IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) -^A 4^ 1.0 l.l 1^ ISA 1112.2 '^ ISA Mil ë 1^ 12.0 ■a I L25 |||j|.yl 1.6 < 6" ► '/ -ni* Photographie Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 f 4r l/.x CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICIVIH Collection de microfiches. Canadien Instituts for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Tachnical and Bibliographie Notaa/Notaa tacliniquaa at bibliographiquaa Tha Inttituta haa attamptad to obtain tha baat original copy availabla for filming. Faaturaa of thia copy which may ba bibliographically uniqua, which may altar any of tha imagaa in tha raproduction. or which may aignificantly changa tha uaual mathod of filming, ara chackad balow. □ Colourad covara/ Couvartura da coulaur I I Covara damagad/ D n D n 0 Couvartura andommagéa Covara raatorad and/or laminatad/ Couvartura raatauréa at/ou paliiculéa |~~1 Covar titia miaaing/ La titra da couvartura manqua a?L' I I Colourad mapa/ Cartaa géographiquaa 9n coulaur Colourad ink (i.a. othar than blua or blaclc)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) Colourad plataa and/or illuatrationa/ Planchaa at/ou illuatrationa an coulaur Bound with othar matarial/ Ralié avac d'aiitraa documanta r~p\ Tight binding may cauaa ahadowa or diatortion along intarior margin/ La re liura sarréa paut cauaar da l'ombra ou da la diatoraion la long da la marga intériaure Blank laavaa addad during rastoration may appaar within tha taxt. Whanaver posaibla. thaaa hava baan omittad from filming/ Il sa paut qua cartainaa pagaa blanchaa ajoutéaa lors d'una raatauration apparaissant dana la taxta. maia. lorsqua cala était possibla, caa pagaa n'ont paa été filméaa. L'Institut a microfilmé la maillaur axamplaira qu'il lui a été poaaibia da aa procurar. Las détails da cat axamplaira qui sont paut-étra uniquas du point da vua bibliographiqua, qui pauvant modifiar una imaga raproduita. ou qui pauvant axigar una modification dana la méthoda normala da filmaga aont indiquéa ci-daasous. r~~\ Colourad pagaa/ Pagaa da coulaur Pagaa damagad/ Pagaa andommagéaa □ Pagaa raatorad and/or laminatad/ Pagas raatauréaa ai/ou palliculéas 0 Pagaa discolourad, stainad or foxad/ Pagaa décolorées, tachatéas ou piqui piquées Pagaa détachées Showthroughy Transparence Quality of prir Qualité inégala da l'impression Includes supplementary matarii Comprend du matériel supplémentaire Only édition availabla/ Seule édition disponible [ — I Pagaa datachad/ r^TI Showthrough/ r~| Quality of print variée/ I I Includes supplementary matériel/ I — I Only édition availabla/ Pagee wholly or partially obscured by errata slips, tissues. etc., hava been refilmed to ensure the best possible image/ Lea pages totalement ou partiellement obacurcias par un feuillet d'errata, une pelure, etc.. ont été filmées é nouveau de façon à obtenir la meilleure image poasible. Tl t( T P o fi O b tt si oi fil si 01 Tl si Tl w M di er b< rU re m Additlonal commenta:/ Commentairea supplémentaires.- Les pagss froissées peuvent causer de la distorsion. This item is filmed at tha réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux da réduction indiqué ci-deaaoua. 10X 14X 18X 22X 26X XX y 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy fllmad h«r« has bsen reproducad thanks to tha ganarosity of : Stminary of QustMC Library J;. k L'axamplaira filmé fut reproduit grAce à la généroaité de: Siminair* d« Québec Bibliothèqut The imagée appearing hère are the beat quality possible eonsidering the condition and iegibiilty of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed peper covers are fllmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or iliustrated impres» slon. or the back cover when appropriate. 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Les exemplaires originaux dont la couverture en pépier est imprimée sont Tfmés en commençant par le premier plet et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivents apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ^ signifie "À SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché. Il est filmé é partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de heut en bas. en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent le méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 :V ^\ r-^i'i t ' v-i.^ X"';.- . >,,.;.■'.. »iiïW "I ■* * tiS»,'' ■•'s-^i:îS'^ «*;•'• lu. îTSi'ïi ^V' i;?i ::î*srr cvs^-!,.. ;i*.Ml ^ -i,* 9 A "■' '■ ^ OISEAUX. T O H E I. r •• ,V^ , '■-. * '"-'^^ "' ■ tt' . -v I A-.J^J^t.-' ^»ih>4^ A»(#-%. > —*..« f ' •♦— I' ^iiï^-^-* -r"*- ■jtj?.>î aiiiui.:.ni :a o -n u a a a •^fA «i>4^ *.«>^im«.ïtU>« *w» » «y- ^oi»*- -ww^.*»» v-v,^:: ... ♦! a M C T ^ T<5aî^i&ï^*)îiifM«A* ■'^?3'^'«?iSfRWSir 'V, ti| " ■«■> tr [ «.; OIRE NATi DE B U F F classée par ordre , genr d'après le système de AVEC LES CARACTÈRES GÉNÊR et la nomenclature Linnéenne \ Far rcn£-BICHaiid castel ^ auteur du poëme des Plantes. NOUVELLE EDITION. TOME XI. , v DE L'IMPRIMERIE DE CRI A PARIS, Chez Deterville, rue du Battoir, n* 16. AN X — 1802. \^ tf 'a .i*i^*iÀ__- ti.:^. fc.-^^! .^'vb-i««^|>f^; ''<*1.. »f'tui»^ nh -rv'^iîn , jaT»/-) Œ.^uii.i; JF;rr:rr: ^ ^^ ■^ r ?^n ^. .*■>,.:,.■ ^ ^ïj^-*" .Ajvéî»*T».»-T=* ^ ,-j'c.?f^ll si!; -;; j ,T » ?{7f?^ . ^r* ^: ■,:"") î LE C O N D O R. . âi la faculté de voler est un attribut essentiel à l'oiseau, le condor doit être regardé comme le plus grand de tous; IVutruche, le casoar , le dronte , dont Oiseaux. I. i i:i \ t*''*r » Viilli ii'H • M â^ifi fr/4.i-**1''T''*«^-- ,, i,, -™.--»-tr'. f-'-^ f^'^"-. '.» X\ /' tW' 1». W^" "^ BI4T0IRE If ATUITBCES les aîles et les plumes ne sont pas con^ iormées pour le vot ^ et qui par cette Taison ne peuvent quitter la terre ^ ne doivent pas lui être comparés; ce sont,, pour ainsi dirci des oiseaux imparfaits, des espèces d^animaux terrestres bipè- des y qui font une nuance mitoyenne entre les oiseaux et les quadrupèdes dans UB sens; tandis que les roussettes^ les rongettes et les chauve -sou ris font -âne semblable nuance ^^ maie en sens contraire j entre les quadrupèdes et le» oiseaux. Le condor possède même à un plus haut degré que Paigle toutes les qualités I toutes les puissances que la nature a départies aux eepèces les plus parfaites de cette classe d^étres ; il a jusqu'à dix- huit pieds de vol ou^ d'envergure, le corps, le bec et les ser- res à proportion aussi grandes et aussi fortes; le courage égal à la force, etc. Nous ne pouvons mieux faire, pour donner une idée juste dé la forme et des proportions de son corps, que de ;. ^ ^ i 33 Ces animaux gUent ordinairement «ur les montagnes oïl ils trouvent d« quoi se nourrir ^ ils ne descendent sur le rivage que dans la saison des pluies; sensibles au froid y ils y viennent cher- cher la chaleur. Au reste, quoique ces montagnes soient situées sous la 2ono torride ) le froid ne laisse pas de s'y faire sentir ; elles sont presque toute Tannée couvertes de neiges, mais beau- coup plus en hiver, où nous étions en* itrés depuis le 21 de ce mois. »Le peu de nourriture qu« ces ani- maux trouvent sur le bord de la mer^ «xcepté lorsque quelques tempêtes y jettent <|uelques gros poissons , les oblige à n'y pas faire de longs séjours: iU y viennent ordinjairement le soir^ BU VAUT©Ult. ff j passent toute la nuit, et s^en retour- nent le matin ». Frésier^ dans son Toyage de la mer au sud 9 parle de cet oiseau dans le» termes suivans : ce Nous tuâmes un jour un oiseau de proie appelé eon^ dor, qui avoit neuf pieds devoletune crête brune qui n'est point dëchiquetée comme celle du coq ; H a le devant du gosier rouge , sans plumes comme le coq-d'Iude ; il est ordinairement gros» et fort à pouvoir emporter un agneau. Garcilasso dit qu'il s'en est trouvé au Pérou qui avoient seize pieds d^cnver- gure ». En effet , il paroît que ces deux con- dors , indiqués par Feuiilée et par Fré- siery étoient des plus petits et des jeu- nes de l'espèce f car tous les autres voyageurs leur donnent plus de gran- deur. Le Père d'Abbeville et de Laët assurent que le condor est deux fois plus grand que l'aigle, et qu'il est d'une telle force ^ qu'il ravit et dévore une /■ if^r.%. I- ■»■♦■ T' *. ■1* m'"** ^% VJ [{ i 8 HISTOIRE NATURELLE brebis entière y qu'il n'épargne pas même les cerfs^ et qu'il renverse aisé-* ment un homme. Il s'en est vu , di- sent Acosta etGarcilasso ^ qui) ayant, les ailes étendues , avoieni quinze et seize pieds d'un bout de l'aile à l'au« tre ; ils ont le bec si fort, qu'ils per« cent la peau d'une vache, et deux de ces oiseaux en peuvent tuer et man- ger une , et même ils ne s'abstiennent pas des hommes : heureusement il y en a peu; car s'ils étoient en grande quan- tité , ils détruiroient tout le bétail. Desmarchais dit que ces oiseaux ont plus de dix-huit pieds de vol ou d'en- vergure, qu'ils ont les serres grosses, fortes et crochues , et que les Indiens de l'Amérique assurent qu'ils empoi- gnent et emportent une biche ou une jeune yache, comme ils feroient un lapin ; qu'ils sont de la grosseur d'un mouton; que leur chair est coriace et sent la charogne ; qu'ils ont la vue per- dante, le regard assuré et même cruel; V. DU VAUTOUR. 9 qu'ils ne fréquentent guère les forêts ^ qu'il leur faut trop d'espace pour re- muer leurs grandes ailes ; mais qu'on les trouve sur les bords de la mer et des rivières , dans les savanes ou prai- ries naturelles. M.Ray, et presque tous les natura- listes après lui , ont pensé que le condor étoitdu genre des vautours , à cause de sa tête et de son cou dénués de plumes: cependant on pourroit en douter en- core, parce qu'il paroîtque son naturel tient plus de celui des aigles : il est , disent les voyageurs , courageux et très- fier; il attaque seul un homme y et tue aisément un enfant de dix ou douze ans ; il arrête un troupeau de moutons , et choisit à son aise celui qu'il veut enlever; il emporte les che- vreuils, tue les biches et les vaches , et prend aussi de gros poissons : il vit donc, comme les aigles, du produit di sa chasse ; il se nourrit de proies ri- vantes , et non pas de cadavres : toutes Oiseaux. I. a. ■..«***,« - M'.#wt'-, -;,•,«< 10 HISTOIRE NATURELLE ces habitudes sont plus de Paigle que du vautour. Quoi qu'il en soit y il me paroît que cet oiseau qui est encore peu connu , parce qu'il est rare par-tout ^ n'est cependant pas confiné aux seules terres méridionales de l'Amérique, je suis persuadé qu'il se trouve égale- ment en Afrique ^ en Asie y et peut- être même en Europe. Garcilasso a eu raison de dire que le condor du Pérou et du Chili est le même oiseau que le ruch ou roc des Orientaux, si fameux dans les contes arabes , et dont Marc- Paul a parlé ; et il a eu encore raison de citer Marc - Paul avec les contes crabes, parce qu'il y a dans sa relation presque autant d'exagération, ce II se trouve, dit-il, dans l'île de Madagas- car une merveilleuse espèce d'oiseau qu'ils appellent roc , qui a la ressem« blance de l'aigle, mais qui est sans com- paraison beaucoup pins grand.... les plumes des-eiiles étant de six toises de longueur^ et le corps grand à propor* DU VAUTOUR. 11 tlonpl est de telle force et puissance, que seul et sans aucune aide^ il prend et arrête un éléphant qu'il enlève en Pair et laisse tomber à terre pour le tuer^et se repaître ensuite de sa chair ». Il n'est pas nécessaire de faire sur cela des réflexions critiques, il suffit d'y op- poser des faits plus vrais, tels que ceux qui viennent de précéder et ceux qui vont suivre. Il me parolt que l'oiseau^ presque grand comme une autruche ^ dont il est parlé dans Phistoire des Na* vigationsaui^terresAustrales, ouvrage que M. le président de Brosses a rédigé avec autant de discernement que de soin , doit être le même que le condor des Américains et le roc des Orien- taux ; de même il me paroit que l'oiseau de proie des environs de Tarnasar,ville des Indes orientales, qui est bien plus grand que l'aigle ,0||9^n]jÉdli^fiJ:t à faire une poignéd condor, ainsi que h gai , qui ravit et •■im.rnvifS^f ( ( II. h ; \ i ^\ la IIISTOIIIE NATURELLE que l'oiseau sauvage de Lapon ie, gros et grand comme un mouton, dont par- lent Regnard et la Martinière, et dont Oiaiis Magnus a fait graver le nid ^ pourroit bien encore être le même. Mais sans aller prendre nos comparai- sons si loin, à quelle autre espèce peut- on rapporter le laemmer geier desAUe- mands? Ce vautour des agneaux ou des moutons, qui a souvent été vu en Alle- magne et en Suisse endifférens temps, et qui est beaucoup plus grand que l'aigle , ne peut être que le condor. Gessner rapporte, d'après un auteur digne de foi (George Fabricius ), les faits sui vans. Des paysans d'entre Mie- sen et Brisa, villes d'Allemagne, per- dant tous les jours quelques pièces de bétail qu'ils cherchoient vainement dans les forêts , aperçurent un très- grajjd^n,i^posé sur trois chênes, cons- trnît dé ](40i^kes et de branches d'ar- bres", et SI etç1(;Jirî. qu'un charpouvoit éire à y|l>sL dl|^sq;as \ ils trouvèrent *M V It It D U VA U T O U R. l5 dans ce nid trois jeune oiseaux dé}à si grands , que leurs ailes étendues avojent sept aunes d'envergure ; leurs jambes étoient plus grosses que celles d^un lion) leurs ongles aussi grands et aussi gros que les doigts d'un homme^ il y avoit dans ce nid plusieurs peaux de veaux et de brebis. M. Valmont de Bomare et M. Salerne ont pensé comme pioi , que le laemmergeier des Alpes devoit être le condor du Pérou. Il a , dit M. de Bomare, quatorze pieds de vol) et fait une guerre cruelle aux chèvres ) aux brebis j aux chamois , aux lièvres et aux marmottes. M. Sa- lerne rapporte aussi un fait très-positif à ce sujet) et qui est assez important pour le citer ici tout au long. « En ] 7 1 9) M . Déradin ) beau-père de M. d u Lac, tua à son château de Mylourdin f paroisse de Saint-Martin d'Abat ) un oiseau qui pesoit dix-huit livres , et qui avoit dixrhuit pieds de vol 5 il vc» loit depuis quelques jours autour d'ui% / H 14 HISTOIRE NATURELLE étang; il fut percé de deux balles sous Paile. Il avoit le de>s8us du corps bi- garré de noir y de gris et de blanc ^ et le dessus du ventre rouge comme de Pécarlate y et ses plumes étoient fri- sées : on le mangea tant au château de Mylourdin , qu^à Châteauneuf « sur- Loire ; il fut trouvé dur, et sa chair sentoit un peu le marécage : j'ai vu et examiné une de moindres plumes de ses ailes; elle est plus grosse que la plua grosse plume de cygne. Cet oiseau sin- gulier sembleroit être le cOntur ou condor». En ef i^t, ^attribut de gran- deur excessive doit être regardé com- me un caractère décisif; et quoique le laemmergeier àesAlpes diffère du con- dor du Pérou par les couleurs du plu- mage , on ne peut s'empêcher de les rapporter à la même espèce , du moins jusqu^à ce que Von ait une description plus exacte de l'un et de l'autre. Il paroît par les indications des voya- geurs , que le condor du Pérou a le plu- DU VAUTOUR. l5 mage comme une pie, c^est-à-dlra mêlé de blanc et de noir; et ce grand oiseau 9 tué en France au château de Mylourdin^ lui ressemble donc 9 non« seulement par la grandeur , puisqu^il avoit dix-huit pieds d^envergure 9 et qu'il pesoit dix*huit livres^mais encore par les couleurs j étant aussi mêlé de noir et de blanc : on peut donc croire avec toute apparence de raison ^ que cette espèce principale et première dans les oiseaux , quoique très - peu nombreuse 9 est néanmoins répandue dans les deux continens ^ et que pou- vant se nourrir de toute espèce de proie 9 et n'ayant à craindre que le» hommes , ces oiseaux fuient les lieux habités y et ne se trouvent que dans les grands déserts ou les hautes mon* tagnes. L'oiseau de l'Amérique méridîo- nale^que les Européens qui habitent les Colonies ont appelé roi des vautours^ €8t en effet le plus bel oiseau de c% f;«ii^*."%îlifi:?*S'.' \6 HISTOTHE WATURET.LE g€nre : c'est d'après celui qui est au Cabinet du roi y que M. Brisson en a donné une bonne et ample description. M. EdwardS) qui a vu plusieurs de ces oiseaux à Londres y Va. aussi très-bien décrit et dessiné : nous réunirons ici les remarques de ces deux auteurs et do ceux qui les ont précédés , avec celles que nous avons faites nous-mêmes sur la forme et la nature de cet oiseau ; c'est certainement un vautour , car il a la tête et le cou dénués de plumes y ce qui est le caractère le plus distinctif de ce genre ; mais il n'est pas des plus grands , n'ayant que deux pieds deux ou trois pouces de longueur de corps f depuis le bout du bec jusqu'à celui des pieds ou de la queue , n'étant pas plus gros qu'un dindon femelle y et n'ayant pas les ailes à proportion si grandes quo les autres vautours , quoiqu'elles s'é- tendent, lorsqu'elles sont pliées^ jus- qu'à l'extrémiié de la queue y qui n'a pas huit pouces de longueur: le bec^ , «^" .*-' DU VAUTOUR. 17 qui est assez fort et épais , est d^abord droit et direct et ne devient crochu qu'au bout ; dans quelques-uns il est entièrement rouge y et dans d'autres il ne l'est qu'à son extrémité , et noir dans son milieu ; la base du bec est en- vironnée et couverte d'une peau de couleur orangée y large , et s'élevant de chaque côté jusqu'au hau tde la tête; et c^est dans cette peau que sont pla- cées les narines de forme oblongue ^ et entre lesquelles cette peau s^élève comme une crête dentelée et mobile^ et qui tombe indifféremment d'un côté ou de l'autre j selon le mouvement de tête que fait l'oiseau ; les yeux sont entourés d^une peau rouge éçarlate ; et l'iris a la couleur et l'éclat des perles ; la tête et le cou sont dénués de plumes et couverts d'une peau de couleur de chair sur le haut de la tête , et d*un rouge plus vif sur le derrière et plus terne sur le devant; au-dessous du derrière de la tête s'élève une petita> ■./ » l8 flISTOlIlE NATURELLE touffe de duvr t noir, de laquelle sort et tt^ëtend de chaque c6té, sous la gorge, une peau ridëe de couleur brunâtre y mêlée de bleu et de rouge dans sa par- tie postérieure : cette peau est rayée de petites lignes de duvet noir ; les joues ou côtés de la tête sont couvertes d^un duvet noir, et entre le bec et le£ yeux, derrière les coins du bec, il y a de chaque côté une tache d^un pourpre brun; à la partie supérieure du haut du cou il y a de chaque côté une petite ligne longitudinale de duvet noir , et Pespace contenu entre ces deux lignes estd^un jaurc terne ; les côtés du haut du cou sont d*une couleur rouge, qui se change, en descendant par nuances f en jaune; au-dessous de la partie nue du cou est une espèce de collier ou de fraise, formée par des plumes douces assez longues et d^in cendré foncé ; ce collier , qui entoure le cao »>• ti^i et descend sur ia poitrine , e'^t; a-^j^-y .*m- {>lc pour que l'oiseau puisse^ en se res* - DUVAUTOUm» !<; serrant) y ca( her boji ou et pnrtie de sa tête comme dans un capuchon ; et c'est ce qui a luit donner à cel oiseau le nom de moine par quelques naturalistes: les plumes de la poitrine, du ventre, des cuisses, des jambes, et celles du dessous de la queue sont blan- ches et teintes d'un peu d'aurore; cel- lesdu croupion et du dessus de laqneue varient, étant noires dans quelques in- dividus et blanches dans d^autres; les autres plumes de la queue sont tou- jours noires, aussi bien que les grande# plumes des ailes, lesquelles sont ordi- nairement bordées de gris. La couleur des pieds et des ongles n'est pas la même dans tous ces oiseaux ; les uns ont les pieds d'un blanc sale ou jaunâtre et les ongles noirâtres; d'autres ont les pieds et les ongles rougeâtres; les on- gles sont fort courts et peu crochus. Cet oiseau est de l'Amérique méri- dionale et non pas des Indes orientales, comme quelques auteurs l'ont écrit \ -'V^-num^- ( 20 HISTOIRE NATURELLE celui que nous avons au Cabinet du roi a été envoyé de Cayenne. Nava- rette y en parlant de cet oiseau ^ dit : « J'ai vu à Acapulco le roi des zopiiotes ou vautours ; c'eist un des plus beaux oiseaux qu'on puisse voir^ etc. » Lo fiieur Perry , qui fait à Londres com- merce d^animaux étrangers ^ a assuré à M. £dwards 9 que cet oiseau vient uniquement de P Amérique. Hernan- dès ) dans son Histoire de la Nouvelle» Espagne , le décrit de manière à ne pouvoir s'y méprendre. Fernandès ^ Nieremberg etLaët,qui tous ont copié la description de Hemandès , s'accor* dent à dire, que cet oiseau est com- mun dans les terres du Mexique et de la Nouvelle-Espagne ; et comme dans le dépouillement que j'ai fait des ou- vrages des voyageurs, je n'ai pas trouvé la plus légère indication de cet oiseau dans ceux de l'Afrique et de l'Asie, je pense qu'on peut assurer qu'il est pro- |>re et particulier aux terres méridio- I DUVAUTOUn. 21 nales du nouveau continent ^ et qu'il ne se trouve pas dans Pancien. Au reste, ce bel oiseau n'est ni pro- pre , ni noble , ni généreux; il n'atta- que que les animaux les plus foibles | et ne se nourrit que de rats , de lézards^ de serpens et même des excrémens des animaux et des hommes; aussi a-t-il une très-mauvaise odeur , et les Sauvages même ne peuvent manger de sa chair. ■ L'oiseau appelé ouroua ou aura par les Indiens de Gayenne , utubu (ourou- bou) par ceux du Brésil , zopiloti par ceux du Mexique, et auquel nos F ran<- oais de Saint-Domingue et nos voya- geurs ont donné le surnom de rnav'- cliand : c'est encore une espèce qu'on doit rapporter au genre des vautours ^ parce qu'il estdu même naturel, etqu'il a., comme eux , le bec crochu et la tête et le cou dénués de plumes; quoique par d'autres caractères il ressemble au dindon, ce qui lui a fait donner par les Espagnols et les Portugais , le nom de Oiseaux. I. 3 );,. \\ l II 22 HISTOIRE NATURELLE gallinaço ou gallinaça : il n^est guère que de la grandeur d'une oie sauvage : il paroit avoir la tête petite^ parce qu^elle n'est couverte , ainsi que le cou y que 4e la peau nue , et semée seulement de quelques poils noirs assez rares; cette peau est raboteuse et variée de bleu j de blanc et de rougeàtre : les ailes ^ lorsqu'elles sont pliées y s'étendent au- delà de la queue , qui cependant est elle-même assez longue: lebecestd'un blanc jaunâtre et n'est crochu qu'à l'extrémité ; la peau nue qui en re- couvre la base s'étend presqu'au milieu du bec, et elle est d'un jaune rou- geàtre ; l'iris de l'œil est orangé, et les paupières sont blanches ; les plumes de tout le corps sont brunes ou noirâtres ^ avec un reflet de couleur changeante de vert et de pourpre obscurs ; les pieds sontd'une couleur livide, et les ongles sont noirs : cet oiseau a les narines en- core plus longues à proportion- que les autres vautours ; il est aussi plus làche| DU VAUTOUR. 23 plus sale et plus vorace qu^aucun d'eust^ se nourrissant plutôt de chair morte et de vidanges y que de chair vivante^ il a néanmoins le vol élevé et assez rapide pour poursuivre une proie s'il en avoit le courage ; mais il n'attaque guère que les cadavres ^ et s'il chasse quelquefois^ c'est en se réunissant en troupes pour tomber en grand nombre sur quelqu'a* nimal endormi ou blessé. Le marchand est le même oiseau que celui qu'a décrit Kolbe , sous le nom èH aigle du Cap : il se trouve donc également dans le continent de l'Afri- que et dans celui de l'Amérique méri- dionale j et comme on ne le voit pas fréquenter les terres du nord , il paroit qu'il a traversé la mer entre le Brésil et la Guinée. Hans Sloane^ qui a vu et observé plusieurs de ces oiseaux en Amérique ^ dit qu'ils volent comme les milans, qu'ils sont toujours maigres. Il est donc très^possible qu'étant aussi légers de vol et de corps , ils aient r 1^ < A' u 9,^ HISTOIRE NATURELLE iranchi ^intervalle de mer qui scpare les deux continens. Hernandès dit qu'ils ne se nourrissent que de cadavres d'animaux et même d'excrémens hu- mains ; qu'ils se rassemblent sur de grands arbres , d'où iis descendent en troupes pour dévorer les cliarognes 5 il ajoute que leur chair a une mauvaise odeur, plus forte que celle de la chair de corbeau . Nierembergdit aussi qu'ils volent très-haut eten grandes troupes; qu'ils passent la nuit sur des arbres ou des rochers très -élevés , d'où ils parlent le matin pour venir autour des lieux habités ; qu'ils ont la vue très- perçante , et qu'ils voient de haut et de très-loin les animaux morts qui peu* vent leur servir de pâture 5 qu'ils sont très-silencieux , ne criant ni ne chan-> tant jamais, et qu'on ne les entend que par un murmure peu fréquent ; qu'ils sont très - communs dans les terres de l'Amérique méridionale , et que leurs petits sont blancs dans le pre-» I ' > i D U VA U T O U R. a5 mier âge ^ et deviennent ensuite bruns ou noirâtres en grandissant. Marc- grave , dans la description quMl donne de cet oiseau } dit qu'il a les pieds blan- châtres ) les yeux beaux , et pour ainsi dire couleur de rubis ; la langue en gouttière et en scie sur les côtés. Xi« menés assure que ces oiseaux ne volent jamais qu'en grandes troupes et tou- jours très-haut ; qu'ils tombent tous ensemble surla même proie ) qu'ils dé- vorent jusqu'aux os et sans aucun dé- bat entr'eux , et qu'ils se remplissent au point de ne pouvoir reprendre leur Tol : ce sont de ces mêmes oiseaux dont Acosta fait mention sous le nom de poullazes ,ui qui sont, dît-il, d'une ad- mirable légèreté , ont la vue très-per- çante , et qui sont fort propres pour nétoyer les cités , d'autant qu'ils n'y laissent aucunes charognes ni choses mortes. Ils passent la nuit sur les ar- bres ou sur les rochers , et au matin viennent au2: cités ^ se mettent sur le i ,,: M * I i I 'i i ■H , i» ' 26 HISTOIRE NATUHELLS sommet des plus hauts édifices | d'où ils épient et attendent leur proie. Leurs petits ont le plumage blanc, qui change ensuite en noir avec l'âge», a Jecroisy dit Desmarchais , que ces oiseaux , ap- j^elés ga/à'nacAes par les Portugais^et marchands par les Français de Saint- Domingue j sont une espèce de coq- d'Inde, qui au lieu de vivre de grai- nes , de fruits et d'herbes comme les autres , se sont accoutumés à être nourris de corps morts et de charo- gnes. Ils suivent les chasseurs , sur- tout ceux qui ne vont à la chasse que pour la peau des bêtes. Ces gens aban- donnent les chairs , qui pourriroient sur les lieux et infecteroient l'air sans le secours de ces oiseaux, qui ne voient pas plutôt un corps écorché ^ qu'ils s'appellent les uns les autres, etfon* dent dessus comme des vautours, et en moins de rien en dévorent la chair et laissentlfisos aussi netsques'ilsavoient été raclas avec un couteau. Les £spa- u d'où DU VAUTOUK. 27 gnols des grandes îles et de la terre liermey aussi bien que les Portugais ha- bitans des lieux où Pon fait des cuirs, ont un soin tout particulier de ces oi- seaux, à cause du service qu'ils leur rendent, en dévorant les corps morts et empêchant ainsi qu'ils ne corrom- pent l'air. Ils condamnent à une amen- de les chasseurs qui tombent dans cette méprise ; cette protection a extrême- ment multiplié cette vilaine espèce de coq-d'Inde : on en trouve en bien des endroits de la Guyane aussi bien que du Brésil , de la Nouvelle-Espagne et des grandes Iles. Ils ont une odeur de charogne que rien ne peut ôter^ on a beau leur arracher le croupion dès qu'on les a tués, leur ôter les entrailles, tous ces soins sont inutiles ; leur chair dure, coriace, filasseuse, a contracté une mauvaise odeur insupportable n. Ces oiseaux , dit Kolbe , se nour- rissent d'animaux morts : j'ai moi- même yu plusieurs fois des squelettes •\l ) Uj / ■M *' ,vr' H , »' ' Il » i hH i i \ : a8 HISTOIRE îffATURELLE cle vaches , de bœufs et d'animatix 8au« vages qu'ils avoient dévorés ; j'appelle ces restes des squelettes , et ce n'est pas sans fondement ^ puisque ces oi« seaux séparent avec tant d'art les chairs d'avec les os et la peau , que ce qui reste est un squelette parfait, couvert encore de la peau , sans qu'il y ait rien de dérangé; on ne sauroit même s'a- percevoir que ce cadavre est vide que lorsqu'on en est tout près : pour cela^ voici comme ils s'y prennent; d'abord ils font une ouverture au ventre de l'animal , d'où ils arrachent lesentraiU les, qu'ils mangent , et entrant dans le vide qu'ils viennent de faire , il^ sépa- rent les chairs. Les Hollandais du Cap appellent ces aigles stront-vogels ou stront-rjagers 9 c'est-à-dire oiseaux de fiente, ou qui vont à la chasse de la fiente. Il arrive souvent qu'un bœuf qu'on laisse retourner seul à son étable, après l'avoir ôté de sa charrue, se cou- che sur le chemin pour se reposer ; si \ 1 •D V VAUTOUR. 29 CCS aigles l'aperçoivent , elles tombent immanquablement sur lui et le dëvo- rent. Lorsqu'elles veulentattaqner une vache ou un bœuf, elles se rassemblent et viennent fondre dessus au nombre de cent, et quelquefois même davan- tage. Elles ont l'oeU si excellent, qu'el- les découvrent leur proie à une ex- trême hauteur y et dans le temps qu'elles-mêmes échappent à la vue la plus perçante; et aussi- t6t quelles voient le moment favorable, elles tom- bent perpendiculairement sur l'animal qu'elles guettent. Ces aigles sont uii peu plus grosses que les oies sauvages ; leurs plumes sont en partie noires, et en partie d'uni gris-clair, mais la par- tie noire est la plus grande; elles ont le bec gros, crochu et fort pointu ; leurs serres sont grosses et aiguës ». a Cet oiseau , dit Catesby , pèse quatre livres et demie; il a la tête et tine partie du cou rouge , chauve et êharnu comme celui d'un dindon, clai* i V if! II f' 1 i i- V *• «l- { ) M \ ■ i ! u ■' Ifv. I fi . il 3o HISTOIRE NATURELLE rement semés de poils noirs ; le bec tie deux pouces et demi de long j moitié couvert de chairi et dont le bout, qui est blanc, est crochu comme celui d^un faucon ) mais il n*a point de crochet aux côtés de la mandibule supérieure ; les narines sont très-grandes et très* ouvertes y placées en avant à une dis- tance, extraordinaire des yeu>. ^ les plumes de tout le corps ont un mélange de pourpre foncé et de vert; ses jam-* bes sont courteset de couleur de chair ^ ses doigts longs comme ceux des coqs domestiques ; et ses ongles y qui sont noirs , ne sont pas si crochus que ceux des faucons. Ils se nourrissent de cha- rogne, et volent sans cesse pour tâcher d'en découvrir ; ils se tiennent long-^ temps sur Vaile et montent et descen- dent d'un vol aisé , sans qu'on puisse s'apercevoir du mouvement de leurs ailes. Une charogne attire un grand nombre de ces oiseaux , et il y a du plaisir à être présent aux disputer «ft DU VAUTOUR.' 3l qu^ils ont entr'eux en mangeant* Un aigle préside souvent au festin et les fait tenir à Pécart pendant qu'il se rc* patt. Ces oiseaux ont un odorat mer- veilleux : il n'y a pas plutôt une cha- rogne, qu'on les voit venir de toutes parts en tournant toujours, et descen- dant peu-à-peu jusqu'à ce qu'ils tom- bent sur leur proie. On croit générale- ment qu'ils ne mangent rien qui ait vie; mais je sais qu'il y en a qui ont tué des agneaux, et que les serpens sont leur nourriture ordinaire. La coutume de ces oiseaux est de se ju- cher plusieurs ensemble sur des vieux pins et des cyprès , où ils restent le matin pendant plusieurs heures , les ailes déployées. Ils ne craignent guère le danger , et se laissent approcher do près, sur-tout- lorsqu'ils mangent ». Nous avons cru devoir rapporter au long tout ce qu'on sait d'historique au sujet de cet oiseau, parce que c'est sou- Vent des pays étrangers , et sur-tout i ' -1 / 32 HISTOIRE NATUnFLÏjE des desserts, qu^il faut tirer les mœur4 de la nature^ Nos animaux, et môme nos oispaux y continuellement fugitifs devant nous, n'ont pu conserver leurs Téritables habitudes naturellt's, et c'est dans celles de ce vautour des déserts de L'Amérique , que nous devons voir ce que seroient celles de nos vautours, s'ils n'étoient pas sans cesse inquiétés dans nos contrées , trop habitées pour les laisser se rassembler, se multiplier et se nourrir en si grand nombre ; ce sont là leurs mœurs primitives; par- tout ils sont voraccs , lâches, dégoû- tans, odieux, et comme les loups, aussi nuisibles pendant leur vie,qu'inu* tiles après leur mort* LE PERCNOPTÈRE. P A I adopté ce nom , tiré du grec , pour distinguer cet oiseau de tous les autres. Ce n'est point du tout un aigle, et ce n'est certainement qu'un vau- tour; ou si l'on veut suivre le senti» i.' f ^1 mœurfl môme fugitifs r leurs et c'est déserts ns voir u tours, quiélés es pour lUiplier are ; ce ss^ par- dégoû- loUpS y qu'inu- E. grec, lous les aigle, vau- sentif DUYAUTOUR. Ù ment des anciens, il fera le dernier degré de nuances entre ces deux gen« res d'oiseaux , tenant infiniment plus près aux vautours qu'aux aigles. Aris« toto, qui Pa placé parmi les aigles ^ avoue lui-même qu'il est plutôt du genre des vautours, ayant, dit-il y tous les vices de l'aigle,-8ans avoir au- cune de ses bonnes qualités ; se laissant chasser et battre par les corbeaux j étant paresseux à lâchasse, pesant au vol, toujours criant, lamentant, tou- jours affamé et cherchant les cadavres : il a aussi les ailes plus courtes et la queue plus longue que les aigles; la tête d'un bleu clair, Je cou blanc et nu, c'est-à-dire couvert, comme la tête, d'un simple duvet blanc, avec un collier de petites plumes blanches et roides au-dessous du cou en forme de fraise : l'iris des yeux est d'un jaune rougeàtre; le bec et la peau nue qui en recouvre la base sont noirs; l'ex- trémité crochue du bec est blanchâtre^ Oiseaux. I. '4 34 HIStOtHE STATUREtlÈ le bas des jambes et les pieds sont nus et de couleur plombée; lès ongles sont noirs , moins longs et moins courbés que ceux des aigles : il est, de plus, fort remarquable par une tache brune en forme de cœur qu'il porte sur la poi- trine au-dessous de sa fraise j et cette tache brune paroit entourée ou plu- tôt liscrée d'une ligne étroite et blan- che. £n général ^ cet oiseau est d'une Tilaine ligure, et mal proportionné ; il est même dégoûtant y par Técoulement continuel d'aune humeur qui sort de ses narines, et de deux autres trous qui se trouvent dans son bec par lesquels s'écoule la salive. Il a le jabot proémi- iient , et lorsqu^il est à terre , il tient toujours les ailes étendues : enfin il ne ressemble à l'aigle que par la grandeur, car il surpasse Paigle commun, et il approche du grand aigle pour la gros- seur du corps; mais il n'a pas la même étendue de vol. L'espèce du percnop- tère parolt être plus rare que celle des •nt nu9 essont ourbés us, fort ine en la poi- it cette u plu- t blan- t d^une nné; il lement tde ses us qui îsquels )roéini- il tient în il ne ndeur^ et il a gros- même rcnop- lie des i i DU VAUTOUR. 