^, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (AAT-3) ^ .v^ 1< ^ 1.0 1.1 Là|28 |25 ■50 ^^^ MHH ë li£ 12.0 L25 |||_u ijA ^^ ^ ^ '/ y y Photograiiîic Sdenœs Corporation ^\ ,v 5v ^^ '«-O \ SN* <> '^- 'i y- \ S TOI RE NATURELLE ;S QUADRUPÈDES OVIPARES ET DES SERPENS, \K M. zs COMTs DE LA CEPEDE, B'B du Cibinet du Roi-, des Acadétnieé 8c >ciétés Royales de Dijon, Lyon, Bordeaux» ouloure, Metz, Rome, Stockolm, Heile^ [ombourg, HeiTe-Caâel, Munich, &c. TOME SECOND. R I S, (TEL BB THOU, RXJE DES POI' M. DCC LXXXVIIL \VS LE PÂIViliGh DE VACjfDEÀtiE ISOlJkLE UU UmfKB0^ N V ^y^vK>\\\ '.xi^ •i •^V>^^ •♦4 t....- p j j q^ çj- Il J^" ;^ ^ '. 11 r- ^■.. CJu JL ,â ,#*>-, V v.a, '.iC: ^,-î\>n.oj 3J. M <:,. *i ^t 4!W*\ h ;*«-^F :;b Hnldiû ■■iâi''ïït^M Cf; '?h ■ïrt J r I ^ >! >; ;s iii« es ij;of ifcidîl >.M^lW|^y^*r'V»^^*> «» - .>W.-MHP>'«^«««-^N(^-fl n,a2P*. 3?*o •Vi »rjwMnwmuiÉ>yw.ii mitmi ■^Kï'-':, M /f' ^•. /^.i ■';)«ftf u ^ ^i c^l fl^ le' n T t ft 'A- V., **.\ rr t fT*'*^" ^ '-^*^WW—* % i^^n^oe* i*»,^ âa 5 u ■^ \ ■■■wpl 'Sll TABLE ES ARTICLES Côntetms dans ce Volume^ H [Lézard-ver|.y 15 Cordyle, lexagone^ kméiva. Galonné^ Caméléon,. 49 fQu€uerbttue,/ ^9 \zuré', Grifen^. ItnÉire,; \lgire, ^ [Stellion^ Scinque y Mabouya, Doré, ETapaye, Strié, (Marbré, Roquet, LeGottreivr, ri£ LeTé^uixin^ 118^ Le Triangulaire, 115^' La Double^raie., 131 LeSputateur, 132^ Le Gecko., 15/ LeGeckottCy 14^ La Tête-plate ,r 15 r Le Seps y ; lot %i LeChalciide, 174: 8i Le Dragon, «17^ t\ LaSalamandretet" 84 reflre, r^OP . 8j La Salamandre à S8 queue plate, 9IX 51 La Ponduée, 257 ,98 LaQuatrC'raies, 13$^ rispil« Le ^roubé, ii^< tff. La Trois-doigts , 2422. 116 . Des Quadrupèdes 117 ovipares qui 120 n'ont point de Aoiige gorge ^ 124 fSë^ue^ 14$ /^ •il ^^ ï 't GiiMnmftler ,pii^n$x mur; Jdénu LaGrenouillicQni- Le Vert , 3 5 J mime Vj ^^ TfdenÇ ) Le pyonivjprt , 555 LaRou&« - -28^ -Lefirôfï, -*- «^7 L'épauiea»-méey 19^ LeBoâut- î^^ LaGaiOBBéJB» |é| |(é Marbré^ }75 Ikiftes , V - j ic^ MÇriard, « ; fjê La Raine^vertey I«rm« (é]ptiles Bipètfe^ > }p iABoilUe.^' 521J Lâ'Canned^ . m La Brune^ • - ^i^ £^$helit>p^f , }«K) LaCouleur dçlàîlki 2f î 'fw^ ^^ matiè- 1^'Oran^ée^ LaRétfge^ Craipauds^ ^ip^ Le Cra|«nd î&<»th* ^ ;* '. : "' ies ovipar6s:^eà in 44)1 mSTOïR] / \ HISTOIRE NATURELLE 'des QUADRUPEDES OVIEARES/ ♦;i I , .,11 'rUfffaegaMsgaâtfeay TROISIÈME DIVISION. LÉ ZARD S :«' Dont la queue ejl ronde ^ qui ont cfn^ doigts aux pieds de devant, & de^ bandes écailkufis Jbus le vinfre. LE LEZ ARP GRIS (a), t I LÉZARD Gris paroît être ièpliis loux, le plus iimocent & l'un dç^ plii$ (û) Lagartija & Sargantana yen EJjfagnt; Ovipares. Tome IL A î 1 Hijioire Naturelle Qtiles des lézards. Ce joli petit animal fi commun dans le pays ou nous écri« vons , & avec lequel tant de perfonnes ont joué dans leur enfance, n'apas reçu ck la Nature un vêtement aufli éclatant ^é plufieurs autres Quadrupèdes ovi- pares *, mais elle lui a donné une parure élégante*, fa petite taillé eft fvelte*, Ton mouvement agile*, fa courfe ix prompte t}u'il échappe à i'œil, aufli rapidement que l'oifeau qui vole. Il aime à recevoir Langrola , au» environs dt Motitptllitr. ^ Le Lésard Gris, M, d'Juhenton , EncychpiSk mithoéiqae» Le lézard Gris, le I^sard ordinaire ou commun, Lac«rta terreftris. M. yalmont Je Bomart, DiiUon' hain d^Wf. aatunlk. . Lacerta agilis, 15. Linn, amphik npt, Georges Edwards. Glaiturti d'Hijloir$ ttatarelit , t/tndta, 1764. ^ Sttond* partie , Chap, xy, planch 225. The littfé BrowD lisard. Séba, 2. planche 79 , figure 5. Lacerta agiiis. Ichihyohgia citm amphihiit reffii B^ wjficii à M, Chrifi. fVulff Stps argus 105 , Seps muralis 106, Seps ter- reftris 107 , Seps cserulefcena , 10^, ' Laurenti fpe- îimtn vttditum' V V des Quadrupèdes évipares. % h chaleur du foleiiv a/fint befoin d'une température douce, ii cherche les abris; Se lorfque » dans un beau jour de prin* teins » une lumière pure éclaire vivement un gazon en pente» ou une muraille qui augmente la chaleur eiv la réAéchij0ant« ipn le voit s'étendre Aiir ce mur , oa fur l'herbe nouvelle avec une efp^ce de Volupté, il Te pénètre avec délices de ;ette chaleur bienfaifante *, il marque Ton >Iaifir par de molles ondulations de fa [ueue, déliée i il feit briller. fes yeux 'ifs 8c animés; il fe précipite c.omme ih trait pour faifir une petite proie , ou )our trouver un abri plus commode. Bien [oin de s'enfuir à l'approche de l'homme , ^1 paroît le regarder avec complaifance : mais au moindre bruit qui Tefiraie , à [a chute feulé d'une feuille ^il fe roule , ^pmbe êc démeure pendant quelques nllans comme étourdi par fa chute i m bien » il s'élance > difparoît^ie trouble^ revient, fe cache de nouveau, reparoit icore, décrit en un înfbnt plusieurs ^rcuits tortueux qu,e l'ail a de la pei|ie fuivre , fe replie plufieurs fois fur lut^ , & fe retire enfin dans quelque Ai, lême • • J h: *i 1^:. ■m.^ 4 '^ '^Hiftoire Naturelle '^^^ àfile jilfcju'à ce (pie fa craimte Toit dif- (ipée (^). Sa téta eft triangulaire & aplatie^ le deffus eft couvert de grandes écailles, dont deux font fituées au-deflîis des yeux , de manière à repréfenter quelquefois des pau|»ère8 fermées. Son petit mufeau arrondi préfénte un contour gracieux \ les ouvertures des oreilles Uywt afTez grandes \ les deux mâchoires égales àe garnies de larges écailles *, les dents fines , un peu crochues , & tournée» vçrs le gofier, >V' n 11 a à chaque pied cinq doigts déliés» &: garnis d'ongles recourbés , qui lui fervent à grimper aifément fur les arbres & à courir avec agilité le long des murs s êc ce qui ajon^te à la vîteiTe avec laquelle il s'élanoe , même en montant» c'eft que les pattes de derrière, ainiî que dans tous les lézards , font un peu plus lon^gues que celles de devant. Le long de l' mté-*. TT f^-tF -*-w 1 i ^A n F (5) C^eii principalement dans fespays chayd^ iqùélt Itfaard Gris 'û& trés-ai^iley & qu'il exécuta {fi diy«rf mpuvçm^Qft.<^)ieii.0M9 Yeoçni jIq ^içm% . i.;,f: . V^ des Quadrupèdes ovipares, j rieur des cuifles , règne un petit cordon de tubercules , refm>labie8 » par leur forme, à ceux que notis avons remar-» qués fur Tlguane: le nombre de ces petites éminences varie» Bcotk en compte quelquefois plus de vingt. Tout eft délicat & doux à la vue, dans ce petit lézard* La couleur griie que préfente le deflus de Ton corps , cA ' variée par un grand nombre de taches blanchâtres v& par trois bandes prefque noires , qui parcourent la longueur . du dos*, celle du milieu eft plus étroite que les deux autres. Son ventre eft peint ce vert, changeant en bleu \ il n'eil^ aucune de Tes écailles dont le reflet ne foit agréable i 8c pour ajouter à cette (impie, mais riante pamrc, le deâbm du cou eft garni d'un collier compofë d'écaillés, ordinairement au nombre de fept, un peu plus grandes que les voifines , & qui réunifTent l'éclat Se la couleur de l'or. Au refie^ dans ce lézard comm^i dans tous les autres , les teintes Se ij^ diftribution des couleurs font fiijettes à varier fliivant l'âge, le fexe & le pays : mais le fond de ces couleurs refte . mt^ Aiij " •î^. // 6 ^ Hijîoire Naturelle à-peu-près le même (c). Le ventre cft couvert d'écaiiles beaucoup plus grandes ^le celles qui font au-defTus du corps*, elles Y forment des bandes tranfvcrfales , ainiî que dans tous les lézards que nous avons compris dans la tfoifième divifîon. Il a ordinairement cinq ou fix pouces de long, êc un demi-pouce de large : êc quelle difFérence entre ce petit animai âc rénorme crocodile ! Auffi ce prodigieux Quadrupède ovipare neft-il prefquc jamais apperçu qu'avec effroi •, tandis qu'on voit avec intérêt le petit lézard Gris jouer innocemment parmi les fleurs avec ceux de fon eipèce , & par la rapidité de désagréables évolutions,- mé- riter' le nom d'agile que Linné lui a donné* On ne craint point ce lézard doux êc paifîble •, on l'obferve de près •> il échappe communément avec rapidité, lorfqu'on veut le faifir -, mais lorfqu'on Ta pris , on le manie fans qu'il cherche à mordre; les enfans en font un jouet î $c , par une fuite de la grande douceur t-^ ■««■ mUMM 7 . (e) Nous avons décrit le lézard Gris, d'apré» des individus vivans. * 1- x pouces e large : t animal ^digjeux prefque •, tandis t lézard es fleurs par la 'ns,mé- é lui a lézard fe près ; ipidité , •rfqu'on :herche I jouet i louceur d'après des Quadrupèdes ovipares, y de Ton caraâère, il devient familier avec eux. On diroit qu'il cherche à leur rendre carefle pour carefle -, il approche innocemment fi bouche de leur bouche \ il fuce leur falive avec avidité *, le» Anciens l'ont appelle /'û/m* de t homme ^ il auroit fallu l'appeller l'ami de l'enfance : mais cette enfance fouvent ingrate ou du moins trop inconftante, ne rend pas toujours le bien pour le bien à ce foible animal \ elle le mutile , clic lui fait perdre une partie de fa queue très- fragile, & dont les tendres vertèbres peuvent aifément fe féparer {d). t ( Q9 font que jouer entr'eux ; car les pèches » vertèbxes ofleufes , qui forment leur queue , 9) font très-fragiles, & fe féparent aifément l?s »« unes des autres ; aulK voit-on trés-fouvent des »» queues de toutes les longueurs h des kzards , 9* qui font d'ailleurs de même taille. Au refte , »> Mir, Marchand nous apprend qu'ayant voulu 9« être témoin de cette produâion, l'expérience »» ne lui a pas réulfi , fans qu'il ait pu découvrir V» îi auoi il en tenoit. Suivant lui , cette îïou- »» velfe queue e(t uneefpèce de tendon , & n'eft »> point formée par des vertèbres cartiïagineufes , comme la vieille, m Nouvelles oôfervatious micropm co/iquts, jparMn Needham f page 141. W 4* ' 5?: dej I Hifioire Naturelle ^^ ^ Cette queue qui va toujours en dimi- nuant de groiTeur , & qui fe termine en pointe , eft à-peu-prcs deux fois auffi ;,^ qu| longue que le corps : elle eft tachetée de blanc & d'un noir peu foncé, & les petites écailles qui la couvrent for- ment des anneaux affez fenfibles, fouvent au nombre de quatre-vingt. Lorfqu'elle a été brifée par quelqu accident, elle -repouffe quelquefois-, & fuivant qu'elfe a été divifèe en pluiS ou moins départies , elle, eft remplacée par deux & même quelquefois par trois queues plus ou 1 %.n des Quadrupèdes avipçres. 5 moins parfaites dont une faille renfermq des vertèbres es autres ne contiennent qu'un tendon (^)., j. Le tabac en poudre eft prefque tou- jours mortel pour le lézard Gris : (i Ton [en met dans fa bouche , il tombe çr^ ronvulfion & le plus fouvent il meurt )ientôt après. Utile autant qu'agréable, |1 fc nourrit de mouches , de grillons , le fauterelles , de vers de terré , de )refque tous les infedes qui détruilent los fruits & nos grains -, aufïi feroit-iï rès-avantageux que Teipèce en fût plus mltipliée -, à mefure que le nombre des lézards Gris s'açcroîtroit , nous verrions liminuer les ennemis de nos jardins ^ :e feroit alors qu'on auroit raifon de les regarder , ainfi que certains Indiens les ronfidèrent, comme des animaux d'heu- reux augure ^& comme des fîgnes aflurés l'une bonne fortime. 5 , Pour faifîi: les infectes dont ils fê f< m/ (e) Continuation de ta matière médicale de Geoffrot^ tme 12 9 page 78 & fuiv. Mémoire de M. MaTchatid^^ dans ceux de l^Àcodémi^ du Sciences ^ année }7i8«- > A "I lo Hi/fôire NaiurelU ^^^ fioumffent, leis lézards Gris dardent avec vîtefle une langue rougeâtre, affez large, fourchue , & garnie de petites afpérités à peine feh fibles , mais qui fuffifent pour les aider à retenir leur proie ailée (/). Comme les autres Quadrupèdes ovipares, ils peuvent vivre beaucoup de tems fans manger, & on en a gardé , pendant fix mois , dans une bouteille , fans leulf don- ner auame nourriture, mais auffi fans leur voir rendre aucun excrément (g). * Plus il fait chaud , & plus les mouve- mens du lézard Gris font rapides : k peine les premiers beau* jours du prin- tems viennent-ils réchauffer l'atmolphère , que le lézard Gris fortant de la torpeur profonde que le grand froid lui fait éprouver , & renaiSant , pour ainfî dire , à la vie avec les zéphirs & les fleurs, reprend fon a gilité & recommence fes cipèccs de joutes , auxquelles il allie des jeux amoureux. Dès la fin d'Avril, il cherche fa femelle: ils s'unifient enfemble par des embraffemens fi étroits qu'on a mé .SWr: «Y/y Needham, oifervatioMimicrofcODifjues^ ■f ^ m ■:■■ . ■■; ■*- des Quadrupèdes ovipares. 1 1 peine à les diftifigner l'un d« l'autre -, ôcs'û faut juger deTamourpar la vivacité de fon expreffion, le lézard Gris doit être un des plusardens des Quadrupèdes ovipares. La femelle ne couve p* font prefque roncis, & n' fois plus de cinq lignes comme ils font pondus] la température commel douce, ils éclofcnt par fi de Tatmolphère, avec d\ facilité, que la femelle à le loimaa^^^ dépofer dans les abris les plus chauds, &, par exemple, au pied d'une muraille tournée vers le midi. Avant de fe livrer à l'amour, &: de chercher fa femelle, le lézard Gris fo dépouille comme les autres lézards j ce y n'eft que revêtu d'une parure plus agréa- ble , & d'une force nouvelle , ou n va fatisfaire les defîrs que lui infpîrc lé printems. Il fe dépouille auffi lorf- que l'hiver arrive -, il paffe triftement cette faifon du froid, dans des trous d'ar- bres ou de muraille, ou dans quelques creux ious terre : il y éprouve un engoui'^ A vj .y^ 12 ' Hificire i^aturelle 'V diiTement plus ou moins grand, fuîvant îe climat qu'il habite & la - rigueur de la faifon •, & il ne quitte communément cette retraite que lorfque le printems -^ ramène la chaleur. Cet animal ne con- lerve cependant pa? toujours la douceur ** de Tes habitudes. ^. Edwards, rapporte, ^^ dans icfnPiûioirfe naturelle, qnfil iurprit ^ ttm jourun lézard Gris attaquant un petit loifeau qui réchauffoit dans fon nid des petits nouvellement éclos. Cétoit contre un mur que le nid étoit placé. L'ap- prodie dé M. Edwar<^ fit cefler Tef^cce de contât quç^ rpif^au foutenoit pour défendre (k jeune famille y Toifeau s'en- vola ^ Ic; lézard fe laifla tomber*, il auroi% peut-étr€, àk M. Edwards, dévoré les petits^ s'il avoit pu les :^irejr de leur nid (A). Mais ne nous preflons pas d attribuer uneméchanceté qui peutnetre • qvi'un défaut individuel, &: ne dépendre ^le de circpnftançes p;iffagères , , à ; une clpèce foible que l'on a reconnue pour innocente & douce- r^.'" ^ (A) Glâiium d'Hifi.iiat, par Q tordis EétvMrdSê '•- :.. .: I V Jb^ :>_ ; ■.. , ,, ;■ • ■ , •■ ■ 't ) , & un de ces lézards a été iépofé au Cabinet du Roi : il ne dif- fère , du lézard Gris de nos Provinces^ [que par des nuances de couleur très?» [légères , & qui ^ont la fuite prefque [neceiTaire 6$ la diverfité des climats de la France & de FEfpagne. . f: Il paroît qu on doit regarder comme une variété du lézard Gris , un petit lézard très-agile , & qui lui refîemble par la conformation générale du corps, par celle dé la ^eue, par des écailles ' -i^' *:■;■ ■:.;. . (i) On a vanté les propriétés des lézards Gris^ principalement contre ies maladies de la peau y les cancers , les mauS: qui demandent que le fang foit épuré , &c. Voyez , à ce fujet , les avis & inftruâions publiés par la Société royale de Médecins de Paris. (i) Bi faire, de la Société nyak dt Médecine , ^ourles années J780 & 1781. ,. » _ " vv '■»»si'. *:: -i,: ♦,.. • ■ "% ., . - " "'*" '. ■■^r :•■ ." I^^* . i 14 ^^'Hiftoire Naturelle difpofées fous la gorge en forme de collier, & par cks tubercules placés fur la face intérieure des cuiffes. M. Pal- las V» appelle lézard véloce dans le fupplément latin du Voyage qu'il a publié en langue RufTe. Ce petit lézard eft d'une couleur cîendrée, rayée lon- gitudinalement, femée de points roux lur le dôs , Se bleuâtres fur les côtés où Ton voit aufli des taches noires. On le rencontre parmi les pierres , auprès du lac dlderskoi ^ 8c (lans les lieux les plus défcrts 8c les plus éhauds ; il s'élance , Aiivant M. Fallas , avec la jwpidité d'une flèche. i c j\i ,M&ï^ï ^■^'■^ ' V t ■■.■'■"■■ - ■ .S .--■■■' ,.■■'■' - >^ ' . - ' ■ : " iSmmm >î '.■■•:',.\ forme de ules placés I îs. M. Pal- 'e dans le| ge qu'il a jetit lézard rayée lon- loints roux r les côtés hes noires, s pierres , k .; -■*• ■'^■- -, [I V m iT'ii"" m \m ; '■; P^ ^Kil tau I Sll iliiB^^ iîi liiBii iiillliiliil Pl.I.jtta^ flWinji Ç^^W «^ li^^^^r.; /»;>? ■^,i\v'n' ■M,V ^v.v> l'V'i ■///tt '/II'. ','' W ^mwmà. wmm. M ï'/ih m C"^ "f-*mm >^ ''^•*'ii«lw;rr/i?î**^^ !>j4»*"^ 4^2^*^^'^r^ ^iUff*^""?^ - ^-■- "-■ -^ ^ LE LE^'AÎO) VERT. ^ ,t . (. J X' des Quadrupèdes ovipares, t y X LE LÉZARD VERT («). La Nature , en formant ic lézard Vert, paroît avoir fuivi les mêmes proportions que pour le lézard Gris v mais die a travaillé d'après un module plus confidérable. Elle n'a fait, pour ainfî dire, qu'agrandir le lézard Gris» & le revêtir d'une parure plus belle. C'eft dans les premiers jours du printems , que le lézard Vert brille de . _i'^ (a) iifi/po# Xp»f®-, en g«c. - Krauthun, aux environs de l^ierttie en Jutricht, **^? Laf!;aito & Fardacho , en EfpagHe. ^ Lazer ^ aux environs de Montpellier. Léxard Veit. M, d'Juben/oii , Encyclopédie i}i^, thodique, y^i' , Ray , Synopps animaliam Quadrupedum , page 264* Ltcertus viridis. The green Uxard, Aldrov, Quûdr. 634. Laoertus viridis. . ^ LacQTta agilis ( varietas B. ) Linn. fyjUma natttm emphik. repul, ( Linnéus ne regarde ie lézard Veri; que comme une variétés du lézard Gris; mais* indépendamiçeiit d'autres raifons, la gjrande dif- ft^reAce qui fe uouve entre ie> dimenlioiis.de €«• ^ i6 Ififloire Natanllt j. tout ' Ton éclat, lorfqii'ayant qiiîtté (a vieille peau , il c^cpofc au foleil fon corps émaillé dçs plus vives couleurs. Les rayons qui rejaiUiflent de deiTus fes écailles , les dorent par reflets on- doyans *, elles étincellent du feu de !*é- méraude \ 8c fi elles ne font pas dia^ phanes comme les criftaux , la réfle- xion d'un beau ciel qui fe peint fur ces lames luifantes & polies , compenfe l'effet de la transparence par un nou- veau jeu» de lumière. L'oeil ne cefle d'être réjoui par le vert qu'offre le lézard dont nous écrivons l'Hiftpire. Il fe remplit, pour ainfî dire, de fon éclat, fans jamais en être ébloui : autant, la t deux lézards , & les obfervations que nous avons faites pfulieurs fois fur ces animaux vivans , ne nous pernnettent pas de les rapporter 2i la même f fpéce ). Lacertus viridis. Gefntr , de Quadrup, àpip. j^ pap 35. ^ u^'^^'ï . • ; \ ''--*'^* Séba , tome ^ , planche ^, fig. 4 & 5. Lacerta viridis, Lftcerta viridis punéHs afbis. ichthyohgia cum amphibiU ngni Bornffici , à Joh. Chrifi, mtff. Seps varius iio, Seps viridis Ij^, Ijdurtntè >■< -f::V ',( ■■' r' ■' » -\ ■•S;»*' âts Quadrupèdes ovipres. ly )iilcur de cet animal attire la vue par , beauté de ces reflets, autant elle [attache par leur douceur. On diroit. [il elle fe répand fur Tair qui Tenvi- mne , & ou en s'y dégradant par def lances infenfibles , elle fe fond de inière à ne jamais bleâer , & à ijours enchanter par une variété k'éiblc; féduifant également, foit l'elle re(plendiiie avec molleâe au iil:eu de grands fiots de lumière , u que ne renvoyant qu'une foible larte , elle préfente des teintes auili ' iaves que délicates» Le defllis du corps de "ce lézard eft . t'un vert plus ou moins mêlé de jaune , le gris , de brun & même quelquefois le rouge *, le deÛbus eft toujours plus blanchâtre. Les teintes de ce Quadni- >ède ovipare font fujettes à varier ; files pâliiTent dans certains tems de année, & fur-tout après la mort de , ['animal -, mais c'eft principalement dans îs climats chauds qu'il fe montre avec l'éclat de l'or & des pierreries •, c'eft- tà qu'une lumière plus vive anime fes rouleurs àc les multiplie. C'eft auffi »■■(-•*-.'**>. -"dli} -\ I IJiJloirt Naturelle ces pays moins éloignés de U Y 8 dans ces pays moins zone torride, qu'il cft plus grand,! ic qu'il parvient quelquefois jufqu'à la longueur de trente pouces {by ^'individu , que nous avons décrit & qui a été envoyé de Provence au Ca- binet du Roi, a vingt pouces de lon- gueur, eii y comprenant celle de h queue qui eft prefoue égale à celle duf^ corps & de la tete^ le diamètre du corps eft de deux pouces dans l'endroit le jplus gros. Le deUus de la tcte , comme dans le lézard Gris , eft couvert dci grandes écailles arrangées iymétrique- ment & placées à coté l'une de TautreJ Les bords des mâchoires font garnis d'un double rang de grandes écailles. Les ouvertures des orenles font ovales; leur grand diamètre eft de quatre lignes, èc elles laiflent appercevoir la mem- brane du tympan. L'efpèce de collier qu'aie lézard Vert, ainfi que le lézard ' (*) Nott communiquée par M. de la Tour d'Jygae, Préfident à Mortier au Parlemtnt de Provence, ^dont les lumières font âitffi connues que fon \èle pour l'avâu- Ctaicnt des Sciences. ft.*'' dts Quadrupèdes ovipares. 1 9 rris , cft formé dans l'individu envoyé de ^rovencc au Cabinet du Roi , par onze rrandes écailles. Celles qui couvrent [e dos font les plus petites de toutes ^ îlles font hexagones, mais les angles în étant peu fenlibles, elles paroilfent >rerquc rondçs*, les écailles qui font |lir le ventre font grandes, hexagones, beaucoup plus alongées y & forment irento diemi-anneaux eu bandes tranf^ rerfales. -^-'^ ^.m-r^.i- Treize tubercules s'étendent le long le la face intérieure de chaque cuifTe •, [Is font creux , & nous avons vu à (eur extrémité un mamelon très-appa- rent, & qui s'élèvfe au-deffus des bords ie la petite cavité du tubercule dont fl paroît fortir ('c), La fente qui forme 'anus, occupe une très-grande partie le la largeur du corps* La queue dfmi- me de gro fleur depuis Tongine jufqu'à la pointe v elle elt couverte d'écaillés ^)lus longues que larges, plus grandes [que celles du dos , Se qui forment .iJ: t^'j->* iir^'^n ^tti^^^îmm^^' *» ■ f^^ r (c) yoyei» à ce fttjttt les ouvrages deM.Dwemay, h i i ao ^^^ JJiftoire Naturelle >-k^ ordinairement plus de quatre-vingt-dix y La beauté du ïéilard vert fîiee les regards de tous ceux qui Tapperçoivent -, mais il femble rendre attention pour attention ^ il s'arrête lorfqu'il voit Thom- me •, on diroit qull robferve avec com- plaifance, & qu'au milieu des forets qu'il habite, il a une forte de plaifir à faire briller à fes yeux , fes couleiurs dorées , conune dans nos jardins le paon étale avec orgueil Témàil de fes belles plumes. Les lézards Verts jouent avec les enfans , ainfî que les Gris y lorfqu'ils font pris & qu'on les excite les uns contre les autres , ils s'attaquent & fe mordent quel- quefois avec acharnement (d)* Plus fort que le lézard Gris , le Vert fe bat contre les ferpens •, il eft rarement vainqueur; l'agitation qu'il éprouve & le bruit qli'il fait lorfqu'il en voit appro- cher , ne^^iennent que de fa crainte j mais on s'eft plu à tout ennoblir dans cet être diftingué par la beauté de fes couleurs-, on a regardé fes mouvemens comme une marque d'attention & d'atta- ' (flf) Gefner, Qitadru^, Ofi^ar^ , page j6. des Quadrupèdes ovipares. 1 1 ciement-, & l'on a dit qu'il avertiflbit l^homme de la préfence des ferpens qui pouvoient lui nuire. Il recherche les vers & les infeâ:es -, il fe jette avec une forte d'avidité for la falive qu'on vient de cracher, & Gefner a vu un lézard [Vert boire de l'urine des enfans. Il fe i nourrit aufîî d'qeufs de petits oifeaux, [qu'il va chercher au haut des arbres où il grimpe avec aflez de vîteiîe. ^^^ * Quoique plus bas for Tes pattes que [le lézard Gris, il court cependant avec lagilité, & part avecaffez de promptitude )our donner un pren^ier mouvement le forprife & d'effroi, lorfqu'il s'élance lu milieu des brouflailles ou des feuilles îèehes. Il faute très-haut; & comme il [eft plus fort, il eft auffi plus hardi que le lézard Gris-, il fe défend contre les chiens qui l'attaquent L'habitude de faifir par l'endroit le plus fenfible, 8c par conféquent par les narines , les diverfes efppces de ferpens avec lefquelles il eft fouvent en guerre, fait qu'il fe jette au mufeau des chiens -, & il les y mord avec tant d'obftination , qu'il fç ïaiflç eiapprter $c inêipetuer plutôt que ...;.*,. 1 1 HiJIoire Naturelle ' -^r> de defîerrer les dents •, mais il paroît qii*il ne faut point le regarder comme veni- meux» au moins dans les pays tempérés, & qu'on li^i a attribué fauflement des moijfures mortelles ou dangereufes (e). .N! • (é") «« Un !é«ard Vert (le fézard dont parle ici M. laurentu & qu'il a diitingué par le nom latin de Seps varias^ n'eit quHine variété du lézard Veit) ** iailit un petit oileau auprès de la gorge, ft & non-feulement l'y bleifa, mais même faillit ft à Tétouifer; Toifeau guérit de lui-même^ & le fti lendemain chanta comme à l'ordinaire. fi Le même animal mordit un pigeon avec beau- » coup de colère ; le fang coula de cnacune des f> petites beflUres que firent les dents du lézard; H cependant le pigeon n'en mourut pas, quoiqu'il V parût fouffrir pendant quelques heures. »> Le lend«^mHin, il mordit le même pigeon à «9 la euifle, emporta la peau, Si fit une bi^f- »» fure aOez grande; la plaie fut guérie & la peau n revenue au bout de peu de jours. »t J'enlevai la peau de la cuiffe d'un chien 61; %t d'un chat , je les fis mordre par le mêmQ » lézard à l'endroit découvert ; l'animal fit péné' 99 trer fon écume dans la bleiïure; le chien & ie f9 chat s'efforcoient de s'échapper, & donnoient t» des lignes Je douleur ; mais ils ne préfentèrent 9) d'ailteu.s aucune marque 'd'incommodité , & M leurs plaies ayant é é coufues, furent bientôt 19 guéries. » Un lézard Vert ordinaire mordit un pigeon à des Quadrupèdes ovipares. 1 3 Ses habitudes font dailleurs affez femblablcs à celles du lézard Gris-, & Ifes œufs font ordinairement plus gros le ceux de ce dernier. Les Africains fe nourriflent de la chair les lézards Verts (/)-> mars ce n'cft >as feulement dans les pa7s chauds des leux Continent qu*on trouve ces lézards » ils habitent aufîi les contrées très-tenv- )crées , & même un peu feptentrronaîes , [uoiqu'ils y foient moins nomHeux & loins grands (^ .Ils ne font point étrangers lux parties méridionales de la Suède {h) » ion plus quau Kamfchatka, oi\ malgré cuiffe droite , avec tant de force qu'il em- m >orta la peau ; il failit enfuite avec acharnement m ;s mufcfes mis à nud & ne les tâcha qu'avec « >eine. La peau fut coufue , & le pigeon guérit « ^ifément après avoir boité pendant un jour. « Ce têtard Vert mordit un jeune chien au •% ^as-ventre ; le fang ne coula pas , & l'on ne m |>emarqua pas d'ouverture à la peau; mais le « :bien poufla d'horribles cris , & n'éprouva au- « ;une incommodité, w Extrait des expériences faites» Un Atttrichi , au mois d'Août , par M, Laurenti. jfi-» \eimen medicum. f^ienna. 1768. (/) Geficr, de Quadrup ovip,^ page 37. i^* *- Cg) R^Y' à l'endroit déjà Kitê» W M. Linné. , V'. ,;_:,. ^ %• i'iix ..'/•■■ 14 * Hifiolre Naturelle leur beauté , un préjugé fuperftitîeux fait qu'ils infpirent Tefiror. Les Kamrcha- dales les regardent comme des envoyés des puiflances infernales *, auflî s'empref- 1 fent^ils, lorfquils en rencontrent, de les couper par morceaux (i)'',Sc s'il les laiflent échapper, ils redoutent Ci fort ie pouvoir des divinités dont ils les regar- dent comme les repréfentans , qu'à chaque | înftant ils croient qu'ils vont mourir, & meurent même quelquefois , difent q»ielques Vojageurs ;, à force de le çrain^ dre, '■^■'"•' '^ . ■ t?îOn trouve, aux environs de Paris, une variété du lézard Vert, diftinguée par une bande qui règne depuis le fommet delatête;urqu*à Textrémité de la queue, ^ qui s'étend un peu au'-deflus des pattes , iur-tout de celles de derrière. Cette bande eft d'un gris fauve , tachetée d'un brun foncé, parfemée de points jaunâtres, & bordép d'une petite ligne blanchâtre. Nous avons examiné deux individus rivans de cette variété *, ils paroiffoient (i) Troijîèmt Voyait dn Capitaine Cpok ; traduit Je rjngloijs , Paris / 1 7 15 2,, page 478. jeunes j \ dts Quadrupèdes ovipares. 25 jeunes » & cependant ils étoient déjà de ja taitle des lézards Gris qui ont atteint prefque tout leur dcycloppcmcnt. , > En Italie on a donné, au lézard Vert;, le nomdey?e//io/2, aud'on auiS attribué i la falamandre terreftre, ainfi qu'à d'autres lézards. C'eft à caufc des taches de cou- leurs plus QÙ iTwins vives, dont eft par-s femé le defTus du ^orps de ces animaux ^j & qui les font paroître comme étoile^ » qu'on leur a tranfporté uj^nom que nous réfervcns uniquement avec M. Linné & le plus grand nombre des Naturalift'es g [à un lézard d'Afrique , très- différent, Idu lézard Vert , , & qui a^ toujou^ ,4*4 jappeiléT^cffiort (i). ; m;^ :fV^ ;i:..,{ Noys plaçons ici , la notice d'itinlé^^ sard (/) que lonrencontre,^ Amérique , •M (it) On trouve dans la d'efcriptîon du mu(*œum ? Kircher, une notice & une iieure relatives h lun !é?ard pris dans utibois des Alpes ^ fit. appelle, uUîlion d'ItaiUf qui nous paroît être une variété du pézard y^xil RAtutti, natutaliutn Biflom, exîjlenti^m itimu/ko Kirkeriano , RMte, 1773 , page 40. Stelliû^i «'Italie. ( 0 Oulïa oumipar les Caraïbes. ' ^''**^'^ ' Rochefort , Hijjkire des ^«w7/«.. GQbe-mquchç» Ovipares, Toine^lt: ' "'■ - B' ^ ' ■fi\ . ) iS^^^Hi/loSre Naturelle ëc qiiî a quelques rapports avec le I^zarc) .Vert, Çatèiby en a parlé fous le nom de lézard Vert de la Caroline, Roçhcfort Se après lui , Ray l'ont dcfigné par cclu; de gobe-mouçhe. Ce joli petit animal n*a guère que cinq pouces de long (/n) i quelques individu^ même de cette efpèce , éc les femelles fur-tout, n*ont que la longueur et la groffcur du doigt*, mais s'il eft inférieur, par fa taille, à notre lézard Vert, il ne lui cède pas en beauté. L'a plupart de ces gobe-mouches font d'un vert très-vif-, il y en a qui paroident é|ia-!! tans d'or & d'argent : d'autres font d uif^ vert dô?à, pu peints de diverfes cou- leurs auffi briilîintes qu'agréables. Ils deviennent très »? utiles en délivrant les habitations dès mouches , des ravets éc des autres infedèes nuifîbles* Ri^n n'appror che de jj'xnduftric, de la dextérité, de V*gi^l^ >^^%^%^^^'^* ^'^ le^ çji^rchent , '^U JU. .yW c ' ' ' JRay , Synopfis Quaârt/pêâ^pk , ptige 269, , , , , ' pateshy i à poire )Saturelff  la Çarolkt > f «fc « ," ^ajgt éS' Lacertus viridis Cârôunenfis. Voyez, dans ie Dictionnaire de^. de Bo^xtarf ^ l'articJe du ïé^rd gobe-mou çhç. ;;^V ' . n (m) Causby^ à l'endroit déjà xc 18 Hijloire Naturelle faveur. Mais il ed aiifli délicat que r^ chemcnt coloré *, il ne fe montre que pen* dant Tété aux latitudes un peu élevées , & il y pafle la faifon de Thiver dans des crevafl'es & des trous d'arbres où il sVngourdit (o). Les jours chauds & fereins qui brillent quelquefois pendant l'hiver , le raniment au point de le faire fprtir dç fa retraite •, mais le froid reve^ nant tout d'un coup , le rend fi foiblc u'il n'a pas la force de rentrer dans on afile, & qu'il fuccombc à la rigueur de la faifon. Quelque agile qu'il foit, il n'échappe , qu'avec beaucoup dç peine, à la pour fuite des chats & des oifeaux de proie. Sa peau ne peut cacher entiè»» rement les altérations intérieures qn'il fubît *, fa couleur change comme celle du caméléon , fuivant l'é: t où il fe trouve pu , pour mieux dire, fuivant la tempé<^ rature qu'il éprouve. Dans un jourchaud, il eft d'un vert brillant ^ & fi ^ le Icnde* main , il fait froid, il paroît d'une cou- Jçur brune. Auffi , lorfqu'il éft mort , l'éclat & la fraîcheur de fes couleurs (0) ,Çat§iliy , à l'tfiMt déjà fitép , ». ."▼•* des Quaitupèdes àvîpàrés. t^ difparoiffent , & fa peau devient pâle & livide (p). ' ' Les couleurs fe ferTîîffent & diangcrit ainfî dans plufieurs autres cfpcccs de lézards -, c cft ce qui produit cette grande diverfité dans les defcriptions des Au- teurs qui fe font trop attachés aux cou- feurs des Quadnipèdes ovipares , & c eft :e qui a répandu une grande tfonfuiîon lans la. nomenclature de ces anini^ix« Il y a quelque reffemblance eiitre les labîtudes du gobe -mouche & celles l'un autre petit lézard du nouveau nio^-' \Cy auquel on a donné le nom à' An&lis, ' [u'on a applicmé auffi à beatieoilp ['autres lézards. Nous rapportons ce dér- uer au goitreux qui vit dans les mêmes :ontrées (q). Conuneiious n'avons pas ru le gobe-mouche, nous nt favons £ *on ne devroitpas le regarder de même» ^ommedcia même eijpèce que le goitreux , ^u lieu de le confidérer comme une variété iu lézard Vert, r rir p-; - ^^ ^ M. François Cctti, dans fon Hiftoire - ^ f * ' •■* ^ (/ ) Cattihy , à rendrait déjà cité* l ^ ^ ; > I (f ) f^oye^ l'article du Cottrsax. B ifj 30 Hifioire Naturelle ', dts amphibies & dts poi^fons de La Sar- daigne, parle d'un lézard Vert très- commnn dans cette Iflc, & qu'on y jiomme en certains endroits tiliguerta & calificTtula : il ne reffemble entière- ment ni au lérard Vert de cet article , ni à Taméiva , dont nous allons traiter (r). M. Cetti préfume que ce tiligucrta (r) «* Let habitansde la Sardaigne donnent , I f» un même ltzar^,le nom der/7/^ii«r/a& celuide 99 califieiuila..., llparotc étreun^ efpôce de lézard 9» vert , car il eft comme ce dernier lézard , d'vm •) irerc éclatant , mais relevé par des taches noires , ;W9 & par des raies de la même couleur , qui s'éten- .9» dent le long du dos La face intérieure des 9f cuilTtt préfente une rangée de tubercules , 0» ainfi que dans le lézard Vert ; il a cinq doigts & •9 cinn ongles k chaq ue pied. Une différence remar- 9> quable le diûingue cependant d'avec le lézard j> Veit décrit par les Auteurs; ils attribuent, à ce der- 9» nier lésard , une queue de la longueur du corps , 99 mais le tiliguerta a la queue bien plus étendue; 99 elle eft deux fois auffi longue que le corps de 99 l'animal ; & c'eit ce que j'ai trouvé dan« tous 9» les lézards de cette efpèce que j'ai mefurés. »» A la vérités les lézards Verts ont, pour ainfi 9» dire, une grande vertu productrice dans leur 9» queue; s'ils h perdent, elle fe renouvelle, & 9> fi elle eft partagée par quelqu'accident , chaaue 99 portion devient bientôt une queue entière. Il fe Je la Sar- fert très- qu'on y tiliguerta ; enticre- t article , lis traiter tiliguerta donnent , i ^a& celui de :e de lézard fzard, d'un ;he8 noires « , qui s'éten- Lérieure des tubercules ^ nq doigts & ence remar* ec le lézard !nt,àceder- r du corps , LIS étendue; le corps de i danc tous ai mefurés. pour ainfi \ dans leur louvellcf & nt, chaaue ntière. lue des Quadrupèdes ovipares, j i eft une efpèce nouvelle , intermédiaire entre ces deux lézards \ il nous paroît cependant, d'après ce qu'en dit cet habiic Ma nourroit donc que l'excès de la queue du tiliguerta « fur celle du lézard Vert ordinaire , ne fût paï « I une marque d'une diVeriité d'efpéce , & dût « être feulement attribué à ^influence du climat «« >deIaSardaigne. Mais,d\m autre côté, comment << I regarder la longueur de (a aueue du tiliguerta « comme un attribut acci(^entel, jiuirque les Na- « turaliftes font entrer dans les caractères fpéci- u fiques des différends lézards, la diverfe ion- « gueur de la queue relativement ^ celle du corps? « Ceux qui ont décrit, par exemple, le lézard <# Vert d'£urope , l'ont caradéril'é, ainfi qaerious « 'l'avons vu, en difant que fd c^ueue eft auffi m I longue que le corps ; & ceux qui décrivent un <« lézard d'Amérique, nommé Amiiva par M.Linné, m îe curadéritent par la longueur de la queue, «« pi trois fuis plus confidérabie que celle du corps <» ^ tiliguerta. Le nombre de ces bandes n'eâ pas i9 en effet le même dans ces deux animaux» Le fi tiliguetta reifemblé donc beaucoup à i'amétva, #» aînfi qu'au lézard Vert , quoiqu'il ne (bit ni l*un '4i ni l'autre: c'eft une elpécé particulière dont $9 il convient d'augmenter la lilte à\i% lézards, & t» qu'il faut placer parmi ceux que M. Linilé a «> défignés par le caractère d^avoir ia queue ptrti' M ciiiét ( cauda vtrùcillataj» n Le tiliguerta eft auffi innocent que le lézard » Vert; il nabite parmi les gazons, ainfi que fur n les muraiifes'que l'on trouve dans la campagne.... ij II eit très-commun en Sardaigne ; & il y eft fV inéme en beaucoup plus grand nombre que le fff lézard Vert en Italie* » Extrait dt VÉiftoin natunUt des amphihks & dei foiffhns de la Sardaigne , par M, François Cetti. Saffàri, l'J'JTtpage 15. Il eft important d'obferVer que la longueur de la queue oes lézards > fa forme étagée ou verti- l;ill£t ; ainû que le nombre des bandes écailleuCçs t-*'? t regiritt rd Vert, le efJDèce £^:i^' ■ irique. mer d'après (a<^itude de nieés Jcaié- yuerta de îa confidère le jarnifîent le ue celui du es ti^ék pas limaux» Le à l'amétva, foît ni l*un aliére dûnt lézards, as Vf. Linné a [ueue ptrti" le fe îtzard nfi que fur inipagne.... & W y eft îbre que le 'e VHÎjlQiH ' Sardaigne , )ngueur de J ou verii- écailieufçs ^f 5 Qiiaârupad^s miîpares. '5 j *dé demi suffi n'avons-nous pas cru devoir les employer pour diftingutr les divifions des lézards l'uii« d'avec l'autre ; nous ne nous en fommes fervis pour la diftindion des efpèces, que lorfqu'ils ont indiqué des différences très-confidérables ; & d'aiJ- ieurs nous n'avons jamais afligné à la rigueur telle ou telle proportion, ni tel ou tel nombre pour une marque confiante d'une diverfité d'efpècc , & nous avons déterminé au contraire rigoureufement & avec précifion , la formt de i'arrangemeat des écailles de la queue. -"^ ^-'-'.-■iii^. È f *►' f» 'u'.« .-.r . ,-\ î " s. s. .rf*t ;^A^■ i'4iJ^iY[\y,i:} :\js%: t ^j;;^ ^(\J '\ 34 Hifioirâ Naturelle . t • LE CORDYLE («). On t r ou ve en Afrique & en ACie, un iézard auquel M.Xinné a appliqué cxclufivement le nom de Cordyle, qui lui a été donné par quelques Voyageurs, mais dont on s*eft auÔi fervi pour deugner la dragonne , ainii que nous Tavans dit. Il paroît qu'il habite quelquefois dans l'Europe méridionale, & Ray dit l'avoir rencontré auprès de Montpellier (^). Nous allons le décrire, d'après les individus confervés au Cabinet du Roi., .^j.,^.'^ ^ i. La tête eft très-aplatie > élargie par- iderrière , & triangulaire*, de grandes «cailles er revêtent le defîus & les (ér) Le Cordyle. M, i'Jubtmtiy Encyclopédie Méthodique. Lacerta Cordylus^ 9, tim, amph, npt. ^ Cordylus, Grwovi» mufieum %,pagt 79, N,*$S» Ray, Synoppi Quadr,, page 203. Cordylus ifeii caudi'Verbera. Seia^ mus I , planche 84, fig> g & 4< Cordylus verus. I^aurenti jpteimen meJicum, (i) kay^ Synoppi {luadruptéim ^ page 263, * *î cô ■M des Quaimpèdi S ovipares. 3; ; •, les deux mâchoires font couvertes d'un doi;ble rang d'autres grandes écail- les , & armées de très-petites dents égales, fbries & aiguës.- ^^ ^,i, ^^:^:i.^^^ ,. Les trous des nanncs font petits ; les ouvertures des oreilles 'étroites, ôc fîtuées aux deux bouts de la bafe flii iangic , dont le mufeau eft la ointe. Le corps eft trc«-aplati -, le ventre efl: revêtu d'écaillés prefque carrées , Se aflez grandes, qui y forment des demi- anneaux , ou des bandes tranfverfales •,, les écailles du dos font auffi prefque Carrées, mais plus grandes î celles des côtés étant relevées en carène , font paroître les flancs hériflés d'aiguillons, La queue efl: d'une longueur à-peu« près égale à celle du corps *, les écailles qui la revêtent, préfentcnt une arête iaillante, qui fe termine en forme d'é- pine alongée ê: garnie des deux cptéç d'un très -petit aiguillon : ces écaillés étant longues & très-relevées par le bout, forment des anneaux très-feniîbles , feC- tonnés, affez éloignés les uns des auti'es , éc qui font paroître k queue comme Brj 5 s - ^ïfloïre Naturelle étagée» Noiis en avons compté dix-neuf fur un individu femelle , dont la queue étoit entière» •- ^'^ ^ v *^t >^ -^ ^ . Les écaillés des pattes font aiguës » & relevées par une arête. Il y a cinq doigts ^rnis d'ongles aux pieds de d^ant & à ceux de derrière. ^ ^^^^^^ La couleur des écailles eft fcleue, & plus ou moins mêlée de châtain, par taches ou par bandes, M. Linné dit que le corps du eordyle n'eft point hériflé {corporc Ictvigato) : tela ne doit s'entendre que du dos 5c du ventre , qui en effet ne le paroîflent pas , lorfqu'on les compare avec les pattes, les côtés, & iur-tout avec la queue. Le long de l'intérieur des cuiffes, régnent des tubercules comme dans l'Iguane, le lézard gris, le lézard vert,. &c. une variété de cette efpèce , a les écailles du corps beaucoup plus petites que celles des autres Corcfyles.. t-n-ît: ÎV a f % n - des Quadrupèdes (jfvif ares, 37 e &t L^HEXAGQNE («). ,| iM. L IN N Ti a fait connoître ce lézarcf, qui habite en Amérique. Ce qui forme llin des caradères diftindiifs de THexa- rone , c*eft que fa queue , plus longue le moitié que le corps , eft c^onçrimée [e manière à préfenter fîx côtés & fix irêtes très-vives. Il eft auiE fort rccon- Loiii'abie par fa tête , qui paroît comme ronquée parderrière , Se dont la peau Forme pluiieurs rides» Les écailles , lont fon corps eft revêtu , font pointues^ relevées en forme de carène y excepté relies du ventre : il les.redrefle à vo- lonté , & il paroît alors hériiîé de petites jointes ou d'aiguillons *, fous fa gueule iont deux grandes écailles ronoes -, Ta :ouleur tire fur le roux. Nous n'avons (a) L'EzBgonal. M. i'Aubtnmn , Encyclopédie ^méthoiiqtu, Lacerta angulata 9 i^, Linn, amph, rtpt, ^ftema 'illAt*' '}\':-\i .-'^i'jf ■ ■ ^r Vv]ii,>s>~ '■■ A.^Aji'-ii ■ Lacerta caudâ Exagonâ longâ ifquamit cnfioatfit mucronatttb Idem, Uié» u * -1 ^ ; » .» .'e- .^ 'i-uX 3» Bljloire Naturelle i-y, pas vu ce lézard, de nous pouvons leulemcnt préfumer que fon ventre efl, couvert de bandes tranfverfales & ccail- leufes : fi cela n eft point, il faudra le placer parmi les lézards de la Divifion iliivaute. - n^.m.' ■1 ^r. L»AMEIVA (<»). C'est un des Quadrupèdes ovipares dont rHiftoireaété le plus ôbfcurcie : première- ment parce que ce nom d'Améiva ou d*A' méira, a été donné à des lézards d'efpcces différentes dé celle dont il s'agit ici : fecon- // ( x^. Linn, ampkUi rejft. ûo,; tacerta x:audâ verticiilatâ longa , fcutu abdo- minis tringiata y coliari fubtua rugà duplici. Am£it. Mai. i^ page 127 . 293. Laeerta C9U({& tereti corpore duplo longiore , pedibus pentxdac- tiiis, criftânuliâ, fcatis aUdûmmatibus 30. Mas, Ai, Fr. i ', page 45. Laeerta eadem. : t • Gron. mus. 2 , page 80 9 f. 56. Laeerta caudil tereti corpore triplo f ongiore , fquamis Ixyiflîmif^ nbdommatibus objong^ô .quadratis. , :4 . : , ^ Ciui» txQU i'i5* Lacertuf ittdicttt^l jiiis-tit^irni P/.ir./>a^.3S. Iu'AMKIVA .• '*«•, •. \ • r ~ /■ \ ^ f^ dts Quadrupèdes ovipares. 3 9 dément , parce que le vrai Améiva a été nommé diverfement en différentes contrées ', il a été appelle tantôt Téma' para , tantôt TalettCy tan^ ' t Tamaœîiriy noms qui ont été en mcme-^ems attri- bués à des elfpècesdifférentes de TAméiva, particulièrement ^. Tlguane : & troiiic- mement enfin , parce que cet animal étant très-fujet à varier par r?s couleurs fuivant les faii'ons, lage & le pays, divers in- dividus de cette efpèce ont été regardés cr nme formant autant d'efpèces diflinc- ïes. Pour répai^dre de la clarté dans ce qui concerne cet animai y nous conferyons uniquement ce nom ^Améiva à un 1er zard qui fe trouve dans 1* Amérique , tant feptcptrîonale que méridionale, & ^"^m Edi», w* 2Q%.n L .3029/393. Lacertus. Mnor Viridw. E fTorm. mvs. ^1^, f. ^ffA aM-^^ ; Béy , Qmir^ 270. tacefrtus indicui. . -■. ù, - ' Stb. mus, I, <;86,/. 4 ô'5. rM ilri ,? T. 88,/. I &• 2. • Sioan. jam, s. , page 333 , t, 273,/. 3. Lacértus Biajor cinerens macuj|atu9. '[ '-' ' Seps Surinamenfts , 98 Laurentifp.ecimen méditatif, Tbt hrge fpotted ground tizajd. Bro}fiSj,^agt./^6%» ■^■ 40 Hijïoire Naturelle qui a beaucoup de rapports âvecr la lézards gris & les iézarcb verts de nosf contrées tempérées : oiï peut même, au premier coup-d'œii , le confondre avec ces derniers ; mais pour peu qu'on l'examine , il eft aifé de l'en diftinguer. 11 en diffère en ce qu'il n'a point au« defTous du cou cette efpèce de demi- collier, formé de grandes écailles, & qu'ont tou$ tes lézards gris ainfî que les lézards verts *, au contraire , la peau revêtue de très-petites écailles, y forme lin ou deux plis. Ce caradère a été Ibrt bien faifî par M. Linné *, mais nous devons ajouter à cette différence celles tiue nous avons remarquées dans les Avers individus que nous avons vus, ^..qui font conservés au Cabinet du Roi. * La tête de PAmérva' eff en général plus alongée & plus comprimée par lés côt&, le.defTus en efl plus étroit, & le mufeau plus pointu. Secondement, la queue eft ordinairement plus longue en proportion du corps. Les Amfivf |îarvïennent d'ailleurs a une taille prêt qae aufll' confidéraUe que les lézairds ^ ,1^'^V ts de nos t même» ronfondre >cu qu'on iftinguer. point au« de demi- ailles » & ainfî que , la peau » y forme re a été tnais nous ice celles dans les bns vus, binet du généra! îe par lès troit, & dément , s longue Amfin ille pref* s lézards des Quadrupèdes ovipares. 4r [verts de nos Provinces méridionales. [L'individu que nous décrivons , & qui a été envoyé de Cayenne par M. Lé-^ hevin , a vingt-&-un pouces^ de lon^ ueur totale , c'eM-dire depuis le bout u mufeau jufqu à rextrémité de là ueue , dont la longueur eft d un pied X lignes \ la circonférence du corps : Tendroit le plus gros , eft de quatre ouces neuf lignes •, les mâchoires font ■endues jufqiies derrière les yeux , gar- lies d'un double rang de grandes écailles , omme dans le lézard vert, & armées L'un grand nombre de dents très-fines j^ lont les plus petites font placées vers le bout du mufeau , & qui re(fembie?it m peu à celles de Txguane. Le defliis le la tête' eft couvert de grandes Lames» comme dans les lézaras verts dans les lézards gris. Le dcfilis du corps de des pattes éft [garni d'écailles à peme fenfibles *, mais [celles qui revêtent le deflbus du corps [font grandes > carrées » & rangées en ffcandcs tranfverfales. La mieue eft en- tourée d'anneaux, compoiés d'écailles, djnt la figure eft celle dun quarre •Éi.-- .Vv // W. 42 Hijloire Nature Ne long. Le deiToufi de$ ciii0es préfente un rang de tubercules. Les doigts longs, & ieparés les uns des autres > font garnis d'ongles afTez forts. , La coifteur de TAméiva varie beau- coup fuivant le fexe , le pays , Tâgc & ia température de ratmofphèrc; , 9inCi que nous l'avons dit ) mais il paroi t que le fond en eft toujours vert ou grifatre , plus ou moins diver* fifié par des taches ou des l'aies de couleurs plus vives y ôc qui étant quel* quefois arrondies de manière à le faire pàroître œillé , ont fait donner le nom àiArgUs à TAfftéiva, ainfî qu'au lézard vert. Peut-être l'Améiva forme-t-il , comme les lézards de nos contrées , une petite famille , dans laquelle on devroit diftinguer les gris d'avçc les verts : mais on n'a pomt encore fait aâez d'obfervations pour que nous puiflions rien établir à ce fujet» qj' i Ray (b) êc Rochefbrt (c) ont parlé (^by Syaopjts anlmalîum , page â68. (c) « Les anolis font fort communs dans touces les n habitations. Us font de lagrolfeur & de la iongueuc M des ÇuadrupèJes ovipares. 4J de lézards , qu'ils ont appelles Anolis ou AnolcS , qui , pendant le jour, font dans un mouvement continuel , & Te retirent , pendant la nuit , dans des creux, doù ils font entendre une ftri- dcur plus forte & plus infupportable que celle des cigales. Comme ce noni à! Anolis pu à*Anoles a été donné à pluiieurs fortes de lézards , & aue Ra/ ni Rochefort n'ont point décrit de manière à ôtcr toute équivoque , ceux i dont ils ont fait mention nous in- [vitons les Voyageurs à obferver ces ani- maux , fur Tefpece de(qiicls on ne peut încore rien dire. Nous devons ajouter feulement que Gronovius a décrit, fom wanmmmmm [des îérards qu'on voit en France : mais ils ont u \la tête pluslongueite^ la peau jaunâtre, & fur le t* Mo$ ils ont des lignes rayées de Weu , de vert i* rac de gris, qui prennent depuis )e deflfus de la m Ktéte juiqu'au bout de ia queue. lis font leur re- m braite dans les trous de la terre, & c'eft de-Ià «• Ique ) pendant la nuit , ils font un bruit beau- m >coup plus pénétrant que celui des cigales. Le «c jour, ils font en perpétuelle aâion, & ils ne m ffont que roder aux environs des cafés , pour <« chercher de quoi fe nourrir. ♦» Rochefort, Hiftoin des Antilki , tomt i , fa^e 300, . ^ p»V. ^' » -«L-t-S 44 ÏJijlôire Nauirelle ^* le nom A'AnoUsy un lézard de Sùrmaiii, évidemment de la même cfpcce que !*Améiva deCayenne, dont nous venons de donner la defcription. '" -' L'Améiva fe trouve non^feuîement cil Amérique, maià encore dans ran-* cien continent. J'ai vu un individu de cette efpèce, qui avoit été apporté des grandes Indes par M. le Cor, & dont la couleur étort d'un très-^beau Vert plus 'OU moins mêlé de jaune. \ it »i hit mm^^itÊim ■M tS L'E ÎjI O N (tf)/-'— . V oici t*ÉkBLÉME de li force appliqué \ la foiblefTe, & le nom dit ror des animaux donné à un bien petit lézard: on peut cependant le lui confervcr, parce que ce nom cil auflt fouvent pris pour le ligne de la fierté que Eour celui de la puiflance. Le lézard- ion redrefle prefque toujours fa queue ( A ) Le Lion* hU d'Auhmu , Encydopédii méthoàiqut. ''"' Lacerta r^x-Iineitta; 28. Liait, amph. rej^u des Quadrupèdes ovipares. 45 en la tournant en rond -, il a l'air de ia hardiefle , & c'eft apparemment ce qui lui a fait donner par les Anglois le furnom de Lion, que plufie;ars Nar turaliftes lui ont confervé {b). Il fe trouve dans I.1 Caroline : fon cfpèco, ne difîère pas beaucoup de celle dô notre lézard gris : trois lignes blanche»- & autant de lignes noires régnent de chaque coté du dos , dont le milieu eft blanchâtre-, il a deux rides fous le cou;> le defîbus des cuiffes eft garni d*un rang de petits tubercules, comme dans .l'iguane , le lézard gris, le lézard vert, [raméiva , &c. la queue fe termine in-: fenliblement en pointe. ^^ .' Le. lézard-Lion n eft point darigerèut î^ il fe tient fouvent dans des crèiix de; rochers, fur le bord de la mer 5 ce' n*eft pas feulement dans la Caroline qu'on le rencontre , mais encore à Cuba; à Saint-Domingue , & dans d^utres Iflcs voifines. Ayant les jaitibcfs alon**^ gées , il eft très-agile , comme le lézaçd C^) Cattiby ^ Bifioire naturelle di la CaToUne,$ jfoge 681 '".iV •,> ,*.;"■ *r^ .-, t ï. V - .w^-*^,» ^♦ii.j^|,^-^yi :M 46 ' Hijloire Naturelle gris , & court avec une très-grande vîtefle ; mais ce joli ôc innocent lézard n'en eft pas moins la proie des grands oifeaux de mer , à la pourfuite defquels It5 rapidité de fa courfe ne peut le dérober. ^ ^ -• // LE GALONNÉ (4. _ } Çj E tizATLD habite dans l'ancien Con- tinent , où on le trouve aux Indes & en Guinée. Il eft auflî en Amérique •, &: il y a , au Cabinet du Roi , deux individus de cette efpèce, qui ont été envoyés de la Martinique. C'eft avec raifon que M. Linné aJÛTure que le Galonné a un grand nombre de rap- ports ^vçc i'Aipéiva i il eft beaucoup 1 niiini («j Le Galonné. M. d*AuUntttn , Encyclopéée wiithûiiqttCr Lacerta leitinifcataj 39. Linn, ampk, rept, liicerca eadem. mus. ad fr. i , pagt 47. Stbû» mu$* 1 9 plancht SI» fg. 9 ^ planche 92 j fg, 4. 1 a , planche 9 , fig, 5. $ep8 Lcmnîfcatus , 103. Luunpti/pec'men medUuui» â des Quadrupèdes ovipares, 47 .ioins grand , mais Içs écaiiles , qui evêtent le deflous du corps , forment gaiement des bandes tranfverfales dans es deux lézards. Le deiTous des cuifle$ :ft garni d'un rang de tubercules , »mme dans Tiguane , le lézard gris , le 'zard vert , le cordyle , raméiva , &c. a la queue menue ^ plus longue _.e le corps. Il eft d un vert plus ou loins foncée & le long de foh dos étendent Jhuit Vaieâ blanchâtres , iliivant f. Linn^. Nous en avons compté neuf xï les deux ■ individus , qui font au «".abinet du Roi JLes pâttei font inouchc^ -^es de ^:^é\|e, ■ '^ ^-; •■,.•' :•♦ , .-. •' Il I nlt que ce lézard eft fujet à arier par le nombre & la dilpofition des ^aies qui régnent k'- long du dos, ^. d*kntiç a eu la bonté de flous faire oir un petit Quadrupède ovipare, [ui lui a été envoyé de Saint.Domin- jie , & qui eft une variété du Galonné, e lézard eft d une couleur très-foncée, a fur le dos onze raies d'un jaune blanchâtre, ^qui fe réunirent de ma^ Jjière à n'en former que fept du côté ,^ U têtç , * di^ vers i origine de U 1 . 4è ■m ^: .Al *& II 48 Hijloire Nûtureïte \ y^u ^ueue, fur laquelle ces raies fe perdent ) ihfei^fiblement. Ce font là' les feules difF^rcnces qui le diftinguent du Ga- |1 lonné. Sa longueur totale eft de fix pouces , => Si&iiiv uns ^i ïiip ^.v ;^ï|i«b-î53|i>jttf'f;iîtr fe perdent les feules t du Ga- eft de fe de quatre (i,i.J,\ .*» »•. - p ::r s. '. 10 V 'li^i'' n 4 I % {«1 s>b. ' - ,*!" ■ ' lin ' •• ,A rfl 1 ?^* ^ -^l^ 1L^^*S(P^^, ''fe'*«^(|W**»'*«^ ^ -»^ flfal|IW.-^Mr ^\.i ^^5^,i:i' 7i4t;--#:| :,'**■'' ^ » S^' '^*i^- ku. .•-•-^ 1 .■■•H,- .' le .- ~._.^^^ ^î^<: i\;'"j,: W/y/'i^'^.f^i<^ ■' f^^îC^.''*%T^.'^-?^ I^if -'. ■■■-•"•< :'^-<^.. IvN.' ■ ^^^ ': .^v?:^- Oe^ivc Jet flUH/t i ^,XE CAiHKLKON.^JLE JUAB OU YA . /^^ J ♦#>">'■ des Quadrupèdes ovipares. 4^ V QUATRIEME DIVISION. <*-'.f LÉZARDS Qiii ont cina doigts aux pieds dt^% \ ' devant y faits bandes tran/ver^^ ' /aies fous le corps. ^ ■,. LE CAMÉLÉON (a).: Le NOM du Caméléon eft fameux. On l'emploie métaphoriquement, depuis / long-tems, pour défîgner la vile flat- ; terie. Peu de gens favent cependant» >" I. v ' — i ■ ■ ' » -■ : (a) Xtf/btMXiav . M grec. Chamxfeo, e/v /(i»/i. Taicah ou Bouiah, en Barbarie ^fuipant M Shta». Caméiéon. M. d Aubenton^ Encyclopédie métho<';' ii^ue.\ CoUraii Gefneri Hiftori^e dnimalium , liber ficttttéM$ de Quadr. ovip. Chvnseleo. ^ .vp .^iis^ v«*î£^ Ovipares. Tome IL ~^ 1fi Il î ■ f î V ,tt-hf- ^J . '- ^o Hijhire Naturelle , : que le Caméléon eft un lézard-, & moins dç pçrfonnes encore connoiiîent les traits qu'il préfente & les qualités qui -le diftinguent. On a dit que levCamé- î^on changeoit fouvent de forme -, qu'il n'avoit point de couleur en propre; qu'il pi enoit celle de tous les objets dont il approchôit", qu'il en étoit par- là une forte de miroir fidèle -, qu'il ne (e noiurriiToit que d'air. Les Anciens fe jR«y, Synopfis Quadr.,page ^76. Chamaleo, ihe .€%ameIeon. Brown , page 464. Cbamxleon , en An^ois the largegrey Chameleon. LacertaChaiDaleon» 20. Linn.amph, rejpt. Séba, J. Tab, 82 , ^^. l , 2 , 3, 4, 5, tai, 83., fg. 4 6* 5. Chamarfeo-mexicanus , 59 , Chamseïeo Parifien- iiutn , 6oXhams!eo zeylanicus, di. Chamxleo africanus, 62. Chamxleo candidus^ 63. Chamxleo (iBonx-fpei , 64. Lauwni fpecimen medicum. Ctoiu mus, 2 , page 76 , JV ° 50. Chamxleon, Olear. mus. ç* t. 8,/. 3» Chamaleon. r , < BeiioM, itia, Liv* II, Chapitre ljt, Chamxleon. VàUiit. mus, Livie lll.^ Chapitre xxxu Gfaama- leon. JCircher. mas. 2759 ^ 293 , fie. 44. Cha?n9(leon. « Von/l Qaant répandues ces peintures gracieufes. Le Caméléon des Poètes n'a point exifté pour la Nature*, mais il pourra exifler è jamais pour le génie Ôc pour l*ima-* gination. r ^^-'*' ^^ Lorfque cependant nous aurons écarté les Qualités fabuleufes attribuées au Caméléon , & lorfque nous l'aurons peint tel qu'il eft, on devra le regarder encore comnae un de$ animaux les plus intérêt» lans aux yeux des Naturalises , par la Singulière conformation de fes diverfes parties , par les habitijides rpmarquables qui en dépendent. Se même par des propriétés, qui ne font pas très .