w S IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 1^12.8 125 |iO ^^" m u us lu 11 2.2 ■ 40 1.25 mu il iliià y 0% /] 4W '/ >^ Photographie Sdenœs Corporaiiûn 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 z ^r ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notas techniques et bibliographiques The Instituts has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. D D D D D D D D [3 D Coloured covers/ Couverture de couleur Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes géographiques en rouleur Coloured ink (l.e. other than blue or blacit)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmagQ sont indiqués ci-dessous. Tl to I I Coloured pages/ Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées r~y Pages discoloured, stained or foxed/ \Aâ Pages décolorées, tachetées ou piquées I I Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence r~y Showthrough/ D D D D Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible Pages whoily or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. T» P< of fil O bi th si ot fir si( or Th sh Tl wl M dil en b9 (ig re« mi d Additional commenta:/ Commentaires supplémentaires.- Les pages froissées peuvent causer de la distorsion. This item is filmed et the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X XX 4 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to tha generosity of: Seminary of Québec Library L'exemplaire filmé fut reproduit grAce A la générosité de: Séminaire de Québec Bibliothèque The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keepiing with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres* sion. or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — »- (meaning "CON* TINUED"). or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Maps. plates, charts. etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to light and top to bottom. as many f rames as required. The following diagrams illustrate the method: Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmege. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symiboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux.' etc.. peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé é partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de heut en bas, en prenant le nombre d'Images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 u «•uf» tiô r ^.Qm Ï^HH^- i ■:.hii:i '<■- ]>^î\^- '#-: h: •"•.• > y,»!^ ,/- ;jH--:?>4,. é. 'K — .î .■'■■^■ï,r ■(►^^ - ^I >■■' «i.-», / ^*à 'tfô^ .m i'p 'ii ; (■ -v:f ■%. 2*? .*.;Z4', ^V, ^. m. ^■,' -Xi .'1- ;■*■■«••■ 5-v. V^ ■^t '..^^ i:m .■■.,^ ''■*■: 'X i. <>-r < r- ; ^ " ■« _ » ■f ''. -ihi i'.- -■-■■■■■ •^ii-t-'-l .>If îf'- / Vi .fi. s?' ■''A \f' it"- ih ■i>. V 1 !«• '- i S'i H im:i% iLû T / ('Il Wf*'^ :* •ni|}nt-.;^i "»< .•■*'«' »>y. i|?^m? ■^r »«^ t-, \^Ja QC ni ^t*" 4l' * '»»»-^^ \tmJ l r^- UT *• V » — i'i #H r ♦ i^jiiia u rv:;],!: TT' »■ f «MM^'f 7t.v-*vv't^nt:i •«•■■Mi5¥.j-f!i,3!*fc<0n*-rj»i ^nvi;,i 4 TT ''•Ut; » \»M'«))WV«SnMïW»-4^ ^Jtl . " ■« l^rf*-M ^i*"».;* JfcF 'M i\ ^1^ •*»*' '■■" ^\ C '- V *» st. {.. -4,1- i**aK#;îf^s.s^ -■''■-■■ . ^ii^'^\ MA '^.- t.^ 'lijfii-.i-* vÀ 3 rr '^ r^tlV^"- • « ■ji ji^mwiliiiiiiiWiiiia \\ TABLE ^ "liùa^; : h "i. VIT- i ^*.^a^v ' " :< De ce qui cft contenu dans'' ,4 ^ - . , ' ^ ' ' < . , . « " •ifc^ir?^>4C* i^iCC Vojumc. -^ \.,s4 ■'■'■' t « » ' " ■ V Là ES Mukts^:.. ..... Page i Addition h Vapticle du Cheval. 6i Additioi* aux articles de l'Ane^i •^ ^/^ Z^i^rer 8 f Addition aux articles du Bœuf^ ^;|iv ^ ^^^^i^^Bifon^ du Zébu 6 ADDiTtON aux artvcles de la BrC" vsmXviis^'^du Mufflon & des ■■■■■* * "Brebis étrangères, i o j AddiaIon aux articles du Cochon^ v."^^-: ^ duScL^glierducapVerd ^.^1 /• i TABLE. >^v #«t^>r* OU Sanglier d* Afrique , l»H -f • t •l'i ^f^ Babiroujja , du Pé- ^ car/ ou Tqjacu., . 1 17 ^ Addition de l'Editeur ^U\Û^ li(K)^f) A^^'^^^^^ ( M- ïe Pro- fedeur AHamand ) à /Jti l'article du Sanglier d* Afrique., *,, * 1^6 3 * ^r. Du Baiiroujfa.. .... 146 WiC<^Vi^ Pécari,ls^ .V . * \v 147 Additîqn i/i^x articles des Chèvres î 3 . . . . d'Europe , d'Afie ù '\^vtÂ\ wil* Afrique,», ^ . • * . 155 ^; 5^;. jDtf Bouc de Juida , fir ûfei d8 ,^\ Chèvres à oreilles pen* -;i^EL rA dames,..,. 154^^155 V.V p De la Grimm ou Chèvre . ^ , .' de Grimm,, , t .... i%6 sioè'j Z)/^ Chevrotin de Ceylan, "# *" Ê^''^ ^i I-' • -1. >. « hoome» euic AKtitUs du Chien, i 'j;v> >>v wJiu Lottf , du Renard, ■nLK «r. ^g c»^^^/ ^ Jg l'Ifatis. s*^"iWv...,_.. ^|^<î ^'^^ y^trliiés dans Us Chiens.- A "^^ JJwOi^nMA... 180 r^*n:2><;/'i/Stt^::V:... ibid. AoDrnow à l'article du Chat. 1 8 j ÀDiiiTiÔN aux articles du Cerf, du V"*" ; Daim, du Chevreuil ô f;4^ : • ; '"^ /îc««tf. .H ; 189 ^ * :C Du Daim & de l*Axis.i^i ï i A " ^^ CkevrcuîL . .*^4 . loo ^; -^ - JP^ /?e/i/2d i05 .. ^ Addition de l'Éditeur hol" ^ " . landoîs ( M. îe Profefleur V*'^?:"' ^ ■ Allamand )y2^r ^^/^/z , le r-U ' ''■■- TABLÉ. \^Vv^Vj V.V. Caritou6UR*>au^ lit ^ ii UiU i )\ DiscRiFTiQM Ju Renne j .l^v£\V*^ - u par M. le Prç^ffeur AUa- cbj ' - mand ^ m Addition tf^x articles du Lièvre 6ài ô de l'Écureuil^ avec 'i\: . . . .«^ animal anonyme ; un x>2i i : . appelé le Rat de Ma- . •bicîî . ; . dagafcar^ & un troifième ^i^^^'qui efi le Taguan ou ii^ ;\)0 grand Écureuil volant... De l'Écureuil., r: . . X3p Animal anonyme. ; . . 14} ^ jDtt jRtf r de Madagafcar. ! \ WÇ Du Taguan ou grand Écu- \n^im,M^i^i^ volant. 146 Adpïtîon à l'article de la Loutre. . t6o VÙi •wTTtin '\ ' -le- 'A:^ 9 ■ T A P jL E. ApMtIon fiK^ articles de la Fouine \ f-oz 0.^^, l^ Zibeline. . x^4 i o 0 f . . De h .Zi^line.. . '. . . X ^7 .Addition a^^iX anicles de la Be- loi lette^ de V Hermine^ du ^,^;y^^^' DuCnfon^l 17? ' ^ji Zî// Surikate xix •f£ ; • *Dt*la'MàngauJte}^. • . i8^ ?- H . • 'Du'f^anJirei.,^A . . z87 ' AoBxVxbk aux articles Je la Mar- ^^^ \r'**''^ motte ^ du Cafior , des m^^^^n^ du Rat \^:y^-^"'^ de blé QMkdffiflèï'^du U X tSçulih (f dç la Taupe. . ■\ ■■■■/_ ' ' ■' .■-■•■■- •■■.■•-u,^^-^' . x^o • Marmotte de Kamtfchatka. I # i^ ■ t:-. ^^- -^^^fpérkkèi^.^ 293 ^^^ 'Du€à/h}^:.K^l... 300 *' '^ '^'^ Des Souris & dë4 Rats. * v ^T;s.lf. r;j5^ ffdffi^oa Rat dt '^r-^^-'^^'ilé:A^^M..... 3oy ^ s ^ Addition BitipKâf Vi^tick de VOurs.T^irj Fi N de la Table. ♦^ .«** C'^i: J .• , HISTOIRE , t ■ ft HISTOIRE SUPPLÉMENT A L'HISTOIRE • ^^ ^ if^j Animaux quadrupèdes, ,, :: P^-^ MULETSK Jljn conservant le nom de M/Z^tf à ranimai qui provient de l'âne & de la jument, nous appellerons Bardeau celui qui a le cheval pour père & l'âneffe pour mère. Perfonne n'a jufqu'à préfent ob- fervè les différences qui fe trouvent en- tre ces deux animaux d'efpèce mélangée. JTOIRE * Cet article doit être regardé comme une addi- tion à ce que j*ai déjà dit au fujet des mulets dans le Difcouvs qui a pour titre : De la dégéiiération V».- \< ^-'— ■>■ 'ii^B Supplément Jt PHlfioire ,. ^ ^ Ceft néanmoins Tun des plus fûrs moyens | que nous ayons pour reconnoîcre 8c dif-* tinguer les rapports de Tinfluence du mâle 6c de la femelle dans le produit de la gé- nération. Les obfervatipns comparées dç ces deux mulets, & des autres métis qui proviennent de deux efpèces différentes, nous indiqueront ces rapports plus préci- fément & plus évidemment que ne le peut faire la (impie comparaifoh de deux individus de la même efpèce. ^ j.^ - Nous avons fait repréfentet îd Te mulet fpl, IJjêclç bardeau (pL II J ^ «fin que tout le monde Toit en état de les comparer, comme nous allons Iç faire nous-mêmes-, d'abord le bardeau eft beau- coup plus petit que le mulet , il paroît donc tenir de fa mère Tânefle les dimen- sions du corps *, 6c le mulet beaucoup plu^ grand 8c plus gros que Iç bardeau, les tient également de la jument fa mère *, la grandeur & la groffeur du corps paroMènt donc dépendre plus de la mère que du tfw/'mflwjc, tome XXIX, />. 194, Édition en 31 po/* &T. XII,;;. 226, Édition en 13 pol, & aufli à ce quej*en aiditàPa.çiçiedes Serins, tofne ^ff» iii'i 2. de. l'Hifif Nat, des QÎfiau^ç^ ,■■ ly. ■■■ ' s ,| _ °«^ -animaux quadrupèdes ï la croupe pl„s pointue & aSl ,??^* que le mulet a I•avan^ „ •'^^'"^^ «" l'eu lWurepIusLeKX£S:'f' cotes plus arrcnJrpQ î. ^^ rournie, Iqs & la LcheXunferri'^Pi"- père, non-feulement pour TprlJ '^^ mais auffi pour la formV^ g«nrfeur, , moins il n'en eft pis r.?" ""'f-Né^n- des membres & c£ al« ^ '^^ V^'^«- corps. La tête du bardeau eft'T'T'^' '^^ &„n'eft pas fi grofll à "1^ "' '""«"^ celle de l'âne f & ceCT °°," 1"<' plus courte & plus rrm*., '>./ ■* 4 '^SuppléméfîiàVHiJloire forme & les dimcnfions de la tête plus du père que de la mère, La queue du bar- deau eft garnie de crins à peu-près comme celle du cheval-, la queue du mulet eft prèfque nue comme ceHe de Tâne*, ils rèffemblent donc encore à leur père par cette extrémité du corps. Les oreilles du niidet font plus longues que celle du che- val, & les oreilles du bardeau font plus courtes que celles de Tîne \ ces autres extrémités du corps appanietinent donc aliffi plus au ^ère qu'à la mète. Il en eft de mêi^e de la forme des hmbes , Iç mulet les a sècfhes comme ï fine, & \t bardeau les a plus fournies-, tous deux réflemblisfit donc par la tête, par les mem- bres & par les atitres extrémités du corps Jbeaueôùp plus à leur père ^*à leur mère. /Dans les années ïf^i 8c 1752, j'ai teit accoupler deUx boucs avec : plufîeurs brebis , & )*én ai obteriu rieuf mulets , fejDt mâles & deux femelles: frappé de cette différence du nombre des mâles ;,.. s.'i* -A : r. f K "'' ■: * • -■■s ' 8tdu bardeau, avec les figures du cheval ^-fic de l'âne, romes m, p. 512, à. Vni,p, 78, Édition ««31 vàLTm^ Vlr^»^ & 324, Ediçipn m des Aiûmûux quadrupèdes. y mulets à celui des femelles. Je fis quel- gues informations pour tâcher de favoir n le nombre des mulets mâles qui pro7 viennent de Tâne & de la jument, excède à peu-près dans la même proportion le nombre des mulets *, aucune des réponfes que j'ai reçues ne détermine cette pro- portion , mais toutes s accordent à faire le iiombre des mâles mulets plus grand que celui des femelles. On verra, dans la fuice, que M. le marquis de Spontin^Beaufort, ayant fait accoupler un chien avec une louve, a obtenu quatre mulets , trois m^es & une femelle fcj. Enfin ayant fait desi queftions fur des mulets pkis aifés à pro- créer , j ai fu que , dans les oifeaux mulets, le nombre des mâles excède encore beau- coup plus le nombre des mulets femelles, J'aidit à l'article du ferin des Canaries^ que de dix-neuf petits prorenus d'une (erine & d'un chardonneret , il n'y ea jti i^^.iu^. !!_,>■, m.. (c) Extrait d'une lettre de M, fe marquis de Spontin-Beaufort , à M. de Buffon, datée de Na- mur, le 14 juillet 1773 ; confirmée par deux lettres de M. Surirey de Boifly, auffi datées deNiamur.Iw 9 jui» &; ift juillet 1773. nj n -. >■<■ ' .% SuppTe'ment à rHiJloire avoh que trois femelfes (d). Voilà les feiils farts que je puiffe préfenter comme certains fur ce fujet/ej j dont il ne pa- - . - * ;l* .. ^ , ' /dj Voyez Je fcptième tome,/Vi2, del^Hift» 3ïat. des oileaux, flr/. duferin des Canaries. (e) Ceiqueje trouve dans différens Auteurs au fujet de|& jumars, me paroit trèsfufpedt. Le fieur Léger, dans fon Hrftoiie du Vaudois, aimie 1669 , dit que , dans les val'ées de Piémont, il y a des ani- maux d'efpèces mélangées, & qu'on les appelle Jumars. Que , quand ils font engendrés par un tau* reau & une jument , on les nomme Ba/ou Buf» & que, quand i!s font engendrés par un taureau fk une ânefle , on les appelle Bif. Que ces jumars n'ont Jïornt de cornes , & qu'ils font de la taille d'un mu- et ; qu'ils font très-légers à la couife; « que lui- » même en avoit monté un le 30 feptembre , & w qu'il fit en un jour dix-huit lieues ou cinquante» Tt quatre milles d'Italie ; qu'enfin ils ont la démar- che plus fû e & le pas plus aifé que le cheval. f> D'après une femblaï)le afiertion , on croiroît que ces juraars provenant du taureau avec la jument & f^effe , exiftent , ou du moins qu'ils ont exifté ; néanmoins , m'en étant informé , perfonne n'a pu me confirmer ces faits. Le Doâeur Shaw , dans fon Hiftoire d'Alger , f(^t 234 , dit , qu'il a vu en Barbarie un animai appelé Ktimrah , & qui eft engendré par l'union de l'âne & de la vache, qu'il eft folipède comme î'âne , & qu'il n'a point de cornes fur la tête , mais qu'^tous autres égards il diffère de iUne; qu'il Tv ;''*v '--*' t :;<• "if '*«" des Ammaux quadrupèdes» 7 rojt pas qu'on fe foit jamais occupé , & • qui cependant mérite la plus grande at- tention 't car ce n éft qu en réuniffant plu- - fîeurs faits femblables qu'on pourra dé- velopper ce qui refte de myftérieux dans la génération par le concours de deu^ individus d*eiÎ3èces différentes, & déter- miner la proportion des puiflances effec- tives du mâle & de la femelle dans toute reprodudkion. n'-nnA' f De mes neuf mulets provenus du bouc & de la brebis, le premier naquit le i j avril*, obfervé trois jours après fa naif- fance & comparé avec un agneau de même âge, il en diîFéroit par les oreilles qu'il avoir un peu plus grandes , par la partie fupérieure de la tête qui étoit plus large, sàifi qae la diflance des yeux -, il avoir de ti*eft capable que de peu de fervice , qu'il a la peau, la queue & ia tête comme la vache , à l'exception des cornes. Le Doaeur Shaw eft un Auteur qui mérite confiance ; cependant ayant confulté fur ce fait quelques perfonnes qui ont demeuré en Barba- rie, &, particulièrement M. le chevalier James Bruce , tous m'ont affuré n*avoir aucune connoif- fanee de ces animavg( engendrés par i'âne & Ji Tache. Aiv 8 SuppymtntàVHiJloire^'' plus Une bande grîs-blanc depuis la nuque du cou jufqu à f extrénitté de la queue , les quatre jambes, le deflbus du cou y de la poitrine & du ventre étoient couverts du même poil blanc affez rude*, il n'y avoir un peu de laine que fur les flancs entre le dos & le ventre , & encore cette iaine courte & frifée et oit mêlée de beau- coup de poil. Ge mulet avoir auffi les jambes d*un pouce & demi plus longues que lagneau du même âge*, obfervéTô 3 mai fuivant, c*eft-àdire dile-huit jours après (à nailTànce, les poils blancs étoienc en partie tombés & remplacée par des poils bruns femblables pour la couleur à ceux du bouc 8c prefqueaudi rudes. La proportion des jambes s'étoit Soutenue vce ululer les aVoit plus longues que l'â^neau de plus d'un pouce & demi, il étoit mal fur fes longues jambes, & ne marchoit pas aufïî-bien que l'agneau. Un accident ayant fait périr cet agneau, je n'obTervai c-e mulet que quatre mois après , & nous le comparâmes avec une brebis du même ^ge. Le mulet avoir un pouce de moihs que la brebis, fur la longueur qui eil: depuis l'entre-deux des yeux jufqu'au ^€$ Animaux quadrupèdes, y Ik>uc du mufeau, & un demi-pouce de plus fur la largeur de la t£te, prife' au- delTus des deux yeux à l'endroîc le plus gros. Ainfi» la téce de ce mulet écok plus frofTe & plus courte aue celle d une bre- is du même âge -, la courbure de la mâchoire fupérieure prife à lendroit de^ coins de la bouche» avoit près d'un dtxm^ pouce de longueur de plus dans le mulee que dans la brebis. La tét^du mulet n étoic pas couverte de laine, mais elle étoit gar- nie de poils longs & touffus. La queue écoit de deux pouces plus courte que celle de la DreDlS«*u-;V' hv^. :*;'! -,«« ^^-*«ft.^!;^lus allons décrire en peu de mots y, ij y en avoit deux, runmâle & l'autre fe-. melle,quiavoient quatre mamelons, deur, de chaque côté comme les boucs & les dicvres^ & en général ces mulets- avoient du poil long lous le ventre >& fur-tour fous la verge comme les boucs > & auflî « ■;■! 'A t V ^' ÎO Supplément à VHifloire^^^ 'du jx)il long fur les pieds, principalement fur ceux de derrière -, la plupart avoienc aufli le chanfrein moins arqué que les agneaux ne l'ont d ordinaire, les cornes des pieds plus ouvertes, c*eft-à-dire, la fourche plus large & la queue plus courte que les agneaux (fj, =• J ai rapporté dans le volume derHiftoîre Naturelle , à l'article du chien *, les tenta- rives que j'ai faites pour unir un chien avec wne louve \ on peut voir toutes les précau- rions que J'avoîs cru devoir prendre pour feire réuflir cîtte union *, le chien & la louve n'avoient tous deux que trois mois ^1 plus , lorfqu'on les a mis enfemble , & enfermés dans une afic^ grande cour , fans les contraindre autrement , & fans les enchaîner. Pendant la première année , ces jeimes animaux vivoient en paix , & paroifibient s^aimer. Dans la feconck^n- née , ils commencèrent à fe difpuW la nourriture, quoiqu'il y en eût au-delà du riéceflàire -, la querelle venoit toujours de ' , ^ _- *> (f) ^^oté communiquée par M. Daubenton , c[« ' l'Académie desSciences.,;! ■ *u / • * Édit. en 3 1 vol. Tome X, p*! & fuh» • 1^ '■ ■ Édit. en I s voh Tomç V I , j; , 309 ô" fuiv. i ' des Animaux quadrupèdes. 1 1 la louve. Après la féconde année > les com- bats devinrent plus fréquens *, pendant tout ce temps» ia loijjj^ggp^^^i^ucun figne de chaleur *, oj^nMirxpSanft de la troifîeme année jj^Bns'apejgutNffuW avoir les mêmes tylj^fpVÊ^I^Xffcs W«^ nés en chaleur *, n«s»tpiffmî|^t ijÊf^ rapprochât l'un d«aw^> iB ^^^ff^^" rent tous deux ^1^I^J^II^jIO''i4^Sê^ ^^ chien , au lieu de cot^|^9Q&u^rr finit par la tuer. De cette épreuve j ai cru pou- voir conclure \ que Ifr H^^ n*eft pas tout- i^-fait de la même nature oue le chien, que les efpèces font aflez iéparées pour ne pouvoir les rapprocher aifément , du moins dans ces climats. Et je m'exprime ** dans les termes fuivans : Ce n*ejipas que je prétende , d'une manière décijîve & abfo» lue , que le renard & la louve nefefoient jamais , dans aucun temps y ni dans aucun climat, mêlés avec le chien ; les Ancierfs Vaffurent affe\ positivement pour qu'on \ 4 ** Édit. É/i 31 voU Tome X , fagz 42. Édit. m 13 voU Tome VI, ;?. 349. ** Édit. e/i 31 vol. Tome X , j>. 44. Édit. tn i% volj Tome VI, j^. 351. A vj f \ \ puijft avoir énc&rê/ùftefa Quelques don^ tes, malgré Us épreuves que je viens de rapporter j & /avoue quil faudroit un plus grand nombre de pareilles épreuves j pour acquérir fur ce fait une certitude en» tiêre. J'ai eu raifon de metrre cette ref- tridion à mes conclufions ; car M* le ma^ ^îs de Spontîn-Beaufort ayant tenté cette hiéme union du chien & de la louve , a trèsrbien réuffi , 8c dès-lors H a trouvé & futvi , mieux que moi , les routes Se let înoyens que la nature fe réferve pour rap- procher quelquefois les animaux qui pa-- •toiffent être incompatibles. Je His d'abord informé du fait par une lettre que M» Svh tirey de Boifly me fe l'honneur de m'é- crire , & qui eft conçue dans les termes iiiivans : v-'V'^v;; . < » i .» » îi'^^^';^^' :,i "a- ■yV ««i.. ^ .; ii.i v^' « j4 Namur y le 9 Juin iiy^, CheK M. le marquis de Spontin , à Namur > a été élevée une très- jeune louve, à. la- quelle on a donné pout compagnon un prerqu'auffi jeune chien , depuis deux ans j ils étoient en liberté > venant dans les ap* partemens, cuifîne, écurie, &:c. très-caref- lans , fe coudiant fur la tabk ^V ur les des Animaux quadrupèdes. 1 5 pieds de ceux qui Tef^tcmioienc. Ik im( vécu le plus încimemenr. Le chien eft une efpèce de mâtin-bra* que très-vigoureux* La nourriture de la louve a été le lait, pendant les fix pre* miers mois \ enfuite on lui a doonç de If viande crue » qu'elle préféroit à la cujtc. Quand elle mangeoit 9 perfonne n'ofoir l'a!- prêcher •> en un autre temps > on en i.or.\. •• - mt ce qu'on vouloit, pourvu qu'on rr^ la maltraitât pas -, elle careflbît tous le» c^uens qu'on lui conduifoit , jufqu'au mo- ment qu'elle a donné la préférence à fon ancien compagnon : elle entroit en fureur depuis contre tout autre. C'a été le z^ mars dernier, qu'elle a été couverte, pour la première fois , fes amours ont duré feize jours avec d'affez fréquentes répétitions ,. & elle a donné fes petits, le 6 juin, à huit Jbeures du matin*, ainfi , le temps de lagefr lation a été de foixante- treize Jours au plus : elle a jeté quatre jeunes de couleur noirâtre. Il y en a avec des extrémités blanches aux pattes & moitié de la poi- trine, tenant en cela du chien, qui eft noir & blanc. Depuis qu'elle a mis bas , elle eft .grondante, & fe hérifle cpntre ceux qui 14 Supple'ment à rUiflo^re approchent > die ns recontioît plus fe$ maîtres-, elle étrangleroic le chien même, s'il étoit à portée. J'ajoute qu elle a été attachée à deux chaînes, depuis une irruption quelle a faite à la fuite de fon galant , qui avoit franchi une muraille chez un voifin , qui avoit une chienne en chaleur 5 qu'elle avoit étranglé à moitié fa rivale •, que le cocher a été pour les féparer à grands coups de bâton 8c la reconduire à fa loge, où , par imprudence, recommençant la corre^ion, elle s'eft animée au point de le mordre , à deux fois, dans la cuifle, ce qui Ta tenu au lie fix femaines , par les inciuons confi- dérables qu'on a été obligé de faire. » i - Dans ma réponfe à cette lettre , je fai- fois mes remerciemens à M. de BoifTy, & 1*y joignois quelques réflexions pour éclair- cir les doutes qui me reftoient encore. M, le marquis de Spontin ayant pris com- munication de cette réponfe , eut la bonté dé m'écrire lui-même dans les termes fui- vans : ' _ « Namur^U i/^juilUtij-j^. J'ai lu ;i de s Animaux quadrupèdes, i j avec beaucoup d mtérêt , les réflexions ju- dfcieufes que vous faites à M. Surirey de BoilFy, que j'avois prié de vous mander, pendant mon abfence , un événement au- quel je n'ofois encore m'attendre, malgré la force des apparences, par l'opinion que j'avois, & que j'aurai toujours, comme le refte du monde, de l'excellence & du mé- rite des favans Ouvrages dont vous avez bien voulu nous éclairer. Cependant , foit l'effet du hafard ou d'une de ces bizarre- ries de la Nature, qui, comme vous dites, fe plaît quelquefois à fortir des règles gé- nérales, le fait eft inconteftable, comme vous allez en convenir vous-même, fi vous Voulez bien ajouter foi à ce que j'ai l'hon- neur de vous écrire i ce dont j'ofe me flatter d'autant plus , que je pourrois au- torifer le tout de Taveu de deux cents perfonnes au moins, qui, comme moi, ont été témoins de tous les faits que je vais avoir l'honneur de vous détailler. Cette louve avoit , tout au plus , trois jours , quand je l'achetois d'un payfan , qui l'avoit prife dans le bois, après en aVoir tué la mère. Je lui fis fucer du lait pendant quelques jours, jufquà ce quelle put manger de I 1 6 Supplément à VHiJît)ire , la viande. Je recommandai à ceux qui deT voient en avoir foin , de la careffer , de la tourmenter continuellement > pour tâ- cher de Tapprivoifer au moins avec eux j elle finit par devenir Ç\ femilière , que je pouvois la mener à la chafle dans les bois, jufqu'à une lieue de la maifon fans rifquer delà perdre-, elle eft même revenue quel- quefois feule pendant la nuit, les jours que je n'avois pu la ramener. J'étois beaucoup plus fur delà garder auprès de moi quand j'avois \in chien, car elle les a toujours beaucoup aimés , & ceux qui avoient per- du leur répugnance naturelle , jouoient avec elle, comme fi c'eût été deux ani* maux de la même efpèce. Jufque-là elle n'avoit fait la guerre qu'aux chats & aux poules, quelle étrangloit d'abord, fans en vouloir manger. Dès qu'elle eut atteint un an , fa férocité s'étendit plus loin , & je commençai à m'appercevoir qu'elle en vouloit aux moutons & aux chiennes , fur- tout ^i elles étioient en folie. Dès-lors je lui ôtai la liberté , & je la faifois pro- ïpener à la chaîne & mufelée, car il lui eft arrivé fouvent de fe jeter fur fon conduc- teur, qui la çontrarioit. Elle avoit un an> f^oit un an , des Ànimam quadrupèdes. 1 7 lu moins» quand je lui fis faire la connoii^ fonce du chien qui Ta couverte. Elle eft* ilf en ville , dans mon jardin , à la chaîne ,, depuis les derniers jours du mois de no- vembre paffé. Plus de trois cents perfon- nes font venues la voir dans ce temps. Je fuis logé prefqu'au centre de la ville 5 ainfî , on ne peut fuppofer qu'un loup fe- roit venu la trouver. Dès qu'elle com- mença à entrer en chaleur , elle prit un tel dégotat pour le chien , & le chien pour elle, quilsheurloient affreufement de part & d autre quand ils nétoient pas enfemble. Elle a été couverte, le 28 mars, pour la première fois, & depuis, deux fois par jour, pendant deux femaines environ. Il» reftoient attachés près d*un quar^d*heure à chaque fois , pendant lequel temps fa) louve paroilToit fouftVir beaucoup & fe plaindre, & le chien, point du tout. Trois, femaines après, on s'apperçut aifément qu'elle étoit pleine. Le 6 juin, elle donna fcs petits au nombre de quatre, qu'elle nourrit encore à préfcnt , quoiqu'ils aient cinq femaines, & des dents très-pointues & aflèz longues. Ils reiTemblent parfaite- ment à des petits chiens», ayant les 0£eîlle& r^ ^nj II I 8 Supple'ment à Vttijloire alTez longues & pendantes. H y en a un qui eft tout-à-fait noir , avec la poitrine blan- che, qui étoit la couleur du chien. Les au- tres auront, à ce que je crois, la couleur de la louve. Ils ont tous le poil beaucoup plus rude que les chiens ordinaires. Il n'y a qu'une chienne , qui eft venue avec la queue très-courte , de même que le chien, qui n'en avoit prefque pas. Ils promettent d'être grands, forts & très-méchans. La mère en a un foin extraordinaire Je doute lî Je la garderai davantage , en ayant été dégoûté par un accident qui eft arrivé à mon cocher, qui en a été mordu àia cuiffe fi fort , qu'il a été fix femaines fur fon lit , fans pouvoir fe bouger •, mais je parierois volontiers qu'en la gardant , elle aura encore des petits avec ce même chien, qui eft blanc, avec des grandes ta- ches noires furie dos. Je crois, Moniteur, avoir répondu, parce détail, à vos obfer- vations, & i'efpère que vous ne douterez plus de la vérité de cet événement (îngu- lîer. » i . . . • • . - Je n'en doute pas, en effet, & je fuis bien aife d*avoir l'occafion d'en témoigner 4*J des Animaux quadrupèdes. 1 9 publiquement ma teconnoiffance, Ceft beaucoup gagner que d'acquérir , dans Thiftoire de la Nature, un fait rare \ les moyens font toujours difficiles, &, comme Ton voit, très-fouvent dangereux*, c'étoit par cette dernière raifon que j'avois fé- queftré ma louve & mon chien dé toute fociété \ je craignois les accidens en laif- fant vivre la louve en liberté *, j'avois pré- cédemment élevé un jeune loup qui , juf- qu'à rage dun an, n'avoit tait aucun mal$ & fuivoit fon maître à peu-près comme un chien*, mais, dès la féconde année, il commit tant d'excès , qu'il fallut le con- damner à la mort -, j'étois donc afTuré que ces animaux , quoiqu'adoucis par l'éduca- tion, reprennent, avec l'âge, leur féroci- té naturelle -, & en voulant prévenir les in- convénîens qui ne peuvent manquer d'en réfulter, & tenant ma louve toujours en- fermée avec le chien , j'avoue que Je n'a- vois pas fenti que je prenois une mauvaife méthode-, car, dans cet état d'efclavage & d'ennui, le naturel de la louve , au-lieu de s'adoucir , s'aigrit au point qu'elle étoit plus féroce que dans l'état de nature -, & le chien ayant été féparc de fi bonne heure I! V; ,.-.« 1 o Supplànent à PHiJloire de fes femblables , & de toute fociété, avoîc pris un caradère fauvage & cruel, que la mauvaife humeur de la louve ne faifoit qu'irriter *, en forte que, dans les deux der- nières années , leur antipathie devint fi grande, quils ne cherchoient quà s'en- tre-dévorer. Dans l'épreuve de M. le marquis de Spontin , tout s'eft paffé dift'é- remment, le chien éroit dans l'état ordi- naire , il avoit toute la douceur & toutes les autres qualités que cet animal docile acquiert dans le commerce de l'homme ; la louve, d'autre part , ayant été élevée en toute liberté & familièrement , dès fon bas-âge, avec le chien, qui, par cette ha- bitude fans contrainte , avoit perdu fa ré- pugnance pour elle, étoit devenue fufcep- tible d'afteébion pour lui -, elle Ta donc fnen reçu lorfque l'heure de la Nature 9 fonné , &, quoiqu'elle ait paru fe plaindre & fouflrir dans l'accouplement, elle a eu plus de plaifir que de douleur , puifqu'elle a permis qu'il fût réitéré chaque jour pen- dant tout le temps qu*a duré fa chaleur. D'ailleurs le moment pour faire réuflîr cette union difparate , a été bien faifi *, c'é^ tQÎt la première chaleur de la louve» elle àes Animaux quadrupèdes. 2 \ Ti'étoit qii'à la féconde année de fonâge, elle n*avoit donc pas encore repris entière- ment fon naturel féroce •, toutes ces ci rconf- tances, & peut-être quelques autres, dont on ne s'eft point apperçu , ont contribué au fucccs de l'accouplement & de la produc- tion. Il fembleroit donc, par ce qui vient d'être dît, qtie le moyen le plus fur de rendre les animaux infidèles à leur efpèce, c'eft de les mettre , comme Thomme , en frande fociété , en les accoutumant , peu- -peu ) avec ceux pour lefquels ils n'au- roient , fans cela , que de i'indiftérence ou de l'antipathie. Quoi qu'il en foit, on faura maintenant , grâces aux foins de M. le mar- quis de Spontin, & on tiendra doréna- vant pour chofe fûre, que le chien. peut produire avec la louve, même dans nos cli^ mats : j'aurois bien defiré qu'après une ex- périence auffi heureufe, ce pripmier fuc- cès eût engagé fon xlluftre auteur à tenter l'union du loup & de la chienne , & celle des renards & des chiens : il trouvera peut- être que c'eft trop exiger, & que je parle ici avec l'enthoufiafme d'un Naturalifte infatiabie-, j'en conviens, & j'avoue que fe découverte d un faiç nouveau dap$ ri 2 1 Supplément à l^IJiJIoire la Nature m'a toujours tranfporté ("gj, .f. Mais revenons à nos mulets -, le nom- bre des mâles, dans ceux que j*ai obtenus du bouc & de la brebis, eft comme 7 font à 2 j dans ceux du chien & de la louve , ce «ombre eft comme 3 font i^ i , & dans ceux des chardonnerets ^ de la ferine, comme j6 font à 3. Il paroît donc prefque certain que le nombre des mâles , qui eft ■r / ■'' (%) ^ï* ^^i^ ïo"* pareil vient de m'être annoncé •par M. Bourgelat , dans une lettre qu'il m'a écrite 4e 15 Avril 1775, & dont voici l'extrait : « Milord >* comte de Pembrokc me mande , dit M. Bourge* M lat , qu'ii a vu accoupler , depuis plufieurs jours , ») une louve & un gros mâtin , que ia louve eft ^p* ») privoifée , qu'elle eft toujours dans la chambre »9 de Ton maître , & conftamment fous fes yeux ; f» enfin qu'elle ne fort qu'avec lui , & qu'elle le M fuit auffi fidèlement qu'un chien. Il ajoute qu'un » marchand d'animaux a eu à quatre reprifes diffé- ») rentes des productions de la louve & du chien ; » il prétend que le loup n'eft autre chofe qu'un VI chien fauvage, & en cela il eft d'accord avec ïe #» «élèbre anatomifte Hunter. Il ne penfe pas qu'il >» en foit de même des renards. Il m'écrit encore n que la chienne du Lord Clansbrawill , fille d'un »» loup, accouplée avec un chien d'arrêt, a fait des ♦» petrts qui , félon fon Gardç* chaffe, fçroni excei^ lens gouï \% fufii. n des Animaux quadrupèdes» z j déjà plus grand que celui des femelles dans les efpcces pures , eft encore bien plus grand dans les efpèces mixtes. Le mâle influe donc, en général, plus que la fe- melle , fur la produdbion , puifqu'il donn^ fon fexe au plus grand nombre , & que ce nombre des mâles devient d autant plus grand, que les efpèces font moins voifî- nes ; il doit en être de même des races différentes, on aura en les croifant, c*eft- à-dire, en prenant celles qui font les plus éloignées, on aura, dis-je, non-feulement de plus belles productions , mais des mâ- les en plus grand nombre j j*ai fouvent tâcbé de deviner pourquoi, dans aucune Religion , dans aucun Gouvernement, le mariage du frère 8c de la fœur n'a jamais été autorifé. Les hommes auroient-ils re- connu, par une très-ancienne expérience, que cette union du frère & de la fœur étoit moins féconde que les autres , ou pro- duifoit-elle moins de mâles & des enfans plus foibles & plus mal faits ? ce qu'il y a de fur, c*e|t que Tinverfe du fait eft: vrai; car on faitt par des expériences mille fois répétées, qu'en croifant les races au lieu de Içs réunir > foit dans les animaux > foie 'I ?■*■ £ 4 SuppUment à V Hijloire ^'» dans l'homme , on ennoblit refpcce , & que ce moyen feul peut la maintenir belle, éc même la perfe(^ionner. Joignons maintenant ces faits , ces rcful- tats d'expériences & ces indications à d au- tres faits confiâtes , en commençant par ceux que nous ont tranfmis nos Anciens. Ariftoteditpofitivement , que le mulet en- gendre , avec la jument , un animal appelé , par les Grecs, Hinnus ou Ginnus. Il dit de même que la mule peut concevoir aifé- nientj mais quelle ne peut que rarement -perfectionner Ton fruit (h). De ces deux faits, qui font vrais, le fécond eft en eft'et 'plus rare que le premier, & tous deux n'arrivent que dans des climats chauds. M. de Bory , de l'Académie Royale des Sciences , & ci-devant Gouverneur des îles de rAmérique , a eu la bonté de me com- muniquer un fait récent fur ce fujet , par fa Lettre du 7 Mai 1770, dont voici l'extrait : I 'tt Vous vous rappelez peut-être , Mon- fieur, que M. d'Alembçrt lut, àl' Académie (h) Anfk, HIJ}. AnimaLUL Kiythof. 84. des L%- , ces rcful- ons à d'au- înçant par s Anciens. ; mulet en» jal appelé, s. Il dit de Bvoir aifé- ; rarement e ces deux sft en eftet tous deux its chauds, oyaie des ur des îles î me com- jet,parfa :i Textrait : tre , Mon- Académie a4. des des Animaux quadrupèdes, i f des Sciences, i année dernière i7^9> une lettre dans laquelle on lui mandoit qu'une mule avoir mis bas un muleton, dans une habitation de Tlfle Saint-Domingue -, je fus chargé d'écrire pour vérifier le fait, & j'ai Thonneur de vous envoyer le certificat que j'en ai reçu. . . , . Celui qui m'écrit ;iè une perfonne digne de foi. Il dir avoir ru des mulets couvrir indiftindlement dey [mules & des cavales , comme auffi de? mules couvertes par des mulets Ôç de$ [étalons, a? • .. ) I t ^ il iÀj , tt, Ce certificat eft un ade juridique de Inotoriété , ligné de plufieurs témoins , 5< jdilment çontirolé & légalifé. 11 porte eii ^ubftançe , que , le 14 M^i 176% M\ dç ort, chevalier de Saint- Louis, & ancien ajor de la Légion Royale dç Saint- Do- ingue, étant fur fon habitation de la Pe* |:çite- Anfe , on lui amena une mule qu'on fflui dit êtrç malade \ elle avoir le ventre xès-gros , & il lui fortoit un boyau par \% ulve. M. de Nort la croyant enflée , en- oya chercher une efpèce de maréchal ^ègre, qui avoir coutume de panfer les nimaux malades*, que ce Nègre étant aÇ"» Supplément, Tome V^ B î^ 1 6 Supplément à PHifioire rivé en fon abfence , il avoir jeté bas la mule pour lui faire prendre un breuvage j que l'indanc d'après la chiite il la délivra a un petit mulet bien conformé, dont le poil étoit long & très-noir \ que ce mule- ton a vécu une heure -, mais qu'ayant été bleflé, ainfi que la mule , par la chûre for- cée , ils étoient morts Tun & l'autre , le muleton le premier, c'eft- à-dire, prefque en naillant, & la mule, dix heures après, Qu'enfuite on avoir fait écorcher le mu- leton , Se qu'on a envoyé fa peau au Doc- teur Mathi, qui l'a dépofée (dit M. de Nort ) dans le cabinet de la Société royale de Londres. D'autres témoins oculaires, 6c partî- culièremenrM.Cazavant, maître en Chi- rurgie , ajoutent que le muleton patoiflbic être à rerme & bien conformé*, que, par Fapparence de fon poil, de fa tête & de fes oreilles , il a paru tenir plus de l'âne que les mulets ordinaires ^ que la mule avoir les mamelles gonflées & remplies de lait-, que lorfque l'on aperçur les pieds du muleton fortant de la vulve, le Nègre, maréchal ignorant , l'avoit tiré iî rudement, qu'en arrachant de force le niuleton, M : bas U euvagc, délivra dont le ce mule- ayant été :hûte for- wtre y le , prefquc ces après, -r le tn\X' u au Doc- dit M. de iété royale des "Animaux quadrupèdes . 1 7 âvoit occafimiiic un renverfemcnt dans la matrice ,& des déchiremens qui avoient occaiîonné ia mort de la mère & du petit. Ces faits , qui me paroiircnt bien conf- tatés, nous démontrent que, dans les cli- mats chauds, la mule peut non-feule- ment concevoir, mais peifo6l:ionner & porter à terme fon fruit. On m'a écrit d'Efpagne & d'Italie , qu'on en avort plulieurs exemples *, mais aucun des faits qui m'ont été tranfmis, n'eft aufTi bien vérifié que celui que je viens de rappor- ter s feulement il nous refte à favoir (i cette mule de Saint-Domingue ne tenoit pas fa concepfion de l'Ine plutôt que du mulet*, la refifemblance de fon muleton au premier plus qu'au fécond de ces ani- maux , paroîtroit l'indiquer •, l'ardeur du tempérament de l'âne le rend peu déli- cat fur le choix des femelles , & le porte à rechercher prefque également l'âneile , la jument & la mule. Il eft donc certain que le mulet peut engendrer , & que la mule peut produire : ils ont, comme les autres animaux, tous les organes convenables & la liqueur né- ce (Taire à la génération : feulemeiK ce0 'i; z 8 Supplément à VHiJloire animaux d'efpèce mixte, font beaucoup moins féconds, & toujours plus tardifs que ceux d'efpèce pure*, d ailleurs ils nont jamais produit dans les climats froids, & ce n'eft que rarement quils produifent dans les pays chauds , & encore plus ra- rement dans les contrées tempérées s dèsr lors leur infécondité, fans être abfolue, peut néanmoins çtre regarcjée comme pofitive, puifque la produdion eft fî rare qu'on peut à peine en citer un certain nombre d'exemples \ mais on a d*abord çu tort d'alTurer qu'abfolument îes^ mu- lets & les mules ne pouyoient engendrer, ^ enfuite on a eu encore plus grand tort d'avancer que tous les autres ani^ iUtTax d'efpèces mélangées étoient comme les mulets hors d'état de produire : les faits, que nous avons rapportés ci-devant fur les mçtis produits par le bouc & la trebis, fur ceux du chien & de la louve, & particulièrement fur les métis des ferins ^ des autres oifeaux, nous démontrent que ces métis ne font point inféconds , $c que quelques-uns font même aufli féconds à peu-près que leurs pèrç & deji Animaux quadrupèdes. 