35 autres vautours; on la trou>e néan- moins dans les Pyrénées, dans les Al- pes et dans les montagnes de laQrèce, «nais toujours en assez p43tit nombre* LE GRIFFON. Cest le nom que MM. de l'aca- démie des sciences ont donné à cet oif «eau pour le distinguer des autres vaur tours. D'autres naturalistes l'ont ap- pelé le V autour r ou gey\<à vautour jaune^ le vautour fauve^ et comme aucune do ces dénominations n'est univoque ni «xacte^ nous avons préféré le nom «impie de griffon. Cet oiseau est encore plus grand que le percnoptère : il a huit pieds de vol ou d'envergure ; le corps plus gros et plus long que le grand «igle , sur-tout «n y comprenant les jambes , qu'il a longues de plus d'um pied y et le cou qui a sept pouces de longueur. Il a, comme le percnoptère, «u bas du cou , un collier de plumes f lï m-*) »¥p^ < \ <) lî'. 1 36 HISTOIRE NATURELLE blunclies ; sa tête est couverte de pa- reilles plumes, qui l'ont une petite ai- grette par-derrière, au bas de laquelle on voit à découvert les trous des oreil- les ; le cou est presqu^entièrement dénué de plumes ; il a les yeux À fleur de tête avec de grandes paupières , toutes deux également mobiles et gar« nies de cils, et Tiris d'un bel orangé ; le bec long et crochu , noirâtre à son extrémité, ainsi qu^à son origine , et bleuâtre dans son milieu : il est encore remarquable parson jabot rentré, c'est- à-dire par un grand creux qui est au liaut de L'estomac, et dont toute la ca- vité est garnie de poils qui tendent de la circonférence au centre. Ce creux est la place du jabot, qui n'est ni proé- minent ni pendant comme celui du percnoptère : la peau du corps, qui paroit à nu sur le cou et autour des yeux, des oreilles, etc. est d'un gris brun et bleuâtre : les plus grandes plu- mes de l'aile ont jusqu'à deux pieds d« •Vi^. »<-■• .,. et D U V A U T O U R. 37 longueur, et le tuyau plus d'un pouce iféi Les ongles sont ae circonierence. râtres , mais moins grands et moins courbés que ceux des aigles. Je crois, comme Tont dit MM. de l'académie des sciences, que le griffon est en effet le grand vautour d'Aris- tote \ mais comme ils ne donnent au- cune raison de leur opinion à cetégard , et que d'abord il paroitroit qu'Aris- tote ne faisant que deux espèces ou plutôt deux genres de vautours, le petit, plus blanchâtre que le grand qui varie pour la forme5ilparoîtroit,dis-je, que ce genre du grand vautour est composé de plus d'une espèce que Pon peut également y rapporter, car il n'y a que le percnoptère dont il ait indiqué l'espèce en particulier; et comme il ne décrit aucun des autres grands vau- tours , on pourroit douter avec raison que le griffon fût le même que son grand vautour. Le vautour commun ^ qui est tout aussi grand et peut-étr» h'î k l' P ■ 33 HISTOIRE NATUlLEIiLE moins rare que le griffon , pourroit étroi également pris pour ce grand vautour^ en sorte qu'on doit penser que MM. do l'académie des sciences ont eu tort d'affirmer comme certaine une chose aussi équivoque et aussi douteuse, sans avoir même indiqué la raison ou le fondement de leur assertion , qui ne peut se trouver vraie que par hasard^ «t ne peut être prouvée que par des réflexio«s et des comparaisons qu'ils n'avoient pas faites : j'ai tâché d'y sup- pléer, et voici les raisons qui m'ont dé- terminé à croire que notre griffon est en effet le grand vautour des anciens. Il me paroit que l'espèce du griffon est composée de deux variétés; la pre- mière, qui a été appelée vautour fauve^ et la seconde vautour doré y par les naturalistes. Les différences entre ces deux oiseaux, dont le premier est le griffon, ne sont pas assez grandes pour en faire deux espèces distinctes et sé- parées \ car tous deux sont de la même ■•^*^ oltétrd Autour^ JM.do 3u tort d chose se^ sans i ou le qui ne hasard^ par des ^ qu'ils l'ysup- ontdé- [f'on est Inciens. griffon la pre- 'fauve^ jar les tre ces est le Ispour et sé- même DU VAUTOUR. 39 grandeur ^ et en général à-peu-prèsde la même couleur \ tous deux ont la queue courte relativement aux ailes qui sont très-longues, et par cecarac* tère qui leur est commun , ils diffè- rent des autres vautours : ces ressem* blances ont même frappé d'autres na- turalistes avant moi, au point qu'ils ont appelé le vautour fauve congener du vautour doré: je suis même très-porté à croire que Taiseau indiqué par Belon sous le nom de vautour noir p est encore de la même espèce que le griffon et le vautour doré \ car ce vau- tour noir est de la même grandeur, et a le dos et les ailes de la même couleur que le vautour doré. Or, en réunissant en une seule espèce ces trois variétés ^ le griffon sera le moins rare des grands vautours , et celui par conséquent qu'Aristote aura principalement indi« que : et ce qui rend cette présomption encore plus vraisemblable, c'est que^ 9elon Belon , ce grand vautour noir se ^^ 4o HISTOIRE NATURELLE trouve fréquemment en Egypte ) en Arabie et dans les iles de l'Archipel f et que dès-lors il doit être assez com« miin en Grèce. Quoi qu'il en soit, ilme semble qu'on peut réduire les grands vautours qui se trouvent en Europe à quatre espèces ; savoir , le percnoptère, le griffon , le vautour proprement dit ^ dont nous parlerons dans l'article sui- vant j et le vautour huppé, qui diffèrent assez les uns des autres pour faire des espèces distinctes et séparées. MM. de Pacadémie des sciences , qui ont disséqué deux griffons femelles, ont très-bien observé que le bec est plus long à proportion qu'aux aigles et moins recourbé ; qu'il n'est noir qu'au commencement et à la pointe j le milieu étant d'un gris bleuâtre ; que la mandibule supérieure du bec a en dedans comme une rainure de chaque côté; que ces rainures retiennent les bords tranchan» de la mandibule infé- neurg lorsque le bec est fermé ; qu» ' \ K?T D U VAU TOUR. 4^ Ters le bout du bec il y a une petite éminence ronde , aux côtés de laquelle sont deux petits trou6 par où les ca- naux salivaires se déchargent ; que dans la base du bec son't les trous des narines , longi^ de six lignes , sur deux de large , en allant du haut en bas j ce qui donne une grande amplitude aux parties extérieures de l'organe de l'o- dorat dans cet oiseau y que la langue est dure et cartilagineuse , faisant par le bout comme un demi-canal y et ses deux côtés étant relevés en haut ; ces côtés ayant un rebord encore plus dur que le reste de la langue , qui fait comme une scie composée de pointes tournées vers le gosier ; que l'œsophage se dilate vers le bas y et forme une grosse bosse qui prend un peu au-des- sous du rétrécissement de l'œsophage; que cette bosse n'est différente du jabot des poules, qu'en ce qu'elle est parse- mée d'une grande quantité de vaisseaux fort visibles , à cause que la membrane "T '"V- v:5'v p«< ^1 lit #-^ I i^) t M ^ r ? 4a HISTOFHE NATURELLE de cette poche est fort blanche et fort transpArente ; que le gésier n'est ni aussi dur ni aussi épais qu'il Pestdans ies gallinacées , et que sa partie char- nue n'est pas rouge comme aux gésiers des autres oiseaux y mais blanche , comme sont les autres ventricules; que les intestins et les coecum sont petits comme dans les autres oiseaux de proie ; qu'enfin l'ovaire est à i'ordi» naire ^ et )^oviductus un peu an frac • Cueux comme celui des poules , et qu'il ne forme pas un conduit droit et égal | ainsi qu'il l'est dans plusieurs autres oiseaux. Si nous comparons ces observations' sur les parties antérieures des vau-^ tours, avec celles que les mêmes anato* mistes de l'Académie ont faites sur les aigles , nous remarquerons aisément que quoique les vautours se nourris- sent de chair comme les aigles 9 ils n^ont pas néanmoins la même confor* nation dans les parties qui servent à la. FIT 1. • ...-•*,> . ■■«■. > SLLE nclie et fort ier n'est ni *il l'est dans partie char- aiix gésiers 8 blanche , ricules^ que sont petits [>iseaux de ït à l'ordi« •eu an frac* es, et qu'il îit etégal, urs autres ïservalions* des vau* nés anato- itessur les aisément 3 nourris» ïgles , ils le confor* ;rventàU l'j à-] ■«;• .^ — Torn . I , '^ i TiK vAr roTui a r.Kiioi nr.s \ uttouus. > / Il V i i V I ' 1 »»■>■ V«>."^>«* «- l J" •■♦ Kl>«'. '< f ra.i'' t ( :M -i nJvt '!-.* «il I >•■» :■ ("r; '» /.t. .'. f « : ■ 1 :»-«.»■' I ' ; ! ' • / ■ P • v.îi- i! ( J' ■r.i' î.', »t'- -♦. •, *^«i*i«4i«, m -^ 1^ ti^.'»*, .*»|r»-*-l*» îf. :ni J/li! iiUi i H* « ' ' ^ '■ . « . ! • ) ■f- •■i-:* r în «'♦*^«ïv '; I r^ ,,.* >j»r,' : T ir-i: «...■ .■ » TTOUUS. .iiiiiliL' .ifT»' <^ i^i •«■ , .V . <;r. ïli»^ i '. i n " «s » ' UJrm' «^ ••u***' •£ 4^ t» ' ^-^m :i: .■><(; -^., I*''- **iii*4^»«lh**'*''' ****** >. I ; . V . f < V^, E V îmk B U V A TJ T O U R. 4^ digeslion , et qn^ils sont à cet égard beaucoup plus près des poules et de» autres animaux qui se noun'^^sent de grain) puisqu^ilsontun jabot et ^ n es- tomac qu'on peut regarder comme un demi'gésierparson épaisseur àla partie du fond : en sorte que les vautours pa- roissent être conformés non-seulement pour être carnivores , mais granivore» et même omnivores. LE VAUTOUR, ou GRAND VAUTOUR, . L E vautour simplement dit , ou le grand vautour, est l*oiseau queBelon a improprement appelé le grand vau-» tour cendré f et ^juc la plupart des natu- ralistes après lui ont aussi nommé vau" tour cendré ^ quoiqu'il soit beaucoup plus noir que cendré : il est plus gros et plus grand que l'aigle commun , mais un peu moindre que le griffon , duquel il n'est pas difficile de le dis- tinguer; i<*. parle cou qu'il a couvert d'un duvet beaucoup plus long et plut i '< 44 HISTOIRE NATURELLE fourni , et qui est de la même couleur que celle des plumes du dos ; 2^. par une espèce de cravate blanche qui part des deux côtés de la téte^ s^étend en deux branches jusqu'au bas du cou ^ et borde de chaque côté un assez large espace d'une couleur noire^ et au-des- sous duquel il se trouve un collier étroit et blanc ; 3°. par les pieds y qui sont dans le vautour couverts de plumes brunes , tandis que dans le griffon les pieds sont jaunâtres ou blanchâtres , et enfin par les doigts qui sont jaunes y tandis que ceux du griffon sont brunà ou cendrés. LE VAUTOUR A AIGRETTES. Ce vautour 9 qui est moins grand que les trois premiers, l'est cependant encore assez pour être mis au nombre des grands vautours : nous ne pouvons en rien dire de mieux que ce qu'en a dit Gessner,qui de tous les naturalis- t LÉ >e couleur ï î 2°. par e qui part 'étend en du cou y ssez large 3t au-des- lier étroit qui sont } plumes riffon les âtres , et jaunes , nt bruns rxES. s grand pendant nombre >ouvons qu'en a turâlis- DU T A TJ T O tr H. 45 les est le seul qui ait vu plusieurs de ces oiseaux. Le vautour , dit-il) que les Allemands appellent hasengeier {vau- tour aux lièvres) , a le bec noir et cro- chu par le bout ^ de vilains yeux , U corps grand et fort , les ailes larges , la queue longue et droite, le plumage d'un roux noirâtre , les pieds jaunes. Lorsqu'il est en repos j à terre ou per- ché 9 il redresse les plumes de la tête^ qui lui font alors comme deux cornes^ que l'on n'aperçoit plus quand il vole. Il a près de six pieds de vol ou d'enver- gure ; il marche bien, et fait des pas de <{uinze pouces d'étendue : il poursuit les oiseaux de toute espèce , et il en fait sa proie ^ il chasse aussi les lièvres, ]es lapins , les jeunes renards et les pe- tits faons , et n'épargne pas même le poisson : il est d'une telle férocité , qu'on ne peut l'apprivoiser : non-seu- lement il poursuit sa proie au vol , es s'élançant du sommet d'un arbre ou de quelque rocher élevé ^ mais encore Oiseaux. I. 5 ¥ ?? M 46 HISTOIRE ïfATURELLE à la course; il vole avec grand bruît : il niche dans les forêts épaisses et dé- sertes sur les arbres les plus élevés ; il mange la chair y les entrailles des ani- maux vivans, et même les cadavres : quoique très-vorace j il peut supporter Tabstinence pendant quartorze jours. On prit deux de ces oiseaux en Alsace «u mois de janvier i5i3, et Tannée suivante ou en trouva d'autres dans un nid qui étoit construit sur un gros chêne très-élevé ) à quelque distance de la ville de Misen. ^fr: :. f Tous les grands vautours , c'est-à- dire le percnoptère, le griffon, le vau- tour proprement dit , et le vautour à aigrettes , ne produisent qu'en petit nombre et une seule fois l'année. Aris« tote dit qu'ordinairement ils ne pon- dent qu'un œuf ou deux : ils font leurs nids dans des lieux si hauts et d'un ac- cès si difficile, qu'il est très-rare d'en trouver : ce n'est que dans les monta- gnes élevées et désertes que l'on doit DU VAUTOUR. fyf les chercher ; les vautours habitent ces lieux de préférence pendant toute la belle saison ^ et ce n'est que quand les neiges et les glaces commencent à cou- vrir ces sommets de montagnes , qu'on les voit descendre dans les plaines ^ éfc voyager en hiver du côté des pays chauds ^ car ilparoit que les vautours craignent plus le froid que la plupart des aigles \ ils sont moins communs d:r " le nord; ilsembleroit même qu'il r V ^ i a point du tout en Suède, ni dans les pays au-delà , puisque M. Lin* nœus , dans Pénumération qu'il fait de tous les oiseaux de la Suède 9 ne fait aucune mention des vautours. Cepen- dant nous parlerons dans l'article sui« vant d'un vautour qu'on nous a en- voyé de Norwège 5 mais cela n'em- pêche pas qu'ils ne soient plus nom- breux dans les climats chauds , en Egypte y en Arabie , dans les îles de l'Archipel , et dans plusieurs autres provinces de l'Afrique et de l'Asie : :•:?%. #■■« '«•«•i»'-' 1^ 48 niSTOIRE NATURELLE on y fait même grand usage de la peau des vautours \ le cuir en est presque aussi épais que celui d'un chevreau ; il est recouvert d'un duvet très-fin, très- serré et très-chaud , et l'on en fait d'excellentes fourrures. -■ i»-,^ c,y. Au reste , il me parolfc que le vau- tour noir , que Belon dit être com- mun e.^ Egypte ; est de la même es- pèce que le vautour proprement dit y qu'il appelle vautour cendré , et qu'on ne doit pas les séparer comme l'ont fait quelques naturalistes , puisque Belon lui-même , qui est le seul qui les ait indiqués , ne les sépare pas , et . parle des cendrés et des noirs, comme faisant tous deux l'espèce du grand vautour, ou vautour proprement dit ^ en sorte qu'il est probable qu'il en existe en effet de no^'rs , et d'autres qui sont cendrés , mais que nous n'avons pas vus. • ; i\ \} \ k DU VAUTOUR. 4? LE PETIT VAUTOUR. *? n^avons ' Il nous reste maintenant à parler des petits vantours, qui me paroissent différer des grands que nous venons d'indiquer sous les noms de percnop" tèrcy griffon y grand vautour y etvaU" tour à aigrettes , non-seulement par la grandeur, mais encore par d'autres ca- ractères particuliers. Aristote, comme je l'ai dit, n'en a faitqu'une espèce, et nos nomenclateurs en comptent trois ^ savoir , le vautour brun , le vautour d'£gypte et le vautour à tête Manche. Ce dernier, qui est un des plus petits, paroît être en effet d'une espèce diffé- rente des deux premiers, car il en dif- fère en ce qu'il a les jambes et les pieds nus, tandis que les deux autres les ont couverts de plumes. Ce vautour à tête blanche est vraisemblablement le petit vautour blanc des anciens, qui se trouve communément en Arabie ^ en .-* » ■^L'' ■'.i • t M r 5o HISTOIRE NATURELLE Egypte , en Grèce , en Allemagne et jusqu'en Norwège, d'où il nous a été envoyé : on peut remarquer qu'il a la tête et le dessous du Cou dégarnis de plumes et d'une couleur rougeâtre, et qu'îles* blanc presqu'^n entier, àl'ex- ception des grandes plumes des ailes quisontnoires: ces caractères sont plus que suffîsans pour le faire reconnoltre. Des autres espèces de petits vau- tour^, indiqués par M. Brisson sous les noms de vautour brun et Aq vautour d*Egypt^^ , il me parolt qu'il faut eu retrancher ou plutôtséparer le second, c'est-à-dire le vautour d'Egypte, qui j par la description que Belon seul en a donnée, n'est point un vautour, mais lin oiseau d'un autre genre , et auquel il a cru devoir donner le nom de sacre Egyptien, Ce sacre ciŒgypte, que le docteur Shaw indique sons le nom Achbobbaj se voit par troupes dans les terres sté- riles et sablonneuses qui avoisinent le^ n DU VAUTJXJB.. 5t pyramides d'Egypte : il se ti'^nt pres- que toujours à terre , et se repait y comme les vautours , de toute viande et de chair corrompue, a II est (dit Belon ) oiseau sordide et non gentil ; et quiconque feindra voir un oiseau ayant la corpulence d'un milan, le bec entre le corbeau et l'oiseau de proie crochu par le fin bout , et les jambes et pieds , et marcher comme le cor« beau , aura l'idée de cet oiseau , qui est fréquent en Egypte , mais rare ail- leurs, quoiqu'il y en ait quelques-uns en Syrie , et que j'en aie , ajoute-t-il, vu quelques-uns dans la Garamanie ». Au re&te, cet oiseau va rie pou ries cou- leurs. C'est, va ce que croit Belon ^ VAieraa^ ou accipiter AEgyptius d'Hé- rodote, qui, comme l'ibis , étoit en vé- nération chez les anciens Egyptiens , parce que tous deux tuent et mangent les serpens et autres bétes immondes qui infestent l'Egypte. Quant à l'oiseau envoyé d'Afrique '•— *-..JSi.J. Sa HISTOIRE NATURELLE et (le l*île de Malte , sous le nom cle vautour brun y c'est une espèce ou uno Tariété particulière dans le genre des vautours ^ et qui doit être regardée comme appartenante au climat de l'A- friquey et sur-tout aux terres voisines de la mer Méditerranée. . i vxricr ; i' • s f l. - i Espèces connues dans ce genre. Xe Condor , vultur Gryphus* Le roi des Vautours , vultur Papa* ' L'Urubu , vultur uéura* Le Vautour proprement dit y vultur Cint» reus, . , Le Vautour de Malte , vultur Fuscus, L'Alimoche ^ vultur Leucocephalos, Le Griiïon y vultur Fulvus, Le Percnoptère , vultur Percnopterus, Le Vautour à aigrettes ^ vnltur Crûtatus, tu i ~K. ç*,^>..i«»^» ■.-» ■ « «^ c DU PAUCOW. 1^ 53 '1 >♦ . :.s «•■*-j**j. t I I« GENRE. !!v'„l,': •»« 1 .', H-IM • j . . ■ .. v^ . . . . > j ; LE FAUCON, FA.Lco, Caractère générique : bec crochu, cou* vert d'une membrane à sa base. . . LE SECRÉTAIRE, ou LE MESSAGER. \^ET oiseau a la hauteur d'une grande grue et la grosseur du coq-d'Inde; ses couleurs sur la tête, le cou , le dos et les couvertures des ailes, sont d'un gris un peu plus brun que celui de la grue; elles deviennent plus claires sur le de- vant du corps : il a du noir aux pennes des ailes et de la queue, et du noir onde de gris sur les jambes ; un paquet de langues plumeS| ou plutôt de penne» 54 UISTOIAE N^TUIIELLB roides et noires I pend derrière son cou; la plupart de ces plumes ont j usqu^à six pouces de longueur : il y en a de plus eourteS) et quelques-unes sont grises; toutes sont assez étroites vers la base et plus largement barbées vers la poin- te ; elles sont implantées au haut du GoU. L'individu que nons décrivons a trois pieds six pouces de hauteur; le farse seul a près d*un pied ; la jambe^ un peu au-dessus du genou, est dégar- nie de plumes; les doigts sont gros et courts, armés d'ongles crochus; celui du milieu est presque une fois aussi long que les latéraux, qui lui sont unis par une membrane jusque vers la moi- tié de leur longueur, et le doigt posté* rieur est très-fort. Le cou est gros et épais, la tète grosse, le becfort et fendu jusqu'au-delà des yeux; la partie supé- rieure du bec est également et forte- ment arquée à-peu-près comme dans l'aigle; elle est pointue et tranchante : les yeux sont placés dans un espace de H ^■>-w--»»^"''*^'**' ■ •'•r-' ■ v -+.Ar- ■- f- ..l7>Tr*'-'»'»''. "ii/''-'" LA e son cou; isqu'à six a de plus nt grises; rs la basa rs la poin- i haut du crivoiis a iiteur; le la jambcy ?st dëgar- it gros et us; celui bis aussi sont unis 'S la moi- gt posté- t gros et et fendu tie supé- 3t for(e« me dans ichante : ipace de n V T jljj c os. 65 pean nue, de couleur orangée , qui se prolonge au-delà de l'angle extérieur de l'oeil| et prend son origine à la racine de bec; il y a de plus un caractère uni- que, c'est un vrai sourcil formé d'un seul rang de cils noirs de six à dix li- gnes de longueur; trait singulier et quiy joint à la touffe de plumes au haut du cou , à sa tête d'oiseau de proie, à ses pieds d'oiseau de rivage , achève d'en faire un être mixte , extraordinaire , et dont le modèle n'étoit pas connu*, '^ Il y a autant de mélange dans les ha- bitudes , que de disparité dans la con^ formation; avec les armes des oiseaux carnassiers, celui-ci n'a rien de leur férocité ; il ne se sert de son bec ni pour offenser, ni pour se défendre; il met sa sûreté dans la fuite ; il évite l'approche , il élude l'attaque, et sou- vent , pour échapper à la poursuite d'un ennemi, même fbible, on lui voit faire des sauts de huit ou neuf pieds de hauteur; doux et gai , il devient aisé- N / { ï ;\ ' &6 HISTOIRE NATURELLE ment familier. On a même commencé à le rendre domestique au Cap de Bonne- Espérance s on le voit assez communé- ment-dans les habitations de cette co- lonie ; et on le trouve dans Tintérieur des terres à quelques lieues de dis- tance des rivages : on prend les jeunes dans le nid pour les élever en domes- ticité y tant pour Pagrément que pour Inutilité ^ car ils font la chasse aux rats 9 aux lézards | aux crapauds et aux serpens. , , . M. le vicomte de Querhoëntnous a communiqué les observations suivan- tes au sujet de cet oiseau . « Lorsque le secrétaire y dit cet habile observa- teur j rencontre ou découvre un ser- pentyil l'attaque d'abord à coups d'ailes pour le fatiguer , il le saisit ensuite par la queue, Tenlè ve à une grande hauteur en l'air et le laisse retomber , ce qu'il répète jusqu'à ce que le serpent soit mort. Il accélère sa course en étendant bft ailes I et on le voit souvent traver- i LLE commencé à p de Bonne- B communé- ie cette co- \ Pintërieur lies de dis- 1 les jeunes ' en domes- it que pour chasse aux rapauds et ' r 3ëntnous a »n9 suivan- * Au reste, cet oiseau d'Afrique »^aroît s'accommoder assez bien du cliriias d^ l'Europe : on le voit dans quelques m .- nageries d'Angleterre et de îlollandb. M.Vosmaër , qui l'a nourri dans celle du prince d'Orange , a fait quelques Oiseaux. I. 6 (U ff . ^ 58 HTSTOIRE NATURELLE remarques sur samanière de vivre, a II déchire et avale goulûment la viande qu'on lui jette, et ne refuse pas le poisson* Pour se reposer et dormir, il se couche le ventre et la poitrine à terre : un cri qu'il fait entendre rare- ment, a du rapport avec celui de l'ai- gle : son exercice le plus ordinaire est de marcher à grands pas de côté et d'autre, et long'temps sans se ralefitir ni s'arrêter ; ce qui apparemment lui a fait donner le nom de messager » ^ comme il doit sans doute celui de secre'- taire à ce paquet de plumes qu'il porte au haut du cou ^ quoique M. Vosmaër veuille dériver ce dernier nom de celui àesagittd're c[u''i[ lui applique, d'après lin jeu auquel on le voit s'égayer sou- vent , qui est de prendre du bec ou du pied une paille ou quelqu'autre brin ^ et de le lancer en l'air à plusieurs re- prises^ ce caril semble, ditM. Vosmaër, être d'un naturel gai, paisible et même timide. Quand on l'approche lorsqu'il vivre.» Il la viande lise pas le dormir, il poitrine à ndre rare- ui de l'ai- linaire est e côté et se raletitir ument lui ssager Tii ^ d de sec ré' lu'il porte .Vosmaër n de celui e, diaprés ayer sou- )ec ou du tre brin y leurs re- /^osmaëry et même lorsqu'il i:'4. 'Ci' D U F A U C 0 N. 59 court cà et là avec un maintien vrai- ment superbe, il fait un craquement coiuinuel , crac, cracf mais revenu de Li frayeur qu'on lui causoit en le pour- suivant, il se montre familier ût môme curieux.Tandis que le dessinateur étoit occupé à le peindre, continue M. Vos- maër, l'oiseau vint tout près de lui regarder sur le papier , dans l'attitude de l'attention, le cou tendu, et redres- sant les plumes de sa tête , comme s'il admiroit sa figure. Souvent il vient les ailes élevées et la tête en avant, pour voir curieusement ce qu'on fait; c'est ainsi qu'il s'approcha deux ou trois fois- de moi, lorsque j'étois assis à côté d'une table dans sa loge pour le décrire. Dan» ces momens, ou lorsqu'il recueille avi- dement quelques morceaux, et géné- ralement lorsqu'il est ému de curiosité ou de désir, il redresse fort haut les longues plumes de derrière de sa tête, qui d'ordinaire tombent mêlées au ha- ianl sur le haut du cou. On a remar- ri I I; '< h r,\ 60 HISTOIRE NATURELLE que qu^il muoit dans les mois de juin et de février ; et M. Vosmaër dit que 9 quelque attention qu'on ait apportée à l^observer , on ne Va. jamais vu boire : néanmoins ses excrémens sont liquides et blancs, comme ceux du héron. Pour manger à son aise 9 il s'accroupit sur ses talons y et, couché à moitié, il avale ainsi sa nourriture. Sa plu« grande force paroît être dans le pied. Si on lui présente un poulet vivant , il le frappe d'un violent coup de patte et l'abat du second ; c'est encore ainsi qu'il tue les rats ; il les guette assidu* ment devant leur^^ trous. £n tout il préfère les animaux vivans à ceux qui sont morts, et la chair au poisson ». Il n'y a pas long-temps que cet oiseau singulier est connu, même au Cap, puisque Kolbe, ni les autres relateurs de cette contrée , n'en ont pas fait mention. M, Sonnerat l'a trouvé aux Philippines , après l'avoir vu au Cap de Bonne -Espérance* vil •mtm^^lilf' ELLE mois de juin aër dit que , Lt apportée à is vu boire : lont liquides héron. Pour ccroupit sur ûtié) il avale plu« grande pied. Si on vivant 9 il le de patte et incore ainsi ette assidu* £n tout il i à ceux qui poisson», le cet oiseau le au Cap y es relateurs >nt pas fait trouvé aux vu au Cap I / yf.' (Il 7Z7S,: >.iÉ«Me^. r îivVïfJfc'i-M-'- '-k*4l^' «; T ; \ • *^.>iv? '''f^' .Vi \.% \'*\ K- >£!•■ vr-( {,« :-, J '. \^i \>\ I iS!>lv Vik. I ./ /" '; :i DU P A U C O N. ' 61 LE GRAND AIGLE. II: 4 ■M^m L B grand aigle , que Belon , après Athénée , a nommé V aigle roynl ou le roi des oiseaux , est en elfet L'aigle d'es- pèce franche et de race noble 9 appelé par cette raison Kûoç yvnam par Aris- tote , et connu de nos nomenclateurs sous le nom à^ aigle doré. C'est le plus grand de tous les aigles. La femelle a jusqu'à trois pieds et demi de longueur depuis le bout du bec jusqu'à l'extrë- mité des pieds, et plus de huit pieds et demi de vol ou d'envergure ^ elle pèse seize et même dix«huit livres. Le mâle est plus petit, et ne pèse guère que douze livres. Tous deux ont le bec très^ fort et assez semblable à de la corne bleuâtre ^ les ongles noirs et pointus y dont le plus grand , qui est celui de derrière , a quelquefois jusqu'à cinq pouces de longueur 5 les yeux sont grtVi;dG^ mais paroi&sent enfoncés daii« ^*:-*' • t ?f,t. jMKM&ib-< fM \ i ^ 6a HISTOIRE NATURELLE une cavité profonde , que la partie supérieure de l'orbite couvre comme un toit avancé : l'iris de l'œil est d'un beau jaune clair y et brille d'un feu trè8-vif ; l'humeur vitrée et de cou- leur de topaze ; le cristallin , qui est sec et solide, a le brillant et l'éclat du diamant^ l'œsophage se dilate en une large poche , qui peut contenir une pinte de liqueur ; l'esiomac j qui est Au-dessous , n'est pas à beaucoup près aussi grand que cette première poche, mais il est à-peu-près également souple et membraneux. Cet oiseau est gras, sur-tout en hiver ; sa graisse est blan- che ; et sa chair, quoique dure et fi- breuse, ne sent pas le sauvage comme celle des autres oiseaux de proie. ■ On trouve cette espèce en Grèce , en France , dans les montagnes du Bugey, en Allemagne , dans les mon- tagnes de Silésie , dans les forêts de Dantzic et dans les monts Carpatiens, clans les Pyrénées et dans les monta- la,.,- -.«*•, -i i'f .. ■■''' '' ><^,»iyi .t-jf/-^'" DU P A U C O N. ' 63 gnes d'Irlande. On le trouve aussi dans l'Asie mineure et en Perse ; car les anciens Perses avoient , avant les Ro- mains , pris l'aigle pour leur enseigne de guerre ; et c'étoit ce grand aigle ^ cet aigle doré, aquila fulva , qui étoit dédié à Jupiter. On voit aussi , par le témoignage des voyageurs | qu'on le trouve en Arabie , en Mauritanie et dans plusieurs autres provinces de l'Afrique et de 'Asie , jusqu'en Tar- tarie , mais point en Sibérie ni dans le reste du nord de l'Asie. Il en est à-peu- près de même en Europe ] car cette espèce , qui est par- tout assez rare ^ l'est moins dans nos contrées méridio- nales que dans les provinces tempérées, et on ne la trouve plus dans celles de notre nord au-delà du 56^degré de la- titude ; aussi ne l'a-t-on pas retrouvée dans l'Amérique septentrionale, quoi- qu'on y trouve l'aigle commun. Le grand aigle paroi t donc être demeuré dans les pays tempérés et chauds de •■■* s 64 HISTOIRE ITÀTURELLS Pan'-'cv continent, comme tous lesau* tre& ctn *iaux auxquels le grand froid <^-'St contraire, et qui par cette raison n'ont pu passer dans le nouveau. L'aigle a plusieurs} convenances phy- siques et moxaies avec le lion ; la force^ et par conséquent L'empire sur les au- tres oiseaux, comme le lion sur les qua- drupèdes : la magnanimité^ ils dédai- gnent également les petits animaux et méprisent leurs insultes; ce n'est qu'a- près avoir été long-temps provoqué par les cris importuns de la cornei^'e ou de la pie, que L'aigle se détermine aies punir de mort} d'ailleurs , il ne veut d'autre bien que celui qu'il conquiert, d'autre proie que celle qu'il prend lui- même :1a tempérance; il ne mange près- q'.ejama'sson 'ibierenentierjetillais- se^comme le lion, les débris et les restes aux a" très animaux. Quelqu'affamé qu'il soit , il ne se jette jamai^^ sur les cadavres. Il este. ';ore solitaire comme le lion, habi \i r'^im désert dont il dé« ^..i-.>ai-v j-, i';^ *.vx> ■-.,?■ '-■.■"■ '^'^«"'•'S^*^" ' DU FAUCON.' 65 fend rentrée et Pusage de la chasse à tous les autres oiseaux; car il est peut- être plus rare de voir deux paires d'ai- gles dans la même portion de montagne^ que deux familles de lion dans la môihe partie de forêt. Ils se tiennent assez loin les uns des autres , pour que l'es- pace qu'ils se sont départi leur four- nisse une ample subsistance : ils ne comptent la valeur et l'étendue de leur royaume que par le produit de la chasse. L^aigle a de plus les yeux étin- ceians et à-peu-près de la même cou- leur que ceux du lion , les ongles do la même forme, l'haleine tout aussi forte , le cri également effrayant. Nés tous deux pour le combat et la proie j ils sont également ennemis de toute société, également féroces, également iiers et difficiles à réduire : on ne peut les apprivoiser qu'en les prenant tout petits. Ce n'est qu'avec beaucoup do patience et d'art qu'on peut dresser à ia chasse un jeune aigle de cette es- ''à'^^a^kMntui.AWMiBH tl I: ' I) 11' I if il 65 HISTOIRE NATUllELLE pèce; il devient niéine dangereux pour son maître «lès qu'il a pris de la force et de Page . Nous voyons, par le tëmoi- gnîige des auteurs, qu'anciennement on s'en servoit en Orient pour la chasse du vol y mais aujourd'hui on l'a banni de nos fauconneries ^ il est trop lourd, pour pouvoir , sans grande fatigue , le porter sur le poing ; jamais assez prîvé, assez doux, assez sûr, pour ne pas faire craindre ses caprices ou ses momens de colère à son maître. Il a le bec et les ongles crochus et formidablescsa figure répond à son naturel : indépendam» ment de ses armes, il a le corps robuste et compacte , les jambes et les ailes très -fortes , les os fermes , la chair dure, les plumes rudes, l'attitude jGère et droite , les mouvemens brusques et le vol très-rapide. C'est de tous les oiseaux celui qui s'élève le plus haut, et c'est par cette raison que les anciens ont appelé l'aigle V oiseau céleste , et c^u'iU le regardoienf. dans les augures ••'4, * j v,rs/.-?»'vi :'-« 'i^^ ■• ,**„. -:w •^- ;urea DU FAUCON. 6^ comme le messager de Jupiter. Il voit par excellence y mais il n^a que peu d^odorat en comparaison du vautour t il ne chasse donc qu'à vue ] et lorsqu'il a saisi sa proie, il rab^t son vol, comme pour en éprouver le poids, et la pose à terre avant de l'emporter. Quoiqu^il ait l'aile très-forte , comme il a peu de souplesse dans les jambes , il a quelque peine à s'élever de terre , sur-tout lors- qu'il est chargé. Il emporte aisément les oies, les grues; il enlève aussi les lièvres, et môme les petits agneaux, les chevreaux; et lorsqu'il attaque les faons et les veaux , c'est pour se rassa- sier sur le lieu de leur sang et de leur chair, et en emporter ensuite les lam- beaux dans son a/Ve; c'est ainsi qu'on appelle son nid , qui est en effet tout plat, et non pas creux comme celui de la plupart des autres oiseaux : il le place ordinairement entre deux ro« chers dans un lieu sec et inaccessible. On assure que le même nid sert à 4 I 'M \'\. " I •Et I il ', l ,1' 68 HI€T0IHE NATUIl£T,t,R l'aigle pendant toute sa vie : cVat réellement un ouvrage assez considé- rable pour n'être lait qu'une fois ^ et assez solide pour durer long-temps j il e.«t construit ù-péu-près comme nn plancher avec de petites perches ou bâ- tons de cinq à six pieds de longueur, appuyés par les deux bouts et traversés par des brandies souples recouvertes de plusieurs li ts de joncs et de bruyères} ce plancher ou ce nid est large de plu- sieurs pieds , et assez ferme, non-seule» ment pour soutenir l'aigle, sa femelle et ses petits , mais pour supporter en- core le poids d'une grande quantité de vivres : il n'est point couvert par le haut , et n'est abrité que par l'avance- ment des parties supérieures du ro- cher. La femelle dépose ses o?ufs dans le milieu de cette aire ; elle r'en pond que deux ou trois, qu'elle couve, dit- on, pendant trente jours; mais dans ces œufs il s'en trouve souvent d'infé- conds, et il est rare de trouver trois ^1 a«aîS;i DU FAUCON, 9 li aiglons clans un nid : ordinairement n'y en a qu'un ou doux. On prétend même que dôs qu'ils deviennent un pei( grands , la mère tue le plus foible qi|l le plus vorace de ses petits; la disetta seule peut produire ce sentiment dé« nature ; les père et mère n'ayaqt pas assez pour enx-mumes, cherchent k réduire leur famille; et dès qqe les pe- tils commencent à être assez forts pour voler et se pourvoir d'eux-mêmes, ils les chassent au loin, sans leur permet- tre de jamais revenir. Les aiglons n'ont pas les couleurs dut plumage aussi fortes que quaiid ils sonc adultes; ils sont d'abord blancs,, en- suite d'un jaune pâle, et devieiiqent enfin d'un fauve assez vif, I^a vieil- lesse, ainsi qua les trop grandes diètes, les maladies et la trop longue captivité les font blanchir. On assure qu'ils vi- vent plus d'un siècle ; et l'on prétend que c'est moins encore de vieillesse qu'ils meurent I que de rimpossibilhji Oiseaux. I. 7 'M il '1 • w Vil |i V* yO HISTOIRE NATUREI/LE de prendre de ia nourriture \ leur bec se recourbant si fort avec l'âge, qu'il leur devient inutile. Cependant on a Iru sur des aigles gardés dans les ména- geries, qu^ils aiguisent leur bec, et que l'accroissement n'en étoit pas sensible pendant plusieurs années. On a aussi observé qu'on pouvoit les nourrir avec toute sorte de chair, même avec celle dos autres aigles, et que faute de chai^ ils mangent très - bien du pain , des serpens, des lézards , etc. Lorsqu'ils ne sont point apprivoisés ils mordent cruellement les cKats , les chiens , les hommes qui veulent les approcher. Ils jettent de temps en temps un cri aiguj, sonore, perçant et lamentable, et d'un sonsoutenui L'aigle boit très-rarement et peut-être point du tout lorsqu'il est en liberté, parce que le sang de ses vic- times suffit à sa soif. Ses excrémens sont toujours mous et plus humides que ceux des autres oiseaux, même de ceux qui boivent fréquemment» :^*s?