-dif- férentes de celles qu'017 lui a fauffement attribuées (h). • ' • -j-^. ; ' -^« On trouve des Caméléons de plufieurs tailles afTez différentes les unes des autres, I^es plus grands n'ont guère plus de quatorze pouces de longueur n Il ■■ I " I I ^1 M III I II (i) On peut voir dam Pline, L'wre XXVnTt Chapitre xfix , les yertuf chimériques que les Anciens attribuoient au Caméléon. On trouverti àuflî ^dans Gefner , Livre //, tous les contes ridi-» cuies qu'ils oot publiés au fujet de cet animal, • % iges oi\ cicufes. it exiflé exifter : l*ima- s écarté ées au is peint encore intérêt' par h liverfes quabies par des [Tement iufieurs as des guère ngiieur :xrnr, que les trouverai es ridi-* limai) )m des Quadrupèdes ovipares, f 5 totale. L'indrvidu que noits avons dé- crit , & qui eft conlervé avec beaucoup d*àutres au Cabinet du Roi , a un pied deux pouces trois lignes, depuis le bout du mufeau jufqu à l'extrémité de la queue, dont la longueur eft de fept pouces. Celle des pattes , y compris les doigts i eft de trois pouces* La tête aplatie pardeiTus, Teftauflipar les côtés •, deux arêtes élevées partent du mufeau , paflent prefque immédiatement au-deffus des yeux, en fuivent à peu- près la courbure , & vont fc réunir, en pointe derrière h tête •, elles y rencontrent une troifième faillie qut part du fommet de la tête , & deux autres qui viennent des coins de la gueule y elles forment, toutes cinq cnlemble, une forte de capuchon, ou, pour mieux dire , ie pyramide à cinq faces , dont la pointe eft tournée en arrière. Le cou eft très-court. Le deffous de la tête & la gorge font comme gonflés , & re- prcfentent une efpèce de poche, mais moins grande de Reaucoup qua celle de riguane. , ,, .,.,...^.,,, ,.. ,^ , La peau du Caméléon eft parffeméc /^ • • • L. II) i t % •^ »«'■■ iN i*»in ^"v? ■)\y 54 THJloirt Naturelle de petites cminences comme le chagrin : elles font très-llHes, plus marquées fur la tête , êc environnées de grains pref- que imperceptibles : un rang de petites pointes coniques règne en forme de dentelure fur les faillies de la tête , fur le dos , fur une partie de la queue Ôi au-deifous du coips , depuis le mufeau îufqu'à l'anus. .,..; .r - Sur 1« bout du mufeau , qui eft un peu arrondi, font placées les narines qui doivent fervir beaucoup à la ref- piration de Tanimal *, car il a fouvent la bouche fermée fi exaâement , qu'on a peine à diftinguer la féparation des deux lèvres. Le cerveau eft très-petit ' Us tirent leur langue longue , quaû d'un demi< >9 pied, ronde comme ia langue d'un oifeau, nommé » picvert, lemblable à un ver de terre; & à Pex- » trémité d'icelle ont un gros nœnd fpongieuX) » tenant comme glu , duquel ils attachent les in* »> feâes âivoîr e(t fauterelles , chenilles & mouches, M Ci les attirent en la gueule> Ils pouflent hors tf leurs langues , les dardant de roideur auffî vîte- «♦ ment qu'une arbalète ou un arc fait le traiâ» »> Silon , obftTvaÙQns i &c. Livn II y Chapitre xxxiv^ :ères très- )nt nous les feuls •nt on a 1 ver de îimément linée par , attachée neux qui ^quel Fa* lite d'une t fert au ches , les 1 fourmis nourrit , per, tant tefle (g). nt manger, d'un demi- eau, nommé e ; & à l*ex- fpongieux , :hent les in* & mouches, ouflent hors ur auffi vîte- t te traiâ» *» i$rt xxxiv* des Quadrupèdes ovipares: 5^ Le Caméléon eft plus élevé fur ks jambes que le plus grand nombre des lézards *, il a moins Tair de ramper Torf- qu'il marche : Ariftote & Pline Tavoient remarqué. Il a , à chaque pied , cinq doigts très-longs , prefque égaux & garnis d'ongles forts & crochus -, mais la peau des jambes s'étend jufqu'au bout des doigts, & les réunit d'une manière qui eft encore particulière à ce lézard. Non-feulement cette peau attache les doigts les uns aux autres, mais elle les enveloppe , & en forme comme deux paquets , l'un de trois doigts , & l'autre de deux : & il y a cette différence entre les pieds de devant & ceux de derrière, que , dans les premiers , le paquet extérieur eft celui qui ne con- tient que deux doigts , tandis que c'eft l'oppofé dans les pieds de derrière (hj^ (h^ Quelques Auteurs ont écrit qu'il y avoit de»- efpèces de Caméléons , dont Ibs cinq doigts de chaque^ pied écoient féparés les uns des autres ; ifs auront certainement piis pour des Caméléons d'autres lézards, &, par exemple^ des tapayes dont ta tête refiemblç "en effet un peu à celle du; Caméléon* ^ C vj 4o Hifioire Naturelle ' Nous avons vu , à l'article de la dra- gonnCjCombien une membranne de moins entre les doigts , influoit fur lès mœurs de ce lézard , 3t , en lui donnant la facilité de grimper fur les arbres, rendoit fes habitudes différentes de celles dw crocodile ^ qui a les pieds paLnés. Nous avons obfervé en général , qu'un léger changement dans Ta conformation des pieds devroit produire de très-grandes difîémblances entre les mœurs des divers Quadrupèdes. Si Ton confidère , d'après cela, les pieds du Caméléon réunis d'uue manière particulière , recouverts par une continuation de la peau des jambes , 6c divifés ea deux paquets , où les doigts font rapprochés & collés, pour ainfi dire, les uns contre les autres, on ne fera pas étonné de Textrcme difFérencc qu'il y a entre les habitudes naturelles du Caméléon & celles de pluÂcurs lé- zardsa Les pieds du Caméléon ne pou- vant guère lui fervir de rame , ce n^èft pas dans l'eau qu'il fe plak , mais les deux paquets de doigts alongés qu'ils préfentent font placés de manière à pouvoir faiûr aifément les branches, fur ^^î f ;i ■ é la irz* de moins s mœurs )iinanL la s,rendoit relies du lés. Nous in léger tion des -grandes les divers , cf après nis d*uue s par une mJbes, 6c ps doigts oiir ainiî I, on ne iifférencc laturelles îciirs lé- ne pou- ce n^èft mais les ;és qu'ils nière à lehes. fur des Quadrupèdes ovipares. 6 1 Jefqueiles il arme à fe percher : il peut empoigner ces rameaux, en tenant un paquet de doigts devant Se Tautre der- rière, de même que les pics, les cou- cous, les perroquets , & d*autres oifeaux, faiiîflent les branches qui les foutiennent, en mettant deux doigts devant & deux derrière. Ces deux paquets de doigts, placés comme nous venons de le dire , ne fournirent pas au Caméléon un point; d'appui bien ftable lorfqù'iï marche fur la terre : c'eft ce qui fart qu,*il habite de préférence fur les arbres, où il a d'autant plus de facilité à grimper & à fe tenir , que là queue e/l longue & douée d'une affez grande force.. II la replie , ainfî que les iapajous^ il en entoure les petite* branches, & s'en fert comme d'tme cinquième main pour s'empêcher de tomber, ou paffer avec facilité d'un endroit à un autre (i). "«i fij « Le» haks qui- font cfes jardinages auprès du Caire , font en tous Tieux couvertes de Camé- *«. téons , & principalement le long des rivages du m. XCil, en forte qu'en peu de tems nous en vîmes i* g^raad nombr^^ icar les vipères & lu céraftes lei< ^ ^A^iX \ •v ei WjJotre Nhturellé ' Bélon prétend que les Caméléons fe tiennent ainfî perchés fur les haies pour échapper aux vipères & aux cé- raftes qui les avalent tout en<:f ers , lorf- qu'ils peuvent les atteindre. M a(s ils ne peuvent pas fe dérober de mêm« 5 k mangoufte, & aux oiféaux de proie qui les recherchent. Voilà donc le Gaméléon j que Ton peut regarder comme Tanalogue du fapajou , dans les Quadrupèdes ovip res. Mais il fi conformation lui donne une babk:^tion femblable à celle de ce léger anrmai , Vil pafle de même fa vie au rnriicu des forêts & fur les fommets des arbres , il n'en a ni l'élégante agilité , ni l'aciivité pétulante. On ne le voit p^s s'élancer comme un trait de branche en branche, & imiter, par la vîtefle de fa colurfe & la grandeur de fes fauts, là rapidité du \ ol des oifeaux : mais c'eft toujours avec lenteur qu'il va d'un rameau à un autre -, & il eft plutôt dans les bois en embîifcade fotis les avalent entiers «quand elles Tes peuvent prendre- n Bélm y odfer Citions f 6r«. Liprell, Chapitre xxxir* jr'-' des Quadrupèdes ovipares. 6}; feuilles pour retenir les infedes ailés qui peuvent tomber fur fa langue gluante, qu'en mouvement de chaffe pour aller les furpendre (k). La facilité avec laquelle il les (aifît le rend utile aux Indiens, qui voient avec grand plaiiir dans leurs iiiaifon$ cet innocent lézard. Il eft en effet (i doux,. qu'on i>eut, fuivant Alpin^ lui mettre le doigt dans la bouche , êc renfoncer très-avant , fans qu'il cherche à mordre (/), & M. Desfontaines, favant Profelfeur du Jardin du Roi , qui a obfervé les Caméléons en Afrique , & qur en a nourri chez lui , leur attribue la même douceur qu Alpin. . Soit que le Caméléon grimpe le long des arbres, foit que caché fous les feuilles il y attende paifiblement les infedes dont il fe nourrit , foit enfin qu'il mar- che fur la terre , il paroît toujours aifez (k) HaflTefquift a trouvé, dans Peftomac d'un Caméféon , des relies de papillons & d'autres in- feâes.. Ht elle contrafte avec la petrtefle de fa taille & l'agilité qu'on croit trouver dans un animal aifez fembkbie à des lézards fort leftes. Ce petit animai, dont fenvcloppe & la mobilité des yeux , k forme des pieds , & prefque toute la conformation , méritent l'atten- tion des Phyiîciens, n'arrêtercit donc les regards de ceux qui ne jettent qu'un coup-d'œil (iiperfîciel 5 que pour faire naître le rire & une forte de mépris : il auroit été bien éloigné d'être l'objet chéri de tant deVoyageurs & de tant de Poëteî*^ des Quadrupèdes ovipares. 6j fon nom n'auroit pas été répété par tant de bouches ^ & perdu fous les ra- meaux où il fe cache, il n'auroit été connu que des Naturaliftes , fi la faculté de préftnter , fuivant fes difFérens états, des couleurs plus ou moins variées n'avoit attiré fur lui , depuis long-tems , une attention particulière. Ces diverfes teintes changent en effet avec autant de fréquence que de rapi- dité -, elles paroiflent d'ailleurs dépendre du climat , de Tâge ou du fexe •, il eft donc affez difficile d'affigner quelle eft la couleur naturelle du Caméléon. li paroît cependant xjii'eû général ce lézard cft d'im gris plus ou moins foncé (m), ®u plus ou moins livide. . * » Lorfqu'il eft à Tombre & en repos ,- depuis quelque tems , les petits grains de fa peau font quelquefois d*un rouge pâle», le deflbus de fes pattes eft d'un blanc un peu jaunâtre. Maïs, lorfquil eft expofé à la lumière du foleil , fa couleur change -, la partie de fon corps («) Lt Brityiu Vhjagts au LtvatiU Il 1 66 Uifloire Naturelle qui eft éclairée, devient fouvent d*un' gris plus brun , & la partie fur laquelle les rayons du folcil ne tombent point direékement , ofFre des couleurs plus écla- tantes , & des taches qui paroiffent iip- belles par le mélange du jaune pâle que préiente alors les petites éminenccs , & du rouge clair du fond de la peau. Dan? les intervalles des taches, les grains offrent du gris mêlé de verdâtre & de bleu •, & le fond de la peau efl: r ou geâtre. D'autres fois le Caméléon eft d'un beau vert tacheté de jaune \ lorfqu'on^ le touche il paroît fouvcnt couvert tout d'un coup de taches noi- râtres affez grandes , mêlées d'un peu de vert : lorfqu'on l'enveloppe dans un linge, ou dans une étoffe de quel- que couleur qu'elle foit , il devient quelquefois plus blanc qu'à l'ordinaire .; mais il eft démontré , par les obferva- tions les plus exadbcs , qu'il ne prend point la couleur des objets qui l'en- vironnent, que celles qu'il montre accidentellement ne font point répandues fur tout fon corps, comme le penfoit Arrftote,.& qu^il peut offrir la couleur des Quadrupèdes ovipares. 6j Linche , ce qui eft contraire à l'opi- nion de Plutarque & de Solin {n). Il n*a reçu prefqu'aucune arme pour fe défendre -, ne marchant que très- cntement , ne pouvant point échapper par la fuite à la pourfuite de fes en- nemis , il eft la proie de prefaue tous les animaux qui cherchent à le dévo- rer -, il doit par conféquent être très- timide y fe troubler aifément , éprouver fouvent des agitations intérieures plus ou moins considérables. On croyoit, du tems de Pline , qu'aucun animal n'étoit audî craintif que le Caméléon, & que c'étoit à caufe de fa crainte habituelle u*il changeoit fouvent de couleur. )e trouble & cette crainte peuvent en. effet fe manifefter par lés taches dont il paroît tout d'un coup couvert à l'ap- proche des objets nouveaux -, fa peau n'eft point revêtue d'écaillés, comme celle de beaucoup d'autres lézards *, elle eft tranfparente , quoique garnie des petits grains dont nous avons parlé *, t (/;) Mémoires pour fetvlr à l'Hiftoire naturelle des mmaux yart*. du Caméléou 9 page ^i ^fumnits^. 68 HiJIoire Naturelle elle peut aifcment tranfmettre a l'exté- rieur, par des taches brunes, Se par une couleur jaune ou vcrdâtre , Texpref- fion des divers mouvcmens crue la prc- fence des objets étrangers doit impri- mer au fang ôc aux humeurs du Camé- léon. Haiiclquift , qui Ta obfcrvé en Egypte, & qui l'a difîcqué avec foin, dit que le changem^-nt de la couleur de ce lézard provient d'une forte de ma- ladie , d'une jaunijje , que cet animal éprouve fréquemnicnt , fur-tout lorf- tju'il eft irrité. De-ià vient , fuivant le même Auteur , qu'il faut prcfqiie toujours que le Caméléon foit en cq- 1ère 5 pour que fes teintes changent du noir au jaune ou au vert. Il préfente alors la couleur de fa bile que Ton peut appcrcevoir aifément, lorfqu'ellc eft très-répandue dans le corps , à caufe de la ténuité des mufcles , & de la tranC parence de la peau (o). Il paroît d'ailleurs que c'eft au plus ou moins de chaleur dont il eft pénétré , qu'il doit les chan- (o^ HaJJèlquifty Voya^tti Paleftine ^ page 349. f y des (Quadrupèdes ovipares. 6^ gcmcmens de couleur qu'il éprouve de tcms-cn-tcms {p)* En général, fcs couleurs font plus vives lorfqu'il efl en mouvement, lorfqu'on le manie, lorfqu'il eft expofé à la lumière du folcil trcs-chaud dans les climats qu'il h^ibite : elles deviennent au contraire plus foibles lorfqu'il eft à rombre, c'eft-à-dire privé de Tinfluencc des r.iyons folaires , lorfqu'il eft en repos , &c. ^i fcs couleurs fe terniflent quel- quefois lorfqu'on l'enveloppe dans du linge ou dans quelqu'étofFe , c'ell peut-être parce qu'H eft refroidi par les linges ou par l'étofFe dans lefquels oa on le plie. Il pâlit toutes les nuits , parce que toutes les nuits font plus ou moins fraîches , fur-tout en France , loii ce phénomène a été obfervé par |M. Perrault. Il blanchit enfin lorfqu'il « (;>) Chamxteonis color verus cireneus e(r, fedjuxca animi affedus quandoque cum calore « coiorem mutât, ut & ratione catidiuris vel fri- m gidioris aeris , non vero fubj^âi , ut quidam «< volunt. I» fVormh niuSf di ppdtflr'mSy Cap* xxit, falf 316. yo Uijloire Naturelle eft mort, i>arce qu alors toute chaleur intérieure eft éteinte. La crainte , ïa colère & la chaleur qu^éprouve le Caméléon, nous paroil- ient donc les caufes des diverfes couleurs qu'il préfente, & qui ont étéle fujet de tant de fables {q). Il jouit, à un degré très - éminent , du pouvoir d'enfler les différentes par- ties de fon corps , de leur donner par- là un volume plus confîdérable , & d'arrondir ainfi celles qui feroient natu- rellement comprimées. C'eft par des mouvemens lents & îrréguliers , & non point par des ofcil- îations régulières & fréquentes > que le Caméléon fe gonfle : il fe remplit d'air au point de doubler fon diamètre : fon enflure s'étend jufques dans les pattej & dans la queue : il demeure dans cet état, quelquefois , pendant deux heures, fe défenflant un peu de tems- eu-tems, & fe renflant de nouveau; ( ^ ) Mémoires pour fervîr à l'Hiftoire naturelle h animaux , aru du Caméléon , pa^ 48 & fuiv* i chaleur paroil- ; couleurs le fujct lents &S des ofcil- ?s j que le iiplit d'air lètre : fon les pattes Bure dans lant deux de tems- nouveau', e naturelU du fuiv* des Quadrupèdes ovipares. 71 mais fa dilatation eft toujours plus fou- daine que fa compreflîon. Le caméléon peut auffi demeurer trcs- long-tems défenflé : Il paroît alors dans un état de maigreur fi confîdérable , que Ton peut compter fes côtes, & que Ton diftingue les tendons de fes pattes & toutes les parties de répine du dos. v ! C'eft du Caméléon, dans cet état, que Ton a eu raifon de dire qu'il refi'embloit à une peau vivante {r)s car en effet il paroît alors n'être qu'un fac de peau , dans lequel quelques os feroient renfermés*, & c'eft fur- tout lorfqu'ii fe letourne^ ^^^ ^ c^tte apparence. Mais il en eft de cette propriété de s'enfler & de fe défenfler , comme de toutes les propriétés des animaux, des végétaux & même de la matière brute j aucune qualité n'a été , à la rigueur , accordée exclufivement à une fubftante -, ce n'eft que faute d'obfervations que l'on a cru voir des animaux , des vé- gétaux ou des minéraux, préfcntcr des mrtammm (r) Tertullicn* 7z Hijloirc Naturelle phénomènes que d'autres n'ofFroîent point. Quelque propriété qu'on remar- que dan$ un être, on doit s'attendre à ia trouVer dans un autre , quoiqu'à la vérité , à un degré plus haut ou plus bas -, toutes les qualités , tous les effets fe dégradent ainfî par des nuances fuc- ecffives 5 s'évanouiflent , eu Te changent en qualités & en effets oppofés. Et pour ne parler que de la propriété de fe gonfler , prefque tous les Quadru- pèdes ovipares, & particulièrement les grenouilles , ont la faculté de s'enfler & Tî de fe déienfler à volonté *, mais aucun ' ne la pofsède comme le Caméléon. M. Perrault paroît penfer qu'elle dé- pend du pouvoir qu'a ce lézard de faire fortir dey^es poumons , l'air qu'il refpire , & de le faire gliffer entre les mufcles & la peau {s). Cette propriété de filtrer ainfi l'air de l'atmofphère au travers de fes poumons, & ce gon- | flemcnt de tout fon corps, que le Ca- méléon peut produire à volonté , doi- — — iW I H II < — — — i— ^—i — — — I— ».— 1^ (f) Mémoires fOtr fervir à l'Hlfloirfi uaturtlU di& (Uiiifiéiux y article du Çamitéon , foge §o« vent if propriété I noipnere ^■ ce gon- e le Ca- inté , doi- iiatunlle di& "f vent des Quadrupèdes ovipares. 7 5 ftnt le rendre beaucoup piuis léger,- en ajoutant à fon volume, fans aug- menter fa maffe. Il peut plus facilement, par-là , s'élever fur les arbres , & y grimper de branche en branche : & ce pouvoir de faire paflcr de Tair dans quelques parties de fon corps , qui lui eft commun avec les oifeaux , ne doit pas avoir peu contribué à déterminer fon féjour au milieu des forêts. Les Caméléons gonflent auiE leurs poumons qui font corapofés de plusieurs véficu- ies , ainfi que ceux d'autres Quadrupèdes ovipares. Cette conformation explique les contradidions des Auteurs qui ont drfl'équé ces animaux, & qui leur ont attribué les uns de petits & d'autres de grands poumons, comme Pline & Bélon. Lorfque ces vifcères font flaf- ques , plufiewrs véficules peuvent échap- per ou paroître très - petites aux ' ^b- fervateurs', & elles occupent au contrifre Un ii grand efpace , lorfqu elles font fouf- flécs, qu'elles couvrent prefqu entière- ment toutes les parties intérieure* ( t), (f) Ray , Syuopfis QiiadruptiniH y page 28a. Ovipares. Tome IL D 74 Hijloire Naturelle * > ' Le battement du cœur du Caméléon cft fî foiblc 5 que fouvent on ne peut le fentir en mettnnt la main au-deflus de ce vifcère (x/). Cet ammal , ainfi que les autres îézards , peut vivre près d'un an fans manger -, & c*cft vraifemblablement ce qui a fait dire qu'il ne fe nourriiToit que d'air (v). Sa conformation ne lui permet pas de poufler de véritables cris -, mais lorfqu'il eft fur le point d^être furpris 5 rî ouvre la gueule , & fifïle comme plufieurs autres Quadru- pèdes ovipares & les ferpens. Le Caméléon fe retire dans des trous de rochers , ou d'autres abris , ou il fe tient caché pendant Thivcr , au moins dans les pay^ un peu tempérés, èc où il y a apparence qu'il s'mgour- •dit. Ce fait étoit connu d'Ariftotc & de Pline. La ponte de cet animai eft de neuf à douze aufs : nous en avons compté (a) Mémoires pour fervir à l'BîJlwe iiaturdU umauXy (trfide in CaméUon* (1;) BiLoiif s peut rdeiTus ies trous î , où il 'cr 5 au rmpcrcs , e^.gour- iftote & de neuf compté mturdU dts des Quadrupèdes ovipares. 7 j dix dans le ventre d'une femelle envoyée du Mexique au Cabinet du Roi : ils font ovaks , revêtus d'une membrane mollaiîe comme ceux des tortues marine?^ des iguanes , &c. ils ont à-peu-près fcpt ou huit lignes dans leur plus grand diamètre. • ■ Lorfqu'on tranfporte le Caméléon, en vie , dans les pays un peu froids , il rcfufc prefque toute nourriture , if fe tient immobile fur une branche, tournant feulement les yeux de tems - en - tems -, & il périt bien- tôt (x). On trouve le Caméléon dans tous les climats chauds , tant de Tancie» que du nouveau Continent , au Mexi- que, en Afrique ( j ) , au Cap de (*) Séba, vol. I. M' Bomare , article du Caméléon. (y) <• Ceux qui ont l'œil bon , découvrent des taïtah , Bouiah ou Caméléons fur toutes fes haies. «« La langue du Caméléon eft longue de quatre <« pouces, elle a la ijgure d'un piloo; cet animal t« h lance avec une rapidité Âirprenante, fxir les «« mouches ou autres infeâes qu'il y accroche « avec une efpèce de glu qui lortà point nommé 44 du bout de la langue. Les Maures & les Arabes, « Il^ M I 76 Hijloire Naturelle Bonnc-efcérance , dans Vide de Ccylan , dans celle d*Amboine, &c. La dedi" née de cet animal paroît avoir été d*intérefler de toutes les manières. Objet, dans les pays anciennement policés , de contes ridicules , de fables agréa^ blés , de fuperftitions abfurdes & burles- ques , il jouît de beawcoup de vénéra- tion fur le bord du Sénégal & de la Gambie. La religion des Nègres du Cap de Monté , leur défend de tuer Jet Caméléons , & les oblige à les fccoimr lorfque ces petits animaux tremblans le long des rochers , dont ils cherchent à defcendre , s'attachent avec peine par leurs ongles, fe retiennent avec leur queue , & s'épuifcnt , pour ain/î dire , en vains efforts *, mais , quand ces animaux font morts , ces mêmes Nègres font fécher leur chair & la mangent. Il 7 a 5 ail Cabinet du Roi , deux Caméléons , Tun du Sénégal , & Tautre 9> après en avoir féché la peau > ia portent au cou , I» dans ia perfuafion que cette amulette les ga- rantit coiiUe ks inilueRces d'un œii malin. >• Voyait de Shaw dans plujîmrs Provinces de la Barbarie ^ du Levant y à la H'^yty 1743 , ¥QÎumi i ,fage 323. i des Quadrupèdes ovipares, 7 7 tîii Cap de Bonne-efpérencc , qui n*ont pas fur le derrière de la tête cette élé- vation triangulaire, cette forte de caf- 2ue , qui diftingue non-feulement les :améléons d'Egypte & des grandes Indes, mais encore ceux du Mexique: les Caméléons difîièrent auffi quelque- fois les uns de? autres, par le plus ou le moins de prolongation de là petite dentelure qui f étend le long du dos & du deffous iJu corps -, on a d'après cela voulu féparcr le$ uns des autres , comme autant d'efpèces diftinc- tes , les caméléons d'Egypte , ceux d*hr rabie , ceux du Mexiaue ( ;[ ) , ceux de Ccybn, ceux du Cap de Bonne- efpéranee , &e. -, mais ces légères difîé* rences , qui ne changent rien aux carac- tère» d^^près^ iefquels il eft aifé de rc- connoître les Caméléons , ion puis qn'à leurs habitudes, ne doivent j>as nous empêcher de regarder refpèce du Ca- méléon comme la même dans les df»- verfes contrées qu'il fréquente , quoi- (^) f'^oyex Ikhn^ 6 Je- Faba LyiKeus , dans fin txfjjîtlm des animaux éc la nonvuk Efpagst* Diiî '«r'Ml K. 78 Htjioîre Naturelle qu'elle Toit quelquefois un peu altérée par l'influence du climat , ou par d'autres circoriftances , & qu'elle fe montre avec «uelque variété dans fa forme ou dans la grandeur , fuivant l'âge & le fexe des inaividus. M. Parfons a donné dans les Tranfac- tions philo fophiques la figure & la def- cription d'un Caméléon qui avoit été apporté à un de fes amis , parmi d'autres objets d'Hidoire naturelle, & dont il ignoroit le pays natal {a ). Cet animil jne difîéroit, d'une manière remarquable, des autres Caméléons , tant de l'ancien que du nouveau monde, que par la jforme du cafque que nous avons dé- crit. Cette pai4re failUnte ne s'étendoit pas feulement fur le derrière de la tête dans le Caméléon de M. Parfons *, mais elle fe divifoit pardevant en deux protubérances crénelées qui s'élevoient obliquement & s'avançoient jufqu'au- defllis des narines. Ce ne fera qu'après de nouvelles obfervations fur des ndi- (a) Tranfa&ions philojopfiiqnei , année 1768 corne 58 ffage 192. àes Quadrupèdes ovipares, 7 9 vidiis femblables , que Ton pourra dé- terminer fi le Caméléon très-bien dé'crit par M. Parfons , appartenoit à une race conftantc ou ne formoit qu'une varié- té individuelle... --. ,, , . ...>.-, ,. LA QUEUE-BLËUE U). [ L A Queue-bleue habite principalement la Caroline. Ce lézard fe retire fouvent dans les creux des arbres. II n*a qu'envi- ron fix pouces de longueur. Il eft brun \ fon dos préfente cinq raies jaunâtres & longitudinales *, & ce qui fert fiur-tout à le diftinguer , c'cft la couleur bleue de fa queue menue & communément plus longue que le corps. Catefby dit que plu- fieurs habitans de la Caroline prétendent qu'il eft venimeux : mais il affure n'avoir' (a) La queue-bleue, M. d'Jubenton, Eiicyclo^é- die méthodique» Lacerta fafciata, 4C5. Lidn» àmphih. repu Catesby , Carol. 2 » t. 67. Lacerta cauda csruîea. P&t. Gai. 1 ,u i,f. I. Lacertus Marianus mia* Caiida caerulea. Div I ''". Il r" 80 Hiftcire NaturdU été témoin d'aucun fait qui pût le prouver. On dcvroit peut-être rapporter à cette cfpèce un lézard du Brélîî , doiît Ray parle d'après Marcgrave, & qui fe nomme jimeriania (h). Suivant la dcfcription que Ray en donne, il eft long de deux pouces ; fon dos eft couvert d*écailles grifes cen- drées -, fa tête , fes côtés , fcs cuifles le font d'écaillés jaunes \ & fa queue Teft d'écaillés bleues -, les Brafiliens le regar- dent comme venimeux» , (i) Americima BrajUievfibHS Marcgr* u Lacertu- >') lus 3 digicis iongus Ct pennam oiorinam craflus ^ »» crura & pedes fenembi. Corpus fere quadra- n tum< Videtur totum dorfum fquamis leuco- oLi^is ; latera caput y âe trura fufcis , cauda vero caeruieis* Omnes americim% fplendenty & ad ucîufn àppriisé funt iseves. Digit. in pedibus, .. inûar fetarum porcinarwm» Vcnenofum animal cenktur* »> Ray , Synépjk ânintàimm , page 267* P* X^ .'. ■ 'fe' 3rouver. Ta cette 3ïît Ray ' nomme tion que pouces-, ifcs cen- uifles le eue Teft le regar- M Lacertu- am craiVus ^ !re quadra- Tiis leuco- cauda vero lent y & ad n pedibus, fum anim^d des Quadrupèdes ovipares. S V«W1 ■ L'AZURÉ ("). L'Azuré fe trouve en Afrique '^ fis écailles pointues le font par "^re hfriffi de petits piquans : un ir Taprès lequel il eft aifé de le recon ^ qui lui a fait donner le nom qu'^ i >eftti couleur bleue dont le deilus de Ton corps eft peint, êc qui forme une efpèce de manteau azuré. Sa quette eft courte. (û) L'Azurd. M' d'Jubeuton, Ej'c^clo^édie mé- fhodique» Lacerta afurea , 12. L'uni, omph* rept' ' - SéèOf mas* 2, tûb» 62 ; j^> 6* Dv IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) É^ 7. 1.0 l.l 11.25 28 |2.5 1^ 12.2 150 — Mut- llllim 1.4 mil 1.6 V] v: 4W .% '^ '/ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. U5«0 (716)872-4503 ^ •«b 2 i^mHi/toire Naturelle ': ';>. LE GRISON («). Il est Aisi de diftînguer ce lézard , qui Te trouve dans les contrées/ Orientales , par des vernies qiii font diftribuées, fans aucun ordre, fur fon corps-, par fa cou- leur grife tachetée de roufîatre , & par fa queue à peine plus longue que le corps 5 & que des bandes dilpofées avec «ne forte d'irrégularité rendent inégale- ment étagée. .•,*J liSJ-j ', -,1^ .i< ^ :.!.h f. ■ •i4iiM»i>!*'^>r'/^''"^^^¥*^'* ^ï (a) Le Grîfon* M* ^AuUntou^ Eneyclopidie mé- ttodique» ^1* Lacerta Turcica) 139 Lintt' amphih'jejtt» Eiw» av' 204. tab* 204. LAcerta minor cinérca maculata afiatica* H, des Quadrupèdes ovipares. 8 j «te <^tâÊ>mm ■XJÏf^'--\ ' :|L»UMBRE («).■ L'Umbre , qui fe trouve dans plutieuri contrées chaudes de TAmcrique , a la tête très-arrondie -, rocciput eft chargé d'une callofité aflez grande & dénuée d'écailles. La peau, qui êft fur la gorge,* forme un pli profond : la couleur du corps eft riébuleufe -, les écailles étant relevées en arête , & leur fommet étant aigu , le dos paroît ftrié. La queue eft ordinairement plus longue que le corps. \ (fl) L*Uinbrc. M. â*Aubtnm, Enc^clopéHt mi» 'i^ ■Vi^ € ,'âi 4ji i ■'■■:^ ^'^ ■:t^^4js^^f44 *. î.»..* u i v;'; i*D ■iiitû.'m:^ -^^'jI •(■■•,* •b'ViV ■«;..« ^.^ bw. - x' r-«u^£x?^«b«àr D^j r. ,*> s 4 ' Hijloire NaturelU \. LE PLISSÉ («>. lE riièsi a i occiput câlleiix comme i umbre ^y mais la peau y qui eft fur la gorge 9 forme deux ptis au lieu d'un. Il difiere encore de Tumbre paît plufieurs àraits : àes ^caflles ioniques font paroitre fa peau chagrinée ^ le deâus &i yeux eft tomme à demi- L'ALCÏKE («). L n'est souvent que de la lôngfiélit du doigt vies écailles du dos relevées eti carène , le font paroi tre Un peu hériffé. Sa queue diminue de groucur jufqu'i l'extrémité qui fe termine en pointe. Il i^^aflMUUkkaftM^ (a) L'Aîgîre. jVf. i'AuhMton^ Ëncydo^étTie mér - < . - r li i6 HiJIoire Naturelle A^ cft jaune fous le corps , & d'une couleur plus fombre fur le dos , le long duquel s'étendent quatre raies jaunes. Il n'a point ^ fous le ventre de bandes tranfverfales. ^ r 1 L'cfpèce de l'Algire n'eft pas réduite à fcs petites dimeniions , par défaut de chaleur, puifque c'eft dans la Mauritanie & dans la Barbarie qu'il habite. C'eft de ces contrées de l'Afrique qu'il fiit en- voyé par M. Brander à M. Linné qui l'a fait connoître -, & l'on ne peut pa^ dire que les côtes feptentrionales de l'A^ frique étant plus échauffées qu'humides , l'ardente féchereffe des contrées oi\ l'on trouve l'Algire , influe fiu: fon volume, Se qu'il n'a une très-petite taille , que parce qu'il manque de cette humidité fî ncceflaire à plulieurs Quadrupèdes ovi- pares , puifcme l'on conferve au Cabinet du Roi un Algire entièrement femblablc aux lézards de fon efpèce, Se qiii cepen- dant a été envoyé de la Louifiane , où l'humidité efl aiiffi grande que la chaleur cft vive. M. Shaw a écrit que l'on trouve très- iréquemnient en Barbarie fur les haies & daiis les grands chemins , un lézard des Quadrupèdes ovipares. 8 7 nommé :^ermoum^ah.; il n'indique point la grandeur de cet animal •, il dit icule- ^iient que fa queue eft longue & menue -, que le fond de fa couleur eft d'un brun clair \ qu'il eft rayé d'un bout à l'autre, & qu'il préfente particulièrement trois ou quatre raies jaunes {b). Peut-être ce lézard eft-il un Aîgire. Au refte , il paroît que TAlgire fe trouve aufE dans les contrées méridio- nales de l'empire de RufHe , & que Ton doit regarder comme une variété de ce lézard, celui que M. Pallas a nommé lé\ard enfantante ou couleur de fang ( c ) , qui refl'emble prefqu'en tout à l'Algire , & qiif a quatre raies blanches fur le dos , mais dont la queue cendrée par-defliis & blanchâtre à l'extrémité , eft par-deffous d'un rouge d'écarlate. (J) ) Voyagt de Af. Shaw, dans plu flîeurs PnpÎHcn de la Barbant & du Lepunt, à la Haye, 1743 ^i^o/» '^ page 324. (c) SuffUmMt au Voyage de M* Palks» ^^Jr 88 Uijîoife Naturelle SB •«mbCM LE STELLION (^). La Qvtvt de ce lézard eft commune ment a fiez courte , & dîmmiie de gro(^ fcur }ufqH*à rextrémité. Les écaiHes , qui la couvrent, font aiguës 5c difpofécs par anneaux. D'autres écailles petites & poin- tues revêtent le defl'us & le deffous du corps, qui d'ailleurs eft garni, ainiî que U tête p de tubercule? aigus ou de pkjuans plus o« moins grands -, bien loin d'avoir une forine agréable, le Stellion reflembk un peu au crapaud, fur -tout y>ar \^ tête, de même que le tapaye avec ( tf ) Steffîone tarcnrofe , en phjieun tnêroitsi'ltaUe, PiftiHoni , enplnfteurs aittrts ertiteits ditmêmt P^i* . Tapayaxin , tn Afrique* Le SteUioo< M' d*Aubeiiton , Encyclofidit mi* thtdip:. ';'''. S-":' ' ,-: .'i ' Lacerta Stéîlîo, îô. L/wn. amph'b* tept, Hajfèlguifl itin, 301. Lace. ta Stellio. Toumefortf Voyage i, fage 119, f* .Tac ColTor- difos* Séha , mus» 2 , tab- 8 , jî|'» 6 Êf 7. Cordyius Sleilio f Hc* Laurenù fiedmen me- dts Quadrupèdes ovipares, 8 9 lequel il a beaucoup de rapports & dont quelques Auteurs lui ont donné les divers noms. Mais fi fes proportions déplaifent , fes couleurs charment ordinairement la vue. Il prcfente le plus fouvent un doux mélange de blanc, de noir, de gris & quelquefois de vert, dont il eft comme marbré. '''■ Il habite rAfriquc , & il n'y cft pas confiné dans les régions les plus chaudes, puifqu'il eft également au Cap de Bonne- efpérance & en Egypte (h). On le ren- contre aufll dans les contrées Orientales & dans les Jfles de l'Archipel , ainfi qu'en Judée ^ en Syrie où il paroît, d'après Bélon , qu'il devient très-grand {c)» M. François Cetti dit qtt'il eft aiîez conutittn en Sardaigne ,. & qu'il y habite C^) LMndivMu, qiv^ nous avcms décrk, a éti apporté d'Egypte , au Cabinet du Koi. ( c) ti |1 y a une manière de lézards noirs , nom- més Steiiions, quafi aulfi gros qu'eft une petite « befette , leur ventre fort enflé & la tête grofie , « defquels le pays de Judée & de Syrie eit bien <• garni. »» Béloo, oifervations , &(• Eàir, et Paris ^ J554' Lim II t^Chap* ixxiXjpa^ 139, ,, ,. ^ 9 o Hijloire Naturelle > V ., dans les maifons*, on Vy nomme taren* tôle i ainfl que dans plufkurs provinces d'Italie (d) \ & c*eft une nouvelle preuve de l'emploi qu'on a fait pour plufieurs cfpèces de lézards, de ce nom dçtarentole^ donné , aind que nous l'avons dit , à une variété du lézard vert. Mais c'eft fur-tout aux environs du Nil , que les Stellions font en grand nombre. On en trouve beaucoup autour des pyramides & des anciens tombeaux qui fubfiflent cncor« fur l'antique terre d'Egypte. Ils s'y logent dans les intervalles que laiflent les difFcrens lits de pierres, & ils s'y nourriffent de mouches 3c d'infedes tilés. - -^ >-i--^ -"l; * ■■«"' ■; -■.'.--- ^' On diroit que ces pyramides > ces éternels ynonomens de la puiflance & de la vaiîité humaines , ont été deftinées à préfcnter des objets extraordinaires en plus d'un genr^ *, c'eft en effet daijs ces vaftes maufolées qu'on va recueillir avec foin les excrémens du petit lézard dont nous traitons dans cet article. Les ■; CO Vifloire naturelle des amphibies & des foijfom ie la Sardaigne , Sajfari , 1777 y page^o» preuve des Quadrupèdes ovipares. 9 c Anciens qui en failoicnt ufage , ainfi que les Orientaux modernes , leur don- noient le nom de crocodile a (e) , appa- remment parce qu'ils penfoient qu'ils venoient du crocodile (/) -, ôc peut-être ces e^tcrémens n'auroient-ils pas été auflî recherchés , lî l'on avoit (u que Tanimal qui les produit n'ctoit ni le plus grand ni le plus petit des lézards , tant il eft vrai que les extr;3mes en impofent pres- que toujours à ceux dont les regards ne peuvent pas embraiTcr la chaîne entière des objets. 'f -•trtM Les modernes, mieux inftruîts, ont rapporté ces excrémens au Stellion , à un lézard qui n*a rien de très-remarqua- ble *, mais déjà le fort de cette matière abjedte étoit décidé •, & fa valeur vraie ou faufle étoit établie. Les Turcs en ont fait une grande confortimation , ils s'ea («) « Nous trouvions auifi des Steliions, def» quels les Arabes recueillent {«s eXcrc'mens , qu'ils « portent vendre au Caire , nommés en g ec en- <« fodikû' Delà, (es Marchands nous les apportent u vendre. »» Bélon , Livre II , Chapitre LXViil » page 132. (f } Stercorefucatus cracodili- Uonce* „, ^ \ V \ JB Hijloirt Natur$l!e fardoicnt le vifage *, & il faut que les Stel lions aient été bien nombreux en Egypte , puifque , pendant iong-tems , on trouvoit prcfque par-tout , & en très- grande abondance , cette matière que ton nommoit Jlercus lacerti, axnfî que crocodilea. AMI ; LE SCINQUE (1). ,., Ce iizARD eft fameux , depuis Iong- tems, par la vertu remarquable qu'on lui a attribuée. On a prétendu que pris intérieurement y il pouvoit ranimer 1 (tf) mîyaêt m 9*iyy9(^ en gret* «. Scincus, en latin» Ray » Synopjh anhnalium y pagt 37 1» Sdncut* Le Scinque. M, d'Jitbenton f EneyclopidU «^ fkoiiqut» , Lacerta Scincus, 92. Linn» amphH» npt» Gnn» mus» 2 , fol, 76, N,^ 49, Seincvs» ' Stb, mus. 2t fol, 112, tai, 105, /^* 34 ^' Jmferat» nat , 906* Laceru Lybia* * Olear. mus, ç ^ taè, B ^ pg. ï, / "^^^L',-' JUr, ovip.y Livre /, Chap, xii» Lacertus' Cyprîui Scincoides. -^ , Hafeiq. Ithu 309 , JV.» 5??. ' ' '" ' '"' * Scincui oflicinalisy 87* Laureittifpecimm peiicum* :J Lï. se IN on: I '.". I ~ ■\s meni men CK des Quadrupèdes ovipares. 9 5 des forces éteintes , & rallumer les feux de l'amour malgré les glaces de 1 âge & les fuites fiinefles des excès. Auffi lui a-t-on déclaré en plulieurs endroits , & lui fait-on encore une guerre cruelle. Les payfans d'Egypte prennent un grand nombre de Scinques , qu'ils portent au Caire & à Alexandrie, d'oà on les répand dans différentes contrées de l'Aiîe. liorfqu'ils viennent d'être tués, on en tire une forte de jus dont on fe fert dans les maladies ; &, quand ils ont été deflechés , on les réduit en poudre qu'on emploie dans les mêmes vues que les fucs de leur chair. Ce n'eft pas feulement en Afie, mais même en Europe qu'on a eu recours à ces moyens défavoués par la Nature , de fuppléer par des apparences trompeufes, à des forces qu'elle refufe, de hâter le dépérîfTement plutôt que de le retarder, 5c de rem- placer par des jouiflances vaines , des plaifîrs qui ,ne valent que par un fenti- ment que tous les feccurs d'un art menfonger ne peuvent faire naître {b)^ 9m'^ (h) H^>I(^ttirtdk ^ue l'on apporte les Scinques \ ?f' ■\. .- V 94 HiJIoire Naturelle Il n'eft pas furprenant que ceux qr ïïont vu le Scinque que de loin & qi.{ Tontapperçu fur le bord des eaux , l'aient pris pour un poiflbn -, il en a un peu l'apparence par fa tête qui femble tenir immédiatement au corps , & par fes écailles aflez grandes, lifi'cs, d'une forme femblabietantau-deflus qu'au-deiïous du corps, & qui fc recouvrent comme les ardoifes fur les toits. La mâchoire de deflus eft plus avancée que celle de dcC- fous: la queue eft courte & comprimée par le bout. La couleur du Scinque eft d'un roux plus ou moins foncé, blanchâtre foiis îe corps , de traverfée fur le dos par des bandes brunes. Mais il en eft de ce lézard, comme de tous les autres ani- maux dont la couverture eft trop foible ou* trop mince pour ne point participer aux différentes altérations que l'intérieur de ranimai éprouve. Les couleurs du de I* Egypte fupérieure &de l'Arabie à Alexandrie, d'où CM! fes envoie à Venife & 2i Merfeille, 8ç de-ià dans lesdifFcrens endroits de FEurope, HaJJèl^ttifl, Voyage en Palejîine ., pagjt 361. ^ . „ • \ des Quadrupèdes ovipares, jj Scinque fe terniflent & blançhiffent iorC- qiul eft mort-, &, dans l'état de d^i- hcation & dune forte de falaifon où on l'apporte en Europe, il paroît d'un jaune blanchâtre & comme argenté. Au refte ', les couleurs de ce lézard , ainft que celles du plus grand nombre des animaux , font toujours plus vives dans les pays chauds que dans les pays tem- pérés -, & leur éclat ne doit-il pas aug- menter en efFet avec l'abondance de la lumière, la vraie & l'unique fource pr mière de toute forte de couleurs? M. Linné a écrit que les Scinques n'a voient point d'ongles : tous les iiP dividas que nous avons examinés pa- roifloient en avoir : mais comme ces animaux étoient defféchés ^ nous ne pouvons rien aflurerà ce fujet. Au refte, notre préfomption fe trouve confinnée par celle d'un bon Obfervateur, M. Fran- çois Cétti {c). On trouve le Scinque dans prefque toutes les contrées de l'Afrique j eh T— în- ^"^ (c) HiHoire naturelle dis amphibies & des poijjùns deU Sardaigne* ) ■ // jtf Hijloire Naturelle Egypte, en Arabie , en Lrbie où on dit qu'il eft plus grand qu'ailleurs , dans les Indes Se peut-être même dans la plupart dés pays tr«$ «• chauds de l'Eu-^ rope. Non^feulement fon habitation de choix doit être exterminée par la cha- leur éa climat , n^b encore par Tabon- dance des plantes aromatiques dont on dit qiul fe nourrit. Ceft peut-être à cet aliment plus exalté , Bc par conféquent plusaâif, qu'il doit cette vertu ftimulante qu'on àuroit pu fans doute employer pourfouLiger quelques maux {d)^ mais dont il ne falloit pas fe fervii* pour dégrader le noble feu que la Nature fait naître, en s'efForçant envain de le ïalhimer , lorfqu'une paffion imprudente l'a éteint pour toujours. Le Scinque vît dans l'eau , ainjfi qu'à terre. On l'a cependant appelle crocodile terftjlre , Se certainement c'eft un grand abus des dénominations que l'applica- 1^ ^d) Pime dît que fe Scinque a ét^ regardé tomme un remède contre les bleflures faite» par des flèches empoxfonnécs , Lmt XXVlîI, Cha- / - des Quadrupèdes ovipares. $7 tzpn du nom de cet énorme animai à un petit lézard, qui n'a que fept ou huit pouces de longueur. AufH Profper Aîpjn penfe-t-il que le Scinque des mo- dernes n'efl pas le lézard dellgné , Tons le nom de crocodile terreftre , par les Anciens, particulièrement par Héro- dote, Paufanias, Diofcoride , & célébré pour fes vertus adives & ftimulantes. Il croit qu'ils avoient en vue un plus grand lézard que l'on trouve, ajoute-t-il, au-defTus de Memphis, dans les lieux fecs , & dont il donne la figure. Mais cette lîglure ni le texte n'indiquantpoint dé carac^ tère très-précis , nous ne pouvons rien déterminer au fujet de ce lézard men- tionné, par Alpin {e). Au refte,la forme & la brièveté de fa queue empêchent qu'on ne le regarde comme de la même efpèce que la dragonne, ou le tupi- nambis, ou l'iguane. (t) Profper jilfUi, tome l, Chap* y. De aïkim^* hhus Lacenofis in jEgypto vivenubut. Chipares. Tome Hè ■ ) 9 8 Htjioire Naturelle e MHM // LE MABOUYA (^). Le lézard > dont H efl; ici queftîon, ^ une très-grande reâembiance avec le fcinque •, il n'en diffère bien fenfible- ment à r.extérieur que parce que fes pattes font plus courtes en proportion du corps , & parce , que fa mâchoire fupérieure ne recouvre pas la michoire intérieure comme celle du fcinque. Il n'eft point le feu! Quadrupède oviparel auquel le nom de Mabouya ait été donné. Les Voyageurs ont appelle de même un aâez grand lézard» dont nous par- lerons fous le nom de doré, & qui a aufll beaucoup de reflemblance avec le fcinque , mais qui eft diftingué de notre Mabouya , en ce que fa queue eft plus longue que le corps , tandis qu'elle eft ■4i fûj Sioane^ voU 2 , planche 173 9 fig' J (^ B* SsSà» mandra minima fufca maculit albit notata* t Dtttertre, HipoiTt (tatunlk des JntHUt^ voU 2« j^age 315. Mabouya. 7,^ V Rochefort, page 147. Mabouya* : ' î 1 ^ Tilîgugu & Tiiingoni , en Sardégnê. ''"'^fj--.-- •^ %i^v. ^î Le Mabouya paroît être d'ailleurs plus petit que le doré-, leurs habitudes dif]:èrent à beaucoup d'égards *, &: comme ils habitent dans le même pays » on ne peut pas les regarder comme deux va* riétés dépendantes du climat *, nous les confidérerons donc comme deux eA pcces diftinâes > )ufqu'à ce que de nou- velles obrervations détruifent notre opinion à ce Tujet. Ce nom de Mabouya, tiré de la laiigue des Sauvages de l'Amé- rique feptentrionale , déflgne tout objet qui infpire du dégoût ou de l'horreur ; & à moins qu'il ne foit relatif aux habitudes du lézard dont il eft ici quer- tion y ainil qu'à ceHes du doré , il ne nous paroît pas devoir convenir à ces animaux , leur conformation ne préfen* tant rien qui doive rappeller des imagée très-défagréables. Nous l'adoptons cepen« dant , parce que fa vraie fignification peut être regardée comme nulle , peu de gens fâchant la langue des Sauvages d'où il a été tiré , 8c parce qu'il faut éviter avec foin de multiplier fans né-» Eij (! V . tôo ÏJifloire Naturelle i ccilité les noms donnés aux animaux*^ Nous le confervons de préférence au îézard dont nous parlons, parce qu'il n'en a jamais reçu d'autre , & que le . grand Mabouy^a a été nommé le doré par M. Linné , & par d'autres Natura* liftes. '-■ La tétc du Mabouya paroît tenir*; immédiatement au corps » dont la gro(^' feur diminue infenfiblement du côté il de la tête & de celui de la queue. Il cft tout couvert pardefius & pardeffour j d'écaillés rhomboidales , femblables à I celles des poiflbns \ le fond de leur couleur cft d'un jaune doré', plufieurs de celles qui garniflent le dos font quelquefois d'une couleur très-foncée, avec une petite ligne blanche au milieu. Des écailles noirâtres forment, de chaque côté du corps , une bande longitudinale -, la couleur da fond s'éclaircit le long du coté intérieur de ces deux bandes , éc on y voit régner deux autres bandes prefque blanches. Au refte, la couleur de ces écailles varie fuivant l'habitation des Mabouya: ceux qui demeurent au itiîliau des bois pourris , d^ns le« en- // 3es Quadrupèdes ovipares, i o i droits marécageux, ainfi que dans les vallées profondes & ombragées , où les rayons du folcil ne peuvent point par- venir, font prefque noirs -, & peut-être leurs couleurs juftifient-clles alors , jus- qu'à un certain point , ce qu'on a dit de kilf afpeft, que Ton a voulu trouver hideux s leurs écailles paroiflcnt en- duites d'huile , ou d'une forte de ver- nis, {b). Le mufeau des Mabouya eft obtus ; les ouvertures des oreilles font ailcz grandes \ les ongles crochus \ la queue eft grofle, émouuée,& trcs-coiute. L'in- dividu confervé au Cabinet du Roi , a huit pouces de long. Les Mabouya dé- crits par Sloane étoient beaucoup plus petits, parce qu'ils n'avoient pas en- i> fbj 4iTertiâmfpcciemMtrA«i(^Mappeilac. Colore différent qui in arboribus puiridb , in locis pa- m iuftribus, aut vaHibus protundioribus quô radii »t folares non pénétrant, degunt* Nigri funt & afpeç- n tu horridi ; unde Mabouya$ id eft diabolorum >» nomen ab indis iis impoûcum. Poiiicem circiter, »• aut pauïo plus craffi fuht ; fex aut feptem poïlices •» longi. Peïli» velut oleo inun<^a TÎdetur. n Ray^ Synofpi QMadmpedrm , pêge aéi* / . Eifj . M I o i HiJIoire Naturelle ' corc atteint leur entier développement. Les Mabouya grimpent fur les arbres, ainfi que fur le fake & les chevrons des caies des Nègres 8c des Indiens s mais ils fe logent communément dans les crevafles des vieux bois pourris *, ce n'eft ordinairement que pendant la Âa- leur qu'ils en fortent. Lorfque le tcm$ menace de la pluie , on les entend faire beaucoup de bruit , 8c on les voit même quelquefois quitter leurs habitations, oloane penle que l'humidité qui rèene dans l'air, aux approches de la pluie, gonfle les bois , 8c en diminue par con^ lequent les intervalles au point d'in- commoder les Mabouya , & de les obliger à fortir. Indépendamment de cette raifon , que rien ne force à rejeter, ne pour- f roit - on pas dire que ces animaux font f naturellement fenfibles à l'humidité ou \ la fécherefle , de même que les gre- > nouilles, avec lefquelles la plupart ?des lézards ont de grands rapports *, & que ce font les impreffions que les ^( Mabouya reçoivent de l'état de l'atmof- phcre, qu'ils expriment par leurs mou- vewcns 8c par le bruit quils font 5 des Quadrupèdes ovipares. 105' Les Américains les croient venimeux, ainfi que le doré y avec lequel il doit être aifé , au premier coup-d'œîl , de les confondre *, mais cependant Sioane 8c Brown difent qu'ils n'ont jamais pu avoir une preuve certaine de i'exiftence de leur venin (r). Il arrive feulement quelquefois qu'ils fe jettent avec har- dicffe fur ceux qui les irritent. Se qu'ils s'y attachent afiez fortement pour qu'on ait de la peine à s'en debar- raffer. " C'eft principalement aux Antilles qu'on les rencontre. Lorfqu'ils font très- petits, ils deviennent quelquefois la proie d'animaux qui ne paroident pas ait premier coup-d'œil devoir être bien dangereux pour eux. Sioane prétend en avoir vu un à demi-dévoré par une de ces groiîes araignées, qui font fi com- munes dans les contrées chaudes de l'Amérique (d). On trouve auflî le Ma- bouya dans l'ancien monde : il eft trcs- i'I fc) Sioane, à rendrait éejà cité, (dj Jdeaiy Ibidgm^ . . , . _ E ir- w ■' ' - \ 104 hiftoire Naturelle commun dans l'ifle de Sarr^ igné , eili il a été obfervé yn M. François Cetti , qui ne i'a défigné que par les noms iardes du tiligu^ & tilinprû, Ct Natu- xalifte a fort bien faifi les traits de ref- femblance & de différence avec le fci ti- que [e) ,dc comme il ne connoifl'oit point le M abouya d'Amérique mentionné dans Sloanc, Rochefort & Dutertre , & qui cd entièrement femblable au lézard de Sardaigne , qu'il a comparé au fcinque, il n'eft pas furprenant qu'il aitpenfé que Ton lézard n'avoitpas encore été indiqué par aucun Auteur. < M. Thunbere , favant Profeffeur d'Upfal , vient ae donner la defcription d'un lézard qu'il a vu dans l'Ifle de Java , ic qu'il compare, avec raifon , au doré, ainh qu'au fcinque, en difant. cependant ^u'il difiîre de l'un & de l'autre , & iur-tout du premier dont il eft didingué par la grofleur &là brièveté de fa queue. Cet animal ne nous paroit être qu'une ▼ariété du Mabouya» qui, dès-lors, fe (ê) iîijmvê nAturelk dit amphibia & éêt foiffin^ et le Sardaignt' Sajpffi^ ^111 »F*V ''* i. ' des Quadrupè'dis ovipares. 105 trouve en Afie, ainfi qu'en Europe &: en Amérique. L'individu , vu par M. Thunberg , étoit gris cendré fur le dos , qui préfentoit quatre rangs de taches noires > mêlées de taches blanches , &: de chaque côté duquel s'étendoit une raie noire. M. Afzeiius , autre favant Suédois , a vu dans la colleâion de M. Baettiger , à Vefteras , un lézard que ne difFéroit de celui que M. Thunberg a décrit, que parce qu'il n'avoit pas de taches fur le dos , & que les raies latérales étoient plus noires de plus égales (/). (f) Mémoins de l*Acaiimit de Stockolm , trimâfire d'jiyril, de l* année 1787, ^o^e lag* Defiription du Uxard appelé ^ p» M* Thmtbt'g « (ocer/tf iateralis» E V ,4 ■.-\.>,f'.p: .1 f' -, ■ ♦. /.., !*.■■■ ' • '»••. i-V,- ■ÎV .i-.>V 1 • , * • . ■\ ^^^'' ■ i*!!*îe.K. V V#-.i '•«-\»^iHi*ilH^»^* 106 Hiflpire Natunllç y i .^=. LE Dp RÉ (a). m C* £ s T M. LiNni qui a donné à €« lézard le nom que nous lui con- fertoris ici ; ce Quadrupède ovipare eft très-commun en Amérique , où il a été appelle 5 par Rochefort, brochet de terre^ & où il a aufli été nommé /;z(Z^o2/y^: mais comme le premier de ces noms il (a) Le Doré* M» d*Jubenton^ Encyclopédie mé* thoiique. Lacerta aurata , 35* Linn, amphibia rtptîlia. ~c.-i. . Scincus m«iximus fufcui* Sloaue , Hifioire natit- ielie de la Jamaïqne , volume 2, plmiche 373 « fig, 9. Dans la planche de Sioane , le Doré eft repréfenté avec la queue beaucoup plus courte que le corps; & la figure eft exade , ce ne doit être qu'une va- riété individuelle, les autres Dor^s, mentionnés |>ar divers Naturaliftes, ayant tous la queue plus longue que le corps , ainû que les individus con- fervés au Cabinet du Roi , dcpî^rticulièrement celui qui a fervi pour la defcription contenue dans cet article* Bro wn dit d'ailleurspoiitivement ( page 463 ) i|ue le lézard que nous nommons le Doré, a la queue plus longue qu'elle n'eft généralement re- préi'entée dans les figures* * ^ i, ▲ ^aiiiwarp9«/i^/i|/«ii/ (voyez Sioane; Q>id*} //. pi. f^vaa. 106. m- '^:'- m% LA' *V ^^^ VV iX**>^^'S,. ?>Vf' S C^ (il/ C oei -< '.-/ oO "'"'f".^ 1. LE DORE . -j LES SPUTATEURS. /wy /.^^. ^ ï^ '>A, >-••;■ ' Y, i ■*• ■ ■I. ^.^"'•::, -?■ i». ^' i^"-!^ ■;""■• "1 ■ ■ ■ ■-•■ --. ^ .?.-.'- 1*^.4-- 'AVî.,%- ■v\.--tS^:-.. - V , I ', \.'i.. -' V. * "' >^r.-- :. J' .;.',s^" des Quadrupèdes ovipares, i ôf préfente une idée faufle, & que le fécond ' a été donné à un autre lézard dont nous avons déjà parlé (3), & auquel il a été attribué plus généralement , nous pré- férons la dénomination employée par M. Linné, Le Doré a beaucoup de rap- ports , par fa conformation , avec le fcinque , & fur-tout avec le mabouya ; il a de même le cou auflî gros que le derrière de la tête •, mais il eft ordinai- rement plus grand, & fa queue eft beau- coup plus longue que le corps , au lieu qu'elle eft plus courte dans le fcinque éc dans le mabouya : d'ailleurs la ma- ■/ DuttTtrty page 3i4« Mabouya ou fcinq de terre* Rochefort , page 14c. Brochet de terre. BrowH, Foyage aux Aiitilhi, page 463. Lacerta média rquamofa^ corpore & caudâ oblongo-fub- quadratis, auribus majoribua nudis. The Oalley-* Wafp. Séba, tome a , planche 10 ^j^. 4 & 5. Scinq marin. Le lézard repréfenté dans le même volume, au N.* 6 de !a planche la, paroitétre le Doré. Séba le croyoit d'Afrique. Au refte , il eft bon d'obferver que le N.® de Seba , indiqué à l'article du Doré, dans la treizième édition de M. Linné , repréiente un tout autre lézard. Gro/î, mm 2, pîancht 75,N.° 48, Scincus* ^^ (b) Article du Mabouya, Eyj f, ■ lui Hijïoire Naturelle V ehoire fupérieure n'eft pas plus avancée que rinférieure, comme dans le fcinqiie -, les ouvertures des oreilles font très- grandes & garnies à l'intérieur de petites écailles qui les font paroître un peu fef- tonnées. Ces caraélères réunis le féparent de Tefpèce du fcinque & de celle du ma- bouya •, mais il leur reflembîe cependant afîez pour avoir été comparé à un poifTon , comme ces derniers lézards , & partial- îièrement pour avoir reçu le nom de brochet de terre ^ ainfi que nous venons de le dire. Il cft couvert pardeffus & pardeiTous de petites écailles arrondies, ftriées & brillantes : fes doigts font armés d'ongles àifez forts*, la couleur de fon corps cft dun gris argenté, tacheté d'orange, &,qui blanchit vers les côtés {â}. Comme celles de tout animal , la vivacité de fes couleurs s'efface lorfqii'il eft mort^ mais, tandis que la chaleur de la vie les anime, elles brillent d'un éclat très-vif qui donne une couleur d'or au roux dont il eft peint ', & c'cft de-là que vient fbn nom, (c) Suivant Brown, fa couleur eft fouvent fâ?e l( f«y;■ ■^mt des Quadrupèdes ovipares, tiy LE TAPAYE («). ' » Nous CONSERVONS à cc lézard le nom de Tapaye que M. d'Aubenton lui a donné , par contraéfcion du nom tapayaxin , par lequel on le défi^nc au Mexique & dans la nouvelle Elpagne. Cet animal , qui a de grands rapports avec le Stellion , eft remarquable par les pointes aigucs dont Ton dos eft hc- riffé : fon corps que Ton croiroit gonfle, eft prefqu auffi large que long \ & c eft ce qui lui a fait conferver par M. Linné le nom d*orhiculairc. Il n'a point de bandes tranfrerfales fous le ventre*, h faj Le Tapaye. M, é^Auhnton , EncyeîopidU méthodique. Lac. orbicularis , 23. Lînn, amphii. rept. Lacerta caudâ tereti mediocri, vertice trimurîcato abdo* mine fubrotundo. Ray , Synopfis Qaadrupeéum,page 363. Tapayaxin ^ feu Lacertus orbicularis. . ,, , Seha muf. 1. planche lop, f^, 6. Cojdylus hifpidus ^ 79. Lattrenti fpeâmtn /»<- dicum. is- V •V // 1 1 4 Hijloire Naturelle queue cft courte •, les doigts font re- couverts d'écaillés par-deflus Se par-dcf- fous ', le fond de la couleur efl d'un gris blanc plus ou moins tacheté de brun ou de jaunâtre. Il y a , dans cette efpèce , une variété diftinguée par la forme trian- gulaire de la tête, aflez femblable à celle du Caméléon , & par une forte de bou* clier qui en couvre le deilus (i). On a donné le nom deTapayaxin au Stellionqui habite en Afrique -, & comme le Stellion & leTapaye ont des piquans plus ou moins grands êc plus ou moins aigus, iln'eflpas lurprenant que des Voyageurs aient, à la première vue, donné le même nom à deux animaux aflez diiKirens cependant par leur conformation , pour conftituer deux ef- pèces diftin^es. Le Tapaye n'eft point Agréable à voir-, ii a, par la groiTeur & prefque toutes les proportions de fon corps , une aiTez grande reûemblance ^^^B.Lacerta caudacereti brevi, trunco fubglobofo iuprâ muricatc Linn. amphihia reptiiia , 122^ 2^* Stèa mas* l, planche 83, figures I & 2. Cordylus oibicularis , 78* Laurenti fpecimen me* iicum. des Quadrupèdes o\ pares 1 1 5 avec un crapaud qui auroit une queue & qui feroit armé d'aiguillons. Aufl Scba lui en a-t-il donné le nom -, rtiais fa douceur fait oublier fa dilîormité , dont l'effet eft d'ailleurs diminué par la beauté de fes couleurs. Il femble n'avoir de piquans que pour fe défendre •, il de- vient familier*, on peut le manier fans u'il cherche à mordre -, il a même i'air e defirer les careffes •, & l'on diroit qu'il fe plaît à être tourné & retourné. Il eft très-fenfîble dans certaines parties de fon corps , comme vers les narines & les yeux , & lesVoyageurs aiîurent que , pour peu qu'on le touche dans ces endroits, on y fait couler le fang. Il habite dans les montagnes. Cet annnal, qui ne fait point de mal pendant fa vie, eft utile après fa mort •, on remploie avec fuc- cès en médecine » féchè & réduit en poudre (c). ' ':■ - . '>.-„ l (çj Ray, Synopfis Quadrupedum , j>age ^6g* -M 'V/^ 1 « \ . r-' .'