IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) < ^ 1.0 1.1 lAâlM |2.5 1^ lâi 12.2 ■" lits £ US 1110 J 1 1-25 1.4 ||.6 ^ . 6" ► $% % ^>. Photographie Sciences Corporation 33 WIST MAIN STRiit WIBSTIR,N.Y. MS80 (716) •73-4503 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadien Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographicaliy unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming. are checked below. □ Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ D D D D x/ D 0 Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. 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Tha iaat racordad frama on aach microficha ahall contain tha aymbol «^- (maaning "CON- TINUED"), or tha aymbol y (maaning "END"), whichavar appllaa. IMapa. plataa, charta, atc, may ba filmad at diffarant réduction ratioa. Thoaa too larga to ba antiraly includad in ona axpoaura ara filmad baginning in tha uppar laft hand cornar, laft to right and top to bottom, aa many framaa aa raquirad. Tha following diagrama illuatrata tha mathod: Laa imagaa auivantaa ont «té raproduitaa avac la plua grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac laa conditiona du contrat da filmaga. Laa axamplairas originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par la premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impreasion ou d'illuatration, soit par le second plat, aelon le cas. Tous laa autres exemplaires originaux aont filmée en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un dea symbolea suivants apparaîtra sur la dernière image de chèque microfiche, selon le caa: le symbole -^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Lee cartea, pianchea, tableaux, etc.. peuvent être filmée è dea taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir da l'angle aupériaur gauche, de gauche è droite, et de haut an bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent le méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 '^' .; t . 1 • ■■'»,. £*^^mafa« de ■«•>■■■■ 1 DE H. ES 1 O I R E URELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE. Par M. DE BuFFON, Intendant du Jardin « du Roi, de l'Académie Françoifé^ & dd celle des Sciences, &c* NOUVELLE É D I f I O N. '\. i \* ' Tome Dou^ihm. "-^ ^ \ A PARIS, DE L'IMPRIMERIE ROYALE. M, DCCLXX, 7 r •■ '*; -fi vit"'- ^^'^'^-n -r-^M' jk. «■• % - ■-; •■'■'' t V" T. 1 ' 'ï*^ i "^ ï'i' 1 .: .1.1 4 ■ t ^-k.^ ■'•^,^ 'V~ i ». , ■-' V - '' J .. ; 1 i Chez Panckoucke^ Lîbraîre ' k P hôtel d€ Thou, rue des Poîtevms ftmitr SaltA'Andri^de^'Arcs, § *'^-*»i H (K)MF,..V« ""' - »■♦*«**»--•«»•.>*■:«»*- '■'f .-.■■t ^* -• .J -l .^>*l «1*3 •^f^ #'i •i.v»' C:'V' ,1, . - .? 1 ■ ^*.-' . t- 1 , "V:;^' ■'^■1";^. % ' ' t ' é- ■ < -, t' ' ,, / >■ 1*'^: ' ' " ,; ,.-.-■-''' f • . 1 i "' ".■ *" •' '■ • ». ■ »M \ 1 . -* ,% ■ ■ II. Il H^i^— — ^— ^ T A B L ES De ce qui eft contenu dans ce ■ ... Volume^ u i>- OM EN c Làtu RÉdes S'mgei^ page t Les Oràrig'^outafigs ou ît Pongû & It £je PHhèqut^ .**•»..«»••» n i o i J^e Gibbon •....kkëtk*«kh* itl X^ Magot, * , k . . . k . * 1 1 ^r i^ Papion ou Babouin, \, V > * » . 1 24 Z^ Mandrili,-^ *•**.*.. lo .. . 131 L'Ouanderou à^ k Lovi^ando » • » ^ 137 Xf Aiaimon, .».•••. k * » » •• 14) Z^ Macaque & V Aigrette, i, . I * 147 Z^ Patas. . k h • • % • . k . k . k k i ^3 Z^ Malbrouck ^ k Bonnet-chinois» 158 Z^ Mangabey. « • * # % • k . k » . i <^7 Z<{ Mone^ •• t •%«««••%••% • 170 .■■•■•. -, -, .■ , , V JLe Caïlitriche* •«#«.. ^ • « •• . t^^ Le Afoujiac, 1 79 Le Talapoïn . 182 ; Le Doue .,186 De h dégénérûîion des Animaux. : . i^z L.es Sapajous & les Sago'ms .... 2% y L'Ouarine & l'Alouate, ...,,. 289 Le Coaîta & TExquîma, ..... 301 Le Sajou • 314 Le Sal. 31^ Le Sdimin 322 Le Tamarin. • » 3 29 rouifui 33a Le Afarikina 337 Le Pinche0 • 340 Le Mico 3 44 JNotices de quelques Animaux dont il n'a pas été fait mention dans le corps de cet Ouvrage 348 ■ ■ ' * • ' - - ^ .... , .... ' '> '• v , .,..,.'.,,■,.,, „ HISTOIRE 'ïl •' ^75 .. 179 . . i8a . . ï86 ; . i^z .. 28^ . . 289 .. 301 •r 3^4 r. 3i« .. 322 •' 3^9 . . 332 •• 337 .. 340 •• 3H 348 OIRE HISTOIRE NATURELLE. NOMENCLATURE DES SINGES. COMME endocflrhier des Écoiiers , ou ptirlcr à des Hommes, fout deux choies différentes; que les pre- miers reçoivent fans examen & même avec avidité l'arbitraire comme le rcel , le fîmx comme le vrai, dès qu'il leur eil préfenté fous la forine de documens'; que les autres au contraire rejettent avec déoroût ces mêmes documens, lorfqu'ils ne font pas fondes; nous ne nous fcr- virons d'aucune des méthodes qu'on a imaginées pour entafîer fous le même nom de Singe , une multitude d'animauK d'efpèces différentes & même très- éloignées. Tome XI 1% A * Hiftoke Naturelle. J 'appelle finge un animal fans queue, dont la face cft aplatie , dont les dents , les mains, les doigts & les ongles ref- fèmblent à ceux de l'homme, & qui, comme lui, marche debout fur les deux pieds : cette définition tirée de la nature même de l'animal & de fès rapports avec celle de l'homme, exclut, comme l'on voit, tous les animaux qui ont des queues, tous ceux qui ont la face rele- vée ou le mufèau long ; tous ceux qui ont les ongles courbés , crochus ou pointus ; tous ceux qui marchent plus volontiers (ur quatre que fur deux pieds. P 'après cette notion û\e & précife, voyons combien il exifte d'efpèces d'ani- maux auxquels on doive donner le nom /c[e fmge. Les Anciens n'en connoiffoient qu'une feule; le pit/iecos des Grecs, le JImia des Latins , eft un finge, un vrai Jinge, & c'eft celui fur lequel Ariftote, Pline & Galien ont inftitué toutes les comparaifons phyfiques, & fondé toutes les relations du fmcre à l'homme ; mais ce pithèque, ce fmge des Anciens, fi reflemblant à l'homme par la confor- mation extérieure, ôl plus (èmblable NometKlature des Singes» 3 encore par I'organi(ation intérieure , en diffère néanmoins par un auribut qui, quoique relatif en lui-même, n*cn e(l cependant ici pas moins eflcntiei , c'eft la grandeur; ia taille de i'iiomme en général eft au-defTus de cinq pieds , celle du pithèque n'atteint guère qu'au quart de cette hauteur ; auifi ce finge eût-il encore été plus reflèmblant à l'homme , les Anciens auroient eu raifon de ne le regarder que comme un homoncule , un Nain manqué, un Pigmée capable tout au plus de combattre avec les grues, tandis que l'homme flu't dompter l'élé- phant & vaincre le lion. Mais depuis les Anciens, depuis fa découverte des parties méridionales de l'Afrique & des Indes, on a trouvé un autre finge avec cet attribut de grandeur, un fmge aufîi haut, auffi fort que l'homme , auffi ardent pour les femmes que pour (es femelles; un ûwgQ qui fliit porter des armes , qui fè ièrt de pierres pour attaquer, & de bâtons pour le défendre, & qui d'ailleurs refî'emble encore à l'homme plus que ie pithèque; car indépendammélit de A if 4 Biflotre Naturelle. '" ce qu'il n'a point de queue, de cç que fil face eft aplatie; que fès bras, fci mains, Tes doigts, fès ongles font pareils aux nôtres , & qu'il niarche toujours /debout; il a une efpèce de viiage, des traiis approclians de ceux de l'hoinmCj des oreilles de la même forme , des cheveux fiir la tête , de la barbe au menton, & du poil ni plus ni moins que l'homme en a dans Tétat de nature. Âufli les habitans de Ion pays, les In- diens policés n'ont pas héfité de Taflocier à l'elpèce humaine par le nom à'Oravg-^ outangf \ic>rï\\\\Q iàuvage ; tandis que ïes Nègres prcfque aufîî iauvages , aufîi laids que ces linges, & qui n'i- ïnaginent pas que pour être plus ou nioms policé l'on foit plus ou moins homme, leur ont donné un nom propre (Por.go), un nom de bête 'ariétés de l'efpèce humaine. Tome V de at Ouvra ae, A uj * . 6 Hifloke Naturelle» Apf s les finges , (ê préfènte une autre fliniille d'animaux , que nous indi- querons fous le nom générique de ba~ bou'm, & pour les diftingucr nettement de tous les autres , nous dirons que le babouin efl: un animai à queue courte , à face alongée , à mufeau large & relevé , avec des dents canines plus grofles à pro- portion que celles de l'homme, & des callofjtés (ur les fefles : mr cette défî- niiion , nous excluons de cette famille tous les finges qui n'ont point de queue, toutes les guenons , tous les fapajous & làgoins qui n'ont pas la queue courte , niais qui tous l'ont audi longue ou plus longue que le corps , & tous les makis , loris & autres quadrumanes qui ont le muleau mince & pointu. Les Anciens n'ont jamais eu de nom propre pour ces animaux; Ariftote eft le (cul qui paroît avçir défigrié l'un de ces babouins par le nom de Jimîa porcarîa (b), encore (h) Nota. Cette dénomination /w/Vz/wr^r/rt, qui ne fe trouve que dans Ariftote, & qui n'a été employée par aucun autre Auteur , ctoit néanmoins une très- bonne expreftion pour dcfigner le babouin : car j'ai trouvé dans des Voyageurs, qui probablï- ment n'avoient janoais iû Ariitote j ia mcme com-. Nomenclature des Singes. y . îi*en donne-t-il qu'une indication fort indirede ; les Italiens font les premiens qui l'aient nommé habuïno ; les Alle- mands l'ont appelé bavioni les François babouin t & tous les Auteurs, qui dans ces derniers fiècles ont écrit en laitin ,^ l'ont défigné par le nom papio; nous # TappelIeroMS nous-mêmes papion pour Je diftinguer des autres babouins qu'on a trouvés depuis dans les provinces mé- ridionales de l'Afrique & des Indes. Nous connoiiïons trois efpèces de ces animaux , i .° le papion ou babouin pro- prement dit, dont nous venons de parler, qui le trouve en Lybie, en Arabie, &c. & qui vraifcmblablemeat eft \q fimia porcaria d'Ariftoie. 2." Le mandrill qui eft un babouin encore plus grand que le papion , avec la fiice violette , le nez & les joues fillonnées de rides profondes & obli- ques , qui le trouve en Guinée & dans les parties les plus chaudes de l'Afrique. 3.° L'ouànderou qui n'eft paraifon du mufenu du babouin à celui du cochonj & d'ailleurs ces deux animaux fe refTemblent uiv peu par la forme du corps» . * A iii; *f> # u 1 tf 1 - JJipke Naturelle. pas fi gros que |c papion , ni fi grand €[ue le mandrin, dont le corps eft moins épais, & qui a la tête & toute la face environnée d'une elpèce de crinière très-longue & très-épaifie ; on ^ïe trouve à Ceyian , au Malabar & dans les autres provinces méridionales, de l'Inde ; ainfi voilà trois finges & trois babouins bien définis , bien lé- par-és, & tous fix diftinétement difFé- rens les Uns des autres. Mais, comme la Nature ne connoît pas nos définitions, qu'elle n'a jamais rangé (es ouvrages par tas , ni les êtres par genres , que là marche au contraire va toujours par degrés, & que fon plîin eft nuancé par-tout & s'étend en tout fèns , il doit (e trouver entre le genre du finge fcj ôc celui du babouin , quelque efpèce intermédiaire qui ne foit préci- iéjnent ni l'un ni l'autre , & qui cepen- /cj Nofût Le gibbon commence déjà la nuance entre les finges & les babouins, en ce qu'il a dc& callofités fur les fefTes comme les babouins, 6c les ongles des pieds de derrière plus pointus que ceux de I ©rang outang , qui n'a point de callofités i'ur les feHcs , & qui a les ongles plats ^ arji'ondii comme i'hommc» I -■r> . ^. : ■ r ne coniioît n a Jamais li les êtres u contraire le Ton plan là en tout genre du , quelque oit préci- [ui cepen- ■jà fa nuance e qu'il a des >abouins, & pointus ijue cfe caKofités > & ani-ondi( Nometiclaturr ^es Singes. 9 dam participe de- deux. Cette efpèce intermédiaire exifle en effet , & c'eft l'animal que nous appelons magot; il fe trouve placé entre nos deux défini- tions ; il fiiit la nuance entre les linges & les babouins , il diffère des premiers , en ce qu'il a le muleau alongé & de groffes dents canines; il difîère des féconds, parce qu'il n'a réellement point de queue , quoiqu'il ait un petit *ippendice de peau qui a l'apparence d'une nai (Tance de queue ; il n'ell: par :onréquent ni finge ni babouin , & Ftîent en même temps de la nature dti deux. Cet animal qui eft fort commun dans la haute Egypte , ainfi qu'en Bar- barie , étoit connu éts Anciens : les Grecs & les Latins l'ont nommé cyno^ téphaîe , parce que fon mufeau reffemble aftez à celui d'un dogue : ainfi , pour préfenter ces animaux, voici Tordre dans lequel on doit les ranger ; \ orang-outang ou pongo, premier iinge; le pithèquct fécond fmge ; \t gibbon , troifième finge, mais difforme ; le cynocéphale ou magot, quatrième fmge ou premier babouin; f«5 papjon , premier babouin ; le wûndrill^ A V ' ■ ^ II* **A/i y .-■■■ lo Hifloire Naturelle. ' fécond babouin ; Vouanderou, troifièmc babouin : cet ordre n*eft ni arbitraire ni fidlif, mais relatif à l'échelle même de la Nature. Après les finges & les babouins, fe trouvent les guenons; c'efl ainfi que j'appelle , d'après notre idiome ancien , ïes animaux qui reiïemblent aux finges ou aux babouins ; mais qui ont de lon- gues queues , c'eft-à-dire dés queues aufli longues ou plus longues que le corps. Le mot guenon a eu dans ces der- niers fiècles, deux acceptions différentes de celle que nous lui donnons ici ; l'on a employé ce mot guenon, généralement pourdéfigner les finges depedte taille^^^^ & en même temps on l'a employé par- ticulièrement pour nommer la femelle du fînge ; mais plus anciennement nous apjpelions Jînges ou magots les finges ffij Les différences Jes finges fe prennent en» francois , principalement de leur grandeur ; car les grands font finrtplenient appelés fwges, foit qu'ils aient une cjueu^ ou qu'ils n'en aient point, DU foit qu'ils aient le mufcau long comme un chien , ou qu'ils l'aient court ; & les finges que font petits , (ont appelés guenons,, jyiémoires pour ^xvjr à l'IiiJloiH dts Animaux ^ fags 1 2 0 , Nomenclaîure des Singes. xt /, troifièiiie belle îibouins, ie l ainfî que me ancien , aux finges mt de Ion- iés queues ues que le ms ces der- difîè'rentes is ici; l'on léraleinent :etailk^^/ 5loyé par- leiiielle du lent nous [es finges Prennent en* ïndcur ; cap frges, foit nient point, comme un finges quj e'moires vont làns queue, & guenons ou /wowfj ceux qui avoient une longue queue : je pour- rois le prouver par quelques pafîages de nos Voyageurs (e) àts (èizième & dix- feptièine liècles. Le mot même d^ guenon ne s'éloigne pas, & peut-être a été dérivé de kébos ou képos, nom que les Grecs donnoient aux fniges à longue queue. Ces kébes ou guenons (ont plus petites & moins fortes que les babouins & les finges; elles fontaifées à dillinguer des uns & des autres par cette différence,. & fur-tout par leur longue queue. On peut auilî les (eparer aifément des makis, ^ parce qu'elles n'ont pas le mufèau pointu ^ & qu'au lieu de fix dents inciûgfiâiqjftlpnt ks makis , elles n'en comme les finges & lej (e)\\y 9.Vi\x Sénégal pluj comme des gttemns, avec un magots qui n'en ont pas. V(^ I o I, — Dans les montagr ridionale , il fb trouve une ei Sauvages appellent cacuyen, que les communes , fans autre {lintiuiit ; imon qu'elle porte barbe au menton ..... Avec ces tnones fe trouvent force petites bêtes jaunes, nommées fngoinst Singularités Je la France atiuuv: tiqiie f /;^r Thmi t page /^/^ Av) # il! III '^ if' 'il! /'■ 1 2 Hi/lotre NiJturelle» 'vA. - cnconnoiflons neufefpèces, que nous indiquerons chacune par un nom diffé- rent , afin d'éviter toute confufion. Ces neuf efpèces de guenons, font, i.° les macaques; 2.* les patas; 3." les jnalbrouks ; 4.° les mangabeys ; 5 .** la iiione ; 6.° le callitriche ; 7.** le mouftac ; 8,° le talapoin; c).° le doue. Les an- ciens Grecs ne connoifloient que deux de ces guenons , la mone & le callitriche , qui font originaires de l'Arabie & des parties (èptentrionales de l'Afrique ; ils n'avoient aucune notion des autres , par- ce qu'elles ne fe- trouvent que dans les provinces méridionales de l'Afrique & des Indes orientales, pays entièrement inconnus dans le temps d'Ariflote. Ce grand Philofophe , & les Grecs en gé- néra{ , .etoient fi attentifs à ne pas con- fondre les êtres par des noms communs & dès-lers équivoques, qu'ayant appelé pithecos le finge (ans queue , ils ont nommé kébos la guenon ou fmge à longue queue : comme ils avoient re- connu que ces animaux étoient d'efpèccs différentes, & même affez éloiornées, ils leur avoient à chacun donné un nom 1^ 1 1 s, que nous 1 nom difîe- ifufion. Ces ibnt, I .Mes s; 3.*' les eys; 5.** Ja le niouftac ; ic. Les an- it que deux î callitriche , abie & des \frique ; ils autres , par- ue dans les Afrique & nitièrement riltote. Ce ecs en gé- e pas con- communs mu appelé ils ont finge à voient re- t d efpèces )ignees, ils un nom Nomenclature des Singes. 13' propre, & ce nom étoit tiré du carac- tère le plus apparent ; tous les fmges & babouins qu'ils connoifloient , c'eft-à- dire, le pîtheque oufinge proprement dit, le cynocéphale ou magot, & le fimia porca- r'ia ou papion ont le poil d'une couleur à peu près uniforme ; au contrair;^ la guenon que nous appelons ici mone, & que les Grecs appeloient kébos , a le poii varié de couleurs différentes : on l'appelle même vulgairement Iey?j7^^ varié; c'étoit i'efpèce de guenon la plus commune & ja mieux connue du temps d'Ariflote, ^f & c'eft de ce caraélère qu'eft dérivé le \ nom de kébos, qui défigne en grec la variété dans les couleurs : ainfi tous les animaux de la clafTe des finges, babouins & guenons, indiqués par Ariftote, fè I réduiiènt à quatre, le pithecos, le cyno- cephalos , le JImia porcarîa & le kébos , que iKDus nous croyons fondés à repré- ienter aujourd'hui comme étant réelle- ment le pithèque ou fmge proprement dit , le magot , le papion ou babouin pro- prement dit, & la mone; parce que,non- iulemem les caradères particuliers que 14 Hijloire NatiireÏÏe, •*, leur donne Ariftoteleur conviennent en effet, mais encore, parce que les autres «fpèces que nous avons indiquées, & celles que nous indiquerons encore, dévoient nécefîâirement lui être incon- nues puifqu*elles font natives & exclu- fivcment habitantes des terres, où les Voyageurs Grecs n'avoient point en- core pénétré de Ton temps. .^ ' Deux ou trois fiècïes après celui d*Ariftote, on trouve dans les Auteurs grecs deux nouveaux noms, callhhrïx & cercopithecos, tous deux relatifs aux guenons ou fmges à longue queue: à melure qu'on découvroit la terre & qu'on s'avançoit vers le midi, foit en Afrique, foit en A fie, on trouvoit de nouveaux animaux , d'autres efpèces de guenons; & comme la plupart de ces guenons n'avoient pas, comme le kébos, ies couleurs variées , les Grecs ima- ginèrent de fiiire un nom générique cercopithecos, c'cft-à-dire finge à queue, pour défigner toutes les elpèces de guenons ou finges à longue queue ; ^ ayant remarqué parmi ces efpèces NomencTatîire (tes Singes: louvelles une guenon d*un poii veiv iâtre & de couleur vive , ifs appeièrenv :ette efpèce cnllithrix, qui fignifie beau wil. Ce caliiihrix fe trouve en eflfèt dans la panie méridionale de la Mauricanie & ians les terres voifines du Cap-verd; 'eft la guenon que l'on connoît vul~ rairement fous le nom de finge verd ; & :omme nous rejetons dans cet ouvrage [outes les de'nominations compofées , ^ous lui avons conlervé fon nom an- ien, cnllithrix ou callitriche. A regard des lept autres efpèces de uenons que nous avons indiquées ci- lelTus par les noms de makaque, patas, lalbrouk, mangabey , moujlûc , talapoin doue ; elles étoient inconnues des Irecs & àts Latins. Le makaque eft latifde Congo; le patas du Sénégal; le mangabey, de Madagafcar ; le mal- )rouk , de Bengale ; le mouftac , de "ruinée; le talapoin, de Siam; & lé loue , de la Cochinchine. Toutes ces terres étoient également ignorées des (Anciens, & nous avons eu grand. foiii de conferver aux animaux qu'où . \ "s/ . Hijloire Naturelle» ' > a trouvés, les noms propres Je /eur pays. , , . . , Et comme la nature efl confiante dans (il marche, qu'elle ne va jamais par fauts, & que toujours tout efl gradué, nuancé, on trouve entre les babouins <& les guenons , une efpèce intermé- diaire , cpmme celle du magot l'efl: entre les fmges & les babouins: l'animal qui remplit cet intervalle , & forme cette elpè ce intermédiaire, reflêmble beaucoup aux guenons, lur-tout aux makaques, & en même temps il a le mufeau fort large & la queue courte comme les babouins ; ne lui connoiflîtnt point de nom, nous l'avons appelé maînwn, pour le diftinguer des autres: il {è trouve à Sumatra ; c'eft le feul de tous ces ani- maux, tant babouins que guenons, dont la queue foit dégarnie de poil ; & c'eft par cette raifon que les Auteurs qui en ont parlé, l'ont défigné par la dénomi- nation de Jifige a queue de cochon, ou de Jmge a queue de rat. Voilà les animaux de l'ancien con- tinent, auxquels on a donné le nom y ■■•r]- Nomenclature des Sitiges. ij commun definge, quoiqu'ils foient non* feulement d'elpèces éloignées , mais même de genres aflez difîérens ; & ce qui a mis le comble à l'erreur & à la confufion , c'efl: qu'on a donné ces mêmes noms dejînge, de cynocéphale , de kèbe & de cercopithèque, noms faits, il y a quinze cent^ ans par les Grecs, à des animaux d'un nouveau monde, qu^on n'a 'découverts que depuis dêj-ix [ou trois fiècles. On ne le doutoit pas [qu'il n'exiftoit dans les parties méridio- nales de ce nouveau continent, aucun fdes animaux de l'Afrique & des Indes [Orientales. On a trouvé en Amérique des bêtes avec des mains & des doigts; ce rapport (èul a fuffi pour qu'on les ait appelées ^w^^j; làns fiiire attention que pour transférer un nom , il faut au moins que le genre foit le même ; & que pour l'appliquer jufte , il faut en- core que refJDèce foit identique : or ces animaux d'Amérique, dont nous ferons deux clafîes (bus les noms dtfapajous & de fagoins , font très - différens de tous les fmges de i'Afie & c|e l'Afrique ; 1 8 Hiftoire Naturelle. & de la même m mière qu*il ne fe trouve dans le nouveau continent ni finges , ni babouins, ni guenons, il n'exifte aufli ni (àpajous, ni fagoins dans l'ancien. Quoique nous ayons déjà pofé ces faits en général dans notre difcours fur les animaux des deux continens , nous pou- vons les prouver ici d'une manière plus paniculière , & démontrer que de dix- iept efpèces auxquelles on peut réduire tous les animaux ^^^ûés finges dans l'an- cien continent, & de douze ou treize auxquelles on a transféré ce nom dans le nouveau , aucune n'eft la même , ni ne fe trouve également dans les deux : car fur ces dix-(ept efpèces de l'ancien continent, il faut d*abord retrancher les trois ou quatre fmges, qui ne fe trouvent certainement point en A mérique , & auxquels les fapajous & les fagoins ne reflemblent point du tout. 2.° Il faut en retrancher les trois ou quatre babouins , qui font beaucoup plus g(os que les fagoins ou les fapajous , ôc qui (ont auffi d'une figure très-différente : il ne refte donc que les neuf guenons auxquelles i II ne fè trouve ni finges, ni n'exifte aufli lans l'ancien, pofé ces faits cours fur les s , nous pou- manière plus que de dix- peut réduire ^es dans lan- 4ze ou treize :e nom dans la même, ni ns les deux : s de l'ancien Etrancher les e fè trouvent lérique , & > fagoins ne 1° II faut en e babouins , ;(os que les ui font aufîî : il ne refte auxquelles Nomenchîure des Singes, ip m puifTe les comparer. Or toutes les ruenons ont , aufîl-bien que les fmges les babouins , des carafflèreb généraux particuliers, qui les (eparent en entier les fapajous & des lîigoins ; le premier le ces caractères eft d'avoir les fefîes >elées , & des caîlofués naturelles & inhérentes à ces parties ; le fécond , c'eft l'avoir des abajoues, c'eft-à-dire, des )Oches au bas des joues, où elles peuvent jarder leurs alimens ; & le troifième, l'avoir la cloifon des narines étroite , & :es mêmes narines ouvertes au-defîbus lu nez comme celles de l'homme. Les Cipajous & les ïàgoins n'ont aucun de kes Cîiradères ; ils ont tous la cloifbn des I narines fort épaifîè , les narines ouvertes fur les côtés du nez & non pas en deiïbus ; ils ont du poil fur les {t(^QS , & point de calîofités; ils n'ont point d'abajoues ; ils diffèrent donc dts gue- nons, non-fêulement par l'efpèce, mais même par le genre, puifqu'ils n'ont aucun des caradères généraux qui leur font communs à toutes ; & cette diffé- rence dans le genre en fuppofe nécef^ fairemcm de bien plus grandes dans les. ■^ 5.6 tiïflotre Naîurelleé cfpèces , & démontre qu'elles font très* éloignées. Ceft donc inal-à-propos que l'on a donné le nom dtjînge & de guenon aux fdpajous & aux fagoihs ; il falloit leur cou 1èr ver leurs nomsj & au lieu de les alTocier aux iinges , commencer par les comparer éntr'eux : ces deux flimilles diffèrent l'une de l'autre par un caradière remarquable; tous les (Iipajous le fervent de leur queue comme d'un doigt, pour s'accrocher & même pour faifir ce qu'ils ne peuvent prendre avec la main , les fàgoins au contraire ne peuvent le lervir de leur queue pour cet udige ; leur face , îeurs oreilles , leur poil font auffi diffé- rens: on peut donc en fiiire aîfément deux genres diftiniîls & féparés. Sans nousfervir de dénominations qui Vit peuvent s'appliquer qu'aux fniges, aux babouins & aux guenons *, fans em- ployer des noms qui leur appartiennent & qu'on ne doit pas donner «i d'autres , nous avons tâché d'indiquer tous les flipajous & tous les fagoins par les noms propres qu'ils ont dans leur pays natal. JNous connoiflbns fix ou fept efpèces m Nomenclature des Singes, it (Je fàpajous & fix efpcces de fagoins, dont la plupart ont des variétés ; nous en donnerons l'hiftoire & la dcicription dans ce volume, nous avons rccher^ çhé leurs noms avec ie plus grand iûin dans tous les Auteurs, & fur -tout idans les Voyageurs qui les ont indiqués ies premiers. £n général, lorfque nous n'avons pu favoir le nom que chacun porte dans Ion pays , nous ayons cru [devoir le tirer de la nature même de [ranimai, c'ell-à-dire , d'un caradère c[ui feul fiit luffilant pour le faire recon- nome & dillinguer de toiis les autres. [L'on verra dans chaque article les raifbn§ [qui nous ont fait adopter ces noms. Et à l'égard des variétés, lefquelles dans la clalie entière do ces animaux lont peut-être ])Ius nombrifulès cjuc [les efpcces, on les trouvera auffi très- foigneuiement comparées à chacune de I leurs elpèccs j)ropres. Nous connoillons & nous avons eu , la plupart vivans , quarante de ces animaux plus ou moins différens entr'eux : il nous a paru cju'ou devoitles réduire à trente elpèccs; lavoir, [trois finges , une intermédiaire entre les 12; Hijloire Naturelle, ^^ ^nges & ies babouins; trois babouins, une intermédiaire entre les babouins & les guenons; neuf guenon s, fept fapa- jous & fix fagoins , & que tous les autres ne doivent au moins , pour ia plupart , être confidérés que cohime des variétés ; mais , comme nous ne fommes pas abfolument certains que quelques-unes de ces variétés ne puifîent être en efîèt des efpèces diftinftes, nous tâcherons de leur donner aufli des noms qui ne feront que précaires , fuppofé que ce ne foient que des variétés, & qui pourront devenir propres & fpécifiques, fi ce font réellement des efpèces diftindes & féparées. A i'occafion de toutes ces bêtes, dont quelques-unes reffembient fi fort à i'homme , confidérons pour un infiant les animaux de la terre fous un nouveau point de vue: c'efl fans raifon fuffifantc qu'on leur a donné généralement à tous le nom de quadrupèdes. Si ies excep- tions n'étoient qu'en petit nombre , nous n'attaquerions pas l'application de cette dénomination: nous avons dit, & nous fiwons que nos définitions , nos noms , 'Ê^ Nomenclature des Singes* 23 quelque généraux qu'ils puiflênt être, ne comprennent jamais tout ; qu'il exifte toujours des êtres en-deçà ou au-delà; qu'il s'en trouve de mitoyens ; que plu fleurs , quoique placés en apparence au milieu des autres ne laifTent pas d'échapper à la lifte ; que le nom général qu'on voudroit leur impofer ett une I formule incomplète , une fomme dont fouvent ils ne font pas partie; parce que la Nature ne doit jamais être pré- ifentée que par unités & non par aggré- jgats; parce que l'homme n'a imaginé Iles noms généraux que pour aider à (à mémoire , & tâcher de (uppléer à la trop petite capacité de fon entendement; parce qu'enfuite il en a fait abus en regardant ce nom général , comme c[uelque chofe de réel; parce qu'enfin il a voulu y rappeler des êtres, & même des clafTes d'êtres , qui demandoient un autre nom ; je puis en donner & l'exemple & la preuve , fans fortir de l'ordre des quadrupèdes, qui de tous les animaux font ceux que l'homme connoît le mieux , & auxquels il étoit par confé- quent en état de donner les déno- iniiiaûons les plus précilès. \ . 1,? ' I i4 Hl/Ioire Nciturelle, Le nom de quadrupèdes fuppofe que ranimai ait quatre pieds ; s'il manque de deux piecls coirmie le lamantin, il n'eft plus quadrupède ; s'il a des bras & des mains comme le finge, il n'efl plus quadrupède ; s'il a des ailes comme h chauve-fouris, il n'efl: plus quadru- pède , & l'on lait abus de cette dénomi- nation générale lorfqu'on l'applique ù ces animaux. Pour qu'il y ait de la prc- cifion dans les mots, il faut de la vérité dans les idées qu'ils reprélentent. Faifons pour les mains un nom pareil à celui qu'on a fiiit pour les pieds , ck alors nous dirons avec vérité «Se prcciiion, que i'homme efl: le (eul qui Toit bimane eilcs con- faut tou- irouvcrons ^èces d'a^ lace de la terre , Nomenclature des Singes, i j terre, & auxquelles on a donné le nom commun (^a quadrupèdes , il y a d*abord trente-cinq efpèces de finges, babouinSj guenons, iapajous, fagoins & makis, qu'on doit en retrancher, parce qu'ils font quadrumanes ; qu'à ces trente-cinq efpèces , il faut ajouter celles du loris , du iarigue , de la marmo{e , du cayo- pollin, du tarfier, du phalanger, &c« qui font auffi quadrumanes comme les linges , guenons , fiipajous & fâgoins : que par conféquent la iîfte des qua- drumanes étant au moins de quarante efpèces (f), le nombre réel des qua- drupèdes eft déjà réduit d'un cinquième : jqu'cnfuite ôtant douze ou quinze e(j)èces [de bipèdes; favoir; les chauve-fouris & Jes rouflèttes , dont les pieds de devant font plutôt des ailes que des pieds ; & •n retranchant aulîi trois ou quatre ger» 3oifo qui ne peuvent marcher que fuv §es pieds de derrière, parce que ceux |de devant (ont trop courts, en ôtam ^ {fj Nota, Nous ne difons pas trop , en ne comptant |tjue quarante efpèces dans la lirte 6ts quadrumanes ; icar il y a dans les guenons, fapajous , fagoins, viarigues, &c. plufieurs variétés qui pourroient bie^ iltre àti efpèces réellement diftindles. Tome XI L fl 2.6 Hîfloke Naturelle* encore le lamantin qui n'a point Je pieds de derrière, les morles, le dugpn & les phoques, auxquels ils font inu- tiles, ce nombre des quadrupèdes (e trouvera diminué de preiqu'un tiers ; de la forme du corps de l'homme , compréc à ia forme du corps (ie$ le: " main: inaj$ ui fe fervent our fàifir & | t pas de purs [ui font aiiffi it une clalTc drupèdes & précifément il y a donc des animaux pède difcon- f auxquels il rétendue et [Tent le grand tre l'homme ânes font un E ertCore plus icées (g): les a nuance des les fifîjpèdes Is comme de degrés qui c dans toutes les que de l'homme ne du corps de du corps (ie{ Nomenchiture des Sinises, 2^ fe trouvent entre les quadrumanes & les quadrapèdes : mais c'ell nous arrêter allez fur cette vue ; quelqu'utiie qu'elle puilTe être pour la connoiffance diftin<5le des aiiimtiux , elle l'eft encore plus pîir l'exemple, & par la nouvelle preme qu'elle nous donne, qu'il n'y a aucune de nos définitions qui foit précilë, au- cun de nos termes généraux qui foit éxacft , lorfqu'on vient à les appliquer en particulier aux chofes ou aux êtres qu'ils rcpréfentcnt. M .lis par quelle raîfbn ces termes généraux, qui paroiflent être le chef- d'œuvre de la penlée , font-ils fi dé- fèdueux î pourquoi ces définitions qui fèmbient n'être que les purs réfultaisr de la combinaifon des êtres, font-elles fi fautives dans l'applicaiion î efl - ce erreur néceffaire , d'éfimt de redlîtude dans l'efprit humain ! ou plutôt n'eft-ce pas fimple incapacité , pure impuifTance de combiner & même de voir à la fois un grand nombre de chofes l Com- parons les œuvres de la Nature aujf ouvrages de l'homme ; cherchons com- ment tous deux opcrent , & voyons Sk B iij il< 30 Htfîolre "Naturelle, refprit, quelqu'adif, quelqu 'étendu qui! fbit, peut aller de pair & fuivre la même marche , (ans fe perdre lui-même ou dans l'immenfité de refpace , ou dans "les ténèbres du temps , ou dans le nom- bre infini de la combinaifon des êtres. Que l'homme dirige la marche de fon efprit fur un objet quelconque ; s'il voit julte , il prend la ligne droite , parcourt le moins d'efpace & emploie îe moins de temps poflible pour atvtin- drc à fon but; combien ne lui faiù-il pas déjà de réflexions & de combinaiibns pour ne pas entrer dans les lignes obli- ques , pour éviter les far.fles routes , les culs - de - fàcs , les chemins creux qui tous (e préfentent les prei^^'crs , & en li grand nombre, que le choix du vrai ièntier fuppofe la plus grande juftefle de difcernement ? cela cependant eft poflible, c'efl-à-dire, n'eft pas au. 7-iifloire Naturelle. dimenfion , & nos fens ne s*appliquant /qu'aux furfaces , nous ne pouvons pé- nétrer la matière & ne favons que l'ef- fleurer : ia Nature au contraire fait ia brader & la remuer à fond : eiie produit lès formes par des ades prefqu'inflan- tanés ; elle les développe en les étendant à la fois dans les trois dimenfions; en même temps que (on mouvement atteint à la furface , les forces pénétrantes dont elle eft animée , opèrent à l'intérieur ; chaque molécule cft pénétrée ; Le plu$ petit atome , dès qu'elle veut l'employer j eft forcé d'obéir ; elle agit donc en tout iêns, elle travaille en avant, en arrière, en bas, en haut, à droite, à gauche, de tous côtés à la fois, & par confé- quent elle embraffe non-feulement la furfàce , mais ie volume , la mafle & ie fblide entier dans toutes l'es parties : ;iufli quelle difîerence dans le produit, quelle comparaifon de la flatue au corps organifé , mais aufîi quelle inégalité daiis la puilîlmce , quelle difproportion dans les inftrumens ! L'homme ne peut employer que la force qu'il a; borné 4 uiie peiitç q,uantité dg mouvement Nomenclature des Singes, 33' tjuMI ne peut communiquer que par la voie de l'impulfion , il ne peut agir que fur les lurflices , puifqu'ca général la force d'impulfion ne fe tranl- niet c{ue par le contad: des luperficies ; il ne voit, il ne touche donc que la furface des corps , & lorl'que pour lâcher de les mieux connoître , il {^s ouvre , les divife & les fépare , il ne voit & ne touche encore que des fur- Ifaces : pour pénéirer l'intérieur , il lui faudroit une partie de cette force qui agit fur la maflè , qui f lit la pefanteur I& qui efl le principal inftrument de la Nature; fi l'homme pouvoit difpofer de cette force pénétrante , comme il difpofe de celle d'impulfion , Çi feule- ment il a voit un fens qui y fût relatif, il vei roit le fond de la matière ; il pour- roit l'arranger en petit, comme la Nature la travaille en grand : c'efl: donc flmte d'inftrdînens , que l'art de l'homme ne peut apj)rocher de celui de la Nature j les figures, fcs reliefs, les tableaux, fes deiîins ne font que des furfiices ou d<^^ imitauons de furfaces , parce que les images qu'il reçoit par fes fens foiU B V r il 34 Hifloire 'Natureïïe. toutes fuperficielles , & qu*il n'a nut moyen de leur donner du corps. Ge qui eft vrai pour les arts , i'cfl aufîl pour les fciences; leulement elles font moins bornées , parce que l'efprit eft leur feul inftrument, parce que dans ies arts il eft fubordonné aux fens , & que dans les fciences il leur commande, d'autant qu'il s'agit de connoître & non pas d'opérer, de comparer & non pas d'imiter : or l'efprit , quoique refîerré par les fens , quoique fouvent abufé par leurs fiiux rapports , n'en eft ni moins pur ni moins adif ; l'homme qui a voulu liivoir , a commencé par les redifier , par démontrer leurs erreurs; il les a traités comme des organes mécaniques, des inftrumelis qu'il faut mettre en ex- périence pour les vérifier & juger de leurs effets : marchant enfuite la balance à la main & le compas de l'autre, il a mefuré & le temps & l'efpace : il a reconnu tous les dehors de la Nature, & ne pouvant en pénétrer l'intérieur par les fens , il l'a deviné par comparaiibn & jugé par analogie ; il a trouvé qu'il cxiftoit dans la matière une force gêné- Nomenclature des Singes* y j faïe , difFérenie de celle d'impulfion, une force qui ne tombe point Tous nos fens, & dont par conlequent nous ne pouvons di(po(êr, mais que la Nature emploie comme Ton agent univerlel ; il a démontré que cette force appar- tenoit à toute matière également , c'eft- à-dire , proportionnellement à fli mafïè ou quantité réelle ; que celte force ou plutôt fon adion s'étendoit à dts dif- tances immenfes , en décroi(îiuit comme les efpaces augmentent ; enfuite tour- nant (qs vues fur les êtres vivans , il a vu que la chaleur étoit une autre force néceiïaire à leur produdion ; que la lumière étoit une matière vive, douée d'une élafticité & d'une activité fans bornes ; que la formation & le déve- loppement des êtres organifes (e font par le concours de toutes ces forces réunies; que i'extenfion, i'accroiffement des corps vivans ou végétans fuit exac- tement les loix de la force attraélive, & s'opère en effet en augmentant à la fois dans les trois dimenfions ; qu'un moule* une fois formé doit, par ces mêmes loixr. d'affinité , en produire d'autres tou^t !3 s : . tfJiJloire Na/urelkf fèmblables ^ & ceux-ci d'autres encora, ^ns aucune altération de la forme primi- tive. Combinant enfuiie ces caractères communs , ces attributs égaux de la Nature vivante & végétante, il a reconnu qu'il exiftoit & dans l'une & dans l'autre, un fonds inépuiiable & toujours réver- sible de fubftance organique & vivante, fubftance auflî réelle , aulli durable que ïa matière britte; fubftance permanente à Jamais dans fou état de vie ,. comme Tautre dans fon état de mort ; fubftancŒ univerlèllement répandue, qui, paiïant des végétaux aux animaux par la voie de la nutrition, retournant des animaux aux végétaux par celle de la putréfac*- tion , circule incefîàmment pour animer les êtres : il a vu que ces molécules organiques vivantes exiftoient dans tous les corps organifés , qu'elles y étoicnt combinées en plus ou moins grande quantité avec la matière raorte , plus aJiondantes dans les animaux où tout ell plein de vie, plus rares dans les végé- taux où le mort domine & îe vivant paroît éteint, où l'organique furchargé jpar le brut, n'a plus m mouvemcut comme Nomenclature des Singes, 37 progreflif, ni fentiment , ni chaleur, ni vie, Ôl ne (è manilcftc que par le développement & la reprodudion ; ^ réfléchillànt fiir la manière dont Tun & l'autre s'opèrent, il a reconnu que chaque être vivant efl: un moule auquel s'alîi- miient les fubftances dont il le nourrit; que c'efl: par cette alfimihuion que (e fiiit l'accroifîèment du corps ; que Ton développement nefl pas une fimple auofinentation du volume , mais une cxtenfion dans toutes les dimenfions, une pénétraiion de matière nouvelle dans toutes les parties de la mafl'e ; que ces parties augmentant proportionnellement au tout, & le tout proportionnellement aux parties , la forme fe conferve & demeure toujours la mêivie jufciu'à Ion développement entier; qu'enfin le corps ayant acquis toute Ion étendue, la même matière jufqu'alors employée à (on ac- croifJèment efl dès - lors renvoyée i comme (upcrnue , de toutes les punies auxquelles elle s'étoit afîlmiléc; int de vue; lodule phy- ans, & les. iiparés dans uelaforjne l^omencTature des Swges. 