- s mena- D u F A u c o w." 71 C'est à cette grande espèce qu'on doit rapporter le passage de Léon l'A- fricain , et tous les autres témoignagea des voyageurs en Afrique et en Asie^ qui s'accordent à dire que cet oiseau enlève non-seulement les agneaux, les chevreaux f les jeunes gazelles , mais qu'il attaque aussi , lorsqu'il est dres- sé ^ les renards et les loups. L'AIGLE COMMUN. .' y L' E s p è c E de l'aigle commun est moins pure, et la race en paroît moins noble que celle du grand aigle; elle est composée de deux variétés .^ l'aigld brun et l'aigle noir. Aristott ne les a pas distinguées nommément , et il pa* roît les avoir réunies sous le nom da MeÀajyaeTOi , aigle noir ou noirâtre^ et il a eu raison de séparer cette es- pèce de la précédente, parce qu'elle en diffère j 1°. par la grandeur; l'aigle commuai noirou brun y étant toiijoure :jy •i ! n 7a HISTOIRE NATURELLE plus petit que le grand aigle; 2®. par les couleurs , qui sont constantes dans le grand aigle, et varient, comme l*on voit, dans l'aigle commun 5 5°. par la voix, le grand aigle poussant fréquem- ment un cri lamentable , au lieu que l'aigle commun, noir ou brun, ne crie t^ue rarement ; 4°* enfi" V^^ les ha* bitudes naturelles. L'aigle commun nourrit tous ses petits dans son nid ^ les élève efc les conduit ensuite dans leur jeunesse 5 au lieu que le grand aigle les chasse hors du nid, et les abandonne à eux-mêmes dès qu'ils âont en état de voler. Il me paroît qu'il est aisé de prouver *jue l'aigle brun et l'aigle noir, que je réunis tous deux sous une même es* pèce , ne forment pas en elfet deux es- pèces différentes ; il suffit pour cela de les comparer ensemble , même par les caractères donnés par nos nomencla- teurs dans la vue de les séparer : ils sont tous deux à-peu-près de la même gran- ? DUFAUCOir. y3 (leur;iIssontde la même couleur brune 9 seulement plus ou moins foncée :tous deux ont peu de roux sur les parties supérieures de la tête et ducou y et du blanc à Porigine des grandes plumes j les jambes et les pieds également cou- verts et garnis 5 tous deux ont l'iris des yeux de couleur de noisette ; la peau qui couvre la base du bec d'un iaune vif , le bec couleur de corne bleuâtre , les doigts jaunes etles ongles noirs 5 en sorte qu'il n'y a de diversité que dans les teintes et la distribution de la couleur des plumes , ce qui ne suffit pas àbeaucoup près pour consti- tuer deux espèces diverses , sur -tout lorsque le nombre des ressemblances excède aussi évidemment celui des dif- férences : c'est donc sans aucun scru- pule que j'ai réduit ces deux espèces à une seule , que j'ai appelée Vaigte com- mun^ parce qu'en effet c'est de tous les aigles le moins rare. Aristote , comme je viens de le dirf , a fait la même ré-. .1 ^ % H ■ ""Il iii»iia r 74 HISTOIRE NATURELLE duction sans l'indiquer \ mais il me pa« rcît que son traducteur ^ Théodore Gaza , Pavoit senti , car il n'a pas tra- duit le mot Mikaiv^troS par aquila ni' gra y inais par aquila nigricans , pulla fulvia, ce qui comprend les deux va- riétés de cette espèce , qui toutes deux sont noirâtres ^ mais dont Tune est mê- lée de plus de jaune que l'autre. Aris- tote , dont j'admire souvent l'exacti- tude , donne les noms et les surnoms des choses qu'il indique. Le surnom de cette espèce d'oiseau , dit-il , est A'étoç Aay w<^oi'oç ^ V aigle aux lièvres ; et en effet, quoique les autres aiglis pren- nent aussi des lièvres , celui-ci en prend plus qu'aucun autre \ c'est sa chasse habituelle , et la proie qu'il recherche de préférence. Les Latins avant Pline ^ ont appelé cet aigle valeria , quasi va- lens viribus > à cause de sa force , qui pa'-oît être plus grande que celle des autres aigles relativement à leur grau- deur. DIT FAUCON". «75 L^espèce de l'aigle commun est plus nombreuse et plus répandue que celle du grand aigle } celui-ci ne se trouve que dans les pays chauds et tempért^s de Pancien continent : Paigle commun^ au contraire ^ préfère les pays froids y et se trouve également dans les deux continens. On le voit en France , en Savoie , en Suisse , en Allemagne ^ en Pologne et en Ecosse 5 on le retrouve en Amérique à la baie de Hudson. ! i 1 ,1 ■ 19 LE PETIT AIGLE. isz va- La troisième espèce est l'aigle ta- cheté) que j'appelle petit aigle, et dont Aristote donne une notion exacte, en disant que c'est un oiseau plaintif dont le plumage est tacheté | et qui est plus petitet moins fort que les autres aigles ; et en effet, il n'a pas deux ( ie Is et demi de longueur de corps , depuis le bout du bec 'usqu'à l'extrémité des pieds } et ses ailes sont encore plus ,f '! y6 niSTOTlir TVATnKF.l.T.P, courtes à proportion , car elles tirent guère que quatre piedà d'envergure : on Ta appelé aquila planga , aquila clan,' ^a , aigle plaintiC, aigle criard \ et ces noms ont été bien appliqués ^ car il pousse continuellement de» plaintes ou des cris lamentables : on Ta surnommé anataria y parce qu'il attaque les ca* nards de préférence; et morphna^ parce que son plumage 9 qui est d'un brun obscur, est marqueté sur les jambes et sous les ailes de plusieurs taches blan- ches ) et qu'il a aussi sur la gorge une grande zone blanchâtre : c'est de tous les aigles celui qui s'apprivoise le plus aisément ; il est plusfoible , moins fier e t moins courageux que les autres; c'est celui que les Arabes ont a]>pelé zimiech, ])ourle distinguer du grand aigle, qu'ils appellent zw/7zwâ!c^. La grue estsa plus forte proie ; car il ne prend ordinaire- ment que des canards, d'autres moin- dres oiseaux et d'^s rats. L'espèce , quoique peu nombreuse en chaque v.--,1|W^ __^.^ _^ DU "T A. U C O W. rjrj lieu ) est répanaue par « tout ^ tant en Europe qu'en Asie , em Afrique , où on la trouve jusqu'au Cap de Bonne-Ëspc'* ranceiians ce continent \ mais il ne pa* roit pas qu'elle soit en Amérique ; car ^ nprès avoir comparé les indications des voyageurs , j'ai '^irésumé que l'oiseau qu'ils appellent V aigle de l*Orénoquc^ quia quelque rapport avec celui-ci par la variété de son plumage , est néan- moins un oiseau d'espèce différente» Si ce petit aigle, qui est beaucoup plus docile , plus aisé à apprivoiser que les deux autres^ et quiest aussi moins lourd sur le poing, et moins dangereux pour son maître , se fût trouvé <§gi«'«jment courageux , on n'auroit pas mant^ué de s'en servir pour la chasse \ mais il est aussi lâche que plaintif et criard. Un épervier bien dressé suffit pour le vain- cre et l'abattre : d'ailleurs on voit , par les témoignages de nos auteurs de fau- connerie , qu'on n'a jamais dressé, du moins eu France, que les deu.. pre» I •««»**••• I,. i\ ,1- ïi ^8 niSTOTHE watuhei.tvk miôresespèceaci'aiglesjsavoirjle grand aigle on aigle fauve , et Paigle brun ou noir.^tre) qui est Paigle commun. Four les instruire f il faut les prendre jeuiieS) car un aigle adulte est non- seulement indocile , mais indomptable } il faut les nourrir avec la chair du gi- bier qu'on veut leur faire chass^^r. Leur éducation exige des soins encore plus assidus que celle des autres oiseaux de fauconnerie. Nous donnerons le précis de cet art à l'article du faucon. Je rap« porterai seulement ici quelques parti- € Inritës que l'on a observées sur les aigles, tant dans leur état de liberté que dans celui de captivité* La femelle qui dans i aigle y comme dans toutes les autres espèces d'oiseaux de proie , est plus grande que le mâle^ et semble être aussi dans l'état de li- berté [dus hardie , plus courageuse et plus fine, ne paroît pas conserver ces dernières qualités dans l'état de capti- vité. On préfère d'élever des mâles ■ ■M» Ki^^-yl DUFAUCON. ff^ pour la chasse ; et l'on remarque qti' i printemps y lorsque commenre la sai» 8on des amours, ils cL^rche- *■ à s'en- fuir pour trouver une feniell - . " "ort* que si l'on \dut les exerce ^ i,àê9% dans cette saison , on risqu - per- dre, à moins qu'on ne prenm ^-rë- caution d'éteindre leurs désirs en les purgeant assez violemment : on a aussi bbservé que quand l'aigle en partant du poing vole contre terre , et s'élève ensuite en ligne droite, c'est signe qu'il médite sa fuite; il faut alors le rappeler promptement en lui jetant son past; mais s'il vole en tournoyant au-dessus de son maître , sans se trop éloigner , c'est signe d'attachement et qu'il ne fuira point. On. a encore re- marqué que i'aigle dressé à la chasse se jette souvent sur les autours et au- tres moindres oiseaux de proie , ce qui ne lui arrive pas lorsqu'il ne suit que son instinct , car alors il ne les attaque pas comme proie ^ mais seulement pour ^, ^^^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^io 1.0 i.i 11.25 12.8 iià '¥' V Photographie Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ■^•' 1 '■'■"-■■■.■ .;. . /''''\ ■'/ ■'".'■■■'■■. '[ ■f.^--"'' ■ /■'■='ï-;.^;'y"-v .--■'' "m- ■\^''>'i'/> ;.;■ ;:V;V.SÎ:"''-^:; '''-v -* ' •" "i ' ' ,^i-'jfx-''^'::, 'S'-:i "';■■;;'';,; ;:,/^^;^;aè1^■ 1 - • ^ >, , -■ > . * • ' • ;-::::h^':/:-'L:. ;,..::■. .,-.'■ "":•' / " .''^ ■ •', -.,.;;i:v .■:..,. ri; 'X ■ Sfo HISTOIRE NATU|LBLL« leur ein disputer ou enlever i^tie^utre | . D^ns Tétat de nature > i^aigle ne chasse seul que danç le temps où U i^t inelle ne peu^ quitter ses œufs ou sel petits c comiiie c'est la maison o\i le gir bier GpmineQce à devenir abondant par le retQur des oiseaux , i\ pourvoi ^i^^T ment à m propre subsisti^iyce er à celle de sa fomejile ; mais dans tous le£| autres temps de Tanitée le mâle et la f^ii^elle parôissevt. s^ej^tendre po,ur la çfaas^e ; on les voit presque toujours en^mWe ou du moins a peu de distance Tm^ 4e Tau^^e « Le» habitans des n^out^gnes ^ qui son:* à portée de les obsefyeri pré- tendentxjue l'un des deux bat les buisr son»^ tandis, que l'autre se tient sur quelqu'arbre ou sur quelque rocher poux saisir le gibier au passage* Ils s'ér lèvent souvent aune hauteur si grande^ qu'on les perd de vue; et malgré ce grand éloignement^ leur voix se fait encore entendre trèsrdistinctemelit, ejt leur CKÎ ressemble alors à l'aboiement b i >mi *.7'*';j»'>.^j.v' -^àwiii^SJfal»''"-»"»*"''?' t) tr F A tJ c o ir. 8* dVn petit chien. Malgré sa grande to» racité) Paiglepeut se passer long* temps de nourriture ) sur-tout dans Pétat d« captivité, lorsquMl ne fait point d^exer» cice. J'ai été informé par un homme "digne de foi y qu'un de ces oiseaux de l'espèce commune , pris dans un piège à renard , ayoit passé cinq semaines entières sans aucun aliment, et n'avoit paru afioibli que dans les huit derniers jours^au bout desquels on le tua pour ne pas le laisser languir p)ufi long-temps* ' Quoique les aigles en général aiment les lieux déserts e| les siontagnesi , il est rare d'en trouver dans celles des presqu'îles étrbitéSyUi dans les il^s qui ne sont pas d'une grande étendue ; ils habitent la terre fc^rme dans les deux continens, parce qu'ordinairement les Iles sont moins peuplées d'animaux* Les anciens avoient remarqué qu'on n'a voit jamais vu d'aigles dans l'Ile de Rhodes ; ils regai'dèrent comme un prodige, que dan$ U temps où l'empe- Oiseaux. I. 9 f:.\ 8a HISTOIRE NATURELLE reur Tibère se trouva dans cette 21e ^ un aigle vint se poser sur le toit de la maison où il étoit logé. Les aigles ne font en effet que passer dans les îles sans s'y habituer ) sans y faire leur ponte ; et lorsque les voyageurs ont parlé d'aif gles y dont on trouve les nids sur le bord des eaux et dans les lies j ce ne sont pas les aigles dont nous venons de parler , mais les balbuzards et les orfraies, qu'on appelle communément aigles de merf qui sont des oiseaux d'un naturel différent, et qui vivent plutôt de poisson que.de gibier. ,^,i^,.i ,:,. î LE P YGARG i^^t-rr : ^L' ESPACE du pygargue me parott être composée de trois variétés; savoir^ le grand pygargue, \q petit pygargufi et le pygargue à tête blanche. Les deux premiers ne diffèrent guère que par la grandeur, et le dernier ne diffère -presqu'en rien du premier ^ la grau- DU FAUCON, 83 dcur ëtant la mémey et n*y ayant d'au- tre différence qu'un peu plus de blanu sur la tête et le cou. Aristote ne fait mention que de l'espèce 9 et ne dit rien des variétés ; ce n'est même que du grand pyg^irgue qu'il a entendu par« 1er , puisqu'il lui donne pour surnom le mot hinularia, qui indique que cet oiseau fait sa proie des îàons (kmuios)^ c'est-à-dire des jeunes cerfs, des daims et chevreuils ; attribut qni ne peut convenir au petit pygargue j trop foi- ble pour attaquer d'aussi grands ani- maux. ':**-:^TTfr Tl '2b ^v''-' - ^î'v^'- -■ tïï'^ Les différences entre les pygargues et les aigles sont, i<^. la nudité des jam« bes^lesaigleslesontcouvertes^usqu'au talon , les pyg^irgues les ont nues dans toute la partie inférieure ; a**, la cou- leur du bec , les aigles l'ont d'un noir bleuâtre , et les pygargues l'ont jaune ou blanc; 3<>. la blancheur de la queue, qui a fait donner aux pygargues le nom d'aigles à queue blanche ^ paxc« *^ Jt 4,:% 1 1 84 HISTOIRE NATURELLE qu'ils ont en effet la queue blanche en dessus et en dessous dans toute son étendue. Ils diffèrent encore des aigles par quelques habitudes naturelles : ils n'habitent pas les lieux déserts ni les hautes montagnes : les pygargues se tiennent plutôt à portée des plaines et des bois qui ne sont pas éloignés des lieux habités. Il paroi t que le pygar- gue 9 comme Paigle commun j affecte les climats froids de préféreuce : on le trouve dans toutes les provinces da nord de l'Europe. Le grand pygarguo est à -peu -près de la même grosseur et de la môme force | si même il n'est pas plus fort que l'aigle commun : il est au moins plus carnassier y plus féroce et moins attaché à ses petits ; car il ne les nourrit pas long-temps; il les chasse hors du nid avant même qu'ils soient en état de se pourvoir^ et l'on prétend que sans le secours de l'orfraie y qui les prend alors sou5 sa protection, la plu- |)art périroie&t. Il produit ordinaire» uro< ■D V FAUCON^ 85 ment deux ou trois petitS| et fait son nid sur de gros arbres. On trouve l» description d'un de ces nids daiisWil^ lulghby , et dans plusieurs autres au- tours qui Pont traduit ou copié: c'est une aire ou un plancher tout plat^ comme celui du grand aigle j qui n'est abrité dans le dessus que par le feuil- lage des arbres, et qui est composé de ])etites perches et de branches qui sou- tiennent plusieurs lits alternatifs de bruyères et d'autres herbes. Ce senti- ment contre nature ^ qui porte ces oi-^ seaux à chasser leurs petits ayant qu'ils puissent se procurer aisément leur sub- sistance, et qui est commun à l'espècle du pygargue et à celles du grand aigle et du petit aigle tacheté, indique que ces trois espèces sont plus voraces et plus paresseuses à la chasse que celles de l'aigle commun, qui soigne et nour* rit largement ses petits, les conduit ensuite, les instruit k chasser, etue lés oblige à t'éloigaer qu« quand ils sont ^ i*' ( • I : \ t B(5 HISTOIRE NATUHEI.LB assez forts pour se passer de tous se» cours ; d^ailleurs le naturel des petits tient de celui de leurs parons. Les ai- -glons de l'espèce commune sont doux et assez tranquilles y au lieu que ceux du grand aigle et du pygarguei dès qu'ils sont un peu plus grands, ne ces- sent de se battre et de se disputer la nourriture et la place dans le nid ; en aorte que .ouvent le pèreeet la mère en tuent quelqu'un pour terminer le débat. On peut encore ajouter, que comme le grand aigle et le pygargue ne chassent ordinairement que de gros animaux , ils se rassasient souvent sur les lieux, sans pouvoir les emporter; que par conséquent les proies qu'ils en- lèvent sont moins fréquentes , et que ne gardant point de chair corrompue ' dans leur nid , ils sont souvent au dé- pourvu ; au lieu que l'aigle commun , qui tous les jours prend des lièvres et des oiseaux, fournit plus aisément et plus- abondamment la subsistance né- H i ' i, -Oiiêi**'*'" >'î: "^^ ^- ^-^^'y.-wi-^S^: i- n,T(^'' JB^B^" ' ..<.juvent au dé- ^le commun , des lièvres et s aisément et bsistance né- #f. '\^té^ .■.J»^*!a#^ )* Tt[f Su. \ JfféH've (M- ""Xe /TMt'n Jaiy> • i.Lï'. «AI.ni'^ZARn. a.I.'OlU'ILMK ou MCfLKDE MKR. -■T»^*^" :-'^^ '^■-rs^s^-.-'^^... ^X \m.L V ■î/l'» ♦••V*, ,.«i| ■*,-! ■*• •^'' Jtf S- . */ #' . *. »♦ ^'i;- "A .j ». A ,.^/ • S'-" ..'îftsJ 1^ '■a, i: .-ii t' » ' -.H *i- ', :X^■■ ■ t ■f{: fcrtWi. . .-3 fl r] i .*.* ■r î??- 4 ^'5; . V 4.i ►^Tias*- î.\ >/ î. '.SKI BU FAUCOW. Si^ cessaire à ses petits. On a aussi remar- qué I sur- tout dans l'espèce des pygar» gués qui fréquentent de près les lieux habitéS) qu'ils ne chassent que pendant quelques heures dans le milieu du jour^ et qu'ils se reposent le matin^ le soir et la nuit ; au lieu que l'aigle commua {aquila valeria)est en effet plus valeu« reux 9 plus diligent et plus infatigable* • « i ' < < • . . • . . " LE BALBUZARD. ri'.i «ïi^'' ir.v'S' ■ f t ' L E balbuzard est l'oiseau que nos nomenclateurs appellent aigle demer^ et que nous appelons en Bourgogne craupêcherotf mot qui signifie corbeau» pêcheur, Crau ou craw est le cri du corbeau; c'est aussi son nom dans queU ques langues y et particulièrement en anglais 9 et ce mot est resté en Bour- gogne parmi les paysans, comme quan- tité d^autres termes anglais que j'ai remarques dans leur patois , qui ne peuvent venir que du séjour des An glait 88 HISTOIRE NATURELLE "dans cette province^ sous les règnes de Charles v , Charles yi , etc. Gessner ^ qui le premier a dit que cet oiseau étoit appelé crospescherot par les Bourgui- gnons ^ a mal écrit ce nom faute d'en- tendre le jargon de Bourgogne; le vrai mot est crau et non pas cros ; et là prononciation n'est ni cros ni crau ^ mais craw ^ ou simplement crâ ^ avec un â fort ouvjrt. A tout considérer) on doit dire que cet oiseau n'est pas un aigle, quoiqu'il ressemble plus aux aig\es qu'aux autres oiseaux de proie. D'abord il est bien plus petit; il n'a ni le port , ni la fi- gure , ni le vol de l'aigle. Ses habitudes naturelles sont aussi très-différentes ^ ainsi que ses appétits, ne vivant guère que de poisson qu'il prend dans l'eau, -même à quelques pieds de profondeur \ et ce qui prouve que le poisson est en effet sa nourriture la plus ordinairi) , c'est que sa chair en a Une très-forta làdeur. J'ai tu quelquefois cet oiseau •--»»« .M»* DU FAUCON. 89 demeurer pendant plus d'une heure perché sur un arbre à portée d'un étang I jusqu'à ce qu'il aperçût un gros poisson sur lequel il pût fondre et l'emporter ensuite dans ses serres. Il a les jambes nues et ordinairement de couleur bleuâtre ; cependant il y en a quelques-uns qui ont les jambes et les pieds jaunâtres ) let> ongles noirs^ très-grands et très -aigus , les pieds et }es doigts si roides ^ qu'on ne peut les flécher ; le ventre tout blanc ^ la queue large et la tête grosse et épaisse. Il dif- fère donc des aigles , en ce qu'il a les pieds et le bas des jambes de derrière dégarnis de plumes , et que l'ongle de derrière est le plus court, tandis qu6 dans les aigles cet ongle de derrière est le plus long de tous ^ il diffère «encore en ce qu'il a le bec plus noir que les ai- gles , et que les pieds , les doigts et la ])eau qui recouvre la base du bec, sont ordinairement bleus, au lieu que dans les aigles toutes ces parties sont jaunes». pO HISTOIRE NATURELLE Au reste , il n'a pas des demi- mem- branes entre les doigts du piedgauche^ comme le dit M. Lînnaeus ; car les doigts des deux pieds sont également séparés et dénués de membranes. C'est une erreur populaire que cet oiseau nage avec un pied j tandis qu'il prend le poisson avec l'autre; et c'est cette erreur populaire qui a produit la mé- prise de M. Linnœus. Auparavant ^ M. Klein a dit la même chose de l'or- fraie ou grand aigle de mer, et il s'est également trompé ; car ni l'un ni l'au* tre de ces oiseaux n'a de membranes entre aucun doigt du pied gauche. La source commune de ces erreurs est dans Albert le grand , qui a écrit que cet oiseau avoit l'un des pieds pareil à celui d'un épervier, et l'autre sembla- ble à celui d'une oie , ce qui est non- seulement faux , mais absurde et con- tre toute analogie ; en sorte qu'on ne peut qu'être étonné de voir que Gess- ner | Aldrovande , Klein et Linnœus j **— «."^t^ DU FAUCON. pi au lieu de s'élever contre cette faus- seté , Payent accréditée j et qu'Aldro- vande nous dise froidement que cela n'est pas contre toute vraisemblance y puisque je sais , ajoute-t-il très-posi« tivement, qu'il y a des poules d'eau moitié palmipèdes et moitié fissipèdes ; ce qui est encore un autre fait tout aussi faux que le premier. . Au reste, je ne suis pas surpris qu'A- ristote ait appelé cet oiseau haliœtos , ,aigle de mer ; mais je suis encore éton^ né que tous les naturalistes anciens et modernes ayent copié cette dénomina- tion sans scrupule, et , j'ose dire, sans réflexion : car Vhaliœtus ou balbuzard . ne fréquente pas de préférence les côtes de la mer; on le trouve plus souvent dans les terres méditerranées voisines des rivières, des étangs et des autres #aux douces ; il est peut-être plus com- mun en Bourgogne , qui est au centre de la France , que sur aucune de nos x6tes maritimes. Comme la Grèce es.t i 0 \ ^a HISTOIRE Î^ATURELLE un pays où il n'y a pas beaucoup dVan^c douces , et que les tçrres en sont tra*^ versées et environnées par k mer à d'asses petites distaitces, Aristote A observé dans son pays que ces oiseaux pécheurs chérchoient leur proie sur les rivages de la mer, et par Cette raison il les a nommés aigles de mer : mais s^it eût habité le milieu de la France oU ^e TAllemagne, la Suisse et les autres pays éloignés de la mer où ils sont très- communs , il les eût plutôt appelés aigles des eauacdùuces .Je fais cette re- tnarque , afin de faire sentir que j'ai eu d'autant plus ^9 raison de ne pas adop^ ter cette dénomination ûigh de mer ^ etd'y substituer le nom spécifique bal^ buzard^ qui empêchera qu'on ne le con- fonde avec les aigles. Aristote aissuvo que cet oiseau a la vue très-perçante; -il ft]^rce, dit- il, ses petits à regarder te soleil , et il tue ceux dont les yeux ne peuvent en supporter l'éielat ; ce fait>, . par une barbe de plumes qui pend sous le men- ton f Ce qui lui a fait donner le nom d'aigle barbu. L'orfraie se tientvolon- tiers près des bords de la mer^ et asses couvent dans le milieu des terres à por- tée des lacs f des étangs et des rivières poissonneuses ^ il n'enlève que le plus gro& poisfion ) mais cela n'empêche pas qu'il ne prenne du gibier f et comme il est très-grand et très-fort, il ravit et emporte aisément les oies et les lié vres^ et même les agneaux et les chevreaux. Aristote assure que non - seulement Porfraie femelle soigne ses petits avec ïïUw. DU FAUCOir. pl^ la plus grande afi'ection| mais que même elle en prend pour iee petits aiglons cjui ont été chassés par leurs père et nièrei et qu'elle les nourrit comme y ils lui appartenoicnt. Je ne trouve pas que cefait| qui est assez singulier, et qui a été répété par tous les natura~ listes, ait été vérifié par aucun; et ce qui iu*en feroit douter, c'est que cet oiseau ne pond que deux œufs, et n'é- lève ordinairement qu'un petit, et que par conséquent on doit présumer qu'il se trouveroit très^embarrassé s'ilavoit à soigner et nourrir une nombreuse fa- mille : cependant il n'y a guère de faits dans l'histoire des animaux d'Aristote qui pe soient vrais , ou du moins qui n'ayent pn fondement de vérité; j'en ai vérifié moi-môme plusieurs qui me paroissoient aussi susceptibles, que ce- lui-ci ; et c'est ce qui me porte à re- : coipuander à ceux qui se trouveront À portée d'observer cet oi$eft\iy de tâ- cher de^'asdurerdfu virai ou du faux de >■■■ :| ,1 /-?".>W. ^^..«.^r***^ .<*■, -■J ■r"" ',:>':^v l * , 98 iriSTOIRE VATUBEtt.E ce fait. La preuve, sans aller chercher plus loin, qu*Aristote voyoit bien et disoitvraipresqu^entoutyC^est un autre fait qui d'abord parolt encore plus ex- . traordinairo, et qui domanduit égale- ment à être constaté. L'orfraie^ dit-il^ a la vue fcible, les yeux ié^és et obs- curcis par une espèce de nuage x en conséquence, il parott que c'est la prin- cipale raison qui a déterminé Aristot() à séparer Porfraie des aigles, et à le mettre avec la chouette et les autres oiseaux qui ne voient pas pendant io jour : à juger de ce fait par les résul- tats, on le croiroit non-seulement sus- pect, mais faux; car tous ceux qui ont observé les allures de l'orfraie , ont bien remarqué qu'il yoyoit assez pen- dant la nuit pour prendre du gibier et même du poisson , mais ils ne se sont pas aperçus qu'il eût la vue foible, ni qu'il vit mal pendant le jour : au contraire, il vise d'assez loin le pois- son sur lequel il veut fondre : il pour» -X ' >r «•«^•vïç^*^ Ifi,] ■•■A^:■^r^ ...V<:^. nu PAucoN. 95^ suit vivement les oiieaux dont il ireut faire sa proie ; et quoiquUl vole moins vite que les aigles , c^est plutât parce qii^il a les ailes plus courtes que le» yeux plus foiblcs : cependant le res- pect qu'on doit à Tautorité du grand philosophe que je viens de citer, a en- gagé le célèbre Aldrovande à exami- ner scrupuleusement les yeux de Tor- fàaie; et il a reconnu que Pouverture de la pupille | qui d'ordinaire n'est re- couverte que parla cornée , i'étoit en- core dans cet oiseau par une membrane extrêmement mince , et qui forme en effet l'apparence d'une petite taie sur le milieu de l'ouverture de la pupille; il a de plus observé que l'inconvénient de cette conformation paroit être com« pensé par la transparence parfaite de la partie circulaire qui environne la pu- pille j laquelle partie dans les autres oiseaux est opaque et de couleur obs- cure.^ Ainsi , l'observation d'Aristote est bonne, en ce qu'il a très-bien re- s T. s i )) II % » ■• A 1 *1 i, » iOO HISTOIRE ITATU&BLLK marqué que roritaie avoit les y6ux couverts d'un petit nuage ^ maU il ne fiWsuit pas récessairetnent qu'elle voie beaucoup moins que les autres j puisque la iumiôre peut passer aisé- ment et abondamment par le petit cercle parfaitement transparent qui environne la pupille. Il doit seulement résulter de cette conformation | que cet oiseau porte sur le milieu de tou9 les objets qu'il regarde y une tache ou un petit nuage obscur ^ et qu'il voit mieux de côté que de face s cependant y comme je viens de le dire ^ on ne s'aper- çoit pas par le i- îuultat de ses actions qu'il voie plus mal que les autres oi- seaux : il est vrai qu'il né s'élève pas à beaucoup près à la hauteur de l'aigle , qu'il n'a pas non plus le vol aussi ra- pide 9 qu'il ne vise ni ne poursuit sa proie d'aussi loin : ainsi il est proba- ble qu'il n'a pas la vue aussi nc;'.c ni Aussi |)érçantJe que lés aiglst ' • ':iir il. est sûr en même lem^ps qu'il iie l'a i -'■ • '» •,,,,> ,tt* .'" ■ DU F A U C O W. loi paSf comme les chouettes ^ offusquéa pendant le jour y puistjuM cherche et ravit sa proie aussi bien le jour que la nuit j et principalement le matin et lo ^n'iK : d'ailleurs y «n comparant cette cuiàiormation de Toeil de Torfraie avec celle des yeux de la chouette ou des autres oiseaux de nuit^ on verra qu'elle n'est pas la même , et que les résultats doivent en être diffërens. Ces oiseaux ne voient mal ou point du tout pen- dant le jour I que parce que leurs yeux sont trop sensibles, et qu'il ne leur faut qu'une très-petite quantité de lumière pour bien voir : leur pupille €8t parfaitement ouverte ^ et n'a pas la membrane ou petite taie qui se trouve dans l'œil de rorfiaie. La pu- pille I dans tous les oiseaux de nuit, dans les chats et quelques autres qua- drupèdes qui voient dans l'obscurité y est ronde et d'un grand diamètre lors- ([qu'elle ne reçoit l'impression que d'une lumière foibie comme celle du crépus* ÏS U *■■ -f, 4 t .• ^ - ••- ••» ..f ^ ' \ 102 histoihe naturelle cule; elle devient au contraire perpen- diculairement longue dans les chats, et reste ronde , en se rétrécissant con- centriquementdans les oiseaux de nui t, dès que l'œil est frappé d'une forte lumière; cette contraction prouve évidemment que ces animaux ne voient mal que parce qu'ils voient trop bien y puisqu'il ne leur faut qu'une trèS'petite quantité de lumière; au lieu que les autres ont besoin de tout l'éclat du jour y et voient d'autant mieux, qu'il y a plus de lumière :è plus forte raison l'orfraie , avec sa taie sur la pupille 9 auroit besoin de plus de lumière qu'aucun autre s'il n'y avoît pas de compensation à ce défaut : mais ce qui excuse entièrement Aristotc d'avoir placé cet oiseau avec les oi- seaux de nuit, c'est qu'en effet il pê- che et chasse la nuit comme le jour. Il voit plus mal que l'aigle à la grande lumière, il voit peut«étre aussi plus mal que la chouette dans l'obscurité; ^«;l DU F A U CO N. lo3 mais il tire plus de parti , plus de pro- duit que Pun ou Pautre de cette con- formation singulière de ses yeux qui ji^appartient qu^à lui , et qui est aussi différente de celle des yeux des oiseaux de nuit que des oiseaux de jour. Autant j'ai trouvé de vérité dans la plupart des faits rapportés par Aris- tote dans son histoire des animaux^ au- tant il m'a paru d'erreurs de fait dans son Traité de Mirahilihus ^ souvent même on y trouve énoncés des faits absolument contraires à ceux qu'il rap- porte dans ses autres ouvrages, en sorte que je suis porté à croire que ce Traito de Mirahilihus n'est point de ce phi- losophe , et qu'on ne le lui auroit pas attribué si l'on se fût donné la peine d'en comparer les opinions, et sur- tout les faits avec ceux de son histoire des animaux. Pline , dont le fond de l'ouvrage sur l'Histoire Naturelle est en entier tiré d'Arîstote , n'a donné l^nt de faits équivoques ou faux qu» y II (\ ^,^£ / ' 1 ^ ; / r Il i ( •'! I ; à '■h ^ \ i t il' 1 •I lo4 HISTOIRE ITÂTURELLE parce qu'il les a indifféremmeiit puîsë» «ians les différens traités attribues à Aristote 9 et qu'il a réuni les opinions des auteurs subséquens, la plupart fon- clées sur des préjugés populaires : nous pouvons en donner un exemple sans sortir du sujet que nous traitons. L'on Toit qu' Aristote désigne et spécifie par* faitement l'espèce de Vhaltœtus ou bal- buzardy dans son histoire des animaux^ puisqu'il en fait la cinquième espèce de ses aigles^ à laquelle il donne des ca- ractères très*distinetifs ; et l'on trouve en même temps dans le Traité de Mira* hilihus^ que l'^a//a?/i/j n'est d'aucune espèce ^ ou plutôt ne fait pas une es- pèce; et Pline 9 amplifiant cette opi- nion y dit non-seulement que les balbu- zards {haliœti) n'ont point d'espèces, et qu'ils proviennent de mélanges des aigles de différentes espèces ^ mais en- core que ce quinatt des balbuzards y ne •ontpoîntdepetitsbalbuzardS)maisdes orfraies } desquelles orfraies naissent y 4-1 / io5 DU PAUCON". dit-il ) c^e^ petits vautours , lesquels ^ ajoute - 1 - il encore , produisent des grands vautours qui n'ont plus la fa» cuite d"* engendrer* Que de faits in- croyables sont compris dans ce pas- sage I que de choses absurdes et contre toute analogie ! car en étendant autant qu'il eti permis ou possible y les limi- tes des variations de la nature , et en donnant à ce passage l'explication la moins défavorable; supposons pour un instant que les balbuzards ne soient ^ en effet , que des métis provenans de l^union de deux différentes espèces d'aigles , ils seront féconds comme le sont les métis de quelques autres oi- seaux , et produiront entr'eux de se- conds métis qui pourront remonter à l'espèce de l'orfraie, si le premier mé- lange a été de l'orfraie avec un autre aigle; jusques là, les lois de la nature ne se trouvent pas entièrement violées : mais dire ensuite que de ces balbuzards devenus orfraies , il provient de petits Oiseaux. I. lo i H tort iiiNToinii. NhTw nv.i.t,tf, tAiitoiirN qui on prmliiiiKint do ff/Anrl«| frfN(|iialNfie|)t croyaltloH h (l il V A i; c; o »r. lor I I Nous nouiriivi} {Mtriiciiliijrt;ffi(;»l tri;i« ftMiin'iM quoLi» iiiAio bdlbuxurH produis uvcc MU (uinolif) du» |)oiitt dombliibluMÀ Jui| t5t(|iitjiii lo* Ijiiibuzitnli» pioddÎAQnt rtirfrttî». Il (111 doroit do Puiiiuti du Ijulbuiiiird ujjl^U av<»(; l'ori'rtiio (oiiudli^y i;oinm« do cullo du bouc uvfU' lu brcbi^} il en rcWulU) un Af^uuau « pure» ijuf^ lit lirobin domitiv dmi» lu géiii^ittUoti j «t il ninultoruit àa Puutr«) luélungo une otilruitt I piircD qu*«fi g4nériil co inml\&n iianidlbi qui duiiiineiilf (;L que d'ordi* fiair« lei inétii ou muleU i^condiiy rc- timntont ù Pevpèce du lu môrc y ot quo inâiiie litii vimU miiicU, c^OMt-à-din; le*» métU in(«jcoiid0) repri^MCfitintl (du/»rc%- pècfidc liiiîeniellu quo o»Uc du mâle* C(} qui rend croyable cotto poftbihi- littj du mélangent du produit du bal- buzard et du Poriraie, cV'bt U conlor* uiitfSdes nppûtil», du nuturel| clnujnio iU» lu iiguru de ce» oiseaux ^ car, quoi- ^^r^-^«»4- ,'4t,,'t7'.^ - % «».< I 108 HISTOIRE NATURELLE <]u'ils diffèrent beaucoup par la gran- deur, l'orfraie étant de près d'une moitié plus grosse que le balbuzard ^ ils se ressemblent assez par les pro- portions ; ayant tous deux les ailes et les jambes courtes , en comparaison de la longueur du corps j le bas des jambes et les pieds dénués de plumes: tous deux ont le vol moins élevé 9 moins rapide que les aigles ; tous deux pèchent beaucoup plus qu'ils ne chassent , et ne se tiennent que dans les lieux voisins des étangs et des eaux abondantes en poisson t tous deux sont assez communs en France et dans les autres pays tempérés ; mais à la vérité l'orfraie, comme plus grande, ne pond que deux œufs; et le balbuzard en pro- duit quatre. Celui-ci a la peau qui re« couvre la base du bec et les pieds or- dinairement bleus ; au lieu que dans l'orfraie, cette peau de la base du bec et les écailles du bas des jambes et des pieds, sont ordinairement d'ui^ a gran- > d'une 'uzardy îs pro- ailes et iraison >as des lûmes: éleyë , I tous l'ils ne e dans 8 eaux IX sont B8 les Térité pond mpro- ire* s or- dans 1 bec 93 et DIT FAUCOV. 