1 9 Un grand défaut ou, pour mieux dire^ un vice très-fréquent dans Tordre défi connoiflàncés humaines, ceft qu'une pe- tite erreur particulière & fouvent nomi- nale, qui ne devoit occuper que fa pe- tite place en attendant qu on la détruife i fe répand fur toute la chaîne des chofes qui peuvent y avoir rapport, & devient par-là une erreur de fait j une très-grande erreur, & forme un préjugé général, piug difficile à déraciner que l'opinion parti- culière qui lui fert de bafe* Un mot, un nom qui, comme le mot mulet j n'a dû & ne devroit encore repréfenter que l'idée particulière de l'animal provenant de l'âne & de la jument , a été mal-à-propos appliqué à l'animal provenant du cheval & de l'âneire, & enfuite encore plu» mal à tous les animaux quadrupèdes & à tous les oifeaux d'efpèces mélangées. Et comme, dans fa première acception, ce mot mulet renfermoit l'idée de l'infécon- dité ordinaire de l'animal provenant de l'âne & de la jument, on a fans autre examen tranfporté cette même ïàèQ d'in- fécondité à tous les êtres auxquels on a donné le même nom de mulet ; je dis à Biij i m !) Il n I jO Supplément à VHiJloirt tous les êtres , car , indépendamment des animaux quadrupèdes, des oifeaux, des poiflbns , on a fait auffi des mulets dans îes plantes auxquels on a, fans héfîter, donné comme à tous les autres mulets , le défaut général de l'infécondité \ tandis que> dans le réel , aucun de ces êtres métis n'eft abfolument infécond , & que de tous , le mulet proprement dit , c eft-à-dire , rani- mai qui feul doit porter ce nom, eft aufli le feul dont Tinfécondité , fans être abfolue, foit aflez pofitive pour qu'on puifTe le regarder comme moins fécond qu aucun autre, c'eft-à-dire, comme in^ TCCond dans Tordre ordinaire de la Na- ture, en comparaifon des animaux d*ef- pèce pure , & même des autres animaux d'efpèce mixte. Tous les mulets, ëk le préîugé, font des animaux viciés qui ne peuvent pro- duire •> aucun animal , quoique provenant de deux efpèces, n*eft ablolument infé- cond, difent Texpérience & la raifon ; tous au contraire peuvent produire , & il n y a de différence que du plus au moins *, feulement on doit oblerver que dans les e/pèces pureg, ainfi que dans les efpèces ^s animaux des Animaux quadrupèdes, j \ mixtes, il y a de grandes différence^ dans la fécondité. Dans les premières, leç unes , comme les poi^Tons , les infedes » &:c. fe multiplient chaque année par mil* liers , par centaines *, d*autres , comme ïe$ oifeaux & les petits animaux quadrupèdes , fe reproduifent par vingtaines, par dou- zaines j d'autres enfin, cor. me Thommç & tous les grands animaux, ne fe repro^ duifent qu un \ un. Le nombre dans \% produdtion eft, pour ainû dire, en rairoi> inverfe de la grandeur des animaux. L^ cheval & Tâne ne produifent qu un par an-, &, dans le même efpaçe die ti^mps, lesfouris, les mulots, les cpchons-dmde produifent trente q\\ quarante. La fécoiir dite de ces petits animaux eft donc trente ou quarante fois plus grande *, &, en fair faut une échelle des différens degrés de fécondité, les petits animaux, que nou^ venons de nommer, feront aux points les plus élevés, tandis que le cheval, ainfi que Tâne , fe trouveront prefque au terme de la moindre fécondité, car il n'y a guère que réléphant qui foit encore moins fér cond. Dans les efpèceç mixtes, c*eft-à-dire, Bir î F î 3 2 Supplément à VHiJloire dans celles des animaux qui, comme le mulet, proviennent de deux efpèces dif- férentes, ii y a, comme dans les efpèces pures, des degrés différens de fécondité ou plutôt d'infécondité -, car les animaux qui viennent de deux efpèces, tenant de deux natures, font en général moins fé- conds , parce qulls ont moins de conve- nances entr'eux qu*il n'y en a dans les efpèces pures, & cette infécondité eft d'autant plus grande que la fécondité na- turelle des parens eft moindre. Dès -lors fi les deux efpèces du cheval & de Tâne, peu fécondes par elles-mêmes, viennent I fe mêler, l'infécondité primitive loin de diminuer dans l'animal métis ne pourra qu'augmenter -, le mulet fera non- feulement plus infécond que fon père & fa mère, mais peut-être le plus infécond de tous les animaux métis, parce que toutes les autres efpèces mélangées dont on a pu tirer du produit, telles que celles du bouc & de la brebis , du cliien & de la louve, du chardonneret & de la fe- rine, &c. font beaucoup plus fécondes que les efpèces de Tâne & du cheval. P eft à cette caufe particulière & primir Dmme le Dèces dif- s efpèces fécondité 1 animaux tenant de moins fê- le conve- dans les ondité eft ondlcé na- . Dès -lors le de râne, 1, viennent litive loin métis ne c fera non- on père & is infécond parce que tigées dont s que celles l-iien & de de la fe- s fécondes du cheval. i & primi? des Animaux quadrupèdes, j 3 tive qu'on doit rapporter l'infécondité des mulets & des bardeaux. Ce dernier animal eft même plus infécond que le premier, par une féconde caufe encore plus particulière. Le mulet provenant de râne & de la jument , tient de fon père Tardeur du tempérament, & par confé- quent la vertu prolifique à un très-haut degré, tandis que le bardeau provenant du cheval & de 1 aneffe, eft comme fou père moins puilFant en amour & moins habile à engendrer -, d'ailleurs la jument moins ardente que râneflè , eft auiïi plus féconde , puifqu elle retient & conçoit plus aifément, plus fûrement -, ainfi , tout concourt à rendre le mulet moins infé»» cond que le bardeau *, car l'ardeur du tempérament dans le mâle , qui eft ii né- cellàire pour la bonne génération , & fur- tout pour la nombreufe multiplication, nuit au contraire dans la femelle , & Tem- pêche prefque toujours de retenir & de concevoir. Ce fait eft généralement vrai , foie dans les animaux , foit dans refpèce hu* maine -, les femmes les plus froides avec lesbpmiines les plu$ cliauds> engendreuiç 3 4 Supplefntnt à VHifiûin^ \, h un grand nombre d*enfans : il «ft rare âU contraire qu'une femme produife fi elle cft trop fenfible au phyiique de Tamour, L'a6fce par lequel on arrive à la généra- tion, n'eft alors qu'une fleur fans fruit» un piailir fans efiet *, mais auffî dans la plupart des femmes, qui font puremeitt paffives 5 c*eft comme dans le figuier dont la sève efl: froide , un fruit qui fe produit fans fl^ur; car Teffet de cet a6ke cft d autant plus fiir, quil efl moins troublé dans la femelle par les convulfions du pkilîr: elles font ii marquées dans quelques-unes & mcme iî nui(ibli*s k la conception dans quelques femelles* telles que rânefle, qu'on eft oblige de leur Jeter de Teau fur la croupe, ou même de les frapper rudement pour les calmer-, fans ce fecours défagré^ïe elles nedevrcndroéentjpasmèrcs^ ou du moins ne le deviendraient que tard , fcirfqiiej, dans un âce jpljos avanqé-, ktgrande ardeur du tempérament feroit éteinte ou ne fobnfteroit qu'ien partie. On eft quelque- fois obligé ;de fe fervir des mêmes moyens pour faire concevair lesijumens. r '- ^ais, dira- t-»on,. les (cliâennes & Jtes des Animaux quadrupèdes. 3 j chattes qui paroiirent ct;ce encore plus ardentes en amour qye la jument & Tînefie, ne manquent néanmoins jamais de con'» cevoir \ le fait que vous avancez fur Tii^- fécondité dçs femelles trop ardentes en ^mour , n eft donc pas général & fouffiie de grandes e^cceptions ? Je réponds /jy|B l'exemple 4es chiennes ^ (Jes cjhattes, %u lieu de faire une exception ^ la règle op. feroit plutôt ut^ confirmation *, car à que^^ i|ue. excès qu'on veuille fuppofer les coq- yulfioiis intérieures (jLes organes de la -chienne, elles ont tQut le temps de fe caj- aner pendant la loi?kgue durée du temps qyi jCepa^è entre Ta^e confommé.^ la recr^^tjc du mâle, qui ne peut fe féparer tanrqup fuMfte le gonflement & i'irritation des |)<^çties ', il en eft de xnême de la ;Chatc^» :qui, de toutes ies femejiles, paroît êti;e4a |)lus ardentje,, puifqu'^He appelé ,fes mîf^s ,par des cris lamei^tabjjes 4*^mQVM: , qui ^îj- inoçicent le pJvis pr^a^t Ibiçfpin ;y i^^s ç'eft comn^^e cpour le chien ,pgr \i^e av^i^ raifon de co^prmatton .dans le niale ,qi^c cette femelle (î ^rd,etite ^ne ^T^rigi^ie ja- mais ^ çonC:€^V9irv ^QR ^I^i^ .Cfès-vif JK 3 s SuppUment h VJJifioire mêlé d'une douleur prefqu'auflî vive. Le ' gîand du chat eft 1 érrffé d'épines plus * crofles & plus poignantes que celles de ia langue , qui , comme l'on lait , eft rude ' au point d'otlenfer la peau •, dès - lors ' rintromifficn ne peut être que fort dou- loof eufe pour la femelle , qui s'en plaint ^& l'annonce hautement par des cris en- core plus perçans que les premiers*, ïa ' douleur eft fi vive , que la chatte fait en ce moment tous fes eftbrts pour échap^- ^per » & le chat , pour la retenir , eft forcé de la faifir fur le cou, avec fes dents & *dc contraindre & foumettre ain/î par ia force cette même femelle amenée paf i^mour. "'••■•^-' -'^J -^^-'^î :»:;.-.>'•. .. ,;■.(. ^^^* Dans les ammaux domeftîgties foignés *& bien nourris, la multiplication eft plus ^grande que dans les animaux fauvages; 'on le voit par l'exemple des chats & des chiens, qui produifent dans nos maifons | 'plulîeurs fois par an, tandis que le chat îauvage & le chien abandonné à la feuîe ^Nature, ne produifent qu'une feule fois| chaque année. On le voit encore mieus par Texemplc des oifeaux domeftiquesjj j^'at-iij^ dianç aucune efpèee d'oifeâU3$ \ t r.*r. des Animaux quadrupèdes, j 7 Kbres, une fécondité comparable à celle d'une poule bien nourrie, bieii fêtée par Ton coq? Et dans refpèce humaine quelle ditférence entre la chétive propagation des Sauvages & Timinetife ^^pulation des nations civilifées & bien gouvernées ? mars nous ne parlons ici que de la fécondité naturelle aux animaux dans leur état de pleine liberté *, on en verra d'un coup- d œil les rapfKMts dans la Table fuivante» de laquelle on pourra tirer quelques co»^ féquences utiles à rHzAoire Naturelle. ■ï ^ 1 , ■■5 ■■ 't. , 3 8 Suppltment à VHifioire TABLE DES RAPPORTS de la fécondité des Animaux, NOMS D E S ANIMAUX. L'Eléphant LcKlûnocefOs L'Hippopotame^ . . , . Le Worfe Le Chameau Le Dromadaiie Le Cheval Le Zèbre L'Ane Le Buffle Le Bœuf Le Cerf Le Renne Le Lama L'Homme Les î^rands Singes. . . AGE auquel les Màlrs font en état d'engendrer , i fie 1rs FcmcUes de pxoduite. Mâle. WÊÊtmmmim» a 30 Ans i ifouzoansr à 4 ans à 4 ans à z ans 7 * • • • à 1 ans à z ans à 3 ans ..'.... à z ans a 18 mois... . à z ans à 3 ans à 14 ans F E M £ L L p . même ûx pour les chevaux fins. I FE M £ L L F. ;ndre que des pou- lit quatre ans » le des AnimauK quadrupèdes, j 9 SUITE DE LA TAULE DES RAPPORTS de la fécondité des Animaux, [durée delà iGcftation. ans. . . . >imois. . .. \mn i peu pr tn à peu pr, tï mois.. . |S mots • • • [!inois te pi. mois.... hmols .... [lois&pius. ^fmois .... ^mois. . .. N OMB Ri:. DIS PtTlTS que les Mcres font à cha']ue .portée. I petit en j uu 4 ans. I petit i pjtit £ p4tit I pvatit i pewit j I quâlqueFois2. I raiemC'Ot A G E auquel les Mâles celTait d'cngendr.-r., te lesff:in>:ile$ de produire MALE. vit doux liéclcs. vit 70 ou ^o ans. vit 40 ou ;oani. fit40ou$oans. i 1$ ou 30 an«. ou 30 ans. I rate^nent 2. I petit..... j I rarement i. i rarement z. ï petit... , ., t rarement i. iquelquefoîs2. I quelqucfibiu. 1.1 a iS l'LMbLLf-.. à i8ou2oans àiSouaoans à2Sou3oan« à 9 ans..., à II ans... .... - i W; .; i ' • ■'■ . 4 40 SuppUmem à Plîijloire : .1- Y, ■ V. *i^ ù'^^* ^ G E auquel 1rs Mâles font en état d'engendrer , & les Femelles de ptoduiic. NOMS DBS ANIMAUX. Le Mouflon M A L fc. ai8 mois. .. Le Sa'fgt. LeChevieuil. .V. ... Le Chamois La Chèvre & le Bouc, La Brebis de le Bélier. Le Phoque........ L OUlt.'c ('^•».a ..... Le Blaireau.... {.e Lion, Les Léopards & le Femelle. à I an. à I an. à lan. à i8 mol». .. à I an àian. ^ . 'a..^n à 2 ans, ....'»'..■• « à 1 ans à 1 ans.,,.. à 2 ans. Il 7 mois., à I an • . . . il .■ i î 1*1 . à X ans . . .. •••»•*.• à 1 ans. à 2 ans, '^jloire G E 1rs Mâles d'cngcndïer , es de produite. Femelle. à I an. 1 >• • • * à I an. à 1 ans. à I «n- i 7 mois.... a I AB • • • • • • ; '"' * } ' à 1 ans . . . à 1 ans à 2 ans...,. i/^^ Animaux quadrupèdes, 4 1 ID U R JÊ £ de la I Geftation. i; mois.... 1/ mois. . « . I f mois .... [5 mois. . . . [f mois. . . « U mois.,.:. nlufîeursmois Ipluiieursmois NOMBRE DhS Petits que les Mcies font à chaque portée. I quelquefois 2 , peut produire deux fois dans les climats chauds. I quelquefois a. 1 , 2 quelquefois 3-. <•••'. I , a rarement | I * a rarement j , te jamais plus de 4 • . . I quelqueft>is » , peut produire deux fois dans les climats chauds. zou 3 petits.. I, 2, 3 «4, Se jamais plus de ; 3 OU 4 petits. 3 ou 4 utii: feule fois par ail .. 4 ou; une feule fois par an.,.. AGE auquel les Mâles cefTent d'engendrer , de les Femelles de produire. Mal e. à 8 ans, àioottiaans. i ^ vit jufqu'i I y ou 2.0 ans.. ▼itizouijans. vit , dit* on, zo ans à 7 an à 8 ans vit ZO OU ZJ ans. vit 20 ou 2$ ans. Femellf.. à 7 ans. à 10 oui a ans. ■r-„- >- ■■' . -■■ j' Vï :% a . - ^''*' ■;<*»v 42 Supplément à VHiftoire ^ i NOMS DES ANIMAUX. JLe Loup Le Chien dans l'état de nature , L'ifûtis ..., Le Rcnacd.. ..*.,. »v I AGE auquel les M Mes font en état d'engendrer , fc les Femelles de produire, M A L E. {Femelle. à z ans à 9 ouio mois, -fi à lan. f Le Chacal, .-. Le Chat dans l'état de nature... .....|a^»ntï an.. LaFouins,,., \^ i an tout au |>ius La Martre, .".s Le Putois La Belette..,. L'Hermine. L'Écureuil . à I an tout au plus à I an de» la première année. Idem,, \ I an. 1 1 an â 9 ou 10 mois. a I an. avant I an.. . à I an tout au plus. à I an tout au plus à I ail dés la première année. à I an. « "K'-l Le Poîatouche L'HériffoB .li Van. . . I*es Loirs l^è, la première _ année. L'Ondatra a I an dès ta premiefc . année. des Animaux quadrupèdes. 4 j ivapt xan.. . [ I an tout au plus.... . . de II Geftatloa. 73 ;o«ï$ 00 pins • . . • 6^ l'onts... 6) j^aurs.. . entre en cha- leur en hi- rer,.prodait au niois d'à- TriU . • * *• J6 iours. . . comme le» «h at$, dit-on, c*e(l-à-dirc, 5$ jours. . . Jdem. . .., NOMBRE i>£S Petits que les Mèies fout à chaque portée. Jdem. entre en cha leur en mars , Be met bas au mois de mai. 4i9joursenTir. 5,6«:1arqu'à9 une feule fois par an , 6&C7. j« 4> iofqu'àô, z» 3 OU 4, 4, fouô. },4&^- AGE auquel les Mâfes ce0*eiit d*engen4rer , Se las Fe.'i.elles de produire^ ML A L ^. a If ou 2.0 ans. à I j ans,..,. . . à i|^ ou II ans, Femet-le, ^i^ îrre-îft- :.,,;:, 3,4&^' 3,4& y. 3,48c r à 9ans..... à 8 ou 10 ans. à 8 ou 10 ans. engendre tou- te, fa vie. Ldem,^ 31 150020 ans. à If 9ns. « à 10 OUI 1 ans. Idem... Idem 3 ou 4. 3 ou 4. . . 3, 4ôtf. 3,4Ôc y. 4» Jou^. tdan. 'LÏt.Hl-f * t ■' a 9 ans. ji 8 ott 10 tn$< àSov 10 ans, produit toutt fa vie. Idem Idem, Idem, *»■ vit 6 ans. .^'iï; '♦^ JB^. ■*./ . f , «♦■*iir.**i*-. *»',.«* *» Vf -.s (* » V ., 5 '^m^. -..î,3.i ',.f'f.:'i-r t"\ '] V. ;7-""-. *, ^. ^- y<*TB-?3-fr^r " -■."T'''" ' *'•: -T :-t;'l'-J'\ y ; ""'"•^"^ U"*-',^ '" ," ■--" Bi: I 8^ I < w '■> •«,■, 44 Supplément à VHiJloiré NOMS ,9 ANIMAUX. |Le Defman iLes Saxigues Les Phtlandres Les Cochons..... .4 j > i -'^ A G E t auquel les Màles font en état d'engendrei , ic les Femelles de produire. Mâle. Les Tatous . . r. Les Lièvres.. ..^... . Les lapins .- • , Le Furet.. a 9 mois ou l an........ Femelle. a 9 mois ou i an... ..... dèsIai.'^ejm.lj^JlYj^V; Les Rats... Les Mulots, Les Souris. . . Le Sntraulot Le Cochon d'Inde. .• i. i née à f ou 6 mois. dès la I.""* an- née i . . . . . ■ Uem. Idem. Idem, Idem, an- née. ..... à jou()mois. dèslal.'^an^ née. \ fovL ôfem. Idim, Idem, Idem, Idem\ à y ou d fem des animaux quadrupçdes. 4 y DURÉE ' clela Oeûaticn. ^4 moi&r... . }oou3i jours. gDoujijoun. fo jours, p H ou6fem. |l mois ou y Témalnes. [l moi$ ou J femaines. NOMBRE DES PLTITS «jue Jes Mè'res font à chaque portée. *'.: ^^^A G Eî??0 "!'^ auquel les Mâles ieflent d'engendrer , & les Femelles de produire M A L H 4 , f ou ^. 4,/. 6U7.. 4, f & 6.... 10, li, 15 &ja- mais plus de 20 , > t.: f' 4 6 Supplément à PHiJIoire * ç«* Voilà Tordre dans lequel la Nature nous préfeiitc les différeiis degrés 4e la fécondité des animaux quadrupèdes. On yok que cette fécondité eft d*aurant plus petite que ranimai eft plus grand. En gé- îîéral, cette même échelle iaverfe de b fécondité relativement à. la grandeur, fe trouve dans tous les autres ordres de la Nature vivante *, ies petits oifeaux pro- duifent en plus grand nombre que les grands -, il en eft de même des poilFons, & peut-être auffi des infedes. Mais en ne ConHdérant ici que les animaux quadru- jpèdes, on voit dans la Table qu*il ny a| guère que le cochon qui fade Une excep- tion bien marquée à cette efpèce de rè- gle j car il devroit fe trouver, par la gran- deur de Con corps :, dans le nombre des animaux qui ne produifent que deux ou «rois petits une feule fois par an, au lieu qu'il fe trouve être en eôet aufli fécond (que les petits animaux. '■ Cette Table contient tout ce que nousl favonsfur la fécondité des animaux dans! les efpèces pures. Mais la fécondité , dans les animaux d'efpèces mixtes, demande des coniidérations particulières > cette des Animmx quadrupèdes. 4 7 fécondité eft, comme je Tat dit, toujours moindr v]ue dans les efpcces pures. On en verra clairement la raifon par une (im- pie fuppofition. Que Ton Aipprime , par exemple, tous les mâles dans refpèce du cheval, & toutes les femelles • dans celle de Tâne, ou bien tous les mâles dans refpèce de Tâne, & toutes les fe- melles dans celle du cheval, H ne naîtra plus que des animaux mixtes, que nous avons ap pelés Mulets & Bardeaux ^ Se ils naîtront en moindre nombre que les chevaux ou les ânesj puifquil y a moins de rapporcs de nature entre le cheval & l'ânefle ou râne & la jument, qu'entre Tâne & Ta- nefîe, ou le cheval & la Jument. Dans le réel , c*eft le nombre des convenances ou des difconvenances qui conftitue ou fé- pare les efpcces , & puifque celle de Tâna ie trouve de tout temps féparée de celld du cheval , il eft clair qu en mêlant ces deux efpcces , foit par les mâles, foit pai les femelles, on diminue le nombre dei convenances qui conftituent TefpccCé Donc les mâles engendreront & les fe- melles produiront plus difficilement , plus rarement en conféquence de leur mé* relie quun animal, de quelque efpcce qu'il loit. recherchera une autre fe- 48 Supplément à PHiJloire . lange *, & même ces efpèces mélangées ne produiroient point du tout (î leurs difcon- venançes étoient un peu plus grandes. Les mulets de toutfr forte feront donc toujours rares dans Térat de Nature » car ce n'eft qu'au défaut de fa femelle natu- lle qu ur ul loit, melle moins convenable pour lui, & à laquelle il conviendroit moins aufli que fon maie naturel, £t quand même ces deux animaux d efpèces différentes s ap- procheroient fans répugnance , & fe joindroient avec quelque empreflèment dans les temps du befoin de Tamour , leur produit ne fera ni auffi certain , ni auffi fréquent que dans Tefpèce pure, où le nombre beaucoup plus grand de ces mê- mes convenances fonde les rapports de Tappétit phyfîque , & en multiplie toutes les fenfations. Gr jce produit fera d'autant moins fréquent dans Tefpèce mêlée, que la fécondité fera moindre dans les deux efpèces pures dont on fera le mélange \ & le produit ultérieur de ces animaux mixtes pro venus des efpèces mêlées, fera encore beaucoup plu3 rare que Iç pre- mier , des Animant quadrupèdes. 4 5J rnicr, parce que ranimai mixte > héritier, pour ainfi dire, de la difconvenance de nature qui fe trouve entre Çqs père & mère, & n'étant lui-même d'aucune ef- pèce, na parfaire convenance de nature avec aucune. Par exemple, je luis per- fuadé que le bardeau couvriroit envain ifa femelle bardeau, & qu'il ne réfulteroit Irien de cet accouplement-, d'abord par la raifon générale que je viens d'expofer, enfuite par la raifon particulière du peu Ide fécondité dans les deux efpèces, dont [cet animal mixte provient , & enfin par la |raifon encot'^ plus particulière des caufes [ui empêchent fouvent l'ânelFe de conce- voir avec Ton maie , & à plus forte raifon ivec un mâle d'une autre efpèce j je ne :rois donc pas que ces petits mulets pro- renant du cheval & de l'âneflTe > puifTent produire entr'eux, ni qu'ils aient ja' js formé lignée, parce qu'ils me paroilient téunir toutes les difconvenances qui doi- rent amener l'infécondité. Mais je ne pro- ioncerai pas auffi affirmativement fur la t'-H'ié du produit de la mule & du mu* bt, parce que des trois caufes d'infécon-» lité que nous venons d'expofer, la der-* Supplément, Tome F"* Ç y o Supplément à VHiJloirè • nière n'a pas ici tout fon eftèti car la Ju- ment concevant plus facilement quo i'âneiTe, & Tâne étant plus ardent, plus chaud que le cheval, leur puiffance ref- pedlive de fécondité eft plus grande, & leur produit moins rare que celui de i'ânefle & du cheval;, par conféxjuent le mulet fera moins infécond que le bar- deau •, néanmoins je doute beaucoup que îe mulet ait jamais engendré avec la mule, & je préfume, d'après les exemples même des mules qui ont mis bas, qu'elles dévoient leur imprégnation à l'âne plutôt qu'au m^let. Car on ne dort pas regar- der le mulet çomine le mâle naturel de Ja mule, quoique tous deux portent le livême nom , ou plutôt n'en diffèrent que du mafculin au féminin. Pour me faire mieux entendre, établif" fons pour un moment un ordre de pa- Irenté dans les efpèces, comme nous en admettons un dans la parenté des familles. Le cheval èc la jument ferom frère &| foeur d'efpèce, &: parens au premier de- Îrré, Il çn eft de même de l'âne & de | 'ânefifej mai^ Çl l'on donne l'âne à la ju- çi\ent, cç fer^ tout ^u pli^s comme îbnl des Animaux quadrupèdes, j i coulîn d'efpèce, 8c cette parenté fera déjîl du fécond degpé-, le mulet qui en réful- tera, participant par moitié de Tefpèce du père & de celle de la mère, ne fera qu'am troificme degré dç parenté d'efpèce avec l'un & Taut/e* Dès-lors le mulet & îa mulC) quoique ifl'us des mêmes père. & mçre, au lieu d'être frères & fiaeurs d*eA pèce> n'î feront parens qu'au quatrième degré *, &' par conféquent produiront plua difficilement entreux, que l'âne & la jU" ment qui font parens d'eA^èce au fecotni degré, Et , p^r laf même railon , le mulet So {a rauleproduiront moinsaifément entr'eux qu'avec la jpment ou avec l'âne, parce que leur parenté d'efpèce n'eft qu'au troifième degré , tandis qu'entr'eux elle çft au quatrième -, l'infécondité qui coixjjr n^ence ^ fe manifefter ici , dès» le fecondli degré, doit être plus marquée au troi- ficme, êc 11 grande $iu quatrièmes qu'elle eft peùt^-être abfolue. • ' En général, la parenté d'efpèce eft un de ces myftères profonds de la Nature que l'homme ne pourra fonder qu'à force dlexpérience^ auffi rôitéréeiSf.que longues & difficiles. Gomment pourra-t-on con- f l Supplément à VHiJîoire ^^ noîtrê autrement que par les réfiiltats de Tunion mille &: mille fois tentée des ani- maux d'efpèce différente , leur degré de parenté? Fane eft-il parent plus proche du cheval que du zèbre ? le loup eft-il plus près du chien que le renard ou le chacal? A quelle diftance de l'homme, mettrons-nous les grands iînges qui lui reiïemblçnt fi parfaitement par la confor- mation du corps ? toutes les erpcces d'ani- maux étoiçnt-elies autrefois ce qu'elles font aujourd'hui ? leur nombre n*a-t-il pas augmenté ou plutôt diminué? le« ef- pècesfoibles n'ont- elles pas été détruites par les plus fortes , ou par la tyrannie ■ de l'homme, dont le hombre eft devenu mille fois plus grand que celui d'aucune aytre efpèce d animaux puifTans ? quels rapports pourrions-rnous établir entre cette parenté des efpèces & une autre parenté mieux, connue 5 qui eft celle des difté- rentes races dans la même efpèce ? la race en général ne provient-elle pas , comme refpèce mixte, d'une difconvenance à refpèce pure dans les individus qui ont formé la prçfuière fouche de }a race? il jr « peut-être dan§ Lefpèçe du chien ? tèllçi des Animaux quadrupèdes, j j race fi rare, quelle eft plus difficile h, procréer que l efpèce mixte provenant de l'âne 8c de la jument. Combien , d'autr.es queftions à faire Tur cette (eu le matière » & qu'il y en a peu que nous puiflions ri- foudre! que de fkits nous leroient né- ceflaires pour pouvoir prononcer 8c même conjecturer ! que d'expériences à tenter pour découvrir ces faits, les reconnoître ou même les prévenir par des conjectures fondées! cependant, loîii de fe découra- ger, le Philofophe doit applaudir, à Li Nature, lors même qu'elle lui paroîc avare ou trop myftérieufe, 8c fe féliciter de ce qu*à mefure qu'il lève une partie de fon voile, elle lui lailTe entrevoir une îmmenfiçé dautrespt jets tous dignes de fes recherches. Car ce que nous connoil- fons déjà doit nous faire Juger de ce que nous pourrons connoître -, Tefprît hu- main n'a point de bornes, il s'étend à me- fure que l'Univers fe çléploie j l'hommfc peut donc & doit tout tenter, il. ne lut faut que du temps pour tput favoir. tl poqrroit même , en njultiplîant fes obfer- vations, voir <^ prévoir tous les phéno- Oièncs, tous les evènemens de ta Nature C»'i j 4 Supplément à PHiJIoire avec autant de vérité 8c de certitude que s'il les déduifoit immédiatement des taiifés', Se quel enthouHarme plus jpar- donnable ou même plus noble que celui de croire Thomme capable de reconnoître toutes les puifTances, & découvrir par fes travaux tous les fecrets de la Nature î Ces travaux confiftent principalement en obfervations fuivies fur les diflétens fineis quoh veut approfondir , ^ d1 ex- périences raifonnées, dont le fuccés nous apprendroit de nouvelles vérités *, ' par exemple, l'union des animaux d'e(]i)eces diftérentes, par laquelle feule on peut reconnoître leur parenté, n*a pas été aflèz i tentée. Les faits que nous avons pu re- cueillir au fujet dé cette ùi^on volon- taire ou forcée fe jéduifent à fi peu de cbofe , que nous nfe fommtîs pas en état de prononcer fut l'ej^iftençe réelle des jufnarts. On a donné ce nom jumartj d'abord ,9ux animaux mulets ou métis , qu'on a pré- tendu provenir du taureau & de la ju- ment, mais on a àiiflî appelé yw/wizrr le produit réel ou prétendu de l'âne & de "îa vache. Le Dodbeur Shaw dit, que daits les provinces de Tunis & d'Alger : des jénimaux quadrupèdes, j 5 tt II y a une efpèce de mulet, nommé tCumrach j qui vient d'un âne & d une va- che, que ceft une bcte de charge, petite à la vérité, mais de fort grand ulagé *, que ceux qu'il a vus n avoicnt qu'une corne au pied comme l'âne, mais qu'ils étoient fort diftérens à tous égards, ayant Ifc poil lifTe, êc la queue & la tête de vache » excepté qu'ils n'avoient point de cot*i nés (hj:» jy .A,y . fi» .. . , ,. > ..^^r^ Voili donc dé]ï deux lonès de j'u»- marts i le premier qu'on dit provenir du taureau ôc de la jument, & le fécond de l'âne 8c de la vache. Et il eft encore quef- tion d'un troifième jumatr, qu'on prétend provenir du taureau Se de l'âneffe. H eft dit dans le voyage de MéroUe , que dans nie de Corfe: 't ce II y avoir un animal, portant les bagages, qui provient du taureau 8c de l'ânelïè, & que, pour fe le procu- rer, on couvre l'ânefle avec une peau (hj Voyage du Doûeur Shaw en Afrique, tome L*r , page ^o9* Civ 5 6' Supplément à Plîlfloire de vache fraîche, afin de tromper le taureau ("ij. » Mais je doute également de Texiftence réelle de ces trois Tortes de jumarts , fan$ cependant vouloir la nier abfolument. Je vais même citer quelques faits parti- culiers , qui prouvent la réalité d'un amour mutuel & d'un accouplement réel entre des animaux d'efpèces fort diffé* rentes, mais dont néanmoins il n*a rien réfulté. Rien ne paroît plus éloigné de l'aimable caradère du chien que le gros inftinâ: brut du cochon , & la forme du corps dans ces deux animaux, eft auffi dittérente que leur naturel*, cependant j'ai deux exemples d'un amour violent entre le chien & la truie*, cette année même 1774, dans le courant de l'été, un chien épagneul de la plus grande taille, voilîn de l'habitation d'une truie en cha* leur, parut la prendre en grande paffion*, on les enferma enfemble pendant plu- fieurs jours, & tous les domeftiques de ttm. (ij Voyage de MéroIU au Congo , en 1683. des Animaux quadruplât s. 5 7 la maifon furent témoins de Tardeur mu- tuelle de ces deux animaux -, le chien fit même à&s efforts prodigieux & très-réité» rcs pour s'accoupler avec la truie, mais Li difconvenance dans les parties de la gé- nération empêcha leur union (k). La roêmechofe eft arrivée plulîeurs années auparavant dans un lieu voilîn (l) ^ de maaière que le fait ne parut pas nouveau à la plupart de ceux qui en étoient té- moins. Les animaux, quoique d'efpèces très- différentes, fe prennent donc fou vent en aftedlion, & peuvent par conféqnent, dans de certaines circonftances, fe prendre cntr'eux d'une forte paffion, car il eft certain que la feule chofe qui ait empê- ché, dans ces deux exemples, l'union du chien avec la truie , ne vient que de la conformation des parties qui ne peuvent aller enfemble j mais il n'eft pas égale- ment certain que , quand il y auroit eu intromiffion, & même accouplement con* |. foramé> la production eût fuivi. Il eft f'/î-/ Ce fait eft arrivé chez M. !e comte de Ii| Feuiliée , dans fa terre de Froflois en Bourgogne. (l) A Biliy, près de Chanceau en Bouigogne. r)(1 F : ID i ' il I 1 i j 8 SuppÙment à P Hijloire ' fonvent arrivé que plufîeurs animaux d'cfpcces diftërentes, fe font accouplés librement & fans y être forcés ^ ces unions volonraires devroient être prolifiques, puTfquVlfes fuppofent les plus grands obftades levés, la répugnance naturelle furniontée, Se afTez de convenance entre les parties de la génération. Cependant ces accoupleniens quoique volontaires, & qui fenibleroient annoncer du pro- duit , n'en donnent aucun •, je puis en citer un exemple récent , & qui s*eft , pour ainfi •dire, paflé fous mes yeux. En 1767 & an- nées fuivantes , dans ma terre de Buffon, le Meunier avoit une jument & un tau- reau qui habitoiewt dans la même étable, & qui avoient pris tant de paillon lun pour Tautre, que, dans tous les temps ou la jument fe trouvoit en chalei^r, le tau- reau ne manquoit jamais de la couvrir trois ou quatre fois par jour , dès qu'il fe trouvoit en liberté ; ces accouplemens réitérés nombre de fois, pendant plufîeurs années, donnoieni au maître de ces ani- maux de grandes efpérances d'en voir le produit. Cepenrlant il n'en a jamais rien réfiilré \ tous les habitans du Ireu ont été témoins de i accouplement très - réel & hire • rs animaux !t accouplés } i ces unions prolifiques, plus grands ce naturelle înance entre . Cependant volontaires, :er du pro- ; puis en citer d , pour ainli 1 1767 &an- e de Buffon, ït & un tau- ^Tîême étable, paffion l'un les temps où îleur, le tau- le la couvrir , dès qu^il fe accouplemens dant plufieurs e de ces ani- ; d'en voir le a jamais rien I lieu ont été très - réel & fa des Animaux quadrupèdes, f 9 très* réitéré de ces deux animaux pen- dant plufieurs années (^mjj & en même temps de la nullité du produit. Ce fait très-certain parok donc prouver qu'au moijis, dans notre climat, le taureau n'en- gendre pas avec la jument, & c'eft ce qui me fait douter très- légitimement de cette première forte de jumart. Je n'ai as des faits aufli pofitifs à oppofer contre a faconde forte de fumarts dont parle le Doreur Shaw, & qu'il dit provenir de l'âne & de la vache. J'avoue même que , quoique le nombre des difconvenances de nature paroiffc à peu -près égal daiîs ces deux cas, le témoignage pofitif d'un voyageur aufîî inftruit que le Docteur Shaw , femble donner plus de probabilité à fmj Je n^étois pas informé du &it que je cite ici lorfque j'ai écrit, Tome XXIX, page 212, Édition en trente- un volumes, & Tome XII, page 244, Édition en treize volumes, dix ans auparavant, que les partie» de la génération du taureau & de la jument étant très-différentes dans leurs proportions & dimenlîons, je ne préfumois pas que ces animaux puflent fe joindre avec fuccès & même a' ec plaifir , car il efl: certain qu'ils fe joignci' t avec plaifir , quoiqu'il n'ait jamais rien réfulté du leur unîonf C v j x> IH'J 60 Supplément à i^ mjîoire ^ i'exiftence de ces féconds jumarts, qu'il n y en a pour les premiers. Et à Tégard du troiiîème jumart provenant du taureau & de rânelTej je fuis bien perfuadé , mal- gré le témoignage de MéroUe , qu'il ii'exifte pas plus que le jumart provenant du taureau & de la jument. Il y a encore plus de difconvenance , pKis de diftancc de nature du taureau à TânelTe qu'à la ju- ment, & le fait que j'ai rapporté de la lïuUité du produit de la jument avec le taureau, s'applique de lui-même, & à plus forte raifon fuppofe le défaut de i produit dans l'unioft du taureisiu avec 'ânefle./-^_ -■'■ '^ ^'•^■- ^- '"'' -"-'' .■■' hi •tr- , •. » u ' 1 "■Il > Lireiau avec des j4nimaux quadrupèdes. 6 1 ADDITION A L' A R T I C L E DU C HE VAL*. JNous AVONS DONN^ la manière dont on traite les chevaux en Arabie , & le dé- tail des foins particuliers que Ton prend pour leur éducation. Ce paysfec & chaud, qui paroît être la première patrie & le climat le plus convenable à Tefpèce de ce bel animal, permet ou exige un grand nombre d'ufages qu'on ne pourroit éta- blir ailleurs avec le même fuccès. Il ne feroit pas poffible d'élever & de nourrir les chevaux en France & dans les con>* trécs feptentrionales , comme on le fait dans les climats chauds *, mais les gens qui s'intérelfent à ces animaux utiles , fe- ront bien aifes de favoir comment on les traite dans les climats moins heureux * ÉdiL tn 3 1 vol. Tome \^l I , page 249» Édic m 13 >'ç/.,Tome V I, page. 9^ w - 6i Supplément à VHiJîoire - que celui de TArahie, & comment ils tt conduïfent & favent fe gouvei;ii^r eux- mêmes iorfquils £e trouvent indéperuJans de Thomme. Suivant les dfiférens pays & felc n !iï dîfférens ufoges auxquels on deftine les chevaux ^ on les nourrit dfttïiéreFnnjent ; ceux de race Arabe, doo' on vent taire des coureurs pour k chaik en Arabie èc en Barbarie, ne mangent rnu rarement de ilierbe c . du grairr. On ne ies nourrie •ordioiremeac que de dattes i<. de iait de diuriï;?;^ ; qu'oi? ieur donne le loir & le niai-iM-, ï ^3 aiitnens, qui îes rendent plutôt ïiîa^grec* que grasj les rendent en même teoîps très - nerveux & fort légers à la courfe. Ils tettent même les femelles cKumeaux, qu'ils furvent. quelque grands qu'ils foieiît (a)^ 8r. ce n*eft qu'à Tâge de ux ou hpz ans qu on commence à les monter. •.>,,; :'^^- \_ En Perré,bh trent lès chevaux à laif dans la campagne le jour & la nuit, bien couverts néanmoins contre les injures du temps, fur-tout l'hiver, non -feulement (uj Voyage de Marmol, Wme /, j^a^ 50» i -^■'- ■ > des Ammaux quadrupèdes. 6 5 d'une couverture de toile, maïs d'une âurre pardeffus qui eft épaifTe & tiCTue de poil, & qui les tient chauds & les de* {(^nd du î'erein & de la pluie. On prépare one place allez grande & fpacieufe , félon le î ombre des chevaux, fur un terrein iec & uni, qu'on ballaie & qu*on accom- mode fort proprement -, on les y attache à coré 1 un de l'autre , à une corde alTez longue pour les contenir tous, bien ten- due & liée fortement par les deux bouts à deux cheviiks de fer enfoncées dans la terre s on kur llche néanmoins le licou auquel ils font liés autant qu'il le faut pour qu'ils aient la liberté de fe remuer à leur aife. Mais, pour les empêcher de faire aucune violemce, on leur attache les deux pieds de derrière à une corde alTez longue qui fe partage en deux branches , avec des boucles de fer aux ex- trémités, 011 l'on place une chev^^' vx, foncée en terre au-devaiir '.. ^iievaux, fans qu'iis fuient néanmoins ferrés fi étroi- tement qu'ils ne puîiïciit fe coucher , fe lever &: fe tenir à leuc aife, mais feule- inenr pour lejsr empêcher de faire auam défordrèj &, quand on les met dans des ■mm r. 'iif^i 6 4 Supplément à PHiJloire ;V écuries, oti les attache & on les tient de la même façon. Cette pratique eft lî an- cienne chez les Perlans, qu'ils robfer- voient dès le temps de Cyrus, au rapport deXénophon. Ils prétendent» avec âfl'ez de fondement, que ces animaux en de- viennent plus doux, plus traitables, moins hargneux entr*eux *, ce qui eft utile à la guerre, oiVles chevaux inquiets incom- modent fouvent leurs voifins lorfqu'ils font ferrés par efcadrons. Pour litière , on ne leur donne en Perfe que du fable & de la terre en pouffière bien sèche, fur laquelle ils repofent & dorment auffi-bien que fur la paille ( b ), Dans d'autres pays, comme en Arabie & au Mogol, on fait fécher leur fiente que l'on réduit en pou- dre, & dont on leur fait un lit trèsr doux (^c). Dans toutes ces contrées, on ne les fait jamais manger à terre ni même à un râtelier •, mais on leur met de l'orge ''- (h) Voyage Delïa Valïe. Routn, i'J^$, in-12, tome y,pagi iH^jufqu'à 302» , • . ; • ■ - ,'■ ' ') fe} Voyage de Thév«not , w»i« IlJf, pages ïa$ des Animaux quadrupèdes, 6 5 & de la paille hachée dans un fac qu'on acnche à leur cére > car ii n'y a poinc d'avoine, Se Ton ne fait guère de foin dans ce climat : on leur donne feulement de Therbe ou de l'orge en verd au prin- temps, & en général on a grand foin de ne leur fournir que la quantité de nourri- ture nécedàire *, car lorfqu'on les nourrie trop largement , leurs Jambes fe gonflent» & bientôt ils ne font plus de fervice. Ces chevaux, auxquels on ne met point de bride , & que l'on monte fans étriers , fc iaifTent conduire fort aifément \ ils pot** tent la tête très-haute au moyen d'un (îm* pie petit bridon, & courent très-rapide** ment & d'un pas très-fdr dans les pluj mauvais terreins. Ppur les faire marcher , on n'emploie point la houfline & fort ra- rement l'éperon *, fi quelqu'un en vevi; uier, il n'a qu'une petite pointe coufue au talon de fa botte. Les fouets dont on fe fert ordinairement , ne font faits que de petites bandes de parchemin nouées & cordelées*, quelques petits coups de ce fouet , fuffifent pour les faire partir & les entretenir dans le plus grand mouvei- ment, j^ Ci 6 6 SuppUment à l'HiJIoire Les chevaux font en fi grand nombre en Perfe , que , quoiqu'ils foient très- bons , ils ne font pas fort chers» Il y en a peu de grodè & grande taille , mais ils ont tous plus de force /. : t courage que de mine Se de beauté Pour voyager avec moins de fatigues on fe fert de chevaux qui vont TamMe, & qu'on a précédemment accoutumé» à cette allure » '^n leur atta- chant par une corde ie pied de devant à celui de derrière» du même côté; &, don la jeuneflTe, on leur fend les naferux, d ins ridée qu'ils en refpirent plus aîfé- rnentî ils font fi bons marcheurs, qu'ils font très-aifément fept à huit lieues de chemi.i fans s'arrêter ("d), ^ '^"^ "' Mais l'Arabie, la Barbarie & la Perfe ne font pas les feules contrées où l'oh trouve de beaux & bons chevaux •, dans les pays n^ême les plus froids, s'ils ne font point humides, ces animaux fe main- tiennent mieux que dans les climats très- chauds. Tout le monde connoît la beauté des chevaux Danois, ôc la bonté de ceux fd) Voyage Delïa Vaïîe. Rouen, il AS* î"'i^» tome Kpa^e. 2d4Jufqu'à 302. hlre d nombre t très- bons , n â j>eu de ils ont tous uc de mine avec moins levaux qui cédemment leur atta- de devant s coté; &j esnaferux, plus aîft- eurs, qu'ils t lieues de Se la Perfe ées où lûii vaux 5 dans s'ils ne font fe main- :Iimats très- it la beauté ité de ceux t745' '/'-la. des Animaux quadrupèdes. 6 y de Suède , de Pologne , &c. En I nde oïl le froid eft exceUif, & où fouveiit on ne les nourrit que de poiffons dedéchés , ils font très- vigoureux quoique ^cms(ej; il y en a même de fî petits qu'ils ne peu- vent fervir de monture qu'à des en- fans ( fj. Au refte, ils font (î communs dans cette île, que les bergers gardent leurs troupeaux à cheval •, leur nombre n eft point à charge, car ils ne coûtent rien à nourrir. On mène ceux dont on n'a pas befoin dans les montagnes, où on les lai(ïe plus ou moins de remps après les avoi marqués; & lorfqu'on veut les reprendre, on les fait chailer pour les rafTembler en -une troupe, & on leur tend des cordes pour les faifir, parce ^ qu'ils {• nt devenus fauvages. Si quelques jumens Jonnent des poulains dans ces montagi..! les propriétaires les marquent comme les autres & les laiflent là trois ans. Ces chevc x de montagne devien- j >i (t) Recueil des Voyages du Nord. Komn , 1716 , tomt I y page l8. (f) Defcription de J'IlIande , &c. par Jean An- derfon,/7û^e79. ^ 6 8 Supplément à l^HiJloire nent communément plus beaux > plus fiers & plus gras que tous ceux qui font élevés dans les écuries ( g). Ceux de Norwège ne fpnt guère pIu! grands, mais bien proportionnés dans leur petite taille *, ils font jaunis pour la plupart, & ont une raie noire qui leut règne tout le long du dos *, quelques-uns font châtains, & il y en a aulfi d'une couleur de gris-de-fcr. Ces chevaux ont le pied extrêmement fur , ils marchent | avec précaution dans les fentiets des mon* tagnes efcarpées, & fe lailTent glifler en mettant fous le ventre les pieds de der- rière lorfqu'ils defcendent un terrein roide & uni. Ils fe défendent contre 1 Tours ; 6c lorfqu'un étalon aperçoit cet «nimal vorace > & qu'il fe trouve avec des poulains ou des jumens , il les fait refter derrière lui , va enfuite attaquer l'ennemi qu'il frappe avec Tes pieds de devaîit , & ordinairement il le fait périr fous fes coups. Mais iî le cheval veut fe défendre par des ruades, c'eft-à-dire , avec fgj Hiftoke générale des Voyages , tome Xyill, des Animaux quadrupèdes. 6 9 les pieds de derrière» il e(l perdu fans re^ource ) car i ours lui faute d'abord fur île dos & le ferre fi fortement, quii vient à bout de l'étouffer & de le dévoïct ("hj. Les chevaux de Nordlande ont tout jau plus quatre pieds & demi de hauteur, A mefure qu'on avance vers le nord, Iç» I chevaux deviennent petits & foibles. Ceux Ide la Nordlande occidentale font d'une forme (îngulière; ils ont la tête grofle» |de gros yeux, de petites oreilles, le cou fort court, le poitrail large, le jarret étroit, le corps un peu long, mais gros» les reins courts entre queue & ventre, la partie fupérieure de la jambe longue, l'inférieure courte, le bas de la jambe fans poil , la corne petite 8ç dure , la queue groffe, les crins fournis, les pieds petits, fûrs & jamais ferrés*, ils font bons, rarement récif$ ^ fantafques, grimpant fur toutes les montagnes^ Les pâturages font fi bous en Nordlande , que lorfqu'on amène de ces chevaux à Stockolm^ ilç y \,tomeXyni, (h) JSffai d'une Hiftoire Naturefle de la Nor- 1^'^ge , par Pontpppidam. Journal étranger ,. mois de Juin iik6, . , . > y-i \ii \.,-- 7 o Supplément à VHiJïoirê V paiTenc rarement une année fans d^pérîr ou maigrir & perdre leur vigueur. Au contraire» les chevaux qu'on amène en Nocdlande , des pays plus feptentrionaux , quoique malades dans la pr-ek^iière^atince, Y reprennent icui?s forceà (i'^W •"'-''^I ' L'excès diu chaud^& dtr frpîd femble être également contraire à là grandeur de ces animaux j au Japon, (es chevaux fonf généralement {^aÉit-s , cependant il s'en trouve d a(]K?i& honne taille, ^ ce ibnt probablement ceux qui viennent des pays de montagne^ , ^ û en eft à Jjeu- près de niéme à lu Chine. Gepe ndaJît on alTure que ceux du Tonquin font d'une taille belle & nerveufe, qu'ils font bons à la main, de de ii bonne nature, qu'on peut les dre^Ter aîfément , & les rendre propres à toutes fortes de matches (k), m Ce qu ilty a de certain , e'eft qt^ les chevaux, ^\ï font originaires des' f>âys fecs Ôc chau4^v dégénèrent, ^mêr.ic ne (i) Hiftoire générale des Voyages^ tome XIX, page 561. '.