3^ cle tout ce qui refpire efl à peu près la ' même : qu'en diflequant le finge , oii; pou voit donner l'anatomie de l'homme ; qu'en prenant un autre animal , on> trouvoit toujours le même fond d'orgar-^ iiifation , les mêmes fens , les mêmes. vifcères , les momes os , la même chair ,. le même mouvement dans les fluides ,. ie même jeu , la même adion dans les foiides ; il a trouvé dans tous, un cœur,^ Ides veines & des artères ; dans tous , les lêmes organes de circulation , de refpi- ration , de digeftion , de nutrition ^ [d'excrétion ; dans tous , une charpente folide , compoféc des mêmes pièces à peu près alTemblées de la même manière y & ce plan toujours le même, toujours^ fuivi de l'homme au fmge , du finge aux quadrupèdes , des quadrupèdes aux céta- cées , aux oifeaux , aux poiflbns , aux. reptiles ; ce plan , dis-je , bien faifi par Fefprit humain , efl: un exemplaire fidèle de la Nature vivante , & la vue la plus fimple & la plus générale fous laquelle on puifie la coniidérer : & lorfqu'on: veut l'étendre & pafTer de ce qui vit à ce qui végète , on voit ce pian qiii» ^î 40 . • Hiftoire Naturelle» . - d'iibord ii'avoit varié que par nuances-, ^ dt'former par degrés des reptiles aux inled:es , des inledes aux vers , des vers auxzoophytes, des zoophytes aux plantes ; & quoiqti'aliéré dans toutes iès parties extérieures , conferver néan- moins le même fonds, le mêjne caradère dont les traits principaux font la nutri- tion , . le développement & la rej)ro- dudion ; traits oénéraux & communs à toute fubftance organifée , traits éternels & divins que le temps , loin d'effacer ou de détruire , ne fait que renouveler & rendre plus évidens. Si de ce gratid. tableau des rciïem- tlances , dans lequel l'Univers vivant le pré (ente, comme ne failant c[u'unc même famille, nous paffons à celui des diffé- rences , où chaque efpèce réclame une place ifolée & doit avoir fon portrait à part ; on reconnoîtra qu'à l'exception de quelques efpèccs majeures , telles que l'éléphant , le rhinocéros , l'hippopo- ame , le tigre , le lion , c[ui doivent avoir leur cadre , tous les autres femblent fè réunir avec leurs voifins & former des groupes de fimilitudes dégradées, ar nuanceS", reptiles aux vers , des )phytes aux dans toutes ?rver néan- le caradère nt la nul ri - : la rej)ro- cominuns à aits éternels d'effacer ou louveler & les rciïem- rs vivant le l'une même i des diffé- L'clanie une portrait à cception de telles que l'hippopo- ul doivent is (enibient & former dégradées ; Nomenclature Je s Singes. 41 des genres que nos Nomenclateurs ont pré fentes par un lacis de figures dont les unes (è/ tiennent par les pieds , let autres par les dents , par les cornes , par le poil & par d'autres rapports encore plus petits. Et ceux même dont la forme nous paroît la plus parfaite , c'eit-à- dire , la plus approchante de la nôtre , les finges , fe préfèntent enlcmble <^ demandent déjà des yeux attentifs pour être dillingués les uns (\qs autres, parce que c'eft moins à la forme qu'à la grandeur qu'eft attaché le privilège de l'efpcce ifolée , & que l'homme lui- même quoique d'efpèce unique , infi- niment différente de toutes celles des animaux , n'étant que d'une grandeur médiocre efl: moins ifolé & a plus de voiiinsquc les grands animaux. On verra dans l'hiiloîrc de l'orang-outang , que il l'on ne failbit attention qu'à la figure, on pourroit également regarder cet ani- mal comme le premier des finges ou le dernier des hommes , parce qu'à l'ex- ception de l'ame , il ne lui manque riea |de tout ce qui nous avons, & parce ic|u'il diffère moiws de l'homme pour Iç 42 Hîjloire Naturelle. corps, qu'il ne diffère des autres ani- maux auxquels on a donné !e même nom de finge. L'ame , la penfe'e , la parole ne dé- pendent donc pas de la forme ou de i'organifation du corps; rien ne prouve ^ mieux que c'efl: un don particulier , & fliit à l'homme feul , puilque l'orang-^ outang qui ne parle ni ne penfe , a néanmoins ïe corps , les memi)res , leâ" fens , le cerveau & la langue entièrement femblables à i'homme , puifqu'il peut fîiire ou contrefaire tous ies mouvemens, toutes les acTiions humaines , & que ce- pendant il ne fiiit aucun ade de l'homme, c'efl peut-être faute d'éducation , c'eft encore faute d'équité dans votre juge- ment ; vous comparez , dira - 1 - on , fort injuflement le finge des bois avec i'homme des villes ; c'eft à côté de i'homme fauvage, de l'homme auquel l'éducation n'a rien tranfmis , qu'il faut ie placer pour les juger l'un &: l'autre; & a-t-on une idée jufte de l'homme dans l'état de pure nature ! la tête cou- verte de cheveux hérifîés, ou d'une laine crépue ; la face voilée par une longue rôle ne dé- jrme ou de 1 ne prouve rticulier , & ue l'orang- ic penfe , a embres , les entièrement lifqu'il peut nouvemcns, , & que cè- de l'homme, atlon , c'eft votre juge- iira - 1 - on , £S bois avec à côté de nme auquel s , qu'il faut n 6c l'autre; de i' ho m me la tête cou- X d'une laine une longue Nomenclature Jes Singes. 43' barbe , furmontée de deux croifTans de poils encore plus grofîlers , qui • .. leur largeur & leur faillie raccpurciiTent le front, & lui font perdre fon cara . Je l'avoue , fi l'on ne de voit fuger que par la forme, l'espèce du fingc pourroit être prife pour une variété dans i'efpèce humaine : le Créateur n'a pas voulu faire pour le corps de l'homme un modèle abiblument différent de celvû de l'animal ; il a compris fi forme , comme celle de tous les animaux, dans un plan général ; mais en même temps qu'il lui a départi cette forme matérielle feinblable à celle du fmge , il a pénétré €e corps animal de fon foufile divin ; s'il eût fait la même faveur, je ne dis pas au finge, mais à l'eljiècç la plus le, ' les rap]5orts ices de tein- it des il n ores même con- yeniiales des périodique anges force's > aux finges, diins l'une :z , fuppofc le, combien ti difficile à kvoit fuger e du fino^e variété dans eur n'a pas de l'homme eut de ceUii (a forme, naux, dans lême temps e matérielle il a pénétré iffle divin ; je ne dis ÎJomttichture Jcs Singes» 45 \île, à l'animal qui nous paroît le plus mal organifé , cette efpèce fèroit bientôt devenue la rivale de l'homme; vivifiée par l'efpritj elle eût primé furies autres, elle eût penfé , elle eût parlé : quelque reiïemWance qu'il y ait donc entre THottentot mais faire encore de lui-même tout ce que nous faifons. On vient de voir que toutes les ai-^ions qu'on» doit appeler humaines , Tont relatives à lia fociéié; qu'elles dé- pendent d'abord de l'amc & enfuite de l'éducation dont le principe phyfiqué eft la nécefîité de 1.1 longue habitude (les parens à l'enfant; que dans le fingé cette habitude eft fort courte , qu'il ne reçoit comme les autres animaux qu'une éducation purement individuelle , <5c qu'il n'eft pas même fufceptibic de celle de refpèce , par conféquent il ne peut rien fiire de tout ce que l'homme fait, puifcju'aucune de les adions n'a le même principe ni la même fin; & à l'égard de l'imitation c|ui paroît être le caraiftère le plus marqué, l^atiribut le plus frap- pant de l'efpè^re du finge, & que le vuls^aire lui accorde comme un talent unique , il faut avant de décider, exami- ner fi cette imitation cfl libre ou forcée t le fingc nous imite-t-il , parce cp'il le nj l -i 54 Hifloîre Naturelle, veut , ou bien parce que (ans le vouloir il le peut î j'en appelle fur cela volon- tiers à tous ceux' qui ont oblervé cet animal fans prévention , & je fuis con- vaincu qu'ils diront avec moi , qu'il n'y a rien de libre, rien- de volontaire dans cette imitation , le finge îryant des bras & des mains, s'en fert comme nous, mais fans fonger à nous; la fimilitude des membres & des organes, produit néeef- /airenient des mouvemens & quelquefois même des fuites de mouvemens qui reffemblcnt aux nôtres; étant conformé comme l'homme , le fmge ne peut que fè mouvoir comme lui : mais fe mouvoir de même n'eft pas agir peur imiter: quxni donne à deux corps bruts , la même im- pulfion ; qu'on conflruiie deux pen- dules, deux machines pareilles, elfes fè mouveront de même, & l'on auroii tort de dire que ces corps bru; s ou ces machines ne fe meuvent ainii que pour s'imiter; il en cil de même du fmge relativement au corps de l'hcmmc , ce font deux machines conftruites, organi- fées de même , qui par néccfTité de nature fe meuvent à très-peu prts de Numenclaîiire des Singes. 5 j h même façon : néanmoins parité n'eft pas imitation ; l*une gît dans ia manière & l'autre n'exifte que par i*elprit ; i'imita- lion l'uppoleie deflein d'imiter; le finge efl incapable déformer ce dcflein, qui demande une fuite de penfées , & par cette raifon l'homme peut , s'il le veut , imiter le finge, & le fii"»' ? peut pa$ même vouloir imiter l'homnic. Et cette parité qui n'eft que le phy- fique de l'imitation , n'eft pas aufli complète ici que la (imilitude, dont cependant elle émane comme effet im- médiat ; le finge reiïemble plus à l'hom- me par le corps & les membres que par l'udige qu'il en fiit ; en l'oblèrva^t avec quelque attention on s'apercevra aifément que tous (es mouvemens font brufques, intermittens, précipités ; & que pour les comparer à ceux de l'homme , il fluidroil leur fuppofer une autre échelle ou plutôç un module différent : toutes les adions du finge tiennent de ibn éducation qui efl: purement animale, elles nous jxi- roiffent ridicules, inconféquentes , cx^ travagantes, parce c|ue nous nous trom- pons d'échelle en les rapportant à nous ^ 111; il 55 Hftoire l^aîurelki '- ' & que l'unité qui doit leur fervîr de iTiefure eft très-différente de la nôtre: comme fa nature eft vive, fon tem- pérament chaud, fon naturel pétulant, cju'aucune de fes afîèdions n'a été mitigée par l'éducation ; toutes fes ha- bitudes îbnt excefïîves & reflembicnt beaucoup phis au mouvement d'un maniaque qu'aux actions d'un homme ou même d'un animai tranquille : c'cft par la même railbn que nous ie trou- vons indocile, & qu'il reçoit difficile- ment les habitudes qu'on voudroii lui tranfmettre : il eft inlënfible aux carefics ^ & n'obéit qu'au châiinient; on peut le tenir en captivité , mais non pas en domefticité; toujours trifte ou revêche, toujours répugnant , grimaçant > on le dompte plutôt qu'on ne le prive ; auffi l'eljpèce n'a jamais été domeftiquc mille part ; & par ce rapport il eft plus éloigné de l'homme que la plupart dç» animaux : car la docilité fuppofc quelque analogie entre celui qui donne & celui qui reçoit, c eft une c[i!alité relative qui ne peut êire exercée que ipriquii le trouve des deux parts ui^ i • :rr Noinencldture des Singes, 5 7 certain nombre de fhculte's communes , qui ne diffèrent entr 'elles que parce qu'elles font adives dans le maître & paffives dans ie fujet. Or le pafTif du finge , a moins de rapport avec i'acHiif de l'homme , que le paflif du chien ou de l'éléphant qu'il fuffit de bien traiter pour leur communiquer les fentimens doux & même délicats de l'attachement fidèle, de. l'obéiflance volontaire, du fervice gratuit & du dévouement (ans réferve. Le finge efl: donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux par les qualités relatives: il en diffère aufîi beaucoup par le tempérament ; l'homme peut habiter tous les climats; il vit, il multiplie dans ceux du Nord & dans ceux du midi ; le finge a de la peine à vivre dans les contrées tempérées , & ne peut multiplier que dans les pays les plus chauds; cette différence dans le tempérament eft^fiippole d'autres dans l'organiHition , qyi , quoique cachées , n*en font pas moins réelles ; elle doit auffi infîuer beaucoup fur le naturel ; Texcès de chaleur qui efl néceffaire à la pleine vie de cet animal, rend exceffives C V 5 8 Hijîvhe NiUureIk , &c» toutes les affedions , toutes (es qualités : 6 il ne faut pas chercher une autre caulè à (a pétulance, à fa lubriciié & à les autres partions, qui toutes nous paroifleiit auffi violentes que défordonnées. Ainfi ce finge , que les Philolbphes, avec le vulgaire , ont regardé comme un être difficile à définir , dont la nature étoit au moins équivoque & moyenne entre celle de l'homme & celle des ani- maux, n'eft dans la vérité qu'un pur animal, portant à l'extérieur un mafque de figure humaine , mais dénué à l'in- térieur de la j)en(ee &: de tout ce qui fliit l'homme; un animal au-defTous de plufieurs autres par les fîicultés relauves , & encore efîentiellement différent de l'homme par le naturel , par le tempé- rament & aufli par la mefure du temps nécefîiiire à l'éducation , à la gcflation , à l'accroi/îement du i^rps, à la durée de la vie , c'eft-à-dîl^ par toutes les habitudes réelles qui fl. nat% tdit. X, pag. 25. Simia wiguilms omnibus, planîs & rotmdatis % cafarie fdciem cingente . . . . Homo fi/veff ris, i'Hcmit ^es bois^ Briff. Regn, anim, pag. 189, ■ Si clés OrafîgS'Outaiigs, &c* 6 ï ceux qui par conféquent font les plus digues d'être obfervés; nous avons vu le petit orang-outang ou le jocko vivant, & nous en avons confervé les dépouilles ; mais nous ne pouvons parler du pongo ou grand orang-outang , que d'après les relations des V oyageurs : fi elles étoient iidèles , fi fouvent elles n'étoient pas obfcures , fautives , exagérées , nous ne douterions pas qu'il ne fût d'une autre efpèce que le jocko , d'une efpèce plus parfaite & plus voifine encore de l'efpèce de rhomnie. Bontius qui étoit médecin en chef à Batavia, & qui nous a laifîé de bonnes obiervations fur i'Hiftoire naturelle de cette partie des Indes , dit expreiïémeni fcj qu'il a vu avec admi- ration quelques individus de cette efpèce marchant debout fur leurs pieds , & {cj Qîtodmeretur aSnirationem, vidi ego aliqmt utriup- que fexûs ereéiè inadentes imprimis (cujus e-ffjg'tm hîs txhibeo) fatyram jenulhun tantd verccundta ab ignotis fui hominibus occukntem , tum quoque faciem wauiôuf (licent ita dicere) tegemeni , ubertimque ïacfymamem , gewitus cientem à" cateros humanes aélus exprimemem, ut nihil huniani et deejfè diceres prater loqwfam . , . „ î^onitn ei indufti Ouiang-outang quod hominem filva fgnijiou. Jac. Bont. HijL nat, hd, cap, XXXWj pag. B^ & 8$, 61 fllfloke Naturelle ' "■' cntr'autres une femelle (dont il donne la figure) qui lembioit avoir de la pu- deur , qui le couvroit de Hi main à l'afjDedl des hommes qu'elle ne connoii- ibit pas, quipieuroit, gémiffoit & faifoit les autres actions humaines, de manière qu'il lembioit que rien ne lui manquât que la parole. M. Linnaeus (dj dit d'après Kjoep & quelques autres Voyageurs, que cette faculté même ne manque pas à l'orang - outang , qu'il penfe , qu'il parle & s'exprime en fifflant; ili'appelle homme noâurne , & en donne en même temps une defcription , par laquelle iî ne lèroit guère poflible de décider fi c'efl: un animal ou un homme. Seule- inent on doit remarquer que cet être, quel qu'il foit, n'a félon iui que la (d) Homo noâurnus, Homo ftlwftris Orang-outang JBontiî. Corpus albums incfjfu treâum , nojîro dimiéo tiiittus, pi/i alki contortuplicati , ocult orbieulnti, îrhii yupillaque aurea, Palpthra antice incumbcntes cum membratta niditante, Vijus iaternlis, noâurnus, j£tus viginti (juinfjue annorum. Die cacurit , latet ; noéiu videt , exit , fwratur, Lcx{uitur fibilo, cogitât, crédit fui causa fat, edit. n, pag. 24. I donne la pu- maiii H :onnoir- Sc faifoit manière nanquât : d'après /aoreurs, que pas qu'il 'appelle 1 même quelle il icider fi . Seule- cet être, que la ing-outang Iro dimiiiio ulnti, iridi kntes cum nus, j£tas ^tet : mâu itat, crédit erum fore . Haùitat Jim, fyjl* *., des Orangs-Outûîigs, &c, 6^ Mioitié de la hauteur de l'homme; & comme Bontius ne fait nulle mention de la grandeur de fon orang-outang, on pourroit penfer avec M. Linnaeus que c'efl le même: mais alorl cet orang- outang de Linnxus & de Bontius ne feroit pas le véritable qui efl de la taille des plus grands hommes: ce ne leroît pas non plus celui que nous appelons joch & que j'ai vu \ivant; car quoiqu'il Toit de la taille que M . Linnœus donne au ficn, il en diffère néanmoins partons les autres cara<îlères. Je ])uis alTurcr , l'ayant vu plufieurs fois, que non-feu- lement il ne parle ni ne fifHe pour s'exprimer , mais même qu'il ne fliit rien qu'un chien bien inllruit ne pût faire i Se d'ailleurs il diffère prefqu'en tout de la defcription que M. Linnœus donne de l'orang-outang , & fc rapporte beau- coup mieux à celle du Jatyrus de ce inêinc A uteur : je doute donc beaucoup de la vérité de la defcription de cet homme noâurne ; je doute même de fon exil- tence, & c'ell probablement un Nègre blanc, un chacrelas (e) que les Voyageurs, (t) Voyez ce (jue nous uvons dit de cette race €iÇ . cités par M. Linnaeus, auront mal vy & mal décrit. Car ces chacrelas ont en effet , comme V homme noâurne de cet Auteur, les cheveux blancs, laineux é< frifes, les yeux rouges, la vue foible, &c. mais ce font des hommes, & ces hommes ne fifflent pas & ne font pas des pigmées de trente pouces de hau- teur; ils penfènt, parlent & agiflent comme les autres hommes, & font aulîi de la même grandeur. En écartant donc cet être mal décrit, en (uppolant auffi un peu d'exagération dans le récit de Bontius, un peu de préjugé dans ce qu*il raconte de la pu- deur de fa femelle orang-outang, il ne nous reftera qu*un animal , un fmge , dont nous trouvons ailleurs des indica- tions plus précises. Edward Tyfon ( f), célèbre Anatomifte Anglois, qui a flilt une très -bonne defcription, tant des parties extérieures qu'intérieures de l'o- rang-outang, dit qu'il y en a de deux d'hommes dans notre difcours fur îcs variétés cfé refpèce humaine. Vol, V de cette Hijlohe f^aturd'c, ([) The anatomy of a Pygmie, Lmdon, / 6^^% ifi-quartOi * '■ Je s OrmgS'Outatjgst &c» 6 f efpèces, & que celui qu'il décrit ii'efl pas û grand que l'autre appelé i^arris (gj * ou baris par les Voyageurs, & vulgai- , Vement <^r/7/ par les Anglois. Ce barris, ou dritl eft en effet le grand orang- ■ outang des Indes orientales ou le pongo de Guinée, & le pigmée décrit par Ty Ion . efl: le jocko que nous avons vu vivant. Le Philofbphe Gaflendi ayant avancé, fur le rapport d'un Voyageur nommé S* Amand, qu'il y avcit dans l'île de . Java une efpèce de créature qui faifoit la nuance entre l'homme & le finge,, on n'héfita pas à nier le fait ; pour le prouver , Peirefc produifit une lettre - d'un M. Noël (Natalis) Médecin qui., denieuroit en Afrique , par laquelle il .. afîure fh) qu'on trouve en C>uinée detrès- gninds fmgcs :ipv>elés harm, qui mar- * client fur deux pieds, qui ont plus de (g) The BrPiHnwrlum veiierul'Iks, iiceJunr ktitè ne vi(kntuf puï carerts (■lyne : nuiximi funt & là'Anh-dicvniiir; ■ l'ûl/m maxitiié jiii/îch, Jcmei durtitaxat quid^nur^ 66 Hîjlotre Naîwelle ^, gravité & beaucoup plus d'întellîgehc» <]ue tous les autres finges , & qui Toiit très-ardcns pour les femmes. Darcos, & enfiiite Nieremberg fi) & Dapper (k) j dilent à peu près les mêmes chofes du | l&arris. Battel (1/ l'appelle ;;(7w^(?, & aflure I •c qu'il ell: dans toutes lès proportions » lèmblable à l'homme, (èulement qu'il » eft plus grand ; grand y dit-il , comme » un géant ; qu'il a la face comme >> l'homme, les yeux enfoncés, de longs » cheveux aux côtés de la tête , le vilàge » nu & fans poil , aufTi - bien que les i> oreilles & les mains , le corps légèrc- .>3 ment velu , & qu'il ne diffère de » l'homme à l'extérieur que par les jam- 3> bes, parce qu'il n'a que peu ou point » de mollets ; que cependant il marche docendi, Ve^e induti illico bipèdes inccdmt, Sciti ludunt fflula , cythard ahifque id genus ........ Fawirta denique in iii jmtimtur menflrua , if mares mulierum Junt aj'perentijfimi, Gaffendi, lib. V. fij Nicremberg.v/y^, Nut, Peregr, lib. IX, cap. 44. ik 45. (h) Dcfci i|)iion de l'Afrique , par Dapper , (l) Purcfurlf Pilgrims, part. II , lib. VII, chap. 1 1 1. H'ijhire gcnàale des vyages, tome V, page 09. des Orangs-outangs, &c, 6j toujours debout ; qu'il dort fur les qu'un homme , & l'enjocko qui cft beaucoup plus petit ^ &c. 35 : c*eft de ce pafTage trèsTprécis que j'ai tiré les noms de pou go & de jocko. Batiel dit encore que lorfqu^un de ces animaux meurt, les autres couvrent ion corps d'un amas de branches & de feuillages. Purchaff ajoute en forme de note , que dans les Gon ver Huions qu'il avoiteues avec Battel 5 H avoit appris de lui qu'un pongo lui enleva un petit Nègre qui palTa un an entier dans la fbcicté de ces animaux; qu'à Ion retour , ce petit Nègre raconta qu'ils ne lui avoient fiiit aucun mal ; que commune'ment ils ëtoient de la hauteur de I.^homme , mais qu'ils font plus gros & qu'ils ont à peu près le double du volume d'un homme ordinaire. Jobfon nfTure avoir vu dans les endroits fre'-^ quentés par cesanimai:|x une forte d'habi-» tation compofée de bri^nchesentrelaffees, qui pouvoit fervir ^\ moins à les garantir de l'ardeur du foleil (m). « Les >3 fmges de Guinée , dit Bofman , (nj (m) Hifloire générale des Voyages > tome lU^ (n) Voyage de Guinée, par Bofman, ;?, 2^$i desOmngs-Outûngs, &c, 6^ que l'on uppeWe fmltten en Flamond, «: font de couleur fliuve , & deviennent «c cxtrêineinent grands : j'en ai vu , ce ajoute-t-il , un de mes propres yeux ce qui ayoit cinq pieds de haut. .... ce Ces finges ont une affez vilaine figure, ce au(îi-})ién que ceux< d'une (econde ce jefpèce qui leur refîèmblent en tout , ce fi ce n'eft que quatre de ceux-ci » hommes armés, qu'ils font paflioniit's ai pour ies femmes ; qu'il n'y a point » de fureté pour elles à pafTer dans les » bois, où elles le trouvent tout d'un » coup attaquées & violées par ces finges j>. Dampicr , Froger & d'autres Voyageurs aflureiit qu'ils enlèvent des petites filles de huit ou dix ans, qu'ils les emportent au-defTus des arbres & qu*on a mille peines à les leur ôter. Nous pouvons ajouter à tous ces témoignages celui de M. de la BrofTe, qui a écrit fon voyage à la côte d'Angole en 1738, & dont on nous a communiqué l'extrait: ce Voyageur afîure ce que \qs orangs- >5 outangs qu'il appelle quîmpe^és , ta- >^ chent de furprendrc des NégrefTes; 5> qu'ils les gardent avec eux pour en » jouir; qu'ils les nourrifTcnt très-bien : » j'ai connu, dit-il, à Lowango une >3 Négrelîe qui étoit reliée trois ans 3» avec ces animaux : ils croifîent de fix 55 à lèpt pieds de haut ; ils font d'une 1 33 force fans égale, ils cabanent & le » (èrvent de bâtons pour fè défendre; » ils ont la fltce plate , le nez camus & w épaté, les oceilles plates, fluis bourrelet, JesOrangS'OutangSt &c, ji la peau un peu plus claire que celle «c d'un mulâtre, un poil long & clair- ce femé dans plufreurs parties du corps, ce le ventre extrêmement tendu , les ta- ce Ions plats & élevés d'un demi-pouce ce environ par-derrière; ils marchent fur ce leurs deux pieds , & fur les quatre ce quand ils en ont la fàntaifie : nous f^iflohe NûîiireHe • ^ avec la figure d'un de ces anîmaux au bras cç D iil 78 Hifîoke Nûîureik - » droit : toutes ies fois qu'il fê trouva » depuis incommodé , il montroit (on » bras pour qu'on le (îiignât , comme 33 s'il eût fu que cela lui avoit fait du bien y^. Henri Grofle (ef) dit « qu'il fe trouve » de ces animaux vers le nord de Co- » romandel ; dans les forêts du domaine » du Raïa de Carnate ; qu'on en fit » prëfènt de deux , l'un mâle , l'autre » femelle à M. Home, Gouverneur y^ de Bombay ^ qu'ils avoient à peine yy deux pieds de haut , mais la forme &> entièrement humaine ; qu'ils mar- 3» choient fur lenrs deux pieds , & qu'ifs 33 étoient d'un blanc pâle , fms autres » cheveux ni poils qu'aux endroits où y> nous en avons communément ; que 33 leurs aélions étoient très - femblables 33 pour fa plupart aux aélions humaines, 33 & que leur mélancolie faifoit voir 33 qu'ils (cntoient fort bien leur cap- 33 tiivité ; qu'ils fiufoient leur Jit avec 33 foin dans la cage dans laquelle on les {4)) Voyage aux Indes orientales, par Henri Grofle, traduit de l'Anglois. Londres f lys^i fage j 2^ i/Juivaatesi des Oratigs-Ouîangs, &c. y^ ftvoit envoyé fur le vaifTeau ; que ce quand on les regardoit , ils cachoient ce flvec leurs mains les parties que la ce modeltie empêche de montrer. La ce femelle, ajoute-t-il, mourut de ma- ce ladie lur le vaifleau , & le mâle ce donnant toutes fortes de fignes de ce douleur prit tellement à cœur la mort ce de f;i compagne , qu'il refufa de man- ce ger & ne lui furvtcut pus plus de cç deux jours >3. François Pyrard^r^ rapporte ce qu'il (t trouve dans la province de Sierra-liona ce uneefpèce d'animaux, appelée bans , ce qui font gros & membrus, lefquels ce ont une telle induftric , que fi on les ce nourrit & inftruit de jeu nèfle , ils ce fervent comme une perfonne ; qu'ils ce marchent d'ordinaire fur les deux ce pattes de derrière feulement ; qu'ils te pilent ce qu'on leur donne à piler dans ce des mortiers ; qu'ils vont qucrir de l'eau ce à la rivière dans de petites cruches qu'ils ce ])orient toutes pleines fur leur tête , ce mais qu'arrivant bientôt à la porte de ce (r) Voyages de François Pyrard de L&vai. Paris f J6it^, mu II, vagc jjjt Diii; 8o Hîjloke Naturelle >, 33 [a maifon , fi on ne leur prend bientà^ 3> leurs cruches ils les laiflent tomber, 35 & voyant la cruche verCe'e & rompue, ils fe mettent à crier & à pleurer ». Le Père du Jaric, cité par Niereniberg ff), dit la même choie & prefque dans les mêmes termes. Le témoignage de Schoutten (t), s'accorde avec celui de Pyrard au fujet de l'éducation de ces animaux : « on en prend , dit-il , avçc 33 des lacs , on les apprivoife , on leyr 33 apprend à marcher fur les pieds de 33 derrière & à fe fervir des pieds de 33 devant qui font à peu -près comme 33 des mains , pour faire certains ouvrngçs 33 & même ceux du ménage , comme 33 rincer des verres , donner à boire., 33 tourner la broche , &c. 35 J'ai vu à 33 Java , ditie Guat (uj, « un finge fort 33 extraordinaire ; c'étoit une fèmcile ; 33 elle étoit de grande taille Ql marchoit {/) Euf. Nieremberg. H['^ ttat. Peegrin, lib. IX, tap. XLV. (t) Voyage de Gaut. Schoutten aux Indes orien- tales, Amfietd, I /oy, (u) Voyages de Frj le Guat» Tamt Ufi>ages ^4^ 'Jles Orangs-Outangs, &c, 8 î' auvent fort droit fur les pieds de ce d^ère : alors elle cachoit d'une de ce fes mains l'endroit de Ion corps qui ce diftinguoit Ton fèxe ; elle avoit le ce vifage fans autre poil que celui des ce fourcils , & elle reiïembloit afîez en co général à ces faces grotefques des ce femmes Hottentoies que j'ai vues au ce Cap : elle faifoit tous les jours y^ro- ce piement ion lit , s'y couchoit la tête ce lur un oreiller & le couvroit d'une ce couverture. . . • . . Quand elle avoit ce mal à la tête, elle fe lerroit d'un ce mouchoir, & c'étoit un plaifir de la ce voir aii\(i coiffée dans ion lit. Je ce pourrois en raconter diverlès autres ce petites choies qui paroifîent extrême- ce ment fnigulières; mais j'avoue que je ce ne pou vois j^as admirer cela autant ce que le f lifoit la multitude , parce que ce n'ignorant pas le delîein qu'on avoit ce de porter cet animal en Europe pour ce le faire voir , j'avois beaucoup de ce penchant à luppofer qu'on l'avoit ce dreflé à la plupart des fmgeries que ce le peuple rcgardoit comme lui étant cv jiaturelles : à la vérité c'étoit une fup- çx< D Y J 82 Hrfloire Nûturelle "'^ :» pofition. li mourut à la hauteur du cap 33 de Bonne-efpérance dans un vaiftau 33 fur lequel j'étois ; il eft certain que h 33 figure de ce finge refTenibloit beaucoup à celle de l'homme , &c ». Gemeili Ca- reri dit en avoir vu un qui (è plaignoit comme un enfant , qui niarchoit fur les deux pieds de derrière, en portant (a natte fous fbn bras pour le coucher & dormir. Ces finges , ajoute- t-il, paroiflent' avoir plus d'elprit que les hommes, à certains cgards : car , quand ils ne trouvent plus de fruits fur les montagnes , ils vont au bord de la mer ou ils attrapent des crabes, des huîtres & autres chofes lemblables. 11 y a une èfpèce d'huîtres qu'on appelle îaclovo , qui pèlent plufieurs livres & qui font (buvent ouvertes fur le rivage; or le finge craignant que quand il veut îes manger , elles ne lui attrapent la patte en le refènnant , il jette une pierre dans la coquille qui l'empêche de fe fermer, & en fuite il mange l'huître fans crainte. ce Surles côtes de la rivière de Gambie, >3 dit Frogcr (xj, les finges y font plus (x) li Mati' tionncllement trop grandes , les yeux trop voifnis l'un de l'autre , l'intervalle entre le nez & la bouche eft aufîi trop étendu ; ce Ibnt-là les feules différences de la fice de l'orang-outang avec le vifige de l'hoinme. Le corps & les mem- bres diffèrent en ce que les cuifîes font Telativement trop courtes, les bras trop longs , les pouces trop petits, la paume 4c5.W»W)i§ trop longue & trop ferrée ; ^^ès Orangs-Oiiidngs, &c, 8'^. Tes pieds plutôt faits comme des mains que comme des pieds humains ; Ies> parties de la génération du mâle ne font différentes de celles de l'homme , qu'ea ce qu'il n'y a point de frein au prépuce ; les parties de la femelle font à l'extérieut; fort lemblables à celles de la femme. A l'intérieur , cette efpèce difîère de l'efpèce humaine par le nombre des côtes ; l'homme n'en a que douze , l'or- rang-outang en a treize ; il a aufli les vertèbres du cou plus courtes , les os du bafiin plus ferrés , les hanches plus plates , les orbites ^S.^^ yeux plus enr foncées; il n'y a pomt d!apophyle épir neufc à la première vertèbre du cou ; les reins font plus ronds que ceux ds l'homme , & les uretères ont une forme différente, aufli -bien que la vefTie & la véficule du fîci qui font plus étroites & plus longues que dans l'homme; toutes les autres parties du corps , de la tête & à^s membres , tant extérieures qu'inté- rieures , font fi parfûtement femblables à celles de l'homme , qu'on ne peut les comparer lans admiration , & fins être, étonué que d'une conformation i\x î 6 HiJ!oire Naturelle parciilc & d'une organifation quî eft ablblument Ja même , il n'en refaite pas les mêmes effets. Par exemple , la langue & tous les organes de la voix font les mêmes que dans l'homme , & cependant Toraiig-outang ne parle pas ; le cerveau eft ablblument de la même forme & de ïa même proportion, & il ne penfè pas : y a-t-il une preuve plus évit4ente que la matière feule , quoique parfiûtemem organiite , ne peut produire ni la penfe'c ni la parole qui en eft le figne , à moins qu'elle nj foit animée par un principe fupérieur î L'homme & l'orang-outang font les leuls qui aient des fefles & des mollets , & qui par conféquent foient faits pour marcher debout ; les feuls qui aient la poitrine large , les épaules aplaties & \ts vertèbres conformées l'un comme i'aiître : les leuls dont le cerveau , le cœur , les poumons , le foie , la rate , Je pancréas, l'eftomac , les boyaux foient abfolument pareils, les feuis qui aient l'appendice vermiculaire au cœcum ; enfin l'orang-outang rcffemble plus à l'homme qu'à aucun des animaux , plus incme qu'aux abouins & aux gucnonS| Jes OraugS'Outangs» &c. 8/ îion feulement par toutes les parties que je vien» d'indiquer , mais encore par la iargeur du viiage, ia forme du crâne , des mâchoires , des dents , des autres os de la tête & de la face , par la grofleuf des doigts Sa du pouce , par ia figure des ongles , par le nombre des vertèbres lombaires & facrées , par celui des os du coccix, & enfin par la conformité dans les articulations , dans la grandeur & la figure de la rotule , dans celle du fternum, &c; en forte qu'en comparant cet animal avec ceux qui lui reflemblent le plus , comme avec le magot , le babouin ou la guenon ; il fe trouve encore avoir plus de conformité avec l'homme qu'avec les animaux , dont les efpèces cependant paroiflênt être Ç\ voi- fines de la fienne , qu'on les a toutes défignées par le même nom de finges : ainfi les Indiens font excufables de l'a- voir afTocié à l'efpèce humaine par le nom à' orang-outang , homme fàuvage , puifqu'il refTemble à l'homme par le corps plus qu'il ne reffcmble aux autres fmges ou à aucun autre animal. Comme c]ueiqu€s-iui& des &ks que neuâ Y€Uquj|^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // 1.0 îf i.i 1.25 "K^ 2.5 1^ 1^ 122 5 m *- u 2.0 1.8 U IIIII.6 V] <^ /2 A y >^ Photographie Sciences Corporation 73 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. MS80 (716) 872-4S03 V <^ y :\ \ #^ 6^ i i «8 tfifloire Naturelk \v' cl'expofèr, pourroient paroître fu(pe<^s à ceux qui n'auroient pas vu cet animal ; nous avons cru devpir les appuyer de l'autorité de deux célèbres Anatomifles, Tylbn (i^j «SLCowper quiTont enlemble (\) L'Orang ontang refïembîe plus à l'homme qu)iux fingfs ou aux guenons; i ." en ce qu'il a les poils àt& épaules dirigés en bas & ceux des bras dirigéi en haut ; 2.° par la face qui eft plus fem- hlaHe à celle de ntùmme , étant plus large & plus aplatie que celle dfes fmges ; 3 .° par la figure d« l'oreille qui refTemble plus à celle de l'homme, à l'exception que la partie cartilagjneufe eft mince comme dans les finges ; 4.* par les doigts qui (ont proportionnellement plus gros que ceux àKs, finges • 5^** en ce qu'il ert à tous égaras fait pour marchei^ debout , au lieu que les finges & les guenons ne font pas conformés à cette fin ; é." en ce qu'il a des lefTes plus grofTcs que tous les autres finges ; 7.° en ce qu'il a àt^ mollets aux jambes; 8." en ce que fi poitrine & Tes épaules font plus larges que celles drs finges ; 9.** fon talon plus long; 1 o.** en ce qu'il a là membrane adipeufe, placée comme l'homme (bus la jîeau; i i.° le péritoine entrer ^ non percé ou alongé , comme il l'tft dans les finges ; 12.° les intcfiins plus longs que dans les finges ; i y,** le canal àts, inteftîns de différent diamètre, comme dans l'homme & non pas C!;al ou à peu- près ég.^J comme if l'cfl dans les finges; 14." en ce que le cœcum a l'appendice vermiculaire comme dans l'homme, tandis que cet appendice vermiculaire manque dans tous les autres finges , & auffi en j^. queie^coinmencement du colon n'efi pas fi^ 'êes OrangS'Otitangs, &c, Sp' ^ifîequé avec wie exaélitude fcrupu- ïeufe, & qui nous ont donné les réfultat* f)rolongé qu'il l'cft dans les finges ; 1 5 .• en ce que 'infertion du conduit biliaire & du conduit pan- créatique n'ont qu'un (cul oriâce commun dans l'homme & l'orang-outang , au lieu que ces infertions font à deux pouces de didance dans les guenons; 1 é.° en ce que le colon e(l plus long qiie dans les fmgcs}. 17." en ce que le foie n'eft pas divifë en Jobes comme dans les finges , mais entier & d'une feule pièce comme dans l'homme; i S.° «n ce qiie les vaiffcauK biliaires font les mêmes que dans i'homme; 1 9.** la rate la même; 20.° le pancréas le même ; a i.° le nombre àx& lobes du poumon le même; ai." le péricarde attaché au diaphragnrjc comme dans l'homme & non pas comme il ï'eA dans les finges ou guenons ; 2 3 .° le cône du coeur plus émoufie que dans les finges ; 24..** en ce qu'il n'a point d'abajoues ou poches au bas des joues comme les autres finges & guenons; 25." en ce qu'il a le cerveau beaucoup plus gtand que ne l'ont les finges , 6c dans toutes fcs parties exaélëment conformé coinme le cerveau de l'homme ; 2 6,° le crâne plus arrondi 6t du double plus grand que dans les guenons ; 27.° toutes les futures du crâne femblables à celles de l'homme ; les os appelés ojfa irinuetra Wonviana fe trouvent dans la future lanv boi'de, ce qui n'efl pas. dans les autres finges ou guenons ; 2,8." il a l'os cribiforme & le crijîa galli , ce que les guenons n'ont pas; 29,!* la kWt fella Kjuma comme dans l'homme , au lieu que dans les finges & gu^ons cette partie e(t plus élevée & plus proéminente ; 3 0,° le procefus prerygciJes comme ^iUi;; llbooime i cette partiç man^^ue. aux fing«^. po ^ Hlfioire Naturelle des comparaiibns qu^s ont faîtes jt & guenon$ f 3 1 . les os aei tempes & les os appelcî t>jfa bregtnatis comme dans l'homme ; ces os font fur-tout les .canines 6c les mo- laires; 34..*' les «pophyfes tranlVerfcs des vertèbres du cou , & les fîxième & feptième vertèbres reflem- blent plus à celles de l'homme qu'à celles Ati finges £c des guenons ; 3 5 .° les vertèbres du cou ne (ont pas percées comme dans les finges pour laiflèr pafTer les ner^s» elles font pleines & ^ns trou dans l'o^ rang-outang comme dans l'homme j 36*" les ver- tèbres du dos & leurs apophyfcs font comme dans J'homme ; 6c dans \tt vertèbres du bas , il n'y 3 «{ue deux apophyres inférieures , au lieu qu'il y en a quatre dans te iînges ; 37." il n'y a que cinq vertèbres lombaires comme dans l'homme , au lieu que dans les guenons il y en a fîx ou fept ; 38.