IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) {./ .*\^ .^1^^ 4^ y 1.0 2.5 1.1 S 134 *■■ Z IÂ& 12.0 u HJ 1^ IIIIMi^ ' < 6" ► Hîotographic Scmces Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14S80 (716)S72-4S03 ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Tachnical and Bibliographie Notaa/Notaa tachniquaa «t bibliographiqrjca Tha Instituta bas anamptad to obtain tha baat originai copy avaiiabla for fiiming. Faaturaa of thia copy which may ba bibliographicaily uniqMa, which may aitar any of tha imagaa in tha raproduçtion. or which may aignificantly changa tha uaual mathod of fiiming, ara chacicad balow. □ Colourad eovara/ Couvartura dd coulaur r~~| Covara damagad/ D D D EZl Couvartura andommagéa Covars raatorad and/or iaminatad/ Couvartura raatauréa at/ou paliicuiéa n~| Covar titia miaaing/ La titra da couvartura manqua Coiourad mapa/ Cartaa géographiquaa an coulaur □ Coiourad ink (i.a. othar than blua or black)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) 0 Coiourad plataa and/or illuatrationa/ Planchaa at/ou illuatrationa wn coulaur □ Bound «vith othar matarial/ Raiié avac d'autraa documanta 0Tight binding may cauaa ahadowa or diatortion along intarior margin/ Lareiiura sarréa paut cauaar da l'ombra ou da la diatoraion la long da la marga intériaura Blank laavaa addad during raatoration may appaar within tha taxt. 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' ^^'■Ir.èi'jàiM^ltÂm: ■ »-iV'" i Kl: tajLa>rjTA>i a • *.*»»-' >.'•> -r !«• «1»,- r' ',r * '1T '^ .*• » X "VI .L la, ;" ■ ■ — -^'.i-t- I 'if- ** *'i / r-l- M -jiï. , , ' >> •«iî *tv^' '^'"'^-.ffl 5^^:;\ .#---,- #; ^«/a:. . i *" ^^*' V» Demeure tfem^. Il i- \ 'l\ r » . MkiMol'*'!' ^"«•»- •.♦- ••--<* •»x»-»»i ,•«►,••4,».. «r»»-^t <(■ » •— • )) Eii Qh À DR \:V } DE.? . ■♦ " .."i- ■■4. »»■» >ii»«i- » « —>»»«*.W«* ■».«>— ». I » 11 «.^mm» PI mm ttH'^'»-t^?? i:)fî(^-i;:i:Miin . r»!* 5' * , *•• fr t**' ' :.*"^'*o ■■- N. „•■,*■'. ■•••■■ ■'• \ ■ ^■' .( '• \-ypîijiài«^ dî f«*% tlu chien ,.octit ili; cHp?- dit BeW. ,*>''• ^'^^^ f/.v/rr /.>Mp eich<^4ii ; A%'to la foruciti' d#;iiiiJ;ià«sii«û èe\d\ tirais toor 'i t\ i II ''V ^'1 1 j«.- -\ni:.:- -i3^- '- \.\ ■^ fr''>""^i*flff! ^im ■ii: i w » « I r » - ■• f- I '■♦■ ■■lit t, ■"■ M V*'.,. --'^ , ;.- ; ■ ' f »• ■ É • : ,■ ■*"*...■■• .. >>I rr::-r:^-'V'-:.--/r:^<.;^F'^ic^'- ■ y:,. h -;/; i*>i '.tf '10 H- I ,4? 4< ^^>: ^1: ■'4 HISTOIRE NATURELLE DES QUADRUPÈDES.-' l M A ) <^ n . < ( SUITE DU XIII» GENRE. -' * f iM 11 '■■''■y I-E CHACAL ET L'ADIVE. Quoique Tespèce du loup soit fort voisine de celle du chien , celle du cha« cal ne laisse pas de trouver place entre les deux ; le chacal ou adive , comme dit Belon , esthète entre loup et chien ; avec la férocité du loup , il a en ef- fet un peu de la familiarité du chien : sa voix est un hurlement mêlé d'aboie- ment et de gémissemeus *, il est plus criard que le chien , plus vorace que lo loup ', il ne va jamais seul , mais tou^-; Quadrup.iy. "% 3 i W j -■ t 'à 1 Ih"^ '^ HÎSTOTIIE NAtURELLF. jours par troupe de vingt , trente ou quarante; ils se rassemblent chaque jour pour fairo la guerre et la chasse ; ils vivent de petits animaux , et se font redouter des plus puissans par le nom-* bre j ils attaquent toute espèce de bé- tail ou de volailles presque à la vue des hommes; ils entrent insolemment, et sans marquer de crainte , danc les ber-^ geries , les ëtables, les écuries , et lors- qu'ils n'y trouvent pas autre chose, ils ^évorent le cuir des liarnois , des bot^ tes, des souliers, et emportent les la- nières qu'ils n'ont pas le temps d'ava- ler. Faute de proie vivante , ils déter- rent les cadavres des animaux et des hommes ; on est obligé de battre la terre sur les sépultures , et d'y mêler de grosses épines pour les empêcher de la gratter et fouir ; car une épaisseur de quelques pieds de terre ne suffît pas pour les rebuter ; ils travaillent plu- sieurs ensemble , ils accompagnent de cris lugubres cette exhumation , et D U C H I E N. ' 5 lorsqu'ils sont une fois accoutumés aux cadavres humains , ils ne cessent de courir les cimetières , de suivre les armëes, de s'attacber aux caravanes: ce sont les corbeaux des quadrupèdes ; la chair la plus infecte ne les dégoûte pas; leur appétit est si constant, si véhément , que le cuir le plus sec est encore savoureux , et que toute peau, toute graisse , toute ordure animale leur est également bonne. L'hyœueace même goût pour la chair pourrie; elle déterre aussi les cadavres , et c'est sur le rapport de cette habitude que Ton a souvent confondu ces deux animaux y quoique très-différens l'un de l'autre, li'liyœne est une béte solitaire , silen- cieuse , très-sauvage, et qui quoique plus forte et plus puissante que le cha- cal , n'est pas aussi incommode , et se contente de dévorer les morts sans troubler les vivans , au lieu que tous les voyageurs se plaignent des cris, des vols et des excès du chacal; qui réunit i Y 7 i ; , ,i I -1 li ' â:- »»» "*' T. IJ I \jiir-'j ■ -■-" çjtf"-,< f ^ îl HISTOIRE NATURFLLÎ5 Vimpuctence du chien à la bassesse da loup , et qui , participant de la nature desdeuK, semble n'être qu'un odieux compose de toutes les mauvaises qua~ lités de l'un et de l'autre. .;>r> lox t Il se pourroit que l'adive ne fût que le chacal privé dont on auroit fait une race domestique plus petite y plus foible et plus douce que la race isauvage; car l'adive vcst au chacal à- peu-près ce que le bichon ou petit chien barbet est au chien de berger ; cepen- dant comme ce fait n'est indiqué que par quelques exemples particuliers , que Tespèce du chacal en général n'est point domestique comme celle du chien , que d'ailleurs il se trouve ra- rement d'aussi grandes différences dans une espèce libre , nous sommes trèfi- portés à croire que le chacal et l'adive sont réellement deux espèces distinc- Il paroit par les écrits des voyageurs qu'en Arménie ^ eu Cilicie , en Perse ■vA" '"':'"'l."''' rs '' nV CHIEN. ' ■ 5 et dans toute la partie de l'Asie que nous appelons le Levant, où cette es- pèce est très - nombreuse , très-incom- mode et très- nuisible , ils sont commu- nément grands comme nos renards qu'ils ont seulement les jambes plus courtes , et qu'ils sont remarquables par la couleur de leur poil', qui est d'un jaune vif et brillant : c'est pour cela que plusieurs auteurs ont appelé le ebacal loup doré, "En Barbarie, aux In- des orientales , au Cap de Bonne-Espé- rance, et dans les autres provinces de l'Afrique et de l'Asie , cette espèce paroît avoir subi plusieurs variétés ; ils sont plus grands , dans ces pays plus chauds , et leur poil est plutôt d'un brun roux que d'un beau jaune, et il y en a de couleurs diflerentes. L'espèce du chacal est donc répandue dans toute l'Asie , depuis l'Arménie jusqu'au Ma- labar , et se trouve aussi en Arabie , en Barbarie , en Mauritanie , en Guinée , 6b dans les terres du Cap ^ il semblo fM -V 'm. ;f?as!«Sî;«Bi»-^i j ■ *•*«.- ■<'>»-ï nf^ W' ^•? - h:- r ■ i I I B HISTOIRE NATURELLE qu'elle ait èié destinée à remplacer celle du loUp , qui manque ou du moins qui est très-rare dans tous les pays chauds. Cependant^ comme Ton trouve des chacals et des adives dans les mêmes terres; comme l'espèce n'a pu être dénaturée par une longue domesticité^ et qu'il y a constamment une diffé- rence considérable entre ces animaux p :)nr la grandeur et même pour le na- turel, nous les regarderons comme deux espèces distinctes , sauf à les réunir lorsqu'il sera prouvé paf le fait, qu'ils se mêlent qt produisent ensemble. li E L O U P. liE loup est l'un de ces animaux dont l'appétit pour la chair est le plu» véhément ; et quoiqu'avec ce goût il ait reçu de la nature les moyens de le satisfaire y qu'elle lui ait donné des ar- mes ^ de la ruse ^ de l'agilité , de la force ^ I 'W. P t . < _4 •—.«*.••-,.•■ • ••"t". »"•■»■.•*' Jf^' m -i- tf/f^' ^'•" * . î;i*ï.hv,|l^ ■^. XOr», I ''■■■ m- W: W ■ M' ' 'T 4.- ♦ ■»-,'. j;,pl*i»'- ■|^' -■à; l^ï 'jj-»' m H W >';.''-"'""■ ■ ',*-'>'i.>'|-»'-J -' r t^ >««•' •it^-* #. Mo.»ïV' -i >i<^ •ïr^' èlH ■. •■ .■ «"T — ■^T^^^T'^-D» »;-îfîTul?:fii;.,.:«i^ lu -,;;«■■■ ::.;-?-l;i:, ,:*:.v. ,, ^W^-iiH- ■'V ;>«(>■•' -• 1 éf^rv^ ^ï«f :^««f*ïUt ■Vf^ t* r-**».- »*'>'VH # ■nè'^^H* p-4, f ï ■«>-^^*».(#-* 7i (if*,^ i^ Ukl >';.^- .':vv Li,.J: m'^ ■.v; ucîU-i:n 'w^f'-*-^*-,??^.'?; '*»i''- t<.*ii-w''^>'.- n^ -»-^', •* Mm ■ V V » •.!,< '.•..;■*-•■*< fi »à; rhi»; '^ >j';»f 'il:,:;.;--,*', uic^ ■ «. . ' i ■■{ •■ ; ■( ,t'-î* MVhi .it'Vv. -U». ■ ; : 'ï ■ .. s;; „ ;'^;>;,^vuî '"f "■• \iu>.- ;•• .v( *^!' * ■* ;»■• (V""-)!!' -.^ < .'?»! «•.'»; M<,- ;t< C i • .t.C- -,:•., i'* h ?» ~w ■-., » ■ » ■» f- > » ' *, ■ - ' >. ". ■■' . .. • • .,.-•', ■ Cl-:: ... ; 'N.' I ► — f— r^ ^1 • i \ li I 4 i ,■ " ' ' j "v • ram.jr ^^7 m* 40^^ ^'.:-m If. ^ *»- r»"» 'y mm . ■j**i D ir C QIBK. ' f font te qui est nécessaire en nn mot pour trouver , attaquer , vaincre , sai- sir et rtévorer sa proie ; cependant il meurt souvent de faim , parce que l'homme lui ayant déclare la guerre , l'ayant même proscrit eu mettant f les petits chiens , les che« vreaux ; et lorsque cette maraude lui réussit f il revient souvent à la charge l-k k -"■'»:,». «•• *^4^' • ■'t*. .■■•''■^'"' ail*" i^'-"4 fh f ' HISTOIRE NATURELLE jasqu'àcequ'ayantëtf^ blesse ou cba^so et maltraite par les hommes et les cliicns, il se recèle pendant le jour dans son fort, n'en sort que la nuit , parcourt la campagne , rôde autour des habitations , ravit les animaux; abandonnés, vient attaquer les berge- ries, gratte et creuse la terre sous le» portes , entre furieux , met tout à mort avant de choisir et d'emporter sa proie. Lorsque ces courses ne lui pro- duisent rien , il retourne au fond des bois, se met en quête, cherche , suit à la piste , ehasse ^ poursuit les animaux sauvages, dans l'espërance qu'un autre loup pourra les arrêter, les saisir dans leur fuite , et qu'ils en partageront la dcpouille. Enfin, lorsque le besoin est extrême , il s'expose à tout ,il attaque les femmes et les enfans, se jette même quelquefois sur les hommes, devient furieux par ces excès , qui finissent «rdiuaircment par la rage et la mort. Le loup , tant à l'extdrieur qu'à fin- ?X1 — i-i„. awii.^..^^ -.^if/J ». < 1 "^•*'DU CHIEN. -•• *% ierienr y ressemble si fort an chien , qu'il paroit être modèle sur la même lorme -, cependant il n'o£Pre tout au plus que le revers de l'empreinte , et ne présente les mêmes caractères que sous une face entièrement opposée : si la forme est semblable y ce qui en ré- sulte est bien contraire ; le naturel est si différent, que non - seulement ils sont incompatibles, mais antipathiques par nature , ennemis par instinct. Un jeune chien frissonne au premier as- pect du loup ; il fuit à l'odeur seule , qui t quoique nouvelle , inconnue , lui répugne si fort , qu'il vient en trem- blant se ranger entre les jambes de soa maître. Un mâtin qui connoît ses for- ces y se hérisse , s'indigne , l'attaque avec courage , tâche de le mettre en fuite, et fait tous ses efforts pour se dé- livrer d'une présence qui lui est odieu- se ; jamais ils ne se rencontrent sans se fuir ou sans combattre, et combat- tre à outrance jusqu'à co que la mort ï' \ I '^''■•t^i.fJt"' " iP?'-" ' ■'f. vw!p^*y /Il Y HISTOIRE NATURELLE attire. Si le loup <\it le plus fort ,il dé- chire , il dëvore sa proie ; le chien au contraire , pluA généreux , se contente de la Tictoiro, et ne trouve pas que lo corps d'un ennemi moré sente bon; il l'ar bandunne pour servir de pâture aux corbeaux , et même aux autres loups, car ils s'entre-dé vorent ; et lorsqu'un loup est grièvement blessé y les autres le suivent au sang et s'attroupent pour l'achever. ...,.,. ... Le chien , même sauvage , n'est pas d'un naturel farouche \ il s'apprivoise aisément, s'attache et demeure fidèle à son maître. liC loup pris jeune se prive , mais ne s'attache point ; la na- ture est plus forte que l'éducation ; il reprend avec Têge son caractère féro- ce , et retourne , dès qu'il le peut , à son état sauvage. Les chiens , même les plus grossiers, cherchent la compa-* gnie des autres animaux ; ils sor * n • ; n- rellement portés ;' les suivre et ' ' • tv compagner ; et c'est par instinct seul | B^«*. «, ,..1» . D U C H T E U. 1 1 et non par éducation , qiiMU 8&vent conduire et garder les troupeauiL T'O loup est au contraire ronnnmi de toute 8ociëtë> il ne fait pas même compagnie à reux de son espèce ; lorsqu'on les voit ]*)l' sieurs ensemble y ce n'est point une société de paix y c'est un attroupement de guerre » qui se fait à grand bruit avec des burlemensififfreux, et qui dé- note un projet d'attaquer quoique gros animal | comme un cerf > un bœuf , ou de se défaire de quelque redoutable mâtin. Dès que leur expédition mili^ taire est consommée > ils se séparent et retournent en silence à leur solitude. U n'y a pas même une grande habi- tude entre le mâle et la fc«eUe , ils ne se cherchent qu'une fois par an» et ne demeurent que peu de temps ensem- ble. C'est en • hiver que les louves de- viennent en chaleur : plusieurs mâles suivent la même femelle , et pet at- troupement est encore plus sanguinai- re que le premier ^ car ils se U diapi^' 4 W"" * ï "..-.'■. PiWJH •■♦î-îT' ^«,-»*"^ rr*n„9f^ 12 HISTOIRE NATURELLE tent cruellement, ils grondent^ ils frJ' missent , ils se battent , ils se déchi- rent , et il arrive souvent qu'ils met- tent en pièces celui d'entr'eux qu'elle a prëfëré. Ordinairement elle fuit long- temps , lasse tous ses aspirans , et so dérobe pendant qu'ils dorment, avec le plus alerte ou le mieux aimé. La chaleur ne dure que douze ou quinze joura , et commence par les plus vieilles louves ; celle des plus jeunes n'arrive que plus tard. Les mâles n'ont point de rut marqué , ils pourroient s'accoupler en tout temps j ils passent successivement de femelles en femelles à mesure qu'elles deviennent en état de les recevoir ; ils ont des vieilles à la fin de décembre , et finissent par les jeunes au mois de février et au commencement de mars% Le temps do la gestation est d'environ trois mois et demi , et l'on trouve des louveteaux nouveaux-nés depuis la fin d'avril jus- qu'au mois de juillet -^ « DU CH t EN. : l3 ç.rliiprsqpe }es louvç8;so^( prêtes à me;t- tre bas , elles cherchent 9U fond da bois un fort , un endroit bienfonrxë ^ .lu mi^ lieu duquel elles applanissent un es- piacç asse^ considérable, en coupant, en arrachant les épines avec les dents ; elles y. apportent ensuite i^ie grande quantité de mousse , et préparent un lit commode pour leurs petits ; elles en font ordinairement cinq ou six , quel- queibis sept , huit ell;,mênie neuf, et ja« niais tmoins de troi^ ; ils naissent lea yeux fermés comn^e; l^s chiens ; la mère les alaite pendant quelques se- |naine§ , ; et leur apprend bientôt à manger de la chair, qu'elle leur prépare en la mâchant, Qi^çlquç temps après elle leur apport^ , des mulots, des le*- vreau^ , des perdrix ^ des. volailles vi- vantes ; les louveteaux commencent par jouer avec elles, et unissent par les étranglçr , la louve, (Bnsuite les défdu- me , les écorche ,. les déchire , et en donne une part à ehacun. Ils ne sor- Quadrup. IV^ 3 'l*t^ / J l4 HIsfÔIÀÈ NÂTÙlCÈLLK fétfC du !bH OÙ ils ont piié Mmince ^tt'ati iWtft de ait semniiies oà Aénà. itoo»; ils arai'^ilt'àlbt^ fonr itiè^> ^ )é& ihène boiM dahif ^ùelfque trôiiù^'ai^bt^ Où à ^lqtt« ttiâi^ irtàiisirté' -, élte feé* rtt» tilii^né àtt ^t« ^ du lëèoMige à se rëoéTèl^ ftilléuïts' làtsq^ëffé crtdiit quelque dâttt^ j^(^. ITs lài sttiVéUt «{«H' pèncfout jfrlù'^ iriôuf^ mof^. Quisnd oh' l^ attaqué, elle les d^feAd de iétLÎtsÉééfbttés, etihêftiè ItVcto futeUt : quoique dW Ibs àUfi^eà fèfirips' élfè soit y eOktimé tètitbs les* fé^ iheWc^ , plus ti^Mè qu«^ le ttiâlb , lorsu ^'éîïéàfdfeK pê^ts'ëlle devîeht iutrë*. plie f BiSmhlë lië rieii craindre pùttt èllfe , et é^ô±po»è à tOtt« pour M tô^i't^^, ItUàSf flè^ l-AbàndonUént^ils qUt^ qualid léut éducâiltion est faite , quaM i& se flÀenteUt ààiet forti poUr n'àvoii' plus bpliOi^ db Secours -, c'est oMinaifëméïit t dam ittois oUuU an , ïo^squ'iBr oAtrë- fii'HlëuIrsprêithi^s' dents, qni tbtUbètft àsi:t nioià;etl0i«qù^il8dtltà^qni^ laibt* eè^dé^ii'Ulefft^tî^'talbxl^j^ftui'lii i/àji^i^ i •^^^^r: , DU CH l^N. / 1$ Lies mâles et les femelles sonteijL dtat d'engendrer à Tâge d'environ deux ^ns. Il est à croire que les femelles , comme dfLii^ presque toutes les autres espèces > sont à cet égard plus précoces que le^ mâles : ce qu*il y a de sûr , c'est qu'elle» ne devieniieivt en chaleur tout au plu- tôt qu'^u second hiver de leur vie , ce ^ui suppose dix-huit ou vingt mois d'â- ge , et qu'une louve que j'ai fait élever n'est entrée en chaleur qu'au troisièmç ^iyer ^ c'est-à-dire , à plus de deux ans et demi. Les chasseurs assurent que dans toutes les portées il y a plus de mâles que de femelles ; cela confirmo cette observation qui paroit générale^ du moins dansçjBs climats , que dan» toutes les espèces ^ à commencer par ce^e de l'homme , 1^ nature produit plus de mâles que de fei^nelles. Ils disent aiisfi qu'il y a des loups qui dès le temps de la chaleur s'attachent à leur femelle . l'accompagnent toujours jusqu'à qe qu'elle soit sur le point de mettre bas^ >. !l - li-.VT'j 'Th'.wr"" ■7^-; .vî ipfxr HISTOIRE îîATURELLB qu'alors elle se ddrobe , cache, soigfién- sèment ses petii;s , de peur que' leur père ne les dévore en naissant j mais que lorsqu'ils sont nés , il prend de Vètî- fection pour eux , leur apporte à m&n-' ger, et que silamère-vientàmaiiq^cry il la remplace et en prend soin comme elle. Je ne puis assurer ces faits ; qui nie paroissent même un peu cohtradio* toires. Ces animaux qui sont dçiix ou trois ans à croître , vivent quinze ot^ vingt ans ; ce qui s'accorde encore avec ce que nous avons observa sûr beau* coup d'autres espèces , dans lesquelles ]e temps de l'accroissement fait la isep- tiëme partie de Ik durée totale de la vie. Lesloupsblaiicbièsent dans la vieillesse, ils ont alors toutes les dents usées. Ils dorment lorsqu'ils sont rassasiés ou fa- tigués , mais plus le jour que la nuit , et toujours d'nh sommeil léger ; ils boi- vent fréquemment , et dans les temps de sécheresse , lorsqu'il n'y à point Tl'eaudans les ornières ou dans les vieux .* '>,i '' DU C HIEN. ' 17 troncs d'arbres , ils viennent plus d'une fois par jour aux mares et aux ruis- seaux. Quoique très-voraces , ils sup- portent aisément la diète j ils peuvent passer quatre ou cinq jours sans man- ger , pourvu qu'ils, ne manquent pas eau. Le loup a beaucoup de force, sur- tout dans les parties antérieures du corps , dans les muscles du cou et de la mâchoire. Il porte avec sa gueule un mouton , sans le laisser toucher à terre ^ et court en même temps plus vite que les bergers , en sorte qu'il n'y a que les chiens qui puissent l'atteindre et lui faire lâcher prise. Il mord cruellement, et toujours avec d'autant plus d'achar- nement qu'on lui résiste moins , car il prend des précautions avec les ani- maux qui peuvent se défendre. Il craint pour lui , et ne se bat que 'par néces- sité , et jamais par un mouvement do courage : lorsqu'on le tire et que la balle ui casise quelque membre , il crie , et '■«*■'■*'" • ^wrt*li -HVi-. >Ti*«i-' . -. ■ x,/. .. ..j»*- ■- l8 HISTOIRE NATURJILLB cependant lorsqu'on Fachève à cpiip4 de n , il ne se plaint pas comme It chien j il est plus dur , moins sensible , plus robuste ) il marche , court , rôde des jours entiers et des nuits ^ il est in- fatigable , et c'est peut-être de tons let animaux le plus difficile à forcer à la course. Le chien est doux et coura- geux ; le loup , quoique féroce , est ti- mide. Lorsqu'il tombe dans un piëge , il est si fort et si long-temps épouvan- te , qu'on peut ou le tuer sans qu'il se défende , ou le prendre vivant sans qu'il résiste ; on peut lui mettre un collier y l'enchaîner^ le museler, le conduire ensuite par-tout où l'on veut sans qu'il ose donner le moindre signe de CQlère ou même de mécontentement. Le loup a les sens très-bons, l'oeil , l'oreille , et sur-tout l'odorat ) il sent souvent de plus loin ^u'il ne voit : l'odeur du paruagp Vattire ^ppltis d'une lieue ; i( sen^ ai;|9s| 4e loin les animaux yiy^ns, ^1 \cpipM^^ ■''•^-»-t*n»v. -*«%-**- -^idi^- s«»^ ■■ v«4#.i, ,, DU CHIEN. 19 4111X portées. I40f8qu'il vei»! sortir di^ bois , jamais il ne manqua cle |>re^dr9 le vent ; il 8*arrêt|B sur la Usièire , ëvento de tous côtës; et reçoit aiu^î les éma- nations des corps morts ou vivons que le vent lui apporte de loin. Il prëfèr/t la chair vivante à la morte , et cepen^ dant il dévore les voieries ies plus ix^ fectes. Il aime la chair humaiiiey e% pent'ètre , s'il ëtoit le plus fort , n'ea mangeroit-il ppM d'autre. On f vu def lo^P^ suivre les arm^e» , arriver en iiombre à 4^ champs de bataille o^ l'on n'avoit enterré que Béi^Ugemmeni^ les corps ) les découvrir , les dévores avec ut|e iirisajtiable avidité, eit aes m^ mes loups ., f^ccoutuméa jk la chair hur n^f^iUfE^ , se j^ter ensuite sur les hommes^ gttaqi^^pr le berger plutôt que le Ixon- peau , dévorer 4^8 femmes , emporter des enfiins , ^jLç. L'on a appelé ces mau- vagUlpupSy Iç^ps garot^x, o^^tjèfr^re, lpHp3 ^ont il ^ut se gi^r. Q^ Ç3t4p^cpbl\g)é qu^l^H^feift i'^' É«'.V..-.i- ■: -.« J?^-..,.. , j^. -*.1v^*^i jK> HISTOIRE NATURELLE mer totit un pays pour se défaire ries loups. Les princes ont des équipages pour cette chasse , qui n'est point dé- sagréable, qui est utile , et même né- cessaire. Les chasseurs distinguent les loups en jeunes loups , vieux loups , et grands vieux loups ; ils les convoi ssent par les pieds , c'ost-à-dire par les voies , les traces qu'ils laissent sur la ten^e : plus le loup est âgé y plus il a le pied gros ; la louve Ta plus long et plus étroit , elle a aussi le talon plus petit et les ongles plus minces. On a besoin d'un bon limier pour la quête du loup > il faiit même l'animer , ^encourager y lorsqu'il tombe sur la voie ; car tousle.9 chiens ont de la répugnance pour le loup , et se rabattent froidement. Quand le lonp est détourné y on amène les lévriers qui doivent le chasser , on les partage en deux ou trois laisses ^ on n'en garde qu'un pour le lancer , et on mène les autres en ayant pour servir de j:elfti3. On lâche d^onç d'abori vi ■^V,.ijQg|î>»"**" 'C-i»:^,- -stf-fi»^^. !« DU CHIEN. at les premiers à sa suite , un homme à cheval les appuie ; on lâche les seconds, à sept ou huit cents pas plus loin, lors- que le loup est prêt à passer , et en- suite les troisièmes lorsque les autres chiens commencent à le joindre et à le harceler. Tous ensemble le réduisent bientôt aux dernières extrémités , et' le veneur l'achève en lui donnant un.' coup de couteau. Les chiens n'ont nulle ' ardeur pour le fouler , et répugnent si fort à manger de sa chair , qu'il faut * la préparer et l'assaisonner lorsqu'on veut leur en faire curée. On peut aussi' le chasser avec des chiens courans ^ ' mais comme il perce toujours droit en avant , et qu'il court tout un jour sans être rendu, cette chasse est ennuyeuse,^ à moins que les chiens courans ne, soie|it soutenus par des lévriers qui le saisissent, le harcèlent et leur donnent [ le temps de l'approcher. ^ Dans les campagnes , on fait des bat- tues à force d'hommes et de mâtins ^ ou \\ iJ ^liï n 0 n i tà ! I i aa HTSTQIJ^Ç ÎÎA.TUJIELLB tend des piëgcs , on présente des ap- pâts , on fait des fosses , on répand det boulettes empoisonnées ; tout cela nVmpêclie pas que ces animaui: ne soient toujours en même nombre, sur- tout dans les pays où îl y a beaucoup de bois. Les Anglais prétendent en avoir p^rgé leur île , cependant on m'a as- Bviré qu'il y en avoit en Ecosse. Comme il y a peu de bois dans la partie mério* djonaJjB de la Grande-Bretagne , on • e|i plus de facilité pour les détjrqjrp. ta. cpuleijir et le poij de çci9 «nxmiiifuc cjian^ent suivant )o9 di jTérens climats , et varient quelquefois 4«•?<)«?•,■»««* 1/ i ^4 HISTOIRE NATVRELtE ■T^h^no L. H Y iE N e:''"'"''?'' »»'"ft:i '.'I'» , ■/% ■:"!*'* 1/ n Y iE N E est peut-être le seul do ibus les animaux quadrupèdes qui n'ait que quatre doigts , tant aux pieds de devant qu'à ceux de derrière ; elle a^ comme le blaireau, une ouverture sous la queue , qui né pénètre pas dans Vin- tërieur du corps ; elle a les oreilles longues , droites et nues , la tête plus carrée et plus courte que celle du loup ; les jambes y sur^tout ôelles de derrière, plus longues ; les yeiix places comm6 ceux du chien ; le poil dii corps et la crinière d'uhe touleur gris obscur , mêlée d'un peu ae fauve et de noir , avec des ondes transversales et noirâ- tres ; elle est de la grandeur du loup et paroit seulement avoir le corps plus court et plus ramassé. Cet animal sauvage et solitaire de* meure dans les cavernes des monta- gnes ; dans les fentes des rochers ou N 5 *- .' a \ ' I ? 9 seul de qui n'ait pieds de ; elle a^ ure sous ans Vin- oreilles été plus u loup \ crrière, comme 3S et la )bscur'^, e noir , noirâ- lu loup ps plus ire de- monta- lers ou dans les tannières qu'il se creuse lui- même sous ia torre : il est d'une natu- rel fërQce , et quoique pris tout petit , il ne s'apprivoise pas ; il vit de proie comme le loup , mais il est plus fort et |)aroit plus hardi ; il attaque quelque- fois les hpmmes , il se jette sur le bé- tail , suit de près les troupeaux^ et sou- vent rompt dans la nuit les portes des ë tables et les clôtures des bergeries : ses yeux l)rillent dans Vobsdurit^ , et l'on prétend qu'il voit inieux la nuit que le jour. Si l'on e|i croit tous les naturalistes , son çri ressemble aux sanglots d'un homme qui , vomiroit avac eQort, ou plutôt au mugiissement du veau, comme le dit Kœnusfer, të- anoin auriculaire. .^' *. "f.^ ,, . li'hyssfie se défend d'u.lion, ne craint pas la panthère ', attaq:^e l'once , la« quelle, ne jeut lui résister j fcrsque la proie lui manque , elle créusej^ terre avec les pieds et en tiré par lambeaux les cadavres des animaux et des hom- Quadrup. IV. 9 s ; 1^ ! ') l A 7 \ 4 M > », } Il V \ 26 HISTOIRE NAtUAEÎLLK ïAé»i c[tié , (laits lés pajrd t(ù'éllé liàbité^» ôri éhtèïre ëgalement daiis lèé chàÀlpà. Oh \à tr6ûv6 dan!^ presque tous les èli~ ihats chauds de l'Afrique et dé TAMe , et il psttàîi ^ué ranimai appelé fiiràih à Madagascar , ^tii rèèàëmbïe au lôùp pat là égurè , mais qui ëàt ptûs gtànà , l^iùs fort et ptùâ crUel ^ pôurroit bien éiie fhfàïié, ,' n y à peu d'àiïiliiàùx stîr lesquels ou ait fait àûtaiit d'Kiâtôirè'é âîisûrdés que sur céîuî-ci. On à tfi^ qu'il savoir imiter la voix Humaine , retenir le nom des f>érgeïs , lés appeler , les cbarmér , lés arrêter, lés rénctre immobiles ; faire en. même temps courir lès' betgèrës , leur faîiVoublier leur troupeau, les rendre folles d'amour , &c.... I^oùt céfa peut arriver s^'ns Hyseiié, et je Ênis pour qù'dn ne me làssè pas le reproche que je vais fàii*^ à Wirie, qui paroi t avoif pris plaisir èi cÔim'piler et raconter ce^ îal)Te8. It existe; dànsïa partie £2 sucl dà r 1 /% t r t^ÊÊÊÊÊÊÊf i / 2S HIStOIRE NATURELLE aille culbuter du côte gauclie , comme un chien auquel on auroil blessé la jambe gauche de derrière. ■'""L'È-ïl-EN AÏÎd: » .•i-i%'^'*'- -• > r'.'vff Vf.; f^ -*■* ,«i>i: liE renard est fameux par ses ruses > et mérite en partie sa réputation j ce que le loup ne fait que par la force , il le fait par adresse , et réussit plus soU' vent. Sans chercher à combattre les chiens ni les bergers ; sans attaquer les troupeaux, sans traîner les cadavres, il est plus sûr de vivre. Il emplpie plus d'esprit que de mouvement : ses res- sources semblent être en lui-même ; ce sont , comme Ton sait , celles qui manquent le moins. Fin autant que circonspect , ingénieux et prudent , même jusqu'à la patience, il varie sa conduite; il a des moyens de réserve qu'il sait n'employer qu'à propos. Il veille de près à sa conservation j quoi- qu'aussi infatigable et même plus léger TA i '( l L.t,. ,^1 .E coin me lessé la l'k::^CA- 1 1 1 8 ruses , i 1 on j ce ; )rce , il as sou- tire les 1 ucr les 1 i lavres , | i >ie plus 1 es res- . nême ; i es qui t que fient , > irie sa îservc )OS. Il quoi- legcr DIT CHI EN. :r9 que le lonp, il ne se fie pas entièrement à la TÎtesse de sa course, il sait se met- tre en sûreté en se pratiquant uit asyle où il se retire dans les dangers pressans , où il s'établit , où il olève ses petits : il n'est point animal vaga- bond , mais animal domicilié. Cette différence, qui se fait sentir même parmi les hommes, a de bien plus grands effets , et suppose de bien plus grandes causes parmi les animaux. L'idée seule du domicile présuppose une attention singulière sur soi-même; ensuite le choix du lieu , Tart de faire son manoir , de le rendre commode , d'en dérober l'entrée, sont autant d'in- dices d'un sentiment supérieur. Le renard en est doué , et tourne tout à son profit ; il se loge au bord des bois , à portée des hameaux ; il écoute le chant des coqs et le cri des volailles ; il les savoure de loin , il prend habile- ment son temps , cache son dessein et sa marche, se glisse, se traîne, arrive H- 1 1 ^<^ t % 'tM -^mii,< .A .•* — «X*SS •■hr-;..j. I ^^..j^^-m-rft., k-» ■•*!*<9p||BW» ■-: .»i--.-'i/ir*r«; il 3o HISTOIRE NATURELLe et fait rarement des tentative^ inutile^. S'il peut franchir les clôtures, oi| passer par-dessous, il ne perd pas un instant , il ravage la basse-cour, il y met tout à mort, se retire ensuite lestement en emportant sa proie, qu'il cache sous la mousse , ou porte à son terrier ; il revient quelques momens après en chercher une autre , qu'il emporte et cache de même 9 mais dfins un autre endroit, ensuite une troisième, une quatrième , &c. jusqu'à ce que le jour ou le mouvement dans la maison l'fiver- tisse qu'il faut se retirer et ne plus revenir. Il fait la mêine manœuvre dans les pipées et dans les boquetaux oà l'on prend les grives et les bécasses nu lacet j il devaiice le piqueur, va de très-gran4 matin, et souvent plus d'une fpis par jour , visiter les lacets , les gluaux , emporte successivement les oiseaux qui se sont empêtres , les dé- pose tous en différens endroits , sur- tout au botrd ie^ cheiuias j dans les V. .A 1'-». 1.-, .Ï-. "•■'•fT- — s^- *ft. Hiwm^ «r^i^res , sous de la mousse , soiis uj^ genièvre, Içs j laisse quel<|aefois deu^ Qii trois jours , et sait piirfiût^ment letf Ketrouver au besoin. Il cbasse les Jeunes levreaux en plaine, saisijt quelquefoia les lièvres au gîte , ne les manquant jamais lorsqu'ils sont blesses , déterre les lapereaux dans les garennes , dëcoa- vre les nids de perdrix , de cailles » prend la mère sur les œufs, et détruit ime quftntitë prodigieuse de gibier. Le loup nuit plus au paysan^ le renard nuit plus au gentilhomme. La chasse du renard demande moins d'appareil que celle du loup ; elle est plus facile et plus amusante. Tous les chiens ont de la répugnance pour le loup , tous les chiens , au contraire , chassent le renard volontiers , et même avec plaisir ^ car quoiqu'il ait Todeur très-£brte, ils le préfèrent souvent ai| eerf , au chevreuil et ^u Uèyre. On peut le chasser ayec des l^ssets , des t I I V ! ^àJL.» ! i ,^<"-i»i -,.«•,. V^-a î \ 32 UISTOIRE NATURELLE se sent poursuivi^ il court h. son terrier ; les bassets à jambes torses sont ceux qui s'y glissent le plus aisëment : cotte manière est bonne pour prendre une portée entière de renards , la mère avec leâ petits : pendant qu'ella se dé- fend et combat les bassets , on tâcho de découvrir le terrier par-dessus , et on la tue ou on la saisit vivante avec des pinces. Mais comme les terriers sont souvent dans les rochers , sous des troncs d'arbres, et quelquefois trop enfoncés sous terre > on ne réussit pas toujours. La façon la plus ordinaire., la plus agréable et la plus sûre de chas-* ser le renard , est de commencer par boucher les terriers : on place les ti- reurs à portée, on quête alors avec les briquets; dès qu'ils sont tombés sur la voie , le renard gagne son gHe , mais en arrivant il essuie une première dé-' charge : s'il échappe à la balle , il fuit de toute sa vitesse , fait un grand tour , ot revient encore à sc»n terrier > oi£|pn le  ' -ynfcAjytS»* I ubiMmé -. -fr'.-»- -r.'**»'»»,' vif.ru • c Ti ïB sr"" Il tire une seconde fois , et où trouvant Ventrée fermée, il prend le parti do se sauver au loin en perçant droit en avant pour ne plus revenir. C'est alors iqu'on so sert des cl^iens courans, lors- qu'on veut le poursu: re : il ne laissera pas de lés fatiguer beaucoup , parce qu'il passe à dessein dans les endroits les plus fourrés , oh les chiens ont grand peine à le suivre , et que quand il prend la plaine, il va très>loin sans s'arrêter. ' - " ^ -^^^^-^"'^^^ Pour détruire les renards , il est encore plus commode de tendre des pièges, oi\ Ton met de la chair pour appât , un pigeon , une volaille vi- vante, 8cc. Je fis un jour suspendre à neuf pieds d'hauteur sur un arbre, les débris d'une halte de chasse , de la viande , du pain , des os ; dès la pre- mière nuit les renards s'étoîent si fort exercés à sauter , que le terrein autour de l'arbre étoit battu comme une airo de graftgé. Le renard est aussi vorace ) -.: -fmm» /' 54 HISTOIRE NAIURBLLE que carnaiisier ; il mange de toqt avce une dga!e avidilé , des œufs , du lait , du fromage , des fruits , et sur-tout dea raisins : lorsque les levreanx et les perdrix lui manquent , il se rabat sur les rats , les mulots , les serpens , les lézards , les crapauds y &c. il en détruit un grand nombre, c'est U le sc^ul bien qu'il procure. Il est très-avide de miel, il attaque les abeilles sauvages , les guêpes , les frelons, qui d'abord tâchent de le mettre en fuite , en le perçant de mille coups d'aiguillon , il se retire en effet , mais c'est en se roulant pour le» écraser , et il revient si souvent à la charge , qu'il les oblige à abandonner le guêpier , alors il le déterre et en mange le miel et la cire. Il prend aussi les hérissons , les roule avec ses pieds , et les force à s'étendre Enfin, il mange du poisson , des écrevisses , des hanne-^ tons , des sauterelles , &c. -< - Cet animal ressemble beaucoup au chien , sur-tout par les parties inté- \ N, tt ^■*»-V.«*»-"W*^ - *-»-t t'*^ _. -♦-.-■ .^-.- *-«*»-**^^»«'Ni^--«r^ f • \ « 'l!tH DÛ c 11 I E ^" "' 35 rîeurén ; cejiénclaht il en diflTbte pkr la te te ) qu'il a pi us grosse en proportioil de son corps ; il a aussi les oreilles plus courtes, la queue beaucoup pltls gran- de , le poil plus long et plus touffd, ted yeux plus înélinés ; il en dilFërC entamé par une mauvaise odeur trèd-fortc qui ,, lui est particulière , et enfin par le Ca- ractère le plus ësi^ehtiel; par le naf tii'el \ car il né s'appfîVoise pas aisdmeht , et jamais tont-à-fait : il languit lorsqu4l ., n'a pas la lilsert^, et meurt d^eilnui ^ quand oh veut le garder trop long-' temps en dbinès licite. Il lie é*kdcoti'plé . ^ point avec là cbièhne ; s'ils ne sôht ^àà ^, antipathiques , ils sont au îâoihi iiiidii'-' fërens. il produit en moindre llio'Ulbjt'è , €t une seule fois par an ; les portées sont ordinairement de quatrë ou cinq,' rarement dé six , et jamais âioinâ de trois. Lorsque la femelle est {>lëinc , ^ elle se recelé , sort rarement dé s'dH têt'* ) icr , dans lequel elle prépare uni lit à ^c» v)ctits. E!te déyiéiit cil chaleur étt )1 1 m .«-î^r*k,„ '■'^'■'PP^;».: I 56 HISTOIRE NATURELLE biver , et Ton trouve dëjà de petiti renards au mois dWril : lorsqu'elle 8*apperçoit que sa retraite est dëcou- yerte , et qu'en son absence ses petits ont ét^ inquiétés, elle les transporte tous les uns après les autres /et va chercher un autre domicile. Ils nais^ sent les, yçux fermés , ils sont , comme les chiens • dix^huit mois ou dieux nna à croître , et vivent de même treize Qtt quatorze ans. ,• . ' . Le renard a les sens aus^i pons que l^. loup , le^ sentiment pf us iph , et For- gaup dç,Î4 voix plus, souple et plus par- fait. _!Le loup ne 86 fait entendre que par des hurlemens affreux y le renard glapit f aboie , et pousse un son triste , semblable au cri du paon -^ il a des tons differens selon les sentimens diflcfrens dont il est affecté ; il a la voix de la chasse , l'accent du désir, le ^on du murmure, le ton plaintif de la tristesse, le cri de la douleur, qu'il ne fait jamafa entendre qu'au moment oÀ il reçoit un •Il '^. ** * • DU CHIEN. 3j coup de feu qui lui casse quelque mem- bre ; car il ne crie point pour toateau- - tre blessure , et il se laisse tuer à coups -de bâton , comme le loup , sans se plain- dre, mais toujours en se défendant avec courage. Il mord dangereusement , opi- niâtrement , et Ton est obligé 'le se servir d'un ferrement ou d'un bâton pour le faire démordre. Son glapisse- ment est une espèce d'aboiement qui se fait par des sons semblables et très- précipités. C'est ordinairement à la fin du glapis:'ement qu'il donne un coup de voix plus fort , plus élevé , et sembla- ble au cri du paon. En hiver , sur-tout pendant la neige et la gelée , il ne cesse de donner do la voix, et il est au con- traire presque muet en été. C'est dans cette saison que son poil tombe et se renouvelle ; l'on fait peu de cas de la peau desjeunes renards , ou des renards pris eu été. La cbair du renard est moins mauvaise que celle du loup, les chiens et même les hommes eu mau- Quadrup. IV. "^4 1 V ■ \: Ml \ m HIdTOtRB ffATUIlELLE g^Ht en automne, iur-tout lorsqu'il l'est nourri et engraissa de raiêins,et sa pei'u d'hiver fait de bonnet fourrtt- tés. Il a le sommeil profond , on Vap- {iroche aisément sans r^^veillar : lors- qu'il dort , il se met en rond tomme lea tbiens ; mais lorsqu'il ne fait que se ra- posei* , il ^ténd les jambes de derrière et demeure étendu êur le ventre : c'est dan^ tétte poAture qu'il ëpie \ùê oiseaux lé long deà haies. Ils ont pour lui une ai gtande antipathie , que dès qu'ils l'appcrçoivcnt ils font un petit cri d'avertissement ; les geais , les merles sur- tout , le conduisent du haut des ar- bres f répètent souvent le petit cri d'avis , et le suivent quelquefois à plus de deux ou trois cents pas. ^•r.rï.. l'ai fait élever quelques renardtnitie les [ueMra- derrière Irt : c'eit I oiseaux lui une ^i qu'ila »etit cri I merles t des ar- etit cri s à plus rd^pris ur très- le dans curies , portée at-ôbre fv D IT CH 1 B N. .