^. o *^v^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 11.25 A 125 m ^ ^ |Z2 ^ Uâ 12.0 Nluu U 1 1.6 I 6" ol^ ë m V y HiotDgraphic Sdenœs Corporation 33 WIST MAIN STRHT WHSTH.N.Y. U5M (716) •72-4503 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copv which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. □ Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ D Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée □ Coloured pages/ Pages de couleur □ Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées r~~l Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées □ Pages detached/ Pages détachées D Coloured ink li.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Showthrough/ Transparence I I Coloured plates and/or illustrations/ D D 0 |~~| Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may causi^ shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional commenta:/ Commentaires supplémentaires.- Pagination multiple. Les pages froissées peuvent causer de la distorsion. D Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed.to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X >y 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmad hère has been reproduced thanks to the generosity of : Seminary of Québec Library L'exemplaire filmé fut reproduit grflce à la générosité de: Séminaire de Québec Bibliothèque The images appearing hère are the beat quailty possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are fllmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or iliustrated impres- sion, or the back cover when appropriete. AH other original copies are fllmed beginning on the first page with a printed or iliustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or iliustrated impression. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — »• (meaning "CON- TINUED"), or the symbol y (meaning "END"), whichever applles. Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de fllmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporta une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originsux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière imoge de chaque microfiche, selon le caa: le symbole -*> signifie "A SUIVRE", le symbole y signifie "FIN". Maps, plates, charts, etc., may ba fllmed at différent réduction ratios. Thoso too large to be entirely included in one exposure are fllmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many f rames as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle aupérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants Illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 "W' ^• ■> i V'*^ *!-*'; ■'.-■. •*•• : i -ik.-' - -i)' ft*i .k: :^ ■;■**■ ■"•*-1É«Çl^„',.»««*'»^*' ^•«i V*-' 4- ,J' ti.- \^ ^:I^V*8W kè'r^i<î*l4?i«H* fc ;'i»i *»>-v.t ,,.,-,^i-(«i.;'«srjr^..'>j^^^;^j;./ y. _ ■ ['M- r'y ■-:* * t -iti '' ' ' - ïV * * t^-: !;'•"'*■.*. *-s.-.. . 1 v-?* ■ ; >.• -■ ; • 2#. ^.< ri V»* S \VV. \ 7 n / - j ■ / |.... ■J / i 3, tue d0 l'Uni*"*** Québec 4, OUÏ. trr Wj,<' >. .s m •■>. y - I ^1 -^ «il H ^î*Çi# -»-,*! ^^ v\ i HISTOIRE ' 4A NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, Servant de fuite à Thiftoirc des Animaux quadrupèdes. \ ?ar M. le Comte de B u f fon ^ Inten^ dant du Jardin & du Cabinet du Roi, \ de V Académie Françoijè , de celle des Sciences , &c. f-if^. •^:P\ Supplément. Tome onzième. ^^t^^ejLd^ la Copie tM-4.? DE L'IMPRIMERIE ROYALE. j M. DCCLXXXII. •.\^ •\ '^ M r ^..Jl. î P X \rn rv^y »,■«■.•.,' »> vh** 1 îjyoïTiîAi .Tn 3wi^.sa^ai)- Vf:* L J V -*ï iuuït. rjD yuô jliiri'î i: .^i;ai ^t.) :ni;^m2 V ,i% ■k -h^- 1 il). .aim e\*; ^^ lu' ■Ji'-i,* ^^^. -V. ■ .' . . . 401 •• / > - »'i . K'i- *■ .• t LE, ISTOIRE i - H m i^i^t^^ «^ 'U' !_^.; .-. «,. fi,«»jj,-iWkj , ,rt • ..•.*^' f«. >:»>.§#•.. .w TanuXl. Tom/.X. 'H JPl.I.Jf41^ • 9^\ J)e^Sei>Adet. Jl6wd. 21L JLnujél^Sa liB TAPHL aw MAIÎOUIU. .:=xi. :,;.,..,... fjli HAna-j^d^Sa Bi^»m:r^^=gi •«• d^c^Ar»-'' •/ •■'..•'•.'••••■.•4'», HISTOIRE Mtur :-l »X«X»'X»«T.«X»«!X». >x«»x« ^ UPFLÉMÈNT À L'HJS Xffl^E : V Des Aamaux' qHàdfu^è^^i^' * ^ ' ■ ■!*' r »-f r • ou MAI^0 it I. CiT A NI M AT, quéîitf p»iist ^cpLtdet eébhu^ ^f éléphant att- ilouVei»! ij^ndei* né îë) ^epreferite nëaniifoinS: qité' ' tVc§- iihpàtfâftement par la; forme , ;&r en apprcK^he encore mdbs -^àt iit.|ito*- V ■ "^ . .. . ■ "' > • SÙpplimentlTonït XI, ^ -v j^,' /> .'4:' ■ÏW ■%i *f y. ^■•■♦-V-A't^"**'^" ^^ *y . ? . ■<.:-y.i\ :;■■!- s -,- - X 'T. .1 l 1 SuppUment à VHiJloire deiir r fi fetà fà<-ile S m feîre au jtïfte la compâfàïfofl V car j'ai cm devoir don^ iier ici une féconde figure du Tapir (planche L"^ qui eft J)lus exaéte que celle' (tu voïurm XI , plancha xmi '^ fabâbt. M. Ji^li^éi^ ^VÈiêàà dtr iftoik à G^ycimeç^cj^ cul- ^ïve ? aveoi Aiàcès ! diffih:entes[ . pài^ie*^ dt WbSiowk Nttiuréilé jr niicrit qim k t^pir eft en efet , ïe pli|s çros de tous les quadirupcde^ 4^ i Amérique, i?i&îcîionaIe , *& qull'}^ ^éii a (çpt pèf^t jtîfqtt'à cinq cens livres : or* ce bokK èft\'cfe,f6ïs f '. -t V - ■» " 'V des jinimaui: uadrupèdes. 3 moindre que cdui d'un éléphant dç taille ordinaire , & Ton n'âUroit jamais penfé à comparer deitx animdUx aufE difproportiônnés , fi le tapir , indépen^- damment de cette efpèce de trompe''^ n'aroit pas dtielqlies hâbittides fêmHàblés à celles de lélépharit. Il va très-fouvent à Teau pour fe baigner, & non bout \Y prendre du poiffon , dont il Ae [mange jamais -, car il fe nourrit d*herb€li comme réléphânt , de de feuilles d*ar- fariffeaUX : il ne produit aliffi qiùm [petit. ^^ f Ces animaux fiiient de ibftrie le voi- finage des lieux habités, et demeurent [aux environs des maréc^es & des riviè- Ires cfu'ils traverfent foiivent péndaint te otif & même pendant la nuit, la Femelle fe fait fuivre par fon jjetit, éc 'accoutume de boïine heure à ehtr^ ians l'eau ) où M plonge & jetie devjuit ^ ^ , mère , qui friable lui donner des cens pour cet exercice \ le père rta oint de part à rédUcatioil , car ïoh cuve les mâles toujours feiils, à fexr^<« ptloh dû temps où les femelles ioïtt i ehalettt. ^■^^■%,i>^kk i^w^^A^, *i-c-:*ii>t« «î^ -Ï-- •:■ Kl] ■ftf-i I • •■d j4 Supplément à VHijloire . L'efpèce en eft affez nombreufe dans rintérieiir des terres de la Guyane , & ^\ en vient de temps en temps dans les .bois qui font à quelque diftance de Cïwrennp. Quand on les chafîê , ils fe .r^nigiei^t dans Teau , pu il eft aifé de J[çs, tirer j mais, quoiqu ils foicnt d'un -naturel tranquille & doux , ils devien- .tient dangereux lorfquon les blefle : on j^n a vu fe jeter (lir le canot d'où le coup étoit parti , pour tâcher de k \ venger (^n- le renverfant : il faut auffi Ven garantir dans les forêts-, ils y font des fentiers ou plutpt d'aifez larges chemins |)attus , par leurs fréquentes allées & venues , car ils ont l'habitude de paffer ' Se repafîêr toujours par les mêmes flieux*, & il eft à craindre de fe trouver ^ir ces . chemins , dont ils ne fe détour- ' j[iént ]Mris^ (aj f parce que leur allure i émm i|*i"i M* ^ ^ ^ fûj Un Voyageur m*a raconté qu*il avoit failli ^^être la vi^ime de fon peu d'ejtpérience à cei ,fuj«t; que, dan? un voyage par ^erre , ii avoit 'attaché fon hamac à deux arbres pour y paffer là tiuk, (fe que le hfimac traverfoit un chemin! :l)âctu par les tapirs. Vers iei neuf à dix heures! ^u ^oir 9 il entendit un grand bruit dan$ M des Animaux quadrupèdes, f eft brufque , & qiie , Tans chercher à' ofFenfer, ils heurtent rudement tout ce qui fe rencontre devant eux. Les terres voifînes du haut des rivières de la Guyane , font habitées par un affe:^ grand nombre de tapirs , & les bords des eaux font coupés par les (entiers qu'ils y pratiquent ^ ces chemins font fi frayés , que les lieux les plus déferts femblent, au premier coup-d*œil, être peuplés & fréquentés par les hommes. Au refte , on drefTe des chiens pour chaffer ces animaux fur terre, & pour les futvre dans Teau : mais, comme ils ont la peau très-ferme &.très-é'paifle, il efl rare qu'on les tue du premier coup de fiidl. . Les tapirs nont pas d'autre cri forêt, c'étoit un tapir qui venoit de fon côté ; il n'eut que ie temps de fe jeter hors de fou hamac , & de fe ferter contre un arbre. L'animal 1 ne s'arrêta point ; il fit fauter le hamac aux branches , 6c froifla cet homme contre i'arhre ; enfuite , fans fe détourner de fon fentier battu, il i>afi'a au milieu de quelques Nègres qui dor- moient à terre auprès 4'un grand feu, & il ne [leur ât aucun mal. ^ - . Auj ■• r . ;-' " -< ;;■■ 6 SuppUment 4 VHifioirc qu une ^^ce de (îfflet vîf & aigu , que ^s chaflêi^Fs ^ les fàuvages imitent aâez par^iteiDçnt pour les faire approcher ^ les tirer dç près> on ne les voit guère s'écarter des cantons qu'ils ont adoptés. Ils courent lourdement & len- tement-, ils n'attaquent ni les hommes 9ii les animaux, à moins que les chiens ne les approchent de trop près, car, dai>s ce cas, ils fê défendent avec les dents & les tuent, • ILa mère tapir paroît avoir grand foin de fon petit \ non - feulement elle lui apprend à nager, jouer & plonger dans feau, mais encore lorfquelle eft à terre, elle s'en fait conflamment accompagner ou fuivre , & , fi le petit refte en arrière , riie retourne de temps en temps iâ trompe , dans' laquelle eft placé l'organe de l'odorat , pour fentir s'il (lût ou s'il eft trop éloigné , & , dans ce cas ^ elle l'appelle & l'attend pour fe mettre en On en élève quelques-uns à Cayenne en domefticité s ils vont par-tout (ans &ire de mal*, ils mangent du pam, de la cailàve^ des firuitsj U$ aiment qu'on V>1'^ \ .V:àX ■■■4 '■ ■--' des Animaux quadrupèdes. 7; les carejffe, & font çroiEèrement fami- Uers, c^ iU ont un w pefant &lpwrd, à-peu-près con;ane fc cochon, Qwelquç- fois ils vont pendant fe }our dans ks bois, & reviennent le foir à h maifonv néanmoins il arrive fouvent lorftpi on leur lalfTe cette liberté , qu'ils en abufent , 6c ne reviennent plusv teur chair fe mange, mais neft pas d'un bon goûtj ellç çfl pefante , fembjahk , pour la coulei^: & par lodeur» à celle du cerf. Les feul» morceaux aflêjs bons , font les pieds & le deiliis du coup* M. Bajon , Chirurgien du Roi k Cayenne, a envoyé à T Académie deç Sciences^ en 1774 > un Mémoire ^14 fiijet de cet apimalf I^Tous croyons devoir donner par extrait les boiwies obferva»* tions de M. Bajon, & ^ire r^marquçr ' en même temps deux inépriies qui now paroiflent s'être nliffées dans fon Écrit, qui d'ailleurs mfiite des éloges. (c La figure de cet atiimal , di^ M. Bajon , approche en général de cellç du cochon-, il eft cependant de la haii^ teur d'un petit mulet, ayant le corps . ' ^^ " -;m\ A iv 'î/iv- \ 8 Supplément à VHiJloire extrêmement épais, porté fiir des jambes trcs-coiirtes -, il eft couvert de poils plus grps , pîiis ïotigs que céiix de I*âne ou dû cheval, mais puis fins 3t plus courts que les foies du cochonT & beaucoup moins épais. Il a une crinière dont les crins , toujoius droits , ne font qu'un peu plus longs que les poils du refte du corps', elle s étend depuis le fommet de hj, tête , jùfqu'au commencement des èWaules. La tête eft grofle & un peu alongée, les yeux font petits & très- noirs , les oreilles courtes , ayant , pour la forme, quelque rapport avec celles du cochon-, il porte au bout de iâ mâ- choire fupérieure une trompe d'environ iui pied de long ,, dont les mouvemens font très-fouples , ôc dans laquelle réfidé l'organe de l'odorat -, il s'en fort comme l'éléphant, pour ramaflêr des fruits, qui font une partie de fa nourriture -, les deux ouvertures des narines partent de l'extrémité de la trompe \ fà queue eft très-petite, n'ayant que deux pouces de long, elle eft prelque fans poils. Le poil du corps eft d'un brun légè- rement foncé, les janibès font courtes des Jlnimàux quadrupèdes. 9 & greffes , les pieds^bnt aufli fort larges & un peu ronds •, les pieds de devant ont quatre doigts, & ceux de derrière n'en ont que trois , tous ces doigts font enveloppes d'une corne dure & épaiffe \ la tête, quoique fort groffe, contient un très-petit cerveau \ les mâchoires font fort alongées & garnies de dents, dont le nombre ordinaire eft de quarante ; cependant il y en a quelquefois plus & quelquefois moins*, les dents incifives font tranchantes , & c'eft dans celles-ci qu'on ôbferve de la variété dans le nombre. Après les incifives, on trouve une dent canine de chaque coté , tant (iipérieu- rement qu inferieurement , qui a beau- coup de rapport aux défenles du fan- glier. On trouve enfuite un petit efpace dégarni de dents , & les molaires fuivent après , qui font très-groffes , & ont des furfaces fort étendues. En difféquant le tapir oii maïpourt, la première chofe qui m'avoit frappé ^ continue M. Bajon , c'elt de voir qu'il eft animal ruminant . . Les pieds & les dents du maipotiri n ont pourtant aucun rapport avec ceux de nos animaux rumr- Av ■■ ■ ■* : '%■"•■' :v>. » to Supplément à VBîfioin «ans . . • • Cependant 1q maïlpK>iirî t troi^ poches ou eftomacs co^^dérabies qui cosnmunémeflt font fort pleins , fw" tout le pren^ier , que j'ai toujours trouvç çoinme un balon. . . Cet eftotnac repond è la panfe du boeuf, mais ici le K^feau 9U bonnet neft prefque point diftinô-, de ktt» que ces deux parties n en font quijuie. I^e deuxième eftomac; nommé fe fiiùlht y eft auffi fort confidérable , i^ iFeâê^nbie beaucoup ^ celui du bœuf > *veç cette di^ïrence que les feuillets en ioxii beaucoup plus petits , ^ que lé^ tuniqnes en parpiflen^ plus minces : txAn \f^ troijSème ^ftooiac eft le moin« grand & le plus mince v on ny obièrve da^s l'intérieur que de ^ples rides, 3c }ç Tai prefque toi^ius trouvé plein de m^ti^e tout- à -fait digérée. Les in- teftinç ne fbi«t pas bien gros, mais très- longs *, l'animal rend les matières en bouJes-, à peu -près comme celles du çkeval. »> Je fuis obligé de contredire ici ce qu'avance M. Bajon * & d'afliirer en 9>em/e teiiips que cçt arân^l ^e^ pçint des minimaux quadriupèdes. 1 1 rumînint , & n'a pas trois eftomacs comme H le dit. Voici mes preuves* On nous avoit amené d'Amérique un tapir ou maïpouri vivant *, il avoit bien fupporté la mer, & étoit arrivé à vingt lieues de Paris , lorique tout-à-coup il tomba 'malade Ôc mourut^ on ne perdit pas de temps à nous lenvoyër, -& je pri^i M. MertrAd, hahijb Chirurgien- t)émon(lrateur en anatoQ^iCsËC^âioles du Jardin du Roi » ture, & d examiner res : chofe très-fa puifque c'eft lui qui] quer, fous les yeux de l'Académie des des animaux dont nous defcriptions. M. Mer^^jojQinr^Pëviueurs à toutes les connoi^^w^ae l'art de TAnatomie , une grande ex^ifUtude dans fes opérations. De plus , cette diâêâjoQ a , pour ainii dire , été faite en ma pré* fence , & M. Daubenton le jeime en a fuivi toutes les opérations , & en a rédigé les réfultats-, enfin M. de Sève, notre defltnateur» qui voit très-bien, y étoit auilL Je fiejrapporte ces circoi^ Av; ^ ^^:-'':" V r '_'.■[- ->h^V V--; t- 1 ,■' ■■"'■- - ^-■■■■'*^^-..r 'P ;- - V ■- ' •f : ■■' . '■^. - :^~ké; )''''^J\^.-t v,^.- N^jjjr-) 12 Supplément à VHiJtoiré tances que pour faire voir à M. Ba)on; que nous ne pouvons nous difpenfer de !e contredire fur un premier point trcs- eflentiei, c*efl qu*au lieu de trois eflo- macs , nous n'en avons trouvé qu'un feul dans cet animal*, la capacité en étoit à la vérité fbrt ample & en forme d'une poche étranglée en deux endroits, mais ce n'étoit qu un fêul vifcère , un eftomac fimple & luiique, qui n*avoit qu'une fimple ifRie dans le duodénum , & non ^as trois eflomacs diflinéb & féparé^ , -comme le dit M. Bajon \ cependant il i^^p^' étonnant qu'il foit tombé dans éette méprife y puifque l'un des plus célèbres Atiatomifles de l'Europe, le Doâreiw Tyfbn, de h fociété royale de Londres, s'efl trompé en djfTéquant le pécari ou tajacu d'Amérique , ditquel , au refle, il a donné une très-bonne def^ cription dans les Tranfàétidns phîlofb- Î biques , w.® 1 5 3. Tyfon afTure , comme [. Bajon le dit du tapir , qiie le pécari a trois eflomacs, tandis qu'il n'en a réel- lement qu'un feul , mais partagé <; p<^x% jprès comme celui du tapir, p; • V^: . etranglemens qui femblent , au premier >C-*i V ies Animaux quadrifpèJes. 1 3 coup - d'œil, en indiquer trois ( h ), Il nous paroît donc ceinrn que le tapir ou maïpouri n*a pas trois "flo- macs, & qu'il n'eft point animal rumt« nant •, car nous pouvons encore ajouter à la preuve que nous venons d'en don- ner, qu îiicnais cet animai, qui eft arrivé viv^ir '^ ^auprès de Paris, n a ruminé. iSc.^ conducteurs ne le nourriffoîent que -^e pai:)i, de grain, &c. mais cette mé- |)riie de M. Bajon , n'empêche pas qiie îbn Mémoire ne contienne de trcs- bonnes obfervàtions -, l'on en va juger par la fiiite de cet extrait, dans lequel j'ai cru devoir interpofêr quelques faits qui m'ont été communiqués par des témoins oailaires. ce Le tapir ou maipourî mâlç^ dit M. BaJon , eft conftaniment plus crand & plus fort que la femelle , les poils de la crinière font plus longs & plus épais. Le cri de l'im & de l'autre eft précifé- ment celui d'un gros Ç\^Qty le cri du (a) Voyez tomt X de l'JIiftoire natureile, /flge 23. 1 4 SuppUment à VHifioin mâle eft plus aigii , plus fort & plus perçant que celui de la femelle. Les par-* ties de la génération du mâle , Semblent avoir un rapport très-grand avec celles du cheval ou de Tânevell^s (ont (ituées de la même façon -, & on obferve for le fourreau, comme dans le cheval, à peu de diftance des tefticules, deux petits mamelof» trèfr-peu apparens , qui indi- quent Feiadroh des mamelles- Les tefti- cules font très-gros,. & pèfent juiquà douze ou quatorze onces chaciwi. . . La verge eft groffe & n a qu un corps caverneux. Dans Ton état ordinaire, elle eft renfermée dans une poche confidé- rable , formée par le fourreau -, mais , lorfqu'elle eft en éredion , elle fort toute entière comme celle du cheval. » Une des femelles que M. Ba)on a diflçquées , avoit iîx pieds de longueur , & paroiiîbit n avoir pas encore porté *, fes mamelles , au nombre de deux , n'étoïent pas bien groflès, elles rcffem- blent en tout à celles de rânefle ou de la jument -, la vulve étoit à un bon pouce de lanus. wirj- , !■.■ wïj ■y\ t» :">:■ ) 1 6 Supplément à VHiJloire matins & tous les foirs traverfer quel- que rivière , ©u fe laver dans quelque lac. Malgré fa groffe màfle , il nage par- faitement bien , & plonge aulK fort adroitement *, mais il n a pas la faculté de refter fous Teau plus de temps que tout autre animal terreftre : aufli le voit -on à tout inftant tirer fa trompe hors de Teau pour refpirer. Quand il èft pourfaivi par les chiens , il court ûufïitôt vers quelque rivière, qu'il tra- verfe promptement pour tâcher de fe ibuftraire à leur pourftiite. ^ l^' ^ Il ne mange point de poiflbn , fà nourriture ordinaire font des rejetons & des poufîês tendres , & fiir-tout des fruits tombés des arbres-, c'eft plutôt la nuit que le jour qiul cherche fa nourriture, cependant il fe promène le Jour, fur-tout pendant la pluie -, il a la vue & 'ouïe très-fines *, au moindre mouvement qu il entend , il s'enfuit , & fait un bruit conlîdérable dans le bois. Cet animal, très-folitaire , eft fort doux &c même afiez timide*, il n y a pas d'exem- ples qu'il ait cherché à fe défendre des hommes-, il n'en eft pas dé même des animaux quadrupèdes, i j avec les chiens, il s'en défend très-bien, flir-toiit quand il eft bleffé-, il les tue même aflêz fouvent , (bit en les mor- dant , foît en les foulant aux pieds *, lors- qu'il eft élevé en domefticité , il femble être fufceptible d'attachement. M. Bajon en a nourri un qu'on lui apporta jfcune, & qui n'étoit encore pas plus gros qu'un mouton*, il parvint à l'élever fort grand, & cet animal prit pour lui une efpèce d'amitié; il le diftinguoit à merveille au milieu de plufîeurs perfonnes -, il le fui- voit comme un chien fuit fon maître , & paroiflbit fe plaire beaucoup aux ca- refles qu'il lui faifoit, il lui lèchoit les mains *, enfin il alloit feul (e promener dans les bois , & quelquefois fort loin, & il ne manquoit jamais de revenir tous les foirs d'aflez bonne heure. On en a vu un autre, également apprivoifé, fe promener dans les rues de Cayennel aller à la campagne en toute liberté, & revenir chaque foir *, néanmoins , lors- qu'on voulut l'embarquer pour l'amener en Europe , dès qu'il flit à bord du navire , on ne put le tenir *, il cafTa des cordes très-fortes avec lefquelles on l'avoit // i8 Supplément à VHiJhire ; attaché ) H fe précipita dans Teau , gagna le rivage ^ la nage , & entra dans un fort de palétuviers, à une diftapce affez confidérable de ia ville •, on Je crut perdu, mais le foir mçme il fé rendit à Ion gîte ordinaire. Comme on avoit réfolu de rembarquer, on prit de plus grandes précautions , qui ne réuflîrent que pendant un temps j car , enviroti moitié chemin de l'Amérique en France^ la mer étant cfcvenvie fort orageufe , l'ani- mal fe mx de mauvaife humeur, brilà de nouveau fcs liens , enfonça fa cabanev, & fç précipita dans la mer , d'où on ne put le retirer. L'hiver , pendant lequel il pleut prêt que tous les Jours à Cayenne > eft la iaifon la plus favorable pour chaâbr ce^ animaux avec fuccès. j v^^ ; ? ; I *'■' ,u.. , «lUn chafleur indien > qui étoit à mon fervice, dit M. Bajon , alloit fe poiter au milieu des boisj il donnoit cinq à fîx coups d'un fifflet fait exprès, ^ qui imitoit très-bien leur cri*, s'il s'en trouvoit quelqu'un aux environs , il ré- pondoit tout de fuite j & alors le chaf- v* des Animaux ^uadmpèdes. 1 9 fcur s'acheminoit doucement vers Ten- droit de la réponfe, ayant loin de Iç . faire répéter de temps en temps , ôç jufqu à ce qu il fe troiivât à portée de tirer -, l'animal , pendant la fécherefre de Tété , refte au contraire tout le jour couché j cet Indien alloit alors fur les petites hauteurs , & tâçhoit d'en décou- vrir quelqu'un , & de le tuer au gîte : mais cette manière étoit bien plus fté- rile que la première. On fe fert de lin* gots ou de très-grofles balles pour les ^ tirer, parce que leur peau eft fi dure, que le gros plomb ne fait que l'égratigner \ ic avec les balles ôc même les lingots, il eft rare qu'on les tue du premier r coup : on ne fauroit croire combien ils ont la vie dure. Leur chair n'eft p\s abfolument mauvaife à manger , celiç des vieux eft coriace, & a un goût quç bien des gens trouvent défagréable -, mais celle des jeunes eft meilleure , & a quel- que rapport avec celle, du veau.?? s Je n'ai pas cru devoir tirer par ex- trait , du Mémoire de M. Bajon , les faits anatomiques -, je n'ai cité que celui .4»-, ,->!- ^ • r , ; k //. 20 Supplément à VHiJloire des prétendus trois eftomacs , qiii néan- moins n'en font qu un *, j'efpère que M. Bajon le reconnoîtra lui-même, s'il fe donne ia peine d'examiner de nou-f veau cette partie intérieure de l'animal.i Une autre remarque qui me paroît néceflâire, & que nous croyons devoir faire , quoique nous ne foyons pas auffi certains du fait que de celui du feul eftomac, c'eft au fujet des cornes de la matrice. M. Bajon affure que , dans toutes les femelles qu'il a diffcquées , l'extré- mité des trompes , qui répond aux ovai-^ res , eft exadement fermée , & que leur cavité n'a abfolument aucune communi- cation avec ces parties. ccj'ai, dit-il, fbufflé de l'air dans ces trompes, & je l'ai preflé avec force •, il ne s'en eft point échappé , il n'en eft point entré du côté des ovaires*, cette extrémité des trompes , qu'on appelle le pavillon ou le morceau frangé ^ paroît être terminée en rond, & on obferve à l'extérieur de fon extrémité , plufîeurs culs-de-fac, que l'on diroit d'abord être autant de communications avec fon inté- \\-'J A \ des Animaux quadrupèdes. 1 1 rieur *, mats ils font formés par des replis membraneux, produits par la membrane qui leur eft fournie par Ie§ ligamens larges \ au moyen de laquelle membrane , les trompes fe trouvent attachées aux ovaires. L'entière oblitération de l'extré- mité des trompes qui répond aux ovaires , eft un phénomène qui portera fans doute quelque atteinte au fyftéme ordinaire de la génération. La nouveauté , l'im- portance & la fingularité de ce phéno- mène, ajoute M. Bajon, a fait que je me fuis mis en garde contre. mes propres obfervations. J'ai donc cherché à m'af- furer du fait par de nouvelles recher- ches , pour qu'il ne me reftât point de doute -, de forte que la diflèdion de dix à douze femelles, que j'ai faite dans l'efpace de trois à quatre mois, m'a mis à mèmi de pouvoir attefter la réalité du fait, tant dans les jeimes femelles, que dans celles qui avoient porté \ car j'en ai . diflequé qui avoient du lait dans les ma- melles, & d'autres qui étoient pleines, » .■,A. Quelque pofîtive que foit cette affer- tîon, & quelque nombreufes que piiif^ /' 2 2 Supplément à VHijloire fent être , à cet égaf d , les obfervatîons de M. Bajon , elles ont befoin d'être répétées, & nous paroiflent fî oppofées à tout ce que Ton fait d'ailleurs , que ; nous ne pouvons y ajouter foi; Voici maintenant les notes que j'ai irecueiîlies pendant la difTedtion que M. Mertrud a faite de cet animal à Paris. li'eftomac étoit iîtué de manière qu'il paroifîbit également étendu à droite comme à gauche •, la poche s'en termi- noit en pointe , moins aloHgée que dans ^ le cochon , & il y avoit uh angle bien marqué entre l'œfophage & le pylore , : qui feifbit Une efpèce d'étranglement, & la partie gauche étoit beaucoup plus " ample que la droite *, le colon avoit teaucoup d'ampleur -, il étoit plus étroit \ fon origine & à fon extrémité , que .dans fon milieu -, la grande circonfé- rence de î'eftonlac, étoit de trois piedà un pouce *, la petite circonférence , de deux pieds (îx lignes. *. Mirràiié. ^ a^it^M fk»» • i^Y ff^^y^ :.Xl.»'^'t^y■ '" pied$< pouces. ' ]%nes. Longueur du foie*. // ii. n Epaiflbur du foie...,.., mr ' jV mais feu' lement un conduir blN llaire qui s'ouvroir dans le duodénum ^ àcôté du canal pancréarique. l,ongueot de la rare ^ • i • • Largeur de la rare • ÉpaiffeuT de la rate, .m, Hauteur du cœur. •••••• Circonféirénce dn cœur. . i Le trou ovale étoit feritié, éiamctrt de l'iorte* , i . i Longueur des inrcftkis gr8* les , depuis lé pylore juf* qu'au cœcuni. . « ; ; • • • yf*' Circonférence dcs intcftlnt / grêles dans les éildtoits les plils gros k . • i i ^ . . • u Circonférence dans ks en- droits les pluj^ petits, .é. // Longueut du ccècum-. . . i • Circonférence du Câ^èutii à l'endroit le plus gtèà^,\ r Oirconfié^ence du colon à l'endroit le plus gifoi . * . Circonférence du colon à l'endroit le pius petit. . • Circonférence du i^dum à l'cndfoit le Wus gros. .4 ^^^1 M%iF^ W ê ■ - : l'ii •rj ■'.ÎÈ''*'.'ï.'- i';.'"' '?\S->«S. ..1 '*:«.- ^4p*V ■>rv ,:-.-î.^V£.- ; 1 24 Supplément à PHiJlpire ^ ^ j^,.j. ^ pied», poucei. lignes. Circonférence du ré£lum à - ^ l'endroit le plus petit. •• jf , 7». ^t Centre nerveux // 4. // Longueur des reins. ..... // 8» // Largeur des reins •••... . // 4, t» ÉpaifTeur des reins. . • . • • // i^ // Diamètre de la vulve. .. ..' // i. /f Longueiiir du vagin. .... . ff^^ ln» ,/p Longueur du corps de la .^ \- matrice .•.•...•,••• // . i»^ j^ ,^t ;n Longueur des cornes de la - ;Ji itr,i^j|^il{ ■^:.'':''-Vx matrice ♦> ff ii, jk . || Grande circonférence de 1», ikvd • -: *- V veille •••••«•••••«•• X« r V»- m Petite circonférence de ,U , . ? , '. ; veille •••...••«••^■•'a -la lOk . »«,/ 4* I^onguewr de 1 ifr;etcre.. . , , Uf ..z::1i,î%.\ €• Circonférence de V^i^etère ff . - *• \ ^-jj t|i. Longueur des tefticules PU ; j ; ^^ .t5 ovaires. . . .v. . . . . . ^ , . /. i^; . ^* /r •f^ r Largeur des tefiicules., 4... ifi ' ,^, «. ■ ; JÉpaifïcvç des tefticulcs^, .;, , ij^.^ , ^ ■ ^ /(^Ig^^ if . ? ^ l^ongue^. de la. langue^^^,,^|,y ^., *fto^Çît»l ■^ ; Longueur de raninj;|l,, df-. , \ ■ibimïïijhtO ^4 ,^ ipuis.je bo^:: du nça ,i;, ; iki^ik^l V'- 1 anus •••••»•..» ^f^•]f:fi ^'* ^i>n^'p!pti'y:i['?i 4 Hautemhdu train de.der- ^^^.^lAhih^i ' :.^^^ ricre 'ù /-, .. •:^>î3o-7ij4. *^ Hauteufdu ttai^ de devant , ,?tj ,, .ic^t^nî»'!^* Longueur de l'oçil;, d'un, ^^$>^m^»^^K)?;•;) ; -^I^W angl^àl>i^fe.vvr.M^aAy|v^3i(^|ïfio'i i. Hr^f^r- ^ ,-^ - . ■ \ ■ \ -■ -:. - - ,■ • ' ;. ;^, -"■'"■ V, .;'■ ■;. ';""v'^\..: . 1',- -' ';'.' ='^' ;' ''';■'' . '^ ; '.'r :.y-'^ ■ :f jl:ï.i',^ Vi-! -'^'^ '■'''< ...'•.'^ <'^\, des Animaux quadrupèdes. 1 5 Dans le temps qiie l'on a fait cette di/Teétion , & pris les mefiifes précc- . dentés, nous n'avions pas encore reçu le Mémoire de M. Bajon. Nous euflions fans doute examiné de beaucoup plus près l'eftomac , & fur-tout les cornes de la matrice de cet animal -, mais , quoi- que cet examen ultérieur n'ait pas été fait 5 nous fommes néanmoins convaincus qu'il n'a qu'un eftomac , & en même temps très-perfiudés qu'il y a commu- nication entre les ovaires & l'extrémité des trompes de la matrice. ^i^r 1 :?i ,, Au refte , le tapir, qui eft le plus gros quadrupède de l'Amérique méri- dionale, ne fe trouve que dans cette partie du monde. Uefpècc ne s'eft pas- étendue au-delà de l'Ifthme de Panama \ & c'eft probablement parce qu'il n'a pa franchir les montagnes de cet Ifthme j *^ car la température du Mexique & d^s autres prpvinces adjacentes, auroit con- venu à la nature de cet animal , puifque Samuel Wallis/c^^ & quelques autres (cj Premier Voyage de Cook, tome II, pag. 34, Supplément, Tome XL Ê fr'* i6 Supplément à VHiJloire' Voyageurs , difent en avoir trouvé , ainfî 3ue des lamas , ] iifque dans les terres du étroit de Magellan. Addition V.de 1 Editeur HoUandoîs, (M. le Profefleur Allamand ) , %^ * à l'article du Tapir ^ volume XI, pag. 444. uoiQUE les Tapirs (oient aifex communs dans les parties de l'Amérique méridionale, où les Européens ont des Etabliflêmens , & qu on en voie quel- quefois dans les bafle-cours des parti- culiers , où on les nourrit avec les autres animaux domeftiques , il eft cependant fort rare qu on en tran^orte en Europe. Je ne crois pas même que jusqu'à pré- /ênt on y en ait vu pkis d\in , qui a été montré à Amfterdam en 1 704, fous le nom de Cheval marin , & dont un Peirrfre de ce temps-là a fait des deflîns qui fe con fervent dans les collerions de quelques Curieux > mais qui rej>r^iêntent ^s its Animaut quadrupèdes, i y cet animal (i imparteitement , qu'on ne iâtiroit ly rçconnoître. M. de Buâbii n'a jamais vu le tapir (d), non plus que ks autres Naturaiiies qui en ont parié dans Thiftoire qiVii en a donnée -, H a été obtiigé de copier la defçription qui en a été faite p3Jr M^çgrave & par Bar- rère, & de citer ce quen ont dit les I Voyageurs : ia figure qui! y a ajoutée, 'lui a été communiquée par M. de la . Condamine , & cc^ la feule qui en donne une idée paflàble -, c'eft même la feule qui en ait été faite, car il faut [compter pour rien celle que Marcgrave en a publiée, & qui a été copiée pajr ' Pifon s elle eft trop mauvaife pour qu'elle [mérite aucune attention. Depuis quelques femaines nous avons [ici^ en Hollande, deux de ces animaux, lont l'un eft promené de ville en ville )oiu: être montré dans les foires y Ôc l'autre eft dans la ménagerie du Prince (i) Ce qui étoît vrai pour le temps où M. Alfa- land a écrit; mais depuis le tapir m'a été bien lonnu , & je l'ai fait deflGner d'après nature, lomme on vient de le voir. Bi) >5v 2 8 Supplément à VHijloire d*Orange , qui eft peut-être la plus inté-* reflànte de- l'Europe pour un Natura- lifte , vu le grand nombre d'animaux rares quon y envoie tous les ans, tant des Indes orientales , que d'Afrique & d'Amérique. Le tapir qui eft dans cette ménagerie, eft un mâle-, l'autre eft une femelle. Le premier eft repréfenté dans hi planche ix (e). Si l'on compare cette figure avec celle que M. de BufFon a donnée, d'après le defTîn qui lui a été fourni par M. de la Condamine , on y trouvera des différences affez (ènfibles^/^. La planche X repréfenté la femelle dans une attitude que cet animal prend fouvent. Marcgrave a donné une très - bonne defcription du tapir, & M. de Buffon, ne l'ayant jamais vu , ne pouvoit rien faire de mieux , que de la rapporter tout comme il l'a fait. Cependant , (e) Tome XVy édition de Hollande. '^ ^ ^ (f) M. AHamand a raifon pour cette an» çienne figure ; mais celle que je donne ici ayant été faite d'après nature , comme la fienne , on peut le» regard&r coQimç également bonnes. des Animaux quadrupèdes. 29 comme quelques particularités lui font échappées, j'ajouterai ici les .obferva- tions que j'ai faites fur Tanimal même; Celui qui eft dans la ménagerie du Prince d'Orange, doit être fort jeune, Ç\ au moins cet animal parvient à la grandeur d'une petite vache , comme le difent quelques Voyageurs : il égale à peine la hauteur d*im cochon , • avec lequel même il eft aifé de le confondre , fî on le voit de loin. Il a le corps fort gros à proportion de la taille ^ il eft arqué vers la partie poftérieure du dos, & terminé par une large croupe aflez fem- blable à celle d'un jeune poulain hitn nourri. La couleur de (à peau & de (on pélagp eft d'un brun-foncé , qui eft le même par-tout le corps. Il faut prome- ner Ci . tfiain fur fon dos pour s'apper- cevoir qu'il y a des poils, qui ne font pas plus grands que du duvet*, il en a- très-peu aux flancs , & ceiix qui cou- vrent la partie inférieiure de fon corps font affez rares & courts. Il a une cri- nière de poils noirâtres d'un pouce .& demi de hauteur , & roidés comme de« foies (ie cochon , mais mpins rudes a\| ■j *\ y. \. tôiTCher, êc qui dîmthuent en iotigiteCtf â rtlefitré qu'ils s'approchent des extré- mités : cette crinière s'étend dans Tef- place de ti'ots pouces liir le front, & de fcpt fur le cou. Sa tête efl: ^ fort gi^offé et relevée en bofle près de l'origine du mufèau. Ses orerlles font prefijue rondes & bordées , dans leur cotitour ; d*un^ raie blanchâtre. Ses yeux fofft petits & placés à une diftance preftjue égale dei oreilles & dé l'angle dé la bôtiche. Sdtt groin eft terminé par un plan circitîîttrei à-peu-près femblable au boitioir . ditn cochon, mais moins large, Ion diamètre n'égalant pas un pouce 8c demi -, & c*eft-là où font les ouvertures des rtari- ïies, qui, comme celles de l'élépSkut , fortt à rextrémfté de fa tron^ï,^iWe ïaqiteUe le nez du tapir a beaueom) de rapport -, car il s'en fert à-peitJ^|)rfe de fe même feofi. Quand il ne l'emploie pas pour (affîr quelmte chofe , cette trompe ne s'étend guère au-del^ âe la lèvfe inférieure , & alors elle eft toute rrdée cifcuiairement^v rtiaïs il pevit l'alon- gef prefc^ue d'un dë-ni-pred , ^^ml^me 5 toiuner de côté & d'autre peur jpfén- V • f ' t * « des Animaux quadrupèdes, 3 i dre ce qu'on lut préfènte -, mais non pas comme l'éléphant, avec cette efpèce de doigt qiii eft au bout fupérieur de fe trompe , & avec lequel j*ai vu un de ces animaux relever un (bu de terre, pour le donner à ion maître. Le tapir n*â point ce doigt*, il faifît avec la partie inférieure de fon nez alongé , qui fe replie pour cet effet en-deffous. J'ai eu le plaifir de lui voir prendre de cette manière pluiieurs morceaux de pain que je lui offrois , & qui paroiffoient être fort de Ton goût. Ce n*eft donc pas iîmpleitient la lèvre , comme celle du rhinocéros , qui lui fert de trompe -, c'eft fon nez qui, à la vérité, lui tient au(B lieu de lèvre-, car, quand il Talonge , en levant la tête pour attraper ce qu'on lui préfente, elle laiffe à découvert les dents de la mâchoire fupérieitre *, en-def- fus elle eft de couleur brune, comme tout le refte du corps , ïj' U \ J4 Supplément à VHîJloire '\ " deur, & ire fortoient point hors de la bouche , comme la figure donnée par M. de la G)ndaminc à M. de BiifFon,; fembleroit le faire croire-, quant aux dents mâchclieïes, je nai pu les apercevoir. Wolci Us dimcnjîons de ces principales parties. ^^^'^'.m^n^m piedi. pouce), liftien Longueur du corps > depuis . j- ^ le bout du mufcau juf " ^'^f^'^^^mM^m' . ^ qu'à ranus. '-^'^^'tg^yjfé Hauteur du train dedevant. 1 2 , 3 0^ ■ \^ jblauteur du train de der^ t ■ ^ ' = ' î{ ^ ^- "^»^c «^ i._ . ^\m-é). Longueur de la tête > depuis V I S- , -^ ^ le bout do mufcao iûr^'t£ :'^:'*:«*«^«^ • ^t qu'aux oreilles /.^ "'* ^■"'"■^^gg-mAyl Longueur dés oreilles ... • » }.t uVi; Diftance des yeux aux orcil- . 1^, ^ »mv^i,i î^kié k les* •.«..•..•.••.•.• // jf|.|(É..| '.^ .'>'f]î*» Circonférence du cou près,,., , ,,,_ ,« ^ de la icte 1 , i^ '^^ . Circonférence du cou prés des épaules • 2 , Longueur de la queue. ... // Hauteur du ventre par- ï?^^ ^ • ! dellus la terre i . Longueur du plus grand I^; :^ ongle ) tant des pieds de*'.* devant) que de derrière » -i^îî 'Xi' t^t' 8;^ ■ Jt- ':■ a. .ifti I. très-courts , ou prefque nuls fur le dos ; elle en a quelqiics-uns plus feniîbles à la mâchoire inférieure , aux flans , & derrière les pieds de devant. Ses oreilles font bordées de petits poils très-fins, d'un blanc-jaunâtre. Elle n'a point de crinière comme le mâle , mais feulement îà où elle devroit être, quelques poils éloignés les uns des autres , & plus longs que ceux du refte du corps. La crinière feroit-elle mie marque qui diftérencieroit îes fexes , comme cela le voit dans ie îiqn & dans d'autres animaux? '^'- Elle a deux mamelles longues d'un demi-pouce , entre les jambes de derrière. Elle a deux dents canines à. chaque mâchoire , & celles de la mâchoire ilipé- rieiure font plus grandes que celles d'en bas *, ce qui eft le contraire de ce qu'on voit dans les cochons , & de ce que préfente la figure qu'a donnée M. de Bufîbn. Il n V a pas eu moyen de compter fes dents iiicifives. ^'r-^ ".A \ i ■ r ■»' * des Animaux quadrupèdes. 3 7 -^ Lorfqu elle étend Ton nez , fes narines ofirent de larges ouvertures , & elles fe referment quand elle le refr' \ la même choie arrive au maie. ' ^ Elle a beaucoup de force dans fes dents •, on lui voit quelquefois tranfpor- ter d'un endroit à un autre , la crèche dans laquelle on lui donne à manger. Son attitude favorite eft de s'aileoir jflir fes pieds de derrière comme im chien j & c'eft-là Tattitude la plus agréa- ble où Ton puifle la voir-, aufîî elè-ce celle dans laquelle on Ta repréfentée, (planche x) (h)^ ■'^^mm-.t ''¥!^ Voici les dimenjions de cette femetle^ . .'"^ .' • . '^;*. piecU. pouces* lignes Longueur du corps, depuis ^ î ï le bout du mufeau ju^ ?,^.NH,^i ,,* il,>; ^^, ., ,i- , ,. ^ vaut •... 2, g, » îïauteur du train de der- , ,' ncrc ^ 2. Si. «L Longueur delà tetc , depuis, * -■*..* ^ 1 , ? ,*■ . .. ;_^ -, * ■ ■■'■.•-.■ " ' IIIIII.IIM.III Il l.llll. m I — M^— — (h) Voyez ïe fo/ne XK de cet Ouvrage > édi- tion dç Hollaade. « - tr , . .. t .. > i^ l 'i ^ ; J -v-f. // ^ j :.î-t\ ^ 8 Supplément à VHiJloire %*^ piedt. poucci. le bouc du groin juf- ,^ ou*aux oreilles . • • i . z • Ëiftance dés yeux aux oreil- les Il f. Circonférence de là tête, prife à l'origine des mâ- choires.... .. • I. 3* Circonf(6rence de la tête , prife devant les oreilles, i. 3. longueur de l'œil d'un an- ^ gle à l'autre n i . Longueur des oreilles. ... h ) . Largeur des oreilles n . 3 . Circonférence des oreilles près de la tête h 7. Diftance entre les oreil- les n y_ ^ , !?• Circonférence du cou près des épaules 2. xo. Circonférence du corps der- \)^. rière les jambes de de- ' vant ••••.••.•.•■.*• 5* 9* Circonférence du milieu du ■M:^^': ^ - ^\> corps. •••.«.•..••••« 4* 3* Circonférence devant les ri?^^ w^ ïambes de derrière .... 4 • ir Longueur de la queue. ... // a • Hauteur des jambes de devant jufqu'à la poitrine. l» X* Hauteur des janôbes de ^ derrière x • 4* ' ' '^ '•'*'' --'^ • ;■ '%[■' -7 • -, ■■,.■.,•.■- \ <■'>■-. ■'>■,■■" ■ ■ I. '«^ ■ :^^ -, : ■ - ' ■ . .'■ ■ V- .: : ly: * - lignes. 1 U B 9. S 4^ ^^^^^^H f- 2. H ^. ^H ff ^H r^ 5 , II ^H ei H H n » . 1 H 1 ■ï.s^r !■ II H S. ^^B 2. ^B' "^^v ff H ^^ II diS Animaux quadrupèdes. 5 9 ; pieds, pouces, ligncî^ Circonférence des Jambes de devant ' h Circonférence des jambes de derrière // Longueur du plus grand ongle des pieds de de- yanc ••••••••••••••• n Longueur du plus grand ongle des pieds de der« riére .«. n 8. 8r I. M Dans nbs colonies Américaines, on donne lé nom de buffle aux tapirs , & je ne (âis pourquoi y ils ne reflemblent en rien attx animaux qui portent ce nom. yj ;-v* :f»y;j#iiS'-^î«?» Ivtvv- c V •* . X 40 Supplément à VHijloire 4% ^ D E' VÉ LÉPHANT, *DE VHIPPOPOTAME . ù D U CHAMEAU, J'ai rapporta dans le troifîème volume de me^. fupplémens , page 295 , Textrait d'une lettre de M. Marcellus Blés , fei- gneur de Moergeftal, au fujet de i ac- couplement des éléphans ^ & il a eu la bonté de m'en écrire une autre le i5 janvier 1776, dans laquelle il me donne connoifîânce de quelques faits que je crois devoir rapporter ici. ; Les Hollandois de Ceylan , dit M. Blés , ont toujours un certain nom- bre d'éléphans en réferve, pour atten- dre l'arrivée des marchands du conti- nent de l'Inde , qui y viennent acheter ces animaux, dans la vue de les revendre cnfuite aux Princes indiens -, fouvent il s'en trouve qui ne Ibnt pas aiîbz bien con- ditionnés 5 & que ces marchands ne peuvent vendre -, ces éléphans , défec- tueux & rebutés , relient à leur maître H . * des Animaux quadrupèdes. 41 pendant nombre d'années , & Ton s'en fèrt pour la challe des éléphans fauvages. Quelquefois il arrive , foit par la négli- gence des gardiens, foit autrement, que b femelle , lorfqu elle eft en chaleur , dénoue & rompt, pendant la nuit, les cordes avec lefquelles elle eft toujours' attachée par les pieds *, alors elle s'en-j fuit dans les forêts , y cherche les élé^- phans fauvages , s'accouple & devient pleine : les gardiens vont la chercher par-tout dans les bois , en Tappellant par fon nom *, elle revient dès-lors fans contrainte , & fe lai/Te ramener tranquil- lement à fon étable •, c'eft ainfî quon a reconnu que quelques femelles ont produit leur petit neuf mois après leur fliitej en forte qu'il eft ^lus que pro- bable que la durée de In geltation n eft^ en effet que de neuf mois. La hauteur d'un éléphant nouveau - né n'eft guère que de trois pieds du Rîiin : il croît jufqu à r%e de fcize à vingt ans , & peut vivre foixante - dix , quatre - vingts , 3c m^me cent ans. ^.^ Le m:me M. Blés dit qu'il n'a Jamais vu , pendant un féjour de onze a^r]iéçs .{ J^*. >-" à Sy ^■i 7- 4% Supplément i VUijîoire "^ qu'il a fart à CéjrïSfi ^qùeiâ femelle ait produit plus d'un petit à-Ia-fois. Dans les grandes cliatfcs qu'on fait tous les ans dans cette île , auxquelles il a aflîfté pîufieurs fors , il en a vu fouvent pren- dre quarante à cinquante , parmi lefquels îl y avoTt des cléphans tout Jeunes-, & ii dit qu'on ne pouvoit pas reconnoître ^ quelles étoient les mères de chacun de ces petits éléphans , car tous ces jeunes ji ' animaux paroiffent faire manfe com- , ihune \ ils tctent indiflinftement celles des , ■ femelles de toute la troupe qui ont du lait, foit qu'elles aient elles-mêmes un petit en propre , foit qu'elles n'en aient . point.' :M;;';'.ç:yi\;^/\jk r^.■r^^....,'■■r•' f M. Màrcéllus Blés a vu prendi-é îës éléphans de trois manières différentes *, ils vont ordinairement en troupes fépa- , rèes , quelquefois à une lieue de diftance l'une de l'autre -, la première manière de ies prendre cft de les entourer par un attroupement de qiiatre ou cinq cens hommes, qui, reflerrant toujours ces animaux de plus près, en les épou- vantant par des cris, des pétards, des tamboiurs & des torches alliunées, les .1 1 ii'wf- -» ' forcent à entrer dans une cÇphct de parc entcN:ti?é de fortes paliffades dont on ferme enfiûte i*oUverture pour qu'ils ft*eh piTrflfent fortir. , ?! La féconde manière de les cha&rltiê demande paS un lî grand appareil v il fiiffit dun^ certain nôilibre d*homrtîe$ leftes & agHes à la courfe qui vont leà chercher dans les bois ; ils ne s'àttaqiîent qtt*^ïTii'x plus petites troupes d'éléphan^i v 44 Supplément à PHiftoire "^ '' - La troifîème manière de prendre îes éléphans , eft de mener quelques femelles apprivoifées dans les forêts -, elles ne manquent guère d'attirer quelqu'un des éléphans fâuvages , & de » les féparer de leur troupe \ alors Une partie des chaf- feurs attaque le refte de cette troupe pour lui faire prendre la fuite , tandis que les autres chafleurs fe rendent maî- tres de cet éléphant fàuvage ifolé , l'atta- chent avec deux femelles, & l'amènent ainil jurqu'à i'étable ou Jurqu'au parc où on veut le garder, k^^;:^.,;^^ ^f^^^.^^, :à Les éléphans, dans Tétat de liberté, vivent dans une efpècede fociété dura- ble, chaque bande ou troupe refte fépa- rée, & na aucun commerce avec d au- tres troupes , & même ils paroiflent l'entr'éviter très-foigneufement. ^1 Lorfqu'une de Tes troupes fe met en marche pour voyager ou changer de domicile , ceux des mâles , qui ont les défenfes les plus grofles & les plus, lon- gues, marchent à la tête V & s'ils ^ren- contrent dans leur route ime rivière un peu profonde,ijs la paflent les premiers à U nage , & paroiiîent fonder le texrein \ des 'Animaux quadrupèdes, 45 v du rivage oppofé, ils donnent alors un r fîgnal par un fon de leur trompe , & des-lois la troupe avertie entre dans la rivière , &, nageant en file , les éléphans "^ adultes tranfportent leurs petits en fe les donnant , pour ainfî dire , de main en main , après qitoi tous les autres les fuivent , & arrivent au rivage où les premiers les attendent. I Une autre fîngularité remarquable,' ccft que, quoiqu'ils fe tiennent toujours par troupes , on trouve cependant de temps en temps des éléphans fçparés & errans feu!: ^ éloignés des autres , & qui ne fo ? j imais adrais dans aucune compagnie , comme s'ils étoient bannis de toute fociété. Ces éléphans folitaires ou réprouvés font trés-méchans -, ils atta- quent fouvent les hommes & les tuent; & tandis que , fur le moindre mouve- ment, & à la vue de l'homme ( pourvu qu il ne fe faffe pas avec trqp de pré- cipitation) , une troupe entière d'élé- phans s'éloignera, ces éléphans felitaircs l'attendent non-feulement de pied-ferme , mais même l'attaquent avec foreur *, en forte çi'on eft obligé de lesuier à coups ,.i'itï...i..».'>j, ' Sll.e-1 1' ■»■« , ^:% :- s 1^€ ' Supplément à VHifteire^'^ de fufils. On n a Jamais rencontfé deiw de ces clcphans enfemble *, ik vivent feiils & mnt toiis mâles ; & Ton ignore s'ils redherchetst les femeHes > jcar on ne Izs a jamais vu les &xivm cm les accomp^per. \JuQ aiitre obienratron affe? intéref» £ànte, c eft que daas toutes les chafles auxquelles M. MarceHus Blés a afEfté, &. parnii des milliers d'élépfaacis qu'il dit avoir vus datis lile de Ceykn^ à peine en a-4-il trouvé un iur dix qui jKt armé de grades 5^ grandes défeniésv & quoique ces éléphans aient autaat de force & de vigueur que les autres , ils n ont néanmoins que <& petites défeniês ^ minces & obtuiès, qui ne parviennent jamais qu'à la longueur d'un pied à peu-^près-, & on ne peut, dit-^il , guérie voir, avant l'âge de douze à quatorze ans, fî leurs défenfcs deviendront lon- gue?, ou £ cllesTefteiront à ces petites dimenfions. -t -mumt''imî rxy^nrîf^^j i^ :, iLe mcmé M. Marccllus Blés m'a éciîit, en dernier lieu, qu'un -particulier , ijomme très-in/lruit , établi aepuis fc>ng- i^mp6^ansi'iiitériei||' de 111a 'deiÇe^lan, ies Animaux quadrupèdes. 47 ^ l'avoit affuré quil exifte dans cette île une petite isce d'éléphans, qui ne devien- nent jamais plus gros qu'une géniiTe : la -: même chofe lui a été dite par piufîeurs autres perfonnes dignes de foi *, il eft vrai , ajoute-t-il , qu oh ne voit pas fou- vent ces petits éléphans , dont Teipèce ou la race eft bien plus rare que celle des autres , la longueur de leur trompe eft proportionnée à leur petite taille \ ils ont plus de poil que les autres élé- phans *, ils font auffi plus feuvages, &, au moindre bruit, s'enfuient dans répaif* ieur des bois. Les éléphans , dont nous fommes adhiellement obligés d'aller étudier les mœurs à Ceylan, ou dans les autres cli- mats les plus chauds de la terre , ont autrefois exifté dans les zones aujourd'hui tempérées , & même dans les zones froides -, leurs offemens trouvés en Ruffie, en Sibérie, Pologne, Allemagne , France , Italie , &ç. démontrent leur ançiennp exiftence dans tous les climats de U terre, ôç leur retraite fuccefïîve vers les contrées les plus chaudes du globe, ^ mefure qu'il s eft refj:oidi : noiis pouvoiiS ^4- f 4 8 Supplément à VHiJloiré '''\ ' ' ' en donner un nouvel exempîe *, M. îe Prince de Porentrui, évêqiie de Baie, a eu la bonté de m'envoyer une dent molaire & plufîeurs autres oiTemens d'un fquelette d'éléphant , trouvé dans les terres de fa principauté , à une très- médiocre profondeur : voici ce qu'il a bien voulu m'en écrire, en date àx\ 15 mai de cette année 1780. * ; ■5??. /m,- \ » -' , & enfuite une^ autre )ar'Çf Uf;T4'i|we yéçitahie ,dé^iife ^^d'élé- U^^iitiiellç? do^èi'^trtlHi^e àcjt aulié; tMîç \i^lç d'^ipe çdçfi): à-pew-prèspareilîe. Tous le. xHorceaux de cette première défenïê [yartt\été expijiféç quçîqup tgeips à Ti^if^ mî tQiïÈés irifëftfifclement en pouflîèjfCi\ Supplément, Tome XU Ç •.>7 ■ vous l'Q&ff 4e >W Pftrt. ^ J ^-^^-^ ji,?^''.?-'»* **". ^rn^çct en efe ce morcea«|^ axne de cette aes ^"^v^ v, g^^^ éée itab. 30. — Rzaczynski , iSfi, imt. Poton. tom. I ^ [p. ly-^Epift. Baûh Taciéh^i ad Eric. Bensel. inaH. Un. SmQ, o/w. iTiSrpag, 36., — Beyfchiaç Jo. Frid. ) nijfzrtQ.tio do. Ebore fafflli Suevko^ lalknp. HaU Ma^eburgia j 1734 9 "'-4-'' — Scara- Iniucci ( Jo. "Bdçt» ) ^^éitatioites famrHnrek taf itoniam Ma^iak^cUwn d'ifcdtto^hphantiiio. Ufbii'i, Il 697, iu-i2.-^ WedçHir ( Ge<;^ WoKg). Bh^x, namma de unîcomm & ebore fojfdi. }encs>^ 1699 ^' ftf-4.° — Hartenfeis ( Georg. CÎirift. Petr. ) Eie- ihaiitographia curiofa . . . part, lïl, cap. VIII. De ïbore jhffili.. Erfnrti , ifiS-, «^'4.,** -^ Tïaufed; phÔP jolbp. Vol. XLIIl , pag, g^i. Exttaordiumj fQ0. oot of an éléphant, vol. XL , n*° 446-, pag. 1 24.* jCttcr. , . . iipon mammoth ' s bones dug up in Sibe- in y vokXLViil rpàg. 62d. Boues an- éléphant md at Leysdmii iii thô Ifiand of Shtppty » vol* LXXV, n.os 403 & 404,-~jB^ir. Trauùict. phi- '* V , i , pàgi Î04 c^ fiq. — Jdla Hafniens , M. Ij obfer. XL VI. — Mifc. curios. Dec. III. in. ^7, &, 1699, ï7b'6 ;' pag. 294, *obf. 175. )e ebflre fhffdi , éf Jceleto elephaiids in collo fabulojh 'perfo. — Dec. ïl, anh. 7", 168^8^, pag. 446,. )f,' a34 «^ ^^ offibus tlephèituâ^repertis , ^c: ' .. ' fi Supplément À VHiJloire '-y' . nale , où leurs dépouilles le trouvent en fi grande quantité. Il dut en être de Imcme des rhinocéros , des hippopo- Itames & des chameaux-, on peut remar- -quer entre les argaiis ou petites figures ) de fonte , tirées des anciens tombeaux l trouvés en Sibérie , celles de Thippopo- tame ôc du chameau {'bj ; ce qui prouve ^ que ces animaux ;, qui font adluellement inconnus dans ccttt contrée , y fiibfîf^ toient autrefois \ Thippopotame ilirjtout à dû s'en retirer le pr entier, & prefque en même temps que l'éléphant *, & ic ; chameau, quoique moins étranger aux ,pays tempérés , n'eft cependant plus , ^mi&ftomcJclaii,^pagt 171. ' 0' r\ * * dès Animaux quadrupèdes. 5 } vivres de leurs caravanes dans les défèrts de la Sibérie méridionale *, ik firent en conféquence venir à Jakun^k ^ un cha- meau pour eflâyér fon fervice *, les habitans du pays le regardèrent comme un monftre, qui les etîraya beaucoup'.* La petite vérole commençoit à faire des ravages dans leurs bourgades -, les Jalcutes s'imaginèrent que le chameau en ëtoit ïa caufe & on fiit obligé de le renvoyer-, il mourut même dans fon ^ retour , & l'on jugea avec fondement f que ce pays étoit trop froid pour qu'il pût y fubfifter , & encore moins y multiplier. « Il faut donc que ces figures du chameau & de Thippopotame aient été faites en ce pays dans un temps où ;- on y avoit encore quelque connoiflâncd & quelque fouvenir de ces animau^ç. [Cependant nous remarquerons , à Tégàrd [des chameaux , qu'ils pouvoient être [connus des anciens Jakutes s car M. Gui- lenftaed affure (^cj qu'ils font aduelle- I ,^, (^cj DifcoUrs fur les produirions de ïa Luffie. ïs-î-^r^v^^ C iij Si ' n 54 Supjdcment à VHifioire ment en nombre dans les goilvarnemens d'Aftracan & d'Orembourg > aiiffi bien que dans quelques parties de la Sibérie méridionale, & que les Kalmouks & les Cofâques ont même l'art d'en tra- vailler le poil. Il fe poiirroit donc, abfolument parlant , que les J'akutes eiiÛent pris connoiiTance du chb ^eau dans leurs voyages au midi de la Sibé- rie» mais, pour Thippopotgme > nulle fuppofition ne peut en rendre la con- noiilànce poflîble à ce peuple : & dea- lers on ne peut rapporter qu un reftoi- difî'ement uicceflîf de la teite , fan-l cienne çxidence de ces animaux , ainii que des éléphans dans cette contrée dul Nord, 81 leurs migration^ forcées dans! celles du Midi. ■%t'^ / .4^ Après avoir livré à l'impreffioa Itt ifeuilles précédentes , j'ai reçu un de0m, fait aux Indes , d'un jeune éléphant tétant fa mère , dont }e donne ici lai figure (planche l); c'eft à la prévenant(| honnêteté de M, Gentil, Chevalier de yOrdre royal & miKtaire de SainfJ Louis , qui a demeuré vingt^-buit ans aiil Êeiigale, que je dois ce deiÏÏn & in J - XI. Tont'X Pt.u.pi^,S4. '■^<^ ■^.-^^:- fe ;%^- ;>'-i P^ fe^-> c*^'^ ^<;^';^,\\\v> vN">*^'\-^vN>v'^\;_ ' '. *^nKs^ I.K PETIT B.L^PBIANT TETANT S-A. 31E"RIt «.V I V^-vJ *^ ^i»'- ^■^■f-*K'^-*Ci:. *^: *'■ ••^. 1. ,\ '-■•<' \- H // ' ;?». ' ■•■''•Jf-'f '■,"'. ■■^i'-- dé^ Ànimàu% ^tudmpidis. 5 j , çtetffiôifBftCé' d*tai fkit dont )e doutois. '1 Le petit éléphant ne tette pas par la trçrtipé) ôiàis j)ar fa gueulfi^i c<^i|une les autres animaux : M. Gentil en a été fottVent témoin» & fe 4eflitt-a^ét£ fiA fîo>lj/-réif4l^î:èti i I. -i^ in;i>-sn'-t.i;-''fr ;!, ,■- ■> ■H. iJ ■l ^;V. ■ . i»ty...« ^ t,-t "*'*"*-**'*'»'*-i-#'* -Sfc..^ ^.^ '»?<>' \ -i '. * î' • '•; f;, .'». , \ '\\\ Cir 1 > i ¥ {gr*; ^ '■, ^i 5 6 Suppléments a VJljJloirt^ UR ce ^qiie^'j'aï dit d'aprfe qîîelques Voyageurs (a) , qu il y avoit. des che- vaux fàuvages à Tîle de Sainte-Hélène , M. Forfter m'a écrit qu'il y avoit tout lieu de douter de ce fait, ce J'ai , dit-il , parcouru cette île d'un bout à Tautre, fans y avoir rencontré de chevaux fàu- vages, Se Ton m'a .uiême afliiré qu'on n'en avoit jamais eotéridU parler, & à l'égard des cheyaux do^^ieftiquejs & nés dans rîle , )e fus informé qu'on n'en éle- voit qu'un petit no^iabre pour la mon- ture des perfonnes d\ih certain rang ; éc même plutôt que/ de les propager dans l'île même , oti fait venir h plupart des chevaux dont on a befoin , des terres du cap de Bonne-efpérance , où ils font en grand nombre, & où on (aj suppléments volume UI , page 49, où j^ai cité , pour garant du fait , les Mémoires pour fçrvir iiTHiitoire de» Indes orientales , /^a^e 199- des Animaux quadrupèdes. 