° les apophyfes épineufcs àtB vertèbres lombaires font droites comme dans l'homme-, 39*** l'os fa- crum efl comporé de cinq vertèbres comme dans l'homme , au lieu que dans ks finges 6c guenons il n'efl compofé que de trois ; 40e'* le coccix n'a «que quatre os comme dans l'homme, 6c ces os ne font pas troués , au lieu que dans les finges & guenons le cdcciK efl compofé d'un plus grand nombre d'os , 6c ces os font troués ; 41.'' dam i'crang - outang , il n'y a que fept vraies côtes {coftst vera), 6c les extrémités dei fauffes cotes (notha) font -^rtilagineufes , 6c les côtes font •rticulcos au s dei vertèbres ^ dans les fingn 4Sr- des OiwîgS'Outatigs, &c. 9 1 toutes les parties de (ba corps avec celui & (tuenons , il y a iiuit vraies côteJ , & \t& ex- trémités des fauflcs côtes font ofreufes , & leur articulation fc trouve placée dans l'interflice entre les vertèbres; 4.1,° l'os du flernum dans l'orang- outang e(l large comme dans l'homme , & non pas étroit comme dans les guenons } 43.° les os des quatre doigts font plus gros qu'ils ne le (ont dans les fingrs; 44.° i'os de la cuiflè , foit dans Ton ar- ticulation, loit à tous autres égards efl (cmblabie à cdui de l'homme j 4.5.* la rotule elt ronde & non pas longue , ^mple & non pas double comme elle i'ed dans les fînges ; 46.* le talon » le tarfe & le métatarfe de l'orang outang font comme 'ceux de i'hommc; 4.7.* le doigt du milieu dans le pied n'efl pi fi long qu'il i'efl dans les fînges; 48.° les mufclcs oùUquus itifirior capitis, p^riformâ à" biceps femorîs (ont fcmbiables dans i'orang>outang & dans l'homme , tandis qu'ils font différens dans les finger & guenons , de. L'orang-outang difïèr^ de l'homme pfus que àti fînges ou guenons ; i ." en ce que le pouce efl plus petit à proportion que celui de l'homme; quoique cependant il foit plus grcs que celui des autres fînges; %* en ce que la paume de la main efl plus ioiigue 6c plus étroite que dans l'homme ; 3 .° il difrcre de l'homme & 'approche àt% fmges par la longueur des doigts àt$ pieds; 4.° il diffère de l'homme en ce qu'il a le gros doigt Ati pieds éloi* giié à peu - près comme un pouce , étant plutôt quadrumane comme les autres fînges que quadru- pède; 5.° en ce qu'il n les cuiffes plus courtes que l'homme ; 6.* les bras plus longs •» 7." en ce qu'if Ik'a pas !« bourfcs penaamcs^ 8.° l'épiploon plus •"*■: 52 ' Tiijloke Naiurelkià^ de l'homme. J'ai cru devoir traduire cîe ample que diins Vh6tm\&\ 9." fa vcficule du fiel longue & plus étroite ; 1 o.^ les reins plus ronds que dans rhoinme & ïts uretères différens ; i 1 .° ia veflTic plus longue; 12.? en ce qu'il n'a point de frein au prépuce ; '-i' 3 ." les os de l'orbite de Tceil trop enfonces ; 1 4..** en ce qu'il n'a pas les deux cavités au-deflûs de la felle du turc (ftlla tiirctca) comme dans l'homme; 1 5.** en ce que les proccftu majlo'ities & fiiloUes font très-petits & prcfque nuis; 1 6° en ce qu'il a les os du nez plats ; 17.° il dif< fère de l'homme , en ce que les vertèbres du cou font courtes comme dans les finges plates devant & non pas rondes, 6c que leurs apophyfes épineufes ne (ont pas fourchues comme dans l'homme; 18.° en ee qu'il n'y a point d'apophylè épineufc dans ji f)remièrc vertèbre du cou; 19." il diffère ^e 'homme en ce qu'il a treize côtes de chacjue côté, & que l'homme n'en a que douze; 20,° en ce que les os des îles font parfiiitement (cmblables à ceux éi&s finges, étant pitk': longs , plus étroits & moins concaves que dans l'homme'; 21." il diffère dfe l'homme, en ce que les mufcles fuivans fc trouvent dans le corps humain & manquent dans celui de l'orang-outang; (avoir, eccipitnUs , frontales, Ji/,t- ttitores alnrum nafîfeu ekvatores lahii fuperioris -, inurf- jilinaks colli, ghtai mininif, exienfor d'igimum pediî brevis 0* tranfverfalii peHis; 22.** les mufcics qui ne paroiffent pas fe trouver dans l'orang-outang, & qui lè trouvent queiqucfbis dans l'homme font ceux qu'on appelle ^Mw/Vû/« , caro. Mufcuhfa (jundrata; le long tendon & le corps charnu du mufclc pal" maire , les mufcles atwlens & retrahens mricufam* jfcj;." les mufcles élévateurs des clavicules font daa| '^es Orûtîgs-Otitatigs, à'c. '9 3^ rAngiois , & prélêntcr ici cet article de leurs ouvrages , afin que tout le monde puiffe mieux juger de la reflêmblancc prefque entière de cet animal avec i'homme ; j'oblèrvcrai (èulement , pour une plus grande intelligence de cette note, que les Anglois ne font pas re'- duits comme nous à un icul nom pour deTigner les finges ; ils ont , comme les Grecs , deux noms difFérens , Tun pour les finges fîuis queue fa), qu'ils appellent ape , & l'autce pour les finges à queue qu'ils appellent /w(7/z^/^. J'ai toujours tra- duit le mot monkie par celui de guenon , & le mot ape par celui de finge ; ôc ces i brang- outang , comme dans les finges & non pas comme dans i'homme ; i^.^ les mufcies par ie(- quels i'orang-outang reflèmble aux finges & diffère de l'homme , font les fui vans, /ongus coiîi, peéloralis, laiifinms dorfi , giutaus maximus à" médius , Pfoas K/ignus & yarvus , iliacus internas iy gafleronamius imernus ; 25.° il diffère encore de l'homme par la forme des mnfcles , deho'ides , yronator radii (ères & extenfor pollids brevis. Anatomiéde i bfiing-outang , par Ty fbn. Londres, i ^pp, in-^* (a) Shnia dividmitur in caudâ carêmes tjuœ Jimict fmpUciter dicuntur if caudatas qua cercopitheci appel- Lntur ; (jua prioris generis funt Anglice Apes dicun^ m ; qua pojlerims mouk^s, Ray, Synopj, quadrup^ pag. rtj9. 1 1 p4; Hiftoire Naturelle ^-^^ linges que Tyfon défigne par le mot /ipg , ne peuvent être que ceux que nous nvons appelés le pîthi^jue & fe magot ; & il y a même toute apparence que c eft au magot (èul qu'on doit rapporter le nom ape ou fmge de la comparailbn de Tyfon. Je dois obferver aufii que cet Auteur donne quelques caradlères de reiïèmblance & de différence qui ne font pas -afîez fondés : j'ai cru devoir f:iire fur cela quelques remarques; on trouvera peut - être que ce détail efl iong, mais il me lèmble qu'on ne peut pas examiner de trop près un être qui, ïbus ïa forme d'un homme, n'ell ce- pendant qu'un animal. , : i/ Tyfon donne connue un carac- tère particulier à l'homme & à l'orang- outang , d'avoir le poil des épaules dirigé en has , & celui des bras dirigé en haut; il efl: vrai que la plupart des quadrupèdes ont le poil de toutes les parties du corps dirigé en bas' ou en arrière , mais cela n'elt pas làns exception. Le parefTeux ÔL le fourmiller ont le poil des parties antérieures du corps dirige en arrière , ÔL celui de la croupe & des reins dirigé *i des Orartgs-rOutangs, &c, 9 f I cji avant : ainfi ce earadère n'eft pas d'un I arand poids dans ki eompacaifbn de cet animal à i'homme. 2.° J'ai aufîi retr^inché dans ma tra^ duc^ion les quatre premières différences, qui , comme celles-ci , font trop légères ou mal fondées : la première , c'elt la différence de la taille ; ce carudère eft très - incertain & tout - à - fiit gfatuit y puiffjue l'Auteur ditlui-mêjne que Ion animal étoit fort jeune : les féconde , troifième & quatrième ne roulent que fur la forme du nez , la quantité du poil . relevées , cet aiiimal étant fort jeune xvt devoit pas ies avoir pendantes, t 4.** Le quarante - huitième caradlère des refîèmblanc€s , & les trente , trente* unième , trente-deuxième , trente - troi- lième & trente-quatrième caradères des différences ne défignant que lapréfènce ou ia figure de certains mufcies , qui dans i'elpèce humaine varient pour la plupart d'un individu à l'autre , ne doi- vent pas être confidérés comme des caradères efTcntiels. 5 .° Toutes les refîêmblances & diffé- rences tirées de parties trop petites , telles que les apophy(es des vertèbres , ou prifès de ia pofuion de certaines parties , de leur grandeur ^ de leur grofîeur, ne doivent aufli être confidérées que comme des caractères accefToires , en forte que tout ie détail de cette table de Tyfon peut (è réduire aux différences & aux Tefîemblances efîentielies que nous avons indiquées. 6.** Je crois devoir infifler fur quelques caradères plus généraux, dont les uns ont été omis par Tyfbn, & les autres |u«I indiqués, i ." L'orang-outang efl le ■feul {les Orangs-Vtiîangs \ &c, 97^ fèul ck tous les finges qui n*ait point d'abajoues , c eft-à-dire , de poches au bas à&^ joues ; toutes les guenons , tous les babouins , & même le magot & le gibbon ont ces poches, où ils peuvent garder leurs alimens avant de les avaler ; l'orang-outang feul a cette partie du de- dans de la bouche faite comme l'homme. 2." Le gibbon , le magot , tous les ba-» bouins & toutes les guenons, à l'ex- ception du doue , ont les fefles plates & des cal lo filés fur ces parties ; l'orîing- outang ell: encore le fcul qui ait les felfes renflées%t lans caliofités; le doue les a aulîi fans caliofités , mais elles Ibnt plates & velues, en forte qu'à cet égard le doue fiiit la nuance entre l'orang- outang & les guenons, comme le gibbon & le magot font cette même nuance à l'égard des abajoues , & le magot (èuf à l'égard des dents canines & de l'alon- genient du mulèau. 3 .*" L'orang-outang* ell le feul qui ait des mollets ou gras- de- jambes & des fefles charnues ; ce caraiflère indique qu'il efl: de tous le mieux conformé pour marcher debout; feulement, comme les doigts de fes pieds Toms XI L E ^.T p5 , ^ Hijfoke Naturelle - ^ font fort longs , & que fon talon poit plus difficilement à terre que celui de i'iiomme , il coun plus facilement qu'il lie marche , & il auroit }3elbin de talons artificiels plus élevés que ceux de nos fouliers , fi l'on vouloit le faire marcher aifément & long -temps. 4.° Quoique l'orang-outang ait treize côtes, & que l'homme n'en ait que douze , cette différence ne l'approche pas plus des babouins ou des guenons, qu'elle l'é- loigné de l'homme , parce que le nom- bre des côtes varie dans la plupart de ces efpcces , & que ï& uns de ces animaux en ont douze, d'autres onze, & d'autres dix, &c ; en forte que les feules différences efTerttielIes entre le corps de cet animal & celui de l'homme, fè réduifènt à deux , fa voir , la confor- mation des os du baffln & la confor- mation des pieds ; ce font-là les feules parties confidérables par lefquelles l'or rang-outang reffemble plus aux autres finges qu'il ne reffemble à l'homme. D'après cet expofé que j'ai fût avec toute l'exaditude dont je fuis capable, on voit ce que l'on doit penfer de cet Je s Orangs-outangs , &€. pp* animal ; s'il y avoit un degré par lequel on pût defcendre de la nature humaine à celle des animaux , fi Teflence de cette nature confiftoit tn entier dans la forme du corps & dépendoit de (on organi- l;uion , ce finge (è trouvcroit plus près de l'homme que d'aucun animal : afîis au fécond rang des êtres , s'il ne pouvoit commander en premier , il feroit au moins fentir aux autres fà fupériorité, & s'efForceroit de ne pas obéir ; fi l'imi- tation qui (emble copier de fi près la penfée en étoit le vrai figne ou l'un des réfuhats, ce finge le tfouveroit encore à une plus grande diflance des animaux &plus voifin de l'homme; mais, comme nous l'avons dit , f intervalle cjui Vçïi fépare réellement 17 'en eft pas moins im- menfe; & la refîêmblance de la forme, la conformité de l'organilàtion , les mou- vemens d'imitation qui paroifTent réfulter de ces fimilitudes , ni ne le rapprochent de la nature de l'homme , ni même ne l'élèvent au-defliis de celle des animaux, CaraSleres Jijlmâîifs de cette ejpece. L'orang-outang n'a point d'abajoues, Eij I I î oo Hifloire NaUirelk, &c, v fi'cft-à-dirc, point de poches aii-dedaiis des joues , point de queue , point dç callofites fur Jes fèfTes; il les a renflées & charnues ; il a toutes les dents & même les canines ièmblables à celles de l'homine ; il a la fj\ce plate , i)uc & ba- (an.ée , les oreilles , les mains , les pieds , la poitrine , le ventre aulii nus ; il a des poils fur la tête qui defcçndent en formç de cheveux des deux côtes <\it^ tempes, du poil fur le dos & fur les lombes, mais en petite quantité ; il a cinq ou iix pieds de hauteur , &. marche toujours droit fur lès deux pieds, Nous n'avons pas été à portée d.c vérifier ft les fer nielles font fujettes comme les femmes à l'écoulement périodique , mais nous le préflimons , & par analogie nous np pouvons guère en douter. ..^ :> '-.î ,f ; ) -V. c: ; ' > . : ,M- .-.., 'A. .i.j : '.>i4y.\', 'j ■; r,un.x/r ci • ' ii-dedaiis point dç a renflées dents & celles de luc & ba- ies pieds , » j il a des en forniç îs tempes, lombes , cinq ou z tOUJOlUi is n'avons fi les fer ?s femmes nais nous e nous \\% P/ , t. I\/l/ . lOÛ ■Vi y- i ' . .'T :.:^r:\ - i' I V t. LK vTOCKO. . e, M'? iôt ,»■• ; "V'- ': J.rr 't LE PITHEQJJE (a). et 11 y a, dit Ariftote , des animaux dont la nature efl ambiguë , & tient ce en partie de l* Homme & en partie du ce quadrupède, tels que les Fïtheques , ce les Kèbes & les Cynocéphales ; le kèbe ce eft un pithèque avec une queue; le ce cynocéphale cfl tout femblablc au c<î pithèque, feulement il efl plus grand ce (a) Pithèque. îi/S»»Wi'f, en Grec; Sitnia,en Latin; Chitichin, en Tar tarie. Telon Ruhruquis; & Sinfui, à la Chine , félon le P. du Halde, Bthecus, Arift, Hifl. anim, lib. Il , cap. VMf. Simia, Gcfner, Hrfl, qund. pag. 847, i\%.ihid^ kon. qiiad, pag. 92» fig* '^*''' NoTA, Ceft la même figure copiée. ^ Simia t Jonfton, de quad, tab. 59, pti , lîb. IV, tab. 20, fig. I. Simia wiguihus omnibus planis & romndatis ..... le finge, BcilH vegn, anim, pag. 188. E 11; *+;• I \ 10 2 Hiftoîre Naturelle » & plus fort, Ôc ii a le mufeau avancé, » approchant prefque de celui du do- » gue , & c'en de-là qu*on a tiré fou •» nom ; il efl aufîi de mœurs plus fé- » rôces, & il a les dents plus fortes que » le pithèque & plus refîemblantes à celles du chien ». D'après ce pa0àge, il eft clair que le pithèque & le cyno- ce'phale indiqués par Ariftote n'ont ni l'un ni l'autre de queue , puifqu'il dit que les pîthèques qui ont une queue s'appellent kebes, & que le cynocéphale renèmble en tout au pithèque , à l'ex^ ception du mufeau qu'il a plus avance & des dents qu'il a plus grofî'es. A riftote fait donc mention de deux efpèces de iinges fins queue , le pithèque & le cynocéphale & d'autres finges avec une queue qu'il appelle kèbes. Maintenant, pour comparer ce que nous connoifTons avec ce qui étoit connu d'A riftote, nous obfcrverons que nous avons vu trois efpèces de fmges qui n'ont point de queue, favoir, l'orang-outang, le gibbon & le magot , & fju'aucune de ces trois efpèces n'eft le pithèque ; car les deux premières, ç'eft-à-dire, l'orang- du Pithequè, 103' ôutang & le gibbon n'etoîent certaine- ment pas connues crAriftote , puifque ces animaux ne fe trouvent que dans les parties niéridionales de l'Afrique & des Jndes qui n'étoient pas découvertes de fon temps , & que d'ailleurs ils ont des caradèrcs très-difFérens de ceux qu'il donne au pithèque ; mais la troifième çfpèce que nous appelons fnagot , eft le cynocéphale d'Ariftoie ; il en a tous les caradèrcs, il n'a point de queue, il a le mufèau comme un dogue, & les dents canines groffes & longues ; d'ailleurs il fe trouve communément dans l'Afie mineure & dans les autres provinces de l'Orient qui étoient connues des Grecs; le pithèque eft du uiême pays, mais nous ne l'avons pas vu , nous ne le connoiflbns que par le témoignage à&% Auteurs; & quoique depuis vingt ans que nous recherchons les finges > cette eipèce ne (è foit pas rencontrée fous nos yeux , nous ne doutons cependiuit pas qu'elle n'exille aufîi réellement que celle du cynocéphale. Gefner & Jonfton ont donné des figures de ce finge pithèque; M. Briiïbn l'a indiqué comme l'ayant 111; lo4 Hijioire Ncitmelle -wu. , il le diftingue du cynocéphale ou magot y qu'ïi défigne atilîi comme l'ayant vu, & il confirme ce que dit Ariftote, en aflurant que ces deux ani- maux (bJÏQ reflcmblent à tous égards, à l'exception du mufeau qui elt court dans le phhèque oafinge proprement dit, & aiongé dans le cynocéphale. Nous avons dit que l'orang-outang , le pi- th'èque , le gibbon & le magot font les lèuls animaux auxquels on doive appli- quer le nom générique de Jinge, parce <]u'ils font les (èuls qui n'ont point de . (b) Ri^ce première des finges , ceux qui n'ont point de queue , & qui ont ie mu(ëau court; \° Le finge. J'ai vu piufieurs fînges qui ne difïe- roîeht enti^'eux que par la grandeur ; leur (ace , kurs orêiiies & leurs ongles font aHez femUables ai^ xrii'age , aux oreilles & aux ongles de i'homme ; le poil qui couvre tout leur corps , excepté les feffes qui font nues« c(i mêlé de verdâtre & de jaunâtre ; k verdâtre domine dans la partie fupérieure du corps, &: ie jaunâtre dans Li partie inférieure. Kace féconde des finges , ceux qui n'ont point de queue , éc qui ont le mn^esu aiongé ; i .° le fînge cynocéphale , il ne difïerc du finge que par Ion mufeau aiongé , comme celui d'un chien , d'ail- leurs il lui refTemble en tout. J'en ai vu plufieurs qui ne difiéroient entr'eux que par Ia grandcui;* BrilT. regut mim» pag. 1 8 «> & i f^ t , ",' 'du Puhèque, ' 10 j qiieU€, & les feuls qui marchent plus- volontiers & plus fouvent fur deux pieds l que fur quatre: l'orang-outang & le. gibbon font très-différens du piihèque & du magot; mais comme ceux-ci fe. reflemblent en tout , à l'exception de la grandeur des mâchoires & de la grofleur des dents canines , ils ont fouvent été: pris l'un pour l'autre; on les a toujours- indiqués par le nom commun dejinge, & même dans les langues où il y a un nom pour les finges làns queue, <& un autre nom pour les finges à queue , on. n'a pas diftingué le pithèque du magot ;. on les appelle tous deux du même nom ûff, en Allemand ; ûpe, en Anglois : ce n'eft que dans la langue Grecque que ces deux animaux ont eu chacun leuB encore le mot cynocéphale eiï nom plutôt une dénomination aujedive qu'un fubdandf propre, & c'efl par cette raiioii que nous ne l'avons pas adopté. Il paroît par les témoignages des Anciens , que le pithèque ell le plus doux , le plus docile de tous les fniges qui leur étoient connus, & qu'il étoit çonunun ea Aiie auffi - bien que daiis X :■) io6 Hiftoiie Naturelle la Lybie & dans les autres provinces cîe l'Afrique, qui étoient fréquentées par les Voyageurs Grecs & Romains; c'efl ce qui me fait préfumer qu'on doit rapporter à cette efpèce de finge les paUages fuivans de Léon l'Africain 5 de l'homme , avec beaucoup d'efprit » & de malice ; ils vivent d'herbes , de •n blé & de toutes (brtes de fruits qu'ils w vont en troupes dérober dans les » jardins ou dans les champs , mais n avant que de fornr dç leur fort il y a> en a un qui monte fur une émincnce, 33 d'où il découvre toute la campagne, 35 & quand il ne voit paroître perfbnne , » il fiit figne aux autres par un cri » pour les faire fortir & ne bouge de 4' du Pitlièque. \ i oj Jà , tandis qu'ils font dehors ; mais ce fitôt qu'il voit venir quelqu'un, il jette ce de grands cris , & Hiutant d'arbre en ce aibre tous fe fauvent dans les mon- çc tagnes ; c'eft une choie admirable que ce de les voir fuir , car les femelles portent ce fur leur dos quatre ou cinq petits & ce ne laifl'ent pas avec cela de faire de ce crrands lauts de branche en branche; ce il s'en prend quantité par divcries ce inventions quoiqu'ils foient fort fins ; ce quand ils deviennent flirouchcs ils «e mordent , mais pour peu qu'on les ce flatte ils s'apprivoilent aiQ;ment ; ils ce font grand tort aux fruits & au blé , ce parce qu'ils ne font autre cholè que « de cueillir , couper & jeter par terre , ce foit qu'il foit mûr ou non , & en ce perdent beaucoup plus qu'ils n'en ce mangent & qu'ils n'en emportent ; ce ceux ([ui font apprivoifés font des ce choies incroyables , imitant l'homme ce en tout ce qu'ils voient (c) j>. Kolbe rapporte les mêmes fûts à peu près au fujet des finges du cap de Bomie- eipérance; mais on voit par la figure (c) L'Afrique de Marmol, tome 1, mge ^j. E vj 'io8 Hifloke Ndturelle et ia defcription qu'il en donne , c[iîc ces fmges font des babouins, qui ont une queue courte, le muleau aiongé, les ongies pointus, &c. & qu'ils font aulli beaucoup pius gros & plus forts que ces iinges de Mauritanie (djron peut donc prélumer que Kolbe a copié ie paffage de Marniol, & appliqué aux babouins du Cap les habitudes naturelles des pithèques de Mauritanie. Le pithèque , le magot & le babouin que nous avons appelé papion , étoient tous trois connus des Anciens ; aufli ces animaux & trouvent dans l'A fie mi- Heure, en Arabie, dans la haute Egypte & dans toute la partie fèptentrionale de F Afrique ; on pourroit donc aulîr appliquer ce paffage de Marmot à tous trois ; mais il eft clair qu'il ne convient pas au babouin, puifqu'il y eft dit que ces finges n'ont point de queue ; & ce qui me fait préfumer que ce n'eft pas du magot, mais du pithèque dont cet Auteur a parlé, c'efl: que le magot n'eft pas aifé à apprivoifer , qu'il ne produit ordinairement que deux petits & non pas i^X ^^V^ ci-aprèj iartiek du Papion,. . j du Fithèque, \ loc^ quatre ou cinq comme le dit Marmoi? au lieu que le pithèque qui efl plus petit doit en produire davantage ; d'ail- leurs il efl: plus doux & plus docile que le magot qui ne s'apprivoil'e qu'avec peine & ne (e prive jamais parfaitement :. je me fuis convaincu par toutes ces. raifons, que ce n'eft point au magot,, mais au pithèque qu'il faut appliquer ce pafîîige des Auteurs Africains; il en eft: de même de celui de Rubruquis , où il; eft fait mention des finges du Cathay^ il dit M qti'ils ont en toutes chofes lit forme & les façons des hommes .... ce qu'ils ne font pas plus hauts qu'une ce coudée & tout couverts de poils ; qu'ils co habitent dans des cavernes ; que pour ce les prendre on y porte des boifTons c< fortes & enivrantes . . . qu'ils viennent ce tous enfèmble goûter de ce breuvage, ce en criant chine h'm , dont on leur a r* donné le nom^ de chînchîn , & qu'ils ce s'enivrent fi bien qu'ils s'endorment; 3. Ces caracflères ne con- viennent qu'au pithèque & point diu (e) Relation dé Rubrucjuis, page lyf ir fuii',. 1 I no Hifloire Ntititrelle tout au magot : nous avons eu celuî-d vivant, & nous ne l'avons jamais entendu crier ch'mchin ; d'ailleurs il a beaucoup plus d'une coudée de hauteur & rel- fèmble moins à l'homme que ne le dit l'Auteur; nous avons eu les mêmes railbn^ pour appliquer au pithèque & non point au magot la figure & in- dication de Profper Alpin, par laquelle il aflure que les petits finges lans queue qu'il a vus en Egypte s'apprivoilènt plus vite & plus aifément que les autres, qu'ils ont plus d'intelligence & d'in- duftrie , & qu'ils font aufTi plus gais & plus plailiins que tous les autres ; or le magot eft d'une o-roiïe & affez grande taille , il efl: maufTade , trille , farouche & ne s'apprivoilè qu'à demi ; les ca- raAères que donne ici Profper Alpin à Ion finge fans queue , ne conviennent donc en aucune manière au maorot & ne peuvent appartenir à un autre animal qu'au pithèque. < CaraSlhes dijlïnSlifs de cette efpèce. Le pithèque n'a point de queue, il n' a point les dents canines plus grandes Ju Pithèqiie, i r i à proportion que celles de l'homme, if a la face plate , les ongles plats auiïi , & arrondis comme ceux de l'homme ; il marche fur Tes deux piedb , il a en- viron une coude'e, c'elt-à-dirc, tout au plus un pied & demi de hauteur ; Ton naturel, eîl doux , & on l'apprivoife ailement. Les Anciens ont dit que la femelle eft fujette à l'écoulement pério- dique, & l'analogie ne nous permet pas d'en douter. 'IBîl Hiftolre \NatureÏÏe r- LE GIBBON (a). JuE Gibfcon fe tteat toujours débout) i'ors même qu'il marche à quatre piecls^ parce que les bras font aufli longs que Ton corps & fes jambes ; nous l'avons vu vivant, il n'avoit pas trois pieds de hauteur , mais il e'toit jeune , il étoit en captivité : ainfi Ton doit prcfumer qu'if ja'avoit pas encore acquis toutes fes (a) Gibbon, c'eft le nom fous lequel M. Duplcix nous a donné ce finge qu'il avoi^ apporté des Jndes orientales ; j'ai d'abord cru que ce mot étoit Indien , mais en faifant Àts recherches fur la Nomenclature des finges , j'ai trouvé dans une note de Dalechamp fur Pline, que Strabon a défigné îe Cephus ow \t mot keipon, dont il efl probable qu'on a fait Guibon, Gibbon, Voici le pafîàge de Pline , avec la note de Dalechamp: Pompeii magnit primùm ludi oftentierunt ex ALthiopiCi quas vocant cephos * qmirmu peHes poffc' riores pedibus humanis iT" cruribus , prions lîianibus fuen fwiiles ; hoc animal jwjie a Roma nonvidit, * Cfp/tosJStraùo.Wh. i ^.KeiTnv vocat , effcqiie trttdtt fade fdtyro fimilem, DaK Plin. Hijh nnt, "lib. V I 1 f , cap. XiX. Notn. li me paroît i|ue le Cebiis des Grecs, & le Ceplius de Pline , tiu'oii doit prononcer Kcbtis & Kephus jiourroicnt bien venir ori"tnairenieiit cie Koph ou Kopliiii , tjfii en Hcbrcu & en ChaUiéen cA le nom du linge,- du Gibbon. 1 i 15 (limenfions , & que dans Tétat de nature y lorlqu'il eft adulte , il parvient au moins à quatre pieds de hauteur ; il n'a nulle apparence de queue : mais le caradlère qui le diftingue évidemment des autres finges , c'eft cette prodigieuie grandeur de lès bras qui font aufli longs que le corps & les jambes pris enfembie, en. forte que l'animal étant debout fur fes- pieds de derrière , Tes mains touchent encore à terre & qu'il peut marcher à quatre pieds , làns que Ton corps (è penche ; il a tout autour de la face un cercle de poils gris, de manière qu'elle le préfente comme li elle étoit envi- ronnée d'un cadre rond , ce qui donne à ce finge im air très-extraordinaire ; fès yeux font grands , n^ais enfoncés , (ts oreilles nues & kien bordées , fa face eft aplatie, de couleur taniaée & affez lèmblable à celle de l'homme : le gibbon efl après l'orang-outang & le pithèque, celui qui approcheroit le plus de la figure humaine , fi la longueur exceffive de lès bras ne le rendort pas difforme ; car dans l'état de nature l'homme auroit aufîi une iuiuc bien étrange ; les cheveux o I 14 Hiflolre Naturelle & la bvnrbe, s'ils étoient négligés, for-* meroient autour^ de ion vifage un cadre de poil aiïez fémblable à ' ciui qui en- vironne la face du gibbon. • . *. j. - Ce Çmge. nous a paru d'un naturel tranquille , & de moeurs afTez douces ,. fès mouveniens n'étoient ni trop bruf- ques ni trop précipités, il prenoit dou- cement ce qu'on lui donnoit à manger; on le nourrifîoit de pain , de fruits, d'amandes , &c. II craignoit beaucoup Je froid <& l'humidité , &i il n'a pas vécu Jong-temps hors de ion pays natal : il cft originaire des Indes orientales , par- ticuliciement des terres de Coromandel, de Malaca & des îles Moluques (b), II fb) Le P. le Comte dit avoir vu aux Moluques une efpèce de fingc , marchant naturellement fur Tes deux pieds, fe fervant' de Tes bras comme un homme, le vifage à peu près comme celui d'un I lottentot , mais le corps tout couvert d'une ef- pèce de laine gri(e , étint exadiement comme un enfant & exprimant parfaitement (es palHons & {\:f> a'ppétits; il ajoute que ces finges font d'un naturti très-doux , que pour montrer leur afFcdion aux Îïcrfonnes qu'ils connoifTent, ils les emhraflcnt & (£5 baifent avec des tranfports finguliers ; que l'un de CCS finges qu'il a vu , a\'oit au moins quatre pieds do hauteur, qu'il ctoit extrcmement adroit & €nc<«'e V rlii Gibbon» v j i j paroît qu'il fe trouve auiïî dans des provinces moins me'ridionaies , & qu'on doit rapporter au gibbon , le fmge du royaume de Gannaure frontière de lu Chine , que quelques Voyageurs ont indiqué fous le nom' de j^ fc); au refte cette efpcce varie pour la gran- deur & pour les couleurs du poil , il y en a deux au Cabinet, dont le fécond quoiqu 'adulte efl: bien plus petit que le premier, & n'a que du brun dans tous les endroits où l'autre a du noir; mais comme ils fe refîemblent parfaitement plus agile. Mémoires fur la Chine, par Louis k Comte, jwgejio, (c) Dans le royaume de Gannaure , frontière cfe la Chine , il fe trouve un animal tjui cft fort rare, qu'ils nomment Fefé; il a prefquc la forme humaine, les bras fort longs , le corps noir & velu , marche fort légèrement ôt fort vite. Recueil des voyages, iTc, Rouen, tji6, tome ill^ page i68, NOTA. i .* Ce caradère dt^ bras fort longs n'appartient qu'à ce finge, & par conféquent indique alfez claire- ment que le Fefc efl le même que le Gibbon, I^ota, 2." On peut préfu'mer que le mot /t;/? vient de jefif on fefef, nom du babouin dans les pio- vinces de l'Afrique, voidncs de l'Arnhie, & qu'on a transféré ce nom du bubonin au gibbon; car le babouin n'a pas les bras plus longs que les autres fiilWS. ' r. ,^f 116 HiJIolre Naturelle, &c: à tous autres égards , nous ne doutons pas qu'ils ne Ibient tous deux d'une ièule & même efpèce, CaraBhes dijlïn^ïfs de cette efpèce. Le gibbon n'a point de queue , il a les fefles pelées avec de légères cailo- fités ; fà face eft plate , brune & envi- ronnée tout autour d'un cercle de poils gris ; il a les dents canines plus grandes à proportion que celles de l'homme ; il a les oreilles nues , noires & arrondies , ie poil brun ou gris luivant l'âge ou la race ; les bras exceflivement longs : jj marche fur (es deux pieds de derrière , il a deux pieds & demi ou trois pieds de hauteur. La femelle eft lu jette, comme ks femmes, à un écoulement périodicjue 4eiàng. ^e. LE CrRAXJ) CVUniON. 1. 7jm. -V/i ^a^, ^ /W. A7/. yy. :i.7\i.r jjo\ ir^ v-r^'jT î"^ '" «.'- ■-- ,s^^ m :*^- .«fv; V>-;,^7i -4?>:y. ;■%# .^' •î -.î'. :- pj'/iri' (iinju):v \ •*%. LE C E T c'cft-à-di (d) M(i^ h que nou on l'a aufl; commun d Cynocepk cap. VIII. Cymceyh Cynocepk Simiacyi Aii'As .... pag. i9r, sert tfom il efl: vrai & des piec près C(»mm autres doig renverk^. Syïvanus Cercopitheci Linn. Syjè, paroît que cet animal le Cyiiocepi f\ »> 117 ' LE MAGOT (a). V-# E T anima! efl: de tous les Singes , c'cft-à-dire, de tous ceux qui n'ojit point (d) AIflgot, nom ancien dé ce Singe en françois, ^ que nous avons adopté, Momenet, félon Jonllon; on l'a auffi appelé Tartarin , parce qu'il eft fort commun dans la Tartarie méridionale. Cynocéphales . KnHolQWs, Hiji, anim, lit). If, cap. VIII. Cyttocfj'Aûfus primuî, Jonflon , jig» tah. Lix. ' Cynocephafus aller. Profp, Alpin. j€.gypt, vol. II, , pag. 24.1, jig. tab. XVJ. Simia cynocepAa/a cnmlùus unguihus planis if rotutt' dd'.is, ... Le finge cynocéphale. Briff, Regn. animj, pag. 191. Nota. Il nous paroît que M. BrifToii s'crt trompé fur la forme des ongles de ce finge : il eft vrai que ceux des pouces 4es pieds de devant & des pieds de derrière font piats & arrondis à peu près C(mime ceux de l'homme; mais les ongles des autres doigts font courbés en forme de gouttière renveru^. Sylvanus , fimia ecaudara clmibus tulerofocalfojlsp Cercopithecus , Jonfton , guaf/. tab, L l X , Jig, /, Linn. S^if}, tint/, edit. X, pag. 25. Nota, Il nous pjroît que JV^. Linngeus s'efî trompé en rappoitant cet animal au Cercopithecus de Jonflon, c'cft plutôt le Cynocephaluî de la même planche \ mais il eï) •*■ î I 8 HiJIoire Nnîiirelle de queue (b), celui qui s'accommode le mieux de la température de notre cli- mat : nous en avons nourri un pendant plufieurs années ; l'été il le plailbit à î'air, & l'hiver on pouvoit le tenir dans une chambre (ans feu. Quoiqu'il ne fût pas délicat, il étoit toujours trille & îbuvent mauflade ; il fliilbit également la grimace pour marquer la colère ou montrer ion appétit : les mouvemens étoient brufques , lès manières groflières & fît phyfionomie encore plus laide que ridicule ; pour peu qu'il fût agité de paillon il montroit & grînçoit les dents en remuant la mâchoire ; il rempliiïbit les poches de lès joues de tout ce qu'on lui donnoit , & il mangeoit généralement de tout, à l'exception d? la viande crue, vrai quon pourroit regarder ce CywcephaJus & ce ■Cercopitkecus comme le même animal, fî le poil de ce dernier n ctoit pas trop épais & trop long. (h) Nota. Il efl certain que ce (inge efl fans queue, quoiqu'il en ait une iécrère apparence formée par un petit appendice de peau d'environ un demi pouce de longueur, qui le trouve au - dcffus de l'anus, mais cet appendice n'eft point une queue a\ec des vertèbres, ce n'cfl qu'un bout de peau qui ne tient pas même plus particulièrement au coccix que le rcfte de la peau. i/« Magot, I 19 ;c!ii fromage & d'autres chofês fermen- tées: il aimoit à fe jucher pour dormir, iiir un barreau , fur une rpatte de fer ; on le tenoit toujours à la chaîne, parce /jiie malgré fa longue domeflicité , il n'en étoit pas plus civiiifé , pas plus attaché à les maîtres ; il avoit appa- remment été mal éduqué : car j'en ai vu d'autres de la même .elpèce , qui en tout éiolent jTiieux, plus connoiflims, plus obéiiïàns , jnêjne plus gais & alFcz dociles pour apprendre à danfer , à (xefticuler en cadence , & à fe laifîer tranquillement vêrir & coifîèr. Ce finge peut avoir deux pieds & demi ou tiois pieds de hauteur lorfqu'il eft debout fur fes jambes de derrière ; la femelle eft plus petite que le mâle, il marche plus volontiers à quatre pieds qu'à deux : lorfqu'il eft en repos , il eft prefque toujours affis & fon corps porte fur deux callofités très-éminentes qui ibnt fituées au bas de la région où de- vroient être les feiïès ; l'anus eit plus élevé , ainfi il eft alFis plus bas que fur le cul : auflj fon corps eft plus incline que celui d'un homme aiîjs ; il diffère lit) Hifloire Natnrelle du pîthetjue ou fmge proprement dîtj I ." cil ce qu'il a le mu(eau gros ^ avancé comme un dogue , au lieu que ie pkhèque a la face aplatie; 2.° en ce qu'il a de lono-ues dents canines, tandis que le pithèque ne lésa pas plus longues à proportion que l'homme; 3.° en ce qu'il n'a pas les ongles des doigts auffi plats & auffi arrondis , & enfin parce qu'il eft plus grand , plus trapu & d'un naturel moins docile & moins doux. Au refte , il y a quelques variéte's dans l'efpècs du magot; nous en avons vu de différentes grandeurs & de poils plus ou moins foncés & plus ou moins fournis ; il paroît même cjue les cinq animaux dont Profpcr Alpin a donné ks figures & les indications ibus le nom de cynocéphaks (c) , font tous cinq iS.t% magots , qui ne diffèrent que par la grandeur & par quelques autres carac- tères trop légers pour c[u'on doive en faire des elpèces diftin ctonnennent; il y en avoit de fi gros, que fi >> notre Interprète ne nous eût pas affuré qu'ils »» n'étoient pas d'une férocité dingercufe, notre V nc^mbre ne nous auroit pas paru fuffifant jiour 3> MOUS garantir de ieurs infultes; comme il nous V auroit été inutile de les tuer, nous ne fîmes aucun ï) ufàge de nos lufils : mais te Capitaine s'étimt « avilé d'en coucher en joue un fort gros qui étoit ») monté au fonimtt d'un arbre, après nous avoir » longtempsfiui^ué à le pourfuivre; cette efpcce de V m'.nace, dont il ie louvenoit peut-être d'avoir vu >> quel(]uerois l'exécution fur quelques-uns de fes »> fcmbidbles , lui caufa tant de Irayt ur , qu'il tomba î» prefquimmolîiie à nos pieds, & dans l'étourdif- V (tmcnt de la cbutc nous n'cumei: aucune peine à le »> prendre; cependant lorftiu'il fui revenu à lui, nous ï> eûmes beibin de toute notre adreffe &. de tous nos » efforts pour le conferver , en lui liant étroilcmcnt » les pattes; il (t'dckmloit encore par (es, morluie.s " ce qui wons mit d;in,s la nccedirc de lui coiniir fa tcte ik de la (frrcr avec nos mouchoirs ». Vojiii^t tftiduit dji l'An^lois, iome J, j^ages 8o if Si»_ W-y B II efpecc^ 'f quoi- qui eii mes, de fur les up plus elles de i bas en le de notre )S , que fi furé qu'ils ife , notre Rfant pour me il nous imes aucun line s'ct:uit os qui étoit nous avoir :c efpcce de d'avoir vu uns de ies qu'il tomba 5 I étourdi!"- le peine à le à lui, nous de tous noi ctroilcment ; jTiorCures , lui coiiNfir ■^ r, j%. ibid, 'J j'ai vu vivaat celui dont nous donnons ici la figure , H n'étoit point hideux , qii'H a pris cet indice, & cette figure pèche en cela^ car dans le réel k babouin n'a point cie mouftacbcs. Voyc-^ la figure qm nous en avons fait ilejfiner d' ai^i c^ l animal viyaui» S 11; // Ji6 fiijîolre Naturelle êi cependant il failbk horreur: grinçant continuellement les dents, s'agitant, fe débattant avec colère ; on étoit obligé de le tenijr enfermé dans une cage de fer , dont il remuoit il puifTamment les barreaux avec les mains , qu'il in^iroit de la crainte aux fpedateurs ; c'cft un animai trapu, dont le corps ramaffé & les membres nerveux indiquent la i^rce 8l TagHité , qui couvert d'un poil épais & long paroît encore beaucoup plus gros qu'il n'eil; mais, qui dam le réel, eft fî puiflimi & ù fort qu'il viendroit aiicment à bout d'un ou de plufieurs hommes, s'ils n'étoicnt point armés (b) : d'ailleurs , il paroît con- tinuellement excité par cette paflion, qui rend furieux les animaux les plus doux ; il e(l iniblemment lubrique , & (b) C'eft à cette efpècc qu'H faut rapporter l'anî' mal appelé tré tré tré tré k Mailagafcar; il eft (dit Ftaccourt) gros comme un veau de deux ans, il a la tête ronde, 6c une face d'homme . les pieds de cfevant & de derrière comme un finge , le poil frifotté, la queue courte^ les oreilles comme celles é* Phomme; il rcfTemble au tamnch décrit par Ambroife Paré: c'eft un animal folitaire, les gens du pays en ont grand peur. VojKige à Madagajcat^ page ///. \ ju Pcipion ou Èaloiniu lUf afFede de fe montrer en cet état , de le toucher, de fe (àtisfiiire few«i aux yeux de tout le monde; & cette acî^lion, 1 une des plus honteules de l'humanité, & qu'aucun animai ne le permet , copiée par la main du babouin , rappelle Tidée du vice, &: rend abominable ralpeék de cette bête que la Nature paroît avoir particulièrement vouée à cette efpèce d'impudence; car dans tous les autres animaux , & même dans l'homme, qWq. a voilé ces partiel! dans le babouin au contraire elles font tout-à-fiiit nues ôl d'autant plus évidentes que le corps cft couvert de longs poils î il a de même les feflès nues & d'un rouge couleur de fang, les bourfes pendantes, l'anus dé- couvert, la queue toujours levée; ii femble fiiire parade de toutes ces nudités , préfentant fon derrière plus fouvçnt que là tête, fur-tout dès qu'il aperçoit des femmes pour lefquelles il déploie une telle effronterie, qu'elle ne peut naître que du defir k plus immodéré (cj» La U- (c) P/ipio , animal ad UhUiMut pronmn, ctnti mu- lieres videt alacritatem fuam ofiettét .... Pa^'io quent vidivivum, adnmum haud Jecus, att/ue capurrc/ujiia F iii; :^.