^ 39 par cette raison qu'ils s'appriyoiscni moins que le loup , qu'on peut garder plus près de la maison. Dès l'Age de cinq à six mois les jeunes renards cdu- roîent après les canards et les poules , et il fallut les enchaîner. J'en fis garder trois pendant deux ans , une femelle et deux mâles: on tenta inutilement de les faire accoupler avec des chiennes; quoiqu'ils n'eussent jamais vu des fe» melles de leur espèce , et qu'ils parus^ aent presses du besoin de jouir , ils ne purent s'y déterminer, ils refusèrcfit constamment toutes les chiennes ; maia dès qu'on leur présenta leur femellp légitime , ils la cor \ rirent quoiqu'en- chaînés , et elle produisit quatre petits* Os mêmes renards qui se jetoient sur les poules lorsqu'ils étoient en liberté , n'y touchoient plus dès qu'ils avoient leur chaîne : on attachoit souvent au- près d'eux une poule vivante, on les laissoit passer la nuit ensemble , on les faisoit même jeûner auparavant ; mai- / î t ;:h 4o HISTOIRE NATURELLE gré le besoin et la commoditë , ils nW- blioient pas qu'ils ctoient enchaînes , et no toiichoient point à la poule. Cette espèce est une des plus sujettes aux influences du climat , et l'on y trouve presque autant de variétés que dans les espèces d'animaux domesti- ques. La plupart de nos renards sont roux , mais il s'en trouve aussi dont lo poil est gris-argenté. Les derniers s'ap- pellent en Boiu'gogne , renards char- bonniers , parce qu'ils ont les pieds plri^ noirs que les autres. Ils paroissent aussi avoir le corps plus court, parce que leur poil est plus fourni. Il y en a d'au» très qui ont le corps réellement plus long que les autres , et qui sont d'un gris-sale , à-peu-près de la couleur des vieux loups , mais je ne puis décider si cette différence de couleur est une vraie variété , ou si elle n'est produite que par l'âge de l'animal qui peut» être blanchit en vieillissant. Dans les pays du nord il y en a de toutes couleurs , L_ E Is n W» haines , lie. • ' sujettes l'on y itës que omesti- ds sont dont ]e rs s'ap- char- dsplnl it aussi ce que I d'au» plus d'un nr des îcider une duite t'être pays H\rs . € D U C H I E N. 4l' des noirs, des bleus , des gris, des gris- de-fer , des gris argentés , des blancs , des blancs à pieds fauves , des blancs à tête noire , des blancs avec le bout de la queue noir ; des roux avec la gorge et le ventre entièrement blancs, sans aucun mélange de noir , et enfin des croisés , qui ont une ligne noire le long de répine du dos, et une autre ligne noire sur les épaules, qui traverse la première : ces derniers sont plus grands que les autres, et ont la gmrge noire. L'espèce commune est plus générale* ment répandue qu'aucune des autres , on la trouve par-tout , en Europe , dans l'Asie septentrionale et tempérée ; on la trouve de même en Amérique , mais elle est fort rare en Afrique et dans les pays voisins de l'Equateur. Les voyageurs qui .disent en iTVoir vu à Calée ut et dans les autres provinces des Indes , ont pris les chacals pour des renards. Aristote lui-même est tombé dans une erreur semblable , lorsqu'il a .■immumm"^ -r^ - ■ * jijj,. "W, -w^-»» « »■/ -^<>'*--MV^-'- ,r,*-* ■«y»'" f) ■ / 'f 4à HISTOIRE NATURELLE dit que les renards d'iBgypte ëtoient plus petits que ceux de Qrèoe, ces pe- tits renards d'Egypte sont des putois ^ dont Todeur est insupportable. Nos re- nards , originaires des climats froids , sont devenus naturels aux pays tem- pères y et ne se sont pas étendus vers le midi au-deU de l'Espagne et du Ja- pon. Ils sont originaires des pays froids, puisqu'on y trouve toutes les variétés de l'espèce , et qu'on ne les trouve que là ; d'ailleurs ils supportent aisément le froid le plus extrême; il y en a du côté du pôle antarctique comme vers le pôle arctique. La fourrure des re- nards blancs n'est pas fort estimée, parce que le poil tombe aisément , les gris argentés sont meilleurs, les bleus et les croisés sont recherchés à cause de leur rareté ; mais les noirs sont les plus précieux de tous, c'est après la aibeline k fourrure la plus belle et la plus chère. On en trouve au Spitzbcrg, «n Groenland ; en Canada , où il y en 1? i k -.*.s., •-.. .>^-t. D U C H I B N. 43 a aaftsi de croises , et où l'espèce com- mune est moins rousse qu'en France > et a le poil plus long et plus fourni. L' I S A T I S. L'isatis est très-commun dans tou - tss les terres du nord , voisines de la mer Glaciale , et ne se trouve guère en- deçà du soixante-neuvième degré de latit!^ , il est tout-à-fait ressem- blant a^ v^kiard par la forme du corps et par la longueur de la queue , mais par la tête il ressemble plus au chien ; il a le poil plus doux que le renard commun , et son pelage est blanc dans un temps , et bleu cendré dans d'au- tres temps. La voix de l'isatis tient de l'aboie- ment du chien et du glapissement du renard. Les marchands qui font com- merce de pelleteries , distinguent deux sortes d'isatis , les uns blancs , et les au- tres bleus-cendrés; ceux-ci sont les plus I Ê _„ià<»i^'!^ i-H, *>*■•. .kV.<<^^>^^V ^. '■»it- .'^" A4 HISTOIRE NATURELLE estimes ; et plus ils sont blous on bruns , plus ils sont chers. Cette différence dans la couleur du poil ne fait pas qu'ils soient d'espèces différentes ; des chasseurs expérimentés ont assuré à M. Gmelin ^ que, dans la même por- tée, il se trouvoit des petits isatis blancs et d'autres cendrés ; ainsi i'un n'est qu'une variété de l'autre. Le climat des isatis est le nord ^ et les terres qu'ils habitent de préférence sont celles des bt»rds de la mer Glaciale et des fleuves qui y tombent ; ils ai- ment les lieux découverts et ne demeu- rent pas dans les bois ; on les trouve dans les endroits les plus fi*oids , les plus montueux et les plus nus de la Nor- vège, de la Laponie, delà Sibérie , et même en Islande. Ces animaux s'ac- couplent au mois de mars; leur chaleur dure quinze jours ou trois semaines; pendant ce temps , ils sont toujours à l'air ; mais ensuite ils se retirent dans des terriers qu'ils ont creusés d'avance: ■^'f^-^f^^-. — I "iii'^w .^-t. I , DU CHIBN. 45 ces terriers qui sont ëtroits et fort pro« fonds, ont plusieurs issues ; ils les tien- nent propres , et y portent de la mousse pour être plus à Taise ; la durée de la gestation est , comme dans les chien* nés , d'environ neuf semaines ; les fe- melles mettent bas à la fin de mai ou au commencement de juin^ et produi- sent ordinairement six. , sept ou huit petits. Les isatis, qui doivent être blancs, sont jaunâtres , en naissant , et ceux qui doivent être bleus cendres , sont noirâtres , et leur poil à tous est alors très-court ; la mère les alaite et les garde dans le terrier pendant cinq ou six semaines, après quoi elle iea fait sortir et leur apporte à manger. Au mois de septembre , leur poil a déjà plus d'un demi -pouce de longueur ; les isa- tis qui doivent devenir blancs , le sont déjà sur tout le corps, à Vexceptioa d'une bande longitudinale sur le dos , et d'une autre transversale sur les épaules ; qui sont brunes , et c'est al or» ,i, ^frw*^ " ■Xf^::^yrî%»u.. 46 HiatOlRB NÀTtlUlELLE qvtn l 'isatis s'appelle renard croisé ; mais eette croix brune disparolt avant FhiTer^ et alors ils sont entièrement blkncs , et leur poil a plus de deux pon- ces de longueur. Vers le mois de mai , il commence à tomber, et la mue s'a- chève en entier dans le mois de juillet *, ainsi lu fournir^ n'en est bonne t^en hiver. •' "; ^- • - L'isatis vit de rats^ de lièvres et d'oiseaux ; il a autant de finesse que le renard pour les attraper ; il se jette à l'eau et travef je les lacs pour chercber les nids des canars et des oies , il en inange les cpufs et les petits , et n'a pour ennemis , dfins oe9 climats déserts et froids, que le glouton qui lui dresse des embûches et l'attend au passage. Comme le loup , le renard y le glou- ton et les antres animaux qui habitent les parties du nord de l'Europe et de l'Asie , ont passé d'un continent à l'au- tre , et se retrouvent tous en Améri- que y l'isatis doit s^y trouver aussi y et "• »-.^'»-»--'-«> ^..^^^,^.^ •;,,-, ,a|«K'^S»i»''*'- ^ LE i croisé ; roit avant tièrement leuxpou- \ de mai , mue s'a- ie juillet; ine qu'en lèvres et Me que le le jette à cherclier es , il en \ , et n'a ts déserts ui dresse assage. le glou- labitent >e et de itàFau- Amëri- lussi , et ' D U C H I B N. • 4f je présume que le renard gris argent^ de l'Amérique septentrionale , dont €k- tesby a donné la figuré , poùriroit bieii être l'isatis, plutôt qu'une simple va- riété de l'espèce du renard. , LE FENNEC. Cet animal habite le vaste désert du Zaara, en Afrique; il court très- vite , grimpe sur les arbres , vit de sauterel-* les et d'autres insectes, et aboie comme un jeune chien. C'est la plus petite es- pèce de ce genre. Espèces connues dans le genre du Chien. Le Chien domestique , canis Familiaris, le Loup commun , canis Lupus. Le Loup du Mexique , canis Mexicanus, Le Thoûs , canis Thous. L'Hyaene , canis Hyœna. L'Hyaene tigrée , canis Crocuta. Le Chacal et TAdire , canis Aureus. 1 y ...^'■— ***-.-- t-wf^'-'X I'< H 48 HISTOIRE NATURELLE L« Chacal du Cap de Bonne - Espérance i caniê MesomelaS' 9iî;-Tî?*«»#'. -,-'»■ ' Le Loup noir , canis Lycaon. i, ^ ^^i^ > Le Renard coinraun , canis Vulpes, Le Rcnard'Charbonnier » canis Alopea» Le Corsac , eanis Corsac, Le Karagan , canis Karagan, L'l3atis , canis Lagopus. j ^\ Le Fennec , canh Cerdo. r--.. ».»ï ^'iXi^i; ^: -'i\ntr'"f t^-i^-'y'}'" I ^^' î^ Vi . 1 t ■^S*..!^'"^ ::t3«-:l— uA~Wjj|«v^ia„, lELLR -Espérance^ Pulpes, nia Alopes» 'À. l, I, -ni.??; tO h-i^'à ♦^U-rJ.-i^ •■-f ■;, fi,>^>'>,'^ , _, h ;/^.-f al} n ■ f rf'^'i *^?^*^l^*^|W!9î K^- ^ I I m /t( ::«.^' tiJïiiS Jom.Jf' é4 ->' n* ^ X U|* ■A ,E |ù t .? ■'*ii* Y^'"""*"' '<*t-^ .'t! > f ï ; ? ri?*rH^^ '' V Il Os ;|i^'<' fc î M' ?t Itî ■^ .i«i ,lrt f t '4 4 : l / ■ ^4».,|:ï,Miil4:, • > " ' i H w j *■■ ■ » . • Il . •%'»•<«'!• ' ' ; '^.; i ., •( •,' iKU^.'ÇJ'î..^^^î?^^.TTT ^ •rr" ■ ;*^'^'^:!'tî ^^.'' liE 'C H À Tï ••'ilS''i^li'i 5. '''^^ : dents incisives ■i •■•:■■' ■ Xxiractére^énêriqué: 'six à chaque mâchoire,^ Tés iïifëriétttes ..«flales; langue rude. ' ' t ». •"• -fiji'ji'nit.ii! .' • .' - ■ii'-..:^ i'Ailmn ',n .\>{ JU'a n s respèce humaine , riniluenca du climat, ne se marque que par des Variétés assez lëgëres ^ parpe que cetto espèce est une , et qu'elle est trës-diS" tincteqient séparée de toutes les autres espèces ) l'homme , blanc en Europe , noir en Afrique , jaune en Asie , et rouge en Amérique '/n^èst que le même liomme teint de la couleur du climat : Quadrup.lV. ê f ^-1 n ■•%,■ Mlll jMi ai ■! . JPt II I >fc>- •,,..."- 1. *. ^^.jiwi^i»- •*S'ï L. ♦: 11 96 fiinroint naturwllk comme il cit fuit pour rëgiier nnr 1a terre , que le globe nnf icr ent non do-* maine» U^ semble que na uAlure le foit prélevé à 'toutes les silualions'; sôUslea ibux du midi^ dans les glaces du nord il vit , il muilipUe , il ao trouve par* tout si ancii>i\nernent ri^panda , ^u'il ne parott affecter aucun climat parti- dulier. Dojris les atiimauX| au contraire/ l'influence du, climat est plus forîC;, et «0 marque par des caractères plus aèn- «ibles f parce que les espèces sont di- verses . et (îue jeur nature est infini- ment moins perfection nëci moins éten- due que celle de l'homme. Npn-set^e- ment les vàrii^tës dans chaque espéoa sont plus nombreuses ^t plus marquiféà que dans l'espijce humaine , mais I^i différences même des espèces 'semblent dépendre des difPifrens climats*, les unea no peuvent se propa^^er que dans les pays chauds ,]ea autres ne peuvent sub« aistcr que dans les climats froids : IÎb lion u'a jamais habite les régions du tVi^ . "*■ "!"-*«'" «-m «4 .»*A^^^j^ fcsM*»»ytfr.v.r»^4»»* V ■ ■IllKlOfciO iïori, le renne iie s'est jraeis trouva dam lei contrëea d» nij^i p et il n'y a peut-être aucun anifi^i^l dont Tetpèco toit y comme celle de l'homme, gêné* ralement répandue $uv toiiij^ la surface de la terre ; cbacun (i son pays , sa pa** trie naturelle dans laquelle oljaçtin est retenu par nécessite p|iysique ^ chacun est fils de la terre qu'il habite^ et c'est dans ce sens qu'on doit dire que tel ou tel animal est originaire de tel ou tel climat. I ..f, .., ; —».. ,■,;..;! »,./,»«.,.,,;.• Dans les pays chauds» les, animaux terrestres spnt plus grands et plus fort • que dans les pays froids ou tcmpcfriis • ils sont aussi plus hardis, plus féroces; toutes leurs qualités naturelles sem- blent tenir de l'ardeur du climat. Le lion né sous le soleil brillant de l' Afri- que ou des Indes, est le plu9 fort, le plus fier, le plus terrible de tous : nos loups, nos autres animaux carnassiers , loin d'être ses rivaux, seroient à peine dignes d'être ses pourvoyeurs. I«es lions Jt^;^ [1 ]ili 5i HTSTOtfRiB NÀTimSLLB diitttôiit^'Âatfi, àbnt ïa cîiiy est qSjf-^ quéfôis côûirèirtë cfe nèîgé , n^^ht ' rti IW hàrdîèssevhi là' forcé, nî la fëtodlt^^ dés lion^ ^ii BJléduIgerid ou du Zaara / ddnt- tés' jsltiitiè^' sont couvertes' dé jrti- Wes brûfàhiK. ;'Cfea(t sut-tbùt dans ces ^ dëâertà àx'dèris que se trouvent ceé lions ' terribles ,- qui sbnt TefiFroi de» Vpyâ-' gcurs et lé'flëau des provîriééà voisi'ùfes ;.' héureuseBient l'espèce n*én est pas très-' nomlnreuse •,'îl paroi t mêiné qù*^elle di- minue fous les jours , car, de l'aveu do' ceux qui oitt parcouru cette partie ido rAft'iqUe , il ne se trouvé pas actuel-' lemeitt autant de Iion>lu« de lions qu'on ne pour- roi t y en trouver aùjoui^'hui." Gn a' ^ remarqué de même qu'en TUrqUîé , en Perse et dans l'Inde, lès Hons'sont main- tenant beaucoup moins cbmniuns qu'il» ne l'ëtdiént anciennement ^ et eommcr -ii: t ■*■"■ LLB e est quéfJ n*brit liite' la fêrodt&^ du ZaArà y' rtéâ'àé W-^ t dans ces ^ fit ceé lions' des voyâ-' i voisiiïfes j' st pas très-' qu'elle di- > Favéu de' partie tie >as actuel- beaucoup' 'efôis. Les nent dé ïa adeà, bih- n ne pour* liai; On a ^rqtiïe,cn lont main** tuns qu'ils Bt Commet ;,-y, ^^ ï) tr CHAT. • 5S ce puissant et courageux animal feît sa pioie de tous les autres animaux , et n'est lui-même la proie d'aucun , on no peut attribuer la diminution de quan- tité dans son espèce, qu'à l'augmenta-* tion du nombre dans celle de l'homme ; car il faut avouer que la force de ce roi des animau3t ne tient pas contre Ta-» dresse d'un Hottentot ou d'un Nègre > qui souvent osent l'attaquer tète à tête avec des armes assez légères. Le lion n'ayant d'autres ennemis que l'homme, et son espèce se trouvant aujourd'hui réduite à la cinquantième, ou, si l'on veut , à la dixième partie de ce qu'elle ëtoit autrefois , il en résulte que l'es- pèce humaine , au lieu d'avoir soufiFert une diminution considérable depuis le temps des Romains (comme bien des gens le prétendent ) , 8*est au contraire augmentée , étendue et plus nombrcu- sement répandue , même dans les con- trées , comme la Libye , où la puissance de l'homme paroît avoir été plus grande -f-- -^ ■tf^m.fgfJtf^ÊiiltmfiÊt- . %.. i.-»Kim>i»'> ^'!«iSfte*«c«i»«i^«,*»t-< *' - -^•jin •]•"• I if- fiA HISTOIRE NATURELLE dans ce temps qui ëloit à-peu-près 1» siècle de Carthage , qu'elle ne Test dana le siècle présent de Tunis et d'Alger. L'industrie de l'homme augmente avec le nombre ; celle des animaux reste toujours la même : toutes les es- pèces nuisibles > cumme celle du lion , paroissent être reléguées et réduites à un petit nombre , non- seulement parce que l'homme est par-tout devenu plus nombreux I mais aussi parce qu'il est devenu plus habile , et qu'il a su fabri- quer des armes terribles auxquelles rien ne peut résister : heureux s'il n'eût jamais combiné le fer et le feu que pour la destruction dea lions ou des tigres ! Cette supé^rioritd de nom^hre et d'in* dustriedans l'homme, qui brise la force du lion , en énerve aussi le courage : cette qualité , quoique naturelle ^ s'exalte ou se tempère dans l'animal ,. suivant l'usage heureux ou malheu- reux qu'il a fait de sa force. Dans les *'_^<«itt'^'' ■'^^S.iéi i«i«'llii| » Muni uu-J'l *■' I ■*'*'»■ III iHuli '\m »•* «»«*. -^ ■.»». -. » ir o H A T^înr 55 Tostes déserts dii Zaara, dans ceux qui semblent séparer deux races d'hommes très-différentes , les Nègres et les Mau- res, entre le Sénégal et les extrémités de la Mauritanie ^ dans les terres inha- bitées qui sont au-dessus da pays des Hottentots , et en général dans toutes les partici» méridionales de TAfriquo et de l'Asie , oà l'homme a dédaigné d'habiter , les lions sont encore en as- sez grand nombre > et sont tels que la» nature les produit : accoutumés à me- surer leurs forces, avec tous les ani*- maux qu'ils rencontrent, l'habitude de vaincre les rend intrépides et terril blés ; ne conuoissaat pas la puissance de l'homme, ils n'en ont nulle crainte : n'ayant pas éprouvé la force de ses ar- mes , ils semblent les braver ; les bles- sures les irritent y mais sans les ef- frayer ; ils ne sont pas même décon- certés à [aspect du grand nombre*, un seul de ces lions du désert &^L..aque sou- yent une caravane entière ^ et lors- ï»w-.j^fei^. m^'^'^"'^" iT **»» »*■ ♦-r -•W". -•..J.^V" W HI5TÔltlR NAttTKlET LE qu'après un combat opiniâlr© -if. vio- lent il se sent afibibli , au lieti de fuir iï coati nue de se battre en retraite , en faisant toujours face et 8a.ns jamai» toiirnor le dos. Ijcj. lions, au contraire, qui habitent aux en Hit ris des villes et des bourgades de l'Inde et de la B . - barie , aya»3t connu T homme et la force ds' ses aïiîiea, ont perdu leur courage »n pi jiit d'obéir à sa voix menaçante, èz jî'ofltîr rattaqueF, de ne se jeter qu© f$ur le menu bétail , et enfin de s'enfuir en se laissant poursuivre par des fem- mes ou par des en£ans , qui leur font^ à coups de bâtons , quitter prise et lâ- cher indigiiemeut leur proie. - Ce changement, cet adoucissement dans le nalurel do lion, indique assez qu'il est susceptibie des impressions qu'on lui donne, et qu'il doit avoir assez de dooilité pour s'apprivoiser jus- qu'à un certain point et pour recevoir une espèce d'éducation : aussi l'histoire nous parle de lions attelés à ï^cs char* "^ét^:-.'' -*««*fe';2r" •**^"*^ï^'«^**r; '■ .Eï.L]^. ?f,î. DtJ CHÀTii iif 60 r© ît viow Eii de fuir it etraite , ou an.» jamais contraire, es villes et de !a B:^r-^ et k force «'courage leiîaçante, B jeter que ie s'enfuir r des fem- leur font, rise et la- BÎssement que assez pressions oit avoir ►iser jua^- reeevoii^ 'histoire <'s çliart de trlompliè I de liôtis condutts à 1« pierre ou mènes à la châsse , et qui ^ fidèles à leur maître , ne dieployoient leur force et leur courage que contre ses ennemis. Ce qu'il y a de très-sûr , c'est que îe lion pris jeune et ëlevë parmi les animaux domestiques / s'ac- coutume aisément à vivre et même à jouer innocemment avec eux , qu'il est doux pour ses maîtres et même cares-^ sant , sur-tout dans le premier âge , et que si sa férocité naturelle reparoît quelquefois /il la tourne rarement con- tre ceux qui lui ont fkîtdu biën.'Com« me ses mouvèmens sont très •impé- tueux et ses appétits fort véhé'mens, on ne doit pas présumer que les im-^ pressions de l'éducation puissent ton->« jours les balancer ; aussi y àui*oit-il quelque danger à lui laisser souffrir trop long-temps la faim, ou à le con<> ^rarier en le tourmentant hors de pror pos 'y non-seulement il s'irrite des mau- Tais t>> lumens ^ mais il en garde le ■-.4fcv ■* 6S HISTOIRE NATU|l£LLE ■ouvenîi* et parpitjien më4iter la ven* geauoe, comme il conserve aussi la mémoire et la recounoissance des bien* faits. Je pourrois citer ici un grand uombro ;de faits particuliers^ dans les- quels j'avoue que j'ai itrouvë quel* qu'exagër^tion , mais qui cependant sont assez fondes pour prouver au moins par leur réunion , que sa colère est noble, sou courage magnanime, sou naturel sensible. Ou Ta vu souyent de^ daigner de petits ennemis , mépriser leurs insultes et leur pardonner des libertés offensi^ntesi ; on Fa vu réduit en captivité > s'ennuyer sans s'aigrir , prendre \au contraire des habitudes douces^ obéir à son maître, flatter la main qui le nourrit, donner quelque- fois la vie à ceuK qu'on avoit 4évoués à la mort eu les lui jelant pour proie, et comme s'il se fiU attaché par cet acte généreux, leur continuer ensuite Itt même protection , vivre tranquille- ment avec eux ^ leur faire part de sa ^•*-^e.; .« ^ . , -♦'■ --.♦ ^*» - ^à LLE ter la ven* e aufiai la ir des bien*- un grand ; dans les- ivë quel- cependant Quver au i sa colère inime, sou uyent de« mëpriaer >nner des 7u réduit 8*aigrir , labitudea latter la luelque- dë voués ir proie, cet acte ■suite la nquille- t de sa Sf. »U CHAT. r-T?,;i: subsistance , se la laissa même qneU I quefbis enlëVséi* toute entière ; et Souf- f frir plutdt là fiiim que de perdre lo fruit de son prémiet btehfait. ''^ ^^^ - On pôurroit dire aussi qlaë' lé tion n'est pas cnieï; puisquHI nëT'càt k^Wi par nécessité V qu'il ne détruit- qu'au- tant qu'il cdnéétome, et que dès qn'it est Tepit il est eh pleine paiitj tandis que 1è' tigre, té^lôup , et tant d'a:Utres animaux' d'espèce inférieiiré , tels' que le renard, la fouine, le putofs ; fe fù- ret i &e. âohhtiit la mott pour le seul plaisir de la donner , et qrTé ààits lévs» 'massacres nombreux îls^seniblent^lutât Tôuloir assouvir leur rage que leurfôim. JL'ettérietir du Htwi nèdÀnèhUpdint ses grandes qualités ihtérréureS : il a la figure impô^hté , le regard sissuré , la démarche fière', la voix terrfWé; sa taille n'est point excessivfc comme-ceflo de l'éMphànt on dn rbinoderos; elle n'est nf ïom^-cbmme celle de l'hippo- potame ou du bœuf, ni trop itimàssée ■^ ' ••/] i.: «1» 1 »■■»< l»l ^o Histoire nàturblls comvv,,- co"o de Thysene oade,rottré> Ui trop ulongëe ni dëfprmée par des iuëgi^UM» canime cell^ da .ckumea^j mais elle est au contraire si bien prise ^ 9i bien proportion n»» , que, Jei corps du lion paroi t ^tre le modèle de la force jointe. à Tagilitë; aussi solide que ner- veux , n'étant chargé ni de cl^a^r. ni de graisse , et no contenant rien dp butsl^ bondant, il est tout nerfs et. piviscles. Cette grande force musculu^re f jb qiarf que. au-debp^js par les sauts et }[es bonds prodigieux que le lion i^it aiséo^nnt ^ parlempuyeinient brusque de §a que ue, qui est assez fort ppvir terrasser iu;i homme , . par la fiftoilité avec laquée il fai^mou;v:9ir la,.peau de sfi £%ee et sur- tout celle de son front , .ce qui ajoute ■ bieducoat. àrsa pKyaionomiç> ou plutôt à l'expression de la fureur > et, enfin par la facïîl^^ qu'il a de remu^r-sa C];inière, laquelle, non-seulement^ se.li^yisw,, pifii^ se^ meut et s'agit i^.t^oul^flen^ lorsqu'il •^Vi tii)iiif[i rtniiiiiii ide Touré^ Aee par des .ckameau; bien prici ; ditril , ont ; Je^coi^pa plu îonrt à piïppofflion, le poil, plus crépu.^ ei 'IdfsQtit moins oourage,iixqut les autres il aionle qu'en général touf les lions sont de la. même couleur, o'est^ à-dire ;, , de^çouleur; fauve. Le, premier de, ces faits mç pai>oît douteux , xvjijf nous ne connoissons pas ces lions à poil crëpir, aucun voyageur n'en afait meur' tion ; quelq^ie^s relations | qui d'aUleurt Quadrup. IVt 6 i i r>. I I) àëwm pftroisfent pa»,itMériter unéoda- ÛMiii», «ntièrre , parlent «cukinctit d*tiit> âH'^BomiÉ-'Eip^ruioè^}' Émit prisqw tbni'liMi témoignage* »ptroiiMtit s'ao^ oovdèv aar Vunité de ttwlt Uawçs ^^ et d^ttaâné marquëa ena' imyët de; diflëventei conteèrt > tôu^s > iiâlve* ed blettes ) meia ^ki Me nous fà^ t0H> caéLGkwié fBi^ : lucim: ^ti^ntolgnÉgèl q«i*0iii pttisae remiMifqjaori éotnine^ «oh tlMtitiqt», ils suffisent pour prouver que les t * ♦jt.'*" f4 HISTÔTÀti IStXTV'AELL'E lièh^ lie sont pas absoinmënt étrangers ku ^'climat tempère ;• dépendant il ne •'on trouyç actuellement dans auoutiè des parties mëi^idionalèB de TEu iopéf, et dès le temps d'Homère , il n*y en avoit point dans le Péloponnèse , quoi- qu'il y en eût alors, et même encore du temps d'Aristote ) dans la Thracé, laiMacëdoineetiaThesfialie : il pbroît donc, que dans tous les temps ils ont constamment donné la préférence aux climats les pins chauds , qu'ils se sont Tarement habitués 'dans les pays tem- pérés , et qu'ils n^ont jamais habité 4ans les terres du nord. Les naturalis- tes que nous venons de citer, et qi^i ont parlé de ces' lions nés à Florence et à Naples, ne nous ont rien a j pris "sur le temps de la gestation de la lion- ne , sur la grandeur des lionceaux lors^ qu'ils viennent de naître , sur les de- grés de leur accroissement, ^lien dit que la lionne porte deux mois , Philos- trate ^et £dwafd Wot disent au coih U ■t.îi .( - L. -• -^ r.ffffr^^' 66 HISTOIRE NATURELLE OU quatre ans , c*e8t-à-dire à-peu-prè« vingt-cinq ans. Le S» de Saint-Mai tin, maître du combat du taureau à Paris , qui a bien voulu me communiquer lea remarques qu4l avoit faites sur les lions qu'il a nourris , m'a fait assurer qu*il en avoit garde quelques-uns pen- dant seize ou dix-sept ans , et il croit qu'ils ne vivent guère que vingt ou vingt-deux ans \ il en a gardé d'autres pendant douze ou quinze ans , et l'on sent bien que dans ces lions captifs le manque d'exercice , la contrainte et l'ennui , ne peuvent qu'affoiblir leur santé et abréger leur vie. Aristote assure en deux endroits dif- férensde son ouvrage sur la génération, que la lionne produit cinq ou six petits de la première portée, quatre ou cinq de la seconde, trois ou quatre d: la troisième , deux ou trois de la quatriè- me , un ou deux de la cinquième , et qu'après cette deri^ière portée, qui est toujours la moins nombreuse de toutes, !LLE à-peii-prè« înt-Maitin, ;au à Paria , uniqner lef ces sur lea Fait assurer ïs-uns peti- , et il croit î vingt ou àé d'autres ns, et l'on i captifs le itrainte et f)iblir leur droits dif- ënératioiii six petits ce ou cinq itre d>: la a quatriè- lième, et e, qui est le toutes, ^ . D U CH AT. ; * 67 la lionne devient stënle. Je nn croit point cette assi rtion fondée , car dana tous les animaux les premières et lef dernières portées sont moins nombreu- ses que les portées intermédiaires. Ce philosophe s'est encore trompé, et tous les naturalistes tant anciens que mo- dernes se sont trompés d'après lui » lorsqu'ils ont dit que la lionne n'avoit que deux mamelles; et il est très-sûr qu'elle en a quatre , et il est aisé de s'en assurer par la seule inspection : il dit aussi que les lions , les ours, les renards naissent inÇormeHj presque inarticuléti ; et l'on sait, à n'en pas douter ^ qu'à leur naissance tous ces animaux sont aussi formés que les autres, et que tous leura membres sont distincts et développés. J'ai cru devoir faire mention '^ détail de ces petites erreurs d'Aristote, parce que l'autorité de ce grand homme a en- traîné presque tous ceux qui ont écrit après lui sur l'histoire naturelle des animaux. Ce qu'il dit encore au sujet '' : '• ' • < JP «;,,.J»-i-- V/ 68 HISTOIRE NATURELLE du COU du lion, qu'il prétend ne con- tenir qu'un seul os, rigide , inflexible et sans division de vertèbre , a été dé- menti par Texpérience qui même nous a donné sur cela un fait très-général , c'est que dans tous les quadrupèdes, sans en excepter aucun, et même dans rhomme , le cou est composé de sept vertèbres , ni plus , ni moins; et ces mêmes sept vertèbres se trouvent dans le cou du lion , comme dans celui de tous les animaux quadrupèdes. Un autre fait encore , c'est qu'en général les animaux carnassiers ont le cou beaucoup plus court que les animaux frugivores , et sur-tout que les ani- maux ruminans , mais cette différence de longueur dans le cou des quadru- pèdes , ne dépend que de la grandeur de chaque vertèbre et non pas de leur nombre , qui est toujours le même : on peut s'en assurer en jetant les yeux sur l'immense collection de squelettes qui «e trouvent maintenant au cabinet du '" ■«.!.'*- /M^y*"**»'-' "'**'" ELLE end ne con- , inflexible e , a été dë- même nous 'ès-gënéral , adrupèdes , même dans )08é de sept >ins ; et ces trouvent dans celui ipèdes. Un 'en ge'ne'ral nt le cou s animaux e les ani- I diffe'renco ■s quadru- grandeur is de leur nême : on yeux sur leties qui ihintt du r ■ ■• ■!£■ m|Oja yer^ra qi^*à cotmpiencer par Vé-» lépii^nt et à finir par l^t^ài^e /^Xo.as les animaux quadrupèdes ont sept vertè- bres dans le cou , et qu'ftuaun n'en a ni plus ni moins. A l'égard de la solidité ^es os,du lion , qu'Arisiote dit être san» moelle et sans cavité ,, de. leur duret^ qu'il compare à celle du caillou , de leur propriété de faire feu par le frotte- ment^ c'est ufte erreur qui n'auroit pa^ dû être répétée par Kolbe , ni mér xne parvenir jusqu'à nous , puisque dans le siècle même d'Aristote , Épi- cure s'étoit moqué de cette assertion. Les lions sont très-ardens en amour; lorsque la femelle est en chaleur , ell^ est quelquefois suivie de huit ou dix mâles qui ne cessent de rugir autour d'elle et de se livrer des combats fu- neux , jusqu'à ce que l'vn d'entr'eux, vainqueur de tous les autres , en de- meure paisible possesseur et s'éloigne avec elle. La lionne met bas au prin- temps et ne produit qu'une fois tous As J : |i ^0 HISTOÏIIE NATURELLE les ans ; ce qui indiqué entù/e qti'e^e est occiipëe pendant plusieurs mois i soigner et alàiter seë'jpetits, èt<^uèf piir Oonsëquent ïè tetttpy de leur premier acct'oissement , ^ëhdaht lequel ilà ont besoin des secours cle )a mère, est au moins de quelques mois." '* '' ^^"'"^^ ^' Dans ces animaux, toutes les pas^ sions, même les plus douces, sont'éx- cessivesy et Tamour maternel est ex- trême. I^a lionne , natûreUement moins forte, moins courageuse et plus tran- quille que le lion , devient terrible dès qu'elle a des petits ; elle se mons- tre ^lors avec encore plus de har- idiessie que le lion , elle ne connoît point le danger , elle se jette indifiPéremment sur les hommes et sur les animaux qu'elle rencontre , elle les met à mort, se charge ensuite de sa proie , la porte et la partage à ses lionceaux , auxquels elle apprend de bonne heure à sucer le sang et à dëchirer la chair. D'ordinaire elle met bas dans de* lieux très-ecar- ■-v«%H vfe ■ ]<» iia-^i * ■' .^ r "* L>* " ' ♦-^ *• ... i„ •fî <, teâ. et, de difficile accès ; et . lorsqu'elle, craiffjt.^'être découverte, ^'Ue cache ses traces en retounu^t .pli^fjoiirs fois snr ses .pf^.|,pa, bien ellç^le^eÇace avec sa^ qneji^e^ quelquefois/ même 9 lorsqw^ riuquiétudc est ^i;andj&x^Qlle transporte» a^e^urs ses petits^ çt «(uand on veut lesji^iienlever , eUfiô^e.^i^t,f»iriçim9 eii Ifs^^fend jusqij^à; J% .^mière e%^ trëmiti^.,' .. ^. , .. ..ii, • ,, . .;,j . Qn cifoit que le, j|io;|i j%*a pas l'odorat R\^si pf-ifait ni^les jeuxMiaussi bon« ^ue la; plupart des autres an^mauiç de proie ; piji a remaifqu4.iq;nç la grande lumière du soleil paroît rincpminoder, qn^il.M^arc^e rarçi?gi,ent ^m^ le spilieu ôujour.y que c'est pendant la nuit qu'^ fait tontes ses courses ^j que quand il Toit des feux allumas a^t^urd^s tron- peaux , il n'en apprçcbe ^gu^g > &c. On a observa qu'il ii'éyente pas, de loii| l'odc^iir d<6S; autres animaujX V . qu'il n^ les ' chasse qu'à vue et non pas en le^ &niv ' ëc^nbikàons cet éliminai ^' qdt éé'tfî^Wé év^mme le iton /ëh -AVflt-^ bie , en Libye , &c. qui , eomnra ' lui >' Vit (te proie ; et le^uit peilt--kw ^^tfel- ^«fois pour -profiter dé ses restes ; (Àt ëttot foibiy 6t de |)etite taille ,; il doit fuir Mio'h plMôt que lé servir. \ - -"l ' fceaîofti^te-sqù'tt a faim i' âtû^ttiê? dè'iÉiûb tous' les àiiiâiérak qui së^pk'^âeh^ tent V' "mîai^'comrtlé ilest très^rèd^tjé^ et qùè ' tous' iéherchent à éviter tù ren- contre , \\%Éi kàwitéM obligé -de «e tti^ cher et de lés^ttendi'e JEiu pàssàge-'^il sd tapit éur^^lfe ^htr6 dans uni éh^roit fotarrë , d*^ il-k'ëlance 'avec'tiftlt' iâê fbrce; qù'il'ks àaisit so'nVent du* prèf- mier bond : dani les àé^etiA et lés f<>-; ^:% ELLK Tôdorat éit et a^fiîmt y 'n',ëh?Ata- omniiB lui;- reâtës; eà^ llIe,:Hdoit iiy âtta^tie ité^^éireh- m* èh#Foi« ec'ttfîit-^i it'du' pfe- ét lés fo« •'*î' DU CHAT. '-' 7^ iréw, 8& nourriture lit Am ordinaire dont les gabelles et les singés , quoiqu'il ne prenne ceux ci que lorsqu'ils sont à tcrre^car îl né gritnpe pas sur les ar« bresibomiii'é le tigre ouléptima; il man- ge beaucoup à la fois et se ireniplit pour deux ou trois jours \ il a les dénis si' fortes «u^rbrise àisëmént les os , et il les avale avccla chair. Ott prétend ^u'il supporte long- temps la fat m ; coBime son tempérament est éiccéfsivèment chaîid /il strpporte moixis patiemment la soif, et bbit totttes les fois qu'il peut* trouver de Teau : il preiid' Peau en la-' pftht-comme tin ' tbien ; niais au lieii' qùè^ la langue dû chien ne courbe en: dés^s ^ôîib lapei' , ceilis du lion se cor •* ht en dessouiK; Cé-qùi fait qu^l est long-^ temps à boire et qu^il perd' beaucoup d'einU ; il lui faut environ quinze li-* Très de chair crue chaque jour; il pfé*» fère 4a chair des animaux vivttns , dd ceux sur - tout qu'il Tient d'égor- ger ; il ne se jette pus voloutier* Quadrup. lY. 7 1; ■I, . r ,.w.^f^ipmi^^-i,mmvm îiC^-. ^ 1!.'! !^ llTSTOtRE NATUREL! ^ sur des cadavi^es infects , ei li a.\nt& mieux chasser une nouvelle proie que de retourner chercher les restes de la preniière : mais quoique d'ordinaire il se nourrisse de chair fraîche , 9onlia'^ leine est très-forte et son urino^^nnie çdeur insupportable. ;. Le rugissement du lion;e«t si fort, que quand il se fait entendre pfi^ ëchos la ;i^uit4ans les diëserts, il ressemble au bruit du tonnerre ^ ce rugissement est 6a voix ordiniiire r car quand il est, em colère il a un au^re cri , ,qui est court et réitërf^ subitement; au lieu qi:^ç le rugissepient est. un cri prolot^gé^, uii^ espèce de grpndeti]ient d'un to|i gfave, mêle d'un frëmiasemfjut pl^ii ajig^ j il rugit cinq ou six fois par )our , pt plus souTçni lorsqu'il doit tpmber 4f la;pluj^.,(iecff qu'il fart q^a^d jJL^aV eu colèrp.^ est enç0re plus tf;r|?ib]fe ^^ le ru^U^^n^enl^; alpi*^ il se bat les^auçi de sa queue ,, il e^ ba^ Ift^jçrre., il a^t^ fa crinière ; fi^t luipavojir la peau de; «a le proie que I restes de d'ordinaire iirinea pne >;< un -yii .'. est si fort , «p^ii. échos Bssemblo au ssement est id il esteiti ji est court lieu q^ç le ton grave, r mr y i>t tpmbe^,4>? t Jes^Iauç^ e.,ila^t^ )ea:tt dei ^ iacè, remue ses gros sourcils , mon- tre des dentS' menaçantes et tire 1 ne langue armée de pointes si t^ùr^^ ', qu'elle suffit seule pour ëcorcher la ^e et entamer la chair sans le secoi dents ni des ongles y qui sont aprc i dents ses armes les plus cruelles. Il est beaucoup plus fort par la tête , les mk- choireset les jambes de devant^ que par les parties postérieures du corps ^ il voit ]a nuit comme les chats -, il ne dort pas long-temps et s'éveille aisément ; mais c'est mal-à-propos que l'on a pré- tendu qu'il dormoit les yeux ouverts., La démarche ordinaire du lion est iîëre , grave et lente , quoique toujours oblique , sa course ne se fait pas par des mouvemens égaux ^ mais par sauts et par bonds , et ses mouvemens sont si brusques qu'il ne peut s'arrêter à l'ins- tant, et qu'il passe presque toujours son but : lorsqu'il saute sur sa proie il f^it un bond de douze ou quinze pieds ^ tombe dessus , la saisit avec les pattea m M v>. 1 ' mmn^?^ ^'M^mmîm^' -^:""iBiw»r^«'yi^/v-^'"^->'^*^"' Viï^, >.v^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) h A ^ V 1.0 1.1 11.25 lâÂ|28 lii ^ lU lii us ■u u 14.0 ■ 22 2.0 u 11.6 ^ '/ 'V w '/ Hiotographic SdQices COTporation \ 5V V •'^ <> > ^^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14SM (716) 872-4503 'V f ^ n y6 HTSTOTRE NATURELLE de devant , la dëcbire avec le» ongles'y et ennmie.. la dëvore avec les. dents. Tant qu^il est jeune et qu'iia de la \é^ gëretë ,- il.vit du produit doi sa chasse , et quitte rarement ses déserts et ses fo- rêtS; oà il trouve assez d[animàux;saa^ vagos pour subsister aisément ; mais lorsqu'il devieiit vieux, pesant et moina propre à l'exercice de la chasse.^ il s'apr proche, des lieux fréquentes, et devient plus dangereux poui; l'homnie et pour les aniinaux doitiestiques : seulement on a remarqué que loi^squ'il vpit d^ hommes et des animaux ensemble, c'est toujours sur les aniinaux qu'il se jette et^maiis sur les hommes, à moins qu'ils ne le frappent , car alors il rëcon- noit à merveille celui qui vient de l'offenser f: et il quitte sa proie pour se venger. On prétend qu'il préfère la chair , Au chameau à celle de tous les autres animaux ; il aim^ aussi' beau- coup celle des jeunes éléphans , ils ne peuvent lui résister lQr3que Uma, dé- '■f ■•..^o**t- ï. (^■..■~. ienses n'ont pas encore poussé y et il en ▼ient aisément à bout, à moins que la mère n'arrive à leur secours. L'élé- phant , le rhinocéros , le tigre et l'hip- popotame, sont les seuls animaux qui puissent résister au lion.. ^;iir*f!fpl,f»«.f);^^»^*--- -- ■*K»Mi!