IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^/ .«- .•V ^ ^ 1.0 l.l 11.25 1!: lis IIIIIM 1.8 1.4 V] /l w % >v "4V^ ^ ^^ Photographie Sciences Corporation 23 WIST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. MS80 (716) 872-4503 L« CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques 4 Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques ex bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copv which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change tho usual method of filming, are checked below. □ Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ D D 0 D 0 n Q Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured init (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. 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I I Coloured pages/ Q Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées Q Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées □ Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible Pagination est comme suit causer de la distorsion. Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. 1-120, 122, 122-304 p. Les pages froissées peuvent This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X y 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hara has baan raproducad thanks to tha ganarosity of : Seminary of Québec Library L'axamplaira filmé fut reproduit grflca à la générosité da: Séminaire de Québec Bibliothèque The images appearing hère ara tha beat quality possible considering the condition and laglbillty of the original copy and in keaping with tha filming contract spécifications. Las images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmaga. Original copias in printed papar covers are filmed beginning with the front cover and ending on the lest page with a printed or illustratad impres- sion, or the back cover when appropriata. Ail other original copies ara filmed beginning on the first page with a printed or illustratad impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustratad impression. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par la premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporta une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par la second plat, salon la caa. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporta une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la darnière page qui comporta une telle empreinte. The last racorded frama on aach microfiche shall contain the symbol — »■ (meaning "CON- TINUED"). or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Un dea symboles suivants apparaîtra sur la darnière image da chaque microfiche, selon le caa: la symbole — *• signifie 'A SUIVRE ", le symbole V signifie "FIN". Maps. plates, charts, etc.. may be filmed at différent réduction ratios. Thosa too large to be entirely included in one exposure ara filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom. as many frames as required. The following diagrams iiiustrata the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmée à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas. en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 1.1*^ , ! •/ ,• \ % ^■j Ih <^ ■\\ iT V I HIS • \l 'i r \\ ' jd^^vj!**'*'*'*** ', ^ : .i,',if.y- ;; ■^ T ,? 1 (• f '"W ■ 1 r i •**-»«. .^ /7/f •,.' ., / 1 ) i HISTOIRE NATURELLE \l '4 DES f»OISSONS. ' *n ' » X-fl ■**t»'~*K^y' .■si»*»>««%ill M/ •l i q <- i ''Ki,i. s#; M: \ , Me fi w '!>•'■-'''•■■' ^.«f i ' HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, avec les figares dessinées d'après natnre PAR B L O C H. Ouvrage classé par ordres , genres et espèces i d'après le système de Linné ; AVEC LES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES ; Far REMi -RICHARD CASTEL , auteur du poëma des Plantes, TOME V. /se y^Ir^ DE L'IMPRIMERIB DB CR Chex DeTERViLLEy rue d AN IX. I '^,.J' **••'' '*'nàrr j^ .*^-— ■,^^_ ^.:^'»!*^4M '**■**■* » wî M Jî A S: ' u- ' '",' ^.i/iJ[.) fl'f .V'tt-W ,««[,' :> ?■ •T.T .j.tTlf. \^ I "f V.,; ^ !■ v^- : 1 ^t^ \, < i'^'. ■"' 'i ■■ -p)^ ^' 'mm.. ■si .T :r M r> T =«»#!ii»»iie'i«Sijai*i»*i>««(*'y»^««» t-*> -f^' •î" -;iS**»-.-4^ ..Mi|^£^#:/tJ Lia MÎSi^nr^l^î^l'J :^u %^W'%>^^»%« ^>^^t^^^^»^*%*^^y*^^<^ .1 v* ■ *. HISTOIRE NATURELLE \ :"!^^c-) : > ■;( f ■♦/! ;•; I' DES POISSONS. • L '- , XLIV GENRE. DES TAYES EN GENERAL, .. EPINEP H E L V S, r. , Caractère génér, La tête tout ëcailleasey ' l'opercule antérieur dentelé , le pos- ' teneur armé d'un aiguillon. . ' li E S poissons de ce genre ae distin* guent par la tête tout écailleuse , et par les opercules , dont l'antérieur est dentelé , et l'autre armé d'aiguillons. ' Le corps est alongé et armé d'une dorsale longue et en partie piquante. Ces poissons ont les écailles dures et Poissoiis. V. \ / 9 HISTOIRE NATUnBr.LE "'^ dentelées , et ils naissent dans les eaux des Indes orientulep. ' " ' ' VV > M * Ces poissons ayant les yeux couvert» d'une membrane ou d'une taie , je les ai nommés Tayes ( Epiuephelus ). Je possède six espèces différentes des poissons de ce genre , dont Séba en a connu une. ' ' - * I » / t ■. I .. * . L'AFRICAIN , EPINUPHELUS afer. Les écaillo84e }'o»eroreoe Je/. I.I/AFIVICAIN , 2 . l.K. MKUllA. a . LA TAYF. Striée . ' -I » fi ti'A # Il I C A I N. ^ thoire sapéi'ièUre ébttf un peu plus longaek que led àlitrèè. Le palais e^t armé aux delix ôôtéft et eu àrïlfere , db dents ^tii férttlèfit Un ktb ; la langub t5t dégagée let Hssè. Lés ds déslèVreb sont larges ; les hdriilbs sont doubles , ovales ) et trèfe-pl-ès deS yeux : celit-ci èotitàfleur Û'é tête, gàt-his d^une mem- braiie cligttttlattlè , là prunelle est bleuâtfé , riris brtih ilbir. L'bperculfe «ntérieur est déhtelé , le p^àtérieur sfc termine ert pointe nltillé ; le prerhiét' poifte à su SUl'faôé ifatérîeùi^fe Une bfàli- cMe simple , et Vàiiite xïti aiguiltou k là surface éictériëui^e. L'ouverture dès ouies est gfàudé , et la Mëitibranc èh est couverte. Le ti^ohic a à-peù-près la itiêttie Irirgéui* jusqu'à là nageoire de là queue ^ là ligile latérale est Une, et preâii la directiéh du dds ; l'anus eât un peu éloigné de ^à Nageoire , ihats bien pius Voisih de eëlté dé la queue que de la tête. Le dbs et le ventre «ont arrondis y ce qui provient de la gjf;^. a^^ i [ 4 HISTOIRE NATURELLE grosseur du poisson. Les écailles sont petites , dures et dentelées , elles for- ment un sillon au dos , et couvrent en même temps une partie des nageoires de la queue ^ du dos , de la poitrine et de Fanus. Cette dernière nageoire a trois aiguillons^ celle du ventre en a un , et celle du dos en a onze , qui sont très-forts. Les rayons mous sont ra- zniOés; toutes les nageoires sont arron» dies , et courtes à proportion du vo- lume du poisson* La couleur généra- lement brune est très^foncée au dos , mais claire aux côtés et au ventre. La nageoire pectorale est d'un jaune de soufre , la ventrale est orange, t .<..» . Je dois ce poisson au docteur Isert , qui l'a pêche à Acara , sur la côte de la Guinée. Il séjourne dans les bas*- fouds de la mer , non. loin du rivage ; il a la cbair blanche et saine , vit de vers et d'écre visses ^ et il acquiert une taille considérable. :,■■ On le nomme : . - - le BK LA TAYE BORDEE. 5 En français , V Africain, ,, • , ,- En anglais , the Africain U^all-eye» \ Enallemancl,c2a5 Africanische tlodaugt^ • ' liA TAYE BORDÉE, ^ EPIN EPHELVS MARGINALIS. Les nageoires rouges et la partie an- térieure de la dorsale bordée détermi- nent le caractère de ce poisson. La membrane branchiale a cinq rayons, la nageoire pectorale en a dix- sept , la ventrale six , celle de Tanus onze , celle de la queue dix-huit , et la dorsale vingt-six. La tête est grande , en pente et toute couverte de petites écailles. La mâchoire inférieure avance , et les deux mâchoires ont également de pe- tites dents aux deux côtés , et quatre grosses dents sur le devant. Les narines sont solitaires , les yeux grands , la prunelle noire , et l'iris jaune ", l'oper- cule antérieur est finement dentelé, et le postérieur a trois aiguillons. L'ou- «r-y- r^ ■NaP^ ( ; 6 HISTOIRE I^ATÙilEtiil3 verture des ouies est large, et k ttètti- brane en est dégagée. Les étâilléâ 6bût ))ëti(es et dutéi. Le deVàtlt dU 11*61)0 est large , le derrière en est étroit. La ligne latérale voisine du dos , forme un petit arc avec lui , et l'anus est plus près d& là tiagédifë dé là ^ttëiié que de la tête. Les rayons tâoiië bôfit ft qiiàtre rameaux: ; là âdi^6alè ê^t firUâéè de dti^e aigUillôtlâ > et le téftï^re ordi- naire se trouvé dâtis k Venfïcllè et dans ceilé dé Taniis* On lé fiofnmé : '• : En France , la Taye hordêèi En Angleterre , thè bù Jèreâ t^alheye. £t en Allemagne, dùë élA^Uftlibte Blàé- aa^i Si LA TAYE BRUNE, Lts nàgéôitéà nbiréà fôfit (Vkbnitl distirtgtiet ce poiôson déS atittéS dé éàh genre. Ld AfëmbtàHe bi^aiichialè côiitîcht cinq rayons, là nageoire pectorale en cohiptc quatorze ,1a ventrale six, celle cie l^anUs douze , celle de la queue dix- iiuit , et la <]lorsale vingt- cinq* JLè corps alotigé et allant en dimi- nuant vers la queue, est couvert de petites écailles dentelées; la tête est en pente ; la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure , et l'une et Tautre sont hérissées de pe- tites déntsi Les ôs des lèvres sont lar* geb ; les hëriiies solitaires sotit {)lns près des yeux que du museau ; la pru~ nelle est noire, Firis jaune et Vidlèi, L'opercule antérieur eH fifiêniënt ilen- telé -, le poStérièttt est arttié de It-ols aiguilldns,rtiti et Tâult^è sdflt fâybil- liès de blfeil. L'buvetture des ouies eât large ; la membrane branchiostège est dégagée , la ligne latérale voisine du dos est arquée par-devant , et l'anus, ne tenant pas tout-à-fait le milieu du '^^'» "^^^ •< V fjjfjf.^ JB HISTOIRE NATURELLE tronc , approche plas de la nageoire de la queue que de la tête. Le fond jaune du poisson e»t marqué de taches et de raies brunes *, les na- geoires d'un jaune clair à la base ont des bords noirs ; la nageoire de la queue et celle du dos sont en partie couvertes d'écailles. La dernière a dix aiguillons ^ la nageoire de Fanus trois , et la ven^ traie un. Tous les rayons mous sont à quatre branches. ' -'« - •-' r La Norwège produit ce poisson. J'en ai trois individus, dont je suis rede- vable à mou digne ami M. Chemnitsr', ministre du saint évangile à Copen«> hague. :»'--J ;';■;•' . ■' ■'■ ;- '.'-'j î> On le nomme : En français , la Taye brune. • , En anglais , the hrown WalUeye, Et en allemand y das braune Blodauge^ . D U M E R R A. 9 LE MERRA , epinephelus merra. liEs taches semblables aux madru- rcs; dont tout le corps est marqué, ca- ractérisent ce poisson. La membrane branchiale a cinq rayons , la nageoire pectorale quinze y la ventrale six , celle de l'anus onze , celle de la queue seize , et la dorsale vingt-sept. Le corps est alongé , la tête en pente , la mâchoire inférieure la plus longue , les deux mâchoires sont garnies de dents courtes et pointues, dont les deux antérieures sont les plus longues. La langue est libre et lisse, le palais est hérissé de petites dents. Les os des lè- vres sont larges, les narines soUtaircs et presqu'aU milieu entre les yeux et le museau : les yeux ont une mem- brane clignotante et une prunelle bleuâtre , bordée d'un iris argentée l4'opercule antérieur dentelé , porte ^^ lO HISTOIRE NATURELLE une branchie simple à sa surface inté- rieure , tandis que là surface exté- rieure de Pautre opercule se terminant en pointe membraneuse , est armée de trois aiguillons. L'ouverture des ouies est large , et la plus grande partie de là membrane branchiale est dégagée. Les écailles sont dures , dentelées et très- petites; la ligne latérale va à la proxi- ïùïlé du dos, et l'anus est beaucoup plus près de la nageoire de la queue que ik là tête. Leà taches brunes sei^ plus claires vers le ventre , et la plu- part en sont hexagones. Le dos est brun , le ventre blanc , les nageoires sont transparentes et tachetées de brun, les rayons mous se divisent en quatre rameaux. La ventrale est ar- mée d'un aiguillon , la nageoire de l'a- nus de trois , et la dorsale de onze : ces derniers sont raclés. La partie anté- rieure du dos est encore munie d'un sillon pour recevoir sa nageoire. La mer du Japon produit ce poisson* Î8 ^n DUMëRRA. Il Les Indiens orientaux le nomment Ikan Merraf dénomination que fai gar- dée en allemand, en français et en an- glais. Séba, à qpi nouaspiii^es redevables dç la première coninoissfince de ce pois- son , nous en a aussi It^^sé Vin bqn des- sin , qui cependant représente Voper- CVile antérieur ^ans dentelure. Klein, qui en s^ fait la description à U ntême épçque , çn ^ enpQre trgnsfnÎB un dessin, mais il rendmf^l H nAgcojrf de l'£^uu|ij ilreprésen^ç rqpçrcule an- ^érieurnpfi' dentelé, c<>inmç celui de ^b^, çt la iîagwi€ 4f l'ftwft^ n'y ^^t Grçq^v etç trompa en citant notre ]ptoia9pn ppur U sanguinolente ( perça guttQta ). On n^9 qu'à eonfrqnter celui- ci ^veç Vsutre, tel qu'il est représenté sur h txm ççot douzième pknche de qet ouvra^ , et k âiffévenoe sautera auxy^iix, -'( -■■■■' fjf-jf,- i* 12 IIISTOIRE NATURELLE LA TA Y E STRIÉE, EPINEPHELUS STRIATVS. Les sept raies transversales brunes, qui vont du dos au ventre, font distin- guer ce poisson. La membrane branchiale contient cinq rayons, la nageoire pectorale qua- torze , la ventrale six , celle de Panus dix , celle de la queue quinze, et la dor* Baie vingt-quatre. ' •' •'' ' ' ' ' La tête n'est que peu en pente ^ tout écailleuse , et elle se termine en pointe obtuse. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supé- rieure , mais elles ont l'une et l'autre de petites dents. La langue est lisse , et le palais hérissé de petites dents. Les yeux à fleur de tête sont près du som- met , garnis d'une membrane cligno- tante , et composés d'une prunelle bleuâtre et d'un iris jaune. Tout au- j^^^^J^âidôyeux l'on remarque les narines .¥-' '^^ - i. \. ■=a'; t".^*.r>,r '^y^si I *" » '.^ w DE LA TAYE STRIEE. l^ fiolitaircs. L'opercule antérieur estfi- iiement dentelé , et l'on apperçoit une branchie simple au côté intérieur; l'o- percule postérieur se termine en point o molle , devant laquelle il porte deux aiguillons. L'ouverture des ouies est large y et une partie de la membrane branchiale est dégagée. Le ventre est court , large , et l'anus plus voisin de la tête que de la nageoire de la queue. La ligne latérale prend la direction du dos dont elle est très -proche. Les raies ci- dessus annoncées sont larges , prennent à la nageoire dorsale et vont jusqu'au ventre. L'on Voit encore deux raies brunes , qui vont le long du corps sur un fond blanc. La nageoire ventrale forme une pointe , la nageoire de la queue fait un croissant , et les autres nageoires sont arrondies. Les rayons mous de la pectorale , se divisent en deux branches , ceux de la dorsale en quatre, et ceux des autres nageoires en plusieurs branches. La dorsale con- Poissons, y. 2 i l4 HISTOJBE NATUÏIËLI.K tient douze ai||uilloiis, U ventrale UHi et la nageoire de Tanu^ trois. Ce pQi99oi) habite 1q9 eaux 4o U J«*" maï^uç. On le nQininç : La Taye striée , en fraDÇfiif. The streahd PTall^eye, en anglais. Das gf$treifie Bhdauge ,' e^i allçni^nd. L A TAY E R O U Q i:, j;^^ TQWgç fpnçé et les on»© aiguiUpn» (Ju 4os dénotent ç? ppiisçn» La mepibrftOQ br^ochiale contient cinq rayons , h n^i^eoirç pectorule ^onze^la ventrale si^, aplle dç Panu» ^oyiçe , celle de la quenç vingt, et la dçrçftle vingt-sept. ta tête est étroite , en pente , et couverte , cQqime le troflc , de petites ççailles dures et dentelées. Jies deux naâoliQires égî^leoiçnt garnies /lo pptiiQ^i dent?, rinfévieujç e4 U plr" ^v^:,;»r;^ I m '^im f'.t^ u ■Il n' 'M wwmm^ tM ! -v î i U • '4ï- ■ . i .. Il ■• . . ; ' * 5- ».iv.f. ,f ■ tv. - r-.i ^ (.:,lb - : ,. ■• 4 i O * ^, ■ ■•* * t\...: 3 7'o/n . K Paç. 4. , « ■ • •; U i 1. LA TA\T, routve. al.E SCHll-MTSKR. 3 . l/AlUiKNTK . I • - leJ do hi pr • • iri - té] un 1/ f DÎÊ LA tAYE RÔIÎGE. 15 les ôS âes lè\fres sont larges j les narines doubles sont presqu'au milieu , entre les yeux et le museau *, les yeux ont la prunelle bleuâtre , bordée d'un double iris , dont Pintérieur est jaune et l'ex- térieur bleu. L'opercule antérieur a une petite dentelure , le postérieur a deux aiguillons. L'ouverture des bran- chies est large, et il n'y a qu'une par- tie de la membrane branchiale de ca- chée. La ligne latérale est voisine du dos et arquée par-devant *, l'anus est au milieu du tronc. La nageoire dorsale a onze aiguillons raclés , celle de l'anus a trois aiguillons simples , et la ventrale n'en a qu'un. Tous les rayons mous sont à quatre rameaux. La tête , le dos et les côtés sont rou- ges , le ventre est d'un rouge pâle , et la base des nageoires est jaune. La par- tie antérieure de la dorsale peut entrer dans un sillon , et la partie postérieure est couverte d'écaillés , de même qu« la base de la nageoire de la queue. l I { l6 HISTOIRE NATURELLE Ce poisson se trouve dans les eaux du Japon. Il est appelé : La Taye rouge ^ en français. Vas rothe Blodauge , en allemand, The red Wall-eye , en anglais. ,1 I i 4 n ^ •Il DES GYMNOCEPHALES. 17: ^1 i r il • V.'.' X L V* G E N R E. DES GYMNOCEPHALES EN GÉNÉRAL, GY MNOCEPH ALU S. Caractère génér. La tcte sans écailles, l'opercule antérieur dentelé. L'on reconnoit les poissons de ce genre par la tête sans écailles et l'oper- cule antérieur dentelé. lia tête m'a fourni les caractères des genres dont il est question dans les trois dernières parties, c'est-à-dire, selon «ju'elle étoit tout -à -fait ou en partie écailleuse , que les opercules et oient unis ou dentelés , et pourvus ou dé- pourvus d'aiguillons. Or, les poissons ;.• «j-acl 18 ttïàtÔlïlE >ÎVTURÈLLE dont il s'agit ici, n'ayant ni aiguillons, ni écailles, je me vois obligé d'en faire lin genre particulier. La dorsale des gymnocéphales est longue , et composée d'aiguillons et de rayons mous, de même que les nageoi- res de l'anus et de la poitrine. Les denlâ sont petites, et la couleur des poissons est vive. Des deux poissons qiiè je Vais dé- peindre , le schraitser a été décrit par Willughby , l'autre est nouveau. LE SCHRAITSER, GYMNOCEPHALVS SCHR^TSER. If. Il ^ Les lignes noires longitudinales do ce poiâson le caractérisent. La memblrane branchiale a six rayons, là nageôif ë pectorale en contient qua- torze, la Velitrale six, celle de l'anuft neuf, celle de la quéué quinze, et la floi'sale trente. Le corps est aloiîgé, U tête lisse et :!' ! .< oblongue : le haut cîe lîi tête a nn en- foncement ; elle est parséitiéè de points noirs. La mâchoire supérieure avance un peu ;, et lès deu^t inâchôires sont armées de dêiitâ en ^otïhe de lime. Le palais est rude ; la langue est lisse , l'ou- verture de la bouche petite ; lès lèvres sont charnues, lés narines doubles, les antérieures l'ondéâ , munies d'uiie val- vule j les postérieures sont ovales ; les unes et les autres sont à la proximité des yeux : ceux-ci ont une membrane clignotante ,une prunelle bleue et un iris jaune. L'opercule antérieur est dentelé de maUière que ses dents sont plus éloignées Pune de l^autre qu'à l'ordinaire , et l'on remarque à l'inté- rieur une branchie simple. Là poi- trine est munie dé très-pelités écaillés unies, qui vont jusqu'à la nageoire; te reste du tronc porte des écailles plus grandes , dures et dentelées , qui , avan- çant au dos , forment un sillon qui peuk recevoir la dorsale. Les lignes anuon- «1 20 HISTOIRE NATURELLE c6es ci-dessus , sont à Tordinaire nn nombre de trois , allant près du dos àe la tête à la queue , et qu'on remarque encore sur la peau dépourvue d'écaillés. L'anus approche plus de la nagcoiro de la queue que de latête, et se trouve un peu éloigné de sa nageoire, Celle- ci n'a que deux aiguillons, la ventrale n'en a qu'un , et la dorsale dix-huit : tous les rayons mous se terminent eu quatre pointes. La ligne latérale prend la direction du dos dont elle est voi- sine : celui-ci et les côtés sont jaunît- Ires, le ventre est argenté , les na- geoires sont bleuâtres , et la partie an- térieure de la dorsale est tachetée de noir* Le Danube et les rivières qui s'y jettent nous fournissent ce poisson. Il parvient à dix pouces de longueur. Il a la chair blanche, dure et saine , d'un goût agréable , soit frite, soit à la sauce au beurre. Il se nourrit d'alevin et d'insectes aquatiques, que l'on trouve î :\ r I nu SCHRAITSER.. fll fVorclinaire dans son estomac. Il fraie aux mois de mars et d^avril. Il a la vie- «lure , cherche les eaux claires , et les inondations le transplantent aux lacs et aux rivières , où il se propage éga- lement bien. On nomme ce poisson : En Allemagne , et sur-tout à Ralis- bonne, Schratscr. En Angleterre , the Schratser. En France , le Schraitscr. Et en Autriche , Schratzel , Sera/en , Schrazen et Schranz. Le péritoine est argenté , le foie grand et divisé en trois lobes ; la vé- sicule du fiel contient un fiel jaune et très-amer; Feslomac est oblong , et consiste en une membrane mince : aa commencement du canal intestinal , c[iû a deux sinuosités , l'on trouve trois appendices. La rate est bleuâtre ,, l'ovaire simple j les vaisseaux spcrma- tiques sont doubles -, la vésicule aé- ricimc est longue , cl attachée de part I k V.H ItlSTÔlIlE NATL^KELLlî et d'autre m\% cAtes. Les rognolisàorit doubles, d'un roUge-brUrt , et couches sur l'épine tout le loiig de la davité Ventrale , depuis le diapliragtne jus- qu'à la vessie , qui est située tout près de l'anus. De chaque côté il y a neuf côtes, et l'épiile contiertt trcntc-heuf vertèbres. L'ovaire contient près de cent vingt mille œufs jaunes , de la grandeur d'un grain de millet. Ce n'est probablement qu'une faute d'écriture de Bonnaterre , qui met ce poisson dans les mers méridionales, au lieu de le mettre dans les rivières; car personne ne l'a encore pri^^ pour un poisson de mer. Willughby a fait la première des- trîption de ce poisson , et Marsigli nous en a donné la premièie figure , mais qui n'est point exacte ; car elle ne Représente ni les écailles , ni l'opercule dentelé : mais là flgUre de Schàfer vaut mieux. 'i DE l'a H G E X T K. 2^ > L'A R G E N T É, GYMNOCEPHjIIVS JHGf:NTEUS, Ce poiespn se distingiie du précé- dent par ses neuf aiguillons du dos. La membrane branchiale a cinq rayons , la nageoire pectorale douze , lu ventrale six , celle de l'anus dix , celle de la queue quatorze , et la dorsale dix- neuf. La tête forme une pointe obtuse ; l'ouverture de la bouche est petite ; les dents sont à peine visibles ; les na- rines sont solitaires , et la prunelle noire est bordée d'un iris argenté. L'o- percule postérieur est uni ; il n'y a que le tronc qui soit couvert d'ccailles pe- tites et minces ; la ligne latérale est à la proximité du dos , et l'anus ap- proche plus de la nageoire de la queue que de la tête. Les côtés et le ventre sont argentés ; la tête et les nageoires «ont jaunes , et le dos est violet. La ■ f I ). ^i HISTOIRE NATURELLE nageoire dorsale a une écliancrurc au milieu ; les rayons mous de loules les nageoires sont à quatre branches. IjI. nageoire de l'anus n'a que deux aiguil- lons , la ventrale n'efi a qu'un , et la dorsale neuf. Ce poisson naît aux Indes orien- tales. On le nomme : L'Argenté , en français. Ver weisse Kahlkopf, en allemand. Kt TheSilver-Baldf en anglais. m, ^i c t la Dt-s op HIC f: PII A LES. a5 33 XLVr GENRE. DES OPHICEPIIALES EN GÉNÉRAL, OPHICEPITJLUS. Caractère gêner. Des écailles de forme inégale à la tête. liA tête déprimée ou plate de ces poissons , couverte d'écaillcs inégales , les caraclérise. Ce caractère donnant à ces poissons une ressemblance avec la tête d'unserpent , jeleuraidonnécette dénomination, ne pouvant les joindre à quelqu'autre genre. Les poissons que nous connoissons jusqu'ici , ont par tout le corps des écailles uniformes , qui ne diffèrent que par la grandeur : Poissons. V. 3 (: / r I I ^6 HISTOIRE NATURELLE ceux-ci au contraire ont le tronc cou- vert d'écailles uniformes , mais celle» qui garantissent la tête ont des formes très-variées. Outre cela , les écaille» du tronc diffèrent encore des autres, en ce que la surface de celles-là est rayonnée et lisse , tandis que celles-ci sont rudes par les petites élévations rondes, comme on le remarque sur la figure d'une de ces écailles, isolée , re- présentée sur la 358e planche. La tête de ces poissons ressemble encore k la tête des serpen§ , en ce qu'elle est plate, ronde par-devant , et terminée par - derrière en pointe obtuse. Il§ ont le corpfS alongé et garni de sept na- gepires , qui ne sont pourvues que de yayqn^ mous. Les nagepii^es du do$ çt ôq l'finus sont longues , celle de la queuo çstrQpde. Le§ e^ux du Tranqueb^r produi- sent qes ppissons. Ils denieurent dans ]#§ rivières et les lacs de cette contrée , où iî^ «e tiennent çt s'enfoncent ^ftn» 1 î ■'i I li m. •in 4 DESOPHICEPIIALES. '2^/ la vase ; et c'est probablement à cet égard qu'à leur tête on remarque plu- sieurs partieâ , qui rloivcnt empêfcher qu'à la respiration la bourbe n'entre en jmême temps avec l'eau , et ne dérange l'opération des ouies. Il se trouve ail côté interne de l'opercule postérieur une palette osseuse et ronde , qui est conVexe vers rejitérieiir ou vers l'ou- verture de la bouche, et concave vers le creux des ouies , appuyée perpendi- culairement à l'opercule. Cette palette ée rapprochant de l'opétculô qui est vis-à-vis d^ellè , ferme le creux der- rière Tare des ouieâ , de soi*te qii'ellé laisse un passage à l'edu , ^niais em- pêche en mêiïie teftlps là bourbe dô pénétrer. On remarque auâsi au côté Concave de l*arc des ouies , un grand iiotnbre de petites élévations garnies de pointes, qui servent aussi à ertipê- cher Pentrée aux corps solides. Ce genre n'a que deux espèces que je Vâift décrire. "- ! 4 û8 HISTOIHE NATURELLE / ; i L'OPHICEPIIALE PONCTUE y ÛPHICEPHALVS PUNCTATUS, Les points noirs dont presque tout le corps de ce poisson est parsemé , lo caractérisent. La membrane branchiale a cinq, raj^ons , la nageoire pectorale en con- tient seize > la ventrale six, celle de l'anus vingt-deux, celle de la queue quatorze , et la dorsale trente-un.. La tête est obtuse , et , comme nous, venons de le dire , couverte d'écaillea inégales; l'ouverture de la bouche est médiocre ; lea mâchoires sont de lon- gueur égale et garnies de petites dents pointues. Le palais est rude , la langue lisse ; les os des lèvres sont étroits-, le§ narines sont doubles .. les antérieures, rondes et cylindriques par une mem- brane dont elles sont garnies au -de- hors j les unes et les autres sont situées, tout près des yeux. Ceux-ci sont trèsr^ 1 'f§ /*V r: . "'.•■■■ -î*- m. t. '!ii',N-.' :4,, :k/Ï>' r-mr **«^ A-,44* I a I \ i I 4 M ^Ciiene t/f/ ■ /)c/i>t//f.r ii\a//> 1 , L OIMIH KIMIALF. poiud.c z- LF- llAVK 3.J,F, LONCnirUF a l'>ai Ullons . 1 ». .— ■«-***!( Jia^*>.*'t'«**u(Uif4*fc_«%.,, H fi i;K ^- i I i f i DE L'OPHICÉPHALE , &C. Hep petits et placés près de l'ouverture do la bouche : laprunelle eu est noire , Vïvïa bleu. Les opercules sont unis et arron- dis. L'ouverture des ouies est large , et la membrane branchiale est ca- chée. Le ventre est court, etTanus est du double plus éloigné de la nageoire^ de la q^ieue que de la tête. La ligne la- térale forme une petite interruption derrière la nageoire pectorale : occu- pant le milieu entre le dos et le venr tre , elle va en droite ligne à la nageoire de la queue. Le tronc est long et char- nu ; le* dos et le ventre sont ronds. Les nageoires du ventre et de la poitrine sont courtes et arrondies. Tous les rayons sont mous et à quatre branches. La couleur de ce poisson est un blanc sale qui se noircit vers le dos ; les nageoires sout noires à l'extrémité > mais d'un gris clair à la base. Ce poisson demeure diinsles rivières et les lacs de la côte de Coromandel. C'est une des espèces nombreuses^ 1 h \ S6 ïtlsTOmÉ ffAttrAfiLLÉ dont ïes rivIèl-dS cle dette dôtitréé , et sur-tout lé KâiVèri, ôéféfrhpliâsént ait temps dés pluîëâ, àut tAôk àé faiti ùt de juillet , où léà eàiijl^ déôOitlent d abonrlammént ctes âiôritagilëâ Ûe ùate, que tous les cûâmps du p«lys clè Tàhè- cliaut en sont abreuvés. Vàùs téà lacé , fleuves et canaux abondent alors êii poisjfons. Notre poisson atteint la gran- cieur du dessin. Sa châif est de trè.4- bon goût, et les personnes vatéiUdi^ nairéà en peuvent niangér. ïl frâife au mois de juillet , qîiàud il à ]^â6sê déà rivières aux lacs: il se liôiirrît d'àigué> dont ii rongé lés i'âcliïés; il àifâè à 5è tenir dans la vase. C est dé ïttôn kiiii John que je tiens ces rêhseigùéittétf^. Je t ai homirié : iJOphicépJiàle poncfUé , éh n'ançâfl. Den punhtirten Schtdngéhkàpf ^ èû al- lemand. Et the punctulated Shahé'tieàa , èh an- glais. Les Tamutcs le notnmeni ÊarfuweL ' .1 g . ■\ I >> DU RAYÉ. ÎI fi, LE RAYE , ûpnicÉPr..Liré stkuttfi. V ' , ' li» i Lés râi^j jâdneâ et btunes qu'on re- mai^que au trôiic et à une pattie êè» nageoires , fdilt dâémettt distirigtiét ce f disson du ptêeédeilt. La m^ntibrane branchiale coAipfé ôiilq ïf-âyonSjk llagfeoifé pêctofale ait- sept , la ventrale six , celle de l'ailUfl viflgt-àix , celle àà là queue diii-sépt , et la dorsale quarante- trois. La tète dépHmée est eouvene d^é- c^àilleé iuégalôâ et de diverseà tàttiiêê. Les mâehdîfés d'égdle longueur Sont aftoées de déhts Ûheé et pôifitUêS. Lé pklsLÎs est l-ude , la langue libté et lièSé. Les ïi&tîùeé t^ôVitâifes et tôtiàéd âônt gilUéeà ptèa dès ytUTt. Les ttfts et les autres èôhïk là ptÔXinlité de roùfèt-* tîire de là boiibbe , et leâ yett5c oui là pt-uiièïle ttôlt-é , htftAè^ d'Urt IHS jâUAé. Les ÔpiÊï*calfeà Mtii tëlleiiietll couVei-lé d^éôAilIes , qû^oh ne peut discerner â*il «M n i 52 HISTOIRE NATURELLE y en a un ou deux. La membrane bran- chiostège se trouve dans FouverturQ des ouies , qui est large. Le corps est alongé •, les écaiUessont rudes et minces. La ligne latérale prend le milieu entre, le dos verd - noir et le ventre blanc- jaune. Les rayons des nageoires du dos et de l'anus sont à ti;ois pointes, les autres nageoires en ont à plusieurs^ branches. 5 . ^ ;. ..r,..;...,v ,ï - *,^ Pour riiistoire naturelle de ce poîs'- son , M. le missionnaire John > ^ 9'ii ]^, suis redevablt) du poisson et du dessin qu'il en a fait faire, en dit ce qui suit. Leshabitans du ^alabar nomment ce poisson ^ra7i7. Les plus grands at- teignent la longueur d'ui^e aune et la- grosseur d'un bras. Il demeure dans la vase d'un la.c j q'ejst pourquoi il de se prend point par. des flletsymaispar.des bires d'osiers toiixlus^ qui sont rondes , larges d'un pied et demi.en has^ hautes de deux pieds , et qui vont en dimir- Buant vers le haut , ayant une ouverr à \ D U R A Y É, 33 turc en haut, par oà le pèclieur peut passer le bras. L'on enfonce cette ma- chine çà el là , pour son<.ler ,et le mou- vement du poisson marque d'abord s'il s'en trouve un sous la bire. On aime sa chair , et on la recommande même à ceux qui sont au régime.^ Les raies de ce poisson m'ont déter- miné à le nommer : En français , le Hayé^ En allemand , den gestreiften Schlan* genhopf. En anglais , th streaked Snakehead^ Jj[t, les Malais l'appelleot IFrahU \ : p^ •»; .. ( i I j '•liifta » 1 '>:» m SlWWKfW.S'; s f « i 'i ii\ U M HISTOlKÉ JîATlTRttLT.K 1 !