- - \ fl2 8 'Hi foire Ndtureïïe- magot & quelques autres ont bien Tes mêmes inclinations, mais coiimie ils font plus petits & moins pétulans, on les rend inocleftes à coup de fouet , au lieu que le babouin efl non -feulement in- corrigible fur cela, mais intr»iitable à tous autres égards. Quelque violente que fbit la pafîion de ces animaux, ils ne produifent pas dans les pays tempérés ; la femelle ne fliit ordinairement qu'un petit qu'elle porte entre fes bras S^ÎWtaché , pour ainfi dire, à l;i mamelle; elle eft fujette , comme la femme, à l'évacuation pé- riodique, & cela lui efl: commun avec toutes les autres femelles de finges qui •> -- . - ■ ^ s - . -. t ^ - • " • i* mimnlla, nnum wrtebat frequentius -populo oflemmu Geliier. Icon. QiukL pag, yy. — H y a aux- Philipnines Aa babouins très - lubriques , qui \vt permettent pas aux femtnes .^e s'éloigner de ieiirs inaKons. Vvyagt de GcnnUi - Careri , tome V, jiag€^op. — Les babouins n'ont point de poils i'ur les telTcs , elles (bnl fi pleines de cicatrices nt les feflcs nues; au refle, ces ba- bouins, quoique méchans & féroces, ne font pas du nombre des animaux car- nalliers, ils fe nourriflent principalement de fruits , de racines & de grains ; iis le réunifient (dj & s'entendent pour piller • (d) Les babouins aiment pafTlonnément les raifins, les pommes & en général les fruits qui croiflent. dans les jardins Leurs dents & leurs griffes les reiîdent redoutables aux chiens, qui ne les vain- quent qu'avec peine , à moins que quelque excès- de raifin ne les ait rendus roides & engourdis J'ai vu qu'ils ne mangent ni poifTon ni viande, ft elle n'a été premièrement cuite & qu'elle ne (oit accommodée de la manière dont les fiommes la' mangent , & qu'ils avalent fort avidenacnt de 1» viande ou du poJîTbn bien apprêtés Voici la manière dont ils pillent un verger, un jardin oit une vigne : ils font pour l'ordinaire ces expéditions" en troupes; une partie entre dans l'enclos ,• tandis qu'une autre partie refte fur la cloifon en fentinelle, pour avertir de l'approche de quelque danger; ie refte de la troupe eft placé au ilehors du jardin à une diftance médiocre les uns des autres, & forme ainfi une ligne qui tient diepuis l'endroit du pillage jufqu'à celui du rendez- vous; tout étant ainfi dif- po(c, les babouins commencent le pillage, 6c jettent à ceux qui font fur la cloifon les melons, les courges, les pommes, les poires , &c. à mefure qu'ils les- cueillent; ceux qui font fur la cloifon jettent ces fruits à ceux qui font au bas, & ai'nfi de fuite tout fe long de la ligne, qui pour l'ordinaire fiîiit: j^ quelque montagne^, iis font il adroits, & ilsonk 1 1 î J o '^ Hiflofre Naturelle les jardhis ; ils fe jetiem les fruits de main en muin & par-deflus les murs^ &: font de grands dégâts dans toutes ies terres cultivées. - ' Caracllres dîjlin^ifs de cette ejpece. Le papion a des abajoues, & de larges callofités fur les fcfîes, qui font nues & de couleur de fàng; if a la queue arquée & de iept ou huit pouces de s^ lotig ; ies iknts canines , b«aucoup plus : longues & plus groflcs à proportion que celles de Thomnie ; le mufeau très-gros & très -long, les oveiiies nues, mais point boidces, le corps maffif & ra^ oiafFé, les membres gros & courts, les parties génitales nues & couleur de chair; le poil long & touffu , d'un brun-rouf- fôtre & de couleur aflfêz uniforme fur KHit le corps ^ il marche plus fouvem fa vue fi prompte & fi |»fle, que rarement tis biffent tomber ces fruits à terre en fe les jetant les uns aux autres: tout cefa fe liit dans un profond filence & avec beaucoup de promptitude. Lorfque ies fenii- ncllcs aperçoivent quelqu'un , eHes poufïênt un cri ; à ce fîgnai, toute la troupe s'enfuit avec une vîtefle étonnante. Defcriptm éi cap de Bome-e/péranct f. fat Koîbtf t(niK Ut, pnge /7 ér ftdut i * . ff- f,„n . xn. TV.S.J^itiy j3i-. îts de mursj toutes pece, : larges t nues queue ces de ip plus on que îs-gros ;, mais & ra^ irts, les e chair; n-rouf- ne fur buvcnt ils laiflent s uns aux fiience & les fcnii- t un cri; ne vîtefle 'ûjnQt yfos CriiANn r^U'ioN . V Vp- - K-Vt- - 'T4/J-' M: ,S.: .'id.: 'l»«*i-«:i6»l>l**»«P»(>» •»■»»••■*«»■•»>«■ ♦TSffc- • r^t ■'M: :>■■ ' •s*'. ■•-.^: ■n •■■».! ; ,f •-«,♦-' i-..t; • '<--i -i)». ^ .• '*, ■■\*^A' >>•'-' I-..Î--, •■•'.;• .,*■*"; , T>ii»;s5cjf-. *'■;•, î»* „'';,' ^ -♦ (-.*••-' - V • "fr > «4i^« i :■' '"\ ■ ! i-f ,< ^»i-i4t*. "Wr PKTIT TA PI ON \ k \ t \^ a quati quatre debout efpèce d'autre bouin cil de foigiiei l^ouin 0 marque que ce férencc car le comme fùjettes iemeiit iiu Paptonôxx Btztonïa. 131 a quatre qu'à deux pieds, il a trois ou quatre pieds de hauteur lorsqu'il eft debout; il jxiroîi qu'il y a dans cette efpèce des races encore plus grandes & d'autres beaucoup pins peiites. Le bit- bouin que nous «avons fliit çepréfentes cil de la petite efpèce , nous l'avonss foigneufêment comparé au grand Bd^ bouin ou Papion, ëc nous n'avons re- marqué d'autres différences entr'eux, que celle de la grandeuF , & cette dif- férence ne venoit pas de celle de l'âge ; car le p* k babouin nous a paru adulte comme , ^rand. Les femelles font fùjettes «.omme les femmes, à un écou- kmem périodique. \ TO..'cAi' :*:. >> # : ■'k ; . <. -M -■u<>. 1 F v; ■'.{ I Ï32 Hiflûlre Natarel/é. LE MANDRILL fa). V-i E Babouin eft d'une laideur de'fà- gréable & dégoûtante ; indépendamment 3e fon nez tout plat ou plutôt de^ deux • ^aj. Mandrill, nom que les Angloisqui fréquentent la cqte de Guinée, ont donné à cet animal, & que nous avons adopté. E(pèce (uigulière, que les Blancs de ce pays de Guinpe appellent mandrill. Je ne faurois trop dire, Torigine de ce nom, que je n'âvois jamais en- tendu auparavant ; ceux même qui le nomment ainfi n'en peuvent indiquer la raifon , à moins que ce ne. foir à caufe de la reflêmblancc de cet animal avec Chomme , pendant qu'il n'en a point du tout, avec le ûnae./Aîan, en Anglois, veut dire homnrr/, Nouveau voyi^géde Guinée , par Smith. Paris, 175 i, tome I,page i o^f, . , , . Cercopithecus cynocephalus parte cor/toris anteriore hngis pilis ohfira nafo violaceo nudo , le Magot ou Tartaritt» Briflbn, reg^ anim, pag. 2 1 4. Nota, Il me parok que M. Brinôn s'eft trompé; 1 ." en don- nant à ce finge le noujc de magot ou de tartarin qu'il auroit du appliquer- à fan finge cynocéphale; a.** en rapportant cet animal au cynocephclus de Oefner. Icon,^^. pag, p^^ au cynocephalus fecmdus de Jonfton ,. /^dg". loo, tal\ jp, & au cynoce- phalus de Cluf ius. Exotic , page ^yo: car les fi- gures de ces trois Auteurs ne reflemblent point au J^^KHiin dont ii eft ici qudlioni qu'il e(i cependant: . ,^ Ju Mandrin.' * rjj* nïifeaux dont découle continueliement 11116 morve qu'il recueille avec la langue;: indépendamment de fon très-gros &> Jong muleau, de fon corps trapu, de fes fefîes couleur de fang & de fou anus appiutnt, & placé, pour ainfi dire, dans les lombes; il a encore la foce violette & fillonnée des deux côtés , de rides profondes & longitudinales qui eii augmentent beaucoup la triftefîè & fa difformité; il cfl: aufîî plus grand & peut-être plus fort que le papion , mais il eft en même temps plus tranquille & moins féroce : nous donnons ici la figure du mâle & de la femelle que nous avons vus vivans; foit qu'ils cuflent été mieux, éduqués, ou que naturellement ils foient plus doux que le papion, ils nous ont* paru plus traitabks & moins impudens, jàns être moins défagréablcs. r- Cette efpèce de babouin le trouve à- aifé de diftinguer de tous les autres par fes fiHons' longitudinaux qu'il a fur la face, & que M. Briflbn indique lui-même dans les tcrnties fuivans : « Son ■ nez , dit-il , efl fort gros , dénué de poils, can- «c rrelé félon fa longueur, & d'une œuleur violette». 0r a» cara<îlères ne conviennent point au cyno^' péghaie de Ciufius^ de.Gefner & de Jonflon^ .,' 134 Hifloke Naturelle ia côte d'Or & dans les autres provinces méridionaies de l'Afrique , où les Nègres l'appellent boggo & les Européens man- drill; il paroît qu'après l'orang-outang, c'eft le plus grand de tous les finges & de tous les babouins. Smxhfb), raconte qu'on lui fit préient d'une femelle man- (l^) Le Corps du mandrill, lorfqu'il a pris fa croif^ fance, eft au(fi gros en circonférence que cehjid'un homme ordinaire, les jambes font beaucoup plus courtes, & les pieds plus iungs ; tes bras & les mains (ont dans ia même proportion , ia tête eil d une grolTéur monftrueute ; !a fece large & plate , (ans autres poifs qu'aux fourcils-; le nez efl fort petit, h. bouche large £t les lèvres font très-mincesj ia hct qui efl couverte d'une peau blanche , eil d une laideur effroyable & toute ridée ; les dents font larges & fort jaunes; les mains font fans poil ; tout le reHe du corps , à l'exception du vifage & des mains , eft couvert de poil long & noir comme celui de Tours; ces animaux ne marchent jamais ftir les quatre pattes comme les guenons ; quand on les tourmente , ils crient précifëmcnt comme les cn^ Êins ; on prétend que les mâles cherchent (buvent à violer les lèmmes blcAiches , quand ils les rencontrent feules dans ies i)uis ; ils ont prefque toujours le nez morveux , & fe plailènt à faire entrer la morve dans ia bouche. . . . On me fît prélent à Skerbro «l'un de ces mandrills : les gens du pays les appellent boogoc; c'étoii Une femcHe qni n'avoit que fix mois , mars elle ctoit déjà plus grofTè qu'un bitbouin , &c. i4ouvtm vxff^n ea Cmottf par ômUh^ traduit di Ju Aiandrill 1 3 j drilï, qui n'ctoit âgée que de fix mois, & qui étoit déjà auifi grande à cet âge qu'un babouin adulte : il dit aufli que ces mandrills marchent toujours (iir deux pieds , qu'ils pleurent & qu'ils gémifTent comme des hommes ; c^'iis ont une violente paflion pou si*. nés, & qu'ils ne manquent pas de les attaquer avec fuccès lorfqu'ils les trouvent à l'écart. CaraSleres dijlmâiifs de cette efpèce. Le mandrill a des abajoues & des callofités fur les fedès; il a la queue tangîoist Par», >75»> M*nt 1, page t •^^ J^OTA. Dans le même pays, l'on appelle donc hoflgoc ou boggo & mandrill , Tanimat dont il e(l m qticftfon, & l'on appelle aufli ptmgo & drill, l'orangoutang; ces noms fe refTemb'ent, & font vraifenvblabknient dérivés les uns àt% autres ; & en effet le pongo & le boggo, ou fi l'on veut, le drill & le mandrill ont plufieurs caraâères communs; mais le premier e(l un finge (ans queue & pref^ue fans poil , qui a la face aplatie & ovale , au lieu que le fécond efl un t>abouin avec une queue, de longs poils , & le mufcau gros & long. Le mot wan , dans les langues Allemande, Angloifc, &c. fignifie Vhonune en général ; & le mot drill, daris le jargon de quelques-unes de nos provinces de France comme en Bourgogne , fignine un hmnme vigoureux if libertin; les payfans difent, c* comme les femmes ^ à l'écouleiiieiit périodique.- , ,Vr Toin.Sïn ■X:n. f, '■^'■' ^?^^^^^fe^ ^^f^ië^'i «i • « *■ \. MANI>lUJ.r. MAI^K . -.. * • . . . > V . -, r..m A/r \ ': / ■ ■ , -''r''- ■.■.-v;'..- ;-::-s^:.::- . ^W ' ■. - ■»,.•,- . . - »' ' ^^^v J 1 Kà :' !* ' \^- :_•":. ' .'' . ^%_ ; ,i) -, . ■..*, •',.*■«.'' v9 \l M Wl •• .• ■ : . '^' '■"■ • --:•.■ Vr t: 'ï:?* • ; ^fii H • -- • • • ■ # . ■■- ., - *. ; ;^^ i^ vi \ 1 II M jf 1 . « * , • ' ■ . '. ■■ ' • ir.\^ -.. T * '.'■-■ • .'■-*,.- ... .■■,:" '"" t ■'•>-■ ■ ; ■ B^^=:;r fïS . ■ ' -■■ ""^ ■'••■: /' . ' . - ■ ■ - . •"',? -V"- ;- is F^^» ; • ■:" ' ' ■^■ '" '.:''■■-. ■ ' ■'■ é; '^■^''> Î^^Jr /s , ■ è > . - ' » ■ . ■ '^ , ' 'iw - .-. m M. iim ^' 1 -.{ " ■• . ■. , ■'-,-. ... m^p^^^mO ' , . . ' ' ';.•■-. -Z-i ■' V . iUl^^V^ ■ ■ ■ ' \ . '' ' ■ ■■'■"''■ '■ ■• ^>''' '-^'y-k-'^' td!^^ '* ■',": • ■ '-.y •. '.";:-/'■ ^. ''^* ': ' H^kF J -/ v • . ■ • " ■ r /'■''■' ' H^^^^^^^^l » , ■ ' .■■* '. ■' -, -. HfflB^^^S^^^B L< < ■ -'.'"' 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'• ■ ■ ' • ' ■' " ^ » i^r ^^^ • ' • ■"■,<■: ;• • ■ ' '7, ,' . • ■ ' ' K i^ J ■ . 1 ' ' V , • ^KÊÊ^^êSf M^fl •■: •• ■ ■ ., .1 ■ _-.•-, .^ . ^^^^^a^a^^^^^l ■"■■•'■ , ,' •.•'■ ' ' ■■ ;' v; ■■-■ mS^^^&^B^^ PHIhBH :,'••'■•■•■■ - . •.-=•■.% J -' . ' - . . '..■ ■ '.II.- ' } ■ ..-' *'• ■ . .. '■•'-■ .' - '' " .' .' .' ' "'' ■--■/■■' ÉÉKL^H HhHI -■"';•'■ . ■.,-.■■,'■, . <• . ■ . ■;•..-■ ■•,..-, jjjçvJKjB^'?! ..x-ty;:^ , ' ; ^ ■'' ' ■ - . .. " '"■\'- t- 'a ( ' • . • '. - ■'• ' A s [\ r A N 1 ) Il I L L F K M K IXE M \t ■■ ET paroifle elpèce , (a) Ou Ccylan, i Simid < VoU II. 1 Oiianfici paroît qu' far Knox, €ercopi Zeylnrtenfii Silenus harbâ mvt pag. 26. . trompé ei triches wa; que nous aiïurer , q ici,, avec < Cercovii noir à ba Jtf^^ ^i-S * ^u* nous avons cité ci-denusi fi) Lowando, Elwanrflitil0, Elwandum 2jyîanenjibui» Ray.^^. quad» pag. 1 584 ieïOuamhrou&du Lowando, 139 tant pour la figure q,U€ pour le naturel ; ils font farouches dt même un peu féroces; ils ont le niufeau alongé, la queue courte > & font à peu près de la même grandeur & de la même force que les papions, ils ont (èuleinent ie corps moins ramaflé, & paroiïïent plus foibles des parties de l'arrière du corps : celui dont nous donnons la figure nous avok été prélenté fous une fimflê de'no- mination , tant pour le nom que pour le climat. Les gens auxquels il appar- tenoit, nous dirent qu*il venoit du continent de l'Amérique méridionale , & qu'on Tappeloit cayauvajfou. Je re- connus bientôt que ce mot caymvajfm eft un terme hrafiiien qui (e prononce fajououaffou , & qui fignifie fapapu , & que par conféquent ce nom avoit été mal appliqué , puifque tous les fapajous ont de très -longues queues y au lieu que l'animal dont il e(l ici queflion, eft un babouin à queue très -courte; d'ailleurs, non- feulement cette efpèce, mais même aucune efpèce de babouin» ne fè trouve en Amérique, par confé- quent on s*étoit aufli trompé fur T4 à Hijtoke Naturelle * ''-''■ -^ rindication du climat, & cela arrivé afîez ordinairement, fur -tout à ces Montreurs d'ours & de fingés, qui, îorlqu'ils ignorent ie climat & le nortl d'un animal, ne manquent pas de lui appliquer une déncminaiion étrangère , îac{uelle vraie ou fiiufle eft également bonne pour l'ufage qu'ils en font. Au relie, ces babouins -ouanderous , Iorl- qu'ils ne font pas domptés, font 1] méchans qu'on eft obligé de les tèni? dans une cage de fer, ou fouvent ils s'agitent avec fureur; mtiiis lorfqu'on ie3 prend jeunes, on les apprivoile aifé-^ ment, & ils paroiiïent même être plus fiifceptibles d'éducation que les autres babouins: les Indiens fe plaifent à ieg inflruire , & ils prétendent que les autres finges, c'eft-à-dire les guenons, i*ef- pedent beaucoup ces Jxibouins, qui ont plus de gravité & plus d'intelligence qu'elles. Dans leur état de libertéyVy, ils fc) On trouve au Malabar quatre efncces de finges ; la première toute noir, le poil kiilant, avec une barne blanche qui lui ceint ie menton, êa qui a une |)almc & plus de longueur; les autres finges ont tant de refped pour cette cfpèce, qu'ils s'hu- ibiUcnc en fa préfcnce comme s'ils étoi^nt capabiss 'de l'OitanJeroti &dii LowatiJo, 1 4 r font extrêmement fauvages, & fe tiennent dans les hçm(cl). Si l'on en croit les Voya- geurs, ceux qui font tous blancs font fes plus forts «& les plus méchans de tous j ils font très-ardens pour les femmes, & aflez forts pour ies violer Iorfqu*ils les trouvent (èuies fe), & fou vent ils les outragent jufqu*à les faire mourir. de reconnoître en elle quelque fupériorité ; fes Princes & les Grands eftiment beaucoup ces finges à barbe, qui paroiflTent avoir j>lus de gravité & d'intelligence que les autres; on Jes éduque pour des cérémonies 6c àe$ jeux, & ils s'en acquittent jfi parfaitement, que c'eft une chofc admirable. Voyage du Père Vificent Maue, ch. XIII, p. 4.05, traduit par M. le A'iarquis de Montmiraih (d) A Ceylan il fe trouve des finges aufli grands que nos épagneuls, qui ont le poil gris, le vifagç noir avec une grande barbe blanche d'une oreille à Vautre .... On en voit d'autres de ia même grof- fcur, mais d'une couleur différente ; il« ont le corps, le vi(àge h la barbe d'une blancheur éclatainte ^ cette différence de couleur ne paroiffant pas changer refpéce, on les appelle également oudnderous ; ih^ caufent peu de mai aux terres cultivées , 6c fe tiennent ordinairement dans ies bois où ils ne vivent que de feuilles & de bourgeons , mais quand on les prend , ils mangent de tout. Relation de Kttox , tome I , pages 1 07 éc i t 1 . . . , Hijîoire générale des Voyages, tome VIII, page 54.5. (e) Les finges blancs, qui font Quelquefois aufH grands & aulTi mé«hans que ies plus gros dogue;; ?"'M 1 42 H'iflotre Naturelle, &c, "\ • ^ Cara^hres dïjlin^lifs de cette efpcce. L'ouanckrou a des abajoues & des caïlofites fur les felîès, la queue de fcpt ou huit pouces de long, les dents ca- nines plus longues & plus grolfes que celles de rhomme, le inufeau gros & alongé, la tête environnée d'une large crinière & d'une grande barbe de poils rudes , le corps aflcz long & aiïez mince par le bas; il y a dans cette elptce des races qui varient par la couleur du poil; ies uns ont celui du corps noir & la barbe blanche; les autres ont le poil du corps blanchâtre & la barbe noire. Ils inarchent à quatre pieds ])lus fouvent qu'à deux , & ils ont trois pieds ou trois pieds & demi de hauteur lorfqu'ils font debout. Les femelles font fu jettes à l'é- coulement périodique. d'Angleterre, (ont plus «iangereux que les noirs, ils en veulent principalement aux femmes, & fou- vent après leur avoir (ait cent outrages ; ils finilTent par les étrangler. Quelquefois ils \ iennent jufqu'aux habitations, mois les Macacarois qui (ont très-jaloux de leurs femmes , n'ont garde de permettre l'cntrte de leurs maiibns à àt fi mcchans galans : ils ies chaffcrit à coups de bâtan. Dejh'iption du AJucacaft r.yfn ATT. "'.'il': ^iSWl •nm AIT. yy./«'.-/^/.: .■-.ctf< ' -' U LE JLes Guenon iaiflent premier Iccoiid nuancée comme & les h rellèmbl gros & courte "^1 & s'appi qui eft baijouinî naturel. figure t (a) Mai dans les de & que noi dnnt qu'on fon pays r provinces ( Le lîngt ,>-! 143 LEMAIMON(a). L ES Sînores, les Babouins & les Guenons forment trois troupes, qui laiflent entr 'elles deux intervaiies; ie premier eft rempli par le magot , & le lecond par le Maimon : celui-ci fait la nuance entre les babouins & les guenons, comme ie magot la fiit entre les finges & les babouins; en efïet, le maimon reflèmble encore aux babouins par fon gros & large mulèau , par fa queue courte & arcjnée; mais il en diffère & s'approche des guenons par (a taille qui efl: fort au-deffous de celle des baliouins, & par la douceur de fou naturel. M. Edwards nous a donné la figure & la defcription de cet îinimal (a) Maimon. Aiaimomt, nom que l'on a donné dans les derniers fiècles aux finges à queue courte, & que nous avons appliqué à celui ci en atten- dant qu'on foit informé du nom qu'il porte dans fon pays natal , à Sumatra ëc dans les autres provinces de l'Inde méridionale. Le fmge.i queue de cochon. Giaflurcs d'EJtvayt/s. lag. S, iîg. Ufic/$ . .. - I I 144 Hijloire Naturelle ibus la dénomination àc Jinge à queut il^ cochon, ce caraélère particulier fuffit pour le faire reconnoître, car il efl: le feui de tous les babouins & gue- nons qui ait la queue nue, menue ^ tournée comnie celle du cochon. H ^11 à peu près de la grandeur du magot, & reflemble fi fort au macaque qu'on pourroit le prendre pour une variété dç cette efpèce, fi (a queue n'étoit pas tout^-à-fàit différente; il a la face nue & balaijée, les yjeux châ- jtains , les paupières noires, le nez plat, Içs lèvres minces avec quelques poils xoides, mais trop courts- pour faire une mouftache apparente. Il n'a pas, comme les finges & les babouins, les bourfès à l'ejctérieur j& la verge ftillante ; le tout efl caché fous la peau, auffi le maimon, quoique très- vif & plein de feu n'a rien de la pé- tulance impudente des babouins : il efl doux, traitable & même carefTant: on ie trouve à Sumatra & vraifèmblable- ment dans les autres provinces de l'Inde iwéridionalc , ' aufîi iouffre - t - il avec peine le froid de notre climat : celui / quç meut ùffit l eft guc enuc a. Il : du ;aque • une [jueue il a L châ- i plat, i poils r faire 'a pas, ouins , verge ous la très- ia pé- : il eft nt: on blable- rinde avec celui il ^du Maimohi ^45^1 cme nous avons vu à Paris , n*â vécu que peu de temps , & M. Edwards dit n*avoir gardé qu'un nn à Londre^ celui qu'il a décrit (h)» Caraâlères dijl'mâltfs de cette efpece» Le mainion a des abajoues & à^i callofités fur les feflcs , la queue nue , recoquillée & longue de cinq ou fix pouces ; les dents canines pas plus longues à proportion que celles de l'homme : le mufèau très - large , les orbites des yeux fort faillantes au-deflus , la face , les preilles, les mains & les pieds nus , & de couleur de chair ; le poil d'un noir - olive fur le corps tk d'un jaune-rouflatre fur le A^entre ; il marche (h ) \jt iîngc à queue de cochon de l'île de Sumatra dans la mer des Indes , fut apporté en Angleterre en 1752 Il étoît extrêmement vif & plein d'adlon :' il étoit approchant de la grofleur d'un chat domeflique ordinaire .^i cetoit un mâle, .... il a vécu un an entre mes mains; je rencontrai une femelle de la même efpèca qu'on montroit par curiofité à Londres, elle étoit la moitié plus grande que mon mâle j ils parurent fort charmés de (è voir enfemble , quoique ce Ifût leur première entrevue, Glanures a Edwards ^ \ûi^es S & p. Tome XI L ..**'?.; \ 4^ JHi/lotre Naturelle, &c. tantôt fur deux pieds & tantôt (îir quatre': ii a deux pieds ou deux pieds & demi de hauteur iorfqu'ii eft debout. La femelle eft fujette à récoulemem périodique. ..^ / . I '/// . . ::::''i :y^u^^. vu» ' t Tur pieds ïbout. ement 1 .: i) •t i - t ^^ •% ^ ■ MAIMON LE. *. lip' VA DEt< à longue qui appK comme < (a) Mac fon pays i adopté. Cereopith Macaquo. l Ctrcopith vicantibus pi phalc. Brifll fembie que pioi , & qi fuivant par fhalus nariù, caque , ed Simia ( . hero/is nuMs Nom» L'éjj .' V. « » i 147 LE MACAQUE (a) -, 'ET L'AIGRETTE (b). \j E toutes les Guenons ou Singés à longue queue , ie Macaque efl: celui qui approche le plus des Babouins ; il a comme eux , ie corps court & ramaflé , (a) Macaque. Macaqt», nom de cet animal dans fon pays natal , à Congo , & que nous avoni adopté. CercûpithecuS Angoîer^s major ', in Congo vocahà Macaquo, Marcgr. Hiff» nat» Brajih pag. zty, Ctrcopithecus-cynocepknliu ex virUefcentUms & f^ vicantibus pilis variegatus. Le cercopithèque-cynocÀ phalc. BriflT. Regn, anîm* pag. 113. Nota. Il me fèmbie que M. Brifibn a fait ici un double em-' ploi , & que ie fînge qu'il indique dans rarticle luivant par la dénomination de cercopithecus-tynocè- fhaks uaribus brfitiis , ehais , natibus calvis, le ma* caque , efl le même animal. j: Sima ( jEgyptiaca) couda ebngatû » cîimihus tu* hrofs »tt///V. Voyage d'Haflrelquift.Roftock, iy6i. Nom, L'épithète ^.gyptiaca a été mal applicjuéc Ci; -.7' > » 148^ fiîjlohe Naturelle la tête groiïe , le muleàii large , Te nez plat ,4es joues ridées , & en même temps, îl eft plus gros & plus grand que la plupart des autres guenons ; il eft auiïi d'une laideur hideufè , en forte qu'on pourroit le regarder comme une petite efpèce de babouin , s'il n*en diiïeroit à ee finge , qui ne s*cft trouva fin Egypte , que parce qu'il y avoit été apporté; ce que nous di- ions eft d'autant mieux fonde que ce Voyageur fe contredit lui - même ; car après avoir appelé cet zmmzX fnge d'Egypte, it dit dans le même article qu'il vient d'Ethiopie; l'on fait d'ailleurs qu'il n'y a aucune efpèce de fînge qui foit naturelle au pays de l'Egypte , & que tous ceux qu'on y voit viennent d'ailleurs par la voie du commerce. Et fi in /Egypto (dit Profper Alpin) millum fimmum gemis nàfcatur, etijuflibet tamen generis & ex ^yahia fetici it n jEthioi'ui imnienfx mercatura Cûusâ illuc convehuntur» Hift. yEgypt. lib. IV, pag. 24.0. Cynamolgos, Sim'ia caudata , iwlerhîs , ttarlks lifuHs , elatis ; cluaiùus mberojis, Linn. Syjl, nat, cciit. X , pag. 2 8. (b) Aigrette, cette guenon ne noits paroit efrc qu'une variété du Macaque , nous l'avons appelée ï Aigrette , parce qu'elle a un grand épi de poil au - defliis de la tête ; nous croyons que c'eft le même que \'Aigula de M. Linnatus. Syfi, nnt, edit, X, f(ig, 2y, indiqué par Ofbeck , fous la dénomination Swùa caudata Jub barbata grifea , emi- V£titid jnloiu veriidi longiiudinali» Iliner, pag. 5)9. 'Jii Macaque & de r Aigrette, 1 49 pas par la queue qu'ii porte en arc comiiie eux , mais qui eil longue & bien touffue : au lieu que celle des babouins en général , e(t fort courte. Cette efpèce eft originaire de Congo ÔL des autres parties de l'Afrique mé- ridionale fcj , elle eft nombreufe & fujette à plufieurs variétés pour la gran- deur , les couleurs & la difpofition du poil. Celui qu'Haffelquift a décrit avoit le corps long de jdIus de deux pieds , & ceux que novtS avons vus ne f avoient guère que d'un pied & demi ; celui que nous appelons ici V Aigrette parce qu'il a fur le fommet de la tête un épi ou aigrette de poil , ne nous a paru qu'uiie variété du premier auquel il refîemble en tout , à l'exception de cette diffçr ence & de quelques autres légères variétés dans le poil ; ils ont tous deux les mœurs douces & font affez dociles ; mais indé- pendamment d'une odeur de fourmi ou de faux nuifc qu'ils répandent autour (c) Cercovithecus Angolenfis Macnquo» . .Caudam jwtat arcuaiûm Clamât hah , hah ; demes hohct û/Jùfufios Penem hahet humam fnnilem vijypueri, Marcgr, Hiû. mu. JBrafil. pap[. 227. /- -n ,! ^^ 1150 Hiftoîre 'Naturelle 4J'eux , ils font fi mal-propres , fi laids & même fi affreux lorfqu'ils font fa grimace qu'on ne peut ies regarder fans horreur & dégoût. Ces guenons vont fbuvent par troupes & fe raffemblem, fur-tout , pour voler des fruits & At% légumes. Bôfman raconte qu'elles pren- nent dans chaque patte un ou deux pieds de milhio , autant fous leurs bras  autant dans leur bouche , qu'elles s'en retournent ainfi chargées, fautant con- tinuellement fur les pattes de derrière, & que quand on les pourluit , elles jettent les dges de ntilhio qu'elles tenoient dans les mains & fous les bras , ne gardant cjue celles qui font entre leurs dents , afin de pouvoir fuir plus vite fur \ç,^ quatre pieds ; au rcfle ( ajoute ce Voya- geur ) , elles examinent avec ia dernière exa^flitude chaque tige de milhio qu'elles arrachent , & fi f ile ne letir plaît pas elles ia rejettent à terre & en arrachent d'au- tres: en forte que par icu4' bizarre dèii- catefîè elles caufènt beaucoup plws de dommages encore que par leurs vols (d), (d) Voyage de Bofpfinn, l^imt XIV, page ijl Jii Macaque & de T Aigrette, i j i, CaraReres diflin^ifs de ces efpèces* Le macaque a des abajoues & des callofités lûr les fefTes , il a k queue Jonoue à peu-près comme la tête & le corps pris enfemble , d'environ dix-huit à vingt pouces ; la tête grofie , le mufcaii très-gros , la fiice nue , livide & ride'c , les oreilles velues , le corps court & ramafTé , les jambes courtes & grofîes ; le poil des parties fupéricures eit d'un' cendré-verdâtre , & fur la poitrine & le ventre d'un gris - jaunâtre ; il porte une petite crête de poil au - defTus de la tête ; il marche à quatre & quelque- fois à deux pieds , la longueur de fon corps , y compris celle de la tête , efl d'environ dix -huit ou vingt pouces. If paroît qu'il y a dans cette efpèce des races beaucoup plus grandes & d'autres plus petites , telle que celle qui fuit. L'aigrette ne nous paroît être qu'une variété du macaque , elle efl j)lus peiUe d'environ un tiers dans toutes les dimcn- fions : au lieu de la petite crête de poil qui fe trouve au fommet de la tête Ou G«*« • jijj -■*'%f' *■-!:,■' * - (1 52 Hijlone Naturelle, &c, ' macaque , Faigrette porte un épi diort & pointu ; elle femble différer encore du macaque par le poii du front qui eft noir, au iieu que fur le front du macaque il e(l verdâtre; il paroît aufîi que Taigretie a la queue plus longue que le macaque , à proportion de la longueur du corps. Les femelles dans ces efpèces foru: fu jettes , comme les femmes ; à l'écoulement périodique. T*,,// X/f. V. :i > : i > 1 • r- • \ ' J ..~-<^^ ud r/. i2.2^f,/.i.} MAC AOl r; . l; AIGRETTE J Le I & à pei que ie j\ ce qu'il moins h cil niên hrillame fi vif qi nous ave font var: porte un des yeu l'autre ; que pa eit bîan o longue qLi que nous ic Singe En arn efpèce de pour une nomment des poyagi *s ■»- • Ï53 LE PATAS (àpk, Jl^ E Patas efl encore du même pays & à peu - près de la même groflèur que le Macaque ; mais il en diffère , eii ce qu'il a le corps plus alongé , la flice moins hideule & le poil plus beau ; il eil même remarquable par la couleur hriilante de lii robe, qui efl: d'un rOux" fi vif qu'elle paroît avoir été peinte ; nous avons vu deux de ces animaux qui font variété dans i'efpèce , le premier porte un bandeau de poils noirs au-de(îus des yeux , qui s'étend d'une oreille à l'autre ; le fécond ne diffère du premier que par la couleur de ce bandeau qui' eil blanc , tous deux ont du poil long (a) Nom de cette efpèce de Guenon ou Singe a îongue queue, dans Ton pays natal au Sénégal, & que nous avons adopté, on l'appelle vulgaiicnraeiiit ic Singe rouge du Scncgal, En arrivant à Tabao , Brue trouva une nouvelle efpèce de finge d'un rouge (1 vif qu'on l'auroit pris pour une peinture de l'art Les Nègres les nomment Patas, Relation de Bi-ue. Hijicire généraki des voyages , tome U f j^ûge j 2 0 ^ C V 154 Hiflûke 'Naturelle au - deflbus du menton & autour dej joues , ce qui leur fait une beilf barbe ; mais ic premier l'a jaune, & ie ieconcl i'a blanche : cette variété paroît en in- diquer d'autres dans la couleur du poiï, & je fuis fort porté à croire que l'efpèce de guenon couleur de chat fauvage dont parie Marmoi (b) , & qu'il dit venir du pays des Nègres, font des variétés de i'efpècc du patas. Ces guenons font moins adroites que fes autres , & en même temps elles font extrêmement curieufes ; te je les ai vues, dit Brue (c) , defcendre 33 du haut des arbres jufqu'à Textrémité » des branches pour admirer les barques y> à leur paffage ; elles les conlidéroient x> quelque temps & paroiflant s'entre- 30 tenir de ce qu'elles avoient vu , elles 3î abandonnofent ia place à celles qui >3 arrivoîent après ; quelques - unes de- » vinrent familières jufqu'à jeter des (h) Les finges de couleur de chat fauvage avec fa i)ueue longue & iemufeau blanc ou noir, qui s'ap- pellent fommunément en Efpagne, Galos pauUst viennei lu pays des Nègres. L^Afrique de M'armol^ tome ï , page //. r fc) Relation de Brue. Hijioire ^(nérak des VoyageSt '. du Pafas, '155 Jb/anches aux François , qui leur ré- « pondirent à coup de fufils ; il en « tomba quelques - unes , d'autres de- autres \ & lîiutent comme jQ elles navoient rien (dj-i^* « Au refte , quoiqu'il y ait ckns toutes les terres de l'Afrique un très -grand nombre d'elpèces de fmges, de babouins & de guenons, dont quelques-unes paroiflent afïèz femblables, lesVoyageurs^ (e ) ont cependant remarqué qu'elles ne fe mêlent jamais , & que pour l'or- dinaire chaque efpèce habite un quartiei! différent. , ^ Caraêlhês dîflinHïfs de cette ejpece. * ^e patas a des abajoues & des calfo- fités fur les felTes , fa queue eft moins (i^ Voyages de ie Maire,. /^^^^ têj & lô^»^ (t) On s'engageroit dans un détai! infini ii l'on irouioit décrire toutes les efpèces de (inges qui fe \ ^ fortes dans le même (juartiei'. /fj^c/rf , <À| :a.'L,l^iÂ-.: .*' Pf.i4.P-iS^. PAT AS A BANnEAir NOIR. Il v^ 7/ >■ V n -..:*. i ont environ un pied & denn ou deux pieds , dep^iis le bout du mufoau jufqu'à l'origine de la queue, 11 paroît , par le témoignage des Voyageurs , qu'if y en a de plus grands. Les femelles font îlijettes , comme les fèmmjsS; à un é cou^^ kmem péfiodique, .^,^. .,,„y ^^ '1 5 8 Hi(hin Naturelle LE MALBROUCKfa) ET LE _:,■ nV'y--' ''t*-- ift w.^. ! BONNET-CHINOIS (b). V-< E S deux Guenons ou Singes à longue queue nous paroifTent être de la (a) Alalbrouck , nom de cet animal dans (on pays natal « à Bengale » & que nous avons adopté. '. Cercmmhtcus jirimus, Clujii Exotic, page 371; T^ota. Clufius e(i le feul qui ait donné la ngure de ce finge , que Nieremberg & JonHon ont copiée : mai^ Clufîus n'avori pas vu l'animal, il en avoit feulement une figure enluminée qu'il dit même avoir fait corriger par (bn Peintre. Je ne fais cette obfervation que pour fonder un doute que je cro» trè« - raifonnable , c'eft que le flocon de poil qui tfl au bout de la queue efl une imagination du deffmateUr ; de tous les Hnges à queue qui nous Ibat connus, il n'y a que W fagoin Marikina ou fait lion, i\\xt ait un flocon de poils au bout de ia queue , encore cela n'efl - il pas fort fenflble : en ôtant donc ce flocon de poils qui me paroît imaginaire dans la figure donnée par Clulîus> ce finge fera notre malbrouck. . ■ v; .,. Faunus, Linn. Syft, itar, edit. X , pag. i6, fb ) Bonnet-chinoit,, nom. que l'on a donné k «cne efpèce de guenon pu iinge à longue queue ^ ■ y\ Jtt Alalbrouck , &€. i j^ même efpèce, & cette efpèce, quoique différente à quelques égards de celle du Macaque , ne iaifîè pas d'en être affez. voifnie , pour que nous (oyons dans 1© doute fi le Macaque , TAigrene ^ le Malbrouck & le Bonnet-chinois ne font pas quatre variétés , c*e(l-à-dire, quatre races coiiflimtes d'une feule & même efpèce. Comme ces animaux ne pro- duiient pas dans notre climat , nous n'avons pu acquérir par l'expérience aucune connoifîance fur l'unité ou la diverfité de leurs efpèces , & nous fommes réduits à en juger par la diffé- rence de la figure & des autres attributs extérieurs. Le macaque & l'aigrette nous ont paru afîèz femblables pour préfumer qu'ib font de la même efpèce ; il en efl de même du malbrouck & du bonnet- chinois , mais comme ils diffèrent plus des deux premiers qu'ils ne diffèrent entr'eux , nous avons cru devoir les en feparer. Notre préfbmptibn fur la di- verfité de ces deux efpèces efl fondée parce qu'elle a le poil du fommet de fa tête difpo^i^ en forme de calotte ou de bonnet plat f, comme it (ont les boonets des Chinoi^ .. , /. ^^ *» // li6o Hijleire Naturelle 1 .** (ur la différence de la forme cxt^^ rieure \ 2* fur ceilc de la couleur & de la diipofition du poil , 3 .° fur les différences qui fe trouvent dans les pro- portions, du fquelette de chacun de ces animaux y Sa enfin fur ce que les deux premiers font natifs des contrées mé- ridionales de l'Afrique , & que les deux dont il s'agit ici font du pays de Ben- gale ; cetre dernière confidération efl d'un auffi grand poids qu'aucune autre ; car nous avons prouvé que dans les animaux fàuvages & indépendans de i'hommc , l'élolgnement du climat eft un indice afîez fur de celui des efpèces : au refte, le malbrouck & le bonnet- chinois ne font pas les feules efpèces ou jaces de finges que l'on trouve à Ben- gale (cj; il paroît , par le témoignage des (c) l^ota. Je crois qu'on peut rapporter au maî- l>rouck de Bengaic i'efpèce de (înge à poil grisâtre et Calicut dont parle Py rard ; il eft ( dit ce Voya- geur ) défendu de tuer aucun (inge dans ce pays ; us font fi importuns , fi fâcheux & en fi grand nombre quils caufent beaucoup de dommage , 6c que les habitans Aes villes & des carapgnes font ebligés de mettre àts treillis à leurs fenêtres pour les empêcher d'entrer >lans les maifonst Voyages di Fr^ ' ; • i\ du Mdlhrouck , &ci i6i] Vbyageure , qti'il y en a quatre variétés^ /avoir , des blancs , des noirs, des rouges & des gris ; iis difent que les noirs font les plus aifés à apprivoifcr : ceux - ci étoicm d?un; gris-^rouflatre, & nous oïtt paru prirés & ir^eme affez dociles. i autres , mais tombent quelquefois. Ce§ M animaux ne s*apprivoi(ènt qu*à demi yy il fout toujours les tenir à la chaîne ; » ils ne produifent pas dans leur état » de fèrvitude , même dans leur pays , «< il faut qu'ils foient en liberté danj •» leurs bois. Lorfque les fruits & les y> plantes fucculentes leur manquent , ils » mangent des infe & de la mer pour attraper des poiflons 3» & des crabes ; ils mettent leur queue » entre les pinces du crabe , & dès •» qu'elles ferrent , ils l'enlèvent bruf- y> quement & l'emportent pour le man- Si ger à leur aifè. Ils cueillent les noix » de cocos, & fàvent fort bien en tirer y> la liqueur pour la boire , & le noyau » pour le manger. Ils boivent auffi du » :^ari qui dégoutte par des bamboches » qu'on met exprès à la cime des arbre$ » pour en attirer la liqueur , & ils (è » fervent de l'occafion. On les prend » par le moyen des noix de cocos où » l'on foit une petite ouverture ; ils y » fourent la patte avec peine , parce » que le trou eft étroit , À les gens qui il, . Ju Mallroitck, &c, 163 font à I*affût les prennent avant qu'ils agt ^ff^ 11 h,: ' î/// Malbrouck, &c, 1651 v ec Les finges , dit un Voyageur, (ont en pofîèflion d'être maîtres des forêts ; cç car il n*y a ni tigres ni lions qui leur c^ difputent ie terrein ; ils n*oHt rien à c< craindre que les ferpens , qui , nuit ce & jour leur font la guerre ; il y en a te de prodigieufè grandeur , qui tout « d'un coup avalent un finge ; d'autres ce moins gros , mais plus agiles , ies vont ce chercher jufque fur les arbres . ... ce ils épient le temps où ils font en- ce dormis , &c. » (f), CaraSleres diJlinSlifs de cette efpece. Le malbrouclc a des abajoues & à&% callofités for les felîes , la queue à peu- près longue comme la tête & le corps pris enfemble , les paupières couleur de chair , la ftce d'un gris-cendré, les yeux grands , le mufeau large & relevé , les oreilles grandes , minces & couleur de chair : il porte un bandeau de poils gris , comme la mone ; mais au refte il a le poil d'une couleur uniforme, d'un jaunes- brun for les parties fopérieures du corps , tu d'un gris-jaunâtre for celles du deflbus; ^f) Defcriptîon hidori^e de M^cacar, faga ^ /, V - r Âii Il 6 6 Hiflolre Naiurelk, &c. fl marche à quatre pieds , & il a environ un pied & demi de longueur depuis rextrémité du mufèau jufqu'à l'origine de la queue. Le bonnet-chinois paroît être une variété du malbrouck ; il en diffère en ce qu'il a le poil du (bmmet de la tête difpofe en forme de calotte ou de bonnet plat , & que la queue eft plus longue à proportion du corps. Les femelles , dans ces deux races font fujettes , comme los femmes , à récoulement périodique. V". ' ■^ '^\ \ V ^mi ■y'' ' '„• V "V "' -.'■♦ *< . ■■■*• "■' t ■ ■::^:^ ■f >. K - ' \!x(:y Ttm • XII' < JVïAl.BROVCX --trfcyr^f^ af-f-'j'ïV'-, ■■£-■ ■"" ^ 'V' î- • 'V ■ V vi^ -iv i ■ i ^.