É')i¥ ""' ■' :'»'Ml!'t!!iJMgigi*****- ■'■■ «àwâpr^^ï?.:.;.--:; ;•-:"«.;■' 'S , V( ■^ h ' » 78 HIStOIRÊ NATURELLE Tin animal vivant. Le lion devient donx dès qu'il est pris , et si Ton profite dea premiers momens de sa surprise ou de sa honte , on peut l'attacher^ le mnse* 1er et le conduire où Ton veat^'^^'^îi'* La chair du lion est d'un goût dësa- gréablc et fort; cependant les Nègres et les Indiens ne la trouvent pas mau- vaise et en mangent souvent : la peau qui faisoit autrefois la tunique des hë> ros , sert à ces peuples de manteau et de lit ; ils en gardent aussi la graisse , qui est d'une qualité fort pénétrante ^ et qui est même de quelque usage dans notre médecine. -» • '' ^ ' * » v .':■;■-- -^L E T I-G R E. ■-■^'■■u-^ Dans la classe des animaux carnas- siers , le lion est le premier , le tigre est le second ; et comme le premier , même dans un mauvais genre , est toujours le plus grand et souvent le meilleur , le second est ordinairement i.-j;...jiii*i 11 ^m i«»»«.'»i^- --5»Er::ft^' Vs;gsiSsSSasr=Ti5 ip^ w»?»Mjr. '- '«•••lii* ■^If -^ ♦ t-'. DU CHAT. T" 79 igre 1er, est le lent le plus mëchant de tous. A la fierté , au courage , à la force , le lion joint la noblesse, laclimence ,1a magnanimitë, tandis que le tigre est bassement fë- roce , cruel sans justice , c'est-à-dire , sans nécessité. Il en est de même dans tout ordre de choses oà les rangs sont donnés par la force ; le premier , qui peut tout, est moins tyran que l'autre , qui , ne pouvant jouir de la puissance plenière , s'en venge en abusant dn pouvoir qu'il a pu s'arroger. Aussi le tigre est-il plus à craindre que le lion : celui-ci souvent oublie qu'il est le roi ^ c'est-à-dire , le plus fort de tous les animaux; marchant d'un pas tran- quille , il n'attaque jamais l'homme , à moins qu'il ne soit provoque : il ne précipite ses pas, il ne court, il ne chasse que quand la faim le presse. Le ■tigre, au contraire, quoique rassasié de chair, seu ble toujours être altéré de sang-, sa fureur n'a d'autre inter- valle que ceuxL du temps qu'il faut 1 -A ^ ) l\ \ ,i "'»*-«^.*^; Tïtfu ".'««Wa»«yc-'"ifc.'i': **^ ' in. ';1 i N Je HISTOIRE NATURELLE pour dresser des embûches; il saisit «t déchire une nouvelle proie avec la même rage qu'il vient d'exercer, et non pas d'assouvir , cn^ dévorant la première ; il dësole le paysqu'il habite , il ne craiat ni l'aspect ni les armes de l'homme; iL égorge^ il dévaste les trou- peaux d'animaux domestiques, met à mert toutes les bêtes sauvages , attar que les. petits oléphans , les jeunes rhi«- nocëros, et quelq^uefois m^m» ose bra- ver le lioiu . w<|:^i.rtr|> ^iimm'4 . La forme du corps est oniiïiaîremeni: d'accord avec le naturel. Le lion à l'air noble > la hauteur de ses jambes est proportionnée à. la longueur de son corps f l'épaisse et grande crinière qui couvre ses épaules et ombrage sa. face, aon: regard a^sucë ^ sa démarche grave, tout semble annoncer sa fière et majes- tueuse intrépidité. Le tigre trop long de corps > trop bas sur ses jambes , la tête nue , les yeux hagards., la. langiie .^dçui: de sans , touipuri hors de U (.. '■-«"•«^îiîip-iwî«K|5p«^ii^ ,i:rj: - «Wî "MIW ■■- •«— -^ à; Siam, à Bengale , dans les mêmes contrées qu'habitent l'éléphant et le rhinocéros : on prétend même que souvent le tigre accompagne ce dernier^ et qu'il. le suit pour manger sa fiente , qui lui sert de purgaiion ou de rafraîchissement : il fréquente avec lui les bords de& fleuves *' ■ >r V*/* mm^^ , t».»lS*%«i«***'• *-^-\h# -rV— j lort îhe- sur îtév îm- |N>tt0dans lof boi8> en Içs tratnantaTeQ tant d0 Wgër^t^» que layHes^. jde sa ^uvA^pafP^tàcipeûie .ralentie par k massQi énorme qu'il «ntrateiç. Caci seul «nffiroiipovic fiMnejugecde sa. force} mai» pour : €i^^ doip^i* nne.i^ plus )uste ) anNltQfl4^nou3 un instantsnr les «iiniensions etileapropcNrtioofdn. oorpa tie ioct. mm^ ' jk^ble, Quelq^çy^ ypya» gairSrL'tM^fCniippfir^i, pour ;ia^and^ur, jj!, ipn ^heyAliy4'«n^tre9 à ui|>ii0lcr«d'au,« tués o|^1rBe|:^iaen|;4it ♦l'ft ^t^it ]^n', fïaup plm^andqiae le lionr^iuaisiiopi pouvoir: çitoi?^ das tëmoigi^f^gcni plna léçeua ,.et .giu,,^^r^tent pne , ei^tii^r« confiance. I^vde; |(^ XiandeoMagqn noiit a fait, assiu^^i; , qufil f^vpit yn ^u^ Indes prientiMes upr ti^e^de quinze; p^^^ en y cc^^p|3^nant,.aan^ dj>ute la)pn- gueur de}a^'qHiem9,v si non» la suppq- sons de^u§^re. o\ivçinq pieds, oe,tigr|9 avoit au^ inoina dis: pieds de longueur. Il est yrpj que c^lui dont nous avon^ >^^ ^^|^^%4S*^^ff®* du roi, n'a .!«».*"»î»r- 'OKWf^TJ'^f 'wrj*?*"-v «4 HiSTÔïAtf iTÀflTllBLtfi qu'environ sept pieds de longueur di-6ii6Vtt6nM^ à ta gràiiié loA^eitT tu tdj^i, XtÀsit dette Srifèésè tèïrîblé toiit pàÈhi^îiïé , et que te ïibih ttrèm^ citl t!^ ^dh ihd^iqiièr / tte Mt )pkà VeAtèilJIfë âèé ^oùVèiMèhs ofitiiiijures Àb la d^Mafèhfe , Ù ^Me de là t^éxitê itès pëiftlSàtil une èôttrsè sùi-vie ; A est , évident (jlâ^àjfâht îeé jàtiibés ôolirtcs , Il ne pêUt flfarèW fii iûôurîr aussi Vite .\^V ,. 1> U CH A T, ,, Sf qae ceux qui les out proppf ^QIlUQllçr uient plus longues : mw Ç^\iÇ vitç(\se terrible s'applique très4)ien #i»Y I^QU^f prodigieux qu'il doit fêjnçp ^f^s effort » car en lui supposaut , prpppr^ion gar- dëe , autant de force et d« spv^^lesfi^ qu'au eUat qui lui resseiuble l^aucoup par 1d'œil fait Wf^ aaut dç plusieurs pieds d'étendue , on «eAtii^ que le tigre , Upnt le corps çat i^ fois plus long , peut dans un invtfwt pres- que aussi court faire un li|ûn<)i de pl^- aieuri tQÎies. Ce n'est do^^q point 1^ cëlëritë de sa course , mi^ |^ yîtessp du saut , que Pline a voulu d^igiier » et qui rend en eifet cet animfil ferfible^ parce qu'il n'est pas'possib^ ^*^^ éviter reflet. ,. . :•.. .:;oM. **■- - > lie tigre e^t peut-être le |e^I (Je tpu^ les ammau:!^ dput on m puif^e f^his le nature > ni la foro^ , nî )a cp^itr^ii^t^, ui la violence ne peuvent le 4pmp^er* Il s'iiTÂle dcé bous comute 4c« ipauvais i^ iïi '■"iwiiWiP .J\ ..-_— .^.^.«r ' ï gû^ HISTOIRE NATURELLE La petu do ces animaux est asser •fltimée , sur-tout à la Clune : les man»- darîns militaires en couvrent leara chaises dans les marcbes publiques , iU en £bht aussi des couvertures de cous«» sins pour riiirer ; en Europe, ces peaux» quoique rares , ne sont pas d'un grand prix. On fait beaucoup plus de cas de eelles du léopard de Guinée et du Sé- négal , que nos fourreurs appellent tigre^. Au reste , c'est la seule petite utilité qu'on puisse tirer de cet animal très- nuisible , dont on a prétendu qae la euenr étoit un venin , et le poil de la moustache un poison sûr pour les hom-> mes et pour l'es aximaux ; mais c'est assez du mal très- réel qu'à fait de son- -vivant , sans dierehcr encore des qua» lilés- imaginaires et des poisons dans sa dépouille ; d'autant que le& Indiens mangent de sa chair et ne la tconvent ni malsaine ni mauvaise; et que si le poil de sa moustache pris en pikile y tue j, c'est qu étant dur et roide ^^ ^im V'i :.\}- 1 -Ï-W-,.. . -^^mft .•"* ELLE IX eat aiser le : les man*- vrent Uurs ibliquM , iU res dç cotts<* e^cespeauXf I d'un grand is de cas de ée et da Se- )ellent/f^?T^. letite utilité inimal très- ndu que la e poil de la >ur les bom- ; mais c'est L fait d« so» »re des qua- isons dans sa \^& Indiens la, tsoxkrent et que si io B en pilnïla, r«id« , m» -^ .^■>. ^ - :*ï»*ii?. ♦ .. -.-v-, . Patf jr m: 1 irer xTEOPARTî. 3 xt: riisrx . *■/', v*y .. .*t.,}Bgt^.% , jji^.~i*.»T»,.., ,.*5fl». 0tn jf: ■^^^$; tbufe sTX ^i^f^ ■i'.. rf % (S-, ,- t#o\ ■•*■■ >' ■iM. m *'\\ «î '"■mwii ■uni -•*-• - ) ?. ^.' \ m L.; ^^^Bk if. "W -I M? r ...iHf?'^' «il 1? ■1' . a i' ' T' ■ ' .iîi:u,ii4o^t; iàî.i-'%.sp...ïf A-::fm ^^1^ ) ! • ï ;-■* ; «ir«-8<#.^: «; ';»«',^' , .; t,^:^jil&(I^|il^;'-- m:^t^f-^!|î^, ■-N^/ / 4! t V ■ •I * 4*' v>. »<^ï c> : « ■ ?:'*■ .'« *Wi ^^ f fi ? • ^•'^. -7)e,re»e 'terrffifi Ocu/tf- I X.A PANTirr.llK. a. I/ONCK. -V ■^- ♦ u .IP' .ri/-.: rfs. ...«..■ , f:Jt,,«^u«< k-ira^ ankiâ < t tr ■ v# 1 xi' ^ » '". 1 ■'VI M jH iP' îl!;: ■ ■ jm mm if r !< f . * 1 ♦ i * ai ^^fl i* îh \,,S VX\ V'iK'U' u'h '. r *--^ ;-.-.A>^.â,.-^.^ïî..»J,,' V VV CHAT. ,« ^ f^llo pilulu fait dam l'aitoma^ le mAmo •Ski qu'un paquat da pttUai Mf 9ttlli* 'tj'* LA FAMTHÂRK» L'ONCB ET LS I^ÂOVABa Po V a me faire miemc fAliiiHU# , pour évttet le fauj^ einplpi 4f# iWfi> » détruire les équiroquef ejt provenir , lef doutes , j'observerai i*riH>ri § qu'avec les tigres dont upwe venouf de donner F histoire , Il m trouvf oncore dans l'ancien ooi^iniHll % t^uir À-dire , en Asie et en Afiique i troif autres espèces d'animaux de oe gjBnr je ) toutes trois diffllrentes du ftigrf » at loutos trois difTéreniesentr'elWs. Ce9 tiois espèces sont \ti panthère , Vçnoe et Jk févparàf lesquelles non -seulement vAt ét<$ firif es les unes pour les autres p{(« jet naturalistes , mais mkme ont lilé coniondueâ avec les espèces du mhm gfuue qui w v>û% iroiivJes en **«*>-.»* «1^- , ^» '] i-Af / I 11 I *'' f ^^) ^. 1 1 ir'î'*S':y*.' r ! ^V Q*i HISTOIRE NATURELLE Amérique. Je mets à part pour le mo- ment présent ces espèces que l'on a ap- pelées indistinctement tigres , panthè^ rea , lèopatdt , d' ib ^e Nou vetu«Monde» pour ne pa^'it'' i^ "f îe celles de l'an- 4iien coniii^^nt . et afin de ne pas con- fordrc ?.*8 choses , et d'exposer plus iietiea:eiit les objets qui j sont relatifs. La première espèce de ce genre , et qui se trouve dans l'ancien continent , est la grande panthère que nous appel- lerons simplement panthère , qui étoit connue des Grecs , sous le nom de/>ar^ dalia , des anciens Latins sons celui de panthera , ensuite sous le nom de par- tluSf et des Latins modernes, sous celui de leopiardua. Le corps de cet animal , lorsqu'il a pris scm accroissement en- tier , a cinq ou six pieds de longueur ^ en le mesurant depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'origine de la queue , laquel'. est longue de plus de deux pieds ; sa peau est > pour le fond du poil , d'un fauve plus ou moins foncé sur 1% .\^ ~. .a»«****^''^«*5«fe-' ,^^' ♦Z*,*»!^.' m f 1^ 'r r DU î».tll dos et sur les côiéa du corps , et d*une coulcui blanchâtr*' sous le ventre -, elle est marquée de taches noires en grands anneaux ou en forme de rosej* ces an- neaux sont bien séparés les uns ^f^n au- tres sur l€»8 côtes du corps , f'vide dans leur milieu , et la plupart o» un-^ ou plusieurs taches au cent tj de 1 mi mo couleur que le tour de l'annean ; es mêmes anneaux , dortt les uns son ova- les et les autres circulaires , 0 sou- Vent plus de trois pouces de di ni Are ; il n'y a qu>^ des faciles pleines (■ ir la tête , sur la poitrine , sur le vent et sur les jambes. , . . , La seconde espèce est Ta petite an- thère d'Oppie n , à laquelle les anciens n'ont pas donne de nom particulier % niais que les voyageurs modernes om; appelée once, da nom corrompu lynx on ^lunx. Nous coï serverom à cet animal le nom à^once , cui nous paroît bien ap- pliqué , parce qu'en effet il a quelque rapport avec le lynx. Il est beaucoup % it Si Il 1 I \ 94 HISTOIRE NATCRKLLE plus petit que la panthère f n'ayant le corps que d'environ trois pieds et demi de longueur, ce qui est è/peurprèa la taille du lynx ; il a le poil plus long que la panthère , la queue beaucoup plus longue t de trois pieds de longueur , et quelquefois davantage, quoique le corps de Vonoe soit en tout d'un tiers au moins plus petit que celui de la pan- thère , dont I9, queue W*ft guère que deux pieds ou deux pieds et demi tout au plus ; le fond du poil de ronce e»t d'un gris hl^nchâtre sur le dos et sur les côtds du corps , et d'un gris encore plus blanc sous le ventre , ^u lieu que le dos et les côtés du corps de la pan- thère sont toujours d'un fauve plus ou moins foncé ; les taches soi^t à-peu-près de la même forme et de la mêiqe gran- deur dans Tune et daps Vautre. 1^ troisième espèce , dopt les anciens ne font aucune mention , est un ani- mal du Sénégal , de la Guinée et des antres pays méridionaux que les an- I "^1 ■,■9^' ■ •*-*•" -«©^H» 'VrI i) U CH À T. 9$ cltm n^avoient pas Recouverts : nous i appellerons léùp^.rd , qui est le DO)h 4U^ôn à màUà-piopôs àppliqHië à là grande pàtitliëre, et que nous eiftploie^ rouà, oomnDe Tout ^it phtsièlirs voya- geurs y pour désigner l'ftnifùàl dti âihië- gal 9 âOAl il 6flft ici question. H est un peu plu» grand que l^once , ifials "beau- coup itidiiis que la panthère y ii^ayant guère plus âe quatre pieds de 10to{piûtfr ; la queue a deux pieds ou deujc j>ieds et deAii ; le Tond du poil , sur le dos et sur les tôtés du corps , est d!\iné couleur fauve pilus où moins foncée y le dessous an ventre est tiancliâtre , les Saches sont en anneau je ou en roses /mais ces anneaux sont beaucoup plus petits que ceu:£ de )â panthère ou de fonce , et la plupart sont composes de quatre ou cinq pelles taches pleines : il y a aussi ^e ces iaclies pleines disposées irregu - lièrement. ' Ces tr6îs animaux sont , coihm ë l*on voit , trës-difiere^s les uns des autres , h '■•', 11 : i »: : \fl ^ I r-^,-. ,™.ïii*.»> il 96 HISTOIRE NATURELLE et sont chacun de leur espèce : les mar^ chands fourreurs appellent les peaux de la première espèce , peaux de pan^ thère ; sXmi XLO\x& n*au^pns pas cbang^o ce nom puisqu'il est en usage ^ ils ap- pellent celles de la seconde espèce ^ peaux (le tigres (V Afrique , ce nom est équivo4]|^ue , et nous ayons adopte celui d'oTzce ; enûn , ils appellent impropre- ment/7^az^jr de tigre , colles de l'animal que nous appelons ici léopard, ^ , _, Oppîen çpnnoissoît iiios deux pre- mières espèces, c'est- S-dire , là pan- thère et l'once j il a* dit le premier, qu'il y aypit deux espèces ,4e panthère ; les unes plus grandes et plus grosses ; les aiitrçs.plus petites , et cependant seni- bkbles par la forme du corps, parla variçte et la disposition des taches, mais qui différoient par la longueur de la queue, que les petites ont beaucoup plus longue que les grandes. Ainsi l'once diflPère de la panthère , en ce qu'il est bien plus petit ; qu'il a û : les mar- es peaux de pan- is change s; ils ap- espèce , ; nom est ptë celui npropre- ; l'animal 'V, A eux pre- , là pan- lier, qu'il lère ; les >sses f les lant seni- s, parla \ taches, igueur de beaucoup r anthère , ;, qu'il a D U C H A T. 97 la queue beaucoup plus longue , le poil plus loag aussi et d'une couleur grisQ ou blanchâtre , et le léopard diffère de la panthère «t de l'once en ce qu'il a la robe beaucoup plus belle , d'un fauve vif et brillant , quoique plus ou moins foncé avec des taches plus peitit^s, et la plupart disposées par groupes comme si chacune de ces taches ëtoit formée de quatre taches réunies. ,r Nous observerons qu'il ne faut pas confondre en lisant les anciens, le panther avec la panthère. La panthère est l'animal dont il est ici question ; le panther du Srholiaste d'Homère et des autres auteurs, est une espèce de loup timide que nous croyons être le chacal. Au reste le mot pardalis est l'ancieu nom grec de la panthère ; il se donnoit indistinctement au mâle et à la femel* le. Le mot pardus est moins ancien ^ Lucain et Pline sont les premiers qui l'aient employé \ celui de leopardus est encore plus nouveau , puisqu'il paroît Quadrup. IV, 9 V\\ if î! ■ i ^"^ '^* §1 HISTOIRE NATURELLE que c^est Jnle GapitoUn qui s'en est feetvi le premier ou l'un des premiers : tfct à IVgarâ du nom même depanthera, t^eiï %n mot que les anciens Latins ^nt d^ivëclugrec, mais que les Grecs «n'ont jamais employé. Xa panthère que nous avons vue vivante, a l'air féroce , l'œil inquiet, te regard cruel , les moiiTvmens brus* ques , et les cris semblables àeeiui d'un lâogue i^ ^)ère *^ elle a même la voix plus forte mt plus rafique que le chien Irrité ; ietle a la langue rcvie et très* ^uge, les dents fortes et pointues , les ongles aigus et durs , la peau belle, d'un fouve plus on moins foncé ^ semée de t»die!s noires arrondies en anneau jl^ otitiétmies en forme de roses , le poil ntittt^ , la queue marquée de gramles tathes Ttioîi-es au-dessus et d'anneaux wotrs til Mancs vevè l'extrétnité. La patithèire esit de la taille et de la tour- nure d'tin dogue de forte nace , mais WciitïM iiaiitts de jambes. b: S'en est nthera, Latina s Grcca ms rat nqakty 18 bras* ni d'un la voix e chien t très- ntues , 1 belle, semée kieaujl^ le poil ramïes neaiix La tour- mais 13 U C H A T. 9^ Les relations des royagears s'accor- dent avec les témoignages des «uiciens an sujet de la grande et de la petite panthère , c'est-à-dire , de notre pan* thère et de notre once. Il paroît qu'il existe aujourd'hui , comme du temps d'Oppien , dans la partie de l'Afrique qui s'étend le long de la mer Méditer- ranée , et dans les parties de l'Asie qui étoient connues des anciens , àewn csf pères de panthères ; la plus grande n été appelée panthère ou léopard, et 1» plus petite once, par la plupart des voyageurs. Ils conviennent tous que l'once s'apprivoise aisément , qu'on le dresse à la chasse , et qu'on s'en sert à cet usage en Perse et dans plusieurs^ autres provinces de l'Asie j qu'il y a des onces assez petits pour qu'un cavalier puisse les porter en croupe, qu'ils sont assez doux pour se laisser manier et caresser avec la main. La panthère paroît être d'une nature plus fière «t moins flexible ; on la dompte plutôt d 41 f.i :-¥f^ ;'.t4iUi»^4lil5i.iJ'««î'*-'i.H-i- r l 100 HISTOIRE NATURELLE qu'on ne l'apprivoise , jamais elle ne perd en entier son carkctère féroce , et lorsqu'on veut s'en servir pour la chasse , il faut beaucoup de soins pour la dresser , et encore plus de prccau- tions'pour la conduire et l'exercer. On la mène sur une charrette enfermée dans une cage , dont on lui ouvre la porte lorsque le gibier paroît j elle s'é- lance vers la bête, l'atteint ordinaire- ment en trois ou quatre sauts ^ la ter- rasse et l'étrangle : mais si elle manque son coup , elle devient furieuse et se jette quelquefois sur son maître , qui d'ordinaire prévient ce danger en por- tant avec lui des morceaux de viande ou des animaux vivans , comme des agneaux , des chevreaux , dont il lui en jette un pour calmer sa fureur. Au reste , l'espèce de l'once paroît être plus nombreuse et plus répandue que celle de la panthère ; on la trouve tiès-communément en Barbarie , en Arabie et dans toutes les parties mé- ' : BUCHAT.- 101 ridiônales de TAsie, àrexception peut- être de l'Egypte ; elle 8*est même éten- due jusqu'à la Chine où on Vappelle hinenpao. Ce qui fait qu'on se sert de l'onco pour la chaase dans les climats chauds de l'Asie , c'est que les chiens y sont très-rares j il n'y a , pour ainsi dire ^ que ceux qu'on y transporte , et en- core perdent-ils en peu de temps leur Toix et leur instinct; d'ailleurs ni la pan- thëre , ni l'once , ni le léopard ne peu- vent souffrir les chiens , ils semblent les chercher et les attaquer de préfé- rence sur toutes les autres bêtes. En Europe ^ nos chiens de chasse n'ont pas d'auti'es ennemis que le loup \ mais dans un pays rempli de tigres , délions, de panthères , de léopards et d'onces , qui tous sont plus forts et plus cruels que le loup ^ il ne seroit pas possible de conserver des chiens. Au reste , l'once n'a pas l'odorat aussi fin que le diion ; il ne suit pas les bêto/B à la pisle^ •• (•); rjirt ■*« ** »*»^»'»* i -T-»"»^ 1, Ml -^f ",'<%'» loa HISTOIRE NATURELLE il ne lui seroit pas possible ilon plus do les atteindre dans une course suivie ; il ne chasse qu'à* vue , et ne fait , pour flinsi dire , que s'ëlancer et se jeter sur le gibier , il saute si légèrement i qu'il franchit aisément un fossé ou une mu^ raille de plusieurs pieds; souvent il grimpe sur les arbres pour attendre les animaux au passage et se laisse tom- ber dessus ; cette manière d'attraper la proie est commune à la panthère , au léopard et à l'once. Le léopard a les mêmes mœurs et le même naturel que la panthère , et je tic vois nulle part qu'on l'ait appri- voisé comme l'once, ni que les Nègrea du Sénégal on de Guinée , où il est très-commun , s'en soient jamais servi» pour la chasse. Communément , il est plus grand que l'once et plus petit quo la panthère ; il a la queue plus courte que l'once , quoiqu'elle soit longue de deux pieds et deux pieds et demi. . Ce léoptjrd du Sénégal ou de Guinée^, ,.•...•■ -^ .*V+H-.-,-wn,, —- . .*>.^-7* • ' .-.^'. .^.*"v»V.^>À^ .,,i,^.*. ■ .- .^j.,.i^'--^ •"'■'.V;..-.-'' **-'--'.ï:'V'V».v* ■■■^••^^'-^^r?*» ^i^'^^^^i- "^ D V C H A T. " lo5 auquel nous avons applique particnliè* rement le nom de léopard, est probable* ment l'animal que Uon appelle à Oonga engoif c'est peut-être aussi Vanieunba de Madagascar ; nous rapportons oèi noms , parce qu'il seroit utile , pour 1« connoissanoe des animaux , qu'on eilt la liste de leurs noms dans les langues des pays qu'ils habitent. .'Vft^-t>*ï^{ L'espèce du lëopard parott être su- jette à plus de variëtës que celle de la panthère et de l'once : nous avons va un grand nombre de peaux de ce léo- pard qui ne laissent pas de diffî^rer lea unes des autres , soit par les nuances du fond du poil , soit par celles des tar ches dont les anneaux on roses sont plus marquées et plus terminées dans les unes que dans'Ies autres ; maiscea anneaux sont toujours de beaucoup ))lus petits que ceux de la panthère on de l'once. Dans toutes les peaux da léopard les taches sont chacune à-peu- près de la mdme grandeur , de la mdm» m i ; I X A (1 i,^f»i»lwilJ*rtUiS*s»in53«»«««S«f>«v^ r«-^'«*prv '"„'; MTr*^-i"-*^ 104 HISTOIRE NATUHELLV figure f et c'est plutôt par la force de la teinte qu'elles différent , étant moins fortement exprimées dans les unes de ces peaux et beaucoup plus fortement dans les autres. La couleur du fond du poil ne di£E<ère qu'en ce qu'elles sont d'un fauve plus ou moins foncé , mais comme toutes ces peaux sont à très- peu-près de la même grandeur , tant pour Je corps que pour la queue, il est trës-yraisemblable qu'elles appartien- nent toutes à la même espèce d'animal , et non pas à des animaux d'espèce dif- ierente. - *fh i^m^. 'tfT**^ «'stf ■■*♦?>' hm 'Ir^'f^ r r« La pantkère , l'once et le léopard n'habitent que l'Afrique et les climats les plus chauds de l'Asie; ils ne se sont jamais répandus dans les pays du iiord^ ni même dans les régions tempérées. Aristote parle de la panthère comme jd'uu animal de l'Afrique et de l'Asie , «t il dit expressément qu'il n'y en a point en Europe. Ainsi ces animaux iqui sont pour ainsi dire confinés dans ;.-C '..^■i>i]A^ -^- ^^^ s ce de la ; moins ânes de rtement fond du les aont i f mais à Irès- r , tant e, il est larlien- mimal , lèçe dif- • Léopard climats se sont mord y pérées. ;omme l'Asie , • en a imaux fi dans 4 I D tJ CHAT. roS la zone torride de l'ancien continent ,. n'ont pu passer dans le nouyeau parles. terres du nord , et l'on verra par la des»- cription que nous allons donner dev animaux de ce genre qui se trouvent en Amérique , que ce sont des espèces différentes que l'on n'auroit pas dâi confondre ayec celles de l'Afrique et YAsio, comme l'ont fait la plupart des auteurs qui ont écrit la nomenclature» > C^s animaux en général se plaisent dans les forêts touffues, et fréquentent souvent les bords des fleuves et les en* virons des habitations isolées, où. ils cherchent à surprendre les animaux domestiques et les bétes sauvages qiii viennent chercher les eaux. Ils se jet- tent rarement sur les hommes , quand même ils seroient provoquées ; ilsgrim- peut aisément sur les arbres où ils sui- vent les chats sauvages et les autres animaux qui ne peuvent leur échap- per. Quoiqu'ils ne vivent que de proie él qu'ils soient €»rdiuai rement fori mai- 1* s ' 'i ( W.-lK.W»te-*«r^4». »r#»' i>t>nv»»WN i \ ( lOG HISTOIRE NATURELLE gics f les voyageurs prëtendent qaé leur chair n'est pas mauvaise à man- ger : les Indiens ol les Nègres la trou- vent bonne -, maïs il est vrai qu'ilstrou- vcnt celle du chien encore meilleure , et qu'ils è*en régalent comme si c'ëtoit un mets délicieux. A Fëgard de leurs peaux I elles sont toutes précieuses et font de très-belles fourrures ; la plus belle et la plus chère , est celle du léo- pard ; une seule de ces peaux coûte huit ou dix louis , lorsque le fauve eh est vif et brillant , et que les taches en sont bien noires et bien terminées. rjt ^ «;«. ».« ..I .^ LE JAGUAR ET LE JAGUARÈTE. *,■---■ , _■'.■■ • ' ' ' . ■ * I ' Le jaguar ressemble à Fonce par la grandeur du corps , par la forme de la plupart des taches dont sa robe est se- mée ) I ^êmo par le naturel ; il est moins fier et moins féroce que le léo- pard et la panthère : il a le fond du poil d'un beau fauve comme le léopaid et • , « ». r .^. n D U C II A T. f» 107 non pas gris comme Tonce; il a la qneiie plus courte que l'un et l'autre , le poil plus long que la panthère et plus court que Tonce ; il l'a crêpé lorsqu'il est jeune , et lisse lorsqu'il devient adulte. Nous n'avons pas vu cet animal vivant, mais on nons l'a envoyé bien entier et bien conservé dans une liquenr piti- parée , et c'est sur ce sujet que nous en avons fait le dessin et la descrip- tion : il avoit été pris tout petit , et élevé dans la maison jusqu'à l'Age] de deux ans , qu'on le fit tner ponr nous l'envoyer ; il n'avoit donc paa encoix? acquis toute l'étendue de ses dimensions naturelles; mavi il n'en est pas moins évident par la seule inspection de cet animal , Agé de deux ans, qu'il est k peine de la taille d'un dogue ordinaire ou de moyenne race, lorsqu'il a piis son accroissement entier. C'est cepen- dant l'animal le plus formidable , le plus cruel , c'est en un mot le tigre du Nouveau -Monde ; dans lequel la nature M , ,1, ) ^' <-m«w»ri«*~ ■ ^.u.^j)(<»-*'-»>i*rf Fv^i"*iiii ' il y a des loups noirs , des renards noirs^ des écureuils noirs, &c. £t si ces variations de la nature sont pltti rares dans les atlimaiiit sauvages que dans les-aniraaax domestiques > 'M M !■■ f •t j& >' "U-<*~'*Vî! ;»' r.3-X Bcrente , }8 encore 1 ressem- iâ forme it par les t que ce oBiétiie es- iû reoiar- ne de Pi- >nleur du is dont il diffërens ice. Il dit Lches noi- oasses ou frencc to- liire , du 1 noir, on S8 espèces loirs , des loirs, &c. tnre sont sauvages BSti^nCs , ÏX:' >.U » r c H A T. m c'est qne le nombre des hasards qui peuvent les produire , est moins grand dans les premiers , dont la vie étant pins uniforme , la nourriture moin» variée , la liberté plus grande que dans les derniers, leur nature doit être plus constante , c'est-à-^ire , moins sujette aux changcmens et à ces variations qu'on doit regarder comme accidentel* les , quand elles ne tombent que sur la couleur du poil. Le jaguar se trouve au Brésil , au Paraguay , an Tucuman , à la Guiane , au pays des Amazones , an Mexique et dans toutes les contrées méridiona- les de l'Amérique , il est cependant plus rare à Cayenne que le couguar y qu'ils ont appelé le tigre rouge ; et le jaguar est maintenant moins commun au Bré^ sil, qui paroit être son pays natal, qu'il ne rétoit autrefois : on a mis sa tête à prix ', on en a beaucoup détruit , et il s'est retiré loin des côtes dans la pro- fondeur des terres. Le jaguarète a ton- il t II 'A iia nisTOiRB naturelle jours été plus rare , ou du moins il s'ë- loigne encore plus des lieux habités, et le petit nombre de voyageurs qui en ont fait mention , paroissent n'en par- ler que d'après Marcgrave etPison. M. Sonini de Manoncourt a fait quelques bonnes observations sur les jaguars de la Guiane , que je crois devoir publier. : <( Le jaguar , dit-il , n'a pas le poil crêpé lorsqu'il est jeune , comme le dit M. de Buffon , Histoire Naturelle, J'ai vu de très- jeunes jaguars , qui avoient le poil aussi lisse que les grands : cette observation m'a été confirmée par des chasseurs instruits. Quant à la taille des jaguars , j'ose encore assurer qu'elle est bien au-dessus de celle que leur donne M. de Bu£Pon , lorsqu'il dit, page 107, qu'il est à peine de la taille d'un dogue ordinaire ou de moyenne race , quand il a pris son accroissement entier. J'ai eu deux peaux de jaguars q^ue rpn m'a assuré appartenir à des t ë m U- J:.*HT~" _»««•* "vjk. n . D U C H A T. » ll3 sujets àe deux ou trois ans , dont l'une avoit près de cinq pieds de long , de- puis le bout du museau jusqu'à l'ori- gine de ]a queue , laquelle a deux pieds de longueur; il y en a de bien plus grands. J'ai vu moi-même , dans les forêts de la Guiane , des traces de ces animaux , qui faisoient juger, ainsi que l'a dit M. delà Gondaniine, que les tigres ou les animaux que l'on appelle ainsi en Ame*' rique , ne differoient pas en grandeur de ceux d'Afrique. Je pense même qu'à l'exception du vrai tigre (le tigre royal ) celui de l'Amérique est le plus grand des animaux auxquels on a don- né cette dénomination, puisque, selon M. de Buffon , la panthère , qui est le plus grand de ces animaux , n'a que cinqou six pieds de longueur lorsqu'elle a piisson accroissement entier , et que bien certainement il existe en Amé- rique des quadrupèdes de ce genre qui .passent de beaucoup cette dimension. JLa couleur de la peau du jaguar varie ;''>»-^ !»*• ■v*^^( A '.t*rï- '■iî^>:«.N» '^'^•^fiifc^t**"**»'^' .'..wjbââèl^ n4< HISTOIRE NATURELLE «uivnnt l'âge; les jeunef; l'ont d'un fàiiT» très - foncé , presque ronx et mêniA bran; cette couleur s'ëclaircit à me-* sure que Vanimai -millit. » Le jaguar n'est pas aussi indolent ni aussi timide que quelques voyageurs , et d*après eux M. de BuiFon , i^nt ëcrit: il se jette sur tous les chiens ^n'il rencontre y loin d'en avoir peur \ il fait beaucoup de d^gât dans les trou* peaux: cenxqui habitent dans les de* serts de la Guiano sont même dange- reux pour les hommes. Dans un voyage que j'ai fait dans ces grandes forets y nous firmes tourmentés pendant deux nuits de suite par un jaguar , malgré 1111 très-grand feu que l'on avoit eii soiu d'allumer et d'entretenir ; il rôdoit continuellement autour de nous ; il Inoua fut impossible de le tirer ; car , dès qu*il se voyoit couché en joue , il se glissoit d'une manière si prompte , ^u'il dispai'ois.soit pour le moment ; il rcvenoït ensuite d'un an^Ure colé ^ et \: ■ - •■■ ■*>.'^ ,. . / D tr C H A T. Il5 nous tenoit ainsi continuellement en alerte ; malgré notre vigilance nous ne pûmes jamais venir à bout de le tir^er ; il continua son manège durant deux nuits entières*, la troisième il revint, mais lassé apparemment de ne pouvoir venir à bout de son projet, et voyant d'ailleurs que nous avions augmenté le feu, duquel il craignoit d'approcher de trop près , il nous laissa en hurlant d'une manière effroyable. Son cri hou , hou, a quelque chose de plaintif , et il est grave et fort comme celui du bœuf. » Quant au goût de préférence que l'on suppose au jaguar pour les naturels du pays plutôt que [)our les nègres et les blancs, je présume que c'est un conte A Cayenne, j'ai trouvé cette opinion établie ; mais j'ai vo3''agé avec les Sau- vages dans des endroits, où les tigres d'une grandeur démesurée étoient communs , jamais je n'ai remarqué qu'ils aient une peur bien grande de ces animaux \ ils suspendaient , comme .-«v. . .. ^: V" ■"i. -^>. *•*. ^ '»%«KUV-^*'~'^--=f- ;>'--/'^- ^ 116 HISTOIRE NATURELLE nous y leurs hamacs à des arbres , s'é^ loignoient à une certaine distance de nous, et ne prenoient pas la même précaution que nous d'allumer un grand feu ; ils se contentoient d'en faire un très-petit, qui le plus souvent s'étei- gnoit dans le cours de la nuit. Ces ja- guars n'ont point de plus cruel ennemi que le fourmillier ou tamanoir ; quoi- qu'il n'ait point de dents pour se dë- fciidre , dès qu'il est attaqué par un jaguar, il se couche sur le dos , le saisit avec ses griffes , qu'il a d'une grandeur prodigieuse , l'étouffé et le déchire ». LE S E R VA L. , Cet animal, qui a vécu pendant quel ^ qucs années à la ménagerie du roi , sous le nom de cJiat-tigre , nous paroît être le même que celui qui a été décrit par MM. de l'Académie , sous le nom de chat-p(ird\ et nous ignorerions peut- être encore son vrai nom^ si M. le mar- ^?*^'*1*î'***«Mrtl8S'' *«„-;'»^'^.^_,.V *.<**■■ .i^ , *--v. ^ ". *"'V^. ...•»*j«*, ,, t .M j^jjjj^((JijJ5liirtt«».t^«U«».*j#ii,st*w«:>v.-ri-/«i^^ i.— .*. .^, .. - . '\.a.r'v >;:■:■.. ; . f^-\i.'^j--->. ,.:-'* t." M'f.i- il ( ;.*.;n- '.* ' V " ?.i» ri t ; •< . < » ' ' il a ■> il t: if >■• tu t^ i ■ ; ; » . 1 • sy A •tu ♦ ! M ; \M ( iS.» ^ ■()». ;' >Ù. i*' iX\ii »iï4r»- I :;-;».^.ii;*K?£r- to»w,i* .■>«•-««.-■» 'Sw. T4f^.Jtô\ M 1 j;i''. SKUVAl.. aJiK CHAT SAUVACiK ,^^-M ^ f I [ '*3f%, " ' ,; ,j ,'.■'' ,*■•» .'■ ..' " "■'. .' ' -r t ■■ . ■.. . i»l . ' ', :<-:^. 1^.1 •■''-"' •^•. 1-; 4 ■^'.^^ ',■">■, .*t-r. ^ ' rSi -ItV DU CHAT l'ir quia de Montmirail ne l'eàt trouvé dan^ un Toyage italien , dont il a fait' la traduction et l'extrait. « Le mara^ puté'y que Jet Portugais de l'Inde ap- pellent serpal ( dit le P. Vincent Ma- xie ) f est un animal sauvage et fôroce y plus gros que le chat sauvage et unpeti plus petit que la civette , do laquelle il diffèjre en ce que sa tête est plus ronde et plus grosse, relativement au volume de son corps, et que son front paroi t plus çreusëdans le milieu : il ressemble à la panthère par les couleurs du poil qui est fauve sur la tôte , le dos , les flanca, •t blanc sous le ventre , et aussi par les taches qui sont distinctes, ëgalc- ment distribuées, et un peu plus petites que celles de la panthère ; ses yeux sont très-brillans , ses moustaches fournies de soies longues et roides ; il a la queue courte , les pieda grands et armés d'on» gles longs et crochus « On le trouve dans les montagnes de VInde ; on le voit ra- rement à terre, il se tient presque tou- n % \ [i I Tlfï' HISTOTRB: NATURELLE joui» àur les arbres^ oà il fait sèfinid^ et preikl ks Qiieaaz, desqneli il se nourrit *, il aaute aussi légèrement qu'un singé ^ d'un arhré à l'autre, et V arec tant d'adresse et d'agilité , qu'en vn instant il parcourt un grand espace^ et qu'il ne fait ^ pour ainsi dire , que- paroître et disparoîtix : il est d'un na-^ turel féroce , cependant il fuit à l'as*' pect de l'homme , à moins qu'on ne l'irrite, aur • tout en dérangeant sa bauge ; car alors il devient furîeux , il s'élance, mord et déchire J^pen-'prèa comme la panthère »V ' '^ '^'^^ uriii-i le» La captiTÎté, les bons on les mauvai» traitemens , ne peuvent ni domptw ni adoucir la férocité de cet animal ; celui que nous avons vu à la ménagerie étoife toujourst sur le point de s'élancer con» tre ceux qui l'approchoient : on n^a pu le dessiner ni le décrire qu'à travers la* grille de sa loge; on le noorrissoit de ebair comme le» panthères et les léopards. Ce serval ou maraputé de Malabar n "*■*■■« ^-** '* • 'P, ;»Tif£i le'» «l des Ihd^s, noas paroit être le même animal qiie le chià'Ugt« clo Sënëgal et da Gap de Bonne-Espérance , qui , selon 1è tëfUbigna^ des téfkgtùH;i[ésii&mh\9 n^ tliat lÀrk figure^ «ti^ tigiW (^tfieisiy A^dirèfàfo ^nilièt^É^ ioù àU liSopai^ ) "pÊtt îéê îÊ^héÉ noire* «t bktitslieâ d« ton poil ; « «Ranimai ,^ettt i1« j eiSt qua- tre fois pin» ^ôs ^^n tïft«t , il est vorateetmanjgrelî^à èihgèSj leé rats et tés^autrès atiitt^tijc^i»^^^*' •■^^^'*^ ''''''":' ^ - Par la comparaist^k 'qu<^ nôtià aVôWs faite da serrai avec le chat-pard décrit pàrMM /dé rAcadémiib, nèiisii'y avons trbUVfd^«titres diflPérénces qti^ ies ion- ' ^tesVàches dû dos/ètlesaîMieaûS At la q^ietie^ c^t^-pard, qtii nè'^t pàf dan« le ftetVàl ; il a seodétdtMt ces \à^ «hes dtt dos placées pltis prèM ^tiè celttts des anti^ parties du cbrps ^ khaiï cètV^ ^ëtifé ^iéconvènante fkit ïiAé dHII^ rence trop légère , pbUf qttfbti^ pù\m douter de Pidetititë d'éAjèè^ ije cts •A'"'*** '*""*'*" "^' I lap Hi^Tamp naturelle féroce et;,q^mi^^eF^^uç FoiiîilQil;p)aT cer. à cdt^tdtt jagPAr., du cougar ^ : qii imm^difitQinpnt; japrès ;. carilr m ^pr proche ponr,l|i,g^n^eiir , et leur rcb^if fiemble par. Je lo^t^rçl et par, la %ar(9. J)e toiif les iH'm^aps. à peau . tigrée^ l'ocelot mâle a iiiiejpc^iit, la-.rpbela pju8 belle^ et Jla^plns i\égoj;axçeï^% ya.-- riée; fe^f{ duJiëop^rd pleine n?çn ap- proche pfi^pqurlft vivacité des ^^euir^ et la rëguf^t^ <^a idessîn ; et ,ceUe du jaguar y J^Ja papthère ou dç IWoe en ^approchç encprç inoii^s ^ ^mai» dam l'ocelot /civile, les^^ couleura soi^t bien plus foible^. et le dessin mqins regiv lier j il ii^queii. sa robe beai^iciup df fleurs et 4'9memeiw,qn[ jif^,|rosiT^ sur celU dj;i,inâle. 1 ,jr> ,^ ^ «? \ ^ ^^..Ijors^e l'poel^t a pi^s son entier ^cr esoissemeniy il 4 p selon Qjç^gçire d^ .-■ti^^t^ •-*»-. ■ ■*.*!**• *•' igar,;:Ql» h m f^ leur re»- iafiguriB- i, tigrée^ ia,rpb&lli qoei^t ya- n^çn ap- ;, celle du ronce en air dam soi^tbîeo us rëgur v^iomv ^^ entieciiCr fgçir© dç ; *, ; "'î^: ifïK •*■*«?> A">, ■*?>;*■* '■^ ■<- itiî *?' '«. .^JïlÇl-'i**»*-»**^* ■.|,i*ir^«f4>"5' 1 ■y. -^ p' >-• r î îi-,:' Hf t ;'>■ ;i«r^ s';} ;\ ■ ..^k y >■ jry*î' j-aiU i: J : ! ,1: !■.)■ i)r ] t< î i ' 1 ' t M ; ? I ■ * < '( •V iîSI < 4 t ■ >. > * .^.. i ». Vf >;Ui mp"'-'^ •.i-' .1 .• >■ ^ iktr .^'^iA■ M ««ir^î lu f<»"'.î'?. i ■ ':* n ï «l;^j „--"«f***»»'«**»»'^' « ■'-É'"' '^^:;^r ■'• r i '1 l>e,teoe i.I.K JAGTTARn. li.T/OCKTiOT ■St\. f-^^ ''Wr l rvmmBÊÊÊm VmÊÊÊHt < l '-«-.. .^-j»' BoIly» y deux pieds et demi de hau- teur sujr environ quatre pi^ de lon- gueur; la queue y quoi^'aâaee longue ^ ine touche cependant paa la terre lors- jqu'dlle est pendante v et pàr^^nsëquent elle ai'a guère que dcu3t»pieds de lon- guaur^ €^t aHimal e^t itrèa-vérace , il est en imême tempA timide; «il attaque rarement ilea hommea r^i il ^ craint les •chiens;; e^t dès qu'il en esli poursuivi , il gagne les bqis et grimpef^^urinnarbre ; il y diecneurei , et même y -sëjonrne pour rdormir et pour cpier le gibier ou le hëtàil, sur lequel il s!