5 7 ïes aehette à un prix modéré. Les habi- tafis de rîle prétendent que , fî Ton en nourriflbit un plus grand nombre , ceîa feroit préjudiciable à ia pâture des bœufs & des vaches , dont la Compagnie de$ Indes tâche d'encourager la propagation) &: comme il y en a déjà deux mille fi x cens, & qu'on veut en augmenter le nombre ju(quà trois- mille, il n*eft pas probable qu'on y laiflat vivre des che- vaux fâuvages , d'autant que l'île n'a que trois lieues de diamètre , & qu'on les auroit au moins reconnus , s'ils y euffent exifté. Il y a encore un petit nombre de chèvres lauvages qui dimi- nue tous les jours-, car les foldats de la garnifon les tuent dès qu'elles fe pré- ientent fiir les rebords ou bancs des montagnes qui entourent la vallée où fe trouve le Fort de James -, à plus forte raifbn tueroient-ils de même les chevaux fauvages , s'il y en avoit. A regard des chevaux fauvages qui fe trouvent dans toute l'étendue du milieu de TAfie , depuis le Volga jufqu à la mer a Japon , ils paroifTent être y dit M. Forfter , les rejetons des chevaux Cv 5 8 Supplément à VHijloire communs qui font devenus fauvages. Lej Tartares , habitans de tous ces pays , font des pâtres qui vivent du produit de leurs troupeaux , iefquels confiftei^t principa- lement en chevaux , quoiqu'ils pofsè- dent aufli des boeufs, des dromadaires & des brebis. Il y a des Ralmoulcs on çîes Kirghizes qui ont des troupes de mille chevaux, qui font toujours audé/êrt pour y chercher leur nourriture. Il eft impolîîble de garder ces nombreux troupeaux aflez foigneufement , pour que, de temps en temps, il ne fe perde pas quelques chevaux qui deviennent feiivages , &; qui , dans cet état même de liberté , ne laifTent pas de s*âttrouper -, on peut en donner un exemple récent* Pans l'expédition du Czar Pierre ï." con tre la ville d' Azcph , on avoit envoyé les chevaux de Tarmée au pâturage , mais on ne put jamais venir à bout de les rattraper tous •> ces che^^ux devmrent fauvages avec le temps , & ils occupent adueliement le Jlep ( défert ) qui eft entre le Don , l'Ukraine & la Crimée : le nom tanarc que Ton donne à ces chevaux en Riifue & eu Sibérie, eft âts Anîmmx Quadrupède jt. 5 ^ earpàri* Il y ^ dà ces tà.tpûh§ éahi îêé te^ires de f Afief qtti sèteMênt âèptih fe 50.*^ de|fé jtifcpiiii 36.* de lâ^ifudé. Lès nâtfeiis TâxUrêÈ y les Mongotix & les Mantchééuîi , aiiffi-bien que les Co(à- ques ïs lin cheval tout feul 5 niais ce font ordinairement de jeunes chevaux mâles , que ïe chef de la troitpe forcé d'abàWdonner fa com- pagnie , loi^(îc|LuIs font parvenus à Tâgé où ils pèiiVeht îui donner oîtibrage : le Jeune chenal relégiié, tâche de trouver & de féparer quelques jeunes jumens des troupeaux votfîns , fàuVages ou domef* tiques, & dé lés eniméner avec lui, ôc il devient ainiî le chef d'une nouvelle troupe fauvage. Toutes ces troupes de tarpans vivent communément dans les dcferts arrofés de ruiiîeaiix^ 3c fertiles en herbages*, peiidartt ThiviT, ils cherchent & prennent leur pâture fur les fommets des montagnes , dont les vents ont em- C vj So SuppUmmt à VHiJloire% porté la neige : ils ont l'odorat très-fin y & fenlent un hoiTiine de plus d'une demi- lieiie j on les chaffe & on les prend ea Ï€s entourant & les enveloppant avec des eordes enkcées. Ils ont une force forprenante . & ne peuvent être dompté:; lorfqu'ils ont un certain âge , & n caie les poulains ne s'apprivcKcnt que jufqr/à un certain point? cir ils a perdent, pas entièrement leur férocité, & rptiernent toujours une nature revçche, . ^ir ^^ Ces chevi^ox {àiwagcs ibnt ;, comme les Ci\cvv:,x donieftiques , de couleurs t.vès~djfi Ôc-va feul reconnoître 1** danger*, &, dès qu'il s'en eft affitrév il donne le fîgnal de la fuite, & s'enfuit en effet fuivi de fâ troupe*, mais, fi mal- heureuièmcnt ce chef eft tué , la troupe ,. n'étant plus conduite, fe difperfe, &• îes chafTeurs font fûrs d*en tuer plufîeurs autres. , • . ■ '< Les czigitais fe trouvent principale- ment dans les déferts des Mongoux , & ••'"^ <ï: -i^ï, 64 ' Supplément à VHiJtoire ' dans celui qu on appelle Gobée ; c eft une efpèce moyenne entre Tâne & le cheval -, ce qiii a donné occafion au Dodeur MeiTi. h ?r v.dt d*apeîer cet ani- mal , muUv ficund de Daourie ( a ) j parce qu'il a quelque rcflemblance avec ïe mulet , quoique réellement il* fbit infiniment plus beau. Il eft de la gran- deur d'im mulet de moyenne; taille^ la tête eft un peu lourde, les oreilles font dr '-'ites, plus longues quaux chevaux, mais plus courtes qu'aux mulets : le poi- trail eft grand, carré en bas & un peu comprimé 5 la crinière eft courte & hé- riffée , &: la queue eft entièrement fem- blable à celle de Tâne*, les cornes dts pieds font petites. Ainfi , le czigitai ref îembie à Fane par la crinière , la queue & les fabots -, il a aufïï les jambes moins» charnues que le cheval , & T encolure encore plus légère & plus lefte. Les pieds & la partie inférieure des jambes font (a) Daowli eft une province Riifle en Sibé> rie, vers fes frontières de ia Tartarie Chinoiiè. On ne doit pas la coûfondrt; avec la Dmi des Anciens. -^ des Animaux quadrupèdes. 6^ minces & bien faits. L'épine du )s eft droite & formée comme celle d'un âne , mais cependant Un peu plate. La cou- leur donainante > dans ces animaux , eft îe brun - jaunâtre. La tête , depuis les yeux ju(qu au muffle , eft d*un fauve- jaimâtre , l'intérieur des jambes eft de cette même couleur, la crinière & la queue font prefque noires, & il y a le long du dos , une bande de brun-noi- râtrt qui s'élargit fur le train de derrière , & Ce rétrécit vers la qiieue. En hVer, leur poil devient fort long & ondoyé ; mais en été il eft ras & poli. Ces ani- maux portent la tête haute , & préfenr tent, en courant, le nez au vent. Les TunjTufes de 4'autres nations voiiîines du granc défert, r' 'gardent leur chair comnie une VA^nde dciicieufe, Outr: ^es tarpans ou chevaux fâuvages, & les czigitais ou mulets féconds de Daourie , on trouve , dans les grands déferts au-delà du Jaïlc , du Yemba , du Sarafon , & dans Iç voilînage du lac Aral, une troxfième efpèçe d'ani^^lal, que les Kirgifes & les Kalmouks appellent kouian o\xkhoulan^ cjui paroît être Xona^^ 66 SuppUfrttûi A VHiflùitt ger ou Vonagrt des Auteurs, & ijlti lemble feire une nuance entre le czigitaî èc Tâne. Les kdUlans vivent en été dans les grands déferts dont nous venons de parler ^ & vers les montagnes de Ta- manda j & ils fe retirent , à rapproche de l'hiver, vers les confins de la Perfe êc dés Ihdés. Ih courent avec uiie vîtefiè incroyable -, on n*a jamais pvi venir à bout d'en dompter un feul, éc il y eh a des troupeaux de plufîeurs mille ènfem^ ble. lis font pluscfands qUe lestarpans, mais moins que les ciigitâis. tetlr pdiî eft d'un beau gf is , quelquefois avec une nuance légèrement bleuâtre , & d'atitrés fois avec ith mélange de fauVe •, ils por- tent le long du dos utte bande noite, St une autre faande de même totileuir traverfe le garrot, & defcertd flir Itt épaules : leur qtteiie eft parfaitement femblable à celle de fâiie, mâi^ les oreilles font moins grandes Se moins amples. A l'égard des zèbres, j'ai eu occafîon de les bien examiner dans mes féjours au cap de Boftne - elpéf ance , & J'ai reconnu, dans cette eipèce, une variété ^_ •W T .'•> - des Animaux quadrupèdes. 6 y qui diffère du zèbre ordinaire , en te qu'au lieu de bandes ou raies brunes 6c noires, dont le fond de fon poil blanc eft rayé , celui-ci , au contraire , eft d'un brun-roufsâtre , avec très-peu de bandes krges, 8c d'une teinte feible 8c blan*- châtre -, on & même peine à reconnoîtrt 8c diftinguer ces bandes blanchâtres dans quelques individus qui ont une couleur uniforme de brun-rou(sâtre, & dont le« bandes ne font que des nuances peu diftindes d'une teinte un peu plus pâld ; ils ont , comme les autres zèbres ^ le bout du mufeau 8c les pieds blanchâ*- tres , 8c ils leur refîêmblent en tout > à l'exception des belles raies de la robe. On feroit donc fondé à prononcer que ce n* eft qu'iuie variété dans cette eipccfc du zèbre *, cependant ils femblent diffè- rer de ce dernier par lè naturel ^ ils font plus doux 8c plus obéiflâns *, car on n'a pas d'exemple qu'on ait jamais pu apprivoifer aflez le zèbre rayé pour l'atteler à une voiture , tandis que ces ^sèbres à poil uniforme & bnui , font moins revèches 5 & s'accoutument aifé- mcnt à la domefticité. J'en ai vu un 68 Supplément à VHiJloire \ dans les campagnes du Cap, qui étoit atteié avec des chevaux à une voiture \ Se on inafliira qu on élevoit un affez grand nombre de ces animaux pour s'en îêrvir à Tattelage , parce qu*on a trouvé qu'ils font, à proportion , plus forts qu'un cheval de même taille. >i ^ ..''■■• J'avois dit , page S 3 du fupplément ^ volume m j qu'on avoit fait des atte- lages de zèbres pour le Prince Stathou- der -, ce fait , qui m'avoit été afllu-é par plus d une perfonne , n eft cependant pas vrai. M. Allamand , que j'ai eu fi ibuvent occafion de citer avec recon- noiilance & avec des éloges bien mérités, m'a fait (avoir que j'avois été mal informé iiir ce fait-, le Prince Stathouder n'a eu qu'un feul zèbre : mais M. Allamand ajoute dans {a lettre , au fujet de ces animaux, un fait auffi lîngulier quintéref- fànt. Milord Clive , dit-il , en revenant de l'Inde , a amené avec lui une femelle zèbre dont on lui avoit fait préfent aii cap de Bonne-eipérance -, après l'avoir gardée quelque temps dans fon parc en Angleterre, il lui donna un âne pour % ■I ■M des Animaux quadrupèdes. 6^ cflàyer s'il n'y auroit point d'accouple- ment entre ces animaux ^ mais cette femelle zèbre ne voulut point s'en laifler approcher. Milord s'avila de faire pein- dre cet âne comme un zèbre -, la femelle , dit-il 5 en fut la dupe , l'accouplement fe fît 5 & il en efl né un poulain par- faitement femblable à fa mère, & qtû peut-être vit encore. La chofe a été rapportée à M, AUamand par le général Carnat , ami particulier de Milord Clive, & lui a été confirmée par Milord Clive fils (bj, Milord Pit a eu auiE la bonté de m'en écrire dans les termes fuivans, <« Feû Milord Clive avoit une très-belle femelle de zèbre que j'ai vue à Clen- nom, l'une de fes maifons de campagne, avec un poulain mâle (foaljj provenant d'elle , qui n'avoit pas encore un an d'âge, & qui avoit été produit par le ftrata- gême fuivant Lorfque la femelle zèbre fut en chaleur, on eflàya plufîeurs fois de lui préfenter un âne, quelle refula conftamment d'admettre j Milord Clive fbj Lettre écrite par M. Allamand h M. Dau<^ bentoo, datée à Leyde le 21 Mars J777, i: i: )ro Supplément à fHiJIoire ^en{à qu en faiiant peindre cet âne , qui étoit de couleur ordinaire , & en imitant tes couleiu'S du zèbre mâle, on pourroit tromper k femelle , ce qui réuffit fi Iwen quelk produifît le poulain dont < on viient de parler, .■■rni? f-i ^i^^. ^r. -n^^^: - J-at été dernièrement , c'eft-à-dîre, cet été 1778, à Qennom pour m'infor* mer de ce qu étoient devenus la femelle zèbre & ion poulain , & on m'a dit que h mère étoit morte, & que fe poulain avoit cté envoyé à une terre afiez éloi^ gnée de Milord Clive , où. l'on a fou-^ vent eiîàyé de le faire accoupler avec des âoeflês, mais qui! n'en a jamais rien réfiilté. » .Je ferai cepen^jf^nt , ftir ces feits, une légère obfepvatibn , c'eft que j'ai^ de la peine à croire que la femelle zèbre ait reçu l'âne uniquement à ciufe die fon bel habit , &: qu'il y a toute appareiice qu'on le lui a préfenté dans un moment oit ©île étoit er. meiliettre difpofition que les autre^s foi«y il faudrc^ d'^ûUeuc^ un ci-^ild. «omfcr^ d'expériences, t^- 4vçc le cheval q»av€c l'âne, pour di&ider fi f » Iç zèbre eft plus près de Tun que de Tautre. Sa production avec Tâne hidi- queroit «qu'it eft auffl près que le che- val", de Teipèce de l'âne •, car on fait qvie le.cbçval produit ^^V^crâneiTe., ^, qiijq y^i^ pro^ijit avqc la. juR^nt » mais 3 rqfle Vxeçopnoître , par 1 expçriencç ^ Ç\ Içî cjieyal ,^ç prod^iiroit pas auiïi-fcieA que r^ne avçc fa fçmeHe zehre , & (î le ajèbr^ ni^Jç t^e produiroit pas avec I4 jument , i\ it h- ' ; •" / y^ 1 . » 7 2 Supplément à l'Bifloirè 4, DES B Œ U F ST J E DOIS ici redifier une erreur que j'ai faite au fu jet de raccroiffement des eornes des bœufs, vaches & taureaux: ou m'avo't afîliré , & j*ai dit ( vol. IV ^ pag e 459^, qu elles tombent à Tâge de trois ans , & qu ellesi font remplacées par d'autres cornes qui , comme ïes fécondes dents, ne. tombent plus-, ce fait n'eft vrai qu'en partie *, il eft fondé iitr une méprife .dont. AI. Forller a recherché Toriginc ; i^oici ce qu il a bien voulu m'en écrire. , .- . • • c« A Tâge de trois ans , dit-rl , une îame très^mince fe fépare de la corne ; cette lame , qui çi'a p^s plus d'épailleiir qu'une feuille de^i 74 Supplément à VHiJloire / précaution , ils prétendent avoir remar- qué que ces animaux fe battent entr'eux par les cornes, & cela parce que la démangeaifon qu ils y éprouvent , les force à chercher les moyens de la faire cefler •, ce poteau fert aulîi à otër les vieux poils qui , pouffes par les nouveaux, caufent des démangeaifons à la peau de ces animaux,» .; • :, .. _ . « ■ ' ■■'.?'('.. Ainfi,les cornes du bœuf font perma- nentes, & ne tombent jamais en entier que par accident , & quand le bœuf fe heurte avec Violence contre quelque corps dur *, & lorfque cela arrive , il ne refte qu un petit moignon qui eft fort fcnlible pendant plufieurs jours , &, quoi- qu'il fe durcifîé , il ne prend jamais d'accroiffement , & l'animal eft écorné pour toute la vie.* * Note communiquée par un anonymç. î»^=^ des Animaux quadrupèdes, y y IBUWIflJtJfcMiWaUJfJIMM D£ VA U RO C H S ù D U BISON. JM, For S TER m*a informé que k race des aurochs ne fe trouve actuelle- ment qu'en Mofcovie , & que les aurochs, qui étoient en Prufle & fur les confins de la Lithuanie , ont péri pendant la dernière guerre ', mais il afiure que les! ibilbns font encore communs dans la [Moldavie. Le Prince Demetrius Cantemir jen parle dans fa defcription de la Mol- [davie (partie //' chapitre vn), ce Sur les montagnes occidentales de la Moldavie , )n trouve , dit-il , un animal que Ton ippelle limlrr j & qui eft indigène dans :ette contrée ^ il eft de la grandeur d'un )œuf commun , mais il a la tête plus )etite , le cou plus long , le ventre moins [eplet & les jambes plus longues *, fes Cornes font minces, droites, dirigées en laut j & leurs extrémités , qui font a/Tez fointues , ne font que très-peu tournées p dehors : cet animal eft d'un naturel Dij 76 Supplément à VHiJîoire ^. i ^ft très-léeer à la courfe -, d ferouche, il eft tr^^'^IJ f„r les ro- gravit comr^. ^s f ^re^, * rattraper chers efcarpes, & »" '^^^„t avec les 'l" ^" ï rc:!! anÏÏ dont la tête armes à feu. i^en i u Moldavie, ^"* l'^i leTreLt^nnce du pat P'-''^''^\^„,;„J' le bifon s'aOTeUe, pays -, » & comme i floigné yPolonois,î«^i,q« «f P^ .-elle '^^.^''"*''- :rS bifon-' carie même animal que "r nettement Prince Cantemtr le d ^-g^^^S arrive du buffle, en difan ^'^J^^f^^i^fter , & quelquefois f«^,if "^|^"^, tandis qu'il l',(k pas naturel à ce dimat^ ^^ affure que le ^««^JL *[ 'i^Jie occiden- hautes montagnes de la part taie de la Moldavie, ou U ic a« S^"*!: . ,,, v,œufs d'Europe , 1« Quoique les bœuis s-^ ^^ bilons dAmérique & les b^, les uns de l'Afie ne d»*"^"*^ J^'es eSces fépa- i ,ees , P";'^^'^^fie, confidérer comme cependant on dort le ^^^^^„, ^^l des races diRmeti-s q«' , fg ,„!. catadères , à moms queues ne des Animaux quadrupèdes, 77 lent , & que , par ce mélange j ces caradtères diftirt6tifs ne s'effacent dans la fuite des générations-, par exemple, tous les bœufs de Sicile, qui font certaine- ment de la même efpècc v|ue ceux de France , ne laifTent )_as d en diflërer conf- tamment par la forme des cornes qui font très - remarquables par leur lon- gueur & par la régularité de leur figrire * ces cornes n ont qu'une légère courbure, & leur longueur ordinaire, me/îiréfi en ligne droite, eO- 01 dinairement de trois pieds, & quelquefois de trois pieds & demi : elles font toutes très-régulière- ment contourées , & d'une forme abfo- lument femblable -, en forte que tous les bœufs de cette île fc reffemblent ae.tant [entr'eux par ce caractère , qu'ils diUèrent en cela des autres bœufs de l'Europe. De même la race du bifon a , en Lmérique , une variété confiante. Nous lonnons ici la figure (pi, ^) d'une tcte [ui nous a été communiquée par un savant de l'Univerfîté d'Edimbourg, T. Magwan , fous le nom de tcte de )œuf mufijué j & c'eft en efîet le même pjmal qui a été décrit par le P. Char- D iij I 7 8 Supplément à VHiJloire levoix, tome III ^ page 132, Se que nous avons ? ' ^ page 528, volume XL On voTt, par la grandeur & la pofîtK ? des cornes de ce bœuf ou bifon lîiui- que, qu'il diffère par ce caradère du bifon dont nous avons donné la figure, fopp/ementj tome III , planeke V ^ dont les cornes font très-difiércntcs. Ceiui-ci a été trouvé à la latitude de 70 degrés près de la baie de BafKn. Sa laine eft beaucoup plus longue & plus touffue que celle des bifons qui habitent des contrées plus tempérées^ il eft gros comme un bœuf d'Europe de moyenne taille -, le poil ou plutôt la laine fous le cou & le ventre defcend Jufqr/à t :i re : il fe nourrit de moufle blanclic ou lichen comme le renne. Les deux cornes de ce bifon mufqué fe réunifient à leur bafe , ou plutôt n ont qu'une origine commune au fommet de la tête qui eft longue de deux pieds quatre pouces & demi, en la mefurant i depuis le bout du nez jufqu à ce point où les deux cornes font jointes \ l'inter- valle , entre leur extrémité , eft de deux pieds cinq pouces & denaij la tête eft ^ TotnXr, ^ TonvX. Pl.in.jL>aç.yS. I '"wymm^^y-'' '^sa)iii!iiiiiiiiiiii|iiii[iiiiiiii'iiiiiiiiniri[iiii[iiiiiiiiiiiin[|[y|jy[f7[|jj^^ f ififfiHnHiHiiiîiiLHiîii^-fmniinnîin'Hn^ LA TKTS DU BISON" AlU S qi'E ^-^ '^T2i IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) .V ^ '^^ z 1.0 i.i Uâm |2.5 ■^ Ià2 12.2 £ ^ Il us •- u |40 2.0 1.8 1.25 ||U 1.6 ^ 6" ► ^ /a ^h '^ > y^ '•^ 7 Photographie Sdences Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. MS80 (716) 873-4503 ■' ^ H "A rK ' \^ \ .■f-m ■ .^t *:^^*f ^' *i*;^ ^ ^' r.i^î;' des 'animaux quadrupèdes. 79 fî large, que la diftance du centre d'un oeil à l'autre eft d'un pied quatre poUceS; ; du pied françois. Nous renvoyons, pour !e refte de la defcription de cet animal, à celle qui a été donnée par le P. Char-* ievoix, & que nous avons citée dans lar note de la page 328 , volume XL M. Magwan nous a affuré que cette def- cription de Charlevoix convenoit parÊii-^ " tement à cet animal. ^- Tbî dit y page $S y Jupplémene ^ volume III, que, m'étant informé s'il ftififtoît encore des bifbns en Écofle , on m'avoit répondu qu'on n'en avoit point de mémoire. M, Forfter m'écrit à ce fu)et que je n'ai pas été pleinement informé. c( La race des bifbns blancs , dit - il , fubiifte encore en Écofîë, où les »Sei-; gneurs, & particulièrement le Duc de Hamilton , le Duc de Queenbury -, & , parmi les Pairs Anglois , le Comte do Tankarville , ont confervé dans leurs parcs de Chatelherault & de Drumiafrrig en Écofle , & de Chiïlingbam dans le comté de Northiunberlaild en Angle- terre , cette race de bifbns fauvages. Ces animaiu tiennent encore de leurs ancc- Div L± .:( : Çp SuppUment à VHijloirt ' >. très , par leur férocité & îeur naturel fauvage *, au moindre bruit , ik prennent îa fuite , & courent avec une vîtefle étonnante, &, loriqu'on veut s'en pro- xurcr, quelqu'un , on eft obligé de les tuer à coups de fufîli mais cette chaflê ne fe fait pas toujours fans danger*, car. Il on ne fait que blefîer l'animal , bien îom de prendre la fiiite , il court fiir ilir les chafTeurs , & les perceroit de lès cornes, s'ils ne fe trouvoient pas les moyens de l'éviter, fbit en montant fur un arbre,* foit en Je fâuvarit dans quel- ques maifons. s < ; rïîjL j. Quoique ces bifbns aiment la foîi- tude i ils s'approchent cependant des habitations , lorfque la faim & la difetté , en hiver , les force à venir prendre le foin qu'on leur fournit fous des hangars. Ces biibns (àuvagcs ne fe mF'^nt jamais . avec l'efpèce de nos bœuf ils font blancs fur le corps , & ont le mufeau & les oreilles noires*, leur grandeur eft celle d'un bœuf commun de moyenne taHle , mais ils ont les jambes plus longues & les cornes plus belles *, les mâles pèfent environ cinq cens trente livres >^ les ■w' fô 1' .cy-tJ' ■ '. • ■»- .■ > , ,f f '■ -■ 'r ■• • /'. ■ i^'.^' \ , des Animaux quadrupèdes. %t fçi|iç.Iies environ quatre cens -, leur cuir eft meilleur que celui du bœuf com- mun V mais ce qu^il a de fîngulier , c'ell que ces bifbns oftt perdu , par la durée de leur domefticité , les longs poils qu'ils portoient autrefois. BoHtiu5 dit*, Gignerc foUt ea Jilva boves candid/Jfimos in fotf mam leonîs jubam habcnus , &c, DéfcK regni Scotiœ j foL xj. Or , à préfènt, ils n ont plus cette jubé ou crinière de longs poils , & font par-là devenus diffê- rens de tous les bifons qui nous font connus. %'^ ' ' ' ' m'/ ... ■ 't "i... ... A- V c ■. i; .^^m s'^\ P y: . . ( ' N ■ \ ti ément a ^^-.fs'-ééit.,'. *«-<»' -4 ifioire .> maÈÊmiÊÊÊÊÊmmÊÊÊÊÊmmÊmr H ' "■»«„ DU B UFF LE, J'ai RECIT,' au fîijet de cet animal, de très-bonnes informations de ia part de- Mohfignor Caetani, de Rome*, ctt illuftre Prélat Y a joint une critique très-hon- nête & trës-judîcieufe de quelques mé- prifès qui m'étoient échappées, &. dont Je memprcfle de lui témoigner toute ma reconnoHrance , en mettant fous les yeux du Public fes favantes remarqués qui répandront plus de lumières que je navois pu le faire fur Thiftoire naturelle de cet animal utile» '*' *■'■'-' ^' J*ai dit * que,, quoique, te haffle foh aujourd'hui commun en Grèce & domcfti^ que en Italie y tl n'^étoit connu ni des Grecs j ni des Romains ,. & qu'il n^a jamais eu de nom dans la langue de ces peuples ; que le mot même de buffle indique une origine étrangère , & n*a de racine ni dans la langue Grecque ^ ni f . * Tom XJ , jfttgt 284. -y \ - «.. (i. / \ V des jinimaux quadrupèdes. 8 ^ dans la latine. . .;•*;• Que c'efi mql'à'propos que les Modernes lui ont appliqué le nom de biibalus , qui , en Grec & en latin , indique j à la vérité^ un animal ^Afrique , mais très-différent du buffle j comme il ejl aifé de le démon-i^ trer par les poffages des auteurs anciens,' Qu enfin , fi Von voulait rapporter le bubalus à un genre , il appartitndroie plutôt à celui des chèvres ou ga:^lles , qu'à celui du bœuf ou du buffle, - | Monfîgnor Cactani obferve , u qiie Robert Etienne , dans le Thefimrus lingua liuind , fait mention de deux mots qui viennent du grec, par lefquels on voit mie les bœufs, fous le genre defquels les buffles^ font compris , étoient nommés dlm nom? prefque femblable aunom Italien bupkalo r bupharus dicitur terra quA arari facile potefi ; nam P haros oratio efi » fed & bovis epitheton. Le même Etienne cjit que le mot bupharus étoit Tépithète que" Ton donnoit à Hercule , parce qu'il mangeoit des bœufs entiers. Tout le monde connoît la célèbre fête des Athé- niens, appelée buphonia , qui fe célébroit après les Myftères en immolant un bœufi> I> vî « • w 84 Supplément à PHi/Ioire.'h^i dont le facrifice mettoit tellement fin ï tout carnage, que Ton condamnok jiiC- qu ait couteau qui a voit donné la mort au bœuf immolé. Perfonne n ignore que ïea Grecs changeoient la lettre /2 en /, comme le^mot grec nahu en ial^u. Héro- dote fe fert du mot labunifus j que Bé- roje dit nabutiîfus , conxme nous Ten- iêigne Scaliger , de emendatione tempo^ rum ^ cap. vi,, & les fragmens de Bérole» De même la parole grecque mneymon ic changeoit en mîcymon ; on peut con- sulter là-deffus Pitifcus , Lexicon , litt, n „• d'où il faut conclure que le mot buphonia pouvoit s'écrire & fe prononcer en grec hupholia* Pitifais , Lexicon , anttejaîu JRom, Utt» Ij dit : les Romains employé^ rent fouvent la lettre / en place de IV ^ à cattfe de la plus douce prononciation de la dernière ; d'où Calpurnius , au» vers ^9';de iâ première églogue, metj?i2;ifi- neà au lieu de fraxinca ; & il eft très- yraifemblable qu'il s'eft autorifé , pour ce changement , flir d'anciens manus- crits. Le même Pitiftus dit encore que Bochart, dans fa Géographie» raflembie ua^e grande gjiun|ité .4'ew^Pji^^.jtf^ ^^ -,' ' "|viï •■ '■- ■■■■; . /. des Animau)t quadrupèdes. 8 y changement as r en /j enfin Morerî, dans fbn Drékionnaire , lettre r^ dit clai- rement que la lettre r k change en /, comme capdla de caper. D'après toutes ces autorités, il eft difficile de ne pas croire que le mot bupharus ne foit le même que buphalus; d'où il fuit que ce mot a une racine dans la Langue grecque. ^. , Quant aux Latins, on voit dans Sca- liger, de caujis LinguA latin et, quil fiit un temps , où , au lieu de la lettre f, on écrivoit & on prononçoit b j comme bruges ipomfiuges ; on trouve auffi dans Ciceron , fremo qui vient du grec bremo ; & enfin Nonius Marcellus , de dociorum indagine , met fiphilum polir fibilum. Ce n'eft donc pas fans raifon que les Latins ont pu nommer cet animal buba* lus , & qu'Aldrovande en a fait buffclus , & les Italiens bufjalo. La Langue ita- lienne eft pleine de mots latins corrom- pus-, elle a fouvent changé en flcb latin -, c'eft ainfl qu'elle a ùh b'ifoko de bibukus; tanufo de tube ra. Donc bufalo vient de bubalus ; &, comme il a été Remontre ci-defTiis, buphalus neil autre \:. V. // 85 Supplément à VHifioîre choie qne le bupharus ; ce qiii prouve la racine du nom buffle dans les Langues grecque & latine. I» .*^*^» â Monfignor Caetanî montre (ans doute ici la plus belle érudition -, cependant nous devons obiêrver qiul prouve beau- coup mieux la poflîbilité de dériver le nom de buffle de quelques mots des langues Grecque & Latme , qu'il ne prouve que réellement ce nom ait été en ufage chez les Latins ou les Grecs; le mot bupharos fignifie proprement Un champ labourable , & n'a pas de rapport plus décidé au buffle quau bœuf com- mun : quant à Tépithète de mange-bœuf donnée à Hercule , on doit récrire buphû' gus , & non pas bupharus, ^ j^-'^^^ ^ - Sur ce que j'ai dit y que le buffle^ natif des pays les plus chauds de l Afr'f que & des Indes ,. ne fut tranfporté & naturalifé en Italie, que vers le feptième Jiecle, Monfîgnor Caetani obferve , ce que la nature même de cet animal donne le droit de douter qu'il puiflè être origi- naire de TAirique , pays chaud & aride qui ne convient point au buffle, puif: des Animaut quadrupèdes. 8 7 qu'il k plaît (ingulièrement dans les marais & dans Teau» où il (e plonge volontiers pour fe rafraîchir : reflburce mi'il trouveroit difficilement en Afrique^ Cette confîdération ne tire-t-ellepasune nouvelle force de Taveu que fait M, de Buffon lui-même à l'article du chameau, qu'il ny a point de bœu^ en Arabie, à caufe de la féchereflé du pays, d'au- tant plus que le bœuf ne paroît pas auffi amant de Teau que le buffle. Les marais - pontins & les maremmes de Sienne font, en Italie, les lieux les plus favorables à ces animaux. Les marais-* pontins fiir-tout paroiffent avoir été pref*^ que toujours la demeure des buffles ; ce terrein humide & marécageux paroît leur être tellement propre & naturel,, que de tout temps le Gouvernement a cru devoir leur en affurer la jouifîànce.. En conféqiience , les Papes, de temps^ immémorial,, ont fixé & déterminé une partie de ces terreins qu'ils ont affedés Imiquenaent à la nourriture des buffles; l'en parle d'autant plus fevamment que ma famille, propriétairiï defdits terreins, a toujours été obiigée , & i'efl encore M r' 1(. // "'9' 8 8 Supplément à VHifioire fujourd'liiû , par des bulles des Papes; à les. conferver uniquement pour k nourriture des bufRes> fans pouvoir les enfemencer. w imi^vtjoit ii n^» : jtïiP !\f'\% Il eft très-certain cpie , de toute 1 Ita- lie, les marais-pontins font les cantons les plus propres aux buffles *, mais il me iêmble que Monfignor Caëtani rai^ ibnne un peu trop rigoureufement,. quand il en infère que TAfrique ne peut ct*e le pays de l'origine de ces animaux > comme aimant trop Teau & les maréi^ cages pour être naturels à un climat n chaud y parce qu'on prouveroit, par le même argument y que l'hippopotame ou le rhinocéros n'appartiennent point à l'Afrique. C'eft encore trop étendre la confëquence de ce que j'ai dit , qu'il n'y a point de boeu& ni de buffles en Arabie > à raifbn de la féchereffe du pays & du défaut d'eau ^ que d'en conclure la même choie pour l'Afrique-, comme fi toutes les contrées de l'Afrique étoient des Arables , & comme iî les rives profon- dément humedées du Nil, du Zaïre, de J^ Gambra ^ comme Si l'antiqiiç ^alus -X Vf w », ies Anïmcaix quadrupèdes. 8 9 tritonides n étoient pas des lieux Humi- des, & tout aufE propres aux buffles que le petit canton engorgé des marais- pontins. ce En re/peâant la réfutation que M. de BufFon fait de Belon , on ne con-^ çoit pas pourquoi il (butient impoffible la perfection de l'efpèce du buffle en Italie. M. de Buiïbn (ait mieux que per- fonne , que presque tous les animaux éprouvent des changemens dans leur organifation , en changeant de climat > foit en bien , >fbit en mal , & cela peu ou beaucoup. La gibhe ou bofle . eft i- extrêmement commune en Arabie •, la rachétide eO: une maladie prefque uni-» verfelle pour les bêtes dans ces climats $ le chameau, le dromadaire , le rhinocéros & réléphant lui-même en font fouvent attaqués Quoique M. de Buftbn , dans Ton arti- cle du buffle, ne fafle point mention de Todeur de mufc de ces animaux , il n'en eft pas moins vrai que cette odeur forte eft naturelle & particulière au buffles. J'ai même forme le projet de tirer le -s • ..^i.,-,.--^ ir 90 SuppUment à PHiftoifè ■ ' mufc des excrémens du buffle, à peii- près comme en Egypte on fait le feï ammoniac avec Tiirine & les excrémens du chameau ( b ), L'exécution de ce •projet me fera facile , parce que , comme ^ je l'ai dit plus haut, les pâturages des buffles, dans l'État ecclénaftique , font dans les fiçk de ma famille. .1. il * y :ù- J'obfèrve encore , au fojet des bœufs intelligens des Hottentots , dont . parle M. de Buffon, que cet inftinA particu- lier efl: une analogie avec les buffles qui font dans les marais - pontins , dont \^ mémoire pafle pour une chofe uni- "X\. f que. . . ". Au refte , on ne petit qu'être fort étonné de voir qu'un animal aiiflî inté- refîânt & très-utile, n'ait jamais été peint ni gravé , tandis que Salvator Rofa & Etienne Bella nous ont laiiTé des pein- (h) Nota. On tire le fel ammoniac , par fa tombuftion du fumier de chameau, de ia fuie que cette combuition produit^ & ce n^elt affu< rément pas par les mêmes moyens que l'on pourroit extraire la partie odorante & muik^uée ^es excrémens du bufflet ^:^des Animaux quadrupèdes, ^t tlires & gravures de difFérens animaux d'Italie. Il étoit fans doute réfervé aa célèbre reftaurateur de l'Hiftoire Na- turelle , de l'enrichir le premier de la gravure de cet animal , encore très-peu connu. I* • ■ K"P ' ■:>f^;^'"3t!p:'t '^r^jK* '■■■a- / J.λ /.j? ^/t-f/vf,»!.. -■.j»*->:''i !-:■■» •'Vite''' li Dans un fùppîeniéht à ces premières réflexions , que m'a voit envoyé M. Caë- tani, il ajoute de nouvelles preuves, ou du moins d'autres conjedures fur l'an- cienneté des buffles en Italie, & fur la connoiflànce qu'en avoi^nt les Latins, les Grecs & même les Juife •, quoique ces détails d'érudition n'aient pas lui rapport immédiat avec l'Hiftoire Natu-^ relie, ils peuvent y répandre quelques lumières *, & c'eft dans cette vue , autant que dans celle d'en marquer ma recon- noiflànce à Tauteur , que je crois devoir les publier ici par retrait* , ^ ;.»^y.vi^ ^ ^ aiU.~^»4i«.-4i.-4U&/>.. .pâ. hiH S-t .>.'Ji«Mjiiif Ww »f- itfc Jiy^- ■) V-!^ ce Je crois , dit M. Caëtani , avoir prouvé, par les réflexions précédentes, 3ue le buffle étoit connu des Grecs & es Latins ^ & que fon nom ^ racine .V. 52 SuppUment à VHifiùke'^ ' dans ces deux Langues (c) : quant ât la latine , j'invoque encore en ma faveur lautorité de Du Cange , qui , dans fon Gloflâirc, dit au mot bubalus; hubalus , iufalus ^ buflus; il cite ce vers du Sep- tième livre du quatrième pocme de Venance > évêque de Poitiers , célèbre Poëte du cinquième fiècle. , ruC/ ia:f]V ".-r Stu validi hnfali ferit mur cofnua cantpum. Pour le mot buflus ,/û eft tiré de Aîbertus Aqutnjis, lïb. II, cap,XLlJi ; de Jules Scaliger , Exerdt. 206 ^ n,^ 3, & de Lindembrogïus , ad Ammiani j lib. XXII j &c. comme on peut le voir dans Du Cange. Il eft bien vrai que le cinquième fiècle n'eft pas celui de la belle latinité ^ cependant , comme il ne s'agit pas ici de la pureté & de l'élé- gance de la Langue , mais d'un point feulejment grammatical, il ne s'enfuit pas r^/cj M. Caè'tani a bien prouvé que le nom de buffle peut avoir fa racine dans ie& deux Langues ; mais noji pas que ce même nom ait été d'ufage chez les Grecs & les Roitiains , ni par conféquem que le buffle en git été connu. des Animaux quadrupides. 9 3 moins que cet e mple indique un grand rapport du bub^i us des Latins i» du bufitlo des Italiens, & du buffle des François. Cette relation eft encore prouvée d'une manière plus formelle , par un paûâge de Pline , au (îijêt de Tufàge des Juifs de manger du chou avec la chair du «buffle. . If-fW-^'^fï ^îiHw •'^ ^-è*r:h'^''>^I •%,■ H^Une dernière obfervation iur la Lan^; gue grecque , c'eft que le texte le plus précis en ^veur du fentrment de M; de BiifFon , eft certainement celui de Bo- chart , qui , dans Ton Hiero'^oicon ; pars I^ lii^ m, cap, xxii y dit, yoctm gr^cam bubaton effe capfd fpeciem; mais il eft évident que xrette autorité eft la même que celle d*Ariftote , au(Gr-bien que d'Aldrovande & de lonftôn qui ont dit la même chofe d après jçe Philo* ibphe. - ^ . X i \'^%m^t^^M^ ; a."^.îi\ • '■^it^ Au refte, il eft facile de démontrer que la connoiffance du buffle remonte encore aune époque bien plus éloignée. Les Interprètes & les Commentateurs hébreux s accordent tous à dire qu'il en eft fait mention dans le Pentateuque même. Selon eux , le mot jachmur figni- w 'rj 94 Supplément à VHiJioirez fie ùùffie. tes Septantes , dans le Deute^ ronome, donnent la même interprétation en tradiiifànt jûchmur 'pà.r bubalus; &, de pliis, la tradition confiante des Hé- breux a toujours été que le jachmur ctoit le bufïle : on peut voir , fur cela , la verfîon italienne de la Bible , par Deodati , & celle d'Antoine Bruciolt, qui à précédé Deodati. . .rûi Une autre preuve que les Juifs ont connu de tout temps le buffle , ceft quau premier livre des Rois, chap. IV y v. 22 & 23 , il eft dit qu'on en fervoit flu* la table de Salomonj &, en effet ,c'étoit une des viandes ordonnées par la légiflatioii des Juifs, & cet ufàge fublifte encore aujourd'hui parmi eux. * . ^ Les Juifs, comme le dit fort bien M. de Bufîbn, font les feuls à Rome qui tuent le buffle dans leurs boucheries ; mais il eft à remarquer qu*ils ne le mangent guère qu'avec l'afïaifbnnement des choux, & iiir-tout le premier jour de leur année, qui tombe toujours en Septembre ou Odobre , fête qui leiu: eft ordonnée au chapitre xii de l'Exode , verf 14. . . . Pline 1^ dit expreilément>,car/2cj buba-i des Animaux quadrupèdes. $ | las, additis caulis , magno ligni compen*^ dio percoquunt , liv. xxiii , chap. viii, Ce texte eft formel, &> en le rappro- chant de Tufâge confiant & perpétuel des Juife, on ne peut pas douter que Pline n*ait voulu parier du buffle. . . . Cet ufage des Juifs de Rome, eft ici du plus grand poids , parce que leurs familles , dans cette capitale , font incon-^ teflahlement les plus anciennes de toutes les familles romaines *, depuis Titus juf^ qu à préfent , ils n ont jamais quitté Rome , & leur Ghetto eft encore aujour- d'hui le même quartier que Juvenal dit qu ils habitoient anciennement. Ils ont confervé précieufement toutes leurs cou- tumes & ufages -, & quant à celle d'afîài- fonncr la viande du buffle avec les choux , la railbn y a peut-être autant de part que la fuperftition : le chou, en hébreu, s appelle cherub , exprefïion qui fignifie aufn multiplication. Ce dou- ble fens leur ayant fait imaginer que le chou étoit f;|vorable à la multipli- cation , ils ont affedé ce légume à leur premier repas annuel , comme I étant ui) bon augure pour croître & . . i ., ^ ... - . ^,^^. 95 SuppUment à VHijloire^^ ' multiplier., félon le paiTage de la Ge-; - Outre les preuves littérales de Tan- cienneté de la connoifTance du buffle , on peut encore la conftater par des moniunens authentiques : il eft vrai que ces monumens font rares y inais leur rareté vient fans doute du mépris que les Grecs àvoient pour les foperftitions égyptiennes , comme nous l'enfeigrie Hérodote : mépris qui ne permit pas aux artilies Grecs de s'occuper d'un Dieu auflî laid & audî vil à leurs yeux , que rétoit im bœuf ou un buffle. '*I4. Lts Latins, ferviles imitateurs des Grecs, ne trouvant point de modèles de cet fdj Nous ne^contefterons pas à M. Caëcani que le mot Hébreu cherub ne lignifie un chou ; mais , comme on fait d'ailleurs que le mot cherub figoifie un bœuf, que, de plus, nous avons tra- duit ce même mot cherub , par chérubin , il paroî- troit allez fingulier de trouver, dans un même mot un chou, un bœiif & un ange, fi Ton ne favoit que la Langue hébraïque eli li peu abon- dante en termes diliinétifs, que le même terme déiigne très - fouvent des chofes testes diffé- rente*. _ , ^ animal > des Animaux quadrupèdes. 9 7 s' animal , le négligèrent également , en forte que les monumens, qui portent Tempreinte de cet animal , font très- rares.*. . . Mais leur petit nombre ftiffit pour conftater ion ancienne exiftence dans ces contrées. Je pofsède moi-même une tête antique de buffle , qui a été trouvée dernièrement dans une fouille à la maifon de plaiiânce de l'Empereur Adrien , à Tivoli. Cette tètQ eft un morceau d'autant plus précieux, qu'il eft unique dans Rome, & fait d'ailleurs par mains de maître. Il eft très-vrai qu'on ne [connoît aucun autre morceau antique qui repréfênte le buffle, ni aucune médaille [ui en offre la figure, quoiqu'il y en it beaucoup qui portent diftérens ani- laux. . . . A| •if.a;';*.- ^z'\.^^.u ^v^. M. de BufFon obje<^era peut-être que pe morceau de fculpture aura été feit 'ms doute fur un buffle d'Egypte , oir [e quelqu'autre pays , & non à Rome tt en Italie. Mais, en fuppofànt ce fait, pnt il eft prefque impolEble de four- Rr une preuve ni pour ni contre , il l'en réfultera pas moins que les Romains 'ont pas pu placer la tête du buffle dans» Supplément, Tome XI. E \[ •-W 98 Suppliment à VHiJloire k une fiipetbe maifon de plaifance d'Em- pereur, fans lui avoir donné un nom, & que par conféquent ils en avoient connoiiTance. La tête dont il s'agit eft lî jjarfaite- ment régulière , qu elle paroît avoir été moulée fur une tête naturelle de buffle , de la manière que Thiftoire rapporte que *ïes Égyptiens mpuloient leurs ftatues fur les cadavres mêmes. , ..^ *. , . Au refte , je foumets encore ces nouvel- les obfervations aux lumières fupérieures de M, deBufFon -, je n'ofe pas me flatter que chacune de mes preuves foit décifive -, mais je penfe que toutes enlèmble établiflcnt que le buffle étoit connu des Anciens : proportion contraire à celle de l'illuflrc Naturalifte, que je n'ai pas craint de combattre ici. J'attends de fon indul- gence le pardon de ma témérité, & k permilîion de mettre fous fes yeux quel- ques particularités du buffle , dont il n'a peut-être pas çonnoifTance , & qui ne îàuroient être indiÔërentes pour un Phi- lofophe comme lui, qui a confacré fa vie à admirer & publier les merveilles 4e la Nature, . ^-: M I- iîi^s Animaux quadrupèdes. 99 ' L'averfion du buffle pour la couleur rouge , eft générale dans tous les buffles de ritalie , fans exception -, ce qui paroît indiquer que ces animaux ont les nerfe optiques , plus délicats que les quadru- Eèdes connus. La foible(te de là vue du uffle v^ent à Tappui de cette conjec- ture. En effet, cet animal paroît foufFrir impatiemment la lumière-, il voit mieux la nuit que le jour , & fa vue eft telle- ment courte & confufê , que (î , dans (â fureur , il pourfuit un homme , il fufiit de fe jeter à terrt poiu: n en être pas rencontré *, car le buffle le cherche des yeux de tous côtés, fans s*apperceyoir qu il en eft tout voifin. ... Les buffles ont une mémoire qui flir- paffe celle de beaucoup d'autres animaux» Rien n'eft fî commun que de les voir retourner feuls & d'eux-mêmes à leurs t^troupeaux , quoique d'une diftance de ^quarante ou cinquante milles , comme le Rome aux Marais-pontins. Les gar- liens des jeunes buffles leur donnent à :hacun un nom, &, pour leur apprendre connoître ce nom , ils le répètent fou- hrent d une manière qui tient du chant, Eij loo Supplément à VHiJîoire en les càre(2ànt en même temps (bus le menton. Ces jeunes buffles s'inftruifènt ainfi en peu de temps , & n'oublient jamais ce nom» auquel ils répondent cxadement en s arrêtant » quoiqu'ils fc trouvent mêlés parmi un troupeau de deux ou trois mille buffles. L'habitude du buffle d'entendre ce nom cadencé, eft telle, que, (ans cette efpèce de chant, il ne fe laifîê point approcher étant grand, (iu'-tout la femelle pour fe laiffer traire (e) ^ & fa férocité naturelle ne lui permettant pas de fe prêter à cetlte extraction artificielle de (on lait , le gardien , qui veut traire la buffle , eft (t) yhyex ce que j*ai dit , fupplémtnt , volume JJI , page 64 9 de cette répugnance de la femelle buffle h fe laifler traire, & fur le moyen fîngu- iier qu'on a imaginé pour la vaincre , qui eft de lui mettre la main & ie bras dans !a vuiye pen- dant tout le temps de l'extradtion du lait. Cette pratfc{ue , du cap de Bonn»«fpérance , n'eft pas parvenue jufqu'à Rome; d'aifieurs, comme ce volume de fuppiément n'a paru qu'en ^n^t il paroit que M. Caëtani n'a pas été informé de ce fait, qui peut-être mém€ n'eft pas tréi* ceruitt. AU m des Animaux quadrupèdes, i o f obligé de tenir fon petit auprès dcUe, ou, s'il eft mort, de la tromper en couvrant de fa peau un autre petit buffle quelconque -, fans cette précaution , qiii prouve , d un coté , la ftupidité de la buffle, &, de l'autre, la fineffe de fou odorat , il eft impoffible de la traire. Si donc la buffle refiife fon lait, racrtle à un autre petit buffle que le fîen , il n eft pas étonnant qu'elle ne fe laiiîê point teter par le veau, conune le remar- que très-bien M. de Buâbn. = i- Cette circonftance de l'efpèce de chant , néceffaire pour pouvoir traire la buffle femelle, rappelle ce que dit le Moine Bacon dans fes obfèrvati(ïns ( Voyage en Afie par Bcrgeron , tome 11)^ qu'après Moal & les Tartares vers l'orient, il y a des vaches qui ne permettent pat qu'on les traie , à moins qu'on ne chante i il ajoute enfliite , que la couleur rouge les rend farieufes , au point qu'on rifque V perdre lame ,Ji l'on fe trouve autour l'eiles, li elt indubitable que ces vaches leTont autre chofe que des buffles j ce [qui prouve encore que cet animal n'eft )as exckifivement des climats chauds. Eiij ti ». I îoz Supplément à VHijloire ^^^ La couleur noire & le goût défagréa- ble de la chair de buffle , donneroient lieu de croire que le lait participe de tes mauvaifes qualités *, mais , au con- traire, il eft fort bon, confervant feu- lement un petit goût mufqué qui tient de celui de la noix mufcade. On en fait du beurre excellent , il a une faveur & une blancheur fupérieures à celui de la vache , cependant on n'en fait point dans îa campagne de Rome , parce qu'il eft trop difpendieux ^ mais on y fait une grande confommation du lait préparé d'autres manières. Ce qu'on appelle communé- ment œufs de buffles , font des efpèces de petits fromages auxquels on donne 1^ forme d'œufe, qui -font d'un manger très'délicat. H y a une autre efpèce d« fromage que les Italiens nomment pro^ yàtura , qui eft auffi fait de lait de buffle *, il eft d'une qualité inférieure au premier s le menu peuple en fait grand ufage , & les gardiens dcp buffles ne virent prefque qu'avec le laitage de cei animaux^^- -^■' '■■ --^^^ ^~nm^:.- ■.■■ _..:,,; , ^^ Le buffle eft très-arder t cr: ^^^ijourj il corpbat avec fiureur pour u femelle, \. des Atùêêuiux quadrupèdes, i o 3 & , qiwnd la vidoire la lui a afllirée % il cherche à en jouir à Tccart. La femelle ne met bas qu'au printemps , & une feule fois Tannée-, elle quatre mamel- les , & néanmoins ne produit qu'un feu! petit , ou lî par hafard elle en fait deux , fa mort eft prefque toujours la fuite de cett;" fécondité \ elle produit deux années de 'ui e , & fe repofe la troifîème , pendant 's , 'elle elle demeure ftérile , quoiqu'elle reçoive le mâle -, (à fécondité commence à 1 3ge de quatre ans , & finit à douze. Quand elle entre en chaleur , elle appelle le mâle par un mugiffement particulier » & le reçoit étant arrêtée*, au lieu que la vache le reçoit quelquefois en niar- ^Chant. i'.-ur-* kVo^t,!.; :;A:':-.^'vi. ei-i'/X-'^i mi Quoique le buffle naiffe & foit élevé în troupeau , il conferve cependant Cz Iférocité naturelle , en forte qu'on ne )eut s'en fervir à rien , tant qu'il n eft )as dompté : on commence par mar- iner, à l'âge de quatre ans , ces animaux lyec un fer chaud , afin de pouvoir dif- finguer les buffles d'un troupeau de iîtux d'un autre. ... La marque eft îiivie de la caftration qui fc fait à l'âge E iv •>»' ■i'*''.-*'-»"'-";-'*!';^"/'?' 5'''" •w;-";"* 104 Supplément à VHifloire ^ de quatre ans, non par compreffion des tefticules , mais par incifîon & amputa- tion. Cette opération paroît néceffaire pour diminuer Tardeur violente & fiirieufc que le buffle montre aux combats , & en même temps le difpofer à recevoir le joug pour les difîerens ufâges aux- quels on veut l'employer. . . . Peu de temps après la caftration , on leur paffe un anneau de fer dans les narines. . . . Mais la force & la férocité du bufïle exige beaucoup d'art pour parvenir à lui paflêr cet anneau. Après l'avoir fait tomber au moyen d'une corde que l'on entrelace dans fes jambes , les hommes , deftinés à cela , fe jettent fur lui pour lui lier les quatre pieds enfemble, & lui paflênt dans les narines l'anneau de fer 5 ils lui délient enfuite les pieds , & l'abandonnent à lui - même V le buffle furieux court de coté & d'autre , &, en heurtant tout ce qu'il rencontre, cherche à fe débarraffer de cet anneau; mais , avec le temps, il s'accoutume infenfiblement, & l'habitude , autant que la douleur , l'amènent à l'obéifîance s on îe conduit avec luie corde que l'on atta- f des Ammcmx quadrupèdes. 105 che à cet anneau qui tombe de lui- même par îa fuite , au moyen de TefFort continuel des conducteurs, en tirant la corde *, mais alors l'anneau eft devenu inutile, car Tanimal, déjà vieux, ne k refufe plus à fon devoir. . . K Le buffle paroît' encore plus propre que le taureau à ces chaâês, dont on fait des divertiflemens publics , fiir-tout en Efpagne. Auflî les ieigneurs d'Italie, qui tiennent des buffles dans leurs terres , n y emploient que ces animaux. ... La férocité naturelle du buffle s'augmente lorfqu'elle eft excitée, & rend cette cha/le très-intéreflânte pour les fpeéèa- teurs. En effet, le buffle pourfuit l'homme avec acharnement jufque dans les maî- fons dont il monte les efcaliers avec une facilité particulière -, il fê préfêntc même aux fenêtres d'où il faute dans l'arène, franchiffant encore les murs , lorfque les cris , redoublés du peuple , font parvenus à le rendre fiirieux. ... r J'ai fouvent été témoin de ces chafîês, qui fe font dans les fîefs de ma famille. Les femmes même ont le courage de fe préfenter dans l'arène-, je me fou- Ev '" ■■TïT»^T*v'T^ io6 Supplimnt à HHiJloiti "^^ vîehs d'en avoir vu un exemple dans nui La fatigue 5e la foreur du Buffle , dani tes fortes de chaflês , le fait fiier beau* coup *, (à fueur abonde d'un fel extrê- tnement acre & pénétrant, & ce fel paroît néceffaire pour diffoudre la crafTe dont fsi peau cft prefquc toujours coi** verte. , . . - Le buffle eft, comme Ton fait, un animal ruminant, &, k rumination étant très-favorable à la digeftion , il s'eniliit en dernier lieu > un voyage exprès pour être témoin du commencement , des progrès & de la fin de cette maladie \ je me fuis même fait accompagner d'un Chirurgien & d'un Médecin , afin de pouvoir l'étu- dier , & acquérir une eonnoiflânce pré- cife & raifonnée de & caufe , ou du moins de ia nature, à l'effet d'ea offrir à M. de Buffou une defcription exade & fyftématique-, mais, ayant été averti trop tard > ^ la maladie > qui ne dure .1» a ES iià té, le )ai{res. ; buf- i tem- Lds ou t com- en eft le dont îmières ippejle ort au ieft à ■ait > e» air être progrès me fuis Irurgien ir rétii- ce pré- ou du n offrir i exade é averti tie dure '^ i des minimaux quadrupèdes. 109 qiie neuf jours , étant déjà ceffée , je n ai pu me procurer d'autres lumières que celles qui réfultcnt de la pratique & de l'expérience des gardiens des troupeaux de buffles. . . • > . ^ Les fymptomes de cette maladie font très-faciles à cqnnoître , du moins quant aux extérieurs. La lacrymation eft le pre- mier ; l'animal refiife enfuitc toute nour- riture *, prefque en même temps £1 gorge s'enfle confidérablement , & quelquefois auflî le corps fo gonfle en entier ; il boite tantôt des pieds de devant , tantôt de ceux de derrière ^ la langue eft en partie hors de la gueule , & eft environ- isée d'une écume blanche que l'animal Jette au-dehors. .... Les efièts de ce mal font auflî prompts que terribles 5 car, en peud'heu es, ou tout au plus en lui jour, l'animal pafTe par tous les degrés de la maladie, & meurt. Lorfqu'eîle fe déclare dans un troupeau , prefque tous les jeunes buf- fles , qui n'ont pas atteint leur troifième année , en font attaqués , & , s'ils ne font âgés que d'un an , ils périment prefque tous-, dans ceux qui font âgés de deux §l'M Tio Supplément à VHifioire ^^ ans , il y en a beawcoitp qui n'en font pas atteints , & même il en échappe un affez grand nombre de ceux qui font malades -, enfin , dès que les jeunes buffles font parvenus à trois ans , ^s font pres- que mrs d'échapper , car il eft fort rare qu'à cet âge ils en foient attaqués, & il ny a pas d'exemple qu'au-deffus de trois ans , aiKuns de ces animaux ait eu cette maladie : elle commence donc par les plus jeunes , comme étant ks plus foibîes, & ceux qui tettent encore en font les premières victimes , ïorfijue (a mère , par la fineffe de fon odorat , ferit dans fon petit le germe de la maladie, elle eft la première à le condamner , en lui refufant la tette. Cette épizootie fe communique avec une rapidité extraor- dinaire -, en neuf jours au plus , un trou- peau de jeunes buffles , quelque nom- breux qu'il foit , en eft prefque tout infedté. Ceux qui prennent le mal dans les fix premiers jours , périflent affez fou- vent prefque tous -, au lieu que ceux qui n'en font attaqués que dans les trois der- niers jours , échappent affez fouvent , parce que , depuis le fixième jour de \; /' f: des animaux (Quadrupèdes, m répizootie , la contagion va toujours en diminuant jufqu'au neuvième , qu elle fèmble fe réunir fur la tête dun feiil» dont elle fait , pour ainfi dire , fa vidimc d'expiation. ... Elle n*a point de iaifon ^:lg , feule-' ment elle eft plus commune & plus dan- gereufe au printemps & en été , qu'en automne & en hiver Une obfer- vation afl'ez générale , c*eft qu'elle vient ordinairement lorfqu'après les chaleurs , il tombe de la pluie qui fait poufler d« Therbe nouvelle *, ce qui fembleroit prou- ver que ià caufe eft une ilirabondance de chyle & de fang , occaiionnée par ce pâturage nouveau, dont la faveur de [la fraîcheur invitent les petits buffles à ^s'en raflafîer au-delà du befoin. Une [expérience vient à Tappui de cette réfle- xion j les jeunes buffles, auxquels on a Ldonné une nourriture fàine Se copieufe Ipendant l'hiver , s'abandonnant a^çec ^^ ^ ^ -h Sioins d'avidité à Therbe nouvelle du )r intemps , n'en font pas attaqués autant {ue les autres , & meurent en plus petit lombre. Dans les années de féchereffe, :ette maladie fe manifefte moiiis que III Supplément à VHifloirë t* dans les années humides s & ce qui con^ firme ce que je viens d'avancer for fa caiife , c'eft que le changement de pâtu- rage en eft le feul demi-remède*, on les conduit fiu' les montagnes où la pâture éft moins abondante que dans la plaine , ce qui ne fait cependant que ralentir la fiireur du mal, (ans le guérir. Ënvain les gardiens des troupeaux de buffles ont tenté les diffirens remèdes que leur a pu foggérer leur bon fens naturel & leurs foibles connoiflànc^s *, ils leur ont appliqué à la gorge le bouton de feu; ils les ont iajt baigner dans Teau de fleuve & de mer , ils ont fëparé du troupeau ceux qui étoient infeàés, afin d'empê- cher la communication du mal *, mais tout a été inutile : la contagion gagne égale- ment tous les troupeaux enfemble & fêpàrément •, la mortalité eft toujours la même : le feul changement de pâtu- rage femble y apporter quelque foible adouciffement , & encore eft-il prefquc infenfîble. ... La chair des buffles morts du Bar- bone , eft dans un état de demi-putré- fadion. Elle a été reconnue fi dange- l' des minimaux quadrupèdes. 115 rcufe, qu'elle a réveillé Tattention du Gouvernement , qui a ordonné , fous des peines très-févères , de l'enterrer , & qui a défendu d'en manger. . . ,->-.'' Quoique cette maladie fembîe parti- culière aux buffles , elle ne laiffe pas de fe communiquer aux difFérens animaux qu'on élève avec eux , comme poulains » faons & chevreaux, ce qui lui donne tous les caractères d'une épizootie. La cohabitation avec les buffles malades , ie feul contact de la peau de ceux qui font morts , fiifEfent pour infeder ces ani- maux qui ont les mêmes fymptomes , & bientôt la même fin. . . . Et même le cochon eft fujet à la prendre •, il en eft attaqué de la même manière 8c dans le même temps , & il en eft fouvent la vidime 5 il y a cependant quelque diâc- rence , à ce fiijet , entre le buffle & le cochon-, I.