-fe ^{^/l1f:vM.■''^y^mil i 'îpy.'M it>|î-^„,v*\^ ; ^^> IjUtoire deTonqum.y'par^e'P* Hé RhoiiM Jéfuite , fq^ei 516' fuiv, > . ^ vl ; ^ • des Animaux quadrupèdes, 7 î peuvent yivrc dans les cliàmîits & les ter-, reins trop huniidi^s » quelque chauds qu'ils foi^pt V au ïreu quils font très- bons dans tous les pays de mon- tagnes , depuis le clinw de TArabie jufi qu en D)inçn[) y ont auffi prodigieufement multiplié f/Tz^. En Ukraine (n) j 8c chez les Cofaques du Don , les chevaux vivent errans dans les campagnes. Dans le grand efpace de terre compris entre le Don & le Niepper, efpace très-mal peuplé, les che- vaux font en troupes de trois , quatre ou cinq cents, toujours fans abri , même dans la faifon où la terre eft couverte de ijeige-, ils détournent cette neige avec . (IJ Voyage de Frézier dans la mer du Sud , &c, fpage 67, ///-4.^ Paris, 1732. (mj Voyage de GemeUi Caréri, fome V, pagt 162. (n) Dans l'Ukraine , iï y a des chevaux qui vont par troupej> de cinquante ou foixante , ifs ne font pas capaoles de fervice , mais ils font bons à man- ger ; leur chair eft agréabîe J» voir & plus tendre que celle du veau , & ie peuple la mange avec du poivre. Les vieux chevaux n'étant point feits pour Itre dreffés , font engraiffés pour la boucherie , où on les vend chez les Tartares au prix du bœuf & d» Hiouton. B^fciijttioH de l'Ukraine ,par B^aupUn, dts Amrhaux quadrupèdes. 7 j le pied de devant pour chercher & man^» ger l'herbe quelle recouvre. Deux ou trois hommes à cheval ont le foin de con- duire ces troupes de chevaux ou plutôt de les garder , car on les laiflTe errer dans \h. campagne, & ce n'eft que dans les temps des hivers les plus rudes, qu'on cherche à les loger pour quelques jours dans les villages qui font fort éloignés les uns des autres dans ce pays. On a fait fur ces troupes de chevaux abandonnés , pour ainfî dire, à eux-mêmes, quelques obfer- vations qui femblent prouver que les [hommes ne font pas les feuls qui vivent en fociété, & qui obéirent de concert au commandement de quelqu'un d entr'eux. Chacune de ces troupes de chevaux a un [cheval-chef qui la commande , qui la jgiiidj, qui la tourne & range quand il faut marcher ou s'atrêcer -, ce chef com- mande auffi 4'ordre & les mouvemens né- lefTaire» lorfque la troupe eft attaquée )aries voleurs ou par les loups. Ce chef ;{]: très-vigilant & toujours alerte-, il fait fouvent le tour de fa troupe , & (î qoeî- ju'un de fes chçvaux fott du rang o.s féfte en arrière, il court à lui, le frappe Supplémcnu Tome V% D ■ \^ 74 Siipgk'ment à VHiftùire d'un 'coup d'épaule &iui fkît prendre fa pbce. Ces animaux, fans être montés ni conduits par les hommes , marchent en ordre à peu-près comme notre cavalerie. Quoiqu'ils fcAent en pleijie liberté , ils paifTent en files & par brigades, èc for^j menpdiâîiremes compagnies fans fe répa- rer lii fe m^ier. Au rei^e, !e cheval -chef occupe ce pofte encore pîusfatigani qu in> portant pendant quatre ou cinq ans -, & îorfqu il commence à devenir moins fort é Finlande ,^au mois de^ mai , lor fqiie | les neiges font fondues ;^ les dhevaux par- «îHt de chez leurs maîtres, ^ s'en vontl dans de certains cantons dés forêts» où il| jj»"'î! •nnuf-j I iv'-'-î*. j (o) Extrait d'un Mémoire fourni à M. de BufFon, jiarM. iapchest, ancien prçmier. Médecin des ar* 9n^sd0liumé. des Animaux quadrupèdes. 7/, femble qu'ils fe forent donné le rendez^ vous. Là, ils forment des troupes différenr tes , qui ne fe mêlent ni ne fe féparent ja- mais*, chaque troupe prend un canton différent de la forêt pour fà pâture ) ib $en tiennent à un <:ettain territoire, & n entreprennent point Air celui des autres. Quand ia pâture leur manque, ils décam« pent, & vont s'établir dans d'autres pâtu- rages avec le même ordre. La police de leur focrété eft (î bren^ réglée , & leurs marches font fi uniformes, que leurs itiaî- cres favenr toujours où les tcouVei^ lorf- qu ils ont befoin d'eu'x \ fk ces animaux^ après avoir fait leur fcrvice , retournent d eux-mêmes vers leurs compagnons dam les bois. Au mois de feptembre , lorfque la faifon devient iiauvaife , ils quittent leà forits, s'en re^viennent par troupes, & fe rendent cHacun à leur écurie.' • '»'<3'^'^ f^i' *« Ces chevaux font petits , mais bons Se vits, fans être vicieux. Quoiqu'ils foiént généralement affez dociles , il y en a ce- pendant quelques-uns qui fe défendent lorfqu on les prend, ou qu'on veut les at- Ucherauxyoittyrçs^^.il^fe portent, à mer- veilles > <3c font gtas quand fis revieniieat P ij i'1 l:i 2 i . SuppUment à VHiJloire '^ de k forêt -, mais rexcrcice prefque conti- nuel qu on leur fait faire Thiver» & le peu de nourriture qu'on leur donne, leur fait bientôt perdre cet embonpoint, Ils fç roulent fur la neige comme les au- tres, çheyis^ux fe roiilent fur riierbe. lis pafTent indifféremment les nuits dans la cour comme dans l'écurie, lors même qu il fait un froid très-violenr (p)» ' Ces chevaux qui vivent en troupes & fouvent éloignés de l'empire de Thomme, fmx la nuance çntre les chevaux domef- tiqu^s & les chevaux fauvages. Il s'en trouve de cçs derniers à l'île de Sainte- Hélène, qui, .^près y avoir été tranfpor- tés , font devenus Ci fauvages & fi farou- ches , qu'ils fe jetteroient du haut des ro- chers dans la mer plutôt que de fe laifTer jptexidf^ (q). Aux environitîde Nippes, il s*^n trouve .qui né font pas plus grands qpe des ânes, mais plus ronds, plus ra- maflés 6c bien proportionnés j ils font «Il 1 ^ (p) Journal d'un '''oyage au Nord , par M. Ou- thîer , eu 1 736 fr ï 737. /Imjlerdam , 1 746. i "^ CgJ Mémoitesi pWr ifervir irl'hiftpire des fodçs '■t 11- il qu'il eft difficile de les aborder , & ils appartiennent à celui qui peut les prendre', ils font ordinaire- ment il revêches, qu'il eft très-difficile de les dompter (/)• Dans la Tartarie, fur- tout dans le pays encre Urgtnz & la mer Cafpienne, on fe*fertv pour chalTer le3 chevaux fauvages qui y font communs» d'oifeaux de proie dreffés pour cette chalTe*, on les accoutume à prendre lani- mal par la tête & par le cou , tandis qu'il fe fatigue fans pouvoir faire lâcher prife (r) Nouveau Voyage aux îles de i'Amériquég tmt y, pages 19a Q:f fuip, Paris, 1722. , (f) Hifloire de U Virgijûe. Orléans , page ^060 Diij r ■ > I \ \ \ \ ^ 8 Sup^lèrnent à VHïpoire à Toifeau ("ej. Les chevaux fauvages du pays des Tarcares Mongoux & Kakair, ne font pas diffétens de ceux qui font privés •, paies tçouTe en plus grand nombre du ÇQté d^roueft, quoiqu'il en paroiïïe auffij quelquefois dans le pays des Kakas qui 1 porde le Harnu Ces chevaux fauvages font fi légers» qu'ils fe dérobent aux flè- ches même des plus habiles chafTeurs. Ilsl znarchent etr troupes nombreufes -, & lorf- qu'ils cencoritrem des chevaux privés, ils ïtfs environnent: & les forcertt à prendre la fuite (uj. On trouve encore au Congo | des chevaux fauvages en allez bon nom- bre (x). On en voit quelquefois auffil aux environs du cap de Bonne-efpérance*,| mais on ne les prend pas, parce qu'on pré- fère les chevaux qu'bn y amène del ferfe ( y Jiv^^ ,i>;^v (^t) Hiftoire générée des Voyages, tome VIl\ f âge 156, ..■.-;..,-, V, A.- ; . .."^v''. fuj Ibidem , tome VI, page 602. ' (x) l\ genio vagante deî conte Aurelio Degli ^uzi. In P arma , tome II , page 475. ;'••'''• .. (y) Defcripticn du Cap , par Kolbe , tome II h ;es, tome VIî\ des Animaux quadrupèdes. 7 9 J*ai dit» à rarticfe du jcheval , que , pat toutes les obfcrvatîomsitiréej dcsharasje tnâle paroîe influer beauooi^ -^us que la femelle fur la progértituiie , & enfuite Je de nine quelques raifonsl r.i pourroient foire douter de la vétité igcrècaile de ce fait» & qui pourrditfnt en même temps laifTer croire que le. ixfâle & k femelic influent légalement /uc leur |)trodu(f):fon* Maintenant je fuis Aflttré xiepuis ,: pai,^^ uu trcs^grand nombre d*ofcfervatîons > qu« non'feulenienr dans les chevaux 9 nais même .dans rh( ume & dans toutes J^^s autres efpèces d animaux, le mâle influe beaucoup plus que la femelle fur la forme extï^éùre dti protiuTév^'tîue "lé mile eH: le principal type des races dans chaque efpèce. ■ ; ':. î- Jai dit (\) que, dans Tordonnance commune de la Natute, c^ ne font pas les miles, mais lef jfè^mèllc;» dui conftitue^t Tunité de Tefpé'cé^^ipafe* cela n'empêche pas que le mâle ne (bit le vrai type de (l) Voyez Hiftoire Natureiïe, tome XXIX, page 200 , Edition en ^i vqL & tomt X//, p, 23.^ , Edition m 13 volumiu Div \ 8o Supplément à VHiJioirc « chaque efpèce , & de que j'ai die de Tu- nité, doit s'entendre feulement de ia plus grand' racilîté qu*a ia femelle de reprérinter toujours fon efpcce , f , < ni- qu elle fe prête à différens mâles. Nous a« ons difcuté ce point avec grande 'atten- tion dans l'article du ferin (a)j 8c dans ce Volume à Tartide du mulet v en force que, quoique la femelle paroiffe influer plus que le mâic fur le fpécifîque de lef- pèce,ce n'eft jamais poUr la perfeéiion- ner , le mâle feul étant capable de la main- tenir pure & de ia rendre plus parfaite. U ■:.( *j(aj Hiftoire Natmepp des OUeaux^ tmtlK* , :i Eîi-ui c^"^.•- 4 V l i, <«L. «•«»■•« '«M>». wi.M.,. ;.. des Ammaux quadrupèdes. 8 1 SPx-^jii ADDITION ^«a; arncles de "t^ne * ^ Li'ane domeftîgue ou fauvage t z trouvé dans prefque tous les cliiiiar chauds & tempérés de l'ancien continent , 8c n'exifloit pas dans le nouveau lorfqu'on en fîc la découverte. Mais maintenant refpèce y fubfifte avec fruit, & s cft même fort mukipliée depuis plus de deux fié-*, clés qu'elle y a été tranfportée d'Europe i en forte qu'elle eft aujourd'hui répandue- à peu-près également dans les quatre; parties du monde. Au contraire, le zèbre i qui nous eft venu du cap de Bonne*: efpérance, femble être une efpèce con*. » Édit. w 3 1 poL Tome V I U , page i. Édit. en 13 vol. Tome V ] , page 132, » JÈdit. en 31 i>oL Tome X X 1 V , page U Sdk. en }3 yoL Tome X ^ page 175. Dr \rt (MAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 UÂ|28 |25 ■ 2.2 Mil Photographie Sciences Corporation as WiST MAIN STREIT WnSTU.N.Y. 14SM (716)I72-4S03 ■!'^V;X .»: V r vV w i rSùppt/mentà VMifleké ^^ finéft fém^il?! : fesrjgfiii méridionales de fAfrlque, & fur-tout dans celles de la pojpfe 4p fetrrgrapderpr^f<|uîlei quoi- que Lopex dw , qii'oiT trouve le zèbre p}us rouvent.en Çarhari^ qu'à Congo, 1^ qûe^Da^er r^ppoHé "i^u^oth etîr ren- contre des troupesv datis les forêts d'Angola. • ^ -^ -^ "*^ i» Ce bel animal qui > tant pas la vâ- fiété de fes couleurs, que par l'élégance de fa figure , efl? (î fupécieur à Fane, paroît néânttioins lui tenir d'aflez près pour refpècJey puifque la plupart des Vb^ageurS' lui éht donné le nom âlânç Tàyé i parce qtif'iîs ont été frappés de la refTembîàn'ce de fa taiHe & de la forme, qui femfele ad premier coup-d'œil avoir plus de rapport avec l'âne qu'avec le <^và!i Car ce ri'eft pas avec les* petits âïies côniuîuhs i^'ils bnt fait; la coriipa- niifon Àw «febi^è, mais av^d les plus grknds Aj 1^ plùiifeeâi^ dé îefpèce. Cependant' J#'4î&rei9 porté à croire que le zèbre tient de plu&pfb aë* cheval qu'à i'ânevcar'il cft d'une: figure fi élégante , que quoi- qu'il fj^tHÇfl général plus petit que le che- yal> il tit^'%%j^z.\tsmà% .voi^n de ^eette : -5 dés^âmniou» ^Uadiupidts. 9 j tlpccc ]k pkifieiirs^éjgardé-, & ce qui pitçAi confirmer mon opinion , c'eft que dans les terreé'dii çap de Bonne-eTperançe, qui paroifTent être' le p^s naturel ^ la vrare patrie dii zèbre > on a Tèmar(|ué avçç qudqu étohntthîeirttï qu*ii 7 à dès chevaine tachetés fut le dbs^ foiis le VéntreV c^ JauheV àé Honi de touge êc d'azur (àjj & cette raifon pa^rticulière ^ eft encore appuyée fur un &nr gétréral ,' qui eft 9 que dans tous Its clirçats lc$ chévaiHç var;éW beaucoup pHis quelles âhè^ bar I* cou| leur du pdîl; JiKàntnbîhSî nou§^ ne déci* ^eroiis pas (1/ le zèbireieft pliisî^tirè^ iffi Tçfpèce dH cheval que db edle de râne; nous eTpérbns feulement qu'on ne tardèrsî pas à le favoir. Comme leç HoUandois ont fait venir dâits' céèdërhîèrçs années un aflêz grand tiomÎTredeées' beaux ai^ maux!, &' qu'ils en ont TOtoë'fait des, a,t- telfifies pouj: le pxinçe^Stadhouder; H ètt ptbbabre qtilé^^btisierpiîjs bientôt! mitux informés de tout ce qui peut "avoir rap- port k leur 4;iatur^. Saôs- doute^ on «aura -a. .É^ ^fl'j Voyage du capitaine "kobCTt.lioi^^'jfe Dvj u 14 Sv^lfifmmfàl'Hifloirf:, pas manqué de lesunir onct'eux, ^ pro-: jbablement avec les chevaux & les ânes pour en tirer une race diredbe ou des i:açes bâtardes. U y ;a en Hollande piu« fieufs perfonnes hf(biles^:(.iqui, cultivent rHàl9^te. Nat:ure^e,f ve^ Juiqcè^ , ifs r^uf- Ctont p^ut-être j fiiieuit j. fpie^ npus à tirçc au produit de ces . ania^ux,» fur lerqu^ls on n^a fait qu un çfTai à (a nriénagerie de •Ver failles çn 1761. Le zèbre mâle âgé ^le quatri^ ànSs ; ^^i^ <« âiM & <««« ^p ]f* 177, Édit, « •.- ^-1 |^.^^'i U:^i-- :■ ' . -; -K^-H ■.." . iesAmtnaU)t quadrupèdes. 8 f parlé, pourroît bien être un animal de h même efpèce > ou tout au moins de ïtî'^ pèce la plus voiline de celle du zèbre , car il n'en diflere évldenimenc que par les couleurs du poil. Or l'on fait que les dif' fécences de la couleur du poil ou des plumes, eft de toutes Içs drfliérences la plus légère & la plus dépendame de l'ini* preflion du climar. Le czigithai fe trouve dans la Sibérie méridionale » au Thibet> dans la Dauri^ & en Tartarie. Gerbillon dit, qu'on trouve ces animaux dans le pays des Mongoux. & des Kakas, qu'ils diffèrent des mulets dpmediques , & qu'on ne peut les accoutumer à porter des fardeaux (c), MuHer & Gmelin aflurenc qu'ils fe, trouvent en grand nombre chez les Tungufes, oi\ on les chafTe comme d'autre gibier*, qu'en Sibérie, versBorsJa, dans les années sèches, on en voit u» graiid nombre , & ils ajoutent qu'ils font coi^)pa- rable^ pour la figure, la groiTeur & la cou** leur à un chevalbai-clair , excepté la queue qui e(l comme celle d'une vache, & les ■ o : \1 i. •> u WetBeé qw font fort longues fdJ: ^"^^ rôfageiurS} qui orit bbfctvé fc czîg^ïiài, âvoienr pu le Comparer en mêrtiè temps au zèdbris, ils y aùroietit jieutHêtre trouvé pk« d[e apports que lioùs n'en Tup^ fons. ttei^é, ^n«i le cabinet yiePetcrf- fcèu^ i dés éeaifeè feoùt téés de ^ aiîj;îtH^ paroiflènt ces délit peaux p?r les cou- kursi i èïl« pouitôieht 'appartenir éga- lement i des annnaint et inénrîé efpece 6w d^ moins rfçfpèccs'ttIès-voiiGriçiB. Ce temps feu! peut fer cela détruire ou cf^b-* fifmer nos doutée-, tiîâ^'^çé^i^uî'jparpît fonder la préfèmptîètt <^c le; czi^h^ & fe zèbre poiirroient Ken être de la même éfpèce; c éft c{iïe roussies autres animaux de i' Afrique fetrotiveiit é^âflcmeiir en AfièV& qùll n'y àuroit cjue^^ z^^ ftu^ ^i ftrbît èxcéptîoh à ce fait généra!., ' " --AJa réfte^ fî le xi^i^ithai^^N:ft ^^: îé' iriérile quie le tëke ,^ ïl poùrroit êtb^ én- C^e lé même animal due Tonagre ou {.. «P/ne Ilfjfages 105 ô* J07, t ! a dés Ammaux fuàdrùpèdes. I f tnerauvagedé VACte (e), T^ ék qu'H ttë fâlloîc paâ eonfphdF(â Tonagre aVéc it zèbre i mais je ne fais Çi Ton peut dite ia même chofe de l'otiagté et dxx ctiffihÀ i car il paroit , en comparant les relations des Voyageurs, qu'il y a différentes fortes d'ânes fauvages, dont l'onagre eft la plus remarquable, & il fe pourroit bien aufïï que le cheval, l'âne, le zèbre & le czTgithai conftituaflènt quatre efpèces; &, dans iè cas oà ils n'en feroient que trois, ij eft encore incertain fi le dcigithai eft plutôt gn onagre qu'un ièbre, d'au- tant que qiielques Voyageurs parlent de la légèreté de ces onagres i & datent qu'ils courent avec aflfez de rapidité pour échap- per à la pourfuite ^es chadeurs à cheval , ce qu'ils ont également afluré du czi- githai. Quoi qu'il en foit , le cheval , lâne , le zèbre & le czigithai font tous du même genre, & forment trois ou quatre branches de la même famille, dont les deux premières font de temps immémo- (e) Hiftoire Naturelle, tomt XXIX,p, i88 Edit. en ^ivoi. & tome XII, /;. 220, Édit. c 13 volumes. 9 ca :«l'-.j , , , , ,, ^l^'i^^ol^ ;;/>^ -AïtfJjfôY ^fe-r » ~ J il! 'i1-i*r**^Mf *■ -«'i"*>«i*!*-.«.«M«' «V»-W..*Hr"r ■^,T»\Hé^-. -t? S» .:t>i'.\ù.O' = des Animaux quadrupèdes. 8 9 ADDITION i^i/x articlei du Bauf\ ilu Bijonf'^ du Zébu ES BdUFS & les bifons ne font que deux races particulières^ mais coures deu3C de la même efpèce *, quoique le bifon diôere roujours du boeuf» non-feulemenr par la loupe qu'il porte fur le dos , mais fouvenc encore par la qualité» la quantité & la lon- gueur, du ppil*, le bifon ou bœuf à bode de Mada^afcar réuffit très-bien à ride^de^ France t la chair y eft beaucoup meilleure que celle de nos bœufs venus d'Europe» &, après quelques générations, fa bo(Te s'eSace entièrement. Il a le poil plus liilë. V Jl^tr en 31 voi Tome V U 1 , page 84liioS;^q' Édit. en 13 voL Tome VI, page 171. ' » Édit. e/i 31 «>/. Tome XXIII, page 73%. \ Éilu. en iivèfettt d'une grandeur éeotmante ( Note commuiuqùie ' pïir M. \e "vicomie ie Quçrhoçnt. . i ' le \icginte des Amrnaux quadrupèdes. 9 1 que dans de certains temps de Tannée 9 éc c eft plutôt en été qu'en hiver \ car, au mois de janvier, toutes les parties du corps étoient ^ peu-près également couvertes d une laine friiée très-fine & trcs-ferrée^ /bus laquelle la peau paroifToit d'un brun couleur de fuie , au heu que fur la boHe & fur les autres parties couvertes égale- ment d'une laine plus longue, ia peau eft de cquleur tannée* Cette bolTe ou loupe , qui eO: toute de chair, vafie comme Tembonpoint de l'animal. Il ne nous a paru di Aérer de notre bœuf d'Europe que par cette loupe & par la laine*, quoiqu'il fût très<;ontraint,iI n'étoic pas féroce, il fe laillbit coucher & carelTei: par ceux qui le foignoient, >•.-,,-! >'u»v On doit croire qu autrefois il y a eu des bifons dans le nord de l'Europe \ Gefner a même dit qu'il en exiftoit de Ton temps en EcofTe*, cependant, m'étanc foigneufement infoçmé de ce dernier fait , pn m'a écrit d'Angleterre ^ d'É- colTe qu'on n'en avoir pas de mémoire. M. Belf, dans fon voyage de Ruffie àia Chine , parle de deux efpèces de bœufs qu'il a vus dîuis les parties feptentriQiiâles \^ $ i Suppl(fment à VJJiftoire * de TAfie, dont lune cft Taurocks ou bœuf fauvage de même race que nos bœufs , 8c l'aurre dont nous avons donné l'indication d'après Gmelin , fous le nom de vache de Tartane ou vache grognante j nous paroit £tre de la même efpèce que le bxfon. On en trouve la defcription^ dans notre Ouvrage -, &, après avoir comparé cette vache gro- enanteavec le bifon, j'ai trouvé quelle lui reiïemble par tous les caradlères, à l'exception du grognement au lieu du mugiAement *, mais j'ai préfumé que ce grognement n'étoit pas une afteélion confiante & générale, mais contingente & particulière, feniblable à la grofTe voix entre-coupée de nos taureaux, qui ne fe fait entendre pleinement que dans le temps du rut j d'ailleurs j'ai été informé que le bifon dont je donne la figure, ne &ifoit jamais retentir fa voix, & que quand même on lui caufpit quelque dou- leur vive, il ne fe plaignoit pas*, en forte . ■! I I m » Édit. en 31 i>ol. Tome XXX, pa^ ï 79. ÉdiL M 13 voL Tome X II , page 359. w ri' 3cks ou [ue nos I avons Gmelm , tant ou rc de la n trouve âge-, &i che gro- é quelle idkères, è lieu du lé que ce atfedion >niïngente la groffe eaux, qui que dans é informe figure, ne , & que Ique dou- -, en forte jy i> iï- j^ 179. it 359. dts Animaux quadrupèdes. 9 1 que fon maître difoit qu'il étoic muet 9 hc on peut penfer que fa voix fe feroic développée de même par un grogne- ment ou par des fons entre-coupés, fi, jouidant de fa liberté & de la ptéfence d'une femelle, il eut été excité par l'amour. , • . - - •*» i.*. «/Lhît» Au refle , les bœufs font tres-nom« breux en Tartarie & en Sibérie. Il y en a une fort grande quantité à Tobolslc» oA les vaches courent les rues même en hiver, & dans les campagnes où on eii voit un nombre prodigieux en été (b). Nous avons dit qu'en Irlande les bœufs & les vaches manquent fbuvent de cornes 9 c eft fur-tout dans les parties méridionales de l'île oi\ les pâturages ne font point abondans, Se dans les pays maritimes oOi les fourrages font fort rares, que fe trouvent cesjbœufe & ces vaches fans^ cornes > nouvelle preuve que ces parties excédantes ne font produites que par la furahondance de la nourriture. Dans ces V .. i <, .4 .If-?.. (h) Hiftoire générale d^ Voyages, tomt XVIIÎ, endroits Voifins de la taer, Ton nourrit les vaches avec du pôîfTon cuit dans leau & rédcfit en bouillie par le feu *, ces ani- maux font non-feulement accoutumés \ cette nourriture, mais ils en font même très-ffiands, & leut" lait tiVil eohtrade, diton, ni mauvaife odeilr ni, goût dé- fagréableY^^^ /',W.::.v'i;"^ . t Les bûc H^ dcs^AnîfhàUx quadrupèdes. 9 ^ eordcs : au reftè , ;ces vadics demî-fauva*» ges donnent fart! peu de lak-, elles mant gent > à défaut d'autre fourrage , de iaigue mêlée avec du poiflbn^ bien bouilli (d), i Il eftaflez iîngulier que les basu^ k bofTefOuBiibiia^ dont la racé paroît s'étré . écenc^e .depuis^ Mada^fcar Se ia pointe de jf Afrique; êci\ depuis rextrémîté dei Indes tinentalies jufquen Sibérie, dan$ notre continent, & que Ion a rerrouvéei dans i autre continent, jufqu'aux Illinois^ à la Louiftane, & même }ufqu au Me* ^ique, n aient jamais pafTé les terres qui forment Fifthme de Paitama y car on n a trouvé ni bœuB ni bifons dans aucune partie de rAtnétàque méridionale, quoî) 'î ment ment la guerre (g). Dans les provinces de Duguela & de Tremecen, & dans d'autres endroits de Barbarie, ainfi que dans les déferts de Numidie , on voit des vaches fauvages couleur de marron ob- fcur, aflez petites & fort légères à la courfe -, elles vont par troupes quelquefois de cent ou de deux cents (h), A Madagafcar , les taureaux & les vaches de la meilleure efpèce y onc^té amenés des autres provinces de l'Afrique , ils ont une bofTe fur le dos \ les vaches donnent fî peu de lait, qu'on pourroit aflurer qu'une vache d'Hollande en fournit (ix fois plus. Il y a > dans cette île, de ces bœufs à bolTe ou bifons fauvapp qui errent dans les fo- rets*, la chair de ces bifons n'efl: pas (i bonne que celle dé nos boeufs ^i). Dans les parties méridionales de iAiie, on [trouve auffi des bœufs fauvages \ lés (g) Hiftoire générale des Voyages , tome II It t((ge agi, (h) L'Afrique de Marmol ^ tomt III, pages 66 (i) Voyage de François le Guat, tome II ^ Supplément, TomcK. '''" E 'Vi 9 8 SuppUment à VHiftoirè chaiTeurs d'Agra vont les prendre dans la montagne de Nerwer qui eft environ- née de bois, cette montagne eft fur le chemin de Surate à Golconde y ces va- ches fauvages fopc ordinairement belles , & fe vendent fort cher (k). Le zébu femble être un' diminutif du bifon, dont la race, ainfi que celle du bgeuf, fubit de très-grandes variétés , fur- tout pour la grandeur. Le zébu, quoi- qu'originaire des pays très- chauds, peut vivre & produire dans nos pays tenjipé- rés. veaux tous les ans, qui étoient les plus 9f jolies créatures du monde, les pères &[ «mères venoient dç la Chine &/dej| a» Indes orientales*, la loupe qu'ils por* V tent fur Ijes épaules , çft une fois pb^ «grodè dans le mâle que dans la fç* «nielle , qui eft auifi d'une taille mii i ■ 'V (i^) Voyage deTWvenot, t9m HI,fa$e jij, deilbus de celle dû tnâie. Le petit ziha « tette fa mère comme les autres veaux «• terrent les vaches-, mais le lair de la au fi|el ques <êndro'us ; cpmme^ à, JB^ifr^ ^ oni ' 4 Pufagtj Jorfqufott traif Ml, femclU 4^ h^e'-^^dit^lui fourrtr ta maUk j^fqu,*ém coude dans la vi^hc, par^ me i'e^péy rknci.a appris que cela leurfaifoit don^^ ner plus de lait (0), Ce qui ne patoît pas pîféBable', 'mak il h pourvâic que la femelle du buffle fît, côrmité^cpi^ ques'unes de nos vaches, des efforts pour, retenir fon lait, & que cette efpèce d*o- jpération douce , relâchât la contraûion de les mamelies. j<- v »* '^^^ . Dans les terre» éa cap qe Bonne-elpé- jrance, le buffle eft^dè la, grandeur du bœufpoûlIi^^ieeoFps, maisil a tés jambes plus courtes, la tête plus large*, il eft fort redouté. H fe tient fouvent à la lllîère des bois, & comme il a la vue màur vaife, il y reftc la tête baiffée pour pou- voir mieux diftingner les objets entre les pieds des arbres , & lorfqu il aperçoit à fa portée quelque chofe qui Tinquiète, (0) Defcription de l'Arabie , par M. Niébuhr, # 102 Supplément à l^Hifloire . il élance defTus en pbufTant des niù&îk' inens affreux , & H eft .fore dimcile d'échapper à Ta fureur , il . èft moins à craindre dans la plaine v il a^ le pqil .roux ôc noir ert quelques^ endc^itsy on v,ep: voit (Ejb |)ombreux troupeaux (pj: ,. i\i '^ ^ V ,. f/>y Note communiquée à M. de Buffon par Ti€p|ate de Querhoëpc. «A. if hi t .îilt'aiîï. des Animaux quadrupèdes. 103 pli I . ' > — ^^N— — — — — j^— M» ADDITION! A V article de la Brehis^'l è à celui du Mouflon & des Brebis étrans^res\^Mf- Je donne ici (planche v 1) la figuti de notre brebis commune, parce quelle na pas été bien rendue ^ .]>*;-... i - i- Nous donnons aufli les figures (plan* ches VII 8c vu i) d'un bélier & d une brebis dont le defEn m'a été envoyé par feû M. Colinfon, de la Société royale de Londres, fous les noms de Valachian ram & Valachian eve j c*eft-à-dire, bé- , 1 Édit. en 31 vol. Tome I X, page i. . ,., . Eau. en 13 voL Tome VI, ^«^e 225. ^ » Édit. w 3 1 voL Tome XXIII, ;;û^e i65. Édit. en -ijb'o/* Tome X , page 121. " ' ' ' Édit. en 31 po/. Tome IX, Planche Ti,g, (i%, Édit. eni^voU Tom« V I ,/«;§« 352. ^ Jà^ Eiv «"^•î w 104 Suppleinent à PHifloire ' Ker 8c brebis de ValacMe. Comtne cei habile Naturalide eft dicédé peu de teh^^ après, jen afpu favoir fi cette ratee de biebis , dont les cornes font d'une fbVnfte atftz différente de celle des autres, e(ï coinmune en Varlachie, oti fi ce ne font que deux individus qui fe font trou- vés par hafard différer de IVfoèce com- mune des béifers & cies brebis' de ce même pâyç. . *rrjiuaa , idî wv^moii 1 ^ jL Nous donnons auflT la Rg^xe {pi ix) d'un bélier que. l'on montrôit à la fpir^ SiHn^Germain , en 1774, fous le nom de Bélier du xap de Banne ^ tfpérance : ce même bélier avoit été préfenté au public l'année précédente, fous le nom cfc Bé» lier du Mogôi à groJJ'e queue ; mais nous avons fii qiî'iî avoir été acheté à Tunis, & nous avons jugé que c'étoit en effet un bélier de Barbarie, qui ne diffère de celui dont nous avons donné la figure * que par la queue , qui efl beaucoup plus courte, & en même temps plus plate & ■ -» " . **Édît. e/j 31 vol Tome XXIII, P/â//c^ejrxjr///, 2IO. ' - -* gage Édit. tn 13 vqU Tome X , Planche r ii,^. 152, .^x des Animaux quadrupèdes. \o$ plus large à la partie fupérieure. La tcte eft auffi proportionnellement plus eroffe, ^ tient de celle du bélier des Indes *, le corps eft bien couvert de laine, & les jambes font courtes, même en comparai- l'on de nos moutons *, les cornes font aufïï de forme & de grandeur un peu diffé- rentes de celles du mouton de Barbarie: nous lavons nommé Bélier de Tunis ^ pour le didinguer de l'autre; mais nous lommes perfuadés que tous deux font du même pays de la Barbarie & de races trcs-voi(ïnes (a ), 1 -.Tr»? 'f *j, ./ipr:. 'v-Vio-i (û) Le bélier de Tunis diffère de ceux de )iotre pays non-feuiement par fa groflê & large queue , mais encore par fes proportions ; il ell pius bas de jambe , & fa tête paroît force & plus arquée que celle de nos béliers ; là lèvre inférieure defcend en pointe au bout de la mâchoire , &; i^ic le bec-de« lièvre. Ses cornes , qui font la volute , vont en ar- rière ; elles ont fix pouces mefurées en ligne droite & dix pouces une ligne de circonvolution, fuc deux pouces deux lignes de grofTeur à l'origine , elles font blanches & annelées de rides comme dans les autres béliers. Les cornes qui palTent pardcflus les oreilles les rendent pendantes ; elles font larges & flniiTent en pointe. Cet animal domeftique eft \i 1 06 Supplément à VHiJloire Enfin nous donnons auffi la figure (pL X ) d'un bélier que Ton montroh de même k la foire Saint-Germain, en 1774, fous le nom de Morvanc de k Chine. Ce bélier e(l Hngulier en ce qu i! fort laineux , fur-tout fur le ventre , les cuiflTes , le cou & la queue. Sa laine .1 p.as de îix pouces de long en bien des endrci- . le '*8nei. prife derrière les jambes de devant» .,>••.•••••••••• 3* ^* ^* Circonférence à l'endroit le plus gros 3. S, 2» Circonférence devant les jambes de derrière, 3. 4. 4* Longueur du tronçon de la queue i» i. 9^ Sa largeur « ii. ' Longueur du bras depuis le coude ^fqu'au genou..» . « 7. 9, Longueur du canon ' 5. ^« Longueur du paturon. .. . • i. €• Circonférence de la cou- tonne « 4. I. Hauteur depuis le bas du jpied jufqu'au genou I. 4, 5, Longueur de la cui^e de- puis la rotule jufqu'au jar- ret I. * 3. Longueur du canon de- puis le jarret jufqu'au bou- let • €, t. Longueur des ergots * 2. i, Hauteiu des fabots ' i. S. ire f it & for- rate ■is, , mê- longs mcei. lignes. %• ^* 8. 2* 4. 4. I. II. 9y 7. 9. 4. I. 4. €. des animaux quadrupèdes. 109 tfenvîron dix pouces , & rudes au tou- cher. Il porte fur ie cou une crinière de poils droits , a(rez peu épaiife» mais qui s'étend jufque fur le milieu du dos. Ces poils font de la même couleur & confif- tance que ceux de la cravate •, feulement ils font plus courts 8c mêlés de poils bruns & noirs. La laine dont le corps eft couvert, eft un peu frifée 8c douce au toucher à fon extrémité^ mais elle eft Longueur depuis la pince ?»«<*•• pottce»» ii«»«fc lufqu'au talon , dans les pieds de devant « j, l« Longueur dans les pieds de dertièrc * i» |. Longueur des deux fabots , pris enfemble dans les pieds de devant ' I. lo» Largeur dans les pieds de derrière * i, g, Diftance entre les deux fabots « -ê 1» Circonférence des deux . ,t. fabots réunis > .prife fur le pied de devant * 7, j. Circonférence prife fur les pieds de derrière.. » , ■f , j, DeJcHjttion & mefurcs prifcs par M, de Sève» 1 1 o Supplément à VHiJloire droite & rude dans la partie qui avoifîne la peau de i animal : en général , elle eft longue d'environ trois pouces & d*un Jaune-clair i les jambes font dun roux- foncé, la tête eft tachetée de teintes plus ou moins fauves -, la queue eft fauve & blanche en plus grande partie » & pour îa forme elle reflemble aftèz à la queue d'une vache, étant bien fournie de poil vers l'extrémité. Ce bélier eft plus bas de jambes que les autres béliers auquel on pourroit le comparer, c'eft à celui dt% Indes* qu'il reflemble plus qu'à aucun autre. Son ventre eft fort gros & n'^eft élevé de terre que de quatorze pouces neuf lignes ( bj, M. de Sève , qui a pris ^ Édit. en 31 voL Tome XXIII , Planche xxxjv, page 116. Édit. en 1% voL Tome X, Planche y m, page 15a. " • (b) Longucut du corps P'<^«'«- Pou««»' >'»««• mefuré en ligne droite du mufeau à Tanus 3. 7. i. Longueur du corps en ligne ruper£cielle 4. 3, ' Hauteur du train de de- vant 2. 9. 9* avoifine , elle eft j & d*un un roux- intes plus fauve & gc pour la la queue ie de poil )lus bas de auquel on celui des qu à aucun rze pouces , qui a pris des Animaux quadrupèdes. 1 1 1 les mefures & donné la defcriprîon de cti animal, ajoute que la groflcur de ■■. ' . ■ Il I II 1 1 » Hauteur du train de dcr- pieds, pouces, lignei. ricre Longueur de la tête de- puis le bout du mufeau jufqu'à l'origine de» cornes. Longueur de l'œil d'un angle à l'autre.. Diftance entre les angles antérieurs des yeux.. ..... Diftance entre l'angle an- térieur & le bout des Icvrcs. Longueur des oreilles. . . . Largeur de la bafc Diftance entre les oreilles & les cornes Diftance entre les oreilles > prife en bas Longueur du cou Circonférence prcs de la tête.. I. Circonférence du corps, prife derrière les jambes de di'vant 3 . Circonférence à l'endroit le plus gros 3 , Circonférence devant les jambes de derrière 3, Longueur du tronçon de hc^ueue '..'.•..... i. Z. 8. « «. a * I. 5. 3. 10. ^. # J. ^ - I, c. « ' ■« 7. ; ' » ' • I. 4. u I* u 3. 3. 3. 9. 2. +. 2. 7. ^■*- 112 Supplément à VHiJloire ^ fon ventre le faifoit prendre pour une brebis pleine. Les cornes font à peu- près commç celles de nos béliers, mais pieds, ponce*. \\%tittt. Sa largeur.. " i, 3. Longueur du bras depuis le coude )urqu'au genou.. . . « 9, i, Longueur du canon. ... . * 7, i. Longueur du paturon. .. . « 2. 6* Circonférence du patu- totk ., # j. 3, Circonférence de la cou- tonne # f , 10, Hauteur depuis 1« bas du pied jufqu'au genou # 9, 7, Longueur de la cuiâè de- puis la rotule jufqu'au jar- tct ♦ 10. 10; Longueur du canon de- puis le jarret jufqu'au boulet. ' 7, ♦ Longueur du pied de de- , , vant ......' 4. 10. Longueur des ergots.. ., . * 2, 5, Hauteur des fabots * i» • Longueur depuis la pince jufqu'au talon , dans les pieds de devant. ♦ 4* 9; Longueur dans les pieds ; 4c derrière ♦ 3» I, re ^ 3ur une '8> peu- mais c««. ligner, 3. > > I. I. 6. • 3. • 10. ■• xo. ' • 3. * • ■• 9* • K des Animaux quadrupèdes . i î j les fabots des pieds ne font point élevés 6c font plus longs que ceux du bélier des IndcsJ»^'^^ ;° ■'. .i.::jb uî.;?--. j'v Nous avons dit, & nous le répétons ici, que le moufflon eft la tige unique & primordiale de toutes les autres brebis y & qu'il eft d'une nature aflez robufte pour fubfîfter dans les climats froids, tempérés & chauds *, fon poil eft feule- ment plus ou moins épais, plus ou moins long, fuivant les différens climats. Les béliers fauvages du Kamtfchatka, dit M. Srelîer, ont l'allure de la chèvre & le poil du renne. Leurs cornes font fi grandes & (î grofTes , qu'il y en a quel- ques-unes qui pèfent jufqu à vingt-cincj à trente livres. On en fait des vafes , des cuillers & d'autres uftenfiles*, ils font aufli tmt I I ■! Il I ■ pieds» pouces, lignei. Largeur des mêmes pieds. * i, lo, Diftance entre les deux fabots . # . ê 3, Circonférence des deux , - fabots réunis, prifc fur les pieds de devant • n, ^, Circonférence prife fur ^ lespiedsde derrière.*, «t .t ' 9». ^. 1 1 4 Supplément à VHiJloire \ vifs 2: aufïï légers que les chevreuils*, ils habicenr les montagnes les plus efcarpées au milieu des précipices-, leur chair eft délïCaxc ainfi que la graifïe qu'ils ont Tur le dos, mais c'eft pour avoir leurç four- rures qu'on fe donne la peine de les chaiïèr/Cy). . . , . i; . Je crois qu'il refte adtuellement très- j3eu ou plutôt qu'il ne refte point du tout de vrais moufïlons dans l'île de Corfe, Les grands mouvemens de guerre , qui fe font paiïés dans cette île, auront pro- bablement amené leur deftruâion , mais on y trouve encore des indices de leur ancienne exiftence, par la forme même des races de brebis qui y fubfîftent adtuel- lemenf, il y avoir, au mois d'août 1774, un bélier de Corfe 5 appartenant à M. le duc de la Vrillière*, il n'étoit pas grand, même en comparaifon d'une belle brebis de France qu'on lui avoir donnée pour compagne. Ce bélier étoit tout blanc, petit & bas de jambes, la laine longue & par flocons -, il portoit quatre cornes (c) Hiftoire générale des Voyages , tome XXX, ft^i 252. des Amtnau:C quadrupèdes. 1 1 j larges & fore longues» dont les deux Tupérieures écoient les plus conddérables» êc ces cornes avoienc des rides comme celles du moufflon, f vry <; co ; Dans les pays du nord dç l'Europe » comme en Danemarck 6c en Norwège , les brebis ne font pas belles, & pour en amé- liorer Tefpèce , on fait de temps en temps venir des béliers d'Angleterre. Pans les îles qui avoilînent la Norwège, on laiife les béliers en pleine campagne pendant toute Tannée. Ils deviennent plus grands 8c plus gros , 8c ont la laine meilleure & plus belle que ceux qui font foignés par les hommes. On pré- tend que ces béliers , qui font en pleine liberté, palTent toujours la nuit au côté de nie d'où le vent doit venir le lende- main •, ce qui fert d'avertilT'ement aux mariniers, qui ont grand foin d'en faire lobfervation ("dj^ En Iflande , les béliers , les brebis 8c les moutons diffèrent principalement des nôtres, en ce qu'ils ont prefque tous fdj Hiftoire NatureHe de îa Norwège , par Pon- toppidam. /o«r/ifl/ étranger y Juin *i']g6. î 1 6 Supplément à VBifloirê les cornés plus grandes & plus grofle^' Il s*en trouve plufieurs qui ont trois cor- nes, & quelques-uns qiti en ont quatre, cinq & même davantage î cependant ii^ «é faut pas croire que cette particularité fort commune à toute la race des béliers d'iflande,&que tous y aient plus de deux Cornes i car, dans un troupeau de quatre ou cinq cents moutons, on en ci'ouve à peine trois ou quatre qui aient quatre ou cinq cornes : on envoie ceuii-ci à Copen- hague comme une rateté,Ô^ on les âchette en Iflande fcien plus cher que les autres, ce qui (eiil fofEt pour prouver qu'ils y (ont très-rares (ej. (e) Hiftôiré générâïe àes Voya|ce,'wflM xyill, j j. i ii : i*i..' j ,' ! ' . ■ ,. V . . : t < i des Animaux quadpupèdts. 1 1 7 A D D : T I O N /€ L^ article du Cochon^ ; du Sanglier du cap J/erd * ; i'njè^" Bàhirouffa ^y & du ^^ 'Pécari PU Tajacu\ PUCO ÇHON: 01 Je n'ai tien à ajouter aux faits hif* toriques que j*ai donnés fur la race de nos cochons d'Europe, & fur celle des pochons de Siam ou de la Qiine, q^i toutes trois fe mêlent enfemble, & ne p' ■ ■ ■ ' Édit. en 3X voL Tome IX, page 130. Édit. en 13 ^o/. Tome VI, page 272. ' ~ '" • Édit. ett '3 1' i;(rf. Tome XXX, page 196, Édit. £/i 1 3 vol. Tome XII, page 3 76. '*" » Édit. en 31 *'o/. Tome XXV, page 176, Édiç. e// 13 vol. Tome X , /ag^e 463. ^ Édit. ew 3 1 vol. Tome X X , page 26, ^dit, ^/2 13 vol, Tome l X, page i, * 1 1 8 Supplément à VHiJloïfe font par conféquenc qu'une feule & mime efpèce , quoique la race des cochons d'Eu- rope foie confidérablemenc plus grande Sue l'autre, par la grolTeur & la gfan* eur du corps*, elle pourroît même le .devenir encore plus, fi on laifToit vivre ces animaux pendant un plus grand nombre d'années dans leur état de do- meflicrté. M. Colinfon , de la Société royale de Londres, m'a écrit, qu'un co- chon engraifTé par les ordres de M. Jofepk Leajiurm^ 8c tué par le fieur Meckj bou- cher à Cougleton en Chefier-Shire j pefofe huit cents cinquante livres-, favoir, l'un des cotés trois cents treize livres, l'autre côté trois cents quatorze livres, 8c la tête , l'épine du dos , la grai(Te intérieure, les inteftins, 8cc, deux cents vingt-trois livres ("aj. faj Lettre de M. Colinfon Londreê, ^o janvier 1767, à M. de Buifon. des Anima r quaa upèdf f . 1 1 f Du SANGLIER du ca, ^bru. Nous AVONS DONNi unc nocrre * m fujctd'un animal qui fe trouve en Afrique, & que nous avons appelé Sanglier du cap l'ocra. Nous avons dit que, par Té- normité des deux défenfes de la mâchoire fupérreure, il nous paroifloit être d'une race & peut-être même d'une efpèce diffé- rente de tous les autres cochons, def- quels il diffère encore par la longue ou- verture de fcs narines, & par la grande largeur & la forme de fes mâchoires -, que néanmoins nous avions vu les défenfes d'un fanglier tué dans nos bois de Bour- gogne , qui approchoient un peu de celles de ce fangiier du cap Verd , puifque ces défenfes avoient environ trois pouces & demi de long , fur quatre pouces de circonférence à la bafe , &c. ce qui nous feifoit préfumer, avec quelque fonde- ment, que ce fangiier du cap Verd, pou- voir être une fîmple variété & non pas une efpèce particulière dans le genre de^ ** Édit. en 31 vol. Tome XXX, j?fl^e 196. Édit. m 13 pol. Tome X I l,fage 376. I z 0 Supplément à VHiJloire cochons. M. Allamand, trçs-cclèbrc Prcy: féfleur en Hiftoire Naturelle, à Leydc, eut la bonté de nous envoyer la gravure de cet animal , & enfuite il écrivit \ }A. Daubenton dans les termes fuivans : , »... ■^ f - ce Je crois avec vous, Monfieur, que le fanglier repréfenté dans la planclie que je vous ai envoyée , eft le même que celui que vous avez déHgné par le nom de Sanglier du cap Ferd, Cet animal eft encore vivant (5 mai 176-7) dans ia mé- nagerie de M* le Prince d'Orange.