■ i l: *•*■■* m •>—i- m* irn ■[ XLVir GENRE. DES LONCHIURES EN GÉNÉRAL , LONCntURVS. > I Caractère générique. La nageoif e cle la queue en forme deUncette; les vcn- tralcfs séparées. liES poissons de ce genre prennent leur caractère de la nageoire de la queue en forme de lancette et des ventrales séparées Nous avons , à la vérité , re- présenté sur la trenle-huilième plan- che un goujon de mer , à nageoire de queue en forme de lancette , mais ce- lui-là ayant les ventrales liées à la base , il n'appartient point à ce genre. Lc« i i ' \ D 13 s t O N C H I IT R E S. 55 poissom de ce goure pnt le curps alon- gé y couvert d'écaillés mplUs «t iUms , et muni de buit nftjjeoirç*. J't?n ai quatre e^pèoç», que j'ai reçues toutes ic Surinam. '«(.». LE LQNCHIURE A BARBIU0N3, Ç ^ poisson se caractérise p»r l9P deuK barbillons courte qui lui pondent au menton. Il y a cinq rayons danA U membrane branchiale , qnin«e dan9 la nagaoire pectorale , six dans la ventrale , neuf dans celle de l'anus , dixbuit dans celle de la queue ^ «t <{u;iiai^t«^Aix dan« la dprsa)(9. • - \ ■ La tête comprimée et toute CPUVprte d'écaillés fîuit en forme de nez ; l'ou- verture de la bouche est petite , les mâchoires d'égale longueur sont égale- ment armées de petites dents pointues. Les os des lèvres sont larges. Les ua- \ ■ 2L. /■'■V' /^ l < ir / (l ^ I; ' 1 Sft ^HISTOIRE NATURELLE rines sont solitaires et ovales ; les y euiè verticaux ont la prunelle noire et l'iris bleu. L'opercule antérieur a plusieurs incisions au bord , qui le font paroitre dentelé. L'anus est au centre du corpâ. La ligne latérale est proche du dos , et forme vers le milieu un arc léger. Toutes les nageoires se terminent en pointe , et n'ont que des rayons mous et ramifiés ; la dorsale seule , qui est composée de deux parties > a des rayons simples. Une couleur brune domine presque sur tout le corps. Surinam est la patrie de ce poisson , que }'ai lyommé : Le Lonchiure , en français. • The bearded LanzeMail , en anglais. £t den bartigen Lanzettschwanz , en ^ll<»m'»vtrl. f Si iX( % ; les yen* -eet l'iris plusieurs L paroître du corps, lu dos, et arc léger, [linent en 'ons mous e , qui est les rayons e domine ;e poisson , anglais. iwanz , en Pac/ ,5/ ï'o/» . /' ! W \ —%• To/n ■ /' rnrlioto . \^ ;,.''?' ■m X .'i •; /«;-^ ! I Ç 4 f * . *• M » • ' 1 . l.. ^a r w • ;] 4 il M Mi r*!*!*'^ #Si ;.tv j;. ■! k .; ' ( ^ *. ^ ,'. bîi ' i . DtJ SURMULET. «7. < i XLVIir GENRE. LE S\JKM,\J1,ET,MULLUS. Caractère génér. Le corps couvert de grandes écailles qui se détachent aisément. H ■ L LE SURMULET, XULLUS SURMULETUS, L A couleur rouge et les raies jaunes placées en long , distinguent suffisam- ment ce poisson des autres de ce même genre. On trouve trois rayons à la membrane des ouies , quinze à la na- geoire de la poitrine , six à celle du ventre , sept à celle de l'anus^ vingt- deux à la queue , sept à la première nageoire du dos , et neuf à la seconde. Poissons. V. 4 i m r i 38 HISTOIRE NATURELLE La tête de ce poisson est grosse , ei ornée de raies jaunes sur un fond ar- gentin, parrai lequel on voit briller une couleur rouge. L'ouverture de la bou- che est petite , et la mâchoire supé- rieure avance un peu sur l'inférieui'e. Les yeux, qui sont près du sommet , sont grands , et ont ime prunelle bleue i;ntourée d'un iris argentin. L'ouver- ture des ouies est large , et la mem- brane étroite. Le tronc , qui est large par-devant , devient é troit vers l'extré- niité de la queue *, il est rond au dos et à la queue. Le premier a par-devant un sillon destiné à recevoir et à cacher la nageoire dorsale lorsque le poisson là retire. La ligne latérale est parallèle au dos : elle s'en éloigne cependant vers la queue , dans le milieu de laquelle elle se perd. Le corps est rouge , et les raies, qui sont d'un jaune d'or, passent dès que les écailles tombent , parce qu'elles ne sont que sur la superficie de ces écailles. Mais cette couleur rouge , 3i| se, et 11(1 ar- er une a bou- supé- rieure. nrnet , î bleue ouvcr- mem- t large extré- dos et ant un ;her la $son là rallèle [itveis quelle , et les ►assent parce îcie de :ouge , DU S U 11 M U L E T. qui se voit à travers les écailles trans- parentes, paroît plus belle encore lors- que ces écailles sont tombées. A la Chine , ce poisson a le corps rouge , blanc et bleu, et la tête est en partio d'un beau rouge. Toutes les nageoires sont Jaunes, et les rayons tirent sur le rouge , excepté celles du dos. Les rayons de la nageoire antérieure du dos sont durs et simples ; les autres sont mous et ramifiés. .^ ous trouvons ce poisson dans la mer du Nord , dans la Baltique , la mer Méditerranée , aux Antilles et à la Chine ; mais do différente grosseur. Dans la Baltique , il est rarement plus long que la main; dans la mer du Nord ^ il a quatorze pouces : et selo Pline , dans la Méditerranée , qui est particu- lièrement sa patrie , on en trouve do temps en temps d'un pied de long. Ju- venal fait mention d'un poisson de cet te espèce , qui pesoi t six livres ; e t com m e il le nomme un monstre y il faut que ce- . i ' n i )} »» 1 1 1 .1 !■■'''' Ë W ! { \ • 4o HISTOIRE NATURELLE lui de la mer Ronge , dont parle Pline , qui pesoit quatre-vingts livres , ait été un autre poisson. Ce.surmulet a , outre ses belles cou- leurs , la chair blanche , ferme et feuil- letée , qui , lorsqu'elle n'est pas trop grasse ; fournit une nourriture facile à digérer. Les Grecs et les Romains en faisoient un très-grand cas. Ceux qui le pêchoient aimoient mieux en faire de l'argent que de le manger ; ce qui est exprimé par un proverbe encore usité aujourd'hui en Italie : Il ne mange pas ce qu'il prend» Ce que dit Juvenal de ce poisson , prouve à quel excès la prodigalité étoit montée chez les Ro- mains. On donnoit pour un de ces pois- sons son pesant d'argent. Galien de- mandant un jour à quelqu'un pourquoi il achetoit si cher un poisson , dont la chair étoit indigeste : C'est, lui répon- dit l'autre , à cause de deux bons mor- ceaux, le foie et la tête. Le poète re^ proche donc avec raison à Calliodore , 1 Pline , it été 5S con- t feuil- is trop 'acile à uns en ux qui n faire ce qui encore e mange iuveiial ;xcès la les Ro- ïes pois. ien de* wirquoi dont la répon- ns mor- )ète re7 iodore ^ DU SURMULET. 4l d'avoir dépensé pour quatre surmulets 1200 sesterces en un seul soupe. Selon Sénèque^rempereur Tibère fit vendre un de ces poissons , qui pesoit quatre livres , et dont on lui avoit fait pré- sent : Octave ne crut pas le payer trop cher en en donnant 5ooo sesterces. Pline assure que le consul Celer en paya un 8000 sesterces , et selon Suétone , fious le même empereur , on vendit trois de ces poissons 3o;Ooo sesterces. Il faut attribuer le cas qu'en fai- soient les Romains , non-seulement à sa chair délicate , mais aussi à la belle couleur dont il brille : car selon Var- ron , on le gardoit dans les viviers comme un ornement. Cicéron reproche à ses compatriotes , qu'ils se croyoient au-dessus de tout, quand iispouvoient montrer les surmulets qu'ils conser- voient dans leurs viviers. Ce n'est pas tout ; selon Sénèque, dans leurs repas^ ils faisoient mourir ces poissons dans leurs mains, afin de se divertir en .#1 «• n f i : ^Ù HISTOIRE NATUftELlE voyant la diversité des couleurs <]^ui s* succédoicnt sur le poisson à mesure qu'il expiroit. Les Grecs l'a voient con- sacré à Diane , c t cela , selon Plutarque , parce qu'il poursuit et tue le loup de incr , qui est le plus grand ennemi des. hommes. < - Le surmulet est du nombre des pois* sons voraces. Selon iElien , il mange tout ce qu'il rencontre , et il aime sur- tout la chair des hommes et des ani- maux. Ordinairement, il vit de petits poissons , d'écrevisses et de coquillages. Selon Pline, les coquillages lui don- nent une odeur désagréable ; et seloiv Galien , il a une odeur désagréable lors- qu'il s'est nourri d'écrevisses. En géné- ral, ce médecin paroît n'avoir pas aimé notre poisson ; car il assure qu'il n'a pas un fort bon gaût , et que la chair des gros est dure et di^cile à digérer. Aristote , au contraire , assure que sa chair est délicate , sur-tout en au- tomne. *«i{i[|hM DU SURMULET, ^i3 Les surmulets sont aussi ou nomLrt* des poissons (jui s'assemblent en trou- pes. Au printemps , ils sortent du fond de la mer , et vont dï^'poser leurs œuffi êarm les cmbouclmres des fleuves. Ce- pendant, selon Aristote , c'est le seul de tous le^ poissons qui fraie trois fois par an cl le plus tard. On le prend dans des filets , des louves , des nasses , et à l'hameçon sur-tout, en mettant pour appât une queue d'ccrevisse. Afin qu'il ne se gâte pas quand on l'envoie dans les endroits éloignés , on le fait bouillir dans de l'eau de nier aus- si-lot qu'il est pris j ensuite on le sau- poudre de farine; puis on l'entoure d'une pâte , afin d'empêcher l'air d'y pénétrer. Ce poisson est connu sous dilférejia noms. Oii le nomme: : • . RohtbaH f en Allemagne, Petermœnnchen et Goldecken , dans lo Holstei u. j ■jk /' 1. 44 HISTOIRE NATURELLE Schmerbutten et Baguntken , près d'Ec- kcrnfœrde. :, .^; Jtfu//« , Barbe , en Danemarck. JConig if an de haaring , en Hollande. Byenaneque et Baart-Mannetje , aux îles Moluques hollandaises. Surmulet ot Striped Surmulet , en An- gleterre. Surmulet , Barbarin, Rouget barbé et Mu/^^ &ar2r^ , en France. i Rouget f à Marseille. Triglia , en Italie. Rouget barbé et Surmulet , à Venise. Tekyr, , en Turquie. *JAan Tamar, à la Chine. ^ Le foie est rougeâtre et la rate noire. La vésicule du fiel est petite , ot l'es- tomac rond. Le canal intestinal est court et entouré à son commencement de vingt-six appendices. Ce qui a fait croire à Aristote , Pline et iElien que ce poisson fraie trois fois dans Tannée , vient sans doute des ) ■■' il 1 DU S U R M U L 13 T. 45 difTérens temps de Tannée où il fraio suivant son âge. On raconte quelques fables au sujet de ce poisson. Selon Athénée , quand la mère du surmulet a produit trois fois ) il s'engendre des vers dans soa corps, qui consument la semence, et la rendent stérile. Il dit aussi , que la vin dans lequel on a laissé mourir ces poissons, a la propriété de rendre len hommes impuissans et les femmes sté- riles. Dioscoridcs dit que l'usage trop fréquent de ce poisson , afioiblit la vue et les nerfs , et qu'attaché cru à quel» que partie du corps , il guérit la jau- nisse. Belon , Rondelet et Salvian se trom- pent jen refusant les dents à ce poisson ; et par conséquent Athénée ne mérite pas le reproche que ce dernier lui fait ^ de lui en avoir donné. Les quatre raies jaunes que Linné et Artédi donnent comme un raractère disiinctif de ce poisson y sont une mar-* Uf W^^i 46 HISTOIRE NATURELLE que incertaine : car on en remarque tantôt plus, tantôt moins. Ainsi j'en trouve cinq dans le manuscrit du père Plumier, et seulement deux dans Pen- nant. Le mien est conforme au dessin de Salvian , qui n'a que trois raies. ^ Artédi remarque que Salvian est le premier qui ait décrit ce poisson. Mais il se trompe ; car Belon a non seule- ment donné une description exacte ^ mais aussi un dessin. Pline , Salvian, Willugliby, Rai , Artédi , Linné et Klein parlent de deux espèces de sur mulets , dont l'uno est grande et l'autre petite, et dont la première a aussi des raies jaunes. Gro- iiov, Briinniche et Fennant croient que ces deux espèces n'en sont qu'une seule. Au milieu de ces sentimens par- tagés , il n'y a qu'un naturaliste ita- lien qui pût nous apprendre avec quel- que certitude , s'il y a réellement deux espèces , ou si ces raies jaunes ne sont visibles que lorsque le poisson a atteint ï BU MULET TACHETE. 4/ un certain âge -, ou bien si celui qui est rayé de jaune est le mâle et l'autre la femelle. Car il est certain que dans les poissons , comme dans les oiseaux , la couleur des mâles est ordinairement plus belle que celle des femelles. Gronov rapporte faussement à notre poisson le barbus major de Ray. Ce dernier n'appartient poini: du tout à cette classe , mais à celle des cabliaux ^ comme on le voit par le dessin. M. Boddaert a tort de faire de notre poisson une espèce de carpe : car le surmulet a des dents , deux nageoires au dos , et les nageoires ventrales sont placées à la poitrine. LE MUI.ET TACHETÉ, MULLUS M ACU LAT U S. ri 'I Ce mulet se distingue d'abord par SCS trois taches noires sur la ligne la- térale. Les rayons de la membrane bran- 2.> H i Il *- '' ^ %\ i 48 ^ HISTOIRE NATURELLE chiale ne sont point marqués dans les manuscrit du prince Maurice ^ dont J'ai emprunté mon dessin. La nageoire pectorale a quinze rayons , la ventrale six, celle de Panus dix, celle de la queue dix-neuf, la première dorsale contient huit rayons, la seconde en porte dix. La tête est comprimée , en pente et écailleuse ; les mâchoires sont de longueur égale , et garnies de dents en forme de lime , les narines sont soli- taires ; les yeux près du sommet , ont une prunelle noire dans un iris jaune. L'ouverture des ouies est grande , et la membrane branchiale est couverte. Le tronc est alongé et écailleux , la ligne latérale est voisine dii dos, et Pa- nus prend le milieu du corps. Une cou- leur de sang couvre le corps entier, et il n'y a que les barbillons jaunes. La nageoire delà queue fourchue est bor- dée de la même couleur. Ce poisson se trouve dans la mer J 'p ht K ^mii^ mer DU MULET TACHETÉ. ^9 des Antilles , et même dans les lacs du Brésil. Le Prince lui donne la gran- deur d'un petit saumon , et il dit que dans les eaux dormantes ce poisson a 3a chair grasse et tendre. Il faut beau- coup d'épiceries pour le garantir con- tre la pourriture. Le foie est pâle , et Piso avance que ce poisson manque absolument de vé» sicule du fiel. On nomme ce poisson : Au Brésil , Firamelàra, En Portugal et en Espagne, 5aimong/û. En français , Mulet tacheté. En allemand , gejleckter Rothbart. Et en anglais y maculated Surmulet, Marcgraf nous l'a fait connoître le premier ; mais son dessin est bien mau- vais ; Piso , Jonston , Ruyscli et Klein ne nous le donnent point meilleur. M. Gmelin prend ce poisson pour une variété du mulet rayé ; mais n'ayant point de raies comme celui-ci, on pourroit plutôt le regarder pour une Poissons, V, 5 il M m 2.> Y n ■ il i f \ } i 5o HISTOIRE NATURELLE variété du rouget , à moins qu'on n'en fasse une espèce particulière, comme Klein a fait. Je ne devine point la raison qui a porté Wiîlugliby et Rai , à l'omettre , tandis qu'ils citent tous les poissons de Marcgraf. LE ROUGET, ihullus barbât us. La tête tronquée de ce poisson en fait le caractère. La membrane branchiale a trois rayons , la nageoire pectorale quinze , la ventrale six, celle de l'anus sept, celle de la queue dix-sept , la première dorsale sept , et la seconde neuf. La tête est large , comprimée et couverte d'écaillés , qui se détachent facilement. Les mâchoires d'égale lon- gueur ont une quantité de petites dents. Le devant du palais est rudej la langue est lisse , et la gueule pré- sente quatre os en forme de lime, Le «r / .*< m^^. > DU ROUGET. 5ï menton est garni de deux longs bar- billons. Les narines solitaires pren- nent le milieu entre les os étroits des lèvres et les yeux. Ceux-ci sont près du, sommet ; ayant une membrane cli- gnotante , la prunelle noire et l'iris )aune. Les opercules sont unis , l'ou- verture des ouies est grande, la mem- brane branchiale est couverte. Le tronc R'élargit sur le dev mt et se rétrécit sur le derrière *, il est comprimé et écail- leux. La ligne latérale est près du dos , et l'anus plus près de la nageoire de la queue que de la tête. Tous les rayons de la première dorsale sont piquans ; dans la seconde dorsale , comme dans la ventrale et dans celle de l'anus le premier seul est piquant, mais tous les autres rayons sont mous et à quatre branches. Le dos et h, s côtés sont rou- ges, le ventre est argentin et les na- geoires sont jaunes. Nous trouvons ce poisson dans plu- sieurs merS; savoir dù.is le canal Bri- i 2,f r. >À&''''vdAMâMË*> I ' »'**' r/ -" 1! 52 HISTOIRE NATURELLE tantiique près de Cornwallis, dans îa Baltique pr es du Danemarck , dan';, la Médil orra née aux environs de Borne, de îa Sardaigne ei de M&Ue ; dans la mer Atlantique vers '^Espagne ,1e Por- tugal et la Fiance, et dans ce dernier pays sur-tout près de Bvordeaujc-, dans la wier du Nord vers la Bollinde , et auK ïndes orientales près des îîes Mola- cjue."*, je l'ai reçu il y a quelque temps de iVI, Jolin de Tranquebar, qui m'en dit ce qui suit : ce poisson extrême- ment beau a des taches d'or sur un fond rouge ; il a six pouces de longueur ; sa cliair est de très-bon goût. Il n^entre jamais dans les rivières j on le prend à chaque saison, mais en petite quan- tité. Il n'atteint guère que huit à neuf pouces, il a la chair solide, blanche et de bon goût ; les Romains le payent extrêmement cher, tandis qu'on n'en fait point de cas a Constantinople. Les marchés de cette ville eu exposent des 1 l 4 s DU ROUGET. 53 quantités immenses, ce qui en baisse le prix. Par-là il devient un manger quotidien. Celui qui aime à s'instruire de la gourmandise des Romains à l'é- gard de ce poisson, n'a qu'à se rap- peler ce que j'ai dit dans le chapitra de cet ouvrage , touchant le mulet rayé; ces deux poissons ayant la même valeur chez eux. Le rouget vit d'écre- visses et d'autres crustacées. On le prend au filet et à la ligne , où l'on at- tache un morceau d'écrevisse. L'estomac est d'une membrane mince , et son ouverture inférieure a vingt-six appendices. Le foie consiste en deux lobes; la vésicule du fiel est petite , et la rate olivâtre. Ce poisson est nommé : Par les Tamules, Nagarei. Par les Turcs, Tekir. Par les Portugais , Barharin. Par les Vénitiens , Barboni. Par les autres Italiens , Triglia. ' :ix._ I ( m^-'^ i \ 54 HISTOIRE NATURELLE Par les Français , Rouget , Barbet et petit Surmulet. Par les Anglais, red Surmulet et Smaller Red'Beard. Par les Danois , Mulle et Barhe. Et par les Allemands, der kleine Roth" barty et die rothe Seeharbe. Notre poisson étant si nombreux aux environs de Coiistantinople , il est probable que les Grecs Font connu. Mais il n'y a point de certitude, que ce poisson soit celui qu'ils ont désigné sous le nom de Trigla, Belon nous en a fourni le premier dessin ,et une description assez juste. Rondelet et Salvian nous donnèrent cbacun peu après un autre dessin , aussi bon que le précédent. Le premier dessin a été fidèlement imité par Gesner, le second par Wil- lughby, Jonston , Ruyscli et Bonna- terre , avec tous leurs défauts. Aldrovand et Duhamel ont encore dessiné ce poisson, mais ils n'ont réussi I DU ROUGET. 55^ ni Tim ni l'autre. Toute la figure- clu premier est mauvaise^ le second a mal dessiné la lête. Plusieurs écrivains ont voulu assi- miler notre poisson au mulet rayé ; mais outre que ce dernier devient plus grand et qu'il est rayé , la différence do la tête tronquée saute d'abord aux yeux. \ f^>¥- 2,* ' î BS HISTOIRE NATURELLE X i * i X* GENRE. LETRIGLE,oiT^"' VNDEMEK, TRIGLJ. Caractère s^énérique. Des appendices articulées aux nageoires de la poi- trine. LE GURNEAU , trigla gurnardvs» li A ligne latérale large et rude , est 1© caractère distinctif de cette espèce. On trouve sept rayons à la membrane des ouies, dix à la nageoire de la poi- trine , six à celle du ventre , dix-sept à ceiii de lanus, neuf à la queue, sept à la première nageoire du dos, et dix;- neuf ù la seconde. Le corps de ce poisson est aloiigé, et 1 , /■f.rr ff' • J ■ • •!(;•» ■V .,î. .4 'î* ■'■f'.'+'o -r»'' ■? V 4 .:■'! fU^' . / 'HT. «i 2,> te "^ \ '■ ; p '» > - i \ ïl l. \ ■ 'il ^i'-w-'v \'\ 1 ! i A • I J)e>rei/e tM . j . m: en un K ait . a . \,\\ UOUGKT . :\ ■V ' t à 2,* III rf'iM lw;r| il , ^f 1 1 i i :' DU G U R N E A U. 5/ la tête plus grosse que dans les autres espèces de ce genre. L'os qui est au- delà de la lèvre supérieure , a une échancrure par-devant , des deux côtés de laquelle on trouve trois à quatre pointes. L'ouverture de la bouche est grande , et chaque mâchoire garnie de petites dents pointues. Sur les joues, on voit plusieurs étoiles composées do petits points argentins réunis , et qui sont coupés dans les intervalles par une couleur rouge. L'opercule des ouies , ainsi que l'omoplate , finissent en pointe. Les yeux sont grands, la prunelle noire , et l'iris argentin. On remarque un sillon entre les yeux et les narines. Le tronc est couvert de petites écailles blanches et bordées de noir. La ligne latérale est formée par des écailles grandes , épaisses , rudes , noires au milieu , et blanches 3ur les bords. La couleur du ventre est i-ou- geâtre , et la nageoire de l'anus plus près de la tête que de celle de la queue* i».,-* 'i \m 58 HISTOIRE NATURELLE liCS nageoires de la poitrine et de la queue sont noirâtres j celles du ventre bleuâtres , et celles du dos et de l'anus grises tirant sur le rouge. La première nageoire du dos a quelques taches blan- cîies , et les raj^ons de toutes les na- geoires sont plus longs que la peau qui les unit. On trouve ce poisson dans la mer du Nord , dans la Baltique, et sur les côtes d'Angleterre. Je l'ai reçu de Hambourg et de Lubcck. Dans ce pays, il a ordinairement un pied et demi de long ; en Angleterre , il en a deux à trois. Le gurneau habite le fond, où il cherche les écre visses et les moules. Il fraie en mai et en juin. Dans ce temps, il se rend sur les côtes , pour y pro- pager son espèce , et dépose ses œufs dans des endroits unis. On le prend avec des filets, et sur-tout à la ligne de fond , à laquelle on attache pour appât un morceau de poisson , ou un DU G U R N E A U. Ch) morceau d'étofiPe rouge. Ce poisson a la chair ferme et de bon goût. Le gurneau est connu sous différens noms. On le nomme : Schmiedeknecht y dans le Holstein. Seehahn, Kurre et Kurrefisch, à Heili- geland. Gurned et Grey Gurned , en Angle- terre. Knorhaarif en Hollande. Bellicant, en France. GourneaUy à Marseille. Tigiega, à Malte. Kidanidsj-Balïïck , en Turquie. Le foie est pâle , la rate d'un rouge foncé , et Testomac est formé par une membrane épaisse. Le canal intestinal a plusieurs sinuosités, et au commen- cement plusieurs appendices. La vési- cule du fiel est petite , jaunâtre et trans- parente. Belon est le premier qui ait décrit ce poisson. Dans la suite, Charlelow ru fit mention, mais en peu de mots, i 6o HISTOIRE NATURELLE sous le nom de cuculus. Ensuite Wil- lughby le décrivit exactement , et en donna un dessin , où iî a omis les na- geoires du ventre et de l'anus. Klein a tort de dire que ce poisson n'a point de nageoires ventrales. Linné donne pour caractère de ce poisson les taches rouges ; mais j'avouo que je ne les di remarquées dans aucun de ceux que j'ai vus. Artédi ne caractérise pas suffisam- ment ce poijson par le museau à deux coins , et Ins deux piquans des yerx. Ces caractères se trouvent encore dans d'autres poissons de ce genre. i % LE ROUGET , ou ROUGET GRONDIN, TRIGLA CUCULUS. La belle couleur rouge dont brille ce poisson , et la tache noire qu'il a à la première nageoire du dos , le dis- tinguent des autres poissons du même genre. Qn trouve sept rayons à la mem- DU ROUGET. Vil- 1 t en na- •itÛk. M M 4 brane des ouies , dix à la nageoire de la poitrine, six h celle du ventre, dix- neuf à celle de l'anus , vingt à la queue , dix à la première nageoire du dos , et dix-neuf à la seconde. Ce poisson a, comme le préct^dent , le corps effilé ; cependant la tête et l'ouverture de la bouche sont plus pe- tites, l'échancrure de devant moins forte , et les quatre pointes plus cour- tes. Les narines sont doubles , placées près de la bouche. La prunelle, qui est noire , est entourée d'un iris argentin. 5ur la tête , le dos et aux côtés , il est tacheté de blanc, et le ventre est ar- gentin. La liiine latérale consiste en écailles épaisses, larges et argentines , bordées de noir. Les nageoires de la poitrine et celle de 1p queue , qui est fourcliue , sont rougeatres ; celles du ventre , de Vanus et du dos blanches. Les dernières sont tachetées de jaune. Les côtés sont tout rouges. Nous trouvons ce poisson dans lc3 roissons, V. 6 i'ii 'M I >' 11 \ [ 62 HISTOIRE NATURELLlî mêmes eaux que le précédent , et dans les environs du Cap de Bonne-Espé- rance. Il n'a pas plus d'un pied de long. Il est de toute beauté dans l'eau ; et lorsqu'il en est tiré et que le soleil donne dessus, on apperçoit des rcllets de couleur variée, qui fout un aspect cliarmant. Ces couleurs se conservent assez long-temps , sur-tout lorsque le poisson a été pris à la ligne. Le nuget est du noir^bre des pois- sons voraces; il dévore tout ce qu'il rencontre. Au printemps, il paroit sur les côtes, pour y déposer son frai. Mais comme hors ce temps, il reste en pleine mer , Aristote a douté , si c'étoit un poisson de côte ou de pleine mer. On le prend en grande quantité avec la ligne de fond , et rarement dans les filets. Sa chair est beaucoup plus ten- dre et plus ferme que celle du précé- dent ; et c'est de- là , à ce qu'on dit , qu'il a reçu le nom de capone à Rome. La saison oii ce poisson est le meilleur. -;.^i 1 ••te m m. DU ROUGET. 6.^ c'est au printemps , et en été dans les mois de juin cl de juillet : alors sa chair est blanche ; et comme il a encore l'avantage de n'avoir presque point d'arêtes , on le sert sur les meilleures tables. Une chose remarquable , c'est que ses couleurs se distinguent encore lorsqu'il est cuit. Galicn le regarde comme un mets dur et difficile à digé- rer. Les parties intérieures sont de la même nature que dans le précédent. Ce poisson est connu sous difFérens noms. On le nomme : Roter Seehahn , en Allemagne. Seehahîi et Schmiedeknecht , aux envi- rons de Kiel. Jiunche , en Hollande. The red Gurnard et Rotched , en An- gleterre. Rouget , Rouget grondin et Morrude , en France. Cai^illone , en Languedoc. Capone , à Rome. H ^ï HISTOIRE NATURELLE J uccïna, à Venise. Triglia , à l'île de Malte. Belon se trompe quand il dit que notre poisson n'a point d'écaillés. LA GALLINE , ou LE PERLON , TRIGLA HIRUNDO. Ce beau milan de mer se distingue par ses nageoires pectorales , qui «ont aussi larges que longues. On trouve sept rayons à la membrane des ouies , douze à la nageoire de la poitrine, six à celle du ventre , quatorze à celle de l'anus , dix-neuf à la queue , huit à la première nageoire du dos , et quinze à la seconde. La tête est grosse , et finit en poin- tes par - devant et par - derrière : cependant l'écliancrure qui est entre les pointes , est un peu plus large par- devant que dans le précédent , auquel il ressemble dans tout le reste à l'égard de la forme de la tête. La prunelle est I it que »• :.oN, '5.... 'i -^ ■**!*- tingue li «ont rouve ouies , e, siK i celle , huit os, et 1 poin- rière : : entre je par- auquel l'égard ille est :.'-^t- t ^ il r- . 1. ■ ■ i -ï"l|j ■ai-.". ■ ^Vî '\'i' ' ■ . ■ 1 ■ ■-. • ilV- , V , • ' ■>" . 4 . '.^' V * ^:â*^ 'ls*Si''^ ,7 . ' ,■. ■,T ".»» IJ ■*»■ :''rfeM .U -'.*■■ •4 ». - iV -•^•- u '( il < V ■ !^ .» ( . t ■ »;■■ n » ! r ; r .- . .1 • r '- •'.TV. '■ . l .1. ..'.[*.- : - ■ ■ ':-'^ i •4f m •i p* I ^# 1 \.\ CiVLLlNK ou M'. PIJILON . a. LA l'UKiLi: P()iN( rrï'iK. ,3.Lr. pin. -V «sAt*.-^,^ ^y ^*\#. ^^'^V-'^ o .. %:^^^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^/ ..^;v ^^< .y^:%' Mo ^ 1.0 l.l s ^ a !!: 1^ IIIIIM Il 1-8 1.25 1.4 1.6 6" ► ^^ V] /a '^ 7 %;%>v y /À Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 873-4503 mm$m^ ma d tv>. •.--• •> w DE LA GALLINE. 65 noire , et l'iris argentin , tirant sur le rouge. Le dos et les côtés sont bruns tirant sur le violet , et le ventre est argentin. L'anus est plus près de la tête que dans le précédent ; la ligne latérale et les deux lignes raboteuses du dos sont plus étroites. La nageoire pectorale est violette ; celle de la queue est brunâtre : toutes les deux ont des rayons à plusieurs ramifications ; mais ceux des autres nageoires sont simples. Ce poisson se trouve dans les mêmes eaux que le précédent. Celui dont je donne ici un dessin m'a été envoyé de Hambourg sous le nom de grondin. Il étoit long de deux pieds, et large do cinq pouces. Il habite les fonds de la pleine mer, et se nourrit comme le précédent. Il nage avec une grande rapidité; ce que ses grandes nageoires pectorales lui facilitent. On prend ce poisson avec des lignes de fond. Sa chair est plus dure que celle du précédent. En Dauemarck^ on le M T*. .;..-.■ ,.;• r ^-'-^^ ■r^lf-T^^-f:;r-i :a ;fe. m- : 1: ■ > ' f {r. i. u.'»*^ N\TrnT:y uH r. "tf iK 1-^- '.'^i.\ J . fi^tui i i .4 />/' !^K,-:i:r i\\ ? '^ jjH Mutvîeo»- tout le '«» i*.. ••(* ■ r-t H <>«!: AV' >\ t'f vC^^ .viiv.f:. lû t ^;*- ^f- " VÎT ♦ j r 5j«'» J«-«n; •>■„;»»- vii!i:;-;#i'; (fiuii ]»;. ► i . * ' « ^" ' ; 1 » ,< 1 « * , "u « ■'-■«:< li) ilii* s . e' » 'à" tue ur t'/aa- tf;. i', UK : t f::i U'I .'l':- J\< 5 : 1 , t , . 1 ■ ^'ir^^î-ît lu l ■ ' t 7 n i'.'i, tr^ruj '>' 'im ,/.r<' lu; '!\ 'j-.« :V }, m;- M vti i l : lil *-' " K{k^ Tom.r /V^«r. O'fl iLK MALAWMA.i . a . LK OUONAl . 5.T.K ('AIU)LIN. l'i ■■ n'M % f .•' ■ k >- 4 . • DU M A L A R M A T. 6(> minent en pointe , et couvrent uno partie de la nageoire de la queue des deux côtés. La tête est entourée d'un seul 08 quarré , et trois mailles forment le côté du ventre. ■: La mâchoire supérieure est rude , et terminée en deux os longs et plats. Cette figure fourchue porta vraisem- blablement Gcsner à lui donner le nom de meer-gabel ( fourche marine ). La tête est large par le haut , et armée d'aiguillons, sur-tout le bord supérieur de l'œil. L'ouverture de la bouche est large, les mâchoires sont dépourvues de dents , et la (gueule est munie de deux os ronds et rudes en haut et eu bas. Le palais et la langue sont lisses. Le menton montre beaucoup de bar- billons courts, et deux longs, dont les derniers ont plusieurs ramifications. Les narines solitaires prennent le mi- lieu entre la bouche et les yeux. Ceux- ci sont à la proximité du sommet de la tête f et leur prunelle noire est bordée 'i 7© HISTOIRE NATURELLU * d'un|iri8 bleu.Les opercules ne sont com* posés que d'une lame, et se terminent en pointe. L'ouverture des ouics est large, et la membrane est dégagée par- dessus. Le tronc est fort sur le devant, foible vers la queue, et l'anus est trois fuis plus éloigné de la nageoire de la queue que de la tête. Les nageoires pectorales et les deux ailerons , en forme de doigts qui les précèdent , ont une membrane qui joint encore la moi- tié des ventrales au corps. Lesnageoi-* res ventrales sont grises , les pecto- rales noirâtres. Les rayons de celle de l'anus et des dorsales sont simples et mous, les rayons de la pectorale et de la ventrale sont fourchus, ceux de la nageoire de la queue sont à quatre branches, et ceux de la première dor- sale terminés en filamens. Une mem- brane unit les deux dorsales. Celles-ci et la nageoire de l'anus sont d'un rouge pale ; le reste du corps a presque Isk même couleur. '■^Lp^\ '^-~« DU MALARMAT. 71 Ce poisson est un habitant de la Mo- diterranéo et delà mer des Indes orien- tilles. Valentyn et Renard le rangent au nombre des poissons des Moluques, Briinnicheà ceux de Marseille, et Sal- vian le compte parmi les poissons ro- mains. Willugbby ne le vit qu'une fois à Gênes, mais très -souvent à Rome. Duhamel rapporte qu'il se trouve en grand nombre vers les côtes de r£spa« gne et de la Provence. Il n'est point charnu, et sa chair est dure et maigre. On ne le trouve guère au-delà d'un jusqu'à deux pieds de lon- gueur. Pline nous dit , à la vérité , que ses cornes sortent à un pied et demi de l'eau : il faudroit , d'après cette asser- tion , que le corps fût six à huit fois plus grand; mais je suis du sentiment de Rondelet , qui soutient que c'est une faute d'impression et que Pline a voulu dire semipedalia , au lieu de sesquipedalia , c'est-à-dire , d'un demi- pied au lieu d'^n pied et demi. ..