® le buffle neft aflâilli par ce mal qu une feule fois dans (à vie , & le cochon left juiquà deux fois dans la même année -, de manière que celui qui a eu le barbone en avril , Ta fouvent une féconde fois en odobre -, 2.° il n*/ a pas d'exemple qu'un buffle au-deffus de \f ■r- 114 Supplément à VHiJloire trois ans , en ait été attaqué, & le cochoii y eft fujet à tout âge , mais beaucoup moins cependant lorfqu il eft parvenu à fon entier accroiffement *, 5.° l'épizootie ne dure que neuf joivs au plus dans les troupeaux de buffles , au lieu qu elle exerce fa fureiur fur le cochon pendant quinze jours , & encore au-delà -, mais cette maladie n*eft pas naturelle à fon efpèce , 3r ce n'eft que par fà commu- nication avec les buffles , qu il en eft attaqué. - . > > ? ■ ^ - ^ '^ 1 Le Barbone étant prefque la feute maladie dangereufe pour le buffle , & étant en même temps fî meurtrière, que, fiu: cent de ces animaux qui en font atta- qués dans leur première année , il eft rare qu'elle en épargne m!j vingtaine; il fêroit de la dernière importance de découvrir la cau(e de cette maladie pour y apporter remède. Les remarques faites jufqu à préfent , font infufîifàntes , parce qu elles n ont pu être que fuperficielles. ... Mais je me propofe , dès que cette épi-» zootie fe manifeftera de nouveau, d'aller une féconde fois ilir les lieux, pour lexa- mmçr avec des perfonnes de Tart, afiu Kk 4^ • -'-m \ f^ feiile fie, & î,que, nt atta- il eft gtaine ; rxe de des Animaux quadrupèdes. 1 1 j de pouvoir fournir à M. de Buffon une defcription qui le mette en état de don- ner, par Ton fentiment, des lumières certaines fur cette matière.»» -^r ::'î*^ 1- T,. Quoique ce Mémoire de Monlîgnor Ca'étani, fur le buffle, foit affez étendu dans l'extrait que je viens d'en donner , J€ dois cependant avertir que j'en aï fupprimé à regret un grand nombre de digreffions très - fâvantes , & de réfle- xions générales auffi folides qu'ingénieu- fes , mais qui , n'ayant pas un rapport immédiat , ni même affez prochain avec Thiftoire naturelle du buffle , auroient paru déplacées dans cet article^ & Je ftiis perfuadé que l'illuftre Auteur me pardonnera ces omifïïons en faveur dii motif, & qu'il recevra avec bonté les marques de ma reconnoiflànce , des inf- fctrudions qu'il ma fournies *, fa grande [érudition , bien fupérieure à la mienne , li a fait trouver les racines , dans les mgiies Grecque & Latine , du nom du niffle *, & les (oins qu'il a pris de recher- [cher dans les auteurs & dans les monu- Imens anciens, tQut ce qui peut avoir A-^ i^-T ■#vy^7«'-j^ 1 1 6 Supplément â VHiJloire rapport à cet animal» donnent tant de poids à fa critique, que j'y fbufcris avec glai/ir. D'autre part , les occafîons fréquentes qu'a eues M. Caëtani de voir , d'obfèr- ver & d'examiner de près un très-grand nombre de buffles dans les terres de fa très-illuftre maifon , l'ont mis à portée de faire Thiftoire de leurs habitudes natu- relles beaucoup mieux que moi , qui n'avois jamais vu de ces animaux que dans mon voyage en Italie, & à la ménagerie de Verfailles, où j'en ai fait la description. Je fuis donc perfiiadé que mes Leàeurs me fiuront bon gré d'avoir inféré dans ce flipplément le Mémoire de M. Caëtani, & que lui-même ne ièra point fôché de paroitre dans notre Langue avec fbri propre flyle , auquel je n'ai prefque rien changé , parce qu'il eft très-bon, & que nous avons beaucoup d'auteurs françois qui n'écrivent oas fi bien dans leur langue , que ce oavant étranger écrit dans la nôtre. Au refte , j'ai déjà dit qu'il feroit fort à defîrer que l'on pût naturalifer en France cette efpèce d'animaux aufllî puif- des Animaux quadrupèdes, 1 1 7 fans qu'utiles -, je Cuis perfuadé que leur multiplication rcuffiroit dans nos pro- vinces, où il fe trouve des marais & des marécages , comme dans le Bouf- bonnois, en Cliampagne, dans le Ba(^ ligny , en Alface , & même dans les plaines le long de la Saône , auflî bien que dans les endroits marécageux du pays d'Arles , & des landes de Bor- deaux. L'Impératrice de Ruffie en a fait venir d'Italie, & les a fait placer dans quelques - unes de fes provinces méridionales ; ils fe font déjà fort m'til- tipiiés dans le gouvernement d'Aftracan* & dans la nouvelle Ruffie. M. Gui- denftaedtdit^yVqiie le climat & les pâtu^ rages fe font trouvés très-favorables à ces animaux , qui font plus robuftes & plus forts au travail que les bœufs. Cet exem- ple peut fufiire pour nous encourager à ^ire Tacquifition de cette efpèce utile , Iqui remplaceroit celle des bœu^ à tous igards , & fur-tout dans les temps où la ;rande mortalité de ces animaux fait un fî • ;rand tort à la culture de nos terres. (j) Difcounfur les produ(âioni delaRuffie,/. 31. t:^ ■_-.-.^..V^; î^^--:ii\,-^'^i i > 1 1 8 Supplément à VHiftoire l, m Nouvelle addition à l'article de l* Hippopotame. C> o M M £ les feuilles précédentes étoient déjà imprimées, j*ai reçu, de la part de M» Schneider , des obfervations ï;écentcs fur cet animal , qui ont été rédi- gées par M. le Profeflèur AUamand, & publiées à Amfterdam au commencement de cette année 1781 : voici l'extrait de ces obfervations* . • »p 1 m - . — . ..,-■• ■■.•-'.■ \ ^ . Ci Ce que M. de BuiFon a dit de Thip- popotame , dans le XII.*^ tome de fon Hiftoire Naturelle , étoit tout ce qu'en en pouvoit dire de plus exadt dans le temps qu'il écrivoit cet article. Il me parut alors qu'il n'y manquoit qu'une planche qui repréientât mieux cet ani- mal , qu'il n'eft repréfenté dans les figures que divers auteurs en ont données. Je pris la liberté d'en ajouter une à la M- cription de M. de BufFon , faite d'après une peau bourrée, qui eft dans le Cabi- net de rUniverfité de Leyde depuis plus m ''<'% il*un iîçcle. 4rv^-:v ''Aéij..it^%à ^mih\i C^ ..ai )ire irticlc de ? esétoient e la part fervations t été rédi- imand, & lencement extrait de 7 \ ' it de Thip- le de fon t ce qu'en d dans le le. Il me )it quiine X cet ani- 5 les figures onnées. Je e à la def- lite d'après lis le Cabi- depiiis plus des Animaux quadrupèdes. 119 Deux années après , j'en donnai une meilleure j une peau récemment envoyée au Cabinet de S. A. "S. M.*^' le Prince d'Orange , me fèrvit de modèle. Elle avoit été très-bien préparée par M. le dodeur Klockner \ je Raccompagnai de quelques remarques intéreiîàntes qui m'avoient été communiquées par M. le capitame Gordon. Je croyois que cela /uffifoit pour foire bien connoître cet animal , lorsque le même M. Gordon m'envoya , au com- mencement de cette année 1780 , deux deffins qui repréfentoient un hippopo- tame mâle & une femelle , foits d'après les Minimaux mêmes , au moment qu'on venoit de les tuer. Je fus frappé , en les com- jparant, avec les figures que j'en avois Idonnées , & je vis clairement que la Ipeau d'un fî gros animal , quoique pré- )arée & drefiée avec tout le foin poffi- )le, étoit bien éloignée de repréfenter ui jufle fon original *, auilî n'héfîtai - je )as à faire graver ces deux deffins; on ;s trouvera dans les planches i & 1 1 (a). ' ■' i mmmmmÊmtmmmmmmmmmmmÊmmmmmmtmÊÊmmmmimmmmÊÊim (a) Voyti planches iv & y de cç yolum«ij I20 Supplément à VHijtoire M. Gordon a encore eu ia bonté ô^j joindre des defcriptions & des nouvelles obfervations très - curieufes , qu'il a eu fréquemment occafion de faire. Son zèle infatigable pour les nouvelles décou- vertes , & pour Tavancement de THiA toire Naturelle, Ta engagé à pénétrer beaucoup plus avant dans l'intérieur de l'Afrique, qu'il ne l'avoit fait encore j & fi les hippopotames font devenus rares aux-environs du cap de Bonne - Efpé- rance , il les a trouvés très - nombreux dans les lieux où il a été. On n'en dbu- tera pas , quand on fâura que , pour fa part , il en a tué neuf, & que , dans une chaâe à laquelle il a adîfté avec M. de Plettenberg, Gouverneur du Cap , on en a tué vingt-un en quelques heures de temps , &: que même ce ne fut qu'à fon interceffion qu'on n'en fit pas un plus grand carnage. Cette chaflê iè fit fur la rivière qu'il a nommée Plettenberg y\' peu-près à 7 degrés de longitude à Teft du Cap , & à 30 degrés de latitude méridionale. Le nombre de ces animaux doit donc être fort grand dans tout Tin- tirieur de l'Afirique» où ils font peu inquiétés '!l ^^ nté d'y Duvelles l'il a eu îon zèle décou- le rmf- pénétrer ;rieur de encore -, nus rares ; - Efpé- lombreux l'en dbu- , pour fa dans une 'cc M. de ^p,onen leures de t qu à fon 5 un plus ; fit fur la cnhcrgi^' ude à Teft Le latitude es animaux is tout l'in- ; font peu incfûétés des Animaux quadrupèdes. 121 inquiétés par les habitans. C eft - là où il les £uit voir pour les bien con- noître , & jamais perfonne n en a eu une plus belle occafion que M. Gordon ; aulîî en a-t-il profité en les obfervant avec les yeux d'un véritable Natura- iifte. En donnant Textrait de ce quil m*en a écrit , je fuppofe que le Lec- teur fe fouvient du contenu des articles de cet Ouvrage , où il eft parlé de ces «limaux i"^^. ifr/ ium rKlj » ■ ' -i^^ .> Lorfque les hippopotames fortent de l'eau, ils ont le deffus du corps d'un brun-bleuâtre , qui s'éclaircit en defcen- dant fiir les cotés, & fe termine par une légère teinte de couleur de chair; le delfous du ventre eft blanchâtre •, mais ces diftérentes couleurs deviennent plus foncées par - tout, lorfque leur peau fe sèche \ dans l'intérieur & fijr les bordsi de leurs oreilles, il y a des poils afl'ez idoux & d'un brun-rouflâtre -, il y en a (h) Koye^ volume XII de i'Hiftoire Naturelle,, [depuis la page 22 jufqu*h ia page 68 \n-^P Voy&x, [aufli le tome III in-4.° des fupplémens , depub la page 301 jufqu'à 320. Sufflément. Tome XL E I \ . 122 Supplément à VHifioîre j aufïï de la même couleur aux paupières ^ & par-ci par-là quelques-uns fur le corps, particulièrement flir le cou & les cotés, mais qui font plus courts & fort rudes. Les mâles furpaflent toujours les femelles en grandeur, mais non pas dun tiers , comme l'a dit Zerenghi , Çi Ton en excepte les dents incifives & canines , qui , dans la femelle , peuvent en eftct être d*un tiers plus petites que dans le mâle. M. Gordon a tué une femelle dont la longueur du corps étoit de onze piçds, & le plus grand hippopotame mâle qu'il ait tué, étoit long de onze pieds huit pouces neuf lignes. Ces dimenfions diffè- rent beaucoup de celles qii'a donné Zerenghi-, car, à en juger par les dimen- fions de la femelle quil a décrite, le mâle , d'im tiers plus grand , devoit être long de feize pieds neuf pouces*, elles diffèrent plus encore de celles des hip popotames du lac de Tzana, dont qiielr qiies-uns^ fiiiv^nt M. Bruce, ont plusdç vingt pieds en longueur. Des animaux de cette dernière grandeur (croient énor^ ^es-, mais on fe trompe facilement fur î^ t^ilk duti animal, quand on en juge pièrcs } corps, , cotes, ; rudes. Lirs les >as d*un , fi Ton canines , en effet ! dans le elle dont ze pi^ds, lâle qui! ieds huit OHS diff'è- f'a donné -s dimen- •crite ,^ le Lcvoit être ices-, elles s des hip- lont quelr nt plus dç ;s animaux oient énor^ tlemeut fui on en juge (ks Animaux quadrupèdes. 1 2 3 nniquement en le voyant de loin , & ^iis pouvoir le mefurer. Le nombre des dents varie dans lef hippopotames , fuivant leur âge , Comme M. de Bufîbn Ta foupçonné *, tous ont quatre dents incifives & deux canines dans chaque mâchoire , mais ils diffèrent dans le nombre des molaires ; celui dont ^ j'ai donné la figure avoit trente-fîx dents l^n tout ; M. Gordon en a vu un qui ârvoit vingt-deux dents dans la mâchoire' J|(lipérieure, 8c vingt dans Tinfërieure. Il *a envoyé une tête qui en a dix-huit ans la mâchoire d'en bas, & dix-neuf ans celle d'en haut ^ mais ces dents ilir- iméraires ne font ordinairement que es petites pomtes qui précèdent 1er éritables molaires , & qui font peu' rmes. La largeur de la partie de la mâchoire périeure , qui forme le mufeau, eft de ize pouces & un quart, & (on contour» furé d'un angle de la gueule jufqu à lutre , eft de trois pieds trois pouces j la^ re fupérieure avance d'un pouce par-delP s l'inférieure, & cache toutes les dents: côté des incifives antérieure^ d'en haut; %îi :M ( î 124 Supplément à VHiJloire il y a deux éminences charnues , qui font reçues dans deux cavités de la mâchoire inférieure , quand la gueule fe ferme. .. Uhippopotame a les yeux petits, leur plus long diamètre eft de onze lignes, & leur largeur de neuf & demie •, la pru- nelle eft d'un bleu-obfcur, & le blanc de l'œil paroît peu. - '■ La queue varie en longueur dans ces animaux *, celui qui eft repréfenté ici en avoit une de la longueur d'un pied trois pouces fix lignes *, fon contour ^ Ton origine étoit d'un pied fept pouces s là, elle a une forme un peu triangulaire, & un des cotés plat eft en-deflous*, ainii, ayant un mouvement perpendiculaire, elle bouche exactement l'ouverture de l'anus -, vers fon milieu , fes côtés s'ap- platifl'ent , & fon articulation lui permet- tant un mouvement horizontal, elle peut lêrvîr à diriger l'animal quand il nage, au premier coup-d'œil , elle paroît couverte 4'écailles , mais qui ne font que des rides de la peau -, les bords extérieurs de cette «pieue femblent être des coutures arron- dies* ( Xe pénis tiré hors de fon fourreau; f-irr^rl , -, re qui font ikhoire ferme. :its,leur ; lignes, -, lapru- le blanc des Animaux quadrupèdes. 1 1, j eft long de deux pieds un pouce C\x lignes , & relfemble affez à celui du tau- reau -, fa circonférence près du corps eft de neuf pouces-, & à un pouce de Ton extrémité, elle eft de trois pouces neuf lignes : quand il eft tout-à-fait retiré > fa pointe eft recouverte par des anneaux charnus & ridés qui terminent le four- reau*, ceft fur la bafe de ce fourreau, du coté de Tanus , que font placés les Imamclons. Dans plufîeurs des hippopo- : tames que M. Gordon a examinés , il a ^trouvé que îe fourreau même étoit entiè- rement retiré en-dedans du corps , auffi fbien que le pénis j & que le ventre |étoit tout-à-fait uni \ s'il paroifToit dans les autres , c'étoit par Teffet des mouve- nens qu ils avoient éprouvés quand on. les avoit tirés à terre *, les tefticulcs ne font pas renfermés dans un fcromm exté- rieur , ils font en-dedans du corps , & lie paroiiîent point en-dehors •, on peut les fentir à travers Tépaiffeur de la peau : linfi tout ce qui appartient à ces parties , tft caché en - dedans , excepté dans les temps du rut. Dans la femelle > au-deflbus de l'entrée Fiij :^r ^ 1 gi6 Supplément à tHiJIoire du vagin eft une follicule qui a environ deux pouces de profondeur , mais ou l'on ne peut voir aucune ouverture en do dans *, il reffemble afl'ez à celui de ThyciTC , excepté qu'il eft au-deffous de la vulve, au lieu que, dans Thycne, il eft fituc entre Tamis & la queue. L'hippopotame femelle n*a point de mamelles pendantes , mais feulement deux petits mamelons j quand on les prefle , il en jaillit un lait doux Se auflî bon que celui de la .vache. !■ n- -^i r .-.■ .,.•.•«)..; • :'■-.' 1 1 Les os de ces animaux font extrême- ment durs 5 dans un os de la cuifTe , fcié en travers , on trouva un canal long de cinq pouces,. & de dix lignes en -diamètre , afl'ez reflêmbknt à la cavité où eft la moelle : cependant il ny en avoit point immédiatement après la mort *, mais onr y vit un corps fort dur, oii Ton croyoit remarquer du fang. La largeur dii pied de devant eft égale à fa longueur , lune & Tautre eft de dix pouces •, la plante du pied de derrière eft tant Ibit peu plus petite > elle a neuf pouces neuf lignes dans fes deux dimen- jîons^ ces pi^ds font propres pour nager. ■i des Animaux quadrupèdes. 1 1 7' car les doigts peuvent fe rrtbiivoir , s'crp^ procher les uns des autres , & fe plier en defTous-, les ongles font \m peu creux , comme les fabots des autres animaux -, le de/Tous du pied eft une femelle fort dure , féparé des doigts par une fente profonde *, elle neft pas horizontale» mais un peu en biais , comme fi rani- mai, en marchant, avoit plus prefîe fou pied d'im côté que de Tautre -, auffi les a-t-il tous un peu tournés en dehors; comme il a les jambes courtes & les jointures pliables , il peut appliquer & prefler fes jambes contre le corps, c« qui lui facilite encore les mouvemens néceffaires poui* nager. Aidç de quelque^ hommes , M. Gordon a roulé , comme un tonneau, un grand hippopotame hors de leau, fur un terrein uni, fans que les pieds fiffent un obftacle fenfible. ^ Quoique les hippopotaraes^ paffent une partie de leur vie dan» leau > ils ont cependant le trou ovale fermé. Quand ils font parvenus à toute leur grandeur, Je plus long diamètre de leur cœur eft d un pied. . , . M, Cordoa s'eft affuré , par l'ouverture Fiv 12 8 Supplément à VHiJloire . de pluiieurs hippopotames jeunes & adul- tes 5 que ces animaux n'ont qu'un feul efto- mac , & ne ruminent point , quoiqu'ils ne mangent que de l'herbe qu'ils rendent en pelotte & mal broyée dans leurs excré- men«:. J'ai dit ci-devant, continue M. Alla- mand, qu'il me paroiflbit très-douteux que les hippopotames mangeafibnt des poiflbns -, à préfent je puis dire qu'il eft ])rerque certain qu'ils n'en mangent pas. Dans une trentaine de ces animaux , dont M. Gordon a fait ouvrir les eftoniacs en {a préfence , il n'y a trouvé que de l'herbe, & jamais aucun refte depoiflbn-, j'ai dit aufli qu'il n'y avoit pas d'appa- rence qu'ils entraflent dans la mer ', on peut voir , dans l'endroit cité , les rai- îbns que j'avois pour penfer ainfi, & M. de Buffon femble avoir été dans la* même idée. Les nouvelles obfervations de M. Gordon m'ont défabufé -, il a tué un hippopotame à l'embouchure de la rivière Gambous , où l'eau étoit falée; il en a vîi dans la baie de Sainte-Hélène, & il en a vu fortir d'autres de la mer à deux lieues de toute rivière : à la vérité, i'm 'f4 des Animaux quadrupèdes. 129 ifs ne s'éloignent pas beaucoup de terre , la nécefîîté d'y venir prendre leur nour- riture ne leur permet pasj ils vont le long des côtes d'une rivière à l'autre ; cependant cela fufïît pour prouver qu'ils peuvent vivre dans i'eau fàlée, & jufti- ner en quelque façon ceux qui leur ont donné le nom de chevaux marins \ auflî bien que Kolbe , quil uppofe qu'ils vivent indîôéremment dans les rivières & dans ia mer : ceux qui habitent dans l'inté- rieur du pays , n'y vont vraifcmblable- ment jamais •, fi ceux qui en font près y entrent, ce n'eft pas pour aller fort loin, à caufe de la raifon que je viens de dire, & cette raême raifon doit les engager à prererer les rivières. Lorfqit'ils fe rencontrent au fond de l'eau, ils cherchent à s'éviter *, mais, fur terre , il leur arrive fouvent de fe battre cntr'eux d'une manière terrible -, aufli ea i voit-on fort peu qui n'aient pas quei- |qiies dents caffées , ou quelques cica- trices fur le corps, dont on voit des mar- f qiies dans les figures des planches i & ii(dj^ (dj ybyei dans ce volume les planches iv & v^ ï V 150 Supplément à VHiJîoire en fe battant , iis fe dreffent fur leiirs |)ieds de derrière , & c eft dans cette attitude qu'ils fè mordent. -ij r I ' Dans les lieux où ils font peu inquiétés, 3s ne font pas fort craintifs*, qiund on tire llir eux , ils viennent voir ce que c*eft v mais , quand une fois ils ont appris à iconnoître Teôêt des armes à feu, ilsfliient devant les hommes en trottant pefam- ment comme les cochons, quelquefois même fls galoppent,mais toujours pefâmr- ment ^ cepandant un homme doit mar- cher bien vite pour être en état dei les iliivre. M. Gordon en a accompagné un pendant quelque temps, mais , quoiqu'il coure très-vite, fî la courfe avoit été plus longue , Th^popotame Tauroit jdevancé. < • -vi M. de BuiFon a eu raifon de révo- quer en dout^ (e) j ce que difont quel- ques Voyageurs des femelles hippopo- tames y c'èft quelles portent trois ou quatre petits -, ranalogiè Ta conduit à regarder ce ùk comme très. - fofped; fej Kojex voiwnt Ml de «et Ouyrage> i~i n des Animaux quadrupèdes . t 3 r robfervation en démontre la faiifleté. M. Gordon a vu ouvrir plufîeurs femelles pleines, & jamais il n'y a trouvé quuit' feul petit *, il en a tiré un du corps de la mère, qu'il a eu la bonté de m'en- voyer -, ce fœtus , qui étoit prefque entiè- rement formé , étoit long de trois pieds deux pouces *, le cordon ombilical étoit> parfemé de petits boutons de couleur rouge*, fes ongles étoient mous & élafti- ques, on pouvoit déjà lui fentii les dents , & Ces yeux avoient à-peu-près leur forme & toute leiu" grandeur. Dès qu'un jeune hippopotame eft né, fon inftinâ: Te porte à courir à leau , & quelquefois s*y met fur le dos de fa mère. La chair de l'hippopotame , comme il a hé dit ci-devant , eft fort bonne aa goût & très-/âinej le pied rôti eft fur-* tout un morceau d !icat, de même que" îa queue s quand on fait cuire fon lard /. il iurnage une graille que les pay/àn?^ aiment fort*, c'eil un remède qu on eftinie beaucoup au Cap , en exagérant cepen^ dant fes qualités. Pour bien fixer nos idées fur îagran^ deiir de ces anuiuiix > & fur la propcy:>-- 132 Supplément à VHiJloire h tion qu il y a entre celle du mâle & de la femelle , je donnerai ici leurs dimen- fions telles qu elles ont été prifes par M. Gordon fiir deux des plus grands .fujets qu il ait eu occafîon de voir, quoi- qu'elles diffèrent de celles qu*on peut prendre fur des peaux bourrées *, on fera furpris qu'elles s'accordent fi bien avec celles que Zerenghi a données *, je les ai auffi vérifiées îur la peau d'un grand hippopotame mâle que S. A. S. M.*' le Prince d'Orange a eu la bonté de me donner, pour être placée Uu Cabinet des Curiofités naturelles que j'ai formé dans l'Univerfité de Leyde. Cette peau, récemment envoyée du cap de Bonne-efpérance , eft arrivée entière & bien confervée*, j'ai heureufement réuffi à la faire dreflêr fuivant le deflîn que j'ai reçu de M. Gordon , de manière qu'elle ofire auffi exad^ement qu'il eft poffible , la figure de l'animal vivant. )) Dimenjions d'un Hippopotame mâle, pieds, polices, ligoeii Longueur du corps i depuis > rextrcmUé de la lèvre - < des Animaux quadrupède^. 1 5 j pieds, poucei, lignei; lapéricurc iufqu'à l'ori- . ..^.j. ^.^ ginc de la queue 1 1 • s :? 4»i ,Vr fi Hauteur du train de de-' ^" ^lirii^î / vant en ligne droite... ;, if >^pr^r •—en fuivant la rondeur j, 1 1 . j,rî5.¥|jr Hauteur du train de dervj.jf|^.j;^^ ^g^><;f| f ricre en ligne droite ... 4 , g . j^ ^, ^^ en (Vivant la cour-^ti^p ^, ,.^ ^i^ ^ .,^ bure ^. f. 7. iT Longueur de la tête z • 8 , ^ Largeur de la poitrine 9 ,,,.,. , depuis le milieu des jambes i. n, g m — -du derrière depuis le milieu des cuiifes 1, i. 6^ Diftance de la partie I2 .r-i^ , .: 3*^ plus balle du ventre au r^h ; î .7; uC terrein 1, p 9, Grconférence du corps me- / >fi furée derrière les épau* les lo. ;• 6, — devant les jambes de _, derrière 9. fSt g — du milieu du cou,. 6, 8. 6, •——des jambe s de devant ■-,' : - r^-a/ près la poitrine j . . 4, > »>- •-~- près du poignet. ... 2, // 6, près du talon i. 10, 6, ^ des jambes de der- rière près du corps. ,. . 4, ï, 9. •—^au-dcifus du genou.. ?• J. ff ' 134 SuppUment à VHiJïoire ^\ \,^,^:?|-j 4f^'ii;qv -ïf'i'^. Vf- j> piedti pouces, ligne» Longueur dîe U qatue... i* 3. ^, Sst circotiférencc près de ' - 's 7:;; — ;? ^ l'anus • I »• 7 •- n Longueur du fourreau du ^, pénis, comme il pcné \ '; ^i!^.''''"^^' lorfque le pénis eft retiré^ tn dedans. . • 9 4* ig( du pénis quand iï eft *' *' f ' hors de fon fourreau, • • - ■ • ^'^- ' v^epuis la pointe ju(qa'att'^^'^' '^' iki- m corps zv 2^- Cà Longueur des dents c:anî- * ^' *' lies de là mâchoire fupé« - - .ai ; tieare if t, e«. Cdncour de ces dents prèi ' .^ de leur bafe. .- //►' ' j » n Longueur des dents inci^ iïvcs de la même mâ- choire if- 1. r Contour de ces dents près • de leur bafe •.». /r ^^. €(. Longueur des dents caûi«» nés de4ia mâchoire infé* ' ''^• • rieure ,• mcfurées fnivant ' •^kp^i, leur courbure ff' « • $\, ' * des- dents incilives . • // 7 • 6 1. Contour des dents canines prés de leur bdCc .••••• g/ 7 • 3 » des Atdmaux quadrupèdes, ijf ^ Dimensions d'une femelle Hip- popotame , tuée le 11 janvier 1778 ,• ''^ par M» le Capitaine^ Gordon , dans Veau falée , près de l'embouchure de fa rivière Gamèous^ Pour parvenir du Cap à l'embouchure de cette rivière \ \ dans la mer à l'eji du Cap , on emploie deux cens heures en voyageant fur un €hariot tiré par des bœufs, i'^Hj- ' ,■■■:. ■ ; -•. V . >5- ■ 1,>-- ,," :: -J .■ ' ■ - ,: '. ■ ■ '' i • , - ' ' piedf* poaccf» lifoftf ;■> iongueu? . du corps, de*;; *-lH-^î.;/v5;:,..,. , :;,., pui» -■ ■.rémiié de Ix ' i;tf'';:"' , ' , --'X^Kfi!^^ . ,,' Icvrt -,-ij?ieure.- , juf- ,,i %C>,j*:!^î^-!^'^JC/. '*■ qu'à Torigiiie- de la- ^ queue ir. r t ,"^^ Hauteur du train de devant -, u- . ^ en ligne droite • 3 . 10. 9* - _ — en fuivant la coar- " ■' '"^ ' bnre 4; 11. C^ i *— — .du train de derrière ^> ï en ligne droite •• j ., 8 • 5v. U)^^ \ •—en fuivant la cour- . ,, ^ m^ Dure y, ï, tf^ - 'V Longueur de la tête...... i. 4,, 9 M; Diftance de la plus bafle . ,f^,^^' |>atw du ventre îiu tcrt ;^" / n^lît I? - ^13* Supplément à Vllijloire ' u.; '-n: tein piedtt poucei. l^eii :^::^ll i.... I. _, !• Circonférence du corps der- ^ ," '^ \. ; ^ ricre les épaules ..•.. . p. i. -.»»» devant les iambcs de derrière .^ 9. ^. > du milieu du corps. 1 1 • ' / ; • ' ' '^' " . . ' ' * ' , ' ' 7*'.'- fv** 0 M ■2^^ ^. .. ■ fi f ■j-'!,^ >^ 4 )1 ■' -îï^a^Si . , (. T -.^ ■ ^:J%'.^ ^àt. 'jf^ I,: .èl^,ï't«V;;;-;î i.-^,, — M Ti '- i. t » ■ '^m-- \ Tl.ïKpa^.xde 1 i'v —- ■-''^ n |--S---.ai...-u": ■^^é:^- V?ir, '^ A, < '• ■^r .s. ' ■,<■' 'A» ^«^^ ,^ m^ Ï^^^'^Î^ l/inppOPOTAMB IdAL» ■(>" ■i^r •,-if: »if y#.'; 'VJ'itV*^*'*^-^ '■¥'■•' • '"■-<. V^ji ''4'i\{.- ■f>, a ■V . - / '— *iri»- S^t- I.'MIPPOFOTAJMX F£M£>I''"rj.. ;>''3t^l Les rhinocéros d*Afrîqiie ont tout le corps couvert de ces incruftations en forme de galles ou tubéro fîtes , qui (ê voient fur ceux d'Afîe , avec cette diffé- rence, qu'en ceux-ci , elles ne fcnt pas parfemées également par-tout-, il y en a moins fur le milieu du corps , & il ^Y ^^ a point à l'extrémité des janibeij. f 140 Supplément à PHifloire quant aux plis de la peau , comme je IVi dit , ils font peu remarquables. M. Gordon foupçonne qu'ils ne font produits que par les mouvemens que fe donnent ces animaux -, & ce qui fembleroit confirmer cette conjecture, c'eft la pe^M bourrée d'un jeune rhinocéros, de la longueur de cinq pieds , que nous avons ici , ou il ne paroît aucun pli -, les adultes en ont un à Taine , profond de trois pouces, un autre derrière Tépaule d'un pouce de profondeur , un derrière les oreill^? , mais peu confîdérable , quatre petits devant la poitrine , & deux au-defliis du talon -, ceux qui fe font remarquer le plus, & qui ne fe trouvent point fur ceux d'Afie, font au nombre de neuf fiir les côtes, dont le plus profond ne i'eft que d'un demi-pouce \ autour des yeux , ils ont plufieurs rides , qui ne peuvent pas pafîër pour des plis. Tous ceux que M. Gordon a vus, jeunes & vieux, avoient deux cornes*, & s'il y en a en Afrique qui n'en aient qu'une, ils font inconnus aux habitans du cap de Bonne-efpérance -, ainfî , j'ai été dans l'erreur quand j'ai écrit à M. Dau- -( t des Animaux quadrupèdes. 1 4 1 benton (c) j que j*avois raifon de foiip- çonner que les rhinocéros d'Afie avoient deux cornes , pendant que c^ux du Cap n en ont qu'une : j'avois reçu de ce der- nier endroit des têtes à une feule corne , Se des Indes , des têtes à deux cornes , mais fans aucune notice du lieu où avoient habité ces animaux. Depuis , il m*eft arrivé fouvent de recevoir des Indes des produdions du Cap , & du Cap , des curiofités qui y ont été envoyées des Indes -, c*cft - là ce qui m avoit jette dans Terreur, que je dois re(5lifier ici. La plus grande de ces cornes ell placée fur le oez -, celle qui eft repréfentéc ici étoit longue de feize pouces *, mais il y en a qui ont huit à neuf pouces de plus, /ans que Tanimal foit plus grand. . Elle eft aplatie en deflbus, & comme ufée en labourant la terre *, fa féconde corne avoit (a bafe à un demi - pouce au-deflbus de la première, & elle étoit longue de huit pouces , l'une & lautre fcj yàyei ie tome IV des fupplimeni, /ag» 134- 142- Supplément à VHiJloîre Ibnt uniquement adhérentes à la peau, & placées fur ifne éminence unie qui eft ail-devant de la tête -, en les tirant for- tement en arrière , on peut les ébranler •, ce qui me fait un peu douter de ce que dit Kolbe des prodigieux effets que le rhinocéros produit *, lî on l'en croit , il déracine avec fa corne les arbres *, il enlève les pierres qui s'oppofent à fon paffage , & les jette derrière lui fort haut , à une grande diftance , avec un très-grand bruit , en un mot, il abat tbiis les corps fîir lesquels elle peut avoir quel- que priie. Une corne fî peu adhérente & fî peu ferme, ne femble guère pro- pre à de fî grands efforts : auffi M. Gor- don m'écrit que le rhinocéros feit bien autant de mal îiveç fes pieds qu ayec fa tête. ... Ce rhinocéros a les yeux plus petits que Thippopotame -, ils ont peu de blanc; le plus grand diamètre de la pnmelle efl de huit lignes , & Touverture des pan- pières e.ft d*un pouce , ils font fîtiié$ aux côtés de la tête , prefque à égale diftance de la bouche & des oreilles ; aiuii ^ cette fituition des joxx. démontre : âes Animaux quadrupèdes. 1 4 j la faiifTetc de Topinion de Kolbe , qui dit que îe rhinocéros ne peut voir de côté, & quil n'apperçoit que les objets qui font en droite ligne devant lui. Il auroit peine à voir de cette dernière manière, fi ies yeux ne s'élevoient pas un peu au-deflus des rides qui les envi- ronnent. Ilparoît cependant quil fe ^q Ipkis fur fon odorat & Ton ouïe, que fur Xdi vue : aufïï a-t-il les nafeaux fort ouverts & longs, de deux pouces & [demi *, fes oreilles ont neuf ponces en [longueur, & leur contour eft de deux jpieds -, leur bord extérieur eft garni de (poils rudes, longs de deux pouces & [demi, mais il n'y en a point en dedans. Sa couleur eft d'un brun-obfcur , qui [devient couleur de chair fous le ventre & dans les plis *, mais , comme il fe vautre fréquemment dans la boue , il paroît lavoir la couleur de la terre fur laquelle [il fe trouve -, il a fur le corps quelques poils noirs, mais trçs-çlair-feiijiés , entré [les tubérjofités de fa peau & ^u - jdeffus de$ .yeiix. II a vingt-huit dents en tout *, favoir ; lâx n^ol^ires à chaque çQté 4e^ deux 144 SuppUment à VHiJloire mâchoires , & deux înci(îves en haut & en bas. Les dents d*en haut fcmblent être un peu plus avancées , de manière quelles recouvrent celles de defTous, lorfque la gueule eft fermée*, la lèvre fiipérieure n avance que d'un pouce au- delà de rinférieure. M. Gordon ni pas eu occadon de voir s'il la peut alonger & s'en fervir pour fâifir ce qu'il veut appro- cher de fa gueule. Sa queue a environ un pied & demi de longueur*, fon extrémité eft garnie de quelques poils, longs de deux pouces, qui partent de chaque coté , comme de deux efpèces de coutures*, cette queue eft ronde par-deiTus & un peu aplatie en defTous. ........ ^. Les pieds ont trois 6.Q-\i:^ts munis d'on- gles , ou plutôt de fabois -, la longueur des pieds de devant égale leur largeur, mais ceux de derrière font un peu alon- gés*, j'en donnerai les dimenfions à la fin de cet article. Il y a fous la plante du pied une femelle épaifTe & mobile. La verge de ce rhinocéros étoit pré- cifément comme celle qui a été décrite par M. Parfons , terminée par un gland qui des j4uimaux quadfupèdes. 14^ qui a la figure d*iine fleur , & de cou- leur de chair j fa longueur eft de vin^t- fept pouces , & ^ à-peu-près aux deux tiers de cette longueur, elle paroît recour- bée en arrière -, aulïï dit - on que c'cft en arrière que Tanimal jette Ton urine. M. Gordon m'en a envoyé un dclîîn fort exaét *, mais , comme il s*accords parfaitement avec celui qu en a donné M. Piirfons, Philofophical , Tranfaclions, /2," 470, il n'eft pas néceflâire que je îe joigne ici -, les tefticules font en dedans du corps vers les aines , & au-devant de h verge font fitués deux mamelons, air lieu que dans Thippopotame ils font en arrière. Ce dernier animal a une véfî- îcule du fiel , placée à Textrémité de fon foie , mais le rhinocéros n en a point- Ces rhinocéros font ad:uellement affez lavant dans l'intérieur du paysj pour en trouver, il faut s'avancer à cent cinquante lieues dans les terres du Cap. On n en ^oit guère que deux ou trois enfemble ; [uelquefois cependant ils marchent en )In'^ rande compagnie , & , en marchant, Is tiennent leur tête bailîee comme les cochons \ ils courent plus vite quuii Supplément, Tome XL G \ 14(3 Supplément à PHiJIoire ' cheval *, le moyen le plus filr de les évi- ter 5 eft de fe tenir fous le vent -, car leur rencontre eft da»igereufc. Ils tournent fouvent la tête de côté Se d'autre en courant ^ il femble qu'ils pren- nent plaifir à creufer la terre avec leurs cornes -, quelquefois ils y impriment deux lîllons par le balancement de leur tête , &: alors ils fautent & courent à droite & à gauche , en dreflânt leur queue, comme s'ils a voient des vertiges. Leurs femelles n'*ont Jamais qu un petit à-la^fois *, elles ont auiïi deux cornes -, 8c quant à la grandeur , il y a entr*elles & les mâles , la même différence qu entre les hijppo- potames des deux fexes , ç'eft-à-dire , que cette différence n eft pas confîdéra- ble. Leur cri eft un grognement fuivi d'un fort fifïlement , qui refîemble un peu au fon d'une flûte. On n'entend point parler au Cap de leurs prétendus com- bats avec les éiéphans. Voici les dimeniîons du rhinocéros dont j'ai donné la figure : il a été tué par M. le Capitaine Gordon , près de la fource de la rivière Gamka , t)H rivière des Lions, jj côté & lIs pren- rec leurs £nt deux ^ur tête, droite & ;, comme s femelles bis -, elles uant à la les mâles , es hiîppo- pft-à-dire , cortridéra- ;ment fuivi ible un peu Ltend point îiidus com- ài^s j4nimaux quadrupèdes, 147 . , . . pieds, pouces, lignes. Longueur dû corps, de- ; puis le bout du mu- ; . ,Cçau , jafqu'^. l'origine ; . 3*' derrière les oreilles., j, p 6, [Longueur de la plus lon- gue corne ........... I • 4 • # , jCirconfé^rcnce de cette cornepi:ès de fa bafe. ,. î. I» (>. .ongueur de la plus.petite corne........ // 8. g 'irconfércnce de cette corne près de fabafc. 1. , <>^ (T. Contour de la partie fupé» rieure du mufeau.,. . , , ?, 6» ■ 0 de fa partie infé- rieure • , I . . ; ; i t ^. .ongueur, de l'ouverture ... des narines ...../? x» 6, des oreilles.. ..,.//- 9, // /ontour des oreilles le Gij .... ...(!■ -^ , , . . pieds, pouces, lignes* long du bord extérieur^ -. // , '^ pifta^e entre les bâtes ^^^ .^ '^ des oreilles. •••^ ■' . ^ Circonférence f^^^^^' ^^^^ ^ernèïc les î^t^bes de ^^ devant .....:•••;• ;^; - :n, .-.,.- devant Icâ limbes rK , i>-.^^ ^ derrière.... ••••••* V^' a , w _-.. du fmlieu du coips. . ^* ^v , f %n f.»rgcur de corp»> en de^ . ^. •.^.,™^c a^rri^re du -c^rps .^^ ,^.^^, en ligne àTiiitc ••;•••• *^' , 7^ ' I • ^ de devant pïcs d» ^^ ^^^^ corps ;• \\ . .^^%è «.1 ^..^près du poignet..;.- ,^^:^ 3^^-t^m^--' ^._^dans Vendroit ic , ' ■ ' %«''^K., , tnoins ipaJs. . . •-; ! * ' .,v.'^,,. 'i ^f > ;.; - \_^ des ïambe, pol^neu- ^^ --^^^.: ' «s pr^s du c6ïps . . . . * 3- .^7' 1 . au-deOus du -ta- :^^^. , dans Vendron le plus -|. - i,|.;, , ; étroit ^'**;;\\.Ma.0!-}^-'^:^ X^ongueut dt la plante du ^^ ^ ^ied antérieur.-. ^ 9*^ ^ ;Sa largeur • • • • ' '/ ' l" !»' . . w. i-^-.-- '^^ ! 3.or.gueur de la plante du ^^^ A ^ieddedevrièrc...... '^ ^^ ^^| ;Sa Ur^cwr ... »»••»•• re ■'^S* m es. Ugncî* 1 f U 1 l -t il II ?,^' /^ *'■ ■. ■^ n xo. /!■ 'i:-''lïf 9<. M . 9« r' JrK'.^: "» Iv 6; 7- li ^'« ^€r l^i^-i ::i3r:::'Xîttr"-T?«^ « 4 ,«.- ■\'.eç>'dUi^-^"' lil, l\HLN-0 CBÎLO g D.IiJB'Iliq-UIi . .H8il*>^' ,.J,* ■À ■ , ,.*f,.Jlv "1^ ■ *.^t. ••îwi*.i ; ■ih ^c; ■ »r .-«j. L .'! i// / . ^ H ■ m ■i-. ,^'y>.- ■J»'.^/. . .m }m^ '■'J-i'!tX M / ;**:.■• ..;?^' V- to. ■- ^ *vv' <>i:i: -' ;ii'*->'''li>-. f^m-. ) " '' ' i "*■ '•*:?*»'■ J f ' r^ . . > . » . ■ ^'i^'l* I *,-- '^■f* \ des Animaux quadrupèdes. 149 tongùcuf de 11 verge, , . . Sa circonférence prés du corps •••'.,!,, I, — au-deitus de fon pre- mier fourreau — — là oà le gland com- mence en forme de •• "' ■ '/ -,<*■•,•'■ pied». pOtKCS. lignes. 4^ I. 7. iJ> /' 1. i 1 fo Supplément à VHiJIoire > r ■■. ■ I. D U K JTA G G A ou cou A G G A, i' j V-'ET ANIMAI. .1 dont ' je -n'aî en aucune connoiliaiice qu a^rès rimpreffion des feuilles précédentes , où il efl: qiief- tion^de Tonagre & dii zèbre , me paroît être une efpèce bâtarde ou intermédiaire entre le cheval & le zèbre , ou peut- être entre le zèbre '& Tonagre. Voici ce que M. le Profeffeur Allamand en a publié nouvellement dans un (upplé-| ment à l'édition de mes Ouvrj .es, ira primée en Hollande. c« Jufquà préfent , dit ce fàvantj Naturalise 5 on ne connoilloit que le nom de cet mimai , & même encore très - imparfaitement , fans favoir qiiei qnidiupede ce nom indiquoit. Dans le journal d'un voyage entrepris dans l'in- térieur de r Afrique , par ordre du Goii-^ vernçur d cap de Bonne-efpérance, C hire je -n'aT eu Vimpreflion il cft quef- I , me paroît ntermédiaire , ou peut- nagre. Voici j Àllamand en' ls un fupplé- Il uvr.:^es , inv (Jes minimaux quadrupKies, 1 5 t eft dit que les Voyageurs vii .nt cntnau- tres animaux , des chevaux fauvages, des ânes & des quachas» La (îgnilication de ce dernier mot m'étoit abrolument incon- nue , lorfque M. Gordon m*a appris que le nom de quachas étoit celui de kwagga j que les Hottentots donnent à Tanimaï dont il s*agit, & que j'ai cru devoir retenir , parce que , n'ayant jamais été décrit , ni même connu en Europe , il ne peut être défîgné que par le nom quil porte dans le pays dont il eft ori- ginaire. Les raies , dont fa peau eft ornée , le font d'abord regarder comme une variété dans l'efpèce du zèbre , dont il diffère cependant à divers égards. Sa <'ouleur eft d'un brun-foncé , & , comme ' zèbre , il eft rayé très-régulièrement ûe noir , depuis le bout du niufeau , julqu'iu-defliis des épaules, $c cette iirjme ce ileur des raies pafîe fur uoe jolie crini .re qu'il porte fur le cou. De- puis les épaules , les raies commencent à perdre de leur longueur , & , allant en diminuant , elles difparoiffent à la région du ventre, avant d'avoir atteint les cuiif.^s. L'entre-deux de ces raies eft G iy 1^2 Supplément à PHiJloire d*un brun plus cîâir, & il cft prcique blanc aux oreilles. Le dcflbus du corps , les cuiflcs & les jambes font blanches; fa queue , qui eft un peu plate , eft auffi garnie de crins ou de poils de la même couleur -, la corne des pieds cft noire, fa forme reffemble beaucoup plus à celle du pied du cheval , qu'à la forme du pied du zèbre. On s'en convaincra en comparant la figure que j'en donne, avec celle de ce dernier animal. Ajoutez à cela que le caractère de ces animaux eft auiïi fort diftërent \ celui des couaggas eft plus docile : car il n'a pas encore été polTible d'apprrvoifer les zèbres affez pour pouvoir les employer à des ufagcs domeftiques > au lieu que les payians de la colonie du Cap attellent les couag- gas à leurs charrettes , qu'ils tirent très- bien -, ils font robuftes & forts : il eft vrai qu'ils font méchans , ils mordent ^ ruent *, quand un chien les approche de trop près, ils le repouflent à grands coups de pieds , & quelquefois ils le iaififfent avec les dents *, les hyènes mêmej que l'on nomme loups au Cap, n'ofent pas les attaquer i ils marchent en trou- des Animaux quadrupèdes. 155 pes , fouvent au nombre de plus de cent, mais jamais on ne voit un zèbre parmi eux , quoiqu'ils vivent dans les mêmes endroits. Tout cela femble indiquer que ces animaux font d*efpèces différentes -, cepen- dant ils ne diiîèrent pas plus entr'eux que les mulets diffèrent des chevaux ou des ânes. Les couaggas ne feroient - ils point une race bâtarde de zèbre ? Il y a en Afrique des chevaux fauvages blancs v Léon l'Afriquain & Marmol Taf furent pofitivement -, & ce qui eft plus authen- tique encore , cêft le témoignage de ces Voyageurs dont j*ai cité le journal ; ils ont vu de ces chevaux blancs , ils ont vu aufli des ânes fauvages. Ces animaux ne peuvent - ils pas fe mêler avec les zèbres , & produire une race qui parti- cipera des deux efpèces ? J'ai rapporté ci -devant un fait qiii prouve quune femelle zèbre, couverte par un âne, a eu un poulain. On ne' peut guère douter* que l'accouplement d\m cheval avec un- zèbre ne fût auflî prolifique. Si celui des chevaux avec des âneffes ne produit , pour' l'ordinaire > que des» miilets ftériles, cela- l 154 Supplément à VHiJîoire n'cft pas confiant , on a vu des miiîcs avoir des poulains , & il eft fort naturel de fuppofer que , les chevaux ayant plus d'affinité avec les zèbres qu avec les ânes , il peut réftilter du mélange de c^s ani- maux y d'autres animaux féconds capa- bles de faire fouche -, & ceci eft égale- ment applicable aux ânes,, puifque les zèbres font une efpèce mitoyenne entre les chevaux & les ânes -, ainfi , je fuis fort porté à croire que les couaggas ne font qu\ine race bâtarde de zèbres , qui, pour la figure & les caradères , tiennent quelque chofe des deux e/pèces , dont ils tirent leur origine. Quoi qu'il en fbit, on a beaucoup J d'obligation à M. Gordon de nous les li; avoir fait connoître , car c'eft lui qui j^ m'en~a envoyé le deffin & la dcfcription. Il en vit un jour deux troupes. Tune d une dixaine de counggas adultes, & Taiitre compofée uniquement de poulains qui couroient après leurs mères \ il poulli i fbn cheval entre ces deux troupes, &r| un des poulains ;, ayant perdu de vue celle qui précédoii , fiiivit au/îi-tot le cheval, comme s'il eût été fâ mère. Les jeunvj des Anlmmi^ quadrupèdes, i j 5 zèbres en font autant en pareil cas. M. Gordon étoit alors dans le pays des Bosjemans , & fort éloigné de toute habitation*, ain(î, il fiit obligé d'abandon- ner ce poulain le lendemain, faute çfc lait pour le nourrir , & il le laiflâ couru* où il voulut. Il en a adhiellement un autre qu il réferve pour la ménagerie de M.^^ le Prince d'Orange. N'ayant pas pu fe procurer un couagga adulte, il n'a pu nienvoyer que le delîîn d*un pou- lain -, mais il me mande qu*il n'y a aucune différence entre. un poulain & un couagga qui a fait toute ia crue , fi ce n eft dans la grandeur, qui égale celle d'un zèbre, & dans la tête qui eft, à proportion, un peu plus grofle dans le couagga adulte. La diftérence qu'il y a entre les mâles & les femelles ,. eft aulîi très- petite. ♦'..., Depuis que le Cap eft habité , ces animaux en ont quitté les environs , &: ils ne fc trouvent plus que fort ava^t fdans l'intérieur du pays. Leur cri eft une efpccc d'aboiement très - précipité , où J'on diftingue fouvent la répétition. de lii fyllabe kwah^ kwah. Les Hottentots G vj i% :je- ^Jtf6 Supplément à VHiJloire trouvent leur chair fort bonne *, mais elfe déplaît aux pay&ns Hollandois par Ton goût fade. ^ - ' • Le poiriain, qiiîefticirepréfênté plan-^ che VI (cl) y avoit, depuis le bout du mufeau jufqu à la queue , trois pieds fept pouces & trois lignes-, le train de devant ëtoit haut de deux pieds & dix pouces, & celui de derrière étoit plus bas d un pouce \ fa queue étoit longue de quatorzç pouces. « ■■ ":..i^i.;:i^H-."^'^'^- -, Voilà tout ce que M. Ailamand a ]j)t recueillir fur Thiftoire de cet animal*, mais je ne puis* m'empceher d'bbferver qu'il paroît y ïivoir deux faits contraires dans le récit de M. Gordon : il dit, en premier lieu , que ks payfans des terres du Cap attellent les couaggas^ À la charrette , & qu'ils tirent trèsr hkn , êc enftite il a'foue quil na pu fe procurer un couagga adulte pour en faire le deflîn*, il paroît donc que ces animaux ibnt rares dans ces mêmes terres du Cap, puifquil n*a pu faire deffiner t C<'J Koy«i* «fens çç voluinç ; f/a/wAg r//i Jii^ ^^^!m ^1 % ^m^.-^ -. Ji ïpBBî.**"'"'^^ ^^^ IMfeJHii >vs,^^ •/■'"!(; '?^, . - . . . ,»*çr'-,t ■■■ . ^J W^ ■■ ji e< 15 >* ■ î «:: ^**^?^.:;"1;5î*r % iw> i*^ '«*«&■ I ii: ■i î.-V'fe'tV ^'^ i/^v*;- 3f ''VHv;i*/ -B»" • '••***? "M» '.••l yf. ..X0 ->»•..,. -•«'.:" *■■•■'• V'"*- "t 1 * ■ .t.* Vii'^ ■'?* ■"v ,\>^ ;'r. r-,' cv ■■vK, ,.,: K%-f.n :p. .^,'1^ '. .'inPi ■ ."f .■• C' i.'IW-iV ;^:;;vP^ li»-t»- '• '■it 1»V. i«j ^.iv-'ifiSi.'? ,rrf:r. # !•• ^» • -. / *^* • • ••• w î -t. ■ des Animaux quadrupèdes, i j y cju iih poulain. Si refpèce étoit réduite en domeflicité , il lui auroit été facile de fe prôcufef un de ces animaux adultes. Nous e/pérons que ce Naturalifte voya-r geur voudra bien nous donner de plus amples informations fiir cet animal, qui me paroît tenir au zèbre de plus prcs qu'aucun autre.. ^•i-\ ;«»•**•■» i^iîi'ijm:' V' *. '!' -«■•..■ ■ ^ wivmNHTI**^ ■•■*•«'*••'' »«*r ' V»-' H '1 158 Supplément à VHiJloire %_ S5 « A !■•. v; j^ ''.• î i ft i t<î: Z) C;^ GNOU ou iv^ / b CT-Cûi. ■ E BEL ANIMAL 3 qUI fc troUVC dans rintérieur des terre3 de rAfriqiie, n^étoit connu d'aucun Naturalifte : Mi- lord Bute 5 dont on connoît le goût pour les Sciences, eft le premier qui m'eii ait donné connoiflance , en m'envoyant un deffin colorié , au-delfus duquel çtoit écrit : j-.va-heda an bo^-huffcl , animal de trois pieds & demi de hauteur , h. deux cens lieues du cap de Bonne-efpéranct \ enfliite M. le vicomte de Querhoent, qui a fait de très - bonnes obfervations dans fes derniers voyages , a bien voulu m'en confier le journal , dans lequel j'ai trouvé un autre deflîn de ce même ani- mal, fous le nom de Noû , avec la courte defcription /iiivante : u J'ai vu, dit-il. (a) Gnou doit fe prononcer en mouillant le ^n; c'eft-à-dire, Niou,. 0 «s des Animaux quadrupèdes, i^^ à la ménagerie du Cap , un quadrupède que les Hottentots appellent Nou; il a tout le poil d'un brun très-foncé, mais une partie de là crinière , aiiilî que fa queue & quelques longs poils autour des yeux , font blancs. Il eft ordinairement de la taille d\in grand cerf-, il a été amené au Cap de intérieur des terres enodobre 1773. Aucun animal de cette efpcce n'eft encore arrivé en Europe ; on ny en a jamais envoyé qu'un qui eft mort dans la traverfëe. On en voit beau- coup dans l'intérieur du pays; celui qtit eft à la ménagerie du Cap , paroît aflez doux : on le nourrit de pain, d'orge ôc d'herbe, n ^ t ) M. le vicomte Venerofi Peteielini ,. Commandant de r^e de Groix , a aulîî eu la bonté de m'envoyer, tout nou- vellement, un delîîn colorié de ce même animal, qui m'a paru un peu plus exa<5t que les autres -, ce delîîn , que nous don- nons ici /7/iz/2^^tf viiij étoit accompagné de la notice fui vante : r . ii J'ai cru devoir vous envoyer , Mowr • wk V. 1-6^0 Supplément à VHiJtoire- fîeur , la copie fidèle d*iin animal trouvé à- cent cinquante lieues de rétabliffe- ment principal des Hollandois , dans la baie de la Table, aii cap de Bonne- eipérance. Il flit rencontré avec la mère par un habitant de la campagne , pris & Conduit aH> Gap , où il n'a vécu que trois jours *, fâ taille étoit celle d'un moyen mouton du pays , & celle de fa mère égaloit celle des plus forts. Son nom n eft point connu , parce que , de Taveii même des Hottentots , fbn naturel fau- vage réloigne de tous les lieux-fréque^ités, & fa vîteife le fouftrait promptement à tous les regards. Ces détails , ajoute M. de Venerofî , ont été donnés pat M. Berg , Fifcal du Cap (b), jj — — M— M^*— * If II I I ■ I II ■ I I I - Il (h) Lettre de M. fè vicomte Venerofi Pèf- rioiini à M. de Buffon , datée du Port-Louis, 27 février 1775. — On trouve aufli dans le iecond Voyage du capitaine Cook (tome Ij pa^t 8^0) , la notice fui vante au fujet de cet animai. « H y a une autre efpèce de boeuf iauvage , ap- ?» peHé, par ies naturels du pays, g//oo; les comes »>• de celui - ci font minces ; il a une crinière & >» des poils fur !e nèz , & , par îa petîtefle de fes »♦ jambes , ii reflemble à un cheval ou \\ un anti- »i lope 5 pjutôt qu'aux animaux de fon çfpèee.»» 5, û 0 des Animaux quadrûqèdés. 1 6\ On voit que cet animal eft très-remar- quable 5 non-feulement par fa grandeur , mais encore par la beauté de fa forme , par la crinière qui! :-orte tout le long du cou 5 par fa longu.. queue touffue , & par plulîeurs autres caradères qui femblent laffimiler en partie au cheval , & en partie au boeuf. Nous lui confer'- verons le nom de gnou ( qiu ft pro- nonce niou ) j qu'il porte dans fon pays natal, & dont nous fomaes plus furs que de c ; ui de fcva-heda; car 'oici ce que m'en a écrit M. Forfter. u II fe trouvé au cap de Bontte-efpé- rance , trois efpèces de bœufe *, i .** notre bœuf comimm d'Europe -, 2.° le buffle que je n ai pas- eu occa(ion- de décrire': & qui a beaucoup de rapport avec le buffle d'Europe -, 3.° le gnou *, ce dernier animal ne s'eft trouvé qu'à cent vfûatre- vingts ou deux cens' lieues du Ciap , dans l'intérieur des terres de l'Afrique *, on a tenté deux fois d'envoyer un de ces ani-^ maux en Hollande, mais ils font morts dans la traverfée (c). J'ai vu une femelle '■"■' I I» (0. Gû verra ;. par ^addition que M. Alla- 9 l6z Supplément à VHifloire ", ■de cette efpèce en 1775 , elle étoit âgée ^e ^ v>îs ans *, elk avoit été élevée par un rolon, dont l'habitation /< oit à cent foixante lieues du Cap , qui i avoit priie fort jeune avec un autre jeune mâle -, il les éleva tous deux , & les amena pour les préfenter au Gouverneur du Cap-, •cette jeune femelle , qui étoit privée, fut foignée dans une étable & nourrie de pain bis & de feuilles de choux •, elle n*étoit pas tout-à-fait fi grande que le maie de la même portée. Sa fiente étoit conuTie celle des vaches communes l'elle ne foufFroit ,pas volontiers les carefîes ni les attouchemens 5 &:, quoique fort pri- vée, elle ne laiffoit pas de donner des co^ps de cornes iSc auffi des coups de l^k'ds 5 nous eûmes toutes les peines du Sîionde d*en prçndre les dimenfions , â caufe de fon indocilité *, on nous a dit que le gnou mâle , dans Tétat fauvage, efl aufïï farouche ^ auffi méchant que mand^'a fak imprimer dans le tome XA^ de mes Ouvrages , édition dé Hollande , qu\m de ces ani- maux eft arrivé vivant k h ménagerie du Prin« d'Orange, où M. AHamand l'a deSmé & décrit '^vec fon exa^. ^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // ^ *5^% 1.0 l.l 1.25 US |2S y^ là 2.0 1.4 1.6 <%. % <% ?^ /:. M '^ 7 Photographie Sdenœs Corporation £: 4< ■^ ^ :\ \ ÏV 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 <\^' ^ 6^ 'K<^ \ 1(^4 Supplément à FHiJîoiré- côtés de Tos frontal •, ils étoicnt grah(fe^ d'un brun-noir ,& paroiflbient avoif un air de férocité & de méchanceté » que cepen- dant réducation & la domefticité ayoient modifié dans lanimal *, les oreilles étoient d'environ cinq polices & demi de lon- gueur , & de forme femblable à celles du bœuf commun •, la- longueur des cornes étoit de dix-huit pouces en les ihefurant fur leur courbure , leul: forme étoit cyfin- drique & leur couleur noires le corps étoit plus rond que celui du bœuf, & l'épine n'étoit pas fort apparente , c'eft- à-dire , fort élevée : en forte que le corps du gnou fembloit , par la forme , appro- cher beaucoup de celui du cheval-, les épaules étoient mufculeufes , & les cuifles & les jambes moins charnues & pïus ^nès que celles du bœuf, la croupe étoit effilée Se relev-ée , mais aplatie vers la- qilefie , comme celle du cheval -, les pieds étoient légers & menus, ils^avoient chacun deux fabots pointus en devant, arrondis aux cotés & de couleur noire Vi !a queue avoit vingt - huit pouces de longueur , y compris les longs poils qiii étoient à fon extrémité* ■*é'^:xk>: ,#/ ées Aniniàut quadrupèdes. 1 6 5 "Tout le corps étoit revêtu d'un poil coart & ras, îêmbkbie à ceiiii du cerf pour ia couleur ^ depuis le iiiufèau juC- qu à la hauteur des yeux , il -y avoit de • longs poils rudes & hériflës , en fortne de brofle , qui entouroient prefque toute cette partie -, depuis les cornes jufqw'au garot , il y avoit une elpèce de crinière formée de longs poils, dont la racine eft blanchâtre & la pointe noire |ou brune-, fous le cou, on voyoit une autre bande de iongs poils , qui fe I prolongeoit depuis les jambes de devant rjurquaux longs poils blancs de la lèvre inférieure -, &, fous le ventre, 1} y avoit une touffe de très - longs poils auprèç du nombril -, les paupières étoient gar- nies de poils dim brun - noir , & les yeux étoient entourés par - tout de longs poils très - forts & de couleur blanche, i» Je dois ajouter à cette defcriptîcn ^ que M. Forfter a bien voulu me jcom- muniquer , les obfêrvation? que M. le Profeifeur AHamand a faites fur cet ani- mal viyant, qui eft arrivé plus nouvel* w 166 Supplément à VHiJlolre Içment en Hollande -, ce lavant Natdra- Irfte Ta fait imprimer à la fuite du XV « volume de mon Ouvrage fur rHifloire Naturelle, édition de Hollande, & je ne piife mieux faire que de la copier ici. i;. s » ) »ts • - J V ■ > <■ . .:? ■;-*f il-,,' . 'iii^ a;^. ■ .i ^ ., '■'' VI-, >:? , 'J : ; I" ( î ' i ^ -' > -■ ' ' '•. ^ « .0. f « ■ i Y »i •; '-J .■"îtv.. ' -■ 1 --. • ■ ^ , -: -•• •■ -, ' . * ,T '' i:^ ^/':î(]o,, î ? ; •• f w 'Hijîolre favant Natîira- i fuite du XV ^ î fe raiflôire [oUande, & je ,e la copier ici. ' ' * S 4>. , ><- ... . ,j . v,vi ,T M '^'.Ji; :! !■ >■ TonuXl. TonuX. PL iin.p^.i^X t ::■ i l.l!i CrnOVûn^THlOM -^■■■; • l dts * Animaux quadrupèdes \6y v.'K.: ^>if D U G NO U, i,"^' Par M. le Profeflèur Allamand;. JjES Anciens nous ont dit qne l'Afrique étoit fertile en monftres -, par ce mot , il ne fkut entendre que dès ani* lîjaux inconnus dans les autres parties du monde. G*eft ce qu'on vérifie encore de nos jours , Ior{qit*on pénètre dans cette vafte région* Gn en a vu divers exem- ples dans les defcriptions d'animaux don- nées par M. de BufFon , & dans celle du fanglier d^ Afrique , que j'y ai ajoutée. L'animal que je vais décrire , en fournit une nouvelle preuve -, la figure que j'en donne ici planche XV (a) ^ a été gravée d'après un deffin envoyé du cap de Bonne-eipérance , mais dont je n'ai pas ofé faire ufàge dans mes additions pré- cédentes à rOuvrage de M. de Bufion , parte que je le regardois comme la (' . • •• (a) ybyti , dsms ce volume j plmchc ti^^ .i ^i A %v ^^< M. .jf :'-■■ ni ,j..