^ Je vais de temps en temps lui rendre vifite, £c cela toujours avec un nouveau plaîfir. Jie ne puis me lalTer d'admirer la forme iîngulière de fa tête. J'ai écrit au Gouvet' neur du cap de Bonne^fpérance, pour Je prier de m'en envoyer un autre , s'il eft poifible, ce que je n'ofe pas efpérer, ^arce qu'au Cap même il a pafTé pour un jDonftre» tel que perfonne n'en avoit jamais vu de feqiblable. Si, contre- toute ipfpérance, il m*en vient un, je l'enverrai en France, afin que M. de BufFon & vous, le voyez. On a cherché à accoupler fcluigipe nous avons ici avec une truie, mais nous mémi figure trouv Ugia ; ks de planct teurs < de cet "ne let 'bre 17 I gu'un j [en avo [Ouvrag [pas enc j faire la [probabj |confé(^ joblrgatil mal. M.I des Animaux quadrupèdes. 1 1 1 mais dès qu'elle s'eft préfentée, il scft icté fur elle avec fureur & Ta éventrée. » Ceft d'après cette planche gravée, qui nous a été envoyée par M. Allamand, que' nous avons fait deffiner & graver ce même animal dont nous donnons ici la figure (^planche xij. Nous avons re- trouvé dans les Mifcellanea & les Spicî^ iegia looiogica de M. Pallas, & aufli dans les deîcriptions de M. Vofmacr, la même planche gravée j & ces deux derniers Au-' teurs ont chacun donné une defcription de cet animal *, auflli M. Allamand » par une lettre datée de Leyde» le ji oÂo-»' bre 176^» écrivoit à M. Daubenton, qu'un jeune Médecin établi à la Haye, len avoit donné la defcription dans un Ouvrage qui probablement ne nous étoic pas encore parvenu , & qu'il en avoit fait Ifaire la planche. Ce jeune Médecin eft [probablement M. Pallas, & c'eft à lui par Iconféquent auquel le public a la première jobligation de la connoiflance de cet anîr Imal. M. Allamand dit, dans la même let' Itre, que ce qu'il y a de plus fînguliei: Supplément, Tome F. F -: tiî SuppUment àVHifiolre '"' dan» ce cochon, c'tfft' fa tê?e^ qu'elle dif- fère beaocoiip» cfe ceik de nos coehons, fur-tout par deux appendices extraordi- naires en forme d'oreilles (ju'it a à coté des yeux. N0U6 obfetverons ici que le* premier &ît rapporté pair M, Allamand', du dédain ^ de la cruauté de ce fanglier envers la truie en» chaleur, femblc ptouver quil eft tfune cfpèce diIFéiente de nos codions. ]La. difcotavenance' de la forme de l'a tête, tane à l'extérieur qu'à- Fîntérieur , paroît Je prou^^^eir aiiâi -y cependant comme il cil beaucoup ^m yoïfm du codlion que d*aucun autre aRÎmal, et qu'rH fe trouve jtiomffeufemïent dans les terres voiflnes du cap Terd, mais encore dbns celles du çap de Bonnc^efpérasice , nous l'àppelle- |:ons le Sanglier d'Afrim^ j Ô£'nous» allons cm donner ^hiftoire & fa' dt^ciroéoti par parak d'après M,^*' Païïas & Vofmaër, •; : CduiK:i ^appcUe Porc à tur^grûin m 1 Scasiflier df Afrique ^'û hf dîflàngue, avec i:aifoa>. du porc de Guiwée ^ fongwes 0ceili:es pointues, & du pécaîfi' ou rajrrcu 4'Amétiqu9i & au0i dix babm)ûira des! "*:'F?* des Animaux quadrupèdes, izj ce M. de Boâbn, dk-il, parlant d'crne partie des mâchoires , de la queue ^ des pieds d'un fanglieir extraordinaire du cap Verd, qu'on confcrve dans k cabènet dm' Roi, dit, qu'il y a des dients de devant à ces mâchoires y or elles manquent à notre iujer,» ■. •} '[* 's: A'V ...nv;i' ^ J \i Et de-Ià M» Vofmaër infinue que ce n eft pas le même aninaal 5 cependant oni vient de voir que M^ Allamand penfe , comme moi y que ce fang^ier d« cap» Verd, dont je n avoîs vu qu'une partie» de la tête, fe trouve néamnoins^ erre le* lîTsrae porc à large groin, que M, Vof^^ maër dit erre inconnu àcou&les Natuïa:liflres.' M. Tulbogh, Gouverneur du* cap de Bonne*efpérancc y qui a envoyé ce fan*- gjîer,.a écrit qu'il avoit été pris entre k^ IGaft'rerie dfe le pays des grands Naitia*- qoas, à environ deux cent& lifeues d\2t Cap, ajoutant que c'étoit le premier de» [cette cfpèce qu'on eût vu en vie, M. Vo^^** Imaër reçut au(G k peau d'un animai de Iménie efpcce, qui paroi^bit dift^er, à IpluTieucs égardsy de celle de i'aiiimal Ivivant. '"&<.•, \^ 124 Supplément à VHiJleire 9(. On avoir mis cet animai dans une cage de bois, & comme j'étois prévenu, dir M. Vofmacr, qu'il n'éroir pas mé- chanr, je fis ouvrir la porte de fa cage. Il (ortie fans donner ;«ucune marque de colère, il couroic bondidànc gaiement ou furetant pour trouver quelque nourri- ture, & prenoit avidement ce que nous lui préfentions s enfuite , l'ayant laifTé feul pendant quelques momens, je le trouvai, èmon retour, fort occupé à fouiller en terre, où nonobilant le pavé fait de ]^- tites briques bien liées, il avoir déjà fait un trou d'une grandeur incroyable, pour k rendre maître , comme nous le décou- vrimes enfuite , d'une rigole trcs^profoLue qui paflbit au-deflbus. Je le fis interrom- pre dans fon travail, & ce ne fut qu'avec beaucoup de peine , & avec laide de piuiieurs hommes qu'on vint à bout de vaincre (à réfiftance , 8c de le faire rentrer dans fa cage, qui étoit à claire>voie. li | marqua fon chagrin par des cris aigus & lamentables. On peut croire qu'il a été pris jeune dans les bois de l'Afrique, car il. parpît avoir grandi confid^rabiement ici ) il eft encore viv^t (dit l'Auteur donc ><«*' ■.■^ des Anîmàut^quadrupèdes. i z f rOuvrage a été imprimé en 1767). Il a très-bien paflé l'hiver dernier , quoi(!j^' le froid ait été fort rude , & qu'on l'ait tenu enfermé la plus grande partie du temps. ■♦t. Il femble l'emporter en agilité fur les porcs de notre pays, il fe laifle frotter volontiers de la main & même avec un bâton j il femble qu'on lui fait encore plus de plaitir en le frottant rudemenr; c'eft de cette manière qu'on eft venu à bout de le faire demeurer tranquille pour le deffiner. Quand on l'agace ou qu'on le pouffe , ir fe recule en arrière faifanc toujours face du côté qu'il fe trouve af- failli , & fecouant ou heurtant vivement de la tête. Après avoir été long-temps enfermé, Ci on le lâche, il paroît fort gai, il faute & donne la chalTe aux daims 8c aux autres animaux, en redrefTant la queue , qu'autrement il porte pendante j il exhale une forte odeur que je me puis comparer , & que je ne trouve pas défagréable. Quand on le frotte de la main, cette odeur approche beaucoup de celle du fromage verd -, il mange de toutes fortes^ de graines ; fa nourriture à Fnj ÉÊÉ'^ », 'n>: %i u- -•ib y% ii6 Supplément à VHifioire hoxd du rai&au iétoxt le maïs & de la ^'^trdiHre autant 'qu'on en avoit s depuis tqu'il a goûté ici de i'orge & du Mé fara* ztn, avec le£ejpt\s on nourrit piuHeurs autres animaux de la ménagerie , il s'e(l dcddé préféraHement pour cette man- geaiile, & pour les racines d'herbes & de plantes qu'il bouille dans la terre. Le pain de feigliê eft ce qu'il aime le mieux, il imt les perfonnes qui en ont. Lorfquil mange, il s'appuie fort en avant fur^fo genoux courbés, ce qu'il fait auffi^en buvant) en humant l'eau de la furface , & il fc tienrfouvent dans cette pofition fut les ^enouyi d^% pieds de devant. Il a l'ouïe âc i'odorat très* bons, mais îi a la vue boniée, tant par la pecioefle que par la fituatton de fes yeux qui l'empêchent de bien apercevoir les objets qui font autour de hùi les yeux le trouvant non- feule- ment placés beaucoup plus haut & plus piès l'un de l'autre que dans les autres porcs, mais étant encore à coté & en deffous |4us ou moins oflufqués par deux lambeaux , que bien des gens prennent | pour de doubles oreilles*, il a plus d'in^ telligence que le porc ordintire. deJf Animaux quadrupèdes» iij La tête eft d'une figure affbeufe^ la forme apbtie & ^^^ ^ Qez^ )oinoe à la longueur eKCcaordiiiaire db Ja -sête , à ion Ifttge .groin, aux ianibeatix ângo-' liers, aux protubérances poimaes, faE^ lantes des deux cotés «de fes yeux^ & à fes fortes défends, tout «oeda loi doneis un 4irpe<% des r^^tifi monftrueiaK. 3> DimenJhnJ 'prifes ( pkd du RkinJ^lx' i^ ^. pteds. pouces, ligocff.; Hausour du toraàn de de- 'v^v . . >v]' ▼ant 2, J, ; J: Hauteur du tram de deir- rière .1. ii ij; La plus grande étfâiffcùt ^ ' lk COFJ>8.... -..,.. ^^i^^^^'^ ^^^^^ La moindjtc lépaiâèur da '> 3; ^ 'r '^vo:,; corps, :pfê6 des cuèfics... .. C 10 ^V Longueur «le la tête juf- -^ .. ,. qu'entre ks oreilles. i, 5, Largeur ie la tcte entre les lambeau/ » 5 i, j Largeur du groin entre le* défenles * ji, ; gU^ ;n Lo^gueuT de la queue,,. . * ^^ih a La forme du corps approche aflèz de celle de notre cochon domeftiquc. U F iy A iiS Suppléaient à VHifioire me paroît plus petit ayant le dos plus aplati en deflus y 8c les pieds plus courts. La tête, en comparaifcn de celle des autres porcs, eft difforme, tant par la ftruâure que par fa grandeur. Le mufeau eft fort large, aplati & très-dur. Le nez eft mobile, à côté un peu recourbé vers le bas & coupé obliquement. Les narines font grandes, éloignées Tune de Tîtatre; elles ne fe voyent que quand on foulève la tête. La lèvre fupérieure eft dure & épaiiTe à côté, près des défenfes, piar- deflus 8c autour defquelles elle eft fon avancée 8c pendante, formant, fur-tout derrière les défenfes, une fraife demi- ovale pendante 8c cartilagineufe , qui couvre les coins du mufeau. Cet animal n'a point de dents de devant, ni en delTus ni en deftbus, mais les geiv cives antérieures font lilTes, arrondies & dures. Les défenfes , à la mâchoire fupé- rieure , font à leur bafe d*un bon pouce d'épaiffeur, recourbées & faillantes de cinq pouces 8c demi dans leur ligne courbe , fort écartées en dehors & fe ter- minant en une pointe obtufe *, elles font ** des Animaux quadrupèdes. 129 au(Iî,àcotéde chacune > pourvues d'une cfpèce de raie ou cannelure > celles de la mâchoire inférieure font beaucoup plus petites» moins recourbées» prefque trian- gulaires & ufées par leur frottement con* tinuel contre les défenfes fupérieures» elles paroiffent comme obliquement cou- pées. Il y a des dents molaires > mais elles font fort en arrière dans le mufeau , & la réfîftance de Tanimal nous a empêché de les voir, -r . . ' ^. ■.„ ■■_.,- ,,-, - .. ■^: ' ,:•.• ;■ ;, . -.•' ^ Les yeux, à proportion de la tète, font ^KitS) placés plus hauts dans la tête , 8c plus près l'un de l'autre & des oreilles que dans le porc commun. L'iris eft d'un brun-foncé » fur une cornée blanche. Les paupières fupérieures font garnies de cils bruns, roides, droits & fort ferrés, plus longs au milieu que des deux côtés -, les paupières inférieures en font dépourvues^ Les oreilles font afTez grandes, plus rondes que pointues, en dedans fort ve- lues, de poil jaune •, elles fe renverfenc en arrière contre le corps» Sous les yeux , on aperçoit une efpèce de petit fac bul- beux ou glanduleu:^, & immédiatement au-deflbus fe font voir deux pellicules -■>;. .#i ii 130 Suppyment à VHiJloirt rondes, plates» épailTes, droites Se hori« zontalcs, que j'appelle lambeaux des ytux , leur longueur êc largeur eft d'en- viron deux pouces un quart fur une ligne droite entre ces pellicules 8c iemuieau, p«r & les groffes défenfes que j'ai trouvées fur une tête énorme d'un fanglier, tué dans mes propres bois , il y a environ trente ans*, défenfes qui étoient prefque auffî grodes que celles du fanglier du Cap, me laiifent toujours dans l'incertitude, fl ce font en effet deux efpèces diflcrentes ou deux va- liétés de ia même efpèce , produites par la feule influence du climat & de la nour« riture. ■■ '•■ '^ ' y^'- ■ - •. ■■■ ». Au refte, je trouve une note de M. Co- merfon, dans laquelle il eft dit, que l'on Yoit>àMadagâfcar, des cochons fauvages» \' ■ '■■i^: 1 1 i( \ I 3 4 Supplément à VHiJloire dont la tête depuis les oreilles jufqu aux yeux , eft de la figure ordinaire *, mais qu'au-deiïbus des yeux eft un renfort qui va en diminuant jufqu'au bout du groin , de manière qu'il femble que ce foft deux têres , dont la moitié de Tune eft enchâlTée dans l'autre : qu'au refte, la chair de ce cochon eft glaireufe & a peu de goilr. Cette notice me fait croire que l'animal que j ai d'abord indiqué fous le nom de Sanglier du cap Verdj parce que la tête nous avoit été envovée des terres voifînes de ce Cap , qu'enuiite Je nomme Sari' glier d'Afrique j parce qu'il exifte dans les terres du cap de Bonne-efpérancc, fe trouve auffi dans l'ile de Madagafcar. Dans le temps même que je revoyois ia feuille précédente, & que j'en corri- geois l'épreuve pour Timpreilion. '^ ineA arrivé de Hollande une nouvelle Éditbn de mon Ouvrage fur l'Hiftoire Naturelle, & j'ai trouvé, dans le quinzième volume de cette édition, des additions très4mpor- tames, faites par M^ Allamand, d^nt je viens de parier. Quoique ce quinzième volume foit imprimé à Amfterdam enl *77'> je n'en ai eu connoiffance qu'au* .r 1 1 aux mais des Animaux quadrupèdes, 13^ jourd'huî, 1) juillet 1775, & j'avoue que ce/lavecla plus grande facisFadlion que j aï parcouru l'édicion entière qui eft bien forgnée à tous égards-, J*ai trouvé les notes Se les additions de M. Allamand, Ci judi- cfeufes & (î bien écrites j que je me fais un grand pLrifir de les adopter: je les inférerai donc dans ce Volume de fupplé- ment» k ia fuite des anicles auxqpeû ces obfervations ont rapport. Je me feroi» difpenfé de copier ce que i on vient de lirej j'aurois même évké quelques re-; cherches pénibles Ôc plulieurs diicudions que j ai été contraint de faire, fi j'avois eu plus tôt connoidance de ce travail de M. Allamand. Te crois que Ton en feraduOi facisfait que moi^ & je vais commencer par donner ici ce que ce favant homme la die au fujet du fanglier d'Afrique» < •i.j. •S. J»*^90ÎH !;>U^ ijô SupplènèntàVHifloire^; ADDITION • De V Editeur hollandois ( M. le ProfefTeur Allamand ). Bu SANGLIER d'Afrique \ :\\ m • «c JL/ans rhîftoîre que M. de Buffon nous a donnée du cofchon ("aj^ H a dé- montré que cet animal échappe à toutes les méthodes de ceux qui veulent réduire les productions de la Nature en clafTes êc en genres, qu'ils diftinguent par des cara<5tères tirés de quelques-unes de leurs parties. Quoique les raifons > par lefquelles il appuie ce qu'il avance , foient fans tt- plique, elles auroient acquis un nouveau degré de force, s'il avoir connu l'animai /^— — Il II !■ !■ * HiftoireNatureHe, &c. Édition de Hollande. Amfterdam, chez Ji.H. Schneider, /V4.° à deux| colonnes, 1771 , tome X K pages 45 (f/ltiif. fa) Voyez ïe tome V, w-4»<» de cet Ouvrage, | Édition de Hoilande,/><ïge i^5. des Animaux quadrupèdes. 137 repréfenté dans la planche première (b), Ceft un fanglier qui a été envoyé, en 1765» du cap de Bonne-efpérance à la ménagerie du prince d'Orange , & qui Jufqu alors a été inconnu de tous les Na- curaiiftes. Outre toutes les (mgularités qui font de notre cochon d'Europe, un ani- mal d'une efpcce ifolée, celui-ci nous ofFre de nouvelles anomalies , qui le dif- tinguent de tous les autres du même genre •, car non-feulement il a la tête différemment figurée» mais encore il n'a point de dents incidves, d'où la plupart des Nomencla- teurs ont tiré les carad^ères diftindifs de cette forte d'animaux , quoique leur no m» bre ne foit point confiant dans nos co* chons domediques. ^ ^^ * < - » M, Tulbagh, Gouverneur du cap de Bonne-efpérance > qui ne perd aucune occafion de raflembler, & d'envoyer en Europe tout ce que la contrée où il ha- bite fournit de curieux, eH; celui à qui l'on eft redevable de ce fanglier -, dans la lettre dont il l'accompagna, il marquoit S (h) Nota, Cette planche première de M. Aïïa- mand,e(llamême que hjilaiichc ^i de ce volume. u ->,.^. I 3 8 Supplément à Vîtifloifè > qu'il avoit été pris fort avant dans les terres; à envîroïi deux a lits lieues du Cap , & que c ccoit le premier qu'on y eux. vu vi- vant* Cependant il en a envoyé ^n autre Tan liée paffie^ qui m encore ^ &^ Ï757, il en avoir envorc laoc pcaus "dowt on n a pu conferver que la cête : ce qui femble indiquer que ces acimâax ne font pas tares dans leur p&p natal, h ne fais fi c eft d'eux que Kolbe a voulu parler, quand il dit ^t) : * On ne voit que r^r e- 3>ment des ^ockons Jkavages dans les «contrées qu'occupef^»- les Hollandois: wcoranae il ny a qu o de bois, qui » font ieurs retraites ordinaires j ils ne » font pas tsentés d'y venir. D!ailleurs les «lions, les tigres & aim?es animaux de 90 proie les demiifenc fi issen qu'ils ne fauroient heaucoup multiplier, » Comme il n'ajoute à> cela aucune dt(' cription,on nen peut c ien concliire,& enfuite il range a«ijno«»bre des cochons du Cap , le grand fourmiliier ou le taman- dua, qui eft un animal d'Amérique > qui fcj Voyez fa defcription du cap de Boflne-efpé- fance, tome III, page 43. ri>^ des Animaux quadrupèdes, i 39 ne rfffeaîble en rien au cochon. Que! ca£jpeuc«on faite de ce que dit un Auteur aum m^dinJftruit? Notre fanglier Africain reffeimbîe à celui d'Europe par le corps^ mais il en diiîèrepar latête^qui eft d'une groffiîur mondrueiafe j ce qui frappe d'abord les yeux, ce font deux énormes défenfes qui îbrteut de chaque côcé de la mâchoire fupérieure, & qui font dirigées prefquc perpendiculairement en haut. Elles ont près de fept pouces de longueur , & fe terminent en une pointe émou(fëe. Deux femblafales dents , mais plus petites , & fur - tout plus minces dans leur côté mtérieur , fartent de la mâchoire infé- rieure, & s'appliquent exadtcuaent au cçkiè extérieur des défenfes fupérieures y quand la gueule eft fermée : ce font - là de puitTantes armes dont il peut fe fervir utilement dans le pays qu'il habite, oi\ il eft vraifemblablement expofé fou vent aux attaques des bêtes carnaflières. Sa tête eft fort large & plate pardevant ; elle fe termine en un ample boutoir , d'un diamètre prefque égal à la largeur de la têce, & d'une dureté qui approche de !i ■ 40 Supplemeiïtà VHiJloire celle de la corne -, il s'en fert comme nos cochons pour creufer la terre •, fes yeux font petits &; placés fur le devant de la tête , de façon qu'il ne peut guère voit de coté, maïs feulement devant foi s ils font moins diftans lun de l'autre & des oreilles que dans le fanglier Européen: aU'delTous eft un enfoncement de la peau, qui forme une efpèce de fac très-ridé; fes oreilles font fort garnies de poil en dedans. Un peu plus bas, prefque à cjoté des yeux, la peau s'élève & forme deux cxcroifTances qui , vues d'une certaine dif- tance , relTemblent tout-à-fait à deux oreilles *, elles en ont la figure & la gran* deur, & fans être fort mobiles ^ elles forment prefque un même plan avec le devant de la tête ; au-delfous , entre ces excroidànces & les défenfes, il y a une greffe verrue à chaque côté de la tête: on comprend aifément qu'une telle con- figuration doit donner à cet animal une phyfionomie très-fîngulière. Quand on le regarde de front, on croit voir quatre oreilles fur une tête , qui ne reffembie à celle d'aucun autre animal connu , & qui înfpire de la crainte par la grandeur de )i -, ils & des )pécn : a peau, •s-ridé-, poil en à dpte ic deux une dif- \ deux la gran- ds, elles avec le ntre ces y a une la tête: ;lle con- mal une nd on le quatre "embleà lu, & qui ideur de ■A ies Anïmau:!^ quadrupèdes. 141 ces défenfès.. M." Palias (d) & Vof- iTiacr ( t)i qui nous eft ont donné une bonne defcription , difent , qu'il étoic fort doux & très-apprivoifé quand il ar- riva en Hollande j comme il avoic été pluiieurs mois fur un vaidèau, & qu'il avoir été pris affez jeune, il étoit pre(que devenu domeftique \ cependant fi on le pour(uivoit, &s*il ne connoiflbit pas les gens ,il fe retiroit lentement en arriète , en préfentantle front d'un air menaçant, & ceux-là même qu'il voyoit tous les jours dévoient s'en défier. L'homme à qui la garde en étoit confiée en a fait une trifte expérience : cet animal fe mit un jour de mauvaife humpur contre lui, &, d'un coup de fps défenfes, il lui fit une large blcffure à la cuifle , dont il mourut le lendemain. Pour prévenir de pareils accidens dans la fuite, on fut obligé de loter de la ménagerie, & de le tenir dans un endroit renfermé, où perfonne (à) Voyez P. J- Mifcellaiiea looîogica ; & ejuj^ ' iim ^picilegia loologica. Fafiiculus ficundus, (t) Voyez Befchryvittg van cen Africaaufch I Ereedfnentig Varken , door A. Vofn»è'r. mon au f 4 2 SuppUment à VHifloire «c pouvoir en approcher. Il efl bout d'une inineey& ^2t dépouHIe fe voit dans le cabinet d'Hiftoire Naturelle du prince tfOîrange. Cefeai qui Ta remplacé, de qur eft a6tueUement dans la même ménagerie, eft encore fort jeune-, fes dé- fciifcs n'ont guère plus cîe deux pouccî de k)ngueuf». Quand on lie îàilTe forrir du iâeu oâ on le renferme, il: témoigne fa Joie par des bonds ^ des fauts, & en cou- xant a\rec beaucoup pkjs d'agilîré que ifcs cochons -, il tient alors fe <^eue élevée k fort droke. C eft pout cela fans doute qus les babitans du Cap lui ont donné le nom de Hardoeper^ ou de coureur. On nep)cutpas douter que cet animal ne fàfie un genre trè&diftinét de ceux qui ont été connue jufqu'à préfent dans fa race des cochons : quoiqu'il leur relïembte par îe coTps, fe défaut de dents incifives", &: la feigwiière configuratTon de fâ têtr, font des cara'ftères dîllin^fâfe trop marquer pour qu-G puiflè lefr attribuer aux chan- gemens opérés pai< le àâma^^ësi cela d^au- tant pluS' qo^ir y » en Aftique des co- chon^ (Sj^ï ne diltent en cien. éss nôtres, c[ue pfijC fa tafllç ^i' eft plm perire. Ce es te, ;•, & la m laTquéî ux chan- jgl'a <ïau- dcs CtJ- sr nôtres, fritç; Ce des jénifimux quadrupèdes, 145 qui confirme ce que )« dw ici, c eft qu'il' pcparoît pas qu-ii pui(fe multiplier avec DOS cochons. Du moins a-c-on^ lieu de le préfumer par l'expérience qu'on en a feite. On kii donna un« truie de Guinée-, après qu'il l'eut ffeirép pcndârni? queliqu^ temps, H h pour&ièvit ya^^'h^ ce qu'il" la tint dans un endcoit d'bà* eiîe- ne potivoit pas s'é^ chapper, & là û l^éventra d'un eoop de tots. Il ne fit pas meilleur accueil à une truie ordin^re qu'on lui préfenta quelque remp» après -, il la maltraita ê fort, qu'il Mut bicntét h- retirer pour lui fauvcc l»vie, • Il eft étonnant que cet animal, qirr, comineîe l'ai remarqué , paroît n'être pas rare dans les lieux dont A eft originaire, n'ait point été décrit par aucun Voyageur i ou r , s*ilg en- ont parlé , ce (bit en termes fi vagues, qu-on ne peut s'en fbtmer au*- cune idée. Hacotirt (^^'^it, qu'if y a, ^ Madagafcar, des fangliers qui ont deux cornes à coté du nez, qui font comme à^m cdloâté&y §c que ces animaux hn% ■vl- 'JZ •,^4 Supplànent à V0oîry tf"n'K cifués. peuvent auffi- blent à deox cai r j- i,ç j Jta,^as.76 du voyage. M -; ^jç^i.cgrde ' l Ouvrage, ;mi-cercle „ .-rti y^. ■ Et tii é . U ah. dés Animaux quadrupèdes. 145 f» demi-cciclc vers le front, oi\ elles imr- •ifoient les cornes que portent d'autres animaux. » M. de BufFon fuppofe encore que M. Adanfon a voulu parler du ba- brrouflà, & fans fon autorité, je feroîs porté à croire que cet Auteur a indiqué notre fangiier-, car je ne comprends pas comment il a pu dire qu'aucun Naturalifte n'en a parlé, s'il a eu le babiroulTa en vue^ il eft trop verfé dans l'Hiftoire Naturelle^ pour ignorer que cet animal a été fouvent décrit, & qu'on trouve la tête de fon fquelette dans prefque tous les cabinets de l'Euiope. Mais peut-être auffi y a-t-il en Afrique une autre efpèce de fanglier qui ne nous eft pas encore connue, & qui eft celle qui a été aperçue par M. Adanfon. Ce qui me le fait foupçonner , eft la defcription que M. Daubenton a donnée d'une partie des mâchoires d'un fanglier du cap Vert : ce qu'il en dit prouve clairement qu'il dif- fère de nos fanglrers, & feroit tout-à-fait applicable à celui dont il eft ici queftion^ s il n'y avoit pas des dents incifîves dans chacunede ces mâchoires. », ' w* Supplément. Tome V. G des réflexions q"«L^*" ''' ^;, . co.nme il feulement l^ Pf 'f»^*,^," ^"^ le fangliet 1^ cru d'abord lut-n»Énie, que le la » îi r»n dont nous avons F''*' ^, ''^î du Cap ao"t "" naubeiiton a donni «.âçhoires duquel D«J^^^ ,1 U defcnption, eft le me ^^_^^^ incmves, n n y « ^ r» varient '^ Vr. Are & le nombre cies ticuia eu l o.are oc ic rette diftcrence fcule ne «"f fj^'f^,, jiftiL^es du fan- P^ J"^Stde elui du cap Vert. & Î3 to^ les autres caraûcres de ^^ BABIROUJJ/- fehs ijift^r^îr^^Xêredépouaiiede, O V.H 'ïV^v. ♦ •♦^■" f'i 465. des Animaux quadrupèdes. 1 47 figure de cet animai d'après deux efquiiTes» donc Tune nous a été donnée par M. Son- nerar, Correfpondanc du Cabinet du Roi« oïl l'animal <^roic repréfencé debout, 6c l'autre qui m'a été envoyée d'Angleterre par M. Penant, oi\ l'animal éroit couchi fur le ventre \ cette dernière efquirtè en- voyée par M. Penant, étoit furmontée de l'infcription fuivante : Un babiroujpi de l'île de Banda j dejjîné diaprés nature ; fa couleur eji noirâtre ; il croît en gran- deur comme le plus grand cochon j & fa chair cft très-bonne à manger. Notre def^ fmaceur, ayant combiné ces efquides, en a fart un deffin d'après lequel on a gravé la planche XI i qui ne peur pas être cxade, mais qui du moins donne une idée alTez jufte de la forme du corps & de la tête de cet animal, . ,,.- ^,. ^^,... . Du PÉCARI ou TAJJCU.^ M. DE LA Borde dit, dans (es obfer- varions, qu'il y a deux efpèces de pécari àCayenne, bien diftindtes & qui ne fe mêlent ni ne s'accouplent enfemble. La [plus grolTe efpèce , dit-il , a le poil de la ire blanc ^ & des deux cotés de la 148 Supplément à PHiftoire i mâchoire > il y a une tache ronde de poils blancs, de la grandeur d'un petit écu-, le refte du corps eft noir -, Tanimal pèfe en- viron cent livres. La plus petite efpècc a le poil roux , 8c ne pèfe ordinairemenc que foixante livres. #>- . . t C eft la grande efpcce dont nous avons lionne la defcription & les figures'^: & ^ regard de la petite efpèce , nous ne croyons pas que cette différence dans la couleur du poil & la grandeur du corps, dont parle M, de la Borde, puiflfe |ctre autre chofe qy une variété produite pat l'âge ou par quelqu'autre circonftance accidentelle. ■ M. de la Borde dit néanmoins, que ceux de la plus grande efpèce ne courent pas comme ceux de la petite après les chiens & les hommes -, il ajoute que les deux efpèces habitent les grands bois, qu'ils vont par troupes de deux ou trois cents. Dans le temps des pluies, ils habi- tent les montagnes , & lorfque le temps des pluies eft palFé , on les trouve conf-r ! * Édit. en 3 flanche m ^ JÉdit.^/i î3 I vol. Tom^ XX, ly, '■■'<■ -' voL Tomç IX, PL page a6, S; " -.» . des Animdnx quadrupèdes. 1 4 J tammenc dans les endroits bas & moré^ cageux. Ils fe nourrifïent de fruits , de graines , de racines , & fouillent auffi les endroits boueux pour en tirer des vers & des infedbes. On les chalTe fans chiens & en les fuivant à la pifte. On peut les tirer aifément & en tuer plufieurs , car ces animaux au lieu de fuir fe ralTem- blent, & donnent quelquefois le temps de recharger & de tirer plufieurs coups de fuite. Cependai t ils pourfuivent les chiens & ciuelquvfois I s hommes : ïï raconte qu étant un je (.11 à la chatte d» ces animaux aver plufieurs autres pcr- fonnes, & un fcui chien qui s'étoit, à leur afpeiSk» réfugié entre les jambes de fon maître, fur un rocher où tous les chaflfeurs étoient montés pour fe mettre en fureté , ils n en furent pas moins in- vertis par la troupe de ces cochons , 8c qu'ils ne cefsèrent de faire feu fans pou- voir les forcer à fe retirer , qu'après en j avoir tué a> grand nombre. Cependant» dit-il , ces animaux s'enfuient iorfqu'ils I ont été chaffés plufieurs fois. Les petits Ique l'on prend à la chaffe, s'apprivoifent aifément) mais ils ne veulent pas fuivre G iij tfO Supplément à P Hijloire les autres cochons domediques, & ne fe mêlent jamais avec eux. Dans leur état de liberté, ils fe tiennent (ouvent dans les marécages & traverfent quelquefois les grandes rivières, ils font beaucoup de lavages dans les plantations -, leur chair, dit- il, eftde meilleur goût, mais moins tendre que celle des cochons domefti- ^es \ elle reflemble à celle du lièvre & n'a ni lard ni graide. Ils ne font que deux petits , mais ils produifenc dans toutes les iaifons. Il faut avoir foin , lorfqu'onl les me, d'oter la glande qu'ils ont fur le dos; cette glande répand une odeur fétide } qui idonneroit un mauvais goût à la viande. M. de la Borde parle d'une autre ef- jpèce de cochon qui fe nomme Pâtira j & qui fe trouve également dans le continent de la Guyane : je vais rapporter ce qu'il en dit, quoique j'avoue qu'il foit difficile d'en tirer aucune conféquence , je le cite dans la vue que M. de la Borde lui-même ©U quelqu'autre Obfervateur pourra nous donner des renfeignemens plus précis, & des defcriptions un peu plus détaillées. m Le pâtira eft de la groITeur du pé* r S'il le chafi ■;■ i; ies Animaux quadrupèdes. 151 cari de la petite efpcce •, il en drftcre par une ligne de poils blancs qu'il a tout le long de répine du do5> depuis ie cou îufqu'à la queue. Il vit dans les grands bois, dont il ne fort point : ces animaux ne vont jamais en nombreufes troupes, mais feulement par familles. Ils font cependant très-communs, ne quûtent pas leur pays natal. On les chaue avec des chiens , ou même fans chiens (î l*on ne veut pas s'en fervir. Quand les chiens les pourfuivent, ils tiennent ferme , & fe défendent coura- geufement. Ils fe renferment dans des trous d*arbres ou dans des creux en terre que les tatous- cabalTons ont creufés, mais ils / entrent à reculons & autant qu'ils peuvent y tenir, & fi peu qu'on les agace» ils fortent tout de fuite. Et , pour les pren- dre à leur fbrtîe, on commence par faire une enceinte avec du branchage *, enfuite un des chafleurs fe porte fur le trou , une fourche à la main pour les faiiir par le cou à mefure qu'un autre chafleur les fait for-; tir , & les tue avec un fabre. S'il n'y en a qu'un dans un trou , & que le chafTéur n'ait pas le temps de le pren-t Giy ïfi SuppUment à PHiJloire ■ 'drCî il en bouche la fortie & eft fur de re^ trouver le lendemain fon gibier. Sa chair cft bien fupérieure à celle des autres co- chons*, on les apprivoife aifément lorf- qù*on les prend petits, mais ils ne peu- Yent fouffrir les chiens qu'ils attaquent à tous momens. Ils ne font jamais plus de deux petits à la fois, & toutes les faifons de Tannée font propres à leur génération. Ils fe t?iennent toujours dans des maré- cages, à moins quils ne foient touc-à-fait inondés. \ Le poil du pâtira n'eft pas fî dur que celui du fanglier ou même du cochon domeftique, ce poil eft comme celui du pécari , doux & pliant. Les pâtiras fuivent leur maître lorfqu ils font apprivoifés -, ils fc . laiflent manier par ceux qu'ils con- noiflent, & menacent de la tête & d6( jdeots ceux qu'ils ne connoiilîènt pas» ii w des Animaux quadrupèdt'.s. i j j ADDITION j4ux articles des Chèvres^; Etrangères ^ grandes fit petites"". ^ - DES CHÈFRES D'EUROPE. ifo NTOPPiDAM rapporte que les chèvres font en Norwège en fi grande quantité que, dans îe feul port de Ber- guen , on erabarque tous les ans }ufqu à quatre-vingrs mille peaux de boucs non apprêtées , fans compter celles auxquelles on a déjà donné la façon. Les chèvres conviennent en eftet beaucoup à la na* turc de ce pays*, elles vont ^herchef leur nourriture jufque fur les mom 'gnes I Édit. m 31 vol. Tome IX, page 77, Édit, eu 1 3 vol. Tome VI, pag& 253^ ' " * Édit. en 31 vol. Tome X X V , pages 59 &/uifim Édit, en j 5 pol, Tom« X , pages 39 1 ô* fuip^ Gv 1 1 4 Supplément à PHi/Ioîr^ h- les plus cfcarpées. Les mâles font fort coutageiix , ils ne craignent pas un loup feul y & ils aident même les chiens à dé- fendre le troupeau faj. Du BOUC n n J u d jf. Nous DONNONS îci (planche Xiii ) là figure d'un bouc de Juda ou Juida^ qui nous a paru avoir quelques différences avec celuiq je nous avons donné *. M. Bour* gelac Tavoit vivant à TEcole vétérinaire, & il en conferve encore la dépouille dans fon beau cabinet d'Anatomie zoologiqué. Ge bouc étoit coniîdérablement plus grand de corps que celui de notte planche xx ; îl avoit deux pieds neuf pouces de lon- gueur, fur un pied fept pouces de hau- teur j taixlis que l'autre n'avoir que vingt- quatre pouces & demi, fur dix-fept pou- ces de hauteur s la tête & tout le corps font couverts de grands poils blancs , le bout des narines noir j les cornes fe tou- ■t.1 I . " ' ' ' ' II- «m (a) Hiltoire Naturelle de la Norwège , par Poiv- toppidam. Journal étranger. Juin I756. * Édît. m 31 v%U tome XXIV, Planche x x, j^ge 260, ÉcËt. en ï3 P9L Tome X,PLzx, fage 319. É< des Arumaux quadrupèdes. 1 5 j chent prefque en naîflànt, s*écartant en** fuire, & font beaucoup plus longues que celles du premier bouc, auquel celui-ci reiïèmble par les pieds & par les fabots qui font fort courts. Ces différences font trop légères pour féparer ces deux ani- maux , que nous croyons être tous deux 6&i variétés de la même efpèce. Nous avons parlé * des chèvres de Syrie \ oreilles pendantes, qui font à peu-près de la grandeur de nos chèvres, & qui peuvent produire avec elles, même dans notre climat •, mais il exifte , à Madagafcar , une chèvre confîdérablement plus grande, & qui a auflî les oreilles pendantes, & fi longues que, lorfqu'elle defcend, les oreilles lui couvrent les yeux, ce qui l'oblige à un mouvement de tête prefque continuel pour les jeter en arrière 5 en forte que , quand on la pour- fuit, elle cherche toujours à grimper & jamais à defcendre. Cette indication, qui nous a été donnée par M. Comerfon , eft trop fuccin le pour qu'on puifTc dire> «M * Édit. in 3 1 vol. Tome IX, pagi 95. Édit. tu 1% vol. Toiae Nl^pm cya» Gvj ,-1-' '■. tj(S Supple'ment à l^HiJloire il cette chèvre eft de la même race que celie de Syrie , ou fî c'eft une race diffé*- rente quf auroit également les oreilles penrlante:». ■■• » M. le vivCi ite de Querhoënt nous «i commuîiiqut J t; note fuivante : ce Les ch>^vr; s & les cabrirs qu'on a lâchés à rîle de F A(cen(îon , y ont beaucoup mul* tipliési nais ils font fort maigres, fur^ tout dans la faifon sèche. Toute Tîle eft fcattue des fentiers qu'ils ont faits \ ils fe retirent la nuit dans les excavations des montagnes*, ils ne font pas tout-à-faît aufïî grands que les chèvres Se les cabrits ordinaires j ils font fi peu vigoureux, qu'on les prend quelquefois à la courfe*, ils ont prefque tous le poil d'un brun-: foncé. » ••1 De la g ri mm. 'Aux FAITS hiftoriques que nous avons pu recueillir fur cet animal, nous n'avons joint que la figure de deux tètçs-, l'une décharnée, & l'autre couverte d'uiU partie jflwf*», '^■■«tk-^'-. A' is avons n'avons s, l'une .{■ partie ëÊ. des Animaux quadrupèdes, x jj de la peau { Tome XX F j Planche XLI j Jîg. I 6* }, /?. 114, Édition en trente-un volumes,) M/" Vofaïaër & Pallas ont donné depuis des defcriptions de ce joli animal, avec une bonne figure que nous avons fait copier, & que nous donnons Kl ( planche xiv ). Nous remarquerons que les têtes de la grimm , qui font au Ca- binet du Roi, ont les cornes un peu cour- bes en avant à leurs extrémités, au lieu que les cornes de la grimm de M." Vof^ niacr & Pallas font au contraire un peu courbes en arrière dans leur longueur. Les oreilles de la grimm , qui eft au Cabi- net du Roi, font rondes à leurs extrémités, au lieu que , dans la figure donnée par M/* Pallas & Vofmaër , ces mêmes oreilles finiffent en pointe, Seroit- ce variété de nature ou incorrection de defïin ? La „r,,^,^ de M." Vofmaër & Pallas a le bout du n^iu i^ •'; , fk une bande noire qui s'étend depuis le nt/, le long du cbanfrcin , & finit au bouquet ou à l'épi de poils qui eft placé fur le haut du front. La tête, qui eft au Cabinet du Roi, n*a point cette bande noire fur le chanfrein -, ces légères différences n'empêchent pas que ce ne ■"' T- ^- '*^ -# 1^8 SuppUment à VHiJloire foie le même animal , ^ nous allons don- ner ici un extrait de la defcription qu en fait M. Vofmaër. II appelle cet animal petit Bouc da* moifeau de Guinée ; apparemment à caufe de fa gentilleffe & de réiégance de fa figurer mais le nom ne fait rien à la chofe, & nous lui conferverons celui de chèvre de grimm , parce qu'il eft connu fous ce nom de tous les Naturaliftes. «c L'animal étoit mâle, dit M. Vof» itiaër , il eft des plus jolis & des plus mi- gnons qu'on puilTe voir ^ il fut envoyé de Guinée en Hollande avec treize autres de même efpèce & des deux fexes, dont douze moururent pendant le voyage, & de ce nomfcre furent toutes les femelles, en forte qu'il ne refta que deux mâles vi- vans, que Ton mit dans la ménagerie de M, le Prince d'Orange , où l'un des deux mourut bientôt, pendant l'hiver 17^4. Suivant nos informations, les femelles de cette efpèce ne portent point de cor- nes. Ces animaux font d'un naturel fort timide vie bruit, & fur-tout le tonnerre les effraie beaucoup. Loifqu'xis font fut: pris, Ham c« mgei (en 1 e/ldc il éco Tetje, avec i laproj aucune fe grat ks piei a fait d de teti cepend teinp^j i une poi chevauj Cet & lorfd un de courbé I agréabi leigle tiers ai 1*' Mê'- '-m -IP- us mi- oyé de autres s, dont âge, & melles, lâles vi- rerie de [es deux c 17^4' femelles de cor- irel fort tonnerre font fur- des Animaux quadrupèdes. 155 pris, ils marquent leur épouvante en fouf- flant du nez fubitcment & avec force. Celui qui eft encore vivant dans la mé- nagerie de M. le Prince d'Orange, (en i7^6)étoit d'abord fauvage, mais il eft devenu, avec le temps, auez privé i il écoute quand on l'appelle par fon nom Tetjcj êc en l'approchant doucement avec un morceau de pain , il fe laiffe vo- lontiers gratter la tête & le cou» Il aime la propreté, au point de ne jamais foufFrir aucune petite ordure fur tout fon éorps y fe grattant fouvent à cet eifet de lun de fes pieds de derrière, & c'eft ce qui lui a fait donner ici le nom de Tetje j dérivé de tettig, c'eft-à-dire, nst ou propre ; cependant fi on le f< otte un peu long- temp*> fur le corps, il .s'^t^che aux doigts unepouflîère blanche, ro ime celle det chevaux qu*on étrille. Cet animal eft d'une extrême agilité, & lorfqu'H eft en repos, il tient fouvent un de Tes pieds de devant élevé & re- courbé, ce qui lut donne un air très- agréable. On le nourrir avec du pain de feigle & des carotte.:», 11 mange volon- tiers au(& des pommes de terre > il eft '.-• .: 1 6o Supplément à VHiJloire ruminant, & il rend Tes excrémens en petites pelotes, dont le volume eft fort confidérabie, relativement à fa taille....» Le Dodeur Herman Grimm a dit que Thumeur jaunâtre , gralTe & vifqueufe , qui fuinte fur les cavités ou cnfoncemens que porte cet animal au-delTous des yeux, a une odeur qui participe du caftoreum & du mufc. M. Vofmaër obferve que, dans le fujet vivant qu'il décrit , il n a pu découvrir la moindre odeur dans çttte matière vifqueu Te, & il remarque, avec raifon, que la figure donnée par Grimm, eft défeàueufe à tous égards , repréfen- tant fur le dcvnt deia rêre une touffe de poils qui n'y ç^ pas, & fon fujet, qui étort femelle, u ayant point de cornes; «au lieu que le ncrre, dit M. Vofmaër, qui eft mule , e« a d'aHez grandes à pro- portion de fa taille -, 6c au lieu de certe haute & droite touffe de poils, il a feu- lement entre les cornes un petit bouquet de poils qui s'élève un peu en pointe. Il eft à très-peu près de la grandeur d'un t hevreau de deux mois » ( quoiqu'âgé pro- bablement de trois ou qiiatie ans> je des Animaux quadrupèdes. 