ë]ance dès qu'il le vpit à portée ; il préfère le sang à la chadr , et c^est par cette ; raison qu'il détruit un grand nomlMPQ d'animaux, ; parée qu'au lieu de seitassusier en les dévorant , il ne fait que se désaltéri^ en leur, suçant 1© sang.) ut» m,«H*î« n*-^r m Dans l'état de captivité, il conserve ses mœurs , rien ne peut adoucir son •naturel féroce , rien ne peut calmer ses ) jiïQi»yfôP!iens inquiets ,. on est obligé do Quadrap. IV. ii / ^^A-'^-^i.aC ^%r^3ÇtÏÏ>vî1^ ^W,vi*iJ»v'*iv|,-ii Lifi-v MM laa HTsroi9ie naturelle •le tenir itovioîTts en cage. - m A trof» •noi8(dil! M:. VEêcoi ) lorsque mes deait fMtits eurent àfiitoré une chitinne qui leur eewéil de^ noumce, jeles tinsen ttLgn, et Je' les ai nourris avec de la Tiando fraioli&) dont ils mangent sept à huit livres par jour; ils fraycfnt en- semble mâle et femelle comme noe chats domdstiques ; il règne* en tr'eax une BUpërioritë singulière delà part du mêàe } quelque appëtit qu'ayent 4ïea deux, «nimaox, jamais la'femei'le. iie t'avise- de rien prendre qiiè le mâle n'ait sa saturation , et qu'il- ne diii èn- 'voie les morceaux dont il ne ivédt'plus; je leur ai:dontië plusieurs fois' des ohats vivaniyilis len^suceiil le sang joiisqu'à oe que luort s>*ensuive , mai» ja^iais ils lie lès ndkngent} j'avois em.bar<»fiii'|)our leur subsistance deux chevreftiix : ils ne mangent^ d'aucune viimdé amià ni it' Il paro^typiir le tëmoignftge àeGré' l^iire de Bcdivar ^ que ces ammacdc ne J i .1-.. iettjt nsen de la t sept rtt«tt- iû nos tr'eax attdii nt 4ÏCII » mâle Ihi «ft- tplu»-, achats laid ils tx:ils itèni été- . 'V- i • DUC HATVniT laS produisent ordinairement qne deux petits j et celui de M* l'£scot <8erible:i ,. tient beaucoup plus à la grandeur qu'ai , la forme.' • . : • y>\ < ''^\'-{ ■ LE MA R G A Y. l'r L E margay est beaucoup plus petit que l'ocelot; il ressemble au chat san* vage par la grandeur et la figure du corps c il a seulement la tête pluscar-* rëe^ le museau moins court ; les oreillei ■-.?»#.. .'t'tiH» .^'■m^_ f- I \ '"■ 124 HI8TOKBB NATUKELLK plus arrondies et la queue pliiiA longue y son poil est aussi plus court que celui' du chat sauvage ^ et il est marqua éù bandes, de raies et de taebes noires sur un fond de couleur fauve ; on nons' l'a envoyé de Cayenne sous le nom de chat-tigre f et il tient en efiet de la na- ture du chat et de ^celle du jaguar ou dé Tooelot , qui sont les deux animaux auxquels on a donné le nom de tigre dans le nouveau continent. Selon Fer- nandès , cet animal , lorsqu'il a pris son accroissement en entier , n'est pas tout- à-fait si grand que la civette v et selon Marcgrave , dont la comparaison nous paroi t plus juste , il est de la grandeur du chat sauvage , auquel il ressemble aussi pav le^ habitudes natûk'elles, ne vivant que de petit gibier , de volail- les , &c. mais il est trës-djUicîte à ap- privoiser > et ne perd mêtiie jamais son naturel féroce. Il varie beaiïcoup pour les couleurs, quoîqu'ordinairement il 4oit tel <|ue nous le |uésGntons ioi : c'est r_/a.^-r:^-,.d8cïs^:-/ •\ , ,»• DU CH A Ti"'^' 195 tin animal très-commun h laGniane^ an Brésil et dans toutes les autres pro- vinces de l'Amérique méridionale. Il y a apparence que c'est le même qu'à ]a Louisiane on appelle Pithou , mais l'espèce en est moins commune dans les pays tempérés que dans les climats chauds. .^ Si nous faisons la réyision de^cip'ë 'aill- maux cruels, dont la robe est si belle et la nature si perfide, nous trouverons - dans l'ancien continent le tigre > la pan- thère , le léopard , l'once , Te serval ; et dans le nouveau , le jaguar , l'oce- lot et le margay, qui, tons trois ^ ne paroissent être que des diminutifs des premiers , et qui , n'en ayant ni la taille ni la force , sont aussi timides , aussi lâches que les autres sont in répides et tiers. ' > Vi*'*' »''■'***»'**' '■■^ * '«««Il V n y a encore un animal de ce genre qui semble différer de tous ceux que nous venons de nommer, les fourreurs l'appellent ^ué/7arcf y nous en avons va \ 1*1 mil MNH i t ia6 HISTOIRE NATURELLE plusienrs peaux , elles ressemblent à celle da lynx « par la longueur du poil ; mais les oreilles n'ëtant pas torminëea par un pinceau, le guépard n'est point un lynx ; il n'est aussi ni panthère , ni lëopard , il n'a pas le poil court comme ces animaux , et il diffère de tous par une espèce de crinière ou de poil long de quatre on cinq pouces , qu'il porte sur le cou et entre les épaules; il a aussi ' le poil du ventre long de trois à quatre pouces , et la queue à proportion plus courte que la panthère , le léopard ou ronce ; il est à-peu-près de la taille de ce dernier animal , n'ayant qu'environ trois pieds et demi, de longueur de corps ; au reste , sa robe^ qui est d^un fauve très-pâle, est parsemée , comme celle du léopard, de taches noires, maia plus voisines les unes des autres et plut petites f n'ayant que trois ou quatre lignes de diamètre. J'ai pensé que cet animal devoit être te même que celui qu'indique Kolbe g ■■jfa.r-TfX,.*rii -ftl:.>^^^^-^-..ift:ff^'l. ■■.^>'^*JtV.. -i.r'ft <^_. D U C H A T. 137 80U8 le aom de loup-iigre ; c*«at un ani- mal commun dans les teiTes TOÎAinea du Gip de Bonne-£8p( ^' V-%s\ iW •;£-•? 1. v..i,u/: 11 M- • -, ■'■. ? m * ■ ■ Z" •_-«r!' 1. : I »- -iiiaî*^ ii '{'■'',■?* • s , '.i Hi *H\ ^ )^ irr '-HmtH'^^m ir* ït; . >iï . iii4> .■jf, Xy-' -, .jj^.jfî» .# ■iH Lif s -^l'U** 'l#^ î;* 'i^*i*j Mi^r-^ •-?,j-> .i'\* !>-V* '■hHi '^. ki.ffj'tH-.-.^ m li f -ItfiMi*^ '''^*f?'''^*vr>^#S|ffV ; i *^ . ^'f u ^¥TVV:i> .! ■ ■'■f" firrf-^ji i V tîNCii: !■: ' ." '. ' ■ i • : m . ^ ■•.■ '■ ;'! , . ■ • ï 1 \ 'Il > ..|. lÈm ^-*«i»" ►* •'^-o«»s,-,^^^-,^. -• .. «. J*a4, ;■ ^ 1 LE COTJCVTIATl . a . JJ?. C ATlACAl. . '>ù^ÊU^.'.Atà^i^. '^h Cet axiinml'.tut assez Goinmun à la Guiane; autrefois on Ta vu arriver à ]a nage et en nombre: dans" l'île- de Gayenne ^ pour attaquer et dévaster les troupeaux : c'étoit dans les com* mencemens «un fléau pour la colonie ; mais peu à peu on l'a cbassé , détruit et relégué loin des habitations. On le trouve au Brésil , au Paraguay , au pays dés Ai&azones, et il y a grande apparence que l'animal qui nous est indiqué dans quelques relations soua le nom d^àcor orne , dans le pays de» Moxes au Pérou , est le même que le couguai^ f aussi^bien que celui du pays> des Iroquois', qu'on a regardé comme un tigre , quoiqu'il ne soit point mou- cheté comme la panthère, ni marqué de bander longues comme le tigre* '^ < : I « couguar , par la légèreté de son corps et la plus grande longi::eur de ses jambes , doit mieux courir que le ja- guar f. et grimper aussi plus aisémer '■ sjur les arbres; l's sont tous deux éga- P'v .' Il ^ { l3o HISTOIRE NATURELLE lemeiit paresseux et poUrons desquels sont rttviasiës; ils uVctaqnent presque j'i'.aais ï*'ê' hommes , à moins qu'ils ne les trouvent endormis. Lorsqu'on Tcut passer la nuit ou s'arrêter dans les bois, il iufiil ^l'allumer du feu pour les em«*i pêchiT d'approcher, Ils se plaisent à .i i.mbre dans les grandes forêts ; ils se- cachent dans unr foit ou même sur un arbre touffu , d'où, ils s'ëlancent sur les animaux qui passent. Quoi* qu'ils ne vivent que de proie et qu'ils s'abicuvent plus souvent de sang que d'eau , on prétend que leur chair est très-bonne à manger. Pison dit ex- pressément qu'elle est aussi bonne que celle du veau ; d'autres la comparent à celle du mouton : j'ai bien de la peine ' à croire que ce soit en eSet une viande de bon goût , j'aime mieux mVn rap- porter au témoignage de Desmarchais, qui dit que ce qu'il y a de mieux dans ces animaux , c'est la peau don^ on fait des housses de ckev^^l , eL ^u^on est .j-.'^ ;uj:^iîD V ctt ATr^' Ï3i pen frîand die lent chair, (jnfd'ordi- nait*e est mài^e , et à*i\ï\ îûtMV peu agréable. ^ <;■ ■<:' f w.« i. ',>»..» .< c> ^U'.véi, i^i;:;: ii Lé oéngnar de PensUvaniè' diffère beaucoup , par sa taille et pai^ "seA di- mensiotis, du couguar de C^yénile ^. il est plus bas'des jambes , bo&uc6ù][^ 'fins long de corps > ht queue auiksi de trois ou quatre poucéâ plus lohgf^. Àû fëiâté> ils se ressemblent parfaitéineitt parla couleur du poil , par la forme de la tête et par oelTe des drèillrs. Lè'ooi^g^iarde Pensil v^anie , ajoute M. Colinson, est lin animal rèmai^quable -par soti corps mince et très alongë , ses jambes courû- tes ct^alongné queue. "î> J^^ .^in'vfj ' Le couguar l'ëduit en captivité, et .onlQ-conduisoit en laia)S^^,.v,U,9f)laissoit il^tt^rde la mainy e;t j^iviAld^i petits g^Vf on^ xnonter sur spn.dosj^t »'y tenir à;C{^Ufpurçli,on. X^e nom d^ tigre pol- tron Iqii^jétéiHenjdonaé^, h Jh^if ir^ r\i ,v)'iX niuU 'HtriiA ..\ fK(j , liorj i'»i»'(r)f»UK) ■ : LE LYNJS:,sou LOXIPriCJRByiER. G>£.T animal qui habite les blimats f^owisiplu» volontiers que les pays tem- pérés, est du nombre^ d« oeixlx.qiii ont pu . Iriser (d'iiH continont à j('«utre /et d'ailleurs on^ait.que la peau de iQetvanimal fait juri; objet de commerce! dîê l'Amérique ^n. Europe^» Ces loups -^oerylers de Ca- \ t % Hada sont seulement , comme je l'ai àéjk (lit, plus pelitiet p1a« biaric» que ceux (l*Euiopei et c'eat cette cliffer«'ric« de grandeur qui lésa fait appelci' ohaia* cer^iera j et qui a induit les nomencla- teurs à les regarder comme dos ani- maux d'espèce différente. Sans vouloir prononcer dëciéivement sur cette ques- tion , il nous a paru que le chat-^ei^ vier de Canada et leloup-cervier' de MosQovie , sont de la même espèce , 1^. parce que la différence do grandeur n'est pas fort considérable ^ 0t qu'elle est à- peu-près relativement la même que celle qi; 3 trouve entre les animaux communs- aux deux 3onti- nens \ les lonps^ : les repards, ëcc. ëtan' ^os petits en Ara«^rique qu'en Eu* rope^ il doit «n être de même dn lynx ou loup-cervier ; a°. parce que', daiis le nord de l'Europe même , ces animaux varient pt la grandeur , et que les auteurs font mention de deux es- pèces, l'un&pliié petite et l'autre plu9 Quadrup. IV. 12 ^•^ •3*, .î t-- I' * V t I ; \ 1 ( 134 H ISTOIRE NAT V |\ELL17 grande ; 3'\ enBii , parce que ces anîf- maux affectant les mêmes climats ^ <;t étant da même i naturel , de ]» lî.tfme £gut*e , et ne dififéraut eatr'eux quo paiv la, grandeur du corps, et quelques nuances de couleur , ces caractères ne ffte paroissent pas sufilsans pour les aépaier et pronoDPei: qu'il soient de deuix espèces diffewiM^cs. ^^^^^ ^^^^^^\ fjl: Le lynx , dont leç anciens ont dit qu^ la vue itoit assez perçante pour pend- ue le» corps opaques , dont T urine aVoitjamerveille^so proprictél, de de- vmiu in corps <*->• 'Iç» une pierre pré- cieuse' ppelée iupis Ijnçuriun , est un animal fi^-Mileux ^ aussi bien que toutes les propriétés nu'oii lui altiibue : ce iyitx imaginait n'a d'auti*e rapport avec le> vrai lynx , que; celui du nonib Il ne faut donc pas , comme l'ont fait U plupart des naturalistes , attribuer à. celui-ci, qui est un être réel , les propriétés de cet animal imaginaire, à l'existence duquel Pline lui-même •:1 i '■■■A-- |t.*i»*lM»'-.»' ;ï.i i>v chat, '-h? i55 n'a pas Vair de croire , puisqu'il n'en parle que comme d'une bête cxlraor-*- ditiaire , et qu'il le met à la tète des sphynx , de» péf^oseS , des licornes , eti des autres prodiges ou monstres qu'en'*' fante t'Etliiopie. •« Notre lynx ne voit point au trarer» les murailles, mais il est vrai qu'il a les yeux brillans, te regard doux , l'air agrëable et gai; son urine ne fuit pas des pierres précieuses, mais seulement il la recouvre le terre , comme font les- chats, auxquels il ressemble beaucoup y^ et dont il a les mœurs et même la pro- preté. Il n*a rien du loup qu'une espèce de hurlement qui , se faisant entendre* de loin , a dû tromper les chasseurs , et leur faire croire qu'ils entenrl oient un loup. Cela seul a peut-être suffi pour lui faire donner le nom de loup , auquel pour le distinguer du vrai loup , les chas&eors auront ajouté l'éjnthëte d& cervier , parce qu'il attaque les cerfs ^ ou plutôt parce que sa peau est vaiiâ» t ) I n i i { .*f l^Uf*'^**^ *^ .' 1 Ile» ()es livrée, aup , et ommu- 'enard ; ) l'once le poil is et mal 18 grnn- Ltrëroitë a queiio I à Vex- [anc , et 5t moins mieux e -, il ne onp , il t : il vit jusqu'à uvages, curenils sit dussi les che- et s'é- ■ *■ D U C H A T. 13/ lance dessus : il le» prend à la gorge , et lorsqu'il s'est rendu maitre de sa victime , il lui suce le sang et lui ouvre la tète pour manger la cervelle , après quoi souvent il l'abandonne pour en chercher un autre ; rarement il re- tourne à sa première proie , et c'est ce qui a fait dire q ne , de Ions les animaux Je lynx ëtoit celui qui avoit le moins de mémoire. Son poil change de cou- leur suivant les climats et la saison , les fourrures d'hiver sont plus belles , meilleures et plus fournies que celles de l'été ') sa chair ^ comme celle de tous les animaux de proie , n'est pas bonne à manger. .f^'r-i-'M ** -■ * - "'■:•' .>' Le lynx de Norwège , décrit par Fontoppidam , est blanc ou d'un gris clairsemé de taches ibncées. Ses griffes , ainsi que celles des autres lynxs , sont comme celles des chats ; il voûte son dos , et saute comme eux avec beau- coup de vitesse sur sa proie. Lorsqu'il est, attaqué par Un chien ^ il se renverse •• l(j^ f; . ■ ,! r^'- \ \ I t t II il \ \\ \ \ II l38 HISTOIRE NATURELLE sur le dos et se défend avec ses griffe», au point de le rebuter bien vite. Cet auteur ajoute qu'il y en a quatre es- pèces en Norwège , que les uns appro- chent de la figure du loup y les autres do colle du renard , d'autres de cel'é du chat , et enfin d'autres qui ont la tête formée comme celle d'un poulain ; ce dernier fait . que je crois faux , me fait douter des précëdens. L'auteur ajoute des choses plus probables: « Le loup-cervier , dit-il , ne court pas les champs ; il se cache dans les bois et dans les cavernes, il fait sa retraite tortueuse et profonde , et on l'en fait sortir par le feu et la furaëe. Sa vue est perçante , il voit de très- loin sa proie ; il ne mange souvent d'une bre- bis ou d*nne chèvre , que la cervelle , le foie et les intestins , et il creuse la terre sous les portes pour entrer dans les bergeries ». L'espèce en est re'pandue non-seule- ment eu Europe ; mais dans to'ites les • ( ii ;j BUCHAT»' 1% provinces dn nord de F Asie. On rap- pelle chulon , ou ckelason en Tartarie» Les peaux en sont fort estimées, et ^. quoiqu'elles soient assez communes , elles se vendent également cher en. Norwège , en Russie , et jusqu'à la Chine , où l'on en fait un grand usage pour àt;^ manchons et d'autres four* Tures. . ^v .■ ■ . , , • ., „■., . '> i LECARACAL. Quoique le caracal ressemble au lynx par la grandeur et la forme du corps , par l'air de la tête , et qu'il ait comme lui le caractère singulier , et, pour ainsi dire, unique d'un long pin- ceau de poils noirs à la pointe des oreil- les y nous avons présumé par les dis- convenances qui se trouvent entre ce» deux animaux , qu^ils étoient d'espèces différentes. Le caracal n'est point mou* cheté comme le lynx ; il a le poil plu» 1 ude et plus court , la queue beaucoup / t% \ / 1 '"'^'''W^WrJ-* ^ftw-Hfc-*-^ U' l4o HISTOIRE KfATl'REI.LE plus longue et d'une couleur uniformej le museau plus alongé , la mine beau- coup moins douce et le naturel plus féroce. Le lynx n'habite que dans les pays froids ou tempérés; le caracal ne se trouve que dans les climats les plus chauds : c'est autant par cette diffé- rence du naturel et du climat , que nous les avons jug^s de deux espèces différentes , que par l'inspection et par la comparaison des deux animaux que nocs avons vus vivans , et qui , comme tous ceux que nous avons donnés jus- qu'ici , ont été dessinés et décrits d'après nature. Cet animal est commun en Barbarie, en Arabie et dans tous les pays qu'ha- bitent le lion , la panthère et l'once ; comme eux il vit de proie , mais ét^nt plus petit et bien plus foiblc ^ il a plus de peine à se procurer sa subsistance j îl n'a , pour ainsi dire , que ce que les autres lui laissent , et souvent il est forcé à se contenter de leurs restes : il è4. ..^.i^- fis^jT-^-"''' * niforme, ne beau- irel phis dans les iracal ne les plus te diffé- at , que espèces n et par aux que , comme nés jus- 5 d 'après arbarie, 5 qu'ha- l'once ; is e't'^nt 1 a plus itance j ]ue les il est tes : il -■ DV CHAT, rn i4if s^éloignc de la panthère , parce qu'elle exerce ses cruautés lors même qu'elle est pleinement rassasiée; mais il suit le lion qui , dès qu'il est repu , ne fait de mal à personne : la caracal profite des débris de sa table , quelquefois même il l'accompagne d'assez près , parce que grimpant légèrement sur les arbres , il ne craint pas la colère du lion ; qui ne pourroit l'y suivre comme fait la panthère. C'est par toutes ces ]:*aisons que l'on a dit du caracnl qu'il étoit le guide , ou le pourvoyeur du lion ; que celui-ci , dont l'odorat n'est pas fin , s'en servoit pour éventer de loin les autres animaux, dont il parta^ geoit ensuite avec lui la dépouille. Le caracal est de la grandeur d'un renard, mais il est beaucoup plus fé- roce et plus fort : on l'a vu assaillir ^^ déchirer et mettre à mort en peu d'ins- tans un chien d'assez i^ ande taille qui , combattant pour sa vie, se défendoit de toutes sies forces : il ne s'apprivoise ■ / % f VA a ■1 0. I * / i ,1 ' M|i] l42 HT8TOIHE NATUHELLE que très-didicilement; cependant lors- qu'il est pris jeuiio , et ensuite ële\ a avec soin , on peut le dresser à la chasse quïl aime naturellement ) et à laquelle il réussit très- bien , pourvu qu'on ait TaUention de ne le jamais lâcher que contre des anin?aux qui lui soient in- férieurs et qui ne puissent lui r(^istrr> autrement il se rebute , et refuse lo service dès qu'il y a du danger : on s'en sert aux Indes pour prendre les lièvres , les lapins et même les grands oiseaux , qu'il surprend et saisit avec une adresse singulière. LE CHAT. tiE cliat est un domestique infidèle", qu'on ne garde que par nécessité , pour l'opposer à un autre ennemi domesti- que encore plus incommode, et qu'on ne peut chasser : car nous ne comptons pas leo gens qui , ayant du goftt pour toutes les bêtes , n'élèvent des chats 'm 5? f ^, C( d( cl co fu qn xrn jan pai à le at lors- e ële\a El chasse la(]iie]le u'on ait lier que ient in- ëwister > tfuse lo : on s'en lièvres , iseaux , i adresse n(îclèle\ ;e , pour omesti- t qiron m p tons t pour is chats Jâ ■i DU CHAT. V l43 que pour a*en amuser; Tun est l'usage , l'autre Tabus; et quoique ces aniinauxi sur- tout quand ils sont jeunes , ayent de la gentillesse , ils ont en même tempA une malice innu'e , un caractère faux > un naturel pervers, que l'âge augmente •ncore, et que Téducation ne fait que masquer. De voleurs détermines, ils deviennent seulement , lorsqu'ils sont bien élevés, souples et flatteurs comme les fripons; ils ont la même adresse, la même subtilité, le même goût pour faire le mal, le même penchant à la petite rapine ; comme eux ils savent couvrir leur marche , dissimuler leur dessein , épier les occasions , attentlre , choisir, saisir l'instant de faire leur coup , se dérober ensuite au châtiment/ fuir et demeurer éloignés jusqu'à «à qu'on les rappelle. Ils prennent aisé- ment des habitudes de société , mais jamais des mœurs : ils n*ont que l'ap- parence de l'attachement; on le voit à leurs mou ve mens obliques, à leurs > .'i V/. .utr- 1 i i fl I I ) il ii i 11 tA :? I t : i )ï »44 HISTOIRE NATURELLE yeux équivoques ; ils ne regardent ja- mais eu face la personne aimce '; sèit défiance ou fausseté^ ils prennent des détoui's pour en approcher , pour dier- cherdcs caresses auxquelles ils né sont sensibles que pour le plaisir qu'elles leur font. Bien di£Pérent de ëet anvtnal fidèle dont tous les sentimens se rap- portent à la personne de son inaitre, le. chat paroît ne sentir que pour soi^ n'aimer que sous condition j ne se pré^ ter au commerce qne pour en abuser; et par cette conTehancé de naturel , il est moins incompatible avec riiomnre qu'avec le chien dans lequel tout est sincère. 's > ^ '.mf.ao'jv -■■.?l •:•;.:,■> , ukj-:.o'»-^' La forme du corps et le tempéra- pfient sont d'accord avec le naturel ; le chat est joli, léger, adroit, propre et voluptueux : il aime ses aises , il cher- che les meubles les plus mollets pour s'y reposer et s'ébattre : il est aussi très-porté à l'amour , et ce qui est rare dans les animaux, la femdJe pa- l I 1 ■^% . ^ •-■.s?'4».: ■,'.,im.-émimBsr B-'W--' ^TJ DUC HA T, 0 1 1'^ toit être plus ardente qiu: Je mâle ; elle l'invite , elle le cherche , elle : appelle, elle annonce par de hauts cris la l'ureur de ses désirs, ou plutôt Te xcès de ses besoins -, et lorsque le mâle la fuit ou la dédaigne, elle le poursuit , le mord, et le force, pour ainsi dire, à la satis- faire , quoique les approclies soient toujours accompagnées d'une vivédou* leur. La chaleur dure neuf «udixjours, et n'arrive quç dans des iempë mar- qués; c'est ordinairement deux fois par an, au printemps et en automne, et souvent aussi trois fois, et même quatre. Les chattes portent cinquante- cinq ou cinquante-six jours j elles ne produisent pas en aussi grand nombre que les chiennes; les portées ordinaires sont de quatre , de cinq on de six. Gom- me les mâles sont sujets à dévorer leur progéniture, les femelles se cachent pour mettre bas ; et lorsqu'elles crai- gnent qu'on rie découvre ou qu'on n'en* lève leurs petits, elles les transportent Quadrup. IV. i3 [(^«jèiflBir»*»»- - ^■^ ^^^^^v-**-"* * •** ' I ' ' (' l { l46 HISTOIRE NATURELLE dans des trous et dans d'autres lieux ignores ou inaccessibles ; ^ t après les avoir alaités pendant quelques semai- nes, elles leur apportent des souris, de petit9 oiseaux ) et les accoutument de bonne heure à manger de la chair : mais .par une bizarrerie difficile à compren- dre, ces mêmes mères, si soigneuses et si tendres deviennent quelque- fois cruelles , dénaturées , et dévo- xent aussi leurs petits qui leur étoient «i chei^s. *r- ''.-'- ,', ^; ■/■? Les jeunes chats sont gais, vi&, jo- lis , ^t seroient aussi très « propres à amuser les enfans si les coups de patte n'étoient pas à craindre ; mais leur ba- dinage, quoique toujours agréable e* léger , n'est jamais innocent , et bientû . il se tourne en malice habituelle; ^t comme ils ne peuvent exercer ces ta- lens avec quelqu'avantage que sur les petits animaux , ils se mettent à Taffût près d'une cage , ils épient les oiseaux , les souris ^ les rats ., et deviennent ' a s lieux ►vè8 les semai- iris , de aent de ir ; mais 5t biexitô . uelle,. '^t îr ces ta- e sur les t à l'affût oiseaux , vieunent DIT CHAT. " '" l47 d'eux-mêmes , et sans y être dressés , plus habiles à la chasse que le* chiens les mieux instruits. I^eur naturel , ennemi de toute contrainte, les rend incapables d'une éducation suivie. On. racojite néanmoins que des moines grecs de l'île de Cliypre , avoient dressé des chats à chasser , prendre et tuer les serpens dont cette île étoit infestée , mais c'étoit plutôt par le goût général qu'ils ont pour la destruction , que par obéissance qu'ils chassoient; car ils se plaisent à épier, attaquer et détruire assez indifféremment tous les animaux foibles , comme les oiseaux , les jeunes lapins ) les levreaux, les rats, les sou- [ris, les mulots, les chauve- souris, les ^taupes, les crapauds , les grenouilles ^ les lézards et les serpens. Ils n'ont au- cune docilité , ils manquent aussi de la finesse de l'odorat , qui dans le chien sont deux qvialités éminenles ; aussi no poursuivent-ils pas les animaux qu'ils tue voient plus , ib ne les cbasseut pas ^ ' I I ! .., r ( i, \ I 1 i ; i . ( )/ l48 HISTOIRE NATURELLE mais ils les attendent , les attaquent par surprise , et après s'en être joués long-temps , ils les tuent sans aucune nécessité, lors même qu'ils sout ]r mieux nourris et qu'ils n'ont auou . besoin de cette proie pour satisfa' " leur appétit. /•»!• ir'jh La cause physiquela plus immédiate de ce penchant qu'ils ont à épier et surprendre les autres animaux , vient de l'avantage que leur donne la con- formation particulière de leurs yeux. ÏA pupille dans l'homme, comme dans la plupart des animaux , est capable d*un certain degré de contraction et de dilatation ; elle s'élargit un peu lorsque la lumière manque , et se rétrécit lors- qu'elle devient trop vive. Dans l'œil du chat et des oiseaux de nuit^ cette contraction et cette dilatation sont si considérables , quela pupille, qui dans l'obscurité est ronde et large , devient au grand jour longue et étroite comme une ligne ; et dès- lors ces animaux I m oi^ifmïSk,^ y, • aq tient e joués aucune Sollt Ir aucii .« itisfa *• '»t' • nëdiate pior et : , vient la con- s yeux, me dani , capable on et de lorsque fcil lors- ns l'œil f cette sont si ui dans evient comme imaux D U C H A T. l49 voient mieux la nuit que lejour, com- me on le remarque dans les chouettes , les hiboux , &c. car la forme de la pu- pille est toujours ronde de \ Vile n'est pas contrainte. Il y a do»,to ;'e a 'fraction continuelle dans Tceil du cb&t pendant le jour , et ce n*e8t , pour ainsi dire , que par effort qu'il Toit à une grande lumière ; au lieu que dans le crépus- cule , la pupille reprenant son état na- turel , il voit parfaitement , et profite de cet avantage pour reconnoître , atta- quer et surprendre les autres animaux. On ne peut pas dire que les chats , quoiqu'habitansde nos maisons , soient des animaux entièrement domestiques; ceux qui sont les mieux apprivoisés n'en sont pas plus asservis : on peut même dire qu'ils sont entièrement li- bres , ils ne font que ce qu'ils veulent, et rien au monde ne seroit capable de les retenir un instant de plus dans un lien dont ils voudroient s'éloigner. D'ailleurs la plupart sont à demi-sau- 5 ■;■■ sM A- ^^,^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 bî|28 |25 Ut ËSÀ |Z2 L£ 12.0 m Si lit II I I& F'V-'m < 6" ► dl^i V**!* :^ comme on les rencontre rarement , ils ne font pas sensation pour le nombre, aussi prennent. - ils moins d'attache-* ment pour les personnes que pour les maisons : lorsqu'on les transporte à dos distances assez considérables, comme à une lieue ou deux , ils reTiennent d'eux-mêmes à leur grenier, et c'est apparemment parce qu'ils en connois- sent toutes les retraites à souris , tou- tes les issues, tous les passages , et que la peine du voyage est moindre que celle qu'il faudroit prendre pour ac- quérir les mêmes facilités dans Un nou- veau pays. Ils craignent l'eau , le froid et les mauvaises odeurs ; ils aiment à se tenir au soleil : ils cherchent à se gîter dans les lieux les plus chauds , derrière ks cheminées ou dans lea fours ; ilsai* w û , r BUCHAT. »5i^/ ment aussi les parfums , et se laissent volontiers prendre et caresser par les. ])er8onne8 qui en portent : l'ocleur de. cette plante que Ton appelle IVierte- aux-^hais , les remue si fortement et», 8i délicieusement , qu'ils en paroissent transportes de plaisir. On est oblige , . pour conserver cette plante dans les jardins , de Tcntourer d'un treillage fermé; les chats la sentent de loin,, accourent pour s'y frotter, passent et re- passent si souvent par-dessus, qu'ils 1a détruisent en peu de temps. * A quinze ou dix-huit mois , ces ani«* maux ont pris tout leur accroissement; ils sont aussi en état d'engendrer avant l'âge d'un an , et peuvent s'accoupler pendant toute leur vie , qui ne s'étend guère au-delà de neuf ou dix ans ; ils sont cependant très-durs, très-viva- ces , et ont plus de nerf et de ressort que d'autres animaux qui vivent phu long-temps. Les chats ne peuvent mâcher que ,■"**' M^'u .."* .«r:^!,'.' »„,■.>,_,. r« .tf.i>. r//v fi\ - \ /; s i l ! It ) 152 HISTOIRE NATURELLE lentement et difficilement , leur» dent» sont si courtes et si mal posées, qu'elles ne leur servent qu'à déchirer et non pas à broyer les alimens ; aussi cher-'i cfaent-ils de préférence les viandes le» plus tendres ; ils aiment le poisson et le mangent cuit ou crud ; ils boivent fréquemment ; leur sommeil est léger y et ils dorment moins qu'ils ne font sem- blant de dormir ; ils marchent légère- ment , presque toujours en silence et sans faire aucun bruit *, ils se caclient et s'éloignent pour rendre leurs excré- mens et les recouvrent de terre. Com- me ils sont propres et qr^^*. leur robe est toujours sèche et lustr leur poil s'é- Icctrise aisément et l'on en voit sortir des étincelles dans l'obscurité lorsqu'on le frotte avec !a main : leurs yeux bril- lent aussi dans les ténèbres , à-peu près comme les diamans, qui réfléchissent au-dehors pendant la nuit la lumière dont ils se sont, pour ainsi dire^ im-*- bibés pendant le jour, u ,^. .. . , j \\ ■ I ,-,&.■ îfrT BU CHAT.r?'ir l53 Y Xje chat sauvage produit avec le chat le chat domestique, a or- dinaît^me9t les boyaux beaucoup pltis longs que le chat sauvage ; cependant le chat sauvage est plus fort et plus gros que le chat domestique, il a toujours les lèvres noires, les'OtreiUès plus roî« des , la queue plus grosse et les cou- leurs constantes. Dans ce climat on ne connoit qu'une espèce de chat sauva- ge*, et il paroit -parlée témoignage des voyageurs que cette espèce se retrouve aussi dans presque l^ouslçs dimats saua. 'ii "nntii' "-ri^ - ( •'», f 54 lIISTaiRR^ 'N ATVRELLB étretsujette à de gnindev variëii^ ; il y enavoitdans le continent du* Nonvettu^ Monde avant qu'on en eût fait la dë^' couverte; un chasseur cit porta un qu'il avoit pris dans les bois i à Cht^s» tophe Colomb y ce chat ëtoit d'une grosseur ordinaire , il avoit le ^oif grid- ' brun. , la q ueuè très^longue - et* *ttèé^\ forte. Il y avoit -aussi de ces ohats éilti^ vages au Pérou , quoiqu'il n'y en eût' point de domestiques , il y etvkieh €^ nada , dans le pays de» lUinoiêf f'kùL On en a vu dans plutieilrs endroit» dé VÀr- frique, comme en Guinée î 'à là G6t6- ' d'Or^ à Madagascar , oÀ lés natnrellr du pays avoientmême des chats domes- tiques ; au Cap de Bonne-Ëspëranee , ob. Kolbe dit qu'il se trouvé aussi der chats sauvages dé' couleur bletie ,iquoi-' qu'en petit nombre':' ces chats bleus ôû' plutôt couleur d'ai^oise , se retrouvent en Asie, u II y a en Perée , dit Pietro délia Valle^ une espèce de chats qytî sont proprement de la province du m *■ "* -^-:l^ *»« «^r*!*»»***" ti^ ; i! y t lA dé^ ortà un' itê èàW-^ en eût' àéV^ atnreiâ Moines» issi der eus btt Hîtrent Pictra ta qi^ii ce dti _ iaj.O0 CHAT.-" ,65 Mt oomma oeUe du ch.t «„* • . «ouchetaré et L. „„rto "é .k"' «•«me couleur p.r tout i« ' ""* "•«tiju'eUeert^.Jru^.TP''' " *• i.poi.^reï.rr;';--'^"- «■«r, conune to.rl.fi u. ■ "■"■"b»- 1« «oie, et« l«ta. ! ' ^^'«««omme •ont entre fe cw" , 5"" '« l«rbet. y '^ *•«*■•«♦*«». ,_»*^^*****«'-6 *'*%-^ dellà 'Vallo a^oiute <|[U*il en avioit quatre coopics , qn'U ooiaptoit. porter en Itali^. On voit p8tY\ oeit^ei descriptibB'; qne ces chats de. Pevso vesèemblent pair la cou- leur à œ^nx que nous appelons ehai^ char^ref$oc ,, el qXk^k la couleur près y ils rçsseiyiblent parfaitetnen|l k > ceux - que nous appelons chats. d*AAgorù\ H' est donc ytAi^Mtthlable qne lés ' >chaté > «lu ChorasHm .en Pei*8e, le chai Si'Afïgdra en Syriei y et le chat charivèicsl i né lent qu'ux^e > n^èipe race , dont la \ hebnté vient d^ ^'ÀP^V^nce particttlière du cli* ma^ 4(9 9;fie,,Qomnie les chats d'Espa- gne , qui spnt rouges y blancs et nèirs ^ (^t dont, \p . ppi^ etst aussi trè»-doux et tribs-lustr^9 4piv«nt œtte beauté à Fin* fiuence jduclii^n^t de rïlspagiie. On peut f^e en généri^ qne de tpusles' (dilata ont' les forme es : les êé jas- nValle ynpUa , î^ On [ne ces liiqoa- il'èsy ils iDxqtte il H est haté'^u 'Aiigbra nélbiit iMàut^ ^ttcli- ^Espa- nèirsy oux et àrin- npeut cliijiiftta '^ D U c H A T, '^ i5f de la terre habitable , oelui d'Espagne et celui de Syrie sont les plus favora- bles à ces belles variétés de la natu^ re : les moutons , les chèvres , lea chiens > les chats , les lapins , &c. ont en Espagne et en Syrie la plus belle lai- ne ) les plus beaux et les plus longs poils , les couleurs les plus agréables et ' les plus variées : il semble que ce cli-* ' mat adoucisse la nature et embellisse la forme de tous les animaux. Le chat sauvage a les couleurs dures et le poil '' un peu rude , comme la plupart desaa- tres animaux sauvages ; devenu do- ' mestique , le poil s'est radouci , les cou- leurs ont varié , et dans le cliinat ik« Vorable du Chorazan et de la Syrie lé poil est devenu plus long, plus fin ^ plus fourni , et les couleurs se sont uni- formément adoucies , le noir et le roux sont devenus d'un brun clair , le gids- brun est devenu gris cendré, et en comparant un chat sauvage de nos fo- rêts avec un chat chartreux ; on yerra Qui^drup. IV. i4 '/, i y ( \ l ^< ê 7 l58 HISTOIRE NATURELLE qu^ls ne diffëi*ent en effet qne par cette il^gradation nuancée de couleurs ; en- suite, comme ces animaux ont plus ou Inoiiis de blano sous le ventre et aux côtes , on concevra aisément que pour avoir des cliats tout blancs et à longs poils, tels qne ceux qne nous appelons proprement chats d* Angora , il n'a fallu que choisir dans cette race adoucie , ceux qui avoient le plus de blanc anx côttfs et sous le ventre, et qu'en les unissant ensemble on sera parvenu à leur faire produire des chats entière- ment blancs , comme on l'a fait aussi pour avoir des lapins blancs , des chiens blano» > des chèvres blanches | des cerfs blancs^ des daims blancs ,'&c. Dans le chat d'Bspagne, qui n'est qu'une autre variëtë du chat sauvage , les couleurs , au lieu de s'être affoiblies par nuances uniformes comme dans le chat de Sy- rie, 8( sont pour ainsi dire, exaltées dans le climat d'Espagne et sont de ve- nues pkis vives et plus tranchées, le '**( • -^ * ■ « ** ^' ■" 11 é \l SM-- par cette m'B\ en- t plus ou I et aux [ue pour à longs ippelons n a fallu doucic , anc anx a'en les ryenii à entière- idt aussi s chiens Les cerfs Dans le le autre ulenrs , nuances deSy- ixaltëes t dcye- lëes^ le D V C H A T. «»i i5^ roux est devenu presque rouge , le brun est devenu noir , et le gris est devonii blanc. Ces chats transportes aux îles de TAmërique ont conserve leurs bel- les couleurs et n'ont pas dëgënërë. « 11 y a aux Antilles, dit le P. du Ter- tre , grand nombre de chats , qui yrai« semblabiement y ont ëtë apportes par les Espagnols, la plupart sont marques de roux , de blanc et de noir : plusieurs de nos Françaip , après en avoir nvang^ la chair , emportent les peaux en Fran- ce pour les vendre. Ces chats au com- mencement que noua fûmes dans la Guadeloupe , ëtoient tellement accou- tumes à se repaître de perdrix, do tourterelles , de grives et d'autres pe- tits oiseaux , qu'ils ne daignoient pat regarder les rats ; mais le gibier étant actuellement forî. diminue, ils ont rompu la trêve avec les rats , ils leur font bonne guerre, &c. ». En gënëral les chatf ne sont pas comme les chiens > si^et^^ à s'altërer et à dëgëoërer Iprs- j%.^*^' M ^60 HISTOIRE NATURELLE qu'on les transporte dans les climats chauds. ' «Les obats d'Europe , dit Bosman , transportes en Guinëe , ne sont pas su- jets échanger comme les chiens, ils gar- dent la même figure , &c. ».Ils sont en ieffet d'une nature beaucoup plus cons- , tante ; et comme leur domesticité n'est ni aussi entière, ni aussi uniTérselle, ni peut-être aussi ancienne que celle du chien > il n'est pas surprenant qu'ils aient moins Tarie. Nos chats domesti- ques f quoique diffërens les uns des au- tres par les couleurs, ne forment point de races distinctes et séparées ; les seuls climats d'Espace et de Syrie ou du , Chorazan , ont produit des variétés constantes et qui se sont perpétuées : on pourroit encore y joindre le climat de la province de Pe^-chi-ly à la Chine, bili il y a des chats à longs poils avec les oreilles pendantes , que les dames chinoises aiment beaucoup. Oes chats domestiques à oreilles pendantes /dont i --WSF- "DU CH AT. '^'^V iGi nous n'avons pas une plus ample dps- criptiop, sont sans donte encore pins éloignés que les autres qni ont les oreilles droites , de la race du cbat sauvage , qui néanmoins est la race originaire et primitive de tou^ les chats. Espèces connues dans ce genre« I-e Lion , felts Léo, ^ Lo Tigre , felia Tigris. La Panthère , f'elU Pardus* L'Once , felis Uncia. lét LéoTp&Tà,felis Leoparduê. I/6/i£ Tigrina, Le Chat commun , felis Catut» V»feai,i ^^■■■, J i ^ iSa HISTOIRE NATURELLE Le Manul i felia Manul, , Kn^^it^^in w >? > -^ Le Serval , felis SerpaL '^^.;^ ^ v^^^/ : ■■ Le Caracal, /i?/i5 Caracc/. ^,^ ç',;i ..'. Le Lynx, filis I^nx. ^^^^^^'..^ " ^î;., ^ . 1^ \ A :/», i i 4 ?; .> •.-■•■.» » t 'i i'A • *-« '» ' \ . ■ ■ ■ ■ • ' '\^ •:- - I 1 '.SA'-'- " *■ •!,''. Vt\- «; :.- •*• ■'■ ■ ■' < t i ■ ■ V-««i'5^ ". . ■■.•*«^^^'^«"*' «..^,.i-iï '». !i-> ' '■ iO.»*-'"'^ T» i^- .r*-s ■-.*. ^i* .ft,*-^ -, , ^^..«,.».»^.« ^■MMJMc^ LLI^ '^i.^M-i, SO>ji' U) ^!.i> w^:* ^yki^ifiP .^••î-ii<"< i'^«?'*? (, v*-,r?-^ ,>-- jrj Vr*-V «•"■-"••■W'i J^^ftme iTTiA CIVIITIT. . a .HA MASTOOTTSTi: r m- .*> ■ i%-' ' lî* ' wS r* V ». t T n^ ->lti^ r ' j-, . ^ ^!g: i:» N B .l>- f . '■ i>* Jivat- '\U V.-.V .'/. • u ^•. i : ^>.i^-i IV- / •^4 "4 " '•t:^< '?;• ,i}î^t^^ «1 pi*. '.-sut Avr # -J, ;t^ '*>w;tï^j^k^;,^,l,«,„ieiii«'.«Mt«;' ^: -«SbK,,, <»»«**- *i**W''<^ - ;-**** .n** v*-*^. ^- ii^^ ». s f \ ,.^-^M^ / ■ i^Tv: - '^ !V- ZW //: »* ? ' 'J»*''^|f tr-* i'Pfr «r. . , /yï,* «■(l- 1 v. i 1 1 l.