-'^,'i i ï <î)8 Supplément à PHiJIoire repr éfentation d'un animai fabuleux. Tai été détrompé par M. le Capitaine Gor- don, à qui je l'ai fait voir;, céjk un Officier de mérite , que fbn goût pour rHiftoiré Naturelle & Fenvie de comioî- tre les mœurs & les coutumes des peu- ples qui habitent la partie méridiojaile le dos eft uni, & la croupe reflemble à celle d'un jeune poulain^ Is queue eft.compofée, comme celle du dieval , de longs crins blancs s fous le {ioitrail^ il j ^ une fuite de longs poik j>^ V ^ 172 Supplément fl VHiJloire lu noirs , qiiî s'étend depuis les jambes ftnté^ rieiires' le long du cou & de la partie înftrieiirç de & tête , jufqtfà la barbe blanche de la lèvre de deffeus -, les jam^ bes font femblables & d une fineffe égale à celle du cerf , ou plutôt de la biche; le pied eft fourchu , comme celui de ce dernier animal', les fâbots en font noirs , unis & iiirmontés en arrière d'iin iêul ergot placé a&z haut, *> - Le gnou n a point de dents incifives à la mâchoire fupérievire, mais il en a huit à l'inférieure ; ainfi, je ne doute* pas qu'il ne rumine, quoique je n'aie pas pu m'en afTurer par mes propres yeux , non plus que par le témoignage dé l-homme qai a foiii de çelViic^ f nnçe d'Orange. ''' ^'"''s:^ '•};■'■ :'):f^yn- 7h y.* ,:• Sans avoir l'air extrêniement féroce; 3 indique cependant qu'il nainieroit pas qu'on s'approchât de lui, Lor^ue j'ef iayois de le toucher à travers les bar- reaux de fa loge, il baiffoit la tête & faifoit des efforts poui^ bleffèr , avec fes cornes, la main qui voujioit Iç* careffer, Jufqu'à préfent il a été enfermé & obligé llfe fe nourrir des végétaux qu'on lui a v. . . f.;- ♦ <; des Animaux quairtipèies. 17) donnés , & il parpit qu'ils hiî çonviet% nent, car il eft fort & vigoureux. ^ La race , comme )e l'ai remarqué , en eft nombreufe & fort répandue dans TAfrique. Si mes con;eéhires font fon- dées , j.e fuis fort porté à croire que ce n'eft pas feulement aux environs du cap de Bonme - efpér^nce qu'il habite , * mais cgyA fe trouve auflî en Abyffinie. * Dans la quatrième DiJJirtation fur la. côte orientale d* Afrique , depuis Mélindc jufqu'aa détroit de Babel-Mandel (d) , ajoutée aux Voyages de Lobo , on lit ce paflâge : ce II y a encore dans TÉthio- pie des chevaux iàuvages^qui ont lesoïc crins & la tête .comme nos chevaux ,<« & henniiTent ;d& inême^ mais ils ontc< deux petites cornes toutes droites, &<ç les pieds fourchus comme ceux du«c bœuf-, les Caffres appellent ces ani-«f maux empophos. j> Cette defcription , toute imparfaite & fautive quelle eft, comme la plupart da ^ JV 1- -^*4*ij, '* ■■ -^ -v!' :s (à) Voyage d'Abyflînie, par !e*fc !È*. Lôt)0| dmjUrdam 1728, êome J,page 292. Hiij ; lif " ''K' J, '»^\ w .it „ i74 SuppmmârHijmrif^ irélles ^e Lobé ÀckiÈ à données, pafoit convehir à hcrtte gndtt j qftiel àuîtè animal «tetniil y a^t-il qui féffemblé à iin cheval avec des cornés & des pié en Ethiopie & dans les Indes-, il eft >> privé , ks Indiens s'en ferment pour voi- jjturer leufs nitarchahdifès , prindpale- ^jment le p6i\rre quils trâh^ortettt duri ^jpays à lin autre , datis des fies faits dsenforniiéde be&ces. Ils tirent dii lait 55 de ees animaux, & en font du beurre*, » j nous en mangions aùfE la chair , après 55 les avoir égorgés , comme font les SïQirétiensv pour les payens, ils Içs (é) Voyei , dans les relations des divers Voya- urs curieux, par Thévenot , /?rem/érc yarm, \i lefcription des animaux & des plantes des IndeS) t des AnimauK quadrupèdes. 175 a^mment.. Cette même béte , danst« rÉthropie, eft fcuvage &: ne. s*appri-c< voîfê pas. ce 'f"^ ^'^r Ce taures-chef ne feroît-il pointée le cheval cornu & à pieds fendus de« Lobo ? Ils fe trouvent l'un & l'autre u dans rÉthiopiej tous les deux reflêm-« blent, à divers égards ^au cheval, au ce taureau & au cerf , c'eft-à-dire , au«c gnou. Il eft vrai que, quoique les ani-tc aux des Indes foient auez connus, juf-u qu'à préiènt, jperronne n'a dit qu'il yu en eût qui reifemblaâênt à celui dont<( 3 eftqueftion ici, & qui doit cepen-^c dant y être , fi c'eft te méuie dontec parle Cofmas. Mais, dans un -paysu auiS habité que l'Inde , la race ne pour-ec roit-elle pas y avoir é^ éteinte paret le nombre des chaflburs qui ont tra>»< vaille à les prendre ou à les tuer, foitu pour les faire fervir de bête de fomme,ui foit pour les manger ? D'ailleurs eft-ilu bien certain que cet animal ne s'y trouve u plus , ou qu'il ne fe foit pas retiré u dans des lieux éloignés & folitaires,« afin d'y être plus en fureté? Il y a, ce dans les déferts de la province de hu Hiv 11. »«T ■•"•''.- « 1 ; 176 Supplément â VHijloire ^ ^j Chine, nommée C/ftf/2/? j un animal 9J qu'on appelle cheval-cerf , que Du jjHaldes dit n'être qiûme efpèce de 9icçïî (fX^ guère moins haut, que les 5î petits chevaux des provinces fe-tchuen 998c de yun-nane : j'ai peine à croire 35 que la taille feule ait fuffi pour foire 33 donner à un cheval le fiirnom de cerf. JîLe gnou reffemblant par fâ tête & par sîfes cornes , au taureau , par fa crinièr* 33 & par fa queue , au cheval , & par j»3tout le refte de fon corps, au cerf-, il J3 réunit tous les caraélères qui peuvent «3 l'avoir fait nommer taureau-cerf par (ijCofinas, & cheval-cerf ip2iX les Chinois, w ; > Je ferois même tenté de croire que l'hippélaphe d'Ariftote étoit notre gnou, (i Je n'avois pas contre moi l'autorité de M. de l^\\Son(g), qui, fondé fur de bonnes raifons, a prouvé que c'eft le même animal que le cerf des Ardennes , & le tragélaphe de Pline, Je dirai cepen- (D ^^^y^l la defcrîption de la Chine, tomt 1, F^ë^ 33 ■> <^^^f' ^^ Hollande. (g) l^oyei le tome XI de cet Ouvrage, ^a^ 17:?, édit. de UçUaiidiK » ■} h ies Animaux èdes. ^77 idant ceiic pi ont fait d'abord iiupreffion fiir moi. .^ v4tiî.>r:A . ...-.j.^ ;^.,?;, L'hippélaphe , ftiîvant Arîftote , fe trouve dans ie pays des /Crachotas j qui f ft fitué entre la Perfe & l'Inde , & par-là même voifin de la partie du gnou. Il a une crinière qui s'étend depuis la tête jufqu'au-deffus des épaules, & qui n'eft pas grande : Ariftote le compare à celle du pardion , ou, comme l'écrit Gaza , de Yipparaion j qui eft vraifem- blablement la girafle , laquelle a efFedive- ment une crinière plus approchante de celle du gnou, qu'aucun autre animal ùxwùJ^e'tVoyei ia figure que j'en al don* née dans la première planche du tome XIII (édition de Hollande J, Diodore de Sicile dit qu'il fe trouve en Arabie ; & qu'il e(b du nombre de ces animaux qui participent à deux formes différentes -, ileft vrai qu'il parle du tragélaphe; mais, comme je viens de le remarquer, d'après M. de Buftbn , c'eft le même animal que Yhippélaphe. On trouvera dans la note le paffage de Diodore {^A^, tel qu'il a î / fhj Qiumetiam tragetaphi 6* buèali j pluraque dnplkixi Ht 17 8 Supplémefit a VHiJîairè' -h été rendu psaRhodomanus » 8t qui mérite d'être cite. Enfin, pour dernier trait de reâembknce y l'hippélaphe a une efpèce de barbe (bus le gofier , les pieds four- chus i& à-peu-près de !a gr^indèur du cerfi toUt cela fe trouve auili bien dans le gnou que dans le cerf des Ardennes*, Jnais ce qui décide ia qoeftidn en faveur du fentiinerit de M. de Bufibn, c'eft que^ fi Ariftotè a été bien inftruit , Thippéla* phe a des cornes comme le chevreuil , 6c que fa femelle n en à point •, ce qiii lie convient pas à notre anitnaL Mais, qu'il ait été conèti ou hon, j'ai toujours été autorifé à dire qu'il avoit été décrit fi imparfaitement , qu'on ne pouvoit s'en former aucune idée. Il conA titue une elpèce très-finguiière , qui réu- nit en foi la force de la tête & des cornes dix taureau , la légèreté & le pelage du cerf > & la beauté d^ la forma atiimalia, ex dherjijjfimiî viddicet imturis con- iemperata , illic ( in Atabia) procreantur. Quorum fingularis defiriptio longam phi moram pù/cent. DiO' dori ficuli bibiiotheca /ùftorica libri qui Juperjwitt Amftelodami, 1746, tome I, page lôj. ies Animaux quadrupèdes, 179 ^ ■: Crinière, du Corps & de h qiieue du cheval. ■'*-^->'^'''v-v-'''r'^5^ii>:*H''f''i^''^^ft;r**'' Avec le temps ; ne parVîendra-t-on ^ point à connoître aiiflî la licorne , qu'on dit habiter les mêmes contrées , que la i plupart des Auteurs regardent comme un animal fabuleux, tandis que d'autres afliirent en avoir vu , & même en avoir pris des jeimes. i» ■w- AU'. ■Vf* ^S*'^^'' ■' Je nai rien à ajouter , ni à retran- cher à cette bonite delcrîptron, ni aux très - judicieufes réflexions du fâvant M. Aiïamand v & je dois même avertir , pour rinftru6bion de mes Lecteurs, & pour ia plus exaâré connoifTance de cet animal gnouj que le deflin qu'il a fait graver dans l'édition d'Hollande de mon Ouvrage , & que je donne ici planche IX j me paroît plus conforme à la Na- ture , que celui de m^s planche vin ; les cornes fur -tout me femblent être mal repréfentées dans celle-ci, & Tef- pèce de ceinture de poil que l'ani- mal porte autour du mufeau , me paroît faâ;ice ^ en forte que l'on doit avoijç «./'■'7 1^0 Supplément à VHifiùira S plus de confiance à la figure donnée par M. Allamand , qii*à celle- ci i & c'ett par cette raifon que je Tai fait copier & graver^ ^ ^ -:h- ^ ..* . •'. : N -m' ■ ' ' *,.1U ■■7»*:-' ;-' '_ . , , :. 4 - i'f ■ , ... J-t A ...ji.'-^. .; ■■ H ' ' ■'"■ îr'^T'.:'^»*'-- - •-; , ?-■ . , -y ' .^. , t ' •■..■'. -^'^ f;n^-- * Jf fu «' i ,..,A>»7.. ■ «k- _ ,. a •::i'i' ..f. iV... 1 - „ ?■ . ■ -•■".-^r . . ' j^r;:?: w' r "y. -l î?f; . ,'f < • r-- ,i.. are dotinée Ile- ci i & je lai fait - '^■■•' : .■ * V'.- ■,• ■ r à' •.■^^" •<•'- V' A- ■ * \ ?;1 »i4 Supl 2r-Jldit. JET» Tam^-X. FlnCpaa-iSc. ■ *f >■ < ^m:^» ■,a.', '■■■■ <^!.'i;'<^t^u ■■ *■ î^n .'5^>' 1/E C,T ■ .r. \-^ K- ,'V' f<»wv-*v . '-.*\ ■*!¥; , . . - •»>*■■■- ■■ >-~*. ■^fW ;.*;p %»(«M^«^ -,^i ■ ^H^i'> >«-V«-- ' '-iS^.' ^(? ies jinimaux quadrupèdes, i d i n D U NIL- G A UT,\ C»ET ANIMAL cft ccluî quc pltideiir^ Vopgeurs ont appelle Bœuf gris du Mogol y quoiqu*il ibit connu fous le nom de Nil'gaut dans pfufîeiu"s endroits de llnde. Nous avons vu vivans le mâle & la femelle dans le parc du château royal de la Muette , où on les nourrit encore aùjourdliui (Juin 1774), & oiï on les laiiîe en pleine liberté : nous les avons fait deffiner tous deux d'après nature (voYe:[ Us planches x & Xi/. Quoique îe nil-gaiit tienne dvc cerf par le cou 8t la tête , & du bœuf par les cornes 8c la queue , il eft néanmoins plus éloigné de l'un & de l'autre de ces genres , que de celui des gazelles ou des grandes chèvres» Les climats chauds de PAlîe & ceux de l'Afrique , font ceux où les grandes efpèces des gazelles & des chèvres font plus multipliées *, on? trouve dans les mêmes lieux, ou à peii de diftance les uns des autres , le con- doma ^ le bubal > le koba &: le nil-gaut >■' » •• ^ \ i%t Suppliment à VHiftoirt (dont il eft ici queftron. L'eipice de I>arbe qft'jl a (bus le cou & le poitrail > la dîfpofition de foti pied & de fes febots , plufieuFS autres rapports de con« formation avec les grandes chèvres» le rapprochent de cette ' famille > pluis que ite celle des cctîs ou de celle des bœufs : & dans les animaux d'Europe, c'efl au chamois qu'on pourroit le comparer plu- tôt qu'à tout autre animal*, mais, dans la réalité , le nii - gaut eft feul de fon genre, & d'une efpèce partiailière qui ne tient au genre du bœuf, du cerf, de la chèvre , de la gazelle & du cha- mois, que par quelques caradères ou rapports particuliers , il a , comme tous ces animaux , la faculté de ruminer \ il €ourt de mauvaife grâce & plus mal que le cerf, quoiqu'il ait la tête & l'encohu-e auili légères , mais fes jambes font plus mafEves & plus inégales en hauteur \ celles de derrière étant confidérablement plus courtes que celles de devant , il porte la queue horizontalement en cou- rant, & la tient baffe & entre les jam- bes lorfqu'il eft en repos s le maie a des cornes, & la femelle nerira point> \ — êes Animaux quadrupèdes. 183 ce qui le rapproche encore du ^enre dts chèvres » dans lequel d'ordinaire U femeiie n a point de cornes : celles du nil-gant font creufes , & ne tombent pas comme le bois des cerhi des daims & des chevreuils^ càraâère qui le fëpàre abfolufàent de ce genre d'animaux. Comme il vient d'un pays où la chaleur eft plus grande que dans notre climat^ il fera peut-être difficile de le multiplier ici : ce fèroit néanmoins une bonne acqui- fition à faire , parce que cet animal > quoi^- que y^£ Se v^abond comme les chèvres ^ eft aâ*e£ doux pour fè laiffer régir» 6t qu il donneroit comme elles de là chair mangeable, du bon fuif & des peaux plu& épaiues & plus fermes. La femelle eft ac- tuellement plus brune que le mâle, & pa-^ roît plus jeiine 5 mais elle deviendra péut-^ être de la même couleur grife avec l'âge* Voici le détail de la defcriptiôn que î*ai faite de ces deux ànimàitx avec M. dé Sève qui les a deflinés. Le mâle étoit de la grandeur d'un cerf de taille moyenne ^ les cornes n'avoient que fix pouces de longueur , fiir deux pouces neuf lignes de groflèur à la bafej il ny avoit point 184 SuppUmtnt à VHifioire * de dents incifives à la mâdioire ftpé- rieure *, celles de la mâchoire inférieure étoient larges & peii longues -, il y a un eipace vide entr'elles & les mâchelières \ le train de derrière , dans fe inâle > eft plus bas que celui de devant , ^ i on .voit une eipèce de bofle ou d'élévation fur les épaules , & cet endroit eft garni d'une petite crinière qui prend du fon- met de la tête , & finit au milieu dr Jos; fur la poitrine fe trouve une torStc de longs poils noirs 9 le pelage Je tout le corps eft d'un gris-d'ardoiie , mxis la tête eft garnie d'un poil plus fauve, mêlé de grilatre, & le tour des yeux d'un poli fauve-clair , avec luie petite tache blan- che à l'angle de chaque œil \ le defllis du ner. brun *, les nafeaux font noirs avec une bande blanche à côté v les oreilles font fort grandes & larges > rayées de trois bandes noires, vers leiurs extrémités -, la face extérieure de Toreille eft d'un gris- rouifâtre, avec une tache blanche à l'ex- trémité -, le fbmmet de la tête eft garni d'un poil noir, mêlé iic 'hvv:a qui forme, ♦fur le haut du front i? >i; .»pèce ue fer- à-cheyal ^ U y. a foiis ie cou, près de la \ des Animaux quadrupèdes. 185 gorge > une grande tache blanche s le ventre eft gris-d'ardc ifp comme le corp5; les jambes de devnnt & I*"*? ciii/ies font noires ftir la face extérieure , & d'un gris plus foncé que celui du c(»rps fur la fece intérieure -, le pied eft court & reffemble à celai du cerf*, les fabots en font noirs \ 1^*» il 7 a , fur la fece externe des pieds de devant » line tache blanche , & fur Tin- terne deux autres taches de même coi^ leur-, les jambes de derrière font beau- coup plus fortes que celles de devant, elles font couvertes de poils- noirâtres, avec deux grandes taches blanches fur les pieds, tant en dehors qu'en dedans; & plus bas , il y a de grands poils châ- tains qui forment une touffe frifée -, la queue eft d'un gris - d'ardoife vers Iç milieu, & blanche fur les côtés, elle eft terminée par une touffe de grands poils noirs *, le deffous eft en peau nue *, les poils blancs des côtés de la queue font fort longs , & ne font point cour chés fur la peau comme ceux des autres parties du corps, ils s'étendent au con- traire en ligne droite de chaque côtés le fourreau de L^ verge eft peu appa.- i 18 5 Supplément i VHiJloire . ïerit , & Ton a obfervé que le jet de furine eft fort petit dans le maie. Il y a à rÉcole Vétérinaire Une peau bourrée d'un de ces animaux qui diffère de celui qu on vient de décrire , par la couleur du poil qui eft beaucoup plus brune , & par les cornes qui font plus groffes à leur bafe , & cependant moins grandes, n ayant que quatre pouces & demi de longueur. -^^ .**,/ La femelle du niï-gaut, qui étoit au ï>arc de la Muette, vient de mourir au mois d'o^obre 1774 s elle étoit bien plus petite que le mâle , & en même temps plus (velte & plus haute fur fes jambes ; £ Couleur étoit rouflatre , mélangée d\in poil fauve - pâle & de poils d'iui brun- roux , au lieu qiie le pelage du mâle étoit en général de couleur ardoifée. La plus grande différence qu il y eût entre cette femelle & fon mâie, étoit dans le train de derrière qu elle avoit plus élevé que celui de devant, tandis que c'eft le con- traire dans le mâle -, & cette différence pourroit bien n'être qu'individuelle, & ne fe pas trouver dans l'efpèce entière; 9Xk refte , ce mâle & cette femelle k f^^^ ieÈ Animaux Quadrupèdes. 1 8 7 TeflèmbloienlSiMr tous les autres carae* tèresextérieur^cmcme par les taches ; ils paroiâbient avoir un grand attachement J un pour l'autre , ils le lèchoient fow- vent, &, quoiqu'ils fiiflent en pleine liberté dans le parc, ils ne fe féparoient que rarement, & ne fe quittoient jamais pour long-temps. «^ ni^îî 1 i , i ; < : - M. Wuliam Hunter , Dodeur en mé- decine, Membre de la fociété de Tuon-* dres, a donné, dans les tranfadtions phi- lofophiques (volume LXI , pour Vannée IJ?^ i P^g^ ^70 J j wn Mémoire fur le nil-gaut, avec une aflez bonne figure. M. Q Roi, de l'Académie des Sciences '- w *î 8 8 Supplément à VHiJtoire h •propage en Angleterre > de manière S devenir un de nos animaux les plus utiles, ou au moins un de ceux qui parent le plus nos campagnes *, il eft plus grand qu'aucun des ruminans de ce pays- ci, excepté le bœuf', il y a tout lieu de croire qu on en trouvera la chair excel- lente j & , s'il peut être aiTez apprivoifé pour s'accoutumer au travail , il y a toute apparence que la force & fà grande vîteffe pourront être employées avanta* geufement. a, i / g|Les repréfentations exaûes d^$ ani- maux par la peinture , en donnent dts idées beaucoup plus jufte3 que de fîmples defcriptions. Quiconque jettera les yeux fur le portrait qui a été fait fous mes yeux par M. Stublo , cet excellent pein- tre d'animaux , ne fera jamais embarraffé de reconnoître le nyl-ghau par-tout où il pourra le rencontrer. Quoi qu'il en fbit 5 je vais tenter la defcription de cet animal, en y joignant en fuite tout ce que j'ai pu apjprendre de fon hiftoire. Ce détail ne fera pas très-exad -, mais les Naturaliftes auront une forte de plaifîr en apprenant au moins quelque chofe de X des Animaux quadrupèdes. 1 8 y f:è qiù regarde ce bel & grand animal; dont jufqu ici nous n'avions nidefcriptions ni peintures. -^ ^>-% -f > . '' - .M ^ 150 Supplément à VJJiJlùîre t. \ parties qui font prefque toutes noires ? danis quelques autres endroits, dont nous parlerons plus bas , le poil eft d'une belle couleur blanche. Le tronc, La hauteur de fon dos , où il y a une légère éminence au- à droite ic à gauche , il y a une bordure de longs poils blancs. -^ t^i.iv- '^ .- .^ Les jambes. Les Jambes font minces en proportion de leur longueur , non pas autant que ceUes de notre cerf, mais plus que celles de nos taureaux \ les jambes de devant ont un peu plus de deux pieds fept pouces de long -, iï y a une tache blanche fur la partie de devant de cha- que pied , prefqu'immédiatement au- deffus de chaque fâbot & une autre tache fclanche plus petite au-devant du canon, & au-defliis de chaame il y a une touflè remarquable de longs poils blancs, qui tourne autour en forme de boucles pen- dantes 5 les fabots des jambes de devant paroiflênt être d'une longueur trop grande •, cette fingularité étoit fort remar- quable dans chacun des cinq nyl-ghaux que j'ai vus -, cependant on conjeéhire que cela venoit d'avoir été renfermés, & , en l'examinant dans l'animal mort, la conjecture s'eft trouvée fondée. ? r Le cou. Le cou eft long & mince comme dans le cerf-, il y a à la gorge une belle tache de poils blancs de la forii;» iti Animaux quadrupèdes, 1 9 3 forme d'un bouclier ; & plus bas > au commeiicement de rarrondiiTement du cou^ il Y ^ ""^ touffe de longs poils noirs en forme de barbe. ; : n v I ^*7t > V * k ^' ^^ liz r^r^ . La tête eft longue êc mince ; fa longueur depuis les cornes jufqu à Tex- trémité du nez, eft d'environ un pied deux pouces trois quarts *, la cloifon qui fcpare les narines , avoit été percée pour y pafler une corde ou une bride, feloa la manière des Orientaux d'attacher & de mener le bétail. La bouche, La fente de la bouche eft longue , & la mâchoire inférieure eft blanr che -, dans toute retendue de cette fente, la mâchoire fupérieure n eft blanche qu'aux narines. :. ; i»^ .ï.; i \ â Les dents. Il y a fîx dents molaires de chaque côté des mâchoires , & huit inci- fives à la mâchoire inférieute *, la pre- mière des incilîves eft fort large , & les autres plus petites en proportion de ce qu elles font placées plus en avant ou eu arrière. I^es yeux. Les yeux , en général , font d'une couleur foncée , car toute la partie de la conjondive qu'on peut voir, eft Supplément, Tome XL I ■« ■ \\ Î94 Supplément à VHifiàire ', de cette couleur*, de profil, la cornée & tout ce qu'on peut voir au travers, paroît bleu comme facier bruni*, la pupile eft ovale & tranfverlàlement oblongue , & riris eft prelque noire. Les oreilles. Les oreilles font grandes & belles , elles ont plus de fept pouces de long , & s'élargiflent confidérablement vers leurs extrémités -, elles font blanches à leurs bords & dans l'intérieur , excepté dans lendroit où deux bandes noires marquent le creux de Toreiile. V^^ Les cofnes. Les cornes ont fopt pouces de long , elles ont fix pouces de tour à leur origine , & diminuent par degrés \ elles fe terminent en une pointe moufle-, elles ont à leur origine trois faces plates, léparées par autant d'angles-, l'un de ces angles eft en devant de la corne , & par conféqiient l'une des faces en forme le derrière -, mais cette forme triangulaire diminue peu-à-peu , & fe perd vers l'ex- trémité -, il y a fur la bafe , à l'origine des cornes , de légers plis ou rides cir- culaires , dont le nombre correfpond à l'âge de l'animal. La corne , depuis la bafe juiqu en haut , en eft unie , & le bout àts Animaux quadrupèdes. 1 9 ^ eft d une couleur fort foncée -, ces cornes s'élèvent en haut & en avant, formant un angle fort obtus , avec le front ou la face *, elles font légèrement courbées s la concavité en eft tournée vers l'intérieur & un peu en devant *, leur intervalle , à leur origine , eft de trois pouces un quart , à leur fommet , de fix pouces un quart , & dans l'intervalle du milieu, un peu moins de fix pouces. ^ Sa nourriture. Il mange de l'avoine i mais pas avidement *, il aime mieux Therbe & le foin (a) ; cependant ce qu'il aime encore davantage i c'eft le pain de fro-» ment qu'il mange toujours avec délices \ quand il eft altéré , il boit jufqu à huit; pintes d'eau. Sa fiente. Sa fiente eft en forme de petites boules rondes de la groflèur d'une noix mufcade. :> Ses mœurs. Quoiqu'on m'eût rapporte faj it Le Général Carnat m'apprend qu'on ne fait pas de foin dans l'Inde , qu« les chevaux « y font nourris avec de l'herbe fraîchement cou- « pée , & avec une graine du genre dés légumes 44- qu'on appelle gram. » I«» ^ ic^6 Supplément à VHiJlolre ' qu il ctbit extrêmement farouche , j*aî trouvé 5 tant que je l'ai eu en ma garde , que cétoit, dans le fond , un animal très-doux, & qui paroiflbit aimer qu'on ie familiarifât avec lui , léchant toujours la main de celui qui le flattoit ou qui lui préfentoit du pain , & n'ayant jamais tenté de fe fervir de fes armes pour bleflet qui que ce foit -, le fens de Todo- rat 5 dans cet animal , parcît très-fin , & fcmble le guider dans to\î3 fes mouve- mcns ^ quand quelque perionne l'appro- che , il le flaire en faifânt un certain bruit *, il en faifoit autant quand on lui àpportoit à boire ou à manger -, & il étoit (I facilement offenfé par une odeur extraordinaire ou (î çirconfpeét , quil ne vouloit pas goûter le pain que je lui préfentois , lorlque ma main avoit tou- çhé de l'huiJe de thérébentine , ou quel- ^les liqueurs rpiritueufes (bj. (b) « Le Génc^ral Carnat rapporçe , dans quel- V ques obfçrvations h ce lujet , qu'if a bien voulu f} me communiquer , que tous les animaux da »» i'efpèce du cerf, ont l'odorat extrêmement fin; ff qu'il a fréquemmeût oblervé fur les cerfs appri- des Animaux quadrupèdes. 1 9 7 Sa manière de fe battre eft fort lin- giilière -, Milord Clive Ta obfervé (lir deux maies qui avoieiit été enfermés dans une petite enceinte , & il me Ta racontée comme il fuit : « Etant encore à une drftance confîdérable Tun de l'autre , ilscc fe préparèrent au combat , en tombante fur leurs genoux de devant, & s'avan-c* cèrent Tun vers l'autre d*un pas alfezcc rapide 5 en tortillant toujours & age-«« nouilles de cette manière *, & quand ils ce furent arrivés à quelques pas de dif-c< tance, ils firent un faut, & s'élancèrent « l'un contre l'autre. » ' < ^ «< Pendant tout le temps que j'en eus deux dans mon écurie , je remarquai que, toutes les fois qu'on youloit les tou" cher, ils tomboient fur leurs geriousc de devant *, ce qui leur arrivoit mêm'e quel- Toifés , auxquels on donne fouvent du pain , u que, fi on leur préfente un morceau qui â été *< mordu, ils n*y toucheront pas; qu'il a fait fa*« même obfervation fur une très belle chèvre qui u l'accompagna dans !a plupart de fes campagnes** dans l'Inde 5 & qui lui tburniflbit du lait, & ♦« qu'en reconnoiffance de fes fervices , ii avoitM ëmenée en Angleterre avec lui. w riij :{ 198 Supplément à VHiJloire qiiefoîs lor(que je m'avançois devant eux -, mais , comme ils ne s'élançoient jamais coîntre moi , j'étois fi ioin de penfer que cette pofture annonçoit leur colère ou une difpofition au combat , que je la regardois au contraire comme une exprcf- fion de timidité ou d'une grande dou- ceur , ou même d'humilité (c), La femelle. La femelle diffère telle- ',<» r;^— ;. k»l ■*ï U*' u bti î)eût c< en Angleterre. Il y a lieu de croire même que Vf le cb4)k: qu'il éprouva dans cette occaûon > tut •y'iavqfule de fa mort qui arriva bientôt après. .» Un papvre journalier ne lâchant pas que l'ani- 9* ma( ét'oit fi près de lui , ne croyant pas l'irri* »» ter , & ne fuppofant pas qu'il courût aucun rif- 9* que 9 s'approcha en dehors des palis où il étoit >»rjenfern>é ; le nyl-ghau 9 avec la vîteffe d'un « éclair 9 s'élânça avec tant de force contre ces wpdis, qu'illes brifa en plufieurs morceaux, & >> cafla une de fes cornes près de l'origipe. D'après M cette anecdote & des informations plus exades, ,»»je fiisafluré que cet animal eft vicieux & féroce *f»dah8 le temps du rut, quelque doux & appri- w Toifé q\i'ii iok dans d'autres temps, n des Animaux quadrupèdes, i 9 9 lÀent du maie, qii'à peine poiirroit-on les croire de U même efpèce > elle eft beaucoup plus petite, elle reflêmble , par fa forme & par (à couleur jaunâtre , à une jeune biche , & n'a point de cornes s elle a quatre tettes , & Ton croit qu elle porte, neuf mpis •, quelquefois elle pro- duit deux petits , mais le plus fouvent elle n'en fait qu'Un. Le nyi-ghau mîle, étant jeune , reflêmble beaucoup , par fa couleur , à la femelle , & par conféquent à un jeune cerf. Son efpèce. Lorsqu'on nous préfente un nouvel animal , il eft fouvent fort difficile, & quelquefois même impofli- ble de^ déterminer fon efpèce unique- ment par fes caradfcères extérieurs s mais, iorfque cet animal eft difféqué par un Anatomifte habile dans TAnatomie com- parée, alors la queftion fe décide com- munément avec certitude. D'après les çaraâères extérieurs uni- quement , je (bupçqnnai , ou plutôt je crus que le nyl-ghau étoit un animal par- ticulier & d'une efpèce diftinde. Quel- ques-uns de mes amis le prirent pour un cerf; mais je fus convaincu qu'il n'étoit liv h w 200 Supplément à VHifioire \ pas de ce genre , par la permanence Je fes comes qui ne tombent pas *, d*aiitres pensèrent que c'étoit un antilope \ mais les cornes & la grandeur de l'animal me iirent croire encore que ce nen ctoit pas une -, & il avoit tant de rapport par fa forme, particulièrement la femelle, avec îe cerf, que }e ne pouvois pas le regar- der comme du même genre que le tau- reau. Dans le temps du rut, on mit un ^e ces mâles nyl-ghau avec un biche , mais on ne remarqua ni amour , ni même aucune attention particulière entre ces deux animaux. Enfin , Tlin de ces ani- maux étant mort , je fus afliiré . par mon frère qui Ta diiléqué , & qui a diffiqué prefque tous les quadrupèdes connus , que îe nyl'ghau eft Un animal d'une cfpèce nouvelle (d), . , (d) « M. Penant , dont l'amour , pour i'Hif- »»toire Naturelle , augmente le plailir de jouir >» d'une fortune indc^pendnnte , dans ie Syiiopjis, >» qu'il a publitî depuis que cet écrit a été rédigé, j» fait de cet animai (au pied blanc , page 207), >» une efpèce d'antilope ; mais il croit adueilc » ment qu'il appartient k un autre genre , & 9>le clalTèra ea eonféquence dun« la prwchidae ij édition. » . v. deÉ Animaux quadrupèdes, lot Son hijioire. Pliifîeiirs de ces aniitiaux * maies Se femelles ont été apportés en , Angleterre depuis quelques années'', le» premiers furent envoyés de Bombaiy* e» préfent à Mylord Clive y ils arrivèrent au mois d'août 1767-, H y en avoît uti mâle , & l'autre femelle, & ils continué^ rent de produire dans ce pays-ci chaque année. Quelque temps après, on^en amenât i deux autres qui? fiifent préfe^ités 4' 1* Reine par M. Sukivan , & cette Prin- cefle , étant toujours di(pofée à -eitcôU"* rager toute efpèce de recherches curieufesi & utiles dans l'Hiftoire Natur*ellet> me* ^t donner la permiffion de les- gardée pendant queïqiie temps •, ce qui me mit à portée , non-feulement de pouvoir lesf décrire , & d'en avoir une pein tûr^' bien* exade, mais encore de diiiequer , djVeç" le feeours de mon frère , Tanimal mort ,♦ & d'en conferver la peau & le fijuelette- My lord Clive a eu la bonté dç medqnr ner tous les éclairciffemens qu'il a pu- me- fournir pour en faire l'hiftc ire ,»;ta orientales , par Valentin , publiée en Hoi- >» lar^dois en 1727 , à l'article Batavia , page 231 , w cette courte indication : Parmi les animaux >» extraôir'ilinaires qu'on garde au Château ,' il y »*'én a de lii (grandeur & de la couleur d'un bœuf ^1 iPapoj?. 9 , mais moins lourde dont la tête eft f» pointue vers la bouche qui eft d'une couleur >» cendrée , 8c 'qui n'eft pas moins grand que »» l'élan dont il porte le nom^ c'écoit un préfçnt ir>du Mogol. 19 des Animaux quadrupèdes. 203 reur Mogol Aurengzeb , qiii alia dans ce Paradis terreftre , comme îe regardent les Indiens , pour éviter les chaleurs de rété. En parlant de la chafiè , qui faifoit ramufement de TEmpereiu" dans ce voyage, il décrit, parmi plufîeurs autres animaux, le nil-gliau , mais fans rien dire de plus de cet animal , finon que quel- quefois TEmpereur en tuoit un fi grand nombre, quil en diftribuoit des quar- tiers tous entiers à tous fes Omrahs ; ce qui montre qu'ils étoient en grand nom- bre , fauvages dans cette contrée , & qu'on en regardoit la chair ou la viande comme fort bonne ou délicieufe. Ceci paroît s'accorder avec la rareté de ces animaux au Bengale , à Madras & à Bombay. Cachemire eft une des pro- vinces les plus feptentrionales de l'em- pire du Mogol -, & ce flit en allant de Delhi vers cette province , qiie Bernif r vit l'empereur les chaffer. v * ' ri f ' Son nom. Le mot nil-ghau ( car telles font les lettres compofantes de ce nom, qui correfpondent au Perfan ) , quoique prononcé comme s'il étoit écrit neel-gau (en françois nil' aj, (îgnifie une vache Ivj 204 Supplément â FHiJImre ^* bleue, ou plutôt un taureau bîeu^^^» étant mafcuiin. Le mâle de ces animaux a en effet de Juftes titres à ce nom , non- feulement par rapport à fe reflemblance avec le taureau, mais encore par la teinte fcleuâtre qui fe fait remarquer fenfibie- ment dans îa couleur de fon corps, mais H n*en eft nullement de même de la femelle qui a beaucoup de reflemblance , & quant à îa couleur & quant à la forme, avec notre cerf. L(?s nil-ghaus , qui font venus en Angleterre , ont été prefqiié tous apportés dé Surate ou de Bombay ,, êc ils paroiflent nK)ins rares dans cette partie de Tlnde que dans le Bengale*, ce qui donne lieu de conjeâiurer qu ils pour- roient être indigènes dans la province de Guzaratte , rùne des provinces les plus occidentales de Témpire du Mogol , étant fittiée au nord de Surate, & s'étent- fiant jufqiLà l'océan Indien-. Un Officier , qui a demeuré loi^gv tetrips dans rindeY/>^> a écrit pour obtenir toutes les connoiflânces & tous ff) i< Le Générât Carnat , h qui je (loi? pareillement rarùcle pxécédejit fur te nom 4* des Animaux quadrupèdes, i o% les écîairçiflèmens qu'on poiirroit fe pro- curer fur cet animaL Nous efpérons recevoir en conféquence , dans le cours de Tannée prochaine , quelques détails fiitisfaifans à ce fujet,. quoique les habi- tans de ces contrées, feloa» ce qu'ea, dit cet Officier,. aient peu d'inclination pouig i'Hiftoire Naturelle, & même,en géné-j rai , pour toute efpèce de connoiffance*i>5 ' .i; En comparant la gravure de cet anî-, mal ,. donnée dans les Tranfa^tions phir krophiques , avec; les deffins que nous avons fait d'après Nriture , ; dans le parc de la Muette , près de Paris, nous avons reconnu que y dans la gravure angloife, les oreilles font plus courtes, les cornes un peu plus, émoufîées , le poiU fous la partie du cou,, plus court, plus roide, & ne faifant pas un floccon.. Dans cette même gravure , on ne voit pa la touffe de poil qui eft fur les éperons oes pieds de derrière du mâle *,. enfin la. crinière: fur le garot paroît auffi plus courte que dans nos denîns -, mais toutes ces petites; diftérences n*empêchent pas que ce ïm ioit le mênae aniixuL ;' ■; n V iô(S Supplément à VHiJlôire h ^^ M. Forfter m'écrit, au fujct du nîl- ghau, qiie, quoique M. Huntcr , qui en a donne la defcription , ait dit qu il eft d'un nouveau genre, il paroît cependant qu'il appartient à la claffe des antilopes , éc que fes mœurs & fa forme , comparée à^ec quelques-unes des grandes cfpèces d'antilopes, fèmblent prouver qu'on ne devroit pas l'en féparer-, il ajoute- que l'animal décrit par le dodteur Parfons, eft certainement le même que le niî- ghau -, mais il croit que M. Parfons n a pas bien remarqué les pieds , car ils font ordinairement marqués de blanc dans tous ceux que l'on a vus depuis-, & il àjt , comme M. Hunter , que ces animaux ayoient produit en Angleterre , & que même on Ta afliiré qu'il y avoit exem- ple d'une femelle qui avoit fait deux petits à-ïa-fois. lêàm Wl ^^^^^^^^^^^ —^i^^^^^ '■^^:J. J^ -- ■'■;^\^^V^^\\\ ^ m M^iS ^^^*^%3v, EaSnBlKl 11''. ..-.<■;._>; ^ ;«|_,' •ail vvvNvwStoJ j^^^^J 1» ^> mm ÎS^II l^^^^i* jiHjj^j^^^^Mp H LE XIX.CyAXJT AtA-irE. . >f 3.W¥->f-V-^^ ~Kr'*-ri.*fajaf,: -^V/'J*ii^.>*>*^,.!i-i»«»-»a.v»*Jt»rf^.-»--'*-'-*|t' ../»a.4w<*i,;>-- 1^ •^'.. «►.►.-. V •?'.••»« ,. '."rV''- €■ .J'W.-:-.^ J^'^:^.! fK !^ .m&% ^■^^ ;"!!1$: .vr^ À^f, ':r- .* ^ i*-,' 4^.1 *>„•*, ;-s»M <>VJ ■«;&!«:. IS^ •^^i :x^- '3mA •î;.''"; " '■-*•■. V-, ■ - ■ iV«*^- (^: ■;^ '*/ît.-*i4V: '^-..•rt ,'_;-■', «^■«-^^yi*^* iiyM»^i«^w Tarn J\r-2l^' 2*1. Jd %y. |*v~M6f*î;- V^. #w# ^f^*if^ 'w'jN. X.K JHXLrG:AJ[JT FKMKIXS. des Animaux quadrupèdes. 207 D U C A N N A, \ Je n' a I d'abord connu cet animal qiie par fes cornes, dont j'ai donné la àeÇ- cription, volume XII , page 357, plan- che XLVi j & j'étois affez incertain , non- feulement fur fon eipèce & fur fon cli- mat, mais m3mfe fur le nom coudous j qui fervoit d'étiquette à ces cornes -, mais aujourd'hui mes doutes font diffipés, & c'eft à M. Gordon & à M. Allamand que je dois la connoifTance de cet animal , l'un des plus grands de l'Afrique méri- dionalç. Il fe nomme canna dans les ter- res des Hottentots, & voici les obfer- vatîons que ces favans Naturaliftes en ont publiées cette année 178 1 , dans un fup- plément à l'édition de Hollande de mes Ouvrages. ■ ♦ V jtv; y }V:, '■'.■'.'} wO. « M. de Buffon a été embarraffé à dé- terminer l'animal auquel avoit appartenu une corne qu'il a trouvée au Cabinet du loi Supplément à Vïlijlàirt ^ Roi, fans étiquette ("ajy Ôc dont il < donné la figure dans la planche X LV l bis du XIU volume de l'Hiftoire Natu- relle. Deux femblâbles cornes qu'il a vues dans le cabinet de M. Dupleix, & qui étoient étiquetées , Tont tiré en par- tie de fon embarras -, Tétiquette portoit ceci : cornes d'un animal à peu - près comme un cheval, de couleur grisâtre, avec une crinière comme un cheval au-devant de la tête -, on l'appelle ici à Pondichéri coefdoes ^ qui doit fe pro- noncer coudous^ ^-..- A„... ^. ,.^,.\ ,,^. . ^ Cette defcription toute courte qu'elle cft, eft cependant fort jufte-, mais elle ne fiiffifoit pas à M. de BufFon pour lui faire connoitre l'animal qui y eft défigné. Il a dû avoir recours aux conjedures , & il a foupçonné , avec beaucoup de vraifem- blance , que le coudous pouvoit bien ctre une forte de buffle ou plutôt le nyl'ghau; efFe6tivement ce dernier ani- mal eft celui dont les cornes ont le plii3 (a) Foyei h volume XU de cet- Ouvrage y £a^i 167^ *. jt ^ « .- i des Animaux quadrupèdes. 209 de rapport à celles dont il s'agit -, & ce qui eft dit dans rétiqiiette lui convient aflez » comme on peut le remarquer par la de(- cription que j'en ai donnée ( b )» Cepen- dant cette corne eft celle d'un autre ani- mal , auquel M. de Buftbn n a pas pu penfer, parce qu'il n'a pas été encore décrit, ou que du moins il l'a été (î imparfaitement , qu'il étoit impofîîbic de s'en former une jufte idée. Il étoît réfervé à M. Gordon de nous le faire bien connoître -, c'eft à lui que je fuis redevable de la figure qu'on en voit dans la planche Vil ( c), & des parti- cularités qu'on va lire. Kollaç eft le feul qui en ait parlé fous le nom d'élan qui ne lui convient point, piiifqu'il en diffère eflentiellement paç fes cornes qui n'ont rien d'analogue à celles du véritable élan ( d)» Les Hç)t- I i - 'A (h) Voyei le volume IV des fupplémens , fcj P^oyei , dans ce volume, phnche xii. fdj Voyei la figure des cornes de l'élan danift îe tome XH de l'Hiftoire Naturelle , £laiicM& ix 2 î ô Supplément à VHiJîoire ■■. tentots iiti donnent îe nom de canna, que je lui ai confervé : les Caffres le nomment inpoof ; ceft un des plus grands animaux à pieds fourchus qu on voie dans l'Afrique méridionale. La lon- gueur de celui qui eft repréfenté ici , de- puis le bout du mufêau jufqu'à Torigine de la queue, étoit de huit pieds deux pouces-, fa hauteur étoit de cinq pieds, mefurée depuis la partie du dos qui eft au-deffus des épaules, & qui forme là une éminence afTez remarquable •, fa cir- co-iférence , derrière le-s Jambes de de- vant, étoit de fîx pieds fept pouces, & devant les jambes poftérieures de cinq pieds neuf pouces j mais il faut obfer ver quil étoit afTez maigre, s'il avoit eu Ton embonpoint ordinaire , il auroit pefé environ fept à huit. cens livres -, la cou- leur de fon corps étoit d'un fauve tirant fur le roux, & il étoit blanchâtre fous le ventre-, fa tête & fon cou étoient d'un gris-cendré, & quelques-uns de ces ani- maux ont tout le corps de cette couleur ; tous ont au-devant de la tête des poils qui Y forment une efpèce de crinière. Jufquici cette defcription s'accorde des Animaux quadrupèdes, m fort avec celle du coudons , & les cornes du canna font précifément femblables à celles que M, ù^ Buftbn a décrites-, ainfî, on ne peut pas douter que le coudous de Pondichéry ne foit notre canna -, mais je fuis furpris, avec M. de BufFon, qu'on lui ait donné le nom de coudous , qui n a jamais été employé par aucun Voya- geur dans les Indes *, je foupçonne qu il a été emprunté des HoUandois quirécri- vent effedivement coedoe ou coefdoes ^ êc qui le prononcent coudous. Ils le donnent à Tanimal que M. de Buftbn a nommé condoma ( c) , & qui, par fa grandeur , approche un peu du canna; Ces cornes , qui fe trouvent dans le cabi- net de M. Dupleix , n auroient ^ elles point été apportées du cap de Bonne- efpérance à Pondichéry ? Celui qui en a écrit l'étiquette , en fuivant l'orthographe hollandoife, ne fe feroit mépris que fur le nom. Ce qui autorife ce foupçon , (<>) yoyex le tome XII de PHiftoire Natu- relle, page 141 ; & le tome IV desfupplémenaj fd-a 143. 212 Supplément à PHiJloire c eft le (îlence des Voyageurs fur un ani- mal auffi remarquable par fa grandeur que le Canna. S'il habitoit un pays autant fréquenté par les Européens que le font les Indes , il eft très-vraifemblable que quelques-uns en auroient parlé. » Je fiiîs ici 5 comme dans tout le refte , parfaitement de lavis de M. Allamand, -&: je reconnois que le nom hollandois de coefdoes ou coudous j doit refter à Tanimal que j'ai nommé condoma ^ & que ce nom coudous avoit été écrit mal- à-propos fur l'étiquette des cornes que nous reconnoiflbns être celles du canna •dont il eft ici queftion. ^ ^ ; c !a figure. Si Ton en croit M. Linnariis ; "t'eft-là un caradtère diftinétif de lekn, qu'il définit : alces , cervus cornîbus à caul'rbus palmatis , caruncula gutturaii. Mais M. de Buffon remarque, avec rai- fbn, que les élans femelles n'ont pas cette loupe , & qu elle n eft par confé- quent point un caradère efTentiel à Tef- pèce i j'ignore Ci elle fe trouve dans la femelle du canna. Sa queue , qui eft longue de deux pieds trois pouces , eft terminée par une touffe de longs poils ou crins noirs; fes iâbots font auffi noirs , & le peuple ( fur la foi du nom ) leur attribue la même vertu qu'à ceux de nos élans , c'eft d'être un fouverain remède contre les convul- ^ons. Il a quatre mamelles & une véfîcuîc du fiel : quoique fa tête , qui a un pied fept pouces de longueur, reflemble aiTez à celle du cerf, elle n'a cependant point de larmiers. ? Les cannas font pre/que tous détruits dans le voi. lage du Cap , mais il ne faut pas s'en éloigner beaucoup pour en rencontrer j on en trouve dans les mon- des animaux quadrupèdes, iif tagnes des Hottentots hoUandois, Ces animaux marchent en troupes de cin- quante ou foixante , quelquefois même on en voit deux ou trois cens en- femble près des fontaines -, il eft rare de voir deux mâles dans une troupe de femelles, parce qu'alors ils fe battent > & le plus foible fe retire v ainfi , les deux fexes font fouvent à part. Le plus grand marche ordinairement le premier •, c'efl: un très-beau fpedacle que de les voir trotter & galoper en troupes -, fi Ton tire un coup de fiifil chargé à balle parmi eux , tout pefans qu'ils font , ils fautent fort haut & fort loin, & grimpent fur des lieux efcarpés , où il femble qu'il eft impofïible de parvenir -, quand on les chaffe, ils courent tous contre le vent, &, avec un bon cheval, il eft aifé de les couper dans leur marche-, ils font fort doux , ainfi on peut pénétrer au milieu d'une troupe , & choifir celui fur lequel on veut tirer fans courir le moin- dre danger. Leur chair eft une excel- lente venaifon , on cafle leurs os pour en tirer la moelle qu'on fait rôtir fous la cendre -, elle a un bon goût , & on peut ' >." -T.*"'"^ "■-' v'-r^-' a i S Supplément à VUiJloire îa 'manger mêm« fans pain*, leur peaiî cft très - ferme 5 on s'en fert pour faire des ceintures & des courroies*, les poils , qui font fur la tête des mâles, ont une forte odeur d'urine , qu'ils; contractent y dit-on , en léchant les femelles. Celles^i •ne font jamais qu'un petit à-la-fois. *^ ^'* Comme ces animaux ne font point rtéchans , M. Gordon croit qu'on pour- roit aifément les rendre domeftiques , les faire tirer au chariot, & les employer comme des bêtes de fômme*, ce qui feroit une acquilition très-importante pour la colonie du Cap. M. Pallas a vu, dans le Cabinet de M.^*^ le Prince d'Orange , le fqueictte d'un canna , & il l'a reconnu pour être l'élan de Kolbe. Il l'a range dans la claffe des antilopes , fous la dénomination ^antilope oryx : je n'examinerai pas les râifons qu'il a eues pout lui donner cette dernière épithète *, je me contenterai de remarquer qu'il me paroît douteux que ie canna le tro'ive dans les^ pa ^ iei fepten- trionales de fAj-iqne \ au moins aucun Voyageur ne le dit. S'il eft particulier aux contrées méridionales de cette partie du monde. "■> cv5r:>' ,• !ç."' dîs Anîinaux ijmdrupèdes. i ly èd monde , il n'efï pas apparent que ce foit ^oryx des Anciens *, d'ailleurs , fui-' vant le témoignage de Pline , Toryx étoit une chèvre fauvage , & il eft peu vraifemblable que Pline, qui ne s*étoit pas formé un fy ftême de nomenclature ,. comme nous antres Modernes, ait donné; le nom de chèvre ^ un auflî grès anihial que le canna. j> ., ^ > t'- y Avant d'avoir reçit ces remarque» très-judicieufes de M. Allamarid , j'avois fait à peu-près les mêmes réflexions , & voici ce que j'en avois écrit & même li-;. vré à rimprelîion. - '^ • ' ' ^ -• M. Palïas appelle cet animal oryx ^ & le met au nombre de fes antilopes: mais ce nom me pa Mt mal applique \ je Taiirois néanmoins adopté n j'eufîe^ pu penfer que cet animal du cap dé^Bonne- efpcrance fut i*oryx dès Anciens^ y mais^ cela neft ni vrai ni même vraifemblable.' M. Pallas croit que Féknd'Afriqite, in- diqué par Kolbe , eft le même animaf que celui-ci, & je ne fuis pas fort éloigné de ce fentiinent^ quoique j'aie rappô^rfé-,^ Suppléments Tçme XL K "js" "■ '•'""y\'^^K^ w 2 1 8 Supplément à VHifioire : \ volume XII, page 296^ Télan d'Afrique de: Koibe au bubale s mais , foit qu'il ap- partienne en efîet au bubale ou au canna , H eft certain que le nom d'élan lui a été très-mai appliqué , puifque l'élan a des bois folides qui tombent tous les •ans comme ceux du cerf, au lieu que l'animal dont il eft ici queftion, porte des cornes creufes & permanentes , comme celles des bœufs & des chè- !] vres. Et ce qui me fait dire que le nom d'oryx a été mal appliqué à cet aniind par M. Pallas , & qu'il n'eft pas l'oryx des Anciens , c'eft qu'ils ne connoiflbient qu'une afîèz petite partie de l'Afîe & la feule portion de l'Afrique qui s'étend le long de la Méditerranée. Or cet ani- mal a].iquel M, Pallas donne le nom d'o- ryx, ne fe trouve ni dans l'Afîe mi- aeive^ ni dans l'Arabie , ni dans l'Egypte , iTti dans . toutes les terres de la Barbarie & de : la Mauritanie \ ainfi > Ton eft fondé à préfijimer. qu'il ne pouvoit être ni connu, ni nommé par les Anciens. ^^J^f/Fprfter m'écrit, qu'il a vu une de cette eipèçe^ en 1772^ à b . \\\ / des Animaux quadrupèdes* 219 ménagerie du cap de Bonne-efpérance , laquelle avoit environ quatre pieds de hauteur , mefurée aux jambes de devant s ti elle portoit , dit-il , une forte de cri- nière le long du cou . qui s*étendoit jufqu aux épaules , où Ton voyoit aufli de très-longs poils*, il / avoit une ligne noire fur le dos , & les genoux étoient de cette même couleur noire , ain(î que le nez & le mufeau -, le pelage du corps étoit fauve & à-peu-près iemblable à celui du cerf, mais le ventre & le de- dans des jambes étoient blanchâtres. Oii voyoit fous la gorge de cette fe- melle: une proéminence de la grofîèur d'une pomme , qui étoit formée par l'os du larynx , plus apparent & plus grand dans cette efpèce d'animal que dans toute autre. Ainff 5 la femelle canna a , comme le mâle, cette proéminence fous la gorge , au lieu x^ue , dans» lefpèce de notre élan du Nord , le mâle feul porte cet attribut. Toutes les dents inciiives étoient , félon M. Forfter, d'une largeur con(î- dérablc, mais celles du milieu étoient encore plus large que les autres \ le$ .-■' %*, w 3 • 2 2 0 Supplément à VHiJloire A, yeux ctoient vifs & pleins de feu •, la longueur des cornes etoit d'environ un pied & demi-, & pour avoir une idée de leur pofition , il faut fe les repréfen- tcr comme formant une grand V en regardant Tanimal de face, & comme s'effaçant parfaitement Tune Tautre en le regardant dans le fens tranfverfâl *, ces cornes ctoient 'noires, liiTes dans leur •plus grande longueur , avec quelques ri- des annulaires vers îi bafe *, on remar- quoit ime arête moufle qiiii fiiivoit les contours de la corne , laquelle étoit droite dans fa dire^on , Je im peutorfe dans fa forme •, les oireilles étoient larges \ les fabots des pieds fort petits à pro- portion du corps , leur forme étoit trian- gulaire & leur coule^ir noire. ' ; Aî^ refte , cette femelle étoit très- apprivoifée & maiçeoit volontiers du pain , des feuilles de choux , & les pre- lîoit mênie dans la main *, elle étoit dans fâ quatrièitie année, & comme elle n a- voit point de mâle & qu'elfe étoit en chaleur, elle fàutoit fiu des antilopes & même flir une autruche qui étoient dans Je même parc. Oxi affure que ces anj* )ir€ . - ! feu ', la viron un une idée repréfen- id V en z. comme utre en le erfal-, ces dans leur lelques ri- )n remar- fiiivoit les lelle ctoit i peu torfe ent larges-, :its à pro- étoit trian- jy ^ N. MM ■ ' / tl.JlLpaf 2Mf- 1^^. r-C-^-ii. =a-:r- «bfr" mk^ ««%.;,;•%, WjiiUfll,,, " "1,'i'r //'//« -«OvSitv- - LE CA.TÎNA.. ^>' -c dt$ Animaux quadrupèdes. 22 t. mâux (e trouvent flir les hautes moo- tagnes de l'intérieur des terres du Cap ; ils font des (kuts furprenans & franchif^ fent des murs de huit & jufquà dix pieds de haut. 11 « ^ ^j^ • • /f" ^MS»»***""»*-*-"" ' ■ T' ' '."-*'>■''■■ ■■*-«^'^'"i<'.r'^'j"-f''^j''-''^!'îf iiir le garot j les cornes, medirées en ligne droite y avoient deux pieds cinq pouces /ept lignes de longueur , & trois pieds deux pouces trois lignes en fuivant cxa<5tement leurs triples fînuoiîtés fur Tarcte continue *, l'intervalle entre les corne» , à leur naifTance , né toit que d'un pouce fix lignes , & de deux pieds fept pouces à leurs extrémités^ leur circon- férence à la bafe étoit de huit pouces trois lignes, elles étoient bien faites, diminnoient régulièrement de groffeur en s'éloignant de leur naiffance , & finif- foient en pointe aiguë \ elles étoient de couleur grife, lifles & aflèz fembla- bles , pour la fubftance , à celles dii bouc , avec quelques rugofîtés dans le bas, mais flins aucunes (tries véritables : on pouvoit enlever en entier cette corne jufqu'au bout *, après avoir ôté cette en- veloppe cornée, mince & parfaitement évidée , il refte un os de moindre dia- mètre , prefqu aufîî long , pareillement contourné , de couleur blanc-jaunâtre, mais mal liiTe , d'une fubftanct lâche , peu compare , friable & cellulaire •, la corne du pied reffembloit à celle d'une 1»V . âeS Animaux quadrupèdes. 225 génifle de deux ans , îa queue étoit courte & garnie de poils aiiêz longs à Textrémité (aj, a Cette defcription faite par M. îe Préfî- dent de BrofTe , eft très-bonne , je l'ai confrontée avec les dépouilles de ce même animal que j'avois reçues prefque en même temps pour le Cabinet du Roi , & je n'ai rien trouvé à y ajouter ni retrancher. M." Forfters, qui ont vu cet animal vivant , m'ont communiqué les notices mivantes. ciJ^ '^'IF^ ""^^■<- "" /.-. - ./•/. r 1.R C03«^I>0MA ûw C03BSI>0BS ni •».r V i\ >i i\ ■M ■A¥ I Tr''"'''"^"'"i^^-.'7", ' "' f ■>■•■■"'"■'". des Animaux quadrupèdes, iiy certaines efpèces de gazelîes •, ils font des bonds & des fauts fiirpreiians *, on en a vu franchir une porte grillée qui avoit dix pieds de hauteur , quoiqu'il \\Y eût que très-peu d'efpace pour pou- voir s*élancer. On peut les apprivoifer & les nourrir de pain -, on en a eu plu- lîeurs à la ménagerie du cap de Bonne- efpérance. ",..,'., ;»^i ) -' lî«t> Nous ajouterons encore à ces obfbr- vations, l'excellente defcription de cet animal que M. AUamand vient de pu- blier à la fuite du quatrième volume de mes fupplémens à THiftoire Natu- relle , édition de Hollande \ il y a 'joint une très-belle figure d'un individu beau- coup plus grand que celui qui j'ai fai$ deffiner & graver ici. A *>A. '■•*•)•» '\ t i Jl I : ■ -t-,><-. : V» • i.:..'»-; jiv^u^iCji 0. Kvj U tt k*. 228 Supplément à VHijloire 'Addition à Vmfiolrt du Condoma OU Coëfdoës (a). Par M. le Profeflêur A t l a m a n u. »3\JuoiQUE les cornes de ranimai ,1 qiii M. de Buffon a donné ie nom dé condoma , foient aflèz connues & fe trou- vent trcs-fbuvent dans les Cabinets de ciiriofîtés naturelles, Tanimal n'a jamais été décrit-, il eft pourtant aflèz remar- iquable pour mériter l'attention des Voya- geurs Se des Naturaliftes. . M. de BiifFon a eu raifon de dire qui! approchoit beaucoup de l'animal que Cajus a donné (bus le nom de Jirtpjicc- 7 os , puifqu on ne fauroit douter que ce ne Toit le même., vu la parfaite confor- mité des cornes (b). Il foupçonne auflî (a) ybyei ie tome I V des fuppïémens I THiftoire Naturelle, édition de Hollande , /e fajhgiitai exacuta, " ut liras diceres , flrep/icewti , quant addacem Africa *• appellat j ce qu'il traduit ainfi. »» Le chevreuil f^repr ftceros des Grecs , nojnmé adclax en Afrique , a les cornes droite^ 6" terminées ev pointas , mais contournées ai fpirale , & canelées tout autour, u S'il avoit fait «« attention qu'il a omis, dans fa tradudion, çeHe «• de ces mots, ut liras diceres, qui ne cor .^^ . « qu'à la %ure des cornes de l'antilope, il n'au- «« roit fans doute pas fait cette critique. »> Voyei fai uadmîtion d« Phne, tome JK,page 33,9 , note 2^, I •*,■-• i% J^ a:jsêS.. # u I i 230 Supplément à tHiJloire bonne defcription des cornes & de ïa tête du condoma ^ croit que M. de BufFon s'eft trompé en prenant cet animal pour cette chèvre fauvage , parce qu il n'en a point la barbe. S'il n'a pas d'autre rai- fon que celle-là pour appuyer fon avis, ceft lui qui s*cft trompe -, car le con- do^-^. " une barbe très-remarquable. Mais fans nous arrêter aux conjectu- res qu on a pu former fur h figure de cet animal , faifons le connoître vérita- blement tel qu il eft , en lui confervant îe nom de condoma que M. de Buffon îui a donné , quoique ce ne foit pas ce- lui qu'on îui donne au Cap , où on Ta- pelle co'éfdoës ou coudons. Nous avons eu la fatisfacStion d'en voir im ici vi- vant 5 qui a été envoyé du cap cl Bonne- efpérance en 1776, à la ménag'^ 'ie du Prince d'Orange. Je lui ai rendu de fréquentes vifite*. frappé de fa beauté, je ne pouvois me lalièr de l'admirer , & je renvoyois de Jour à autre d'en faire une defcription ej(a(5te -, comme je me propofois d'y re- tourner pour le mieux examiner , j'eus le chagrin d'apprendre qu'il étoit mort J I àes Aniii mX quadrupèdes. 