1 6 1 crois devoir faire cette obfervation , parce qu'il avoir été envoyé avanr l'hiver i»764» & que M. Vofmacr a publié fa defcrip- tion en 1767), «Il a les jambes fines 8c très-bien aiTorties à Ton corps*, la tête belle & relTeinblant afTez à celle d'un chevreuil -, Yacïl vif & plein de feu *, le nez noir & fans poil, mais toujours hu- mide*, les narines en forme de croiflant fllongé •, les bords du mufeau noirs -, la lè- vre fupérieure fans être fendue , paroîc divifée en deux lobes j le menton a peu de poil, mais plus haut il y a, de chaque côté, une efpèce de petite mouftache, & fous le gofier un poireau gv^irni de poil, » (ce qui rapproche encore cet animal du genre des chèvres , dont la plupart ont de même fous le cou des efpèces de poireaujç garnis de poils ). ' ^ r «La langue eft plutôt ronde quoblon- gue ou pointue Les cornes font noires, finement iîUonnées du haut en bas, & longues d'environ trois pouces ^ droites fans la moindre courbure, & fe terminant par le haut en une pointe aifez aiguë. A leur bafci elles ont à peu-près ■■•'>;' I * % Supplément à PHiJIoire f épaifTeur de trois quarts de pouce -, elles font ornées de trois anneaux qui s'élèvent un peu en arrière vers le corps. Les poils du front font un peu plus droits que les autres, rudes, gris & hé- riiïes à l'origine des cornes, entre lef- quels le poil de la tête fe redrelTe encore davantage, & y forme une efpèce de toupet pointu 8c noir, dont defcend au milieu du front une raie de même cou- leur qui vient fe perdre dans le nez. \ Les oreilles font grandes, ôc ont en dehors trois cavités ou follettes, qui fe dirigent du haut en bas. Au fommet, du côté intérieur , elles font garnies d'un poil ras Se blanchâtre*, du refte, nues Se noirâtres. Les yeux font affez grands & d'un brun foncé. Le poil des paupières eft noir, ferré & long aux paupières fupé- rieures. Au-deflus des yeux fe voient en- core quelques poils longuets , mais clair- femés ou plus difperfés. Des deux côtés , entre les yeux 8c le nez, fe montre cette propriété remar- quable 8c fingulière , qui fait d'abord re-> connoitre cet animal, & dont nous avons déjà parié. Cette partie eft moins élevée) ^t»r- des Animaux quadrupèdr s. ^6} mie & noire. Dans Ton milieu paroit une cavité ou folfetre , qui eft comme calleufe 6c toujours humide*, il en découle, mais en petite quantité, une humeur virqueufc, gluante & gommeufejqui, avec le temps, le durcit 8c devient noire. L'animal fen> ble fe ^ébarralTer de temps à autre de cette matière excrémentielle *, car on la trouve durde 8c noire aux hkons de (â loge, comme lî elle y avoir été eiluyée. Quant à Todeur , dont parle Grimm 8c l^% copiées, )e n'ai pu la découvrir. Le cou , qui eft médiocrement long , eft couvert au bas d'un poil affez roide & gris-jaunâtre, tel que celui de la tête, mais blanc au gofier & à la partie fupé- lieure du cou, en defTous. Le poil du corps eft n^ V roide > quoique doux au toucher. '>:liu '^es par- ties antérieures eft dun >>» au gm clair; plus en arrière d'un brrr h^ ch^. \ vers le ventre, gris, 8c plus k-a» .)ut-à-faic blanc. Les jambes font très-minces , noirârres au bas près des fabots, les pieds de devant font, pardevant jufqu'auprès dts genoux, ornés d'une raie notre. Ils d'o&£ ]^ \W- ■ ** 1;f'.. '^i j 1 i ES'"' 164 Supplément à VHijloiré point d'ergots ou d*éperofts ongulés li mais, à leur place , on voit une légère cx- croïrialice. Ces pieds font fourchus , & pourvus de beaux fabots noirs , pointus ic lidës. La queue eft fort courte, blanche, & en dcflus marquée d'une bande noire. A l'égard des parties naturelles, elles font fortes & conîiftent en un gros fcrotum noir, pendant entre les jambes, accompa- gné d'un ample prépuce. « * ? >. \ ' M, Allamand a donné la même figure de la grimm dans fes additions à mon Ouvrage, mais il n'ajoute rien à ce qu'en ont dit M,^ Pallas & Vofmaer. Du C HE FR O T AIN/ Nous DONNONS ici (planche xv ) \\ figure d'un chevrotain diftérent de celui de notre Ouvrage *. Nous avons dit *, que le chevrotain à peau marquetée de taches blanches, & que Seba dit fe trou- * Édit. a\ 31 »>o/. Tome XX V, P/. xui^p, 132. Èdit. en 13 voL Jome X , PL xxy^p, 422, i • Édit. en 31 vol. Tome XXV, page 89, Édic. cA 13 v^* Tomr X;/a^i 431, W 'v;!'*'^- ics Animaux quadrupèdes. 1 6 5 VcràSurinam,nefe trouve point en Amé- rique , mais au contraire aux grandes Indes , où il s'appelle Memina. Nous avons reçu la dépouille d*un chevrotain de Ceylan fous ce nom Memina ^ qui a une parfaite reffemblance avec la defçrip- tion que j'en ai publiée *, & c*eft celui duquel je donne ici la figure*, en la com- parant i celle de nos f^olumes XX y & Xj on verra que ces deux petits aer- çîaux font également fans cornes, & qu'ils ne font tous deux qu'une iimple variéjcé (dans \ la même efpcçe^ ^ 1$ .\' ■ ■t^n..-k -ù i-,'-;.,'^' i'i'ïï^ï' ^ --^ ■S» ' '1J £■ '-ît .,,j ï66 Supplément à PHijloire ADDITION Aux articles du Chien', du Loup & du Renard '■f du '. Chacal & de L'ifatis K Du CHIEN. JV1« DE Mailly, de rAcadémîe de Dijon, connu par plufieurs bons ouvrages de Littérature , m'a communiqué un fait qui mérite de trouver place dans THiftoire Naturelle du chien: voici l'extrait de la lettre qu'il m'a écrite à ce iujet le 6 oc- tobre 1771. . 185 & 205. » Édit. ea 31 lol. Tome XXVII,;;. 39 & 62, Édit. en 13 vol. Tome XI, pages 1S8 & 205. ■•&»' des Animaux quadrupèdes, i 67 inâfspôrrénî 111 rs bas, a cependant touç les Tymptomes qur caradkérifem ces deux manières d'être, tiic entre en chaleur à peu-près dans le m nue temps que tous le$ autres animaux de Ton efpèce, avec cette différence qu'elle ne fourtre aucun mâle \ elle n'en a jamais reçu. Au bout du temps ordinaire de fa portée, fes mamelles fe rempliflTent comme (i elle étoit en géiine , fans que Ton lait foie provoqué par aucune traite particulière , ce mme il arrive quel- quefois à d'autres animaux auxquels on en tire, ou quelque fubftance fort femblable, en fatigant leurs mamelles. Il n'y a rien ici de pareil', tout fc fait lelon l'ordre de la Nature, & le lair paroît être h bieu dans fon caradkcre, que cette chienne a déjà allaité des petits qu'on lui a donné > & pour lefquels elle a autant de tendrelTe , de foins & d'attention que lî elle étok leur véritable mère. Elle eft adtuellemenc dans ce cas, 5c je n'ai rhomieur de vous alïiiïw^r que ce que je vois. Une chofe plus fingulière peut-être, eft que la même chienne, il y a deux ou trois ans, aiiaiai deux chats , donr l'un contraéla lî bien les iuciinatioQS de (a nouirice> que iom 'WT #■ «v:. 1^8 Supplément à VHiJloiri cri s'en reffentif, au bout de quelque temps, on s'aperçut qu'il reflëmbloit beau- coup plus à Taboiement du chien qu au iiiiaulenvent du chat. » * " '-' Si ce fait de la produ6fciôn du lait, fans accouplement & fans prégnation, ctoit plus fréquent dans les animaux qua- drupèdes femelles, ce rapport les rap- procheroit des oifeaux femelles qui pro- duifent des oeufs ians le concours i eu mâle, . Variûtis dans les Chiens, Il Y AvoiT ces années» dernières , à la foire Saint-Germain 5 un chien de Sibérie, qui nous a paru afTez ditîcrent de celui qui eft g^avé % pour qjue nous en ayons retenu une courte defcription. Il étoir couvert d'un poil beaucoup plus long, êc qui tomboit prefqu'à terre. Au premier coup-d*œil, il reflembloit à un gros bi- chon 5 mais Tes oreilles droites étoient à en même temps beaucoup plus grandes. * Édit. en 31 vol. Tome X,P/. jrx x,p. 153. Édiç. eu 13 yoL Tome V I, n.° 5, c. 372. / Il t ■■• '#■ r* 11 Je^ Animaux quadrupède^, i6^ Il étoit tout blanc , & avoit vingt pouces & demi de longueur depuis le bout du nez jufquà rextrémité du corps*, onze pouces neuf lignes de hauteur, niefuré aux jambes de derrière, & onze pouces trois lignes à celles de devant. L'œil d'un brun châtain, le bout du nez noirâtre, ainfi que le tour des narines & le bord de l'ouverture de la gi^eule v les oreilles, qu'il porte toujours droites, font très- garnies de poil , d'un blanc jaune en dedans, & fauve fur les bords & aux ex- trémités. Les longs poils , qui lui couvrent la tête , lui cachent en partie les yeux , & tombent jufque fur le nez -, les doigts & les ongles des pieds font aufli caches par les longs poils des jambes , qui font de la même grandeur que ceux du corps ; la queue qui fe recourbe comme celle du chien-loup , eft aufli couverte de très- grands poils pendans , longs en général de fept à huit pouces. C'eft le cluen le plus vêtu & Je, pieux fou»:ré de lous la$ chiens. ' ^ D'autres chiens amenés à Paris par des Ruffes, en 1759, & auxquels ils don- noient le nom de Chiens de Sibérie ^^ Supplément. Tome f^^ H 170 Supplément à VHiJloire - érorenc d'une race très<îifl'érente du pré» cèdent. Ils étoient de groflTeur égale, le mâie & la fc^ielle , à peu-près de la gran- deur des lièvres de moyenne taiiïe-, le nez pointu, les oreiiïes demi -droites, \m peu pliées par ie milieu \ ils n étoient jpoint effilés comme îes lièvres, mais ben ronds fous le ventre. Leur queue sjvoit environ huit à neuf pouces de long, a^Cez gtofl'e & obtufe à fon extrémit?; îis étoient de couleur noire & fans pqilr blancs ; la femelle en avoir feulement une touffe grifç au milieu de la tête , & lé mâle une touffe de même couleur au bout de la queue. Ils étoient lî caref? fans qu'ils en étoient incommodes, & d'une gourmandife ou plutôt d'une voracité fî grande , qu'on ne pou- voit jamais les raflaiîer. Ik étoient en même tempf' d'une malpropreté infup- portaMe & perpétuellement en quête pour i^uvir leur faim. Leurs Jambes n'étaient ni trop grofleS iirtrop menues, mais leurs pattes étoient larges , plates fc même fort épatées \ enfin leurs doigts étoient unis par une petite membrane. tffui" voi3c étoit très- forte i ils n'avqiçnt ■i \^j • ft * dts Animauxquàârup^des. x 7 1 nulle încHnacxon il mordre, âc careiToîcnt indiftindement tout ie monde *, mais leur vivacité étoit au-dcfTus d« toute exptel^ fion ^a)» D après cette notice , il :pa •> ''^x >'^ ' * ■ ■ , .^ ^ i'';»-' -'' *■ ■■ -'- t ■ t .. -■> '*.C' ; \ « Je me fijis informé ( m*écrit l!^. Goliiiti (on ) da ^^ly^ dp Sibérie \ iqeux qw firent des traîneaux & des charrettes , font de mé- diocre grandeur-, ils ont le nez pointu, les oreilles droites éc longues ♦, ils ]^ortent leur. queue recourbée, quçlques-uns font comme des loups, & d'autfes comme des renards, & il eft certain que ces chienç de Sibérie s'accouplent avec des loups ôc des renards. Je vois (continue M» Colin-» « . 'U I I- Il I ■ - ■ I I I» fa) Extrait d'une lettre 6t M. Pafnmot, dft l'Académie de Dijon, à M. de BufFon, en date iu 2 mars 1775» * Édit; .en 3 1 p«L Tome JC , 0 Xjexi , />, iÇtU fidit e/i ig )W. Tome V|y 1^. Hij iS® "^ ■ 11, 172, Supplément h VHiJloirè fori) par vos expériences, que quand ces animaux font contraints, ils ne veulent pas s'accoupler *, mais en liberté i! / confentent, je Tai vu moi-même ea Angleterre pour le chien & la louve, mais je n'ai trouvé perfonné qui m'ait dit avoir vu l'accouplement des chiens & des renards*, cependant, par l'efpèce que j'ai vu venir d'une chienne , qui vivoit en li- herté dans les bois, je ne peux pas douter de l'accouplement d'un rer ^rd avec cettic chienne. Il y a des gens à la campagne qui connoiuent cette efpèce de mulet & qu'ils appellent Chiens-renards (b), » • M^■^■• w»À«* i>»vj . ,«v k-<,M^^* ' ftiff . La plupart des chiens du Groenland foni: blancs^ mais il s'en trouve aufli de noirs & d'un poil très-épais j ils heurlent & grognent* plutôt qu'ils n'aboient j ils font ftupides, & ne font propres à aucune forte de chafle. On s'en fert néanmoins pour tirer des traîneaux auxquels on les attelé au nombre de quatre ou fix. Les ^/bj JLettre de feû M. Colinfon à M. de Buffon, à»Véç dç Londres , 9 fipHer 1764. ^ , i » S ■ des Ammaiix quadrupèdes. 1 7 j Groënlandoîs en mangent la chair , & fe font des habits de leurs peaux (c).i *5 'i r> *' Les chiens du Kamtichatka font grof* fîers, rudes & dcmi-fauvages comme leurs maîtres. Ils font communément blancs ou noirs, plus agiles & plus vifs/ que nos chiens: ils mangent beaucoup de poif- fonb s on les fait fervir à tirer des traîneaux \ on leur donne toute liberté piendant Tété 5 on ne les ràffemble qu'au mois d'odkobro p ur les atteler aux ' traîneaux v & pen- dant rhiver on les nourrit avec une ef- pèce de pite faite de poilTon qu'on laiilè fermenter dans urte fofl'e. On fait chaufFet & prefque cuire ce mélange avant do Itut donner (d), ■: 'îO v^;:iafeA .^^ rt-^ \ ; ïl paroît , par ces deux.derniérs paitages tirés des Voyageurs , que la race dés cti m de Groenland & de Kamtfchatka, & pcntHStre des autres difnats feptentrio- naux , reffemblent plus aux^chiens d'Iflande qu'à toutes autres races de chiens, car la . i- V' ---J w -...' 4 : r « v «f - t .. ^»-. '.; 11. fcj Hiftoirëgënéraïecles Voyages, «me XIX/ (d) Ibidem, page ^^ijr0i:if:ij lyj:^ fi j H irj 1 74 Svppl^tnenxà PHiJloireh ^fc^iprfon que nous avons donnée d* deirus des deux chiens aniienés de Ruflie à Paris, ati(2l0bieQ qiu les notices qu'on vient dettire furies chiens de Groenland le fur ceàx du Kanicrchatlca> convicnnenc affcz cntr'eiies, & peuvent fe capporcec également <à notre chien d- Idande. : Quoique nous ayons donné toutes les rariétés confiantes , que nous avons pu laiTenibler dan& refpçce du d^en*, il «q ttût néanmoins quelques-unes que nous n'avons pu nous procurer. Pan exemple^ ii y a une race de chiens fâuTStged donc l'aï vu deux individus > & que! jc.n'ai' pas été à portée de décrire ni de faire dcffi^ ner. M. Aubry, Curé de Saint- Louis, dont tous ies Savans connoiflent le beau Cabinet, &! qui joint è beaucoup de connoiflances en Hidoit-c Naturelle, le goiit de ies rendre utiles, par ia commu- nicatièli franche &c honnête de ce qu'il pofsède en ce genre, nous a fou vent fourni des animaux nouveaux qui nous étoient inconnus-, &, au fujet des chiens, il nous f dit avoir vu, il y a pl]u(ieurs années , un chien de la grandeur à peu-près d'un épagneui de la moyenne efpçce, qui avpit 0 l-. uflte tland inenc onec Il . ^ . es îcs Jes Animaux quadrupèdes, i J J de longs poils Se une grande barbe au menton. Ce dveti proveiioa de parens de même race , qui avoicnt autrefois été dormes à Louis XIV, pat M. ie comte de Touloufe* M. ie comte de Laflai eut a '^ de ces mêmes chiens, mais on ir / >rô ce cette race fingulièrc eft dev r u\ 1 égard des chiens fauvage^:, utius ,ei " H fe trouve , comme d^ins le$ chivii- don>eftiques, des races dfverfes, je n ai pas eu d'autres informations que celles dont faî fnir mention dans mon Ouvrage. Seulement M. le vicomte de Qiierhoënt a eu la bonté de me commu- niquer une nore au fujet des chiens fau- Vages, qui fe trouvent dans les terres voi-» fines du cap de Bonne- efpérance. H dit, « qu'il y a au Cap des compagnies très- nombreufes de chiens fauvages qui font; de la taille de nos grands chiens , Ôc qui ont ie poil marqué de diverfes couleurs. Ils ont les oreilles droites, courent d'une grande vîteffe, & ne s'établiffent nulle part fixement. Ils détruifent une quantité étonnante de bêtes fauve* ^ on en tue ra- rement, & ils fe prennent difficilement aux pièges > car ils n'approchent pas H IV s^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l ■50 '^l mÉM m fSi 12.2 2.0 lU IL25 m 1.4 I M ■ 1.6 ^ y /. i V Photographie Sdenœs Corporation 23 WiST MAIN STRifT WIBSTER.N.Y. USSO (716)872-4503 1 7 6 Supplément à PHiJloire aifément des choies que l'homme a tou- ché. Comme on rencontre quelquefois de leurs petits dans les bois , on a tenté de les rendre domefliques» mats ik font fi méchans étant grands, qu on y a renoncé. » Du L O VP. ' Nous AVONS DIT dans lliiftoire du ïoup , qu'on les avoit détruits en Angle- terre*, il femble que, pour dédommage- ment, ces animaux aient trouvé de tjpu* veaux pays à occuper. Pontoppidam pré- tend qu'il n'en exiftoit point en Nor- wège, & que c'eft vers l'année 1 7 1 S qu'ils s*y font établis *, il dit, que ce fut à l'oc* cafîon de la dernière guerre entre les Sué" dois & les Danois qu'ds pafsèrent les mon*» tagnes à la fuite des proviiîons qui fui* voient ces armées fe)^ Quelques Anglois qui ont travaillé ï une zoologie , dont ils ont exclu tous les animaux qui n'étoient pas Bretons ^mont fait reproche d'avoir dit , qu'il y avoit (e) Hiftoire Naturelle de la Norwège , par Pon- foppidam. Journal étrangtu Juin p. 1 7^6. - i M. ,.e„Etré JS*» T je m en tappone à fonVA^ • " '7î<îî Jaflèràon de ceur t ' ^ ^''"^' * -J"* -ologce eSaSe^'^î^f «flj "^^ goage négatif. ' ' '^'^ ^ "«* ^imo^ Bonne-efpéwnce.S^e/^/ au «p de «font il a*^^ la ^au ruT^^*'^^°"Pi plus grands que ceux £Se^/ ^T ont la peau plus épai/Te &£ 'det^r* : les fait peu\SouK^r'?' ir '^'^«i ,quelqu4is lati^^SrestrT"' ' ferues de k ville du Cm °"^^' *"» * !*'• "' 3.1 'ol. Tome XIV . T"- Hv. ' g 'Pj'W^'îit-}'* ''^■'% ■t^' 7- I î 7 8 Supplément à PHifloirt^ -m^ ' D V R E N A R J>* *^ liis VôYA<5EUiis nous difètit que îes içnaràs du |GfoeniaiicI> font aflez fembla- ries aià efâelns p)àr îatête & par les pieds, &qu*iis aboient comme eux.'l,a plupart font gris ou bleus, Si quelques-uns lont blancs. Ils changent rarement de cou- leur, &quand.le poil dans refpèce bleue commence à muer, il deyient pâle, & la fpurrure n*eft plus bonne à rien. Ils Vivent d'oifeaûx & dé leurs œufs , & iorf- qu*iîs n en peuvent pas attraper , ils fe con- tentent de mouches, de crabes ^ de ce qu^ils pèchent. Ils font leurs tanières dans les fentes des rochers (f). Au Kamtfchatka, les renards ont un poil épais, il luifanf & fi beau» que la Sibérie na rien à leur compî^rer en ee genre. Les plus eftimés font ^ châtains- noirs, ceux qui ont le ventre noir & le çorp^ touge , & guffi ceux à poil cou- leur dé kl (^)y. i. ]'^;.'- ':,'■; ;;.î;'^^^c,','- (f) Hiftoire générale des Vpyages, tome XI%, (gj HiHoîre générale dçsVoy^es^rcMoc XIX, gage 252. ^•*^* 1^ ■^p le les mbla- pieds» lupart is font * cou- î bleue en. Ils & Iprf- sfecon- fc de ce tanières ont un > que la r en ce chltains- oir & le cil eou- des Animaux quadrupèdes, tj^ Nous avons parlé cies renards noirs de Sibérie, dont les fourrures fe vendent encore bien plus cher que celles de ces renards rouges ou châtains- noirs do Kanitfchatka. t > , , . i , ^,: En Norwège, il y adeirenardshlârrrd,^ des renards bais & de% noirs '^ d'autres qui ont deux raies noires fur les reins % ceux-ci & les tous noirs font les plus e(li« mes. On en fait un très-grand commerce. Dans le feul port ck Berguen on embar- que, tous les ans, plus de quatre mille dd ces peaux de renards. Pontopjndam, qui fouvent donne dans le merveilleux, pré- tend qu'un renard avoir mis par rangées plufîeurs têtes de p>oi(rons à quelque di(^ tance d'une cabane de pêcheurs, qu'on ne pouvoir guère deviner fon but ; mais que, peu de temps après, un corbeau qui vint fondre lur ces têtes de poiffons , fut la piroie du renard. Il ajoute que ces animaux fe fervent de leur queue pour prendre des écrevifles , &c. (h). lome (h) Hiftoire Naturelle de îa Norwége, par Poup e X X X ' B loppidan. Joumol étranger. Juin , 1 756. HvJ ^ i8o . Supplément à PHi/Ioiret M-* C H A L. ; Nous DONNONS îcf la figure (plan" the XV 1} d'un chacal que nous croyons être le petit chacal ou adive. Le deffin m'en a été envoyé d'Angleterre > fous le fimple nom de chacaL M. le chevalier Bruce m'a affuré que cette efpèce ici re- préfentée) étoit commune en Barbarie, oà on l'appelle ThaUb j 8c comme la figure ne reflemble pas à la defcription que nous avons donnée du chacal ^> je Aiis perfuadé que c'eft celle de l'adive ou petit chacal dont nous avons parlé , 8c qui difière du grand chacal par la figure au- tant que par les mœurs , puifqu on peut apprivoifer celui-ci & l'élever en do- mefticité , au lieu que nous n'avons pas appris que le grand chacal ait été rendu domeftique nulle part» ,^ _, ., ^ . '•■Z^r;UD E L'I S A T 1 S.-' Par une lettre datée de Londres > Icf ¥■ *» Édit. en 31 yo/. Tome XXVIII, p, 40 effih, Édit, en 13 vol. Tome X I , pages 190 6* fuiy» I \ ^ pîart'- jyons defliti :>us le îvalîct ici re- rie>oi\ . figure m que je ftiis tve ou ,&qui rure au- [>n peut en do- ons pas è rendu 1res, ïtf des Animcàik quadrupèdes, lit i^ février 17^8, M. Colinfon m'écrit dans les ternies fuivans: "» « Un Je mes amîs, M. Paul Ifemî- dofF, Ru(Een> qui admire vos Ouvrages, vous envoie le deflin d'un animal quf n'eft point encore décrit, appelé Cajfac; il vient des grands déferts de Tartatie, feues entre les rivières Jaïcky Emba & les fources d&VIrtisk, ces colTacs y font en fî grand nombre, que les Tartares eii apportent tous les ans cinquante mille peaux à Oremèurgh , d*o\i on les porte en Sibérie & en Turquie. » _ ..■^ii.-/5 7, II» Il y ît diib«<*»• Pottcw. ngnet. k l'origine de la queue..., i» De la plante du pied au fommet de la tête i.^ De la plante du pied au- H "^ de£fus des épaules». .... . . »^ ' Longueur de la tête;. ... * Longueur des oreilles. . . ' Diftance entre les oreilles. ' Longueur de la queuc^. . • «e La forme de la tête, le doux regard & l'aboiement de cet animal, femblent le rapprocher du chien y néanmoins il a 11» #■ f- 2.. a. av ?• « 10. • tiz Supplément à VHiJloire de commun aveip le renard fa queue & fa fourrure très-belle & très douce. Son fang eft d une nature ardente, & il répand une af&z raauvaife odeur par ia te(pira- tion> comme le chacal & le loup. » ^^, Il m'a paru , par ce deflin & encore plus par cette courte defcription de hL Demîdoff de par celle de M. Gmeiin» que cet animal eft Tifatis dont nous avons parlé ''s & c eft pour cela que je Tai fait gtaver {planche xvii), . v v j« ;ts ( . - -u * Édit. en 31 po/. tome XXVII, pagt 62, s «CI .■\j;> iiJf, <.' .» • » ", f "^ î t ii -iiîjîiiîài.miî jt.':j.5i^ûi,/b_it^i .- , If - ■ -f ,- ■ x<. des Animaux quadrupèdes, i S 5 liMd . ) {\ ;;> K f ^ '.' ADDITION u!^ V article du Chat\ / J'ai »tT à laiticle du Chat*, qiie ce» anirnatix datmôiene moihs qu'ils nt font jemhlûHt de dormir. Quelques per(bnnes ôntpenfé, rfaprèsce pailàge, que j*étoi» dans ropmifon que les chats ne doriTioient points cki tout. Cependant je favois très- bien<|iuls dorment, mais j^ignorois que leur fommeil fût qu^quefois très-pro- fond*, à cette occafion > J'ai reçu deM.Pa- fumot, de l'Académie de Dijon, qui eft fort iâftruit dans les différentes parties de rHiftoire Natùrelie, une lettre dont voici , T i -, * •< . .:.' > «fc Permettez-moî , Monfîeur , de remar- queï que Je crois que vous avez dit au fujèt ' Édft eft ^i J!o/. Tome X I^ /«ga g. . -n Édit. e/r i g W. Tome V 1 , page 373. H :>■>> ^ î/ * Édh. en 31 W. Tome X I , page 12^. ;4»1^ se £dit M ig ifoL Tome Y I^ /o^c 38i«.î 184 Suppyment à PHiJIoire ' du chat, qu'il ne dornioic point* Je puis vous affûter qu'il dort, à la vérité il dort ratement, mais Ton fommefl eft fi fort, que c eft une efpèce de léthatgie. Je l'ai obrervè dix fois au moins fur différens chats. J'étois aflez jeune quand yen fis Tobfetvatiofï pour la première fois. De coutume je couchois avec moi, dans mon lit, un chat que je plaçois toujours à mes pieds ', dans une nuit , que je ne dormois pas , je repouffai le chat qui me génoijt* Je fus étonné de le trouver d'un poids Cl lourd, êc en même temps fi immo- bile , que je le crus mort *, ]e le tirar bien vite avec la main, & je fus encore tout aufli étonné en le tirant de ne lui fentir aucun mouvement. Je le remuai bien fort, & à force de l'agiter, il fe réveilla, mais ce fut avec peme & len- tement. J'ai obfervé le même fommeil par la fuite & la même difficulté dans le réveil. Prefque toujours c'a été dans la nuit. Je l'ai au(E obfervé durant le jour, mais une feule fois à la vérité, & c'eft depuis que j'ai eu lu ce que vous dites cài défaut du fommeil dans cet animal. Je n ai. nii^me cherché à l'obTervec qu'à i\ ^ des minimaux quadrupèdes, 1 8 f caufe de ce que vous en avez dît. Je pourrois vous citer encore le témoignage dune perfonne qui, comme moi, a fou- vent obfervé le fommeil d'un chat, même en plein jour & avec les mêmes circonf- tances. Cette perfonne a même reconnu de plus , que quand cet animal dort en plein jour, c'eft dans le fort de la cha- leur, & fur- tout lors de la proximité des orages. :.:',;-;,: .j :Hin.^>t-t^i- i^'^^^tîi/^ M. de Le(l;rée, négociant, deCMIons en Champagne, qui taifoit coucher fou- vent des chats avec lui , a remarqué : « «I.** Que , dans le temps que ces anî-i maux font une efpèce de ronflement, lorfqu ils font tranquilles ou qu'ils fem- blent dormir, ils font quelquefois une infpiration un peu longue , & aullltot une force expiration, & que, dans ce moment» ils exhalent par la bouche une odeur qui reifemble beaucoup à l'odeur du mufc ou de la fouine. y'.'**^i~ f "' - ■; . '-■>_ 2.* Quand ils aperçoivent quelque chofe qui les furprend y comme un chien ou un autre objet qui les frappe inopi- '*»•:. ^i. I 8 5 Suppte'ment à PHi/loin nément, Hs font une foite de fifflemerif faux, qui répand encore la même odeur. Cette remarque n'cil pas particulière aux mâles, car ) ai fait h même obfervation fur des chattes comme fur des chats de différentes couleurs & de diffërens âges.» De ces faits, M* de Leftrée fembleroit croire que le chat auroit , dans la poitrine ou l'eftomac , quelques véficules remplies d'une odeur parfumée , qui fe répand au dehors par la bouche ^ mais TAnatomie fte nous démontre rien de femblabïe. 1 Nous avons dit * qu'il y avoir à la Chine des chats à oreilles pendantes *, cette va- riété ne fe trouve rtulle part ailleurs, & fait peut r être une efpèce différente de eeile du chat, car les Voyageurs parlant d'un animal appelé Sumxu j qui eft rout- à-fait domeftique à la Chine, difent qu'on ne peut mieux le comparer qu'au chat, avec lequel il a beaucoup de rapport. Sa couleur ,eft noire ou jaune , & ion poil extrêmement luifant. Les Chinois mettent à ces animaux des colliers d'argent au * Édk. m 31 val. Tome X I, page 20. Édit, en 13 voL Tome V I , pagt 389. des Animaux quadrupèdes. 1 8 7 cou, & les fendent extrêmement fami- liers. Comme ils ne font pas communs» on les achecre fort chef) timt à caufe de leur beauté, que parce qi/ils fohc Uvat im fa plus cruelle guerre fa}, * '* ^ -^ \ Il y a auflt , à Madàgarcar^ des chats buvages rendus domeftrcfues, dont la piuparc ont la queue tortillée, on les ap« pelle S^ica ; mais ces chats faiwages font it la même efpcce que les chats domefti- ques de ce pays, car ils s'accouplent êC produifent enfemble (h). Une autre Varréré ^ue nou* avons ofc* fervée, c'eft que, dans notre climat, il naît quelquefois des chats avec des pin- ceaux à l'extrémité des oreilles. M. de Sève , que }*ai déjà plufieurs fois cicé^ I m'écrit ( lô Novembre 1773 ) qu'H eft { né dans fa maifon à Paris une petite chatte |dela race que nous avons appelée Chat i*Efpasne j avec des pinceaux au bout I des oreilles, quoique le père 8c la mère eulTent les oreiUes çomm^ tous les au- Itres chats, c'e^à'clîie &è pinceaux, & (aj Journal des Savans, iôme I, in-^.^ page 261. (bj Voyage de Flacouri,^û^e 15a. ï 8 8 Supplément à PHiJioire > . quelques mois après les pinceaux de cette jeune chatte étoient auUÎ grands , à pro- portion de fa taille, que ceux du lynx de Canadaé ^^^ttî^: ^%s'.'<*-îr'¥ ..«^Vifir^ ^^j'^yttïk^î -ii^^ On m'a envoyé récemment de Çayenne la peau d'un animal, qui relTemble beau- coup à celle de notre chat fauvage. On appelle cet animal Haïra dans la Guiane, où Ton en mange la chair qui eft blanche & de bon goût*, cela feul AifGt pour faire préfumer que le haïra, quoique fore ref-» femblant au chat, eft néanmoins d'uue cfpèce différente ^ mais il fe peut que le nom haïra (oit mal applique ici, car je préfume que ce nom eft le même que eaï'ra j & il n'appartient pas à un chat) mais à une petite fouine dont rious avons ; -vH-' vr-'^nnin::-' '2 r-^:?-' ';•"•},' ;,ir>':; ;; * Édit. en 3 1 vol. Tome XXX, page 2o5. , Édit. en 1 3 ro/. Tome XII, page 386, s* .-. )i {. c • W.yj- vî * « ^^7. y\"-^.-''s . ■ 'M\ .: „-«.,-.*H^ ■^- *f^-» • r. Y-i;r'f I . \ ; ; ■/''■:'!. ''--^i-i ■; iv^ ''i » ''■'■ de^ Animaux quadrupèdes. 189 AD DIT I O N ^ux articles du Cerf^^ du Daini^ du Chevreuil ù du "■i:^D V CERF. On sait que dans plufîeurs animaux; tels que les chats, les chouettes, &c. la pupille de rœil fe rétrécit au grand jour &fe dilate dans robfcurité-, mais on ne lavoit pas remarqué fur les yeux du cerf. J'ai reçu de M. Beccaria, (avant Phyfî- cien 5c célèbre Profefleur à Pife, la lettre fuivante, datée de Turin le 28 odobre 1767, dont voici la traduéèion par extrait : . « Je préfentoîs du pain ( dit M. Bec- caria ) à un cerf enfermé dans un endroit ' Édit. tn 31 voU Tome X J , /;. 85 , & T. XI I, Édit. en 13 voU Tome' V 1 1 ,/>» 13, 65 & 75. * Édit. €« 31 voU Tome X X I V, ;>. 103. Édit. en z 3 w/« Tome X , jt, 336, 190 Supplénun$ à PHiJlùire obfcur pour i attirer vers ta fenêtre, & pour admirer à loifir la foritie rddbngu- îaîre & tranfverfale de fçs pupilles, qui, dans la lumière vive , n'avaient au ^us qu'une demi-ligne de largeur, fur envi- ton quinze lignes de longuein:. t)ans un Jour plus foible, elles s'elargifloient de plus d une ligne & demie i maïs en con- îervant leur ngure rectangulaire j & , dans le paffage des ténèbres, elles s'élargifiToient d'environ quatre lignes, toujours tranf- verfaïement , c eft^à-dire horiïontaleniient, en confetvant la même forme reûangi*. laîrç. L'on peut aiftment s'aflTurer de ces faits en mettant la main fur l'odil d'un jcerfj au moment qu'on découvrira cet (3eil, on verra la pupille s'élargir de plus 4ç quatre lignes. *ç i.:./:.,!: . ;: Cette .obfetvatîon fait penfer, avec "ràîfen, àM. Biccarfa, que lés autri^s ani- maux du gênée des ceffs, ont la même faculté de dilater & de contraéèer leurs! pupilles -, mais ce qu'il y a de plus rç» niarguable ici y c'eft q»e la pupille desl jchats ^ des .chouetçes & tie pluneuts autres | animaux fe dilate Jk fe contraire vertica-: ... ,, s, qui, au pus ir envi- )ans un ient de en con- & , dans giffoient irs tranC- ^leiient, ce&angur et de ces 'oÉÎl d'un ivrira cet iï de plus' des Animaux ficdrupèdes, 191 fcment, au lieu que {sl pupille du cerf fe coqtradle & fe dilate kotizontaîemcnt. Je dois encore ajouter à Thiftoire du €erf, un fait qui ma été communiqué par M. le marquis d*Amez»ga> qui joint à beaucoup de connoifTanccs, unç gtande expérience de la çhaffe, « Les cerfe , dit-il , mettent leur tété bas au mois de mars, plus tôt ou plus tard) félon leur âge. A la fin de juin, les gros cerfs ont leur tête alongée 6c elle Commence à leur démanger. Ceft auiH dans ce même temps qu ils commencent à coucher au bois pour fe défaire de la peau veloutée qui entoure le merrain & fcsandouillers. Au commencement d'août, ieur tête commence à prendre la confifr tance qu'elle doit avoir pour le refte de l'année. Le 17 ot^bobre, l'équipage de S. A. S. M.«' le Prince de Cotidé, attaqua m cerf de dix cof s jeunement \ c'eft dans cette faifon que les cerfs tiennent leur nit, & par çonféquent ils font alors \ktti moins vigoureux, & ce fut avec grand llStonnemçnt que nous vimçs ce cerf i^Uçr 192 SuppUment à PHiJIoire | grand train, 8c nous conduire à près de nx lieues de fon lancé. Ce cerf pris, nous trouvâmes fa tête blanche & fanguinolente , comme elle auroit dû Técre dans le temps que les cerfs ordinaires touchent au bois ^ cette tête étoit couverte de lambeaux de la peau veloutée qui fe détache de la ramure. II avoir andouillers fur andouillers & che- villures, avec deux perches fans empau- mures. Tous les chafleurs qui arrivèrent à la more de ce cerf, furent fort étoi^nés de ce phénomène \ liiais ils le furent bien davantage, lorfquon voulut lui lever les daintiers-, on n'en trouva poiot dans le fcrotum ; mais, après avoir ouvert le corps, on trouva en dedans deux petits daintiers gros comme des noifettes, & nous vinies clairement qu'il n'avoit point donné au rut comme les autres, & nous eîtimames que même il n'y avoir jamais donné. On (ait que, pendant les mois de juin , juillet & août, les cerfs font prodigieufement chargés de fuif, & qu'au 15 feptembre ils pilTent ce fuif, en forte qu'il ne leur refte que de la chair ^ celui dont je parie pour lu la Natu opératic de cet i aucune ! croire q art pu CCI pire, av] jrfement wes partrj pi, [M Suppll ;cs de a tête î elle s cerfs :e tête a peau lurc. Il & che- pat des animaux quadrupèdes, i 9 j parle avoit confeivé tout fon fuif, par h, raifon qu'il n'étoit point en ccat de ruter. Ce cerf avoit un autre défout, que nous obTervames en lui levant les pieds , il lui manquoit dans le pied droit l'os du dedans du pied, & cet os qui fé trouvoit dans le pied gauche, étoit long d'un demi- pouce, pointu & gros comme un cure- dent. ,.:,.,„.;.: ..•.;,..,.,,.. Il eft notoire qu'un cerf que Ton coupe quand il n'a pas la tête , elle ne repouffe plus •, on fair auili que iorfque Ton coupe un cerf , qui a fa rête dans fa perfedkion, il la conferve toujours. Or il paroît ici que les très-petites parties de la génération de l'animal dont je viens de parler, ont fuffi pour lui faire changer de tête , mais que la Nature a toujours été tardive dans fes opérations pour la conformation naturelle I de cet animal , car nous n'avons trouvé j aucune trace d'accidens qui puiflè faire croire que ce même ordre de la Nature ait pu être dérangé j en forte qu'on peut [dire , avec grande raifon , que ce retar- Idement ne vient que du peu de facultés Ides parties de la génération dans cet ani- |nial, lefquelles etoient néanmoins fuffi- SuppUment. Tome K î 'VT 194 Supplément à VHifioire Tantes pour produire la chute & la renaif'- .fance de la tête, puifque les meules nous îndiquoient qu'il avoit eu fa tête de da< guet, Ta féconde tête, fa troificme, la -quatrième & dix cors jeunement au temps où nous lavons pris. » Cette obfervation de M. îe marquis d'Amezaga femble prouver encore mieux que toutes les obfervations qu'on avoit fait précédemment, que la chute & le renouvellement de la tête des cerfs, dé- pendent en totalité de la préfence des daintiers ou tefticules, & en partie de •leur état plus ou moins complet •, car ici les tefticules étant, pour ainfi dire, im- parfaits & beaucoup trop petits, la tête îtoit par cette raifon plus long-temps h fe former, & tomboit aufli beaucoup! plus tard que dans les autres cerfs. Nous avons donné * une indication I affez détaillée au fujet d'une race particur lière de cerf, connu fous le nom dç cer\ noir ou cerf des Ardennes ; mais nousi 'g' Fei i'A plu bru Hol &fj cerfi critc jf %tsé daims ilrder avoif dans c qu'il Eco/le fcqrs foiflen h foni ^e foni cprfs oj P Edis. çH 31 vol. Tome XXIII, ;;. 233 & fuivMM, de Bi É^it, an ï3 P9U Tome 5^, j?. 160 ^ fu'iv, l^fèvriej:] X-' 'ence des partie de t -, car ici dire , im- :s, la têie g-temps \\ beaucoup] rfSf . I indication ice particur^ >m de cerf irï3ds nousl des Animaux quadrupèdes. 1 9 j ignorions que cette race eût des variétés, peu M., Colinfon ,m'a écrit que le tipx d'Anglçterr^î , Jacques I.*"^ avoit fait veniç pluneurs cerfs noir3 , ou du moins très* bruns , de ditférçns pays, mais fur-rput du Holftein, de Ranematcjc & del^forwège, & il m'obferve en même temps que ce$ cerfe font dift'érens de cçljtii q^jB. (^ cié^ crit dans moo Ouvragisf^ ^^jil ;!;:f)^în.<|i^ « Us ont» dîtril, des empaumure$ iar^ ges & aplaties à leurs bois çommç {es daims. Ce qui n'eH: pas dans celui de& Ardennes, Il ajoute , que le roi Jacques ayoif fait mettre pluiîeurs de ces cerfs dans deux forêts voifines de tot^dres , .& qu'il en avoit envoyé quelques autres eft Eçoflè 5 d'où ils fe font répandus dans plu- fieurs endroits, pendant rhiver> ils pai» roiffenf noirs & ont le poil hérifTé, Tété ils font bruns & ont le poil liffle, mais ils ne font pas il bons à manger que les ççrfs oçdingires ^a/ 3^ (a) Extrait de deux lettres de M. Colinfon à |1VI'deBuffon,en date d^s jq décembre 1764 & (i février 1765, . ... V'sv I ^ B Êupplémeht A PHifioirc' f'Vontoppldsni,'éti)ptîtliiht dh cerfe de Nôrtirèg^'y^cRt: « Qh'fl lie ^'én ttouvc (tjlié dâîTS les diocèrc& de Béirjjhen & de ■Drontheiîi*, c'èlï-^Ûîiîèyéktk la i>ai:tîe oc- tîdèrttàlè du tàfiàrii^; ^ ^é tes ant- tnaux ttâVerfettc qtrelquefdis- en troupes les canaux qui font entre lé continent & "ïès flés vbïfinës db h c8tèi aylarit la tête appuyée fur la crotipè tes lifis des autres; & quand le chef de la. file eft fatigué, il ^ïe rfeitè ^oiif 'fe Pefôfëiri & le plus vi- 'gourètix j^rehd 'fa place /^èy). » î «> Çueîquéç gefis ont penfé qu*on pour- m* rendre dômeftiques îes cerfs de nos ï)ois, en les traitartt cidnimè les Lappons Grattent les reiinçs avec foin & douceur. "Nbûs pbuvons citter à ce fujet un exem- pfc tjti'oh pourroit fuivre. Autrefois il ii*y avoir {joint de cerfs à Tlfle de-France, ^ce font les Portugais qui en ont peuplé 'cette île. ils fottt tietlts & ont le poil plus gris que ceux d'Europe, défquels . ■ ■» , .... ; ^i^ Hiftoîre Naturelle de h Norwége, parj Pontoppidam. Journal étranger» Juin 1756. des^nimaq^ quadrupèdes, pgj néanmoins ils tirent Jeur ori^inef Lorfquq les François s'étabiirept c^ns iHe, iï^f trouvèrent unç grande quantité, de çef cerfs ', ils en ont détruit u^ie partie , 8ç Iq refte s*eft réfugié dans Jçs pndroits le^ jnoins fréquentée dç Tîle. Q9 fiîft parvenu ï les re;n4r'e Jçmeftiq^ps , ^ q^p^cjui^j habitons cmi op^ ^ç^^ trpppea^x f ^A.r'. Nous àvQD3 vu à iTÉçoIe yjitériojiirç une petite efpèce de? ççrî qu'oq nous a ^jç venir du cap dp Bonne-erpérance, (Ipnç la robe étoit fermée de t^cnçs biançhes^ jcommje celles jde Taxis -, on I^i (donpoit }§ nom de Ce rf- cochon ^ parce qu'il jn'a paf Ja ipqnejjpgèreté de cp/ps |8f ]e^ Î^H^^s plus g^o(Ie$ que Içf ajLftre^ anijpE^aù^ dç (ce genre. On iCi? peut voir la figur^p (planche XVlllJ. Il n'avoit que tro^ pieds quatre pouces & demi de long, depuis le bout- du mufeau juf:][u^à Textré- initç dy cpi-ps;, les j^i??be« çpjurçes, les pied$(5ç]es f^pt^ fprt petits i \fi j>el%gp fevive^fenié 4e tgcjie^ tilanchfss, Jt'pejl i^py Se Ijie^ ouvert, a^vec 4© grands ,ppi|s rwègc, par] 75^- (c) Note communiquée.par M. At vicomte àê ©uerhoënt , à M. de BufFon. , -U' ■y'^ /P' î t .1 I m] .^v- 198 Supplément à PWiJloire iipirs^à la plaupiere fiipéHèiiirc, lès nà« Teaiix nôir$, une bande noirâtre dts na- féaux aux coins He la bouche *, la tére cou- leur de ventre de-biche mêlée de grifatre, brune fur le chanfrein & 1 coté des yeux V Jes oreilles fort larges, garnies de poils bikincs en dedans, & d^un poil ras, gris mêli de fauve en dehors. Le bois de te' delrt avoir onze pouces fept lignes de lôhg, fur âhii' lignfes^ de groffeur , le deffus du dos étoit plus brun que le refte du c6rps; la queue fauve delTus 8c blanche deffbus, & les jambei étorenc d'un brun iK»râtre^' 1' ''- ' '^ •''■ ^) ' '' ' '■"/ ^ Il paroit que c^anîhîial approché plus ije V^fphcé dû cèff qtre de celle du daim. Oh eh peut Juger par la' feule infpedion defonbois.- - - ' ' : t .■*'-'. JPU DAIM ET DE L'AXIS. * - . t S'-'-M. Ic^dàcdéRïchrtiont avoît dans fon ^Ir^fénf i7é^5V une grande quantité de| cette cfpcce de daimis', qu'on appelle vul- gahrenfiènt Cerfs dU Gange, &: que j'ail jiommé Axis, M. Colinfon m'a écrit quon lui avoit aiTuré qu'ils engendroient avec les autres daims; <■ • ■ tr r. ;u ■:>- (M ? \ ^' te cou- rifôtre, ité des nies de lOil raS) bois de gnes de le deffus :cfte du blanche un brun )[IS. dians fon j ianttté de pelle vuî- t que j'ail écrit qu'on oient avec des Animaux quadrupèdes. 199 ce Ils vivent volontiers avec eux, dit-il, èc ne forment pas des troupes réparées. li y a plus de foixante ans que ion a cette efpèce en Angleterre -, elle y exifte avant celle des daims noirs 8c des daims blancs, & même avant celle du cerf, qui font plus nouvelles dans TÎIe de la Grande- Bretagne, & que je crois avoir été en- voyées de France , car il n'y avoir aupara- vant en Angleterre que le daim commun FdlioW'Deer j & le chevreuil en £co(Te$ mais, indépendamment de cette première efpèce de daims, il y a maintenant le daim axis, le daim noir, le daim fauve & le daim blanc s le mélange de toutes ces cou- leurs fait que , dans les parcs , il fe trouve de très-belles variétés (dj, » c Il y avoît, en 1 7^4, à la ménagerie Je Verfailles, deux daims Chinois, l'un mâle & lautre femelle, ils n'avoient que deux pieds trois ou quatre pouces de hauteur \ le corps & la queue étoient d'un 'brun- minime, le ventre & les jambes fauve* (d) Lettres de M« Colinfon à M. de Buffbiï» Londres,, 3 dicembn 1764 & 21 nopmbre 1765, liv ' \ 2CO SuppkmemàVHiJloire dair, les jambes courtes, le bois large, étendu & garni d'andouillers *, cette ef- pèce> plus petite que celle des daims or- dinaires & même que celle de l'axis, n*eft peut-être néanmoins qu'une variété de celui-ci , quoiqu'il en diffère en ce qu'il n'a pas de taches blanches *, mais on a obfervé qu'au lieu de ces taches blanches il avoit en plufieurs endroits quelques ftands poils fauves, qui tranchoient viii- lemenc fur le brun du corps: au refte,Ia femelle étoit de la même couleur que le mâle , & je préfume que la race poutroit non-feulement fe perpétuer en France, mais peut-être même fe mêler avec celle de l'axis, d'autant que ces animaux font également originaires de l'orient de l'A(ie. ♦ Oi V V CHEVREUIL. J'ai dit en plufîeurs endroits de mon Ouvrage, que dans les animaux libres*, le fauve, le brun & le gris font les couleurs ordinaires, & que ceft l'état de domefticité qui a produis les daims blancs , les lapiiis blancs , &c Kj^ • riant la Nature feule produit au(L qael^uefoK â cerné M. Fa partiel «tuées venpic dont 1 &l'au Blanc < l'exf-rcT n troi -w'ux d ^r^ijdsj aevient plusgrc it la xri qui ^IIo î fa Viltetpe nier,ie i^ •'«lie Odéii I. toîts de linimaux :is font ift rétat daims dant ll^uefoi» des A^ini(\ux quadrupède s. ^ i çyx ce mime effet d^tis les animaux fauvage^. M. Fabbé de la Villeite m'a '^crit , qu'un particulier des terres de M. ion frère, fituées près d'Orgelet en Franche-coniGi» venpit de lui apporter deux cheyri! lards* dont l'un étoit de la couleur ordinaire» & l'autre, qui étoit femelle, étoit dW blanc df htf àc naypit de noirâtre que Vexrtc^ I IL ' Ou nez & les ongles (^ej. Dans touie rAiiiét2|C|ue.leptencri9nak; r\ trouve çles cheviieujds iepibjabies à wjux d*Eui;ope -, i(^ , foi^t fculcn^ent plus graijds, & dfiut;^t,{4Mf ^y^ le climat devient plus tempéré. Les chevreuils de U Lipuii!