez o- NiTEÏo. Sandwich ( î.*). Avoient ttc découvertes anciennement par les Espagnols. 11. 2H9. Sansonnet, petit Maquereau qui précède dans nos Mers l;i grande Espèce. V. 29^. Santa-ChristinA (île). Voyez WahîtahÔ, Santa - Cruz ( îles de ) de Memlana , en 1 595 ( que Carter et , en 1767, a voulu nommer Queen C^harlotte's /s/es) , ne peuvent pas ctrc les Terres de TlENHOVEN et Ghoningue de Roggeweeii. V. J[<î(). Saranne , Plante lilliacéc , fait partie de la i.ourriture des Habitans de la Côte A^. O, à'Amcriqne. Descrip. de la Plante par Ste/ler, W. 6z. Sardine, Pois, de passage, nage en grandes troupes errante>. Parages de la Pêche. — Saisons. — Préparation pour le conserver. V. 5 to. Sargasse, Sargazo. Voyez Goémon. SARICOVIENNE ou Loutre marine. Descrip. et Hist. V. 1^7. La Loutre du Kamtscluitlia et celle de V Amcrique AJcri- diona/e, 173. — Descrip. particulière et Hist. de la V///- covienne de la Côte N, O. A^ Amcrique, 179. — Manière de la prendre. 1 8(5. — Diverses Remarques sur les Fourrurea qui en proviennent et distinction à faire entre les Peaux pour le Commerce avec la C/iiite, II. j 1 à ^6. Savonnette de Mer. Voyez Raisin du Tropique. Saypan ( île ) de l'Archipel de /os Ladrones, Sa Pos. géo«r. II. 315 et 317. — Sa Descrip. 319. Scie de Mer ( La ). Voyez parmi les Ennemis de la BalEINF. — A dû se trouver anciennement dans notre Aléditerrancc. V. 273. ScilLY ( î.^ ) , ainsi nommées par ]Va//is , pourroient être la /s/a de/ Pe/egrhio de Quiros, V. 497. Scombre , Pois. — Caract. du Genre. IV. 88. Scorbut , maladie des Gens de Mer. L'exemple de Cno et celui de /a Perouse ont prouvé qu'avec des préservatifs et des soins , on peut se garantir de ce fléau dans les plis longues Navigations. II. <^o(>. — Méthode i\es Pains ne sab/e chaud euîployés avec un grand succès par le Chirurgien i. I DES M A T 1ERE S. ))S dans nos Mers pourroient être I\fllilel , Jans le Voyage du Solide , pour guérir le Scorbut à la Mer. 508. Sephen , Espèce de Raie dont la peau C'it employée dans les Ouvrages de Gaîneric , improprement ^^pl^c\^:sOuvragts fit Requin, IV. 47. Sehpent d'Eau. Diverses Espèces : A'Etirope ou à Collier. V. 191. — De VInde. 192. Serpent ( Yeux de ). Voyez Crapaudines. ShadelYK Eylanden, ou îles Pernicieuses , découv. par Roggeween , en 1722. Leur Description. V. 408. — Sont les mêmes îics que Cook , en 1 774 , a nommées îles Pallistr, 409. — Leur Pos. géogr. 414 et 494. S1FFLASSON, Ois. Voyez Chevalier. Sœurs ( Les Deux ), î.'' dans la Mer de Chine. Leur Pos. rectifiée. I I. 429. Solide ( Le ) , Vaisseau monté par le Capitaine Marchand, Comment équipé et approvisionné pour le Voyage autour du Monde. J. clxxxvj, — Son Etat-major et son Equipage, clxxxvij. — Éloges dus k l'État -major et à l'Équipage. II. 504. SoNORA et C1NALOA , les Provinces du Mexique les plus riches en Mines, soumises par les Espagnols en 1771. L Ixi/. Souffleurs , nom donné par les Navigateurs à tous les Animaux de Mer de l'Ordre des Cétacées , qui ont un ou deux Events par lesquels ils respirent et rejettent î'eait. IV. 27T. Spare , Genre de Poisson. Caractères du Genre. IV. 84. Spartel ( Cap ). Sa l^os. géogr. déterminée par les Obser- vations de Borda, III. 9 et 313, Stariki ( Le ), Ois. V. 258. Stercoraire ( Le ) , Ois. Voyez le Labbe parmi les Mouettes. Sucre (Canne à) croît spontanément dans l'îîe Wahhahô , une des Mendoça , mais les Naturels n'en connoissent pas le prix et ne la cultivent pas. 1. 