2 3 I & âinfî tout ce que j'en poiirrois dire, fe rédiiiroit à ce que ma mémoire me fourniroit. Heureufcment avant que d'être conduit à la ménagerie du Prince, il avoitpafle par Amfterdam*, là M. Schnei^ der en fit faire le deffin. . . .& M.le dodeur KIockner, qui ne perd aucune occafion d'augmenter nos connoifTances en fait d'Hiftoire Naturelle , l'examina avec les yeux d'un véritable Obfervateur, & en fit une defcription , qu'il a eu la bonté de me communiquer *, ainfi , c'cft à lui qu'on doit les principaux détails où je vais entrer. On eft furpris au premier coup-d'œil qu'on jette fiir cet animal*, la légèreté de fa marche , la finefle de fes jambes , le poil court dont la plus grande partie de Ton corps eft couvert , la manière haute dont il porte fa tête , la grandeur de fa taille, tout cela annonce un très- beau cerf-, mais les grandes & fîngulières cornes dont il eft orné -, les taches blan- ches qu'il a au-delTous des yeux, & les raies de même couleur que Ton voit fur fon corps, & qui ont quelque rap- port à celles du zèbre , font qu'on l'en? 232 SuppUwent \ VHiJloire diftingue bientôt, de façon cependant qu*on feroit tenté de lui donner la pré- férence ', la tête du condoma reffemble aflèz à celle du cerf-, elle eft couverte de poils bruns , avec un petit cercle de couleiu" roufsâtre autour des yeux , du bord inférieur de chacun defquels part une ligne blanche , qui s'avance oblique- ment & en s*éjargiflànt du côté du mu- feau, & enfin fe termine en pointe, de coté & d'autre de ces lignes , on voit trois taches rondes d'un blanc-pâle , dont les deux fiipérieures font de la gran- deur d'une pièce de vingt fous, & celle qui eft au-deflbus , près du mufeau , eft un peu plus grande *, les yeux font noirs , bien fendus & ont beaucoup de ,viva- cité -, le bout du mufeau eft noir & (ans poils -, les deux lèvres font couvertes de poils blancs, & le deftbus de la mâ- choire inférieure eft garni d'une barbe grisâtre de la longueur de cinq à fix pouces qui fe tennine en pointe *, la tête eft fiirmontée de deux cornes , de cou* leur brune tirant fur le noir, & cou- vertes de rugofîtés-, elles ont une arête qui s'étend fur toute leur longueur,excepté des Animaux quadrupèdes, ij 3 vers leiir extrémité qui eft arrondie & qiii fe termine en une pointe noirâtre ; elles ont une double flexion, comme celles des antilopes, & font précifément telles que celles qui ont été décrites par M/* de BufFon & Daubenton -, leur lon- gueur perpendiculaire n*étoit que de deux pieds un pouce huit lignes dans l'animal que je décris , ce qui me porte à croire qu il n'avoit pas encore acquis toute (à grandeur , car on trouve de ces cornés qui font plus longues •, j*eh ai placé deux paires au Cabinet de no- tre Académie , dont les plus courtes ont deux pieds cinq pouces en ligne droite , & trois pieds & demi en fuivant les contours -, la circonférence de leur bafe eft de neuf pouces , & il y a entre leur pointe une diftance de deux pieds & demi. Les oreilles font longues , larges & de la même couleur que le corps , qui eft couvert d'un poil fort court, d'une couleur ùxwe tirant fur le gris -, le dei^ fus du cou eft garni d'une efpèce de crinière, compofée de longs poils bruns, qui s'étendent depuis l'origine de la tête jufqiûu-deflUs des épaulçs, là ils dcvien- 2 34 SuppUrhent à VHiJloire nent plus courts , changeant de couleur, ils forment tout le iong du dos jufqu à îa queue une raie blanche -, le refte du cou eft couvert de femblables poils bruns & aiTez longs, particulièrement dans la partie inférieure jufqu au -defTous de la poitrine •, de chaque côté de cette ligne blanche qui eft fur le dos , partent d'au- tres raies aufli blanches, de la largeur d'environ un pouce , qui defcendent le long des côtés \ ces raies font au nombre de neuf, & la première eft derrière les pieds de devant -, il y en a quatre qui def- cendent jufqu au ventre *, la troifième eft plus courte j les quatre dernières font fur la croupe , comme on le voit dans la figure. La queue eft longue de plus d'un pied -, elle eft un peu aplatie & fournie de poils d'un gris-blanchâtre fiir les bords, & qui forment à l'extrémité une touffe d'un brun-noirâtre *, les jambes font dé- liées , mais nerveufes, fans cette toufîè de poil ou brofî'e qui fe trouve fur le haut des canons des jambes poftérieures des cerfs -, la corne du pied eft noire & fendue , comme celle de tous les animaux qui appartiennent à cette clafle. des Animaux quadrupèdes. 235 Cette defcription eft celle du condoma de la ménagerie du Prince d'Orange *, cependant, il ne faut pas croire que tous !es condomas foient précifément mar- qués de la même façon. M. Klockner a vu diverfês peaux où les raies blanches diftéroient par leur longueur & par leur pofition -, mais on comprend qu une telle différence n'eftpasune variété qui mérite quelque attention. Il y a une chofe plus importante à remarquer ici -, c'eft que la plupart de ces peaux n ont point de barbe^ & Ton en voit une dans le Cabinet de la Société de Harlem , qui eft très-bien préparée pour repréfenter au vrai la figure de Tanimal, mais aufli fans barbe. y auroit-il donc des condomas barbus & d'autres fans barbes ? c'eft ce que j*ai peine à croire *, & je penfe avec M. Klock- ner , que la barbe efl tombée de ces peaux quand on les a préparées , & cela d'autant plus que fî on les regarde avec attention , on voit la place où paroifTent avoir été les poils dont la barbe étoit compofée. Notre condoma étoit fort doux-, il vivoit en bonne union avec les animaux qvii paiflbient avecl ni dans le mcme parcj. l}6 Supplément à VHijloire &, dès quilvoyoitquelqiuin s'approcher de îa cloifon qiii étoit autour , il accou- roit pour prendre le pain qu'on lui of- froit -, on le nonrriflbit de riz , d'avoine, d'herbes , de foin , de carottes, &c. Dans fon pays natal, il broutoit l'herbe & mangeoit les boutons & les feuilles des jeu- nes arbres , comme les cerfs & les boucs. Quoique je l'aie vu très-fréquemment > Je ne l'ai jamais entendu donner aucun fon *, mais M. Klockner m'apprend que fa voix étoit à-peu-près celle de l'âne. Voici fes dimenfions telles qu'elles ont été prifes fur l'animal vivant , par le même M. Klockner , fur la mefure pied-de-roi. pieds, pouces, ligneii Xongueut du corps , depais le bout du muCeau juf- qu'à k queue Longueur de la tête » depuis le bout du mufeau juf- qu'aux oreilles ........ Longueur de la tête juf- qu'aux cornes Longueur des cornes tneru- tée en ligne droite . . , • Longueur des oreilles. . . . Hauteur du train de devant. Hauteur du^rain de d>àt* S. 2. 4- I, 8, I t. S. 4. ^  floire 'approcher 5 il accou- l'on lui of- 5 d'avoine, jj&c. Dans l'herbe & lies des jeii- ^ les boucs, qiiemment > nner aucun )prend que î de l'âne, qu'elles ont par le même pied-de-roi. pouces, ligne). 8. U ff JT 8. 8. I. 8. 8. 4»^ 3. ^. ricurcs .•.••*...•.•*. 4* ^* /f ' Longueur de la queue .... i . z . # En comparant cette defcription dii condoma , avec celle que Kolbe a don- née de la chèvre fauvage du cap de Bonne-efpérance , & qtie M. de BufFon a inférée à la page 142 du XII.* tome, on a la confirmation de ce que j'ai dit ci-devant •, c'eft que le condoma reflem- ble 5 à quelques égards , à cett« v \èvre ; il eft de la même taille -, Ton poil elfc à- peu-près de la même couleur grife , .&; îl a comme elle une barbe & des raies qui defcendent dépais le dos fur les cô- tés. En voilà aflez pour autorifer M. det BufFon à dire qu'il n'avoit trouvé aucune notice d'animal qui appiuchât de plus près le condoma que la chèvre, fauvage de Kolbe-, mais auffi j'ai obfervé qu'il y avoit . de§;diâcrence$ remarquable^ ep-; 238 Supplément à VHiJloire tre cçs deux animaux. Le nombre des raies blanches, qui defcendent fur ieurs côtes, n'eft pas le même, & elles font différemment • pofées , la chèvre ne pa- roît point avoir ces taches blanches qui font au-dcflbus des yeux du condoma , & qui font trop frappantes , pour qu on puifle fuppofer que Kolbe ait oublié d'en parler -, mais ce qtii diftingue principa- lement ces animaux , font les cornes -, cel- les de la chèvre font dites amplement recourbées •, ce qui n'exprime point cette double flexion qui eft fi remarquable dans celles du condoma s aulîi , dans la £gHre que Kolbe a ajoutée à fa defcrip- tion , la chèvre y eft repréfentée avec des cornes qui feroient tout-à-fait droi- tes , fans une légère courbure au haut , à peine perceptible. L'Auteur d'une Hiftoire Naturelle qui le publie en Hollandois, a donné la figure d'un animal tué fur les côtes orien- tales d'Afrique , & dont le deffin lui a été conimuniqué par un Médecin de fes amis (cj, Aen juger par les cornes , cet xu 4ii.> : C<^J YoY^z NatuiulyL hiJhrU , çfuimQmg^.t^ef"^ des Animaux quadrupèdes. 239 animal eft un véritable condoma *, mais , s'il eft bien repréfenté , il a le corps plus lourd 5 & il n'a aucune des raies , ni des taches blanches qui fe trouvent flir celui que nous avons décrit. M. MuUer , qui travaille en Allemagne à éclaircir le fyftème de la Nature de Linna?us , a donné une planche coloriée , qui repréfenté paffablement le con- doma. j» chryv'mg der dieveu t planten en m'meraalen vot^ens het fameiiftel van dcn heer Linnaits. Eerfte Deei^ dcrdc liak ; pag. 267 j }>laat. xxvf. 1 1 24° Supplément à VHiJloire D U B U BA LE. j^ ous DONNONS ICI ( planclit XIV ) j la figure du Bubale qui man- quoit dans notre volume XII. M. Palias dit avoir vu cet animal vivant; il eft ^oux 5 mais d une figure moins élégante & d'une forme plus robufte que les au- tres grandes gazelles -, il a même par la grofléur de la tcte , par la longueur de la queue & par la figure du corps, une afîez grande refîêmblance avec nos gé- niiTes -, il cft plus haut qu un âne , & plus élevé fi.ir le train de devant que fur celui de derrière , les dents font tou- tes larges, tronquées, égales, celles du milieu font néanmoins les plus grandes*, îa lèvre inférieure cft noire & porte une mouftache ou plutôt un petit faifceau de poils noirs de chaque coté *, il a fur le mufeau & le long du chanfrain , une bande noire terminée fur le front par une toufte de poil placée en devant des cornes. Le refte de la courte defcrip- tion de M, Palias, s'accorde avec la mienne ies Animaux quadrupedéÉ. i^t mienne ("ajj & avec celle de M.-" de TAcadémie des Sciences (ifj j qui ont donné cet animal fous, le nom. de vache ie Barbarie, J'obferverai feulement que cet animai eft affez différent de toutes les gazelles, pour qu on doive le regar- der comme faifânt une efpèce particu- lière & moyenne entre celle des bœufe & celle du cerf, tandis que les gazelles forment la nuance, entre les chèv^^s & îes'cerfs. ■ v.^'.. r^vyS:-: z 7 ■'. •-■"^t'-'j!'- M. Forfter foupçpnne que 4e bubale & le koba font lé même animal j'jC^i qu^ du moins ils font de deiixj efpèççs très- voiiines .il dit aiifll que la grande vache britne ou cerf dvr Cap y eft le même ani- mai. Il a rapporté, la peau d'un de ces prétendus cerfs du Cap, & il ^dit avoir ' trouve que , par tous les cari^dères , il refîembloit parfaitement au koba. Les chaiîeurs difent que ces animaux ne fe trouvent qu^à une grande profondeur -..^j ; ('a) Hiftc)u;e Nature^e , volunn XII, page, 294 6* fuh'iintes. ' "' ' foj Mémoires pour lervir k l'Hiftoire de» «nimaiix , vol. I , page 205. Supplément. Tome XI. L 5^42' Sùpplérnentà l^HïJIoire ':., dans les terres du Cap , & quils ne vont jamais ea troupes -, a ils difent aufîi , ajoute M. Forfter, quele bubale a quatre pieds de haiiteitr'Vi& qu il eft eix\toîu •de la' gràndeitr dfiî ceitf d'Europe v mais ■quil^eil en rtiêine itenips. d'uiie forme mofriâ élégante. ■•'' -f .' f ; . ' Le pelage de cet animal eft d*un rouge- î;run , & le poil eft lille & ondoyé -, le ventre &- les pieds font d une couleur plus pâle 5 il y a depuis les cornes. juA w, V. r i5^ y "% *^^ > .^ ^à Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 *:^\. i44 SùppUn&m àVHifhire ^ é-.^.-A^B D1.T_.I .0.,,N.'âr^r ^ à l'article du JBuBALE j volume XII. i Ap r è s avoir écrit cet article fur le Bubale , j'ai reçu , de la part de M. AI- lamand, les obfervations fuivantes, qui confirment ce que je viens de dire ; & comme il a joint à ces obfervations une figure deffipée d'après Tanimal vi- vant , j'ai cru devoir la faire graver pL XV j afin qu'on pùiffeja comparer avec la précédente V <ïtii ne me p^roît pas aufli ex^.6ïe que celle-ci. Je vais de même rapporter jci ce que M." Gordon & AI- lamand ont.obfervé & publié (dans le nouveau fupplément à mon hiftoire des tnimaux quadrupèdes , imprimé à Am- fterdam cette année 178 !• c< Le bubale eft un de ces animaux dont la race eft répandue dans toute l'Afri- que j au moins fe trouve-t-il dans les contrées méridionales & feptentrionales de cette partie du monde. L'eipccc eft y if des animaux quadrupèdes, 24/ très-nombreiife près du cap de Bonne- efpérance j & on la retrouve dans la BarbariCé M.'* de l'Académie royale des Sciences , en ont décrit la femelle Tous le nom de vache de Barbarie , ék M. de Buftbn a prouvé , par des raifons qui me paroilTent convaincantes , que notre bu- bale eft le vrai bubalus des anciens Grecs & Romains (a) , qui sûrement n ont pas connu les animaux qui n'habitent qu'aux environs du Cap. ; ^ Lî^ r. : M." de l'Académie des Sciences, ont ajouté à la de/crrption qu ils ont fait de k femelle bubale , une figure qui efl très-exade, mais qui ne fuffit pas pour faire comprendre ce que je dirai fur (es différentes couleurs & fur la forme de fes cornes* Je donne ici la figure d'im maie -, voyez la planche FUI. * Le deffin en eft fait d'après l'animal vivant , & j'en fuis redevable à M. Gor- don, qui m'a envoyé en m^me temps la peau d'ime femelle que j'ai fait rem- (a) Voyei ie volume XI de cet Ouvrage, jpage 138. * Foyei dans ce volume h ^tanche xr, t Lii) ' * ■' 1-^ . ^,. % à- \46 Supplément à vîJifioire plir, & qiie J'aî placée dans le Cabinet de notre Académie -, fuivant fa coutume , il a Joint à cet envoi fes obfervations *, elles me fourniront diverfes particulari- %^ ' qui n'ont pas pu être connues par M. de Bufîbn , qui n'ayant point vu le bubale , n en a parlé que d'après M." de J* Académie (b) -, il eft vrai qu il ne pou- yoit pas (liivre de meilleurs guides •) mais ce qu'ils ont dit de cet animal fe borne prefqiie à une defcription anatomique. Le , bubale eft nommé camad par les llottentots 5 & llcama par les Caffi'es , /a longueur 3 depuis le bout du mufeau juf- qii'à l'origine de la queue , eft de lîx pieds 'quatre pouces /îx lignes *, il a quatre pieds de haut *, la' circonférence de foii corps derrière les jambes de devant , eft (de qur^^e pieds deux pouceô *, & devant les ja: js de derrière , dé quatre pieds. On voit par ces dimenfions qu il eft plus Îetit que le canna que j'ai décrit dans article précédent -, la couleur de fon .' 'vmfï^ ^ ■ (^) ^oy^l le yol^me XII de cet Ouyrage, page i^^rf ^'- h'''^'''^t- ■v^'.-'*"-* cbîpé ttt d'un ro^ a^z foncé fur fa dos, mais qui s'édairçit for les côtes j le ventre eft blanc , de même que la croupe , rintérieur dçs cuî^Si& des ji^mfae?, tan^ intérieures que poftérieurjîs v for, la par^ tie extérieure des cuiiîês ,:ily a une gr^^^^C5 tache noire qui s*éte/id for }^ jambes 'i 9h voit une fèmblable tache /ur Jes jan>; bes de devant , laquelle commence prcç du corps & parvient extérieurement juA qu'aux jabots qui font noirs aufliy unô bandé de cette même couleur , qui a ibn origine à la. baflë des cornes & fe ter- mine au mu£^au , partage tQUt le devant; de fi tête en deux parties égale^ ; cette bande a été remarquée par J. Cajus , qui a donné une bonne deicription du bu- bale, quil a nommé èufeiaphus (c), Ceft k feule qu'on voie fiu: les femelles^ dont tout fe corps eft couvert de poils d'upç mcine coulew rouffé', fi tête eft ^flesç longue à proportion de fon corps \ mais elle eft fort étroite v elle na guèrç que fix pouces dans Tendroit le plus large y . t '; •■' ■fc^ (c) Voyt\ cet^e iJefcription dans le Xli« volume dd c«t Ouvrage, /âge 140. ;^ ..*. * >; 2>.> i juï Liv •. 1 1 ^ v $48 Supplémema l'ili/lûir&^ Tes yeiix , éomme M." de rAcadémie l'ont obfèrvé , font fitués fort haut *, ils Ibnt grands & vifs -, leur couleur eft d'un noir qui tire un peu furie bleu*, fès cornes qui s'élèvent au-defliis de iâ tête, en s'écartant un ptii de chaque côté, ibnt prefque droites? jufqu à la hauteur de Cix pouces •, là elles s'avancent obli- quement en devant à peu-près aufïî jus- qu'à la diftance de fîx pouces, & enfuite formant un nouvel angle > elles fe tour- nent en arrière, comme la figure Tindi- que ; elles font noires , leurs bafès fê touchent & ont une circonférence de dix pouces" •, elles ont des anneaux faillans , comme des pas ce via qui feroient ufés aux côtés, & qui s'étendent, mais quel- quefois peu fenfîblement, jufqu'à la hau- teur de huit ou dix pouces y la partie qui eft retournée en arrière eft îifle & fe termine en point-, leurs extrémités ibnt éloignées environ d'un pied l'une àe l'autre. Les femelles font im peu plus petites que les maies, auflî leurs cornes font moins groiTes & moins longues, . .Les bubales ont des larmiers au-dçf- fous des yeux coiiune^ les cerfe.> km: ' ' . If ^m^ f des animaux quadrupèdes. 2 4 j queue 9 longue de plus d'un pied, eft garnie en deffus d'une rangée de poils placés à-peu-près comme les dents d*u» peigne. On a vu , dans l'article précédent , que le canna étoit nommé élan par les habitans du Cap. M. de Buftbn , qui ignoroit cela , & qui ne connoifToit point cet animal , dont aucun Voyageur n'a parlé , a cru que , fous le nom. d'élan , Kolbe avoit défîgné le bubale y mais ce que Kolbe en dit ne lui convient pas. Il afliire que ce prétendu élan a la tête courte à proportion de fon corps -, que fa hauteur eft de cinq pieds. Se que la couleur de fon corps eft cendrée : ce font - là autant de caradères qui fc troi^r vent dans le canna ,. mais dont aucun n'eft applicable au bubale. Je croirois plutôt que Kolbe en a parlé fous le nom de cerf d* Afrique ; 8c c'eft efFediveraent celui qu'on lui donne au Cap : voici de quelle manière il en décrit les cornes v fes cornes font d'un brun-obfcur , envi- ronnées comme d'une ef^icce de petite vis y pointues & droites jufqu'au milieu , où elles fe courbent tant loit peu -, depuis^ „_ 4 § '-M s ^ ■••0 '/-«.f i- À.I >,'1 I .■î ■ i ^ I i If ' r' î 4' r Vi ^L^ •*4V ■ :Bi M- ijo Supplément à VHiJloire îà elles continuent à fuivre une ligne (droite , dç manière qu'en deffus elles tont à-peu-prèis trois fois plus éloignées l'une de l'autre qu'à la racine. On reconnoît à cette defcription , "toute imparfaite qu'elle eft, les cornes du bubale 5 mais, quoique Kolbe afllire qu'il a vu plus de mille de ces animaux , je doute qu'il en ait examiné un fèul attentivement , puif- qu'il dit que ce cerf afçÈqjuaSn eft fi fem- blable à ceux d'Europe , qi^l feroit lli|>erflu dé le décrire , & qu'il eft per- fuadë que c'eft le Sp'us^'trfch qu'on trouvé cpmnujnérneiit en Allemagne. * Les bubales^ de même que les can- nas , fe font éloges des lieux habités du Cap, & fe font retirés dans rintérieur I du pays ,. où on lès voit courir en grandes troupes , & avec ime vîteffe qui îurpaffe celle de tous les autres animaux; iin cheval ne iauroit les atteindre. M. Gor- don n eh a jamais rencontré fiir lés mon- tagnes , ceux qu'il a vus étoient toujours dans les plaines*, leur cri eft une efpèce d'éternuement 5 leur chair eft dun très- i>ori goût •, les pay fans , qui font éloignés da Cap, en coupent des tranches^ort ■ t4 -■, ■;-.■ ■\ JP7,.X7 ^/Mt^ ■•■i 60 ,XE CLA-MAiËL ouT^TTRÂXSé L .-j i ■'; 'i- ■■■■'■ -, 1 ' A . '■ .* .;v^ -*'■■•' > '■' ■' ■ '^ J i ■ v .V -^ ■ -'"■,■■ " . ' ■• -: 1 - ' .• - ■ (■ ■ . ^ ' . - . .. • ■^1 > 1 - 1 1 1 1 1 1 > ^ »««*»««« j»*« «S Hir*j ^^' V >, Jt-, ^ 1\. V ' .^jfiV*^ *^K -•"'■■' '*).*: ;.■ ÏAS"^ *■■ é dts Animau)C quadrupèdes^, z^i miôces ; qrfife font /ScheP" «i/okii , & qu'ils^mangent jCbuveut avec .(I autres vian- des ati lièil dépaW>. V/ v..^ Les feiipieUes n^ont xiuç^ deux mamel- les, &,'p^]9ale -, & M.\ ?ii?w»eii;mai!^ a foMpçotiné cpçie M. de BD^ofi.pjptijrjroi^ s être mépris en p^en^nt cet animal pour l'élan dç KoU)e. ^i 7 ;• ^iv*s^y î^ j «^cjÉf .. tr?0 * ^ ;'i . .?i v>.^'' ■■' ■ L vj ^: ,/ a j 2 Supplément à l^HiJloire ^Jta t.ii I Ils' vi;j. D U K 0,n A J ' A I D o N N é , ^'après MvAdatifbn , le nom de koba à un animal cTAfrique , qne quelques Voyageurs ont appelle grand» yàche hrune; j it dont Feipcée n*eft pas Soignée de celle du bubale. J'ai donné fle mênSb le nomi de koh\\\t\ animal ur» pëw moins grand , & que les Voyageurs ont appelle petite vache brune. Le koba eft grand comme un cerf, & par confé- quent approche de la grandeur du bu- bale , tandis que le kob n'eft pas tout- à-fait fi gran4%|*ui?f daim. M. Pallas dit que, de téfutç;!] les) Antilopes, celle-ci lui paroît être la pîus; :. ■4- b;^ îî.m:ï?*,^r; "ti 5i3i %r. :l^ i-.;i i'i <-^' ■'tir ■;•■ '«'■■ " 1. ■* r- f, .. :-^,,..^..- »J4 SupplhneniàPHiflùire f '"■"f> S9i- la figure d'mi hmxc « , dont . les l^{>ot$ ; Il jr a des ^vires b^anco^p plvi$ fécondes que L^ «itres^ &fe^ j^,riK>e & leur climat. M. Secretary , chevalier de Saint-Louis, étant à LiUe en Flandre en 1773 & 1774» a vu, chez M."* De- nizet, iîx bea!|3& xheyrçai]x, qu'une chè- vre avoit pEToduks d'une J^j^le portée*, cette même thèvje en avoit < produit dix dans deux autres portées , & douze dans trois portées précédentes (a). Feû M. de la Nux , mon çorrefpqn- ■é*M (a) Lettre de M. Secretary à M. de BufTon, datée de Monflanquin en Agénois ^ te 4 jani vier 1777. N... ,1 1- ••*.■: .■ -'• (if.. s. xr/,. plus sralief andre •De- îchè- née j ït dix dans (pon- 2J ^ToniJC. pI XFT.^a^ à.$4. lhili\lMllllt!il *'->Tt!&a-- -y^v- >.'.:^-{l IXé BOUC ^a^ Icn^J" Sahotr ry :^?t, .1 I «.1 t 1 0' 'îR^T .••^, '^ ■t \' ^ 11^: ï^- V,*,.«t. i . .■^■S^:- *•■ ;^ ' ■ ■A^ ,.•3. ... y.^. . ■■■■''^.: 'yM «» • ,;-aJlji.<,-j*'.'^.-— --•»■? • j- ■■•(■■. ' .ï .. ♦ .^*».. . ' ^ .♦!/^« ;■■ i/fi, 1 Jej Animaux quadrupèdes. 255 3ant à rîle de Bourbon , m'a dît qu'il Y a auffi , dans cette île , des races iul> (îftantes depuis plus de quinze ans , pro- venant des chèvres de France & des boucs des Indes-, que nouvellement on s'étoit procuré des chèvres de Goa très- petites & très-fécondes , qu'on a mêlées avec celles de France , & qu elles fe font perpétuées & fort multipliées. J'ai rap*^ porté , dans Tarticie des mulets (volumt m des fupplémens ^ page 3 ) , les eflâis que j'ai Êiits fur le mélange des boucs & des brebis -, & ces eflâis démontrent qu'on en obtient aifëment des métis , qui ne diffèrent guère des agneaux que par la toifon , qui eft plutôt de poil que de laine. M. Roume de Saint-Laurent fait à ce fujet upe obfervation qui eft peut- être fondée -, i< comme Tefpjèce des chè- vres , dit-il , & celle des brebis pro- duisent enfemble des métis nommés cha* IfinSj qui fe reproduifent , M Te pourroit que ce mélange eût influé fur la maflè de l'efpèce , & fût la caufe de l'effet que l'on a attribué au climat des îles , où l'efpèce de Ja chèvre a dominé fur celle de la brebis. j> ¥">■ tj6 Supplément à VHiJloire ^^^ ' On fait qiie les grandes brebis de Flandre produiferit communément cjua- tre agneaux chaque innée : ces grandes brebis de Flandre viennent originaire- ment des Indes orientales , d'où elles ont été apportées par les Hollandois , il y a plus de cent ans v & l'on prétend avoir remarqué qu'en général , les animaux Tiuninans qu on a amenés des Indes en Europe, ont plus de fécondité que les races européennes (b), - ^ M. le Baron de Bock a eu la bonté de m'informer de quelques particularités que j'ignorois fur les variétés de Teipèce de la brebis en Europe. Il m'écrit qu'il y eh a trois efpèces en Moldavie , celle de montagne , celle de plaine & celle de bois. «« Il eft fort difficile de k figurer , dit-il , la quantité innombrable de ces animaux qu*on j rencontre. Les marchands grecs, pourvoyeurs du Grandr Seigneur, en achetoient au commence- ■ • i ■ i"- i-J Lt (b) InltrucSion fur îà manière de perfedion- ner les brebis, par M. Hartfer, pa^t 40 ^ fui- vantes. ■«■> des Ammaux qug,4rupèdejs. % | j ment de ce (îècle , plus de (èrze mille tous les ans ^ qu'ils nienoient à Conftan- tinople , uniquement pour Tufage de la cuifîne de Sa Hattteffe. Ces brebis font préférées à toutes les autres , à caufe dii bon goût & de la déiicatefTe de leur chair-, dans les plaines , elles deviennent beaucoup plus grandes que fur les mon- tagnes , mais elles y multiplient moins. Ces deux premières efpèces (ont réduites en feirvitUde^ la troilîème j qu'on appelle brebis des bois , eft entièrement fau- vage'v elle eft auffi très - difîérente de toutes les brebis que nous connoiiTonsj fa lèvre fupérieure dépafle l'inférieure de deux pouces , ce qui la force à paître en reculant -, le peu de longueur & le défaut de flexibilité dans fon cou, l'em- pêchent de tourner la tête de côté & d'autre j d'ailleurs , quoiqu'elle ait les jambes très-courtes, elle ne laifle pas de courir fort vite, & ce n'eft qu'avec grande peine que les chiens peuvent l'atteindre ; elle a l'odorat fi fin, quelle évente, à ]a diftance d'un mille d'Allemagne , le challeur ou l'animal qui la pourfuit, & prend aulE-tôt la fuite. Cette efpcce fe. trouve fur les frontières de ta Tranfil- vaiiie, comme dans les forêts de Mol* dayie , ce font des animaux très-iauvages ^ & quon na pas réduits en' flomefticité-, cependant on peut apprivoifer les petits: Les naturels du pays ennilâhgent là chair , & fà laine , mêlée de poil , ref-^ femble à ces fourrures qui nous vieiinent d^Aftracan. n .- \ •: . "'ifit nié p^oït ({iïé tétte ^oîfîèttie Bre-ï tJisi dont M. le baron de Bo(çk donné ici la de/cription, d'après le Prince Can- temir , eft le même animal que j-ai indi- qué fous le nom de Saïga ^ Se qui fc trouve par conféquent en Moldavie et en Tranfilvanie , comme dans la Tartarié tSc dans la Sibérie.-* i^^iï'r.ïsii;»^ -iMiiéh ^' Et à regard ?iT-; c< Les brebis dû cap de Bonne-efpé- rance reffembleni, dit-il, pour la plu- part , au bélier de Barbarie -, néanmoins les Hottentots avoient des brebis lorfqiie les Hollandois s'y établirent^ ces brebis ont, pour ainfî dire , une mafTe de graiflè au lieu de queue. Les Hollandois ame- nèrent au Cap des brebis de Perfe , dont la queue eft longue & très-grofl'e jufquà une certaine diftance de 1 origine , & enfuite mince jufqu à l'extrémité. Les .;>;,: I I , ls 1 ? (c) Lettres de M. !e baron de Bock à M. do Buffgn, Mit\\ 26 ofidi & il fiptmirc 1778, - f a(5o Supplément à VHiJioire brebis , qiie les Hollandois du Cap élè- vent à préfent , font d'une race moyenne entre les brebis de Pcrfe & celles des Hottentots *, on doit préflimcr que la graiffe de la queue de ces animaux vient principalement de la nature ou qualité de la pâture •, après avoir été fondue , elle ne prend jamais de la confiftance comme celle de nos brebis d'Europe, & refte au contraire toujours liquide comme l'huile. Les habitans du Cap ne laifl'ent pas néanmoins d'en tirer parti, en ajoutant quatre parties de cette grai/Te de queue avec une partie de graifle prife aux rognons, ce qui compo(e une forte de matière qui a de la conliftance & le goût même du fain-doux que l'on tire des cochons *, les gens du commun la mangent avec du pain , & l'emploient auflî aux mêmes ufages que le fain-doux Ôc le beurre. Tous les environs du Cap font des terres arides & élevées , rem- plies de particules falines , qui , étant entraînées par les eaux des pluies dans des efpèces de petits lacs, en rendent les eaux plus ou moins faumâtres. Les habitans n'ont pas d'autre fel que celui des Animaux quadrupèdes. 16 1 iqu ils ramafTent dans ces mares & iàlines naturelles *, on fait combien les brebis aiment le Tel, & combien il contribue à les engraiffer -, le fel excite la (bif qu elles étanchent en mangeant leS) plantes grafTes & fucculentes qui (ont abondantes dans ces déferts élevés , telles que lo fedum , l'euphorbe , le codledon , &c* & ce font apparemment ces plantes grafles qui donnent à leur grai^ une qualité différente de celle qu'elle prend par la pâture des herbes ordinaires \ car ces i brebis paffent tout Tété (îir les montagnes . qui font couvertes de ces plantes fuc-f culentes •, mais en automne on les ramène dans les plaines bafles pour y pafler l'hiver & le printemps •, ainfî , les brebis - étant toujours abondamment nourries , ne perdent rien de leur embonpoint pendant l'hiver *, dans les montagnes , ilir-tout dans celles du canton qu'on appelle fiockenland ou pays des chèvres, ce font des efçlaves tirés de Madagascar & des Hottentots , avec quelques grands chiens qui prennent foin de ces trou- peaux j & les défendent contre les hyènes & les lions \ ces troupeaux font très- il jl6i Supputent à VHiJloire nombreux , & les Vaiffeaux , qiiî vont aux Indes ou en Europe , font leurs pro- viûons de ces brebis -, on en nourrit auffi les équipages de tous les navires' pendant leur féjour au Cap *, la graiiTe de ces animaux eft fi copieuie , qu'elle oc- cupe tout le croupion & les deux fefles , ainfi que la queue*, mais il femble que les plantes graiTes , fucculentes & falines quelles mangent fur les montagnes pen- dant rété , & les plantes aromatiques & arides dont elles fe nourrifTent dans les plaines pendant l'hiver , fervent à former deux diftcrentes graiffes', ces deux der- nières plantes ne doivent donner qu'une graifle folide & ferme , comme celle de nos brebis qui fe dépofe dans Tomentmii, le méièntère & le voifinage des rognons , tandis que la nourriture, qui provient des: plantes graffes , forme cette graiflê huileufe qui fe dépofè fiir le croupion , les feflès & la queue -, il femble aufïï que cette maffe degraiffe huileufe empêche Taccroil^ fement de la queue , qui , de génération en génération, deviendroit plus courte & plus mince , & fe réduiroit peut-être à n'avoir plus que trois ou quatre arti- Jes.AnimflUX quadrupèdes, 26$ dilations:, comme cela fe voit dans les Wbis dçs Calmouques , des Mongous 8c des Kirg^ifes , lefquelies n ont abfolument quun tf^nçon de trois ou quatre article lation^', fîiais/, comme ie pays du Cap a beaucoup d'étendue, & que les pâtura- ges ne rpi^it pas tous de la nature de ceux que nqus venons de décrire, & que, dç plus, Içs brebis de Perfe à queue grofle pq conrte ,. y ont été autrefois mtro- duitçs, & le Tont tnêiées avec celles des ijottentots^-, I4 race bâtarde a conferv^ ii^e queue aifili longue quç celles des brebis d'Angleterre, avec cette diô'é- rence que la partie, qu; eft attenante au corps , eft déjà renflée de graiffe, tandis que Textrémité eft mince comme dans les brebis ;prdifîaîres.,L,es, pâturages, à l'eft du Cap , n ^tfint pas epcadement de la naturp de ceux; . qui font au nord , iï ef^ naiturel que cela influe fur I^ ccjnflï; jtutiop des brebis qui reftenjt d^riç queir XÎMÇ3 endroits, (ai^sldégénération, & avec h queue longue & une bonne quantité de graiife aux fç|^es èc au croupion , fan^ cêpend^mt atjtein^fe cette monftriieufe tè4 SuppîéM^à Vïfijîûtré^ des Calmouqiies font remarquables •, 8t\ comme ces brebis changent foiivent de maître , & font menés d'un pâturage au ïibrd du Cap à un autre à Teft, ou même dAns lé voifinage de la ville , & que lés différentes races fe mêlent enlemble , i! •'enfuit que les brebis du Caji ont plus où moins confêrvé la lcMv^r;çur de leur queue. Dans notre vraîf^t du cap de Bonne-cfpérance, >. U novivelie Zéîande , en "1772 & 1773 , nous trouvâmes qiie ces brebis du Cap ne peii\rient guère être tranfportécs vivantes dans des cli- mats très-élofenés , car elles n'aiment pas à manger de i orge ni du blé , n'y étant pas accoutumées , ni même du foin , qui n'eft pas de bonne qualité au Cap *, jpar conféquent ces animaux dépérifloient jde )o\vt en Jour-, ils furent attaqiîés du icôrbut> leurs dents n'étoient plus fixes, ^ ne pouvoient plus broyer îa nourri-^ ture*, deux béliers & quatre brebis'' mou- rurent , & il n'échappa que trois mou- ton? du troupeau que noiis avions* embar- que?', />r-?^ notr?» ^rrîvci; ^ k nouvelle Zi;ir5d,i, on leur offiit^ toutes fortes de ycrdUrcs , mais ib lès rcfusèirènt , & ce ne fut des Animaux quadrupèdes. 16 f î\c fut qu'après deux ou trois Jours qiie Je propofai d'examiner leurs dents je coiifeillai de les fixer avec du vinaigre , V de ics nourrir de farine & de fon trempés d'eau chaude. On préfcrva do cette manière les trois moutons qu'^ri ahiena à Taïti , où on en fit préfent au Roi ', ils reprirent leur graifle dans ce nouveau climat en moins de fept à huit mois. Pendant leur abflinence dans la traverfée dii Cap à la jiouveUe Zéb nde , leur queue s'étoit non-feulement dcgraif. fée , mais décharnée & comme defféchée , ainfi que le croupion 8c ks feiles. 1» M. de la Nux, habitant de l'île de Bourbon , m'a écrit qu'il y a dans cette île une race exiftatite de ces brebis du cap de Bonnc-eijaérance, qu'on a mêlée avec des brebis venues de Surate» cnii ont de grandes oreilles & la queue tres^ courte -, cette dernière race s'eft auffi mêlée avec celle des brebis à grande queue du fud de Madagafcar , dont la laine neft que foiblement ondée. La plupart des caradbères de ces races primitive» font effacés, & on ne reconnoît guère StipplémcnU Tome XL M v\ l! 266 Supplément à VHïJloire '*'^^ leurs variétés qu'à la longueur de ît queue •, mais il eft certain que , dans les îles de France & de Bourbon, toutes les brebis transportées d'Europe , de l'Inde , de Madagaicar & du Cap , s'y font mê- lées & également perpétuées , & qu'il en cft de même des bœufs grands & petits. Tous ces animaux ont été amenés de diffirentes parties du monde , car il n'y avoit, dans ces deux îles de France & de Bourbon y ni hommes, ni aucuns ani- maux terreftreS; quadrupèdes ou reptiles, ni même aucuns oifeaux que ceux de mer-, le bœuf, le cheval, le cerf, le cochon, les finges, les perroquets. Sec, y ont été apportés -, à la vérité les linges n'ont pas encore paflé (en 1770) à l'île de Bourbon, & l'on a grand intérêt d'en interdire rintrodu(^ion pour fe garantir des mêmes dommages qu'ils caufent à l'île de France \ les lièvres , les perdrix & les pintades y ont été apportés de la Chine , de l'Inde ou de Madagafcar *, le pigeons, les ramiers , les tourterelles , font pareil- lement venus de dehors ^ les martins , ces oifeaux utiles auxquels les deux îles doi- vent la confervation de leurs récoltes par des animaux quadrupèdes. 16 j là deftru6tion des fauterclles, n*y font que depuis vingt ans, quoiquil y ait peut- être déjà plulieurs centaines de milliers de ces oifeaux fur les delix îles : les oifeaux jaunes font venus du Cap , & les bengalis de Bengale. On pourroit encore nommer aujourd'hui les perfonnes aux- quelles font dues l'importation de la plu- part de ces efpèces dans l'ile de Bour- bon -, en forte qu excepté les oifeaux d'eau, qui, comme Ton fait, font des émigrations confidérables , on ne recon- noît aucun être vivant qu'on puilfe a(E- gner pour ancien habitant des îles de France & de Bourbon-, les rats, qui s'y font prodigieufement multipliés , font des efpèces Européennes venues dans les Vailleaux. . j i •i i' ( !/.. Mil \\ 268 Supplément à VHiJloire D U S A I G A. ]V1# ? A L L A 8 penfe que le Saïga qui fe trouve en Hongrie, en Tranfilvanie , çn Vaiachie & en Grèce, peut auflî fc trouver dans l'île de Candie *, & il croit qu'on doit lui rapporter le Strepficeros de Belon. Je ne fuis pas du même avis, & j'ai rapporté le ftrepfîceros de Belon (a) au genre des brebis , & non ^ celui des gazelles. ce Saïgis , fàïga , dit M. Gmelin , eft un animal qui reiTemble beaucoup au chevreuil, iinon que Tes cornes, au lieu d'être branchues , font droites & perma- nentes (au lieu que celles du chevreuil font annuelles ). On ne connoît cet ani- mal que dans quelques cantons de la Sibérie *, car celui qu'on appelle faiga dans la province d'Irkutzlc , eft le mufc. Cette efpèce de chèvre fauvage ( le faïga) **■ ■^1" (4) Hiftoirc Naturelle, tom XI, ^r^g 355, ^es Animaux quadrupèdes. 16^ cft aflez commune dans certaines con- trées -, on en mange la chair ; cependant notre compagnie ne voulut point en goûter , vraifemblablemcnt parce que nous ny étions pas accoutumés , & que d'ailleurs il eft dégoûtant de voir dans cet animal des vers , même de Ton vivant , nichés entre la peau charnue & Tépi- derme-, c'eft une grande quantité de vers blancs Se gros , d'environ trois quarts de pouces de long, & pointus des deux côtés 5 on trouve la même chofe aux élans , aux rennes & aux biches -, les vers de ces chèvres paroiiïent être les mêmes que ceiix de ces autres animaux , & n'en différer que par la grdfleur. Quoi qu'il en foit , il nou?? fuffit d'avoir vu les vers pour ne point vouloir de cette viande, dont on nous dit d'ailleurs que le goût étoit exactement femblable à celle du cerf (hj. >î J'obferverai que ce n'eft que dans une faifon , après le temps du rftt , que les cerfs, les élans, & probablement les faïgas , ont des vers fous la peau : CbJ Gmelin, Voyait eu Sibérie, M i$ '^i^^-Sir^v;\>;;...f ';•■.- ,,' W' 270 Supplément à VHiJloire voyez ce que j'ai dit de la produdion de ces vers à rarticle du cerf, ro- î ' ' ' M. Forfter m'a écrit, «< que le /àïga le trouve depuis la Moldavie & la Bef- -farabie , jufquà la rivière dlrtish en Sibérie *, il aime les déferts lecs & rem- plis d'abfynthes , auronnes & armoifes , qui font fa principale nourriture-, il court très- vite 5 & il a l'odorat fort fini mais il n'a pas la vue bonne, parce qu'il a Cm les yeux quatre petits corps fpongieux qui fervent à le défendre du trop grand reflet de la lumière dans ces^terreins, dont le fol eft aride & blanc en été , & couvert de neige en hivers il a le nez . large , & l'odorat Ci En, qu'il fent un homme de plus d'une lieue lorfqu'il eft /fous le vent, & on ne peut même l'ap- rprocher que de l'autre côté du vent. On ,a obfervé que le faïga fcmble réunir tout ce qui elt néceflaire pour bien courir; ;il a la refpiration plus facile qu'aucun autre animal, fes poumons étant très- grands, la trachée -artère fort large, & les narines , ainfi que les cornets du nez. t Jes Animaux quadrupèdes. 271 fort étendus ; en forte qiie ia lèvre fiipé- rieiire eft plus longue que l'inférieure , elle paroît pendante, & ceft probable- ment à cette forme des lèvres qu'on doit attribuer la manière dont cet animal paît , car il ne broute qu en rétrogradant. Ces animaux vont la plupart en trou^ peaux 5 qu'on afllire être quelquefois juC- qu au nombre de dix mille -, cependant les Voyageurs modernes ne font pas mention de ces grands attroupemens ^ ce li eft plus certain, c*eft que les mâles e réuniffent pour défendre leurs petits & leurs femelles contre les attaques des loups & des renards -, car ils forment un cercle autour d'elles , & combattent cou- rageufement ces animaux de proie. Avec quelques foins , on vient à bout d'élever leurs petits & de les rendre privés -, leiir voix reffemble au bêlement des brebis. Les femelles mettent bas au printemps, & ne font qu'un chevreau à-la-fois, & rarement deux. On en mange la chair en hiver comme un bon gibier *, mais on la rejette en été à caufe des vers qui s'engendrent fous la peau. Ces animaux font en chaleur en automne > & ils ont MÎT u i ! Ijz Supplément à VHifioire ' / alors une forte odetir de miifc; îes coi^ nés du fâiga font tranfparentes , & efti- mées pour différens ufages s les Chinois fax - tout les achettent aflez cher *, on trouve quelquefois des Taïgas à trois cornes, & même on en voit qui n'en ont qu'une feule , ce qui eft confirme par M. Pallas •, & ï\ femble que c*eft le même animal dont Rzaczinsky parle , en difant : aries campeftris ( Baron poluy ) unius cornu inftruèlus fpeciatur in dejertis locis ultra Bradaviam Oc^okoviam ufque pro^ tenjis^ Le iàïga eft de la grandeur d\mc chè- vre commune *, les cornes font longues d*un pied , tranfparentes , d'un jaune- terne , ridées en bas d'anneaux , & lifTe^ \ la pointe ^ elles font courbées en arrière, & les pointes fe rapprochent , les oreilles font droites & terminées en pointe moufle -, la tête eft arquée ou en chan- frein , depuis le front jufqu'au mufeau , & , en la regardant de profil , on lui trouve quelque rapport avec celle de îa brebis *, les narines font grandes & en forme de tube , il y a huit dents inciiîves à la mâchoire inférieure : elles ne tiennent dts Animaux quadrupèdes, ly^ pas fortement dans leurs alvéoles > & tombent au moindre choc. Il n'y a que les mâles qui aient des cornes, & les femelles en font dépourvues -, la queue eft courte, n'ayant à-peu-près que trois pouces de longueur*, le poil du deffus & des cotés du corps , eft de couleur ilabelle , & celui du ventre eft blanc , il y a une ligne brune le long de Tépine du dos. Saïga eft un mot Tartare, qui (îgnifie chèvre iàuvage •, mais communément ils appellent le mâle matgacckj & la femelle faïga.ii •i fj, ■ ;• w , 'J 1 ■ ' : • Il ~ 'i i ., ; •-, I ,, . ' i i.i J u M v^ .,,. jy ,:.. 274 Supplément à VHifioire DES GAZELLES '-'■ET DES AN TIL OPES. EPUis l'annjée 1764 5 qiie )*ai publié le volume XII de THifloire Naturelle , dans lecp.iel j'ai traité des gazelles & des chèvres étrangères , quel- ques Voyageurs naturaliftes ont reconnu, en Afie & en Afrique , de nouvelles elpèccs dans le genre de ces animaux, <&: ont donné des figures entières de quelques autres dont Je n'avois pu don- ner que quelques parties détachées , comme les têtes , les cornes , &c. M. Pal- îas , Dodteur en médecine , de TUniver- fîté de Leyde, a publié à Amfterdam, en 1767 , un premier. Ouvrage fous le nom de Mifçellanea :[oo/ogica ; & , peu de temps après , il eh a donné une leconde édition corrigée & imprimée à Berlin dans la même année , fous le titre de SpicUegia y^oolog'ica. Nous avons lu ces deux Ouvrages avec fatisfadion \ TAuteur y montre par^tout autant de dif: * J '.- des Animaux quadrupèdes, lyy cernement que de connoiflànces , & nous donnerons l'extrait de obfervations. D'autre part. M" Forfter père & fils; qui ont accompagné M. Cook dans fon fécond voyage, ont eu la bonté de me communiquer les remarques & obferva- tions qu'ils ont faites fur les chèvres du cap de Bonne-ef|)érance , auffi bien que fur les lions niarins, ours marins , &c. dont ils m'ont donné des figures très- bien de/îînées. J'ai reçu toutes ces inf- trudions avec reconnoiflance , & Ton verra que ces favans Naturaliftes m'ont été d'un grand fecours pour perfedion-; ner l'hiftoire de ces animaux. Enfin, M. Allamand que je regarde comme l'un des plus favans Naturaliftes de l'Europe , ayant pris foin de l'édition qui fe fait en Hollande, de mes Ou- vrages , y a joint d'excellentes remarques & de très-bonnes defcriptions de quel- ques animaux que je n'ai pas été à por- tée de voir. Je réunis ici toutes ces nou- velles connoiflances qui m'ont été com- muniquées , & je les joins à celles que j'ai acquifés par moi-même depuis l'an- née 1764 jufqu'en 1780. Mvj y\ !( V iy6 Supplément à VHiJloire M. Pallas impofe aux gazelles & aux chèvres fâuvages le nom générique ^an- tilopes j & il dit que les Zoologiftes mé- thodiftes ont eu tort de joindre le genre des gazelles à celui des chèvres , & qu il en eft plus éloigné que du genre des bre- bis. La Nature , félon lui , a placé le genre des gazelles entre celui des cerfs & celui des chèvres. Au refte, il con- vient avec moi, dans Ton fécond Ou- vrage, que les gazelles ne fe trouvent ni en Europe, ni en Amérique, mais feulement en Alîe , & fîir-tout en Afrique, oii les efpèces en font très-variées & fort nombreufes. Le chamois eft, dit-il, le iêul animal quon pourroit regarder comme une gazelle européenne, & le bouquetin f«nble faire la nuance entre ies chèvres & certaines efpèces de ga- zelles. L'animal du mufc , ajoute-t-il , & les chevrotains ne doivent point être rangés avec les gazelles, mais peuvent aller enfemble, parce que les uns & les autres, dans les deux fèxes, man- quent de cornes , & ont de grandes dents ou défenfes dans la mâchoire fupé- rieure. des Animaux qu térupè 'es. ? 77 Ce que je rapporte ici , d' prèi M. Pallas, foiifFre quelques except ms, car il y a une efpècc de chevrotain d( it le mâle a des cornes , & le chamois qu'il prétend être du genre des gazelles & non de celui de chèvres, s'unit néan- moins avec les chèvres -, on les a fôuvent vus s'accoupler, & Ton nous a même affuré qu'ils avoient produit enfemble -, le premier fait eft certain & fufïit feul pour démontrer que le chamois eft non- feulement du même genre, mais d'ef^ pèce très-voi(inie de celle de la chèvre commune. ^""^ -^^ Et d'ailleurs le genre des chèvres & celui des brebis eft lî voifîn , qu'on peut les faire produire enfemble, comme j'en ai donné des exemples •5ainlî , l'on ne peut guère admettre un genre intermédiaire entr'eux -, de même que l'on ne doit pas dire que les gazelles, dont les cornes font permanentes dans toutes les efpè- ces, fbient voifines du genre des che- vreuils ou des cerfs , dont les bois tom- bent & Ce renouvellent chaque année. Nous ne nous arrêterons donc pas plus long-tempi fiu* cette difcuffion méthodi- ;', ■ r-; •f\ " 278 Supplément à VHifloire \ que de M. Pallas , & nous paflerons aux observations nouvelles que nous avons faites fur chacun de ces animaux eu particulier. .,,.... ,..,.. --♦•v^v Vif'J '* A 'v^t^Vii/l .;; •.H^k> '., ÇL3 î t>%1 fi 1.^.4 '.u j ï it:> ( i j;i;' .vii.j»; • ■ '- ï L'.i '. î ■* ; !!.■:■• '"1 ■ >. -.V •' re VI ons aux s avons aux ea fi' !. ■ t " ,'tl., .ry. '} r - .* : ■' ■ -• -» k ).. i . V iU:: J ; r. -y \ « ( ■ ff ■ ' .' ' .' )J- 'ij. •, ■>r- ■- V i ' { ^';: {■ ' \ » i % Jes animaux quadrupèdes, zj^ DE LA GAZELLE-PAS AN, Je donne ici, d\iprès une peau bour- rée , la figure ( planche xvii y) ^ de la Gazelle-pafàn , dont j'ai parlé , volume XII i page 111 i & de • laquelle nous n avons au Cabinet du Roi qu un crâne furmonté de fes cornes, dont j'ai fait graver la figure ( planche XXXJII du même volume XII J, M. Pallas penfe avec moi , que le pafan & Talgazelle ne font que deux variétés de la mêriie efpèce (aj j j'ai dit volume XII , page 213 , que ces deux efpèces , Talgazelle & le pafan, me paroifîbient très-voifines Tune de Tautre , qu elles font des mêmes climats , mais que néanmoins Taîgazelle n habite guère que dans les plaines , & le pafan dans les montagnes*, c'eft par cette feule dif- férence des habitudes naturelles que j'ai cru qivoti pouvoit en faire_deux efpèces. (aJ Voye,x le voUimi XU de THiftoire Natu- relle, pa^2 2H, . i :. , .. 2 8 o Supplément à VHiJloire J*ai même dit pofîtivement , page 2i8^ que je préfumois que Talgazelle & le pafàn n'etoient que deux variétés de la même eipèce , & j'ai été fort fatisfait de voir que M. Palias eft du même fenti- ment. Il dit au fujet de ce dernier ani- mal , que M. Houttuyn en a aufS donné une figure d'après les tableaux de M. Burmann ^^/^mais je nai pas eu oc- cafion de voir ces tableaux , & j'ignore Cl celui du pafan relFemble ou non à la figure que je donne ici ( planche XVii ). M." Forfter m'ont écrit que la gazelle- pa{ân porte auflî le nom de chamois du Cap y & celui de chèvre du Be\oardy quoiqu'il y ait une autre chèvre du Bé- zoard en Orient, dont M. Gmelin le jeune a donné une defcription fous le nom de pafeng (c) , qui eft différente du pafan. «< Il ajoute que, dans la fe- melle , les cornes ne font pas auffi gran- (h) Iconem hujus an'malis ex Burmaniannis faritér fleuris edidit D. Houttuyn tabula fupra citata* Fig. I , Mifcelfanea zooiogica j p. 8. (cj Reifcn. III, page 493, its Animaux quadrupèdes. 281 des qiie dans le mâle-, que ces cornes font marquées vers leur origine d'une large bande noire en demi-cercle, qui s*ctend jufqu'à une autre grande tache de même couleur noire , laquelle couvre en partie le mufeau , dont l'extrémité eft grife •, que de plus , il y a deux bandes noires qui partent dit mufeau & s'éten- dent julqu aux cornes , & une ligne noire le long du dos qui fe termine au crou- pion, & y forme une plaque triangu- laire*, qu'on voit aufïî une bande noire entre la jambe & la cuiiîe de devant, & une tache ovale de même couleur fur le genou *, que les pieds de derrière font auflî marqués d'une tache noire fous la jointiure, & qu'il y a une ligne noire de longs poils le long du cou , au- deflbus duquel fe trouve ime efpèce de fenon qui tombe fiir la poitrine -, qu'en- fin le refte du corps eft gris , à l'excep- tion du ventre , qui eft blanchâtre , ainfî que les pieds. Cet animal , dit M. Forfter , a près de quatre pieds de hauteur, en le mefu- rant aux jambes de devant -, les cornes ont jufqu à trois pieds de longueur , & ■.>''»*;i;:''î.'^rT"' ï\ ...,.,. ..,. ^82 Supplément à VHiJloire reflcmblent parfaitement à celles qiii fe trouvent dans THiftoire Naturelle de M. de Buffon , volume XIL planche XXXIII, Ces gazelles ne vont point en troupes , mais feulement par paires , & il me femble que c*cfl: le même animal ' que le parafai du Congo , dont parle le P. Charles dé Plaifance (d). , ^ . , <• {'dj Voyage au Congo, tome I^page 49^4/ *" «- r-^W '^m'' ?!*v? .■ yk "«■vu* .,..jf-^^S#^i*.' . /r,.'* i-Tje-, ^<>S^, SfJ ^^ _..c ^ Sî^VoS -^vSV* illA .mf I/A GAZIlrLI^lSr PASA-N^. n X .,*.*.' 'S,-^ •> r- 4^» ^, ^iMi'î ^ *„ ,-^^ ^/j ;.r •S'i^-^^f^iÀj^^^jr ii .ja ..^ap ■ . m^^^ (gj Voyez Mufeum PTormianum , page 339. Jacobi mnftum regînm hafnienfi , page 4. Grew's mti- ftiim regads Jbcietatis , page 24. Catalogue du cabiaçç dç M. ï)mk*,mii l* jf<^è^ 497' ? i 284 Supplément à VHiJloire doute fort que ce foit ie même qui a été indiqué par Kœmpfer , fous le nom de pafen ou pafan* La defcription qu'il en a donnée ne lui convient point à plufîeurs égards (hj,y Se la figure dont il Ta accompagnée , toute mauvaife qu'elle efl , reprefeiite fûrement un animal différent. Tous les autres Auteurs qui ont parlé de la gazelle du bézoard, font peu d'ac- cord entr'eux , quoiqu'ils lui donnent le même nom pafân. Tavernier , qui en a ^'i..- .,i^ ■' 4fcM''*\^J-* (hj Voici tout ce qu'il en dit : Genitrix fSe- ^oardici lapidisj efi fera quadam montana caprini gt- Item j quam incola pafen , noftrates capùcervam. vomi- fiant , deftituti voce , qua utrumque fexum exprimat. Animal pilis brevibm ex cinereo rufis vejUtur, magiii- tttdinem caprce domeflica, ejufdemque barbatum caput 9btiiiens, Cornue femin^e màla fwitj pel exigu a; cor- nua lonmra ô* liberaliiis extenfa gerit , annulifque dif èin&a wjignioribus , quorum nameri annos atatis réfé- rant ; annum undecimum vel duodecimum rard exhi- être dicitntnrt adeoque illum atatis annum hand exce- dere : reliquum corpus à cervinâ forma colore 6* a^- litate nihil differt, Timidijpmuni 6" maxime fugitimm tjl, inhofpita afptrimomm montiiim incrUns , & eX joiitudine montanâ in campos rarijpmè defandm- Kttmpferi, Amxnit. Exot. 398. *^ :" des AnifTiaux quadrupèdes. iSf eu fîx vivantes , fe contente de dire que ce font de très-jolies chèvres, fort hau- tes & qui ont un poil fin comme la foie (ij, Chardin aflure que le bézoard fe trouve aux Indes dans le corps des boucs & des chèvres fauvages & domef- tiques , & ep Perfe dans le corps des moutons ("kj. Le P. Labat a donné une figure de l'animal qui porte le bézoard en Afrique (lj\ mais c'eft la copie de celle qu a donnée Pomet dans fbn hif* toire des drogues, & qui eft celle d'une chèvre avec des cornes chargées de deux ou trois artdouiUers , c*eft-à-dire , d'un animal febuleux. Clufîus , ou plutôt Gar- ciaz , dit que le bézoard fe trouve dans le ventricule d'une forte de bouc (mj^ dont il a fait repréfenter une corne; elle fie reffemble point à celle de notre pa^ iàii. La figure qu'Aldrovande a donnée ■tfi ^v^:*- 1»}- fij Voyages de Tavemicr , féconde partie , page 389. fkj Voyage de Chardin, tome I II, page 19. (IJ Nouvelle relation de l'Afrique occidilh taïe, par le P. Labat, tome III, page 79» 0 ;^Vr (at) 0uJUexotica, pîige axô. ^ , .4'r-%, .m lis Supplément à VHiJioire de cet animal , eft ceîle de lantilope fnj, & Klein a copié ce qu il en dit (^oj. L'auteur de fHiftoire Naturelle , qui fe Î)ublie en Holkndois , a fait repréienter aïgazel fpj pour l'animal qui fournit le bézoard. iî^Que faut-il conclure de ces différen- tes defcriptions , & de piulîeurs autres qu'on pourroit y ajouter? C'eft qu'on trouve des bézoards dans diverfes efpè- ces de chèvres ou de gazelles, dontau- cime n'eft bien connue*, ainfi, ce n'eft pas fans raifon que j'ai dit que l'animal que je vais décrire a été inconnu jufqu à préfent , qu'il étoit peut-être différent du pafân de Kœmpfer. On en trouve ce- pendant une f^ure pafTable, quoique fôutive à bien des égards , dans les De- itcUnaturA feleàA de Knor-, mais cet auteur s'efl fûrement trompé en le pre- nant pour la chèvrq bleue de Kolbe -, » {nj Mdrovandtisdi quadmpedihus bifulcis > p. 756. (oj Jacobi TheodoTÎ Klein. Quadrupedum difpO" fitio , page 19. < (fj Natuurlyke biftorie of uitvoerige befchry-i ving der dierein. , &c. JEer^ duh , dérde fiuk , iab. XXI f^, jjg. I. ^ ^,j y^.:.,.^,., .-;u.^ s..;. , k. M^^ des Animaux quadrupèdes. 287 il n'en a ni les cornés, ni la couleur» ni les fabots. -/*j, .1 .u ,^^>>i i .< aj Ceft encore à M. le (îo<5teur Klock- ner , qu'on doit la connoifTance de ce bel animal •, il a eu occafîon d'en ache-. ter une peau bien complète qu'il a pré- parée avec fa dextérité ordinaire. On lui a dit qu* elle avoit été envoyée du cap de Bonne-efpérance , & je n'en doute pas, puifque les différentes cornes que nous avons ici nous viennent de cet en-) droit V & de plus, c'eft vraifemblable-; ment le même animal qui a été tué par M. le Capitaine Gordon, dont j'ai eu plus d'une fois occafion de citer le té-* moignage. Cet Officier étant à une aflez grande diftance du Cap , vit fortir d'un petit bois une très-belle chèvre qui avoit [des cornes fort longues & droites, & dont la tête étoit fîngulièrement bi- garrée de couleurs tranchantes -, 'û tira deifus à balle , & le coup l'ayant fait tomber , il açcouroit pour l'examiner de près, mais l'Hottentot qui l'accompag- nbit le retint ,*^eTî lui difant que ces ani- maux étoient très-dangereux , qu'il arri- yoit fouvent que n'étant que bleffés oa 288 SuppUmmt à VHiftoite tombés de peur, ils fe relevoient tout d'un coup, & ie jetant fîir ceux qui les approchoient , ils les perçoient de leurs cornes qui font très-pointues- Pour n'en ftvoir rien à cr^ndre, il lui tira une fé- cond coup, qui le convainquit qu'eUe étoit bien morte. Comme M. Gordon eft retourné au Cap , d'où nous avons bien des choies curieufes à attendre de lui , je ne puis pas lui montrer la figure de notre pàfan, pour être aâiiré que c'eft le même animal qu'il a vu. La def- cription que j'en vais donner eft tirée de ce que M. Klockner m'en a écrit; aînfî , l'on peut compter fiir fon exadli- tu3e. .