^ fopt^oxdinaicement du double plus gros que ceux de France ("fj. M. ^c Forit;eûçïjtevquim*aftÇuréçe fait, ajoute Suils s'apprjijvqifeijit ^i((Jment. M. Kalm it la jii>eme cbpfe-, ij cite m çhe^vreùil qui .^Uoit, pendant le jc^, pw\itc fa. fe/ Extrait d'une lettre écrite par M. V^hè ^e k Viiletpe il M. de BufFon , datée à tloné-Ie-Sau- nier, le 17 juin 1773. .^^^^ ^_^ (TV Extrait d'une lettre écrite h M. de Buffon »;iT M. |àeJPq;itenette, ^é^ecin du Roi à h aou^ welIe Oriéans, 20 oGtobre 1750. ,., x. ! - v 1 'l •flôùmture au bois, & rdvenoit le foîr à !a niaifon (g) { mais , dans les terres de ^i'Aniéfique méridionale', il ne laiflè pas ^Ûy avoir d^afiféis grartdès vatiétés dans -cette efpèce. M. de' la Bbrdc, Médecin ^du^oiàCayenne., ^ ■•*-, ; / v » ! , en !;vl .virV ^ V > .ligne fuperiicielle ^ • r v 44»'! ' , ^p La même longueur mefu- ^ fée en ligne droite... . .... 4» t % , - Longueur de la tête juf- i ^iî*;i»H qu'à l'origine des corne s.« • . i> ^* Circonférence du mofeau «ffi^ï^ij v / prife derrière le? nafcaux,. . iir ], .fc^^l Ouverture des narines.. » h ^ , '.' , Contour de la bouche. . . // K . ! ^« Diftance entre les angles -^ 5v*i>*.t| .^ de la anâchoire inférieure. . t '^i^mi^. % M Ê I. 4. 8. 8. DiAance entre les angles de la mâchoire fupérieure. . # i;jj iis^-^db l^* Diftance entre l'angle pof- , * , i j^^- . . j ; . . térieur & l'oreille ii ^ '\'^^*\, ^* Diftance entre les angles '^antérieurs des yeux... * .... /r f! ^^ %è > ; Circonférence de la tête > • •îSivk|;;vîîi: . prife devant les cornes.. ... n' f ) , it^^- ; , • ^ , Longueur des oreilles. , , , n . , v^r^ff • -;*^ , Largeur de la bafe mefu- v. , . . rée fur la courbure exié-^ ' C t !' ' ' X leure. ..*•...... ^... *..'. |f" ^* ¥<> Diftance entre les oreilles , ' -i^:^^>)l^^ eu . ^ prifc en bas , (uivant la cour- > i îii .a ?5v h bure du çjiignG^ ....// 4. ^ Longueur çly co»? f^,^. : ^ ^19^ ni?) Circonférence près la tcteV i* ' 8. Circonférence près les \ épaules g i-» 3. 3. X. 3. 10» ligna. , 1. 3. h I. 3. 7. 10. des animaux quadrupèdes, 209 Hautcatdu train de de- ?'«<>•• Po««««- "8"«'» Hauteur du train de der* ^. tlCrC»* •••••••••••'•••••"*« lia ff Circonlérence du corps > derrière les jambes de de- ' - - - - • ^ vant )•* 8. ;, Même circonférence de- ' * ; *• v»nt les ïambes de derrière. 3. it« ^ Longueur du tronçon de ' i ..„^ U queue.» ..^ 4, J, ' Circonférence à fon cri- ,,, , gine iv t. *. Longueur du bras depuis le coude 'jufqu'au genou,... g xi« a. ' Circonférence à rendrpit ^-^ *^' " le plus gros.. I, I. j, Circonfiàrence du genou. . ^ );• 4^' Longueur du canon... .. . n f. ^. . Circonférence à l'endroit ^ ij! lef lus mince.. ^ 3 • 7« ' Circonférence du boulet. . ^ j, 7. Longueur du paturon.. . . ^ 4. j. ' Circonférence du paturon. // y. 3» Circonférence de la cou- ^ ïonne // 7. ^» Hauteur depuis le bas du . ..:i:M picd)ufqu'au genou.. ..». . // lo. ^ Longueur de la cuiflc dé- fais la rotule jufqu'au jarret. I, // j» Circonférence près le ven- tre I. 10. f4 ' 2 10 Supple'ment à FHiJioiré "^ ' pieds, poncei* ligtlciii Longueur du canon depuis le jarret jafqu'au boulet,.. . x, g // Circonférence.....' // f. i. Longueur des ergots // 3. 6, Hauteur des fabots ^ I. €, Longueur depuis la pince îufqu'au talon , dans les pieds , de devant ^ 6, 3. Longueur dans les pieds ,, , de derrière // 6, // Largeur des deux fabots j danfles pieds de devant.. . /; 3* H La même largeur dans ceux de derrière g 3. \ U Circonférence des deux fabots dans les pieds de de-* ; , . . . ; * Vint „ i, 4« Circonférence des deux . ,: , ; > i fabots dans les pieds de der- :> rière... ^ u 1* Longueur du bois mçfuré eh ligne droite •... i, 2. 7% £c de l'origine à la bran- che plus courte & plus large, g 7, ^« Circonférence à fon ori- gine...... // 3. 10. Au rcfte, il ne faut pas juger par la figure que nous donnons du renne , de r&endue en longueur. & en grofleur de fon bois. Il y a de ces bois qui s'étendent ..„Y- -j des Animaux quadrupèdes. 1 1 1 en arrière, depuis la tête de l'animal juf- qu à fa croupe , & qui pointent en avant par de grands andouillers de plus d'un pied de longueur. Les grandes cornes ou bois fofliies que Ton a trouvés dans plufieurs endroits, & notamment en Ir- lande, paroiflent avoir appartenu à l'ef- pèce du renne. J'ai été informé, pat M. Coltrifon , qu'il avoir vu de ces grands bois foffiles , qui avoient dix pieds d'in^ tervalle entre leurs extrémités, avec des andouilleps qui s'étendent en avant de la face de l'animal, comme dans le bois du terne ("ij. -J 'î ^ -* ' Ceft donc à cette efpèce & non pas à celle de l'élan, que l'on doit rapporter les bois ou cornes foflîles de 1 animal qu6 les Anglois ont appelé moofe - deer ; mais il faut néanmoins convenir qu àdlfuelle^ ment il n'exifte pas des rennes alTez grands & affez puiiTans, pour porter des bois au0î gros & auffi longs, que ceux qu'on a trouvés fous terre en Irlande, ain(î que dans quelques autres endroits de l'Europe, (i) Extrait d'une lettre de M. Coîinfon à M. de Bwffçîi. hondm , 6 févmr 1 765. ^ I z SuppUment à PHiJîoire ?. êc même dans l'Amérique fepcentrio , Au refte, je ne connoiffôrs qu'une feule efpcce de renne, auquel j'ai rapporté le caribou d'Amérique, & le darin de Groëiif land, dont M. Edward? a donné la figure & la defcription -, & ce n'eft qi\e depuis peu d'années , que j'ai été informé qu il y en avoit deux efpèces ou plutôt deux variétés > Tune beaucoup plus grande que l'autre. Le renne dont nous donnons ici IsL figure & la defcription, eu de. h petite efpèce, & probablement le mcaie que le daim du Groenland de M. £(Ir iirards, . Quelques Voyageurs difent que Iç fenne eA le dabu du nord^ qu'il eft fau- vage en Groenland, & que les plus forts n'y font que de la grofleur d une geniflè 4e deux ans (^/^. <: v-i^? y;i:vi': ii t •) fk) On trouve , dàni l'Amérique feptentrionale, ^s cornes qui ont dû appartenir à un animal d'une grandeur prodigieufe ; on en trouve de pareilles en Irlande. Ces cornes font branchues , &c. Voyage de Pierre Kaim, tome II, page 435. OJ Hiftoire générale des Voyages, tome XIX,\ h des Animaux quadrupèdes. 2 1 j Ponroppidàin afliire que les rennes pcrifïent dans tous les pays du mondes à rexception de ceux du nord , où il faut même qu'ils habitent les montagnes-, mais il ajoute des chofes moins croyables , en difant que leur bois eft mobile , de façon que l'animal peut le plier en avant ou en arrière, & qu'il a au-deflfus des paupières une petite ouverture dans la peau , par la- quelle il voit un peu, quand une neige trop abondante l'empêche d'ouvrir les yeux. Ce dernier fait me paiiÔît imaginé, d'après l'ufage des Lappons, qdi fe cou- vrent les yeux d'un morceau de bois fendu , pour éviter le trop grand éclat de la neige, qui le$ rend aveugles en peu d'années , lorfqu ils n'ont pas l'attention de diminuer, par cette précaution, le reflet de cette lumière trop blanche, qui fait grand mal aux yeux (m). Une chofe remarquable dans ces ani- maux , c'eft le craquement qui fe fait en- 'Jf^^'B tendre dans tous leurs mouvemens, il Mes ea 1 ^^^ P^5 même néceffaire pour cela , que ''oyage Ix/X/I (^) Hiftoire Naturelle de la Norvège, par n Tontoppidam. Jouriiêl étran^r^ Juin 1756. z 1 4 Supplément à PHiJloire ;s leyrs jambes foicnt en mouvement. If fuffitde leur caufer quelque furprifc ou quelque crainte en les couchant, pour que ce craquement Te falTe entendre. On alTure que la même chofe arrive à Télauj mais nous n'avons pas été à portée de le vçrificj:^ . . ;i ris- ti f.| • ..ij':i1ii 'ïu-y ..5v jA>^^)è'î.; ::;•; 'ÏU3iiO»;ii ■:f ^I) ■:'': \ i )^ ■ .-;- .,/•„ ..1. :;: ; ; I des AI ( M. J( L'ÉL croit que j au/Iî dans le nom d\ Mére/ice i ces deux n rfans la gr varie heai nourficurel fen décidi V^^^ gran( ' Édition (a) Vovc des Animaux quadrupèdes. 1 1 $ ■ iTt ■ ■• , *Jr r ' / r ÏW t , i ADDITION de [^Editeur Hollandois ^ ' (M. le ProfefTcujr Allemand). l'élan^ le caribou & LM RENNE\ „ .' 9 à lia foire d*Amfterdam. S*il en faut croire les matelots qui le faifoient voir , il a voit pépris dans la mer du nord, à -76 de- ttes de latitude, & environ ^ c^quame lieues de terre. Le capitaine Bré, de chiedam-, qui commandoit iin vaifleau leftiné à la pêche de la baleine, vit quatre ie ces animaux nageant en pleine-mer ; lit mettre d'abord quelques hommes isla chaloupe, qui les fuivirent à force ierame pendant près de trois heures m pouvoir les atteindre : enfin ils en Édition âej \U) Vbîumt X y] iihj^,^ Édition de Hollande» Kij \r 210 SupplànentàPHî/îoire'k attrapèrent deux qui étoient jeunes , l'un eft mort avant qu^ d arriver en Hollande, Se l'autre eft celui dont je donne la figure , Se qui a été montré à Amfterdamv Voilà Thiftoire de la prife de cet animal, telle qu elle a été racontée jpar des matelots, qui difoient en avoir été les témoins. On ne fera pas fort difpofé à la croire : la cir- conftance de ces animaux, nageant à cin- quante lieues de toute terre , eft plus que iufpede. Le capitaine Bré auroit pu me donner là-deffus des informations plus fàres-, auffi ai- je voulu madrefter à lui pour lui en demander -, ,mais j'ai appris i qu'il éioit parti pour un nouveau voyage,! dont il n çft pas encore de retou r. i Quoi qu'il en foit de cette hiftoire, cet animal venoit fûrement d'un pays trèsJ froid-, la moindre chaleur l'incommodoit,! ^ pour le rafraîchir on lui jetoit fouven^ des féaux d'eau fur le corps, fans que fon poil en parût mouillé : il n'y eut paj moyen de le conferver long- temps en vie^ il mourut au bout de quatre mois Groningue, où on le faifoit voir poui| de l'argent. On le donnoit pour uî] renne» ôc c'en étoit véritablement irni lire Jandj Ja£gi unre rentf daim nétés les bo net dt empau ces âtïii tifs qu ^quivoi ^ . ' <■•'-!(■.'•" âes Animaux quadrupèdes, z 2 r ïl reffembloit fort à ce daim de Groen- land, dont M. Edwards nous a confervé la figure , & que M. de Buffon a pris pour un renne (h). Ces deux animaux ne diffè- rent prefque qu'en ce que le bois de ce daim eft fans empaumures s mais les va- riétés que M. Daubenton a trouvées entre les bois de renne qui font dans le Cabi- net du Roi, nous prouvent aflez que les empaumures n*ont rien de conftant dans ces animaux , & que les caractères diflinc- tifs qu'on en voudroit tirer, font trèsr équivoques. ,^ ,- H ^* . ^ » im ■ ■ ■ , '■ - ■ ■ , -; " - V fhj vts^W tmi X fh ih^^ dfe cet Oovr^ ^ |«lgc 4^ ; ÉcSition de HoUande. . ^ ■ I .-. -f-'iv.- ''•^■|'':VV5^ i: J^ ~^Jx^ KO} V 2 2 2 Supplément à l^HiJloire DESCRIPTION »> ' - • .• . . ' ; ^ I ,t ', • . . ;j ..:.:■ -, . E Renne, qui eft reprérenté dans la jfianche i Vj étoît un mâle. La couleur de ifon poil étoît d'un gris-cendré à Teinté- mité, mais blanche vers fa racine. Toutl fon corps étoit couvert d'un duvet fort . épais, d*oà fortoient en divers endroits quelquespoilsadezroides, dont la. pointel etoit brune. La partie inférieure de foui cou fe faifoit remarquer par des poils de huit à neu^ pouces , dont elte étoit toute couverte, & qui étoient fejeaucoup plus fins que des crins, & d'un beau blaticj Le bout de fon mufeau étoit noir & velu. Chacune des perches de fon bois étoitl * Hiftoire Naturelle, t9mc X Vy ^^/{^^ ^agt 52 j Edition de Hollande» iês Animaux quadrupèdes, 2 2 j chargée de trois andouillers •, ceux qui fortoient de la partie ihféxieure étdic'ht dirigés en avant lur le front j ils fe terrhi- noîenttousen pointe, & ce n'étoit qu'4 l'extrémité fupérieure de chaque perche qu'on remarquoit des empaumure» -, mais vraifemblablement il en auroit paru d'au-y très, (1 l'animal avoit vécu plus long-temps : je vois par un deflîn que M, Camper a fait de cet animal , lorfqu il ér Dit plus %é de quatre mois 9 & qu'il a eu la bonté de me communiquer, que les empaumures du haut du boi^ s'étoient élargies, qu'ellef commehçoient à former de nouveaux an-* douillers, & que ceux qui font repréfenH tés pointus dfans notre^planche^aVoietit: acquis plus de largeur. . .- Ce renne avoir les jambes pluâ courtes j mais plus fortesf & plus groffes que cellied du cerf. Ses fabots étoienc aufli beaucoup plus larges, & par-là même plus propres \ le foutenir fur la neige \ le bout de l'an étoit placé fur l'extrémité de l'autre. Voici les diipenliong de fes principales parties. Ki> 214 Supplànent à PHiJIoire Longneor du corps mefuré P'«d«. poucei. ligne», en ligne droite > depuis le Iwut du mufeau jufqu'à l'a- aus 4. t. 0 Hauteur du train de de- vant.. 1. 8. 0 Hauteur du train de der- tière 3* 3i« n Longueur de la tête > de- puis le bout du mufeau juf- ^u'à Torigine des cornes.. . • // 7. 6, Longueur des cornes i* # ^ Longueur de l'andouiller > qui eft dirigé au-devant de , . ? latête jf 4. jl Diflance entre les cornes.. ^ a. 6^ Diftance entre les deux tiafeaux /....// i. 2, Diftance d'un œil à l'au- tre a !• ê Longueur de Vœil d'un an< '• gle à l'autre a x. ^* Hauteur des jambes de derrière jufqu'à l'abdomen.. 2« i. g Longueur de la queue.. » , ^ 6» g CirconlFérence du corps > . > ^rife autour du ventre 4* x» g V »• .. - ».;., ■ ^ . .1. ^ Ce renne n'eft pas le feul qui ait paru dans nos provinces , M. le ProfelTeur Camper en a reçu un qui maiheureufe- des Animaux quadrupèdes, iif ment n a vécu chez lui que vingt-qu^itre heures. Sa prompte mort eft une pert© pour l'Hiftoire Naturelle *, fi cet animal avoit pu être obfervé , pendant quelque temps, par un homme aufli escadt & péné- trant que M. Camper , nous ferions par- faitement inftruits de tout ce qui le re- garde. Cependant nous avons lieu de nous féliciter qu'il foit tombé en fi bonnes mains. M. Camper l'a anatomifé avec foin, & il m'en a envoyé une defcription très-intéreffante, qui le fera connoître mieux qu'il ne nous eft connu par tout ce que les autres en ont dit jufqu'à préfent ; on la lira ici avec plaifir *, la voici donc telle qu'il a bien voulu me la commua niquer. , . OBSERFATIONS "'^' SUR. lE ReNN E," ' Vakes à Groningue par M. le Profejftur P. Camper, Le Rehne qu'on m'avoit envoyé de X Lapponic par Dronthem & Amfter- 4iun, arriïa à Grooinguele xi juin 1771, Ky ti6 Supplément à VHiJîmre^ n étoic fort foible, non-feulement à caufe de la fatrgue du voyage & de la chaleur du climat, mais probablement fur- tout à caufe d'un ulcère entre le bonnet on deuxième eftomac & le diaphragme, dont il mourut le lendemain. Dès quil ^ fut chez moi, il mangea avec appétit de l'herbe, du pain & autres chofes quon lui préfenta 5 & ilbutafTez copieufemenr. Il ne mouait point fai.te de. noiiirTrure; car , en Touvrant , ]e trouvât Tes eftomacs& fes boyaux remplis. Sa mort fut lente & accompagnée de convulfîons qui étOTent tancôt univerfelles , & tantôt uniquement viiîbles à la tête : les yeux fur-tout en fouÉ- frirent beaucoup. Cétoït un mâle âgé de quatre ans, Tcus îes- os de fon fquelette ofFroient encore îes épfphyfes , ce qui prouve qu il n'avoit pas atteint fon plein accroilTement, auquel il ne feroit parvenu qu'à l'âge de cinq ans. AM, oaen peut conclure que cet animal peut vivre au nioins vingt ans. La couleur du corps étoit brune & mêlée de noir, de jaune & de blanc; le poil du ventre & fur- tout des flancs j ètoit Wanc avec des point^ trunes^ des Animaux quadrupèdes, iiy comme dans les autres bcres fauves. Celui des jambes étoic d\in jaune-foncé*, celui de la tcte tiroit fur le noir*, celui des flancs étoit très-coutfu -, celui du cou &c du poitrail étoit auffi fort épais & très-long. Le poil ciuï couvroit le corps étoit lî fragile, qu'il fe cafToit tranfverfalement dès qu an le tiroit un peu s il croit d*une figure ondoyée, & d une fubftaHce afTez femblable à celle de la moelle des jonc» dont on fait les nattes \ fa partie fragile étoit blanche. Le poil de la tête , du defTous du cou & des jambes jufqu'aux ongles, navoit point cette fragilité *, il étoit au contraire auffi fore que celui d'une vache. La couronne des fabors étoit recou- verte de tous cotés d*un poil fort long; Leis pieds de derrière avoient entre les doigts une pellicule allez large , faite de la peau qui couvroit le corps , mais parfop; mée de petites glandes» A la hauteur des couronnes dès fabotsi il Y avoit une efpèce de canal qui péné* troit jufqu'à Tarticulation. du canon avee les ofTelets des doigts^ il étôit de la lar;- geur du tuyau d une p^ime à écrire , ^ ni Supplément à VHiJloire rempli de fort longs poils. Je n'ai pas pu découvrir un femblable canal aux pieds de devant, & j'en ignore Tufage. La figure de cet animal difléroit beau- coup de celle qui a été décrite par les Auteurs oui en ont parlé, & de celle que j'ai defline il y a deux ans, & cela parce qu'il étoit extrêmement maigre. M." Linnacus, les Auteurs de TEncyclopédie & Edwards le dépeignent tous fort gras, & par con- jTéquent plus rond & plus épais. Voici les dimenfions de fes principales parties , prifes avec le pied de Groningue, qui ed un peu moins long que celui de france. . , _ -.,,,, , ,,,,,,.. Longueur de la tête , de- P'e<ï«- Po»""- 'i»""* puis le bouc du mufeau juf- qu'à la nuque du cou i. 2. g Hauteur verticale de la tête , là où elle eft la plus grolTe // 8. n Longueur des oreilles... . // ;• ^ Longueur des verccbres du €ou , entre la t6cc & la pre- ' micre côte i. ^ j Longueur du corps, de- * fuis l'épaule jufqu'à l'cxtré- jl»ité de Vifchion • ^ . • 5» ^> g its Animaux quadrupèdes. 229 pledi. poucet. ligncf^ Long;neur de l'omoplate, i, // // . Longueur de l'os du brai. // ii. /y Longueur du canon // 9. Longueur des doigts du pied de devant avec les fa- ko" » U Longueur de Tos de la jambe i. g Longueur du canon i. n Longueur des doigts du pied de derrière avec les fa- bots Il €» Hauteur du train de de- vant 5. g Longueur depuis le bout dumufeaujufqu'ài'anus.. . . f, n DiAance entre l'os des iles & la rotule !• 4* Diftance entre Textrémité de l'ifchion & la rotule i. 4* Hauteur de la partie in- férieure du corps pardeIfÙ!> « terre i« 6» Diilance entre le poitrail & le pénis 2. g Longueur de refpace qu'oc- cupent les côtes dans les flancs du fquelette i • n a Les yeux ne différent pas de ceux du daim ou du cerf) fa prunelle eft tranf* ; • V ■■ ■ w , ■...».■ 230 Suppîe'ment à VHifioire''^ Verfale, & Tiris hrun tirant fur le nairj fes larmiers, fembkbîes à ceux des cerfs, fout remplis d'une matière blanchâtre, réiîneufe , & plus ou moins tranfpa- rente. Il y a deux points lacrymaux & deux canaux, comme dans le daim. La paupière fupérieure a des cils ft-jrt long^ &noirs ,elle n'eft pas percée, comme l'ont prétendu quelques Auteurs, elle eft en- tière. L'évéque Pontopprdam, & fur foïi autorité M. Haller, ont même voulu ren- dre raifon de cette perforation de la pau- pière -, ils Ton^ j"gée néceflàire dans un pays prefque toujours couvert de neige, dont la blancheur auroit pu nuire, pat fon éclat, aux yeux de ces animaux fans ce fecours. Les hommes faits pour pou* voir vivre dans tous les climats , prévien- nent autant qu'ils peuvent la cécité par des voiles , ou de petites machines trouées, qui affoiblifTent l'éclat de la lumière: le renne , fait potir ce feu! climat , n avoir pas befoin de ce mécaiîifme -, mais il a cette membrane ou paupière interne, fi vifible dans les oifeaux , & qui fe trouve dans plufîeurs quadrupèdes , fans y être fnot>iIe que dans un petit n^ombrcr Cette noiri ceïfs , :hatre, atifpa- lUX & m. La long? le l'ont eft en- fur fou ulu ren- îlapau- dans un : neige:» ire 5 par aux fans ur pou* préviens cité par rouées, lière: le navoit jais il a lernC) û trouve j être ;, Cetw des Animaux quadrupèdes. 2 j f membrane n'eft pas non plus percée dans le renne -, elle petit couvrir toute la cor-. née, jufquau petit angle de l'œil. * Son nez eft fort large , comme dans les vaches, & le rmifeau eft plus ou moins plat, couvert d'un poil long grifâtre, & qui s'étend Jufqu'à Tintérieur des narines» Les lèvres font auflî revêtues de poib, excepté un petit bord qui eft noirâtre, dur & très- poreux. Les narines font fort éloignées l'une de l'autre. La lèvre infé- rieure eft étroite, & la bouche très -fen- due, comme dans la brebis. -.^' Il a huit dents incifives à la mâchoire inférieure, nÉÉrs très-petites , & très*IsU:he- ment attachées , il n'en a point à la mâ- choire fupérieure, non plus que les au^ très ruminans, mais j'ai cru y remarquer des crochets, quoiqu'ils ne paroiflent pas encore hors des gencives 5 da»is la mâ- choire inférieure, je n'en ai vu aucun in- dice. Les chevaux en ont aux deux m^ choires , mais il eft rare que les jumens en aient \ les daims , tant mâles que femelles^ > n'en ont prefque jamais ; mais j'ai préparé cet été la tête d'une biche nouvellement née, qui a up très- grand crochet à la mâr r.\ 231 SuppUment h VSifioiri choîre fupérieure du côté gauche. LaNa* ture varie trop dans cette partie pour qu'on puifle y déterminer rien de çonf* tant. Il y a (ix dents mâchelières à chaque côté des deux mâchoires > c'eft-à-dire, qu'il y en a vingt-quatre en tout. Je n'ai rien à remarquer au fujet ^t% cornes, elles ne faifoient que de naître; i'une avoit un pouce, & l'autre un pouce & demi de hauteur: leur bafe étoit iîtuée entre l'orbite & l'occiput , un peu plus près de ce dernier. Le poil qui lesi cou- vroit étoit joliment contourné» & d un gris tirant fur le noir *, en le voyant d une .certâiiiediftance, on auroiUpris les deux .touffes de ce poil pour deux grandes fou- lis pofées fur la tête de l'animal. Le cou eft court, & un peu plus arqué que celui de la brebis , mais moins que celui du chameau. Le corps paroît ro- imiït s le dos eft un peu élevé vers les épaules, & afTez droit par-tout ailleurs, quoique les vertèbres foient un peu for- mées en arc. La queue eft fort petite , recourbée icn bas & très-garnie de poils. ^. Les tçfiici^es font très-petits, & ne pa^i comm^ y a de longs,^ choicm bout, étoient doîent ] en /ont- Cesl^ ffient p; Lçs i blables de véfîc & Tans grands 5 ttient lar Leca «oit qu i \. des Animaux quadrupèdes. 2 3 j rôiffent point hors du corps. La verge n efl pas grande *, le prépuce eft fans poil, comme un nombril s il eft fort ridé en dedans , & chargé ou couvert d'une croûte pierreufe. Les fabots foiit grands, longs & con- vexes en dehors ; mais ils n'avoient pas les bouts placés les uns fur les autres» comme ceux du renne que j'ai deflîné il y a deux ans. Les ergots font aufïï fore longs» & ceux des pieds extérieurs tou« choient à terre quand l'animal étoit de^ bout, mais ceux des pieds poftérieurs étoient plr *: t)1us haut, & ne defcen- doient pas ' Vas*, auili les os des doigtf en font-ils plus courts. Ces huit ergots étoient creux, apparem* ment parce que l'animal ne les uloit pas* Lçs înteftins étoient exactement fenï* blables à ceux du daim. Il n'y avoit point de véficule du fiel*, les reins étoient lifles & fans diviiion \ les poumons étoient grands \ la trachée-artère étoit extrême* ment large. Le cœur étoit d'une grandeur médio^ cre , & , comme celui du daim , ne conte- uoit qu'un feul oflelet. Cet oITelet io\i^ . ; .. V t. V l .-- 254 Supplément à VHiJloire trent la bafe de la valvule fémilunaiî^e de Taorre, qui eft oppofée aux deux autres, fur iefqueiles les artères coronaires du cœur prennent leur origine. Ce même ( iielet donne de la fermeté à la cloifon fnetnbraneufe , qui eft entre les deux finus du cœur , & à la hét de là valvule trigio* chine du ventricule droit. Ce qui ma paru de plus remarquable dans cet animal , efl une poche membra- neufe & fort large , placée fous la peau du cou, & qui prenoit fon origine emre fos hyoïde & le cartilage thyroïde par un canstl conique *, ce canal alioic en s'é« largifTant, & fe changeoit tn une ef- pèce de fac membraneux > foutenu par deux mufcîes oblongs*, ces mufcles tirent leur origine de la partie inférieure de l'os hyoïde, précifément là oiï la bafe, l'os graniformé èc les cornes fé réuniffcnt. Ces mufcles font plats, minces, larges d'un demi-pouce, & defcendent des deux côtés de la poche jufqu'au milieu du fac, où les fibres fe féparent & fc perdent dans la membrane extérieure f*^ mufculeufe da la poche-, ils relèvent & fouriennent cette {>artie à peu-près comme les créaiàftères ^is Animaux quadrupèdes. 2$f foutienn».nt & élèvent le péritoine, qui eft autour des tefticules dans les (înges & autres animaux femblableSh Cette poche s'ouvre dans le hrjnxi fous la racine de Tépiglotte, par un large orifice, qui admettoit mon doigt très- aifémenr. Lorfque l'animal fait fortir avec force Tair des poumons , comme quand il fait des mugiffemens, Tair tombe dans cette po- che, ï'enfte & caufe néceffaircment une tumeur confidérabte à Tendroit indiqué, le fon doit auffi néceflàirement changer beaucou{^.par-làv les deux mufcles vident la poche de Tair quand Tânimal celTe de mugir. ' ^ ^^ ^ J'ai démontréi 3 V a vingt ans, une femblable poche dans pluiieurs papions 8c guenons •, & , Tannée paffée , j'ai eu occa- non de faire voir à mes auditeurs qu'il y en avoit une double dans l'orang-ou- tang : j'en donnerai la defcription & la figure dans un Mémoire que Je me pro- pofe de publier, fur la voix de l'homme & de plufîeurs animaux. Je ne faurois déterminer H la femelle ternie a cette \' 1-- w • iji Supplément à PHiJloiri^ poche le mâle les deux fexes en fc me fouviens pas de ! le daim \ It biche ne .f-v *.;* des tit pourvus ', je ne 1 avoir trouvée da«t 1 Ï9l pASif^tr 1 ;; # 1 AJ A V l'E I am ■j noi ^1 mil gaf noi gra ;L^?r' JL OTTT fe forme pas proi des Atàmaux quadrupèdes, z 3 7 . BB ADDITION A V article du Lièvre^; de V Ecureuil 'y avec un animal anonyme; un autre auquel nous avons donné la déno^ mination de Rat de Mada- gafcar > en^n un autre quç, nous appelons Taguan on grand Ecureuil volant ^ DU L J È r R E. X o TT T le monde fait que les Lièvres fe forment un gîte, & qu'ils ne crer ne pas profondément la terre comme les - ■ ~r :- ~ — ^ * Édit. eti $1 pol. Tome X I II , page i.« Édit. en 13 vol. Tome VII, page 96, * Édit. en 3 1 vol. Tome X V, page 72, Édit. en 13 vol, Tome VII, page 269, * Édit. ew 31 vol. Tome XX, page 124, JÈdit« e/i 13 vol. Tome IX^j^age; 24, ■«% ■ ÏV»;; .1 f ^ , % 3 8 Supplément à l^HiJloire lapins pour fc faire un terrier \ cependant j ai été informé psr M. Hettlinger , habile Naturalise, qui fait travailler aduelle- ment aux miaes des Pyrénées , que , dans ies montagnes des environs de Baigory, les lièvres le creufent fouvent des tanières entre des rochers, chofe, dit-il, qu on ne remarque nuîle part (a). On lait auffi que les lièvres ne fe tien- nent pas volontiers dans les endroits qu'ha- bitent les lapins*, mais il paroît que réci- proquement les lapins ne multiplient ^as Iseaucoup dans les pays où les lièvres font ipn grand nombre. |...!^ ,. ;[' t:. ; , « Dansîa Norwège (ditPonteppidam) les lapins ne fe trouvent que dans peu d'endroits, mais le5 lièvres font en fort grand nombre, leur poil brun & gris en été devien*- blanc en hiver •, ils prennent & mangent les fouris comme les chats ; ils font plus petits que ceux du Dane- jnarck (b)*y> : . ; . .,.> ' ' "■ - (a) Extrait jd'une lettre écrite par M. Hettlinger i. M. de BufFon, datée de Baigory , ie i6 juillet 1774. (b) ïïiftoire Naturelle de la Norwège , par Pou- VO]^^iaAm» J«urnal étranger, Juin l'j $6, ^ des Je de des /oui fed fait puifle rc « A\ «Je Querh grands qu çhsLk blai terriers} J des notre* woire derc trcs-r^panc M. Adai ^éi^ég^î ne , àe France y ^^*ils tientï( du lièvre, , I dun goût < D s fcj Voya Ipage 25. «e .J" des Animaux quadrupèdes. 239 Je doute fore que ces lièvres mangent 'des fouris , d'autant que ce n'eft pas le feul fait merveilleux ou faux que Toa puiffe reprocher à Pontoppidam. & qu ' «'^"f , qui ,<î"on le |i)ranche e /e ne fi jmal de Ja ( [Borde, fijf îuecesanir iKent guère IrcI que celu W au contn Kiée dans, [froides, de r On tr< «urs efpècej ;'on élève i'écureuil d '^usjolf, qu 'oifer. l^t^ g ^ dommag ^3is; ifs m "Pent en ^^Ppléme des Animaux quadrupèdes. 241 fc rat d'Europe, qu'il vit de graine de Maripa j d'Aoura j de Comana j Sec, qu'il fait (es petits dans des trous d'arbres au ' nombre de deux, qu'il mord comme ie rat, & que cependant il s'apprivoife aifé- ment, que fon cri eft un petit fîfflement» quon le voit toujours (eui fautant de branche en branche fur les arbres. >> Je ne fuis pas bien afTuré que cet anî- Imal de la Guyane, dont parle M. de U Borde, foit un véritable écureuil, parce [que ces animaux, en général, ne fe trou- Ivent guère dans les climats très-chauds» Itel que celui de la Guyane. Leur efpèce left au contraire fort nombreufe & très* priée dans les contrées tempérées 8c [froides , de l'un & de l'autre continent. . « On trouve (dit M. Kalm) plu- .01 iBfeurs efpèces d'écureuils en Penfîlvanie, luyancBkron élève de préférence la petite efpèce lu'ii fcBl'écureuil de terre), parce qu'il eft le rouAlusjoli, quoiqu'aOez difficile à appri-*^ Id quevoifer. Les grands écureils font beaucoup ^e dommages dans les plantations de nais; ils ttiontent fur les épis 8c les )upent en deux pour en manger I4 Id Supplément. Tome f^» L es n- ax dit pè- me on Ion , ar» dans è en- noir;, poil très» éçu- Xotne ni % 4 î Supplément à l^HiJloire S moelle *, ils arrivent quelquefois par cen- taitTcs dans un champ > & le décruifent fou- vent dans une feule nuit. On a mis leur vie à prix pour tâcher de les détruire ^ on mange leur chair» mais on. fait peu de cas de la peau (e). , • . • Les écureuils gris font fort communs en Penfilvanie, & dans p!vGeurs autres parties de l'Amé- rique feptentrionale. Ils relTêmblent à ceux de Suède pour la forme , mais en été SfC en hiver» ils confervent leur poil gris» èc ils font auffi un peu plus Igros. Ces écureuils font leurs nids dans des arbres creux avec de la moufle & de la paille. Us fe nourrirent des fruits des bois» mais ils préfèrent le maïs. Ils fe font des providons pour Thivçr» &fe tiennent dans leur ma- gafin dans le temps des grands froids, Non-féulement ces animaux font beau- coup de tort aux maïs» mais encore aux chênes dont ils coupent la fleur dès quelki vient à paroitte» en forte que ces arbresj rapportent très-peu de gland. . ^.,r . Oi prétend quils font ^dluellement plu m. * i. MM» #< » (i^ Voyagç de Kalm, tm^ Uf ^age 345, Nous fa jfîçure aire inco le deflîn Bfuce, qi cet anima ^ que noi «rendant^ quelques dâutres a^ M. Bruce « Uexi h qu'on ap |i dix poiio [Prefque au; (fj yoyage des Animaux quadrupèdes. 14} «ombreux qu'autrefois dans les campa- gnes de la Penfilvanie , & quils k font multipliés à mefure qu'on a augmenté les plantations de maïs, donc ils font leur, principale nourriture (f), » ANIMAL ANONYME. n- Nous DONNONS îci (planche XX ) la figure d'un animai nouveau, c*eft-à- dire inconnu à tous les Naturalises, donc le deffin a été fait par M. le chevalier Bruce, qui m'a permis de le faire copier: cet animal donc iious ignorons le nom ; & que nous appellerons Y Anonyme^ en attendant qu'on nous dife fon nom, a quelques rapports avec lé lièvre \ 8c I d'autres avec l'écureuil. Voici ce M. Bruce m'en a lailTé par écrit : w IL e^ifte dans la L)rbie, au midi du llac qu'on appeloit autrefois Palus Trlto^ luit/cj^ un très-fingiilier animal , de neuf h dix pouces de long, avec les oreilles prefque aufli longues que la moitié du quq? (D Voyage de Kdm, tom^ llfpngt 459, ^44 Supple'mentàVHiJloiré corps & larges à proportion , ce qui ne (e trouve dans aucun animal quladrupède, à Texception de la chauve-fouris oreillard, Ilalemufeau prefque comme le renard, & cependant il paroît tenir de plus près à l'écureuil s il vit fur les palmiers & en mange le fruit *, il a les ongles courts quil peut encore retirer > c*eft un très- joli animal , fa couleur eft d'un blanc mêlé d'un peu de gris & de fauve- clair. Tinté- rieur des oreilles n'eft nu que dans le tnilieu, elles font couvertes d'un ^etit poil brun çiiêlé de fauve, & garnies en dedans de grands poils blancs, le bout du nez noir, la queue fauve & noire à fon extrémité, elle eft aHez longue, mais d'une forme différente de celle des écu- reuils, & cour le poil, tant du corps que de la ^ueuç, eft très- doux au toucher. D u RA t DE Madagascar, ' Nous DONNONS îci la figure (^lan-' ihe XX i) d'un petit animgJ de Mada- |e;afcar , qui a iit deiSné vivant chez Mu- dame la comteffe de Marfan s il nous pa-, roît approcher de l'efpcce de l'écureui] pp de celle du palmifte plus que de celle ,Jj) Recueil Wiflement de des Animaux quadrupèdes. 245 du rat, car on nous a aiTuré qu on le trou^ voit fur les palmiers/, nous n'avons pu ob- tenir de plus amples indications fur cet animal. On doit feulement obferver que» comme il n'a point d'ongles faillans aux pieds de derrière ni à ceux de devant , il paroîc faire une efpèce particulière très- diftérentQ de celle des rats, & s'approcher de récureuil & du palmifte. Il femble qu'on peut rapporter à cet animai le rat de la côte fud-oueft de Madagafcar ^ donc parlent les Voyageurs hollandois, car ils difenc que ces rats fe tiennent fur les pal- miers, en mangent les fruits, qu'ils ont le corps long , le mufeau aigu , les piedis courts & une longue queue tachetée (g)m Ces caradkères s'accordent allez avçc ceux que préfente la figure que nous donnons ici du rat de Madagaicar9 pour qu'on I puiffe croire qu'il eft de cette efpèce. Il a vécu plufieurs années chqz Ma- ldame la comtefTe de Marfan; il avoir les |mouvemens très- vifs > mais un petit cri # . (g) Recueil des Voyages qui ont fervi à Péit» Ibliifement de ia Compagnie des Indes orientales, jtwne /, pasti 413 ^ juiv» ~v * ^ ;^ Luj 24i'1ÊippIànentà PHiJIoire^ plus foîHe que celui de Técureuil 8c à peuw près femblable -, il mange auffi comme les écureuils avec fes pattes de devant, reW yant fa queue, fe dteflànt Se grimpant auffi de même en écartant les jambes -, il mord affez ferré & ne s*apprivoife pas -, on i'a nourri d'amandes & de fruits *, il ne fortoit guère de fa caifFe que la nuit , & H a très-bien pafïé ks hivers dans une cham- bre où le froid étoit tempéré par un peo 'de feu. H-ffm'-iy- \ DU TAGUAN DU GRANZ) Écureuil vouant, ^■' NSK AyôSrBiir^^^^ exifte'dfé plu$ grands polàtouches que ceux' dont nous avons donné la defcription, & que nous! avions au Cabinet une peau qui ne peut! provenir que d'un animal plus grand que Ici polatouche ordinaire. M. Daubenton a faiif la defcription de cette peau ( Tome XX^ pag, 133, Ëdit. en trente-un volumes); cette peai' a en effet cinq pouces & demi de ; * Édit en 31 vol. Tome XX, /;. 131. £dk. m 13 vU Tome IX, /. 31. ^7f : ' •'f^; [es lant ■,a on L ne &il peo A NT. e plus : nous ; nowi peuti quele| nafaii XX ; cett mi d< des Animaux quadrupèdes. 24 jr long) tandis que la peau du polatouchd ordinaire n*a guère que guatrp pouces do longueur jntais cette diflference neft rien en comparaifon de celle qui fe trouve pour la grandeur entre notre polatouche & ie taguan des Indes orientales , dont la dépouille a été envoyée de Mahé à S. A. S. Monfeigneur le Prince de Condé, qui a eu aflez de^ bonté pour me le faire voir & en conférer avec nioi.(Nous en dom nons ici la figure P/^/itr/î. XX Ji.) Ce grand écureuil volant, confervé dans le très* riche cabinet de Chantilî/j a vingt - trois pouces de longueur, depuis le bout du nez jufqu'à rexcrémité du corps*, il fe trouve non- feulement à Mahé, mais aux îles Philippines, & vraifepbl^blement jdans plufieurs autres endroits des Indes Iméridionales \ c^lui-ci a été pris dans les jterres voifines de la côte du Malabar 5 c'eft un géant en comparaifon du pola- bûche de RufHe &c même de celui f Amérique-, car communément ceux-ci n'ont que quatre pouces & demi ou cinq pouces tr ; au plus. Néanmoins le taguan pffemble pour la forme au polatouche lont il a les principaux caradères, tel Liv I i «48 Suppk'mmtàPHifloire que le prolongement de la peau qui e(l touc-à-fàit conforme s mais> comme il en diffère exceilivement par la grandeur & afTez évidemment par d'autres caradères que je vais indiquer > on doit en faire une cfpèceféparéede celle du polatouche, & c*eft par cette raifon que nous l'avons indi- qué par le nom de Tdguan qu'il porte aux lies Philippines» félon le témoignage de quelques Voyageurs. yi' Le taguan diâière donc du polatouche > 1.® par la grandeur , ayant vingt-ttois pouces de long, tandis que le polatouche n'en a pas cinq. 1^ Par k queue qui a près de vingt- un pouces, tandis que celie du polatouche n'a guère que trois pouces & demi-, d'ailleurs la queue n'eft point aplatie comme celle du polatouche, mais de forme ronde, affez femblable à celle du chat, & couverte de longs poils bruns- noirâtres, j.** Il paroît que les yeux & les oreilles de ce grand écureuil volant, font placés & enfoncés comme ceux du pola- touche, & que les mouftaches noires, font relativement les mêmes -, mars la tête de ce grand écureuil volant eft moini groffe à proportion du corps que celle du . \ ..#- des Animaux quadrupèdes. 249 f)olatouche. 4.° La face eft toute noire ^ es cotés de la tête & des Joues font inéiés de poils noitâtres & de poils blancs *> le dediis du nez & le tour des yeux font couverts des mêmes poils noirs ^ roux & blancs^ derrière les oreilles font de grands poils brun-mufc ou minime > qui couvrent les côtés du cou > ce qui ne fe voit point fur le polatouche. Le deffus de la tête & de tout le corps, jufqu'auprès de la queue , efl jafpé de poils noirs & blancs où le noir domine» car le poil blanc efl: noirâtre à fon origine , 5c ne devient blanc qu'à un tiers de diftance de foti extrémité. Le deflbus du corps efl: d'un I blanc gris-terne, & cette couleur s'étend jufque fous le ventre. 5.** Le prolonge- ment de k peau efl couvert au-defTus de poils d'un brun-mufc, & en delTous de poils cendrés & jaunâtres. Les jambes font d'un roux-noir qui fe réunit au- delTus de la queue, & rend la partie fu- périeure de la queue brune \ cette nuance de brun augmente imperceptiblement jufqu'au noir, qui efl: la couleur de l'ex- tiémité de la queue. Les pieds de ce gtand écureuil volant ont le mêiàie nom-: Ly •»|0 Sùpplemtnt à PHiJhirè' brè de doigts ijuc ceux du polatouche; 'mais ces doigts font couverts de poils noirs, tandis que ceux du polatouche fc font de poii blancs. Les ongies font courbés oc afie/. minces, & îeur f'snpattc* tnent eft ïarge ôc Ctôchu à rexrrénûcéj conime dans les chats ; ces rapprrts & celui de la réirernMance de la queue, a fait donner à cet animal la déncrnination de chat volant j par ceux c|ui Tavoient af poîté. Au refte> le plus grand ongle des pieds d . devant avoir cinq lignes 8c defriib de !( L> uc'jr, &' le plus grand ongle des preds de derrière cinq lignes feulement, quoiqu'il foir d'une forme plus alongée que ceux de devant. '^'' - •"•* '-^^''-y^: '-^ ' On peut voir (p/anche XXîilJ h fi- gure de cet animal rare que M, de Sève 'a deffiné auiîi parfaitement que f état de fa dépouille pouvoit le permettre -, nous lui afvôjis donné ie nom de tagnan j en conféquence d'un palfage que nous avons 1 trouvé dans les Voyageurs, & que je dois rapporter ici : ■:,■,_ — «>* «t Les lies Philippines font fe feu! en- Àtoïi où l'on voit une efpèce de chî» des tPoIant, la coule Jarres de ont dçs ^■m cou clillançej -'^prcs 7r^ge de dercrfptÎG pèdes & tombé en piar/îr la i reuil volai du pofatoi M. Vol poIatouch( vécu loni « ïlsdl la journéef ment, ils 00 Hiftc V fcfc des minimaux quadrupèdes, 1 1; r Volant, de la grandeur des lièvres & de la couleur des renards^ auxquels les InfuK ïaircs donnent le nom de Taguan. Ils 0^:^ des ailes comme les chauve fouris^ s couvertes de poil, dont ils fe fervent tn.'JV! po f fàuter d'un arbre fur rautre> à 1«, diilançe de trente proies (^V*^ :û'^* . il.. i-près avoir rédigé cet article, fOu- /rage de M. Vofmabr, qui contient la tiefcription de quelques animaux quadru- pèdes & de quelques oifeaux , m'eft tombé entre le«. mains*, )y ai vu avec plaiiîr la defcription de ce grand écu- reuil volant, & quelques notices au fujei du polatouche ou petit écureuil volant. M. Vofmaër dit, qu'il a^vu deux petits polatouches vivans , mais qu'ils n'ont pas vécu long - temps à la ménagerie de S. A. S. Monfeigneur le Prince d'O»"'*^ ^ç*. «c Ils dormoient, dit-il, pre&jue toute la journée- quand on lés pouflbït vive- ment , ils faifoient bien un petit faut (II) Hiftoire générale de? Voyagea, tmc X, |>fl^ 410. .; . ; . ^. ,'.r;,i •• -( -^J^^'Oi .Ai LvJ 1 . ! ■ . -A Zfi Supple'mcnt à VHiJloire comme pour voler » mais ils s'efquivoxent d'abord avec frayeur, car ils fout peu- reux^ ils aiment beaucoup la chaleur, 8c £ on les découvroit , ils le fourroienc au plus vite fous de la laine qu'on leur don- noit pour fe coucher*, leur nourriture étoit du pain trempé, des fruits, &c. quils mangeoient de la même façon que les écureuils avec leurs pattes de devant & aflis fur leur derrière. A l'approche de la nuit on les voyoic plus en mouvement , la différence du climat influe certainement beaucoup dans le changement de nature de ces petits animaux^ qui paroiflent fort délicats (ij^ » v t^ '■ ' U.7 J?HÀC ^■y-v' • Ce que Je viens de citer, d'après M. Vof- maër, eft très -conforme à ce que j'ai vu moi-même fur plusieurs de ces petits ani- maux*, j'en ai encore aûuellemenr un (17 mars 1 775 ) vivant dans une cage, au fond de laquelle eft une petite cabane faite exprès \ il fe tient tout le jour fourré dans du coton >& n'en fort guère que le foir poi très-pet] fait ente forcir de ferré, qt fon poil toucher; étendre i le jucher çuoi il n a de plus çu'if parc ne conçoi tir du froi If^SitS fcptc on ne le ti ^u'on ne h I coton poi s'envelopp Al'égar I volant, vo ' (i) Defcripiion d'un écureuil volant ^ p» M. Vofmaër^/aife^. Amfterdsuni 1767. .