109 jaune vif et foncé. IL y a aussi quelque diversité dans la distribution des cou- leurs sur le plumage ; mais toutes ces petites différences n'empêchent pas que ces oiseaux ne soient d'espèce as- sez voisines pour pouvoir se mêler; et des raisons d'analogie me persuadent que le mélange est fécond , et que le balbuzard mâle produit avec l'orfraie femelle des orfraies; mais que la fe- melle balbuzard avec l'orfraie mâle produit des balbuzards, et que ces bâ- tards, soit orfraies, soit balbuzards, tenant presque tout de la nature de Ipurs mères, ne conservent que quel- ques caractères de celle de leurs pères, par lesquels caractères ils différent des orfraies ou balbuzards légitimes. Par exemple , on trouve quelquefois des balbuzards à pieds jaunes et des or- fraies à pieds bleus, quoique commu- nément le balbuzard les ait bleus et l'orfraie les ait {aunes. Cette variation de couleur peut provenir du mélange 4', «• ): ' 110 HISTOIRE NATURELLE de ces deux espèces : de même on trouve des balbuzards qui sont beau* coup plus grands et plus gros que les autres; et en même temps on voit des orfraies beaucoup moins grandes que les autres, et dont \g petitesse ne peut être attribuée ni au sexe ni à l'âge , et ne peut dès-lors provenir que du mé- lange d'une plus petite espèce y c'est- à-dire du baibusard avec Porfraie. Oïnime ce t oiseau est des plus grands , «fue par cette raison il produit peu 9 qu'il ne pond que deux œufs une £Qi6 par an y et que souvent il n'élève qu'un petit, l'espèce n'en est nombreuse nulle part, mais elle est assez répandue : on la trouve presque par-tout en ]£uf ope , et il paroîtmême qu'elle est commune aux deux continens, et que ces oiseaux fréquentent les lacs de l'Amérique sep- tentrionale. 2^. ELLE le même on i sont beau«> gros que les on voit des Grandes que ïsse ne peut li à i'âge , et cjue du mé- 3èce y c'est- >rfraie« ilus grands y itpeuyqu^il ibis par an y u'un petit, nulle part) lue : on la n ]£uf ope y t commune ;es oiseaux srique sep- as» v<^ '•' xliK JKAN T.K nii ANC . ci . T.K Mil AK ■f« > i' -'I*'. rn t .Mi '\ n fui !? , >«■ .^ l,^ÏMi»J •V il r Mm ;♦*: «: M. i f l.: A-^ « < ■ ;^ l -'^i i5» .i^: -t: »-.r»H '{ ir'*' fr- . î }'s -v ■'•• >• i: »♦.. u ♦•• t. èti ' » .tUv ^,,H !• '*«Cfc«H V >{ ' «,u ) .J )J ' 1^' '< ■;> r^^' i .tt .^i'r? . a -..^ï W-t'..l ' î , }■. aiTf. ri. , ik.tmf'si' Il t , 1.^ ■>*■ :-ii i ."S^ M 'i\^i ■■ï^U ?i'f' -i ^ t.»-u «.ej>i ,♦ f ■ ■■ i' t- f î * ♦ i 'Iti- •^^.^'if '. >■ I Jvj r 'y^iJ, !'.!5 »..'.-ii;*? qiT r ' » ^ • 'M''^ •j'6' ' ,r , : îy"'»4»î', v-^j -1" *,ji ^^,4 , i 1?» # #Î^Vl;r ^S: t%.. ■^fjktt I "■ \ ■^unu u rj . ' .■ ;^^»^, >♦« ^- *•»»(... .. «•Éi-- i» -,<.", -4-. ■.,, , -s H. ■■**>' ^wééh ■ n. ■ -Ij ' .ît'i: î* ■ m^^^:!:'-*'^'^^ 'î . ';■■ ■(^1, ■•».».* I» < 'M ■.■■■' î V : ■ : ' ■' ■ u (.», ! f^- ^ ■. •. r '/ '"'*«»»k4»*.. ( ••( I V.- •.# • r '■/ D V FAUCON. 111 LE JE AN-LE-BL AN C. JT^Ai eu cet oiseau vivt^nt^ et je l'ai Tait nourrir pendant quelque temps. Il 'A voit été pris jeune au mois d'août 11768, et il paroissoit au mois de jan- vier 1769 avoir acquis toutes ses di- mensions. Sa longueur depuis le bout du bec jusqu'à Textrémité de la queue étoit de deux pieds, et jusqu'au bout des ongles d'un pied huit pouces; le bec, depuis le crochet jusqu'au coin à9 l'ouverture, avoit dix -sept lignes de longueur; la queue ëtoit longue de dix pouces; il avoit cinq pieds un pouce de vol ou d'envergure; ses ailes, lors- qu'elles étoient pliées, s'étendoient un peu au-delà de l'extrémité de la queue; la tête , le dessus du cou , le dos et le croupion, étoient d'un brun cendré. Toutes les plumes qui recouvrent ces parties étoient néanmoins blanches à leur origine , mais brunes dans tout le reste de leur étendue; en sorte que le j 1 ii. i^ > i \ lia HISTOIRE NATURELLE brun recouYroit le blanc , de manière qu'on ne l'apercevoit qu'en relevant les plumes : la gorge , la poitrine ^ le ventre et les côtes étoient blancs, va- riés de taches longues , et de couleur d'un brun-roux ; il y avoit des bandes transversales plus brunes sur la queue; la membrane qui couvre la base du bec est d'un bleu sale; c'est là que sont placées les narines* L'iris des yeux est d'un beau jaune - citron ou de couleur de topaze d'orient; les pieds étoient couleur de chair livide, et terne dans sa jeunesse, et sont devenus jaunes, ainsi que la membrane du bec, en avan- çant en âge. L'intervalle entre les écailles qui recouvrent la peau des jam- bes paroissoit rougeâtre ; ensorte que l'apparence du tout, vu de loin , sem- bloit être jaune, même dans le premier âge. Cet oiseau pesoit trois livres sept onces après avoir mangé, et trois livres quatre onces lorsqu'il étoit à jeun. JiC Jean - le - blanc s'éloigne encore if ■*.>- i,'k^\'. DU FAUCON. Il5 plus des aigles que tous les précédenS| et il n'a de rapport au pygargue que par ses jambes dénuées de plumes, et par la blancheur de celles du croupion et de la queue ^ mais il a le corps tout autrement proportionné , et beaucoup plus gros relativement à la grandeur ^ que ne l'est celui de l'aigle ou du py- gargue : il n'a, comme je l'ai dit^ que deux pieds de longueur depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité des pieds y et cinq pieds d'envergure, mais avec un diamètre de corps presqu'aussi grand que celui de l'aigle commun y qui a plus de deux pieds et demi de longueur , et plus de sept pieds de vol. Par ces proportions , le iean>le*blanc se rapproche du balbuzard , qui a les ailes courtes à proportion du corps : mais il n'a pas , comme celui-ci , les pieds bleus ; il a aussi les jambes bien plus menues, et plus longues à pro- portion qu'aucun des aigles. Ainsi quoiqu'il paroisse tenir quelque chose Il4 HISTOIRE NATURELLE des aigles , du pygargue et du balbu- zard 9 il n'est pas moins d'une espèce particulière , et très - différente des uns et des autres. Il tient aussi de la buse pour la disposition des couleurs du plumage y et par un caractère qui m^a souvent frappé ; c'est que dans certaines attitudes ^ et sur-tout vu de face, il ressembloit à l'aigle; et que vu dje côté et dans d'autres attitudes j il ressembloit à la buse. Cette même re* marque a^té faite par mon dessinateur et par quelques aulres personnes ; et il est singulier que cette ambiguité de figure réponde à l'ambiguïté de son na* turel y qui tient en jffet de celui de l'aigle et de celui de la buse. £n sorte qu'on doit à certains égards regarder le Jean* le -blanc comme formant la nuance intermédiaire entre ces deux genres d'oiseaux» . ' il m'a paru que cet oiseau voyoit très-clair pendant le jour , et ne crai- gnoit pas la plus forte lumière ^ car il ^t^*>- -4 .V- / »•■» .-^ f..:.^ îi V FAUCOK. Il5 tournoit volontiers les yeux du c6té du plus grand jour, et même vis-à-vis le soleil : il couroit assez vhe lorsqu'on Peffrayoit , et s'aidoit de ses ailes en courant 5 quand on le gardoit dans la chambre, il cherchoit à s'approcher du feu y mais cependant le froid ne lui étoit pas absolument contraire , parce qu'on l'afaitcoucher pendant plusieurs nuits à l'air, dans un temps de gelée y •ans qu'il en ait paru incommodé. On le nourrissoit avec de la viande crue et saignan*^ ^ mais en le faisant jeû- ner, il mangeoit aussi de la viande cuite I ildéchirott avec son bec la chair qu'on lui présentoit, et il en avaloU d'assez gros morceaux ; il ne buvoft jamais quand on étoit auprès de lui , ni même tant qu'il apercevoit quel** qu'un ^ mars en se âiettant dans un lieu couvert, on l'a Vu boire, et pren^ dre pour cela plus de précaution qu'un acte aussi simple ne paroit en exiger» On lai86(»it à sa portée un vase rempli II ll6 HISTOIKE NATURELLE d'eau : il commençoit par regarder dd tous côtés fixement et long - temps conime pour s'assurer s'il étoit seul ; ensuite il s'approclioit du vase et re- gardoit encore autour de lui; enfin j après bien des hésitations, il plongeoit son bec jusqu'aux yeux et à plusieurs reprises dans l'eau» Il y a apparence que les autres oiseaux de proie se ca- chent de même pour boire. Cela vient vraisemblablement de ce que ces oi- seaux ne peuvent prendre de liquide qu'en enfonçant leur tête jusqu'au- delà de l'ouverture du bec y et jus- qu'aux yeux , ce qu'ils ne font jamais tant qu'ils ont quelque raison de crain- te : cependant , le jean - le - blanc ne montroit de défiance que sur cela seuly car pour tout le reste, il paroissoit in- différent et môme assez stupide. Il n'étoit point méchant , et se laissoit toucher sans s'irriter ; il avoit même une petite expression de contente- ment j co co } lorsqu'on lui don- J^si*— f ^j"*^- ■^■fMjtr-"*''^'^'' ,/v" DU FAUCON. 117 noit à manger ; mais il n'a pas paru s'attacher à personne de préférence. Il devient gros en automne , et prend en tout temps plus de chair et d^em- bonpoint que la plupart des autres oi- seaux de proie. Il est très-commun en France , et $ comme le dit Belon j il n'y a guère de villageois qui ne le connoissent^ et ne le redoutent pour leurs poules. Ce sont eux qui lui ont donné le nom de feari' /e-blanc, parce qu'il est en effet remar* quable par la blancheur du ventre, du dessous des ailes j du croupion et de la queue. Il est cependant vrai qu'il n'y a que le mâle qui porte évidera-^ ment ces caractères ; car la femelle est presque toute grise, et n'a que du blanc sale sur les plumes du croupion ; elle est , comme dans les autres oiseaux de proie , plus grande, plus grosse et plus pesante que le mule : elle fait son nid presqu'à terre , dans les terrains cou- verts de bruyères , de fougère , de ge- Oiseaux. I. n WX*'^ <\ â If ll8 HISTOIHÊ NAtUïlELLE net et de joncs ; quelquefois aussi sur des sapins et sur d^autres arbres élevés. Elle pond ordinairement trois OBufs y qui sont d'un gris tirant sur Tardoise : l^e mâle pourvoit abondamment à sa subsistance pendant tout le temps de rinQiubation,etmême pendant le temps qu'elle soigne et élève ses petits. Il fréquente de près les lieux habités ^ et sur^tout les hameaux et les fermes ; il saisit et enlève les poules , les jeunes dindons, les canards privés; et lorsque la volaille lui manque, il prend des lapereaux, c]es perdrix , des cailles et d'autres moindres oiseaux : il ne dé« daigne pas même les mulots et les lé- 2ards. Comme ces oiseaux, et sur-tout la femelle , ont les ailes courtes et le corps gros , leur vol est pesant ^ et ils tie s'élèvent jamais à une grande hau- teur : on les voit toujours voler bas ^ et saisir leur proie plutôt à terre qu© dans l'air. Leur cri est une espèce de sifflement aigu qu'ils ne font entendre V I '*»H^'l>^v iSSr 'T ^ '-• ¥f«- bu FAUCON. 11^ que rarement. Ils ne chassent guère que le matin et le soir ^ et ils se re* posent dans le milieu du jour. On pourroit croire qu'il y a variété dans cette espèce , car Belon donne la description d'un ;:,acond oiseau a qui est , dit-il j encore une autre espèce d'oiseau saint-martin , semblablement nommé blanche queue, Ae même espèce que le susdit jean-le-blanc^ et qui res- semble au milan royal de si près, qu'on nV trouveroit aucune différencei si ce îi'étoit qu'il est plus petit et plus blanc dessous le ventre, et ayant les plumes qui touchent le croupion et la queue , tant dessus que dessous , de couleur blanche ». Ces ressemblances , aux- quelles on doit en ajouter encore une plus essentielle) qui est d'avoir les jam- bes longues, indiquent seulement que cette espèce e^t voisina de celle du Jean -le- blanc ; mais comme elle en diffère considérablement par la gran- deur et par d'autres caractères , on ne i«o ffmrotnn Murvtsr.tin ftttiir, pli» ilirn (|im vn iioit. unit vurlM fin |ii(iti-lr-bl(iM{; I fit IMMIM fivoiiN m- roiiiMi <|iin i:Vi«l In tiiAiiin oUf>iiii f|iifi iioN iiotiiniiclitltiurN mit Mppnlit U in- im/ffr r/tr«///-f/| iliii|ii(il iioni fnron» in«ifi« tloii (littiN lit Hiiiln Noii» Intiotn iPoUniiii Halnhmnrtin, pnrcfi f|u*îl no r«i»<3tiiblt en riitti nu ImiUr. ' ' Au roiittt I U |«iiit-ln-l)Utio qui o»t trAt - comniun «n l'rAirtcd , ««t tuffiin- tnoina iiiiPM riiris |Mir*trMiC fiillffiiri^ IMiUqu^Muruiti (InN nntiiriiliiiIflN frjt/tlin^ d* Aii^,t«lfirrti,(rAll(iin(ifi;un ntdii Nrml^ iiVii ont l'ait tnonlioii qu» (Pniirâ* lin* Ion I at c^eat pnr cetto rainon (pie fui cru dnvoir mMtendre nur le« l'ait» pur- ticuliort (I0 liiiitoire île cot oiieau» OISE A i; X t T n A N G E II H qui ont raitpoti tiur. seigles al ttalbuzaid», It léOtn%kv (le* granden Indnf dont M. Brisson a donnii une dnncription exncto nous lo nom d^^ aigle de Pondi' c/iéry» Mou» observeron» »eulcaient ';;^|«W-'1#»?':*^y--Mci à «ou liout|»ontl)lf! |ittrti(;i|)ery pour l^t r/Oul«ur« i'£8pagne* Il en est de même de l'oiseau des côtes occidentales de l'Afrique, dont M. £dwards nous a donné une très- bonne figure enluminée y avec une ex- cellente description sous le nom d^ea- gle croY/ned ( aigle hupé) qui me pa- roit être de la même espèce , ou d'une espèce très- voisine de celle-ci. La distance entre l'Afrique et le Brésil y qui n'est guère que de quatre cuuts lieues , n'est pas assez grande pour que des oiseaux de haut vol ï\& !( i?4 niSTOTRB VATURELLB puissent la parcourir ; et dès-lors il est très « possible que celui-ci se trouve également aux côtes du Brésil et sur les c6les occidentales de PAfiique ; et il suffit de comparer les caractères qui leur sont particuliers ^ et par lesquels ils se ressemblent , pour être persuadé qu'ils sont de la mOme espèce ; car tous deux ont des plumes en forme d'ai- grettes qu'ils redressent à volonté ; tous deux sont à-peu-près de la môme grandeur ; ils ont aussi tous deux le plumage varié j et marqueté dans les mêmes endroits ; l'iris des yeux d'un orangé vif, le bec noirâtre ; les jambes jusqu'aux pieds également couvertes de plumes marquetées de noir et de blanc ; les doigts jaunes et les ongles bruns ou noirs, et il n'y a de différence que dans la distribution et dans les teintes de couleur du plumage , ce qui ne peut être mis en comparaison avec toutes les ressemblances que nous ve- nons d'indiquer. Ainsi ; je crois être '''mmHM<0W0''^l^^^'''^ DU FAUCOIf. 125 bien fondé à regarder cet oiseau des côtes d^Afrique , comme étant de la même espèce que celui du Brés * en sorte que Paigle hupé du Brésil y Taigle d'Orénoque, Paigle du Pérou, et Paiglo hupé de Guinée , ne sont qu'une seule et même espèce d'oiseau, qui approche plus de notre aigle tacheté ou petit ai- gle d'Europe , que de tout autre. III. L'oiseau du Brésil, indiqué par Marcgrave sous le nom urubitinga , qui vraisemblablement est d'une es- pèce différente du précédent, puisqu'il porte un autre nom dans le même pays ; et en effet, il en diffère , i^. par la grandeur, étant le moitié plus petit j 29, par la couleur; celui-ci est d'un brun noirâtre , au lieu que l'autre est d'un beau gris ; 3^. parce qu'il n'a point de plumes droites sur la tête ; 4°. parce qu^il a le bas des jambes et des pieds nu comme le pygargue ; au lieu que le précédent a, comme l'aigle, les jambes couvertes jusqu'au talon. .. »r~.fa;,"- awe*t , — "•«• |i^',i.-.vp I rouge- f t aous Elu se 4d «ré ^es) la for- eon in- cour* àquei- ifi a de- ux ai^ % don- ption^ repré- elé le ui est DU F4LUC0-Pf< le ] ^7 i 1 f, '«?i « très-vraisemblablement celui qui nous est indiqué par Gatesby 80US le nom àe Jishinghawk^ é^jervier» pécheur de la Caroline : Il est, dit-il , de la grosseur d'un autour, avec le corps plus alongé : ses ailesjlorsqu'elles sont pliées , s'étendent un pen au-delà de l'extrémité dé la queue. Il a plus de cinq pieds de vol ou d'envergure ; il a l'iris des yeux jaune 5 la peau qui cou- vre la base du bec bleue , le bec noir, les pieds d'an bleu pâle, et les ongles noirs, et presque tous aussi longs leà uns que les autres : tout le dessus dn corps, des ailes et de la queue est d'un brun-foncé ; tout le dessous du corps, des ailes et de la queue est blanc î les plumes des jambes sont blanches , courtes et appliquées de très-près sur la peau, ce Le pêcheur, dit le P. du Ter- tre, est tout semblable au mansfeni y hormis qu'il a les plumes du ventre blanches, et celles du dessus de la tête noires j ses griffes sont un peu plus pe« 128 HISTOIRE TTATURBLLE tites. Ce pécheur est un vrai voleur de mer, qui n^en veut non plus aux ani^ maux de la terre qu'aux oiseaux de Pair y mais seulement aux poissons y qu'il épie de dessus une branche ou une pointe de roc; et les voyant à fleur d'eau ) il fond promptement dessus y les enlevant avec ses griffes j et les va manger sur un rocher : quoiqu'il ne fasse pas la guerre aux oiseaux | ils ne laissent pas de le poursuivre et de s'at- trouper, et de le becqueter jusqu^à ce qu'il change de quartier. Les enfans des Sauvages les élèvent étant petits ^ et s'en servent à la pèche par plaisir seulement , car ils ne rapportent ja- mais leur pêche ». Cette indication du P. du Tertre n'est ni assez précise ni assez détaillée pour qu'on puisse être assuré que l'oiseau dont il parle est le même que celui de Catesby,etnousne le disons que comme une présomption : mais ce qu'il y a ici de bien plus cer- tain , c'est que ce même oiseau d' Amé- kf^mÊS^-'iKt'' F A U C O S^. DU FAUCON. 12^ riquc y donné par Catesby , ressemble si fort à notre balbuzard d*£urope | qu'on pourroit croire avec fondement que c'est absolument le même , ou du moins une simple variété dans l'es- pèce du balbuzard; il est de la même grosseur, de la même forme, à très- peu-près de la même couleur, et il a ^ comme lui , l'habitude de pêcher et de se nourrir de poisson. Tous ces ca- rac* se réunissent pour n'en faire qu' w..^ seule et même espèce avec celle du balbuzard. VI. L'oiseau des iles Antilles, ap- pelé par nos voyageurs mansfenij et qu'ils ont regardé comme une espèce de petit aigle (nisus) :1e mansfeni^ dit le P. du Tertre, est un puissant oiseau de proie, qui en sa forme et en son plumage, a tant de ressemblance avec l'aigle, que la seule petitesse peut l'en distinguer, car il n'est guère plus gros qu'un faucon ; mais il a les griffes deux fois plus grandes et plus fortes ; quoi- Oiseaux. I. 19 / '/ I I i\'\ ii il' l3o HlStOIÏtE ÎTATUAELtfi qu^il soit si bien armé y il ne s'attaqud jamais qu^aux oiseaux qui n^ont point de défense , comme aux grives ^ alouet-» tes de mer, et tout au plus aux ramiers et tourterelles; il vit aussi de serpens 6t de petits lézards ; il se perche ordi- nairement sur les arbres les pius éle* vés : ses plumes sont si fortes et si ser- rées, que ii en le tirant on ne lepren^^ à rebours, le plomb n^a point de prise pour pénétrer; la rhair en est un peu pl'js noire,mais elle ne laisse pas d^étre excellente. Hist. des Antilles , t* II ^ puge 2^2. LE MILAN ET LES BUSES* Les milans et les buses, oiseaux Ignobles, immodes et lâches , ressem- blent aux vautours par le naturel et les mœurs : ceux-ci, malgré leur peu de générosité, tiennent par leur gran- deur et leur force l'un des premiers rangs parmi les oiseaux. Les milans et Icà busGS qui n'ont pas ce même avan- )i : i ■"-'1«»^-#B«?,fuïïCS*^-'Wr- i3i DU FAUCON. tage 9 et qui leur sont inférieurs en grandeur, y suppléent et les surpas» sent par le nombre: par-tout ils sont b'^aucoup plus communs , plus inco*n<^ modes que les vautours j ils fréquen-* tent plus souvent et de plus près les lieux habités ; ils font leur nid dans des endroits plus accessibles; ils restent rarement dans les déserts ; ils préfè« rent les plaines et les collines fertiles aux montagnes stériles; comme tout* proie leur est bonne, que toute nourri^* ture leur convient, et que plus la terre produit de végétaux, plus elle est en même temps peuplée d^'nsectes et rep* tiles , d'oiseaux et de petits animaux y ils établissent ordinairement leur do-^ micile au pied des montagnes , dans les terres les plus vivantes, les plus abondantes en gibier , en volaille, en poisson : sans être courageux , ils ne sont pas timides ; ils ont une sorte de stupidité féroce qui leur donne l'air de l'dudaco tranquille , et semble leur 1/ lï m \ n '\H s -à V \ f il! 1/ ti ^ i l32 HISTOTRE NATURELLE ôter la connoissance du danger ton les approche }On les tue bien plus aisément que les aigles ou les vautours ; détenus en captivité, ils sont encore moins sus- ceptibles d^éducation. De tout temps on les a proscrits , rayés de la liste des oiseaux nobles, et rejetés de Pécole de ia fauconnerie : de tout temps on a comparé Phomme grossièrement im- pudent au milan, et la femme triste- ment béte à la buse. Quoique ces oiseaux se ressemblent par le naturel , par la grandeur du corps ) par la forme du bec , et par plusieurs autres attributs, le milan est néanmoins aisé à distinguer non-seule- ment des buses, mais de tous les autres oiseaux de proie , par un seul carac- tère facile à saisir; il a la queue four* chue: les plumes du milieu étant beau- coup plus courtes que les autres ^ laissent paroître un intervalle qui s^a- perçoitde loin, et lui a fait impropre- ment donner le surnom ai aigle à queus k M. i "^f ■ ■' - .,a«*as5»^ v-,3«rtitÇ^P*-^llttp^MW-WW^Çti^ ir:onles aisément ; détenus Loins sus- ut temps liste des e Pécole emps on nent im- e triste- iemblent deur du 1 et par niian est -seule* autres carac* e four- it beau- Lutres y ui s'a- )ropre- I m ■'Çi DU FAUCON. l3J fourchue: il a aussi les ailes proportion- nellement plus longues que les buses et le vol bien plus aisé : aussi passe- t-il sa vie dans Pair; il ne se repose pres- que jamaiSf et parcourt chaque jour des espaces immenses ; et ce grand mouvement n^est point un exercice de chasse y ni de poursuite de proie , \\\ même de découverte , car il ne chasse pas ; mais il semble que le vol soit son état naturel ^ sa situation favorite i l'on ne peut s'empêcher d'admirer la manière dont il l'exécute ; ses ailes longue» et étroites paroissent immo- biles ; c'est la queue qui semble diriger toutes ses évolutions^ et elle agit sans cesse ; il s'élève sanseifort , il s'abaisse comme s'il gUssoitsur un plan inclinéf il semble plutôt nager que, voler; il pré- cipite sa course ; il la ralentit) s'arrête? et reste suspendu , ou fixé à la même place pendant des heures entières , san» qu'on puisse s'apercevoir d'aucun mou- vement dans ses ailes» || I / III s n S V : l34 HISTOIRE NATURELLE Il n'y a dans notre climat qu'uni seule espèce du milan que nos Français ont appelé milan royal ^ parce quM servoit aux plaisirs dos princes, qui lui faisoient donner la chasse et livrer combat par le faucon ou Pépervier. On voit en effet avec plaisir cet oiseau lâche 9 quoique doué de toutea^les fa-* cultes qui devroient lui donner du cou- rage y ne manquant ni d'armes , ni de force, ni de légèreté , refuser de com« battre, et fuir devant l'épervier beau- coup plus petit que l^i, toujours en tournoyant et s'élevant pour se cacher dans les nues , jusqu'à ce que celui-ci l'atteigne , le rabatte k coups d'ailes , de serres et de bec , et le ramène à terre moins blessé que battu , et plus vaincu par la peur que par la force de son ennemi. Le milan , dont le corps entier ne pèse guère que deux livres et demie, qui n'a aue seize^ ou dix-sept pouces de longueur } depuis le bout du bec. { Il DU PAUCOTT. l35 jusqu'à Pextrémité des pieds y a néàn-* moins près de cinq pieds de vol ou d'envergure : la peau nue qui couvre la base du bec est jaune , aussi bien que Piris des yeux et les pieds : le bec est de couleur de corne et noirâtre vers le bout, et les orgies sont noirs : sa vue est aussi perçante que son vol est rapide : il se tient so^Jivent à une si grande hauteur, qu^il échappe à nos yeux, et c'est de là qu'il vise et dé- couvre sa proie ou sa pâture , et se laisse tomber sur tout ce qu'il peut dévorer ou enlever sans résistance : il n'attaque que les plus petits animaux et les oiseaux les plus foibles; c'est sur- tout aux jeunes poussins qu'il en veut; mais la seule colère de la mère-poule suffit pour le repousser et l'éloigner, ce Les milans sont des animaux tout-à- fait lâches, m'écrit un de mes amis ; je les ai vu poursuivre à deux un oiseau de proie , pour lui dérober celle qu'il tenoit plutôt que de fondre sur lui, et ii f ! >. ^^^i \ ■ \ I . ,i ; lÉ |36 IIISTOIRB NATURELLE encore ne purent^ils y réussir. Les cor- beaux les insultent et les chassent ; ils sont aussi voraces , aussi gourmands que lâches : je les ai vu prendre à la superficie' de Peau de petits poissons morts e^ à demi- corrompus ; j^en ai vu emporter une longue couleuvre dans leurs serres, d'autres se poser sur des cadavres de chevLux et de bœui's s j'en ai vu fondre sur des tripailleb que des femmes lavoient le long d'un petit ruisseau , et les enlever presqu'à côté d'elles. Je m'avisai une fois de présen- ter à un jeune milan que des eufans nourrissoient dans la maison que j'ha- bitois I un assez gros pigeonneau , il l'avala tout entier avec les plumes ». Cette espèce de milan est commune en France, sur- tout dans le provinces de Franche-Comté , du Dauphijié , du Biigey, de l'Auvergne, et dans toutes les autres qui sont voisines des mon- tagnes. Ce ne sont pas des oiseaux dd passage, car ils font leur nid dans le - ^'tj.'^^^^^^^-^'^'ilV^^-h Les cor« >eat ; ils irniands dre à la loissons m ai vu re dans sur des f's : j'en [ue des n petit l'à côté [)résen- eiifans le j'ha- au I il kes ». imujie vinces lé, du ou tes mon- iix dd iiiâ le DU VAUCON". l3f pays, et Rétablissent dans des creux de rochers. Les auteurs delà zoologie britannique disent de même qu^ils ni- chent et Angleterre , et qu'ils y res- tent pendant toute l'année. La femeilo pond deux ou trois œufs, qui, commo ceux de tous les oiseaux carnassiers p sont plus ronds que les œufs de poule: ceux du milan sont blanchâtres, avec des taches d'un jaune sale. Quelques auteurs ont dit qu'il faisoit son nid dans les forêts sur de vieux chênes ou de vieux sapins : sans nier absolument 4e fait, nous pouvons assurer que c'est dans des trous de rochers qu'on les trouve communément. L'espèce paroit être répandue dans tout l'ancien continent, depuis la Suè- de jusqu'au Sénégal; mais je ne sais si elle se trouve aussi dans le nouveau ^ car les relations d'Amérique n'en font aucune mention : il y a seulement un oiseau qu'on dit être naturel auPérou^ et qu'on ne voit dans la Caroline qu'en l; t \ { \ l3B IIISTOTRK NATUTVRLLE ëlé, qui ressemble au milan 4 quelquet ëgard», et qui a > comme lui y U queue iourchue. M. CatetUy en a donné la description et la figure sous le nom CCépervier à queue d* hirondelle ,• et M. Brisson Ta appelé milan de laCa" roline. Je serois assez porté à croire ()ue c'est une espàco voisine de celle lie notre milaoi et qui U remplace dians le nouveau continent. Mais il y a une autre espèce encore plus voisine , et qui se trouve dans nos climats comme oiseaux de passage, que Vow a appelée le milan noir, Aris-* tote distingue cet oiseau du précédent, quMl appelle simplement milan , et il donne à celui-ci Pépithète de milan Etolien, parce que probablement il étoifc de son temps plus commun en JBtolie qu'ailleurs. Belonfaitaussi men- tion de ces deux milans*, mais il se trompe lorsqu'il dit que le premier , qui est le milan royal , est plus noir ijue le second) (^u'il appelle néanmoins^ r> U P A U C O N. i3(; Piîlan noir : ce n'est peut-être qu'une i'aute d'impression ; car il est Certain que le milan royal est moins noir quo L'autre. Au reste y aucun des natura- listes anciens et modernes n'a l'aie mention de la différence la plus appa^ rente entre ces deux oiseaux , et qui consiste en ce que le milan royal a la queue fourchue , et que le milan noif l'a égale ou presque égale dans toutd Ba largeur, ce qui néanmoins n'em pê- che pas que ces deux oiseaux ne soient d'espèce trùr. -voisine , puisqu'à l'ex- ception de cette l'orme de la queue il» 60 ressemblent par tous les autres ca- ractères 5 car le milan noir, quoiqu'un peu plus petit et plus noir que le milait royal , a néanmoins les couleurs du plumage distribuées de même, les ailes proportionnellement aussi étroites < ^i aussi longues, le bec de \ct même forme, les plumes aussi étroites et aussi jlon*- gée8,etleshabitudes naturelles entière- ment conformes k celles du milan rovaU \ Vl. >o^.W» ./ • I ,1 i ! l40 HISTOIRE NATURELLE Aldrovande dit que lesHoUandais ap- pellent ce milan kukenduff"} (^ue quoi- qu'il soit plus petit que le milan royal, il est néanmoins plus fort et plus agile. Schwenckfeld assure au contraire qu'il est plus foible et encore plus lâche , et qu'il ne chasse que les mulots , les sauterelles et les petits oiseaux qui sortent de leurs nids ; il ajoute que l'espèce en est très-commune en Alle- magne : cela peut être, mais nous som- mes certains qu'en France et en An- gleterre , elle est br-aucoup plus rare que celle du milan royal : celui-ci est un oiseau du pays , et qui y demeure toute l'année; l'autre au contraire est un oiseau de passage, qui quitte notre climat en automne pour se rendre dans des pays plus chauds. Belon a été té- moin oculaire de leur passage d'Europe en Egypte : ils s'attroupent et passent en files nombreuses sur le Pont*Euxin, en automne , et repassent dans le même ordre au commencement d'avril ; ■cwaipi^' ELLE >Uandais ap« r; que quoi- milan royal, t plus agile. Rtraire qu'il dIus lâche , mulots , les )iseaux qui ajoute que ne en Aile- s nous som- i et en An- p plus rare celui-ci est y demeure ontraire est quitte notre rendre dans on a été té- »e d'Europe t et passent ^ont'Ëuxin, it dans le ent d'avril ; / 4 ■MMMMWa r y. . n II 2\tQ . Jp> Jom .7. X. LA J\USE u LA SOUJVUSE.. — ^ ■l\ '■>■'», f It 1 I' f if •Il liJ 1 i^ '■: . vi«, IJ 1 n'v >. ^U- . l .•-.; r «-■ ll^SK î h \ r. î i.> *■• ' * »*ii% »J'ifi,*r'i^^ t c V #■^ ■ ; * ■■■■ ' * . ■ ^ î:t If! ' * IJ V V, i-^} i ■-{■ DU FAUCON. l4l ils restent pendant tout Thiver en Egypte, et sont si familiers, qu'ils vien- nent dans les villes et se tiennent sur les lenétres des maisons ; ils ont la vue et le vol si sûrs, qu'ils saisissent en l'air les morceaux de viande qu'on leur jette. LA BUSE. • .'v< j"Si-« ■ ^ ;"- '*l?fv,.•■ La buse est un oiseau assez com- mun, assez connu pour n'avoir pas be- soin d'une ample description ; elle n'a guère que quatre pieds et demi de vol^ sur vingt ou vingt-un pouces de lon- gueur de corps; sa queue n'a que huit pouces , et ses ailes , lorsqu'elles sont pliées , s'étendent un peu au-delà de son extrémité ; l'iris de ses yeux est d'un jaune pâle et presque blanchâtre } les pieds sont jaunes aussi bien que la membrane qui couvre la base du bec, et les ongles sont noi-^. Cet oiseau demeure pendant toute Oiseaux. I* i3 ^■'■f i lïil'tltM^rtiiiiiii . $fm--:rt^^ . 'M f 4t HlSTm«Er STA'TUAECtfi Vanités dans nos forêts ; il piirolt ùsse'^^ Stupic''^* , soi t dans l'état à^àam vf^ I iiciitéyr toit èûim eelui dé liberté j. il esh r*5r^r^ sédentaire et tiièm9 paresse j% ; il resto^ •ouveiit plusi^ur^ lieures» de suite per^» thé sur lo même arKre. Son ^lid e^l construit av^c de petites i^rasuchos, et garni en dedans de laine ou d'aiuros petits matériaux l^ers et mollets. La I- rîsfi pond deux ou trois œufs qui sont tiâiicbètres, tachetés de jaune; ell& élève et Soigne ses petits plus long- temps que les autres oiseaiix de proie ^ qui presque tous les chassent du nid avant qu'ils soient en état de se pour-^ foif aisément. M. Ray assure même que le màie de la buse nourrit et soigne ses petits lorsqu^on a tué la mère» Cet oiseau de rapine ne saisit pas sa proie au vol ^ il reste sur un arbre , \\n buisson ou une motte de terre ^ et de là se fette sur tout le petit gibier qui passe à sa portée. Il prend les leVreaux et les jeunes lapins y aussi bien que les 9)V V A IJ C t> TT. il reste ht per- iiid «fit ;hoSf et Fau L> c» lets. La ^uisont ne; elle is long- e proie y. eu nid pour-' même soigne ièrc» ^ jit pas sft |bre , 11» f et de lier qui Vreaiix que les 143 l^erclrix ^t les cailles ; il dévaste lee iitd« d'i la plupart des oiseaux ; il se illes. -ée lé- «lourrit ausst de grenoutUc;» , «arils^ de «er pens., de sauterelles , etc* lorsque le ^bier lui manque • : ; ' : .> Cette espèce est sujette à Tarierj au point que 81 Ton compare cinq pu six ituses ensemble., on en trouve ù peine -deux bien semblables. Il y en a de presque 1»laiiches, d'autres qui n'ont -que la tête blancbé, d'autres enfin qui eont mélangées différemment les unes "des auti>es de brun et de blanc : ces différences dépendent principalement ^de l'âge «it du eexe.9 c<^ ^^ 1^^ trouve Aortes dans notre climfit,»;^' M «i-: 'ii^i ( 0»' i r T 3L A BO N D R É E. CoMMB la bondrée diffère ^en d« la bu^e j elle n'en a été distinguée que par ceux qui les ont soigneusement comparées . Elles ont, à la vérité, beau- coiip.p'i'fi de cantctèxËs communs que I " /{' l44 HISTOIRB ITATUllELLB de caractères dii'fërens ; mais ces dîffë-^ ronces extérieures , jointes à celles de quelques habitudes naturelles, suffi* sent pour constituer deux espèces qui, quoique voisines, sont néanmoins dis* tinctes et séparées. La bondrée est aussi grosse que la buse, et pesé en- viron deux livres; elle a vingt-deuk pouces do longueur depuis le bout du bec jusqu^à celui de la queue , et dix- huit pouces jusqu'à celui des pieds $ ses ailes , lorsqu'elles sont pliées , s'é- tendent au-delà des trois quarts de la queue ; elle a quatre pieds deux pouces de vol ou d'envergure : son beo est un peu plus long que celui de la buse; la peau nue qui en couvre la base , est jaunç , ëpai$se et inégale ; les aûrines sont longues et courbées ; lorsqu'elle oùvreJe bec , cUé montre une bouche très-large, et de couleur jaune s l'iris des yeux est d'un beau jaune ; les jam- bes et les pieds sont de la même cou- leur | et les ongles qui ne sont pas fort li [les dr suffit }8 qui y ns dis* ée est i8é en- c-deux out dû et dix- pieds $ is , s'é- ts de la pouces est uii luse ^ la |se y est '.arines [u'elle che Pipis ps jam- e cou* Las fort »ou DU p A r c o TT. ' 145 crochus , sont forts ei!; noirâtres t le sommet de la této paroit large et ap- platt ; il est d'un gris cendré. On trouvo tine ample description de cet ois6àu dans l'ouvrage de M. Brisson et dans celui d'Albin t ce dernier auteur, aptes avoir décrit les parties extérieures de la bondréei dit qu'elle a les boyttux plus courts que la buse; et il ajoute qu'on a trouvé dans l'estomac d'une bondrée plusieurs chenilles vertes | comme aussi plusieurs chenilles com- munes et autres insectes;^ **'^'^*^'*'''> c Ces oiseaux y ainsi que les boises , composent leur nid avec des bûcliet- tes y et le tapissent de laiiie à l'inté- rieur, sur laquelle ils déposent leurs œufiS| qui sont d'une couleur cendrée et marquetée de petites taches brunes. Quelquefois ils occupent des nids étrangers; on en a trouvé dans un vieux nid de milan. Ils nourrissent leurs petits de chrysalides , et particu- lièreoient de celles des guêpes. On a i #Ta- *!«■• »fc.