-_ •jv'*-"* I I 72 HISTOIRE NATURELLE Ce poisson ce nourrit de vers et d'herbes marines. Il se tient au fond , et on le prend au filet. On le pêche pendant toute l'année , mais le carême est la vraie saison de cette pêche. Il nage avec vitesse , et vif comme il est, il donne souvent contre des corps durs, et endommage par-là l'un ou l'autre de ses os fourchus. Sa chair coriace ne le fait point rechercher . mais l'art des cuisiniers sait réparer les torts de la nature. Ils en font un ragoût , ou le rô- tissent sur le gril. Dans le premier cas , on le trempe dans l'eau bouillante pour faire tomber lea mailles ; dans le se- cond, on lui ouvre le ventre, on le vide et on le farcit ensuite de beurre et de différentes épiceries. L'ouverture inférieure de l'estomac est munie de six petites appendices, le foie est grand et pâle, la rate petite et rouge -, la vésicule aérienne , ù propor- tion du poisson , est grande , apparem- ment pour tenir en équilibre dans l'eau 'I î r-rf^ '--\7 DU MALARMAT, •f I 73 les le corps , qui devient plus lourd jf os dont il est entouré. , : On le nomme : Aux Indes orientales , Ihan Seythan Mera et Ikan Paring. En Italie , Capone et Pesce Furca. En France, Malarmat et Mararmat, En Angleterre , Rochet. En Hollande , roode Doyçel-Visch, En Allemagne , Gabeljîsch et Panzer" halm, ; ' Artédi soutient à tort que notro poisson est le coccyx alter de Belon ; car c'est sa lyra ; comme la figure le prouve. La question de Klein , si la lyra al- téra de Rondelet n'est pas la lyra do Belon , peut s'affirmer , les descriptions et les dessins étant entièrement con- formes. Cet écrivain présente ce pois- son sous deux numéros différens , fauto qui a été transmise dans le nouveau Spectacle de la Nature. Qronov , qui ne donne que cinq Toissons. V, 7 / f \ fy\ 74 HTSTOÏ .d NATURKLE rayons à la membrane branchiale de ce poisson , n'a pas remarqué les deux petits rayons. C'est à Belon que nous sommes re- devables de la première figure assez bonne. Celle de Rondelet , qui parut peu de temps après , e&t également bonne. Salvian fit dessiner ce poisson pres- qu'en même temps, mais avec moins de succès , ayant représenté la pre- mière dorsale comme deux nageoires , et lui ayant donné , avant la pectorale, trois doigts au lieu de deux. Gesner copia la figure de Rondelet , et y en ajouta une nouvelle très- défec- tueuse. Jonston et Ruyscb ont adopté cette dernière préférablem^nt à cell© de Rondelet, quivaut bien mieux. Aldrovand Fa également copiée, et' en a ajouté une nouvelle ; et pour la rendre très- singulière, il Ta décorée de buit doigts , au lieu des deux qu'a ce poisson. 1 ■^-L <*■"''■-» DUGRONAU. 75 Duhamel a donné ^^"S'gw»;r»yi W^SP- VT^ DE L'ARONDEL DE MER. 79 juste , et nous le retrouvons avec ses défauts dans Gesner , Aldrovand, Wil- lughby , Jonston et Ruysch. Salvian nous en a donné un dessin ji-peu-près au même temps ^ mais infi- dèle , et imité pareillement par Wil- Uighby. J'ai cité le cuculus de Salvian. pour notre poisson, parce que la description et le dessin même répondent plus au gronau qu'à tout autre poisson de ce genre, vu qu'il dit expressément que le bec du cuculus finit en deux émi- nences semi-circulaires. Plus récemment ce poisson a été mieux dessiné par Fennant et Duha* mel; Bonnaterre a copié ce dernier. 4 L'ARONDEL DE MER, TRIGLA rOLITAN S, La longueur de la nageoire pectorale distingue ce poisson. La membrane branchiale a sept jî^rîc. ■■-. -/^r . r.\Bi // W ) f i i PI ' »,..- -r 80 HISTOIEE NATURELLE rayons, la petite nageoire pectorale en a six , la grande vingt , la ventrale six , celle de l'anus onze , celle de la queue douze , la première dorsale six ^ et la seconde huit. La tête est courte , et se trouve dans un os quarré , terminé par quatre ai- guillons longs. La bouche est large , la mâchoire supérieure avance un peu sur l'inférieure , et les deux mâchoires sont armées de petits rangs de dents en forme de perles. La langue est courte , épaisse et lisse comme le palais. Les narines sont doubles et prennent le milieu entre les yeux et le museau. Une prunelle noire dans un iris orange compose l'œil. Les petits points ronds éminens de la tête forment des figures étoilées. La membrane branchiale couverte est soutenue par sept rayons. Le tronc est alongé , le ventre plat , dont les na- geoires de dessous sont tout près les unes des autres, et l'anus estplus voisin de la nageoire tle la queue que de la mi". :"?<*.„. ■■••■.air'^-* l-. S'I?»^ [.Ci .::::*««*.» DE L'ABÔNDEL de mer. 18 tête. La ligne latérale près du dos prend la même direction. Les écailles du ven- tre sont rhomboïdales y comme celles du serpent. Les écailles des cotés sont marquées par une ligne forte , et cha- que rangd'écailleslongitudinales forme une de ces lignes. Les nageoires dorsales sont très-éloignées l'une de l'autre , et deux longs rayons isolés en forme de soies précèdent la première. Un autre individu ne m'en montra qu'un seul , mais plus près de la tête , et bien plus long que les deux que je représente ici. Tous les rayons sont mous et simples , et la nageoire de la queue seule en a de fourchus. La tête tire sur le violet , le tronc est rougeâtre ,1a première nageoire du dos et celle de la queue sont d'un bleu- clair , la seconde du dos est verdâtre, les nageoires pectorales ont la couleur olive , et sont marquées de taches ron-- des et bleues. Ce poisson remarquable se trouve (•> t> ^ j. t\ i fil m ■i 82 HISTOIRE NATURELLE dans les mers des climats chauds. Aris- tote lui assigne la mer Grecque. Ron- delet le place dans la Méditerranée près de Marseille , Willughby vers Gênes , la Sicile , Malte , l'Espagne , le Portugal , et entre les tropiques ; Kolbe le met au Cap de Bonne-Espérance , Plumier aux Antilles , Marcgraf au Brésil f et Valentyn aux Indes orien- tales. Salvian dit Tavoir vu à Rome , long d'un pied et demi et plus. Il se nourrit de coquilles^ de lima- çons et d'écrevisses , qu'il sait broyer avec ses dents en forme de perles. Ils vivent en société ; les dorades et les oiseaux aquatiques sont leurs ennemis. Poursuivis par les premières , ces pois- sons s'élèvent un peu au-dessus de la surface de Peau , et volent jusqu'à la portée d'une arquebuse , pour rentrer dans l'eau. Comme ils sont toujours en grand nombre lorsqu'ils volent, on les prend pour des oiseaux dans le loin- tain -f et ne quittant guère la surface V, ":'■..' « .^ r . -», «Wm <«»'«»H>i. iMIMIM DE L'ARONDBL de MER. 83 (le Veau comme les hirondelles , les Français les nomment Hirondelles y et les Italiens Rondine. Ces mêmes ailes qui lui servent à échapper aux ennemis aquatiques , lui attirent les ennemis aériens ^ savoir les oiseaux aquatiques qui l'attendent , et auxquels il ne peut échapper que dans son élément. Li'arondcl a la chair dure et maigre , qui n'est bonne qu'après quelques jours. C'est pourqoti ce poisson est meilleur à Rome que sur les côtes ^ où il est pris fraîchement. ' L'estomac est large , et son ouver- ture inférieure est garnie de plusieurs appendices^le foie est pâle, la vésicule du fiel est petite , la rate longue et ronge foncé, l'ovaire double et les œufs rouges. ^. . ,,.:(! ni,>.t,,*V ii y*. :- - ; , w- Ce poisson est nommé : Far les habitans du Brésil y Miîvipira et Pirabebe, - v ' ^^^ ' > Par les Portugais , Peixê Volador. Par les Espagnols , Fp/ac^or. Vf ■I r V ! ^l :i \ i l I Il . ■<^j^': '^ HISTOIRE NATURELLE ' ' Sur les côtes de la me^ Adriatique on • le uomme Ronde la ^tRondola, A Rome , Rondine, A Marseille ,Ao/ido/0 , et dans le resto de la France , Hirondelle de mer et inisson volant, A I^jLèilte et en Sicile , Falcone» En Angleterre il est nommé SwalloW" Jish , Kite -fish et the great Flying- fish. •■?' ■ .;i.^. ■". r„'L \ i ; \'' •^' \ Aux Indes orientales , j/KÊn Terbang JVarna Roepania et 'yferbang Bou» diou. Les Hollandais de ces riions le nom- ment Vliegende Zee-UyL £t les Allemands fliegende Seehahn y Meerweil et Meerschwalbe, C'est à Selon que nous en devons une bonne description et un dessin passable. Feu après S^lvian nous en donna une nouvelle ligure , mais avec l'omission ■de la na4;eoire de Panus. La représen- tation de Rondelet ^ qui parut presque au même temps ; vaut un peu mieux. '^/../TH-^,.^ ■■■iSr jr^r*^- "-■'-'""'i *"■"■"""""" DE L'ARONDëL D£ MLR. 58 Gesner copié la dernière en y ajou- tant deux dessins nouveaux , mais qui ne valent pas celui de Rondelet. Aldrovand a copié la troisième re* présentatio de Gesner , et il en a fait une nou\ Ue tant soit peu meil- leure. Willughby , J snsion , Ru^sch et Bonnaterre o) c adopté ccl' j de Salvian dansleu souv âges. Marcgraf et Bout is ont aussi fourni Tun et Vautre u 9uveau dessin , mais très- mauvais. Fiso a copié a représentation de Marcgraf. Valentyn en a tonné deux repré- sentations nouv >es , mais défec- tueuses 'f Renard 1 a agrandies. Boddart se trompe en désignant notre poisson par la trigla ki. undo de Linné , et par la quatrième espèce d'Artédi : car le nôtre est la trigla volitans du premier , et la sixième espèce du der- nier. , Poissons. Yi 0 i, 'i y ) H '■ » 86 HISTOIRE NATURELLE Salvian a tort de refuser les dents à notre poisson. Houttuyn a également dessiné notre poisson ; mais il donne trop de longueur à la partie intermédiaire entre la télé et la nageoire pectorale. .1 Statius Millier et Leske ont fait gra- ver le même dessin. La représentation de Kolbe est très- mauvaise. Enfin j'ai trouvé dans rouvrage de Borowsfcy , quVn a gravé le ha?reng volant au lieu de notre poisson ; ce hareng volant est représenté sur la huitième planche de Catesby. - Brown fait une descnplion détaitlée de notre poisson , mais il ne doit pas l'avoir examiné de près , ayant attri- bué quatre rayons au lieu de sept à la membrane branchiale , et deux 'à trois rayons au lieu de six à la petite nageoire pectorale. Gronov croit que Klein a cité notre poisson sous deux espèces particulières ) ..-y ilirra- '% t très- age de lareng )n *, ce sur la S: î^ DU CAROLIN. 87 mais Klein donnant à l'une de ces es- pèces deux longs filamens au-dessus des yeux, et un troisième au menton , c'est ou un poisson tout différent , ou bien quelque trompeur , dans l'intention de ae faire payer cher, a dé-^oré ce poisson par l'art , et l'a vendu t Xlein comme une espèce rare et nouvelle. Ceci me paroit très- vraisemblable , vu que sa carpe avec les énormes nageoires et les deux barbillons à la lèvre supérieure , qu'il représente table i4 , livraison 5 , me paroit également embellie par l'art. Le défaut de Houttuyn se trouve aussi dans le dessin de Séba. LE CAROLIN, triglâ carolina. té notre ulières) L'on reconnoît ce poisson par les taches du corps et par les onze rayons de la nageoire de l'anus. La membrane branchiale a six rayons, la nageoire pectorale a trois rayons dé- gagés , et treize rayons joints , là ven- >' ( M U v.^' \ t^ Wi i ; U 88 HISTOIRE NATURELLE traie en contient six , celle de l'anns onze , celle de la queue quinze , la première dorsale neuf , et la seconde douze. La tête est unie , en pente et ornée de figures étoilées. L'ouverture de la bouche est grande j les mâchoires d'é- gale longueur ne sont pas fort Prudes. Le palais et la langue courte et épaisse sont lisses ^ les narines sont solitaires et cylindriques. L'œil traversé par une tache noire en paroît oblong : la pru- nelle en est bleue , l'iris gris-argenté. On voit au- dessus de l'œil deux aiguil- lons courts. Le bord du sinciput en a aussi deux , et l'on en trouve deux plus grands vers la nuque. Les deux opercules et l'os qui servent d'appui à la nageoire pectorale , sont armés d'un pareil aiguillon. La membrane bran- chiale est dégagée au bas de la grande ouverture. Les écailles du tronc sont petites et dentelées j la ligne latérale ©st droite , lisse et voisine du dos , l'a- j. '*'***^sPBS[tt DU C A R O L T N, ^'i> nus est plus près de la tête que do fa nageoire de la queue. De chaque côté du dos l'on trouve une ligne d'aiguil- lons servant de sillon pour recevoir letî dorsales. Le corps esl jaunâtre avec des taches violettes. Les nageoires pectorales sont violettes et marquées par quatre ban- des brunes arquées. Les nageoires en général ont des rayons mous et four- chus : il n'y a que celle de la queue dont les rayons sont de quatre bran- ches , et la première dorsale est ar- mée d'aiguillons simples. Ce poisson , dont la chair est dure et mcigre , habite les eaux de la Ja- maïque ; étant poursuivi , ses grandes nageoires pectorales lui donnent la fa- culté de s'élever en l'air , et de se mettre à l'abri de ses ennemis. On le nomme : En anglais , the smaller jlying Tripla* En français , U Caraîin. ff, i 90 HISTOIRE NATURELLE Et en allemand , den Carolinschen See- hahri: M. Browa nous a le premier fait connoître ce poisson-, mais la figure qu'il en a dessinée n'a guère réussi , et c'est la tête sur-tout qui a été man- quée. Le second supplément du Système de la Nature de Linné fait mention , p. 529 , d'une trigle de la Caroline , qui paroît être la nôtre : mais on ne peut rien avancer de sûr , vu que cet au- teur donne un rayon de plus à chaque nageoire , et qu'il veut que celle de la queue soit échancréc. C'est moins en- core le poisson qu'il nomme evolans y n'ayant pas les trois aiguillons danchés entre les deux dorsales , qui en consti- tuent le caractère. Je réponds négativement à la ques- tion de Brown, si son petit volant n'est pas la quatrième espèce d'Artédi , vu que le cotvus de Salvian , que cite Ar- > ./■ I ii: I '^ ^ te--.- 1 I .'; DE LA. TRIGLE PONCTUEE. 9I Icdi , n'a que des pectorales courtes , et les dorsales très-distantes. LA TRIGLE PONCTUÉE, TRIGLA P U N C T AT A, Lf.s points ronges dont ce poisson est parsemé ; en font le caractère dis- tinctif. Ayant emprunté mon dessin du ma- nuscrit du père Plumier , je ne puis annoncer le nombre des rayons de la membrane branchiale , des nageoires de Tanus et du dos , vu que le dessin en cache la plus grande partie. La na- geoire pectorale a trois rayons déga- gés , et treize joints ; la ventrale en a six , et celle de la queue douze. La forme de sa tête est comme celle du précédent, hormis qu'elle est un peu plus longue, et par -là moins en ])ente ; que l'occiput a plus d'aiguillons, et que l'iris est jaune. Le tronc garde les mêmes proportions , et il ne diffère I! V. "^"l y $9 HISTOIRE NATURELLE essentiellement de l'autre que par la couleur , par le nombre des rayons dans les nageoires , et par sa grandeur. Les pectorales sont d'un bleu clair j les au- tres nageoires sont jaunes. Ce poisson habite la mer Atlantique aux environs des Antilles et de l'île de Cuba. Sa grande nageoire pectorale le met indubitablement au rang des pois- sons volans. On le nomme: En français , la Trigîe ponctuée, !En allemand, den pwiktirteii Seehahn, En anglais, the punctulated Trigla, Et en espagnol , Ruhio Volador. Le dessin que Parra a donné de ce poisson , ressemble assez à celui de Plumier ; mais il l'a peint gris, tandis qu'il lui donne le nom de rouge. j* 1' f,-.i t L'ÏMBRIAGO, TRIGLA LINEATA, Les lignes transversales marquent le caractère de ce poisson. -M t» i)E l'imbriago, gî La membrane branchiale montre sept rayons ; la nageoire pectorale en contient trois , qui sont dégagés , et ïicuf qui sont joints; la ventrale en a six , cell(i de l'anus seize , celle de la queue treize , la première dorsale dix , et la seconde dix-sept. La tête entourée d'un os est unie y et elle a deux aiguillons au bord de la cavité de l'œil. Au reste , elle est en pente et ornée de figures éloiléea. La bouche est petite et rouge en dedans ; les mâchoires sont de longueur égale et rudes comme une lime. Les narines sont doubles, les yeux sont verticaux ; la prunelle noire est placée dans un iris jaune. L'os du sinciput se termine en haut par deux aiguillons , et l'oper- cule postérieur par un seul. Le dessous de la membrane branchiale est à dé- couvert, et l'ouverture des ouies est grande. Le tronc étroit et charnu est couvert de très-petites écailles. La lign© latérale est dx'oite , voisine du dos y et il i 0 .U&t^^t^''' r \ t, !■ I (1 ( €)4 HISTOIRE NATURELLE munie d'aiguillons courbes. La cavité du ventre est courte , et l'anus du double plus éloigné de la nageoire de la queue que de la têle. Le dos pré- sente des deux côtés des aiguillons saiU lans , qui forment un sillon pour les dorsales. La première dorsale a des ai- guillons, dont le premier est dentelé sur le devant. Les autres nageoires ont des rayons mous , dont ceux de la se- conde dorsale et de Tan us forment trois pointes ; ceux de la pectorale, de la ventrale et de celle de la queue en for- ment quatre. La tête , le dos et les flancs sont d'un rouge foncé ; la na- geoire pectorale et la première du dos sont parsemées de taches noires: les ventrales sont grises , et la nageoire de l'anus et la seconde dorsale sont bleuâ- tres. Ce beau poisson se trouve dans la mer du Nord , et on ne le voit guère vers la France , suivant Rondelet. Il doit même être rare en Angleterre , J^3 î DE l' I M B R I A G O. gS VU que Pennant n'en fait la descrip- tion que d'après Rai. Ni l'un ni l'au- tre n'en déterminent la grandeur. Ce-> lui que j'ai répond à l'estampe. Il a la chair coriace et maigre , comme tous ceux de ce genre. L'estomac est petit , et garni au bas d'un nombre de longues appendices. Le canal intestinal a deux sinuosités ; le foie est rougeâtre , et consiste eu deux lobes. On nomme ce poisson : En France , Imbriago, En Angleterre , streaked Gumard. £t en Allemagne , den lineirten See^ hahn. "" M. Gmelin donne à ce poisson les caractères suivans : rayé en rouge , blaiic par-dessous : cependant n'étant point rayé/, mais transversalement ligné , et toutes les trigles d'ailleurs ayant le ventre blanc, cette descrip- tion ne saur oit le faire distinguer. Les petites dents qui forment uno '.V *.. j I \ 96 HISTOIRE NATURELLE espèce de lime, doivent avoir échappn à Rondelet et à Fennaut , qui lui dis- putent les dents. Je ne devine pas ce qui empêcha Ar- tédi et Linné de faire mention de ce poisson f tandis que Rondelet et Rai l'ont décrit. Rai cite notre poisson aous deux espèces différentes. ' Nous en devons à Rondelet la con- noissance , et un assez bon dessin imita par Gesner , Willughby , Jonston et Ruysch. Rai nous en a laissé un bon dessin , que Pennant a fait graver. ' ' Rondelet le met à tort au nombre des mulets, n'ayant de commun avec ce genre que le rouge , qui est égaîc-r ment propre aux trigles , dont il vl d'a^illeurs toute la structure. ^ 4 r^'il Bff PIN. 97 app» L dU- a Ar- Je ce t Rai deux con- ■ imiltt 1 on et m % * # lessin f ombre n avec 1 égaler il U il * 1 LE PIN, TRIO LA PI NI. Les feuilles minces transversales lo long de la ligne latérale , constituent le caractère de ce poisson. Cette ligne est droite , près du dos et unie ) les feuilles qui y sont attachées des deux côtés ressemblent à celles du pin , et c'est cette ressemblance qui m'a porté àlenommerpmi La membrane brancliiato compte sept rayons, la nageoire pectorale a trois rayons dégagés, et dix rayojis joints , la ventrale en contient six, celle de l'anus seize, celle de la queue dix huit , la première dorsale neuf, et la seconde dix-neuf. La tête est en pente , et l'os qui l'en- toure est un peu échancré par-devant, et se termine en six aiguillons courts. L'on y remarque aussi les figures étoi- lées, et la jonction des opercules avec l'os du crâne , de sorte que la respira- Poissons. V. g *-l ■■-^ T -^- ..r*,. I ( 'l i i I t » ! / 98 HISTOIRE NATURELLE tion soulève tout le cAté jusqu'aux yeux. Les mâchoires de longueur égale sont hérissées de petites dents. Le de- vant du palais est traversé par un os rude , le reste du palais et la langue sont lisses ; quatre os ovales et rudes garnis- sent la gueule, et lui servent à tenir sanourriture Les narines sont doubles. Les yeux , à prunelle noire , sont bor- dés d'un iris jaune , au-dessus duquel on apperçoit comme à l'opercule du devant , un aiguillon , mais l'opercule postérieur en a deux. L'ouverture des ouies est large , et la membrane bran- chiale est dégagée. Les écailles sont très-petites , et l'anus est plus voisin de la tête que de la nageoire de la queue. Le dos porte des deux côtés une ligne rude formant un sillon , où le poisson peut placer à l'aise sa nageoire dorsale. Le corps est rougeâtre, excepté le ventre qui est jaunâtre. Les nageoires ventrales sont rouges , les autres na- geoires tirent sur le bleu. Les rayons I f H 13 U P I N. 9!) de la première nageoire (la clos sont loides, tous les autres sont mous. La nageoire dorsale et celle de l'anus dia- mctralemcnt opposées, ont des rayons simples, les nageoires de la poitrine en ont de fourchus , et celle de la queue et du ventre en ont de plusieurs bran^ ches. Je ne saurois déterminer la grandeur de ce poisson. L'original que j'ai , n'est pas plus grand que la figure sur l'es- tampe (i). La structure de la bouche prouve qu'il vit de crustacécs et de co- quilles. Je l'ai reçu de la Hollande, mais sans aucun indice de son séjour. Je l'ai nommé : En français , le Pin, ' En allemand , den Fichtenzweig. Et en anglais , the Pine-boiégh, (0 Edit, in-foL i *.;■ i ! ) îlî ' ': I I ' QUATRIÈME CLASSE. LES ABDOMINAUX. Ciî sont des poissons à arêtes , qui Ont les nageoires ventrales placées plus près de Tanns que des pectorales. K GENRE. I i LA LOCHE, cojsiTis. Caractère gêner. Les yeux en haut, l& corps en forme d'anguille. LA LOCHE D'ÉTANG, coBiTis eossins. s I X barbillons à la lèvre supérieure ,. et quatre à la lèvre inférieure, distin-< jouent ce poisson des autres espèces de s SE. JX. , qui Ont es plus les. ■ *'i; '■l- i m TIS, le. NG, s, Prieure , , distin- pèces de t "kl. 1 ^^'^ ?^!5ii:'' II **» 7 ■* 'I' ..>W- i- M • 1 » - V \ . , , L % . ■ * , -^.^ «^. ^^ %. '-V * r ! ^ :^ ^ \ \' i "■.''■■:< ■^■ P \ » ' I . } ) 1 .,-•'* » ' t •• -1- 7om . r. /*f>. i.IAI.Onir. a r.faiio. a.IAl.OCIIFi do kivirre • .3. LA LOCIIK (laiulio 4 Ii'AUONl>KL . do luor ■ /nnf ■ rt/- I m\ 1 HISTOIRE NATUHELLE , &C. It»! ïoches. Les premiers sont beaucc p* plus grands que les autres ; et p.. i lesdermcrs, ceux du milieu sout les plus petits. On trouve quatre rayons à la membrane des ouics , onze à la na- geoire de la poitrine , huit à celles àcf ventre et de l'anus, quatorze àla queue, et sept à celle du dos. La tête finit en pointe. L'ouverture de la bouche est longue , et chaque mâchoire est garnie de douze petite^ dents pointues, dont la troisièuLc, la quatrième et la cinquième avancenJt sur les autres , et sont pourvues en haut d'un bouton. La langue est petite et pointue. Les narines sont près de» yeux , et on voit une épine au-dessus. Les yeux ont une prunelle noire , en^ tourée d'un iris d'un jaune d'or. Le» joues , aussi bien que la membrane d&s ouies sont jaunes et ornées de taches Brune». La nuque est large.- La couleur noire est dominante sur tout le corps r il est 0£né daus toute sa longueur ; à<à \ f, i f { •«» i. « ^.i h il 103 HISTOIRE NATURELLE raies jaunes et brunes , sur lesquelles paroissent çà et là des taches. Le ven- tre est couleur d'orange et parseméde points noirs. Les nageoires de la poi- trine , du dos et de la queue , sont jau- nes , tachetées de noir ; la dernière est arrondie. Les nageoires du ventre et de l'anus sont jaunes. La première est presque vis-à-vis de la nageoire du dos, qui est plus près de la queue que de la tête. La matière gluante dont ce poisson est couvert, a fait douter long-temps qu'il eût des écailles : cependant leur existence est maintenant avérée^ et j'en ai représenté sur la planche quel- ques-unes , vues plus grandes que na- ture. Il leur manque cependant cette belle couleur perlée, qui donne tant d'éclat aux écailles des autres poissons. Elles sont minces , légèrement payées j à demi-transparentes , et reçoivent leur couleur de la matière visqueuse qui est d'étang. DE LA LOCHE D ETANG. lo5 dessous. La peau (^ui couvre ce poisson est dure. Nous trouvons la loche d'étang dans toutes les eaux de nos contrées , qui ont un fond bourbeux ou marécageux ; de même que dans les lacs et les. riviè- res où il se trouve des endroits de cette nature. Elle a la vie très-dure , et ne meurt ni sous la glace , ni dans les marais , pourvu qu'il y reste tant soit peu d'eau. Lorsqu'on dessèche les ma- rais , elle se cache dans la bourbe ; et c'est ce qui a donné lieu à une fable que raconte le docteur Fabricius , et que Bibon , médecin suédois , a copiée de lui. Ces auteurs prétendent que ce pois- son sort de la terre, et que c'est par cette raison que Gesner lui a donné le nom de cobitis fossilis. Il est certain qu'on l'a trouvé souvent en fouillant dans des endroits marécageux, dont on avoit vidé l'eau ; et c'est ce qui a donné lieu de croire qu'il sortoit de la terre , et qu'il n'étoit porté dans les rivières n W ^ *i^£f^ ^ V .li ï f i ïo4 HISTOIRE NATITRELLE- que par les inondations On a remar»- que que dans les temps d\>i âge , ce pois- son quitte le fond pour venir sur la surface de l'eau, et témoigne beaucoup d'inquiétude. Il peut par conséquent servir de baromètre , en le mettant dans un verre avec un peu de terre grasse et de Feau de pluie ou d« ri- vière. Dans cet état , il s'agite toujours vingt-quatre heures avant le commen- cement d'un orage ou d'une tempête ,. il trouble l'eau , monte et descend ; au lieu que par un- temps calme , il reste ordinairement tranquillement sur la terre. On peut garder ce poisson plus d'un an dans une chambre , en le chan- geant d'eau et de terre deux fois par semaine ; et seulement une fois* en hir- ver. Pendant le froid , il faut le met- tre dans une chambre chaude et dans un endroit proche de la fenêtre. J'ai remarqué que ce poisson jette de temps en temps des bulles d'air par l'anus ; oo que les autres poissons fout par la bou- If lï i \l DE LA LOCHE D'ÉTANG. 1o5 cite. l\ y a apparence que ce poisson , qui n'a point de vésicule aérienne , re- jette par l'anus l'air qu'il tire de Veau ; au lieu que les autres poissons, qui sont pourvus de cette vésicule , le rejettent par la bouche. La loche d'étang parvient à la lon- gueur de dix à douze ponces , et même d'une aune , selon Richter. Fendant l'hiver, elle se cache dans la bourbe comme l'anguille , d'où elle sort au printemps, pour déposer son frai sujr les herbaj^es. Elle multiplie beaucoup , quoiqu'elle devienne souvent la proie du brochet , de la perche , et même de l'écrevisse. Cette dernière la saisit avec ses pattes , lorsqu'elle est encore jeune et la tue^ La grenouiile mange aussi les petits nouvellement éclos. Elle se nourrit de vers , d'insectes , de petits poissons et de terre grasse. Ce- pendant elle mord rarement à l'hame- çon. Dans le temps du frai , elle entre dans les nasses garnies d'herbages. >/ '>-• y 1: 1 ,')•* M i > ••>■- '^4 lOG HISTOIRE NATURELLE D'ailleurs, on la prend au filet et à la iruble. Selon Hoberg , elle aime à se retirer dans une tête de cheval dé- charnée. Sa chair est molle et douce ; et par conséquent peu estimée des gens riches , sur-tout parce qu'elle est cou- verte d'une glu tenace et qu'elle a un goût marécageux. Four la délimoner , on la met dans un vase , où Ton jette du sel : alors le poisson se remue , se démène et perd lui-même le limon. Au lieu de sel , on peut aussi mettre des cendres ; et dans les deux cas , on le lave ensuite avec de l'eau. L'estomac est petit , le canal intes* tinal court et sans sinuosités , le foie long , la vésicule du fiel grande , la laite et l'ovaire doubles. Ce dernier con- tient environ 1 37,000 œufs brunâtres, de la grosseur de la graine de pavot. XiC cœur est alongé^ la vésicule aérienne manque. Près de la nuque, j'ai remar- qué dans la cervelle , deux petites vé- sicules I qui contenoient une substance .'-^Cli».! *^^»»»%«»f?^- .•-<,it^*trr*^*'^-'^ ■ DE LA. LOCHE D'ÉTANG. 10/ laileuse. 11 y avoit trente côtes de cha- que côté, et quarante- huit vertèbres à répine du dos. On nomme ce poisson : Schlammpitzger y Schlammbeissêrf PrU^" ker f Peisskerf Fitzker fMeertrusche , Pfulfisch y Misgurn , Fisgurn , Scha-* chtfeger y en Allemagne. Prizker , Schlammbéisser , Pihkste , en Livonie. Grundel , en Pologne. Mural , en Bohême. Wijun €t Piskum , en Russie. Mwgiirn, en Angleterre. Loche d^ étang y en France. Dootvjoo y au Japon. La couleur , les raies et les taches do ce poisson sont di£Pérente^ , suivant la différente qualité de l'eau où il vit. De sorte que les caractères qu'Artédi donne des couleurs et des cinq raies , ne sont passuffisans. Les couleurs sont causées par la matière visqueuse qui «ouvre l'animal 3 et lorsqu'on nettoio ^ .* i.rf^-^-^':^^''- 'M 108 HISTOIRE NATURELLE le ventre , sa belle couleur jaune ao perd avec cette matière. Comme l'es- prit de vin enlève cette matière , on peut voir pourquoi il perd sa couleur dans cette liqueur. t u';".. .^ : Klein ne donne que trois barbillons à ce poisson ; Meyer et Fris':h lui en donnent siX) Linné, Statius Millier et M. Fischer huit. Ces erreurs vien- nent sûrement de ce que ces auteurs n'ont pas observé ce poisson assez at'- tentivement. Il en est de même de ceak qui , comme Dœbel , Richter , Frisch et Marsigli lui refusent les écail- les , comme l'ont fait les anciens ich- thyologistes. Willnghby ' ' Rai , de même que Klein y Richter et un écrivain de nos jours, ont regardé notre poisson comme deux espèces différentes. C'est par erreur que Frisch regarde ce poisson et le suivant comme une es- pèce de lamproie. Il se trompe aussi , en donnant à ses barbillons les mêmes %^^..:\^* --;,v^. .»■,-»•, .,^r»<-. Ves- , ou uleur liions lui en huiler vien- uteurs ;ez ai- me de ciller , s écail- 18 ich- ne que de nos comme regarde ; une es- e aussi , 9 mêmes DE L\ LOCHE UF. RIVIERE. \0() boutons que l'on voit à l'extrémité des cornes des escargots , cl en leur attri- buant le même usage. Les barbillons , comme je le montrerai dans la suite , ont une destination loute dilTérentc. Enfin , quand Artédi demande si la loche d'étang est la même que la pcL'- cilia de Schoneveld, et la mustela fos- silisde Gesner et des autres écrivains , nous pouvons lui répondre afHrmali« vement. LALOCHEDERIVIÈRE, C OB ITIS T jEN lA^ On distingue ce poisson à la pointe fourchue qu'il a de chaque côté de la tête , non loin de l'œil y et dont la pointo inférieure est la plus longue. On trouve trois rayons à la membrane des ouies , onze à la nageoire de la poitrine , sept h celle du ventre, neuf A i.elle de l'anus, dix -sept à la queue, e dix à la na^ geoire da dos. Voissons. V. IM ',.9^m^m\-- i IIP HISTOIRE NATURELLE X^a tête e8t tionqué<^^ penchée en avant , comprimé . des deux côtés , cgmoie le corps, et ornée de lignes brunes. La mâclioire supérieure avance fiur l'inférieure. L'ouverture de la bou- che est petite, longnç , et la bouche n'a point de dçnts. On y remarque six barbillons , dont deux sont à la lèvro supérieure , ©t quatre à l'inférieure. Ceux qui sont au coin dç la bouchv > sont les plus longs ; les deux autres sçnt plus courts , et les plus courts de tous , sont ceux de la lèvre supérieurs. Les yeux sont triï&-petits , et eDtpurésd'un iris blanc tirant sur le jaune. La nuque «t le dos sont bruns > «t le fond des cô- tés, d'u» jaune pâle , sur Içqof 1 on re- marque quatre rangs de ta-cheiS et de points bruns , de forme indéterminée. La ligne latérale qui divine h «prps en deux parties égales, est à peine sen- sible. Le corps entier, qui n'est que rarement long de cinq pouces et large d'un demi - pouce , est couvert d'un» ■f ' .^ ■'/■ E chée en côtés , ç lignes e avance e la l)ou- boucbe ique six la lèvre 'éiieuve. bpuclKi; y t.rç3 sgnt de tous , urc. Les irés d'un ^a nuque à des cô- if l on re- liais et de erminée. çprps en eine 9eu- u'e3t; que 9 et large ert d'un a 4 DE LA LOCHE DE RIVIERE. 1 1 1 Biatière gluante , sous latiuelle sont cachées des écailles petites , fines et molles. Les nageoires de la poitrine t de Tanus et de la queue sont grises j les antres sont jaunes. Outre cela , celle du dos est encore ornée de cinq rangs de points bruns. La nageoire de la queue est large , ronde , et garnie aussi de quatre rangs de points^ de même couleur que ceux du corps > mais placés dans une direction contraire. On trouve ce poisson dans les riviè- res, où il se tient ordinairement entre les pierres. Il a la vie dure , et quand on le prend , il pousse une espèce de sifllement semblable à celui de la loche d^étang. Je mis deux de ces animaux dans un verre plein d'eau de rivière avec du sable ; et lorsque par url temps calme , la loche d'étang restoit tran- quille , l'autre au contraire , ne pou- voit rester long -temps à la même place ; elle remuoit sans cesse tout aon corps , et sur - tout ses lèvres , ,.,-*«**jfe. s \ i .