131 , et III. 413. Suez. Communication ancienne de VOccan avec la Méditer- ranée d'Europe, par Vhthme de Suei. II. 49^^. I ^'^ i /' ir ■•\\ 0 '■ ar le Chirurgien v v| 556 TABLE GÉNÉRALE T. TacAI'D ( I.c ). Nom donné à la Morue molle. Voyer parmi les Morues. Taille -Mer et Taille -Vent, Voyez le Goéland Brun parmi les Goélands. Tampon (La Baleine). Voyez parmi les Baleines. TatouaCiE : Impression de taches intitlébiles faites sur la peau. N'est pas particiiiicrc aux Insulaires du Grand - Océan ; est pratiquce par les Marins deFriime, A' Espagne , A^ltal'u , &c. »jui naviguent dans lu AîcJiterraïu'e. 1. 156. Ta VON ( Le) des Philippines, Ois. V. 259. TcilINRÎrÂNÉ ( Baie de ) à la Cote A^. O, de VAine'rirjue par J7" 4' de Lat. , la Baya de Guadalupa des Espagnols, et Norfolk Diiy des Anglais. Dcsrrip. de la Baie , des Pro- ductions du snl , &c. , des llabitans, de leurs moeurs, usages , &c. Evénemens pendant le séjour du Solide ,- Traite des Pelleteries, &c. II. 1 et suiv. — Vocabulaire de Tctùnhliânc. 528. Tempêtes (Oiseau des). Voyez parmi les PÉTRELS : c'est le plus petit du Genre, comme le Quebrantahuessos en est le plus gros. Tenerife ( Pic de ). Sa Pos. géogr. déterminée par les Observations de Borda, III. 11. — Sa hauteur au-dessus du niveau de la mer, par le même. 15. — De quelle distance peut être aperçu. 1 C. — Erreur de Route rectifiée à la vue du Pic. I. 2. TerrapÈne (La). Voyez parmi les TORTUES. Terre de Feu. Voyez Tierra del Fuego. Terre • DES -États. Attcrage sur le Cap San-Juan de cette Terre. I. 7. Teyde, Teithe ou TerrAria (Pic de). Divers noms du Pic de Tenerife. Thon , Pois. — r Descrip. et Mist. de l'animal et de la Pèche par la Madrague et autrement. IV. 88. — Animal particulier qui s'attache à %ti ouïes. 91. — Pclamidc , jeune Thon, 105. Thouarou , nom donné dans la Guiane au Noddy , Espèce de Mouette. Voyez ce mot. TiBURON , nom donné quelquefois au Requin. TlBURON ( Pierre de ) ou de Requin, On appelle ainsi , et Voyer parmi Goéland Brun LEINES. faites sur la ^rand - Océan ; gne , (i'Ita/ie , ^Aiiie'ritjue par Espagnols , et lie , des l'ro- leurs inoL'urs , du SoliJe ; • Vocabulaire ■:tRELS : c'est ihuessoi en est linée par les ur au - dessus — De quelle oute re(jtifiéc Juan de cette /ers noms dii de la Pêche lal particulier le Thon, 105. oddy , Espèce :11e ainsi , et DES MATIERES. 5)7 trcs-improprcmcnt , dans les Apothicairerics , la coquille ou l'os de i'Orcillc de la lluleiiu. IV. 385. TiLNHovFN et Groningle ( îlcs de ). Grandes Terres découvertes par lùiggewfen, V ^ 468. — Ne peuvent pas être les îles de f). — Ni l'i. Sitn-Btrnardo de Qidros. 477 et 497' TiERRA DEL FuiGO [Terre DU Feu ]. Sa partie Occiden- tale - Méridionale , et l'Archipel des liliiahéthides de Drake , ne sont qu'un seul tt mcme Archipel. V. 342. — Alagatharns et Dfahe avoient reconnu que cette partie de la 1 terra del Fuego n'est qu'un amas d'îles. 357. TicHE Noir de Caïenne. Voyez Jaguahète. TlNIAN ( île ) , une de l'Archipel de los Ladrones, Sa Descrip. par le Rédacteur du l ojage j, — La Petite Tortue du Cap ô^ Bonne-Espé- rance, 270. — Est un bon aliment , contre l'opinion de Kolhe et de la Caille. V. 272. — La l'ortue d Amboine , dont on doit la connoissance au Naturaliste Riche dans l'Expédition de Dentrecasteaux, IV. 271. — A quelle causer on peut attribuer la rareté actuelle des Tortues dans l'île inhabitée de Rodrigue (Mer des Indes ). 