^Fïî^^ jfSjSK" l4^ histoihb vxTunELLC trouve des têtes et des morceaux d« ^u^y'!. djtis) un nid où il y «voit deux pjtïlus bondrées : elles sont ^ dans ce premier &gey couvertes d^un duvet blanc tacheté de noir; elles ont alors les pieds d^u'* \j.x»ikv ph}^j et la peau ^ui est sur la base du Iteo blanche. Oa a aussi trouvé dans i^estomac de ces «iseauxi qui est fort large ^ des gre- nouilles et des léaards entiers* La i'e-> snelle est dans cette espèce j oouime dans toutes celles des grands oiseaux de proie , plus grosse que le mâle ^ tt tous deux piètent et courent , jans s^aider de leurs ailes y aussi vite qt»e nos coqs de basse-cour. ^ Quoique Selon dise qu'il n'y a petit berger^ dans laLimagne d'Auvergne^ qui ne 5%ache connoltre la bondrée ^ et la prenûre pat engin avec des gre- «touilles, quelquefois aussi aux gluaux^ «t Souvent au Liret | il est cependant très-vrai qu'elle est aujourd'hui beau- coup plus r^ e en France que la buse * "* , >. VU^ . •«U.yfflrirÉÏ- SiÊtwf- ■ DU F A U C O H. l47 comaunu. Dans plut de vingt buses qu^on m*a apportées en différens temps •en Bourgogne ^ il ne s'est pas trouva Mt\ù seule tKMidrée^ et je ne sais de quelle province est venue celle que nous avons au cabinet du roi» M. Sa- Icrne dit que dans Le pays d'Orléans » «*est la buse ordinaire qu'on appelle hondrée; mais cela * ''empêche pas que ce ne soient habiles faucotmitrs nous ont as- surai la chose comme certaine; et en y regardant de près, nous avons en effet trouvé les mêmes proportions entre ia queue et les ailes <, la même distribu* tion dans les couleurs, la même iormo de cou , de têie et de Jsec , etc.... en sorte .que nous n'avons pu résister à leur avis i ce qui sur cela nous ren- (flroit plus difficiles , c'est que presque tous les naiuralisles ont donné à la soubuse un niAle tout différent], et qui est celui que nous avons appelé oiseau saint - martin ^ et ce n'est qu'après ;siille et mille comparaisons , que oous avons cru pouvoir nous déterminer avec fondement contre leur autorités. Nous observerons que la sonbi se se trouve en France , aussi bjen qu'en Angleterre 5 qu'elle a les j'ambes lon- gues et menues comme l'oiseau saint» martin ; qu'elle pond trois ou quatre ceufs rougeàtres dans des nids qu'elle Oiseaux. I. \\ \ i54 niSTOiRB irATunstLB construit sur des buissons ëpais; qu^en^ lin ces deux oiseaux , avec celui dont nous parlerons dans l'article suivant ^ •0U8 le nom de harpaye, semblent; for- mer un petit genre ù part , plus voisin de celui des milans et d«s buses ^ ^un «le celui des faucons. • - > l: : •a LA HARPAYE. ' H ARPATT. est un ancien nom gé- Siérique que l'on donnoit aux oiseaux du genre des busards ou busards de marais , et à quelques autres espèce» voisines , telles que la soubuse et l'oi- seau sttint-rnartin ^ qu'on appeloit har^ pcye^épervier : nous avons rendu ce nom spécifique , en l'appliquant à l'es- pèce dont il est ici question, à laquelle les fauconniers d'aujourd'hui donnent le nom de harpaye-rousseau. Nos no- ir«enclateurs l'ont nommé busard'roh.Xf et M. Frisch l'a appelé improprement vautour lanier moyen , comme il a de BU FAUCOlf. l5S m^me et tout aussi improprement np- ptilë le busnrd (le matata grand vau- tour ianier: nous avons pn'ifëré le nom 8im|)le de harpaye, parce qu^il esi cer* tain que cet oiseau n^est ni un vautour ni \\n busard. Il a les mêmes habi- tudes naturelles que les deux oiseaux dont nous avons parlé dans les deux articles précédens t il prend le poisson comme le jean • le ^ blanc , et le tire \ivant hors de Peau. Il paroit ^ dit M. Frisch, avoir la vue plus perç.mto <}ue tous les autres oiseaux de rapine | ayant les sourcils plus avancés sur lea Ijreux. Il se trouve en France comme en Allemagne I et fréquente de préfë- renée les lieux bas et les bords des fleuves et des étangs; et comme pour le veste de ses habitudes naturelles , il ressemble aux précédons , nous n'en- trerons pas à son sujet dans un plua grand détail. i l ^ |V il i56 histoihe kàtukeïiLe . ( ... ...j ,■ ': : !;ro} Jo r.:; L K BUSARD. H 'On appelle comiiiunéntent cet oI« seau le busard de marais } mais comme il n^existe réellement dans noire cli'» mat que cette seule espèce de busard^ nous lui avons conservé ce nom sim- ple : on Tappeloit autrefois yà;/ - per- drieux y et quelques fauconniers le nomment aussi harpaye à tête blan- che. Cet oiseau est plus vorace et moins paresseux que la buse, et c^est peut-être par cette seule raison qu'il paroit moins stupide et plus mécliant : il fait une cruelle guerre aux lapins y et il est aussi avide de poisson que de gibier; au lieu d'habiter , comme la buse , les forêts en montagne , il ne so tient que dans les buissons, les baies, les joncs , et à portée des étangs , des marais et des rivières poissonneuses : il niche dans les terres basses, et ffiit fion nid à peu de hauteur de terre , . î 'il t K i, • ■ .».«./" • ., ',«■.,; >U^^ / 'ï '1'' '.♦, ■ 1 »* > } < - f I. »i "S- :' r- , 1 ''/■■••'i.v.r •i U' t. ':-•.. .!;< •• >■■• i IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 11.25 I&I21 lu ■tt liii 122 :^ 1^ 12.0 — Y 7 Photographie Sdenœs Corporation 33 WiST MAIN STRCET WIBSTER.N.Y. 14SS0 (716)S72-4S03 %0 4^ \ â ^ lS8 ftlSTOiaX ÏTATUllSIiLB buse , sont à proportion plus kautes et plus meftues que celles des autres ci- teaux de rapine, t'^> «i ^J «''«' T Le buaard >cfiasse de préférence les poules 4'eati y les plongeons y les ca- nards et les autres oiseaux d^ean ; il prend les poissonvs vivans et les «nlàvft dans sies serres t au défaut de gibier ou de poisson, il se nourrit de reptiles^ de crapauds ) de grenouilles et 4^in- sectes aquatiques ; quoiqu'il soit plus petit que la buse ) il lui faut une plus ample pâturé ; et c'est vraisemblable- ment parce qu'il est plus vif et qu'il se donne plus de mouvement y qu'il a plus djappétit ) il est aussi bien plus Vaillant. Beioti assure etn avoir vu qu'on Bvoit élevés à chasser et pren- dre des lapins , des perdrix et dès caiU les : il vole pliïs pesamntecit que le mi* ian ; et IdrsqiiVsf* veut le fài^ cliasser par d^s fat!i««ôiii$') il ne s'élève pas com- me celtïi-ci^ mais fuit Horizontale- ment : un setil Êiucon ne «uf^t pa^s pour qu'il >ila 'BU VAUCOV. l5^ le prendre 9 ii sauroit s'en débarrasser et même Pabattre \ il descend au duc comme le milan y mais il se défend siieuX| et il a plus de force et de cou- rage \ en sorte qu'au lieu d'un faucon^ il en faut lâcher deux ou trois pour en venir à bout. Les Hobereaux et le» cressereUes le redoutent , éritent sa rencontre , et même fuient lorsqu'il les apprpcbe* ■<, < .| ;»i,.f ■■^■, OI$£AUX ÉTRANGEES; »î i/ qui ont rapport ûu MUan , aux Buses et } .; ;».c*.«ilui 9.vÀ\': î^ -•--'?.?'« o -.>! ~t )Our I. L' o X s E A V appelé par Caitesby Vëpervier à queue d'hirondeUe^^et^vt M. Brisson le milan de la Cckrolmeé «c Cet oiseau^ dit Catesby^ pàse qua- torze onces : il a le bec noir «t crochu | mais il n'a point de crochets aux c6tét de la mandibule supérieure cmiîaie les autres éperviers : il a les yeux Ibrt ^grands et noirs, et l'iris rouge^ la téte| f' \ (flpimanvpf.i^'V"''<*inDT^"t'b^Ti 1 160 HISTOIRE NATURELXiB le COU y la poitrine et le ventre sont blancs, le haut de Taile et lé dos d^un pourpre- foncé , mais pUas brunâtre vers le bas, avec une teinture de vert $ les ailes sont longues à proportion du corpsi et ont quatre pieds lorsqu'elles sont déployées : la queue est d'uhpour- pre foncé, mêlé de vert et très-four- chue,, là plus longue plume des côtés ayant huit pouces de long de plus que la plus courte du milieu : ces oiseaux volent fonjg^'temps , comme les hiron- delles ^ et prennent en volant les escar- bots, les mouches et autres insectes sur les arbres et sur les buissons. On dit qii'ils font leur, proie de lézards et des*": as, ce qui fait que quelques* uns les ' ôn.t appelés éperviers à ser* pens. Je prois , ajoute M* Càtesby ^ que ce sont des oiseaux: de passage ( en Giroline ) , n'en ayant jamais vu Aucuns pendant;* l'hiver ^^ Vummx fi v f) t-d Nous remarquerons y au .sujet de ce gue dit. cet auteur I que roiseau dont \ \ ~.^V..^-,yï)*->* '■'??^" tât.'.ti"^'u-.™*^^ ^ D U P A U C O W. 161 ils èstquestion n^est point un épervier^ n'en ayant ni la ibrine ni les mœurs ; il Approche beaucoup plus , par les de ux caractères , de Pçspèce du milàn^ et si on ne veut pas le regarder comme une variëiédé Tespècedu milan d'Europe, on peut au moins assurer que c^est le genre dont il approche le plus, et que son espèce est infiniment plus voisine de celle du milan que de celle de Pé* perTier» f^^M •v.^.j *>* y.j»^^** ^ttià-ni'- .'^ - II. L'oiseau appelé caracara pdr les Indiens du Brésil , et dont Marc- grave A donné la figure et une assez courte indication, puisqu'il se contente de dire que le caracara du Brésil , nommé gavion par les Portugais , est une es|)èce d'épervier ou de ]>etit aigle {nisus) de la grandeur d'un milan; qu'ail a la queue longue de neuf pouces, lés ailes de quatorze , qui ne s'étendent pas , lorsqu'elles sont pliées , jusqu'à l'extrémité de la queue ; le plumage roux et taché de points blancs et jao« i M. t 162 HiSTOXaB VATUrnSCiLB nés ; la queue variée de blanc et de brun , la tête comme celle d'un éper* TÎer y le bec noir , crocku et médio» crement grand ç les pieds jaunes^ les serres semblables à celles des éper* viers j avec des ongles sémilunaires y longs, noirs et très-aigus , et les yeux d'un beau jaune. Il ajoute que cetoi- éeau est le grand ennemi des poules, et qu^il varie dans son espèce , en ayant vu d^autres dont la poitrine et le vch" tre étoient blaiics. • <■ ^r' « J< m. L'oiseau des terres de la baie de Hudson y auqtiel M. Edwards a donné le nom de buse cendrée^ et qu'il décrit À-peu «-près dans les termes suivans. Cet oiseau est delà grandeur d'un coq ou d'une poule de moyenne grosseur t il ressemble par la figure, et en partie par les couleurs, à la buse commune; le bec et la peau qui en couvre la base, sont d'une couleur plombée bleuâtre ; la tête et la partie supérieure du cou sont couvertes âe plumes blanches , M -::«*•. ^.:".-~l'W^'" — -* .'t'M-W D V VAûcoir. i63 tachetées de brun^foncé dans leur mi- lieu : la poitrine est blanclie comme la fête y mais marquée de taches brunes plus grande» i le ventre et les cAtëa sont couverts de phimes brunes y mar* H^nééê de taches biaAches , rondes ou ovales ; les fambes sont couvertes de plumes douces et blanche^, irréguliè*» nlment tachées de>brun; les couvertu-» res du dessons de la queue sont rayées transversalement de blanc et de noir : toutes les parties supé^i retires du con, du dos^ des atles et de la queue sont couvertes de plumes d'ui» brun cendré plus foncé dans leur n^ilieu , et plus dair sur les bords ; les couverture» du desSotié desaîtes sont d'un brtm sombre avec des taches blanclitfs^les plumes de la qtrene sont croisées par^dessus de lignes étroites et de coupleur obscure, et par*dessous croisées de lignes blan- ches; les jambes et lés pieds sont d'uno couleur cendrée bleuâtre ; les ongles sont noirs , et les jambes sont conter* A 1^^ l64 mSTOiiin i9atuiip.IiT.b les, jiisqu^A U moitié de lotir longueur^ de |)luiuet d'une couleur obscurd t cet oiieau | ajoute M* Edwards. i^i^i •• trouve diins lea terres de la baie dé Hudtoiii fait princi|)nlement m, proie des géUiioles blanches. Après avoir comparé cet oiseau, décrit par|i/I.£d« wards, avec les buses , soubu#eS| hàt'*} payes et busardsi il nous a paru diffé- rer de tous par la forme de son corpa 6t par sesjambes' courtes. Il a le porti de Paigle et les jambes courtes commd< le faucon | et bleues comme le lanier |< il semble donc qu'il vaudroit mieux le rapporter au genre du faucon ou. À celui du lanier, qu'au genre de la^buse. Mais comme Mi Edwards est un des hommes du monde quiconnoit le mieux les oiseaux, et qu'il a rapporté celui-ci. aux buses I nous avons cru devoir no; pas tenir à notre opinioni et suivre la sienne ; c'est par cette raison que nous plaçons ici cet oiseau 4 la suilp des ,< 9 V y ▲ V C O K • iw»rL» É P B R V I E R. ^iQvoxiQVx lea nomencUteuri aytnt compté pluiieura eipèces d^épenrieri^ nous croyons q'ii'on; doit les réduire à une seu-le. M. Briison fait mention d» (quatre espèces ou variétés $ savoir^ l!épervier commun 9 Pépervier ta- cheté f le petit épervicr et Tépervier des alouettes) mais nous avons reconnu que cet épervier des alouettes n'est que la cresserelle femelle*^ Nousavon». trouvé de même que le petit épervier. xi'estque le tiercelet ou mâle de Téper* vier communj en sorte qu'il ne reste plus que Pépervier tacheté y qui n'est qu'une variété acci;i i^&i telle de l'espèce commune de l'épervier. M. Klein est le premier qui ait indiqué cette va«< riété : il dit que cet oiseau lui fut en- voyé du pays de Marienbourg. Il faut donc réduire à l'espèce commune le petit épervier y auS8i*bien que l'éper* . Oiseaux. I. x5 I ( 1 f I i I- ; ) .ï ■A II- I! ) i€6 BT81*0TRV 1fATirRSLt.B "vier tacheté, et séparer de cette ei** pèce Pépervierdésalouetteii quin*est que la femelle de la cretserelle. ^ On observera que le tiercelet-tors d^épervier diffère du tierc«let>hag|ird| •n ce que le sors a la poitrine et le ▼entre beaucoup plus blancs et avec beaucoup moins de iiiélan(*e de roux que le tiercelet-hagardi qui a ces par- ties pre8€|uVntièremevit rousses et tra- versées de bandes brunes } au lieu que Pautre n*a sur la poitrine que des ta- ches ou des bandes beaucoup plu's irré-' gulières. Le tiercelet dMpervier a*ap*' pelle mouchée par les fduoonniàrs t il est d*antant plus brun sur le dos, quMl est plus âgé; et les bandes transver- sales de la poitrine ne sont bien régu-i' iières que quand il a passé sa première mi sa seconde mue : il en est de même de la femelle, qui n*a de bandes régu- ' Iières que lorsqu'elle a passé sa seconde mue; et pour donner une idée plus détaillée de ces différences et de ces DU FAUCON. 167 changemens dans la distribution des couleurs^ nous remarquerons que sur le tiarcelet-sors ces taches de la poi- trine et da ventre sont presque tourtes séparées les unes^des autres, et qu^elles présentent! plutôt la figure d'un cœur ou d'un triangle émottsséf qu'une suite continue et uniforme de couleur bru- ne, telle qu'on la voit dans les bandes transversales de la poitrine et du ven- tre du tiercelet-hagard d'ëpervier j c'est-à-dire du tiercelet qui a subi ses deux premières mues s les mêmes chan- gemens arrivent dans la femelle 1 ces bandes transversales brunes , telles qu'on les voit représentées dans la planche, ne sont dans la première an- née que des tâches séparées ; et l'on verra dans l'article de l'autour, que ce changement est encore plus considé- rable quedansl'épervier. Rien ne prou- ve mieux combien sont fautives les indications que nos nomenclateursont voulu tirer de la distribution des cou- 'ta ^ 7.' \ i i ' \ï lu VJ -^ ...-^Hf }\ \^ i6H TiiATotKn 1rATtrnm7.11 l«urt| (|iio (Ifl voir lu même oitnaii por> ter U première année dei lachet on «lot liandes longiludiniilotbriincMitdee- centliint du haut en bat ^ et prétenter 4111 conlrnirei diine lu tecundo année | «les Imndet tranliYerttlet >d« la même •ooulourkOeilianKenicnti quoique trdt" •IngulieriOtt plus tentibledaiit Pau tour ci dant les éporviert| mait il te trouve «utti plut ou moiut dant pUitieurt au- fret etpècet d^oiteaux) de torte que toutet let médiodet fundéot tur renon- ciation detdiiïérenoet de couleuretde la distribution dct tachet, to trouvent ici entièr(*ment démentiet* j . LMpervier reste toute Pnnnée dant notro pays) Pespôce en est astea nom- breuse t on m*en a apporté plutieurt dans lu plus mauvaise snison de Phi* ver| qu\)navoit tués dans les boit) ils «ont alors très* maigres | et ne pèsent <{ue six onces : le volume de leur corps test à-peu-près le même que celui du €orp8d*une pies U femelle est beaucoup I nu F A ij <: o ff. i6<; |>liis ^ru«iiu c|tio lo in&lo| vllu fuit sou nid lur lui arbrut les plus (ilevdt (Im foi'^tH) elle pond ordiiiaireraoïilquAtro oiicin(|CDuif|(|uifionttA(:héAd*ufi JAiino TougcAtr« van leurt liouti. Au rotto^ IMpervier, tant mlklequo (omelley ett «MAI docilo t on Papprivoiio nisi^ment^ (et Pon peut lo dmiser pour la cliasia dofi perdrunux et dos cnillui; il prend auiii dos pigeons lûparc^ > do iour coin- ))«gniOf etiiiit une prodigieuse dostruo tion dos pinçons et autres petits oiseaux qui so mettent en troupes pen- daut Piiivor. Il faut que Pespôce de Tëpervicr soit encore plus nombreuse qu*elle ne lo parott, car indépendam- ment do ceux qiii restent toute Tan- nt^e dans notre climat , il parolt que dans certaines snisous il en passe en grandoquantitëdansd^autrespays ( i )) Mi!' (i) Je croin devoir rapporter ici en entier 1111 osscx long récit de Ûclon ^ qui prouve le pas80gc de ces oiseaux t et indique es I . / -^- '-(---ir^*îîiii^*"' ,^*.- .— -ï'iï 170 HISTOIRE NATURELLE et qu'en général l'espèce se troure répandue dans l'ancien continent ^ de- même temps la manière dont on les prend. « Nous étions , dit-il , à la bouche du Pont-Euxin où commence le détroit du Propontide : nous étions montés sur la plus haute montagne : nous trouvâmes un oiseleur qui prenoit des éperviers de belle manière ■, et comme c^étoit vers la fin «l^avril, lorsque tons les oiseaux sont em- )>échés à faire letira nids , il nous sembloit étrange voir tant de milans et d'éperviers,de venir de-là par de devers le côté dextre de la mer majeure. L'oiseleur les prenoit avec f^rande industrie, et n'en failloit pas un: il en prenoit plus d^ne douzaine à chaque heure : il étoit caché derrière un buissMi ^ au-devant duquel il avoit fait une aire unie et carrée qui avoit deux pas en dia- mètre , distante environ de deux ou trois pas du buisson : il y avoit six bâtons fichés autour de l'aire » qui étoient de la grosseur d'un pouce et de la hauteur d'un homme , trois de chaque côté, à la summité des- quels il y avoit en chacun une coche en- f aillée du côté de la place y tenant un rets de fil yert fort délié qui étoit attaché aux - **^- .■ < troure ntyde- s prend, ichc du ;roit du sur la mvàmes ^iers de rs la fin »nt em- embloit Tiers, de »xtre de nt avec ras un : chaque ûsson , le aire m dia- u trois fichés ro89eur >mme , é des- le en- m rets lé aux ©U FAUCON. 171 puis la Suède jusqu'au Cap de Bonne- Espérance. coches des bâtons tendus à la hauteur d^im homme ; et au milieu de la place il y avoit un piquet de la hauteur d^une coudée , au faîte duquel il y aToit une cordelette at- tachée qui répondoit à l'homme caché der- rière le buisson ; il y avoit aussi plusieurs oiseaux attachés à la cordelette , qui pais- soiein le grain dedans Taire , lesquels l'oi- seleur faisoit voler lorsqu^il avoit advisé Pépervier de loin venant du côté de laner ; et l'épervier ayant si bonne vue , dès qu'il les voyoit d'une demi-lieue ^ lors prenoit son vol à ailes déployées , et venoit si roi- dement donner dans le filet, pensant prendre les petits oiseaux , qu'il demeuroit encré léans enseveli dedans les rets ; alors l'oi • seleur le prenoit , et lui fichoit les ailes jusqu'au pli dedans un linge qui étoit là tout près expressément cousu , duquel il lui lioit le bas des ailes arec les cuisses et la queue; et l'ayant, laissoit l'épervier contre terre , qui ne pouvoit ni se remuer , ni se débattre. Nul ne sauroit penser de qaeHe part venoient tant d'éperviers ; car étant arrêté deux heures , il en prit plus de i ■'«•, / V.! > 17a » -j ; ' ;^ histoihe naturelle . / I ; 1 i L'AU TOUR. .;;"ni^a L'autour est un bel oiseau 9 beàu*"- coup plus grand que l'ëpervier, auquel il ressemble néanmoins par les habi- tudes naturelles , et par un caractère qui leur est commun, et qui dans les oi- seaux de proie n'appartient qu'à eux et aux pie-grièches; c'est d'avoir les^ailes courtes 9 en sorte que quand elles sont pliées , elles ne s'étendent pas à beau- coup près à l'extrémité de la queue : il ressemble encore àl'épervier, parce qu'il a , comme lui, la première plume ^e l'aile courte , arrondie par son extré- mité, et la quatrième plume de l'aile est la plus longue de toutes. Les faucon- trente ; tellement qu'en un jour un homme seul en prendroit bien près d'une centaine. Les milans et les éperviers venoient à la ûie , qu'on advisoit d'aussi loin que la «rue se pouvoit étendre. » Belon , Hist, Nat» des •Oiseaux f page i^u . • %^^ ,-jijù»»«œ7'- \: > des M, B tJ T A U C O W. 1^3 »Iers distinguent les oiseaux de chasse «n deux classes ; savoir | ceux de la /auconnerie proprement dite , et ceux* qu'ils appellcntdePAtf/oiir.sme;etdans «cette seconde classe , ils comprennent non-seulement Pau tour , mais encoro Tépervier, les harpayes, les buses , etc. L^autour , avaiit sa première mue ^ c^est-^-dire pendant la première année vde son âge , porte sur la poitrine et sur le ventre des taches brunes perpen- •diculairement longitudinales ; mais lorsqu'il a subi ses deux premières «nues , ces taches longitudinales dispa- roissent , et il s'en forme de transver- sales , qui durent ensuite pour tout le reste de la vie ; en sorte qu'il est tfès- facilede se tromper sur la connoissance de cet oise'iU) qui, dans deux âgesdif^ iérens j est marqué si différemment. An reste, P.autourales jambes plws longues que les autres oiseaux qu'on |)Ourroit lui comparer et prendre pour lui 9 comme le gerfaut qui est à très- •S' ■ n H ? î 1 . \ J \ \' è 174 MMTOmF NATirnBT.r.B peu prèf de ta granileur 1 le mAl« au- tour est, comme U|4upart des oiseaux de proie , beaucoup plui petit que 1a femelle t tons deux sont des oiseaux de poing et non de leurre t ils ne volent pas ausni haut que ceux qui ont les ailes plus longues à proportion du corps ^ ils ont j comme je l%ii dit | plusieurs Iiabitudes communes avec Pi^pervier | jamais ils ne tombent à-plomb sur leur proie , ils la prennent de c6t^. On voit dans Belon , que nous aimons à citer 8ouvent| comment on peut prendre les ëperviers :onpeut prendre led autours de la même manière t on met un pigeon blanc I pour qu'il soit tu de plus loin j entre quatre filets de neuf ou dix pieds de hauteur I et qui renferment autour du pigeon qui est au centre , un espace de neuf ou dix pieds de longueur sur autant de largeur : l'autour arrive obli- quement , et la manière dont il s'em- pâtre dans les filets y indique qu'ils no se précipitent point sur leur proie | V mais qii^iU Tattaquent do c6té pour •^«n taifir i lot «ntravet 4 Ëi [7 \ w DU FAUCON. 1717 des autours y et non pas des busards. J*ai fait nourrir long temps un mâU et une femelle de Tespèce de Pautour brun ; la femelle étoit au moins d'un tiers plus grosse que le mâle. Il s'en falloit plus de six pouces que les ai- les , lorsqu'elles étoient pliées^ ne s'ë^ tendissent jusqu'à l'extrémité de la queue. £lle étoit plus grosse dès l'âge de quatre mois , qui m'a paru être ie terme de l'accroissement de ces oi* seaux , qu'un gros chapon. Dans 1 9 premier âge , jusqu'à cinq ou six se- maines ) ces oiseaux sont d'un gris blanc ; ils prennent ensuite du brun sur tout le dos , le cou et les ailes ; le ventre et le dessous de la gorge chan- gent moins , et sont ordinairement blancs ou blancs- jaunâtres, avec des taches longitudinales brunes dans la première année , et des bandes trans- versales brunes dans les années sui* vantes. Le bec est d'un bleu sale , et la membrane qui eu couvre la base est Oiseaux. I. 16 ^ \ 11 11 iy6 HISTOIRE WATTJJlELliK ^un bleu livide : les jambes sont d'é"- nué^s de plumes ^ et les doigts des* pieds sont d'un jaune foncé : les on* gtes sont noirâtres, et les plumes de la queue qui sont brunes, sont marquée» par des raies transversales fort larges^ de couleur d*un gris-sale. Le mâle tt koui la gorge,. dans cette première an« née d'âge, les plumes mêlées d'une eouleuT roussâtre , ce que n'a pas la fbmelle, à laquelle il ressemble par lout ie reste,, à l'exception de la gros- ieur,qui, comme nous l'avons dit, est ie plus d'un tiers au-dessous. ' On a remarqué que quoique le mâle fût beaucoup plus petit que > femelle,, il étoitplu» féroce et plus méchant : ils sont tous dieux assez difficiles à priverç ils se battement souvent, mais plrs des griffes que du bec,dontilsr.t»se servent guère que pour dépecer les oiseaux ou autres petit» animaux, ou pour blesser au mordre ceux qui les veulent saisir» Bft commencent par se défendre dé ilR '■•^i - * D StJ 7 A. U C • K. 1,7^ igrifTef se renversent sur le dos en ou- vrant le bec ^ et cherchent beaucoup plus à déchirer avec ies serres qu^à mordre avec le bec. Jamais on ne s'est aperçu que ces oiseauX) quoique seuls dans la m^me volière, aient pris de Paf^ fection l'un pour Tautre^ ils y ont ce- pendant passé la saison entière de Vété^, depuis le commencement de mai jus- qu'à lafîn(]« novembre^ où la (emelle^ 4ans un accès de fureur , tua le mâle ^ans le silence de la nuit ^ à neuf ou. dix heures du soir, tandis que tous les autres oiseaux étoient endormis. Leur naturel est si sanguinaire , que quand on laisse un autour en liberté a^ec plu- sieurs faucons, il les égorge tous les uns après les autres; cependant il semble manger de préférence les souris , les* mulots et les petits oiseau^L : il se jette avidement sur la chair saignante, et re- fuse assez constamment le viande cui« te; mais en le faisant jeûner, on peut le fibrcer de s'en nourrir. Il plume les oi- ■ -r h *t 180 HISTOIRE NATURELLE seaux fort proprement , et ensuite les dépèce avant de les manger ^ au lieu c}uMl avale les souris tout entières. Ses ezcrëmens sont blanchâtres et humi- des. Il rejette souvent par le vomisse* ment les peaux roulées des souris qu'il a avalées. Son eri est fort rauque, et finit toujours par des sons aigus dVn- tant plus désagréables) qu'il les répète plus souvent : il marque aussi une in- quiétude continuelle dès qu'on l'appro* che^ et semble s'effaroucher de tout $ en sorte qu'on ne peut passer auprès de la volière où il est détenu 9 sans lo voir s'agiter violemment, et l'entendre jeter plusieurs cris répétés. OISEAUX ÉTRANGERS qui ont rapport à l'Epervier et à V Autour, "^ I. L'oiseau qui nous a été envoyé de Cayenne sans aucun nom , et que nous avons désigné sous la dénomina- tion d'c/?c/v/er^^ro5^cc de Cayenne y parce qu'en effet il a plus de rapport à I ■ yf _- '^ BIT FAUCOIT. l8t r^pervier qu^à tout autre oiseau de proie ; ii est seulement un peu pluif gros , et d'une forme de corps un peu plus arrondie que l'ëpervier; il a aussi le bec plus gros et plus long, les jam* bes un peu plus courtes, le dessous de la gorge d'une couleur uniforme et vi- neuse ; au lieu que l'épervier a cette môme partie blanche ou blanchâtre : mais du reste il ressemble assez à Të- peryier d'Europe, pour qu'on puisse le regarder comme étant d'une espèce voisine , et qui peut-être ne doit son origine qu'à l'influence du climat. II. L'oiseau qui nous a été envoyé de Cayenne sans nom , et auquel nous ayons cru devoir donner celui de petit autour de Cayenne > parce qu'il a été jugé du genre de l'autour par de très- habiles fauconniers. J'avoue qu'il nous a paru avoir plus de rapport avec le lanier, tel qu'il a été décrit par Belon, qu'avec l'autour ; car il a les jambes fort courtes et de couleur bleue, ce ' ti I iY-.''.-,-it«S»H.V*«->t ;< v"-J^t^'.:iyrtT^t;, E l8a HISTOIHB KATURBLLC il réellement ni lanier ni autour. IL arcive tous les jours qu'en voulant! rapporter des oi* «eaux ou des aninuiur. 4 < rangers aux espèces de notre r* 'n à ..| • ieur donne des noms qui ne K u > 'onviennent pasç et il est iri» ; oisible q-ue cet oÂseaur 4e Gayenne boit d^l,ne espèce particu* lière et diCférenie de celle deJîaîU tour et du lahier, ■^ III. Uoiseau de la Carolinef donn4$ par Gitesby sous le nom à^épervierdes- pigeons^ qui a le corps plus mince quo Pépervier ordinaire ^ Tiris des yeux jaune I ainsi que la peau qui couvre VtL, base du beo.; les pieds de la même couleur^ le bec blanchâtre à son ori- gine, et noir vers son crochet; le des- «us de la tête, du opu, du dos, du crou* pion, des ailes et de la queue, coki vert r!f d1 1. mes blanches 17; élêes de quelques )^U.in'yé brunes j les jambes couvertes de longues plum«s blanches | mêlées 1 ^-'<~t:^:^^''^''i^i?^'^-^,. f-'-v y MB du lanîer f illeinent ni s tous 1«A ter clés oi* uigers aujo leur donna inueat pasf cet oÂseaur ce particu* le, 1^X1 touf i. {> J.^rr\■:r 'MPrf, àonné jervierdos- mince que de3 yeux [ui couvre \ la même \ son ori- 9t; le des- I9 du crpiU'* î^ coiivert (quelques couvertes »i mêlées "■-«ï- - ''■'■■^ '^■^r''Ç!t!*^r*''?î^"-"-'^ ..-:i.ï .. i .. <•: l *' ■*'i-- l^î i!j*Ui^^ :a> .r ' îs»î|:Hr'v,> \ ■!.'■?•<'. . » ■ . >.' ttf. 5ï^ J < i fî */.<*' 1"*'??' ii-v** UMtî M ii*-.V [■ w** ^ ♦ «« ??^:ii*'-^,;:4 (-*w*^' DU FAUCON. 1&3 <â^une légère teinte rouge ^ et vf^riées de taches longitudinales brunes... les plumes de la queue brunes comme ceU les des ailes , mais rayées de quatre bandes transversales blanches. LE OERFAUT* "■■il • 'i J 1 3 ' ■ w ■ . » Le gerfaut y tant par sa figure que |)ar le naturel^ doit être regardé com* •ne le premier de tous les oiseaux de la fauconnerie^ car illes surpasse de beau*, €04ip en grandeur : il est au moins de la taille de Pau tour ; mais il en diffère par des caractères généraux et cons- tans y qui distinguent tous les oiseaux propres à être élevés pour la faucon- nerie^ de ceux auxquels on ne peut, pas donner la même éducation. Ces oiseaux de chasse noble sont les ger- fauts y les faucons y les sacres y les la* niers y les hobereaux y les émérillons et les cresseTelles : ils ont tous les ailes presque aussi longues que la k-;iâ«ùta^-.JtflW*ftO;»S't ---«fc» r l84 HISTOIRE NATURELLE queue; la première plume de Taile ap* pelée le cerceau , presque aussi lon- gue que celle qui la suit, le bout de cette plume en penne ou en forme de tranchant ou de lame de couteau, sur une longueur d^environ un pouce à son extrémité; au lieu que dans les au tours y les éperviers , les milans et les buses , qui ne sont pas oiseaux aussi nobles ni propres aux mêmes exercices , la queue est plus longue que les ailes , et cette première plume de Taile est beaucoup plus courte et arrondie par son extrémité; et ils diffèrent encore en ce que la quatrième plume de l'aile est dans ces derniers oiseaux la plus longue , au lieu que c'est la seconde dans les premiers. On peut ajouter que le gerfaut diffère spécifiquement de l'autour par le bec et les pieds qu'il a bleuâtres , et par son plumage qui est brun sur toutes les parties supérieures du corps, blanc taché de brun sur tou- tes les parties inférieures , avec la i.y./ ,__ ^îr-o ti»ji,-.j-j_Jj||:.: .> i- .v-^-^,. DU PAUCOW. l85 queue grise , traversée de lignes bru- nes. Cet oiseau se trouve assez corn* munément en Islande, et il parolt qu'il y a variété dans Tespèce; car il nous a été envoyé de Norwège un gerfaut qui se trouve également dans les pays les plus septentrionaux, qui diffère un peu de Pautre par les nuances et par la dis- tribution des couleurs, et qui est plus estimé des fauconniers que celui d'Is- lande , parce qu'ils lui trouvent plus de courage , plus d'activité et plus de docilité ; et indépendamment de cette première variété, qui paroit variété de l'espèce , il y en a une seconde qu'on . pourroit attribuer au climat , si tous n'étoient pas également des pays froids: cette seconde variété est le gerfaut blanc , qui diffère beaucoup des deux premiers ; et nous présumons que dans ceux de Norwège, aussi bien que dans ceuxd'Islande, il s'en trouve de blan.cs; en sorte qu'il est problable que c'est une seconde variété commune aux l8$ niSTOTRE NÀTURBLIiS ^eux premières, et qu'il existe en effet dans l'espèce du gerfaut trois races constantes et distinctes, dont la pre- mière -est le gerfaut d'Islande , la se- conde le gerfaut de Norwège, et la troi- sième le gerfaut blanc ; car d'habilea fauconniers nous ont assuré que ces derniers étoient blancs dès la première année, et conservoient leur blancheur dans les années suivantes; en sorte -^ -^r--^^ •* .. DU FAUcaw» 187 irerfe. On les transporte d'Iblande et de Russie en France^ en Italie^ et jus- qu'en Perse et en Turquie , et il ne paroit pas que la chaleur plus grande de ces climats leur ôte rien de leur force et de leur vivacité. Ils attaquent les plus grands oiseaux , et font aisé» ment leur proie de la cigogne^ du hé- ron et delà grue ; ils tuent les lièvres en se laissant tomber à-plomb dessus. La femelle est, comme dans les autres oiseaux de proie, beaucoup plus^grande et plus forte que le mâle : on appelle celui-ci tiercelet de gerfaut ^(\\x\ ne sert dans la fauconnerie que pour voler le milan, le héron et les corneHles. LE L A N I E R. Cet oiseau qu'Aldrovaiide appelle laniarîus gallorum , et que Belon dit être naturel en France , et plus em- ployé par les fauconniers qu'aucun au» lre| est devenu si rétre^ que nous n'a» ,', v> ■■t' / • i 188 HISTOIRE NATURELLE VOUS pu nous le procurer; il n'est dans aucun de nos cabinets^ ni dans les su i- tes d'oiseaux coloriés par MM. Ed- wards ) Frisch et les auteurs de la Zoo- logie britannique. Belon lui •même ^ qui en l'ait une description assez dé- taillée) n'en donne pas la £gure :il en est de même deGessner, d'Aldrovande et des autres naturalistes modernes. MM. Brisson et Salerne avouent ne l'avoir jamais vu ; la seule représenta- tion qu'on en ait est dans Albin ^ dont on sait que les planches sont très-mal coloriées. Il paroit donc que le laniery qui est aujourd'hui si rare en France | l'a également et toujours été en Alle- magne ) en Angleterre , en Suisse, en Italie j puisqu'aucun des auteurs de ces différens pays n'en a parlé que d'a- près Belon : cependant il se retrouve ctn Suède, puisque M. Linnaeus le met dans la liste des oiseaux de ce pays; mais il n'en donne qu'une légère des* Gjription I et point du tout l'histoire : .^1 ■:?