^ l X La taille de cet animai eft un peu plus petite que celle du condoma -, ta fonne de fà tête ne reffemble point à celle du cerf ni à celle du bouc -, elle approche plus de celle du nanguer cfe M. de Buf« fon (q) ; mais le fîngulier mélange des couleurs dont elle eft ornée , la rend fort :-4;t^ ■■ \t(î) ^*l ^« *ome XII I f^ncht XXX vu ^ ^ remarquable^ %-'• % des Animaux quadrupèdes. 289 remarquable-, le fond en eft d'un beail blanc -, entre les deux cornes il y a une tache noire qui defcend environ deux pouces fur le front, & qui s'étendant de côté & d'autre jufqu à la moitié des cor- nes , y paroîtroit carrée fans une petite pointe qui s'avance du côté du nez; une autre grande tache, auffi noire t couvre preique tout l'os du nez •, & , des deux cotés , elle fe joint avec deux bandes de même couleur , qui prenant leur origine à la racine des cornes , tra- verfent les yeux, & defcendent jufqu au- deffous de la 'mâchoire inférieure , ou elles deviennent brunes *, de pareilles bandes noires , qui paffent par les yeux, font rares dans les quadrupèdes: il n'y a que le blaireau & le coati qui nous en fourniflent des exemples -, l'extrémité du mufeau eft d'un blanc de neige. L'on comprend que ce bizarre affemblage de couleurs, offre un coup-d'œil très-frap- pant*, s'il fe trouvoit fur la gazelle du bézoard , ceux qui en ont parlé n'au- roient pas manqué d'en faire mention : Kœmpfer l'auroit-il infînué en difant, que poiu: juger fî ces animaux renfer- SufpUmcriCn Tome Xlt li gço SuppUment à VHîJIoiren Inent des bézoards , on'obferve leurs fouri cils & les traits de leur front, s'ils font bien noirs , c'eft une bonne marque Mj Le poil court, qui couvre ffcs cotés, les cuifles & la croupe de cet animal, ii*eft guère moins remarquable par fa couleur , il eft dun cris-cendré tirant fiir le bleu , avec une légère teinte d\in rouge de fleur de pommier*, Ùl qiieiie eft brune prefque jufqu à fon extrémité qui eft noire-, cette couleur brune s'é- tend fur le dos , où elle forme une bande affez large, prolongée jufqu aux épaules ; là les poils font plus longs & fe dirigent tn tous fens , en figure d'étoile , & con- tinuent de couvrir le deiTus du cou -, ils deviennent plus courts en s*approchant de la tête , fur laquelle ils difparoiflent i ils font tournés en avant, & ainlî i''^ forment une efpèce de crinière -, la par- tie inférieure des jambes de devant eft blanche -, mais il y a une tache ovale 'W-'^H'^ii^f'Vfi^- »i V-i^- ; frj Voici fes propres exprefiSons. Ad^ebat alm mert£ audbritatis , etiam fu^ercilia ac liueamenta trontis ohfervauda cjjè , qute fi hifimuter nigriccnt , ffafèiitiamlapdss cwjinnaie, Am^nit. Exot, p. 400. ■*..■- des^ Animaux quadrupèdes. 291 de couleur de mtrron-foncée , prefquc noire, qui commence au-defius des fa* bots , & qui a cinq pouces de longueur & fur un pouce de largeur \ on voit une femblable tache fur les pieds de der- rière, mais plus mêlée de poils blancs; elle s'étend tout le long de la face an- térieure de la jambe, mr laquelle elle paroît comme une lîmple ligne , de cou- leur de plus en plus claire, jufqu'à ce quelle fe confonde avec des poils d'un brun prefque noir , qiii couvrent le de- vant des cuiiles & qui j paroifTent comme une bande large de trois ou quatre doigts \ cette bande eft continuée fiir la partie inférieure du corps , qu elle fépare du ventre , & elle s'étend jufqu'aux jambes de devant, dont elle environne le haiiC & descend même affez bas. On voit encore aux deiix côtés de lat croupe, ime autre grande tache ovale, qui defcend prefque jufqu à la jambdtî les poils qui la compofent font d'un brunckir tirant fur le jaune & leur pointe eft blanche -, fur le cou , il y a une bande brune qui s'étend jufqu aux jaiïibes antérieures > ou. ion remarque N ij \\\ i 9 2 Supplément à VHiJloire \ quelques reftes de longs poils , dont il femble que la gorge a été garnie. Les oreilles reffemblent affez à celles -du condoma -, leur longueur eft de fept pouces , & leur largeur de quatre pou- ces & demi *, elles îont bordées au haut d'une rangée de poils bruns*, les cornes font prefque droites , à une légère cour- bure près quon a peine à remarquer > elles font noires , & leur longueur eft de deux pieds un pouce, ce quimefaifoit croire quelles nétoient pas encore par- venues à toute leur hauteur. Celles que j*ai placées au cabinet de notre Acadé- mie, égalent deux pieds quatre pouces, ai la circonférence de leur bafe eft de fix pouces. Ces cornes font très-exaéte- ment repréfentées dans la figure qu en a donnée M. de BufFon , & on ne peut rien ajouter à la defçription qu'en a faite M. Daubenton (f); elles font envi^ ronnées d'anneaux obliques jufqu'à la moitié de leur longueur , & le refte en éft liffe & terminé par une pointe fort aiguë, ' ' (fj y^^i^ volume XII» des Animaux quadrupèdes, 295 La corne des pieds offre une fîngii- larité qu il ne faut pas omettre *, la partie inférieure de chacun des fabots, a la figure d'un triangle ifocèle fort alongé -, au lieu que , dans les autres ani- maux à pieds-fourchus, elle forme un triangle prefque équilatéral s cette con- figuration donne au pied du pafan une bafe plus étendue , ^ par-là même plus de fermeté, au-deflus du talon il y a deux ergots noirs fort pointus , & long^ d'un pouce & demi*, le port de cet animal a quelque chofe de fort gracieux , & foit qu on le range dans la claffe des gazelles, à laquelle il paroît qu il appar- tient, puifqu il n*a point de barbe, foit qu on le compte parmi les chèvres , c'eft fûrement une efpèce très-diftinguée par là couleur & par fes taches , aufli-bicii que par fes cornes *, il a le cou moins long que la plupart des animaux de ce genre*, mais cela ne diminue en rien fa beauté. Il eft très-vraifemblable , à cw juger par la forme des cornes de fes pieds, qu'il habite fur les montagnes, & cela dans des lieux aiTez éloignés du Cap , puifque jufqu'à préfent il n'a N iij V 294 Supplément à VHifloire^h été connu qiie des Hottentots. Voici liiae Table de fes dimepfîons* » ¥'-^' Lottguear dti corpri «««*»<»t*« it f ^ -■ *• Longueur des oreilles. .. . *;' T* , u Largeur du milieu des oreilles it ^^ ^^i ? a* Longueur des cornes, prifc .:Mip-jH':%- enAji^ant leur courbure, . :ii.e je: ;§ qui eft très-peu remar- ' quable .'. 2. I. 8. Circonférence des cornes â _ leur bafe // #• 8. Diftance entre leurs ba- v a fts u\-,-' (W,\i. 9. Plfbance entre leurs poin- , tes. lu Si. 8. Longueur de la queue. .. . i. i. 10, Longueur des plus longs - poils de la queue....*, ti „ f ». ^* i. r",.;.w..:r^>^ ,- ■ :^vs ■^- ■rT"'-- -.r'--'.' des Animaux quadrupèdes. 295 ptedi. pottcct* Hgncfk Longaeuf des poils qui £or- , ment la crlaicrc w < l-» » • Longueur des fabots // 4 . 8.* Leur circonférence. h 7 ÉpaiiTcttr de U peau , tant J, | ^ de la poitrine que des côtés. •••••• Il g U I. i-.* •' :,.'* ^^\iV.i. ■ Ï-. .' .: -j;. .-■.,, V ',^7., :;(,/ :i t ,-'■■' « w * •• < f; ,-^. ir \ 'V *■' *• -'■■^* *.»* ' • ■ f. . ^-iUrt V j Nir i^6 Supplément à VHiJîoire m » DE LA GAZELLE ANTILOPE. xtI, P ALI a s obferve , avec grande raifon , qu ii y a des animaux , fur-tout dans le genre des chèvres fauvages & Aqs gazelles , dont les noms donnes par îes Anciens, demeureront éternellement équivoques •, celui de cervi capra que j'ai dit être le même animal que le Jlrep^ Jictros des Grecs ou Xadax des Africains, doit être appliqué, fuivant M. Pallas, à la gazelle que j'ai nommée Xanûlope, Il dit , & c*eft la vérité , qu*Aldrovande a donné le premier une bonne figure des cornes (a) , ôc nous avons donné non - feulement les cornes , mais le fque- îette entier de cet animal (bj. Je pen- fbis alors qu il étoit iun des cinq que M." de TAcadémie des Sciences , avoient difféqués fous le nom de gazelle -, mais M. Pallas me fournit de bonnes rai- ibns d'en douter -, j'avois cru de même mr (a) Aidrov. Je quadrup. hi$. page 256, OJ Kolm^ Xll» planche XJ^xr* • y;^ âts Animaux quadrupèdes. 297 (me la corne àtiRnic y planche xxxvi ^ figure 2, pouvoit appartenir à une e(^ pèce diftërente de notre antilope s niais; M. Pallas s'eft afîiiré qu'elle appartient à cette eipècc , & que la leule difîërence quil y ait, c'eft que la corne repré- /entée dans notre planche xxxvi jjïgurc 2 j volume XII , appartient à Ta- nimal adulte , tandis que les autres plu* petites font du même animal jeune. J'ai dit que Tefpèce de l'antilope pa- roiflbit avoir des races différentes en- tr'elles (c) ^ & j'ai inlînué quelle fe trou7 voit non-feulement en Afîe , mais en Afrique , & fur- tout en Barbai^a où fCUe porte le nom. de lidmée. M. E^las dit la même chofe , & il ajoute à pluiieur^ faits hiftoriques , une bonne defcription de cet animal , dont nous croyons devoir donner ici l'extrait. ,,, . .. i> ,, 4. ^^v^ ^ ^ ^vî« ce J*aî eu occafîon , dit-il , d'examiner & de bien décrire ces animaux qui yi;* ( c ) Hiftoire Naturelle ^ yoîume XI l 9 page 2i6m JV V àçfî Supplément à VHiJloire vent depuis dix ans dans la ménagerie de M.*^ le Prince d'Orange y lefquels , c[iioiqu amenés de Bengale en 1755 ou 1756 , non-feulement ont véai> mais ont multiplié dans le climat de la Hol- lande -, on leîi garde avec les a-vis ou daims mouchetés -, ils vivent en paix & y élèvent également leurs petits. " ^ Le premier mâle étoit déjà vieux îors de fon arrivée, & la femelle étoit adulte -, ce mâle eft mort en 1766, mais îa femelle étoit encore vivante alors , & quoiqu'elle fût âgée de plus dix ans , elle àvoit mis bas Tannée préccdente 1765', îe mâleV^qùi étoit tïès-fauvage ne s*eft Jamais dpfprivoifé -, la femelle au contraire eft très-famHièré *, on la fait aifément ap- 'procher ^ fuivre en lui préfentant du ^àin^, elle iè lève comme les axis fur les pieds de derrière pour y atteindre \oïÇr 3u*on le . lui préfente trop haut., cepen- ant elle fe fâche aifément dès qu'on la tourmente, elle donne même des coup^ de tête comme u^i bélier-, on voit alors le peau & fon poil frémir*, les jeunes, à Texemple du père, font iàuvàges & fuient lorfqu on veut les approcher >il« des Animaux quadrupèdes. 2 95 vont en troupes marchant d'abord affe» doucement, enfuite par petits fauts , Se. quand ils précipitent leur fixité , ils bon- diflent & font des fauts qu'on ne peut comparer qu'à ceux du cerf ou du cha- mois. Je n'ai jamais entendu leur voix , cependant les gardes de la ménagerie dépofent que , dans le temps du rut , les mâles ont une efpèce de henniflement. On les nourrit comme les autres ani- maux ruminans, & ils fupportent affeat bien nos hivers •, ils aiment la propreté , car la troupe entière choifît un terrein pour aller faire fes ordures. Le temps de la chaleur des femeiîes n'eft pas fixe 5 elles font quelquefois pleines deux mois après avoir mis bas*, les mâles en ufent en toutes (àifons, ils ne s*en abftiennent que quand elles font pleines -, Taccoupl^ ment e dure que très-peu de temps ^ la femelle porte près de neuf mois , ne produit qu'un petit qu elle allaite fans fe refufer à en allaiter d'autres-, les pe- tits reftent couchés pendant huit Jour& après leur naiiîance, après quoi ils ac- compagnent la troupe. Les jeunes fc" melles fuivent iç& sacres lorfquelles (a N vi /-- 300 Supplément à PHiJloire S .réparent de ia trotipe .... Ces animaux croiflent pendant trois ans, & ce oeft guère qu à cet âge que les mâles font en état d'engendrer*, les femelles font mûres de meilleure heure & peuvent pro- duire à deux ans d'âge. Dans les iîx pre- mières années , il y apeu de dilKrence entre les mâles & les femelles j mais enfuite les femelles fe diftinguent a/fément par une bande blanche fur les flancs près du dos, par un caradtère encore moins équivoque , c'eft qu il ne leur vient ja- mais de cornes fur la tète, tandis que dans le mâle on peut appercevoir les rudimens des cornes dès fâge de fcpt mois , & ces cornes forment deux tours de vis , avec dix ou douze rides à Tâge de trois ans -, c*eft alors auffi que les bandes blanches du dos & de la tête commencent à s'évanouir , la couleur des épaules & du dos noircit, & le defliis du cou devient jaune ^ ces mêmes cou- leurs prennent une teinte plus foncée à mefure que Tanimal avance en âge .... Les cornes croiffent bien lentement .... Ces animaux , fur-tout après leur mort , ont une légère odeur qui n eft pas déf-. ies Animaux quadrupèdes, 501 agréable , & qui eft pareille à celle que les cerfs & ies daims exhalent aullî après leur mort. . . . Au refte , cet animal ap- proche de refpèce que M. de BiifFon a appelée la gabelle j par la couleur noire des côtés du coti & du corps , par les touffes de poil au-deffous des genoux , dans les jambes de devant y elle approche du tzeïran & de la grimme de M. de Buffon , parce que les femelles n'ont de cornes dans aucune de ces trois elpèces -, mais elle diffère en général de toutes les autres gazelles en ce qu'il n'y a aucune efpèce où le mâle & la fe- mellt devenus adultes , foient de cou- leurs auffi différentes que dans celle-ci. j» M. Pallas donne en même temps les figures du mâle & de la femelle en deux planches féparées qui m'ont paru très-, bonnes -, je les ai fait copier & graver- ici (' planches xyiii & xix). Voici encore quelques remarques de M. Pallas fur les parties extérieures de cet animal» u II eft à-peu-près de la même ligure 3e notre daim d'Europe, cependant U it : V» '^ . ■s i^':. $61 Supplément à PHiJIoire >, en diffère par la forme de la tête Se 3 kii cède en grandeur -, les narines font ouvertes , la cloifon qui les fépare eft épaifle , nue & noire .... Les poils du menton font blancs , & le tour de la bouche brun •, la langue eft plane & arrondie; les dents de devant font au «ombre t*, les fabots font noirs , pointus & affez ferrés Fun contre l'autre *, la queue eft plate & nue par^ deflbus vers fon origine *, la verge du mâle eft appliquée longitudinalement fous le ventre ; le fcrotUm eft Ci ferré entre les cuiffes,* que lun des tefticiile» eâ? I*'-A.NTIL»OPB 3«ALB I f ^M: FI XTX, pa^ 3o» V -•■'■■ ■^>''~ ':Z^'7iZ.: *^ .# r«SS5s«S;o .«Sk,^ il W//-<;. L'AJSTTrLOPE PEMBI/L» .^-v; |=<:i^ I I l J ■>'. 't.. ^' ■'M' ^y' *.' ' - ïj* 01 :i* ^-f* ■i s,. k > t T rf'. S- dt ^'î ■ #. ''mih«:) «^i'Uv'*J. ■ ■i .' • • '] :'l'-^'-ï ^ ■ ^ ^ ",•'■•.-•■■■- . .■.'■'•1 ;.*■ ■ ' '-■ .. ■• ies^Anîmaux quadrupèdes, joj devatjt & Tautre derrière i le poil eft très-fort & très-roide au-deffus du coii & au commencement dii dos-, il eft blanc comme neige fur le ventre & au- dedans des cuiiles & des jambes > ainii qu'au bout de la queue. >j - ^ ■>■ * M-' •i ' ' ' * ; "■ •5' ""l ^ ; \\ 3 04 Supplément à VHiJIblre ^'^ :X. DE LA GAZELLE TZEIRAN. JM« Pallas remarqué , avec raifon; que M." Houttuyn & Linnaeus ont ea tort de nommer cervicapra cette gazelle, d'autant plus qu'ils citent en même temps les figures du cervi capra de Dodard & de Jonfton , qui font très-difFcrentes de celle de notre tzeïran-, mais M. Pallas auroit dû adopter le nom tzeïran que cette gazellfr porte dans fon pays natal j & Ton ne voit pas pourquoi il a préféré de lui donner celui de pigargus. Il a jugé par la grandeur des peaux que cet animal eft plus grand que le daim *, la defcription quil en donne ajoute peu de chofe à ce que nous en avons dit, &la fîgnification du mot pigargus ne peut pas diftinguer cette gazelle du chevreuil, ra même de quelques autres gazelles Gui ont une grande tache blanche au-def nis de la queue. M." Forfter père & fils , m'ont dominé ies AnimaM quadrupèdes. 3 05 fur cet animal les notices fuiyantes' €( Jufqu ici on ignore , difent-ils > s*il y a ides tzeirans en Afrique, & il paroît qu'ils afFedent le milieu de TAfiCi on les trouve en Tiurquie , en Perfe , en Si- bérie 5 dans le voi(inage du lac Baikal , en Daourie & à la Chine. M. Pallas décrit une chafle à Tare avec des flè- ches très-lourdes , qu un grand nombre de chafleurs décochent à-la-fois fur ces animaux qui vont en troupes. Quoiqu'ils paflent l'eau à la nage de leur propre mouvement , & pour aller chercher leur pâtiure au-delà d'une rivière , cependant ils ne s'y jettent pas lorfqu ils font pour- fuivis & prefTés par les chiens & par les hommes *, ils ne s'enfiiient pas même dans les forêts voifines , & préfèrent d'atten- dre leiurs ennemis. Les femelles entrent en chaleur à la fin de Tiutomne , & mettent bas au mois de juin. Les maies ont fous le ventre , aux environs du prépuce , un fàc ovale qui eft allez grand , & dans lequel eft un orifice particulier \ ces facs reflèmblent à la poche du mufc , mais ils font vides , & ce n'eft peut-être giie dans la faifon des amours qu'il %f 306 SuppUment à VHiJloire produit quelque matière par fecrction. Ce font auffi les miles qui ont des proé- minences au larynx , lefqiielles gromffent à mefùre que les cornes prennent de Taccroiffement. On prend quelquefois de jfàons de tzeiran 5 qui s'apprivoifent tellement qu'on les laiffe aller fe repaî- tre aux champs , & qu'ils reviennent régulièrement le foir à l'étabie -, lorfqii'ils font appri/oifés , ils prennent en affec* tion leur maître *, ils vont en troupes dans leur état de liberté , & quelque- fois ces troupes de tzeïrans fâuvages fe mêlent avec les troupeaux de bœufs & de veaux ou d'autres animaux domefti- ques •, mais ils prennent la fuite à la vue de l'homme -, ils font de la grandeur & de la couleur du chevreuil & plus roiix que faives \ les cornes font noires , un peu comprimées en bas, ridées d'an^ neaux & courbées en arrière de laloi> gueur d'un pied , la femelle ne porte point de cornes. J^i^^' 'a^î 3*^ ç-H:'' < Je vais ajouter à ces notices de M." For- fter , la description & la figure (planché XX ) .du tzeïran que M. le Profcflèupr des Animaux quadrupèdes \ 307 Allamand a publiées dans rédition faite en Hollande de mes Ouvrages fur THif- toire Naturelle, fupplément, tome IV ^ page 151 & fuivantes. îg^ ^r établi? ;i. .^4 Jm. • S ce On a VU, dit ce fàvant Naturaliftc^ dans Tarticle où j*ai parlé du pafan , que je doutois fort que l'animal auquel j'ai donné ce nom , fût celui qu'on appelle ainlî dans TOrient •, cependant je lui ai confervé ce nom, parce que c*eft vrai- femblablement le même que le paiàn de M. de Buffon. Une iemblable raifon m'engage à nommer t\ciran Tanimal qui eft repréfenté ( planche LXili ) (d)^ Par un heureux hafard , mais qui ne fc préfente qu'à ceux qui méritent de» être favorifés , M. le dodbeur Klockner en a découvert la dépouille dans la bou- tique d un marchand *, fes cornes font les mêmes que celle que M. de BufFon a trouvée dans le Cabinet du Roi (e) , (à) yoyex le lorne IV du fupplément, é^ t'm de Hollande. i fej Voyei le tome XII, fUnçU xxxni , .■yiye 6. - . . , , , ^ ,.4l'|^ m Km] ' 4 \\^i. 508 Supplément a VHijloire r ^ & qu'il a jugé appartenir à une gabelle que les Turcs appellent t\eiran j & les ' Perlàns ahu. Il en a porté ce jugement à caufè de f:: reffemblance avec les cor- ne! que Kœmpfet a données à fon tzeï- r^n Janf la liî Jire qu'il en a fait graver; mais cette figure eft fi mauvaife, quon ne peut guère fe former une idée de Ta- nimal an elle doit repréfenter ^ & d'ail- !eurs, ce 01 me M. de BufFon Ta remar- qué, cl^c ne s'accorde point avec la dd- cription que Koempfer en a donnée (f)^ & même dans la planche on trouve le nom de ahu fous la figure de ranimai qui , dans le texte , porté le nom de pafân , & celui de palan fous la figure du tzeïran-, Ci le tzeïran de cet auteur eft , comme M. de BufFon paroît le fiippofèr , le même animal que M. Gme- îin a décrit dans Ces Voyages en Sibérie, & qu'il a appelé dsheren , & dont il a donné la figure dans les nouveaux /-.?:.* jde l'Académie de S* Péteifbeiirg (g)^ • i (f) Kampfefi amamitates exotiat , page /^o^. • (g) yoyei-€n k ToBic V, page 347 j & ifi des Animaux quadrupèdes. 309 fous le nom de caprea campejiris guttu-^ rofa; il eft encore plus douteux que U corne trouvée dans ie Cabinet du Roi lui appartienne"', car elle ne reflemblô aucunement à celles que porte le dsheren de M. Gmelin', fi au moins on peut comp- ter fur la figure qu'il en a publiée , & qui le repréfente avec de courtes cornes de gabelle , tandis que , dans le tQ^tt , ij eft dit qu elles font femblables à celles du bouquetin. - \* ^ v - , Uî?, M. Pallas nomme le tzeïran antilope 1 pyg^^i^^ (^) j & il lui donne des cor- nes pareilles à celles que M. de BufFon lui ilippole , pUifqu il renvoie à b figure qu'il en a publiée -, & cependant dans la dcfcription quil en a faite, il dit que fes cori>es font recourbées ea forme de lyre, & plus petites à pro* portion crue celles de la gazelle *, or il > a qua ;clci !r«î yeux lîir la figurç qiul cite , pour fe convaincre qu'elle re-^ préfente une corne très-différente de cellei quil décrit, ; . i ^*- ;^, \ imm (h) Sji^ile^Hi looiogicQ, FnfckuU l» pag* lO» \\ I t 5 î ô Supplément à VHifloire "^^ Je ne déciderai point fî Tanimal dont Je vais parler eft !e véritable tzeïran de Kœmpfer ou non *, pour lui en con- ferver le nom , il me fuftit qu'il ait des cornes femblables à celles que M. de Buiîbn lui attribue*, Ton nen doutera pas fi Ton compare la corne , quoique tronquée, qui eft repréfentée dans la planche xxxili , figure 6 du XHf vo- lume , avec celles que porte notre tzeï- ran •, elles font annelées de même , & qiielques-uns de leurs anneaux fe par- tagent en forme de fourche *, leur cour- bure eft auffi femblable , & leur grof- fcur ne paroît pas différer , non plus que leur longueur , comme on le verra en comparant les dimenfions que nous en donnerons , avec celles que M. Dauben- fon en a rapportées (i). Je n'ofêrai pas en dire autant de la corne qui eft gra- ice dans Aldrovande , lib, I, de bifulcisj pag, 757, Les anneaux de celle-ci me fcmblent être différens, aufïï-bien que fa longueur, fa grofleur & fa courbure; 1*1*1 mm "^ f'J yori ie tome XIL '-* *■ %-s J- ■_ ' ■»'«"^" des Animaux quadnipèicr. 511 Cependant ce n'eft pas fans raifon qiio M. de Buffon croit que c*eft là mémo que celle qu'il donne au tzeïran. Cet animal eft rangé par Kœmpfer parmi ceux qui portent des bézoards, & A1-» drovande a fait reprcfenter cette corne dans le chapitre où il eft queftion de ces animaux. >.,:.., . ^. J'ai déjà reniâfqué qtte c'eil: à M. !é dodeur Kl«x:kner que Ton doit la dé- couverte de notre tzeïran , & c'eft à lui luffi que Ton eft redevable de la des- cription que j'en vais faire. Il en a pré- paré la peau avec beaucoup de foin , & elle eft aâ-uellement un des principaux ornemens du riche Cabinet d'Hiftoire Naturelle que feû M. T. C. Sylvàis Va;;i Lennep , Confeiller Ô^; Échevin de la ville de Harlem , a laiffé ^ tr teftamcnt à la Société Holiandoife des Sciences^ établie dans ladite ville. Celui de qui il acheta cette peau, ne put lui dire de quel endroit elle avoit été envoyée *, mais É manière dont elle étoit cmpaciuetée , & quelques autres riroonftances , iuÊ firent juger quelle WLïiou du Cap. ' Cet animal a la gvjindeur & la âgurc !'V^.^ if ■.■■■-s' ' j 1 2 Supplément à VHiJloire d'un cerf, mais fon front avancé plus en devant ; fa couleur eft d'un gris blan- châtre 5 où fe trouvent quelques poils ti- rant fur le noir -, fous le ventre , il eft tout-à-fait blanc -, la tête eft d'un gris plus fombre , & au-devant des yeux il y a ane large tache d'un blanc-pâle qui dd- cend 5 en devenant moins large , prefque jufqu'au coin de la bouche \ fes cornes forment un arc-de-cercle , mais dont ia courbure eft plus forte que celle de la corne qui eft reprçfentée dans h. planche XXXliij figure 6 du XII' tome ; elles font noires & crcufès; elles font envi" ronnées d'anneaux circulaires jufqu'aux trois quarts de leur longueur, & ces an- nea- X font pltic éminens du coté inté- rieur que du et' é oj)poré-, le refte de ces cornes eft fort liffe Se Ce termine çn une pointe trcs a^guë. X-es oreilles font pc' itues $c d'une longueur remarquable à proportion de Id tête» '^ vij ;j-^ ■ , Le cou reffemble à celui d'un cerf, mais il eft un peu plus mince *, les poils qui le couvrent, tant en defîiis qu'en SÏciïous , font fingulièremeut arrangés : fur ^àes Animaux quadrupèdes, jii pir une moitié ils font dirigés vers en bas , & fur Taiitre moitié ils font tournés vers en haut j un pareil arranigement a lieu for le dos -, for la partie antérieure , les poils font dirigés vers la tête , & dur la partie poftérieure jufqu à la queue , ils font placés en fens contraire , & ils font d'une couleur plus fombré -, de côté & d'autre du cou on voit des places de la grandeur d'un écu, où les poils font difpofés en rond & femblent par- tir d'un centre , comme autant de rayons dirigés un peu obliquement vers U circonférence d'un cercle. La queue eft plus longue que dans la plupart des animiaux de ce genre , & elle eft terminée par une toufte de poils». Les jambes reifemblent à celles d'un cerf, mais elles n'ont point de brolTes de poils fur le genou \ celles de cievant font tant foit peu plus coitrtes que cel-' les de derrière -, au lieu d'ergots au-def iiis des talons, il y a une luiiplê émi- [nence ou bouton. «... En général j cet animal Ce rapproche. plus de la race des boucs que de toute autre efpèce*, fî c'eft letzeïrande Kœmp- SuppUmcnt, Tome XI ^ O L'* ». V*- ■■X i i ) ) "À % ■ I W ■**^>i|. '.;h.-', V ^, )-. ,.. .<• •• r ^' i i 4 SuppUmenX à VHiJloire fci , fa femelle n'a point de cornes ou n en a que de très-petites. On fe formera des idées plus Juftes de fa grandeur , par leri dimendons qite M. Kiockner en a prifes. » ^ ■ v V ,; . pieds, pouces, lignei, Longueur du corps meru<* ré« le ïong du dos , de- \ ' ' puis le bout du mufeau '"'"'■' ' : iufqu'à la queue ;• io« t. Hauteurdu train de devant. >• 6, 9. Hauteur du train de der» ricre. 3. 7. 8, longueur de la r8te , de- puis le commencement -')■■: dû nez farqu'aux cornes . /sr 9. § Longueur de la tête jur- qu'aux oreilles i. i. // Longueur des oreilles .... // 8 • n Longueur des cornes prife en fuivanr leur cour- *: bure ...»• !• 2. 2. Contour des corne» près dcîr^rr ;<;• . ? ,<« i/'Y jix tête ■•..•*».•.•.. .// o. 7< * Circonférence du corps der- . ,. s . , » * rière les jambes de de- ^ vant 4« // f. Clrc^nféreace du milieu du corps 4* ' ^«^ " ^iCt^i Çitconféttn^ devant 1<& t 1^ " ^ J ■«-■.• ' ? . ■ '^ 1 • i ' • •■> ■ •-'».•,* r' ■ ' ffcWt JET St^T- n (rr0: â^^ f ■ - r - --^. - 't»'^ SupT NEJit Pl.X^-paa • St^- '»*'.;;»-;->' .*'^^\('., 1^ .«^''W.,,;»^^^^^H_^^^^_^^H kl^^^«....J>■'!» T^' ■ .A, je :^SiP^ ;^ ^•" ^!^^^-"^''^w^^i;i^ X,H.i, ?,,-,)* O ij t < 5 î*<> Supplément à VHiJlolre £ jr;:rïyj ; DE LA GRIMME- ¥^0 4r1« ■ -> JE DOIS ajouter à ce que j*ai dit de cet animal ^a^ jj qiielques remarques de W Forfter. , .„ .sirrio u %h -juj/ .- t ■ «.î .>f-, c< Le dodeur Grimm eft le premier , di- féht-ils ', qui ait décrit CQt animal au cap de Bonne-efjpérancc , mais comme il n*en a vu que la femelle, Linm^us a cru quelle appartenoit au chevrotain à mule, M. de Buiîbn a été le premier qui ait rangé la grimme ayecJes gazelles, & après lui M- Pallas ayant examiné un mâle de cette elpcçc à la ijiénagerie du Prince d'Orange , en a donné un belle & très-exadbe defcription (b), M. Vof- maer , Diredeur de cette Ménagerie , fe 1 plaignit amèrement que M. Pallas eiît donné le premier une connoiflânce exade (a) Voytx Hiftoire Naturelle, volumt X\\\ page 308 ; 2c fuppfdment , voltrme III , page 98. (bj Nota. C'eû cette même figure que j'ai! donnée , fupplément , yol, III ^ planchç xiv. / des Anitnàux quadrupèdes. 3 1 7 de cet animal au -public, cependant il n étoit pas capable de corriger la des- cription du (avant Pallàs , qui efè un ex- cellent Zoologue. Etant au cap de Bonne- efpérance , je fis Tacquifition d'une corne qu'on me donnoit pour celle d'une chèvre plongeante ( Duykerbok ) -, & j'appris qu'on l'appelloit chèvre plongeante^ parce ou elle fe tenoit toujours parmi les brof^ failles 5 & que , dès qu elle apercevoit un homme , elle s'élevoit par un faut pour découvrir fa pofîti on & fes mouvemens , après quoi elle replongeoit- dans les brof- failles 5 s'enfuyoit , & de t^nps en temps reparoiflbit pbin^r-ecoanoître lî die étoit pourfuivie. M. Pallas avoit connoiffance de cette chèvre plongeante, parce qu'il Tavoit trouvée-d^ns( ttolbe, mais il ne favoit pas que c'etbit le même animal qiie la grimme *, il l'appelle en latin ca-» pra nlclitans. Je fus encore informé que, dans cette efpèce , la femelle n'a point de cornes, mais qu'elle porte, comme le mâle , un petit toupet de poil fur le front -, les cornes n'ont que quatre pouces de longueur , elles font droites , noires , I ridées d'environ quatre ou cinq anncaïuc mmt à V 3 1 8 Supfttmmt a l'mjtoire î>eà âfftftiasi 6Bés iPii'dirpâàru un pett -ccitiprhtïiées , avec tme ftfife fans rides {wt la face pofténéiire*, ic refte jufmA h. pointe en eft liife •, on m'a aiiffi arfiiré qite cette grimme h'ôxcèdoit jamais k grandeur duài h:&ti de daim. >» crf;,i'J-.-> ,-jtV)r' 'u^'.^iK £-u:i -'^'c .>} J . . . . .'\ i . t I "■if <-• , / pv ^ "• ri i' > ! ' •■ " *; ' i : r"! i M ' I ' " ' ' 1 y. des Amnùtux quadrupèdes. 5 1 9 ■ || DE LA tfAZELLE, OU CHÈVRE SAUTANTE DU CAP DE Boutne-espéranCi:. v^ ï'... Nous DONNONS ici (vlanche XXJ ) ^ la figure de cet animai d'apuès un deÔin qui m'a été communiqué par M. For- fter, &qiiil a fait d'après nature vivante. II me paroit qu'on dok le rapporter au genre des gazelles plutôt qu à celui des chèvres, quoiqu'on l'ait appelé chèvre fautante^ L'e^èce de ces gazelles efl: & nonibreufe dans les terres du Cap , où M. Forfter les a vues, qu'elles arrivent quelquefois par milliers, fiir-tout dans de certains temps de l'année , où elles pafTent d'ime contrée à l'autre. Il m'a affuré qu'ayant vu , pendant fon fë^our en Afrique, un grand nombre de ga- zelles de plufîeurs efpèces , il a reconnu que la forme & la direâ:ion des cornes neft pas im caradère bien conftaîit^ & Oiv ^"T^-^ ; i'SSPiT 52c SuppUment à tHiJlàire que, dans la même efpèce, on trQUve des îiidividus dont les cornes font de dif- féxente grandeur & contournées diÔe- r emment. 4'*:?., " ^ ' . .., » . ", r n .^' .^Aiirefte, il paroit que, dans les ter- res du cap de Bonne-efpérance , il fe trouve deux efpèces de ces gazelles 011 chèvres fautantes , car on m'a donné un defîîn qUe j'ai fait graver (planche xxii), dont l'animal porte le nom de klipfprin' ger , fauteur de rochers, & dont nous parlerons dans l'article fuivaht. En con> parant fa figure avec celle de la chèvre fautante ( planche XXI J j on voit que ce fauteur de rochers a les cornes plus droites & moins longues, la queue beaucoup plus courte , le pelage plus gris, plus uniforme que la chèvre fau- tante -, ces différences me paroiflent plus que fuffifàntes pour en faire deux efpè- ces diftinc^es* ; ? —, -. x: '^' Voici les oblèrvàtions que M. Forfter a faites fur h première, efpèce de ces chè- y res fautantes, qui jufqu'ici n'étoit pas tien connue., Jlr^ l'j. ^!. ^f îiiÇs Hollandois du cap de Bonne-ef: dè^ Animaux quadrupedeSé 321 '■ , ' ' /' pérande; appellent , dit-il , ces animant fpringboky chèvres fautantes^ elles habi- tent les terres intérieures de rAfriquc, & n'approchent les colonies du Cap, que lorfqiie la grande fécfoereflê ou le manque d eau & d'herbage les force dd changer de lieu*, mais c'eft alors quoii en voit des troupes , depuis dix mille jufqu à cinquante mille , quoiqu'elles foicnt toujours accompagnées ou fui vies par les lions , les onces , les léopards & les hyè* nés qu'on appelle au (Dap. chiens faii-^ vages , qui en dévorent une grande quan- tité. L'avant-garde de la troupe , en s'ap- prochant des habitations , a de l'embon- point, le corps d'armée eft en moins bonne chair , & l'arrière-garde eft fort maigre & mourant de faim, mangeant jufqu'au\ racines des plantes dans ces tcrreins pierreux v niais en s'en retour- nant , 1 arrière-garde devient à fon tour plus grafle, parce qu'elle part la pre- mière (& Tavant-garde , qui alors (e trouve ia dernière , devient plus maigre. Au refte , ces chèvres ne font point peu- reiifes iorfqueileg font ainiî ralfemblées, Ov ■n 322 Supplément à FUifioire^h iSc ce n*eft même qu à coups de follet ou de bâton qu'un homme peut paffer à travers leur troupe. En les pretjant jeunes , elles s'apprivoifent aifément , on peut les noacrir île la<^ ^ de patta » Je tlé, de feuilles de dioiuc, &c* les mâles font afîcz péteilans & raéchans même en domefticke , & ils donnent des coups de cornes aux perfonnes qu'ils ne con- noiiîbnt pas -, loriqii'on leur jette des pier- res, ils tfe mettent en poûurr de dcfenfe, &: parent fouvieait k coii:. de pierre avec les cornes. Uncude ces ohèvires fautantes, âgée de trois afis^ que nous avions prifc au Cap j & qui étoit fort farouche, s'ap- privoifâ fur le Vaiifeau , au point de ve- nir prendre du pain dans la main , & elle devint lî iriaede de tabac, quelle en deaaaàndoit vaincc empereffcmenft à ceux qui en ufofent \ eïïe iênibloit le favourer & Tavaleravec avidité^ on iiû donna une affez grande quantité de tabac en feuille quelle mangea de même avec les cotes Se les tiges de ces feuilles ; mais nous remarquâmes en même temps que les f:hèvres d'Europe qu'on avoit embar- Y '.' u.iy des Animaux quadrupèdes. 525 qiiées fur le Vaiffeau pour avoir du lait , mangeoient auiE très - volontiers du tabac. '•t"2l "rî] :* ;*>r%"^>l t^ T>'y Ql»rft- Les chèvres fautantes ont une longue tache blanche qui commence par une ligne au milieu du dos , & finit vers le croupJDn en s'élar^giâânt -, cette tache blinc>«e n'dè pas a.pparente fur le dos lor/que ranimai eft tranquille , paixe cuelle eft couverte par les longs poils fauves qui l'entourent ; mais , lorfqu il faute ou hfondit en baiflànt la tête, on voit alors cette grande tache blanche à découvert... '■::.i^\:}îm^n^- mp ■.nvâihuvvà. Les rhèvres Ciutantes font de la gran- deur des axis du Bengale , mais le corps & les membres en font plus délicats & plus déliés i les jambes font plus hautes *, le pelage en général eft d'un fauve- jau- nâtit ou d'une couleur de caneîle vivej la pari;e poftérieure des pieds , une par- tie du cou 5 la poitrine , le ventre Se la queue , font d'un aifez beau blanc , à l'exception de l'extrémité de la queue qui eft noire -, le blanc du ventre eft borcivl par une bande d'un briin-rou- geâtre , qui s'étend tout le long du flanc \ O vj 324 Supp^^ment à VHipoire\ 41 y a aiiflî une bande de brun-noiratre; qui delcend depuis les yeux jufqu aux Ci ^ins de la bouche -, & fur le front une «utre bande triangulaire de fâuve-jaii- fiâtre, qui defcend quelquefois Jufque fur le mufeau où elle finit en pointe , & qui en remontant fur le fommet de la tête , où elle s'élargit fe joint au fauve- jaunâtre du defliis du corps -, le refte de la tête eft de couleur blanche, elle eft de fonne oblongue *, les narines font étroites & en forme de croiflànf, leur cloifon répond à la divifion de la lèvre fupérieure qui eft fendue , & c'eft-là -qu'on remarque un amas de petites énii- nences hémifphériques , noires , dénuées xie poils & toujours humides -, les yeux font grands > vife & pleins de feu , l'iris eft de • couleur brune -, fous l'angle an- .térieur de chaque œil il y a un larmier •dont l'orifice eft prefquc rond -, les oreil- les font à-peu-près aufïï longues que la tête entière *, elles forment d'abord un tube aflcz étroit, s'élargirent enfuite & finiflênt en pointe moufle-, le cou ell aflez long, grêle & un peu comprimé ;iur les cotés ) les janibeç de devant pa^ •v C)/ '■ - ' ■ . des Animaux quadrupèdes. 325 roiiîent moins hautes que celles de der- rière qui font divcigentes, d^ manière quen marchant l'animal femblc fe ba- lancer de côté & d'autre -, les fabots des quatre pieds font petits , de forme trian- gulaire & de couleur noire , de même que '"oriies qui ont environ un pica de Ml r , avec douze anneaux à cotup- tcx la bafe , & qui ie terminent en un* 'nte lifle. y. f, / ufL:d-.à it»: id Il lenible que ces chèvres fautantes aient quelque preffentiment de rap- proche du mauvais temps, fur-tout du vent de fud-eft qui, au cap de Bonne- efpérance , eft très - orageux & très- violent *, c'eft alors qu elles font des fauts & des bonds, & que la tache blanche qui eft fur le dos & le crou- pion paroit à découvert *, les plus vieilles commencent à fauter & bientôt tout le refte de la troupe en fait de, même. La femelle , dans cette efpèce , a des cornes ain(î que le mâle , & la corne qui eft figurée dans le tome XII de THiftoire Naturelle , eft celle d'un vieux mâle. Au refte , les cornes font de figures fi diftërentcs dans ces animaux > . : A» ■ '• 1 '■ tl "> } IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /y ^fc<^*4» 1.0 l.l JAâllS |2.5 |5o *^^ M^H le 1^ 112.0 11.25 11.4 6" m 1.6 Photographie Sdences Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ,V-."Q ^JU ^.•^UM . \ (à^^ •^ ^ a: 325 Supplément à VHiJloire "^ que , fî on vouloit ranger Tordre 6ts gazelles par ce caratâère , il y aiiroit des chèvres fautantes dans toutes les divi- fions. » î.tiï> \ »«**." ' 'y^. ■V^.-^ ':Mi ^:' r Après avoir comparé tiétte' descrip- tion de M.Forfter, & la figure que nous dormons ici f planche XXI ) de cette chèvre fiutante du Cap , il paroîtroit au premier coup-d œil qiie c'eft le même animal que celui que M. Aïïtimand appelle bonttbo'k , & dont il donne la description & la figure dans le nouveau fiipplément à mon Ouvrage, imprime à Amfterdam cette année 1 78 1 , & que j*ai hit copier ici (planche xxi ); cepen- dant j'avoue qiul me refte encore quel- que doute fur Tidentité de ces deux es- pèces, d'autant que la chèvre fautante eft 2cçrpé[ét fijrîngerbok j & non pas bon W^o^ par les HoHandois du Cap. ' ■ • ' Il (e pourroit donc que cette chèvre Mutante , décrite par M. Forfter , fut de îa même e(pèce ou d'une efpèce très- voifine de celle que M. Aliamand a nommée h gabelle à bourfè fur le dos , ^i."t: .".Vv: ';.. ' T'>f*''t/.;Y '- «• .• "^ PL XX7. paa . 3 a S. LA. GAZBLI/B ow CHEVRB S AV TAN TE DF CAP ^'é' •■ê.:,f-J,/. %. .■■«'■ * \ ■i »■■. ■■■/* .fî '■■*r>>?tA'.. v\fcir''';- '^^ . i !r • .^' -^h.-i. ïi-'\ ':- --tt. '^»'■ -I ,.*ri-..'..ii»-/».?*.¥î.«iuj^-*>-:i # \i'- Jr.i ,t JiÇ\ '% des Afuniaux quadrupèdes, ^ly d autant qiie tous deux s'accordent è dire qu'on n'aperçoit la bande blanche, qui eft iur le dos, que quand cette chèvre ou gazelle coure ou faute, & qu'on ne voit pas ce blanc lorftju'elle eft en jiepos : voici ce que ce lavant NatUralifte en a publié dans le fuppl^- ment'à mes Ouvrages , volume l^ yéd'uion de Hollande , page 142. â t-- .:•• ,,'..SA sJ: . -^ . «Vit " -m -1 rfSïMf:^ il- ■.■<>■ 5 2 8 Supplément à- VHiftmré^ <^^ *9d, f^ / *-v' ^Wè'tA GlZELLE A BOURSE SUR LE DOS. liînvkl Par M. A L L A M A N ». no 'i^ > Vtc ïa fàgacité ordinaire , M. de Biiffon a éclairci tout ce qui a été dit jufqu à préfent d'embrouillé au fujet des gazelles-, il en a exadement décrit & déterminé toutes les diflérentes efpèces qui font parvenues à fa connoiffance , & il en a tronnu plus que perfonne avant lui, mais, dans la nonibreufe lifte quil nous en a donnée, il na pas cru quil les avoit toutes comprifes. Ces animaux habitent pour la plupart l'Afrique , dont l'intérieur eft pfefque encore entière- ment inconnu *, ainiî , on ne peut pas douter qu'il n'y en ait nombre d'efpèces qui n'ont point été décrites. La gazelle dont je vais parler en eft une preuve •, c'eft à M. le capitaine Gordon que nous en fommes redevables. Cet Officier , que j'ai eu pliis d'une fois occafion de nom- mer, joint à toutes les connoiilance$ des jinimaux quadrupèdes. 329 de Tart militaire , un vif defîr d'enrichir THiftoire Naturelle de nouvelles décou-» vertes: ceft ce qui Ta déterminé, il y a quelques années, à entreprendre un voyage au cap de Bonne-efpérance , & à y retourner Tannée paflée , après avoir obtenu de la compagnie des Indes ^ un emploi de confiance , qui ne pouvoit être mieux exercé que par lui , mais qui nef Tempêchera point de pouffer fes re- cherches comme Naturalifte. Depuis qu ii y eft arrivé, )'ai eu la fatisfaâiion dap^ prendre par fes lettres , qu'il a déjà dé- couvert trois animaux qu'il m!envoie, & qui jufqu'à préfent n'ont point été vus en Eiu'ope. En les attendant avec impatience , je vais faire connoître la gazelle qui fera le fujet de cet article , & qu'il avoit placée dans la Ménagerie du Prince d'Orange. C'étoit la feule qui fût reftée en vie d'unç douzaine qu'il avoit amenées avec lui. Nous fommes redevables du deflîn de cette gazelle à M. J. Temminck, Re- ceveur de la Compagnie des Indes , amateur bien ^onnu par fa Ménagerie préciçufe d'oifeaux vivans , & par fon I * \ < t n 530 SuppUmenî à VHifloire Cabinet cToifeanx préparés très-rares; Cette gazelle reflcmHe prefqu en tout à la gazelle commune, décrit par M." de Btifibn & Daobenton (a) i eUe a les cornes annelées & cohtoiimèes de la même façon, & également noires •, elle cft de la même coideur , avec les mêmes taches -, elle eft un peu plus grande , mais ce qui la diftingiie , eft une nie de poils blancs longue de dix pouces, qui au premier coup-d'œil n onre rien de particulier, & qui placée fur fa partie poftérieure du dos, en s'étendant vers l'origine de la queue s quand elle court, on eft frappé de voir tout d'un coup cette raie s'élargir & (ê convertir en une grande tache -blanche , qui s'étend pref- que de côté & d'autre fiir toute la croupe*, voici comment cela s'opère : fanimal a (ur le dos une efpèce de bourfe faite par la peau, qui fe repliant des deux côtés, forme deux lèvres qui fe tou- chent prefque , le fond de cette bourfe cft qpuvert de poils blancs , & c'eft l'ex- trémité de ces poils qui , paflànt entre — — — ^— i— — ■ ■ » 1 1 » ■ ■ I — — — (aj Voyei tome XII , pages 97 ô" 115. f^ des Animmx quadrupèdes. 331 les deux lèvres, paroît être une raie ou ligne blanche *, lorfquela gazelle court , cette bourfè s'ouvre , le fond blanc pa- roît ^ découvert , & dès quelle s'arrête, h. beurfe k referme. Cette beSe ga- zelle n'a p^ vécu long-temps dans ce payé, «lie eU 'orte quelques mois après ion arrivée \ elle étoit fort douce & cramtîve, la moindre chofe lui faîibk peur ic l'engageait à courir. J'ai joui trèsrfottvent du phifir de lui voir ou- vrir Ùl bouriè. 19 ^' i. 1 A:^ ,*-...-.>».. - - -> ,.,4! ^r;i ^i .;« j ' 'iir v>j|. ;|^x^-;: •■^ • ;*< . .• / ■^vi ^ifn - ^ ■ ■ «.^ ' ■ - . .. r » 1 1 (1^ ■■■. ,-'-î^--. ,1- .. 1 , .#,) ■ ^'; T*^' ^ . ^^ ■ - ■ . j - * - Voici ia fcconde eipèce de gazelle ou chèvre (àutante dont M/* Forfter ont bien voulu me donner le deflin, & que j*ai fait graver ('planche XXii). "c< M. Kolbe eft le fcul , difent-ils ^ gui ait jamais parlé de ce bel animai, le plus lefte de tous ceux de fon genre s il k tient flu: les rochers les puis in- acceflibles , & lorfcju'il aperçoit un homme, il fe retire^ d'abprd vers des places qui'font entourée^ de précipices ; il franchit d'un faut de' gi?ands inter- valles d*uiie roche à Tautrè, &: fur des pro« fondeurs affireuifes-, & lorsqu'il eftpreffé par les chiens ou les chaffeurs , il fe îaifîb tomber fur de petites faillies de rocher , où Ton croiroit qu'à peine 3 Y eût aiîèz d'efJDace pour le recevoir 5 quelquefois les chaffeurs qui ne peuvent les tirer que de trcs^om & à balle feule, les bleflent & les font tomber \. ^^i#r^'.^.^*>'à>l ^MéUtattik .^' «1^.. .." ' ^•- . itV'M^ *- ^ ' PlJOai.pi^ 53a lE lCHPPgp;Rj34^GBB. tfW'LB SAITTBUB. BEES RjOCHBBJ • ■^'-, 1 W.4-^'5;.'«^.'!a:: ■.vj;.,,;li^:;,*:;:' ..ft./M ^1* ■ A.% ■t i.i^jtt^i .î ">. ■■# i ^M UCIU \ ^H ift> mari noir* m Il V/ 1^1 fôAs 1 <ÊÏÎ, feç( «'an \J -^m m' 'w f '■ ■ ïf»** '' • >m\--"' ■^N- -^Nt-».' ■#■ ;# •»^'' .-v »■ \ V. ^^m^~u^l^^■mlÊ^mtm ►«•i^.m»- ■ 'Hfl.' '. ^i\f-':m3m' 'j <»• des Anîmmx quadrupèflei. yn dans fe fond des pr&^îcès. Leur cKaîr eft excellente ^ imngei^ , ék.paiTeipoux le -inoîUeiir'^ gibier ^ti pays viciir peil éft- léger^ peu adhèrent & tombe aifêment en toike fàifenvoii s'en (ert ait€ap pbiir &ire des matelas , Se même on piqur avec cei poils des jupes de fbtùnes* * Ce faiiteàr des rochers éft de la g^kh^ deitr dé 'iâ thèvre cotnmiiné,' mais iî a' les jambë^ beâuc^p plus iônj^és *, fa t$të^ eft ârroMei elfe eft ii'un grîs-)aunâtre, roarqnétè pAt-d pair là aé Jietites raies* noires ^^emtifeu, les lèvres ôt fcs cr , î*^ f0Â^ dàsytùk ïdttt abîrs -, cfcvànt èhiqùe' œif, il' y; a to'lirtnter avec un graridori- fec (fe foÇfiiV ovale V les bj^illes font aflçz^ grandes , & çnifféht èh pointe -,1^ çorncàs 6ht èimiron cifiq potfdes de longueur,^ cllesvi&t droite^ & Mes à la fôintei* ixiais riaée^ dé ^uel<|ues anneaux à ta baie v la feiiîèl|é rî*a point de corrics -, îé poil Sf poff^'é^ bMrib I & racine, iipm où noir MiMîfeÀi/fe^a^tV^^h^grKâtre à:r^^^ mité *, les pieds & les oreilles foh^ cou- verts-de-p^ls blanchâtres', la queue eft -ij:iiitt4Ui i J ''% . }54 SttppUment à VHifMre iiyy^'i BU KAÏÏ'Ù & DU NA0a Nous METTONS ces dcicç arimaiBc cnfèipMç , parce cptiïf pnt mx .cara^ére coBdmun , qui nappaf tient cra'à^ fi|x •, c çft d'avoir le^ (cornes j^éçom^ee^en^ avant -^ au lieu mie , (Jaris toutes les aii^s eipèoes /#€ ! -T// j /&^- <:Af x^xivj^ la figure du, ^gji^* plpmçhe xtvï ^çmt du ^^qf^v ,& j'ai ^^,.d'âprès M'.,A^n|R)p^^> ^^ vafièt& ou tfdis eï^èqes de cçsaÂiiîiaux , dontîa premicrç^i» c eft-à^^ j^aroît être le dama des i^nc;9hs. M.ràllas éff du même avis ^ il dit cjue la feipiçlle & le mâle- nangpér pnt çgafcment dès cor- néiïV^' ii a repiàrqpc> çomp^ le ^B^, ^nè dilpofition ^^méW-M^^ NBM mil I II ifiiiin» i.uj O'fi' y (a) SUum fuijus mimaUs caput èum ttt^hks piàh '..-¥■ .V-..*- ■.-.À,'^*;; ■=.i t' n^V; des. Animaux quadrupèdes. 551 La feconde efpèce eft: le nagpr : M.. ï^aHas avoit écrit, dans Ton premier Ouvrage ( Mifcellane^a ) , dout }'aî donné la figuré (planche ^LVi^ volume XII) , en ce que ce nagor du Cap a le inufeau un î ( :■:> l fttù déncmm prîmorum m ùjftâ/m mtutilU mimê» ijum phaè fiiifpitiirem effi. didUi; hlttt ¥kim tm^im fenoj qmmm di^o medii latiffimi , fiiobli^ui^ rpfl(4 tranfversâ aeU terminantitr , hterales yen paivi , Uneor fesfiint. Pallas, SpicHegia Zoologica^ page 8. - (bj Hift. Nat. mme XU^p^gn ^%^M,fbuff •4^ :.r-^xf^¥?^%^.-^ -kr^^j^'iJSi- 'm--- i. i ë v . .i ■■<■' - * . ■ *■ '* 5^5 Supplément à PHijIoire ipcii effilé, & les cornes un peti moins courbées en avant que le nagor Sénégal. Voici les notices qu'ils m'ont données h ce fûjet. ■-'V- i 4 . 1 . ce La chèVre que !*on appelle flee/t' Bock oU bouquetin ^ au cap de Bonne- êfpérânce , nous paroît être une variété du nagor donné par M. de BufFon. On trouve ces animaux fiir les rochers qui font la pointe des terres du cap de Bonne- efpérance , & fiir les plateaux de tips montagnes pierreufes parmi les broA fiilles -, ils courent avec une très-grande vitefle , & font des fauts de huit à neuf pieds de hauteur y comme leur chair eft très-bonne à manger , on les chaffe fâhs cefle , & Ton en à beaucoup dé- truit. Cet animal eft de la grandeur dune cKèvre commune , d'environ deux pieds /îx pouces de hauteur*, Ton poil eft d*im toUge-bnm fur le dos & les côtés du corps, 8c d'un bïanc-fale fous le ventre-, il y a au-deflus des yeux, fous le cou & fur les feiTeç, une tache de cette der- nière couleur blanc - fale •, le poil àti [i S''!'/ ' -^■^■- •. oreilles « :. A- ~-f.- * } ■ ij»L' J : ' des jinimaux quadrupèdes. 337 eilles eft fauve , elles font arrondies à ^ciirs extrémités-, on voit, fous chaque ceïl , un larmier avec un petit orifice ; les cornes n*ont que cinq ou fîx pouces de longueur i elles font noires, ridées à la bafe j KfTes à la pointe, extrêmement eflSlées & courbées en avant : la queue eft courte, à-peu-près comme celle des chèvres ordinaires. ; *k>i ?i^3i. j «. i^^^a*:^ Une autre efpèce ou variété du nagor, eft ranimai que Ton appelle au Cap gryf- lok ou chèvre grife; elle diffère du fteenbock par la couleur de fon poil, qui eft gris , au lieu que celui du fteen- bock eft rouge -brun. Ce gryfbok eft une féconde efpèce de nagor, il eft de la grandeur d'une chèvre commune , & il a les jambes plus longues que le fteen- bock à proportion du corps ^ fon poil ne paroît gris que parce qU*il eft mêlé de longs poils blancs ^ car, en voyant ranimai de près , on s aperçoit que le fond eft d'un brun-rou(sâtre ou marron j la tête ôc les pieds font d'un brun plus clair que le corps , & le ventre eft d'une couleur encore moins foncée -, le mufeau eft noir •, les yeux font environnés de Supplément* Tome XU ? ( ( N ■■/ 3 3 8 Supplément à VHiJloirt poils de cette même couleur noire •, il y a , comme dans les autres chèvres , des larmiers fous les angles antérieurs des yeux •, les oreilles font à - peu - près de même longueur que la tcte , elles font de forme ovale, & couvertes en dehors de poils courts & noirs -, les cornes ont environ cinq pouces de lon- gueur , elles font ridées d'un ou deux anneaux à la bafe > liâès vers la pointe , qui eft très-aiguë , courbées en avant, èc de couleur noire. \ Cette efpèce de nagor fe. trouve ton* jours dans les plateaux au - de(fus des montagnes pairmi les rochers, les brof- ûilles & la bruyère v il n'eft f>as fi léger à la courfo que le fteenbodc , car les chiens Tatteignent quelquefois à la chaflèi la chair eft auffi bonne à manger qiie ceUc du fteenbock , & on les trouve quelquefois enfemble fur les montagnes àx\ cap jde Bonncr-elpérançe. t ^ 1 Une troifième efpèçe de nagor eft le hcebok ou chèvre pâle, qui reffemble prefqu'en tout b\\ fteenbock j à l'exception de la couleur du-poil qui cft beaucoup pliis pâie^ ce qui lui a fait donner fon nom* ». 4f -I âts Animaux quadrupèdes. 535 En comparant ces trois animaœ^», d*après les notices qiie nous venons de citer , il me paroît qu'il n'y a tout au plus que deux efpèces diftindtes , c'eft- à-dire, le nagor fteenbock & le nagoif gryfbok ; & qiie le béekbok n eft qu'une variété du premier. ~ " «f?^'' .\%..H'l^*»S'.' ■' -Si -■/•v4 ^,,j^méi^ ,i^« . t • I • ' ■-■ ■'>. " ■ .1 ^' ''^''■-'' ■ i- .' ■ ■■ *■ '• " ■ ; a pas la barbe -, il n*a pas non plus toutes les marques auxquelles on peut reGon-*|. noître les gazelles : cependiint il appar-»r tient à leur clafle plus qu à toute autre4 M. Gordon , qui m'en- a envoyé le^f deflins & la peau , me mande que ,v quoique la race de ces animaux (bit aliêz^^ nombreufe, ils marchent cependant en; petites troupes, & quelquefois même le mâle eft ieul avec fa femelle ^ ils fe tien- r nent près des fontaines , parmi les ro(caux,^, doû ils ont tiré leur nom, & aufli dansy^ les bois -, il y en a d une couleur diffé- rente , mais qui paroifTent cependant être de la même efpèce , qui fe tiennent le plus fouvent fur les montagnes, /, , Ceux dont nous parlons ici , ont tout le defTus du corps d*un gris-cendré*, ils ont le defTous du ventre , la gorge les- frffes blanches ; mais ils n ont point cette P II) f f 34^ Supplément à VHiJloire ^ bande roiiflatre ou noire qui féparc la couleur du ventre d'avec celle du refte du corps, & qui (e trouve dans la plu- part des autres gazelles \ leur tête eft chargée de deux cornes noires » envi- ronnées d*anncaux jufqu au - delà de la moitié de leur longueur , mais ils ne ibnt pas fort proéminens *, j'en ai compté dix fur celles de ces gazelles , dont j'ai la peau bourrée -, ces cornes font tournées en avant , & fe terminent par une pointe liffe ik fort aiguë* -, leur longueur eft con- fidérable pour \x taille de l'animal *, en droite ligne , elles ont dix pouces de hauteur, &, en fuivant leur courbure, , elles font longues d'un pied trois pou- Ces*, les oreilles font aufîî très-longues, elles font blanches en dedans*, près de chacune d'elles, il y a une tache chauve o\i fans poils. Ces animaux ont de beaux yeux noirs . èc des larmiers au-deffous -, ils ont quatre mamelles, à côté defquefles il y a ces deux ouvertures dans la peau , qui for- ment deux tubes , où l'on peut faire entrer le doigt , & dont il a été parlé dans l'article précédent fur kt i\ des Animaux quadrupèdes. 343 gazelles -, leur qiteiie eft longue , plate 5c garnie de longs poils blandhâtres. M. Gordon m*a envoyé la peau d'un autre individu de cette cfocce, qui reA femble tout-à-fait, par les cornes, à celui que je viens de décrire , mais qui en difr ère par fa couleur , qui eft d'un feuve-roufiâtre très - foncé •, c*eft appa- remment un de ceux qui habitent les; montagnes. Les femelles des ritf)olcs reffemblent ,' par leur couleur, aux mâles v mafe elles n ont point de cornes , & elles font plus petites, comme on pourra le voir par leurs dinptônfîons , que je donnerai à la fin dé cet article. ' '''' ^^ Pour trouver ces animaux , il faut aller affez avant dans Tintérieur du pays. M. Gordon n en a vu qu'à cent lieues du Cap. ^ Leurs cornes , tournées en devant 'y font d'abord penfer au nanguer , décrit par M. de Buâbn(^3^; mais ce dernier «.:.:t-. J <. { ,"■■'■ \,' 1 «• n^ . ♦ \\ (h) Vonx le voïiime XII de cet Ouvrage, fûg« 10 1 & planche xxxyi* Pi\r •j 44 Supplément à VHiJloire anhnal a les cornes beaucoup plus cour* bées en crochet vers leur pointe , & moins longues que celles du ritbok \ il çft auffi plus petit, (à couleur eft difFé- xente, & il y a fur fon corps beaucoup plus de blanc. Il eft vrai que M. Adanfon a obfervé qu'il y a trois efpcces ou va- riétés de ces nanguers , oui ne diffèrent eue par la couleur*, ainn, la couleur ne iiifEt pas pour prononcer que ces ani- maux ne font pas de la ménie efpèce, mais ce font les cornes qui l'indiquent* Je crois, avec M. de BufFon, que le nanguer eft le dama des Anciens -, on ne peut guère fc refufer aux preuves qu'il en donne : or Piine compare les cornes du dama à celles du chamois, avec cette feule différence , que ces derniers les ont tournées en arrière , au lieu que, dans les autres, elles font tournées en avant. Cornua j dit-il , rupicapris in dor» fum adunca > damîs in adverfum. Je doute que Pline fe fût exprimé ain(i,s*îl avoit voulu parler des cornes du ritbok *, leur courbure n a rien de cpmmun avec celle des cornes du chamois. Les cornes je Tanimal , que M. de Bu&n a nommé sv des Animaux quadrupèdes. 