^Jà r des Animaux quadrupèdes. 253 foîr pour prendre fa nourriture *, il a un très-petit cri, comme une fouris qu'il ne fait entendre que quand on le force à fortir de fon cocon *, il mord même afïèz ferré , quoique fes dents foient très-petites •, fon poil eft de la plus grande finelTe au toucher^ on a de la peine à lui faire étendre fes membranes » il faut pour cela le jucher haut & l'obliger à tomber, fans quoi il ne les développe pas*, ce qu'il y a de plus (ingulier dans cet animal , c'eft qu'il paroît extrêmement frilleux» & je ne conçois pas comment il peut fe garan» tir du froid pendant l'hiver dans les cli- mats feptentrionaux, puifqu'en France fi on ne le tenoit pas dans la chambre, & qu'on ne lui donnât pas de la laine ou du coton pour fe coucher & même pouc s'envelopper , il périroit en peu de temps. A l'égard du taguan ou grand écureuîi volant, voici ce qu'en dit M. Vofmaer : «c Le polatouche décrit par M. de BufFon, a fans contredit une grande con«> formité avec celui-ci*, il a les membranes pareilles au polatouche > non pas pout ''MMH ■,..y /, ■> zjj^ Supplément à fHïJtoire voler, mais pour fe foutenir en l'air quand il iaute de branche en branche. V. Le «\;«r) t c'Cu^euil volant que je di- cnsfkjj ne m'a c^té envoyé qu'en peau deflcchée, M. Allamand a donné une defcription abrégée de cet-animal, d'après un fujet femelle, ccr^-^-vé à Leyde dans le Cabinet de rAcadcmie. '* Valentin eft le premier qui en air parlé', il dit, qu'il fe trouve dans l'île de Gi- lolo j il appelle ces animaux des Civéftes volantes ; il dit qu'ils ont de fort longues queues à peu- près femblables à celles des gi.enons*, lorfquils font en repos, on ne Voit point leurs ailes, ils font fauva^es & peureux i ils ont la tête touffe avt^ un mélange de gris- foncé, les ailes ou plutôt les membranes, couvertes de poils en dedans & en dehors *, ils mordent forte- ^ (k) Ce non me pa -oît plus propre que celui de CAfl/ fOi^iwf, fous lequel cet animal nous eft autre- ment connu. La tête , ies dents & les griffes ont j plus de apport avec les iiureui/s que n'en a la lîmpte queue velue, qui eft piirticuiiére au chat] li'épitiiète de volant corjvient d'aiiieurs alfta k\ |s.iiufe du grand laijif qvve luit i'aniin»»*. ! ij, i*:.^ .* ■ •-*■;?; \-î'TVi. j-> f'*'Si;'*^. I ' . 'V ' î. '\ ;*-,-,V- l':-i " ': \1 • ÀA y des Animaux (Juà'drupèdès. i j y llient 8c font en état de brifer très-facile- ment une cage de bois dans une feule nuit , quelques-uns les appellent des Singes voians; ils fe trouvent auflî à Tîle de Ternate, où l'on prit d'abord cet ani- mal pour un écureuil, mais il avoit la tête plus effilée & reirembloit davantage h. un coefcoes j ayant le poil gris depuis le mufeau avec une raie noire le long du dos jufqu'au derrière. La peau étoic adhé- rente au corps & s'écendoif, elle eft ga^rpie d'un poil plus blanc pardelTous & blanc comme celui du ventre. Lorfqu'il faute d'un arbre à l'autre , il étend (es mem-^ kanes & il paroît comme s'il étoit aplat J Da. i l'Ouvrage de M. l'abbé Prevoft, on trou r» un palTage relatif à cet animal, qu'il dit^ d'après les Lettes édifiantes, fe trouver aux îk- Philippines, où on l'ap- pelle TV^^ï/^/z. r . J J ar vu quatre pièces relatives à cet ani- mal, l'une au cabinet de Leyde, l'autre au cabinet dtlA, Heeteren à la Haye, tous deux femelles, de couleur chârain-clair fur le corps, plus foncé fur le dos, & le bout de la queue noirâtre) la didéiencd i'' . * ïi^: I '^ N tf6 Supplément à V Hifioire de fexe fe connoifToit à fix petics mameloni placés à diftance égaie en deux rangs à la poitrine & au ventre \ les deux mâles écôient dans le cabinet de S. A. S* Mon- feigneur le Mnce d'Orange. » ^^.:. Voici la defcription que M. Vofmact donne de cet animal. Dimer{fions prifes à la mtfurt du Rhin, Longueur du corps de ?'«<»•• Po«c«»- "k"*»- fimimal i. ^ g Largeur du corps, Icf ^j'n^i^vnr^:»' membranes étendues, prife i 'i^:Yi-|-»i rt. auprès des pieds de devant. ^ 4 A, ^ Largeur du corps, les ,j .., »>. membranes étendues, prifc^^ ...V * ' auprès des pieds de derrière, g"" f 1^'"""" ^ Longueur de la queue lufqu'à l'extrémité du poil. . i.' "' r. j Les pieds de devant étant Icartés, la ligne de diftance ...r t*.:V I - entre le bout des onelets i «^ )• if d'un côté à l'autre, donni... ,. ' ^^^^:^ ^'" Et celle des pieds de der- ti^e..... I. fî.,J: La tfre eft plus pointue que celle id*un écureuil... ,j^,^^.j, ^,^^^v ^ ^t, n^, Les oreille tes en dehor; court & très-f de deux long les paupières f des deux cotéî en mouftachei desi lenezeft comme celles de deux en de d un iaune-fonc loiigues, les d aumaufonddi Ses pieds de fur-tout ceux-ci Ja peau à voler ju(qu*aux pattes divifées en qua deux du milieu] fur-tout le tro poftérreurs font doigts , quatre giieuri mais le rieur, eft beau I paroît que comr Les onglets fon noirs en devam '■a. W" ..{■ y » \ ies Animaux quadruples. 257 Les oreilles petites» pointues, couver- tes en dehors d'un pod brun-clair très- court & très-fin *, les yeux font futmontés de deux longs poils d'un brun -fauve 9 les paupières paroilTent fans poils* Il y « des deux côtés du niufeau plufîeurs poils en moudaches, longs» noirs & très>-roi- desi le nez eft fans poils 9 les dents font comme celles 61^% écureuils au nombre de deux eti deflus, & deux en delTous» d'un jaune-foncé , les intérieures font fore loiigues, les dents molaires fe trouvent aufii au fond du mufeau. Ses pieds de devant & de derrière» fur-tout ceux-ci, font comme cachés fous la peau à voler, qui les recouvre prefque julqu'aux pattes, dont les antérieures font divifées en quatre doigts tout noirs, les deux du milieu plus longs que les autres» fur-tout le troifîème. Celles des pieds poftérieurs font aufli noires, & ont cinq doigts , quatre defquels font d'égale lon- gueur *, mais le cinquième , qui eft l'inté- rieur, eft beaucoup plus court, & ne paroît que comme un (Impie appendice. Les onglets font fort grands h. aigus» noirs en devant» blancs en deflbus» & 2/8 SupplànentàVHifioire larges à leur origine. Les arricuiations de ces doigts font femblables à celles des écureuils. La peau à voler, qui, dans notre fi- gure » fe montre étendue entre les pieds de devant & ceux de derrière > eft le plus mince au milieu , où elle a environ qua- tre pouces de largeur de chaque côté , & ne paffe pas Tépaiflèur du fin papier des Indes. Ailleurs elle eft cependant aufli fort mince, d un tiflu- clair, 6c garnie^dc petits poils châtains. Près des pieds de devant & de derrière, elle devient plus épaiffe ou s'élève en forme de couflînet, plus large aux cuilTes , & allant en fe rétrécifïant vers l'extrémité des pattes.Cette partie eft couverte de poils bruns 5c noirs, fort ferrés. Sûr les pattes de devant, elle paroît lâche & pend auprès ou par- dedùs, comme un lambeau oui eft rond & revêtu de poils drus. Les T)ords exté- rieurs de cette peau font courbés d'une lifière épaiffe de poils noirs &'gris. La partie fupérieure de la tcte, le dos & Forigine de la queue font garnis de poils drus , affez longs, noirs à leur partie inférieure , & les fommités > ou extrémitic^ { Si _ , . ^ - >. .'■'■'.--. ..■,?'■,•■ «■« ^i' •■ ^ ^ des. pour la Lespc gtis vers que la qu Les joi gris-brun clair, ainf en deffou 1er a auffi fort clair-i 0! ^ . ■■■A'-t léy. f ' i ■ ■î.".'':'#-^ y :'i "V ■'^^ '.^ r-l'i'/ \ n-:.. its Animaux quadrupèdes.ijf pour la plupart , d'un blanc - grifâtre. Les poils de la queue font noirs, plus gris vers le corps , & difperfés de façon que la queue paroît être ronde. Les joues > à côté de la tête, font d'un gris-brun-, le goder d'un gris blanchâtre- clair, aind que la poitrine, le ventre & en defTous vers la queue. La peau à vo- ler a auffî en dedous des poils gris, mais fort clair-femés, » ji V «ir^'«'-.-*:^!«;.i!fè ' •■ .î./ W-" ON Loutre \ JTontoppidam aflùre qu'en Nor- wcge, la Loutre fe trouve également au- gcour des eaux falées comme autour ides eaux douces*, qu'elle établit fa demeure dans des monceaux de pierres, d'où les chadèurs la font fortir en imitant fa voix, , au moyen d'un petit lîfflet : il ajoute qu'elle ne mange que les parties grafles du poif- fon, & qu'une loutre apprivoifée à la- quelle on donnoit tous les jours un peu de lait , rapportoit continuellement du poiHbn à la maifon (aj. Je trouve dans les notes communiquées | par M. de la Borde, qu'il y a à Cayenne »i— — — — ^— — ^ ■ Édit. en 31 vol. Tome XIV, pagt 177. Édic. c/i 1 3 vol. Tome Vil, page 229. (a) Hiftoire Naturelle de !a Norwègc , pw | Pentoppidam. J§urnal étranger, Juin 1756. ^ ^e\ Slor- it au* :\des [leute ù les voix, [u'elle poif- à la- n peu nt du iquees yenne des Animaux quadrupèdes. 16 1% trois efpcces de loutres > la noire qui !>eirt: peler quarante ou cinquante livres; a féconde , qui eft jaunâtre , & qui peut pefer vingt ou vingt-cinq livres, & une troifième efpèce beaucoup plus petite, dont le poil eft grifirre , & qui ne pèfc que crois ou quatçe livres. Il ajoute que ces animaux â&nt très -communs à la Guyane le long de toutes les rivières 2c des marécages , parce que le poifïbn y eft fort abondant ; elles vont même par troupes quelquefois fort nombreules, elles font farouches & ne fe laiflènt point approcher; pour les avoir, il faut les fur- prendre*, elles ont k dent cruelle, & fe déf'-ndent bien contre les chiens : elles font leurs petits dans des trous qu'elles çreufent au bord des eaux ; on en élève iouve'.it dans les maifons: jai remarqué» [ditM.de la Borde, que-^tous les ani- imaux de la Guyane s'accoutument facile* jinent à la domellicité, & deviennent in- commodes par leur grande famjlra** ■ l 1 I 'V ~i -*.<.7kf 7 - » X -^***^i■•■^■* ^r.'*- f «' * A K*^'"^ jh'J-.i *.*'*i ■jr-î- ^■i ■■?■.- ttl (^) Obfervations de M. de la Borde, ^Vlédeoin M. ^'^ii' -] ■ ' âes ^e re/èe poil el/e rude coir fiches on que le yeuxj corps e itfz Supplànentà l^HiJIoire M. Aublét , favanc Botanifte, que nous avons déjÀ cité, & M. Olivier, Chirur- gien du Roi, qui ont demeuré tous deux long-temps à Cayenne & dans le pays d'Oyapock , m'ont affuré qu'il y avoit des loutres û groffes , qu'elles pefoiént jufqu'à quatre-vingt-dix & cent livres j elles fe ttennent dans les grandes«rivières qui ne font pas fort fréquentées 5 & on voit leurl tcte au-deflùs dé Teau; elles font des cris 'que Ton entend de très-loin j leur poil cft très-doux, mais plus court que celui 'du caftor •, leur couleur ordinaire eft d'un] brun-minime V ces loutres vivent de poif- fon, & mangent aufli les graines qui] tombent dans l'eau fur le bord des Neuves, "-'^ ^■■^iMu^mi^i}' mnm^ê'i^i :i( ^'' Nous donnons ici (pianche ^'^^yM^i^ètacheh la figure d'un petit animal qui nous a é™ oreilles fonf! envoyé de la Guyane, fous le nom deB]/Ius alono^ petite loutre d'eau douce de Cayenrie, ^ies janib^ qui nous paroît être la troifîème efpèccBdevant ont dont parle M. de la Bordé. {Elle n'i. quelles pjeds de fept pouces de longueur , depuis le bouiiniais ^yg^ j ' du nez jufqu'à l'extrémité du corps \ cett ijetite loutre a la queue fans poil , comm c rat dcau, îongue de fix pouces fegi du mhes de de h tête Jes interval /aunâtre. L f^^ques de ^"^"imaux quadrupèdes. i6, J'gnes , & cfnq lignes rf^ „ "^ ^ [extrémité quie^r^^J-^^uantiur^'à poil elle eft couverte rr-T' *'" ''^" <*« ^ejous & co„vexeSe£l?'^"P''5- «che^ ont un. pouce de j" ^« J^ouf- j"e les grands poils tif f"^ '"'^■^'^'' ^« yeux ; tout le deffr ^^ ^"^^'^^^ ,.''" corps eft blanc, aïSe?eJV^'^ * ! jambes de devant^Le deflL, l'^^'^'"^ «^es tfe la tête & rfn . r ^ * les côtés !« i^ervalles W ret^r?^^' ^^""^ /^unâtre. Les taches S/r "".«"* '"ques de chaque cL 2 ^°"' '/m'^- U''e«chebii%^-^^J^^c^^^^^^^ il y , oreilles font grandes & paroi?! *'' ' ^^* Pîus alongéef que celïef ^ "' r"" P^" l.esjamtes font fort cottetlê"' 'T'^'- •levant ont cinq doigts A '' ^îf* '''? les pieds de derrières Sn Sr^."^^' »«« avec d« fflembraîes ^ ''^'S"* /•>. «•■ ïr"'„> .^^ .?.<; t ., • > , A 'i: $4 Supplément à VIJifioire h v( ^- (ÀD D ITIOÎJ Aux articles de la Fouine \ i ^ de la Zibeline\^ 1*- DE LA FOUINE. JN ous Dc NNONS îd (planche xxv) hi figure d'un animal Américain» qui a été envoyé de la Guyane à M. Aubry, Curé de Saint-Louis, & qui eft en très- bon état, comme tout ce qu'on voit dans fon cabinet. Quoique ibs dents manquent à cet animal, H ma paru dans toutes (es autres parties Ci femblable à nos fouines par la forme du corps , que j*ai penfé qu'on pouvoir le regarder comme une Variété dans rtîpèce de la fouine, dont ^ < ' — '■ .1 • Édit. ««31 poi. Tome XIV, p, 312. Édit. tn 13 pol. Tome V ï I, /. 236. ^' • Édit. en 31 vol. Tome XX VII, p. iij. JÉUlic. en 13 yol. Tume XI/ /. 246. celle-ci courte, pouces jufqu'k plus gr fouine, ou dix'i tien plu Le muft que celu & ce noi /bus les c dans Je p grande tai qu^ s'éten ks oreijf^ b^nde bh àdk du e \ %66 Supplément à PHiJioire font gris 3c cendrés ^ leur origine, en<^ fuire bruns , noirs êc blancs à leur extré- mité. Le deflbus de la mâchoire eft d'un noir - brun > qui s'étend fous le cou 8c diminue de couleur fous le ventre > où si eft d'un brun* clair ou châtain. Les jam- bes & les pitds font couverts d'un poil liiifant d'un noirrouiTâtre , de les doigts des pieds relTemblent peut-être plus à ceux des écureuils Se des rats qu'à ceux de la fouine. Le plus grand ongle des pieds de devant a quatre lignes de Idng, êc le plus grand ongle des pieds de der- rière n'en a que deux via queue eft beau- coup plus fournie de poil à fa naiiîance qu'à fon extrémité -, ce poil eft châtain ou jbrun-clair mêlé de poils blancs. Un autre animal de Cayenne, qui a «apport avec le précédent, eft celui dont nous donnons ici la figure (planche XX vi), II a été defïiné vivant à la foire Saint-Ger- niain en 1768*, il avoit quinze pouces de longueur du bout du nez à l'origine de la queue , laquelle étoit longue de huit pouces > plus large & plus fournie de poils à fa naiflance qu'à fon extrémité. Cet irâiiai étoic bas de Jambe çomm^ tête e/î fouine, font pas d un po chaque ^ comme ,| noç m des minimaux quadrupèdes . 26 j fouines ou nos martres. La forme de la tête e(l fort approchante de celle de la fouine , ï l'exception df*^ oreilles qui ne font pas femblablcs. Le et rps eft couvert d'un poil laineux , il y a cinq doigts è chaque pied, armés de petits ongles comme ceux de nos fouines, ,^-no -îrp :^ DM L A Z 1 BB LIN ^. . W Nous, n'a VON a rien à ajouter ' ce que nous ave ^s dit de la Zibeline, que quelques faits rapportés par les voyageurs RulTes, & qui ont été inférés dans le$ derniers volumes dP l'Hi|loi|ç général^ des Voyages. ;|.:.^,ai^!i r:';%r'^ïO'vi ■.'. . .^>' ■ ■-■-»■■'- ' » En attci.'iiit la plus belle faifon , elles k nr'jrriff^nt de belettes, d'hermine*, d'é* cureuils & fur-tout de lièvres. Mii^^, dans le temps des fruit», elles mangent des fcaies , & plus volontiers le fruit du for- bier. En hiver, elles attrapent des oifeaux 8c des coqs de bois. Quand il fait de la neige , elles fe rerirent dans leurs trous, où elles reftent quelquefois trois femainesc Elles s'accouplent au mois de janvier» Leurs amours durent un mois, & fouvent excitent des combats fanglans entre ' les mâles. Après laccouplement , elles gardent leurs nids environ quinze Jours. Elles hiettent bas vers la fin de mars, & font depuis trois jufqu'à cinq petits, qu'elles «I*^iteit pendant quatre ou lîx (emaines. Ori ne les chafle qu'en hiver, & les ehaiieurs vont enfemble jufqu'au nombre de quarante à cette chafle-, ils y vont en canots, & prennent des provifiôns pour trois ou quatre mois. Ils ont un Chef qui, arrivé au lieu du rendez- vous, ainfî que cous les chaflèurs, àfligne à chaque bande fon quartier, 8c tous les chaflèurs doivent hii obéir. On écarte la neige où l'on veut iJrefler cîes pièges -, cha? <■■ :^'1;.? }c^^'■:n''^fy■^i -^^ .>' ■, " V - ) f JLOit. e/4 Édit. e// • Édit. en Édic. < àes Animaux quadrupèdes. 271 ADDITION Aux articles de la Belette & de l^ Hermine '; du Suri- katé y ie la Mmgpujl^ & du l^n/ire \ "^ ]^ 'j "^ DE L'HERMINE. Je dois citer ici avec éloge & recon- noiflance une lettre qui m*a été écrite par Madame la comteflè de Noyan» datée au château de la Mancelière en Bre-^. Itagne, le 20 juillet 177 1. *t# *■?".' « Vous êtes trop Jufte> Monfieurt jpour ne pas faire réparation d'honneur à * Édit. en 31 poL Tome X V, ;;. 35 £y ^^, Édit. en 13 pol. Tome VII, p. 359 ô* ^65, » Édit. «ff 31 w/.T.XXVI,/>.98, 195 6*216. Édit. en 13 vqL Tome X I, /. 93 , 133 Ô" 149. M 17 ^'J^ Supplément à VHiJloire ceux que vous avez ofFenfés. Vous avez fait un outrage à la race de l'hermine, en lannonçam comme une bête que Ton ne pouvoir apprivoifer. J'en ai une depuis un mois que Ton a prife dans mon jardin , qui, reconnoiflante des foins que je prends d'elle, vient m'embrafler, me lé- cher & jouer avec moi comme le pour- roic faire un petit chien. Elle eft à peu- près de la taille d'une belette, rouffâtre fur le dos, le ventre & les pattes blan- ches > cinq belles petites griffes à fes jo- lies petites pattes-, fa bouche bien fendue, & fes dents pointues comme des aiguilles. Le tour des oreilles blanc, la barbe lon- gue, blanche & noire, & le bout de la queue d'un beau noir. Sa vivacité fur- paflè celle de Técureuil. . . . Cette jolie petite bêti aiffant de fa liberté jufqu à l'heure que ucus nous retirons, joue, vole nos facs d'ouvrages & tout ce qu'elle peut emporter. » J'avoue que je ne me fuis peut • être pas affez occupé de l'éducation des be- lettes & des hermines que j'ai fait nourrir j car toutes m'ont paru également farouches* des Animaut quadrupèdes. 173 T€ ne doute pas néanmoins de ce que me marque Madame de Noyan, & d autant moins que voici un fécond exemple qui confirme le premier. M. Giely de Mornas , dans îe Comtat Venaiflin, m'écrit dans les termes fuivans : ïf- k ^\' ( I' ^%, .fi me grimper & parcourir tout le corps; s'inlînuer dans mes poches, dans ma man- che, dans mon fein, & de-là m'inviter au badinage, dormir fur moi, manger à table fur mon aiTîette, boire dans mon gobelet, me baifer la bouche & fucet ma falive qu'elle paroît aimer beaucoup. (Sa langue eft rude comme celle du chat). Folâtrer fans ceffe fur mon bureau pendant que j'écris, 6c jouer feule & fans agacerie ni retour de ma part avec mes mains & ma plume : voilà la mignar- derie de ce petit animal Si je me prête à fon jeu, il le continuera deux heures de fuite & jufqu'à la lafli- lude (aj, 9 ' ' * {aj I cttre de M. Gieïy à Montas, léjuin 1775* M. de Buffojl M vj Zj6 Supple'mentàPHiJîoire s :> Par une féconde lettre de M. Gicly de Mornas, du 15 août 1775 > ^^ ni'informe 3ue fa belette a été tuée par accident, & ajoute les obfervations fuivances: « I." Ses excrémens commençoîent à empuantir le lieu où }e la logeois *, il faut y apporter beaucoup de foins & de pro- preté, & la nourrir plus fouvent d'œufs ou d'omelette aux herbes que de viande, 2.° Il ne faut pas la toucher ni la pren- dre pendant qu'elle prend fon repas, da^ ce court intervalle , elle éfl intraitable. , , 3.° Elle me faigna des pouffins qu'on avoir placés à fa portée par inadvertance, mais elle n'a jamais ofé attaquer de front de gros poulets que j'engraiffois en cage *, ils la harceloient & la mettoient en fuite à coups de bec. Il étoit amufant d'obfer- ver les rufes & les feintes qu'elle emr ployoit pour tâcher de les furprendre. 4.^ Quant à fa familiarité & aux grâces de ion badinage & même à fon attache- ment, je n'ai rien avancé qui ne fe foit foutenu jufqu'à fa fin prématurée. Seule- ment elle s'oubiioit par fois dans la cha- leur de fes agaceries, & comme par tran^ U\ ': \ ■*tmc des Animaux quadrupèdes, lyj ports elle ferroîc un peu trop les dents ; mais la correélion opéroit d'abord Tanien* dément. Il faut, lorfqu'on la corrige, la gronder & la frapper po(lérieurement,& jamais vers la tête , ce qui les irrite. 5.° Elle n'a voit pas beaucoup grofli; èc étoit probablement de la petite ef- pèce ; car, lors de fon accident, c*eft-à- dire, ayant plus de deux mois, tout fon corps glilToit encore dans le même collier. » On trouve dans l'Hiftoire Naturelle de la Norwège , par Pontoppidam , les obfer-, yationsfuivantes: ce En Norwège, Thermine fait fa de- meure dans des monceaux de pierres. Cet animal pourroit bien être de l'efpèce des belettes. Sa peau eft blanche, à l'excep- tion du cou qui eft taché de ? /t. Celles de Norwège & de Lapponie con fervent leur blancheur mieux que celles de Mof- covie, qui jaunifïènt plus facilement, & c'eft par cette raifon que les premières font recherchées à Péterrbourg même. L'hermine prend (^es fouri$ comme lei^^ 278 SuppymentàVHiJloire^^ chats, & emporte fa proie quand cela luî cft pofTîble. Elle aime particulièrement les œufs •, & , lorfque la mer eft calme » elle pafle à la nage dans les îles voiiines des côtes de Norwège, oi\ elle trouve une grande quantité d'oifeaux de mer. On prétend qu'une hermine venant à faire des petits fur une île, les ramène au continent fur un morceau de bois qu'elle dirige avec Ton mufeau. Quelque petit que foit cet animal , il fait périr les plus grands, tels que l'élan & Tours*,* il faute dans l'une de leurs oreilles pen- dant qu'ils dorment, & s'y accroche (î fortement avec fes dents, qu'ils ne peu- vent s'en débarraflèr. Il furprend de la même manière les aigles & les coqs de bruyère, fur lefquels il s'attache, ât ne les quitte pas même lorfqu'ils s'envolent , que la perte de leur fang ne les faflè tomber (b), » - » / »• ■/•»%( ■ r«4, /-., . i ^ , ^lÀi^ Lié G R I S O N. I"»**.- ,, yoici (planche XXV ij) une i- .r- \ — r— - — \ i yf^v? Hiftpiïe Naturelle cte Ijï Norvège , par Po»^ tO]^]^idsàrk. Jouriiai étranger , Juin lj^6'» î\ des Anïmàux quadrupèdes. 279 efpèce voifine de celle de la belette & de l'hermine, Se que nous ne connoidion» pas. Cefl: encore M. Allamand qui en a donné. le premier la defcrrptron & la figure fous le nom de Grifon , dans le quinzième volume de Tédition de Hol-^ lande de mon Ouvrage , & je ne puis mieux faire que de rapporter ici cette delcription en entier : ^'^wm^t ^y\i\p\V-\ ce J'ai reçu, dit-il, de Surinam, le petit animal qui eft repréfenté dans la. planche V 12 1 f^cj ; & dans la lifte de ce que cont^noit la caifle où il étoit ren-* fermé, il étoit nommé Belette grifig d où j'ai tiré le nom de Grifon j. parcd que j'ignore celui qu'oh lui d^mie dans le pays où il fe trouve, 8c qu il indiqué : aflèz bien fa couleur. Tôuté là partie fu^ jjérieure T»mX>n i I * 1 8 o SuppUmmt à VHiJlôirt -h « \ï les poils font fort coures, & que ce qu'ils onc de blanc égaie en longueur la partie brune. Le muleauy tout le defTous du corps & les jambes font d'un noir qui contrafte (îngulièrement avec cette couleur grife, dont il eft féparé de la tête par une raie blanche qui prend Ton ori- gine à une épagle , & pafle pardefTous les oreilles, au-delTusdes yeux & du nez, & s'étend Jufqu à l'autre épaule. La tête de cet animal eH: fort groflè ï proportion de Ton corps *, Tes oreilles, qui forment prefque un demi - cercle , font plus larges que hautes*, fes yeux (ont grands : la gueule efl armée de dents ma- chelières & de dents canines fortes Se poin- tues. Il y a fix dents incifîves dans chaque mâchoire, mais il n'y a que celles des ex- çrcmités des deux rangées qui foient vifi- blés-, les quatre intermédiaires fortent à peine de leurs alvéoles. Les pieds, rant ceu^ de devant que de derrière, font par- tagés çn.cinq doigts, armés de forts ongles jaunâtres ', la queue , qui e(t adez, longue, 'g. - - . ■ . * ■ , • • i' .i i.^. »j ^ . . . *'. ....■ le termine en pointe. ^ Là belette eft celui de tons les ani- piauit de notre continent auquel Jctloi-cj Longue tier, mefu depuis le jufqu'à la Hauteui vant.. . . Hauteut dére.... des Animaux quadrupèdes. ^ 8 1 a le plus de rapport *, aind , je ne fuis pas furpris qu'il m'ait été envoyé de Surinam fous le nom de belette grife. Cependant ce n'ed pas une belette, Quoiqu'il lui ref- femble par le nombre & la forme de Tes dents*, il n'a pas le corps audi alongé, & Tes pieds font beaucoup plus hauts. Je ne connois aucun Auteur ni Voyageur qui en ait parlé, & l'individu qui m'a été en- voyé, eft le feul que j'aie vu. Je l'ai montré à diverfes perfonnes qui avoient féjourné long-temps à Surinam, mais il leur et jit in- connu ', ainii, il doit être rare dans les lieux où il e(l originaire , ou il faut qu'il ha- bite dans des endroits peu fréquentés. Celui qui me l'a envoyé ne m'a marqué au- cune particularité propre à éclatrcir fon hiftoire naturelle *, c'eft pourquoi je n'ai pu faire autre chofe que de décrire fa figure. Voici Tes dimeniions : n Longueur du corps en- ?•«<*•• POttcei. ligntt. fier , mefuré en ligne droite , depuis le bout du mufeau jufqu'àlanus « 7, « Hauteur du train de de- vant « z. V. Hauteur du train de der- Cicre...... ... « ). 4« J 282 Supplément à VHiJloire 2. I. s. 4. Longueur de la tête, de- P'»*- Po»<«^ "B"*»» puis le bout du mufeau îufqu'a l'occlpar Circonférence du bout du mufcAu Circonférence du mufeaa prife au delTbus des yeux... • Contour de l'ouverture de la bouche Diilance entre les deux nafeaux Diftance entre le bout du mufeau & l'angle antérieur de l'œil Diflance entre l'angle pof- térieur & l'oreille Longueur de l'ccil d'un angle à l'autre Diftance entre les angles antérieurs des yeux, tnefurée en fuivant la courbure du chanfrein.. . , La même diftance me fu- tée en ligne droite Circonférence de la tête prife entre les yeux & les oreilles Longueur des oreilles. . . . Largeur de la bafe mefurée fur la courbure extérieure.. . Diftance entre les deux oreilles , prife dans le bas en droite ligne « x. Il* 7. t. X©. 8. r. ^. Vv des Animaux quadrupèdes. 28) pieds, pouces, ligneski Circonférence du cou.. .. • z. xi. Circonférence du corp» > prife derrière les jambes de ' ' ^ Circonférence prife k Ten- droic le plus gros. • Circonférence prife devant les jambe^s de derrière ' Longueur du tronçon de la queue • i. ro« 4. l< h Du S U R 1 K A T E. ' • '•■„.• Nous AVONS DIT *, quc le Surikate ne faifoit aucun mal aux enfans, qu'il ne mordoic que quelques perfonnes adultes, & entre autres le maître de la maifon qu'il avoit pris en averfion. J'ai appris depuis/ qu'en effet il ne mordoit ni la femme ni les enfans de cette maifon, mais qu'il a mordu nombre d'autres perfonnes des deux fexes. M. de Sève a obfervé que c'étoit par l'odorat qu'il étoit induit à mordre \ lorfque quelqu'un le prenoit, le cartilage du bout du nez fe plioic p— — ■ ■ 11— — — —^ * Édit. en 31 vol. Tome XXVI, p. lOOi, Édit. tu 7^ vqL Tome XI, />. 95. ''il 284 Supplément à VHiJloirè ' pendant qu'il flaîroît, & fuivant Todeuf qù*il rec!6voit de la perfonne , il mordoit ou ne mordoit pas. Cela s'eft trouvé eonftamment fur un afl'e;^, grand nombre de gens qui ont rifqué Tépreuve, & ce qu'il y a de fingulier , c'eft que quand il avoir mordu une fois quelqu'un il le mordoit toujours i en forte qu'on ne pou- voit pas dire que ce fût par humeur ou par caprice. Il y avoir des gens qui lui déplaifoient fi fort, qu'il cherchoit à s'é- chapper pour les mordre, & quand il ne pouvoir pas attraper les jambes il fe jetoit fur les fouliers & fur les jupons qu'il dé- chiroir -, il employoit même quelquefois la rufe pour approcher les perionnes qu'il youloit mordre. ' M. Vofmaër , dans une note , page 7 , de fa defcription d'un écureuil volant, fait une remarque qui m'a paru jufte, & dont Je dois témoigner ici ma recon- floiflànce. «M. de Bufïon (dit M. Vofmaër) a vraifemblablement été trompé fur le nom de furikate & fur le lieu de l'origine de pet animal, qui a été envoyé l'été dernier ^^tâ. des Animaux quadrupèdes. 285 par M. Tulbagh à S. A. S, Monfeigneur le Prince d'Orange. Il n'appartient point à l'Amérique, mais bien à l'Afrique. Ce petit animal , dont on m'avoit adreffé deux de fe^te différent, mais dont la fe* melle eft morte pendant le voyage, n'a pas été connu de Kolbe, qui du moins n'en fait aucune mention, & il paroît qu'il ne fe trouve que fort avant dans les terres, ce qu'on peut inférer de la lettre de M. le Gouverneur, que je reçus en même temps, & où il eft dit : J'ai encore remis j audit Capitaine^ deux petits ani'^ maux vivansj mâle & femelle j auxquels nous ne pouvons cependant donner de nom y ni les rapporter à aucune autre eff pèce^ attendu qu'on me les a envoyés pour la première foisj & de bien loin , des déjerts & montagnes de pierres de cette vajie contrée. Ils font fort doux j gentils & mangent de la vic^ ride fraîche ^ cuite ou çruc^ des œufs cruds & des fourmi^ quand ils peuvent en attraper. Je fouhaite que ces petits animaux arrivent en vie ^ puij^ que jp ne crois pas qu'on en ait $nççr^^ VU en Europe de pareils^ » . \ < 28^ Supplément à VHiJloire Ce témoignage de M. Tulbagh eft po- fitif , & ce que dit auparavant M. Vof- maër eft juftcj j'y foufcris avec plaifir, car, quoique j'aie eu cet animal vivant pen- dant long-temps , & que je Taie décrit & fait repréfenter*, je n'étpis afluré ni de fon nom , ni de fon climat originaire que par le rapport d'un marchand d'animaux, qui me dit l'avoir acheté en Hollande fous le nom de Surikate , & qu'il venoic de Surinam. Ainfi, nous dirons maintenant qu'il ne fe trouve point à Surinam , ni dans les autres provinces de l'Amérique méridionale, mais en Afrique dans les terres montagneufes, au-dedùs du cap de Bonne-efpérance. Et à l'égard du nom, il ne fait rien à la chofe , & nous changerons volontiers celui de furiicate lorique nous ferons mieux informés. ■'■^- ^ >^ > ? "[/^''jdmYa mangovs Tt^;/ '^ Nous DONNONS ICI (planche xxvili) • JBdit. «fl 31 uoL Tome XXVI , PL yiii^p. Éclit. m 13 w/..Tome Xl^Pirui, /. 93. .: (.. àhy un ai térieur de coup au & de la f( gueur de grande da furet. Nod fa figure d voye de la fous le non ^ien que p connu que ^ems ou ni n [Arabe; &c( refTemblent nos Furets d' ku'enaÉiite des Animaux quadrupèdes. 287 la figure d*une grande Mangoufte, qui nous paroît former une variété dans Tef- pèce des mangoudes ; elle a le mufeau plus gros & un peu moins long ; le poil plus hériffê & plus long, les ongles audi plus longs-, la queue plus hériflJe & auffi plus longue à proportion du corps. . . DuFANSIRE. Le Vansiri eft, comme nous l'avons dît, un animal de Madagafcar & de l'in- térieur de l'Afrique , qui reflèmble beau- coup au furet, à l'exception du nombre & de la forme des dents , & de la lon- gueur de la queue qui eft beaucoup plus grande dans le vanfire que dans notre furet. Nous donnons ici ('planche xxixj la figure d'un animal, qui nous a été en- voyé de la partie orientale de l'Afrique, fous le nom de Neipfe; par fa forme auffi- bien que par cette dénomination, j'ai re- j connu que c'étoit une efpèce de furet , car nems ou nims eft le nom du furet en langue Arabe *, & ces furets d'Arabie , ou ces nems reffemblent beaucoup plus au vanfire qu'à 1 nos furets d'Europe. Voici la dcfcriptioQ qu'en a faite M. de Sève. 288 Supplément à VHiJloire î* « Le Nems eft un vrai furet, à le conHcI^rer dans le détail de fa forme & de fa fouplefTe : quand il marche» il s'a- longe & paroît bas de jambe. Il â beau- coup de conformité avec nos furets. Celui-ci étoit mâle & avoit treize pouces dix lignes de longueur du mufeau à l'anus, le tron- çon de la queue un p;edi la hauteur du train de devant eft de cinq pouces iix li- gnes, celle du train de derrière (îx pouces hx lignes* l'oreille eft fans poil & de la même forme que celle du furet commlin. Son œil eft vif & l'iris d'un fauve-foncée Son mufeau, qui eft très'fin, ne m'a pas paru avoir de mouftaces*, tout le corps eft cou« vert d'un poil long, jafpé d'un brun- foncé , mêlé d'un blanc-fale qui a dix li« gnes de longueur, ce qui fait que , par k% rayures , il reflemble au lapin riche. Le ventre eft couvert d'un poil fauve-clair (àns - ■'■■ ■■■ i ■ . ■ T't;^- *■ '<'•'■ «.Tfïv, ? i < SuppU, emt .M des Animaux quadrupèdes . 289 les parties de la céce au-de(Iùs des yeux* Ses jaml^es foi^t cpuyertes ,d,*un poil ras fauvè-foncé', leè partes pnt quatr^^ doigts ^ un petit doigt parderrière. Les ongles font petits & noirs \ la queuç, qui eft au moins du double plus longue que celle 4e nos furets, eft très-grolTe au conimen- cement du tronçon , & rrès-menùeau bout qui fini^ eti pointe. De grands^ poils jafpés comme fur le corps couvrent cette queue* Cet animal ne boit pdint à ce quV dit avoir obfervé le garçon qui en a foin* m ■ SuppUment* Tome V^ : . ^ i N % Ss* > 290 Supplément à VHifioirel » ADDIT 1 O N Aux articles de la Marmotte - & du Caflor '; des Rats & ?|* Souris \* du Rat de blé ou i Ham/kr ^; x/// Soulik ^^ & de la Taupe K . , .ï ^,^ jv,/; ^; De la marmotte. \ JN OUS DONNONS fcî la figutc (plati' che XXX ) de ranimai que nous avons indiqué fous le iipn;i de Monax ^ Mar- motte de Canada, L,C deffin pous en a été » Édit. en^i vol. Tome X V 1 1, /?. 20 & 103. Édit. en 13 w/. Tome V 1 1 1 , j?. 6 6* 39. * Édit. en 31 po/. Tome X,V, p. 105 6* 145. Édit. en 13 fo/. Tomeu V 1 1 , ;;. 276 6* 285. * Édit. en 31 ro/. Tome XXVI, page 151. Edit. en 13 ro/. Tome X I ^page 104. * Édit. en 31 fo/. Tome XX X, p. 190. Édit. ei 13 vol. Tome X 1 1 ,;;. 370. ^ Édit. en 31 W. Tome XVI, page io5. Edit.e« 13 vo/. Tome Vil, page 32a. fnvoy cune ( motte mottes aux pic motte ( motte (i *ux pfec différenc teaucou quèueèf fïans le n en forte ( ^" Çanad Plutôt qp, ^a marnjoi peut rapp dont parle ^^"il nomi «'ans les p qu'il apprc mais qu'il la peau en I recherche C<^J Voyai / . -;? des Animaux quadrupèdes. 291 envoyé par M. Colinfon} mais fans au^ cune deicription. Cette efpèce de mar- motte me paroît différer des autres mar- mottes en ce qu elle n'a que quatre doigts aux pieds de devant , tandis que la mar- motte des Alpes & le bobak ou mar- motte de Pologne en ont cinq, commo aux pieds de derrière. Il y a au(E quelque! différence dans la forme de la tête qui eâ) beaucoup moins couverte de poik La queue èft plus longue & moins fournie dans le monax que dans notre marmotte» en forte qu'on doit regarder cet animal du Canada , comme une efpèce voifine,* plutôt qpe comme une fîmple variété de It marmotte des Alpes. Je préfume qu'on peut rapporter à cette efpèce l'animal dont parle le baron de la Hontan ^a) y & qu'il nomme iîffleur j il dit qu'il le trouve dans les pays feptentrionaux du Canada, qu'il approche du lièvre pour la grofTeur,' mais qu'il eft plijs court de corps -, que la peau en eft fort eftimée, & qu'on ne recherche cet animal que pour cela,' (a) Voyage du baron de la Hontan , tomt I^ Nij w iji Supplément à VHiJloire parce que la chair n'en eft pas bonne \ manger ', il ajoute que les Canadiens ap- péllent ces animaux lîffleurs, parce quils lifflent en effet à l'entrée de leurs ta- nières lorfque le temps e(l beau. Il dit avoit entendu lui-même ce /ifflet à d^ Verfes reprifes. On fait que nos mar-» mottes des Alpes fif&ent de même & d un Ion trps-aigu, ->b'2ra'ï(^^ÎÊfrd) «i^fiiît*.! - { Jirff ':;h •"•■'jv;/'*:' >' ^,"" -^^r^^- ,...■ MARMOTTE ds IUmtscbatxa. s\ •• ^-^ r r -. •- ' Les voyageurs Ruflès ont trouvé dans les terres du Kamtfchatlca un animal qu ils ont appelé Maï-moue ^ mais dont ps ne donnent qu'une très-légère indica- tion V ils difent fei^lement que fa peau ret femble de loin , par fes bigarureç» au plu- mage varié d'un bel pifeau •, que cet ani- mal fç fçrt, comme l'écureuil, de fes pattes de devant pour manger , & qu'il h nourrit de racines , de baies & de noix de cèdre Yî^. Je, dois obferver que cettç px^tcSxon noi^ dç çèdrç ^ préfente une (bj Hiftoîre générée àî$ Voyages, tomt X/Jf, â /au/Te cônes /ignés tent d • li-; J>U C C'ji naturali nous de cet anin nom d< M. Vof Marmoti en donn niéme pi avoit en^ ce fujet è ^ « Je pèce de < nom le d de Bonne- auffi-bfen niais comt mon cabi âes Animaux quadrupèdes. 29) faufle idée , car le vrai cèdre porte dei cônes , & les autres arbres , qu'on a dir Hgnés par le mime nom de cèdre j pom tent des baies* j ^ ^ r . . , rr - f ^ . ^ -, De la marmotte DU CAP DE Bonne ^ESPÉRAiJCSé C'est entore à M. AUamand, favan; naturalise & ProfefTeur à Leyde, que nous devons la première connoiflànce de cet animal ', M, Pallas l'a indiqué fous le nom de Cavia Capcnjis j 8c enfuite M. Vofmacr fous la dénomination de Marmotte bâtarde d'Afrique ; tous deux en donnent la même figure tirée fur U même planche , dont M. Allamand nous avoit envoyé une gravure. Il marquoit à ce fujet à M. Daubenton : ^ , a Je vous envoie la figure d'une ef- pèce de cabiai (je ne fais par quel autre nom le déiigner) que j'ai reçue du cap de Bonne-elpérance. Il n'eft pas tout-à-fait au(K-bien repréfenté que je le de(ireroiss mais comme j'ai cet animal empaillé dans mon cabinet, je vous l'enverrai par la Niij \. 2 1^4 Suffl^nitnt à V Hijloirt premiîre occafion fi vdus fôuhaitel de le voir. 3» V- ^ Nous n'avons pas profité de cette offre très-oLligeante de M. Ailamand» parce que nous avons été informés peu de temps ^rès Guli étoic arrivé en Hollande un ou deux ae ces animaux vivans, & 'v n» «i$ èfpértoiis qiife quelque Nat^ la^trte en fèroic une oonnè delcripnoh. L;. eft'et, M." Pallas & Vofmac'* t tom deux Idécrh cet ariimal)^ je vbis donner ici féitttaft de leurs ohfervations, -•' ■ -i\'k Cet animal, dk M. Vofmacr, eft iconnù au cap dé Bonne-efpérânce fous le nom dé' Blaireau dts rochers; vraifem- bla^iement parce qu'il fait fon féjour en* tre les rochers & dans la terre, comme le blaireau , auquel néanmoins il ne ref- (emble point. Il reffemble plus à la mar- motte, & cependant il en diffère Ccft Kolbe qui le premier a parlé de cet ani- mal, & Si dit, qu'il reflèmbie mieux ï une marmCwit t;iA un blaireau. » ^*' Nous adopterons donc la dénomination ■'.7' T. '^ ""^^ ■" ■ ' I I , des Animaux quadrupèdes. 295 de mamiatre du Cap, de nous la priféic* ronsÀc Hf- de cavia du dp, parce que } animal dont H eft ici que(Hon, eft trc»- difFérent du cavia ou cabiai. i.^ Par !• climat , le cavra étant de T Amérique mé- ridonaie, candis que celui-ci ne fe trouve qu'en Afirique. iJ^ Parce que le nom de cavia' eft un moft Bra(ilien> qui ne doit point étie tranfponéen Afrique, puiiqu i| appartient au cavia qui eft le vrai cabiaii ^ au cavîa^ool^ïa<. qui efti le cochon:? d'inde. 3.*^ Enfin parce que le cabiai eft «n'animai qui n'habite que If bord des «aux, qui a des membranes entre les doigts des piedsi, tsmidis ^que la marmoti e du Cap nUabtee qâeiei(roohets Se les terres les plus sèches qu elle peut creufer avec Tes ongles , (voyei ia figure j pi. xxxij. 