* DU T X yj C O TU, lQ(J ne le coimoissant donc que par les in- dications de Belon, nous ne pouvons rien faire de plus que de les rapporter ici par extrait, a Le lanier ou faucon* lanier, dit-il, fait ordinairement son aire en France sur les plus hauts ar* bres des forets ou dans les rochers les plus élevés : comme il est d'un naturel pi us doux et de mœurs plus faciles que les faucons ordinaires , on sVn sert communément à. tous propos. Il est de plus petite corpulence que le faucon* gentil) et de plus beau plumage que le sacre , sur-tout après la mue ; il est aussi plus court empiété que nul des au- tres faucons. Les fauconniers choisis- sent le lanier ayant grosse tête y les pieds bleus et orés. Le lanier vole tan( pour rivière que pour 4es champs. II supporte mieux la nourriture de gros- ses viandes qu'aucun autre faucon. On le reconnoit sans pouvoir s'y mépren- dre, car il a le bec et les pieds bleus; les plumes de devant mêlées de noirsurle Oiseaux. I. 17 \\' '^ ] 190 HISTOIRE KATURELLB blanc, avec des taches droites lo long des plumes, et non pas traversées com- me au faucon Quand il étend set ailes, et quW le regarde par-dessous^ les taches paroissent différentes de cel- les des autres oiseaux de proie ; car elles sont semées et rondes comme pe» tks deniers» Son cou est court et asses gjas, aussi-bien que son bec. On ap- pelle la femelle lanier : elle est plus jgroose que le mâle, qu'on nomme /a/i- neret. Tous deux sont assex sembla* blés par les couleurs du plumage. Il n'est aucun oiseau de proie qui tienne plus constamment sa perche, et il reste au pays pendant toute l'année t on l'ins- truit aisément à voler et prendre la grue. La saison où il chasse le mieux est après la mue , depuis la mi-juillet jusqu'à la fin d'octobre; mais en hiver il n'est pas bon à l'exercice de la chaste »• H .LE tes lo long îrsëescom- I étend ses ir-dessousy nies deceU proie ; car comme pe^ tirt et asses ec. On ap- le est plus lomme /a/i- ez sembla* liimage. Il » qui tienne 3, et il reste ée t on Tins- prendre la le le mieux la mi-juillet ais en hiver cice de la V ^ û ^ „:,-.,.,,^vr. .XX:jirmesf^. i i I \ i 1 i i i "î^lir »fîr*^ \^- ' f^i m ■«f: ^;-?:.4.1^^. .-tM.v-.n,.***^>i|;^ . ^'f'i ^^■' 'i,laJ?*^if*. M4•*'.:f^• w ■ 1 ... ■ ^ 'vrt'" 'mi*i?ééâ -*%^. ■:fr^-'*' 'ilxpl^l^^^ i %j.f •w- DU FAUCON. LE SACRE. 191 ^■4 ■n*: Je crois devoir séparer cft oiseau de la liste des faucons ^ et le luiettre à la suite du lanier, quoique quelques-uns» de nos noniencUtvurs ne regardent le. sacre que comme une variété de l'es- pèce du faucon, parce qu'en le consi- dérant comme variété 9 elle appar- tiend roi t bien plu t<^t à l'espèce d u lanier qu'à celle du faucon. En effet, le sa- cre a, comme le lanier, le bec et les pieds bleus, tandis que les faucons ont les pieds jaunes. Ce caractère , qui pa- rok spécifique, pourroit même faire croire que le sacre n< se roi t réellement qu'une variété du lanier; mais il en diffère beaucoup par les couleurs, et constamment par la grandeur : il paroit que ce sont deux espèces distinctes et voisines, qu'on ne doit pas mêler avec celles des faucons. Co qu'il y a de sin- gulier ici, c'est que Belon est encore le i n V n \; m ■fil I i i % I I ( t i i i t. 19a HISTOIRE NATtJRELLE seul qui nous nit rloniié des indications de cet oiseati ; sans lui les naturalistes ne connoîtroient que peu ou point du tout te sacre et le lanior. Tous deux sont devenus ëgalemcnt rares, (;t c'est ce qui doit faire présumer encore qu'ils ont les mêmes habitudes naturelles , etque par conséquent ils sont d'espèces trôs-voisines. Mais Belon les ayant dé- crits comme les ayant vus tous deux y et les donnant comme des oiseaux réel- lement différens l'un de l'autre , il est juste de s'en rapporter k lui, et de ci«' ter ce qu'il dit du sacre, comme nous avons cité ce qu'il dit du lanîer. ce Le sacre est de plus laid pennage que nul des oiseaux de fauconnerie^ car il est de couleur comme entre roux et en- fumé, semblable à un milan; il est court empiété| ayant li^s jambes et les doigts bleus, ressemblant en quel- que chose au lanier : il seroit quasi pa- reil au faucon en grandeur, n'étoit qu'il est compassé plus rond. Il est oiseau de DU FAUCON. lij'^ moult hardi courage^ com[)aré en force au faucon pèlerin ; aussi est oiseau de passage, et est rare de trouver homme qui se puisse vanter d^avoir oncq veu Tendroit où il fait ses petits. Il y a quelques fauconniers qui sont d^opi- nion qii^il vient de Tartarie et Russie^ et de devers la mer Majeure 9 et que làisnnt son chemin pour aller vivre certaine partie de Pan vers la partie du midi , est prins au passage par les fau* conniers qui iesnguettent en diverses lies de la mer £gée , Rhodes 9 Chy- pre y etc. £t combien qu^on fasse de hauts vols avec le sacre pour le milan ^ toutefois on le peut aussi dresser pour le gibier et pour la campagne à pren- dre oyes sauvages, ostardes , olives , faisends, perdrix, lièvres et à toute autre manière de gibier Le sacre est le mâle et le sacre la femelle, entre lesquels il n'y a d'autre différence sinon du grand au petit ». En comparant cette description du / s V, 0^ '1 'ùé»'p0i^*f^_ r^SLSL'l" ^-'JM Vï I. 194 it^STOTllE NA.TURE1.LE sacre f avec celle que le même auteur a donnée du lanler j on se persuadera aisément y i®. que ces deux- oiseaux sont plus voisins l'un de l'autre que d'aucune autre espèce; a?* que tous deux sont oiseaux passagers , quoique Belon dise que le lanier étoit de son ten^ps naturel en France ; il est pres- que sûr qu'on ne l'y trouve plus au- jourd'hui ; 3*^. que ces deux oiseaux paroissent différer essentiellement des ^ucon«, en ce qu'ils ont le corps plus arrondi) les jambes plus courtes, le bec et les ^ieds bleus j et c'est à cause de toutes ces différences que nous avons cru dievoir les en séparer. Il y a plusieurs années que nous avons fait dessiner à la ménagerie du roi un oiseau de proie qu'on dit être le sacre} mais la description qui en fut faite alors ayant été égarée , nous A'en pouvons rien dire de plus. DU FAUCON. I9S LE FAUCON. Lorsqu'on jette les yeux sur les listes de nos nomenclateurs d'histoire naturelle) on seroit porté à croire qu'il y a dans l'espèce du faucon autant do variétés que dans celles du pigeon^ de la poule ou des autres oiseaux domes- tiques : cependant rien nVst moins vrai ; l'homme n'a point influé sur la nature de ces animaux ^ quelqu'utiies aux plaisirs 9 quelqu'agréables qu'ils soient pour le faste des princes chas- seurs, jamais on n'a pu en élever , en multiplier l'espèce : on dompte, à la vé- rité j le naturel féroce de ces oiseaux par la force de l'art et des privations (i) : (1) Pour dresBer le faucon, l'on com- mence par l'armer d'entraves appelées jets , au bout desquelles est un anneau sur le- quel est écrit le nom du maître; on y ajoute des sonnettes qui servent à indiquer le lieu où il est lorsqu'il s'écarte de la chasse *, ou le '-; m M, f \ i lt^6 HISTOIRE NATURELLE on leur fait acheter leur vie par de» mouveinens qu^on leur commande: porte continuellement sur le poing; on l'oblige lie veiller : sMl est méchant et qu'il cherche ù se détendre, on lui plonge la télé clans l'eau; enfin, on le contraint par la faim et la lassitude a se laisser couvrir la tête d'un chaperon qui lui enveloppe les yeux; cet exercice dure souvent trois jours et trois nuits de suite : il est rare qu'au bout de ce temps , les besoins qui le tour- mentent et la privation de la lumière ne lui fassent pas penire toute idée de liberté. Ou juge qu'il a oublié sa fierté naturelle , lors- qu'il se laisse aisément couvrir la tôte , et que, découvert, il saisit le pàt ou la viande qu'on a soin de lui présenter de temps en temps : la répétition de ces leçons en assure peu à peu le succès : les besoins étant le principe de la dépendance , ou cherche à lés augmenter en lui nettoyant l'estomac par des cures : ce sont de petites pelotes de filasse qu'on lui fait avaler et qui aug- mettent son appétit; on le satisfait après l'avoir excité , et la reconnoissance attache l'oiseau à celui môme qui l'a touruienté. encyclopédie, à l'article de la FaucoU' Tieiie. .A»— •^., nu PAucon". 1917 chaque morceau de leur subsistance Tie leur est accordé que pour un ser- vice rendu : on les attache, on les gar- rotte, on les affuble, on les prive mê- me de la lumière et de toute nourri- turc pour les rendre plus dé[)cndanSy plus dociles, et ajouter à leur vivacité naturelle riuipétuosité du besoin (1)^ *- (i) Lorsque les premières leçons ont réussi, et que l'oiseau montre »le la docilité, on le porte sur le gazon clans un' jardin ; là on Je découvre y et avec l'aide de la viande on le fait sauter de lui niônie sur le poing; quand il est assuré à cet'exercice , on juge qu'il est temps de lui donner le vii", et de lui faire connoitre le leurre : c'est une re- présentation de proie, un asseniblnge de pieds et d'ailes dont les fauconniers se ser- vent pour réclamer les oiseaux, et sur le- quel on attache leur viande : il est impor- tant qu'ils soient non-seulement accoutu- més, mais affriandés à ce leurre : dès que l'oiseau a fondu dessus , et qu'il a pris .seu- lement une beccade, quelques fauconniers sont dans l'usage de retirer le leurre ; mais par cette méthode on court risque d» V ï I iî ,) J- ♦ 198 HISTOIRE NATCJRBLLB mais ils servent par nécessité^ par ha- bitude et sans attachement ; ils demeu- rent captifs sans devenir domestiques; Tindividu seul est esclave, Pespèceest toujours libre, toujours également éloi* gnée de l'empire de Phomme : cenVst même qu*avec des peines infinies qu'on < ) I rebtïter l'oiseau; il est plus sûr, lorsqu'il 4 fait ce qu'on attend de lui , de le paî- tre tojit-à-tait ) et ce doit être la récom- pense de sa docilité. Le leurre est Tappàt qui doit le faire revenir lorsqu'il sera élevé dans leiï airs, mais il ne sera pas sut'Hsant sans la voix d,u fauconnier qui l'avertit do se tourner de ce côté-là : il faut que les leçons «oient souvent répétées,... Il Caut chercher à bien connoitre le caractère de l'oiseau , parler souvent à celui qui paroit moins iftttentif à la voix ; laisser jeûner celui qui revient moins avidement au leurre ; laisser «ussi veiller plus long-temps celui qui n'est pas assez familier; couvrir souvent du cha« peron celui qui; craint ce genre d'assujettis- «eraent. Lorsque la familiarité et la docilité «le l'oiseau sont suffisamment confirmées «lans un jardin , on le porte en pleine cam- •■■4»'^ii^^iifi^-^-f'Si ~^;.- -.-,^r:^ DU FAUCON. 199 en fait quelques-uns prisonniers, et rien n^est plus difficile que dVtudier leurs mœurs dans Tétat de nature. Gomme ils habitent les rochers les plut escarpes des plus hautes montagnes , qu'ils s'approchent très-rarement de terre y qu'ils volent d'une hauteur et pagne y mais tou)ours attache à la filière j, qui est une ficelle longue d'une tlixaine de toises ; on le découvre , et en l'appelant à quelques pas de distance, on lui montre le leurre ; lorsqu'il fond dessus , on se sert de la yiande , et on lui en laisse prendre bonne gorge : pour continuer de rassurer ^ le lendemain on la lui montre d'un peu plus loin , et il parvient enfin à fondre des- sus du bout de la filière ; c'est alors qu'il taut faire connoître et manier plusieurs fois à l'oiseau le gibier auquel on le des- tine : on en conserve de privés pour cet usage : cela s'appelle donner l'escap ; c'est la dernière leçon , mais elle doit se répéter jusqu'à ce qu'on soit parfaitement assuré de l'oiseau •, alors on le met hors de filière, et on le vole pour lors. Encyclopédie , article de la Fauconnerie, > %■ 1 i'4 aOO IlISTOIEE NATURELLE d\ine rapidité sans égale , on ne peut avoir que peu de faits sur leurs habi- tudes naturelles : on a seulement re« marqué qu'ils choisissent toujours , pour élever leurs petits j les rochers exposés au midi) quMls se placent dans les trous et les anfractures les plus inac- cessibles ; qu'ils font ordinairement quatre œufs dans les derniers mois de rhiver ; qu'ils ne couvent pas long- temps, car les petits sont adultes vers le i5 de mai; qu'ils changent de cou- leur suivant le sexe, l'âge et !a mue; que les femelles sont considérablement plus grosses que les mâles; que tous deux jettent des cris perçans, désagréa- bles et presque continuels , dans le temps qu'ils chassent leurs petits pour les dépayser; ce qui se fait, comme chez les aigles, parla dure nécessité qui rompt les liens des familles et de toute société, dès qu'il n'y a pas asseas pour partager , ou qu'il y a impossibi- lité de trouver assez de vivres pour sub- DU P A U C O X. 201 sibtcr ensemble dans les mémos terres. Le faucon est peut-ôlre Poiseau dont le courage est le i)lu8 franc y le |)lus grand , relativement à ses forces : il fond sans détour et perpendiculai- rement sur sa proic^ au lieu que Pau- tour et la plupart des autres arrivent de côté : aussi prend-on Tau tour avec des filets dans lesquels le faucon ne sVm- pêtro jamais ; il tombe à - plomb sur Poiseau victime exposé au milieu de Penceinte des filets, le tue, le mange sur le lieu s^il est gros , ou Remporte s^il n^est pas trop lourd , en se relevant à-plomb : s'il y a quelque faisanderie dans son voisinage , il choisit cette proie de préférence* On le Toit tout- à-coup fondre sur un troupeau de fai- sans , comme s'il tomboit des nues ^ parce qu'il arrive de si liant, et en si peu de temps , que son apparition est toujours imprévue et souvent inopi- liée ; on le voit fréquemment attaquer le milan , soit pour exercer son coo- Olscaux. I. 18 M >l- I H » A\ (! 1 \i 1' h ( f 1 «.(' ( ftOa HISTOIRE WATUHELI.F. rage , soit pour lui enlever une proie y mais il lui (ail plutôt la liontn (jue la guerre ; il le traite comme un iriche ^ le chuRSc, le frappe avec dédain, et ne le met point à mort, parce que le mi« lan se dcfond nuil , et que probable* ment sa chair répugne au faucon en- core plus qu«>sa lâcheté ne luidôplalt. Les gens qui habitent dans le voisi- nngo de nos grandes montagnes , en Dauphiné , Bugey , Auvergne et aux pieds des Alpes , peuvent s^assurer de tous ces faits. On a envoyé de Genève à la fauconnerie du roi , des jeunes faucons pris dans les montagnes voi- sines au mois d^avril y etquiparoissent avoir acquis toutes les dimensions de leur taille et toutes leurs forces avant lemoisde juin. Lorsqu'ils sont jeunes ^ on les appelle/àw60/e-5orj, comme Pou àïlharengS'Sors, parce qu'ils sont alors plus bruns que dans les années suivan- tes ; et Ton appelle les vieux faucons hagards ^ qui ont beaucoup plus de i :. \ DU PAUCON. 2o5 blanc que les jeunes j car i\ la troisième année les taches diminuent) et la quan« tité '^u blanc sur le plumage augmente. Coià' ne ces oiseaux cherchent par- tout les rochers les plus hauts , et que la plupart des lies ne sont que des groupes et des pointes de montagnes y il y en a beaucoup à Rhodes , en Chy- pre j à Malte f et dans les autres lies de la Méditerranée, aussi bien qu^aux Orcades et en Islande ; mais on peut croire que, suivant les différens cli- mats y ils paroiss^nt subir des variétés différentes , dont il est nécessaire que nous fassions quelque mention. Le faucon qui est naturel en France, est gros comme une poule : il a dix-huit pouces de longueur, depuis le bout du bec jusqu^à celui de la queue, et au- tant jusqu^à celui des pieds : la queue a un peu plus de cinq pouces de lon- gueur , et il a près de trois pieds et demi de vol ou d'envergure : ses ailes , lorsqu'ellessontpliée8,s'étendentpre&- /^\ \, 'i^' ? l ' M '•( ■If fio4 HISTOIRE NATURELLE que jusqu^au bout de la queue : la cou- leur la plus ordinaire des pieds est ver- dâtre y et quand il s^en trouve qui ont les pieds et la membrane du bec jaunes^ les fauconniers les appellent faucon bec jaune , et les regardent comme les plus laids et les moins nobles de tous les faucons ; en sorte qu^ils le rejet- tent de Pécole de la fauconnerie» Pob- serverai qu'ils se servent du tiercelet de faucon , c^est-à-dire du mâle , le- quel est d'un tiers plus petit que la femelle y pour voler (es perdrix ^ pies ^ geais, merles, et au très oiseaux de cette espèce ; au lieu qu'on emploie la fe- melle au vol du lièvre y àù milan , de la grue et des autres grands oiseaux. Il paroit que cette espèce de faucon , qui est assez commune en France , se trouve aussi en Allemagne. M.FriscIi a donné la figure coloriée d'un faucon- sors à pieds et à membranes du bec jaunes , sous le nom de enten-stosser ou schwartz-braune habigt^ et il s'est 9 ) se DU p A u c o îï, ao5 trompé, en lui donnant le noni â^ autour brun , car il diffère de l'autour par la grandeur et par le naturel. Il paroît qu'on trouve aussi en Allemagne , et quelquefois en France ^ une espèce dif- férente de celle-ci , qui est le faucon pattu à tête blanche ^ que M. Frisch appelle mal-à-propos vautour ,v. Ce vau- tour à pieds velus ou à culotte de plu- me y est ) dit-il, de tous les oiseaux de proie diurnes à bec crochu , le seul qui ait des plumes jusqu^à la partie infé- rieure des pieds , auxquels elles s'ap- pliquent exactement : l'aigle des ro- chers a aussi des plumes semblables , mais qui ne vont que jusqu'à la moitié des pieds : les oiseaux de proie noc- turnes , comme les chouettes, en ont jusqu'aux ongles , mais ces plumes sont une espèce de duvet. Ce vautour poursuit toute sorte de proie , et on ne le trouve jamais auprès des cadavres n. C'est parce que ce n'est pas un vau- tour y mais un faucon ^ qu'il ne se nour- \\ \ \' lî^ (1^ i %o6 HISTOIRE 7ff\TURELLE rit pas de cadavres ; et ce faucon a paru à quelques-uns de nos naturalistes assez semblable à notre faucon de France pour n^en faire qu^une Tarie té : s^il ne différoit en effet de notre ff^u- €on que par la blancheur dç la, tête y tout le reste est assez semblable pour qu^on ne dût le considérer que coipme variété ; mais le caractère des pieds ^ couverts de plumes jusqu'aux oi^glesy me paroit être spéciliqvr • u tout au moins l'indice d^unevarl ■■ constante y et qui fait race à part dans Pespèce du iaucon. Une seconde variété est le faucon blanc, qui se trouve en Russie y et peut-être dans les autres pays du nord : il y en a de tout- à-fait blancs et sans taches , à l'exception de l'extrémité des grandes plumes des aile^ qui sont noirâtres : il y en a d'autres de cette espèce qui sont aussi tout blancs , à î taches brunes iptu quelqi sur le dos et sur les ailes et de quelques DU FATJCOir. 207 raîes brunes sur la queue : comme ce faucon blanc est de la même grandeur que notre faucon , et qu'il n'en différa que par la blancheur 9 qui est la cou» leur que les oiseaux y comme les autres animaux y prennent assez générale^ ment dans les pays du nord, on peut présumer avec fondement que ce n'est qu'une variété de l'espèce commune | produite par l'influence du climat. Ce- pendant il parpit qu'en Islande il y a aussi des faucons de la même couleur que les nôtres j mais qui sont un peu plus gros , et qui ont les ailes et la queue plus longues; comme ils ressem- blent presqu'en tout à notre faucon | et qu'ils n'en diffèrent que par ces lé • gers caractères , on ne doit pas les sé- parer de l'espèce commune. Il en est de même de celui qu'on appelle/az^co/t* gentily que presque tous les naturalis- tes ont donné comme différent du fau- con commun, tandis que c'est le même, «t que le nom ^e gentil ne leur estap- \ 'i -.-^j^s-'f^ — »- - ■ âo8 HISTOIRE NATURELLE pliquë que lorsqu'ils sont bien élevés/ bien faits et d'une jolie figure ; ^ussi nos anciens auteurs de fauconneriône comptoient que deux espèces princi- pales de faucon , le faucon-gentil ou faucon de notre pays , et le faucon«^ pèlerin ou étranger , et regardoient; tous les autres comme de simples varié- tés de l'une ou de l'autre de ces deux espèces. Il arrivé en effet quelques fau- cons des pays étrangers , qui ne font que se montrersans s'arrêter, et qu'on prend au passage : il en-%'ientsur-tout du côté du raidi, que l'on prend à Malte, et qui sont beaucoup plus noirs que nos faucons d'Europe ; on en a pris même quelquefois de cette espèce en France. Il paroît que ce faucon noir passe en Allemagne commf en France j car c'est le même <|ue M. FriscK a donné sous le nom defaLo/f/sct/s, faUf con ^r//Af, et qu'il voyage heHuroup plus loin ; car ' 'est encore le uiême faucon q^^ue M. Edwards a décrit et représenté f.T,' D tj F A u c o Tsr. ao9 ^oirs le nom de faucon noir delà baie de Iludson^et qui en effet lui avoit été envoyé de ce climat. J'observerai à ce sujet , que le faucon passager ou pèle- rin décrit parM.Brisson, n'est point du tout un faucon étranger ni passager^ et que c'est absolument le même qiie notre faucon-hagard , en sorte que l'es- pèce du faucon commun ou passager ne nous est connue jusqu'à présent que par le faucon d'Islande , qui n''est qu'une variété de l'espèce commune ^ et par le Taucon noir d'Afrique 9 qui en diffère assez , sur-tout par la cou- leur^ pour pouvoir être regardé comme formant une espèce différente. On pourroit peut-être rapporter à cette espèce le faucon tunisien ou pon- ticien , dont parle Belon , ce et qu'il dit être un peu plus petit que le faucon- pélerin , qui a la tête plus grosse et ronde y et qui ressemble par la gran- deur et le plumage au lanier » ^ peut- -être aussi le faucon de Tartarie , qui| il ( \) 73 ■■ni •il r il i^ V, î n / il ' i aïO HISTOIRE NATURELLE au contraire , est un peu plus grand que le raucon-pélerin,et queBelon dit en différer encore, en ce que le dessus de ses ailes e9t roux , eK que ses doigts sont plus alongés. £n rassemblant et resserrantles dif- férons objets que nous venons de pré- senter en'détaily il paroit, i^.qu'iln'y a en France qu'une seule espèce de fau- con bien connue pour y faire son aire dans nos provinces montagneuses j que cette même espèce se trouve en Suisse y en Allemagne ) en Pologne et jusqu'en Islande vers le nord ; en Italie , en Es- pagne et dans les Hes de la Méditer- ranée , et peut-être jusqu'en Egypte vers le midi \ 2^. que, le faucon blanc n'est dans cette même espèce , qu'une variété produite par l'influence du cli- mat du nord ; Z^. que le faucon gen- til n'est pas d'une espèce différente de notre faucon commun ; 4^. que le fau- con*pélerin ou passager est d'une es- pèce différei\te ^ qu'on doit regarder B V FAUCON. 211 comme étrangère , et qui peut-étro renferme quelques variétés f telles que le faucon de Barbarie , le faucon tuni* sien, etc.... Il n^y a donc, quoi qu'en disent les nomenclateurs , que deux es- pèces réelles de faucons en Europe y dont la première est naturelle à notre climat , et se multiplie chez nous , et l'autre qui ne fait qu'y passer, et qu'on doit regarder comme étrangère. Après cette réduction faite de tous les prétendus faucons , aux deux es- pèces du faucon comihunou gentil , et du faucon passager ou pélerih , voici les différences que nos anciens faucon- niers trouvoient dans leur nature et mettoiènt dans leur éducation. Le fau- con-gentil mue dès le ihoisden^ars , et même plutôt; le faucon-pélerinnemue qu'au mois d'août 5 il est plus plein sur les épaules , et il a les yeux plus grands , plus enfoncés , le bec plus gros , les pieds plus longs et mieux fendus qu« le fku^oh - geatil : ceux .1 M' " 1*1 /f ! ( |{ f 1* 5k\% IIIJiTOIRE NArTUUELI.K qii^on prend au nid s'uppellent/âz/co/rf" niais ^ lorsqu'ils sont pris trop jeunes^ ils sont souvent criards et difiiciles à ëlever ; il ne faut pas les dénicher nvant qu^ils soient un peu grands ^ ou ai l'on estobligë de les ûter de leur nid ^ il ne faut point les manier y mais les mettre dans un nid le plus semblable au leur qu'on pourra, et les nourrir de chair d'ours , qui est une viande assez commune dans les montagnes où l'on prend ces oiseaux, etau déiarit de cette* nourriture on leur donnera de la chair do poulet : si l'on ne prend pas ces prd-^ cautions , les ailes ne leur croissent pas , et leurs jambes se cassent ou se déboitent aisément. Les faucons-sors y qui sont les jeunes, et qui ont été pris en 8ej>t«mbre , octobre et novembre y sont les meilleurs et les plus aisés à élever : ceux qu? ont étéjiris plus tard en hiver ou au printemps suivant, et qui par conséquent ont neuf ou dix liioisd'âgt', sont déjà trop accoutumés 4 DU FAUCON. àl3 à leur liberté pour subir aisément la servitude ^ et demeurer en captivité sans regret ; et Ton n\^8t jamais sûr de leur obéissance et de leur fidélité dans le service : ils trompent souvent leur maître, et quittent lorsqu^il s^y attend le moins. On prend tous les ans les faucons -pèlerins au mois de septem- bre , à leur passade dans les îles , ou sur les falaises de la mer. Ils sont de leur naturel prompts , propres à tout faire, dociles et fort aisés à instruire: on peut les faire voler pendant tout le mois de mai et celui de juin , parce qu'ils sont tardifs à muer ; mais aussi dès que la mue commence, ils se dé- pouillent en peu de temps. Les lieux où Pon prend le plus de faucons-pèle- rins, sont non-seulement les côtes de Barbarie, mais toutes les iles de la Mé- diterranée , et particulièrement celle de Candie, d*où nous venoient autre- fois les meilleurs faucons. Comme les arts n'appartiennentpoink Oiseaux*'-^ 29 t ;tM i Z ■il Ui ■ I ^ a^l4 IITSTOmiî NATtJIlEI.LE àPhistoire naturelle^ nous n^entreron» point ici dans les détails de Part de 1» fauconnerie ; on les trouvera dans P£n« eyclopédie , dont nous avons déjà em- prunté deux notes, a Un bon faucon^ dit M. le Roi, auteur de Particle Fau» conncrie 9 doit avoir la tête ronde, le bec cotirt et gros , le cou fort long, la poitrine nerveuse, les uialiutes larges, les cuisses longues, les jambes courtes, la main large , les doigts déliés , alon-» géset nervetix au:x articles, les ongles fermes et rerotirbés ,les niles longues. Les sii^iH'S de force et de couragesont les mêmes pour le iie'fnul et pour le tiercelet, rj'ti est le luâie «laus toutes les espèces d'oi-st-anx de |)roic,et qu'on appeTe «iir.i parce qu'il est d'un tiers plus petitque la feriîelle. Une marque de bonté nu>ins f'qiiiv«Hj!iedans un oi- seau, est de rlteva»irher contre lèvent, c'e»ii-(:\-dire de se roidir contre, et se tenir ferme sur !e }»'>i"g lorstju'on l'y «xuose. JLe pennage d'un faucon doit DU FAUCON. ^l5 être brun et tout d'une pièce y c'est^à- cl ire de même couleur : la bonne cou- leur des mains est de vert-d^cau : ceux >"; 2l6 niSTOIllE NATURELT.E très 86 prennent au passage, dans tous les pays i ils passent en octobre et en novembre , et repassent en février et mars.... L^âge cira faucons se désigne très'distinctement la seconde année j c'est-à-dire à la première mue; mais clans la suite les connoissances devien- nent bien plus difficiles; indépendam- ment des changemens de couleur, on peut les distinguer jusqu'à la troisième mue, c'est-à-dire par la couleur des pieds et celle de la membrane du bec. » OISEAUX ÉTRANGERS , çtii ont rapport au Gerfaut et aux Faucons. I. Le faucon d^Islande, que nous avons dit être une variété dans l'es- pèce de notre faucon commun , et qui n'en diffère en effet qu'en ce qu^il est .un peu plus grand et plus fort. II. Le faucon noir qui se prend au passage à Malte, en France , en Alle- magne , qui nous paroit être d'une es- luns tous bre v.t en ëvrier et i désigne ) année , le; mais sdevien- pendam- leur, on :roisième iileur des du bec. 30 ^£RS c Faucons, [{ue nous ans l'es- n , et qui qu^ilest • prend au en Alle- l'une es-. DIT FAUCOW. 217 pèce étrangère et différente de celle de notre faucon commun. J^observerai que la description qu^en donne M.Ed- wards est exacte 9 mais que M. Frisch n^est pas fondé à prononcer que ce fau- con doit être sans doute le plus fort des oiseaux de proie de sa grandeur, parce que prés de l'extrémité du bec supé- rieur, il y aune ""spèce de dent trian- gulaire ou de pointe trn ichante, et que les jambes sont «garnies de plus grands doigts et ongles qu'aux autres faucons^ car en comparant les doigts et les on- gles de ce faucon noir, que nous avons en nature , avec ceux de notre faucon , nous n'avons pas trouvé qu^l y eût de différence , ni pour la grandeur , ni pour la force de ces parties; et en com- parant de même le bec de ce faucon noir n^'tv. le bec de nos faucons, nous avons tr^ v4 que dans la plupart de cenx-ci '^ y avoit une pareille dent triangulaire vers Pextrémité de la mandibule supérieure j en sorte qu'il tt Z^yiÉ^. ' ' v ■ 1 V l'i aiB HisToirn katuuïsllb ne diffùre point à cos deux t'gnrds i!u faucon commun, comme M. FriBch semble l'insinuer. Au reste, le iaucon tacheta dont M. Edwards donne la des- cription et la figure , et qu'il dit âtre du môme climat que le faucon noir^ c'est- à -dire des lerros de la biiie de liudson^ no z ous parolt être en effet que le faucon-sors ou jeune de cette môme espèce , et par conséquent ce n'est qu'une vuric^té produite dans les couleurs par la différence de l'âge, et non par une variété réelle ou variété de race dans cette espèce. On nous a assuré que la plupart de ces faucons noirs arrivent du côté du midi; cepen- dant nous en avons vu un qui avoit été pris sur les côtes de l'Amérique sep- tentrionale , près du banc de Terre- Neuve •, et comme M. Edwards dit qu'il se trouve aussi dans les terres voisines de la baie de Hudson, on peut croire que l'espèce est fort répan- due } et qu'elle fréquente également i j} I ; I «^ T)tr FAUCOïf. 210 leA climats chaudfi) tempères ou froiJs* N()ii8 observerons que cet oiseau que nous avons eu en nature ^ avoit les ])ie(ls d^un bleu bien décida , et que ceux que Ton trouve reprësenti^s dans les planches enluminées de MM. Ed* wards et Frisch, avoicnt les pieds jau» ncs ; cependant il n^est pas douteux que ce ni^ soient les mêmes oiseauxt Nous avons déjà reconnu j en exami- nant les balbuzards y qu^il y tn avoit à |>ieds bleus, et d^autres à pieds jau- nes ; ce caractère est donc beaucoup moins fixe qu^on ne Pimaginoit : il en est de la couleur des pieds à-peu-près comme de celle du plumage^ elle varie «ouventavec Tâge, ou pard^autres cir- constances. III. L^oiseau quW peut appeler le faucon rouge des Indes orientales ^ très-bien décrit par Aldrovande, et à- peu-près dans les termes suivans. La femelle, qui est dVin tiers plus grosse 4|ue le mâley a le dessus de la tête largci n -."- 220 HISTOIRR NATURELLE et presque plat. La couleur de la téte| du COU) de tout le dos et du dessus des ailes y est d'un cendré tirant sur le brun ; le bec est très-gros, quoique le crochet en soit assez petit : la base du bec est jaune, et le reste jusqu'au cro- chet est de couleur cendrée ; la pupille fies yeux est très-noire , Piris brune ; la poitrine entière , la partie supé* rieure du dessous des ailes , je ventrOf le croupion et les cuisses , sont d'un orange presque rouge. Il y a cependant au-dessus de la poitrine, sous le men- ton, une tache longue de couleur cen- drée, et quelque petite tache de cette même couleur sur lapoitrine :1a queue est rayée de bandes en demi-cercle j nlternativement brunes et cendrées ; les jambes et les pieds sont jaunes et les ongles noirs. Dans le mâley toutes les parties rouges sont plus rouges, et toutes les parties cendrées sont plus brunes; le becestplusbleu,ettespieds «ont plus jaunes. Ces faucons , ajoute V '. la tête, dessus I; sur le iqiie le »ase du iiu cro* pupille )rune ; 8upë« centre, it d*uii endant i nien- ir cen- 9 cette queue îrcle , Irées ; nés et toutes ;es, et t plus pieds joule DU FAucow. aai Aldrovande , avoient été envoyés des Indes orientales au grand-duc Ferdi- nand, qui les fit dessiner vivans. Nous devonsobserver icique Tardif, Albert etCrescent, ont parlé du faucon rouge comme d\ine espèce ou d^une variété qu'on connoissoit en Europe , et qui se trouve dans les pays de plaines et de marécages ; mais ce faucon rouge n'est pas assez bien décrit pour qu'on puisse dire si c'est le même que le fau- con rouge des Indes, qui pourroit bien voyager et venir en Europe comme le faucon passager. IV. L'oiseau indiqué parWillulghby, sous la dénomination de y^i/co indiens cirratus y qui est plus gros que le fau- con , et presque égal à l';n!fcour, qui a sur la tête une huppe dont l'extré- mité se divise en deux parties qui pen- dent sur le cou. Cet oiseau est noir sur toutes les parties supérieures de la tête et du corps; mais sur la poitrine et le ventre , son plumage est traversé •» *i ^ 4 S^a HISTOIRE NATIJ11RT se c.r- vent aussi de ces oiseaux; . our les rivière» ève pour il sera dent tel- que les r. Il y a s ) que le t fort peu tom. II , f tom» If s Persans bêtes fau- n remplit: Dujours la tis sur la l'on fait machine y i'y accou- on lâche i la tour- !s se Si.r- !S riviève» DU F A tJ C O If. * 225 etoces faucons du Japon viennent des parties septentrionales de cette ile. Kolhe fait aussi mention des faucons du Cap de Bonne-Espérance , et Bon* man de ceux de Guinée ; ensorte qu'il et les marais dans lesquels ils vont, comme les chiens, chercher le gibieif..... Comme tous les gens d'épée sont chasseurs , ils portent d'ordinaire à l'arçon de la selle , une petite timbale de Iriit à neuf pouces de diamètre, qui leur sert à rappeler l'oi- seau en frappant dessus, yoyage de Char» din , tom. II , pag. Sa et 33. — La Perse ne manque pas d'oiseaux de proie : il s'y trouve quantité de faucons , d'éperviers et de lannerets , et autres semblables ciseaux de chasse , dont la vénerie du roi est très- bien pourvue, et on y en compte plus de huit cents : les uns sont pour le sanglier^ Pane sauvage et la gazelle •, les autres , pour voler les grues, les hérons, les oies et les perdrix. Une grande partie de ces oiseaux de chasse s'apporte de Russie : mais les plus grands et les plus beaux viennent des mon- tagnes qui s'étendent vers le midi, depuis Schyras jusqu'au golfe Persique. T^oyage de JJampier , tom, II , pag, ^a et suh'. Oiseaux. I. :to )• . :î * *- ■*.■-• !\ < 1 aa6 HISTOIRE naturelle n'y a , pour ainsi dire ^ aucune terne | aucun climat dans l'ancien conlinent| où Pon ne trouve Pespèce du faucon \ et comme ces oiseaux supportent très- bien le froid , et qu'ils volent facile- ment et très-rapidement I on ne doit pas être surpris de les retrouver dans le nouveau continent t il y en a dans le Groenland , dans les parties monta- gneuses de l'Amérique septentrionale et méridionale ^ et jusques dans les lies de la mer du Sud. » v»j iKtoumiJ 41» »»p.*m - V. L'oiseau appelé tanas par lés Nègres du Sénégal , et qui nous a été donné par Adanson sous le nom de faucon - pêcheur» Il ressemble pres- que en tout à notre faucon par les cou- leurs du plumage; il est néanmoins un peu plus petit, et il a sur la tête de longues plumes éminentes qui se ra- battent en arrière , et qui forment une espèce de huppe, par laquelle on pourra toujours distinguer cet oiseau des au- tres du même genre : il a aussi le bec DU P A. U C O W. 227 jaune I moins courbé et pltis gros que le faucon } il en diffère encore en ce que les deux mandibules ont des den« telures très^sensibles ; et son naturel est aussi différent; car il pèche plutôt qu*iL ne cbasse. Je crois que c^est à cette espèce qu'on doit rapporter l'oi- seau duquel Dampier fait mention sons ce même nom An faucon pêclwur, a II ressemble, dit-il, à nos plus petits fau- cons pour la couleur et la figure; il a le bec et les ergots faits tout de même j il se perche sur \e tronc des arbres et Bixr les branches sèches qui donnent sur l'eau dans les cri s, les rivières^ ou au bord de la mer ; et dès que ces oiseaux voient quelques petits poîs^cns auprès d'eux, ils volent à fleur d'eau^ les enfilent avec leurs griffes , et s'é- lèvent aussi-tôt en l'air , sans toucher l'eau de leurs t^'lf'fï ; il ajoute qu'ils n'avalent pas le poisson tout entier ^ comme font les autres oiseaux qui en vivent) mais qu'ils le déchirent avec »'V i } I 'f ( ■ ) ) (■ ( 3^28 BISTOIRB NATURELLE leur beC| et le mangent par mor- * LE HOBEREAU. -< J ;6.; :i Le hobereau est bien plus petit que le faucon , et en difTère aussi par les habitudes naturelles : le faucon est plus fiery plus vif et plus courageux ; il attaque des oi^ieaux beaucoup plus gros qui? lui. Le hobereau est plus lâche de son naturel; car à moins qr^il ne su: î. dressé, il ne jrendque i^ s alouettes •t les cailles: m^ il sait «.ompenser ce défaut de couragp t d^ardeur par son industrie* Dès qu'il apeir.oit un chas- seur et son chien , il le6 ait d^assez près ou plane au-dessus de leur tète j et tâche de saisir les petits oiseaux qui s^ëlèvent devant eux : si le chien fait lever une alouette ^ une caille ^ et que le chasseur la manque, il ne la manque pas : il aTair de ne pas craindre le bruit ^X de ne pas connottrq l'effet des armes ar mor- [J. Ai».; ni letit que par les icon est rageux ;. 3up plus lus lâche qr^il ne ilouettes penser ce par son in chas*. d^assez ur tête 9 taux qui lien fait et que manque e bruit s arme» DU FAvcoir. 229. à feu ; car il s'approche de très-près dU; chasseur, qui le tue souvent lorsqu'il, ravit sa proie t il fréquente les plaines voisines des bois, et sur-tout celles où les alouettes abondent; il en dëtruik un très-grand nombre , et elles con« noissent si bien ce mortel ennemi i! qu'elles ne l'aperçoivent jamais sans, le plus grand effroi , et qu'elles se pré-, cipitent du haut des airs , pour se ca-. cher sous l'herbe ou dans les buissons % c'est la seule manière dont elles puis-^ sent échapper; car quoique Talouette s'élève beaucoup, le hobereau vole en- core plus haut qu'elle , et on peut le dresser au leurre comme le faucon et les autres oiseaux du plus haut vol. Il demeure et niche dans les forêts , où il se perche sur les arbres les plus élevés. Dans que'ques-unes de nos provinces on donne 1» nom de hobereau aux petits seigneurs qui tyrannisent leurs pay- sans, et plus particulièrement au gen- tilliQfflme à lièvre, qui va chasser chez Îi30 niSTOIIlE NÀTURELIB 8«8 Toisins «ans en être prié ^ et qui chasse moins pour son plaisir que pour le profit. ; . j ~ . On peut observer que <]ans cette es- pèce , le plumage de Poiseau est plus noir dans la première année quMl ne Test dans les années suivantes. Il y a aussi dans notre climat une variété de cet o^ eau ; les différences consistent en ce que la gorge , le dessous du cou ^ la poitrine y une partie du ventre et les grandes plumes des ailes sont cen- drées et sans taches ; tandis que dans le hobereau commun , la gorge et le dessous du cou sont blancs , la poitrine et le dessusdu ventre blancs aussi^avec des taches longitudinales brunes, et que les grandes plumes des ailes sont presque noirâtres : il y a de même d^as- tez grandes différences dans les cou- leurs de la queue, qui dans le hobereau commun est blanchâtre par-dessous | traversée de brun , et qui dans l^autre est absolument brune. Mais ces diffé- DU vAXTcov. a3t rences n'empêchent pas que ces deux oiseaux ne puissent être regardés com- me de la même espèce ; car ils ont la même grandeur , le même port| et se trouvent de même en France ; et d'ail- leurs ils se ressemblent par un carac- tère spécifique très-particulier ^ c'est qu'ils ont tous deux le bas du ventre et les ruisses garnis de plumes d'un roux vif, et qui tranche beaucoup sur les autres couleurs de cet oiseau \ il n'est pas même impossible que cette variété , dont toutes les différences se réduisent à des nuances de couleurs ^ ne provienne de l'âge ou des différens temps de la mue de l'oiseau ; et c'est encore une raison de plus pour ne \é pas séparer de l'espèce commune* Au reste, le hobereau se porte'sur le poings découvert et sans chaperon, comme l'émérillon , l'épervier et l'autour , et l'on en faisoit autrefois un grand usage pour la chasse des perd rix et des cailles. ■«..,.■ .. i. » jv. ....,«* ., , v> ^'.^4-6^^^«.- II ^32 HISTOIRE NATUnELLB LA CRESSERELLE. ^r. PI » t ! t I La cresserelle est Poiseau de proie le plus commun dans la plupart de nos provinces de France, et sur-tout en Bourgogne : il n^ a point d'ancien château ou de tour abandonnée qu'elle ne fréquente et qu'elle n'habite ; c'est sur-tout le matin et Icj soir qu'on la voit voler autour de ces vieux bâti- xnens y et on l'entend encore plus sou- vent qu'on ne la voit ] elle a un cri pré^ ci^ité pli f pli f pli f ow p ri , priy pri^' qu'elle ne cesse de répéter en volant , «tqui effraie tous les petits oiseaux,sur lesquels elle fond comme une flèche ^ et qu'elle saisit avec ses serres ; si par hasard elle les manque du premier coup , elle les poursuit sans crainte du danger jusque dans les maisons. J'ai vu plus d'une fois mes gens prendre une cresserelle et le petit oiseau qu'elle poursuivent , en fermant la fenêtre f-vn f >W' *»•««('«* •V*^' •'»»I1» t«|f» <■-! * **«■« f ' ^ 4 » r « ^l ' -'••-^i^ifT:-'^ ■i*r^ ^\ ''.i f^-M.- > .] ^iKVY • - •-■* :4i^jiJi(^ iéii^èm*^':'''^*'^'^*'**'* -'■■■ I i) 1 "»t u < I ! , •' ! I ; I/:- ç Tom . jT. 1 LA (UKSSKIŒIJ.K. a. j/lÎMJ'iuri.LOJV. 1, m n\ 'i » xr r A xT c o w. a33 d'une chambre on la porte d'une gale-( rie, qui étoient éloignée8 de plus de cent toises de vieilles tours d'où elle étoit partie. Lorsqu'elle a saisi et em- porté i'oiseau , elle le tue et le plume très-proprement avant de le manger : elle ne prend pas tant de peine pour les souris et les mulots; elle avale les plus petits tout entiers, et dépèce les autres. Toutes les parties molles du corps de la souris se digèrent dans l'estomac de cet oiseau ; mais la peau se roule et for- me une petite pelote, qu'il rend parle bec, et non par le bas 5 car ses excré- mens sont presque liquides et blanchâ- tres : en mettant ces pelotes qu'elle vo- mit dans l'eau chaude pour les ramol- lir et le étendre, on retrouve la peau entière de la souris comme si on l'eût écorchée. Les ducs, les chouettes, les buses, et peut-être beaucoup d'oiseaux de proie, rendent de pareilles pelotes dans lesquelles, outre la peau roulée,^ il se trouve quelquefois des portiont * i 7 i I û ■'M'^ *i»*' i\ 234 bistoihe naturelle les plus dures des os. Il e^ est de même des oiseaux-pécheurs } les arêtes et les écailles des poissons se roulent dans leur estomac, et ils les rejettent par le bec. La cresserelle est un assez bel oiseau : elle a l'œil vif et la vue très-perçante, le vol aisé et sou tenu telle est diligente «t courageuse : elle approche , par le naturel , des oiseaux nobles et géné- reux 5 on peut même la dresser, com- me les émérillons, pour la fauconnerie* La femelle est plus grande que le mâle; et elle en diffère en ce qu'elle a la tête rousse, le dessus du dos, des ailes et de la queue rayé de bandes transversales brunes, et qu'en même temps toutes les plumes de la queue sont d'un brun roux plus ou moins foncé ^ au lieu que dans le mâle , la tête et la queue sont grises, et que les parties supérieures du dos et det ailes sont d'un roux vi- neux, semé de quelques petites tachée fioires : on peut voir les différences du DU FAUCON. a35 mâle et de la femelle dans les plaiwiiiies enluminées que nous avons citées. Nous ne pouvons nous dispenser d'obs3rver que quelques-uns de nos nomenclateurs modernes ont appelé épervier des alouettes , Ja cresserelle femelle, et qu'ils en ont fait une es- pèce particulière et différente de celle de la cresserelle. Quoique cet oiseau fréquente ha- bituellement les vieux bàtimens^ il y niche plus rarement que dans les bois^ et lorsqu'il ne dépose pas ses œufs dans des trous de murailles ou d'arbres creux j il fait une espèce de nid très- négligé, composé de bûchettes et de racines , et assez semblable à celui des geais , sur les arbres les plus élevés des forêts : quelquefois il occupe aussi les nids que les corneilles ont abandonnés : il pond plus souvent cinq œufs que quatre, et quelquefois six, et même sept, dont les deux bouts sont teints d'une couleur rougeâtre ou jaunâtre ^ il t m ''«»■ f- a36 HISTOIRE NATURELLE assez semblable à celle de son plu m âge Ses petits , dans le premier âge , ne sont couverts que d'un duvet blanc: d'abord il les nourrit avec des insec- tes, et ensuite il leur apporte des mu- lots en quantité , qu'il aperçoit sur terre duplus haut des airs , où il tourne lentement, et demeure souvent sta» tlonnaire pour épier son gibier, sur le- quel il fond en un instant : il enlève quelquefois une perdrix rouge beau- coup plus pesante que lui; souvent aussi il prend des pigeons qui s'écartent de leur compagnie ; mais sa proie la plus ordinaire après les mulots et les rep- tiles , sont les moineaux , les pinçons et les autres petits oiseaux. Gomme il produit en plus grand nombre que la plupart des autres oiseaux de proie ^ l'espèce est plus nombreuse et plus ré- pandue î on la trouve dans toute l'Eu- rope, depuis la Suède jusqu'en Italie et en Espagne 5 on la retrouve même dans les pays tempérés de l'Amérique I I ne me: sec- mu- ; sur .urne sta™ ur le- tnlève beau- t aussi ent de ia plus ;s rep- incons mmeil que la proie f lus ré- e TEu- II Italie même irique septentiionale i plusieurs de ces oi- seaux restent pendant toute Pannée dans nos provinces de France : cepen- dant j'ai remarqué qu'il y en avoit beaucoup moins en hiver qu'en été, ce qui me fait croire que plusieurs quit- tent le pays pour aller passer ailleurs la mauvaisesaison. • ^ - • J'ai fait élever plusieurs de ces oi- seaux dans de grandes volières. Ils sont , comme je l'ai dit , d'un très- beau blanc pendant le premier mois de leur vie, après quoi les plumes du dos deviennent roussâtres et brunes en peu de Jours. Ils sont robustes et aisés à nourrir : ils mangent la viande crue qu'on leur présente, à quinze jours ou trois semaines d'âge. Ils connoissent bientôt la personne qui les soigne, et s'apprivoisent assez pour ne jamais l'of- fenser : ils font entendre leur voix de très-bonne heure; etquoiqu'enfermés, ils répètent le même cri qu'ils font en liberté. J'en ai tu s'échapper et re- t 1 Oiseaux. I. ai *.■■■■ ' .^ -.» 4 ft38 HISTOIRE NATURELLE venir d^eux-mêmes à la volière, après un jour ou deux d'absence , et peut- être d'abstinence forcée. Je ne connois point de variétés dans cette espèce que quelques individus qui ont la téce et les deux plumes du milieu de la queue grises, tels qu'ils nous sont représentés parM. Frisch.Mais M. Sa- lerne fait mention d'une cresserelie jaune qui se trouve en Sologne, et dont les œufs sont de cette même couleur jaune, ce Cette cresserelle , dit-il , est rare , e^ quelquefois elle se bat géné- reusement contre le jean-le*blanc,quly quoique plus fort , est souvent obligé de lui céder : on les a vus , ajoute-t'il ^ s'accrocher ensemble en l'air, ettom» ber de la sorte par terre comme une motte ou une pierre ». Ce fait me pa- roît bien suspect ; car l'oiseau jean-le- blanc estnon-seulement très-supérieur à la cresserelle par la force 9 mais il a le volet touteslesallures si différentes ^ qu'ils ne doivent guère se rencontrer. -^r~ après peut- s dans us qui niUeu is sont Vl.Sa- serelle 3tdont ouleur il I est t géné- c,qui, obligé ite-t'il , ettom- ne une me pa- ean-le- érieur ais il a rentes j entrer» DU FAUCON. LE ROCHIER. 239 I 'oiseau qu'on a nommé y< . ;*! roche ou rochier , n'est pas ; î v •» 4ue * cresserelle, et me paroit iort nblableàl'ëmérillony dontonsesert ilans la fauconnerie. Il fait, disent les auteurs, sa retraite etsonniddans les rocbers. £n considérant attentivement la forme et les caractères de cet oi- seau , et enles comparant avec la forme et les caractères de l'espèce d'éméril- lon^lontonsesertdans la fauconnerie^ nous sommes très^portés à croire que le rochier et cet émérillon sont de la même espèce, ou du moins d'une es- pèce encore plus voisine l'une de l'au- tre que celle de la cresserelle. On verra dans l'article suivant qu'il y a deux es- pèces d'ëmérillons, dont la première approche beaucoup de celle du rochier, et la seconde de celle de la cresserelle: comme tous ces oiseaux sont à-peu<« I ,,1 ■^ i <^, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /y 1.0 1.1 1^ ■^ Uii 12.2 Sf l⣠12.0 lia u 1^ 6" — • ^yw •'/// y Photographie Sciences Corporation •s? \ <^ V 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872- 1503 "«l. ^ ^t^. :^^ l \ a4o HISTOIRE NATURELLE^ près de la même taille^ du méaie natu- rel 9 et qu'ils varient autant et plus par le sexe et par l'âge , que par l(v dif- férence des espèces, il est très-difficile de les bien reconnoitre ; et ce n'est qu'à force de comparaisons faites d'a- près nature, quenous sommes parvenus ^les distinguer les uns des autres yr.i% f^'Cp-nv r^MiTi - L'ÉMÉRILLON. ;''^' L'oiseau dont II est ici question ^ n'est point l'émérillon des naturalistes 9 mais Vémérilloa des fauconniers , «qui n'a été indiqué ni bien décrit par au- cun de nos nomenclateurs ; cependant c'est le véritable émérillon dont on se sert tous les jours dans la fauconnerie, et que l'un dresse au vol pour la chasse. Cet oiseau est, à l'exception des pie-grièclies , le plus petit de tous les oiseaux de proie , n'étant que de la grandeur d'une grosse grive \ néan- moins on doit le regarder comme un V'- D U P AU COU". 24^^ «oiseau noble y et qui tient de plus près qn*un autre à L'espèce du faucon ; il en a le plumage 9 la forme et l'attitude^ ; il a le même naturel , la même doci* lité j et ^iout autant d'ardeur et da courage : on peut en faire un bon oi« seau de chasse pour les alouettes y les cailles etmémeles perdrix^ qu'il prend et transporte j quoique beaucoup plus pesantes que lui : souvent il les tue d'un seul coup , en les frappant dé l'estomac sur la tête ou sur le cou. v Cette petite espèce 9 si voisined'aiU leurs de celle du faucon parle courage et le naturel , ressemble néanmoins plus au hobereau par la £gure y et encore plus au rochier , on le distinguera ce- pendant du hobereau y en ce qu'il a les ailes beaucoup plus courtes^ et qu'elles ne s'étendent pas à beaucoup près jus- qu'à l'extrémité de la queue^ au lieu que celles du hobereau s'étendent un peu au-delà de cette extrémité : mais ^ comme [nous l'avons déjà fait sentif , ) * 'l r ^ i ( ) V S\ \ i I ! f 242^ HISTOIRE NATURELLE dans ^article précédent j ses ressem- blances avec le rochier sont si grandes^ tant pour la grosseur et la longueur du corps j la forme du bec y des pieds et des serres ^ les couleurs du plumage y la distribution des taches j etc.. qu'on seroit très - bien fondé à regarder le rochier comme une variété de Pémé- rillon 9 ou du moins comme une es* pèce si voisine y qu'on doit suspendre son jugement sur la diversité de ces deux espèces : an reste y Pémériilon s'éloigne de l'espèce du faucon et de celle de tous les autres oiseaux de proie ) par un attribut qui le rapproche de la classe ccnmune des autres oi- seaux; c'est c .6 mâle et la femelle sont dans l'émérillon de la même gran- deur , au lieu que dans tous les autres oiseaux de proie , le mâle est bien plus petit que la femelle ; cette singularité ne tient donc point à leur manière de viyre^ ni à rien de tout ce qui distingue les oiseaux de proie des autres^ oi- BU FAUCOW. 243 seaux : elle semblerait d'abord appar- tenir à la grandeur , parce que dans les pie-grièches y qui sont encore plus petites que les émérillons 9 le mâle et la femelle sont aussi de la même gros* seur; tandis que dans les aiglesy les vau- tours y les gerfauts j les autours , les faucons et les éperriers , le mâle est d'un tiers ou d'un quart plus petit que la femelle. Après avoir réfléchi sur cette singularité y et reconnu qu'elle ne pouvoit pas dépendre des causes générales , j'ai recherché s'il n'y en avoit pas de particulières auxquelles on pût attribuer cet effet ; et j'ai trouvé y en comparant les passages de ceux qui ont disséqué des oiseaux de proie, qu'il y a dans la plupart des fe- melles un double cœcum assez gros et assez étendu; tandis que dans les mâles il n'y a qu'un cœcum y et quelquefois point du tout. Cette différence de la conformation intérieure, qui se trouve toujours en plus dans les femelles qu« !■ KU '/\ \ ^ a44 HTSTOIRB NATURELLB dans les mâles , peut être la vraie causé physique de leur excès en grandeur. Je laisse aux gens qui s^occupent d*a- natomie à vérifier plus exactement ce fait , qui seul m'a paru propre à ren- dre raison de la supériorité de gran« deur de la femelle sur le mâle , dans presque toutes les espèces des grands oiseaux de proie. ■: ■/ ?•] nr'^^ ' L'émérîUon vole bas y quoique très« vite et très -légèrement. Il fréquente les bois et les buissons pour y saisir les petits oiseaux y et chasse seul sans être accompagné de sa femelle : elle niche dans les forêts en montagnes y et produit cinq ou six petits, v ^ Mais indépendamment de cet émé- rillon dont nous venons de donner Phistoire et la représentation, il existe une autre espèce d'émérillon mieux connue des naturalisteS)dontM.Frisch a donné la figure , et qui a été décrit d'après nature par M. Brisson : cet f méiillon diffère en effet par un assea DU FATJC02Ï.:' 24^ grand nombre de caractères y de l'ëmé- rillon des fauconniers; il parott mém# approcher beaucoup plus de l'espèce de la cresserelle , du moins autant qu'il nous est permis d'en juger par la reprësensation ^ n'ayant pu nous le procurer en nature t mais ce qui semble appuyer notre conjecture , c'est que les oiseaux d'Amérique qui nous &*n..^-iîti.-*.\>»,fr-^i*-M^'- •■'!***a|^ 1»/ ir il ïv } ^46 HISTOIBB NATUHBLLF. Pëmërillon des iauconniers : il to peut donc que cette espèce ait passé d*un continent à Pautre.£tenefl'et,M.Lin- nœus fait ikiention des cresserelles ea Suède, et ne dit pas que les ëmérillons 8^ trouvent : ceci semble confirmer encore notre opinion y que ce prétendu émérillon des naturalistes n^est qu'une variété , ou tout au plus une espèce très'voisine de celle de la cresserelle ; on pourroit même lui donner un nom particulier y n on vouloit la distinguer soit de Pémérillon des fauconniers ^ soit de la cresserelle ; et ce nom seroit celui qu'on loi donne dans les )les Antilles, a L'émérillon, dit le P. du Tertre j que nos habitans appellent gry gry y à cause qu'en volant ils jettentun cri qu'ils expriment par ces syllabes gry gry , est un autre petit oiseau de proie qui n'est guère plus gros qu'une grive: il a toutes les plu* mes de dessus le dos et des ailes rous- ses I tachées de noir^ et le dessous du DU FAUCON. 24? ventre blanc , moucheté dMiermine 1 il est armé de bec et de griffes à pro- portion de sa grandeur ; il ne fait la chasse qu^aux petits lézards et aux sauterelles , v.i quelquefois aux petits poulets quand ils sont nouvellement éclos : je leur en ai fait lâcher plu- sieurs fois ) ajoute-t-il.La poule se dé- fend contre lui, et lui donne la chasse: les habitans en mangent , mais il n^est pas bien gras ». ■« ». < ^ ■ La ressemblance du cr! de cet émé* rillon du P. du Tertre avec le cri de notre cresserelle , est encore un autre indice du voisinage de ces espèces ; et il me paroit qu'on peut conclure assez positivement que tous ces oiseauxdon- nés par les naturalistes soi:. les noms d'émé rillon d'Europe^ émérillondela Caroline ou de Cayenne, et émérillon de Saint-Domingue ou des Antilles ^ no font qu'une variété dans l'espèce de la cresserelle , à laquelle on pourroit donner le nom de gry gry^ pour ,-'f..v.V ..>tk:J<*'^t»1*'*> si 24B niSTOinB 17ATU11ELT.B la distinguer de la cresserelle conr^ j j- mune. . _ ; . „ Espèces connues dans ce genre.. Le Secrétaire , ^/co Serpentariu», fUjUmi Le Pygargiie ,J'aico AWiciUa. .,| . goij'j L'Aigle noir f falco Melanaé'tos, . ^ . Le P)'j>nrgue k tête blanche | /â/co Téuci^ cephalus. JjOïi'taye y falca Ossifragus. . \t!i.i aoi Le grand Aigle , falco Chrysaëtos» ] ,->(;:/ L'Aigle couimun , falco Futvus. t Le petit Aigle , falco Natvius» lue petit Pygorj^ue , falco ^Ibicaudus. Le Jean-le-Blanc, falco Gallicus, i "»i Le Milan royal , falco MilvuSk «jinlni Le Milan noir , falco uàlter. ^ ^,.,, ,,yrî \\ Le Caracara , /fl/co Bmsiliensis» Le Milan lie la Ca 10 li ne, /a /co Furcatus» "L^ 'Qi\\\m7.H\'i\ y falco Haliaëtos. Le Mansi'eni , falco Antillarum, ,.;•". ( Pieds nus.) . „;^.. ^ L'Urubîtinga,/aZco Urubitinga» Le Faucon de Fondicliéri , falco Pondice- '■ rianus, v - * 1 ; . .,. . S) "ilEv' »V.. su FAUCON. 249 La Buse, falco Buteo, La Har pay e I /b/co Rufus, ' • ..•: *"..:. vc: La Bondrëe , falco jépivorus* Le Busard y falco jiEruginosus, L'Autour ) falco Palumbarlus, Le Faucon commun y falco Cornmutiîs, Le Faucon pèlerin, falco Peregrinus, Le Sacve y falco Sacer. Le Faucon huppé des îndesy falco Cirrathuu Le Gerfaut , yâ/c'o Condicam* Ijchaniery falco Lanarius» L'Oiseau Saint-Martin, yh/c'o Çyaneus, ■* La Soubuse , falco Pygnrgus, Le Rocliier , falco Lithofalço, . ^ La Cresserelle , falco Tinnunculus, Le Tanas , falco Piscator. Le Faucon aquilin , falco jéquilinus, L'Épervier, falco Nisus. L'Épervier des pigeons, falco Columbarius i. Le Faucon à gros bec , falco Magnirostris» Le Faucon nocturne, falco ycspertinus, L'Hobereau , falco Subbuteo, L'Émërillondes Fauconniers, falco jiEsaloiu L'£mérillon de la Caroline , falco Spane' dus. 1 ■ I ;o Pondice- 1:<^i Oiseaux. I. aa Y: ■ r''; 'je;j,l. "*:■* -r A 256 HISTOIRE NATURELLE :v III» GENRE. \ • \ \ LE CHA':^. HUANT, sri^ijx. Caractère générique : bec crochu ; plumes de la base du bec tournées en devant. LE DUC , ou GRAND DUC. X^Es poètes ont dédié l'aîgle à Jupi- ter , et le duc à Junon ; c^est en effet Paigle de la nuit , et le roi de cette tribu d^oiseaux qui craignent la lu- mière du jour, et ne volent que quand elle s^éteint. Le duc parott être , au premier coup-d^œil, aussi gros, aussi fort que Paigle commun : cependant il est réellement plus petit , et les pro« 1 ~1i l i •>• - \' V , . • «'. 1 «' .^»l M' * S ,■♦' • •• M ■ ^1 . '' il ..:^^.. ■ V ■;..,>■- ■ -^-,*"^*.v:-n4è;'^.- ■V '^ ■ ■■•■ - . - ■ , i . * ■ ■■ V ■ 1 ■» •t ', • ■•■■ '^ . I.t^ I». v4 KIJ.TOI^^. kTxir.ni.î.i . >T, ! \ vr**ir4«ft'»%^.rVr'i>«.iir«.*«>À i:«VWKa* |A«tM*.«i«'*i.jM>d«.MU>tC>«lifM^ ti.-nitft-' »■ ■• •■* T r ,4 T !■ ii*. NXT ^ •> . ■*: * V r I ï ï f « .-i '..^f- i ■■;!:, ï ^.T« r>> ■ ï^iy *' ~5f ..iMtp vUî i*-. i U!il , H«V Uï i «■t t.'i^' t'ïU l i- M'! }t?' !i'ei}:^îî' ( •:■ ni i !N:T î '«I ;^ * «••*♦;. !u .'■ î 1. .^ i.- >}>: »c*'''i'i*' U '»!*. î<ï =,-,_-^^. U.i ■ 1 I^ GRAND WUC . a .!>£ HU^OU oalW:OTfENl>UC. •MMMMMUrtMNH . -zz.z^ *ma * ' ■• ■ . » ;•, ;.■-■" l. ■ v^ ,;>:|.-^ ■'■ '\ ,V. ;"îi' P ■*- - ■ ' 1 . *": ii. ,1 _ -. ' ■'■'' ' '' ■ ' "' -■ ■ ». V > /- >*■:' .» :"\ . , ■■• .■i>- h . •.--». . DU C H A T • H U ▲ N T. 2.5 1 ' portions de son corps sont toutes dif- férentes. Il a les jambes y le corps et la queue plus courts que Taigle 9 la tête beaucoup plus grande ^ les ailes bien inoins longues y Tétendue du vol ou Penvergure n'étant que d'environ ciiiq pieds. On distingue aisément le duc à sa grosse figure , à son énorme tête y au3L larges et profondes cavernes de ses oreilles 9 aux deux aigrettes qui sur« 'montent satête^ et qui sont élevées de plus de deux pouces et demi \ à son bec court , noir et crochu ; à ses grands yeux fixes et transparens; à ses larges prunelles noires et environnées d'un cercle de couleur orangée ; à sa face entourée de poils, ou plutôt de petites plumes blanches et décomposées , qui aboutissent à une circonférence d'au- tres petites plumes frisées; à ses ongles noirs, très-forts et très-crochus; à son cou très- court , à son plumage d'un roux brun taché de noir et de jaune sur le dos , et de jaune sur le ventre^ 1^1 25a niSToiRE natukelle marqué de taches noires et traversé cle quelques bandes brunes mêlées asseas confusément; à ses pieds couverts d'un duvet épais et de plumes roussàtres jusqu'aux ongles ; enfin à son cri ef- frayant huibou, houhou, bouhou^pou' hou^ qu'il fait retentir dans le silence de la nuit, lorsque tous les autres ani- maux se taisent $ et c'est alors qu'il les éveille , les inquiète 9 les poursuit et les enlève , ou les met à mort pour les dépecer et les emporter dans les cavernes qui lui servent de retraite ; aussi n'habite-t-il que les rochers ou les vieilles tours abandonnées et situées au-dessus des montagnes : il descend rarement dans les plaines, et ne se per- che pas volontiers sur les arbres, mais sur les églises écartées et sur les vieux châteaux. Sa chasse la plus ordinaire^ sont les jeunes lièvres, les lapins, les taupes,les mulots, les souris qu'il avale tout entières, et dont il digère la subs- tance charnue, vomit le poil, les os et :\ A •t Mt .*' "**%■ -,4t ^*â. 4k.. * 1 fit; CHAÏ-HVANT. tt.5^ la peau en pelotes arrondies : il mange aussi les chauve-souris, les serpens, les lézards, les crapauds, les grenouilleS| et en nourrit ses petits : il chasse alors avec tant d'activité , que son nid re- gorge de provisions ; il en rassemble plus qu'aucun autre oiseau de proie. On garde ces oiseaux dans les mé- nageries, à cause de leur £gure singu- lière \ l'espèce n'en est pas aussi nom- breuse en France que celle des autres hiboux, et il n'est pas sûr q^u'ils res- tent au pays toute l'année : ils y ni- chent cependant quelquefois sur des arbres creux, et plus souvent dans des cavernes de rochers, ou dans des trous de hautes et vieilles murailles. Leur nid a près de trois pieds de diamètre, et est composé de petites branches de bois sec entrelacées de racines souples, et garni de feuilles en dedans : on ne trouve souvent qu'un œuf ou deux dans ce nid, et rarement trois j la cou- leur de ces œufs tire un peu sur celle li a54 HISTOIRE NATURELLE du plumage de Toiseau: leur grosseur excède celle des œufs de poule : les petits sont très - voraces ^ et les pères et mères très- habiles à lâchasse^ qu^ils font dans le silence, et avec beaucoup plus de légèreté que leur grosse corpu- lence ne paroi t le pern^ttre. Souvent ils se battent avec les busesi et sont or- dinairement les plus forts et les niai- .tres de la proie qu'ils leur enlèvent ; ils supportent plus aisément la lumière du jour que les autres oiseaux de nuit, car ils sortent de meilleure heure le soir, et rentrent plus tard le matin. On voit quelquefois le duc assailli par des troupes de corneilles qui le suivent au vol et l'environnent par milliers \ il .soutient leur choc, pousse des cris plus forts qu'elles, et finit par les disperser ^ et souvent par en prendre quelqu'une lorsque la lumière du jourbaisse.Quoi- qu'ils aient les ailes plus courtes que la ■ plupart des oiseaux de haut vol, ils ne laissent pas de s'élever assez haut, sur- \&r osseur le : les i pères f qu'ils mcoup corpu- ouvent ont or- is niai« ôvent ; umière e nuity ïure le matin, illi par uivent lers ) il isplus »erser^ p'une .Quoi- que la , ils ne it,8ur- DU CHAT-HUANT. a55 tout à l'heure du crépuscule j mais or- dinairement ils ne volent que bas et à de petites distances dans les autres heures du jour. On se sert du duc dans la fauconnerie pour attirer le milan ;^ on attache au duc une queue d» re» nard, pour rendre sa figure encore plus extraordinaire. Il vole à fleur de terre ^ fit se pose dans la campagne y sans se percher sur aucun arbre : le milan qui l'aperçoit de loin , arrive et s'appro- che du duc^non pas pour le combattre ou l'attaquer, mais comme pour l'ad- mirer, et il se tient auprès de lui assez long-temps pour se laisser tirer par le chasseur, ou prendre par les oiseaux de proie qu'on lâche à sa poursuite. La plupart des faisandiers tiennent aussi dans leur faisanderie un duc qu'ils met- tent toujours en cage sur des juchoir» dans un lieu découvert j afin que les corbeaux et les corneilles s'assemblent autour de lui, et qu'on puisse tirer et : tuer un plus grand nombre de ces oi- 2&56 HtSTOlUE srATtJHElltE £eaux criards^qui inquiètent beaucoup les jeunes faisans ; et pour ne pas ef« frayer les faisans , on tire les corneilles avec une sarbacane. On a observé à l'ëgard des parties intérieures de cet oiseau y qu'il a la langue courte et assez large ^Pestomac très -ample ^ l'œil enfermé dans une tunique cartilagineuse en forme de capsule^ et le cerveau recouvert d'une simple tunique plus épaisse que celle des autres oiseaux y qui , comme les animaux quadrupèdes^ ont deux mem- branes qui recouvrent la cervelle. Il paroit qu'il y a dans cette espèce une première variété qui semble en renfermer une seconde : toutes deux se trouvent en Italie , et ont été indi- quées par Aldrovande. On peut appe- ler l'un le duc aux ailes noires^ et le se* cond le duc aux pieds nus. Le premier ne diffère en effet du grand duc com- mun que par les couleurs, qu'il a plus brunes ou plus noires sur les ailes | le i) '■^*«>^."t''j;f*^'?**' r^- ■ taM»»*, «^;^m4^^ DU CHAT-HUANT. a5j clos et la queue ; et le second ^ qui res- semble en entier à celui-ci par ces cou- leurs plus noires 9 n*en diffère que par la nudité des jambes et des pieds, qui sont très -peu fournis de plumes ; ils ont aussi tous deux les jambes plus menues et moins fortes que le duc commun. Indépendamment de ces deux varié* tés qui se trouvent dans nos climats , il y en a d^autres dans des climats plus éloignés. Le duc blanc de Laponie f marqué de taches noires , qu'indique Linneeusy ne parolt être qu'une va« riété produite par le froid du nord. On sait que la plupart des animaux quadrupèdes sont naturellementblancs ou le deviennent dans les pays très- froids ; il en est de même d'un grand nombre d'oiseaux : celui-ci , qu'on trouve dans les montagnes de Lapo- nie , est blanc, taché de noir , et ne diffère que par cette couleur du grand duc commun ) ainsi on peut le rappor- . : ■' V>W-în », •l'.^iu.- " Comme cet oiseau craint peu le chaud et ne craint pas le froid , on le trouve également dans les deux conti- nens au nord et au midi ; et non-seu- lement on y trouve Pespèce même ^ mais encore les variétés de Pespèce. Le jacurutu du Brésil, décrit par Marc- grave , est absolument le même oiseau que notre grand duc commun. Celui qui nous a été apporté des terres Ma- gellaniques , ne diffère pas assez du grand duc d'Europe pour en faire une espèce séparée. Celui qui est indiqué par Fauteur du voyage à la baie de Hudson, sous le nom de hibou courort" né , et par M. Edwards sous le nom de duc de Virginie y sont des variétés qui se trouvent en Amérique les mêmes qu'en Europe ; car la différence la plus remarquable qu'il y ait entre le duc commun et le duc de la baiedeHudson •t de Virginie , c'est que les aigrettes' ,**^"-.>^ :-«^. i,,^»-,^-*-"^ ,•■•. •ijSS^"'-''*'**'^ ly*'^» m' DU CHAT-nUANT. a^^ partent du bec 9 au lieu de partir des oreilles. Or ^ on peut voir de même dans les figures des trois ducs,données par AldroTande, qu'il n^y a que le pre- mier, c'est-à-dire le duccommuni dont les aigrettes partent des oreilles , et quedansles autres, qui néanmoins sont des variétés qui se trouvent en Italie ^ les plumes des aigrettes ne partent pas des oreilles , mais de la base du bec j comme dans le duc de Virginie décrit par M. Edwards. Il me*parolt donc que M.Klein a prononcé trop légèrement ^ lorsqu'il a dit que ce grand duc de Vir- ginie étoit. d'une espèce toute diffé- rente de l'espèce d'Europe, parce que les aigrettes partent du bec , au lieu que .celles de notre duc partent des oreilles. S'il eût comparé les figures d'Aldrovande et celles de M.Edwards, il eût reconnu que cette même diffé- rence 9 qui ne fait qu'une variété , se trouve en Italie comme en Virginie | ^t qu'en général les aigrettes dans ces . >!■^<^!^-^'^ w*,yi 1 i ■f 2^0 HISTOIRE KATUHrXLB oiseaux ne partent pas précisément du bord des oreilles^mais plutôt du dessus des yeux et des parties supérieures à la base du bec. tp^ ^'j''*' . LE HIBOU, ou MOYEN Pc'l. Le hibou y otusy ou moy^n au . n , comme le grand duc j les .»r/ illes fort ouvertes, et surmontées d^une aigr'^tte composée de six plumes tournées en avant ; mais ces aigrettes sont plus courtes que celles du grand duc , et n*ont guère plus d'un pouce de lon- gueur : elles paroissent proportionnées à sa taille j car il ne pèse qu'environ dix onces, et n'est pas plus gros qu'une corneille; il forme donc une espèce évi- demment différente de celle du grand duc , qui est gros comme une oie, et de celle du scops ou petit duc, qui n'est pas plus gros qu'un merle , et qui n'a au-dessus des -u .^f !!es que des aigi^cttes très-courte^ 'o ; .is cette remarque, parce qu'il y a des naturalistes qui n'on t ■•£ ^S t. --r».. ,* ::,»»-« DJ cnxr-HUANT. 2^1 regard ' le inoy* nt pas ou; ot DU CHAT-HUANT. 2.f^ Aristote fait assez voir que Votus n'est pas le hibou, quand il dit que Votus ressemble au hibou , et il y a apparence que cette ressemblance ne consiste que dans ces oreilles. Toutes les demoi- selles de Numidie que nous avons dis- séquées 9 avoient aux côtés des oreilles ces plumes qui ont donné le nom à Votus des anciens...... Leur plumage ëtoit d'un cendré tel qu'il est décrit par Alexandre Myndien dans Votus i». Comparons maintenant ce qu'Aris- tote dit de Votus ^ avec ce qu'en disent ici MM. de l'Académie t Otus noctuae similis est y pinnulis circiter aures emi- nentibus , praeditus , unde nomen ac* cepit^ quasi auritum dicas ^ nonnulli €um ululant appellant ^ alii asionem» Blatero hic est , et hallucinator etpla- nipesy saltantcs enim imitatur* Capi- tur intentus in altéra aucupe , altéra circumeunte ut noctua.Uotus^c'est'k-' dire le hibou ou moyen duc, est sem- blable au noc/^a^ c'est-à-dire au chat- ■ -» »*f»»t-<**5"'t. ( ■A .! ayO HISTOIRE natuhellb huant ; ils sonteneffet semblables^ soit par la grandeur , 9oit par le plumage , soitpar toutes les habitudes naturelles: tous deux ils sont oiseaux de nuit) tous deux du même genre et d'une espèce très-voisine ^ au lieu que la demoiselle de Numidie est six fois plus grosse et plus grande 9 d'une forme toute dif- férente j et d'un genre. très-éloigné ^ et qu'elle n'est point du nombre des oi- seaux de nuit, h'^otus ne diffère ^ pour ainsi dire , du nocttia^ que par les ai- grettes de plumes qu'il porte sur la tête auprès des oreilles; et c'est pour dis- tinguer l'une de l'autrequ'Aristotedit: Pinnulis circiter aures eminentihus praeditus ^ unde nomen accepit, quasi auritum dicas» Ce sont de petites plu- meS) pinnulcw , qui s'élèvent droites et en aigrettes auprès des oreilles, circiter aures eminentihus , et non pas de lon- gues plumes qui se rabattent et qui pen- dent de chaque côté de la tête , comme dans la demoiselle de Numidie : ce n'es t^ 1 (i a*»g»* ■-« B blesy Soit >lumage , turelles: mit, tous le espèce îmoiselle grosse et >ute dif- îigné , et e des oi- re 9 pour ar les ai- urla tête >aur dis- stotedit: nentihus it, quasi tites plu- Iroites et ) circiter s de lon- quipen- ) comme :cen'esr DU CHAT-HUAIfT, 271 donc pas de cet oiseau , qui n^a point d^aigrettes de plumes relevées et en forme d'oreilles , qu'a été tiré le nom de otus ^ quasi auritus^ c'est au con- traire du hibou qu'on pourroit appeler noctua aurita^ que vient évidemment ce nom 5 et ce qui achève de le démon- trer, c'est ce qui suit immédiatement dans Aristote ; nonnuUi eum {otum) ululam appellanty alii asionem* C'est donc nn oiseau du genre des hiboux et des chouettes, puisque quelques-uns lui donnoient ces noms ; ce n'est donc point la demoiselle de Numidie , aussi différente de tous ces oiseaux qu'un dindon peut l'être d'un épervier. Rien, à mon avis, n'est donc plus mal fondé que tous ces prétendus rapports que l'on a voulu établir entre l'o/w* des an- ciens et l'oiseau appelé demoiselle de Numidie } et l'on voit bien que tout cela ne porte que sur les gestes et les mou- vemens ridicules que se donne la de- moiselle de Nunidie. £lle a en effet ■f f 2172 HISTOIRE NATURELLE ces gestes bien supérieurement au hi- bou ; mais cela nVmpéclie pas que ce- lui-ci, aussi-bien que la plupart des oiseaux de nuit , ne soit hlatero , ba- vard ou criard; hallucinator ^ se con- trefaisant 5 p/a72i/>e5 , bouffon. Ce n'est encore qu'au hibou qu'on peut attri-i buer de se laisser prendre aussi aisé- ment que les autres chouettes, comme le dit Aristote, etc. Je pourrois m^é- tendre encore plus sur cette critique, en exposant et comparant ce que dit Pline à ce sujet; mais en voilà plus qu'U n'en faut pour mettre la chose hors de doute, et pour assurer que Votos des Grecs n'a jamais pu désigner la demoiselle de Numidie, et ne peut s'appliquer qu'à l'oiseau de nuit, au- quel nous donnons le nom de hibou ou moyen duc : j'observerai seulement que tous ces mouvemens bouffons ou satyriques attribués au hibou par les anciens, appartiennent aussi à presque tous jgg oiseaux de nuit, et que dans le .A J ■ -t ELLE soient au lii- B pas que ce- plupart des blatero^ ba- ttor^ se con- ffon . Ce n'est tn peut attrl- re aussi aisé- ettes, comme 30urrois m^é- ette critique ^ nt ce que dit en voilà plus pttre la chose assurer que s pu désigner e 9 et ne peut de nuit, au- »m de hibou ai seulement bouffons ou ibou par les ssi à presque t que dans le \ •i *• •■• Vh/n . /. J)eo-<'ife l.LESCOPS ouVETIT 1>UC. a l/Kl'FUAIK :i r^ *:M «^^ 1^; » 1 t iti. », ; ts ■ ( !», al' '!»» T'IC ,»j •il iii>« >iî. -'"i» »U. i-ît'-i' >♦%. :i":>s ««,» ;».i ' f..*- ■»;■ •'♦i^vi*' ' '>»•■ ■ ff;ii»ji»»rt»).«»»ï»- M ^'?»'*" JU' ■'■*>! if( .<»■■ % fe » DU CHAT-HUANT. 2^3 fait ils se réduisent à une contenance ëtonnëe, à de frëqiiens tournemens de cou , à des mouvemens de tête en haut 9 en bas et de tous côtés ^ à des craquemens de bec^ i\ des trépidations de jambes, et des mouvemens de pied dont ils portent un doigt tantôt en ar« rière et tantôt en avant, et qu'on peut aisément remarquer tout cela en gar- dant quelques-uns de ces oiseaux en captivité : mais j'observerai encore qu'il faut les prendre très-jeunes lors- qu'on veut les nourrir: les autres refu- sent toute la nourriture qu'on leur présente dès qu'ils sont enfermés. ■ • -, ■ ' ' LE SCOPS, ou PETIT DUC. Voici la troisième et dernière es- pèce du genre des hiboux , c^est-à-dire des oiseaux de nuit qui portent des plumes élevées au-dessus de la tête; et elle est aisée à distinguer des deux autres, d'abord par la petitesse même r-' X, I. -*'■ m i !^i M 1 \ M i 'J '( '«M m % {'■ ^74 HISTOIRE NATURELLE du corps de PoiseaU) qui n'est pas plut gros qu'un merle, et ensuite par le rac- courcissement très-marqué de ces ai- grettes qui surmontent les oreilles, les- quelles dans cette espèce ne s'élèvent pas d'un demi-pouce, et ne sont com- posées que d'une àeule petite plume» Ces deux caractères suffisent pour dis- tinguer le petit duc du moyen et du grand duc , et on le reconnoitra encore aisément à la tête, qui est proportion- nellement plus petite par rapport au corps que celle des deux autres, et en- core à son plumage plus élégamment bigarré et plus distinctement tacheté que celui des autres : car tout son corps est très-joliment varié de gris, de roux, de brun et de noir, et ses jambes sont couvertes jusqu'à l'origine des ongles, de plumes d'un gris roussâtre mêlé de taches brunes: il diffère aussi des deux autres par le naturel, car il se réunit en troupe en automne et au printemps pour passer dans d'autres climats; il U DU CHAT-HTJANT, 275 n'en reste que très- peu ou point du tout en hiver dans nos provinces, et on les voit partir après les hirondelles , et arriver à- peu-près en même temps : quoiqu'ils habitent de préférence les terreins élevés , ils se rassemblent vo* lontiers dans ceux où les mulots se sont le plus multipliés y et y font un grand bien par la destruction de cet animaux qui se multiplient toujours trop , et qui dans de certaines années pullulent à un tel point , qu'ils dévo- rent toutes les graines et toutes les ra« cines des plantes les plus nécessaires à la nourriture et à l'usage de l'homme* On a souvent vu dans les temps de cetto espèce de fléau , les petits ducs arriver en troupe , et faire si bonne guerre aux mulots, qu'en peu de jours ils en purgent la terreXes hiboux ou moyens ducs se réunissent aussi quelquefois en troupe de plus de cent : nous en avons été informés deux fois par des témoins oculaires^ mais ces assemblées ,n; i ! i Ul •^w. U C n A T ' II U A N T. 27*7 p;uent le petit duc sont très 'courtes ^ et trop peu apparentes pour faire un caractère qu^on puisse reconnoître de loin* Au reste y la couleur de ces oiseaux varie beaucoup suivant Page et le cli- mat, et peut-être le sexe^ ils sont tous gris dans le premier âge : il y en a do plus bruns les uns que les autres quand ils sont adultes : la couleur des yeux paroît suivre celle du plumage : les gris u^ont les yeux que d'un jaune très- pàle , les autres les ont plus jaunes ou d'une couleur de noisette plus brune; mais ces légères différences ne suffi- sent pas pour en faire des espèces dis- tinctes et séparées. LA HULOTTE. La hulottei qu'on peut appeler aussi la chouette noire, et que les Grecs ap- peloient nycticcrax ou le corbeau de nuit y est la plus grande de toutes les chouettes; elle après de quinze pouces ■i V f I ♦ ] 078 HISTOIRE WATUUELLB de longueur , depuis le bout du bec à Textrémité des ongles ; elle a la tête très-grosse , bien arrondie et sans ai- grettes 9 la face enfoncée et comme encavée dans sa plume y les yeux aussi enfoncés et environnés de plumes gri- sâtres et décomposées , l'iris des yeux noirâtre , ou plutôt d'un brun foncé y ou couleur de noisette obscure, le bec d'un blanc jaunâtre ou verdâtre ^ le dessus du corps couleur de gris-de-fer foncé , marqué de tacbes noires et de taches blanchâtres; le dessous du corps blanc 9 croisé de bandes noires trans- Tersales et longitudinales; la queue d'un peu plus de 5ix pouces ; les ailes s'étendent un peu au - delà de son ex* trémité; l'étendue du vol de trois pieds; les jambes couvertes, jusqu'à l'origine des doigts, de plumes blanches tache- tées de points noirs. Ces caractères •iont plus que sufHsans pour faire dis- tinguer la hulotte de toutes les autres «houettes ; elle vole légèrement et sans ■•^v... DIT CHAT- HUANT. T.'Ji) faire de bruit avec ses ailes , et tou- jours de côté comme toutes les autres chouettes ^ c^est son cri , hou ^ ou ou ou ou ou ou , qui ressemble assez au hurlement du loup , qui lui a fait don- ner par les Latins le nom hulula ^ qui yi j M à^uluiare y hurler ou crier comme le loup ; et c'est par cette même ana- logie que les Allemands l'appellent hu huy ou plutôt hou hou» La hulotte se tient pendant l'été dans les bois, toujours dans des arbres creux; quelquefois elle s'approche en hiver de nos habitations . Elle chasse et prend les petits oiseaux, et plus encore les mulots et les campagnols; elle les avale tout entiers, et en rend aussi par le bec les peaux roulées en pelotons. Lorsque la chasse de la campagne ne lui produit rien, elle vient dans les granges pour y chercher des souris et des rats : elle retourne au bois de grand matin , à l'heure de la rentrée des liè- vres • et elle se fourre dans les taillis I •». ■ ^m m ' \ v-,»rt' **-^- ^1, f 1 ^ 280 ntSTOIRE NATURELLE les plus épais, ou sur les arbres les plut feuilles , et y passe tout le jour sans changer de lieu. Dans la mauvaise sai- son,elledemeure dans des arbres creux pendant le jour , et n'en sort qu^à la nuit; ces habitudes lui sont communes avec le hibou ou moyen duc , aussi bien c|ue celle de pondre leurs œufs dans des nids étrangers, sur-tout dans ceux des buses, des cresserelles , des cor- neilles et des pies. Elle fait ordinaire- ment quatre œufs d'un gris sale , de forme arrondie, et à -peu -près aussi gros que ceux d'une petite poule. LE CHAT-HUANT. i:^ .î ..]■ Après la hulotte, qui est la plus grande de toutes les chouettes, et qui. a les yeux noirâtres , se trouvent le chat-huant qui les a bleuâtres, et l'ef- fraia qui les a jaunes : tous deux sont à-peu-près de la même grandeur; ils pnt environ douze à treize pouces da. longueur, depuis le bout du bec j usqu'à ■'■"^it^iff^j, i -*• /^ • 'f ./t ^-î " ^ f.f J les plni ur sans ise sai- s creux qu^à la imunes ssi bien fs dans isceux es cor- Unaire- Lle y de s aussi lie. /Vf ^ ■ M^.flî' ■#■ ^»^t ''■»'■ » % v; 'îi !- la plus et qui. irent Id et l'ef- X sont mr; ils ces de lisqu'à J*V-|k-'< /hK* • Y- ■ <■ ■ ï i i « .' — . ■ ■ i ■ î. , V» . u. l , ■î-l» f ^^y i; ■ f i i" ' %. éWÊ >^êW^itnmfA^i^^B^: H ,•; \-i>f ♦• 'i rr ' r 1 ■a T'.'J , <• fl \ >H) i>: hij i»? ^JJH' <. ') IJÏ M • r*r m; . : • I '•f i* iKl !. -?' 'M .«.- "NW*.. ^"^•v, '«iÙWpiJ**.-. Torn . I. iy l^i> H Îl5i foxfette <; i I.E CHAT -HUANT . a . r.A CHOlIF/l'TK. -;1 î '. "M'. :' ' -"V'f^%,. . DU C II A T-Il U A N T. 28 1 IVxtrëmité des pieds ! ainsi ils tCott guère que deux pouces de moins que Ja hulotte j mais ils paroissent sensi- blement moins g ^ à proportion. On reconnoitra le chat-Uuant d^abord à ses yeux bleuâtres y et ensuite à U beauté et à la variété distincte deson plumage^, et à son cri hohd^ hohé, hohohoho^ par lequel il semble huer^ hàler ou appt^lec à haute voix. Gessner , Aldrovnnde ^ et plusieurs autres naturalistes après eux^ ont em- ployé le mot strix pour désigner cette espèce; mais je croisqu^ilsse sont trom*. pési et que c'est à Peffraie qu'il faut le rapporter : strix, pri$ dans cette accep- tj^' , cVst-à-dire comme nom d'un oiseau de nuit , est un mot plutôt latin q-îie grec. Ovide nous en donne l'éty- mologie , et indique assez clairement quel est l'oiseau nocturne auquel il appartient) par le passage suivant : > Sfn'ffum Grande caput , $tantct oculi , vo%tra a^ta rapinCtt n # :. l'a \ i' 4] 'à. 282 HISTOIRE VATUnSLLB r Canities permit, unguibut hamut inest, Ett illis strigihus nomen , ted nominis hujut Cauta quod hornnda ttrider» nocte talent. ?-;.. La tête grosse, les yeux£xes, le bec propre à la rapine, les ongles en hame^ çon , sont des caractères communs à tous ces oiseaux; mais la blancheur du plumage, cannities pennis^ appartient plus à Teffraie qu^ti aucun autre ; et co qui détermine sur cela mon sentiment^ c'est que le mot s tridor, qui signifie en latin un craquement , un grincement^ un bruit désagréablement entrecoupa et semblable à celui d'une scie, est précisément le cri gré' jgrëi de l'effraie^ au lieu que le cri du chat -huant est plutôt une voix haute y un hôlementy qu'un grincement. On ne trouve guère les chat-huans ailleurs que dans les bois : en Bour- gogne, ils sont bien plus communs que les hulottes ; ils se tiennent dans des arbres creux , et l'on m'en a apporté quelques-uns- dans le temps le plus I I i»iMli rf»i»W D V C H JLT-H XT A Tf T. 5 83 rigoureux de PhiTer^ ce qui me fait présumer qu'ils restent toujours dans le pays , et qu'ils ne s'approchent qu» rarement de ncs habitations. Comme le chat-huant se trouve en Suède et dans les autres terres du nord , il a pu passer d'un continent à l'autre; aussi le retrouve - 1 - on en Amérique jusque dans les pays chauds. Il y a au cabinet de M. Maudnyty un chat- huant qui lui a été envoyé de Sainte Domingue 9 qui ne nous paroît être qu'une variété de l'espèce d'Europe ^ dont il ne diffère que par l'uniformité des couleurs sur la poitrine et sur le ventre f qui sont rousses et presque sans taches 9 et encore par les couleurs plus foncées des parties supérieures du corps. L'EFFRAIE , ou LA FRESAIE. L'effraie ) qu'on appelle commu- nément la chouette des clochers, effraie m .,r*-»W. .»*. I< -' 'i 284 HISTOIRE NATURELLE en effet par les souiHemenSy che, chêi, cheu, chiou^siQS cris acres et lugubres grci^ gre^ crei^ et sa voix entrecoupée qu^elle fait souvent retentir dans le «iience de la nuit. £lle est pour ainsi dire domestique , et habite au milieu des villes les mieuxpeuplées : les tours^ les clochers, les toits des églises et des autres bâtimens élevés lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à Pheure du crépuscule. Son soufilrtoit , et îles y sont lat-huant^ ;e propre- parler* 6 bois vert on attache y en serre eau. liUCHAT-HUÀNT. 29 1. . L A C H O U Ç, T T Ç, > SHir-tout dans les pays de moiilagnes^i se retrouve en Amérique dans CdUe» du Chily, et que l'espèce indiquée par le Père Feuillëe, sous le nom de chc'^ vêche-lapin, et à laquelle il a d' i -é ce surnom de lapin^ parce qu'il l'a .rou vée dans un trou fait dans la terre; que cette espèce, dis-je, n'est qu'une va- riété de notre grande chevêche ou chouette des rochers d'Europe , car elle est de la même grandeur, et n'en diffère que par la distribution dçft couleurs, ce qui n'est ^ p« suffisant pour en faire une espèce dibiaicle et séparée. Si cet oist;.^u creusoit 1 ii • même son trou , comme le rèrc Feuillée paroit le croire, ce seroit une raison pour le «• #'«■ ». i;''jr=r,;w^.'>*»***r-*"» -^fr-» %^.ji,^.,- »"°*^*-*--. .*— •-* \ I 2Y^6 HISTOIRE KATTTKfiLLB |uger d'une autre espèce que notre chevêche ) et même que toutes nos autres chouettes; mais il ne s'ensuit pas de ce qu'il a trouvé cet oiseau au fond d'un terrier, que ce soit l'oiseau qui l'ait creusé \ et ce qu'on en peut seulement induire, c'est qu'il est du même naturel que nos chevêches d'Eu- rope , qui préfèrent constamment les trous , soit dans les pierres, soit dans les terres, à ceux qu'elles pourroient trouver dans les arbres creux. :.\v\. LA CHEVECHE,. ou PETITE CHOUETTE. La chevêche et le scops, ou petit duc, sont à-peu-prèsde la même gran- deurs ce sont les plus petits oiseaux du genre des hiboux et des chouettes : ils ont sept ou huit pouces de longueur depuis le bout du btc jusqu'à l'extré- mité des ongles , et ne sont que de la grosseur d'un merle 5 mais on ne les '■->*;■ ue notre utes nos s'ensuit >]seau au ; Poiseau en peut il est du les d'£u- ment les soit dans >urroient 4e, . TTE. ' ou petit me gran- seaux du ïttes : ils tongueur i Pextré- [ue de la n ne les DU CHAT-HU AKT, 2^ prendra pas l'un pour l'autre si Ton s© souvient que le petit duc a des aigret- tes qui sont à la vérité très-courtes et composées d'une seule plume, et que la chevêche a la tête dénuée de ces deux plumes éminentes : d'ailleurs, elle a l'iris des yeux d'un jaune plus pâle, le bec brun à la base , et jaune vers le bout ; au lieu que le petit duc a tout le bec noir ; elle en diffère aussi beaucoup par les couleurs , et peut ai- sément être reconnue par la régularité des taches blanches qu'elle a sur les ai- les et sur le corpS| et aussi par sa queue courte comme celle d'une perdrix ; elle a encore les ailes beaucoup plus cour- tes à proportion , plus courtes même que la grande chevêche ; elle a un cri ordinaire, voupouy poupou^ qu'elle pousse et répète en volant , et un autre cri qu'elle ne fait entendre que quand elle est posée , qui ressemble beaucoup à la voix d'un jeune homme qui s'écrie- rnif, aime^ heme^ ef/ne plusieurs fois Oiseaux. I. 26 '«I \ 298 HISTOIUE NATURELLE de suite (i).£llese tient rarement dans les bois: son domicile ordinaire estdana les masures écartées des lieux peuplés^ dans les carrières , dans les ruines des Anciens édifices abandonnés : elle ne a^établit pas dans les arbres creux ^ et ressemble par toutes ces habitudes à la grande chevêche. Elle n^est pasabso* }{ '■'^' (i) Etant couché dans une des vieilles inui'â du château de Moutbard , une che- vêche vint se poser un peu avant le jour , à trois heures du matin , sur la tablette de la fenêtre de ma chambre, et m'éveilla par son cri hême , êdme : comme je prêtois i'ûreille à cette voix, qui parut d'abord d'au- tant plus singulière qu'elle étoit tout près de moi , j'entendis un de mes gens qui étoit couché dans la chambre au-dessus de la mienne, ouvrir sa fenêtre; et trompé par ia ressemblance du son bien articulé ëdnie | répondre à l'oiseau : qui es-tu là-bas ? je ne m'appelle pas Edine , je m'appelle Pierre. Ce domestique croyoit en effet que c^étoit un homme qui en appeloit un autre , tantlavoixdelachevêcheressembleà la voix h.Ujn^aine, et articule distinctement ce mot. LE nentclûns eestdana peuplés, uines des elle ne reux , et tudes à U pas abso- us vieilles «n€ che- it le jour, a tablette : m*éveilla ^ je prêtois bord d'au- tout prés s qui étoii: ius de la •ompé par lié édme , à-bas? je effet que un autre , BàJa voix t ce uioi. »U C H A T-HU A TCf, 2^9 lument oiseau de nuit; elle voit pen- dant le jour beaucoup mieux que les autres oiseaux nocturnes y et souvent elle s^exerce à la chasse des hirondelles et des autres petits oiseaux, i{uoiqu'as- sez infructueusement , car il- est rare qu'elle en prenne; elle réussit mietix avec les souris et les petits mulots , qu'elle ne peut avaler entiers, et qu'elle déchiré avec le bec et les ohgles ; elle plume aussi très-proprement les oi- seaux avant de les manger , au lieu que les hiboux ^ la hulotte et les autres chouettes les avaient avec la plume , qu'elles vomissent ensuite sans pou- voir la' digérer. Elle pond cinq œufs, qui sont tachetés de blanc et de jau- nâtre , et fait son nid presque à crud dans deis trous de rochers ou de vieilles murailles. M. Frisch dit que comme cette petite chouette cherche la soli* tude, qu'elle habite communément les églises, les voûtes , les cimetières où l'on construit des tombeaux , quel- ni H. U]l: £ v. 390 HlSTOtHB ITATUEBLLtS ques-uns L^ont nommée oiseau d'église ou de cadavre^ kircken'oder^ leich e/i- hij'hn , et que comme on a remarqué aussi qu'elle voUigeoit quelquefois au- tour des maisons où il y a voit dés mou- rans «... le peuple superstitieux Ta a|>pelé oiseau de mort ou de cadavre^ eUmaginant qu^elle présageoit la mort des malades. M. Frischn'a pas fait at- tention que c'est à l'effraie ^ et non pas à la chevêche ^ qu^appartiennent toutes ces imputations ; car cette pe* tite chouette est très rare en compa^ raison de l'effraie : elle ne se tient pa^| comme celle-ci, dans les clochers, dans les toits des églises \ elle n*a pas îe souf- ilement lugubre , ni le cri acre et ef* frayant de l'autre; et ce qu'il y a de certain, c*est que si cette pe« tite chouette ou chevêche est regardée en Allemagne comme l'oiseau de la mortf en France c'est k l'effraie qu'on donne ce nom sinistre.. Au reste, la chevêche ou petite chouette dont i "■ » '-*-" » ■«»» f Is ^'église ùch en-' «Marqué \£ois au- >s mou- eux l'a ia mort fait at- et non ennent tte pe* :ompa«i nt pa^i 5, dans esouf. etef- I y a 3 pe- ardée Li de ffraie este, dont DIT CHAT-HtTAWT. 3oi M. Frîsch a donné la figure , et qui sd trouif U G H A T-H VAN T. 3o3 *- ■ IV. > < ''■' >(.'") Il OISEAUX ETRANGERS qui on^ rapport aux Hiboux et aux Chouettes* •f j. I. L'oiseau appelé cabure ou ca- boure par les Indiens du Brésil | qui a des aigrettes de plumes sur la tête ^ et qui n'est pas plus gros qu'une litorne ou grive de genévriers ; ces deux ca- ractères suffisent pour indiquer qu'il tient de très-près à l'espèce du scops ou petit duc , si même il n'est pas uns variété de cette espèce. Marcgrave est le seul qui ait décrit cet oiseau : il n'ea donne pas la %ure : C'est , dit-il , une DU C H A T-H XJ A W T. 3o5 espèce de hibou de la grandeur d*une litorne {turdela)x il a la tête ronde, le bec court , jaune et crochu , avec deux trous pour narines; les yeux beaux | grands ) ronds , jaunes j avec la pupille noire; sous les yeux el à côté du bec y il y a des poils longuets et bruns ; les jambes sont courtes et enlièrement couvertes | aussi bien que les pieds, de plumes jaunes; quatre doigts à Pordi- naire, avec des ongles sémilunaires noirs et aigus ; la queue large, et à Pa> rigine de laquelle se terminentles ailese le corps, le dos, lesailes et la queue sont de couleur d^onibre pâle, marqv^ée sur la tête et le cou de très-petites tach^*» blanches, et sur les ailei de plus gi .j « des taches de cette même couleur; la queue est ondëe de blanc , la poitrine et le ventre sont d*un gris blanchâtr? ^ marqué d'ombre pâle (c'est-à-dire d'un brun clair. ) Marcgrave ajoute que cet oiseau s'apprivoise aiséme» r^u'il peut tourner la tête et alonger le cou ^* XpSf 1^^ •*-•• ♦,- .*i- Ml y 3o6 HISTOIRE NATURELLE de manière que Pextrémité de son bec touche au milieu de son dos; qu^il joue avec les hommes comme un singe^ et fait à leur aspect diverses bouffon- neries et craquemens de bec; qu'il peut outre cela remuer les plumes qui sont oes deux câtés de la tête , de manière qu'elles se dressent et repn'sententde petites cornes ou des oreilles ; eilfin , qu'il vit de chair crue. On voit par cette description combien ce hibou ap- proche de notre scops ou petit duc d'Europe ; et je ne serois pas éloigné ^e croire que cette même espèce du Brésil ge trouve au Cap de Bonne- Espérance. Kolbe dit que les Ci.ouettes qu'on trouve en quantité au Cap, sont de la même taille que celles d'Eu- rope , que leurs plumes sont partie rouges et partie noires, avec un mé- lange de taches grises qui lea rendent très-belles , et qu'il y a plusieurs Eu- ropéens au Cap qui gardent des chouet- tes apprivoisées, qu'on voit courir au- B son bec rs; qu'il m singe^ bouffon- u 'il peut qui sont manière ritent de ; enfin, voit par ibou ap- edt duc î éloigné Jpèce du Bonne- mouettes u ^ap, 3s d'En- t partie un më- rendent irs Eu- îliouet- irir au- D i; CHAT-HUANT. Soy tour de leurs maison^ , et qu'elles ser- vent à nettoyer leurs chambres de sou- ris : quoique cette description ne soit pas assez détaillée pour en faire une bonne comparaison avec celle de Marc- grave , on peut croire que ces chouet- tes du Gap , qui s'apprivoisent aisé- ment comme les hiboux du Brésil ^ sont plutôt de cette même espèce que de celles d'Europe , parce que les in^^ iluences du climat sont à-peu-près les mêmes au Brésil et au Cap , et que les différences et les variétés des espèces sont toujours analogues aux influences du climat. * "' * ■ •' " ' ■ II. L'oiseau de la baie de Hudson | appelé y dans cette partie de l'Améri- que , caparacochf très -bien décrit ^ dessiné , gravé et colorié par M. Ed- wards, qui l'a nommé hawk-ow/j chouette-épervier , parce qu'il parti- cipe des deux ^ et qu'il semble faire en effet la nuance entre ce$ étux genres • / r }H if M 3o8 HISTOIRE KATUEELLB d^oiseaux; il n^est guère plus gros qu'un ëpervierde la ( sfiamm hawk \ petite espèce ( ^pervier des nioineoux, j La longueur de ses ailes et de sa queue lui donne l*air d*un épervier; mais la forme de sa tête et de ses pieds dé- montre qu'il touche de plus près au genre des chouettes \ cependant il vole^ chasse et prend sa proie en plein jour, comme les au^"es oiseaux de proie diurnes: son bec est semblable à celui de Pépervier, mais sans angles sur lea eûtes ; il est luisant et de couleur oran- gée 9 couvert presqu'en entier de poilsy ou plutôt de petites plumes décom* posées et grises , comme dans la plu- part des espèces de chouettes ; Piris des yeux est de la même couleur que celle du bec y c'est-à-dire orangée \ ils sont entourés de blancs, ombragés d'un peu de brun moucheté de petites taches longuettes et de couleur obscure ; vn cercle noir environne cet espace {>lanchâtrey et s'étend autour de U «■Baâ ro8 qu'un Mneaux, j sa queue ; mais la pieds dë- prôs au ït il vole, îin jour, de proie e à celui 8 sur \eê îuroran- de poils, dëcom* i la plu- 'iris des ue celle ils sont 'un peu taches >scuro ; espace de la D V G tt A T-H^ A W T. So^ face jusqu^auprès des oreilles; au*delà de ce cercle noir se trouve encore un peu de blanc; le sommet de la tête est d'un brun foncé, marqueté de petites taches blanches et rondes ; le tour du cou et les plumes, jusqu'au milieu du dos, sont d'un brun obscur et bordéea de blanc; les ailes sont brunes et élé- gamment tachées de blanc; les plu- mes scapulaires sont rayées transver- salement de blanc et de brun: les trois plumes les plus voisines du corps ne sont pas tachées, mais seulement bor- dées de blanc; la partie inférieure du dos , le croupion et les couvertures du dessus de la queue sont d'un brun foncé avec des raies transversales d'un brun plus léger; la partie inférieure de la gorge, la poitrine, le ventre, les c6* tés, les jambes , la couverture du des* sous de la queue et les petites couver» tures du dessous des ailes sont blan<« ches , avec des raies transversales bru* nés; les grandes sont d'un cendré Oiseaux. I, 27 )■ r^r-rra -_w*»«*««*iw«s,- ^ ^^XSi ' a- n ■'A i i ? '. <* mil' ^ r; 3lO HISTOIRE NATURELLE obscur , avec des taches blanches sur les deux bords; la première des gran- des plumes de L'aile est toute brune y sans tache ni bordure blanche, et il n'y a rien de semblable aux autres plumes de L'aile , comme on peut aussi le re- marquer dans les chouettes; les autres plumes de la queue sont au nombre de douze y d'une couleur cendrée en dessous , d'un brun obscur en dessus j avec des raies transversales , éuultes et blanches comme celles du ventre ^ traversées de lignes brunes plus étroi- tes et plus courtes ; les ongles sont crochus, aigus et d'un brun foncé. Un autre individu de la même es- pèce étoitun peu plus gros, et avoit les couleurs plus claires , ce qui fait pré- sumer que celui qu'on vient de décrire est le mâle, et ce second-ci la femelle : tous deux ont été apportés de la baie de Hudson en Angleterre, par M. Ligh^ à M, Edwards. i ^ /') DU CHAT-HUANT. 3ll L E H A R F A N G. M III. L'oiseau qui se trouve dans les terres septentrionales des deux conti- nens, que nous appelons harfang, du nom harfaong qu'il porte en Suède | et qui par sa grandeur est à l'égard des chouettes ce que le grand duc est à l'égard des hiboux; car ce harfang n'a point d'aigrettes sur la tête , et il est encore plus grand et plus gros que le grand duc. Comme ^^. ]plupart f^es oi- seaux du nord^ il est presqi«^ paivtout d'un très -beau blanc; mais nous ne pouvons rien faire de mie ux ici, que de traduire de l'anglais la bonne descrip- tion que M. Edwards nous a donnée de cet oiseau rare, et que nous n'avons pu nous procurer, a La grande chouette blanche 9 dit cet auteur, est de la pre* mière grandeur dans le genre des oi- seaux de proie nocturnes , et c'est en même temps l'espèce la plus belle , à !f ,.f i,?' y-. l 1 f ■I 1"* ' Kl* '. a 3l^ ItlSTOIlLH NATURELLE cause de son plumage qui est blano comme neige ; sa tête n'est pas si gros- se à proportion que celle des autres chouettes ; ses ailes , lorsqu'elles sont pliéesy ont seize pouces (anglais) de- puis l'épaule jusqu'à l'extré:nité de là plris longue plume , ce qui peut faire jtîger de sa grandeur. On dit que c'est tin oiseau diurne , et qu'il prend en plein jour les gelinottes dans les terres de la baie de Hudson , où il demeure pendant toute l'année. Son bec est cro- chu comme celui d'unépervier, n'ayant point d'angles sur les cAtés ; il est noir et percé de larges ouvertures ou nari» sies^ il est de plus presqju'entièrement couvert de plumes roides, semblable^ à des poils plantés dans la base du bec, et se retournant en dehors; la pupille des yeux est environnée d'une iris bril- lante et jaune : la tête aussi bien que le corps, les ailes et la queue, sont d'un blanc pur j le dessus de la tête er^t seale- ment marqué de petites taches brunes^ 'ïf"' LLfi est blanc )as si gros» des autres 'elles sont nglais) de- ^:nité de 1a peut faire t que c'est prend en i les terres 1 demeure )ec est cro- îr, n'ayant j il est noir is ou nari'o itièrement iemblable^ ise du becy la pupille le iris bril- i bien que y sont d'un !e:îtseale- es brunes^ DU chat-huanT. 3i3 la partie supérieure du do» est rayé» transversalement de quelques lignes brunes; les côtés sous les ailes sont aussi rayés de même, mais par des lignes plus étroites et plus claires; les grandes plu- mes des ailes sont tachées de brun sur les bords extérieurs ; il y a aussi des tables brunes sur les couvertures des ailes j mais leurs couvertures en des* sous sont purement blanches; le bas du dos et le croupion sont blancs et sans taches; les jambes et les pieds sont cou» verts de plumes blanches y les ongles sont longs, forts y d'une couleur noire et très-aigus. J'ai eu un autre individu de cette espèce , ajoute M. Edwards y qui ne dilféroit de celui-ci qu'en ce qu'il avoit des taohes plus fréquentes et d'une couleu?; plus foncée». Cet oi- seau y qui est commun dans les terres de la baie de Hudson , est apparem* ment confiné dans les pays du nord ^ car il est très - rare en Pensilvanie ^ dans le nouveau continent; «ten £u» ? 'i II J ^P•M• î)^. ■%' *!: J( . I ■ '< Sl4 HISTOIRE NATURELliB rope , on ne le trouve plus en-deçà de la Su ède et du pays de Dantzîck. Il est presque blanc et sans tache dans les jRiontagnes de Laponie. M. Klein dit que cetoiseAu, qu'on appelle hûrfang en Suède, se nomme y/eissehunte sch» lictete-eule en Allemagne ; qu'il a eu à Dantzick le mâle et la femelle vi- vans pendant plusieurs mois , en 1 747» M. Ellis rapporte que le grand hibou blaïic sans oreilles (c'est-à-dire cette grande chouette blanchej abondeaussi bien que le hibou couronné (c'est-à- dire le grand) dans les terres qui avoi- sinent la baie de Hudson. Il est, dit cet auteur, d'un blanc éblouissant y et l'on a peine à le distinguer de la neige : il y paroit pendant toute l'an- née; il vole souvent en plein jour, et donne la chasse aux gelinottes'. On voit par tous ces témoignages, que le harf'ang, qui est sans comparaison la plus grande de ♦outes les chouettes , ■se trouve assez communément dans les LB en-(lecà de * zick.lL est Le dans les Klein dit le hûrfang hunte sch» qu'il a eu emelle vi- 9 en 1747» and hibou •dire cette onde aussi f (c'est-à- s qui avoi- II est, dit louissant ^ ;uer de la toute l'an- n jour, et luttes'. On ss, que le araison la honettes , Il dans les DU CHAT-HUAirT. 3l5 terres septentrionales des deux conti- ziens; mais qu^apparemmert cet oiseau craint le chaud, puisqu'on ne le trouve dans aucun pays du midi. LE CHAT-HUANT DE CAYENNE. " IV. L'oiseau que nous avons cru devoir appeler le chat-huantde Caycn- ne , qui n'a été indiqué par aucun na- turaliste. Il est en effet de la grandeur du chat-huant, dont cependant il dif-^ fère pour la couleur des yeux qu'il a jaunes, en sorte qu'on pourroit peut- être le rapporter également à l'espèce de l'effraie; mais dans le vrai, il ne ressemble ni à l'un ni à l'autre, et nous paroit être un oiseau différent de tous ceux que nous avons indiqués : il est. particulièrement remarquable par son plumage roux , rayé transversalement de lignes en ondes brunes et très-étroi- tes , non -seulement sur la poitrine et le ventre , mais même sur le doS;' il a f ,*i'" •■! .V 11 M, 1'- i Sl6 HISTOIRE VATUUKLLB . ilussi le bec couleur de chair et les on* gles noirs : cotte courte description suffira pour faire distinguer cette es- pèce nouvelle de toutes les autre» chouettes. LA CHOUETTE, ou GRANDE CHEVÊCHE du Canada.. ^. Cet oiseau, qui aëté indiqué par M. Brisson sous le nom de chat-kuant de Canada ^ nous a paru approcher beaucoup plus de l'espèce de la grande chevêche, et c'est par cette raison. que Qous lui en avons donné le nom. La planche enluminée qui le représente , comparée avec celle de notre chevê- che et de notre chat-huant, suffit pour démontrer que cet oiseau a plus de rapport avec la première qu'avec le second : elle diffère néanmoins de no- tre chevêche, en ce qu'elle a sur ta poitrine et sur le ventre des bandes brunes transversales régulé remeut dis* et les on* scription cette es- :s autre» r E, Canada»^ liquépar at'kuant jprocher a grande isou.que lom. La rësente ^ i chevé- ^ïît pour pius de *avec Je ? de no- % sur la bandes leutdis^ DU CHAT-HUAKT. 3l7 posées y e^. 0*^681 une chose assez sin- gulière qui se trouve égalemenc dans la petite chevêche d^ Amérique ^ dont nous avons parlé à Particle de la che« vêche ou pelite chouette, et que nous n^avons considérée que* comme une va- riété de cette petite espèce. LA CHOUETTE, ou GRANDE CHEVÉCHB de Saint-Domingue, IV. Cet oiseau nous a été envoya de Saint-Domingue y et nous paroit être une espèce nouvelle , différente de toutes celles qui ont été indiquées par les x^aturalisËes : nous avons cru devoir la rapporter par le nom à celle de la chouette ou grande chevêche d'Europe , parce qu'elle s'en éloigne moins que d'aucune autre; mais dans le réel, elle nous parolt faire une es- pèce à part, et qui mériteroit un nom particulier. Elle a la bec plus grand | 11; 1; il à fi /_ 3ï8 v' ItlSTOIRE NATURELliB plus fort et plus crochu qu'aucune les- pèce de chouette; et elle diffère encore denotregrandechevêchtt, en ce qu'elle a le ventre d'une couleur roussâtre ^ uniforme, et qu'elle n'a sur la poitrine que quelques taches longitudinales ^ au lieu que la chouette ou grande che- vêche d'Europe y a sur la poitrine et sur le ventre de grandes taches brunes^ oblongues et pointues, qui lui ont fait donner le nom de chouette flambée y noctua flammeata» Espèces connues dans ce genre. Tête oreillée , ou ayant deux aigre t* tes en forme d'oreilles. ^; y « Le Duc , Htïx Bubo, JjC Hibou commun , strix Otus. Le Hibou à courtes oreilles , strix Brw chyotos, L*» Cabure , strix Brasiliana. Le Scops , ou peut Duc , strix Scopu ;-=*^^ 1 ..- :v-^.*"-' -'»*itrine et 5 brunesy iont fait Elambée j genre. DU CHAT-HUANT. Sl^ Tète non oreillée. Le Harfang , strix Kyctea, La Hulotte , strls uéluco. L'Effraie , ou la Fresaie , strix Flammea, Le Ciiat-huant proprement dit , strix Stri- dula. La Chouette, ou grande Chevêche, strix Ulula. La Chouette , ou grande Chevêche du Ca^ nada, strix Funerea. Le Caparacoch , strix Hudsonia. Le Chat-huant de Cayenne, strix Cayeri' nensis. La Chouette , ou grande Chevêche de Saint- Domingue , strix Dominicensis, La Chevêche, ou petite Chouette, strix Passerina, 5 ï E aigret* trix Bru" ps. FIN DU T.ME PREMIER. ^l^