^ifC^ff^yf' ,.V, .kr *.i . ■- »■ £*' ï ^1 /■/* Il r.un.xii- p/. /■y. l-'.ttf- 7, ^. . > I,K llONiM r ( IIINOÎS . i ' \ ^'. .'(H vw;*-' '**>. ■ ■ *->.« *•*. - ff ' V*^ \\\A.1 ,•■(,«, ■*' .-«^ i / ,i ■ <■* ^/^ ^)^- i' J ^. . ^" J ^^ .fi ,t<> u i f ' ^ s«. * > ■ï6y LE MANGAB£Y{a). J^ OUS avons eu deux individus de cette e(pèce de Guenons ou Singes à longue queue ; tous deux nous ont été donnés fous la dénomination de Singes de Madagafcar : il eft facile de les diftinguer de tous les autres par un caradlère très-appareni. Les Mangabeys ont les paupières nues & d'une blan- cheur frappante ; ils ont auffi le mufèau gros , large & iilungé ; & un bourrelet laillani autour des yeux. Ils varient pour les couleurs ; les uns ont le poil de la tête noir» celui du cou & du deHiis du (a.) Mangat ,.• , ^^.-^'^^V^--^- 'ffv^: ;*^ 'i •,iV-^v, ,«C.-\' ¥n '^'•■« i-X- \X' ■■■::^-:U- ■i^,t-i . s=f-. X 7]'//f- ■-"^Vl du Mangahey» Ï6(f H y a variété dans cette efpèce ; les uns étant de couleur uniforme , & les autres ayant un cercle de poil blanc en forme de collier autour du cou, &. en forme de barbe autour des joues. Ils marchent à quatre pieds, & ils ont à peu près lui pied & demi de longueur depuis ie bout du mufèau jufqu'à I*origine de ia queue. Les femelles, dans ces cfpèces font (ujettes , comme les femmes , à un écoulement périodiquie, ".'^*'^,i • \ ■' ' '' ■'■ '■■•.-■■-■ > .,.. i-t ''*■. i' % ■j < ;} 4.* .1 i-y :'^4'i.,.> V-.- ^:,':^.'^>r ?- r<7w/ x/jr. n I/o Hifloire Naturelle -LA MO NE (a). L- •.^, ■• ,,: ^ •_ . • ;/ •' •'•-";" ' ••- A Mone eft la plus commune cFes guenons ou finges à longue queue, nous l'avons eu vivante pendant plu- fleurs années ; c'ell , avec le magot, i'efj:)èce qui s'accommode le mieux de (a) Mone , Afcna , Monina , Moimina , eft (c nom des Cucnons ou Singes à longue qunie, dans les langues Morefque , Efpagnole & Pro\ ençale Jltperimtur in Âlauritania filvis fmiariim varia fpccks ^uarum quce caudnm gerunt Mona dicmtur. Léon. A fric. Defc, Africa , Vol. H, pag. 757, .^- Slw'd cnudaii & barhati qui vulgo monichi vocamur, Prorp, Aip. Hift. ^gy-pt» lib. IV, pag. 242. Nota. Le nom Monkie que les Angiois ont donné aux gue- nons ou finges à longue queue eft dérivé de Aie- nichi, & tous deux paroiflênt venir de Mona ou Monina, nom primitif de ces animaux, AV2« Ariftotelis. Kypor Aviccnnae. lùbos & Kipor, font les noms par lefquels les Grecs & les Arabes défignoient Içs finges à longue queue , & dont les couleurs étofenr variées \ celui dont il efl ici quef- tion a pius qu'aucun autre cette variété d^ns les couleurs , & par cette raifon on l'appelle vulgaire- ment \tfingf varié, Cercopîihecus pilis ex nigro if rufo variegatis veftinis, jredibus nigris, cautiâ cinfreù» Le finge varié. Briff; regn, tviim pag. 198, f ', ^. i*;/V:'-.: '■--.' •• ■ ' Vj . ■ ■ "S M -■• .^ • -' /* -Z*.-: 'n'^V.7 ..-:.**: Ï74 HiJIoke Naturelle^ &c» ^ ^ - longue d'un demi-pied que la tête & le corps pris enfèmble ; la tête pe'te & ronde, le inufeau gros & court, la face couleur de chair bafane'c ; elle porte un bandeau de poil gris fur ie front, une Lande de poils noirs qui s*étcnd des yeux aux oreilles, & des oreilles jufqu'aux épaules & au bras; elle a une efpèce de barbe grifè forme'e par les poils de la gorge ôi du deflbus du cou qui font pfus longs que leis autres ; fon poil e(l d'un noir-roufsâtre fur le corps , blan- châtre (bus le ventre ; Textérieur des jambes & les pieds font noirs , la queue eil d'un gris -brun avec deux taches blanches de chaque côté de fon origine ; elle marche à quatre pieds , & la lon- gueur de fa tête & de ion corps pris enfèmble depuis rextrémké du muleau jufqu'à l'origine de la queue, cft d'en- viron un pied & demi. La femelle eft fujette , comme les femmes , à fécou- iemem périodique. ■ ''.' ' . \ ' «• \\ XJI, f. tête & le pe 'te & t , la face porte un Diit, une des yeux ufqu'aux îfpèce de ails de la qui font 1 poil eft 3S, blan- irieur des la queue i]X taches 1 origine; & la lon- orps pris u muleau cft d'cn- èincllc eft à récou- I.A MOXE '. f^- '■' . w«^. -■ V t ï7î LE CALLITRICHE (il). i^ALLJTRJX eft un icrme employé p;tr Homère, pour exprimer en général \x belle couleur du poil des animaux : ce n'efl que plufieurs fiècles après celui d'Homère que les Grecs ont en parti- culier appliqué ce nom à quelques ef^ pèccs de guenons o\xfmges a longue queue, remarquables par la beauté des couleurs de leur poil ; mais il doit appartenir de préférence à celui dont il efl ici queftion. Il efl: d'un beau vert fur le corps, d'un beau blanc fur îa gorge & le ventre, & il a la face d'un beau noir; d'ailleurs il (a) Cercovithecus ex ctnereo fidififfcens , genfs, longh jnlis filhis ghjitist Le finge vert, BrijH» regn, anim, pag. 204.. Le Singe de i'île Saint-Jacques j on donne fburenî à cet animal le nonn de Singe vert , & nous le dif- linguons par ce nom ; nos gens de mer l'appellent en général le Singe de Saint-Jacques , parce qu'il fe trouve dans cette île du Cap - vert. Clunuret ti* Edwards , pag. j o , fig. iùid. Aux îles du Cap-vert , il y a des finges à longue «jueue, qui ont le vilàge noir. Voyage de Dampier, mue IV, page j^» f 1 •••• H liij \iy6 Hijhhe Naturelle fè trouve en Mauritanie & dans fcs terres de l'ancienne Carthage: ainfi il y atome apparence qu'il étoit connu des Grecs ÔL des Romains, & que c'étoit l'une des guenons ou finges a longue queue , aux- quels ils donnoient le nom de callitrix; il y a d'autres guenons de couleur blonde dans les terres voifmes de l'Egypte, Ibit du côté de r7£thiopie , iok de celui de l'Arabie, que les Anciens ont auffi dé- fignés par le nom générique de callîtrix, Profper Alpin & Pictro della Valle ^^y, parlent de ces callitriches de couleur blonde ; nous n'avons pas vu cette et pèce blonde , qui n'cft pcui-etre qu'une variété de celle - ci ou de celle de la mone, qui eft très- commune dans ces mêmes contrées. (h) Smiufn Caîlitrichum Cairi in aMus hahuiniui; ftlern magnant quadamtenus magnitudine amulanttm-, j>roliximcorf}orisfgurfi, capite yarvo erat &' rottmdo., . corjme circa ilia graciliffimo, toto corpore rujh rutî/oit fpeéiaùatur, facks vero fifimana Jîmilis fuît nigra^ m- diqu€ baxbatafed barba aibi erat colons . . . caudaniqut loitgam rutilamque habthat. Profp. Alp. Hifl, yEgypt, ïib. W, pag. 24.4, fig. lab. xx, n.° 4. — J'ai vu aunfi dans ie Caire piufîeurs animaux vivans, comme des Callitriches ou Guenons de couleur blonde» Voyagfi m ^etro délia Vidk, tome J, page ^01* r--. 'du CalUtrkhel ^77, Au refte, il paroît que le callîtriche ou finge vert fe trouve au Sénégal , auni-bien qu'en Mauritanie & aux îles du Cap-vert. M. Adanfon rapporte que les environs des bois de Podor , le long du fleuve Niger, (ont remplis de finges verts, ce Je n'aperçus ces iinges , dit cet Auteur, que par les branches qu'ils ce caffoicnt au haut des arbres , d'où c< elles tomboient fur moi : car ils étoient ce d'ailleurs fort filentieux & fi légers ce dans leurs gambades , qu'il eût été ce difficile de les entendre ; je n'allai pas ce plus loin , & j'en tuai d'abord un , ce deux & même trois, (ans que les autres ce paru(rent efTrayés ; cependant i-orfque ce la plupart fe fentirent blefîés , ils com- « mencèrent à fe mettre à l'abri ; lés ce uns en fe cachant derrière les grofîcs efpace de vingt toi(ès , fans qu*auciin y> d'eux eût jeté un feul cri : quoiqu'ils » fe fuflent piufieurs fois raffemblés par » compagnie en fourciltant , grinçant i> des dents & faiiânt mine de vouloir m'attaquer jî. Voyage au Sénégal, pat Aï, Adanfon, page ij8, Caraâières diJlinSlîfs de cette efpece. Le callitriche a des abajoues & des eallofités fur les fefTes, ia queue beau- coup plus longue que la tête & le corps pris eniemble \ il a ti tête petite , le rau- ieau aiongé , ia face noire auffi-bien que les oreilles ; il porte une bande étroite au lieu de fourcils au bas du front, & cette bande eft de longs poils noirs. II efl d'un vert vif mêlé d'un peu de jaune fur le corps , & d'un blanc - jaunâtre fur la poitrine & le ventre j il marche à quatre pieds , & la longueur de Ton corps, y compris celle de la tête, eft d'environ quinze pouces. La femelle eli; fujettc à l'écoulement périodique. ■■ !1 ^-^ j:i\ C AT-I,I TRICHK ' •'• / ■ -,r : » \ - • ■ * ■ ■ ,«. silw«- *•. ' <^ • iT *iv 179 LEMOUSTAC(a), E MoTiuac nousparoît être du même pays que le Macaque, parce qu'H a, comme lui, ie coi'ps plils court & plus rainafle que les autres guenons ; c'eft très-vraifemblablement ie même animal que les Voyageurs de Guinée ont appelé Blanc -nei (b), parce qu'en efîet, il a les lèvres au-deflbus du nez d'une blancheur éclatante, tandis que le refte de fa face eft d'un bleu-noirâtre; il a auffi deux toupets de poils jaunes au- (a) Mouflac. AJuflax, Mouftachc î comme îa! Guenon tiont il e(l ici' quedion n'a poîiit été nommée V nous lui avons donné dS nbm ,' qui (ùdira pour ia faire reçonnoître & di^inguei' dç ioutes ie.s ai^tres ; elle e(l en effet très-remarquabie par fa lèvre fupérieure, qui cfl nue & d'une blan- cheur d'autant plus frappante , que le reRe de fa £ice ell noir, (b) Il y a d'autres Singes à la cote d'Or , cyue l'on nomme Blancs^ei, parce que c'cft la feule partie de leur corps qui foit de cette couleur; ils font puans & farouches. Relation" d' Artiis^ hifloite gènétak, des voj/agts, wme IV, page 2^8% H v; tl "■ fj s o Hifloire Naturelle fleffous des oreilles, ce qui iui donne l'air très-finguiier ; & comme il eft eu même temps d'afTez petite taille , c'eft de tous les finges^ à fongue queue celui qui nous a pa^-u le plus joli. Caraâihes dijlinSlïfs de cette efpece. Le mouflac a des abajoues & des callofités fur ies fèfTes , la queue beau- coup plus longue que ia tête & le corps pris cnfembfe, elle a dix-neuf ou vingt pouces de longueur; il a la face d'un tioir-bleuâtre avec une grande & large marque blanche en forme de chevron au-defTous du nez & fur toute l'étendue de la ièvrc fu{)érieure , qui eft nue dans foUte cette partie ; elle eft feulement bordée de poils noirs, auffi-bicn que la lèvre inférieure tout autour de la bouche : il a le corps court & ramafTe ; îl porte deux gros toupets de poil d'un jaune -vif au- defTous des oreilles; il a auffi un toupet de poil hérifTé au-deffus de ia tête ; le poil du corps eft d'un cendré- verdâtre ; k poitrine & le ventre H iui donne î il eft eu iillc, c'eft Lieue celui '. ï/ ',-> ifi 'e efpece, les & des eue beau- Si: le corps fou vingt face d'un le & large ; chevron : l'étendue nue dans (èulement -bien que 3ur de la i ramaiïc ; poil d'un lilles ; il a au-deflus eft d'un le ventre .T*t ^>0^4i'm»*^mJf»*'^-' -*-'>i^^ col iei M O U S TAC i^.jte4i.'éa^^^'= 5. r ^;; ., .j_, f^ , J M. Edwards a donné la figure & la defcription d'une guenon, fous le nom de Singe noir de moyenne grandeur, qui nous paroît approcher de l'efpèce du talapoin plus que d'aucune autre. J'ai cru devoir en rapporter ici la defcrip- tion (b), & renvoyer à la figure, donnée (h ) Hiftoirc générale des voyages , tome X, fûge éy, (c) Ce finge étoit à peu près de ïa taille d'un gro» chat, il étoit d'un naturel doux, ne faifant mal à perfonnè c'étoit un mâle , & rt étoit un peu vieux fa tête étoit affez ronde, la peau de fonvifage, étoit d'une couleur de chair rembrunie, couverte de poils noirs afTez clair-femés ; les oreille* étuicnt Cuites comme celles de l'homme} les ytu» ri 84 HiJIolre Naturelle par M. Edwards, pour qu'on puîiïe comparer ces animaux : on verra qu'à l'exception de ia grandeur & de ia cou- kiif, ils fe refTemblent aflez pour qu'on «foive préfumer que ce font au moins deux espèces bien voifmes , fi ce ne font pas des variétés de la même efpèce: dans ce cas y comme nous ne fommes pas furs que notre takipoin loit natif des Indes orientales, & que M* Edwards afîure que celui qu'il décrit venoit de Guinée ; nous rendrions le talapoin à ce mêmeciimat, ou bien nous fuppolerions que cette efpèce fe trouve également dans les terres du midi de. l'Afrique & de TA fie : c'efl: vrailemblablement de étoicnt d'une couleur de rtoifette - rougeâtre avec les paupières noires v le poil étoit long au - deflbiis des yeux , & les fourcils fe joignoient ; il étoit long auffi fur les tempes & couvroit en partie les oreilles; la tête , le dos , les janabes de devant & de derrière & la queue étoîent coftVerts dallez fongs poils d^un brun-noirâtre , qui n'étoit ni trop doux ni trop rude ; fil poitrine, le ventre, &c. étoient prefque fans poil, d'une coHileur de chair rembrunie, ayant des liouts de feirv à la poitrine. Les quiitre pattes étoient fiiites à peu près comme la main de l'homme, étant couvertes d'une peau douce & noire prcfl|ue fans poil ; les ongles étoient plats. CImures d'Edivards, foge 221* 1 1 ^n puî/Te erra qu'à !e ia cou- lur qu'on lu moins û ce ne eefpèce: ■ ronimes natif des Edwards ^enoit de poin à ce lolerions gaiement friqiie & ment de tre avec les defToiis des étoit long les oreilles; de derrière poils d^un trop rude; efcjue fans ayant des ttes étoient ime, étant •cftjue làns cette me décrits p Bofman, & dont i] fourrure (f!)Ont\ (inges parfai deux pieds noir, de la une barbe ! appelés Bam peau & cFi yoyage de 1 .K^';;^^'/ \':i^-M^'1\Ji ■ -j. '^p* r AI, A PO IN f. J-.,- ,"<»•!»«■■ ^:,;0. . iA/ Tahpoin. . . 185 -„. .■,.^ ■.■..,-i^% '". _ •..• ■ - • cette même elpèce de finges noirs , décrits par M. Edwards, dont parle Bofinan, fous le nom dt Baurdmannetjes, & dont il dit que la peau fait une bonne fourrure (d), , ; , ., _-;_ .,|; (d) On trouve en Guinée une troifiènne efpèce Ae finges parfaitement jolis , qui ont pour l'ordinaire deux pieds de hauteur; leur poil eft extrêmement noir, de fa longueur d'un doigt & davantage, avec une barbe blanche , d oiV les Hollandois les ont appelés Bûurttmannetjes .- on fait des bonnets de leur peau & chaque fourrure s'achette quatre écuSf Yû^a^i de Bofmdit, page 2j8» '.•'n-î'l^^ i'ffhtmm }"-:»■ '-^-j .T'- ;'A- ■M' 'Jl »-»{^" tr ,..* i\. 1 8 6 Hiftolre Naturelle «MH JLjE Doue eft le dernier de la clafTe des animaux, que nous avons appelés Singes , Babouins & Guenons t ians eue précifément d*aUcun de ces trois genres, il participe de tous ; il tient des guenons par fa queue longue , des babouins par la grande taille , & des finges pdr fa face piate; il a de plus un caradère particu- iier, & par lequel il paroît faire la nuance entre les guenons & les fapajous : ces deux fimilies d'animaux t^iffèrent entre elles, en ce que Jes guenons ont les ftiÏQs pelées , & que tous les fapajous les ont couvertes de poil ; ie doue e(t la feule des guenons qui ait du poil fur (a) Doue y nom cîe cet animât à ia CochîncFïine, & que nous avons adopté : ce nom que nous igno- rions nous a été donné par M-i Poivre , aufTi-bien | que i animal même. Sifac à Madagafcar. Cereopithecus cintreus , genis longis pi/is ex alk ftavicanùlms ohfim , torque ex caflanco purpurafcentt, Le grand fîngc de ia Cochinchine. BrilT. re^^n, aniiUk pag. îo). --- *.f- *™,*-i.« t < f\. v^ i/« Doue. \ 1^7 les îtÇ^'^^ comme les fapajors: ii leur reflemble aufli par l'apIatifTement du mufeau : mais en tout , il approche in- finiment plus des guenons que des fapajous defquels il diffère , en ce qu'ii n'a pas la queue prenante , & aufîi par pluiieurs autres caraâères efTenticls : d'ailleurs l'intervalle qui fépare ces deux familles eft imnienfè , puifque le doue & toutes les guenons font de l'ancien continent , tandis que tous les fapajous ne fe trouvent que dans le nouveau ; on pourroit dire aufîi , avec quelque raifon, que le doue ayant une longue queue comme les guenons, & n'ayant pas comme elles des callofités fur les fcfîes , il fait la nuance entre les orang- outangs & les giienons , comme le gibbon la fait auiii à un autre égard, n'ayant point de queue comme les orang- outangs, mais ayant des callofités fur les fefîès comme les guenons. Indépen- damment de ces rapports généraux, le doue a des cara<5lères particuliers, par lefquels il eft très-remarquable & fort aifé à diftinguer de tous les finges, babouins, guenons ou fapajous, même - ( * 1 8 8 Hlpkâ Naturelle ' au premier coup d*œil ; (à robe variée de toutes couleurs , fènible indiquer J'ambiguité de (a nature, & en même temps différencier fon efpèce dune manière évidente. Il porte autour du cou un collier d'un brun-pourpre ; autour des joues une barbe blanche ; il a les lèvres & le tour des yeux noirs , la face & les oreilles rouges ; le deffus de la tête & le corps gris , la poitrine & le ■ventre jaune , les jambes blanches en bas, noires en haut; la queue blanche avec une large tache de même couleur fur les lombes ; les pieds noirs avec plufieurs autres nuances de couleur. Il me paroît que cet 'animal qu'on nous a afîuré venir de îa Cochînchine fe trouve auffi à Madagafcar , & que c'eft le même que Flaccourt indique (bus le nom de Jîfac dans les termes fuivans: ce à Madagafcar, il y a, dit-il, une autre 33 efpèce de guenuche blanche , qui a 33 un chaf>eron tanné , & qui (e tient 35 le plus fouvent fur les pieds de der- 33 rière; elle a la queue blanche & deux 33 taches tannées fur les flancs , elle eft >3 plus grande que le vâri ( mocoGo), (hi Doue. ^ 189 mais plus petite que le varkojfi ( vari )f^cc cette elpèce s'appelle Jifac, elle vit ce de fèves ; il y en a beaucoup vers c< Andrivoure , Danibourlomb & Rana- «c foulchy (b) 33. Le chaperon ou collier tanné , la queue blanche , les taches fur les flancs l'ont des caraiflèiies qui indi- quent afîèz clairement que ce fifac de Madagafcar eft de la même efpèce que le doue de la Cochinchine. Les Voyageurs aflurent que les grands finges des parties méridionales de l'A fie, produilent des bézoards qu'on trouve dans leur eftomac , & dont la qualité eft fupérieure à celle dos bézoards , Ats chèvres & des gazelles ; ces grands finges des parties méridionales de i'Inde, font Touanderou & le doue ; nous croyons donc que c'eft à ces elpèccs qu'il faut rapporter la production des bézoards ; on prétend que ces bézoards de finge (ont toujours d'une forme ronde , au lieu que les autres bézoards font de différentes figures (c)» (h) Voyage de Ffaccourt , page t s S* (c) Comme les finges, aufTi-bien que les chèvres mangent les boutons de certains arbriffeaux , il fe «r \ ipô HiJIôire Naturelle CaraSleres dijlinêlifs de cette efpcce. Le doue n'a point de callofités fur les fefles , il les a garnies de poil par- tout ; (a queue , quoique longue , ne i e(l pas autant que la tête &. le corps pris enlèmble ; il a la flice rouge & couverte d'un duvet roux; les oreilles nues & de même couleur qv-ie la flice, ies ièvres brunes , aufli-bien que les orbites des yeux ; le poil de couleurs très -vives & très -variées; il porte un bandeau & un collier d'un brun- pourpre ; il a du blanc fur le front , fur la tête, fur le corps, les bras, les jambes, produit, dans leur ventre des pierres de bézoard : on en trouve fou vent dans leurs excrémens, que la peur qu'ils ont d être battus leur fait lâcher en courant; ces pierres de bézoard font les plus chères & les plus eftimées de toutes celles qui fe trouvent dans les Jndes , elles font aufTi plus rondes que les autres, & ont bien p!t« de force : on a éprouvé quelque- lois qu'un grain de celles-ci avoit autant d'effet que deux de celles qui viennent des chèvres. Defcriytm hijhriqiu de Macacar , pacre 5 i . Nota» En com- parant ce paflàge avec celui de Knox, que nous avons rapporté à l'article du Ouanderou , il paroît c|uc ce font les ouanderous qui vivent de bourons d'arbres , & que par conféquent ce font eux qui produifcntle plus communément des bézoards. f V ;r"- ypcce, >rités fur 3oiI par- gue , ne le corps rouge \:yfi ' ï- '11 ■*■ *t:f!iyi^}",^:i y- .)l }Û -K- ■, ■ ) iJ- •*. •vî Ip2 Hiflotre Naturelle. DELA ._ dégénérationI DES ANIMAUX. U E S que l'homme a commencé à changer de ciel , & qu'il s eft répandu de climats en climats, fà nature a fubi des alte'rations : elles ont été légères dans les contrées tempérées, que nous fuppofons voifmes du lieu de Ton ori- gine: mais elles ont augmentera mefure qu'il s'en eft éloigné î &. lorfqu'après des fiècles écoulés , des continens tra-I verlt's ÔL des générations déjà dégénérées par Tinfluence dès différentes terres, il a voulu s'habituer dans les climats ex- trêmes, & peupler les fables du Midi Se les glaces du Nord ; les changcmens font devenus (ï grands & û fenfibles, qu'il y auroit lieu de croire que iel Nègre, le Lappon & le Blanc formeiitl des efpèces différentes, fi d'un côté l'on n'étoit affuré qu'il n'y a eu qu'un feui Homme 'Dégétiérathn des Animaux. 1^3' Homme de créé, & de Tautre que ce Blanc, ce Lappon & ce Nègre, fi diflemblans entr eux , peuvent cependant s'unir enfêmble & propager en commun la grande & unique famille de notre genre humain : ainfi leurs taches ne font point originelles ; leurs difTemblances n'étant qu'exté-rieures , ces altérations de nature ne font que fuperfîcielles ; & il cft certain que tous ne font que le même homme qui s'eft verni de noir fous la zone torride, & qui s'eft tanné, rapetilTé par le frod glacial du Pôle de lafphère. Cela v I .ffiroit pour nous [* [154 Hiftoire Naturelle, ^^'^ Vaincre la dureté de h terre. II s*cft, jpour ainfi dire, foumis les Siemens ; par un leuj rayon de (on intelligence, il 5 produit c^iui du feu , qui n'çxifloit pas fur la ftifface de la terre ; il a fu (è vêtir, *'abrir# , fe loger; il a compenfé p^r refprit toutes lés facultés ffui manquem ;à la matière ; & ilins être ni fi fort, ni ïi grartd, ni fi robufte que h piupan • les cara<5l«rcs généraux & conftans , giux- quels oOi recoi^npît I/es racQS & inçUie k$ nations différentes qui ççHupofent ici genre huinain. - i^- Dans Us aiiimaux, ces effets font plus prompts ^ plus giands ; parce qu'ils tiennient à la tçrre de bien plus près que TWiftiinç ; parce que leur nourriture éijant plus uniforme, plus, conftamment la inênie , Si n'étant nulle- ment pïépaifée, la qualité en eA plus 4çcidée & Tiaâujçiice plus forte ; parccL "ZOG HiJIotre Naturelle. fjiie d'ailleurs Jes animaux ne poiiv.liit ni le vêtir, ni s'abriter, ni faire uiage de l'élément du feu pour fe réchaufier , i!s demeurent nuement expofésj & plei- nement livrés à l'adion de l'air & à toutes les intempéries du climat : & c'eft par cette raifon que chacun d'eux a, fuivant (à nature , choifi fa zone tSc fà contrée; c'eft par la même raifon qu'ils y font retenus, & qu'au lieu de s'étendre ou de fe difperfer comme l'homme, ils demeurent pour la plupart concentrés dans les lieux qui leur conviennent le mieux. Et lorfque par des révolutions fur le globe ou parla force de l'homme, ils ont été contraints d'abandonner leur' terre natale ; qu'ils ont été fchaffés ou- relégués dans des climats éloignés , leuf nature a fubi des altérations li grandes* & li profondes, qu'elle n'efl pas recon- ïioifîij^le à la première vue, & que pour k juger il faut avoir recours à l'infpedion la plus attentive , & même aux expé- riences & à l'analogie. Si l'on ajoute à ces caufes naturelles d'altération dans les animaux libres , celle de l'empire d& i^hoiwne fur ceux c-u'il a réduits ei> Degénéraîwn des Anwfmix, ioi\ fcrvitude, on (èra (urpris de voir jufqu*» quel point la tyrannie peut dégrader^ défiguFerla Nature; on trouvera fur tous les anim^x efciaves les ftigmates de leur. captivité & l'empreinte de leurs fers y. f)ii verra qvie ces plîûes font d'autant pliis grandes, d'autant plus incurables , qu'elles font plus anciennes , & que dans l'état où nous les avons réduits, il ne. feroit peut-être plus pofîible de les- réh^ibiiiter, ni de leur rendre leur forme primitive , & les autres attributs de na^ ture que nous leur avons enlevés.- >f^ La température du climat, la qualité de la nourriture & les maux d'efclavage^ voilà les trois caufes de changement,, d'altération & de dégénération dans les» animaux. Les effets de chacune méritenti^ d'être confidérés en particulier, & leurs» rapports vus en détail nous préiênteront^ un tableau au-devant duquel on verra. la Nature telle qu'elle efl aujourd'hui ,. k dans le lointain, on apercevra ce^ qu'elle étoit avant fà dégradation» Comparons nos chétives brebis avec* le moufflon dont elles font ifîues ; cclui-^ d, grand & léger comme un cerf^ 1 V 1 lût Hi/foirâ Naturelle, ^ armé de ccmes défensives & de fabon épais , couvert d'urv poii rude ne craint ni rinclémence de l'air , ni iû voracité du loiîp : H peui iion-(èulcmem éviter iès eniieiiîis par fa légèreté de (à courfe , tuais ii peut aulU ieur réfider par la force de fon corps, & par la folidité des armes dont (à tête & {e$ pieds foni munis : quelle différence de nos })rel)is auxquelles il refle à prine la faculté d'exirter en troupeay, qui même ne peuvent (e défencfa'C par ie npmbre , qui ne ibutiendroîent pas ^ns ai>ri le froid de nos hivers, en^n qui toutes pétiroient Çi l'hoiwnie ce^oit die les foigner & de Jes protéger! Dans les clmiats les plus chauds die l'Afrique & dic i'Àfre, le mouiflon qui eft \t père cohunun de toutes ks racèfs d^ cette espèce, paroît àvofer inoins dégé^néré que par -tout ailltwrs ; quoique réduit en domcfticité, j/ îi coni^rVé fa tftifiè & fon poii, fôu- fei^eht ii à beaucoup pei^u fur la grandeur & la ma(îe de fife arme^ ; les feicbîs du Sénégal & des Indes font fcs ptus grandes des brebis domeftiques ^ cdies font celles de Guinée, de Juda, &c. &. dans ces mêmes climats l'on trouve aa contraire les plus grandes & les plus fortes brebis. L'efpèce du bœuf eft celle de tous* les animaux domeftiques. fur laquelle la nourriture paroît avoir la plus grande influence; il devient d'une taille prodi- gieufe dans les contrées où le pâturage eft riche & toujours renaifîi\nt ; les An- ciens ont appelé tûureau - éléphans le* boeufs d'Ethiopie & de quelques autres provinces de l'A fie, où ces animaux» ;igj>rochent en efièt de la grandeur dç. 9.0 6 Hîjtoke Naturelle, ' l Péiéphant; l'abondance des herbes, & leur qualité fubilantielle & fucculente produifènt ctt effet; nous en avons la preuve même dans notre climat; un bœuf nourri fur les têtes des montagnes vertes de Savoie ou de Suide, acquiert le double du volume de celui de nos bœufs, & néanmoins ces bœufs de SuifTe ibiu comme les nôtres enfermés dans i*étable & réduits au fourrage pendant la plus grande partie de rannée; mais ce qui îm cette grande différence, c'ed qu'en Suiflè on les met en pleine pâture, dès que les neiges font fondues ; au lieu que dans nos provinces on leur interdit l'entrée des prairies jufqu 'après la récoite de l'herbe qu'on réferve aux chevaux: Sb ne font donc jamais ni largement ni convenabletucm nourris , & ce ièroit une attention bien nécefïâire, bien utile à i'Eut que de faire un règlement à cet égard , par lequel on aboliroit les vaines pâtures en permettant les enclos. Le climat a aufli beaucotip influé fur la nature du bœuf : dans les terres du Nord des d^'ux continens, il cft couvert d'un poii long fi doux cojnine de h èp^ «?•■ Dcgénératwn des Animaux, 1 07 laine; ii porte auffi une grofle loupe fur les épaules, ôl cette difformité fe trouve également dans tous les boeufs de l'Afic, de l'Afrique & de TAmé- riquc ; H n'y a que ceux d'Europe qui jie foieiit pas bofTus; cette race d'Eu- lope cft cependant h race primitive à iiiquelle les nices hoflues remontent par le mélange dès ia première ou la féconde génération; & ce qui prouve encore que cette race bofTue n'ef l qu'iuic variété de ia première, c'eft qu'elle eft fu jette à de pkis grandes altérations & à des dégradatbns qui paroiûeiat cxcefCves; car ii y a dans ces bœufs bodiis des difFérences énoniies poujr k taille; le petit zébu de l'Arabie a tout an plus h dixième partie du volume du taureau* éléphant d'Ethiopie. ,1 ; . : , . En général, l'influence de la nour-» rimrc eft plus grande, & produit dt% efiets plus (en fi blés fvur (es anintaux qui fe nourrifîcnt d'herbes ou de fruits? ceux au contraire qui ne vivent que de proie, varient moins par cette caufe que par l'influence du clini«'it; prce que la chair cft un alixnem prépaie & dc|à '\ hoè Hl/Ioire Nûturelk: ■'■" afîimilé à la nature de l'animai carnaflTer qui la dévore ; au lieu que l'herbe étant fe premier produit de la terre, elle en a toutes les propriétés , & tranfmet inimédiatenient les qualités terreftres à i'animal qui s'en nourrit, î Auffi le chien, fur lecpiel la nourri- ture ne paroît avoir que de légères influences, efl néanmoins celui de tous les animaux carnaffiers dont l'cCpèce eft ia plus variée; il femble fuivre exade- ment dans les dégradations les différences du climat; il eft nu dans les pays les plus chauds, couvert d'un poil épais & rude dans les contrées du Nord, paré d'une belle robe foyeufe en Efpagne, en> Syrie , où la douce température de l'air change le poil de la plupart des animaux , en une forte de foie ; mais indépendamment de ces variétés exté- rieures qui font produites par la feule influence du climat , il y a d'autres altéradons dans cette efpèce qui pro- viennent de fa condition, de la captivité, ou, fi l'on veut, dé l'état de fociété du chien avec l'homme. L'augmentation ou la diminution de la taille viennuit^ des Degénei'atwn des Ammaiix, lo^ foins que l'on a pris d'unir enlemble les plus grands ou les plus petits individus;' l'accourciiTement de la queue, du mu- fcitu, des oreilles, provient aufîi de la^ Hiain de l'homme; les chiens auxquels de génération en génération on a coupé ki oreilles & la queue, tranfmettent ces- (jcuiuts en tout ou en partie à leurs de(- ceiuians. J'ai vu des chiens nés fans queue, c(ue je pris d'abord pour des Hiorillres individuels dans Telpèce ; mais- je me iuis alîuré depuis, que cette race- exilte <îk qu'elle fe perpétue par la géné-> ration. Et les oreilles pendantes qui font» le inn-ie le plus général & le plus certain, de la lervitude domeflique , ne le trou- vent - elles pas dans preique tous les. chiens î Sur environ trente races diffé- rentes, dont l'efpèce efl: aujourd'hui compofée , il n'y en a que deux ou troi^* qui aient confervé leurs oreilles primi-» îives; le chien de berger , le chien-loup^ & les chiens du Nord ont feuls les oreilles droites. La voix de ces animaux a fubl comme tout le refte d'étranges muta- tions ; il lemble que le chien foit devenu Cïiard avec l'homme, qui de tous Ics^ lio Hifloke Naturelké êtres qui ont une langue eHr celui qu! en ufè & abufè ie plus: cftr dans i'état de nature, le chien eft prefque muet, i| n*a qu'un hurlement de belbin par accès aflêz rares ; il a pris Ton aboiement dans ion commerce avec i'homme, fur -tout avec l'homme policé ; car lorfqu'on le tranfporte dans des climats extrêmes & chez des peuples groffiers tels que les Lappons ou les Nègres, il perd Ion aboiement , reprend fa voix naturelle qui eft le hurlement & devient même quel- quefois abfokiment muet. Les chiens à oreilles droites & fur-tout le chien de berger , qui de tous efl celui qui a le moins dégénère, efl auffi celui qui donne le moins de voix : comme il pafle fa >ie fblitaîremffnt daass la campagne ^ qu'il n'a d« commerce qu'avec les mou* tons de quelques hommes amples, il tfl comme eu)& férieux êk fîlencieux, quoiqu'en iu£me temps il foit très -vif & fort intelligent ; c'eô de tous les chiens celui qui a le moins de qualités acquifes é( le plus de talens naturels , c'eA le plus mile pour le bon ordre & pour la garde des troupeaux ;^ Sl il feroit plus avaiH Dé^énératlon des Animaux, 2 1 1 tageiix d'en multiplier , d'en étendre la race que celles des autres chiens , qui ne fervent qu'à nos a»iufemcns ^ & dont Ifc nombre cfl fi grand qu'il n'y a point de villes où l'on ne pût nourrir un nombre (le familles des feuls aiimens que les chiens cenlbmment. L'état de domefticité a beaucoup con- tribué à fîiire varier la couleur des ani- maux , elle eft en général originairement iàuve ou noire; le chien, le bœuf, la chèvre , la brebis., le cheval ont pri$ toutes fortes de couleurs ; le cochon a changé du noir au blanc ; & il paroît que le bkmc , pur & fans aucune tache cft à cet égard le figne du dernier degré de dégénération , & qu ordinairement i! eft accompagné d'imperfeélions ou de défauts eflenticis : danslaracedes hommes blancs, ceux qui le font beaucoup plus que les autres & dont les cheveux, les fourcib, la btirbe, &€. font naturelle- ment blancs , ont (buvem le dé^ut d'être fburds, & d'avoJp en même temps les yeux rouges & fôibles: dans la race des noirs, les Nègres blancs font encore «l'une nature plus ibibte & plus défec-* ïîi Hijlohe Klaîureïïe. tueufe. Tous fes animaux abfblumcni blancs ont ordinairement ces mêmes défauts de i'oreillc dure & des yeux rouges ; celte ibrte de dégénération, quoique plus fréquente dans les anirnnux doineitiques , le montre aulil quekjue- fois diins les efpèces libres, comme dans celles des éléphans, des cerfs, des daims, des guenons, des taupes , des iouris ; (3^ dans toutes, cette couleur e(t toujours accompagnée de plils ou ni-oins de foibicflè de corps & d'hébéiaiion des fens. Mais l'efpcce fur laquelle le poids de refclavage paroît avoir le plus appuyé & fait les impreiîions les plus profondes, c'eft celle du chameau , il naît avec des loupes fur fe dos , & des caliofnés lut h. poitrine & fur les genoux : ces calio- fnés font des plaies évidentes occafion- nées par ie frottement , car elles font remplies de pus & de (àng corrompu : comme il ne marche jamais qu avec une grofle charge, la preffioii du fardeau a commencé par empêcher la libre exten- fion & l'accroifTemént unifbi'me des par- ues mufculeufes du doS; €nfui;€ elle a Dégénération des Animaux:, iif fjiît gonfler la chair aux endroits voifins c & comme lorfque le chameau veut (i repofer ou dormir, on le contraint d'a- bord à s'abattre fur Tes jambes repliées , & que peu à |:)eu il en prend l'habi*- tude de lui - même , tout le poids de fon corps porte pendant plufieurs heures (le fuite, <:haque jour , lur fa poitrine & fes genoux ; & la peau de ces parties preflee, frottée contre la terre le dépiié, fe froifle , (è di^rcit & fe déforganife. Le lama qui, comme le chaiijeau, pafle fa vie fous le fardeau , & ne fe repole aufil qu'en s'abattant fur la poitrine, a de femblables callofités qui (è perpétueilt de même par lage'nération. Les babouins & les guenons dont la pofture la plus ordinaire eft d'être affis, foit en Veillant , foit en dçrmant , ont aufïi des callofités au-deffous de la région des fèfîes, & cette peau calleulè eft même devenue inhérente aux os du derrière contre lef- quels elle eft continuellement prelTée par le poids du corps: mais ces callo- fités des babouins «Se des guenons font sèches & faines , parce qu'elles ne jtro- i^kiin«n,t pas de la contrainte desentravç^ flT4 Hijloire Naturelle, .fe. ni du faix accablant d'un poids étrnnger, <& qu cliçs ne iont au contraire que les «ifeis e{l une callofué naturelle que notre habitude confiante à marcher ou refter debout rend plus ou moins cpaifliê , ou plus ou moins dure, félon Je plus ou moins de frottement (jue nous fiéfoiis eproiwer à la phmte dejios pieds. Les animaux iàuvages n'étant pas îmm^didteiiiAnt fournis à JVujpire de l'homme, iie: font: pas ftijets à d'auili grandes âl^sérations que ks animaux jdoiiieftiques ; leur nature paroît varrier 'fuiviwit ) les r (différens dkmts , *niiis nulle -part -cttç \\^à diégoadée. :S'iis étokm •dbfoiument ks mâkres de>cb^fir leur dônat &. ieur aourritvre,. oes alteraiLons /croient encore. moindres: niais comme de tout temps ils ont été chalTés, relé*- ifsP^^ par l'homme , ou wême par eei^ 'Dégénérathn des Animaux, 1 1 5' ilVnir cinc qui ont le plus de force & de méchanceté, la plupart ont rété con- traints de fuir, d'abandonner leur pays jntai & de s'habituer dans des terres jnoins heureu(ês : ceux dont ki nature j'eft trouvée affez £exible pour Ce prêter « cette nouveik iituatbn iê ibnt rëx* pnndus au loin, ^tandis que ks autres jî'ont eu d autre lefîoui-ce que de fe confiner dans les déierts voifins cle leur pays. 11 n'y a aucune eipèce d'animal^ ^ui, comme celle cte rhoanme, & trouve ^mvakmeat par-.tDUt fur la furfàce de £ terre ; les imes, ;& en 'grand nombre., {ont bxdmées aux terres méridionales de l'ancien continent 4 les^nutres, aux par^ «es raéridionaies du :ncMiv«au monde; if autres, ai moindre qusnuté, font confinées dansles terres du Nord , & au feu de s^écendiTB mecs tes ^ contrées du :Midi , eHes' ont paâe : d^^un ' c^atinent '• à i'autnc par des routes jufqu^à ce jour jivconnues; ) enfin, quelques aittres e(^ ipèces n-habitent qœ cemiiiesmcaitagnes ou certaines /vallées , & les «héraibns de leur nature fontiengénérald'autiiit moios ièiiTiittks gu'dies font phisxoiiânées. .i rv.2 '^î 6 Hifloire Naturelle; 1 R f- IiC climat & la nourriture ayant d'influence fur les animaux libres, i'cmpire de l'homme -en ayant encore moins, leurs principales variétés vien- nent d'une autre caulè ; elles font relar. tives à la combinaifon du nombre dans les individus , tant de ceux qui produi- fènt, que de ceux qui font produits. Dans les efpèces , comme celle du che- vreuil où le mâle s'attache à fa femelle &. ne la change pas , les petits démon- trent la confiante fidélité de leurs parens par leur entière refîèmblance entr'eux ; dans celles, au contraire , où les femelles changent fouvent de mâle , comme dans celle du cerf, M fe trouve des variétés afîez Hombreufès ; & comme dans toute ia Nature il n'y a pas un feul individu qui «foit parfiiitemem refîèmblant à un autre , il fè trouva d'autant plus de va- riétés dans les animaux , que le nombre de leur produit eft plus grand & plus fréquent. Dans les efpèces où la femelle. produit cinq ou fix petits, trois ou quatre fois par an, de mâles différens, H eft néceflàîre que le nombre des va- ^iété^ ibit beaucoup plus grand que Degeneratm des Anmàu^c, 21 y jjuns celles où le produit eft annuel & unique ; auffi les efpèces inférieures , les petits animaux qui tous produi(ent plus fouvcnt & en plus grand nombre que ceux des e(pèccs majeures, font -elles fujettes à plus de variétc's. La grandeur Idu corps qui ne paroît être qu'une quantité relative , a néanmoins des attri- buts pofitifs & des droits réels dans l'or- donnance delà Nature; le grand y eft auifi fixe que le petit y eft variable : 011 pourra s'en convaincre aifémentpar Ténu- mération que nous allons faire des variétés des grands & des petits animaux. Le iânglier a pris en G uinée des oreilles Itrès-longues & couchées fur le dos ; à [la Chine , un gros ventre pendant & Ides jambes fort courtes ; au Cap - vert |& dans d'autres endroits , des défènfès Itrès- greffes & tournées comme às.