345 . nagor (c) g leur reflettîblent davantage y elles font auffi dirigées enr avant, mais légèrement*, cependant elles font beau- coup plus courtes que celles du ritboic, puifqu elles ne s'élèvent pas à la hauteur de nx pouces, & elles n*ont que deux ou trois anneaux près de la bafe , autant au moins qu on en peut juger par la figure que M. de Bulfon en a donnée 5 ajoutez à cela que le nagor a une queue fort courte. Ces difïerences paroifTent indiquer une diverftté de race, & non pas une fimple variété dans la même cfpèce. M. de Buffbn croit que ce nagor eft le même animal que Seba a repré--; fente dans la XLii* planche » figure 3 de fon Ouvrage , & auquel il a donné très - improprement le nom de ma\anc ou cerf d'Amérique ; mîds ce prétend* cerf américain a les cornes tournées en» arrière ,, alTez grandes &: environnées d*une arête contournée en fpirale „ depuis k bafe prefque jjufqa^ Textréniitév &y II (c) ybyei volume XII,. /âge .151 £( piançht: " K - '-' ■ i • - - » 1 *> --.<• y4^ Supplément: à VHijloire de plus , une fort grofle queue , carac-^ tères qui ne conviennent point au jiagor. .* A cette occadon , )e remarquerai encore que la quatrième figure de la même \ planche de Séba, que je viens de citer, ; ne me paroît pas repréfenter le kob ou - la petite vache brune du Sénégal > c . îin ?» le fiippofe M. de BufFon (d^ , nuis ie bubale , ou on reconnoît l. îa coiii orma- tion de ies cornes, & a;:.: caches noires . qu'il a fur les cuiffes. M. Pallas la bien .^ reconnu s cependant il n'en eft pas moins vrai que Séba s'eft groflîèrement trompé en appellant ctt aninul temamafama j &. en le difaiit originaire de la nouvelle E/pagite, ï> jI ■ T -. \ ■^f^^fDimenfions du Ritbok mâle, f y pouces. lignrt. Longueur du corps % de- «*>-»^^i^^^ puis f origine de la ; - . ^,./< ' ■ ■ 'ft) . * ■^l'^i ■it^i^L'i^ . i.^-'-i . )uce«. lignrt. des Jtnimaux quadrupèdes. 547 •9 "^ •' -• piedi. pouces, lignei. queue jufq ^'au bont du mufeau 4. ;• # Hauteur du train de de- vant • .. 1. 9. ir — du"* train de der- * , rière j , # g \ Longueur de la tête , de- : » puis le bout du mu- feau jufqu'à la bafe des cornes // 10 . g ^ , — — des cornes en ligne droite n 10 . ç, — en fuivant la cour- bure...• N. I?. If Circonférence de la bafc y;;. des cornes if ) * 0 ^ : . Diftance entre les pointes V v ■' ; des cornes n 10. n ^îw, — entre leurs bafes. . . // z. // ' Longueur des oreilles. ... u 7 • il ' Diftance entre leurs ba- >^ les ..•....•«..••.•. // 4 * If Longueur de la queue . . . • u 11. // ' Dimenjîons de la femelU du RîtbcL !v - « :/ pied», pouce», lig ^c^. Longueur du corps , de- , ,^, puis l'origine de la . T. ^^'''.'-^l -/'/;%_ '':'/'• ^-^f^'v ^ queue jufquau bout da i!- ' **- <'^ '" ■' Pvî ^ 548 Supplément à PHiJioire pieds, pouces. lignes mufeau •••..*•••••.•• t 3> 9*- 6, Hauteur du train de de' vanc •^.. .. 2.. 7.. 6,. ■ du train de der- rière.. ••• 2. 9. ^^ Longueur des oreilles ... . ^ 7. // ■ I de la ^ueue.t ...... .. // 1^0 «. ^^^ ri- si', tvrvXI. ' Tonv.X. •1 i- ^ ■• ,# TiSJLni, paa 3 4 S' rm^^ -mi t-Ès". k»»"->-'4sJt-'^'-- ' 'mk LE KITROKMAUV.. Supt. Jsrnjd Pi. XXlKpaq S4S. "i;41!i^6èlii!f' .*iJ\^'^ .V^^ ■ ^^'''^ ■^Nx ff ^î^-? v-<^ ,SBV«S*^^ >v^: nm • ■ ././. IjK RITBOK FBÎAïBIvXiK u. des jà *# • f / 1 k DE 1 M. I en aval ne font mais le efpèce < qiie j'ai Natiira] cette H ^ I des Ammaux quadrupèdes. 3.49^ /.. - ■H'i DE LA GAZELLE KEVEL. ■ \: ■••■> •• ' . - • *' M jVl, PAtLAs me paroît fe tromper en avançant que le Kevel & la Corine ne font pas deux efpèces différentes , jnais le mâle & la femelle dans la même efpèce de ga:[elle ; s'il eût fait attention qiie j'ai décrit les deux fexes, ce favant Naturalifte ne feroit pas tombé dans: cette méprife. . ; / 1 îîîaîL #♦* n ** i "^^f. <;$» 35© Supplément à VHijîoire LE B O S B p K, Voici- encore une très-jolie gazelle , dont M. Allamand vient de publier la defcription dans le nouveau fupplément à mon Ouvrage fur les animaux quadru- pèdes -, nous en donnons ici la figure (planche xxvJjSc croyons ne devoir rien omettre de ce qu en dit ce favant Naturalifte. t ce Les HoHandois du cap de Bonne- efpérance donnent le nom de boshok à une très-jolie gazelle. Ce mot, que j'ai confervé , fignifie le houe des bois j & c'eft effedbivement dans les forêts qu'on trouve cette gazelle -, fes cornes ont quel- que rapport avec celles du ritbolc , elles font dirigées & courbées en avant , mais fî légèrement , qu on a peine à s*cn aper- cevoir \ cependant , s*il n'y avoit que cette différence dans la courbure des cornes , je n'héliterois pas à regarder le boibok comme une variété dans Tefpèce du ritbolc ^ mais ils diif èrent fi fort à des Animaux quadrupèdes. 351 d'autres égards , qii*on ne peut guère douter qu'ils n'appartiennent à deux famines diftindkes. ? . ^ Le bofbok eft plus petit que le rit- bolc •, la longueur de fon corps eft de trois pieds lix pouces , c'eft~à-dire , d'en- viron im pied plus courte que celle du ritbolc -, il en diffère encore plus par les couleurs •, le deflùs de fon corps eft d'un brun fort obfcur , mais qui tire un peu fur le roux à la tcte & k>us le cou -, fon ventre eft blanc , de même que l'inté- rieur de fes cuifles & de fes jambes -, il a aufîi une tache blanche au bas du cou s les feffes ne font pas blanches > comme dans la plupart des autres gazelles , mais la croupe eft parfemée de petites taches rondes , d'un blanc qui fe fait d'abord remarquer , & qui lui font particulières > fes cornes font noires & torfes en lon- gues fpirales , qui s'étendent au-delà de la moitié de leur hauteur *, on voit fur fon front une tache noire -, il n'a point de larmiers *, fes oreilles font longues & pointues \ fâ queue a près de fix pouces , & elle eft garnie de longs poils blancs > il a (juatre mamelies , &> à leur côté> I ( ( 5J2 Supplément à F HiJIùirt les deux poches ou tubes qui fe troiN vent dans le ritbolc^ Les femelles diffèrent des mâles en ce qu elles n*ont point de cornes , & qu'elles font un peu plus rouflcs. M. Gor- don, en m'envoyant le defïin de cet animal, y a joint la peau d'une femelle, où j'ai trouvé les mêmes taches blan- ches qui font fur la croupe du mâle. Les bofboks ne fe trouvent guère qu'à fbixante lieues du Cap *, ils fe tiennent , comme je l'ai déjà dit , dans les bois , où ils fe font fouvent entendre par une forte d'aboiement aifez femblable à celui* du chien^ Dimenjions du Boshok, pieds, pouces, lignes ï'Ongueur du corps, de^ puis le bout du mn- feau jufqu'à l'origine de la queue. ......... r. 3. C» a Hauteur du train de dc^ vant 2. ;. (. >■ du train de der- rière 2. 7, 3« Longueur de la tcte ^ de- ■"■■ . 'V r,W J7, Tan^. I^Bdk. PÙXXf^^a^ 3$jk m&M, <«*-î^>-^î' /''^-Î5jVjlj^> ^^i M ['\,V M"^ ^.W*%f\>^ V^ ^V V ,**v :■"« ,^6^ XKJBOSBOi:. des puis Teau j ' cornes Longueu i . ^v \u:*-\-:-ïX\ des Animaux quadrupèdes j j j ^ieds. pouces, lignei» puis le bouc du mu* feau jufqu'i la bjfc des cornes 軫..« g 7» B Longueur des cornes // xo. i^ —— des oreiltei ...... . // ^« ^. ■— de U queuct.!.... u i» m 354 Supplément à VHiJloire y DE LA CHÈVRE BLEUE. ciC-»ETTE ANTILOPE, dit M. Forftcr, cft très -commune au cap de Bonne- efpérance , où on l'appelle la chèvre bleue ; cependant fà couleur n'eft pas tout - à - fait bleue , & encore moins bleu - célefte , comme Hall Ta fiippofé dans Ton Hiftoire des quadrupèdes , mais feulement d un gris tirant un peu fur le bleuâtre •, cette couleur n eft même occaiionnée que par le reflet du poil qui eft hérifTé lorfgue. l'animal eft vivant-, car, dès qu'il eft mort, le poil fe couche ou s'applique fur le corps, & alors tout le bleuâtre difparoît entiè- rement , & on ne voit à fa place qu'une couleur grife. Cet animal eft plus grand que le daim d'Europe -, fon ventre eft couvert de poils blancs , ainfî que les pieds, îa touffe de poil qui ter- mine la queue eft auflî blanche -, & il y a , fous chaque œil , une tache de cette même couleur y la queue n'a que des Animaux quadrupèdes, 355 fept pouces de longueur -, les corne» font noires , ridées d'environ vingt an- neaux j un peu Courbées en arrière , & ont dix-huit ou vingt pouces de longueur \ la femelle en porte auiïi bien que le mile, i» 3 5 (J Supplément à VHiJloire des lE CHEFREUIL DES INDES. ê W-ous DONNOfis ici (planche xxvi ), la figure d un animal des Indes ^ qui noiis paroît être d'une cfpèce très-voifine de celle de nos chevreuils d'Europe, mais qui néanmoins en diffère par un carac- tère afî'ez eflëntiel, pour qu'on ne puiffe pas le confidérer comme ne formant qu'une fimple variété dans l'efpèce du chevreuil *, ce caradère confifte dans la ftru^ture des os iiipérreurs de la tcte , fur lefquels font appuyés les meules qui portent le bois de ce chevreuil. Ceft encore au (avant Pfofeffeur M. Alla- mand que Je dois la connoiflance de cet animal , & je ne puis mieux faire que de rapporter ici la defcription qu'il en a publiée dans le nouveau fupplément à mon Ouvrage ftir les animaux quadru- pèdes. «< Nous avons vu , dans les articles précédens , que l'Afrique renferme grand nombre d'animaux qui n'ont Jamais été des Animaux quadrupèdes. 357 décrits •, cela n'eft pas étonnant , Tinté- rieur de cette vafte partie du monde nous eft prefque encore entièrement inconnue. On a plus de raifon d'être furpris que TAfie , habitée en générai par des peuples plus policés , & très- fréquentéc par les Européens , en four- nifTe fouvent , dont aucun Voyageur n'a parlé *, nous en avons un exemple dans le joli animal qui eft repréfenté dans la planche XVII (a), II a été envoyé de Bengale, en 1778, à feu M, Van der Stel , Commiflaire de la ville d'Amfterdamj il eft arrivé chez lui en très-bon état , & il y a vécu pen- dant quelque temps *, ignorant le nom fous lequel il eft connu dans le pays dont il eft originaire , je lui ai donné celui de c/ievreuii , parce quil lui ref- femble par Ton bois & par toute Ùl figure , quoiqu'il foit beaucoup plus petit. Celui de chevrotain auroit mieux répondu à fa taille , mais ceux d'entre les che- vrotains qui portent des cornes , Içs ont (^J Voyti, dans cô volume , /»/tf//cA6 xxyrî 358 Supplément à VHiJloire creiifcs, & non pas folides connue îe font celles de Tanimal dont nous par- lons 5 qui par conféquent en. difFère par un caraâ:ère eflentiel *, il a plus de traits de reffemblance avec îe cerf*, mais il en eft trop diftërent par la grandeur, pour quon puifTe lui en donner le nom, à peine a-t-il deux pieds fept pouces de longueur , & fa plus grande hauteur n'efi: que d'un pied & demi. Le poil court , <îont fon corps eft couvert , eft blanc depuis fa racine juf- qu*à la moitié de fâ longueur , Textré- mité en eft brune , ce qui fait un pelage gris , où cependant le brun domine, principalement fur le dos & moins fous îe ventre -, l'intérieur des cuiffes & le deflbus du cou font blanchâtres \ les £ibots font noirs & furmontés d'une petite tache blanche *, les ergots font à peine vifible. Sa tête, comme celle de la plupart des animaux mâles à pieds-fourchus, eft chargée de deux cornes qui offrent des fîngularités bien remarquables-, elles ont une origine commune à la diftance de deux pouces du bout du mufeau : là des j^nimaux quadrupèdes, 359 elles commencent à s'écarter l'une de l'autre , en faifant un angle d'environ quarante degrés , fous la peau qu'elles foulèvent d'une manière très - fenfible , enfuitc elles montent en ligne droite le long des bords de la tête , toujours recou- vertes de la peau, mais de façon que l'œil peut Ls fuivre avec autant de faci- lité que l'attouchement les fait décou- vrir 5 car elles forment fur les os , aux- quels elles font appliquées , une arête d'un travers de doigt d'élévation -, par- venues au haut de la tête, elles pren- nent une autre direction , elles s'élèvent perpendiculairement uu - defîus de l'os frontal , jufqu'à la hauteur de trois pou- ces , fans que la peau , qui les envi- ronne-là de tous côtés , les ait quitées *, à ce degré d'élévation , elles font fur- montées par ce qu'on nomme les meules & leurs pierrures dans les cerfe -, elles couronnent la peau qui refte en deflbus *, du milieu de ces meules , les cornes con- tinuent à monter , mais inégalement -, la corne gauche s'élève jufqu'à la hauteur de trois pouces , & elle eft recourbée à fon extrémité, qui fe termine en pointe j 3^o Supplément à VHifloire elle pouffe, prcTqiie immédiatetncnt nu* dcffus de la meule , un andouillcr dirigé €n avant, de la longueur d'un dtmr- pouce *, la corne droite n'a que deux pouces & demi de longueur, & il en fort un andouillcr plus petit encore que celui de la gauche , & dirigé en arrière. La figure , qui a été faite d'après l'ani- mal vivant , repréfcnte bien tout ce que )e viens de dire -, ces cornes font (ans ccorces, liffes & d'un blanc tirant un peu fur le jaune *, elles font fans per- îures , & par conféquent (ans gout- tières. V Cet animal n*a pas vécu fort long- temps dans ce pays , & rien n'a indiqué (on âge •, ainfi , j'ignore s'il auroit mis bas fa tête, comme les chevreuils, ou fi celle qu'il avoit étoit naiffinte, & feroit devenue plus grande èc pkis chargée d'andouillers. Si l'on regarde comme une portion du bois cette partie qui a fon origine près du mufeau , qui s'étend fous la peau de la face, & qui en refte couverte juf- qu'à la meule , on ne peut pas douter que ce bois ne foit permanent > &, dans ce cas, des Animaux quadrupèdes. ^61 ce cas , cet animal offrira , de même que la giraffe'j une anomalie trcs-remarqua- ble dans la clafle des animaux qui ont u des cornes folides. Mais on fait que le bois des cerfs , des daims & des chevreuils, pofe fur tieux éminences de Tos frontal. Dans notre chevreuil Indien , ces éminences font des tubéroiltés beaucoup plus éle- vées, do»t les prolongemens s'étendent entre les yeux jiifqu'aumufeau, ens'ap- pliqiiant fortement aux os du nez, fî même ils ne font pas corps avec eux ; car , quelque effort que j'aie fait pour infinuer à travers la peau une pointe entre-deux , il m*a été impofïible à*j réufïîr. Comme la dépouille de cet ani- mal ne m'appartient pas , je regrette de n'avoir pas la permillion d'enlever la peau qui ©ouvre ces os, pour favoir air jufte ce qui en eft*, quoi qu'il en foit, il peut mettre bas fa ête avec autant de facilité que le cerf, ouifqiie , pofée fur le haut de ces éminences , les meules ne font pas plus fortement adhérentes à ce point 'd'appui , que dans les autres animaux qui perdent leur bois chaque .Supplément* Tome XL Q 3(3 2 Supplément à VHiJîoire année •, ainfî , je fuis très-porté à croire qu il le perd aiifïî : mais ce qu il y a ici de certain , c'eft que cette fingulière con- formation en forme une efpèce particu- lière dans la clafle des ruminans, & non pas une fimple variété, tel queft le cuguacu apara du Bréfîl, qui eft à-peu^ près de la même grandeur. Au milieu du front, entre les deux prolongemens des tubérofités dont je viens de parler , il y a une peau molle, pliflëe & élaftique , dans les plis de laquelle on remarque une fubftance gLn- duleufe , d'où H fuinte une matière qui a de Todeur. Il a huit dents incifîves dans la mâ- choire inférieure, & fix dents molaires à chaque coté des deux mâchoires \ il a de plus deux crochets dans la mâchoire fupérieure, comme le cerf , qui ne fe trouvent point dans le chevreuil d'Eu- rope -, ces crochets fe projettent tant fott peu en dehors , & ils font une légère impreffion fur la lèvre infé- rieure. Il a de beaux yeux bien fendus , au- deflbus font deux larmiers très-remaiv des des Animaux quadrupèdes. 5 (^ 3 quables par leur grandeur & leur pro- fondeur, comme ceux du cerfj ces lar- miers 5 qui manquent au chevreuil avec fes deux dents en crochets , m'ont fait dire ci-deffus , qu il avoit plus de traits de reflemblance avec le cerf, qu avec ce dernier animal. Il a la langue fort longue , il s'en fervoit non - feulement à nettoyer ks larmiers , mais encore fes yeux , & quel-: quefois même il la pouflbit au-delà. Ses- oreilles ont trois pouces en lon- gueur j elles font placées à un demi-i- pouce de diftance de la partie inférieure des éminences qui foutiennent le bois \ fa queue eft fort courte , mais afl'ez large , elle eft blanche en deïïbus. La figure de cet animal avoit la même grâce & la même élégance que celle de notre chevreuil ordinaire , il paroiflbit même être plus lefte & plus éveillé ^ il naimoit pas à être touché de ceux quil nfe connoiflbit point v il prenoit cependant ce quils lui préfentoient -, il mangeoit du pain , des carottes & toutes fortes d'herbes -, il étoit dans un parc , où il entra en chalçiir dans les mois de 3 &4 Supplément à VHiJloire mars Se d'avril -, il j avoit avec lui une femelle d'axis , quil tourmentoit beau- coup pour ia couvrir, mais il étoit trop petit pour y réufEr *, il mourut pendant î^hiver 1779. • * Voici Tes dimenfîons. pieds, pouces, lignes Longueur du corps , de- puis le bout du mu- fcau jufqu^à Vorigine de la queue a. 7* H -Hauteur du train de de- '^ vant I • 4* // Hauteur du train de der- rière * I* 6, Il longueur de la tcte , de- puis le bout du mufeau jusqu'aux oreilles // 7. u JI>iftance entre le bout . du ^mufeau j& l'extré- mité des prolongemens des émincnces de l'os ^ frontal qui foutiennent le bois ............. it a • y Xongueur de ces pro- ' longemens jufq^u'à l'en- droit jdjj ils s'élèvent aur defl'us de la tête. ..... n , $• ff •1..1— n des émtnences de M des Animaux quadrupèdes, 365 piçdi. pouces, ligncf* Tos frontal qui font j recouvertes de la peau ) , ^/ .,.^ & tcrm^r^'îs par les meules ••».••••••••. n %*''■■. 9 ^, Longueur de la corne gau^ ^ , . . , che ) depuis la meule )uf> , qu'à fon extrémité en ligne droite // ) . n de fon andouiller , . . // // (T. »— de la corne droite > depuis fa meule iufqu'â fon extrémité u a • 6, --^-> de fon andouiller , » , // u 4 • DiAance entre les cor« nés mefurée fur Tos fron- tal • // JL. I.. Circonférence des cor- nés au - delTous de la meule // 2 • // Longueur des oreilles. . .. // }• tr Longueur des yeux d'un angle à l'autre • // i • // Largeur des oreilles // 2 • // Ouverture des yeux // // $• Longueur de la queuef... ff i* u Circonférence du mu- feau derrière -les na< féaux // 4 • t — — < de la tête entre les cornes & les oreil- les. ••..••. u II* t Q Si ^66 Supplément à VHiJloire ^;':rX': Vi "' ';r*^#^ pîedi. poncei. Rgnci, Longueur du milieu du cou x • m if m, du corps , derrière les jambes de devant. ... . i. 9. # m \ du' milieu du corps. . i. }6. » m. du corps > devant les jambes de dcr* «^t ;' ^^^ > «^^^^ »ére X, ^. 0 \Toin.JI. Te . ■{.«■ ■ • •» ♦ t w w w N"i ■ . r . M :: Cî/l'^t'' — ■-.-• |P^^ ,- :,t,,.,:i.:î ■f "?^P r«?d If ^^K:^î.i^^ - , ^ f -^^H • ■ ■ \t ï > • ^ »■ '^ , K'^»i )^ rjo iv"^:: ': :).). h i.;i^.w :i w ■f té . - * - K . ■i . .', .-.-■'■■ft'-^^- 0 :;";:â iJ^ î i i iL-r ■. ■ , ï t T.l Ji *» > '*^'^'nS> ^' \^' Vji-ï Ti-i^-s Kjw iTy^ JV.gdit Ftxxji.ffa^i Z66, "tiriUM ^-/.-'c^' .•^\'. 11».-! hS^k^ s: 1 1 1 ~îi[ ■ Il I ■» iii ././. 1^ CHirVRBl7T£( lUSâ IK]>Bâ. Jù,_ »fc-' » -ï •^> s- I il %\ .,.).,' i*-Câ? .'■■*♦■ JT.^ r % s- w ■• '■ • «4 1^h *€ «tf-j. «^ î^'^ >:-.L';; Jf , ^■^w'îif ;;V^:»^, /^ it3'.t •44^ ^6,■<"^^^»>>■ ■ '■^^^a*<.' %ir.*->-" 3W.lf '• ï'^r-î ,^.4? «,"..»,. ■! 1. . *'*i fc' t \ t .'* . - 1 r des Animaux quadrupèdes. }6j ' I = DU R E N N E. (a) Nous AJOUTERONS à ce qiic nous avons dit au fujet du craquement qui fe fait entendre dans tous les . mouvc- mens du Renne j une obfervation que M. le marquis d'Amezaga a eu la bonté de nous communiquer. « On pourroit croire , dit-il, que ce bruit ou craque- ment vient des pinces du pied qui fe frapper oient Tune cgntre Tautre comme des caftagnettes, d'autant que les ren- nes ont le pied long & plat. Je cher- chai à reconnoître d'où provenoit ce bruit dans les rennes que le Roi de Suède avoit envoyés à S. A. S. M-^' le Prince de Condé , je le demandai aux Lappons qui les avoient amenés -, ils touchèrent aflez légèrement Tun de ces rennes , & j'entendis le craquement fans pouvoir diftinguer d'où il venoit -, Tam- (a) Suite de Paddition à ï'articîe du Renne J fupplément, y»/««e m , pagt 127. Qiv j(>8 Supplément â VHiJloire mal avoit été touché (î fbrblement qu il n'a voit pas même changé de place , je jugeai dès-lors qtie le br»it ne venoit pas de (es pinces -, je me mis fur le ven- trie , & fans faire marcher le renne , je guétaile moment où il lèveroit (on pied^ dès qu*il fit ce mouvement, j'entendis Tarticulation du pied faire le bruit que j'avois entendu d*abord , mais plus fort, parce que ce mouvement avoit été plus grande je rcftai dans la même attitude pour m'afliirer du craquement dans les pieds de derrière comme dans ceux de devant, j'entendis auffi celui du genou, mais bien moins fort que celui du pied, celui du jarret ne «entend preique pas. l^ Ces rétines font morts tous dieux à Chantilly de la même maladie \ c eft une inflammation à la gorge, depuis la langue |ufqu*aiix bronches du poumon. On auroit peut-être pu les guérir en leur donnant des breuvages rafraîchiflâns , car ils fe portoient très-bien , étoient même aiTez gras jitfqu'au jour où ils ont été atteints de cette inflammation y des Animaux quadrupèdes. 569 iîs paiffoient comme dies vaches, & ils étoient très-avides de la moufle grife qui s'attache aiix arbres. Il eft J^oBc certain, par les obferva* tiens de M. le marquis d'Amezaga, que dans les rennes ce n'eft qu'aux articula-^ tiens des os des )ambes que i'e fait le craquement , & il eft plus que probable qu il en eft de même dans l'éûn & dans les autres animaux qui font entendre ce bruit. ' - ' \ En Lapponie & dans les proviiices feptentrionales de l'Afie, il y a peut* être plus de rç.anç§ cjQmçftiqiies quig de rennes fauvages -, mais dans le Grçën- land lés Voyageurs difent qu^iis font tous fauvages. Ces animaux font timides & fuyards; & fentent les hommes de loin. Les plus forts de ces rennes du Groenland, ne font pas plus gros quune géniffe de deux ans, & ceft ce qui me fait préfumer qu'ils font îa petite efpèce , qu'Edwards appelle daims de Groen- land j moins grands de plus d'un tiers que ceux de la grande efpèce ; les uns & les autres perdent leur bois au Qv 37^ Supplément à VHiJloire printemps , & leur poil tombe pref- que en même temps •, ils maigriflent alors , & leur peau devient mince \ mais en automne ils engraiffent &' leur peau s'épaiflît. C*eft par cette alterna- tive , dit M. Anderfon (h) , que tous les animaux du Nord flipportent mieux les extrêmes du froid & du chaud-, gras & fourrés en hiver, léger & fecs durant fêté : dans cette dernière (âifon , ils broutent Therbe tendre des vallons-, dans Tautre , ils fouillent fous la neige ^ cherchent la moufle des rochers. (bj Hiftoire Naturelle du Croè'nland» ^ » S'i^U) 1 1. . i • j il ' ■* i -^ ' dts Animaux quadrupèdes, 3 7 D U LA MA. Wous DONNONS ICI ( planche jcxyii J j h figure d'un lama, deiîiné d'après nature, & qui eft encore ac- tuellement vivant (août 1777), à TE- cole vétérinaire au château d*Alfcrt. Cet animal amené des indes efpagnoles en Angleterre , nous fut envoyé au mois de novembre 1773 *, il étoit jeune alors , & fa mère , qui étoit avec lui , eft morte prefqu en arrivant *, on en peut voir la peau bourée & le corps injedé fous la peau , dans le beau Cabinet anatomiqiie de M. Bourgelat. Quoique ce lama fût encore jeune , 8c que le tranfport & la domefticité euflent fans doute influé fur fon ac- croiiTement , & Teuflênt en partie re- tardé , il avoit néanmoins près de cinq pieds de hauteur, en le mefurant en ligne droite , depuis le fommet de la tête aux pieds de devant,' & dans fon état de liberté il devient confidérable- ment plus grand & plus épais de corps. - Q V j 37^ Supplément à VHiJloire Cet animal eft , dans le nouveau Con- tinent, le repréfentant du chameau da» s lancien *, il fêmble en être un beau di- minutif, car fa figure eft élégante , & fans avoir aucune des difformités du chameau, il lui tient néanmoins par plu- fieurs rapports Bc lui rcflêmble a plu- fcurs égards -, comme le chameau , il eft propre à porter des fardeaux -, il a le poil laineux , les jambes aflez minres , îes pieds courts & conformés à-peu -près comme les jambes & les pieds du cha- meau -, mais il en diffère en ce qu il n'a point de boffe , qu'il a la queue courte , îes oreilles longues , & qu'en général il eft beaucoup mieux fait & d'une forme plus agréable par les proportions du corps *, fon cou îong bien couvert de laine , & ù tête qu il tient toujours haute , lui donnent un air de noblefTe & de légèreté que la Nature a refufé au chameau*, fes oreilles longues de fept pouces , fur deux pouces dans leur plus grande largeur , fe terminent en pointe & fe tiennent toujours droites en avant *, elles fout garnies d'un poil ras & noi- râtre \ la tête eft longue , légère & d'une des jinimaux quadrupèdes. 373 forme élégante -, les yeux font grands , noirs & ornés dans les angles internes de grands poils noirs \ le nez eft plat & Tes narines (ont écartées -, la lèvre- fupérieure eft fendue & tellement fé- parée au-devant des mâchoires , qu*elle iaifle paroître les deux dents incifives du milieu , qui font longues & plates , & au nombre de quatre à la mâchoire inférieure s ces dents inci(î\es manquent à la mâchoire fupérieure, comme dans les autres animaux ruminans : il y a feu- lement cinq mâchelières en haut comme en bas de chaque côté, ce qui fait en tout vingt dents mâchelières & quatre incifîves *, la tête , le defiiis du corp" , de la croupe , de la queue & des jam- bes , font couverts d'un poil laineux couleur du mufc un peu vineux , plus clair fur les joues , fous le cou & fur k poitrine, & plus foncé fur les cuiffes & les jambes, où cette couleur devient brune & prefque noire*, le fommet de La tête eft auffi noirâtre , & c'eft de-là que part le noir qui fe voit fur le front, le tour des yeux , le nez , les narines , la lèvre fupérieure & la moitié des jouesj J74 Supplément à VHiftàire :■.,, la; laine qui eft fur le cou eft d'un brun- foncé , & forme comme une crinière qui pend du fommet de la tête & va fe perdre fur le garot *, cette même couleur brune s'étend, mais en dimi- nuant de teinte fur le dos, & y forme une bande d*un brun foibk*, les cuifles font couvertes d'une grande laine llir les parties poftérieures , & cette longue îaine eft en aflez gros flocons : les jam- bes ne font garnies que d'un poil ras d'un brun-noirâtre i les genoux de de- vant font remarquables par leur grof- feur , au lieu que , dans les jambes de derrière , il fe trouve vers le milieu un efpace fous la peau qui eft enfoncé d'en- viron deux pouces *, les pieds Ibnt fé- parés en deux doigts, la corne du fa- bot de chaque doigt eft longue de ])Ius d'un pouce & demi , & cette corne eft noire. lifTe, plate fur fà face interne, & arrondie fur fa face externe , les cornes du fabot des pieds de derrière font fin- gulières en ce qu'elles forment un cro- chet à leurs extrémités ; 1^ tronçon de la queue a plus d';in pied de longueur, il eft couvert d'une laine aiîez courte \ ies Animaux quadrupèdes. 3 7.5 cette queue reflêmble à une houpe , ra- nimai la porte droite , foit en marchant , foit en courant , & même lorfqu il eft en repos & couché. , piedt. pouces. HgneK Longueur du Lama ;• 4* 4«: Hauteur du train de de* ' vant , 3 . 3 • § Hauteur du train de der- > * 4; rière... 3. 6. ir Hauteur du ventre au-dcf- fus de terre i • 9 • 2 ^^ Longueur de la tête du bout des lèvres à l'occi- put U II. If Cet animal eft fort doux, il n*a m colère ni méchanceté, il eft même ca- reffant -, il fe laifle monter par celui qui le nourrit , & ne refuferoit pas ie même fervice à d'autres il marche au pas, irotte & prend même une efpèce de galop. Lorfqu il eft en liberté , il bon- dit & fe roule furj'herbe. Ce lama jque je décris, étôit un mâle : on a obfervé qu il paroît fouvent être excité par le befoin d'amour -, il urine en arrière , & la verge eft petite pour la grofl'eur de ■Vf-- .■. Yyë Supplément à PHi/Ioire foîi corps-, H avoh paffé pîus de dix- fciiit mois fans boire an mois de mai dernier^ & il me paroit que !a boiffon ne lui eft pas néceflaire , attendu la grande abondance de falive dont l'intérieur de & bouche eft continuellement hiunedé. * On lit dans le Voyage du commo^ dore Byron |6x^,. qu'on trouve. des gua- naques , c'eft-à-dire , des lamas , à Tîle des Pinguins, & dans- ^intérieur des ter- res jufqu au cap des Vierges , qui forme au Nord l'entrée du détroit de Magel- lan ) ainfî , ces animauix tie craignent iv-û- kment le froid *,. dans leur état de |ia- ture& de liberté, ils marchent ordinai- rement par troupes de fbixante ou quatre- vingts, & ne fe laiflènt point apprcr cher (h J, cependant ils font très-aifés à apprivoifer, car les gens de l'équi- page du Vaiâeau de Byron , s'étant ùtiiis d'un Jeune lama, dont on admi- Toit la jolie figure, ils l'apprivoisèrent -" ; point qu'ii venoit leur lécher les ,"-: "! r ,- • ••^.: ï» , ■> ■ ■; r, -f-V ; . cA/v^^^iH • : L^ '. ■ • ■ ■ . . r- ■ » 1 . . T au (aj Foyex le tome I du premier Voyage d« "Cook, pages i8 6* 33. , • ,; ■' l ^ (l>J iàem , page 25.. '-'^■■'-'■^ 'A'^lZ'y.'.^l -U LE X.AMA. \ I /• *- des A mains. L pitalne ^ da daim la couleii Terreur ( le dos. . y. ) 'I. -:.-. *■■ 71" T/» , ' • :':^ "^T^T'^^r^ des Animaux quadrupèdes, ^jy mains. Le commodorc Byroo & le ca- pitaine Wallis, comparent cet animal da daim pour la grandeur, la forme & la couleur -, mais Wallis eft tombé dans Terreur en difant qu il a une boffe fur le dos* ,^ ) M. . ... i . •< ■ ^ v 3/8 Supplément à VHiJloire DE LA VIGOGNE. Wous DONNONS ICI ( plûnche XXV 111 ^,îa figure d'une Vigogne mâle, qui a été deuînée vivante à l'École vétérinaire eu 1774» & dont la dé- pouille empaillée fe voit dans le Ca- binet de M. Bourgelat-, cet animal eft plus petit que le lama , & voici Tes dimenflons. ;■ pieds. Longueur du corps mc- furé en ligne droite > ^, depuis le bout du nez ^. . jufqu'à l'origine de U queue • • 4. Hauteur du train de de- vant 2 • Hauteur du train de der- rière 1. Hauteur du ventre audef- fus de terre • i • Longueur de la tête // Longueur des oreilles. ... // Largeur des oreilles u Grandeur de l'œil //, Diilance entre l'œil £c le ponces, lignei, 6. 6. 2. 6. 6, 4. }. I. U I. *• des Animaux quadrupèdes. 379 pieds. poHces. lignei, bout du mufeta a )• 9«. Longueur de la queue avec fa laine •••• t t, 9,; La vigogne a beaucoup de rapport & même de reflemblance avec le lama , mais elle eft d\ine forme plus légère \ fes jambes font plus longues à propor- tion du corps, plus menues & mieux faites que celles du lama*, fa tête > qu'elle porte droite & haute flir un cou long & délié, lui donne un air de légèreté, même dans Tétat de repos , elle eft a\î(]î plus courte à proportion que la tête du lama , elle eft large au front & étroite à Touverture de la bouche , ce qui rend la phyfîonomie de cet animal h ne & vive, & cette vivacité de phyfîo-. nomie eft encore forte augmentée par fes beaux yeux noirs , dont Torbite eft fort grande ayant feize lignes de lon- gueur -, Tos fupérieur de Torbite eft fort relevé , & la paupière inférieure eft blanche *, le nez eft aplati, & les nafeaux qui font écartés Tun de i "autre font, comme les lèvres , d'une couleur brune , mêlé-e de gris, la lèvre fupérieure eft 3 8 c Supplément à VHiJloire • fendue comme celle du lama, & cette fêparation eft 2&z grande pour lai/Ter , voir dans la mâchoire inférieure , deux dents inci/îves longues & plates. La vigogne porte auffi les oreilles droites , longues & fe terminant en pointe ; elles font nues en dedans St couvertes en dehors d'un poil court -, la plus grande partie du corps de l'animal eft d'un brun-rougeâtre tirant fur le vineux, & le refte eft de couleur rfâbellev le def- fous de la mâchoire eft d'un blanc-jaune ; la poitrine , le deiTous du ventre ^ le dedans des cuifîês & le deflbus de ia queue font blancs/, la laine , qui pend fous la poitrine , a trois poUces de loiji- gueur, & celle qui couvre le corps n'a guère qu'un pouce -, l'extrémité de la queue eft garnie de longue laine. Cet animal a le pied-fourchu:, féparé en deux doigts qui s'écartent lorfqu'il marche-, les fabots font noirs , minces , plats par- deflbus & convexes pardeffus, ils ont un pouce de longueur fur neuf lignes de hauteur & cinq lignes de largeur ou d'empattement. Cette vigogne a vécu quatorze mois des minimaux quadrupèdes. 381 à rÉcaie vétérinaire , & avoit pafle peut- être autant de temps en Angleterre, cependant elle n*étoit pas à beaucoup près auflî privée que le lama *, elle nous a auffi paru d'un naturel moins (ènfible , xar elle ne donnoit nulle marque d'at- tachement à la perfonne qui la ioignoit , elle cherchoit même à mordre lorfqu on vouloit la contraindre, & elle fouffloit ou crachoit continuellement au vifage de ceux qui Tapprochoient *, on lui donnoit du fon fec & quelquefois dé- trempé dans Teauj elle n'a jamais bu d'eau pure ni d'aucune autre liqueur, & il paroît que la vigogne a , comme le lama, une fî grande abondance de falive , qu'ils n'ont mil befoin de boire ; enfin elle jette , comme le lama , fon urine en arrière , & par toutes ces ref- femblances de nature , on peut regarder ces deux animaux coiiune des efpèces du même genre , mais non pas aflêz voifines pour fe mêler enfemble. Lorfque j'ai écrit, en 1766, l'hiftoire du lama & de la vigogne , volume XIII , je croyois qu'il n'y avoit dans ce genre que ces deux eipèces , & je penfois que 3 8 2 Supplément à VHiJloïre l'alpaco ou alpaca étoit le même aiir- mal que ia vigogne fous un nom diffé- rent*, Texamen qutf j'ai fait de ces deux animaux, & dont je viens de rendre compte, m'avoit encore confirmé dans ■ cette idée ', mais j'ai été récemment in- formé que Talpaca ou paco , forme une troifième efpèce qu'on peut regarder comme intermédiaire entre le lama & la vigogne. C'eft à M. le marquis de "NqKq que je dois ces connoiflances nou- velles: ce Seigneur auffi zélé pour l'a- vancement des Sciences que pour ic bien public, a même formé le projet de faire venir des Indes espagnoles, un certain nombre de ces animaux, lamas, alpacas & vigognes , pour tâcher de les naturalifer & multiplier en France , & il feroit très à délirer que le Gouver- nement voulût féconder fes vues , la laine de ces animaux étant , comme ron /ait, d'un prix ineftimable. Les avanta- ges & les difficultés de ce projet, font préfentés dans le Mémoire fuivant, qui a été donné à M. le marquis de Neile par M. l'abbé Béliardy , dont le mérite cft bien connu, & qui s'eft trouvé ï des Animaux quadrupèdes. 3 85 portée, par fon long féjoiir en Efpagne, d'être bien informé, cf Le nom de lama, dit-il, eil un mot générique que les indiens du Pé- rou donnent indifféremment à toute$ fortes de bêtes à laine. Avant la con- quête des Efpagnols , il n'y avoit point de brebis en Amérique , ces conquérans les y ont introduites , & ies Indiens du Pérou les ont appelées lamas j parce qu'apparemment , dans leur îangue , c eft le mot pour défigner tout animal laineux i cependant dans les provinces de Cufco , Potofi & Tucuman , on diC- tingue trois efpèces de lamas , dont les variétés leur ont fait affigner des noms diffirens. Le lama dans fon état de nature & de liberté , eft un anïmai qui a la forme d'un petit chameau 5 il eft de la hau- teur d'un gros âne , mais beaucoup plus long^ il a le pied-fourchu comme les bœufs y fon cou a trente à quaraïUe pouces de long ; fa tête , qu il porte toujours haute, relfemble aflèz à celle d'un poulain , une longue laine iisi •384 Supplément à VHiJloire couvre tout îe corps , celle du cou 5c du ventre eft beaucoup plus courte. Cet animal eft originairement fâu/age, on en trouve encore en petites troupes flir des montagnes élevées & froides; les naturels du pays l'ont réduit à Tétat de domefticité, & on a remarqué qu'il vit également dans les climats chauds comme dans les plus froids -, il produit auffi dans cet état -, la femelle ne fait qu'un petit à chaque port/e , & on na pu me dire de combien de temps eft la geftation. Depuis que les Efpagnols ont introduit dans le royaume du Pérou les chevaux & les mulets , Tufage des lamas eft fort diminué , cependant on ne laiiîe pas de s'en fervir encore , fur-tout pour les ou- vrages de la campagne*, on le charge comme nous chargeons nos ânes -, il ■porte de foixante-quinze à cent livres liir fon dos -, il ne trotte ni ne galope, mais fon pas ordinaire eft fi doux , que les femmes s'en fervent de préférence à toute autre monture \ on les envoie paître dans les campagnes en toute li- berté , fans qu'ils cherchent à s'enfuir. Outre Iri^u^ --'^-»-. ^-^-*^ K// '/^ %!SS. à VBifloin Naturelle. 3 è'j: entre les deux yeux eft de quinze lignes, tandis que cet intervalle entre les yeux doit être égal à la graridcur de l'œil. ' Les yeux font remarquables par un mouvement très-iingulier , les orbites pa- roiffent inclinées du côté du ryez -, au liea que , dans la conformation ordinaire , les orbites font plus élevées vers le nez quel vers les tempes -, dans cette négrefïè , au contraire , elles étoient plus élevées du côté des tempes que du côté du nez , & le mouvement de fes yeux , que nous allons décrire , fuivoit cette direction in-* clinée^ fes paupières n'éioient pas plus amples qu'elles le font ordinairement \ elle pouvoir les fermer, mais non pas les ouvrir au point de découvrir le deffus de la prunelle , en forte que le ftnifcle élé- vateur paroît avoir moins de fb^rce dans ces nègres blancs , que dans les autres hommes -, aînfi , les paupières ne fortt pag clignotantes 5 mais toù}ours è demi-&N niées : le bla^ de rœil eft aflfèi pur , la pupile & la prunelle* affea: larges, Tiris eft compofé à- l'intérieur autour le la-pu** pife d'un cèrcle]aimeindéterrtiifiéV& eh-- fime d'un cercle mêM de }aiiné &'^ de' Supplément. Tome VllU R 385 v} Supplément ;'V^; ^ bleu , & enfin d un cercle d un bleu- foncé, qui forme la circonférence de la prunelle-, en forte que , vus d'un peu loin , les yeux paroiflTent d*un bleu fombre. Expofée visà-vfj dy grand jour, cette uégreffe blanche en 1 >utenoit h. lumière («os cï^gnoteir.enc& fan* L*n "tre oPjRnfée, die reiîciroit f*uleiT:çnt l'ouverture defes paupière i , en abaiflânt un peu plus celle du de(rus. Ij» portée de fri v le étoit fotc courte , je m'en fuis aduré par des tïionocles & des lorgne^ :s i cependant elle voyoit diftindement les plus petits objets en les approchant près de fes yfeax à trois ou quatre pouces de didance*, comme elle ne fait pas lire , on n'a pas pu en juger plus exadtement : cette vue courte eft néanmoins perçante dansrobf' çurité» au point de voir prefque auiïî- bien la nuit qus le jour *, mais le trait le plus remarquable dans les yeux de cette négrefle blanche , eft un mouvement d'of'- cillation ou de balancement piompt & continuel , par lequel les deux yeux s'ap- prochent ou s'éloignent régulièrement tous deux cnfemble alterr*ativemenc du Cjpçé du nez &: du coté des tempes ; on \ \ ' -i \ .A 'VvV ■"•> . à VHifioin Naturelle. 3 8 7 peut eftimer à deux ou deux lignes & demie, la diftérence des efpaces que les yeux parcourent dans ce mouvement , dont la direction eft un peu inclinée en def- cendant des tempes vers le nez -, certe fille nelt point maîtrefïè d'arrêter le mouvement de fes yeux, même pourun moment, il eft aufli prompt que celui du balancier d'une montre, en forte qu'elle doit perdre & retrouver , pour ainli dire , à chaque inf- tant, les objets qu'elle regarde. J'ai cou- yett fucceffivement Tun & l'autre de fes yeux avec mes doigts, pour reconnoître s'ils étoient d'inégale force , elle en avoir un plus foible*, mais rinéi^aliténétoitpas alTez grande pour produire le regard louche, & j'ai fenti, fous mes doigts, que l'œil fermé & couvert , continuoitde ba- lancer comme celui qui étoit découvert. Elle a les dents bien rangées & du plus bel émail , l'haleine pure , poinr de mau- raift; odeur de ' lipiration ..I ''h -Heux fur la pciu ».v>uime les négrelTes noiu'S \ h ptau eft au contraire trop sèche, épailïè & dure» Les mains ne font pas mal con- formées, & feulement un peu grolïes; mais elles font .couvertes, ainli que la V 3 88 . ■ Supplément '. :, l poignet & urte partie du bras, d'un Ç\ grand nombre de rides > qu'en ne voyant que Tes mains j on les auroit jugées ap-v partenir à une vieille décrépite de plus de quatre-vingts at>s > ies doigts font, gros & afTez longs > les ongles , quoi- qu'un peu grands , ne (ont pas diâbrmes. Les pieds & la partie bail e des Jambes font audi couverts de rides , tandis que les cuillès & les feffes préfentent une peau ferme & alTez bien. tendue. La taille eA m£ii^ ronde ^ bi^en prife , & H roa en peut jugeir par rhabitude e-mière du corps, cette fille eO: très^en^ état de ptio« duire. L'écoulement périodique n'a paru qu'à feize ans i tandis que , dans les né- greffes noires, c'eft ordinairemem àneuf, dix de onze ans. On adore qu'avec un nègre noir elle produiroic un nègre pie, tel que celui dont nous donnerons bien- tôt la defcription \ maid on^ prétend en mçmç temps j qu'avec uti^ ncgfe blanc qui lui reffemblerpit , çUe neproduiroit rien , parce qu'en génér^ll » les mâles nè- gres blancs ne fônc pai prolifiques. Au refte,. {es perfonn^s auxquelles ç.ettç négreile blancbe appaitiem ^ m'ont à VHiJloire Naturelle. 389 alTuré que prefque tous les nègres miles & femelles qu'on a tirés de la cote d'Or en Afrique , pour les îles de la Martini- que , de k Guadeloupe & de fa Domi- nique , ont produit dans des îles des nè- gres blancs > non pas en grand nombre, mais un fur fix ou fept eufans -, le père & la mère de celle-ci n'ont eu qu'elle de blanche , & tous les autres enfans étoient noirs. Ces nègres blancs, fur- tout les mâles , ne vivent pas bien long-temps , & la différence la plus otdinaire entrç les femelles & les m^Ies, eftque ceux-ci ont les yeux rouges & la peau encore pîu« blafarde & plus inanimée que les femelles. Nous croyons devoir inférer de cet examen & des faits ci-deffus^^xpofcs, que ces blafards ne forment point ur>e rrxc réelle , qui , comme caille des nègres ^. des blancs , puiffe également fe propager , fe multiplier & conferver à perpétuité , pat la génération , tous les caradlères qui pourroient la diftinguer des autres races \ on doit croire au contraire , avec affez de fondement, que cette variété neft pas fpécifique , mais individuelle , & qu'elle fubit peut-être autant de changen : li m 3 50 ^ Suppid'ment qu'elle contient d'individus diffétens 5 ou tout au nnoins autant que les divers cli- jnats ', mais ce ne fera qu'en multipliant les obrervations qu'on pourra reconnoître les nuances ôc les limites de ces diâéren- tes variétés. Au furplus , il paroît aflez certain que iec riCe,tciies Manches produifent avec les flègrf s noirs , des nègres pies , c'eft-à-dire, marqués de blanc & de noir par grandes taches. Je donne ici ("planche II J la fi- gure d'un de ces nègres pies né à Car- thagène en Amérique 9 & dont le portrait colorié m'a été envoyé par M. Taverne , ancien Bourguemeftre & Subdélégué de Dunkerque , avec Ic^ renfeignemens fur- vans, contenus dans une lettre do^^t voici l'extrait : ^-f. ■;:.•.- . ; :.■■ -'; \. i-*-' «Je vous envoie, Monfîeur, un por- trait qui s'eft trouvé dans une prife An- gloife , faite dans la dernière guerre , par le Corfaire la Royale j dans lequel j'étois intéreffé. C'eft celui d'une petite fille dont î« couleur eft mi -partie de noir Se de blai : i les mains & les pieds font entiè- ?ment noirs -, la tête Teft également , à à VHifoire Naturelle. 391 l'exception du menton , jufques & com- pris la lèvre inférieure , partie du front y compris , la naifTance des cheveux ou laine au-defTus font également blancs, avec une tache noire au milieu de la tache blanche : tout le refte du corps , bras , jambes & cuiiTes font marqués de taches noires plus ou moins grandes, &, fur les grandes taches noires , il s'en trouve de plus petites encore plus noires. On ne peut comparer cet enfant pour la forme des taches qu'aux chevaux gris ou tigrés, le noir & le blanc fe joignent par des teintes imperceptibles 9 de la couleur des mulâtres. Je penfe, dit M. Taverne, malgré et que porte la légende Angloife* ,qui eft au bas du portrait de cet enfant, qu'il eft provenu de l'union d'un blanc & d'une négrefle, & que ce n'eft que pourfauver l'honneur de la mère & de la Société * Au-deffous du portrait de cette Négreffe- pie, on lit î'infcription fuivante : Marie Sabina, née !e 12 Odtobre 1736, à Matuna, piantadon apparte- nante aux Jéfuites de Carthagène en Amérique, de deux Nègres efclaves, nommés Martiiiiano A: Padrona. Riv 39Z ^W' SuppkWiinc " doflc elle ctoit efclavc, qu'on a dit cet ciifant ne de païens nègres ( IJ, w i«t •j-,' Réponfe de M. DE BuFFON. Mombard,Ie 13 Oâobre 1772. J*A I REÇU, Mon (leur , le portrait de l'enfant noir & blanc que vous avez eu la bonté de m'envoyer , & j'en ai été alTez émerveillé , car je n'en connoilîois pas d'exemple dans la Nature. On ferort da- Jbord porté à croire avec vous, Monfieur, que cet enfant né d'une négrede , â eu pour père un blanc , & que de- là vient la variété de fes couleurs -, maislorfquon fait réflexion qu'on a mille & millions •d'exemples , que le mélange du fang nè- gre avec le blanc n*a jamais produit que -du brun , toujours uniformément répandu, ©n vient à douter de cette fuppofition , Se je crois qu'en effet on feroit moins mal fondé à rapporter l'origine de cet t enfant à des nègres dans le^uels il y a * (l) Extrait d'une Lettre de M. Taverne, JD«»* à VHiftoire Naturelle. 395 des individus blancs ou blafards, c'efl-à- dire, d'un blanc tout différent de celui des autres hommes blancs , car ces nègres blancs dont vous avez peut-être entendu parler , Monfi'eur , dcdo^n j'ai fait quelque mention dans mon livre , ont de la laine au lieu de cheveux , Se tous les autres attributs des véritables nègres , à Texcep- tîon de la couleur de la peau » & de la ftrudture àts yeux que ces nègres blancs ont très-foibks. Je penferois donc que (î quelqu'un des afcendans de cet enfant pie étoic un nègre blanc, la couleur a pu reparoître en partie, & fe diftribuer comme nous la voyons fur ce portrait. Réponfe de M. Taverne: - * , Dankevque,Ie 29 0âQbre 1773. « Monsieur, i'orîginal du portrait de Tenfant noir Se blanc a été trouvé à bord du navire le Chrétien, de Londres, venant de la nouvelle Angleterre pour aller ^ Londres *, ce navire fut pris en 7746, par le vaifllèau nommé le Came — ' ■ -T.jr^'tïJTV^'r'? >a?y7 "'^'''W^^ ^ "^ i-»^ 594 'S^•^ Supplément iH & i^ :: deMaurepas, de Punkerqùe : commande par lè capitaine François Meyne* L'origine & la caufe de la bigarrure de la peau de cet enfant, que vou& avez la bonté de n^'annoncer par ^ lettro dont vous - m'avez honoré , p?irpiffen| très-probables,', un pareil phénoniène eft très-rare & peut-être unique* Il k peut cependant que , dans Tintérieur de l'Afri- que , où il fe trouve des nègres noirs & d'autres blanes^^le.cas y foit plus fréquent. Ilmere^àe néaiuxipins encore un doute fur ce que vous p<; faites ^honnieu^ de me marquer à cet égard À malgré uiille & milliotTS d'exetivpies ' que vou$ citez , que Te mélange du fang nègre avec le blanc ^ n'a jamais pfodu^i que du brun toujours uniformément répandu ; Je crois qu'à l'exeiTiplîe des quadrupèdes, les îiommes peuvent naître, par. le mélange des indf vMus nqî'rs & Uàncst, tantôt btuns cofmme font les mulâtres, tantôt tigrés à petites taches noires ou blanchâtres, & taatôt pies à grandes taches ou bandes comme il eâ arrivé à lenfânt ci-deâus^ fef|uc nous TojTons arjiivef par le Hife .xr. j^i ib iîr ^ t '^r- 1 «^ ■■ f^'ir^'^^-....=>^tZ^^'^ Kf^iMm^ ^>K t.■.»s^^.■'■'V'" ■C^'^ l>*^^*<- •t"j[rXraf^^ctiù T. liA -VTGOGisrB: i ^ i ■#»»»••«*- ".K knge di les chev chiens, leinent même (i plus fou de cet e & les cl parties I jTier qui d'un fai d'un fan S^il ( blanche peau n( pourroij pies pri p,re(Te \ons fa s'il y a tîes Wa noires rence parties fuis pe miJarn à rUiJioire Naturelle. ^9^ ■ - » lange its races rioires & blanches ,'^nm les chevaux» les vaches» brebis y gprc^', chiens, chats, lapins» Sec. pourrait ' égà* letnenc arriver parmi les homme^ *, il e(t même furprenant que cela n'arrive pas plus fouvent. La laine noire dont la tête de cet enfant eft garnie fur la peau'noire^, & les cheveux blancs qui haiflent fur les parties blanches de fcn frontî font préfti- jTier que les parties noires proviennent d'un fang nègre, 8c les parties blanches d'un fang blanc» &c. ar S*il étoit toujours vrai que la peaa blanche fît naître des cheveux, & que la peau noire produisît de la kfne , oa pourroit croire en eftet que ces nègres pies proviennent du mélange d'une né=* p,re(ïe & d un blanc; mais nous nt pou- vons Tavoir par l'infpedion du portrait j. s'il y a en effet des cheveux fur les par- ties blanches ôc de h laine fitr les parriesi noires , tl y a au dontreîré toute àppé^ rente que les unes de les autres de ces parties .font couvertes de laine ; ainfi. Je fuis perfuadé que cet enfant pie doit fa naififance à un père nègre noir & à une Rv| $9^ . oçpplemmt , j^ç^p^nigrefle blanche. Je le ibupçannofs ej3 I7t72, liQcrque j*ai ^crjt à M. Taverne, .& j'ien fuis inaicitenfinc preiqiie alluré par les informations que j'ai faites à ce iujee. . p^QS les âuîmaux « ia d^mleur du climat change la Uine en poil. On peut citer pouf exeisijfpie les brebis du Sénégal, les î>ifans ou bopufs à feofiè, qui fonr cou- verts dégaine ^ . .; «On prétend que, parnû les blafards des diâérens climats , les uns ont de la la^e 9, les ^res des cheveux , ^ que d'autres 'Hoçft jûiaiiie ni cheveux, mais ji^^l^pie fduvet v ^q^ ^< uns^nt l'iris des ;yeuxf>rQUge , & d'autres d'un bleu foible î ^ç tous en général font moins vifs , moins fpsts & plus petits que les autres ^oijumes? d^quelque couleur qu'ils foient \ ^v r}l .-.■f,. >^. à l'mjloîre Naturelle, jf^? que quelques-uns de ces blafards out le corps & les membres aflez bien propor- tionnés *, que d'autres paroiflent diftbrmes par la longueur des bras , & fur-tout par les pieds Ôç parles mains dont les doigts font trop gros ou trop courts*, routes ces ditftrences rapportées par les Voyageurs, paroiflent indiquer qu'il y a des blafards de bien d^s efpèces s & qu'en général cette dégénération ne vient pas d'un type de nature , d'unç empreinte particulière qui doive fe propager fans altération & former une race confiante, mais plutôt d'une déforganifation de la peau plus commune dans les pays chauds qu'elle ne l'eft ailleurs \ car les nuances du blanc au blafard, fe reconnoiflfent dans les pays tempérés & même froids. Le blaac-that & fade des Hafards , fe trouve dansplvH fleurs individus de tous les dimats v H y a même en France pltifieurs perfohnes des deux fexes dont la peau efl de ce blanc inanimé ; cette îotte de peau ne produit jamais que des cheveux & des poils blancs ou jaunes. Ces blafards de notre Eurone , ont ordinairement la vue foible , le *our des yeux rouge, l'iris «»*^ Vi 398 ^ Siq)plànMti^%^ bleu> la peau parfeniée de taches grandes comme des lentilles , non- feulement fur le vifage 9 mais même fur le corps > & cela me coii£rme encore dans l'idée que les blafak*ds en général ne doivent être re- gardés que comme des individus plus ou moins difgFaciés de la Nature > dont le vice principal réitde dans la texture de ia peau. ; c^*. Nous allons donner des exemples de ce que peut produire cette déforganilai- tion de la peau -, on a vu en Angleterre un homme auquel on avoir donné lefur^ nom (le porc -épie ; il efl: né en 1710 dans^ la province de Suffolk. Toute la peau de Ton corps étoit chargée de petites excroiflànces ou verrues en forme de pi- quans gros comme une ficelle» Le vilâge» la paume des mains » la plante des pieds ^étoicTit les: feules parties qui n'eufïènt pas de prquaps *, ils étoient d'un brun rou- geâtre &, en m^ême- temps durs & élaftff q. es , au point de faire du bruit loriqu'on pafToic la main defliis; ils avoientun demi- pouce de longueur dans de certains en- droits de moins dans d'autres *> ces ex- cçp^ance^ ,Q^ piquan^ n ont patu que deux à VHïjloire Naturelle. 399 mois après fa naiflance -, ce qu'il y avoie encore de fingulrer , c*eft que ces verrues tomboient chaque hiver pour renaître au printemps. Cet homme au refte fe por- toit très-bieti', ii a eu fîx enfans, qui tous iîx ont été comm^ leur père couverts de ces mêmes excroidances. On peut voir la main d'un de ces enfans gravée dans les Glanures de M. Edwâtds, planche 212 ; & la main du père dans les TranTaâiions philofophiques , volume XLIX ^ page 2 /. Nou« donnons ici (planches III & IF}, h figure d'Un enfant que )*ai fait deffiner fous mes yeux , . & qui a été vu de tout Paris dans l'année 1774. Cétoit une pe*îte fille nommée Annç^ Marie Hérig j nie le 11 novembre 1770a Backftul , comté de ce nom, dans la Lor-* raine-allemande à fept lieues de Trêves*, fon père, fa mère , nv Aucun de fes par rens navoient détaches (ur la peau, au rapport d'un oncle &; d'une tante qui la conduifoient : cette petite fille avoit néan^ moins tout le corps , le vifage & les mem- bres parfen^és & couverts en beaucoup fTendroits de taches plus ou moins gran- ds» dont h? plupart étoiem furngLomçes 400 ' Supp fanent V\ U d'un poil femblsbie à du poil de veau ; quelques autres endroits étoierkt couverts d'un poil plus cotirt femblable à du poil de chevceuii', ces caches écoienc tomes de couleur fatty>e , chairo&pbil} M y^voic auiE des tachés fmi poHi, >âl: la peaa dans ces enckôks ous ,' ireffevpbloie à du cuir tanné ; teUesÀoient les ' petites taches tondes i& autres 9 groiTeis corame des mouches que cet enfant a voit aux bras , aux jambes , fur le vifagc & fur quel- ques endroits duicotps: m taches vèhies étoient bien plus -:gtandes vil y en à voit fur ^es jambes , les civiles ,* les jbras ôc fur le front : ces taches cjsiu^tertes de beaucoup de piotl étoient proéminentes, c'eft-à-dtte , .ttn peu ékvées aihdçfTus de la peau nue. Au refte ) cette petite filiç étoit d'une figure tccs-agréable, elle avoit -de fout Jbeaux yeux > quoique furmontés de .