O .. %.'^-> Si IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // A^ 1.0 i.i tS6 US u 2.0 140 m 1.25 1.4 1.6 < 6" ► Hiotographic Sciences Coiporation 23 WiST MAIN STREET WEBSTER, N.Y 14580 (716) S72-4S03 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the beat original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. 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Les détails de cet exempieire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. □ Coloured pages/ Pages de couleur □ Pages damaged/ Pages endommagées I I Pages restored and/or laminated/ 0 Pages restaurées et/ou pelliculées Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées Pages detached/ Pages détachées "~7 Showthrough/ ^^ Transparence I I Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression Includes supplementary material/ Comprend du matériel supplémtiitaire Only édition available/ Seule édition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. 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Las imagas suivantes ont été reproduites avec la plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat da filmage. Lea exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par la premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'Impression ou d'Illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous las autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. The last racorded frama on aach microfiche shall contain tha symbol — ^- (maaning "CON- TINUEO"). or tha symbol V (meaning "END"), whichever applies. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — »• signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". IVIaps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Thosa too large to be entirely Included In one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many f ramas as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planchas, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché. Il est filmé à partir da l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut an bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrant la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 \/f "■ m: ^.^ ^K; _ii i^i ^ W-. m'-'^ v> iv;';^'.. M :■>' ' ■'_' '■ ' I." / h 1 '■ M.- '#' ' 1 '■.v f* èi- , .■i ' w ,u HI ] .f /' } 7 / / / m •..- W:. V" '* ■ * -, HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. ■.;^ m L ;j^^^ %t^~ .f- ,„»^» ,J...*.,'j , Yi rvfev'^: [. '"'-tf^n ^^t-M ■ « T i.„ ■( v-il ■'■i ■■ pi.' ) < ? ;. A * ? t * ï S i ... V,' Jl. f ■ 1 / *■ . ■■• -• > ^ O ^. / y ...-V l> \v . , , > .V. 1% HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, avec les figures dessinées d'après nature P A R B L O C H. Ouvrage classé par ordres , genres et espèces , d'après le système de Linné ; AYEÇ LES CARACTÈRES GENERIQUES; Par RENi-RiCHARD CASTEL , auteur du poëme des Plantes. ^>Si. TOME V. " DE L'IMPRIMERIE^^.CRA A P A ft Chez Deterville , rue d AN IX. ir^fijv '■^>^'m/^' ft-Pi^-itlU,. ■*>i,a u-'il 1 1 1 ! \\ ; \ ■ ■JE % l •■• lî W»***^Ê^^I^-*t*"*'^^'^f^mf'"»*"»^*^'^'^»»-.^ ¥ .• ■" * ,t ' x: -r .;.-. ^ tT| ïT- 'T ^- M 11 r ^>.;??' t ^ VI S^ S-M,^ ^ I '>'■'» ?" 1 I fà .•'* y 1 > -# ; A V s ^-■'^ TiN -*. -^'- ^\ HISTOIRE NATURELLE \■^ DES POISSONS. ,,.* 5v ■*■ KH-WX SUITE DU LVI" GENRE. t«E LAVARET, s-I ■i. f» 1 1 ' vl • • U a ' HISTOIRE NATURELLE ' ' rieure qui avance , finit en une pointe émoussée , molle et charnue de couleur noire. La mâchoire la plus courte s'em- boîte clans l'autre j et lorsque la bouche est fermée , elle se trouve entièrement couverte par une grosse lèvre cartila- gineuse. La bouche est petite , sans dents , et s'ouvre en travers par le bas. La langue est blanche , cartilagineuse , courte et un peu rude. X'œil est de moyenne grandeur^ la prunelle est noire , et l'iris argentin. Les joues , aussi bien que les opercules desouies, sont changeans bleu et jaune : la der- nière couleur est dominante. Le dos est rond et d'un bleu gris. Jusqu'à la ligne , les côtés sont bleuâtres ; au-des- sous de la ligne , ils sont un-peu jaunes. Le ventre est argentin. La ligne laté- rale est droite , ornée de quarante- cinq points^ et plus près du dos que du ven- tre. Les écailles ont au milieu du bord une petite échancrure, qui est sur- tout remeirquable à celles qui sont sur la tfÇ \ •', ^ -1! DU li AVARE T. 8 ligne latérale. Les nageoires de la poi- trine sont jaunâtres ; les autres ont des rayons blanchâtres , une membrane bleuâtre , et une bordure de la même couleur. La nageoire dorsale est plus près de la queue que de la tète. La na^ geoire adipeuse est en losange , et celle de la queue est fourchue. Nous trouvons le lavaret dansla mer du Nord et dans la Baltique. Il s'y tient dans le fond , d'où il sort quand le ha- reng commence à frayer , et il le suit de près pour manger ses œufs. De sorte que lorsque les pêcheurs ont pris beau- coup de harengs dans une nuit , ils prennent ordinairement la nuit sui- vante vingt-quatre , trente , et jusqu'à quarante lavarets. Si on les ouvre dans ce temps , on trouve le canal intesti- nal plein d'œufsde harengs. Cependant Tombre d'Auvergne use de représailles envers le lavaret, il le suit aussi quand il fraie , et dévore ses œufs. Le lavaret se montre encore dans uu r-^i 4 l* mm 4 HISTOIRE NATURELLE ' autre temps : c'est lorsqu'il fraie lui- môme *) ce qui arrive ordinairement de- puis août jusqu'en octobre : alors on le trouve en quantité entre les anses, les havres , et aux embouchures des fleu- ves dans les endroits où l'eau tombe avec le plus de rapidité dans la mer. Là Ja femelle suivie du mâle ^ se frotte contre les pierres et les cailloux, pour se débarrasser de ses œufs. Une partie de ces poissons remonte les fleuves , dans lesquels ils avancent en troupes de deux rangées, qui forment un angle aigu. A la pointe de l'angle s'avance un lavaret qui conduit toute la troupe. S'il arrive que les vents soient trop forts et les arrêtent dans leurs courses y ils retournent et fraient dans les en- droits que nous venons de dire. Mais lorsque le vent leur est favorable et augmente la vitesse de leur course, ils entrent en quantité dans les fleuves ; et plus il est rapide , plus ils font d'ef- forts pour s'y opposer : alors ils font m K * .*{. ^-.■^. 5 DU L A V A R E T. nne lieue en vingt- quatre heures ; an lieu que lorsque le fleuve ne coule que lentement , ils ne font pas la moitié au- tant de chemin dans le même espace de temps. Les pêcheurs qui savent cela y dressent leurs filets en conséquence. Carcommclelavaret est rusé, et trouve aisément un trou dans le fond pour échapper , ils l'attrapent en jetant leurs filets tous les jours à une lieue ou une demi-lieue plus haut , selon que l'eau est plus ou moins rapide Ils avan- cent dans le fond, où le fleuve est le plus fort. Quand il survient quel- qu'orage ou tempête , ils ne vont pas plus avant : l'ordre de la marche est rompu ; et chaque poisson tâche d'é- chapper comme il peut et de trouver dans le fond un endroit pour se cacher. Les pêcheurs qui savent trouver ces animaux dans les endroits les plus ca- chés , savent aussi les prendre alors ^ en tendant des nasses appâtées avec des œufs de brochets ou d^autres poissons. ■ 1^. ^. t:»- / \ 6 HISTOIRE NATURELLE Lorsque la tempête s'est appaisée , ils se rassemblent de nouveau en troupes , et continuent leur route comme nous l'avons dit : mais ils ne remontent pas dans les petites rivières comme les sau- mons et les truites saumonnées ; ils s'arrêtent seulement vers leurs embou- chures , ou les chutes d'eau, et dans des endroits où ils trouvent des pierres ou d'autres choses propres à faciliter lo frai. C'est dans ces endroits que les pê- cheurs peuvent les trouver. Les lava- rets sentent une tempête quelques jours avant qu'elle arrive : alors ils se retirent en foule dans les endroits du frai , lorsqu'ils n'en sont pas éloignés. Les pêcheurs ne se trompent pas à ce signe. Après le frai , ces poissons retournent dans la mer sans conducteur et sans ordre. Une chose fort remarquable , c'est que le retour de ce poisson indique si l'hiver viendra plutôt ou plus tard. Quand le lavaret revient de bonne / ? V.,,...- DU L AVARE T, 7 heure , c'est une marque que l'hiver approche ; quand il revient tard , c'est une preuve que les froids retarderont aussi (1). Le jeune lavaret reste dans le lieu de sa naissance jusqu'à ce qu'il ait atteint à-peu-près la grosseur do trois pouces : alors il est emporté par la violence de la marée dans la mer , 011 il reste jusqu'à ce que le désir de la pro- pagation le porte à en sortir ; ce qui arrive ordir virement à l'âge do cinq à six ans. Les ennemis de ce poisson sont , outre les poissons voraces , le chien de mer , qui les poursuit souvent jusque sur les côtes. De sorte que les pêcheurs espèrent une riche pêche lorsqu'ils ap- perçoivent ce monstre marin près des (0 Si les physiciens faisoient, en dilFc- rens temps , des observations sur les mou- V emens des poissons , ils pourroient en tirée des règles pour prédire les changemens du temps. ,5 i ) I ! ( ! (■ t \ i i 8 HISTOIRE NATURELLE filets qu'ils ont tendus. Outre cela ils dévorent eux-mêmes leurs œufs les uns les autres ; ce qui est sans doute une des causes qu'il se multiplie fort peu. /v Dans nos contrées , on pêche le la- varet avec le tramail, le grand filet et la louve, dans l'Elbe, près de Boitzen- bourg , et en Prusse dans le Curisch- Have. Les pêcheurs suédois se servent detridens. ^. >v...^ La chair de ce poisson est blanche , tendre et de bon goût , et est par con- séquent un des meilleurs poissons de nos bonnes tables. Dans les endroits où la pêche de ce poisson est considérable^ on le fume ou on le sale. Cette dernière préparation se fait de la manière sui- vante. Après avoir nçttoyé , vidé et lavé le poisson en dedans et en dehors , on le met dans une corbeille sur le ven- tre , afin que l'eau puisse s'égoutter. Après cela on le sale , on le place par couches j et après l'avoir laissé ainsi ¥■ 1 î et 'S, DU LAVA RE T. 9 *>i iant trois fois vingt- quatre heures , oii ^e lave de nouveau. Par ce moyen on en ôte tout le limon et le sang ; puis on le sale comme les harengs, en cou- ches alternatives sur lesquelles on met une pierre pour les faire porter les unes sur les autres , et on les bouche. On conserve ainsi le bon goût qu'ils ont , quand ils sont pris par un temps frais. Quand on les a pris dans la cha> leur , il faut les fendre avant que de les saler j leur ôter la tête et l'épine du dos, qui se gâtent aisément , et donnent un mauvais goût au poisson. ; . Le lavaret n'a pas la vie dure ; il meurt bientôt après être sorti de l'eau. On peut cependant le transporter dans des étangs , aveb des précautions. Il faut que le lac ou l'étang où on les met soit grand , profond , et qu^il ait un fond de sable j c'est ce que prouvent les expériences de M. Gcissler. Le la- varet qu'il transporta avoit deux ou trois pouces de long. Dans l'espace d» Toissons. VI. a ' / p \ ' l 10 HISTOIRE NATURELLE quatre ans , il parvint au poids d'une jusqu'à deux livres. On voit à la bouche de ce poisson , qui est dépourvue de dents , qu'il ne vit point de proie , mais d'herbes , de vers , d'insectes et d'œufs de poisson. J'ai aussi trouvé dans son estomac de petits coquil- lages. ■" ■" ■'^- •" ,,-s, \>- La peau de l'estomac est forte , le canal intestinal est court , et a son commencement entouré de petits ap« pendices. La laite et l'ovaire sont dou- bles : l'ovaire contient environ 37,000 œufs jaunes de la grosseur de la graine de navette. J'ai trouvé cinquante-neuf vertèbres à l'épine du dos , et trente- huit côtes de chaque côté. Ce poisson se nomme : Schnepel , dans nos contrées. S'dck et Stor-Siick, en Suède et en Nor- wège. , . . Helt , en Danemàrck. Sihha, Sieg et Sia^Kalîe, en Livonie. Lavaret , en France. „:,; \ le, ■ ii i 1. • f ' \ DULAVARET, H Nous trouvons ch ?z les anciens plu- sieurs poissons qui portent le nom de lavaret , albula nobilis , albula cœrulea , hezola y albula parça et farra , et qui appartiennent au genre des saumons. Les iclithyologistes modernes , tels qu'Artédi , Linné , Klein , Wulff , Pen- nant et Martini , les ont tous décrits sous le nom de lavaret , et n'en font qu'une seule espèce. Autant qu'on peut en juger par les mauvais dessins qui nous en restent , on voit que ces pois- sons sont de différentes espèces. On peut dire du moins que le lavaret n'est pas de la même espèce que l'albula cœrulea de Gesner ; c'est ce dont je me suis convaincu par le dessin que m'en a communiqué mon ami M. le docteur Wartmann de St.-Gall , et par la des- cription exacte qu'il a donnée de ce poisson. Comme ce savant m'enverra aussi les autres espèces de saumons^ son pays, je les publieraJgussi^ÉyWJ^O/^ '.* ■ Ù^ ■\!, v'i Kl :^ la HISTOIRE NATURELLE pouvoir comparer et concilier les aa- teurs. Schoneveld décrivit pour la pre- mière fois notre poisson en 1 6^4 , sous le nom à^albula nobilis , et en donna un dessin assez fidèle , que Jonston , Wil- lughby et Ruysch ont copié. Statius Millier se trompe en prenant notre schnepel pour le salmo albula de Linné. Dans le dernier , c'est la mâ- choire inférieure qui avance *, dans le premier , c'est la supérieure. Ziickert se trompe aussi quand il confond notre poisson avec l'oxyrin- cliusde Linné. Selon Schoneveld, lehelt des Danois est le même poisson que le schnepel des Allemands. Mais comme Pontoppidan et Frédéric Millier prennent le pre- mier pour le lavaret de Linné , et le dernier pour son oxyrinchus , il faut hi en que ce soient des poissons diffiérens. * Dan^le dessin que M. le professeur - - Asbaû^s donne du helt> je ne trouva ■>/, -n^».*?' E les aa- la pre- 24 , sous lonna un m , Wil- tù [ prenant albula do st la mâ- } -, dans lo quand il l'oxyrin- ies Danois hnepeldes )ntoppidan ;nt le pre- nne , et 1© us , il faut 18 difFérens. professeur e ne trouv* l... Paçe yJ. ToM ■ T7. (! » ■ % X LIU.AA'ARKT large, a La oraude .AlAllKNJi. 3 La petite MAKKNE 4 . L'ÉPIVIILAX. .î.L'ÉPEilJ.AN de mei'. ï 1 Ml f7. â "5ïi':r^.^ni ifp îl-i^r At;UD*e ■!».? ':;««' poil- A. V X\ «4 t. .i >,. \ \{ X^t ^, .^ 5 , . . , .,, i 1 \. ' ■ ■•■1 t - (i ftî*^:p^- ■ ^^^àÊZ^-^- r. >'»« h If J^^f' lî]^'* 4- *i ,-:■♦• *♦• V.-!» >■>'■ ?•« la .1,1; • ;^*t!t ..■M^i-'- 1 m- |ll??* D U L A r A R E T. l3 point du tout là figure de la mâchoire aiipérieure de notre lavaret. Artédi a remarqué dans le sick do petites dents , que je n'ai point trou- vées dans le lavaret» Le sick a dix-sept rayoïis à la nageoire de l'anus, et le la- varet n'en a que quatorze. Ces poissons^ &croien>t-ils donc les mêmes? . ; En général , on ne pourra, sortir du. labyrinthe des auteurs que nous avons cités, à moins d'avoir une description, exacte ,,pu un dessin. fidèle de ces pois- sons. ( 1 LE LAVA'ÏLET LARGE, SALMO TRYMALLUS LATUS. La grande ressemblance dé ce pois- son avec le précédent , peut le faire regarder comme une variété de cette espèce. Il en diffère cependant par les caractères suivans-: 1°. Par la différente proportion de la largeur et de la.longueur« DansJe W it^f^: ■*<' .i*hi^. -»■■ î-iaiSk*— ■»N»^^;..,'S^«a :,>•-• -•***^"< -VI t ï4 HISTOIRE NATURELLE lavaret , la largeur est à la longueur comme un à quatre un quart *, dans le lavaret large , comme un à troiR un quart. Les deux poissons que j'oi exa- minés , avoient presque tous deux la même longueur , et leurs corps étoient également pleins d'œufs : de sorte qu'on ne peut regarder la largeur du lavaret large comme une chose accidentelle. a°. Les nageoires du lavaret large sont plus courtes que celles de FaulAc. 3°. Celui-ci a la prunelle de l'œil ronde ; celle de l'autre forme un angle aigu vers le nez. • , - 4'*. Dans le lavaret large , le dos offre une courbure à l'endroit où tiennent les nageoiv'js j ce qu'on ne trouve pas à l'autre. 5°. Les écailles du lavaret ordinaire ont une petite échancrure au bord ^ celles du lavaret large ; sont toutes rondes. 6**, Le dernier offre outre cela plus 11 1 .#..' DU LAVARET LARGE. l5 de points sui la ligne latérale , et au- tant de rangs d'écaillés. 7**. Dans le lavaret large , Touver- ture de la Louche e^L plus en travers ; et la bouche est plus grosse que dans le lavaret ordinaire. » 8°. Le dos du lavaret large est tran- chant jusqu'à la nageoire , celui du la- varet ordinaire est tout rond. 9°. Le ventre finit par un applatis- sement dans le premier ; il est rond dans le second. 10°. Le lavaret large pèse quatre livres ou quatre livres et demie -, le la- varet ordinaire ne passe pas une live et demie. > 11°. Sur le lavaret large, on voit des deux côtés des lignes qui s'étendent lans toute la longueur; ce qu'on ne trouve pas à l'autre. On voit par ce que je viens de dire , que le lavaret large est à-peu-près au lavaret ordinaire, ce que le rotengle naih la rosse j et qu'ainsi on peut comme X-..- .X r il to HISTOIRE NATURELLE ces derniers, les regarder comme deux espèces particulières, comme on le fait en Suède , où on leur donne deux noms diflFérens. Cependant , afin de ne pas trop multiplier les espèces de ce genre déjà assez nombreux , j'ai mieux aimé le regarder comme une variété du la- varet, et je n'ai pas jugé à propos de faire une description particulière de ses parties , qui sont tout-à-fait sem- blables à celles de ce poisson , à Texcep- tion des difiFérences que je viens d'in-î- diquer. Ce poisson se nomme : ' Weissfisch , à Dantzig. Breite JEsche , en Pomcranie , dans Ifes.: environs de la mer Baltique* Schnepel , à Hambourg. Suck , en Danemarck. Lappsuck, en Suède. ù H .i..^.*" IWC- ■— I>E LA GRANDE MARENE. \J : r LA GRANDE MARÈNE, SALMO MARINA. La mâchoire supérieure tronquée et large par-devant , et le corps blanc , est une mar<}ae suffisante qui distingue la marène des autres espèces de sau- mons. On voit huit rayons à la mem- brane des ouies , quatorze aux na- geoires de la poitrine , onze à celles du ventre , quinze à celle de l'anus, vingt à la queue , et quatorze à la nageoire du dos. ' '' '''■'- ' ■ La tête est tronquée ; Ta bouche sans dents , et petite à proportion de celle des autres poissons du même genre. La mâchoire inférieure est plus étroite et plus courte que la supérieure , et est couverte quand la bouche est fermée. Au bord delà mâchoire supérieure on voit deux petites ouvertures rondos. Le nez et le front sont noirs , de même ^ue le dos , qui est rond. Le menton et î f ■ "^ 18 HISTOIRE NATURELLE le ventre sont blancs. Les yeux sont gros , la prunelle noire , et formant un angle aigu vers le museau. L'iris est argentin ; les joues jaunes , les oper- cules des ouies bleuâtres^ avec une bordure blanche. Les côtés sont bleuâ- tres au-dessus de la ligne , tirant sur le jaune ; au-dessous , ils sont argentins. La ligne latérale y qui est garnie de quarante-quatre points blancs, fait une petite courbure près de la tête. Les nageoires de la poitrine , du ventre , du dos et de l'anus sont grandes ; les rayons finissent en plusieurs branches. Mies sont violettes dans le fond ; le reste est bleuâtre avec un& bordure noire , et elles se terminent sur le de- vant en pointe. La nageoire adipeuse est noirâtre , celle de la queue est four- chue , et on voit un appendice à la nageoire du ventre. Les écailles y qui couvrent le corps oblong , sont gran- des , minces, brillantes , et se détachent aisément. 4 y •i DE LA GRANDE MARÈNE. 19 Nous connoissons dans nos contrées deux espèces de marène : Tune petite , l'autre plus grosse y que l'on nomme Marène de Maduu Elle tire ce nom du lac Madui (1), où Von a cru fausse- ment jusqu'à présent la trouver exclu- sivement : on la trouve aussi dans les lacs Hitzdorfer (2) et Callifer (3). La première espèce se trouve dans plusieurs pays , comme nous le ver- rons dans la suite. La grande marène a été absolument inconnue aux écri- vains systématiques. (1) Le lac Madui est un lac très-poisson- neux , situé dans le bailliage de Kolbatz , près de Stargard, dans laBasse-Poméranie, à trois lieues de Stettin. Il a quatre lieuevE LA GRANDE MARENE. 21 dans les eildroits qui ont au moins quelques brasses de profondeur, il n'est pas étonnant qu'on ne le trouve ni dans la Plœne , qui se décharge dans le Ma- dui , ni dans le lac Dammer et le Friscli- Have , qui communiquent tous deux avec le premier , parle moyen de cette rivière. Cette rivière n'a pas assez de profondeur pour attirer ce poisson. Il faut aussi attribuer au goût de ce pois- son pour les endroits profonds , de ce qu'on le prend rarement hors les temps dont nous avons parlé, si ce n'est sous la glace avec les grands filets. Ce pois- son meurt dès qu'il est sorti de l'eau. Il devient même malade en été. Lors- qu'en poursuivant un insecte, ou en •évitant lui-même la poursuite du bro- chet , il s'approche trop de la surface de l'eau , il devient hydropique , et meurt petit à petit. La marène ne commence qu'à cinq à six ans à reproduire son espèce : alors elle a environ un pied de long. Elle cher- Poissons. VI, 5 ' /¥ |V i t il 22 HISTOIRE NATURELLE cheles endroits couverts dé mousse , OU d'autres herbes ; et c'est là qu'elle fraie. Elle multiplie beaucoup. On en pcche au printemps, en automne et la plu-^ part en hiver sous la glace , trois mille par an , l'un portant l'autre , dans le lac Madui. En automne , on la prend avec le filet de huit brasses de profondeur ; et en hiver , sous la glace , avec le grand filet. Le frai commence à la St.-Mar- tin, et dure quinze jours au-delà de Verben et. en deçà vers Kunow, car il n'y a que ces deux places dansles grands lacs où les niarènes fraient. S'il sur- vient une tempête , elles disparoissent tout-à-coup. Elles ont pour ennemis^ quand elles sont encore petites, le san- dre , le brochet , le silure et la perche , de même que le coq de mer (i), qui les poursuit avec avidité , et qui indique par-là aux pêcheurs l'endroit oi\ ellea sont ; car ils conduisent leurs filets à /i I (i) Colymbus auritus , L. DE LA GRANDE MARENE. 23 l'endroit qu'ils voient fixé par ces oi- seaux. Ces poissons fort bons , sont re- cliercliés au loin. Les pêcheurs se ser- vent pour les prendre de filets à gran- des mailles , afin que les petits puissent échapper et croître. On lesenvoiefort join , en les empaquetant dans de la neige ; et ils conservent leur bon goût pendant un mois. Ceux qu'on pèclie aa printemps sont les meilleurs^ parce qu'ils sont plus gras. La différence qu'il y a entre les par- ties internes de ce poij^son et celles de$ précédeus , c'est que la vésicule du fiel est plus petite , et le fiel très-pâle. Le commencement du canal intestinal est garni de cent quarante à cent cinquante appendices. Or comme le suc nourri- cier s'arrête long-temps dans tous les pelits boyaux, et s^y prépare conve- nablement, il est aisé de comprendre comment ce poisson peut devenir si gras avec un canal intestinal si court , qu'il n'a pas même la longueur du pois- M ; ■■ *r ySwfSii.iosïai»-^'"-"'-' ■' *•» V/ifcV!^ -^tC^ **«fa"'^ i yir HISTOIRE NATURELLE son. Quoique la marène meure dès qu'elle sort de l'eau , on peut cependant la transporter et la faire passer d'une eau dans une autre , en prenant les pré- cautions nécessaires, comme l'ont prou- vé les essais de M. de Marwitz do Zernickow. Cet excellent économiste acheta deux cent vingt mare nés , et les fit porter dans sa campagne , éloi- gnée de huit lieues du lac Madui : il en mourut quatre-vingts en chemin; et il mit les autres dans un étang. Pendant toute l'année, il n*en mourut aucune. Tj'hiver suivant , il les fit pêcher sous la glace , et on en prit sept du premier coup; et comme jusqu'à présent on n'en a encore trouvé aucune de morte , il ii'est pas douteux que ce poisson réussit dans les étangs. Je recommanderai ici aux économistes deux règles que M. de Marwitz a observées. 1°. Comme ce poisson meurt dès qu'il est sorti de l'eau , il faut avoir des vais- seaux pleins d'eau tout prêts dans les \ M et e , il DE LA. PETITE MARÈNE. !i5 endroits où on les prend, afin qu'ils puissent y passer en sortant du filet •, e^ il faut bien prendre garde de les presser, de les pousser , ou même de les jeter. 2". L'eau dans laquelle on les met , doit être assez profonde , pour qu'en été la chaleur ne puisse pas pénétrer jusqu'au fond; et le fond doit être de sable ou de glaise. LA PETITE MARÈNE, SALMO MARJENV LA. L'avakcement de la mâchoire inférieure , qui est sans dents , est le caractère qui distingue ce poisson de ceux de son genre. On trouve sept 1 ayons à la membrane desouies, quinze à ]a nageoire de la poitrine, onze à celle du ventre , quatorze à celle de l'a-- nus , vingt à la queue , et dix à la na- geoire du dos. ' ' La tête , qui finit en pointe , est à demi-transparente et d'un verd bru- nâtre. Les narines sont près des yewx^ {i ' Stf) HISTOIRE NATURELLE la bouche est sans dents , la mâclioir e- inférieure recourbée , plus étroite et plus longue que la supérieure. La lah^ gue est cartilagineuse et courte. La prunelle est noire, et entourée d'un^ iris argentin. Les joues sont argenti- nes; totit le corps a la même couleur ^ excepté le dos qui est bleuâtre. La ligne latérale , qui se trouve près du dos , est droite , et garnie de cinquante-huit points noirs. Les écailles, qui, selon. Richter, sont au nombre de mille sept cent cinquante , sont minces , argen- tines, et se détachent aisément. Toutes les nageoires sont d'un gris blanc , et celle de la quend , qui est fourchue^ a une bordure bleue. Tout le poisson est ordinairement long de six à huit pou- ces , large d'un pouce ou d'un pouce et demi , et épais d'un demi-pouce : alors il pèse deux onces à deux onces et de- mie. Mais on en trouve aussi quelque- fois de dix pouces de long. . Ces poissons se trouveat dans la i. .■■.'*^-^^ ■-*:^ c DE LA PETITE MATIÈNE, Sf/ Marche , la Silésie , la Prusse , la Po- méranie , le Mecklenbourg , la Suède et le Danemarck; dans les lacs qui ont un fond de sable ou de glaise. Ils vivent en société , mais au plus profond de l'eau , et ne paroissent que dans le temps du frai , qui arrive à la St.-Mar- tin : alors ils cherchent les endroits couverts d'herbages, pour y déposer leur frai. On ne peut les prendre que- dans ce temps et eu hiver sous la glace. Ils multiplien t beaucoup ; mais ils meu- rent dès qu'on les sort de l'eau. Ils vi- vent d'herbages , d'insectes y de vers \ mais ils ont eux-mêmes des ennemis redoutables dans les poissons voraces et les oiseaux pêcheurs. Leur chair est blanche , tendre et de très-bon goût. A Morin et à Joachimsthal , ou les fum e dans des tonneaux comme les harengs^ après les avoir arrosés de bière; dans d'autres endroits, on les encaque aussi comme ces poissons. A considérer ce poisson extérieure- ! t •Il ,1^ I aS HISTOIRE NATURELI^E ment, on lui trouve beaucoup de res- semblance avec l'ablette ; et quand cette dernière est grosse , on la vend souvent pour ce poisson. Mais comme l'ablette a la chair molle et pleine d'arèles, pour s'assurer qu'on n'est pas trompé, il faut regarder à la nageoire adipeuse , que l'ablette n'a point. JLes parties intérieures sont de la menie nature que celles des autres sau- mons ; si ce n'est que les œufs sont plus petits. J'en ai trouvé jusqu'à 39,000 dans celle que j'ai observée. J'ai compté cinquante-liuit vertèbres à l'épine du dos , et seize côtes de chaque côté. : La petite marène peut être trans- portée dans des étangs , en usant des mêmes précautions que j'ai rapportées pour la grande. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Marœne , dans la Marche et en Pomé- ranie. Marœne f en Prusse. '■ ,J' 1) E l' É P E R L A N. 39 More ne , dans le Mccklenbourg et eu Silésie. Fikloja f en Suède. Stînt, en Danemarck. Smaa-Fish, Blege , hake-Sild et Vemmey en Norwège. Sch^venckfeld a décrit ce poisson au commencement du dernier siècle. Quelque temps après, c'est-à-dire en i6a4 , Sclioneveld en a parlé fort au long. Willughby en fit mention en 1686, et Rajus au commencement de ce siècle. Ce dernier l'a mis fausse- ment dans la classe des harengs. Wulff se trompe aussi lorsqu'il met ce poisson dans le genre des carpes : car commelamarèneaplusde trois rayons à la membrane des ouies , et de plus une nageoire adipeuse , elle appartient à l'espèce des saumons. L'EPERLAN , salmo eperlanus, O N reconnoît ce petit poisson à sa mâchoire inférieure qui est avancée , î \- o3 1 1 i (i :i;i »!■ I HISTOIRE NATURELLE et aux dix-sept rayons de la nageoire de l'anus. Ou trouve sept rayons à la membrane des ouies , onze aux na- geoires de la poitrine , huit à celle du ventre, dix-neuf à celle de la queoe , et onze à celle du dos. L'éperlan a le corps demi- transpa- rent; il brilled'un vif éclat , et présente successivement le vert, le bleu et la blanc dont il est orné. Le corps est rond , et devient plus mince en avari' çant vers la queue et vers la tête ; de sorte qu'il ressemble assez à un fuseau. La tète est petite, et finit en pointe émoussée. Les yeux sont grands et ronds, la prunelle noire y et l'iris ar- gentin tirant sur le bleu. La mâchoire inférieure est recourbée ; la supérieure est draite. Toutes deux sont , ainsi que le palais , pourvues de petites dents recourbées en dedans. On voit aussi quatre à cinq dents sur la langue. Son corps , qui n'a pas ordinairement plus de deux ou trois poucÇjS de long , est ■f D F. L'È P E R L AN. 3l ^couvert d'écaillés minces , argentines, qui se délaclient aisément. Ce poisson est si transparent , qu'on peut distin^ guer dans la têle les parties du cer- veau , et compter dans le corps les ver- tèbres et les côtes. Le dos est rond et gris; sur les côtés , il a un fond argen- tin , sur lequel on voit une couleur cbangeante vert et bleu , ce qui forme un mélange changeant. Le ventre est rond , blanc tirant sur le rouge. Si la couleur qu'il offre aux yeux est agréa- ble , l'odeur que son corps exhale ne l'est point du tout. Toutes les nageoires sont grises ; celle de la queue est four- chue. La nageoire adipeuse est placée vis-à-vis de la nageoire de l'anus, et la dorsale est au milieu du corps. On trouve ce poisson dans plusieurs lacs de nos contrées , qui ont un fond de sable ; et comme il se tient dans le fond , on le prend rarement hors le temps du frai , à moins qu'on ne l'aille chercher dans les e^idroits où il se re- iVl ) ' 5Ci HISTOIRE NATURELLE tire. C'est ce qui arrive au commence- ment de la glace : alors on l'apporte en quantité dans nos marchés des envi- rons du MUggel et des autres lacs voi- sins. Mais dans le temps du frai qui tombe en mars , il quitte les fonds , re- monte en grosses troupes dans les ri- vières , et dépose son frai sur le sable du fond. Il multiplie beaucoup. Tous les ans on envoie dans nos marchés une quantité de grandes tonnes qui vien- nent des lacs des environs. En Suède et en Angleterre , on en forme dans les marchés de grandes montagnes , qui répandent une mauvaise odeur dans les rues. ' o ' «■ Ce poisson vit de vers et de petits co- quillages. On le prend avec un filet à mailles très-étroites. Il n'a pas la vie dure , car il meurt un peu après être sorti de l'eau. Comme la chair de ce poisson n'est pas facile à digérer , on ne sauroit en conseiller l'usage aux per- sonnes foibles et valétudinaires. DE L' É P E R L A N. 33 L'estomac de l'éperlau est très-petit , et on voit quatre à six appendices au canal intestinal. La vésicule aérienne est simple et pointue par les deux bouts ; l'ovaire est aussi simple, et a dos œufs jaune? très-petits , et si ten- dres qu'on ne sauroit bien les compter. Le péritoine est argentin et garni de points noirs. On trouve cinquante- neuf vertèbres à l'épine du dos , et trente-cinq côtes de chaque côté. Ce poisson est connu sous difi'érens noms. On le nomme^ : i^/mt, en Allemagne. Kleiner Stint , Loffelstint , kurtzer Stint et Stintites, en Livonie. Jern Lodder et Sind Lodder , en La- ponie, Nors , en Suède. Spiering , en Hollande. Smelt y en Angleterre et en Dane- marck. Lodde , Rogn - Sild - Lodde , Roke , Krockle , en Norwège. Poissons. YI. 4 I*- <-.- 34 HISTOIRE NATURELLE Sjiro iwo , au Japon. "Eperlan , en France. On peut aussi transporter l'éperlan pour le faire multiplier dans d'autres eaux , pourvu que Fendroit où on le met soit profond , et que le fond soit sablonneux. Ce poisson est si commun et à si bon marché , qu'il ne mérite pas la peine de le transporter *, mais commo il multiplie bei|LUCoup, on peut le faire servir de nourriture au sandre et à la truite. Ricliter ne connoissoit aucun auteur qui eût écrit sur ce poisson; et cela est très-naturel, puisqu'il le cherchoit dans la classe des poissons blancs ou carpes. L'éperlan de rivière de Belon est une espèce de carpe. Charleton a tort de ranger ce pois- son parmi ceux qui n'ont point d'é- caillés. DE L'ÉPERLAN DE MER. 35 L'ÉPERLAN DE MER, SALMO EPERLJN 0- MJRINUS. . d'é. Ce poisson qui ressemble au pre- mier, soit poar la forme extérieure, pour la demi-trîinsparence, et le nom- bre des rayons , en diffère dans les choses suivantes : 1°. Par la grandeur et l'épaisseur du corps. C'est un géant en comparaison du premier. L'éperlan ordinaire n'a que trois ou cinq pouces de long -, celui- ci en a dix à douze. En Angleterre , on. en trouve qui ont treize pouces de long , et qui pèsent une demi - livre. Narborough en a vu dans le détroit de Magellan qui avoient vingt pouces do long, et huit pouces de cir«- )nrérenct'. 