-. K M ^•HiS»":**"^. r ^%^' s^^^^mniimm^mn^' 112 HISTOIRE NATURELLE auxquelles elle doimoit un tbouvement assez semblable à celui des lapins, ou des graissets. La chair de ce poisson est maigre et coriace; ce qui fait qu'on ne l'aime guère. Ses pointes sont aussi désagréa- bles , parce qu'on ne sauroit guère les toucher sans se blesser. Dans les pays où les poissons sont rares , on le mange comme le précédent. Cependant le bro- chet , la perche et les oiseaux d'eau L :'>"'«^ent sa chair fort bonne , quand î's j. 3n ont pas d'autre. On pourroit par conséquent le faire servir de nour- riture à ces poissons. La loche de ri- vière se nourrit de vers , d'insectes aquatiques , de petits poissons et des œufs des autres poissons. Elle fraie eu avril et en mai , et dépose ses oeufs danà le fond. Le cœur n'est guère plus gros qu'un grain de chenevis. Le foie est long et rougeâtre , la vévsicule du fiel petite , le cau^l intestinal court et sans sinuo- '1., DE LA LOCHE HE RIVIÈRE. U^ aités». L'épine du dos consiste en qua- rante vertèbres , auxquelles sont at- tachées vingt - huit côtes de chaque côté. Ce poisson se nomme : Steînpilz^er , Steibenisser , Steingrundel , Steinschmerl f en Allemagne, Sèhmeerpûtte , Steinbicker , dans le Sclilesswig. Steinbeisel , en Autriche. Tanglake , en Suède. Dorngrundel , Akminagrausis , en Li- vonie. Schmerbutte , Steinbiker , en Dane- mcfck. Loche de rivière , en France. Frisch dit que ce poisson ne sauroit fermer la bouche , el que la nature l'a pourvu d'une membrane , qui em- pêche le passage aux corps étrangers et nuisibles, et avec laquelle il ferme et ouvre l'ouverture à son gré. Mais outre que cet arrangement particulier n'auroit point de but j c^est que j'ai \ 7 «k f,*»-^"''-:!»,.; -.*i*l iJfïl' WÊf^' -s, 114 KJSTOIRE NATURELLE fioavent remarqué dans la loche de rir vière , qu'elle ouvroit et fer moi t Iïl bouche. Je puis aussi répondre affirmative- ment à la question de Klein , qui de- mande s'il faut rapporter la loche de rivière à la cobitis harbatula aculeata de Gesner et de Willughby , et à la larri' prêta puhgens de Frisch. Dans Wilhighby et Rai , on trouve ce poisson sous deux dénominations différentes, aussi bien que dansions- ton et Ruysch : une fois sous celui de iobitis barbatula aculeata , et uneautro fois sous celui de tœnia cornuta, La plupart des ichthyologistes ont aussi refusé des écailles à ce poisson. Jl en a cependant comme le précédent ; si ce n'est qu'elles sont un peu plus longues. '€ !* de Pb- loit Itt lative- jui de- iche de eata de la lam- trouve nations is Jons- celui de le autro I. stes ont poisson^ îcédent ; ^ l^E I.A LOCHE FRANCHE. llC> LA LOCKE FRANCHE, COBITIS BARBâTVLA. Ce pois.^on q«i a, comm^les précé- dcns^ six barbilion^^ à la bouche, en dif- fère pourtant en ce qu'il n'a point de pointes. Les six barbillons sont placés à la lèvre supérieure, dont quatresont au milieu , et un à chaque coin de la bouche. On trouve trois rayons à la membrane des ouies, dix à la nageoire de la poitrine , neuf à celle du ventre et du dos , huit à celle de l'anus, et dix» sept à celle de la queue. La tête est abaissée par-devant , et se termine en pointe émoussée. La mâ- choire supérieure avance sur l'infé- rieure. L'ouverture de la bouche est petite , aussi bien que l'œil. La bouche n'a point de dents. Le corps est rond, marbré de taches grises et blanches , et couvert de petites écailles , dont j'en ai représenté une sur la planche, plus •f'i ^•^M-, \?,:!m;-miét^:'^'*^^imm^'m^^^ ■W^ 116 HISTOIRE NATURELI^E grande que natnre. La ligne latérale a une direction droite , ainsi que le ventre et le dos y entre lesquels elle va depuis la tête jusqu'à la queue. Les nageoires sont grises', celles du dos et de la queue sont garnies de lignes brunes et poin* lillées. Ce poisson n'a guère pluô de trois ou quatre pouces de long. On le trouve en abondance dans tous les petits ruis- seaux qui ont un fond de cailloux ou de pierres. Il est sur-tout naturel aux pays de monlagnçs. Dans nos con- trées , on le trouve en abondance dans le Bober , la Neiske et près de Treuenbriczen ; et en France , dans la Seine. La loclie meurt dès qu'^ .œ est sortie de l'eau , et même quand elle reste pen- dant quelque temps dans une eau trop tranquille. Comme dans ce dernier cas elle perd beaucoup de son bon goût, il faut avoir soin d'agiter les vaisseaux dans lesquels on la transporte du mar- ^ttfin^,^' raie a entre lepuis eoircs queue poin- î trois trouve s ruis- ^ux ou el aux s con- idance près de dans la t sortie ite pcn- au trop nier cas goût , il .isseaux lu mar- DE LA LOCHE FRANCHE. II7 elle , ou de la rivière à la cuisine. On la fait aussi quelquefois mourir dans du vin. Si l'on veut la conserver pendant quelque temps , il faut la mettre dans une huche trouée , et la mettre au milieu du courant d'une rivière , afin qu'elle reçoive toujours de l'eau nou- velle. La chair délicate de ce poisson surpasse celle de tous les autres pour le bon goût , sur tout aux mois de no- vembre et de mai; et comme elle est de facile digestion , les personnes foi- bles et valétudinaires peuvent en man- ger sans danger. La loche vit de vers et d'insectes aquatiques. Elle fraie en mars , et mul- tiplie beaucoup. Quand elle est petite , elle devient souvent la proie des autres poissons. On la prend avec des filets légers , le carrelet , la louve et la nasse , que l'on place dans le courant de la rivière. On prétend que le goût de ce poisson est plus délicat quand on le fait mourir dans du vin ou du lait. ! ■;-^*,- ,,^,,:v«<**.*i|Ôi6«»>S^ il U t IlS HISTOIRE NATURELLE On le marine comme les lamproies , et on peut le garder long-temps de cette manière. On peut aussi transporter ce poissoa d'une eau dans une autre '^ cependant il est nécessaire alors de le faire dans un temps frais, et de tenir dans une agitation continuelle Teau dans laquelle on les transporte. C*est ainsi que Fré- déric 1*"^, roi de Suède, en fit venir d'Allemagne, et les naturalisa dans son pays. La Saint-Martin est le temps le plus favorable pour cette opération. Pour construire des fosses à loches , il faut choisir dans un ruisseau , un en^ droit qui ait un fond de cailloux , ou qui reçoive de l'eau d'une source. Cette fosse doit être profonde de la moitié de la hauteur d'un homme , longue de six à huit pieds , et moitié aussi large. Elle sera garnie de planches percées , ou revêtue d'un ouvrage do vanier , de manière cependant qu'il y ait un es- pace d'un demi-pied entre cet ouvrage i\ DE LA LOCHE FRANCHE. 119 et les côtes. Cet espace sera rempli de fumier de brebià bien entassé. Alors on conduira l'eau dans la fosse , et on garnira l'ouverture d'une plaque de fer-blanc trouée; non -seulement afin d'éviter l'entrée des corps étrangers, mais aussi celle des rats d'eau. Au-des- sous f on pratique à la même hauteur , une issue à l'eau superflue , et on y met pareillement une plaque de fer-blanc. Il doit y avoir trois à quatre pouces de fond plein de cailloux , et avec quelques grosses pierres , afin de fournir au poisson des endroits propres à frayer. Les loches que l'on met dans ces fosses , trouvent une nourriture abondante dans le suc du fumi er e t dans les vers qu i s'y forment. Cependant on leur dcnno aussi du pain de chêne vis ou de la graine de pavot. Comme elles multiplient en grande quantité , et que le grand nom- bre de petits pourroit les empêcher de croître ; ou fait bien de $q conduire ■;;,#%*- .^*iJ»'*l«^»iWf»'^*v- K . <■ ISO HISTOIRE NATURELLE à cet égard comme pour les carpes; c*est-à-dire d'avoir trois fosses: Vuiie pour le frai , l'antre pour l'alevin , et une troisième pour les loches destinées à la cuisine. Le foie et la vésicule du jiel sont grands. Le canal intestinal est court. Le cœur est en losange et d'un rouge vermeil. Quand on considère la queue de ce poisson au microscope , on dis- lingue aisément la circulation du sang. Il y a quarante vertèbres à l'épine du dos , et vingt côtes de chaque côté. Ce poisEon se nomme : Schmerlf dans presque toute l'Alle- magne. Schmerling , Schmerlein , en Prusse. Grûndely Crundling, Bartgrundel , en Silésie. Smerle , Smirlin , en Saxe. Grundel , en Autriche. Smerling , en Danemarck. Gro7i2i/tg ; en Suède. ^£î<;^-"S-<>' v^;:^fc- m v«»- ,.•»•< itA r VE LA LOCHE FRANCHE. 122 Piskosop y en R ussic. Hoogkyher , en Hollande. Loche ci Groundlingf en Angleterre. Loche franchi et petit Eartot , eu France. iV^MB-M-^MVi :| ■* . 1 r \ poissons . V. II ■;^,*#> ,.s.*^«n«i^ï^|«|Sît**Siw *!' 132 HISTOIRE NATURELLE L r GENRE. <; ' DES ANABLÈPES EN GÉNÉRAL, A N J BLEP S, Caractère générique. Le corps cylindri- que j la bouche munie de dents. li A bouche garnie de dents et le corps cylindrique caractérisent les poissons de ce genre. Jusqu'ici nous n'en con- noissons que deux espèces : le gros* yeux (i) et l'hétéroclite (2). Noua devons la counoissancc du premier à Artédi; du second à Linné. Artédi as- signe un genre particulier au sien , sous la dénominatioii d^ahableps , en quoi (1) Cobitia Anableps , I,. (2} Cubitis hetcrocUta ; !.. J|^m,|iA-.»j;|» ' -HMMMÎMCp-.-T' iRAL, irlindvi- ;nts. le corps poissons m con- gros- Noua emier à lédi as- en , sous ^n quoi DES A N A B L È P E s 1 2.1 Gronov l'imite. Linné au contraire le^ range tous les deux par m i les loches ( i ) ; mais leur structure intérieure et exté- rieure difl'ère trop de celle des loches , pour leur être assimilés dans un ordre naturel. C'est ce que je puis du moins atftrmcr du gros-yeux avec certitude : car , en premier lieu , la loche porto ses dents dans l'œsophage , et les deux: poissons nommés en ont les mâchoires armées ; en second lieu , la loche a U vésicule aérienne osseuse, maisic gros- se ai^ l'a membraneuse ; troisièmement , la loche porte ceftte vésicule à la nuque, le gros-yeux dans l'abdomen j quatriè- mement , celui-ci est vivipare , l'autre ovipare ; cinquièmement ,1e gros-yeux a le corps plat jusqu'à la nageoire du ventre , la loche l'a comprimé ; sixiè- mement, le premier porte les yeux sur la tête , l'autre les a verticaux j septièmement, le gros-yeux a la pru- i' ^ (0 CobitisS. N. p. 'iQ^. ■<.jmiwi''ii>iti ■•>'avpi..-r-w.-^m*xi. ^^Mt-- ,.''mm- !' ( \ ! f '. i :M 124 HISTOIRE NATURELLE nelle double , la loche l'a simple ; huitièmement , la membrane bran- chiale de la loche n'a que trois rayons , celle du gros-yeux en a cinq j neuviè- mement , les nageoires du gros -yeux sont armées d'écaillés, celles de la loche en sont dépourvues j et enfin , les écailles du gros-yeux sont grandes et aisées à distinguer , tandis que la pe- titesse des écailles de la loche a porté plus d'un écrivain à nitr leur exis- tence. L'hétéroclite même, suivant la description de Linné , répond bien mieux au gros -yeux qu'à la loche, par rapport à sa bouche munie de dents , et au nombre égal des rayons dans la membrane branchiale. LE GROS- Y EUX, JNABLEPS TETROPHTHALMVS. Les yeux qui avancent visiblement au haut de la tête, et les deux barbil- fl^*; V^^^"^^^iSL -',V^;,> »-.-* •fr bien » '%.. .^ iïl if,'-;? ir^'W ••* 7'S?^¥ r, . :mii mn i.?i il "^Î'^'IV^ ■H' •■■*>*. . -^îî. îi»S)»^>$;v «r ."^4 '-^(?te«t«(KSKi!»^«**j. (/ »' /. k-' z ,r li !}f^' , »■■• ;l ' I VU '» 'lit; '''■•>;* t a' r. ,• (je y iVoi i ( J n ;» < 1 I I . ■ I ' \ ! ■^ '^ '.)" ^. s M' V t • I : , »t. 1? '» 1 it u-^- . ( I ■ ■ K . ■ « - i • . t f 'fi- Vf n -~»i.' Tnm, . r. l'e^ijfe Ji^' /), 't',ri^>r fff J^e /7/l/rin Jru^f. ! ii -.^i..- .Jttrkmr» . 1 k P m\ ti am i^ 1 1 1 ■E' ! 1 ' 1 : i 1 DU G R O S - Y K II X. ï'jS Ions à la bouche , forment le caractère de ce poisson. La membrane branchiostège a cinq rayons , la nageoire do la poitrine vingt- deux , celle du ventre sept , celle do l'anus neuf, celle de la queue dix- iieuf , et celle du dos sept. La tête est tout écaillcuse , plus large qu'élevée , et tronquée sur le devant. La mâchoire supérieure est la plus longue , et s'alonge par en bas , et non par le devant y comme chez les au- tres poissons. Les deux mâchoires , le palais et la langue sont hérissés de pe»> tites dents. On découvre au coin de la lèvre supérieure une petite membrane formant le barbillon annoncé. Les na- rines solitaires sont près de l'ouverture de la bouche. Les yeux de ce poisson sont ce qu'il y a de plus remarquable : l'on y voit deux endroits diaphanes , ou une double prunelle , ce qui lui a fait donner à Surinam le nom de quatre • yeux, La cavité des yeux même dif- f \ 4, i \ I ii\ I ^ - *a«'---r--.iiejfcei»^^_,*»,*!K'..-ir,»*^ r!> 'm -'m^^mmmmmmm^ 126 HISTOIRE NATURELLE fère beaucoup de celle d'autres pois- sons : celte cavité ne forme point , comme chez d'autres animaux , un en- tonnoir , mais elle n^en représente qu'une partie ; l'on voit des deux cô- tés au bord du sommet , un os qui avance sur le crâne, et qui est arqué et mince : ces deux os font face l'un à l'autre avec leur superficie concave. L'œil cylindrique se trouve attaché dans cette cavité de sa moitié externe. Au-dessus de la surface, l'on discerne la prunelle , qui est entourée d'un iris noir. La cornée au côté interne est également diaphane , de sorte que la lentille perce. Un examen plus exact fait remarquer ce qui suit : 1°. Une bande transversale noire di- vise l'œil au-dehors en deux prunelles inégales. 2". Une prolongation de la tnnique choroïde et de la tunique argentée ^ propre aux seuls poissons , divise au- dedans la prunelle par-deYant et par- *',- DU GROS-YEUX. \1j cleri'ière en deux parties. La prunelle supérieure qui est la plus grande, est bordée d'un iris noirâtre , où la tu- nique argentée de ce côté est couverte de la tunique choroïde; ici la lentille est à la proximité de la cornée^ qui a la surface sphérique. 3°. La petite prunelle inférieure a un iris argenté, où le bord supérieur de la tunique argentée alongée n'est pas couvert de la tunique choroïde , non plus que son bord inférieur. C'est à la choroïde que touche la petite surface de la lentille. D'ailleurs , cette pru- nelle est plus distante de la cornée , et la cellule inférieure est par consé- quent plus spacieuse, et contient plus d'humidité que la cellule supérieure. La lentille qui est de la forme d'une poire , a une position transversale , et $a pointe forme la lentille de la petite prunelle ronde , tandis que sa surface sphérique forme la lentille de la pru- nelle plus grande et ovale. i ' y w ^K- / 1 'm\ i i II ■'^m-^'--'^0immmmm*.-- :^ Wl 128 HISTOIRE NATURKTXlî 4°. Je discernai très-distinctement sous la tanique^crvée et l'argenlée , le muscle propre aux poissons, lequel , entre la tunique argentée et la clio- roïde , enveloppe le nerf de l'œil. L'embryon de ce poivsson laisse ap- percevoir les deux prolongations de la tunique choroïde et de l'argentée ; mais la ligne transversale colorée man- quant, et les deux prolongations ne se joignant pas vers le milieu , la pru- nelle paroît non-divisée. Les opercules sont lisses ; la mem- brane branchiale est dégagée en des- sus. Le tronc est sur le devant plus large que haut , et il s'arrondit vers la nageoire de la queue. Les flancs sont ornés de cinq lignes d'un brun - noir , qui , allant le long du corps , se réunis- sent à la queue. La ligne latéral., esta peine visible , et l'anus avoisine plus la nageoire de la queue que de la tête. La nageoire du dos est petite et voisine de la queue. Toutes les nageoi- :^!**?5' .■.;jmy -fe**««:frt«f**ii'v ■rm^Sf-m^^ sont t«<-( DU GÀOS^YEUX. 129 res, excepté les veni raies, sont cou- vertes , pour la plus grande partie, de petites écailles ; le tronc en a de plus grandes. Tous les rayons sont mous et ramifiés; il n'y a que le premier de cliaque nageoire qui soit simple. Outre les yeux, ce poisson se distin- gue encore par trois autres particula-*^ rites. 1°. 11 est vivipare, La matrice con- si&te en un sac vaste et de membrane mince : ce sac paroit divisé en deux sacs difiPcrens , dont l'un est un peu plus long que l'autre. Ce sac contient ' une quantit ^ de petits poissons , dont chacun est entouré d'une membrane ne et transparente. Chaque poisson se trouve sur un globe jaune ou sur le moyeu. Comme je pr "ai un peu sur la matrice pendant me- recherches , je vis paroître la queue d'un jeune poisson. 2<*. La nageoire de l'anus du mâlo diffère de celle de la femelle. A celle- ci , on distingue aisément les neuf > » (• * ( i( II \ A \f ' i ■*^f' , i % i i '] > il 1 1 'i^piSWKiïSÎRSfeiSlifW»' !•' .^1 l.'^O HISTOIRE x>ÎArURELLB rayons qui la composent , mais on n^en discerne que trois aux mâles : les au- tres rayons qui , avec un tuyau , for- Vnent une touife , sont entourés d'une membrane et couverts d'écailles roi- des, éloignées du corps. En détachant avec soin cette membrane de la touffe, l'on voit paroître les six rayons et le tuyau dont je viens de parler. La se- mence et l'urine coulent dans ce tuyau. Le gonflement des vésicules séminales et des uretères , lorsqu'on souille do Tair dans ce tuyau , prouve mon asser- tion. 3". Les nageoires de la poitrine , de l'anus et de la queue, sont presqu'en* tièrement couvertes d'écailles; phé- nomène extraordinaire chez les pois- 8i ns de cette classe. Les rivières de Surinam produisent ce poisson remarquable. Il se multiplie fort , et les habitans aiment à s\)a nourrir. J'en ai six femelles , dont Irûs ^ont pleines. Celles-ci ont à-peu-piès ■V.' 'X^^^' Y' B on n'en les au- u , for- ;s d'une les roi- tachant L touffe, is et le La se- 5 tuyau, minales iflle rU U asser- ine , de (Squ'en- s; phé- es pois- duisent ultiplie à s'en nt (r.)is eu -pi es •M DU G R o S - y 12 r X. 1 3 1 tlix pouces , les autres six de longueur. S'il faut que ces poissons parviennent à une certaine grandeur avant que do pouvoir se reproduire , ou si les pins petites femelles ont été prises après avoir fait leurs petits , c'est, ce qui ne peut se vérifier que dans l'endroit même : du moins M. Pallas a trouvé de petites femelles pleines parmi les ai- guilles. Le péritoine est noir; le foie con- siste en deux lobes *, la rate est petite , l'estomac mince, et le canal intestinal a quelques sinuosités. Chez les mâles , je trouvai les vésicules séminales dou- bles , et pas plus grandes qu'elles ne son t représentées sur la planche. Cessortes de vésicules sont aussi propres aux au- tres poissons vivipares , par exemple , à la raie et au requin , qui s'accou- plent , et dont la propagation n'exig» pas une si grande abondance de se- mence; que chez les poissons, dont I- . 1^ } i :i^'*.m-''mvmmrjmmi v.. I î32 HISTOIRE NATURELLE ]es œufs doivent être fécondés au-de- hors. Nous connoissons à la vérité encore <|uelques poissons écailleux vivipares , «avoir , en Europe , la lote vivipare , et dans l'Orient, le perce -pierre do rinde ; mais personne n'a encore trou- vé un laite parmi ces poissons. L'on se demande naturellement si l'accouple- ment de noire poisson se fait dans les formes , ou si la propagation s'effectue par la seule approche des génitoires , comme chez la raie. Le premier me paroît plus vraisemblable , parce que le mâle est pourvu de la canule men- tionnée. On donne à ce poisson les noms sui- vans : Les Nègres de Surinam le nomment Coûtai» Les Hollandais de cette ile lui don- nent le nom de Hoogkiker. Les Français, celui de Grdi-yeux, v L._ .:r^^^}m.Mi'Ti HISTOIRE NATITRELLE a que les flancs qui sont un peu plus clairs. Outre les os sus-mentionnés et les yeux .si nguliers , la nageoire dorsale mé- ri ( e également notre attention j elle est tout près de la tête , et armée par-de- vant d'un rayon long , gros et osseux , qui , probablement , lui sert encore d'arme défensive. Il faut encore re- marquer que les autres rayons de cette nageoire sont attachés au rayon men- tionné, et que ce rayon même aune jointure à la base, et est muni de cro- chets pointus au milieu et à l'extré^ mité. Le ventre est court et gros , l'anus est presqu'égalemenl éloigné de la têto que de la nageoire de la queue. La ligne latérale descend au milieu du corps en serpentant , et elle se ramifie des deux côtés en plusieurs tuyarx courts. Toutes les nageoires ont les rayon» mous et ramiQés. Ce poisson est charnu , le tronc eu — M^^r!?*.*.:-' ï) V T) É s A K Mfe% 1^7 est presqu'arir)n(li ; la nageoire de la queue est en forme de croissant. Il at- teint une grandeur considérable. Sa chair , quoique mangeable ^ n'est guère recherchée. On nomme ce poisson : En allemand , Steijbart et gehornter Wels. En français , VArmé. Et en anglais , the îiorned Silure. Linné en a fait la première descrip- tion , et il lui assigne l'Asie pour patrie. J'ai reçu le mien, que j'ai représenté en petit , de Surinam. Je ne connois point encore de dessin de ce poisson. LE DESARME, silurus inermis» La tête sans cornes distingue ce si- lure du précédent. La membrane branchiale compte dix rayons , la nageoire pectorale en a qua- torze , la ventrale sept , celle de l'anus M m III i>ij]iiwri*''i mi^mimm* >'> l38 HISTOIRE NATURELLE quarante , celle de la queue vingt-six ^ e-t la dorsale sept. La tête est large et n#nce j l'ouver- ture de la bouche très- grande , les mâ- choires sont d'égale longueur et héris- sées de petites dents en forme de lime. La langue est lisse, le devant du palais est rude , les narines sont solitaires cy- lindriques , et près du museau. Les yeux placés aux deux côtés de la tête ont la prunelle noire dans un iris bleu. Les opercules sont lisses , et l'ouver- ture des ouies est grande. Le ventre est gros , large , et l*anus prend le mi- lieu du corps. La ligne latérale ser- pente le long du tronc en approchant •plus du dos rue du ventre. Tous les I u/ons sont mous et ramifiés , à l'excep- tion du premier de la nageoire du dos et de la poitrine. La couleur foncière de ce poisson est T'erdâtre, entrecoupée de taches hi u- nct; de for me 5 différent es. Lesnaoeoireiî •y 4 ■M i 1 DU DÉSARMÉ. iJ^ ôa dos, delà poitrine et du ventre so«roif« ,<(5 n >.♦♦■; ► 1^ 'm- t^ : • , ^'J'î • - «*^ •-*#? * •ït. > ■ ■ ( r 1 . I " -iiTj ipMiiii'iirjniriii i ni mw f i'.fiH\,f .. VÎ'UjîÏj.J. % f ■ I -» lU Ul r . r . , - - 1 . É #^ Toin . /T Pt{i' (/»•/■ J.e F///tr/// tfci/f^f ■ i l.K SIIiUUF, a deux taches . a .LE liAGRK. .'{ . \,V. SlIARK . m ' ' «'I II. ''ga't. r^ijijririair^f ■ i jrii; MMirT-iiMij i» *. lAAAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) t ^ A &; ^ ^ 1.0 l.l 1.25 ■- IIIM ■ 50 ^^ ta M ^ 1^ — 6" 2.5 |M 1.8 lA IIIIII.6 V] <^ y; ^^ 3 > /À V ^ w '/ Photographie Sdences Corporation # \ ■'S^ O ■^^ <^ & 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 ■!,\-'::^i:' l42 HISTOIRE NATURELLE Tranquebar, me Fa envoyé à deux époques différentes , et me marque avec le dernier envoi , qu*il est dû nom- bre des poissons de rivières et de lacs ^ qu'il fraie au mois de juillet y et que sa chair est bonne. On le nomme : Chez les Tamules , Sewaleî. En français, le Silure à deux taches. En allemand , den Doppelfleck. Et en anglais, t/ic bimaculated Silure. LE BAGRE, sîlurus baùre., Ce poisson se distingue par le pre- mier rayon de la nageoire du dos et de eelle de la poitrine , qui est très-long et en forme de soie. Ce rayon consiste en deux parties , dont l'inférieure est dure et la supé- rieure molle. Celle-ci est ramifiée , cu- néiforme au commencement , et se trouve placée entre la partie dure et le rayon suivant qui est mou. La nagcoii d »jite -«ta». wiafÉ,. % gérer , on ne sauroit la conseiller aux estomacs foibles. Dans les environs du Wolga , où ce poisson se trouve en grande quantité , on fait de la colle avec la vésicule aérienne ; mais elto n'est pas si bonne que celle qu*on fait avec le grand esturgeon. L'œsophage et l'estomac sont, comme dans le brochet > pourvus de grands plis. Le canal intestinal est court , et n't^ qu'une sinuosité. Le foie est gros, et consiste en un lobe court et un long. La vésicule du fiel est longue , et le fiel qu'elle contient est jaune. La vésicule aérienne est courte, large, et divisée, dans sa longueur , selon l'impression que fait sur elle l'épine du dos. La laite est double , aussi bien que les ovaires. Les derniers contenoient environ dix- aept mille trois cents œufs verdâtres , dans un silure de trois livres. On trouve cent dix vertèbres à l'épine da dos^ et vingt côtes de cliaque côté. ■i I V»'*^ DU SILURE. l55 liO silure est connu sous différens noms. On le nomme: f^elSfCn Allemagne. Schadejif en Autriche. Mal, en Suède. Mail et Malle , en Danemarck. fP^els et Ckams-Welsy en Livonie. Sonif en Russie. Dschium , en Tartarie. Zolharte , chez les Calmouqucs. Szum, en Pologne. /fardsc^a, en Hongrie. HarchOf en Italie. Meervaly en Hollande. T/i« Sheat'Fish f en Angleterre. Silure, en France. Aristote ( i ) et Pline disent que le (i) Hist. anim lib, 6, cap, i4. Je nem'at- tendois pas à trouver dans ce philosophe des observations faites dans un siècle qui étoit privé de tant de moyens pour en faire : «avoir , que l'œuf fécondé est plus clair que celui qui ne l'est pas , et que les yeux de-? l56 HISTOIRE NATURELLE mâle reste couché pendant quarante à cinquante jours sur les œufs pondus par la femelle, et empêche par -là que les autres poissons ne les dévorent : mais cette asssertion est contredite par l'ex- périence. Car, 1°. les petits éclosent entre le sixième et le neuvième jour. la". Le silure , dès qu'il a frayé, re- tourne dans le trou où il se retire ordi- nairement. Artédi se trompe avec plusieurs au- tres écrivains, quand il croit que Pline a entendu notre silure par son glanis et glanus, puisque dans ces deux chapi- tres il n'est question que de poissons de mer. Linné , Kramer et Gronov rappor- tent ici à tort le lake suédois d' Artédi, qui n'est autre chose que notre lotte. YÎennent visibles quelques jours après la fécondation. Une autre chose que je n'ai pu appercevoir , c'est que l'œuf devienne plus gros le jour même qu'il a reçu, la laite. *l il Ibà-it rante à idus par que le s it : mais »ar Tex- éclosent me jour, yé, re- ire ordi- euts au- [ue Pline glanis et X chapi- poissons rappor- l'Artédi, e lotte. il il après la |ue je n ai devienne ;u la laite. ■'I /' V ■''• Il ''%ii*nrtfrfffr*Air'nfi « i {àVs'tirUSÊrjKSSeï^' i w^if w- J\rçe jJr Tom . r. Il ii: 1 / h !^ i i 1.1. K «AllliAlUN. a.T/ASCrn: . .i.LK r. .»! ji}»^''?- V* t • . ^.*^ )5( e-»i k..J îrlr * / ^y > r. ■»: l'i. ■.« .*'< *• 'Vi i(' i -i ■ï-i i.'ï-t' <„■» » v. <•■], T. ;1 •i i »:'i. i ! t f' I .■„iV" "m, '•>■%, ' • * • V. : 'M Ai"'**'»» /;*•'<*> 'A i'}\ iÀ y ~. ■■>.■'''■■'■ 'tè^^- if '^ ■^ s^.\P s- 7 ■ *^ Èîr € !,' ïf^.i i0n '* ' s- f (■■.i-3'i- ■''"' ^i m M »1A. jii^ f*? '.\¥'ift,S'((|ïi.!;#*" -»2I¥ »/^- ri DU B A R B A R I N. \0J Le silure et richthyocolla de Beloii » Rondelet, Gesncr, Charleton, Aldro- vand et d'Artédi, ne sont qu'une seule et même espèce ; de même que le si^ lure , le glanis et richthyocolla de Jonston. LEBARBARIN, siLuRirs clarias. Les longs barbillons distinguent ce poisson des autres silures. De ces six barbillons , deux sont situés sur la lè'- vre supérieure, et quatre au menton. Parmi ces derniers , ceux du milieu sont les plus petits, et les supérieurs sont plus longs que tout le corps. On trouve six rayons à la membrane des ouies , onze à la nageoire de la poi-* trine , sept à celle du ventre , onze à celle de l'anus, dix -huit à celle de la queue , et huit à celle du dos. La tête est large par -devant, l'ou- verture de la bouche grande. La mâ- choire supérieure avance un peu sur Poissons. Y> i4 ru 1^' M ■■) 1 ^r!!^^m!^^'^^rm l58 HISTOIRE NATURELLE Tinférieure : toutes deux sont , au.<:si bien que le palais , garnies de petites dents pointues. Les narines séparées par une membrane , ne sont pas loin du bord de la mâchoire. Les yeux sont ovales et grands, en comparaison de ceux du précédent. La prunelle est noire et placée en long de haut en bas , et entourée d'un iris jaune d*or. On re- marque entr'eux deux sillons oblongs. L'opercule des ouies consiste en une petite lance. La nuque est large, le dos ejfilé j usqu'à la nageoire dorsale; l'un et l'autre sont couverts de fortes pla- ques osseuses. Au-dessous de cette na-^ geoire , le dos est rond : il a deux na- geoires, et forme un arc lâche. Les cô- tés sont comprimés , le ventre court , gros, large, et l'anus est immédiate- ment derrière la nageoire du ventre, La ligne latérale commence près de la nuque , fait une petite courbure ait. milieu en dessous , et se termine au milieu de la nageoire do la queue. il r bu BARBARIN. 15^ Toutes les nageoires, aussi bien que 1© dos et les côtés, sont d'un gris-noir; il n'y a que le ventre qui soit d'un gris- blanc. Les nageoires de la poitrine sont courtes, le premier rayon est osseux et dentelé des deux côtes : c'est une arme avec laquelle ce poisson peut blesser des hommes. Je doute qu'il soit venimeux, comme Hasselquist a voulu le prouver par la mort d'un homme qui a voit été blessé par un de ces animaux. Il peut y avoir beaucoup d'autres choses qui ont causé l'inflammation et ta mort de cet homme. Immédiatement au-dessus de la nageoire de la poitrine, on voit ua gros os,. qui a trois angles, destiné par^ ticulièrement h la soutenir. Dans plu- sieurs de ces poissons, le premierrayon de la nageoire du ventre est aussi den- telé. La nageoire de l'anus et l'adi- peuse , qui sont placées l'une vis-à-vi» de l'autre , ont toutes deux une échan- crure en forme de croissant. La na- geoire de la queue est terminée en deux \; I': \ v! )! Il '..-- n i 160 HISTOIRE NATURELLE longues pointes, dont la supérieure est la pluslongue. La nageoire adipeuse est longue , et à la grande nageoire du dos , le premier rayon est aussi dentelé des deux côtés. A toutes les nageoires, les rayons sont ramifiés vers rextrémité, excepté les premiers. On trouve ce silure dans les rivières du Brésil et de Surinam , de même quo dans le Nil. Il parvient à la longueur de douze à quinze pouces^ et à la lar- geur de trois à quatre. Ce poisson se nomme : Langbart , en Allemagne. Barbarîîi, en France. Scheilan , en Arabie, Lœngstrimad Tandjœgy, en Suède. Ij'ASCITE, sh,urus ascitj, I4ES six barbillons de la bouche, et les dix-huit rayons de la nageoire de l'anus , sont les caractères qui distin- guant ce poisson des autres silures. Ou ■jh- f^.'t:ri >•« DE L^ASCITK. iGh trouve treize rayons h la nageoire de la poitrine, six à celle du ventre, dix- huit à celles de Tanus et de la queue y. et neuf à celle du dos. La tête est petite, un peu élevée, arrondie , et les deux narines sont tout devant. Des six barbillons, deux sont placés à la lèvre supérieure, et quatre au menton. Aux nageoires de la poi- trine , le premier rayon est pointu. Let nageoires du. ventre sont plus petites que celle de Tanus; celle de la queue est fourchue, et le premier rayon de la dorsale est dur en dessous et mou par en iiaut. La naissance de ce poisson est tout- à-fuit remarquable. Comme ses œufô grossissent considérablement, le ven- tre enfle beaucoup, la peau s'amincit insensiblement , et enfin se fend en ïoiiŒ. Alors les œufs détachés de l'o- vairc, viennent se présentée: à l'ouver- ture. Ces œufs ne sont pas composés co:nnie les autres d'un jaune , d'un H I {) n •% •~.» ,(t\, ... .' ( If I ; 1 i \ 1^2 HISTOIRE NATURELLE blanc et de diverses membranes qui environnent Pun et Tautre : \h n'mxl qu'un jaune et une peau mincn., dans laquelle est Tembryon. On y remarque plusieurs vaisseaux , qui s'étendent depuis le nombril de Tembryon jus- qu'au-delà du jaune. L'enveloppe do Fœuf se fend à l'endroit où est la tête de l'embryon. Comme alors sa bouclio paroît d'abord avec ses barbillons^ et que le reste du corps reste enveloppé dans une espèce de gaze transparente ^ la peau se retire toujours insensible- ment, et alors l'embryon paroît entière- ment sur le jaune dans une si (nation recourb«^e : il n'est attaché à rien , si ce n'est à l'endroit qui joint son nom- bril au jaune. Toutes ses parties sont tellement développées, qu'on pour- roit compter les rayons des nageoires, si sa posture recourbée n'enipcchoit pas de le faire. Le déchirement de la peau autour du jaune , s'opère par le mouvement répété de ' . >;bryon ^ J il r: > .,4' êc développe; '* il a siir-toul lieu à la tête, parce qu'elle est cunéiforme. U 80 débarrasse Jonc de celte peau ; et au moyen du jaune il reste altui )i<' à Ja mère jusqu^à ce qu'il ail assez con- sumé le jaune , cl que celui-ci soit assez diminué pour pouvoir passer sur le ventre. Lorsque le poisson en est dé- taché, il peut changer de place à vo- lonté. A peine le poisson est* il déta- ché, qu'un œuf semblable vient prru- dre la place du premier, et ainsi f^e suite, jusqu'à ce que tous les petifs qui doivent naître dans l'année soient éclos. Alors le ventre se referme jus- qu'à l'année suivante, où il s'ouvre de nouveau de la même manière. L'ascite forme par sa génération sin- gulière , le passage entre les vivipares et les ovipares. On »e peut par consé- quent le mettre au nombre des pre- miers : 1°. Parce que l'embryon ne reçoit point sa nourriture de la mère , par le ■ *, m ^y': 'l r i > ÏK ► i lf)4 HISTOIRE NATURELLE moyen du cordon ombilical et du -pla^ centa ; mais par le moyen du jaune. 