% Icornes de bœuf; dans l'état de domef- liicité , il a pris par -tout des oreilles à Idemi-pendantes , & des foies blanches lèns les pays froids ou tempérés. Je ne Icompte ni le pécari ni le babiroufîa dans |es variétés de l'efpèce du (anglier, parce [qu'ils ne font ni l'un ni l'autre de cette Tomt XI L K .i - 2i8 Hifloire Naturelle. \ eipèce , quoiqu'ils en approchent de plu$ près que d'aucune autre. Le cerf, dans les pays montueux, fecs & chauds , tels que la Cor(è & h Sardaigne , a perdu la moitié de ià taille, & a pris un pelage brun avec un Lois noirâtre ; dans les pays froids & humides, comme en Bohème & aux Ardennes, fa taille s*eft agrandie , fon pelage & fon bois (ont devenus d'un brun prefque noir , fon poil s eft alongé au point de former une longue barbe au menton: dans le Nord de l'autre continent , le bois du cerf s'efl étendu & ramifié par des andouilfers courbes. Dans l'état de domefticité , le pelage change du fuive au blanc ; & à moins que le cerf ne foit en liberté & dans de grands efpaces, fês jambes le déforment & le courbent. Je ne compte pas l'axis dans les varic;és de Tefpèçe du cerf, il approche plus de celle du daim & n'en efl: peut-être qu'une variété. On auroit peine à iê décider fur l'o- rigine de l'efpèce du daim ; il n'eft nulle part entièrement domellique, ni nulle part abfolument fauvage , il varie allez îs vane'iCS Dègéttérattotî des Ammaux, li^ îiidifFéremment , Sa pat-tout du fauve au pie & du pie au blaftc ; (on bois & la queue font au(fi plus grands & plus îongs (uivant les différentes races , & fa chair efl: bonne ou niauvfiilè lelon ie tcrrein & le climat : on le trouve comme îe cerf dans les deux cominens, & if paroît être plus grand en Virginie de- dans les autres provinces de rAme'rique tempérée, qu*il ne l'eft en Europe. H en eft de même du chevreuil , il efl plus grand dans le nouveau que dans l'ancien continent , mais au refîe toutes Tes variétés fè réduilent à quelques dif^ férences dans la couleur du poif qui chtinge du ^uve au brun ; les plu^^ grands chevretiiïs foiit ordinairement' ïiuves , & les plus petits font bruns* Ces deux efpèces , le chevreuil & le' daim , font les fculs de tous les animaux cohiiBuns aux deux continens , qui fbient plus graiids ^ plus forts dans k nouveau que dans rancieiK L'âne a fubi peu de variétés, même dans fa condition de féfvitude la plus dure ; car fa nature efl dure auffi , & réfifte également aux inauvab traîtcmeiis ii6 Hiflotre Naturelle: ^ ^ aux incommodités d'un climat facîieux & d'une nourriture grolfièr.e : quoiqu'il ibit originaire des pays chauds , il peut vivre , ^ même (è multiplier (ans les foins de i^iomme dans les climats tem- pérés ; autrefois il y avoit des onagres ou ânes (àuvages dans tous les déferts de l'A fie minieuce , aujourd'hui ijs y font plus rares , & on ne les trouve en grande quantité que dans ceux de ia Tartarie ; le mulet de Daurie (a), appdé ciigitkai par les Txirtares Mongoux , eft proba- blement Je même animal que l'onagre des autres provinces de l'A fie ; il n'en diffère que pnr la longueur & les cou- leurs du poil ^ qui, ièion M. Bell , paroît onde de brun & de blai>c/^^; ces onagres faj Muîus Dattricus fxamJus Çzigirfiai, Mongo: lorum in Dauricu Muf. Peiropoli attum , pag. 335, (b) In theforefls nearKu^etskymthe RJverTomom of thtfources.oftht River Ohy in Lat. j t itT" jj; m Wild (îfes. 1 havefeen many oftheir Skins ; they havt in aH refpeéls the Shape ofthe head, tail andhoofs of the common afs , but their skin is Waved and mdùUud white andbrown, Bell' s traveh io China, NoTA, I( fç ppurroit que M. JBell, qui cUt n'avoir obfervé que les peaux de c;es animaux , ait vu des peaux de zèbre ; car (es autres Voyageurs ne dîfent pas que Us ciigithais qu onagres ^t P^urjc foicut coin;ne Iç Dé génération des Animaux, 2lt qîgîtkais fe trouvent dans les forêts de la Tartarie jufqu'au cinquante - unième <5c cinquante - deuxième degré, & il ne faut pas les confondre avec les zèbres , dont les couleurs font bien pius vives &: bien autrement tranchées, & quid'aiileurs forinent une elpèce particulière prefque aufîi différente de celle de l'âne que de celle du cheval^ La leulc dégénération remarquable dans l'âne en domefticité , c'elt que (a peau s'elt ramollie & qu'elle a perdu les pents tubercules qui fe trouvent femés fur la peau de l'onagre , de laquelle les Levantins font le cuir crenu , qu'on appelle chagrin. Le lièvre efl: d'une nature flexible & ferme en même temps, car il eft répandu dans prefque tous les climats de l'ancien continent , & par-tout il efl: à très - peu près le même : feulement Ion poil blan- chit pendant fhiver dans les climats très- froids , & il reprend en été ia couleur naturelle , qui ne varie que du fiuve zèbre , rayés de brun & de blanc; d'alHeurs, il y a au Cabinet de Péterffcourg des peaux de zèbre &: des peaux de czigithais, «^u'on montre cgalemcql aux Voyageursi 221 Hijloire NatureSe, \ ^w roux : ia qualité de la chaîr varie de même ; les lièvres les plus rouges font toujours les meilleurs à manger. Mais le lapin , làns être d'une nature aufli flexible que le lièvre , puifqu'il eft beaucoup moins re'pandu , & que même il paroît confiné à de certaines contrées, cft néanmoins fujet à plus de variétés , parce que le lièvre efl fauvnge par-tcfut ; au lieu que le lapin ell prelque par-tout a demi-domeftique. Les lapins clapiers ont varié par la couleur du fauve au gris , au blanc , au noir ; ils ont auffi yarié par la grandeur , la quantité , la qualité du poil ; cet animal qui efl ori- ginaire d'Eipagnea pris en Tartaric une queue longue , en Syrie du poil touffij & pelotonné comme du feutre , &c. On trouve quelquefois des lièvres noirs daiiî les pays froids ; on prétend aufii qu'il y a dans la Norwège & dans quelques autres provinces du Nord des lièvres qui ont des cornes. M. Klein /c) a fait orravcr deux de ces lièvres cor- ^s : il elt ailé de juger à l'inipeélion des figures cjue (c) Klein , (U quadruf. pag. ja , tab. III , fig. Dégénératîon des Animaux, 223 ces cornes font des bois (èmblables nu bois du chevreuil : cette variété , fi elfe exifte, n'eft qu'individuelle & ne (e mani- fefte probablement que dans les endroits où Je lièvre ne trouve point d'herbes , & ne peut fe nourrir que de fubftances ligneulès , d'écorce , de boutons , die feuilles d'arbres , de lichens , &c. L'élan dont l'efpèce efl: confinée dans le Nord des deux continens , efl: ieu- iement plus petit en Amérique qu'en Europe , & l'on voit par ies énormes bois que i'on a trouvés (bus terre en Canada , en Ruffie , en Sibérie , &c. qu'autrefois ces animaux étoient plus grands qu'ils ne \e font aujourd'hui : })eut - être cela vient - il de ce qu'ils jouilToient en toute tranquillité de leurs forêts, & que n'étant point inquiétés pat l'homme qui n'avoit pas encore pénétré dans ces climats, ils étoient maîtres de choifir leur demeure dans les endroits où l'air, la terre & l'eau leur convenoit le mieux. Le renne ^ -ue les Lappons ont rendu domeftique , a par cette raifon plus changé que l'élan , qui n'a jamais été réduit en (crvitude : les rennes fau- K iiij rt^ 22^ Hifloire Naturelle, \ ' vages font plus grands, plus forts ^ d'un poil plus noir que les rennes do- nieftiques : ceux-ci ont beaucoup varié pour la couleur du poil , & auffi pour îa grandeur & la grofTeur du bois ; cette cfpèce de lichen ou de grande moufle blanche qui fliit la principale nourriture du renne , lènible contribuer beaucoup par la qualité à la formation & à l'ac- croiiïèment du bois , qui proportion- nelleiiient eft plus grand dans le renne que dans aucune autre efpèce ; & c'eft peut-être cette mêine nourriture, qui dans ce climat , produit du bois fur h tête du lièvre, comme fur celle de la femelle du renne ; car dans tous les autres climats, il n'y ''^ "i lièvres cornus, ni aucun animal dont la femelle porte du bois comme le mâle. L efpèce de rèléphant eft la leule fur îaquelle Tétat de fervitude ou de domef- ticité n'a jamais influé , parce que diuis cet état il refufe de produire, & par confequent de tranlînetire à Ion efpèce les plaies ou les déf luts occafionnés par ià condition ; il n'y a dans l'éléphaut que des variétés légères & prefquc Degénémîîon tïés Ammàux* 2 2 j individuelles ; (à couleur naturelle e(l le noir , cependant H s*en trouve de roux & de blancs , mais en très - petit nombre* L'tiéDhant varie auffi pour la taille ful- vànt la longitude plutôt que la latitude du ci'mat ; car tous la Zone torride dans jaquelie il eft , pour ainfi dire , renfermé & fous la même ligne , il s'élève jufqu*à quinze pieds de hauteur dans les contrées orientales de F Afrique , tandis que dans les terres occidentales de cette même partie du monde il n'atteint guère qu'à la iiautcur de dix ou onze pieds ; ce qui prouve que quoique la grande chaleur foit néceflaire au plein développement. de fà nature , la chaleur exceffive la xfSr treint & la réduit à de moindres dimen-^ fions. Le rhinocéros paroît être d'une taille plus uniforme & d'une grandeur moins variable ; il feinble ne différer de lui-même que par le caradère fingulier qui le fait différer de tous les animaux , par cette grande corne qu'il porte fur le nez ; cette corne efl: fimple dans les rhinocéros de l'A fie , & double dans ceux de l'Afrique. Je ne parlerai point ici des variétés^ 2 26 Hifloire Naiurefte. ' >>^h. qui fè trouvent dans chaque cfpècc d*a- iiiniai carnafller, parce qu'elles Ibnt très- légères, attendu que de tous les animaux, ceux qui le nourriflènt de chiUr font les plus indépendans de l'homme , & cju'aq moyen de cette nourriture déjà préparée par la Nature , ils ne reçoivent prefqiie rien des qualités de la terre qu'ils habi- tent; que d'ailleurs ayant tous de la force & des armes , ils font les maîtres du choix de leur tcrrein , de leur climat , &c. & que par conlequent les trois Caufes cle changement , d'altération 6i de dégc é- ration dont nous avons parlé, ne peuvent avoir fur eux que de très-petits effets. Mais après le coup d'œil que l'on vient de jeter fur ces variétés qui nous indiquent les altérations particulières de chaque efpèce , il fè préiènte une con- fidération plus importante & dont la vue eft bien plus étendue ; c'eft celle du changement des efpèces mêmes , c'eft cette dégénérauon plus ancienne <& de tout temps immémoriale , qui paroît s'être faite dans chaque fîimille , ou fi Ton veut , dans chacun des t^enres fous kiquels on peut comprendre !& eip裣s Dêginèraùon des Animaux. 2 if voifines & peu différentes entr'elles t nous n'avons dans tous les animaux ter- reftres, que quelques efpèces ifoiées , qui, coinne celle de l'homme, fà(îènt en même temps erpèce& genre ; i 'élé- phant, le rhinocéros, l'hippopotame, la giraffè forment des genres ou des efpèces fimplcs qui ne iê propagent qu'en ligne direde & n'ont aucunes branches collatérales; toutes les autres paroifîènt former des familles dans lef^ quelles on renjarque ordinairement une fouche principale & Commune, de la- quelle (emblent être forties des tigeS différentes & d'autant plus nombreufès que les individus dans chaque elpèce font plus petits & plus féconds. Sous ce point de vue , le cheval , îe zèbre & l'âne font tous trois de la même famille ; fï le cheval eft la fouche ou le tronc principal , le zèbre & l'âne feronv les tiges collatérales : le nombre de leurs reflemblances entr'eux étant infiniment plus grand que celui de leurs différences,. on peut les regarder comme ne faifant qu'un même genre , dont les principaux caradtère^ font ckiifement énoncés & à 29 Hifloire Naturelle. / communs à tous trois : ils font les fèuls qui foient vraiment folipèdes , c'eft-à- dire , qui aient la corne des pieds d'une iêule pièce (ans aucune apparence de doigts ou d'ongles; & quoiqu'ils formenî trois eipèces diilincH^es , elles ne font ce- pendant pas abfblument ni nettement ieparées y puifque l'âne produit avec la Jui.ient, le cheval avec Tâneflê; & qu'il cft probable que fi l'on vient à bout dapprivoifer le zèbre,, & d'afToupir fa nature lauvage & récalcitrante , il pro- duiroit aufli avec le cheval & l'âne, comme ils produifent entr'eux. Et ce mulet qu'on a regardé de tout temps comme une produdion viciée , comme un monftre compofé de deux ziatures , & que par cette raifon l'on a jugé incapable de fè • reproduire lui- jneine êk de former lignée, n'eft cepen- dant pas aufll profondément léfé qu'on fc llmagjne d'après ce préjugé > puifqu'ii ii'ell pas réellement infécond , & que fa ftérilité ne dépend que de certaines circonftances extérieures & particulières. On (ait que les mulets ont Ibuvem produit da > les pays chauds ^ l'on en s ■ Dégénératton des Animaux* 2.1^ a même quelques exemples dans nos clima.s tempére's ; mais on ignore fi cette généïîîtion eft ja-mais provenue de la limpie union du mulet Sa de h mule , ou plutôt fi le produit n'en e(l pas dû à l'union du mulet avec la jument , ou encore à celle de i'âne avec la mule. Il y a deux fortes de mulets , le premier ed le grand mulet ou mulet fimplement dit, qui provient de la jondion de l'âne à la jument^ ie (econd eft le petit mulet provenant du cheval & de l'ânefie , que nous, appellerons bardeau pour le dirtin- guer de l'autre. Les Anciens les con- noKToient & les diftinguoient comme nous par deux noms différens , il ap- peloient mulus le mulet provenant de l'âne & de la jument, & ils donnoient les noms de Trmçy himus , burdo au mulet provenant du cheval & de râneflè ; ils ont î^fluré que le nmlet , mulus (d) produit avec la jument un animal auquel (us tfjîm tvufas pepcridi. jupe ; remm proHIgii îoco habituau Ptiii. ////?. noté lib. Ylil » cap. ^^, \^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 4 ^ ^"4^. 1.0 M 1.25 ^ làa II 2.2 t us, 1110 1.4 1.6 V] y] >m. 7 Photographie Sciences Corporation ^ ip M o i\^ c> ^ <<»/^ 9. 23 WIST MAIN STRCET WIBSTilt,N.Y. 14S80 (716) 873-4503 V ^'4k^ z. ijo Hifloke Naturelk^' ils donnoiem aufli le nom de ginms ou kinnus(e): ils ont âflTuré de même que la mule , mula , conçoit aflcz aifement > mais qu'eiit ne peut que rarement per- fêélîonher (on fruit; & ils ajoutent que quoiqu'il y ait des exemples aflêz fré- quens de mules qui ont mis bas , il faut néanmoins regarder cette produélion comme un prodige. Mais qu'efl-ce ^'un prodige dans la Nature, finon uri effet plus rare que les autres î Le mulet peut donc engendrer, & la mule peut concevoir, porter & mettre bas dans de certaines circonftances ; ainfi il ne sV gîroit que de faire des expériences pour (avoir quelles font ces circonflances , a pour acquérir de nouveaux fiits dont on pourrpit tirer de grandes lumières fur la dégénération des efpèces par le méhnge , &. par confequent (ur Punité ou la diverfité de chaque genre ; it fàur drok , pour réuflir à ces expériences f (i) Nfta, Le mot Gknus a étéemployé pr Ariftote en deuxfens; le premier pour défîgner généralement un animai imparfiiit, un avorton , un mufet-nain» prévenant quelquefois du cheval avec fânefïê, ou 4e PSne avec la jument; & le fécond pour fignificr k produit partioiIicL^ du mulet & èce originaire, mais peut-ctrt Dégénératlon des Animaux, 135 niême auroient la acuité de produire ciîtr'eux , parce que n'étant plus lé(c> qu'à demi , leur produit ne (èroit pas plus vicié que le (ont les premiers mu- I jets ; & il l'union de ces demi - mulets I etoit encore flérile , ou que le produit en fût & rare & difficile, il me paroît certain qu'en les rapprochant encore d*ui) degré de leur efpèce originaire , les in- dividus qui en rélulteroient & qui ne feroient plus léfés qu'au quart , pro- diiiroient eiitr'eux, & fbrmeroient une nouvelle tige, qui ne (eroit précilement ni celle du cheval ni celle de l'âne. Or, comme tout ce qui peut être a été amené [parle temps, & le trouve ou s'eft trouve (laiis la Nature , je fuis tenté de croirç que le mulet fécond dont parlent les lÀnciens, & qui, du temps d'Ariftote Ifxilloit en Syrie dans les terres au de-là jde celles des Phéniciens, pouvoit bien |«re une race de ces demi-mulets on de CCS quarts de mulets, qui s'étoit formée par les mélanges que nous venons d'in- iiquer; car Ariftote dit exprefîement |ueces mulets féconds re0embloient en peut -ctit Bout j & autant qu'il cfl poflibie, au3^ •.#4' 2. 3 6 Hifloire Naturelle^ . . mulets inféconds (f); il les diftingue aufîi très-clairement des onagres ou ânesfaul y âges dont il fait mention cians le même chapitre, & par conféquent on nepeui rapporter ces animaux qu'à des mulets peu vicies , & qui auroient confervé la faculté de reproduire. Il fe pourroit en- core que le mulet fécond de TanarieJ le c-^githais dont nous avons parlt , ne fût pas \ onagre ou âne fauvage , mais ce même mulet de Phénicie , dont la race s'eft peut-être maintenue jufqu'à ce jour; le premier Voyageur qui pouTa les comparer , confirmera ou détruira cet^e conjedure. Et le zèbre lui-même qui refîêmble plus au mulet qu'au ciieval & qu*à râne , pourroit bien avoir eu| (f) în terra Syritt/uper Phenicem Mula & coeuntir pariunt ; fcd id gtnus diverfum quanquam fmik. Arift. Jiiflé anhn, lib. VI , câp. 24 ôum in Syr'â quos muhs avpellant genus diverfum ab eo qmà cm equce if afini procreatw ; fed firnile facit, owimà ô^ni Jilvejires fimilitudine quaJam nomen urluwomw aecepere , & quidem m nftni illi frific timli pm!lmt celeritnte. Procréant ejufmodi mulafno in gcnere. ù/s rei argutnento illa. funt qua tempore Fharnaca. jms Phamaïahim in terram Phrygiam venerum qua aânc extanu Très tamen ex novem quos numéro olim juf Munt p fervantur hoc tempore* iàtm, cap. 36» Dégénération d€sAmmaux* z^'/^ lune pareille origine; h régulariié con- trainte & fyniétrique des couleurs de foxi poil , qui font alternativeiiient toujours (Jifpofées par bandes noires & blanches , paroît indiquer qu elles proviennent de deux efpèces difiérentes , qui dans leur mélange fê font féparées autant qu'il éioit pofîible ; car dans aucun de lès ouvrages la Nature n'eft aufli tranchée &aufli peu nuancée que fur la robe dq îèbre, où elle pafle brulquenient & alternativement du blanc au noir & du noir îvu blanc fà^is aucun intermède dans toute l'étendue du corps de Fanimal. Quoi qu'il en fbit , il eft certain par tout ce que nous venons d'expolèr, que b mulets en général qu'on 9 toujours accufés d'impui/Tance èf. de ftérilité , ne Jfont cependant ni réellement flériles , ni Igénéralement ijiféconds ; 6(. que ce n'eft [que dans l'elpèce particulière du mulet Provenant de l'âne & du cheval , que Kette llcrilité fè roanifèft.e , puifque le mulet qui provient du bouc & de Ij^ brebis, eft aufïï fécond que fà mère ou Ton père ; puifque dans les oiKèau?^ fc plupart des mukts qui prôvipniient 538 ' Hiflotre Naturelle. ' d*e(pèces différentes ne (ont point în. j féconds ; c*eft donc dans la nature par. tfculiere du cheval & de l'âne, qu'il fautl chercher ies caufes de i'infecondité des mulets qui en proviennent; &.aulieu de fuppolêr la ftérilitc comme un défaut général & néceflâire dans tous les mulets, h. reftreindrc au contraire au feul mulet | provenant de Tâne & du cheval , & en- core donner de grandes limites à cette 1 reftriélion, attendu que ces mêmes mulets] peuvent devenir féconds dans de cer- taines circonftances , & fur -tout cm» rapprochant d*un degré de leurefpèccl originaire. l.ts mulets qui proviennent du cheva! | & de râne , ont les organes de la géné- ration tout aufïi complets que les autres 1 animaux; il ne manque rien au mâle, rien à la itmeile, ils ont une grande abondance de liqueur féminale; & comme i'^on ne permet guère aux mâles de s'ac- coupler , ils font fbuvent fi prefîés délai répandre , qu'ils fe couchent fur le ventre fîour fè frotter entre leurs pieds de devant qu'ils replient fous la poitrine : ces aiiH maux font donc pourvus de tout ce qiii Dégénération des Animaux» 2357 (il nécenairc à i'a' V Hlftolre NatureM ' ^Q tous les ans pendant toute fa vie; au îîci que ie mâle, lorfqu'on ne le contraint pas à s'abftenir de femelles, abufe de les forces au point de perdre çn peu d'années ia puiflance d'engendrer. ?• L'âne & l'âneffe tendent donc tous deux à la ftt'rilité par des propriétés communes , & aufli par des qualités différentes ; le cheval & ia jument y tendent de même par d'autres voies. On peut donner l'étalon à la jument neuf ou dix jours après qu'elle a mis bas , & elle peut produire cinq ou fix ans de fuite, mais après cela elle devient ftérile; pourl entretenir (ïi fécondité, il feut mettre un intervalle d'un an entre chacune de Tes portées , & la traiter différemment de i'âneffè; au lieu de lui donner l'étalofi après qu'elle a mis bas, il faut le lui réferver pour Tannée fuivante, & attendre le temps où fa chaleur fe manifede par les humeurs qu'elle jette; & mêmeavec| ces attentions , il efl rare qu'elle foit fé- conde au-delà de l'âge de vingt ans;l d'autre côté , le cheval , quoique moins ardent & plus délicat que l'âne, confervc néanmoins plus long -temps la faculté Dégénération des Animaux. 1 4 3' d?èngendrer. On a vu de vieux chevaux qui n'avoient pius la force de monter la jument fans Taide du Palfrenier, trouver leur vigueur dès qu'ils étoient placés , 6c engendrer à l'âge de trente ans. La li- queur féminaie ell non-feulement moins abondante, mais beaucoup moins flimu- lante dans le cheval que dans l'âne ; car fouvent le cheval s'accouple fans la ré- pandre , fur-tout fi on lui prélente la jument avant qu'il ne la cherche ; il paroît trille dès qu'il a joui , & il lui fiut d'affez grands intervalles de temps pour que fon ardeur renailfe. D'ailleurs, il s'en faut bien que dans cette elpèce tous les accouplemens , même les plus confommés , foicnt prolifiques ; il y a des jumens naturellement llériles , 6c d'autres en plus grand nombre qui font très-peu fécondes ; il y a aufli des éta- lons, qui, quoique vigoureux en appa- rence, n'ont que peu de puiffance réelle. Nous pouvons ajouter à ces raifons par- ticulières une preuve plus évidente & plus générale du peu de fécondité dans les efpèces du cheval & de l'âne ; ce font ^e tous les animaux domeiliques ceux i.V -'». ..* ^■44* Hiflotre Naturelle, dont l'efpèce , quoique îa plus fbignéc , cft la moins nombreufe ; clans celles du bœuf, de la brebis , de ia chèvre , ^ fuMout dans celles du cochon , du chien & du chat , les individus font dix & peut-être cent fois plus nombreux que dans celles du cheval & de l'âne ; ainfi ieur peu de fécondité eft prouvée par ie fait, & l'on doit attribuer à toutes ces caufes la flérilité des mulets qui pro^ viennent du mélange de ces deux efpèces naturellement peu fécondes. Dans les efpèces au contraire qui , comme celle de la chèvre & celle de la brebis , font plus nombreules & par conféquent plus fécondes , les mulets provenant de leur mélange ne font pas ftériles , & re- montent pleinement à l'efpèce originaire dès ia première génération ; au lieu qu'il faudroit deux, trois & peut-être quatre générations , pour que le mulet prove- nant du cheval & de l'âne piit parvenir à ce même degré de réhabilitation de nature. ■■ ' '^ ■.'\ ^-^'^^ « ^i:-; • • On a prétendu que de raccouplement du taureau Sl de la jument, il réfuhoit une autre forte de mulet : Columelie cil, / Dégétieration des Animaux» 245 je crois , le premier qui er ait parlé ; Geûier le ciie , & ajoute cji; a entendu dire qu'il fe trouvoit de ces mulets auprès lie Grenoble , & qu'on les appelle en françois , jumars. J 'ai fait venir un de ces jumars de Daupliiné ; j'en ai fait venir un autre des Pyréncies, & j'ai reconnu, tant par l'in(pedion des parties exté- rieures que par la difledion des parties intérieures, que ces jumars n'étoient que des bardeaux, c'eft-à-dîre des mulets provenans du cheval & de l'ânefle : je crois donc être fondé , tant par cett^ obfervation que par l'analogie, à croire que cette forte de mulet n'exifte pas, & que le mot jumar n'eft qu'un nom chimérique & qui n'a point d'objet réel. La nature du taureau eft trop éloignée de celle de la jument, pour qu'ils puijfîènt produire enfcmble ; l'un ayant quatre eftomacs, des cornes fur la tête, le pied fourchu, &c. l'autre étant folipède & fuis cornes, ifluis , qui n'ont point de griffes, mais feulement (les ongles droits , vont pour la plupart fil troupes , &i font tous timides & même les. ' • ■ ■ ■ En coinparant ainfi tous les animaux & les rappelant ciiacun à leur genre, I nous trouverons que les deux cents ef- Ipècesdont nous avons donné l'hiftoire , peuvent fc réduire à un afTez petit nom- ! bre de familles ou fouches principales , derquelles il n'eft pas impolïible que toutes les autres foient iflues. Et pour mettre de l'ordre dans cette réclusion , nous féparerons d'abord les animaux des deux continens ; & nous obfcrverons qu'on peut réduire à quinze genres & à neuf efpèces ifolées , non- ièuleiiicnt tous les animaux qui font communs aux deux continens , mais encore tous ceux qui font propres âc S.6o Hîflotre Naturclfe. ' particuliers à i'ancicn. Ces genres fontl I ." celui des foiipècies proprement dits 1 qui contient le cheval , le zèbre , i'âi>c| avec les mulets féconds & inféconds.! 2..* Celui des grands pieds-fourchus àl cornes creufes , favoir , le bœuf & ](| buffle avec toutes leurs variétés. 3." La grande famille des petits pîeds-fourchus a cornes creufes, tels que les brebis, les chèvres, les gazelles, les chevrotains & toutes les autres efpèces qui participent de leur nature. 4.*' Celle des pieds-four- 1 chus à cornes pleines ou bois fo|id:Sj qui tombent & qui le renouvellent tousl les ans ; cette famille contient l'élan , le | renne, le cerf, le daim, Taxis & le ci.e- vreuil. 5 .° Celle des pieds-fourchus am- bigus, qui eft compofée du fanglier&l de toutes les variétés du cochon , telles 1 que celui de Siam à ventre pendant, celui de Guinée à longues oreilles pointues & couchées fur le dos , celui des Cana- ries à grofTes & longues défenfes, &c. 6.° le genre très-éiendu des fiflipèdes carnafliers à crriffes, c'efl-à-dire, à onMes crochus & rétradibles , duns lequel on doit comprendre leji^panthcres, les léo- Dé génération des Animaux, 16 1 Ipards, ies guépards, les onces, les (ervals u les chats , avec toutes leurs variétés. U." Celui des fiflipèdes carnaffiers à Jongles non rétradibles, qui contient le lloup, le renard, ie cliacal, i'ifatis & le chien, avec toutes leurs variétés. 8 ,° Celui ilesfiffipèdes carnafîiers à ongles non ré- tradibles, avec une poche fous ia queue; ce genre eft compofé de Thyaene, de la civette, du zibet, de la genette, du blai- reau, &c. 9.° Celui des fiflipèdes car- nafliers à corps très-alongé avec cinq doigts à chaque pied, & ie pouce ou nreiîiier ongle féparé des autres doigts; ce genre eft compofé des fouines, martes, putois , furets , mangoiiftes , belettes , vanfires, &c. 1 0.° La nombreuse famille des fiflipèdes , qui ont deux grandes dents incifives à chaque mâchoire Se point de piquans fur iç corps ; çile elt compofée des lièvres, des lapins & de toutes les efpèces d'écureuils, de loirs, de mannottes .° celui des] tatous , qui ofl: compofé ck fept ou huifl efpèces ; 9 .° les fourmiliers , deux ou trois efpèces; & i o." les parèfl^ux, doni nous connotffohs deux efpèces , fivoiil jl'unau & l'aï. •; - -•-' -^nii^n^iu. Or ces dix geni î'.; .'v ) i.l -.Tu,' j # L'OVARIM <— (i.'A-i . i . >:'f\ t.àjx^.'\ 28^ V0U4RlNE(a) VA LOU ATE (h). IJ'OUARINE & rAïoiiate font les flus grands animaux quadrumanes du nouveau continent ; iis furpafTent de (a) Ouarin, Ouarine » nom de cet animal au Ma- ragnon , 6c que nous avons adopté. Guenons appelées Ouarines , (ont toutes noires & [pandas comnjc les grands chiens , elles crient ft haut qu'on les peut entendre d'environ une iieue^ Jïlif du P, rtAl/ùevif/e, page ij2. Guarihà Brafriienftbus, Marcgr. JHifl, nat, Braf. pag. aaé, fig. Nota, Il ert vraifemtlable que le mot de Ouarine , Ouarina, vient de Guariba, qu'on doit prononcer gouariba, Cercopirhecus ttîger pedibus fujcis. Le fapajou noir^ f reg, anim, pag. 1 94.. Paiirjcus, Linn. Syji. nat. edit. X, pag. 26m Nota, M. Linn?eus a mal indiqué cet animal., it le confond avec leCoaita; & fa defcription, ainfi: que fa phrafe , efl compofée Se mêlée de celle de Brown & de celle de Maccgravc , dont le dernier. a décrit \e guariba, & le premier le coaita» , ■ (ù) Aloiiate. Alhuata à Cayenne h'efl qu'une' fariété de l'ouarinc, celui-ci eft d'un brun noir , & l'alouate d'un rouge -brun: tous deux font ui*' Tome XI l. N %^o Hijloke Naturelle fceawçoup les plus grofîês ffiienons ic japproçhent jde la grandeur des Babouins; ils oivt la queue prenant^, & font par confe'quent de la famille des Sapajous , dans laquelle ils tiennient un rang bien diftinél , ijon-feulemjent par leur taijlc , ?Tiais auiîi par leur voix , qui retentit jçomme un tambour & (ê fait entendre H uiie très-grande diflance. ce Murcgrave ^> raconte /cj, que tous les jours , matin » & foir ,. les ouarines s*.aflemblent dans 55 l/?s bois ; que l'un d*entr'eux prend p une place élevée j& fait figne de la ?j main aux autres de s'afîêoir autour de >3 lui pour Tecoutier ; que dès qu'il les p voit placés , il commence un difcours 3> à voix fi haute & fi pr,écipitée, qu'à bruit épouvantable, &. pn leur a donrié également i'épithère de hurleurs. Ara&ata dans ]e;s terres de jl'Orénoque, Ceioti Gumilla. ce Les (inges jaunes, w dit ort Auteur , q.u*iis appellent arabata font un »> bKuit infupportabie & fi lugubre qu'ils font hor« rcur. Hifloire de l'Oréhoque, par Cumi/la, page S.« Cercopithecus hnrbatut maxinms ferru^ineas jlm»' fofvs. A/ouata , finge rouge. Barrére , hifi, nat, à k fr. éguin, pag. i 5 o. Cerçoviihccus iarbntus faturate fpadlceus. Le finge rouge fie Çayennc. Êrijf, reg» mim* pag. 106, (c) Marcgrave. Hiflt ^yril- i^ns , les oreilles courtes & arrçndies, la queue nue.à.ron_extréinité, avec laquelle il s'accrQjcIie & ,s'attache ièrmement à tput ce qu'il peut embrafîêr : les poils de tout je, corps /ont noirs , longs , lui- fans &'pQjis; des poils plus longs fous le menton & fur la gorge lui forment ijne efpèçe de barbe ronde ; le poil des ( d) Ce fiiTge /ikiatt , efl un animal fauyagc; roiice-bai , fort gros , qui fait un bruit effroyable fentiblable a Un râlement qu'on entend de bien loin, & c'eft par le>moye^n ;^e l'os hyoïde qui eft d'une (Jrudure fingutière. Barrjre , ,EJfais de Thifiom natu- relle de fa France Equin. page i fo.-— Dans. l'île Grande ou l'île Saint-George , fous le Tropique, à.xieux lieues du confinent de l'Anicrique, il y a des fingcs grands corpme des veaux , qui font un bruit fi étrange , que ceux, qui n'y font pas accou- tumés croient que les montagnes vont s'écrouler.... VkS font très-faroUchcs. Vojfage de k Gentil, tome 1\ Je fOïiarhie & de ïAlouate. l c^ j ' înains , des piecfs fit d'Une partie de îa queue cfl: brun. Le mâle efl de la niêm'e couleur de la femdie , & il n'en diffère , qu'en ce qu'il elVurtpeu plus grand. L^s femelles portcfnt l^urs petits liir le dos & fautent avec cette charge de branchies en branches & d'arbres en arbres ; les petits embralTent avec les brds & fes liiains le corps de leur mère dans la partie la plus étroite, & s'y tiennent tèr- mement attachés tant qti 'elle eft eh mou- vement. Ali refle , ces animaux font fàuvages & méchans , on ne peut 'les apprivoiler ni m^ne les dompter; ils mordent crueUement, & quoiqu'ils ne foient pas du nombre des animaux car* naiîiers & fércKes,- ils ne iaiffent pas d'infpirer de' ta crainte» tant par ïéiir voix effroyable ,< que par leur air d'im- pudence : comme ils ne vivent que de fruits , de légumes, de graines & de quelques ihfedes , leur chair n'eft pas itiauvaife-à manger (e)* « Les chafîèurs> (t) Lts fîngésfoilt îègiWèrIé plus ordmaireiSc le plus du août des Indiens de l'Amazone; ... li y eh ard'auffi' grande qu'on Lévrier; Voy/igefur la rivière dt i'Amajone , far M, de la Conilamine r page 1 1^^/ N ii; ^94 Hifiotre Naturelle 3> dit Oexmelin , apportèrent fur le (bir » des finges qu'ils avoient tués dans les 35 terres du cap Gracias-a-Dio ; on fit » rôtir une partie de ces finges & bouillir 3> Tautre , ce qui nous fenibla fort bon ; 9> la chair en efl comme celle du lièvre, — Caycnnc cfl le pays des fmges Quand on a une fois vaincu fa répugnance pour en manger, il «ft certain qu'on les trouve fort bons ; leur chair c(l blanche, & quoique peu chargée de graifié pour 1 ordinaire, elle ne laiHe pas d'être tendre, délicate & de bon geût ; leurs têtes font de bonnes loupes, & on les fert defTùs , comme un chapon bouilli, 6cc. Voyage de Defviarckais , tome 111, pages ^ rj & JS^' — ^' y a des guenons à Caycnne aulTi groffes que de grands chiens , de couleur rouge-de- vache j on les appelle les hurleurs , parce qu'étant en troupe , ils hurlent d'une façon , que d'abord l'on croit que c'efl une troupe de pourceaux qui (è battent ; ils font affreux & ont une gueule. fort large ; je croîs quils (ont furieux i (i les Sauvagçs îes flèchent, Us retirent la flèche de leur corps avec leurs mains comme une perfonne j la chair de ces liurieurs e(l très-bonne à manger , elle rrlfembie à la chair du mouton , il y a à manger pour dix perfonries ; ils ont un cornet intérieur en la gorge jqui leur rend le cris effroyable. Voyage de Dinet , Îycges ^^1 & j^2, — Les Sauvages Achaguas de 'OrérKjque font friands de finges jaunes , qu'ils appellent arabata , leiquets font matin & foir un bruit infupportable. fiifioire df l'Oréttofie , jua Çmilldfpage S% <' :. \ ... (le fOuûrihe & de l'Ahuate. 2^j mais fellc n'a pas le même goût étant ti un peu douceâtre j c*eft pourquoi il ci y faut mettre beaucoup de fèl en la <* feifant cuire ; la gralffè en dl jaune <« comme celle du cliapon j Se plus chent , ou avec leurs pattes ou avec » la queue : ce qui fait que quand on les 3? tire à coups de fufil , à moins cju'ou » neies tue tout-à-fait , on ne les lauroit » avoir ; car lorfqu'ils font blefles, & w même mortellement , ils demeurent » toujours accrochés aux arbres , où ils >3 meurent fouvent & ne tombent que 33 par pièces. J'en ai vu de morts depuis 33 plus de quatre jours , qui pendoient 33 encore aux arbres, fi bien que fort fou- aï vent on en tiroit quinze ou (èize pour » en avoir trois ou quatre tout au plus : *> mais ce qui me parut plu« finoulicr, >3 c'cfl qu'au moment que l'un d'eux eft * bielTé, on les voiis'aflembler autour de 33 lui, menre leurs doigts dans, la plaie , on & faire de même que s'ils la vouioiem 33 fonder ; alors s'ils volent couler beau- 33 coup de fluig , ils la tiennent fermée 7> pendant que d'autres apportent quel- âe TOUanne & Je TAhnate. 297 {jues feuilles , qu'ils mdcheliî & j>ouf- t* (f) Hifloire des Aven uriers , par Oexmelin \ 2p9 ^ Hifloire Naturelle . / : D ampierre^^^^ confirme la plupart dç (gj Les (ïnges qui fe trouvent dans les terres de fa kaie de Campèche; font les plus laids que j'aie vu$ de ma vie ; ils font beaucoup plus gros qu'un iièvre , &. ont de grandes queues de près de deux pieds &. demi de long ; le deffous de leur queue ed fans poil , & la peau en eft dure & noire, mais le deffus , auffi-bien que tout ie reHe du corps, efl couvert d'un poil rude, long, noir 6l hériffé; jlj vont de vingt ou trente de compagnie, roder dans )es bois où ils fautent d'un arbre à l'autre ; s'jlj trouvent une perfonne feule ils font raine delà vouloir dévorer. Lors nriême que j'ai été feu!, je n'ai pas ofé les tirer , fur-tout la première fois que je les vis ; il y en avoit une grofle troupe qtl fe lançoicnt d'arbre en arbre par-dcflus ma lête^ :ra- <|uetoicnt des dents & faifoient un bruit enragé ; ji y en avoit même plufîeurs qui faifoient des grunaces de la bouche & des yeux , & mille podures gio- tefques ; quelques-uns rompoient des branches sèches ii me les jetoient ; d'autres répandoient leur urine & leurs ordures fur moi ; à la fin ^ il y en eut un rlus gros que les autres , qui vint fur une petite ranch e au- deffus de ma tête & fauta toirt droit contre moi , ce qui me fit reculer en arrière , mais il fe prit à la branche au bout de la queue , & il demeura-là fufpendu à fè brandiller & à me faire la moue ; enfin , je me retirai , ôc ils me fuivirent jufqu'à nos hûtcs avec les mêmes poflures mena- fantes. Ces finocs fe fervent de leur queue auffi-bicn que de leurs pattes ; & ils tiennent aufTi ferme avec elle. Si nous étions deux ou plufieurs enfemble ils s^ifuyoient de nous. Les femelles font fort embar- vaiTces pour fauter après lcs««nâles avec leurs pctitij^ Je tOuame & de l'Alouaîe. i c^ p ces faits , néanmoins ii aflure que ces animaux produilent ordinairement deux petits , & que la mère en porte un fous le bras & l*autre fur le dos. En général^ les fapajous , même de la plus petite efpèce ne produifènt pas en grand nom- bre, & il eft très-vrai(èmblable que ceux- ci qui font les plus grands de tous n€f produifènt qu'un ou deux petits. ^ Caraâîères dijlinâlifs de ces efpèceSé L'ouarine a les narines ouvertes à côté & non pas au-deflbus du, nez , la cloifon car elles en ontordinaïretticnt deux , elles en portenï un fous un de leurs bras , & l'autre qui cO aHls fur' ieur dos fe tient accroché à leur cou avec Tes àtmù pattes de devant : Ces finges font les plus farouches que j'aie vus de ma vie , & il ne nous fut jamais pofljble d'en apprivoifer aucun, quelqu'artifice quéf nous mifllons en oeuvre pour en venir à bout ; iJ- n'ed guère plus aifé de les avoir quand on les a tirés , parce que s'ils peuvent s'attacher à quelques branches avec la queue ou avec les pattes, ils ;.e tombent point à terre pendant qu'if! leur rerte le moindre (buffle de vie ; après en avoir tiré un , & quelquefois lui avoir cafTé une jambe ou un bras , j'ai eu compalTlon de voiifcette pauvre bête regarder fixemicnt , & manier la partie bieHee & la tourner d'un côté ou d'autre : ces finges font fort rarement à terre , ii y en a même qui difent , qu'ils n'y vom jamais. Tomt W, 2'age jo^» N v; *■■ 3 00^ Htfloire Naturelle ,.