218. — Combien elles y ctoicnt abondantes à la lin du 17.'"^ Siècle. 222. c*. cl -.— ™«^,^;t^ f •, ^^. • fr-»- '_•.;»-• •'^■^iL^,f.., ■-,;'■;• Ul i 558 TABLE G h N£ RALE Toucan, Ois. V. 231. TOUH DU MoNDt. Voyez VOVAGE. TkoI'IQUES ( OiSLAU DES ). Voyez PAILLF.-JN-QUEUE. Trumpo (I.c (Miluilut ) ou nis UlumUOLS. Voyez parmi les Caciialois, Art. Baleine. TSCHIRIC0]V , commandant un Vaisseau sous les ordres de Ijfring , et séparé de lui, comme lui dccouvrc la Côte A". O. A\4mcriqne, Voyez BeUI.ng. TuGLEK ou Imdrim , Ois. Voyez parmi les Plongeons. TuiLÉE ( La ). Nom donné quelquefois ù la Tortue Caret, Voyez Caret parmi les Tohtuls. Tu PI A , Insulaire des î.'' de lu Socicte , a dressé une Carte des îles situées dans le Grand-Onan Etjuinoxtut , sur laquelle se troiivoicnt marquées les îles de Alendpça et les îles de la Jit'voluiion , avant que les Européens eussent retrou\c le premier Groupe découvert en 1595 par AlenJiina , et qu'ils eussent eu connoissance du second : ceux des Noms imposés par les Naturels de ces îles, que l'on a été à portée dt vérifier, se sont trouves conformes à ceux que M. Banks, dans le premier Voyage de Cooh , avoit écrits sous la dictcc de Tupid. L 265, et IJl. 420. U. ' Unicorne ou Licorne. Voyez Narhwal parmi les Ennemis de la Baleine. V. Vache marine , Nom impropre donné au Morse. Varec. Voyez Goémon. V^ARRE , Espèce de Harpon pour la Pêche de la ToRTUt IV. 259. Vasco ( Gonyilei) , Portugais. Comment, en i45 il dé- couvrit l'île de Aîndèrf. I. 225. Veau marin , Nom que les Marins des différentes Nation'; ont coutume de donner improprement au PHOQUE. Voyez ce mot. Vele-Rete ( Écucils de) près de l'î. Formosa, De quelle distance peuvent être aperçus; et leur Pos. géogr. H. 357. — Leur Description. 358. U U i s MATIÈRE S. 5 59 ^■ERMAAK r.Yl. AND [ î. de lu Ràre'alion ] Hccoitv. par Ki'i^i'fween, l.cs I lolLinclais ) ont eu un engagement ;ncc les I^aturels; plusieurs homme-; tins de part et d'autre. V. 4(0. — Le trop de confi mec des l'.uropcens les expose souvent il être massacres par les Peuples non-civilisis qr'ils décou- vrent et visitent. 441. — L'ilc fournit aux Hollandais des Rafraîchisscmcns. 444. — Sa Pos. géogr. présumée, lùiti, Vesper ( île ). Voyez Avondstond. VlLA ( Vil fine ) et PoirroLA ( Ca^uir dt ) , expédies du Port de la Pu^ , en 1769 , emploient une année entière à retrouver le J*ort de Alonierry , découv. par l'isciiinc , en 1602 , et d'int la Latitude étoit connue; font quelques Découvertes à la Côte A^ O, de VAiniri' Fin de la Table sâu'rale des Alatières, # ERRATA, '■iti^ *-— ' •ritr-^ ^^ ,^.i/'^»«**îi^^^ ^ ERRATA DU TOME V, i ERRATA, lAGE 1, Ligne i soit. Page \6z , Ligne 3 de la Note : le Canara , lisez , le Canard, Page 165, Ligne 3 du Texte par en bas : sur diflércntes îles ou îlets , lise^, sur difîlrcntcs îles, sur des îlets. * Page 203, avant-dernière Ligne : ci-devant Page 283 , l'Art. Gomon , et Pages 158 à i<îj , ajuuiei. Tome IV. Page 207, Ligne 6 : pour l'avaler, il jette en l'air son poisson» 5- * ^ N U i'*'''"'!'^''!*','" V**v;!' I ■* I liseï , pour l'avaler , il commence par le jeter en l'air. Page 2}2 , Ligne 5 par en bas : EgÈDE , dans sa Description tlu Groenland , nous donne , liseï , Mais , dans sa Description du Groenland , il nous donne. Page 2341 Ligne dernière, Pipeliennes , lisez, Pipelienne, * Page 342 , Ligne 10 par en bas : avant le mot BUFFON, ajoute^ , XX 111. * Page 245 , Ligne 8 : avant le mot Buffon", ajoutei, XXIV. Page 29J , Ligne 5 du Texte par en bas : n'a i' ' . Ligne 15 par en bas : Cox ( Détyoit de), Côfc N. 0. d'Amérique , visitée , sondée , &c. , liseï , Cox ( Détroit de J à la Côte N, 0. d'Amérique, visité,, sondé, &c. Page 556, au mot TATOUAGE, Ligne 2 du mot : particulière, /ise^, particulier lùid. , Ligne 3 : pratiquée , listj^, pratiqué. Page 558, Ligne 8 par en bas : Vasco , lisez, ZarCO , et portez - le à la Lettre Z. SUPPLÉMENT AUX ERRATA des Volumes précédens. Pfur le To AI E I." Pa g e ix , Ligne 7 : Port de la Natividad , lisez de la Navidad. ( N. B. En Espagnol , Natividad , employé pour indiquer le jour d'une Fctc du Culte, indique celui de la Nativité de la Vierge ; au lieu que le mot Navidad , qui n'est qu'une abréviation du premier , désigne Noël, le jour de la Naissance de J> C. ; ainsi , le nom du Port dont il s'agit ici , el Puerto de la Navidad, doit tîre traduit en Français (si on veut le traduire) par le Port de Noël, et non le Port de la Nativité , comme on le lit sur les Cartes françaises. ) Page xlviij , Ligne 3 : Boréal, lisez. Glacial, Page Ixxxij , Ligne C de la Note : .Si , lorsque , à partir , &c. , efface^, lorsque. Page Ixxxiv, Ligne 8 : de la Découverte, lise^, de Découverte. Page cxcij , Ligne 9 de la Note : à temps d'intercaler, Use^, à temps pour. P«ge 222 , Ligne 4 du Texte par en bas : Equaiorial, lisez, Equinoxial. Page 225, Ligne 10 par en bas : Varco , lisez, Zarco, Page 247 , Ligne 7 : l'effusion du sang , liseï, du sang humain. Pour le Tome II. Page ^9, Ligne 5 : Scarpeno , lise^, Scorpeno. Page 1 06 , Ligne 1 2 : et de Nootku, lisez, et celle de Nootkn, Page 249, Ligne 7 : dans ces îles, liseï, dans les îles. Page 254, Ligne 3 de la Note : une Division de deux Frégates , lue^ , une Division composée d'un Vaisseau de 74 et d'une Frégate. Page 470 , Ligne 10 par en bas : quoique situées à-peu-près sur les mêmes Parallries , liseï , quoique situées sur des Parallcles à-peu-prcs également éloignés de ce Cercle. Pour le Tome III, Page 4^8 , Ligne 3 par en bas : seize cents, lise^, quinze cents. Page 452 , Ligne 5 par en bas : Le ressac à I;i Côte est si peu sensible , qu'on y débarque sans peine, liseï. Le ressac à la Côte n'est -p^s assez fort pour que l'on ne puisse y débarquer. Page 454, Li^ne 11 du Texte par en bas : elles peuvent être aperçues, liseï, la plus Méridionale peut être aperçue. Pour h Tome IV. Page 445 » après la dernière Ligne du /."■ Paragraphe , ajoute^: Ilseroit cependant possible qu'un poisson du Genre de ceux dont la nageoire dorsale présente des rayons fermes et pointus, s'étant introduit dans un évent de la Daîeine , n'en pût être expulsé par la plus forte expiration du Cétacce ; parce que les rayons de la nageoire du poisson , qui s'étoient rabattus sur son dos vers l'arrière lorsqu'il entroit, doivent se relever quand il est repoussé vers le dehors, et s'engager d'autant plus avant dans la membrane intérieure de l'évent , que les efforts du Cétacée , pour l'en faire sortir, sont plus grands et plus repétés. — "»» w--,:»!-.; * 1 • f-. » ,•'• SA* •* ■