2°. Par l'endroit du séjoi " : le pre- mier vit dans les eaux douces y lé se- cond dans les eaux salées. 3°. Par l'odeur , qui n'est pas si forte dans le gros que dans le petit. 'hê i ■.''m^r^'mi mij: J il \ > % { 36 HISTOIRE NATURELLE Ces diiFérences m'ont en^'agé à le re- garder comme une variété du précé- dent. Il habite dans les profondeurs de la mer du Nord et de la Baltique, d'où il sort en novembre , décembre et jan- vier , et se montre sur les cotes. En An- gleterre , il entre vers ce temps dans les fleuves, mais il n'y vient qu'en pe- tites troupes. Mais dans le temps du frai , qui arrive en mars , il y va en grande quantité , pour y déposer ses œufs sur les pierres nues. C'est dans ce temps qu'on en prend une grande quantité , sur-tout en Prusse , où on le fait sécher à l'air, comme le petit , pour le mettre ensuite dans des ton- neaux, et l'envoyer en Pologne. On eu trouve aussi une grande quantité à l'embouchure de l'Elbe. Comme les pêcheurs de Hambourg ne peuvent pas vendre tous ceux qu'ils prennent , ils les salent et les envoient dans les provinces voisines. Ce poisson est na- turel aux contrées du Nord : on lie le !) DE L'ÉPERLAN DE MER. 3j trouve point dans la mer Méditerra- née. A Londres , on le fend , on le sè- che, et on le mange à déjeûner, avec un verre de vin. Ce poisson est connu sous diflFérens noms. On le nomme : Stint, Seeslint y grosser Stint, en Alle- magne. Smelt , en Danemarck et en Angleterre. Slom , en Suède. Quatte , Jern-Lodde , en Norwège. Stintes , Sallakas! , Stint, Stinckfisch e(f Tint , en Livonie. Gros Eperlan et Eperlan de mer , en France. WulfF prend faussement pour Téper- lan le salmo alhula de Linné ; car , comme ce dernier n'a point de dents dans la bouche , il appartient à la fa- mille des ombres. M. Fischer tombe dans la même erreur. Ziickcrt parle de l' eperlan sous deux noms dilFércns : premièrement , sous eelui de salmo alhula , qui n'est pas •• KM-^t^lr 38 HISTOIRE NATURELLE son vrai nom ; secondement , sous ce- lui à^eperlanus , qui est son vrai nom» Klein s'est trompé , en croyant que l'éperlan n'a point de dents : voilà pourquoi il prend le weissfelchen do Gesner, la bezola de Rondelet et l'é- perlan pour un seul et même poisson. Il pense aussi que Valbula minima de Gesner est une variété de l'éperlan ; mais celte opinion n'est pas fondée , puisque ce poisson n'a point de dents. On peut aussi , par la même raison , lui répondre négativement , quand il demande , s'il ne faut point prendre pour l'éperlan l'ombre d'Artédi , dont la mâchoire inférieure est avancée. Cet auteur a rangé ce poisson dans le septième genre , au lieu que l'éperlan est dans le huitième. Belon refuse à tort des écailles à notre poisson. ,.*.• SOUS ce- rai nom» irant que ts : voilà Ichen do t et Té- poisson. inima de sperlan ; fondée , le dents, raison , quand il prendre ii , dont avancée, 1 dans le l'éperlaii cailles à i 1 /'fTttrffieit ifî'tt/» i.J.K FUÉDKUrC. a.LK SAUMON a hi.ndos. ."/.J.K SAUMON édciué. I ' ( *- t »r Ji. \ * ■ i ' ^ U I»'' - N , K ''p Mil J*i 'Il 'ii|. c'.'. . "-xJ 1 ■1 i "f»,',f'>'r. ^^H;,- i;?^:: ■*; ■-.*■" J.1 > ! DU FRÉDÉRIC. ^9? LE FRÉDÉRIC , salmo friderici. II'' Ce saumon se flislingne par trois lâ- ches sur la ligne latérale entre les na- geoires de la (]ucue et de Vanns, et par les écailles qui garnissent la base de la nageoire de l'anus. On trouve quatre rayons dans la membrane des ouies , douze dans la na- geoire de la poitrine , neuf dans celle du ventre, dix dans celle de l'anus, vingt dans celle de la queue, et onze dans la première du dos^ la seconde est adipeuse. La tcte est comprimée , abaissée par-d» vaut et sans écailles; les lèvres sont fortes, Fouvcrture de la bouche est petite , et les mâchoires de lon- |!»ueur égale. La mâchoire inférieure a six dents, en forme de poinçon, dont les deux du milieu sont les plus lon- gues. La mâchoire supérit urc est mu- nie de huit petites dénis pointues, V^-^fT^.-- ■*- S~ > .**. ^. m lu If } 4o HISTOIRE NATURELLE derrière le milieu desquelles on re- marque une verrue. Le palais est uni , et la langue très-courte et sans armes. Les os des lèvres sont étroits, les nari- nes doubles ; les yeux , dont la prunelle est noire, ont deux iris, l'un est étroit et jaune, l'autre est large et brun. Les opercules sont unis , l'antérieur est étroit et oblong , le postérieur large et arrondi. L'ouverture des ouies est large, et la membrane en est en partie déliée. Le corps est comprimé , large sur le devant , étroit sur le derrière , et couvert de grosses écailles. La cavité du ventre est longue, l'anus est voisin de la nageoire de la queue. Le dos et le ventre sont ronds. La ligne latérale est presque droite, et plus voisine du dos que du ventre Tous les rayons sont mous et ramifiés , à la réserve des pre- miers. On trouve un appendice au- dessous de la nageoire du ventre. La couleur de ce poisson est d'un jaune argentin; le dos violet; la baso I ré- uni , DU SAUMON A BANDES. 4l des nageoires est jaune et le bord en est bleu. Ce poisson habite les environs de Surinam. Je Vai reçu avec plusieurs autres poissons , de M. de Fridérici , gouverneur de cette province. Sa chair est très-bonne , et il mérite d'être mis au nombre des poissons les plus succu- lens de ces contrées. On nomme ce poisson : En français, le Frédéric. £n anglais, Frédérics Salmon, En allemand , der Fridericisehe Lachs. I.E SAUMON A BANDES, SJLMO VASCIATVS. Ce poisson se distingue par ses ban- des brunes. La membrane des ouies contient quatre rayons , la nageoire de la poi- trine en contient quinze , celles du ventre et de l'anus chacune dix , celle de la queue vingt-deux, et celle du do» treize. Ses mâchoires, qui sont d'égale Ion- 42 HISTOIRE NATURELLE gueur , sont armées d'une rangée c!o petites dents pointues. Les narines sont doubles, les yeux ont la prunelle noire et l'iris jaune. L'ouverture des ouics est grande , et la membrane en est eu partie couverte. Le tronc comprimé , est couvert de grosses écailles, et orné de dix bandes brunes. Le dos est aigu , le ventre arrondi et long; l'anus est du double plus distant de la tête que de la nageoire de la queue. La ligne latérale est plus proche du dos que du ventre. Tous ses rayons sont mous , à l'excep- tion des premiers ramifiés. La nageoire du ventre est accompagnée d'un ap- pendice. C'est encore M. de Fridérici , gou- verneur de la province de Surinam , qui a eu la bonté de m'envoyer ce pois- son-ci. On nomme ce poisson : En français, /« Saumon à bandes. En anglais , thr. streaked Salmon. £t en allemand; derbandirte Lachs, \{ II n \ DU SAUMON ÉDENTÉ. 43 >! LE SAUMON EDENTE, S4LM0 EDENTVLVS» Les grands yeux et la bouche sans dents , désignent notre poisson. La membrane des ouies a quatre rayons , la nageoire de la poitrine eu a treize, celle du ventre dix, celle de Tanus onze , celle de la queue vingl- îrois , et celle du dos onze. La tête est comprimée , arrondie , sans écailles, et par-devant plus grosse qu'aux côtés. La langue est unie, les lèvres sont fortes et charnues; ses dou- bles narines tiennent le milieu entre les yeux et l'extrémité de la bouche ; ceux-ci sont à fleur de tête : la prunelle est bleue , et l'iris est double; le pre- mier est étroit et jaune, l'autre noir et large. Les opercules sont unis, et le postérieur est composé de deux feuilles ; l'ouverture des ouies est grande et la membrane libre. Les r i (• tmf Kr^w*"^»! *iMM« i4ih« / /i )!• 44 HISTOIRE NATURELLE flancs sont comprimés et couverts cle grandes écailles molles , le ventre est long et arrondi, le dos est aigu, et la nageoire du dos forme un arc plat. La ligne latérale commence à la nuque, et forme une ligne droite , qui traverse le milieu du corps jusqu'à la nageoire de la queue qui est fourchue ; les rayons sont mous et divisés en quatre rameaux. Les nageoires de la poitrine sont petites , celles du dos et de la queuQ sont grandes. Le dos est brunâtre , les côtés ar- gentins et les nageoires rougeâtres. Ce poisson fait encore nombre do ceux qui m'ont été communiqués par M. de Fridérici, gouverneur de Suri- nam. Ce saumon est un de ceux qui dé- corent la table des grands. Ce poisson approche le plus du salmo cyprinoïdes , ou carpe sauœonnée de Linné : cependant, ce ne peut pas être le méii , celui-ci n'ayant point le ca- raclcic de celui de Liuu€ , savoir, la ! 1 l( LE uverts Je entre est igu, et la c plat. La nuque, et i traverse a nageoire chue ; les en quatre la poitrine de la queue es côtés ar- jgeâtres. nombre de luniqués par leur de Suri- ceux qui dé- ■4= plus du salmo .umonnéc de peut pas être t point le ca- lç , savoir , la Pa<]ie -^.> rofH\ n. I -Dégrevé de/ ■ Ca^uef- ifciifp ■ 1 1 E LOnDE . a . LE ME L ATS l RE . v^LE CURIMATE. 4.1-E PIAJRQUE . 5. LA DOl liLE-MOUCHE • ""■"■■■Mii ^ft^ft^-'**'''^ ■*''^ î,.r, .■,.^**a»i,ii^t-!..c;-;j':---!f--,K:.., î«'û|i!iî îvi- .r.v'; .i>v*rr,v.j;:v' M»;;. .'». -lu U. Ii'î- ,, ■ , , * ■ * ' •¥ ^•<.:i.^.t^iii&^tVî j. ^ '' /- >., ■/ -- '. j< ' s .♦ ?» » 1- 'iUiy'- .'J?-'.l- «,? ■ -!<.' l ■ tiï V !-• JN»*,*! / \ «-,; V Vii-Hj h^>iv ■ timiUX'r '^Cï ■ * fi i^&» '■*»*»|W9««i*»«^.M»WJ«tf^î.'X..«*!W'^i OC*-^- war-«-*;j M^ii^mr^i^^mÊ»*^ «."•s /- ^\ *■■ et n W' I i M ï « I f • \ •«MM ...■■' /■/ DU LODDE, 45 longue soie au premier rayon de la na- geoire du dos j ce n'est pas non plus le cliarax de Gronov que Linné cite, vu que Gronov donne de petites écailles au sien. ., ., .. , , , • On nomme ce poisson : . ; • . ■ En français, Zéi Saumon é denté, ' n En anglais, the Tosihley, ' ,i , . ... , Et en* allemand^ der zahnlose Lachs, LE LODDE fSJLMo groenlandicus. ./•■v,.r La queue, dont la largeur, près de la nageoire de l'anus, surpasse celle du ventre , est la marque distinclive de ce poisson. Cette largeur provient des longs os interépineux, où tiennent les rayons de la nageoire de l'anus. Non- seulement la dissection de ce poisson , mais encore son squelette , que l'on trouve souvent en Islande, très -bien conservé dans la terre glaise séchée , prouvent cette assertion j car non-seu- lement l'on y trouve le nombre des o* Foissous. yi. 6 n M M là ¥ \ 46 HISTOIRE NATURELLE ( plialangcs ), mais l'on peut même y compter le nombre dos rayons. La membrane des oui es a six rayons , la nageoire delà poitrine en a dix-neuf, celle du ventre huit , celle de l'anus vingt -deux, celle de la queue vingt- huit, la première dorsale quatorze, et la seconde est adipeuse. La tête est comprimée , un peu large par en haut , aiguë par en bas; les os en sont si fins, que la cervelle perce sensi- blement à la vue. Les deux mâchoires sont armées de petites dents, et l'infé- rieure excède l'autre. La langue est libre et hérissée de dents, ainsi que le palais. Les os des lèvres sont larges , et l'on ne remarque que deux narines à la proximité des yeux. Ceux-ci sont pla- ces près du crâne; leur prunelle noire est dans un iris argentin , les opercule» sont couverts d'écaillés, l'ouverture en est large et la membrane couverte» Le tronc est comprimé et couvert de petites écailles fines, le ventre et le dos D U L O D D E. 4? sont roncis, la ligne latérale est droite et au milieu du corps. L'anus est une fois plus proche de la nageoire de la queue, qui est fourchue , que delà têlc^ les rayons sont mous et à quatre bran« ches. Le dos est noir, tirant sur le verd f les flancs et le ventre sont argentins, et les nageoires ont un bord bleuâtre. Ce poisson habite les mers d'Islande , de Groenland et de Norwège , et le» environs de Terre-Neuve. En Islande il est si commun , qu'on en sèche une grande quantité , pour en nourrir le bétail en hiver. Pontoppidan dit , que la chair de ce bétail prend un goût hui- leux de cette nourriture : mais Fabri- cius nie cette assertion. La Norwège n*en a pas en si grande quantité , et l'on ne sèche que ceux qui ne peuvent pa* se consumer frais •, en Groenland où il se trouve en abondance , on le sèche par -tout frais. La chair de poisson étant juaturcUement sujette à prendre m m 48 HISTOIRE NATURELIJÎ le goût, de l'huile, il est vraisemblable' qu'elle le prend dans le premier cas; ce qui n'a pas lieu en Groenland; ainsi il est facile de concilier les seniimcns opposés de Pontoppidan et de Fabri- cius. Duhamel dit qu'à Terre -Neuve ce poisson est très-bon à manger frais; quelquefois cependant , mais fort ra- rement , on en sale quelques barrils. Lorsque la pêche est abondante , on en sale aussi en saumure et à nii-sel | pour l'employer en appâts , lorsqu'on en manque de frais. Ce poisson n'excède pas six à sept pouces de longueur sur huit lignes de largeur. On le prend pendant tout l'été en Groenland près du rivage delà mer. Depuis le mois de mai jusqu'en juillet ^ il en vient des milliers dans les baies , pour déposer leurs œufs sur les plantes marines. Les femelles arrivent les pre- mières, et, après avoir déposé leurs œufs dans un lieu commode , elles par- tent afin de faire place aux mâles ; qui DU li 0 D D E. 4<| les suivent pour venir féconder ces œufs. On peut jn^er de la prodigieuse quantiit' de ces œufs, par la couleur jaune qu'ils communiquent à une eau assez profonde , vu qu'ils reposent sur le fond. Les mâles se distinguent des femelles , au premier coup d'oeil , par plusieurs lignes ou fibres blunches et vcrdàlres qui vont depuis la poitrine jusqu'à la nageoire du ventre. On It^^r trouve de même de ces fibres vers l'anus ; outre cela le mâle a aussi le dos plus large que la femelle. Selon M. Fabricius , on trouve des mâles dépourvus de cette marque ex- térieure ; les Groenlandais nomment ces mâles Senettsulik : mais on n'eu prend que rarement. Apparemment qu'il en est de ces marques, comme des excroissances qu'ont les mâles des brè- mes pendant la fraie, r;'yques, qui disparoissent dès que la fraie est passée. Tous les poissons étaiil plus difFiciles à prendre avant ou après, que pendant n 4 *«"«!** .ai**»»-. 50 HISTOIRE NATURELLE la fraie , on en peut déduire qu'il est plus rare d'en voir de dépourvus , que de pourvus de ces marques. Ce poisson , pendant la fraie ^ n'est arrêté ni par les vents, ni par aucun danger ; pour contenter son désir près du rivage , il franchit tout obstacle ; par-là il devient souvent la proie des autres habitans de la mer , et des pê- cheurs qui le guettent. Ceux-ci le sè- chent sur des hauteurs , et ils sont dans le cas de nos campagnards, c'est-à-dire, de perdre comme eux leur récolte , s'il survient une pluie abondante. Ils sèchent ces poissons sur les rochers , et au défaut de ceux - ci , sur des mon- ceaux de pierres. Ce poisson se mange frais , mais sur- tout séché. C'est le pain quotidien des Groenlandais , et il tient du moins lieu de dessert , lorsqu'il y a d'autres mets. En hiver , on trouve par-ci par- là ce poisson mort , sur la glace , où il se réfugie en sautant , pour échapper à •<>>. D U L O D D Er Su ses persécuteurs. S'il est blessé , it tournoie à la superficie de l'eau , jus- qu'à ce qu'il meure , et alors il coule à fond. Sa chair est blanche , grasse , et de bon goût ; mais au sortir de l'eau il a l'odeur des concombres. Il se nourrit d'oeufs d'écrevisse , de poissons , et de conferva. ' Il a le péritoine noir , la peau de l'estomac mince , la laite et l'ovaire simples , et ses œufs sont innombrables. Il a soixante-cinq vertèbres , et qua- rante-quatre côtes de chaque côté. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Lodde , en Daneraarck, en Norwège et en Laponie. ijesGroenlandais l'appellent, Angmak" sahy Keplings : le mâle, Jernlodde et Quetterlodde y la femelle , Sildloddg et Rognlodde, Les Islandais le nomment , Laaden-Sild et Lodna. ILes Français , Lodde , Capelan de VA" •! .; , 'V*'*^ ,' f f ^1 y 62 HISTOIRE NATURELLE mérique et Capelan de Terre-Neuve. Les Anglais , Lodde et Capelan» Les Allemands , Gronlander, Egede en parla le premier; mais il eut lort de le prendre pour l'éperlan de mer. Olafsen nous l'a dessiné le premier, mais très-mal; et il se trompe en le pre- nant pour un hareng , quoiqu'il ait re- marqué la nageoire adipeuse dans son dessin. Martini et Mlillcr commirent la même faute. M. Otto Fabricius Va défini le pre- mier , il nous en a donné une bontio description , et nous a appris son his- toire. Mais malgi<3 toute son atten- tion , les écailles de ce poisson lui ont échappé. Les naturalistes modernes lui ont assigné divers gens , savoir : Bonna- terrre le range parmi les saumons , Gmclin le range parmi les harengs , Duhamel qui le prend pour un poisson 4à I I ; ^' * J •.,»* l-^uC DU M E L A N U R E. 55 encore peu connu , en fuit une des- cription diiFuse , san"î indiquer cepen- dant le genre auquel on pourroit le ranger. Ce même auteur a aussi donné quatre figures de notre poisson ; mais pas une n'est fidelle. LE MELANURE , salmo melanurus. liA taclie noire de la nageoire de la queue , et les trente rayons de celle de l'anus , font les marques distinctives de ce poisson. Il a quatre rayons dans la membrane des ouies, douze dans la nageoire pec- torale , huit dans celle du ventre , trente dans celle de l'anus , vingt dans celle de la queue, et neuf dans celle du dos. Son corps est comprimé et argentin , au dos près, qui est gris. Ses mâchoires sont égales et armées de très -petites dents j ses narines sont simples et tout proche des yeux. Ceux-ci ont une Nm: *r«- 54 HISTOIRE NATURELLE prunelle clans un iris argentin. L'anus tient le milieu , et la ligne latérale ap- proche plus du ventre que du dos. Les nageoires tirent sur le jaune, et let^ rayons en sont mous et ramifiés. , Ce saumon se trouve aux environs de Surinam. LE CXTRIMATE, sAi.xa unimacvlat'js. La inàclioirc supérieure qui est un peu plus longue que l'inférieure , et la tache noire et ronde de la ligne latérale, forment les caractères distinctifs de cette espèce de saumons. On compte quatre rayons dans la membrane des ouïes , quatorze dans la nageoire de la poitrine , onze dans celle du ventre, aix dans celle de l'anus ^ vingt uans celle de la queue , et onze dans celle du dos. Ce poisson tendu , a la tête large , et les flancs comprimes. Sa mâchoire inférieure est la plus longue. L'ouver- I S I ' I -{ i-'-;'-! '^^^ '^'^.■y 0k!>f^f ..A:»S.' DU C U R I M A T E. 55 ture de la bouche est petite , et les mâ- choires sont munies de très - petites dents. La langue est libie et unie , les narines sont simples et plus proches des yeux que de la pointe de la bouche , la prunelle est noire, l'iris argentin. Les opercules ronds et unis , Touver- ture des ouies est large , et la mem- brane en est cachée. Le tronc est com- primé et couvert d'écaillés molles et couleur d'argent. Le dos et le ventre sont presque rond3 j le premier est brunâtre , l'autre argentin. La ligne latérale prend le milieu du corps , et l'anus est une fois plus éloigné de la tête que de la nageoire de la queue , qui est fourchue. Les nageoires grises ressemblent à celles des autres espèces de saumons. Ce poisson ne se trouve que dans les eaux douces, mais sur-tout dans les lacs de l'Amérique méridionaÀt^. Sur un pied et demi de longueur il a quatre pouces et demi de largeur. Sa chair est 'i\ ■ 1 IkyS*-- . 1^"*^r<*^ \'r ni i. .66 HISTOIRE NATURELLE Manclie , feuilletée et délicate, tussi csl-il beaucoup recherché au Brési et à Surinam. J'ai reçu mes exemplaires ëe cette dernière provûi(-e. Mart;graf eî; Pison en ont, fait ia descriptiou vU Brésil. Ce poisson a difTcreiis noms. Les Brasiiiens le nomment Curimcita» Les Anglais , the Cap élan. Les Français , le Carimnte. , . !Et les Allemands , der Einfleck. Marcgraf l'a décrit et dessiné le premier. Mais son dessin est défec- tueux, sur- tout la bouche y est nié- connoissable. Pison , Willughby, Jons- ton et Ruysch l'ont copié. Les systématiciens n'adoptent point ce poisson ; apparemment parce que la description de Marcgraf étoit insuffi- sante , et son dessin trop mauvais. Plus tard, Gronov en a donné un détail exact , mais nonobstant cela Gmelin et Bomiatcrre l'ont rejeté. ■â m % •M *^«.;* ^•' ■S<&.V'*ii- ■'■!' DU PIABUQUE. 57. tussi ■'i SI et 1 laires 1 •cgraf 1 01! *. ^1 ■| ■;Vr ima^^» me le défec- îst nié- , Jons- it point ; que la insuffi- is. Plus détail melin ïiE PIABUQUE , SALMo argentinus. Ce poisson est caractérisé par la raîo latérale argentine , et par la longueur de la nageoire de l'anus. La membrane des ouies a quatre rayons , la nageoire pectorale douze , celle du ventre huit , celle de Tanus quarante- trois, celle de la qi^eue vingt , et celle du dos neuf. La tête est petite , comprimée et sans écailles; la mâchoire inférieure surpasse un peu la supérieure j les deux mâchoires sont armées de dents incisi- ves à trois pointes > comme la table les représente. L'ouverture de la bouche est très -petite, la langue est unie, et l'on remarque au palais une membrane tendue en forme de faucille. Les nari- nes sont rondes et simples , la prunelle 2st noire , l'iris argentin , et tous les deux -sont couverts d'une membrane. Le tronc est mince , le ventre est tui Poissons. VI. 6 1 ■■■î>%<«»--i^<^ %^.^'ip^^ ■WIPIIW i : !•; 5^ HISTOIRE NATURELLE peu gros et aigu , ainsi que le dos, et Tanus est plus voisin de la nageoire de la qneue que de la lête. La ligne laté- rale où commence la tête , au même point à la raie argentine, s'en éloigne ensuite en forme d'arc, et va la re- joindre près de la nageoire de la queue. Tous les rayons sont mous et ramifiés , à l'exception des premiers. Le dos tire sur le verd, les côtés sont couleur d'argent, et les nageoires sont grises. Ce poisson se trouve, comme le pré- cèdent , dans les rivières de l'Améri- que méridionale. Il a six à huit pouces de long , la chair est blanche et déli- cate , comme celle des autres espèces de saumons. Il est carnassier , et un ver attaché à l'hameçon l'attire aisé- ment. Marcgraf prétend qu'il aime la farine mêlée avec du sang , et qu'il s'y prend aussi facilement qu'avec des vers. f i ti ■lirMà 3, et •c âe laté- lemo )igne 1 re- uenc. ifiés , 9 sont s sont le pré- .méri- ^ouces déli- spèces et un aisé- tne la qu'il rec des DU P I A B U Q U E. 59 Les Brasiliens nomment ce poisson , Piabucu, Les Français, le Piahuque. Les Anglais, the Piabuco, Et les Allemands, der Silberstreif et die Silberforelle. Marcgraf , qui nous donna la première description de ce poisson, en a laissé un dessin passable, et qui n'a que le dé- faut de représenter la bouche trop grande , la mâchoire inférieure trop courte, la nageoire du dos trop sur le devant , et la nageoire adipeuse rayon - née. Willughby,Pison , Jonston et Ruysch se sont servis de la cor»ie de Marcgrai. De nos jours , Kolreuter en a fait une description nouvelle, et en a fait tirer une copie exacte. V \i t i i M T t/ ik Ur k i J i t Co HISTOIRE NATURELLE LA DOUBLE- MOUCHE, SALMO BIMAC ULJT US, IjEs deux taches rondes, l'une à la tête, Fautre près de la nageoire de la «jueup, '^''O'^nent ce saumon. La l(He est petite , comprimée , sans ceailles et en pente. L'ouverture de la bouche est étroite ; les mâchoires sont égales ; la supérieure a deux ran- gées de dents , l'inférieure n'en a qu' uno en forme de scie. La langue et le palais sont lisses. Les narines sont doubles et proches des yeux. Ceux-ci sont grands ; la prunelle est noire, et l'iris oiange Ijcs opercules des ouies sont unis , l'ouverture en est large, et la mem- brane couverte. Le corps est large et mince , le ventre tranchant , le dos rond • l'anus est de la moitié plus voi- sin de la tcte que de la nageoire de la queue La ligno latérale est droite , et tient le milieu du corps. Les nageoires •' K \i^ "■isâ. ..^tf« • ■ •««"•^ .*.Xr"~-«(' m l II E, 1$". ne à la e de la o f sans ure de choir es IX ran- qu'uno e palais ables et grands ; oiangc i unis j i meni- large et , le dos lus voi- re de la oite , et ageoii'cs DE LA D^ BLE-MOUCIIE. 6l ont les rayons mous et ramifiés , dont les premiers sont les seuls simples. Les côtés sont argentins , tirant sur le bleu ; le dos est verdâtre , et les na- geoires de la poitrine , du ventre et du dos sont jaunes , les autres brunes. Les rivières d'Amboine et de Suri- nam fournissent ce poisson , dont la cbair est blanche , grasse et de bou goût. On nomme ce poisson : FlacUg-Hoitting , en Suède. The bimacuîated S almon, en Aï\g]elerrf>, Ver Doppelfleck, en Allemagne. Et la DoubU'Mouche, en France. Artédi en a fait la première descrip- tion , et Séba nous en a donné la pre- mière copie , qui n'annonce point les deux mouches. Peu après , Gronov en donna une description et une nouvelle copie , où il omit aussi l'une des deux mouches. Linné a observe les deux taches ou ^i H feim^ ^ » y * u » M<" J< ; \ 69 HfSTOIRE NATUt«PXLE mouches , et c'est ce qui lait préférer sa copie à celle des autres. Gronova tort de prendre le piabucu de Marcgraf pour notre poisson , vu que celui- là est le poisson que nous avous décrit dans l'article précédent. Il se trompe de même en donnant une grosse tête à notre poisson. Ji. '■ ivu: LE rhomboïde , S^LMO RHOMBSIS. Le bord du ventre qui est en forme de scie, caractérise cette espèce do saumons, car elle est la seule qui ait cette marque. Le hareng lui ressem- ble en ce point et paroît faire la ligne de démarcation entre les deux genres. La scie provient des pointes des écail- les , dont chacune consiste en deux feuilles, qui forme une pointe à leur jointure. On ne remarque que les pointes inverses , les autres étant couvertes par la peau. Les deux der- nières écailles , entre lesquelles l'a- :.i_s:e->sr"a îférer ibucu fi , vu nous 6dent. \t une BfA s. for»nc îce (le r[ui ait îssem- a ligne genres. j écail- 1 deux I à leuv [ue les étant ix (1er- les l'a- iJti'» ^Du^ '4!Vr>t a««. » **'■ . * ' >v . . „ ''"fr V V (■ ; -' . 'i .^^if :j.' ^iiJi r-M v-n U « ' ■ X: l. ■ diia .:*•.. i .■:)^' t ■':■•':.' ■-- _*!<■ »c^ir'^"i. v.;-f» ■^■'J'" p'î«^"i ' ')'••> J'Oi«l».r- »b î' *ru'- -j ? , 'ç -;■ ., { ■'. :• hi j f.. ' ; 1 .il. ♦ 1",^ , 5 4«(».j»«»»>«»iv.;,i_S.eT- ^S*"?»»,.' UrtS.!» 'Vt« Tom . fT. -Pm;e 62 . < : \ ;- Ut 7>nreve 1 "**•■■> C'' ;i '\ ' C8 HIST01RÎ3 NATURELLE tcte pointue , qui le font ressembler au Icssard , ont donné 'lieu an nom qu'il porte. Il a la chair maigre, et facile à digérer, mais nullement délicate. On le mange ordinairement frit. Ce poisson habite les eaux des An- tilles , la Mer Rouge et la Méditerra- née. Mais il ne paroît que très- rare- ment dans cette dernière mer j car Willughby pendant un séjour de cinq mois à Rome, où il fréquenta beau- coup le marché aux poissons , ne l'y vit qu'une seule fois. Salvian confirme sa rareté , et ne lui donne qu'un pied de longueur. Sa bouche , si formida- blement armée , prouve qu'il est car- nassier. Ce poisson porte à Rome le nom de Tarantola* "En France , celui de Lézard et de Saure. £n Angleterre, celui de the Sea Lizard. Ta en Allemagne , celui de die Seeei" dechse* I DU B L A N C II E T. 6g WlUughby, en îe disséquant, lui a trouve le péritoine argentin ^ l'estomai; conique , l'ouverture inférieure de PestomaT et le canal intestinal envi- ronnés if appendices, et le foie pâle. Salvian et Rondelet Font décrit et dessiné en même temps , mais la copie n'en est pas fidelle j car le premier ne donne que six ra^cri.. impies à la pre- mière dorsale , et ne parle point du tout de la se« anv'.e j et le dernier a, non-seulement omi celle-ci, mais en- core celle du ventre. Willughby , Jonston et Ruysch ont copié le dessin de Salvian , et Ge^ner celui de Rondelet. Aldrovand em- prunte son dessin ou premier, et en donne une nouvelle copie , mais qui ii*en vaut pas mieux. I ; ,1 LEBLANCHET, i^/lho fobtens. La tête tronquée et garnie d'écaillés caractérise ce poisson. Poissons. VI. 7 ^ \i 70 HISTOIRE NATURELLE La membrane desouics , la nager >© pectorale et la dorsale ont douze rayi)n9 chacune , celle du ventre en a huit , cellederaniisseize,ci s^elledelà queue vingt-cinq. La tête est comprimée, moitié cou- verte d'écaillés , longue par les côtés , courte par le haut , et déclive. L'ou- verture de la bouche est large , les mâchoires , le palais et la langue sont munis d'une double rangée de dents. La mâchoire inférieure excède l'autre. Les narines sont rondes, simples et tout près des yeux. La prunelle est noire et l'iris rouge. Le bord supérieur de l'or- bite de l'œil est saillant et dentelé , et les yeux sont proches du sommet ; il résulte de-là un sillon formé par ces bords saillans. Lesyeux étant tout près du sommet , il y a un enfoncement en- tre les deux corps oculaires. Derrière ce sillon la tête est rude et rayonnée. L'ouverture des ouies est grande , et la membrane en est dégagée. Il a lei 4 i y DUS uiit , ueiic cou- ôlés , L'ou- ; , les e sont dents, autre. ;t tout oireet e l'or- lé , et et -, il ar ces tprès nt cn- rrièro onuée. de , et 1 a le4 Si DU B L A N C H E T. 7I flancs comprimés , le dos et le ventre ronds. La ligne latérale prend le milieu du corps , et l'anus est un peu plus près de la nageoire de la queue, qui est four- chue, que de la tête. La nageoire pec- torale est courte ; celle de l'anus est longue , et toutes 1 nageoires ont les rayons flexibles et 1 es. Le dos est noi ^ es flancs et le ventre sont argcnuu les nageoires sont d'un brun-rouge. Ce poisson se trouve dans la mer près de la Caroline, mais il se montre rarement. Il a , de même que le précé- dent, la chair maigre et saine , el il lui ressemble à plus d'un égard. Il atteint la longueur d'un pied , et appartient assurément au nombre des poisson>5 ichthyophages. Dans la Caroline on le nomme Sea^^ SparroW'Hawk. ICn France , le Blanchet, En Angleterre , Slender Salmon. " l IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^ ^^ .% 4 /- f/j fA 1.0 l.l 1.25 ■-i^ 12.5 1^ M 1.8 1.4 IIIIII.Ô V] o /l O / /^ '^ / Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 .«s- % *■ t tiu \ l'A mSTOIRfi NATURELLE £t les Allemands le nomment àiv Stinhlachs et Stinksalm, Catesby nous en a donné k première connoissance ; il en a fait un dessin qui n'est pas fidèle ; car les nageoires de la poitrine sont placées trop en-dessous , et les autres nageoires ne sont pas non plus mieuK représentées, Linné Pa rangé dans la quatrième division , avec quatre rayons dans la membrane desouies^ quoiqu'il en cite douze lui-même. I ri LA FAUCILLE, salmo falcatus, La nageoire de l'anus en forme de faucille, les vingt>six rayons qui la com- posent , et les deux taches noires ,dont l'une est près de la.tête , l'autre près de la nageoire de la queue , forment les caractères distinctifs de ce poisson. Le bimaculé porte à la vérité les mêmes taches ; mais il a la nageoire de l'anus droite, un plus grand nombre de rayons. f ■-rp»«,.^V,. k' :,,««!« ï. !^h m t- '1 **r' *4*' j4< -"'4^-1 ("*■ jf ^1 ftnm 'H fî^ jli'J''-» >•'"» ■H 1. ,^1 * '*" <^iV*''^ a' .1 er S** I , <,■■;;>*. f ' l« - ^- ■■' I f«1^1 rt-* ''. V. ^H/irv.i.H^-i^'s. ie ^,:,*- ]^î^ \m-&r.H'm)<^ i^nî à'H' TJ. p^^T-fv^ |^~r^ f jj;;^^ r,>: '.•^r^^ fi 1 '5^ 1 u / : î 1 ' I 1 p 1 .<<> j*j i.-A ^^ >.^r!ïoi *4-Mmi jê^nt .,.V;y..K f**» t 4' «it<3 nor Je- or h *}n TW/fi . /T. Pqçe /a 1 X T,A FAVCUXE. j LODOF. 3 . LE TIVMIUL. jj— i m' * n *n.-ur -(•■--•ir' *^^ DE LA FAUCILLE. 7^ le corps plus large et mince ^ la bouche et les dents beaucoup plus petites. Lamembrane des ouies a cinq rayons, la nageoire pectorale en a seize , celle du ventre huit , celle de Tanus vingt- six f celle de la queue vingt , et la dor- sale onze. Le corps est uni et comprimé. Les deux mâchoires sont bien armées , et la supérieure surpasse l'autre. La lan- gue est très-étroite et unie ; les deux côtés du palais sont munis d'une rangée de dents pointues. Un os court , large et dentelé , placé à l'angle de la bouche, remplace les os des lèvres ; cet os sort quand la bouche s'ouvre , et il rentre au mouvement opposé. Les narines sont doubles et voisines desyeux , dont la prunelle noire est dans un iris jaune. Les opercules sont rayonnes , et l'ou- verture des ouies est large , mais la membrane en est cachée. Le corps est comprimé et couvert d'écaillés minces qui se détachent aisément. Le dos et le t ) \ { -- 53j^7, ;«'.„ -V-^ .:..#«^iﮫ^/î*l^!^ w r; )' ! h\ 74 HISTOIRE NATURELLE ventre sont arrondis, la cavité du ven- tre est longue , la ligne latérale est un peu courbée en-dessous et se termine vers le milieu de la queue. L'anus tient le milieu entre la tête et la nageoire de la queue ; et au-dessus de la nageoire du ventre il se trouve un appendice. Tous les rayons sont ramifiés à Texcep- tion des premiers. Le fond de ce poisson est argentin , le dos est violet , tacheté de noir , les nageoires sont grises vers la base , et brunes vers leur bord. J'ai reçu ce poisson de M. de Fride- rici, gouverneur de Surinam. On nomme ce poisson : . La Faucille , en France, The Sickla-Salmon , en Angleterre, ^t der Sichelflosser , en Allemagne. L'ODOE, SALMO ODOE» liE brun-noir des nageoires carac- térise ce poisson. D t; L' O D O L'. 75 La membrane des ouies a quatre rayons , la nageoire pectorale en a qua- torze , celle du ventre neuf, celle de l'anus onze , celle de la queue vingt- huit , et la dorsale neuf. La tête est comprimée , large par en haut , étroite et sans écailles sur le dc« vant. Sa superficie est marquée par des figures éloilées représentées sur notre estampe. L'ouverture de la bouche est grande; la mâchoire supérieure est la plus longue , et les deux mâchoires sont armées de longues dents en forme de poinçon. La langue est unie , le palais rude. Les os des lèvres sont longs et larges ; les narine» sont doubles et très- près des yeux. Ceux-ci sont près du crâne ; la prunelle est noire , et l'iris blanc et jaune. Les opercules sont unis , grands et composés de deuT feuilles. L'ouverture des ouies est trè;-large , et la membrane en est cachée. Les lianes sont comprimés-, le ventre est très-long et mince , le dos rond , la 1 ' 'i H*»" ■ .,■>♦.».-.•<*>•- ..>^ 5 la U 76 HISTOIRE NATURELL13 ligne latérale se plie vers le ventre , et l'anus est proche de la nageoire de la queue. Les écailles sont menues, et les rayons ramifiés, à l'exception des pre- miers. Le dos est noir , les côtés sont d'un brun- clair. On trouve ce poisson sur les côtes de la Guinée, d'où le docteur Isert me l'a envoyé. Il est grand carnassier , on ]c pêche d'ordinaire de la longueur de deux à trois pieds ; il a la chair rou« geâtrc et grasse , et il passe pour dé« licat. Ce poisson est nommé par les liabi^ tans de la Guinée , VOdoé ; nom qui sc- prononce facilement dans toutes It's langues européennes. LE TUMBIL, sALJno tumbil. Ce poisson se distingue des autre» saumons par le nombre de rangées de dents égales dont ses mâchoires sont I '■rîai«««- D U T U M B I L. 77 armées. Les dents de la première ran- gée sont grandes, et les autres petites. On trouve six rayons dans la mem> brane des ouies , dans la nageoire de la poitrine quinze y dans celle du ventre huit , dans celle de Fanus onze , dans celle de la queue vingt , et dans la dor- sale douze. La bouche est très-grande *, les ma-* choires , dont l'inférieure avance sur la supérieure , sont étroites et se ter- minent en pointe. La tête et le corps sont couverts de grandes écailles unies ; }es opercules sont ronds , l'ouverture des ouies est large , et la membrane en est cachée. La tête est longue , le dos rond y la ligne latérale droite , et un peu plus proche du dos que du ventre. L'anus est presque une fois pins éloigné- de la tête que de la queue. Les côtés sont jaunes ; le ventre est argenh'a , et des bandes d'un brun- rouge descendent du dos vers le ventre. Les nageoires sont jaunes vers leur ^' i -'^.--•^. yS HISTOIRE NATURF.LLE base , et bleues vers les bords. Les rayons sont mous et ramifiés; ceux du ventre ont deux ramifications. On nomme ce poisson : Tumbile , sur les cAtes du Malabar. Et/« Tumbil , en France. Je le tiens de M. John ,(jui rapporte qu'on ne le trouve point dans les ri- vières y mais bien , quoique rarement , dans la mer. Il n'est guère plus grand que la figure de la planche qui le re- présente. Au reste il a la chair bonne comme tous les saumons. J'ai gardé sa dénomination tamulique de tombili , par la facilité avec laquelle on pro- nonce ce nom dans plusieurs langues européennes. f 1 L'OMB LE; SylLJIlfO SALVBLINVS. Le premier rayon fort et blanc des nageoires rouges du ventre et de celle de l'anus , est un caractère qui distin- gue ce poisson des autres espèces de r<."-.-^' «w.-."- ♦-si-A**'.'''-*^-*-» — IKII»-»-- - • t.; ^ . iil ^ ^h^*■'*>'^ ■•;'i « - » . » «, «♦■' .^k^T-i^lH. r^4-;- i ' ■rs^^W if r,îï>- ^l-- -, u ' I ' ■ i ■ :. , f <■• ^ « ' iH w a y^i M; I' ,i ^■"^"•î**** Tom . FI. s . ,, :v^\ (', J*nçe 7*^' ■m 'S J)ej'eife tfe/. Le Mire iPeri^- 1 . li 'OM IMiK . 3 . LE 11 ET Cil . ' 3 . 1 i 0 M H Hl. (^ 11 1: VAl ;i l'. U . il U 11 f :î ^-^ Ul ^ 'ixi" >,M W- un 79 DE L' O M B L F. c^aumons. On trouve dix rayons à la membrane des ouies , quatorze à la na- geoire de la poitrine , neuf à celle du ventre , douze à celle de l'anus , vingt- quatre à celle de la queue, et treize à celle du dos. La tête est comprimée par les côtés. L'ouverture de la bouche est large. Les deux mâchoirs sont armées de petites dents pointues -, et lorsque la bouche est fermée , la supérieure avance un peu sur rinférieure. La langue est car- tilagineuse , dégagée , et garnie comme le palaisde deux rangées de dents poin- tues. Les narines sont doubles, et si- tuées entre l'œil, et la pointe de la bou- che au milieu. Les yeux ont une pru- nelle noire , et l'iris argentin. Les joues sont argentines , ainsi que l'opercule des ouies. La tête est brune par en haut, et le dos de la même couleur. Le tronc est garni de taches rondes couleur d'o- range, qui sont dans un anneau blan- châtre. La ligne latérale est fine , et iM ^ij n 80 HISTOIRE NATURÈLtîi passe parle milieu du corps. La couleuf foncière des côtés est blanche , et le ventre couleur d'orange. Cependant Icgcouleurs changent selon la diiFéren te qualité de l'eau : car plus l'eau est pure et froide , plus la chair est ferme, et plus les couleurs sont vives. M. le pro- fesseur de Faula Schrank , de Burg- hause , m'a écrit , que dans le Kasnigs- sée, l'omble n'a le ventre que iaunâtre^ des taches extrêmement pâles sur Icâ côtés , et les nageoires seulement rou- geâtres. Ceux de l'Obersée ont les cou- leurs plus claires , et ceux de l'Hinter- sée sont les plus beaux ; car le ventre offre un très- beau jaune, et les nageoi- res sont d'un rouge éclatant. Ceci con- firme aussi une autre lettre que )'ai reçue de Linz , de M. l'abbé Schiefer- miiller : il dit que l'omble duKammer- sée et de l'Attersée, qui sont entourés de quelques montagnes , ne sont que» d'un jaune pâle ; ceux du Gosasée,lac qui est entre deux montagnes , son! i*.:i« à * r. ,«.»^a«mA*«i mmmif'm,- î ai DE l'omble. Ht d'une couleur de fea , non- seulement au ventre , mais encore sur les côtés jusqu'à la ligne. L'anus est près de la queue. Les nageoires pectorales sont rouges , celles du dos et de la queue brunes. On remarque un appendice à la nageoire du ventre , et celle de la queue est fourchue. Ce poisson est naturel aux parties méridionales de l'Lurope. Nous le trou- vons en Bavière dans le lac St.-Bar- thélemi ; en Autriche , dans le lac Trautt et dans tous les lacs qui s'éten- dent entre les montagnes , depuis Salz- bourg jusque vers la Hongrie entre l'Au- triche et la Styrie. Ordinairement il pèse une à deux livres ; quelquefois on en trouve aussi de six livres. Il y a quel- que temps qu'on en pécha un de dix livres. La plupart des poissons de cette espèce fraient en décembre ; plusieurs le font déjà depuis le mois d'octobre jusqu'en novembre, et d'autres ne com- mencent qu'en janvier. Poissons. VI. ^ 4\ 'f^ ^1 82 HISTOIRE NATURELLE On fume Tomble ; ce qui se fait rio la manière suivante. On attache plu- sieurs de ces poissons en vie à une bro- che de bois, on les presse les uns contre les autres, ou on les arrangé comme des tuiles sur trois échalas , posés sur des chenets , sous lesquels on fait un petit feu d'écorce d'arbre, qu'on étou£Pe sans cesse , eu y verSant de Veau , pour augmenter la fumée. On les change de place de temps en temps , et dans l'es- pace de deux heures tout est fini. De cette manière , ils se conservent long- temps , et on peut les envoyer fort loin ; mais cette préparation leur fait perdre beaucoup dé leur bon goiit. J'ai reçu d'Autriche ,par M. l'abbé SchiefermUl- ler, celui dont je donne le dessin. M. le professeur de Faula Schranck , m'en a aussi envoyé plusieurs de Bavière. Orl le prend avecle colère t. Il mord aussi ai- sément à l'hameÇon quand on l'appâte avec un petit poisson. L'ouverture de la bouche qui est large , et la bouche M M 1 S' ■l*i I; h I .«wi »«>« u«»lp«ir»|TWHBnfc j itde pltt- bro- )iitie m me !S sur it un touffe , pour igede is Tes- li. De loiig- tloinj perdre i reçu ermul- .M.le m*en a re. Ort Lussiai- appâte ture de bouche M. DE L' O M B L E. 83 elle-même qui est armée de dents , prouvent qu'il est du nombre des pois- sons voraces. L'omble aime une eau pure et froide, et meurt bientôt après en avoir été sorti. Le mâle a la couleur du ventre plus vive; et en général , ils sont plus beaux dans leur jeunesse , à quoi l'eau contribue aussi beaucoup : car plus le fond est propre , et plus il y a de sources dans le lac, plus aussi les couleurs rouge et jaune sont vives. J'ai trouvé dans la cavité du ventre , qui est très-longue , les entrailles de la même nature que dans les autres cs^ pècesde truites. J'ai compté cinquante- huit vertèbres à l'épine du dos, et trente-huit côtes de chaque côté. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Salvelin , Salmarin , en Allemagne. Lambacher Salbling , en Autriche. Salblingf en Bavière; Schw arzreuterl ou S chwarzreucherlj tant qu'il u'ii qu'une palme de long. r ;-~S:- Il ■ ittllWtHilT^mi-aafc*- ,,âs*.tf;ï"=^^^***t»^-. M 84 HISTOIRE NATURELLE Marsigli a rapporté et représenté sans nécessité notre poisson comme deux espèces particulières. Statius Mliller se trompe , en disant que l'ombre chevalier est notre poisson. Je regarde comme la même espèce le salmarinuset le salvelinus de Linné et d'Artédi. Du moins la détermina- tion du salvelinest trop générale pour qu'on y puisse reconnoître une espèce particulière. Et en comparant les au- teurs qu'Artédi cite dans ces deux poissons , je n'ai trouvé aucune diffé- rence essentielle. Artédi prend , à la vérité , pour no- tie poisson la seconde umbla de Ron- delet et des autres ichthyologistes ; mais le dessin et la description qu'il en donne , prouvent que ce n'est pas no- tre poisson , mais le bécard ou le saU"» mon mâle. Comme Rondelet dit que les Genevois le nomment omble cheva^ lier, c'est l'ombre chevalier que je dé- crirai bientôt^ et non le salvelin. ^ ■■, -"V • \ D U H E IT C H. 55 ' J'ai déjà dit que je ne regarde notre poisson et le salmarin que comme une espèce. Si Ton compare la description exacte que Salvian nous en donne , on s'appercevra aisément de la rcssem-> blance. f LE H'EVCHySALjTO hucho. ;v. Les taches brunes et rondes dont est garni le tronc , ainsi que toutes les nageoires, excepté celle de la poitrine , me paroissent un caractère suffisant pour reconnoître ce poisson. On trouve douze rayons à la membranedesouiesy dix-sept à la nageoire de la poitrine , dix à celle du ventre , douze à celle de Panus , seize à celle de la queue, et treize à celle du dos. La tête finit en pointe. La mâcHcire supérieure avance un peu sur Finfé- rieure. On trouve dans chaque mâ- choire une rangée de dents pointue^ ^ et deux dans le palais et sur la langue. "■^j^-,: .f ( ^i ) 1 8^ HISTOIRE NATURELLE La tcte est brune par en haut , argen- tine à la gorge et sur les joues; et suv les cotés , elle a une couleur argentine mêlée de rouge. La ligne latérale est fine et droite. On trouve un appendice à la nageoire ventrale, L'anus est tout près de la queue , qui est fourchue. Toutes les nageoires ont un fond jau^ iiâlre ; mais , selon Marsigli , elles doi- vent être rouges pendant tout le temips qu'elles sont petites. Nous trouvons ce poisson en Bavière et en Autriche dans presque tous les grands lacs , de même que dans le Da- nube. Son corps est alongé et trèsr charnn. Il parvient k la longueur de quatre à cinq pieds, et à un poids de quarante à soixante-dix livres. En cela , et à Pégard des taches noires , il a la plus grande ressemblance avec le saumon. Mais on l'en distingue à la pre- mière vue par son corps alongé. Celui dont je donne le dessin, avoit deux ^iieds et demi de long ^^ et pesoit dij;- 1 m 4 I 1. ■ . »»»■»'-«»«>«»< rgen- ;t suv ntine le est indice it tout rchuc. 1 }au-r esdoi- teqfips avièio )us les le Da- trèsr eur de aids de es. £n es, il ivec le la pre- Celui : deux ()»!•?* i D U H E U C H. 87 huit livres. Je le dois à la bonté de M. le professeur de Paula Scliranck , qui a si bien mérité le nom de natura- liste. Il vit comme les autres espèces de truites , des autres poissons ; mais sa chair est molle et n'a pas si bon goût que celle de la truite ; ce qui fait qu'on l'estime beaucoup moins. On le prend à l'hameçon et au grand filet. S'il en faut croire à ce que dit Marsigli , le temps du frai tombe en juin : temps 011 ne fraie aucun autre poisson de ce genre. Il dépose ses œufs dans le fond sur les pierres inégales. Les parties intérieures sont de la même nature que dans les autres pois-i sons de ce genre. Ce poisson se nomme : Hauchforelle , en Allemagne. Heuch et Huch , en Bavière, Heuch , en France. Les caractères tirés par Artédi et Linné des deux rangées de dents du palAÎs , çt dçs taches »oires , sont trop ■^^^W' 8*1 HISTOIRE NATURELLE • généraux , pour qu'on puisse y recon- noître ce poisson : car dans toutes les. espèces de saumons dont les mâchoires sont armées de dents, j'en ai remar" qué aussi deux rangées an palais. Les taches noires lui sont aussi également communes avec le saumon et le saU' mon argenté. L'OMBRE CHEVALIER^ SALMO UMBIA. Le corps sans tache, et les onze rayons de la nageoire de l'anus sont ^ selon moi, des caractères suffisanspouv disiiiiguer ce poisson des autres espèces de saumons. On trouve quinze rayons à la nageoire de la poitrine , neuf à celle du ventre , dix-huit à celle de la queue , et onze à celle du dos. La tête est petite. La mâchoire su- périeure est un peu plus longue que rinférieure. Laoci^ ^ »'^ a deux ran- gées de petites riuif-? j^\/intucs^ et la DR T'ombre chevalieh. 89 première seulement une. L'opercule des ouies consiste en deux lames min- ées. L*onvertur( ^es ouies est grande. Les joues sont d'une couleur verdâtre mêléede blanc. La nuque estd'un verd noirâtre. Les yeux ont une prunelle noire , entourée d'un iris d'oranfje et d'une ligne argentine. L'opercule des ouies et le ventre sont blanchâtres. Le dos est verdâtre. Toutes les nageoires sont courtes , et d'un vcrd jaunâtre. Celle de la queue est fourchue. Les écailles sont si petites et si tendres, qu'elles ont à peine une demi-ligne de diamètre ; ce qui fait qu'on les remar- que à peine sous la matière visqueuse qui les couvre. La ligne latérale a une direction droite. Nous trouvons en quantité ce pois- son dans le lac de Genève. On le trouve aussi dans celui de Neufchâtel , mais fort rarement. Le dessin de l'ombre chevalier que je donne ici , m'a été en- voyé de la Suisse par mon ami M. lo »i JaWBB '^■ i ()0 HISTOIRE NATURFLLE docteur Warmann. Ordinairement il pèse une livre ou une livre et demie. Mais on en trouve aussi de temps en temps de quinze à vingt livres. Il vit de coquillages , d'escargots et de petits poissons. On le prend près du rivage à l'hameçon et au filet. Ce poisson est fort gras ; sa chair est plus délicate que celle de la truite : aussi il est plus estimé , et pour cette raison d'un prix plus consi- dérable. En été , il est fort cher, parce qu'alors on ne le prend que rarement. M. le docteur Girtanner , de Saint- (jal , qui étoit à Genève l'été dernier, m'a écrit qu'on lui a demandé un louis d'or pour un ombre chevalier. En hi- ver, qui est le temps où on le pêche en quantité , on en envoie beaucoup à Lyon , et même à Paris. Rondelet est le premier qui nous c*^ fait coïinoître l'ombre et l'ombre che- valier , et qui en a donné les dessins. Mais si l'on compare scsdescriptions et ses dessins avec la description et le des- m XLE aire m eut il î et demie. e temps en «rres. Il vit et de petits du rivage à sson est fort Lte que celle 5 estimé , et : plus consi- cher , parce e rarement. , de Saint- été dernier , ndé un louis ilier. En lii- le pêche en beaucoup à I ^^# $ > (I? r qui nous a .'ombre che- î les dessins, scriplions et ion elle des- iM l^-'im J*a^f çx . Tom . IT. 1 J.A TRUITT'', de inoi- %.\.¥, SAUMON iuoonté 3. i.A TUUnT. «ies Alpes . Tom . TT. «■>; . , è i *7 \ \ r/il'if ifcu//» ■ UMON .>c* 'i i \ m mi 'tft'"- H lyî» ï-^i >,; t\- h-rï si;' * > AU. lï' -»— :;a8;''^*"'*S"'*W(iai?*«waii-»!»y««" ' \i ï '•;'■» DE LA TRUITE DE MER. 9I sin que je donne ici, on s'appercevra aisément que son omble ou ombre est notre ombre chevalier , et que son om- bre chevalier est le bécard. Le dessin que cet auteur nous a donné de notre poisson ne vaut rien. Gesner et Willughby Tout copié. Gesner assure qu'on trouve Pombrè chevalier dans plusieurs lacs de la Suisse : mais il se trompe, car d'après les différens naturalistes que j'ai con- sultés , il est certain qu'on ne le prend que dans les deux lacs que j'ai nommés ci-dessus. LA TRUITE DE MER> S AL MO GmDENlU Là tète petite et les taches rouges entourées d'un anneau blanc , que l'on trouve sur les côtés, distinguent ce jpoissoh des autres espèces de saumons. Oh compte dix tayons à la membrane âes ouies ^ qUitizc k la nageoire de la .'\l, V^-wo»— »' V^-^»"»? .. -'1 ! ga HISTOIRE NATURELLE poitrine , dix à celle du ventre , onze à celle de l'anus, dix -Luit à celle de la queue , et douze à celle du dos. Le corps est alongé , et beaucoup plus mince que dans les autres espèces de truites. L'ouverture de la bouche est large. Les deux mâchoires , de même que le palais , sont armées de dents pointues. Les yeux sont gros , et ont une prunelle noire entourée d'un iris argentin. Les joues , l'opercule des ouies , les côtés et le ventre sont argen- tins. L'ouverture des ouies est large. Le dos , le front , la nageoire de la queue et la nageoire adipeuse sont brunâtres. Les autres nageoires sont de la même couleur. Celle du dos est garnie de taches brunes , et celle de la queue est fourchue. La ligne latérale a une direction droite, et est un peu plus près du dos que du ventre. On trouve l'anus , comme chez les autres espèces de truites , dans le voisinage de la na- geoire de la queue , et on apperçoit un N ■-^ ««t»*?*.-,:!!^* '''ÎSÎ^'^.i % DE L\ TRUITE DE MER. f)3 appendice à la nageoire du ventre. Nous trouvons cette truite dans la Baltique. M. le conseiller Gœden, m on ami , m'en a envoyé plusieurs de Ilii- genwalde en Basse -Poméranie. Elle parvient à la longueur d'un pied et demi , et on en trouve qui pèsent une à deux livres. Sa cbair est blanche et maigre , mais cependant de bon goût. Ou la connoît sous le nom de silberfo» relie (traite argentée] dans les pays où on la prend. Je ne trouve dans les icbtliyologistes aucune description ni dessin qui puisse convenir à notre poisson. Il n'y a que celui de la vingt -neuvième planche de Marsigli , fig. i , qui porte le nom de salbling , que je prendrois pour ribtre poisson y si cet auteur ne disoit pas de son poisson ; qu'il n'a point de taches* 11 poissons. VI. m^ ^ \Jl i » « ,,'i. <*v» 9^^ HISTOIRE NATURELLE i'I-' I „ l m I. LE SAUMON ARGENTÉ, ^ALMO SCHIEF ER31V LLERÎ. La mâchoire inférieure un peu avancée y et les taches noires en forme de croissant y dont les côtés de ce pois- son sont garnis, le distinguent des au- tres espèces de saumons. On compte douze rayons à la membrane des ouies ^ dix-huit à la nageoire de la poitrine > dix à celle du ventre , treize à celle de Tamis, dix-neuf à celle de la queue, et quinze à celle du dos. La tête qui finit en pointe , est brune à la partie supérieure , aussi bien que le dos. Les joues et la gorge sont ar- gentines, de même que le ventre, et on diroit que la tête est garnie de pla* ques d'argent Les narines sont placées au milieu de l'extrémité de la bouche et des yeux. Ceux-ci ont une prunelle noire entourée d'un iris argentin. Les mâchoires, le palais et la langue sont I -f-' ■y U. peu arme pois- s au^ mpte mieS) ri ne > lie de ueue ) brune m que at ar- Lre , et le pla- placées bouche cunelle in. Les le sont DU SAUMON ARGENTÉ. gS armés comme dans les autres es ' ces de saumons. Les côiés sont argentins, et surmontés d^une couleur rougeâtre. Les écailles sont de moyenne gran- deur , et tellement dégagées , que si l'on tient ce poisson un peu ferme , elles restent dans la main , et lui commu- niquent leur couleur argentine. Toutes les nageoires sont brunes , avec un mé- lange d*un peu de bleu. La ligne laté- rale est noire , et règne au milieu du corps. On remarque un petit appen- dice à la nageoire du ventre , et uno grande échancrure à celle de la queue^ Nous trouvons ce poisson dans la Baltique et dans différens lacs de l' Au- triche. M. l'abbé Schiefermiiller , do Linz , m'en a envoyé un de ce pays , sous le nom de mayjorelle ; et j'en ai- reçu plusieurs de la Baltique, sous ce- lui de silbeHachs. U est remarquable qu'on trouve ces poissons aussi bicoi dans les eaux douces que salées. Il pa-> X'oit q^u'oapeut en conclure de-là, ou «,' r I : IN ■il I '.-■Jj(l*> ''^•flf ' *, • 9(5 HISTOIRE NATURELLE quMls ont été portés dans les lacs par les inondations , comme les truites des Alpes sur les montagnes , ou que U mer, qui a couvert tout notre globe , les a laissés dans ces lacs en se retirant. Selon moi , il en est de même du rheinanken ou illanken de la Suisse , qui , d'après un dessin que j'ai reçu de M. le docteur Wartmann, de Saiul- Gal , n'est pas différent du saumon. Ce poisson , qui pèse jusqu't. quarante à cinquante livres , se trouve dans queU qaes lacs de la Suisse, qui n'ont au- cune communication avec le Rhin. Le saumon argenté que l'on prend dans la Wipprc , et sur les côtes de la Baltique dans nos contrées, pèse jus- qu'à six à huit livres, et est de meil- leur goût que les autres saunions que l'on y prend. On s'en empare en ten- dant des filets , et à des hameçons oii l'on met de petits poissons pour ap- pât. Dans nos contrées, on le prend «ur-tout en été et en automne ; mais •.■««.v,«(i,.^^.,jlj_jt^H'--^Ç-<--^ DU SAUMON ARGENTÉ. 97 en Autriche , on le prend seulement eu mai , ce qui lui a fuit donner le nom de mayforelle ( truite de mai). Sa chair est aussi de très- bon goût dans ce pays; mais il ne doit pas s'y multiplier beau- coup, dkr on ne le pêche pas en grande quantité : ce qui peut servir d'excuse* à Marsigli et à Kramer, qui ont décrit les poissons de ce pays, de n'en avoir point parlé dans leurs ouvrages. Il est du nombre des poissons voraces, comme on peut le voir à sa bouche , qui est ar- mée de dents. La cavité du ventre est longue. Le foie est petit et jaunâtre; il consiste en deux lobes. La vésicule du fiel est mince et potitc. L'estomac est long, et va jusqu'à la nageoire ventrale. L'in- testin duodène, qui commence à cette nageoire , \ V t (Il )i 1 >1 1 J il ■ 4 r - % r ^'i \ « ! f)S HISTOIRE NATURELLE, milice. La laite et l'ovaire sont dou^ blés. Ce poisson est connu sous différcns. noms. On le nomme : Silherlachs , en Poméranie. May for elle , en Autriche. Mayferche^ en Bavière. Saumon argenté , en France* LA TRUITE DES ALPES, s JL M 0 ALP INV S. Un grand nombre dé taches et de points noirs , rouges et argentins mêlés- de jaune, et tous sans bordure, avec la nageoire de la queue droite , distin- guent ce poisson des autres espèces de saunuons. On trouve dix rayons à la membrane des ouies, quatorze à la na- geoire pectorale, huit à celle du ven- tre, douze à celle de l'anus, vingt-troià à celle de la queue, et treize à celle du; dos. La tête est terminée en pointe émous-^ DB LA TRUITE DES ALPES. 99 aèe. La prunelle des yeux est noire et l'iris argentin, avec une ligne dorée. On remarque sur le tronc de petites écailles, sur la nageoire dorsale, qui esfc jaune, des taches noires, et un appen- dice étroit sur celle du ventre. Le doa est verdâtre , le ventre blanc. La ligna latérale est droite et l'anus près de la queue. Toutes les nageoires , excepté celle du dos , sont rougeâtres , et la nageoire adipeuse est rouge sur les bords. Ce poisson habite les plus hautes montagnes , ce qui lui a fait donner son nom : cependant , nous ne trou- vons pas toujours sur toutes les mon- tagnes la m^ême espèce. Du moins, les truites que M. le comte régnant de Wernigerodo et Stollberg m'a en- voyées du Harz , et celles que j'ai re- çues de Brocken , par M. le chanoina deRochow,ne difEéroient point de la truite bruuc. Le dessin que je présent;* ki , m'a été donné par M* le dactcun iM k à ■•m I :2Î ■^ ' f-'- » lOO HISTOIRE NATURELLE Wartmann , de S. Galle , qui Fa fait faire sous ses yeux , d'après une truite vivante des Alpes, qu'il s'est procurée avec beaucoup de peines et de dépen- ses. Comme nous n'avons point de des- sin de ce poisson, ce naturaliste m'a rendu par -là un grand service, ainsi qu'à tous les iclitliyologistes. Le temps du frai tombe en février, et dure pen- dant huit jours. Ce poisson dépose ses œufs près des bords en forme de cercle. Quand les pêcheurs remarquent ces cercles, ils y mettent leurs filets, pour prendre les autres poissons qui ont cou- tume de s'y trouver. Sa chair est rouge , de bon goût , et facile à digérer. Les La- pons prennent ce poisson en quantité sur leurs montagnes. Selon M. Peu- nant , on le trouve aussi en Angleiej re sur les montagnes, dans la province de Galles et dans le Weslmiinster. Schwenckfeld parle aussi d'une truite noire que l'on trouve dans un lac de Si- lésie, sur les montagnes des Géans. H ' 1 iJ DE LA TRUITE DES ALPES. lOl Malgré toutes les peines que je me suis données pour m'en procurer une , je n'ai pu en avoir. Je pense que c'est la truite brune que nous avons ci devant décrite. Tous les ichthyologistes ont donné la truite des Alpes pour une espèce particulière. Afin de ne point contre- dire tant de grands naturalistes, je me suis rangé autrefois de leur sentiment; mais je crois qu'elle ne diffère point de l'omble , et que la différence des cou- leurs vient de la qualité de l'eau. La description que Linné nous donne de ce poisson ; dans son Système et dans ses Voyages de Gothland , confirme mon opinion *, car il ne parle point , au sujet du dernier poisson, de la couleur bleue qu'il avoit donnée pour caractère au premier. Or , si Fon compare ici ce que j'ai dit des diverses couleurs de l'omble , on trouvera du moins que notre poisson ne peut être considéré que comme une variété. ! là i\ i« îh II ' s-i 102 HISTOIRE NATURELLE Linné s'étonne avec raison, de quoi vivent les truites qui habitent natu- rellement les montagnes ; puisque les montagnes, continuellement couvertes de neige et de glace, n'offrent ni planâ- tes , ni insectes , ni aucun autre poisson. M, le professeur de Faula Sclirank fait la même remarque en parlant de l'om-' ble du Kœnigsée ; il dit : La manière dont ce poisson se nourrit est pour moi une véritable énigme; car Feau est si nette , qu'il doit s'y trouver peu d'in-» sectes, et je n'y en ai trouvé aucun. Linné attribue l'existence de ce pois-» son sur les hautes montagnes , où les lacs sont séparés de toutes rivières ou fleuves qui pourroient les y avoir con? duits, aux grandes inondations qui, selon lui , les y ont laissés. Cette opi- nion, qui me paroît vraisemblable , ex-* plique comment des poissons de l'O-t céansç trouvent en même temps dan$. Ieskc9, tELLE son, de quo£ bitcnt natu- puisque les nt couvertes rent ni planr utre poisson. Sclirank fait lant de l'om- La manière est pour moi f Feau est si rer peu d'in-» ivé aucun, ice de ce pois-» gnes , où les !S rivières ou y avoir con-f dations qui y s. Cette opi- îmblable , ex-* jsons de l'O-i e teinps dan^ -Pa^e io3 l'o,n . fJ. V^^^^'flu ■ il K(; Ki| r^^P» m MJP J)r,reve //e/. CaMict tfcu//t- 3 J.A TROMPKTTE. V'i J'om . fT. ■\ ?• :•> \s Sm ï t îi;ùî«' ,: i c . \ -- '' ', ' V"' I !» >'MU' a ■ '^'^utu:.., .;- •5 -ï,' î' « '//*/ tfrt/^- f .^Hr». -»•*«**_ II/. ■c: .M .ml ■WiM .M ,1 î! l.'f«v*- !;i'-."7*-^ ;iliia ■'■mm'''- m I: a iV ni f^. «> -Cl » *> ^ fi f' '.ï rt II \J ï)E l'ombre bleu. L03 L'OMBRE BLEU, SALMO fTARTMANNl (l). l'c. mi vk * ;!*l. >» La couleur bleue avec laquelle ce poisson paroît ordinairement , et la mâchoire supérieure tronquée , sont des c iractères qui font reconnoître ce poisson parmi les autres espèces de saumons. On compte neuf rayons à la membrane des ouies, dix-sept à la na- geoire pectorale , douze à celle du ven- tre , quatorze à celle de l'anus , vingt- trois à celle de la queue , et quinze à celle du dos. La tête est petite et a une couleur argentine, ainsi que le ventre sous la ( 1 ) Comme ce poisson ne se trouve point dans le système de Linné , et que M. le docteur Wartmann est le premier qui Fait décrit exactement dans le troisième tome du Beschaftigungen naturforschender Freun- de , p. i85 , je me crois obligé de lui don- ner en lutin le nom de cet auteur. i , .:t] il ■».»^ I : { loi HISTOIRE NATURELLE ligne. Les deux mâchoires sont d'cgalo longueur. La bouche n'a point de dents. Les ouvertures des ouies et de Podorat se trouvent près des yeux. Ceux-ci ont une prunelle noire, entourée d'un iris argentin. Le front , le dos et les cotes, jusqu'à la ligne latérale , sont bleus-, et cette couleur devient insen- siblement blanche en avançant vers le ventre. Les nageoires deja poitrine, du ventre et de l'anus ont le fond jau- nâtre, celles du dos et de la queue sont blanchâtres, et toutes ont une bordure large de couleur bleue. Près de la na- geoire ventrale est un appendice. Non loin de la nageoire de l'anus, on trouve le nombril , et la nageoire de la queue a une échancrure en forme de croissant. Ce poisson est du nombre des saumons larges et minces. Les écailles sont très- petites à la gorge et au-dessus des na- geoires pectorales , de même que près de la nageoire de la queue; sur le reste du corps , elles sont beaucoup plus i é ■ k- u I io5 DE L'OMBRE BLEU, grandes que chez toutes les autres es- pèces de s»' mons. La ligne latérale a une direction droite , et consiste en plusieurs points noirs. L'ombre bleu se trouve dans plu- sieurs lacs de la Suisse, et sur-tout dans celui de Constance , où on le pêche en très -grande quantité. Danâ la pre- mière année , ce poisson a un pouce et demi à deux pouces de long, trois à quatre dans la seconde , cinq à sept dans la troisième, hait à neuf dans la quatrième , treize dans la sixième , et quatorze à dix -sept dans la septième. Le temps du frai tombe en décembre , et dure huit jours. Ce poisson se tient ordinairement dans les fonds ^ mais dans ce temps , il cherche les lieux unis, et dépose ses œufs dans les iné- galités du fond. Après cela , il retourne dans les endroits profonds, où il reste jusqu'au printemps. Il se multiplie considérablement , et est en petit pour (es pêcheurs du lac de Constance , ce Poissons. VI, :<% '•4 .,,».- J ii ioG HISTOIRE NATURELLE que le hareng est en grand pour les peuples du Nord ; car depuis le mois de mai iusqu'cn automne , on en prend plusieurs millions , que. l'on envoie dans les cantons et dans ks pays étran- En été, vingt à cinquante /bateaux partent ordinairement tous les soirs pour cette pêche : les plus petits sont montés par deux hommes, les grands par quatre^ Les filets dont on se sert pour cela , sont hauts de soixante à £oixante-dix brasses , car le poisson se tient le plus souvent dans une profon- deur de cinquante brasses et plus. Ce- pendant , lorsqu'il y a un orage , ou qu'il tombe une grosse pluie , il s'ap- proche à vingt:, et quelquefois même à dix brasses de la surface de l'eau. Plu$ le temps est orageux et l'eau agitée, et plus la pêche est abondante. Chaquo bateau s'en retourne ordinairement le mafih avec une capture de deux à trois ceuU poissons. Mais quand la saûou DE l'ombre bleu. ro/ commence à devenir froide, ils se re- tirent dans des fonds de cent à deu^ cents brasses; et comme les filets ne sauroient aller si bas , on n^en prend: alors qu'un très-petit nombre. Il est défendu , par une loi , de pê- clier l'alevin, ou ceux qui n'ont qu'un ou deux ans. Mais on pêche ceux de trois ans, qui sortent des fonds à l'en- trée du printemps ; et le cent se paie communément sur la place trois à cinq florins, et même dix quand la pêche- n'est pas bonne. Il passe pour le meil- leur poisson du lac de Constance. Ccux^ qu'on exporte sont ou marines tout frais ou grillés auparavant , puis mis dan<^ des barils On en envoie à Augsbourg, Ulme , Ratisbonne , Vienne , Leip- zig , Francfort , Strasbourg , ILyon ,. Paris , etc. En automne, l'ombre bleu de trois ans prend une couleur rou- geâtre -, et comme on croit alors qu'il est malade ; on ne le mange pas. Eu décembre, qui est le temps dU frai,,^ I I A I f a I . h 108 HISTOIRE NATURFXLE la pêche recommence; mais dans ce temps , sa chair n'est pas si tendre qn*en été. Il vit d'herbages, de vers, d'insectes et de fischbroot, espèce de mousse aquatique , dont M. le docteur Wartmann nous a promis une descrip- i ion exacte. Outre les poissons vorace» , il a pour ennemi la tanche, qui mange •es œufs. Il n'a pas la vie dure, car il meurt dè> qu'il est sorti de l'eau. L'estomac est dur, étroit, et garni de plusieurs appendices. Le foie est gros, le fiel verd , la vésicuie aérienne sans division, et située le long du dos. Ce poisson se nomme : Hfiuerlinfr et Maydely en Allemagne ^ dans la première année; Stuhen et Stenben , dans la seconde ; Gangfisch, dans la troisième ; Rhenken , dans la quatrième; Halbfelchf dans la cinquième; Dreyer, dans la sixième ; ^^aii/f/c'/itf/ï, dans la septième. Ombre bleu et Bésola, en France. ..*■■ '^(*"r».^ DE L'OMBRE BLEU. 10 ftJImi ^ ' Ikmbw .* ' 'iH ; ! i IIO HISTOIRE NATURELLE L'auteur de la Description du lac de Constance se trompe , quand il dit que le gaugfîsch prend le nom de truite en grandissant. Comme plusieurs personnes regar- dent ce poisson comme la même espèce que l'ombre blanc, peut-être parce, que ces deux poissons reçoivent à dif- férens âges les mêmes dénominations , je vais rapporter les signes auxquels on peut les distinguer. lo. L'ombre bleu est bleu jusqu'au ventre, et l'ombre blanc est blanc par- tout jusqu'au dos. 2°. Dans l'ombre blanc, la mâchoire .«supérieure est avancée; dans l'ombro bleu , les deux mâchoires sont d'égale longueur. 3**. L'ombre blanc a la chair maigre et mauvaise , l'ombre bleu l'a tendre et très-bonne. 4°, L'ombre bleu fraie en décembre , l'ombre blanc en mai. 5'\ L'ombre bleu n'a jamais plus de DE L' I L L A N K E N. 1 l î dix-sept a dix-huit pouces de long, et ne pèsp pas plus d'une livre et demie ou deux livres-, l'ombre blanc devient beaucoup plus gros et plus large , et pèse souvent cinq, à six livres. 6°. Selon l'observation de M. le doc- teur Wartmann , la vésicule àa fiel manque dans l'ombre blanc , au lieu que l'ombre bleu en a une grande d'un verd foncé. Enfin , ces deux poissons diffèrent aussi par le nombre des rayons. L'ont- bre bleu en a neuf à la membrane des ouies, et quatorze à la nageoire de l'a- nus ; l'ombre blanc n'en a que dix à la première et treize à la seconde. îi L'ILLANKEN, salmo lacustris. J'en étois ici de mon ouvrage lorsque mon ami M. Wartmann, médecin à Saint -Galle, m'envoya un mémoire sur une espèce de saumon appelé illanr len. Comme ce mémoire contient l'his- I i :| 11 j I 112 HISTOIRE NATURELLE toire nalnrelle parfaite de ce poisson , je vais le joindre ici. C'est le salmo la* custris de Linné et d' Artédi , comme on le voit par les auteurs que cite ce der- nier à cette occasion. On verra tant par les dessins que ces auteurs en ont donnés ^ qiie^par la description qui suit, que ce poisson ressemble au saumon , et que ce que j'ai dit plus haut y n'est pas sans fondement. pf-vr ' « On est souvent induit en erreur , dit M. le docteur Wartmann , quand on lit les descriptions de plusieurs au- teurs sur un même poisson. C'est une chose bien trompeuse dans les cas oCt Ton n'a pas les objets sous les yeux, que de copier les écrivains sans avoir vu , observé et examiné soi-même. Il faut toujours de la peine , du travail et de l'activité pour découvrir et décrire une nouvelle production de la nature : il faut se servir de ses propres mains , de ses propres yeux et non de ceux des autres , pour enrichir l'histoire na- t-li K. ■:»■■ •••».. .^' .,.'■*#■■ DE L'LLLANKEN. Il3 turelle de quelque vérité nouvelle » . Il en est ainsi de notre illauken: Ges- ner est le premier qui en ait fait men- tion , et il lui donne le nom de trutla lacustris. Ce poisson qui est gros , beau et de bon goût , forme une espèce particu- lière. H approche beaucoup plus du saumon que de la truite saumonnée. Mais comme le saumon et la truito saumonnée se trouvent successivement tantôt dans la mer , tantôt dans lc3 fleuves, où ils fraient, et que ce sont proprement des poissons de mer , notre illanken ne peut être mis au nombre ni du premier, ni de la seconde. L'illankeri n'habite que les eaux douces. Il fait aussi des voyages pour frayer : il passe du lac de Constance , dont les eaux sont douces , dans le haut Rhin. Il part au mois d'avril , et revient dans le lac en septembre ou «n octobre , temps oii il a satisfait à la nature. Ses plus grands voyages ne sont donc pas de plus de \ i I-! f \ mfi l> K|KM ^^91'''' fflilH lir il m W »^îHÉ^W 1 / < f ll4 HISTOIRE NATURELLE vingt à vingt-quatre lieue3 , et il lui faut trois ou quaire mois pour les faire. L'illanken est un beau poisson d'un bleu foncé sur le dos et d'un bleu clair jusqu^à la ligne latérale. Au-dessous de cette ligne , il est d'un blanc argentin. Ses écailles sont petites , quoiqu'il soit d'une grosseur assez considérable. La tête est proportionnée avec le corps , en quoi il diffère du saumon , qui a la tête petite. Dès la seconde armée , la mâchoire inférieure finit en crochet émoussé , et alors on l'appelle déjà rheinanken , inlanken , ou illanken , quoiqu'il ait à peine un demi - pied de longueur. Gesner se trompe lorsqu'il croit que le crocliet de la mâchoire inférieure ne vient que lorsque le pois- son a pris son accroissement , ou qu'il entre dans le Rhin. Il a dix rayons à la membrane des ouies , quatorze aux nageoires pectorales , onze à celles du ventre , douze à celle de l'anus , vingt- un à celle d la queue , et douze à celle DE L'ILLANKENV 1i5 du dos. La tête est cunéiforme , et proportionnée au reste du corps , com- me nous venons de le dire : car dans le poisson que j'ai observé , la tête pesoit trois livres et demie. On voit aux deux mâchoires des dents recourbées et poin- tues , dont la plupart sont mobiles : il y en a deux rangées à la mâchoire su- périeure. Le palais , la bouche et la langue en sont aussi garnis. Le front et les ioues sont d'un noir erisâtre marbré ; au-dessus du nez , il est noi- râtre j de chaque côté , il a deux na- rines , ou plutôt la narine est divisée en deux parties par une cloison mem- braneuse ; de sorte qu'on diroit qu'il y a deux narines de chaque côté. Les yeux sont grands : chacun d'eux a douz.e lignes do diamètre. L'iris est tout-à-fait argentin , et la prunelle noire. Le dos est d'un bleu foncé ; les cotés sont d'un bleu pâle jusqu'à la ligne latérale , et argentins au-dessous. On voit yà et là, sur-tout vers la quçue , i i „ 'i 116 HISTOIRE NATURELLE des taches noires , aloiigées , et do. figures inégales , qui ne sont point sur un fond clair ; car si Pon n'est pâs bien près du poisson , on a de la peine à les appercevoir. On ne voit sur tout le corps ni taches rouges , ni points. Les nageoires ont des rayons forts à plu- sieurs ramifications , et la plupart ont une couleur grise : je dis la plupart , car celles du dos et de la queue sont bleues. La queue , qui à la forme d'une pelle, n'a qu'une très-petite échan- crure , et est ordinairement terminée par un rebord noir. La nageoire adi- peuse est forte , grande et épaisse ; elle est aussi sans taches , noirâtre seulement aux côtés ) grisâti-e par-tout ailleurs. Le vrai illanken doit avoir des taches noires, irrégulières et dispersées çà ct^ là , et la mâchoire inférieure doit avoir un fort crochet qui n'avance point sur la supérieure. Si ce poisson pouvoit aller en pleine t:\er , il ressemblcroit It- / .,^»- -.-, ''■f^jjL^- J t 1> E L I L L A ISi K E N. 1 1 7 plus au saumon que tous les autres poissons ; mais il ne peut y aller , à cause de la grande cascade du Rliin , qui est près de Sciiafliouse , qu'aucun poisson ne sauroit franchir ; et toutes les fois que le saumon a tâché de le faire , ses eflPorts ont été inutiles. L'il- Janken se tient pendant l'hiver dans les profondeurs du lac de Constance. Au printemps, dès que la glace est fondue , il entre dans le vieux Rhin , près de Rheinegg et de Rheinthal. Mais comme le Rhin en se jetant dans ie lac , a un fond de cailloux, et coule avec rapidité , le poisson s'y arrête assez long-temps , avant que d'arriver seulement à Gaisau , endroit qui n'est pas fort éloigné du lac , et qui est sur le vieux Rhin. ^ ^ Gaisau à Lustnau , il y a deux petites lieues , et il lui faut dix jours pour faire ce chemin. Une chose qui prouve encore qu'il nage très-lentement , et qui a été confirme© par des pêcheurs dignes de foi , c'est Poissons. VI. 11 I ^1 .{ 1 tti 118 HISTOIRE NÀTURELLB que lorsqu'il est au-dessous du village de Lustnau , et qu'on en a déjà pris quelques-uns, les pêcheurs qui demeu- rent au haut du village , n'en voient que vingt- quatre heures après. De-là , il nage lentement vers Bauern et Schmidten , où on le guette de nou- veau. Ce qui échappe , va jusqu'à Feld- kirch , et entre dans la rivière d'Ill , qui bfiigne ce village , d'où il prend le nom d'illanken. Il fraie principalement dans cette rivière. Les mâles n'entrent pas d'abord dans l'Ill ; ils se tiennent au confluent de cette rivière et du llhin , et attendent un temps serein et un beau clair de lune. Alors ils entrent aussi dans cette rivière , et fécondent les œufs. De sorte que lorsque l'au- tomne est pluvieux , et le temps long- temps sombre > il y a beaucoup d'œufs perdus. Les illankens vont quelquefois jusqu'à Coire dans les Grisons , et même jusqu'à Rheinwald , à quelques lieues au-dessous de Cuire. De Cons- i; partie par le brochet , ou par les au- tres paissons voraccs. De sorte que de plusieurs millions d'oeufs que fait un de ces poissons chaque année , il n'y en a que quelques milliers qui viennent à bien (i). Ou prend l'ilîànken au filet et à là (i) Avec quel soin la nature i>'entretient- elle pas tout dans de justes bournesl Si tous les œufs dNin seul dû ces poî'«âi)ns Ye»oî»iit à bien , à quelle h( rrible destruction ii«e se- roîent pas exposés les petits poissons dis )ac 4e Constance ? Maïs tout dans la nature concourt au grand dessein de son créateur. î tj •r 122 HISTOIRE NATURELLE nasse. Au mois d'avril, il sort deir fonds du lac de Constance , et entre dans la partie du Rhin qu'on nomme le vieux Rhin , au haut du lac, à l'en- droit où l'Âach se jette dans le lac Alors les habitans de Gaisau forment leurs parcs. C'est dans cette contrée que l'on prend le plus grand nombre de ces poissons. Comme des parcs sont dressés dans quelques endroits contre le cours du Rhin de Gaisau à Feldkirch, il ne sera pas inutile d'en donner une idée. On forme des deux côtés du Rhin jusqu'au milieu , où il est le plus pro- fond, deux cloisons de bois entrelacés ^ hautes de six h sept pieds , et on les assujettit dans l'eau avec des pieux ; de manière qu'il ne reste qu'une ouver- ture de trois pieds pour l'écoulement de l'eau. À cette ouverture, on adapte un verveuif très- fort , qui a des mailles de deux à trois pouces en quarré. Ce verveux est aussi assujéii par des pieux^ et attaché au parc. Or ; comme ce DE l'ILLANKEN. ^'2^ poisson cherche toujours l'endroit du fleuve le plus rapide , il entre dans le vcrveux , et est pris. Mais si les pê- cheurs n*ont pas l'attention d'épier quand le poisson est pris et de l'ôtcr aussi-tôt, ils risquent de le perdre, parce qu'il est plein de ruses pour s'é- chapper. S'il en entre en même temps deux ou trois dans le verveux, ils le déchirent souvent et s'échappent , sur- tout quand ils sont gros. QucUjucfoii aussi , ils sautent par-dessus le verve u>: et le parc; mais ils n'y gagnen" -^Mcrc , car il y a d'autres parcs qui le j aitcn- dent les uns après les autres , jusqu'à Feldkirch. Ceux qui passent cet en- droit ne sont pris ni avec des vcrveux , ni avec des filets , mais on les tue à coups de fusil. Ce gros poisson n'avance pas dans les endroits où il y a peu d'eau, quand l'été est très- Ir-iud et le Rhin fort bas. Ceux qui échappent aux parcs jusqu'à Feldkirch, vont frayer dans l'III. Après le frai , les mâles et les fe- ti i ^ M ? kI BjR . Ww 1 II luP* 1 wk M Kml ^BmL 124 HISTOIRE NATURELLE Bielles pèsent un tiers cYe moins , et quelquefois la moitié , quand ils ont resté long-temps dans le Rhin. Plus ils ont remonté le fleuve , plus ils sont maigres. Après lé frai , ils se hâtent 4e retourner d'ans le lac. Alors on n'en prend presque plus , patce qu'ils sont for t maigres. En descendant le Rhin , ils se laissent aller aa courant dé l'eau , la tête tournée contre le fleuve ; de ma- nière qu'ils vont à reculons. La pêche de rillankeUf ne dure guère que depuis le mois de mai jusqu'en septembre. Le brochet est le pTiis grand ennemi de l'illanken : il le poursuit jusqu'à Feldkirch, mais il lui arrive aussi sou- vent d'être pris en même temps. Un brochet , qui n'est pas moitié , et même un quart si gros qu^ùn illanken , l'at- taque souvent , parce qu'il est plus lé- ger : il nage sans cessé à côté ^ ou der- rière lui , jusqu'à ce qu^il ait trouvé l'occasion de se fourrer sous son ven- tre , qu'il déchire avec ses dents. Sti h "i ennemi D E L' I L L A N K E N. ia5 Fillauken peut se défendre , le bro- chet devient sa proie ; et s'il n'est pas trop blessé, la plaie se guérit d'elle-^ même. U n'est pas rare de trouver des iliankens qui ont une cicatrice au ven- tre. Comme le brochet est très- friand de la chair de l'illanken , il n'a pa« d'autre nioyen , pour satisfaire son avi- dité , que de l'attaquer par^dessous. Si l'illanken ne se défend pas bien , c'est fait de lui > et il devient \% proie du brochet. L'illanken vit de poissons , de vers ^ d'inseqtes et de charognes. Il est sur* tout fort avide des ombres. Voilà pour- quoi les pêcheurs disent que l'illanken cause plus de dommage dans le lac, qu'il n'y procure d'avantage par sa pêche y quoique sa chair soit bonne et estimée. Ils sont aussi fort inquiets quand ils n'eti prennent pas beaucoup^ pendant l'hiver , parce que cela leur annonce que la voracité de l'illankca we leur aura pas laissé pour la pêche ^. """■■>'"■*'•»..'••• ■» 1 1... i) lû6 HISTOIRE NATURELLE des ombres en abondance. Lesillanken» qui passent l'hiver dan» le fond du lac et à l'embouchure du Rhin , devien- nent fort gras ; mais ceux qui ont resté dans le Rhin, sont fort maigres , parce qu'ils n'y ont pas, entre Lindau et Feldkirch ,. les jeunes ombres qu'ils trouvent en quantité dans lelao^ Voilà pourquoi en automne ils se pressent de regagner cette eau. Au printemps et en. été , l'illanken a , jusqu-à' ce qu'il fraie , la chair d'un beau rouge , d« bon goût, et aisée à digérer ; mais après le frai , elle devient blanche et de mau- vais goût. Avant le frai, il est le plus recherché et le plus cher de tous les poissons âv, lac de Constance et du Rhin. On le vend ordinairement à la livre. Le moindre que je sache , se vend à raison de douze sou» six deniers la livre •, du reste ,^ il coûte dix-huit à vingt-un sous. Le nombre desillankens qu'on prend annuellement dans 1© Rhin , sans compter ceux que l'on ^ ■ sept vertèbres à Fépine du dos , et trente- Irois cotes à chaque côt^ - '::i*^'t'i-, ^ ;!^f» •M \. ./ ! I T •* ■ '' ■ 14,'. I> ^1 't '-I, >5«^, ,.•( 5 >>*■ •* ,* ■ SJ t .; . DE LA PIPE. 129 LVir GENRE. LA FISTULAIRE , nsTtrtARiA. fi-. 3 t Caractère générique. Les mâchoires à rextrcmité de la tête fistulaire^ LA PIPE, FIStULARlA TAJBACARI^ ^'l^^ :,. *■■>■". -y- . Une soie de même nature que la ce de baleine , placée au milieu de la nà- geoire de la queue , est la marque dis-* tinctive de ce poisson. On trouve sept rayons dans la mem- brane des ouics , quinze dans la na- geoire pectorale , six dans celle du ventre , treize dans celle de l'anus , quinze dans celle de la ç.irue, et qua- tcrze dans la dorsale. / La tête est fort longue , carrée , et PoissoriS, VI. 13 !i 11 » ,.«•.•• .v-. .r^ ■ ■*y - ».*».Ax|i ".'.*^'#^P»5'-'^'^"^^'^"*'''^- «HfcS'' SJ'*hS:K> l5o HISTOIRE NJVTURELLE les côtés en sont rayonnes, l 'ouver- ture de la bouche er>t large , et a une direction oblique. La mâcîioire infé- rieure excède la siipcrieiire. l 'une et l'autre sont liéri ^sces de petit Lb dénis. La laïigue eut unie et dégagée ; les na- rines aont doubles et très -près des yeux. Ceux -ci sont grands ; la piunelle est noire, tt l'iris arge^ Un. Les oper- cules consistent en une seule feuille mince ; l'ouverture des ouies est large. Le tronc est sans écailles , plat sur le devant , et rond sur le derrière. La ligne latérale a une direction droite. L'anus est des deux tiers plus éloigné de la tête que de la nageoire de la queue. Le ventre est long; les nageoi- res sont courtes ; tous les rayons sont mous, et à quatre ramifications, ex- cepté les premiers. Ce poisson est brun par le haut ; les côtés et le ventre sont tachetés de blanc et de bleu ; les nageoires sont rouges. 11 vit dans les mers des deux 4- 'î 'M Ê 'â -*"-*i*«*ar-"^ <. DE LA PII»E. l3l Indes et dans celle du Brésil. Leprinc© Maurice le dessina d'après nature au Brésil , et Plumier aux Antilles. J'ai comparé ces dessins avec mon exem- plaire , et je les ai trouvés fidèles. Ca- tesby et Brown Font trouvé à la Ja- maïque, Gronov le dit naturel de la mer de la Guianc , et Parra à la Ha- vane. Le prince Maurice lui donne quatre pieds de long ", Lister lui en donne trois. Sa chair est maigre et ne sert de iiourriture qu'au vulgaire. 11 se nourrit d'alevinage de poissons et d'écré visses. Ce poisson a différens noms. Les Brasiliens lui donnent le nom de Petimbuaba, Les Hollandais ,. celui de Tobacspipe^ Visch, Les Anglais l'appellent ihe Tabaco' Fish. •; Les Français , le Petimbe et la Pipe-* Les Suédois , P/p-lT/s^. !l ■■ ■> ( i ». . ,♦ T /\ l5a HISTOIRE NATURELLE Les Allemands , die Tobackspfeife et Rohrfisch. £t les Espagnols , Twompetro. LA TROMPETTE, TISTVLARIA CHINENSIS. Ce poisson fistnlaîre se caractérise par **a bouche non armée , et sa na« gcoire de la queue arrondie. La membrane des ouics a quatre rayons , la nageoire pectorale treize , celle du ventre dix , celle de Panus et la dorsale en ont chacune onze , et celle de la queue en a vingt -trois. La tête est longue , sans écailles ^ comprimée , un peu large vers le haut , et aiguë en bas, te qui lui donne la forme d'un rasoir arrondi par le bout. La mâchoire inférieure excède un peu la supérieure , qui est jointe au milieu à Tos supérieur , tandis que l'autre tient par le bout aux os latéraux. La 'a ;li ■^^-. feife et ictériso sa na« quatre treize , anus et et celle cailles y e haut y )nne la le bout. un peu milieu l'autre lux. La «E LA TROMPETTE. l33 bouclie est petite ; elle aune direction oblique ; les deux os des lèvres sont larges. Ce poisson n'a point de langue, et son palais est uni. Il a les narines doubles et tout proche des yeux. Ceux- ci sont ronds et près du crâne ; la pru- nelle en est noire et entourée d'un iris argentin. Le corps est étroit, compri- mé et couvert de petites écailles dures et dentelées. Le dos et le ventre sont ronds ; la ligne latérale part de la nu- que , se courbe ensuite , et va da mi- lieu du corps à la nageoire de la queue , dont la nageoire de l'anus n'est guère éloignée. La largeur de ce poissoi^ , de- puis la tête jusqu'au bout de la nageoû c. de l'anus, est presque la même ; puis il se rétrécit tout d'un coup. Toutes les nageoires sont courtes , les rayons mous, et, aux premiers près , rami- fiés. La dorsale est précédée de neuf piquans assez éloignés Tan de l'autre ; ils sont courts et recourbés en a. /.oxe, attachés par une peau mince qui peut '. (. ( ? lM HISTOIRE NATURELLE les coucher et les faire rentrer dans une espèce de rainure. Le fond de ce poisson est rougeâtrc , marbré de raies blanches qui vont le long du corps , et de grand nombre dé ^ncliLà u'ur brun foncé. Ce poisson habite la mer des deux Indes. Valent j'n le vit aux Indes orien* laies , Plumier aux Antilles. Il devient considérablement grand. Celui que jai fait graver a plus de deux pieds de long. Il a la chair cœiace et maigre , et Va- îentyn assure que pour cette raison on ne le mange point ax Indes or.w'nta- les. Les vers et Palevin de poisso lui servent de pâture. ' On nomme ce poisson r Aux Indes orientales , Penjoh, Ped- jangf Ikan Dioelon et Joulong Juitr- long. En Hollande, Trompeiter- Visch* Chez les Créoles , Trompetta. Bn France , V Aiguille et Bellone ia^ ehetée. «'' I>K LA TROMPETTE. l36 En Allemagne , der cbinesische Ho/ir- Jîsch et Trompetenfisch, Et en Angleterre , the Trupet, Valenlyn nous en a donné la pre- mière notion ; mais il en a fait deux es- pèces particulières et deux copies di- verses , et mauvaises toutes deux , dont Renard en a copié une j Gau- tier a pris sa copie du dessin du manua^ crit de Plumier, sans eu faire men- tion ; mais il l'a tellement défigurée ^ qu'elle n'a presqu'aucune ressemblance avec les bons originaux desquels il Ta prise. Le dessin de Statius JVJUller est irrécusable , mais celui de Bonuaterre est défectueux , car il a omis les rayons isolés du dos. Gronov a tort de prendre le tabaco^ pip-visch de Willugliby pour le nôtre , car les petites nageoires , la dorsale et celles de l'anus qui sont pointues, et le manque d'écaillés , prouvent que c'est le précédent. H k l36 HI5T01UE NATURELLE LVIir GENRK LE BROCHET, esox. Caractère générique. Dents canines \ point de nageoire adipeuse. LE BROCHET, ssox lucius. C E poisson commun et si connu , a la tête d'une forme singulière. La partie Antérieure est applatie du haut eu bas , et comprimée des deux côtés vers les joues. On trouve quinze rayons à la membrane des ouïes, quatorze à la na- geoire de la poitrine , dix à celle du ventre , dix-sept à celle de Tanus, vingt à celles du dos et de la queue. La tête est grosse , Touverture de la bouche large , et s'étend presc^ue jus- delà jus- »l> iî '^^.. 'JO Z "1 yo>»t ./y. Dcteoi' t/f/. /\{ih' /■V>' /f i/\'/Iier iPtu/p 1. ij uiiocm/r . -j. . i;oi\i'im ;5. \.i\ spi'/r . ■JO mi r ,1".. . y-, DU B HOCHET. 1^7 qu'aux yeux. La mâchoire inférieure avance un peu sur la supérieure : on y voit une rangée de dents , dont les an- térieures sont petites , et les posté- rieures plus grosses et plus fortes. La mâchoire supérieure n'a qu'une petite rangée de dents sur le devant : celle da milieu est petite , les autres sont plus grosses et rentrées en -dedans. Ces der- nières sont posées , partie dans la peau , partie dans les mâchoires : elles sont au nombre de sept cents , sans compter celles qui sont derrière , vers les ouies autour de l'œsophage. Il est remarqua- ble que les dents de la mâchoire sont successivement fermeset mobiles d'une aune. Lcsyeux ont une prunelle bleuâ- tre, entourée d'un iris iaune d'or. La tête est marbrée, aussi bien quele corps. Le corps est quarié, en ce que le dos est large jusqu'à sa nageoire, de même que le ventre jusqu'à la nageoire de l'anus , et que les côtés sont compri- més. Le dos est noir , le ventre blanc , i i B/' Jï'-' il î58 HISTOIRE NATTTÎ^TiLLE avec des points noirs; les côtés sont ijris, garnis de taches jaunes, quelque- fois si nombreuses , qu'elles se perdent les unes dans les autres , et forment des raies. Cependant la couleur change se- lon la nature des eaux que le poisson habite , et l'abondance ou la disette de nourriture. On remarque sur-tout que dans le temps du frai, le gris se change en un beau verd , les taches d'nii jaune pAIc en jaune d'or, et que les ouies^ deviennent d'un rouge vermeil. On trouvequelque^tbis des brochets dont le fond est d'un jaune d'orange , sur le- quel il y a des taches noires. Les pê- cheurs hollandais lui donnent le nom de roi des brochets. La première année il est généralement verd ; la seconde le verd se change en gris, et l'on voit paroi tre des taches pâles , qui devien- nent jaunes l'année suivante. La ligne latérale est droite , et le corps couvert de petites écailles oblongues et dures ,^ dont Richter fixe le nombre à dix-sej>t: DU BROCHET. i?9 wdlle. Les iiageoiies de la poilrine et du ventre sont lougeâties ; celles du dos , de l'anus et de la queue brunes et parsemées de laolies noires. Elles ont toutes des rayons à plusieurs bran- ches. On trouve ce poisson dans presque toules les contrées de l'Europe , tx- ccplé en Espagne et en Portugal, sel<3 a Amatus. Il habite les ilcuves , les ri- vières , les lacs et presque toutes les autres eaux donnantes. Le brochet nage avec rapidité , est très-vorace, et fait un grand tort à la pêche. Il n'é- pargne pas même son espèce. Non-seu- lement il prend les petits poissons , mais il sait aussi s'emparer de ceux qui sont presqu'aussi gros que lui , en les prenant par la tète , et en les tenant serrés entre les dents jusqu'à ce que la partie antérieure soit amollie dans son large go^^icr et préparée à la diges- tion; puis il retire p^tit à petit le reste jusqu'à la queue. Quand il atUcipt une :my^^^ ..'.sci-liwiiîS^&i. :iM ■ jûLÎAiiBSMBiîuaii î'i i \ t i ■ I; 1 i k ' l4o HISTOIRE NATURELLE perche , il ne l'avale pas tout d*un coup , de peur de se blesser avec les pointes de la nageoire du dos ; mais il la tient entre ses dents jusqu'à ce qu'elle soit morte. C'est parla même raison qu'il voit tranquillement l'épi noclie , qui est un petit poisson , jouer autour de lui. Il n'y a que le jeune brochet sans expérience , qui la morde quelquefois, lorsque la faim le presse ; mai3 il lui eu coûte la vi j , parce que l'épinoche avec sa pointe perce son gosier d'outre en outre. Il n'y a pas long-temps que je reçus un brochet qui avoit dans la bou- che une épinoche , dont la pointe de la nageoire dorsale lui sortoit par les na- rines. Le brochet ne se contente pas des poissons , il avale aussi les autres habitans des eaux , tels que les oiseaux , les rats , les serpens , etc. On a aussi trouvé dans sa gueule des parties de corps humain , de jeunes chiens o^i chats qu'on avoit jetés dans l'eau. Une chose remarquable , c'est que malgré n coup , pointes la tient elle soit on qu'il lie , qui itour de het sans Iquefois, il lui eu icheavec outre en ps que 3e islabou- ute de la Lr les na- ente pas es autres oiseaux , 1 a aussi >arties de biens o^i eau. Une e malgré \i DU BROCHET. l4l sa voracité , il distingue très bien les choses vénéneuses. On a vu un brochet qui étoit dans une huche , à qui on jc- loit des grenouilles et ensuite des cra- pauds , gober avec avidité les pre- mières , et rendre les derniers après les avoir avalés. Le brochet est de tous les poissons que je connois celui qui croît le plus promptement. La première année , il parvient à la longueur de huit à dix pouces 'y la seconde , à celle de douze à quatorze , et la troisième , de dix-huit à vingt. Selon les observations de He- derstroms , un brochet de six ans doit avoir une aune et demie de long ; un de douze ans , deux aunes ; il parvient jus- qu'à la longueur de six à huit pieds. On en trouve même dans nos contrées, qui restent morts ou malades sur les bords du lac Arend , qui sont aussi grands que des hommes. Comme ce lac est plein de monticules et de collines , qui empêchent qu'où ne puisse le pê- Puissons, yi. i3 \( Mmi fî I ; / ( l4» HISTOIRE NATURELLE cher jusqu'au fond , les gros brochets se cachent dans les fosses ; et s'il ar- rive par hasard qu'ils en prennent un dans leurs filets , il les déchire et s'é- chappe. Wilhighby parle d'un brochet qui pesoit trente-deux livres , et d'un autre de quarante-trois , qui fut pêche en 1 702 à Morlzbourg près de Dresde. M. le docteur Brand en a vu lui-même un de sept pieds , qui avoit été pris dans sa terre de Zcsen , près de Berlin ; et dans le cabinet d'histoire naturello de feu M. le conseiller Eltester , j'ai vu le squelette d'une tétede brochet , dont les mâchoires avoient dix pouces de largeur. Scheffer raconte qu'il y a en Laponie des brochets plus grands que des hommes. Mais les plus giands se trouvent en Russie dans le Wolga. Ce poisson parvient aussi à un âi^e très-avancé. Rzaczynsky parle d'un brochet quiavoit quatre-vingt-dix ans; et celui dont nous allons parler en avoit ^u moins deux ceuttioixante-neuf. y k ■M I IL rocliets s'il ar- ticnt Mil 3 et s'é- brochct et d'un it pêchô DresfJe. li-même été pris ? Berlin ; laturello r , j'ai vu let , dont suces de il y a en mds que lands se Volga, à un âffc trie d'un t-dixans; r en a voit ■neuf. I) U B R O C II E T< A:i ê Pline met le brochet au nombre de* f ' ssons qui parviennent au poids de pr^3 de mille livres, lîîn 1497 , on en prit un à Kayserslautern dans le Pala- tinat , qui avoit dix -neuf pieds de long, et qui pesoit trois cent cinquante livres.On Ta pei.it dans un tableau que l'on conserve au château de Lautern , et l'on v^oii son squelette à Manheim. L'empereurE irberousse,qui le fit met- tre en i 'jt'6o dans cet étang , lui fît met- tre un anneau de cuivre doré , qui pouvoit s'élargir par ressort. Il fut pé- ché deux cent soixante-sept ans après. On conserve en(;ore cet anneau à Manheim , en mémoire de ce poisson extraordinaire. Le temps *) i Irai du brochet dure depuis le moiy de février jusqu'au mois d'avril. Il paroît pour frayer en trois divisions. La première se nomme en allemand horn hecht , brochet de février, parce qu'elle f^-aie dans ce mois. Dans., ce temps ils cherchent dans les lacsdc^i, i -"^.*.*!rt- '*.^. ■ ^_*^ V i J 1 I \ I • 1 i !•; I { ï: ' \ \ ■ in u ■ l44 HISTOIRE NATURELLE endroits unis , couverts de plantes, ou lorsque les rivi?; refont communication avec les lacs , ils remontent dans ces dernières , et vont y frayer sur les her- bages. Alors ils sont si occupés de ce qu'ils font; qu'on peut les prendre à la main ;ce qui fait que les petits devien- nent dans ce temps la proiodes oiseaux pécheurs. La seconde division , qui est plus grosse , paroi t au commencement de mars ^ce qui lui a fait donner par les pêcheurs allemands le nom de brochet de mars. Enfin , la troisième se montre en avril , et se nomme en Allemagne brochet à grenouilles f parce qu'elle fraie en même temps que cet animal. Le brochet a la vie si dure , qu'on peut lui ouvrir le ventre et le coudre ensuite sans qu'il en meure. On fait souvent , à ce qu'on dit , cette opéra- tion en Angleterre : car comme il est fort estimé quand il est gras , et fort peu quand il est maigre , les pêcheurs pour s'en assurer , lui ouvrent le vcn- I nation ns ces îslier- de ce re à la evien- iseaux qui est lement par les brochet nonire magne le fraie qu'on coudre )n fait opéra- il est et fort cheurs Ile vcn- e DU BROCHET. 1 'i^ tre, le recousent, et le rejettent dans le lac s'il ne leur convient pas. Ses ennemis sont , quand il est encore jeune , la percbe et le sandre , auxquels il échappe c nda.it par la rapidité avec laquelle je. Ils se détruisent sur- tout L^ p les uns les autres. Une chose qu ppose aussi à leur multiplication , c est que dans le prin- temps les inondations entraînent une grande partie des œufs sur les bords , où ils sèchent quand l'eau diminue. On pêche ce poisson avec le colle- ret , la truble , l'épervier, la louve , la nasse et la ligne. Lorsque le temps est orageux , la faim le fait courir après les appâts , parce qu'alors les autres poissons se retirent au fond de l'eau. Le clair de lune favorise la pêche du brochet j sans doute parce qu'alors le poisson que l'on attache à l'hameçon frappe plutôt sa vue. On prend aussi le brochet à la turlolte. En Suède, on le prend au trident; et au feu pendant *= » V] vQ '% /; ? IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l mm us |îo "^^ ihh^h ta làâ 112.2 2.0 ^ ■;£ 1.8 Hiotographic Sdences Corporation 1.25 1 ^ 6" ^ 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. I4SB0 (716) 872-4503 4is vV s l4G HISTOIRE NATURELLE ]a nuit , et cela toute l'année. En Alle- magne , cette pêche ne se fait qu'en Liver sous la glace. La pêche du bro- chet saus la glace est sur-tout la plus favorable et la plus abondante. Lors- que le brochet est attrapé , il rend la proie qu'il a avalée. Comme la chair du brochet n'est pas grasse et qu'elle est facile à digérer , elle fournit une bonne nourriture aux: personnes foibles et valétudinaires , sur-tout quand le poisson est petit. En Allemagne comme en Laponie , on sale , on sèche et on fume ce poisson , pour l'envoyer dans des tonneaux dans les pays étrangers. Voici la manière de le saler. Après l'avoir vidé et bien net- toyé , on le coupe par morceaux , on le couvre de sel et on le met dans des tonneaux. Ceux que l'on veut faire sécher ou fumer , doivent rester trois jours dans la saumure après avoir été préparéscomme nous venons de le dire. On fait sur- tout un grand commerce ■ ¥ D U B HOCHET. l47 de cette marchantlise à Francfort snr rOder. On le lire do l'Oder , de la Varthe, et même de la Saxe et de la Lusace, pour le saler, pour l'envoyer ensuite en Pologne et dans d'aulrca pays catholiques. L'œsophage , aussi bien que l'es- tomac , est garni de grands plis, qui sont pâles dans le premier, et rouges dans le second. On les reconnoît aisé- ment aux fibres charnues qui vont en long et en large. Le mouvement qui résulte de cette direction , met le brochet en état de rendre à son gré les corps qu'il a avalés: faculté qui, à ce que je crois, ne lui est commune qu'a- vec le cabliau. L'estomac va jusqu'à la moitié du corps. Le canal intestinal n'a qu'une sinuosité: je l'ai trouvé souvent uni avec le ver solitaire à trois poin- tes, et j'ai quelquefois tiré cinquante et jusqu'à cent vers bien formés d'un brochet de trois livres. Entre les plis , j'ai trouve le double trou, et Véchino-- \ 1^ r M S l48 HISTOIRE NATURELLE ryngue dans le canal intestinal. Le cœur forme un carré long , sur lequel est l'oreillette , et au-dessus le sac ar- tériel. Le foie , qui est du côté gauche , est long et sans division. La vésicule du fiel est grosse, et le fiel jaune. La rate est petite et carrée; les reins sont placés le long de l'épine du dos t et la vessie est près de l'orifice du nombril. La vésicule aérienne est simple, et la laite est double aussi bien que l'ovaire. Au mois de mars, j'ai compté i36,5oo œufs jaunes de la grosseur de la graine de millet dans un brochet de six livres. Dans différens pays, on fait du ca- viar avec les œufs de ce poisson. Dans la Marche-Electorale , on les prépare avec des sardines , et on en fait un mets excellent , connu sous le nom de netzin. Il a soixante-une vertèbres à l'épine du dos, et trente côtes de cha- que côté. Ce poisson se nomme : Hecht , en Allemagne j 'w i ! . Le car- iclie , îicule e. La issont , et la mbril. , et la jvaire. 56,5oo graine livres, la ca- Dans répare ait un Lom de bres à e clia- DU BROCHET. l^Ç) Grashecht , quand il n'a qu'un au. Hecht , Aug , en Livonie. Szuk et Szuka , en Pologne. Stukha et Csuka, en Hongrie. Tschuk f Tschuw y Schurian , Sches- chuk , en Russie. Tschortan, en Tartarie. Zurcha , chez les Calmouques. Giadde , en Suède. . Gidde > en Dannemarck. Snoek et Geep-visch , en Hollande. Pike et Pikerelle, en Angleterre. Lanceronou Lançon, en France, quand il est petit ; Brochet et Poignard, quand il est de moyenne grandeur ; Brochet carreau , quand il est gros. Luzzo et Luccio , en Italie. Trigle , dans l'île de Malte. Kamas , au Japon. Comme le brochet est un poisson gé' néfalement estimé ( i ) , qu'il croit \î ( i) Il faut que du temps d'Ausone on n'en I 1 1 il l5o HISTOIRE NATURELLE prompteinent , et qu'il vit dans toates les eaux , un économiste ne fera pas mal de faire des étangs à brochets, sur-tout dans les contrées où les pois- sons sont rares. Pour cet effet , on peut prendre les étangs qui ne seroient pas propres aux carpes , à cause des om- brages, ou qui auroient une source froide dans le fond , ou un fond maréca- geux. Il faut seulement songer à leur fournir uhe nourriture sufHvsante ; ce qu'on fait avec des poissons de peu de va- leur , tels que le rolengle , la rosse , le gardon , la bordelière , ou même quel- ques carassins, ou quelques carpes, se- lon la nature des eaux. Les trois pre- miers conviennent à un fond sablon* ait pas fait grand cas ; car ce poète dit : JLucius ohscurus uïça, cœnoque lacunas Obsidet , hic nullos inensarum lectus ad us us Fervet fumosis olido nidore popinis. V. 122. I DU BROCHET. l5l neux , et les trois dernières espèces se plaisent mieux dans une eau maréca- geuse. 11 faut avoir attention d'empois- sonner avec de petits brochets, et de choisir pour nourriture de gros pois- sons sur le point de frayer ; parce qu'un gros brochet avaleroit bientôt la mère et les petits. On peut espérer un dou- ble avantage, quand on met déjeunes brochets dans un étang à carpes , où il y a de petits poissons blancs : car comme ces derniers cherchent la même nourriture que les carpes, et que les brochets mangent les petits poissons blancs, cela fait que les carpes y profi- tent aussi ; parce qu'alors elles trou- vent plus de nourriture. Il est prudent y^ôter les brochets dès qu'ils ont ac- quis une certaine grosseur , sans quoi ils pourroieut devenir aussi dangereux aux carpes. Pline remarque que le brochet a l'ouie extrêmement fine ; et Morel ra- conte, que du temps de Charles iX; on \l È r. y*"! l52 HISTOIRE NATURELLE nourrissoit dans un canal du Louvre , un brochet , qui s'approchoit pour manger toutes les fois qu'on l'appeloit. Richter assure aussi qu'il a vu un exemple de cette nature. Mais il n'est pas vrai , comme l'assure le même au* tour , que le brochet épargne la tanche, en reconnoissance de ce qu'elle lui sert de médecin. Il faut mettre ce fait avec ce que dit Kramer , que l'usage des œufs de brochets cause le vomisse- ment ou la diarrhée. On croit que le brochet ne fut con- nu en Angleterre qu'en lôSy , sous lo règne d'Henri viii, où ou le mit dans les eaux de ce pays. Mais dans ce cas, ce poisson devroit avoir en Angleterre une dénomination ressemblante aux noms qu'il portoit alors dans les pays d'où on l'a apporté en Angleterre. DE L'O R P H I E. i53 Lvre, pour eloit. tt un. n'est leau- inche^ ai sert 9 fait 'usage misse- it con- sous lo it dans ce cas y leterrc te aux es pays frre. L'ORPHIE, ESOX BELONE, Deux longues mâchoires finissant en pointe, et dont la supérieure est plus longue que l'inférieure, distin- guent ce poisson des autres espèces de brochets. Ces mâchoires sont rondes et garnies de dents noires , qui engrènent les unes dans les autres, et qui leur donnent un air de scie. L'ouverture de la bouche va jusqu'aux yeux. On trouve quatorze rayons à la membrane des onies , treize à la nageoire pecto- rale , sept à celle du ventre , vingt- trois à celles de l'anus et de la queue , et vingt à celle du dos. La tête est petite en elle-même, si on la considère sans le long bec. Les yeux sont gros, ronds et ont une pru- nelle noire , entourée d'un iris argen- tin. Les opercules des ouies sont argen- tins, et changeant bleus et verds. Le front et la nuque sont noirs, aussi bien Poissons. VI. i4 Ki il i .V * !i l 'i i ■ il ii 1: fi l I' / I ( l64 HISTOIRE NATURELLE <|ue 1c dos. Les narines sont rondes et placées près des yeux. Le corps est étroit, long et presque quarré; sa lon- gueur est à sa largeur comme i5 à i. Cette figure étroite et ' longue , qui n'est pas ordinaire chez les poissons à écailles, lui a fait donner par les an- ciens le nom d'anguille. Les côtés sont verds par en haut, tirant sur le bleu : jusqu'à la moitié , ils sont couverts de longues écailles tendres; au-dessous^ils sont unis , aussi bien que le ventre, et brillent d'une belle couleur argentine. Le mélange agréable des couleurs de ce poisson , et les monvemens variés qu'il fait en serpentant , lui donnent un coup-d'œil très-agréable. Le bout de la queue est mince *, il redevient largo vers les nageoires , de sorte qu'elle forme un trapèze. La ligne latérale , qui est près du ventre , a une direction tout - à - fait différente de celle des autres poissons que nous avons décrits jusqu'à présent. Elle ne commence pas des et ps est ;a lon- i5à 1. î, qui ssons à les all- és sont e bleu : erts Je isous, ils Qtre , et jenline. irs de ce iés qu'il lent un bout de nt largo i qu'elle atéralc , irection ;elle des s décrits leuce pas DE l'or PITIE. ir>5 comme les autres près de la nuque, et ne finit pas non plus au milieu de la nageoire de la queue : elle sort de des- sous les opercules des ouies , va paral- lèlement près du ventre , et se perd près de la nageoire de la queue. Le» nageoires sont courtes à proportion do la longueur du corps. Celles de la poi- trine et du ventre sont grises, et ont des rayons ramifiés en plusieurs bran- ches ; celles de l'anus et du dos sont bleuâtres, et les rayons simples. La nageoire de la queue a une petite échancrure, une bordure bleue, et des rayons ramifiés aux extrémités. On trouve ce poisson dans presque toutes les grandes mers: de sorte que les Gr( es et les Romains Pont ausst connu. Il séjourne dans les profondeurs; de la mer , d'oi^ il sort en troupe depuis, mars jusqu'en juin, pour chercher les endroits unis et les côtes, afin d'y mul- tiplier. Ils annoncent ordinairement l'arrivée des maquereaux ^ avec le&* \ \ \ 1> i i-» I l56 HISTOIRE NATURELLE quels leur chair a le plus de rapport. On voit par les dents dont les mâ- choires de ce poisson sont armées , qu'il appartient à la classe des poissons vo- races. Lui-même devient souvent la proie des chiens de mer, des cabliaux» desdorses et des autres espèces voraccs qui habitent les mers. L*orphie a or- dinairement un pied ou un pied et demi de long , et pèse alors deux à trois livres. Le célèbre chevalier Hamilton m'a raconté que, près de Naples, on avoit pris un poisson de cette espèce qui pesoit quatorze livres , et qu'on l'avoit porté au roi comme une rareté. Selon M. Renard, on en trouve en orient qui ont huit pieds de long et dont la morsure est mortelle. On les prend avec une espèce particulière de pique , qui consiste en un manche de bois; armé d'un fer à pointes fourchues : chaque instrument de cette espèce a au moins vingt pointes longues de six pouces. On pêche ce poisson la nuit > 11 DK L'O RP h IE. 1^7 de la manière suivanle. Ordiuairo- ment quatre pêcheurs se placent dans un bateau. L'un d'eux, qui est aur le devant, porte un flambeau com- posé de paille et de bois , afin d'attirer les poissons par l'éclat de la lumière. Les autres épient avec leurs piques l'instant qU. ils apperçoivent ces pois- sons ; et quand ils les croient asaeas près , ils tombent sur çux , et en percent ordinairement plusieurs à la fois. De cette manière , quand la pêche est heu- reuse , on en prend douze à quinze cents dans une seule nuit. Il faut pour- tant pour cela que la nuit soit obscure et l'eau calme , afin que les poissons no voient point les hommes et n'enten*- dent point le mouvement du bateau. La pêche de ce poisson est fort con- sidérable dans certains pays ; mais comme il n'est pas fort est mé , à cause que sa chair est maigre et dure , on en fait de l'appât pour attraper les autres poissons. M. le professeur Camper m'a ï58 HISTOIRE NATrREtLTT assuré qu'en Hollande , on en prenorC en quantité , et qu'on ne s'en servoit que pour prendre le dorse. Une qua- lité remarquable de ce poisson , c'est qu'en le cuisant ^ on en le fumant , ses arêtes prennent une belle couleur verte. Mais d'un autre côté, cet effet particulier empêche plusieurs person- nes d'en manger. ? La cavité du ventre est longue; le canal intestinal court et sans sinuosi- tés ; il commence à l'œsophage parun^ large ouverture , et se rétrécit peu à peu , sans qu'on apperçoive une inter- ruption particulière qui indique la fin de l'estomac. Les antres intestins sont comme dans le précédent. On compte quatre-vingt-huit vertèbres à l'épine du dos , et cinquante-une côtes de cha- que côté. Ce poisson se nomme : Hornhecht jNadelhecht, en Allemagne*. Schneffelf dans les environs de Dantzig. Horn-fisk , en Danemarck. I K ,( renoTÉ îrvoit î qua- , c'est nt,se9 Duleur t effet erson-' ;ne; le inuosi- )arun« : peu à j inter- s la fin ns sont compte epine de clia- magnc. )antzig. DE L'o n P H I E, i5^ Îlarn-Give, JSehhe-Sild , Horn-Igel , en Norwège. Geep-ÎVisch y en Hollande. ' "' Naedlfish , Garftsh , Hornfîsh , Secf Needel et Garpike , en Angleterre. Gierne-Fur, en Islande. Orphie , Aiguille de mer , en France. Eguillette , en Bretagne. Nagojo ou j4guillo , à Marseille. j4cuchia ou Angusicula , en Italie. Charman et Choram , en Arabie. Timucii, Peisce-Agutha^ au Brésil. Gar-Fish f à la Jamaïque. Ikan TsjakalangHidjoe , GroneTsjaka* h.ng ofGeep , on Orient. Pennant se trompe lorsqu'il cite pour notre poisson l'aiguille de mer de Wulff , qui appartient à la classe des poissons cartilagineux. Bomare se trompe aussi lorsqu'il dit que ce poisson n'a qu'une seule vertè- bre qui devienne verte.Non-seulement toute l'épine du dos, mais aussi les côtes et les arêtes prennent cette couleur km il w l È. - ■if.-:. J isv ri " ' V 14.1! ' 160 HISTOIRE NATURELLE lorsqu'on les cait et qu'on les fume. J'ai représenté dans la planche an mor- ceau cuit de l'épine du dos. Gronov a tort de citer la sphyrènc d'Aldrovand pour notre poisson. LE SPET, ESOX SPHY RJENA» î% C'est le seul poisson de ce genre qui ait deux dorsales^ et par-làil est facile à distinguer. , ; La membrane branchiale contient sept rayons , la nageoire pectorale quatorze, la ventrale six , celle de l'a- nus dix, celle de la queue vingt, la première dorsale quatre, et la seconde dix. La tête est étroite , oblongue , large du haut , et presque toute couverte de minces écailles. L'ouverture de la bou- che est grande, et les mâchoires, dont l'inférieure est la plus longue , sont ar- mées de dents en forme de poinçon y. séparées les unes des autres, dont celles fume. 1 mor- yrènc ire qui t facile mtient ctorale de l'a- igt, la îcond c , large erte de la bon - s, dont lonl ar- ânçon y .t celles D U S P E T. l6l de devant, dans la mâchoire d'eu-haut, sont les plus longues-, ces dernières sont courbées en arrière. Le palais est uni , mais les deux os des lèvres sont munis d'un rang de petites dents poin- tues. La langue est également armée y étroite et dégagée. Les narines sont simples , et ainsi que les yeux, placées proche du crâne ; la prunelle est noire , et entourée d'un iris argentin. Les opercules sont unis , écailleux, et la membrane en est cachée. Le tronc est étroit, les flancs sont un peu com- primés , le dos et le ventre sont ronds , et l'anus est une fois plus éloigné de la tête que de la nageoire de la queue. La ligne latérale est descendante , inter- rompue , relevée et brillante commo l'argent poli. Les écailles sont minces, molles et petites. Les nageoires ont les rayons mous et ramifiés , à la première dorsale près , qui n'a que des rayons simples et durs \ dans les autres na- i i t u V ï' iGn HISTOIRE NATURELLE geoires , le premier rayon est le seul simple. Les flancs et le rentre sont blancs. Les nagooiresde la poitrine, du ven- tre et de l'anus sont rougeâtrcs. Les deux nageoires du dos et celle de la queue ont une couleur bleuâtre, comme le dos, ' Ce poisson Iiabite la Méditerranée , et la mer Atlantique. Plumier et Parra Pont trouvé près des Antilles, et Fors- kal près de la Grèce. Willughby le vit à Livourne; Sal- yian le croit romain ; et Cetti l'adjuge aux eaux de la Sardaigne. Il atteint la longueur de deux pieds ; il est grand îclithyophage ,ct se trouve d'ordinaire aux emboucliures des rivières. Il a la chair consistante , blanche et digeste , et le goût de l'aigrefin. L'estomac est long , mince de peau , et l'ouverture inférieure en est garnie de quarante appendices à-peu-près. Le canal intestinal est court et sans sinuo- \ ! se ut ïatics. veti- s. Les de la iomme ranée , t Parra t Fors- e; Sal- ' adjuge teint la grand dinairo Il a la ligeste , D U S P E T. l63 sirté. liO foie consiste en deux lobes , la vésicule bilieuse est grande , et la rate oblongue. La vésicule aérienne est attachée au dos. On nomme ce poisson i A R orne , Luzzo maririo. A Gênes , Luzzaro. EnSardaigne, Sfirena etLuciodi mare, En France , le Spet. Aux environs de Marseille , Pei -^Es^ cône. En Grèce , Zarganes, En Angleterre, Sea-Pike et SpU-Fish, En Hollande , Pyl-Snoek, En Allemagne , Pfeil/iecht et Seehecht, En Arabie , Mugésil , Agam et Goedd, A la Havane , Picuda. En Espagne , Espedon. Aristote le compte parmi les poissons qui se tiennent en troupes , ce que con- firme aussi Willughby. Aristote en parla le premier -, Selon , Salvian et Rondelet , l'ont détaillé ensuite à la même époque ; et ils l'ont dessiné, 1 ^^ l64 HISTOIRE NATURELLE mais sans succès ; car Salvian a omis la première dorsale , et Selon et Ronde- let n'ont pas observé les écailles. Gesner a copié le dessin de Rondelet ; Jonston et Ruysch ont copié celui de Salvian. Âldrovand et Willughby nous en ont laissé châdun une nouvelle copie ; celle du premier est mauvaise , mais celle du second est bonne. Belon , et presque tous les iclitliyo' logistes suivans , prennent le sudis de Pline pour notre poisson ; mais Celui- ci comptant son sudis parmi les pois- sons les plus grands et les plus rares , il s'ensuit de-là que ce ne peut l'être ; car le nôtre n'a ni Fune ni l'autre de ces deux qualités. Le dessin que Farra nous a donn^ est médiocre. n » .« f '4 ''■ î LI.E la omis la ;t Ronde- Lies. Rondelet ; ) celui de ' nous en lie copie ; ise , mais w / fa !l) s'il I icLtliyo- e sudis de lais Celui- i les pois- lus rares, ut l'être ; l'autre de s a donn^ 'm J*f{Çf /^à Tom . y/. yf crevé (fel . Caaitef tCcn/i> ■ 1 LE (\VÏMAN . ii . Le |>e(it KSPADON . a. LE liUOriIKT duMaLxbar. , ( Tom . VI. \\ c ^ i :« >\ 'v MîîS ri: ^s \ i\ « ;.■ V 1 1 ^- î; î> înij nf j)t^;Viï??xv p^i, (fim»- » >, ■ J ^. '1 < )■ t • i ^» i|^.!',..e^»»*Mrfît*x-:»*,, :*8;;K.^^Uï:.iK*,i '■U' !H; >î^ #m* v\» ^i t i.r v>. A ri}t^ J'>t:i ne* A\K\t .U>v»,>f ■ * iA* T -^ *"^ ^ ^.i ^^îïmi?*, ''^■ii\.Uii!i?&? •%A\ :^Scm:. ,^^0Mx^-\x /HUMiibii^ii , j*^ 'ui dfKÎi .Cl ;-5 }S I 'i/ ♦. 'I '•♦ f • • ; F ( thi • » ■• V • •M-«*W«wt, il 1. »t * ' ,»i?f.= îrt ■ "H^J^ T « •» ./■* i ■ V M IH f T DU CAÏMAN. l65 LE caïman, esox ossbus. Le premier rayon dentelé, dont chaque nageoire de ce poisson est pour- vue, le distingue non -seulement de tous les autres brochets , mais encore de tous les au très poissons connus. Cette dentelure ne provient pas, commô cliez les autres poissons , des échan-^ crures dans le rayon osseux , mais de^ pointes des écailles qui couvrent tous les premiers rayons. Sur chaque join- ture des phalanges du premier rayon , il y a deux écailles osseuses ^oblongues^ qui finissent en pointes ^ et ces pointes reposent sur les écailles de la jointure suivante ; voilà ce qui forme la dente- lure : ces r4ypns durs nesont pas d'une pièce , co^kne ceux des autres pois- sons , puisqu'ils sont composés de join- tures , comme les rayons flexibles. Mon exemplaire manquant des rayons de la membrane branchiale , je ne puis poissons. VI. i5 . I -.1 /* » 0S ;m il I l()6 IIIS.TOIRE NATURELLlî en déterminer le nombre; mais la na- geoire pectorale m>'en oiTre douze , Ya ventrale six , celle de l'anus neuf, celle de la queue quinze , et la dorsale neuf. La t êie est plate , sans écailles y et se tt:rm'me en deux mâchoires longues , Vcrissées de dents , et dont la supé- rieure surpasse Paotre. On distingue , dans les deux mâchoires , tiyi grand nombre de dents pointues et distantes <^es unes des autres. On appcrçoit, à là mâchoire supérienre, un sillon vers le côté , et aux côtés de la tête plusieurs figures angulaire^. Les yeux sont près* de Tangle de la bouche ; la prunelle est noire , l'iris o^^ange. Les narines âont simpWs et placées à la pointe du museaii^ lesoper ries sont rayonnes, et l'ou /etture branchiale est large. Le» écailles de ce poisson sont remarqua- bles autant par leur nature osseuse que par leur for'me. Celles du dos ont la forme d'un cœur, ceUesdes flancs sont oblongues; celle» du ventre lozangée», v^_ DU CAÏMAN. 1^7 H celles ()eâ nageoires pointues, comme nous venons de le dire. Elles vont dans une direction oblique vers le ventre. Chaque éc "e est nuancée d'une cou- leur foncée ei claire , et parôît compc- aée de pUmieur* triangles. La base des nageoires d i do et de la queue est couverte d'f ùW^*. La l.gne latérale tend ve s lo \ fvtr» jCtTanus est deux fois plus proche è* la nageoire de la queue que de i ^te. Tous les rayons sont ramifiés , I aapeoircs sont cour- tes et rougeâlre , et les postérieures en sont tachetée le noir. La couleur verte du dos s*éci. rcit vers les flancs^ le ventre tire sur rouge. Ce poisson se trc ve dans leslacs et dans les rivières de>- deux Indes. Va- lentyn en fait mentk'n dans sa des- cription des Indes orientales, Catesby le cite en parlant de la Caroline , et Brown dans sa description de la Ja- maïque. SchopT le compte parmi les poissons de la Nouvelle Ybrck , Parra ( 'i .**t w \ ! ' 1 'i '' 16 HISTOIRE NATURELLE parmi ceux de la Havanne y et Gardino en a reçu de la Galicie. J'ai reçu le mien de Charles-Town. Il devient as- sez grand ; le mien a deux pieds et demi de long. Il a la chair très-grasse ; on Tapprêle comme notre brochet. Il est d'une grande voracité , et par-là fa- cile à prendre par quel^u' appât. , Ce poisson est nommé : Aux Indes , Ikan Tsiakalang Bali. Par les Hollandais de ces contrées, Bal" geesche Geeb. Par les Anglais des Indes occidentales, Green Car-Fish, parles Français, Caïman et Trompette de mer. Par les Hollandais , Schild-Snoek, Par les x4Lllemands, Knochenhecht, A la. ïlavannc f Chiefis. Jilt en Espagne, Agaja. Lister, qui nous donna la première description de ce poisson , nous en donna aussi une copie , mais elle est dé^ fcctucuse , vu qu'outre plusieurs au-^ 'dn ' wW^W" DU CAÏMAN. 1 69 très défauts, elle donne la même lon- gueur aux deux mâchoires. Catesby a commis la mi^me faute. Valentyn l'a dessiné plus mal encore; mais Duha- mel l'a mieux dessiné que les deux pré- crdens. Renard a copié ^''alenlyn , et Bonnaterre a imité Catesby. * ^ J'ignore pourquoi Linné doute que la grande aiguille de mer verte de Ca- tesby, et le brochet verd décrit par Garden, soient de la même espèce que son csox osseus. Le premier dit en ter- mes exprès , que les tégumens de son poisson étoient osseux , divisés en écailles quarrées , en direction oblique vers le ventre ; tous caractères qui in- diquent sensiblement le caïman. Celui de Garden est d'une espèce particu- lière , vu qu'il lui prête des écailles molles et minces , la mâchoire infé- rieure plus longue, dix -sept rayons dans la nageoire de l'anus, et onze dans la dorsale. Linné, au contraire, donno uu sien des écailles osseuses , la mà^ i . ( ; •t' ) , i ! 1/ V \ i^ T f I ■' Cl * ■ t i V i: V 170 HISTOIRE NATURELLE clioire supérieure plus longue , cinq rayons seulemeiit à la nageoire de l'a^» nus, et six à la dorsale. Gmelin a donc raison de faire de son brochet verd une espèce particulière, mais il se trompe en croyant que c'est le poisson de Catesby. Ce que nous venons d'alléguer , peut aisément résoudre h. question de Klein, qui demande si le poisson de Catesby est le même que celui de Lis- ter , dont on. a parlé plus haut. Gronov se trompe en confondant la troisième espèce de bec de Klein avec notre poisson , car la figure citée prouve que c'est-Porphic , ayant les écailles pe- tites , et la nageoire de la queue en croissant. LE PETIT ESPADON, ESOX ^RASILIENSIS, % La mâchoire inférieure formant une longue pointe, est une marque très- disLiiictive de ce poisson. BU PETIT ESPADON. I7I La membrane branchiale contient quatorze rayons, la nageoire pectorale dix , la ventrale six , celle de l'anus douze , celle de la queue dix-huit , et la dorsale quatorze. La tête est petite, oblongue, com- primée, large du haut, aiguë du bas , et par -là triangulaire. La mâchoire supérieure se termine en «ne pointe courte et obtuse , l'inférieure 'forme une pointe longue et aiguë. Celle-ci est près de l'ouverture de la bouche ^ plate et sillonnée. Les deux mâchoires sont armées de |>lusieurs rangées de petites dents pointues. Le palais et la langue sont unis , mais le gosier est armé a-os en forme de dards , opposés les uns aux autres. Les narines , et les yeux qui sont ovales, sont verticaux; la prunelle est noire et l'iris argentin. Les opercules sont ums et rayonnes , l'ouverture des ouies est large , et la membrane en est cachée. Le tronc , un peu comprimé aux flancs , est tendu. . \ 1 JS ^: Ï72 HISTOIRE NATURELLE < L'anns approclie de la nageoire de la queue, et la ligne latérale est près du ventre. Les nageoires sont courtes, les rayons en sont flexibles et à trois bran- ches, à l'exception des premiers. La queue est fourchue et plus longue par en bas que par en haut. Les ventrales sont fort reculées. La tête et les flancs sont argentins, et les derniers ont des raies noirâtres ; les nageoires sont bleuâtres, la mâchoire inférieure et la ligue latérale sont vertes. Ce poisson se trouve dans la mer des deux Indes. Nieuhof et Valentyn le virent aux Indes orientales, Plumier et Dutertre aux Antilles , Brown et Sloane à la Jamaïque. Il atteint la lon- gueur de douze à quinze pouces, et sui- vant Dutertre, sa chair est délicate. Ce dernier raconte que ce poisson se prend le plus aisément à la lueur du feu. En allumant par exemple une por- lion de foiu, ces poissons environucu t il'ubord par miliiers le bord du bâli- DU PETIT ESPADON. 17^ ment, et se prennent aisément dans les filets. Renard assure que ce poisson est très-gras, et que les Indiens orien- taux en font de petites saucisses bonnes à manger. >. , ; Ce poisson est nommé: Par les habitans des Antilles, Balaou, Par les Indiens orientaux , Ikan Moeloet Betang. . " '-' ' '• Par les Anglais, Under-Sword-Fish et Piper, Parles Hollandais, Half-Bec, Elefats- ISeuse et Brasilianischen Snoek, Par les Français , Demi-Museau , Bé' cassine de mer et Petit Espadon. Et par les Allemands, Elephantennase Gt kleiner Scliwerdtfisch. Linné est daiis l'erreur , quand il prend le timucu des Brasiliens pour notre poisson j l'autre est l'orphie , esox bellone, dont les deux mâcboircs se terminent en pointe, comme Marcgraf nous l'a représenté. Cette erreur s'est aussi glissée dans l'édition de Qmelit\. .!•' i;"^ ■;' i ' i 17 > HISTOIRE NATURKLLE Klein se trompe en faisant de notre poisson deux espèces, comme on peut le voir par les figures qu'il cite. Nieuhof, qui découvrit ce poisson , nous en a laissé un dessin, mais il y a omis les nageoires de l'anus et du ven- tre, et Willughby a épousé cette er- reur. Après cela , Valentyn décrivit notre poisson comme deux espèces dif- férentes , et en fit deux copies , que Renard adopta toutes deux. Nous trou- vons encore la même figure dans l'His- toire générale des Voyages. Sloan nous en a aussi donné une copie , mais telle- mentnégligée, qu'ilne s'y trouve point d'indice de la nageoire du dos, ni de celle du ventre. Je réponds afiîrmativ^ment à la de- mande de Rai , si le balaou de Dutertre indique notre poisson , vu que sa des cription répond à Texemplaire que j'ai examiné. Gronov veut que la ligne latérale soit à peine visible et voisine du dos. ':iïï'"""'?'SS!>' LE de notre on peut c. poisson f ais il y a t du ven- cette cr- , décrivit pècesd if- pies , que fous trou- ans l'His- »loan nous nais telle- uve point OS; ni de it à la de- iDutertre le sa des :e que j'ai latérale dud OSo DU BROCHET DU MALABAR. Ij5 Le dessin de Plumier et mon exem- plaire j la montrent distincte et voisine du ventre. Pernetti a fait un nouveau dessin de ce poisson , mais son ouvrage est défectueux , n'ayant point de ven- trales. Le dessin de Brown , copié par Bonnaterre , a mieux réussi. Dans ce- lui de S. Mlilïer on n'a point remarqué la ligne latérale. LE BROCHET DU MALABAR, ESOX MALA3AR1CVS, Les deux dents canines de chaque mâchoire et cinq rayons dans les bran- chies, caractérisent ce poisson. La membrane branchiale a cinq rayons , la nageoire pectorale en a onze , celle du ventre huit , celle de l'amis^ dix , la queue dix-sept , et la na- geoire dorsale quatorze. La tête est plate , unie et cam primée des deux côtés. La mâchoire inférieure ! ï. ç ' '4 m .* ; l'^.i i'/G HISTOIRE NATURELLE excède un peu l'autre; l'une et l'autre ont moins de grandes dents que dans les autres espèces de brochets ; mais ce brochet a le palais et la langue armés comme les autres L'ouverture des ouies est large , les écailles sont gran- des et lisses ; et les rayons mous et ra» mifîés. La nageoire dorsale est placée vis-à-vis de la ventrale, la ligne laté- rale est au milieu du corps, et l'anus est proche de la queue. Le dos est ver- dâtre , les flancs et le ventre tirent sur le jaune , et les nageoires sont grises et nuancées de raies brunes transver- sales. Le missionnaire John à Tranque- bar , m'a fait cadeau de ce poisson ) qui se trouve dans les rivières de ces contrées. Il a la chair blanche et saine. Le manuscrit du prince Maurice nous donne la copie d'un brochet à quatre dents seulement ; mais la description de Marcgraf en donne quatre à cha- que mâchoire. Voilà pourquoi je douto I ' n « À '\;:* - DU BROCHET DU MALABAR. 177 qu'ils aient eu le même poisson devant eux. On nomme ce poisson : En France , le Malabar ou le Brochet du Malabar, En Angleterre, the Pike of Malabar. En Allemagne; der Malabarische HechU roissons. Vt. 3(î 3,^ n i \ 178 HISTOIRE NATURELLE L I X* GENRE. i\ < \ LE LEZARD, elops. Caractère générique. Trente rayons et davantage dans la membrai^ bran- chiale. LE LÉZARD, elops saurus. C E poisson se caractérise par son bou- clier au menton , et par sa dorsale di- rectement opposée à la ventrale. Le bouclier est formé par un os ovale et mince', affermi par-devant à la mâchoire inférieure , et par-der- rière à la membrane branchiale , où celle-ci se joint à ladite membrane. 11 pai'oît destiné à soutenir la mem- brane Jcs ouics, que de tendres rayons 4 'r I.LK; l E. :ops. rayons et rane bran- SAURUS. ar son bou- dorsale di- rale. par un os )ar-devant ;t par-der- chiale y où nembrane. r la meni' res rayons i* ■• ^ • j ' '" '"M ■.Ilr^,- >..-'-Vr' < : '•I. > < I A"' ■¥<■ "i .1 I Vr. j.ri I f * s , I, Tom . fJ. f /*t{f/t' 178 m. 2 . \ \A\ 1 .1 '- Z A II I) . 2 . 1 .E .1 0 Kl , . .3 . LA 1» AI .1 KI<, ;r,r,r. 2,^,).. + I ,A U \^' J )1<' 1 ) AU GF. NT . jnay ^ho •m I :i ,.,««*■!»*" '*>*'»^ " ^ •^ ;li f* 0' • î^ {■■uâr -> i *!|5 T'/ a ♦ '. • j ^. ,i i ;S, l'i J',ii/e /iio\ V S I.K i»r.rMM.i\ !■' '»! *,f -fl l'I DU MULET. 187 primée des deux ct^tés, et toute cou- verte d'écaillés. Ces dernières sont grandes, particulièrement celles du tronc , et à chaque rangée de ces écail- les on appcrçoit une des lignes men- tionnées. L'ouverture de la bouche est petite ; les mâchoires sont d'égale lon- gueur et armées de fort petites dents. Au milieu de la mâchoire d'en-bas> en-dedans, on apperçoit une espèce de coin ou de quille , qui emboîte dans la cavité de la supérieure. Les lèvres sont charnues , la langue est rude , et dans la gorge il y a deux os en forme de râpe. Les os des lèvres sont étroits et se terminent en pointes recourbées. L'os de la tête se termine en plu- sieurs pointes, comme aux milans. L'ouverture des ouics est large , leur membrane est libre , et au côté inté- rieur de l'opercule de devant , on ap- perçoit une demi-branchie. L'anus est une fois plus éloigné de la tête que de la nageoire de la queue. La première '» \ I i ■É I ■i'. 1 ■tv l88 HISTOIRE NATURELLE nageoire du dos n'a que des rayons durs -, celles du ventr ? un , et celle do l'anus trois; tous les autres rayons sont mous et ramilles. Les bases de la na-> geoire de l'anus , de celle de la queue et de la seconde du dos, sont couvertes d'écailies. Le dos est brun , les ilancs sont rayés de noir et de blanc , le ventre est ar- gentin , et les nageoires sont bleues. Ce poisson se trouve dans toutes les quatre parties de la terre. M. Pennant en fait un poisson anglais, Gronov un poisson hollandais , Cetti un sardinien et un napolitain, Jovius un poisson romain, Willugliby un génois et un vénitien , et Forskal en fait un pois- son de Malte, de Turquie et d'Arabie. Duliamel le dit habitant de plusieurs rivières et côtes de France. Ilassel* quisl le trouva à Smyrne , ot en grando quantité dans le Nil. Vulentyn le trou- va aux Indes orientales, Brown à Ift Jamaïque , et Plumier aux îles Au- LE S rayons : celle de ^onssont Le la na-^ la queue ouvertes jut rayés •e est ar- bleues. toutes les Pennant ronov un iardinieu poisson is et un un pois- l'Arabie. )lusieurs Hassel- 1 grandu ilctrou- wn à In lies Au- .^ 13 U M U L E T. 1 89 tilles. Ce poisson est du nombre de ceux qui , dans de certains temps, passent de la mer dans les rivières. Il se montre par multitudes à la superfi- cie de Teau près des côtes , sur-tout près des embouchures des rivières. Quand les pêcheurs voient que l'eau paroît bleuâtre , ils savent d'abord qu'il y a une grande quantité de ces poissons. Ils les entourent alors, aussi- tôt que possible , et tâchent en les res- serrant avec leurs filets, de les ras- sembler dans un circuit étroit ; cela se fait peu à peu et avec un grand bruit ; mais si les poissons s'apperçoi- vent de la ruse , ils cherchent une issue au-dessous du filet , et s'il réussit à quelques-uns de se sauver, toute la bande suit. Si le poisson ne trouve point d'issues par en-bas, il se sauve en sautant par -dessus le filet; et il n'arrive que trop souvent que le pê- cheur , d'une bande qu'il estimoit à cinq cents, n'en prenne qu'à peine Toissons. VI. 17 ^^1 1 ' ai \ t!* 190 HISTOIRE NATURELLE une douzaine. M^is l'homme qui sait se rendre maître des animaux les plus rusés , n'a pas non plus été inactif dans ce cas- ci -, les pêcheurs de Bausigues ont inventé un filet , où le poisson saute lui-même et se trouve dans le piège. Ils attachent, au filet ordinaire, ce filet , qui est fait en forme de sacs ou de verveux. Ils nomment ce filet sautade ou cannât . Duhamel en a don- né une ample description. Ce poisson , dans les mois de mai , juiu • ]»nllet , entre dans les rivières, et cûei.iiie le saumon, il y remonte fort haut vers leur source. Près de l'em- bouchure de la Loire on remarque de deux sortes de ces poissons . quant à la cxjuleur ; il y en a de couleur pâle et de couleur foncée. Ces derniers restent toujours dans la mer , les premiers sont ceux qui remontent les rivières. Comme il est très- connu que certaines sortes de poissons n'entrent dans les rivières , que principalement pour con- '■■-ii I •fit J ? ' 1 ^^ 'è D U M U L E T. 191 linuer leur race , il ne seroit pas inu- tile d'examiner exactement , si ceux qui restent dans la mer, forment une espèce réparée , ou , si le penchant à la propagation n'est pas encore déve- loppé en eux. L'eau douce convient fort bien au mulet ; c'est pourquoi on préfère celui de l'eau douce à celui de la met , parce qu'il est plus gras que celui-ci. On peut les transplanter dans les lacs qui ont un fond de sable. On les cuit ordinairement au bleu , et on les mange avec de l'huile et du jus do citron. On les fait aussi frire. Quand la pêche fie ce poisson est abondante , on sale et on fume ce que l'on ne peut pas manger frais. On fait , des œufs de oe poisson , une espèce de caviar , qui est connu sous le nom de boutarjçue. Voici comment on l'apprête : dès que le poisson est otivert, on en prend les œufs ou la résui'e ; on sinse cette ré- sure avec du sel; après quatre ou cijK^ heures on la presse entre deux plan •%.;,^>.« :!^t..C3»r-i*- . Vi* ■1 iî'l 3. iga HISTOIRE NATURELLE elles pour en faire sortir Peau ; ensuite on la lave avec une légère saviniure et on la fait sécher au soleil. Comme cela se fait , ainsi qu'il a été dit, pendant les mois d'été , ce caviar se trouve parfai- tement sec dans huit ou quinze jours ; la nuit , on a soin de le mettre à cou- vert , crainte qu'il ne souîTre de la pluie ou de la rosée. Ce mets est fort estimé en Provence et en Italie. Ce poisson , ainsi que la carpe , se nourrit de plantes et de vers. Le péritoine est noir , Pestomac petit et charnu , le canal des intestins fait plusieurs sinuosités , et l'on re- marque sept appendices près de son ouverture. La rate et le foie sont gros, et la laite , ainsi que la résure , est double. Ce poisson est nommé : Par les Anglais , M aile t. Par les Hollandais, Harder et Har'. derçisch . D U M U L ET. 193 Par les Allemands , Harder et CrosS' kopf. Par les Français , Mulet , Meuille, Par les Marseillais , Mugeo , Mujou, A Malte , Caplar. A Rome , Cefalo. A Venise , Cievalo. A Gènes, Muggine nero , Capo grosso, et Saltatore» En Sardaigne , Muggini , Cefalo , Ojs- zan^ , Cumula , Lissa et Concordita, En Arabie , Bwri et Mukschen, En Turquie , Kefal^Baluk. Aux Indes orientales , Baluna , Elanov et Harder. Il est aussi Gonnii sous ce dernier nom à la Jamaïque. l '\\ h Selon Gronov , le paroli des Brasi- liens doit être notre poisson ; mais , comme Marcgraf en a fait une descrip- tion si courte , que l'on n'y trouve que le seul nom hollandais harder , qui se rapporte à notre poisson, le cas res- li 1 1 •-."■' 'ifiiSïw; <*■'■ »»'■ ■'"' ,j \ 194 HISTOIRE NATURELLE tera bien indécis , jusqu'à ce qu'un naturaliste en ait fait Tcxamen. A la demande de Brown , si le tliyn- nus de Willughby est notre poisson ^ on peut hardiment répondre que ce ne l'est pas. Bien au contraire , c'est le salmo iliymalus, comme on peut le reconnoîlre clairement à la nageoire adipeuse. Dans l'ouvrage de Klein , il faut qu'il y ait : Willughby tab. R. 3. fîg. 4 j au lieu de tab. R. 4. fig. 4. Notre poisson a été décrit avec beau- coup de détail par Willughby , Artédi , Gronov , Pennant et Duhamel j mais aucun d'eux n'a détaillé , comme il le falloit , toutes ses parties. Tous, ex- cepté Gronov , lui refusent le ents. Linné fait mention d'une petite dent recourbée qu'il a dans le coin de la bou- che , et Duhamel l'a aussi représentée dans son dessin ; mais ce qu'ils ont pris pour une dent , n'est rien moins qu'une denl , c'est un os des lèvres , qui dans P m |u un Ihyn- sson ^ Ce ne est le ut le geoire l faut 3. fig. îbeau- .rtédi y j Hiais ne il le 5, ex- ents. te dent la bon - îseutéo ni pris qu'une li clans I D U M U L E T. 195 ee poisson-ci est étroit et rond , au lieu que daijs d'autres, il est ordinairement large. Mais, comme cette particula- rité ne se montre que dans un poisson sec, on voit olairenicnt par -là, que ces deux auteurs n'ont eu à examiner qu'un poisson séché. Gronov et Duhamel sont tombés dans une autre erreur : le premier a pris la petite cavité osseuse et dente- lée de la tête pour une lame séparée, et le second l'a prise pour un petit os dentelé et séparé. Pline a fait encore pis , il lui a assigné un usage assez sin*- gulier: il dit, que ce poisson se trou^ vant menacé de quelque danger, fourre la tête dans la terre , et se sert de cet os comme d'une ancre. Les milans ont , de même que ce poisson -ci , la «avité dç la tête dentelée de pointes. ïST^^j^aKS^c:. ♦ » "\ \\ 1} ^h^ 196 HISTOIRE NATURELLE LE TANG, NU&IL TANG» La petite bouche et les opercules nus , font distinguer ce poisson. La membrane branchiale contient six rayons, la nageoire pectorale en a douze , la ventrale six, celle de l'anus onze , celle de la queue seize , la pre- mière dorsale quatre , et la seconde neuf. - « • ■ La tête est étroite et déclive , la bou* elle et l'enveloppe ou l'os de la tête , sont formés comme chez le précédent. Les narines sont doubles, la prunelle est noire , l'iris est blanc et jaune. La membrane branchiale est cachée sous son ample ouverture. Les grandes écailles sont marquées au milieu par une tache longue et jaune. L'anus est une fois plus proche de la queue que de la lête. Le premier rayon de la nageoire du ventre , aiuv^/i que do celle de l'anus , est dur , comme tous ceux de la pre- t V DU T A N G. 197 mîèro dorsale , les autres sont mous et ramifiés. Le dos est brun , les flancs sont Wancs , et les nageoires sont d'un brun jaunâtre. Le docteur Tsert m'a envoyé ce pois- son d'Acare sur les côles de la Guinée. II vit dans les fleuves , sa chair est grasse et de bon goût. Sur lesdites côtes , ce poisson se nomme tang , nom qui se prononce facilement dans toutes les langues européennes. Le missionnaire John m'a envoyé une variété de ce poisson de Tranque- bar , très-ressemblant au tang , et qui n'en diffère que dans les points sui- vans : 1°. La tête plus petite. u?. Les yeux plus verticaux. 3°. Les narines plus écartées l'une de l'autre. 4°. Les os des lèvres plus étroits. 5°. Les écailles n'ont qu'une ligne jaune. •T'^:-/^ ' ■->-■< \ •■'t 198 HISTOIRE NATUREL1.E 6°. Les opercules moins grands et écailleux. 7°. La nageoire du dos est plus basse. 8°. La nageoire de Tanus a un rayon de plus. 9°. Sa couleur est beaucoup plus claire. LE PLUMIER, MUGiL plumieri. V qui les y attendent. On peut Compter parmi ceux-ci le fou blanc (5) , là fré- ( i ) Coriphaenft Hippurus. ( 2 ) Scomber Thynnus. (3) Scomber Felamîs. (4) Delphinus Phocœna. (5) Pelecanus Piscator.. r,w mk i i :ao4 HISTOIRE NATURELLE gâte (i ) et le grand paille-en-queue (2),, qui contraignent ces poissons de recou- rir à leur premier élément , ou même aux hommes , clieroliant un refuge sur les vaisseaux qui passent 5 mais ici leur sort est également funeste , car ils sont bons à manger. Les contrées chaudes de toutes les parties de la terre produisent ces pois- sons volans. Les deux Indes , la Mer Rouge et la Méditerranée en fournis- sent au pêcheur. De temps en temps on en trouve d'isolés dans les contrées du Nord , notamment dans le Canal ou Pas de Calais , où ils ont été probable- ment lancés par un orage , vu que Icuir vol prend toujours la direction du vent. Pendant ces passages , il arrive souvent qu'ils tombent sur les vais- seaux. Les anciens naturalistes nous par- 0» ( 1 ) Pelecanus Aquilus, (i) Phaeton aethereus* jr ae (2),. recou- même ige sur ci leur Ils sont ites les ïs pois- la Mer ournis- . temps julrées anal ou îbable- ue leur lou du arrive |s vais- is par- ^' DES POISSONS VOLANS. 20^ lent à la vérité d'un poisson volant ; mais Pon r»e sauroit décider si c'est l'a- rondelle de mer ( 1 ) ou quelqu'un de ces poissons volans , parce que l'on n'en a, ni des descriptions exactes, ni de bonnes copies. Brown nous a laissé la première représentation d'un poisson volant (en i553). L'année suivante ( i554 ) , Rondelet et Salviin firent , sous des noms différens , une nouvelle description d'un poisson , qui est notre muge volant (2). Le premier de ces auteurs lui donne le nom de mulat f 0- îant ou ailé , et l'autre celui à^hirow^ délie de mer. Comme ces dessins sont tous très -défectueux , les ichtliyulo-^ gistes suivans en ont fait tantôt uno seule et même espèce, tantôt plusieurs espèces A| os ces auteurs , Pison fit la description d'un poisson volant du Bré- sil. Ces deux espèces et' ''»nt connues, Ml I ■ Il I I I I I II (1) Trigla volitaiis , Linn. (a) Exocoetus exiliens , Linn. > I I -7 2o6 HISTOIRE NATURELLE lorsqu'Artédi publia son système ich- tliyologique. Il assigna bien un genre particulier aux poissons volans , sons le nom à^exocoetus , en leur donnant pour caractère distinctif les pectorales alongées ; mais il allègue^ dans sa Sy- nonymie , deux poissons , dépourvus non- seulement de pectorales alongées, mais encore de toute ressemblance avec nos poissons. Mon assertion gagne de l'évidence , dès qu'on examine le dessin de l'un de ces poissons dans Hondelet , et celui de l'autre dans Jonston. Il décrit le vrai poisson vo- lant comme une variété , comme on peut le voir par les auteurs cités , et il passe sous silence le poisson de Fison. Linné assigne pareillement un genre particulier à ces poissons ^ sous les dé- nominations adoptées par Artédi , et il en forme deux espèce? ; mais le carac- tère pris de la structure ronde ou an- gulaire du ventre, est tellement sujet à caution , qu'il doute lui-même de sa tr DES POISSONS VOL.\NS. à07 qualité distinctive. La figure anguKaire du ventre de ce poisson provient de la ligne latérale , voisine du ventre , et formée par des écailles courbées, ai- fjuës et dures. Le ventre qui se gonfle pendant la fraie , s'arrondit , et les angles disparoissent. Il croit avoir dé- crit une espèce nouvelle dans le second supplément de son Système dé la Na- ture , et il donne à cette espèce les longues ventrales pour marque carac- téristique. C'est le même poisson que nous avons connu dans les ouvrages d& Belon, Salvian et Rondelet. Linné se trompe aussi , en posant pour carac- tère distinctif de ces poissons, la bou-» elle édentée, car celui dont nous ve- nons de parler est armé de dents. Sco<- polijLeske et Forster ont épousé la même erreur. Klein n'a pan inieu:£ réussi dans Farrangemcnt des poissons volans. Il n^en adopte qu'une espèce , à laquelle il refuse les dents, et cepe=i- dant il l'a rangée parmi ha brochets. V'i consiste rai de ces àe main- f( .i i. i ,irt 1' 1 ♦; . V ', i'- 1 .'v I *♦•.. ;^; «j, \ .. ,•( VI ^i n •Aïv ii. ^»'r -{; ;<":> «1*^^ 4^ 'h 'rÇ4- 4:: 'i ' ■ I i" 1 ' I « ' •1 -i tV. D U »' U (, F. VOLANT. 'Jtl tenant à la description particulière de ceux que je possède. ':n •: 11': '■•.':■ LE MUGE VOLANT, EXOCOETVS EXJLIENS. Les ventrales longues et voisines de l'anus fournissent le oarucLère dis- tinct if de ce poisson : ces nageoires vont d'ordinaire jusqu'à La base de la nageoire de la queue. Ce poLsson se dis- tingue encore par sa bouche armée. Je compte dix rayons dans la mem- brane desouies, dix-huit à lanijgeoire de la poitrine y six à celle du yentre , douze à oelle de l'anus f vingts-deux ho la qu'^i»^, et onze à la dorsale. I . '♦^<5 est comprimée, large du hai ': , »j» jite du bas, et couverte de PvatvÀei rcaiHesqui se détachent aisc- v\t>n' . 'ijr jouche est petite > la mâ- cnoue iiiérieure est la plus longue, et les deux mâchoires sont munies d'une rangée de petites dents pointues ;donl ■> ^ "A 1 if : \ ïiilîi HISTOIRE NATURELLE Celles de la mâchoire inférieure soni: les plus petites. Les narines sont gran- des , divisées au milieu par une paroi , et plus Voisines des yeux que de l'ex- trémité de la bouche. L'ouverture branchiale est large, et la membrane n'est cachée qu'en partie. L'opercùlo postérieur est composé de deux feuil- les.Lesyeux son t grands et ver ticaux,la prunelle est noire et l'iris argentin. Le tronc est quarré jusqu'à la queue , et couvert de larges écailles. Les écailles de la ligne latérale ont une quille au milieu, et elles forment les bords aigus des deux côtés du ventre. Les côtés et le ventresont argentins, le dos est bleu et les nageoires sont grises. L!anus est «ne fois plus éloigné de la tête que de la queue. Ce poivsson habite par préfé- rence laMéditerranée et laMer Rouge. Willughby le découvrit dans la Calabre^ et Rondelet rapporte qu'on le trouve en quantité à l'embouchure du Rhône. Salvian dit qu'il est très-rare à Rome- B ire sonfe it gran- paroi , le l'ex- vertnre mbrano percule x feuil- icauX)1a titiri. Le sue , et écailles uille au ds aigus côtés et est bleu mus est que de r préfé- Rouge. palabre y trouve Rhône. , Romei DU MUGE VOLANT. 21 f Il a la chair grasse , et Von prétend qu'il est plus délicat que le hareng. Il vit de vermiage et de plantes ; il se multiplie à l'infini , et sa taille va à près d'un pied et demi. Le poisson dont parle Duhamel avoit seize pouces. Ce poisson est nommé : Aux Indes orientales , Ikan Terbang Berampat Sajap, En Arabie , Dierâd elbahr, A Dschedda particulièrement , Gha- rara. A Mokha , Sabari. . En Angleterre , Swallow-Fish, En Hollande , çliegende Vish et vliô" gende Harder. En France ^ Muge volant et Hirondelle de mer. A Marseille particulièrement , L^/i- dola. ! En Italie , Rondine et Pesce Kondine» Et en Allemagne , derSpringer. L'estomac se distingue à peine du canal des intestins , qui ne va que du Poissons, VI, 19 m ï h J\ '' i 2l4 HISTOIRE NATURELLE gosier à l'anus. Le foie ne consiste qu'en un lobe qui s'appuie au canal intestinal. La vésicule aérienne est un vaste ré- servoir d'air , non divisé. Nous en devons , à la vérité , la pre- mière copie à Belon : mais cette copie est infidèle , car elle n'a pas les ven- trales assez longues , et elle n'a pas non plus de lignes latérales , quoique le texte annonce l'un et l'autre, Les des- sins de Rondelet et de Salvian sont de- fectueux ; celui du premier place la ligne latérale près du dos, et celui de l'autre ne donne pas assez de longueur à la partie inférieure de la nageoire de la queue. Ces deux auteurs ont encore négligé de parler du bord aigu du ven- tre. Willugliby copia celui-ci, etTaulre fut imité par Gesner et Aldrovand. Jonston etRuysch adoptent ces trois dessins , et les déclarent en môme temps être autant de poissons dilfé- rens. Duhamel déciil notre poisson comme ^S ê [J3 îte qu'en testinal. raste ré- , la prê- te copio les veii- i pas non oique le Les des- sont dé- place la celui de longueur jeoire de it encore du ven- etrauUe >vand. t ces trois n môme ns diffé- DU MUGE VOLANT. 2l5 deux espèces différentes , et ses dessins raccourcissent trop les ventrales , et omettent la ligne latérale. On ne sau- roit décider si le flying-fîsch de Brown doit être ce poisson-ci , ou le suivant ; car il décrit , comme notre poisson, tant celui à longues que celui à courtes ventrales. Le dessin de Houttuyn , co- pié pa : Millier , refuse à la tête les écailles , au tronc la ligne latérale , et aux ventrales la véritable longueur. L'une des copies de Valentyn placo niai la ligne latérale , et l'autre oublie les ventrales; et Rénaid en a imité la plus mauvaise. Au reste, nous avons dé- montré plus hau* qu'Artédi se trompe à ne faire de notre poisson qu'une es- pèce collatérale d'un poisson non vo- lant, et que Linné le prend à tort pour une espèce nouvelle. n comme 51 6 HISTOIRE NATURELLE i i w 'i LE POISSON VOLANT, EXOC 0 ETVS EVOLANS. Les petites nageoires ventrales près de la poitrine , font le caractère dis- tinctif de ce poisson. La membrane branchiale contient dix rayons , la nageoire pectorale quinze , la ventrale six , celle de l'anus treize , la queue vingt , et la dorsale treize. Ce poisson ayant une ressemblance presque parfaite avec le précédent , je ne ferai mention ici que des points aberrans. Celui-ci a les ventrales bien plus courtes que l'autre , et les rayons à-peu-prës de la même longueur ; tan- dis que les rayons postérieurs de l'au- tre sont les plus courts. Le nombre des rayons dans les nageoires diffère , à l'exception de ceux du ventre. Les na- geoires du dos et de l'anus du poisson volant , s'alongeiit davantage , et les if- ji~ E les près ère dis- îonlieut ectorale ^e l'anus dorsale nhlance lent , je 5 points les bien î rayons ir ; tan- de l'au- ibre des fère , à Lesna- poissou , et les DU POISSON VOLANT. 217- rayons sont de la même longueur. La bouche sans dents distingue essentiel- lement notre poisson. Piso le vit au Brésil , Dutertre aux Antilles, Kolbe au Cap de Bonne-Es- pérance , Pennant et Duhamel le virent dans le Canal •, n>ais ici il ne paroît qu'isolé. L'intérieur de ce poisson ne diffère en rien du précédent. On nomme ce poisson : Au Brésil , Firabebe. En Portugal , Peixe isolante et Vola" dor. En Espagne , el Volante et c Volandor. En France , Poisson volant. En Hollande , vli(^[^^nder Viach» En Angleterre , Plying-Fish, En S 11 è d e , Flygfislc. En Danemarck , Flyuflsken. En Allemagne , HocJifîieger. J'ai dit plus haut que Linné n'avoit pas dûment désigné son volans et evo- lans ', mais comme il fait du dernier le pirabebe de Piso , qui est noire poisson , ' « - ^.-.■«Jl^i'V.^ 5 1 i 218 HISTOIRE NATURELLE j'ai choisi le nom d'evolans , afin d'évi- ter une nouvelle dénomination ; mais quant au poisson suivant , que je re- garde comme nouveau , ]e l'ai distin* gué par un nom particulier et conve- nable. Piso m'en offre le premier des- sin, mais dépourvu de la ligne latérale. Le dessin de Dutertre , qui parut peu après , a le même défaut. Plus tard les ichthyologistes Duhamel , Pennant et Brown, nous en ont donné chacun une nouvelle copie ; mais toutes trois sont également défectueuses. La première de ces copies omet les écailles et la ligne latérale , la seconde place mal cette dernière , la troisième l'oublie tout-à-fait, et les écailles n'y sont mar- quées que vers le dos. Gronov pose pour caractère distinc- tif le défaut du bord tranchant du ven- tre : mais son exemplaire doit avoir été dépourvu d'écaillés , qui proprement forment le bord aigu ou le tranchant dont il est question. Il eu est du moins :i d'évi- ; mais |e je re- distin- conve- er des- térale. ut peu tard les lant et un une )is sont emière 3 et la ce mal l'oublie itmar- îistinc- u ven- 3ir été ement ichant moins :*'< \,i' DU POISSON VOLANT. 219 ainsi de mes exemplaires. Comme ce bord aigu forme la ligne latérale , on conçoit aisément pourquoi Gronov n'a pu découvrir cette ligne , vu qu'il ne fait nulle mention des écailles dans sa description. Les allégations de Gronov sont de même, en grande partie, fausses; car le poisson de Gesner est aussi le précé- dent. Rai se trompe en ne faisant qu'une seule etmême espèce du milvusdeSal- vian , du pirabebe de Piso , et de notre poisson , comme ses descriptions de ces poissons le prouvent clairement. La figure de Bonnaterre est absolu- ment mauvaise; elle n'a ni la nageoire du ventre ni la ligne latérale. Celle de Brown vaut tant soit peu mieux. Elle Me montre cependant que très-peu d'é- caiiles , et rien du tout de la ligne la- térale. \ u t I S'JO HISTOIRE NATURELLE 1 ,. \ L'EXOCET METORIEN, EXOCOETVÎ MESOGJSTER. Les ventrales situées au milieu du corps , distinguent ce poisson des deux antérieurs, v^ La membrane branchiûlc contient dix rayons, la nageoire pect orale treize , la ventrale six , celle de 1 anus douze , la r. leue vingt , et la dorsa 3 douze. Comme le tronc et la tête de ce pois- son sont de la même structure que chez les deux précédens , et n'y ayant de dif- férence que dans les nageoires , je me bornerai à ces dernières. Dans la nageoire pectorale je trouve quelques rayons de moins ; les rayons du milieu de la ventrale so?.t les plus longs , tandis que le muge Toiant a les plus longs rayons à l'extrémité de cette nageoire , et que le poisson volant y a les plus courts rayons au iiilieu. La dorsale du poisson dont il est question ;| * t .E trouve rayons ies plus at: a les le cette mt y a eu. La lest ion DE l'exocet MÊTORIEN. 'J'jX ici , est en forme de croissant , échan- crée et bien plus grande que celle de l'autre. Le nombre des rayons ne ré- pond pas non plus au nombre de ceux des deux poissons précédens. L'assiette des nageoires m'en a fourni le nom. • Le manuscrit de Plumier lui assigne pour patrie la mer Atlantique près des Antilles. Il se trompe en le prenant pour le muge volant de Rondelet. J'ai comparé son dessin avec mes originaux^ et je l'ai trouvé fidèle : j'en fais part ici à mes lecteurs. iW * e i \f \ y 1 i ) i ^ ^i n 322 HISTOIRE NATURELLE LXIir GENRE. LE POLYNEME, Pc ^^emus. Caractère générique, Ra^o* 'julairea dégagés. Ij'EMOI , POLYNEMUS PLEBEJUS, C E poisson prend son caractère des cinq rayons courts et dégagés de cha- que côté du gosier. Je compte sept rayons dans la mem- brane branchiale , douze dans la na- geoire pectorale , six dans la ventrale , dix dans celle de l'anus , vingt - deux dans la queue , huit à la première dor- sale j et quatorze à la seconde. Le corps est tendu , charnu, com- primé aux côtés , et couvert de grosses RELLE ^ÎRE. gulaires Mb / • . »' ■ .- ' r ■ 'I i . r. ^- .., , i- PIEBBJUS, î'actère âea jés de clia- isla mem- ins la na- ventrale , "gt - deux nière dor- nu, corn- 3e grosses "^«r» •1 ■ «!; ■■-'m' ■ *!]•; ; Ki't; M \h \ \û il I >i o'-' ^o3r^^'^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) .^' ^^ 4i, 1.0 l.l 1^12^ 12.5 hiUi. 1.8 1-25 1.4 1.6 •• 6" ► '-V^ O / Kiotographic Sciences Coiporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 873-4503 4^ ^ '^r '> ^ ^m^mmmmmmmmmmm mm \» i î ÎO^roîîU. n.;ïî- ^i^i;ï^sr -"«' 4 é>. «^.V MA«.jk '. ".««W. ,«., -^ftH»'. ^"-^ » -<«> IMt« .*, i hXiir' GE;Vi; LCÏ'Oj/VKLWE. wî. ,<"'».<• .î/K'.v . -f-TTf*'*» î- •*^*->f-: ^i:'?t .t EMOI ,^iji , .-^^'' c(>f.* iïi\ 'Mî%/cr. .Y, ^OffSplO ;»<: jii rajOîlji d^î1:< ^ ^ v.-!«^yj. brtUÎ*^ ItU-;^ IjîhÏï? , floûZtî r^a;u 1, mi- ^^i.re xm^ '..jTùu: ; shi. d.rîi:^ h reïUr^î*- ci jr tiar'..? <; -t.i» *\'.* ]'' tims . 'jfij rU* U% 1 > . s * •« lU«i s < haf?:a, -m] f/^aa^i'c^Ués „ ti fit Vf: j- t i v.^,îi"'>&ë^^li -',T" "s^iff J,""'^^^«:'^■?' '' " />/// . ri. Pq(7e -J^a t / 1. r/lÎMOr. a . LK (AMI s . :>.LK PorssoN dk pakadfs •^ ^ IB !r f . .1 u i !» i{ % \ \ t U ! IJ M L*EM Oî. ' 223 écailles d'un bout à Tautre. La tête est un peu longue et applatie du haut. Lea narines sont doubles et touchent aux yeux. Ceux-ci sont grands ; la pruhelle est noire , et l'iris argentin ; la mem- brane commune qui. est transparente en cet endroit , les couvre tous les deux. L'ouverture de la bouche est grande ; la mâchoire supérieure éX^ cède l'inférieure , et les deux mâchoi- res sont parsemées de petites dents en forme de lime. La langue est dégagée et unie , mais le palais est hérissé de petites dents du haut en bas. L'ouver- ture branchiale est large, et la mem- brane en partie cachée. La ligne laté- rale est droite et un peu plus proche du dos que du ventre , et Vanus se trouve au milieu du corps. Les na- geoires sont entièrement écailleuses , à rayons rairifîés , excepté ceux de la première dorsale , qui sont sim* ples et un peu roides. Le premier rayon de la nageoire du ventre , et de > 'i H i J 324 HISTOIRE NATURELLE la seconde dorsale , ainsi que les trois rayons antérieurs de Tan us , sont pi- quans. La tête et le tronc sont argen- tins , et le dos est cendré. Les na- geoires sont blanchâtres , hormis les pectorales : celles - ci sont brunâtres , et tachetées de points plus foncés , que Ton apperçoit aussi vers le bord de» autres nageoires. _ ^.. L'on trouve ce poisson aux deux Indes , nommément dans la mer du Bengale et dans les fleuves qui s'y jet- tent , de même que dans FAmérique , mais sur-tout dans l'Amérique méridio* nale : le baronet Banks , Forster et Solander le trouvèrent dans la mer Pa- cifique , près de l'île Otaheite , et Cook le vit près de l'île Tanna. M. John me mande de Tranquebar , qu'il se montre en grande quantité sur les côtes, qu'il aime les eaux limpides, et qu'il cherche les endroits sablon« neux -j qu'on le pêche dans les riviè- res, sur-tout à leur embouchure, de DE l'eMOI. 225 liiême que dans la mer. Il rapporte qu'on le prend au filet ; mais à Ota- heite , on le pêche au bord écnmant de la mer, par le moyen d'un hame- çon couvert d'une plume blanche. Il atteint jusqu'à quatre pieds et plus de longueur , et a un tel poids , qu'il faut user de toutes ses forces pour l'em-^ porter. C'est un des meilleurs poissons des eaux de Malabar , et la tête sur-tout y passe pour un morceau délicat : on le recherche le plus en janvier , parce qu'alors il est le plus gras. Il conserve' son goût , quoique parvenu à toute sa» longueur, et sa chair est moins sujette à pourrir que celle des autres poissons. On le sèche et on le sale , sur - tout aU: nord des côtes de Coromandel, où, on le pêche en quantité dans le Godaveri ,, le Krisehna et autres grandes rivières* La fressure , séchée et salée , est fort es- timée , et se transporte dans les con- trées les plus éloignées. On le mange cuit et frit , de même que mariné au Poissons. VI« \! li I j' \ i j \ 29 '/ Î4a6 HiSTOIRlî NATURELLE TÎnaigre et au tamarin. On le coupe par tranches , on le cuit au bleu > en- suite on met une rangée de poisson et une rangée de tamarin , et Ton finit par remplir Fustensile de vinaigre bouilli et fortement épicé. C'est de cette façon qu'on le conserve long- temps pour la bonne bouche des grands. Sa délicatesse lui a valu des Européens qui sont aux Indes , le nom de poisson royal. Voilà pourquoi M» John est surpris que Broussonnet lui ait donné le nom de plèbe jus , équi- valant à celui de poisson pour la po- l^ulacé. , • Broussonnet rapporte que notre poisson fraie à Otaheite au mois d'août; mais John me marque qu'il fait oettfe opération dans les rivières du Malabar au mois d* avril. Il se peut que les différentes époques du fraiement proviennent de l'âge du poisson , vu que 1^ vieux fraient plutôt que les jcunesj et peut- être cela vient-il en- h '-^ \l DE 1/ E M O I. ' : 2ÎI7 core de la température de l'eau , qui est plu9 froide dans la mer que dans les rivières. Ce poisson est Carnivore , et ses rayons jugulaires lui servent d'appât pour attraper les petits pois- sons. ',.'••. '■' ' • " •' Ce poisson esc nommé : Far les Otaheitiens et les Français , Emoi» Far les Portugais sur la côte du Mala- bar , Peixe royal. Far les Tamulaines y JTâZdmm. Far les Allemands de ces contrées , Konigsfisch, Bt par les Anglais , King-Fish. La première bonne représentation de ce poisson est due à Broussonnet ; mais il se trompe , en croyant que ses rayons à phalanges sont de la :!$ature des soies. Quand Gmelin dit que 10 pre> mier doigt est le plus long, ce ne peut être qu'une faute d'impression ou d'é- criture , car c'est le dernier qui est le plus long. i •;^' -^ ■%' i •> '\^-rAf^'i^'i:à^iL )> i 328 HISTOIRE NATURELLE Je dois ce poisson , ainsi que son des- sin ; à mon digne ami M. John. y t. LE CAMUS , POLYNEMUS DECADACTYLUS. Les dix rayons dégagés de chaque côté du gosier caractérisent ce poisson. , La membrane des ouies a dix rayon^^ la nageoire pectorale en a quatorze , la ventrale six , celle de l'anus treize , la queue seize , la première nag'eoire dor- sale huit , et la seconde quatorze. Le nez camus fait un second carac* tëre de ce poisson , et lui a donné le nom de camus , et ce sont les Danois qui sont sur la côte de la Guinée en Afrique , qui le lui ont donné. Le doc- teur Isert me Ta envoyé de-là, o^ on le met au nombre des poissons ordi- naires : il est gras , et se mange en quantité. La tête est comprimée*, ^es yeux sont très-grands-, la prunelle est noire, l'iris argentin ; et la membraue cligna- DU CAMUS. 22f> tante est brunâtre. L'ouverture de la bouche est grande , la mâchoire supé- rieure est la plus longue , et elle est ra- boteuse comme une râpe. Les os des lèvres sont larges , mais les lèvres même sont minces. La mâchoire infé" rieure est plus étroite et moins armée. La langue est unie et dégagée. Les na- rines sont devant les yeux ; elles sont simples, oblongues, et l'intérieur en est séparé par une paroi Les rayons dégagés sont placés aux côtés, et joints aux nageoires pectorales par le moyen d'une membrane. Ils sont au nombre de cinq courts et d'autant de longs , et sont composés de fines phalanges. L'ouverture branchiale est large, et sa membrane est couverte. Les flancs sont comprimés , les écailles grandes , molles et peu attachées. L'anus est plus éloigné de îa tête que de la queue. Les côtés sont argentins, le dos et les na- geoires sont bruns, et à chaque écaille on apperçoit une bordure d'un brun I i, ; y ■^ ».-sAt»=>^. X:^'.'..'AÉii^ '^1 I l \ \ ■ S a.lo lIÎSTOmE NATURELLE foncé. Les rayons (je la première dor- sale sont simples, durs par çn bas et ilexibles vers la poinle. Ceux de la se- conde dorsale , do niêf^^e que ceux des autres nageoires , sont mous et rami- fiés , à rexcepiion du prqoner qui est dur ou roide et simple. Il en est de même du premier de la ventrale et des deux premiers de la nageoire de Tanus. Ce poisson faXt sion séjour dans la mer de la Guinée et dans Içs rivières qui s'y jettent, et QÙ il entre pour po» ser ses œufs sur les bas-fonds. On Iç pêche au filet , et à la ligne en y met- tant , soit un ver , sQit un petit pois^ son. Il devient assez gr^ncl , et on le mange cuit et frit» On nomme ce poisson : En danois y Stumpfnass, En allemand , St^rnpfnçise. En anglais , kht-Nos, Et en français , Cçimus» t  DU POISSON DE PARADIS, a»?l LE POISSON DE PARADIS, POLYNEMVS PARADISEVS, Les sept rayons libres de chaque côté du gosier , et la nageoire de la queue fourchue > font le caractère de ce poisson. Je compte cinq rayons dans la mem- brane des ouies , quinze à la nageoire pectorale , si% à la ventrale , seize à celle de Vanus, dix-huit à la queue, huit à la première dorsale y et treize à la seconde. La tête est grosse , et le devant en est obtus. ; elle est comprimée des deux côtés , et ècailleuse jusqu'aux yeux. La prunelle est noire» l'iris ar- gentin y, et les yeux ont une membrane clignotante. Les narines sont doubles \ les mâchoires garnies de très -petites dents ; les os des lèvres sont larges ; l'ouverture de la bouche, ainsi que celle des ouies , est large. La langue il f 'f'*^ y.''i,mÈ$*4mb»m*<' 1M». I t 352 HISTOIRE NATURELLE est unie et libre , mais le palais est rude. La membrane branchiale est ca- chée , et l'opercule antérieur est den- telé. Les flancs sont comprimés ; le dos est rond , et les écailles sont d'une grandeur moyenne. L'anus tient Ife milieu entre la tête et la queue , mais la ligne latérale s'éloigne plus du ven^ tre que du dos. Les rayons de la pre- mière dorsale sont durs par le bas , et ilexibles vers le haut, à l'exception du premier , qui est court et tout roide ; les autres rayons ressemblent à ceux du poisson précédent. Le dos tire sur le bleu; les côtés et le ventre sont ar- gentins, et les nageoires grises. Ce poisson habite les parages de Suri- nam, de la Caroline etdes Antilles. J'en, ai reçu deux exemplaires de là, qui ré- pondent parfaitement audessin de Plu- mier. Il devient assez grand , et il est fort bon à manger. Cette qualité a fait que les Anglais , qui sont à la Caroline , lui out donné le nom de poisson dt? i 4 ••! ( i DU POISSON DE PARADIS. 233 paradis. On le prend au filet et à la ligne j il vit de poissons et de crusta- cées. . « Ce poisson est nommé : Par les Anglais , Fish of Paradis. Par les Allemands , Paradies-Fisch. Par les Français , Poisson de Paradis. Nous en devons le premier dessin à Edward j ce dessin est fidèle , et Bon- naterre l'a copié. ! I ■:^J " ii 1 ! '( ■) \ ) /!.' 1. ■» I a34 H^aTrPiRf: natureï^ljs LXIV GENRE, — ^ LE HARENG, clupj^j. Caractère génér. Le ventre tranchant et serré ; sur la tête une cavité oblongue et pointue des deux côtés, en forme de nacelle. LE HARENG, clupea harengus. liE hareng du nord , ou le stromling de la Baltique, se distingue des autres poissons du même genre par l'avance- ment de la mâchoire inférieure , qui est recourbée, et par les dix -sept rayons de la nageoire de l'anus. On trouve huit rayons à la membrane des ouies, dix-huit à la nageoire pecto- rale , ainsi qu'à celle de la queue et du dos , et neuf à celle du ventre. E. h- ■ <'4*-: n ^■«*Vf V» iti> h nchant cavité : côtés, omling i autres Lvance- re, qui X - sept us. On ane des pecto- s et du "ii- A'i rjy ■•*o4 '^ itiî^ 5? .*nJiîissiôjs^»»«K.iiu*=-> .^ »:v v) /•^•^'*-^%rï.,. «t-.^.^' â fij'if A'Uif *; ï'A'T\ Kf^XLr f â \ n- V, 31 'VH ]': NO., <'/ /. i i f * % •fiij t • ' • • 1 r DiWi ■1*»* > >4.V >. '»*• 1 ■ a î 1 . ». -j K . «J t î'prd i har.aii 0 •B- ".ii. :!•.,:'..] !i: ; în t-->': Jet . •■» 'i^';>fJC ft'" 'y^ f^t} t* •^r"»T"p ,1. r y rit rt' u:/ 1 : U!C ;Li ■fît' nir 'ïiS M- u-cH'*.' d f I, ■ .s y .1 sjk. .Hv it.\--l»! s -'"s"; /i,'«ï! i «' li^ <<•- 41 £ ? I * j i . f Toni . rr. Pti^^c a3<^ 1 LE HAllKN Cr a . LA SAIWTNE . 3 I/ALOSE 4, I/ANCIIOIS . / i 1 ^ ' ■l m^ ■Ik"? KW Il] .' t n ■ HP Vfi Bp ^ *~P éi jÊ 1 1 ^ r-" DU HARËNô. 235 La tête est petite, Toeil gfàtid,Viris argentin, et lapruttdlle lioite* L'oU*- verture de la bouche est petite, là langue courte, pointue et gittttie en- dedans de petites dents^ Les ôpetcùlea des ouies offrent ordinairement uiie tache violette ou rôugê , qui diâparoît bientôt après la mort du poisson. Le dos est épais , l'ond et ndirâtre : la ligne latérale , ^ui eti est ^i^bcbe , est à peine visible 5 lei côtéd soht argen- tins. Hors lé temps du frai, lé ventre est ti^nchant et dentelé. Toutes les nageoires sont grises et petites , ej^cep- té celle de U ^ueue , qui est fôutchue et grande. . Ce poisson d'un u$âge si géhéral , qui est servi également, et sur la table pom- peuse du riche et dans la cabane dti pauvre ^ fut connu il y a long-tetnps de nos ancêtres. Mais ils ri^ert tiroient pas tout le profit que nous en tirons depuis quelques siècles : il n'étoit pas pour eux, comme pour nouS; une •1 Kl Û\ i f ■ r Î25S histoihe naturtîllïî branche si considérable de commerce f parce qu'ils ne savoient pas le préser- ver de la corruption , comme on l'a fait depuis par le moyen du sel de mer/^ Vers la fin du treizième siècle -, le ha- sard offrit à Guillaume Beuckel , bon brabançon (i) , ce secret qui fait vivre tant de gens , comme il avoit offert à Schwartz la poudre à canon , qui en fait périr un si grand nombre. Le deS' sein de Beuckel étoit sans doute de gar- der ce poisson pendant quelque temps ^ ce qui le conduisit à trouver la manière de les encaquer avec du sel de mer. A force de soins et de réflexions^ on est parvenu à perfectionner sa méthode, et à la porter à la perfection où elle est aujourd'hui. Ce bienfaiteur du genre (i) D'autres prétendent que ce secret fut trouvé par un pêcheur écossois , qui aj'ant quitté sa patrie par dépit, avoit appris aux Flamands le secret d'encaquer les harengs* Les harengs de la Flandre eurent pendant long-temps une grande réputation. #. D V II A 11 E N G. 237 humain, méritoit bien l'attention de l'empereur Charles v , qui , cent cin- quante ans après sa mort , célébra celte invention , en mangeant un hareng sur son tombeau. Cette invention est d'autant plus importante, que c'est en lui-même un poisson mou et gras , que Ton prend sur-tout dans l'es plus gran- des chaleurs de l'été , et qu'il se gâte- roit bientôt sans cette précaution. Nous trouvons ce poisson dans l'O- céan septentrional , et dans la mer du Nord et la Baltique , qui y communi- quent, aussi bien que dans l'Océan Atlantique , où il habite les fonds , d'où il sort partie dans le printemps , partie en été ou en automne, pour ve» nir trouver les endroits rudes et escar- pés des bords dans les embouchures des ileuves , afin d'y frayer ou d*y cher- cher sa nourriture. C'est une opinion assergénérale , que pendant l'hiver les harengs se retirent dans la mer Glaciale , et que de-là ils Poissons. VI. 31 wW if a58 HISTOIRE NATURELLE entreprennent de grands voyages dan» les parties méridionales de l'Europe et en Amérique. Voici ce qu'en disent Doit , Anderson, Duhamel et Bomare. lies harengs effrayés de la* quantité d'ennemis qui les poursuivent , se reti- rent dans la mer Glaciale , où ces en- nemis ne peuvent vivre sous la glace , parce que l'air leur manque. Mais comme ces poissons se multiplient pro- digieusement dans cette mer, ils sont obligés , faute de nourriture , d'envoyer des colonies aucommencementde cha« que année. Ces colonies sortant de des- sous la glace , s'étendent dans une lar- geur de quelques centaines de milles ; mais comme ils trouvent dans leurs routes une grande quantité d'ennemis qui les attaquent , ils sont dispersés > et se séparent en deux ailes : la droite tire vers l'occident , et la gauche vers l'orient. Les premiers se pressent les uns sur les autres , et cherchent un asyle vers les côtes d'Irlande ^ où iU DU HARENG. 2.^9 arrivent au mois de mars -, puis ils tour- nent du côté de l'occident, et arrivent au baniî de Terre-Neuve. On ne sait pas précisément où ils vont ensuite. Les autres au contraire , prennent leur route vers le sud , et se divisent en deux colonnes , dont l'une descend le long des côtes de Norwègc dans la Baltique par le Sund et le Belt ; mais l'autre passe à l'occident , vers les îles Orcades et Hitland. L^ , cette dernière colonne se partage do nouveau : une partie tourne vers l'Irlande et l'Ecosse j puis tournant autour de l'Irlande, entre dans la mer d'Espagne , et passe par lo canal pour aller gagner les côtes des Pays-Bas. L'autre partie suit les côtes orientales de l'Ecosse et de l'Angle- terre , et passe dans la mer du Nord , où les deux colonnes se réunissent. Ces grandes troupes de harengs en envoient de tous côtés de plus petites , c'est-à- dire sur les côtes de la France, du Bra- bant j de la Flandre , de la Hollande j r 1 ; 4 î ^.^Âiâ ) i ''» ;l\ i Sl^iO HISTOIRE NATURELLE de la Frise, de la Zeelande, vers les cô tes de Uolsteiii , Brème , Lubeck , Pomé-- ranie , Suède , Danemarck et Livonie. Dnfîti après s'être offerts auxliamines de toutes ces contrées , ils se réunissent dans la mer du Nord , et disparoissent. Du moins n'en trouve-t-on plus au- cune trace sur les côtes d'Europe ; et l'on croit qu'ils retournent dans leur pairie. y t Quoique ce récit soit ingénieux et tienne du merveilleux , et qu'il ait été assez généralement reçu, je ne saurois pourtant m'empcohcr d'y opposer quel- ques doutes , que je laisse à la décision des savans. 1 ". Ti n'est pas vrai qu'une aile doive aller tous les ans vers l'Islande ; car Ilonebow , ■ ¥ '.'il donnée au hareng pour sa demeur e,i 1 -' iiiiiai iviMiiii '"sMt-«ti;aaai^-.aJBMiiaa! '' h. 2^8 HISTOIRE NATURELLIÎ ne faut pas nous étonner de la prodi- gieuse quantité de ces animaux y et de sa multiplication étonnante, déjà con- nue dans Aristote , et qui répare la quantité immense qu'on en consomme tous les jours; tout cela arrive sous nos yeux à l'égard de nos poissons de ri- vières , à proportion du petit espace qu'ils occupent. Sil'onn'inquiétoit pas tant les poissons dans le temps du frai , ils multiplieroient d'une manière bien plus prodigieuse encore. C'est ce que je puis confirmer par les expériences qu'a faites dernièrement un économe très-éclairé. Il fît un étang à carpes , dans un espace de sept arpens , qu'il pourvut d'une bonne nourriture , et y mit trois femelles et quatre mâles. Il eut de-Ià no^ooo carpillons, quantité trop considérable , et qui les empêcha de grossir. On peut tirer encore une autre preuve de la prodigieuse multi- plication des poissons, de la quantité plus considérable de mâles que de fe- ro fil- et de con- re la mmo lis nos e ri- space D U II A 11 E N G lî'IC) nielles. La polyandrie est fort favora- ble à la population des poissons, comme je l'ai déjà prouvé. Les endroits où ils fraient y contribnent aussi beaucoup ; car comme cela se fait ordinairement au fond, et à quelque distance du ri- vage , ils sont bien moins en danger d'être battus et dispersés par les tem- pêtes et les inondations. J'ajouterai encore une chose. Les loix sages que les Provinces- Unies ont faites pour conserver la ré- putation de leurs harengs, ne contri- buent pas peu àfaciliter leur multiplica- tion. Tout matelot et tout pêcheur est obligé , avant que de partir pour la pê- che, de s'engager, par serment, de ne pas tendre ses filets avant le 25 de juin , et à leur retour, il faut qu'ils assurent encore , par serment, qu'ils ont été fi- dèles à cette promesse. Il est vrai que le but de ces précautions tend particu- lièrement à se procurer la meilleure sorte de harengs j et non- seulement ils Poissons. VI. 22 Hû ■■/■ .in i f) f ^ ■ J^ ■ -^i^slMlIXtAléim -"a 'j5o \ HISTOIRE NATURELLE y parviennent , mais aussi ils favori- sent par-là la multiplication de ces ani- maux, en empêchant qu'on ne les in- terrompe pendant le printemps dans leurs amours. Une autre loi défend de pêcher plus long -temps que jusqu'au 25 de janvier, et n'est pas moins favo-» rable à leur multiplication : par -là on laisse aussi en repos ceux qui fraient plus tard. Ces choses font aussi que , depuis quelques siècles^ la pêche des harengs est toujours plus heureuse chez les Hollandais que chez les autres nations, parce que les poissons aiment à revenir dans les lieux où ils ont frayé sans être interrompus, et dans ceux où ils sont nés. Autrefois cette pêche étoit beaucoup plus considérable en Norwège qu'elle ne l'est à présent. Elle a aussi beaucoup baissé en Suède ; et en Prusse , où elle étoit autrefois considérable, elle est presque tout-à- fait tombée. Cependant, l'interruption de la pêche n'est pas la seule cause qui >ri- mi- ■1 i DU HARENG. 25l fait qu'un poisson ne paroît plus sur une côte: il en échappe toujours assez des filets pour conserver l'espèce , pour- vu cependant que les pêcheurs, poussés par l'avidité , ne fassent pas des maille» trop petites, et qu'ils ne pèchent pas en même temps l'alevin avec les gros» comme font les pêcheurs suédois. Cette méthode cause le plus grand dommage ; et c'est peut-être aussi de la même ma- nière que la pêche est tombée en Prusse. La loi qui ordonne , en Hollande , que les mailles des filets soient toujours de la même grandeur, est très -utile. Do cette manière , non-seulement ils pren- nent toujours de gros harengs , mais ils s'assurent aussi ce poisson pour l'ave- nir, parce que les petits passent par les filets, et peuvent ensuite produire. En- fin , nous savons aussi , par expérience , que l'eau, la nature du fond, et d'au- tres circonstances contribuent aussi beaucoup à rendre les poissons plus gros, plusgras et de meilleur goût dani r fi ^\ /r'-»-*. -:, -*.>^^J' ^ ^ fc.. > * yi^SSUiZ-SiMmÊtÊ !i5'2 HISTOIRE NATUREILLE lin pays que dans d'autres. Les sau- mons et les truites saumonnées que Ton prend dans la Baltique, sont bien inférieurs à ceux que l'on pêche dans la mer du Nord. Il me semble que c'est par la même raison que les harengs de la Baltique sontbeaucoup plus petits et plus mauvais que ceux de la mer du Nord. Le hareng , qui est si souvent e^iposc à la vonacité des autres animaux , ap- partient lui-même à la classe des pois- sons voraces. Il vit sur- tout de petits crabes. Neucrantzcnatrouvé plusieurs dans son estomac, qui étoient à demi digérés ; Loewenhoek a aussi trouvé des œufs de poisson dans Toesophagc, Il aime aussi les vers; et les pêcheurs de Norwège ont souvent trouvé ses boyaux remplis d'une espèce de ver rouge , qu'ils appellent roe-aat. On croit communément , lorsque le poisson est plein de ces animaux , qu'il a une ma- ladie \ mais c'est que ces vers étant ■1 >.% DU HARENG. 25.T beaucoup plus sujets à se corrompre , gâtent le hareng avant qu'il soit sale. I3ès qu'on remarque ces animaux dans les harengs qu'on vient de pêcher, ou les laisse encore pendant quelque temps dans l'eau, afin qu'ils les digèrent en- tièrement, et qu'ils se conservent en- suite quand ils sont salés. Nous avons vu que le hareng fraie dans différens temps; et on a fait , à cet égard , les observations suivantes : Quelques jours avant qu'ils paroissent en troupes, on voit quelques mâles dis- persés, et outre cela, on voit, dans la troupe même, plus de mâles que de fe- melles. Quand ce poisson est sur le point de frayer, il se frotte le ventre contre les pierres, se met tantôt sur un côté, tantôt sur l'autre, aspire vi- vement l'eau avec sa gueule ouverte ^ la rejette aussi-tôt, et fait des mouve- mens rapides avec ses nageoires. Or, «uomine il paroît ordinairement en |>randes troupes, l'eau devient trouble i H J I ; t. ■1 r > 1 ) n V 11 .,4I>— '•*.,»*-• ..> .- < *** ^''*^*-<; 2-> 3 s«ri.-'.!ia:*rsSïiK«MÉHiifeiCi6'^È23^ I I 254 HISTOIRE NATURELLE de la grande quanlilé de semence lui- mide qu'ils répandent. Dans ce temps, ces poissons donnent au loin, autour d'eux, une odeur désagréable : ils per- dent aussi , en se frottant , une partie de leurs écailles , que l'on voit alor<» flotter sur l'eau. Ce sont ces signes qui indiquent aux pêcheurs les endroits oiï ils doivent jeter leurs filets. Le stromling, ou le hareng du prin- temps de la Baltique, fraie quand la glace commence à fondre, et cela con- tinue jusqu'à la fin du mois de juin. Ensuite vient la plus grande, espèce, ou le hareng d'été; et enfin le hareng d'automne , qui fraie depuis la S. Bar- ihélemi jusqu'au milieu du mois de sep- tembre. Toutes ces espèces ne fraient pas tout d'un coup, mais peu à peu. Pour cet effet, elles paroissent en trou- pes, et après avoir frayé en deux ou trois jours, elles retournent en pleine mer, en faisant un bruit assez sembla- ble à la pluie. Cependant le hareng SiT |cc llil- temps, lu tour ils pcr- parlie |t alors les qui oilsoiï 1 pWn- land la la coii- e juin, îspèce, Iiarcng^ S. Bar- de scp- fraicnt à peu. 1 Irou' ?ux ou pleine :mbla- lareuj DU HARENG. 255 d'été se tient alors plus éloigné du bord, et fraie plus dans le fond de la mer : on 1 • reconnoît aux œufs dont les filets et les cordes sont souvent cou- verts comme d'une écorce. Du reste , il n'est pas besoin de dire ici en détail , que dans ce temps les harengs forment des troupes qui observent un certain ordre j car c'est ce qui arrive aussi aux autres poissons , comme je l'ai dit de la rosse, du saumon et du lavaret. On re- marque aussi la même chose dans les oiseaux de passage et la souris des champs. Les harengs sont fort exposés à être poursuivis-, les hommes sur- tout leur font une guerre continuelle , non - seu- lement sur les côtes, mais quelques- uns même, comme les Hollandais, for- ment des flottes entières pour les aller chercher en pleine mer. D'ailleurs , la baleine en détruit aussi beaucoup , prin- cipalement l'espèce appelée nordcaper.- elle les avale par milliers. Cet animal u Y ( 'm II il ï' i ^ l ■ "gaîlig^jifi M»"' wa^^jm^m il' i' f "'^ l! 1 ^^^f si I ■î ! f 'J.56 HISTOIRE NATURELLE forme en se tournant un cercle si ra- pide , que non - seulement il fait en- i rer dans sa gueule ouverte une grande quantité de harengs, comme dans uu vaste gouffre, mais même s'il y a quel- ques petits bateaux dans les environs, ils en ressentent le mouvement do l'eau ( i ). Les oiseaux fondent aussi par milliers sur eux du milieu des airs: telle est sur-tout la chouette (2). Cet oiseau indique aux pêcheurs les en- droits où il fait bon tendre leurs filets. (i) On peut juger par riiisloire que rap- porte Horrebow, p. 2i5, combien un de ces poissons peut avaler de harengs en une fois. Les Islandais s'étant un jour emparés d'une baleine qui poursuivoit des merlu- ches , et qui s'étant trop approchée de la terre ^ étoit restée à sec sur le rivage, ils trouvèrent dans son estomac six cents mer- luches vivantes , et outre cela une grande quantité de sprats et quelques oiseaux d'eau. (12) Larus fuscus. L. ■'^ DU HARENG. 267 Quand son vol est élevé, c'est une mar- que que le hareng est dans la profon- deur; quand il vole bas, c'est une mar- que que le hareng s'agite vers la sur- face de l'eau ; quand il fait très-chaud, il se tient dans le fond, et alors l'oi- seau ne peut ni le voir , ni servir d'in- dice , et ordinairement la pêche est mauvaise. Nous avons dit plus haut quelela- varet suit le hareng pour manger ses œufs, et que par- là il forme un obsta- cle à leur multiplication : on dit la même chose de la truite saumonnée. On trouve, dans l'Océan, plusieurs espèces de poissons très-nombreuses , telles que l'éperlan , la sole , le cabliau , la sardelle et le, sprat, mais il n'en est pas une seule qui le soit autant que le hareng. Depuis plusieurs siècles , les hommes en font périr au moins mille millions par an ; les animaux en dévo- rent un aussi grand nombre, sans que la quantité prodigieuse de ce poisson t «"^♦ïSSSS IJ- li t if M a58 HISTOIRE NATURELLE paroisse diminuer. On peut juger com- bien celte quantité est considérable , puisque dans la seule paroisse de Sva- noe en Norwège , on pécha dans une seule anse tant de harengs, qu'on en remplie quatre-vingts jagts. Il faut cent tonnes pour charger un jagt , et une tonne contient 1200 petits harengs du Nord. Or , comme selon Pontoppidan , il y en a autant qui étouffent dans l'anse, à cause de la grande quantité , on peut compter qu'il s'en est trouvé dans cet endroit jusqu'à 19,000,000. Suivant le récit du même auteur, on doit avoir pris tant de harengs d'un seul coup de filet , qu'on pouvoit en remplir cent jagts , c'est-à-dire dix mille tonnes. Dernièrement encore , M. Fabricius nous a assuré qu'en en- tourant une anse du filet, on pouvoit en pêcher plusieurs milliers de tonnes. Comme le hareng est engénéral en Nor- wège , une des principales branches de nourriture; les habitans du pays en ont ^ >!ar^ fl\ on DU HARENG. 269 fait le roi des poissons : ils embarquent tous les ans quelques centaines de car- gaisons de Bergen seulement ; et en 1762, où la pêche ne fut que médio- cre, on en fit exporter cent trente-deux raille cent cinquante six tonnes de cette ville, depuis janvier jusqa'en octobre , 63ns compter ceux qui ont été expor- tés vers la lin de l'année. Si l'on compte à présent tous ceux qui sortent des au- tres villes, et la grande quantité que l'on consomme dans le pays, ou que l'on emploie pour servir d'appât , on peut toujours compter qu'on en prend année courante , seulement dans ce pays , une quantité de trois cent qua- tre-vingt - seize mille quatre cent soi- xante - huit tonnes ; chaque tonne contenant 1200 harengs , cela fait 416,739,600. Les Hollandais envoient tous les ansi mille à douze cents buyses à la pêche du hareng. On compte ordinairement vingt-cinq lasts pour une buysej et il 'T i ' ri $ 260 HISTOIRE NATURELLE y en a plusieurs qui sont remplis Jeux fois, quandles premiers ont été appor- tés promptement à terre. Or supposons qu'il n'y ait que mille buyses, en comp- tant vingt-cinq lasts pour chacun, et la tonne à 1,000 harengs : chaque last contenant douze tonnes, on peut comp- ter que les Hollandais prennent tous lesans3oo,ooo,ooo do harengs. On n'en pêche guère moins en Ecosse et en Ir- lande : seulement d'EIide en Ecosse , on en mène trente mille tonnes par an en France , et quarante mille tonnes d'Yarmouth. Quelquefois la pêche est ;si considérable dans cet endroit , qu'elle y occupe jusqu'à onze cents vaisseaux , qui prennent i4o,ooo,ooo de harengs. Ajoutez à cela ceux que l'on prend sur les côtes d'Angleterre , d'Ecosse, d'Ir- lande, do Hollande, de Brabant , de Flandre , et l'on aura une quantité pro- digieuse. En 1776, différentes villes d'Irlande envoyèrent trois cent vingt- sept chaloupes à la pêche des harengs : % i I '( *i deux )por- osons onip- n, et e last :omp- t tous nn'eii enlr- cosse , par an tonnes zhe est qu'elle iseaux f arengs, Bud sur e,d'Ir- mt , de ité pro- ;s villes t vin<;!> I arengs : DU U A R E N G. a'îi cîiaque chaloupe l'une portant Tautre en prit loo^ooo ; ce qui fait en tout 32,700,000. Les Français en salent tous les ans environ soixante mille tonnes ; et dans l'anse de Ohesapeak , lesdébor- demens en jettent tous les ans une si grande quantité sur le rivage , que la corruption qui en résulte a des suites fâcheuses. Dans les environs de Go- ihenbourg en Suède , on en trouve aussi de grandes quantités , et on en sale an- née courante deux cent mille tonnes. Outre cela, on en emploie quatre cent mille tonnes tous les ans pour faire de l'huile. En 1780, on fit exporter vingt- cinq à vingt-sept mille tonnes d'huile ; et en 1781 , seulement vingt à vingt- deux mille. Malgré cela , il faut encore en compter cinquante mille tonnes de frais que l'on consomme dans le pays , ou que l'on envoie en Danemarck. Or en comptant la tonne à 1,200 harengs ; on en fait périr tous les ans 720,000,000 , seulement dans ce petit district. Poissons. YI. a3 i H «•■*.<] fi ; f », llu ^ »■!■'•'' rP" * i Wf ^ '^4 î'i ■ !^r '? àu' « '■ ,' ■ m 1 H • 2G2 HISTOIRE NATURELLE La Laponie ne manque pas non plus de ce poisson. Suivant ce que rappor- tent Ysbrand et Krasclicnninnikow , on doit aussi en trouver beaucoup dans les contrées de Kamtschatka ; car on y en prend souvent quatre tonnes d'un seul coup de filet. Il faut aussi mettre en ligne décompte ceux que nous offre la Baltique. Les habitans du Holstcin , du Mecklenbourg et de la Poméranie suédoise , en prennent aussi une grande quantité tous les ans^ dont les uns sont salés , les autres fumés et envoyés hors du pays , sans compter ceux que l'on consomme en Livonie et dans les au- tres contrées de la Baltique. Les filets et les bateaux dont on se sert pour la pêche du hareng sont de différentes grandeurs. Ceux qui pè- chent sur les côtes ont de plus petits bateaux et filets que ceux qui pèchent en pleine mer. Lesbuyses hollandaises sont ordinairement de quarante-huit à soixante tonnes : il y en a pourtant do DU HARENG. 263 quatre - vingt à cent , dont les plus grandes contiennent soixante lasts. Pour chaque buyse , il faut trois ou quatre jagts , pour porter les provi- sions et les harengs que l'on prend les trois premiers mois , et que l'on trans- porte le plus Vite qu'il est possible dans les ports les plus voisins. Selon une or- donnance des magistrats , les (ilets hol- landais doivent avoir cinq à six cents toises de long^ et cinquante à cinquante- cinq parties ou nappes. A présent on les fait avec une grosse soie de Perse , qui est si durable , qu'un filet de celle espèce dure trois ans ; au lieu qu'un filet de chanvre ne sert qu'un an. On les noircit à la fumée de copeaux, afin que leur couleur trop vive n'effraie pas le poisson. Par en -haut , ils sont tenus par des tonnes ; et des pierres qu'on y attache par en-bas , les font descendré. On les jette le soir , parce que la pêche de ces poissons , comme celle de tous les autres , est plus fava- ■ i / "*i ~ t ^si.2a._.^i .^ i i ' *» '1 'H ^ 'j6^ histoire naturelle rable la nuit que le jour , par le moj'en d'un cabestan. Les harengs , comme tous les autres poissons , suivent la lu- mière : vuilà pourquoi on attache des lanternes aux buyses, afin de les atti- rer dans les filets, qui sont quelquefois si pleins, qu'un seul contient souvent dix à onze lasts. Ce poisson mord aussi à l'hameçon ; et M. Low assure en avoir pris plusieurs mille avec la mouche des truites. Les pêcheurs se servent aus.n de Fliameçon pour reconnoître l'en- droit oi!i sont ces poissons : ils jettent la ligne , et quand ils retirent un ha- reng , ils jugent que l'endroit est bon. On sale ce poisson de deux manières diCFérentes : l'un que l'on appelle le hareng blanc , et l'autre le hareng saur. Voici comme on prépare le premier : aussi- tôt que le hareng est hors de la mer , le caqueur lui coupe la gorge , en tire les entrailles. Alors on les met dans une saumure assez épaisse pour qu'ua hareng puisse y surnager j au bout de S^ I DU HARENG** 2f)S quinze ou dix-huit heures on les eu tire et on les met diins 1;> Loiine ; car la. quantité ne permet pas qu'on puis.se tout de suite les encaquer comme il faut sur le vaisseau. Or comme cela ne suffit pas pour les garantir de la cor- ruption , dès qu'ils sont arrives à terre on les arrange par couches , sur les- quelles on met encore du sel. On em- ploie o)»dinaifement qinq livres de sel d'Iiispagne pour chaque tonne , et de la saumure fraîche. En Hollande , cette préparation se fait sous les yeux du gouvernement .Selon les loix|de ce pays, on encaq^e séparément les bons et les mauvais , et on désigne leur valeur par une marque de feu que l'on fait sur la tonne. On a soin aussi de prendre du bois de clicne pour les tonnes , et de bien enjoindre les parties ^de peur que l'a saumure ne se perde et que les ha- rengs ne se gâtent. Dans l'autre ma- nière , les harengs restent plus long- temps dans la saiimure y c'est-à dire au r^f '^ .; I ■ DU II A n E N G. a%. )e hareng ; la laite et l'ovaire sont dou- bles. Le dernier pesoit sept draclimcs dans un liarcng de n)oycnne î^i osseur , et contenoit 68)656 œufs blancs et trcs- petils. Mais comme Ilarmer n'en a trouvé que 10,000 dans son barcng, il est vraisemblable que le poisson qu'il avoit sous les yeux avoit éjté pris dan» le temps du frai , et qu'il avoit jeté une partie de ses œufs, La vésicule aérienne est simple, et finit en pointe aux deux bouts. L'estomac consiste eu une peau mince ; le canal intestinal est droit ^ court et environné de douzQ appen- dices. On trouve de chaque côté trente- cinq côtes , et cinquante-six vertèbres à l'épine du dos. Ce poisson , qn . id il vient çle J.;i mep du Nord , se nomme : yr Heering , Hering , eH Allemagne. Strohmling , quan.d il vient de la Bal- tique ; B'ùcklinc^ , quand il est fumé. i-té^- i i:.A.. H' %'l, i . ( ^iJO HISTOIRE NATURELLE Strohmling , Strimmalas , Silh , Konn et Kenge , en Livonie. 5///, en Suède , quand il est de la grosse espèce ; Stromingoxk Stromling, quand il est de la petite. Sild , Quale-Sild et Graheen-Sild , eu Danemarck^ quand il est de la grosso espèce ; Stromling, quand il est de la petite. StraaleSild et GaateSild , en Nor- Kapiselihan , en Groenland. Beltschutsch , à Kamtschatkà. Haring , en Hollande. Herringy en Angleterre. Hareng, en France. Afin de compléter cet article , je finirai par dire quelque chose du com- merce des harengs. On l'exerçoit dans les temps anciens. Madox raconte qu*en 1 195 , la petite ville de Dunwirli fut obligée de livrer vingt-quatre mille harengs à la couronne. Au treizième ^vf' v^i ^, de DU HARENG. 27I siècle , les Zéelamlais faisoient déjà un grand commerce de harengs ; et à cet effet, en 1282, ils obtinrent du roi d'Angleterre , pour eux rt les Hollan- dais, une patente, qui leur accordoit le droit de pêcher sur les côtes d'Yar- mouth. On voit aussi par un diplôme d'Erich vi , roi de Danemarck, que dans le treizième siècle , on faisoit le commerce des harengs sur la Baltique. Ce diplôme accordoit aux habitans de Hambourg un terrein dans l'île de Schonen , où ils pussent s'arrêter pen- dant la pêche du hareng, et établir leurs boutiques pendant les foires. On trouve encore dans ce siècle des traces de la salaison du hareng : c'étoit sans doute la préparation des harengs saurs. Au quatorzième siècle , on établit aussi une foire de harengs à Yarmouth : Edouard m ordonna en i35j , que les pêcheurs ne pourroient vendre leurs harengs que dans cette ville. Les Hol- landais ; qui jusqu'alors avoient achçté ? ' 1: r H l < . >* 1 .j«r** il' U'i r n a eUa««g»surlescôtes,despecheu« d'Ecole, et, «nés pa^to^entae^^^ aux autres nations , se trou obligé, d'envoyer ett%- mêmes à U ^ ^Aff.q • car comme les ..AoViA sur ces cotes . ^** £e„rétoientoWigésaeporterlears Taren^s au marché avwt que de les roSard'lrCp^elonM^ irères, le commerce des harengs é o t :Lo«a^SLi«ned.sp^^^^^^^^ faire les tonnes, commumque au ha ;lieurs de -là rhtent s à la me les ;r leurs de les (S deve- 'à être m Mai- l»s étoit ;e siècle dit que ; plus de aux mois ^di sont Làï^êcîié foriiiettt [•incit>àles fiàle , qui ►tilles d'ot 5 de sapin, vent t)onr ^ue au lia- D U H A R E N G. nfS reng un goût qui n'est pas générale- ment recherché, cependant les Polo- nais en font grand cas. Il y a quelques années que le gouvernement danois ordonna de se servir de tonnes de chêne pour encaquer les harengs : mais l'on remarqua bientôt que le débit baissa. Les Polonais ne trouvèrent plus de goût aux harengs , et il fallut en revenir au bois de sapin. Chez les Hol- landais , cette branche de commerce est encore plus considérable : voilà pourquoi M. Carleson appelle la pêche deô engs une mine d'or pour les Hc 1. .dais ; parce qu'en eifet, ce peu- ple en retire plus d'or et d'argent que l'Espagne de ses mines. Au commence- ment , cette nation acheloit , comme nous l'avons vu , les harengs des pê- cheurs écossais. Bientôt l'industrie et les sages ordonnances les conduisirent au point que leurs harengs furent pré- férables non -seulement à ceux d'E- cosse , mais même h. ceux de Flandre^ Poissons. VI. a4 1 1' (| I va; ■,;«*■¥.*, ^74 HISTOIRE NATURELLE qui étoient renommés pour leur bonté-. Cependant le commerce de harengs de cette nation , n'est plus à beaucoup près aussi étendu qu'il l'a été aupara- vant. En i4i6 , on fit à Hoorn le pre- mier grand filet ; et depuis ce temps- là , les Hollandais se servirent de plus grands vaisseaux', c'est-à-dire de leurs buyses. En i552, la seule ville d'En- kliuizen envoya cent quarante vais- seaux à la pêche du hareng ; et en 1 60 1 , on vit partir de toute la répu- blique quinze cents buyses pour la pê- che du hareng : et si M. le chevalier !n aleigh n'a pas outré la chose , on em- ploie certaines années à cette pêche , trois mille vaisseaux, et quatre cent cinquante mille hommes. Mris ceci est sans doute exagéré ; ou il faut que ce commerce soit bien tombé depuis qu'il a excité la jalousie des autres nations.. En 1 736 , on n'a compté que deux cent dix-neuf buyses et trente-un jagts. Ce nombre a encore plus diminué dans la 27'' DU HARENG. SHite : car en 1 747 , les Hollandais n'en- voyèrent que deux cents vaisseaux ; et en 1773, que cent soixante - neu£ buyses. Cette pêche seroit bien plus tombée encore si , en 1776 , les états de Hollande n'avoient proposé un prix de cinq cents florins pour chaque buyso qui va à la pêche du hareng. Malgré cette décadence , elle ne laisse pas d'être une branche considérable d'in- dustrie •, car l'on compte encore vingt mille hommes qui vivent de cette po- che. Les Français envoient aussi tous les ans de Calais , Dieppe et autres villes environ cent vaisseaux à la pêche du hareng. Ils ne sont pas si grands quo les buyses des Hollandais*, car ils ne tiennent que vingt à vingt-cinq tonnes. Ils vont pêcher , soit sur les côtes d'An- gleterre , soit dansla Manche. On pêche aussi sur les côtes de Normandie et de Picardie en automne : mais comme les pêcheurs de ces contrées ne sont pas dans l'usage de mener avec eux des fi ^« f f^ ^âu^^i:»»^ 'H ,« i j. î. ff.! ajG HISTOIRE NATURELLE vivres et du sel , ils sont obliges de re- venir chez eux dès qu'ils ont une car- gaison ; et avant quc^ les vaisseaux soient de retour , souvent les brouillards qui favorisent cette pêche se passent , et on perd la meilleure occasion. Les Suédois , qui liroient autrefois leurs harengs des autres nations, sont deve- nus depuis quarante ans plus attentifs sur la pêche et le commerce de ce poisson. En ij^kô , on établit danser royaume une société pour cette pêche, que le gouvernement a encouragée , et qui est parvenue à faire estimer leurs harengs , sur - tout ceux de Golhen- bourg. En 1764 , il arriva à Hambourg de cet endroit vingt vaisseaux de ha- rengs , que l'on trouva aussi bons que ceux de Hollande. On a exporté de ce seul port en 1 77 1 , quarante-trois mille neuf cent cinquante - neuf tonnes de harengs; en 1772, soixante- treize mille trois cent trente; en lyJSi et 1782, deux cent mille , et vingt à DU HARENG. 277 vingt- deux mille tonneaux d'huile. On amène aussi dans ce pays et dans les environs plusieurs chariots pleins do harengs saurs dans d« la paille , qui viennent de la Poméranie suédoise. Les Danois apportent noii- seulement en Allemagne les harengs qu'ils pren^ lient au printemps et en automne sur les côtes septentrionales de Jlitland et de l'île de Ferroé , mais ils en en- voient aussi des vaisseaux sur lés côtes d'Ecosse, En 1767, ils établirent à Alt^na tine société pour la pêche du hareng. On envoie aussi du Holstein une grande quantité de harengs enfu- més à Hambourg et dans les autres villes des environs. Ceuxqa'on nomme Kieler-Bucklinge sont sur-tout fort es- timés. En 1770 on établit Prusse nne société pour cette pêche ; et en 1776 on envoya d'E«ïbden six buyses sur les côtes d'Ecosse : elles re- vinrent avec cent trente lasts de ha- rengs. Depuis on a augmenté le nom- 1/; \\f l \ .' V. i ïï ^ 278 HKSTOIRE NATURELLr: bre d'année en année ; de sorte que Tannée dernière il en partit trente- Luit , et quarante-deux cette année. L'huile de hareng est en Suède une branche de commerce très-précieuse pour la nation-. Au commencement , on n'employoit à faire de l'huile que les gorges et les intestins; et comme cette huile eut un grand débit , les mar- chands de ce paya ont établi à leurs frais des brûleries d'huile dans la plu- part des endroits où se fait la pèche du hareng. La plupart consistent en huit chaudières ; et quatre de ces chaudières sont murées dans un foyer , de manière que le foyer ouvert par-devant , offre pour chaque chaudière une ouverture particulière , et que les quatre four- neaux communiquent intérieurement au grand foyer. Pour épargner le cui- vre , on a trouvé le moyen d'agrandir les chaudières avec des baguettes de pin , qui sont assujetties avec de forts cercles de fer. Les chaudières sont niu- li&i DU H A 11 E N G. 27î> rées cle manière que le feu ne touche que la moitié du côté , et le mur va jusqu'à une aunedubord supérieur des baguettes , où il y a un écliafaud sur lequel sont placés des gens qui remuent la matière avec dès bêches de cuivre. Dans une chaudière on peut cuire neuf à dix tonnes de harengs j et il faut pour cela sept à neuf tonnes d'eau , qui y sont conduites par le moyen de pom- pes. Pendant que le hareng cuit , on le remue continuellement jusqu'à ce qu'it soit entièrement fondu : alors on y pompe un peu d'eau froide , qui fait surnager l'huile , que l'on prend avec des écumoires de cuivre , et que l'on enferme dans des outres. Lorsque Thuile a resté quelques heures dans l'outre , et qu'elle est séparée des gru- meaux et de l'eau , on la fait passer par un couloir , et on la met dans un grand tonneau posé droit , qui a un bondon à un tiers d'aune du fond. Quand l'huile y est restée quelqutr (i r, w ■I \ à\ 4 f iWi ' HA-wMiiiiiiiiiiiiia'iiiÉiAî. .-mmMlÊtÊt>Kt^'' .4,tt»,**4'^M h( 288 HISTOIAE NATURELLE C3S de harengs. On remarque huit rayons à la membrane des ouies , quinze à la nageoire pectorale, neuf à celle du ventre, vingt à celle de Pa- nus, dix-huit à la queue , et dix-ileuf à la dorsale. ' La tête est petite et transparente à l'endroit de la cervelle , l'ouverture de la bouche est grande. La mâchoire inférieure n'avance pas tant sur la su- périeure que dans le précédent : la mâchoire supérieure n'est garnie qu'au bord de dents qui sont petites. Le reste de la bouche est uni, excepté quelques dents qu'on trouve des deux côtés n la naissance des ouies. La lan- gue est noirâtre , libre , unie , et finit en pointe émoussée. L'œil est de moyenne grandeur ; la prunelle est noire , forme sur le bas un angle , et l'iris est argentin. Les narines sont doubles; mais celles de devant sont à peine visibles. Les opercules des ouies fiont rayés, bleuâtres dans le milieu et *. '«i* !i! D E L'A L O S E. argentins sur les bords. Le dos est d'un jaune verd , un peu tranchant au- dessus de la nageoire ; et rond au-des- sous. Les côtés sont blancs , applatis vers le ventre en forme de tranchant , et aussi rudes qu'une scie. Cela vient de la dureté des écailles, ou plutôt des lames qui forment une pointe dure h. l'endroit où elles sont courbées. On se blesse les doigts en les frottant contre ces pointes. La ligne latérale est à peine visible , et plus près du dos que du ventre. Au-dessus de cette ligne , on remarque quatre à cinq ta- ches noires •, ce qu'on ne voit que dans les jeunes poissons. Les écailles sont grandes , et se détachent aisément. Les nageoires , au contraire , sont pe- tites , grises et entourées d'une garni- ture bleue. Celle de la queue seule est grande , et a dans le fond deux taches brunes. On voit au ventre un appen- dice. ' Nous rencontrons ce poisson non- H fi' Il H. M *li li L '■''?» j'^ ,. .kU^riùlM.- .^.^'iilWMiiW"^ i m ( ' t ; > r .; 290 HIS'i OIRE NATURELLE seulement dans la mer du Nord , mais aussi dans la Méditerranée et ia Per- sienne : ce qui fait qu'il étoit connu des Grecs et. des Romains. Il remoni« comme le saumon et d'autres poiason?? , de la mer dans les fleuves. Il paroit dans le Rhonr en mar^^ dansla WcJga, le Rhin et l'Elbe en ïnm et avril ; clans le Nil on ne l'apperçoit qu%in dècemr bre et jj: uvier. Dès qu'il est arrive . il dépose son frai au fond des endroits ]l -1 plu • rapides ; et vers l'automne, il rcloii 'oe à la mer. II parvient à la lon- gueur de rleux ou trois pieds, et sa largeur est à sa longueur comme un à trois. Mais il est si mince , que Biême dans son plus grand accroissement, il ne pèse pas plus de trois à quatre livres. On en trouve cependant à Avi- gnon et dans les environs qui pèsent six à sept livres. On en prend aussi quelquefois en Angleterre qui pèsent huit livres. Sa grosseur et sa ressema blance avec le hareng , lui ont fait &■ DE L'ALOSE. 29 1 cfonner dans quelques contrées le nom- de muttef'-hering (hareng-mère). Dans d'autres on l'appelle poisson de mai , parce qu'il paroît dan» ce temps. Il remonte dans le Rhin jusqu'à Baie , où on le prend, sur-tout dans le temps du frai , avec des filets , des lignes de fond et des nasses. Afin de l'attirer dans ces dernières , on se sert poui? appât de pois que l'on fait cuire avec de la myrrhe*, on en fait un petit sa- chet , que l'on suspend dans la nasse; Pour la ligne, on se sert de vers de terre. Dans le Wolga où ils viennent en grande quantité, quand les pêcheurs en trouvent dans leurs filets, ils les jettent dehors, parce que les Russes ont le préjugé de croire qu« ceux qui mangent de ce poisson deviennent enragés : voilà pourquoi ils n'en man- gent point, et qu'ils lui ont donné le nom de Beschenaja ryba ( poisson en- ragé ). On dit que ce poisson craint les 'H ,1 (; /»•• ll' .:,«*«(»- i IW^ aya HISTOIRE NATURELLE orag«s et aime la musique : c'est pour cela que les pêcheurs (ittacheiit à leurs filets de petits arcs de bois garnis de clo- chettes , dont le bniit attire le poisson. ' ^lien rapparte qu'en Egypte on prend l'alose au son des castagnettes de co- quilles , réuni au chant des pêcheurs. Rondelet avance que ce poisson vient en foule vers le rivage au bruit que les tortues font avec leurs écailles , sur- tout pendant la nuit. On dit aussi qu'il cherche les vaisseaux de sel , et qu'il les suit dans un espace de cent milles. Mais jecrois quece poisson fuit ^ comme tous les au 1res, toute isofite de bruit. Ce poisson n'a pas la vie dure , et meurt comme le hareng dès qu'il est "^ hors de l'eau. Quand il sort de la mer ^ il est maigre et de mauvais goût ; mais plus il reste dans les rivières , pin»* il s'engraisse ; et alors il approche beau- coup du saumon. Cependant comme sa chair est traversée d'un grand nombre de petites arêtes, et qu'elle est molle ^ 13 E L'A L O S E. 29.^ on le fait ordinairement frire. Dans nos contrées , on le fume j eliez les Arabes, on le sèche à l'air, et on le mange avec des dattes. L'alose se iiourrit de vers , d'insectes et de petits poissons. Elle a pour en- nemis le silure , le brocbet et la perche , qui aiment sur-tout les petits et qui eu font un grand dégât. * ■" L'estomac est petit et consiste en une peau mince. Au bout , on trouve quatre-vingts appendices qui suppléent au canal intestinal, qui est très-court. La laite et l'ovaire sont doubles. La vésicule aérienne n'est point divisée , et on compte trente côtes de chiquo côté , et vingt-cinq vertèbres à l'épine du dos. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : \-i i iy ^^1 Aise , Else , Mayfisch et Goldfisch , eu Allemagne. P^rZ?^/, en Poméranie. ■ *-:<^;^t»*W--.-*V .mU'- .».»««wHR!9f^-wi.*^iÇï^ . I; f m 2î)4 HISTOIRE NATURELLE Briding , Sildinger, Sarde lier, en Dane- . marck. Shelesniza , Beschenaja ryha , en Rus- sie. Mai Balik , en Tartarie. ' Mabalik , chez les Calmouques. . Sardellce-baluk, en Turquie. Saghboga , en Arahln, E//f , eu Hollande. Shad , Mother of Hering et Fllchard , en Angleterre. ^/os^ , en France. .^/aoMz^ , en Provence. Coulac ou Cola , en Gascogne. ; Laccia , en Italie. . . , Chiepa , à Venise. Saccolos , en Espagne. Artédi se trompe lorsqu'il rapporte à ce poisson la sarde ou le brcitlingde Schoneveld. la figure que Klein nous donne de la cinquicme espèce , ne la représente pas j mais bien la sixième , qui est notre alose : car ce poisson seul a des tacjies noires ; et si T autre eu >'} if D E L'A N C n O S. Î295 avoit aussi, ils ne seroieiil qu une seule et môme espèce. Il a aussi tort de faire comme Willugliby , deux espèces do ce poisson. Gronov distingue ce poisson par les taches j et Artédi s'accorde en cela avec lui. Mais comme ces taches dis- paroissent à mesure que le poisson gros- sit , elles ne sauroicnt être considérées comme un caractère distinctif. L'ANCHOIS, CLUFEA ENCRASICOLUS, L'avancement de la mâchoire supérieure est une marque sûre qui sert à distin^^uer ce poisson des autres du • nême i^cnre. Il a douze rayons à la membrane des ouies , quinze à la na- geoire de la poitrine , sept à celle du ventre , Ux-huit à celles de l'anus et de la queue , et quatorze à celle du dos. Latête est longue, large par enhaut, et finissant en une pointe, sur laquelle on voit les deux narines. L'ouverture \i !/ .•:^^l I .'I 4, ■■JwWtf^'^y^J'iJlw^* * 1 ! ay6 UISTOinE NATURELLE de la bouche est très-grande , unie en- dedans; là langue est étroite , et finit en pointe comme la mâchoire infé- rieure. L'œil est rond , la prunelle noire et l'iris argentin. L'ouverture des ouies est grande. Le ventre est gris. Le corps est alongfé et couvert d'une peau mince, qui est elle-mcme couverte d'écailles tendres , qui se dé- tachent aisément. La ligne latérale est droite , et n'est visible que lorsque Ica écailles sont tombées. Les nageoires sont courtes .. transparentes , et celle de la quene est fourcfhue. L'anchois n'a ordinairement que trois pouces: cepen- dant celui du Brabant a une palme de long et tm pouce de large. Selon le rap- port de Bàrbot , on en trouve près de Zaire , qui nele cèdent point au hareng pour la grosseur. Nous trouvons ce poisson dans la Baltique, maisTarement. On le trouve en grande quantité dans k mer du Nord , dans rOcéan Atlantique et dans DE L'A N C H O I S. 297 )a Médit( les G] mer MéUitcrrance : ainsi les Urrecs et les Romains l'ont connu avant nous. Il sort comme le hareng et le sprat, des profondeurs de la pleine mer , et vient tur les côtes et les endroits unis : alors on en prend une grande quantité de- puis décembre jusqu'en mars dans lu Provence , le Brabant et la Catalogne. On se sert pour cette pêobe do navet, du la seine et du ii\et à manclie. Outre cela, on le prend aussi aux mots de mfti , juin et juillet, dans la Manche , près de Gibraltar , dan» les enTirons de Ve- nise , Gènes , Rome et Bayonne. On le pêche sur-tout fliti feu pendant la ïiuit. On sale ordïnairc^iwent Panchois après en avoir ôté la tête et les enDrai lies. On le met dans de petits barils, et -«-''i««i-p, '^J] t^ f l 302 HISTOIRE NATURELLi: Par les Français , Apalike, Par les Allemands , Karpfen-Hesing. . Et dans l'idiome tamulique, Marakay. Marcgraf , auquel nous sommes re- devables , comme il a été dit , de la première connoissance de ce poisson , nous en donna un dessin passable , au- quel cepeniant la ligne latérale man- que , et qui représente la longue dor- sale trop forte. Il se trompe , en refu- sant les dents à notre poissontv Piso , Willugbby , Jonston eî: Ruysch , sont tombés dans la mémo erreur , et les deux premiers ont copié la figure de Marcgraf une f is , mais les autres deux l'ont copiée deux fois. Le nouveau dessin de Broussonnot seroit fidèle , s'il donnoit des dents k ce poisson. w rRELLtJ ■e, ^fen-Hesing. [«e, Marakay, is sommes re- té dit, de la ■ ce poisson , >assable, au~ ttérale mail- longue dor- pe , en refu- son. Jonston e£ is la mémo rs ont copié f'^ is , mais î deux fois, roussonnot iesdtuts à î m .. f' -.a?^É8|^.*»»«- J*u^e 3o3 Tom. ri. % II w l'i \ i.LFi: CAlîJ.liU-'l^VSSART x \M riAHEXU de la Cluiio . 3 LE PILC IIAIU) W. ri. \ 'I 1, , I 1 I. VEX(V i ^1 , .... 'In ■'■iVi' i.ti\ ■■■..■m! ■ .^ ■ *■ I i ■ "' ;• ï ,j * ■ ir %ii-'- • i > -, :-i in: DIT CAILLEU - TASfAllT. 3o3 LE CAILLEU-TASSART, CLUrEJ TRISSA. i Le clernier rayon alongé de la na- geoire du dos et la nageoire de l'anu* droite, sont les marques caractéristi- ques de ce poisson. Comme J'ai été obligé de me servir du dessin qui se trouve tians le manus- criv du père Plumier, je r'aipu indi- quer le nombre des rayons de la mem- brane branchiale. J'en compte treize dans la nageoire pectorale, huit dans la ventrale , vingt- quatre dans celle de l'anus , et autant dans ifi queue, la dorsale en contient seize. La tête est petite , comprimée et sans écailles*, la bouche foi» c une fi- gure oblique comme celle du poisson précédent. La mâchoire inférieure est courbée vers le haut , et se termine en une pointe qui remplit l'échancrure de la mâchoire supérieure j les deux ■i (, i I .■■■»■ "'V,.. llf^ il ?*U I J 11. rW* HISTOIRE NATUTIKLLE mâchoiics , le paluis et \d langue sont /îrlontr.". Celle-ci CvSt courte et cav'ila- i^inense, et l'on remarque au palais une membrane riflée. Les narines sont dou- bles ; elles se trouvent proche de la pointe de la bouche. Les yeux sont presque verticaux, et ont des deux côtés une membrane clignptante, qui en se joignant, forme une ouverture oblongue , et cache en grande partie la prunelle, qui est noire ; Tirisest argen- tin. L'ouverture branchiale est large, la membrane en est couverte , et l'oper- cule est obtus. Le tronc est délié ou mince , le ventre forme un arc , et de- piii-f 11 gorge jusqu'à l'anus , il est fait en forme de scie ; ce sont trente bou- cliers, qui, en le couvrant, forment CCS dents. Ces boucliers, dont le bord est aigu, se terminent en pointe de cha- que côté. L'anus est presque trois fois plus éloigné de la bouche que de la queue. La ligue latérale est droite , et plus près du dos que du ventre. Les DU CAILLEU - TASSART. -^05 écailles sont grandes , minces , bien at- tachées au corps, et forment quinze lignes , entre lesquellesles écailles sont rangées l'une sur l'autre. Les flancs «ont argentins, les nageoires et le dos sont bleuâtres et les rayonsr ifiés. Nous trouvons ce poisson ( plu- sieurs contrées. Osbeck le ta la Chine; Plumier le dessina aux les» Brovvn le compte parmi les poissons de la Jamaïque ; Barbotteau le trouva aux îles Caraïbes ; le docteur Blagderi à la Caroline; et Ellis à la Chine. Il passe, suivant Plumier, en cer- taines saisons dans les fleuves, et y pose ses œufs entre les plantes. Il n'atteint que la longueur de dix à douze pou- ces ; sa chair est grasse et bonne , mais peu recherchée , parce qu'elle a beau- coup d'arêtes. Les eaux de la Jamaï- que, à ce querapporteBrown, fournis- sent une quantité de ce poisson , mais on ne l'y estime guère. Il est d'un goût délicat aux Caraïbes même, mais aussi N ; ^i r-A*""»U^.. •*:*«>-*l^*w,3^'ï*3KK:)^j(j^^fM^^ . ^j>.^-rf»-i=*rï-f-i!r::f>^i#* or« IMAGE EVALUATION TEST TARGET (tAl-3) 7 i^ <. ^ l/.. V, 1.0 l.l 1.25 ■U 1^2 112.2 I. ^ 11= U il 1.6 6" V] <^ /] ^a A -^ '^^#^>. % ff '/ /A Photographie Sciences brporation G 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. HS80 (716) 872-4503 V MP. fi m ^ \ %^ ^oG mSTOIRE NATURELLE il y est quelquefois venimeux. C*^e8t dommage que Brown n'ait point fait les recherches nécessaires pour décoa^ vrir par quel aliment ce poisson ac- quiert celte propriété dangereuse. r*v Ce poisson est nommé : Par leshabitans des Antilles ^ 5ava//^. Par les Français , Cailleu-Tassar^ . *- Par les Anglais, Sprat, -* *"* ^ Par les Hollandais, Borstelfin. .. - Par les Allemands , Borstenflosser. L'épine du dos consiste en quarante- sept vertèbres ,. et l'on compte douze côtes de chaque côté. Linné nous a le premier fait con- noître ce poisson , et Duh^imel en a donné le premier dessin , mais il est défectueux; celui que nous a donné, récemment Broussonnet ,, mérite la préférence. >^jk.-.i '^yï.i^b'i^iR>-> Ce poisson ayant tant de ressem- blance avec le précédent , il est néces- saire d'en montrer distinctement les. différences. Outre la nageoire de l'a^- DU HARENG BE LA GHlNE. 3oy iius annoncée, et la bouche armée, l'apalike a le corps tendu', et le cail- leu-tassart a le corps large. Le pre- mier parvient à une grandeur d'autant ^e pieds que celui-ci a de pouces ; le premier est couvert d'écaillés hexa- ■gones, ert le second n^a que des écailles ordinaires., . .. , .i'ti'j ^■1 «»***#« i Ji tiVA ^ « * LE HARENG DE LA CHINE , CLUPEA SINENSIS, I ï !. •'">,*/ 3% î(rî :T- ' i' ' :v.,Po!ini>=/:t5'rq i- /■•'d'^v' -, Xi,A touclie édcntée et le rayon in- férieur de la membrane branchiale tronqué.,, fp^^inen^t lejcaractère de ce poisson. • ,.. : ;. Je trouve six rayions dans la mem- brane des ouies, treizedans la nageoire pectorale , huit dans la ventrale , dix- neuf dan9 pelle de l'anus ,. . vingt-deux dans la queue , et dix-huit dans la na- geoire 4u ;dos. . ; 1 t^rn f-. I j h ^ ? ^^ J- - Le corps est très-mince, la tête dé- pliye et sans écailles , la mâchoire infé- ï i\ ^"^te^^BKîi^SaMfeS^. ' ■ 'É£À^i^JiSi^^màL'i^i&iS^St^\. ui^^ •ivfeiS J~V ■ .. WiJlMy°--f 'ft *J :''^y-«*sWjs^«»f.»iTsaS#ji((|,,, ; Kl ( II 3a8 HISTOIRE NATURELLE rieure est la plus longue , et la sapé- rieare se distingue ^par^leux os Wges des lèvre». L'on vi'apperçloit aticutie dent , 'même dans Viïitètiùt^ de la bouche. Les narines sontlrOiidesysïniiples et près des yeux ; la pi^â^nelle eôt iioii^ , et placée dan^uKi iri»&rge'*rtin.L'ouVer- ture branchiale est large , et >!& ttieth' brane branchiale presque tout- à- fait couverte. ÎLe ttoïic est laVge ,1e Veritte et le doft sont tranchàns. La ligne la- térale va près du dos , et Tannsse trouve près de la quécie. Toutes les ^ttgèoires sont petites et mt^iiiéis^d t l'ayons fiiits et peu divisé». La tète est Idtrt ai^genlîée, et la môme coule u réouvre le coi*ps,*et paroît à travers 1 écailles '^ui 'sont de la nataiede k'^othe. liérs ftàfgé^hés sont jaunâtres , et 'Caillés db dos^t de laquelle oiit un* bofdillro ft)ricée. ■'"' Ce poisson i^ t^où Vè stir 'lés'o^ftëi^âe l'Asie et de T Amérique. Je rë^us, ily a quelqtietQttfp&, cep6îsi9dn'de'M.7(ihii du Tranqnebar^/soivis le»nom de'poiktïu 1 1 |i^-ïsafc.«* DU HARENG DE LA CHINE. 5o9 ou nannalaî. Il m'écrivit que ce poisson atteignoit la longueur de dix pouces , qu'il vivoit dans la mer et dans les ri- vières ; qu'il frayoit aux mois de mars et d'avril,et qu'on le pêchoit en tout temps mais que celui qu'on prenoit en mai , 3uinet juillet , avoit le meilleur goût. Nicuhof fut le premier qui nous rap- porta qu'il se pêche aussi près des pos- sessions des Hollandais aux Indes orien- tales. Il vient par troupe, comme celui de l'Europe , sur-tout près des côtes du Malabar. Mais n'étant pas aussi bon que l'autre, on en fait peu de cas , et une grande partie n'y sert que pour enfumer les champs de riz.Onle pêche avec les mêmes filets dont on se sert pour la pêche du hareng; on le sale comme celui-ci , et on en nourrit les domestiques. .r - • Il est nommé : ' Far les Hollandais des Indes orientales, Meerbleier. Poissons. VI. 27 l . / 1 '< 1 S 'Hfff^K^^t^^. »«i,,^;*.f -"-"««j*^* '1i i' K' ïi 3jô histoire naturelle Far les Français , le Hareng de la Chine, Far les Allemands ^ der chinxsische H#- ring. Far les Anglais , ihe chinese Herring* Far les Malayens , PoikenouNannalai, Nieuhof , à qui , comme nous l'avons dit , nous devons la première connois- sance de ce hareng , nous en donne aussi une copie ^ maiselle est mauvaise , et cependant nous la retrouvons dans Willugliby. LEPILCHARD, C L V P E A PILCHARDUS, L A nageoire du dos j^lacée au centre de gravité , caractérise ce poisson , vu que cette nageoire , chez les autres espèces dehai^engs, est plus proche de la queue que delà tête. Quand on prend par exemple ce poisson par la pointe de la dorsale , et qu'an l'élève en l'air , le corps reste en équilil^re , ce qui n'a corps <\- DU PILCHARD. 3ll pas lieu chez les autres harengs , caria tête dans ce cas, penche toujours vers la terre. La membrane des ouies contient huit rayons , la nageoire pectorale en a dix-sept , celle du ventre huit, celle de l'anus dix-huit , la queue vingt* deux , et la dorsale dix- huit. La tête est sans écailles., comprimée et pourvue d'une cavité oblongue vers le haut. Les yeux sont presqu'au som«» met , et pourvus des deux côtés d'uno membrane cligiK>tante,la prunelle est noire , et l'iris argentin. La bouche est petite, la mâchoire intérieure est la, plus longue ; elle est courbée vers le haut , et terminée en pointe. La bou- che est édeutée , la langue mince , large et unie , ainsi que le palais. Les nari- nes sont simples , et plus voisines de la bouche que des yeux. Les os des lè- vres sont larges , les opercules unis et rayonnes, l'ouverture branchiale est largue „ la membrane eu est couverte. \ '*:*.- '^mHÊtm * \ ?çi2 HISTOIRE NATURELLE Le tronc est délié et charnu, le dos et le ventre sont presque ronds, la ligne latérale est droite et plus près du dos que du ventre. Les écussons du ventre sont couverts d'écaillés et se terminent en jointures longues et minces , qui tiennent aux arêtes. L'anus est près de la queue. Les rayons sont mous et ramifiés à l'exception des premiers. Au- dessus de la ventrale , l'on remarque un appendice ou uue nageoire moyenne. Le dos est bleu tirant sur le vert , les flancs et la tête sont argentins, lesna- geoiresdu dos et de la queue sont bleues, les autres sont grises vers le fond, et bleuâtres vers le bord. Ce poisson arrive en grandes quan- tités vers les côtes de Cornwallis au milieu du mois de juillet ; il disparoit en automne , pour reparoître vers Noël , mais séparément. Comme les orages le font souvent écarter de sa route, et qu'il arrive aussi plus tard dans les saisons froides , les pêcheurs I '.'. ï DU P I L C H A R D. 3i3 posent des gardes qui observent son ar- rivée , et la route qu'il prend. Ces gens , qui à Cornwallis s'appellent huers , se placent sur les rochers. Les signes de son arrivée sont les oiseaux aquatiques , la lueur phosphorique pro- duite par ses mouvemens, l'odeur ré- pandue par sa laite, et la lueur bleue et argentine de la mer en ces endroits- là. Il se prend préférablement aux en- virons de Favy , Falmouth, Penzance et S. Ives. La pêche de ce poisson oc- cupe beaucoup de monde , et devient par-là très-importante pour l'Angle- terre. Une partie de ce monde fait les filets , les cables et les tonneaux ; une autre s'occupe à pêcher , à éventrer , à nettoyer et à saler ce poisson. Le marchand y gagne par le débii, et un nombre de bateaux le transporte d'une ville maritime à l'autre. On peut cal- culer l'importance de cette pêche pour l'Angleterre , d'après le rapport du docteur Borlase et de WiUughby. Ce 1 ly»...- ! ■-.-■I^ljg. . .■.^|iy||g|«.g^ .^^^^^^ . - -«««««[«^««iliÈ*?^,^ 7%;^' ■ V , ^ \ 5l4 HISTOIRE NATURRLtE t^e^nier rapporte que Yon en pt^che quelquefoiâ plus de cent mille pièces d'un suul coup , et Fautre mande k M. Pennant que celte pèche a produit à S. Ives , dans un court espace de temps, sept mille tonneaux (hoglis- heans) à trente-cinq mille pièces cha- cun, ce qui fait deux cent quarante- cinq millions. D'après le calcul de ce» auteurs, on a exporté de ces quatre porls mentionnés , une année portant l'autre , pendant dix ans , chaque an- née vingt-neuf mille sept cent quatre- vingt-quinze tonneaux , savoir : du port de Favy mille sept cent trente « deux^ de Falmouth quatorze mille six cent trente-un deux tiers , de Pen- zance douze mille cent quarante-neuf un tiers , et de Saint-Ives douze cent quatre-vingt-deux. Con^me il a'est pas possible de salor d'abord tous ces ha- rengs lorsque la pêche est abondante , on les met en monceanxpar terre , de la hauteur d'une aune et d'une auno '■>iyi..i^~f^y;-J i-i. g>:'^^-f-^- .— . .^j-Mm-^^C^"""'^ ?"»^K"^. DU P I L C H A R D* 3l^ et demie , entrcmêléA de couches do sel de luer. I,e poksson étant resté quinze à dix>huit ^ours dans oct état , on en rince le sel en deux tonneaux, après quoi on Pentonne en le pressant de gros poids. Cette opération produit une grande quantité d'huile qui coule dans les fosses qui sont au-dessous: cette huile se met aussi en tonne ;. et elle sert à brûler et à autre chose. Ge poisson n'acquiert que dix à doiize pouces de longueur. J'en ai reçu deux exemplaires par M. Hawkins , pour rechercher si ce poisson diffère vrai- ment du hareng ordinaire. Ces deux exemplaires sont de ta. même gran- deur que l'estampe. Le rcsuHat de mes recherches prouve qu'il est d'une es- pèce différente , et cela par les raisons que voici : premièrement , la dorsale est pluj près de la tête que chez le ha- reng ordinaire ; secondement, celui-ci est plus gras et plus charnu que Tautre ; troisièmement; lés écailles du pilcliard ■ J^iW»fj|Vi«-«». dont la transparence laisse appcrcevoir ce bord tranchant. La chair de notre poisson est pins grasse, ce qui la fait préférer par bien des gens à celle du hareng ordinaire. Au reste^ on le mange frais comme .■"- ^t^^i-nm^^ DU PILCIIARD. 3l7 celui-ci , et on sale la plus grande par- tie de la pêche. Le péritoine est enduit d'une visco- sité noire ; le foie est rouge et partagé en deux lobes ; la rate est placée sous restomac, et sa couleur estrougcâtre , le canal intestinal est court et sans au- cune sinuosité ; l'estomac a la peau épaisse; il est courbé vers le haut et muni de plusieurs appendices -, la vési- cule bilieuse est petite , et l'aérienne est longue et non divisée. La dénomination anglaise , pilchard, est fort transmissible en d'autres lan- gues ; c'est pourquoi fai conservé cette dénomination pour la langue allemande et la française. Willughby , qui nous a le premier fait connoître ce poisson , en a laissé une copie , mais tellement mauv'aisc, que l'objet en est méconnoissable : la représentation de Pennapt est iidellc. Si le peltzer de Schoneveld , que l'on pêche près de Sluis en Hollande , est ■ .'^ssw W*»i*«^««-*»'- ■• ■■ l n 'M/ i f ^i) :;; 3lÔ HISTOIRE NATURKLIJ;: notre pilcbard , comme Pennant ïe croit , c'est ce qui mériteroit une re- cherche particulière ; mais je crois pouvoir en clouter , parce que Texact Gronovn'en fait aucune mention clans la description des poissons de la Hol- lande. Il vaudroit encore la peine d'exami- ner de plus près , si le mcmbras ou ce- lerin de Rondelet , suivant l'opinion de Willughby, est notre poisson. Ces recherches nous apprendroient si ce poisson se trouve aussi en d'autres con- trées, i Artédi et Gronov se trompent , en ne prenant le pilchard que pour une variété du hareng. LE HARENG AFRICAIN, CLUPEA JPRICANJ. Ce poisson se distingue de ceux de son genre par la longueur de la na-» Çeoire de la queue, et on le peut dis-* •-w^'w»fc*^»iji' . -9»^' I îi^i' / r »\»i. n' fi fi? t i > f ^' r » » 'M '.V' •' •» l> >*4î. i'i' I ,3,^ t ■ 1 ; .< ••."'■ ..■i- t.» ..«i4>,,. -..^çji^ ïo/r> J^ Wl 3iiS. ■« 1 LK ILVRli:XG aÛiiaiu a . XE HAllENG do -Malabar. '^.\.¥. HARENG à Nez. ,3.^ !^ ce cl] I ec ve ar y« ail de L' m es et so| ar ]e et q' ce p( ta rs DU HARENG AFRICAIN. .^19 cerner du poisson suivant y par la ma* choira inférieure qui est la plus longue. La tête est petite , comprioice , sans écailles et déclive : les yeux presque verticaux ont la prunelle noire et l'iris argentin à bord rouge. Devant les yeux, on apperçoitles narines qui sont simples. Les mâchoires et l'intérieur de la bouche sont dépourvus de dents. L'ouverture des ouies est large , et la membrane en est couverte. Le tronc est fort menu , large par-devant , et étroit par-derrière. Le dos et le ventre sont tranchans : ce dernier est court et argentin , l'autre est long et de cou- leur d'acier. Les flancs sont argentins, et les nageoires grises. Celles-ci , à la queue fourchue près , ont des rayons courts et peu divisés. Les ventrales peuvent à peine se i^ommer nageoires , tant elles sont courtes. La ligne laté- rale est près du dos et parallèle au dos. Ce hareng se trouve sur les côtes do l'Afrique vers la Guinée. Le docteur 520 HISTOIRE NATURELLE Isert me l'a envoyé d'Acare , posses- sion danoise en Afpiqne. Il me manda qu'aux mois de juin et de juillet il s'y trouvoit en si grande quantité , que quarante pièces ne se vendoicnt que six liards. Les Danois de l'Afrique le nom- ment sud ; les autres nations euro- péennes lui donnent le nom de Hareng africain, LA BANDE D'ARGENT, CLUPEJ ATHERINOIDES. La large bande argentine des deux côtés , distingue cette espèce de harengs de toutes les autres. Il a douze rayons dans la membrane branchiale , quatorze dans la nageoire de la poitrine , huit dans celle du ven- tre , trente - cinq dans celle de l'anus, la queue en a vingt- deux, et la na- geoire dorsale onze. Le corps est tendu et comprimé, la tête est petite ; sans écailles, et se ter- / DE LA BANDE D'ARGENT. 32 1 mine en pointe obtuse. L'orifice delà bouche est très -large, la mâchoire su- périeure est la plus longue , et les deux mâchoires sont armées de plusieurs rangées de petites dents. La langue est peu large, épaisse, et, de même que le palais, unie. Les os des lèvres sont étroits et dentelés , les yeux sont grands , la prunelle est noire , l'iris orange , et les narines sont simples. L'ouverture branchiale est large, et la membrane en est couverte. Une ma- tière brune et visqueuse , qui se trouve sur la peau , perce à travers les écailles , qui sont argentines. La ligne latérale est voisine du dos , et lui est parallèle. L'anus est plus près de la tête que de la queue , qui est fourchue. Les nageoires du ventre sont courtes , celles de l'a- nus sont longues et écailleuses. Les rayons sont à quatre branches, à l'ex- ception des premiers. Ce poisson se trouve tant aux deux Indes que dans la mer Adriatique. Poissons. VI. . 28 lÊ ,t 7)11 HISTOIRE NATURELLE Di unniclie le txouva à Singania et dans le port de Spalatro eu Dalmatie , et moi , je Tai reçu de Surinam et de Tranquebar. Il est difficile de ne pas confondre deux objets, qui ont beau- coup de ressemblance. La bande argen- tine qu'il a de commun avec le prester ou Tatherine , est cause que les pê- cheurs d'Italie le vendent sous le nom de ce dernier. Il a six pouces et plus de longueur. Il a la chair grasse et de bon goût -, on le mange frais et salé. J'ai reçu ce poisson de M. John^ de Tranquebar , avec la remarque que l'on ne le trouve que dans la mer, mais en grande quantité j qu'on le prend en toute saison ; que les Malabars l'esti- ment fort peu , parce qu'il a beaucoup d'arêtes -, et que les Européens de là- bas ne l'estiment pas non plus, parce qu'ils ontdeplusgrosetdemcilleiirspoissons. Ce poisson est nommé : £n langue malabare; Narum et Rw rawa^. DU HARENG DE MALATîAU. 3:^3 "En ItaVie , Atherine, En France, Bande d^ Argent, JEéïi AWemagnef Silberband. Et en Angleterre , SUver-Striped-Har" ring» Brtlnniche croit que Fargentine do Gronov est notre poisson , mais cette conjecture est mal fondée, car cet au- teur a décrit la bouche de ce poisson sans armes , et n'a donné que huit rayons à la membrane branchiale , et vingt -quatre seulement à la nageoire de Panus, sans faire nulle mention de la bande argentine. LE HARENG DE MALABAR , CLVP EA MJLABARl C US. Ce hareng -ci se distingue du sui- vant, par sa mâchoire inférieure re- courbée, et des autres, par sa longue nageoire de l'anus. Ce poisson a huit rayons dans la membrane des ouies, quatorze dans U i- ' I 3'2\ HISTOIRE NATURELLE nageoire de la poitrine , sept dans celle du ventre , trente- huit dans celle de l'anus, vingt- deux à la queue, et dans la nageoire du dos huit. La bouche est armée de dents très* fines. Les os des lèvres sont étroits , longs et dentelés. Les opercules sont sans écailles , unis et composés de plusieurs feuilles. L'ouverture branchiale est large, et la membrane des ouies est couverte. Les écailles sont grandes , la ligne la- térale est proche du dos, et l'anus est placé au milieu du tronc. Le dos est rond, et le ventre aigu ou tranchant. La nageoire dorsale , celle de la queue et celle de l'anus sont grises, la nageoire pectorale et celle du ventre sont bleues. Leurs ra5''ons sont mous et à plusieurs ramifications , excepté les premiers , qui sont simples et roides. Sur la couleur DU HARENG DE MALABAK. 325 argentine du dos ^ on appcrçoit des ta- ches jaunes. J'ai reçu , il n'y a pas long- temps, ce poisson de Tranquebar. M. John qui me l'a envoyé , m'écrit en même temps qu'on le pêche pendant toute l'année aux côtes de ces environs ; que sa pêche étoit d'aussi peu de conséquence que sa chair étoit bonne ; qu'à cause de la quantité d'arêtes personne ne le man- geoit , sinon les pauvres Nègres. Au reste, dit M. John, il n'entre jamais dans les rivières , et ne devient pas grand. Les Malabares le nomment Adu^pw Adtpuruwai. Les Allemands, Malabarishe Hering, Les Français, Hareng de Malabar, Et les Anglais y Herring of Malabar, 1 • :^i m' M», mm mi tttt^.ft-ummm ' •--*-. ,.».»^ii^^ ,i^.^t^Fr*nr9^f^^n.Vtzrv}i&li f!i^ » ! ( I-E HARENG A NEZ, CLVPEJ IfJSVS. . Le bec, ou la pointe de la ini. ue ce poisson. -'""e..«„.-,.Xd^:re:de':" quelle en ont cliam... . ■ ^"^ ''' M en compte seize. ^ "rifice de la boi,cI,e e,t nelit . lloaaiTn^ l„. „« i . ^ "^"^ peut et «"lie, les mâchoires sont il»»,' Jongnonr. Wejne I-es narines sont simples. . «t''-fa„„tre'^"'""^^^'"°- .a'nldtrorSr'--- "^^ '*e, qui 'e Ions e la ti ci- el e dis- riar. ' i ire du t de Ici tans ia ^it et nêine ^ une loire est DU HARENG A NEZ. 5'J7 La ligne latérale est droite et des- cendante. L'anus est un peu ^ ^is éloigné de la tête que de la nageoire de la queue. Le dos est bleu, le ventre et les flancs sont argentins. Les rayons sont mous et à plusieurs ramifications. Ce poisson , selon M. John , n'atteint pas la longueur de plus de huit pouces, et, de même que le précédent , il ne sert de nourriture qu'au pauvre , à cause de la quantité d'arêtes , et , qui plus est, sa chair doit être mal saine-. On le prend pendant toute l'annt^e avec des filets , tant dans la mer qu'aux embouchures des rivières, mais en pe- tite quantité. Ce poisson se nomme : En langue malaie, Poikutti. Rn allemand, Nasenherîng, En français, Hareng à nez. Et en anglais, Nosen^Herring, FIN DU TOME SIXlJ^ME. "TT- '.. "^T • ^ ^ W -.■^ fi -et» f h .f