'i* Le premier animal de cette efpècev dit M. Vofmaër > qui ait paru en £u rope » a été envoyé Ik M. le Prince d'Orange, par M.'Tulhagh, d: on enconfervc i» dépouille dans le cabinet au-deiïus defquels on en voit cinq ou (ix noirs, mais longs, qui for» tent à peu-près du coin de la paupière antérieure , & retournent en arrière vers la tête. Il y a de pareilles mouftaches fur la lèvre fupérieure vers le milieu du mufeau. Le nez eft fans poil, noir, & comme divifé par une fine couture qui defcend jufque fur la lèvre : les narines paroifFent comme un cordofi rompu au milieu : fous le mufeau, vers le gofîer&furlesjouess on voit quelques longs poils noirs plus ou moins longs & tous plus roides que Vautre poil , des poils de même efpèce font femés de diftance en diftance fur tout le corps. ... Le palais de la bouche Si buic cannelures ou filions profonds; Ny Z 9 8 Supplément à VHijloire :^ ia langue eft fort épaifTe > pafTablement longue , garnie de petits mamelons & ©vale à fon extrémité. La mâchoire fupé- rieure a deux dents fort longues, Tail- lantes au-devant du mufeau & écartées Tune de Tautre-, elles ont la forme dun triangle alongé & aplati. Les dents de la mâchoire inférieure font pofées au-devant du mufeau , elles font coupantes , fort ferrées & au nombre de quatre , elles font aiïcz longues , plates & larges. . . . Les dents molaires font affez groffes, quatre en haut & quatre en bas de chaque côté^ on en poiirroit compter une cinquième plus petite que les autres. . . . Cet ani- mal a les jambes de devant fort courtes & cachées à moirié fous la peau du corps. Les pieds font nus & ne préfentent qu'une peau noire. Ceux de devant ont quatre doigts, dont trois très-apparens &- celui du milieu le plus long, le quatrième, qui cft au coté extérieur, eft beaucoup plus court que les autres & comme adhérent au troinème*, le bout de ces doigts eft armé d'onglets courts & ronds, attachés à ia peau, de la même façon que nos — ~' j Jambes cft doux Nous tron dts ohlatrb qui a pc Cet hén coupccle desjihlmàux quadrupèdes^. 29 % oûgles. Les pieds de derrière ont trois* doigts dont il n'y a que celui du milieu^ qui ait un ongle courbe, le doigt exté- rieur eft. Un peu pW court que les au- tres. I^'animaî faute fur fes pieds de der- rière comme le lapin. .... Il n*y a^pas le moindre indice de qbeue v lanus fe liïontre fôft long, & lé prépuce en bour- ïfet ronci découvre un peu la verge. Ln couleur du poil' eft le gris ou le brun- fàlive, comme le poil des lièvres ou des hpihs de garenne. Il éft plus foncé fut U tôte & fur le dos, & il eft blanchâtre fur la .poitrine. & le ventre. Xl y a auflS une bâtidé blanchâtre far le côu tout près de^ épaules*, cette bande ne fait point un coïtièr > mais fe termine à la hauteur des Jambes de devant , & en général le poil eft doux & laineux, » ^ ^., c.r lO,. '^: .: i. '■ y^ .:> ..:.^ ^') ;;.?"-•'> ^îf,:.... ..;-î Nous rie' donnerons pas îcHa défcrîpr tion 6^ti parties"^ intérieures de cet ^ninial^ oh la ttbùvera dans KOiivràge de M. tallas, qui a pour titre : Spicilègîa \o6lo^îca. Cet habile NatiiraMe Fa faite avec beacr- coupcde fpby&^^iifiêiadr^xt'b copier ',en Nvj I 300 Supplément à V flifloirt entier pour ne rien perdre de fes olH fcrvations» " _Z) u CASTOR. ~ Nous AVONS D I T que le Caftoif étoît un anrnàl commun aux deux con- tinensi il fe trouve en effet tout auffi fré-* quemmenren Sibérie qu'au Canada*, on peut les apprivoifer aifément, & même leur apprendre à pêcher du poiflbn & le rapporter à la maifon \ M. KaLn aflure ce fût. ' \ ' • ^ et J'ai vu, dit-îl, en Amérique des caftors tellement apprivoifés, qu'on les envoyoit à la^che , & qu'ils rappor- toient leurs prifes à leur maître. J y ai vu auffi quelques loutres qui étoient iî fort accoutumées avec les chiens & avec leurs maîtres qu'elles les fuivoienr, les accom- Fagnoient dans le bateau» fautoient dans eau & le moment d'après revenoient avec un poiflbn ^c^. . fcj Voyage de Kalm , tme IIj foge 350. ies Animaux quadrupèdes. 301 Nous vîmes, dit M. Gmelin, dans une petite ville de Sibérie, un caftor qu'on élevoit dans la chambte , & qu'on manioit comme on vouloîf, on m'affura que cet animal farfoit quelquefois des voyages à une diftance très-coniîdérable, & qu'il enlevoit aux autres caftors îeurs femelles qu'il ramenoit à la maifon, & qu'après le temps de la chaleur paffée, elles s'en re- tournoient feules & fans qu'il les conn De» SOURIS ET DES RATS. Nous DONNONS îci (planche xxxii} la figure de la Souris commune, parce qu'elle n'a pas été bien rendue*» Nous avons dit à l'article de la fourîs, que les fouris blanches aux yeux rouges n'étoient qu'une variété, une forte de dégénération dans l'efpèce de la fouris; cette variété fe trouve non-feulement dans nos climats tempérés ^ mais dans les (i) Voyage de Kamtfchatkaj/^flg^e 73. ♦ Édit. en 31 po/.Tome XV, PL xxxix»f, 164. ÉdiL e/i 13 vu. Tome V 1 1 , P/. xxi^ /. 29^ •i il'ii \ V \s 5 oi Supplément 4 VUiftaire \s contrées méridionales & repcencrioriales des deux continens. », , )^-> : « Les fouris blanches aux yeux rouges, die Pontoppidam , ont été trouvées dans lia petite ville de Molle ou Roms^dallem; znai&on ne fait (î elles y font indigènes ou ft elles Y ont été apportées des Indes orientales. 31 . • i. Cette dernière préfomptîon ne paroît fondée, fur rien, & il y a plus de raifçn de croire que les fouris blanches fe trou- iônt quelquefois en Norwège, coittme ©Iles fe trouvent quelquefois par^toué ailleurs dans notre continent', & les fou-* ris en général fe font même aduellement fî fore multipliées dans l'autre, quelles font auiE communes en Amérique qu'en Europe i fur-tout dans les Colonies les {)lus habitées^ le même Auteur ajoute : ♦ -f '.■ « Que les rats de bois & les rats d'eau, ne peuvent vivre dans les terres les plus feptentrionales de la NorT^ège, & qu'il y a plufîeurs diftriéts, comme celui àQ Hardinver^dAm Iç^ diocèfib de Cesi avons fc « e/l paj ^ Dans I vicomte ^e corn tran/pori par les au point tttTÛQ ont dimi ait enco depuis Querhocr à s'y ctab] plus forte iès lieux des Animaux quadrupèdes, j o 3 Bcrguen j 8c d'autres dans le dioccfâ d*j4ggerhum j où Ton, ne voit point de rats , quoiqu'il y en ait fur le bord méridional de la rivière de Vormen j & que, lorfqu'ils font tranfportés de Tautre côté, c*eft-à- dire, à la partie boréale de cette rivière ^ îls y périllent en peu de temps, diflé- rence qu'on ne peut attribuer qu'à des ex- halaifons du fol contraires à ces animaux. » Ces faits peuvent être vrais -, mais nous avons fouvent reconnu que Pontoppidam n'eft pas un Auteut qwi mérite foi entière. Dans les obfervations que M. le vicomte de Querhoënt a eu la bonté de me communiquer, il dit*, que les rat^ tranfportés d'Europe à llfle-de-France par les vaifleaux s'y étoient multipliés au point qu'on prétend qu'ils firent qutc- lièr l'île aux Hollandois : les François en ont diminué le nombre, quoiqu'il y en ait encore une très -grande quantité. Depuis quelque temps , ajouté M. de Querhocnr, un rat de l'Inde commence à s'y établir *, il a une odeur de mufc des plus fortes, qui fe répand aux environs dès lieux qu'il habite, 8c Ton croit que^ l.\ 304 SupplànentàVHiJloire k>rfqu H paflè dans un endroit oi\ îl 7 a du vîn il le fait aigrir (e). Il me paroît que ce rat d'Inde 9 qui répand une odeur de mufc, pourroit erre le même rat que les Portugais ont appelé Chérofo ou rat odoriférant. La Boullaye-le-Gouz en a parlé : -. » ■ . ' «t II eft, dit-îl, extrêmement petit ; il cft à peu- près de la figure d'un furet, (z tnorfure eft venimeuie^ quand il entre dans une chambre on le fent incontt- lient, & on l'entetid crier kric^ kric^ kric (f). » ; . Ce même rat fe trouve auflî à Maduré» où on le nomme Rat de fenteur ; les voyageurs Hollandois en ont fait men- tion *, ils difent qu'il a le poil aufE fin que la taupe , mais feulement un peu moins noir (g), , , , ^ (t) Note communiquée par M. ie vicomt» fle Querhoè'nt à M. de Bufifon. (f) Voyage de la BouHaye-le-Gouz, page 256. ,(g) Recueil des Voyages qui ont fçrvi à i'étîK lïiffcment de fa Compagnie des Indei orientale»* tome yil, £ag6 21$» ■ ■" ■- ! \ Jes animaux quadrupèdes. 30J Du HAMSTER é\x RAT de blé: On trouve dans la Gazette de Litté» rature, du 1 5 feptembre 1774» un extrait des obfervations faites fur le hamfter , & tirées d'un Ouvrage allemand de M. Sut zer, que j'ai cru devoir donner ici. ' i . > « Le rat de blé, en Allemand Hamf» ter, ne pouvoir être mieux décrit ni plus commodément qu'i Gotha, où, dans une feule année , on en a livré onze mille cinq cents foixante-quatorze peaux Ib l'hôtel-de-ville -, dans une autre cinquante- quatre mille quatre cents vingt-neuf, & une troifîème fois quatre-vingts mille cent trente-neuf. Cet animal habite en gé- néral les pays tempérés -, quand il eft irrité le cœur lui bat jufqu*à cent quatre-vingts fois par minute *, le poids du cerveau eft à celui de tout le corps , commfe i eft à 15)3. - ■ ■ :" ■ .■ ' .. -'j Ces rats fe font d^s magafins, oïl ils placent jufqu'à douze livres de grains. En hiver, la femelle s'enfonce fort avant dans la terre. Cet animal eft courageux \ il k défend contre les chiens, contre les chats. m «( joif SuppUmentàVHifioirt contre les hommes : H eft narurellement querelleur , ne s'accorde pas avec fon ef- pèce, & tue quelquefois, dans fa furie, fa Î)ropre famille, H dévore fes femblables oriqu'ils font plus foibles, aufli-bien que les fouris & les oifeaux, & il vit avec cela de toutes fortes d'herbes, de fruits éc de grains. Il boit peu, la femelle fort plus tard que le mâle de fa tetraite d'hiver -, clic porte quatre femaines, & fait Jufqu'à iîx petïts. Il ne fa et que quelques mois pour que les pemes femelles deviennent fécondes. L'efpèce de rat qu'on nomme Jltîs (h) ^ tue le hamfter. l . . :l Quand l'animal e(l dans fon engour* dâffement, on n'y obferve ni refpiration, ni aucurr forte de fentiment. Le cœur bat néanmoins environ quinze fois pat minute , comme on s'en aperçoit en ou- vrant la poitrine *, lefang demeure fluide» les jnteftins immobiles ne font pas irri- tables-, le coup éledrique même'' ne ré- veille pas l'animal, tout eft froid en lui; au grand air, il ne s'engourdit jamais. 3» (h) L'IItis défigne le Putois, & non pas un Rat ^ comme U dit ici TAuteur. des Animaux quadrupèdes. 307 M. Suizer rapporte par quels degrés il pafTe pour forcir de Ion engourdide- ment, a Cet animal n*a guère d'autre utilité que celle de détruire les fouris *, mais il fait bien plus de mal qu'elles (i). » ■ . , - , . . •■-■ Nous euffions defiré que M. Suîzer eût indiqué précifémenr le degré de froid ou de manque d'air auquel ces animaux s'en-* gourdiiïent *, car nous répétons ici affirma- tivement ce que nous avonis dit"^, que dans une chambre fans feu, où il geloic allez fort pour y glacer l'eau , un hamfr ter , qui y etoit dans une cage, ne s'engour- dit pas pendant l'hiver ijS^. On va voir la pleine confirmation de ce fait dans les additions que M. Allamand a fait impri- mer à la fuite de mon Ouvrage, & que je viens de recevoir. » I < 1 1 I I i I II I 1 1 I II ■ (i) Cbfervations fur le Rat de blé > par M. SuJ* ler. Gaiette de Littérature ^ 1"^, Septembre 1774. *•■ Édit. en ^i vol. Tome XXVI, page 162. Édit. en 13 voL Tome XI, pa^t 11 g. \ < 308 SuppymentàVHiJloire mmÊmÊmàÊmÊmmmmÊÊÊÊÊmmmÊÊÊÊÊÊmÊÊÊÊimÊÊÊÊm ADDITION < ■ . . - De VÊditcur hollandois: . Le hamster*. i«1je Hamster efl un quadrupède du genre des fouris, qui pafle l'hiver à dormir, comme les marmottes. Il a les jambes baffes, le cou court, la tête un peu groffe, la bouche garnie de moudaches des deux cotés, les oreilles grandes & prefque fans poil, la queue courte & à demi-nue, les yeux ronds & fortant de la tête , le poil mêlé de roux , de jaune , de blanc & de noir, tout cela ne lui donne Î>as la figure fort revenante. Ses mœurs ne e rendent pas plus recommandable. Il n*aime que fon propre individu, & n'a pas une feule qualité fociable. Il attaque * Cet article eft d*un Auteur anonyme , & fe trouve tome XIII, iit-^P page 69 de rHiftoke Katureliey Édition de Hollande» J" animaux quadrupèdes. 509 de fa T^- "W'tre , fans excepter ceuv oe la propre race. L'f iiftinfl- «, "'^ ^ porte v«rs l'autre fexe 1 ? ''""' 'I"' '« «î"es jours, au LÏ did^r'^; n'' file ne prenoit pas la ptécautinn a'^ '■ i» rencontre de fon inorfr j 'l*''"'' venir & de le tuer ?. ^^ i °" ^^ '* P^*^ l«és odieufeTN Pra «; ^ "'? '"'- en allier d'autr« „ • r "*="«noins fu •nimal plus aiSle^r''- ['"' '^.'«^^«' «=« place diLguœ mfr "^"" ""« des aniraaul M !!!,'"''*?"'' Naturelle «ux qui Sent lî? i*"" '"""^^e de foit pourvu de bajoues Ln L T.V pratiquer une demSiTtetel' ••'^' dufttie avec laquelle il fô" f« „! r "' d hiver, ne m^rirenf r. • Pro'"''ons des curiux. " '^P"' ™°"'^ '««ntion te hamfter n'habite Da« in^;*/ danstoutesfortesdS,! ^^'■*'"™«™ On nele trouvénida^ufn °" **" '"'""*• ni dans les pays tro„ fr^5 ^- '°P*«"d5, de grains Tq^Km'ure'^r"'^ '^ ^" Il fil ■ \ 5 I o Supple'ment à VHiJloire ieufe lui convient auili peu que les prés, les forées èc les endroits bourbeux. Il lut faut un terroir ^^i à creufer, qui néanmoins Toit âfTez ferme pour ne point s'écrouler. Il choifît encore des conttées fertiles en toutes fortes de graines-, pour nêtre pas pbligé de chercher fa nourriture ^u loin, itmt peii propre à faire de longues cour- tes. Les i ternes de Turingé , réunifiant toutes ce& qualités , les hamfters s y trou- vent en plus erand nombre mîe par -tout ailleurs. ^r- :\rntrr*'i ■ -rr- ; Le terrier que le hamfter fe creufe, ï trois ou quatre pieds fous • terre > confifte pour l'ordinaire en pliis ou nioins de ichanibres 5 fdon Vzae de i'animal qui l'habite. La principale eft tapiffée de paille , & fcrt de logement, les autres font deftinées pour y conferver les provifîons, i|u'il ramalTe en grande quantité dans le temps des moiflbns. Chaque terrier 1 ideux trous ou ouvertures i dont celle par laquelle l'animal eft arrivé fous terre» deP ,ceiid oUiquement. L'autre qui a été pra- tiquée du dedans en dehors, eft perpeit- jdiculaire & fert pour entrer 8c fortir. .. Le$ terriers des femelles» qui ne dci •«■•i; l-t' V » des Animaux quadrupèdes, j 1 1 meurent jamais avec les mâles» diffèrent des autres en pluâeurs points. Dans ceux ' oi\ elles mettent bas , on voit rarement plus qu'une chambre de provifion, parc6 ' que le peu de temps que les petits de^ meurent avec la mère, n'exige pas qu'elle amalTe beaucoup de nourriture *, mais, au lieu d'un feul trou perpendiculaire ,. il y en a jufqu'ik fept ou huit qui fervevit à dbrn net une entrée ât une ibccie libre aux pe«' Hcs. Quelquefois la mère ayant chalTé fei petits, refte dans ce terrier *, mais , pour l'ordinaire, elle s'en pratique un autre, qu'elle remplit d'autant de provifions que lafaifon lui permet d'en r^ma&r» i! < ^H Les hantfners s'^ccouf^ent la ptemière fois vers k fi» du mois 4*a^^U où les mâles (è rendent dans lesterriers des £&•- melles, avec lefquelles ils nereftentce^f pendant que peu de jours. S'il arrive que deux mâles, cherchant femelle, fe ren-* contrent dans le mène trou, il s'élève un comkm furieux entre eux, qui, pour l'oti- dinaice , finit par k mort du plus fbiblej Le vainqueur s'empare de £a femelle, & l'un & l'autre qui, dans tout autre temps, fe perfécutent es. s'entretuent» dépofent leufi :, *- ■v\ \ ■ 3 I 2 Supph'ment à VHifloirelu férocité naturelle pendant le peu de jours que durent leurs amours. Ils fc défendent même réciproquement contre les agref- ièurs. Quand on ouvre un tierrier dans ce temps-là , & que la femelle s'aprrçoit qu'on veut lui enlever fon mari , elle s*é- knce fur le ravifleur, & luî fait fouvent fèntir la fureur de fa vengeance par des morfures profondes & douloureufes. Ir * Les femelles mettent bas deux ou trois fois par an^ Leur portée heft jamais ^u- delTous de lîx, & le pluJfouvent de fcize à dix-huit petits. Le crû de cçs animaux cft fort prompt. A Tâge de quinze jours, ils eflàyent déjà à creufer la terre: peu après, la mère les oblige de fortir du ter- rier, de forte qu'à l'âge d'environ trois (emaihes ils font abandonnés à leur pro- pre conduite. Cette mère montre en gé- néral fort peu de tendrelTe maternelle pour fès petits ; elle qui» dans le temps de les amours » défend (i courageufement Ton mari, ne connoit que la fuite quand fa Emilie ' eft menacée d'un danger , fon Unique foin eft de pourvoir à fa propre conlervation. Dans cette vue, dès qu'cHc fe fent povirfuîvîe> elle s'enfonce en creu- des Animaux quadrupèdes. 513 fant plus avant dans la terre , ce qu'elle exécute avec une célérité furprenante. Les petits ont beau la fuivre , elle eft fourde à leurs cris, & elle bouche même la retraite qu elle s*eft pratiquée. . *ji,t.i Le hainfter fe nourrit de tputes fortes d'herbes, de racines & de grains, que les différentes faifons lui fourniflent. Il s ac- commode même trèç-volontiersde la chaire des autres animaux dont il devient le maître. Comme il n'eft pas fait pour les longues courfes , il fait le premier fonds de fon magalîn par ce que lui préfentent les champs voifins de fon établiflcment , ce qui cft h. r^îfon pourquoi Tpn voit foyi- vent qiîçlques-unes de fes chgmbrçs rem^ plies d'une feule forte de^ grains. Quand les champs font moiffonnés, il va cher- I cher plus loin fes provifîoos , & prend çc qu'il trouve dans fon chemin pour le porter dans fon; habitation & l'y dépofer fans diftinéèion. Pour lui faciliter le tranf- port de fa nourriture, laNaturpla pourvu Ide bajoues de chaque coté dç l'intérieur Ide la bouche.^ Ge font deux poches mem- Ibrancufes, liffes & luifantes en dehors, \k parfen^ées d'un grand nombre de Supplément, Tome V. O !i!'î ( I '3 î 4 Supplément à VHiJloin , glandes en dedans, qui diftîilent fansceffe •une certaine humidiié, pour les tenir fouples & les rendre capables de rcfiiler aux- accidens , que des grains fou vent roides & pointus pourroient caufer. Cha- cune de fes bajoues peut contenir une once & demie de grains , que cet animal de retour dans fà demeure, vide moyen- nant fes deux pieds de devant , qu il prefTe extérieurement contre fes joues, pour en faire foriir les grains. Quand on rencontre un hamfter, fes poches remplies de pro- vilîons, on peut le prendre avec la main, fans rifquer d*ctre mordu , parce que, dans cet état, il n'a pas le mouvement des mâ- choires libre. Mais, pour peu quon lui làilTe du temps, il vide promptement k% poches & fe met en défenfe. La quantité de provifîons qu'on trouve dans les ter- riers, varie fuivant l'âge & le fexe de l'animal qui les habite. Les vieux hamf- ters amaUent jufqu- à cent livres dé grainç, mais les jeunes & les femelles fc content tent de beaucoup moins. Les uns ^ les autres s'en fervent, non pour s'en nourrir pendant l'hiver, temps qu'ils pailent à dormir & fans manger, mais pour avoi{ de c^ préct A fe ret 'daines foin, J ^eurs f itânt d dans ur 3u foini ce tenif f^conno troi?ve a nous avG 'noiieniei 'nenue & ^ous le vc devant: cl contre le ^ quand P^ies fe rei ^fes font '"Oftj&tc ^omme la Joindre rci '^'^ animaux quadrupèdes, u , ae quoi vivre après Ip.t .i -, ^ P^céde leur engourdfce.? ''"^^ * «ï"' A approche de l'hiver lie u n ' 'e retirent dans leur, h k' • ''^mfteri "nés dont H bo'u £7""^ '"''"^^- fo'n. Ils reKent tranqu£s L •" ""^«^ leurs provifions, iufon"! "T^"^ ^^ j«nt devenu plu "S, ^J^ ^"^ 'e froij dans un état d'eneourrf ff^ ' 'K '°'»''ent -fo.„„,e,l,epS7r£7-^-;fci«ble ^e temps-là, on ouvre u"!?-""'^"'''^ reconnoît par un moncea"! ''' 'î"'"» "■ouve auprès du condufr M "'^ 'ï"' ^« nous avons parlé on " ■'?"^' «^«"t mollement c^ouché fur ^unT^'^""'*^^ menue & très-douce il , l ^ P'"'« W le ventre, ente le" delV-^'^r'^^* devant: celles de derrl^ff ^'"'^« «« .contre le mufeau. Le y,' r '^Z"^^" & quand on veut éLïL , "' ^""^'' c"esfereferme„rdtSntT"^''^"' près font roides comme ce v > ^:^*'"e,n. «nott,&tout le corS r-:.'^ "" "'"'"«I comme la glace o'^'^e rr.'"^""^''«. joindre refpiration ni autT SV^^ M Ce neft qu'en le diluant SSct: S I Oij II I u fi6 Supplément à VHiJloire d'engourdiffoinent qu*on voit ie cœur fe contradter & fe dilater j mais ce mouve- ment cft fi lent, qu'on peut compter à peine quinze pulfations dans une minute, au lieu qu'il y çn a au moins cent cin- quante dans le mçipe efpace de temps , lorfque Tanimal eft évçillç \ la graifle eft con^mç figée : les inteftiqs n'ont pas plus de chaleur que l'extérieur du corps, & font infenfibles à l'action de refprit-rde- vin & même à l'huile de vitriol qu'on y verfe, & ne marqueur pas la moindre irritabilité. Quelque douloureufe que foit (outc ççptç ppér^pion , l'animal tie paroît pas I9 fentir beaucoup: il ouvre quel* qiïefois la bpuche, çonime pour refpirer; tnai$ fon engourdilTt^m^nc çil: trop fott pour s'éyeiller entièrement, Q\\ a cçu quç la çaufe de cet engouti 4iffèm.ent dépendoit uî)iquement d'un çerfaift degré de froid en hivpr. Cela pçyt çtrç vrai à l'égard dQ$ loirs, des lé- ;cot?, ^e? çhguyerfouriç j ipais, pour mettre ^e h^tpftpr dai?s cet état, l'eïxpérience prouve qvs'il faur encore que l'air çxré- prieur p'ait aucpp accès à l'endroit où il l'çftmiïé, Qn pçyç $*çn çoavaincirç en enfc renij beau del'j on n( nifr; quatn faur a pêchei trouve engouj retire ( fe rêve & fe n ïe reme expérfei 9" on 0 temps n que l'afcj des eau fer-, c'e. P^"s gro| ^3nqua' beures, fafFe ccti o des Animaux quadrupèdes, j ï 7 enfermant Un hamfter dans uhe caifTèl remplie de terre & de paille, on aurd beau Texpcfer au froid le plus fenlible de l'hiver & afTez fort pour glacer Teau; on ne parviendra jamais à le faire dor- mir-, mais, dès qu'on met cette caifTe à quatre ou cinq pieds fous terre , qu'il fau* avoir foin de bien battre , pour em- pêcher l'air extérieur d'y pénétrer , on le trouvera au bout de huit ou dix jours engourdi comme dans fon terrier. Si l'on retire cette caiffe de la terre, le hamfter fe réveillera au bout de quelques heure» & fe rendormira de nouveau , quand ort le remet fous terre. On peut répéter cettô expérience avec le même fuccès, auflî long-temps que le froid durera , pourvu qu'on obférve d'y mettre l'intervalle de temps néceflàire. Ce qui prouve encore» que i'abfence de l'air extérieur eft une des caufes de rengourdiflement du hamf- rer, c'eft que, retiré de fon terrier au plus gros de l'hiver, il fe réveille im- manquablement au bout de quelques heures, quand on l'expofe à l'air. Qu'on faife cette expérience de jour ou de O 11} ti 5 I 8 SuppUment à VHifioirc Jiuic, cela eft indiftércnt, de forte que la Ipmicte ny a aucune part. * ' <. ' -, «^ C'eft un fpedtacle curieux de voit padèr un hainfter de rengourdilTement au réveil. D'abord il perd la roideur des membres -, enfuice il refpire profondé- ment, mais par de longs intervalles : on remarque du mouvement dans les jam- bes -, il ouvre la bouche , comme pour bailler, & fait entendre des fons défa- gréables & femblables au ralement. Quand ce jeu a duré pendant quelque temps, il ouvre enfin les yeux & tâche de fe met- tre fur les pieds ; mais tous ces mouve- mens font encore peu affurés & chance- îans, comme ceux d*un homme ivre. Il réitère cependant fes effais, jufqu*à ce qu'il parvienne à fe tenir fur fes jambes, pans cerre attitude il refte tranquille, comme pour fe reconnoître & fe repofer de fes fatigues *, mais peu à peu il commence à marcher, à manger & à agir, comme il faifoit avant le temps de fon fommeil. Ce partage de Tengourdinfèment au ré- veil, demande plus ou moins de temps, félon la température de Tendroit où fe trouv fenfib plusd & rfa/i en mo que, c arrive mal ne accomj La V les foin & Ja fu voir d'à îère , qi fe trouv tion à h nemi. ï| fa vie c lailFe pi que de faiiir la i pour fe du chev; du chien la chaiTe loin , il c \ ' des Animaux quadrupèdes, 3 i 9 trouve l'aiîhiial. Si on i'cxppfe à un air fenfihicmcnt froid, il faut quelquefois plus de ûeux heures pour le faire éveiller, & dans un lieu plus tempéré cela fe fait en moins d'une heure, il elt vraifemblablc. que, dans les terriers, cette cataftrophe arrive imperceptiblement, & que rani- mai ne fenr aucune des incommodités qui accompagnent un réveil forcé & fubit. ,^j La vie du hamfter eft partagée entre les foins de (atisfaire aux befoins naturels & la fureur de fe battre. Il paroît n a- voir d'autres palîions que celle de la co- lère, qui le porte à artaquer tout ce qui fe trouve en fon chemin , fans faire atten- tion à la fupériorité des forces de l'en- nemi. Ignorant abfolumenc lart de fauve^ fa vie en fe retirant du combat , il. fe lailFe plutôt aflbmmer de coups de batoti que de céder. S'il trouve le moyen de fâilir la mafn d'un homme, il faut le tuer pour fe débarraffer de lui. La grandeur du cheval l'effraie auffi peu que l'adrefle du chien', ce dernier aime à lui donner la chalTe : quand le hamfter l'aperçoit de loin , il commence par vider fes poches , Oiv I 320 Supplément à VJJiJloire A par hafard il les a remplies de grains ; enfuice il les enfle il prodigieufement, que la tête & le cou furpaflent beaucoup en grofTeur le refte du corps *, enfin il le redrefl'e fur Tes jambes de derrière & s'élance dans cette attitude fur Tennemi; s'il l'attrape > il ne le quitte qu'après l'avoir tué ou perdu la vie -, mais le chien le prévient pour l'ordinaire , en cherchant de le prendre parderrière & de Tétran- glec. Cette fureur de fe battre fait que le hamfter n'eft en paix avec aucun des autres animaux. Il fait même la guerre à ceux de fa race , fans en excepter la fe- melle. QufKid deux hamfters fe rencon- trent, ils ne manquent jamais de s'atta- quer réciproquement, jufqu'à ce que le plus foible fuccombe fous les coups du plus fôït qui le dévore. Le combat entre un mâle & une femelle dure pour l'or- dinaire plus long-temps que celui de mâle à mâle. Ils commencent par fe don- ner la chafle & fe mordre-, enfuite chacun fe retire d'un autre côté , comme pour prendre haleine •, peu après, ils renou- vellent le combat, & continuent à fe fuir laur de t A \\ ^es Animaux quadrupèdes. ) i t & à fe battre jufqu'à ce que l'un ou lautrc fuccombe. Le vaincu fert toujours de te.pas au vainqueur. » Du S O V L I K. Nous DONNONS îci (planche xxxill) la figure de cet animal, qui manquoic dans nos volumes précédens •, M. le Prince Galitzin a eu la bonté de demander , à Id prière de M. de Buft'on, huit Souliks, & de donner tous les ordres nécefTaires pour les faire arriver vivans jufqu'en Frarfce v il s'adrefTa pour cela à M. le Général Betzkr, qui les envoya à M. le marquis de Beau(Tet, alors Ambaflàdeur de France à la Cour de Péterfbourg. Ces huit petits animaux arrivèrent vivans à Péterfbourg après un long voyage depuis la Sibérie, mais ils ont péri dans la rra- verfée depuis Péterlbourg er> France; quoiqu'on eût eu les plus grandes atten- tions, tant pour leur nourriture que pour les autres foins néceffaires à leur confervation. On avoir reconimandé de Sibérie, de ne leur donner à manger que du blé ou du chenevis, de les laiffer à l'air autant quon pourroit> dempêcbeî Oy i (( 3 2 2 Supplément à l^HiJloire . feulement que Teau des grandes pluies ne les inonclac dans leur caKfe \ de leur mettre dans cette même caille une forte épaifleur de fable aflez lié pour ne pou- voir s'ébouler, parce que, dans leur état de nature, ils font leurs trous dans les ter- res légères. ' 2 * • ' Ces animaux habitent ordinairement Jes déferts, fe font des tanières fur les pentes des montagnes , pourvu que le fond de la terre Tort noir. Leurs tanières ne font pas égales en profondeur, elles font de fept ou huit pieds de longueur, Jamais droites mats tortueufes , ayant deux, trois, quatre & cinq forties *, leur diftance eft auiîi inégale , ayant depuis deux jufqu'à fept pieds de féparatron. Ils pratiquent dans ces taniètes ditlérens en- droits, où, en temps d'été, ils font leurs provifions pour Thiver. Dans les terres labourées ils ramaflènt , pendant le temps delà moillôn, les épis de froment, de même que la graine des pois, du lin & du chanvre qu'ils mettent féparément l'un de l'autre dans les endroits préparés ex- près & d'avance à l'intérieur de leurs tanières. Dans les endroits incultes > ils raniaf] Hn été dçrac qu'elle en fafi maga/j* provilî core de repofet ques p hors de fent de] nafffent menceni On ne fa tion des dsfcriptf volume Je do de la Ti bien renc Ponto mm Édit. ^ des animaux quadrupèdes, ^i^ ramaflcm des grait>cs de différentes herbes» En été, ils fe nourrilïent de grainsjd'herbes, de racines & de jeunes fouris *, pour peu qu'elles foienrgrodes, le foulik ne peut en faire fa proie. Indépendamment des niagalins où ces animaux gardent leurs provilîons d'hiver, ils Ce pratiquent en- core dans leurs tanières des endroits pour repofer, ôc qui en font diftans de quel- ques pieds -, ils rejettent leurs ordures hors de Ipurs retraites. Les femelles por- tent depuis deux jufqu'à cinq petits *, ils naident aveugles Se fans poil , & ne com- mencent à voir que quand le poil paroît. On ne fait pas au jufte le temps de la gefta- tiort des femelles^ (Voyez lir le foulik la dsfcripcion qu'en a donné M, Daubenton , volume X V^ pages 1 9 5 «S* fuh antes). t LA TAUPE. s., Je donne ici (pL xxxiv ) la figure de la Taupe, parce qu'elle ;i'a pas été bien rendue*. Pontoppidam afTure que la taupe ne fe ** Éclit. eu 31 vol. Jomt X VI, P/. xii ,p. 142. Édit. w i3>o/. Tome VU, PL xxyi.p. 32^, Ovj < I 3 24 SuppUmenthPHiJloire trouve en Norwège que dans !a pâme orientale du pays, & que ie refte de ce royaume eft relleuient rempli de rochers qu'elle ne peut s y établir (k). * TAUPE DU CAP 1>JB BONNE'ESPÈRANCÏÏ^ Nous DONNONS ici ('pi, XXXV J la figure d'une Taupe , qui le trouve au cap de Bonne • efpérance , & dont la peau bourrée nous a été donnée par M. Sonne- rat , Gorrefpondant du Cabinet. Cette taupe reffemble allez à la taupe ordinaire par la forme du corps , par les yeux qu'elle a très-petits , par |,es oreilles qui ne ionr point apparentes, & par la queue qu'il faut chercher dans le poil , & qui eft à peu'près de la même longueur que celle de notre taupe j mais elle en dif- fère par la tête qu'elle a plus grofle, & par 1^ mufeau qui reffemble à celui du cochon-d'inde. Les pieds de devant font aufli diftérens j le poil du corps n eft pas (kj Hiftoire Naturelle de la Norwège,parPoih toppidam. Journai étranger , /«/« 1 75Ô. «on de f la q d'un poil que< doit que ( quoic peut pie V T. ce me ur princfj creufe routeri mant a dans] roideu à propj creufei comnii dans moins rite de Tl its Animaux quadrupèdes, jif fïoir, mais d'un brun-minime avec un peu de fauve à Textréniité de chaque poil; la qu ue eft couverte de grands poils d'un jaunc-blanchatre, & en général le poil de cette taupe du Cap eft plu« long que celui de la taupe d'Europe. Ainfî, Ton doit conclure de toutes ces diftérences que c'eft une efpèce particulière, & qui, quoique voidne de celle de la taupe , ne peut pas être regardée comme une firat?, pie variété* r TJ UP E DE Pensilvanie. tt II Y A, dit M. Kalm, en Penfilva^ nie une efpèce de Taupe , qui fe nourrit principalement de racines. Cet animal fe creufe dans les champs de petites allées fouterraines, qui fe prolongent en for- mant des détours & des (înuo fîtes. ... Il a dans les pattes plus de force & de foideur que beaucoup d'autres animaux » à proportion de leur grandeur. .... Pour creufer la terre , il le fert de fes pieds comme des avirons. M. Kalm en mit ui> dans fon mouchoir, il s'aperçut qu'en moins d*une minute il y avoir fait quan- tité de petits trous , qui avozenc i'ain: 3 2 6 Supplément à VHiJloire ^> d'avoir été percés avec un p6mçon..,i II écoit très-iiiéchant , & dès que Ton mettoic ou qu'il rrouvort quelque chofe { ur fon pafTage , iï y faifoit tout de fuite , en mor- dant, de grands trous. Je lui préfentai, dit M. Kalm, mon écritoire , qui étoit d'acier, il commença d'abord à la mordre, mais il fut bientôt rebuté par la dureté du métal, & ne voulut mordre après aucune des chofes qu'on lui préfentoit. Cet ani- mal n'élève pas la terre en dôme comme les taupes d'Europe, il fe fait feulement de petites allées fous terre (IJ- y> :\\: ^i Ces indications ne font pas fuffiLi.ucs pour donner connoilïance de cet animal , ni même pour décider s'il eft vraiment du genre des taupes. 1 (IJ Voyage de Kaim, tome lit pag& 333, Gol- tingen,i757. / 'vr^ ¥^P^^^ r des Animaux quadrupèdes, 327 G01-. L^^ A D D I T I O N A V article de VOurs\ iYl« DE MuSLY, Major d*artillerie ,' au fervice des Etats-Généraux , a bien voulu me donner quelques notices fur des Ours élevés en domeflicité, dont voici Textrait : ce A Berne, où Ton nourrît de ces animaux, dit M. de Mufly, on les loge dans de grandes foiïes carrées , où ils peuvent le promener *, ces folFes font couvertes pardefl'us & maçonnées de pierre de taille , tant au fond qu'aux quatre côtés. Leurs loges font maçonnées fous terre au rez-de chauflée de la foiïe , & font partagées en deux par des murailles, & on peut fermer les ouvertures tant » Édit. eu 3 1 vol. Tome XVII, page 57. ù £dic. m 13 vqU Tome VIII, page i8« . 1 1 3 1 8 Supple'ment à PHiJîoire extérieures qu'intérieures , par des gtîlle* de fer qu'on y larfTe tomber comme à uue porte de ville. Au milieu de ces foffes, il y a des trous dans de groflcs pierres, où Ton peut drefler debout de grands arbres v il y a de plus une auge dans chaque fofle , qui eft toujours pleine d'eau de fontaine. Il y a trente-un ans qu'on a tranfporté de Savoie ici deux ours bruns fort . jeunes , dont la femelle vit encore j le mâle eut les reins calïés, il y a deux mois > en tombant du haut d'un arbre qui eft dans la fofle. Ils ont commencé d'engendrer à Tâge de cinq ans , & depuis ce temps ils font en- trés en chaleur tous les ans au mois de juin, & la femelle a toujours mis bas au commencement de janvier •, la première fois elle na produit qu'un petit, & dans ïa fuite tantôt un , tantôt deux , tantôt trois, mais ^mais plus, &, les trois der- nières années, elle n'a fait qu'un petit chaque fois ; l'homme qui en a foin , croir qu'elle porte encore aduellement (17 c;dobre 1771). Les petits en venant au monde, font d'une allez jolie figure couleur fauye avec du blanc ^utoux d(| gueu quat< bout queu Ils foi & le propc les re fluets seûâc vienni Lo] accou] niouv< penda enfuite ff temps des Animaux quadrupèdes, 529 cou , & n*ont point Taîr d'un ours; la mère en a un foin extrême. Ils ont les yeux fermés pendant quatre femaines *, ils n ont d*abord guère plus de huit pouces de lon- gueur, &, trois mois après, ils ont déjà quatorze à quinze pouces, depuis le bout du niufeau jufqu'à la racine de la queue , & du poil de près d'un pouce» Ils font alors d'une figure prefque ronde 9 & le mufeau paroît être fort pointu à proportion du refte, de façon qu'on ne les reconnoît plus •, enfuite ils deviennent fluets pendant qu'ils font adultes , le blanc s'efface peu-à-peu, & de fauves ils de-, viennent bruns. Lorfque le mâle & la femelle font accouplés, le mâle commence par des mouvemens courts, mais fort prompts, pendant environ un quart de minute i enfuite il fe repofe deux fois auffi long- temps fur la femelle & fans s'en déga- ger, puis il recommence de la même ma- nière jufqu'à trois ou quatre reprifes, &, l'accouplement étant confommé , le mâle va fe baigner dans l'auge jufqu'au cou. Les ours fe battent quelquefois aflez ru- dement avec un murmure horrible \ mm y 3jO Supplément à l^Hifioire - dans le temps des amours , la femelle a ordinairement le defliis, parce qu'alors le maie la ménage. Les folles > qui étoiene autrefois dans la ville, ont éré comblées, & on e?) a fart d'autres entre les remparts & la vieille enceinte, v es deux ours ayant été réparés pendant quelques heures pour les tranfporcer l^un après l'autre dans les nouvelles folles , lorsqu'ils fe font retrou- vés enfemble ils fe font drefles debout pour s'embrader avec rranfport. Apres la mort du mâle, la femelle a paru fort affligée, & n'a pas voulu prendre de nourriture qu'au bout de plulîeurs jours; mais à moins que ces animaux ne forent élevés & nourris enfemble des leur tendre jeuneflè, ils ne peuvent fe fupporter^ 8c lor (qu'ils y ont été habitués, celui qui fur- vit ne veut plus en fouffrir d*!autres. Les arbres que l'on met dans les fofïès tous les ans au mois de mai font des mé- lèzes verds, fur lefquels les ours fe plai- fent à grimper *, néanmo^r j Us en caflènt quelquefoi*- les branches, fur-tout lorfque ces arbres font nouvellement plantés. On les nourrit avec du pain de feigle que 1 on coupe en gros morceaux , & que l'on des ^4nimaux quadrupèdes, j 3 i trempe dans de l'eaii chaude. Ils mangent auffi de toutes fortes de fruits \ & , quand les payfans en apportent au marché qui ne font pas mûrs, les archers les jettent aux ours par ordre de police. Cependant on a remarqué qu'il y a des ours qui préfèrent les légumes aux fruits des ar- bres. Quand la femelle eft fur le point de mettre bas, on lui donne force paille dans fa loge , dont elle fe fait un rempart, après qu on Ta féparée du mâle , de peur qu'il ne mange les petits \ & , quand elle a mis bas , on lui donne une meille jre nour- riture qu'à l'ordinaire. On ne trouve Ja- mais rien de l'enveloppe, ce qui fait ju- ger qu'elle l'avale. Oh lui laifïè les petits pendant dix femaines , & j après les en avoir féparés, n les nourrit pendant quel- que temps avLL du lait & des bifcuits. L'ours en queftion que l'on croyoît pleine, fut munie de paille comme à l'ordinaire dans le temps que l'on croyoit qu'elle alloit mettre bas -, elle s'en fit un lit où elle refta pendant trois femaines fans avoir rien produit. Elle a mis bas à trente-un ans, au mois de janvier 1771» pour la dernière fois *, au mois de juin 3 3 i Supplément à VHiJloire fuivant, elle s'eft encore accouplée, maïs au mois de janvier 1771, à trente-deux ans, eile n'a plus rien fait. Il fereic à fou- haiter qu'on la laiflat vivre jufqu'au terme que la Nature lui a fixé, afin de le con-. noître. Il y a des ours bruns au Mont- Jura, lur les frontières de notre canton, de \^ Franche-comté & du pays de Gex •, quand ils defcendent dans la plaine , fi c eft en automne , ils vont dans les bois de châ- taigniers, oi\ its font un grand dégât. Dans ce pays-ci les ours paflènt pour avoir le fens de la vue foible , mais ceux de Touïe, du toucher & de Todorat très* bons (a), » • En Norwcg^, les ours font plus com- muns dans les provinces de Berguen & de Dronthein, que dans le refte de cette contrée. On en diftingue deux races, dont la féconde eft confidérablement plus pe- tite que la première *, les couleurs de (a) Extrait de deux lettres écrites par M. de Mufly, Major d*artiHerie au fervice de Hollande, à M. de Buffon , !*une datée k Berne le 17 pftobre 1771 , & l'autre daté® à la Haye le 3 juin 177a, nais eux fou- rme con-, ,iut e la uand ft en châ- Dans DÎr le de IX trc»* com- len & cette , dont is pe- irs de M. <3e )Hande , oftobre 1772. des Animaux quadrupèdes. 33} toutes deux vatient beaucoup, les uns font d'un brun -foncé, les autres d'un brun - clair, & n)êmç il y en a de gris (Se de tout blancs. Us fe retirent au commencement d'octobre dans des ta- nières ou des hutes qu'ils fe préparent eux-mêmes, & où ils difpofent une et p^ce de lit de feuilles )& de moufle. Comme ces animaux font fort à crain- dre ;i fur-tout quand ils font bleflés, les chalteurs vont ordinairement en nombre » CM moins de trois pu quatre, & comme Tours tue aifénent les grands chiens, on n*en mène que des petits qui lui paflent aifément fous le ventr(î,&lefaifîf(entpar les parties de la génération. Lorfqu il fe trouve excédé, il s'appuie le dos contre un rocher ou contre un arbre , ramalïè du gafon & des pierres qu'il jette à fes en- nemis , & c*eft ordinairement dans cette fituation qu'il reçoit le coup de \z mort (h). Nous avons vu , à la ménagerie de Chantilly, un ours de l'Amérique , il étoit (h) Hiftoire Naturelïç de ïa Norwège , parPoiv- toppidam, humd étranger ^ Juin 1756. j f 4 Supplément à PHiJtoire, &c, d'un très-beau noir Se le poil écoic doux % droit & long comme celui du grand fapa- jou , que nous avons appelé le coaita^ Nous n'avons remarqué d'autres difté* rences dans la forme de cet ours d'Amé^* rique» comparé à celui d'Europe, que celle de la tête > qui ell un peu plus alon- gée, parce que le bout du mufeau eft moins plat que celui de nos ours. On trouve, dai.s le journal de l'expé- dition de M. Bartram, une notice d'un ours d'Amérique, tué près de la rivière (aint Johnes , à l'eft de la Floride : je Gct- ours, dit la relation, ne pefoit que quatre cents livres, quoique le corps eût fept pieds de longueur , depuis l'ex- trémité du nez jufqu'à la queue. Les pieds de devant n'avoient que cinq pouces de large, la graille étoit épaidè de quatre pouces. On l'a fait fondre , & on en a tiré loixance pintes de graiflè , mefure de Çaris (c),y» * H*. (c) Lettre de M. Colinfon à M. de Bulfgn. landres, 6 février I7t57. Fin du Tome cinquième* ■■■/h (..; " / r ■I''.-;; ^-■t /.v- ,w