/ 1 1 6 Hijtoire Naturelle LE STRIÉ {a). iVI. L I N N é a le premier parié de ce lézard , que l'on trouve à la Caroline , ' & qui lui avoit été envoyé par M. le Doc- teur Garden. La tcte de ce Quadrupède ovipare eft marquée de fix raies jaunes -, deu5d entre les yeux, une de chaque côté fur l'œil , & une également de cha- que côté au-dciTous. Le dos eft noirâtre-, cinq raies jaunes ou blanchâtres s'étendent depuis latêtejufqu'au milieu de la queue, le ventre eft garni d'écaiiles, qui fe recouvrent comme les tuiles des toits , & forment des ftries. La quene eft une fois & demie plus longue que le corps , & n'eft point étagée. (a) Le Strié* M, i'JuhtntOB, EncydopUît mé- thodique. ^ ï-*. . Lacerta quinque - Lineata > 24. Linn, fiyfiemâ ftéturéf tiiti Ï3. a). rlé de ccl [Caroline , [. le Doc- adrupcde îs jaunes -, î chaque it de cha- noirâtre •, 'étendent la queue, , qui fe (es toits , e eft une le corps, \ 1, V. '»«>. zlopiiit mé^ nn, fiyftem» I II ■■.';>■■",. A; 2*1- PT. JPaa . ii-j 3^5=?^, V- ^V^^^iiVO 2. *^^8?^^^.> II: i! y i'i!:i o2) Lina. amphib, rept, Séba , mm* i* planche 88 , fig. 4. Temapara > & s» \/Unche 76 , fg. 4* Edwêris , w, taiuU ^^5 9 fin* i« " I ï 8 Uifloire Naturelle des cuiffes eft garni d*iin rang de huit ou dix tubercules difpofe longitudi- nalement, mais moins marques dans U femelle que dans le mâle. Le Marbré a le deffus des ongles noir , ainfî que le galéote. Un de Tes caradlères diftino tifs , cft d'avoir la queue beaucoup plus longue en proportion du corps qu'au- cun autre lézard- Un individu de cette efpèce , envoyé des grandes Indes au Cabinet du Roi par M. Sonnerat, a la queue quatre fois plus longue que le corps & la tête. Les écailles dont la queue du Marbré cft couvert , la foint paroître relevée par neuf arêtes longi- tudinales. < ^ -p La couleur du Marbré eft verdatrc fur la tête, grifâtre, & rayée tranf- verfalement de blanc & de noir fur le deifus du corps -, elle devient rouife fur les cuiiTes & les cotés du bas-ventre, où elle eft marbrée de blanc & de brun ; & Ton voit fur la queue des taches cv idées & rouflatres, qui la font pa« roître tigrée. L'on devroit peut-être t'â|)p6rter au Marbre le lézard d'Afrique , appelle diS (Quadrupèdes ov'^ pares, 119 fiûrralp^r Shaip , & Guaral par Léon. Suivant le premier de ces auteurs , le warral a quelquefois trente pouces de long (apparemment en y comprenant la queue ) : fa couleur eft ordinairement d'un rouge fort vif, avec des taches noirâtres. Ce rouge n*eft pas très- dif- férent du roux que préfente le Marbré ^ d'ailleurs la couleur de ce dernier ref- femble bien plus à celle qu'indique Shaw , que celle des autres lézards d'Afrique. Shaw dit qu'il a obfervé que toutes les fois que le warral s'arxctc , il frappe contre terre avec fa queue. Cette habitude peut très-biea convenir au Marbré, qui a la queue extrê- mement longue & déliée , & qui , par conftquent, peut l'agiter avec facilité. Les Arabes , continue Shaw , racontent fort gravement que toutes les femmes qui ^nt touchées par le battement de la queue du warral , deviennent ftériles. Combien de merveilles n*a^t-on pns attribuées dans tous les pa/s aux Qua- drupèdes ovipares {b) ! - (bj Voyage Je iSlAdM^, dans flajîeun provinces de là Barbarie âf du Levant^ à la Haye j 1743 , vol- I p f.age 323 6< fuivantti. p 129 Hijloire Naturelle , I i LE ROQUET («). Nous APPELLONs AINSI un lézard de la Martinique qui a été envoyé au Cabinet du Roi , fous ïe nom dTanolis , & de lézard de jardin. Il n'eft point le vrai anolis de Rochcfort & de Ray , que nous avons cru devoir regarder comme une variée de Tâméiva. Ce nom d*a- nolis a été plus d'une fois attribué à des efpcces différentes Tune de Tàutre. Mais il le lézard, dont il eft queftioh dans cet article , n'a point les caraâières diftindtifs du véritable anolis ou de Ta- inéiva , il a beaucoup de rapports avec ce dernier animal. Il eft femblable au lézard décrit fous le nom de Roquet , par Dutertre & par Rochefort, qui connoiffoient bien le (a) Dutertre vol, i » page g 13. Roquet* - Rochefort, Hiftoire des AntiUei , page 147. Roquet. Ray , Synopfis Quadrapedum j page 26Û' Sloaae, vol. 2 ., planche 273, fig. 4. Lacertus cinereu* miner, en Jnglois the leafi light Brown , or Grey îizard. vrai anolis , 0. zard de Cabinet , & de le vrai ay 5 que r comnie om d'a- tribué à ; Tàiitre. queftîoti :araâ:ères u de Ta- orts avec écrit fous •e & par bien le jet. I7. Roquet. the îeaft ti anoiis , des Quadrupèdes ovipares. 121 ^rai anoiis , & qui avoient obfervé l'unt Se l'autre en vie dans le pays natal de ceç animaux Nous avons donc cru devoir adopter Topinion de ces deux Voyageurs; & c*eft ce qui nous a engagé à lui con- ferver le nom de Roguet , que Ray* lui ft aufn donné. Il fe rapproche beaiicoup, par (i conformation, du lézard grij-, mais il en diÔcre principalement , en ce que Iq deflous de fon corps n'eft point garni d*écaîlles plus grandes que les autres ,' & difpofées en bandes Jtranfverfales. Il ne devient jamais f*ort grand -, celui qui eft au Cabinet du. Roi a deux pouces & demi de long , fans compter la queue, qui eft une rois plus longue que le corps (k). Il eft d'une couleur de feuille morte , tachetée de jaune & de noirâtre : les yeux font brillans , & rouverture des narines eft afïez grande; il r», préC qu'en tout, les habitudes du lézird gris. Il vit comme lui dans les jardins -, il (bj Le Roq^uet , que Sîoane a décrit, étoit beau- coup plus petit. Le corps n^àvoit qu'un poûcè d% long, &4a queue un pouce 6c demi* Çvipares. Tqmc II ^ .•vff ^ W: lit Hijioire Naturelle ' '** «ft d'autant plus agile , que fcs pattes de devant font longues , & en élevant fon corps , augmentent fa légèreté. Il a d'ailleurs les ongles longs 8c crochus , & f" lar conféquent il doit grimper aifémènt. 1 joint àla rapidité des mouvemens , î'ha- bitude de tenir toujours la tête haute. Cette attitude diftinguée ajoute à là grâce de fa dém^lrche, ou plutôt à ragréitlient de fa courfe, car il ne cefïe , pour ainfi dire, de s'élancer avec tant de promptitude , que Ton a comparé la vivacité de ces petits bonds , à la vîtefle du vol des oifeaux (c). Il aime les lieux humides *, on le trou: j Ibuvent parmi les pierres , où il fe plaît à fauter de l'une fur l'autre (rf). Soit qu'il coure ou qu'il s'arrête , il tient fa queue prei^e toujours relevée âu-deflus dé foh cibs, coiùme le lézarâ dê'Iâ Càro* iînè , auquel hoiis ayons coiifervé lé nôin dé lézard - lion. Il replié même cette queue ) qui cft très-déliëc, de manicrê à ce qu*clfe forme une cïpccê de cercle. Malgré fâ pétolânce » fon xarafbère eft 1^ 4.' fc) Ray » Sympps anîmaUum, pagt 269ê (i) Siwe, i l'endroit déjà, cité. •V V 4^"^' des Quadrupèdes ovipares. 113 doux : il aime k compagnie de Thomme » comme le lézard gris &: le lézard vert, Lorfque fes courfes répétées l'ont fatigué , & qu'il a trop chaud, il ouvre la gueule, tire fa langue, qui eft très-large & fendue à l'extrémité , h. demeure pendant quel- que tems haletant comme les petits chiens. C'eft apparemment cette habi- tude , qui , jointe à fa queue retrouffée , & à fa tête relievée , aura déterminé les Voyageurs à lui donner le nom de lé^ardrRoqueU II détruit un grand nom- bre d'infeâes *, il s'enfonce aifément dans les petits trous des terrains qu'il fré* quente, &: lorfquil y rencontre de petits Oîufs de lézards ou de tortues , qui , n'étant revêtue que d'une membrane molle, n'oppofent pas une grande réfîf» tance à (k (lent , on a prétendu qu'il s'en nourrifloit {e). Nous avons déjà vu quel-^ que chofe de femblable dans l'hiftoiré du lézard gris -, & fi le Roquet préfente une plus grande avidité que ce dernier animal, ne doit-on pas penfer qu'elle (t) Voyei 9 dans le Diâionnaîre d'Hîftoîre mturdie de M. Bomvt 9 l'article^du lézard-Roc^uet. î* * .■vJ ï 2 4 HiJIoire Naturelle ^ K vient de la vivacité de la chaleur bien pltîs forte aux Antilles , où il a été obfervé, que dans les différentes contrées de TEurope, pO Ton a étudié Içs naœurs du lézard gris) I.E ROUGE-GORGE M.' I Xje Rouge^gorgs , que ^osi voit à la Jamaïque » dans les haies 8c dans les bois , eft ordinairement long de fix pouces , 5c de couleur ve tçi i^ a au- deffous du cou une véficule globuleufe qu'il gonfle très-fouvent , particulière-? ment îorfqu'on l'attaque ou qu'on Vef^ fraie, & qui paroît alors rouge, ou cou-» leur de rofe. Il n'a point de bandes tranf- yerfales fur le ventre: la queue eft ronde Se longue^ Sa parure eft , comme l'oii voit afiez jolie', (c c'çft avec plaifîr qu'on doit ^regarder l'agréable mélange du beau yert de fon corps avec le irofçdefagorge. (a) 1,9 Rouge-gorge, M. é'Aubtnm^ Encych*. èiiié méth9di(juef v - Xacerca buHaris, 32. Lm/i. amphih. npi* '•'/■] % * \ ■■■h f-*-. des Quadrupèdes ovipares, tif ^ \ ,.*■«. LE GOITREUX ("). i < E Goitreux, qitî habite au Mexiqitd & dans l'Amérique méridionale, préfente de belles couleurs , mais moins agréa- bles 8c moins vives que celles du Rouge-^ gorge* Il eft d'un gris pâle , relevé fur le corps par éts taches brunes, & fur le ventre par des bandes d'un gris foncé# La queue eft ronde , longue , annellée » d'une couleur livide & vcrdâtre à fon origine. Il a , vers la poitrine , une efpècô de goitre, dont la furface eft couverte de petits grains, rougeâtres , & qui s'étend en avant en s'arrondiflant , & en formant une très-grande bofle. Ce lézard eft fort vif, très-lefte, & fî familier , qu'il fe promène fans crainte dans les appartemens , fur les tables , & même fur les convives. Son attitude eft (a) Le Goîtreux. M. d'jiubenton, Encyclopédie méthodique. Lacerta ftrumofa ,33. Linu. amphîhia reptilia. Seba , mus. 2 y tabula 20 ,fig. 4. Salamandra inexi« cana ftrumoik» \ ■ . I Èi6 Hiftoire Naturelle-' ' graçieufe , Ton regard fixe -, il examine tout avec une forte d'attention *, on croi- roit qu'il écoute ce que Ton dit. Il fe nourrit de mouches , d'araignées , & ci'autres infectes, qu'il avale tout entiers. Les Goitreux grimpent aifément fur lesar- fcres*,ilss*y battent fouvent les uns contre les autres. Lorfque deux de ces animaux s'attaquent, c'eft toujours ..vcc hardiefle», ils s'avancent avec fierté •, ils femblent fe menacer en agitant rapidement leurs têtes*, leur gorge s'enfle , leurs yeux étincel- Jent*, ils Te faifiiTent enfuite avec fureur, Se fe battent avec acharnement. D'au- tres Goitreux font ordinairement fpec- tateurs de leurs combats ^ & peviî:-être ces témoins de leurs efforts font-ils les femelles qui doivent en être le prix. Le plus foible prend la fuite : fon icnnemi le pourfuit vivement , il le dé- vore, s'il l'atteint •, mais quelquefois il ne peut le faifir que par la queue , qui fe rompt dans fa gueule, & qu'il avale, ce qui donne au lézard vaincu le tems de s'échapper. On rencontre plufieurs Goitreux pri- vés de queue , il fcmblc que le défaut des Quadrupèdes ovipares, i zy de cette partie influe fur leur courage, & même fur leur force *, ils font timiaes , foibles & langulHans : il paroît que la oueue ne repoufîe pas toujours, & qu'il fe forme un calus à rendroit oij elle % été coupée. - Le Père Nicolfon , qui a donné plu- fieurs détails relatifs à Thiftoire naturelle du Goitreux , l'appelle anolis j nom que Ton a donné à Tamciva & à notre roquet : mais la figure, que le Père Nicolfon a publiée , prouve que le lézard dont il a parlé 5 eft celui dont il eft queftion dana cet article (3). • . -, ,; . fb ) EJJhi fur l*Hlfloire natartlU de Saint-Domingue , farle Père Nisolfip ^ Paris ^ 1 776 , feSUon 3 ,page jjo. r -■: -. 'f .'; f>. t:% '•■- ■¥"*■;; '. ,1 ^ :;:. r ^*ï>:,\ '.J^îp • -, *-> .<**N *^ fr*^^^» ^ .^t ■ -fc t F iv '■■'■ ■'■■■ '-.^-^ 1 2 8 Hipire Naturelle ' ■' '*-' ki LE TÉGUIXIN («). » ï La couleur de ce lézard cft blanchâ- tre , tirant fur le bleu , diverfifiée par des bandes d'un gris fombre, & femée de point blancs iPv ovales. Son corps pré- fente un très-grand nombre de ftries. La queue fe termine en pointe •, elle efl beaucoup plus longue que le corps \ les écailles qui la couvrent , forment des bandes tranfvcrfales de deux for- tes, placées alternativement. Les unes s'étendent en arc fur la partie fupé- rieure de la queue , que les autres bandes entourent en entrer. Mais ce qui diftingue principalement le Téguixin, c'eft que pluiieurs plis obtus & relevés • (a) Le Téguixin» Af. d*Mbcntoiiy Eucyclopéà'f méthodique, Laceria Téguixin , 34. Lkn. amphil* rept, Séba I , tab. ()%^ fig' 3* M. Linné a indique h première figure de la planche 96 du même Vo- lume, comme repréfentant le Téguixin : mais elle repréfente évidemment le tupinambis que l'oa a auffi appelle Te^ui*//;. y > ^^; * -^ des Quadrupèdes ovipares. 129 règrtent de chaque côté du corps , depufs la tête julan'anx cuifTes : on voit audî trois piis ious la gorge. C'ert au Bréfîl, fuivant l'article de Séba , indiqiié par M. Linné , qu'on trouve ce lézard , dont le nom Téguixin a été donné au Tupinambis par quelques auteurs {b). »•>->./ fi . ■, *»' , ■■,•1 « M t LE TRIANGULAIRE («). ■ » C'est dans TEgypte quliabite le lézard! à queue triangulaire : ce qui le diftingue •des autres , c'cft la forme de pyramide à trois faces que fa longue queue pré- fente à fon extrémité. Le long de fou dos s'étend une bande formée par quatre rangées d'écaiiles qui drfierent par leur figure de celles qui les avoifinent. Ces détails fuffiront pour faire rcconnoître (b) Séha, vol. i, page J go. (a) Le Trianguiairt. JVi. d'Jubenton , Encych^ fédit méthodique. Nilotica , 37- Linn, amphib. rept, Hajfelquift, Itiih 3ll,iV.° 59. Fy ::ii;^ ijO Hijloire Naturelle ce lézard par ceux qui Tauf ôjjt fous leurs yeux. Il vit dans des endroits maréca- geux & voifîns du Nil. li a beaucoup de rapports dans fa conformation avec le fcinque. C'eft M. Haffclquift qui en a parlé le premier. Les Egyptiens ont imaginé un conte bien abfurde à Toccafion du Triangu- iiire : ils ont^dit que les œufs du crodo- dile rcnfermoient de vrais crocodiles lorfqu'ils étoicnt dépofés daiis Teau, & qu'ils produifoient les petits lézards dont il eft queftion dans cet article , lorfqu'au contraire ils ctoieat pondus fur un ter* irain feç,|^, ^-^^r,:^ i•i'••i.^^> ...g^^^jr^âi- ';*l-^ (h) HaJJèlpiJiy Voyage déjà ciré- j -• »* v . — j...,y-,..,. -»'- •*». «RjfcwAi^.Hiav;. f ji -■•^rc'n^-v.;j-v ..-Vity- '■ ■ tW' fUy^,0',-?i-^1 r^*^- ■■' . -=WrtfL_-iMi.* .: *.V/,iTi( -*■' ,;,, ^ i^îàn^i '^iluit-j '■■ \ L i ,■ .v'Ui .'U ^■■■^*at ^' -.j "--11?»'»:' •■■.■• dts Quoirupèdes oPipnré's. i jf é LA DOUBLE-RAIE i'^). Ce Lazard , que Ton rencontre en Afie , eft communément très-petit 5 la queue eft très-Ioncue , relativement au corps *, deux raies a un jaune fale s*éten» dent de chaque côté du dos^ qui pré^ fente d'ailleurs fix rangées longitudinales de points noirâtres. Ces points font aufli répandus fur les pieds & fur laquelle y & ils forment (îx autres lignes lur les cotés : le corps eft arrondi & épais* Séba avoit reçu de Ceylan un individu de cette efpcce : fuivant cet Auteur , les OBufs de ce lézard font de la groflèur d*un petit pois (b)* v ; CàJ La Double-rak. M, d*Auhenton , Encyclofdiiie méthodique, ^^v .^14? n . :.< .j^t^^*^ Lac- pundata , 3I>8. Lîmi» amphib» repttïia, vi >^ Séba , tome % , planche 2 , jig, ç- Scellio punaianeaux fous le corps-, toutes Tes écailles font luifantes*, la couleur en eft blanchâtre fous le ventre , & d un gris varié de brun foncé fur le corps Quatre bandes tranfverfales d'un brun . fque noir régnent fur la tête & fur îe do« 5 une autre petite bande de la même couleur borde la mâchoire fupérieure , & Âx autres bandes femblables forment comme autant d'anneaux autour de la^ queue. Il n'y a pas d'ouverture appa- rente pour les oreilles , la langue eft faj Lacerta fputator. Af. Sparman 9 Mémoûts Je V Académie des Sciences de StoçkQlm , année 1784 / Jicofid trim^fiic, ^«§. 164» des Quadrupèdes ovipares. 133 plate , large & im peu fendue à Textré- mité. Le. lommet de la tête & le deffws du mufeau font blanchâtres , tachetés de noir *, les pattes variées de gris , de noir & de blanc, il y a, à chaque pied, cinq doigts qui font garnis pardeffoiis de petites écailles, & terminés par une efpèce de pelote ou de petite plaque ccailleufe , fans ongle fenîible. M. Sparmana déjà faitconnoître ctiie efpèce de lézard, dont il a trouvé pîu- iieurs individus dans le Cabinet d'Hif- toire naturelle de M. le Baron deGéer, donné à TAcadéniie de »Stockolm {b). Ces individus ne diffèrent que très-lé- gèrement les uns des autres, par la difpofîtion de leurs taches ou de leurs bandes. Ils avoient été envoyés, en 1755 , à M. de Géer par M. Acrelius qui demeuroit à Philadelphie, & qui les avoit reçus de Saint-Euftachc. -^^- M. Acrelius écrivit à M. de Géer que le Sputateur habite dans les contrées chaudes de TAmérique *, on Ty rencontre > I I ■ I ■ Il (b) Mémoim de l'Jçadémic dt Slwhlm y à l'endnii déjà cité* I '- ..;^^iii. ' < •;.•.-•. . ^i^-J •"*■'•-'■ [iiMW I j 4 Hijîoirt Naturelle ' . dans les mai ions,, & parmi les bois de charpente : on l'y nomme If^ood- Slave. Ce lézard ne mût à perfonnc lorfqu'il n'eft* point inquiété ; mais il ne faut robfervcr qu'avec précaution , parce qu'on rjrrite aifément. Il court le long des murs ^ 2«: li quelqu'un , en s'arrctant pour le regarder , lui infpire quelque crainte , il s'approche autant qu'il peut de celui qu'il prend pour fon ennemi v il le coniîdère avec attention, & lance contre lui une efpèce de crachat noir aflez venimeux, pour qu'une petite goutte fafle enfler la partie du corps fur laquelle elle tombe. On guérit cette enflure par le moyen de l'efprit-de-vin ou de l'eau- de-vie du fucre mêlés de camfre , dont on fe fert auffi en Amérique contre la piqûre des fcorpions. Lorfque l'animal s'irrite, on voit quelquefois le crachat noir fe ramaffer dans les coins de fa bou- che. C'eft de la faculté qu'a ce lézard de lancer par fa gueulfc une humeur vtni- meufe, que M. Sparman a tiré le nom de Sputdtor qu'il lui a donné, & qui fignihe cracheur. Nous avoi>s cru ne devoir pas le traduire, mais le renîpUccj? # des Quadrupèdes ovipares, 1 3 5 par le mot Sputateur qui le rappelle. Ce lézard ne fort ordinairement de foii trou que pendant le jour. M. Sparman a fait defliner de très-petits œufs cendrés y tachetés de brun & de noir , qu'il a regardés comme ceux du Sputateur, parce qu'il les a trouvés dans le même bocal que les individus de cette efpèce , qui faifoient partie de la coUedion de M. le Baron de Géer. ^ ' > ^ ..Nous croyons devoir parler ici d*u» petit lézard femhlaBle au Sputateur par- la grandeur & par la forme. Nous pré- fumons qu'il n'en eft qu'une variété , peut-être même dépendante du fexe^ Nous l'avons décrit d'après un individu- envoyé de Saint-Domingue à M. d'Antic avec le Sputateiu: -, & ce qui peut faire croire que ces deux lézards habitent prefque toujours enfemble, c'eft que M. Sparman l'a trouvé dans le même bacal que les Sputateurs de la coUedtioji de M. de Géer (c): auffi ce favant Naturalifte penfe-t-il comme nous, qu'il (c) Mémoires de V Je adémie des Sciences de Stockohicy «ULée 1784 yjècond trimejîrc»^ î}S Hijioire NaturelU j . n'en eft peut-être qu'une variété. L'îndi* vidu que nous avons décrit a deux pouces deux lignes de longueur totale , 5c la queue quatorze lignes ; il a , ainii que le Sputateur , le bout des doigts garni de pelotes écailleufes, que nous n'avons remarquées dans aucun autre lézard. Sa couleur , qui eft le feul caractère par lequel il diffère du Sputateur , eft affez uniforme *, le deflbus du corps eft d un gris fale , mêlé de couleur de chair , & le deflbus dun gris un peu plus foncé 5 varié par de très - petites ondes d'un bnm noirâtre, qui forment des raies longitudinales. L'individu dé- crit par M. Sparman, difléroit de celui que nous avons vu , en ce que le bout de la queue étoit dénué d'éeaiiles , appa- remment par une fuite de quelqu ac- cident. f .tr- .. .' ^ai* ■ *. m^i -j i' u'> - ??KCî '^■:;mîr, 'viî Àà ... • -,;«. .■•:*{, 5,,. >. . , L*mdf- a deux totale , a , ainft ;ts garni n'avons lézard, aradtère tir , eft ;orps eft leur de un peu -petites forment [du dé- ie celui le bout elq appa- u ac- ^""ItS'^S'Slç-'. iifea H? m'. ',V, >•>/ .j|;>>i«Mjr'T,'S3 m ff II'' •1,1 Mi ■ r^JJL^ tt - _-_-> ^ ^Tb[^# ii^ ^ x;^^ Iv. ïV- ,'^--j*>.''^ a^ 5|Àv ".f tuJilLiùji'Jki Di^ JiAjt^ dy . LE oKci:o . * . • '"î des QuadrupiJes ovipare's. 1 3 7 s CINQUIÈME DIVISION. : : ■■< 9 *• * ■1- L É Z A R D S Dont les doigts font garnis par^ dejfous de granaes écailles , qui Je î^ recouvrent comme les araoifes / des toits (*}. . >■ ■^ n m LE GECKO («). De tous les Quadnipèdes ovipares ^ dont nous publions Thiftoire , voici le premier quiparoiffe renfermer unpoifoti mortel. Nous n'avons vu, en quelque (*♦) On peut voir, dans la planche quirepré-» fente le Gecko , l'arrangement de ces écailles au-^ de (Tus des doigts. (a) Tockaie, far Us Siamois» ' ^ ^ te Cçcko* M., d'Juknm , Encyciopédii mitka*^ ijS Hijîoire Naturelle forte , jufqu'ici les animaux fc dévelop* per , leurs propriétés augmenter & leurs forces s'accroître , que pour ajouter au nombre des êtres vivans , pour contre- balancer l'aélion deflrudbive des élémens & du tcms *, ici la Nature paroît, au con- traire, agir contre elle-même ^ elle exalte dans un lézard, dont Tefpèce n*eft que trop féconde, une liqueur corrofive, au point de porter la corruption & le déperiflc- ment dans tous les animaux que pénètre cette humeur adlive -, au lieu de fources. de reprodudion & de vie , on diroit' qu'elle, ne préparc dans le Gecko que des principes de mort & d'anéantifie- mcnt. Ce lézard funcfte , & qui mérite toute notre attention par fes qualités dange-- ■ Lac* Gecko, 2i> Linn. amphib» rept» Seba , I , tab, io% » fig, 2 » 5 , H èf ç. Gecko teres. , 57. Laurenti fpecimen mcdîcum» Bajfdq, Iter. 306. Lacerta Gecko. Gmiu muS' 2, page 78 , A'.** 53. Salamandra« Bout, jav, Lib. i/, Cap. v^ fol* 57. Salamandra indica* Jobi Luiolphï alias Ltut- Holf ii&i , Iliflona JEthiopica » Lib. /, Caput xni^ fi&* 5. Epfdtm commentariusp fol. 167. f~: > des Quadrupèdes ovipares, 139 reufes , a quelque reffcmblance avec le caméléon*, fa tête, prefaue triangulaire , efl grande en comparailon du corps *, les yeux font gros , la langue cft plate , revêtue de petites écailles , & le bout en eft échancré. Les dents font aiguës , 3c fi fortes , fttivant Bontius, qu'elles peu- vent faire impreflî on fur des corps très- durs , & même fur Tacier. Le Gecko eft prefqu'entièrement couvert de petites verrues plus ou moins faillantes*, le def- fous des cuïflcs cft garni d*iui rang de tubercules élevés & creux , comme dans l'iguane , le lézard gris, le lézard vert, Taméiva , le cordyle, le marbré , le ga- lonné , &:c. Les pieds font remarquables par des écaille ovales plus ou moins échancrccs dans le milieu , auflî larges que la furface inférieure de ces mêmes doigts , ôc difpofées régulièrement au- demis les unes des autres comme les ardoifes ou les tuiles des toits •, elles revêtent le deflbus des doigts , dont les côtés font garnis d'une petite membrane, qui en augmente la largeur , fans cepen- dant les réunir. M. Linné dit que le Gecko n'a point d'ongles, mais dans tous 140 Hijloire Naturelle les individus confervés au Cabinet du Roi , nous avons vu le fécond , le troi- /ième j le quatrième & le cinquième doigt de chaque pied , garnis d'un ongle très-aigu , très-court 6c très-recourbé , ce qui s'accorde fort bien avec l'habitude de grimper qu'a le Gecko , aînfî qu'avec k force avec laquelle il s'attache aux divers corps qu'il touche * : : Il en eft donc des lézards comme d'autres animaux bien difFérens , & par exemple des oifeaux. Les uns ont les* doigts des pieds entièrement divifés *, d'autres les ont réunis par une peau plus ou moins lâche •, d'autres ramafles en deux paquets , & d'autres enfin ont leurs doigts libres , mais cependant garnis d'une mem* brane qui en augmente la furface. La queue du Gecko eft communément un peu plus longue que le corps •, quel-* quefois cependant elle eft plus courte : elle eft ronde , menue , & couverte d'an- neaux ou de bandes circulaires très-fen- ^bles *, chacune de ces bandes eft com- pofée de plufieurs rangs de très-petites écailles dans le nombre Se dans l'arran- gement; defquelles on n'obferve aucune réguli ines fleurs diiFéri defcri des Quadrupèdes ovipares. 141 régularité , ainfî aue nous nous en foin^ ines aflurés par ta comparaifon de plue /leurs individus; c'eft cp qui explique les différences qu'on a remarquées dans les defcriptions éç^ Naturalises qui avoient compté trop exaéterpent dans un feul in« dividu , les rangs & le nombre de çe$ très-petites écailles. Suivant Bontius , la couleur du Gecko eft d'un vert ckir , tacheté d'un rouge très-éclataat* Çc mêjîie Obferva^ jteur dit qu'on appelle Gecko le lézard dont nous nous orcupom, parce que ce mot imite le cri quil jette , lorfqu'il doit pleuvoir, fur?tout vérsÎA fin du jour.* On le trouve en Égyp - > dans l'Ii^Ie, à Ambpine, aux autres liles Moluques , &Cf Il fe tient de préférence dans les creux é^s arbres àrden^î pourris , ainH que dans les endroits humides \ on le xqix-*. contre auflî quelquefois dat^s lesn^aifons^ où il infpire ^ne grande frajreur, & oii on s'empreffe de le faire périr. Bontius X écrit en effet que fa morfure eft veni^ meufe:, aupci.^t (me fi la partie afFeâée ll^ft pîas retranchée ou briâiée , on meurt 'ir \* :f u- 142 Hijioire Naturelle-'' des pieds du Gecko eft même très-dan* gereiïx , ôc empoifonne, fuhrarit plu- neiirs Voyageurs , les viandes fur lef- quelles il marche : Ton a cru qu'il les înfedoit par fon urine , qu'e Bontius re- garde comme unp'oifon des plus corrofîfs; mais ne feroit-ce pas auiE par Thumeur qui peut fuinter des tubercules creux placés fur la face inférieure de fes aiiffes? Son fang & fa falive , ou plutôt une forte d'écume, une liqueur épaiffe Se jaune, qui s'épanche de fa bouche lorfqu'il eft irrité, ou lorfqu'il éprouve quclquaftéc- . tion violente , font regardés de même comme des ver»ins mortels , & Bontius , ainfi que Valentin , rapportent que les habitans de Java s'en fervoient pour em- porfonrier leurs flèches. ^^ ■'''' ' '^' ' HafTelquift aifure auiH que les doigts da Gecko répandent un poifon , que te lézard recherche les corps imprégnffs de fel marin, & qu'en courant demis, il laifie après lui un venin très-dange^ reux. II vit, au Caire,. trois femmes près de mourir , pour avoir mangé du fromage récemment falé , & fur lequel un Gecko avoit dépofé fon pof'> ,y des Quadrupèdes ovipans, 1 45 fon. II fe convainquit de I*âcreté des exhalaifons des pieds du Gecko , en voyant nn de ces lézards courir fur la main de quelqu'un qui vouloit le prendre : toute la partie fur laquelle le Gecko avoit paflé , fut couverte de pe- tites puftules, accompagnées de rougeur > de chaleur , & d un peu de douleur , comme celles qu'on éprouve quand on a touché des orties. Ce témoignage formel vient à Tappui de ce que Dontiui dit avoir vu. Il paroit donc que , dans les contrées chaudes de Tlnde 8c de TEgrpte, les Gecko contiennent un ponon dangereux, & fouvent mortel j il n'eft donc pas furprenant qu'on luîe leur approche, qu'on ne les découvre qu'avec horreur, 8c qu'on s'efforce de les éloigner ou de les ditrïâreé II fa pourroit cependant que leurs qualités malfaifantes variaient fuivant les pays^ les faifons, la nourriture, la force, 8c l'état des individus (^). - -^ --* v^ .^ ^tmémm^iamémmmmmm il ———————— . (k) Les Indiens prétendent que hi racine df Curuma ( terre mente ou fafran Indien ) eft. uh très -bon remède contre la morfuie du Gecko* 90Alr«i, à Fèiuboit déjà eiUf iiî*.i:ii"jtiii ■Mi i* LE GECKOTTE («). ,!rs>' ii Nous CONSERVONS cc nom à un lézard qiti a une ii grande reiiemblance avec le gecko 5 qu'il eft très-difficile de nç pns ies confondre I*un avec Tautre , qiiùnd on ne les examine pas de près. Les Natura liftes nont même indiqué encore aucun des vrais caraûères qiy les diftinguent. M. Linné feulement a ^it que ces deux lézards ont le mcme port & la même forme, mais que le Geckotte , qu il appelle le mauritanique y a la queue étagée , & que le gecko ne Ta point. Cette difiérence n'eft réelle que pendant la jeuneiTe du Gec- kotte \ lorfqu'il eft un peu ' âgé , fa i ^«j* Le Geckotte» M. (tjuhenton , EncychféiU méthodique, Lacerta mauritanica^ 11 > Lhn, amphiè. repf* Séba , mus. 1 , tah. 108 , fig. l, ^, ^, 6 Ù 'j* Gecko Teirttciilatus, 56» Gecko muricatus, 58. lAÊraiti fptdmeH miéicum» •V I l ■■ quiJ I» I ecj -^'i^- '•^% %. <*A^ des Quadrupèdes ovipares. 147 queue eft au contraire beaucoup moini ctagée que celle du gecko. ;,ï,..r.tf Ces deux Quadrupèdes ovipares le reflemblent fur-tout par ia confornîa- tion de leurs pieds. Les doigts da Geckotte font comme ceux du gecko, garnis de meirbranes, qui ne les réu- nifient pas , mais qui en élargllfcnt la furface -, il font également revêtus par- defTous d'un rang a écailles ovales, larges, plus ou moins échancrées, & qui fe recouvrent comme les ardoifes des toite. Mais , en examinant attentivement m^ grand nombre de gecko & de Geckottes de divers pays , confcrvés au Cabinet du Roi, noub avons vu que ces deux ef- pèces difîcroicnt conftamment Tune de lautre par trois caraftères très-fenlîbles. Premièrement, le Geckotte a le corps plus court & plus épais que le gecko \ fecondement , il n*a point au-deffou$ des cuifles un rang de tubercules comme le geckos & troiiîèmement , fa queue cft plus courte & plus grofle. Tant qu'il eft encore jeune , elle eft recouverte d*écailles , chargées chacune d'un tuber- cule en forme d'aiguillon , & qui , par Gij '.- ■^^ 14$ Hijloire Naturelle ? Jeur difporilion , la font paroîti:e garnîç d'annèaiik ccaijileux : mais à meftirr^ quç l'animal grat^dit, les anneaux 1l^ plus vbifînç de rcxtrémité de la queue dif*» paroi&nt ; bientôt fi n'en refte plu^ que queiqtîes-uns près de fon origine, qui s' oblitèrent enfin : ^mme les autres, de telle forte que Q^and l'anin>al eft parvenu à-pcu-près à ion entier dcvelop- jpement , on n'en voit plus aucun autour de ia qiieue : elle cil alors beaucoup plus grolîe & ,ym courte en proportion que dans le premier âge -, & elle n*eft plus couverte que de trèsrpetites écailles, qui ne préfentent aucune apparence d'annclux. Le Geçkotte eft le feul lé-r zard dans lequel on ait remarqué ce changeiîjent facceiîlf dans les écailles de la queue. Les tubercules ou aiguiHons qui la revêtent pendant qu'il eft jeune, fe retrouvent furie corps de ce lézard, ainfî que fur les pattes *, ils font plus ou moins failîans , & fur certaines parties, telles que le derrière de la tête, lé cou, ^ & les côtés dû corps , ils font jronds , pointus , entourés de tubercules plui petits, §c difpofés çn forme de fofette» À Tes pieds à ceux du Gecko: aufll aucun lézard n*eft-il plus aifé à recon- noîtrç , à caufe de la réunion de ces trois caraébères faillans*, il en a d'ailleurs de très-marqués , qui lui font particuliers. Sa t^te, dont la forme nous a fuggéré le nom que nous donnons à ce lézard , cft très- aplatie -, le delTous en eft entière- ment plat -, l'ouverture de la gueule s'étend jufqu'au-delà des yeux s les dents font très-petites & en très-grand nombre s 3a langue efl plate , fendue & aâez fem- blable à celle du Gecko. La mâchoire inférieure eft (i mince, qu!au premier coup-d'œil on feroit tenté de croire que l'animal a perdu une poction de fa tête , & que cette mâchoire lui manque. La tête cft d'ailleurs triangulaire, comme celle du caméléon', mais le triangle qu'elle forme eft très-alongé, & elle ne préfento point l'efpèce de cafque, ni les den- :|dures qu'on remarque fiir cette dernièrer des Quadrupldés ovipares, i 5 j Elle eft articulée avec le fcôrps , de manière à former en deifoiis un angle obtus* ce qui ne fe retrouve pas dans la plupart des autres Quadrupèdes ovipares. Elle eft très-grande *, fa longueur eft à-peu-près la moitié de celle du corps •, les yeux l'ont très-gros & très-proéminens -, la cornue laifle appercevoir fort diftinétement Tiris ^ dont la prunelle confifte en une fente verticale , comme celle des yeux du Gecko , èc qui doit ctrc très-fufceptibic de fe dilater, ou de fe contrader, pouf recevoir ou repoulîer la lumicrew Les narines font placées prcfqu'au bout du mufeau, qui eft mouife, & qui fiiit le fommet de Tefpcce de triangle alongé^ formé par la tête. Les ouvertures des oreilles font très-petites •, e-lles occupent les deux autres angles du triangle , Se font placées auprès des coin^ delà gueule; la peau eu délions du cou ft)rme des plis : le deiîous du corps eft entièrement plat. Les quatre pieds du lézard à tetc- plate font chacun dfvifcs en cinq doi.crts v ces doigts font réunis à leur origine par la peau des jambes qui les recouvre pardeflus êc pardeflous j? mais ils foiit . G y i,<^.<;..j>-^ma ..j'..f wm,' "»!"~-»W, elles font communément au nombre de vingt. Se placées fur deux rangs qui s'écartent un peu Tun de l'autre au bout du doigt *, le petit intervalle qui fépare ces deux rangs , renferme un ongle très- crochu , très-fort , & replié en dcflbus. La queue eft menue , & beaucoup plus courte que le corps*, elle paroît très- large & très-aplatie, parce qu'elle eft revê- tue d'une membrane qui s'étend de chaque coté , & lui donne la forme d'une forte de rame. Il eft aifé cependant de diftin- guer la véritable queue que cette mem- brane recouvre , &qui préfente pardeffus & pardeflous une petite faillie longitu- dinale. Cette partie membraneufe n'eft point comme dans la faiam^dre aquati- des Quadrupèdes ovipares, i j j que , placée verticalement ; mais eiie forme des deux côtés une large bande horizontale. La peau qui revêt la t5te> le corps» les pattes & la queue du Içzard à tété plate, tant delîus que ddious , eft garnie d'un très-grand nombre de petits points faiilans, plus ou moins apparens, qui fe touchent & la fontparoître chagrinée j & ce qui conftitue un caradfcère jufqu'à préfent particulier au lézard à tSte plate , c*eft que la partie fupérieure de tout le corps eft diftinguce de la partie inférieure par unç prolongation de la peau qui règne en forme de membrane frangée depuis le bout dumufeau jufqu à Torigme de la queue, & qui s'étend également fur les quatre pattes , dont elle diftingue de même le deflus d'avec le deffous. Ce lézard n'a encore été trouvé qu'en Afrique •, il paroît fort commun à Ma- dagafcar , puifque Ton peut voir , dans la colledtiort du Cabinet du Roi , quatre individus de cette efpèce envoyés de cette Me. Cette colle Aion en renferme auffi un cinquième , que M. Adanfon a rap^ porté du Sénégal-, & c'eâ fur ces ^in^ G V j > 1^ ïf6 Hijloire Naturelle individus , dont la conformation eft par- ftiitement femblable , que j'ai fait la defcription que l*on vient de lire. Lé plus grand a de longueur totale huit pouces iîx lignes, & la queue a deux pouces quatre lignes de longueur. Aucun Naturaiifte n'a encore rien écrit touchant cet animal -, mais il a été vu à Madâgar" car par M. Bruyères , de la Société royale de Montpellier, qui a bien voulu me communiquer Tes obfervations an fujet de ce Quadrupède ovipare. La couleur du lézard à tcte- plate, nejft point fiyic , ainfî que celle de plufieurs autres îézards -, mais elle varie , comme celle du caméi<^on, & préfente fuccefîi- vement ou tout-à-la-fois plufieurs nuanr ces de rouge, de jaune, de vert & de fcleu. Ces cfîet^ obfervés par M. Bruyè- res , nous paroillcnt dépendre des difîérens états de ranimai , ainfi que dans le caméléon -, & ce qui nous le perfuade , c'eft que la peau du lézard à tête-plate eft prefque entièrement (çix^ blable à celle du caméléon. Mais, dans ce dernier , les variations de , couleur s'étendent fur la peau àx ventre, m des Quadrupèdes ovipares. 157 lieu que , dans le . lézard dont il CiJ ici qaeftion , tout le defFous du crrps , depuis rcxtrémité des mâchoires ju^ qu'au bout de la queue , préfente toujours une couleur jaune & brilr iante. ^ ';:*;i'-ii-v. ...^ j ^iM:^:%o. .^/.. V . ' ;: M. Bruyères penfe , avec toute raifon , que le lézard que nous nommons tete- plate^ek le même que celui que Fiaccourt a défîgné par le nom de Famo-cantrata , 8c que ce Voyageur a vu dans ilfle de Madagafcar (a) : c'eft auffi le Fa- mocaritraton dont Dapper a parlé (b). Les Madégafies ne regardent le lézard à tête-plate qu'avec une efpèce d'hor- reur -, dès qu'ils l'apperçoivent , ils Te ilétourncnt, fe couvrent même les yeux, & fuient avec précipitation. Fiaccourt dit qu'il eft très-dangereux , qu'il s'é- lance fur les Nègres j & qu'il s'attache A faj Ilijlohe de Madagafcar , par Fiaccourt, Cha* fitre XJ i'riij , page 1^^. ,. Di&ionnaire d*HiJîore nafurelU de M de B@mare, ttrtkle duFjiMO-CjiNTR^.rON, t^ u >r ) • •; ■*■ (bj Dapper , dffcnptm de C Afrique , pfl'ge 458. V.. f j8 Hijloire Naturelle A fi fortement à leur poitrine ( c ) par le moyen de la membrane frangée qui règne de chaque côté de fon corps qu'on ne peut l'en féparcr qu'avec un raicir. M. Bruyères n'a rien vu de femblable -, il aâlire que les lézards à tête-plate ne font point venimeux mI en a fouvent pris à la main *, ils lui ferroient les doigts avec leurs mâchoires , fans que jamais il lui foit furvenu aucun accident. II cft tenté de croire que ia peur que cet animal infpirc aux Nègres , vient de ce que ce lézard ne fuit point à leur ap- proche 5 & qu'au contraire il va tou- jours au-devant d'eux la gueule béante , quelque bruit que l'on falfe pour le détourner *, c'eft ce qui l'a fait nommer par des matelots françois le Sourd \ nova que l'on a donné auflî dans quelques Provinces de France à ia falamandre terreftrc. Ce lézard vit ordinairement fur les arbres , ainfi que le caméléon •, il s'y retire dans des trous, d'où il ne (c) Le nom de Famocantrata ^ que l'on a donné à ce lézard dans Pl(lf de Madagaicar , iigniâe qui fauu à la p^itrmt. m des Quadrupèdes ovipares. 15) fort qiie la nuit , & , dans les tcms pluvieux ; on le voit alors fauter de branche en branche avec agilité j fa queue lui fert à fe foutenir , quoique courte î il la replie autour des petits rameaux s t'il tombe à terre , il ne peut plus s'é- lancer •, il fe traîne jufqu à Tarbre qui eft le plus à fa portée ^ il y grimpe , 6c y recommence à fauter de branche en branche. Il marche avec peine , ainfi que le caméléon; & ce qui nous paroît devoir ajouter à la difficulté avec la- quelle il fe meut quand il eft à terre, c'eft que fes pattes de devant font plus courtes que celles de derrière , ainû que dans les autres lézards , & que ce- pendant fa tête forme pardeifous un angle avec le corps , de telle forte , qu'à chaque pas qu'il fait, il doit donner du nez contre terre. Cette conforma- tion lui eft au contraire favorable lorf- qu'il s'élance fur les arbres , fa tête pouvant alors fe trouver très-fouvent dans un plan horizontal. Le lézard à tête-plate ne fe nourrit que d'infcdfces ^ il a prefque toujours la gueule ouverte pour les laiii/ , éc elle eft inté/ieiuement f 60 Hijloire Naturelfe •'^' enduite d'une matière vifqueiife, qui les empêche de s'échapper. ' Séba a donné la figure d*un lézard qu'il dit fort rare, qui, fuivant lui,' fe trouve en Egypte & en Arabie , & doit avoir beaucoup de rapports avec? notre lézard à tête - plate : mais fi la defcription & le deflin en font cxadts^ ils appartiennent à deux efpèces diiîé* rentes. On s'en convaincra , en compa- rant la defcription que nous venons de donner, avec celle de Séba (d)» En effet fon lézard a , comme le nôtre , ics doigts garnis de membranes , ainfi que les deux côtés de k queue *, mais il en diffère en ce que fa tête 8c fon corps ne font point aplatis ^ qu'il n'a point îa membrane frangée dont nous avons parlée que les pieds de derrière font prefque entièrement palmés*, que la queue eft ronde, beaucoup plus longue que îe corps-, & que la membrane qui en garnit les côtés , eft niiez profondément feftonnée. ^ «^ sn 'fUi. i^u cr .,. ,-%h itrnij: •sj^.f ih^^^i' (d) Séia, vol, 2, flanche 103, fig. 2. ïvO. ^'Iéé ■f '^ ézard lui,; e, Se avec? fi la xadts i difté* 3mpa- ijis de ). Eu lôtre y ainfi , mais corps point avons e font quetie le que qui en lémcnt r . " ■ ii,. V '<.. V 1 ' «.Àjé/ïfS . ^i* .•^:.^ V .-v'-l ..::••'. ^■- \ f ^^ (■• V. iÇ. 'i ^ /; A *A f/// . /À i^if.-j^: Si * '«» -iiiv--^i. ■; - " :^V< ■■■ => SIXIÈME DIVISION. •# LEZARDS Çtti n^onif que trois doigts aux pieds de devant & aux pieds de derrière, . j ' -, L E s EP s {a). Le Seps doit être confîdéré de près , pour n'être pas confondu avec les ferpens. Ce qui en effet diftingue principale- ment ces derniers d'avec les lézirds , c'eft le défaut de pattes & d'ouvertures ■*Ma faj La Cicigna , tn Sardaigne» "' ' ' ' Le Seps. M. d*Aubenton , Encyclopédie mith* Lacerca Seps^ 17, Linn, amphibia reptUîa^ ^ 1 6 2 Hijloire l^^jrurelle pour les or^'Hci : n^n$ on ne ptut rc* marquer que difficilement rouvertiirc des oreilus du Seps-, & fes pattes font prefqu'niviiiblcs par leur extrême petr- tefle. Lorfqu'on le regarde , on croiroit voir un ferpent , qui , par une efpècc de monftruofîté , leroit né avec deux petites pattes auprès de la tête , & deux autres, très-éloignées , fituées auprès de l'origine de Ta queue. On le croi- roit d'autant plus , que le Seps a le corps très-long & trcs-inenu , 8c qu'il a l'habitude de fe rouler fur lui-niérne comme les ferpens (^). A une certaine diftance, on feroit même tenté de ne prendre fes pieds que pour des appen- dices informes. Le Seps fait donc une des nuances qui lient d'affez près les Quadrupèdes ovipares avec les vrais rep tiles. Sa forme peu prononcée , fon ca- ractère ambigu , doivent contribuer ï le faire reconnoître. Ses yeux font très- petits, les ouvertures des oreilles bien moins fenfîbles que dans la plupart des (b) Hiftoirt natunllt it la Sarétigne ^ par M* Fran- cis Cettù i des Quadrupèdes ovipates. 1 6 3 lézards : la queue finit par une pointe très-aiguë -, elle eft communément trcs- courte ', cependant elle étoît aufïï longue que le corps dans l'individu décrit par M. Linné , & qui faifoit partie de U collcdlion du Prince Adolphe. Le vSeps cft couvert d'écaillés guadrangulaires ^ 3ui fo' ^X en tout fens des efpèce> La de ce lézard efl: en gé- nérai liiuins foncée fous le ventre que fur le dos 5 le loiig duquel s'étendent fîcîux bandes , dont Li teinte eft plus ou moins claire & cjui font bordées de chaque coté d'une petite raie noire. La- grandeur des Seps ainfi que celle des autres lézards varie fuivant la tem- pérature qu'ils éprouvent, la nourriture qu'ils trouvent, & la tranquillité dont ils jouillent. C'eft donc avec raifon que la plupart des Naturaliftes ont cru ne devoir pas afîîgner une grandeur déter- minée , comme un caracftcre rigoureux & diftindtrf de chaque efpèce •, mais il n'en eft pas moins intéreflant d'indiquer les limites , qui , dans les diverfes ef- pcces, circonicrlvent \\ grandeur, & fur- ■u**M«u5ai^B ^.^^' m /: J^'^/' « '^^'>;/ ^ ^'-"^ /À ^ *' y IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 UiË2A |2.5 Ui Uiâ 12.2 :! uâ IIIIIM 1.4 11.6 Photographie Sdenœs Corporation 33 WiST MAIN STRKT WIBSTER.N.Y. 14580 (716)872-4503 // ^^ .^ÉP. .vA^ ,V4 .<^ t64 Hijiàire Naturelle tout d'en marier lès rapports, âutaiit (qu'il eft poflîble, avec lès différentes con^ trées . les habitudes , la thaleur , ëcc', iLeis Seps, îjui ne parviennent quelqutî-- fôi^ eh Provence^,- & dahs les autres i)roviiicefc méridionales de France , qu'à a longueur de cinq ou fix pouces] font longs de dq^ze ou quinze dans des pc-iys plus conformes à leur nature. H y eh a un au Cabinet du É.oi , dont la îongtieUr totale eft de rieuf pouces neuf ligries •, fa circonférehce eft de dix- huit lignes à l'eridroit le plus gros du coifps ; les pattes ont deux lignes de ioBjgtleur, & la queue eft longue de troi^ pouces trois lignes. Celui que M. PrahÇoî^ Cettt a décrit eh Sardai* gne, aVoit douze pouces trois lignes de long ( apparemment mefure farde. ) Les pattes du Seps font fi courtes, qu'elles n'ont quelquefois que deux lignes ds long , quoique le corps ait puis de douze pouces de longueur (r), A peine paroiffent-eiles pouvoir toucher fc) Hijîoire naturelle de la Sardaigne , ^agts 28 ies Quadrupèdes ovipares. i(Jj ^ terre , & cependant le Seps les re- piuc avec vîtefle , & femble »cn fervif ^vec beaucoup d'ayantage , Iprfqu'il marche ( ^ ). Les pieds (ont divifés en trois doigts^ à peine vifibles , èc garni§ d ongles , comme ceux de la plupart jdos autrçs iés^ards. M. Linné a coipptié cinq doigts dans le Seps qui faifoit partie ide la colleâion du^ Prince Adolphe de Suède *, mai^ nous n'en avons jamais trouvé que trois dans les individ^i de dif férens pays que nous avons décrits , & qui font au Cabinet du Roi, avec quelque at^ ^ention que nous les ayons jcôniîdérés, Ôc quoique npuç nous foyons feryis de très* fortes ioupes. - . ''^ ' y^ r^ ' -^c;^"^' C*eft ^\ Seps que l'on doit rapporter le lézard indiqué par Ray , fous le nom de Seps pu de lézard chaîdde •, M. Linné nous paroît s'être trompé (^) en appela iant ce dernier lézard chalciâe , & en le féparantduScps (/). Ladefçwptionque (d) Bijt, nau de h Sardaigne , pagtt 28 6* fuly, (t) Voyez , dan» cette Hiltoire naturelie y l'ar? ticie du chaîcide. '^* '^'^^ * ^A"à0■4m^\•^m^^l^i^^ \- (f) Syftma natures amvlii^, n^ii^M% Lacerfa ^ fi' fié 'i^ # iS6 mjloire Nature Foû trouve dans Ray convient très-bien à te dernier animal ^ les raies noires le long du dos , Se la forme rhomboïdalé des écailles que Ray atrribue à fon lé- zard j font en cfîet descaradcres diftindifs duSeps(^}.Le lézard défîgné parColumna, fous le nom de Seps ou de chalcide (h) ^ féparé du Seps par ^- Linné, & appelle chalcide par ce grand Naturalise, cft âuffi une fimple variété du Seps , affez voifîne de celle que Ton trouve aux enr virons de Rome , aihfî qif en Provence , êc dont on conferve un individu au Cabinet du Roi. Le lézard de Côlumna âvoit , à la vérité , deux pieds de long , tandis que le Seps des environs de Rome , que Ton peut voir au Cabinet du Roi, n'a que fept pouces huit lignes de lon- gueur *, mais il préfentoit les caraébères qui diftinguent les véritables Seps. t * t ( (g) *< ^'^ps ferpèns pedatut potiûs eft quàm M Lacert A vus erat, rotundu», iineis nigris in w dorfo p^;allelis fecundum iongitudinem duâis »» dlftinctus. . . , in acutam caudam deûnebat. . . . 9> IqMamx retucutat^e, rhomboïdes. *« Ray,, Sywpfii tmimalium^ foL ^1%, (h) Fahii eoiumna tcphra. $ept« Laccrta cbalcS- dica^feu chalcides. 1 les Quû li/le Seps M. lézai pour chaq que ( bien onpc comp tures fi pet lunier Ce rappo pentif a fait nomd vaincr deSél la f orn M 39©; s. des Quadrupèdes ovipares. 1 6j L'animal que M. Linné a rangé parmi les fcrpens , qu'il a appelle Anguis Quadrupède , 6c qu'il dit habiter dans riiledcjava (i), eft de même un véritable Seps*, tous les caraâ:ères rapportes par M. Linné conviennent à ce dernier lézard, excepté le défaut d'ouvertures pour les oreilles , êc les cinq doigts de chaque pied -> mais M. Linné ajoutant que ces doigts font lî petits , qu'on 4 bien de la peine à les appercevoir^ on peut croire que l'on en auraaifément compté deux de trop. D'ailleurs les ouver- tures des oreilles du Seps font quelquefois fi petites» qu'il paroît en manquer ablb- lument, ^ ,^^ C'eft également aii Î5eps qu'il faut j — ^ — îfpèce particulière nom d'Anguina. Il fuiEt, pour s'en con- vaincre , de jeter les yeux fur la planche de Séba, citée par le Naturalise Suédois j la forme de la tête , la longueur du corps , fij Syftema tuttura amphiS^ tiiÙQ 13 « nm, i» fol 390. 1(58 > HiJIoire Naturelle Ja difpofîtion d^s écailles» la pontîon &c la brièveté dçs quatre pattes fe re« trouvent dans ces prétendus vers comme dans le Seps iÂ)ySc ce n'eft que parce qu'on ne les a pas jregardés d'a/Tez près » qu'on a attribué des pieds non^divifés ^ ces animaux, que M. Linné s'eft cru obligé par Jà de féparer des autres lézards. Suivant Séba, les Cïreçs ont connu ces Quadrupèdes *, i]$ ont ii^ême cru être informes de leurs habitudes en certaines contrées, puifqu'ilç les ont nommés achc-^ loi 6c elyoh poUf défigner leur réjour au milieu des eaux trouilles j&bourbeufes. On les rencontre au Cap de Bonnes cfpérancs , vers la baie de la Table , parmi les rochers qui bordent la rivière. Suivant la figure qe Séba , pcs Seps du Cap de Bonnerefpérance , ont la queue beaucoup plus longue que le coips (/). Columqa , en diiféquant un Seps fer melle, en tira quinze fœtus vivans, dont les uns étoient déjà fortis de leurs mem- C^) Syjlema naturtt amphibU reptilia, eiiui^f branes. mes. des QuàdrapèJes ovipares. 16^^ branes, & les autres étorcnt encore enve- loppés dans une pellicule diaphane & renfermés dans leurs œufs comme les petits des vipères. Nous remarquerons une manière ferablable de venir au jour dans les petits de la falamandre terreftre-, & ainu non-feulement les diverfes efpèces dé lézards ont entr'elles de nouvelles analogies-, mais Tordre entier des Qiia- , cfrupèdes ovipares fe lie de nouveau avec les fcrpcns, avec lespoiiîons car-- tilagineux&: d'autres poiflons de différens, genres , parmi lefquels les petits dis plu- neurs efpèces fortent auffi de leurs oeufs, dans le ventre même de leur mère. Plulleurs Naturaliftes ont cru que 1« ^ Seps étoit une cfpèce de falamandre. On X accufé la falamandre d être venimeufe j . on a dit que le Seps Tétoit auffi. Il y a même longrtems que Ton a regardé ce lézard comme un animal malfaîfant, le. nom de vSeps que les Anciens lui ont appli- r qtiéj ainfi qu'au chaîcide, ayant été auffi > attribué, par ces mêmes Anciens , à des ferpens très-venimeux , à dps mille-pieds • èç à d'autçes bêtes dangereufes. Ce mot Seps dirïyi de ij>i'?ra {Sepo , }e corromps). Ovipares. Tome IL H ■ ■■■: tt . 170 Hiftoire Naturelle^) t^à' peut être regardé comme im nom géné- rique que les Anciens donnoient à U plupart des animaux dont ils redoutoient îcs poifons, à quelque ordre d'ailleurs qu'ils les rapportaffent. On peut croire auflî qu'ils ont très/ouvent confondu , . ainfi que le plus grand nombre des NatUr r^liftes venus après eux , le chalcide & le Seps quils ont appelles tous deux non - feulement du nom générique dé Seps , mais encore du nom particulier de chalcide {m), 'i^j rtF:; iig .'? Quoi qu'il en foit, les obfervatrcins de M. Sauvage paroident prouver qiie le Seps n'eft poïnt venimeux dans les provii^ces méridionales de France. Sui^» vant ce Naturalîftè , la morfure des Sepg n'a jamais été fuivie d'aucun accident : il rapporte en avoir vu mangerpar une poule Ans qu'elle en ait été incommodée^ Il ajoiit^qiielapouleayantavaléun petitS,ep$ par la tête fans l'écrafer, il vit ce lézard iS'échapper du corps de la poule , commç \qs vers de terre de celui des canards. La (m) Conradi Gefneri , Bifi, amm, téihtr IL D$ ^. ./ ^ . des QùûJmpèJes ovipares, r 7 1 poule le failît de nouveau •, il s'échappa de même*, mats à la troilième fois elle la coupa en deux. M. Sauvage conclut même, de la faciirté avec laquelle ce petit lézard fe gliffc dans les mteftrns , qu'il produiroit un meilleur effet dans certaines maladies , que le plomb 8c le ^ vif argent (n). WL Franco» Cetti dit auiïï que, dans toute la Sardaigne, if n'a jamais entendu parler d'aucun accident cainé par la mormre du tSeps que tout le monde y regarde comme un animal innocent. Seulement, ajoutc-t-il, lor(que les boeufs ou les chevaux en ont avalé avec l'herbe qu'ils paiflent, leur ventre s'enfle & ils font en danger de mourir, fi on ne leur fait pas prendre une boiffon préparée avec de l'huile, du vinaigre & du loufre (o). Le Seps parok craindre le froid plus que les tortues terreftres Se pkifieurs' autres Quadri'pcdes ov 'pares-, il Te cache plutôt dans la terre au -^ approches de » ' -»— e- fn) Mémoire, fir la nature des atùmaux venimeux , cpMTomé par l\/Σadi/nit dt i^ove/r ^ c;< 1754. (cj M, François Cetti, à l'endrQitMiàcit^'wa.'V h^h HiJIoire Naturelle ' '^ Thiver. Il difparoit en Sardaigiic , des le commencement d'OAobre, & on ne le trouve plus que dans des creux fouter- rains *, il en fort au printems pour aller dam les endroits garnis d'herbe , où il fe tient encore pendant Tété quoique Tar- deur du foleil Tait defîcchée (p). ' ^ M. Thunberg a donné , dans les Mé- jtioires de TAcadémie du Suède (q), la defcription d'un lézard qu'il nomme abdominal y qui fe trouve à Java & à At)iboine, qui a les plus grands rapports avec le Seps & qui n'en diffère que par la très-grande brièveté de fa queue &: le nombre de fes doigts. Mais commo il paroît que M, Thunberg n'a pas vu cet animal vivant , & que , dans la def- cription qu'il en donne, il dit que l'extrémité de la queue étoit nue Ôc fans écaillés , on peut croire que l'individu , pbfervé par ce favant Profefleur , avoit perdu une partie de fa queue par quel- que accident. D«ailleurs nous nous fommes * fpJM. FriuK^ois Cetti^à V endroit déjà cité.l > (if) Mémoires dcl'JÇ^dimU de Stockoim , trimefirt d*À»rtl 1787; ■'• . "v,-:- i - --*:'-»^ i- ^-■-■- •- ■■ ■. • des Quadrupèdes ovipares. 173 adurés que la longueur de la queue des Seps étoit en général très-variable. D'un autre côté , M. Thunberg avoue qu'on ne peut à l'œil nu diftinguer qu'avec beaucoup de peine les doicts de fon ' lézard abdominal. Il pourroit donc fe faire que l'animal eût été altéré après fa mort, de manière à préfenter l'appa^ rence de cinq petits doigts à chaque pied , c]Uoique réellement il n'y en ait que trois, ainil que dans les Seps, aux- quels il faudroit dès-lors le rapporter. Si au contraire le lézard abdominal a véritablement cinq doigts à chaque pied, il faudra le regarder comme une cfpèce diftinâe du oeps , & le comprendre dans la quatrième divifion où il pourroit être placé à la fuite du fputateur. Au reftc , perfonne ne peut mieux éclaircir ce point d'Hiftoire naturelle , que M. Thunberg. * :r il; I •: ■ •-■> X ■ . j ■ - . Hiij minatioa lufS par- rs, & fur- t donnons des Qua- l'ordre de ns encore Chalcide. rds 5 dont réfentent , Eoraiation Quadril- lerais rep- :es mêmes eaux rap- îeux orga» ;c Tordre liles dont ;,''. -t"^ '■■-.-y- . i ^ ( f 1s K» .•^^.; A l' -. ."S. '/'(pni. If. Jr/'Ji. jt'ft^ . ip, '7S- DoJhtdeù l/iûirêy ^"^ 1.Ï: DRAGON •-_>.-•, J i ■- r dis Quadrupèdes ovipares, i ^ 9 SEPTIÈME DI VISON.; r T'ir ^fiiBaB LÉZARDS : Il . V' ,. Ci E Qui ént aes memhranes en forme . ^} .< i :- i .. V JJi'I- .s«-,f4 LE DRAGON (û).; A CE NôAT de Dragon ,• l*otf cohçoît teiK fours une idée extraordinaire. La me- fnoire rappelle, avec promptitude, tout ce qu'oiï a- lu , tout ce qu'ôi* a ouï dire ' (à) Le ÏJragon. iW.- d'Jubéntori y Encyclopédie mé» Modique» ' i :^' • * ]'\ - r . j^A„Draco voTans , t. Lw/r.- amphlh» repu Éonu jaV' Lib, K, Ca^' i , /o/. 59. Laceitus^ volans feu dratuntulus mdic^. Thi fljing iifdiatv liard. Ray , Synopjîs Quadrnpedttm^ foU 27^. Lac^rto^ Yoftmsr ■ - : • - i8o Hifioin Naturelle 'rS fur ce mdnftrç fameux *, Timaginatîpn s'cnflammie par lé ibuvenir des grandes image» qu'il a préfcntées au génie poé- tique : un© forte de frayeur faifit les cœurs timides*, & la curiofité s'empare de tous les efprîts. tes Anciens , les Modejrnes^ ont , tous parlé dju Dragon. Confaci-é par là rèligFoh dés premiers Peuple* , devenu ToD jet ^e.leur liiy- thologie , miniftre des volontés des Dieux, gardien de leurs tréfors , fer- vant leur Amour & leur haine » fouaiis au pouvoir des enchanteurs, vaîncii par les deipi-Pieu^ destems fntiqlibs, en- trant même dans les allégories iàcrées du plus faint des recueils, d a été chanté par les premiers Poètes , & repréfenté avec toutes les couleurs qui pouy oient en embellir l'image , : principal prner ment des hh\ç% pieufes , imagbées daps des teins plus . récens , dompta p^r les héros, & niême par les jeunes^ '. i ., Brai» nau t,^,f* 5. Lacerta volans. '% Orinï' Lacerta volans. "I^^c^iû I, fû^. 86,/%. g.- ■■r / Draeo major, 76. Laurmi f}icc'mtn mtiUwUj v-^,H* f ,..- ;-t-,:'J,*V >! * des Quadrupèdes ovipares, x % i nés, qui combattoieiit pour une loi divine •, adopté par une féconde mytho- logie , qui plaça les fées fur le trône des anciennes enchantereffes \ devenu remblême des allions éclatantes des vaillans Chevaliers» il ^ vivifie la Poëfîc moderne y ainiî qu il avpit animé Tanr crçnt>e : proclamé par la voix févcre de THiftoire , par-tout décrit, par-tout célébré, par-tout redouté, montré fous toutes les formes, toujours revêtu de la plus grande puifiaiice ,. ijnmolant fes yidimes par fon regard , fe transportant au milieu dçs .nuées, avec la rapidité de riclair, frappant cpmme la Coudre» diffipant robfcurité des nuits par Téclat de fes yeux étincelans , réunifiant Tagi-r lité de l'aigle , la force du lion , la gran^ deur du lerpent (^), préfentanlt même quelquefois une figure humaine > doué d*unc intelligence prefquç divine, & adoré ;de nos jours dans de grands^em* pires de Torient , le Dragon a été tout, & s'eft trouvé par-tout , hors dans la i«nv- 'f . - ' (h) Il y a dés ferpens qui ont plus dé quarante pieds 4eiûng. . ^^,^ :-.^^,^^^,^^:y*^,.^X:^^., - mi 1 k it2 Hipiré Naturelle ' -^ Nature. II vivra Cependant toujours, cet êtire labuleitot » dans les heureuit produits d'uiie imagination féconde. It enibellira k>ng-^ems les images hardie^ d*ttne Poëfie erichantérefTe :îe récit de fa puiflânce rfiervïiitéu(e charliiéra léfe loiurs de ceux oui ont bcroiti d'être quelquefois tranfportés au' milieu de^ chimères ,• & qui défirent de voir la vérité parie des orrtemens d*un fiétioxl agréable *> mais- à la place de cet être fantaftique , que frouvons-nouft dan6 ]a réalité ? Uil animal, auffi petit qaé foi- blc, im lézard innocent & ti^ànqtiiHe, luf des- moins arméâ de tous Ic9 Qua- drupèdes ovipares , &r qui', par une conformation particulière , a la facilité iie fe tranfportier avec agilité ^ & de vol- tiger de branche en branche dans les foïêts qu'il habite. Les efpèces d^ailes dont il a ét'é pourvu, fori corps de lé^ «apd, & tous fesr rapports avfec les fer- pens , ont hit trôuver"^ quelque forte ie ïeflemblanee éloignée etittè de petit animal Se Ve monftre imaginaire dont nous avons parlé , & lui ont fait donner le iipm de Draff>nvu les Naturaliftesk^ v V V w ^N ... \ dès Quadfitpèdîfùvîpres. iS^j Ces aiîes font compdfèes de fix ef- pcces de rayons cartilagineux , fitiiés horizontalement de chaque côté de l*c- pîne du dos , ^ auprès des jambes de devant. Ces rayons font courlsés en ar- rière •, ils loutrcnnent une mèmbvane , qui s'étend le long du rayon le phw antérieur Jufqu'à fon extrémité , & va en- fuitc fe rattichcr, en s'arrondiffant un peu, anprcs des jambes de derrière. Chaque aile rcpréfente âiniï un triangle ^ dont la bafe s'appuie far l'épine du dos V du fommet d'un triangle à celui de l'autre, il y a à-pen-ptcs la même dif- tance que des pattes de devant à celles de derrière La membrane qui recouvre les rayons eft garnie d'écaillés, ainfi que le corps du lczard> que l'on ne peut bien voir qii'cti regardant au-deflbu5 des ailes , 8t dont on ne dillingue par- deflits que la partie la plïis élevée dii dos. Ces ailes font conformées comme les nageoires des poîflbns, ftir-tout comme celles dont îes poiïîbns volans fe fervent pour fe foutenfr en l'air. Elles ne reC- ferablent pas aux ailes -dont les chatïve* foitris font pourvues, &t qui font coiïi- 184 Hijloire Nflturefle.^ fïofées d'une membrane placée entre es doigts très -longs de leurs pieds de devant *, elles diffèrent encore plus dé celles des oifeaux formcies de membres , que l'on a appelles leurs bras : elles ont plus de rapport avec les membranes qui s'étendent des jambes de devant à celles de derrière dans le polatouche Se dans le taguan, & qui leur fervent à voltiger. Voilà donc le Dragon , qui placé , comme tous les lézards , entre les poiâbns & les Quadrupèdes vivipares , fe rapproche des uns par fes rapports avec les poiffons volans , & des autres » par fes reffemblances avec les polatou- ches & les écureuils, dont il eft l'analogue dans Ton ordre. Le Dragon eft auffi remarquable, par trois efpèces de poches alongécs 5ç poin- tues , qui garniflent le deflbus de fa gorge , & qu'il peut enfler à volonté pour augmenter fon volume , fe rendre plus léger, & voler plus facilement. C'eft ainfi qn'il peut un peu compenfer l'infériorité de fes ailes , relativement à Qplles des oifeaux, &: la facilité avec iaquellc ces çlerniers j lorfqu ils veulent ^ des Quadrupèdes ovipares, i 8 5 s'alléger, font parvenir l*air de leurs pou- mons* dans diverfes parties de leur corps. Si Ton ôtoit au Dragon Tes ailes & les efpcces de poches qu'il porte fous fon golîer , il leroit très-femolable à la plupart des lézirds* Sa gueule efl très- ouverte , & garnie de dents nombreufes & aiguës. Il a fur le dos trois rangées longitudinales de tubercules , plus ou moins faillans , dont le nombre yariç fuivant les individus. Les deux rangées QKtérieurcs forment une ligne courte, dont la convexité eft en-dehors. Les jambes font affez longues \ les doigts , au nombre de cinq à chaque pied, lônt longs , féparés , & garnis d'ongles crochus. La queue eft oKOinairement trcs-déliée, deuit fois plus longue que le corps , Ôc couverte d'écaillés un peu relevées en carène. La longueur totale du Dra- gon n'excède guère un pied. Le plus grand des individus de cette efpèce con- fervés au Cabinet du Roi, a huit pouces deux lignes de long, depuis le bout du mufeau jufqii'à l'extrémité de la queue , qui eft longue de quatre pouces dix lignes. ' • ^-'> .C'»;-«fï'-^f4» â.ui ^i^>^^^ y-'itmfW^s h i. i8(5 Hijloire Naturelle Bien' différent du Dragon de (a fable ^ il pafl'e innocemment fa vi fur les arbres , où il vole de branche en branche , cherchant les fourmis , les fnouchcJ , les papillons , ^ les autres infcdes dont il fait fa nT)urriture. Lorfqu'il s'élance d'un arbre à un autre , il frappe Tair avec fes ailes , de manière à prodiiire lin bruit affez ferifiWe , & il fran- chit Quelquefois un efpàce de trente pas. Il habite en A fie ( r ) , en Afrique ic en Amérique •, il peut varier, fuivant fc) M Dans une petite Ifle voifme de ceHe de M Java f fa Barbinais vit des lésards qui vofoient n d'arbres en arbres, comme des cigafes^ Il en M tua un , dont tes couleurs lui causéreHt de l'étoiv- M tonnement par leur variété. Cet animnl étoit n long d'^uD pied ; il avoit quatre pattes comme M Us lézards ordinaires. Sa tête écoit plate; & f* fi hun percéi eu milieu , qu'an y auroit pu paffèr une »• aiguille faniU blejfeu Ses ailes étoient fort déliéet .1» & reflembloient à celles du poiflon volant. U M avoit, autour du cou > une efpèce de fraife M femblable à cel'e que les coqs ont au-deflTous »» du gofier-^ On prit quelques foins pour confér- ât ver un animal auffi rax^e ; mais la- chaleur le cor- i> rompit avant la fin du jour*» y^yage de la Bar- hinais'le Gentil , mtourdu munie* Hfifloire générale des Voyages, toi'\' 441, \a-12. . i ^*>» ui des Quadrupèdes ovipares. 187 * les différens climats, par ia teinte de Tes écailles -, mais il préfente rouvcut un agréable mélange de couleurs noire , brune, prefque blanche ou légèrement bleuâtre , formant des taches ou des raies. Quoiqu'il ait les doigts trcs-féparés les uns des autres , il n eft point réduit à habiter la terre sèche & le fom- inet des arbres*, fes poches qu'il déve- loppe & fes ailes qu'il étend , replie ôc contourne à volonté > lui fervent non- feulement pour s'élancer avec vîtefie, mais encore pour niger avec facilitéi Les membranes qui conipofcnt fes ailes > peuvent lui tenir lieu de nageoires purf^ fantes, parce qu'elles font tort grandes à proportion de fon corps i & les poches qu'il a fous la gorge doivent, lorfqu 'elles font gonflées, le rendi " plus léger que l'eau. Cet animal privilégié a donc reçu tout ce qui peut être néceflaire pour grimper mr leç arbres y pour marcher avec facilité , pour voler avec vîteffe , pour nager avec force : la terre, les forêts , l'air, lese;iux lui appartiennent également*, fa petite proie ne peut lui échapper > '(, (\ s \< 1 8 8 ^^- Hijloire Naturelle '^ « bailleurs aucun afîle ne lui eft fermé -, aucun abri ne lui eft interdit *, s'il, eft pourfuivi fur la terre , il s'enfuit au haut des branches, ou fe réfugie au fond des rivières *, il jouit donc d'un. fort tran- quille & d'une deftinée heureufe, car il peut encore , en s'élevant dans l'air , échapper aux animaux que l'eau h'arrête ll^ C *■■"■!* ■ -ri' ^ is. ■*■■-■• -"W - ■*.!"■.*' ^/'^«.i * '*■ -^ ^ •■',„,,■ t^i. . , ' ■*..'.' ;..'x... M. Linné a compté deux efpèces de iézards volans. Il a placé , dans la pré* mière , ceux de l'ancien monde , dont les ailes ne tiennent pas aux pattes de devant, & dans le fécond , ceux d'Amé- rique dont les ailes y font attachées (d). Cette différence ne nous paroît pas fuf- fire pour conftituer une eipcce diftindtc, d'ailleurs ce n'eft que fur l'autorité de Séba (e) dont les figures ne font pas toujours exadles , que M. Limié a admis l'exiftence de lézards volans , dont les jambes de devant fervent de premier rayon aux ailes ; il n'en a jamais vu ——■I ■ mil' Il I 1— — I I I III lui II» ^dj Draco prspos, Linn, amphîb* rtpt. Draco m'mor ^ j t. Laurenti fpcclmen medicum, (tj Séba l, tah» IC2 , fig» 2* des Quadrupèdes ovipàf es. lic^ aînfi conformés •, nous n*en avons jamais vu non plus*, & nous n*avons rien trouvé qui y eût rapport, dans aucun Auteur , excepté Séba. Nous croyons donc ne de- voir admettre quune efpèce dans les iézards volans jufqu'à ce que de nou- velles obfervations nous obligent à en reconnoître deux(/). v- {fj M. d'Âubenton n'a compté , comme nous, qu'une efpèce de lézard volant. Hifloire naturtlk des Ç^uaimpèdes ovipares. Encyclopédie méthodique* , . T- «.^ \^^ ■.. I,.,.,?.* -.ïi-* ,^>,iJ JA'|-V«|.*.i** ;■ <" '• ■ -- ■ , ■ \ ■ t. » ■. , .^ .-%. .i-i'*^- \.- - ■ <. n\ ■ 'nf^n*f--<^mii^x- *»€• .-' > •.» —irri- .>Vj- ^-j. •*•■-•. •■- ■ r j; V -^ 4 ^^ï, *.., 1-9 o Hificire Naturelle • HUITIÈME DIVISION. LEZARDS \i ffc«V).v^,»)*~ ;j<-yi^.<,--*-*^v«- >-,.,îf*;. '^jr C- •" "'WV I ■ip-jf*'**'*? ^ Qiil ont trois ou quatre doigts aux pieds de devant & auatre ou cin^ ,. aux pieds de derrière. \i î m LA SALAMANDRE TERRESTRE {a). ::^M: Il semble que pitis fe&'«bjets de h curiofitc de l'homme foiit éloignés de lui , & plus il fe plaît à leur attribuer faj Eu grec^ 2dtxa««»^^*. Eh latin, Satamanâra. En Efpagnt , Salamanguefa & Saînmantegùa* Samabras ou Saambras far Us Jraôes* JT PI, XI. ^it^ . j/^ î A S.\LAAL\NDRE TERRESTKli,2.L.\TR01S-D0KrTS. . !::4i »WI^|IHWW.ilW^I"»i Mil«»ilWW .! - ,;;..'.. ■'■;•;(;,';,,:. •i ::i-rm •f't- ■ f •■'•*• .at^^:r'"'' ..>H -V T'..:-.-.'. :, j^m :n'A.:^^' '(•■ --. tir , <^ -vS. '■€ ■■. ■■'■■V ?•• Je s Quadrupèdesovipares. 1 9.1. jdes ijuaiitcs merveilîeufes , ou du moînSj à fuppofer à des degrés trop élevés,,* celles dont ces çtries, parement hiçn^ coni^us, joiirflent réellement. L'imagî*'^ nation a l;>crom , pour ainii dire, detre.^ ■' t :\ Dans plnfiears Pnffinceg de France , îe 8our4. j^, Dans le Languedoc & la Provence ^ islande^ tr ,-j«^Ç JSn Daw;?Ai»tf, Pluvine.. { ' ,• JDûfii /e Lyotfwoii, Lnvernc/ ^ *' fV ^ /îj, En Bourgogne, Suide. i.::^^>r 3|pv4j*.^>-f^-^.v-4,^ J? , JDa.^is le Poitou , "MinW* v^^ii* 1' Dans plufiean autres Provinces dfi France , Afe^^ rbrenne ou Arraffade. ^ -^ ^. En Normandie , Mouron. TOl^^-^-^^i^^: ^ ^J;|^^ 'En Fhndres^^nlemzxideu-^-M i|p ; ,iS« quelques endroits d^ Allemagne , Punter-MaaV^?i; Le Sourd. M^ d'Aujfe^ton , Encyclopédie métho* jdiguep Lacerta Salamandra i' 47,. tttk- àmphiiia reytf * Ray^Synopfis (^adrupedum , folio 2^^. Salamandra tçrreftris. > Jmpetat,. nat, 9lJf. ;,^jî.^^^é^,^p;^^;^5,^i-}îfft jO/ear. mus. t, 8^ fg' 4. * '^ T'^l,.^ PVurfbainius. Salamandrologia , NorJè* j6S^* • Salamandra. Conrad Gefier ^ de Quadrup. oui. " '^ Safamandra naaculofa» ,4* jUaurenii ffeeinien me^[ ih:nirp ^ iy^ u :4 -j^;? r/ù rym%Q:^f:'*' féha,2,tah, Ï2, ^5. 1''y.i'■^\v•[M^Mt% ■)K,>i. ffi Hifioire Naturelle '>'^^^ de tems-cn-teitis, fecouée par des mer- veilles*, rhomme veut exercer fa croyance dans toute fa plénitude -, il lui femble qu'il n'en jouit pas d'une manière aflcz libre, quand il la foumet aux loix de ia raifon : ce n'eft que par les excès qu'il croit en ufer •, & il ne s'en regarde comme ^ véritablement le maître, que que lorfqu'il la refufe capricieufement à Ir réalité , ou qu^il l'accorde aux êtres les plus chimériques. Mais il ne peut exercer cet empire de fa fantaifîe , que lorfque la lumière de la vérité ne tombe que de loin fur les objets de cette croyance arbitraire *, que lorfque l^efpace, le tems ou leur nature les féparent de nous-, & voilà pourquoi , parmi tous les ordres d'animaux, il n'en eft peut-être aucun qui ait donné lieu à tant de fables que celui des, lézards. Nous avons déjà vu des propriétés auflî abfurdes qu'imagi- naires accordées à plufiem^s efpèces de ce s Quadrupèdes ovipares *, mais nous voici maintenant à l'hiftoire d'un lézard pour iequel l'imagination humaine s'eft furpaflée-, on lui a attribué la plus cnerveilleufe de toutes Ic^ propriétés. Tandis y ; mer- >yanGe "emble î aflcz Àx de :s qu'il egarde , que femeiit tx êtres ï peut ie , que tombe oyance le tems dès Quadrupèdes ovipares. 1 9 j Tandis que les corps les plus durs ne peuvent échapper à la force de Télé- ment du feu , on a voulu qu'un petit lézard non-feulement ne fût pas confumé par les flammes , mais parvînt même à les éteindre. Et comme les fables agréables s'accréditent aifément , Ton s'eft empreiTé d'accueillir celle d'un petit aiiimal fi privilégié , fi fupérieur à l'agent le plus aélif de la Nature , & qui devoit fournir tant d'objets de comparaifon à la poélle » tant d'emblèmes galans à l'amour > tant de brillantes devifes à la valeur. Les Anciens ont cru à cette propriété de la Salamandre; deilrant que fon origine fut auiE fur- prenante que fa puiffance, & voulant réaliferles nâions ingénieufes des poètes, ils ont écrit qu'elle devoit fon exiftence au plus pur des élémens, qui ne pouvoit ia confumer , 5c ils l'ont dite fille du feu {h) y en lui donnant cependant un corps de glace. Les modernes ont adopté les fables ridicules des anciens y 8c ^ comme on ne peut jamais s'arrêter quand fbj Conrad Gefntr, de Qtiadruptdibus oviparis* Dé Salamandra^ fol- 79. Ovipares. Tome IL l I 194 Hiftoire Naturelle /. on a dépaflé les bornes de la Vraî- fembiance , on efl allé jufqu'à penfer le que le feu le plus violent pouvoit être éteint par la Salamandre terreftre. Des charlatans vendoient ce petit lézard, avi, jeté dans le plus grand incendie, oevoit, dîfoient-ils, en arrêter les progrès. Il a fallu que des phyfîciens , que des philofophes priflent la peine de prouver par le fait ce que Ii raifon (eule auroit dû démontrer ^ & ce n'eft que lorfque !çs lumières de la fcience ont été très- répandues , qu'on a ceflé de croire à la propriété de la Salamandre. VCe lézard , qui fe trouve dans tant ic pays de l'ancien monde , Se même à de très-hautes latitudes (c), a été cepen- dans très-peu obfcrvé, parce qu'on le voit rarement hors de fon trou, & parce qu'il a, pendant long-tems, infpirc une afTez grande ftayeur : Ariflote même ne paroît en parler que comme d'un fcj»' AulH trouvâmes au rivage du Poit dei 9* Salamandres que nous nommons Sourds ^ Piu- it pines , MÏTtih , font quafi communs en tous Keux. *f Bélon , ouvrage déjà citif Livr^Hl 9 ibor jntre u,pagtvio* . t ai- le ;trc 3es ird, die, rrès. des aver Liroit :fquc trcs- çàU i tant êmcà tepcn- on le parce rétine même tfun /«, P'«- len tous li , aar des Quadrupèdes ovipares, i j j animal qu'il ne connoiffoitprefque point. Il eft aifé à diftingt. x de tous ceux dont nous nous fommes occupés » par la conformation particulière de Tes pieds de devant, où il na que quatre doigts, tandis qu il en a cinq à ceux de derrière* Un des. plus grands individus de cette efpèce, confervés au Cabinet du Roi, a fept pouces cinq lignes de longueur , depuis le bout du muTeau jufqu*à l'ori- gine de la queue, qui eflr longue de trois pouces huit lignes. La peau n'eft revêtue d'aucune écaille fenfible'^ mais elle eft garnie d'une grande quantité de mamelons ,& percée d un grand nombre de petits trous , dont pluueurs font très- fenfibles à la rue (impie, & par lefquels découle une forte de lait , qui le répand or- dinairement de manière à formçr un vernis tranfparentau-deffusde la peau naturelle- ment sèche de ce Quadrupède ovipare. les yeyx de la Salamandre font placés à la partie fupérieure de la tête , qui eft un peu aplatie*, leur orbite eft Taillante dans l'intérieur du palais, 6c elle y eft prefque entourée d'un rang de très-petites dents, femblables à celles IlJ . I # ïç6 Hijloire Naturelle • 3ui garniiTent les mâchoires (d). Ces ents étabiiiTent un nouveau rapport entre les lézards & les poiflons dont plufieuri efpèccs ont de même pluiteurs dents placées dans le fond de la gueule. La couleur de ce lézard eft tres^fon- cée-, elle prend une teinte bleuâtre fur le ventre, & préfente des. taches jaunes aflez grandes, irrégulières, & qui s'étendent fur tout le corps , même fur les pieds & fur les paupières. Quelques-unes de ces taches font parfemées de petits points noirs, 5c celles qui font fur ic dos, fe touchent fou* vent fans interruption, & forment deux longpes bandes j^anes. La figure de ces taches a fi^it donner le nom de Stellion à la Salamand|re, ainli qu'au lézard vert, au véritable ftellion, & au geckotte. Au refte,la couleur des Salamanores terreftres doit être fujette à varier , & il paroît qu'on en trouve dans les bois humides d'Allemagne , qui font toutes noires par^-deâus , é^ jaunes pardeflous (f ) . C'eft (i) Mémoires pour fimr à VUijhin des anmàuiSi srticle de la Salamandre (ej Mêtthiole. des Quadrupèdes ovipares. ^ J à cette variété qu'il faut rapporte , ce me femble, la Salamandre noire que M. Laurent! a trouvée dans les Alpes , qu'il a regardée comme utle efpèce diftinâe, & qui me paroît trop reuem- bler par fa forme à la Salamandre ordi- naire pour en être féparée (T). La queue prefque cylindrique paroit divifée en anneaux par des renflemens d'une fubftance très-molle. La Salamandre terreilre n'a point de côtes y non plus que les grenouilles , aux* quelles elle reflemble d'ailleurs par la forme générale de la partie antérieure du corps. Lorfqu'on la touche, elle fe couvre promptement de cette e(pèce d'enduit dont nous avons parlé ', & elle peut également faire pa&r très-rapide* ment fa peau de cet état humide à celui de féchereffe. Le lait gui fort par les petits trous que l'on voit fur fanirface, eft très-âcre; lorfqu'on en a mis fur la langue , on croit fentir une forte de cicatrice à Tendroît bè il a touché. Ce (f) Safamandra atra, Lturenti /pecinen nudkunn Vitnnt , 1 768 , pagt 1 49. I iij \ (i 198 Hijioire NatunlU . hitfnquî eft regardé comme un excellent dépilatoire ( g) » redcmble un peu à ceiui qui découle des plantes appellées tithimales êc des euphorbes. Quand on écrafe, ou feulement quand on prtffe la Salamandre , elle répand d'ailleurs une mauvaife odeur qui lui eft particulière. Les Salamandres terreftres aiment les lieux humides & froids , les ombres épaifles, les bois toufius des hautes montagnes , les bords des fontaines qui coulent dans les près *, elles fe retirent quelquefois en grand nombre dans les creux des arbres, dans les haies, au-< deiTous des vieilles Touches pourries -, & elles pafTent Thivcr des contrées trop élevées en latitude, dans des efpèccs de terriers où on les trouve rafl'emblées , & entortillées pluileurs enfemble (A )• La Salamandre étant dépourvue d'on- ces, n'ayant que quatre doigts aux pieds de devant , Se aucun avantage de confor^ -.i'ïf CgJ GtfntTt 4e QuadrufUihus mpariij dt Saicf munira , page 79. (hj iktaïf ibii. \ i / " des QîmdrupHîs ovipares. 1 9 9 mation ne remplaçant ce qui lui man- que , fes mœurs doivent être & font en eâ^ettrès-difiérentes deeeiies de la plupart des lézards : elle eft très-lente dans fa marche *, bien loin de pouvoir grim- per avec viteiïe fur les arbres, elle paroît le plus fouvent fe traîner avec peine à li furface de la terre. Elle ne s'éloigne que peu des abris qu'elle a choiiis. Elle paflc fa vie fous terre , fouvent aux pieds des vieilles murailles \ pendant l'été , elle craint Tardeur du folcil , qui la deifécheroit *, & ce n'eft ordinairement que lorfque la pluie eft prête à tomber , qu'elle fort de fon afyle fecret, comme par une forte de befoin de fe baigner & de s'imbiber d'un élément qui lui eft analogue. Peut- être aulïî trouve^t-elle alors avec plus de facilité les infectes dont elle fe nourrit. Elle vit de mouches , de fcarabées , de limaçons & de vers de terre. Lorfqu'elle eft en repos , elle fe replie fouvent fur elle-même comme les ferpens (j). Elle peut refter quelque tems dans l'eau fans y (ij Lëurtnti fpecimtn medicam,page 153* I rv f 200 HiJIoire Naturelle périr-, elle s'y dépouille d'une pellicule mince d'un cendré verdStre. On a même confervé des Salamandres pendant plus de fix mois dans de l'eau de puits -, on ne leur donnoit aucune nourrirurc i on avoit feulement le foin de changer fouvent l'eau. ' On obferve que toutes les fois qu'on plonge une Salamandre terreftre dans l'eau , elle s'efforce d'élever fes narines an-deiTus de la furface , comme fi elle cherchoit l'air de l'atmofphère , ce qui eft une nouvelle preuve du befoin qu'ont tous les Quadrupèdes ovipares de refpirer pendant tout le tems où ils ne font point engourdis (>t). La falamandre ter- reftre n'a point d'oreilles apparentes -, & en ceci elle reffemble aux ferpens. On a prétendu qu'elle n cntendoit point j êc c'eft ce qui lui a fait donner le nom de Sourd dans certaines provinces de France : on pourroit le préfumer , parce qu'on ne lui a jamais entendu jeter y fkj Voyei (e Difcourf fur la nature des Qua* iirupédei ovipares* V'"' Qua- des Quadrupèdes ovipares^ 201 aucun cri , & qu'en général le filence eft lié avec lafurdité. Ayant donc peut-être un fens de moins , & privée de la faculté de com- muniquer les fenfations aux animaux de de fon efpèce, même par des fons im- parfaits , elle doit être réduite à un îîien moindre degré d'inftindb-, auflî eft- elle ftupide , & non pas courageufe , comme on Ta écrit -, elle ne brave pas le danger, ain fi qu'on Ta prétendu, mais elle ne Tapperçoit point •, quel- ques geftes qu'on farfe pour l'effrayer, elle s'avance toujours fans fe détourner de fa route*, cependant , comme aucun animal n'eft privé du fentiment nécef- faire à fa confervation , elle comprime , dit-on , rapidement fa peau lorfqu'on la tourmente , & fait rejaillir contre ceux qui l'attaquent le lait acre que cette peau recouvre. Si on la frappe , elle commence pv dreffer fa queue-, elle devient enfuite imfnobile, comme fi elle étoit faifîe par une forte de paralyfie', car il ne faut pas, avec quelques Na- turalises , attribuer à un animal fi dénué d'inilinéi;> aûez de fineâe 8(. de rufe I V I \ 20 a Hijîoire Naturelle pour contrefaire la morte, ainfi qu'ils lont écrit. Au refte , il elè difficile de la tuer •, clleeft trcs-vivace •, mais trempée dans du vivaigre , ou entourée de Tel en poudre , eiie périt bientôt dans des convuliions , ainti que plufîeurs autres lézards 8c les vers. Il fembie que l'on ne peut accorder à un être une qualité chimérique , fans lui refufer en même-tems une propriété réelle. On a regardé la froide «Salamandre comme un animal doué du pouvoir mi- raculeux de réfifter aux Hammes , Ôc même de les éteindre ; mais en même- tems on Ta rabaifTée autant qu'on Tavoit élevée par ce privilège unique. On en a fait le plus funeAe des animaux *, les Anciens y Se même Pline Tont dévouée à une forte d'anathème, en la confîdé- rant comme celui dont le poifon étoit le plus dangereux ( / ). Ils ont écrit qu'en infeâant de fon venin prefque tous les végétaux d'une vafte contrée, elle pouvoit donner la mort à des nations entières. Les Modernes ont aufli cru pendant long- (IJ PUnei Lwn XXJX, Chaptre ty. des Quadrupèdes ovipares, a o j tems au poifon de la Salamandre *, on a dit qiie fa morfure étoit mortelle, comme celle de la vipère {m)\ on a cherché & prefcrrt des remèdes contre Ton venin *, mais enBn on a eu recours aux obfervations par lefquelles on auroit dû commencer. Le fameux Bacon avoit voulu engager les Phyficiens à s'affurer de Texiftencedw venin de la Salamandre*, Gefner prouva, par l'expérience , qu'elle ne mordoit point , de quelque manière qu'on cherchât à l'irriter •, & Wurfbai- nius fit voir qu'on pouvoit impunément la toucher, ainfî que boire de l'eau des fontaines qu'elle habite. M. de Mau- pertuis s'eft auffi occupé de ce lézard {ri) : en recherchant ce que pouvoit être fou Î)rétendu poifon , il a démontré , par 'expérience , l'at^ion des flammes fur la Salamandre, comme fur les autres ani- maux. Il a remarqué qu'à peine elle eft fur le feu, qu'elle par oît couverte de gouttes de fon lait , qui raréfié par la chaleur , s'échappe par tous les pores de la peau , (m) Matthiolt^ Lip» VI ^ Chap» ir, (n) Miimrtidt l'Jcadimit dts Sciences, année i'ji'j» Ivj 2 04 Hijioire Naturelle fort en plus grande quantité fur la tête , ainfî que fur les mamelons , & fc durcit fur-le-champ. Mais on n'a certainement pas befoin de dire que ce lait n'eft jamais aiTez abondant pour éteindre le moindre feu. M. de Maupertuis , dans le cours de fes expériences , irrita envain plufîeurs Salamandres *, jamais aucune n'ouvrit la bouche j il fallut la leur ouvrir par force. Comme les dents de ces lézards font très - petites, on eut beaucoup de peine à trouver un animal dont la peau £ût affez fine pour être entamée par ces dents. Il eflaya inutilement de les faire pénétrer dans la chair d'un poulet déplumé *, ilpreifa envain les dents contre la peau *, elles fe dérangèrent plutôt que de l'entamer -, il Îiarvint enfin à faire mordre par une Sa- amandre la cnifle d'un poulet dont il avoit enlevé la peau. Il ht mordre auflî par des Salamandres récemment prifes, la langue & les lèvres d'un chien, ainfi que la langue d'un coq dinde : aucun de ces animaux n'éprouva le moindre accident. M. de Maupejtuis fit avaler des Quadrupèdes ovipares. 205 enfaxte des Salamandres entières ou cou- pées par morceaux à un coq d'InJe & à un chien y qui ne parurent pas en foufïrir. M. Laurent! a fait depuis des ex- périences dans les mêmes vues ^ il a forcé des lézards gris à mordre des Sa- lamandres , & il leur en a fait avaler du lait : les lézards font morts trcs- promptement (o). Le lait de la Salaman- dre pris intérieurement pourroit donc ctr« funefte & même mortel à certains animaux , fur-tout aux plus petits , mais il ne paroît pas nuifible aux grands ani- maux. On a cru , pendant long-tems , que les Salamandres n'avoient point de fex« , êc que chaque individu étoit en état d'engencker fcul fon femblable , comme dans plufieurs efpèces de vers (/?). Ce n'eft pas la fable la plus abfurde qu'on (0) Jofeph JV/W. Laurenti Jficimen medieum* Vitnnéi^ 1768 , fol 158. (p) Georg. Agrkola» Conrad» Gefner , de Quadrup» ovip» , d$ Salw^ mandtéU io6 Hijîoire Naturelle ait imaginée au fujet des Salamandres; mais Cl la manière dont elles viennent à la lumière n*eft pas aufli merveilleufe qu'on Ta écrit , elle eft remarquable en ce qu'elle difïcre de celle dont naiffent prefque tous les antres lézards, & en ce qu'elle eft analogue à celles dont voient le jour les feps ou chalcides , ainfi que les vipères & plusieurs es- pèces de ferpens. La Salamandre mérite par-là l'attention dey Naturaliftes , bien plus que par la fauffe & brillante répu- tation dont elle a joui fi long-tems. M. de Maupertuis ayant ouvert quelques Salamandres , y trouva des œufs , & en même^tems des petits tout formés --, les oeufs étoientdivifés en deux grappes alon- gées i 8c les petits ctoient renfermés dans deux efpèces de tuyaux tranfparens •, ils itoient auffi bien conformés , & bien plus agiles que les Salamandres adultes. La Salamandre met donc bas des petits venus d'un œuf éclos dans fon ventre, ainfi que ceux des vipères (j). Mais d'ailleurs on a écrit qu*cile pond , comme (qj Ray y SyMpfis (^uairuptdum » pagt 274* des Quadrupèdes ovipares. 207 les Salamandres aquatiques , des Œufs él/ptiques, d'où fortent de petites Sa- lamandres fous la forme de têtard {r). Nous avons fouvent vérifié le premier fait, qui d'ailleurs eft bien connu depuis long-tems (s)\ mais nous n'avons pas été à même de vérifier le fécond. Il feroit intéreflant de conftater que le même Quadrupède produit fes petits , en quel- que forte , de deux manières différentes; qu'il Y a des oeufs que la mère pond, & d'autres dont le fœtus fort dans le ventre de la Salamandre , pour demeu- rer enfuite renfermé avec plufieurs autres fœ*iis dans une efpèce de membrane tranfparente, jufqu'au moment où il vient à la lumière. Si cela étoit , on devroit diJéqiier des Salamandres à différentes époques très-rapprochées , depuis le moment où elles s'accouplent, jufqu'à* celui où elles mettent bas leurs petits \ l'on fuivroit avec foin l'accroiflement fuc- ceifif de ces petits venus 4 la lumière (t) Wurfbainiui ô* ImptratL ($) Conrad Gepur^ d* Quadmp, Qvif»y it Saia- mêadrâ , pug$ 79. 2o8 Hijloire Naturelle tout formés y on le comparerc ît avec le développement de ceux qui fortiroient de Tœuf hors du ventre de leur mère, &c. Quoi qu il en foit , la Salamandre femelle met bas des petits tous formés, & fa fécondité eft très -grande : les Naturaliftes ont écrit depuis long-tems qu'elle faxfoit quarante ou cinquante petits (r)', & M. de Maupertuis a trou- vé quarante - deux petites Salamandres dans le corps d'une femelle ^ cin- quaranteKjuatre dans une autre. \\ Les petites Salamandres ibnt fouvent d'une couleur noire , prefque ikns taches , qu'elles confervent quelquefois pendant toute leur vie, dans certaines contrées où on les a prifes alors pour une efpèce particulière, ainfî que nous l'avons dit. M. Thunberg a donné , dans les mé- moires de l'Académie de Suède (w) , ïa defcription d'un lézard qu'il nomme lézard du Japon y & qui ne paroît différer (t) Gtfner , de Quadrup» ovip»y de Sdamandrà, pag^ 79- (uj Mémoires de l'Académie de Stockolm, trimefirê i*JvrU 1787. sm des Quadrupèdes ovipares. 209 de notre Salamandre terreftre que par Tarrangement de Tes couleurs. Cet animal c^ preïque noir, avec pluilcurs taches blanchâtres & irrégulières, tant au-dellus du corps, qu*au-deflus dtis pattes. Le dos préfente une bande d'un blanc fâle, diviiée en deux vers la tcte, & qui s'étend enfuite irrégulièrement & en fe rétréciflant' jufqu'à rcxtrémité de la queue. Cette bande blanchâtre eft femée de très-petits points , ce qui forme un des caraâères diftinftifs de notre Sala- mandre terreftre. Nous croyons donc devoir confîdérer le lézard du Japon décrit par M. Thunberg , comme une variété confiante de notre Salamandre terreftre, dont Tefpèce aura pu ^tre modifiée par le climat du Japon : c*eft dans la plus grande Ifle de cet empire nommée iV/pAo^, que Ton trouve cette variété -, elle y habite dans les montagnes & dans les endroits pierreux, ce qui indique que fes habitudes font femblables à celles de la Salamandre terreftre, & confirme notre conjeéfcure au fujet de l'identité d'efpèce de ces deux animaux. Les Japonois lux attribuent les mêmes \ 2 10 Hijloire NatunlU propriétés dont on a cru pendant long- tems que le fcinqtie étoit doué , ainfi qu'on les a attribuées en Europe à la Salamandre à queue plate *, ils la regar- dent comme un pniiTant flimulant & un remède trcs-adèif*, aufli trouve-t-on aux environs de Jédo un grand nombre de ces Salamandres du Japon , féchées & & fufpendues aux planchers des bouti^ qucs. - ik. ;int long- lé , ain(î ape à la la regar- mt 8c un t-on aux >mbre de ichées & ;s bouti* w ^v O'-. *) ■ r \ i . //'///.//. ' ' /> J*/ . X//. I»tH/ . 3//, -ffi/^!.; * «■» j LA Su\LAMaNDRE à qUEUE TLATE , j. mÀlc. 2,/^ des Quadrupèdes ovipares. 2 I C LA SALAMANDRE A QUEUE PLATE (j). Ce lézARD, aind que la Salamandre tcrrcftre , peut vivre également fur la terre âc dans Teaa : mais il préfère ce — — ^— — — ^■— — "i^^ I — — M— ■— g—— — i (a) Eh grec, la.ûf(^ twlfi^. En vieux François, Taflbt. En Italien , Marafandola* En Fcofji^ Ask* Sdlamandre k queue-pfate» M, d*Auhtnton Ency» elopédie méthodique, Lacerta paluftris , 44» Lim/* amphib' rept» Ray 1 Synopjîs Quadrapedum , pagi 273» Salatnandra aquatiqua, the water efc Lacertusaquaticus* Conrêd.Gefner,de Quadrup* evip* Seba , mis i , planche 14 , ^^- ijU mâle , U jig' 3 > lafemells. Lézarda amphibies d'AfriqiUe, id» tab» 89 # y^o" 4^5' volume 1 , planche 1 2 , ^^'. 7. Gronovius , mus. 1 , page 77, N.° 51. Triton crifiatus, Lanrenti fpecîmen medicum» (L'animal que Bélon a appelle cordule, eft la Salamandre à queue- plate, un peu détigurée : Gefner lui-même Pavoit reconnu.) Conrad Gefner, de Quadr. , jippendix , page 26. Lacerta aquaiica»5cof/di///«jirafa) Edimèurgi, 16$ ^» Lacerta aquatica* ^«//. Ichthiologia cum amphi" hiis regni MoruJfKi, f I ^n z 1 1 Hijloire Naturelle ^ dernier élément pour foa habitation , au lieu qu'on rencontre prefque toujours la Salamandre terrefhre dans des trous de murailles, ou dans de petites cavités fouterraines*, & de-là vient qu'on a donné à la Salamandre à queue plate, le nom de Salamandre aquatique, & que M. Linné la appellée //;[ari des marais. £lle refTemble à la Salamandre do«t nous venons déparier, en ce qu'elle a le corps dépourvu d'écaillés fenfîbles, ainti que les doigts dégarnis d'ongles , & qu'on ne compte que quatre doigts à Tes pieds de devant : mais elle en diilère fur-tout par la forme de fa aueue. Elle varie beaucoup par fes couleurs, fuivant l'âge & le fexe. Il paroît d'ailleurs qa'on doit admettre dans cette efpèce de Salamandre àqu«ue plate , pluiieurs rariétés plus ou moins confiantes , qui ne font diftinguées que par la grandeur êc par les couleurs , & qui doivent «Hpendre de la différence des pays, ou mime (imlement de la. nourriture (6). fh) Conrad Qefner , de Quadrup, avip» y fagt aS. > des Quadrupèdes ovipares, z i 3 Mais nous ne croyons par devoir compter , avec M. Dufay , trois efpèces de Sala- mandre k queue plate *, & fî on lit avec attention Ton Mémoire, on Ce convaincra fans peine, d'après tout ce ({ue nous avons dit dans cette Hiftoire , que les différences qu'il rapporte pour établir des diverfîtés d'efpèces , conflituent tout au plus des variétés confiantes (<:). Les plus grandes. Salamandres à queue plate n'excèdent guère la longueur de fîx à fept pouces. La tête efT aplatie; la langue large & courte \ 1» peau eft dure , 8c répand une e^èce de lait quand on la blbite. Le corps efl couvert de très* petites verrue* Taillantes & blan- châtres : la couleur générale , jAus àvt moins brune fur le dos , s'éclaircit fous le ventre, êc y devient d'un jaune tirant fur le blanc. Elle préfente de petites taches, fou vent rondes, foncées, ordi-^ Lettre de M, Dskid Erskine Baker, au Préfident delaSociitényyaU. TranfaSUonsphilofipkiqueSf Londres, 1747, 1/1-4°, N.» 483. j^cj Mémoires de M, Dufay , dam ceux de I'AM" démit des Sàemts^unnU 11%^* I ! 214 Hijloire Naturelle A: nairement pins branes dans le maie) bleuâtres & diverfement placées dans certaines variétés. Ce qui diflingue principalement le maie , c*eft une forte de crête membraneufe & découpée , qui s'étend le long du dos , depuis Te milieu de la tête julqu'à l'ex- trémité de la queue , fur laquelle ordi- nairement les découpures s'efFacent , ou deviennent moins fenfibles. Le defTous de la queue eft auflî garni dans toute fa longueur d'une membrane en forme de bande , placée verticalement, qui a une blancheur éclatante, & qui fait paroître plate la queue lorfque ces glaçons fe fondent, elle fort de fon engourdiflement , en même- tems que fa prifon fé difibut, & elle reprend tous fes mouvemens avec fà liberté. On a même trouvé, pendant Tété, des Salamandres aquatiques renfermées dans des morceaux de glace tirés des glacières, & où elles dévoient avoir été lans mouvement Se fans nourriture « depuis le moment où on avoit ramafîé l'eau gelée dans les marais, pour en remplir ces mêmes glacières. Ce phéno- mène, en apparence très -furprenant, n'eft qu'une iuite des propriétés que nous avons reconnues dans tous les (t) Voyez le Mémoire déjà cité de M. Dufay. lézards I ^ xde >nnu liété affez Bcau delà faifie [is les ibite V , elle ciêmc- t elle l'ec i^ des QiiaJmpèiies.ovîpares. £17 lézard» y de datis tôtts les> Quadhipèdes ovipares (/).!rj njf'io dh ta^tiU.m'Ji ni ^ La Salamandre ne mord points h moin» q$i'oa ne lui faffe ouvrir la bouche par force; & fes dents font prefquq împ^rireptibiea . : elle fc nourrit de iinouâ ^e$^ , de divers inleébes qu'elle psii|[ trouver à la fiu"fbce de- Teau, du irai des gjnenouiliçs , &c. £Ue eil: auffi hcr-* bïvorev car ell^ mange des lentiicûles, ou leniHIes d'eau, cnii flottent &a laL (iirface des étangs q» elle habte. -.:> ^ i Un des feits qui méritent le pdm d'être Tâppc^tés;dan& t'hiflo^ire ck la ^lamandre à q^i0te plate , eâi la maaièare dont le? petits . fi? développent (g) -, cïïc n'eft poiat vivipare, comme la terreflre v elle Jpfond , dans? le mois d'Avril ou de Mai^ des cbii& > qui , dans certainies va-^ riétés y font ordinairement au nombre d&Miiii^y) fcmnent deux cordons, &r foi^t îoffntsle^jfcmHe par iMe mattère Yifqiiciufest donbikfontégaiement revêtu» Y/V Voyez h Difcours fur ïa nature des Qua- (gj Mémoire de Af» Dufe^ déjà tUïi '^'-^ Pvipares, Tome II, It. \fi si • I jtxS Hijtoire Naturelle v/^u.^ lorfgu ils font détachés les uns de» autres/ Ils fe chargent de cette matièje ghiante dans deux canaux biancs & très-plifli^s » qui s'étendent depuis les pattes de devant îufques vers l'origine deja queue, un da chaque coté de Pépine du dos ,i Se dans lefquels ils entrent en fortant des deux ovaires. Qn apperçoit, attachés aux parois de ces ovaires» , une multitude^ ^le très-petits œufs jaunâtres *, ils grof-» fiffent infenfiblement à l'approche du printeius, & ceux qui font parvenus i leur maturité dans la faifon des amours , defcendent dans les tuyaux bkncs 8c pliiïés, dont nous venons de parler,,^ oïl ils doivent être fépondés (A).'' - Lorfqu'ils font pondus , ils tombent tu fond de l'eau, d'où il fe relèvent quelquefois ^ufqu'à la fur£ïce des marais , parce qu'il fe forme dans la matière vifqueufe qui les entoure, de^ Bulles d'air qui les rendent très^légers v tnais ces bulles fe diflïpent, & ils retombent (ur la vafe. : ■; ; »,*;.*.- au»'' *y-- -.w-m/ **#l»-i-«i-'«-Vi*— v*- ■- •N»! fhj Œuvres de M» PylHé Sp^if^ani, tmiu&i^ lfeM,Senwbi^rtyqf.^,fage69f ,?; «<. des Quadrupèdes ovipares. 219 ' A mcfure qu'ils groflin'ent» Ton diCi tingue au travers de la matière virqueufe, & de la membrane tranfparente qui en eft enduite , la petite Salamandre re^ Uée dans la liqueur que contient cette mem- brane. Cet embryon s'y développe inlenfîblement *, bientôt il s y meut , & s Y retourne avec une très-grande agilité ; & enfin au bout de huit ou dix jours, fuivant la chaleur du climat, Se celle de la faifon , il déchire par de petits coupst réitérés , la membrane , qui eft , pour ainû dire , la coque de Ion œuf ( i ). ^^f'^^^u^ Lorfque la jeime Salamandre aquati- que vient d'éclore, elle a, ainfi que les grenouilles, un peu de conformité avec les poiflbns. Pendant que (es pattes font encore très - courtes, on voit , de chaque côté, un peu au-deiTus de fes pieds de devant, de petites houppes frangées , qui fe tiennent droites dans (i) C'eft cette membrane que M. f'Abbé Spaf- lanzani a appeliée Vamnios de ta jeune Sa^msinr dre, ce grand Obfervateur ne voulant pas regarder les Salamandres aquatiques comme venant d!uii véritable œuf, Voyei Couaragi déjà eiti de ce Aafxn Il ij ''\ Ni ttcx HiJIoire NûtùnUe l*eàu , q-a on a coniparécs à dç petitef nageaires , & qni r^flemblent afet I nnç plume garnie de barbes. Ces houppes tiennent à des efpcces de demi-anneatiiç ^rtitaghieux & dentelas , au nofnbre dd qiUlTC de chaque cote, & qui font ana^» logues à l'organe des poiflonS, que Ton a appelle auHS. Hs communiquent tous à la fnêçne cavité ', ils font téparé? les uns des a^tres , & recouverts , de cha- 5[uie coté , paf un panneau qui laiiîe paf- eu les houppes frangées. A mefure que Tanimal grandit ^ ces efpèceè d'ai^ grettes diminuent & difparoiffent -, les E anneaux s'attachent à la peai; fans tiffer d'ouverture-, les' demi^anneaux fo réuniffent par une membrane cartikgi-» li^ifc*, & la Salamandre perd Torgane particulier qu'elli^ avoit étant jeune. Il îpâroît qu'elle s'en fert , comme les poifiofts des ôù^itSy pour filtrer l'aii» qiie l'eau peut contenif , puifque quand jcUo! çîi çft privée , elle vient phis fou- yent refpirer à la furface de§ étangs. '^ ^ovis avons vu que les lézards changent jdç peau une ou c^uîç fois dans l'année: \^ ^alaîTfiaad|:e aquatique éprouve d^ns £» ri H* tes pcs des Quadrupèdes ovipares, lit ia peau des changemens bien plus fré^ quens \ ôc en ceci elle a uti nouveau rapr- port avec les grenouilles , qui fe dépouil- lent très-fouvent ^ ainli que nous fc verrons. Etant douce de plus d'adivité dans Tété, ôc même dans le printems« elle doit confommer & réparer en moins de tems une grande quantité de forces Se de fubflance *, elle quitte alors fà pem y tous les quatre ou cinq jours , iuivant certains Auteurs ( /t ) , & tous les quinze jours ou trois femaines, fuivant d*autres Naturalises ( / ) , dont robfcrvar tion doit être aufïï exa(^e que celle d^ premiers, la fréquence des dépouille* mens de la Salamandre à queue plate dcr vant tenir à la température , à la nature des alimenS) êck plufieurs autres cauTes accidentelles. Un ou deux jours avant que ranimai change de peau, il efl plu9 pareffeux qu à Fordinaire. Il ne paroît faire aucune attention aux vers, éc aux infedtes qui peuvent être à fa portée , & qu'il avale r (k) M. Dufay , hUmoirt déjà eiti^iî^nri (IJ Ltttrt di M, Baker déjà cité, Kiiî ' (I '.. i'^ 111 Hiftoire Naturelle avec avidité dans tout autre tems. Sapean eft comme détachée du corps en plufieurs endroits, & fa couleur' fe ternit. L'animal ft fert de fes pieds de devant pour faire ime ouverture à fa peau , autour de fes mâchoires ; il la repoulfe enfuite fuc- ceffivement au^defTus de fa tcte , jufqu'à ce qu'il puifle dégager fes deux pattes , 3u'il retire lune après Tautre. Il continue e la rejeter en arrière , auffi loin que fes pattes de devant peuvent atteindre-, mais il eft obligé de le frotter contre les pierres & les graviers, pour fortir à demi de fa vieille enveloppe . qui bientôt eft retournée , & couvre le derrière du corps ^ fa queue. La Salamandre aquatique iaiiiiTant alors fa peau avec fa gueule, & en dégageant Tune après Tautre les pattes de derrière, achève de fe dépouilk**. Si Ton examine la vieille peau , on la trouve tournée à Tenvers, mais elle n'eft déchirée en aucim endroit. La partie, qui 'revêtoit les pattes de derrière, paroît comme un gant retourné , dont les doigts font entiers & bien marqués ; celle qui couvroitles pattes de devant eft renfermée jdans TefpçcQde fac que forme la dépouitle: apcau iheiirs mimai r faire de fcs e fuc- pattes, jntinuc )in que eindre -, mtre les r à demi întôt eft iu corps auatique cule, & es pattes llp*-. lu , on la lelle n eft rtie,qivi paroît es doigts [celle qui enfermée iépottijle: dis Quadrupèdes ovipares. 223 mais on ne retrouve pas la partie de la peau qui recouvroit les yeux , comme dans la vieille enveloppe de phifieurs efpèces de ferpens : on voit d^ux trous à h. placjc, ce qui prouve qtie les yeux de la Salamandre ne fe dépouillent pas* Après cette opération , qiii dure ordi- nairement une heure éc demie , la Sala- mandre aquatique paroît pleine de vi<^ gueur , ôc fa peau eft lifîè & très-colorée. Au refte 5 il eft facile d'obferver toutes les circonftances du dépouillement des Salamandres aquatiques » qui a été très- bien décrit par M. Baker [m) y en gar- dant ces lézards dans des vafes de verre remplis d'eau. •M M. Dufay a vu fortir, par l'anus de quelques Salamandres , une efpèce de tube rond , d'environ une ligne de dia* mètre, & long à-peu-près comme le corps de TanimaL La Salamandre étoit un jour entier à s'en délivrer, quoiqu'elle le tirât fouvent avec les pattes & avec la gueule. Cette membrane , vue au microfcope , ■<«• (m) Voyez, dans les Tranià?7t lieu (i fréquemment. L'élément quelles habitent ne doit-il pas en effet ramollir leur peau , 4 con* tribuer à 1 altérer? i>.;^, in -^ fi, DufajT dit> dans le Mémoire dont K T !l ti6 HiJIoire Naturelle y , nous avons dé]\ parlé, que quelqiiefori les Salamandres aquatiques ne pouvant pas dépouiller entièrement une de leurs pattes, la portion de peau- qui y refte le corrompt , & pourrit la patte , qui tombe en entier, fans que Tanimal en meure. Elles font très-uijettes, faivant lui , à perdre ainii quelques-uns de leurs doigts •, & ces accidens arrivent pluà Ibuvent aux pattes de devant ^qaà celle» de derrière* L'accouplement des Salamanrdresi aqua- tiques ne fe fait point ^ainfî que celui des tortues, & du plus grand nombre de lézsrds*, il a Ireu fans aucune in- tromiffion ,. comme celui des gre- nouilles (o)', la liqueur prolifique par- vient cependant J4.iiqnes aux canaux dani. iefquels entrent les œufe en fortant des ovaires de la femell'e (^), de même qu'elle y pénètre dans les lézards. Les Salamandres à queue plate réunifient donc les. lézards & les grenouilles , par ■il 11 I ■ Il I II II ■ III I !■ '' ^ûj Œavres de M. TJhhé Spallanianï , tradu&ioH de M, Senneltier, voL 3 , pa^e ^6. i /PJ ^' li'dbHSpdlmiinij Qmrag^ déjà (ith- \ i <*■.■: ' X. ■• VtW^ ,- uvant : leurs refte nal en uivant : leurs Lt pluà t celles siaqua-^ g celui îombrc me in- ue par- ux dani. tant des iticme ds. Les uniffent es, P^ï^ traiuStion citéii des Quadrupèdes Ovipares* tiy îa manière dont elles fe multiplient ^ axnfi que par leurs autres habitudes & leur conformation. Il arrive fouvent que cet accouplement des Salamandres à queue plate eft précédé par une pour-? fuite , répétée plufîcurs fois , & mêlée à une forte de jeu. On diroit alors qu'elles tendent à augmenter les plaifirs de la jouiflance par ceux de la recherche , & qu'elles connoiffent la volupté des defîrs. Elles préludent par de légères carefles à une union plus intime. Elles femblent s'éviter d'abord , pour avoir plus de plaifir à fe rapprocher*, & lorfque , d^ns" les beaux jours du printems , la Nature allume le feu de l'amour , même au milieu des eaux , & que les êtres les plus froids ne peuvent fe garantir de fa flamme, on voit quelquefois fur la vafe couverte d'eau , qui borde les étangs , le mule de la Salamandre, pénétre de l'ardeur vivi- fiante de la faifon nouvelle, chercher avec empreiîement fa femelle, jouer, courir avec elle , tantôt la pourfuivre avec amour , tantôt la précéder , & lui fermer en fuite le paflage , redreiler f» «cte> courber fo» corps > relever fo» Kv) ^-^'■•-■■■- -'W- \ ■V-. il I ! t * \*K ti% Hijloire Naturelle dos y 8c former aînfî une efpcce d'arcade i foiis laquelle la femelle paÔe en courant» comme pour lui échapper. Le mâle la pourfuit -, elle s'arrête : il la regarde fixement*» il s'approche de très-près; il reprend la même pofture-, la femelle repaffe fous Tefpèce d'arcade qu'il forme » s'enfuit de nouveau pour s*arrcter encore; Ces jeux amoureux, plulieiurs fois répétés > fe changent enfin en étroites careâes.La femelle , comme laffée d'échapper fi fou- vent , s'arrête pour ne plus s'enfuir *, le mâle fe place à côté d'elle y approche fa tête, ôc éloigne fon corps louvent jufquà un pouce de diftance. Sa crête ftptte nonchalamment*, fon anus eft très* ouvert*, il frappe de tems en ten» fa compagne de fa queue *, il fe renverfe même fur elle*, mais, reprenant fa pre- mière pofition , c'eft alors que malgré la petite diftance qui les fépare , il lance la liqueur prolinque, 5c les vues de 2^ Nature font remplies , fans qu'il y ait entr'eux aucune union intime & immédiate. Cette liqueur adkive atteint la femelle qui devient immcA^ile , & elle 4onne àl'eauunelégèiecouleujr bleuâtre { }jjmig.mA^^Mujim des Quadrupède ovipares. 229 bientôt le mâle fe réveille d'une efpèce d'engourdiffement dans lequel il étoit tombé \ il recommence fès careiTes , lance une nouvelle liqueur , achève de féconder fa femelle, & fe fépare d'elle (j). - :.r Mais, loin de l'abandonner, il s'en rapproche fouvent, jufqu'à ce que tous les oeufs contenus dans les ovaires, 8c parvenus à l'état de grofleur convenable foient entrés dans les canaux , où ils fe chargent d'une humeur yifqueufe5& qu'ils aient pu être tous fécondés. Ce tems d'amour & de jouiiTances dure plus ott moins, fui vant la température. Se quel* quefois il eft de trente jours (r). Matthiole dit que , de fbn tems , on cmployoit dans les pharmacies , les Sala- mandres aquatiques à la place des fcinques d'Egypte, mais qu'elles ne dévoient pas produire les mêmes effets (5)*'^ v^» .-^ Il Les Salamandres aquatiques , jetées fut du fel en poudre, y périflent, comme CqJ Obfervatiom faiuspar M, Demours, itfAc9^, demie royale des ScièNces, (r) M. L'Jbbé SfoUanitmi^ 9Uftûge dé^ cité^ ' . (sj MatthioUf ditfe^ ^ ■ \. ) I / 2 30 ÎJipoire Naturelle ; v^V les Salamandres terreftres. Elles expriment 1 des QuaJrupides ovipares. 251 au lézard gris, 5c à un autre lézard déiîgné fous le nom de léiard vulgaire j par M, Linné (j?), & qui ne nousf paroît être tout au plus qu'une variété de la' Salamandre à queue-plate. Mais ce lézard, que M. Linné a nommée lézard vulgaire, neft pas le feul que nous croyons devoir rapporter à la queue-plate. Le lézard aquatique , du même Naturalifte (y ) , nous paroît être ^ auffi de la même efpèce. En efFet , tous les caractères qiul attribue à ces deux lézards fe retrouvent dans les variétés de la Salamandre à queue-plate tant mâle que femelle, ainfi que nous nous en iommes affurés en examinant les divers individus confervés au Cabinet du Ror, On pourroit dire feulement que Texpref- iion de cyliîidrique ( teres Sr teretiufcula ) que M. Linné emploie pour défigner la queue du le\ard vulgaire , & celle du lézard aquatique ne peut pas convenir à la Salamandre à queue-plate. Mais il eft aifé de répondre à cette objection. (x ) Lacerta vuîgaris, 42. Linn. amph* rept, (y) Lacerui aquaiica, 43. Lirn» amph, repu l s ] h^ ! l^'A <. ''-a 1- ■' g '' 13 1 HiJIaire Naturelle' v: iJ* Il paroît que M. Linné n avoit nas vu le léiard aquatique, & Gronoviu:», qu'il cite relativement à ce lézard, dit que cet animal qù prefque entièrement fem- blable à ceki.t que nous nommons queue* plate (i) % il Pjoute q i": la queue eft un peu épaiffe ôc prelque carrée. 2.° La figure de Séba, citée par M. Linné, repréfcnte évidemment h queue-plate ( a ). D'ailletirs il y a piuneurs individus femelles dans ^'eipèce qui fait le fujet ^e cet article, dont la queue paroît ironde , parce que les membranes qui la garnirent pardefîus êc pardeflbus font très-peu fenlîbles. Plufîeurs mâles , lorf- qu ils font très-jeunes , manquentprefque abfolument de ces membranes , & leur queue eft comme cylindrique (b). A regard de la queue du lézafd vulgaire, M« < Linné ne renvoie qu'à Ray , qui 5 h la vérité, diftingue auifi ce lézard d'avec notre Salamandre, mais dont ce» pendant le texte convient entièrement Cl) GronoviuSy mufœum 2, page 78, N.® 52. Caj Stba, mus, a, tah, 12, fg, 7. SaUmandra «cyïaaica. ...',: ( bj Mémoire d^à cité dt liL Dufay^ . . i ' v des Quadrupèdes ovipares. 23) à cette dernière. Nous devons ajouter que toutes les habitudes attribuées \ ces deux prétendues efpèces de lézards , font celles de notre Salamandre à queiic^ plate. Tout concourt donc à prouver qu'elles n'en font que des variétés, &ce qui achève de le montrer, c*eft queGronovius lui-même a trouvé une grande reiïem- blance entre notre Salamandre & le lézard aquatique , & qii*crifin l'article & la figure de Gefner que M* Linné a rapportés à ce prétendu lézard aquatique , ne peuvent convenir qu'à notre Sala- mandre femelle. -: <3'eft donc la femtlle de notre Sala- tnàndJre à quéue-plate , qui , très - diffié^ rente en effet du mâle , ainfî que nous l'avons vu y aura été nommée lézard aquatique par M. Linné & regardée comme une cfpèce diftinâe par ce grand Naturalifte , ainfi que par Gronovius» Quelques di£Férence$^ dans les couleurs de cette femelle, auront même fait croire à quelques Naturaliftes & particulière- ment àPetivcrs (c) qu'ils avoient reconnu (() Pctivers, mufaum i8 , N.® il g. â f.| tj4 Sti/Ioire NatureUi ^ > »>l^ le mâle & la femelle*, ce qui aura- coït-? firme l'erreur. Quelqu'autre variété, dans ces mêmes couleurs ou dans la taille , aura fait établir une troiAème efpèce fous le nom de lézard vulgaire* Mais ce lézard vulgaire & ce lézard aquatique, ne font que la même efpèce , ainfî que M. Linné lui-même l'avoit foupçonné, puifqu'il fe .demande (^ , fi le dernier de ces animaux n'eft pas le premier dans fon jeune-âge ; Se ces deux lézards ne font que la femelle de notre Salamandre , ce qui cfl ^is hors de doute par les defcriptions auxquelles M. Linné renvoie , ainfi que par les figures .qu'il cite , & fur-t(^ut par celles de Séba (e) .& deGefner (/). Au refte ^ nous n'avons adopté Topinion que nous expofpns ici , qu'après avoir examiné un grand nomI>ric de Salamandres à queuei-pïate , & com- paré plufieurs variétés de cette efpccç. C'eft peut-être à 1^ Salamandre à queue- j)late qu'apparticfit, l'animal, aquatique ^ ') ^ 1 ■« ^d) Syjlema nature, amphib. rept.j editio ig.* ' (ej Séba , mus. 2 , tab. l^ ., fig* 7. • ' ^ (f)QefieT^ de Quadrup, wlfau Lacertus aqu^ ticus. des Quadrupèdes ovipares, 23 j connu en Amérique , 5c particulièrement dans la nouvelle Efpagne » fous le nom Mexiquain à! Axolotl y & Tous le nom Efpagnol d*Inguete de Agua. II a été pris pour un poilion, quoiqu'il ait quatre pattes *, mais nous avons vu que le fcinque avoit été regardé auflî comme un poiffon , parce qu'il habite les eaux. L'Axolotl a , dit-on , la peau fort unie , parfemée fous le ventre de petites taches , dont la grandeur diminue depuis le milieu du corps , Jufau'à la queue. Sa longueur & (a groffeur font à -peu -près celles de la Salamandre à queue-plate -, fes pieds font divifés en quatre doigts comme dans Us grenouilles y ce qui peut faire préfumer que le cinquième doigt ne manque qu'aux pieds de devant ainfî que dans ces mêmes grenouilles & dans la plu- part des Salamandres. Il a la tête groffe en proportion du corps , la gueule noire & prefque toujours ouverte. On a débité un conte ridicule au fujet de ce léaard. Onaprétendu que la femelle étoit fujette, comme les femmes , à un écoulement périodique. Cette erreur pourroit venir de ce qu'on l'a confondu avec les Sala* V, t}6 Hijloire Naturelte liiandres terreftres , qui mettent bis des petits tout formés. Et peut-être même ap- partient-il aux Salamandres terreftres plutôt qu'aux aquatiques. Au refte , on dit que fa chair cft bonne à manger & d'un goût qui appioche de celui de Tangutlle (g). Si cela ctoit, il devroit former une efpèce particulière > ou plu- tôt , on pourroit croire qu'on n'auroit vu à la place de ce prétendu lézard, qu'une grenouille qui n'étoit pas encore déve- loppée & qui avoit fa queue de têtard. C'eft à l'obfervatien à éclaircir ces cloutes. ,,îv (gj Voyez la ^efcriptipn de la nouvelle Efpa* gne , Hiftoire générale des Voyages ^ txoitiémt farcie, Livre V. — * . ^ » r .( 'f ' ^ ■ , • ■ 'V » «v. » • ■ ■ ■ " .-y ' I» >ViAx\nVl '^CA '■"V * ! ^ ' . ■•■ •■ v' bns des iême ap- errcftres îfte, on mger & :eliii de devroit ou plu- iiroit vu , qu'une re dévc- e têtard, rcir CCS relfe Efps* tzoiliémt > : . ■ ■ ■ . :' ^ f' • i des Quadrupèdes ovipares, z^j. ■■MMMW LA PONCTUÉE («); On trouve , dans la Caroline , une' Salamandre que nous appelions la Ponc* tuée, à caufe de deux rangées de points blancs, qui varient la couleur fombre de Ton dos, & qui fe réuniâTent en un feul rang. Ce lézard n'a que quatre doigts au pieds de devant -, tous fes doigts font fans ongles » & fa queue ed cylin<» driqiie. tn^(:> -j.»^ii^^^>^ «^^ -.- ••*•"•' i-- y '^ fnj Le Ponctué. M, d* Menton , Encyclopéiiiê mithoiïque, Lacerta punâata , 45 , hîm* amph. rept. ^ : . ^ Çatfsèyj Canli, $,pj iQ^tab, 10, fig. io.StcJIÎQ« *^;^'i,r^ ty '>* n rV; :^^-.î t^i JJiÇtoïre Naturelle LA QUATRE-RAIES («). JDn rencontre, dans l'Amérique feptentrionale , une falamandre dont le deflus du corps préfente quatre lignes jaunes. L*algire a également quatre iignes jaunes fur le dos *, mais on ne peut pas les confondre , parce que ce dernier a cinq doigts aux pieds de devant, & quelaQua- tre-raies n'en a que quatre. La queue de la Quatre-raies tft longue & cylindrique: on remarque quelque apparence d'ongles au bout des doigts. . ,. ... (q) Le Rayé. M. d'^ubenton^ Eiicyctopiik méthh iiqut. Lacerta 4 lineata. 46. LUm, amphib* repU dts (Quadrupèdes ovipares. 239 m LE SARROUBÉ. ! Jïous DEVONS entièrement laconnoifîance de cette nouvelle cfpèce de falamandre à M. Bruyçres , de la Soc f été royale de Montpelliier, qui nous a communiqué la defcription qu'il en a faite, & ce qu'il a obfervé touchant cet animal dans l'Ifle de M^dagafcar, où il Ta vu vivant, ^ où on le trouve en grand nombre. Aucun Voyageur ni Naturalifte n'ont encore fait mention de cette falamandre \ elle eft d'autant plus remarquable , qu'elle cft plus grande que toutes celles que nous venons de décrire. Elle a d'ailleurs des écailles très^apparcntes *, & fes doigts font garnis d'ongles, au lieu que dans les quatrp falamandres dont nous venons de parler, la peau ne préfente que des jnamelons ï la pl^^e d'écaillés fenfibles , & ce n'eft que dans la Quatre- raies (\\x* on apperçoit quelque apparence d'ongle. Nous plaçons cependant le Sarroubé à la fuite de ces quatre falamandres , attendu qu'il n'a que quatre. doigts aux pieds d« n ■^ ^40 Uijhire: Naturelle devint, Se qu'il préfcnte par-là le caractère dîftinéfcif d'après lequel nous avons formé la divilîon dans laqueiie ces falamandres font comprifes. . Le Sarroubé a ordinaîremcnt un pied flç longueur totale -, (on dos cft couvert d une p€ztL brillante' & grenue , ' qui ireiremble au galuchat ;^ die cft jauine & tigrée de vejl v un double ranjc d'écàillcs d'un jaune clair garnit le deuus du cou qui eft très-large v la tête cft plate & alongée ', les mâchoires font ^grandes^ ic s'çtendent îufqu au-delà des oreilles -, elles font fans dents ^ mais crénelées; la lai%gue cft enduite d'une humeur yifqueufe,, qui retient les pfetits infedcs dont le Sarroubé fait fa proie. Les yeux •font grès 5 l'iris eft ovale Se fendu yerticaîement, La pean du ventre eft €o\iverte de petites écailles rondes & jaunes v les bouts des d«ïigts font garnis de (Chaque côté d une 4>sctitè trtembrane, $c pajî cJegoiM d'un ongle crpchu, placé entre un double rang d'écaillés qui le re- couvrent comme; les ardoifes' des tmts, ainft que daiss le lézard à tête plate qui l^it ^auffi; à Madagafcaiy 8c avec lequel Le* Sarroubé des Quadrupèdes ovipares, 1 4 1 Sarroubé a de très-grands rapports. Ces deux derniers lézards fe refîemblent en- core , en ce qu'il ont tous les deux la queue plate & ovale \ mais ils diffèrent 1 un de l'autre , en ce que le Sarroubé n'a point la membrane frangée qui s'étend tout autour du corps du lézard à tête^plate, & d'ailleurs il n'a que quatre doigts aux pieds de devant , ainn que nous l'avons dit. Le nom de Sarroubé qui lui a été donné par les habitans de Madagafcar , paroît à M. Bruyères dérivé du mot de leur langue farrout , qui fignifie colère. Ces mêmes habitans redoutent le Sarroubé autant que le lézard à tête- plate *, mais M. Bruyères penfe que c'eft un animal très-innocent, & qui n'a aucun moyen de nuire. Il paroît craindre la trop grande chaleur -, on le rencontre pks iouvent pendant la pluie que pendant un tem^ fec -, êc les Nègres de Madagafcar dirent à M. Bruyères qu'on le trouvoit en bien plus grand nombre dans les bois pendant la nuit que pendant le jour. Ovipares, Tome IL 5 H ( 1 4 1 Hijloire Naturelle anpn«ramRnninsa LA TROIS-DOIGTS. rJous NOMMONS aînfî une nou- velle elpièce de falamandre, dont aucun Auteur n'a encore parlé , & qu'il eft très-aifé de. diflinguer des autres par plufieurs caradcres remarquables. Elle li'efl: point dépourvue de côtes, aînfî que les autres Salamandres : elle rf'a que ti*ois doigs aux pieds de devant ,'& quatre doigts aux pieds de derdcre -, la tête eft aplatie & arrondie pardcvant; la queue eft déliée, plus longue que la tête . & le corJ)s -, & Tan i mal la replie facilement. C'efl à M. le Comte de Mailli , Marquis de Nèfle , que nous devons la connoi/^ance de cette nouvelle efpèce de falamandre , dont il a trouve un individu fur le cr^rtcre même du Vcfuve , environné des laves brûlantes que jette ce volcan. C'efl une place remarquable pour une falamandre qu'un endroit entouré de «natièrcs .ardentes vomies par un volcan -, beaucoup de gens pourroient même regarder la pro- deii QiiadmpèJes ovipares, 245 ximlté de ces matières comme une preuve du pouvoir de réiiftcr aux flammes , que roii a attribué aux falimandres : Nous n'y voyons cependant que* la fuite de quelques accidens 8c de quelques cir- conttances particulières qui auront en- traîné rindividu trouvé par M. le Mar- quis de Nèfle , auprès des laves en- flammées du Véfuve. Leur ardeur aUroit bientôt confumé la Salamandre à Trois- * doigts , ainli que tout autre animal, ti elle n'avoit pas été prife avant d*étre exporée de trop près ou pendant trop long-tems à l'aélion de ces rnatières volcaniques , dont la chaleur éloignée aura nui d'au- tant moins à cette Salamandre, que tous les Quadru'pèdes ovipares fe plaifent au , milieu de la température brûlante des contrées de la zone torride* M. le Marquis de Nèfle a bien voulu nous envoyer h Salamandre à Trois» doigts qu'il a rencontrée fur le Véfuve ; Se nous' fàilîfîons cette occafîon de lui témoigiaer notre reconnoiflance pour les fervicei qu'il rend journellement à THif- toire naturelle. L'individu apporté d'Ita- lie par cet iiiufl;re amateur, étoit d'une L- ij •il: 144 Hifioire Naturelle couleur brune foncée , mêlée de roux fur la. tête » les pieds » la queue & le dcf- fous du corps. II étoit deiléché au poir.t qu'on pouvdit facilement compter a;i travers de la peau \ts vertèbres & les côtes *, la tête avoit trois lignes de lon- gueur., le corps neuf lignes, & la queue lej^e lignes é. deiuxe» des Quadrupèdes ovipares. 145 DES QUADRUPÈDES OVIPARES, Qui nont point de queue. . ^ Il ne nous reste, pour compléter l'hrftoire des Quadrupèdes ovipares, qu'à parler de ceux de ces animaux qui n'ont point de queue. Le défaut de cette partie eft un caractère confiant & trcs-fenfible, d'après lequel il eft aifé de féparer cette féconde claiTe d'avec la première , dans laquelle nous avons compris les tortues & les lézards , qui ont tous une queue plus ou moins longue. Mais , indépendam- ment de cette différence , les Quadrupèdes ovipares fans queue, préfentent des ca- ractères d'après lefqueis il eft facile de les diftinguer. Leur grandeur eft toujours très-limitée en comparaifon de celle de plulîeurs lézards ou tortues : la longueur des plus grands n'excède guère huit ou dix pouces -, leur corps n'eft point couvert d'écaillés -, leur peau plus ou moins dure , eft garnie de verrues ou L iïj I ! , '.' m I) \ I 146 HiJIoire Naturelle de tubercules , & enduite d'une humeur vifcfueufe. '^'-■-" ■> ■'^' ^ ■ -■■■'^. -•'''■--■ ^^.v ''U. :..:„..' La plupart n*ont que quatre doigts aux pieds de devant , ëc par ce caraftcre fe lient avec les Salamandres. Quelques- uns , au lieu de n'avoir que cinq doigts aux pieds de derrière comme le puis grand nombre des lézards , en ont fix plus ou moins marqués. Les doigts tant des pattes de devant que de celles de derrière, font fcparés dans plufieurs de ces Quadrupèdes ovipares, & réunis dans d'autres par^ine membrane , comme ceux dc3 ci féaux à pieds palmés, tels que les oies , les canards , les mouettes, &c. Les pattes de derrière font , dans tous les Quadrupèdes ovip'ares fans queue, beaucoup plus longues que celles de devant. Auffi ces animaux ne marchent- ils point, ne s'avancent jamais que par fauts , ôc ne fe i'ervent de leurs pattes de derrière que comme d'un refîort qu'ils plient & qu'ils laiflent fe débander en- ïliite pour s élancer à une diftance & à une hauteur plus ou moins grandes. Ces pattîs de derrière font remarqua- bles > en ce que ic tarie cft pvefque i iiimcur doigts iraftcre [elqiics- j doigts îe plus ont fix gts tant elles de eurs de réunis conîme es, tels }ucttes , t, dans queue, îlles de irchent- que par s pattes rt qu'ils der en- :ance & Gjrandcs. iiarqua- pvefquc des Quadrupèdes ovipares. 247 toujours auffi long que la janibe pro- prement dite. Tous les animaux , qui compdfent cette clafle , ont d'ailleurs une charpente ofleufe bien plus (impie que ceux dont nous venons de parler. lis n'ont point de côtes, non plus que la plupart des falamandres -, ils n'ont pas même de vertèbres cervicales , ou du moins iis n'en ont qii'une ou deux -, leur tête eft attachée prcfqu'immédiatement au corps comme clans les poiiîons avec lefqucls ils ont aufïï de grands rapports par leurs habitudes, & fur-tout par la manière dont ils fe multiplient (^). Ils n'ont aucun organe t^xtérieur propre à la génération ;. les fœtus ne font pas fécondés dans le corps de la femelle -, mais , à mefure qu'elle (a) L'wS Quadrupèdes ovipares fans queue man- quent de vellie proprement dite , de même que les lézards, le vaifleau qui contient leur urine, dif- férant des \eflîes proprement dices , non-feule- ment par fa forme & par fa grandeur, mais en- core par fa polition, ainli que par le nombre & ia nature des cdnaux avec ief^uels il commua nique. L IV t48 Hijloire Naturelle pond fes oeufs, le mâle les arrofe cfe fa liqueur prolifique, quil lance par Tanus : les petits paroiffent pendant long- tems fous une efpcce d'enveloppe étran- (rère, fous une forme particulière, à aquelle on a donné le nom de têtard ^ & qui reffemble plus ou moins à celle des poiflbns-, & ce n'eft qu'à mefure qu'ils fe développent , qu'ils acquièrent la véri- table forme de leurs efpèces. Tels font les faits généraux communs ;V tous les Quadrupèdes ovipares fans queue. Mais , ii on les examine de plus près,, on verra qu'ils forment trois troupes bien diftindes , tant par leurs habitudes que par leur conformation. Les premiers ont le corps alongc , ainfî que la tête ; Tun ou l'autre anguleux , & relevé en arêtes longitudinales •, le bas du ventre prefque toujours délié, & les pattes très-longues. Le plus fouvent la longueur de celles de devant cft double du diamètre du corps vers la poitrine -, & celles de derrière font au moins de la longiieur de la tête & du corps. Ils préfentent des proportions agréables •, ils fuUent avec îi^iiité ; bien loin d« des (Quadrupèdes ovipares. 149 ciaiodre U lumière du jour, ils aiment à Vimbiber des rayons du foleil. Les féconds, plus petits en général que les premiers , & plus fvcltes dans leurs proportions , ont leurs doigts garnis de petites pclottes vifqueufes, à Taidc defquelles ils s'attachent, même fur la face inférieure des corps les plus polis. Pouvant d'ailleurs s'élancer avSc beaucoup de force, ils pour fuivent les infedles avec vivacité )ufque fur les branches» & les feuilles des arbres. Les troifîèmes ont, au contraire, le corps prefque rond , la tête très-convexe , les pattes de devant très-courtes -, celles de derrière n égalent pas quelquefois la Idngueur du corps & de la tête-, ils ne s'élancent i[U avec peine *, bien loin de rechercher les rayons du foleil, ils fuient toute lumière i'cen'eft que lorfque la nuit eft venue qu'ils fortent de leur trou pour aller chercher leur proie. Leurs yeux font auffi beaucoup mieux conformés que ceux des autres Quadru- pèdes ovipares fans queue , pour recevoir la plus foible clarté s & lorfqu'on les porte au grand jour, leur prunelle fe Ly ■ r ■-•. . . »• , . ■ ■ ■ . ifO Hijhire Natvrâlt ' ' contraire, & r préfen*^ qu'une fente aipngée. Ils différent donc autant des premiers & N's féconds , que les hiboux • & les chouettes diffèrent des oifeaux de |our. Nous avons donc cm devoir former trois genres différens des Quadrupèdes ovipares fans queue. JDans le premier, qui renferme la gre- nouille commune, i^ous plaçons douze efpèces , qui toutes ont la tête & le corps alongés, & l'un ou Tautre anguleux. Nous comprenons dans le fécond genre ^ la petite grenouille d'arbre connue en France , fous le nom de raine ou de rainette ^ & iîx autres efpèces, qu'il (èra aifé de diftînguer par les peïottes yifqueufes de leurs doigts. ^ *':'-* - Nous compofbns enfin le troi/ièiiie genre, dans lequel fe trouve }e crapaud commun, de quatorze efpèces , dont le corps ni la tête ne font relevés en arêtes faillantes. Ces trente-^|>îs efpèces, qui forment les trois genres des grenouilles , des raines ^ Se des crapauds, font les feules que nous comptions dans la claffedc^Quadri*- ' t des Quadrupèdes ovipares. 151 pcdes ovipares fans queue, & auxquelles nous avons cru , d'après la comparairoti exade des defcriptions des Auteurs, ainfi que d'après les individu! confervés au Cabinet du Roi , . devoir réduire toutes celles dont les Naturaliftes & \çi Voyageurs ont fait mention. i^ > '■;. 'r .■■.■>. i\/:i )r^\ ".. ,*? s-^ Lvj IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ?, ^ ^ 1.0 1.1 1.25 IfUâ lia Ki EU |Z2 lu lU m. A il 1.6 ^ >m /. ^ J^'J' m '/ Photographie Scienœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 4is s> <> *5^ Hijftytre NatunJU : PREMtlER GENRE. Quadrupèdes ovipares fans queue^ dont latétt & le corps Jont alonr gésy & l'un ou Vautre anguleux. || i f II " GRENOUILLES. LA GRENOUILLE COMMUNE {a). C'i s T un grand malheur qu'une grande reflemblance avec des êtres ignobles ! Les Grenouilles communes font en ap- parence (î conformes aux crapauds , qu'on fû) En gne , 'Amfnx®' *^'<^' La Grenouille mangeable. M, d'Aultnton, Ency» êhpééiê méthodique» Raaa efculenta , 15. LiVur. âmpkH, rept. Gefiier, /< Quaérug. opip,, 41 Rana aquatica. Rm. Ran, u 51 , u 13 , Rana TÎridit aquatkfti Raiii cfcuknu. XittirMfi j^KiiMfl MM^tfii, •Y ^V- / des Quadrupèdes ovipares, xy^ ne peut aifément fe repréfentcr les unes « fans penfer aux antres; on eft tenté éé les con^rendre tous dans la dirgrace à laquelle les crapauds ont été condbm- nés, & de rapporter aux prenâères les habitudes baiTes, les qualités dégoi|tantes> les propriétés dangereufes des féconds. Nous aurons peut*être bien de la peine à ilonner à la Grenouille commune ia place qu'elle doit occuper dans l'eiprit àc% leâeurs , comme danaia Nattire 9 mais il n'en eâ pas moins vrai que s'il n'avûit point exifté de crapaudi » iii'on n'aroit jamais eu devant les yeux ce vilain objet de comparaifon qui enlaidit par fa ret^ femhlaiice , autant qu'il fâiit par fon ap« proche, la Grenmiilte nous paroitroit aufii agréable par fa conformation, que diflinguée par fes qualités, & intérefr fante par les phénomènes qu'elle pré- fente dans les diverfes époques de & ■-75 i*Pi RiM, IcoCmi Uhftëia, EiMttd, X6S4. Rana «Ccuicnta, IVulff»^ hhtyohgt», tiun êm/Mk Rina cfcuknta } BriM Zoology , ytAifif |i r^. 2 f 4 HiJIoife Natiireltr ->„ vie. Nous la verrions comme un animal « utile dont nous n'avons rien à craindre, dont rinftind eft épuré , & qui joignant à' une forme Ivelte des membres déliés & r«»uples , eft parée des couleurs qui pkifent le plus à la vue, Ôc préfente des nuances d'autaiit plus vives, qu'une hu- meur vifqueufe enduit fa peau, & lui' fert de vernis. ; à: ' jLorfque les Grenouilles cornmunes Tont hors de l'eau, bien loin d'avoir la face contre terre , & d'être baffement accroupies dans la fange comme lès cra^ pâuds , elles ne vont que par fauts très- élevés^ leurs pattes de derrière, en fé pliant & en fe débandant en fuite , leur fervent de refloits v & elles y ont affez de force pour s^élancer fouvent jufqu'à la hauteur de quelques pieds. On diroit qu'elles cherchent l'élément de l'air comme le plus pur-, & lort qu'elles fe repofent à terr^ c'eft toujours !a tête haute, leur corpb «levé fur les pattes de devant, & appuyé fur les pattes dé derrière ^ ce qu^: leur donne hïcn flutôt l'attitude drcite d'iux animal dont inHindt a une certaine nobleffe^ que iv- . , dès Quadrupèdes ovifares, if f la podtîon baffe 6c horizontale d'un yil reptile. • r * La GrenouîUe commune eft fi élaftique Si fi fennble dans tous (es points, qu'on ne peut la toucher , & fur-tout la prendre par fes pattes de derrière , fans que tout de fuite fon dos fe courbe avec vîtefle , & que toute (a furface montre, pour ainfi dire, les mouvemens prompts d'iui animal agile , qui cherche à s*é^ chapper. Son mufeau fe termine en pointe-, les yeux font gros , brillans Se entourés d'un cercle coiueur d*or 5 les oreilles placées derrière les yeux, & recouvertes par une membrane; les narines vers lefommetdn mufeau ', & la bouche eft grande & fans dents'; le corps , rétréci parderrière , préfente fur le dos des tubercules & des aspérités. Ces tubercules que nous avons Tjemarqués fi fouvent fur les Quadrupèdes oVipafes, fe trouvent donc noti- feule- ment fur les crocodiles Se les très-grands îézards dont ils confolident les dures écailles, mais encore fur des.Qiiadntpèdes foibles , bien plus petits , qui ne pré- fentént qu'une peau tendre, & n'ont ^■ % jf6 HiJIaire Naturelle tour défènfe mie l'élément qu'ils ha- itent, & l'aule où ils vont fe fc- fiigier. Le deflus du corps de la Grenouille commune eft d'un vert plus ou moins foncé*, ie deHous eft blanc : ces deux couleurs» qui s'a>ccordent très^bien , & forment un afiortiment élégant , font relevées par trois raies jaunes qui s'éten- dent le Long du dos *, les deux des côtés forment une faillie » & celle du milieu préfente au contraire une efpèce de fillon. A ces couleurs jaune , verte Se blinche» fe mêlent des taches noires fur la partie inférieure de ventrie -, de à mefure que l'aftimal grandit, ces taches s'étendent fur tout le deflbus du corps , 6ç mêo^e fur fa partie fupérieure. Qii'efl: - çç qui pourroit donc faire regarder- avec C»ne un être dont la taille eft légère^ mouvement prefte y l'attitude graçiei(ft^' ^e ,|ious interdifons pas un plaiilr de tdtts^.âc, lorfque nous errons dans nos belles campagnes, ne foyonspas âchés de voir les rives dc$ rui&aux embellies par les couleurs de ces animaux innocens, 4c animées ^ar leurs fauts vife^ légers: ...■t #,. des Quadrupèdes ovipares. 157 contemplons leurs petites manœuvres » fuivons-ies des yeux au milieu des étangs paifibles dont ils diminuent fi fouvent la folitude , fans en troubler le calme ; Toyons-les montrer fous les nappes d'eau les couleurs les plus agréables , fendre en nageant ces eaux tranquilles » fouvent même fans eh rider la furface , & pré- fenter les douces teintes que donne la tran/J3arence des eaux. Les Grenouilles communes ont quatre doigts «aux pieds de devant , conune la plupart 'des Salamandres \ les doigts dà pieds de derrière font au nombre de cinq , & réunis par une membrane ', dans les quatre pieds , le doigt intérieur eft écarté des autres , & le plus gros de tous. Elles varient par la grandeur » Aiivant les pays qu'elles habitent» la nourriture qu'elles trouvent , la chaleur qu'elles éprouvent, &c. Dans les zones tempé- rées, la longueur ordinaire de ces ani- maux eft de deux à trois pouces , depuis le mufeau jufqu'à l'anus. Les pattes de derrière ont quatre pouces de longueur quand elles font étendues, & celles de If s Hijïoire Naturelle deyarit environ im pouce & demi* ; Il n'y a qu'un ventricule dans le cœur de la Grenouille commune , ainfi que dans celui des autres Quadrupèdes ovi- pares -, lorfque ce vifccre a été arraché du corps de la Grenouille , il conferve fon battc.îlent pendant fept ou huit mi- nutes, & même pendant plufieurs heure!?, fuivant M. de Hallcr.Le mouvement du /ang cft inégal dans les Grenouilles; il eft pouffé goutte à goutte. Se à de fré- quentes reprifes •, & lorfque ces animaux font jeunes, ils ouvrent & ferment la bouche & les yeux à chaque fois que leur cœur bat.. Les deux lobes des pou- mons font compofés d*un grand nombre de cellules membraneufes deftlnécs à re- cevoir Tair, 8c faites h-peu-près comme les alvéoles * des rayons de miel (b) \ rpnrmal peut les tendre, pendant un tems afïcz long, & fe rendre par-là plus léger. A; Sa vivacité, & la fupériorité de fon naturel fur. celui des animaux qui lui *-F^ fh) Ray , Syiiêpps animaiium jpage 247 , Londres ^ 1693- j' des Quadrupèdes ovipares. 259 reflembicnt le plus, ne doivent-clIcs pas venir de ce que , malgré fa petite taille , elle cft un des Quadrupèdes ovipares les mieux partagés pour les fens extérieiurs ? Ses yeUx font en effet gros & faillansj ainfi que nous Tavons dif, fa peaif molle, qui n'eft recouverte ni d'écaillés , ni d'en- veloppes offeufes , cft fans cefle abreuvée & maintenue dans fa foupleffe par une humeur vifqueufe qui fuinte au travers de fes pores •, elle doit donc avoir la vue très-bonne , & le toucher un peu délicatv &~fi fes oreilles font recouvertes par une membrane , elle n'en a pas moins Touïc fine, puifque ces organes renferment dans leurs cavités une corde élaftique que Tanimal peut tendre à volonté 5 & qui doit lui communiquer avec affez de précifîon les vibrations de Tair agité par les- Corps fonorçs. i^, ,.: Cette fupériorité dans la fenfibiliti des Grenouilles, les rend plus difficiles, fur la nature de leur nourriture -, elles rejctteht tout ce qui pourrort préfenter un com- mencement de décomposition. Si elles fe. nourrifïent de vers, de fangfues', de petits limaçons , de fcarabees &: \ 160 Hijloire Naturelle d'autres infères tant ailés que non aîléi, elles n'en prennent aucun qu'elles ne l'aîentvu remuer» comme (1 elles vouloient s'aiilirer qu'il vit encore (r): elles de- meurent immobiles jufqu'à ce que rinfeûè foit aflez près d'elles*, elles fondent alors* fur lui avec vivacité, s'élancent vers cette proie , quelquefois à la hauteur d'un ou deux pieds Se avancent, pour l'attraper, une langue enduite d'une mucoûté fi gluante, que les infères qui y touchent y font aifément empêtrés. Elles avalent aufli de très-petits limaçons tout entiers (d) \ leur œfophage a une grande capacité \ leur eftomac peut d'ailleurs recevoir", en fe dilatant, un grand volume de nour- riture *, & tout cela joint à l'activité de leurs fens, qui doit donner plus de vivacité à leurs appétits , montre la caufe de leur efpèce de voracité : car non- feulement elles fe nourrirent des très- fc) Laurtnii fpeçimên medieunu VienHt, l^6S , page 137. DiSlionnairt d'Hifloirê narurtUeitM, Fol- WÊont it Boman , attick des GrenoutUêSi (d) Koy , Synoffit animaUum^f page «51," ' * •< • ! ■: ['•;■■'.•• ■.r »■ des Quadrupèdes ovipares. j6i petits animaux dont nous venons de parler, mais encore elles avalent fouvent des animaux plus confidérabies , tels que de jeunes fouris , de petits oifeaux , Se même de petits canards nouvellement éclos , lorfqu'elles peuvent les furprendre fur le bord des étangs qu'elles habi* tent. u: La Grenouille commun* fort fouvent de l'eau» non-feulement pour chercher fa nourriture , nuis encore pour s'impré* §ner des rayons du foleil. Bien loia 'itre prefque muette comoie plufieuri» Quadnipèdes ovipares , & particulière-* ment comme la falamandre terreftre , avec laquelle elle a pluiieurs rapports , on l'entend de très^ioin , dès que la belle (àifon eft arrivée , êc qu'elle eft pénétrée delà chaleur du prxntems, jeter un cri qu'elle répète pendant aâez long- tems , iur-tout lorfqu'il eft nuit. Ob cS- roit qu'il y a quelaue rapport de plaiifûr ou de peine entre la Grenouille & l'hu- midité du ferein ou de la rofée*, Se que c'eft à cette caufe qu'on doit attribuer fes longues clameurs. Ce rapport pour» roit mox^erpom^^QÎlçi cris des Gicf^ *•■» '.s >• ■» f6t Hijîoire Naturelle nouilles font , ainfi qu'on l'a prétendu . d'autant plus forts, que le tems cft plus difpofé à la pluie, & pourquoi ils peuvent par conféquent annoncer ce météore. . Lé coaffcment des Grenomilles , qui n*eft compofé que de fons rauques, de tons difcordans & peu diftindb les uns des autres , feroit très-dcfagréablc par lui- même, & qufllnd on n'entendroit qu'une feule Grenouille à -la- fois i inais ceft toujours en grand nombre qu'elles coaf- fentv & c'eft toujours de trop près qu'on entend ces fons confiis,dont la monotonie ■fatiguante eft réimie à unerudeiïe propre à bleifer l'oreille la moins délicate. Si les Grenouilles doivent tenir un rang diftlngué parmi les Quadrupèdes ovi- pares, ce n'eft donc pas par leur voix: autant elles peuvent plaire par l'agilité de leurs mouvemens, & la beauté de leurs couleurs , autant elles importunent par leurs aigres coaflèmens. Les mâles loiît fur-tout ceux qui font le plus de bruit -, les: femelles n'ont qu'un grognement aflez fourd, qu'elles font entendre en enflant leur gorge, mais , lorfqiie les mâles coaflènt, ns gonflent de chaque des Qiiadrupèdes ovipares. 5^3 côté du cou deux veflîes qui, en fe rcmpliirant d'air , & en devenant pour eux comme deux inftrumens retcntiffans^ augmentent le volume de leur voix. La Nature , qui n'a pas voulu en faire les muficiens de nos campagnes , n'a donné à ce^ inftrumens que de la* force, &4es fons que forment les Grenouilks mâles fans être plus agréables, font feulement, entendus de plus loin que ceux de leurs femelles» . ; a ,. Ils font feulement plus propres à trou-^ hier ce calme des belles nuits de Tété^- ce nicnce enchanteur qui règne dans une verte prairie , fur le bord d'un riiiifeau tranquille, lorfque la lune éclaire, de fa lumière paifible-» cet afile champêtre ^ où tout ffoôteroit les charmes de la fraî- cheur , du repos , des parfums des fleurs , & 011 tous les fens feroient tenus dans une douce extafe , {\ celui de Touïe n étoit défagréablement ébranlé par des cris auflî aigres que forts , & de rudes coaffemens ians ccife renouvelles. .♦ -M. Ce n eft pas feulement lorfque les Grenouilles malcs eoaifent , que leurs veffies parpiffent à l'extérieur , on peut. . V f. .«.* ,<•• 164 Hijloire Naturelle ^^ cnprefTant leur corps, comprimer Tair qu'il renferme , & qui , ie portant alors dans ces veffies , en étend le volume & los rend faillantes. J'ai aufli vu gonfler ces mêmes veffies , lorfque j'ai mis des Grenouilles mâles fous le récipient d'une machine pneumatique , & que j'ai com-^ menoé d'en pomper l'air. Indépeiicbmment des cris retentîûans êc long-tems prolongés que la Grenouille mâle fait entendre fî fouvent , elle a d'ailleurs un fon moins défagréable 8c moins fort, dont elle ne fe fert que pour appeller fa femelle : ce dernier foh eft fourd ôc comme plaintif, tant il eft vrai que l'accent de l'amour eft toujours mêlé de quelque douceur. Quoique les Grenouilles communes fe pkifent à des latitudes très-élevées , la chaleur leur eft adez néceflaire , pour qu'elles perdent leurs mouvemens, que leur fenfîbilité foit très- aftoiblie, & qu'elles s'engourdiâent dès que les froids de l'hiver (ont venus. C'eft communé- ment dans quelque afiîe caché très-avant fous les eaux, dans h$ marais Se dans les lacs qu'elles tombent dans la tor^- peur dis (Quadrupèdes ovipares, 26 f peur à laquelle elles font fujettes. Quel-' ques-unes cependant paffent la faifon du froid dans des trous fous terre , foit que des ccrconftances locales les y dé- terrainent , ou qu'elles foient furprrfes dans ces trous par le degré de froid qui les engourdit. Elles font alimentées,- pendant le tenis de leur long fommeil , par une matière graiffeufe renfermée dans le tronc de la veine-porte (e). Cette craiiîe répare Jufqu'à un certain point la fubftance du fang, & Tcntretient de manière à ce qu'il puiiTe nourrir toutes les parties du corps qu'il arrofe. Mais quelque fenfibles que foient les Gre- nouilles ?.u froid, celles qui habitent près des zones torrides , doivent être exemptes de la torpeur de l'hivrr, de même que les crocodiles & les lézards qui y font fujets à des latitudes un peu élevées , ne s'engourdiiTent pas dans les climats très-chauds. - 4 On tire les Grenouilles de leur état d'engourdiflement , en les portant dans iquelque endroit échauffé , & en les ex- (e ) Malpigk!» '" Ovipares. Tome IL M ïï" ■r\T- I I i66 lUfioire Naturelle pôfant à une température artificielle ,■ à-peu'près femblable à celle du printems. On peut fucceffivcment & avec aflez de promptitude les replonger dans cet état de torpeur , ou les rappeller à la vie pair les divers degrés de froid ou de chaud qu'on leur fait fubif. A la vérité , il paroît que l'adtivité qu'on leur donne avant le tems où elles lont accoutumées à la recevoir de la nature , devient pour ces animaux un grand effort qui les fait bientôt périr» Mais il eft à préfumer que fi Ton réveilloit ainfi desÇrenouilles apportées de climats très^chauds où elles ne s'engourdiffent jamais , bien loin de contrarier les habitudes de ces animaux , on ne feroit que les ramener à leur état liaturel , & ils n*auroient rien à craindre de Taftivité qu'on leur rendroit. On eft même parvenu, par une chaleur artifî'» cielle, ^ remplacer affez la chaleur du printems , pour qire des Grenouilles aient éprouvé , Tune auprès de Tautre , les defirs que leur donne le retour de la belle laifon. Mais , foit par défaut de nourriture , foit par une fuite des fenfa- tions qu'elles avoiefit éprouvées trop des Quadrupèdes ovipares. iSj- brufquemci) , & des efforts qu'elles avoient fait dans un tems où commu- nément ii leur refle à peine la plus foibic exiftence , elles n'ont pas furvéculong- tems à une jouifTance trop hâtée (/). Les Grenouilles font fu jettes à quitter îeur peau, de même que les autres Qua-»^ drupèdes ovipares -, mais cette peau e(t plus fouple , plus conftamment abreuvée par un élément qui la ramollit , plus fu jette à être altérée par les caufes exté- rieures -, d'ailleurs les Grenouilles , plus voraces & mieux conformées dans les organes relatifs à la nutrition , prennent ^ une nourriture plus abondante ., plus • fubftantielle , & qui fourniffant une plus grande quantité de nouveaux fucs , forme plus aifément une nouvelle peau au-def» fous de l'ancienne. Il n'eft donc pas furpre- nant que les Grenouilles fe dépouillent très - louvent de leur peau pendant Iz faifon où elles ne font pas engourdies, ic qu'alors elles en produifcnt une nou- velle prefque tous les huit jours : lorf- ff) Mémoires de M» GUdiiithy dans ceux deVJca" dlmie de Puijji' .'-^ çf.v- ^ ^- Mij i69 HiJIpire Naturelle / -^ que l'ancienne eft ftparée du corps de l'^inimal , elle reifcmble à une mucodté - C cft fur-tout au retour des chaleurs que les Grenouilles communes , ainiî* que tous les Quadnipèdes ovipares , cherchent à s unir avec leurs femelles *, il croît alors aux pouces des pieds de devant de la Grenouille mâle , une efpèce de verrue plus ou moins noire , 6c garnie de papilles (g). Le mâle s'en fert pour retenir plus facilement fa femelle ( ^ ) i il monte fur fon dos , & Tembraffe d'une manière lî çtroite avec (es deux pattes de devant^ dont les doigts s'entrelacent les niis dans les autres , qu il faut employer un peu de force pour les féparer, & qu'on n'y parvient pas en arrachant les pieds de derrière du malc. M. l'Abbé Spali,an;?atii a iiiêjiie écrit qu'ayant coupé fgj Rajil^ page 54. -fh) M. Linné > vraifemblabîeineBt d*aprè« IPrédéric Menzius , a .été tenté de regarder cette ^fpéce de verrue , comme ia partie fexueile du mftfe ; ppur peu quMi eût réfléchi à cette opinion ,' ilaurov'été le premier à la re]zx.tx* h'uh^ fyjtnu^ natft edit» 13?" tom, 1 y folio ^5$ • i : des Quadrupèdes ovipares, 269 la tête à ttn mâle qui éfoit aecoiiplé , cet animal ne cefTa pas de fccoilder peiidant quelque temps les œufs de fa feiiîelle , & ne mourut qu'au bout de quatre heu- res (i)i Quelque mouvement que faffe^ -la femelle, le mâle la retient avec Tes pattes 5 & ne la laifle pas échapper y même quand elle fort de Teau (k) : ils» nagent ainfi accouplés pendant \ih nom^ bre de jours d'autant plus grand, que la chaleur de Tatmofphère en moindre, &ils nefe quittent point, avant que la femelle ait pondu fes œufs (/). Ceft ainû que nous avons vu les tortues de mer demeurer pendant loiijg-tems inti- mement unies , & voguer lur la furface des ondes , fans pouvoir être féparécs 1 une de l'autre^ Au bout de quelques jours , ïa femelle pond fes œufs, en faifant entendra quel- quefois un coaffement un peu fourd*, ces œufs forment une efpèce de cordon , » * I iriUM ii^-.i/» J-iHlr*--.- .fc4 - ». »^ «■■*..*«• f> *5|P»« ^ «fc ru m. 3 , page u. fkj CoUe&ioii académique ^ tome g^ page 549^ il'fftoire de la Grenouille , par Swammerdam* (IJ Sfvmmctdm & R<èfeL Miij 270 Hijloire Naturelle * étant colés enfemble par une matière gkî- reufe dont ils font enduits -, le mâle (aifit ie moment 011 ils fortent de Tanus de la femelle, pour les arrofer de fa liqueur ftminale , en répétant plufieurs fois un cri particulier (m) y & il peut les fé- conder d'autant plus aifément , que fon corps dépafle conmiunément , par le bas, celui de fa compagne : il fc fépare en- fuite d'elle, 6c recommence à nager,ainfi qu'à remuer fes pattes avec agilité, quoi- qu'il ait paffé la plus grande partie du tems de fon union avec fa femelle dans une grande immobilité , ôc dans cette efpèce de contraâ:ion qui accompagne quelquefois les fcnfations trop vives (n), r Dans les > différentes obfervatiens que nous avons faites fur les œufs des Gre- nouilles , & fur les changemens qu'elles fubifîent avant de devenir adultes , nous avons vu , dans les oeufs nouvellement pondus , un petit globule , noir d'un ^ coté , & blancLâtre de l'autre , placé au ,' /mj Laurenti /fecimeii mtdicum, ViemCj 1768^ ^egt 138. ivu.;;;.^'.!î ^uj Swammerdam, à Vindmt déjà cita* des QuûdrvpCiies ovipares, 2 yt eentre d un autre globule , dont la fubf- tance glutineufe & tranfparcnte doit fervir de nourriture à Teitibryon , 3c cft contenue dans deux enveloppes mem- braneufcs & concentriques : ce font ces membranes qui repréfentent la coque dfe lœuf (o). i / ^ Après un tertis ptés ôtt itioîns îong , fuivantla température, le globule noir d un côté & blanchâtre de Tautre , fe développe & prend le nom de têtard (p) : cet embryon déchire alors les enveloppes dans Icfquelles il étoit renfermé , & nage „■ " ii.ii'ii mm iMMiMa fo) M. l'Abbé SpaHatizanî ne confidéraTit fa membrane intérieure qui enveloppe le têtard q^e comme un aittmos^ à pfopofé de féparer ies gre- nouilles, les crapauds Se ies raines, des ovipares^ pour les réunir avec les vivipares ; mais nous n'avons pas cru devoir adopter l'opinion de cet habile Naturaliste. Comment éloigner en eifet les grenouilles, les raines & les crapauds, des tortues éc des lézards , avec lefquels ils font liés par tant de rapports , pour les rapprocher des vivi- pares , dont ils difféirèni par tant de^ caraâèrss inté- rieurs ou extérieurs? Voyeî le troifième volume de M. TAbbé Spallamzani , page 76* ("pj M, l'Jbbé Sfallmxani^ Qwrage déjà cité g ■poluint ^ , page j^* ' "- - M iv. #■ 272 Hijloire Naturelle -\ dans la liqueur glaireufe qui l'environne, êc qui s*étend & fe délaye dans Teau » où ^elle flotte fous l'apparence d'une matière jnuageufe *, il conlerve y pendant quelque .tems , Ton cordon ombilical qui eil atta- , ché à la tête, au lieu de l'être au ventre, ainfî que dans la plupart des autres ani- maux ', il fort de tems en tems de la niatière .gluante , conune pour eflayer fes forces; mais il rentre fouvent dans cette petite .maflê flottante qui peut le foutenir; il y revient non-feulement pour fe rçpofer, . mais encore pour prendre de la nourriture. Cependant il groflit toujours -, on dif- i tingue bientôt fa tête , fa poitrine , fon rentre & fa queue dont il fe fcrt pour fe mouvoir. iâ bouche des tétarch n'eft point pla-» cée , comme dans la Grenouille adulte , au-devant de la tête, mais en quelque forte for la poitrine •, aulïî lorfoii'ils veu- lent faifir quelque objet qui flotte à la furface de l'eau ou chafltr l'air renfermé dans leurs poumons , ils fe rcnverfent inr le dos, comme les poiflbns dont la bouche eft fitiiée au-deflbus du corps y Se ils exécutent ce mouvement avec tant "/■ ^ f'IT' des Quadrupèdes ovipares. 273 fie vîtefTe que i'ccil a de la peine à !c Aiivre (j). Au bout de quinze jours» les yeux paroiiTent quelquefois encore fermés, mais on découvre les premiers iînéa- mens des pattes de derrière (r). A me- fure qu'elles croiiTent, la peau qui les revêt s*étend en proportion (*). Les en- droits où feront les doigts , font mar* qués par de petits boutons» & , quoiqu'il n'y ait encore aucun os , la forme du pied cft très-reconnoidible. Les pattes de devant relient encore entièrement cachées fous Tenveloppe : plutieurs fois les pattes de devant font au contraire les premières qui paroiflent, f-:-mf: C'cft ordinairement deux mois après qu ils ont commencé de fe développer, que les têtards qaittçnt leur enveloppe pour prendre la vraje forme de Gre- nouille, D'abord la pe^u extérieure fc fend fur le dos, près de la véritable tête qui paflc par la fente qui vient de fq) Swammerdam. Ji^« (r) Idem ^ page 'jço^Leyée, 1738» !(./ J i- M J2 74 Hijloire Naturelle 'ic faiïe. Nous avons vu alors la mem- brane , qui fervoit débouche aux têtards » vfc retirer en arrière êc faire partie de il dépouille. Les pattes de devant com- mencent à fortir & à fe déployer-, & Iz dépouille toujours repouÔéc en ar- rière , iaifîe enfin à découvert le corps , 4es pattes de derrière, & la queue qui > diminuant toujours de volume, finit 'par i s oblitérer & difparoître entière- nient (t). -^ ^ * Cette manWe de fe développer eft ^commune, à très-peù-près, à tous les Quadrupèdes ovipares fans queue : quel- i^ue éloigiïée qu elle paroiâe, au premier coup-d*œil, de celle des autres ovipares, on reconnaîtra aifément fi on l'examine avec attention , que ce qu'elle a de particulier fe réduit à deux points. - Plremièrèment , l'embryon renfermé dans Tœuf , en fort beaucoup plutôt "'/«^ Plinéj Rondèlét & piuficurs autres Nata- Mlifies ont prétendu que la queue de ia jeune Grenouille fe fendoit en deux , pçur former les pattes de derrière : cette opinion eit contraire à robfervation ia plus cooitaote. Voyez âwanv» merduiik ^^ f'-\ des Quadrupèdes ovipares, lyj ^te dans la pluj;)art des autres ovipares, avant mSrhe qtte toutes Tes parties foierit développées ,^ que fcs os & fes cartilages foient fonnés. • "^ Seciondementi cet embryon à demr- déVeloppé eft renfermé dans une mem- brailèfj&pouf airifî dite, iîans un fbcond ïTiif trè^ - fduple êc très - tranfparcnt , àuCjuel il y a titie ouverture qui peut donner paffage à la nourriture. Mais de ces deiix faits le premier ne doit être confîdéré queconin^e im très-léger chan- gehient , & , pour âihiî 4ire, une fîmplè abrévïàttoh dans la durée des premières bpéi^ât^ons Tféceffaii-és au développement des animaux qui Viennent d'un œuf : cette manière particulière peut avoir lieu fans que le fœtus en fourfre , parce que le têtard n'a prcfque pas bcfoin de force ni tie membres pour les divers mouVemeris qu'il exécute dans Teau qui le foutient, & autour de la fubftancc tranfparente 8c gîaireufe où il trouve à fa portée une nourriture analogue à U fpiblefle de fes organes. ^-'^A réjgard de cette efpècede façdans ïecfucl & grenrouiUe airilî qu2 la raiiic M V j Il 1 ♦ 2 7^ Hifioirt Nûtunlle , , & ie crapaud font renfermés pjendant les premiers tems de leur vîe fous la fonno de têtard» & oui préfente une ouver- ture pour que la nourriture puîfle par- venir au jeune animal > on doit^ ce me femble , le conildérer comme une efpèce 4e fécond œuf ou pour mieux dire de {econde enveloppe aont Tanimal ne fc dégaffe qu'au moment qui lui a été vérît^lement fixé pour éciore : ce n'eft que) lorfque la grenouille ou le- .crapaud font ufage de tous leurs mem- hxesy que l'on doit tes regarder commç véritablement éclos. Ils font toujours din^ un œuf tant qu'ils font A)uslafbrme de têtard i mais cet œuf eu percé parce qu'il ne renferme point ta nourritiure né- ce/Taire au fœtus, & parce que ce dernier eft obligé d'aller chercher fa iubfiilancey foit dans Teau, (bit dans k fiib/lance glaireufe qui flotte avec l'apparence d'une matière nuaceufe. mt^ ' - Le têtard^ à Icbîêiiconfîdérer^ n'ett donc qu'un œuf fouple & mobile qui peut (e prêter à tous les mouvemens ^ l'embryon* Il en ferok de n\èrntàe: tous les œufSjt & mcme de vcox de no) -r M des Quadrupèdes ovipares. 177 poules . C\ au lieu d'être folrdcs & forraés dui*e lubftancc crétacée &: dure , fls étoient compofés d'une membrane très- molle , très-flexible & tranfparentc. Le poulet , qui y feroît contenu , pourrolt exécuter quelques mouvemens > quoic{ue renfermé dans cette enveloppe, cjiii fc prctcîroît à fon aâion-, il le pourroit fur- tout, Ci jces mouvemens n'étoient pas contrariés par les afpcrités des furfaces , & les inégalités du terrain , & fi an con- tnire ils avoient lieu au milieu de Teaii qui fbutiendroit Tœuf & le fœtus, & ne Icwx oppoferoit qu*une foible rédftancej Ces mouvemens feroient comme ceux d'un petit animal qu'on renfermeroit dans un /âc d'une matière foiiple. k Que fe pafle-t-il donc réellement dans le développement des grenouilles , ainfî que des autres Quadmpcdes ovipares fans queue? leurs œufs ont pluâeura enveloppes : les plus extérieures, qui environnent le globule noir & blan- châtre , ne fubiïftent que quelques Jours \ la plus intérieure, qui eft très-molle & très -fouple , peut fe prêter à tous les tnouvemens d'un animal qui à chaque ïyi Hîjîùlre Naturelle' -\ înftant acquiert de nouvelles forces ; elle s'étend à mefuire qu'il grandit -, elle eft percée d'une ouverture , que l'on n'auroit pas dû appelicr bouche , car ce n'eft pas précïlément un organe particulier , mais un paffàge pour la nourriturenéceflairc^ la jcimegrenouille, au jeune crapaud , ou à la jeune raine: & comme les œufs des grenouilles , des raines & des crapauds, font communé- ment pondus dans Teau, qui, pendant le printems Bc Tété , eft moins chaude que la terre & Tair de ratmofphère , ils éprouvent une chaleur moins con- sidérable , que ceux des lézards & des tortues qui font dépofés furies rivages, de manière à être échauffés par les rayons du foleil ; il n^eft donc pas furprenant bue , par exemple , les petites grenouilles ioîent renfermées dans leuh enveloppes f)endant deux mois oii environ , & que ce ne foit qu'au bout de ce tems qu'elles éclofcnt véritablement en quittant la Forme àt têtard, tandis que les lézards & les tortues fortent de leurs œufs après un afîèz petit nombre de jours. " A régarf dé la qiieue qui s'oblitère ' Ti àes Quadrupèdes ovipares. 279 dans les grenouilles, dans les crapauds & dans les raines , ne doivent-ils pas perdre facilement une portion de leur corps qui n'eft foutenue par aucune partie of- feufe , & qui d'ailleurs , toutes les fois qu'ils nagent, oppofe à Teau le plus d adion & de réfiftance ? Au refte , cette forte de tendance de la Nature à donner une queue aux grenouilles , aux crapauds & aux raines , ainii qu'aux lézards & aux tortues, eft une nouvelle preuve des rapports qui les lient & , en cfuelque forte , de Tunité du modèle iJLT lequel les Quadrudèdes ovipares ont été formés. Les couleurs des grefiouillés commu- nes ne font jamais h vives qu'après leur accouplement , elles pâliflent plus ou moins enfuite , & deviennent quelque- fois affez ternes & afîez ronfles pour avoir fait croire au peuple de plnfîeurs pays, que, pendant l'été, les grenouilles fe métamorphofent en crapauds, "■ • Lorfqu'on ne blefle les grenouilles que dans une feule de leurs parties , il eft très-rare que toute leur organifation s'en reiTente , & que l'enfemble de leur mccanifmc foit dérangé au point, de lea 1 1 v2 8o. HiJIoire Naturelle •faire périr. Bien plus , lorfqu on leur • ouvre le corps, & qu'on en arrache k cœur êc les entrailles, elles ne confervcnt -pas moins, pendant quelques momens, leurs niouvemens accoutiunés ( w ) : elles ;les con fervent auflî pendant quelque tems lorfqu'elles ont perdu prefque tout leur fang -, & il , dans cet état , elles font expofées à Talion engourdiflante du froid , leur fenlîbilité s*éteint , mais fe ranime quand le froid fe diflîpe très^ promptement, & elles fortent de leur torpeur , comme fî elles n*av oient éprou»- ,vé aucun accident (v). Auffi , malgré le grand nombre de dangers auxquels elles font expofées , doivent-elles commune^ ment vivre pendant un tems aflez long relativement à leur volume. •Les grenouilles étant accoutumées à demeurer un peu de tems fous Teau fansrefpirer, & leur cœur étant conformé de manière à pouvoir battre fans être faj Ray^ Syuopjts mtthoiica. animaUum y Lond- 1693 , page 248. fyj Voyez h cefujet les Œuvres de M. l* Abbé Spailanzani. TraduStiOa de M% Siumbiv^ vqI^ 1 f fproii- Igré le [s elles niuné- 5 long [ices à Teau formé 5 être des Quadrupèdes ovipares. 281 mis en jeu par icurs poumons coiiinïe celui des animaux mieux organifésy il n'eft pas furprenant qu'elles vivent anflî pendant un peu de tems dans un vafr dont on a pompé Tair , ainfi que Tont cpirouvé plufîcurs Phyfîciens , Se que je Tai éprouvé fouvent moi-même (a?) , On peut même croire que refpèce de mal-aife ou de douleur qu'elles reffentent lorrquon commence à ôter l'air du récipient, tient plutôt à la dilatation fubite 8c forcée de leurs vaiffeaux , pro- duite par la raréfaâion de Fair renfermé dans leur corps , qu'au défaut d'un nouvel air extérieur. Il n'eft pas furprenant, d'après cela, qu'elles vivent plus long- tems que beaucoup d'autres animaux, ainfi que les crapauds 8c les falamandres aquatiques , dans des vafes dont l'air ne peut pas fc renouveller (y). Les grenouilles font dévorées par les fxj Rédi, & Uqons de phyfique expénmtntaU dû VAbbé NoUet, tome 3 , page 270. CyJ Voyez les Œuvres de M» I*Abbé Spallan- zan i , traduction de M* Sennebier , vol. 2 , pages i 60 & fuiv, \-'-' I I zii Hijloire Naturelle " ferpens d'eau, les anguilles, les brochets, les taupes, les putois, les loups (;(), les oifeaux d*eau & de rivage , &c. Comme elles fourniflent un aliment utile, & que même certaines parties de leur corps forment un mets très* agréable, on les recherche avec foin-, on a plufieurs manières de lesr pêcher*, on les prend avec des filets à la clarté de flambeaux qui les effraient & les rendent fouvent comme immobiles *, ou bien on les pêche à la ligne av&c des hameçons qu'on garnit de vers , d'infedfces , ou Amplement d'un morceau d'étoffe rouge ou couleur de chair-, car, attifi que nous l'avons dit, les grenouilics^ font goulues-, elles fâifîffent avidiement & retiennent avec obftination tout ce qu'on leur préfentç {a), M. Bourgeois rapporte qu'en Suiffe on les prend d'une manière plus prompte par le moyen de grands tateaux dont les dents font longues & ■> I (x) M. d'Aubenton en a trouvé dans i'tftomac d*an loup. ' (a) LauTtHÙ fptcimm mtdkum y VUiintj 176SJ des Quadrupèdes ovipares. 2 S j ferrées : on enfonce ie râteau dans Teaii , Se on ramène les grenouilles à terre , en le retirant avec précipitation (h). ' On a employé avec fucccs en médecine les différentes portions du corps de la grenouille , ainfî que fon frai auquel on fait fubir différentes préparations , tant pour conferver fa vertu pendant long-tems , que pour ajouter à Teâicacité de ce remède {c), La cren ouille commime habite prefque tous les pays. On la trouve très-avant vers le nord , & même dans la Lapponie Suédoife {d)\ elle vit dans la Caroline & dans la Virginie , où elleeft (î agile, au rapport de plufîeurs Voyageurs , qu'elle peut, en fautant, franchir un intervalle de quinze à dix-huit pieds. Nous allons maintenant préfenter rapi- dement les détails relatifs aux grenouilles (b) Di&ionnaire À* Ht foin naturelle, par M, VaU mont de Bomare , articU des Grenouilles, (c) Idem* ( d) Voyez dans la continuation de I*Hi(toire générale des Voyages, tome 76, édition /«-12, la defcription de la Lapponie fuédoife, par M. Pierre Hsegeftrsm, traduite par M> Kéraiio de Couriay. J 1 184 Hifloire Naturelle dîfféreiîtes de la grenouille eommiin^, ! et que l'on rencontre dans nos contrées, ou dans les pays étrangers : nous allons îes confîdcrer comme des efpèces dif- tindes •, peut-être des obfcrvations pks ■ étendues nous obligeront-elles dans la fuite à en regarder quelquesHines comme defimples variétés dépendantes du climat, , ou tout au plus comme des races confiantes: nous nous contenterons de rapporter ■ les diiîérences qui les féparent de la grenouille commune , tant dans leur conformation que dans leurs habitudes. ( ' ,ys.î> |ii'.';^,;^*i,;^ ., .. .t y jïi f.jk- : •-■ • ^^^ V i'.' '>L'Jf: ^ .. w. » dts Il est -A d'avec qiiçlie (levant. d'œii , nouille Jja mue Rana t Rana r Oejlier^ Aldîr 0\ Jottjlr < Ray, < Bradl, Batrac chap. 9» -Frog < 1776.. Rana Rana M,PaUi âts Quadrupèdes ovipares. 285 S5B ii*rari ■»■ LA ROUSSE {"), Il est aisé de diftinguer cette grenouille d'avec les autres, par une tache noire qu'elle a entre les yeux & les pattes de devant. Elle paroît, au premier coup^ d'oeil, n'être qu'une variété de la gre-»- nouille communp-, mais «comme elle imm («) Batracos, «H grec. •'■' pi muette. M. d'AubeiHon , Encyclopiiit mit^ Rana tamporaria, 14. L'mn, amph. rtpt, ^ -> Rana muta , Laurtnti fpecimen meJiciim. J flafeli tah. ,i £3* 3 , Rafla fufca terreftris. Oe/7«r, //e Quadr, ovip.^foL 58 , Rana gibbof^ AldTf ovip. '^g , ^f 7.' ^' ' Ray , Quadr, , 247 ; Raua aquaiica, : - Bradl. iiatur, taè-ai^fig. ï? , i ,t ,. Batracos, An!btt , Hijjbtire dis ammux, Liv. If% chap, 9. Frog common ^ Brîtish Zoology , vol 3 , London 9 Ï776. Rana temporaria^ fVulff. Uhthyolog'a^ cum «m-^ fhibiU regni BoruJficL Rana vefperiina 1 Supplément au ^ Voyagt d§ M, PaUas, ^TT ^ ^'' ' X'^'''^' -Vf -.- • z86 Hifloire Naturelle habite dans le même pays, comme elle vit, pour ainft dire, dans ies mêmes étangs & qu'elle en diftère cependant conftaiTiment par quelques-unes de (es habitudes & par fcs couleurs , on ne peut pas rapporter Tes caractères diftindlifs à la diftérence du climat ou de la tem- pérature , & Ton doit la conildérer comme une efpèce particulière. Elle a le defliis du corps d'un roux obfcur , moins foncé quand elle a renouvelle fa peau , & qui devient comme marbré vers le milieu de rété. Le ventre eft blanc âc tacheté dé noir à mefure qu'elle vieillit. Les cuiffcs font rayées de brun. Elle a , au bout de la langue , une petite échancmre dont les deux pointes lui fervent à faifirlcs infeétesqu'oUe retient , en même-tems , par l'efpèce de glu dont fa langue eft enduite, & fur ief- quels elle s'élance , comme an trait , dès qu'elle les voit à fa portée. On Ta appellée h muette y par comparifon , arec la grenouille commune , dont les cris défagréables & fouveut répétés , fe font jcntendre de très-loin. Cependant, dans le tems de fon accouplement ou iorfgu on des Quadrupèdes ovipares. 287 îa tourmente, elle poufle un cri fourd, femblable à une forte de grognement, & qui efl: plus fréquent & moms foible dans le mâle. h Les grenouilles roufles paflent une grande partie de la belle faifon à terre. Ce n'eft que vers k fin de l'automne qu'elles regagnent les endroits maré- cageux, &, lorfquc le froid devient plus vif, elles s'enfoncent dans le limon du fond des étangs, où elles demeurent engourdies jufqu'au retour du printems. Mais, lorfque la chaleur eft revenue , elles font rendues à la vie & au mouvement. Les jeunes regagnent alors la terre pour y chercher leur nourriture : celles qui font âgées de . trois ou quatre ans , & qui ont atteint le degré de développement néceflaire à la reproduftion de leur efpèce, demeurent dans l'eau jufqu'à ce que la faifon des amours foit paljee. Elles font les premières grenouilles qui s'accouplent, comme les premières ra-;' nimécs. Elles demeurent unies pendant quatre jours ou environ. Les grenouilles roufles éprouvent, av ant d'être adi^ltes,les menjes ch angemens i88 Hijfoire Naturelle que les grenouilles communes •, mais il Î)aroît qu il leur faut plus de tcms pour es fubir , & que ce n'eft qu'à-pcu^près au bout de trois mois qu elles ont la forme qu'elles doivent confçrver pendant toute leur vie. Vers la fin de Juillet, lorfque les petites grenouilles font entièrement éclofes, & ont quitté leur état de têtard, elles vont rejoindre les autres grenouilles ronfles dans les bois & dans les campagnes. Elles parient le foir , voyagent toute la miit ^ évitent d'çtre la proie des ôifeaux vorajces , en paflant le jour fous les pierres & fous les difîérens abris qu'elles reiî«- cotttrent , & ennc fe remettant en chen^iu que lorfque les ténèbres leiir rendent la fûrcté. Cependant, m\-grécetteefpcce de prudence, pour peu qu ilvienne'à pieu» voir, elles fortent de leurs retraites pour s'imbiber de l'eau qui tombe. Comme elles font très-fécondes ^ mi'Hles pondent ordinairement depuis fix cens jufqu'à on?e cens œufs , il n cft pas furprenant qu'elles fe montrent quel' quefoi« en fi grand nombre, fur-tout dans les bois & les terrains humides , dts (Quadrupèdes ovipares. 289 qiie la terre en paroît toute couverte. La multitude des grenouilles rouiFes qu'on voit fortir de leurs trous lorfqu'il pleut , a donné lieu à deux fables -, l'on a dit, non-feulement qu'il pleuvoit quelr quefois des grenouilles , mais encore que le mélange de la pluie avec des grains de pouffiere pouvoit les engendrer tout d'un coup. L'on ajoutoit que ces gre- nouilles ain(i tombées des nues, ou pro- duites d'une manière fi rapide par un mélange fi bizarre , s'en alloient auflî promptement qu'elles étoient venues , & qu'elles difparoiffoient aux premiers rayons du Soleil. Pour peu qu'on eût voulu découvrir la vérité , on les auroit trouvées , avant la pluie , fous des tas de pierres & d'autres abris , où on les auroit vues cachées de nouveau après la pluie , pour fe dérober à une lumière trop vive {b) \ mais on auroit "eu deux fîibies de moins à ra* conter , ^ combien de gens dont tout le mérite diiparoît avec les faits mer- veilleux ! (^) Rafel, pages I3 Êf I4. Ovipares» Tome IL N Ê -k '(.Ifi 290 Hifioire Natunllé On a prétendu que les grenouilles rouUes ctoient venimeufes -, on les mange cependant dans quelques contrées d'Al- lemagne •, & M. Laurent! ayant fait mor- dre une de ces grenouilles par de petits lézards gris , fur lefquels le moindre venin agit avec force , ils n'en furent point incommodés {c). Elles font en très-grand nombre dans Tlflede Sardaigne ( d) , ainli que dans prefque toute l'Europe*, il paroît qu'on les trouve dans l'Amérique fcptentrionale , & qu'il fliut leur rappor- ter les grenouilles appellées grenouilles dp terre par Catelby (^ ) , & qui habi- •< (c) Lanwiti. fpccimen mtiicHm^ page 134. (d') IJiJloire naturdU des amphibies 6* des peijfom de la Sardaigne par M. François Cetti* (e) t« Le dos & le deflus de cette grenouille (!a grenouille de terre ), font gris & tachetés de marques d'un brun obfcur fort proches les 9* unes des autres : le ventre eft d'un bJanc fale >* & légèrement marqueté : i'iris eft rouge. Ces grenouilles varient quelquefois par rapport à ia couleur, les unes étant plus grifes', & les »» autres penchant vers le brun ; leurs corps font » gro5> & elles reficmblent plus h un crapaud M qu'à une Grenouille , cependant elles ne ram- V pcnt pas comme Ies fubpalmacis ano fubtus punâato. Water Jack> Britàk Zoology^ vof^ 3, LondtHy 1776. Rana rubeta* fVulJf, Ichthyologia , çum amfhîbm regni Boiujpci, ,-^- • Ç"-- les vers où t en grand té , dans la -\ ^■Pfi: Diiverte de ;iier d'avec e du corps is de petits IX pieds de eu féparés e derrière. •1 1 Encyclopédie btufo fubtus lantis penta*- îato. 3, LmdMy :um amphibiU ïJSîC- « 4tt>K^«> '"««••«it^t»»*****. -«ASt*!*;!-' i': ;■" i ^: y !> .}■ ;>A-*% - ^«.Ji;;-. -c^^sisaf***!- -«• 1 Ajt\. ^' r -' ■-i^k.'-ri''^ ■; ii Tîmi^.Jl. -Pl^W . pa^ 2(j,i i.LA SONNANTE. «.JMUGISSANTK./w-?J i -s des Quadrupèdes ovipares, 295 } On la t»;oiive dans pinceurs contrées de TEurope. Elle s'y montre fouvent en grand nombre, après les pluies du prin- tenM ou de Tété , ainlî que la grenouille roufre •, Se c eft de-là qu'eft tiré le nom de Pluviale, que M. d'Aubenton lui a donné , & que nous lui confervons. On a . fait fur Ton apparition les mêmes contes ridicules que fur celle de la grenouille roulie. ^' ,, _,, .,-,,. .;x '^ . çi%j'^^:^-i^:fk^-^ LÀ SONNANTE U)^ > Un trouve, en Allemagne, n*ie grenouille qui , par fa forme, reflemblc un peu plus que les autres au crapaud commun , mais qui eft beaucoup plus petite que ce dernier» Un deffes cara6tère« (a) La Sonnante, M i'Auhmton , Eucyclop4JU méthodique, i ■ Rana campaniCona , Laurtnti ffwimin medicam» Gefler,pi/i,,ç52, ,*,^ Rana bombina, 6. Linn. amphib* npt» '.'ssî ; Rana variegata, IVulff',- Lhthyohgia , cum amphiiiU '_ T^ni Boruffici» '"' ■;•' ■"' ■ . N itj •J il \\ ' ii. ■:i^ 294 Hijloire Natur^llt ' ' diftinébifs eft un pli tranfverfal qu'elle a fous le cou. Le fond de fa couleur eft noir : le defllis de fon corps eft couvert de points faillans , le deffous marbré de blanc & de noir. Les pieds de devant ont quatre doigts divifés , & teux de derrière en ont cinq réunis par une membrane : on conferve, au Cabinet du Roi , pluiieurs individus de cette efpèce. On la nomme la Sonnante, à caufe d une reffemblance vague , qu'on a trouvée entre fon coafîement & le fon des cloches , qu'on entendroit de loin. Sa forme & fon habitation Tont fait appeller quelquefois crapaud des ma* rajs. .> -■'< - i"\^'t,i ♦..v« .: < V.' Y ■« '■•4 v: A^^ ift-h ^v>t: j; ■ - i>ii;l-.'i ^'.-i-i/r v:''l %■ .*,\ L f '-♦,■ des Quadrupèdes ovipares. 295 WÊ se »■■"'■ LA: BORDÉE («). Il est Aisiide reconnoitre cette grenouille qui fe trouve aux Indes , h la bordure que préfentent fës côtés -, fon corps eft alongé •, les pieds de derrière ont cinq doigts divifés. Le dos eft brun & iifle (b) *, le deffous du corps eft d'une couleur pâle & couvert d'un grand nombre de très - petites verrues qui fe tou- chent. ''''":^'^-./ ' '■:''■[ ^'vh:' - '•-<:' •JUmmtttmmtmÊb-^ÊmÊttutÊttiMim (fl) La Grenouille Bordcc M. d'Juknton , Encyclopédie méthodique. Rana marginata , Laarenti fpecimen mtdicum, Rana marginata , Liniu fy^ima iiatura , editio i !^.« Rana lateribus marginâtis , mullaeuin ad. fr. , (3) Suivant M. Laurenti , îé delTus du corps eft couvert d'afpérités ; mais nous avons cru devoir fuivre la defcription que M. Linné a faite de cette Grenouille, d'après un individu confervé dans le muféum du Prince Adolphe. %^ N ir ** w 2^6 mjloire Naturelle LA RÊTICULAIRE (tf)* On trouve encore dans les Indes,, une grenouille dont le caradère diftinélif eft d'avoir le dcffus du corps y-einé & tacheté de manière à préfenter l'appa- rence d'un réfeau , elle a les doigts divifés. k' ;^ .:i7 ■ »ï(V*' i#»>- , iu-*> -7.. -< '••"*■ (a) M. i*Auhtntm , Encyclopédie méthodique» "L'a Grenouille réticulaire. iMwe lù fpecimen medicum»'R2in^ VtnvAofi* Séba, *>•/. I , planche 72 » jî^' 4v . •>p, -:-f»^4, 1f\' *-»M'-^î^;:' !;• *'• "< des Quadrupèdes ùvipares. i^y LA PATTE D*OIE («)• C'est une grande & belle grenouHIcf dont le corps eft veiné & pantchéde dif- férentes couleurs ; le fommet du dos préfente des taches placées oBliquement. Des bandes colorées , rapprochées par paires, régnent fur les pieds & les doigts. Ce qui la caradbérife & ce qui lui a tait donner , par M. d'Aubenton, le nom de Patte-if oie que nous lui çonfervQns,c*eft q'ne les doigts des pieds de devant , ainfi que des pieds de derrière , font réunfs par des membranes : cette réunion fup- pofe , dans cette grenouille, un féjour aflez confiant dans Tcau , & un rapport d'habitudes avec la grenouille commune. On la rencontre en Virginie, ainfî que !a réticularreaveclaquelle elle a beaucoup de rapport, mais dont elle diôere en co que fes doigts font réunis , taftdis qu'ils font divifés dans la réticulaire^ , , „, %-. « I* .1 » ■ I II I )■ II! I II 11 (fl) La Patte (Foie* M*d*Auhmion^Emyc,mithodift Raiiit maxima, Laiireati j£ecimen midicum» Séba, i, taè.^2j fig. l. .-^i: . - t^ix.. l • Nv . «\ ijS Hijloire Naturelle r •I X- L'ÉFAULE-ARMÉE (-j). Ontrouve, en Amérique, cette grenouille remarquable par fa grandeur-, elle a quelquefois huit pouces de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à Tanus. On voit , de chaque côté , lur les épaules une efpcce de bouclier charnu , d'un cen- dré clair pointillé de noir , qui lui a fait donner, par M. d'Aubenton, le nom qu'elle porte -, fa tête eft rayée de rouf- iatre *, les yeux font grands & brillans -, îa langue eft large-, tout le refte du corps eft cendré , parfemé de. taches de diffé- rentes grandeurs, d'un gris clair ou d une couleur jaunâtre. Le aos eft très-angu- leux -, à îa partie poftérieiMre du corps , font quatre excroiflances charnues, en (fl) L'Epaule armée. M, d*Juèenton, Encycto* fêdie méthodique. .- - Rann marina , S* Linn. amphib. reptilia* '-■ Rana marina, ai. Lauremi Jpecimeii medicum. Séba» 1, tab. jô , fg» 1» Rana marina maxima^ Rana Americana* -^ ^ ? i- <. • «^ (les Quadrupèdes ovipares, z 9 gr forme de gros boutons. Les pieds de devant font fendus en quatre doigts garnis d'ongles larges & p^^ts. Les pieds de derrière différent de ceux de devant en ce qu'ils ont un cinquième doigt , & que tous les doigts en font réunis par une petite membrane près de leur origihe. Cette efpèce qui paroît habiter fur terre &: dans Tean , pourroit fe rap- procher par fes habitudes de la gre- nouille roufTe. L'épithcte de marine qui lui a été donnée dans Séba, & confervée par MM. Linhé & Laurcntî , paroît in- diquer qu'elle vit près des rivages, dans îes eaux de la mer : mais nous avons de Il peine à le croire, les Quadrupèdes ovipares fans queue , ne recherchant communément que les eaux douces. ■AV .'i-O \H-ïiV^t(^K '..t^^Hvt'^ ,fr!;r .fî. •\y^^}ï ^" t-ia'.:!'-\ 1 i j ! 1, V^J<1; \.'.,2 JJ ;:uo\l ■■■. ' i-' Vil - .1 » '..1 ^ vj V. 3 00 Hijtoire Naturelle i. I II II (fl) Bull frogy en AHglois* *^ U-.vi.^i,.,..^.,,,,^.,., La Mugifianie. M. d^Auhnton » Éncydêpédie md- thodigae» Bull frog , Grenouille Taureau » M, Smyth ^ y&yage dans Us Etats-unis, Ranaoeellata, lo-^lJnn, amphih* 'rept. Rana pentaclaâylâ * Làurenti fpecimvi meikum, Brown , Jamais. ^66i y. planche 41 > figure 4^ Ranft maximn comprefla mifceUà» Kaim , it. 3 , page 45. Rana h^ecina'. Catesby , Car. ,. 2 , folio 72 , tab. 72.^ Rana maxima Avncricana aquatica. &€H , \ X tak, 75 , pg, i« Nous devons obfeiver l des Quadrupèdes ovipares. 30! doigts, avec un tubercule fous chaque phalange. Cette efpcce eft moins nombreufo ne les autres efpèces de grenouilles. éiL Mugiflante vit auprès des fontaines, qui fe trouvent très -fréquemment fur les collines de la Virginie : ces fources forment de petits étangs, dont chacun cft ordinairement habité par deux gre- nouilles MugifTantes. Elles fe tiennent à l'entrée du trou par lequel coule la fourcc 5 Se 5 lorfqu*elîes font furprifes , elles s'élancent , êc fe cachent au fond de l'eau.. Mais elles n'ont pas befoin de beaucoup de précautions*, le peuple de la Virginie imagtne qu'elles fwrificnt ' -il 0m qu*ît y a une faute d'impreflion dans Ta treizième édition de M. Linné; h planche feixante fiiilème t figure vTimtère dfj premien>oinmede JSébdyy^tft èîtée> au lieu de la figura premmt , pianche./^ixaiitef^qwiitième duthême voiunté. Cette faute dfimpiefl^niâ fait croire que |a Grenouille appeW^è par M.j Laurentî la cinq- M!^ts i; R(fna perfiéêaffyhe ;:'étdrt ' âiflré?ente de la Mugiflknté , p ar:ce que M- Laure»tl a c Ité pdvir fa Grenouille cinq-doigts^ fa figure première, flanche foixanie-fuinxièmé de Séba , tandis que fa Mirgtf- fante & fa cinq doigts font ahlg{ument \t même . jo 2 Hijïoire Naturelle > >,^v les eaux &c entretiennent la propreté des fontaines -, il les épargne d'après cette opinion, qui pourroit être fondée fur la dc{lrii6lion qu'elles font des iafed^es , des vers, &c. mais qui Te chance en fuperftition , comme tant d'autres opmions du peuple \ car, npn-fçulement il ne les tue jamais, mais mcme il croiroit avoir quelque malheur à redouter s'il les in- quiétoit. Cependant la crainte cède iou- vent à l'intérêt -, & comme la Mugiflimte cft trcs-vorace & trcs-friande des jeunes oifons , ou des peti ts canards ^ qu'ellq avale d'autant plus facilementqu'elle eil; trcs^graride & que fa gueule çft trè^ fendue > ceux ^qui élcveft^ çe$ oifjraujç aquatiques, la font quelquefois pcrir (b). Sa grandeur & fa conformation mo- difient foi^ çoaiïement, ;&raucn>ei|teht, de nianièicq : q^e , Ipriqu'il p^ réÔéch; par les'CAVités^voiiîries dleip. lieux qu'elle frétniiente , 'y i;' qttéfeuè reffembl'^^ce avec le, tmgiif:qu*ellq u;elle eft eft tr-è^ ' oil5?au3( )êrir (^j.' tion mo- nei|tehtj réâëch; c ^-elle riibl!4^ce eaîi iqt^i -1 » •- ) I :j •'^;:.if7.- Jf ^ Quadrupèdes ovipares. 3 ô ) un quart de mille (c). Son cri fuivant M. t)mith, efl rude, éclatant & brufque', il femble que l'animal forme quelquefois des fons articulés. Un Voyageur eft bien étonné, continue M. Smith, quand il entend le mugiflcmcnt retentilfant de la grenouille dont nous parlons , & que cependant il ne peut découvrir d*oi\ part ce bruit extraordinaire •, car les Mu giflantes ont tout le corps caché dam l'eau , & ne tiennent leur gueule élevée au-deflus de la furface que pour faire entendre le coafl*ement très- fort qui leur a fiiit donner le nom de grenouilU -tau- reau (d). ■ -t • »• ^^f' V '• î - •■ L'efpèce de la grenouille Mugiflante que M. Laurent! appelle la cinq doigts ( Rana pentadacfyla ) , renferme , fuivant ce Nâturalifte, une variété ai fée à dif- tinguer par fa couleur brune , par la petitefle du cinquième doigt des pieds de devant, & par la naiffance d'un fixième doigt ailx pieds de derrière (e). (c) Catesbyj à l'endroit déjà cité. (^d^ M" Smith^ Voyage aux Etats-unis del'Jmérique, Ce) LauTtati fpecimen meàicumy ioç9 ciuto* i ! i ! 504 Hijîoire Naturelle Il y a , au Cabinet du Roi , une grande grenouille A^ugrflantc, qui paroît fe rapprocher de cette variété indiquée par M. Laurenti'9 elle a des taches fur le corps -, le cinquième doigt des pieds de devant, &le fîxième des pieds de derrière font à peine fenfîbles, tous les doigts font féparés*, elle a des tubercules fous les phalanges-, fon mufeau eft arrondi-, fes yeux font gros Se proéminens -, les ouvertures des oreilles affez grandes. La langue eft large, plate, & attachée par le bout au devant de la mâchoire infé- rieure. Cet individu a fîx pouces trois lignes, depuis le mufeau jufquà Tanus, Les pattes de derrière ont dix pouces •, (Celles de devant quatre pouces *, & le contour de la gueule a trois pouces fept lignes. M i*^- * .1 i V ;. . "N des Quadrupèdes ovipares, 505 T''i '''{■''■. "1 .''': . i t:- ■»*ipi wmm V T tS% ><■< LA PERL ÉE {«). V On trouve au Bréfîl une grenouille , dont le corps eft parfemé de petits grains d'un rouge clair, & femblables à des perles. La tcte eft angiileufe , triangulaire , & conformée comme celle du caméléon. Le dos eft d'un rouge brun; les cotés font mouchetés de jaune: le ventre blanchâtre eft charge de petites verrues ou petits grains d'un bleu clair \ les pieds font veuis , & ceux de devant n'ont que quatre doigts. Une variété de cette efpèce , fi riche- ment colorée par la Nature , a cinq doigts aux pieds de devant, & la couleur de ion corps eft d'un jaune clair (^). L'on voit que, dans le continent de l'Amérique méridionale, la Nature n'a ■Il ■! ■ > l ■■'■ Il llll I II < («) La perlée* M, d'Jluhnton, Encycîoféiit mé* thoiïquc» Raiia margaritifera, 15. Lauruin /pecinen mtiicum, Séba y I , tah. ']i , fg. 6 ^ f, (bj Séba» 1, tq^. 71, jig, 8. ^o6 Hijloire Naturelle pas moins départi la variété des couleurs aux Quadrupèdes ovipares, qu'elle paroît au premier coup-d*œil avoit ojdaignés, qu'à ces nombreufes troupes d*oi(eaux de difFérentes efpcces fur ie plumage defqueîs elle s'eft plue à répandre les nuances les plus vives 5 èc qui embellirent les rivages de ces contrées chaudes & fécondes. , .. .s i . LA J A C Kl E {a). Cette guenouille fe trouve en grand nombre à Surinam. Elle eft d'une cou- leur verdâtrc , qui devient quelquefois plus fombre. Le dos & les côtés font mou- chetés. Le ventre eft d'une couleur pâle & nuageufe *, les cuifîes font par derrière ilriées obliquement. Les pieds de der- { : (a) La Jackie. M. d'JuUaton , Encyclopédie m^ thodique, Rana paradoxa , 13. L'uin, amphih, rept, /. Mw, a^./r., Rana pifcis. Sébat mus» , i , tab, 78. Meriau , Surinam, 71 9 ta^» 71. t- ouleurô 5 paroît aignés, foiieaiix >Iumage idffe les klIiiTent udes ^ " grand ne coii- quefois ît moii- mr pâJe icrrière le der- péiie mé^ des Quadrupèdes ovipares. 507 rière font palmés -, ceux de devant ont quatre doigts. Mademoifelle Mérian a rendu cette grenouille fameufe , en lui attribuant une métamorphofe oppofée à celle des grenouilles communes. Elle a prétendu qu'au lieu de pafler par l'état de têtard pour devenir adulte , la Jackie per- doit infenfiblement fes pattes au bout d'un certain tems, acquéroitune queue , & de- venoit un véritable poiflbn. Cette méta- morphofe cft plus qu'invraifemblable : nous n'en parlons ici, que pour défigncr rcfpèce particulière de grenouille à la- quv^llc Mademoifelle Mérian l'a attribuée. L\ nferve au Cabinet du Roi , & l'on trouve dans prefque toutes les collec- tions de l'Europe , plufîeurs individus de cette grenouille , qui préfentent les difFérens degrés de fon développement , 8c de fon paffage par l'état de têtard , au lieu de montrer , comme on l'a cru fauffement , les diverfes nuances de foii changement prétendu en poifTon. La forme du têtard de la Jackie , qui eft aflez grand, & qui reflemble plus ou moins à un poiffon , comme tous les autres té- tards, a pu donner lieu à cette erreur. 308 Hijîoire Naturelle d©nt on n'a parlé que trop fouvent. D'ailleurs il paroît qu'il y a une efpcce particulière de poiffon , dont la forme ex- térieure eft affez feinblable à celle du té- tard de la Jackie , & que l'on a pu prendre pour le dernier état de cette grenouille d'Amérique. ••LA GALONNÉE (a) On TROUVE en Amérique cette gre- nouille , dont M. Linné a parlé le pre- mier. Son dos préfente quatre lignes re- levées & longitudinales*, il eft d'ailleurs femé de points faillan^ & de taches noires. Les pieds de devant ôi^t quatre doigts fé- parés y ceux de derrière en ont cinq réu- nis par une membrane •, le fécond eft Î)lus long que les autres , & dépourvu de 'efpèce d'ongle arrondi qu'ont plufîeurs grenouilles. Nous regardons comme une variété de cette efpèce , jufqu'à ce qu'on ait recueilli (êj Rana Tjphonia, 9. L/'n/i. amph» repu des Quadrupèdes ovipares, 309 de nouveaux faits, celle que M. Laurent! a appelle grenouille de Virginie (b). Le corps de ce dernier animal , qu'on trouve en effet en Virginie , eft d'une couleur cendrée , tachetée de rouge *, le dos eft re- levé par cinq arêtes longitudinales , dont les intervalles font d'une couleur pâle. Le ventre 8c les pieds font jaunes. fbj La Gaîonnéc. M". d'Aubenton, Encyclopédie méthiique. Rana virginica, Laannti fpeûmen medici/mit Séèa, ij U 'JSyf 4, \ {- j : o Hijîoire Naturelle i^^v. ^SSasM î^ DEUXIÈME GENRE- hiadrupèdes ovipares qui n'ont point de queue & qui ont fous ,w chaque doigt , une petite pelote . vijgueu/e. LA RAINE VERTE j r 01^ COMMUNE (û). . -^ih Il est Aisé de diftinguer des gre- nouilles la Raine verte, sinfi que toutes les autres Raines , par des efpèces de pe- ."-' (fl) BitTpa;:^®. J^fKooêTKf, en grée, ■■• La Raine verte. M. d'Auhmton , EncyclopéHt méthodique. Rana'arborea*, l6. L/m amphihia rej>tilia. ( Des />/ JTFi 3/a. ivt at l utè<è/t~Iârdttu Je LA RAITSE . à àapirer .K . ,, . i • * -:'t y.- i'%' ,■ ••• . "^^-Jl.' '.^ *'.« , i - i /■ à ■'V .% • des Quadrupèdes ovipares, yii tites plaques yifqueufes qu'elle a fous Tes 'loigts , & qui lui fervent à s attacher aux branches & aux feuilles des arbres. Tout ce que nous avons dit de i'inftin<5t, de la fouplefle , de Tagilité de la grenouille commune , appartient encore davantage à h Raine verte ^ & comme fa taille cft toujours beaucoup plus petite que celle de la grenouille commune , elle joint plus de gcntilleflc à toutes les qualités de cette dernière, La couleur du defllis de fon corps , eft d'un beau vert •, le deflbus, où l'on voit de petits tubercules , eft blanc. Une raie jaune, légèrement bordée de deux figurisfts de Séba, citées par M. Linné, celle Ide h planche foixaiiu-treiiième du premier volume, doit être rapportée k la Raine jquelette, & ceiic ide la plaiichs foixante-dixième du lecond volunie j \\ihRaine Bojfue.^ '■.\/ _.,^'lS^ ' ^^';* ' -.^^-î;/^ Grouov. j, mus, , 2 , ;>. 84 , iV^° 63, Rana. ^^ GtfiUT^ di (^uadmp, oi^'ip. , page §^, Ranunéu- llus viridis. Ray, Quadrup,, 25iyrana arbores, feu ranun* jçulus yiridis. Rafel^.tab. 9, 106* II. :" Jt^ ^ Hyia viridis, La«ren/i fpecimen medUum* Rana arborea , Pfulff, Ichthyohgia , cum amphiiik Ue^iù Bomjfiçu 312 Hijloire Naturelle v, .violet , s'étend de chaque côté de la tête & du dos , depuis le mufeau jufqu aux pieds de derrière *, & une raie lemblable règne depuis la mâchoire fupérieure JHi- qii aux pieds de devant. La tête eft courte , aufli large que le corps , mais un peu ré- trccie pardevant *, les mâchoires font arron- dies, les yeux élevés. Le corps cft court, prefque triangulaire , très- élargi vers la tète y convexe par-dcflus & plat par- defîous. Les pieds de devant , qui n ont que quatre doigts, font aflêz courts & épais *, ceux de oerrière , qui en ont cinq, font au contraire déliés & très-longs •, les ongles font plats & arrondis. La Raine verte faute avec plus d'agilité que les grenouilles , parce qu'elle a les pattes de derrière plus longues, en pro- portion de la grandeur du corps. Ç'eft au milieu des b©is, c'eft; fur les branches des arbres qu'elle pafle prefque toute la belle faifojii 'y fa peau eft lî gluante , 8c Ces pe- lotes vifqueufes fe collent avec tant de facilité à tous les corps , quelque polis qu'ils foient, que la Raine n'a qu'à fe po- fer fur la branche la plus unie , mcmç fur h furface inférieure des feuilles, pour s'y attacher le -:. té de la tête H jiifqu aux z lemblable érieure jhI- ïcft courte, un peu ré- sfontarron- >s cft court, argi vers la : plat par- , qui n'ont z courts & n ont cinq, î-Iongs', les lus d'agilité u'elle a les es, enpro- ps. Ç'eftau ranches des >ute la belle & fes pe- /ec tant de elque polis qu'à fe po- , même Tur es 5 pour s'y attacher des Quadrupèdes ovipares, j f 3 attacher de manière à ne pas tomber. Ca- telby dit qu'elle a la faculté de rendre ces pelotes concaves , êc de former par-là un petit vide qui l'attache plus fortement à la fur face qu'elle touche. Ce rfcme Au- teur ajoute qu'elles franchisent quelque* fois un intervalle de douze pieds. Ce fait cft peut-être exagéré -, mais , quoi qu'i! en foit, les Raines font auffi'^agiles dans leurs mouvemens que déliées dans leur forme. Lorfque les beaux jours font venus , on l^es voit s'élancer fur les infectes qui font h leur portée -, elles les faififfent, & les retiennent avec leur langue , ainli que les grenouilles •, 8c fautant avec vîtefle de rameau en rameau , elles y repréfentcnt jufqu'à un certain point les jeux ôc les petits vols des oifeaux , ces légers habi- tans dns arbres élevés. Toutes les fois même qu'aucunpréju gé défa vorablen'exif- tera contre elles *, qu*on examinera leurs couleurs vives qui fe marient avec le vert des feuillages 8c l'émail des fleurs -, qu'on remarquera leurs ru fes 8c leurs embuf- cades *, qu'on les fuivra des yeux dans leurs petites chaiTes *, qu'on les verra s'élancer Ovipares, Tome IL O 314 Hijloire Naturelle à plu (leurs pieds de diftance , fc tenir avec facilité fur les feuilles dans la fîtuation la plus renverfée & s*y placer d'une manière qui paroîtroit mcrveilleufe fi Ton ne con- noiubit f as l'organe qui leur a été donné pour s'attacher aux corps les plus unis ; n*aura-t-on pas prefque autant de plaifir à les obferver qu à confldérer le plumage , les manœuvres & le vol de plufieurs efpèces d*oi féaux ? L'habitation des Raines au fommet de nos arbres , eft une preuve de plus de cette analogie 3c de cette reflemblance d'habitudes que Ton trouve même entre les clafl'es d'animaux qui paroiflent les plus différentes les unes des autres. La dragonne , l'iguane , le bafîlic , le camé- léon , 8c d'autres lézards très-grands habi- tent au milieu des bois & même fur les arbres *, le lézard ailé s'y élance comme l'écureuil avec une facilité 8c à des dif- tances qui ont fait prendre fes fauts pour une efpcce de vol -, nous retrouvons en- core fur ces mêmes arbres les Raines , qui cependant font pour le moins auflî aqua- tiques que terreftres , & qui paroiâcnt Ci fort fe rapprocher des poiflbns j & tandis !»•> des Quadrupèdes ovipares, j i j qiie CCS Raines , ces habitans (î naturels de l'eau , vivent fur les rameaux de nos forets , l'on voit , d'un autre coté , de grandes légions d'oi féaux prefque entière- ment dépourvus d'ailes , n'avoir que U mer pour patrie , & attachés , pour ainfi dire , à la furface de^ Tonde , palfer leur vie à la (illonner ou à fe plonger dans les flots. • '^ -> -,...^ r.y Il en eft des Raines comme des '^ré- nouilles, leur entier développement ne s'efFedkue qu'avec lenteur *, & de mêine qu'elles demeurent long-tems dans leurs véritables œufs , c'eft-à-dire fous l'enve- loppe qui leur fait porter le nom de té- tards , elle ne deviennent qu'après un tems affez long en état de perpétuer leur tîfpèce: ce n'eft qu'au bout de trois ou quatre ans qu*dles s'accouplent. Jufqu'à cette époque, elles font prefque muettes; les mâles mêmes qui , dans tant d'efpèces d'animaux , ont la voix plus forte qitc les femelles , ne fe font point entendre , comme (i leurs cris n'étoient propie:. qu'A exprimer des defirs qu'ils ne reflentent pas encore , & à appeller des compagnes. :«, ^:. 31Ô HiJIolre Naturelle > vers ierquelles ils ne font point encore - «ntraîifés. * ■ ^r ' ^ C'eft ordînaîrement vers la fin du mois d'Avril que leurs amours commencent ; mais ce n'eft pas fur les arbres qu'elles en goûtent les plaifirs -, ondiroit qu'elles veulent fe fouftraire à tous les regards, & Te mettre à Tabri de tous les dangers , pour s'occuper plus pleinement fans dii- traétion êc fans troublé de l'objet auquel elles vont s'unir -, ou bien il femble que leur première patrie étant Teau , c'eft dans cet élément qu'elles reviennent jouir dan:, toute fon étendue d'une exiftence qu'elles y ont reçue, & qu elles font pouiTées par une forte d'ii^fcincl à ne donner le jour à de petits êtres femblables à elles , que dans les afiles favorables où ils trouve- ront en naiflant la nourriture & la silreté qui leur unt été nécciTaires à eîles-mcmes dans les premiers mois où elles ont vécu -, ou plutôt encore c'eft ^ l'eau qu'elles retournent dans le tems de leurs amours, parce que ce n'eft que dans l'eau qu'elles peuvent s'unir de la manière qui con- vient le mieux à leur organifition. Le^ R?ines ne vivent dans les bois qiie des Quadrupèdes ovipares. 5 i 7. pendant le tcms de leurs chafles , car c'cft' aiiffi au fond des eaux & dans le limon des lieux marécageux , qu'elles f*e cachent pour palier le tcms de l'hiver &: de leur engourdifl'ement. ' On les trouve donc dans les étangs des la fin du mois d'Avril , ou au corthiiencar* ment de Mai-, mais, comme (î elles ne pouvoient pas renoncer , même pour un temf très-court , aux branches qu'elles ont habitées, peut-être parce qu'elles ont befoin d'y aller chercher l'aliment qui leur convient le plus lorfqu'elles l'ont entièrement développées , elles choiUflent les endroits marécageux entourés d'arbres : c'eft-ilà que les maies gonflant leur gorge , qui devient brune quand ils font adultes,' pouffent leurs cris rauques 5c fouvent ré^ pétés , avec encore plus de force que la grenouille commune. A Pcine l'un d'eux fait-il entendre fon coattement retentif- fant , que tous les autres mêlent leurs» fons difcordans à fa voix*, & leurs cla- meurs font fi bruyantes qu'on les pren- droit de loin pour une meute de chiens qui aboient, & que , dans les nuits tran- quilles , leurs coaflcmcns réunis font Oiij 3 I 8 Hijloin Naturelle mielquefois parvenus jufqu'à plus cTunc îieue , fur - tout lorfque la pluie étoit prête à tomber, t: , /a ^ Les Raines s'accouplent comme les grenouilles •, on apperçoit le mâle & la femelle defcendre fouvent au fond de Teau pendant leur union , & j demeurer aflez de tems •, la femelle paroît agitée de mouvemens convulfîfs , fur-tout lorf- que le moment de la ponte approche*, & le mâle y répond en approchant plu- sieurs fois l'extrémité de ion corps , de manière à féconder plus aifément les œufs à leur fortie, :, Quelquefois les femelles font déli- vrées , en peu d'heures , de tous les œufs qu'elles doivent pondre •, d'autres fois elles ne s'en débarraflent que dans qua- rante-huit heures , & même quelquefois plus de tems •, mais alors il arrive fouvent que le mâle laffé , & peut-être épuifé de fatigue 5 perdant fon amour avec fes defirs , abandonne fa femelle , qui ne pond plus que des œufs ftériles. La couleur des Raines varie après leur accouplement -, elle cft d'abord rouffe & devient grifâtre tachetée de roux -, >îus cTiine iwie étoit mille les aie Se h fond de cmeiircr ît agitée tout lorf- pproche-, haut plu- orps, de ies œufs 5nt délf- 5 les œufs itres fois ^ans quâ- ^Iquefofs • fou vent puifé de avec fes qui ne 9 >rès leur ï rou/Te roux i A^ Quadrupèdes ovipares, j i 9 elle eft enfuite bleue , & enfin verte. Ce n'eft ordinairement qu^aprcs deux mois , que les jeunes Raines ont la forme qu'elles doivent conferver toute leur vie *, mais, dès qu'elles ont atteint leur dévelop- pement , & qu'elles peuvent fauter & bondir avec facilité , elles quittent les eaux & gagnent les bois. On fait vivre aifément la Raine verte dan;» les maifons, en lui fourniffant une température & une nourriture' conve- nables. Comme fa couleur varie très-fou- vant , fuivant l'âge , la faifon & le climat, & comme lorfque l'animal eft mort , le vert du defll;s de fon corps fe change fouvcnt en bleu , nous préfumons que Ton doit regarder comme une variété d« cette Raine , celle que M. Boddaert a décrite fous le nom de grenouille à deux couleurs (b). Cette dernière Raine fâifoit partie de la colledion de M. Schloffer , 8c avoit été apportée de Guinée y fes pieds n'étoient pas palmés* (/J) Rana bicolorîs. Pétri Boddaert^ epîfl. tît Rnna hicokre. Ex mufeo Joaiu Mb» Sclhjjcr /Smff.y 1772. Oiv 3 20 Hijloire Naturelle Ses doigts étoient garnis de pcîottcs virqiieiifes \ elle en avoit quatre aux pieds de devant & cinq aux pieds de derrière. La couleur du defîus de fon corps étoit bleue , & le jaune régnoit | Ç) fur tout le deflous. Le mufeau étoit un peii :ivancc *, la tête plus large que le ccjps , & la lèvre fupérieure un peu tendue. On rencontre la Raine verte en Europe (<:) , en Afrique, èc en Amé- rique (d) ; mais, indépendamment de cette eipèce , les pays étrangers offrent d'autres Quadrupèdes ovipares fans queue , & avec des plaques virqueufes fous les doigts. Nous allons préfcnter les ca- radtères particuliers de ces diverfes Raines. mmm (e) Elfe eft très-commima en Sardaigne. Wf- toire naturelle des amphibies ff des poijfous d& laSar- éaigne , par M. François Cetti, page S59. {dj Catesby, Hiftoire Naturelle de la Caroline. M. Smit/i) yoyage dans les Etats- unis dt l'Jmi^ des Quadrupèdes ovipares, j 2 ■/■'•;. LA BOSSUE ( & par des tubercules cri quelque ibrtc déchiquetés qu'elle a fous les pi !s. La Raine , ou grenouille d'arbre dont parle Sloane fous le nom de rana arbch rea maxima, & qui habite la Jamaïque, pourrôit bien être une v ariété de la brune •, fi couleur eft foncée comme celle de la brune : à la vérité , elle eft tachetée de vert , & elle a de chaque coté du epii une efpèce de fac ou de vcflîe conique ( b > *, mais les différences de cette raine qui vit en Amérique, avec la brune qui paroît habiter l'Europe, pouf roient (fl) La Iku«e. M. â*Auhtnf(m , ËncyciopJMe mé- %ho(t>qne, llyla fufca, 27. Làunati Jptclmzw mtdkunu (i) Sl'Jiiiiey t, 2, des Quadrupèdes ovipares. 32} être rapportées à rinflucnce du climat 3 ou ^ celle de la faifon des amours > qui , dans prefque tous les animaux 3 rend plufieurs parties beaucoup plus apparentes. \ (VMM MMTa BltlrtMiMÉMMNlÉiÉÉiiÉMMMMiMÉ LA COULEUR DE LAIT {"). Elle habite en Amérique: fà cou- leur efl d'un blanc de neige, avec des taches d'un blanc moins éclatant^ le bas- ventre préfente des bandes d'une couleur cendrée pâle -, l'ouverture de la gueule eft très-grande. Une variété de cette efpèce, au lieu d'avoir le deffus du corps d'un blanc de neige , Ta d'une couleur bleuâti*e un peu plombée. ( a ) La Gcufeur de lait- M* d*Àubmton , Ency- clopédie viéthodiqvù, H;^fla laétca^ 28 j Laurenti /pecimea medicum. ^KJf » ' ■. i i-.i f i Ovj ■l» 3'2 4 mjioire Naturelle M t !f-4.. .LA FLUTEUSE («). Cette espèce a le corps d'un blanc de neige , fiiivant M. Laurenti , de cou- leur jaune , fuivant Séba , & tacheté de rouge. Les pieds de derrière font palmés , êc le mâle , en coaflant , fait enfler deux vefïîes qu'il a des deux cotés du cou , & que Ton a comparées à des flûtes. Suivant Séba , elle coa/Te mélo- die u/e ment : mais je crois qu'il ne faut pas avoir Toreille très -délicate pour fe plaire à la mélodie de la Flûteufe -, cette raine fe tait pendant les jours froids & pluvieux , & fon cri annonce le beau tems *, elle efî: oppofée en cela à la gre- nouille commune , dont le coaiTement cft au contraire un indice de pluie. Mais !a féchereffe ne doit pas agir également fur les animaux dans deux climats auflï (fl) La Flûteufç* M, d'Aubentoaj Encyclopédie- •méthodique. Hyla tibiatrix , 30. Ldurenti Jpecimen midicum% Séba^ I , tai. 7I; j%'* i & 2. *• ■\;, n bJanc de cou» tacheté îre font lit , fait ux cotés es à des î /«^'Zo- ne faut pour fe pteufe -, rs froids le beau la gre- iTemcRt :c. Mais dément its auflï cycîopédif ^f ^ Quadrupèdes ovipares, j 2- f différens que ceux de l'Europe & de l'Amérique méridionale. Le mâle de la raine couleur-de-lait ne pourroit-il pas avoir auffi deux veffies , qu'il n'enfleroit . & ne rendroit apparentes que dans le tems de fes amours , Se dès-iors la Flû- teufe ne dcvroit-elle pas être regardée comme une variété de la couleur-de-lait ? ' L* ORANGÉE i"). Le corps de cette raine eft jaune, avec une teinte légère de roux , & fon dos eft comme circonfcrit par une file de points roux, plus ou moins foncés* Séba dit qu elle ne diffère de la flûteufe que par le défaut des veffies de la gorge:. elle vit à Surinam. "' • ' On rencontre au Bréiîl une raine dont le corps eft d'un jaune tirant fur ia cou- leur de Tor : fon dos eft à ia vérité (a) L'Orangée. M. à'Aubenton , Encyclopédie tnétbodiqut, ^;. < , Hyla aurantiaca, 31 , Laurenti /pecimcH medicum^ Séhf I, taè, 71 f fis* $• ^ ^' jié Hifloire Naturelle panache de rouge , & on Ta vue cl*une maigreur (î grande , qu'on en a tiré le nom de raine fquclctte qu'on lui a donné (h). Mais les raines , ainfi que les grenouilles , font fujettes à varier beaucoup, par l'abondance ou le dciHit de graiife , même dans un très -court cfpace de tems. Nous penfons donc que la raine fquelette , vue dans d'autres momens que ceux où elle a été obfer- vée , n'auroit peut-être pas paru affez maigre pour former une efpèce dilîc- rente de l'Orangée , mais iîmplement une variété dépendante du climat, ou d'autres circonftances. ^-^ .^ .. • (3) La Raine fcjuelf^lte. M. d'JaèentOH Ency- tlopédit méthndiqve, Hyfa iceleton, 33. LauKiiù J^echicu mtdicum, ^i>a» u n>k' i\ ■{■■ - v*;! , M, i. -r^'r^ :î ti;?. y}. .m 'nMi:. a; tSb \' f i ^ . >->-i.-'îv ïi • • -^»'' •'.^i'i.'yiKy ;.«£.; 'V..:^'H-.-^. a ^ *. . ■ » - .'a,;vi ■ ! .fJÎCft-y'- •f^ *-4 . r X c • : i \ ' '> i : 'uc d'une .1 tiré le on lui a ainfi que à varier le dci"Hit es - court onc que d'autres c obfcr- iru aiïez ce dilié- nent une i d'autres des Quadrupèdes ovipares, jiy it09 EncV' Hif}^ feu rubeta , kay , Quadruf» 252. [iivenîr en [e le repré- /brte de qui ont [s délicats, ns croire id glacial |uchement 3 iufqii'à jne d une toujours le efpèce ^we, que » lui con- d'autant îèces voi* ' avec lui tenté de 84. » amphiblU 2. A^ Quadrupèdes ovipares, j 3 i prendre cet animal informe pour un pro- duit fortuit de Thumidité & de la pourri- ture, pour un de ces jeux bizarres qui échappent à la Nature-, & on n'imagine pas comment cette mère commune, qui a réuni ii fouvent tant de belles proportioîis à tant de couleurs agréables , & qui même a donné aux grenouilles & aux raines une forte de grâce , de gentiU lefle & de parure, a pu imprimer ati crapaud une forme fi hideuie. Et que Ton ne croie pas que ce foit d'après des conventions arbitraires qu'on le regarde comme un des êtres les plus défavora- blement traités: il paroît vicié dans toutes fcs parties. S'il a des pattes , elles n'élè- vent pas fon corps difproportionné au- deffus de la fange qu'il habite. S'il a des yeux , ce n'ed: point en quelque forte pour recevoir une lumière qu'il fuit. Man- geant des herbes puantes ou vénéneufes, caché dans la vafe , tapi fous des tas de pierres , retiré dans des trous de rochers, fale dans fon habitation , dégoûtant par fes habitudes , difforme dans fon corps , obfcur dans fes couleurs , infeét par fon haleine , ne fe foukvant qu'avec peine , 3 3 i Hijîoire Naturelle ouvrant, lorfqu'on Tattaqiie, une gueule hideufe, n'ayant pour toute puilFance qu'une grande réfiftancc aux coups qui le frappent, que l'inertie de la matière, que l'opiniâtreté d'un être fEipidc > n'employant d'autre arme qu'une liqueur fétide qu'il lanee , que paroît-ii avoir de bon , fi ce n'eft de chercher , pour ainfi dire, à k dérober à tous les yeux, en fuyant la lumière du jour? Cet être ignoble occupe cependant une ailcz grande place dans le plan de la Nature : elle l'a répandu avec bien plus de profufionque beaucoup d'objets chéris de fa complaifance materneiie. Il fembie qu'au phyiîque, conmie:.u moral , ce qui efl le plus mauvais, eft le plus facile à produire-, & , d'un autre côté, on diroit que la Nature a voulu, par ce frappant contrafte, relever la beauté de Tes autres ouvrages. Donnons donc dans cette hif- toire une place allez étendue à ces êtres , fur lefqueîs nous Tommes forcés d'arrêter un moment lattention. Ne cherchons même pas à ménager la délicatefîejne craignons pas de blcifer les regards -, ôc tâchons de montrer le crap.uid tel qu'il cil. ne gueule puilfance :oups qui matière , /Hipidc „ le liqueur ' avoir de pour ain/î yeux, en ependant ' plan de bien plus lets chéris îi Tembie ^ 5 ce qui ' facile à on diroit frappant fcs autres :ette hif- ^tres,rur rcter un fis même saignons tachons Li'il c/l. des Quadrupèdes ovipares, 333 Son corps , arrondi & ramaiî'é, a plutôt Tair d'un amas informe & pétri âii hazard, que d'un corps organifé, arrangé avec ordre , & fliit fur un modèle. ?>a ct)uleur eft ordinairement d'un gris livi- de 5 tacheté de brun ôc de jaunâtre -, quel- quefois , au commencement du printems, elle eft d'un roux fale , qui devient en- fuite, tantôt prefque noir, tantôt oli- vâtre, Se tantôt rouiîâtrc. Il eft encore enlaidi par un grand nombre de ver»- rnes ou plutôt de puftules d'un vert noi- râtre , ou d'un rouge^clair. Une éminence très - alongée, fiite en forme de rein , molle Se percée de plufieurs pores trcs- viiîbles , eft placée au-defllis de chaque oreille. Le conduit auditif eft fermé par unclamc mcmbraneufe. Unepenu cpaiiTe, dure , Se très^difïîcile à percer , couvre (ou dos aplati ; ion large ventre paroît tou j 0 urs en fl é -, fes pi e ds de de van t f v> \ ^ t très- peu alongés. Se divifés en quatre aoigts, tandis que ceux de derrière ont chaciin iix doigts réunis par une mrrabrane {h), (h') Le doigt intérieur eft gros, mais très-court & peu feniibie dans le fciuektte. 5 34 HiJIoire Naturelle Au lieu de fe fervir de cette large patte pour fauter avec agilité , il ne remploie qu'à comprimer la vafehumidc fur laquelle il repofe -, & au-devant de cette mafle , iqu*eft-ce qu'on diilingue? Une tête un peu plus grofTe que le refte du corps , comme s'il manquoit quelque chofe à fa difformité : une grande gueule garnie de mâchoires raboteufes, mais fans dents ^ des paupières gonflées , & des yeux affcz gros, faillans Se qui révoltent par la colère qui paroît fouvent les animer. On eft tout étonné qu'un animal qui ne femble pétri que d'une vile ôc froide boue , puiffc ^n- tir l'ardeur de la colère , comme fi la Nature avoit permis ici aux extrêmes de fe mêler , afin de réunir dans un feul être tout ce qui peut repouiî'er l'intérêt. Il s'irrite avec force pour peu qu'on le tou- che -, il fe gonfle , & tâche d'employer ainfi fa vaine puiifance : il rélifte long- tenîs aux poids avec lefquels on cherche àl'écrafer-, &il faut que toutes fes parties 3c fes vaifleaux foient bien peu liés entre eux , puifqu'on a vu des crapauds qui , percés d'outre en outre avec un pieu, ont cependant vécu plufieurs jours, étaîK fichés contre terre. des Quadrupèdes ovipares. 5 j y Tout fe refTent de \x groflîcreté de ratmofphère ordinairement répandue autour du crapaud, & deladifproportion de fcs m^iîibres ;: non-feulement il ne peut point marcher, mais il ne faute qu'à une très-petite hauteur : lorfqu'il fe fent preifé, il lance contre ceux qu'il pourfuit, les fucs fétides dont il eft imbu *, il fait jaillir une liqueur limpide que Ton dit être fon urine { c) & qui, dans certaines crrconftanccs , eft plus ou moins nuilible. ïl tranfpire de tout fon corps une humeur laiteufe , & il découle de fa bouche une bave qui peut infcdler les herbes & les fruits far lefqucls il pafle, de manière à incommoder ceux qui en mangent fans les laver. Cette bave & cette humeur laiteufe peuvent être un venrn plus ou moins a6tif , ou un corrofif plus ou moins fort, iliivant la température , la faifon, & la nourriture des crapauds, l'efpècc de l'animal lur lequel il agit , & la nature de la partie qu'il attaque. La trace du crapaud peut donc ctre , dans certaines (p) Voyez i'ouvrage déjà cité de M. Lauremî T»--.,- 3 3 (3 Hijîoire Naturelle circonftanccs, aulîî fnncfte que l'on afpedb eft dégoûtant. Pourquoi donc laiiFcr iiib- (ifter un animal qui fouille & la terre & les eaux, & même le regard? Mais com- ment anéantir une efpèce auffi féconde Se répandue dans prefque toutes les. contrées ? Le crapaud habite pour rordinaire dans les foliés , fur-tout dans ceux où une eau fdtide croupit depuis long-tems-, on le trouve dans les fumiers , dans les caves , dans les antres profonds , dans les forets où il peut fe dérober aifément à la clarté qui le blefî'e en choifilîant de préférence les endroits ombragés, lombres, foli- taires,en s'cnfonçantlous les décombres , & fous les tas de pierres : & combien de fois n'a-t-on pas été faifi d'une efpèce d'horreur, lorfque foulcvant quelque gros caillou dans des bois humides , on a découvert un crapaud accroupi contre terre , animant fes gros yeux , Se gonflant ia mâiîe pufhileule? C'efl dans ces divers afiles obfcurs qu*il fe tient renfermé pandant tout le jour 3 à moins que la pluie ne l'oblige k en fortir. Il y a "'■; i--:^ff-r des Quadrupèdes ovipares. 3 j 7 U y a des pays oi\ les crapauds font fi fort répandus , comme auprès de Carthagènc, ôc de Porto-bello en Amé- rique , que non-feulement lorfqu'il pleut ils y couvrent les terres humides & marécageufcs , mais encore les rues , les jardins & les cours. Se que les habitars de ces provinces de Carthagènc âc de Porto-bello ont cru que chaque goutte de pluie étoit changée en crapaud. Ces animaux préfentent même dans ces con-^ trécs du nouveau monde, un volume confidérabîe^ les moins grands ont Cix pouces de longueur. Si c'eft pendant la nuit que la pluie tombe, ils abandonnent prcfque tous 'cur retraite , & alors ils paroiflent fe toucher fur la furface de la terre , qu'on diroit qu*ils ont entièrement envahie. On ne peut fortir fans les fouler aux pieds , Se on prétend même qu'ils y font des morfurcs d'autant plus dangereufcs , qu* indépendamment de leur grofleur , ils font , dit-on , très- venimeux (^). Il fe pourroit en effet que (^d')Voyagt de Don Antoint d*Uiloa, Hifloire giiié' raie des Voyagei , voL 53 , paje 339 , édiu iii-ii. - Ovipares. Tome IL P w J38 Uifioire Naturelle ■' Tardeiir de ces contrées, & la nourrititre qu'ils y prennent , viciât encore davantage la nature de leurs humeurs. Pendant Thivcr, les crapauds fe réiMiident pluûeurs enfemble, dans les pays où la tempéra t^ire devenant trop froide pour eux, les force à s'engourdir*, ifs fe ramaflent dans le même trou, apparemment pour augmenter ôc pro- longer le peu de chaleur qui leur refte encore. C*eft dans ce tems qu'on pourroit plus facilement les trouver , qu'ils ne pourroientfuir, & qu'il faudroit chercher à diminuer leur nombre. « ? ^ ' ^ ■ • ' ' * Lorfque les crapauds font réveillés de leur long aflbupiflement , ils çhoififfent la nuit pour errer Se chercher leur nourriture-, ils vivent, comme les gre^ nouilles, d'infedtes , de vers^ de fcarabées, de limaçons •, mais on dit qu'ils mangent auffi de la fauge , dont ils aiment l'ombre, & qu'ils font (lir-^tout avides de ciguë, que Ton a quelquefois appeljée Ip per/il ducrapaud (e). (e) Matière médicaU, cêitu de QtQfftoy , tomt 12 1 jfas^ 148* .i^-. des QuaJrupèJes ovipares. 339 Lorfque les premiers jours chauds du printems font arrivés , on les entend , vers le coucher du foleil, jeter un crr allez doux: apparemment c'eft leur cri d'amour-, & faut-il que des êtres auiïî hideux, en éprouvent Tinfluence, & qu'ils paroiffent même le reflentir plutôt ?[ue les autres Quadrupèdes ovipares ans queue? Mais ne ccflbns jamais d'être Hiftorien fidèle \ ne négligeons rien de ce qui peut diminuer refpece d'horreur avec laquelle on voit ces animaux ^ & en rendant compte de la manière dont ils suniiTent, n'omettons aucun des foins qu'ils fe donnent , & qui paroîtroient fuppofer en eux des attentions parti- culières, & une fort« d'afteâion pour leurs femelles. C'eft en Mars ou en Avril que les crapauds s'accouplent : le plus fou vent c'eft dans l'eau que leur union a lieu,^ ainfî que celledcs grenouilles 8c des raines» Mais le mâle failît fa femelle fou vent fort loin des ruiiTeaux ou des marais j il fe place fur fon dos , l'emb rafle étroite- ment, la ferre avec force: la femelle, quoique furchargée du poids du mâle, P ij J40 Hijlolrc Naturelle çft obligée quelquefois de le portera desdill':îiiccs conlidcrabk'S', mais ordinai. reipf^nt elle ne laiffc échapper ancim cpiu quo lorfqu'elle a reiKontré Teau. îls font accouplés pendant iVpt ou huit jours , ^ même pendant plus de vingt , lorfquc la (îiilon ou le climit {ont froids (/)', ils coafTent tous deux prcfquc fans ceffe , & Iç rnale fait fou- vent entendre une forte de grognement aflez fort, lorfqu'on veut l'arracher à fa femelle, ou lorfqu*il voit approcher quelqu'autre mâle , qu'il fenible regar- der avec colère , & qu'il tâche de repouf» i'cr en alongcant fes pattes de derrière. Quelque bleiîiire qu'il éprouve , il ne la quitte pas : i\ on l'en fcpare par force, il revient à elle dès qu'on le laiile libru , ^ il s'accouple de nouveau , quoique privé de plufieurs membres , éc tout couvert de plaies fanglantes (g). Vers la fin de raççoijple;Tient , la femelle m^ ^% (/) Œmres de M. l'Abbé Spallan^ani, vol, 3* is) Idmjpage 84, des Quadrupèdes ovipares, ^41 pond Tes œufs -, le maie les ramafTe quel- quefois aVec fes pattes de derricre , & les entraîne au-deflous de Ton anus dont ils paroi/Tcnt fortir y il 1^^ féconde Se les rcpoufle enfuitc. Ces œufs font rcrt- fcrhiés dans une liqueur tranfparente , vifqueufc , oi\ ils forment comme deux cordons toujours attachés à Tanus de ).i femelle. Le riiâle & la fenif' nontent alors à la fuïfface de Ttui refpi-» rer -, au bout d'un quart 1 'en- foncent une féconde fois p^jui pondre ou féconder de nouveaux œufs -, & ils paroiflent ainfi à ia furface des marais, & difparoifîent plufietirs fois. A chaque nouvelle ponte , les coi*dons qui ren- fennent les œuf== s'alongent de quelques pouces : il y a ordinairement neuf ou dix pontes. Lorfqne tous les anifs font fortis & fécondés , ce qui n'arrive fou- vent qu'après douze heures , les cor- dons lé détachent V ils ont alors quel- quefoîsplus de quarante pieds de long (^]; les œufs , dont la couleur eft noire , y font (A) Œuvres ât M. L*Abbi SpaîlaviaHi , vol, 3^ Piij JL^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 Ui|2t |2J ■50 ■^~ H9B ^^ 1112.2 i "- IIIIIM *- à. llli U 1^ ^ /l /. /À ¥^^ 7 Photographie Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14S80 (716) 872-4503 FA^ '>. \ ;V '-!> .rainés en deuX) files, & pla^s de m^p^ère J pccupçrlc i^us pcliît>ejfpa4pf polftji^: jon, a jTCQÇQnfri de;:Cjes œt^ft àoffjç,<}a|i$ lie :fond^ dte p^r '^pL yôix d'un aipo^ur commun^ ni^i^ qui ^ . contraint à fervir à fes jouiflances , lors » l'Il I .1 I IM I I 1. I 1 I llii— M— Il 1»'— ■M^WM— (i) Riifilf Hifiwa natuToRs Ranarim, onu ^ ^ Vî^^ V '*'ii ' »> des Quadrupèdes ovipares. 54) mètne que fes de(ir& ne font plu3 par-^ tagés ', dç cet abus de la force qu'il petit exercer ifur elle » M paroît'^il pas exifter iuii&.daiis la matiière dont il s'en embàre^ i)endant qu'ils font eâçore éloijgnes du êul endroit où fesjouiffaiices iei^ent Îiouvoir être communes à celle qu'il s'eft bumife? Il Te fait porter par dUe , & commence {es plaifîrs, pendant qu'elle ne paroit reflentir «nçç^ j^e < ta peiiMi ide leur union, - cy Nous devons cependant convenir qi^é^- dans la ponte , les i^les ,des crapauds fe donnent quelquefois plus de (oiné que ceux des grenouilles , non-feule-* ment pour féconder les ceuft » mais encore pour les faire fortir du corps de leurs femelles , lorfqu'elles ne peuvent pas fe défaire feules de ce fardeau. On ne peut guère en ~ douter d'après les obfervations de M. Demours {Jt) fur un crapaud terreftre trouvé par cet Aca- démicien dans le Jardin du Roi, (ur- pris., troublé , fans être interrompu dans îcs foins, & non -feulement accouplé .^ ■: Ck') Mém, de VAcai» des Sciences, an, insu ,^ \ . Jr IV ... ; . ? le :344 Uifioîre Naturelle ^' hors de l'eau , mus encore, aidant avec fes pattes de derrière Ta roftîè des oeufis que la feméHé ne pouvôit pas iRiciliter >ar les divers in6uvemehs ctoVUe exécute orfqu'eiic eft dans l'eau (/); • Au ^efté ; dès œufs ibihàùiitiés à terre riè doivent pas éclore , à moins ^'ils ne tombent oins quelques endroits affc» ;oBfclit^^ aflez couverts^ dé vafe , & '^zipénèÉtés â^umiâki > pour que les petits crapauds puHIent s'y nourrir & s'y /ïiévsèïoppÉfr (Vtï). ; j^ . ^es co^dônsnugmenèent éè Volume en inêtÀe-tems & eh même proportion que les œufs qui , au bout de dix ou douze jours,' ont le double de groffeur que lors de la poiite (n)\ les globules rcn* ?. ^ )(0 ^* Laurçnti a fait une espèce particulière du Crapaud obfervé par M. Demours; ii lui a dunné le dom de Bufo objketicatts ; mais noua ne voyons rien qui doive faire féparer cet animal du Crapaud commun. ' ( m ) Lés œufs des Crapauds fe développent , quoique la température de ratmofphère ne foit qu'à fix degrés au-deflus de zéro du thermomètre de Réaumur* Œuvres de M. l'Abbé Spallanxam^ tra* duCtlôU âè M. Sennebierj vol» 1 ^ page oS. («) M. i'Jbèé Spailattiatii , Okvragi déjà citi^ ■'//; .l^H \k # i. des (^iikdisùpifd€S'ovîp)Aes. -545 fefmés tlatts e^^^çii£sv^''<7ttf c&bord font 'iiôirli d'un céicév &: blanchâtres de l'autre, fecottivréntpeii-à-peu de linéa- mens -, >au dix-feptîcme ou dix-huitième joux on apperçoit le petit têtard v deux ou troii j^urs api'ès. il fe dégage de la , -matièfC' virqueuie qui enveioppoit les cBUi^; il ^Vfîèrce alors de gagner la furfacç de risau, mais il retombe bien- tôt au> fond ; au bout de quelques jour^ il a de chaque coté du cou un organe qui a quelques rapports avec les ouïes des pdiâbns , qu^ eft divifé eh cincjf ou fix* appendices frangées , &. qui idifpi-'. roît tput-à-fait le vingt-troifième ou ie^ vingt-quatrième jour. Il femBle d'aboitf - ne vivre que de la vafe & des ordures qui nagent dans l^^au *, mais , à mefuro qu'il devient plus gros , il fe noui'rit de plantes aquatiques. Son développement îe fîtit de la mêraei manière (pie celui des îeune» greik>uilles ^ & iorfqu'il ei% entièrement formé , il hit de T^eâu ,r & va à terre chercher les endroits" humides.' . ^ .,«.;.!,..* ^^t.. f \. Il en eft des crapauds communs comme » des autres» Quaîckitpèdes ovipares y iki j "^'V' f-v 34>S HipireMatokelU) k^\. font beau()ouj^.p{ti8 grands êc beaucoup» plus Ve^m^x à o^^e K^'ik Ivibitem des pap pîns chaudsi & plus convenables à leur nature (a). Barmi Jesvindividus de cette .efpèce y qp^ii ibnt cçnfervés au Cafiinet^ 4ii Bioii, A jr en àj im qui a quatre pouces &; demi ^de longueur , depuis le mufcai» Jufqu'à i'anili» ,Qn en ~ trouve fur h Côte d'or ' d'une grotfieur yfi prodigîeufi? >; que lorfqu'ils icmt en jrepos, on les prendroit pouif des tor- tues de terres •, il«T fi^*"* epnemis mor- tels des ferpens t iBpfman a^ M fouvent • le; témoin deç combats que fe livrent '^ei animaux. Il doitctrè curieux dfs voir lleço^râilede la lourde maffe dii cra- paud, qui fe gonfle & s'agite pefam- ment^, avec lés mouvemens preftes & rapides des ferpens, lorfqu irrites tous les deux > ^ lèjursyeux enfcuiïunriftfte îpar fa force & fon inertie auxefforts que jlon ^iwemi feitpoùri'étouffer aujpiiieu v.d€SN-i:eplis de foacoips tortueux, èc que ' . ' , '> (o) En Sardaignç^ on regarde leur contad: icomme dangereux.- Hifi, nat, dts amph, & itt poif, ,4^ Cette Jfi9,fV ^i^W'jm^J^*^}* i!>A^'ii £ih '• -iiV-' ;.m; ;\^,:- âes QuaJrupiJes ovipare^, j 47 tous deux cherchent à fe donner la mort par leurs morfures & leur venin fétide » ou leurs liqueurs corroiîves* Ce n'eft qu'au bout de quatre ans Sue le crapaud eft en état de fe repro- uire. On a prétendu que fa vie ordi* naire n'étoit que de quinze ou feize ans v mais fur quoi ra-t~on fbnclé ? A voit-on iuivi avec foin le même crapaïKl dans fes retraites écartées? avoit-K)it ïfcueiUi un afiez grand nombre d'obfervàtions , pour reconnoîjtre la durée ordinafiSreide la vie des crapauds , indépendammçntj de tout accident Se dit défaut de nouititure? Nous avons au contraire u» ftit bien conftaté , par lequel il eft prouvé qu'u»' crapaud a vécu plus de trente -fix ans: mais la manière dont il a paiTé fa longue vie va bien étonner*, elle prouve juf- qu*à quel point la domefticitépeut innuer uir quelqu'animal qiie; de foit > & fur- tout fur les êtres dont la nature eft plus fufceptible d*altération ^ & dans îeiquels des reflbrts moins compliqués peuvent plus aifément , fans fe rompre bu fe défunir , être plies dans" de nouveaux fens* Cç crapaud a vécu prefque toujoiura /, • 4 àm t^^mmi^ ■ P vj - C ^ > • '-. T )48 Hifloire Naturelle dans une maifon où il a été , pour ainfî dire, élevé & appriroifé (/f). Il ny avoit pas acquis uns doute cette forte d'affeâfion que r6n< remarque dans quel- ques e(]:>èces d'animaux domeftiques , & qui* étôit trop incompatible avec Ton orgàniration & Tes mœurs , mais il / étoit devenu familier ; la lumière des bougies avort été pendant long-tems poujr lui le fighàl cki moment ou il alloit recevoir fa nourriture; auffi, non-(eule- ment îMa vo/oit fans crainte,| mais même il la recherchoit : il étoit déjà très-gros loriqu'il fut remargué pour la première feis'Vil habitoit fous un efcalier qui ^oit devant la porte de \i maifon \ il paroiâbit tous les fpirs au moment oil il appercevoit de là lumière , & levort les yeux comme s'il eût attendu qu'on le prît , & ^l'on le portât fur une table , oiî il trouvoit des xnfeétes, des cloportes, & fiir-tôut de petits vers qu'il préferoitpeut- étre à caufe de leur agitation continuelle; iifixoit fa proie; tout d'un coup il lançoit fa lanj^eavec rapidité, &les infeéles ou les vers y demeuroîent attachés , à caufe de r^ljMi 1K ■ (/) Z^êloff^ ènufftm^ucf V9L 3^ \\ A» ^À ■■•V , cr qui on 5 fl lent oiî : levort [u*on le Me, oiî rtes,& itpeut- iiidle; lançoit soûles ufe de , . . . des Quadrupèdes ovipares. 349 l'humeur virqueufe dont rextrémité de cette langue étoit enduite. Conune on ne lui avoit Jamais fait de mal, il ne s'irritoit point loriqu'onîe tou- choit ', il devint l'objet d'une curiofîté générale, 8c les Dames même deman- èrent k voir le crapaud familier. Il vécut plus de trente-fîx ans dans cette efpèce de domefticité *,^ il auroit vécu plus de tems peut-être (i un cor- beau apprivoifé comme lui ne l'eût atta- qué à l'entrée de Ton trou , ôc ne lui eût crevé un œil, mal^é tous les'^efForts qu'on fît pour le fauverTÎl ne put plus attraper fa proie avec la même facilité, parce qu'il ne pouvoit juger avec la même jufteiTe de fa véritable place ; auffi pé- rit-il de langueur au bout d'un an. Les différents faits obfervés relative- ment à ce crapaud , pendant fa domef- ticité , prouvent peut-être qu'on a exa- géré h forte de méchanceté & les goûts laies de fon efpèce. On pourroit dire cependant que ce crapaud habitoit l'An- gleterre, & par conféquent à ime lati- tude aflez élevée pour que toutes fes mauvaifes habitudes fuilent tempérées ^T 5J0 Hifioin Naiurelk par le froid : d'ailleurs, trente-iix ans de domefticité » de fureté & d'abon- jdance peuvent bien changer les incli- nations d'un animal tel que le crapaud , le naturel des Quadrupèdes ovipares pa- roifTant, pour ainfi dire, plus flexible que celui des animaux mieux organifés. Que Ton croie tout au plus , qu'avec moins de dangers à courir, & une nour- riture d'une qualité particulière, l'efpèce .du crapaud pourroit être perfeâionnée comme tant d'autres efpèces^*, mai$ ne faudra-t-il pas toujours reconhoitre dans les individus dont la Nature feule aura pris foin, les vices de conformation & d'habitudes qu'on leur a attribués ? Comme l'art de l'homme peut rendre prefque tout utile , puifqu'il change quelquefois en médicamens falutaires les poifons les plus funefles , on s'efl fervi des crapauds en médecine*, on les y a employés de plufieurs manières (^) , & contre pluÇeurs maux. . . ^ (9) M Mes Nègres, que les chaleurs du fotelf 99 & du fable avoient beaucoup incommodés , fe ,11 frottèrent le front avec ces Crapauds vWans^ . {^^'■, ï-î^ M;\ '' ^ w. *'v' /'.. des QuadmpiJis ovipares, ^ft Dn trouve pluficiirs obrervations , d*après lerquelles il paroitroit au pre« mier coup^ œil qu'un crapaud a pu ie développer & vivre pendant un nombre prodigieux d'années dans le creux d'un arbre ou d'un bloc de pierre , (ans au- cune communication avec l'air extérieur : mais on ne l'a penfé ainfî , que parce qu on n'avoit pas bien examiné l'aAre ou la pierre, avant de trouver le crapaud dans leurs cavités (r). Cette opinion ne peut pas être admife , mais cependant on doit regarder comme très-fûr qu'un cra- paud peut vivre très-long-temps , & même jufqu'à dix-huit mois Tans prendre au- cune nourriture , en quelque forte fans refpirer, & toujours renfermé dans des boites fcellées éxadtement. Les expé- riences de M. tiériiTant le mettent hors ^Him donc ils trouyérent encore quelques-uns fous m les brouflailles : c'eft aifes leur coutume lorf- m qu'ils font travaillés de la migraine > & ils en «« furent foulages. «> Hiftoire naturelie du Sénégal^ par M. j1 dan fin , page 163. (r) Encyclopédie méthodiqne, art, des Crapauds, far M, d'JubeNtoa, Jfim, Paris, l^Z^ 9 '»-4'^ /«^* 5^* &fiiv^ y ..*• A r '352 Hijloite 'Nmnlte: ''"^ de doute (i) , & ceci eft une nouvelle confirmation de ce aue n6us avons dît dans notre premier oifcours touchant la nature des Quadrupèdes ovipares. Voyons maintenant les c^radfcères qui diftinguent les crapauds diftérensdu cra- paud commun » tant en Europe que dans t'es pays étrangers*, ii n'eft prerqu'aucune latitude où la Nature n'ait prodigué ces êtres hideux dont il femble qtf elle n'a /diverfîfié les çfeèces que par de nou- velles difformités , comme fi elfe avoit voulu qu'il ne manquSt aucun trait de laideur "^ ce genre difgracié» Cf^EiogeJeM. Hérifant , Uijhin Je l'Mif éémie des Scif nets , année l'ni* *^^ >«»J dl'it i. ■ »*S'\X V |j^j.^-.i»^l.t|^^,;-;^='j»4^^^ 1;^^'^ « 'J'k^i'i •3*1^-- ''^M ..'( "■{f--y\'\ r -, ' ■ » « des Quadrupides ovipares. 551 LE VERT («). »>^ Je l'Mtt* On thouve, auprès de Vienne , danft les cavités des rochen ou dans les fentps obfcures des murailles ^ un crapaud d'un blanc livide I dont le defliis du çprps tfk marqueté de taches vertes légèrement ponéhiées, entouriies d'une ligne noire,» & y le plus fouveat, réunies plusieurs enremblo. Tout Ton corps eft parfemé de verrues, excepté le devant de lamieule & les extrémités despieds *, elles fontlivides fur le ventre , vertes fur les taches vertes , & rouges fur les intervalles qui réparent ces taches. Il paroît que les liqueurs corrofîves que répand ce crapaud, peuvent être plus nuifîbles que celles du crapaud commun : Ta rerpiration efi accompagnée ^^.. (ff)^Le Vert* M. d'Jubenton, EncydopiiU mi» thoiigue» Bufo viridis , 8* Laurénti fpecimtn midîcum, Rana ûtibunda > M* faUa$» SuppUtnent à fia Vayagt. '^'..i'^ \ ^ i=; .'■■\:- ï . ..?;?. V: .•♦ % ' \ ■ ' '' f A 354 Hijîoire Naturelle d'un gonflement de ia^gueule. Dans la il a été trouvé en Saxe. ^ :< r - Nous invitons les Nattirilîflres , qiit habitent T Allemagne, à rechercher (î Voû ne doit pas rapporter au Rayon- vert, comme une variété plus ou moins diftihdlïe, le crapaud trouvé en Saxe^ parmi des pierres , par M. Schréber » '& que M. Pàllas a fait connoîtrfe fous le «lom de ffy nouille changeante (^). ^ Ce crapaud eft de la grandeur de la grenouille commune •, fa tête eft arrondie v fa bouche fans dents, fa langi^e épaiife ':. (,a')ïfi Rayon-vert. M. ê^AubtntM , Encydo^ fUit méthodiqut* 'v V,y?,I ' Bufo Sehreblanus, 7. Lautinti fpècifhtn iÊ(ltîcum* ( ^ ) Spiçikgia loohgica , fafiicuks fiptimus « fol. 1. H 'X '"' '•■i^' ■»■« - , .'!»tl» H'** ■^■•i^-^w ^ta'w^f ■^ •r':^%v 5jS [Hï/hirè mtarèité ^* 4c charnue ^ h$ , pukf^è ^Jkpéxicm^i font à peine fcrifîblés, h, ieflus du coros tft parfcmé 4e V€firtt«î% L^s ,pie(fe ne «fevantont quatre doigts*, ceux de derrière rm ont ciriq ^ réunie par une men^rane. M. Edler^ de Lubeck, à découvert que ce crapaud change rouvent de cou« leur, ainfî que le caniâéon & quelques làutres lézards , ce qui établit un nouveau rapport entre les divers; .genres des 'Quadrupèdes' d\^iparès. Lorfque ce cra- paud eft en mouvement , f* couleur eft blanche parfemée de tacheJB d'up beau Vert, & fes verrues, paroiflent jaunes. Lorsqu'il eft en; repos, ia couleur Verte des taches fe change en uin cendrérplwg ou moins foncé. Le fond blanc de fa couleur, devient àuffi cendré lorfqu*on le touche & qu'on rinquicte. Si on rexpofe aux rayons du foleil dont il fuit la lumière, la beauté de fes cpuléuis difparoît, & il ne préfente plus qu'une teintç uniforme & cendrée. Vn crapaud, de la hïcme efpèce i trouvé èrigoiifdi par M. Sehréber, préfentoit, entre lei taches vertes, une couleur 4e chair fe^* biable à celle du Rayon-vert* '^ ''^ * \x / dis Quadrupèdts ovipares. }jj as ■Kfiifi HM—WiM L E B^RUN («). f Ç E c R A p A u D a la peau Jiiïe ,• fans î^uçune verrue , & niarquetée de grandes taches_ bnifies qui Ce touchent.' Les plus larges. &: les plus foncées, font fur le des, au! milieu & le long duqiiel s'étend une petite bande plus claire. Lés /eux font remarquables en ce que la fente que laiffe la paupièté en fe contrariant "l cfl fîtuée verticalement au lieu de rêtre tranfVerf^lémeht. Sôuis la plante de» pi^ds de derrrère qui fout jpalinéè, oh remarque un faux ohgjrqui'a ladùreté de la corne. Là feinèiré eft dift{ngttce du maie par les taches qu elle a fous le ventre. ^ Ce crapaud fe trouve plus fréquem-: ment dans les marais^ qu'au milieu des . . i . .. i i . , ., " , j<'.tX' (a) Lé Bninf M. i'Auhtntony Encyclopédie tni' thoii/çue. Bufo fufdus. Laurenti fpecimen medicum, '■-'' Rafel^ taki'j ^, l^* ^r liM .; :\ Rana ridibunda > Supplément uu yhya^ de M, Pallasi ' • ...-.->-' u s.-. terres. Lorfqu'il c£t en colère » ii exhale une odeur fétide femblabie à celle de l'ail, ou de la poudre à>canon qui brûle*, & cette odeur eft adèz forte pour faire pleurer. t Dans Taccouplement, le mâle paroît prendre des foins particuliers pour faci- liter la ponte des œufs de la femelle. Rœfel foupçonne qu'il eft venimeux 5 &c Âébius éc Gefner aiTurent même qu'il peut donner la mort , ibit par fon fouf- île empoifonné lorfqu'on l'approche de trop près, fpit lorfqu on mange des herbes imprégnées de fon venin. Sans doute l'iâertion de Gefner & d'Aétius peut être exagérée -, mais il refiera toujours aux crapauds, & fur^tout au crapaud Brun , àâez de qualités malfaifantes , pour juftifier l'averfion qu'ils infpirent. . Il paroît que c'eft le crapaud Brun que M. Pallas a nommé rana ridibunda (gre- nouille rieufe ) , qui fe trouve en gfând nombre aux environs de lamerCafptenne, i& dont le coafTement , entendu de loin, iniite un peu le bruit que l'on fait en *».v ?.i ■ .1 1 >- ^ i " i \\ /• ■ V >^ I àâs Qùadmpèdesoi^iparei. ff^ ^ LE CALAMITE («). C'est encore un crapaud d'Europe que I beaucoup de reflemblance avec le cra- ^ paud bran , mais qui en diffère cependant afle^pour conftituer uneefpèce diftinâe„ II a 'le corps unpeu étroit : fes couleurs font très •» diverfifiées -, fon dos, qui eft ' olivâtre , préfente trois raies longitudi-» ; nales , dont celle du milieu eft couleur de foufre ', & les deux des côtés ondu»^ lécs & dentelées', font d'un rouge clair mêlé d'un jaifne plus foncç vers les parties inférieures. Les côtés du ventre» les quatre pattes Se le tour de la gueule, font marquetés de pludeurs taches inét gales Ôc olivâtres. Voilà la diipofîtibn générale des cou- leurs de la peau fur laquelle s'élèvent des puftules brunes fur le dos , rouges i' (a) Le Calamitef M. d'Aubenton , Entydopiiit nèthaiîquef Bufo calamita> q. Laurenti fpecinea mtdieunu iK ]^4ijil» tab. 24. L ■ i - [ j 60 Hijloire Naturelle ,-\ vers les côtés» d'un rouge pâle près des oreilles, & d'une couleur de chah: éclatante vers les angles de la bouche où cllçs font grpuppées. L'extrémité des doigts eft noirâtre, & garnie dune peau cmre comme de la corne , qui tient lieu d'ongle à l'animal. Au-deiTous de la plante des pieds de devant, fe trouvent deux cfpèces d'os ou de faux ongl^ dont le Calamité peut fe fervir pour s'accrocher : les doigts des pieds de derrière font féparés. ' Le Calamité fe tient , peiidantle jour, dans les fentes delà terre & dans les cavités des murailles. Au lieu d'être réduit à ne fe mouvoir que par fauts, comme les autres Quadrupèdes ovipares fans queue, il grimpe , quoiqu'avec peine, & en s'arrêtant fottvcht -, à l'aide de fes faux ongles, & de fes doigts féparés , il monte quelquefois le long des niurs jufqu'à la hauteur de quelques pieds pour gagner fa retraite. Gn ne trouve pas ordinairement les Calamités feuîs dans leurs trous/Hs y ^font raflemblés & ramafTés au nombre de dix' ou douze. C'eft la nuit qu'ils fortent -. -„-..■/ .■.'■::- / ' "fie V des Quadrupèdes ovipares. 3 tf t Ae leur afile , & qu'ils vont chercher leur nourriture. Pour éloigner leurs en* iiemis, ils font fuinter, au travers de leur peau» une liqueur dont l'odeur fem- blable à celle de la poudre enflammée , cft encore plus forte. Au mois de Juin , ceux qui ont atteint lage de trois ans & à-peu-près leur entier tccroiiiement » fe raflemblent pour s'ac- coupler fur le bord des marais remplis de joncs où ils font entendre un coaiTe* mentretentifTant Se fîngulier. On pourroit penfer que les habitudes particulières de ces crapauds » influent fur la nature de leurs humeurs&emp^chent qu'ils ne foient venimeux ^ cependant Rœiel a préfumé le contraire, parce que, fuivant luî^ les cigognes qui font fort avides de gre- nouim es n'attaquent point les Cal»* mîtes. Ovipares. Tome IL ^:^^- J ..«■«««••rf fl ■■*■ ^' ■; '. M' 4* ■ ^SS Hijloire Naturelle LE BOSSU (^). La t^te de ce crapaud çft trcs-pctite, obtufe ^ enfoncée dans la poitrine. Son corps ridé, mais fans verrues» éft très* convexe. Sa couleur eft nébuleufe : Ton dos préfcnte une bande longitudrnale» un peu paie 6c dentelée ^ tous Tes doigts , font ïéparcs les uns des autres. Il en a quatre aux pieds àt devant & fîx aux Î)ieds de derrière. On le trouve dans es Indes orientales, aînfi qu'en Afriqur. L'individu ouc nous avons décrit a été appcrrié du oénégal an Cabinet du Roi. r (a) Le Boflu» M. i'Juhenton, Encydofiiie mir thoiiqut, Rana gibbofa, 5, Liim, amphïb, rept, Sufo gibboftit, 69 Launnti fptçimtn mtikum» î- ■■ \\K. w- ♦ - * * s 1 ■ ■ . / 'v 1 v.,:^... .^.„_--:...-.:..^..:-.:.... ■ ■ ■ V .... -._ ,7iv..y.. -fl-^itfi^^ .. -- ^»;«k.«*l».„:.S" • • •.•. ■■•■.-, Vl..r.^,j •>*Wv::' "::.a-*-'V- •1 5 - / ,•;./•' ••' •v\- y/jrff^^f JàT AS ». ' -r f-^- '\\^^S»8k ^WW-^iWAVNNWNmNW ^.A ■^. ^-i ?-;£)?•" V ^^\i flot dti, ' va*vt. làrpie-it J(. jj.K BOS Sir. jt. LE CA:NNVJ.K //././. .?/'V' j ;- », .^V^- tf ■ . '^. c n /• i i i *P ^■4 >•»»>> I ^ Sf . V àes Quadrupèdes ovipares. ^6y !. r I j' ,i'i w. De tous les crapauds de rAinénqiie méridionale, l^un des plus remarquables eft le Pipa. Le mâle & la femelle font afîez difl^rens l'un de !■ autre , tant par la grandeur que par la conformation, pour qu'on les regarde, au premier coup- d'œil, comme deux efpèces très^diftinétes* Auffi , au lieu de décrire Tcfpècc en gé- néral, croyons^notts devoir parler ftpa- rément du mâle & de la femelle. Le mâle a quatre doigts féparés awt pieds de devant & cinq doigts palmés 'îTi; (fl) Cururu, dans l'Amérique méridionafe» Le Pipa. M» d*Aubenton, Encyclopédie métho^. iîqne, Rana pipa , i , Lîun» amphib. repu . - Gronov. , mus» 2, page 84, N.'* 64* Séèa , mus. I , tab* 77 y f,^, 1 , 4, Bufo, feu pipa americana* BradL, nat., u 11 , f* i. Rana Surinamenfis» Valipu naté^ i, t* ^1 ,fig, 6, Planchts enluminées, N«^ 2i* «.*■• }■- V .1 .. "l-^ 3^8 Hifloire NaturdU aux pieds de derrière. Chaque doigt des pieds de devant eft fendu à Textrémité en quatre petites parties. On a peine à diftinguer le torps d'avec la tête. L'ou- verture de la gueule eft très-grande : les yeux placés au-deffus de la tête font très-petits èc aflez diftans l'un de l'autre. La tête & le corps (ont très-aplatis. La couleur générale en eft olivâtre plus ou moins claire & feméedc très-petites taches rouffes ou rougeâtres. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle eft beaucoup plus grande. Elle a éga- lement la tête & le corps aplatis. Mais la tête eft triangulaire & plus large à la bafe que la partie antérieure du corps. Les yeux font très-petits & très-diftans l'un de l'autre , ainfî que dans le mâle. Elle a de même cinq doigts palmés aux pieds de derrière 5c quatre doigts divifés aux pieds de devant, mais diacun de ces quatre doigts eft fendu à l'extrémité en quatre petites parties plus fenfîbles que dans le mâle. Son corps eft communé- ment hérifîé par-tdut de très-petites ver- rues. L'individu femelle , qui eft con- (crvé au Cabinet du Rpi, a cinq pouces \> des Quadrupèdes ovipares, 3^9 quatre lignes de longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus. Ce qui rend fur-tout remarquable ce grand crapaud de Surinam > c'efl la mar nière dont les fœtus de cet animal croif- fent, fe développent & éclofent (^). Les petits du Pipa ne font point conçus fous la peau du dos de leur mère , arnfi que Ta penfé Mademoifelle de Mérian, à qui nous devons les premières obfef- vations fur cet animal ( c) : mais , iorfque les œufs ont été pondus par la femelle êc fécondés par le mâle de la même ma-» nière que dans tous les crapauds , le mâle au lieu de les difperfer» les ràmaâe avec fes pattes, les pouffe fous fon ventre,' & les étend fur le dos de la femelle oïl. ils fe colcnt. La liqueur fécondante da mâle , fait enfler la peau & tous les tégu- mens du dos de la femelle qui forment alors autour des œufs ^ des fortes de cellules, V- (^) ybye^ un Mémoire dt M, Bonnet y inféré daaf le Journal de Pkyfique de 1779 , vol. 2 , page 425» (e} Merlan }- ■\... W : Je leur re des boiiilfc pncore, lois en des Quadrupèdes ovipares. 571 ^ufli la manière dont \H petits du Pipa ïe développent , n'eft point à la rigueur particulière à cette efpèce.On en remarque une aflez lémblable, même parmi les Quadrupèdes vivipares, puifque les petits du farigue ou opoffiim^ ne prennent, pendant quelque tems , leur accroiffement que dans une efpècc de poche que U femelle a Tous le ventre (t). Au refte , il paroît que la chair de ce crapaud n*«ft pas malfaifante -, & fuivant le rapport de Mademoifelle de Mérian , les Nègres en mangent avec plaiiir. (e) Voyei t dani VBipoÏTi uat. du Quadrug* 4 . Vaiiiçh dt foDoffiinu . V ■' -^ ••' •■''■* ti.. ! ?•■- », ; i m e^i %. * 37* Hijioire Naturelle LE CORNU («)• Ce crapaud que Ton ^ouye en Amé- rique, eft Tan des plus hideux-, Ai tête cft prefqu'auffi grande que la moitié de fon corps ^ Touverture de fa gueule eft énorme, fa langue épaiffe &: Targe s fçs paupières ont la forme d'un cône aigu, ce qui le fait paroître armé de cornes dans lefquelles feS yeux feroient placés. Lorfqu'il cft adulte , fon ? afpedi: eft afBreux*, il a le dos &: les cuiâes hérifTés d'épines. Le fond de fa couleur eft faunâtre -, dts raies bnines font placées en long fur le dos, & en travers fitr les pattes & fur les doigts. Une large bande blanchâtre s'étend depuis la tête îufqu'à l'anus. A rorigine de cette bande , on voit de chaque coté une petite tache ronde èc noire. Ce vilaici animal a quatre ( a) Lq Cornu. M. d* Jubenten , Encychpéih méthodique» Rana cornuta, ii. Linn, amphlb* rtpu ,. .. Bufo cornutus, Laurenti fpecimen medicum» ct^ Sébuf I ♦ f» 72, ^^. I 6* 2» ' W ^■' ♦ * , des Quadrupèdes ovipares. 373 (doigts réparés aux pieds do devant 81^ cinq doigts réunis par une membrane aux pieds de derrière. Suivant Séba , k femelle diffère du mâle , en ce que f es doigts font tous féparés les uns des autreè. Le premier doigt des quatre pieds étant d'ailleurs écarté des autres dansla femelle, donne à ces pieds une reffemblancp inpar faite, avec une véntabic .main,j réveille une idée de monftruo(îté& ajou^t^ à Thorrcur avec laquelle on doit voijr cette hideufe femelle. Rien en effet ne révolte plus que de rencontrer au milie^ de la difformité quelque trait *des objets que Ton regarde comme Icj plu$ pair faits. if^«~v« "■ ■'^'^4, #'^:W »e«>*!«ï!îr^i|,^i^ '^ 374 HiJIoire Naturelîé L'AGUA (a).\ »... Ci grand ci^aI'AUD que Von appelle au Brélîl Aguaquaquan , Se dont le dcflus du corps éft couvert de petites éminences , cft dun gris cendré femé de taches rouflatres^ prefque couleur de feUr II a quatre doirts féparés aux pieds devant, éc cinq doigts palmés aux pieds de der- ricre* L'on conferve, au Cabinet du Roi, un individu de cette cfpèce , qui a fept pouces quatre lignes de longueur, depuis le bont du iiiuieau jufqu^^ i'anus. ^^^- 1 I I ■ ■ iiii t ■ ■■■lin I II- ii...îAt I m (a) L'Agua. M, i'AuhentQn , EncyciojtédU mé" thodiquc* ,^3 Bufo Brafillînfis, Latfwfftt y/««m«« mtâïcum. Bufo Braûliehfis, Séba , i. tnb' 11» fg-i (f % •«mt Î^'-J. - - ■VA '»* ' H * l'î;-' 7t fi::-.-^ W ^'^^ ■ dis Quadrupèdes ovïpàn€. 575 ippellc dcffus lenccs, taches lu II a levant, le der- uRoi, a fept depujs édit mé" LE MARBRÉ (a). Cet animal reflemble unpeuàragtia.- Il a , comme ce dernier, quatre doigts divifés aux pieds de devant, & cinq ^doigts palmés aux pieds de derrière*, mais il paroît être communément beaucoup plus petit. D'ailleurs le deiïus du corps efk marbré de rouge &d'im jaune cendré; êc le ventre eft jaime, moucheté de noie -* ■* ' ' - . •■. : ' i fa) Le "Marbrée M, i'Juhtnton y Encyclopédie métho//ique. i Bufo marmoratus . Léturentîfpecimeit medicunu Séhyi, ub, 7> j»g- 4 ^5- v^M' icum. - •• "t l 0*2, ■■',,,■, ':■•''' '^ » '■ ■ -^ ■ -■:'j. ^ .li^iv'^.-l '■? D.4n?îl:i,-.^u', ^^ 'yi|A'0'.M ■■ y" '■ UV ' , i- '.'!').- ...; • Z; rv 57(J HiJIoire Naturelle LE CRI ARD (^). LiE Criard que l'on trouve à Surinam ; cft un des plus gros crapauds. Sa peau cft mouchetée de livide & de brun, & parfeméedevermes.Les épaules couvertes de points faiilans, de même que le Ventre, fontrelevées en bofTe, & percées dune multitude de petits trous. H cft ^ifé de le diftinguer du ip^rbré & du j)ipa que l'on trouve aufE à Surinam, parce qu'il a cinq doigts à chaque pied-, les doigts des pieds de devant font fwparés, & ceux des pieds de derrière à demi-palmés. Il habite les eaux douces où il ne cefle de faire entendre fon coaâêment défagréable. C'eft ce qui l'a fait appeller le muficieny par M. Linné ; mais le nom de criard que lui a donné M. d'Aubenton , convient hi^n mieux à un animal dont la voix rauque & fa) Le Criard. M. d* Jubenfn , Encyclopédie mi* méthodique, &ana mufica ; 2* Linn» amphib* rcptiU % iesQu. irupè^ 'sovnares. fjy difcordante ne peut ai troul cr le concçrts harmonieux ou 1 i lence uifîbie de la Nature, & qui ne peur faire entendre qu'an coaflement auili défa-* gréablepour i'oreilie, que Ton afpeâreft pour les feux. u in-. "%*?<-. ^;, M 9^ •v ,n.;>^is.r^^ >4?^ sw? 37* Hijloire Naturelle je REPTILES BIPÈDES. Nous AVONS vtr le feps & le chai- cide fe rapprocher de l'ordre des fer- pens pat V alongement de leur corps , & la brièveté de leurs pattes. Nous allons maintenant jeter les yeux fur un genre de reptiles , qui réunit encore de plus près les ferpens & les lézards. Nous ne le comprenons pas parmi les Quadrupèdes ovipares , puifquc le Câradère diftinélif de ce genre eft de n'avoif que deux pieds; mais nous le f>laçon5 entre ces Quadrupèdes Se les ferpen^^ Les reptiles qui le comporent diffèrent des premiers, en ce qu'ils n'ont que deux pattes au lieu d'en avoir quatre , 8c ils font diftingués des féconds par ces deux f lieds qui manquent à tous les ferpens. 1 feroit d'ailleurs fort aifé de les con- fondre avec ces derniers , auxquels ils reffemblent par l'alongement du corps , les proportions de la tête Se la forme des écailles. V*, \ u »o r% des Quadrupèdes ovipares. 379 L'on a douté , pendant long-tems ,* de Texiftence de ces animaux *) 6c en cfFet tous ceux que 1 on a voulu jufqu à gréfent regarder comme des reptiles ipèdes , «oient des feps ou des chal- cides qui avoient perdu , par quelque accident, leurs pattes de devant on celles de derrière -, la cicatrice étoit fenfible , êc ils p'réfentoient d'ailleurs tous les ciraâcres des feps ou des chalcides : bien c'étoient des ferpens malcô Ton avoit tués dans la faifo* .. amours , lorfqu'au moment d*aj ^^ ' . / à leurs femelles, ils font fort*: anus leur double partie fexuwlk , dont les deux portions s'écartent l'une de l'autre , êc , étant garnies d'afpérités afTez femblables à des écailles, peuvent être prifes , au premier coup - d'oeil , poui; des pattes imparfaites. On nous a fou- vent envoyé de ces ferpens tués peu. de tems avant leur accouplement , & qu'on regardoit comme des ferpens à deux pieds , tandis qu'ils ne difFéroient des autres qu'en ce que leurs parties Texuelles étoient gonflées & à découvert. C'eft parmi ces ferpens , furpris dans leurs V - " ■ ■■■*--■., . w • i - - ■ • - -- ^--. w 380 Hijîoin Naturelle ^ amours , que nous- croyons devoir com- prendre celui que M. Linné a placé dans le genre des anguis , 8c qu'il a nommé anguis bipède (a). r= ; ^V ^;j - On doit encore rapporter les prétendus reptiles bipèdes , dont on a fait men- tion jufqu'à préfent , à des larves pins , ou moins développées de grenouilles , de raines > de crapauds «^ même de fala- mandres , tous ces Quadrupèdes ovi- pares ne préfentant fouvent que deux pattes dans les premiers tems de leui accroiffement. Tel eft , par exemple , Tanimal que M. Linné a cru devoir placer non-feulement dans un genre , mais même dans un ordre particulier , & qu'il a appelle ^re/2c Uuertine (b). Il avoit été envoyé de Charles-Town , , par M. le Doâeur Garden , à M. Ëllis *, il avoit été pris à la Caroline , où on doit le trouver aifez fréquemment , • - 1 Ci \i-:iS . . ^'i-i^i^kr-c-^v: <*»>' ^i \ 384 Uifloire Naturelle ^^ ,^^^^^^ /:»-. Z:.!- PREMIÈRE DIVISION. 6 BIPÈDES ' ' Q//i manquent de pattes de derrière^ i .; i:^'-^y-i}^ ■yf -;!■ 'ft. ■i^V7--'V es 55 : L E C ANN E LÉ. -<ç. Nous NOMMONS aînfî un Bipède qui n*a encore été décrit par aucun Naturalifte,, & dont aucun Voyageur n'a fait men- tion. Il a été trouve au Mexique par M. Vélafquès , favant Efpagnol , qui Ta remis , pour nous l'envoyer , à M. Polony , habile Médecin de Saint- Domingue-, & c*eft Madame la Vicom- tefle de Fontanges , Commandante de cette îfle , qui a bien voulu l'apporter elle-même ea France , ayec un foin que Ton •yp w"»»!-? "ï «ï»»-»'-. ■ «r'1'^ 'V ,».*^--'.»i > ^ »• S » . , V*- > - u 1 / its Quadrupèdes ovipares, 3 8 y Ton ne fc feroit pas attendu à trouver dans la Beauté , pour un reptile plus propre à Tefirayer qu'à lui plaire. Ce Bipède eft entièrement privé de pattes de derrière. Avec quelque foin que nous l'ayons examiné , nous n'a- vons apperçu , dans tout Ton corps , aucune cicatrice , aucune marque qui pût faire foupçonner que l'animal eût éprouvé quelqu'accident , &: perdu quel* qu'un de Tes membres. Il a beaucoup de rapports , par fa conformation géné- rale , avec le lézard que nous avons nommé chalcide \ les écailles dont il eft revêtu , font également dilpofées en anneaux *, mais il diffère du chalcide , non-feulement en ce qu'il n'a que deux pattes , mais encore en ce qu'il a U queue très-courte , au lieu que ce der- nier lézard l'a très- longue, en propor- tion du corps. Il eft tout couvert d'é- cailles , prelque carrées , &: difpofées en demi-anneaux fur le dos , ainfî que fur . le ventre •, ces demi-anneaux fe correC- pondent de manière que les extrémités des demi-anneaux fupérieurs aboutirent à la ligne qui fépare les demi-anneaux Ovipares» Tome IL R ■■fMa jStf Hiftoire Naturelle inférieurs. Ceft par cette difppfition qu'il diffère encore des chalcides , dont les écailles forment des anneaux entiers autour dvL corps. La ligne où fe rcu^ niiTent les demi-anneaux fi^périeurs âc les demi r anneaux inférieurs , préfente de chaque coté , & le long du corps , une efpçGc de ftllon qui s'étend depuis la tête jufqu'à l'anus. La queue , au lieu d'être couverte de demi -anneaux , ainiî que le corps > eft garnie d'anneaux entiers 9 eompolés de petites écailles de niême forme & de même grandeur qiit celles des demi-anneaux* L'afTemblage de ces écailles forme un grand nombre de (bries longitudinales \ la réunion des anneaux produit auffi un très -grand nombre de cannelures tranfverfales -, & 1^'eft de-là que noi|s Hvons tiré le nom deCanneléy que nous donnons au Bipède du Mexique. Nous avons compté cent cinquante demi -anneaux fur le ventre de cet animal , ôc trente<-un anneaux far fa queue , qui eft groâe êc arrondie à l'extrémité. La longueur totale de cet individu eA de huit pouces (ix lignes; pelle de la queue ^ d'un ;pouce 2 & fon (îttOll dont ntiers des Quadrupèdes ovipares. 387 diamètre , dans fa plus grande grofleiir, cft de quatre lignes. La tcte a trois lignes de longueur ; elle eft arrondie parde* vant, A: on a peine à la diftinguer du corps. Le deffus en eft couvert d'une gr-^nde écaille ; le mufeau eft garni de trois écailles plus grandes que celles des anneaux , 5c dont les deux extérieures préfentent chacune un très-petit trou , qui eft l'ouverture des narines. L» mkhoire inférieure eft auflî bordée a écailles un peu plus grandes que celles des anneaux •, les dents font très-petites v les yeux , à peine vifibles & fans pau-^i? pières \ je n'ai pu remarquer aucune apparence de trous auditifs. Les patres, qui ont quatre lignes de longueur ,• font recouvertes de petites écailles , fcmblables à celles du corps , & diC pofées en anneaux -, il y a , à chaque pied , quatre doigts bien féparés , garnis d'ongles loties & crochus -, & à côté du doigt extérieur de chaque pied , on apperçoit comme !e commencement d'un cinquième doigt. Nous n'avons pu remar- quer aucun indice de pattes de derrière ,• ainfi que uqus l'avons dit* aucun anneau Rii 3 s 8 HiJIoire NaturelU du corps ni de la queue n'eft intef« rompu , & rîen n'indique que l'animal nit éprouvé quelqu accident» ou reçu la plus légère bleffure. L'ouverture **c l'a- nus s'étend tranfverfalement *, 8c fur Ton bord fupérieur , nous avons compté iiiç tubercules percés à leur extrémité, & entièrement femblables à ceux que nous ;ivons vus fur la face intérieure des cuifles de V iguane j du Uiard v^rt» du ftctOf 6cc. La qu^wie du Bipède Cannelé étant (luill grofle à Ton extrémité que la tcte de cet animal, il a beaucoup de rap* port , par Ta conformation générale , avec les ferpens que M. Linné a nom-f fnés amphUHnes , dont les écailles font (Egalement difpofée^ en anneapx , les jreux trèsrpcu vifibles , la tête & le bout de la queue prefque de la même grof« feur , 8c qui manquent auiC de trous auditifs, C'eft parmi ce genre d'amphîA bènes , qu'il faudroit placer le Cannelé s'il n'avoit point deux pattes -, 8c c'eft f)articulicrement avec ce genre qu'il ie l'ordre des Quadrupèdes ovipares, Çoom^e ççt ^nim4 ^ ét4 envoyé ^^ au des Cabinet n'avons relie*, t eft ordi fur le V( rons  • bre au habitud conforn des feps 8c fa m bler be; lézards. ■ ■ K' ■ des Quadrupèdes ovipares. 589 Cabinet du Roi » dans du tafia , nous n'avons pu juger de fa couleur natu- relle •, maïs nous avons préfumé qu'elle eft ordinairement verdâtre & plus claire fur le ventre que fur le dos. Nous igno* rons fi on le trouve en trcs^grand nom- bre au Mexique , èc quelles font fes habitudes. Mais nous penfons d'après (a conformation , affei kmblable à celle des feps & des chalcides , que fon allure éc fa manière de vivre doivent reflem- bier beaucoup à celles de ces derniers lézards. ■• -;- -x •■ . rf ,r >J ' - 3 ... 1 ■I ^<(i • ; :? ..It> . •" .p-A «•«« ,i . ; ' '• . .' f ■ I- \ -'7.'i VDl^ ■ >'*■: .>'. 'Xt' 1 ■ Riij ^7?K9>Rm0ni«*ppB 350 Uijloîre "Naturelle SECONDE DIVISON. ^ssm &BÊ BIPÈDES Qui manquent de pattes de devant. •; «, W" a LE SHELTOPUSIK. Nous DONNONS Kirne notice d'un reptile à deux pattes, dont M. Pillas a parlé le premier (a)» -Nous lui confcrvonsle nom de Sheltopufik que lui donnent les habi- tons des contrées qu*il habite , quoiqu'ils appliquent auffi ce nom à une véritabU cfpèce de ferpent, parce quil ne peut y avoir aucune équivoque relativement à deux animaux d'ordres ou du moins '•■■ (a) Novi eommentarii JcaJemia Scitnuarum impt- rialis Pitropolimn 9 tQui, 19, foi 435 * /""o amt »?V4- y. ..■ ies I de genr du Volj Naryn, qurrii p préférei & où : fc cach qu'on 1 petits ! lézards cpaifle Les bc d'écaill qui le de pe ouvert mobih femblî delà t celles tant d fefton des au De cl efpèci Al'e: ôc au ies Quadrupèdes ovipares, j j t de genres difiérens* On le trouve auprès du V olga , dans le défert fablonneux de Naryn, ainft qu'aux environs de Tere-^ qum , près du Kumam -, il demeure de préférence dans les vallées ombragée* & oii Therbe croît en abondance. II fc cache parmi les arbriffeaux, & fuit dès qu'on rapproche» Il fait la guerre aux petits lézards , & particulièrement aux lézards gris. Sa tcte eft grande, plus cpaiiïe que le corps. Le mufeau cfl obtus* Les bords de la gueule font revêtus d'écaillés un peu plus grandes que celles qui les touchent*, les mâchoires garnies de petites dents s & les narines bien ouvertes. Le Sheltopufik a deux paupières mobiles & des ouvertures pour les oreilles^ femblables à celles des lézards. Le deiïus delà tête eft couvert de grandes écailles; celles qui garniffent le corps & la queue, tant deflus que defTous, iont un peu feftonnées & placées les unes au-deflu$ des autres , comme les tuiles fur les toitSé De chaque côté du corps s'étend une elpèce de ride ou de fillon longîtudînaL A l'extrémité de chacun de ces filions, & auprès do l'anus, on voit un trcs- R iv 'Tvr^^mimmmm'mmmmm mm 391 Hifloire Naiurette , &c. petit pied couvert de quatre écailles i éc dont le bout fe partage en deux fortes de doigts un peu aigus. La queue eft beaucoup plus longue que le corps. La longueur totale du Sheltopufik efl ordinairement de plus de trois pieds, êc fa couleur > qui eft adez uniforme fur tout le corps > eft d'un jaune pâle. On trouvera dans la note fuivante {b) les principales dimenfions de ce bipède que M. Pallas a diiléqué avec beaucoup de loin {c). ' ' ■ '^ ^••■" *'' •■ *• ■'" " t'. lu^ik D (^) Longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus... Longueur de la queue Longueur de la téce « depuis fe mufeau iufqu'aux trous au- ditifs Circonférence de la tête à fa bafe Circonférence du corps au- devant de t'anus Circonférence de la queue à fon origine Lofgueur des pieds (c) M» Pallas , à l'endroit déjà cit^ pieds I pouc. 6 lig». a 4 I 8i 3 10 3 5 3 a H : ♦• r- N I 8i 10 5 a 393 sa ; TA BLE I il^l -i. ■ i - a» ■ DES MATIÈRES. ' j I ï*. ' . • # I 1 > jIccùupztMsvT, Le tems de raccouplemetit des Tortues Franches , varie dans les différcns pays» fuivant la température, la failon des pluies, &c. Vol» 1 1 page 8^, Accouplement des Crocodiles, 25 f. Accouplement des Lézards Gris, Vol. Jly îo. Agame, L*Agame Te trouve en Amérique,' VoU J , 3g6, Defcription de ce lézard, Idtm* St% rapports & îqs différences avec le Galéote, J57. , *^ _ Agua, Caratflères diflindi^ de ce Crapaud, VoL Jly 374' ^ ■, Aigle, Inftinél des Aigles, pour dévorer les Tortues Grecques, Vol. /, zo6. Air. Le Caméléon peut filtrer i*air de Tatmo!- Î>hère au travers de fes poumons , Vol. II » jz* 1 fe rend par-là plus léger , 73. Algire. Sa defciiption , Vol. Il, Sj. Pays qu^il habite , 86, 8y, AHmens. La Tortue Bourbeufe peut vivre long-tcms fans prendre aucune nourriture. Volume I , t^y. "Le Crocodile eft contraint quelquefois de demeurer beaucoup de tems, R V j Hi MkRm '994 TJ s 1 E & même plufieurs mois fans manger» i€Si Il avale alors de petites pierres &. de petits morceaux capables d'empêcher Ses inteftins de fe reflerrer , Ji^OT. Amaxpne, Les Crocodiles (ont fi abondans dans les grandes rivières de l'Amazone & d'Ovapoc> dans la baie de Vincent-pinçon, & dans les lacs qui y communiquent , (|u'ils y gênent, par leur multitude, la navigation des Pyrogues , Vol' I, zy^. Ils fuivent ces légers batimens, fans cependant eifayer de lés ren- verfer , & fans attaquer les hommes , Iderri^ Il efl quelquefois aî(e de les écarter à coups de rames, lorfquils ne font pas très-grands , Idem, Améiva» Defcription de ce lézard & fes caraélères diftindifs. Vol, II, 5.9 , &fuivant€^. 11 fe trouve dans les deux Continens, 44. Amour, Ceft au retour du printems que les Quadrupèdes ovipares éprouvent le fentiment de Tamour & cherchent à s'unir à leurs femelles, Voil, If 45* Malgré leur lîlence habituel, ils ont prefque tous àts foins particuliers pour exprimer leurs defirs. Le mâle appelle fà femelle par un cri expreflîf auquel elle répond par un accent femblable , 4^. La conforma- tion des Quadrupèdes ovipares paroît àts plus propres aux jouifTances de l'amour. Idem, Les parties fexuclles des mâles font renfermées dans l'intérieur de leur corps, jufqu'au mo-. ment où '\\s s'accouplent avec leurs femelles, Jdem, Parmi les animaux fufccotibles d'avec* lions tendres & de foins emprelfês, les efpèces petits teftins DÈS MATIERES '39< ks moitié ardentes en amour» font celles où le mâle abandonne fa femelle , après en avoir joui 'y enfuite viennent les efpèces où le mâle prépare le nid avec elle> où il la foulage dans la recherche des matériaux dont elle fe fert pour le conftruire, &c. & enfin celles cjui reiTentent le plus^ vivement les feux de 1 amour , font les efpèces où le mâle partage entièrement avec fa compagne > le loin de couver les œuâ, 255. On ne peut attribuer une vive , intime & confiante tendreffe à un animal, tel que le Crocodile, qui, par I3 froideur de fon fang, ne peut éprouver prefque jamais , ni payons impétueufes , ni fentimcnc profond, 25 tf. Amphibie. La Tortue Grecque efl amphibie 9^ jufquâ un certain point, par fon^organifation, VoL I, 189. Animaux (les) diffèrent des végétaux, Se fur-tout de la matière brute, en proportion du nombre & de Taâivité des fens dont ils ont été pourvus, VoU /> 8, Tous les ani- maux qui ont du fang, doivent xefpirer Tair de Tatmofphère , 24. Les animaux qui ne fuen€ point, & qui ne pofsèdent point une grande chaleur intérieure , mangent très-peu , z8, Arcinoë. (ville de), confacrée aux Croco- diles auxquels on donna des prêtres , VoLJ, z8j0 Art. L*ait de Thomme n eft qu'une appli- cation des forces de la Nature, VoL I, z^z» Atmofphtre, h&s Quadrupèdes ovipares ne peuvent réfîfler aux effets d'une atmofphérCgi jluiôi fioide que tempérée , Vol» /> zs. R vj w 39^ " T AB LE ^ Hiurd» Defcription du lézard A zuré , VoU JI$ • f • ■ ^ - - V. - - . .. - •• ' ' ■ -^ '"l ■ . ■» t;-i , *::'■;' ^':;^ Jî. ^"\"' tr'l: •''" S-^siiic* Contes ridicules répandus au fujet du Bafilic, VoL J, ^a^. Il habite l'Amérique méridionale, 344- Sa defcription Idtm. Il faute & voltige, pour ainfi dire, avec agilité dé branche en branche, 34s. Il témoigne une forte de fatisfàiflio 1 â ceux oui le regardent, 34s. Béguan. Nom donné par les Indiens aux Bézoards d'Iguane, Vol. I, 341, Be\oards attribués à des Tortues franches; îeur forme & leurs couleurs. Vol* J, tos* On trouve quelquefois des Bézoards dans le corps des Crocodiles, zïnÇi que dans celui de plu- £eurs autres lézard' t / , z8z. Defcription de ces Bézoaids, s Leur couleur. Idem, BézoardsdeTupinambis, 3 1 o. Bézoard d'Iguane, 340. Bézoard d'Iguane apporté de l'Amérique méridionale, au Cabinet du Roi> 339. Sa defcription, 340. BimacuU (lézard), defcription & habitudes de ce lézard de l'Amérique feptentrionale^ Vol J, Bipèdes, Vrais reptiles Bipèdes, Vol. IJ % ^78 & fitiyantes. Animaux qu'on n'auroit pas dû compter parmi ces reptiles , Idem. Bois aquatiques (les), qui garniffent Us rivages de la Caroline ^ font remplis de poif- Ibfis deftruéteurs, & d'aunes animaux qui fe dévorent les uns les autres*, on y rencontre au^ de grandes Tortues > mais elles font le DES MATIÈRES. ^57 plus fouvenc la proie de ces poiffons caraa* ciers , qui , à leur tour > fervent d'aliment aux Crocodiles » plus puifTans queux tous> Fo/# Bombée ( la Torrae) habite dans les pays chauds. Vol. I, zo^. Defcripcion de fa forme Jdem. Dimenfîons d'une carapace d'une tortue de cette efpèce , Jdem. Couleurs de la Bombée y Idem. Son rapport avec la tortue jaune. Bonheur, Les tortues hanches font regar* dées par les Japonois , comme l'emblème dii bonheur. Vol. I, 109. Bordure ( la ) de la carapace des tortues eft communément garnie de 22 ou 25 lames^ YoL J, 54. ^ - V û • n. Boffii ( crapaud ) : defcription de cet ani^ i|ial 5 & lieux où on le trouve. Vol. II, 36e* Bojfue ( Raine ) > fa defcription , Vol. 11^ Bourheufe ( la tortue ) a cinq doigts aux pieds de devant , & quatre aux pieds de derrière*, le doigt extérieur de chaque pied de devant eft communément fans ongle. Vol* I y 152.. Sa queue eft à-peu-près longue comme la moitié de la carapace *, elle la tient éten- due lorfqu'elle marche , Idem \ elle eft beau- coup plus petite que la tortue terreftre, ap- pellée la Grecque , 25/. Sa carapace eft noi- râtre*, le difque eft garni de treize lames bordées de ftnées légères, foiblement poin-« tillées dans le centre , & les cinq de la rangée \du milieu, fe relèvent en arêtes longitudinales ^ ï\ §0 ' T A È L Ë Idem, La pd,rtle poflérieure du plaftron eft termiaée pair une ligne droite. Idem, Elle fait entendre quelquerois un fixement entre* coupé, //a. On la rencontre non-feulement dans les clkmixs tempérés & chauds de l'Europe ^ mais encore en Afîe, 2/j. On la trouve à des latitudes beaucoup plus élevées que les tortues de mer, Idem* Des les premiers jours du printems , elle pafTe la plus grande partie du tems dans Teau, 2^4. Dans lété, elle eO: Erelque toujours â terre , Idem, Elle multiplie eaucoup. Idem. Elle ne pond f&s œuis qu^à terre*, elle les dépofe dans un trou & les recouvre de fable, 2SS' Elle marche avec brên moins de lenteur que la tortue grecque. Idem, Brun ( crapaud ) , fa defcription , Vol, 11$ 3S7» Ses habitudes , Idem, Brune (Raine), fes caradkères. Vol, II f^ C. l^AijtMiTs. Defcription de ce crapaud, & couleurs quil pTéfente, VoL II, 35$, Ses habitudes , 360. Callofité au bouc de la queue de certaines Tortues Grecques, Vol h 194, Caméléon, Après qu*oii a difféqué un Camé- léon -, fon cœur palpite encore , Vol, I, z6* Propriétés fabuleufes attribuées à ce Lézard, Vol, II, 52. Sa defcription, S3' Conforma- tion de Ces yeux , jtf. Forme de fa la' jgue , ^8, Manière dont les doigts de fes pieds font réunis , ^9^ Ses habitude^ naturtlks, €z &fuiv^ DES MATIÈRES. 5^ Sa manière de fe tenir fur les branches des ai'bres , Id, 11 fe fert de fa queue comme d une cinquième main, ^i. Animaux qui le pour^ fuivenc , 6z. Lenteur de fa marche , Id, Variétés de couleur qu'il préfente, 65 & fuiv. Expli- cation de fes changemens de couleur, 67 if fuiv. Manière dont il s'enfle & fe défenfle, 70* il fiffle comme plufîeurs efpèces de ferpents, 74* Il pond de neuf à douze oeufs, Idem* Leur defcription, 75* P33's habités par le Caméléon*, variétés que cette efpèce préiente^ 77* Varié.é du Caméléon , décrite par M. Par« ions, 7^« Cancers, Cti a vanté les propriétés du Lézard gris contre les cancers, les maladies de la peau, celles qui demandent que le fang foit épuré, &c. Vol, II 3 13, ,\ ;i Cannelé, (Bipède) Defcription de ce rep- tile, envoyé du Mexique au Cabinet du Roi» Vol. II, 384 &fuiy.^ Caouane (la) a été appellée Caret jpar plufieurs Natuiralifles , Vol, i> 222. Elle lur- pâife en grandeur la Tornie Franche , 1x3^. Elle en diffère par la grofleur de la tête, la grandeur de la gueule, Talongement & la fdijice de la mâchoire fupérieure , Ihid. Les bords de fa carapace paroiffent dentés, 1x4* Les écailles du milieu de fon difque fe rer lèvent en boffe. Idem, Le plaftron de la Caouane fe termine du coté de Tanus par une forte de bande un peu arrondie par le bout, Ibid, Un des caraélères dillinâifs de la Caouane , cil que les pieds de derrière ^ ainfi que ceux ^^i^^n^H^^mr^^m, ;|oo r Tji s LE de devant, font garnis de deux ongles aigiu^ f 2/. La Caouane paroit fe plaire un peu plus vers le nord , que la Tortue Franche , Jd, On la trouve tt ès-fréquemment dans la Médi- terranée , Jbid. Elle ell plus hardie que les autres Tortues, tz6. Elle eft voracej 127. Elle fé jette fur les jeunes Crocodiles , Idem, Sa chair e(l huileufe , coriace ^^ d'un mauvais goût de marine , tzS, On la fale quelquefois pour Tufage des nègres, Jdem, Lorfqu'on s'ap- proche de la Caouane > pour la retourner, elle fe défend avec fcs pattes & fa gueule*, ^ il eft très-difficile de lui faire lâcher ce qu'elle a faiiî avec fes mâchoires , 130. Carapace (la) & le plaftron font compofés de plufieurs pièces ofleufes dont les bords font comme dentelés, & qui s'engrainent , les unes dans les autres, d'une manière plus ou moins fenfible*, dans certaines efpèces , celles du plaftron peuvent fe prêter à quelques mou- vemens , VoL I ^ 63 & 64. La carapace des grandes Tortues , a , depuis quatre jufqu'à cinq pieds de long, 66 Carapace des Tortues- franches, employée à couvrir des maifons , 106. Servant de nacelle, Id. Servant de bou- clier, toy. La Carapace de la Tortue-grecque, eft très-bombée , i8o. Lorfque cette Tortue eft renverfée , elle peut aifément fe remettre fur lès pattes, iSt» Caret (la Tortue) eft celle que Ton voit revttue de belles écailles qu'on emploie dans le commerce , VoL I, 2 ^tf. Il eft aifé de re- connoître le Caret au luifant des écailles pla^ DES MATIERES. ^oi eées fur fa carapace , & fur-tout à la manière dont elles font difpofées. Elles fe recouvrent comme les ardoifesqui font fur nos toits, li^ On trouve le Caret dans les mers d'Afie 8c d'Aipérique tgy. Ilnefl point au(fi grand qu« la Tortue-franche, xj^.Sca pieds font quel-* quefbis garnis chacun de quatre ongles. Idem, Ses œuh font plus délicats que ceux des autres efpèces de Tortues, mais fa chair n'efl ni agréable ni toujours faine , Idem, La Tortue- Caret fe défend avec plus d'avantage que les autres Tortues lorfqu'on cherche à la prendre, tS9' Elle peut fe remettre fur (es pattes lorf* qu elle a été retournée , Idem, Cayman. Les Caymans font abfolumentde la même efpèce que les Crocodiles du Nil , Vol' I, ZZ4. On a prétendu que leur cri étoit Î)lus foible , leur courage moins grand , & leur ongueur moins confidérable ', mais celz nefk vrai tout au plus , que des Crocodiles de cer- taines cohtrées de l'Amérique , & particulière- ment des cotes de la Guyane, zzs» La pré- tendue petite efpèce de Cayman eu celle d'un grand Lézard , que Ton nomme , Dragonne , Cerveau ( le ) des Quadrupède? ovipares eft très -peu étendu, Voi.I, t8. Cervelle, Les Tortues grecques peuvent vivre pendant fix mois, après qu'on leur a enlevé la cervelle. Vol I, 183, 184. Chagrinée. ( la Tortue ) a été appotée des grandes Indes, VoL I, ao,9.Elle eft très-re- marquable par la conformation de fa cari-; ;\ %ti " TA S LIE pace, qui ne refTemble à celle d'aucune Tortue connue , Idem. La couverture fupérieure paroit Coinporée de deux carapaces placées Tune fur 1 autre , & dont celle de deffus feroit plus étroite 8c plus courte , Jdem. Defcription de cette Tortue fîngulière , Jdem. Les bords de la carapace font cartilagineux & à denii-tranf" parens , 2to. Le plallroneil plus avancé parde^ vant & parderrière que la couverture fupé- rieure , Idem, L'animal peut alonger facilement le cou, zti» On peut préfumer que cette Tortue e(l plutôt d'eau douce que de terre, Id, • Chair (la) des Tortues Franches fèuielles, ed plus eftimée que celle des mâles , lur-tout dlâns le tems de la ponte , Vol. I, 52* On fale , non-feulement la chair, mais encore les œuâ & les intelHns de la tortue Franche , 94» Cette nourriture eft très-employée dans les Colonies d'Amérique , si* La faveur de la chair dti Crocodile doir varier beaucoup , fuivant l'âge, la nourriture, & l'état de l'animal, z8f Ckalcide , Defcription de ce Lézard , Vol. II, tjG* Rapports de fa conformation avec celle de plufîeurs ferpens > 178. Chaleur ( la ) eft fi néceflfaire aux Croco^ diles , que non- feulement ils vivent avec peine dans \qs climats très-tempérés, mais encore que leur grandeur diminue j à mefure qu'ils J^abitent des latitudes élevées ^ Vol. I, Z63. On les rencontre cependant dans les deux mondes à plufieurs degrés au^efTus des tropiques , Id, ChaJTe du Crocodile, Manière de prendre les Crocodiles j employée en Egypte, VoLI$ 2y6. Autre pays j i77 vages de a des gens le Crocod qui eft pr< pénétrer , Claffes. d'animaux VoL Ir 4 Coajfem fréquence Ccear ( qu un feu cœur de: corps , il ou nuit r Coffre.l que la c Coquil Coquiila Vally Cordy où on h Cornu Corom apporté cription terminé» comme Côtes nouilles pourvu; »>' )rfue laroic Iriine plus In de is de Iranf- irde- jDES MJTIERES. 40^ ^y6. Autre manière en tifage dans le même pays j 277* Chafle du Crocodile par les fau^ vages de la Floride, Jdem, On dit qu'il y a des gens affez hardis pour aller jufqucs fous le Crocodile, lui percef la peau du ventre » qui eft prefque le feul endroit où le fer puifTe pénétrer , Jdem. Clajfes, La Nature a lié toutes les claiTcs d'animaux par un grand nombre de rapports , Vol. 1x43* . Coajfement des grenouilles communes. Sa fréquence & fa monotonie , Vol. II , z6z, Caar ( le) de^ Quadrupèdes ovipares- n'2 qu*im feul ventticule, Vol» /, i8. Lorfque le cœur des Grenouilles a été arraché de leur corps , il conferve fon battement pendant fept ou nuit minutes i Vol, II, zsS, Coffre. La Tortue-Coffre paroît être la même que la caouanc. Vol» /, 130, " ' .'. ' Coquillages. On trouve fouventde très-grândï Coquillages à demi-brifés par la caouane^ Cordyle, Oefcrîption de ce lézard & lieux oii on le trouve. Vol, II y 3/^, Cornu ( crapaud). Sa defcription, Vol, II, 372I Coromandel, Grandeur d'une Tortue grecque apportée du Coromfand?l, Vol, ly t^t, Def- cription de cette torme, i9z. Sa mieue étoic terminée par une pointe d'une fubftance dure comme delà corne, Ibid. • J ' r - Côtes, Lz plupart des falamandres , Us gre« nouilles , les crapauds & les raines font d^-; pourvus de Côtes, Vol, I» ij* V ^^ I I T A s L Ë i 404 CôugMn. Lorfque les Cougars rencontrent quelque gros crocodile > cet énorme lézard plus vigoureux qu'eux , les entraîne au fond de l'ean » Vol. I, z^s» t Couleur delà chair des tortues franches, Vol, If 104. Elle varie fuivant les individus, Jiem* Couleur des crocodiles , 245. Les cou- leurs du lézard eris font fujettes a varier ^ fui- vant Tâge , le icxe & le pays , Vol. Ut s* ' Couleur de^ lait. Defcription de cette raine d'A- inérique> VoU II ^ 3x3. i ^^ ,f ' Couleur de feu. Sa defcription, Vol. IT , 361» Endroits où on le trouve , Idem. Ses habitudes , 363. 11 paroSt faire la nuance entre les crapauds & les grenouilles , Ibid, * Courag\ Si le crocodile n*a pas la cruauté des chiens de mer & de plusieurs autres ani- maux de proie, avec lefquelsil a plufieurs rap- ports & qui vivent comme lui au nilieu des eaux, il n'a pas la fierté de leur courage > Vol. ly zjt» Pline a écrit jqu'il fliit devant ceux qui le pourful..nt, qu'il felaiffe même gouverner par les hommes affez hardis pour fe jeter fur fon dos > & qu'il n'eft redou- table que pour ceux qui fiiient devant lui. Idem. Il fe pourroit que les crocodiles de cer^ taines contrées de l'Amérique, où Thumidité l'emporte fur la chaleur , euffent moins de cou- rage & de force que les animaux qui les repré- ientent dans les pays fecs de l'ancien Conti* Courte^ Caroline , Elle n'eft Elle dev Crapau 333^ ^fi de fon co de les a pie &4€ fuivantei 346. Cra pauds co 3^0. Le dix-huit 3St* Crête- defa pc VolX: Crian cette efj Croco rer, pr Vol I, férence eaux fi fe plaî au mili noyées lues de le d*A- DES MATIÈRES. 40c Courte^queue (h tortue) fe trouve â U Cirolme, Vol, ï, zo8. Sadefcription, /ir«. Elle n'efl pas abfolument fans queue, Jdeitu Elle devient affez grande» zq9» Crapaud commun. Sa defcripdon, VoL Ht 333 éffuivantes. Humeur laiteufe qui découle de Ton corps, jjy. Ses habitude^, 336, Tems de fes amours, 339- Manière dont il s'accou* pie & dont fes petits fe développent , 340 4r fuivantes. Grandeur à laquelle il peut parvenir, ^46, Crapaud devenu familier , 34S, Les Cra* pauds communs ont été employés en médecine, 350. Le crapaud commun peut vivre jufqu'à dix-huit mois fans prendre aucune nourriture , 35t. ' ■■ /■' -'-■•' • '.' ■ ' • /' ■ • :• Crêu^écailleufe y différence de fa forme 9( de fa poficion dans diyerfes efpèces de lézards» VoLTi3t4» 315. Criard ( crapaud ). Caraâéres diflinftifs de cette efpçce , V6L JJ, 37S. Crocodile, On a vu des crocodiles demeu'^ rer, près dun an, privés de toute nourriture. Vol. I, 27. Le crocodile fréquente, de pré- férence f les rives des grands fleuves > 4ont les e^ux furmontent fouvent leurs bords, 25,9.1! fe plaît fur^tout dans Tamérique méridionale, au milieu des lacs marécageux , & des favanes noyées , z6o. Il lie les lézards , avec les tor-» nies de mer, par une grande partie de fes M^tiide; ^ 4e f^ conn>rmacion, zzi. Qm '4o6 TABLE rencontre beaucoup de contradiâions, tant fur la forme aue fur la couleur, la taille, les mœurs & rhabitation de ce grand Quadrupède ovipare, 222. LesVoyaçeurs lui ont rapporté ce qui ne convenoit qu'à d'autres grands lé- tards, très-différens par leur conforination & leurs habitudes , 22^. Tous les vrais cro- codiles ont cinq doigts aux pieds de devant , quatce doigts palmés anx pieds de derrière, & n'ont d'ongles ou'aux trx>is doigts intérieurs de chaque pied , Jbid, Qa ne doit compter que trois efpjèces parmi ces inormes animaux, a24. Les crocodiles de la Loui/îane font en- tendre une fîbite de mugiflement pour le moins auffî fort que jceUii des crocodiles de l'ancien continent, qu'ils furpafTent quelquefois par leur grandeur & leur hardieife , 22 jr. La grandeur &. les habitudes du crocodile varient dans les deux Continens , fuivant la tempéramre ,1'abon- dancedela nourriture, le pliisou moins d'hiimi- liité, &c. , 22^. Lccrococlileordinaireeft com- mun aux deux mondes , Idem, Les ûès^grands lézards que Dampier a voulu regarder comme une nouvelle elpèce de crocodiles, font de l'efpè- jcedes lézards que Ton znommésFouette-aueues^ A27. La Nature a abandonné au crocodile les rivages des mers & des grands fleuves des zones torrides, zz$. Il l'emporte en gran- deur ftir tous les animaux de ion ordre , 230, Il doit être comptée parmi les plus grands animaux, z^t, Defcription de quelques parties intérieures des crocodiles , 246. Grandeur or- dinaire des crocodiles, 247* Principales dimcn- J)ES MATIERES. 4oi dons dun crocodile, a/o. Manière donc les crocodiles forcent de l'œuf, a/i. Leur ^raa« deur Iprfqu'ils brifenc leur coque > ^^^4' ho crocodile eft très-avide de poifTons, d'oifeaux de mer, de tortues > z6t. 11 sVlance auflt fur les béliers > les cochons & même les bœufs. Idem, Si la faim le preffe , i] dévore même les hommes > Sl fur-tout les nègres fur lef* 3uels on a écrit au*il fe jette de préférence, dem, C'eft dans 1 eau qu'il jouit de toute fa force 9 & qu'il fe remue avec agilité , malgré fa lourde maffe , en fàifant fouvent entendre une e fpèce de murmure lourd & confiis, z6Zf Ariilote a dit que, pour Tapprivoifer, il fuâi- foit de lui donner une nourriture abondante « dont ledé^ui feul perde rendre très-dangereux, Z7>* Les Nègres, vs environs du Sénégal, ofent l'attaquer ptnaant qu'il efl endormi , & tâchent de it furprendre .■ uis des endroits oà il n'a pas alfez deau pour nager , z^ji» Leurs combats avec le crocodile , fdim. Sans le grand nombre de leurs ennemis , les crocodiles leroienttrop multipliés, Z78. Un grand nombre de crocodiles font détruits avant d'éclore, z€q. Des animaux trop foibles pour ne pas fliir à l'afpedl de ces grands lézards , cherchent leurs œufs fur les rivages oi^ ils les dépofent> Idem, Crocodile noir. Ses différences avec le crq* codile ordinaire. Vol* /> z8/f. Pays qu'il har f)}ce , z8s. Çrocçdiha, Excrémens 4u Stelljon, Fé/, If n 40S TABLE D. JDsstej:£m ( la tortue ) neft connue que par ce qu'en a rapporté M. Linné ^ Vol, lyzoz. Ses doigts (e réuniffent de manière à former tme patte ramaffée & arrondie , comme celles de beaucoup de Tortues terreftres,J<^em. La couverture fupérieure a un peu la ^rme d'un cœur , Idem. Les bords en font dentelés St. comme déchirés, Idem» La couleur de fcs écailles eft d'un blanc fale, Idem, On la trouva en Virginie , Idem, Dents, Forme & nombre des dents, delà Dragonne, Vol, I tzss. On a pu les prendre pour des dents de petits crocodiles. Idem, Dépouillement, Tous les Quadrupèdes ovi- pares, excepté les tortues & les crocodiles, quittent au printems leur vieille peau , qui eft remplacée par une nouvelle , Vol, 1, 37* Quel- 3ues-unes la quittent audi plufieurs fois pen- ant Tété des contrées tempérées, 38, Des animaux d'ordres très-riiflPérens des Quadru- pèdes ovipares , éprouvent aufTi chac,ue année , & même à plufîeurs époques , une efpèce de dépouillement On peut particulièrement le remarquer dans les ferpens , dans certains ani« maux à poil, & dans les oifeaux*, les infères & les végétaux , font fujets aulTi à une forte de mue , 39 > 40, Dans quelques êtres qu'on reniarque une forte de dépouillement , il &ut toujours l'attribuer au défaut d'équilibre entre les mouvemens intérieurs & les eau- {çs externes ^ ^o. Développement* DÈS MATIERES. ^09 Développement, Les tortues Eanches n'at- teignent a] leur entier développement qu'au bout 4e vingt ans ou environ, Vol, I, zoy» Dans prefque tous les animaux, le dévelop^ pement eft plus grand dans les premiers tems de leur vie, z^^' Difque, Le milieu de la carapace àts tor- tues s'appelle difque. Il eft le plus fouvent couvert de treize ou quinze écailles placées fur trois rangs , Vol, t, 64, jpi'^ijions. Nombre & caradères des divi- sons établies dans le genre des lézards ^^^Fo/» li a,î8 & fuîvantes. y^ ^ :^> '-'' ■"'Z Domejîicité, Pludeurs Quadrupèdes ovipares préfentent une forte de domeilicité , VoL /, 52. La tortue bourbeufe devient comme domefHque, z^G On fait aifément un animal domedique, de la tortue jrecque, 2^5. Dominateurs (les quatre grands) des eaux , àss rivages, desdéferts, & de Tair réuniflent» â la fuperioricé de la force , une certaine dour* ceur dans l'iaftinél. Vol, I, z^f, '^ Doré. ( Lézard ) Sa defcription , Vol. II, 107* Lieux qu'il habite, to$. Ses habitudes , Double-Raie, Caraâères diftinâifs de ce lézard d'Afie ,• Fb/. II y 132, Dragon, Sa defcription , Vol, II, 183 fir fuivantes. Habitudes de ce lézard ^ i86'. Il paroît qu'on ne doit en compter qu'une efpèce, i8^. Dragonne, Sa defcription, VoL I, z9s &fui^ vantes. Principales dimeofigns d*un individu de Ovipares» Tome II, S ) \ J l\ t •I < V V »^^ ^ ' 4^0 V TABLE ^ cette efpcce, 29*. Ses habitudes ,^?bo èyî/i- vant€s. Bon goût de fa chair , 304. Durée de la vie. Les Quadrupèdes ovi- pares vivent en général très-long-tems , Vol, If 5,j. Les tortues bourbeufes parviennent uelquefois jufqu'à Tâge de quatre-viugts ans plus> iss. Dqs tortues grecques ont vécu s de Ibixante ans, i^C* ^: ;^^^:J'I^^ ^ ' • EcAiLLE-FETLTE (la Tortuc) cft pliis pe- tite que la tortue franche. Vol. I., 120. Elle habite prefque tous ks rivages chauds du nouveau monde, tant en deçà c|u*au-delà de la ligne, izi» Sa chair & fes ccuk font très- bons à manger, izz. Ecailles ( les ) des tortues tombent quelque- fois, Vollf 65, Les écailles de la caouane font prefque de nulle valeur , ïz6. Elles font prefque toujours gâtées par une efpède de gale. Idem. Les écailles de la tortuô caret ont perdu de leur valeur depuis la découverte du nouveau monde, i^s- Elles réuniflent à une demi-trafparence Téclat de certains crif- tanx colorés, & une fouplefle que Ton a elfayé , envain, de donner au verre, 136, Elles pèfent quelquefois toutes enfemble de fept a huit livres, 13$' Couleurs de celles que Ton eftime le pUis , 240. Manière de les fa- çonner, Idem, Les écailles qui couvrent le ventre du lézard gris & des autres lézards compris dans la troifîème divifion, iornknt des .bandes tranfverfalts , VoU II y tf. : ,; ...1 -X-iV DES MATIERES. 411 EngourdijTement. Lorfque les Quadrupèdes ovipares font engourdis , leur torpeur eft fi grande qu'ils ne peuvent être réveillés par aucun bruit, ni même par des bleP- fures. Vol. Ji 3t» Lorfqu*il furvient un peu de chaleur pendant l'hiver , ils font plus ou moins tirés de leur étatd'engourdiflement, 33, La qualité de leur nourriture j|jeut les préfer- ver de rengourdilTcment annuel , Jdem. Leur torpeur dure quelquefois plus de fîx mois, 34. La mafle totale de leur corps ne perd aucune partie très-feufible de fcbUance, pen- dant leur longue torpeur. j5. La tortue bour- beufe s'engourdit 1 hiver , même dans les pays tempérés. C'eft à terre qu'elle demeure pendant fa torpeur , z 5 ?. Elle crenfe un trou daiis lequel elle fe cache , Jdan, Aux lati- tudes un peu élevées, les tortues grecques palïent Iniver dans des trous fouterrains , qu'elles creufent même quelquefois, & où elles font plus ou moins engourdies, fuivant la rigueur de la {dii^on ^ t86. Il parojt que les crocodiles , qui vivent près de 1 équateur , ne s'engourdiftent dans aucun tems de l'année 9.66, Ceux qui habit.^nt vers tes tropiques, DU à des latitudes plus élevées, fe retirent, lorfque le froid arrive, dans des antres pro- fonds auprès des rivages , & y 'ont , pendant l'hiver, dans un état de torpeur. Idem, Il paroit que les crocodiles du Nil , qui étoiei:t les mieux connus des Anciens, s'engouftùfloient penda :t la faii'on du froid , z6y» Ennemis du Crocodile* L'iion m? »i'eft 1 \ 4IZ TABLE pas le iêul ennemi que le crocodile ait à craindre, VoL 1 , 277. Les tigres en font leur proies Idem. L'hippopotame le pourfuit, Idem, Les cougars détruilent un grand nombre de crocodiles , Idem, lis attendent en embufcade les jeunes Caymans fur les bords des grands lîeuves, Jdem. Ej>auie armée ( Grenouille ). Sa defcriptiou , Vol. II, 2.98, Z99> Efchyle. Mort fingulière du poète Efchyle , qSi fut tué , dit-qn , par le choc d'une tortue , qu un aigle laifla tomber de très-haut fur fa cete nue. Vol. J, 207. Efpa^om.làaitTmàts tortues franches, Fb/. J> 99* ' ^■'-; •■ ^..':.,. \.^^ •'..«■>î- ' Etangs. On doit empêcher la tortue boiir- beuie de pénétrer dans les étangs , & dans les autres endroits habités par \cs poiûbns dont til^Çç nourrit. Vol. I, is7* , JFicovj>ïTà. Les Quadrupèdes ovipares font très-féconds, & les grandes efpèces de ces ;^nimaux font quelquefois bien plus fécondes que les petites. Vol. J, 47. Flûteufe ( Raine ) . Sa defcription, Vol. IX^sz/;"» Foie. Defcription de la foie , Vol. 1 9 97^ q8. Manière de foler les tortues franches Tur les c6tes delà Guiaiie, .9^* Tems de foler les tortues, 99- Force ( très-grande) des tortues franches. îllles peuvent porter plufîeurs hommes fur leur coï Vol' h m- , ^ ^ Gazé 353' Ç< de et \{ Gaiot Galot //> 30^ Gavit Principa efpèce , Efpèce de cette Geckt II > 138 0:1 le tr< m fon Gecko Gecko, t^ Ses e au à >nt leur ;, Idem, ihve de tbufcade s grands ription , Efchyle , r tortue, [f. fur la les , Vol, ue boiir- dans les bns dont pares font de ces fécondes l, ly 9U wches iur ! de foler ches. Elles! : leur cos Î)T.S MATIERES, 41*^ -Formc^.La Nature diftribueaux différentes ef- pcccs , & combine , de toutes les manières ^ toutes les formes & toutes ïqs propriétés, comme fi elle vouloit, en tout, épuifer toutes les modifications. Vol. I, /fo, 4.1, Fouette-queue. Ses caradlères diftin^lifs , St. h defcription Vol, I, z^i , ^ fuiv. Pays oîî on 'e trouve , z9x, I^roîd. Lorfque le froid devient trop rigou* feux , ou ilttre trop long-tems ^ les Quadru- pèdes ovipares engourdis périffent. Vol. Ig H» ■ :. ■• :-;.., I ' G. Gazeoté . Defcription de ce lézard , Val. /, BS3' Contrées où on le trouve, 5^4. Habitudes de et lézard , Idem. Galonné. (Lézard; Sa defcription. Vol. Il, 45, & fuiv. Variété de ctte efpèce, 47 y 48. Galonnée. ( Grenouille ) 3a defcription , Vol.- II, 308. Variété de cette efpèce , Idem, 309. Gavial. Sa defcription , Vol J , z86 &■ jfuivé Principales dimenfîons cf un individu de cette efpèce, z88. Grandeur du Gavial, Z89, Efpèce de poche obfervée dans un individu de cette efpèce, par M. Edwards, 250. Gecko. Ce lézard paroît très-venimeux , Vol II, 138 & yî^zV. Sa defcription , Ji/^m. Paysoii 0:1 le trouve, 141. Ses habitudes. Idem. Il rend m fon fîigulier, 144. Geckotte. Différences de ce lézard avec le Gecko, Vol. II, 147. Pays où on le trouve i^ Ses habitudes , i/o; iij :i w m 4»4 TABLE Géométrique ( la tortue ) a beaucoup de rap- ports avec la grecque. Vol. J, i Vol. 7, Grecque ( la tortue ) eft très - commune en Grèce & dans plufieurs contrées tempérées de TEurope, Vol. /, 175. On la rencontre dans les bois & lur les terres élevées, 17^. Tout le monde a parlé de fa lentewr , Jif^m. Ses mou- vemens font cependant quelquefois aflez agiles, Jdem. Sa defcription , 277 &fuiva,ites. Carac- tère extérieur qui diftingueJe mâle d'avec la femelle, z8t^i8z. Elle a unetrès-graride force, t82., Sts mâchoires fait trcs-vigoureufes , & peuvent «encore claquer demi-heure après que la tête de l'animal a été coupée , Idem. Éx^ périt nce de François Rédi , relativement <^ux tortues grecques, z8^ & fuîv, •' / : DES MATIERES. 41^ Gr^ouilUs {\ts) ne meurent pas tout de fuite quoiqu'on leur ait arraché le cœur, Vol. I^zS* . Grenouilles communes. Leur atcitud'^ ordiuaîre, VoL II , ^54. Leur éla^icité, leur force pour s*élancer. Idem.LQurs couleuis, 256'. Leur gran- deur ordinaire , 257. Leurs alimtiiS, a6o. Leur voracité , Id. Tems de leur eugourdillement , z6^. Oii peut les tirer de hm état de torpeur, Jdem, Fréquence de leur dépoiiillement, z6s* Leur accouplement, 26F. Manière dont leurs csvfs font pondus & fécondés , Z69, 270. Formg & développement de leurs œuf. , Idem. Chan- gemens qu'elles fubiflent avaiit de devenir adultes, 270, 27?. Grifon, Deicription du lézard grifon , VoL lï, ^^* . . ,», .,' . . ■ '■ .., 1 1' il A 9iTVBEs(\ts ) des Quadrupèdes ov)^ pares font, en général , aifez douces , Vol. /, 42. Celles des lézards font auifi divcrfifiées que leur conformation extérieure, zz7* '^^ Hécate. La tortue nommée Hécate, par- Brown , doit être rapportée à la tortue géomé- trique. Vol, /, i.97. Elle eft très-commune à la Jamaïque, 2.9s. ;> ;.a;> , Hexagone, Sa defcription, Vol, Ht 37, Huile. On retire quelquefois de la graille d'une grande tortue franche , jufquà trente- trois pintes d'une huile jaune ouverdâtre, Vol. I, 94. L'huile que l'on retire des caouanes eft fort^abondante, iz8. Elle eft bonne à brûler , & à enduire les vaifïeaux, tz^, r S iv l' 41^ TABLE Humidité, L'humidité nuit aux anifflanx les mieux organiféj^ elle eft favorable au con-* traire à ceux dont rorganifacion ell moins par- faite. Vol, I, zty aa. -V -x^-w."-'" '- ' J^^rJCJrE.fGrenouîlle)Sa defcriptîon, VoLUy ^oS, Sa prétendue métaraorphofe , 307, Jaune (la Tortue) n'a point encore été décrite , Vol, J, tSy- Elle parvient ordinaire- ment a une grandeur double de celle des tot^ tues bouibeules, Jd, Sa defcription t68. Lorf- quelle va s'accoupler, elle fait entendre un petit cri d'amour , 1 6.9. On ne la rencontre pas feulement en Amérique , mais bn la trouve encore dans Tifle de TAfcenfion , ainlS qu'en Europe , Idem* Iguane, Contrée où on le trouve en très- grand nombre , Vol, J> szz. Ses caraéières dif- tinâiifs, SZ4, Defcription de ce beau lézard , 317, Principales dimenfions d'un Iguane, ja5. Ses habitudes, 330, Ses amours, jj». Ses ali- mens , 333, Endroits où il fe retire, 334., Ma^ nièré de le prendre, 33s, U eft fufceptible d'une forte de domefticité, 3379 33S. Payç habités par les Iguanes, 342, Imagination, C'efl fouvent pircè que nOus manquons de connoiffances , que l'imagination la plus bizarre > nous paroît allier des forme» & des qualités qui ne doivent pas fe trouver enfemble > Vol /, 41. Infeâes, Les tortues bourbeufes délivrent les jardins des Infçdcs Duiiibles» VoL I, t^^e. La torti Cfcs, t8, Lab.g lézard, Idem, Léghr eft très coo. Le'iat qui abe Vol. II Le'iar breux d drupède compte! ciées pî leurs ci diftingui autres ( font pa: tortues : que les n'en on d'écailh glus ou Lé\a\ gardé < Léyi fuiv. S dans le ttès^ag '^ BES ItAfÏEAES. ^if ta tortue grecque détruit beaucoup d'Infec- tes, t8s» i-<4ji CE- DOIGT. Caractères diftin^lifs de c« lézard, Vol. 1, 318, Contrées où on le nouvc^ Idem, Léghreté fpe'cifique ( la ) des tortues franches cft très- voifine de celle de l'eau. Vol. I , iOO* Le'iarddontSébsL a donné la defcription , 8C qui a beaucoup de rapports avec / & par leurs caraélères extérieurs, Iderm On peut dîftinguer facilement les Léz^f-ds, d'avec les- autres Quadrupèdes ovipares, parce quil ne font pas couverts d'une carapace comme les tortues , & parce quils ont une queue > tandis que les grenouilles , les raines & les crapauds n'en ont point , Idem, Leur corps eft revécu d'écaillés plus ou moins fortes , ou de tubercules ^lus ou moins faillans , Idem, Lé\ard bleu ( le ) d'Edwards doit être re- gardé comme un Agame, Vol. I, ^^5. Lézard gris. Ses habitudes , Vol. II, z 6r fuiv. Sa defcription , 4. C'eft principalement^ dans les pays chauds que le Lézard gris eil tirès^agile , Id, Il fe nourrit de mouches , de' , w 418 TABLE de grillons > de fauterelles , de vers de "ne , de prefque tous les li ledes c^ui détrrifent nos fruits & nos prains . .9. Il le dépouille comme les autres Lézards, */. Jl éprouve, perdant Thiver , un eugourdiflement plus or moins grand fuivant le climat '^u'il habite, likm. 11 ne conlèrve pas toujourr; la do; ceur de ils habuudes , iz. On en a fait ufage eu méde- cine, ij. Le\ard vert. Beauté de Tes coulcuis, Vol, II i 7i' 6^ fuh. Sa delciiptioi, 17 6* fiùv' Longueur à laquelle il parvient, iS. Ses ha- bitudes ,206' fuiv' Lion, (Lézard) Defcription de cette efpèce que Ton trouve à la Caroline. Vol, JI , 40 , 44. Longueur. On devroit compter vingt - fix mois d'âge pour chaque vingt pouces que Ton trquveroit dans la longueur des grands crocodiles , fi leur accroilTement fe faifoit tou- jours fuivant la même proportion , Vol, I ,Z57, Luth{ la Tortue ) furpaffe quelquefois par fa longueur, les plus grandes tortues franches VoU /, 24/. On la trouve dans la Méditer- ranée*, elle s'avance peu dans la mer Adria- tique , & très-rarement jufqu à la mer Noire , i^z. Elle »*a pas de plaftion apparent. Idem, Sa carapace eft terminée parderrière en pointe très-aigue. Idem, Elle n*a point d écailles; cll^eit couverte en entier d'une forte de cuir dur & noj , 2 4i. On la trouve fur les côtes du Pérou , du Mexique, & fur la plupart de celles d'Afrique qui font fituées dans la Zone Tor- ride^ 245. •y. *\iu DES MATIÈRES. M.. 419 „ , , (> ■ i . \ ). ^■î'^^'*'< • '-^> .'»."•' ■ î>^^ iW^^ wotrryf. Ca'-nfî-crcs HifHn(flif^ de ce l^:/ard , Vol II i 98. Ses 'nbicydes, loz. Contrées qu'il haimc, loj & Juiv. Machine ( la; a'iinîale ne peut conferver qiniti certain trims , tes monv^mens intéiietirs . qui lui oni été communiqués , Vol. I, ^4, Mâchoire Ma) fupéricure àcs tortues, re- couvre la mâchoire inférieure , Vol. J, 6'^, La mâchoire fupéricure du caret avance aflez fur riaféiieure , pour que le mufèau ait une forte de reflemblance avec le bec d*un oifeau de proie , 137» Mâchoire inférieure du Crocodile y (la) ell feule mobile , Vol. 1, 237» Mâchoires ( ks ) dp crocodile ont quelque- fois plufîeiirs pieds de longueur , VoL I, Z34, aj5. Leur delcription > 23 s» '^' ^- ^ ' Marbra, (Lézard) Pays où on le trouver Voi.II, iiy. Sa description , Idem. , Mlriré. (Crapaud) SaDefcription, Vol, II, Marmottes, hts Marmotta les loirs les chauve-fouris > les hériUbns , ne ceffent d« r«fpirer, quoiqu engourdis par le^oid,Fo/. 1 » Matières brutes (la durée des }doit toujours être très-longue , Vol. J, 55. > i- . ; Migrations des tortues franches, VoLI, ttz^ La caouane voyage plus que les autres tortues > on Ta rencontrée à plus de huit cens lieues déterre, î**r. i^ ,.. - V 420 T J B L E Molle ( la Tortue ) eft la plus grande dts Tortues dcau douce» Vol. Il, tyo. Elle fc trouve dans les rivières du Sud de la Caroline j ainfi que dans la Floride orientale» Idem, Elle fèfe quelquefois jufqu'â 70 liv. ty» Sa. defcription, Idem. & fuiv. Elle a beaucoup de force *, elle eil farouche , & s'élance îovr vent avec fiirie contre fon ennemi» 174. Sa chair cil trèsndéJicate , Idem, On peut préfumer qu elle fe trouve dans TAmérique méridioiiale , Ji^m* MonJinéO fîtes. Tortue a deux têtes » & très- petit lezardf â deux têtes & deux cous bien diilinélifs » Vol. I, 45. ■Mudinguana. Grande larve y VoL II y 38t. Mugijjfante. (Grenouille) VoL H, soai Ses habitudes, 301, Force de fon cGaffeméit,; ^oj. Variétés de cette efpèce, Idem y 304» i Mu^iffement, Dans la Caroline , \ts croco^* diles iortent de leur engourdiffement, en faifane entendre àt$ mugilTemens horribles qui reten- tilTent au loin » Vol» /, 2 ^7*. Dans la Louifiane> le cri de ces animaux neft jamais répété plusieurs fois dé fuite , mais leur voix efl au(fî< K)rte que celle d'un taureau >Ii«m. Les cro- codiles qui font en grand nombre dans la ri-' viere de Gambie» en A&ique, & que les nèr gres^ appellent Bumbos, . y pouffent ^ des cris que Ton entend de fort loin *, 1 on diroit que ces^ cris fortent du fond d'un puits , z68. MuhijpUcanon. des tortue& franches y V6l,T,^ ttOt. Mufci. Il paroit que prçfq^e tous* les £iiro9^ //, J)ES MATIERES. 421 péëns qui ont voulu manger de la chair du crocodile , ont été rebutés par Todeur de mufc dont elle eft imprégnée, Vol. I, z8t, Mufique. Dans les contrées de la Grèce,, ou dans les autres pays fltués fur les bords de la Méditerranée , les i iventeurs de la mufique choifi eut la carapace d'une tortue luth, pour former la première lyre, VoL lyt^j* * ! W* *« •y.. N. ''» t, ->\ .1 J^ji S t c o Mxrs. II eft aifé de diftin^fucr «tortue Naficome, par un tubercule dune *d6ftance molle , qui s'élève au-deflfus du« mufeau , 8e dans lequel les narines font pla- cées, Vol J, ijz, La Naficome fe trouve dans les mers du nouveau continent , votfines de réquateur> Idem* Elle a moins de rapports ' avec la caouane > qu'avec la tortue franche,. Nature, Ses eflfets font fans nombre, mais- non pas les caufes qu'elle fait agir, VoL T, 57* Elle n'emploie quun petit non>bre de puiP- fànces pour mouvoir les corps, s8, »' ^Toir^trr.f tortue ) Dcfcription de fa car.v pace & defon plaftron , VoLTyzis yxt^AV n'en eft fait mention dans aucun des Naturalises y. ni des voyageurs dont les Ouvrages foai le plus connus, zt^. Noms, En Hiftoire Naturelle, lorfque lès^ noms font lés mêmes, on neft que trop, porté à croire que les objets ferefTenabiènt,, VoLI^i<^^. 421 TABLE :l ,  A B L E ^ '^' Nuances, Une àéjixzÀmoxi fucceflive de nu^ces diverfîfiées à Tiiifini , eft le fceau dont la Nature marque i&s ouvrages, VoLIy 4^ ^43.. :':m^ .^^ D^iTR. Prefquè tous les Quadrupèdes ovipares répandent une odeur forte, qui ne diffère pas beaucoiip de celle du mufc, & qui eil moins agréable , Vol. ly 52.^ L'odeur de mufc , que la plupart des tortues répandent » e(l exaltée dans la çaouane au point d*être fétide, izd, ' ,, . , , r (Eufs. Lçs Quadrupèdes ovipares abandon- nent leurs œufs après les avoir pondus*, la plupart choififlent la place où ils les dépofent *, cjuelques-uns, plus attentifs, la préparent & 1 arrangent, ils creufent même des trous où ils ÏQs renferment, & où ils les couvrent de fable & de feuillages . Vol, I, 48, Les œufs des très-petits Quadrupèdes ovipares ont à peine une demi ligne de diamètre ^ tandis que les œufs des plus grands ont deux ou. trois pouces de longueur. Idem, L'enveloppe des oeuft des crocodiles & de quelques grands lézards eft d'une fubflance dure & crétacée, maiis celle des œufs des autres Quadrupèdes ovipares eft molle & femblable à du par- chemin mouillé , 50. L'ardeur du l'oleil & de ratmofphère fait éclore les œufs des Quadru- pèdes ovipares. Idem, Les œufs des tortues franches font ronds , de deux ou trois pouces de diamètre, ^ la membrane qui les recouvre. refTet les co| dant foleii œv/s œufs forme des (El témoj de cil qui, que 1 Vol. faf;oi d'oifc des DES MATIERES. 42^ reffemblc à du parchemin mouillé, *tf. Elles les couvrent d'un peu de fable , mais cepen- dant aflcz légèrement pour que la chaleur du folei! puifle les faire eclore , Sy. Forme des oe',jfs de la tortue molle, 27^. Nombre des œufs de la tortue grecque, iSS. Nombre &; forme des œi is de ri^;t:ane, s^z. Groiiéur des œufci du lézard pris , Vol II y n, (Eufs du crocûîiU. Indépendamment du témoignage des voyareurs, on auroit dû lefufer de croire ce que dit Pline du crocodile mâle, q'ui, fuivâ.it ce grand Natiaaîille , couve aiili que la femelle, les œwfs qu'elle a pondus. Vol. I, s.5fi La manf^ouùe, les fi.iges, les fa[;ouin:i, V.^ farajous & plufieurs efpèces d'oifeaux dVau, fe nourriffent avec avidité des œuls du crocodile , &. en ca fient même un très-grand nombre en quelque forte pour le plaifir de fe jouer, zSo ^ zSt. Les œufs du crocodile , ainiî que fa chair, fur-tout celle de la queue & .du bas-ventre fervent de nour- riture aux nègres de l'Afrinue, ainfî qu'à cer- tains peuples de l'hide & de l'Amérique, z8z. Ongles I les / de la tortue grecque & des autres lortufs terreftres, l'ont communément plus émoulTés que ceux des tortues d'eau douce. Vol. I , /7.9. Orangée. (Raine) Sa defcription. Vol- 11^ Orfraie. Les grands aigles de mer, nommés Oi fi aie , emportent une tortue de terre du Cap , au plus haut des airs, d'où ils la laiifent tom- ber à plufieurs reprifes fur des rocher^ très- 4r-f T yf ff L E durs ; la Hauteur de la chute produit m choc violent, qui brife la carapace & lailFe la tortue en proie aux aigles. VoL I r ^o6* p. J^j4tte"d'oie, (Grenouille) Sa defcription. Vol, II, Z97- ' Pattes (les) de derrière des lézards^ font^ plus longues que celles de devant , Vo/. /, zte. Peau. Lorfque les Quadrupèdes ovipares quittent leur vieille peau , ils font plus timides, & fe tiennent cachés juiqu'à ce que Ja nouvelle foie fortifiée par de nouveaux liics & endurcie par les impreflîons de ratmofphère , Vol, 1, 42.^ Periè'e, (Grenouille) Sa defcripdon, VoU II j 30g. Variété de cette efpèce , Idem, Pe'trifications de crocodile, trouvées en Thuringe, VoL /, 274. En Angleterre, Jdem. Phalangrs ( \ts } des doigts font au nombre de quatre dans plufîeurs lézards, ainfi que dans plufîeurs efpeces d'oifeaux , VoL J, Z2 6,- Pipa. Defcription du mâle de cette efpèce de'rrapaud. Vol II ^ ^G'y. Defcription de la femei-le , 368. Manière remarquable dont les foetus de cet animal fe développent & éclofenc, Plajfron (le) dès tortues eft couvert de douze ou quatorze écailles dans certaines cfpèces & de vingt-deux ou vingt-quatre dans d'autres , Vol. J, 64, Ss» PU]fi. Defcription du lézard Plifle, VoL II, 84. Poids (le) total des grandes tortues marines excède les petitl il elt qui J, 66, I plus oui moins dl qu elles [ irès-conl Poiffl les poil Potia II, ^r. Ponu pour le &deG< avec le oVi par plufieui & deuî pofent Idem, I éloign( ou en> taines vie la ;,e riva ou tro rivage leur 1 tortue Noml des o femel DES MATIERE f. 425 excède ordinairement huit CQï\r livres. Da'is les petites efpèces d*eau doiice ^ u de terre , fl elt quelquefois au-deflbus d'une livre , Vol. 1 , 6'6, les Tortues franches auvent fe rendre plus ou moins pefantes , en recevant plus ou moins d'air dans leurs poumons, toi,Lt poids qu elles peuvent fe donner n'eft cependant pas irès-confidéf able , Idem. Poijfons. Rapports des tortues fraaches avec les poidons j Vol. II , los y too' PonBuée, (Salamandre) Sa defcription , VoU Ponte* Les tortues franches préfèrent pour leur ponte \ç.s fables dépourvus de v-afc & de corps marins , Vol, 1 , 8;,. Elles creufcnt avec leurs nageoires , & au-defTus de l'endroit où parviennent les plus hautes vagues , un ou plufieurs ti'ous d'environ un pied de largeur, & deux pieds de profondeur, 86. Elles y dé- pofent leurs œufe au nombre de plus de cent, Jdem. Les Tortues franches font plufieurs ponte» éloignées l'une de l'autre , de quatorze jours ou environ , & de trois femaines dans cer- taines contrées , 8j. Elles choifîflfent le tems de la nuit pour aller dépofer leurs œufs fur le rivage , Id. Elles traverfent quelquefois deux ou trois cens lieues de mer pour parvenir au rivage où elles trouvent le plus de facilité pour leur ponte > 8^, Le tems de la ponte des tortues franches varie fuivant les pays, 91, Nombre des pontes du crocodile > 25/ . Nombre des œufs à chaque ponte 3 Id. Endroit oà ia- feradle dépofc fes œufej. zs^ ii6 TABLE Vorte-erête He Lézard; habite dans Viftc d*Amboine , & dans Tifle de Java , ^47 , 3^8. Sa defcription j^S fir fuivante». Crête remar- quable qui le diltinpne, J47. Différences du mâle avec la femelle , 3^9- Habitudes du Porte-céte , jfo &fuiv Lkux où on le trouve , 3S0. Sa chair a une faveur fupérieure à celle de rit.iane , j/^. Pouce. Dans la plupart des lézards ? le doigt extérieur tfï léparé des autres , comme une eipèce de pouce > tandis qu'au ':ontrairc, dans les Quadrupèdes vivipares , le doigt qui repréfente le pouce e ft le doigt intérieur , Vol» Pufiuleux. (Ozpsojuï) Sadcfciption, Vol, II, , Pyramide, On renfermok reli^iffufemenî en Egypte les cadavres des crocodiles dans de hautes Pyramides auprès des tombeaux des rois. Vol. /, z8^. î , -m- • GtrADKtrpènES ovipares ( les ) approchent de très-près des plus nobles & des premiers des animaux. Vol. I , z- Leurs petits viennent d'un œ:if , Jàem. Il ne font poiut couverts de poil , Id. Ils ne doivent pa»; t^tre appelles reptiles. Idem, Les efpèces des Quadrupèdes ovipares ne font pas en auflfi grand nombre que celles àcs autres Quadrupèdes, 3, Tous les Qua- drupèdes ovipares fe re0earblent entr'eux ôc diffèrent des autres animaux par des caradères & des qualités remarquables , S. Le plus frand des y< ment çciveni piefqii clignol La pl( culcé JdemA par«s I vi^ar<= reilleî rieur( Idem prefq que n'eft une d doraj de ce peu < lont lieur du î mai Ide des bie fe ép: vi\ fir ce :s ri/le mar- es du du ceJJe DES MATIERES, 417 jîrand nombre àcs Quadrupèdes ovipares ont à^s yeux aflez faillans & aflez gros relative- ment au volume de leur corj)s y .9. Ils apper- çcivent les objets de très-loin, ïdcm. Ils ont pi efqu^ tous les yeux garnis d'une membrane clignotante comme ceux des oiseaux , liem. La ph.part de ces animaux joniflfentde la fa- culcé de contrarier &. de dilater leur prunelle. Idem. Le fens de Touïc àts Quadrupèdes ovi- pares > doit être plus fbible que celui des vi- vipares èv des oifeaux, lo- lis n*ont point d'o- reilles extérieures , Jdem. Leur oreille inté- rieure eiî: plus fîmple que celle des vivipares^ Idem La plupart de ces quadrupèdes font prefque toujours muets, ou ne font entendre que des fons défagréables , ii» Leur odorat n*eft pas très-fin, î^. Çu'lques-uns répandent une odeiT aflez forte , Idem. Le fiège de To- dorat efl très -peu apparent dans la plupart de CQS auimaux, Idem. Leurs narines font très- peu ouvertes , mais les nerft «}iii y aboutiflent^ font d'une grandeur extraordinaire dans pli*- fieurs de ces Quadrupèdes.» 13- Le f^ns du goût ell fo'ble da^is plufieurs de ces ani- maux , Idem. Lei:r toucher e^^ tès-obtus > Idem. Leur fang ell moins chaud que celui êiQs vivipares ^ à'^^s oifcaux , iS' Il efl aullî bien moins abondant, Idem. Il peut circuler fans paffer par leurs poumons , ?6. Il eftplus épais & ne coule pas auffi vite nue celui àtt vivipares , ? 7* Leur charpente oneiiic efl plus fimple , Idem. Leur conduit iritcllinal cil plus coiut que celui des vivipares Idtm, i^. Leurs i 1 41S T A Ë l E ^ cxcrémens , tant liquides que folidcs , aboiurf^ ient à une efpèce de cloaque commun, t8^ "Les principes du mouvement vital /ont plus fimples dans ces animaux , que dans les vi- vipares > '.9' L'humidité^ aidée de la chaleur fert à leur développement , 20. Ils font Aipé* rieurs à de grands ordres d'animaux, 2^. Leur nautre cfl, pour ainfî dire, mi -partie entre celle des plus hautes & des plus baffes claifes des êtres vivans , elle motitre les relation* d*un grand nombre de faks importans y Idem, Le féjour de tous les Quadrupèdes ovipares n'eft pas fixé au milieu des eaux , Idem, Plu- fieurs de ces animaux préfèrent les terreins fecs & élevés ; d'autres habitent dans des creux de rochers, ou au milieu des bois*, pref- que tous nagent & plongent avec fiicilité > Id* Ils ont été appelles amphibies par plufîeurs Naturaliftes r Idem, Ils périflent faute d'air lorfqu ils demeurent trop lonp-tems fous Teau , Z4, Ce n*elt que pendant leur état de torpeur qu'ils peuvent fe paifer pendant très-long-tcmt de refpirer , Id. Ils peuvent être privés de parties affez confidérables, telles que leur queue & leurs pattes ^ fans cependant perdre la vie v quelques-uns d'eux^ les recouvrent , 2/. Leur fyftême nerveux n eft pas aufTi lié que celui des autres Quadrupèdes ^ zS. Leurs vaiffeaux fanguins ne communiquent pas entr'eux autant que ceux des vivipares y 27» Us peuvent fe paffer de manger pendant un tems très-long , Idem, Animés par une moindre chaleur, ils a^rouvent point cette grande deflicaûon qui- C A» * ^■^^-^■^' DES MATIERES. 419 devient une foif ardence dans certains animaux , x3. A mefure que les individus & les variétés d'une même efpèce habitent un pays plus éloigné de l'équateur^ plus élevé ou plus humide , &. par conféquent plus froid > leurs dimeniîons font beaucoup plus petites 9 ^9 > 30» Quadrupèdes ovipares qui n'ont point de queue. Leurs caraétèrés généraux & dilHnélifs, ainfî que leurs divers genres. Vol. II, 24s fy fuiv La manière de fe développer de tous ces Quadrupèdes ell à-peu- peu-çrès la même , 274. Comparaifon de leur développement avec celui des autres ovipares , 274 > ^75» Quatrc-mies. Defcription de cette Sala- mandre, Vol. II y z^8. Queue La forme & la proportion de la Queue varient dans les lézards *, dans les uns > elle efl aplatie*, dans d- autres « elle ei\ ronde-, dans quelques efpèces^ fa longueur égale trois fois celle du corps*, dans quel- ques autres > elle eft très-courte , Vol. I , 9.Z6. La Queue des lézards eft prefque auffi groflfe à fon origine , que lextrémité du corps a laquelle elle eft attachée , Idem. La queue ms lézards gris repoufle quelquefois , lorfan'ellc a été brifee par quelqu'accident , & fuivant qu'elle a été plus ou moins divifée, elle eft remplacée par deux, & même quelque- fois par trois queues plus ou moins pat faites > Vol. II, 8. _ QueuerbUuç, Sa defcription, VoL II, 79» \ ■ 4J0 •■/■♦>■■ TABLE '*.^ l^ r n. ua:i?f ? Raboteuse (la tortue) eft terreftre, Vol, I, zoo, Defcripcion de fa forme , W. Ses couleurs. Idem & fuivantes.On la trouve dan» les Indes orientales , & particulièrement à Ani- boine , ainiî que dans le nouveau monde , ''zot. Raie (peau de) delTéchée &. décorée du nom de bafîlic. Vol. I, 3^3. Raine-verte, Sa defciiption , Vol» JI, 310 & fuiv. Son agilité, 3iz, Elle peut fe tenir Tur les corps les plus polis , Idem, Maiiière dont elle chaflfe les infçifles dont elle le nourrit, 313, Durée de ion développement 575. Tems de {qs amours, 316. Force de fon coaflbmenf: 317. Manière dont elle s'accouple, iiS. Sa couleur ell fujette â varier. Idem, Pays où on la trouve , 3Z0, Rayon vert. ( Crapaud) Sa defcription. Vol, II » 3 S S' On le trouve en Saxe , Idem, 11 change fou vent de couleur^ \?56'. ' Requins ( lorfque les) rencontrent des tortues franches prifes clans une foie , & hors d'état de fiiir & de fe défendre , ils les dévorent & brifent le filet, Vol. I, 55. < . r\y :,,. Refpiration ( la ) des Quadrupèties ovipares eft lente &: irrégulière. Volume I , i8 , i<)^ Reticulaire, ( Grenouille ) Sa defcription, l ol. II y zs6. Retraite ^ViOxio^at les Quadrupèdes ovipares cipiiiffeat une retraite , iU 1 adoptet^t égakmeiH % foit qu e| où foit pluiieurs] 44- Rond\ I3 15^' férence 159' Ml conferY< fur le v^ des. JRo/iJ franches Roqu Vol 1 Roug Rou^ Penfilv; Vol I, pointe : II, tz Rou rinde . Coulci éft api émoul douce des S: DES MATIERES. .4^1 foit qu'elle ne Tuffifc que pour un feul animal , où foit qu'elle ait aflez d'étendue pour receler pluiîeurs de ces Quadrupèdes > Volume I, 44- Ronde ( la tortue ) le trouve en Europe, VoL 1 3 igS. Sa defcription , Id. Elle habite de pré- férence au milieu des rivières & des marais 15,9' Manière dont les payfans de Pruffe la confervent, Jdem Poche confîdérable obfervée fur le ventre de deux très-jeunes Tortues ron- des^ t60 y t6l. Ronflement ( forte de ) attribué Wl^. tortues franches. Vol I, too. Roquet. Caractères diftinélifs de ce lézard, VoL II, tzO' Ses mœurs izt & fuiv. Rouge. ( Rauie ) Sa defaiption Vol. Ifi Rougehre (la tortue ) a été envoyée de Penfilvanie fous le nom de tortue de m^arais. Vol. I, ? Jiem Sa couleur, Idem. Rouge 'gorge. Defcription de ce lézard , Vol, II, iZ4. Rouf dire ( la tortue ) a été apportée dé rjnde. Vol. li ziz. Sa defcription, Idemi Couleur de fes écailles, Idem. Sa carapace ért aplatie , Idem. Ses ongles ne font point émouffés, z t3.0û doit la regarder comme a eatî douce , Idem. Ses CEufs, Idem. ■ t ç, 5i....},;xîi:!r' SALAMANDRES. Caractère de la divifîon des Salamandres., Vol. h zzo.Les Salamandres léi^i TABLE '- * ont bi iiicoup de rapports avec les grcnoi:iII« & le<^ autres Quadrupèdes ovipares qui n'c«t pas û.^ queue , Idem. Elles manquent de côtes , Salamandre- terre jire Contes abfurdes ré- pandus au iijjet de ce lézard. Vol. II, j,9j. Scj caradèrcs & fa defciif tion , t9s & fuiv. Variété de cette cfpèce, 196, Liqueur cor- rolîve qui découle des i ores de fa peau, 198. Habitudes de cette Salamandre , 2.9.9 6* fuiv. Erreur des Anciens rflativement à J'hiimeir qui découle de fon corps , zoz» Manière doi fes petits viennent a la lumière, zo6. Salamandre à queue plaU. Defcription & variété de cette efpèce, Vol. Iljzrz. Différences du mâle avec la femelle, zt^ Habitudes de la Salamandre à queue plate zt^- £lle peut vivre aiTez long-tems au milieu de la glace, i?tf. Manière dont (es petits ie développent, SLiy. Elle fe dépouille fouvent pendant 1 été, & même dans le printems, zzt. Manière dont elle quitte fa peau, zzz. Accouplement des Salamandres à queue plate > zz6 & fuiv. Pays où on les trouve, 230. Lézards qu il faut rap- porter à cette efpèce, zzj & fuiv. Sang^ Pendant fengourdiffement des Qua- drupèdes ovipares , leur fang ne conferve qu'un mouvement très-lent, VoL I, sz. Sarrouhé. Defcription & habitudes de cette Salamandre Vol II, z39. Sauritin. Nom donné par les Anciens à une pierre qui devoit être un bézoard d'Iguane % Vol'I, 34^\ Scorpion. Scorp Vol. I, de ià ( Elle hî Scinq Vol. I Pays oî Sens, nouilles Senfc privés < ''eurs d ^eps. il fait les fer Seps vi quon venimei Serpe par la Elle haï Chine , Shelt lieux 0 Sillon Société. vent réi cepend; fociété; attroup aucune Sour Ovip f DES MATIERES. 4îv Scorpion ( la Tortue ) fe trouve à Surinam , VoL îi 165, Sa Dc^ription, Idem, Le bouc de fâ queue e(l garni d'une calloflté» t6$. Elle h^iDite les marais , Ibid, Scinque, Defcription & couleur de ce lézard,' Vol. II y 9^ » 93» Ufage c^uon en fait, 93* Pays où Ton trouve cet animal , 9s > .9<>. Sens, Bouté des fens extérieurs des gre- nouilles communes, Vol. II, zs9. Senfations. Les Quadrupède *i , îpares font privés du plus grand moyen c'e /avertir de ''eurs différentes fenfations , i^oL T., 51. ^eps. Sa Defcription, VoL II» i6t & fuiv, à fait la nuance entre les Quadrupèdes & les ferpens , tcz. Manière dont \ts petits Sep viennent au jour, 168 , 169, Il parole quon ne doit pas regarder le Seps comme venimeux, au moins dans tous les pays, 270. Serpentine (la tortue ) fe diftingue des autres par la longueur do fa queue, Vol, I, 163» Elle habite au milieu des eaux douces de la Chine , Idem. Skeltopujik. Defcription de ce Bipède , SC lieux où on le trouve , Vol. Il, 390 fj fuivm Sillonné. ( Lézard ) Sa defcription. Vol. I^ 32.1 m Société. Les Quadrupèdes ovipares ibnt fou- vent réunis en grandes troupes*, Ton ne doit cependant pas dire qu ils forment une vraie fociété. Vol. 1 , 44. Il ne réfulte de leur attroupement aucun ouvrage , aucune. chafTe ,* aucune guerre qui paroiffent concertés , Idem» Sourcilleux. ( Lézard) Sa defcription > Kofe Jy 3'^ & fuiv. Ovipares^ Tome II, ' % ^^^' V] ^ /: y /^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 ■ii|28 |2.J u ni S Iti 12.0 Kiotographic Sciences Corporation V' 1.25 II 1.4 II 1.6 < 6" ► U ^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ^ Cv :<^ X -> Sputateufé Ddcripridn de te lézard d^Ailié* rîque , M. JJ,.»jr*. Ses habitudes, tsjj 134. Variété de Cfettfe «^ft^èçe) 13^. .StelUon. ^Sa dé&iptiôn, Pb/. JJ, ^/y^ l^age que ton ïiir 4e fes exd*émens , ^1 , <>i, •^ ^m/. { Lez»- d ) Sa dcfcription , Vol, JJ,ite. . Subfijhnce, La Nature a varié les moyens de fubfîftance pour toutes les clafles d ani- maux, Votf I, 43. - j^y fine Ittcenme* Voyez l^nfiuanai Vol. J^ABAc (le) en poudre eft pre/que tou» jours mortel pour le lézard gris, Vol, II, ,9, y Tapay e.C^x^^ères âiÛiaékik J^e ce lézard d'Amérique i Vol. Il, 113. Ses habitudes ^ Tapirer. 'Rainé qui fert en' Amériquié à ppirer kspCTroqùets, Voir JI, 3Z7, Téguixin" Sa defcription. Vol II , iz8. On Je trouve au Çrefîl ,2*5. ► Terrapène (la Tortue) fe trouve aux An^ piles V elle y eft très-commune dans les lacs ^: $c dans les marais , Vol» f , tst, Il paroit que ^(^'eÛ la même qtie celle que Dampier a nom^ inée Hécate , tSi. Sa dhair eft un aliment aî^ fain que délicat > Id. La Tortue Terra- pèaç de Dampier , eft H même que la géo-^ métfiqùé; 298. Sa içarapaçe eiï comme JtUUunlUment taillée , Idem* Les Terrapènes "^Irénltrent dans le^ forêts où les chaiiêurs ont peu on doit fe détourner fans cefTe, Idem. Tàards. Développement des Têtards deg grenouilles communes > Vol. Il ^ zji^fuiv* Manière donc ils quittent leur enveloppe j Tite. La tortue bourbeufe peut vivre qnel* oue tems après avoir eu la tété coupée •# Vol. J, Z57* Les tortues ^ecaues peuvent vivre plufieurs jouis après qu on leur a coupé la tête, tS/f. Téu-fourckue. Sa defcripdon 8l pays que ce lézard habite. Vol. 1» 316, 317. Tête'-plate. Defcription de ce lézard > VoU II, tgt 6f fuiv. Contrée où on Ta trouvé ^^ 955. Ses habitudes» 158 , 159. Tortues ()es) font pdus femblables par leur organifation aux vivipares , que les autres : Quadrupèdes ovipares,^ Vol. /, 7. On a v» cks tortues demeurer près d'un an fans prenckév aucune nourriture, 27* Les. tortues feules ont. reçu; en naiffant , une forte de domicile àvt*^ rable ,60. La plupart des Tortues peuvent retirer leur tête, leurs pattes & leur queue V. ibus l'enveloppe dure. & ofTeufe qui les revêt par-de(fus & par-delTous, Idem. Les côtei & répine du dos font partie de la couverture fupérieure des Torcues, que l'on appelle Camp/zce,âc l'intérieure que l'on nomme f larron y eil réunie avec les os qui compofent le ftemum j tf^* Piviiioa du genre des Tortuesa '4i6 'TABLE Jdem» Les Tortues 4 eau douce & de lerre ont les pieds très-ramafl]6s , les doigts très^ eoum & garnis d'ongles crochus > 69. Leur carapace & leur plaflron , ne (ont riunis Tua a l'autre^ que dans une petite portion de leur contour > Idem, La plupart peuvent fe remettre fur leurs pattes^^ lorfqu elles fonc renyerfées > 70. 11 paroît que les diverfes. oTpècesde Tortues ne lé mêlent point eàfemble» 199- f'ortue franche. Une àçs produdions \e% plus utiles eft la Tortue franche, VoL X y yt. Elle habite en très-^grand nombre fur les bas* ibnds revêtus d algues de la Zone Torride « tant dans Fancienque dansle nouveau J7ionde> 7/« !Çlle fe nourrit de plantes marine^ j 74* Ellç 9 quelquefois fix ou (^ pieds de longueur^ Jd:y'm' Elle joint à un goôt exquis , ]& à une chair fucçulente & fubflantiçlle > une yertii des pltis a^es ^ des plus falutaires^ 75* S;| carapaçp a quelquefois quatre ou cinq pieds de loflc > fur trois ou quatre de \dxgçw> ïd:m. Le bord de la ç^arapace paroît onde > Idenif Le difque ell ordvuiremet^t recouvert de quinze tâmes > Iderrif La forme ^ Iç nombre de CCS lames, varient fujvant Tige & peut-être &iv9nt le fexe> M Le pladron çft commu- iiét^çnt garni iJe ^ingt-jrois ou vii)gt-quatre l^caiii^> 96* Principales dimenfiops d'une kune Tortue franche , J 78* Le cerveiti de la Tortue franche eft très-petit j 79» Les mi' choires de cette iTortue ne font pas garnie^ de dents « mais elles font très-fortes & très'* dures^ & les; os mu les tompofent font garnis de pointes & .àl^v^émés. Idem» Les Tortueat franches vont fouvent chercher feau douce à l'embouchure des grands fleuves > 8b. Elles font timidesi elles plongent> dèsqu'elles apperçoivent l'ombre de quelqu'objet à craindre > Idem^ Elles deVrOient être regardées comme l'emblème de la prudence $ Jdem. Elles ont tplutôt des propriétés pafévesy que àcs qualités aâive»^ St. Elles ne difputent point aux animaux de leur efpc ce , un aliment qu elles trouvent toiw •Jours en aflè2 grande abondance 5 Jdem* Elles peuvent paffcr plufieurs mois & même plus a un an^ fans prendi;e aucune nourriture , Id, Elles ne redoutent pas la fociété de leurs femblables> Sz. La tortue franche né« ffouve prefque jamais de de&rs véhémens !lle fe défend rarement , mars elle cherche a fe mettre à râbri > Jhid, 8^. Dans cette efpèce, le mâle paroît rechercher la femelle avec ardeur *, leur accouplement dure pendant près de neuf jours > fans qu atK cune crainte puilTe les féparer Tun de l'autre y 83, L'attachement mutuel du maie S^ de la femelle^ paffe avec le befoin qui l'avoit fkit naître*, ils fe quittent bienr6t après que leur accouplement a cefTè , page 8^ Les petites tortues franches éclofent vingt ou vingt- cinq jours aprçs la ponte > ^ même plutdi Tii) f^ w "V ^î« ; TJBZÊ ibns cenaines contrées, 9^. Elles n'ont que denx ou trois pouces de longueur en forçant ^ êe rœiif. Idem. Elles vont d'elles-mêmes a f la mer , so.Lorfqaon a pris de petites tortues ^^iS-anches, on les renferme quelquefois dans des cfpèces de parcs où la haute mer peut par- : venir y 9», La .tortue franche a la carapace , trop plate pour pouvoir fe remetti*e fur {es ' partes , lorfqu'dle a été chavirée. Elle fait en- tendre alors une efpèce de gémifTement, 93. hss tortues franches font quelquefois jetées par des accidens pardculiers, vers de hautes latitudes , * i'4,11 paroit que , non-feulement elles peuvent y ^ vivre 9 mais même y parvenir à tout leur développement, tt^' Ce n eft que fur les ] rivages prefque déferts > qu'elles peuvent en liberté parvenir à tout raccroiffement pour ^ lequel la Nature les a fait naître, & jouur en ]>aix de la longue vie à laquelle elles ont été de^ '' tinées, 11 7» On devroit tacher d'acclimater les r tortues firanches , fur toutes les côtes tempé-^ rées où elles pourroient aller chercher dans les terres , des endroits un peu fablonneux , & élevés au-defllis des plus hautes vagues, «7^. Tortues grecques. Leur accouplement , Vol, J, t87. Tems de leur ponte, t88» Leur groifeur, lorfqu'elles éclofent , Jdem. Pays où en Iqs trouve, 289, Il paroît qu'elles habi- tent l'Amérique feptentiiortale , «^t» Leur grandeur dans les contrées tempérées de l'Eu- rope > eft bien au-dcffous de celle qu'elles peuvent acquérir dans les régions chaudes de l'Inde > Xi. Tout confirme la douceur de leurs .> *.' ■if :\\ nt qne forçant Imes a tortues ans des jt par- irapace fur {es fait en- ées par itudes , îuveiity ut leur fur les irent en it pour ouïr en étéde^ ater les tempe-* er dans ;ux, & ;s, t/^. t, Voi. '. Leur Pays où ;s habi* . Leur le l'Eu- quelles udes de ie leurs DÈS MATIÈRES. 4^f iiaWiidcs, t9j. Dépouille de deux çrandcf tortues grecques conlervées au Cabi»iet du Roi, îdem. 'n)rtue grecque dont les écailfes étoicnt verdâtres , tsf Çtofie tête de tortue grecque , qui fiiit partie de la Cqlleâion du Rpi , Idem, j- Tortues Mdnnt;$ ( Us piedf des ) reflemblent à dos nageoires yVoL I> 67' Leurs deux bou- cliers fe toucbent dans une grande portion de leur circonférence » Idem» Elles ne peuvent retirer qu'à demi leur tête & leprs pa^ef fous leur cara- pâce, 68, Les écailles, qui recouvrent l^ur plaftron,ifortticnt'qiiatrç,rajagçes> Idem' Rap- 1>orts des tonues Marin^ ^yçc,]^ phoques «^ es lanaantins , &Cr Idem, ctv ^ ïv^ r ? Tortues terrefires (les) de l'Amérique Mé^- ridionàle , font peut-être différentes de la grec- Gue, VoL J, 2.90. On les prend avec des chiens dreffés à les chaffer, Idem. On les nourrit dans VoL /, ;y«i5. On compte quelquefo» plus de vingt Tubercules', iîjr la fece intérieure des cuilTes du lézardais, VoLJI, 5. Forme des Tubercules que Ton voit fur la fijrface inté^ rieure des cuifles du lézard yért, 1.9. Tubercules qui fe trouvent âu-defiburiies ciniSes <ài lézard galonné, 47- ' ' Tupinamhis. Contréès'qiinihabhe, VoL I^sos* Sa defcription ,.?otf iSr fait^^Scs habitudes ^308. On a cru qu'il a^ertiiToit l'homme de lapréfence du crocodile, 30$» Sa chair eft fûcibUIénte ^310» J^A RRsov Harpon. Manière de harponner les tortues franches, V6L 1, 95. Venin L'on ne peut regarder , comme veni- meux y qu'un très-petit nombrede Quadrupèdes .ovipares^ VoL J, 55. L'abondance des fucs mor- tels, paroît d'autant plus grande dans les êtres vivans, que leurs humeurs font moins échaufféesj & que leur organifation intérieure eil plus iimple9 Vertr^iiion (h Tortue] habite au Cap de Bonne- Ifpérance, VoL I, H04. Worm en a nourri une dans fou jardin j Id. Elle eft n'ès'petite, 205. Les écailles de fa carapace fonî agréablement variées de noir > de blanc , de pourpre j de verdâtre & dçjaune^ Idem, Sur }e fojmimçcdç U tête ^ s'en i *>% ^.>f^*. .- , n \i DIS MATIERES, 441 levé une protubérance d*unc couleur de Ver-' millon , Idem, 11 paroîc qu On doit lui appli- quer ce que rapporte Kolb > de la toriue de terre du cap f zù6. Il paroit qu'on rencontre la Tortue Vermillon dans la partie feptentric nale de TAfi'ique > 207* Vert. (Lézard) Ses ailimen^. Vol 11, 21»; Sa manière d'attaquer^ Idem» Il paroît qu'ifl ntfk point venimeux- 9 zz. Endroits où on le trouve , Z3f, Defcriptiot^ d'une variété de cette efpèce commune' aux enviroi^ de Paris y zA. Defcripcion & habitudes d'un lézard d'Amé- rique qui a de grands rapports avec le lézard vert, zg & fuiv. Defcriptron d*ui> lézard de Sardaigne qui a audi beaucoup de rapport avec le verr, iov •. Vert. ( Crapaud ) Sa defcriptron y Vot IÏ9 BS3' Ses liqueurs corrofives, 3S4* Venèères. Les tortues ont hait Vertèbres dif cOu', les crocodiles en ontfept*, prefque tous les lézards n'en ont jamais au-deflus de quatre v & tous les Quadrupèdes ovipares fans queue en font privés^ Vol. J, 27. Vejpe. Les lézaî^cfe , les grefifouilles, le^ cra:- pauds ni les faines n'ont pas de veflîe propre-* ment dite , F **• I> ' *• Les tortues ont uiie très-- grande Veffit , 05. Veffies aériennes. On jfeut juger par l'es VeflîeS' aériennes aue Ton voit nager fur l'es étangs , que h fond eu habité par des tortues bourbeuies^ Vol î., 15^' VeJKcs à air. Les mâles des grenouilles ontr Tv >V ^>t& 441 TJSLË DES MATIÈRES. de chaque cM du coui des Veffies qu'ils peuvent gonfler à volonté > Vol» 11^ 263» Voracité.W paroStque la voracité &la hardie(!è des crocodiles augmentent ^ diminuent ^ & même -paflent entièrement, fuivant le climat, la taille » râçe i l'état de ct% animaux « la nature & fur-tout .l'abondance de leurs alimens^ Vol I, zss* On ne doit pas penfer que la femelle du crocodile, conduit a l'eau fcs petits, lorfqu'ils fontéclos, 8c que le mâle &]a femelle dévorent ceux qui ne peuvent pas fe traîner, Idem» Umbre* Defcription du lézard Umbre , Vol, II, z. ZoKE TojtRjDE. On tic tToUve la plupart des tortues de mer> les crocodiles & les autres grandes efpècesde Quadrupèdes ovipares i oue {>rè$ des Zones torrides y ou du moins à des atitudes peu élevées , tant dans l'ancien que dans le nouveau Continents Vol- 1 ^zs* ''•'^.... i .4 ï^ i ■ ..V ■ -. «• \- '.'■■li :l^.% i^^^v"--; V\ SYNOPSIS M ET HOD ICA QUADRUPEDtTjk OVIPARORUM. CLASSIS PRIMA. Quadrupèdes ovipari caudatu genûs p ri mu m. Ûtestudo. ^ .H, Corpus teftâ ohtecium. "^ •*■■-. -7 ■*•»■> \ ■^.;k- DI VISIO U i^ pinni-formibus , digitfs yaldè inœquaUbus & elongatis. '■< ■■t «M )iH«iii m p. S P E,C I E S. CHARACTERES. ^ Bb*a — ■# 1>- Ma kl N A f tlnguibus;|ç\^tifp!antiirH4^' V V L O A R I sVfdfitwiis. T vî .m. ■;t 1144 S rN O P S IS M^ 9 f E C I E s. I C A R A C T C ]t £ s. I ir. NASicoiLNis. . J ^»^^, tubcrcuiofo inftar r ' l comu eievaco. / I ■ — _ C A 1. B T T A* . . . . . { Squamis difci imbricatîii Ly B. A.. i T*^* corîaceâ loneicudi- '* l naliter quinque-^nguTatâ. D I VISIO II.« Vigitis brevioribus & fubœquaîibus. S P E C I E s. CHARAGTERES. ÎTeftâ fuperiore nigrâ ^ ibuteiiis firiatis in mediô ..«. . punaatÎR. ^ -. jT Teftâ fuperiore planiûf'* •»*» ' ' '. ■ L ^»Al.AMH....{ç^,^^' Tefiâ fupero^c planîv^K oyatâ. ., o . j / !' f > •'*-•. ^ ::-Z^ •'< ■ s , SPI T. IBP- T. Sui T« ico: T. F L T. H TJ 0 1 -^/l fi X T*02Q ^i}h-^M' T. se ^. jajETH031CJt,ièe: 445 ■•J^■ vfÇ.^ S P £ C I £ S. CHARACTER£S. I / Caudâ lon^icudine teitc T. ISP.F^NTINA. .| /uperiorifpofticé[actttlquiB- ( que-dtncatc if Maculis flavis fubrubrif" T. SUBX.UBJLA..< c|ue fuprà caput & tcftam linfeiiorcm. ■ Tefift fuperiore tribus Ih neis longicudinalibus ele» vatâ, quinque fcuceltis medii dorfi elongatii , teftft infe- riore ovatâ. T. F L A y A.... T. MOLLIS.. Teftâ fuperiore TÎridi | ilatâ. .ffavo macul •S. I TJ OR-aCA. -{rinatâ Teftft fuperiore plicatiH labfque fcutelli% I mîfi»- f. f Teftâ fuperiore vafdé ca- """itâ , marginibus latiffimis: tis membranâ coopertis. X OlOMETHICA . . T. 8CAB31A Scutellfs centro flavis fia- . voque radiatis. | Scuteliis^aibefcentibus ni* groque fafciatis in medicH I' ' que dorfi valdè eleraiis ; teftâ inferiore ancicè denti* culatl. H ^ rrS TN 0 P SI s SPECIES'. CHARACTRRES. {Téftâ fuperiore fubcordi* formi , margine admodùm , denticulatâ. -ï" Teitâ fuperiore valdé ct- ripatâ , fcutellis fubviridibus flavoque lineatis; teilâ infe- rioreovatâ. ^ ,».,. . ■mi^ml . ^ I scuielHsnigro,aIbQ,puï^ T, M IKIÂT A ) pureo, fufcvindi, flavoque I variegaiis. J. Teftâ fuperiore antîcé T. •mvicAOBATA. . . J emarginatâ; fcuteHiî ftriati» ^ : 1 inmedioque punâatis. T. PUNCTATA.... D^co ofleo punôatoque. .s-^îf - r f-'ir-t trr^ |"'"Coîore iubrufo, teftâ lu- T* SVBlLUFA..4p'^"0Te depreffâ, fcutei!» lienwibûs. '^-v^..: «■3r<,'-isvi-^/;^i 'i 'l;stBNiokA..! ' "* Colore fubnigro, fcuteUîa ^ craffis vaîdéque jevibua»^ GE J- «'■tTvîJ'' tiris Ctfui -s p Çilo Crc .;;.i||t G 'A H ■ MSTIIOVICA,lkc. 4^7 ES. ^bcordi* Imodûm laldé Cf. liridibus iâ infe- 9 XÎENUS SECUNDUM^ i L AC E R TUS. Corpus abfquè tejla.. | Q>pur- avoque antîc^ I itriatig atoque, ftâ fu. :uteiii$ utelli» il i rvj;;.ïi'f .^ D I V I S I O !.• Caudd compreffây pedihus anteriorihus quinque-di^tatis. *js s P E C I £ s. CHARACTERES. „.j iM.j.t._f- * ; f Pedibus pofterioribus C ]L 0 C 0 X) I L V s. À quatuor > digitatis pafma- •>fc i^ï|jfll||fîf^]^r!ït^ ( tifque y colore viridi iuteb. Pedibus poiterîoribus quatuor digitatis palma* ttfque ) colqre n^ro. ' Crocodii. vs K I c B B. y,*< ■«••*; i /■ *! 1 Pedibus poiteribribus quatuor - disitatis pafma- tilquc) manâibulis €oarc(» atis & «longfttis. 448 "'Sr N O P S IS 8PECIE9. I» Il CARAC 2RE& Caudi-vBRBERA •-! cjuinque - digitatis palma-- > fî Itifque. f Pedibus pofterioribui J q.ttinciue-digitatisfiirifquey ■■■■ t'^' i' ^^^ J^KACMtl A» • . » .y 'irT*^^*"'^^'*-?'* ' I fquamis ereâis fupïà eau* >dam. TVPINAMBIS. .f. P«<^îïîJ^« fiffis, fquamis V I tquainuns circumdatis. "■"""''" jr Squamis fuprà ocuic» L. SUPEUaiLIOSUS 4 & ab occipite ad excrenii* tatenlcaudâË ereâis. L. C A P I T E- ** BirURCATUS Kh LATâ-mGlTATUSi Caçsiti^ parte fuperîore . quati bifurcatâ-. *-• ' Membranâiîîfrà'coWum, ^ digicorumardculispenulti* Imis fatioribus. :; I ; ., t. BlMACULAl^US . . f Suprà humeros binis nî l grMque pnaculis, ^..?lîjMi^.l^^ l^#i.^v^ t^'^^ bucbiTôHiTÂiprà dor- 'Uii\m-^m^%i^'''^^ Jlum, ïateriUis pHcati» , L. SULCATUS..'i,«.,Hâfupriiduplici carinâ Caudâ SP I 1 G U C Al "S Jioribus ipalma- noribus pfquey rà cau^ ruamis tit. ocuros frenii- crîore nuici. ism dor- rinâ METHODICA, 6cc. 449 91 4t>i.di C r Division.* Caudd rotundâ ypedibus quinque-digitatisi dorfb fquamis créais criftato. S P £ C I £ S. I CHARAeTERES. . _ ^ , .^ 4 >i .«i t : > f Sacco gufari dentato f f O U ▲ N ▲...^..| fquamis à capite adextre« C mitatemcorpor» eredis» B A 8 1 L i S C U S. . . * / Sacco fuprà caputereao« ë».HI ♦2»''^ j**.|*M^i.r »■'¥•■;.,;< Latâ membranâ fqna* |[i. C B. 1 S T A T u S .| mifque fuprà caudam er«âis^ •-m s . r . -*rva- i Squamis circa aunum ^ I aperturas & ab occipite ad Calâtes -X médium dorft, eredis,; \' I unguium parte f^eriore ■ï i-;â -^-^^b Nnigrâi 'iKi '■X .Jtt^E.ï3 8:ïkt^c.Li. ^Squamis (uprà partent fk O A M A tf I r t • «i antepiorem doiii eredi»^^ y. otxmmm4{ îi^tv ^ l occipitifque reyerlis. \ • 4J0 "S YNOPSrS Asâtl^.àmlh m ■ . >— ■ ■ D I vi s i ô 1 1 1/^ Caudd rotundâ > pedihus anterioribtis ^ quinque - digitatis j JèmiannuUs Jquor mojis infrà corpus. s P E C I E s. j CHARACTERES. L. C I N B H £17 S .- LtYIHISIS. " Coïore'cînereo ,Tquami« majoribus infrà coUum. . Colore viridi^ rquamis majoribus infrà colium. ÎCircum caudam fquamis infpinas deiinentibus an- nuiofque latos & denticu- iatos componentibus. 4^. - "^t. iris X A G 0 N u S./ Cauda fex-angulatâ. A M B I Y A • Colore cinereo aut v î rîdi, abfquè fqufmis ma- joribus infrà coIIum. »'. I' ■» AoM. Hezaeonum \ ïne non vifum femiannullos iquatnofos infra corpus habere prefumo ; iî hifce an- nuUis caret , poft Tegaixîn in quaitâ divifioue inf- fftibeflilus erit. S? L. L B t-LEM^ Candi qui fqu s P CH L A h. Ji \ 1 "♦"V* ; METHODICA,8cc. 451 f'f:': \'i s P £ C I E s. L. L E 0 t CHARACTERES. " Tribus lineis albis totî^ demque nigiis abutroqué . latere dorfi. t« LEMNISCÂTUS . .< A feptem ufqùe ad un^* ! ilecim lineis albefcentibus fuprà dorfum , femoribui aibo punctatis. ^ .| ^luamif quamis lum. quamfl >us an- snticu* ta. ^ , ut V î J ma- lullos e an- ; iiif- ■«■■*«■■■> D I V I s I O IV.» <•», Caudâ rotonda , pedihus anterioribus qutnque-digitatis 9 abfquè Jémiannulis Jquatnofis. mmmmiÊmmmÊÊmlm S P E C I E S. CHARACTE RES. < I 1 1 j « Il itis ternis & binis mem- coadunatis. vV LACE».TUSjr Quinque iineis fubRavis c A UDACYAN£US.|^ fuprà dorium, caudâ cyaneâ. •■?t~U-î"^*! î?^'«" Scç. 453 s P E C I £ s. CHARACTERES. t. A 17 RAT y S. , . i>/-i ■ ;*• 4^-': >.iw«'l|i">^- T A ' A Y A....J catoque. SquAmis imbricatis ,lineâ albeicence ab utro^uç iajterç dorfi^ caudl^ corpore lou-« f Corpore rocundato ^>urH '«» »*, .j«* -,• ^ I I^ 5TaiATU«.,'i'< Sex iineis flavis Aiprà capujt & quinque fuprà iot* fum. ' * ^ ^^F Squamufis ercdis infrk (i. jMA^MQSLA^VsJ collujn, unguiui^i dorCo ni- l|^rp , caudft novem-anguiacâv , ^ .,,^^.^,„ ..^.^. f Colore Xeraiaphelino fla^ Ivo fubnigroqiie iQ^cufato, R 0 Q tr B T. . * .s menibranulâ ab ucroqut I laterè ul^imi dijg[i.torum arti- ï.. CoLLO^RirBER.f Cplpï-e vindj , Yeficu« T EU U I X IN..^ '(^ rubrâ infrà coilum. Colore cinereo fufco vari» veficulâg onfpçrsâ i Lateribus val dé plicads^ ';;>/. tt -et î;t{v^i£ f Colore cinereofuicovari^ .. STB.UMQSUS ^ . •< gato, veficulâgranulisfubru* 5 iBris ponfpçrsâ infrà-coUum, iJT^iAKOULAHisJ E;«remitate caud« çrîai^. 4J4 ^SYNOPSIS M SPECIËS. CHARACTERES. 1 t^ f Duobus lineis fubflavis, U Bl-LINBATUS. .^ *'«*M"« iub nigrorum puac- ^ torum oidinibus lupra abr- fum. '■**'*•*■ T. .: '- et I i Verrucis fquamofis infiii ftPVTATOlL....< ultimum digiturum articu- . .D I V I S I O V.* Squamis màjoribus imbricatis înfrà - ^ .^^r' digitos* S P £ C I E s. j CHARACTERES. \ Il ï^ 4 ( Femorum (uperficie în- Jferiore verrucofât. caudâ Ç E C K 0.. . .^. r- ; • • ^ fquamuiis lemnifcos circu- I lares componentibus teââ. I ^^^ u Alis Membranaceis. -■ i- ' _ '■ -t *' *ff S P E C 1 E S. CHARACTERES. I , t^'^w;^ f Saccis trinis elongati^ pRACO'... ••'••|jjueinfrà colium. .. ^ (•►»*•-."■ -, ■. '•* -^-é- ■»■ '■- '■ ''-■'i . :'i 456 SYNOPèlS'^ 9 D I V I S I O VIII.» < St\ 'r. Pedibus anterioribus ter aut quatuor , - pojferioribujque quatuor aut quinjue* digitatis. I S P E C I E S. IW CHARACTERES. SAL A M andraI Caudâ rotundâ , nw w c T u T « ^ <^"*'» ^*V" nigroque pum ma- unc- fi. CAUOA - FLANA... 6. PU3f.Ct ATA... S. Q U A T V O H- I. I N £ A T A^ ' Dorfo duplici ferie alba punâaio. SAlLIlOyB£*..A*. 6. Tia-DIGITATA-. Suprà infràque caudani membranâ verticali. ■p* Dorib iiQeis quatUQr Unguibus incurvatit , majoribufq uefquamis infrè digficos imbricatis. Pedii)usanterioribus ter- digkatis , pofterioribufque .jquatuor. CLASSIS METHOD ICA, ice. 457 • u . « ' : ^i CLASSIS SECUNDA. # V ! Quadrupèdes ovipari ecaudati. CENUS PRIMUM^^î RA NA. iCpur corpufque elongata , £^/2z//7Z a/»/ alterum angulojum. nm 5 P E C I E S. CHARACTERES. |. Colore viridi, tribus !h Rana vULOARIS. J neis flavis fuprà dorfutn, {exterioribus elevatîs. I Colore rufo , macula nî- ^râ ab utroq u e latere oculos .inter & pedes anterioret. R. H U F A ••••••• R, PLUVIAL 18.. R. s 0 N A N s. ' Vcrrucn fuprà dorfum, ano fubtus punâuto. - Colore nigro , pundtii . eïevatisfuprhdorfum, pli* t câtraiù verlaii mïi \\ coilum» Pyipans Tome IL ^-^ V^ V- ^4^8 -^ irNOPS ÏS s P E C I E s. .1 I ■ mmmtmmm CARACTÈRES. r E* M4iLaiNATA»{ Laceribut marginatis. ^ 1 C^rtoirt tèiiûl6fo, pc# R. RpTicu^ARia .{ dibui m. u .AT*««A«*â^ ( FerfibusantçrioriMpof. E. «ALMATA...>|j^,|^,,ii,u^-q„. jîalmàtii. R.H U M IS X ï Vf ^^?/^ ^'^f^^'^» ^^"^* ', A R M A T A 1^?"°^^' quatuor verrucii 1 ., ^ (a « * ^ e c Tubcrcufis infrà finguFoi R. B 0 A K s ^dîgitorum articulp?. • r% ^ ^ *, *^\ m ^ Ç CapîtetrîaTiguïarîgranu* '^Aj. ' ^ f Colore'fub-viridi niacu<» I A C If 1 5 î" » • N lato feinôri|)"« pofticè Sf . oI>liqué ftriacis. " Quatuor aut qtiinqQe lineis lonsitudinaliDus elo^ yatifcjue fuprà dprlum. ' 'tti -^ .E,f.SMNISÇATA. «•*■■* vî /-■ r V -/j. .j??4>/;'i;iïj Jr .-i*4J«Viit /-' t *-;■» ♦;Ji UV.^1 ^S^^tï :^.^' --«*'■. ES. fo, pc* >uspor- fcutf rerrucit rngufos 'granuv lorrum, fticé âp QinqQe ^i"' •/ k ./ MEtHODICA.écc. 4^9 I— i I lÉ GENUS SECtfNDUM. ' H Y L A. ^ Corpus etongatunt , vcrmjcce vifcocas ,, infrà dîgitos. s p £ c I £ s. *i CHARACTERES. (Doifo viridl, duobus li- neji flavis marginccue vicv iaceis à capite aa pedc^ poijteriorcs prrotenlis. H. C^IBBOSA./ Gibbo fuprà dorfum, • » f — !: — 4i ^ „ „ r Colore fufeo, pedibfft «.. F u S c A . . . . I infrh vMrucofis. V H. Il A Ç T S À.i*r cteiiuicl» , auuOmÎM cine-^ H.' T I B I A T R I X. .i ly^aculis ' rubris fuprà }% %i *s'! ??'>^}*' f-- P dor^um. •«i^ r Colore flavo;utroque Ta- it. AUHAKTïACA. J^?'^i4P''j^riib^aliçKiiyîdg • -;.; jÀlA iX5 ;.^ .; ; r > ; s - ^ /• Çoîore rubro , aliquaiv* n» R u B a A, . .Ido diialius Ihieis flavis fui [prà dorfum. V ij 4^0 ?^SrNOPSfi^'à\^^ GENUS TERTIUM. ; . . ■ i i ^■^^^^' B U ]? F' O'^^'-tms.^ Corpus coarSatum & rotundaturn S P E C I E s. CHARAeTERESi * m r Tubercufo reniformi ab BUJFO YU'LGARIS .{ utroque ïatere ponè aurf» aperturam. f Maculîs viridibus iiigro Burro tiridis . . marginatis confluentibuC» ^ I B. F u t c u s . .- - ' Cute îaevi, maculîs maxî- misfufcisjtuberculo callofo infrà pedes porteriores. - - - " / Tribus ïineis flavis aut I fubrubris longitudinalibuf- CaI'AMITA.< que fuprè dorfum ., tuber* I culis callofis binis infrà pe*^ . . 0 r> r i i . rt-ii ri ;j ■: I jg j anteriores. s. 16Kieoi.OR.( Dorfoolimeonigroqu^ ■ METHODICAy 8cc. 461 SPECIES. CHARACTERES. •l Tubcrcuïis ïbiflofisfuprtr B. PUSTULOSUS . .idigito8,puftulisfuprkdor- -^ I V tî^* ^ Juguîo pTominuïo , duo* US .h B. s T R U M 0 s U s . j ^"S digitis exterioribu^ \ pedum anteriorum^meni'' (^Isranû unitis. - ■♦M?^--».- ^t- -F». „•> '/ Faiciâ longitudmali paï- "B* G I B B 0 s u s . . '; fidâ Se denticuia^â iuprii^ . , ( dorium gibbofum. rji*:*iï«r«s>-^«s!B!f^ Capîte comprelTo ïatif- I? "ï p A • . . . ) flîmoque , ocufis miniïffis ..t .^ ( & valdè diltantibiis. B. CO RNUTTJS. . . . . r P.««ïpcbr is fup_erioribu8 m modlim coni efevatis» A O u A.7 . • , . .C I^O'"^o cinereo & rufo fubrubroque macufato. B% MARMOAATUS Dorfo rubro fubffavo- que marmorato ; ventre; flavo, macuiis nigris. I 'r Dorfo fufco macufato » "^ • Ihumeris elevatis porofif- B» CLAHOSUS* .J que, pedibus aiiterioribus ■| pofterîoribufque quinq^uç* 46i SYNOPSIS METHODICA, && trÊtmtrmm-anm^^im^.'wf^-^'f^ REPTILIA BIPEDA, X[ t D I V I S I O 1/ ' ■ Pedibus anterioribus, '■ S P E C I E s. CHARACTERES. ÏSquamis dorô abdofni* nifque l'cmi-annulus, fqu»? *.wii«Ax.iwwj-Ax wBs ^jj cauda annulloa lutegiot ' (^componentibus. «fc^.Ajyn'-. D I V I S ï O II.» ^'^*'!'*'"'' PeMus pojlcrioribusi' tim a lL S P E C I E S ..tu j"i. fus pour montrer la dif- pofition des couleurs que préfente le dos. .*# wt- E R R A TA. TomeL ^ JpAOE 12 , ligne i, il cft alftz j ///«{ , & îl pft alTez. Page 1 17, l/ffireis «on letrouvei /'/<{, on le trouve suiîi. IViAc 323 , ligne 10 âe la n»te > uble } ir/e( tab^ Tome IX. P>iS« 17 , ligne », ces î ///Jj fcs. Tage 104 , ligne ij ,nHvok pas-, liftu n*âYOÎt. Tage \ 10, ligne 9, ^^^àiS \ lifeifonà,.. Page 1 az , ligne l z > c«s ) iî/e{ fcs, Page \^î. ligne 17, revêtue » /i/*€*' > ^'T^^î bocal, r Page tà^ , 2igRe 12.., I^deflûtts } lifei le deflûs. Pageiij, ligne 3 de la hôte, au-deilus 5 ïi/^j au deflbu^ir P«g< 210, {ig»e 5 ^ ptc^rj^tés dont s ii/f 7 propriété* <îue celles dont. ^ ^ Pag« 23I » %n< 2}', à l» Salamandre } if/è( , à celle d« la Salamandre. Page 16^ , /z^ne 13 , de mafitèie à ce que s 2(/^?, de manière que. ffge z69 cligne 15 ; intimcmeiit; Z^/e^^intinemeaLw- ■ï t^- "^>^ \ r .f. '•a ,r alTez. r,\- A, >"i. •iftir C. ♦ ^ deflfbuftr oprléUs celle de (/*{* d« ment» À , î -■:-■/ 1 r i - - -f ' » -;■.* V s*V*