( '. rt té 'Sff* Il II t?- >? 1»*' »*'.* 'h ' fi T , ",. » ' ^' "JH*. ' i!*y ^w<.>. ^ ( »^, «.' \ :*•< ? , Su ''3 3 « *■<-,).' .;^i I r ". . * * Î""1P*'. >" *"'î.' / »■ ■IW1.<«.M» ^i**-JI*B'" BE LA CIYETTS*^ v63k ■■" 1 , .'. . > l','< ; •.". : V ^ r . •■;':>. ASftèif 'An . Eii'-"^' •« i :'■-■■"■ ■ - -.':, ] ') ,'■'?.;• V XV G E N B é. i LA CIVETTE, nrBRnjt. H ikiractère générique tsaiàmiX& incisires à chaque mâcboire , les intermé- diaires de la mâchoire inférieure plu3 courtea. ■*^iiîS'lî^-&ifcf ,..i;ii luÊL MANGO USTE. \f.\S \L lé A mangouste est domestique en iEgypte comme 1& chat Fest en Euro- pe , et elle sert de même à prendre les souria et les rata ; mais son goût pour ta proie est encore plua -vif , et son instinct plus étmdu que «elui du ehat, car elle chasse égt^ement aux oiseaux, aux q,nadrupèdes ^ aux ser- * '-'k "^"^'fe»-'^....*,, « »-*> *'*^%^tgf0-j...ii/i:^^-u^ ^ .^1 ■ I iwnii 13»*»^ »:*^^f ^- .-»v.**i»i»^ ..i*»»' .^j^-iT*^' ^'«"ï*'r"'*".%?.' / 4 .•^. ^64 HISTOIRE NATURELLE pens , aux lézauls ^ aux insectes , atta- que eh gënëral tout ce qui lui paroît vivant, et se nourrit de toute subs- tance animale ; son courage est égal à la véliëmence de son appétit ; elle ne 3'cIFraie ni de la colère des chiens , ni de la malice des cliats , et ne redoute pas même ^a^' morsure des setpens , elle les poursuit avec acharnement , lés sàièit et les tue, quelque venimeux qu'ils soient j et lorsqu'elle commence à ressentir lôs impressions de leur ve- nin, elle va chercher des antidotes, et particulièrement une racine que les Indiens oïlt'^noVnmée de son nom, et qu'ils disent être un des plus sûrs et àcs plus puissans remèdes contre la morsure de la vipère bu de Paspic ; elle mange les œufs du crocodile cohi- me, ceux dés poules et dés biseaux, ellci tue et mange aussi les petits cro- codiles , quoiqu'ils soient déjà très- forts ', pëîi de temps après qu'ils sont sortis de Foeuf 3 et comme la fable est "■;%$».-- ,^_,^,: •«M; •'»-i<«»j<»«»»%»mK /■ À^^j4rf» ■*>'>*^i^n^. " 1 iiSA*»^ '■^r"' IP' LE is , atta- li paroît te subs- st cgal à elle ne ens , ni redoute efpens , eiiient , ninieux mmence enr ve- lôtcs, et que les iom, et sûrs et ntre la Taspic j le cohi- seaux y Is cro- très- s sont ble est DE LA CIVETTE. l65 toujours mi«e par les hommes à la suite de la vëritë, on a prétendu qu'en vertu de cette antipathie pour le crocodile , la mangouste entroit dans son corps lorsqu'il éloit endormi , et n'en sortoit qu'après lui avoir déchiré les viscères. Les naturalistes ont cru qu'il y avoit plusieurs espèces de mangoustes , par- ce qu'il y en a de plus grandes et de plus petites, et de poils différens; mais si l'on fait attention qu'étant souvent élevées dans les maisons , elles ont dû^ comme les autres animaux do- mestiques , subir des variétés , on se persuadera facilement que cette diver- sité de couleur et cette différence de grandeur n'indiquent que de simples variétés , et ne suffisent pas pour cons- tituer des espèces , d'autant que dan» deux mangoustes que j'ai vues vivan- tes , et dans plusieurs autres dont les peaux étoient bourrées , j'ai reconnu les nuances intermédiaires , tant pour la grandeur que pour la couleur , et l ) *'-\ w 7 I*:. l ^ I ( V ( S :,f •^ 166 HISTOIRE N\TUnELLB remarqué que pas une ne di£féroit de toutes les autres par aucun caractère évident et constant; il paroit seulement qu'en Egypte , où les mangoustes sont pour ainsi dire domestiques, elles sont plus grandes qu'aux Indes où elles sont sauvages. La mangouste habite volontiers aux bords des eaux ; dans les inondations p elle gagne les terres élevées , et s'ap* proche souvent des lieux habités pour y chercher sa proie ^ elle marche sans faire aucun bruit , et selon le besoin elle varie sa démarche ; qudquefoii elle porte la tête haute, raccourcit son corps et s'élève sur ses jambes ; d'au- tres fois , elle a l'air de ramper et de s'alonger comme un serpent , souvent elle s'assied sur ses pieds de derrière ^ et plus souvent encore elle s'élance comme un trait sur la proie qu'elle veut saisir. Elle a les yeux vifs et pleins de feu , la physionomie ûn.e , le corps |^flH|^e.^ les jambes c^ïg^tes , la queue D E L A C I V E T T Ë. 167 grosse et trës'longae , le poil rude et soKvcflt faërissë ; le mâle et la femelle ont tous deux une ouverture remar- quable et indépendante des conduits naturels, une espèce de poche dans laquelle se filtre nnr humeur odorante ; on prétend que la mangouste ouvre cette poche pour se rafraîchir lors- qu'elle a trop chaud; son museau trop pointu et sa queue étroite Tempéchent de saisir et de mordre les choses un peu gi'osses , mais elle sait suppléer par agilité , par courage , aux armes et à la force qui lui manquent ; elle étran- gle aisément un chat , quoique plus gros et plus fort qu'elle , souvent elle combat les chiens , et quelque grands qu'ils soient , elle s'en fait respecter. Cet animal croît promptement et ne vit pas long-temps*, il se trouve en grand nombre dans toute l'Asie méri- dionale , depuis l'Egypte jusqu'à Java, et il paroit qu'il se trouve aussi en Afrique, jusqu'au Cap de Bonne-Espé- H ) ■i H,: ^\ lC8 HTSTOIIIB NATURBLLlr; ranoc; maU on iio peut IVlovor aU^- tncnt, ni le garder long-tompi danf nos oliinats tempc^rc^s , quelque aoiu qu'on on prenne ; le vent l'incommo- de, le froid le iaît mourir; pour «évi- ter l'un et l'autre , et oonscrvor sa chaleur, il ae mot on rond et caube sa tête entre ses cuîsmcs. lia une petite voix douce f une espèce de murmure , ot ton cri ne devient aigre que lors- qu'on le frappe et qu'on l'irrite : au reste, la mangouste ëtoit en vdnëra- tion chez les anciens Egyptiens, ot mëritcroit encore bien aujouixl'bui d'ôtro multipliée , ou du moins dpar- gndc , puisqu'elle détruit un grand nombre d'animaux nuisibles, et sur- tout les crocodiles dont elle sait trou- ver les œufs , quoique caches dans le ^ sable *, la ponte de ces animaux est si , nombreuse, qu'il y auroit tout à crain- dre de leur multiplication, si la man- ; goaste n'eu dctruisoit les germes. ,^ •»• %■ k JU£ LA CI VBTTB. 169 LE SURIKATE. p ■ * ^ Ckt animal a été acheit^ en IIol- lunde f Auus lo nuin do surikate ; il le ti'uiive en Afrique dans los terres mon- tttgiiouRos, au-dessus du Cap de Bonne- Espërance : nous l'avons nourri pen- dant quelque temps, etensuiteM.de Sëvo , qui a dessiné avec autant do soin que d'intelligence les animaux do notre ouvrage j ayant garde celui- ci vivant pendant plusieurs mois , fn'a communiqué les remarques qu'il a faites sur ses habitudes naturelles. C'est un joli animal très-vif et très- adroit ) marchant quelquefois de- bout , se tenant souvent assis avec le corps très-droit , les bras pen- dans, la tète haute et mouvante sur le cou comme sur un pivot ; il prenoit cette attitude toutes les fois qu'il vou- loit se mettre auprès du feu pour se chauffer. Il n'est pas si grand qu'ua "■ ,^uadiup. IV. lâ ■•■»»*"o#»»<»W i > Ifo HISTOIRE NATURELLE lapin, et ressemble assez p&r la tni!l« et par le poil à 1^ mangouste : ii est seule -^ent un peu plus ëtoffë , et a la queue moins longue; mais par le museau dont la partie supérieure est proéminente et relevée , il approche plus du coati que d'aucun autre tfui- mal. n a aussi un caractère presqn'..^u- que , puisqu'il n'appartient qu'à lui et à rhysDne ; ces deux animaux sont les seuls qui aient également quatre doigta à tous les pieds. Nous avions nourri ce surikate d'a- bord avec du lait, parce qu'il étoit fort jeune , mais son goût pour la chair se déclara bientôt ; il mangeoit avec avi- dité la viande crue, et sur-tout la chair de poulet *, il cherchoit aussi à surpren- dre les jeunes animaux : un petit la- pin , qu'on élevoit dans la même mai- son , seroit devenu sa r*ro^'e si on l'eût laissé fi Te. Ilaimoit !^.nur " ucou| l^ poisson , et encore plu;> ics œufs ; on l'a vu tirer avec ses deux pattes remues U t--' ■•', nELAcrvETTiî, 171 ^es œufs qu'on ^'-enoit de mettre cUtis Feau pour cuire ^ il refosoit les fruitt et même le pain , à moins qu'on ne l'eût mâche ; ses pattes de devant lui scrvoient comme A l'écurouil pour por- ter à sa gueule. Il lapoit en buvant comme un chien , et ne bu voit point d'eau t à moins qu'elle ne fût tiède : sa boisson ordinaire étoit son urine , quoi- qu'elle eût une odeur très «forte. U jouoit avec les chats , et toujours inno^. cemment : il no faisoit aucun mal aux enfans , et ne mordoit qui qtie ce soit que le maître do la maison , qu'il avoit pris en aversion 11 ne se servoit pas de ses dents pour ronger , mais il exerçoit souvent ses ongles^ et grattoit le plâ- tre et les carreaux jusqu'à ce qu'il leii eût dégrades ; il ëtoit si bien apprivoisé qu'il enlendoit son nom ^ il alloit seul par toute la maison et revenoit dès qu'on l'appeloit. Il avoit deux sortes de voix , l'aboiement d'un jeune chien lorsqu'il s'ennuyoit d'être 6eul ou qu'il * i \i i i. ^ ' I '72 HISTOIRE NATURELLE entendoit des bruits extraordinaires ; et , au contraire , lorsqu'il ëtoit excite par des caresses , ou qu'il ressentoit quelque mouvement de plaisir , il fai- 8oit un bruit aussi vif et aussi frappé que celui d'une petite crécelle tour- née rapidement. Cet animal étoit fe- melle , et paroissoit souvent être en chaleur quoique dans un climat trop froid , et qu'il n'a pu supporter que pendant un hiver , quelque soin que l'on ait pris pour le nourrir et le chauf- fer. LE COATI. l V t.' '■. .i ''■ Plusieurs auteurs ont appelé coa^j- mondi , l'animal dont il est ici question : nous l'avons eu vivant , et après l'avoir comparé au coati, indiqué par Thevet, et décrit par Marcgrave , nous avons reconnu que c'étoit le même animal qu'ils ont appelé coati tout court , et il y a toute apparence que le œati mondi ' n ; ; 4' 4^ ■S^'J .: *• t.: • ■'■ \- '^iliU Vîlicv^' i:9lr' ».-««fr-. ti -\ '.■ ,. ^■f^'^:>^'iiî'^5f7 ( i i ? tt J I \ ''^ i< |f. '.■.4< L ^.'*>- • t ^f'-:^#r^i' ^1. ■; *> ' ;, 1 » r*) r^viî^ -^ ,- i -. •-.■■^^ . *; , : ti' ; i ■., ( - -.1 . . ' X l/E COATI . a . LU CONIU^ATK. tl W-' 1 i / i 1 II ] ^ 1 f /'{ 1 I ( fe ^ '- >■. fj^: DE LA CIVETTE. T^7^ i/est pas un animal d'une antre cspè«i ce/juàis nne simple yariëtë de celle- ci 'y car Marcgrave*, après avoir donné la description da coati, dit préciséoiienti: qU^I y a d'autres coatis^qni sont d'un bruni noirâtre, que l'oirapp^élle auBré- àil, coati^mondl^^nr le^dis-tinguer des autres ; il n'admet donc d'autres diffé- rencies entre le ooati et le coati-mondi ^ que celle de la coideur< du poil ; et dè»> lors on ne doit pais les considérer com- me deux espèces distinctes , mais les l^egarder comme des variétés dans la même espèce i >b afeatir 8»i tf?^ hm^h r f^nèlques personnes pensent qne lé Uairealu- cochon ponrroit bien être le toati^ et l'on a rappoi'té à cet anima) le taotua suillu^y dont Aldrovande donne la figure \ mais si l'oh fait attentioii que le blaireau-cochcm , dont parlent les chasseurs , est supposé se trouver en France , et même dans des climats plus froids de notre Europe, qu'au con- traire, le coati ne se trouve que dans h / i 174 HISTOIRE NATURELLE les climats mëridionaux de l'autre cofi- tinent , on rejettera aisëment cette idëe , qui d'ailleurs n^est nullement fondée , oar la figure , donnée par Aldrovande, n'est autre chose qu'un blaireau , au- quel on aiaitun groin de cochon. L'au« teur ne dit pas qu'on ait destine cet animal d'après nature , et il n'en donne aucune description. Le museau très- alongë et le groin mobile en tout sens , suffisent pour faire distinguer le coati do tous les autres animaux ; il a, comme l'ours , une grande facilité à se tenir debout sur les pieds de derrière , qui portent en grande partie sur le talon , lequel même est terminé par de grosses callosités, qui semblent se prolonger au-dehors et augmenter l'éteâdxie de l'assiette du pied. .' •': ^ î» *,rirn t. lie coati est sujet à manger sa queue , qui f lorsqu'elle n'a pas été tronquée , est plus longue que son corps ; il la tient ordinairement élevée , la fléchit en tout sens; et la promène avec facilita *.ujii*.^4i.^V'^ , .^^tet'■ DE LA CITBTTE. 17^ Ce goût singulier , et qui paroit contre nature, n'est cependant pas particulier au coati ; les singes , les makis , et quel- ques autres animaux à queue longue ^ rongent le bout de leur q\icue, en man^ géant la chair et les vertèbres , et la raccourcissant peu à peu d'un quart ou d'un tiers. On peut tirer de-là une in- duction générale » c'est que dans des parties très-alongées , et dont les ex- trémités sont par conséquent très-éloi- gnées des sens et du centre du senti- ment , ce même sentiment est foible , et d'autant plus foible que la distance est plus grande et la partie plus menue: car si l'extrémité de la queue de ce» animaux étoit une partie fort sensible ^ la sensation de la douleur seroît plus forte que celle de cet appétit , et ils conserveroient leur queue avec autant de soin que les autres parties de leur eorps. An reste , le coati est un animid de proie qui se nourrit de chair et de sang , qui , comme le renard ou la [ f i Mi*p.uj<♦»♦*''»'*»'• '*«i^«* LE COASE, LE CÔNEPATÈ; '•■''■■■ . ; '.^, "' ' : •• ■ i; ., > iE CHINCHE, LE Z0RILL»i"2 J "Sorts donnons tè rio'ni de mouffi^ttés à quatre espèces d'animaux , qui renfer* ment et répandent, lorsqu'ils sont in- quiétés , une odeur si forte et si mau- vaise , qu'elle suffoque comme la vapeur souterraine , qu'on appelle mouffette. Ces animaux se trouvent dans toute l'étendue de l'Amérique méridionale et tempérée ; ils ont été désignés indis- tinctement par les voyageurs ; sous les "Hfci-fUii] '"^^i^^.^fMf^,^, ,'^' -■— '---iS^-:*««ilt DB LA CIVETTE. Î77 noms AepuanSf bêtes puantes , enfans .>ïi. du diable, &c. • ^«'f'^' ' ' Le coase a enyiron seize pouces de long , y compris la tête et le corps ; il a les jambes courtes , 1c museau mince> les oreilles petites, le poil d'un brun foncé, les ongles noirs et pointus; il ha- bite dans des trous , dans des fentes do rochers , où il élève ses petits. Il vit de scarabées, de vermisseaux , de petits oi- seaux ; et lorsqu'il peut entrer dans une basse-cour^ il étrangle lesvû1ailles> desquelles il ne mange que la cer- velle : lorsqu'il est irrité ou eflPrayé , il rend une odeur abominable ; c'est pour cet animal un moyen sûr de défense *, ni les hommes ni tes ehiens n'osent en approcher : son urine , qui se môle ap- paremment avec cette vapeur empes- tée , tache et infecte d'une manière in- délébile-, au reste, il paroît que cette mauvaise odeur n'est point une chose habituelle. « On m'a envoyé de Suri- nam , cet animal vivant , dit Séba , je '' ■ I ; 5'' 1 ^ WP^'ilHii^^î- .^..^^ y .«?È?*W^ i 178 HISTOIRE NATURELLE Tai conserve en vie pendant un été dans mon jardin , oh je le tenois atta- cha avec une petite chaîne*, ilnemor- doit personne , et lorsqu'on lui don- noit à manger , on pouvoit le manier comme un petit chien ; il creusoit la terre avec son museau , en s'aidant des deux pattes.de devant dont les doigts sont armés d'ongles longs et i<^courbë8 ; il se cachoit pendant le jour dans une espèce de tannière qu'il avoit faite lui- même ; il en sortoit le soir , et après s'être nettoyé , il commençoit à courir ainsi toute la nuit à droite et à gau- che , aussi loin que sa chaîne lui por- mettoit d'aller ; il furetoit par-tout , portant le nez en terre ^ onluidonnoit chaque soir à manger , et il ro prenoit de nourriture que ce qu'il lui en fal- loit , sans toucher au reste ; il n'aimoit ni la chair , ni le pain , ni quantité d'autres nourritures, sesdélices étoient les panais jaunes , les chevrettes crues, les chenilles et les araignées...» Sur la X \ ^if-v,,f^«>>^^>iiL>f<»^ DE I. A CIVETTE. I79 fin de rantomne , on le trouva mort dans sa tanniére , il ne put sans doute supporter le froid. Il a le poil du dos d'un châtain fonce , de courtes oreil- les, le devant de la tête rond , d'une couleur un peu plus claire que le dos , et le ventre jaune. Sa queue est d'une longueur médiocre , couverte d'un poil brun et court ; on y remarque tout au- tour comme des anneaux jaunâtres». Nous observerons que, quoique la des- cription et la figure données par Séba , s'accordent très-bien avec la descrip- tion et la figure do Hernandès, on pourroit néanmoins douter encore que ce fût le même animal , parce que Séba ne fait aucune mention de son odeur détestable, et qu'il est difficile d'ima- giner comment il a pu garder dans son jardin , pendant tout un été , une bête aussi puante , et ne pas parler , en la décrivant , de l'incommodité qu'elle a dû causer à ceux qui l'approchoient ; on pourroit donc croire que cet ani- \ \. ' ! ■ ) I k^ J'P'"''" *IP'*f%V -*!!*»»*•**■• "MPI i* 7 } 180 HISTOIRE NATURBLLB mal y dutinë par Sc^ba sous le nom à^yuqtUepatly n'est pas le vi^rititblo , ou bien que la ligure , donnée par Uer- nandès, a ëtû appliquée à rysquiciwll ^ taudis qu'elle appartenoit peul-être à un autre animal ; mais ce doute , qui d'abord paroi t fondé , ne subsistera plus quand on saura que cet animal ne rond cette odeur empestée que quand il est irrité ou pressé y et que plusieurs personnes eu Amérique en ont élevé et apprivoisé, ^^y ,, ,1 . l », . De ocs quatre espèces de mouffettes , que nous venons d'indiquer sous les noms àecoase, conepate fcMncheelzo- rilhy les deux dernières appartiennent «ux climats les plus chauds de l'Amé- rique méridionale, et pourroient bien n'être que deux variétés et non pas deux espèces différentes. Les deux pre- mières sont du climat tempéré de la Nouvelle-Espagne, de la Louisiane, des Illinois , de la Caroline , &c. et me paroissent être deux espèces distinctes \\ DB L A Cl V ETTE, i8l et difftM ente» des deux autres, Rurtout le ooase , qui a le caractère particulier de ne porter que quatre oncles aux pieds de deyant y tandis que tous les autres en ont cinq ; mais , au reste y ces animaux ont tous à-peu-près la même figure , le même instinct , la même mauvaise odeur , et ne diffèrent , pour ainsi dire , que par les couleurs et la longueur du poil. Le coase est , comme on vient de le voir j d'une couleur brune assez uniforme , et n'a pas la queue touffue comme les autres. Le couepate a , sur un fond de poil noir , cinq bandes blanches qui s'ëtendent longitudinalement de la tête à la queue. Le chinche est blanc sur le dos et noir sur les flancs , avec la tête toute noire , à l'exception d'une bande blanche qui s'ëtend depuis le chignon jusqu'au #;hanfrein du nez j sa queue est très- touffue et fournie de très-longs poils blancs mêlés d'un peu de noir. Le zo- rille , qui s'appelle aius^imapurita , pa« j^uadrup. XV, 16 i ) ri» "-^?j%'^'*Sro'iBPI!M!'^ .^^^Jp^ ' ■■■••^«^■î mai l8a HISTOIRE NATURELLE roît être d'une espèce plus petite , î1 a néanmoins la queue tout aussi belle et aussi fournil? que le chinche , dont il di£Përe par la disposition des taches de sa robe j elle est d'un fond noir > sur le- quel s'étendent longitudinalement des bandes blanches depuis la tète jusqu'au milieu du dos , et d'autres espèces de bandes blanches transversalement sur les reins , la croupe et l'origine de la queue y qui est noire jusqu'au milieu de sa longueur , et blanche depuis le milieu jusqu'à l'extrémité , an lieu que celle du chinche est par-tout de la même couleur. Tous ces animaux sont &-peu-près de lu même figure et de la même grandeur que le putois d'Euro- pe ; ils lui ressemblent encore par les .habitudes naturelles \ et les résultats physiques de leur organisation sont aussi les mêmes. Le putois est de tous les animaux de ce continent celui qui répand la plus mauvaise odeur ; elle «8t seulement pluâ ejialtée dans lei L. te , il a belle et dont il icbes de , sur le- nent de» jusqu'au ipèces de ment sur ine de la m milieu depuis le i lieu que ut de la laux sont s et de la j d'Euro- re par les résultats tion sont 8t de tous ; celui qui eur ; elle dans les ^1 ' t)B LA CtVETTE. l83 mouffettes , dont les espèces on varié- tés sont nombreuses en Amérique , au lieu que le putois est le seul de la sien« ne dans l'ancien continent. LE GRISON. C'est M. Allamand qui a donné le premier la description et la figure du grison , dans le quinzième volume de l'édition de Hollande , de mon ouvra- ge , et je ne puis mieux faire que de rapporter ici cette description en enr- tier. .;•■—■'■• • • "5 « J'ai reçu , dit-il , de Surinam , ce petit animal , et dans la liste de ce que x^ontenoit la caisse où il étoit renfer- mé , il étoit nommé belette grise , d'où j'ai tiré le nom de grison , parce que j'ignore celui qu'on lui donne dans le pays où il se trouve , et qu'il indique assez bien sa couleur. Toute la partie supéiieufe de son corps est couverte de poils d'un brun ^ncé ^ et dont la L < ■*7— •■-* l84 HISTOIRE NATURELLE pointe est blanche , ce qui forme un gris oCi le brun domine ) mais le dessus de la tête et du cou est d'un gris plus clair, parce que là les poils sont fort courts , et que ce qu'ils ont de blanc égale en longueur la partie brune. Le museau, tout le dessous du corps et les jambes sont d'un noir qui contraste singulièrement avec cette couleur gri- se , dont il est séparé de la tête par une raie blanche , qui prend son origine à «une épaule, et passe par- dessous les oreilles , au-dessus des yeux et du nez , et s'étend jusqu'à l'autre épaule. )) La tête de cet animal est fort grosse à proportion de son corps y ses oreilles , qui forment presque un demi-cercle , sont plus larges que hautes *, ses yeux sont grands : sa gueule est armée de dents mâchelières et de dents canines fortes et pointues. Il y a six dents in- cisives dans chaque mâchoire ; mais il n'y a que celles des extrémités des deux .rangées qui^oieut visibles j les quatre x. LE Ebrme un i le dessus Lgris plus sont fort t de blanc brune. Le 1 corps et i contraste ►uleur gri- 3te par une n origine à dessous les , et du nez , aule. fort grosse les oreilles, mi- cercle , •, ses yeux armée de ts canines dents in- e -, mais il s des deux les quatre i DELA CIVETTBJ l85 intermédiaires sortent à peine de leurq alvéoles. Les pieds , tant ceux de de- vant que de derrière, sont partagés en cinq doigts, armés de forts ongles )aa-. nâtres : la queue > qui est asëez longue , se termine en pointe. . » Labeletteest celui de tbuà les alii- maux de notre continent auquel celui- ci a le plus de rapport ; ainsi , je ne suis pas surpris qu'il m'ait été envoyé de Surinam , sous. le nom de belette grise. Cependant ce n'est pas une belette^ quoiqu'il lui ressemble par le nombre et la forme de ses dents ; il n'a pas le corps aussi alongé , et ses pieds sont beaucoup plus hauts. le ne connois au- cun auteur ni voyageur qui en ait par' lé , et l'individttj qui ,m'a été envoyé > est le seul que )'aie vu. Je l'ai montré à diverses personnes qui avoient séjour- né long-temps à Surinam , mais il leur étoit inconnu ; ainsi , il doit être rare dans les lieux où. il est originaire , ou il faut qu'il habite dans, des endroits 11 i^e^^mt.' ->>\itHL.. i**''"- ^"^wL. _M.i^ p>m2iiS^0m»'' *9 1 4 ,1 \ M I ¥ y t l8G HTSTOIRE NATUREt.L15 {)eu fréquentés. Celui qui me Ta envoya ne m*a marqué aucune particularité propre à^iaircir son histoire naturel-' le , c'est pourquoi je n'ai pu faire autre chose que de décrire sa figure ». - » ■ i.O'i > « '.' i.-ii'- 1 i '' . I LA €IVETTE ET LE ZIBET. >.-•■■» s j , ■ . » ^ . . I . -■■ I i .4 V;,J I La plupart des naturalistes ont cra qu'il n'y avoit qu'une espèce d'animal qui fournit le parfum , qu'on appelle la cipette; nous airons vu deux de ces animatix qui se ressemblent à la vérité par les rapports essentiels de la confor* mation , tant à l'intérieiù: qu-^ l'exté- rieur \ mais qui cependant diffèrent l'un de l'autre par un asses grand nombre d'autres caractères, pour qu'on puisse les regarder comme faisant deux espèces l'éellement différentes^ Nous avons conservé au premier de ces ani- maux le nom de civette , et nous avons donné au second celui de ùbet pour les distinguer. n '"V-. i.v-^'- "vv-r-^jjMlèi*, »■■ ;j* iXjkS a envoya ticularité î naturel «^ lire autre ». ' '• -' ; 1 . ■ ' 5IBET. >sont cra 3 d^animal on appelle eux de ces à la vérité la confor* u*^ rexté- t diSërent ses grand pour qu'on isant deux teê. Nous 3e ces ani- lous avons iibet pour I- Ï)ÊLA CIVETTE. 1^7 L'animal que nous appelons ici ci^^ vettSf se nomme falanoue àMadagascar, nzime ou nzfufti à Congo , hanhan en Ethiopie , kastor dans la Guinée. C'est la civette de Guinée , car nous sommes sûr^ que celle que nous avons eue avoit été envoyée vivante de Guinée à Saint- Domingue , à un de nos correspondans, qui , l'ayant nourrie quelque temps à Saint-Domingue , la fit tuer pour nous l'envoyer plus facilement. Le zibet est vraisemblablement la civette de l'Asie ^ des Indes orientales et de l'Arabie ^ où on la nomme zebet ou xibet , nom arabe qui signifie aussi le i>arfum de cet animal , et que nous avons adopté pour désign^^r l'animal même ; il diffère de la civette en cà qu'il a le corps plus alongé et moins épais y le museau plus délié , plus plat et un peu concave à la partie supé- rieure , au lieu que le museau de la civette est plus gros , moins long et un peu convexe. Il a aussi les oreilles plua .t ■ ■ - ^* — «au'-A»!.» ..*-»^„ »» ■»-* -^i^f** ■.- i<-— ■ ; }:.■ -f M 188 HISTOIRE NATURELLE ^Jevéés et plus larges , la queue plus longue et mieux marquée de. taches et d'anneaux , le poil beaucoup plus court et plus .mûUet ; point de crinière , c'est-à-dire ^ de poils plus longs que les autres sur le cou ; ni le long de l'épine du dos, point de noir au-dessous des yeux , ni sur les joues ; caractères par^ ticuliers et très-remarquables dans la civette.. Quelques voyageurs avoient déjà soupçonné qu'il y avoit deux es- pèces de civettes, mais personne ne les avoit reconnues assez clairemeut pour les décrire. Nous les avons vues toutes deux f et après les avoir soigneusement comparées, nous.les avons jugées d'es- pèce et peut-être de climat différent* . On appelle ceâ animaux chais mus- gués ou çbaês disettes , cependant ils n'ont rien de commun avec le chat que ragiliié du corps ; ils ressemblent plutôt au renard , sur-tout par la tête : ils ont la robe marquée de bandes et de taches p ce qui les a fait prendre ■ '.,■♦.>. >i •i: .LE uéue plofl taches et plus court crinière , gs que les de l'épine BssQUS des tères par- s dans la s avoient deux es- ane ne les nent pour ués toutes leusement igées d'es- ffërent« . ïats mus- ndant ils le cbat sseniblent ,r la télé : }andes et t; prendre DE LA CIVETTE. 189 aussi pour de petites panthères par ceux qui ne les ont vus que de loin 9 mais ils diffèrent des panthères à tous autres ëgards. 11 y a un animal qu'on appelle la genette , qui est taché de même , qui a la tête à-peu-près de la même forme , et qui porte , comme la civette , un sac dans lequel se filtre Yine humeur odorante : mais la genette est plus petite que nos civettes , elle a les jambes beaucoup plus courtes et le corps bien plus mince ) son parfum est très-foible et de peu de durée : au contraire , le parfum des civettes est très-fort , celui du zibet est d'une violence extrême et plus vif encore que celui de la civette. Ces liqueurs odorantes se trouvent dans l'ouverture que ces deux animaux ont auprès des parties de la génération ; c'est une humeur épaisse, d'une consistance sem- blableà celle des pommades , et dont le parfum ,quoique très+fort , est agréable au sortir même du corps de l'animal. fi A I ^ i h y ' / 'i 190 HISTOIRE KATUREl^LE Il ne faut pas «confondre Qetie matière des civettes avec le musc qui est une humeur sanguinolente qu'on tire d'un animal tout différent de la civette ou du zibet ; cet animal qui produit le musc, est une espèce de chevreuil sans bois f ou de chèvre sans cornes , qui n'a rien de commun avec les civettes • que de fournir comme elle un parfum violent* Ces deux espèces de civettes n*ii wient donc jamais été nettement distinguées l'une de l'autre ; toutes deuit otlt ëté quelquefois confondues aVec les belet^ tes odorantes , la genette et le chevreuil du musc ; on les a prises aussi pour l'hysene. BeUon , qui a donne iiile figure et une description de la civette , a pré- tendu que c'ëtoit l'hyœne des anciens ; son erreur est d'ftutant plus excusable^ qu'elle n'est pas sans fondement ; il est sûr que la plupart des fables que les anciens ont débitées sur Thysene , ont été prises de la civette , Us filtres Â-l<. 1 matière i est une tire d'un ivette ou >roduit le reuil sans •nés , qui t civettes • in parfum in'iawent lislinguéea lit ont ëtd D les belet- I chevreuil lussi pour uile figure ttc , a pré- I anciens ; ixcueable ^ lent ; il est les que les aene , ont les filtre» DËLACiVËTtfi. 191 qu'on tirott de certaines parties dd ïhysbne, la force de ces filtres pour exciter à l'amour , indiquent assea la vertu stimulante que l'on connott à la pommade de civette dont on se sert encore à cet effet en Orient. Ce qu'ils ont dit de l'incertitude du seke dans l'hyaene^ convient encore mieux à la civette y car le mâle n*a rien d'apparent au-dehors que trois ouvertures tout-à- fait pareilles à celles de la femelle , à laquelle il ressemble si fort par ces parties extérieures , qu'il n'est guère possible de s'assurer du sexe autrement que par la dissection ; l'ouverture au- dedans de laquelle se trouve la liqueur , ou plutôt l'humeur épaisse du parfum , est entre les deux autres et sur uim même ligne droite qui s'étend de l'os sacrum au pubis* ; û Une autre erreur qui a fait beaucoup plus de progrès que celle de Bellon^ c'est celle de Grégoire d^ Bolivar au sujet des climat? oà se trouva ranimai i i r ! I 4. ._-*■* -•«^••^'•îw^^-*-**^'*' ^' il l fi \ c 'V 19a HISTOIRE NATURELLE civette : après avoir dit qu'elle est commune aux Indes orientales et en Afrique, il assure positivement qu'elle se trouve aussi, et même en très-grand nombre, dans toutes les parties de FAmërique méridionale. Cette asser- tion qui nous a été transmise par Faber^ a été copiée par Aldrovande, et en- suite adoptée par tous ceux qui ont écrit sur la civette; cependant il es^ certain que les civettes sont des ani* maux des climats les plus chauds de l'ancien continent , qui i^'ont pu passer par le nord pour aller dans le nouveau^ et que réellement et dans le fait , il n'y a jamais eu en Amérique d'autres ci- vettes que celles qu'on y a trans- portées des îles Philippines et des côtes de l'Afrique. Les civettes ( c'est-à-dire la civette elle zibet, car Je me servirai mainte-* nant de ce mot au plurier, pour les in- diquer toutes deux) , les civettes , dis- je ; quoiqu'originaires et natives dea 'I ■ II' itmifmtifm:^ DELACIVETTB. igî climats les plus chauds de l'Afrique et de l'Asie , peuvent cependant vivre dans les pays tempères et même froids , pourvu qu'on les défende aveo soin des injures de l'air , et qu'on leur donna des alimens succulens et choisis ; on en. nourrit en assez grand nomhre en Hol- lande f oi\ l'on fait commerce de leur parfum. La disette faite A Amsterdam est préfërëe par nos commerçans à celle qui vient du Levant on deslndes^ qui est ordinairement moins pure : celle qu'on tire ide Guinée seroit la meilleure de toutes , si les Nègres, ainsi que les Indiens et les Levantins , ne la falsifioient en y mêlant des sucs de vé- gétaux, comme du ladanum, dustorax et d'autres drogues balsamiques et odo- riférantes. Pour recueillir ce parfum , ils mettent l'animal dans une cage étroite où il ne peut se tourner; ils ouvrent la cage par le bout, tirent l'a- nimal par la queue, le contraignent à demeurer dans cette situation en met- Quadrup. IV. 17 \ 1 i ■"*■ ■ -■«*■ M^-«»i^- ))!►-■ ■mef^: i f\ 1 .1 #1 1^4 HÎSTOIRE NATURELLE tant un bâton à travers les barreaux dd la cage , au moyen duquel ils lui gênent les jambes de derrière, ensuite ils font entrer une petite cuiller dans le sac qui contient le parfum y ils raclent avec soin toutes les parois intérieures de ce sac , et mettent la matière qu'ils en ti- rent dans un vase qu'ils couvrent avec soin : cette opération se répète deux ou trois fois par semaine ; la quantité de l'humeur odorante dépend beau- coup de la qualité de la nourriture et de l'appétit de l'animal ; il en rend d'autant plus qu'il est mieux et plus délicatement nourri : de la chair crue et hachée , des œufs , du riz, de petits animaux , des oiseaux , de la jeune vo- laille, et sur -tout du poisson, sont les mets qu'il faut lui offrir , et varier de manière à entretenir sa santé et exci- ter son gotit', il lui faut ti'ès-peu d'eau, et quoiqu'il boive rarement, il urin© fi-équ^BUiment , et Ton ne distingue pa» K\ -1«lM**"*^if^'> ?-SV«*-i t^^' '^'■ ■ ^f*^K- I reai\x àô li gênent ; ils font is le sac lent avec ires de ce l'ils en ti- rent avec pète deux i quantité nd beau- irriture et l en rend IX et plus chair crue ;,de petits L jeune vo- n , sont les ; varier de iité etexci- -peu d'eau, Ltjilurin© ritingue pa» DE LA CIVETTE. iqS le mâle de la femelle à leur inauièra de pidscr. Le parfum de ces animaux est si fort, qu'il se communique à toutes les parties du leur corps , le poil en est imbu , et la peau pénétrée au point que l'odeur s'en conserve long-temps après leur mort , et que de leur vivant Ton ne peut en soutenir la violence , sur- tout si l'on est enfermé dans le même lieu. Lorsqu'on les échauffe en les irri- tant, l'odeur s'exalte encore davanta- ge f et si on les tourmente jusqu'à les faire suer, on recueille la sueur qui est aussi très-parfumét' et qui sert à falsi- fier le vrai p«iilum ou du moins à en augmenter le volume. . ,. Les civettes sont naturellement fa- rouches et même un peu féroces ; ce- pendant on les apprivoise aisément, au moins assez pour les approcher et les manier sans grand danger : elles ont les dents fortes et tranchantes, mais leurs ongles sont foibles et émousses ^ > r I \ f' I N [i Vjp I w ■ \ 196 histoire' naturelle elles sont agiles et même légères ) quoi- que leur corps soit assez épais , elles sautent comme les chats et peuvent aussi courir comme les chiens^ elles vivent de chasse , surprennent et pour- suivent les petits animaux^ les oiseaux^ elles cherchent comme les renards à entrer dans les basse - cours pour em- porter les volailles; leurs yeux brilfent Ja nuit, et il est à croire qu'elles voient dans Fobscurité. Lorsque les animaux leur manquent , elles mangent des ra- cines et des fruits , elles boivent peu et n'habitent pas dans les terres humides ; elles se tiennent volontiers dans les sa- bles brûlans et dans les montagnes ari- des. Elles produisent en assez grand nombre dans leur climat , maiâ quoi- qu'elles puissent vivie dans les régions* tempérées et qu'elles y rendent, com- me dans leur pays natal , leur liqueur parfumée , elles ne peuvent y multi- plier : elles ont la voix plus forte et la langue moins rude que le chat , leur ,_,. ,^.B .«aCkiSf»'' ■-T. "7^''"' T"^ D B X A C I V E T'T B. 1 97 cri ressemble assez à celui d'un chien en colère. ' ' ' ~' ''• ' ' On appelle en français civette l'hu- %ieur onctueuse et parfumée que l'on tire de ces animaux ; on l'appelle ùbet ou algdllià en Arabie, aux Indes et dans 1^ Levant, où l'on en fait un plus grand usage qu'en Europe. On ne s'en sert presque plus dans notre médecine; , les parfumeurs et les confiseurs en em- ploient encore dans le mélange de leurs parfums : l'odeur de la civette , quoi- que violente y est plus suave que celle du musc ; toutes deux ont passé de mode lorsqu'on a connu l'ambre , on plutôt dès qu^on à su le préparer ; et l'ambre même qui étoit/il n'y a pas long-temps, l'odeur par excellence, le parfum le plus exquis et le pius noble , a perdu de sa vogue, et n'est plus du goût d« nos gens délicats*. - ■ • ^ ; : ^ ^ ^ - ^ - — .^ '¥. u^ m0m:^^^m^: ^ , ■ '*S 't»ita^pM '9îi|;'ïiiiài . :îÈiî'ii :fef tm^m-j .Ssw»*^-,^ 1 4^ ^ 196 RISTOIRE NATURELLE ' :.>>'li Uï-r } LA GENET TE. > les^jambe» courtes I le miute^i;!, pQintu^ ]«ii tèto «IBIq^» W poil dpyiAV .e;t niQUet , d'un gii$>-eendr4, brilla^^ «^im^rquë de taol^e»; nf^îi^ef,, xo^ides^ et ^pai^é^^ sur aeiU d^ (à prèi) sur 1« pii,r^^ dudos, qu^ellQs parQissi^t foirii^eV; des bandes noiressooaliiifieaiqiiia'éteiideiiti tput le long;d^ CQcps ; ellea^aus^i^sair le cou et le loi^ de r^ploediiidei^u^et espèce de erifûèreau: de pwl pjl w Vwg r 9W forme une' bande nfôine et cotitinue df {kuis la tête |u9qu'à, la. queue > laquelle est aussi longue querle» corps, et marquée de •sept, ou huit anDe^ux^aiternatvveinent noirs et blancs sur to]Ute sa Icingueur.; les taches noires du cou sont en forme de bandes , et Ton voit an-dessous de chaque œil une marque blanche très- ; , -/ i^mâutmp''$^ .*^:-«-;.-i«.,^<*»-'" ■j«Bi)»»<*at ••*»•■ i^-.V (, alougë , , pointu^ : mollet , if^rquë de ir^éefi sur dU'dos, (3. bandes »ti Iput le leQouet 9f(pèçQde 114 forme !{Kai8 la est aussi 'qxiêe de ,i¥eineiit igueur; n forme issous de ;he très- , . ! '? . - J , . .' r, fe: : tK v.i,- .j^.'.j.'^^i.tî ■*'i.:. ■»>'■ - N ïi-'^^^-'^^r""*-^'!^' . • "J- .f- -i.^««îi -•t«fc'. .. /i ' '>* /..ior ^■■^***jft^.^ i;*iiôi»V(**i,;iU'i«t.-.;«v-.v!^-t.. .;, ,-,.,-.^-.-0**"- Slb::'.Ai:i. J.' '>'L)<'Â1 ^'j »A l ', I - •m\ "^ 'jgJT ._■»•* i-"S" i^^.rt'i/i. iu't ■* ^^ /;;< SK.-: • >..-^) 'IJL 'V 1* T '2 . f #> •j'iri^i-^ t^^ti^i-'-c^-.A'imr' ^mt^^i^a^'!^^ :-if.- vv^/'.i, * ' 'i ; ; V ï»^ ,- .( (.'■^•^t • i«) ; < V ! ; ,.1, ■•,' ri'ii.-^l^ ■{ >jUJ Jj i'U-'i^ mk:i\^'. i\: "ie/jH-'i i^itîi;?