&c. des narines très-€paifîè ; il n'a point d'à- feajoues, point de caiiofités lur les feflès ; ces parties font couvertes de poil comme le refte du corps. Il a la queue prenante & très-longue , . ie poil noir & long , & dans la gprge un gros os concave ; ii eft de la grandeur d'un lévrier , ie poil long qu'il a fous le cou lui forme une cfpèce de barbe ronde ; il marche ordi* naitement à quatre pieds* L'alouat€ a les mêmes caradïères que Fouarine , & ne paroît en différer, qu'en ce qu'il*n'a point dé barbe bien marcjuée & qu'il a le poil d'un rouge - brun , au lieu que l'ouarine l'a noir. J'ignore fi les ièmeiles dans ces eipèces font fujettes à récoulement périodique , mais par ana- logie,, je préfume que non , ayant ob- fervé généralement qu'il n'y avoit que îes finges ,. babouins & guenons à ié^^%^ Dues qui foiem ilijeu àxet écoulement. i^4 ■J %r yf^v m M» LE COAlTA(a), ET L L' EXdU JM A{i>/; E Coaîta eff, après F O narine &* )uate , le pli je l'ai vu vivant TAIouate , le plus gj^id dés Sapajous ; àrhoieldeM. le Duc fa) Coalfd ou Qâara , nom de cet animal à la' Guiane, & que nous avons adiipté', Chameck , ait' p€rou. Nota, Le mot Coaita pourroH bien venir- de Caitaia, nonrd'tm autre fapajou dans la langue JJrafjiienne , qui cependant doit fe prononcée faitaia»^ Cercopithccus major niger faàem humanam rtfereM Quoatï. Barrérè, Hift, nai» de la Franc. É^iinox$ pag. 150. Cercn/iitkecus in feMus atnerîorihus follice carens \- mdîi inferius vtrfus apktm fii/is dcfiitutâé Le Bel- zcbuth^ Bri£, teg. anitii, pag. ai 1. Simia jujfa major jmlmis tetrùdadylis , cauda. pre-^ hinfili ad afiicem fut/tus vuda, Tlie four, fingered' Monkic. Browni, Ififi. ofJanidic, cfiap. 5, fec. V. (If) Cercyhhtcus hdrbntui Gumevfis in Congo vo-^ tntur Exquima. ÂJarrgr. hifl, nat, BrafL pag. 227. AW/7. Je crois que c e(t à cette erpèce de Coaita qu'il faut rapporter fe paHatyc fuivant du P. d'AbbeviJfe. « Il y a, dir-)l, en l'ileJe Maragnon d'autres Guenons «qui s'appellent Capu (Sajou), d'amant quelles 302' Hijlotre Naturelle de Bouillon , où par fa fàmUrarîtë , ^ même par (es carefîêsempreflees, il mé- ritoit l'afFeélion de ceux qui lefoignoient: mais malgré les bons traiteniens & les foins, il ne put réfiftèr aux froids de l'hiver 1764 ; il mourut & fut regretté de fon maître , qui eut ia bonté de me l'envoyer pour le placer au Cabinet du Éoi. J'en ai vu un autre chez M. le Marquis de Montmirail, celui-€l étoit un mâle , & le premier une femelle , tous deux étoient également trartables & bien apprivoifés. Ce (âpajou , par fort naturel doux \ docile , diffère donc beaucoup de l'oua- rine & de Talouate , qui font indomp- tables & farouches ; il en diffère aiiffi , en ce qu'il n'a pas comme eux une poche ofleule dans la gorge ; ij a comme l'ouarine le poil noir, mais héri.fîé ; il en difïere encore, auffi-bien qie de «ous !es autres fapajous , en ce qu'il n'a' que quatre doigts aux mains , & que le pouce lui manque ; par ce feul caradère & par fa queue prenante , il efl aifé de le » font toutes noires ; elfes portent une barbe fongue » de plus de «quatre doigts , aucunes environ d'un » demi-pied de long , & font très-belles & plailant^ ir voir. Mif au Maragno», page 2J2, »» .1^^? du Coaita & de ïExqtiima. 303 diftinguer des guenons , qui toutes ont la queue lâche & cinq doigts aux mains. L'animal que Marcgrave appelle ex^ mima , efl: d'une efpèce très-voifine de celle du coa'ita, & même n*en eft peut- être qu'une fimple variété ; il me paroît que cet Auteur a fait une faute lorfqu'îl a dit que l'exquima étoit de Guinée fk de Congo ; la figure qu'il en donne fuffic feule pour démontrer l'erreur, car cet animal y efl reprélenté avec la queue re- coquillée à l'extrémité , caraélère qui n'appartient qu'aux feuls fàpajous & point aux guenons , qui toutes ont la queue lâche : or nous fommes afTuré^ qu'il n'y a en Guinée & à Congo que des guenons & point de fiipajous ; par coniequent l'exquima de Marcgrave ^ n'eft, pas comme il le dit , une guenon ou (trcopUhèçue de Guinée , mais nnfapajou a queue prenante , qui fans doute y avoit été tranfporté du Brefil : le nom d'ex- fima ou quîma, en ôtant l'article ex , & qui doit fe prononcer qouima , ne s'é- loigne pas de quoaita, & c'eft ainfi que plufieurs Auteurs ont écrit le nom du mita : tout concourt donc à faire croire t ■ J04 mjlotrè Tiatiireffe < que cet exquima de Marcgrave > qu'il dit être \xwz gutnonoxxww cercopithèque ài^ Guinée , eft u» fttpajou du Biefil, & que ce n*eft qu'une variété dans l'efpcce du coaita , auquel il >re0emble par le naturel ^ par la grandeur , par la couleur & par la queue prenante ; la feule^ di^é- rcnce remarquable , c'eft que l'exquima a du poil blanchâtre fur le ventre, & qu'il porte- au- de(îous du menton une barbe blanche, longue de deux doigts /'fj, Nos coaitas n'avoient ni ce poil bianc ïîi cette barbe; mais ce qui me fait prc- fumer que- cette différence n'eft qu'une variété dans fefpèce du coaita ^ c-eft que j iii reconnu par le témoignage des Voya- geurs, qu'il y en a de blancs & de noirs, les uns fans barbe & d'autres avec une (c) Cercophhécus hayhatus Guineénjts ; in Congo vc- catur ExquJm:!, pr/os hahet fûfcos fed pef totum dorjim guafl aduûfis feu'fnugineo^ ; ^fiifcis mtem /mâu/atim itijferfus color a'bits , venter alhicat & niemum m faim; harliam qNntjite ef!!regie alham habet, confiant em cc\n\Hi duos d'gitos /iWgis iT miylhi^ paf^s (junji orclinaùm j>txa fuifjet ; (ju^mfio hac Çytcics irafchur , os amyli iii'iucenw & mwtiiihla'; cek'iier tmvend<- exiigitai ho- niinem : egre^iè faltatit , parias fruâus comeàm, Msxvcpx. Ni/h nati Urufil. pi*g. 227 & 2i8, «i/ vide Jigitram»/ M^ du Comta & de TExqinma. 3 6 j Jjarbe: ce II y a, dit Dainpierre (d) , dans |les terres de i'Idhme de T Amérique, ce de e^rands troupeaux de finges , dont c« les uns font blancs & la plupart noirs ; et les uns ont de la barbe , les autres n^n c« ont point : ils fout d'une taille mé- c< diocre. ... Ces animaux ont quan- et tité de vers dans les entrailles (e) , , , , ce Ces fmges font fort drôles , ils £\ifoient co mille poftures grotesques lorfque nous ce traverfions les bois , ils lainoient d^une c« branche à l'autre avec leurs petits fur ce ie dos ; ils faifoient des grimaces contre ce nous, craquetoient des dents & cher- « choient l'occafion de pifler fur nous;rCf quand ils veulent paffer du fommet ce d'un arbre à l'autre , dont les branches ce font trop éloignées pour y. pouvoir ce atteindre d'un laut , ifs s'attachem à^Ia oc queue les uns des autres , & ils fe bran- e< dillent ainfi jufqu'à ce que ie dernier c< (il) Voyage de Dampierre , tome IV, page 22 ^k (e) Ces animaux ont quanthé de vers dans les cn« traitles ; j'en tirai une fois ma pleine main du corps d'un que nous ouvrîmes , & il y en avoit de lept oïL buit pouces de [Qt\g, Voyage de Daminerre ^ tome JV^ 3o6 f^ijloke Naturetle yi attrape une branche de i'arbre voifin & il tire tout le refte après lui. » Tout 1 cela & jufqu*aux vers dans les entrailles convient à nos eoaitas; M. Daubenton, en diflequant ces animaux , y a trouvé une grande quantité de vers dont quel- ques-uns avoient julqu'à douze & treize pouces de longueur ; nous ne pouvons donc guère douter que Texquima de Marcgrave ne foit un fapajou de refpcce même , ou dé Teipèce très ^ voifine de celle du coaita* Nous nepou vôns auflî nous diffcnfer d'obferver , que fi l'anîmal indiqué par M. Linnœus, fous le nom dé diana (fj, (f) Diana fimia caudata harhata frontt Sarlapt fajfigiaraé Linn* aàl, Stoch/m, ^7f/f* PJ^g* 2«o, lab. 6, Çercopithecns harhaius Guifteetifis, Marc- gravit Habitat in Guincâ, magnitudo filit wajoris; nigfa punâiis albllis. Dorfum yoJJice fermai- neum, femora fuhtus helvoïa, gufa peéltjfque alhn , fmi yi/is ereéîii a/bis fifîigiatis , linea tranjverja in fnvm luna crefcentis , barba fajfiglata îiigra fiiùius nlba in- (idens titberi adipofo , litiea alha ab ano ad genun â txteriorilatere feimrwn duéîa, Ludibimda omnia de'jkiu veregrinos. nutiiando falutat , irata ort hiit maxillaf fue exagîtat; vocnta refpondet gtcek, Linmjyji.nat, cdit. X, pag. i6 & 27. du Coaiîa & de Kx^juima. 307 |e(l en effet , comme ii le dit , l'ex^uima |de Marcgrave ; il a manqué dans fà Idefcription le caradère eflentiel , qui eft ia (fume prenante , & qui (èul doit décider fi ce diana eft du genre dts Jûpajous ou de celui des guenons, & par conlequent Ij'il fe trouve dans l'ancien ou dans le Inouveau continent. Indépendamment de cette variété , [dont les caraélères font très-apparens , il y a d'autres variétés moins fènfibles dans l'efpcce du coita ; celui qu'a décrit |M. Briiïbn , avoit du poii blanchâtre Ifur toutes les parties inférieures du corps , lauiicu que ceux que nous avons vus Iftoicnt entièrement noirs & n'avoient que Itrcs-peu de poil fur ces parties infé- Irieures, où l'on voyoit la peau qui étoH Itioire comme le poil. Des deux coaitas Idontparle M . Edwards (g), l'un étoitnoir |& l'autre étoit brun ; on leur avoit donné, Idit-ii, le nom àe fmge-araignée , à eau le Ideleur queue & de leurs membres qui Ictoient fort longs & fort minces : ces laniniaux font en effet fort éfilés du corps |& des jambes , & mal proportionnés. (i) Voyez Glanures , i^d^t 22z%^ •joS hhjto^ Nàtmeïïe '' On m'en préfenta un , il y a pluficu* années, fous le nom de chameck, que i on. me dit venir des côtes du Pérou ; j'euji] prendre les mefures &. faire une dellrip] tion (h), je la rapporte- ici pour qu'on fh) Cet anirhal vehoil de la côte de Bancttri i?érou , il étoit âgé de treize rrtois , il pefoit envirci fix livres , il étoit noir par tout le corps ; \a taj nue , avec une peau grenue & de couleur dt mu] latre; le poil de deux a trois pouces de longueur -un peu rude ; les oreilles de même couleur que face & auffi dégarnies de poil, fort relîèmblantes i .celles de l'homme j la queue longue d'ua pied d pouces , grofTe de cinq pouces de circqnféreii a la bafe', & de onzelignes à l'extrémité, e.leétoji ronde & garnie de poil en deffus & en dtirous j ibn origine , & fur une longueur de treize pouces! mais iâns poil par-defTous fur une longueur de iieJ jtouces 'à Ion extrémité, où ellécft aplatie par-déffuJ ■Si fillonnée datis Ton milieu , & ronde paridciïusl J'animai Te fert de fa queue pour fe fufpfndreM s'accrocdcr; il s'en fert aufïl comme d'une cinquièd itjain pour faifir ce qu'il veut amener à liii ; il avoid treize pouces de longueul* , depuis le bout du n^ jufqu'à l'origine de la queue-; neuf pouces & denrt de circonférence derrière les bras , & un pifd la poujc fur la pointe du ftcrnum qui efl très- relevé- neuf pouces ik denrïi devant les patteS de derrière; Je cou avoit cinq pouces & denw de circop.fcren:e)| il n'y avc^'tque deux marnelies placées prefque (cwl les aifTtlIes ; la tête avoit cinq pouces de circonféJ rence prifè à l'endioit le plds gtos, & deux poucHi au-dcfibus des yjsuXf k nez treize lignes de longij ucur; du Coaha & de rExqmma. 36 ^ ^ulfle la comparer avec celle que M. )aubenton a fiiite du coaita, & recon-^;' (loître qu'à quelques variétés près , ce jjhaineck du Pérou, eftleinenieaniniai nue Iex:oaita de la Guiane, ^yeux étoicnt fort reffemblans à ceux d'un enfant ; Jsavoient neuf lignes de iopgueur d'un angle à l'autrej |ris«n çtoit brun & environné d'un petit cercle jau- W, la prunçllc étoit grande, & il y avoit d'un oçil, [l'autre huit lignes dediltance; l'oreille avoit un pouce j lignes de longueur & dix lignes de largeur; le tour elî bouche treize lignes; les bras fix pouces troîsligncs lelongueur & trois pouces de circonférence; l'avant- •asfix pouces de longueur & deux ppuces & demi de (ircoiiférence; le refte de la main cinq pouces de lon- ueur; la paume.Je la main un pouce trois lignes de ir* epr; il avoit aux mains quatre grands doigts garnis Kngics, &.un pcyt pou,ce fans ongle qui n'etoit long lie de deux lignes ; l'index avoit deux pouces deux Ignés lie longueur; le doigt du milieu deux pouces' idemi ; l'annulaire deux pouces quatre lignes^ & le jttitdoigt deux poucej; les ongles trois lignes & demie [quatre lignes ae lon^eur; la jambe fix poupes ju(^ l'ail genou ^: quatre pouces huit lignes.de çirconfé- jence au pius gros , rt bonne efpeces, i cailofités] renante & irines très- > a. cote & il n'a que L pieds de noii-t^s., la aufli nues >mme; il a longueur, ue le corps ,marche à de îa même connue lui n'a pas de varie pour loirs & de 3crc , mais fort | lits font mûrs; jaugions beau- fiiuves I {Iiiives fi gorge & barl^e rei: rences ne en faire c qu'il y a noirs , & la oorpje ^ CCS deux l'ccoulein r,E COAITA ir/// Coaiîa& deTExquima. -^i-^ {Imves fur le dos, & de blancs fur la gorge <^ le ventre ; il a d'ailleurs une barbe remarquable : néanmoins ces dilte- reiices ne m'ont pas paru luffiiantes pour en faire deux elpèces feparees : d'autant qu'il y a des coaitas qui ne Ibnt pas tous noirs , & qui ont du poil blanchâtre fur la gorge & Je ventre. Les fejnelîes dans ces deux elj)èccs ne font pas fujettcs à l'ccoulemcnt périodique. Tome XI L o (' '314 Htftolre Naturelle S LE SAJOU (a). xy O U S connoiflons deux variété? dans cette efpèce , ie fàjou brun qu'on appelle vulgairement ie Singe - capucin, éi le fajou gris qui ne diffère du flijou brun que par les couleurs du poil; ils /aj Sajou, mot abrégé de Cnyouafou ou Sajouajjouj nom de ces animaux au Maragnon. Nota» Cayouaflbu doit fe prononcer Sajonijfsu; c'eft-ià l'origine du mot Sapajou, Cnyouafou. Dans les terres du Alaragnon , il y 3 d'autres guenon* qui s'appellent Cayouafou, que l'on apporte 6c que l'on voit communément pàr-decà, ^Alif, du P, d'Abheville, page 2j2, Cercopithect^s fufcus capitis vertîce nlgro, Le Sapajou brun. Briff.reg, anim, pag. 193, Nota* Jepréfume que celui qu'indt^ue M. Brifîbn , jwge i p j, ious la dénomination de S^P^jo^ cornu, n'eft qu'une .variété de celui-ci. Petit Singe de Ceyian. ^ela, volume 1, planck 'XLVlii,fg' j< Nota, . et animal ne fe trouve point à Ceyian, mais en Amérique. Capucina fimia caudata imberb'ss , cauàu hgt\ hirfuta fade flavtfcente* Muf. A. d. Fr. 2, tab. d, %inn,f)>ft, nat, edit. X, pag. 29. Singe à queue touffue, Clamures d'Ed^atin fûge Z2Z, fig. Ihïd^ ;;• ariétés quon ipucîn, i fiijou oil; ils ajouajfoui m , il y 3 , que l'on par-deeài j€ Sapajou préfume cft qu'une 1, flanch fe trouve :duàù hn^\ 2, tab. & lii mère , avec ifur petit , qu'ils tourmentent y> fnns ctrte, (bit en ie poitant, foit en le careflant. « FimdwbuLO (on a donné ce nom au Sapajou mâlf, »> qui eft venu de cette partie du Brefîl Ictc dernier >» 1765 h Lifbonnc, «îs; qu'on a Apporte avec fa ï» rcim'le ? Paris au mois de Septembre fuivant) »» aitrc Ton enfant à \:\ folie; le père & la mn-clo »» p : :'nt chacun à If.,/ tour , & (juand il no (è tient ;pos bien, il ell mordu bien Itric, » ns leur IX. Au iiis leurs paroi f- pour de de avcr- [imment. animaux Il prend naics; le ehors & maie. ? efpke. 5 ni callo ace & les c un peu 1 des nn- Hivenes à voir le pèr« tourmentent \ le carcHanti >apajoii iTiâlf, l rétc dernier •ortc avec fa (brc fuivant ) 6 la tTii'i'e lo d il ne le tient m luF. SAJOU CVllIS y.^y. m- '<^ cote êc yeux ch l'autre ; j)ar-dcfj ilir tout ont le p ia fil ce < ricures ( autour c furie ce noirci é- k quelques Avemuriers, tel , qiie ne i porte un nos grofTes î'affemblent »aiement eu lUÏr crier & le, cet ani- \ais le petit •tôt qu'il eft e le cou du irchafTés des branches eti ant les S;ui- li jeunes ni r linon qu'à is les arbres bleiïées, /oifées les je dis nom- ;m«nl qu'elles '^ I i'cv.. ' V'" '■ hv M' SAI A (U)rv(;j. iii.A.vriii; -•>'•■ fer .. \ ♦ '..• ■■<. Caraâli Les Sî fîtes fur 1 I narines fc narines à nez; la f prefque r nue par-c jd'un bru] frieures di mêine d'u ïieures. ( •u quato queue efl la tête pi .quatre pî fujenes à font pri(ês fi opiniâtren 6ire lâcher T.K SAI, : - . ." Il du Sdh . . . .^2 1) **.'!•.'''■*'". '■■■V..- ■ ■• , ■ ..... ..mfc.tkij^ Cara^ères dijlmclifs de cette efpece^ Les Sais n*ont ni abajoues ni callo- fîtes fur les fefîes ; ils ont la cloifon des narines fort épaifle, & l'ouverture des I narines à côté & non pas au-defTous du I nez ; la £ice ronde & plate , les oreilles prefque nues; ils ont la queue prenante y nue par-defTous vers rextrémite , le poil d'iui brun-noirâtre fur les parties fupé- ïieures du corps , & d'un fauve-pâle ou mêine d'un blanc-fale fur les panies infé- rieures. Ces animaux n'ont qu'un pied |©u quatorze pouces de grandeur ; leur queue ell plus longue que le corps & la tête pris en(ernble; ils marchent ^l quatre pieds. Les femelles ne font pas fujettes à l'écoulement périodique. font prifês cHcs font fi farouches qu'elles mordent I iî opiniâtrement qu'il ^ut les afTommer pour les 61re, lâcher prife. Voyage dt tU Ur^, j^agt m ^-f , ^4 > t, ! t > l'i ' . , . .V r O V 3 2 2 Htjlom Ndturclle LE SAÏMIRl (a), jLu E Saïmîri eft connu vulgairement fous le nom de Sapajou aurore, de Sa- j^ajou orangé & de Sapajou jaune} il eft (a) Caymîri, nom de cet animal dans les terres àx 3^aragnon , & que l'on doit prononcer SdimirU Les autres s^appellent Caynnri ou Sapajou , étant d'un poil jaunâtre , mêlé de diverfes couleurs qui font belles & bien jolies, Aiijfion du Ptd' Abkvilfe, ffage 2J2, Cercopitfiecus pilis ex fuîvo flàvefcente & candicmtt Partegatis vejlitus, ex flavo rufefcentibus. Sapajou pmne, Brijf. reg^ anm, pag. i^y. Nota, Je crois qu'on doit rapporter à cette cfpècÊ le Caitaia ou Sditaîa de Marcgrave qu'il décrit en CCS termes. CaitAIA, Brafilienjïbus pilo lôngioveex albido flàvefcente caput habet jubrotundum , frontem haudelatam aut pêne nullàm , najutn parvam & corti' prejjum, Caudam geflat arcuatam , redolét Mojchum, Hue tmiea ipfi inefl' gratia^ Alite iraélari debtt, a/îas altiffima voce clamât it facile ad iram concitari potejh Anus tjufdem fpeciei fed major & pilo magi fiifco ihjlar lébellinorum uiam Mofchum redokt% Màrcgr, hifl. nat, Brafil, pag, 2 2j, Le premier de ces deux animaux de Marcgrave me paroît être notre Saï- miri, & le fécond notre Saï; le poil d'un jaune- blanchâtre, le front fi court qu'il paroît nul, font les deu;( caifaâèrq dillinâifs du faïmirl \ le ^ii é/« Scitmin. 3^3\ âflez commun à la Giiiane, & c*eft pa^ cette raiibn que quelques Voyageurs J'ont aufli indiqué fous la dénomination de Sapa/ou de Cayeme, Par la gentiilefîè de Tes mouvemens, par fa petite taille ^ par la couleur brillante de là robe, par la grandeur & le feu de Tes yeux , par fon petit vilàgje arrondi, le laïmbi a toujours eu la préférence fur tous les autres lapajous ; & c'eft ^n effet le plus joli , le plus mignon de tous : mais il eft aufîi le plus délicat (b), le plus difficile à tranfporter & à confèrver ; par tous ces caraâères & particulièrement encore pxir celui de la queue, il paroît faire la nuance entre les fapajous <^ les fàgoins, car ki queue fans être abfolument inutile & lâche comme celle des fagoins , n'cft pas auflj d'un brun - noirâtre , Bl lodétn* de mufc vas paroiffent indiquer afîèz le faï, qui comme le faïmiri eft fujet à gémir & crier pour peu qu'on Je maltraite. (hj Le SapajoU'de Gayenne eft une efpèc^ de petit finge d'un poil jaunâtre; il a de gros yeux,, ia face blanche, le menton noir & la taiHe menue ;. il eft alerte & careflTant, mais il eft aulTi fenfible am Ê-oid que les fagoins du Brefil. Relation du voyage da^ à GenneSf^ar Fro^cr, Paris ^ 1 6<^d,}fagc r^j. » \- 324 Hi flaire Naturelle niufclee que celle des (àpajous, elie n'cft pour aiiifi dire, qu'à demi -prenante, & quoiqu'il s'en ferve pour s'aider à monter & defcendre , il ne peut ni s'attacher for- tement, ni faifir avec fermeté, ni amener à lui ies choies qu'il defire ; & l'on ne peut plus comparer cette queue à une main comme nous l'avons fiût pour les autres (àpajous. Caraâères diJlinBifs de cette efpèce. Le Saïmîri n'a ni abajoues ni callofités fur les fèdes ; il a la cloifbn des narines cpaifles , les narines ouvertes ^ coté & non pas au-deflous du nez ; il n'a pour ainfi dire, point de front; fon poil eft d'un jau4ie brillant , il a deux bourelets de chair en forme d'anneau autour àt^ yeux ; il a le nez élevé à la racine & aplaii à l'endroit des narines ; la bouche petite , la face plate & nue , les oreilles garnies de poil & un peu pointues; la queue à demi- prenante , plus longue que le corps ; il n'a guère que dix ou .'onze pouces de longueur, depuis le nte, & monter ler for- imener l'on ne à une our les fpèce, allofités narines côté & fa pour poil eft ourelets our des icine & bouche oreilles tues; la longue dix ou epuis le houu queiK de d< ment pas (i i t . - : :■■■•'■■ ..î.* , . M-, X 4 » * • • . ... , '2''' .■ ; ' ,.,_ . ' .:. ^it Samiru 32 j Bout du mufeau lufqu'à l'origine de la' queue; il Ce tient aifément (ùr Tes pi<"ds de derrière, mais il marche ordinaire- ment à quatre pieds. La femelle n'ell pas fujettc à l'écoulement périodique» '-":■>; '•.V-;- . wis*' ':■( * S su I *i'.^«!^:--^.T■o \ \ 5 26 JiJ/folre l^atmelJe LE SAKl (a). JLu'E Saki que Ton appelle vufîgairémerît Singe à queue de renard, parce qu'il a la Cfueue garnie de poils très-longs , eft le plus grand des Sagoins ; lorfqu'ii eft adulte , il a environ dix - fept pouces de longueur , au lieu que des cinq autres iàgoins , !e pius grand n^en a que neuf ©udix^ Le (aki aie poil très-lbng fur le (a) Saki. J/mw minimacapUe alhiS dorfo fufco pone rufefcente caudâ criniia, Sakee Winkee Brown's, hifl, nat.ofJamdica.ckap. jfeél. /. Nota. Sakee Winkee y doit fe prononcer Sahi W^/«^/;. nous avons adopté ce nonrr Saki, d'autant plus \olontiers qu'il nous paroît dérivé du mot Caeuien, qui doit fc prononcer Sacuiett, lequel, félon Tbevet, page / y ■■■à - ' ' corps, & encore plus long lur la qucje;, 3 a la face roufîe & couverte d'un duvet blanchâtre ; il efl aifé à reconnoître & à diftinguer de tous les autres fagoins , de tous ies fapajous & de toutes les guenons, par les earadères fuivans. Caraâlms dijlïnâlifs de cette efpecei Le Saki n'a ni abajoues ni callofités fur les fefles ; il a ia queue lâche , non pre- nante & de plus d'une moitié plus longue que la tête & lé corps, pris enfemble ; la cloifon entre ies narines fort épaifî'e & kurs ouvertures à côté; la face tannée & couverte d'un duvet fin, court & blanchâtre; le poil des parties fupé- rieures du corps d'un brun-noir, celui du ventre & des autres parties inférieures d'un blanc- roufsâtre ; le poil par- tout très-long & encore plus long fur la queue , dont il déborde l'extrémité de. près de deux pouces ; ce poil de lîV: queue efl: ordinairement d'un brun-noi- râtre comme celui du corps. Il paroît qu'il y a variété dans cette efpèce pour- la couleur du poil, & qu'il fe trouve ^€5 iidis qui ont le poil du corps & de ? ♦ ♦ 1^' ï! il >i .^" 328 Hifloire Naturelle, &c, ia queue d'un fauve-roufsâtre : cet anî- mal marche à quatre pieds & a près d'un pied & demi de iongueur depuis . l'extrémité du nez jufqu'à i'origine de ia queue. Les femelles dans cette efpèce ne font pas fujettes à l'écoulement périodique. « * k : il l\ * * .4 , ^ . , . ... II. Jy. \--'^' '* , ^ "■ ■« ■- ^: :.\ ''' - ' . ^ >. -' , ■( • \- I,K SA Kl ;#i. le: C ET1 petiie qn par plufi par ia qi poils çoi cft garni marin eft oreilles 6 animal (i (a) Tarn Atitome Bi Tnnuvy au autres guer mignones, M^Jpoit au Cenopiih Efcphwnini t'^u'moxicJe The Un pflg. 196, MiJas. fijfo, aurii ùlk» X , [ appelle de 3^9 Il il II LE TAMARIN (a). v-> ET T E efpèce efl beaucoup .pîus petite que fa précédente, & en diffère par plufieurs cara*5lèrcs , principalement par ia queue qui n'eft couverte que de poiis courts, au lieu que celle du Sakr cft garnie de poils très-ioiigs. Le Ta- marin efl remarquable aufîl par Tes larges oreilles & les pieds faunes ; c*eft un jolt animal (b)^ très-vif, aile à apprivoifer , (a) Tamarin, nom de cet atiimai à Cayenne, félon Antoine Binet, /w^tf /4'; ^ )i^rtttc,page i jtr Tnnwi^ZM Maragnon , ielon le P. d'Abhcviiic. Le^r autres guenons s appclleni Tamary, fort petites & mignones, diverfînees au(Ti de piufieurs couleurs. Mifion au Aiaragnon, page ZJ2*. , . , CenopitAeeus minimin niger Lemtocevhaîus , aimhM Ekpliaunnis, Barrère, Hifioire naturelle tk la France e'^uittoxiale , page t//» The L'mk Black Mofifàe, Edwards, H}fi,ofBirds, pflg. 1 96, jig, avec les couleurs. MiJas. Simia caudata imberh'is lahio fupeyiore fifa, auribus quadratis nudis. Lion. Jy^» naU cuit. X , pag. 18. , . fltj II y a de fort petits fihgcs à Cayenne, que l'on appelle des Taniarias, beaux à merveilles, ils ue font r3 3 o Hîftoke Naturelle mais fi délicat qu'il ne peut réfifte^ long -temps à l'intempérie de notre climat. ' ,. ^. . -. i.- ? . i. % Caraâlères Jijîmâifs 3e cetttefpèce. Le Tamarin n a ni abajoues ni callo- fîtes fur les feffes; il a la queue lâche, non prenante & une fois plus longue que ïa tête & le corps pris enlcmble ; la cioi- ion entre les narines fort épaifTe & leurs ouvertures à côté ; la face couleur de chair obfcure ; les oreilles carrées, larges, nues & de la même couler ; les yeux châtains, la lèvre fiipérieure fendue à peu près comme celle du lièvre ; ïa tête, le corps & la queue garnies de poils d ua Brun -hoir & un peu hériffés, quoique doux ; les mains & les pieds couverts de poils courts d'un jaune orangé; il a le i pas plus gros que(îesécurcuifs,& ont la- tête & fa îace comriie un fion , de petites dents blanches comme l'ivoire, qui font de la grofleur & auffi bien arrant- gées que celles d'une montre d'horloge; ils font noirs avec de petites taches (ur le train de devant de couleur ifiibeile; les partes Toit comme celle dco finges & de couleur de franchipanne; ils font fa- miliers & font mille (ingeries. Voyage à Cajeme^ f • .,?.«■•"■■;■ ^•', '• •"-■■' ->^'.'». '■^ :î-. ^..r :•; ;■■•»:" » -f . »- ■-T%» + ■ — • r.;*- .' .t !(? •*:•/•. j.vi. "'.'■ "■•• ■ . f» ■ ••■<-• :' ■ 1 A '332 Hiflolre Naturelle L'OUISTITI (a). l'OuiSTlTi eft encore plus petit que le Tamarin , il n'a pas un demi- pied de longueur , le corps & la tcie (a) Ouifiit'tt Ton articule que cet ajûirial fait çiv tendre toutes its fois qu'il donne de ia voix , & ijuc nous iui avons donné pour nom. Galtoyithetus , Sagoin a Bfafilknfihui wmlnatus, Gelher. Jcoa, quad, pag. 96, fîg. ibid, Stgotty, II y a d'autres Guenons nommas Sn- gouy^ qui ont un poil gris-argentin, ce font les plus petites & les plus mignonej de toutes les autres. A]if au Alaragnon, par h P. d'Abbevilk ,j>age ^J2, CercopithecHS Brnfilianus ttrtim» Sagouin. Cluf, JExoiic, pag. 37a, fig. iàtd, Cdgui minor, Marcgr. Hiji» tiat» Brajtl, pag. nj, fig. ibid, Cfbus Sagoin diâus* . . . Vivus Cédant fuit vlà fig. tab. III. KUin, de quad, pag. 87. Cercopithecus ternis tranfuerfs alternatim fujcii if a cinereo a/bis variegatus, auricu/is piiis a/bis circuin- datis» Le fagouin. Brijf, reg, anim, pag. a os. Jacchus, Simia caudata auribus villojispatulis, cnuia hitfutijfimâ , unguibus fuhulatis; pollicum r»iundam, XÀwn.fyfi, nat, edit. X , pag. 27. Cagui miaor» Sanglin. Edwards CiamireSf p. 1 (i lig> im» 'de rOmpUl ' ' 333' compris, & fa queue a plus dun pied de long , elle eft marquée comme celle (lu Mococo par des anneaux alternati- vement noirs & blancs ; le poil en cil plus long & plus fourni que celui du mococo : l'ouilliti a la face nue &: d'une couleur de chair aflez foncée; il eft coiffé fort fingulièrement par deux tou- pets de longs poils blancs au-devant des oreilles ; en ibrte , que quoiqu'elles (oient grandes, on ne les voit pas en regardant l'animal en face. M. Parfons a donné une très-bonne defcription de cet animal dans lesTranfa<5lions Philofophiques^^^. Enfuite M. Edwards en a donné une bonne figure dans iês Glanures, il dit ea avoir vu plufieurs, & que les plus gros ne pefoient guère que fix onces, & les plus petits quatre onces & demie; il obferve irès-judicleufement que c'eft à tort que l'on a fuppoie c|ue le petit finge d'Ethiopie, dont Ludolph fiit men- tion Ibus le nom de Fonkes ou Guere-^a, étoit le même animal que celui-ci fc) ; (h) Tranfaaions Philofophiqucs. Volume XLV II, (c) Jean Ludolph, dans fon hifloire d'Ethiopie 334 Hijhke Naturelle M eft en effet très-certain que Touiftitl ni aucun autre (agoin ne fe trouve en Ethiopie , & il eft très-vraifèmblable que Ififonkes ou guereja de Ludoïph eft ou ie mococo ou le loris , qui fe trouvent dans les terres méridionales de rancien continent. M. Edwards, dii encore que le fànglin (ouijlïtï) lorfqu'iï eft en bonne iânté a ie poil très- fourni & très-toufFu ; que l'un de ceux qu'il a vus, & qui étoit à&s plus vigoureux , (è nourriffoit de plu- fieurs choies, comme de bifcuits, fruits, légumes, infectes, limaçons; & qu'un jour étant déchaîné, il fe jeta fpr un petit poiffon doré de ia Chine qui étoit dans un baffin , qu'il le tua & le dévora avidement ; qu'enfuite on lui donna de petites anguilles qui f^fîrayèrent d'abord ou d'Abiffinie, a donné deux figures de cet ani- mal ;: on en trouve ia description à fa ^lage / «^ de ia tradudion Angloife de cet ouvrage : il l'appelle Fonkes ou Guere^a ; mais (à defcription ne répond point aux figures ; de forte que je m'imagine que celui-ci a été trouvé en Hollande, & qu'on a fup. pofé que c'étoit le petit finge , décrit par Ludolph , quoiqu'il eût été apporté par les Hollandois du Brefif, qui leur appartenoit dans le temps de la publication de cette hiftoire de Ludolph. Clanmes de Mi^ flérar(îs,pûge //. .' 'de rOiiîJIitl '33 51 611 s'eiîtortiliant autour de fbn cou , niais I que bientôt il s'en rendit maître & les mangea. Enfin M. Edwards ajoute un exemple , qui prouve que ces petits ani- maux pourroient peut-être fe multipiiçr [dans les contrçs méridionales de l'Eu- rope ; ils ont , dit-il , produit des petits çn Portugal, où le climat leureft favo- rable; ces petits font d'abord fort laids, n'ayant prefque point de poil fur le corps ; ils s'attachent fortement aux Jettes de leur mère; quand ils font de- venus un peu grands , ils fe cramponnent fortement fur Ton dos ou fur fes épaules & quand elle eft laffe de les porter, elle s'en débarrafle en fe frottant contre ia muraille; Iprfqu'elle les a écartées, le mâle en prend foin fur le chaiTip ^ les laifle grimper fur fon dos pour foulager la femelle CcJ, Cara^ères dijiinSlifs de cette efpèce, L'ouiftiti n'a ni abajoues ni callofités fur les feffes; il a la queue lâche, non prenante , fort touffue , annelée alternati- vement de noir & de blanc ou plutôt de (c) Gianurcs de M. Edwards, ^age ly. *i v 33^ fiijloîre Naturelle, &cT fcrun & de gris , &: une fois plus longue C]ue la tête &. ie corps pris enfemble ; la cloifon des narines fort épaifle & leurs ouvertures à côté; la tête ronde, cou- verte de poil noir au-defTus du front, fur le bas duquel il y a au-deflus du nez une marque blanche & fms poil ; la f icc eft aufîi prcfque fans poil & d'une cou- leur de chair foncée ; il a des deux côtes de la tête au-devant des oreilles dcuxi toupets de longs poils blancs ; (es oreilles font arrondies, plates , minces & nues ; 1 ies yeux font d'un chatain-rougeiitre ; le corps efl: couvert d'un ]x^il doux d'un gris- cendré ,, & d'un gris plus clair, & mêlé d'un peu de jaune fur la gorge , lai poitrine & le ventre; il marche à quatre pieds, & n'a fouvent pas un demi-pied de longueur depuis le bout du nez juf- qif à l'origine de la queue. Les femelles ne font pas fu|ette3 à r^coulemcnt pé- jJQdicjup. . 'i\.- \ , •^iÊJnn<2K> /. ,n : -• j i ( : ZE MARIK1NA\ ^: I/OUI8TITI. -v-l - 5 U " » LE . L E Ma connu fou nous n'adi lion comp n'eft poini tVque d'ai au lion , qi autruche , Ipi que p porte auto flocon de Il a le pc J' (a) Marîki & que nous Warîkinas. .. portant un pc YAhlmille, \ iBarrère. Ccrcopithec jAcarima à C \hance Equirii Cercopithti Vmrate ritjiï,- âge aoo. Tome - i\m'^^vJA ^<{^^ 3 37; -=*Lnri'' r-j! ■>iif% /^\ \f<.' LE MARI Kl N A (a). ILE Marikina efl: afiez vulgairement connu fous le nom de petit Singe-lion : nous n'admettons pas cette dénomina- tion compofée , parce que le marikina n'efl point un finge , mais un fagoin ; &que d'ailleurs il ne relîemble j)as plus ;iii lion , qu'une allouette reflemble à une autruche , & qu'il n'a de rapport avec lui que par i'efpèce de crinière qu'il porte autour de la face, & par le petit Hocon de poilS qui termine là queue. il a le poil touffu , long , foyeux & (a) Marikina, nom de cet animal au Maràgnon, \k que nous avons adopté; les autres fe nomment UUrikinas .... qui ont fa tcte en (orme d'un cœur, Iportant un poil d'un gris-argentin. Mifwn {tu Père uAbheville, page 252. Acarima à Cayenne, feion iBarrère. Ccrcopithecus minor dilute olivaceus, pcivo Câpitfi I Acarima à Cayenne. Barrère, hijioire naturelle de la. \hance Equirtoxiak» p^ge t j i, J Cercopithecus ex albofavicam, fjciel clrcumfcnnti^ Ifuiurate ruja. Le petit Siugc-lijn , BriiWregtt, anm$ Ipage aoo. • « ' -■• . --, . :.:. »! , : Tome XII. P * f^'9 Hïflotre Naturelle - Jiiftré; lîi tête ronde, \% face brune, ïeç yeux roux , ies oreilles rondes , nues & cachées fous les longs poils qui en- vironnent fi face ; ces poils forit d'un xoux-yif, ceux du corps &• de iqt queue font d'un jaune très - pale & prefque hianc : cet animal a les mêmes manières ^ ia même vivacité & les mêmes incli- nations que les autres fagoins , & i( paroît être d'un tempérament un peu plus robufle , car nous en avons vu un qui a vécu cinq ou fix ans à Paris, avec la feule attention de le garder pendani; l'hiver dans une chambre , où tous Iql jours on allumoit du feu. Çûraâières dijlïndifs de cette efpece. Le Marikina n'a ni abajoues ni callo» fîtes fur les feffes; il a la queue lâche, non prenante & prefque une fois plus longue que la tête & le corps pris ei^ femble ; la cloifon entre les narines «épaiiïè & leurs ouvertures à côté ; il % les oreilles rondes & nues ; de longs poils d'un roux-doré autour de la face; du poil prefqu'aufli long , d'un blanc- jaunâtre & luifant fur tout le refte dij îô, ïeç , nues [ui en^ t d'un queue )rerque nières, ; incli- , & il an peu i vu un is, avec )endain tous le? efpke. ni callo» î lâche, fois plus pris eib narines )té ; il a le longs la face; 1 blanc- Tom.XJl. l'extrémité quatre pie< neuf pouc femelle n\ périodique 'U: « l.¥. MARÏIONA. y« Mariklna, 3 } 5 ^ ^4rS HiJJoke Naturelle mêmmmmm j ■ — — — ^ \lE PINCHE(a). iT . -. , , ^ '. J_jE Pinche, quoique fort petit, l'efl cependant moins que i'Ouiftiti, & mêjne que le Tamarin ; il a environ neuf (a) Vinche, nom de cet animal à Maynas, & que nous avons adopte. Je ne parle pas ( dit M. de fa Condamine ) de ia petite efpèce connue fous \t notn de Sup/ijous , mais d'autres plus petits encore , diffi- ciles à apprivoiser, dont le poil eft long, luftré, ordinairement couleur de marrpn Se quelquefois rnoucheté de fauve : ils ont la queue deux fois aufli Jonn^uc que le corps ; la tête petite & carrée , les oreilles pointues & failiantes comme les chiens & les chats, & non comme les autres finges, avec lefquels ils ont peu de refTemblance , ayant plutôt l'air ik le port d'un petit lion , on les appelle pincAe h Maynai Ytyyfige fur la rivière des Avia^ones, y âge t 6 j, Cercppithecus pi/if ex fufco & nifo vejîitus , facit ultra auriculiis ujquc nuda if nigra , vcnict longis jùlii cllùs obfitd. Le petit (Inge du Mexique. BriiF. reffi, anim, page 2 1 o. Nota, Il me paroît que M. BrifTon a fait ici un double emploi , & que cet animal eft \c même qu'il indique Ibus le nom de Singe-lijH, page 204. TAe Littk Lion Monhy, Edwards, hlfl, of Birdi, fâg* ipSf ^g" ^^'^^' Œdipns fimiû caudatn hnherlit capiîlo dependmit* \j)An,J)iJ},mti edit, X, pag. aB, pouces cl compris , fois plus I rcfpcce c qu'il port( tête, d'aut mcrvciiieu qui eft m duvet gris queue d'u jufqu'à pr 011 elle ch d'un noir- poil des p; d'un brun du ventre blanc ; la iiiême fou blanc ; il a ia fiice: c d'une figu douce & I petit oifeau très - délicc' grandes pr< porter d'A (h) Noia. ' * • <^// Pi fiche. 341 pouces de long , la tête & le corps compris , & fa queue efl au moins urte fois plus longue: il efl remarquable par l'cfpèce de chevelure blanche & lifîe qu'il porte au-deffus & aux côtes de la tête , d'autant que cette couleur tranche incrvcilieufement fur celle de la face qui cft noire & ombrcc par un petit duvet gris ; il a les yeux tout noirs , la queue d'un roux-vif à fon origine & jufqu'à près de ia moitié de là longueur, où elle change de couleur & devient d'un noir-brun jufcju'à l'extrémité; le poil des parties fupérieures du corps eft d'un brun-fiiuve; celui de la poitrine, du ventre , des mains & des pieds eft blanc ; la peau eft noire par - tout , iiiême fous les parties où le poil eft blnnc; il a la gorge nue & noire comme la f;ice: c'cft encore un joli animal & d'une figure très-fingulière ; fa voix eft douce & refTemble plus au chant d'un petit oifeau qu'au cri d'un animal ; il eft très - délicat , & ce n'eft qu'avec de grandes précautions qu'on peut le tranf^ porter d'Amérique en Europe fb). (h) Nora. Voici ce que de Le ry dit au fujet de ce Piij rj42 Hifiokt Naturelle Cûraâthes dijiinâifs de cette efpece^ Le Pinche n*a ni abajoues ni callo fnés fur les fefles ; il a la queue lâche, non prenante & une fois plus longue que la tête & ic corps pris enfemble ; la cloifon entre les narines épaifle , & leurs ouvertures à côté ; ia face , ia gorge & les oreilles noires , de loiigs poils blancs en forme de cheveux lifles ; le mufeaiï ïarge , la face ronde ; le poil du corps aflèz long, brun- fauve ou roux fur le corps julqu*auprès de la queue où il devient orangé, blanc fur la poitnne, le ventre , les mains & les pieds où il eft plus court que fur le corps ; la queut t / ^tit anima!. « II fe trouve en cette terre du Brefll^ a» un Marmot, que les Sauvages appellent .$V^(?m«; ■» non p!us grand qu'un Efcuriau & de même poil ^ roux ; mais quant à fa figure» ie muHe comme j» celui d'un lion & fier de même ; c'eft le plus joli n petit animai que j'aie vu par-delà ; & de fait, » s'il ctoit auHj ailé à rcpalTer que la guenon , il » feroit beaucoup plus eftimé; mais outre qu'il eft » fi délicat , qu'il ne peut endurer le branlement s» du Navire fur la mer, encore eit-il fi glorieux » que pour peu de fôcherie qu'on lui fafTe, il fe laifTe mourir de dépit ». VoyaQi di. Jean (k ^^V^t pece» callo lâche, onguc bie ; h Se leurs )rge & blancs nufeaiï 1 corps fur le ^ où il DÎtrine, ►ù il eft queue lu Brcfili Sagouiiti icme poil, e comme e plus joli i de fait, uenon , il e qu'il tft ranlement 1 glorieux àlTe, il r« -v*»' '» ■,v^ \ ? d'un roux première d'un roux tpémité;- il qu'enviroi tout. Les à l'écoulei •/ ^, dit Bncher r\ j4^ d'un roux-vif à fon origine & dans la première partie de fa longueur , enfuite d'un roux-brun & enfin noir à fon ex- trémité;- il marcIie à quatre pîeds & n** qu'environ neuf pouces de longueur en tout. Les femelles ne font pas fujettes a 1 ecoulemeiit périodique, i-5} >} ■ ; . j.:..r . » . ' J . à..' i ; J- i\fr ■ ,i J • i l ■uKi:a->r J;. .■";•_?> j-4.|. .««''•'} (-^4 î»jo'«'. iJcV'k/y'»' •' J''1F i.^ ..Vt li->:^j ^..Au i. 'y^i Itht .1.*.^ l*i::ijj.il!'îh:r} Hîflûke Naturelle cription (b) » ; par ce récit de M . de la Condamine , il eft ailé de voir que la première e(]:)èçç de ces animaux dont if parle , efl: celui que nous avons appelé Tamarin, & que le dernier auquel nous appliquons le nom de Atico , efl d*une clpèce très-différente & vrailèmblable- hient beaucoup plus rare, puifqu'aucun Auteur ni aucun Voyageur avant lui, n'en avoit fait nieniion , quoique ce petit animal foit très-remarquable par le rouge vif qui anime fa face & par la beauté de fon poil. ^. -, Caraélhes difiinSlifs de cette efpèce, '* Le Micon'a ni abajoues ni callofitcs fur les fefîès; il a la queue lâche, non prenante & d'environ moitié plus longue que la tête & lé corps pris cnfemble ; la cloifon des narines moins épaiffe que les autres figoins, mais leurs ouvertures font fituées de même à côté & non pas au bas du nez ; il a la fîice ôl les èreiiles nues, <5c couleur de vermillon; (h) Voyage fur la rivière des Amazones, ^lable- aucun it lui, ue ce par le par la vèce» llofitcs , non Dngue )le; 1} e que îrtures >n pns & les iHlon; iv* np >:-w^ ■ mt «»:>i-»l-J»»t* \ ( I -- \'* îe mufeau de jl'autçe.; d'un beau queue d'ui il marche i \iroii ie])t en tout. L à 1 tcoulei »fî. 'ii: " ir Xifî- ■y^'. /.. srsi: ' rfi: 6»' i \ ;,' fen^v . 1 et!? \ ■ 1- ; / { • * ' i -' i^Ki': \t lOr /•> 'if:'/' • " i " > V ■•*♦♦■■ ■ • l.K MICO ■ "~' "• r<^,.i. «MM'- • i- ».*« '*" ■•*? Jn A^cc^: :a J47; te mufeau court ; les yeux éloignés Tun de J'autçe..; ks oreilies grandes j le poil d'un beau blanc-argenté , celui de la queue d'un brun-iultré & prefque noir; il marche à quatre pieds, & il n'a qu*en- viron lept ou huit pouces de longueur en tout. Les femelles ne font pas lu jette* à l'écoulement périodique,- - . .i,>::'?^'U i " • V ^ «»i • . . ' r » ♦ ^ > ♦ V. .^j\*;i t i-'-'- ^ .r>^». ,'.5. Pv; \ •■ •348 Hijhire Naîurelle, NOTICES DE QUELQUES ANIMAUX, dont il n'a pas été fait mention exprcjfe Jûns le cours de cet Ouvwge. V^OMME nous avons achevé, autant qu'il eft en nous, l'hiftoire des aniniaux quadrupèdes ; nous croyons que pour la rendre encore plus complète , il con- vient de ne pas pafTer fous filcnce ceux dont nous n*avons pu nous procurer une connoiflanc€ cxadïe ; l'on verra qu'ils ne font qu'en petit nombre, & que dans ce petit nombr'e îl y eii a beaucoup qu'il faut rapporter comme des variétés aux efpèces dont nous avoris parlé ; aufli ce n'efl: ni par l'utilité ni par l'attrait du fujet, mais uniquement pour éviter k reproche de n'avoir pas dit dans un ouvrage auffi étendu tout ce que l'on fait ou que l'on croit (avoir fur les animaux, que je me fuis déterminé à ajouter les notices fuivautcâ: a Notices (Je quelques Animaux. 3 49 Notice première* OURS BLANC. Un animal flimeux de. nos terres les plus Icptcntrionales , c'eft TOurs blanc. Alartens & quelques autres Voyageurs tn ont fait mention, mais aucun n'en a donné une afîèz bonne defcription pour qu*on puiiïe prononcer affinnativement qu'il foit d'une efpèce différente de celle de l'ours ; il paroît feulement qu'on doit le pré fumer en fuppofant exav^ tout ce qu'ils nous en difent: mais comme nous fivons d'ailleurs que i'efpèce de Tours varie beaucoup fuivant les différens cli- mats, qu'il y en a de bruns, de noirs, de blancs & de mêlés ; la couleur devient un caractère nul, & par conféquent ia dénomination dWj* blanc eft infufifi- fante, fi l'efpèce eft différente: jai vu deux petits ours apportés de Ruffle qui étoient entièrement blancs (a) ; néan- (a) Notdt On trouve àes ours blancs terreftrcs, non^feulcment en RufTie, mais en Pologne, en Sibérie & même en Tartarie. Les montagnes de ta grande Tartarie fourniHènt quantité dours blancs, dit TAutcuc de ift relation de la grande Tartark^ 3^50 Hifloire Naturelle* moins ils étoient très - certainement de la même efpèce que noire ours des ^Ipes. Ces animaux varient beaucoup aulii pour la grandeur ; comme ils vivent afîèz long -temps ris mixn e» Vrfo oicijo pellii deirnéla fere ad ulnas fex prottn'it- hatur in terra Cbelmcnfi, altéra, in Paktinntu Bra- da vienfi, tertia ad ulnas tjuinqiie in Bondargouto ff'go Palatinaftts Pflmerania nm raro ex Li- tkuania advehunmr Gedanwn yelles oélo pedim. Rzar- zyrrskr. AuÛ, pas;. ^ 2 2 . Nota. Ce pafîàjre prouve qu'il y a des ours tcrriAres MarKS & aufTi grands 5 doux que de la laine; ils ont le mufeau, fc) Andcrfon, dans Ton Fiifîoire d'Iflande & de Groenland, tonte IJ , jfnge jf.y, Ellis dans fon voyage de la baie de Hudfon , tome /, ^age j é% Noîlces tk fjuehjucs Ammaux. 353 le nez <î^t les gritîes noires... On dit que ce les autres ours ont la tête fort tendre; c« niais c'elt tout le contraire pour les •< ours blancs, ({uelques cou[)s de mafîue ce que nous leur doimalllons fur la tête, «. ils \\^\\ etoicnt point du tout étourdis, c< quoicjuc ces coups euflent pu alîom- ce mer un bœuf js. On doit remarquer d;in$ cette delcripriqn, i ." Que l'Auteur ne fait pas ces ours plus grands que les autres ours, & c|ue par confequent on doit regarder comme iufpe(5t le témoi- gnage de ceux qui ont dit que ces ours de mer avoient julqu'à trei/c pieds de longueur fd), 2." Que le poil aulfi doux que de la laine ne tait pas \\\\ caradcrc qui dillingue fpecifiquement ces ours, puilqu'il luffit qu'un animal habite fou- vent dans l'eau , ])Our que fon poil de- vienne plui' doux & même plus touffu ; on voit cette même différence dans les cadors d'eau & dans les caltors terriers , ceux-ci qui habitent plus la t^rre que (d) On porta à bord un oiii'.< blanc qu'on a\oît tué, (a peau avoit xx^uc pieds de longueur. Troijlmi voyage ka Hvllitndois jfar k Nmd, f, ige j jt \ , '3 54 Hifiotre NaîureHe. l'eau ont le poil plus rude & moins fourni; & ce qui me fiiit préfumer que les autres différences ne font ni réelles ni même auffi apparentes que le dit Mariens, c'eiî que Diiiimar Blefkein dans fa defcription de l'Illande , pade %}c ces ours blancs , & afîure en avoir vu tuer un en Groenland, qui (è drefla fur les deux pieds comme les autres ours; & dans ce récit » il ne dit pas un mot qui puifîe indiquer que cet ours blanc du Groenland ne fût pas entièrement fèmblabie aux autres ours (e), D*aiIIeurs, lorfque ces animaux trouvent quelque proie fur terre , ils ne fe donnent pas la peine d'aller chafTer en mer ; ils dévorent îes rennes & les autres bêtes qu'ils peuvent jfàifir; ils attaquent même les hommes. (e) Hniit JJlandIa coloris alSi ïngenfn Vrfos. . . m Croenlancliâ urfum magnum & album ■ habuimus oh- viam qui ncque nos timebnt neque noflro clnmore abigi jwterat , verum reélà éiH nos tanquam ad certam pra- tiam comendebnt , cumqut propius^ nos accejfiffèt , is hombardâ trajeâus , ibi dmnm ereélus , pofterioribus jtedibus tanquam homo fiabar dontc tertio trajkeretur , atque ita exaninia/us concidit. Dithmar Blefkcn. [/landi Jjidg, Bat, lioy, pag. d^s - ■ Notices Je quelques Animaux. 3 5 j la ne manquent jamais de déterrer les cadavres (f); mais la difettc où ils ic trouvent louvent dans ces terres ftériles & déi'ertes , les forcent de s'habituec à Teau , ils s'y jettent pour attraper des phoques , des jeunes morfès , des petits baleineaux ; ils fe gîtent fur des glaçons, où ils les attendent, & d'où ils peuvent les voir venir , les oblerver de loin , & tant qu'ils trouvent que ce pofle leur produit une fubfiftance abondante , ils ne l'abandonnent pas; en forte que quand Jes glaces commencent à le détacher au printemps , ils fe lailTent emmener , & voyagent avec elles ; & comme ils ne peuvent plus regagner la terre, ni même abandonner pour long-temps le glaçoiï fur lequel ils fe trouvent embarqués , ils périflènt en pleine mer ; & ceux qui II (f) Les ours blancs vivent de baleines mortes, & c*eft près de ces charognes que l'on en trouve le plus ; ils mangent auflfi les hommes en vie lors- qu'ils en peuvent furprendre ; s'ils viennent à fentie l'endroit où l'on a enterré «n corps mort, ils favent fort bien le déterrer , ôter toutes les pierres dont la: fofTe cft couverte , & ouvrir enfuite le cercueil pour manger ce corps. Kmilldti fo^agci et I^ord^ fme lif page * ' ^i ^3 5 5 Hifloire Naturelle, i ■ ; ■ "^ arrivent avec ces glaces fur les côtes d'If- iande ou de Norvège (g)^ font affamés au point de iè jeter fur tout ce qu'ils rencontrent pour le dévorer , & c'clt ce qui a pu augmenter encore ie pré- jugé, que ces ours de mer font dune «Ipèce plus féroce & plus voracc que 1 eipèce ordinaire : quelques Auteurs fe font même perfuadés qu'ils étoicnt am- phibies comme les phoques, 6c qu'ils pou voient demeurer Tous l'eau tout auiïi long - temps qu'ils vouloient ; mais le contraire eft: évident & réfulte de la ma- •xiitre dont on les chafle ; ils ne peuvent •nager que pendant un petit temps , ni parcourir de fuite un efpace de plus d'une iieue ; on les fuit avec une chaloupe , & on les force de lafîîtude ; s'ils pouvoîcnt ic pafîcr de refpirer , ils fe plongeroient pour (c repofer au fond de l'eau; mais s'ils fg) Quand les glaces font de'tachées du Groenland fcptcntrional , ta qu'elles font pouflees vers ie midi, Jes ours blancs qui fe. trouvent defTus n'en ofent fortir, & comme ils abordent ou en Iflande ou en Norvège à l'endroit où les glaces les portent, ils deviennent enragés de faim ; 6c l'on dit d'étranges iiifloires àti ravages qiK; font alors ces animaux* Mecueildes voyages du i \ord, toi/ic I, page t.o o* 'Notices âe quelques Animaux» 3 57; ll^îongent, ce n'eft que pour quelques inftans; & dans la crainte de fe noyer, ils fe laifTent tuer à fleur-d'eau (h), La proie la plus ordinaire ôiÇ.^ ours I blancs font ies phoques (i) » qui ne font pas afîêz forts pour ieur rélifter; mais les morfès auxquels ils enlèvent quelquefois leurs petits les percent de leurs défenfès & les mettent en fuite; il en efl de même i}it% baleines , elles les aflbmment par leur mafle & les (h) Cet oui-s bîanc nagea en mer quafi refpace Id'un mille; nous le pourfuivimes vivement avec trois efquifs , & ^Pf^s que nous l'eûmes iaffé , il fut furmonté & tué. lY^ois navigations des HoUandois au ll^ord, par Gérard de Vera, Paris, i 599, /ia£^> i / Or — Ils nflgent d'une pièce de glace à l'autre & plou- gent; lorfque n»us les pourliiivions dans nos cha- loupes , ils plongcoient à un bout 8c fbrtoient de l'eau à l'autre extrémité j ils favent auiïi fort bien courir à terre. Recueil des voynges du Nord, tome If, \^a§e ti6. — Sur la côte de Spitzberg, un ours blanc entra dans l'eau & nagea plus d'une lieue au large , on le fuivir avec des chaloupes , & on le tua, &c. Trçifiéme voyage des Hollandais , page jjf, (i) Quand oti eut achevé de tuer cet ours blanc, on lui fendit le ventre , où l'on trouva des morceaux de chien-marin encore entiers , avec la peau & le poil qui élo'pnt des marques qu'il ne venait que (t'être dévoréf Troiftème voyage des HoUandois par le Nord, page j6» . ^. . v^ r^ 5 8 Htflotre IJ^Uiretle: chaflênt des lieux qu'elles habitent, ôS néanmoins ils raviflent & dévorent fou, vent leurs petits baleineaux. Tous les ours ont naturellement beaucoup de graiiïê, & ceux-ci qui ne vivent que d'animaux chargés d'huile en ont plus que les autres ; elle eft aufli à peu près ièmbiable à celle de la baleine. La chair «de ces ours n'«ft , dit-on , pas raauvaife à manger, & leur peau fait une fourrure { très-chaude & très-diuable ^k), (k) Les ours blancs vont à la quête des loups 6b Jdes chiens - marins, & font avides de baleineaux ^u*iis trouvent friands fur tous les autres poifTons . . , ils ci2Wgnent les baleine'; qu !es fentent h les pour. luivent par une antipathie naturelle, parce qu'ils mangent leurs petits. Recueil des voyages du Nmd, tome J, pûge po . — Les peaux des ours blancj font d'un granil foulagement pour ceux qui \'oya- gcnt en hiver; on prépare ces peaux à Spitzberg même , en les jetant dans de la fciure qu'on fait bien chauffer, & qui de cette manière tire toute la gi-aiffe des peaux & lesdefsèche. . Leur graifle eft comme jdu mif , elle devient auffi claire que Thuile ou graiffe de baleine après qu'on l'a bien fondue ; on s'en feit ordinairement pour les lampes , & elle ne fent pas Çi mauvais que l'huile de poifTon, Nos mariniers fa vendent pour l'huile de baleine. La chaT de ces ours eft grafTe & blanchâtre .... Leur lait eft fort fclanc & gras, Treifième voyage des HoIléUtéis ^^ tome II, page / //. ^ ^èJ "V < 'Notices de quelques Amnmux* 35^^ I I. m' VACHE DE Tamtarie^ - M. Gmelin fl) a donné dans ies nou^ veaux Mémoires de l'Académie de Pé- terfbourg la defcription d'une vache de Tartarie , qui paroît au premier coup jd'œil être d'une efpècc différente de toutes celles dont nous avons parlé à l'article du buffle (m), « Cette vache, dit-il, que j'ai vu vivante & que j'ai ce fiiit deffiner en Sibérie , venoit de Cal- c< mouquie , elle avoit de \? omeur deux ce ;iunes & demie de Rufllv . ■>. r ce mo- ce dule on peut juger des autres dimen- ce fions dont le Deuinateur a bien rendu ce les proportions. Le corps reffemble ce à celui d'une vache ordinaire ; les ce cornes font torfes en dedans ; le poil ce du corps & de la tête efl: noir , à l'ex- c« ception du front & de l'épine du dos , ce fur lefquels il eft blanc ; le cou a une ce (1) Vacca Grumiens villofa , catKia eçuinû, Gmclin,' Novi comment . Hifl. Petrop, tom. V. Pttropoli, lyCof fg, tab. VII. (m) Voyez le tome Xàe cette Hiftthe naturcllci 11. /Mi 'D .t ïy66 Hiflotre Naturelle» ' « î> crinière , & tout le corps comme celui >3 d'un 'bouc ell couvert d'un poil très- 33 long , & qui defcend jufque fur les 53 genoux ; en forte que les pieds pa- ?3 roiiîent très - courts ; le dos s'élève ?3 en bofle ; la queue refTeiiible à celle 33 du cheval, elle eft d'un poil blanc & » Irès-fburni ; les pieds de devant font 33 noirs , ceux de derrière blancs., & loiis 33 font fcmbiables à ceux du bœuf; fur 33 les talons des pieds de derrière , il y 33 a deux houppes de longs poils , l'une 33 en avant & l'autJ'e en arrière , & fur 33 les talons des pieds de devant il n'y a 33 qu'une houppe en arrière. Les excré- 33 mens font un peu plus fol ides que 33 ceux des vaches ; & lorfque cet animal 33 veut pifîèr, il retire fon corps en 33 arrière. Il ne mugit pas comme un 33 bœuf, mais il grogne comme un co- 33 chon ; il ell iauvage & même fér«ce, 33 car à l'exception de l'homme qui lui » donne à manger , il donne des coups 33 de tête à tous ceux qui l'approchent: 33 il ne fouffre qu'avec peine la prélcnce 33 des vaches domeftiques ; lorfqu'il en j3 voit quelqu'une , il grogne , ce qui •J3 llH ■* 'Notices de quelques Ammatix, 3 5 1] (ui arrive très-rarement en tout autre ce circonftance ». M. Gmelin ajoute à cette defcription , qu'il eft aife de voir ce que c'eft le même animal dont Rubruquis ce a fait mention dans Ton voyage de ce Tartarie qu'il y eii a de deux «c cfpèces chez les Calniouques ; la pre- ce mière nommée Sarluk, qui eft celle ce même qu'il vient de de'crire ; la féconde ce appelée Chainuk , qui diffère de l'autre ce par la grandeur de la tête & des cornes, ce & aufli en ce que la queue qui re(^ ce femble à fon origine à celle d'un che- ce val , le termine enfuite comme celle c< d une vache ; mais que toutes deux ce font de même naturel ». II n'y a dans toute cette defcription qu'un feui caractère qui pourroit indi- quer que ces vaches de Calmouquie font d'une efpèce particulière , c'eft le grognement au lieu du mugiflement ; car pour tout le refte , ces vaches ref- femblent fi fort aux bifons que je ne doute pas qu'elles ne foient de leur efpèce ou plutôt de leur race : d'ailleurs, quoique l'Auteur diiè que ces vaches ne mugiflènt pas , mais qu'elles grognent , il avou€ Tome XII. Q '^6z 'Hîjloire Naturelle* cependant qu'elles grognent très-rare- ment , & c'étoit peut-être une afFedlion particulière de l'indivi Tlnuinge, dans je pays d'Hanovre. Le Jjjel, ei» Hongrie , en Autriche & en Pologne , où on l'appelle fuftu Q "; -l 3^6 Hijloîre Naturelle. que ce foieiit en effet deux efpèces différentes, & quoiqu'ils fe reffeinblent, en ce qu'ils ont tous deux la queue courte , les jambes bafîes , les dents fem- blables à celles des rats, & les mêmes habitudes naturelles , comme celle de le creuier des retraites, d'y fîiire des ma- gafins, de dévaller les blés, &c. D 'ail- le iirs ce cjui n'auroit dû laiffcr aucun doute à des Naturalilles un peu inllruits, quand même ils n'auroient pas vu ces deux animaux , c'eft qu'Agricola, Au- teur exa(5l & judicieux, dans Ton petit traité flir les animaux Ibuterrains, donne Ja delcription de i'iui & de l'autre, & les dillingue fi clairement , qu'il n'eft pas pofïibie de les confondre (rj. Ainft (r) Ifltiis { vîverra fcilker ) ferocitatis e(l ct'inm agri i>ajiator & cereris hojîis h a m (ter çueni (juidam crice- tum nominant . . . . Exiftit iracundus & morJax. . . . In terra cavcrnis halntat non aliter atquc amie u.'us fed ar.gnjlïs , & idcirco pellis qiui parte uivinque loxam legit a pilis cjî mtda. Major yaulo ijiuim denuiUca ftiufiefn exifiit , fXtks huliet U'imodum brèves : pilis in fiorfo co/or ej} f:re Leporis , in ventre nigcr , in late- ribiis rutilas ; fed utriiique laïus ttiaculis tdhis trilnis numéro dijlinguitur, Sitprcma aipitis pars ut etiani ccrvix , eumdem quem dorfum habet colorem ; lewpcra rudla fiint , guttur eji candidum, Caudv quéK ad tfts Notices de quelques Animaux, 3 Cf nous pouvons donner pour certain que le hamfter & le zil'el font deux animaux diffcrens , &. peut - être d'e'ipèces au(îi éloignées que celle de la beieiie l'eR dc celle du rat. V. ■' ' ; L E Z E M N l \ II y a en Pologne & en RufTie un autre animai appelé Ziernnî ou Zemni, qui eft du même genre que le Zifel', mais qui eft plus grand , plus fort & plus méchant ; il elt un peu plus petit qu'un chat domeftique, il a la tête afîcz grofTe, ie corps menu, les oreilles courtes ^ arrondies; quatre grandes dents incî- fives qui lui fortent de la gueule , dont éigitos tranfvcrfos longa ut Jim'ilhtr liporis co!or, Pilt autem jic inharent cuti ut ex ea di^cvlter evelfi poffint, Ac cutis quiiiem a carne facilius avelliiur qimm jûli ex cute ràdicitus extrahanmr , nKjiie ob hanc caujam «ÎT* varieiatem pelles ejus fimt peîiofcz Georg, Agricoh de cnim.Jubt, pag. 490. Nota. Jl fuffu de com])arcr cette defcription du hamfler qui eft fort bonne «vec celle que le même Auteur donne du Zifel, & qute nous avons rapportée dans la note de la page pré- cédente pour être très- convaincus que ces deuA animaux font fort difFérens l'un de l'autre. Qiii; ^-^ ^368 Htfloke Naturelle. les deux de ia mâchoire inférieure font trois fois plus longues que les deux Je ia mâchoire fupérieure; les pieds très- courts & couverts de poils, divifés en cinq doigts & armés d'ongles courbes ; le poil mollet, court & de couleur de gris-de-fouris ; la queue médiocrement grande ; les yeux aufli petits & aufli cachés que ceux de la taupe. Rzaczynski a appelé cet animal petit chien de terre ( canicula fubterranea) : cet Auteur me paroît être le feul qui ait parlé du zemni, qui néanmoins eft fort commun dans • quelques provinces du Nord (f)* Son naturel & fes habitudes font à peu près les mêmes que celles du hamfler & du zifel ; il mord dangereiî(€ment , mange avidement , & dévafte les moiflbns & les jardins j il (è foit un terrier; il vit de grains , de fruits & de légumes , dont il fait des magafins dans fa retraite^ où il paffe tout le temps de l'hiver. (J) Reperitur hoc animal in Podoîia, Ukraina; VoThinia circa Sura^, Chodahi , Ritnki , Moffejenka, Sejiirowet & alibi; non raro eruitur au Agricolis ibidem ymeribiiSf Kzaczynski. >4tt(î. pag. 325 & 326. Nomes de quelques Amniûvx. 3 ^p VI. Le P O U C. Le même auteur ( Rzaczynski ) fiiit mention d'un autre animal que les RufTes nppellent Pouch, il efl plus grand que le rat domeftique ; il a le muleau oblong ; il creufc la terre , fe fait un terrier & dévafte aufîl les jardins; il y en avoiî en fi grand nombre auprès de Suraz en Volhinie , que les habiians furent oblige's d'abandonner la culture de leurs jardins. Ce pouc pourro?.'. bien être le même que Seba nomme Rat de Norvège , & dont U donne la defcription & la tigure (tj, VII. Le PÉROUASCA. Il y a encore en Ruffic & en Pologne, (t) Mus ex Norvegia cinereo jufcus; Roflro gaudet fuillo , capite longiufculo , brevilms latifque auruulis » pronùfo myjiace utrinque ad latera narium rigeme , dorfum ejus latum it incurvum efi, abdomen pendufum; femora grofa; pedum digiii longi, acutis unguibus ad fodiendum adaptatis; talparum enim inj/ar in erutis fuù terra atitris degit ; pilus ex dilute cinereo fu eus e[L ^eba, voîum JlfPage é^t % tahk 6^> fig. 5» Q V ''I' I i 370 Hijhh'e Naturelle, fur-tout en Volhinie un animal appelé parles Rulîes Pcrew'uiTka , & par les Po- ionois l^v^av'uiska (u), nom cju'on peut rendre par la dénomination de Belette a ceintures ( mujlel,i prœcinâa) , comme le dit Rzaczynski; cet animal eil plus petit que le putois , il eft couvert d'un poil b'anchâtie, rayé traniVerdilement de pluficurs Jigîies d'un jaune - roux , qui femblent lui fiiire autant de ceintures; il demeure dans les bois & (e creule un terrer. Sa peau eft recherchée 6c fliit une jolie fourrure. VII I. Le sous lik: On trouve à CaHin & dans les pro- vinces qu'arrofe le Volga, & jufque dans l'Autriche un petit animal appelé Soujlik en langue Rufîe, dont on fait d'aflez jolies fourrures; il reflemble beaucoup au cam- pagnol par fa figure, il a comme lui la queue courte ; mais ce qui le diftingue du campagnol & de tous les autres rats, €'cft que la robe qui eft d'un gris-fauve (u) Rzaczyniki, -r4j/iî. pag. 328, Notices de quelques Animaux» 37 i efl femee par-tout de petites taches d'un blanc vif & iuftré ; ces petites taches n'ont guère qu'une ligne de diamètre, & font à deux ou trois lignes de diftancc les unes des autres, elles ibnt plus appa- rentes & mieux terminées lur les iombcs de l'animal que fur les épaules & la tête. M. Pennant^.vy, Gentilhomme Angiois, très-verfé dans i'Hiltoire naturelle, & qui connoît très-bien les animaux , a eu ia bonté de me donner un de ces foufliks qu'on lui avoit envoyé d'Autriche, comme un animal inconnu des Naïu- ralifles, & qui n'avoit point de nom dans ce pays ; je le reconnus pour être le même que celui dont j'avois une four- rure, & dont M. Sanchez (y) m'avoit fourni la notice fuivante. c. Les rats que l'on appelle foufliks , le prennent en ce grand nombre fur les barques chargées « de ièl dans la rivière de Kama , qui ce defcend de SoHkamskie où font les ce falines , & vient tomber dans le Volga 3 au - deflus de ia ville de Cafàn , an » confluent de Telufchin t le Volga yi depuis SimhusU jufqu'à Semtof eft » couvert de ces bateaux de fel y fie » c'eft dans les terres voifines de ces >î rivières, auffi-bien que fur les bateaux >5 qu'on prend ces animaux ; on ieur a y> donné le nom foujlik , qui veut dire y> friand, parce qu'ils font très -avides de (cl:». IX. TAUPE DORÉE. Enfin pour n'omettre aucun des ani- maux du Nord, & même des plus petits, il paroît qu'il y a en Sibérie une forte de taupe qu'on appelle Taupe dorée, ôc dont l'efpèce pourrait être différente de celle de la taupe ordinaire, parce que cette taupe de Sibérie n'a point de queue & qu'elle a ie mufeau court, le poil mêlé de roux & de vert , & qu'elle n'a que trois doigts aux pieds de devant & quatre aux pieds de der- rière , au lieu que la taupe ordinaire a ifinq doigts à tous les pieds. Ivlous 'Notices de quelques Animaux. 3 7 3^ Ignorons le nom de cet animal, dont bth^ a donné la figure (7J* RAT D* EAU BLANC. On trouve en Canada le rat d'eau d'Europe, mais avec des couleurs dif- férentes; il nefl: brun que fur le dos, le refle du corps efl: blanc & fauve en quelques endroits ; la tête , & le mufeau même , font blancs aiiffi-bicn que t'ex- trémité de la queue ; le poil paroît plus doux & plus lulîré que celui de notre rat d'eau, mais au refle tout eft femblable, & l'on ne peut pas douter que ces deux animaux ne fuient de la même efpèce : le blanc du poil vient du froid du climat, & l'on peut pré fumer qu'en recherchant ics animaux dans le nord de l'Europe, on y trouvera , comme ea Canada , ce rat d'eau blanc. (1) Seba, Vol. h png. j /^ tah j 2 , Mas, fig. 4^ 'fammf fig. 5 , m : h 1^ 1 ' I! K '574 Hïfloire Naturelle* XL Le cochon de Guinée. Quoique cet animal clifFcre du cochon ordinaire par quelques caraélères affez marqués ; je prélume néanmoins qu'il eft de la même efpèce , & que ces difïerences ne font que des variétés produites par l'influence du climat ; nous en avons i'exempie dans le cochon de Siam , qui diffère auffi du cochon d'Europe, & qui cependant efl: certai- nement d** la même efpèce, puifqu'ils fè mêlent & produifent enfemble ; le cochon de Guinée efl à peu près de ïa même figure que notre cochon & de îa même grofîeur que le cochon de Siajn , c'el t- à-dire , plus petit que notre fanglier ou que notre cochon ; il efl originaire de Guinée, & a été tranf^ porté au Brefil , où il s'efl muhiplié comme dans Ton pays natal ; il y efl domcflique & tout-à-fiiit privé ; il a le poil court, roux & brillant; il n'a point de foies, pas même fur le dos; le cou feulement & la croupe près de l'origine Notices de quelques Ammaux, 3 7 J de la queue font couverts de poils un peu plus longs que ceux du refle du corps; il n'a pas la tête fi grolTe que le cochoa d'Europe, & il en diffère encore par la forme des oreilles qu'il a ti-ès-longues , très-pointues & couchées en arrière le long du cou; fa queue eft auffi beau- coup plus longue, elle touche prefqu'à terre, & elle efl: fins poil jufqu'à fon extrémité fûj : au refle , cette race de cochon, qui félon Marcgrave cft ori- ginaire de Guinée, fe trouve aulîi en A fie & particulièrement dans l'île de Java ^l?J , d'où il paroît qu'elle a été tranl portée au cap de Bonne-efpérancc par les Hollandois fcj» fa) Marcgrav. Hift. nar, Brafil, pag. 230; Jîg. îhU, (b) Leurs porcs ( à l'île de Java ) n'ont point de poil , & font fi gras que leur ventre traîne à terre» Voyage de Mandeljlo , tome 11 , page ^ ^.^ . (c) Les cochons qui ont été apportés de Java au cap de Bonne- efpérance , ont les jambes fort courtes, & font noires & (ans (oies; leur ventre qui eft fort gros pend prefque jufuu'à terre ; il s'en faut de beaucoup que Itur graifle n'ait la conJlrtance qu'a celle des cochons d'Furope La chair en e{î très-bonne à manger. Dejo-ipiion du cap fU Bomii-^. tfpérance, far Kolbe, terne IJJ, page ^8% \jy6 Hifloke Naturelle; X I I. 'Le sanglier du cAP-vERDi II y a dans les terres voifines du Cap-verd un autre cochon ou fanglier, qui par le nombre des dents & par l'énorinité des deux defen(es de la mâ- choire fupérieure, nous paroît être d'une race & peut-être même d'une efpèce diftérente de tous les autres cochons , & s'approcher un peu du babiroufTa: ces défenles du defTus refîemblent plus à des cornes d'ivoire qu'à des dents , elles ont un demi-pied de longueur & cinq pouces de circonférence à la bafe , & elles font courbées & recourbées à peu près comme ies cornes d^un taureau: ce caratflère (eui ne fuffiroit pas pour qu'on dût regarder ce fanglier comme une efpèce particulière ; mais ce qui leiTÎble fonder cette préfomption , c'eft qu'il diffère encore de tous les autres cochons par la longue ouverture de fes narines , par la grande largeur & la forme de lès mâchoires, & par le nombre & la figure des dents niâchelières j cependant Notkes rte que je fuis de l'avis de M. Linna^us, h je cr^ is que le gale! a de M , Brown , eft le même que la belette noire du Brefil. (m) Alujlelamnximaatra Mojchumredokns, Tayra. Cro^e BeUt'c. Cet animal en (é frottant contre les arbres y laiflè une cfpèce d'humeur ondueufc qui Tent beaucoup le mufc. fiarrère , Hijioire naturelle di fa France E^uinmaie, fa^es /// iT i j 6» Notices Ae quelques Animaux. 3 8p d'une cfpèce voifine de celle du Hiriguej de h. marmofe , du cayopollin & du phalanger. Sibille Merian el1: le premier h uteur qui en ait donné ia figure , avec une courte indication (n). Enfuite Seba a donné pour ia femelle la figure même de Merian , & pour k mâle une nou-* vellc figure avec une efpèce de defcrip^ lion : cet animal , dit-il , a les yeux très-brillans & environnés d'un cercle de poil brun-foncé ; le corps couvert d'un poil doux ou plutôt d'une efpèce de laine d'un pune-roux ou rouge, clair fur le dos; le front, le mufeau, le ventre & les pieds font d'un jaune-blanchâtre ; les oreilles font nues & affez roides ; il y a de longs poils en forme de mouf- îaches fur la lèvre fupérieure & aulîi au - deiïus des yeux ; fes dents font (n) Hic geftus gMsfyheftns depulum ejî qui cntuUs {juorum vulgo (junique vcl jfex unu Jarwa enhi(ur in dwfo Jt'cum yoYtm , fx jîavo fufci coloris , at fiwuciifa (jus aiha ej} : cwn ontr.x exeunt nUmeuti ciufa, à candis circum ainutifur qui jani Jaturï vcl nulclhas fvfyican- tet , illico VI. mis dorfiim nfccndiim , if caudis f;ns ■j'nrentuin cdii'lis intwli'iait , qui ilioi fla'hn in (Viiy<4 i}pportnn!, M:ir. Sihi!. Merian. Infccl. Sutiiuim, Ainji^ paor, 60, iig. iiib# LXVI. R iij 35)0 Htjloîre Naturelle. comme celles du loir , pointues & pi- quantes ; kir la queue qui e(t nue & ti'une couleur pâle , il y a dans le mâle des taches d'un rouge - obfcur qui ne fe remarquent pas lur la queue de la fe- melle ; les pieds reflemblcnt aux mains d'un linge , ceux de devant ont les c|uatre doigts & ie pouce garnis d'on- gles courts & obtus , au lieu que des cinq doigts des pieds de derrière , il n'y a que le pouce qui ait un ongle plat & obtus , les quatre autres font armes de petits ongles aigus. Les petits de ces animaux ont un grognement aflez 1cm- blable à celui d'un petit cochon de lait. Les mamelles de la mère reflcmblem à celles de la marmofe. Seba remarque avec raifon que dans la figure , donnée par Merran y les pieds ^ les doigts fonî: mal repréfentcs fo). Ces j^hilandrcs produifcnt cinq ou fix petits , ils ont la qu(^e très-longue &: prenante comme celle des lapajous ; les petits montent fur ie dos de leur n ;' re ": s'y tiennent en accrochant leur queue à la ficrne; dans cette fituation qui leur eft {Iimiiière , elie (oj Seba. Vclume I, j'a^e fp, table XXi,f^, ./-, Notices de quelques Amriiaux. 3 f) r les porte & tranfporte avec autam dc iiireté cjue de légèrdté» XVII. L' A K O U C H I. L'Akouchi eft afîez commun à la Guiane »»"<»**»' 592 Hifloire Naturelle. les habitudes naturelles approchent plus de celles de la taupe que d'aucun autre animal ; il me paroît que c'efl: le même qu'a décrit Seba, fous le nom de Taupe rouge d'Amérique (q) , au moins les def- criptions de ces deux Auteurs s'accor- dent afîèz pour qu'on doive le préfumer. Le tucan efl peut-être un peu plus grand que notre taupe, il eft comme «lie gras & charnu , avec des jambes fi courtes que le ventre touche à terre ; il a la queue courte ; les oreilles petites & rondes; les yeux fi petits qu'ils lui font, pour ainfi dire , inutiles ; mais il diffère de la taupe par la couleur du poil , qui cft d'un jaune-roux , & par le nombre des doigts , n'en ayant que trois aux pieds de devant & quatre à ceux de der- rière, au lieu que la taupe a cinq doigts à tous les pieds ; il paroît en différer encore , en ce que fit chair efl: bonne à manger, & qu'il n'a pas rinftinct de lii taupe pour retrouver la retraite lorf- qu'il en elt forti; il creulc à chaque fois un nouveau trou , en lorte que dans de certaines terres qui lui conviennent, les Notices de quelques Animaux, 393 trous que font ces animaux (rj , font en fi grand nombre, & fi près ics uns à.t% autres qu'on ne peut y marcher qu'avec précaution. X I X. La musaraigne du Brésil, Nous indiquons cet animal par la dé- nomination de Adiifdraigne du Brefil , parce que nous en ignorons le nom , & qu'il reiïembie plus à la mufliraigne qu'à aucun autre animal ; il ell cependant confidérablement plus grand , ayant en- viron cinq pouces depuis l'extrémité du nuifeau jufqu'à l'origine de la queue , qui n'a pas deux pouces, & qui par con- féquent efl plus courte à proportion que celle de la mulàraiprne commune; il a le mulcau pointu & les dents très-aiguës: fur un fond de poil brun , on remarque trois bandes noires aflez larges qui s'é- tendent iongitudinalement depuis la tête jufcju'à la queue , au-deffous de laquelle on remarque aufîi la bourfe avec les fr) Fernandès. FUJI, an'm, nov. Hijp, pag. 9, cap. XXIV. 'Il II A^^: '354. Hïfioire Nature lie* tefticulcs qui font pendans entre les pîeJç de derrière : cet animai, dit Ma rcg rave, jouoit avec les chats, qui d'ailleurs ne lu foucientpas de le manger^; ^ik c'elt en- core une choie qu'il a de comniun avec la mufliraigne d'Europe , que les chats tuent, mais qu'ils ne mangent jamais. X X. L' A P É R E A. Cet animal qui fe trouvé au Brefif, n'eil ni lapin ni rat , & paroît tenir quel- que chofe de tous deux ; il a environ un pied de longueur fur iept pouces de circonfe'rence ; le poil de la même cou- leur que nos lièvres , 6c blanc lous le ventre : il a aaifi la lèvre fendue de même ; les grandes dents incifives , & la moullache autour de la orueule &. à côté des yeux ; mais les oreilles iont arrondies comme celles du rat, & elles font h courtes qu'elles n'ont pas un travers de doigt de hauteur; les jambes de devant n'ont qu'' trois pouces de hauteur, celles de dcmère ic)nt un peu (f) Marcgrav, Hijl» nat, Brafil, pg, 2 a Jt les pîe clç regrave, Lirs ne lu c'elt en- lun avec es chats amais. 1 Brefif, lir quel- environ 3uces de me cou- lons le idué de ives, & Liîe ÔL à les font & elles pas un jambes jces de un peu *9v Notices Je ^juehjiics Animaux. 395 plus longues , les pieds de devant ortt quatre doigts couverts d'une peau noiK & munis de petits ongles courts ; les pieds de derrière n'ont que trois doigts dont celui du milieu eft plus long que les deux autres; i'apifrea n'a point de queue ; fa tête efl un peu plus alongée que celle du lièvre, & (;> chair eft comme celle du lapin , auquel il reiïemble par la manière de vivre ftj. Il fe recèle auffi dans des trous , mais il ne creufe pas la terre comme le lapin, c'eft plutôt dans des fentes de rochers 6t de pierres que dans des fables qu'il le retire : aufîi eft-îi bien ailé à prendre dans là retraite. On le chafîe comme un très-bon gibier, ou du moins aufîi bon que nos meilleurs lapins (u). Il me paroît que l'animal dont Oviedo, ^ Photographie Sciences Corporation 23 WEST ^AAIN STREÇT WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 vV * 39^ Ht flaire Naturelle* fous le nom de cori, pourroit bien êtr« le même que Vapérea (y) l que dans quelques endroits des Indes occidentales on a peut-être élevé de ces animaux dans les maifons ou dans des garennes, comme nous élevons des lapins ; & qu'enfin c'eft par cette raifon qu'il s'en trouve de roux , de blancs , de noirs & de variés de couleurs différentes; ma conjecture eft fondée ; car Garcilaffo dit exprefîement , qu'il y avoit au Pérou des lapins champêtres & d'uutres do- mefliques , qui ne reflembloicnt point à ceux d'Efpagne (-iQ, (y) Le Coù ( des indes Erpa^noîes ) cft un petit aTiimai à quatre pieds , aflcz fcmblable à nos lapins & aux taupes ; il a les oreilles petites , & les porte tei'cmfnt couchées fur le èiO^ qu'à peine les apcr- çoit-on } il n'a point de queue. Les uns font tout blancs , les autres tout noirs , les autres mouchetés de noir & de hianc ; il y en a de tojt rouges & d'autres mouchetés de rouge & de blanc Ils font privés & ne font aucune ordure dans les mai- fons; ils mangent de l'herbe & fe nourriffent de peu de chofe; ils ont le goût & le fumet des meilleurs lapins. Hifl.nre des vcynges, par Du^iemer t/ois comme le lièvre, êc ne le creufe pas un terrier comme le lapin fcj» If me paroît que l'animal delà lîouvelle Efpagne,, indiqué par Fernan- dès, fous le nom de citlifd), eft le même que le tapeti du Brefil , & que ces ani- maux ne font qu'une varie'té de nos lièvres d'Europe , qui ont pu pafler par le Nord, d'un continent à l'autre. Il y auroit bien encore quelques es- pèces d'animaux à ajouter à ceux qui font compris dans les Notices précé- dentes, mais ils font fi mal indiqués qu'elles deviendroient trop incertaines, & j'aime mieux me borner à ce que l'on fait avec quelque certitude, que de me livrer à des conjeélures, & tom- ber dans l'inconvénient de donner pour exiftans des êtres fabuleux , & pour des efpèces réelles des animaux défigurés: avec cette limite , & malgré ce retran- chement, que j'ai cru nécefTaire, les (e) Pifon, Hift. Brafil, pag. loa, (d) Citl'u ... ^ epores nova Hifpania noflratihui fimiUs forma atqu' lento fed auriculis longifftmis pro çorporis magnitudint , fatiffïmifjue, Fernandès , Hijl^ finim. nov, H'fp, pag. 2, cap. lll. ^T'ATT'^"*".'" '5^'ffl?^^''"' Notices de quelques Animaux. 3 qq perfonnes inftruites , s'apercevront aife- inent que notre Hiftoire des animaux eft aufll complète qu'on pouvoit l efpe'rer; elle contient un grand nonibre d'ani». niaux nouveaux , & il n'y en a aucun de ceux qui étoient anciennement con-. >ius , dont il ne foit foit mention dans le cours de cet Ouvrage. Les notices préce'dentes , quoique compofées de vingt - un articles , ne contiennent réellement que neuf ou dix efpèces d'animaux difFérens, car tous les autres ne font que des variétés ; l'ours blanc n'eft qu'une variété de l'efpèce de l'ours ; la vache de Tartarie de celle du bifon ; le cochon de Guinée & le cochon fJti Cap-verd de celle du co- chon , &c. Ainfi en ajoutant ces dix efpèces à cent quatre-vingt ou environ , dont npus avons donné l'hiftoire , le nombre de tous les animaux quadru- pèdes , dont l'exiftence cft certaine & bien conftatée , n'ed tout au plus que de deux cents efpèces lur la furfàce entière de la terre connue. Fin du douzième volume*