2". Parce que le développement ne se fait pas dans la matrice. 3°. Parce que le jeune ascite ne vient pas au monde parfaitement dé- veloppé comme foetus , mais seulement comme embryon. On ne peut non plus mettre Pascite au nombre des animaux ovipares : 1°. Parce qu'il ne dépose pas ses œufs lorsqu'ils sont formés. 2°, Parce que l'embryon ne se déve- loppe pas dans l'œuf, mais deliors. Nous avons vu que l'oeuf de l'ascite n'a ni blanc ni enveloppes extérieures où l'embryon puisse accomplir les mou- vemens nécessaires à son développe- ment, sans risquer de blesser son corps , qui est presque visqueux. La nature a suppléé d'une autre manière au défaut de ces parties : car comme le ventre se déchire , et que l'œuf vient devant l'ouverture , l'embryon peut faire tans ,i' c -m- ,.t DV L'A SCI TE. l65 Ranger ses mouvemens dans Veau comme dans la substance aqueuse de l'œuf. Cependant ce poisson n'est pas le seul qui se reproduise d'une manière aussi extraordinaire : telle est aussi la trompette et le cheval marin. Ces pois- sons portent leurs œufs vers la super- ficie inférieure de la queue , où il» éclosent. Parmi les insectes, il y a la femelle du. cloporte , oniscus asellus, qui tombe en morceaux lorsqu'elle produit ses petits : sa postérité se réjouit de son existent' au moment où la mère meurt, et dévore gaîment les restes de son corps. Dans plusieurs ascarides ou vers des intestins le ventre se rompt aussi, pour laisser passage au canal des œufs. La naissance du ver de mer dont parle M. Millier, est encore plus remarqua- ble. Cet habile naturaliste m'écrivit que dans sa trichoda-aharon, le ventre s'enfla, et forma une espèce de bulle transparente, qui quelques jours aprè& 1 ■H' If '1 â I M- i -* ■: I t . 166 HISTOIRE NATURELLE devint opaque ; qu'ensuite l'animal sauta tout d'un coup en plus de cent morceaux , comme une mine euflam- mée , sans que V utérus ni les petits fus- sent altérés de la moindre chose. Il y a bien lieu d'admirer ici les moyens merveilleux dont se sert la providence pour la reproduction des animaux. Revenons à notre ascite. Selon Lin- né, ce poisson ne doit guère avoir plus de quelques pouces de long. Autant que j'en puis juger par la grosseur des œufs que je possède , il faut ou que l'ascite soit plus gros, ou qu'il y ait plusieurs espèces qui se reproduisent de cette manière. La dernière opinion rae paroît d'autant plus vraisemblable, d'après ce que cet auteur dit du sien: Des six barbillons de ce poisson, dit-il, il y en a quatre à la mâchoire supérieure , et un de chaque côté de la bouche. De sorte que la mâchoire inférieure n'eui a point , au lieu que dans le poisson que je décris ici, il y a deux barbillona ■y . .,t..,. D U B A R R É. 167 à îa mâchoire supérieure; il n'y en a point aux coins de la bouche^ et les quatre autres sont à la mâchoire infé- rieure. LE BARRE, SILURUS FASCIATUS. L A tête longue , large et arrondie à Textrémité , distingue ce poisson de ceux de ce genre. La longueur de la tctc fait la moitié de celle du tronc. L'on compte douze rayons dans la membrane branchiale , autant dans la nageoire pectorale , six dans la ven- trale , celle de l'anus et de la queue en ont chacune quatorze , la dorsale en a sept , et la seconde n'est qu'adipeuse. Le haut de la tête est sillonné. L'ou- verture de la bouche est grande ; la mâchoire supérieure est plus longue que l'inférieure , et l'une et l'autre sont hérissées de petites dents. La langue est lisse et courte , le palais rude ; les narines sont solitaires , rondes , et pla- t . «. !1 V i , fil 'i iJl 1 i: l 1 Cl ' i' 1' '? 1 ' ■ i .1 ï(>8 HISTOIRE NATURELLE cécs au bord de la mâchoire supérieure. Cette mâclioire a deux barbillons , le menton en a quatre, tous sont un peu plus longs que la tête. Les opercule» sont unis ; l'ouverture des ouies est très - grande , et la membrane bran- chiale couverte. Les yeux sont verti- caux, éminens, composés d'une pru- nelle noire et d'un iris bleu. Le tronc est alongé , alépidote et lisse. Le ven- tre est long , large et blanc ; l'anus oc- cupe à-peu-près le milieu du corps. L» dos est rond , orné de baildes grises , jaunes et brunes , qui se perdent vers le ventre. La ligne latérale commence près du dos et s'en éloigne en descen- dant le long du tronc. Les nageoires n'ont point d'aiguillons , elles sont bleuâtres , parsemées de taches bru- nes , et ont des rayons fourchus j il n'y a que la pectorale qui est rougeâtre. La ventrale prend le milieu entre la pectorale et la nageoire de l'anus ; et rieure. >ns , le un peu ercules ies est î bran- t verti- le prii- e tronc Le ven- inus oc- >rps. L» grises , snt vers mmence desceii- ageoires les sont les bru- is ; il n'y ugeâtre, entre la anus, et DU BARRÉ. 169 celle de la queue se termine en deux pointes. Le gouverneur de Surinam , M. de Fnderici , m'a fait présent de ce beau poisson. On nomme ce poisson : JEn français , le Barré. En allemand , den handirten Jf^els, En anglais , the streaked Silure^ Les Hollandais rappellent gebandeerde Meirval. Nous sommes redevables à Séba, de la connoissance et d'un bon dessin de ce poisson. Gronov cite la cinquième espèce des bagres de Marcgraf pour notre poisson; mais celui-ci donnant au sien de grandes taches rondes , et deux bar- billons très -longs, il doit différer du nôtre. Au reste je ne trouve point la première dorsale si près de la tête , comme le rapporte Linné , ni si éloi- gnée de la tête , comme l'avance Gro- nov. Ce dernier attribue encore à faux roissoa». V. i5 4 I \ ! ■ : .: li 170 HISTOIRE NATURELLE un aiguillon à la nageoire pectorale. Bonnaterre a copié le dessin de Séba. LE SILURE ARGENTÉ, SILVRVS HERZBERGll. La couleur d'argent et les treize rayons de la nageoire de Panus font le caractère de ce poisson. La membrane branchiale compte sis: rayons, la nageoire pectorale dix, la ventrale liuit , celle de l'anus treize, celle de la queue seize , la première dorsale huit , et 'la seconde est sans rayons. La tête est plate , l'ouverture de la bouche petite ; les mâchoires sont d'égale longueur et rudes comme une lime : le palais est hérissé , la langue lisse et courte , et les narines sont so- litaires. Aux deux coins de la bouche l'on voit un barbillon, le menton en porte quatre. Ces derniers sont plus courts "7 »■ DU SILURE ARGENTÉ. I71 que la tête , mais les premiers sont plu» longs. Les yeux sont petits, la prunelle en est noire, dans un iris d'or. Les opercules sont unis*, Fouverturc de» ouies est grande , et la membrane bran- chiale est dégagée. Le tronc est gros , presqu'arrondi,le devant large ,1e der- rière étroit. Le ventre est fort et court; l'anus prend le milieu du corps, et il est éloigné de sa nageoire. La ligne latérale a plusieurs branches collaté- rales et courbées ; sa direction est droite , et elle est plus près du dos que du ventre. Le premier rayon de la dor- sale est fort , plus long que les autres ^ et dentelé à son bord extérieur. Le premier rayon de la pectorale est éga- lement dur , mais il diffère de l'autre en ce qu'il est dentelé à ses deux bords. Il a une jointure à la base , les autres rayons sont mous et à quatre bran- ches. Le dos est brunâtre , les nageoire» sont jaunes , les flancs et le ventre lui- I; 'V- i ■4\ 'ï', ! ,' ( I ni 172 HISTOIRE NATURETXJÎ sent comme l'argent, et c'est de-là que j'ai pris .sa dénomination : En français , le Silure argenté. En allemand , der SUber'ïVels, Et en anglais , the Silver-Silure. J'ai reçu ce poisson de Surinam. It atteint probablement une grandeur considérable. LE N(EUD, SILVRUS NODOSUS. Les noeuds que l'on distingue au fond du premier rayon du dos , font le caractère de ce poiàson. Ce rayon est roide , plus long que les autres , den- telé à son bord intérieur ^ et muni d'une jointure. La membrane branchiale a cinq rayons , la nageoire pectorale sept , la ventrale huit , celle de l'anus vingt , celle de la queue vingt , et la dorsule cinq. La seconde nageoire est mem- braneuse. La tête est plate ^ arrondie , et l'on: ■i < I n e-là que lam. It andeur ».' j iWm m '**a'^ ■,>:»*. f »r •■> ! 1» ^ae au font le on est , den- muni t cinq pt , la nngt; orsule mem- 3: vt:-.^v ,-^1 #^;:^^^ t Si tr on :i<% '*«^âl?^&' i'''( t* 1 • » • '' 1 i I i' ■,.1' I . i f \ M 1 ' î ! -J li fi » i < \ , iV ■*« ^.. "*•■•.. _A • Toai . / /Vf//<' . •»_• I ;i 1.K CAS^l K . 4. 1/KRV'I'HROJ'TKRI',. ^. i r.f»-i ...."» —».>' T' T7.t D IT N (B U n. remarque sur l'os qui l'a reufermc pTu- fiiours enronccmens en forme d'angles ou corlures. Les doublé» narines sont placées Tune derrière l'autre près de hi lèvre supôrieurc. Des six barbillons ou en voit deux au coin de la bouche et quatre sous le menton , qui n'excè- dent guère la longueur de la tète. Les- yeux sont près dti coin de la bouche, ils sont assez grands , ayant la prunelle noire , et l'iris cendré. Les opercules unis se terminent en pointe obtuse; l'ouverture des ouies est petite, là mem- brane branchiale dégagée et attachée p'ir le bas. La cravicuîc finit en pointe longue ; les nageoires de la poitrine se trouvent au bord inférieur , tout près et derrière l'ouverture d'es onics. Le ' premier rayon en est piquant, dentelé à son bord intérieur , et il est le plus long de tous. Le tronc est aîôngé , la peau épaisse , là ligne latérale serpen- tée prend le miHea entre le ventre blanc et le dos bleu. Les flânes Hsse» I i I I ' p; ll^' I ■ / il f'. 174 HISTOIRE NATURELLE sont argentés , et les nageoires brunes ont les rayons mous et ramifiés ; il n'y a que la nageoire de l'anus qui soit bleue. J'ai reçu ce poisson de Tranquebar. Le rayon noueux de la nageoire du dos m'en a fourni la dénomination : £n français , le Nœud, !Ën allemand ^ der Knotenwels, iËt en anglais , the knotty Silure. I.E QUATRE-TACHE, SILVRUS QVADRIMACVLATVS. La longue nageoire membraneuse qui occupe à - peu - près tout l'espace entre les n ageoir es du dos et de la queue, et les neuf rayons de la nageoire de l'anus fournissent le caractère de co poisson. La membrane des ouies a cinq rayons, la nageoire pectorale sept , la ventrale six, celle de l'anus neuf, celle de la queue dix -neuf, et la première dor- DU QUATRE - TACHE. lyS sale en a sept ; la seconde est mem- braneuse. La tête est plate , les raâclioires d'é- gale longueur sont en forme de lime. Le palais est rude , la langue lisse ; les narines sont cylindriques et solitaires. Ce poisson a six barbillons , dont deux sont placés au coin de la bouche, et sont aussi longs que le corps , les quatre au- tres qui sont courts, se trouvent au menton. Les yeux verticaux ont la prunelle noire et l'iris bleu. Le corps est lisse , la ligne latérale prend le mi- lieu entre le dos et le ventre, et l'anus est aussi éloigné de la nageoire de la queue que de la tête. Les rayons sont mous et ramifiés , excepté les premiers , qui sont simples. Il n'y a que le premier rayon de la pectorale qui soit roide et dentelé ; les trois antérieurs de la na- geoire de l'anus sont très-petits. Le tronc est brun nuancé de violet , le ventre couleur de cendre , les na- geoires sont jaunâtres j celle du dos est ^ ; ■ f i\ §76^ HISTOIRE NATURELLE jaune au fond^ bleuâtre vers le bord et tachetée. li' Amérique fburnît encore ce silure. Ou le nomme : En français, le Quatre-tache, En allemand , den Vierjleck, En anglais , the fourspotted Silure. LE CASQUÉ, siLVRUS gjlejtus. L'ouverture des ouies petite, et les vingt- quatre rayons de la nageoire de l'anus distinguent suffisamment ce pois- son des autres de cette division. La grosse membrane des ouies ne m'oflFre que deux rayons ; la nageoire pectorale au contraire en contient sept> lu ventrale six, celle de l'anus vingt- quatre , celle de la queue vingt-un , la première dorsale six, et la secondie Gst membraneuse. La tête est courte , large , et enve- loppée d'un os , sur lequel on apperçoifr d^s figures anguleuses et d'une forme fi k j.V (î*^ ,'•■ •— . ^•^ ^ D XT C A s QU E. I77 variée. L'ouverture de là bouche est petite ; la mâchoire inférieure avance un peu sur la supérieure, et cTe petites dents en forme de lime armentlesdeux mâchoires. Le palais est rude , la lan- gue lisse. Les narines sont doubles , on en voit deux près de la lèvre supé- rieure, et les deux autres entre les yeux. Ceux-ci sont latéraiiX , près du coin de la bouche , petits , à prunelle noire , iris bleu et blanc. Des six bar- billons , deux sont placés au coin de la bouche, et quatre au menton. Les pre- miers sont un peu plus longs que la tête. On ne peut distinguer les opercules à cause de l'épaisseur de la membrane. L'ouverture des ouies est petite, com- me nous venons de le dire. Le tronc est court et gros , le ventre très-gros et court , et Fanus au milieu du corps. La ligne latérale est serpentée, les rayons des nageoires de l'anus et de la queue sont fourchus, et les autres îjayons sont à quatre branches. Lèpre- .^1 I78 HISTOIRE NATURELLE mier rayon de la pectorale est large , muni d'une jointure, et dentelé aux deux bords. Ce poisson a le dos bleuâtre , les flancs et le ventre gris, et les nageoires brun- foncé. L'Amérique méridionale produit ce silure. Je ne puis déterminer , ni sa vraie grandeur , ni s'il est mangeable. On nomme ce poisson : . . Eu français , le Casqué, iEn allemand , den Helmhopf. !En anglais , the helmed silure, Artédi nous a donné la première description de ce poisson , prise dans la collection de Séba ; mais sa figure , que Bonnaterre a copiée, est défec- tueuse* . * y h ■•,,î '*' -..a(«*-ni«gi» *■ DE l'ERYTHROPTÈRE. I79 QUATRIÈME DIVISI ON. A HUIT BARBILLONS. UÈ RYTHKOPTÊRE, SILURUS ERYTHROPTERVS. La longueur de la nageoire membra- neuse et de celle delà queue caractérise ce silure. < La membrane des ouies contient cinq rayons , la nageoire pectorale neuf, la ventrale six, celle de l'anus neuf, celle de la queue dix-neuf , et la première dorsale huit j la seconde ou la nageoire membraneuse n'a point de rayons. La tête est plate, Fouvcrture de la bouche de moyenne grandei r, les ma- choires en forme de lime son^ de Ion- gueur égale. Les huit barbillons sont distribués en quatre paires ; ils sont de longueur égale à chaque paire ; ceux qui prennent du coin de la bouche ^ ont I»} M- 180 HISTOIRE NATURELLE presque lalongneur du corps. Le palais est arqué et rude , la langue est carti- lagineuse, courte et lisse. Les yeux sont verticaux ,1a prunelle en est noire pt l'iris jaune-bleu. L'ouverture des ouies est large -, et la membrane bran- cbiostège est dégagée par-dessous. La nageoire pectorale est tout près de l'ouverture des ouies. La ligne latérale est droite et descend au milieu du tronc, l'anus avoisine plus la tête que la nageoire de la queue fourchue. Le dos et les côtés sont brunâtres , le ventre est gris , les nageoires sont rouges. La longue nageoire membra- neuse , rétrécie au ôommencement, s'élargit et s'arrondit vers le bout. Le premier rayon de la nageoire pecto- rale et de celle du dos est piquant , et dentelé à son bord intérieur La couleur des nageoires m'a fourni le nom de ce poisson : Uer Rothflosser , en allemand. ! Wirt^^-t'^l^r^ ^ " ^-^ s. TjC palais e est carti- Les yeux en est noire irerture des arane bran- lessous. La Lit près de jne latérale milieu du la tête que •urchue. brunâtres , eoires sont e membra- lencement, le bout. Le oire peclo- piquant ; et ir i m'a fourni id. ^'\f^t^' Patf ■ /fij lom ■ /' li x.LE GRENOrnJJEU. a.LS SII.F11K d Etanji 3 . LA IIAO. vJ) AU(VE]S[T . 4, LT- WJ'CiF. «*■•• f>«î ("fts. *;*■■•«■•";«'■■■•'' Vont ■ /' p,(î !»• ^' *> ;'s "i • i ♦ 1' I t\ ^i/,U *l..l f'ff. m III 0, ir a*^>' ^..<«' M ■■i.n^îd! •f ■>* i># a! EË i 1^*., «'■^x^ ^,•41 't i "«b?i. DU GRENOUILLIER. l8l VErythroptère y en français. The red-finned Silure , en anglais. L'Amérique produit encore ce poi.i- son , et c'est de-là que je l'ai reçu. Je le pris d'abord pour le silure , que dé- crit Gronov dans son Zoophilace , n°. 5288 ; mais les longs barbillons du mien prouvent , que les deux poissons dif- fèrent. M LE GRENOUILLIER, SILURVS 3ATRACHVS. Les longues nageoires du dos et de l'anus distinguent ce poisson. • La membrane branchialv» contient sept rayons , la nageoire de la poitrine en compte huit , celle du ventre six, celle de l'anus quarante-cinq , celle de la queue seize ; et la dorsale soixante- sept. . ; :: ... .-, ■,, , La tête plate a le sommet marqué par deux cavités , dont l'antérieure est oblongue , la postérieure ronde. L^ Poissons. V. i5 'Jl l8î2 HISTOIRE NATUUKLI.r: «levant de la lêlc est tronqué , et le dessus est dans imc enveloppe osseuse. La bouclio est assez grande , les liîvres sont grosses , la mâchoire supérieure est la plus longue, et les deux mâ- choires, de mémo que le palais, sont rudes comme unclime. La langue est courte, épaisse et lisse. Les huit bar- billons sont rangés en paires près du coin de la bouche ; ceux de la lèvre su- périeure sont les plus gros. On n'ap- perçoitque deux narines cylindriques tout près de la lèvre. Les yeux sont à ileur de tête , la prunelle en est bleue , l'iris blanc. L'ouverture des oui es est de largeur moyenne ; et une partie de la membrane branchiale est attachée à la poitrine. Les opercules sont solitai- res , le tronc est comprimé , le ventre est large , et le dos arrondi. L'anus ap- proche un peu plus de la tête que de la nageoire de la queue -, et la ligne laté- rale prend le milieu entre le dos et le ventre. Le premier raj^on de la iia- DU f. K ENOITTLLIER. l83 gcoiic pectorale , voisine do l'oiivcr- liire des ouics, est roidc et dentelé; les autres rayons sont mous , courts , cl un peu fendus par leur pointe. Lacouleurbruneestdominantechcz notre poisson. Les eaux doncesdc Tranqncbnr pro* duisent ce poisson , que mon ami le missionnaire Jolin m'a envoyé. Il est appelé : Par les Tamules , Toeli. Par les Allemands , Froschwels. Par les Français , le Grenouillief, Par les Anglais , Frogfish ou Todi. Ce poisson ressemble le plus au gre- ïiouillier de Linné (i). Le nombre des i'ayons diiTivr ;V la vérité ; mais la peau étant tvvs-cpaisse , les ra5'^ons mous , courts, ri en grand pombrc , il se peut qu'tuse soit trompé en comptant les rayons ; d'ailleurs la description de Linné n'étant ni détaillée , ni accom- (i) SilurusBatrachus. S. N. p. 5o2, n. 6. ^ ii ■ ^ ^*" ■^:' i .( î "■ j l84 HISTOIRE NATURELLE pagnée d'une estampe éclair cissante , l'on ne peut assurer que ce soit le même poisson. LE SILURE D'ÉTANG, SILVRVS FOSSILIS. L A petitesse de la nageoire dorsale , la longueur de celle de l'anus , et l'ar- rondissement de celle de la queue, font les caractères distinctifs de ce poisson. La tête est plate , et moins large que le tronc-, son v^nveloppe osseuse se ter- mine en trois pointes. L'ouverture' de la bouche est petite , les mâchoires sont d'égale longueur et rudes, avec de très- petites dents , de même que le devant du palais. La langue est courte, épaisse et lisse •, les narines cylindriques sont tout près de la lèvre supérieure. Les huit barbillons forment quatre paires. Les yeux placés à coté , près du som- met , ont la prunelle bleue et l'iris brun. Les opercules s'ouvrent tant par les \ DU SILURE D'ÉTANG. l85 côtés que par dessous , où la membrane s'étend à la vue. Le dessus de la tète montre un enfoncement oblong. Les flancs sont comprimés, le ventre est court , le dos rond ; la ligne latérale décline du haut en bas jusques vers la nageoire du ventre , mais de-là elle va en droite ligne au milieu des deux cô- tés jusqu'à la nageoire de la queue ^Ta- nus est du double plus éloigné de celte nageoire que de la tête. Tous les rayons sont flexibles , courts et ramifiés ; la pectorale seule a le premier rayon roide. Ce poisson est d'une maigreur à appercevoir les intervalles des mus- cles à travers la peau. Tout le corps de ce poisson est cou- leur de chocolat ; les nageoires sont d'un brun plus clair ^ celle de l'anus est grise. Je dois encore celui-ci à M. JoLn , qui me l'a envoyé de Tranquebar. On le nomme : Le Silure d'étang, en français. ' 1 ,^- *î» 1^4^-^if' .•*-i»» — — *^^ -■*^ T\ ' - ■ ^^""^ mU î iSG HISTOTÎtE NATURELLE. Den Schlammwels , en allemand. Et the muddy Silure , eu anglais. LA RAIE D'A R G E N T, SILURVS ATHERINOIDES. La raie d'argent longitudinale que l'on voit des deux côtés , caractérise très-bien notre poisson. La membrane des ouies , la nageoire de la poitrine et celle du ventre , ont chacune six rayons , la nageoire de l'a- nus en compte trente-six , celle de la queue vingt , la première dorsale cinq , et la seconde n'est qu'adipeuse. La tête est petite et presque quar- rée. L'ouverture de la bouche est pe- tite ; les deux mâchoires sont égales , et les dents en sont à peine percep- tibles ; celles du palais au contraire sont un peu plus grandes. Les narines sont doubles et à la proximité de la lè- vre supérieure. Tout près d'elles on DE LA RAIE D'ARGENT. 187 voit deux barbillons , et des six autres , deux sont au coin de la bouche, et qua- tre au menton. L'ouverture des ouies est large, et la membrane brancliiostège est couverte pour la plus grande piirtie. liC ventre est saillant; l'anus approche plus de la tête que de la nageoire delà queue, et la ligne latérale est plus voi- sine du ventre que du dos. Les rayons sont mous et ramifiés, seulement le premier rayon de la nageoire du dos et de celle de la poitrine , est dur , fort et dentelé à son bord intérieur. La couleur dominante de ce poisson est un brun- clair. Le ventre est ar- genté, de même que la raie qui descend de la tête jusqu'à la queue le long de la ligne latérale. Cette raie m'a fourni le nom du poisson : La Raie d'argent , en français.. DerSilberstreif, en allemand. Et the SUi/er-string , en anglais. Les côtes du Malabar le produisent à&aa leurs eaux douces. Mon ami , lo i; -% » 5n* ,. ,j».. ,■ ~nn i88 HISTOIRE NATURELLE missionnaire John, à Tranc[uebar, m'en a fait présent. . , .. , ' * < ■ . ■ LE RAYÉ , SILURUS VITTATVS. Les raies longitudinales font con- noître ce poisson. La membrane branchiale contient cinq ra5'^ons ,1a nageoire de la poitrine et celle du ventre en ont chacune six , celle de l'anus en contient huit , celle de la queue vingt, et la première dor- sale neuf , la seconde n'a point de rayons. La tête est arrondie , plate sur le de- vant , et s'élève un peu vers le dos. L'os dont elle est enveloppée, se termine par-derrière en trois pointes de chaque côté. Les mâchoires, de longueur égale , sont en forme de lime. Le palais a de petites dents arquées. La langue est courte et lisse. Les narines sont doubles, et les barbillor sont au nombre de huit; deux sont placés près delà lèvre '^'\>^i^ *:?.*«^ DU RAYÉ. 189 supérieure , quatre près de la lèvre in- férieure , et les deux autres sont aux coins de la bouche. Ceux-ci sont les plus longs. Les yeux sont latéraux et situés derrière la bouche ; un iris blanc environne leur prunelle bleue. L'ouverture des ouies est grande , et la membrane branchiale est déga- gée. Le ventre est gros. L'anus est au milieu du corps , et la ligne latérale va droit de la tête jusqu'au milieu de la nageoire de la queue. Les rayons sont flexibles, excepté le premier de la na- geoire du dos et de la poitrine , ils sont fendus par leurs extrémités. Les rayons durs sont forts , et le bord intérieur en est dentelé. La tête , le dos avec ses deux na- geoires, de même que celle de la poi- trine eide la queue , sont châtaigne , le ventre est cendré , les raies sont bleu- clair , celle du milieu est jaune , les nageoires de l'anus et du ventre sont couleur d'acier. I igo HISTOIRE NATURFXLE J'ai aussi icçu ce poisson de Tran- quebar. • , On le nomme : * / En français , le Rayé, '■ - Féïi a\\ema.nà, den gesireift en JP'eU* JEt en anglais ; the strip^d Silunu ■' . » >»' I. I '■' E u 7 „— »■ ,^-)i^-.-» ^■ ■—■■ — --»*«<.■ A^ -f^ To/n ■ /' J}esei>e t/e/. ^ Le f^/latn i^ru/f 1 . LE COTYLEPHOUK . a . IJ,t 1 ' I' ' ' ' •< Ai' ^.' ' ^"'jf-'TfW^ 4... /* -«'>• 1" IJU COT Y LUI* 110 RE. igi !\ L I I F GENRE. i LE PLATYSTE, platystaCVS. Caractère générique. Le tronc court et plat j la queue longue et comprimée. ê LE COTYLÉPHORE, FLATYSTACVS COTYLEPIIORUS» li ES six barbillons à la bouche , et les tetins qui se trouvent au-dessous du corps , forment le caractère de ce pois- son. Deux de ces barbillons sont larges et placés au bout de la lèvre supérieure, les quatre autres forment deux^ paires au menton. En examinant les tetins par le moyen d'une loupe , on les trouve caves et attachés à une tige. Outre le côté inférieur du ventre , celui de U ki I iga IIlSTOIRfc: NATURELLli: nageoire ventrale est également muni do ces tctins. Quelques-uns tiennent immédiatement à la peau , d'autres à des tiges cour tes, d'autres encore à des tiges ])!uH longues. Ils ressemblent aux ucélabules de la sèclie (i). Pour plus de clarté j'ai fait graver en grand un de ces tetins sur la planche du cotylé- pliore. Je possède quatre individus de ce poisson, dont ]e décris ici le plus grand , qui est aussi le seul qui fasse voirla singularité mentionnée : cardes trois autres individus il n'y en a qu'un qui montre des acétabules immédiate^ ment appliqués et si bien joints à la peau , qu'un scrutateur superficiel les prendroit pour des taches -, les deux autres individus encore plus petits n'en font voir aucune trace. Il me paroi t probable par-là que ces tctins sont des- tinés à s'accrocher dans l'accouple- ment -, et c'est pourquoi ils ne sont (i) Sepia octopodia , Linii, kl V- DU C O T Y L K IMI () Il T.. l () t pas encore forméa chez les jeunes pois- sons. La tcte est toute plate , osseuse , couverte d'une membrane mince, et al^pidote comme tout le corps. Elle «*^'largit vers la nageoire pectorale par l'éminence des os de la clavicule. Ces os sont divisés et ont les intervalles remplis de muscles. Le sinciput a un enfoncement oblong au milieu, der- rière lequel un tuyau alongé passe jus- qu'à la dorsale. La tête et tout le reste du corps sont garnis en haut de pctii.^ poireaux , qui , des deux côtés de la queue , s'arrangent en quatre lignes longitudinales. La mâchoire supérieure avance un peu , et est composée de deux cartilages rudes obliquement placés l'un vis-à-vis de l'autre. L'on voit sur le devant du palais une membrane ve- lue, qui sert avec la ma -h Are infé- rieure à fermer la bouche. La lèvre supérieure est forte et se termine des deux côtés par un burbillon. La lèvre Poissons. V. 17 }^ ili< '!)| l 'J^ itî;^l 194 HISTOIRE NATURELLE inférieure forte et membraneuse cou- vre la mâchoire inférieure rude et car- tilagineuse. La langue et le palais sont lisses ; les narines sont doubles et placées les unes derrière les autres , les antérieures sont cylindriques. Les yeux sont petits et couverts de la peau commune; la prunelle en est blanche , l'iris noir. L'ouverture des ouies se trouve en dessous vers le bout large de la clavicule , et elle a en dedans du côté (Ven haut une appendice qui se ré- trécit par le haut lorsque l'eau cherche une issue. La membrane branchiale a six rayons ; les ouies sont très-petites , à proportion du poisson , elles ont des touffes très-courtes, et une grande dis- tance entre elles. Le tronc est court ; l'anus est éloigné de la nageoire de la queue deux fois plus que de la léte , il se trouve dans un enfoncement , et derrière lui on voit une autre ouver- ture qui est cylindrique. La ligne la- térale descend au milieu du flanc et est ise cou- B et car- lais sont ibles et autres , Lies. Les i la peau )ianche , ouies se large de clans du jui se ré- cherclie Lchiale a petites , ; ont des mde dis- court ; ire de la tête , il eut , et ouver- igne la- tic et est DU COTYLÉPHORE. IgS gnrnie de petits poireaux. La queue longue est comprimée par les côtés ^ Iranchantc en haut et nrrondie en bas ; sa nageoire est fourchue et a neuf rayons ramifiés. La nageoire de l'anus est très -longue et a cinquante- six rayons simples; le premier des cinq rayons de la nageoire dorsale est sim- ple ,les quatre autres sont dicho tomes , et ceux des autrjs nageoires sont à quatre branches. La ventrale a six: rayons également fourchus ; le premier des huit rayons de la pectorale est large, dentelé des deux côtés , muni au fond d\ine jointure , et plus long que les autres, qui sont fourchus. Tout le poisson est brun. Il habite les eaux des Indes orientales. On le nomme : En français , cotyUphore et jisprède. !En anglais , Asprede. En hollandais , Ruuwe MeirvaL Et en allemand, Tellertrager ci rauher Weh, ' \ '•ii »«*>■ T ■ :Èk h \ i il 196 HISTOIRE NATURELLE Klein a le premier décrit et dessiné ce poisson et le suivant *, mais il Ta fait si mal qu'on ne sauroit dire lequel des deux est le nôtre. Artédi et Gronov Font mieux décrit , et le premier Va. dessiné. Mais aucun d'eux n'a remar- qué les tetius. Gronov se trompe en confondant i'aspredo de M. Balk avec notre pois- son ; car ce dernier donnant expressé- ment à son poisson huit barbillons ^ ce n'est point le présent, mais le suivant. LE PLATYSTE LISSE, P LAT YSTJC US LjEVIS. Ce poisson est caractérisé par ses huit barbillons et sa longue nageoire de l'anus. Quatre barbillons garnissent le menton, deux sortent des coins de la bouche, et les deux autres y appro- chent. Les barbillons des coins de la bouche sont larges et longs , les autres courts et minces. ■M Jv, DU PLATYSTE LISSE. 1^7 Ce poisson ressemblant parfaitement au cotylcpliore que nous venons de décrire , quant à sa structure , au nom- bre des rayons et à la couleur , une description et un dessin en sont égale- ment superflus. Or , je ne citerai ici que les points qui le différencient du précédent. 1 °. Au lieu de six barbillons , il en a huit. ■ < a**. L'on n'y découvre point de te- tins 3°. Il n'a que peu de poireaux sur la tête et la poitrine , et il n'en a abso- lument point aux deux côtés , c'est pourquoi je l'ai nommé le platyste lisse. Comme je possède plusieurs de ces poissons , je les ai tous examinés ; et dans un, j'ai trouvé le côté inférieur de la nageoire du ventre garni de quel- ques-uns, mais deux autres n'en ont aucune trace. 4^. La clavicule du poisson présent n'est point divisée aux côtés , où s'ap- ïfV I i r j»-'-'-*.(v . .'-î '-''A^>t«40B^-.Mu, - ., -JS»*'^ a_.v. ■*.■.- ^.^.mt-t-*,rm.^ Ï 198 HISTOIRE NATURETX13 puie le premier rayon plat et dentelé de la pectorale , comme elle l'est cht s le précédent -, et l'intervalle n'est point r,empU de muscles, mais il est tout osseux. 