^, VvJt ,'>^ti, <^i. M 'V. .';.?'- *.!.>^lt';-- OM Ct>; K o>?î=.^«?ta >:A l. j*€/n. (*f '« •; -■.'.».. a i>fii «l:« \ ; 'it - *-«• .>4'!« '. < 1 : 1 ' , t - t -4 (/'«.. "■*:> ■1' ■ î'. M'V. ')' V' I atJ- . (i-'^i <■/■»< .< »l ir. j .4 :•>« j^ ui-^ >■"■,■■<, >t. t,-î ■^Wfca-^-îais^M». ■^.i>tnirMmw"}} Tûut.J^ J*a^ 1 LA GKNKTTK. a I.K KINKAJOU H. ..«•-* ■*. \t DB LA. CIVETTE. 199. apparente. La genette a sous la queue çt dans le même endroit que les civet- tes, une ouverture ou sac dans lequel se filtre une espèce de parfum « mais foible y et dont l'odeur ne se conserva pas : elle est un peu plus grande que. la fouine > qui lui ressemble beaucoup par la forn^e du corps aussi-bien que par le naturel et par les habitudes ; seulement il paroît qu'on apprivoise la genette plus aisément. Bellon dit en avoir vu dans le& maisons à Constantinoplc , qui étoient aussi privées que des chats , et qu'on. laissoit courir et aller par-tout ^ sans qvi*)elles fissent ni mal ni dégât. On ïea a appelées cha£s de Cott8tantinople„. chats, d-Kspagney chats geneites^; elle» n'ont cependant rieî> de commun avec les chats que l'art d'épiev et de prendre les souris : c'est peut-être pafcc: qu'on lie.les trouve guère que dans le Levant et eu Espagne qu'on leur a donné le surnom de leurs pays ; car le nom mê^ IU6. d^ genette us vient point des kn- s. ''. V •:\ y: 4Sak, ■^M** .« *'î^.. iieo HISTOIRE NATURELLE gués anciennes , et n'est probablement qu'un nom nouveau pris de quelque lieu planté de genêt , qui, comme l'on sait , est fort commun en Espagne , oCi Ton appelle aussi genêts des chevaux d'une certaine race. Les naturalistes prétendent que la genette n'habite que dans les endroits humides et le long des ruisseaux , et qu'on ne la trouve ni sur les montagnes , ni dans les terres ari- des ; il y en a dans nos provinces méri- dionales ; elle est assez commune en Poitou. Il ne paroît pas qu'elle se trou-^ ve dans les pays les plus chauds de l'Afrique et des Indes ; car la fpssane , qu'on appelle ^e/ze^^e de Madagascar, )est une espèce différente^ de laquelle nous parierons ailleurs. «*^i'^^.«tno t Xa peau dé cet animal fait une four- fure légère et très-jolie : les manchons de genètte étoient â la mode il y a quel- ques années , et se vendoîént fort cher; mais comme 4'on s'est avisé de les con- trefaire eu peignant de taches noires / ^ J«,Wtl ,.„_; DE LA CIVETTE. 201 des peaux de lapins gris , le prix en a baisse dod trois quarts , et la modo en est passée. '**• ,^ . m^ï Vit LA. F O S S A N E. M ■ ^ «■ ' ' -^l ?if^ >^ ■ . ,/*. Quelques voyageurs ont appelé la fossane, genette de Madagaacar, parce qu'elle ressemble à la genette par les couleurs du poil ,tt par quelques au- tres rapports : cependant elle est cons- tamment plus petite ^ et ce qui nous a fait penser que ce n'est point une ge- nette , c'est qu'elle n'a point la pocher odoriférante qui , dans un animal , est un attribut essentiel. Gomme nous étions incertains de ce fait , n'ayant pu nous procurer l'animal pour le dissé- quer , nbu^ avons consulté par lettres M. Poivre^ qui nous en a envoyé la peau bourrée > et il a eu la bonté de nous répondre dans les termes suivans : Lyon , /9 juillet lyôi. « La fossane que )\ï apportée de Madagascar , est 11 \ \ \ '■ "■■^ mm^-'M^,, f II i/ / > • \ •( ao'J HISTOIRF NATURELLE un animal qui a les mœnrs de notre fouine : les habitans de File m'ont as- suré que la fossane mâle étant en cha> leur , ses parties avoient une forte odeur de musc. Lorsque j'ai fait em- pailler celle qui est au Jardin du roi , je l'examinai attentivement, je n'y découvris aucune poche , et jo ne lui trouvai aucune odeur de parfum. J'ai élevé un animal semblable à la Cochin- chine , et un autre aux îles Philippines; Tun et Fàutre étoient des mâles; ils ^toient devenus un peu familiers , je les avbis eu très^petits , et je ne les ai guère gardés que deuK ou trois mois ; je n'f ai jamais trouvé de poche entre les parties que vous m'indiquez , je me suis seulement apperçu que leurs ex- crémens avoient l'odeur de ceux de notre fouine. Ils mangeoie'nt' de la viande et des fruits , mais ils préfé- raient ces derniers, et montroient sur- tout un goût très-décidé pour les ba- nanes , sur lesquelles ils se jetoient avec ^i ^-»-»*'-*i»" ■.»i. ^,„.f...'!^%f ■.-,- ' ■» 1 .. ,.. on LA CITBTTK* Zlo5 Toraoité. Cet animal est très-sauvage , fort difficile à apprivoiser; et quoi'- qu*élevë bien jeune , il conserve tou- jours un air et un caractère de férocité > ce qui m'a paru extraordinaire dans un animal qui vit volontiers de fruit. L'œil de la fossane ne présente qu'un globe noir fort grand , comparé à la grosseur de la tète , ce qui donne à cet animal un air méchant ». Nous sommes très-aises d'avoir cette occasion de marquer notre reconnois- •ance à M. Poivre , qui , par goût pour l'Histoire Naturelle , et par aimitié pour ceux qui la cultivent , a donné au Cabinet un assez grand nombre de morceaux rare» et précieux dans tous les genres. Il nous pardit que l'aniinal appelé berbé en Guinée , est le même que la fossane, et que par conséquent cette espèce se trouve en Afrique comme en Asie. « Le berbé, disent les voya- geur, a le museau plus pointu et lo "*--'*Sjpi^- „S,%tmm^,„^^ ^ !■ t yi ..i ao4 HISTOIRE NATURELLE corps plus petit que le chat ; ii est mar- queté comme la civette. Nous ne con- noissoiis pas d'animal auquel Ces indi- cations , qui sont assez précises , con- .yieniient mieux qu'à la fossane »• h .- ,)L E K 1 N K A J O U. L E kinkajou , dit M. Denis , ressem- ble un peu à un chat d'un poil roux- brun 'y il a la queue longue et la relève Aur son dos pliëe en deux ou trois plis ; il a des gri£Pes et grimpe sur .les arbres , où il se couche tont de son long sur les branches pour attendre sa proie et se jeter dessus pour la dévorer. Il se jette sur le dos d'un orignal , l'entoure de sa queue, lui ronge le cou. au-dessus des oreilles jusqu'à ce qu'il tombe. Quelque vite que puisse courir l'ori- gnal f et quelque fort qu'il puisse se frotter contre les arbres ou les buisson?» le kinkajou né lâche jamais prise ; mais s'il peut gagner l'eau il est sauvé i If -•- ^ , ,'/ DE LA CI V 15 T TE, flo5 parce qu'alors le kinkajou lâcht priée et saule à terre. Les renards sont ses chasseurs ; ih vont à la découverte tandis que le kinkajou est en embus' cade I oh il attend Torigiial que les re- nards ne manquent pas de lui ame- ner. Le kinkajou se trouve dans les mon- tagnes de la Nouvelle-Espagne ; il se trouve aussi dans celles de la /amaïque^ où les naturels du pays le nomment poto , et non pas kinkajou. M. Golinson m'en a envoyé le dessin avec la notice suivante. (( Le corps de cet animal est de cou-' leur uniforme , et d'un roux mêle de gris cendré , le poil court , mais très- épais ^ la tête arrondie, le V/Jscau court, nu et noirâtre, les yeux br -? , les oreilles courtes et arrondies ^ ' ca. poils longs tout autour de la gueule , qui sont appliqués sur le museau et ne forment point de moustaches ; la lan- gue étroite , longue , et que l'animal Quadrup. IV. 18 1 .1 V \ •**>m^ irafiar 1/ s\ i' \ i • u ! I 1 ao6 HISTOIRE NATITRELLB fait souvent sortir de sa gueule de trois ou quatre pouces; la queue de couleur uniforme , diminuant toujours de grosseur jusqu'à Pextrëmité , qui se courbe lorsque l'animal le veut, et avec laquelle il s'attache et peut saisir et serrer fortement ; cette queue est plus longue que le corps , qui a quinze pouces depuis le bout du nez jusqu'à l'exti'émitc du corps, Et la queue en a dix*sept ». M. Ghauveau dit que aie kinkajou ne redresse sa queue que quand ses pieds sont assurés , il s'en sert heureusement pour saisir et approcher de lui les cho- ses auxquelles il ne peut atteindre ; ijl se coache et dort dès qu'il voit le jour, et s'ëveille à l'approche de la nuit. Alors il est d'une vivacité extraordi- naire, il grimpe avec une grande faci* lité , et furète par-tout. Il arrache tout ee qu'il trouve , soit en jouant , soit en cherchant des insectes, sans cela on pourroit le laisser en liberté, et même 'Sf ^ 'Èk ^"ÎSSË ra*. t^»^UIIWIl»JII,it,^^ M-* **B JL A CIVETTE, aor avant d'être f^n v «•207 ueire en France on ne l'aii» ^«|our, mais il semble que li^Lui Il est ni ^''^''**^^"I^««ffoque '* esi assez caresunf ^h^v. «'«> docile HT ' "" •=«'P«n''«"t wui^ ae 1 ean , du café .!■■ i,:. » — ivrer.œqu Jel^^lT*»"'* principa,e„em*drf;„iÎ^rr ' -t les ode J^^rSit »"ere et de confitures. '' "^* I w^'imm^m; l! } I 9o8 HISTOIRE NATURELLE » Il se jette sur les volailles, et c'est toujours sous l'aile qu'il les saisit ; il paroît en boire le sang, et il les laisse sans les dcchirer. Quand il a le choix , il préfère un canard à une poule , et cependant il craint l'eau. Il a difierens cris ; quand il est seul pendant la nuit , on l'entend très-souvent jeter des sons qui ressemblent assez en petit à l'aboie- ment d'un chien , et il commence tou- jours par éternuer. Quand il joue , et qu'on lui fait du mal , il se plaint par un petit cri pareil à celui d'un jeune pigeon. Quand ^l menace, il siffle à- peu-près comme une oie; quand il est en colère, ce sont des cris confus et ëclatans. Il ne se met guère en colère que quand il a faim ; il tire une langue d'une lon- gueur démesurée lorsqu'il bâille ; c'é - toit une femelle , et l'on a cru remar- quer que, depuis trois ans qu'elle est . en France , elle n'a été qu'une fois en chaleur ; elle ëtoit alors presque tou- jours furieuse)). . 1/ JV ,.,mir^ -tlff*^- *i»K.;,j««*- [iLE 58, et c'est saisit f il il les laisse lie choix f poule , et a difierens mt la nuit, 3r des sons it à l'aboie- nence tou- il joue , et plaint par d'un jeune il siffle à- ind il est en etëclatans. que quand d'une lon- )âille j c'ë • TU remar- lu'elle est une fois en esque tou- DE LA CIVETTE, 209 Espèces connues dans ce genre. L'Ichneumon , viverra Ic^neumon. [ ' , la Mangouste , viverra Mungo» la Civette Caîre y viverra CaJ'ra, Le Zenik , viverra Zenik. Le Suricate, viverra Tetradactyla, Le Coati , viverra Nasua, Le Coase , viverra Vulpecula . Le Coase de Surinam, viverra Quasje. Le Conepate , viverra Putorius. Lo Conepate de la Nouvelie-Espagne , *^- verra Conepatl. Le Chinche , viverra Mephitis Le Zorille , viverra Zorilla . Le Mapurito , viverra Mapurito. Le Grison , viverra Vittata . La Civette de Ceylan, viverra Zeyianica, La Ciyette du Cap de Boune-£spérance> viverra Capensis. La Civette proprement dite y viverra Ci' vetta. Le Zibet , viverra Zibetha. La Civette hermaphrodite , viverra Hev" maphrodita, La Gcnette , viverra Genelta. laFossanei viverra Fossa, '*j ; '!■ ■" ^^ÎWât-«v V ■ialJJ..II "g.' a 10 HISTOIRE NATURlitLB La Civette Tigrine , viverra Tigrina, he Kin\iB}Ou f piverra Caudivolyolçi, Le Ratel , viverra Mellivora,'^- '^ '* La Civette à bandes noires , viverra Fan- data. ■ -.'4"4''''; ..■' ■■'.'■ _. . La Civette de Malaca , viverra Ètalacensis. ~ -• 4- . "> I . ,. .< i .-.i'» ••^, r. --'^"■'* -r'ÇCr:rr'r V B LA BEL£TT£. 311 » ! •.>!■?» i Uù }s.»i'^" I ■ ,■.•>■*- ' X VI» G E N R E. '>-J^-'f '"vt J. rL-. ^ » ;iji ••— * U.)>IINBt^iiii lit" iiiiii,||iir in I— W in ::-:'ya -' ■^' ' tl m' ■' SBe' ' if 2 HI.^TOIRE NA rURELLB ceux d'un oiseau de î i /icrc j ais rest« »a chair est très-délicate ^-^t t'-ès b>"ne à manger ». Je cooi menée par olUTce passage , parce que ies Naturalistes ne connoi^suient pas cet animal sor^ ce nom , et qu'il] iguoroient que îe Cari- gueiheju du Ere vil, qui t ' le môme, eut des membranes cntie les doigts des pieds ; en effet Marcgrave , qui en donne la description , ne parle pas de ce caractère , qui cependant est essen- tiel , puisqu.'il rapproche , autant qu'il est possible , cette espèce de celle de la loutre. Je crois encore que l'animal dont Gumilla fait mention sous le nom de guacJii , pourroit bien être le même vq lie la saricovienne , et que c'est une espèce de loutre commune dans toute l'Amérique méridionale. Par la des- cription qu'en oxit donnée Marcgrave * et Desmarchais, il paroît que cet ani- mal amphibie est de la grandeur d'un chien de taille médlvorc j qu'il si le haut •^ '-^ '»•">- • '*^ ' '''^ ■ JI6^^*''~*''H»>*>' '■^"' ^ - >t«i5v; qui demeurent au Kami- ) :i ',f ' rf^ r îf\ ai 4 HISTOIRE NATURELLE cbatka , donnent à la saricovienne le nom de bobr ou castor, quoiqu'elle ne ressemble au castor que par la longueur de son poil , et qu'elle n'ait que peu de rapport avec lui par sa forme extérieu- re ; car c'est une véritable loutre. On voit ces saiûcoviennes ou loutres- marines sur les côtes orientales du Kamtchatka et dans les îles voisines^ depuis le cinquantième degré jusqu'au cinquante-sixième , et il ne s'en trouve que peu ou point dans la mer intérieure à l'occident du Kamtchatka, ni au- delà de la troisième île des Kuriles ; elles ne sont ni féroces , ni farouches , étant même assez sédentaires dans les lieux qu'elles ont choisis pour demeu- re ; elles semblent craindra les pho- ques, ou du moins elles évitçnt les en- droits qu'ils habitent , et n'aiment que la société de leur espèce ; on les voit en très-grand nombre dans toutes les lies inhabitées des mers orientales du Kamtchatka ^ il y en ayoit , ep 1742 , • --df,.-.' voisines ^ DE LA BELETTE. 2x5 une si grande quantité àTile de Bering, que les Russes en tuèrent plus de huit cents. « Ckimme ces animaux n'avoient jamais vu d'hommes auparavant , dit M. Steller, ils n'éloient ni timides, ni sauvages \ ils s'approchoient même des feux que nous allumions , jusqu'à ce qu'instruits par leur malheur , ils corn* mencèrentà nous fuir ». k. .' Pendant l'hiver, ces saricoviennes se tiennent tantôt dans la mer sur les glaces , et tantôt sur le rivage ; en ëte , elles entrent dans les fleuves,' et vont même jusque dans les lacs d eau douce , où elles paroissent se plaire beaucoup ; dans les jours les plus chauds , elles cherchent, pour se reposer, les lieux frais et ombrage's ; en sortant de l'eau , elles se secouent et se couchent en rond sur la terre comme les chiens j mais avant que de s'endormir , el- les cherchent à reconnoître , par l'o- dorat plutôt que par la vue , qu'el- les ont Ibibl6 et courte , s'il n'y a M .■4 f 576 HISTOIRE NATURF.LLE ^> ' quelques ennemis à craindre dant les environs ; elles ne s'éloignent du rivage qu'à de petites distances , afin de pouvoir regagner promptement Peau u«ifis ie pe'.Jl ; car quoiqu'elles courent assez vite , un homme lesto peut néanmoins los atteindre ; mais en revanche elles nagent avec une très- grande célérité et comme il leur plaît, c'est-à-dire , sur le ventre , sur le dos , 8ur les côtés et même dans uno situa^ tion presque perpendiculaire. Le mâle ne s'attache q^^à une seule femelle , avec laquelle il va de compa- gnie , et qu'il paroît aimer beaucoup, ne la quittant ni sur mer , ni sur terre: il y a apparence qu'ils s'aiment en e(- fetdans tous les temps de l'année, car on voit des petits nouveaux-nés dans toutes les saisons , et quelquefois les pères et les mères sont encore suivis par des ieuncs de difiPéreins âges de ix)r' tée.'^ '»réc«identes , parce que leurs pe- tite ae 1 s quittent que quand ils sont ■^■,t^-<î»ti .- m mwammKsgm ««^«HWft^' e ; mais eti une très» leur plaît, sur le dos , uno situa* re. - i une seule de compa- beaucoup , i sur terre: leut en ef- annëe , car îc-nës dans quefois les ore suivis iges de })or- B. leurs pe- md ils sont DELABELETTB. 2l7 adultes et qu'ils peuvent former une nouvelle famille ; les femelles ne pro- duisent qu'un petit à-la-fois , et très- rarement deux ; le temps de la gesta- tion est d'environ huit à neuf mois ; elles mettent bas sur les côtes ovi sur lesiles les moins fréquentées, et le pe- tit, dès sa naiss-'iice, a déjà toutes ses dents, les canines sont seulement moins avancées que les autres ; la mère l'a- laite pendant près d'un an , d'oà l'on peut présumer qu'elle n'entre en cha- leur qu'environ un an après qu'elle a produit : elle aime passionnément son petit , et ne cesse de lui prodiguer des soins et des caresses , jouant contimiel- ♦tMnent avec lui , soit sur la terre , soit clans l'eau ; elle lui apprend à nager , et lorsqu'il est fatigué elle le prend dans sa gueule pour lui donner quel- ques momens de repos -, si l'on vient à le lui enlever, elle jette des cris et des géniissemens lamentables; il faut même user de prc cautions , lorsqu'on veut Quadrup. IV. 19 f 'B ! .•' ; >'-«f p. )\ ai« HISTOniE NATURE tLK le lui dérober , car quoique douce et timide , elle se défend avec un courago qui tient du désespoir , et se fait sou- Tent tuer sur la place plutôt que de l'abandonner. Ces animaux se nourrissent de crus- tacés , de coquillages , de grands po- lypes et autres poissons mous qu'ils viennent ramasser sur les grèves et sur les rivages fangeux , lorsque la marée est basse , car ils ne peuvent demeurer assez long-temps sous l'eau pour les prendre au fond de la mer , n'ayant pas comme les phoques , le trou ovale du cœur ouvert *, ils mangent aussi des poissons à écailles , comme des anguil- les de mer , ëcc. des fruits rejetés sur le rivage en été , et même des fucua^ faute de tout autre aliment ; mais ils peuvent se passer de nourriture pen- dant trois ou quatre jours de suite; leur chair est meilleure à manger que celle des phoques ; sur-tout celle des femel- les , qui est grasse et tendre lorsqu'el- DE LA BELETTE. Sl^ 1rs sont pleines et prêtes k mettre bas ; celle des petits, qui est trèsdëlicate , est assez semblable à la chair de Tagneau , mais la chair, des vieux est ordinaire* ment très-dure, u Ce fut , dit M. Stel- 1er , notre nourriture principale à lilo de Bering ; elle ne nous fit aucun mal , quoique mangde seule et sans pain, et souvent à demi-orue ; le foie, les ro-* gnons et le cœur , sont absolument semblables à ceux du veau ». «' ' • On voit souvent au Kamtchatka et dans les îles Kuriles y arriver les sari* coviennes sur des glaçons , poussés par un vent d'orient , qui règne de temps en temps sur ces côtc9 en hiver ; lea glaçons y qui viennent du côte de l'Ame* rique sont en si grande quantité , qu'ils s'amoncèleut et forment une étendue de plusieurs milles de longueur sur la mor : les chasseurs s'exposent , pour avoir les peaux des sarico viennes , à aller fort au loin sur ces glaçons , aveo des patins qui ont cinq ou six pieds d« ':;,(;'<. ^'- v. '•*». -'*-^^».^^ li (! 220 HISTOIRE NATURELLE long sur environ huit ponces de large et qni, par conséquent leur donnent la hardiesse d'aller dans les endroits oi!i les glaces ont peu d'épaisseur; mais, lorque ces glaces sont poussées an lai'ge par un vent contraire , ils se trouvent souvent en danger de périr ou de res- ter quelquefois plusieurs jours de suite errans sur la mer, avant que d'être ra- menés à terre avec ces mêmes glaces par un vent favorable ; c'est dans les mois de février , de mars et d'avril , qu'ils font cette chasse périlleuse, mais très-profitable f car ils prennent alors une plus grande quantité de ces ani- maux qu'en toute autre saison ; cepen- dant ils ne laissent pas de les chasser en été ^ en les cherchant sur la terre, où souvent on les trouve endormies j on les prend aussi , dans cette même saison , avec des filets qua l'on tend dans la mer , ou bien on les poursuit en canot jusqu'à ce qu'on les ait for- cées de lassitude. ; ^y.) f^'^j,;! •; f/ i ; ' '-«*v-*»;r%i ■owasBr- -nmr DE LA B F L E T T E, 231 Leur peau fait «ne très-belle four- rure ; les Chinois les achètent jpresque toutes, et ils les paient jusqu'à soixan- te-dix , quatre-vingts et cent roubles chacune •, et c'est par cette raison qu'il en vient très-peu eli Russie. La beauté de ces fourrures varie suivant la saison; les meilleures et les plus belles sont celles des saricoviennes tuées aux mois de mars, d'avril et de mai; néanmoins ces fourrures ont l'inconvé^.Ient ^'-♦'•e épaisses et pesantes, sa>^a cela , elles se» roient supérieures aux zibelines , dont les plus belles ne sont pas d'un aussi beau noir. Il ne faut cependant pas croire que le poil de ces saricoviennes soit également noir dan<^ tous les indi- vidus , car ily en a dont la couleur est brunâtre, comme celle de la loutre de rivière, d'autres qui sont de couleur argentée sur la tête, plusieurs qui ont la tête, le menton et la gorge varié» de longs poils *rès-blancs et très-doux ; eufiû ^ d'autres qui ont la gorge jaunâ- C;;j ..J»*' T' In,. I. f !! 222 HISTOIRE NATURELLE tre , et qui pprtput plul^^t un &ii|tre crépu, br,Min et coixrl.svï?: Iç, qprpÉii qij'uil vërit^ljl^ poil propre à Ifi fourrure^ au reste , les poils bruns ou noirs np le sont que jusqu'à la moHié de leur lo4iguevir ; tou* spnit, blancs à leur racxne i et leur longueur est en tout d'environ un pou- ce ou unpouçe et demi sur l;ç dos » la queue et les cotes d^ Qorps ^ ils sont plus courts sur la tête et sur- les mem- bres : m?iis , au-dessous d© ce premier long poil , ij. y a, comme dans les ours marina , une espèce de duvet oa de feutre qui est 4e couleur brune ou noi- re > çqmwcj'extrémité des grands poils du corps. On distingue aisén^ent les plBau;x: des femelles de celles des mâles , parQ© qu'elles sont plus petites , plus îipires, et qu'elles ont le poil plus long çQUs le, vçntre ; les petits ont aussi , dans le premier âge , le poil noir ou très-brun et tiès-long ; mais, à cinq ou six mois , ih perdent ce beau poil^ et à xax an il§ uç «ôal cauyert* que de Icuy #v ■><»,. Vi I un feutre i Jîurrwre j au rsiiplesont ilo^igueur-, UP i et lewr on un pou- le clos 7 la p8 ^ ils sont ripa mem- ce preniier im les ours iivet on de me ounoi- ^rands poils sentent les des iuâles , tites , plus il plus long ont fiussi; >il noir ou s, à cinq ou u poil ) et à c[uç de l^uï -f^J, i»T:'Ppp*!^is mmE, ■.«■1 il ■t'f^r^l, •tf:*; / 7om IF. ri 1 "'^^s,,. Tom IF. < •■ . ; ^ }■ -ym^f^:: ■?«?,' ■(-' v. ~r- -i\ ,v M :.. y ^ 'Vi . \\ 1 .?• ■ :• » i( ■M^ii' ' Mi. .* ; ^ : ■ • i ■ c ;.'/i'* '•■.■,'. •■ ■ -J ■'^ »■•■■■.'■ Cl . !■■' ^^^^^ii i- ^'?*^*s'içïïîiï"' ■ / ^ *='•»«» 'Ht .<(>/' tf . // v;. »• JAViff^^îT-^^-'-îf^^^l^^^HHII?^ 'à ••^ u rf \i-fi ,^^■-1 . //.■ inu  it^i *-^ ^ i-^-m »S5i.i: t;^"t **■'■■, "'4;*' ,«;.#'■',-<*- fî?.' •j f:t'.^'ê<» ?" î. î^'- tm^ W 'î ■>'!!■. l«f;^Mènm^ ^^ ._ £■ j .r r t1î.t B liMîl^ ^ \iii 15 V%4* -■■S*-'. Wi !iy^-^\!'^1!^ • ï^ U», ï^^ ■'îè m ^^\i '^âm i ■i.''n wu W, ^'> 1 '^■.. *' ** .' ' i> :>Mi „ ■ Vf,. i*\^4 ^•^■1^ ^A:. .s.JfeV w:% . 'îî ^^^ À'"'» * î t**' .•«;.?* 5 ■tf^v la» ■; 4' ». . • Ï.A4 ' • '% ■*>'^"' '■ï!«* ?^-^IM^ ■î'- %'■ >•%. *'*(KV\ î* J i «Ma>^M> II?»/' A' . *' m: m.: 'f ï:-- V' V . ■ ".'Il . . ■ t . D K LA B E L E T T B. 2a3 feutre 5 et lea longs poils ne le recou- vrent que dans l^annëe suivante-, la mue se fait , dans les adultes , d'une manière différente de celle des autres animaux j quelques poils tombent aux mois de Juillet et dWût, et les autres prennent alors une couleur un peu plus brune. i ' Communément les saricovierines ont environ deux pieds dix pouces de lon- gueur , depuis le bout du museau jus- qu'à l'origine de la queue, qui a douze ou treize pouces de long ; leur poids est de soixante-dix à quatre-vingts livres; la saricôvienne ressemble à la loutror terrestre par la forme du corps , qui , seulement est beaucoup plus épais en tout sens. - ^ ^^ Li A I. O U T R E. / !••■'-- I ( La ] "utre estun animal vorace , plus f^ride ae poisson que de chair , qui ne «quitte guère le long des rivières ou dea L t/, H ;:C' i I? Ml 1224 HISTOIRE NATURELLE lacs , eL qui dépeuple quelquefois les ëtangs ; elle a plus de facilité qvi'un au- tre pour nager, plus même que le cas- tor , car il il'a de membf ânes qu'aux pieds de derrière , et il a les doigts «éparés dans les pieds de devant , tandis que la.loutrea des membranes à tous les pieds, elle nage presque aussi vite qu'elle mafçlïe : elle ne va. point à la mer comme le castor , mais elle par- court les eaiix douces , ejL remonte ou descend les rivières à des distances con- sidérables; souvent elle nage: entre deux eaux, et y demeure assez long- temps ; elle ,viçnt ensuite h. la surface afîn de re&pir^r. A parljer, ^exaqljement elle n'est point animal ampjiiljie., c'est- à-dire, animal qui peut vivre égale- ment et dans l'air et dans l'eau ; elle n'est pas conformée pour demeurer dans ce dernier élément , et elle a be- soin de respirer à-peu-près comme ton* les autres -animaux terrestres: si même il arrive qu'elle s'engage dans une nasse DE T. A BELETTE. 225 à la poursuite d'un poisson , on la trouve noyëe , et Ton voit qu'elle n'a pas eu le temps d'en couper tous les osiers pour en sortir. Elle a les dents comme la fouine , mais plus grosses et plus fortes , relativement au volume de son corps. Faute de poisson , d'écre vis- ites , de grenouilles , de rats d'eau , ou d'autre nourriture , elle coupe les jeu- nes rameaux , et mange Te'corce des arbres aquatiques ; elle mange aussi de l'herbe nouvelle au printemps : elle ne craint pas plus le froid que l'humidité ; elle devient en chaleur en hiver , et met bas au mois de mars : on m'a sou- vent apporté des petits k'/r commence- ment d'avril; les portées Sv nt de trois ou quatre. Ordinairement les jeunes animaux sont jolis : les jeunes loutres sont plus laides que les vieilfes. La tête mal faite , les oreilles placées bas , des yeux trop petits et couverts , l'air obs^ cur , les mouvemens gauches , toute la figure ignoble , informe ^ m cri qui ). 1 i. \\ Vv 326 ^ISTOIHIS NA TTRELLT5 paroît machinal , et qu'elles répètent è^ tout moment , sembleroicnt annou- cçr un animal stupide ; cependant |a loutre devient industrieuse avec l'âge , au moins assez pour faire la guerre avec grand avantage aux poissons, qui , pour l'instinct et le sentiment , sont très- i^ifcriears aux autres animaux ; niais j'ai gran4'pçii;ie A croire qu'elle ait > jç ne dis pas \en talens du castor , mais même les habitudes qu'on lui suppose, comme celle de commencer toujours par remonter les rivières , afii;i de re- venir plias aisément et de n'avoii;' plus qu'à se \aisser entraîner au El dç l'eai,! lorsqu'ellç s'est rassasiéç ou ch^aiçgëe de proie; celjlç d'exproprier son dpmicile et d'y fa^ire un pl^n^cher , pour n'être poi^t inCQipmocl^e dç l'humidité ; celle 4'y faire une ai^ple provisipn de pois- son , afin djç v'en pas m^anquer ; et en- fin la dociUtç çt la facilité de s'appri- voiser a^ point de pêcher pour sou mt^Hfe y et d'apporter le poisson jus- 'l\x fy^^ *** '■i*»*-';:S:»>îfi4k^',iâÂ*B«*r:,^» -'i/flifj(.A.i**.^in,minmmt$ -4»tt.j^ . «iji^' »v DE LA BELEtTB. 22^ ^ues dans la cuisine. Tout ce q e jd sais , c'est que les loutres ne ri'éUsent point leur domicile eile^-r mes, qu'el- les se gîtent dans le pre m >u qui se présente, sous les ra 1c« "-vett- plicrs , des saules , dans .e 'es des Cochers , et hiêtne dans kb £^iles dd bois à flotter ; qu'elles y font aussi lettre petits sur un lit fait de bûchetteé et d'herbes ; que l'on trouve dîlhs tel* gîte des têtes et des arêtes de poisson; qu'elles changent souvent de lieu , qu'elles emmènent ou dispersent leurs petits au bout de six semaines ou dà deux mois -, que ceux que j'ai voulu pri- ver cherchoient à inordre , même eik prenant du lait , et avant que d'être assez forts pour mâcher dû poisson; qu'au bout de quelques jours ils deve- noient plUs doux, peut-être parce qu'ils étoient malades et foibles ;, que loiii de s'accoutuiner aisément à la vie do- mestique , tous ceux que j'ai essayé de faire élever; sdtit morts dans le pre- \ \, ) IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) m./^ MT,, à.y 1.0 1.1 11.25 « I£ 12.0 «luu HJ U il.6 ^ '/ Photographie Sdences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 4 *\^ >^^ '"A^ (. 'V '': .V 8^8 HISTOIRE NATURELLE mier âge ; qu'enfin la loutre est , de 8oâ naturel , sajivage et cruelle ; que ^uand elle peut entrer dans un yiyier, elle y fait ce que le putois fait dans un {)OUlailler : qu'elle tue beaucoup plus .de poisson qu'elle ne peut en manger , ■et qu'ensuite elle en emporte dans sa ;gueule. Le poil de la loutre ne mue guère ; fa peau d'biver est cependant plus brune , et se Tend ^lus cher que celle * d'ëtë ; elle fait une très-bonne fpur- rure. Sa chair se mange en maigre , et A en effet un mauvais goût de poisson ou plutôt de marais. Sa retraite est infectée de la mauvaise odeur des de- bris du poisson qu'elle y laissa pourrir; elle sent elle-même assez mauvais ; les chiens la cliassent volontiers et l'at- teignent aisément , lorsqu'elle est éloi- gnée de son gite et de l'eau ; mais quand ils la saisissent, elle se défend, ks mord cruellement / et quelquefois ^vec tant de force et d'acharnement; ^V»v, -."^ ^'^ mil niimiri imttmi'mfi^^ •Jt«!i_:->5JaM» est, de îlle V q«« n vivier, t dans un îoup plus imauger, ;e daiLS sa lUe gttëre j dant plus r que celle nne fpur- maigre, et de poisson etraite est lur des dé- pourrir j Luvais ', les et Vai- lle est ëloi- lau; mais |se défend, [uelquefois lement; i «'. «. '^ l:ti^ LA BELETTE. Ufig i^u'elle leur brise les os des jambes^ et qu'il faut la tuer pour la faire dé- mordre. Le castor cependant , qui n'est pas un animal bien fort , chasse la lou- tre , et ne lui permet pas d'habiter sur les bords qu'il fréquente. Cette espèce, sans être en très-grand nombre , est généralement répandue en Europe , depuis la Suède jusqu'à Naples , et se retrouve dans l'Amérique septentrionale ; elle étôit bien connue des Grecs , et se trouve vraiseinblàble- ment dans tous les climats temjpérés , sur-tout dans les lieux où il y a beau- coup d'eau ; car la loutre ne peut ha- biter ni les sables brûlahs , ni les désertj arides : elle fuit également les rivières stériles et les fleuves trop fréquentés. Je ne crois pas qu'elle se trouve clans les pays tï-ès-chauds ; car lie jiya on tîàriguéifoeju , qu'on a appelé loutre du Brésil et qui se trouve aussi à Cayeiine^ paroit être d'une espèce voisine mais différente , au lieu que la loutre de Quadrup. lY. a& 4 Vi ^ 'i j v1 ] ^ \ 1 . r ^^' OISO HISTOIRE NATURELLE VAmërique septentrionale ressemble tn tout à oelle d'Enrope , si ce* n'est que là, fourrure est encore plus noire et plus belle que celle de la loutre de $Mèdo on de Moscovie. -r-p ■*,( -,- f l4 A FOUINE. {■kfif'L i'i^A plapart des naturalistes ont ëcrit :^ v^ue la (buine et la marte ëloient des ^•iiimanx de la même espèce. Gesner et Ray ont dit, d'après Albert, qu'ils •e mêloient ensemble : cependant ce fait , qui n'est appuyë par aucun autre témoignage , nousparoît au moins dou» feux f et nous ' rons an contraire que ce^ animaii:^. ^le se mêlant point ensemble , font deux espèces distinctes ;et s<^paf ces. Je puis ajouter , aux raisons ' jqu'çn 4oHne M. Daubenton , des exem- ples qui rendront la chose plus sen^ •ible. Si lu marte ëtoit la fouinié sau- vage, ou ^ fouine la marte dqiâeslique> il ep «esoit de cesdei» aittouiaxcomm» .¥ *- 0|« inmfii* -y { DE LA BELEttS; oSt' an obat saavage et du chat domesti- que ; le premier conserveroit cons* tamment les mêmes caractères , et le second vaiieroit , comme on le voit dans le chat sauvage qui demeure tou- jours le même , et dans le chat domes- tique qui prend toutes sortes de cou- leurs. Au contraire , la fouine , on si Ton veut , la marte domestique ne varie point ; elle a ses caractères propres y particuliers, et tous aussi constans que ceux de la marte -sauvage ; ce qui suF- firoit seul pour prouver que ce n'est pas une pure variété , une simple diffé-* rence produite par Tétat de domesti- cité : d'ailleurs , c'est sans aucun fonde- ment qu'on appelle la fouine, marte domestique , puisqu'elle nVst pas plus domestique que le renard , le^ putois ^ qui , comme elle , s'approchent des maisons pour y trouver leur proie , et qu'elle n'a pas plus d'habitude , pas plus de communication avec l'homme , que les autres animaux que noua ap* i««« •-: - ■■(*•'«**»- -*|^«r«p«TS' w fl3a HISTOIRE NATURELLE. pelons sauvages. Elle diffère donc de la marte parle naturel et par le tem-'; përament, puisque celle-ci fuit les lieux découverts , habite au fond des bois > demeure sur les arbres , ne se trouve en grand nombre que dans les climats froids , au lieu que la fouine s'approche des habitations, s'établit même dans les vieux bâtimens , dans les greniers à foin , dans des trous de muraille ; qu'enfin l'espèce en e^t généralement répandue en grand nombre dans, tous les pays tempérés , et mêmei dan^ les climats chauds, comme à Madagascar , aux Maldives, et qu'elle mç^.SQ trQ^v^ pas dan? les pays du nord, /p ;f; :*,r - La fouine a }a physionomie très-'fine» l'œil y^f , le saut léger , les membres souples , le corps flexible , tous les mouvemenstrèsT prestes : elle saute et bondit plutôt qu'elle ne marche; elle grimpe aisément contre les murailles qui ne spnt pas bien enduites , ;entre d«|i|S fe^plcSI^bijB^, Ji^sppvIftiUers, &c. .«■■' DE LA BELETTE. 933 mange les œafs , les pigeons , les pou^ les , &c. en tue quelquefois un grand nombre , et les porte à aea petits ', elle prend aussi- les souris , les rats, les taupes , les oiseaux dans leurs nids. Nous en avons élevé une que nous avons gardée long-temps : elle s'appri- voise à un certain point , mais elle ne s'attache pas , et demeure toujours assez sauvage pour qu'on soit obligé de la tenir enchaînée ; elle faisoit la guerre aux chats , elle se jeto^t aussi sur les poules dès qu'elle se trouvoit à portée -, elle s'échappoit souvent, quoi- qu'attacbée par le milieu du corps ; les premiers fois elle ne s'éloignoit guère et revenoit au bout de quelques heures, mais sans marquer de la joie , sans attachement pour personne. £lle dc^ mandoit cependant à manger comme le chat et le chien *, peu après elle fit des absences plus longues , et enfin no revint plus. Elle avoit alors un an et demi . Fâge apparemment auquel la *• '''&.,fm^^i*''0i. ''**t^'i'^m.^W^'**i portent autant de temps que les chats. On trouve des petits depuis le printemps jusqu'en automne , ce qui doit faire présumer qu'elles produisent plus d'une fois pat an ; les plus jeunes ne font que trois on quatre petits , les plus Âgëes en font jusqu'à sept. Elles s'ëtablissent , pou» mettre bas y dans un magasin à foiu y dans un trou de muraille , où elles poussent de la paille et des berbes; quelquefois dans une fente de rocher ou dans un tronc d'arbre , où elles por- tent de la mousse \ et lorsqu'on les in-» quiète, elles déménagent et transpor- tent ailleurs leurs petits , qui gran- dissent assez vite ; car celle que noua ayons élevée avoit au bout d'nn Bn presqu'atteint sa grandeur naturelle y et de- là oa peut injferer que ces ani« maux ne -vivent que huit oa dix ans. Ils ont une odeur de faux musc qui, n'est pas absolument désagréable : les martes elles ipouines^ comme beaucoup y.; *t.'i^-itl» iji»ii^iV'?^- ?^-*-«=/'f *-/">^t*.-r.î ■■*-*i',* ■ i..." ^ *.,. fy-. "-^vf>:_>>>*v" -'-■*-■■* .^.^ ^.v**«-»àJM»--| ■ I './ . a56 HIdTOIRR NATURELLE fl'autrea animaux , ont des vësionlcs intérienres qui oonjtiennent une ma- tière odorante , semblable à celle que fournit la ciyette : leur chair a un peu de cette odeur ; cependant celle do la marte n'est pas mauvaise à manger , oelle de la fouine est plus désagréable , et sa peau est aussi beaucoup moina estimée. ♦' '•• ^s»*** '•-■mi'-^-mîr ^ «• *m -.> i y •*•<.. >^*î Êa marte , bliginaire d^iHord , est naturelle à ce climat , et s'y ttôuve en si gtand nombre , qu'on est étonné de la quantité des fourrures de oetto espèce qu'on y consomme et qu*6n en tire. Elle est au contraire en petit nombre dans les climats tempérés , et ne se trouve ^oint dans les pays chauds* Nous en avons quelques-unes dans nos bois de Bourgogne , il s'en trouve aussi dand la forêt de iPontainebleau j mais en général elles iont $xuA ratres en France fi ^"**^^'>iî'»«^IW!«**i(#iît^-v'^^"\V**"^**''' ^r "t *■";,< ;ïA(4'f:'W «■(»»»•« Miih «tâiû P» / >W:jm»V'^ T - -^ .' t.ti^i ki .ic-*-:t 1'. J^^!;-' ■:;:;»;■ *, h'*'». * * k • ■ cf**;*#>? < ' . . •ri.y. ,--', .«"'■■ ''-- .A»., -j.^ ^jô^^.r- I ' -■ I : \ r • H ^ :p 1 1 »^ t : I l'i . J'»l ••> ■tf ;n U'' < U\- :,- . U' A'C )'•■■ *' ' I ( " » • c (. ;• 4 j « 1 * i • > ) f . » 1 1 i . » h. ' > l;î. : iiuk< > • --J i"t^.^ 4, V -V .i\ ii .U.^C"1 V i'i P' t? Tom-J^ PiHI . -è^O'. ► ; 4 r >• .1»' ( 1 \ ,.(■ • !J -. t ^ *! ! i'Ir J>e.fwede£. Jtacùu Jeu//»- J I.FATSOX a . L A ]VL\RTHE . 3 .I^PUTOK. I ■i ^V^- :l Ifif II Vv i If ■'^ •*., V**;- DE LA BELETTE. 2^7 que la fouine y est commune. Il n'y eii a point du tout en Angleterre , parce qu'il n'y a pas de bois ; elle fuit égale- ment les pays habités et les lieux dé- couverts ; elle demeure au fond des fo- rêts, ne se cache point dans les rochers , mais parcourt les bois et grimpe au- dessus des arbres. Elle vit de chasse , et détruit une quantité prodigieuse d'oiseaux , dont elle cherche les nids pour en sucer les œufs. Elle prend les écureuils , les mulots , les lérots, &ç. elle mange aussi du miel comme la fouine et le putois. On ne la trouve pas en pleine campagne, dans les prai- ries , dan« les champs , dans les vignes elle ne s'approche jamais des habita- tions , et elle diffère encore de la foui- ne par la manière dont elle se fait chasser; dès que la fouine se sent pour- suivie p^r un chien , elle se soustrait en gagnant promptement son grenier ou son trou ; la marte au contraire se fait suivre assez long-temps par les n 6 ! )( ! l *rft * •«• — JV""»"-!" 