(burcik t&ès-eiJttniordiniBres > car ils étôiesmt mêlés deiipoilsjiumatns & de poil d'une couleur fauve lu coté droit, & un peu moins foncée du côti gauche*, & foti dos fembloic être couvert d'une runique de peau velue, qui n'étoic adhérente au corps que dans quelques endroits , & qui écoic formée par u«« grand non>bre de petites i Supplément . cuir grenu & ridé dans quelques c.idroits. Il partort de cçs rides , des poils bruns affez daii-femés , &r \çs intervalles entre chacune des excrolilaiices étoient garnis d'un poil brun plus long que Tautre: enfin le bas des reins & le haut des épaules , étoient furmontés d'un poil de plus de deux pouces de longueur: ces deux endroits du corps étoient les plus remarquables par la couleur & la quan- tité du poil i car celui du haut desfefïcs, des épaules & de Teftomac étoit plus coun àrelTembloit à du poil de veau fit & foyeux , tandis que les longs poils du bas des reins & du deffus des épaules étoient rudes & fort bruns : l'intérieur des cuifTes , le deflbus des feflfes & les parties naturelles étoient abfolument fans poil & d'une chair très -blanche, très- délicate i & très - fraîche. Toutes les parties du corps qui «étoient pas tachées , préfeotoient de même une peau très-fine & même plus belle que celle des autres enfans. Lts cheveux étoient châtains-bruns & fins. Le vifige , quoique fort raché , ne laiflbif pas de paroître agréable par la régularité ^es traits & par la blancheur de k peau. à VHiJloirè Naturelle. 403 Ce n*étoit qu'avec répugnance que cet enfant fe iaifToit habiller j tous les vête- mens lui étant incommodes p3r la grande chaleur qu'ils don noient à fon petit corps déjà vêtu par la Nature : aufli n*étoit-iI nullement fenfible au froid. A Toccadon du portr^^t &: de la def- cn e , des per- affuré avoir îpuis les cla- entièrement fauve & cription de cette petiu formes dignes de fr '"• vu à Bar une femme [i: vicules jufqu'aux genoux couverte d'un poil de veau touftu : cette femme a audipludeurs poils femés fur le vifage , mais on n a pu m'en donner une meilleure defcription. Nous avons vu à Paris, dans l'année 17 74, un Rude , dont le front & tout le vifage ètoient couverts d'un poil noir comme fa barbe & fes cheveux. J'ai dit qu'on trouve de ces hommes à face velue à Yeço & dans quelques autres endroits ; mais , comme ils font en petit nombre, on doit préfumer que ce n'eft point une race par- ticulière ou variété confiante , & que ces hommes à face velue , ne font , comme les blafards, que des individus dont la peau eft organifée différemment de celle .^.^ ^. ^ "^'nO, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) ^^ AV4. V] vl >> M XV^ 7 1.0 i.i IttUI 12.5 ■ 50 ■^~ MHB •yuîl 1.8 1.25 1.4 J4 ^ 6" — ► Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 873-4503 y,ï— -jr rV'" -'l**',T •->''• V ' n ■.•V' 404 - "" Supplément ' " ^ ' ■ < . .' des autres hommes C car le "pofl & !a couleur peuvent être regardés comme des qualités accidentelles produites pat des ctrcoiaftances particulières , que d'au- tres circon^tices particulières & fouvent il légères qu'on ne les devine pas, peuvent néanmoins faire varier & même changer :du tout au tout. - --mmàiài^'fmu. -. ^'*'> Mais , pouT^n revenir aux nègres , Ton fait que certaine maladies leur donnent communément une couleur jaune ou paie, & quelquefois prefqire Waiiche : leurs brûlures & leurs cicatrices relient même allez long-temps blanches •, les marques de leur petite vérole font d'abotd jau- nâtres , & elles ne deviennent noires comme le r^fte de la peau > que beau- coup de temps après. Les nègrçs en vieri- 'liHànt perdent une pàniede leur couleur .noire , ils pâliflent ou Jaunifïent, leur tête ^ leur barbe grifonnent *, M. Schreber (m) prétend qu'on a trouvé parmi eux plufieurs hommes tachetés , & que même en Afri- que les mulâtres font quelquefois marqués fmj Hiftoire Naturelle des Quadrupèdes, par M. Schreber. Eriai'g, 1775, tom&I, in-^P à VHiftoire Naturelle. 40 j de blanc , de brun 8c de jaune *, enfin > que parmi ceux qui font bruns, on en voie quelques -gns qui, fur un fond de cette couleur, font marqués de taches blanches *, ce font là > dkM y ie» vàritables chacrelas auxquels la couleuri a fait donner ce nom par la reilemblance qu'ils onc avec rin(e<5te du même nomv il ajoute qu on a vu^ufH à Tobolsk » St^dans à*m^ très contrées delà Sibérie, deshonmief marquetés de brun Se dont ie$ tacheSi écoient d'une peau rude , tandis qiie le rede de la peau qui étoit blanche ^ étoît fine & très - douce. Un de ces hommes^ de Sibérie a voie même les cheveux blancs d'un côté de la tête, ôc de l'aucre côté ils étoient noirs , & on prétend qu ib font les relies d'une nation quiportoit le nom de Piegaga ou Fi^ftrorHûrdaj^lsLhmdt- h^nolée ou tigrée. ^v^f^^^^^nçi?* ^^riij Nous croyons . qu'on peut rapfxsrter ces hommes tachés de Sibéste,è l'exemple [ue nous venons^de donner deia peeite lUe à poil de chevreiiil v Se nous a)ou« tons à celui des nègres qui perdent leur couleur > un fait bieni i^tarcain., & qui l j^66 -îVv Supplément prouve que, dans de certaines cîrconf» tances, la couleur des nègres peut chan- ger du noir au blanc. - * « « L» nommée Trançoifc (négrejfe) cui(îniète du Colonel Barnet , née en Virginie ,^ âgée d'environ quarante ans , d'une très-bonne fancé , d'une conftitution forte & robufte , a eu originaireipent la peau toute aufli noire que l'Africain le plus brûlé *, mais , dès l'âge de quinze ans environ , elle s'eft aperçue que les parties de fa peau qui avoi/inent les ongles & les doigts, devenoient blanches. Peu de temps après, le tour de fa bouche fubit le même changement, & le blanc a depuis continué à s'étendre fur le corps, en forte que toutes les parties de la furface fe font relTenties plus ou moins de cette altéra- âon furprenante. ; . .-^^ni'^ *-^^ -^ ' ■-: Dans l'état préfent , fur les quatre cin- quièmes environ de la furface du corps , la peau eft blanche, douce & tranfparcntc comme celle d'une belle Europiéenne , & laiflè voir agréablement les ramifica- tions des vaiflèaux fanguins qui font à VHiJloire Naturelle. 407 jefTous. Les parties qui font redées noires» perdent journellement leur noirceur *, en forte qu'il, eft vraifemblable qu'un petit nombre d'années amènera un change- ment total. ^*R îv- » i\ <<> it^i v^ -i«'»i Le cou & le dos le long des vertèbres , ont plus confervé de leur ancienne cou- leur que tout le refte > & fembient en- core , par quelques taches , rendre té- moignage de leur état primitif. La tête» la face , la poitrine 9 le ventre , les cuifTes , les jambes & les bras 9 ont prefque entiè- rement acquis la couleur blanche > les parties naturelles & les aiflelles ne font pas d'une couleur uniforme , & la peau de ces parties eft couverte de poil blanc (laine) où elle eft blanche , & de poil noir oà elle eft noire. • v i^ - v. Toutes les fois qu'on a excité en elle (fes paffions » telles que la colère 9 la honte 9 &c»^ on a vu fur-le-champ Ton vifage j& fa poitrine s'enflammer de rou- geur. Pareillement , lorfque ces endroits du corps ont été expofés à l'aélion du feu 9 on y a vu paroître quelques marques de fouflèur* r v>i %ii .■i\i'.':i^l'yh.'l\J^i% 'f!-. X '- if^ -. V^ ^ 4C 8 -'- Supplément Cette femme na jamais été dans le cras de fe plaindre d'une douleur qui ait duré vingt-quatre heures de fuite j feule- ment elle a eu une couche H y a environ dix-fepc ans. Elle ne fe fouviem pas que fes règles aient )aroars été fupprimées, hors le temps de fa groflèfïe. Jamais elle na été fujette à aucune maladie de la peau , & n'a ufé d'aucun médicament ap- pliqué à l'extérieur , auquel on puiflb at- tribuer ce changement de couleur. Comme on fait que , par la bnalure , la peau des nègres devient blanche , & que cette femme eft tous les jours occupée aux travaux de la cuitïne 9 on pourroit peut- être foppofer que ce changement de couleur autoit été Teffet de Ta chaleur-, mais il n'y a pas moyen de fe prêter à cette fuppofition dans ce cas^ci ^ puifque cette fbwMïie a toujours été bien habillée, & que le changement cfk a^ffi remar- quable dans les parties qui font ^ l'abri de l'adbron du feUj que dan» celles qui f font les plus expofées. La peau confidérée comm^ émoniSèoire, paroît remplir toutes fes fondions auffi parfaitement i PHifloire Naturelle. 409 parfâkemenc qu'il eft poflible > puifque la Tueur traverfe xndhFéreiiiment avec la Î)Ius grande liberté les parties noires St es panies blanches (n).» Mais s'il y a des exemples de femmes ou d'hommes noirs devenus blancs» je ne fâche pas qu'il y en ait d'hommes blancs devenus noirs-, la couleur la plus confiante dans l'efpèce humaine eft donc le blanc» que le froid exceffif des climats du pôle diange en gris-obfcury & que la ctudeut trop forte de quelques endroits delà zone torride change en noir ^ les nuances inter- médiaires, c'eft-à-dire^ les teintes de ba- fané, de jaune, de rouge, d'olive & de brun, dépendent des diârentes tempéra- tures & des autres circonftances locales : de chaque contrée \ l'on ne peut donc at«» tribuer qu'à ceis mêmes caufes la dîifé* tence dans la couleur des yeux & des cheveux, fiir laquelle néanmoins il y a beaucoup plus d'unifornaîté que dans la couleur de la peau : car prefque tous les hommes de l'Afie, de l'Afrique & de î / (n) Extrait d'une lettre de M.^ Jacques Bâte à M. Alexandre Wiliiamfon, en date du %6 Jum 1 760. Journal étranger j mois i*JoAt 1 760* Supplément. Tome FUI. S î ,i = v ^10 ,;,.,^ Supple'mmf >^1 - l'Amérique ont le? cheveux noîrs oii truns 'j 8c ^ parmi les Européen? iil y ^ peîit-i^re çncotç beaucoup plus de bruns que de blonds, lefquels lonc aulC pref^ ape ies feuls qui aient les yeux biei|s. yy^À^u Sur les Montres. riO .>., A ces variétés, tant fpécifiques qu'inv j^viduelies , dans refpècp humaine, on pourroit ajouter Ips rnonftruoiités ^ mais nous né trai^onç que des faits ordinaires à,ç la Nature & non des apcidens, néan? moins nou^ devons dire qu'on peut ré-^ duire en troiç claflejç touç les montres pofSbleç i la preipièrç, left ceîlp des mpnf- tres par excès, la féconde des monftres par défaut, 8c la troifieme de ceux qui le font par le renverfçment ou la fauÇe po fmor\ des parties. Dans le grand nombre ^exemples qu'on ^ recueillis des difS- ^ens monft^s jdç l'efpèçe humaine, nous p'en citerons ici quun feul de chacune f|p ces ^rois ciaiies, -.i,*^f :.4: *;«^f;..^. . î Dans la^prçmiere. qui comprend tous 1^5 monftres par excès, il n'y en a pas de plus frappans que ceux qui ont un dou- ble corps 8c forment deux perfonnes. Le . jpÇ p^obrç î7Pi> y «ft né à Tzonf, en «<« ^ ^<\\^ ». V i '. > • i . à V Hijloire Naturelle. 411 Hongrie, deux filles qui tenoîent enfem« ble par les reins (voye:(^ planche V) ; elles ont vicu vingt - un ans ', à l'âge de fept ans , on les amena en Hollande , en Angleterre » en France , en Italie , en RulËe 8c prefque dans toute l'Europe; ^gées de neuf ans , un bon Prêtre les cheta pour les mettre au couvent à i-écerfbourg , où elles font refiées jufqu'à Tâge de vingt -iun ans> c'eft-à-dire j^^^ jljlqu'à leur mort qui arriva le i; févriers 1 725. M. Juflus-Joannes Tortos , Doâeuc en mé(;kcine, a donné à la Société royale de Londres, le 3 juillet ly^TJ^une hif- toire détaillée de cpsjumelle^vquilavoic , trouvée dans les papiers de Ton beau* . père , Cari. Rayger , qui étoit le Chirur- gien ordinaire du couvent où elles i Ctoiçnt. -^? ^.: r^'^^X" L'une de ces jumelles fe nommok Hélène y 6c l'autre Judith ; dans l'accou- chement, Hélène parut d'abord jufqu'au nombril , & trci? heures après on tira les jambes, & avec elle parut Judith. Hélène devint grande & étoit fort adroite » Judith fut plus petite & un peu boflùe \ elles étoient attachées par les reins f 8c pour fe voir , elles ne pouvoient tourner ' qyp h têtp. Il ny avoir qu'un anus com- i I X 411 SuppUttititt mun ', \ les voir chacune pardevane lorfquVlles étoîenc arrêtées, on nevoyoic rien de différent des autres femmes. Comme Tanus itoit commun » il n'y avoic qu'un même befpin pour alleir à la feile , mais pour le paflàgé des urines , cela étoir différent, chacune avoit fesbef foins , ce qui leur occafionnoit dé fré- quentes querelleii > parce que quand le befoip prenoit à la plus foi^le, &qu9 l'autre ne vouloir pas s'arrêter, celle-ci f emporroic nialgré elle \ pour tout le lefte elle^ s'accordcHent , car 'çlles pa- f oifloiont s'aimer rendreniènt *, \ fix ans , Judith devint ferdftttf du côté gauche, & quoique par la fuite elle parût guérie, il 4ui r^fta toujours une impreflion de cç final , & re(prxt tou;rd & foible. Au con- traire , Hélène étoit béjle & gaie , elle «voir de l'intelligence ft itiême 4^ lef-s jprit. Elljss ont eu çn même-temps la petite vérole & la rougeole ; mais toutes leur^ autres maladies eu in£ipo(itions leui^ arv rivoient féparémepr, car'jfudith étoit fu- lette à une toux éc à la fièvrei aulieu^què Hélène ^toit d'une bontife Tante s à ferze ans, leurs règles parurent preiqù'en métnç temps , i& ont toujours continué de pa-» pitx^ fépar^mçnt ï cfajicunf^. Comme çilçf ^ >'**^^ "«^-îJMKilWlS^* • >r^«;* >*• Pl.xxno. 4a» US, 31USC . > \ ) Il -'J< i':- \ y is^ u. ■ri^' ■y ■ /U-- ,--'f-in"=^ 1^,aiv3K' ■;i,i-^^- . ■/ appro( prie la rut le ; oblîgéi avant i agonie En les avoîeni çonduî quel 1 anus ("t Les comcnu nous n exempi lenftnt {pland a été .connoîÉ habile culte d\ un eni vivant n a véc .■w^ •M*'*' -'/>. ■at' *r V-r ■ ;-f ■ <») _-.~'i.li*.',->*-. ■ *- A-.., i-:^Â:;?-..V.-" -a4"t."--f4J'^^' ^i^L-: -Cr ^^■' t m- à VHijloirc IfaturetU. 4 1 j approchoient de vingt-deux ans , Judith prie la fièvre , comba en létargie & mou- rut le 1 ) de février \ la pauvre Hélène fut obligée de fuivre Ton fort *, trois minute» avant la mort de Judith, elle tomba en agonie Se mourut prefque en mime temp^. En les difféquant, on a trouvé qu'elles avoient diacune leurs entrailles bien ei>- tières, & même que chacune avoit un conduit réparé pour les excrén(ien$ > le-^ quel néanmoins aboutiflbic au même anus (0^. Les monfttes pat dé&uc font moins communs que les mcaftres par excès ^ nous ne pouvons guère en donner \m exemple plus remtrquaUe que celui de l'enfiint que nous avons ^ repréfencer {planche Fli d'après une tête en cire qui a été faite par M."* Biberon » dont on connoit le grand talent pour le deflin & ')a repréfeneation des fujets anatomtques. Cette tête appartient à M. Dubourg » habile Naturalifte & Médecin de la Fa- culté de Paris \ elle a été modelée d'après un enfiinr femelle qui eft venu au monde vivant au moisd'oàobre 1765, mais qui n*a vécu que quelques heures. Je n'en (9) Uti», Syfi. Nat, édition allemande, tomt L Su) 414 Supplément donnerai pas la rlefcription détaillée, parce qu'elle a été inférée dans les Journaux de ce temps > & particulièrement dans le Mercure de France. Enfin dans la troifième clafTe, qui con«> tient les monftres par renverfement ou faude position des parties , les exemples font encore plus rares, parce que cette efpèce de monftruofîté étant intérieure, ne fe découvre que dans les cadavres qu'on ©livre. «M. Méry fit, en léU , daiis rHôtel royal des Invalides , l'ouverture du ca- davre d'unfoldatquiétoitâgé de foixante- douze ans, & il y trouva généralement toutes les parties internes de la poitrine & du bas-ventre fîtuées à contre -fens ; celles qui , dans l'ordre commun de la Na- ture , occupent le coté droit , étant Gtuées ^u coté gauche» & celles du côté gauche, l'étant au droit *, le cœur étoit tranfver- falement dans la poitrine , fa bafe tour- née du côté gauche , occupoit juftement le milieu > tout Ton corps & fa pointe s'a- vançant dans le coté droit.... La grande oreillette & la veine- cave étoient placées à la gauche Ôc occupoient auffi le même côté * dans le bas- ventre jufqu'à los facrum..*. ^X,.'V- i rUifloire Naturelle. 415 Lé pôutnon droit n'étoïc divîfé qu'en deux lobes 9 êc le gauche en trois. Le foie étoit placé au côté gaudie dé Teftomac \ Ton grand lobe occupant en« ticremeup Thypocondre de ce c«té-là. . . * La rate étoit placée dans l'hypocondre droit *, 8c le pancréas fe portoit tranfver- falenient de droite à gauche au duo- dénum (^p^.» M. Window cite deux autres exemples d'une pareille tranfpolîtion de vifcères *, Ist première obfervée en 1 5$o , & rapportée parRiolan (q) ; la féconde obfervée ett 1657 , fur le cadavre du Heur Audran , Commiffaire du Régiment des Gardes à Paris (r); ces renverfemens ou tranfpo- (itions font peut-être plus fréquens qu'on ne rimagine v lî^ais > comme ils font inté- rieurs, on ne peut les remarquer que par hafard : je penfe néanmoins qu'il en exifte quelque indication au-dehors*, par exem- ple, les hommes qui naturellement fe Xi -r. tj '.: w. /V y (p) Mémoires de l'Académie des Sciences, année l'j^^^ pages 11^ & yiS, (q) Difguifitio de tranfpofitione partium natara* lium & intalium in corpore humano. (r) Journal de Dom Piene de Saint -Romual. Parii, 1661. x^ 41 f Suppkment, iCC. fervent (de là inain gauche depridrr .rf à la main droite > pourraient bien i^ vir les vifeères, rcnverfés» ou du moins le poumon gauche plus grand 8c cpmpofé âe plus de lobes ^ue le poumon droit ^ car c»ft i'étèndue plus grande & la fu- p6rtc|Ré: 4e force dans ie poumon droir, qui isft ia'xâufe jde.ce que nou3nous fer- von^i^e^ia main , du bias âc de la jambe droir^^ de préférence à la main ou à la jambe \gaucne;' . , ; - Nous finiront pa^ obferycr qtié qtaet ques An^conriftes préoccupés duiyftème desgetipes préextftahs>ont tru de bonne foi qu'il y avoir auffi des, eermes mont trueux préexiftans; confnnè les autres gê^ mes> 8c que Diëu ^àvoit créé ces germes monftrueux dès le commencement *> mais n'eft-ce pas ajouter une abfurdicé ridicule ic indigne du Créateur, àunT^ftêmemal conçu que nous avons aflez réfuté % vo* lume IF'j 8c qui ne peut être adopté ni loutenu dès qu*on prend la peine de l'examiner î -r— Fin du huiiihmc Volume^ .1» -i^» V ». ^i d î. - 0. d^ «• Y V. ^T*. *i#s>J;-i^ ■'.;.,. '. r Niii h riy.ii 11 I ,; TA B LE Des Matières contenues danf les deux Voiumes. Abstb.actiqn. DIfficultës que les abftrac* tiom prpduifént ,' nègres blancs dans l'ifthme d'Amérique. Ko- lumt VIII, page %1^* Amer ic ains. Difcuffion au fujet des Américains. Vol. VIII , 3 24. . . Critique des opinions de M. P. à ce fujet. Ibii. 325 £? fuivainu, . . .Réfuta- ^; tion par les faits des opinions àR M. P. fur iei Américains. Ibii. Ant'B^iQV^» L'imperTed^ion de nature que M. P. repr-oche gratuitement à l'Amérique en général, ne doit porter que fur les animaux de la par- jr tie mériaionale de ce continent , lefqueis fe font trouvés bien plus petits & tous aifférens de ,,. ceux des parties méridionales de l'ancien conti- \; -^ ■ nént... Parties de ce continent dans iefquelles les hommes fe font trouvés moins robul)es que les Européens ; caufes de cette différence.',Ko/. VIII, ^ 330. . • En général , tous les babitans de i'Amé- ^ ;,, rique feptentrionafe , & ceux des terres élevées ^ dans la parâe méridionale, telles que le Mexi- que, le Pérou, le Çbili, &c. étoicnt peut-être Aiûins agîfTans, mais auffi robulles que les Euro- péens, xbid. 332. Amérique. Découverte des côtes occidentales aiv-delà de la Californie , en montant vers le nord. iP^/. VIII, 334. ^(^NCiENNETÉ de l'opînion de l'exiftence de« Pygmées. Koy«î Pygmées. A N I M A u X (les) paroiffent aimer la mulîque, A , Koyeî Musique. > )" Arabes. f%«^ Bédouins. .'4' AiLAB£s. Defcription des Arsiks & de pliifieun ■ ■%■ ■;>■ ■ . '. t' /' '■ - ■' if* .fe,.. ■■:■:;::,:■%: V- . ■'■-,-.. *.. ■ ^■- 'i 'l _ 'V ■-■» 9X3 AfjTjiRSS. ^ il) èe leurs ufages. yblume VIII ^ a6o Çf fuîvanm* , . Les Arabes font tous palpeurs , & n'ont point de travai! fuivi ; néanmoins ils fouffrent ia chaleur , la faim & la foif mieux que tous les autres hom- ines. ibid, 267. Argent. Eftimation de ia valeur de Pargent. ^ Dans le moral , H ne doit pas être eftiméparfa quantité, mais par les avantages qui en réfultent. P^ol, VII, 104... Eftimntion de la valeur de Par* gent pour le pauvre & pour le riche. Uii, 106,,, Xoi manière dont les Mathématiciens ont confî- déré Patgent Iorf<|u*ils ont calculé les jeux de hafard doit être reâifiée ; exemple à ce fujet. r.ni^ î•? h A M Z M i» Baiboric font d'un Utui» àt ttsir&rry qui tranche trop tnto ie roug« tif ^ feu» joueti. ^ARBAlLïNS <»tt BÀUSERiNS. Dîfcuiliotk crid^ que k ce fujet. fV# VlII , 274^ DÉDOUIN6. Les Arabes- Bédouiiis ont cdinfervi leur liberté &: leurs u%u anctens. . . . Ils ont rodorattrés-finf^ «e vedenf point habiter dan» les villes i V Leurs mœurs, leurs coutumes , ,^c^ Vd. VUI^ 262.V. Lenomiurtf de ces Arabes étsr f blis dans le défen^ peut MAonter à deux miiUons. Blé eigor^. Te/. Vili,2i^ i BoXancieiVs, habitans Itt pays de Borania, maintenant appelé Pet^ra. Difct^ons géogra- phiques & critiques^ Voi, VIU, 214 &i«iV. ^'^ , f * '\ . ■ .■ T- '■ fAtMOT7QT7BS. I^qf tAB-tAHSi, Cercle. Koyc^ QuASHAtuiiB du Cttde* CSRTItUPE. ycytl VÉRITÉS. Certitudes. La cenitude phyfiqae> c'^elt^lk ^ire, la certitude de toutes la plus certaine ^ n'ell néanmoins qu'une probabilité plus grande qu'au< j l^»ne,autte {iobahilité. ro/.VII,70<.. Différence de la certitude morale & de la certitude phyiV r que. liiJ, 73. — Eftimation précife de ia certi- ■^ tilde phyiique. Uîd, 85. * • . Eitimatioci d» 1» *>-:;-;■ -^r"' ^ i". V '•'-» j^ :•. -...-:-'^:':'- 9S S Ma riinss. ♦ cntkuiie morile. yolmm Vil, 7S yfmvmm^^ La cerdCttdit monde peut être regardée somme telle toutes let fck que la proUbilhé eft au» âeflu»cle dix miUe. . . . CompsTaifon de i'饻> luatiott de ia certitude morale à 1» certitude phy* ^w. liii. $$ & fmif. Chaleur. L'homme peut foutenir , pendm audquc temps, un degré de chaleur fort au* eflus de la cnaleinr propre de fon corps : expé- rience à ce fttjet. yU. VIII, 198 èr fuiiwiteu L'honune eft plu» capable que la plupart de» animaux de notrç ciîmat de fupporter un tvèa- grand degré de chaleur. JUd. soi. Chaleur ée$ eaux thtmalu. On trouve dans le» eaux thermales , même les plus chaudes , d<;« plan» tes , des iniêâes, .& même des poifibns. ybl. YlUf 303. • • . Exemple à ce fi^et./i^t<^» Cheval. Vieiileflè d'un che^FaL Ft^e^ Vieillesse. CiCATRi€ULE. On dok comparer la dcatricuir dans l'œuf de» femelles ovipares aux corps glan- duleux des tefticules des femelles vivipares. . ,« L\euf n'eft qu'une matrice ; différence de cène matrice avec celle des vivipare». yoL VUI, 12 & 13- Climats. Ce que l'on doit entendre par cli* mats. Ko/. Vlli, 374. CoNNOissANCES. L'expérience eft hi haie de nos cohnoiiTances, & l'analogie en eft le pre- mier inftrument Toutes deux peuvent nous donner dea cenitudçi à-peu- prêt épltf» .. 4 ^/ V Ta B i Continence. La continence fereëe produit quelquefois de grands maux, & particulièremenc . l'épilepfie ; exemple frappant à ce fujet. ^ Ko/«me VIII, loojufqu'à I13. . . i Effets de la continence forcée dans les animaux. Ihiè, 113 & fuipantes, .... Elle ne fait aucun mal dés ^ qu'on a paiTé i'âge de cinquante - cinq ou /^ K>{xiuiteans. /^/V. 114. C o N T I N E N s. L'ancien & le nouveau Conti* nent font vraifemblablement contigus yers ie nord, du côté de l'Afie. Ko/. VIII, 339. Continent de la nouvelle HoUandé. Voyei Hollande. Convenances. Le fentiment des convenance! doit régner dans tout Écrit. Ko/. VII, 52. Corps glanduleux. VqyeiGi^AiX' DULEUX. 'f Cokps & Maillot. Koye^ Maillot. Courbes. Loix & propriétés des courbes, f^- /w«fiVII,i84. ^ "* Courbes géométriques et Courbes méca* BJques. Ko/. VU, 185. D j3 a n o I s. ÉtabliiTemens des Danois fur T^s côtes occidentales de îa Lapponié , jufqu'aU foixanteonzième & foixaiite -douzième degré. Ko/. VIII i 242. BiriNiTloif du iiombre. f^oyei N0MBK.X» ^SS MATjàRSS. vij I>ESÇRiPTiON de i'âge de la puberté. Koyif Puberté. Description des Croënlandois. yîtye^ Groenlandois. DÉSORGANISATION de la peau. Koyc^PEAV. Doute. Le doute eft toujours en raifoii inTeriè de la probabilité, yolume VII ,80. £aux thermales. I^oyei Chaleur des eaoB thermales. Échelles arithmétiques ; leur fondement & leutcompanûfon. Fol. VII ^ 164.. . Formule générale de toutes les échelles arithmétiques. Jbid, 173. Échelles logarithmiques. Ko/. VII , 179. Écrire. Art d'écrire; principales règles ^ Part d'écrire. Fol. VII, 12 &fuiv. » Effets. Raifons pourquoi les effets naturels ne nous paroiifent pas être des merveilles. Vol. VII , 72. . . . Deux manières de confidérer les effets naturels. lùid. 73. Egypte. Ce n'eft que depuis très -peu d'années que les maifons de libertinage établies pour le fervice des Voyageurs ont été fupprimées^. 1^/. VIII, 269. -v: Égyptiens (les) font beaucoup plus mélanco- liques iSc d'une humeur plus fojnbre que Im ;v '" Viij T A 3 Z M n AnbfiL Votumê VIII, 965. Il y a tue pnmyqHoMMBf & Femmes. FiLLEsfir Gab.çons.Ko)^ OAi.çoirt & Filles. Filet de$ mfans. Voye^ EnfaNS. Finnois. Lei anciens Finnois 9c Finlandoîs ou Finnois d'aujourd'hui , forment deux différen-^ tes racés d'hommes qu'il ne &uit pas confua!* dre. Fol. VUI, 278 & fuw. TOKTVSZ du jeu, ybyeilBTJ. - i I Gauçons &• Filles. H natt k Paris thigit- fept garçons âc vhigc-fiz fiUes. yolumt VU^ 514* -^r-r::'lr.- 9 Ta b t b Cette proportion varie beaucoup , fur-tout dans ks provinces où ii naît quelquefois autant & même plus de filles que de garçons ; mais en prenant fa chofe en général, il naît en France plus de garçons que de filles. Volumt VII, 519 ^ fuivaiites, Gavchers. Voyei HOMMES gauchers» CÉANS. Exemples de plufieurs Céans. Ko/. VIII, 121. • GÉNÉRATION danr !..• ' il -nares & dans lei ovipares. Ko/. Vin , V /tt/y/'ii 17. La génération prîie en général, n*. ft is univoque. Ibid, 24 GÉNÉRATION ipontanéé ; comment elle s'opère. Ko/. Vin9 24 6* Jiiip, Plufieurs exéniples à et fujet. /*/méme eft maintenant une Science complète. Ibid. 187. . . Toutes les difficultés & queftions de Géométrie ne font pas réelles, & ne dépendent nue des définitions Sç des fuppufitions qu'on ùces. Démonftration de cett .• vérité. Uid, 1986 'liv* Gerboise. Koye^ Kanouros. Germes monftrueux préexiftans imagiris ps* quelques Anatomides. Ko/. VIII , 415. Glanduleux, corps glanduleux. )bfer^ ions de M. Ambroife Bertrandi, fur lek corps Han- dufeux qui contiennent la liqueur féminale 'es femmes. Ko/. VIII, ... Lescorps glanduleux ^ mencent à paro?tr<: dans ie temps de la a- berté; leur végétation , leur accroiffement r maturité & leur obli rération. Jbid. 3 & fuiv. . . Réflexions fur les ibnétions des corps glane - leux, ôc fur le travail continuel des teflici des femelles, ïbld, 7 & fuii^. . . . Comparai - des corps glanduleux des femelles vivipares avec la cicatricUle de l'œuf des femelles ovipares. Ibid. 12. ^ Groènlandois. Defcription des Groënlandois, leurs coutumes & leurs mœurs, Ko/. VIII , 251... Lés Groënlandois refEmblent plus au Kamtf- ehatkales qu'aux Lappons, Se les habitans do la côte feptentrionafe de l'Amérique, vis-à- vis de Kamtfchatka, reffembienc beaucoup aux "Kanulchaïkales, /*/ Haiitans de !a nouvelle Zélande. Voyv{ ZÉLANPE. Habitans de la nouvelle Zemble. Voyti Zembliens. Hasard. Par la notion même du hafard , H efl évident qu'il n'y a nulle tiaifon , nulle dépen- dance entre Tes elfets, âr que par conféquent le paffé ne peut influer en rien fur l'avenir. VoL VII , 88 . & fttiv. Le réfuttat des expériences fur les effets du hafard, eft tout oppofô au réfuitat des expériences fur les effets naturels. Ihid. & fuiv. . . . Moyens de connoître la pente du Ward. Ihid, 96. HÉMISPHÈRE. L'hémifphère auftral eft en généra! bien plus froid que l'hémifphère bo- réal ; raifon de cette différence. FoL VIII , 345 & 346. •'^. .- -: ■^:.^.'vu.m;-^ Hivers. Les grands hivers augmentent (a mortalité, Démonftration de çftte vérité. Vol. VII, 507. ^ .^ Hollande, mupelU Holiande ; defcription des habitans de la nouvelle Hollande , d'après le capitaine Gook. Ko/. VUI, 368 & fuip. Hollande, continent de la nouvelle HoI« knde ; ce continent eft plus étendu que celu,i lis s Ma t j i rss. Xll) *v de {'Europe, & il eft fitué fous un ciel en« core plus heureux ; mais on n'en copnoic <}ue les cotes. Votumt VIII, 373. fX Homère. Voyei Génie d'Homèilb. Homme. Les limites de la grandeur du corps de l'homme , y compris les Géans & les Nains , s'étendent depuis deux pieds & demi jufqu'à huit pieds. vU. VIU, 1*28... Poids du corps da l'homme, relativement à fa grandeur. Ibid, 120. Homme. Chaleur que l'homme &: les animau3( peuvent fuppMter. Voyei Chaleur. Homme. Nourriture de l'homme. Voyti Nourriture. Hommes d'une groflfeur extraordinaire ; queU ques exemples à ce fujet. VoL VIII, 117. Hommes blafards ( les ) diffèrent de tout les autres hommes, blancs, noirs, rouges & bafanés. Ko/. VIII, 374. Ces Blafards forment plu- tôt des branches ftériles de dégénération , qu'une tige ou vraie race dans l'efoèce humaine. . • Les Blafards mâles font inhabiles à fa généra? ti«n , tandis que leurs femelles Blafardes peu- vent produire avec les Nègres. Ibid. 376. . . • Il paroît qu'il y a différentes efpéces ou varié? |és dans les- BlaË^rds,. fuivant les 4iff<^en9 climats^ ••t-';V"'-^' Hommes gauchers (les) qui naturellement fe fervent de la main gauche , de préférence k !a main droite , pourroient bien avoir le pou- mon gauche plus grand , & coinpofé de plus lie lobes que le pQumon droit. VqI.YIH^ 4^6» ' s^ ? ( XIV, Ta B L M Hommes & Fbmmes. II meurt à Paris plus d'hommes que de femmes , & les femmes vi- vent plus que les hommej, d'environ un neu- vième. VoL VII, 514. . . Il naît à Paris plus • de femmes & moins d'hommes qu'il n'y en meurt , ce qui prouve qu'il arrive à Paris plus ' d'hpmmes SU moins de femmes ^«l'il jn'en fore. ' Ibid, 516. HOT-TENTOTES. Le prétendu tablier desfemmet ^. Hotientotes, n'exifte pas tel que les Voyageurs * l'ont décrit; mais cela eft remplacé par une } autre difformité. Vol. VJli^ 279 ^ jhiv. HUMAIlf. Voyei. GENRE HXJMAHI. . r . Hypocrisie. Portrait de l'b^ypoiîrifie. •■ 1 Vol, VU, 2^. . '^: ^'^i^À^eW'-:^','': ^ i\ , - ^' { ■ ■ .■*&,.. Incommensurables. Raifon des {ncommen- furabilités. VoL VII , 1 81 ... Les grandeurs incom- xnenfurables , ne viennent que de la différence ' des échelles arithmépques & gépmétriques. ibid, 200 & fuh. Infini. Nature de Vinfîni géométrique. Vol. VII, ?53 ^ fuiv.'. L'idée de l'infini nous vient de l'idée du fini , & il n'exifte ^oint de uçmbres infiniment grands ou infiniment petits. Ibid, 154 6" fuiv, Itfs.ui.AiRES. Defcriptton des Infuïaîreç de la mer .du Sud, d'apjrés le Commodore Byron. Vol, VIII, 346; . . D'après le Capitaine Car- icm. Iki^, 348, 349. • . f D'apr^ Samuel 'W^J^-' k- / BSS MATlèàSS. XV * . Walte. Foiume VIII, 350, 351. . . D*apriè$ JA. de Bougaînvitie. Ibid, 352. . . . D'après le Capitaine Çook, Ibid, 355 &fuiyf .1 1 1 Jbt o NS. Maiiière de compter avec des jetons," & moyens de perfedtionner cette maniée. . yoL VU,. 179, ^'^ Jeu. La fortune du jeu marche e^i apparence à\m pas indifférent & incertain ; néanmoins k ' (haque démarche elle tend à un but certain , qui efl la ruine de ceux qui la tente... Le jeu , par fa nature môme, eft un contrat vicieux jufque dans fon principe, un aèntrat nuilible h chaque çontradtanç. . . . Démonftration de cette vé*' rite. yol. VIÏ , 98 &fuipantes. JiEU du Franc-carrea». Ke»/. VII, 140 ^fuivantttm 'm . K •-*• Ramtschatka. Nouvelles découvertes fàîtei aux environs de Kamtfchatka, qui démontrent que le continent de TAlie eft , pour ainfi dire , eontigu au continent de l'Ajnérique '*jus le cer- cle poivre, f^/, VUI , 334. , ^ : ^ , .v^-. KamtschatkaleS. Comparaifon des Kamtf- chatkales avec les Groënlandbis, les Lappons & les habitans de la côte feptentrionale de l'Amé- rique ,vis-ii- vis Kamtfchatka. VoL VIU, 254. Lei Kamtfchatkaîes qui habitent les terres orientale* |( feptentrioual^s de Kamtfchatka rçifem!>!(?R( il '.;^iU «T\'.x xyj Ta B z n ',:t parfititemenc aux Américains des contrées lltu^ei fous ie même paralièie. V6L VIII, 335 & fùv, Kanguros, efpèce de grofie Gerboife qui fe trouve dans les terres auftraies de la nouvello HoUandc^ro/. VIII, J72. KORIAQUES & Kamtfchatkales. "DtîmpÛQïi de ces peuples. VoL VIII, 246 &frip,„ Leurs corn» paraifons avec les Samojèdes, les Lappons & lei , ^ Croè'nlandois. Ibid, 247 & Jltiif, KoKiAQUES fédentaires , Koriaques errans ; diffé- ^^rences remarquables dans leurs mœurs. f^«/, Vm, 228. LapponïIs.* Première découverte des côtet feptentrionales de la Lappoxiie. Ko/. VIII, 239 & JltipaRtes, . . • ÉtabliiTement des Danois fur let côtes occidentales de la Lapponie , jufqu'au iîoixante- onzième ou ibuante- douzième degré. .. . . Étabiifîement desfuflesfur la côteorien^ laie de la Lapponie, à la même hauteur de _ foi3cante-onze ou fbîxante- douze degrés. Jiid, ^«42 & fuivantei, Lappons. Defcription des Lappons, comparaifon .^ de leur figure & de- leurs mœurs avec lei autres peuples du nord. VoU VIII, 231 Ê^yi/V. Lettre{S. L'empire des Lettre) ne peut s'ac- . croître & même fe foutenir que par la liberté. VoL VII , 49. . . Les Lettres dans leur état ftâuel, ont plus befpin de concorde que de protection. . , , Invitation aux gens de Lettres. ^Jbid, 57 & 58. ,, Londres. DBS MatI ÈRSS. XVif JjOVjyniËS» La fécondité de cette yille ne fufiît pas au maintien de fa population. yolnmeVll^ 553 Êf y«iV. On vieillit moins à Londres quli Paris. Ibid. 555. Louche 9 yeux louches. Voyez Strabisme. Kl ■i ,3' -t . >' .'rt' tj*.' r M lyl ADAGASCAR, hommes blancs de Madv* gafcar. Toyôî QuiMOS.. # Maillot. Inconvéniens du maillot & des corps pour les enfâns & ies jeunes perfonnes. Vol, . VIII, 82 y fuivanui. Mariages. Les mariages font plus prolifiques en Bourgogne qu'à Paris, trois mariages y âon« nent dix-huit en&ns , au lieu que trois mariage! à Paris , n'en donnent que douze. Vol. VII, 518. : M A T I Ê R E , fon poids fpécifique & fon poids abfolu. VoL VII, 21Q. Mesure universelle* & invariable : c'eft la longueur du pendule qui bat les fécondes fous Téquateur. FoL VII, 189... Cette mefure 4evroit être adoptée par tous ies peuplei. ïbid, 192. ■jî:i.-w( ..;;"i:« ■•;? , ^ . •■ .. *:'^n-^ j Mesures. Tout étant relation dans l'Univers, tout eft dès-iors fufceptible de mefure. Vol, VII, Mesures arithmétiques. L'appKcatîon de ces mefures produit toutes les dimcultés dam Supplément. Tome VIIL T \ xviij X Ta jb 1,'n -^ i,r, les fcîencjDs inathématiques. . . Défaut dans f ^ tabilifement & la marche de ces m^fures ^ith* ;métiques. Volume VU, 159 i^ fyiv, ,^. i ; . Mesures céométiiiques, K«/. VU> iSk Différence de$ mefures. Ihid. 189, [ :^-^.^ - ■: Modestie, Éioge de la modeftie. Ko/. Vil, 21, JVIOLÉCULES organiques, cilcs pénètrent U inatiére J)rute , la trayailient , la remuent dany toutes fes di mentions , & la font fervir de bafe au tiffu de l'prganifation. f^o/» VIII, aa. Letjr origine, Ibii. 6^ & 70. ■• , , , , ;r : .<; /j j ; Monstres ( les) peuvent fe réduite en trois çlalTes ; la première eft -celle des monftres p&r excès; la féconde d^ mp^es^par dé^Hit; & ]a trpiileme de ceux qui le font, p^ 1^ ren- veireiment ou la. âufle pofition des parties. VoL VIII , 406. . ', MoriflTfes qvii o)i^ un double corps, & forment deux perfpnnes. . . £;iem- pie à ce fujet. Ihii, 410 & fui^imtts,,. Exem- ple remarquable d'un nipnltre par défaut. /3iV, 412. . . Exemple d'un monftre |>ar ie ren- verfernsnt pu nmiTe pcfition de» psyrties^ IM I^ORTALITÉ. Raifon pputquot 19^ mortalité paroît^par les tables^ avoir «é beaucoup plus grande à Paris, pendant les années 17 19 & 1710. fi»/. VU , ^68... La mortalité moyenne de Paris eft dé dix-huit mille huit cens pour chaque année. Ibii, 510. On .■■», •\yC Moule inté&ieur. Puifl^nce du moule in< térieur fur les molécules organiques dans toud les êtres organifés. Ko/» VIll ,24* , , .^ . Mulâtres. Notices fur les Mulâtres. ^0/. Vllh Musique. 11 doit y avoir dit ftyle en munque, chaque air doit être fondé fur une idée rela-' tive à quelque objet fenfible , & l'union de la muûque à la poè'fie , ne peut être parfaite aw^autant que le Poëte & le Mufîcien convien- dront d'avance, de repréfenter la même idée, J*un par des mots , & l'autre par des fons. ybL VU, 47... Réflexions fur le fyftème de l'har^o- îiie de feû M. Rameau. Ko/. VIII , 187 £?• fuiv. PJufîeurs animaux paroiflent aimer la mufique. Uid. 193. . . Les oifeaux font très-fufcegtible« des impreflions muficales. liid. 195. ^^^'^ .' ^ .. '- -v. it ,vï , ■■ .. - . ■ ,.. jvik'4 N AIN^s. Exemple et pluljeurs Nains. ybL Vit, 124 6" fuiifoines. Nains blancs, de Madagafcar. ybyei QuiMOsJ Naissances. Les mois de l'année danslefqueïs il naît le plus d'enfans à Paris , font ïcs mois Tij ' Il W ( ..? , de Janvier, Février & Mars ; & ceux pen- 1; dant lefquels il en naît le moins, font Juin, Novembre & Décembre , d'où l'on peut inférer que la chaleur de l'été contribue au fuccés de '! Û génération. Folumt VU ,512... Les années où il naît le plus d'enfàns , font en même temps celles où il meurt moins de monde. Ibid, 513. Naissances, mariages & morts. Koj/e^ Table des naiffances, mariages & morts. ^ Naissance précoce à (hc mois onze jours après fa conception. VoL VIII , 79 & 80. Naissance tardive après treize mois de groffeffe. VoL VIII , 75 & ytf/Vss Mat là nE s. x:^ KOURHITURÊ, diffétentet nourritures des hommes, fuivant les difTéren! climats. VoL Vill^ Nouvelle Hollande, f^j/e^ Hollande. Nouvelle Zélande. Koy» Zélande. '* 0 ■ ■-••if»ii.n***i|- «•'VV ' ^ ^ A « î. « >-»^_ (E U r. lî n*exîfte point d'œufdans Tes femetîes vi- vipares ; elfes ont, comme les mâles , une liqueur féminale, contenue dans les corps glanduleux , & cette liqueur féminale des femelles , contient , comme celle des mâles, une infinité de molé- cules organiques vivantes. Ko/. VIII , 10 &fuiif„. Vie végétative de l'œuf, & vie végétative de la matrice dans les vivipares. Ibid. 15. « . Méprift & faux principes des Anatomiftes:, ^u fvjçt de la nature de Vœuf. Ibid. 16. ' ^^ 5.?^?, i Oiseaux (les) font fufceptibles des imprefflons muficales. Ko/. VIII ,195. ^ ^ n ^ ii ? t Opinion en général, L'enipire de Popînion n'èft- il'pas aifez vafte pour que chacun puifle y ha-f biter en repos. Vol. VU, 57a i^^ .ln^ .amil Origine des molécules organiques. Kb/.'VIIIy OsTiAQUES (les) diffèrent aujourd'hui det anciens Oftiaques; raifons de cette différence. Ko/. VIII, 256. * P . . ' ' X^ A R^ I s. On vieillit beaucoup plus k Paris qu*^ Londres. VoU yjK 554. , , T iij ^1 PilTAOqN. DércHptîoh desPatàgoiis^ par M. Com- merfon, yolume VIII, 301. Par M. deBougaih- %\\k. UU. %b% & fui». . . Paï le Commodore Byrqn. /^V., 307 y Juip. , . D\fcuflion au fujet de te gràiidéUt dts Patt»g6iw. UlS, ^ih & /ii h, La différence de granriçur donnée par les Voya- {jeurs aux Patagons, lié vient que de ce qu'ils n'oifit pas vu les mêmes, hommes ni dans les »êmes contrées; &:, tout étant bien comparé, ilparoî* cérlàin que, depuis fé vingt-deuxième degré de latitude fud jufqu'au quarante - cin- quiènie, iî exifté en éâet une race d*hommes plus hau;:c & plus puiffante qu'aucune autre ■ dans l'U;>îVers. /3/i. 313. v:r '/;-;:^;r ' . J 1^ A T AT I , rïoni que l'on a donné aux habitans ' d'un* terre encore peu connue, entre le fleuve Jenifcé 8c le golfe Linchidoiin ; cette terre du : continent de l'Afie s'avance jufqu'au foixante- treiziéme degré , & peut - être beaucoup au- . ddà.^/: VIU,a44 6'Aip.,^^^^^^j^, . IPEAUv ^ . Pow une peribnne de trente-trois ans , 335. . .Pour une perfonne de trente-quatre ans , 337. . . Pour une per- fonne de trente -cinq ans, 339. . . Pour une perfonne de trente-fîx ans, 342. . .Pour une perfonne de trente-fept ans, 344, . . Pour une perfonne de trente-huit ans , 347. . . Pour une perfonne de trente-neuf ans, 349, . . Pour une perfonne de quarante ans, 351. . . Pour une perfonne de quarante-un ans, 354. ., . Pour une perfonne de quarante-deux ans, 356. . . .Pour une perfonne de quarante-trois ans, ^58. .... JPour une perfonne de quarante-quatre ans 360. . . Pour une perfonne de quarante-cinq ans, 363. . . Pour une perfonne. de quarante* fixans, 365. .... Ppyir ui^e perfonne de qua- rantc-fept ans , 8(S8. ... Pour ùi^e perfonne de Guarante-huit ans, 37C1. . . Pour une perfopne \''.pe quara^iije-îieùf an§, 37^» • • four une per- fonne de cinquante ans,, 375'. . . Pour une perfonne dé cinqùanté-un ans, 378. . . l?6ur . une perfonne de çinquàntenieux ans , 380* , ^ ^-"TV / fcxvj i Ta JE z s ^>V Pour xmt peiTome de dnquante-troB ani , ' 38î>. . . fùttt ;ùhe pel-rôftné de cinciuante- ' quatce Mnl, gBt^;"^ . Pour Une perfonne ae cin- Sttanrt;CiiK| ttm, 387. . . Pour une perfonne e' fcihtjuaihtéifii Uni, ^%g, . » Pour une per- • fonnne de drtquatite-fept îrtis, 391. . . Pour - uneperlbnne de cinquante - huit ans, 394. . ► pour une perfonne de cînquahte-neuf ans, 396. . , Pour urie perfonne de foîxance ans, ■59^. . . Potir ùiie perfohne de foixante-ûn ' Jm^, 4pï* I* V Pour une perfonne- de foixante- depx 2in$; ^^, ^ . Pour iine perfonne de "^ iî!n^khte^0is]nys,'4O7; . i Pour une perfonne •' A 'ibfxalîtè (jfu^itre ans, 410. . .Pour une fcrfonhe dfe Ifoixante-cinq ans, 41a. . . Pour ' une perfonne de fôixante-fix àné, 415. . . Pour tine perfonne de foiiotntefept ans ,417. ,. Pour une perfonne de foixarite - huit aris, 470. . • Pour uhe perfonne de foixante-n'éufànSy 422. . . '■' Pour une perfonne -de foixantfe ^ .. • PiiTÉ. Éloge de la piété. W. VU , 23. ' Poids du corps de l'homme, relativement à fa grandeur. Ko/«m« VIU, 118. P 01 D s fpécifique de la matière. Voyei Matière. .Population à Paris, (la) ne va pas en aug- mentant autant qu'on pourroit le penfer. Paris 8'cft augmenté pour la commodité & non pas par néceiiîcé. Voluim VII, 512... La popula- tion du royaume de France eft à-peu prés de vingt -deux millions d'babitans. Ibii. 541. Population à Philadelphie, En vingt -huit ans la population , fans fecours étrangers , s'eft dou- blée à Philadelphie dans l'Amérique fepten- trionaïe. Volume VIII , 332; Portrait & defcription d'un enfant chargé de taches furmontées de poil , pareil à celui du Tcau & du cfaevreùil. Voyei Peau. * ' T iv «XlV ,-%. Vï T^ BLE i^ Portraits & defcriptions d'une Ndgreffe-falan- - che & d'un Nègre-pie. Koye? NÉORE-BLAN* ' & NÈGRE -PIE. Probabilités. De toutes les probabilités . morales poffibles , celle qui affeâe le plus Thomme en général y efl la crainte de la mort. On doit rapporter h cette naefure, prife pour Tunité , la mefure des autres craintes & de celle des cfpérances. . , Évaluation de la probabilité qui produit la crainte de la mort. f^o/«/ne VII, 8 1. • Toute probabirité qui eft au-deflbus de dix jnille , ne doit point nous affedler , foit en . crainte, foit en cfpérance. Ibid. 83* ., ;, Probabilités de la vie, tirée des tables de mortalité. Volume VJI, 221 6* fuiv,,. Pour un enfant qui -vient de naître ,332. . . Pour . un enBim âgé d'un an, 247. . Pour un enfant de deiix ans d'âge, 259. . Pour un en^t de Uois ans d'âge , 264. . Pour un enfant de qua- tre ans d'âge, 267. . Pour un enfant de cinq ans d'âge, 270. . Pour un enfant de fix ans •î d'âge ,273. . Pour un enfant de fept ans d'âge, ' 276. . Pour un enfant de huit ans d'âge, 279. ^2 Pour un enlànt de neuf ans d'âge, 282. Pour - un enlànt de dix ans d'âge ^ 285. . Pour un en- 0 jànt d'onze ans d'âge , 288. . Pour un enfant de douze ans d'âge , 290. . Pour un enfant de treize ans d'âge , 292. . Pour un en&nt de quatorze ans, 295. . . Pour un enfent de quinze ans, 297. . . Pour une peffonne de j feizeans^ 299. . . Pour une perlbnne de dix- .,» feptans, 301. . .Pour une pcrfonne de dix- "r huit ans, 304. . . Pour une perlbnne de di» ,^ neuf ans, 306. . . Pour une perfonne de vingt ji,n -il nss Mati kans. xxix ^, ■ i 1 » 5>AM0jèDES, peuple du nord de PAfîe ; nou- velles obfervations fur "C peuple. Ko/«m« Vlll, Sauterelles, différens pcupïei qui mangent . des fauterelles. Fol, VIII, 277. Sectes. Inconvéniens des feues, ybl, VII, 59. Spécifique, pefanteurfpécifique. Ko/. VII, 21 2. Style. Le ftyle n'eft que l'ordre & le mouve- ment qu'on met dans fes penfées. Ko/. VII , 4... Principales règles du ftyle. Ibid. 10. . .Le ton n'eft que la convenance du fty!e à la nature du fujet. Ibid, 14. . . Le ftyle fublime ne {>eut fe trouver que dans les grands fujecs de a poéfie , de i'hiftoire Se de la philofophie. Ibid, 16 & 17. Strabisme. C'eft le nom qui exprime le défaut des yeux louches. Il ne confifte que dans l'é- cart de l'un des yeux. . . DifTérentes prétendues caufes de cette faufle direûion des yeux. Ko/. VIII, 151 &• fuiv, . . Véritable caufe de ce déiàut. Ibid, 154. Elle confifte dans l'inégalité de force ou de portée des yeux. Ibid, Raifon pdur- > quoi l'œil le plus foibie fe détourne. Ibid, 158.1 : Formule qui exprime tous les cas du ftrabilme. . Ibid, 159. ., . Le ftrabifme eft forcé & devient vn défant néceilaire , lorfque l'inégalité de force dans les yeux eft de plus de trois dixième^ Jbid, 160. . . RépoDiTç «iux objections C9RUe 1« W \ ■r:^^: ^xx Ta sis eaufe du ftrabifme. Ko/. VIII , 165 6» /T.. Raifon pourquoi il y a plus de louches parmi les enfans que parmi les adultes. Ibid, 172. , "■tf / ,.t JU' U/able des nailTances, mariages j^ morts dam ia ville de Paris, dans les années 1670, 1671 & 1672. . . Réflexions (gr-^tte Table. Vol, VII, 570, 571. . . Autre TaHe des naiffances, ma- riages & morts dans la ville de Paris, depuis Tannée 1709 jufqu*à 1766 inclufivement. Ibid, 483, 484. . . Autre Table plus détaillée des naiflances , mariages âc morts dans la ville de Paris , depuis Pannée 1745 jufqu^à l'année 1766 inclulivement. Ibid. 485 jufqu'à 506. i Table des en&ns-trouvés dans la ville de ï'aris, depuis l'année i745Jufqu'en 176.6. Ko/.\ II, 517. Table des naiflances, mariages & morts dans la ville de Montbard en iBourgogne,. depuis Pannée I765jufqu'en i774incluftvement. VoL VII, 5 18. Table des naiflances, mariages & morts dans ia ville de Flavigny en Bourgogne , depuis Tannée 1770 jufques & compris i'année 1774. ' rb/. VII, 524. T : ■ -^:l : ; -*^ - jTablis des naiflances., marines & morts dans le bailliage de Saulieu en Bourgogne, pendant : les années 1770, 1771 & 1770. Ko/. VII, 5^7 i & 53^» >=':••*'*'■ ''■'*^'î''- "" r'iî *'-;v';..v.! ; '»c'j:r;.- ^; ; Ïable des naiflances , mariages & morts dans la ville de Semui en Aii^oii^ depuis Ji'a;an^e 1770 ^TOÎs-! DSS Matï k RE S. KXviJ fbnne de quatre-vingt-trois ans , 456. . . Pour une perfonne de quatre-vingt-quatre ans, 458... Pour une perfonne dé quatre - vingt - cinq an», j^(iO. . . Pour une perfonne de quatre-vingt- fix ans, 462. . . Pour une perfonne de quatre- vingt-fept ans, 465. . . Pour une perfonne de quatre-vingt-huit ans, 467. . . Pour une per- fonne de quatre-vingt-neuf ans, /^^^. . . Pour une perfonne de quatre-vingt-dix ans, 471. . , Pour une perfonne de quatre-vingt-onze ans , 473. . . Pour une perfonne de quatre-vingt- douze ans , 474. . . iPour une perfonne de quatre-vingt-treize ans, 475. . . Pour une perfonne de quatre-vingt-quatorze ans, 477. . . Pour une perfonne de quatre - vingt - quinze ans, 47 B. . . Pour une perfonne de quatre- vingt-feize ans, 479. . . Pour une perfonne de quatre- vingt- dix -fept ans, 480. . . Four une perfonne de quatre-vingt-dix-huit ans, 481. . . Pour une {^erfôhnç de quatre-Vingt- dix -neuf ans, 48a. ■>^^i-:iU:v'.> n:- _ ....«-...■-,■ Î^RODUCTiON des femmes. rbyqPEMMES. I^ROPORTiON de ia valeur de l'argent, ybyei Argent. Puberté. Defcription de l'âge de fa puberté. . . L'exiftence de Phômme n'eft complète que quand il peut la communiquer. Ko/. VIII , 90,.. Le vœu de la Nature n'eft pa* de renfermer ■ notre èxîftence en nous-mêmes ; par la même loi qu'elle a Ibuhiis tous les êtfe» à la mort, elle les a confolés par la faculté de fe réproduire. ' Ibid. 100. Puissance du moule kximva* Fvyti MOVlM \ • •• "^ #« xxviij Ta s z e ^ PVGMÉES. L*opinion de l*exiftence des Pygmëe» eft très-ancienne, jSc il paroît que les Pygmées ou Péchiniens d'Étlyiopie, & les Quimos de» montagnes de Madag^icar , pourroient bien être de la même race, yàlitmc VIII ^ 300. 9^: fi: Q )f Quadrature du cercle ; fon împoflîbHité efl démontrée par les fimpies définitions de U ligne droite & de !a ligne courbe. Ko/. VII , 193. "M.. Panckoucke, Libraire de Paris, & homme de Lettres très-eftimable Se très-inftruit, a pu- blié dans le Journal des Savans du mois de Décembre 1765 un Mémoire fur ce fujet, où il donne des preuves démonftratives de cette impollibilité de la quadrature du cercle ; ainli , cette queilion ne fait plus un problème. Quimos. Petits hommes blancs des montagnes de Madagafcar ; leur defcription & leurs mœurs. ' Ko/. VIII, 288 èf fuip. n îf)'"' v;:o> v Ji, ■■^r -^l l R Race. Ce que l'on doit entendre par race dans i'efpèce humaine prife généralement. Voi -VIII, aai. .-. \ Repr ÉSEl^t ATIONS éiâtrates. But & objet ,, utile des repréfentations théâtrales. K©/«/neVJ(l, Russes;, leurs établiiTemens fur la côte orieR<* , taïe de i« Lappçmç, yàyei Lappokib. "' f^ DES Mat I k RE S. xxxj > juRjucs & compris 1774." yblimt VU, ^22. . . Autre Table des naiflances, mariages & morts dans plufîeurs heures & villages du bailliage de Semur en Auxois, depuis 1770 jufques & compris 1774. Uid. 528. Autre Table des naiflances, ma- riages & morts dans le bailliage entier de Semur en Auxoîs, depuis 1770 jufcjues & compris 1774. Uià, 5go. . . Autre Table des lieux où il naît plus de filles que de garçons dans le même bailliage de Semur. Ibid. 533 ^ fui». Table des naiflances, mariages & morts dans fa ville de Vitteaux en Bourgogne, depuis l'an- née 1770 jufques & compris Tannée 1774. VoL VU, 527. Table delà mortalité dans îa ville- de Paris, CQjnparée à la mortalité dans les campagnes , jufqu*à vingt lieues de diftance de cette ville. VoL VII , 543 , 544... Rëflexion fur cette Table. Ihiâ. 545 & fuiv, , . Table de comparaifon de ia mortalité en France « & de la mortalité à Londres. Ibid. 548 ^ fuiv. Tablier prétendu des Hottentotes. VoyeiUOT- TENTOTES. i Tartares. Depuis que les Rulfes fe font établis dans todte l'étendue de la Sibérie , & dans les contrées adjacentes, il y a eu nombre de mé- langes en -e les Ruflesà les Tartares, & ces mé- langes ont prodigieuiement changé la figure & les mœurs de plufieurs de ces peuples. Ko/. VIII, 356. . . Le type de la race Tartare, paroît fe trouver chez les Calmouques, qui font les plus laids de tous les hommes. Uid, 259. T££F. Fiante qui produit une graine dont les Xxxij < / \\ Ta b z^b n Abyflîns fbnt du |>ain ; manière de ûàre èc cùîre ce pain, f^olume VIII, 275. Terre-de-feu. Defcription des habitans de la Terre-de-feu , au-delà du détroit de Magellan , à la pointe de l'Amérique. Ko/. VIII ,3416' fuiv. Température de cette Terre. Ibid, 344 b fuiv. Thermales, eaux Thermales. Voyti Cha- leur des eaux Thermales. TsuKTSCHî y Chelati, noms que Ton a donnés aux habitans de l'extrémité orientale & feptentrionale dePAfie; cette terre s'étend juf qu'au foixante-treizième degré , & peut - être Deaucoup au-delà vers le pôle. V^oL VIII ^ 243 & TuNGUSEs Hes) paroîflent faire la tïuance entre les Samojédes & les Tartares. Vol. VIII, 259 & /. V V ARiÉTJÉs (les) dans Pefpèce humaine dépen- dent entièrement de l'influence du dimat ; on doit entendre par climat, non- feulement la lati- tude , mais aufli la hauteur ou la dépreifion des terres, leur voifinage ou leur éloignement des mers, leur fîtuation par rapport aux vents, & fur-tout au vent d'Eft , &c» Ko/. VIII , 374. VÉRITÉS, il y a des vérités de différens genres, des certitudes de différens ordres, de des pro- , tbabilités de différens degrés. Toutes les vérités mathématiques fe réduifent à d^s vérités de ài- anition. VoL VII, 6g. Diss Matières, xxxiij Vie , ce que c'eft que notre vie dans la réalité. Volume VIll, 147. Vie végétative de l'œuf & vie vëgëtative de !a matrice dans les ovipares & les vivipares» Voyei Œur. Vieillesse. Exemple de vieiHeflTes extraordi- naires. Ko/. VIII, 133 £f /?/fV... Confoîatron tirée de ia Nature pour la vieiHeffe. . . . Lorfque l'âge eft complet, c'eft-à-dire quatre-vingts ans , la probabilité de la vie demeure ftation- naire & fixe. On a toujours trois ans de vie à efpérer légitimement , quelque vieux qu'on Ibit, fi l'on fe porte bien. Ibid. 144 & fui». , , Comparaifon des jouîflances de la vieil lefle & decellesde lajeunefle. /3/V. 145. . . Conibla- tion tirée de ia morale pour fa vieilIelTe. Ibid, 146. Vieillesse. Exemple d'une vieilleffe extt^ior- dinaire dans l'efpèce du cbeval. Ko/. VIII 9 139 & fuivantes. Voix. C'eft par l'expiration que l'homme forme fa voix, au lieu que les animaux la forment par l'infpiratioîi. . . Obfervations qui fembient le prouver. Ko/. VIII, 197 & fui», , ^^ Vue diftinéle & indiftinâe. Limites de la vue diftinéle lorfque les yeux font inégaux en force. yol. VIH, 156 &f. Explication des phénomènes de la vue diftinâe & indiftinâe. Ibid. 163. EUX. Lorfque les yeux font dirigés vers Te même objet, & qu'on le regarde des deux yeux icxxiv Ta £ z M^ Sec. k à-Ia-fois, Û tous (ietix font d'égale force, Vofyt paroît comme s'il étoit éclairé de treize lumières égales ; au lieu qu'en ne le regardant qu'avec "* unfeulœil, ce même objet ne paroît que comme "^ s'il étoit éclairé de douze lumièrçft. Volume Vill , ■ * t ^EUX LOUCHES. VùytX StRABlSMÏ. x Yeux louches. Moyen» de redreffer ïés yeux *. louches. VoU VIII , 1 72 £/ /lir... le principal de "^ ces moyens eft de couvrir le bon œîî pendant I huit ou quinze jours, & de faire agir le mau- fi Vais œil , c'eft-à-dire le plus tbible, on îui verra \ reprendre.de la force par cet exercice forcé. Ihià, V * Obfervations à ce Hyet. IhiL 175 (f Jlii vaines. f Kaifons pourquoi les perfonnes louches tournent > > Je mauvais œil du côté du nez. Ibid. i8ô. Lorf- que Pinégalité de force dans les yeux eft excef- " uve, eite ne produit pas le regard louche. Ibid» V »n|^«tî> ?5H!t»*ï3t«v!^*Jfï tfA-i z .]^ JE L A N D E. Habitans de la nouvelle Zélande , ! ' leur defcription par le Capitaine Cfiok. VuL VIII , 303 ^ fuip. - ; i:vi Zembliens. Habitans de la nouvelle Zemble,