5°. Le présent a les dents plus fortes qne le précédent. Dans un de ces poissons dt.nt )'ai examiné la structure intérieure , Ks viscères étoient gâtés, et il n'y avoit que l'ovaire et la vésicule aérienne aui ne fussent point endommagés. Cehu- là étoit double, et celle-ci transvcr- .sale, divisée et membraneuse. Ce poisson est nommé : Par les Français, Âsprède Par les Suédois, Simplaeggen. Par les Allemands , Glailleih. El }/ar les Anglais, ihe smooth Asprede, Nous avons déjà dit qu'aucun des deux dessins de Klein n'indique avec ceriitude notre poisson. M. Balk décrivant peu ap^^s notre . I.' \ DU rLVTYSTE ANGUILLE. HJiJ poisson , cil donna aussi un dessin , mais qui est mauvais. Le flessin de Séba est également peu exact. Linné confond à tort ce poisson avec le précédent , quoiqu'Artédi etGronov les distinguent par la difiTérencc du nombre des barbillons , et que lui- même distingue le nombic des bar- billons dans sa description des silures. Bonnaterrc s'est trompé en faisant copier le poisson de Séba, qui n'a que six barbillons, pour servir à la descrip- tion du sien qui en compte huit. 1 LE PLATYSTE ANGUILLE , PLATYSTàCJS ANGVILLARIS. C E poisson prend son caractère de ce que la seconde nageoire du dos, la nageoire do la queue et de l'anus sont tellement liées, qu'elles n; forment qu'une seule nageoire. La membrane branchiale co;nptc . i 4iN^P y& i\ l^OO HISTOIRE NA.TURELLE onze rayons j la nageoire pectorale .n a huit; celle de l'anus, do ia qneue , et la seconde du dos enscrnî; le en eonii*în- iient deux cents soixante-huit t la pvi- mi ère dn dos eii a six. Outre ia marque caractéristique an- noncée, ce plaiyste se distingue encc /e en ce qu'il m plsisicors rangs de dents coniques , an lieu de dents j^. >inîues ; celles de la mâciioire iniérieure sont les plus longues, et les dents du palais ont la forme des perles. En outre les barbillons inférieurs ne se trouvent pas au menton , mais vers le coin de la bouche, où une membrane joint les barbillons les uns aux. autres. La membrane brancliiostège enfin a onze rayons, et la tête n'est point plate comme chez les autres poissons de ce genre , mais elle est un peu voû- tée ; la distance entre les yeux est aussi moindre. La tête est un peu en pente ; l'ou- verture de la bouche n'est guère large, li ï .. ^ <; DU PLATYSTE ANGUlLLé. 201 et la mâchoire supérieure avance un peu. Les lèvres sont de forte mem- brane , et les os des lèvres manquent. La langue est courte, cartilagineuse et lisse; les narines sont simples , oblon- gues , couvertes d'une membrane , et voisines de la lèvre supérieure. Les yeux ont la prunelle blanche et l'iris jaune. Les opercules sont simples j l'ou- verture des ouies est large , la mem- brane branchiale est toute dégagée, et couvre une partie de la poitrine. La queue est comprimée par les côtés , mince vers le bout , et tient beaucoup de la forme de l'anguille , par la jonc- tion des nageoires à son bout. Cette ressemblance qu'il a avec l'anguille, m'en a fourni le nom. L'anus est trois fois plus éloigné de la nageoire de la queue que de la tête. Derrière l'anus je vis une verrue conique, ou le boyau génital , et derrière celui-ci une double appendice membraneuse divisée en plu- sieurs bouts frangés , et destinée peut- -ir /n H If ^1 Ml I IV .-' •• k.■^S,■^',;î•| ma l 2)3 HISTOIRE NATURELLE «tre à recevoir les œufs, comme clicz les anguilles. Ce poisson a des raies blaiicLes qui font un bel effet ; le ventre est blanc, et la ligne latérale est garnie de poi- reaux. Tous les rayons, liormis le pre- mier de la pectorale et de la première dorsale , sont mous et à quatre bran- ches ; le premier rayon des nageoires mentionnées est dentelé des deux: côtés. Je dois ce poisson au missionnaire John. Je l'ai nommé : En français , le Platystê anguille. En anglais , the Flat-Eel, Et en allemand ,d^^ aatformîgcn Platt^ leib. LA VERRUE, PLATYSTàCUS verrvcosvs. Tous les autres poissons de ce genre ayant la nageoire de l'anus longue, le .-V •■«■ ■*•*' ■,•*♦. .,4^ ... DE LA VERRUE. UQ?^ présent se caractérise bien par la peti- tesse de cette nageoire^ La membrane branchiale a cinq rayons , la nageoire pectorale huit , la ventrale six, celle de Fanus autant, celle de la queue dix , et la dorsale cinq. La tête est plate , large , tronquée ; un silloh oblong , et terminant en pointe, liiarquc le dessus de la tête, et derrière ce sillon on remarque au dos une quille. Les yeux sont petits , et l'iris en est à peine visible. La mâ- choire supérieure avance moins quo colle des autres poissons de ce genre. Llles sont l'une et l'autre rudes et car- tilagineuses. Les narines simples sont tout près de la lèvre supérieure; l'an- j«;le de la bouche est garni des deux côtés d'un barbillon largî , quatre au- tres plus petits se trouvent au menton. I/ouverture des oui es est étroite , et Li membrane branchitile est couver i- La queue est courte en comparaison 1 i m. vr- H y ao4 HISTOIRE NATURELLE des autres poissons de ce genre ; le des- sous en est lisse , et ses côtés comprimés .'uortrent la ligne latérale droite , et quatre rangs de poireaux ou verrues, qui lui font donner son nom. Au reste il est sans écailles comme tous les pla* ty<s > et iid pectorale est munie d'un rayon dur , fort et dentelé. Tous les autres rayons sont Ûexihles et divisés seulement par les extrémités. Tout le corps est coloré d'un brun sale. Ayant tiré ce poisson d'un encan hollandais, je n'en saurois pas annon- cer le séjour avec cerâtude ; niais il est probable que les côtes de Suriné» i le fournissent. On nomme ce poisson : En français , la Verrue. En anglais , the warty Flat-fish, JEt en allemand, der warzige Plattîeib. Gronov , qui a le premier fait con- noître ce poisjjon, nous en « aussi laissé un b-^u dessin. Il ■/ DE LA VERRUE. 2o5 J'ignore pourquoi Linné ne l'a point admis dans son système. Gmelin et Bonnaterre n'en font pas mention non plus. I i Poîssons. y. l8 1/! 206 HISTOIRE NATURELLE L I V" GENRE. LE CUIRASSIER, loricaria. Caractère générique» Le corps cuirassé j la bouche en-dessous. LE GUACARI, lORlC ARIA PLECOSTOMVS, C £ poisson se caractérise par ses deux nageoires dorsales. La membrane branchiale a quatre rayons , la nageoire pectorale sept , la ventrale six , celle de l'anus cinq , celle de la queue seize , la première dorsale huit , et la seconde un seul. La tête plate est osseuse en haut , rude et en pente ; en bas elle est large , molle , lisse et droite. L'ouverture de . 4 n r G u A c A ni. 307 la bouche est petite et transversale > les mîiclioires sont armées d'nu rang do dents en forme de soies; Icslùvrcssciit minces et larges; la lèvre inférieuro est garnie de verrues, ayant un bar- billon de chaque cùl«S. Le palais et la langue sont lisses ; les narines sont simples et plus près des yeux que du museau. Les yeux ont la prunelle noire, l'iris blanc et vcrdàlre. Les mailles sont rudes , ayant au milieu une quilld terminée en pointe aiguc ; chaque côté est couvert lou^itudinalement de quatre rangs de ces mailles. Elles dif- fèrent quant à la forme et à la gran- deur : celles du milieu sont plus larges que celles qui sont à la proximité du. dos et du ventre. Celui-ci est large et lisse. L'anus est au centre du corps ; l'on n'apperçoit point de ligne latérale Les nageoires sont longues , et le& rayons en sont rudes et à quatre bran- ches. Le premier rayon de la dorsale et de la pectorale est rolde ^ fort , dtulclû k Ml ^*^*ip*«WV.-^ .jy*^«M ii a 208 HISTOIRE NATURELLE et muni d'une jointure ; la ventrale a aussi le premier rayon dur. Les rayons extérieurs de la queue sont longs : quelques poissons ont les rayons d'en haut plus longs , chez d'autres ce sont ceux d'en bas qui sont plus longs , et ori n'en trouve guère d'égale longueur. La couleur dominante de ce poisson est l'orangé , lequel devient plus clair vers le ventre. Celui-ci est blanchâtre , et les nageoires ont la couleur du corps , à l'exception de 3a seconde dor- sale, qui est noire quant à sa partie membraneuse , mais dont l'aiguillon reprend l'orange. L'on remarque par- tout des taches rondes et brunes alter- nativement grandes ou petites. Les es- pèces de ce poisson que l'on pêche dans la rivière de Saint-François , ont des taches bi?ines et noires, et ces espèces sont bien plus charnues , et de meil- leur goût , que celles du reste de l'A- mèrici fie méridionale , qui est leur vé- ritable patrie. On le mange cuit et frift , M I \ DU GUACARÏ. 20() après l'avoir dépouillé de son enve- loppe dure. Le canal intestinal est très-uiince et lorifT. Marcsraf a trouvé un canal lonq de huit pieds dans un poisson de quinze pouces. Ce poisson est nomme : Au Brésil , en France et en Anglo- terre , Guacari. En Hollande , Steuera^ige Plooybeck- En Suède , Îndianisk-Stor. En Allemagne , da& RunzelmauL Marcgraf qui nous lit le premier connoître ce poisson , nous en fournit aussi un dessin , mais mauvais. Linné et Gronov nous en ont donné nn dessin au même temps (en i'7 54 ) , et après eux Séba en a fait uive nou- velle figure. Le dessin de Gronov sur- passe celui de Linné, et celui-ci vaui mieux que le dessin de Séba. Willugliby nous a fourni le plu&dé- fectutux de tous. Cet auteur a aussi copié le dessin de Mascgraf , et cité ,f H I s-â«aK:.?''—>,.^..-«3«- .*«*». /- u ■i t î ' 210 HISTOIRE NATURELLE notre poisson comme deux espèces dif- férentes. Rai , en suivant cet auteur , a donné dans la même erreur. Jonston et Ruysch ont transmis dans leurs écrits le dessin de Marc- graf , et Bonnaterre celui de Gronov. Klein prend notre poisson pour une espèce détruite , apparemment à cause de la nageoire prétendue membra- neuse ; mais cette nageoire étant ar- mée d'un aiguillon , elle n'est pas de la nature des membraneuses. D^ailîeurs, le corps cuirassé auroit dû porter cet auteur à compter notre poisson parmi ses cuirassiers. Linné le prit d'abord pour une es- pèce d'esturgeon •, mais l'associanl dans la suite à un autre poisson, il assigna à ces deux espèces un genre particulier, sous le nom de loricaria. Artédi , qui a trouve et décrit ce poisson dans la Collection de Séba, le tite sous le nom générique de pîccosiO' <4 DU CUIRASSIER TACHETÉ. 211 mus , dénomination que Gronov a adop- tée de lui. LE CUIRASSIER TACHETE , LORICARIA MACVLATA. La bouche dépourvue de dents dis- tingue ce poisson. L'on trouve quatre rayons dans la membrane branchiale , sept dans la na- geoire pectorale , six dans la ventrale , autant dans celle de l'anus , douze dans celle de la queue, et huit dans la dorsale. La tcte est arrondie sur le devant , dure , rude et arquée sur le haut , par- dessous lisse , large , plate , ayant la forme d'une corne de pied de cheval. La membrane qui enlourc la bouche est large , et se termine des deux cotés en un barbillon court. Les mâchoires cartilagineuses sont composées de deux pièces, les supérieures sont étroites, les inférieures larges, et à l'endroit de ^iC- I#*M tfu":'ms 1 i ' i £ ; 212 HISTOIUF. NATURELLE la jonction des cartilages inférieur.Sj l'on remarque une incision assez forte. Le palais contient une membrane ve- lue , dégagée ; le haut de la gueule est muni de deux os , le bas d'un os en forme de lime. Les narines sont soli- taires , et les yeux qui n'en sont pas éloignés ont la prunelle noire dans un iris vert-jaunâtre. L'opercule est très- petit , et l'ouverture des ouies , qui est très-étroite , se trouve au bord aigu de l'enveloppe osseuse. Lamem- braîe branchiale est libre, et soutenue par des rayons flexibles. J-e premier rayon de la pectorale est large , long , et dentelé aux deux bords. Le premier rayon de la ventrale est aussi dentelé. Tous les rayons des nageaircs sont ru- des. Le ventre est large et couvert de mailles rudes, l'une jointe à l'autre , mais non pas l'une couchée sur l'autre comme au reste du corps. Le devant du tronc est large , voûté et carré : les mailles, pour la plupart, sontlosan- JA.T- ^■-i ..et DU CUIRASSIER TACHETÉ. 21 J gces. Celles du ventre ressemblent à celles des serpens. Ce poisson se rétrécit derrière lu na- geoire ventrale , et les cotés devien- nent tranchans. Sa queue a , comme la queue de l'éurevisse ,des anneaux pla- cés les uns sur les autres , au nombre de dix-huit. L'anus est bien plus éloi- gné de la nageoire de la queue que de la tête. Je ne lui ai point trouvé de ligne latérale. Les rayons sont rami- fiés, la nageoire de la queue est four- chue, et son rayon supérieur en forme de soie est cassant , et plus long que les autres. La couleur dn corps est jaune-brun , mêlé de taches brun foncé : la nageoire de la queue a une grande tache brune. Le péritoine est argentin , le dia- phragme fort; l'estomac a une mem- brane mince , il est étroit et long ; le canal intestinal a trois sinuosités; le foie est grand, et composé de deux lo- bes ; la rite est bleuâtre et pelitc. 'il) f m ^ *, 1^^ 2l4 HISTOIRE NATURELLE Gronov a le premier décrit et des- siné ce poisson , mais défcctnense- ment , n'y ayant point mis le largo rayon de la pectorale. Bonnaterre a confondu , comme Linné , ce poisson avec celui qui suit ^ et il a copié le meilleur dessin de Linné. Gronov cite à tort le Muséum de Linné à l'égard de ce poisson , vu que le nombre des barbillons placés à la "bouche, et la longue soie de la nageoire de la queue , démontrent clairement que Linné n'a parlé que du poisson suivant. LE PLÊCOSTE, LO RICARIA CATAPHR'ACTA. \h , . : Ce poisson se dislingue du premiei' de t/, genre , parla seule nageoire du dos , et du second , par sa bouche gar- nie de dents. La membrane branchiale a quatre rayons , la nageoire pectorale sept , la 5 ^ ai? * t DU PLÉCOSTE. 21 5 ventrale six^ celle de l'anus autant , celle de la queue douze , et la dorsalo huit. La structure de ce poisson jusqu'à la tête , rassemblant parfaitement à celle du précédent, je n'ai fait graver que celui-là , et je ne citerai ici que les points qui le différencient du pré- sent. i". La tête du plécoste est plus étroite , et se termine en pointe ob- tuse , mais la tête du précédent est ar- rondie. 20. En comparant les bases de la tête , l'on trouvera que celle du plé- coste forme un triangle, et celle du précédent fait la figure d'un demi- cercle ou d'une,corne de pied de cheval. 5-^. Le présent porte dans la mem- brane qui environne la bouche , une quantité de barbillons^ que n'a point le cuirassier tacheté. 4°. Ce dernier a l'ouverture de la bouche plus grande que l'autre. Ù â i 1. i .t. -ï f . < *i \ Ùlt) HISTOIRE NATURELLE 5°. Le plécoste a les mâchoires car- tilagineuses, armées de dents en forme de soies , mais le précédent n'a que deux pointes placées au milieu de la mâ- choire in rérieur c ,que Ton ne découvre qu à l'aide d'une loupe. 6°. Le dernier est tacheté , l'autre ne l'est point. 7°. Le plécoste a le premier rayon de la partie supérieure de la nageoire de la queue fourchue quelquefois plus long que tout le corps ,mai9 l'autre n'a le même rayon qu'un peu alongé. 8°. La tête du cuirassier tacheté est plus longue que celle du plécoste. 9°. Le précédent n'a point les cui- rasses placées entre la tête et la na- geoire dorsale armées de piquans , comme celui-ci. 10°. Le plécoste a le dessous du ventre écailleux , le cuirassier tacheté l'a cuixaesé. n o . Et en^n le premier a le ventre lisse , l'autre au contraire l'a rude. DU p L é c o n T E. 217 Il faudroit être à roiulroit même, pour déterminer avec certitude , si cette dî^V.rence consiste dans le sexe, '^u si ce sont vraiment deux espèces différentes. J'en ai disséqué quelques-uns, maî-l je n'y ai trouvé ni I^Ue ni ovaire : il faut croire qu'on les a pris avant ou après le frai. Ce poisson est nommé : En Suède , Benfiaellhig. En France, Plécoste. En Hollande , gewapende Harnasman» En Allemagne, Panzerfisch. Et en anglais , ihe Vataphract, Gronov et Linné nous en donnent la description au même temps (en 1764) , et le derni^; l'a bien dessiné. Peu après , Séba mus en adonné un autre dessin , mais il est infidèle, va que l'aiguillon de la pectorale y est omis. StatiusMiilleret Bonnaterre ont in- Poissons, V. 19 s \ ( t ai8 HISTOIRE NATURELLE corporé l'un et l'autre ce mauvais des- ain de Scba daas Uvs écrits. > -î- ' ■ Linné cile daria :>on. Système de la Nature le dessin qui se trouve dans son Muséum , et qui représente la lon- gue soie de la queue , comme étant propre à notre plécoste *, et d'abord après il forme une espèce particulière du même poisson de Gronov. Il faut encore qu'il y ait ici une faute , soit d'écriture , soit d'impression , qui s'est glissée dans les écrits de Gronov , et dans ceux de Linné en même temps j car dans l'un et dans l'autre , il faut mettre dentata , au lieu àHedentula. ■ i i: .; > ■■'f-^.^': LE LVais des- •r -, ne de la ive dans e la lou- [6 étant d'abord tîculière Il faut ite, soit qui s'est nov, et temps j il faut i ,.iB»imiim ^— ^IJhii ."jCv-^-i •j>>W»* jt» "iC.. , améftmAv mem IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 M 1.25 ■-m I— M M 1.8 14 II 1.6 6" V] <^ /i ">/ 7 Photographie Sciences Corporation ^A"Q <^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 /.. â PONCTIK. 4 IJ'. ( IIIIIASSIKR tatKoto h/// . r. fi h K •i».j» • XCî \i::^'::-n^f Y. S \X 'Ù LE l'ATAiVu, i. y V. fV-^-j^ jp r. > ■ fi. .- '. ' <■■'>.. .^-. fir 'f »>.i. ^H i- »■ •:; T v'tlj sv t-'â;;vfi,{j !!,:iJ;h,i|p-s; ^^bh '^^■> "»j. »■'>*'*■ ^"P 7y.:;;:-^V^ l.^J ■r^> .■i% ■«. ■.•'»■ Jth: t^ti'i^'W:^ .i?"'! »>■' I ■m ■:?.; ■k' ^1 #^*;.i.i *4. ^^; ***it P' i ..n. ;?■*,. #. i <'■ i >\- 5ï ^.1 f^we^-^s DULA COTE. ai9 ..*;}, -j- ■ ,(•- 'L V GENRE.; LE CÂTAPHRACTE, Caractère générique. Le corps cuirassé ; Touverture de la bouche en avant. LA COTE , CATAPHRACTVS COSTATUS. Ij a nageoire de la queue en croissant, et la simple rangée de inailles de cha- que côté, distinguent ce poisson. La membrane branchiale a cinq layons , la nageoire pectorale huit , la ventrale sept , celle de l'anus douze > celle de la queue vingt-un^ et la dorsale sept. ^i - ■'•■,;f f... L':.h..- ■' •' :• . La tête est large , et couverte en haut -d'une enveloppe osseuse ; qui s'étend ij i ■ ï ■~fc-^ f-vr-"vi-''r.. "y?:';:; ^^■H.f«7v4 ^ •."'••> '.■9n,ï«7t.\:ll ") DE LA CÔ T E. 221 riëre la nageoire de l'anus et la nageoire adipeuse , les mailles courbées qui la cou- vrent. Le premier rayon des nageoires du dos ei de la poitrine , forme un os long , un peu courbé , et profondément dentelé par ses deux bords , avec la dif- férence que les dents de l'aiguillon dor- sal sont tournées vers le baut , tandis que l'aiguillon pectoral a les dents d'un côté tournées vers la pointe , et celles de l'autre vers la base. L'anus est plus près de la nageoire de la queue que do la tête. Ce poisson bien cuirassé ^ a le dos tranchant, le ventre large et mou , et les flancs comprimés. Toutes les na- geoires sont longuets , et munies do rayons ramifiés. Les côtés sont bruns , la tête et les nageoires sont violettes. Ce poisson se trouve dans les eaux des Indes orientales et de l'Amérique méridionale. Marcgraf enfit la descrip- tion au Brésil , et Linné le dit habitant de la mer des Indes orientales. ne saurois déterminer sa vraie Î5 >"*r f ■ ÎM *■ ^vip«*»", .Si. <» ' '< ^ff^iptt0in^*yvti)%i»u^'*^»w^ m 232 HISTOIRE NATURELLE grandeur. Il n'a que peu de chair , qui est de mauvais goût; aussi est -il peu recherché suivant Marcgraf. La nature l'ayant muni d'une cui- rasse et de fortes armes , il est à l'abri des insultes d'autres poissons. Les'pê- cheurs même le craignent, et ils em- ployent toutes sortes de précautions pour en débarrasser les filets, vu que les blessures faites par ses aiguillons tuent au bout de vingt-quatre heures , suivant Fison. Le seul antidote sur, ajoute-t-il , est l'huile de son foie , qu'il faut copieusement verser sur la plaie; t'est pourquoi les pêcheurs de ces con - trces en portent toujours avec eux. Apparemment que Fison penchoit un peu pour le merveilleux, suivant la coutume de son temps *, car les aiguil- lons de ce poisson ne sont nullement venimeux ; et quant à l'huile , toute autre huile feroit le même effet, sa- voir , de tenir la plaie ouverte, et d'em- pêcher l'inflammation. -A ^:^T^' ,*. -X-'' -,J..— . ' >>,***;.••> »'i#' 1 A DU CALLICTE. 323 On nomme ce poision : , .^/ " Au Biésil , Uruta. Les Hollandais de ces contrées le nom- ment Gerihde Meirval. Les Allemands, Ribbenfisch, XjesFrançAÏa, la CSte. Les Anglais , Rib-fish. Marcgraf est le premier qui nous a fait connoître ce poisson, mais il en a donné un mauvais dessin, imité dans les gravures de Pison , de Willugliby , de Jonston et de Ruysch. Gronov nous en a donné un dessin exact, imité par Statius Miillcr et par Bonnaterre. i l 11 LE CALLICTE, CJTJPHRACTUS CALLICHTHYS. La tête plate et le double rang Je mailles des deux côtés, font le carac- tère de ce poisson. La membrane branchiale a trois rayons , la nageoire pcctoï-ale sept , la i I, '"%t.7t^.::\\ 4:**[^i.rtï -i»*(rt«i/i^ r-'*-« -'tf* !■ j n ^ \ I 224 HISTOIRE NATURELLE ventrale huit , celle de Tanus six, celle de la queue quatorze , la première dor- sale huit, et la seconde un. Le corps est alongé et brun , la tête est courte , plate , arrondie et couverte d'un os fort. La mâchoire supérieure avance un peu sur Tinférieure , et les deux mâchoires sont armées d'un grand nombre de dents très -petites. Chaque angle de la bouche a deux barbillons larges , dont les supérieurs sont les plus longs. La gueule est rude par-derrière , la langue est lisse. Les doubles narines se trouvent à la proximité des yeux. Ceux-ci sont petits , très - distans l'un de l'autre , à prunelle noire et à iris orange. Les opercules sont unis , l'ou- verture desouiesest petite, et la mem- brane branchiale est dégagée. Les flancs sont comprimés , le dos est rond , le ven- tre plat. Deux rangs de mailles à bords dentelés couvrent les flancs, chaque rang en contient vingt-six. Ces mailles forment un sillon au dos^ et à leur jonc- -*s ^^«'^'^•■■''■''^•'^ry'' .?- ■'^ ,,„ ■%.,. 1 *:*-»- ■ . -, , DU C A L L I C T E. 225 lion aux côtés, une ligne que Ton peut regarder comme la ligne latérale. Les nageoires sont courtes et arrondies, le» rayons mous et fourchus , et il n'y a que lo premier de chaque nageoire qui «oit simple et roide. Le premier de la pectorale est le plus fort de tous. Cette nageoire est tout près de la tète. L'a- nus n'est guère éloigné de la nageoiro de la queue. La ventrale occupe le mi- lieu entre la nageoire de l'anus et celle de la poitrine; la nageoire de la queue a des taches brunes, Ce poisson est sur- tout remarquable, en ce que tous les rayons paroissent rudes des deux côtés -^ il faut cependant en excepter ceux de la pectorale, qui ne le sont que par*dc3- sus. Ce poisson se trouve aux deux Indes. Valentyn le place aux Indes orientales, et Marcgraf au Brésil. Je l'ai reçu de Surinam et de Tranquebar. Il aime les eaux limpides et courantes. On le trouve dans les rivières et les ruis* l! ♦» t — 22^ HISTOIRE NiTURELLn seaux. Marcgraf raconte que lorsque ces rivières sèchent dans les temps ari- des , il se rend par terre à quelqu'autre ruisseau. Mais ceci me semble aussi fa- buleux que le conte de Statiu:* Millier , qui dit que ce poisson, se trouvant en^- fermé dans un lac, creuse la terre jus- qu'à ce qu'il trouve une eau courante. Il n'a point les membres qu'exigent l'une et l'autre de ces opérations. L^Amérique n'en produit que de la longueur de six à huit pouces ; mais Valentyn rapporte qu'aux Indes orien- tales il atteint la longueur d'un pied. Il a la chair très -bonne, et suivant Pison , on y met du poivre et du sel , on le frit et on le mange comme une délicatesse. Ce poisson est nommé : Par les Brasiliens, 7'arwoa*a. * Par les Portugais du Brésil , 5o/(2i(io ou Soldat, A Surinam il a le nom de Quiqui. Les Hollandais des Indes orientales ■■^4. . f«i ^ .-.^ j. JL- *-■ •♦^ ■■•■ -y < 4 ■ • - :> DU CALLICTE. 2Q7 l'appellent Dreg-Doljin et Boots- haken. Les Français , Ca//iWe. •' * "*, 'î Les Suédois, Krip-Rinf^-Ming, "*'' Les Allemands, den Soldat. *'" ■ £t les Angtai.s/(/itf Tomoate, Marcgraf a fait la première descrip- tion de ce poisson et nous en a donné un mauvais dessin , oCi les nageoires du venlre et celle do l'anus manquent toutà-fait. Pison , Willughby et Jonston ont adopté ce dessin défectueux dans leurs Après ces auteurs , Valentyn non» en a donné aussi un dessin nouveau y mais plus mauvais encore que celui de Marcgraf^ il a cependant été imité par Renard. Ruyscli a fait graver la figure de Marcgraf et celle de Valentyn. Plus récemment ^ M. Balk nous a transmis un dessin mauvais, mais Séba nous a fourni une meilleure figure. 228 HISTOIRE NATURELLE , Sonnaterre a imité celle de Séba. La petitesse des dents de ce poisson peut excuser Marcgraf , et plus tard Artédi , quand ils disent qu'il en est dépourvu, y LE PONCTUÉ, CATAPHRACTUS PUNCTATVS. Ce poisson se reconnoît aisément par sa tête comprimée ^ vu que les autres poissons de ce genre ont la tête plate ou déprimée. L'on trouve dans la membrane des ouies trois rayons , dans la nageoire de la poitrine six , autant dans celle du ventre , sept dans la nageoire de l'anus , dix^sept dans celle de la queue, neuf dans la première dorsale , et un seul dans la seconde. La tête est petite , arrondie sur le devant, dure et ponctuée. L'ouverture de la bouche est petite , les lèvres sont pendantes; la lèvre supérieure est large; Dir PONCTXTÉ. 229 l'inférieure courte , et elles se termi- nent l'une et l'autre en deux barbillons, dont ceux de dessus sont longs, et ceux de dessous courts. Les deux mâohoireS' sont rudes et cartilagineuses ; celle d'en haut en est la plus longue. Les narines sont doubles, mais l'os du nez n'a qu'une ouverture. Les antérieures sont cylin- driques. Elles se trouvent à la proxi- mité des yeux , qui sont verticaux , et dont la prunelle argentée est entourée d'un iris jaune ; ils sont surmontés de la pean commune. L'opercnle est uni et composé d'une grande et d'une pe- tite lame. L'ouverture des ouies est large , la membrane branchiale est dé- gagée. Deux rangs de mailles couvrent chaque côté du tronc depuis la tête jus- qu'à la queue. La clavicule est très- large , et la ligne latérale invisible. Le ventre est court , large , et sa peau est marquée de plusieurs enfoncemens, qui ont la figure d'un tissu rcliculaire. Les mailles reposent les unes su r les au- Poissons. V. 20 11 J .i I 23o HISTOIRE NATl/RELLE très en direction transversale , et elles ont le bord inférieur dentelé. J'en ai compté dans chaque ligne à-peu-près vingt-quatre. Le premier rayon des nageoires pectorales , de celle de l'anus , et des deux nageoires dorsales ; est roide. >«?.'#» ^-^v^^k' ---■;-i?Hiiîa»^k*f^-'^ ^'^ " Le fond de ce poisson est jaune , les points rouges de la tête et des nageoires y font un assez bel effet. La première nageoire du dos est marquée d'une grande tache noire. Il habite les rivières poissonneuses de Surinam. • - ^' - On le nomme: i \}^-^fé. **■}.* ^ ^-;^cJ^t ■ En français , le Ponctué. VI .^t^: - £n allemand y derpunhtirte Kûrassier, Et en anglais , the punctulated CatM^ phracU, . .. .' ' - « ^ ■- •* ■." .. ':' r '' . ' !.. i .LE 5 , et elles h. J'en ai -peu-près 'ayon des de l'anus, (aies ; est ^ y » ...*-r ■ ^ . - jaune , les nageoires première lée d'une es rivières (ûrassier. i ■PiTçe j»3i y'om . /T rt' 1 . L E SAI MON . 3 . L A TUr J 1' 1 '. S aumouuco 3. LA TUl ITK. ïbrn ■ /' ^"t \: .i:^-( •. . 1.1 V S ■ "Il : ■ '\ f^X »» f-i î >. ' t U' i'^t w: ni ) 'i\ Hl'. u;u (U*^ *."T!f;«,il<- C-\' i 4J r/i i.f'rft/o lUOilUOC ■ ■ ,ftAt«5^ f4 '.,.,\ :if Ï.V. .*- A ; ; 1 î i DU SAUMON. a5i L V r GENRE. î-^ -,' \ '■■■■ •» » . . ■ LE SAUMON, SALMO. Caractère générique. Le corps couvert d*écailles j une nageoire adipeuse sur le dos. LE SAUMON, SALMO SALAR, LiORSQUECe poisson , généralement connu et de bon goût , a la bouche fer- mée , la mâchoire supérieure avance un peu. Dans les mâles qui ont pris tout leur accroissement , la mâchoire supérieure finit en crochet émoussé qui ç'emboîtedans un enfoncement de la mâchoire inférieure. Il a douze rayons à la membiane des ouies , qua* y , I a.'îa HISTOIRE naturelle torze à la nageoire pectorale , dix à celle du ventre , treize à celle de l'anus, vingt-un à celle de la queue, et qua- torze à celle du dos. Dans les deux mâ- choires , on voit des dents pointues entre lesquelles on en trouve de plus petites qui sont mobiles. La mâchoire supérieure en a non - seulement plus que Pinférieure , mais on y trouve aussi des deux côtés du palais deux rangées de dents pointues. Outre cela, il y a encore des deux côtés de rœsophage , près des ouies, un os avec des dents semblables, recourbées en dedans, et sur la langue il s'en trouve six ou huit recourbées par- derrière, l.e palais est uni. Le front est noir aussi bien que la nuque et les joues. Ces dernières seulement ont un mélange de bleu. Les yeux sont petits , la prunelle noire , l'iris argentin et les deux coins de l'œil sont jaunes. Le dos est noir ; les côté» sont bleuâtres au-dessus de la ligne , et argentins au-dessous. Quelquefois ils Dû S A U MO N. îl^.'Ç sont garnis de taches noires (i). Le ventre et la gorge sont d'un rouge jaune, la membrane desouics est jaune, le fond des nageoires de la poitrine de même, et leurs bords sont bleuâtres. Les nageoires du ventre et de Panus sont jaunes , et on voit une appendice au-dessus de la première. La nageoire de la queue forme un croissant , et est bleue ', la nageoire adipeuse est noire , et celle du. dos est tachetée et grise. Les écailles sont de moyenne grandeur et se détachent aisément. La ligne latérale est noire et s'avance droit vers la queue. Fline est le premier qui parle de ce (i ) Je n'en ai rencontré qu'un seul de tous ceux que j'ai vus , qui eût des taches comme je les ai m irquées sur la planche. Willughby dit aussi que le saumon n'est pas marqué de ces taches. Jonston a remarqué que le sau- mon a des taches lorsqu'il sort de la mer , mais qu'il les perd dès qu'il a vécu un peu de temps daus l'eau douce. } M -.t*r ■-. .1^. ,«;?• ^-^ ,-. ] l'-f â.'54 HISTOIRE NATURELLE poisson. Les Grecs ne le connoissoîent point , parce qu'il n'habita point les mers du midi , et que ces peuples n'a- voient aucune communication avec ceux du nord. Ce poisson formé la con- nexion entre les poissons de mer et ceux de rivière. Il naît dans l'eau dou- ce , croît dans la mer ; et dans la suite il passe Tété dans les rivières et l'hiver dans la mer ; de sorte que la mer et les rivières ont des préteniiona fgales à ce poisson. Il est naturel à l'océan sep- tentrional , d'où il sort ordinairement pour aller frayer dans les rivières qui s'y déchargent , de sorte qu'on le trouve non-seulement dans les pays de l'Eu- rope , qui communiquent avec l'océan par le moyen des fleuves , mais aussi à Kamtschatka , dans la mer Caspienne, dans le Groenland , la nouvelle Hol- lande et le nord de l'Amérique. On voit aussi par ce poisson la force du penchant qu'ont les animaux pour la propagation de leur espèce. Il aban- ^. DU SAUMON. 235 donne les mers qui fourmillent d'ani- maux , et oCi il trouve une nourriture abondante , va dans les fleuves que les hommes dépeuplent, tâche par toutes sortes de ruses d'échapper au pêcheur, surmonte mille obstacles divers dans le cours de ses longs voyages , et tout cela pour trouver un endroit commode où il puisse déposer ses œufs. Le temps du frai qui dure six à huit jours, tombe dans le mois de mai, dans les pays mé- ridionaux , comme en Bretagne. Dans le nord , comme en Suède , il ne tombe qu'en juillet. Une chose remarquable , c'est que le saumon retrouve l'endroit oii il a frayé , comme l'hirondelle le bâtiment où elle a fait son nid. La- laude en a fait l'expérience , en met- tant une marque à des saumons comme on en a mis à des hirondelles. Il acheta aux pêcheurs de Châteaulin (i) une (i) Petite ville de la Basse-Bretagne , où l'on pèche quelquefois jusqu'à quatre mille saumons par an. ) f •l .:!l 2.^5 HISTOIRE NATURELLE douzaine de saumons , à la queue des- quels il mit un anneau de cuivro « puis il leur rendit la liberté. Dans la suite les pécheurs lui ont assuré que la pre- mière année ils avoicnt pris cinq de ces poissons marqués ; la seaonde année trois f et la troisième aussi trois (i). Vers le printemps , lorsque la glacrr commence à fondre sur les côtes , xi cherche les eaux douces, et on le trouve par conséquent en plus grande quan- tité dans les fleures dont l'embouchure est étroite , parce qu'ils poussent leurs eaux beaucoup plus avant dans la mer; ou en trouve moins dans ceux dont l'embouchure est vaste. Il sort ordi- (i) Les princes orientaux , qui aiment beaucoup la pêche , font ordinairement mettre des nnneaux d'or ou d'argent aux saumons , puis les font rejeter dans l'eau ; c'est par le moyen de ces poissons qu'on a découvert, à ce qu'on dî: , h communica- tion de la mer Caspienne svec I . ;ïisrNoî e et le Golfe Persique, ■•;*,- 1) u s \ ir M o N. î2:^7 nnircmcntau priMlcmps avec le flux et l«»ventquelesp«'cheiirs appellent vent lie saumon , et pas«e dans 1rs fleuves. Dans des contrées chaudes de l' Europe il part dès le mois de février ou do mars; dan» celles du nord il ne part qu'en avril et en mai. Les saumons aiment les eaux qui ont un fond de sable ou de cailloux , et dont le cours est rapide ; il y reste jusque vers Vau- tomne , et après y avoir laissé sa pro - géniture, il retourne dans les mcr^-. Cependant il passe aussi quelqucfoi=î riiiver dans les eaux douces, car il arrive assez souvent en Suède où les rivières gèlent de bonne heure , que les glaces l'empêchent de retourner dans la mer. On a fait la même obser- vation en Irlande : plus la marée e^^t haute , plus le poisson arrive en granfio quantité. Or comme ce sont les grands vents qui soufflent contre les fleuves qvii élèvent la marée , et comme les ileuves coulent dans la mer dans des i 'i.r '"'>■■ ) . \ 258 HISTOIRE NATURELLE directions différenles, on peut juger, même à quelque distance , et prédire avec assez de certitude si la pêclie des saumons sera abondante pour tel ou tel pays. Il faut cependant faire attention alors au temps oii les fleuves ne cliarient plus de glaces ; ce qui dépend du plus ou moins de chaleur du printemps. Car plutôt la rivière est dégagée des glaces, plutôt les saumons y arrivent. Mais s'il arrive que la marée n'ait lieu qu'à la fin de mai , on ne peut attendre qu'une mauvaise pèclie de saumons pour le pays , parce que ce poisson a déjà passé dans d'autres fleuves avec la marée. Les pêcheurs ont observe que la pêche des saumons doit être abon- dante , lorsqu'on trouve beaucoup de lernes saumonées ( i ) sur les ouies ; car l'expérience a appris , qu'il entre alors en plus grande quantité dans les fleuves 1 M (i) Lerna salmonea. L. <\ l DU S A. Il M O N. 239 rapides , pour pouvoir se débarrasser de cet hôte incommode. Lorsque le saumon entre dans les fleuves, il le fait ordinairement en troupes et en deux rangées qui for - ment les côtés d'un triangle dans l'ordre suivant : Ordinairement le plus gros , qui est une femelle, ouvre la marche ; ensuite à la distance d'une brasse , il en vient deux autres , et la marche continue ainsi ; de sorte que s'il s'en trouve trente 'Un ensemble, il y en a quinze de chaque côté. Lorsque l'ordre est interrompu par une cascade , une digue , ou quelque bruit , ils se remet- tent dès qiie l'obstacle est franchi , et présentent bientôt le même ordre. Mais s'ils donnent contre un filet , ils font halte ; quelques-uns cherchent à s'échapper par-dessous , ou vers les cô- tés; et dès qu'un de la troupe a trouvé une issue , les autres le suivent , et ils reprennent leur ordre. Les femelles précèdent ordinairement jles plus gros y- -à V !i4o HISTOIRE NATURELLE mâles les suivent *, ensuite les plus pe- tits ferment la marche : de sorte que lorsque les pêcheurs prennent de pe- tits mâles, ils savent d'avance qu'ils ne peuvent plus rien attendre de la troupe. Les troupes sont quelquefois si consi- dérables , qu'en réunissant leurs forces , elles déchirent les filets qu'on leur op- pose, et échappent. Lorsque les sau- mons nagent , ils se tiennent au milieu des fleuves et près de la surface de l'eau. Comme ces poissons font beau- coup de bruit en avançant y on les en- tend de loin comme uàe espèce de tem« pête qui gronde. Quand le temps est orageux ou trop chaud ^ ils se tiennent alors au fond de l'eau , et on n'apper- çoit point le passage. La raison pour laquelle ces poissons se tiennent vers la surface de l'eau et au milieu des fleu- ves , vient sans doute du penchant qu'ils ont pour les eaux rapides : c/ir selon les observations de Mariotte, les rivières sont plus rapides au milieu l D IT S A U M O K. 24l que vers les bords , et vers la surface que clans le fond. Le saumon parcourt les fleuves et fait de très-longs voyages. Par exem- ple , il passe de la mer du Nord dans l'Elbe , et va jusqu'en Bohême par la Moulde , et jusqu'en Suisse par le Rhin. Si quelques digues ou cascades s'oppo- sent à son passage , il saute par-dessus. Après s'être appuyé sur de grosses pierres , il lient sa queue ferme dans sa bouche , et forme ainsi un cercle ; ensuite il remet avec vitesse son corps dans sa longueur ordinaire, frappe avec force sur l'eau , et s'élève ainsi à cinq à six pieds au-dessus de la surface (i). 1 (i) Près de la mer , où il a encore beau- coup de forces , il s'élève bien à la hauteur de quatorze pieds, et si on jr ajoute la cour- bure f la distance à laquelle il s'élève , va à vingt pieds, comme on peut le voir près de Ballyshanon , petite ville d'Irlande près de la mer , où il y a une grande pêcherie de saumon. Toissons. V. 21 ;». r J: ./ ; I * i '( f ,i S '. a42 HISTOIRE NATURELLE Dès qu'il est parvenu au-dessus de la. cascade , il bat de la queue , pour té- moigner sa joie , et continue sa route. Il arrive quelquefois , vers les grandes cascades , qu'il retombe ; mais après s'être reposé , il fait un nouvel essai jusqu'à ce qu'il soit parvenu à son but , ou qu'il en ait senti l'impossibilité : alors il rebrousse chemin. Si celui qui Conduit la troupe saute heureusement, les autres le suivent , et ils tombent toujours sur le côté , parce qu'ils tien- nent la tête en l'air de peur de se bles- ser. Lorsque le saumon au commence- ment de son voyage rencontre deux rivières, dont l'une est rapide et l'au- tre d'un coulant tranquille , il préfère la première , et dans la suite la der- nière , apparemment afin d'avoir un endroit tranquille pour déposer ses œufs. Il aime aussi les rivières dont les liords sont garnis d'arbres , parce qu'il se plaît à l'ombre et à la fraîcheur. Mais il évite les rivières dont les cm-- \ 1 DU SAUMON. 24.'^ lionclmres sont bordées d'édifices. Il n'aime pas beaucoup non plus à passer des fleuves dans les petites rivières dont les embouchures n'ont pas beau- coup de fond -, à moins que les tempêtes ne meuvent le fond, ne troublent l'eau et que le poisson ne puisse pas apper- cevoir les endroits unis. Les bois na- geant et le flottage les effrayent aussi beaucoup; mais ils retournent sur tout quand ils apperçoivent des planches sur l'eau , parce qu'ils ont plus de peur du luisant qu'elles offrent que de la couleur obscure du bois ; et comme on a remarqué qu'ils n'approchent pas des endroits où il y a des tonneaux ou d'au- tres bois at lâchés qui flottent dans l'eau, les pêcheurs ont profité de cette con- noissance pour les effrayer et les faire donner dans leurs filets. Ils attachent de larges bardeaux, ou une planche à une pierre, avec une longue corde , et ils la font couler à fond dans les endroits où ils ne peuvent pas mettre leurs fi- , .«:.îiï>'^i^^!^'«4£^ i.i'^fc;'' ^ I ( ■ " t 244 ; », î «' «i, \ ' HÏSTOIT^E NVTURELT.E lets, alînd'empêclier le saumon depas^. scr par ces endroits et d'échapper. Il s'effraie aussi beaucoup à la vue de la couleur rouge : observation dont les pêcheurs profitent pour la pêche. Il est bon par conséquent de ne pas cou- vrir de tuiles rouges \es bâtimens qui sont sur le bord des rivières. Le bruit des moulins effraie aussi les saumons , de même que les autres poissons. Lors- que le saumon apperçoit sur les côtes le chien de mer , qui est son ennemi , ou qu'il entend un bruit inconnu , il retourne aussi-tôt dans la mer C'est ce qui arriva en 1743 , en Suède, où le bruit de quelques pièces d'artillerie les effraya et les lit rebrousser chemin. Se- lon les observations de Giessler,le sau- mon ne fait qu'un mille dans l'espace de vingt-quatre heures , et quand le soleil luit , il n'en fait que la moitié , parce qu'il s'amuse long-temps à jouer sur la surface de l'eau. Cela me paroît bien peu , eu égard aux longs voyages BU SAUMON. 2'l5 qu'il fait dansFespace d'un mois on six semaines. Par exemple , il n'entre pas dans le Rhin avant le mois de février , et vers la fîn de mars on le pêche déjà à Rusheim. Il fait donc dans ce court espace un voyage de cent milles , en comptant les courbures et les sinuosi- tés du Rhin. Je pense cependant que sa course ne doit pas être fort rapide , parce que dans le Kuddo , où il entre en sortant de la Netze , on le prend beaucoup plus tard que dans cette der- nière rivière. Quand il veut se reposer, il cherche ordinairement une grosse pierre, contre laquelle il appuie sa queue , en tournant sa tête contre le courant ; s'il en est chassé par quelque bruit , il se remet dans la même pos- ture dès qu'il croit le danger passé ; ce qui sert de remarque aux pêcheurs sué- dois pour le retrouver et le prendre. Le saumon vit de petits poissons , d'insectes et de vers. Cette sorte de nourriture contribue si fort à son ac- .-..«f^B^jJ..^. ^ ,,-j»«'i-"' 346' HISTOIRE NATURELLE croissemcnt , qu'à l'âge de cinq ou six ans on en trouve qui pèsent dix à douze livres. Il parvient ensuite très- promptoment à une grosseur beaucoup plus considérable. Celui que je repré- sente ici , et que j'ai reçu de Vésel , pesoit quarante livres. On en trouve en Ecosse de soixante-quatorze livres; en Suède de quatre-vingt ; et Dénis dit qu'il en a vu dans la Nouvelle France , qui avoient six pieds de long. La pêche du saumon est une branche très- considérable de nourriture pour plusieurs pays , sur-tout pour l'Angle- terre , oii ce poisson est si abondant , qu'on en prend quelquefois sept cent» d'un seul coup. Une chose encore plus remarquable, arrivée en 1760, c'est que dans la R ibble on en prit aussi d'un seul coup trois mille cinq cents , qui et oient assez beaux. Il y a des endroits dans ce pays-là où l'on pêclie , une an- née portant l'autre , deux cents huit mille saumons. £n Ecosse , cette pêche ' -4- *ï»i*^iï.>r-'- -^ * ■ ■-?(» - ■.». jr DU SAUMON. 2^7 est devenue encore plus considcrable ; il en est de même en Norwège , sur- tout depuis qu'on a commencé à se ser- vir de grands filets. Ces sortes de filets se tendent le long des côtes , en forme d'arcs et de triangles: on y prend quel- quefois jusqu'à trois cents poissons d'un seul coup. Il n'est pas rare qu'on porte à Berglien deux mille saumons frais en. un jour. Les Norwégiens se servent d'un moyen pour attirer les saumons vsur leurs côtes : ils couvrent les ro^ chers de manière qu'ils leur donnent la couleur blanche des flots que forme le fleuve en se précipitant dans la mer, et que le saumon suit. On en prend aussi beaucoup en Suède , de même que dans le golfe de Bothnie , près de la La- ponie : on les y trouve vers l'eau douce qui tombe des montagnes dans le temps de la fonte des neiges. On en pêche aussi beaucoup en Hollande , aux em- bouchures du Rhin et de la Meuse. On en pêche alissi une grande quantité i .■ r j*' r t 'f d\s histoire naturelle près de Schonhoren , depuis le 16 mal jusqu'au 10 juin. On prend le saumon arec de grands filets , des parcs , des caisses grillées , des nasses et des hameçons. Dans les petites rivières on place ordinairement les parcs vers l'embouchure jles caisses grillées derrière les embouchures et au-dessus des chutes d'eau. C'est ainsi qu'à Ballyshanon en Irlande ^ on a fait au-dessus de la chute une chaussée dans un espace de deux à trois pieds. Der- rière cette chaussée est un enclos de bois f dont l'entrée est large , mais qui devient toujours de plus en plus étroit ; de sorte qu'à la fin un saumon peut à peine y passer. Les saumons qui se prennent dans l'enclos , en sont tirés tous les matins avec un bâton armé d'un trident , avec lequel on saisit le poisson. Par cette méthode , il n'y a presqu'aucun poisson qui puisse frayer. Pour remédier à cet inconvénient , il faut lever les pieux dans le temps du n ' ^: 'U^i i mai DU SAUMON. 2^9 frai. La pêche est si considérable dans cet endroit , que quoiqu'on ne vende ce poisson qu'environ sept liards la li- vre , le revenu monte cependant jus- qu'à 600 liv. sterlings par an. Comme ces poissons s'avancent dans les fleuves rapides , on se sert de parcs pour les pêcher vers les confluens , afin de les attirer dans les rivières par la rapidité que cause le parc. C'est ce qu'on fait , par exemple , près de Des- 8au , dans la Milde y qui se jette dans l'Elbe (1). Derrière ces parcs , et ordinairement aux auges des moulins , on forme des caisses à jour , qui ont une gorge comme les louves , le poisson qui suit le cou- rant y tombe et s'y prend. On met aussi (1) Comme le saumon passe sans entrer dans la Havel et la Saaie , c'est apparem- ment parce que leurs eaux sont trop tran- quilles. Il seroit peut-être possible de les y attirer , en augmentant la rapidité de ces rivières par des parcs de cette espèce. 1 '•{'. xs.tw--'-^v ■^r'"^- :'ff?'^ jip iiSo HISTOIRE NArUHELLfâ des caisses de cet te espèce au-dessus des chutes d'eau , «fiu d'y prendre le sau- inonlorsqu'il saute. Ou forme aussidaus les petites rivières des cascades artifi- cielles , pour y cpier les saumons. Dans quelques endroits oh le poisson est oblige de s'arrêter et de so reposer à cause de la rapidité du fleuve , on le prend avec des trublcs faites exprès. On le prend aussi à la ligne avec des vers, des demoiselles et de petits pois- sons. Dans quel(]ues endroits , comme dans la Stolpe et le Wipper , il y a des écluses dont les pieux sont placés tout près les uns des autres. Le saumon qui entend le bruit que l'eau fait en pas- sant entre ces pieux , saute par-dessus; mais comme il trouve de l'autre côté une autre rangée de pieux plus élevés , il ne peut plus ni avancer ni reculer. Quand on baisse la vanne do l'écluse , on voit ce qu'on a pris. A Châteaulain on a un double rang de pieux qui tra- versent la rivière d'un bord à l'autre , t t( SI SCI -._ i. . . -'). ■' \''--:ilZ-L •-.t:^^'- DU SAUMON. 95 1 et quittant enfoncés à refus de mou- ton, forment une espèce de chaussée sur laquelle on peut passer. Ces pieux sont mis les uns près des autres , et il y a encore de longues traverses assu- jetties par des boucles de fer qui les re- tiennent, tant au dessus qu'au-dessous de l'eau. A gauche, en montant la ri- vière, est un coffre fait en forme do grillage , et qui a quinze pieds sur cha- que face : on l'a tellement ménagé , que le courant de la rivière s'y porte de lui-même. Au milieu de ce coffre , et presqu'à fleur d'eau , se voit un trou de dix-huit à vingt pouces de dia- mètre , environné de lames de fer- blanc un peu recourbées , qui ont la fi- gure de triangles isocèles, qui s'ouvrent et se ferment facilement. Leur assem- blage ressemble assez aux ouvertures des souricières faites avec du fil de fer. Le saumon conduit par le courant vers le coffre , y entre sans peine en écar ^ tant les lames de fer-blanc qui se trou- m i \ I / n ''imitém i i\ ^53 HISTOIKE NATURELLE Vent .sur sa route , et dont les bases bordent le trou. Ces lames en se rap- prochant les unes des autres , forment un cône , et elles s'ouvrent jusqu'à de- venir un cylindre. Au sortir du coffre , le saumon entre dans un réservoir , d'oii les pêcheurs le retirent par le moyen d'un filet attaché pour cela au bout d'une perche. Leur adresse est en cela si grande, qu'ils ne manquent point de retirer aussi-tôt celui qu'ils choi- sissent de l'œil. Les saumons ne viennent pas tou- jours avec la même abondance. Quand ils se suivent de loin , ils se rendent tous dans le coflFre, et du coffre dans le réservoir , sans monter davantage ; mais quand ils arrivent par grande troupe y les femelles attirent les mâles , qui redoublent d'ardeur et de force pour les suivre , alors ils passent à tra- vers les pieux qui forment la chaussée, et avec une vitesse incroyable : à peine les peut-on suivre des yeux. Par ce î i i If! ^ F ■ ■^ bases B rap- rmeut 'à de- cofFre , rvoir , par le ;ela au I est en t point choi- as tou- Quand rendent dans le mtage j grande I mâles , e force it à tra- laussée, à peine Par ce ri tr s A tJ M ON. aéi moyen un grand nombre de saunions échapperoit aux pêcheurs, s*ils n'a- voient attention de s'embarquer dans de petits bàteailx plats , et de se couler le long de la chaussrée, en y fendant des filets dont les ihailles sont extrê- mement serrées. Tout le poisson qtll s'y prend est aussitôt porté dans le ré- servoir , oh il se dégorgé , et kci^iiietî un goût plus exquis. t- k.,. . ; Le saumon se prend atissi dans dés nasses de dix pieds éfi long , faites a Veb des brandi es de sapin y dont les baguei- tes ne doivent pas être placées trop près les unes des autres , parce que le saumon fuit Tombre j et afin qu'il ne s'échappe pas entre les baguettes, on les garnit de fi.celle. La ficelle dont en se sert pour les filets à saumon , doi]t être aussi grosse qu'une plume à écrire. Les maillesauront quatre à cinqpoucejs de large , et le filet soixante à cent brasses de long , et trois ou quatre de profondeur , selon la grandeur d^e la rl- :4 .**.' Poissons. V. 2;i M ail .^j^^*- ■ . «ftv-^MlMMldhifeMl^M*»..*'-)^ t '-«X 254 HISTOIRE NATURELLE vière. On ^n prend aussi beaucoup att leu pendant la nuit. urri'^r.' tiC saumon est un excellent poisson, sur- tout dans le printemps , quand il ?st gras j mais cette graisse même fait qu'il faut avoir un bon estomac pour la digérer. Cependant il n'est pas éga- lement bon dans toutes les eaux. Celui du Rhin et du Véser surpaisse celui de l'Elbe , cependant sa chair devient plus tendre dès qu'il a séjourné quelque temps dans la MiHe qui se jette dans rElbe , p^ès de Dessau. Il en est de même du saumon de l'Oder : il a une chair maigre et coriace *, mais ceux qui sortent de cette rivière pour aller dans la Varte , la Netze et le KuddoW , pren- nent daiis ces rivières une chair tendre et de bon goût. A âchheîdemiihl, dans la Prusse occidentale, on donne un ducat d'un saumon du Kuddow \ au lieu qu'auprès de l'écluse de Netze , qui n'est pas éloignée delà, un poisson de up att )isson^ and il ne fait î pour is éga- . Celui eluide nt plus uelque :e dans est de ': à une ?uxqui erdatis •,preu- tendie il; dans me un ; au lieu :e , qui Isson de nu SAUMON. 255 la. même grosseur ne coûté guère qu'un petit écu. ' ' " :^ Y La chair du saumon' esf fôûgeâtrè : plus il est gras , plus elle est belle. Elle augmente encore qiïahd on le fume oa qu'on le cuit. Les cuisiniers savent aussi lui donner une belle apparence , en trempant souvent les trahcîies dans l'eau fraîche avant que 'de les faire cuire. Dans le temps du frai , il est mai- gre , et aune chair blanche et de mau- vais goût : alors lés mâles ont sur les écailles des taches brunes et de petites éminences. Lorsqu'après ce temps, il revient dans là mer , il est aussi mai- gre, et les Suédois le nomment Wrùck- lachs. Lespetits, après avoir passé l'hi- ver dans l'eau douce , Vont l'année sui- vante da'nè la mei^ : alors' on les appelle sàiirhonneàux. On en prêche une très- grande quantité daiis les environs do Bâle'ét de Strasbourg. Oïl les pêche en plaçant l'engin de manière que lé pois- son y entre en suivant le courant 3 au Si i i' ^5Q HISTOIRE NATURELLE lieu que cevLjf. ponton scsertpour pren- dre les saumons , doivent être tendus dans la direction contraire. Outre les Iiommei;> Iç saumon a pour ennemis toutes espèces.dc cbiens de mer , d'ai- gles de mer , de vautours de mer. Les derniers perdent assez souvent la vie , lorsqu'ils en attaquent de trop gro^ ; et cela de la jçnanière que nous avons dite en parlant de la brème. L'ombre d'Auvergne poursuit aussi vivement lc3 oeufs du saumon. Yoici la manière dont on prépare le «aumon pour le conserver. On le coupe e^ morceaux . on le. vide , on ôte le s&ïig , et ou. le. saupoudre de sel d'Es- pagne. Après l'avoir laissé quelques se- maines dans cis\f état ^ on le met dans des tonnes , et on le cpuvre encore de saumure. Il fa,vit un quart de tonne de sel pour ui^e tonne de çaumon^. ^yaiit que de s'en servir, on le fait treippcr , afin de le dessaler -, ensuite on le fâ,it cuir e pour le m a ngçrr,., . m i . > 7 y a t ï • pren- tendus tre les inetnia , d'ai- er. Les la vie , s avons l'ombrç vcmeut < 'V ïpare le e coupe 1 ôte le b1 d'Es- ques se- et dans (core de Qïine de einpcr , I } ^ iU' DU SAUMON. 25/ /Pour fumer je saumon > on le fend; onôlela tête ^t l'épine du dosr, et après Tavoir laissé pendant quatre jours dan» le sel , on le nettoie , et on Texpose à la fumée pendant respace de. quinze jours OL^ trois semaines ; e.psfiite on le garde dans un endroit bien aér^. Cçux qui pèsent dix-huit à vingt livres sout plasprop]:es.à être fumés ^leç, petits se gâtent trop yîte, et les gros ne se fu- rent pas aisément, jyr ^'^-^' J Le s^i^mpn n'a pas la vie dure ; non-, seuleme^nt il meurt bientôt hors de l'eiiu , mais aussi dans les réser.voirs et les biiclies^ quand ils ne sont pas places au milieu des rivières. Afin qu'il ne perde pas soi| goût , il faut le tuer dqs qu'il est l^oraid? l'eau. Ordinairement les pêcheurs, le percent anp es de la queue avec un couteau i poui lui faire perdre le sang et le tue,r* On a re- marqué^ que ce poisson se conserve pen- dant plusieurs^ semaines sans se gâter , quoique sa chair soit entremêlée de f/i 1=: r-" ( :; ï fr- Îj58 HISTOmE NATURELLE graisse. Je Pai souverit reçu frais dhins cte la paille après un voyage 3e soixante- dix miHes ; et après Pavoir exposé à Pair , il' s'eët encore consei'vé pendant quelques semaines sani^ se gâter. Le saumon a' un gros foie rouge, mais qui n^éstpsts bbn'à manger , parce qu'il est gras et qu'il a le goût de Fhuile depbissbn.Ij'estomac descend jusqu'au milieu du Ventre. Le canal intestinal' est garni au commencement d'environ soixantef-'dix appendices quisont unies ensemble far une membrane. On trou- ve 'ordinairement dans ce canal une espèce dfe vèr solitaire îèhg de deux à trois pifeds , et dont la tête est dans lêS appendices. La vésibulè aèrieiine ^ qui est placée lé long de répihé du dos, n'est point divisée. Les deux* ovaires d'un poisson dé vingt livres pesoient deux onces et demie, et côntenoiènt environ 27,860 œufs rouges , qui u'é- toient pas encore plus gros que de la graiiie de pavot : il avoit trente-six D tr s AIT M ON. 2c% vertèbres à l'épine du dos , et trente- trois côtes de chaque côté. ' * ' Ce poisson est connu sous diîrércns noms. On le nomme : Lachs , dans quelques provinces de F Al- lemagne. Salm f daii d'autres; et sur le Rliin il conserve ce nom jusqu'à la St.-Jac- quçs., ensuite il prend le nom de Làdchs j i .i 5 ,• » , i > 'j u* .' Salmling , quand il n'a qu'un, an ; « ireisslacha , quand il ^ pris ^on accrois- sement et qu'il est gras; ;. ;? ' À Graulachs, dans l'état de maigreur^ Kupferlachs, quand il fraie; , . ,.;.;.. TFrackhçhs , si^vès le fiai,. sur- tout e» Suède ; .•.,,' u n vJi' n -j , i\i 1 1 : >. .i . - *-, ' :. Rothlachs et Kalbfteischlachs , lorsr- qu'ila ont été pris dans la mer.. Salmon, en Angleterre. i>chmeltet Smont en Ecosse , quand il a un an ; r 1 Mort , quand il en a trois ^^p HISTOIRE NATURELLlî Fûrktail, à quatre ans y ^ ; .,, .^ ;; , ,,. Halffisch , à cinqaps; ^.;^ ^..,.v., ..•,,, , S almon y ions les exos... . . . • j Salm , en Hollande. Seelax , Haflax, Blanklax, Grœnnacke ^ -tyicn Suède. ",•---'!■! ■.'-.' ■.<..«*>••<» •-■•''^•■.* HaplaXf en Danemarck. -:«'ô 'i'^*-' Hakelax , en Norwège ; ♦ ■ **'^ ? -'^ ^ Lflejtmg", quand il est encore jeune. Kapisalirksoaky Reblericksorsoqck j, dan& le Groenland. A." .Vt.. i. , \ ' v\\r .', x) '^ Lohs , én-Fiiilandte. : . ; . iass/s , €fh XiiV'Onie ; • • r ' ■' Jif/zch' ; quand il est gros, "i'^*'''' Lœhse et ifo/Za , en Estoni©* ■»--' ' > ^ Saumon, en France ^ ^* i-.^rhuYu^ A Saumonneau , quand il n'a qu'on an»*'^ Rgui Balik , en Tartarie, JargŒf chez les Galmouques^é' '!UC/ 'A -h Il seroit assez. i^tile d'e5,a^iner, si le saumun ne pourroit pas être trans- porte danis nos lacs. Comme il passe sans peine l'hiver dans quelques, lacst SI u;r macke me. ^> dan& i > , f • er, SI Lraiîs- passo s. lacs DU SAUMON. ^Gl d'Irlande , il y a apparence qu'il rcste- roit aussi chez r?r ' s dans ceux qui ont une eau pure, un fond de sable, et dont Peau est sans cesse rafraîchie par un ruisseau^ Supposé qu'il ne vou- Jût pas y multiplier, un économiste pourroit cependant en tirer quelqu'a- vantage;. car la li,vre de saumon coûte quelquefois jusqu'à un écu^ Gomme il faudroit choisir un grand lac pour y mettre du saumon, il y trouveroit aussi assez de r^ourriture ; cependant le plus sûr seroit d'y mettre une provi- sion de goujons, qui aiment aussi les eaux courantes. - , < i Marsigli compte le saumop parmi les poissons du Danube ; ina^s comme il dit qu'il vient des lacs de la Haute- Autriche, et que le saumon ne peut; pas subsister dans leseaux dormantes ; çom,me d'ailleurs il ne peut venir de la mer Méditerranée dans le Danube, il faut que le poisson dont parle cet au- teur soit une espèce de truite : proba- \w af)2 HISTOIRE NATURELLE blemeiit celle que Kramer a décrite sous le nom de heuch (i). Rondelet croit que le saumon en- graisse dans les rivières j Willughby le nie , parce que le saumon est maigre quand il rentre dans la mer. Cependant le saumon de la Milde et du Kuddow c76nt nous avons parlé , prouve qu'il devient entffet plus gras et de meil- leur goût dans les petites rivières. Klein a confondu le saumon avec la truite saumonnée. En parlant de la pre- mière espèce de truites qui doit être notre ')sau mon , il ci'te tés auteurs qui ont parlé de ce poisson j mais sou des- sin prouve clairement iqu*il avoit une. truite saumonnée soùs les yeux. Dans le dessin qui appartient à la seconde espèbe,où il décrit la truite saumonnée, la mâchoire inférieure recourbée , et le poids de quarante -deux livres qu'il donné à çé poisson, prouvent qu'il a ' j.> (i) Salmo Hucho. L, DE LA TRUITE SAUMONNjfeE. 263 Voulu décrire un saumon et non uno truite. . :. : •, , -»— » Le saumon de MarsigU appartient aussi peu ici , par les raisons que nous avons dites , que les auteurs qui ont parlé du saumon, peuvent se rappor- ter à son premier numéro. , .\ .. LA TRUITE S AUMONNÉE , , , SALMO TRVTTJ, :ï. La truite saumonnéo se reconnoît aux taches noires qui couvrent la tête et le corps, excepté le ventre, et qui sont sur un fond clair , et aux onze rayons de la nageoire de l'anus. On en compte douze à la membrane des ouies , quatorze à la nageoire pectorale , dix à celles du ventre , vingt à celle de la queue , et quatorze à celle du dos. Cette dernière est plus près de la tête que celles du ventre , et au-dessus de cette dernière , on trouve un appendice. La tête est petite et cunéiforme-; n il, n i >\s il! W : i il 4 'MVk ^ ' \ I IIISTOIHK NATURKLLK les mâchoires sont d'égale loiigucnv , et garnies de dents pointues et un peu recourbées , qui emboîtent les unes dans les autres lorsque la bouche est fermée. Outre cela , le palais a aussi tjois rangées de dents, et la langue en a dix ou douze en deux rangées. Le nez et le front sont noirs , les yeux pe- tits , la prunelle noire , et l'iris argen- tin un peu mêlé de jaune. Les joues sont d'un jaune mêlé de violet. Le dos , qui est un peu courbé , et la ligne laté- rale, qui est presque droite , sont noirs -, les côtés sont aussi d'un noir tirant sur le violet. Le ventre et Id gorge sont blancs. Les écailles sont petites , sur- tout celles qui sont aux nageoires pec- torales. Les nageoires ont des rayons à plusieurs branches et sont grises, ex- cepté la nageoire de la queue et là na- geoire adipeuse , qui sont noires. La première est aussi beaucoup plus large que dans le saumon , et n'a qu'une pe- tite échancrure. La nageoire du dos et DE LA TRUITE S VUMONNÉE. .^J>5 Fadipcuse sont , aussi bien que le corps , ornées de petites taches rondes et noi- res , avec cette différence , que les der- nières ne sont pas, comme les prcmiè* res , sur un fond clair. Il y a aussi des truites saumonnécs dont les taches son t angulaires. — ' ' ' ' • ' Ce poisson mérite à juste titre le nom qu'il porte , car il a quelque chose de commun avec l'un et l'autre poisson . Il parvient à la grosseur d'un saumon médiocre ; il est tacheté comme les truites, et fraie comme elles en hiver. Il habite comme le saumon , tantôt les mers , tantôt les fleuves ; il passe aussi dans ces derniers pour déposer son frai ; mais il ne quitte pas la mer de si bonne heure que le saumon: on en voit rare- ment pai oître avant le mois de mai. Il ne fraie qu'en novembre ou décem- bre , de la même manière que le sau- mon. Mais comme alors les rivières gèlent , il ne se retire dans la mer qu'après le dégel. Il vit comme les au- Poissons. y. 23 1< f/f q66 histoire naturelle très poissons du même genre , d'insec-» tes aquatiques , de vers et de petits poissons. Il aime comme eux une eau vive et courante , et qui ait un fond de sable ou de cailloux. Sa chair est rouge et de bon goût, sur-tout avant le temps du frai ; et elle a cela de corn* mun avecle saumon , que sa chair de- vient meilleure suivant les eaux oiji on le prend. Par exemple, la truite sau- mor„née de l'Od^ï" a la chair pâle , co- riace et maigre^ mais lorsqu'elle a passé de là dans le Trago par la Warte et la Netze, elle devient grasse et de bon goût : mais celles qu'on pêche à leur retour sont toujours de mauvais goût« La couleur et les taches changent aussi beaucoup lorsqu'elles ont passé l'hiver dans une rivière dont l*eau est plus ou moins pure. Elle n'a pas la vie dure , et meurt bientôt après être sortie de l'eau. La truite saumonnée parvient à une grosseur considérable j on en trouve de 'iîl'/ fr > ■^w co- i DE LA. TRUITE SAUMONNÊE. 26j huit à dix livres. Celle dont je donne ici le dessin me lo* envoyée du Frisch- Havej elle étoit longue de vingt-cinq^ pouces , épaisse d'un pouce et demi vers le ventre , et pesoit cinq livres trois quarts. Je ne puis m*empéclier de remar- quer ici une chose. Le soir , en entrant dans ma chambre , j'apperçus par ha- sard, dans l'obscurité , une lumière blanchâtre et brillante. Cette appari- tion me surprît un peu, parce que je n'en vis pas tout d'un coup là cause» Une lumière me fit bientôt voir que- cette lueur venoit de la tête de la^ truite saumonnée, que j'avois séparée du corps , et que je conservoîs encore j^ afin de pouvoir comparer le dessin avec Foiiginal. J^eus lieu dé me convàiiiici e^ que ce poisson possèdoit au plus haut degré la qualité do jeter de la luiriièrc dans l'obscurité comme plusielirs autres poissons, et sur-tout ceux de mer. Le palais ; la langue, les ouies et les yeux ^ I II ï i\ I . fl ■ IL fi t\': "• \ ■: -v ¥J â ' 1 268 HISTOIRE NATURELLE jetoient sur-tout beaucoup de lumière. Quand on touchoit ces parties avec le doigt ; elles jetoient aussi de la lumière ; et lorsqu'à près avoir touché une de ces parties ; on en frottoit une autre, on lui communiquoit la même qualité. On voit par-là que la matière lumi- neuse est contenue dans le mucilage qui couvre ces parties , car la chair do la nuque n'ofii'oit pas la moindre ap- parence de lumière. Or, comme ce poisson est couvert d'une matière gluante , il est vraisemblable qu'elle éclaire tout son corps extérieurement , et qu'il perd cette propriété dès qu'on le lave et qu'on en ôte la matière gluante. J'ai gardé cette tête pendant huit jours, et elle s'affoiblit à mesure que la matière visqueuse dessécha. On prend les truites avec les filets , les nasses et les lignes de fond, aux- quelles on attache un ver ou une sang- sue. Dans les environs dc.Hambouri^, on les pêche dans l'Elbe dès le commcn- DE LA TRUITE SAUMONNÉE. 269 cernent de mai ; mais on les trouve plu» tard dans l'Oder. Le temps où on en pêche le plus, c'est entre la St.-Mi- clicl et Noël, Dans nos contrées, on les pêche sur- tout dans la Nouvelle- Marche, près de Zilenzig , Prenzlow, Friedebourg et d^ins le Trago. li^ ' ^..' ' Dans les endroits où on en prend une grande quantité , on les sale, on les marine ou on les fume. Par exem- ple, on les sale en Ecosse comme les harengs ; et elles font une branche considérable du commerce de ce pa}»^- là. Voici comme on les marine. Après les avoir vidées , on les met dans le sel, où on les laisjie pendant quelque» heures j ensuite on les fait sécher *, on les arrose de beurre ou d'huile d'olive, et on les fait griller sur le gril, puis on les met dans un tonneau. On fait d'abord une couche de feuilles de lau- rier, romarin , tranches de citron, cloijs de girofles et poivre*, puis on met une couche de truites, et l'on conlinue in 'tj ïïi i fi ,1 270 HISTOIRE NATURELLE ' ainsi alternativement jusqu'à ce que le tonneau soit plein : alors on y verse du fort vinaigre que l'on a fait bouillir, puis on ferme le tonneau. Dans quel- ques endroits, on les fume aussi. On prend un tonneau sans fond, que Ton perce autour et en haut , et on le place sur trois pierres -, on allume par-dessous des fagots de branches de chêne mêlés de grains de genièvre , et on fait passer pendant trois jours la fumée dans le tonneau oii sont pendues les truites-, ensuite on les garde à l'air. La truite saumonnée est un exccl* lent morceau 5 sa chair est tendre et d'un bon goût, sur-tout quand elle est grasse : elle est aussi facile à digérer , et on peut par conséquent la conseiller aux personnes foibles et maladives. Quant aux parties intérieures, elle ne diffère du saumon qu'en ce qu'elle a quelques vertèbres et quelques côtes de plus. J'ai au i remarqué le ver soli- taire dans son canal intestinal , avec 'il l DELÂTRUITBSAITMONNÉE. Ùji et le différence ',• que les vers de, la ruite saumonnée sont plus minces que ceux dti saumon. Selon Pontopiddatif la truite est sujette à la consomption : alors la tête est grosse , le corps mai- gre, et les intestins couvsrls de petites pustules. Quelques auteurs attrit>uèn.t cette maladie à la sciure qui tombe'dans es rivières. - >^- --- ■•■' "Ce poisson est connu sous différons noms. On le nomme ï ^ Lachsforelle , en Allemagne. Lùchskindchen , en Saxe. Làchsfahren , en Prusse. Taimen , Tàimini , en Livonie. Rheinanhe ou Rheinldnke , sur le Rhin,. Orlax , Tuanspol , Borting, Sichnat , ' Lodjor, en Suède. ' ' "- -•""' Lax'Ort j Maskrog'Ort , en Danemarck. ScDortingy en Laponie. Soe-Bortingf Aurride , en Norwège. Salmforell , en Hollande. Sea-Trout et Salmon-Trout , en Angle- terre. . -* (Oî 1/' ^1 h fl> W-i M lit fr V 272 HISTOIRE NATURELLE r Bull Trout , dans la. proyi|jce de NÇÇ^ thumbe!:Jand. * : . Grey^Trout et Sçurf, dans d'autres. Truite saumonrUe et Truite de mer^, en France. . - , j i a ^»'-v/n'-,rf >;}. : * . .:rf<:A, i,!.'"^'''': > * i"' ' :' ■< ^ '?■ , ■'•"iV ^ Linné donne six points à la nageoire de la poitrine, comme un caractère distincti f de la truite saumonnée ; mais celle qae. j'ai eue spus îqs yeux n'en avoit pas un seul ; nouvelle preuve de l'incertitude de§ caractères qui sont tirés de la couleur et des taches. Wulff a tort de rapporter à cç poisson lefario de Linné. J'ai trouvé les, opercules dos ouies ronds, et non pointus, comme le prétend Gronpv. J'ai déjà dit plus haut que Klein a confondu la truite saumonnée avec le saumon. Au com- mencement du cinquième siècle , Au- sone, en parlant des poissons de la Moselle , a fort bien peint notre truite siumonnée sous le nom àe fario^ en disant qu'il tient le milieu entre le DE LA TRUITE SAUMON NÉE. ^J^ saumon et la truite (i). Beloii croit qu'il faut entendre par le poisson d' Au- aoae la grosse truite, qu'on trouve dan!î les lacs, et qui pèse jusqu'à cinquante livres. Mais je crois qu'il se trompe , en ce qu'il confond nos truites sau- monnées de mer avec les truites de lac , qui n'ont été connues que beau- coup plus tard, sous le nom de heuch. Gesner prétend , au contraire , que , comme Ausone n'a chanté que les pois- sons de la Moselle , et qu'où ne trouve les grandes truites que dans les lacs , il faut qu'il ait compris sous le nom de* faiio un saumon de moyenne grosseur, et un jeune saumon sous celui de sa/ar. Mais si ce naturaliste , d'ailleurs si ha- bile , avoit observé av^c plus d'atten- tion, il auroit vu quo la truite sau« (i) Teque inter geminas species , neutrunj,-_ que et utrumqiie , Qui nec dum Fario , necjam Salât , am-- bigiiusque . • ArTihonim medio Fario intercepte suh OSi'o. ' ) f." '/ i 1 1.V ( y rr ^\' 374 HISTOIRE NATURELLE monnée passe de la mer par le Rliln dansla Moselle. Les ichthyologistes mo- dernes paroissent être du sentiment de Gesner ; Artédi dans sa Synonymie , et Linné dans sa Fauna , citent Char- leton et Johnson comme les premiers écrivains qui parlent de ce poisson. Mais supposé qu'Ausone n'eût pas eu en vue notre truite , Schwenckfeld et Schoneveld l'ont pourtant décrite avant ces auteiirs. Le premier en parla en i6o3, et le dernier en 1624 j aa lieu que Charleton en parle en 1668, et Johnson en 1686. LA TRUITE, SJLMO FJRIO, Ce poisson se distingue des autres espèces de truites par les taches rouges et rondes qui sont dans un cercle clair , et dont tout le corps est couvert jus- qu'au ventre , et par les onze rayons de la nageoire de l'anus. La tête est assez grosse , comparée avec celle des 1)13 LA TRUITE. iijC} autres truites. Oii la connoît encore pui- ses deux mâchoires garnies de dents pointues et recourbées en dedans , et dont l'inférieure avance un peu sur la supérieure lorsque la bouche est fer- mée. De chaque côté du palais , on ap- perçoit trois rangées de dents, dont celles du milieu sont les plus grosses ; la langue est aussi armée de six à huit dents. Le nez et le front sont d'un brun foncé; les joues jaunes mêlées do vert. L*oeil est de moyenne grosseur ; la prunelle est noire et bordée do rouge •, l'iris est blanc , avec une bor- dure noirâtre en forme de croissante Le corps est étroit j le dos rond , garni de taches noirâtres , mais qui sont sans bordure. La ligne latérale est droite , étroite et noire. Au-dessous de cette ligne, les côtés sont d'un vert-jaune; au-dessus , ils sont d'un jaune d'or : le ventre et la gorge sont blancs. Le corps de ce poisson est couvert d'écaillés très-petites et de taches rondes , qui ' li 'À iz I I ■H ■ Jf fr V.; l'i V K i VI 276 HISTOIRE NATUllKLLK contribuent à sa beauté. A lu tcte et au dos , elles sont noirâtres et sans bordure ; sur les côtés, elles sont rou^ ges et sur un fond bleuâtre. Les na- geoires de la poitrine sont d'un brun clair, celles du ventre jaunes , et au- dessus de ces dernières, on voit un pe- tit appendice. La nageoire de l'anns est pourprée au premier rayon, qui est le plus long : le reste est mêlé de gris et de jaune. La nageoire de la queue est rayée d'un jaune foncé; elle est arron- die par le bout , et a une petite échan- crurc au milieu. La nageoire adipeuse est jaune , avec une bordure brune-, la nageoire du dos est grise et garnie de plusieurs petites taches rondes et cou- leur de pourpre. Cette espèce de truite est la plus belle de toutes : les femelles sur-tout se distinguent par l'éclat de leur beauté. Il est remarquable que ce poisson , qu'on trouve dans toutes les parties du monde, et qui se distingue autant par ète et t sans t rou- es na- 1 brun et au- un pe- l'anng ^ui est ie gris :ue est arron- échan- ipcuse une-, U nie de ît cou- la plus ir-tout )eauté. [)isson , lies du %nt par I) L I. A T 11 U I T E. 277 SSL beauté que par sa bonlc y ait été in- connu aux anciens. Ni les Grecs, ni Pline n'en parlent : Pévéque Ausone , qui vivoit au commencement du cin- quicmcsiècle^ est le premier qui en ait parlé, i' '' ,*'■••' 1 . •■ '; * '• ' ' ' ■• Ce poisson a un corps étroit et alon- gé comme le brochet ; il est ordinaire- mentlongd'un pied, et pèse unedemi- , livre. On en trouve cependant dans les étangs , qui pèsent jusqu'à trois li- vres. On en a pris en Saxe un de huit livres, qu'on a envoyé à l'électeur George 1er , à cause de la rareté. La truite aime une eau claire , froide, qui sorte des montagnes, qui coule avec rapidité, et dont le fond soit pierreux : voilà pourquoi elle se tient ordinairement dans les ruisseaux qui prennent leur source dans les mon- tagnes. Elle nage avec rapidité , et saute comme le saumon à cinq ou six pieds , pour surmonter les obstacles qui s'opposent à son passage. Elle vit Poissons. V. 24 I } i'' I t ' I 11 ^78 HISTOIRE NATURELLE de vers , de petits poissons , d'escar- gots , de coquillages et d'insectes aqua- tiques. Elle attrape, sur-tout sur les bords, des cousins ( 1 ) > des mouches éphémères (2) et des phryganes (5). Elle fraie en septembre , dans quel- ques contrées en octobre y et dans ce temps elle se fourre entre les racines des arbres et les grosses pierres , pour y déposer ses œufs. Les truites multi- plient beaucoup , quoiqu'elles aient beaucoup moins d'œufs que les autres poissons de rivière. Cela vient sans doute de ce que les poissons voraces ne se tiennent pas dans les eaux froides où vivent les truites. Elles multiplie- roient beaucoup plus encore , si elles n'étoient pas si gourmandes, qu'elles ne se dévorassent pas les unes les au- tres, car on a souvent trouvé de jeu- (1) Ephemera vulgata et culiclformîs. L. (a) Ephemera lutca. L. ( 3) Phryganoea grandis. , DE LA TRUITE. 2>7î> ncs traites dans la gueule des grosses , et que leur voisin , l'ombred' Auvergne,. ne fût pas si avide de leurs œufs. On prend ordinairement ce poisson à la truble , à ta louve , à la nasse et à la ligne. Il faut lever vite la première , dès qu'on apperçoit que le poisson y est entré ; sans quoi il fait un saat et s'échappe. Four l'attirer dans la louvo ou la nasse , on se sert d'un appât qui sent fort j composé de castoreum et do camphre : on fait fondre ces deux ma- tières dans une poêle sur le fieu, et or? les brouille avec de l'huile de lin ; ou trempe un linge dans cette matière ; on le noue en forme de bourse , et oa rattache dans la louve ou nasse. Les lignes dont on se sert pour pêcher la truite , doivent avoir une verge forte et un fil aussi fort ; car la truite fait des mouvemens précipités ^ rjm pour- voient casser l'une ou l'autre. L'appât de l'hameçon doit être fait avec de la chair d'écrevisse, prise de la queue cî; \ î Vi y. ;■ /i ■■ i!x.. ■W-^ ■■1 ^^J W- ', ! i 380 HISTOIRE NATURELLE (les pattes ; ou bien de petites boules faites avec une partie de camplire , deux parties de graisse de héron , qna« tre parties de bois de saule pourri , et un peu de miel. On peut aussi prendre des vers de terre et des sang-sues cou- pées par morceaux. Les Anglais , qui aiment beaucoup la pêche à la ligne , ayant remarqué que les truites sautent souvent hors de Peau , pour attraper les insectes , forment des figures d'in- sectes ( 1 ) avec de la soie ou du crin ; (1) On. trouve dans Duhamel la manière' cle faire ces insectes artificiels. ( Voyez Traité des Pèches, toiii. i, p. 53.) On em- ploie pour cela de la soie , du crin , du fil , des boyaux de ver-à-soie , qu'on tire de la Chine , ou à leur défaut des boyaux de chat. 0)1 forme le corps avec du camelot , de la moire, et d'autres étoffes fines de différentes couleurs. On fait les antennes et le velu avec de la laine , qu'on frotte avec delà cire de différentes couleurs, de même que des poils pris sur différentes parr ties des animaux. Les ailes se font avec des membranes minces ou des plumes d'oiseaux. de DE LA T RU IT E. aSt et comme la nature a tou» les mois dé nouveaiix insectes, ils savent aussi les changer de même. Us agitent çà et là les faux insectes sur l'eau ^ attachés à une ligne , et le poisson vient s'y ' prendre. Cette pêche réussit surtout vers le lever du soleil, ou par nn temps beau. On les prend encore mieux au feu peudan t la nuit. Mais dans le temps An frai, on n'a pas besoin de tous ces moyens; elles se laissent prendre fort aisément , même à la main. Dans les pays où la pêche de ce pois- son est abondante, tels que les pays de montagnes et ceux où l'on n'en trouve pas le débit ,. on les marine comme les saumons ,. on on les sale comme les ha- rengs. Dansnos-conb^ées , on les trouve dans diverses petites rivières de la Nouvelle - Marche ,, et dans divers étangs, où' on les entretient , dans les parties mantagneùaes dé la Silésie , et sur-tout dans les environs de Dantzig. lia truite a la chair tendre et d'an rt * 282 HISTOIRE NATURELLÎE bon goût. PJus Teau où elle a vécu est froide , plus son goût est agréable. Oti trouve à la source de l'Orbe y qui sort d'un rocher dans le canton de Berne y des truites qui ont ungoat d'écrevisse, et qui surpassent toutes les autres eu bonté y sur-tout si on les accommode dès qu^elles sont sorties de l'eau. Les truites sont grasses quand les autres poissons sont maigres ,. et maigres quand ils sont gras ; de sorte qu'en hi- ver , elles ont une chair blanche et do mauvais goût \ mais en été , elles ont la chair rouge et tendre. La truite passe pour le roi des pois^ sons d'eau douce. Du temps des Ro- mains , il ornoit déjà les tables les plus somptueuses. Dans plusieurs pays, les seigneurs se sont réservé les truites , et en ont défendu la pêche sous des peines sévères ( i ). En Saxe, cette pêche est (1) Autrefois il étoit défendu, dans la Ifouvelle-Marche, parle I^ar(Juis Cliade^», W V» et DE LA TRUITE. aSS défendue sous peine de prison; dans, quelques autres provinces d'Allema-' gne , sous peine de perdre la main *, dana îe royaume de Congo, sous peine de la vie. • ./..i ■■( - ,■ La cliair de la truite est de facile di* gestion , et elle peut fournir une bonne nourriture aux personnes foibles et maladives. ' ; '^ > 'i Les parties intérieures sont telles que ]e l'ai dit dans la première sec^ tion , en parlant de ce genre. La peau de l'estomac est seulement beaucoup plus forte , et elle a soixante vertèbres à l'épine du dos , et trente côtes de chaque côté. Ce fut pour moi un spec- tacle imprévu y et en même temps agréable , de voir , en ouvrant cette truite , des œufs couleur d'orange , gros comme des pois y placés en rangées les uns à côté des autres. Cela me surprit de pêcher des truites dans le fleuve Ostro. , sous peine de prison et de banuis£iemeut^ M ' M * 284 HISTOIRE NATURELLE d'autant plus , que dans les plus gros poissons , comme le silure et Vestur- geon , je n'avoîs jamaii} trouvé des œufs plus gros que de la graine de millet. Cette truite étoit au moment du frai, et leiï œufs étoient sépares delà peau dans laquelle ils sont ordinairement. Ces œufs cuits sont aussi un manger fort délicat : on s'en sert aussi d'appât pour prendre Voinbre d'Auvergne. Il est remarquable que la couleur de ces œufs est si durable , que j'en conserve , depuis trois, ans , dans de l'esprit-de- vin , qui n'ont presque rien perdu de leur vivacité. '^ ! Ce poisson se nomme : Fore , Bachfore, Forelle , Tûichforelleet Goldforelle , en Allemagne. ForW/« ; en Dancmarck. Lashens et Horjar ^ en Livoniei Forel'Kra , Elv-Kra , MM-Kra ',. Or^ Rivie^ en Norwège, Forell ,. Stenhit , Backra et Rofisk ,. em Suède. '»% r^^'S DE LA TRUITE. a8 c Krasnaja Ryba, en Russie. Dawatschan , en Tartatie. Trotta f Torrentina, eaïialie. . Truite ou Troutte,et Truite de rivière, en France. • Trout , en Angleterre. Selon ce que nous venons de voir , la truite est un des principaux poissons de nos rivières; et comme elle ne sé- journe que dans les ruisseaux des con- trées montagneuses , elle est aussi un des plus chers. Elle mérile par consé-r quent l'attention de l'économiste. Il est dommage que tous les endroits ne soient pas propres à nourrir ce poisson.- Pour former un étang à truites, il faut 1°. une eau claire et froide , avec un fond de sable ou de cailloux, a''. Des sources ou un ruisseau qui y ramène toujours de l'eau fraîche. Si c'est un ruisseau, il faut qu'il coule sous des ombrages frais , ou qu'il ne so/t pas; fort éloigné de sa source , sans quoi l'eau est trop chaude en été lorsqu'elle 11 \ u h ,*^*. / M m' L\ i, "9 286 histoihe naturelle entre dans l'étang. 3°. Les bords doi vent être élevés, sans qw.n la uuite , qui aime à sauter, touclitroit à terie et y périroit. 4°. L'étang doit être en- touré de grands arbres, Jontrombra-j;? procure de ]a fraiijlieui à ses eaux. 6^. II doit y aeoir dans le fond , ou des racines d'arbrea, oa de grosses piei rcs entre lesquelles le poifi «on puiysf ^rayf r. 6°. On doit y prévenir les inondations , «oil par un fossé, soit de quclqu'autre jBanière : il faut sur-tout prendre garde que les ravins n'y conduisent des eaux de pluies sales et bourbeuses. 7°. Il faut que l'étang ait sept àdix piedss de pro- fondeur, sans quoi la truite monte sur la surfade de l'eau en temps d'orage, et elle y meurt souvent , si l'orage dure ïong-tenips. On peut prévoir sa mort , à de petits points pâles qui paroissont sur son corps : plus il y en a, plus le poisson est près de sa fin j de sorte qu'il faut se presser de le preîidre.. 8^°. 11 faut songer à leur fournir une av^ '^ < DE LA TRUITE* SiS; nourriture sufiisanlc. Comme les trui- tes sont carnsasières , il faut mettre avec elles des poissons qui vivent dans une eau de même nature, mais qui ne soient point voraces. Les plus conve- nables sont les goujons, les cataphrac- tes, les loches, les dobules, les raphcs^ Icsvéronsetles meuniers. Mais comme on n'a pas toujours de ces poissons , sur- tout dans les pays de montagnes, on peut aussi leur donner de petits mor- ceaux de foie hachés , des entrailles d'animaux, des gâteaux secs, faits de sang de bœuf et d'orge mondé. Il faut réduire l'orge en bouillie*, on y mêle le sang de bœuf, on jette le tout sur uno planche garnie d'un rebord, on le laisse refroidir , ou le coupe en petits mor- ceaux, que l'on fait sécher et que l'on garde pour s'en servir au besoin. Il faut casser la glace dans les étangs de truites comme dans ceux de carpes , et regar- der tous les jours que les embouchures ne gèlent pas. Du redite , il faut garnir # ri i) a > - M nHH HISTOIRE NATUnEITJ-: ]a bonde d'une grille fine, pour arrêter Palevin. Enfin , il n'est pas besoin de dire , qu'il faut tâcher d'en éloigner les poissons voraces et les oiseaux pê- cheurs, de même que les grenonilles et les voleurs. Le meilleur endroit pour former un étang à truites , c'est une vallée om- bragée , qui ait une source ou un ruis- seau dont la source soit peu éloignée. Quand la source est trop éloignée , il faut en conduire l'eau dans Tétang par un canal qui soit ou très -profond, ou couvert. On ne sauroit déterminer la grandeur de l'étang; cela dépend delà quantité d'eau qu'on peut y faire en- trer. On compte ordinairement soi- xante poissons par arpent. Le fond doit être d'abord de glaise ou d^ terre grasse tannée^sur laquelle on jette ensuite du sable ou des cailloux. La première em- pêche Veau de s'écouler, et le sable ou les cailloux la conservent claire. Il faut qu'il y ait en haut et en bas; comme It ' î DE LA TRUITE. 289 aux étangs de carpes, une bonde, une grille et vine vanne , afin qu'on puisse à son gré faire baisser ou augmenter les eaux. Aux deux bondes , il faut avoir soin de mettre deux caisses gril- lées, en forme de nasse, où les truites soient retenues quand elles sautent au- dessus de la grille. Le mois de septem- bre est le meilleur temps pour empois- sonner. Quant aux truites que l'on prend pour cela, il faut prendre gardo 1^. de n'en mettre que peu dans le même vase; 2°. que la voiture sur la- quelle on les transporte , ou du moins le vase , ne reste point tranquille -, 3". de renouveler souvent l'eau , sur- tout quand le transport est long. M. le lieutenant Jacobi a trouvé une méthode particulière pour se procurer les truites et les saumons. On fait une caisse longue de douze pieds , large d'un pied et demi, et profonde de liuit pou- ces. Par le haUt, où l'eau doit couler on attache lui morceau de bois en Ira - I i^ k ■'î 10- ,. 31$- r'siml 1 "» s. ■:^ l pf-. Q(jo HISTOIRE naturelll: vers , qui a au milieu un trou tic six: ronces de long et quatre de large. On iuil à la planche d'en bas un trou de quatre pouces en quarré , pour faire écouler l'eau : les deux ouvertures se- ront fermées avec des grillages de fil d'arcli û , ùe inan'-^re que l'alevin no puisse sortir. Pour empêcher d'y en- trer les rats d*eau et les autres ani- maux voraces , on couvrira la caisse d'un couvercle percé de plusieurs trous. Le fond sera couvert de gravier, et le vaisseau sera placé de manière que l'eau puisse y entrer par en haut, et en sortir par le bas, dès qi/elle est par- venue à deux pouces au-dessus du gra- vier. Tout cela étant fait , on prend , dans le temps du frai, des mâles et des femelles , et on leur fait sortir les oeufs el les laites du corps en leur pressant le ventre. On les met dans un petit vase avec de l'eau , que l'on remue ensuite avec la main , et que l'on jette après cela dsLur l:v caisse dont nous venons de le six e. On ou de faire es se- (le fil in 110 'y en- 8 aiii" caisse trous. , et le e que ut, et st par- lu gra- )rend , ; et des ;s oeufs sant le ,it vase ?nsuito f après ous de DE L \ TRUITE. 2f)l parler. M. Jacobi dit ensuite : Si le« œufs sont exposés pendant cinq se- maines sous l'écoulement continuel d'une bonne fontaine , les poissons rompent d*eux - mêmes , avec leurs têtes , la peau qui les retient dans l'œuf; et après qu'ils se sont remués çà et là pendant une demi -heure, on y voit une si grande ouverture , qu'ils peuvent en sortir leur ventre, qui est aussi gros que le jaune de l'œuf. Après cela , ils restent tranquilles pendant deux jours, et ils vivent les trois ou quatre premières semaines , du jaune d'œuf qui est encore enferme dans leur ventre; de sorte que le jaune diminue à proportion que le poisson augmente; alors il est temps de les mettre dans de plus grands endroits avec l'eau qui les contient. Nous verrons dans le genre des carpes, que les poissons sortent de l'œuf dans l'espace de neuf jours; mais il est possible que les truites aient be- soin de cinq semair poi P- K ■ 292 HISTOIRE NATUUHLLE pcr. Mais quand M. Jacobi dUqu'ollcs fiorlent la tête la première , et qu'elle» apportent le jaune avec elles, cette particularité ne me paroît pas vrai- semblable, vu qu'en géné.ral la consli- tution de leur corps est assez semblable à celle des autres poissons à écailles. I>A TRUITE BRUNE. a Cette belle truite est und variété de la précédente. Elle en diffère non- seulement par la couleur , mais aussi par l'endroit de son séjour. La tête est plus grosse et d'un brun noir. Lorsque la bouche est fermée, la mâchoire su- périeure avance un peu sur l'infé- rieure , et elles sont toutes deux gar- nies de dents pointues, aussi bien que le palais et la langue. L'iris est bleu , et la prunelle noire avec une bordure rouge. Le dos est rond , et les côtés sont bruns jusqu'à la ligne latérale, et sont garnis , aussi bien que la tête , de lâches \ ,v\... »\ [j 11 'elles qu'elles , celte s vrai- consli- iiblable unes. NE. variété re ïion- lis nassi lêle est Lorsque oire su- ri n fe- ux gar- )ien que ît bleu , bordure )tés sont , et sont le taches ■"*<: •r-» ^*é0*- ■*^rn*: 4i^ :t 4^ ■ • # **,) il .Mm, i, , ël»t • ' • « ' :»^^: \ t h W: ^t.^ ''■' î' >'!•:. i;.7- '] \'î . ■;■ , l'A V ^ '• \'.r i: IT < v; t% u ) i .* < M / *■ . ^,:. ^ll. *.<" ! . ' ' . > * • a» .;■!' [••''U 1 > 1 1 l^ Jt i I Tam.r: V^<» 2<)^ JJe^eoe (/e/ ■ Ze JGre d'eu//». m r^S^ i i ■'*'^* DE LA TRUITE BRUNE. 293 violettes. Au-dessous de la ligne, les côtés sont d'un blanc jaunâtre avec des points rouges, posés sur un fond brun, avec un anneau blanc autour. Le ven- tre est blanc et plus gros que dans la précédente. Je trouve le même nombre de rayons à la membrane des ouies et aux nageoires , si ce n'est celle de la queue qui en a quelques- uns de plus, et qui est par conséquent plus large que dans le poisson précédent. Sa cou- leur est brune -, cependant les nageoires du ventre , de l'anus et de la queue , offrent un mélange de jaune. Elle lia- bite , comme les autres, les ruisseaux dont l'eau est pure et froide , et qui ont un fond de cailloux ; toute la diffé- rence , c'est qu'elle préfère les ruis- seaux ombragés. Elle est d'un meilleur goût que l'autre. Selon Pontopp:dan , les truites brunes de Norwège, après avoir pris quelqu'accroissenicnt , sor- tent des petits ruisseaux, pour se ren- dre dans la mer du Nord. Dans tout le 29^ HISTOIRE NATURELLE reste , elle ressemble à la truite ordi- naire; ainsi il seroit inutile de nous y arrêter plus long - temps. J'ajouterai seulement , que comme sa chair de- vient rouge par la cuisson , plusieurs personnes , dans ce pays et dans les en- virons de Dantzig , la prennent pour une truite saumonnée , et plusieurs auteurs sont du même avis : cependant elle en diffère comme nous venons de le voir. L'OKBRE D'AUVERGNE, SALMO TliYMALLVS. L'ombre d'Auvergne se distingue ai- sément par la beauté , la grosseur et les diverses couleurs de la nageoire du dos , qui a vingt-trois rayons. On en compte dix à la membrane des ouies , seize à la nageoire de la poitrine , douze à celle du ventre , quatorze à celle de l'anus , et dix-lmit à celle de la queue. La tête est petite, arrondie, parsemée de DE L'OMBRE D'AUYERGNE. OiC)5 points noirs , brune par en haut , et sur les côtés d^in blanc tirant sur le bleu. Lorsque la bouche est fermée, la mâ- choire supérieure avance un peu sur l'inférieure. Dans les deux mâchoires, on trouve une petite rangée de petites dents, en forme de coin, dont celles d'en haut sont un peu plus grosses. Sur le devant du palais, et près de l'oeso- phage , on trouve aussi quelques pe- tites dents. La langue est unie, l'œil a nne prunelle noire et l'iris jaune d'or, pirsemé de points noirs. Le corps est alongé , couvert d'écaillés grosses et dures, et le dos , qui forme un petit arc, est rond et d'un verd-noir. Les cô- tés sont un peu applatis , et leur cou- leur consiste en un mélange de gris et de bleu. Le long des côtés descend de la lête jusqu'à la queue, une ligne droite sur chaque rang d'écaillés, celle du mi- lieu est garnie de petits points noirà. Le ventre est blanc et plus gros que dans les autres espèces de truites. Les II 296 HISTOIRE NATURELLE nageoires de la poitrine sont blanches , celles du ventre, de la queue et de l'a- nus jougeatres, et on voit un appen- dice à la nageoire ventrale. La nageoire du dos est violette, le fond en est ver- dâtre et parsemé de taches brunes : les cinq premiers rayons sont simples, les autres se partagent vers la fin en huit branche». li'ombre d'Auvergne n'a pas été in- coniu aux anciens auteurs : jElien en parle au commencement du second siè- cle , et Ambroise vers la fin du qua- trième. Ce poisson aime Fean rapide , froide et pure, avec un fond de sable ou de cailloux. On le trouve par con- séquent dans les ruisseaux ombragés et qui sont dans le voisinage des monta- gnes. Il paroît n'être pas naturel à la Norwèg. ; car Pontoppidan n'en parle point. En Laponie au contraire, il est si commun , que les habitans de ce pays se servent de ses entrailles au lien de présure pxjur faire du fromage avec DE l'ombre D'AUVERGNE. 297 le lait de leurs rennes. On le trouve en Silésie dans les montagnes des Géants ; en Prusse dans le Curisch- Havc ', en Pomcranie dans la Sclave , non loin de la hier Baltique , où on le nomme faussement marène der'wière. Il se nourrit d'escargots et de coquillages, dont on trouve les coquilles en quan- tité dans son estomac , de même que d'autres insectes et de petits poissons. Il aime sur tout les œufs de la truite et du saumon. Voilà pourquoi les pê- cheurs suédois pensent que les saumons ne sont pas loin , quand ils apperçoi- vent l'ombre d'Auvergne. Il croît fort vite , devient long d^m ou de deux pieds , et pèse alors deux ou trois livres. En Angleterre , on en trouve de quatre livres et plus. Ce poisson fraie en avril et mai , et dépose ses oeufs sur les pierres du fond. Il nage fort vite , et est par conséquent fort difficile à prendre hors le temps du frai. 1- i r .A.& . ._ .U^...- 2[)8 HISTOIRE NATURELLE On prend l'ombre d'Auvergne avec îe coleret , la louve , la nasse et à la ligne , sur - tout quand on met des insectes pour app^t ( i ). Sa chair est blanche , ferme , douce et très-bonne au gOKl: Les anciens en faisoient grand cas ; et de nos jours , il y a diverses provinces où cette pêche est réservée au seigneur. Afin de les laisser grossir, il faut que les mailles des filets dont on se sert pour les pêcher soient assez larges pour laisser passer les petits pois- sons. L'automne est le temps oh il est le plus gras ; mais c'est en hiver qu'il est de meilleur goût , sur-tout quand il fait bien froid. Comme d'ailleurs il ne se corrompt pas aisément , on peut (i) Nous remarquerons ici , qu'il y a plus de trois cents ans que les pécheurs du Rhia se sont servis d'insectes artificiels pour la pcche. Ainsi ce n'est point une nouvelle invention , comme plusieurs le prétendent. Voyez Gesner. Thierb. p. lyi. HÉ»' DE L'OMBllE D^AUVERGNE . 299 le conseiller aux personnes foibles et maladives. Non-seulement on a donné à ce poissf. . l'avantage sur tous les au- tres, maison altribue aussi à l'huile que l'on tire de sa graisse , la propriété de guérir les marques de la petite-vé- role , les taches de 1^ ne-^'i , et d'autres maladies externes. Ce poisson ne multiplie pas consi- dci.'ablement j d abord parce qu'il est très-délicat ; en seconù lieu , parce que les oiseaux pêcheurs en sont fort avi- des, et sur-tout les colimbes. Il meurt bientôt quand il est hors de l'eau , et même dans une eau tranquille : voilà pourquoi il est dilTicile de le mettre dans d'autres eaux que celles qu'il ha- bite ordinairement , à moins que co ne soit dans un lac p.i jfond où il y ait des fontaines ou de. ruisseaux. Si l'on veut conserver ces poissons dans des huches , il faut qu'elles soient pla- cées dans le courant d' me rivière , et leur donner à manger 'Iv. foie , ou le li ■i^ .,;s*^...1K-t' ^>*^^*«v. /■ t ' ) lii' m 30O HISTOIRE NATURELLE ^^ liteau dont nous avons parlé à ravlicle de la truite. Une chose i -rt remar- quable, c'est l'odeur agréable qui s'ex- hale du corps de ce poisson. MVien l'a comparée au thym , et Ambroise à l'odeur du miel. M. Pennant nie l'exis- tence de cette odeur ; mais la chose en elle-même ne paroît pas sans fonde- ment , car ce poisson avale des insectes qui ont une odeur forte , qu'ils peu- vent lui communiquer. Tel est le tour- niquet ( 1 ) qui , selon Rœsel , a tant d'odeur , que lorsqu'il y a quelques-uns de ces arrimaux ensemble , on peut les sentir de cinq à six pas. Or comme ces insectes ne se trouvent pas toujours et en égale quantité , on peut regarder l'odeur de l'ombre d'Auvergne comme une qualité variable qui existe dans un temps , et qui disparoit dans uu autre. Au printemps , l'ombre d'Auvergne (i) Gyrinusnatator, L, ■iv licle $'cx- ise à exis- )se en ni>,} : 5o4 HISTOIRE NATURELLE ,&C. les deux dessins de Rondelet , pour voir que les auteurs ont décrit en effet deux poissons dilFérens. Le thymus, qui est noire ombre d'Auvergne , est large, a la tête courte et une grosso nageoire à la queue *, au lieu que Vumbra est un poisson étroit , qui a la nageoire dorsale courte et la tête longue. !" y f-'-'i. riN DU TOME CINQUliME. ■■" i£f.;,:: > ■ V». »;.R ,>a ' « ; » f .^:«*^^ r.jfi^* • )t Kw' ï i^: «L.^ LE,&c. elet , pour 5rit en effet e thymus, orgue , est une grosso lue Vumbra la nageoire ïue. lÈME. ■■i u •'« , . ',<{«'■ .%•'■" n "^ ,^ ,*.r» ■ 'Ji,^ -V . H»- •*!»4. f r< ^ 7 • . v- *> ■4«iwr I . '. *. y ^:â "^* -fil i" V **