938 HISTOIRE NATURELLE chiens avant de grimper sur un arbre i elle ne se donne pas la peine de monter jusqu'au-dessus des branches , elle se tient sur la tige , et de-là les regarde passer. La trace que la marte laisse sur la neige paroit être celle d'une grande bête , parce qu'elle ne va qu'en sautant et qu'elle marque toujours des deux pieds à-la-fois ; elle est un peil plus grosse que la fouine , et cependant elle a la tète plus courte ^ elle a les jam* bes plus longues , et court par consé- quent plus aisément : elle a la gorge jaune , au lieu que la fouine l'a blanche. Son poil est aussi bien pi us fin , bien plus fourni et moins sujet à tomber ; elle ne prépare pas comme la fouine un lit à SCS petits; néanmoins elle les loge en- core plus commodément. Les écureuils font , comme l'on sait , des nids au- dessus des arbres , avec autant d'art que les oiseaux ; lorsque la marte est prête à mettre bas , elle grimpe au nid de l'écuveiiil , l'en chasse , en élar^ f, ^ . 4 •*^ti.JV0:*''^*^- y ) DS LA BELETTE. sSg l'onverture , s'en empare et y fait ses petits ; elle se sert aussi des anciens nids de ducs et de buses , et des trous des vieux arbres , dont elle déniche les picS'de-bois et les autres oiseaux ; elle inet bas au printemps , la portée n'est que de deux ou trois ; les petits naissent les yeux fermés , et cependant grandis- sent en peu de temps , elle leur apporte bientôt des oiseaux , des œufs , et le9 mène ensuite à la chasse avec elle : les oiseaux connoissent si bien leurs enne- mis , qu'ils font , pour la marte comme pour le renard , le même petit cri d'aver- tissement ; et une preuve que c'est la baine qui les anime , plutôt encore que la crainte , c'est qu'ils les suivent assez loin j et qu'ils font ce cri contre tous les animaux voraces et carnassiers , tels que le loup , le renard , la marte , le chat sauvage , la belette , et jamais contre le cerf, le chevreuil , le liè- vre, &C .,._...,,„,,,,,• ; .. ^.-._ Les martes sont aussi communes V j .: •=-^»ii^^> ime. ■■'-t*?!*'*» !'"■•»•' I ' V, â4o HISTOIRE NATURELLE d.'uis lo nord de VAmërique que dans îc nord de TEurope et de l'Asie; on en apporte beaucoup du Canada; il y en a dans toute. retendue des terres septen- trionales de l'Amérique , jusqu'à la baie de Hudson, et en Asie jusqu'au nord du royaume de Tunquin et de l'empiro de la Chine. Il ne faut pas la confondre avec la marte zibeline , qiii est un autre animal dont la fourrure est bien plus précieuse. La zibeline , e^t noire , la marte n'est que brune et jaune. La partie de la peau qui est la plus estimée dans la marte , est celle qui est 'a plus brune , et qui s'étend tout le long du dos jusqu'au bout de la queue. ^ , - - L E PUTOIS. " ' fi.,*'» Le putois ressemble beaucoup à la fouine par le tempérament , par le na- turel , par les habitudes ou les mœurs, 6t aussi par la forme du corps. Comme ( ■^M..w.^> •'->^.'^^gii4i**'—' ' rz V' DK LA BELETTE. a4l elle, il s'approche des habitations , monte sur les toits, s'établit dans les greniers à foin , dans les granges et dans les lieux peu fréquentés, d'oà il ne sort que la nuit pour chercher sa proie. Il se glisse dans les basse-cours , monte aux volières, aux colombiers , oh sans faire autant de bruit que la fouine, il fait plus de dégât ; il coupe ou écrase la tête h toutes les volailles , et ensuite il les transporte une à une et en fait magasin ; si, comme il arrive souvent , il ne peut les emporter entières , parce que le trou par où il est entré se trouve trop étroit, il leur mange la cervelle et emporte les têtes. Il est aussi fort avide de miel , il attaque les ruches en hiver, et force les abeilles à les aban- donner. Il ne s'éloigne guère des lieux habités j il entre en amour au prin- temps -, les mâles se battent sur les toits et se disputent la femelle, ensuite ils l'abandonnent et vont passer l'été à la campagne ou dans les bois j la femelle Quadrup. lY, 21 V 1 *., » i. ï-w^i 1^ l 24a HISTOIRE NATURELLE an contraire reste dans son grenief jusqu'à ce qu'elle ait mis bas , et n'em- mène ses petits que vers le milieu ou la fin de l'étë ; elle en fait trois ou qua- tre et quelquefois cinq, ne les alaite pas long-temps , et les accoutume de bonne heure à sucer du sang et des O^ufs* '*» ■ '"^'1 ' '"' ■"■■■ ■ '•='''■' •»>•■■<•• ••--■' ' A la ville ils vivent de proie ; et de chasse à la campagne ; ils s'établissent pour passer l'dté dans des terriers de lapins , dans des fentes de rochers y dans des troncs d'arbres creux, d'où ils ne sortent guère que la nuit pour se répandre dans les champs , dans les bois ; ils cherchent les nids des perdrix,, des allouettes et des cailles ; ils grim- pent sur les arbres pour prendre ceux des autres oiseaux : ils épient les rat», les taupes , les mulots , et font une guerre continuelle aux lapins , qui ne peuvent leur échapper , parce qu'ils entrent aisément dans leurs trous : une seule Camillr de putois suffît ^m|pjy**i'l'#itii^"P' ' ' -^^^^^ V^' •►«*-«*»««flwH*t^-"'--r,;^fcjeg^ i*«>.«»'-'»»»«^' }*a£Ë D B LA B E L B T T E. a43 pour détruire une garenne. Ce seroit le moyen le plus simple pour dimi- nuer le nombre des lapins dans les endroits où ils deviennent trop abou- dans. »'> ■ ■ r ■' ': ■ • ' i .•■■^! •;■;: ' Le putois est un peu plus petit que la fouine ; il a la queue plus courte , le museau plus pointu, le poil plusëpaia et plus noir, il a du blanc sur le front aussi bienqii'auxjïôtés da nez et autour de la gueule. Il en diffère encore par la Yoix ; la fouine a le cri aigu et asscj éclatant -, le putois a le cri plus obscur ; ils ont tous deux , aussi bien que la marte et l'écureuil > iin grognement d'un ton grave et colère , qu^ils répè« tent souvent lorsqu'on les irrite ; en- fin le putois ne ressemble point à la fouine par l'odeur , qui , loin d'être agréable , est au contraire si fétide , qu'on l'a d'abord distingué et dénommé par -là. C'est sur -tout lorsqu'il est échauffé, irrité , qu'il exhale et répand au loin une odeur insupportable. Les k l l :/ \ t \ t • : \ ^44 HISTOIRE NATURELLE chiens ne veulent point manger de sa cbair; et sa peau même, quoique bon- de , est à vil prix, parce qu'elle ne perd jamais entièrement son odeur naturelle. Cette odeur vient de deux follécules ou vésicules que ces animaux ont auprès de l'anus , et qui filtrent et contiennent une matière onctueuse dont l'odeur est trës-dësagrëable dans le putois, le furet , la belette > le blai- reau, &c. et qui n'est au contraire qu'une espèce de parfum dans la civet* te , la fouine , la marte , &c. Le putois paroît être un animal des pays tempérés : on n'en trouve que peu ou point dans les pays du nord, et ils sont plus rares que la fouine dans les climats méridionaux. Le puant d'Amérique est un animal différent, et l'espèce du putois paroit être confi- née en Europe , depuis r Italie jusqu'à la Pologne. Il est sûr que ces animaux craignent le froid, puisqu'ils se reti- rent dans les maisons pour y passer ri ms^ '■j^iPRi langer de sa [uoique bon- B qu'elle ne son odeur 3nt de deux ces animaux ui fillrent et lii 'onctueuse ;rëable dans Hte^ ie blai- u contraire ans la civet* ko 1 animal des trouve que du nonl, et fouine dans Le puant il différent , i être confi- talie jusqu'à ;cs animaux .'ils se reli- ur y passer / ir. J)ejf»f 1 r.A ni'.LKTTK i I.'IIKRMINK.. 5 . Li: iUllKl' M 'Ifi^ r> B V V 11 i; T. ■*^rft^^^*^ LK l'IJlllVl' ^'> tim-ryx ajilicMîf »»ul •n^ i\ ;«*• ♦.i4 ï i*f*'*»îHt^^enl *> iMyu- UV:^à ^3. t}^ji,- p&U ttmqii 1^. «»t j, \t\) 'M ï':.a ivur }*}*«•"■ • • • V . I ■ • I ; • . 1 .. ::.^-^ J^c. 4 ' • • ■ *! . C" f^.,.^- .-■',.« » ^■^■ ' ; Il : '•> ..■«.■'" K/^ <♦ • . ! ■• 4'i' f^h j, l.A .'•^•i,K ■ \' '■■ V'inv*< ^ J. •!• t' ^v!?'^^^* •* > (i--»m*H^*^ " Mir ■t i . %'*'m' DR LA BELETTE. 245 riiiver, et qu'on ne voit jamais de leurs traces sur la neige ^lanslcs bois et flans les cbotmps éloignés des maisons -, et pent-^trc aussi craignent-ils la tro^ grande cliaJeur , puisqu'on n*ct\ trouve point dans les pays méiidionaux. ■ î' #1 ii^'.'jf.ift V M nu : ,.ir;x E FURET. '' Quelques auteurs ont douté si le furet et le putois étoient des animaux d'espèces différentes. Ce doute est peut - être fondé sur ce qu'il y a des furet» qui ressemblent aux putois parla cou- leur du poil : cependant le putois , na- turel aux pays tempérés , est un ani- mal sauvage comme la fouine ; et le furet , originaire des climats cbauds , ne peut subsister en France que comme animal domestique. On ne se sert point de putois f mais du furet', pour la cbas- se du lapin , parce qu*il s'apprivoise plus aisément ; car d'ailleurs il a , com- me le putois ; l'odeur très-forte et très- il [ ; '^ m. % m a46 HISTOIRE NÀTlTBELTiB désagrëabb ; mais ce qui prouve encore mieux que ce sont des aniinauK dilTtS- reiis, c'est qu'ils ne se mêlent point ensemble, et qu'ils diff. rent d'ailleurs par un giand nombre de caractèrei es« sentiels. Le Turet a le corps plusalongé et plus mince , la tète plus étroite, lo museau plus pointu que le putois, il n'a pas le mémo instinct pour trouver Sa subsistance : il faut en avoir soin , le nourrir à la maison , du moins dans ces climats , il ne va pas s'établir à la camp:igne ni dans les bois ; et ceux que l'on perd dans les trous de lapins , et qui ne reviennent pas, ne se sont ja-* mais multipliés dans les champs ni dans les bois , ils périssent apparemment pendant l'hiver; le furet varie aussi par la couleur du poil , comme lesau-p très animaux domestiques, et il est aussi commun dans les pays chauds que le putois y est rare. La femelle est dans cette espèce sen*» siblement plus petite que le mâle ^ lois- .WF^SfÇS» i'X.t DE LA BSLBTTE. S^f qu'elle est en chaleur , elle le îecherche ardemment , et Ton assura qu'elle meurt si elle ne trouve pr^s à se salis-» faire ; aussi a-t-on soin de ne les pas sé- parer. On les élevé dans des tonneaux ou dans des caisses où on leur fait un lit d'ëtoupes ; ils dorment presque con<- tinuelleraent : ce sommeil si fréquent ne leur tient lien de rien; car dès qu'ils s'éveillent , ils cherchent à manger; on les nourrit de son , de pain , de lait , &c. Us produisent deux fois par an : les fe« nielles portent six semaines ; quelques- unes dévorent leurs petits presque aussi-tôt qu'elles ont mis bas , et alors elles deviennent de nouveau en cha- leur et font trois portées, lesquelles sont ordinairement de cinq ou six , et quelquefois de sept , huit , et même neuf. Cet animal est naturellement enne- ipi mortel du lapin : lorsqu'on présente un lapin , même mort ^ à un jeune fu- ret qui n'en a jamais vu, il se jette '■/ t^.'i,^'»-. • .tf)r»'.--->h- 4 ■•-^ H i '■ ivkif a48 HISTOIRE NATUTÏELLB dessus, et le mord avec fureur; s'il est vivant , il le prend par le cou , par le nez, et lui suce le sang ; lorsqu'on le lâche dans les trous dos lapins , on le musèle , afin qu'il ne les tue pas dans le fond du terrier, et qu'il les oblige seulement à sortir et à se jeter dans le liiet donton couvre l'entrée. Si on laisse aller le furet sans muselière , on court risque de le perdre, parce qu'après avoir sucé le sang du lapin , il s'endort; et la fumée qu'on fait dans le terrier, n'est pa& toujours un moyen sûr pour le ramener , parce que ôouvent il y a plusieurs issues , et qu'Un terrier com- munique à d'autres, dans lesquels le furet s'engage à mesure que la fumée le gagne. Les enfans se servent aussi du furet pour dénicher les oiseaux; il entre aisément dans les trous des ar- bres et des murailles, et il les apporte au -dehors. . Selon le témoignage do Strabon , lo Curct a été apporté d'Afrique en Espa- >) i':- l -ftc-. t-.JI DE LA BELETTE. !24() gne , et cela ne me paroit pas sans fon- dement, parce que l'Espagne est le climat naturel des lapins, et le pays oit ils étoient autrefois le plus abotulans : on peut donc présumer que pour en diminuer le nombre , devenu peut-être très-incommode, on fit venir des fu- rets avec lesquels on fait une chasse uti- le ; au lieu qu'en multipliant les putois, on ne pourroit que détruire les lapins^ mais sans aucun profit , et les détruire peut-être beaucoup au-delà de ce qu'on voudroit. Le furet quoique facile à apprivoi- ser et même assez docile , ne laisse pas d'être fort colère-, il a une mauvaise odeur en tout temps, qui devient bien plus forte lorsqu'il ^'échauffé ou qu'on l'irrite j il a les yeux vifs, le regard enflammé , tous les mc/uvcmens très- souples , et il est en même temps si vigoureux , qu'il vient aisément à bout d'un lapin qui pst au moins quatre foi* plus gros que lui» - 1 1 25o HISTOIKB NATURELLE LA B ELE T T K La. belette ordinaire est aussi com- mune dans les payts tempéies el chauds, qu'elle est rare dans les climats froids ; rhermine au contraire très-abondante dans le nord , n'est qu'en petit nom- bre dans les régions tempérées , et ne se trouve point vers le midi. G;s ani- maux forment donc deux espèces dis« linctes et séparées ; ce qui a pu donner lieu de les confondre et de les prendre pour le même animal , c'est que parmi les belettes ordinaires il y en a quel- ques-unçs qui , comme l'hermine , de- viennent blanches pendant l'hiver , même dans notre climat \ mais si ce ca- ractère leur est commun , elles en ont d'autres qui sont très-différeus ; l'her- mine, rousse en été, blanche eu hiver, a en tout temps le bout de la queue noire*, la belette, même celle qui blan* chit en hiver , a le bout de la queue "if. I K ..rN ."*i ^, ^ \ * 1» .,. r^ ' DB LA BELETTE. 25l jaune ; elle est d'ailleurs sensiblement plus petite , et a la queue beaucoup plus courte que riiermine : elle ne demeure pas comme elle dans les déserts et dans les bois j elle ne s'écarte guère des ha- bitations ; nous avons eii les deux es- pèces, et il n'y a nulle apparence que ces animaux qui différent par le cli- mat, par le tempérament , par le na- turel et par la taille, se mêlent en- semble ; il est vrai que parmi les be- lettes il y en a de plus grandes et de plus petites ; mais cette di£Pérence ne va guère qu'à un pouce sur la longueur entière du corps , au lieu que l'hermi- ne est de deux pouces plus longue que la belette la plus grande. Lorsqu'une belette peut entrer dans un poulailler, elle n'attaque pas les coqs ou les vieilles poules, elle choisit les petits poussins , les tue par une seu^^ ' le blessure qu'elle leur fait à la tête , et ensuite les emporte tous les uns après Us autres : elle casse aussi les œufs , et M m 2^-^- ,,^,,. ..,.,_., ,J^ é l.lt \ 252 HISTOIRE NATURELLE les suce avec une incroyable avidito ; en hiver, elle demeure ordinairement dans les greniers , dans les granges ; souvent même elle y reste au prin- temps pour y faire ses petits dans le foin ou la paille , pendant tout ce temps f elle fait la guerre avec plus de succès que le chat , aux rats et aux souris , parce qu'ils ne peuvent lui échapper et qu'elle entre après eux dans leurs trous , elle grimpe aux co- lombiers , prend les pigeons y les moi- neaux , &c. ; en été elle va à quelque distance des maisons , sur-tout dans les lieux bas , autour des moulins, le long des ruisseaux , des rivières, se ca- che dans les buissons pour attraper des oiseaux, et souvent s'établit dans le creiix d'un vieux saule pour y faire ses petits : elle leur prépare un lit avec de l'herbe, de la paille , des feuilles, des étoupes; elle met bas au printemps^ les portées sont quelquefois de trois , et ordinairement de quatre ou de cinq) i, 1 ..j<,tS^ ^•«iwwiÉï-*"*'* '**•■■ *-■ DE LA BELETTE. sSS I98 petits naissent les yeux fermes aussi bien que ceux du putois, delà marte , de la fouine , &c. ; mais en peu de temps ils prennent assez d'accroisse^ ment et de force pour suivre leur mère à la cbasse ; elle attaque les couleuvres, les rats d'eau , les tau])es , les mulots , parcourt les prairies , dëvore les cailles et leurs œufs. Elle ne marche jamais d'un pas égal , elle ne va qu'en bondis- sant par petits sauts inégaux et prëci* pi tes ; et lorsqu'elle veut monter sur un arbre , elle fait un bond par lequel elle s'élève tout d'un coup à plusieurs pieds de hauteur ; elle bondit de mê- me lorsqu'elle veut attraper un oi- seau. Ces animaux ont , aussi- bien que le putois et le furet , l'odeur si forte, qu'on ne peut guère les garder dans une chambre habitée ; ils sentent plus mauvais en été qu'en hiver , et lors- qu'on les poursuit ou qu'on les irrite, ils infectent de loin. Ils marchent tou- Quadrup. IV. aa % Il y ^ ^..t^^' A ..^J, ■■{ [i M» \ / a54 HISTOIRE NATURELLE jours en silence , ne donnent jamais de voix qu'on ne les frappe ; ils ont un cri aigre et enroue qui exprime bien le ton de la colère. Comme ils sentent eux-mêmes fort mauvais » ils ne crai- gnent pas l'infection. Un paysan de ma campagne prit un jour trois belettes nouvellement nëes dans la carcasse d^un loup qu'on avoit suspendu à un arbre par les pieds de derrière \ le loup ëtoit presqu'entièrement pourri , et la mère belette avoit apporte des herbes y des pailles et des feuilles pour faire un lit à ses petits dans la cavité du thorax. M. Giely de Mornas , dans le Comtat Venaissin , m'ëcrit dans les termes sui- vans : « Un homme ayant trouvé une por- tée de jeunes belettes , résolut d'en élever une, et le succès répondit promptement à ses soins. Ce petit ani- mal s'attacha à lui , et il s'amusa à l'exercer un jour de fiàte dans une pro- menade publique ^ où la jeune belette :ri m m,'^< ^v**'^ Tines sui- DE LA BELETTE. ^55 le suivit constamment , et sans pren- dre le change pendant plus de six cents pas , et dans tous les détours qu'il fit à travers les spectateurs. Cet hommo donna ensuite ce joli animal à ma fem- me. Ta méthode de les apprivoiser est de les manier souvent en leur passant doucement la main sur le dos , mais aussi de les gronder et même de les battre si elles mordent. Elle est comme la belette ordinaire et le rousselet 9 rousse supérieurement et blanche infé* rieurement. Le fouet de la queue e.st d'un poil brun approchant du noir • elle n'a que cinq semaines ; et j'ignore si avec l'âge ce poil du bout de la queue ne deviendra pas tout noir. Le tour des oreilles n'est pas blanc comme au rousselet ; mais elle a comme lui l'ex- trémité des deux pattes de devant blanche , les deux de derrière étant rousses même par-dessous. Elle a une petite tache blanche sur le nez , et deux petites taches rousses oblongues , iso^ ■; *imir^u^*,^H, f i t \ ; : ' ! :^( y 355 HISTOIRE NATURELLE lees dans le blanc an-dessous des yeux, scion la longueur du museau. Elle n'ex- bale encore aucune mauvaise odeur, et ma femme, qui a ëlevt^ plusieurs de ces ariimaux , assure qu'elle n'a jamais été incommodée de leur odeur , ex- cepte les cas où quelqu'un les cxcédoit et les irritoit. On la nourrit de lait , de viande bouillie et d'eau ; elle mange peu et prend son repas en moins de quinze secondes ; à moins qu'elle n'ait bien faim , elle ne mange pas le miel qu'on lui présente. Cet animal est pro- pre , et s'il dort sur vous , et que ses besoins l'éveillent , il vous gratte pour le mettre à terre. » Au surplus , cette belette est très- familière et très-gaie ; ce n'est pas con- trainte ni tolérance , c'est plaisir , goût , attachement Recliercher les ca- resses , provoquer les agaceries , se cou- cher sur le dos, et répondre à la main qui la flatte de mille petits coups de pattes et de dents très-aiguës , dont i-v%i**"' DE LA BELETTE. nS/ elle sait modt^rer et retenir l'imprr»- aion au simple chatouillement, sans ja- mais s'oublier ; me suivre pai-tout » me grimper et parcourir tout le corps f sUnsinuer dans mes poches j dans ma manche , dans mon sein , et de-Ià m'in* viter au badinage , dormir sur moi , manger à table sur mon as.Melle , boire dans mon gobelet , me baiser ta bouche et sucer ma salive qu'elle paroi t aimer beaucoup ( sa langue est rude comme celle du chat ) ; folâtrer sans cesse sur mon bureau pendant que j'écris , et jotier seule et sans agacerie ni retour de ma part avec mes mains et ma plu~ me : voilà la mignarderie de ce petit animal. ... Si je me prête à son jeu, il le continuera deux heures de suite et jusqu'à la lassitude ». • >- * .r L'HERMINE OU LE ROSELET. • «>**,?'■; i '''La belette à queue noire s'appelle hermine tXroselet ^h&xmme lorsqu'elle MM'N'MWH'^ 358 HISTOIRE NATURFI.LB est blanche , roselet lorsqu'elle est rousse ou jaunâtre ; quoique moins com- mune que la belette ordinaire , on ne laisse pas d'en trouver beaucoup, sur- tout dans les anciennes forêts, et quel- quefois pendant l'hiver dans les champs voisins des bois ; il est aise de la distin- guer en tout temps de la belette com- mune I parce qu'elle a toujours le bout de la queue d'un noir foncé , le bord des oreilles et l'extrémité des pieds blancs. t ,,,. Nous avons peu de chose à ajouter à ce que nous avons déj^ dit de cet animal, nous observerons seulement, que comme d'ordinaire l'hermine chan- ge de couleur en hiver , il y a toute ap- parence que celle que nous avions an mois d'avril 1768 , seroit devenue blanche et telle qu'eUe étoit l'année passée lorsqu'on la prit au premier mars 1767 , si elle fût demeurée libre ; mais comme elle a été enfermée depuis ce temps dans une cage de fer -, qu'elle -•jfc^l^Wii^,-*-' r'-* aa«iG DE LA BELBTTB. a59 •e frotte continucliement contre les barreaux , et que d'ailleurs elle n'a pas essuyé toute la rigueur du froid, ayant toujours ëtë à Tabri sous une arcade contre un mur , il n'est pas surprenant qu'elle ait gardé son poil d'été ; elle est toujours extrêmement sauvage ; elle n'a rien perdu de sa mauvaise odeur ; à cela près , c^est un joli petit animal, les yeux vifs, la physionomie fine, et les mouvemens si prompts qu'il n'est pas possible de les suivre de l'oeil ; on Ta toujours nourrie avec des œufs et de la viande , mais elle la laisse cor- rompre avant que d'y toucher; elle n'a jamais voulu manger du miel, qu'après avoir été privée pendant trois jours de toute autre nourriture , et elle est morte après en avoir mangé. La peau de cet animal est précieuse ; tout le monde connoît les fourrures d'hermi* nés , elles sont bien plus belles et d'un blanc plus mat que celles du lapin blanc ; mais elles jaunissent avec I9 . i. / ri .ii:\ ;! ) / 3 li ' '■J''*''»^-».**.- ^ ù a6o HîSTOIHE NATVRtSLLS temps y et même les hermines* rie ce climat ont toujours une légère teinte de iaune. '■' ''"'■ ^**:^^<'i^v*. ^«i. ;"-""* ^■^■^ '»*•" » ' Les hermines sont très- commune» dans tout le nord, sur-tout en Russie» en Norwège , enLaponie ; elles y sont, comme ailleurs, rousses en été et blan** ches en hiver : elles se nourrissent de petits-gris; et d'une espèce de rats dont nous parlerons dans la suite de cet ou- vrage , et qui est très • abondante en Norwège et en Laponie. Les hermines sont rares dans les pays tempërës , et no se trouvent point dans les pays chauds. * ' On trouve dans FHistoire naturelle de la Norwège, par Pontoppidam , les observations suivantes: -r- -■ * « En Norwège , Thermine fait sa de- meure dans des monceaux de pierres. Cet animal pourroit bien être de l'es- pèce des belettes. Sa peau est blanche; à l'exception du coU qui est taché do noir. Celles de Norwège et de Lapo- fjffU^Z^US^: ,^^^.~»uMik.;i^^ D s L A B E L E T T R. a6l nie conservent leur blancheur mieux quccclies de Moscovie ,qni jaunissent plus facilement , et c'est par cette rai- son que les premières sont rcchcrchëes à Pctersbourg même. LMicrmino prend des souris comme les chats, et emporte sa proie quand cela lui est possible. Elle aime particulièrement les œufs; et lorsque la mer est ciilme , clic passe à la nage dans les îles voisines de» côtes de Norwège, oi\elle trouve unegrande quantité d'oiseaux de mer. On prétend qu'une hermine venant à faire df s pe- tits sur une île , les ramène au conti- nent sur un morceau de bois qu'elle dirige avec son museau. Quelque petit que soit cet animal, il fait périr les plus grands, tels que l'élan et l'ours; il saute dans l'une de leurs oreilles pen> dant qu'ils dorment , et s'y accroche si foL'trment avec ses dents , qu'ils ne peu- vent s'en débarrasser. Il surprend de la même manière les aigles et les coqs de bruyère^ sur lesquels il s'attache , et wn- * V I ; » \ \ fvi af(a HISTOIRE NATimrXLB ne les quitte pas mémo lorsqu'ils s'en- volent , que la perte de leur sang ne les fasse tomber». LE PEKAN ET LE VISON. II. y a long -temps que le nom de/}0« tan ëtoit en usage dans le commerce de la pelleterie du Canada , sans que Ton en connût mieux Tanimal auquel il appartient en propre ; on ne trouve ce nom dans aucun naturaliste , et les voyageurs l'ont employé indistincte- ment pour designer differensanimauit, et sur-tout les mouffettes ; d'autres ont appelé renard ou chat sauvagt, l'ani* mal qui doit porter le nom de pékan > et il n'étoit pas possible de tirer au- cune connoissance précise des noticfs courtes et fautives que tous en ont données. Il en est du vifior^ comme du pékan , nous ignorons l'origine de ces deux noms , et personne n'en savoit autre chose , sinon qu'ils appartiennent nh DE LA BELETTB. a65 i denx animaux de l'Amërique sep-* tentrionale. Nous les avons trouves ce» deux animaux, dans le cabinet do M. Aubry , cure de Saint< Louis , et il a bien voulu nous les prêter pour lef décrire et les faire dessiner. Le pékan ressemble si fort à la mar« te , et le vison à la fouine , que nous croyons qu'on peut les regarder com- me des varie tes dans cbacune de ces espèces ; ils ont non-seulement la même • forme de corps, les mêmes proportions , les mêmes longueurs de queue , la mê- me qualitd de poil , mais encore le même nombre de dents et d'ongles , lo même instinct , les mêmes habitudes naturelles. Ainsi, nous nous croyons fondes à regarder le peknn comme un* variété dans l'espèce de la marte, et le vison comme une variété dans celle d« Ut fouine , ou du moins comme des es- pèces si voisines , qu'elles ne présent tant aucune différence réelle : le pékan et U vison ont senlement le poil plu» •I il\ I ii > ^ 3.;w.;-^'^^^r:-f;î*' ^iTf^a:' [ 4 r^ «* » A u 1^/ '*1 264 HISTOIRE NATURELLE brun , plus lustré et plus soyeux que la inarte et la fouine , maïs cette dilTéren- te^yCunime Ton sait ,leur est commune avec le castor , la loutre et les autres animaux du nord de l'Amérique , dont ia fourrure est plus belle que celle de ces mêmes animaux dans le nord de r£urope. ,.v^ . ^ LA ZIBELINE. r'f< Fresque tous les naturalistes ont parlé de la zibeline , sans la connoître autrement que par sa fourrure. M. Gme- lin est le premier qui en ait donné la figure et la description ; il en vit deux vivantes chez le gouverneur de To- bolsk. « La zibeline ressemble, dit-il, è^ la marte par la forme et l'habitude é-u corps , et à la belette par les dents ; elle a six dents incisives assez longues et un peu Qourbées, avec deux longues jients canines à la mâchoire inférieure , Ae petites dents très-aiguës à la ma- ■'V W * 'NJ^ÈF^^iA DE LA BELETTE. ^65 choire supérieure , de grandes mousta- ches autour de la gueule ; les pieds lar- ges et tous armes de cinq ongles : ces caractères étoient communs à ces deux zibelines; mais Tune ëtoit d'un brun noirâtre sur tout le corps , à l'excep- tion des oreilles et du dessous du men- ton , oà le poil étoit un peu fauve ; et l'autre plus petite que la première , ëtoit sur tout le corps d'un brun jau- nâtre y avec les oreilles et le dessous du menton d'une nuance plus pâle. Ces couleurs sont celles de l'hiver y car au printemps elles changent par la mue du poil : la première zibeline; qui ctoit d'un brun noir , devint en été d'un jaune brun ; et la seconde qui ëtoit d'un brun jaune , devint d'un jaune pâle. J'ai admire , continue M. Gme- lin, l'agilité de ces animaux ; dès qu'ils voyoient un chat , ils se dressoient sur les pieds de derrière comme pour se préparer au combat; ils sont très-in- qaiets et fort remuaus pendant lanuit; Quadtup lY, aê"-. ^^ :-^:''*î*;u •■v«f>;*.j-*^" x:...- 1^ ■ «66 HISTOIRE NATURELLE pendant le jour , au contraire , et sur- tout après avoir mange y ils dorment ordinairement une demi-heure ou une heure \ on peut dans ce temps les pren- dre, les secouer, les piquer , sans qu'ils se réveillent ». Far cette description de M. Gmclin, on voit que les zibelines ne sont pas toutes de la même couleur , et que par conséquent les nomenclateurs qui les ont désignées par les taches et les couleurs du poil , ont employé un mauvais caractère , puisque non-seu- lement il change dans les différentes saisons , mais qu'il varie d'individu à individu , et de climat à climat. . Les zibelines habitent le bord des fleuves, les lieux ombragés et les bois les plus épais ; elles sautent très-agile- ment d'arbres en arbres ^ et craignent fort le soleil , qui change , dit-on , en .très-peu de temps la couleur de leur poil; on prétend qu'elles se cachent et qu'elles sont engourdies pendant l'hi- very p^^ndant p'est ^^ns ce temps t.* » < ..^9 i^ ■A' • \ L"T^- D F. LA BELETTE. 36/ qu'on les chasse et qu'on les cherclie de préférence , parce que leur fourrure est alors bien plus belle et bien meil- leure qu'en ëtë ; elles vivent de rats , de poisson , de graines de pin et de baies sauv^^^es j elles sont très-arden- tes en amour; elles ont pendant ce temps de leur chaleur une odenr très- forte , et en tout temps leurs excrë- mens sentent mauvais : on les trouve principalement en Sibérie, et il n'y en si que peu dans les forêts de la grande Russie , et encore moins en Laponie. Les zibelines les plus noires sont celles qui sont les plus estimées; la dî£Péren- ce qu'il y a de cette fourrure à toutes les antres > c'est qu'en quelque sens qu'on pousse le poil , il obéit égale- ment; au lieu que les autres poils ^ pris à rebours ; font sentir quelque roi- deur par leur résistance» La chasse des zibelines se fait par des criminels confinés en Sibérie , ou par des toldats qu'on y envoie exprès ^ ti if i/. m ..nmmKMiim'imf:' \ ■ M i i H h fi i\ j^ ,&' 268 HISTOIRE NATURELLE et qui y demeurent ordinairement pliH fiieurs années ; les uns et les autres sont obligea de fojarnir une certaine quan* titë de fourrures à laquelle ils sont taxés ; ils ne tirent qu'à balle seule ^ pour gâter , le moins qu'il est possible, )a peau de ces animaux ; et quelque- fois , au lieu d'armes à feu , ils se ser- vent d'arbalètes et de très-petites flè- ches. Comme le succès de cette chasse suppose de l'adresse, et encore plus d'assiduité , on permet aux officiers d'y intéresser leurs soldats j^ et de partager avec eux le surplus de ce qu'ils sont obligés de fournir par semaine , ce qui ne laisse pas de leur faire un bénéfice très-considérable. * *, t ^th i, . Quelques natui'alistes ont soupçonné que la zibeline étoit le satheriusà^AtiS' tote , et je crois leur conjecture bien fondée. La finesse de la fourrure de la zibeline , indique qu'elle se tient sou-* vent dans l'eau ; et quelques voyageurs disent qu'elle ne se trouve en grand '- •.^... l».^.:--^- ..m iiiwir«*inr~a;''" itMiMi»^^'. ..^«S&T^"?'*^'" 0S LA BBIETTE» 9^9 nombre que dan. ue petites îles, où les chasseurs vont la chercher ; d'autre côté, Aristote parle dusatherius comme d'un animal d'eau , et il le joint à la Ion- tre et au castor. On doit encore prësu^ mer que , du temps de la magnificence d'Athènes , ces belles fouir ure9 n'ë- toient pas inconnues dans la Grèce , et que ranimai qui les fournit avoit un nom ; or il n'y en a aucun qti'on puisse appliquer à la zibeline avec plus de raison que celui de aatherius , si ^ en effet , il est vrai que la zibeline mange du poisson , et se tienne assez souvent clans l'eau pour être mise an nombre des amphibies ' v. -^aci. .; /ii \ 1 AU .'4' LE VANSIRE. •T Ceux qui ont parle de cet animal , l'ont pris pour un furet , auqnel en ef- fet il ressemble à beaucoup d'ëgards ; cependant il en diffère par des carac- tères qui nous paroissent sniHsanIs pour ./.' •• ir*-. MJO Hi»T01RB NATURELtiS- en fftiie une espèce distincte et «^p»* rëe. Le vansire a douze denti mâeher lièrea dans la n)âc)ioire supérieure , au lieu que le furet n'en a que huit; et les mâchelières d'en-bas , quoiqu'eit ëgal nombre de dix dans ces deux ani- maux » ne se ressemblent ni par la former ni par la situation respective: d'ailleurs le v^nsire diff!'• ' .-.1- --j-Jgt»'' -..rf^' .'!»•* ri^Ç-Ml^ll^lîififdl^ ' J ; 'WR t A fi E LRTTE. 27! ^e beletle à ceintures ; cet animal est plus petit que le putois : il est couvert d'uu poil blanchâtre rayé trausversar lementde plusieurs lignes d'un jaune « rôux> qui semblent lui faire autant de ceintures ; il demeure dans les bois et se creuse un terrier. Sa peau est re- cherchée, et fait une jolie fourrure. Espèce» connues dans ce genre. Pied» de derrière palmés; loutres. La Saricovienne , mustela Lutrir* La Loutre , mustela Lutra. la Loutrelle y mustela léUtreoïa* Le Vison , mustela Vison^ Pieds fendus", belettes. Le Tàïra , mustela Barbara^» Le Yansire , mustela Galerar. Le Fekan , mustela Canadensisi, La Fouine , mustela Foina, La Marte , mustela Martes. La Zibeline , mustela Zibellina» ■ /p-.*;, ''■^m» ■•i^ --^^jà»3***«i*^- ^-i^^ijjj : * .1 ^79 HISTOIKB NATUREtLS Le Futoiii mutttla Putoriu*, ^ih^ j.' Le Furet , muttela Furo» „ ^^, Le Ferouafca , musttla Sarmaiiea. Lt Belette de Sibérie , muttela Sihifieit. L'Hermine , muêiêla Ermima* Li Belette copmune , muattla Vulguriê, *<,',, •, -rV ■ -s ^ . t > ^. «^' ■■"ïil -iii»M.!t tLB f'«f a.'i iftea, la Sihiti *-atiM.- I Vulgariêw ;Jî ^*î ;ft , s VV ..•'.;' «* j ,î'» !*,■>. »*'f-T ! •• V .;,ft,Cl'**' , *^r:,.^ ■ . ^. ■. *^^: :^' . . -r^^Vl' - ï^B f '-f k '$hB ^1 tM '-^'''■îl P^^ w f ^frM -*' 4' -^W fsll s . J^éurme aér. Racine x.T/OTriis mnjîi. a. L'omis th.anc. rriÇf-v-.f.cv LANC 'r»« mm '^.^ V'%.% :•■ M 1 iiiili lii^»m«»i i«-—. ^•^•.-•■t*r*»»*^.i*«ï» ■ # i-n-i *■,'-;« uh-h H jf^vg.^'" r"J<* ïf^;- '*î *v ili: ■ > * ' , 2 ' »■'>"( ;.« y . [i 'I PI vAl »...' ''I' ? :«>îi iit^^ahS! ml 11 ; £■*-.• « IJlsîf* ". \\*': ' . *.■• ^■fH. ■,^- . ';Ï1-^ ■'•il -p.. . m .. ■ --mM. ■•%■;■/■ fi • fcii ■kvu' » ■ si' ^Iî»lik«i4rf «i^âlï f lÊiï^l^^ s ^\'-"y. ;»v; \ «■- »«-"*u«l»il»t«i«ïi^^^j^^"'J-«»'»"" 't DE L' O V R S. W— ■ I II I ■ — — — *—— w X V I r GENRE. I zi -Wjir^, 'r >•; L'OURS, VRSU8. 'Caraetère générique: six dents incisives à chaque mâchoire ^ les supérieures creusëes. UJi/T U t:.;*i ■»' " ( -, ,. .J' I y • -I . 'it;ij.a ^uî-v-- < .- • ^ ' i ( M > y <- V,-.i ?ii .^ . ï ^i&iipbrU^-^ .Q-^ R- S. ^1 >^ :;. ..î.i^i-i-' Il nY a aucun animal , du moins de ceux qui sont assez généralement con- nus , sur lequel les auteurs d'Histoire Naturelle. aient autant varié que sur Tours : leurs incertitudes^ et même leurs contradictions sur la nature et les moeurs de cet animal , m'ont paru Venir de ce qu'ils n'en ont pas distingué les espèces^ et qu'ils rapportent quel- i s^ M«»i.vS;.i.*W**»'S**>»'* ] f •'ti> ■^^'■ftf.W-?*.- ■*- •■ ••■• • •«•^*.>Vi' ïï t ^7^ HISTOIRE NATURELLE quefois de Funo ce qui appartient à Vautre. D'abord il ne faut pas confon- dre l'ours de terre af ec Tours de mer , appelé commiinëment ours blanc , ours de la mer Glaciale ; ce sont deux ani- maux très-diffërens , tant pour la for- me du corps que pour les habitudes naturelles : ensuite il faut distinguer deux espèces dans les ours terrestres., les bruns et les noirs ^ lesquels n'ayant pas les mêmes inclinations , les mêmes appétits naturels , ne peuvent pas être regardés comme des variétés d'une seule et même espèce , mais doivent être considérés comme deux espèce^ distinctes et séparées. De plus / il y a encore des otirs de terre qui sont blancs , et qui , quoique ressemblans par la cou- leur aux ours de mer , en difibrent par tout le reste autant que les autres ours. On trouve ces ours blancs terrestres dans la grande Tartarie , en Moscovie, et dans les autres provinces du nord* Ce n'est pas la rigueur du climat qui h -*^»<— *! DE l' O U R S. '^ 375 les fait blanchir pendant l'hiver , com- me les hermines ou les lièvres , ces ours naissent blancs , et demeurent blancs en tout temps : il faudroit donc encore les regarder comme une quatrième es- pèce^ s'il ne se trouvoit aussi des ours à poil mêle de brun et de blanc , ce qui désigne une race intermédiaire entre cet ours blanc terrestre et Fours brun ou noir y par conséquent , l'ours blanc terrestre n'est qu'une variété de l'Ane ou de l'autre de ces espèces, jî . ,; :, On trouve dans les Alpes Tours brun assez communément , et rarement l'ours noir ^ qui se trouve au contraire en grand nombre dans les forets des pays septentrionaux de l'Europe et de l'Amérique. Le brun est féroce et car- nassier , le noir n'est que farouche , et refuse constamment de manger de la chair. Nous ne pouvons pa^ en donner un témoignage plus net et plus récent que celui de M. du Pratz. Voici ce qu'il en dit dans son histoire de la Loui- i ry »:i_^--fTï^ r< i ■ -■- -l' SijS HISTOIRE NATURELLE fiane. a L'ours p&roît Thiver dans la Louisiane , parce que les neiges qui couvient les terres du nord Tempe- chant de trouver sa nourriture , le chassent des pays septentrionaux ; il vit de fruits , entr'autres de glands et de racines , et ses mets les plus déli- cieux sont le miel et le lait : lorsqu'il en rencontre .., il se laisseroit plutôt tuer que de quitter prise. Malgré la préyentioïi oui l'on est que l'ours est carnassier , je prétends , avec tous ceux de cette province et des pays circon- voisins , qu'il ne Test nullement. Il n'est jamais arrivé que ces animaux aient dévoré des hommes, malgré leur multitude et la faim extrême qu'ils souffrent quelquefois , puisque même dans ce cas ils ne mangent point la viande de boucherie qu'ils rencontrent. Dans le temps que je demeurois aux Natchés , il y eut un hiver si rude dans les terres du nord , que ces animaux descendirent en grande quantité f ils .^M^-. D B L' O U R 5. Ii77 ^toient si communs qcdls s'afi^moient les uns les autres , et côtoient très-mai- gres ', la grande faim les faisort sortir des bois qui bordent le fleuve; on les voyoit courir la nuit dans les habita- tions , et entrer dans les cours qui n'é* toient pas bien fermées; ils y trou^* voient des viandes exposées au frais y ils n'y touchoient point, et mangeoient seulement les grains qu'ils pouvoient reucontrerr Cëtoit assurément dans une pareille occasion et dans un besoin aussi pressant , qu'ils anroient dû ma- nifester leur fureur carnassière , si peu qu'ils eussent été de cette nature. Ils n'ont jamais tué d'animaux pour les dévorer, et pour peu qu'ils fussent carnassiers , ils n'abandonneroient pas les pays couverts de neige, où ils trou- veroient des hommes et des animaux à discrétion , pour aller au loin cher- cher des fruits et des racines^ nourri - tare que les bétes carnassières refusent de manger». M. du Fr^tz ajoute, dans Quadrup. IV. z^ \ ( ■ [\. f, 1; \ 378 HISTOIRE NATURELLE une note , que depuis qu'il a ëcrit cet article , il a appris avec certitude que dans les montagnes de Savoie il y a deux sortes d'ours , les uns noirs, com- me ceux de Louisiane, qui ne sont point carnassiers; les autres rouges , qui sont aussi carnassiers que les loups. Le baron de la Hontan dit que les ours du Canada sont extrêmement noirs et peu dangereux; qu'ils n'attaquent ja- mais les hommes, à moins qu'on ne tire dessus et qu'on ne les blesse. Et il dit aussi que les ours rougeâtres sont mëchaus, qu'ils viennent effrontément attaquer les chasseurs , au lieu que les noirs s'enfuient. i~ *- . ,1' ; •-.< Les ours noirs n'habitent guère qua les pays froids ; mais on trouve des ours bruns ou roux dans les climats froids et tempérés , et même dans les régions du midi. Ils étoient communs chez les Grecs; les Romains en fai- soient venir de Libye pour servir à leurs spectacles ; il 3'en trouve à la t i ■M LLB a ëcrit cet titude que roie il y A noirS; corn- ai ne sont es ronges , Le les loups. |ue les ours mt noirs et taquent ja- s qu'on ne liesse. Et il ^eâtres sont ïrontéraent lieu que les t guère qu« trouve des les climats e dans les t communs ins en fai' ur servir à ouve à la DE L* O U R S. 279 Chine , au Japon , en Arabie , en I^gypte f et jusque dans Pile do Java. Aristote parle aussi des ours blancs terrestres , et regarde cette différence de couleur comme accidentelle , et provenant , dit-il , d'un défaut dans la génération. H y a donc des ours dans tous les pays déserts , es Jarpés ou cou* verts , mais on n'en trouve point dan« les royaumes bien peuplés, ni dans les terres découvertes et cultivées. * !• L'ours est non-seulement sauvage , mais solitaire ; il fuit par instinct toute société, il s'éloigne des lieux où le» hommes ont accès, il ne se trouve k son aise que dans les endroits qui ap- partiennent encore à la vieille nature ; une caverne antique dans des rochers inaccessibles, une grotte formée par le temps dans le tronc d'un vieux arbre ^ au milieu d'une épaisse forêt , lui ser- vent de domicile ; il s'y retire seul , y passe une partie de l'hiver sans provi- sions , sans en sortir pendant plusieur» -'^^f^ iX.siièimmMf»imw*im^^ l .. ,1 I > i 98o HISTOIRE NATURELLE semaines. Cependant il n'est point en- gourdi ni privé de sentiment , comme le loir ou la marmotte ; mais comme il est naturellement gras , et qu'il l'est excessivement sur la fin de l'automne, temps auquel il se recèle , cette abon*» dance de graisse lui fait supporter l'abs- tinence f et il ne sort de sa bauge que ]ors(}u'il se sent affame» On prétend que c'est au bout d'environ quarante jours que les mâles sortent de leurs re* traites , mais que Ic^s femelles y restent quatre mois, parce qu'elles y font leurs petits. J'ai peine à croire qu'elles puis- sent non - seulement subsister , mais encore nourrir leurs petits , sans pren- dre elles - mêmes aucune nourriture pendant un aussi long espace de temps. On convient qu'elles sont excessive- ment grasses lorsqu'elles sont pleines ; que d'ailleurs étant vêtues d'un pil très-épais , dormant la plus grande par- tie du temps, et ne se donnant aucun mouvement, elles doivent perdre très- ,4^^.- 'T DR L' O tJ R S. siSt pBti ]^r la transpiration ; mais s'il est vrai que les mâles sortent au bout de qaaratite jours , presse» par le besoin de prendre de la nourriture , il n'est pas naturel d'imaginer que les femelles ne soient pas encore plus presstfes du mÀme besoin après qu'elles ont mis bas, et lorsqu'alaitant leurs petits, elles se trouvent doublement ëpuisëes; À moins que Von ne veuille supposer qu'elles en dëvorent quelques-uns aveo les enveloppes et tout le reste du pro- duit superflu de leur accouchement , ce qui ne me paroit pas vraisemblable malgré l'exemple des chattes, qui man-* gcnt quelquefois leurs petits. Au reste nous ne parlons ici que de l'espèce des ours bruns , dont les mâles dévorent en efifet les oursons nouveaux-nés, lorS' qu'ils les trouvent dans leurs nids ; mais les femelles , au contraire , semblent les aimer jusqu'à la fureur : elles sont, lorsqu'elles ont mis l)as , plus féroces , plus dangereuses que les mâles ^ elles •• ••éî^.' ,,^«.*-'' ■""■ r „---■•■ ■''*~"*"ïï;ap^ t-jm^mà.-^*. tjji.Mii iiiiiwwrtrtwÉMifca I- / 1 aHa HÏSTOIRR NATURELLE combattent et s'exposent à tout pour Muver leurs petits , qui ne sont point informes en naissant , comme l'ont dit les anciens , et qui , lorsqu'ils sont nëS| croissent à-peu-près aussi vite que les autres animaux ; ils sont parfaitement formes dans le sein de leur mère, et si les fœtus ou les jeunes oursons ont paru informes au premier oQup-d'œil, c'est ique l'ours adulte l'est lui-même parla masse , la grosseur et la disproportion du corps et des membres , et l'on sait que dans toutes les espèces , le foetus pu le petit nouveau-në est plus dis- proportionné que l'animal adulte. • >•» Les ours se recherchent en autom- ne : l'on a vu des ours captifs s'accou- pler, et produire; seulement on n'a pas observé combien dure lo temps de la gestation. Aristote dit qu'il n'est que de trente jours ; comme personne n'a contredit ce fait , et que nous n'avons pu le vérifier, nous ne pouvons aussi |ii le nier ni l'assurer : nous remarque- l 'V DE L' O l) R S. a85 rons seulement qu'il nous paroi t dou- teux, 1°. parce que l'ours est un gro» animal, et que plus les animaux sont gros, plus il faut de temps pour les for- mer dans le sein de la mère ; a*', parce que les jeunes ours croissent assez len- tement ; ils suivent leur mère et ont besoin de ses secours pendant un an ou deux; 3°. parce que Tours ne produit qu'en petit nombre, un , deux , trois ^ quatre , et jamais plus de cinq , pru« prieté commune avec tous les gros ani- maux , qui ne produisent pas beuucouj^> de petits, et qui les portent long-tem^s: 4°. parce que l'ours vit vingt ou vingt- einq ans, et que le temps de la gesta- tion et celui de l'accroissemeiit sont ordinairement proportionnés à la du« rëe de la vie. A ne raisonner que sur ces analogies , qui me paroissent asses fondées , je croirois donc ç^*e le temps de la gestation dans l'ours e<>Uu moins de quelques mois j quoi qu'il e» soit , ilparoît que la mcre a le plus granci I 1 \ -à .,^. '•■«»**-;iw.:t» a84 HlSTOïHfc NATURKLLE soin de les petits : elle leur prépare un lit de mousse et d'iierbes dans 1^ fond de sa caverne, et les alaite jusqu^à ce qu'ils puissent sortir avec elle *, elle met bas en hiver , et ses petits commencent à la suivre au printemps. Le mâle et la femelle n'habitent point ensemble , ils ont chacun leur retraite séparëe et tnéme fort ëloignëe : lorsqu'ils ne peu- vent trouver une grotte pour se giter, ils cassent et ramaient du bois pour se faire une loge qu'ils recouvrent d'her- bes ou de feuilles , au point de la rendre impénétrable à Peau, '^t * '^ *^r * "La voix de l'ours est un grondement, tin gros murmure ; souvent mêle d'un frémissement de dents qu'il fait sur- tout entendre lorsqu'on l'irrite ; îl est irrès-susceptible de colère , et sa colère tient toujours de la fureur, et souvent du caprice : quoiqu'il paroisse doux pour son maître, et même obéissant lorsqu'il est apprivoisé , il faut toujours t'en défier, et le traiter avec circons* m ->& M*,*" *' • ' - •.• -,i.«;v,,j-^ .» .*'?-.,^ ^■* -. • " *"> *^*-.>'' ■' ■^>-«l>»'Jr>'-^»iOi»rtl|i"«IW— ' D B L^ O U R S. a8S peotion i sur-tout ne le pas frapper an bout du nez. On lui apprend à se tenir debout , à gesticuler , à danser ; il sem- ble même écouter le son des instru- mens, et suivre grossièrement la me- sure *, mais pour lui donner cette es- phoc d'éducation , il faut le prendre jeune, et le contraindre pendant toute sa vie ; Tours qui a de Fâge ne s*appri« voise ni ne se contraint plus : il est naturellement intrépide , ou tout au moins indifférent au danger. L^ourt sauvage ne se détourne pas de son che- min , ne fuit pasà Taspect de Thomme ; cependant on prétend que par un coup de sifflet on le surprend, on Tétonne, au point qu'il s'arrête et se lève sur les pieds de derrière. Cent le temps qu'il faut prendre pour le tirer, et tâcher de le tuer ; car s'il n'est que blessé , il vient de furie se jeter sur le tireur , et l'embrassant des pattes de devant, il l'étoufferoit s'il n'étoit secouru. -' On chasse et on prend les ours d# r '*, ! V^ *^ f 4..^,«^.,..,."T'-'-!?'ïr.\ ■■Ut* -^ „«».♦*>»■••.»**♦■.,'■■ ^^^**^ ^^K^^P^W^ * ^^^Ê^9^ . *1fr''tiriniil,i,_ji_^ a86 HTSTOTRB NATURELLE plusieurs façons , en Suède , en Nor- wège^ en Pologne, &c. La manière, dit -01}^ la moins dangereuse de les prendre, est de les enivrer en jetant de l'eau-de-yie sur le miel qu'ils aiment beaucoup; et qu'ils cherdient dans les troncs d'arbres. A la Louisiane et en Canada, où les ours noirs sont très- communs ; et où ils ne nichent pas dans les cavernes, mais dans de vieux arbres inorts sur pied, et dont le cœur est pourri , on les prend en mettant le feu dans le^urs maisons : comme ils montent très-aisëment sur les arbres , ils s'ëta- blissent rai'ement à rez de terre, et quelquefois ils sont nichés à trente et ^quarante piedâ de hauteur. Si c'est une mère avec ses petits, elle descend la première , on la tue avant qu'elle soit à terre ; les petits descendent ensuite, on les prend en leur passant une corde ai^ cou , et on les emmène pour les éle- ver ou pour les manger , car la chair ^e l'ourson est délicate et bonne ; celle , , „ f^-^httmt"- .^■''„r* i^-^sSÊ^m rr ''^iiii 111— I ij D B l' O U R s. ' 287 àe Tours est mangeable , mais comme elle est mêlée d'une graisse huileuse y il n'y a guère que les pieds , dont la substance est plus ferme ^ qu'on puisse regarder comme une viande délicate. La chasse de l'ours , sans être fort dangereuse^ est très-utile lorsqu'on la fait avec quelque succès ; la peau est de toutes les fourrures grossières celle qui a le plus de prix, et la quantité d'huile que l'on tire d'un seul ours est fort considérable. On met d'abord la chair et la graisse cuire ensemble dans une chaudière, la graisse se sépare; «ensuite, dit M. du Pratz, on la pu- rifie en y jetant , lorsqu'elle est fonduo et très-chaude , du sel en bonne quan- tité et de l'eau par aspersion : il se fait une détonation , et il s'en élevé une fumée épaisse qui emporte avec elle la mauvaise odeur de la graisse : la fumée étant passée , et la graisse étant encore plus que tiède, on la verjse dans un pot OÙ on la lais3e reposer huit ou dix jours; 11 *«k^- (l f» ;• aB8 HISTOIRE NATURELLE au bout de ce temps on voit nager des* 4US une huile claire qu'on enlève avec une cuiller ; cette huile est aussi bonne que la meilleure huile d'olive , et sert aux mêmes usages. Au-dessous on trou- ve un sain-doux aussi blanc ^ mais un peu plus mou que le sain-doux de porc ; il sert au besoin de la cuisine , et il ne lui reste aucun goût désagréable, ni aucune mauvaise odeur ». M. Dumont^ dans les Mémoires sur la Louisiane , s'accorde avec M. du Pratz , et il dit de plus, que d'un seul ours on tire quel- quefois plus de cent vingt pots de celle huile ou graisse ; que les Sauvages en traitent beaucoup avec les Français ; qu'elle est très- belle , très-saine et très- bonne y qu'elle ne se fige gu^re que par un grand froid -, que quand cela arrive^ elle est toute en grumeaux ^ et d'une blancheur à éblouir -, qu'on la mange alots sur le pain en guise de beurre. Nos épiciers - droguistes ne tiennent point d'huile d'oorS; mais ils font ve- ■B-;tTw,i»j)f. ■ / D £ L' O U R S. 2289 nir de Savoie , de Suisse ou de Canada de la graisse ou axonge qui n'est pas purifiée. L'auteur du dictionnaire du Ck>mmerce dit même que pour que la graisse d'ours soie bonne , il faut qu'elle soit grisâtre , gluaate, et de mauvaise odeur , et que celle qui est trop blan- che est sophistiquée et mêlée de suif. On se sert de cette graisse comme de topique pour les hernies , les rhuma- tismes, &c. et beaucoup de gens assu- rent en avoir ressenti de bons effets. Léà quantité de graisse dont l'ours est chargé le rend très-léger à la nage , aussi travcrse-t-il sans fatigue des fleu- ves et des lacs. « Les ours de la Loui- siane , dit M. Dumont , qui sont d'un très-beau noir , traversent le fleuve malgré sa grande largeur -, ils sont très- friands du fruit des plaquem.7niers, ils montent sur ces arbres , se mettent à califourchon sur une branche, s'y tien- nent avec une de leurs pattes , et se servent de Tautre pour vlier les autre» Quadrup. IV. aâ lli ? (1 {^ .^^^•■^ >^: - >-i% 990 HISTOIRE NATURELLE branches et appi ooîier âVux îes pla- quemines; ils mi^terA iiussi trls-aouvent des bois po?ir venir ciarîs If-i hab'Utions niaviger le.« patatf?s et le mais ». Ea automne , loryfju'ils se sont bien en- graissées, ils n'ont presque pas îi force demarcbsï , ou du moins ils ne peuvent courir aussi \îte qn^un :\ imme. Ils ont quelquefois dix doigts d'ëpaissenr de graisse auK côtes et aux cuisses ; le dessous de leurs pieds est gros et enflé ; lorsqu'on le coupe, il en sort un suc blanc et laite o:?^ : cette partie paroi t composée de petites glandes qui sont comme des mamelons, et c'est ce qui fait- que pendant l'hiver , dans leurs retraites , ib sucent continuellement leurs pattes. '^ ' • ' - -^ Li'ours a les sens de la vue, de l'ouïe et du toucher très-bons 9 quoiqu'il ait l'œil très-petit , relativement au vo- lume de son corps , les orciHes cour- tes , la peau épaisse , et le poil fort touffu : il a l'odorat excellent , et peut- fié^tHK^U^àmfmim t,: fes pla- «ouvent "Utions sn. Ea [en en- 1 1 force peuvent ». Ils ont senr d© ses ; le t enfle ; un suc i paroit [ui sont ce qui 18 leurs llement e Tonie u'il ait au VO- IS conr- ail fort 3t peut- D E L' O U R S. 391 être plus exquis qu'aucun autre ani- mal. , ri,. ;•,,;:'» nvrN.>f i-*w^'^i;y..#.î^u t^^mm .:^ft k. ri. . ' '1^ f"* ' OURS BLANC ^i" Un animal fameux de nos terre* septentrionales y c'est l'ours blanc* Martens et quelques autres voyageurs en ont fait mention , mais aucun n'en a donné une assez bonne descriptioil pour qu'on puisse prononcer affirma- tivement qu'il soit d'une espèce diffé- rente de celle de l'ours *, il paroît seu- lement qu'on doit le présumer en sup- posant exact tout ce qu'ils nous en disent : mais comme nous savons d'ail-^ leurs que l'espèce de l'ours varie beau- coup suivant les différens climats; qu'il y en a de bruns , de noirs , de blancs et de mêlés , la couleur devient un caractère nul , et par conséquent la dénomination amours blanc est iusuffi- çante , si l'espèce est différente : j'ai TU deux petits ours apportés de Russie 3 i I ( / f.' ' il^à HISTOIRE NATURELLE qui ëtoient entièrement blancs j néan- moins ils ëtoient trè»K;ertainement de la même espèce que notre ours des Al- pes. Ces animaux varient beaucoup aussi pour la grandeur ^ comme ils vi- vent assez long-temps et qu'ils devien- nent très-gros et très-gras dans les en- droits où ils ne sont pas tourmentes , et où ils trouvent de quoi se nourrir largement , le caractère tire de la gran- deur est encore équivoque \ ainsi Ton ne seroit pas fonde à assurer que Tours des mers du Nord est d'une espèce par- ticulière , uniquement parce qu'il est blanc et qu'il est plus grand que l'ours commun. La différence dans les habi- tudes ne me paroit pas plus décisive que celle de la couleur et de la gran- deur ; l'ours des mers du Nord se nour- rit de poisson ; il ne quitte pas les ri- Tages de la mer, et souvent même il habite en pleine eau sur des glaçons flottans \ mais si l'on fait attention que Tours en général est un animal qui se ^ ' "'•< i-nâh» wkmmmmuM ff .Tj.r DE L' O U R 8. ■"-' «95 iiourrit de tout , et qui , lorsqu'il e^t affame , ne fait aucun choix , si l'oa pense auAsi qu'il ne craint pas l'eau , ces habitudes ne paroitront pas asses différentes pour en conclure que l'es- pèce n'est pas la même ; car le poisson que mange l'ours des mers dn Nord, est plutôt de la chair , c'est principalement les cadavres des baleines , des morses , et des phoques qui lui servent de pâtu- re , et cela dans un pays où il n'y a ni autres animaux* ni grains, ni fruits sur la terre-, et où par conséquent il ne peut subsister que- des productions de la mer : n'est- Il pas probable que si l'on transportoit nos ours de Savoie sur l'es montagnes dteSpitzberg, n'y trou- vant nulle nourriture sur la terre , ils se jetteroîent à la mer pour y chercher leur subsistance ? La couleur , la grandeur et la façon de vivre ne suffisant pas, il ne '•"«^e pour caractères essentiels qxxe ceux qu'on peut tirer de la forme : or tout :.--*., ^v ^., . •-r-T'^'-M-^^mf-r^^***^ ..i^,»,.,.. I (fi ugi HrsToini? naturblls ce que les voyageurs eii oui dit, se rëduit h ce que Tours des mers du Nord a la tête plus longue que notre ours ; le corps plus alongé , lé poil plus long et le crâne plus dur. Si ces carac* tèr^ c t été bien saisis^ et si ces diff<$« renccs sont réelles et considérables , elles suffîroient pour constituer une autre espèce ; mais je ne sais si Martcns a bien vu, et si les autres qui l'ont co- pié n*ont pas exagéré, a Ces ours blancs, dit-il , sont faits tout autrement que les nôtres ; ils ont la tête longue , sem- blable à celle d'un c^ len, et le co; long aussi y ils aboient presque comm* 'les chiens qui sont enroués j ils sont ave? cela plus déliés et plus agiles que leA autres ours ; ils sont à-peu-près de la même grandeur ^ leur poil est long et au. ii doux que de la laine ; ils ont le museau , le nez et les grifies noirs Or dit que les antres ours ont la tète fort tendre ; m*is c'est tout le con- traire pour les ours blancs j quelques *•»«''**' ., . ^.. ,... j,-^.'*^'^^*:'*-^ r. D £ L' O V n 8» 995 coups de massue que nous leur doiiDas- ^ions sur la tête , ils n'en ëtoient point du tout étourdis I quoique ces coups eussent pu assommer un bœuf )> . On doit remarquer dans cette description , 1*^. que Tauteur ue fait pas ces oura plus grands que les autres ours , et que par conséquent on doit regarder com- me suspect le témoignage de ceux qui ont dit i^ue ces ours de mer avoient jusqu'à treize pieds de longueur; a°. que le poil aussi doux que de la laine ne fait pas un caractère qui distingue spécifi- quement ces ours , puisqu'il suffît qu'un animal habite souvent dans l'eau , pour que son poil devienne plus doux et même plus touffu ; on voit cette même différence dans les castors d'eau et dans les castors terriers : ceux-ci qui habi- tent plus la terre que l'eau ont le poil plus rude et moins fourni , et ce qui me fait présumer que les autre- diffé- rences ne sont ni réelles ni même aussi apparentes que le dit Martens ; c'est m ■ fctJ ■»■<<&- lu. ■^IHlliiJ-'iW-' ■ ■••--^.-«» — ^, *•'**-*»»-*- ,J^ ^^, jgj, ^,^ , -V \ t I9S HISTOIRE NATURELLE que Dithmar Blefklein , dans si des* cription doTIsIande , parle de ces ours blancs , et assure en avoir vu tuer un en Groenland , qui se dressa sur ses- dèux pieds comme les outres ours , et dans ce tédt , il ne dit pas un mot qui puisse indiquer que ces ours blancs du Groenland ne fuissent pas entièrement semblables aux autres ours. D'aitleUrs lox'sque ces animaux trouvent quelque proie sur li terre, ils ne se donnent pas la peine d'aller chasser en mer ; ib dëvorent les rennes et les autres bêtes qu'ils peuvent saisir; ils attaquent même les hommes, et ne manquent jamais de déterrer les cadavres ; mais la disette où ils se trouvent souvent dans ces terres stériles et désertes, les force à s'habituer à Peau , ils s'y jet- tent pour attraper des phoques , de^ jeunes morses , de petits baleineaux ; ils se gîten-t sur des glaçoi:s oh ils les attendent , et d'où ils peuvent les voir venir , les observer de loin ; et tant « "M^t H'- •Î.t.'.*#-J, _ *• t"* .- ' ■*!SJ-'-*f^-^**-^'***'».r^^'^~"''' -ac;-sw- ' DE L' O U R S. a()7 qu'ils trouvent que ce poste leur pro- duit une subsistance abondante » ils no l'abandonnent pas , en sorte que quand les glaces commencent à se détacher au printemps, ils se laissent emmener^ et voyagent avec elles ; et comme iU ne peuvent plus regagner la terre , ni même abandonner plus long - temps le glaçon sur lequel ils se trouvent embarqués, ils périssent en pleîno mer ; et ceux qui arrivent avec ces glaces sur les côtes d'Islande ou de Norwëge , sont affamés an point de se jeter sur tout ce qu'ils rencontrent pour le dévorer , et c'est ce qui a pu augmenter encore le préjugé, que ces ours de mer sont d'une espèce plus féroce et plus vorace que l'espèce or- dinaire : quelques auteurs se sont mè« me persuadés qu'ils étoient amphibies eomme les phoques, et qu'ils pouvoient diemeurer sous l'eau tout aussi long- temps qu'ils vouloient ; mais le con- Iraire est évident ; et résulte de la ma^ 1 ^■i\ '•'•-^«^■«-^♦...igi» ^-.•.. «.-, r'*r-' »i«riniP*«iiiwii ^98 HISTOIRE NATURELLE nière dont on les chasse y ils ne peu- vent nager que pendant un petit temps, ni parcourir de suite un espace de plus d'une lieuej on les suit avec une cha- loupe , et on les force de lassitude *, s'ils pou V oient se passer de respirer , ils se plongeroient pour se iepoaer au fond de l'eau ; mais s'ils plongent^ ce n'est que pour quelques instans et dans la crainte de se noyer , ils se laissent tuor à fleur d'eau. La proie la plus ordinaire des ours blancs sont les phoques , qui ne sont pas assez forts pour leur résister ; mais les morses auxquels ils enlèvent quel- quefois leurs petits, les percent de leurs défenses et les mettent en fuite; il eu est de même des baleines , elles les assomment par leur masse et les chassent des lieux qu'elles habitent , où. néanmoins ils ravissent etdévorent souvent leurs petits baleineaux. Tous les ours ont naturellement beaucoup de graisse, et ceux-ci qui ne vivent ^-;îS=»sï»;;gii3CSESSK? iM^^iapi Ji^_ !...l . .".' \ l i ■>•" ,...<: h'i'X /cr*/ ■■■''• ': ' ■ ... •1 r.' ■* ■ ■ .if . " bord du ter- ler> soit pour naturellement ire dans la tuai- tter le coin du prochent de si s pieds, et ne . Ils sont aussi les chiens qui ri ers prennent l'on n'ait grand rcâu a toujours pre ; il a entre mvcrtnie assez munique point itre guère qu'à r : il eu suinto jxieur onctueu-' i IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) .** K^ 1.0 l.l 11.25 uT lu £ |25 III 110 12.0 ■iWU — 6" ^' : '<* Photographie Sdenœs Corooration 23 WiST MAIN STRICT WCBSTU.N.Y. M5S0 (716)872-4503 > ^.S.«tti«8. Cr. rilÉi .^►• 'lA'i^, i. LK RA TON . a LE (VI.OU ION »'^ •iMtli r'w...y-;i^'-^ "JWïï.vn""- '^■^.V *F !^' ''^fX' T-'-*^''»,"»"^' '^ ^ ON Î>E *^^ i iki" /-' 14» w 6 ii;».'^W, '3i.p. r^ii^^vj L^fc R i^. 1 .0 !^ ''a?1< :hi nt lH*^k fAit V/-f . ;■! ^î i ^ir* is*t ?^' t^- ::t ;^ vU\ 'W:î . •^v 4kf, r.yâjîf'-*:- ^jî^t tii |>vT*i jft.;'')'Jè^'XV':* , 5^ î 1 u t,.r*'r-J*'*i>> TV >;"«.: ^s't '^^îtr ir ^'-3li-, V«*J**^ r'-,?uA .-. 'ia ^«^i;f{. ritft^îi*'. ItW- W^î*lt"*j^ •?•'*'.. *-t ,»* •' j..r 'f"^r^-.î- /M \l 5f**t îî.U M-, /./f ;itmt-4 ?v\jrr'^< '»4.i *%♦'<>-*■}''• Uî-"' , U'"* r'oîî'b *.* ■r\' -v. '^im n:^^ i'/.' im 'ir 1 3>*'i. Uu't'^' ''î^. fJf\,t^U»lt\■J*4 ■J " '■ •i-v "IVxfe^V-iK. V fiî jiïB*JLr'''''*B*'' y?^''^ •'^''v;^!%Bt»^..> j"*>?» , ,K. d'^^MÉ}. ^: ?l^??T^'^JÏr!PW5*^^^"»^^^nv^^^^^^lS^^ n mmfw^ .- -^ ^..^._,,,....:^;^-jr^:j^r," \::":- ■*" \ i 1 ■ ■ iP • ^ ^ « ', ^.I^-H\ ■'■■ Vwfyif ■•"«*•- :V >• •■« j- «<| \S'^ , > 4- ' i\ ,if^*^ :;«^iJ|Èill ?■*'■':'; .^î^;*'i '^-^<-« •• /'.'. ■ i\ -y?.-riï>. }:;■ ;* ,!■ '. lAr^ ... 4*.>>-j«nA * .'■ ■*t'-."ïi'--^ 'j^-' r-'-V'-^MÎ- lémm ■\^ "■M y rS_ V • i'- • r« ».- •'•^ w T^. ne 'H 5o5 , D E L' O U R 8c „ se y d assez mauvaise odeur > qu'il se plaii à sucer, âa cliair n'est pax absolu^ ment mauvaise à manger. A , ». •,. . • ■ . J ■; t «»- , ".'1 ^ AJKjTIi.'M J^ Lb raton la lèvre inférieure, moins avancéç que la supérieure *, les dents comme le cbien > six incisives et deux canines en haut et en bas *, la queue touffue , longue au inoins comme le corps , marquée par des anneaux alternativement noirs et bkucs dans toute âon étendue \ Icà •« •: W (§ u- •««a^fiafcfe^ ? '■'■ti . ♦» * 'VM^Êlt. ""TT I m -'^■-rr^WW*.*^--*--^^ . :^î«r •m 3o6 HISTOIRE NATURELLE jambes de devant beaucoup plus cour- tes que celles de derrière , et cinq doigts à tous les pieds armes d'ongles fermes et aigus ; les pieds de derrière portant assez sur le talon pottr que l'animal puisse ^'élever et soutenir son corps dans une situation inclinée en avant. Il se sert de ses pieds de devant pour porter à sa gueule , mais comme ses doigts sont peu flexibles , il ne peut , poi^r ainsi dire^ rien saisir d'une seule main ; il se sert des deux à la fois; et les joint ensemble pour prendre ce qu'on lui donne. Quoiqu'il soit gros et trapu , il est cependant fort agile ; ses ongles pointus comme des épingles , lui donnent la facilite de grimper aisé- ment sur les arbres j il monte légère- ment jusqu'au - dessus de la tige , et court jusqu'à l'extrémité des branches ; il va toujours p^r sauts , il gambade plutôt qu'il ne marche , et ses mou* Temens quoiqu'obliqucs , sont tous prompts et légers. . , = t^- -^' DE L' O U R 8. 5or Cet animal est originaire cles con- trites mëridionales de rAmërique,on ne le trouve que dans l'ancien conti- nent , au moins les voyageurs qui ont parlé des animaux de l'Afrique et des Indes orientales , n'en font aucune men- tion \ il est au contraire très- commun dans le climat chaud de T Amérique, et sur -tout à la Jamaï([ue oi^ il habite dans les montagnes , et en descend poup manger des cannes de sucre. On ne le trouve pas en Canada, ni dans \eé autres parties septentrionales de ce continent ; cependant il ne craint pas excessive- ment le froid : M. Klein en a nourri un à Dantzick, et celui que nousaviona a passé une nuit entière , les pieds pris dans de la glace , sans qu'il en ait été incommodée - - Il trempoit dans l'eau ou. plutôt il détrempoit tout ce qu'il vouloit man- ger; il jetoit son pain dans sa terrine d'eau , et ne l'en retiroitque quand il le voyoit biea imbibé , à moins qu'il ne i-.M'^K': ^^..,Maf~*-^-'*-i^-- .,.,-->"*C w •r ■-►,*. /AJi } j :>! *^f 1 808 HlSTOins NATURELLE. .^ fût pressé par la faim ; car alors il pre-» iioit la nourriture sèche , et telle quVn la lui présentoit ^ il furetoit par-tout « mangeoit aussi de tout^ de la cliair crue ou cuite » du poisson y des oeufs , des volailles vivantes^ des grains,, des racines > &g. il mangeoit aussi de toute sorte d'insectes, il se plaisuit à cher- cher les araignées y et lorsqu'il étoit en liberté dans un jardin , il prenoit les li- maçons, les hannetons ,, les vers. Il aimoit le sucre , le lait et les autres nourritures douces par - dessus toute chose, à l'exception des fruits aux- quels il préféroitla chair et sur- tout le poisson. Il se retiroit au loin pour faire ses besoins^ au reste il étoit familier, et même caressant , sautant sur les ^^a& qu'il aimoit , joiiant volontiers et d'assez bonne grâce , leste, agile, tou-* Jours en mouvement ; il m'a paru tenir beaucoup de la nature du maki ;, et un peu des qualitéa du chien. ^^;. "^iii- -'■'>■'■■' ■■' f" DE L' O V R S. ti 309 '^' "LE G L O U T O N. f" Le glouton , gros de corps et bas des jambes , est à-pen-près de la forme d'un blaireau , mais il est une fois plus épais et plus grand ; il a la tête courte , les yeux petits , les dents trè»-fortes > le corps trapu , la queue plutôt courte que longue , et bien fournie de poil à son extrémité : il est noir sur le do!«, et d'un brun-roux sur les flancs ; sa four- rure est une des plus belles et des plus recherchées \ on le trouve assez com- munément en Lapoiiie et dans toutes les terres voisines de la mer du nord , tant en Europe qu'en Asie; on le re- trouve sous le nom de carcajou au Ca- nada et dans les autres pariies c > 'A- mérique la plus septentrionale ; ij y a même toute apparence que l'animal de la baie d'Hudson, que M. Edwards u donné sous le nom de quich-hatch ou Wolverene , petit ours ou louve-' l Ha itfhi •♦,/ R ( •i ( >v 3lO HISTOIRE NATURELLE teau y selon sou traducteur , est le mô' me que le carcajoude Canada , le même que le glouton du nord de l'Europe. Il me paroi t aussi que l'animal indique par Fernandës , sous le nom de tepeytz- cuitli ou chien de moniagne y pourroit bien être le glouton dont l'espèce s'est peut-être répandue jusques dans les monlagn.es désertes de la Nouvelle- Es- pagne. 7 : , Olaiis Magnus me paroit être le pre- mier qui ait fait mention de cet ani« mal ; il dit qu'il est de la grosseur d'un grand chien , qu'il a les oreilles et la face d'un chat , les pieds et les ongles très-forts , le poil brun , long et touffu , la queue fournie comme celle du re- nard , mais plus courte. Selon Schef- fer , le glouton a la tête ronde , les dents fortes et aiguës , semblables à celles du loup ; le poil noir , le corps large et les pieds courts comme ceuic de la loutre. La Hontan, qui a parlé le premier du carcajou de l'Amérique I W.r?«?f?" • \ D E I.'0 URS. 3ll fiepteiitrionale , dit ; « Figurez- vous un double blaireau , c'est l'image la plus ressemblante que jo puisse vous don- ner de cet animal ». Selon Sarrazin , qui probablement n'en avoit vu que de petits , les carcajous n'ont guère que dçux pieds de longueur de corps et huit pouces de queue ; a ils ont , dit- il, la tête fort courte et fort grosse , les yeux petits, les mâchoires très -fortes garnies de trente-deux dents bien tran- chantes ». Le petit ours ou louveteau d'Edwards , qui me paroît être le mê- me animal , étoit , dit cet auteur , une fois aussi gros qu'un renard ; il avoit 1^ dos arque , la tête basse , les jambes courtes , le ventre presque traînant à terre , laqneue d'une longueur médio- cre et touffue vers l'extrëmitë. Tous s'accordent à dire qu'on ne trouve cet aiiimal que dans les parties les plus septentrionales de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique; M. Ômelin est le Aeul qui semble assurer qu'il voyage ) /*• ^» / i Sia HISTOIRE NATURELLE jiisques dans les pays chauds j mais co fait me paroît très - suspect , pour ne pas dire faux ; Gmeliu , comme queU qtl6s autres naturalistes , a peut - être confondu rhyœne du midi avec le glouton du nord, qui se ressemblent en effet par les habitudes naturelles , et sur- tout par la voracité ^ mais qui sont à tous autres égards , des animaux très-difrérens. Le glouton n'a pas les jambes faites pour courir , il ne peut même marcher que d'un pas lent ; mais la ruse sup- plée à la légèreté qui lui manque : il attend les animaux au passage ; il grimpe sur les arbres pour se lancer dessus y et les saisir avec avantage ) il se jette sur les élans et sur les rennes y leur entame le corps, et s'y attache si fort avec les griffes et les dents , que rien ne peut l'en séparer; ces pauvres animaux précipitent en vain leur cour- se \ en vain ils se frottent contre les ar- bres et font les plus grands efforts pour vmg;- .„\_ XI • aw^ «1=!;: 'jHeV'" ■%'• D s L* O U R ••IH 3i3 ais co ur ne quel- - être ec le nblent relies , lis qui imaux i faites larcher se sup- [ue : il ige; il lancer ;age j il cennes , tache si lis, que )auyres ur cour- e les ar- rtspour fie d^irrer; rennemi> assis sur leur croupe ou sur leur cou , continue à leur sucer le sang , à creuser leur plaie , k les dévorer en dëtail avec le mémo acharnement, la marne ariditë , jua- qu'à ce quHl les ait mis à mort : il est , dit-on, inconcevable combien de temps le glouton peut manger de suite , et combien il peut dévorer de chair en une seule Ibisi. rr ' ^^ Ce que les voyageurs en rapportent est peut-être exagéré; mais eu rabat- tant beaucoup de leurs récits, îl en reste encore assez pour être convaincu que le glouton est beaucoup plus vorace qu'aucun de nos animaux de proie > àu$si l'a-t-on appelé le vauiour des qua^ drupèdea ; plus insatiable , plus dépré- dateur que le loup , il détruiroit tous les autres animaux , s'il a voit autant' d'agilité j mai» il est réduit à se traî- ner pesamment , et le seul animal qu'il puisse prendre à la course est le castor, duquel il vient très-aisément à bout , Quadrup. IV. ^ 27 '^à V .'* . .Jl'» ?l4 HISTOIRE NATURELLE et dont il attaque quelquefois les caba« nés pour le dévorer avec ses petits, lors- qu'ils lie peuvent assez tôt gagner Teau, car le castor Je devance à la nage, et le glouton qui voit échapper sa proie , se jette sur le poisson , et lorsque toute chair vivante vient à lui manquer , il cherche les cadavres » les déterre , les dépèce et les dévore jusqu'aux os. Quoique cet animal ait de la finesse et mette en œuvre des ruses réfléchies pour se saisir des autres animaux > il semble qu'il n'ait pas de jsentimentdis-* tinçt pour sa conservation , pas même l'instinct commun pour son salut ; il vient à l'homme ou s'en laisse appro- cher sans apparence de crainte. Cette indifîercnce qui paroit annoncer l'im- bécillité , vient peut-être d'une cause très-difiTérente j il est certain que lo glouton n'est pas stupide , puisqu'il trouve les moyens de satisfaire à son appétit toujours pressant et plus qu'im- modéré \ il ne manque pas de courage | [!.N t J>-~^É '*? ^-^psijm':'"^- ^i^':"'!^- it8,lor8- erVeau, !:iage, et a proie , ue toute iquer , il erre, le» c os. la finesse réfléchies maxJLX, il iiiient dis- pas même 1 salut -, il sse appro- nte. Cette )iicer Vim- l'une cause ain que le , puisqu'il ifaire à son plusqu'im- ie courage, DE L'OURS. 3i5 puisqu'il attaque îndifiçvemment tous les animaux qu'il rencontre , et qu'à la vue de l'homme il ne fuit ni ne mar- que , par aucun mouvement , le sen- timent de la peur spontanée ; s'il man- que donc d'attention sur lui-même^ ce n'est point indifférence pour sa conser- vation, ce n'est qu'habitude de sécu- rité : comme il habite un pays presque désert, qu'il y rencontre très -rare- ment des hommes, qu'il n'y connoît point d'autres ennemis, que toutes les fois qu'il a mesuré se& forces avec les animaux, il s'est trouvé supérieur, il marche avec confiance et n'a pas le germe de la crainte , qui suppose quel- qu'épreuve malheureuse , quelqu'ex- périence de sa foiblesse ; on le voit par l'exemple du lion qui ne se détourne pas de l'homme , à moins qu'il n'ait éprouvé la force de ses armes ; et le glouton se traînant sur la neige dans son climat désert, ne laisse pas d'y marcher en toute sécurité , et d'y ré- Y ): Iv *''*>'a*^***-*<,- ■yrf'fr* ■%--'*-',, '<*4.Ai>in- «»«»ijv<^mW"»' .)., 2fl6 HISTOIRE NATtJRELtE gnerenlion, moins par sa force que par la foiblesse de ceux qui Venvironnent. L'isatis^ moins fort mais beaucoup plus léger que le glouton , lui sert de pourvoyeur ; celui-ci le suit à la chasse, et souvent lui enlève sa proie avant qu'il ne l'ait entamée, au moins il la partage ; car , au moment que le glou» ton arrive, l'isatis, pour n'être pas mangé lui - même , abandonne ce qui lui reste à manger ; ces deux animaux se creusent également des terriers; mais leurs autres habitudes sont diffé- rentes , l'isatis va souvent par troupe , le gloutoti marche seul , ou quelquefois avec sa femelle ; on les trouve ordinai- rement ensemble dans leurs terriers. Les chiens, même les plus courageux, craignent d'approcher et de combat- tre le glouton, il se défend des pieds et des dents , il leur fait des blessures mortelles *, mais , comme il ne peut échapper par la fuite , les hommes en viennent aisément à bout. *«*>' r!<3MW •■*W1#-«*^ ■.m^^' >"%pf^ ^ '"^i -^ aepar nnent. ucoup ert de hassc^ avant il la glou- E"*e pas !e qui maux Tiers ; diffë- •oupe , {uefois dinai- irriers. igeux, mbat- < pieds assures peut les en DIS L'OURS. 3l7 La chair du glouton , comme celle de tons les animaux voraces , est très- mauvaise à manger : on ne le cherche que pour en avoir la peau , qui fait une très-bonne et magnifique fourrure; on ne met au-dessus que celle de la zibe- line et du renard noir , et l'on prétend que quand elle est bien choisie, bien préparée , elle a plus de lustre qu'au* cune autre , et que sur un fond d'un beau noir la lumière se réfléchit et brille par parties comme sur une étoffe damassée. Espèces connues dans ce genre* L'Ours proprement dit , urstts Arctos. L'Ours blanc , ursus Maritimus. Le Blaireau , ursus MeUs. l.e Carcajou , ursus Labradorius. Le Bâton , ursus Lot or. Le Glouton , urtus Gulo. riN nu TOME QtJATRiÈMJE. È ». (I ,SB,«..«|j».,r-CSTî« ,..- ij»,«fci: