IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^ A- 1.0 l.l lââ|28 |25 Ui lài 12.2 u liii us lu lis IM L25 m 1.4 6" 1.6 ! : ^ d^ .^ % .^^ /À 'W jLi'-W 7 Photographie Scienœs Corporation ■^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4Sr? CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICIVIH Collection de microficlies. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques -t Tcchnicai and Bibliographie Notaa/Notaa tachniquas at bibliographiquaa Tha Instituta haa attamptad to obtain tha baat original copy availabla for fllming. Paaturaa of thia copy which may ba bibliographically uniqua, which ntay altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may aigniflcantly changa tha uaual mathod of fllming. ara chackad balow. D D D D D a n E D Q Solourad covara/ Couvartura da couiaur Covara damagad/ Couvartura andommagéa Covara raatorad and/or laminatad/ Couvartura raatauréa at/ou palliculéa Covar titia miaaing/ La titra da couvartura manqua Colourad mapa/ Cartas géographiquaa mn couiaur Colourad inic (i.a. othar than blua or black)/ Encra da couiaur (i.a. autra qua blaua ou noiral rri Colourad plataa and/or illuatratlona/ Planchaa at/ou illuatrationa wn couiaur Sound with othar matarial/ Ralié avac d'autraa documenta >■ I Tight binding may cauaa ahadowa or diatortion along intarior margin/ La ra liura aarrée paut cauaar da l'ombra ou da la diatoralon la long do la marge Intériauro Blanic laavaa addad during raatoration may appaar within tha taxt. Whanavar poaaibla. thaaa hava baan omittad from filming/ Il aa paut qua cartainaa pagaa blanchaa ajoutéaa lora d'una raatauration apparaiaaant dana la taxta. maia, loraqua cala était poaaibla, caa pagaa n'ont paa été filméaa. L'InatItut a microfilmé la maiilaur axampiair signifie "A SUIVRE", le symbole V aignifie "FIN". Mapa. platea. charta. etc., may be filmed at différent réduction tatioa. Thoae too large to be entirely included in one expoaura are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom. aa many framea aa required. The following diagrama iliuntrata the method: Lea cartea. planchée, tableaux, etc.. peuvent être filméa é dea taux de réduction différents. Lorsque le document eat trop grand pour être reproduit en un aaul cliché, il eat filmé é partir da l'angle aupériaur gauche, de gauche è droite. et de haut en baa, an prenant la nombre d'imagea néceaaaire. Lea diagrammea suivante illuatrent la méthode. : t. 2 3 1 4 * 6 H ■>. ■■' -l r.- r.. -t' ,-»•• ••i'- -#<- «h. . V »■ . l J .A .M ^^lîl&g^f^-- ,|;,.-.. f/i'i M* Vf # i- Il \ \ 1 vV^ HISTOIRE NATURELLE DE BUFFON. lli.ï;.è«iîi jf.'!.,, -, (^ V» /î « i,.,J.j , ,- .^ . .w OISEAUX. TOME I X I. ..I ..■ ,*.':,. •«t.^^JjHli < . , -V' -i . 1 II' 1 -v- » "M ■ ... JlIOTciH ^O'î'îua iia:/ / .z u A :i: 8 I o 1 r r '.T "f^ r-, '^f .'" ^•' •^ï*!-*:;- I%b HISTOIRE DE classée par o d'après le AVEC LES CARACTÈRËS^GÊNÉRI^ et la nomeuclature Linéenne ; Far RENÉ-RICHARD CASTEL, auteur du poëm» des Plantes. } \ NOUVEL liE EDITI Q:»^ . TOME 3Ç,l^i;>^~r-sf>;,\ *i » ^■, ,1 •! 7 DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET. A PARIS, Chez Deterville, rue du Battoir^ n^ i6. AN X-— x8o2. ù\ >M -'^'Ht, 'im.-'iimiii^^itmi^^'é^itt^j.aii, '•K.^-i'^^^"- ■■ ^ Vf '1 [/(■■ . . - ,. j»*« 1*1 ; ■1 ■% ^1' :^ ■S- î 'f f'B rAl^lrj fit)liiî>S .A^^ÎO 'luq 'JJS'.iil.i , ^. *«|ft t> i T i u 1 II A d % T -j o V!: I «, *» p t-t ** Jk.j«'' ».. " ^^- '- r!s:î ^1 X a MOT * .«1 \ '^r: Il 1(11 iMiiinmHiiiMW»^ ' <' ». ' ■i-ajaiA/TD ::j rina r^rr /r^mrj ;;(i p \j ï * t ». -. JL -* ii ,i' j '^i!: ^'liyiiiHk i,'; ■ ■ « -f T '■ '.'jn • a. o >_■ a. :'\ :: -1 .^' Ir'Ml . V Ci 'If A /:3j! -r-'H > ,' V- ," ^ ,"' Ï\T ' <.*- ' • . ■ • •■'^'' «. À? * %. . Df,ftt>e du Zhrditu « fcriffi . X LU Roii.iKii 1) Krwopjii i rj»: cas sican ♦> ^' . H:.if«^:i^*<-nti<;»?.»*f''/.Jl':: ■ . jîHSToîHn KATuarLÎTîî: .i>Es oi liii; iiii X, îr--'»:î*«ï^itn; .:t-^ ■»'*-5" i4?îît".'a.'- ...•*isï-. ••.-•- î»^ ji' r ::* . ii l m li K- ' I r*«*^'4w-' «A^^ft"* t' -- *4iv •% Ji-^ ;. *;t 'îl » « ■{.'} .«fj* ■' A ... < ii^ ' 1 J ... .' .' »r<..i -J N* l',j> ♦ff^ ."* .>*%.^£.?Ji m^-^A 7» ' — ^^^^^ippvpmHi if il • " • mI« ' Il Ti, I f t ;p. .' ''';y.n» •i ' :U' *> • t • ■ • . ■ t: , ■ ^% .■;•■ ' rt'»)' ' * '.'* '^;"v-*<^.w.*^ii^. 1 ' 'i . '.>. , • ' • -, :^..;/if|^-, . J^..^-j^^.,.,:^;i^.;-. , J . 4 ■ , ■J^'..:.;-^:'':|f*:r;^ v2^: . ne*'. ^^^^^'" ^4- ^4* il .J r • *!■■. ^ .t 't. « HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX. XII» GENRE. N. te \ .' •• \ >t '1- (., •" f« ■ , :, '?v " LE ROLLiERy cofLAcxAs. ( Trois doigts en arant y un en arrière.^) Caractère génériqut : bec en couteaU| courbé à son sommet. Z.E ROl^LIER D'EtJROPE. .:i..' '. ,'j;i4> «î*. n p,, J_iB8 noms âe geai de Strasbourg^ de pie de mer ou des bouleaux | de per- roquet d^ Allemagne^ sous Içs^quels cet oiseau est connu en difTéjrens payS| lui Obeaux. III« & 0 . k' J».V»n_ ^ . - -^^^ -i^T ■'wv:^^- ■#,::'■<' •■*?,^ - -'.''w:qt--n^!frs'.,^_'.' ■'■_.< j;^^, r---,.Ç)_;s;./,« #.. ^^iir^T&tiàM nATvumttr ont été appliqués sans beaucoup à^exa:^ 1^011^^. et ^àr une ànatogle puremenir:^ populaire 9 c'est-à-dire irès- superfi- cielle ^ il ne* faut qu'un coup^'ceil sur Poiseau 9 ou même sur une bonner £^ure coloriée ^ pour s'assurer que ce. n'est point un perroquet j quoiqu'il ait duiyert et^ du bleu dans son plu- mage; et en y regardant d'un peu* plus près , on juf£era tout aussi sûre- ment qu'il n'est ni une pie ni un geai ^ quoiqu'il iase san» ce;88« comne ces- ^k. 1. :» ,> .. - ., ... ■> • .• . ..... »-!. >..!» ^w* JJt ■. .. l-.'. Oiseaux. ' £n effet y il a la physionomie et le port très-dîflérehs y le bec ittoins gros f Iça pieds>beau<^ôup plus ^ourijS àpràr» portion , .plu9 cou rts même que le doigt du milieu , les ailes plus longues , et la que lié faite tout latrtreiin^eiit , fcs deux pennes extérieures dépassant da- tfl'iis d'HH ^le-mMîoiiieè C«^ ^«A^î*»»^ <'*»'•' quelqiiies< ind^ividus ) lès dl^ peitiiesy skteritiéd^ites qui sont totVteé' égales' iÀ*i)r!él!U&. li a 4e ^iiéHiié fiè^ètii é& • ■ ' . . I-, ;>. . ' ^•URI© LX'I/IJ'IlV 1^* ^ / ^etrue derrière Vçsii^ et Toeil lui-niéaie ^lefitoiiré d^iia cercle de. j>eAU jtimie et £n^ , pour que U dénam«na|ioii. d^ ^eai ^eSfra^baurg fèt vicieuse à to.iie ^garde , Âl f«lloit > D*àillèurâ,c*est un oiseau de passage^ Â&al lés mJigir9ii,onfl ^e foui rj^gulièm- (I ■H ■>nu~\^-^'M^^, v^':, -Isr 4 HISTOIRE KATURBLtB jnent chaque année , dans les mois de mai et de septembre ; et malgré cela j Il est moins commun que la pie et le geai. Je yoîs qu'il se trouve en Suéde et en Afrique ; mais il s'en faut bien qu'il se répande , même en passant ^ dans toutes les régions intermédiaires. Il est inconnu dans plusieurs districts considérables de l'Allemagne | de U Francej de la Suisse , etc. d'où l'on peut endure qu'il parcourt dans sa route une zone assez étroite ^ depuis la Sma« lande et la 'Scanie jusqu'en Afrique t il y a même assez de points donnés dans cette zone pour qu'on puisse en déterminer la direction ^ sans beau- Coup d'erreur , par la Saxe ^ là Fran- conie | la Souabe > la Bavif ré ^ le Ti« rol 9 l'Italie y la Sicile , et enfin par l'ile de Malte 9 laquelle est comme un entrepôt général pour la plupart des oiseaux voyageurs qui traversent la Méditerranée. Celui qu'a décrit M. £d- yrards ^ avoit été^ué sur les rochers de . -*.* -^■- >•»■-* # ..#-»»" ■r PÎT iH DVB.OLLXB&. 5 Gibraltar , où il avoit pu passer des côtes d'Afrique ; car ces oiseaux ont le vol fort élevé. On en voit aussi ^ quoique rarement ^ aux environs de Strasbourg | comme nous avons dit plus haut I de même qu'en Lorraine | et dans le cœur de la France ^ mais ce sont apparemment des jeunes qui quit- tent le gros de la troupe et s'égarent en cliemin« ^*v*^ s*" ■^'»-v"4f"^t»i'i* -'iài^i ,;•■•'. ^ '^■'^ Le roUier est aussi plus sauTage que le geai et la pie ; il se tient dans les 1>oitf les inoîha fréquelités et lés plus épais 9 et je ne sache pas qu'on ait ja- mais réussi à le priver et à lui ap- prendre à parler ; cependant la beauté de son plumage est un sûr garant des tentatives qu'on aura faites pour cela : c'est un assemblage des plus belles nuances de bleu et de vert mêlées avec du blanc j et relevées par l'opposition de couleurs plus obscures. Il faut sa* voir que les jeunes ne prennent leur bel azur que dans la seconde année ^ .♦-«-•. h '1 $ HIST9IRB NATURBltLB |iu contraire àes geais qui ont leuri belles plumes bleues avant de sortir vU nid. îyy jj;j, n\j- ■>-j/'J:m.-àtvii 'ifff ^:'< •r f.Les rochlers nlcIient^ autant qu'ils peuvent f sur Les bouleau^^etcen^est «.A-»-'»i^*«*M*>*<-*s mnum'w'Mr i, nv^ 1> Ù KOLLIBK. -^ ^ «fëmens humains , comme on l'a dit de la huppe % mais cela ne se concilieroit point arec son habitation dans les fo« rèes les plus sauTsges et les moin^ fréquentées* » / ^ ,:„,^ . ,/ On Yoit soumirent ces oiseaux avec le» pies et les corneilles , dans les champ» labourés qui se trouvent à portée de ieurs forêts ; ils y ranrassènt les petites graines , les racines et les vers que le •oc a ramenés à lasurface-de la terre , et même leï grains no^uveilement se- més {lorsque cette ressoiiToe leur man'r que 9 ils se rabattent sur les baies sau-* Vagies , les scarabées , les sauterelles e% même le» grenouilles. Schwenckfelé ajoute qu^ib vont quelquefois sur le» charognes ; mais il faut quecesoitpen* dantrhrver, et seulemeitt dans- les cae de disette a^olue; ca^ tU paissent en général pour n^être point carnassiers ; et Schwenckfeltl remarque lui-même qu^ik deviennent fort gras l'automne ^ «^ qùliU sont alors un bon «luiBger> ce ' , 'i" i) [' -fT—xr ■", -'.^S../' .;♦>!■: ) DU &0LL1BB. p femelle difféiro beaucoup du mâle, et par le bec qu^elle a plus ëpais , et par le plumage, ayant la tête, le cou, la poitrine et le rentre couleur de mar- ron tirant au gris cendré , tandis que dans le mâle ces mêmes parties sont d'une couleur aigue-marine plus ou moins foncée, avec des reflets d'un vert plus obscur en certains endroits. Pour moi, je soupçonne que les deux longues pennes extérieures de la queue, et ces verrues derrière les yeux , lesquelles ne paroissent que dans quelques individus , sont les at- tributs du mâle , comme l'éperon l'est dans les gallinacées, la longue queue dans les paons , ^c» jfï ■V U a VAJLiÈTi DU ROLLIER; JiE docteur Shaw fait mention dans ses voyages d'un oiseau de Barbarie appelé par les Arabes shaga-rag^ \e^ quftl a. la grosseur et la forme di| Oiseaux. III. a ^ '/ ■ *l \ ' ( , ■ \ , \ 1 s i^^l ri 11 fi À î! n ! I. 1! h ( ( ill /' I I i-' i ' ( I \ s ! \ : i./ s 1 \ (. Vf I • O BISTOIBB VATU&BLLB geai , mais avec un bec plus petit et lies pieds plus co«irts. {^, j ti.^4 m i^q ;, Cet oiseau a le dessus du torpi brun , La tète y le cou et le ventre d*uii ▼ert-clairi et sur les ailes ainsi que sur la queue des taches d'un bleu foncé, M. Shaw ajoute qu'il faîtsoa nid sur le bord des rivières ^ et ^ue son cri est aigre et perçant. Cette c^ourte description convient tellement à notre rollier^ qu'on ne peut douter que le sbaga>rag n'appar* tienne à la même espèce ; et l'analogie de son npm avec la plupart des noms allemands donnés au rollier d'après «on cri| eft ynfi probabilité 4f |>lus#l •'i?.* OISEAUX ÉTRANGERS 7^^ . quiori$.nwport au Rollier, ^ *■ J, Si: y-- I,E ROLLIER D'ApYSSINÏE. " CfiTTE espèce ressemble beaucoup y par le plumage^* à 4iotre rallier d'Eu-^ 10.^ ' -f 4*à?.-*'.„^.,, petii et lu Corpl ktre d'uB lofti que m bleu onvient i'ûn ne '•ppw- <>ftio^ie • aonif iVprèf £ as oup^ 'Bu- rope; seulement les cot plus vives et pliis brilh peut s^Attribiier à Pinfin| mat plus sec et plus chanl c6\é f il se rapproche du goU par la longueur 4)es d( latérales delà queue, les?||uellei sent toutes tes autres de cinq pouces } en sorte que \n. place de cet oiseau semble marquée enrre U rollier d*Eu«^ rope et celui d^Augola'. La pointe du bec supérieur est très-crochue. C*est une espèce tout-à-fait nouvelle» ««1^^ VAmiiTé DIT ROLUBR D*ABYSSINIE. '^N doit regarder le rollier du Séné^ gai. comme une variété de celui d'A* byssinie. La principale différence que Fon remarque entre ces deux ofseaux d'Afrique, consiste en ce que dans ce^ )tii d^Abyssinie la couleur orangée Atk dos ne s'étend pas,conime dans celui dti Sénégal, jusque sut le cou et la partie postérieure de: la tétiB t -différence q»i 1 .•iSi& ! ; ( 1 ■J^ ta HI8T0IEB NATURELLE ne suffit pas & beaucoup près pour cons- j^ tituerdeuxetpècesdifTërentesyetd'au- tant moins que les deux roliiers dont il s^agit ici . appartiennent à-peu-près , AU même climat y qu'ils ont l'un et l'autre à la queue ces deux pennes la« térales excédantes , dont la longueur est double de celle des pennes inter- médiaires ; qu'ils ont tous deux les ai- les plus courtes que celles de notre roU- lier d'Europe ; enfin qu'ils se r^ssem-r . blent encore par les nuances y Péclat et la distribution de leurs couleurs. ^^ I < tri ' ; ; ;) y 1.1 t »i rt; h il x.Ta..*?! * / M ROLLIER D*AN60LA ET LE CUIT, ou LE ROLLIER DE MINDANAO. «^ t * Ces deux roliiers ont c;ntr'eux des rapports si frappansy qu'il n'est pas pos- ; frible de les séparer. Celui d'Angola ne se distingue du cuit ou roUier de Min- . danao, que par la longueur des pennes extérieures de sa queue ^ double de la ^^D U R O L I, I B&. iS longueur des pennes intermédiaires! et par de légers accidens de couleurs; mais ,on sait que de telles différences et 4o plus grandes encore 9 sont souvent Tef* fet de celle du sexe | de Vkge^ et même d^ la mue : et que ceU soit ainsià l'é-> ^rd des deux rolliers dont il est ques« tion, c'est ce qui parpttra fort probaf bley même d'après Pezamen des des- .criptions faites par M.Brisfon^ qui ne .peut être soupçonné d'avoir voulu fa* ▼oriser mon çpinion sur l'identité spé- .cifique de ces deux oiseaux y puisqu'il en fait deux espèces distinctes et sépa- rées. Tous deux ont à*peu-près.la gros» •eur de notre roilUer d'Europe, sa for-» me totale , son bec un peu crochn | ses narines découvertes y ses pieds courts ^ ses longs doigts y ses longues ailes , et même les couleurs de son plumage ^ quoique distribuées un peu différem» jnent. C'est toujours du bleu , du vert, f t du brun y tantôt.séparés et tranchant l'un sur l'autre ) tantôt mêlés y fondu.» t-'t^'- '-«îfi^nfA»^/ *0m nartit» antérieure de Poiseau HTer .^\:cique« teirtteft de tiol^t sur la goi'ge ; le bleu, le vert, et toutes les nuances qui ré- sultent de leur mélange , sur le crou- pion, Kl queue , les ailes et le vent^. Séùtement'le rollier de Mindanao a au* dessous de la poitrine une espèce de ceinture oi'angée que n*a point le rol- lier d^Angoli^'i *••• "-'^ * **^'' 7 -"«•♦'' i**** < "^ On objectera peut-^étrè , contre cette identité d'espèce, que le royaume d'Angola est loin dii Bengale , et bien plus encore des Philippines mais ést-il impossible , n'est-il pas au con- traire assez naturel ^^ ic ces c*. aux soient répandu» en eiiiicxentes parties _j.»— '"■' ^ tJ KOLLTBK.^ i5 du méni ^ contiiK nt , dans des lies qui en sont peu éloignées , ou c^iii y tien« Bent par une chaîne d'autres tlesy sur* tout tes climats étant à-peu-près sem<^ blaUes? D'ailleurs, on sait qu'il ne faul pas toujours se fier sur tous les pointa âu témoignage de ceux qui nous ap*« portent les productions des pays élQt«* gnésy et que même en supposant ces personnes exactes et de bonne foi f clks peurent très^foten, vu la commu-* nication perpétuelle que les vaisseaux européens établissent entre toutes les parties du monde^ trouv^r'en Afrique ^ et apporter de Guinée ou d'Angola des «iiseaux* originaires des Indes orien- tales ; et c'est à quoi lie prennent point assez garde la plupart d«s naturalistes lorsqu'ils veulent fixer le climat natal des espèces étrangères. Quoi qu'il ea soit 9 si l'on veut attribuer les petite* dissemblances qui sont entre le rolliev de Mindanao et le rollier d'Angola à la difi'érence de l'âge 9 c'est le ^raier qui i6 HtSTOIRfi BTA'tûllEI.LB tera le plus vieux ; que si on les attri* bue à la différence du sexe, ce sera en- core lui qui sera le mâle ; car Ppnsai^ que dans les rolliers les belles couleur^ des plumes, et sans doute les longues pennes de la queue, né paroissent que la secondé année , et que dans toutes les espèces si le mâle diffère de la fe-^ melle , cVst toujours en plus et par la surabondance des parties, ou par Pin* tensité plus grande des qualités sem- blables» ' R:a{ 9ftp '■sl^tj'/^'-rr:-.-! -f hj,r>;:î V ▲ & I i T é DB 8 RÔlttËRS d*Jtngola et de Mindanao, Il Tient d^arrirer de Goa au Cabinet du roi, un nouveau roUier qui a beau- coup de rapports avec celui de Min- danao^ il en diffère seulement par sa grosseur et par une sorte de collier couleur de lie de vin , qui n^embr^sse que la partie postérieure du cou , un peu au-dessous de la tête. Il n'a pas ^ jRon plus que le rollier d'Angola, la h Quelle fsion lesattrî. '3te, ce seraen- fe î car Tpn sait belles couieurs •te Jes longues laroissent que e dans toutes ffèredela fe-. plus et par la f ou par Vin, luab'tés sem- RS d'Angola /• ■» i au Cabinet qui a beau- ui de Min- nent par sa <ïe collier n*embrasso u cou , Utt Il n'a pas , i^ngola, la V* , T* I iiiawtiii— ifiiî ifr • II" ' '^^Mtl.» ^:f^- Té^m . m. r w ' ''f^ - ■ t "■■■ ■ 'V w jzr. I CMj \3T„ ■'4^-■*^*^ »■». fô-'n y« :<^ î< s, 1 .*^ II: ;o t C-.',.:,A»-.?V J 4-ï* fvîf ■.«ï,>''i ii iri fi •:;:ï«^» «*'i ,1» *1(: . » ITiT-l» )Lfî(? *: , t . i t- •>> >« y nrr /IKa-J! l','. in IQi^f U 'H Ci ih XMi .t. ri \--j •■» 'U riS^M>>> ■-1^»^ tii t,^iii:n \U' \ f iiî, :':a\' • *' O k. ^-. ? I'! f 'fUè iH'ï: M: ■ï'Jr ft-'^-'\'>. .«..S»' .»,...^. ■?t .'O NiV •1 "K ï 'i :ti t :i..^ U hxS :k.-5 tS. t.- *' *. V 'l-v- à ï*»t-* , |jIiïi;f;rot:îu, i tU Q^ n.^': li-'^Mf t;:i^i «i;: lî&t ;.':? tous ; i' k' f , , T . t :. v»f ; ■ * il ' l . fr .55 i s '?).';**-' !* J . V . .. * Ci ill ■J, ' |I<-»*»{,C.^» ,<-■« •;.» If ' ^ > ■ ; • .• *.v> y . I « ( . ' ' ;'^i.v. 1 'Mi .m ■» '. « /■■! y.^ * fi^^ Vi-j'Ji % r ■ Và-f' I m^r'*:. ' *". , * 'Si^ J^ ^Mr m mi-. 7, f* •;i-^ lîlfeS .*X*:'-i ni. m M :^, ..'■4 ,'. • .4ftlr;^£%^^ 44 ii^*^jf>il|wi;^^/;^;j ■■•"■'■i'IT iiillïii...«'iiil '< \ r ■ y », /.' ' DU R O L L I E R. - 1^ ceinture orangée du roilier de Minda- nao; mais s'il s^ éloigne en cela du der- nier ^ il se rapproche d'autant du pre- mier, qui est certainement de la même espèce. LE ROLLIER DES INDES. Ce rallier y qui est le quatrième de M. Brisson, diffère moins de ceux dont nous avons parlé ^ par ses couleurs qui sont toujours le bleu j le vert ^ le brun } etc. que par l'ordre de leur dis- tribution ^ mais en général son plumage est plus rembruni ; son bec est aussi plus large à sa base ^ plus crochu , et de couleur jaune : enfin c'est de tous les roHiers celui qui a les ailes les plus longues. ' M. Sonnerat a remis depuis peu a\k Cabinet du roi un oiseau ressemblant presqu'en tout au roUier des Indes;. il a seulement le bec encore plus large : 1^ l8 htStôihb vaturblle aussi Pavoit-nn étiqueté du nom de grand* gueule de crapaud: mais ce nom conviendroit mieux au téte-chèvre. LE ROLLIER DE MADAGASCAR. Cette espèce diffère de toutes les précédentes par le bec , qui est plus épais à sa base, par les yeux qui sont plus grands, par la longueur des ailes et de la queue, quoique cependant celle-ci n*ait point les peniles extérieu* res plus longues quêtes intermédiaires^ enfin, par l'uniformité du plumage ^ dont la couleur dominante est un brun pourpre ! seulement le bec est jaune ^ les plus gtandeâ penneis de Paile sont noires, le bas-ventre est d'un bleu^» clair, la queue est de même couleur^ bordée à son extrémité d'une bande de trois nuances, pourpre , bleu-clair^ et la dernière bleu-foncé presque noir. 'Du reste cet oiseau a tous les autres r -^tf LLE tu nom de nais ce nom •chèvre. rASCAR. toutes les i est plus : qui sont ' des aiiet ependant extërieu* édiaires| I M mage y un brun faune^ (e sont bleute uleur^ bande i-clair^ e noir, autres BU ROLLIER. l^ caractères apparens des roUiers, les pieds courts f les bords du bec supé- rieur échancrés vers la pointe , les pe- tites plumes qui naissent autour de sa base relevées en arrière ^ les nariuea idécouverteS) etc. r h LE ROLLIER DU MEXIQUE. C'est le merle du Mexique de Seba , dont M. Brisson a fait son huitième roUier. Il faudroit l'avoir vu pour le rapporter à sa véritable espèce, car cela seroit assez difScile d'après le peu qu^ena dit Seba, lequel est ici Tauteur original. Si je l'admets en ce moment parmi les rolliers, c'est que n'ayant aucune raison décisive de lui donner l'exclusion , j'ai cru devoir m'en rap- porter sur cela à l'avis de M. Brisson, jusqu'à ce qu'une connoissance plus exacte confirme ou détruise cet arran^ gemeiit provisionnel. Au reste ^ les yi \^ : -r^iMi» '>; l; ae HISTOIBB NATURELLE couleurs de cet oiseau ne sont point du toutcelles qui dominent ordinairement dans le -plumage des rolLiers. La partie supérieure du corps est d'un gris obs- cur môle d'une teinte de roux ^ et la partie inférieure d'on gris plus clair relevé par des marques couleur de feu. ■ I LE ROLLIER DE PARADIS. J £ place cet oiseau entre les roUiers et les oiseaux de Paradis , comme fai« sant la nuance entre ces deux genres | parce qu'il me paroit avoir la forme des premiers , et se rapprocher des oi- seaux de Paradis par la petitesse et la situation des yeux au-dessus et fort près de la commissure des deux pièces du, bec , et par l'espèce de velours na« turel qui recouvre la gorge et une par» tie de la tête. D'ailleurs les deux lon- gues plumes de la queue qui se trou- vent quelquefois dans notre roUier t >'> \ IjIfT^C l .LE nt point du inairement . La partio m gris obs- >uz, et la plus clair )ur de feu. RADIS. 3s rolliers »mme faî« fcgenreS| la forme ^r des oi- sse et la et fort X pièces ours na« ne par- us Ion- le trou- xoUier DU ROLLIE R. ' 21 d^Eufope , et qui sont bien plus lon« gués dans Celui d^Angola^ sont encore un trait d^analogie qui rapproche le genre du rollier de celui de l'oiseau de Paradis. ' L'oiseau dont il s'agit dans cet arti- cle a le dessus du corps d'un orangé vif et brillant ^ le dessous d'un beau jaune; il n'a de noir que sous la gorge^ s,ur une partie du maniement de l'aile^ et sur les pennes de la queue. Les plu- mes qui revêtent le cou par-der/ière sont longues y étroites, flexibles , et retombent un peu de chaque côté sur l'^'j parties latérales du cou et de la poitrine* VII. LE ROLLE DE LA CHINE. Il est vrai que cet oiseau a les nari- nes décourertes comme les rolliers, et le bec fait à- peu -près comme eux; mais ces traits de ressemblance sont- ils assez décisifs pour qu'on ait dû le Oiseaux. UJ. 3 "Ai )> }) \ • ^a HISTOIRE VATUHELLIS ranger parmi les rolliers? et ne 8ont« iU pas contre • balancés par des diffé*. rences plus considérables et plus muU tipliées I soit dans les dimensions des pieds que le rolle de la Chine a plus longs, soit dans les dimensions des ai- les qu^il a plus courtes, et composées d^ailleurs d*un moindre nombre de pennes ) et de pennes autrement pro- portionnées \ soit â&.i\9 la forme de la queue qu^il a étagée ^ soit enfin dans la forme de sa huppe qui es^^t une vé- ritable huppe de geai 9 ejt tout -à -fait semblable à celle du geai bleu de Ca« nada ? .) VIII. ) \ '' XE GRIVERT , ov ROLLE DE CA.YEKIne a plus itiB des ai- om posées >inbre de nent pro- rme de la aûn dans : une vë- t -à -fait u de Ca« DU KOLLIBK. 7,3 a tâche d^indiquer dans le nom Ae gri- vert, A Pëgard des mœurs de ces deux rolles y nous ne sommes point en état d'en faire la comparaison ; mais il est probable que des oiseauxqiii ont à-peu- près la môme conformation de parties extérieures, sur-tout de celles qui ser- vent aux fonctions principales, comme de marcher, de voler, de manger, ont à-peu-près les mêmes habitudes; et il me semble que l'analogie des espèces se décèle mieux par cette similitude de conformation dans les principaux organes , que par de petits poils qui naissent autour des narines. rENNE. seai: du cooune tes, les : il n'en la tailio } qu'on Espèces connues dans ce genre. Le Rollîer d'Europe, coracias Garrula. Le RoUier d'Abyssinie, coracias ^ébyssinica. Le Rollier de Madagascar , coracias Mada* gascariensis. Le Rollier des Indes , coracias Orientalis, Le Rollier de Paradis , coracias Aurea^ Le Cuit I coracias Bengalensis, a ... 'Mr.; 'msmmm ï a4 niSTOlRB NATURBI.I.K Lo Grivcrt) coracias Cqyennensis» Le Rollier tlu Mexique, coracias Mexicanu* liC Casaican , coracias Varia, Le Holliercle U Chine , coracias Siwntis, : » j , ^1 M ' • • • 1 if I , »< > 1 . Il ' ' ; «< ' ff r '^^ '*• t ' « • • * •» 1 . ' »• • •■ ■ i" 1 ■ ■ »• . I " ': »■' , • > ,f ;,, . , .,. i • \V . / ■\ • -'^*'I>N|^4>*' ' DU MAIMATE. 25 .f. 'g 'v-'t au ■:. , -X I I lo GENRE. LE MAINATE, or^cuzA ( Troii doigts en ayant , un en arrière. ) Caractère générique : bec en couteaU| ^ iAi T égaii à base chauve* -: LB IIAINATA DES INOB8 OEIEVTALBSv Il suffit de jeter un coup-d*oeil de corn* paraison sur cet oiseau étranger) pour sentir qu*on doit le séparer du genre des jnerlesi des grives^ des étourneaux et des choucas ) avec lesquels il a été trop légèrement associé ^ pour le rap- procher du goulin des Philippines et 8ur-t04it du martin , lesquels sont à% •• j.,^i^«ôIus lustré ^'Orpsj sur >_et dont ^ert tt le i <îe plm felecr/ête ipée, qui X crêtes brochant i^^ssur Paumes ^Ubase ioaiaiee )èG6 de huit Jîw hase 8 rangea îetle« » U MAINATE» a^ ailes plus longues que notre merle y celles-ci qui étant repliées s'étendent à un demi*>pduce près de l'extrémité delà queiiO) forment, étant déployé^s^ tine enverguve de dix-huit à vingt pou"* ces. La queue «st composée de douao |)enne8 ; et p^rmi celles de l'ailei c'est la première qui est la plus Courte |' e| la troisième qui est là plus longue. .. -^ Il ne faut pas dissimuler que cette espèce est fort variable, non*seulemenb dans ses cotileurs , mais dans sa taille^ et dans la forme même de cette double crête qui la caractérise, et qu'on peut compter presque autant de variétéa qu'il y a ea de descriptions. Avant d'entrer dans le détail de ces variétés| je dois ajouter que le mainate a beau- coup de talent pour siffler , pour ckan" ter et pour parler, qu'il a même 1» prononciation plus franche que le perr roquet , nommé Poiseau parleur par excellence, et qu'il se plaît à exercée son talent jusqu'à l'importunité. . . : . >. 1 i I T / ' \i 1* - I &8 HISTOIAB IfATUREIXE VARiiTis DU MAINATE. I. Le mainate de M. Brûson difTère du nôtre, en ce qu'il a sur le milieu des premières pennes dePaile^ une ta- che blanche. On peut remarquer quo la côte de ces première! pennes est noire f môme à Pendroit de la tacha blanche qui les traverse, h / II. Le mainate de Bontius avoit le |>lumage bleu de plusieurs teintes, et par conséquent un peu diflérent du plumage du nôtre, qui est noir avec des reflets bleus , verts , violets , etc. une autre différence très-remarquable^ c'est que ce fond bleu étoit semé de mouchetures semblables à celles de Pétourneau , quant à leur forme et à l«ur distribution , mais non quant à la couleur, car Bontius ajoute qu'elles sont d'un gris-cendré. * o^; ,i >.;.. ^ • III. Le petit mainate de M. Edwards avoit sur les ailes la tache blanche de celui de M^ Brisson ; mais ce qui la i -■ -^ ^ ' '*^BKhKyf^ito ZTULB INÀtE. ssondifTère ir le milieu ilcf une ta- trquer qu9 )ennes est ® h tacho •} ■n- 18 avoit le eiiites, et Gèrent du noir avec lets, etc. ifquable, semé de elles de rnie et à lant à la qu'elles Sdwards nche de qui le, DU M A I ir A T B. 2^ ^iffërencie d'une manière assez mar- quée ) c'est que ses deux crêtes s'unis- aant derrière V occiput ^ lui formoienC une demi'Couronne quicmbrassoit le derrière de la tête d'un œil à l'autre* M. Edwards en a disséqué un qui se trouva femelle \ il laisse à décider si malgré la disproportion de la taille on doit le regarder comme la femelle du suivant»,- T'-.-' ■"■-,•<>•.:;•>-,,.• ^ . -a f. IV. Le grand mainate de M. £d« yvards a la même conformation de crête que son petit mainate ^ dont il ne dif« fère que, par la taille et par de trôs* légères ^^ariétés de couleurs. Il est à- peu*près de la grosseur du geai ^ par conséquent double du précédent^ et le |aune du bec et des pieds est franc sans aucune teinte de rougeàtre. On ne dit pas que la crête de tous ces mainates soit sujette à changer de couleur selon les différentes saisons de l'année et iselon les différens mouvemens dont ils sont agités. , ^J n ) : $0 HISTOIRE NATURELLE 1/ il; l\ '^ ! 1 L E G O U L I N. Il y a au Cabinet du roi deuxindî* vidus de cette espèce j tous deux ont le dessus- du corps d'un gris «clair ar* genté, la queue elles ailes plus rem- brunies , les yeux environnés d'une peau absolument nue , formant un ovale irrégulier couché sur son c6té y et dont l'oeil occupe le foyer intérieuri enfin sur lé sommet de là tête une ligne de pllimés noirâtres qui court entre ceà deux piècèd de peau nue; mais l'un de ces oiseaux est beaucoup plus grand que l'autre. Le plus grand est à>peu<* ^rès'vde là grosseur de notre merle ; il ^ le dessous du corps brun ^ Varié de quelques taches blanches ; la peau nue iqni environne les yeuxj couleur de èhair; le bec ^ les pieds et l^s ongles noirs. Le plus petit a le dessous du cùTÇÈ d'un brun-jaunâtre ; lès parties thauves de la tête jaunes ainsi que les pieds, les ongles et la moitié antérieure -'»S M r-. n&^^ss.^: thE \ «deuxîndj- s deux ont 8 -clair ar- » plus rem- més d'une 31'maiit un son côté, intérieur, ï «ne ligne t entre ces lis l'un de lus grand 8t à-peu* merle 5 il Varié de peau nue ileur de s ongles îsous du i parties : que les térieure DU M A. I N ▲ t E. 3t du bec. M. Poivre nous apprend que cette peau nue , tantôt jaune ^ tantôt couleur de cKair, qui environne les yeux, se peint d'un rouge décidé lors^ que l'oiseau est en colère; ce qui doit encore avoir lieu y s<^)oa toute appa^ rence, lorsqu'au printeinps il est animé d'un sentiment aussi vif et plus doux. Je conserve à cet oiseau le nom de goulin sous lequel il^t connu aux Phi^ iippineS) parce qu'il s'éloigne beaucoup de l'espèce du merle , non-seulepienl: parla nudité d'uœ partie de la tête , mais encore par la|4;>ri|iQ 9t lagrosseu^ du bec. M. Sonnerat a rapporté des Philip- pines un oiseau chauve qui a près d'un pied de longueur totaW : les deuxpièr ces de peau nue qui envirofuient ses yeuX) sont couleur de chair , et sépa^ rées sur le sommet de \fk tête par, une ligne de plumes noires qui court çntr^ 4e;UX* Toutes les autres plumer qui en- tourent cette pçau n-ue sont pareille- >v } I II -•^s*i^« :f ^' I \ 3â HI^OIltE irAtirilELLIâ ment d'un beau noir, ainsi que le deë* sous du corpS) les ailes et la queue : le dessus du corps est griS| mais cette cou- leur est plus claire sur le croupion et le cou 9 plus foncée sur le dos et les flancs. Le bec est noirâtre; les ailes 6ont très - courtes et excèdent à peine Porigîiie de la queue. Si les deux merles cbauves qui sont au €abinet du roi ap - partiennent à la même espèce ) il faut regarder le plus grand comme un jeune individu qui n'avoit pas encore pris ffon entier accroissement ni ses vérita- bles couleurs , et le plus petit comme un individu encore plus jeune. Ges oiseaux nichenï ordinairement dans des trous d'arbre 9 sur-tout de l'arbre qui porte les Cocos ; ils vivent dé fruits, et sont très«voraces , ce qui tt donné lieu à l'opinion vulgaire qu'ils n'ont qu'un seul intestin , lequel s'é- tend en droite ligne de l'orifice de l'es- tomac jusqu'à l'anus, et par oùlanour»»^ riture ne fait que passer. I m \- ' X ,■ »■'• ■ * c^ue le cfer>» queue ; le cette cou- oupion et i}os et les les ailes it à peine HZ merles luroiap- e , il faut un jeune core pris îs vérita- t comme e. ûrement tout de 8 l'ivent I ce qui re qu'ils uel s'ë- de Pes- a nouri»^ su kainatb; 3S Espèces coiinues dans ce genre. JLe Mainate des Indes orientales ^ gracuict Retiglosa* Xe Goulin , gracula Calva, Le Barite , gracula Barita. Le Saul.' ;* , gracula Saularis, Le Quiscala y gracula QiUscala» Xi^Atthis , gracula uétthis, Le Mainate à long bec y gracula Longiros* tra, :. .. Le Mainate ctourneau , gracula Stumina, ' Oiseaux. III* )f I I 34 IIISTOTIIE NATUniiLLB 1 ,' XVI' GENRE. H LE CORBEAU, corvus. (Trois doigts en avant , un en arriére») Caractère générique : bec en^couteaiij plumes de la base du bec tournée» en devant. et \ LE CORBEAU. C/uoiQUE le nom de corbeau ait été donné par les noinenclateurs à plu- sieurs oiseaux, tels que les corneillesy les choucas, les cravesou coracias, etc. nous eu restreindrons ici l'acception , et nous l'attribuerons exclusivement à la seule espèce du grand corbeaU) du i ,: 4* E. R V U S,^ irrièrc») couteau; tournée» tJ. ait ëté à plu- rneilleS) ias^etc. eption 9 vement eaU} du * \ -. ., -j * t • « rk « ). U h I 'If h* /;*/// ///. i. I.K COllUKAU. a I.A C OUUÎNK . i'' . h ■ t ♦ > D U C O R fl EAU. n5 corfw* des anciens j qui est assez diCfë- rent de ces autres oiseaux par sa gros- seur, ses mœurs , sm habitudes natu- relles, pour qu'on dOiN- lui appliquer une (lënomination distinctive , et sur- tout lui conserver son ancien nom. Cet oiseau a été fameux dans tous les temps , mais sa réputation est en- core plus mauvaise qu'elle n'est éten- due j peut'ôtre par cela même qu'il a été confondu avec d'autres oiseaux j et qu'on lui a imputé tout ce qu'il y avoit de mauvais dans plusieurs es- pèces. On l'a toujours regardé comme le dernier des oiseaux de proie , et comme l'ï^n des plus lâches et des plus dégoûtdns. Les voiries infectes « les charognes pourries , sont , dit-on , le fonds de sa nourriture ; s'il s'assouvit d'une chair vivante, c'est de celle des animaux foibles ou utiles , comme agneaux , levrauts , etc. On prétend même qu'il attaque quelquefois les grands animaux avec avantage , et que 36 HISTOIRE NATUIIELT.E suppléant à la force qui lui manque par la ruse etTagilité, il se cramponne sur le dos des buffles ^ les ronge tout vifs et en détail après leur avoir crevé les yeux ; et ce qui rendroit cette fé- Tocité plus odieuse, c^est qu'elle seroiit en lui l'effet non de la nécessité , mais d'un appétit de préférence pour la chair et le sang y d'autant qu'il peut vivre de tous les fruits , de toutes les graines 9 de tous les insectes et même des poissons morts , et qu'aucun autre animal ne mérite mieux la dénomina- tion d'omnivore. Cette violence et cette universalité d'appétit ou plutôt de voracité , tantôt l'a fait proscrire comme un animal nuisible et destructeur, et tantôt lui a valu la protection des loix , comme à un animal utile et bienfaisant. £neffety un hôte de si grosse dépense ne peut qu'être à charge à un peuple pauvre ou trop peu nombreux ; au lieu qu'il doit être précieux dans un pays riche 4 «i i manque mponne nge tout )ir crevé ;ette fé- lleserok té y mais pour la n'il peut Dute& les et même un autre inomina- versalité , tantôt animal ôt lui a :omme à in effet, ne peut pauvre eu qu'il ys rich« D V C O B. B E A U. 3y et bien peuplé , comme consommant les immondices de toute espèce dont regorge ordinairer/ient un tel pays. C'est par cette raison qu'il étott autre- fois défendu en Angleterre , suivant Selon , de lui faire aucune violence ^ et que dans l'île Feroé , dans celle de Ma^e y etc. on a mis sa tête à prix. Si aux traits sous lesquels nous ve- nons de représenter le corbeau , on ajoute son plumage lugubre , son cri plus lugubre encore y quoique très- foible à proportion de sa grosseur, son port ignoble , son regard farouche ^ tout son corps exhalant l'infection , on ne sera pas surpris que dans presque tous les temps il ait été regardé comme un objet de dégoût et d'horreur. Sa chair étoit interdite aux juifs ; les Sauvages n'en mangent jamais ; et parmi nous, les plus misérables n'en mangent qu'avec répugnance ) et après en avoir enlevé la peau qui est très- coriace. Par-tout on le met au nombre 'M --V **. *•.•• * I' A 38 HISTOIRE NATURELLE des oiseaux sinistres, qui n'ont le pres- sentiment de l'avenir que pour annon- cer des malheurs. De graves historiens ont été jusqu'à publier la relation de batailles rangées entre des armées de corbeaux et d'autres oiseaux de proie ^ et à donner ces combats comme un présage des guerres cruelles qui se sont allumées dans la suite entre les na- tions. Combien de gens encore aujour- d'hui frémissent et s'inquiètent au bruit de son croassement 2 Toute sa sciencede l'avenir se borne cependant, ainsi qt'Q celle des autres habitans de l'air, à connoltre mieux que nous l'élé- ment qu'il habite , à être plus suscep- tible de ses moindres impressions , a pressentir ses moindres changemens y et à nous les annoncer par certains cris et certaines actions qui sont en lui l'ef^ fet naturel de ces changemens. Dans les provinces méridionales de laSuède^ dit M. Linnaeus , lorsque le ciel est serein', les corbeaux volent très-haut ..V •) itlepreà- ir annon- listoriens iation de rmées de Je proie ^ mme un [lise sont ]es na> ^aujour- ^tent au ^oute sa )endant9 itans de usl'élé- suscep- ons , à smens y lins cris ui l'ef- . Dans Siiède, nel est ^S'haut D tJ CORBEAU. 3^ en faisant un certain cri qui s'entend de fort loin. Les auteurs de la Zoologie Britannique ajoutent que dans cette circonstance ils volent le plus souvent par paires. D'autres écrivains moins éclairés ont fait d'autres remarques mêlées plus ou moins d'incertitudes et de superstitions. Dans le temps que les aruspices faî- soient partie de la religion , les cor- beaux , quoique mauvais prophètes, no pouvoient qu'être des oiseaux fort in- téressans 5 car la passion de prévoiries événemens futurs , même les plus tris-- tes , est une ancienne maladie du genre humain : aussi s'attachoit-on beaucoup à étudier toutes leuris actions, toutes les circonstances de leur vol, toutes le» différences de leur voix, dont on avoit compté jusqu'à soixante - quatre in- flexions distinctes, sans parler d'autres différences plus fines et trop difficiles à apprécier ; chacune avôit sa signifi- cation déterminée \ il ne' ibanq^a p^ xMt^-sttt ••>- *«** ' 4o HISTOIRE NATURBIiLfi de charlatans pour en procurer Pin* telligence , ni de gens simples pour y croire. Pline Iui*niême ^ qui n^étoit ni charlatan ni superstitieux ^ mais qui travailla. quelquefois sur de mauvais mémoires j a eu soin d'indiquer celle de toutes cci^ voix qui étoit la plus sinistre. Quelques-^uns ont poussé la folie jusqu'à manger le cœur et les ^entrailles de ces oiseaux , dans Tespé- Tance de s'approprier leur don de pro» phétie* ', , , ,. - ,. . Non • seulement le corbeau a un grand nombre d'inflexions de voix ré- pondant à ses différentes affections in« térieuresjil aencore le talent d'imiter le cri des autres animaux ^ et même la parole de l'homme; ; et l'on a imaginé de lui couper le filet afin de perfec- tionner cette disposition naturelle. Colas est le mot qu'ils p:rononcent le plus aisément ; et Scaliger en a en • tendu un qui ^ lorsqu'il avoit faim ^ appeloit distinctement le cui^nler dts. 1- i^ ■v :urer Pin* les pour y i n'étoit ni mais qui s mauvais quer celle it la plus poussé la 5ur et les ins l'espé- >ii de pro- eau a un î voix re- stions in« d'imiter même la imaginé perfec- iturelle. ncent le n a en • t faim y D U C O K. B E A U. 4^ la maison , nommé Conrad. Ces mots ont en effet quelque rapport avec le cri ordinaire du corbeau* ' On faisoit grand cas à Rome de ces oiseaux parleurs ; et un philosophe n'a pas dédaigné de nous raconter assez au long l'histoire de l'un d'eux. Ils n'apprennent pas seulement à parler ^ ou plutôt à répéter la parole humaine j mais ils deviennent familiers dans la maison; ils se privent, quoique vieux , et paroissent même capables d'un at'- tachement personnel et durable. Far une suite de cette souplesse de naturel, ils apprennent aussi , non pas à dépouiller leur voracité , mais à la régler et à l'employer au service de l'homme. Pline parle d'uncertainCra- terus d'Asie jqui s'étoit rendu fameux par son habileté à les dresser pour la chasse , et qui savoit se faire suivre , même par les corbeaux sauvages. Sca- liger rapporte que le roi Louis (appa- remment Louis XII) en avoit uu y ^<«!|#^- 4^ HISTOIRE TTATURELLE ainsi dressé, dontil se servoitpoiir la chasse des perdrix. Alberten avoit vu un autre à Naples qui prenoit et des perdrix et des faisans, et même d^au- très corbeaux; mais pour chasser ainsi Ics oiseaux de son espèce , il falloit qu'il y fût excité et comme forcé par la présence du fauconnier. Enfin il semble qu'on lui ait appris quelquefois à détendre son maître , et à l'aider contre ses ennemis avec une sorte d'in- telligence et par une manœuvre com- binée; du moins si l'on peut croire ce que rapporte Aulu-Gelle du corbeau de Valerius. Ajoutons à tout cela que le corbeau paroît avoir une grande sagacité d'odo- rat pour éventer de loin les cadavres 5 Thucydide lui accorde même un ins- tinct assez sûr pour s'abstenir de ceux des animaux qui sontmorts de la peste ; mais il faut avouer que ce prétendu discernement sa^ dément quelquefois , et ne l'empêche pas toujours de man- s*. D U C O R B BAU. ^ ger des choses qui Lui sont contraires y comme nous le verrons plus bas. Enfin c'est encore à l'un de ces oiseaux qu'on a attribué la singulière industrie , pour amener à sa portée l'eau qu'il avoit aperçue au fond d'un vase trop étroit y d'y laisser tomber une à une de petites pierres, lesquelles, en s' amoncelant ^ firent monter l'eau insensiblement et le mirent à même d'étancher sa soif. Cette soif, si le fait est vrai , est un trait de dissemblance qui distingue le corbeau de la plupart des oiseaux de proie , sur-tout de ceux qui se nour- rissent de proie vivante, lesquels n'ai« ment à se désaltérer que dans le sang , et dont l'industrie est beaucoup plus excitée par le besoin de manger que par celui de boire. Une autre diffé- rence , c'est que les corbeaux ont les mœurs plus sociales ; mais il est facile d'en rendraraison : comme ils mangent de toutes sortes de nourritures , ils ont plus de ressources que les autres oi- 44 HISTOIRE NATURELLE S€aux carnassiers ; ils peuvent donc subsister en plus grand nombre dans un même espace de terrein y et ils ont moins de raison de se fuir Les uns les autres. C'est ici le lieu de remarquer^ que quoique les corbeaux privés man* gent delaviandecrueetcuite^etquUls passent communément pour faire 9 dans Tétat de liberté j une grande des-» truction de mulots,de campagnols^ etc. M. Hébert qui les a observés long- temps et de fort près ^ ne les a jamais vus s'acharner su ries cadavres ^ en dé- chiqueter la chair , ni même se porer dessus; et il est fort porté à croire qu'ils préfèrent les insectes j et sur- tout les verres de terre, à toute autre nourriture : il ajoute qu'on trouve de la terre dans leurs excrémens. Les corbeaux , les vrais corbeaux de montagne , ne sont point oiseaux de passage , et diffèrent en cela plus ou moins des corneilles auxquelles on a voulu les associer. Ils semblent parti* ">» !LLE uvent donc ombre dans i j et ils ont les uns les remarquer^ privés man« ite^etquUls our faire , grande des* agnols^etc. ervés long- les a jamais vres , en dé- me se porer rté à croire tes j et sur- toute autre n trouve de ens. lorbeaux de oiseaux de ela plus ou [uelles on a blent parti- I (1 DU CORBEAU. /^S' Culièrement attachés au rocher qui les a vu naître , ou plutôt sur lequel ils se ippariés ; on les P ^oit toute jiëe en nombre à-peu*près égal, et ils ne l'abandonnent jamais entièrement : s^ils descendent dans la plaine, c'est pour chercher leur subsistance ; mais ils y descendent plus rarement l'été que l'hiver, parce qu'ils évitent le» grandes chaleurs , et c'est la seule in- fluence que la différente température des saisons paroisse avoir sur leurs ha* bitudes. Ib ne passent point la nuit dans les bois, comme font tes corneilles; ils savent se choisir dans leurs mon- tagnes une retraite à l'abri du nord ^ sous des voûtes naturelles , formées par des avances ou des enfoncemens de rocher; c'est là qu'ils se retirent pendant la nuit, au nombre de quinze ou vingt. Ils dorment perchés sur les arbrisseaux qui croissent entre les ro- chers: ils font leurs nids dans les cre- vasses de ces mêmes rochers ^ ou dan» Oiseaux. III. 5 K'^ 1 — I. I ri I ! 1 46 niSTOinË NATURELLE les trous de murailles y au haut clés vieilles tours abundonnées, etquelque- fois sur les hautes branches des grands arbres isolés . Chaque mâle a sa iemelle^ à qui il demeure attaché plusieurs années de suite ) car ces oiseaux sî odieuX) si dégoùtans pour nous, savent néanmoins sMnspirer un amour réci- proque et constant j ils savent aussi l'exprimer comme la tourterelle , par des caresses graduées, et semblent con- ' noitre les nuances des préludes et la volupté des détails. Le mâle, si Ponen croit quelques anciens, commence tou- jours par une espèce de ch- in t d'amour, ensuite on les voit approcher leurs becs, se caresser, se baiser, et l'on n'a pas manqué de dire , comme de tant d'autres oiseaux, qu'ils s'accouploient par le bec : si cette absurde méprise pouvoit être justifiée, c'est parce qu'il est aussi rare de voir ces oiseaux s'ac- coupler réellement , qu'il est commun de les voir se caressert £n effetj^ ils ne •11' "■•■ LJS ^ haut des îtquelque- des grands sa femelle, plusieurs oiseaux al •us, savent lour réci- t^ent aussi relie, par blentcon- . des et la si l'on en ence tou- 'amour, er leurs : l'on n'a de tant Liploient méprise ce qu'il Jx s'ac- omniun 7 ils ne M DIT CORBEAU. ^7 se joignent presque jamais de jour ni dans un lieu découvert ^ mais au con- traire dans les endroits les pins retirés et les plussauvages, comme s^ils avoient l'instinct de se mettre en sûreté dans le secret de la nature, pendant la durée d'une action qui, se rapportant tout» entière à la conservation de l'espèce ^ semble suspendre dans l'individu le soin actuel de sa propre existence* Nous avons déjà vu le jean-le-blanc se cacher pour boire, parce qu'en buvant il enfonce son bec dans l'eau jusqu'aux yeux , et par conséquent ne peut être alors sur ses gardes. Dans tous ces cas^ les animaux sauvages se cachent par une sorte de prévoyance qui , ayant pour but immédiat le soin de leur pro- pre conservation , paroît plus près de l'instinct des bêtes que tous les motifs de décence dont on a voulu leur faire honneur; et ici le corbeau a d'au- tant plus besoin de cette prévoyance^ f^u'ayant moins d'ardeur et de"" force ..Jt *>•■-« *>'*»'■■■<■—•♦«■-. ■*••'.« 48 HISTOmE NATUBBLLE pour Pacte de la génération ^ son ac- couplement doit probablement avoir une certaine durée. La femelle se distingue du mâle j selon Barrère, en ce qu^elle estd%in noir moins décidé et qu'elle a le bec plus faible ; et en effet, j'ai bien ob- servé dans certains individus des becs plus forts et plus convexes que dans d'autres, et différentes teintes de noir et même de brun dans le plumage : mais ceux qui avoîent le bec le plus fort étoient d'un noir moins décidé ^ soit que cette couleur fût naturelle , soit qu'elle fût altérée par le temps et par les précautions qu'on a coutume de prendre pour la conservation des oiseaux desséchés . Cette femelle pond aux environs du mois de mars jusqu'à cinq ou six œufs , d'un vert pâle et bleuâtre , marquetés d'un grand nom- bre de taches et de traits de couleur obscure. Elle les couve pendant envi- ron vingt jours , et pendant ce temp,*; l !• n> son «c« nent avoir du mâle, e est d'un e a le bec i bi«?n ob- 8 des becs que dans es de noir plumage : c le plus i décidé, latureile , ' temps et coutume ïtion des elle pond i jusqu'à t pâle et nd nom- couleur f't envi- e temps DU CORBEA.U. ^9 I le mâle a soin de pourvoir h s.i nour- îf Titure^ il y pourvoit même largement , J car les gens de la campagne trouvent * quelquefois dans les nids des corbeaux, ) ou aux environs, desamus assez consi- dérables de grains , de noix et d'autres fruits. Il est vrai qu'on a soupçonné que ce n'étoit pas seulement pour la subsistance de la couveuse au temps de l'incubation , mais pour celle c'a tous deux pendant l'hiver. Quoi qu'il en soit de leur intention, il est certain i]ue cette habitude de iuirc ainsi io provisions et de cacher ce qu'ils peu- vent attraper , ne se borne pas aux comestibles , ni même aux choses qui peuvent leur être utiles; elle s'étend encore à tout ce qui se trouve à leur bienséance, et il paroi t qu'ils préfèrent les pièces de métal et tout ce qui brille aux yeux. On en a vu v •• à Erfor qui eut bien la patience de po. ' une à une, et de cacher sous une p! .re dans un jardin, une quantité de petites mon» I :j^- ■i V 5o HISTOIRE NATURELLE noies ) jusqu'à concurrence de cinq ou six florins j et il n'y a guère de pays qui n'ait son histoire de pareils vols domestiques. Quand les petits viennent d'éclore ^ il s'en faut bien qu'ils soient de la cou- leur des père et mère; ils sont plutôt blancs que noirs, au contraire des jeunes cygnes qui doivent être un jour d'un si beau blanc, et qui commencent par être bruns. Dans les premiers jours la mère semble un peu négliger ses petits , et ne leur donne à manger que lorsqu'ils commencent à avoir des plumes ; et l'on n'a pas manqué de dire qu'elle ne commençoit que de ce mo- ment à les reconnoitre à leur plumage naissant, et aies traiter véritablement comme siens* Pour moi, je ne vois dans cette diète des premiers jours que ce que l'on voit plus ou moins dans pres- que tous les autres animaux , et dans l'homme lui-même; tous ont besoin d'un peu de temps pour s^accoutumer 1 ELLE •ce de cinq a guère de e de pareils itd'ëclore, 'tde la cou- soiit plutôt traire des ïre un jour nimencent liers jours ê''ger ses * flianger avoir des lé de dire B ce mo- Plumage élément 'ois dans î que ce us près- et dans besoin iitumer BU CORBEAU. 5l h tin nouvel ëlëment , à une nouvelle existence» Pendant ce temps de diète, le petit oiseau n'est pas dépourvu de toute nourriture j il en trouve une âu- dedans de lui-même et qui lui est très- analogue, cVst le restant du ; , Gessner a nourri de jeunes corbeaux avec de 1p> chair crue, de petits pois- sons, et du pain trempé dans Peau. lis sont fort friands de cerises , et ils les « i^ri ly ELLE r piaulement. »t qu'un seul >n léger essai se poser sur "«■s il en res- ors que son nuel. Lors- ï assez forte uinze jours au nid , les nt tous les fam en oient urs sur les f que tonte et le reste "aiileries ge duroit ^e croire, pas deux DU CORBEAU. 55 nvalent avidement avec les queues et les noyaux; mais ils ne digèrent que la pulpe y et deux heures après ils ren- dent par le hec les noyaux et les queues. On dit qu'ils rejettent aussi les os des animaux qu'ils ont avalés avec la chair , de même que la cresserelle | les oiseaux de proie nocturnes ^ les oi« seaux-pêcheurs, etc. rendent les par- ties dures et indigestes des animaux ou des poissons qu'ils ont dévorés. Pline dit que les corbeaux sont sujets tous les étés à une maladie périodique do soixante jours 9 dont , selon lui , le principal symptôme est une grande soif; mais je soupçonne que cette ma- ladie n'est autre chose que la mue y laquelle se fait plus lentement dans le corbeau que dans plusieurs autres oi- seaux de proie. Aucun observateur, que je sache , n'a déterminé l'âge auquel les jeunes corbeaux, ayant pris la plus grande par- tie de leur accroissement I sont yrâi« ■d s' t l>i 56 HISTOIRE NATURELLE aient adultes et en état de se repro- duire; et si choque rériode de la vie ^toit proportionnée à^ns 'es o ' aaux comme dan& les animaux quadrupèdes, à la durée de la vie totale , on pour- voit soupçonner que les cor^eaï x ne de viendj oient adultes qu'au bout de plusieurs années 5 car qu-^iqu'il y ait beaucoup à rabattre sur la longue vie qu'Hésiode accorde aux corbeaux , ce- pendant il paroi t assez avéré que cet oiseau vit quelquefois un siècle et da- vantage : on en a vu dans plusieurs ailles de France qui avoieat atteint cet âge ; et dans tous les pays et tous les temps, il a passé pour un oiseau très- vivace ; mais il s'en faut bien que le terme de l'âge adulte dans cette espèce Roit retardé en proportion de la durée totale de la vie ; car sur la fin. du pre- mier été, lorsque toute la famille vole de compagnie, il est déjà difficile de distinguer à la taille les vieux d'avec les jeunes^ et dès^iors il est très-proba« % !i«l*i ■'3S f.';;>-daU'j: ladrupèdeSy I j on pour- o,^^eaî X ne au bout de >iqu'il y ait : longue vie rbeanx j ce- éré que cet iècle etda> 8 plusieurs' atteint cet et tous les useau très- 'ien que le ette espèce le la durée in du pre- imille vole lifiîcile de 5UX d'avec rès-proba* DU CORBEATT. 5^ b!e que ceux-ci sont en état de se re- produire dès la seconde année. Nous avons remarqué plus haut que le corbeau n'étoit pas noir on naissant } il ne Test pas non plus en mourant y du moins quand il meurt de vieillesse, car dans ce cas son plumage cbange sur la fin , et devient jaune par défaut de nourriture : mais il ne faut pas croire qu'en aucun temps cet oiseau soit d'un noir pur et sans mélange d'au- cune autre teinte : la nature ne con- noît guère cette uniformité absolue. £n effet , le noir qui domine dans cet oiseau paroît mêlé de violet sur la par- tie supérieure du corps, de cendré sur la gorge, et de vert sous le corps, sur les pennes de la queue et sur les plus grandes pennes des ailes et les plus éloi- gnées du dos. Il n'y a que les pieds, les ongles et le bec qui soient absolument noirs, et ce noir du bec semble péné- trer j usqu'à la langue, comme celui des l^lr.rsies semble pénétrer jusqu'à la Oiseaux. ÎII. Q «» 58 HISTOIRE NATURELLE chaÎF) qui en a une forte teinte* La langue est cylindrique à sa base ^ ap- platie et fourchue à son extrémité y et hérissée de petites pointes sur ses bords. L'organe de l'ouïe est fort com- pliqué, et peut-être plus que dans les autres oiseaux. IL faut, qu'il soit aussi plus sensible, si l'on peut ajouter foi à ce que dit Plutarque , qu'on a vu des corbeaux tomber comme étourdis par les cris d'une multitude nombreuse et agitée de quelque grand mouvement. L^œsophage se dilate à l'endroit de sa jonction avec le ventricule y et for- me par sa dilatation une espèce de ja- bot qui n'avoit point échappé à Aris- tote. La face intérieure du ventricule est sillonnée de rugcrités; la vésicule clu fiel est fort grosse et adhérente aux intestins. Redi a trouvé des vers dans la cavité de V abdomen . La longueur de l'intestin est à-peu-près double de celle de l'oiseau même prise du bout du bec au bout des ongles, c'est-à-dire qu'elle II st ïé\ LLB teinte. La base , ap- :réinité, et s sur ses t fort coin- le dans les soit aussi ou ter foi à n a vu des ourdis par nibreuse et ouvement. 'endroit de le , et for- pèçe de ja- pé à Aris- ventricule !a vésicule érente aux vers dans "gueur de »le de celle )iit du bec ire qu'elle DU CORBEAU. est Ire lai< gueur des in* testins des véritables granivores ; en un mot, telle qu'il convient pour un oiseau qui vit de chair et de fruits. Cet appétit du corbeau, qui s'étend à tous les genres de nou rritures^se tou rne souventcontre lui-même, par la facilité qu'il offre aux oiseleurs de trouver de» appâts qui lui conviennent. La poudre de noik vomique,qui est un poison pour un grand nombre d^animaux quadru- pèdes, en est aussi unpourle corbeau ; elle Tenivreau point qu'il tombe bien- tôt après qu^il en a mangé, et il faut saisir le moment où il tombe, car cette ivresse est quelquefois de courte Jurée, et il reprend souvent assez de forces pour aller mourir ou languir sur son rocher. On le prend aussi avec plu- sieurs sortes de £lets, de lacets et de pièges, et même à la pipée, comme les petits oiseaux, car il partage avec eux leur antipathie pour le hibou , et il n'aperçoit jamais cet oiseau ni la t 'Hi i; 60 HISTOIRE NATURELLE chouette , sans jeter un cri. On dit ciu'il est aussi en guerre avec le milan^ le vautour, la pie de mer ; mais ce n'est autre chose que l'effet de cette antipathie nécessaire qui est entre tous les ^""t'maux carnassiers, ennemis nés de tous les foibles qui peuvent de- venir leur proie , et de tous les forts qui peuvent la leur disputer. Les corbeaux , lorsqu'ils se [josent àterre, marchent et ne sautent point. Ils ont, comme les oiseaux de proie, les ailes longues et fortes ( à-peu-près trois pieds etdemi d'envr -gure ); elle* sont composées de vingt pennes, dont les deux ou trois premières sort plus courtes que la quatrième , qui est la. plus longue de toutes , el dont les moyennes ont une singularité, c'est ciiue l'e" trémité de leur côte se pro- longe au-delà des barbes, et finit en pointe. La queut a douze pennes d'en- viron huit pouces, cependant un peu inégales, les deux du milieu étant les ■»«w>» ■w^- f^ri. On dit c le milan, •* ; mais ce et de cette est entre Sj ennemis eu vent de- s les forts r. se posent eut point, fïe proie, -peu-près e); elle* nés, dont sort plus [ui est la ^ont les éj c'est se pro- finit en es d'en- un peu tant les jy U CORBEAU, 6ï plus longues et ensuite les plus voisin nés de celles-là , en sorte que le bout de la queue paroit un peu arrondi sur son plan horizontal \ c'est ce que j'ap- pellerai dans la suite queue étagéc» De la longueur des ailes on peut presque toujours conclure la hauteur du vol 'j aussi les corbeaux ont-ils le vol très-élevé , comme nous l'avons dit , et il n'est pas surprenant qu'on les ait vus dans les temps de nuées et d'orage, traverser les airs ayantle bec chaîné de feu. Ce feu n'étoit autre chose sans doute que celui des éclairs même ; je veux dire qu'une aigrette lumineuse formée à la pointe de leur bec par la matière électrique ,, qui , comme on sait, remplit la région supé- rieure de l'atmosphère dans ces- temps d'orage ; et pour le dire en passant , c'est peut-être queïqu'observatiou de ce genre quia valu à l'aigle le iitve do ministre de la foudre ; car il est peu de fables qui ne soient fondéessur la vérilo» li \ 62 msToinE TTArxmT.i.i.t De ce que. le corbeau a le vol élevé^ comme nous venons de le voir, et de ce qu'il s'accommode à toutes les tempé- ratures, comme chacun sfiit, il s'ensuit que le monde entier lui est ouvert , et qu'il ne doit être exclu d'aucune ré- gion. En effet, il est répandu depuis le cercle polaire jusqii'uu Cap de Bonne- £spérance) et à l'Ile de MadngnscRr , plus ou moins abtmdamment , selon que chaque pays fournit plus ou moins de nourriture, et des rochers qui soient plus ou moins à son gré. Il passe quel- quefois des c6tes de Barbarie dans l'île de Ténériffe : on le retrouve encore au Mexique, à Saint-Dominf^ue, au Ca- nada y et sans doute dans les autres parties du nouveau continent et dans les îles adjacentes. Lorsqu'une fois il est établi dans un pays et qu'il y a pris ses habitudes , il ne le quitte guère pour passer dans un autre. Il reste même attaché au nid qu'il a construit^ •t il s'en sert plusieurs années de )% El M B vol ëlevff, 3*r, et de ce 'es tempë- ) il s'ensuit ouvert, et aucune rd- Il Jepnis le <îe Bonne- idagascar , nt 9 selon 5 ou moins qui soient asseque/» dans l'île encore au B> au Ca- ea autres t et dans ne fois ii il y a pris te guère Il reste instruit^ nées de B t; C O R B E A V. 63 suite y comme nous Pavons tu ci- dessus* Son plumage n^est pas le même dans tous les pays. Indépendamment des causes particulières qui peuvent en al - térer la couleur ou la faire varier du noir au brun et même au jaune, com- me je Pai remarqué plus haut, il subit encore plus ou moins les influences du climat: il est quelquefois blanc en Nor- vège et en Islande, où il y a aussi des corbeaux tout*à-fait noirs et en assex grand nombre. D'un autre côté, on en trouve de blancs au centre de la France et de TAIlemagne , dans des nids où il y en a aussi de noirs. Le corbeau du Mexique, appelé cacalotl i)&t Fernan- dez , est varié de ces deux couleurs ; celui de la baiedeSaldagne a un collier blanc; celui de Madagascar, appelé coachy selon Flaccourt, a du blanc sous le ventre 5 et l'on retrouve le même mélange de blanc et de noir dans quel- ques individus de la race qui réside eu s I i hi II 64 HI&TOIRE NATURELLE Europe, même dans celui à qui M. Bris- son a donné le nom de corbeau blancdu nord, et qu'il eût été plus naturel, ce me semble , d'appeler corbeau noir et blanc f puisqu'il a le dessus du corps noir, le dessous blanc, et la tête blan- che et noire, ainsi que le bec, les pieds, la queue et les ailes. Celles-ci ont vingt et une pennes; et la queue en a douze, dans lesquelles il y a une singularité à remarquer, c'est que les correspondan- tes de chaque côté, je veux dire les pennes qui de chaque côté sont à égale distance des deux du milieu , et qui sont ordinairement semblables entre elles pour la forme et pour la distribu- tion des couleurs , ont dans l'individu décrit par M. Brisson plus ou moins de blanc, et distribué d'une manière dif- férente , ce qui me feroit soupçonner que !e blanc est ici une altération de la couleur naturelle, qui est le noir, un effet accidentel de la température ex- .cessive du clima^t , laquelle , comme '4'!, -.4- ■M I îLtE quiM.Bns- eau blanc du ' naturel, ce heau noir et us dji corps latêleblan- c, les pieds, i-ci ont vingt en a douze, ingularité à rrespondan- îux dire les sont à égale eu , et qui ables entre la distribu- Pindividu u moins de aniére dif- oupçonner ation de la noir, un rature ex- j comme 4 DU C O K B E A U. (i^ cause extérieure, n'agit pas toujours uniformément en toutes saisons ni en toutes ci constances, et dont les ellets jie sont jamais aussi réguliers que ceux quisontproduits parla constante acti- vité du monde intérieur 5 et si maçon- jecture est vraie , il n'y a aucune rai- son de faire une espèce particulière ^ ni même une race ou variété perma- nente de cet ois. au , lequel ne diffère d'ailleurs de notre corbeau ordinaire , que par ses ailes un peu plus longues; de même que tous les autres animaux des pays du nord ont le poil plus long que ceux de même espèce qui habi- tent des climats tempérés. Au restey les variations dans le plu- mage d'un oiseau aussi généralement, aussi profondément noir que le cor- beau, variations produites par la seule différence de l'âge, du climat, ou par d'autres causes purement accidentel- les, sont une nouvelle preuve ajoutée à tant d'dulres, que la couleur ne fit \! il i 66 HISTOTBE TTATURELLE jamais un caractère constant , et qire dans aucun cas elle ne doit être regar- dée comme un attribut essentiel. Outre cette variété de couleur, il y a aussi dans l'espèce des corbeaux \a« liété de grandeur: ceux du mont Jura, par exemple , ont paru à M* Hébert, qui a été à portée de les observer ^ plus grands et plus forts que cenx des montagnes du Bugey ; et Aristote nous apprend que les corbeaux et les épervierssont plus petits dans l'Egypte que dans la Grèce. OISEAUX ÉTRANGERS qui ont rapport au Corbeau» LE CORBEAU DES INDES, de Bontius. Cet oiseau se trouve aux îles Molu- ques , et principalement dans celle de Banda: nous ne le connoissons qaepar une description incomplète et par une figure très-mauvaise ; en sorte qu'on ne peut déterminer que par conjecture ■I ^. k LELLE tant , et qne it être regar- isentiel. roiileiir, il y corbeaux Yg, uni ont Jura, M. Hébert, îs observer , jue ceux des et A ris to te bea\ix et les ans l'Egypte ^T G r: R s 'orbeau» de Bontius. t îles Molu- ans celle de onsq.iepar 5 et par une orte qu'on conjecture rJfA 4 DU C O R B E> U. 67 celui (le nos oiseaux d'Europe auquel il doit être rapporté. Bontius, le pre- mier, et je crois le seul qui l'ait vu, l'a regardé comme un corbeau , en quoi il a été suivi par Ray, Willughby et quelques autres ; mais M. Brisson en a fait un calao. J'avoue que je suis de l'avis des premiers ; et voici mes rai- 6ons en peu do mots. Cet oiseau a , suivant Bontius , le bec et la démarche de notre corbeau, et en conséquence il lui en a donné le nom, malgré son cou un peu long, et la petite protubérance #|ue la figure fait paroîtro sur le bec 5 p/4»uye cer- taine qu'il ne connoissoit aucun autre oiseau avec lequel celui-ci eût plus de rapportsj et néanmoins il connoissoit le calao des Indes. JBontius ajoute, à la vérité, qu'il »fî n/>Mi'ritdf noiar mus* cades 5 efc M. Wiii*/^rby a regardé cela comme un trait marqué de dis* semblance avec nos corbeaux 5 cepen- dant nous avons vu que ceux-ci ma/i^* \\ I i': i 1 l ïf 68 HISTOIRE NATURELLE gent les noix du pays,et cju'ils ne sont pas aussi carnassiers qu'on le croit communément. Or, cette différence étant ainsi réduite à sa juste valeur, laisse au sentiment de Tunique ob- servateur qui a vu et nommé l'oiseau, toute son autorité. D'yn autre côté , ni la desi^riptlon de Bontius , ni la figure, ne présente le moindre vestige de cette dentelure du bec dont M. Brisson a fait un des caractères de la famille des calaos ; et la petite protubérance qui paroît sur le bec, dans la figure, ne semble point avoir de rapport avec celle du bec du calao. Enfin le calao n'a ni ces tempes mouchetées , ni ces plumes du cou noirâtres dont il est parlé dans la des- cription de Bontius 5 et il a lui-même un bec si singulier, qu'on ne peut , ce me semble , supposer qu'un obser- ▼ateur l'ait vu et n'en ait rien dit, et sur-tout qu'il l'ait pris pour un bec «le corbeau ordinaire. •M }m i '% \ nél'' description le présente î dentelure fait un des calaos ; et paroit sur mble point ^u bec du ^es tempes 'S du cou ins la des- iui-mêxne ne peut , in obser- m dit, et r un bec i BU CORBEAU. 69 La chair du corbeau des Indes 6.9 B fu] très- t aromatiqf agréable , qu'elle doit aux muscades dont Poiseau fait sa principale nourri- ture ^ et il y a toute apparence que sî notre corbeau se nourrissoit de même ^ il perdroit sa mauvaise odeur. Il faudroit avoir vu le corbeau du désert ( graab el zahara ) dont parle le docteur Shaw , pour le rapporter sûrement à l'espèce de notre pays dont il se rapproche le plus. Tout ce qu'en dit ce docteur, c'est qu'il est un peu plus gros que notre corbeau , et qu'il a le bec et les pieds rouges. Cette rou- geur des pieds et du bec est ce qui a déterminé M. Shawà le regarder com- me un grand coracias : à la vérité, l'es- pèce du coracias n'est point étrangère à l'Afrique , comme nous l'avons vu plus haut; mais un coracias plus grand qu'un corbeau ! Quatre lignes de des- cription bien faite dissiperoient toute cette incertitude 5 et c'est pour obte- Oiseaux. Il't 7 s;. I 3 f-'f \m I »'l ^ii^ 17a HISTaiRE WATURELi* nir ces quatre lignes de quel(^ue voya* geur in triiït, que je fais ici nientiait d'un oiseau dont j'ai si peu à dire. Je trouve encore dans KeiBpi«r deux oiseaux auxquels il donne le nom de corbeaux, sans indiquer aucun carac- tère qui puisse justifier cette dénomi- nation. L'un est, selon lui, d'une gros- seur médiocre , mais extrêmement fier ;<< on l'avoit apporté de la Chine au Ja- pon pour en faire présent à l'Empe- reur: l'autre qui fut aussi offert à l' Em- pereur du Japon, étoit un oiseau de Corée, fort rare, appelé coreigaras , e'est-à-dire corbeau de Corée. Kemp- fer ajoute qu'on ne trouve point au Japon les corbeaux qui sont communsr en Enropr, non plus (jue les perroquet» et quelquf^s autres oiseaux des Indes. LA CORBINE, ou CORNEILLE NOIRE. Quoique cette corneille diffère à beaucoup d'égards du gr^nd corbeau^ sur-tout par la grosseur et par quel- i ■1 I ■1 i que Toyia^ 1 iDenlion* àr dirç. iplerdeu» e nom de un carac- dénomt* une gros» tnentfier;, fie au Ja- t TEmpe- rtàPEm^ u'seau de ^aigaras , • Kemp- point au oniinuns rroquet» 5s Indes. NOIRE. lifïere à orheau , ir quel- DIT COTIBEAU. 7t flties-unes de ses habitudes naturelles^ cependant il faut avouer que, d'un au- tre côté, elle a assez de rapports avec lui, tant de conformation et de couleur que d'instinct, pour justifier la déno- mination de Corinne, qui est en usage clans plusieurs endroits,etque j'adopte par la raison qu'elle est en usage. Ces corbines passent l'été dans le» grandes forêts, d'où elles ne sortent de temps en tempsque pour chercher leur subsistance et celle de leur couvée. Le fonds principal de cette subsistance ^ au printemps , ce sont les œufs de per- drix dont elles sont très-friandes , et qu'elles savent même percer fort adroi- tement pour les porter k leurs petits sur la pointe de leur bec : comme elles en font une grande consommation, et qu'il ne leur faut qu'un moment pour détruire l'espérance d'une famille en- tière , on peut dire qu'elles ne sont pas les moins nuisibles des oiseaux de proie, quoiqu'el 7 soient les moins sangui- r il '1 7a HISTOIRE NATURELLE nairss. Heureusement il n'en reste pas un grand nombre ; on en trou\eroit difficilement plus de deux douzaines de paires dans une foret de cinq ou six lieues de tour aux environs de Paris. £n hiver, elles vivent avec les man- telées y les frayonnes ou les freux , et à-peu-près de la même manière : c'est Alors que Pon voit autour des lieux habités des volées nombreuses, compo- sées de toutes les espèces de corneilles, se tenant presque toujours à terre pen- dant le jour , errant pêle-mêle avec nos troupeaux et nos bergers , volti- geant sur les pas de nos laboureurs , et sautant quelquefois sur le dos des co- chons et des brebis , avec une familia- rité qui les feroit prendre pour des oi- seaux domestiques et apprivoisés. La nuit elles se retirent dans les forêts sur de grands arbres qu'elles paroissent avoir adoptés , et qui sont des espèces de rendez-vous , des points de rallie- ment où elles se rassemblent le soir de i*Él»ê*;^-*^»tm *■ *■ -«.W^^'^f- XLE 1 reste pas trouieroit >uzain»sde 'nq ou six 5 de Paris, îc les man- X, et freu ère : c*est des lieux es, cojnpo- corneilJes, terre pen- nêle avec ksj volti- ireurs , et >s des co- e iamilia. ir des oi- 3isës. La orêts sur croissent ' espèces e rallie- î soir de DU C O 11 B E A TT. ^'^ tous cdtës , r :lquefois de plus de trois lieues à la ronde , et d'où elles se dis- persent tous les matins : mais ce genre de vie , qui est commun aux trois es- pèces de corneilles , ne réussit pas éga- lement à toutes ; car les corbines et les mantelées deviennent prodigieuse- ment grasses , au contraire des frayon* nés qui sont presque toujours maigres ^ et ce n'est pas la seule différence qui se remarque entre ces espèces. Sur la fin de Phiver, qui est le temps de leurs amours , tandis que les frayonnes vont nicher dans d'autres climats , les corbi- nes qui disparoissent en même temps de la plaine , s'éloignent beaucoup moins \ la plupart se réfu£;''>.it dans les grandes forêts qui sont a. portée, et c'est alors qu'elles rompent la société générale pour former des unions plus intimes et plus douces; plies se sépa- rent deux à deux, et semblent se par- tager le terrein, qui est toujours une forêt, de manière que chaque pair» 74 HISTOIRE NATURELLE occupe son districtr' t viron un quart de lieue de diamètre, dont elle exclut toute autre paire, et d^où elle ne sVb- sente que pour aller à la provision. On assure que ces oiseaux restent cons- tamment appariés toute leur vie ^ on prétend même que lorsque l'un des deux vient à mourir, le survivant lui demeure fidèle , et pass'' le reste de ses jours dans une irréprochable viduité. . On reconnoît la femelle à son plu- mage, qui a moins de lustre et de re- flets : elle pond cinq ou six œufs ; elle les couve environ trois semaines ; et pendant qu'elle couve , le mâle lui ap« porte à manger. J^ai eu occasion d'examiner un nid de corbine , qui m'avoit été apporté dans les premiers jours du mois de juillet. On l'avoit trouvé sur un cbéney à la hauteur de huit pieds , dans un bois em coteau, où il y avoit d'autres- chênes plus grands : ce nid pesoit deux ou trois livres ; il étoit fait en dehors <*i u\ a^ lel pli ï • ) ffc^»^2"' " ■•"*-'-*^*- %\. » 14 '••« "n quart le exclut î ne s'ab- ision. On nt cons- vie ; on l'un des ivant lui te de ses iduité. on plu- t de re- ifs ; elle nés ;lui DU CORBEA.U. 75 9 et ap. un nid pporté ois de ch eue, uis un 1 litres- deux ehors d'ëpi i de petites branches et aepinps en- trelacées grossièrement, et mastiq ée» ' avec de la terre et du croiin de rheval ^ 1 !e dedans étoit plus mol ' t con ruit I plus soigneusement ave- c eveiu de racines. J'y trouvais) •* et 'os \ ils étoient encore vivans , qu'ils eussent été vingt-quatre heures sans manger : ils n'avoientpas les yeux ou- verts 5 on ne leur apercevoit aucune plume , si ce n'est les pennes de l'aila qui commençoient à poindre : tous avoient la chair mêlée de jaune et de noir ; le bout du bec et des ongles jau- ne, les coins de la bouche blanc-sale \ le reste du bec et des pieds rougeâtre. Lorsqu'une buse ou une cresserelle vient à passer près du nid , le père et la mère se réunissent pour les attaquer^ et ils se jettent sur elles avec tant de fureur, qu'ils les tuent quelquefois en leur crevant la tête à coups de bec. Ils «e battent aussi avec les pies-grieches ; mais celles -ci 9 quoique plus petites ^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 1.25 IttlM tu |io ■^" Mm ■tt iii& 12.2 I£ 12.0 us ■a I iU ^ 1^^- 1 w ■'l ■:ft 7] ^> /Q 71 > /^ ■/f Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 '% «JË h- ■ iv ■:■' \ 76 HISTOIRE NATUiLBLlE 6ont 81 courageuses, qu'elles viennent souvent à bout de les vaincre y de les chasser et d^enlever toute la couvée. Les anciens assurent que les cor** bines ^ ainsi que les corbeaux ^ conti- nuent leurs soins à leurs petits bien au-delà du temps où ils sont en état de voler. Gela me paroit vraisembla- ble ; je suis même porté à croire qu'ils ne se séparent point du tout la pre ' :..n:.... La corbine apprc^nd à parler comme le corbeau, et comme lui elle est om- iiivore : insectes ^ vers , œufs d'ol^: seaux, voiriéSj^ pqiçsons, grains, fruits,, toute noïirrituce>;Jiui cdnvieiit j jUe ■*.", ( DU coubeau. 77 sait aussi casser les noix en les laissant tomber d'une certaine hauteur : elle vi- site les lacets et les pièges ^ et fait son profit des oiseaux qu^elle y trouve en- gagés : elle attaque même le petit gi« hier affoibli ou blessé i; ce qui a donné ridée dans quelques pays de Pélever pour la fauconnerie ; mais par une juste alternative I elle devient à son tour la proie d^un ennemi plus fort y tel que le milan y le grand duc ) etc. Son poids est d'environ dix ou douze onces : elle a douze pennes à la queue j toutes égales y vingt à chaque aile^ dont la première est la plus courte ^ et la quatrième la plus longue j environ trois pieds de vol ; l'ouverture des na- rines ronde et recouverte par des es- pèces de soie dirigées en avant ; quel- ques grains noirs autour des paupiè** res ; le doigt extérieur de chaque pied uni à celui du milieu jusqu'à la pre- mière articulation ; la langue fourchue «t même effilée \ le ventricule peu u / y8 niSTOTREB TfATUnEJ.r.F. musculeux ^ les intestins roulés en un grand nombre de circonvolutions ) les uecum longs d'un demi-pouce ; la vé* siculedtt fiel grande et communiquant au tube intestinal par un double con- duit $ enfin f le fond des plumes | c'est- à-dire la partie qui ne parott point au- dehors 9 d'un cendré foncé* Gomme cet oiseau est fort rusé, qu'il a l'odorat très-subtil , et qu'il vole or- dinairement en grandes troupes | il sa laisse difficilement approcher , et ne donne guère dans' les pièges des oise- leurs. On en attrape cependant quel- ques-uns à la pipée en imitant le cri do la chouette ^ et tendant les gluaux sur. les plus hfl^ branches , ou bien en les attirant à la portée du fusil ou même de la sarbacane ^ par le moyen d'un grand ducou de tel autre oiseau de nuit qu'on élève sur des juchoirs dans un lieu découvert. On les détruit en leur jetant des fèves de marais dont elles sont très-friandes | et que l'on a eu " f*"*"prT' n V C O * B B A U.'î "75^ la précaution de garnir en dedans d'ai- guiliet fouillées t mais La façon la plu» singulière de les prendre y est celle-ci que je rapporte 9 parce qu'elle faitcon* iioltre le naturel de Toiseau. 11 faut avoir une corbine vivante y on l'atta- che solidement contre terre y les pieds en haut , par le moyen de deux cr(>«< chets qui saisissent de chaque câté l'o- rigine des ailes ; dans cette situations pénible y elle ne cesse de s'agiter et de crier; les autres corneilles ne man- quent pas d'accourir de toutes parts à sa voix comme pour lui d testins des granivores. ,, ^ . , , , ^^ Ces oiseaux vont par troupes très- nombreuses^et si nombreuses, que Paie en est quelquefois obscurci. On ima- gine tout le dommage que ces hordes de moissonneurs peuvent causer dans les terres nouvellement ensemencées ^ ou dans les moissons qui approchent de la maturité ; aussi dans plusieurs pays le gouvernement a-t-il pris des mesures pour les détruire. La Zoologie britan-* nique réclame contre cette proscrip- tion y et prétend qu'ils font plus de bien que de mal ^ en ce qu'ils consom- ment une grande quantité de ces larves de hannetons et d'autres scarabées ^ qui rongent les racines des plantes utiles jet qui sont si redoutées des la- boureurs et des jardiniers. C'est un calcul à faire. . ; \. y Non -seulement le freux vole pat troupes , mais il niche aussi pour ainsi dire en société avec ceu3( de son e&r •• '».■■«»>■ -x,. .Mtjh- 8^ HTSTOIBE VATURBLLB pôce , non sans faire grand bruit | car ce sont des oiseaux très • criards , et principalement quand ils ontdes petits. On voit quelquefois dix ou douze de leurs nids sur le même chêne y et un grand nombre d'arbres ainsi garnis dans la même forêt y ou plutôt dans le même canton. Ils ne cherchent pas les lieux solitaires pour couver ; ils sem- blent au contraire s^approcher dans cette circonstance des endroits habités. Schwenckfeld remarque qu'ils préfè- rent communément les grands arbres qui bordent les cimetières , peut-être parce que ce sont des lieux fréquentés y ou parce qu'ils y trouvent plus de vers qu'ailleurs j car on ne peut soupçonner qu'ils y soient attirés par Todeur des cadavreSy puisquei comme nous l'avons dit y ils ne touchent point à la chair. Frisch assure que si dans le temps de la ponte on s'avance sous les arbres où ils sont établis } on est bientôt inondé de leur fiente. ^';'- - . ■i,' »aJL ^^-y rtt -t<^\' I • ' J i- '■ car DU C O R B E A TT. 87 Une chose qui pourra paroltre sin- gulière, quoiqu'assez conforme à ce qui se passe tous les jours entre des ani* maux d^autre espèce 9 cVst que lors« qu^un couple apparié travaille à fairo son nid , il faut que Pun des deux reste pour le garder ) tandis que Tautre va chercher des matériaux convenables } sans cette précaution, et s^ilss^absen- toient tous deux à-la-fois , on prétend que leur nidseroit pillé et détriutdans lin instant par les autres freux habi- tans du même arbre , chacun d'eux em- portant dans son bec son brin d'herbe ou de mousse pour l'employer à la construction de son propre nid* ^ Ces oiseaux commencent à nicher au mois de mars, du moins en Angle- terre :ils pondent quatre ou cinq œufs plus petits que ceux du corbeau , mais ayant des taches plus grandes, sur- tout au gros bout. On dit que le mâle dt la femelle couvent tour-à-tour. Lorsque les petits sont éclosetenétatdemanger^ i \ v,-- .■■y*-r^^:'' n I ) il > 88 HISTOIRE NATURELLE ils leur dégorgent la nourriture qu'ils savent tenir en réserve dans leur jabot j ou plutôt dans une espèce de poche for- mée par la dilatation de Pœsophage. Je trouve dans la Zoologie britanni- que ) que la ponte étant finie ) ils quit- tent les arbres où ils avoient niché ; qu'ils n^y reviennent qu'au mois d'août, et ne commencent à réparer leurs nids du à les refaire qu'au mois d'octobre. Cela suppose qu'ils passent à-peu>près toute l'année en Angleterre; mais en France | en Silésie et en beaucoup d'autres contrées y ils sont certaine- ment oiseaux de passage j à quelques exceptions près ^ et avec cette diffé- rence qu'en France ils annoncent l'hi- ver j au lieu qu'en Silésie ils sont les, avant-coureurs de la belle saison. . Le freux habite en Europe 9 selon M. Linnseus ; cependant il paroît qu'il y a quelques restrictions àfaire à cela , puisqu'Aldrovande ne croyoitpas qu'il s'en trouvât en Italie. , • Pr * \ . 1^' 4- t,»v. ., ' LELLE irriture qu'ils ins leur jabot, J de poche for- l'œsophage, ogie britannî- inie, itsquit- oient niché ; i mois d'août, er leurs nids is d'octobre, it à-peu^rès rre ; mais en n beaucoup fit certaine- à quelques cette diffé. oncent l'hi- ils sont les saison, ope, selon saroit qu'il 'aire à cela, ►itpas qu'il H . > îV^ "'u ' V «"V' ^ . 1^ "fnf ^ " ■»» ^ Sî«.%vt'- ? * » ^^ i I /^/// . /// II j.IiA COllNKH.l.K iMANTKF.KK. a.. 1J<1 CIIOQirAHl). ./// iië ♦ 1 c^. w :•*>t^;^. ^ i;.LK xvLlhïELÉitî-. iï: V» • T'/.-. r » ■ ■ % ■ -r '-->^« ^v- ■■'^•ï'?* ■» ;r'*'''V?'i?T'' ■-^■'?-< trr-J^^^' u, fi\ wJ \ fl t- I l\ " li ,/t /// '. r>Hi j,' . >i- .-•<•■. ■ i *j'w ^1:^.1 '•*'* .■,h^- '.Si. .fi ..^^ . '!■ » '■l^:im^v'^:^--' ^--^- -f^^?^ .-•■'•: Itill!^^' ^m fr.*^. . .|#., .ii . ^i"- : flê.'»- j-r*» ■ " >■ •..■-■*¥ *,tî^i.,v. •■■?■<*** ■ ï. ; - , . . T t .: •< ' t>U CORBEAU. 8^ On dit que les jeunes sont bons à manger , et que les vieux même ne sont pas mauvais lorsqu'ils sont bien gras ; mais il est fort rare que les vieux prennent de la graisse. Les gens de la campagne ont moins de répugnance pour leur chair , sachant fort bien qu'ils ne vivent pas de charognes com- me la corneille et le corbeau. / - i i-f-r LA CORNEILLE MANTELEE. • n 'm Wm Cet oiseau se distingue aisément de la eorbine et de la fayonne ou du freux par les couleurs de son plumage ; il a la tête ) la queue et les ailes d'un beau, noir avec des reflets bleuâtres , et ce noir tranche avec une espèce de sca- pulaire gris-blanc qui s'étend par-de- vant et par-derrière, depuis les épaules jusqu'à l'extrémité du corps ; c'est à cause de cette espèce de scapulaire ou de manteau que les Italiens lui ont donné le nom de monacchia (moinesse)| \-{ {] ,^l ^O HISTOIRE -E7ATURELLC et tes Français celui de corneille mari' telée. "^' ^"^ - ■'■"• ' "'■* Elle va par troupes nombreuses comme le freux ^ et elle est peut-êlre encore plus familière avec Phorome y s^approchant par préférence , sur-tout pendant Thiver , des lieux habités , et TÎvant alors de ce qu'elle trouve dans les égoûts, les fumiers, etc. " • Elle a encore cela de commun avec le freux , qu'elle change de demeure deux fois par an ^ et qu'elle peut être regardée comme un oiseau de passage ; car nous la voyons chaque année arri« Ter par très-grandes troupes sur la fin de l'automne y et repartir au commen- cement du printemps , dirigeant sa fôute au nord' : mais nous ne savons pas précisément en quels lieux elle s'arrête. La plupart des auteurs disent qu'elle passe l'été sur les hautes mon- tagnes 9 et qu'elle y fait son nid sur les pins et les sapins ; il faut donc que ce soit sur des montagnes inhabitées et \\ DU CORBEAU. Ol peu connues y comme celle des lies de Shetland , où Ton assure effective* ment qu'elle fait sa ponte ; elle niche aussi en Suède dans les bois y et par préférence sur les aulnes , et sA ponte est ordinairement de quatre œufs ; mais elle ne niche point dans les mon* tagnes de Suisse , d^Italie ^ etc. Enfin , quoique, selon le plus grand nombre des naturalistes , elle vive de toute sorte de nourritures, entr'au très de vers , dMnsectes^de poissons, même de chair corrompue, et par préférence à tout de laitage f et quoique d'après cela elle dût être mise au rang des om* nivores , cependant comme ceux qui ont ouvert son estomac y ont trouvé de toutes sortes de grains mêlés avec de petites pierres,on peutcroire qu'elle est plus granivore qu'autre chose , et c'est'un troisième trait de conformité avec le freux : dans tout le reste elle ressemble beaucoup à la corbine ou corneille noire ) c'est à - peu - près la < \. 'i )^ ' \ 1)1 HISTOIKE NATURELLE tiiéme taille , le même port, le même cri , le même son de voix , le même vol: elle a la queue et les ailes , le bec et les pieds j et presque tout ce que Ton connoitde ses parties intérieures con» formé de même dans les plus petits dé- tails, ou si elle s'en éloigne en quelque chose y c'est pour se rapprocher de la -nature du freux : elle va souvent avec lui ; comme lui elle niche sur les ar« bres ; elle pond quatre ou cinq œufs ^ mange ceux des petits oiseaux, et quel- quefois les petits oiseaux eux-mêmes. ^' Tant de rapports et de traits de res- semblance avec la corbine et avec le freux , me feroient soupçonner que la corneille mantelée seroit une race mé-^ tisse , produite par le mélange de ces deux espèces ; et en effet, si elle étoit une simple variété de la corbine, d'où lui viendroit Phabitude de voler par troupes nombreuses, et de changer de demeure deux fois l'année ? ce que ne ilt jamais la corbine , comme nous Ta- ,s le même ême vol: le bec et que Fon 1res con* )etit8 dé- quelqu« her de la rent avec r les ar* iq œufs y y et que U mémes. , s de res- t avec le sr que la race mé^ re de ces elle étoit me 9 d'où eoler par langer de ;e que ne nous Va." 'DU CORBEAU. p3 Tons vu ; et si elle ëtoit une simple variëté du freux | d'où lui viendroient tant d'autres rapports qu'elle a avec la corbine ? au lieu que cette double res- semblance s'explique naturellement^ en supposant que la corneille mante- lëe est le produit du mélange de. ces deux espèces qu'elle représente par sa nature mixte y et qui tient de l'une et de l'autre. Cette opinion pourroit pa- roi tre vraisemblable aux philosophes qui savent combien les analogies phy- siques sont d'un grand usage pour re- monter à l'origine des êtres et renouer le fil des générations ^ mais on lui trou- vera un nouveau degré de probabilité ^ si l'on considère que la corneille man- telée est une race nouvelle ^ qui ne fut ni connue ni nommée par les anciens f et qui par conséquent n^existoit pas encore de leur temps ; puisque lorsqu'il s'agit d'une race aussi multipliée et aussi familière que celle-ci ^ il n'y a point de milieu entre n'être pas con« Oiseaux. UI. 9 1 / ^ I 94 niSTOIRE NATURELtB nue dans un pays y et n'y être point du tout. Or y ti elle est nouvelle , il faut qu'elle ait été produite par le mélange de deux autres races ; et quelles peu<« vent être ces deux races y sinon celles qui paroissent avoir plus de rapport , d'analogie y de ressemblance avec elle? Frisch dit que la corneille mantelëa fl deux cris, l'un plus grave, et que tout le monde connolt, l'autre plus aigu et qui a quelque rapport avec celui du coq. Il ajoute qu'elle est fort attachée à sa corvée , et que lorsqu'on coupe par le pied l'arbre où elle a fait son nid^ elle se laisse tomber avec l'arbre et s'expose à tout plutôt que d'abandon- ner sa gériiture. • v^^v^iiiji .>*> 4- » ^ M. Linnœus semble lui appliquer ce que la Zoologie britannique dit du freux, qu'elle est utile pour la consom* mation qu'elle fait des insectes destruc- teurs dont elle purge ainsi les pâtura- ges; mais, encore une fois , ne doit-on pas craindre qu'elle consomme elle« m DU CORBEAU. ()S même plus de grains que n*Aiiroîent fait les insectes dont elle se nourrit? et n'est-ce pas pour cette raison qu'en plusieurs pays d'Allemagne on a mis sa tête à pfiic ? . < : - - On la prend dans les mêmes pièges que les autres corneilles : elle se trouve dans presque toutes les contrées de l'Europe, mais en différens temps; sa chair a une odeur forte , et on en fait peu d'usage } si ce n^est parmi le petit peuple. OISEAUX ÉTRANGERS qui ont rapport aux Corneilles»^ y. 9 ', I '\ I ( *i I ; 1 1 *>\ <• 1 1 /» »»»'■ j LA CORNEILLE DU SÉNÉGAL. A juger de cet oiseau par sa forme et par ses couleurs, qui est tout ce que nous en connoissons, on peut dire que Tespèce de la corneille mautelée est celle avec qui il a plus de rapports ex* I ^ -i \ r«^m^>:■mii■^■^mm^^^ m "■\ / / il ' p6 HISTOIRE NATUIIELLB teneurs, ou plutôt que ce seroit utio véritable corneille niantelée , si son •capulaire blanc n'étoit pas raccourci par-devant et beaucoup plus par der« riôre. On aperçoit aussi quelques dif* férences dans la longueur den uU;s ^ la forme du bec et la coiJiur des pieds. C^est une espèce iiou.vti^'^^ et peu connue* -< ; , ,,« i«f(w,i,. LX CORNEILLE DE Lk JAMAÏQUE. Cette corneille étrangère parotc modelée à-peu-près sur les mêmes pro- portions que les nôtres , à Texception de la queue et du bec qu'elle a plus pe- tits; son plumage est noir comme celui de la corbine. On a trouvé dans son es- tomac des baies rouges, des graines ^ des scarabées , ce qui fait connottre sa Oviurriture la plus ordinaire , et qui est aussi celle '?'? r.otre freux et de notre mantelée. VWr 'l» vent " ule muscu- leux et ibvcid intérieurement d'une •^-v-rr- su C O ■. Il T. A. V. 97 tunique très>forte. Cet oiseau abonde daiib la partie septentrionale de l'Ile et ne quitte pas les montagnes | en <;[uoi il se rapproche de notre corbeau. '- M. Klein caractérise cette espèce par la grandeur des narines t cepen- dant M. Sloane qu^il cite, se contente da dire qu'elles sont passablement grandes. > ,,; , /. . ., ,. <■ Diaprés ce que Ton sait de cet oi- seau > on peut bien juger qu'^l approcha fort de nos corneilles; mais il seroit difficile de le rapporter à Tune de ces espèces plutôt qu*à l'autre , vu qu'il réunit des qualités qui sont propres à chacune d'elles. Il diffère aussi de tou- tes pi^r son cri qu'il fait entendre con<« tinuellement. .^ ,, ,„ ,. j, , . LE s CHOUCAS. Ces oiseaux ont avec les corneilles plus de traits de conformité que de traits de dissemblance; et comme ce If . ; 1,^ p8 HISTOIRE VATUREILE sont des espèces fort voisines^ ;il est bon d'en faire une comparaison sirivie et détaillée, pour répandre plus de jour sur Phistoire des uns et des autres* - Je remarque d'abord un pàriallélisme assez singulier entre ces âevex genres d'oiseaux ; car de même qu'il y- a trois espèces principales de corneilles , un« noire ( la corbine ), une cendïée (la màntelée), et une chauve (le freux ou la fraybnne ) 9 je trouve aussi trois espèces ou t&ces côrrespondart^tes de choucaà , un noir ( le choucas propfe<« ment dit ) , lin cendré ( le chôuc ) 9 et enfin un choucas chauve. La seule dif- férence est que ce dernier est d'Amé- rique, et qu'il a peu de noifdlans son plumage ; au lieu que les trois espèces de corneilles appartiennent toutes à l'Europe , et sont toutes ou noirels ou noirâtres. £n général y les choucas sont plus petits que les corneiliQs;iIeur crif du moins celui de nos deux choucas d'£u* .' n HD U C O R B E A XT. pp fope 9 les seuls dont l^histoire nous soit connue j est plus aigre y plus perçant 9 il a visiblement influé sur la plupart des noms qu^on leur a donnés en diffé* fentes langues, tels que ceux-ci : chou» èasygraccusy kaw, klas, etc, mais ils n^ont pas pour une seule inflexion de Voix 9 car on m'assure qu'on les entend quelquefois crier tian , tian, tian, • Us vivent tous deux d'insectes , de grains ^ de fruits , et même de chair y quoique très-rarement; mais ils ne touchent point aux voiries ^ et ils n'ont pas l'habitude de se tenir sur les côtes pour se rassasier de poissons morts et autres cadayres rejetés par la mer : en quoi ils ressemblent plus au freux et même à la mantelée qu'à la corbine ; mais ils se rapprochent de celle-ci par l'habitude qu'ils ont d'aller àla chasse aux œufs de perdrix, et d'en détruire une grande quantité» Ils volent en grandes troupes comme le freux; comme lui ils forment des ^ ,il|i il m *.; ' flp*^?w*' • * lOO HISTOIRB NATURELLE espèces de peuplades , et même de plus nombreuses ) composées d^une multi- tude de nids placés les uns près des autres^ et comme entassés , ou sur un grand arbre ^ ou dans un clocher y ou dans le comble d^un vieux château abandonné. Le mâle et la femelle unQ fois appariés , ils restent long-temps fidèles , attachés Tun à l'autre ; et pav une suite de cet attachement person- nel j chaque fois que le retour de la belle saison donne aux êtres viyans le signal d'une génération nouvelle ) on les \oit se rechercher avec empresse-f ment et se parler sans cesse; car alors le cri des animaux est un véritable lan- gage ^ toujours bien parlé , toujours bien compris. On les voit se caresser de mille manières , joindre leurs becs comme pour se baiser , essayer toutes les façons de s'unir avant de se livrer à la dernière union , et se préparer à remplir le but de la nature par tous les degrés du désir ^ par toutes les nuances ■ i». e de plus le multî- près des >u sur un cher y ou château telle unei ng-temps 9 ; et pav person- ur de la '^iyans le îUe , on npresse-f ;ar alors ble lan-> oujours caresser 1rs becs r toutes e livrer parer à tous les luances ■% J}V CORBEAU. loi cle la tendresse. Ils ne manquent ja- mais à ces préliminaires, non pas même dans l'état de captivité. La femelle ëtant fécondée par le mâle, pond cinq ou six œufs marqués de quelques taches brunes sur un fond verdâtre ; et lorsque ses petits sont éclos , elle les soigne, les nourrit, les élève avec une affection que le mâle s'empresse de par- tager. Tout cela ressemble assez aux: corneilles, et même à bien des égarda au grand corbeau ; mais Charleton et Schwenckfeid assurent que les choucas font deux couvées par an , ce qui n'a jamais été dit du corbeau ni des cor- neilles , mais qui d'ailleurs s'accorde très- bien avec l'ordre de la nature, selon lequel les espèces les plus petites sont aussi les plus fécondes* Les choucas sont oiseaux de pas* sage , non pas autant que le freux et la corneille mantelée , car il en reste toujours un assez bon nombre dans le pays pendant l'été : les tours de Vin« m V ' r. Ai 'in i^^- %:*i*-,. ***- " fi •:■ b'^ \v. '} )•', 1 ■> h' ^^1 HV '.% M m 102 HlS'i;pIRE NATURELLE cennes en sont peu plées en tout temps ^ ainsi que tous les vieux édifices qui leur offrent la même sûreté et les mêmes commodités ; mais on en Toit toujours moins en France l'été que l'hiver. Ceux qui voyagent se réu- nissent en grandes bandes comme la frayonne et la mantelée; quelquefois même ils ne font qu'une seule bande avec. elles ) et ils ne cessent de crier en volant; mais ils n'observent pas les mêmes temps en France et en Aile* magne y car ils quittent PAllemagne en automne avec leurs petits , et n'y reparoissent qu'au printemps ^ après avoir passé l'hiver chez nous) et Frisch a raison d'assurer qu'ils ne couvent point pendant leur absence y et qu'à leur retour ils ne ramènent point de petits avec eux, car les choucas ont cela de commun avec tous les autres oiseaux, qu'ils ne font point leur ponte en hiver. A l'égard des parties internes , je W : D U C O B. B E JL V. l lo3 remarquerai seulement qu^ils ont le ventricule musculeux ^ et près de son orifice supérieur une dilatation de Pœsophage qui leur tient lieu de jabot^ comme dans les corneilles^ mais que la yësicule du fiel est plus alongée. Du reste, on les prive facilement | on leur apprend à parler sans peine : ils semblent se plaire dans Tétat de domesticité ; mais ce sont des dômes» tiques infidèles qui, cachant la nour- riture Superflue qu^ils ne peuvent con- sommer, et emportant des pièces de monfi^oie et des bijoux qui ne leur sont d^aucun usage, appauvrissent le maitre sans s'enrichir eux-mêmes. Poui' achever l'histoire des choucas^ il ne s^agit plus que de comparer en- semble les deux races du pays, et d'ajouter à la suite, selon notre usage ^ les variétés et les espèces étrangères. Le Choucas. Nousn'avonsen France que deux choucas ; l'un à qui je con* serve le "nom de choucas proprement à .*: > .'h 104 HISTOIRE ITATlfREMiS .dit) est de la grosseur d'un pigeon ; il « l'iris blanchâtre, quelques traits blanC9 sous la gorge, quelques points de même couleur autour des narines , du cendré •ur la partie postérieure de la tète et du cou; tout le reste est noir , mais cette couleur est plus foncée sur les parties supérieures, avec des reflets tantôt violets et tantôt verts. '5 . » Le Chouc. L'autre espèce du pays à laquelle je donne le nom de chouc ^ d'après son nom anglais , ne diffère da précédent qu'en ce qu'il est. un peu plus petit, et peu t>être moins coitemun» qu'il a l'iris bleuâtre comme le freux ^ que la couleur dominante de son plu- mage est le noir , sans aucun mélange de cendré , et qu'on lui remarque des points blancs autour des yeux. Da reste , ce sont les mêmes mœurs , les mêmes habitudes , même port, même conlorniation, même cri, mêmes pi^^ds^ même bec ; et l'on ne peut guère douter que ces deux races n'appartiennent à 4^ J£::9*'^ D xr c o AB E A ir. io5 la même espèce, et qu'elles ne fussent en état de se m^ler avec succès et de produire ensemble des individus fé- conds. ' - n. On sera peu surpris qu'une espèce qui a tant de rapports avec celle des corbeaux et des corneilles , présente à-peu-près les mêmes variétés. Aldro* yande a vu en Italie un choucas qui avoit un collier blanc ; c'est apparem- ment celui qui se trouve dans quelques endroits de la Suisse, et que par cette raison les Anglais nomment choucas de Suisse. Schwenckfeld a eu occasion de voir un choucas blanc qui avoit le bec jau« nâtre. Ces choucas blancs sont plus communs en Norwège et dans les pays froids ; quelquefois même dans des climats tempérés, tels que la Pologne^ on a trouvé un petit choucas blanc dans un nid de choucas noirs ; et dans ce cas la blancheur du plumage ne dépend pas, comme l'on voit, de l'in^ Oiseaux. lll. lO ■T -i. •♦ l-,*»»" lo6 HISTOIRE NATURELZ.B Huence du cUmat| maïs c'est une mons* truositë causée par quelque vice de nature j analogue à celui qui produit les corbeaux blancs en France et le» aègres blancs en Afrique. Schwenckfeld parle, i^. d^un chou« cas varié qui ressemble au vrai chou- cas ^ à l'exception des ailes qui sont blanches et du bec qui est crochu. a^. D'un autre choucas très-rare , qui ne diffère du choucas ordinaire que par son bec croisé f mais ce peuvent ^tre des variété» individuelles , ou même des monstres faits à plaisir» LE CHOQUARD, • u CHOUCAS DES ALPES. % 't- Cet oiseau que nous avons fait re- présenter sous le nom de choucas de» Alpes y Pline l'appelle de celui de pyrrhocoraxy et ce seul nom renferme nne description en raccourci : konraxj <|ui signifie corbeau ^ indique la noir^ f.'ï ■Jb" ■* -» ■■-^•^f -•■^%- DÎT CORBEAU. IO7 cetir du plumage, ainsi que Panalogie ^e Tespdce ; et pyrrhos , qui signifi*^ roux orangé , exprime la couleur da bec , qui Tarie en effet du jaune à Po- rangé 9 et auissi celle des pieds qui est «ncore plus variable que celle du bec y puisque dans Pindividu observé par Gessnery les pieds étoient rouges y qu'ils étoient noirs dans le sujet décrit par M. Brisson , que selon cet auteur ils sont quelquefois jaunes^ et que se- lon d'autres , ils sont jaunes l'hiver et rouges l'été* Ces pieds jaunes , ce bec de même couleur et plus petit que celui du choucas^ ont donné lieu à quelques-uns de prendre le choquard pour un merle , et de le nommer le grand merle d«s Alpes. Cependant en l'observant et le comparant ^ on trou- vera qu'il approche beaucoup plus des choucas par la grosseur de son corps ^ par la longueur de ses ailes ^ et même par la forme de son bec, quoique plus menu ^ et par ses narines recouvertes 108 HISTOIRE VATURELLB de plumesi quoique ces plumes soient moins iermes que dans les choucas* Pline croyoit son pyrrhocorax pro- pre et particulier aux montagnes des Alpes ; cependant Gessner) qui le dis- tingue très - bien d^ayec le crave ou coracias ^ dit quMl y a certaines con- trées au pays des Grisons où cet oiseau ne se montre que '^hiver , d'autres où il paroi t à-peu'-pï'ès toute Tannée | mais que son vrai domicilei son domi- cile de préférence) celui où il se trouve toujours par grandes bandes y c'est le sommet des hautes montagnes. Ces faits mortifient) comme L'on voit y l'o- pinion de Pline un peu trop absolue y mais ils la confirment en la modifiant. La grosseur du choquard est moyen- ne entre celle du choucas et celle de la corneille. Il a le bec plus petit et plus arqué que l'un et l'autre , la vo^c plus aiguë y plus plaintive que celle des choucas et fort peu agréable. , Il vit principalement de grains , et .*' •■• 3i^ \-»r-i-^.. X>V CORBEAU. 109 fait grand tort aux récoltes ^ sa chair est un manger très-médiocre. Les mon- tagnards tirent de sa façon de voler des présages météorologiques: si son ▼cl est élevé | on dit qu'il annonce U froid| et que lorsqu'il est bas il promet un temps plus doux. .^ OISEAUX ÉTRANGERS qui ont rapport aux Choucas, LE CHOUCAS MOUSTACHE. Cet oiseaU| qui se trouve au Cap da Bonne-Espérance, est à-peu-près de la grosseur du merle ; il a le plumage noir et changeant des choucas , et U queue plus longue à proportion qu'au- cun d'entr'eux ; toutes les pennes qui la composent sont égales , et les ailes étant pliées n'atteignent qu'à la moitié de sa longueur. Ce sont les quatrième et cinquième pennes de l'aile qui sont Il8 HISTOIRE VATURBLLB les plus longues de toutes ; elles ont deux pouces et demi plus que la pre- mière. Il y a deux choses à remarquer dans Pextérieur de cet oiseau; i<*. ces poils noirs , longs et flexibles qui naissent de la base du bec supérieur , et qui •ont une fois plus longs que lo bec 9 outreplusieurs autres poils plus courts^ plus roides et dirigés en avant qui en- vironnent cette même base jusqu'aux coins de la bouche; 20. ces plumes lon- gues et étroites de la partie supérieure du cou , lesquelles glissent et jouent sur le dos ^ suivant que le cou prend différentes situations , et qui forment à l'oiseau une espèce de crinière. II. LE CHOUCAS CHAUVE. Ce singulier choucas qui se trouve dans rUe de Cayenne , est celui qui peut| comme je L'ai dit^ faire pendant ,..;ir" ■• ..*Bil' r^ »U CORBEAU. lit «▼«c notre corneille chauve qui est le freux. Il a en eliot la partie antérieure de la tête nue comme le freux | et la gorge peu garnie de plumes. Il se rap- proche des choucas en général par ses longues ailes I par la forme des pieds ^ par son port| par sa grosseur, par ses larges narines à-peu-près rondesj mais îl en diffère en ce que ces narines ne sont point recouvertes de plumes , et qu'elles se trouvent placées dans un «nfoncement assez profond creusé de chaque côté du bec; en ce que son bec «st plus large à la base 9 et qu'il est ëchancré sur ses bords. A l'égard de ses mœurs 9 je n'en peux rien dire ^ cet oiseau étant du grand nombre de ceux qui attendent le coup-d'œil de l'observateur : on ne le trouve pas même nommé dans aucune ornitho- logie* V •rw^.--^ lia histoihe katurbllb I I I. ^ I.E CHOUCAS tic h Nouvelle-Guinée. La place naturelle de cet oiseau est entre nos choucas de France et celui fjue j^ai nommé colnud. Il a le port de nos choucas, et le plumage gris de Vun d^eux (môme un peu plus gris ) , au moins quant à la partie supérieure du corps \ mais il est moins gros et a le bec plus large À sa base y en quoi il se rapproche du colnud. Il s'en éloigne par la longueur de ses ailes qui attei» gnent presque l'extrémité de sa queue^ et il s'éloigne du colnud et des chou- cas par les couleurs du dessous du corps ) lesquelles consistent en une rayure noire et blanche qui s'étend jusque sous les ailes, et qui a quelque rapport avec celle des pics variés. ^*-*' DTT connicAu. I V. ii3 LE CHOUCARI de la kouvelh- Guinée. La. couleur dominante de cet oiseau (car nous n'en connoissons que la su- perficie) est un gris cendré, plus foncé sur la partie supérieure, plus clair sur la partie inférieure , et se dégradant presque jusqu'au blanc sous le ventre et ses entours. Les deux seules excep- tions qu'il y ait à faire à cette espèce d'uniformité de plumage, c'est i*'. une bande noire qui environne la base du bec I et se prolonge jusqu'aux yeiix ; a(>. les grandes pennes des ailes qui sont d'un brun-noir&tre. Le choncari a les narines recouver- tes en entier comme les choucas ; il a aussi le bec conformé à-peu-près de même, si ce n'est que l'arête de la pièc^ supérieure est , non pas arrondie com- me dans le choucas , mais anguleuse comme dans le colnud. Il a encore ' 1 ^ f . * ■«.*:..-.... II > I. K ll4 HISTOIRE NATURELLE d^autres rapports avec cette dernier© espèce 9 et lui ressemble par les pro* portions relatives de ses ailes qui ne s^étendent pas au«delà de la moitié de la queue, par ses petits pieds, par ses ongles courts ; en sorte qu'on ne peut se dispenser de le placer, ainsi que le précédent, entre le colnud et les choucas. Sa longueur,prise de la pointe du bec au bout de la queue, est d^envi- ron onze pouces. Nous sommes redevables de cette «spèce nouvelle , ainsi que de la pré* cédente , à M. Sonnerat. V. -, ., t LE COLNUD DE CAYENNE. Je mets le colnud de Gayenne à la suite des choucas, quoiquHl en diffère à plusieurs égards ) mais à tout pren- dre, il m'a paru en différer moins que de tout autre oiseau de notre conti* nent. Il a , comme le n^, ii ci-dessus , lo r j-w:.:-: ^J,'f^ ■ DU CORBEAU* ll5 bec fort large à sa base ^ et il a encore avec lui un autre trait de conformité en ce qu'il est chauve; mais il Pest d'une autre manière; c'est le cou qu'il a presque nu et sans plumes. La tête est couverte, depuis et compris les na« rines , d'une espèce de calotte de ve- lours noir, composée de petites plu- mes droites, courtes, serrées et très- douces au toucher : ces plumes devien- nent plus rares sous le cou , et bien plus encore sur les côtés et à sa partie postérieure. Le colnud està-peu-près de la gros- seur de nos choucas, et on peut ajou- ter qu'il porte leur livrée, car tout son plumage est noir, à l'exception de quelques-unes des couvertures et des pennes de l'aile , qui sont d'un gris- blanchâtre. A voir les pieds de celui que j'ai ob« serve , on jugeroit que le doigt posté- rieur a été tourné par force en arriè- re ; mais que naturellement et de lui- v" ♦ . '™»a>V ' ■ >Al4-,i% I * L <& 1% é I l 116 HISTOIRE NATURELLE même y il se tourne en avant 9 comme dans les martinets. Pai même remar- qué qu'il étoit lié par une membrane avec le doigt intérieur de chaque pied» C'est une espèce nouvelle. V I. LE BALICASSE DES PHILIPPINES. Je répugne à donner à cet oiseau étranger le nom de choucas 9 parco qu'il est aisé de voir, par la description même de M. Brisson , qu'il diffère des choucas à plusieurs égards. ' IL n'a que quinze à seize pouces de vol et n'est guère plus gros qu'un mer- le ; il a le bec plus gros et plus long à proportion que tous les choucas de no- tre Europe , les pieds plus grêles et la queue fourchue. Enfin , au lieu de cette voix aigre et sinistre des choucas, il a le chant doux et agréable. Ces diffé- rences sont telles, qu'on dit s'attendre à en découvrir plusieurs autres lorsque cet oiseau sera mieux connui Y: ( ■■;"^ it, comme me remar- membrane aque pied. IPPINES. cet oiseau as y parce escription [iffère des pouces de u'un mer- lus long à cas de no« rêles et la u de cette ucas , il a jes diffé- 'attendre s lorsque I > I m ^ I i.LK CUAVK ou T.K COHACIAS. i . lA PIK . î;- ' :''Zf. lom m arme tfrfrm ^■^ '*! -(■ r: n ■* • p. n â r .J^ -ci iiS*^--*-^' s^-»t l/-\ •"■» . t , % (;; v't ,'^ '• Mf i:-^ l; \ !.?t -r-U- <• C» .! ;c "'fl?» HÏVC iw -î » \ -■! ' -<•..,( # ^ . > -^ .1. i:t .*• '• ,^'- ■::':< ■■■'■■ .■'».>- *>,«■>#< *•»,.-!*.* ,-;.*,' ^; Uf ^^^A ;Jtt , l»*S / /U.'i (-'.'.â iC:'^-. mmt f U '■$■ '«■, i-*-T». ■-,'fflr> -1 »s^lt^. :^^«i, ï« , k - •'M jiLr ■é r. j. J^, 0 'Af \ki'A M ****^ .-m rii'^ niMMf^-fi, ;i^ Av •( /**;•!» iî +•>. ; I Si U i**'»* *«s <4 ï ti*.i«^.. •î \\' f ( ^ r; }, ,'.v., .'7. BU CORBEAU. ll^ Au reste, il a le bec et les pieds noirs, et le plumage de la même couleur avec des reflets verts ; en sorte que du moins il est choucas par la couleur. LE GRAVE , ou LE CORACIAS. ^Mh, - vil, • *»? ■^f!ll1?-|tl**» t, JT- /Tli ,^ X ■ ^ ' 'M- \ vt Quelques auteurs ont confondu cet oiseau avec le choquard, appelé commu- nément c^0{/caj:.>(^J,i, DU CORBBAU. 11^ et le choucas k s^attacher aux pièces de métal et à tout ce qui est luisant; car le coracias est attiré ^ comme ces oiseaux ^ par ce qui brille , et comme eux, cherche à se Papproprier. On l'a vu même enlever du foyer de la che- minée des morceaux de bois tout allu- més| et mettre ainsi le feu dans la mai- son; en sorte que ce dangereux oiseau joint la qualité d'incendiaire à celle do voleur domestique; mais on pourroit, ce me semble , tourner contre lui-mê- me cette mauvaise habitude et la faire servir à sa propre destruction, en em*> ployant des miroirs pour l'attirer dans les pièges, comme on les emploie pour attirer les alouettes. M. Salerne dit avoir vu à Paris deux coracias qui vivoient en fort bonne in- telligence avec des pigeons de volière ; mais apparemment il n'avoit pas vu le corbeau sauvage de Gessner, ni la des* cription qu'en donne cet auteur lors- qu'il adit) d'après M. Rai, qu'il s'ac^ i f ■ .1 (. l! ,') $ laO HISTOIRE NATURELLE cordoit en tout| excepté pour la gran- deur, avec le coracias; soit quUl vou- lût parler, sous ce nom de coracias 9 de Toiseau dont il s^agit dans cet ar- ticle, soit qu^il entendit notre cho- quard ou le pyrrhocorax de Pline, car le ckoquard est absolument différent ; et Gessner, qui avoit vu le coracias de cet article et son corbeau sauvage, n^a eu garde de confondre ces deux espè- ces. Il savoit que le corbeau sauvage diffère du coracias par sa huppe, par le port de son corps , par la forme et la longueur de son bec, par la brièveté de sa queue, par le bon goût de sa chair | du moins de celle de ses petits, enfin parce quUlest moins criard, moins sé- dentaire, et qu^il change plus réguliè- rement de demeure en certains temps de l'année , sans parler de quelques autres différences qui le distinguent de chacun de ces deux oiseaux en particulier. Le coracias a le cri aigre, quoiqu'as- '( ■ t--?'. DU CORBEAU* 121 sez sonore; et fort semblable à celui de la pie de mer, il le fait entendre pres- que contint ^'«>ment; aussi Olina re- marque-t'il que si on VéXèvCj ce n'est point pour sa voix, mais pour son beau plumage. Cependant Belon et les au- teurs de la Zoologie britannique di- sent qu'il apprend à parler. La femelle pond quatre ou cinq œufs blancs, tachetés de jaune sale; elle éta- blit son nid au haut des vieilles tours abandonnées et des rochers escarpés | mais non pas indistinctement; cary selon M. Edwards , ces oiseaux préfè* rent les rochers de la c6te occidentale d^Aijgleterre , à ceux des côtes orien- tale et méridionale, quoique celles-ci présentent à^peu-près les mêmes sites et les mêmes expositions. Un autre fait de même genre , que je dois à un observateur digne de toute confiance, c'estque ces oiseaux, quoi-i que habitans des Alpes, des montagnes de Suisse , de celles d'Auvergne , etc% ^ • • 122 HISTOIRE NATURELLE ne paroissent pas néanmoins sur les montagnes du Bugey ni dans toute la chaîne qui borde le pays de Gex jusqu^à Genève. Belon^ qui les avoit vus sur le mont Jura en Suisse ^ les a retrouvés dans Plie de Crète, et toujours sur la cime des rochers. Mais M. Hasselquist assure qu'ils arrivent et se répandent en Egypte vers le temps où le Nil dë<* bordé est prêt à rentrer dans son lit. £n admettant ce fait^ quoique con- traire à tout ce que Ton sait d'ailleurs de la nature de ces oiseaux ^ il faut donc supiposer qu'ils sont attirés en Egypte par une nourriture abondante, telle qu'en peut produire un terrein gras et fertile, au moment où, sortant de dessous les eaux , il reçoit la puis- sante influence du soleil^ et en effet, les craves se nourrissent d'insectes et de grains nouvellement semés et ra- mollis par le premier travail de la végétation. Il résulte de tout cela ^ que ces oî- ^> D V COUBEJLV. 12? seaux ne sont point attachés absolu- ment et exclusivement aux sommets des montagnf,s et des rochers j puis- qu'il y en a qui paroissent régulière- ment en certains temps de Pannée dans la basse Egypte, mais qu'ils ne se plaisent pas également sur les som- mets de tout rocher et de toute mon- tagne, et qu'ils préfèrent constamment les uns aux autres , non point à raison de leur hauteur ou de leur exposition^ mais à raison de certaines circons- tances qui ont échappé jusqu'à pré- sent aux observateurs. "'" Celui qui a été observé par les au- teurs de la Zoologie britannique , pe- soit treize onces , avoit environ deux pieds et demi de vol, la langue pres- que aussi longue que le bec , un peu fourchue, et les ongles noirs , forts et crochus. M. Gerini fait mention d'un cora- cias à bec et pieds noirs, qu'il regarde comme une variété de l'espèce dont il '■«•, .-««-«w*»** -, •*_ i l i 'H ^a4 HISTOIRE NATURELLE B^agit dans cet article , ou comme la même espèce différente d'elle-même pav quelques accidens de couleur^ sui« vant l'âge j le sexe y etc. LECORACÏAS HUPPÉ, ou LE SONNEUR. . J'adopte ce nom que quelques-uns ont donné à l'oiseau dont il s'agit dans cet article , à cause du rappc.:^ qu'ils ont trouvé entre son cri et ^t son de ces clochettes qu'on attache au cou du bétail. Le sonneur est de la grosseur d'une poule ; son plumage est noir , avec des reflets d'un beau vert, et variés à-peu- près comme dans le crave ou coracias dont nous venons de parler : il a aussi comme lui le bec et les pieds rouj^es, mais son bec est encore plus menU| et fort propre à s'insinuer dans les fentes de rochersydans les crevasses de la terre et dans les trous d'arbres et de muraiU '■*■ *- t0>km mfi mtt^M' '■"' ' "■' r.v*tfy"-»y t':- ■m ■ s'agît omme la e-mêine eur, sui« . . > rppÉ, t- . . }ue8-iins il rapjîo ;ri et 'e attache ur d'une ivec des s à-peu- coracias a aussi roufjes y lenU} et s fentes la terre murail- ©U CORBEAU. 125 les , pour y chercher les vers et les in- sectes dont il fait sa principale nourri- ture. On a trouvé dans son estomac des débris de grillons-taupes ^ vulgai- rement appelés courtillières. Il mange aussi des larves de hannetons, et se rend utile par la guerre qu'il fait à ces insectes destructeurs. Les plumes qu'il a sur le sommet de la tête sont plus longues que les autres 9 et lui forment une espèce de huppe pendante en arrière; mais cette huppe, qui ne commence à paroître que dans les oiseaux adultes , disparoît dans les vieux , et c'est de là sans doute qu'ils ont été appelés , en certains endroits 9 du nom de corbeaux chauves ^ et que dans quelques descriptions ils sont re- présentés comme ayant la tête jaune , marquée de taches rouges. Ces cou- leurs sont apparemment celles de la peau lorsqu'au temps de la vieillesse elle est dépouillée de ses plumes. Cette huppe , qui a valu au sonneur t i' ni ' n f ' ^ % \t Vt*" -4^ 126 HISTOIRE HATURELLB le nom de huppe de montagne ^ ti^est pas la seule différence qui le distingue du crave ou coracias : il a encore le cou plus grêle et plus alongé, la tête plus petite y la queue pluscourte^ etc. De plus, il n^est connu que comme oi- seau de passage, an lieu que le crave ou coracias n^est oiseau de passage qu'en certains pays et certaines circonstan- ces, comme nous Savons vu plus haut: c'est d'après ces traits de dissemblance que Gessner en a fait deux espèces di- verses , et que je me suis cru fondé à les distinguer par des noms différons. Les sonneurs ont le vol très-élevéy et vont presque toujours par troupes ; ils cherchent souvent leur nourriture dans les prés et dans les lieux maréca- geux * et ils nichent toujours au haut des vief lies tours abandonnées ou dans des fentes de rochers escarpés et inac- cessibles, comme s'ils sentoient que leurs petits sont un mets délicat et re- cherché I et qu'ils voulussent les met- i-^ ï -s.. LB tcp n'est listingue ncore le , la tête irte, etc. )niine oi- crave ou ge qu'«n constan- lus haut: mblance )èces di- fondé à ifférens. is-éievé y Toupes ; urriture marëca- au haut ou dans et inac- &nt que itet re-» es met- DU CORBEAU. 127 tre hors de la portée des hommes; mais il se trouve toujours des hommes qui ont assez de courage ou de mépris d'eux-mêmes pour exposer leur vie par l*appât du plus vil intérêt ; et Pon en voit beaucoup dans la saison qui , pour dénicher ces petits oiseaux y se hasardent à se laisser couler le long d'une corde fixée au haut des ro- chers où sont les nids^ et qui, suspen- dus ainsi au-dessus des précipices ^ font la plus vaine et la plus périlleuse de toutes les récoltes. Les femelles pondent deux ou trois œufs par couvée; et ceux qui cherchent leurs petits , laissent ordinairement un jeune oiseau dans chaque nid, afin de s'assurer de leur retour pour Pan- née suivante. Lorsqu'oQ enlève la cou- vée, les père et mère jettent un cri^ ka-ka'y kœ-kœ^ le reste du temps ils se font rarement entendre. Les jeu- nesse privent assez facilement, etd'au- tant plus facilement qu'on les a pri» •n^, -' ■ ■: 128 HISTOIRE NATURELLE plus jeunes et avant qu^ils fussent en état de voler. Ils arrivent dans le pays de Zurich vers le commencement d^ avril ^ en même temps que les cigognes : on re- cherche leurs nids aux environs de la pentecdte) et ils s^en vont au mois de juin avant tous les autres oiseaux. Je ne sais pourquoi M. Barrère en a fait iine espèce de courlis. Le sonneur se trouve sur les Alpes et sur les hautes montagnes d^Italie j de Styrie, de Suisse , de Bavière, et sur les hauts rochers qui bordent le Danube , aux environs de Passau et de Kelkeym. Ces oiseaux choisissent pour leur retraite certaines gorges bien exposées entre ces rochers , d'où leur est venu le nom de klauss-rappen* corbeau des gorges. L A P I E. La pie a tant de ressemblance à Tex- lérieur avec la corneille ^ que M. Lin- \ t r< "*■ DU C O R B E .U. 12.Ç nseiis les a réunies toutes deux dans le même genre ^ et que, suivant Belon j pour faire une corneille d'une pie, ii ne faut que raccourcir la queue à celle- ci y et faire disparoitre le blanc de son plumage. En effet, la pie a le bec, les pieds , les yeux et la forme totale des corneilles et des choucas ; elle a encore avec eux beaucoup d'autres rapports plus intimes dans l'instinct y les mœurs et les habitudes naturelles; car elle est omnivore comme eux, vi« vaut de toutes sortes de fruits , allant sur les charognes, faisant sa proie des œufs et des petits des oiseaux foibles ^ quelquefois même des père et mère y soit qu'elle les trouve engagés dans les pièges, soit qu'elle les attaque à force ouverte : on en a vu une se jeter sur un merle pour le dévorer, une autre enlever une écrevisse qui la prévint en l'étranglant avec ses pinces , etc. On a tiré parti de son appétit pour la chair vivante ^ en la dressant à U Oiseaux. UZ^ la I îtf l3o HTSTOIRE natuhelle chasse comme un y dresse les corbeaux* £Ue passe ordinairement la belle sai- son appariée avec son mâle, et occu- pée de la ponte et de ses suites. L'hi« ver elle vole par troupes , et s^appro- che d^autant plus des lieux habités , qu^elle y trouve plus de ressources pour vivre, et que la rigueur de la saison lui rend ces ressources plus né* cessaires. Elle s^lCCOlltume aisément à la .vue de Phomnie ; elle devient bientôt familière dans la maison , et finit par se rendre la maîtresse : j'en connois une qui passe les jours et les nuits au milieu d'une troupe de chats^ et qui sait leur en imposer. ' Elle jase à-peu-près comme la cor- neille , et apprend aussi à contrefaire la voix des autres animaux , et la pa- role de l'homme. On en cite une qui imitoit parfaitement les crh du veau , du chevreau, de la brebis, et même le flageolet du berger, une autre qui ré- pétoit en entier une fanfare de troni*; rbeaux. îUe sai- et occu« s. L'hi. appro- abitës f sources de la ^lus né« isément devient on, et Je : j'en '8 et les e chatS; la cor- trefaire t la pa- ine qui i veau f léme le qui ré- troni* DÛ CORBEAXr. i3l pettes. M. Willughby en a vu plu- sieurs qui prononçaient des phrases en- tières. Margot est le nom qu'on a cou- tume de lui donner, parce que c'est celui qu'elles prononce le plus volon- tiers ou le plus facilement; et Plind assure que cet oiseau se plait beau- coup à ce genre d'imitatioc, qu'il s'at- tache à bien articuler les mots qu'il a appris, qu'il cherche long-temps ceux qui lui ont échappé , qu'il fait éclater sa joie lorsqu'il les a retrouvés , et qu'il se laisse quelquefois mourir de dépit lorsque sa recherche est vaine y ou que sa langue se refuse à la pro- nonciation de quelque mot nouveau. La pie a le plus souvent la langue noire comme le corbeau ; elle monte sur le dos des cochons et des brebis ^ comme font les choucas, et court après la vermine de ces animaux, avec cette différence que le cochon reçoit ce ser- vice avec complaisance, au lieu que la brebis , sans doute plus sensible ^ 1 i I ' 5 1 «*■ 1. l32 HISTOIRE NATURELLE parolt le redouter. £lle happe aussi fort adroitement les rrlouches et autres in- sectes ailés qui volent à sa portée. £nfin , on prend la pie dans les mo- ines pièges et de la môme manière que la corneille 9 et Pon a reconnu en elle les mêmes mauvaises habitudes, celles de voler et de faire des provisions ; habitudes presque toujours insépara- bles dans les différentes espèces d'ani- maux. On croit aussi qu'elle annonce la pluie lorsqu'elle jase plus qu'à l'or- dinaire. D'un autre côté j elle s'éloi- gne du genre des corbeaux et des cor- neilles par un assez grand nombre de différences. ,v; - , Elle est beaucoup plus petite , et même plus que le choucas , et ne pèse que huit à neuf onces ; elle a les ailes plus courtes et la queue plus longue à proportion, par conséquent son vol est beaucoup moins élevé et moins sou- tenu ; aussi n'entreprend - elle point de grands voyages; elle ne fait guère DU CORBEAU. l33 que voltiger d^arbre en arbre ^ ou do clochers en clochers ; car pour Tactlon de voler, il s^en faut bien que la lon- gueur de la queue compense la hriè« veté des ailes. Lorsqu'elle est posée à terre , elle est toujours en action , et fait autant de sauts que de pas ; elle a aussi dans la queue un mouvement brusque et presque continuel comme la lavandière. En général, elle montre plus d'inquiétude et d'activité que les corneilles , plus de malice et de pen- chant à une sorte de moquerie. Elle met aussi plus de combinaisons et pi us d'art dans la construction de son nid} soit qu'étant très-ardente pour son mâle, elle soit aussi très^tendre pour ses petits, ce qui va ordinairement de pair dans les animaux; soit qu'elle sache que plusieurs oiseaux de rapine sont fort avides de ses œufs et de ses petits, et de plus, que quelques-uns d'entr'eux sont avec elle dans le cas de la représaille ^ elle multiplie les pré- '\ f #• I ; M' 1 1 j I î w l34 HISTOTKB VATURELLB cautions en raison de sa tendresse et des dangers de ce quMle aime. Elle place son nid au haut des plus grands arbres, ou du moins sur de hauts buis- sons , et n'oublie rien pour le rendre solide et sûr : aidée de son mâle, elle le fortifie extérieurement avec des bû- chettes flexibles et du mortier de terre gâchée j et elle le recouvre en entier d'une enveloppe h claire-voie j d'une espèce d*abattis de petites branches épineuses et bien entrelacées ; elle n'y laisse d'ouverture que dans le côté le mieux défendu y le moins accessible y et seulement ce qu'il en faut pour qu'elle puisse entrer et sortir : sa pré- voyance industrieuse ne se borne pas à la sûreté , elle s'étend encore à la commodité , car elle garnit le fond du nid d'une espèce de matelas orbicu- laire , pour que ses petits soient plus mollement et plus chaudement ; et quoique ce matelas, qui est le nid vé- ritable, n'ait qu'environ six pouces de ' yayft • ♦ n'y DU CORBEAU. l35 diamètre , la masse entière , en y com- prenant les ouvrages extérieurs et Penveloppe épineuse^ a au moins deux pieds en tout sens. Tant de précautions ne sufiGsent point encore à sa tendresse, ou si Ton veut à sa défiance; elle a continuelle- ment l'oeil au guet sur ce qui 3e passe au-dehors. Voit -elle approcher i ^le corneille , elle vole aussi-tôt à sa (en- contre j la harcelle et la po «uitsans relâche et avec de grands c.is, jusqu'à ce qu'elle soit venue à bout de Pécar- ter. Si c'est un ennemi respectable , un faucon , un aigle y la crainte ne la retient point j et elle ose encore l'at- taquer avec une témérité qui n'est pas toujours heureuse; cependant il faut avouer quesacon .' îite est quelquefois plus réfléchie) sULeitCTrai ce qu'on dit| que lorsqu'elle a vu m homme obser- ver trop curieusement son nid , elle transporte ses œufs ailleurs, soitentre ses doigts j suit d'une autre manière ''1 1 *) ;n i36 HISTOIRE KATUnfiLLE encore plus incroyable. Ce que les chasseurs racontent à ce sujet de ses connoissances arithmétiques , n'est guère moins étrange , quoique ces pré- tendues connoissances ne s'étendent pas au-delà du nombre de cinq ( i )• Elle pond sept ou huit œufs à chaque couvée f etne fait qu'une seule couvée (i) Les chasseurs prétendent que si la pie voit entrer un homme dans une hutte cons- truite au pied de l'arbre oîi est son nid, elle n'entrera pas elle-même dans son nid qu'elle n'ait vu sortir l'homme de la hutte *, que si on a voulu !a tromper en y entrant deux et n'en sortant qu'un, elle s'en aperçoit très- bien , et n'entre point qu'elle n'ait vu sortir aussi le second ; qu'il en est de même pour trois ou pour quatre , et même encore pour cinq ; mais que s'il y en est entré six , le sixième peut rester sans qu'elle s'en doute ; d'où il résulteroit que la pie auroit une ap- préhension nette de la suite des unités et de leurs combinaisons au-dessous de six : et il faut avouer que l'appréhension nette du coup - d'œil de l'homme , est renfermée à-peu-près dans les mêmes limites. *( "a DU CORBEAU, l37 par an^ à moins qu^on ne détruise ou qu'on ne dérange son nid^ auquel cat elle en entreprend tout de suite un. autre , et le couple y travaille avec tantd'ardeur) qu'il est achevé en moins d'un jour 5 après quoi elle fait une se- conde ponte de quatre ou cinq œufs ; et si elle est encore troublée , elle fera un troisième nid semblable aux deux premiers) et une troisième ponte, mais toujours moins abondante. Ses œufs sont plus petits et d'une couleur moins foncée que ceux du corbeau ; ce sont des taches brunes semées sur un fond Tert-bleu , et plus fréquentes vers le gros bout. Jean Liébaut j cité par M. Salerne, est le seul qui dise que le mâle et la femelle couvent alterna- tivement. Lespîatsoulespetitsde lapie, sont aveugles et à peine ébauchés en nais- sant ; ce n'est qu'avec le temps et par degrés que le développement s'achève, et que leur forme se décide. La mère î ! •I :J^' i I \ ■ y II «I /, l38 HISTOIRE NATURELLE non-seulement les élève avec sollici- tude, mais leur continue ses soins long- temps après qu'ils sont élevés. Leur chair est un manger médiocre ; cepen- dant on y a généralement moins de répugnance que pour celle des petits corneillons. A l'égard de la différence qu'on re- marque dans le plumage | je ne la re- garde point absolument comme spéci- fique ) puisque parmi les corbeaux^ les corneilles et les choucas , on trouve des individus qui sont variés de noir et de blanc comme la pie ; cependant on ne peut nier que dans l'espèce du corbeau ^ de la corneille et du choucas propre- ment dit 9 le noir ne soit la couleur ordinaire , comme le noir et blanc est celle des pies j et que si l'on a vu des pies blanches , ainsi que des corbeaux et des choucas blancs 9 il ne soit très- rare de rencontrer des pies entière- ment noires. Au reste j il ne faut pas croire que le noir et le blanc , qui sont .i?"^" ?û**39^ . ^ ., ^Ji,M!>*g^ HtH' sollicî- ins long- s. Leur 9 cepen- loins de es petits u*on re- le la re- e spéci- aux) les )uye des ir et de nt on ne orbeaU| propre- couleur Une est ^ vu des rbeaux >it très- ntière- aut pas ui sont DU CORBEAU. 189 les couleurs principales delà pie^ ex- cluent tout mélange d'autres couleurs ; en y regardant de près et à certains jours I on y aperçoit des nuances de vert , de pourpre, de violet , et Ton est surpris de voir un si beau plumage à un oiseau si peu renommé à cet égard»' Mais ne sait-on pas que dans ce genre et dans bien d'autres, la beauté est une qualité superficielle, fugitive, et qui dépend absolument du point de vue? Le mâle se distingue de la femelle par des reflets bleus plus marqués sur la partie supérieure du corps, et non par la noirceur de la langue, comme quel- ques-uns l'ont dit. La pie est sujette à la mue comme les autres oiseaux ; mais on a remarqué que ses plumes ne tomboient que suc- cessivement et peu à peu , excepté celles de la tête , qui tombent toutes à la fois , en sorte que chaque année elle paroît chauve au temps de la mue. . Les jeunes n'acquièrent leur longue ■ (:■ 'M '.A I )|1 «-»-■■•'. 'Ji»-^*-^fc-KWI*.— 5. ^ l4o HISTOIRE NATURELLE queue que la seconde année y et santf doute ne deviennent adultes qu'à cette même époque. Tout ce que je troute sur la durée de la vie de la pie, cVst que le docteur Derham en a nourri une qui a vécu plus de vingt ans , mais qui à cet âge étoit tout-à-fait aveugle de vieillesse. Cet oiseau est très • commun en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suède et dans toute P£urope , ex- cepté en Laponie , et dans les pays de montagnes où elle est rare ; d'où Ton peut conclure qu'elle craint le grand froid. Je finis son histoire par une des- cription abrégée , qui portera sur les seuls objets que la figure ne peut ex- primer aux yeux , ou qu'elle n'exprime pas assez distinctement. Elle a vingt pennes à chaque aile , dont la première est fort courte, et les quatrième et cinquième sont les plus longues i douze pennes inégales à la queue I et diminuant toujours de lou-i ' i m-^'i1nln 't --, f,. 1)U COÏLBËAU» l4t gneur, plus elles sMloignent des deux du milieu j qui sont les plus longues de toutes ^ les narines rondes ^ la pau^ {)ière interne des yeux marquée d^une tache j au lie ^ la fente du palais héfis*^ sée de poils sur ses bords, la langue noirâtre et fourchue, les intestins longs de vîngtodeux pouces, les cœcum d'un ^lemi^pouce, Tœsophage dilaté et garni de glandes à Pendroit de sa jonction avec le yentricule , celui-ci peu nius* culeux , la rate oblongue et une vësi^ Cule du fiel à l'ordinaire^ 'i» .. . .• J'ai dit qu'il y avoit des pîes l^lan* thés, comme il y a des corbeaux blancs; et quoique la principale cause de ce changement de plumage soit l'influent ce des climats septentrionaux, comme on petit le supposer à l'égard de la pie blanche de Wormius, ••ai venoit de ITorwège^ et même à l'égard de quel« ques-unes de celles dont parle Aisao- zynski., <: 3pendant il faut avouer qu'on en trouve quelquefclîs dan» les clin 4:5 i^' h V -«^a.. M^»ftii«M1\^ ,*», ■^itmitt^t^^.,^ ;^ tempérés; témoin celle (](]i fut. pmir îl y a queli|oes nniiées en Sologne^ et qui étxiit tau te bâû»! :he >, ';. '*e:icep^ tion d'iii?.e se^îe piume noire qu'elle fivoit au milieu des ailes, soit quMle eût pAmé de^i pays do ïscvd e.i France f après avoir subi l'iîif'liîenee du climat^ soit qu'étaîit née en ir'raiîce^ cette al-? tération de couleur eût été produite par quelque cause particulière. Il faut dire la même chose des pies blanches que Ton voit quelquefois en Italie. Wormius remarque que sa pie blan^ che ayoît la tête lisse et dénuée de plu- mes; apparemment qu'il lavit au temps de la roue, et cela confirme ce que j'ai dil; de celle des pies ordinaires. Willulghby a vu, dans la ménagerii^ eu roi d'Angleterre , des pies brunes ou roussâtres, qui peuvent passer pour une seconde vérité de ^espèce ordi» «atre. p - ou CORBEAU. Ut pris* ologne f qu'elle qu'elle Prance f climat y Dette aU )roduite I. Il faut; )lanche8 Italie. )ie blanf e de plu- lu tempi I que j'at 58. énageri^ s brunes sserpour ice ordi» 143 !•■<£ OISEAUX ÉTRANGERS qui ont rapport à la Pie» ( ;■ •}-i LA PIE DU SÉNÉGAL. ' Elle est un peu moins grosse que la nôtre ^ et cependant elle a presque autan^ d'envergure 9 parce que ses ai- les aont plus longues à proportion ; sa queue est au contraire plus courte ^ du reste conformée de même. Le bec ^ les pieds et les ongles sont noirs p comme dans la pie ordinaire ; mais le plumage est très^différent ; il n'y entre pas un seul atome de blanc j et toutes les couleurs en sont obscures t la tête y le cou ) le dos et la poitrine sont noirs | avec des reflets violets : les pennes de la queue et les granddH pennes des ailes sont brunes ; tout le reste est lioirâtre plus ou moins foncé» I 1 '■"■■■'■•"•*' ./ ".TTr*.*?*?-^ •- -V, i44 HISTOIRE ITATUKELLB I I. 1 i> LA PIE DE LA JAMAÏQUE. Cet oiseau ne pèse que six onces ; il est d'environ un tiers plus petit que la pie commune , dont il a le bec y les pieds et la queue. Le plumage du m^le est noir, avec des reflets pourpres 5 celui de la fe*^ melle est brun , plus foncé sur le dos et sur toute la partie supérieure du corps, nioins ioncé sous le ventre. Ils font leur nid sur les branches des arbres : on en trouve dans tous les districts de Pile , mais plus abondam- ment dans les lieux les plus éloignés du bruit : c'est de là y qu'après avoir fait leur ponte et donné naissance à une générât!^ nouvelle pendant l'été^ ils se répanuent l'automne dans les liabitations , et arrivent en si graujl nombre , que l'air en est quelquefois obscurci* Ils volent ainsi en troupes^ '* -J^ '""^ , "^ ■*>'4;w_^ ■■''S ■ ■^'■1 Z>V COABEAU» l/^5 l'espace de plusieurs milles , et p«ir« tout où ils se posent , ils font un dom* mage considérable aux cultivateurs* Leur ressource^ pendant rhiver, est de venir en foule auic portes des granges : tout cela donne lieu de croire qu'ils 9ûnt frugivores ; cependant on reinar* que qu'ils ont l'odeur forte ^ que leur chair est noire et grossière ^ et qu'on en mange fort rarement. Il suit de ce que je viens de dire ^ que cet oiseau diffère de notre pie^ non-seulement par la façon de se nour« rir y par sa taille et par son plumage y mais en ce qu'il a le vol plus smi^^enu et par conséquent f'aile plus i.o* te } qu'il va par troupes plus nombreuses } que sa chair est encore moins bonne à manger; enfin , que dans cette espace ^ la différence du sexe en entraîne une plus grande dans les couleurs ; en sorte qu'ajoutant à ces traits i .''isem- blance la difficulté qu'a dû rencon- trer la pie d'Europe à passer eu Amé* «•i '. — î?t^fe£:i^ l4ero!t plus facile, on est fondé à croire que ces prétendues pies améri* caines peuvent bien avoir quelque rapport avec les nâtres , et les repré- senter dans le nouveau continent f mais qu'elles no descendent pas d'une souche commune. Le tesquizana du Mexique paroh avoir beaucoup dt; ressemblance avec cette pie de la Jamaïque, pu., que, suivant Fernandez, il a ia queur SrC longue; qu'il surpasse l'étourneau en grosseur; que le noir de son plumage a des reflets ; qu'il vole en grandes troupes, lesquelles dévastent les terres cultivées où elles s'arrêtent; qu'il niche n^â printemps ; que sa chair est dure et de mauvais goût* en un mot , qu'on peut le rega'rder comme une espèce >'' ,y ^.yi r.- ■'^':V^. -'*î»it^î i»"'+»-; v»>V»5f ■ .a. 'elle DU CORBBAU. iJ^J dVtourneau ou de choucas : or y Ton sait qu'au plumage près , un choucas qui a une longue queue ressembla beaucoup à une pie. ' Il n'en est pas ainsi de Pisana du tnéme Fernandez^ quoique M. Bris- son le confonde avec la pie de la Ja- maïque. Cet oiseau a , à la vérité , le bec , les pieds et le plumage des mêmes couleurs ; mais il parott avoir le corps plus gros, et le bec du double plus long^ outre cela , il se plaît dans les contrées les plus froides du Mexique , et il a lo naturel , les mœurs et le cri de L'étour* neau. Il est difficile^ ce me semble, do reconnottre à ces traits la pie do la Jamaïque de Catesby ; et si on veut le rapporter au même genre , on ne peut au moins se dispenser d'en faire uno espèce séparée , d'autant plus que Fer« nandez , le seul naturaliste qui l'ait vu , lui trouve plus d^analogie avec l'étour- neau qu'avec la pie ; et ce témoignage doit être de quelque poids auprès de ,1 '''-Bpf...... •■*~^i^. s il I4B niSTOIRl lfATUll£L£B ceux qui ont éprouve combien le pr^ niier coup-d'œil d'un observateur exer- cée y qui saisit rapidement le caractôre naturel de la physionomie d'un anv- mal I est plus décisif et plus sûr pour le rapporter à sa véritable espècoy qu« Texamen détaillé des caractères de pure convention ) que chaque métho*^ diste établit à son grc. , ^ Au reste , il est très-facile et très- excusable de se tromper en parlant de ces espèces étrangères , qui ne sont connues que par des descriptions in- complètes^ et par de mauvaises figures. Je dois ajouter que Pisana a cette sorte de ris moqueur, ordinaire à la plupart des oiseaux qu'on appelle des pies en Amérique» ^ : I I I. LA PIE DES ANTILLES. M* Brisson a mis cet oiseau parmi les roUit^rs ; |e ne vois pas qu'il ait eu 1 *k- ^ ■-' . *■'■ -i^'^'- ^ '-yv^i .-Jl V- «i*»..**,. — ~. Jù^t^-MT-,. *,t«i* d^autres raisons , sinon que | dans la figure donnée par Aldrovande | les na« rines sont découvertes; ce que M. Bris- son établit en effet pour un des ca» ractôres du roUier 1 mais^ i.<> ce n^est qu'avec bei^ucoup d^incertitude qu'on peut attribuer co caractère à l'oiseau dont il s'agit ici , d'après une figura qui n'a point paru exacte à M. Brisson lui-même , et qu'on doit supposer en^* core moins exacte sur cet article que sur aucun autre ^ tout ce détail de pe« tites plumes étant bien plus indiffé<» rent au peintre qui veut rendre la Da« ture dans ses principaux effets , qu'au naturaliste qui vaudroit l'assujétir à sa méthode. ,.,, ,,, ,. 3.0 On peut opposer à cet attribut incertain y saisi dftns une figure fau- tive I un attribut beaucoup plus mar-» que ) plus évident) et qui n'a échappé ni au peintre ni aux observateurs qui ont vu l'oiseau même ; ce sont les loiw gués pennes du milieu do la queue f (/ - K •«*— l5o HISTOIRB VATirUELLE attribut dont M. Brisson a fait le ca« ractère distinctif de la pie. * 3.<> Ajoutez à cela que la pie des Antilles ressemble à la nôtre par son cri y par son naturel très-dëfiant, par Bon habitude de nicher sur les arbres et d'aller le long des rivières | par la qualité médiocre de sa chair ; en sorte que si i*on veut rapprocher cet oiseau étranger de Pespèce d'£urope avec la« quelle il a le plus de rapports connus | îl faut , ce me semble | le rapprocher de celle de la pie. ' ■ Il en diffère néanmoins par Pexcès de longueur des deux pennes du mi* lieu de la queue , lesquelles dépassent les latérales de huit ou dix pouces | et aussi par ses couleurs ; car il à le bec et les pieds rouges , le cou bleu avec un collier blanc , la tête de même couleur bleue, avec une tache blanche inouchetée de noir, qui s'étend depuis l'origine du bec supérieur, jusqu'à la naissance du cou ^ le dos tanné | W i •■^>^^^^ ]t *t-r-" yj^- •B^M:ii'tim DU CORBEAtr. i5t croupion jaune y les deux longues pen- de la ileur blet queue de couleur Dieue avec du blanc au bout, et la tige blanche ^ les autres pennes de la queue rayées de bleu et de blanc ^ celles de Tailo mêlées de Tert et de bleu | et le des- sous du corps blanc. £n comparant la description de la pie des Antilles du P. du Tertre y avec celle de la pie des Indes à longue queue d'Aldroyande y on ne peut douter qu^elles n'aient été faites Tune et Pau<* tre d'après un oiseau de la même es-^ pèce , et par conséquent que ce ne soi ; un oiseau d^Amériquc comme l'assure le P. du Tertre qui l'a observé à la Guadeloupe j et non pas un oiseau du Japon , comme le dit Aldrovande ^ d'après une tradition fort incertaine f à moins qu'on ne veuille supporter qu'il s'est répandu du c6të du nord ^ d'où il aura pu passer d'un continenl à l'autre^ • . ■"■a:.'. H 1^2 HIÔTOIHë NATUREtLÈ I V. L'HOCISANA. Quoique Fernandéz donno à cet oiseau le nom de grand étourneau | cependant on peut le rapporter, d'a- près ce qu'il dit lui-même y au genre des pies \ car il assure qu'il seroit exac- tement semblable au choucas ordf naire , s'il étoit moins gros , qu'il eut la queue et les ongles moins longs , et le plumage d'un noir plus franc et sans mélange de bleu. Or , la longue queue est un attribut , non de l'é- tourneau , mais de la pie , et celui par lequel elle diffère le plu?* à l'extérieur du choucas; et quant aux autres ca- ractères par lesquels l*hocisana s'é- loigne du choucas, ils sont autant ott plus étrangers à l'étourneau qu'à la pie. D'ailleurs, cet oiseau cherche les lieux habités, est familier comme la \ -*» .-»,-.. «-.■. [es H I it "is C O A B É A tf. l5^ fié , jase de même , et a la voix per- çante : sa chair est noire et de fort bon goût. • - LA V A R D I O L E. Seba lui a donné le nom à^oiseaudc paradis ^ comme il le donne à presque tous les oiseaus: étrangers à longue quetie ; et à ce titre la verdiole le mé- ritoit bien, puisque sa queue est plus de deux fois aussi longue que tout le reste de son corps , mesuré depuis la pointe du b«^ jusqu'à l'extrémité op- posée; mais il faut avouer que cette r|.ueue n'est point faite comme dans l'oiseau de pasedis , ses plus grandes pennes éfanl garnies de barbes dans toute leur longueur, <:an8 parler de pluti^urs aut.es différences. Jje Mano é-st la couleur dom//iante de cet oiseau i il ne faut excepter quar la tête et le cou qui gont noirs avec de^ reflets de pourpre trèa-vifi^ les pieë# Oiseaux. IIJ. i^ l S- 1 1 i54 MÏSTOIRB KATURELLE i|ui sontd^un tbiige clair, les ailes dont les grandes pennes ont des barbes noi- res , et les deux pennes du milieu de la queue qui excèdent de beaucoup tou- tes les autrer y et qui ont du noir le long de la côte, depuis leur base jus- qu'à la moitié do leur longueur. Les yeux de la vsidiole sont vif« et entourés de blanc; la base du bec supérieur est garnie de petites plumes noires piliformes , qui reviennent en avant et couvrent les narines ; ses ailes sont courtes, et ne dépassent point l'c« rigine de la queue ; dans tout cela elle se rapproche de la pie ; m^Js elle en diffère par la brièveté de ses pieds , qu'elle a une fois plus courts à pro- portion , ce qui entraine d'autres dif- férences dans le port et dans la dé^ marche. •■. ^:î;.- t- . ..u<, ■ '..v; On la trouve dans l'île de Papoe se- lon Seba , dont la description, la seule qui soit origi-iale, renferme tout ce que l'on sait de cet oiseau*^ i' B iles dont rbes noi- ieu de la oup tou- 1 noir le base jus« ur. ' sont vifs e du bec 'S plumes tinent en \ ses ailes point l'c* cela elle is elle en !S pieds y s à pro* très dir« s la àé'> I fapoe se- la seule tout ce (: « x m ■3%~' mmm mmmmm 77^/7? ,M. M I ■ 1 I.K CrKAF. 2. LK CASSl-'.-NOlX. il ! jkt. m. ua^.! .i\P • \. \ '■'■ '■ 1 I ;♦ i 'F * ' ^ i Mfî":4 f , \ i t i ..is !'f l :i\ '\i 'Y K î. t'.f. i< .f. »*»!«■■ -1^:1 Wji" I -nwMMfltfÉaÉlir>An. fil »1Wi iWPii r" ' r-^ -1 ' f ■ ^ V .■^i- .Vfl ,>«. ;«'!(. / \i i\'i< I H. DU COKBEAU. l55 ) '■'■'■'■■■ Î-" '• .. ■::! •- • . ■ LE Z A N 0 É. Feknanbez compare cet oiseau du Mexique à la pie commune , pour la grosseur ^ pour la longueur de la queue ^ pour la perfection des sens y pour le talent de parler, peur l'instinct de dérober tout ce qu'elle trouve à sa bienséance : il ajoute q u^il a le cri com- me plaintif et semblable à relui des petits étourneauxy et que son plumage est noir par-tout, excepté sur le cou et sur la tête , où l'on aperçois une teinte de fauve. ; ^,^,/ï £ GEAI, 'i ';.. . ' PxiESQTJ£ tout ce qui a été dit d© l'instinctde îa pie, peu î s'appliquer au geai \ et ce sera assez faire conuoîlre celui-ci, que d'indiquer les différences qai le caractérisent. L'une des principales ^ c'est cette •if il f iS •i«|B*1|*"' l56 HISTOIRE KATUnBLtE marque blcur ou plutôt ômaillëe de différentes nuantes de bleu dont cha- cune de ses ailes est ornée, et qui suf- £roit seule pour le distinguer de près* que tous les autres oiseaux de TËu- Tope. Il a de plus sur le front un tou- pet de petites plumes noires , bleuet et blanches : en général y toutes ses plumes sont singulièrement douces et soyeuses au toucher ; et il sait , en re- levant celles de sa tête , se faire une huppe qu^il rabaisse à son gré. Il est d'un quart moins gros que la pie ; il a la queue plus courte et les ailes plus longues à proportion , et malgré cela il ne vole guère mieux qu'elle. Le mâle se distingue de la femelle par ia gr^jseur de la tête et par la vi- vacité des couleurs : les vieux diffèrent aussi des jeunes par le plumage ; et de là en grande partie, les variétés et le peu d'accord des descriptions ; car il n'y a que les bonnes descriptions qui puissent s'acqordei*, et pour bien dé- il DU CORBEAU. î57 dire une espèce , il faut avoir vu eft comparé un grand )mbre d^individus. Les geais sont fort pétulans de leur nature ; ils ^t les «sensations vives , lea mouveme* a ^ues^ et dans leurs fré« quens act uol^re , ils s^emportent et oubliei ii a de leur propre coii« iervation^au ^ .lat de se prendre queU quefois la tête entre deux branches^ et ils meurent ainsi suspendus en l^air. Leur agitation perpétuelle prenj en- core un nouveau degré de violence lorsqu'ils se sentent gênés y et c^est la raison pourquoi ils deviennent tout-à?» fait méconnoissables en cage , ne pou- yant y conserver la beauté de leurs plumes, qui sont bientôt cassées, usées^ déchirées , flétries par un frottement continuel. Leur cri ordinaire est très«désa- gréable , et ils le font entendre sou- vent : ils ont aussi de la disposition à contrefaire celui de plusieurs oiseaux qui ne chantent pas mieux , tels que if 1 1 un U '"""fs^m!^ ^ ■»» '-*<-^-<^ ^^, ^4^. -mà-t^rm^-M ^ ^ ^ ^^^ .0^. V^^' IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) \ ■■'■•'''■ 1.0 l.l las 128 |2.5 ■il Itt Sf lu m !• 25 m 1.4 1.6 i e," o ^ .1 M' . Vi y Photographie Sàenœs Corporation 23 WIST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 \ ^V ^ k •s? ^ '4^^ ^M^ l58 HISTOIRE 'WAl'U'llEtï.B la cl'eâsërelle , le chat^huant, età» S'ils' aperçoivent dans le bois un renard ,- ou quelqu'autre animal de rapine , ils jettent un cerictn cri très^perçanty^ Comme pour s'appeler les uns les au« très, et on les voit en peu de tempi^ rasseniblés en force y et se croyant er état d'en imposer par lé nombre, ou dti moiiÀs parle bruit. Cet instinct qu'ont lés geais de se rappeler, de se réunir à la voix de l'un d^eux, et leur violente antipathie contre la chouette ,' offrent plus d'ùh moyen pour les attirer dans ïes pièges, et il ne se passe guère de pi-» pée saiib qu'on n'en prenne plusieurs f car étant plus pétulans que la pie , il s'en faut bien qu'ils soient aussi défians. et aussi rusés : ils n'ont pas non plus lo cri naturel si varié , quoiqu'ils parois- sent u^avoir pas moins de flexibilité dans le gosier, ni moins de dispositioi^ à iniiter tous les sons , tous les bruits,^ tous les cris d'animaux qu'ils enten- dent habituellement , et même la pa* J_ ..-, /• e , it ~ 1> V C O R B E A U. ï^ iSof rolehumaine. Le mot richard est celui> dit^bii^ qu'ils articulent le plus facile- ment. Ils ont aussi, connue la pie et toute la famille des choucas , des cor* lieilles et des corbeaux, l'habitude d'en- fouir leurs provisions superflues I et celle de dérober tout ce qu'ils peuvent emporter; mais ils ne se souviennent pas toujours de l'endroit oh ils ont en- terré leur trésors ou bien , selon L'ins- tinct commun à tous les avares, ils sentent plus la crainte de le diminuer que ie désir d'en faire usage; en sorte qu'au printemps suivant , les glands et les noisettes qu'ils avoient cachés et peut-être oubliés, venant à germer en terre , et à pousser des feuilles au- dehors , décèlent ces amas inutiles , et les indiquent, quoiqu'un peu tard, à qui en saura mieux jouir. Les geais nichent dans les bois , et loin des lieux habités, préférant les chênes les plus touffus , et ceux dont le tronc est entouré de lierre; mais II. I N-i«S>V.W»: » \ \ -jsnw'vT!;";»- l6o HISTOIRE NATUREIXB ils ne construisent pas leurs nids avec autant de précaution que ia pie ; on m'en a apporté plusieurs dans le mois de mai ; ce sont des demi-sphères çreuf ses formées de petites racines entrela^ cées 9 ouvertes par-dessua^ sfins mate* las au-de49ns, sans défense an-dehors s j y ai toujours trouvé quatre ou cinq cBufs ; d'autres disent y en avoir trouvé cinq ou six : ces œufs sont un pea moins gros que ceux de pigeons , d'un gris plus ou moins verdâtre y avec de petites taches foiblement m^rquées^.^^^ ' :Les petits subissent leur première mue dès le mois de juillet; ils suivent leurs père pt mère jusqu'au printemps de l'année suivante ^ temps oii ils les quittent pour se r^' r deux à deux ^ et former de nouvelles familles ; c'est alors que la plaque bleue des ailes qui s'étoit marquée de très- bonne heure y parolt dans toute sa beauté.-i ^ -|^^,; j Dans l'état de domesticité) auquel ils se façonnent aisément | ils s'acçou- .' ' ' "5- . •"",•:;!# à HV C O R B E A V. iSw tument à toutes sortes de nourriture y et yivent ainsi huit à dix ans ^ dan» l'ëtat de sauvage ^ ils se nourrissent non-seulement de glands et de noiset- tes j mais de châtaignes , de pois , do fèves, de sorbes, de groseilles, de ce- rises , de framboises , etc. Ils dévorent aussi les petits des autres oiseaux ^ quand ils peuvent les surprendre dans le nid en l'absence des vieux , et quel- quefois les vieux lorsqu'ils les trou* vent pris au lacet) et dans cette cir- constance ils vont, suivant leur cou- tume, avec si peu de précaution, qu'il a se prennent quelquefois eux-mêmes ^ et dédommagent ainsi l'aiseleur du tort qu'ils ont fait à sa chasse } car leur chair , quoique peu délicate , est man- geable, sur-tout si on la fait bouillir d'abord , et ensuite rôtir : on dit que- de cette manière plie apprç^ik^ de jç§ll$^ de l'oie rôtie. ' ' * Les geais ont la première phalanga du doigt extérieur de chaque pied unic^ H 11 t ( }\ m Wi'i" li^HW imMm'i^l^,.,^^-^ ..^^.,-. Ji^ l(>2 HISTOIRE VATUHELLE à celle du doigt du milieu j le dedans delà bouche noir, la langue de la même couleur I fourchue, mince, comme membraneuse et presque transparente; la vésicule du fiel oblongue, Pestomac moins épais , et revêtu de muscles moins forts que le gésier des granivo- res. Il faut qu'ils aient le gosier fort ' large, s'ils avalent, comme on dit, des glands , des noisettes , et même des châtaignes tout entières à la manière des ramiers : cependant je suis sûr qu'ils n'avalent jamais les calices d'œillets tout entiers, quoiqu'ils soient très- friands de la graine qu'ils ren- ferment. Je me suis amusé quelque- fois à considérer leur manège 3 si on leur donne un œillet, ils le prennent' brusquement ; si on leur en donne un second, ils le prennent de même, et ils en prennent ain&i tout autant que leur bec en peut contenir ^ et même da« ▼aiitage *, car il arrive souvent qu'en happant les nouveaux ils laissent tom- ^^ .^Jutt^^-''*^ •'^*^f et ^ îi V c O R îl Ê A v. i63 ber les premiers , qu^ils sauront bien retrouver. Lorsqu'ils veulent commen* cet à manger 9 ils posent tous les au^» très œillets, et n'en gardent qu'uii seul dans leur bec ; s'ils ne le tiennent pas d'une manière avantageuse , ils sa* Veut fort bien le poser pour le repren- dre ntieux, ensuite ils le saisissent sous le pied droit, et à coups de bec ils emportent eh détail d'abord les pë* taies de la fleur , puis l'enveloppe dit calice, ayant toujours l'œil au guet^ et regardant dé tous côtés ^ enfin lors- que la graine est à découvert, ils la mangentavidement, et se mettent tout de suite à éplucher un sétond œillet. Oh trouve cet oiseau en Suède , éit Ecosse, en Angleterre , en Allemagne, ëri Italie? et je ne crois pas qu'il soit êtr^ncer à aucune contrée de l'Eu* rope , ni même à aucune des contrées corresporidanjes de l'Asie. * • ; Plînê parle d'une f âc6 de gëâî OU dé p*e à cinq doigts^ laquelle apprenoit (,. . I ;| . ' /-f 1^4 HISfOIRE KATU&ELLË mieux à parler que les autres : cetU race n^a rien de plus eztraordinairo que celle des poules à cinq doigts, qui est connue de tout le monde y d'au- tant plus que les geais deviennent eti« core plus familiers , plus domestiques que les poules ^ et Pon sait que les Animaux qui vivent le plus avec Phom- me I sont aussi les mieux nourris, con- séquemment quUls abondent le plus en molécules organiques et superflues^ et qu'ils sont plus sujets à ces sortes de monstruosités par es^cès. Cen se- roit une que les phalanges des doigts multipliés dans quelques individus au- delà du nombre ordinaire ) ce qu'on a attribué trop généralement à toute ~:;Mais une autre variété trop généra- lement connue dans l'espèce du geai y c'est le geai bUnc; il a la marque bleue aux ailes , et ne diffère du geai prdi- liaire que par la blancheur presique univox9QU9 de son plumage | laquoUe ii«ljiiiR|ILl»i*"*«>M çui ont rapport- au Geai» : \ .im tiS GÈAI ï>£ Xâ CHINE a hec mugèi Cette espèce nouvelle vient de pa« roltre en France pour la première fois. Son becrouge fait d'autant plus d'effet j que toute là .partie ' antérieure de. U tête y du coU| etmèiBdede la poitrine j Oiseauxt III* id i fi ij 1 S'-. *■ f \[ \ i65 mstoiHE yxtuiiBti.B «st d'un beau noir Télou té ; le derrière de la tête et du cou est d'un gris téif- dre, qui se mêle par petites tachesêur le sommet de la tête avec le noir de la partie antérieure t le dessus du corps est brun et le dessous blancbàtre ; mais pour se former tine idée juste de ceft couleurs ^ il faut supposer une teinte de violet répandue sur toutes ^ excepté aur le noir ^ mais plus foncée sur les ailes y un peu moins sur le dos j et en- core moins sous le ventre. La queue est étagée, les ailes ne passent pas le tiers de sa longueur ^ et chacune de ses pennes est marquée de trois couleurs^ savoir , de violet-clair à Porigine ^ de noir à la partie moyenne , et de blanc à Pextrémité ; mais le violet tientplus d'espace que le noir j et celui-ci plus que lé blahc^-is^ruaa nnùq.*.» :irvjtjtj .« f Les pieds sqntrouges, comme le bèc( lès ongles blanchâtres à leur naissance'^ êi bruns vers la poilite | du rcatb fort \ong% et fort'Crochas»?^ i^^"^ ah\,mi3i v> -■- laeiU \{ 1 s U C O B. B BA U. %6j « Ce geai est un peu plus gros que 1» nôtre , et pourroit bien n*étre qu'un»> variété de climat. ,.,j ^^.. . ,, ^ ^d-^aent • * i k 1 , > . 'irtr J .Ja "'%« LE GEAI Dl? PÉROU. • i* j^ plumage de cet oiseau est d'une grande beauté \ c^e%X un mélange dea couleurs les plus distinguées , tantôt fondues avec un> art inimitable y tantôt contrastées avec une dureté qui aug« mente TefTet. Le vert tendre qui do-« mine sur la partie supérieure ducorpSy s'étend d'une part sur les six pennes intermédiaires de laïqneue ^ et de l'au- tre va s'unir en se dégradant par nuan* ces insensibles '^ et pifenant en même temps une teinte bleuâtre > à une es-« pèce de couronne blanche qui orne le i^mmet, de la tête. La base du beceet eaftourée d'un beau bleu y qui repa* voit derrière l'œil et dans l'espace au-«^ det&aus. Une sojrte de pièce de corpa^  \ s\ ' t ih( ; 168 HlSTOiaB VATURBLLB de velours noir | qui couvre la gorge et embrasse tout le devant du cou y tranche par son bord supérieur avec cette belle couleur bieue j et par son bord inférieur I avec le jaune*jonquilla qui ré^ne sur la poitrine ^ le ^ventre y et jusque sur les trois pennes latérales de jcbaque c6té de la queue. Celte queue est étagée , et plus étagëe qua celle du geai dé Sibérie. ' >f » ^. On ne sait rien des mœurs de cet oi« •eaU) qui n*avoit point encore paru en Europe. -...4 .s-,. *y-»- «^.v*»,» > » flM i.ii «î?îînî,':! .'.14 4pi -xnù ri^si'ji'.r'^ il'ûîoJ'ys LE GEAI BRUN DE CANADA.^ • âii'.i/fnr.* *.ï; hsi:.! ib«l&^^i iruti*.! /i'^ s'st ' S^iL étoit possible desupposer que lo geai eût pu passer en Amérique, jese^ rois tenté de regarder, celui-ci comme line variété de notre espèce d'Europe } car il en a le port, la physionomie, ces^ plumes douces «t soyeuses qui sont iMïpune un attrjbùt caractéristique du» : « ■-y -■■■iflgjll, |il ' ' • ''* ■■n«BÉaihà«l*iar II* I II 1AV OOUB BAV; 169^ g«al f U*n*Mi différé qu^par ta gro«<^^ •enr -qui'MC un peu itioiiidrey par les coa4eQrs de son pltimege, par la lon^' gueur et la forme de sa queue ^ qui esC ' ëlagëe : cet différences pourroient à toute force s^imputei à Piufluence du climat} mais notre geai a Paile trop f foible et vole trop mal pour avoir pu traverser des mers ; et en attendant qu'une connoissancQ plus détaillée des mœurs du geai brun de Canada nous mette en état de porter un jugement solide sur sa nature 9 nous nous déter«i minons à le produi/e ici comme unei espèce étrangère , ^analogue à notre geai I et l'une de celles qui en appro*. cbent de plus près t '? La dénomination degeaibruadoune ujie idée assez juste de la couleur qui domine sui^ le dessus du corps ) car le dessous , ainsi que le sommet de la téte|, la gorge elle devant ducou>..sQ.nt d'un blanc sale ; et cette dernière couleur . se retrouY;e exicoreAl!<^xJ;j:éniité de 1% \ *i 1 ir^' -*:• . ^ ..■JK£-:''- À"à.^^iMif^ h 1*J0 HISTOIBE xrATVRBLLB cfueue et des ailes» Dans rindividu <(u# j*aiobseivéy l« bec et les pieds étoienfe d'un brun-foncé y le dessous du corps rembruni y et le bec inférieur renflé f, eofin f les plumes de la gorge se portant en avant ^ formoieot une •apèce d» barbe à l'oiseaui . ..•; , j . "' i •{■.J:-JH.'y(.fc*iJ LE GEAI DE SIBÉRIE* Les traits d^analogie par lesquels cette nouvelle espèce se rapproche de celle de notre geai y consistent en Un certain air de famille^ en ce que la forme du bec et des pieds ^ et la dispo- sition des narines sont à-peu-près les mêmes | et en ce que le geai de Sibérie a sur la tête , comme le nôtre , des plu- mes étroites qu'ail peut à son gré rele- ver en manière de huppe. ' ' ' Ses traits de dissemblance sont qu'il est plus petit 9 qu'il a la queue étagée y etque l9S couleurs de son plumage sonb. k« Jt^i .>£.,*.--■ TMirffmqrftCKMWNMnHMMMMltf^ t> IT COXBBAV. :! I7I Ibrt différentes. Ses moeufi( nous tonft absolument inconnues. LÉ BLANCHE COIFFE» ou LE GEAI DE ÇAYENNE. ;,')»» ; Il est à-peu-près de la même gros- seur que notre geai commun, mais il a le bec plus court , les pieds plus hauts» la queueet les ailes plus ionguesàpro- portion ,Cd qui lui donne un air moina lourd et une forme plus di'.veloppée. On peut lui troUrer encore d*au très 4iff(^rences y principalement dans le plumage : le gris , le blanc , le noir » et différentes nuances de violet j font toute la variété de ses couleurs; le gris sur le bec , les pieds et les ongles ; le noir sur le front, les c^tésde la tétéel de la gorge; le blanc autour des yeux » sur le sommet de la tête et le chignon jusqu'à la naissance du cou , et encore fiur toute la partie inférieure du corpsj. 1 ; ' t.. 1? ;f \ V^.-> m^^ .*-'- î::,;: y n, 1} If I il i i - 17a HISTOIRE WATURBLLE le violet , plus clatr sur le dos et les^ ailes y plus foncé sur la queue : celle-ci. est terminée de blanc et composée do douze pennes y dont les deux du mi- lieu sont un peu plus Longues que le» latérales. Les petites plumes noires qu^il a sur le iront sont courtes et peu flexibles $ ^ne partie se dirigjeant en avant , re- couvre les narines 9 Pautre partie se relevant en arrière ^ forme une sorto de toupet hérissé. > - >r ... V I. .; • . ; , r I » * î n tE GARLU , ou LE GEAI à ventre jaune e îi^i ' -' de Cayenne, ' 1 • . , - r . ■ ' ' ^' • n, .! _^ '■->■■.■, ■ ï :. -i.'^ PT*' • ? »■♦ ;.•<»!'» If. , «,, , '1 ■« 1^ ,C'£ST celui de tous les geais qui a les ailes les plus courtes , et quVn peut le moins soupçonner d'avoir fait le trajet des mers qui séparent les deux continens , d'autant moins qu'il se tient dans les pays chauds. Il a les pieds courts et menus ^ et la physionomie ■*'*-v.^, ■'''--m,- -- «K •tait ' -'St.'*'* U; l ^ BU CORISAU. 173 caractérisée. L'or ne sait encore rien de ses mœurs ^ on ne sait pas même s'il relève les plumes de sa tête en ma « niôre de huppe ) comme font le« au- tres geais. C'est une espèce nouvelie* LE GEAI BLEU de V Amérique septent; Cet oiseau est remarquable par la belle couleur bleue de son plumage y laquelle domine arec quelque mélange de blanc y de noir et de pourpre sur toute la partie supérieure de son corps^ depuis le dessus de latéte jusqu^au bout de la- queue. 'H^^^^^î .itt.^ii::: .: . ^ . Il à la gorge blanche ayec une teinte de rouge ; au-des8ou$ de la gorge une espèce de hausse-colnoiry et pi us bas une zone rougeâtre , dont la couleur fie dégradant insensiblement , va se perdre dans le gris et le blanc qui ré- gnent sur la partie inférieure du co Les plumes du somoiefe c au couïs. de la tête iv' \ i il i ï^l^im^SEr- u ;/ i n i' 174 HISTOIRE IfATUmSIiLB sont longues y et l'oiseau les. relère f quand il yeut^ en manière de huppe » cette huppe mobile est plus grande el plus belle que dans notre geai ', elle ésfi terminée sur le iroat par une sorte de bandeau noir qui j se prolongeant de part et diantre sur ttn fond blanc jus- qu'au chignon I va se rejoindre aux, branches du hausse-co) de la poitrine. Ce bandeau est séparé de la base du bec fi.upëi'içur par une iigneblanche formée des petite» plumes qui couvrent les na-^ TÎnes. Tout cela Joiine beaucoup de variété , de. jeu et de caractère à Iti physionomie de eet:oi>eau. :, i , ^ ;ù La queue est presque ^ussi longue^ que l'oiseau même y et çomiposée d» 4ouze penncis étagées.'*].-??/? ? »»«*»•«. '»t ^»i» r M. Catesby r< marque que ce gea% «l'Amérique a la çiême pétulance dan% les mouvemens que notre geai com-* mun } que sOn cri est moins désagréa-* bl^ et que la femelle ne se distingue iu jnâle que par ses couleurs vmf^ i i -'"•*-»|«S-W,^rV«-" 'ï^.,. ,.-•»■ ,n*fc^'*<|,vii fe elère f mppo » nde et sUeest [>rte de ;ant de ne jus- re aux (itrine. du bec iorniée tes na- >up de re à i{| longue sée de ce geai se d^n^. sagréa- stingue ,1 i OV cou BEAU. 175 VÎTAS ! cela étant iait y la figure qu'il « donnëè doit représenter une femelle ^ et celle de^. Edwards un mâle ; maie l'âge de l'oiseau peut faire aussi beaur coup à la vivacité et à 1a perfection des couleurs. , s;j^.,u::^. *,.,.. . • Ce geai nous vient de là CaVolîne et idu Canada, et il doity être fort com^ m un f car on enenvoye souvent de ces paysilà» < ;!i.'l v.;» .^«.«'j^vip/u. ,-/ *« ■■^l. ,t LE G A S S E-N O I X. - Cbt oiseau diffère d«s geais et des pies par la forme du bec qu'il a plus droit, plus obtus , et composé dé deux pièces inégales ; il en diffère encore par > l'instinct qim l'attache de préfé- rence auséjour des hautes montagnes^ et par son naturel moins défiant et moins rusé. Du reste , il a beaucoup derapports aveecès deux espèces d'oi- seaux ; et la plupart des naturalistes qui n'ont pas été gênés par leur méf * h I i \ \ \ \ : m IB.IIIHIM 0> ■'»*■. •i...ï'. [ m I* \ 1176 iiîRTOiitio KATirnwi.r.K tlioda I n^ontpuiiiiuc tlidiciilté do le |)1iit'or vutm lea geàii r t 1«k piet , et iiK^iiio avo€ len rhoiicaa | tjui, comrii* ou mit I rifiMtttvblept bemioitiip aux |)ieii( iiiAis 011 prt^tond qii*il ««teiiotiro |)lu(ilmbillnnlt|iio Irn iinii otleiaiitreé» ^ '*M* Klein tlialingue daux Ynrirftos ilans Petpèce du caono-noix y Puno qui eat mouchetétt cornnie l^ëtournenu y qui Il lo bec anguleux ot fort ^ la^ languf longue ot fourchue I comme toutea lea espèces de pies ^ i*autre qnf est moins grosso I et dont lo bec (car il ne dit rien dii* plumage) est plus menu , plus ar- rondi , composé de deux pièces im^galéa dont 1(1 Supérieure est la plus longue ^ «t qui ala langue divisée profonde» nicnt;|ftrès • coui^te et} comme perdue dans le gosier. Selon le même auteur , ceadeuxoi« Beaux mangent des noisettes ; mais le promter les cassé ^ Pawtre les perce 1 tous deux se nourrissent encore > de glanda) de baies tau vnges | de pignon» *^ik .""T"^"^'" 1 ) nu 0 o n n n \ 17. if^fj^ l|uM« (Ipluchent fort adrcitemi^ntf et in^inQ (rinttfjctof ) onlln tout doux ca« cliQiit I comrnfi Itt» gnaisi les pios ot bt €lioucAiiCO(lH^iUH*ontpuconioinmer. Leii C(^iifio-n()iX| MAtiB ovoir lo plu* inaga l^r^Han^ l'ont remarquable par §99 moucheture! blançheN et triangu* ]air«s qui nont repandund partouti ex» copte sur la t^to. Ce» mouclioturf^s j^ont pluiipctjtes sur la partie 8upé« rieure I plu* large» sur la poitrine { (^\\g% font dVutant plus d'effet ot sor- tent d'autant mieux , qu'elles trau* chent sur ^in fond brun. '■ Ces, oiseaux su plaisent sur - tout ^ comme je l'ai dit < -.JrJ!'iÉ£" ■ p'-^fMt»-^ ■■#»-s"., UU CORBEAU. 17^ f upposa venir d^ Allemagne . Il faut re- marquer que cette année avoitëté fort sèche et fort chaude | ce qui avoit àii tarir la plupart des fontaines, et faire tort aujv; fruits dont les casse-noix font leurnourrîture ordinaire: et d'ailleurs comn^e en arrivant ils paroissoien^ affamés , donnant en foule dans touf les piégejB 1, se laissant prendre à touf les appâts , il est vraisemblable qu'ils avoiei^t ^té contraints d^a^ndonne^ leurs re.^raites par le manque de sub* distance,. , , ;, . ,, ., , , Une des raîsoiis qui les empêchent de jeçter et de se pe.rpéti^er dans les l)ûn9 p^y^t c'eçt, 4^^'^^ 9 ^\*® comme ils causent un grand pi^juçUce aux fo-^ rets en perçant les gros arbrçs à la ma- nière des pics 9 les propriétaires leur font ^^e guerre continuelle , de ma- nière qu!une partie est bientôt dé- truite, et que l'autre est obligée de se réfugier dans des forêts escarpées ^ où il n'y a point de gardes-bois« ,i. \ I If il »- » -*.• i ' I (.1 ; V lâo HISTOIRE KATUILELLB V Cette habitude de percer lès arbres n^est pas le seul trait de ressemblance qu^'ls ont avec les pics ; ils nichent aussi comme eux dans des irdus d^ar- bres, et peut«étre dans des trous qù^ils on', faits eux-mêmes; car ils ont y comme les pics, les pennes dn milieu de le queue usées par le bout, ce qui sup- pose qu'ils grimpent aussi comme eux sur les arbres; en sorte que si on tou- loit conserver aux casse-noîx la place qui parolt leur avoir étë marquée par la nature y ce seroit entre les pics et les geais : et il est singulier que Wil- lulghby lui ait donné précisétnent cette place dans son ornithologie, quoi- que la description qu^il en a faite n^h- diqiie aucun rapport entre cet oiseau t»v.i> «n^t'ï et les pics. ^''^' " Il a Piris couleur de noisette, le bec^ les pieds et les ongles noirs, les nari- nes rondes , ombragées par de petites plumes blanchâtres , étroites , peu flexibles I et dirigées en aVânt*| le» £ ;r •-.. *..»..,.4*«.;îi^C'$^\'':<'''^?'»'''-'»%.-''""'''''^-*-'-*-.^-.*3^'^>J«^ :» ont !f. DUC OU BEAU. 1»1 j)ennes des ailes et de la queue noirâ- treS) sans mouchetures, mais seule- ment la plupart terminées de blanc y et non sans quelques variétéédahs lés différens individus et dans les diffé- rentes descriptions^ ce qui semble confirmer l^opinion de M. Kbin sur les deux races où variétés qu'il admet dans Pespéce des casse-noix. On ne trouve dans les écrivàîno d'histoire naturelle, aucuns détails' sur leur ponte , leur incubation , Pé'duca- tion de leurs petits, la durée de ledr vie; .... c'est qu'ils habitent, comme nous avons' vu , des lieux inaccessi- bles, où ils sont, où ils seffont long- temps inconnus, et d'autant plus en sûreté , d'autant plus heureux. ' LES B R È V ES. •' t»)i Nous ne connoissons que quatre oi- seaux de cette espèce : je dis de cette espèce, à la lettre et daiisla rigueur •• /(i i «W- • *k' y^ '\}t i8a iiistoihe naturella du terme; car ils se ressemblent- telle- meni cntr^eux et pour la forme totale^ et pour les principales couleurs et pour leur distribution^ qu'on ne peut guère les regarder que comme représentant les variëtëi d'une seule et mémo es- pèce. Tous quatre ont le cou , la t^'.â et la queue noirs ^ en tout ou en par« lie ; tous quatre ont le dessu^i di:" crps d'un vert plus ou mojns foncé : tou plus proche» ,*> --♦ -. f\ ' - DU COB.BEA.V. lB3 du doSf d^uii vertionci^) lapoitrineet le haut du -entre d^lQ vert plus clair ^ )e ba9-ventre et les couvertures de la qiieue couleur de rpse; les grandes penne^ des ailes ^ noires à leur origine et à l^urs extrémités ^ et marquées d'une tache blanche entre deux, le bec brun-jaui^âtre ^ e^ les pieds orangés. Lalongu^pr totafe de l'oiseau n'est que de 6 ^ pouces, à pause do sa courte queue ^ mais il a pli^s de huit pouces étant mesuré de la pointe du be .: au bout des pieds, et il est à très-peu près de la grosseur de notre merle: ses ailes qui forment, étant déployées y unç envergure de douze pouces, s'é- tendent dans leur repos au-delà de 1;& queue qui n'a que douze lignes; left pieds en ont dix-huit. IL La brève que M. Edwards a re- présentée, sous le nom àe pie à couru queue des Indes Orientales , n'a pas la tête entièrement noire; elle a seule- ment trois bandes de cette couleur V i - .■f>,.-.Ks3i.W; '■À 184 HISTOIRE KATURELLE partant de la base du bec, l'une pààsatit sur le sommet de la tête et derrière le cou , et chacune dés diéii^ autres pas^ sant sous Toeil et descendant sût Ibs côtés du cou: ces detik défnièreè lyan- des sont séparées die celle du mili^eà par une autre bande mi-partie , suivaiit âa longueur, de jaune etdeblant,lé)aûhe avoisinant cette inéme bande du mi- lieu, et le blanc avoisinant la batide noire latérale. De plus, cetôiseaiti â le dessous de la queue et le bas'ivéiNtre couleur de rose, comme le précédent ^ mais tout le reste du dessous du corps jaune, la gorge blanche, la queue bor- dée de vert par le bout. Il vendit de l'île de Ceylan. ■ ' »--** III. Notre brève de Bengale à, com- me la première , la tête et le Coti' enve- loppés d'un coqueluchon noir, inais sur lequel se dessinent deux grands sour- cils orangés ; tout le dessous du' corps est jaune , et ce qui est noir dans les grandes pennes de l'aile des deux ol- fi ■4 iii i \ -^^ ^ *^i,' r ••-iv,.. %:'•': B paâsatit Trière le très pas - t sut* Ibs reàlrah- liiea par iva^t «a léjaùhe du mi- aihaiide >eau à Je ^ ventre cèdent y u corps îué bor- nôit de a> coin- ti'ènve- naissur sour- l' corps ïns ïés ux oi- DU CORBEAU. l85 Beaux précédehS) est dans celui-ci d^un vert foncë| comme le dos. Cette brève est un peu plus grande que la première^ et de la grosseur du merle ordinaire. : IV. Notre brève de Madagascar a encore le plumage de la tête différent de tout ce qu'on vient de voir : le som- met est d'un brun noirâtre qui prend un peude jaunepar-derrièreet sur les côtés; le tout est encadré par un demi- collier noir qui embrasse le cou par- derrière à sa naissance, et par deux bandes de même couleur qui) ei'élevant des extrémités de ce demi- collier ^ passent au-dessous des yeux et vont se terminer à la base du bec tant supé- rieur qu'inférieur; la queue est bor- dée par le bout d'un vert d'aigue-ma- rine. Les ailes sont comme dans notre première brève ç la gorge est mêlée de blauQ et de jaune, et le dessous da corps est d'un jaune brun. \ l86 UISTpiB,£ NATURELLE 1 il / Espèces connues dans ce genre, r • ■» • • t ■• ■ -1 :»- «^ 1 ./.♦« > Le Corbeau moustache^ cotvus Hottentoiu^ Le Corbeau commun , corvus Corax» La Corneille ) corvus Corone, Le Freux , corvus Frugilegus. La Corneille mantelée , cotvus Cornix, ' La Corneille du Sénégal , cotvus DauricuSm La Corneille de la JamaîquC|, corvus Jw . maïcensis, he Choucas f corvus Jlfonedula. ' . Le Geai commun y corvus Glandarius, Le Geai bleu du Canada , corvus Ctis^atus» Le Blanche-coiffe , corvus Cayanus* Le Casse- noix y corvus Caryocacteis, Le Balicasse des Philippines , corvus Sali-, cassius. Le Choucas de la Nouvelle -Guinée , corvui NovfB Guineœ. Le Choucari , corvus Papuensis. ' Le Colnud de Cayenne i corvus Nudus, Le Choucas chauve , corvus Calvus, Le Geai à bec rouge , corvus Erythrorirt- chos. '' ::fi:'L.r n,!,; '■■•> i Le Geai de Sibérie ^ corvus Sibiricus. Le Geai du Pérou , corvus Peruvianus, Le Garlu , corvus Flavus» m \j> • ^.„ i •- -((la-" ».j ■'>^*^V' ^iS■)^i^'.:■»W■■■'^.■•■' Tt^.f,»';H5^V ,K^"'i><^>'",-.' -.•;îflp''!r" ■?■■: genre. , ntentotus^ •ax. irnix, ' DauricuSm ojvus Ja- irius, ^ vus Bail'» n V COR B E JL V. 187 La Pie bleue , corvus Cyaneus, La Pie commune, corvus Pica, La Pie du Sénégal , corvus Senegalensis, La Pie des Antilles , corvus Caribœus, L'Hocisana , eorvus Mexicanus, Le Zanoé , corvus Zanoe, La Brève, corvus Brachyurus, Le Geai brun de Canada , corvus Canadensis, Le Choquard , ou Choucas des Alpes, corvua Pyrrhocorax, Le Crave , corvus Graculus, Le Sonneur ) ou Craye huppé, corvus Ere- : mita. ., t • I T • » r-v ' ■■■ "; ■' . ■ i - .-1 . ■ • ■■^•', ■■*■ »• ■<« '■ i ■M,- j i 11 '■e y corvui l i Jidus, s, pythrorirt' :us. nus. ■•! ' ? 1 L' 7 1-t ■i \. / .(. . • uiil-. i.. l88 HISTOIRE NATURELLS -; Jf > 1 ' , »i\\«. . . (■ï » : I <•■> (I i»*' >i ' I t X V« GENRE. I L'OISEAU DE PARADIS, P A R A n l'S £ A, « * •V ...';^. (Trois doigts placés en avant , un en arrière.) Caractère générique : bec un peu en couteau ; plumes de la base du bec serrées comme du velours. L'OISEAU DE PARADIS. VJETTE espèce est plus célèbre par les qualités fausses et imaginaires qui lui ont été attribuées 9 que par ses pro- priétés réelles et vraiment remarqua- bles. Le nom à^ oiseau de paradis fait naître encore dans la plupart des têtes l \l i:**''»» , mi... ■-*■ ,,,-w l"—S(,.»' r 7^^*rf * «V-T* ■~^^^' LLS l E. ':ni' ■^r % i^v,ç^ïf/;'-;-i;*,„^:r*v, •JiC-'L '/l <^î ^^ ijt'f* lADIS, en arrière.) jn peu en ise du bec ADIS. ire par les 5s qui lui ses pro- imarqua- 'adis fait des têtes ■3î ^y^e^. -iV .< '■■i ,/' '.-i^ ''»y 'J L -^■iinfcn A* n I H' l' ' 7 ,-î* V ! I '\ '7 / • i i ; :« I. ' 'i;' % j I i vi^ i <\ Tom.Jir. ^aif . i$ù JfAtVtfe iTCi ■ Jtttcffte tfcn/o j/OISP-AU DR PAIIADIS. â • -X-- 7- ~.iAï»)l<»f.i-Ti/-.ir.Oi™-">sifci^ih-,.,j , T %^: '^l ■}'■' .^ ')^;,V ' { < 5 'v ■^>^1', ..":,, —•■ir'.' -, w "w^^iiumminpii i)îiiiniii-M 11 ~¥*- DS L^OIS. DE FARAOIS. l8^ ridée d^un oiseau qui n'a point de pieds y qui vole toujours j même en dormant ^ ou se suspend tout au plus pour quelques instans aux branches des arbres, par le moyen des longs filets de sa queue ; qui vole en s'accouplant^ ' comme font certains insectes ^ et de plus en pondant et en couvant ses œufs, ce qui n'a point d'exemple dans la nature; qui ne vit que de vapeurs et de rosée; qui a la cavité de V abdomen uniquement remplie de graisse au lieu d'estomac et d'intestins , lesquels lui seroient en effet inutiles par la suppo- .'iition, puisque ne mangeant rien , il n'auroit rien à' digérer ni à évacuer; 6n un mot/qui n'a d'autre existence que le m^uvem«nt, d'autre élément quel^air, qui s'y soutient toujours, tant qu'il respire , comme les poissons se soutiennent dansl'eau, et qui ne tou- che la terre qu'après samort.finr :' :: Ce tissu d'erreurs grossières n'est qu'une chaîne de conséquences asse^ Oiseaux. III. 17 IpO HISTOIRE IfATURBLLB bien tirées de la première erreur^ qui suppose que Toiseau de paradis n^a point de pieds, quoiqu'il en ait d'assez gros; et cette erreur primitire vient elle-même de ce que les marchands Indiens qui font le commerce des plu- mes de cet oiseau, ou les chasseurs qui les leurvendent, sont dans l'usage, soit pour les conserver e& les transporter plus commodément, ou peut-être afin d'accréditer une erreur qui leur est utile , de faire sécher l'oiseau même en plumes, après lui avoir arraché les cuisses et les entrailles ; et commw on a ^té fort long-temps sans en voir qui ne fussent ainsi préparés , le préjugé s'est fortifié au point qu'on a traité de inenteurs les premiers qui ont dit la vérité , comme c'est l'ordinaire. ' Au reste, si quelque chose pouvoit donner une apparence de probabilité à la fable du vol perpétuel de l'oiseau de paradis, c'est sa grande légèreté produite par la quantité et l'étendue ■ï ;'^ :.f DE li^OTS. DB PAKADIS. I9I' considérable de ses plumes : car outro celles qu'ont ordinairement les oi- seaux y il en a beaucoup d^aatres et de très-longues y qui prennent nais- sance de chaque côté dans les flancs entre Paile et la cuisse , et qui se pro- longent bien au-delà de la queue véri- table, et se confondant pour ainsi dir& avec elle, lui font une espèce de fauss» queue à laquelle plusieurs observa- teurs se sont mépris. Ces plumes suba* laires sont de celles que les natura* listes nomment décomposées ; elles sont *r4s-légères en elles-mêmes y et forment par leur réunion un tout en- core plus léger, un volume presque sans masse et comme aérien, très-ca« pable d'augmenter la grosseur appa- rente de Poiseau , de diminuer sa pe- santeur spécifique , et de Paider à S9 soutenir dans l'air, mais qui doit aussi quelquefois mettre obstacle à la vitessd du vol et nuire à sa direction, pour peu que le vent soit contraire : aussi *t ■ "1 i , i \ I 192 niSTOTRB HATURFXLB a-t-on remarqué que les oiseaux de paradis cherchent à se mettre à l'abri des grands vents y et choisissent pour leur séjour ordinaire les contrées qui y sont le moins exposées. > Ces plumes sont au nombre de qua* rante ou cinquante de chaque côté, et de longueurs inégales; la plus grande partie passent sous la véritable queue, . et d'autres passent par-dessus sans la- cacher, parce que leurs barbes effilées ^ et séparées composent, par leurs en-, trelacemens divers , un tissu à larges mailles, et pour ainsidire transparent. On fait grand cas de ces plumes dans les Indes , et elles y sont fort recher^ chées : il n'y a guère qu'un siècle qu'on lies employoit aussi en Europe aux mêmes usages que celles d'autruche ; et il faut convenir qu'elles sont très- propres, soit par leur légèreté, soit par leur éclat , à l'ornement et à la parure; mais les prêtres du pays leur fittribuent je ne sais quelles vertus DE l'ois, de paradis. ip3 mîraculeusesqui leur donnent unnou* veau prix aux yeux du vulgaire f et qui ont valu à Poiseau auquelelles ap- partiennent, le nom à'^oiseau de Dieu» < Ce qu^il y a de plus remarquabl^i; après cela dans l'oiseau de paradis, ce •ont les deux longs filets qui naissent au-dessus de la queue véritable, et qui s'étendent plus d'un pied au-delà de la fausse queue formée par les plumes êubalaires. Ces filets ne sont effective* ment des filets que dans leur partie in- termédiaire , encore cette partie elle- même est-elle garnie de petites barbes très-courtes, ou plutôt de naissances de barbes ; au lieu que ces mêmes fileta sont revêtus vers leur origine et vers leur extrémité de barbes d'une lon- gueur ordinaire. Celles de l'extrémité sont plus courtes dans la femelle ; et c'est , suivant M. Brisson , la seule différence qui la distingue du mâle. • La tête et la gorge sont couvertes â'une espèce de velours formé par dtt » ^I :t 1^4 HISTOIRE NATUBELLB petites plumes droites, courtes^ fermes et serrées ; celles de la poitrine et du dos sont plus longues , mais toujours soyeuses et douces au toucher. Toutes ces plumes sont de diverses couleurs, et ces couleurs sont changeantes et, donnent différons reflets selon les dif- férentes incidences de la lumière , Ctt que la figure ne peut exprimer. : t , :r La tête est fort petite à proportion du corps ; les yeux sont encore plus petits et placés très-prés de l'ouverture du bec : enfin , Clusius assure quUl n'y a que dix pennes à la queue ; mais sans doute il ne les avoit pas comptées sur un sujet vivant y et il est douteux que ceux qui nous viennent de si loiu ayent le nombre de leurs plumes bien complet, d'autant que cette espèce est sujette à une mue considérable, et qui dure plusieurs mois chaque année* Us se cachent pendant ce temps-là , qui est la saison des pluies pour le pays qu'ils habitent ; mais au commence* i [iB Sy fermes ine et du toujours r. Toutes :ouleurSy iantes el; >n les dif« lière^ c» 1er, 'oportîon :ore plus uyerture Lire quUl ue ^ mais comptées douteux e si ioiu aes bien pèce est e^etquî née. Ils •là , qui le pays meuce* DB li^OIS. DE PAB.ADIS. IpS ment du mois d^août , c*est-à-diro après la ponte ^ leurs plumes revien- nent, et pendant les mois de septem- bre et d'octobre j qui sont un temps, de calme , ils vont par troupes comma font les étourneaux en Europe. Ce bel oiseau n'est pas fort répandu| on ne le trouve guère que dans 1% partie de l'Asie où croissent les, épi-« ceries , et particulièrement dans les lies d'Arou : il n'est point inconni^ dans la partie de la nouvelle Guinée ^ qui est voisine de ces iles, puisqu'il y s un nom \ mais ce nom même , qui est burung - aroux ^ semble porter i!empreinte du pays originaire. L'attachement excfusif de l'oiseau de paradis pour les contrées où crois- sent les épiceries, donne lieu de croire qu'il rencontre sur ces arbres aroma- tiques la nourriture qui lui convient le mieux ; du moins est-il certain qu'il ne vit pas uniquement de la rosée. J. Otton Helbigius, qui a voyagé aux ^ \ i ;f 1^6 HISTOIRE WATURELtiB Indes , nous apprend qu'il se nourrit de baies rouges que produit un arbre fort élevé. Linnaeus dit qu'il fait sa prdie des grands papillons , et Bon- tius, qu'il donne quelquefois la cbasse aux petits oiseaux et les mange. Les bois sont sa demeure ordinaire ; il se perche sur les arbres , où les Indiens l'attendent cachés dans des huttes lé- gères qu'ils savent attacher aux bran, ches , et d'oti ris le tirent avec leurs flèches de roseau. Son vôl ressemble à celui de l'hifondeîtè y ce qui lui a fait dominer le nom à!^ hirondelle de Ternatey d'autres disent qu'il a en effet la forme de l'hirondelle , mais qu'il a le vol plus élevé , et qu'on le voit toujours au haut de l'air. Quoique Marcgrave place la descrip- tion de cet oiseau parmi les descrip- tions des oiseaux du Brésil, on ne doit point croire qu'il existe en Amérique, à moins que les vaisseaux européens ne l'y ayent transporté \ et je fond« ^r.^ DE li OIS. DE PARADIS. ' \l)^ mon assertion non-seulement sur C9 que Marcgrave n'indique point son nom brasiiien , comme il a coutumo de faire à l'égard de tous les oiseaux du Brésil) et sur le silence de tous le» voyageurs qui ont parcouru le nou- veau continent et les lies adjacentes ^ mais encore sur la loi du climat : cette loi ayant été établie d'abord pour les quadrupèdes , s'est ensuite appliquée d'elle-même à plusieurs espèces d'oi- seaux f et s'applique particulièrement à celle- ci comme habitant les contrées voisines de l'équateur; d'où la traver- sée est beaucoup plus difficile , et comme n'ayant pas l'aile assez farte relativement au volume de ses plu* mes \ car la légèreté seule ne suffit point pour faire une telle traversée^ elle est même un obstacle dans le cas des vents contraires , ainsi que je l'ai dit : d'ailleurs 9 comment ces oiseaux se seroient-ils exposés à franchir dea mers immenses pour gagner le nou« •^V r*" ■■'■ 1/ to8 HISTOIRE NATURELLE veau continent j tandis que même dans Pancien ils se sont resserrés vo- lontairement dans un espace assez étroit , et qu'ils n*ont point cherché à se répandre dans des contrées conti^ guës qui sembloient leur oiifrir la même température , les mêmes commodités et les mêmes ressources. Il ne parott pas que les anciens ayent connu l'oiseau de paradis.; les caractères si frappans et si singuliers qui le distinguent de tous les autres oiseaux,ces longues plumes subalaires^ ces longs filets de la queue, ce velours naturel dont la tête est revêtue , etc* ne sont nulle part indiqués dans leurs ouvrages ; et c'est sans fondement que Belon a prétendu y retrouver le phé- nix des anciens, d'après une foible analogie qu'il a cru apercevoir, moins entre les propriétés de ces deux oi* seaux, qu'entre les fables qu'on a dé-, bitées de l'un et de l'autre ; d'ailleurs on ne peut nier que leur climat pro* n ji.- »''r i LE le même serrés vo- ice aasez cherché à es conti'^ r la même nmoditéft anciens adis.; les ingulierg es autres ibalaires^ e velours tue 9 etc. ans leurs nent que rie phé- le foible ir, moins lieux oi- 'on a dé- railleurs aat pro* DE L^OIS* DE PARADIS. IpÔ pre ne soit absolument différent, puis- que le phénix se trouroit en Arabie ^ et quelquefois en Egypte, au lieu que l'oiseau de paradis ne s'y montre ja* mais 9 et qu'il pàroit attaché , comme nous venons de le voir , à la partie orientale de l'Asie , laquelle étoit fort peu connue des anciens. > Clusius rapporte sur le témoignage de quelques marins, lesquels n'étoienk instruits eux-mêmes que par des oui- dire , qu'il y a deux espèces d'oiseaux de paradis : l'une constamment jilus belle et plus grande , attachée à Pile d'Arou \ Tautre , plus petite et- moins belle , attachée à la partie de la terre des Papôux, qui est voisine de Gilolo. Helbigius , qui a oui dire la même chose dans les îles d'Arou , ajoute que les oiseaux de paradis de la nouvelle Guinée , ou de la terre des Papoux y diffèrent de ceux de l'île d'Arou \ non - seulement par la taille , mais encore par les couleurs du plumage .là''--: : ."Lwti-^ aOO HISTOIRE NATURELLE qui est blanc et jaunâtre. Malgré cet deux autorités j dont Pune est trop suspecte , et Pautre trop vague pour qu'on puisse en tirer rien de pré- cis , il mo paroh que tout ce qu^on peut dire do raisonnable d'après les faits les plus avérés ^ c'est que les oisetiux de paradis qui nous viennent des Indes, ne sont pas tous également conservés 9 ni tous parfaitement sem- blables *j qu'on trouve en effet de ces oiseaux plus petits ou plus grands, d'autres qui ont les plumes subalaires et les filets de la queue plus ou moins longs, plus ou moins nombreux ; d'au- tres qui ont ces filets différemment po- sés , différemment conformés , ou qui n'en ont point du tout j d'autres enfin qui diffèrent entr'eux par les couleurs du plumage, par des huppes ou touffes de plumes ) etc« mais que dans le vrai il est difficile parmi ces différences aperçues dans des individus presque tous mutilés ^ défigurés , ou du moins ri DE L^OIS. DK FARÀDIS. 20t mal desséchés, de déterminer précisé- ment celles qui peuvent constituer des espèces diverses , et celles qui ne sont que des variétés d*âge , de sexe , de saison^ dé climat) d* accident > etc. D^ail leurs , il faut remarquer que les oi ; îauX'de paradis étant fort chers comme marchandise , à raison de leur célébrité y on tâche de faire passer sous ce nom plusieurs oiseaux à longue queue et à beau plumage, auxquels on retranche les pieds et les cuisses pour en augmenter la valeur. On trouve même assez communément de vérita* blés oiseaux de paradis qu'on a tâché de rendre plus singuliers et plus chers en les défigurant de différentes façons. 3e me Contenterai doncdUndiquer à la suite des deux espèces principales , les oiseaux qui m'ont paru avoir assez de traits de conformité avec elles pour y être rapportés , et assez de traits de dissemblance pour en être distingués ^ sans oser décider, faute d'observations Oiseaux. III. 18 'M SOa HISTOI&B NÀTURELLB •ui'fisantes , ils s^appartiennent à Tune ou à l'autre y ou s'ils forment des es- pèces séparées de tous les deux. ^ LE MANUCODE. . Lb manticode y que je nomme ainsi d'après son nom indien ou ; plutôt su- perstitieux, manucodiatap qui signifie oiseau de Dieu, est appelé communé- ment ie roi des oiseaux de paradis ; mais c'est par un préjugé qui tient aux fables dont on a chargé l'histoire de cet oiseau. 'Les marins dont Clu- sius tira ses principales informations ^ avoient ouï dire dans le pays que cha- cune des deux : espèces d'oiseaux de paradis aroit son toi, à qui tous les autres paroissoient obéir avec beau- Coup de soumission et de fidélité ^ que ce roi voloit toujours au-dessus de la troupe^ et planoit sur ses sujets-; iqtie de là il leur donnoit ses ordres, pour aller recoi^néitite les fontaines où on ^^"^ DE L^OIS. DE PARADIS. 20^ |)ouvoit a'^l ..* boire sans danger , pour en faire Tépreuve sur eux-mêmes, etc. ; et cette fable ^ conservée par Clusius ^ quoique non moins absurde qu^aucune autre, ëtoit la seule chose qui conso- lât Nieremberg de toutes celles dont Clusius avoit purgé l'histoire des oi- seaux de paradis ; ce qui , pour le dira en passant, doit fixer le degré de con- fiance que nous pouvons avoir en la critique de ce compilateur. Quoi qu'il en soit ^ ce prétendu roi a plusieurs traits de ressemblance avec L'oiseau de paradis y et il s'en distingue aussi par plusieurs différences. Il a comme lui la tête petite et cou- verte d'une espèce de velours, les yeux encore plus petits , situés au-dessus de l'angle dé l'ouverture du bec, les pieds asses longs et assez forts , les couleurs du plumage changeantes , deux filets à la qiieue à-peu-près semblables , ex- cepté qu'ils sont plus courts , que leur extrémité qui est garme de barbes ' *i ,^i «M*îfc-1''"''^**»s«'-~*Mï->'.»ft '■'V',«* ^ *$..** ■ •-'¥■' ï* • t' \ri 1^1/ 1 1 2o4 histoihe naturelle fait la boucle en se roulant sur elle* même , et qu'elle est ornée de miroirs semblables en petit à ceux du paon. Il a'aussi sous Paile de chaque côté un paquet de sept ou huit plumes plus lon« gués que dans la plupart des oiseaux | mais moins longues et d\me autre forme que dans Poiseau de paradis y puisqu'elles sont garnies dans toute leur longueur de l^arbes adhérentes entr'elles. Les autres différences sont ^ que le maniicode est plus petit , qu'il a le bec blanc et plus long à propor« tion.) les ailes aussi plus longues, la queue plus courte ^ et les. narines cou* vertes de plumes. - T^-în-; ," îl Glusius n'a compté que treize pen- nes à chaque aile , et sept ou huit à la queue; mais il n'a vu que des indi* vidas desséchés , et qui pouvoient n'a* voir pas toutes leurs plumes. Ce même auteur remarque comme une singula- rité, que dans quelques sujets les deux £lets de la queue se croisent; mai& DE L^OIS. DE PARADIS; 2o5 teladoit arriver souvent et très-natu* rellement dans le môme individu à deux filets longs , flexibles ^ et posés à côté l'un de l'autreti >< ) t LE MAGNIFIQUE de la î^ouvelle- Guinée, ou LE MANUCODE A BOUQUETS. Les deux bouquets dont j'ai fait !• caractère distinctif de cet oiseau • se trouvent derrière le cou et à sa nais- sance. Le premier est composé de plu« sieurs plumes étroites, de couleur jau- nâtre) marquées près de la pointe d'une petite tache noire , et qui au lieu d'étr« couchées comme à Tordinaire, se re- lèvent sur leur base , les plus proches de U tête jusqu'à l'angle droit , et les suivantes de moins en moins. Au-dessous de ce premier bouquet on en voit un second plus considéra- ble, mais .moins relevé et plus incliné çn arrière. Il est formé de longues bar- bes détachées qui naissent de tuyaux . %^ ■ -^^^f ,. ^■''^^wmmm^>m^--fé^'**'"^ f^' .V* .*'^; »«L 20(! HISTOIRE NATURELLB fort courts ^ et dont quinze ou TÎngt te réunissent ensemble pour former des espèces de plumes couleur de paille : ces plumes semblent avoir été coupées carrément par le bout j et font des angles plus ou moins aigus avec le plan des épaules. Ce second bouquet est accompagné ^ de droite et de gaucho y de plumes or- dinaires variées de brun et d*orangé ; et il est terminé en arrière y je veux dire du côté du dos j par une tache d'un brun rougeâtre et luisant, de forme triangulaire y dont la pointe ou le sommet est tourné vers la queue f et dont les plumes sont décomposées comme celles du second bouquet. Un autre trait caractéristique de cet oiseau , ce sont les deux filets de la queue : ils sont longs d'environ un pied y larges d^inc ligne y d'un bleu changeant en vert éclatant , et pren* nent naissance au-dessus du croupion. Dans tout cela^ ils ressemblent fort SE L^OIS. DE PARADIS. 207 aux filets de L'espèce précédente | mais ils en diffèrent par leur forme ^ car ils se terminent en feinte ^ et n'ont de barbe que sur la p4«'ie moyenne du côté intérieur seulement. Le milieu du cou et de la poitrine est marqué depuis la gorge par une rangée de plumes très-courtes y pré- sentant une suite de petites lignes transversales qui sont alternative- ment d'un beau vert clair changeant en bleu ^ et d^un vert*canard foncé* Le brun est la couleur dominante du bas-ventre y du croupion et de la queue; le jaune roussàtre est celle des pennp^^^ des ailes et de leurs couver- tures; mais les pennes ont de plus une tacbe brune à leur extrémité ; du moins telles sont celles qui restent à l'individu que l'on voit au cabinet du roi ; car il est bon d'avertir qu'on lui avoit arraché les plus longues pennes des ailes ainsi que les pieds. Au reste ^ ce manucode est un peu li 'h :--',i^. I';i 208 HISTOIRE NATURELLE plus gros que celui dont nous venons de parler à l'article précédent ; il a I9 bec de méme^ et les plumes du iront s'étendent sur les narines qu'elles re-> couvrent en partie ^ ce qui est une con* travention assez marquée au carac« tère établi pour ces sortes d'oiseaux par l'un de nos ornithologistes les plus habiles; mais les ornithologistes à mé« thode doivent être accoutumés à voir la nature toujours libre dans sa mar-. che, toujours variée dans ses procé-* dés , échapper à leurs entraves et se jouer de leurs lois. .,,,..,;>. Les plumes de la tête sont courtes ^ droites , serrées et fort douces au tou- cher; c'est une espèce de velours de couleur change ante^ comme dans pres« que tous les oiseaux de paradis y et le fond de «cette couleur est un mordoré brun; la gorge est aussi revêtue de plumes veloutées ; mais celles-ci sont noires , avec des reflets vert-dorés. i DB L^OIS. DE PAB.ADIS* 20^ LE MANUCODE NOIR '> 1 u. de là Noiwellef Guinée , f > , < i dit L B S U P B R B E.; 'T • Le. noir est; en effet la principale couleur qui règne sur le plumage de cet oiseau ç mais c'est un noir riche et velouté, relevé sous le cou et en plu- sieurs autres endroits par des reflets d'un uriolet foncé. On voit briller sur la téte^ la poitrine et la fajce ppstérieure du cou. les nuances variables qui com- posent ce qu'on appelle un beau vert changeant; tout le reste 9st noir , sans en excepter le bec. .f «*(*;, r ■ ; » „ .,,,.. ^ Je mets cet:oiseau à la suite des oi- seaux de paradis ) quoiqu'il n'ait point de filetsÀ là queue 5 mais on peut sup- poser que la mue ou d'autres accidens ont fait tomber ces filets : d'ailleurs il se rapproche de ces sortes d'oiseaux y nourseulement par sa forme totale et celle de 6on bec y mais encore par l'i« ■.,juL i \ %i i 'H ït 210 HISTOIRE IfATITltELLS dentité de climat , par la richesse êe ses couleurs , et par une certaine aura- bondance, oU) si l'on veut^ par un cer- tain luxe de plumes qui est y comme on sait) propre aux oiseaux de paradis. Ce luxe de plumes se marque dans ce* lui-cî) en premier lieu , par deux petit» bo^uquets de plumes noires qui recou- vrent les deux narines ; en secpnct lieu f par deux autres paquets de plumes de même couleur, mais beauconpplus lon« gués et dirigées en sens contraire. Ces plumes prennent naissanoe dés épau<* les, et se relevant plus ou moins sur le dos, mais toujours inclinée» en arrière ^ forment à l'oiseau des espèces de faus-* ées ailes qui s'étendent presque jus- qu'au bout des véritables , lorsque celles-ci sont dans leur situation de repos.' ' •■ "■■ - • ,,.;•;;.!; n ■;:}if • Il faut ajouter que cet pluttiès sont de longueurs inégales, et que celles de la face antérieure du cou et des côtés de la poitrine sont longues et étroites* SS VOIS. DE TAEADIS. 211 LE SIFILET, ou MANUCODE à six filets. Si Ton prend les filets, pour le ca- ractère spécifiqae des manucodes ^ ce- lui-ci est le luanucode par excellence^ car au lieu de deux filets il en a six^ et de ces six il n'en sort pas un seul du dos 9 mais tous prennent naissance de la tête 9 trois de chaque côilé ; iU sont longs d'un demi-pied) et se di<^ rigent en arrière; ils n'ont de barbes qu'à leur extrémité/ sur une étendue d'environ six lignes : .ç^, M^.^^ ^9^P noires et asses .longues. : . ■ : Indépendammeiit dç ces filets , ,1'oi- ■eau dont il s'agit dan«> ce t. article a encore deux autres attributs qui^ com- me nous l'avons dit 9. semblent propres eux oiseaux de. paradis ) le luxe des plumies» et la richesse des couleurs. Le luxe des plumes consiste dans le sifilet y ,1 .f en uiie sorte dehuppe com« |K>8ée.de plumes roides et étroites , la- quelle s'élève sur la base du bec ^ppér rieur ; 2 .^ dai^s la longueur des plumes du ventre et du bas-ventre , lesquelles ont jusqu'à quatre pouces é% plus t une partie de cesJ plumes s'étendant direc- tement 9 cache le dessous dé la queue^ tandis qti^^iiié autre partie se relevant cbliquemesit dé chaque cètë^ recouvre la face supiérietiréde cette mêiné queue jusqu'au tierà dé sa longueur ^ et tou- tes répondent atix pltfmes subàlaires de Poiseau de paradis et du manucode. A l'égai*d du plumage , le^ couleurs les plus éclàtàhtés brillent suf son cou 9 par-derrière le vèrt-doré et lé- violet- bronzé; paf-dfeVant, l'or de la topase avec dés'réflèts qui se jouent dans toutes les tiuances du vert ,• et ces cou- leùrâ tirent un nouvel éclaè' de leur opposition avec lés teintes rembrunies de"» parties voisines ; car la»t?ête est d'un tioiîf (changeant en violet foncé , et tout le' Vc^ste du torfi^ éist d'Uh bntnrprèsque "inoiràtre avec des reflets du méîae vio- let'fbiicé.' "''•'■ ^' ■ ^' ^ -^ >^ii\ 'A' :.^'-, DB t^OlS. DlB PARADIS. âl3 Le bec de cet ûiseàu est le même à- peu'-près que celui d^s oiseaux de pa- radis : la seule différence , c'est que son arété supérieure est anguleuse et tran- chante , au lieu qu'elle est arrondie dans la plupart des autres espèces. On ne peut rien di re des pieds ni de^ ailés ) parce qu'on les avoit arrachés à l'individu qui a servi de sujet à cette description , suivant la Coutume des chasseurs ou marchands indiens, tout ce mondé ayant intérêt , comme nous avons dit y de supprimer ce qui aug- mente inutilement le poids" ou le vo- lume y et bien plus encore ce qui peut offusquer les belles couleurs de ces oiseaux. ^••'•' ;■ r LE CALYBÉ de la ITouvelle- Guinée, Nous retrouvons ici y sinon le luxe et l'abondance des plumes y au moins les belles couleurs et le plumage ve- louté des oiseaux de paradis. Le velours de la tête est d'un beau Oiseaux t III. i, . ;^ ,,.,. Les petites pluques veloutées du £ront s» prolongent en avant jusque sur une partie des. n^rines:) lesquelles sont plus profondes que dans les espè- ces précédentes. Le bec est aussi plus grand et plus gros ^ mais il est de même forme , et ses bords sont pareille- ment échancrés vers la pointe. Pour la queue, on n'y a compté que six pennes, mais probablement elle n^étoitpas en* tière. ' . - f'i4irt*ia.i"»r'- ,>«•*»■ 2l5 ©E L OI8. DE PARA' IS. ' L^ndividu qui a serti de sujet à tette d^&érîptidn ^ ainsi que ceux qui ont servi de sujets aux trois descri^i- tions précédentes , est enfilé dans touto «a longueur d\ine baguette qui sort pat le bec , et le déborde de deux ou trois pouces. O^èst de cette Manière très - simple , et en rett-anchant les plume..♦,,» t- •) Cet oiseau est un destructeur d'in* sectes , et d^ autant plus grand destruc- teur, quUl est d'un appétit très-glou- ton : il donne la chasse aux mouche^ y aux papillons y aux scarabées ^ il va ^ comme nos corneilles etnos pies ^ cher- cher dans le poil des che vaux,des bœufs et des cochons | la veripine qui les tourmente quelquefois jusqu'à leur causer la maigreur et la mort. Cp$ ani- maux qui se trouvent soulagés y souf- frent volontiers leurs libérateurs sur leur dos , et souvent au nombre de dix ou douze à la fois ; mais il ne faut pas qu'ils aient le cuir entamé par quelque plaie y car les martins qui s'accommo- dent de tout 9 becqueteroient ia chair vive , et leur feroient beaucoup plus de mal que toute la vermine dont il^ 1 «v h DE ïi^OlS. DE FÀEADIS. 2li^ les débarrassent : ce sont , à vrai dire , des oiseaux carnassiers , mais qui sa- chant mesurer leurs forces, ne veu- lent qu'une proie facile y et n'attaqueni' de front que les animaux petits et foi- bles. On a vu un de ces oiseaux qui étoit encore jeune , saisir un rat long de plus de deux pouces , non compris la queue , le battre sans relâche contre le plancher de sa cage , lui briser les os, et réduire tous ses membres à Tétat de souplesse et de flexibilité qui con- venoit à ses vues , puis le prendre par la tête et l'avaler presqu'en un instant ; il en fut quitte pour une espèce d'indi- gestion qui ne dura qu'un quart- d'heure , pendant lequel il eut les ailes traînantes et l'air souffrant ; mais ce mauvais quart-d'heure passé, il cou- roit par la maison avec sa gaité ordi- naire ; et environ une heure après , ayant trouvé un autre rat , il l'avala comme le premier y et avec aussi peu d'inconvénient. . , , i { •• Il f il M ï ■ i*î II 1 ai8 HTSTOIRB NATURELLE ' Les sauterelles sont encore une des proies favorites du martin j il en dé- truit beaucoup 9 et par-là il est devenu tin oiseau précieux pour les pays af- fligés de ce fléau ^ et il a mérité que son histoire se liât à celle de l'homme. Il se trouve dans PInde et les Philip« pines f et probablement dans les con- trées intermédiaires; mais il aété long« temps étranger à Hle de Bourbon. Il n'y a guère plus de vingt ans que M. Desforges-Boucher, gouverneur- général , et M. Poivre , intendant ^ voyant cette Ile désolée par les saute- relles y songèrent à faire sérieusement la guerre à ces infectes ^ et pour cela lis tirèrent des Indes quelques paires de martins , dans Pintention de les multiplier et de les opposer comme auxiliaires à leurs redoutables enne- mis. Ce plan eut d'abord un commen- cement de succès, et l'on s'en promet- toit les plus grands avantages, lorsque les colons ayant vu ces oiseaux fouiller â .xJ-^r^^v,-^^*''^- •f.^-^,. *'■"%. ;-^* ^■3 \\ «lÉ l'ois, de para-dih, ai(; âv^c ayidité dans des terres ftauvel- lement ensemencées y s^imaginèrent qn^its eti vouloient au grain ; ils pri- rent aussi-tôt l'alarme , la répandirent dans toute Pile , et dénoncèrent le martin comme un animal nuisible i oti lui fit son procès dans tes formes; ses défenseurs soutinrent que s'il f'ouilloit la terre fraichement remuée , c'étoit pour y chercher , non ie grain , mais les insectes ennemis du grain , en quoi il se rendoitle bienfaiteur des colons: malgré tout cela, il fut proscrit par le conseil y et deux heures après Parrét qui les condamnoit, il n^en restoitpas une seule paire dans Pile. Cette prompte exé'■■*■'* . :,*^**V^**j^. ■^■ ^L Il apporta ans après rent reçus on ùt une rvation et > mit sous éme sous » sacrée ; écidèreni ourriture )uissans ^ pas sans e ëpoque ipliés,et sautereU >n même vënienty ur ayant le nom- )u jours y eter sur les mû- i en son t )lés j 1q ■m DE 1/OlS. DR PARADIS. 221 riz • le iiiiu's .les fèves, et ;\ pen elrer juscjiie dans nos colombiers pour y tuer ies jeunes pigeons et en faire leur proie , de sorte qu^après avoir délivré ces colonies des ravages des sauterel- les y ils sont devenus eux-mêmes un ilëau plus redoutable et plus ditfîcile à exlirper, si ce n'est peut-éire parla multiplication dV>ise'iux de proie ptus forts 'j mais ce remède auroit à coup sûr d'autres incouvéuiens. Le grand secret seroit d'entrettuirentout ^.; vps un nombre fuFfisan^ de martins pour servirai! besoin, contre les insectes nui- sibles , et de se rendre maître jusqu^à iincertninpointde leur mul*^iplication. Peut-être aussi qu'en étudiant l'his- toire des sauterelles , leurs mœurs ^ leurs habitudes 9 etc. on trouveroit le moyen de s'en défaire «ans avoir re- cours à ces auxiliaires a<: trop grande dépense. Ces oiseaux ne sont pas fort peu- reux , et les coups de fusil les écartent il \ ^ V' v(^+-»*-. -^■Ifi:-:- .iJ%,P -. ^f**-:**^ -V-'*- .#r "JG^ ■ i ffr \ 1' f 11 è aia ÏIIStOTWK T^ATUlirT.T.P. à peine. Ht adoptent ordiiiaircmént certains Arbres ou même certaines alitées d^nrbres | souvent fort voisines des habitations | pour y passer la nuit ^ et ils y tombent le soir par huëes si prodigieuses ^ que les branches en sont entièrement couvertes ^ et qu'on n'en voit plus les feuilles. Lorsqu'ils sont ainsi rassemblés ) ils commencent par babiller tous à la (ois , et d'une manière très-incommode pourlesvoisins. Ils ont cependantun ramage naturel i'ortagréa- blei très-varié et très>étendii. Le ma- tin ils sedispersent'dans l6s campagnes^ tantôt par petits pelotons y tantôt par paires ^ suivant la saison. Ils font deux pontes consécutives chaque annëe , la première vers le mi- lieu du printemps , et ces pontes réus- sissent ordinairement fort bien , pour- vu que la saison ne soit pas pluvieuse ; leurs nids sont de construction gros- sière I et ils ne prennent aucune pré- caution pour empêcher la pluie d'y V ,•>■.'■*.» V, t**".*^« 4k«»- 'I ^ ])i; T.^UIS. i)K VA n A OIS» 223 pL'/it'lret'} iU les attacliBritUatit le» ais- sellci des feuilles du palinier*Uutiier ou dVittres arbres } ils les font qtieU (juelois dans les greniers, c^«slr<à-dird toutes les fois qu'ils le peuvent^ Les iciiielles pondent ordinairement qua- tre uMifs à chaque couvée , et lef cou- vent pondant le iewpt» ordinaire. Cea oliioaux Aont fort attachés à leurs pe- tits; si Ton eutreprend de les leur en- lever f ils voltigent çà et lu en faisant entendre une espèce de croassement qui est chez eux le cri dô la colère y puis fondent sur le ravisseur à. coups de bec , et si leurs efforts sont inutiles j ils ne se rebutent point pour cela, mais ils suivent de l'œil leur géniture, et si on la place sur une fonôtreou dans quelque lieu ouvert, qui donne un li- bre accès aux père et mère , ils 8e char- gent l'un et l'autre de lui apporter à mafiger, sans que la vue de Phomme ni aucune inquiétude poureux-mémeS| ou ) si l'on veut} aucun intérêt per- ) i ? aa4 insTOTïiB NATtjiifitLË sortiiei , puisse les détourner de cettd Siitéresaante fonction. •^'*'^^ - *^»^'^'' * hhi jeunes mnrtins s'apprivoisent fortuit» 5 ik apprennent faciUment à pai^er ;' tefiiiâ dans uile basse - cour ^ ils ôbiVtrèfoht d'eux-mêmes lés cris do tous les anrmaux domâstiqu'cs , pou- les ^ co'fis ,'i6ië8 y petits chiens ) mou* tons ) etc. et ils afcicompagnent leur ba- bil de' tiertaihs accens et do certains gestes qui sont remplià,de gentillesses.' Ces oiseaux sont un peu plus gro!< que les merles; ils ont le bec et les pieds jatines comme eux y mais plus longs ) et la queue plus courte , la tête et le cou noirâtres 5 derrière l'œil une peau nueetrougeâtre, de forme trian- gulaire ; le bas de la poitrine et tout le dessus du corps, compris les couver- tures des ailes et de la queue y d'un brun - marron , le ventre blanc , les douze pennes de la queue et les pennes moyennes des ailes y brunes 5 les gran- des ) noirâtres depuis It^ur extrémité *»*»*-4i^' *'"**^.*r Jjgt,*. ' DB l'ois, de va radis. 2^5 jusqu'au milieu de leur lungueur, et êo là blanches jusqu'à leur origine, ce qui produit une tache oblong\iQ de cette couleur près du bord de chaque aile lorsqu'elle est pliëe; les niles ainsi pliécs s^ëtendent aux deux tiers de la quoui'. V - ' \ • ' ■"• » ',' s On a peine à distinguer la femelle du mâle par aucup attribut extérieur. FfSncces connues dans ce genre. » I>*()isnau de Paradis , pnradixea j^pnda, iAt M{\\\\\co<\q. y paradisca liv.^ia. Le Mflriin) paradLsea U\istis. -1 < •■ Ii<» Mji|ïniH XV I« GE N R E. iV,. • • ■ * * i * ' ^;..r <■.■- IjE toucan, RA3IPI£AST0S, ». 1 - -^ • (Deux doigts en avant , deux eh arrière. ) Caractère générique : bec crénelé 5 langue en forme de plume. .;, , ^ LES X O U C A J>f S. (E qu^on petit appeler physionomie dans tous les êtres vivans y dépend de Taspect que leur tête présente lors- qu'on les regarde de face. Ce qu'on dé- signe par les noms de forme, de £gure, de taille , etc. se rapporte à l'aspect du corps et des membres. Dans les oi- seaux, si l'on recherche cette physiono- mie, on s'apercevra aisément que tous <.A ;.•.'•> i. 'jlSTOS, irrîère. ) rénelé 5 s. ioDomie ipend de ité lors- u'on dé- figure, l'aspect |s les oi- ysiono- oue tous .lis- ::',?, •' ,.1^».' >;" , ■ ;»"rliy .- ■ i • U\ir- ■•■.'■ (fi* M- 'II'' . «r^a-- ) .s, V -ï'-^/' ^ " - * • .--'Mvi, 4 *>r** / «, hTlV 51^(11 i ir ' ■ « «•■.'.. iv .J!-- U* ,Jfi;: :c i I *■■<' i.. >■■' H I .«Hf»^!*?': 7'o/fi . ///. ^••#^'9' ^f%^%*-p>'^ , 1. r,r. TorcAN 1 i.y. iiou rou ou momo r. /«■• là I \ \ Si : D V T o u c A ir. i^ff ceux qui ^ relativement à la grosseur de leur corps^ ont une tète légère avec un bec court et fin , ont en même tempt la physionomie fine, agréable et pres- que spirituelle ; tandis que ceux au contraire qui, comme les barbus, ont une trop grosse tête, ou qui, comme les toucans, ont un bec aussi gros que la tête, se présentent avec un air stu- pide, rarement démenti par leurs ha- bitudes naturelles. Mais il y a plus , ces grosses têtes et ces becs énormes '^ dont la longueur excède quelquefois celle du corps entier de Poiseau , iirn- îme la )in de arme 3St an -, qui DU T O tJ C A W. 22^ gêne le vol de Poiseau, et lui donnant un air à demi-culbutant, semble le ra- mener vers la terre , lors même qu'il ▼eut se diriger en haut. Les vrais caractères des erreurs de la nature , sont la disproportion jointe à Pinutilité. Toutes les parties qui y dans les animauX) sontexcessivesy suf« abondantes ^ placées à contre-sens, et qui sort en même temps plus nuisibles qu'utiles , ne doivent pas être mises dans le grand plan des vues directes de la nature, mais dans la petite carte de ses caprices , ou si Pon veut de ses méprises, qui néanmoins ont un but aussidirect que les premières, puisque ces mêmes productions extraordinai» res nous indiquent que tout ce qui peut être, e t, et que quoique les pro* portions , la régularité , la symétrie régnent ordinairement dans tous les ouvrages de la nature , les dispropor* tions , les excès et les défauts nous démontrent que l'étendue de sa puis<» tif'' V / Vk'io IITSTOÎRE NATunrxiE sance ne se borne point à ces idées d« * proportion et de régularité auxqiiellei nous voudrions tout rapporter. £t de même que ia nature a doué le plus grand nombre des êtres de tous les attributs qui doivent concourir à' la beauté et à la periéction de la for- me , elle n'a guère manqué de réunir' plus d'une disproportion dans sespro* ductions moins soignées. Le bec excès- biïy inutile du toucan, renferme une langue encore plus inutile, et dont la structure est ttôs-extraordinaire ; ce n'est point un organe charnu ou cartî « lagineux comme la langue de tous \ea animaux ou des autres oiseaux , c'est une véritable plume bien mal placée, comme l'on voit, et renfermée dans le bec comme dans un étui. * Le nom même de toucan signifie plume en langue brasilienne; et les na- turels de ce pays ont appelé toucan ta- bouracdy l'oiseau dont ils prenoientles plumes pour se faire les parures qu'ils '":5M BU T O U C A W. fi3t ne portoient que les jours de fôte». Toucan tabou racé s'ïgmÇkQ plumes pour danser. Ces oiseaux si difformes par leur bec et par leur langue, brillent néanmoins par leur plumage \ ils ont en effet des plumes propres aux plus beaux ornemens | et ce sont celles de la gorge ; la couleur en est orangée y "vive, éclatante; et quoique ces belle» plumes n'appartiennent qu'à quelques- unes des espèces de toucans, elles ont donné le nom à tout le genre. On re- cherche même en £urope ces gorges de toucan pour faire des manchons. Son bec prodigieux lui a valu d'au- tres honneurs, et l'a fait placer parmi les constellationsajustrales, où l'on n'a guère admis que les objets les plus frappans et les plus remarquables. Ca bec est en général beaucoup plus gros et plus long à proportion du corps que dans aucun autre oiseau ; et ce qui le rend encore plus excessif ^ c'est que^ dans toutes sa longueur | il est plus [a i a3a HISTOIUE "SfATURELLE large que la tête de Poiseau ; c^esty comme le dit Léry , le bec des becs ; aussi plusieurs voyageurs ont-ils ap* pelé le toucan V oiseau toutbecy et nos Créoles de Cayenne ne le désignent que par l'épithète de ^ro5 bec. Ce long et large bec fatigueroit prodigieuse- metit la tête et le cou de Poiseau , s^il u^étoit pas d^une substance légère ; mais il est si mince, qu\on peut sans effort le faire céder sous les doigts^ co bec n'est donc pas propre à briser les graines , ni même les fruits tendres : Poiseau est obligé de les avaler tout entiers 5 et de même il 'ne peut s'en, servir pour se défendre 9 et encore moins pour attaquer; à peine peut-il serrer aissez pour faire impression sur le doigt quand on le lui présente. Les auteurs qui ont écrit que le toucan perçoit les arbres comme le pic, se sont donc bien trompés; ils n'ont rap- porté ce fait que d'après la méprise dé .i^uelques Espagnols, qui ontconfonda DU TOUCAN. 233 ces deux oiseaux, et les ont également appelés carpenteros ( charpentiers ) ou tacatacas en langue péruvienne ^ croyant qu^ils frappoient également contre les arbres. Néanmoins il est certain que les toucans n^ont ni ne peuvent avoir cette habitude, et qu'ils sont très-éloignés du genre des pics ç et Scaliger avoit fort bien remarqué ^ avant nous, que ces oiseaux ayant le bec crochu et courbé en bas , il ne paroifisoit pas possible qu'ils entamas* sent les arbres . ; - , ,; . , La forme de ce gros et grand bec est fort différente dans chaque mandibule^ la supérieure est recourbée en bas en forme de fàulx, arrondie en dessus et crochue à son extrémité; l'inférieure est plus courte , plus étroite et moins courbée en bas que la supérieure 5 tou- tes deux sont dentelées sur leurs bordsy mais les dentelures de la supérieure £ODt bien plus sensibles que celles de Tinférieure \ et ce qui paroit encore \a -#Jtq a34 HISTOIRE NATURELLE singulier, c'est que ces dentelures , <|uoiqu'en égal nombre de chaque côté des mandibules , non-seulement ne se correspondent pas du haut en bas, ni de bas en haut , mais même ne se rap- portent pas dans leur position relative, celles du côté droit ne se trouvant pas vis-à-vis de celles du côté giiuche, car elles commencent plus près ou plus loin en arrière , et se terminent aussi plus ou moins près en avant. La langue des toucans est, comme nous venons de le dire, e^icore pins extraordinaire que le bec 5 ♦ e sont les seuls oiseaux qui aient un plume ait lieu de langue, et c'est une plume dans l'acception la plus stricte , quoique io milieu ou la tige de cette plume-langue soit d'une substance cartilagineuse de deux lignes; mais elle est accompagnée des deux côtés de barbes très serrées, et toutes pareilles à celles des plumes ordinaires:cesbarbesdirigée$en avant, fiont d'autant plus longues , qu'elles DU T b U C A W. > fi35 «ont «ituëes plus près de l'extrémité de la langue, qui est «Ile-même tout aussi longue que le bec. Avec un organe aussi singulier et si différent de la subs» tance et de l'organisation ordinaire de toute langue, on sefoit porté à croire que ces oiseaux devroient être muets; néanmoins ils ont autant de voix que les autre$ , et ils font entendre très- souvent une espèce de sifflement qu'ils réitèrent promptement et assez long- tems pf>urqu*an les ait appelés o;5^a«a? jprédicattvfê. Lés Sauvagies attribuent ft»i0s2 de grande» r^#tus à cette langn? dé plutfié^ st lis r^ttipiôie/iî /;omir.e Téxtkk.èL^ dans plusieurs maladies. Quel- ques auteurs ont cru que les toucans n^avaient pMlit <îo narines; cependant il ne fout, ^our 1«p Vôâr, qir' 'carter les plumés 4^ h* ^m-.^. du be<^ qui les cou- vrent dans la f/tu^art des espèces , #| dans d'autres ell^s sont S'Ur le bec nu^ eV par conséqueut fort apparentes. Les toucans n'ont ri^n dt comâitfti ^1 f' I : i fi36 HISTOIKE NATURELLE avec les pics que la disposition des doigts y deux en avant et deux en art rière ; et même, dans ce caractère qui lear est commun , on peut observée que les doigts des toucans sont bien plus longs et tout autrement propor- tionnés que ceux des pics ? ie doigt extérieur du devant est presque aussi long que le pied tout entier, qui est à la vérité fort court , et les autres doigts sont aussi fort longs : les deux doigts intérieurs sont les moins longs de tous. Les pieds des toucans n'ont que la moi- tié de la longueur des jambes, en sorte que ces oiseaux ne peu vent marcher ^ parce que le pied appuie dans toutesa longueur sur la terre 5 ils ne font donc que sautiller d'assez mauvaise grâce : ces pieds sont dénués de plumes, et couverts de longues écailles douces au toucher 5 les ongles sont proportionnés à la longueur des doigts , arqués , un peu aplatis , obtus à leur extrémité , et sillonnés en-dessous suivant leur DU TOUCAN. aSy longueur par une canelure: ils ne ser- vent pas à Poiseau pour attaquer ou se déferidre, ni même pour grimper ^ mais uniquement pour se maintenir sur les branches où il se tient assez ferme. ^ ••■■>;■•■ ■' ■ ' •'■ - •■';':-•''• ' . Les toucans sont répandus dans tous les climats chauds de PAmérique mé- ridionale, et ne se trouvent point dans Pancien continent; ils sont erratiques plutôt que voyageurs , ne changeant de pays que pour suivre les saisons de la maturité des fruits qui leur servent de nourriture : ce sont sur- tout les fruits de palmiers 5 et comme ces es- pèces d'arbres croissent dans les ter- reins humides et près du bord des eaux, les toucans habitent ces lieux de préférence , et se trouvent même quelquefois dans les palétuviers qui ne croissent que dans la vase liquide ; c'est peut-être ce qui a fait croire qu'ils niangeoient du poisson \ mais ils ne peuvent tout au plus qu'en ava- OÎFeaux. III. ai (( l ; il a38 HISTOIRE NATURELLE 1er de très-petits , car leur bec nVtant propre ni pour entamer ni pour cou- per , iU ne peuvent qu^ivaler en blocs les fruits même les plus tendres sans les comprimer^ et leur Urge gosier leur facilite cette habitude, dont on peut s'a^âuter en leur jetant un assez gros inorceau de pdin ; car ils Pavaient sans chercher à. \e diviâér. Ces oiâ^aux vont oi'dinafl'éMènt par petites troupes dé six à dix; leur vol est lourd et S'exécute pëhibleihent, vu leurs coiirtëi ailés et leur énorme bec y qui fait pencher le corps eri avant 5 ce- pendant ils ne laissent pas de s'élever au-dessus des grands arbres ^^ à la cime desquels on les voit presq le toujours perchés et dans une agitation conti- nuelle, (^ui , malgt-é là vivacité de leurs mouvëméns, n'ôte rien à leur air grave, parce que ce gros bec leur donne une physionomie triste et sérieuse que leurs grands yeux fades et sans feu augmen- tent encore; en sorte que, quoique très- DU TOUCAN. 209 vifs et très-remuans , ils n^en parois- sent que plus gauches et moins gais. Comme ils iopt leur nid dans des trous d^arbres que les pics ont aban- donnés , on a cru qu'ils creusoient eux-mêmes ces trous. Ils ne pondent que deux œufs , et cependant toutes les espèces sont assez nombreuses en individus. On les apprivoise très-aisé- ment en les prenant jeunes j on pré- tend même qi^'on peut les faire nicher et produire en domesticité : ils ne sont pas difficiles à nourrir , car ils avalent tout ce qu'on leur jette , pain , chair ou poisson; ils saisissent aussi avec la pointe du bec les morceaux qu'on leur offre de près; ils les lancent en haut et les reçoivent dans leur large gosier; mais lorsqu'ils sont obligés de se pourvoir d'eux-mêmes et de ramas- ser les alimens à terre , ils semblent les chercher en tâtonnant , et ne pren- nent le morceau que de côté pour le iire sauter ensuite et le recevoir. Au ^■^ >^i i^^.. li II il i ( i a4o HISTOIRE NATURELLE reste ) ils paroissent si sensibles axi iroid , qu'ils craignent la fraîcheur de la nuit dans les climats même les plus chauds du nouveau continent. On les a vus dans la maison se faire une es- pèce de lit d'herbes ^ de paille et de tout ce qu'ils peuvent ramasser pour éviter apparemment la fraîcheur de la terre. Ils ont en général la peau bleuâ- tre sous les plumes ; et leur chair , quoique noire et assez dure , ne laisse pas de se manger. ' ~ = LE TOGO. Le corps de cet oiseau a neuf à dix pouces de longueur y compris la tét© et la queue ; son bec en a sept et demi ; la tête ) le dessus du cou , le dos , le croupion, le ailes, la queue en entier, la poitrine et le ventre sont d'un noir- foncé; les couvertures du dessus de la queue sont blanches, et celles du dessous sont d'un beau rouge, le des« «pv> du cou et la gorge sont d'un blana DU T O U C A W, 241 ^; Mé d'un peu de jaune 5 entre ce jaune sous Ja gorge et le noir de la poitrine ^ on voit un petit cercle rouge ; la base des deux mandibules du bec est noire; le reste de la mandibule inférieure est dUin jaune-rougeâtre ; la mandibule supérieure est de cette même couleur jaune-rougeâtro, jusqu'aux deux tiers environ de sa longueur^ le reste de cette mandibule jusqu'à sa pointe est noir ; les ailes sont courtes , et ne s'é- tendent guère qu'au tiers de la queue; les pieds et les ongles sont noirs : cette espèce est nouvelle , et nous lui avons donné le nom de toco pour la distin- guer des autres. LE TOUCAN A GORGE JAUNE. Cet oiseau a la tête , le dessus du corps , les ailes et la queue noirs ; la gorge orangée et d'une couleur plus ou moins vive; au-dessous de la gorge, il porte sur la poitrine une bande rouge i . 24^ HISTOIILF. NATURELLE plus on moins li^^a ; le ventre est nof' râtre, et les couvertures inférieure» de la queue sont rouges ^ le bec e&t noir avec une raie bleue à son sommet sur toute sa longueur ^ la base du bec est ei^vironnée d'une assez large bande jaune ou blancbe ^ les narines sont cachées dans les plumes de la base du bec; leur ouvert ire est arrondie; le» pieds longs de vingt lignes sont bleuâ- tres ; le bec a quatre pouces et demi de longueur sur dix-sept lignes de hau- teur à sa base : Foiseau entier, depuis le bout du bec jusqu'à l'extréniité de la queue , a dix-neuf pouces , sur quoi déduisant six pouces deux ou trois li- gnes pour 'a queue, et quatre pouces et demi pour le bec , il ne reste pas neuf pouces pour la longueur de la tête et du co-'ps ds l'oiseau. C'est de cette espèce de toucan que l'on tire les plumes brillantes dont on fait des parures; on découpe dans la peau toute la partie jaune de la gorge y h ^.i M ,- ' . -*. ---TÉ ïS^»iai-«r^^ >. < BU TOUCAN. 24^ et Ton vend ces plumes assez cher. Ce ne sont que les mâles <[ À portent ces belles plumes j ai nés sur la gorge; les femelles ont et" mêr»*» partie blan* che , et c'est c^ti érence qui a in- duit les nom* ' urt -n erreur; ils ont pris la feui ■{ ur une autre es- pèce , et même n ^e sont trompés doublement , parce que tes couleurs variant dans la femelle comme dans le mâle^ ils ont fait dans les femelles deux espèces ainsi que dans les mâles. Or , nous réduisons ici ces quatre préten- dues espèces à une seule , à laquelle même nous pouvons en rapporter une cinquième indiquée par de Laët^ qui ne diffère de ceux-ci que par la cou- leur blanche de la poitrine. £n général:, les femelles sont à très- peu près de la grandeur des mâles; elles ont les couleurs moins vives , et la bande rouge du dessous de la gorge très-étroite; mais du reste elles leur ressemblent parfaitement. Cette es- i # '^'l ,%^^ n%i VI yl 7 i%^J^> '^ ^V.-^^' ^^ /^ '/ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 iiiÏÏ2A |2.5 tti lài 12.2 l.l lU 121 ■ 4.0 1^ |L25 ||I.4 ||.6 Photographie Sciences Corporation ^0 7. SS \ ^\ ^N^ o^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ;■, ■ :", .■ .t. I' a44 HISTOIB.E NATURELLE pèce est la plus commune , et peut-être* la plus nombreuse du genre de ces oiseaux ; il y en a quantité dans la Guiane, sur-iout dans les forêts hu- mides et dans les palétuviers. Quoi-' qu'ils niaient , comme tous les autres toucans , qu'une plume pour langue y ils jettent un cri articulé , qui semble prononcer pinien'eoin ou pignen-coin^ d'une manière si distincte , que les créo- les de Cayenne leur ont donné ce nom que nous n'avons pas cru devoir adop-^ ter , parce que le toco ou toucan de l'espèce précédente prononce cette même parole ^ et qu'alors on les eût confond us . LE TOUCAN A VENTRE ROUGE. Ce toucan a la gorge jaune comme le précédent^ mais il a le ventre d'un beau rouge, au lieu que l'autre l'a noir. Thevet, qui le premier a parlé de cet oiseau , dit que son bec est aucsi long que le corps. Aldrovande donne à ce \ w X^.^^--^ _..^^,,^-!^U \ /r^' '.^i- '* f^4; *V''" -.1 ..À. Dû TOUCAN. ^45 bec deux palmes de longueur et une de largeur, et M. Brisson estime cette mesure six pouces pour les deux pal- mes. Gomme nous n^avons pas vu cet oiseau y nous n'en pouvons parler que d'après les indications de ces deux premiers auteurs. Nous remarquerons néanmoins qu'Aldrovande s'est trom- pé en lui donnant trois doigts en avant et un en arrière , quoique Thevet diso expressément qu'il a deux doigts en devant et deux en arrière ; ce qui est conforme à la nature. ^ ' ' ' ' ' "■■' Il a la tête, le cou, le dos et les ailes noirs avec quelques reflets blanchâ-' très ; la poitrine d'une belle couleur d'or avec du rouge au-dessus , c'est- à-dire sous la gorge ; il a aussi le ventre et les jambes d'un rouge très- vif , ainsi" que l'extrémité de la queue , cjiiii , pou r le reste est noire^ l'iris de l'œil est noire ; elle est entourée d'un cercle blanc, qui l'est lui-même d'un autre cercle jaune ; la mandibule inférieure ^4^ HISTOIRE NATURELLE du bec est une fois moins Urge près de rextrémité du heC) que ne Test la mandibule supérieure; elles sont toutes les deux dentelées sur leurs bords. The vet assure que cet oiseau se nour- xissoit de poiirre, qu^il en avaloit même en si grande quantité 9 qu'il était obligé de le rejeter I ce fait a été copié par tous les naturalistes ; cependant il n^ ft point de poivre en Amérique y et l'on ne sait pas trop quelle peut être la graine dont cet auteur a voulu parler ^ si ce n'est le piment, quequelque sau-^ te u rs appellent /70/V -■ ' C'est par a ^ vaction le nom que cet oiseau porte dans son pays natal au Mexique. Fernandez est le seul auteur qui en ait parlé comme l'ayant vu , et voici la description qu'il en donne. Il est à-peu -près de la grandeur des au- tres toucans : a II a , dit*il ^ le bec de *-»-': f''''vjH»5V! * ;.*,l'.j-'.4i/"'^Kf,^T ,:ç- * f/ . -^^^ V"' ' DU T O U C A Tf ; 247 sept pouces de long , dont la mandi- bule su[)ërieure est blanche et dente- lée , et ^inférieure noire ; ses yeux sont noirs , et l'iris est d'un jaune rou- geàtre; il a la tête et le cou noirs ^ jusqu'à iind ligne transversale rouge qui l'entoure en forme dé oollier| après quoi , le dessus du cou est eiicoré noir , et le dessous est blanchâtre y semé de quelques taches routes et de petites lignes noires ; la queue et les ailes sont noires aussi $ le ventre est vert ; les jambes sont rouges ; les pieds sont d'un cendré verdâtre ^ et les ongles noirs : il habite les bords de la mer ^ et se nourrit de poissons* » CA LE HOCHICAT. et C'est de àièÀié lé noni ^ par cotitfâc- tion, que cet oiseau porte au Mexique. Fernàndee est encore le seul qui l'ait indiqué, àtll est y dit>>il 9 de la grandeur et de la forme d'un perroquet; son plu- ■f» IJI » i 1 A 1 / i \]l h- if U il & 248 HISTOIRE NATURELLE mage est presque entièrement vérty seulement semé de quelques taches rouges ; les jambes et les pieds sont iioirs et courts; le bec a quatre pouces de longueur; il est varié de jaune et de noir. x> Cet oiseau habite y comme le précédent, les bords de la mer dans la contrée la plus chaude du Mexique. i. L E S ARA C A R I S^sro ;. Les aracaris' sont bien plu'a petits que les toucdnç : on en connoit quatre espèces toutes originaires des. climats chauds de T Amérique, ivr^.,! U . ,, LE GRI-GRI. •. . X, i*..^. i xX kJ u xi A a Cet oiseau se trouve au Brésil, et très-communément à là Guiane , où on l'appelle ^n-^r/, parce que ce mot e.x))rime à-peu-près son cri qui est aigu et bref. Il a les mêmes habitudes na- turelles que les toucans \ osx le trouve ■f ou i! oxj c A.V, a49 ^ans les mêmes endroits humides %t {liantes de palmiers : on connoit j dftns cette première espèce y une variété dont nos nomenclateurs ont fait uno espèce particulière; cependant ce n'est qu'une différence si légère^ qu'on peut l'attribuer à l^âge plutôt qu'au climat: elle ne consiste que flans une bande transversale d'un beau rouge sur la poitrine. Il y a aussi quelque diffé* trence dans la couleur du bec, mais ce caractère est tout-à-fait équivoque | parce que dans la même espèce y les couleurs du bec varient suivant l'Age et sans aucun ordre constant dans cha- que individu é Ceux«>ci ont la tête , la gorge et le cou noirs; le dos , les ailes et la queue d'un vert-obscur; le croupion rouge f la poitrine et le ventre jaunes; les cou- vertures inférieures de la queue et les plumes des jambes d'un jaune-olivâtre varié de rouge et de fauve ; les yeu3t grands et l'iris jaune } U bec est long Oiseaux. III* ni ).\ 1', H m h-1 f.'* ,1 ê ' iiêàià^Mik, i I l fi50 HISTOIRE NATURBLLÉ de quatre pouces un quart ^ épais .^a seize lignes en hauteur et d'une tex« ture plus solide et plus dure que celle du bec des toucans ; la langue est sem« blable , c'est-à-dire j garnie de barbes comme le sont les plumes : caractère particulier et commun aux toucans et aux aracaris. Les pieds de celui«ci sont d'un yert-noirâtre ^ ils sont très-courts et les doigts sont très-longs ; toute la grandeur de l'oiseau , y compris celle du bec et de la queue| est de seiie pou- ces huit lignes. La femelle ne diffère du mâle que par la couleur de la gorge et du dessous du cou qui est brune y tandis qu'elle est noire dans le mâle 9 lequel a ordi- nairement aussi le bec noir et blanc « au lieu que la femelle a la mandibule inférieure du bec noire,etla supérieure jaune , avec une bande longitudinale noire qui représente assez exactement la£gure d'une longue plume élroit«. ■* / -,i:î.ï.. f* '• \* r-: n V TOTJCAîr. LE K O U L I K. 25 1 Ce petit mot koulikj prononcé yUCf reprëse;ite exactement le cri de cet oiseau, et c'est par cette raison que les créoles de Cayenne lui ont donné ce nom. Il est un peu moins gros que Id précédent , et il a le bec un peu plus court dans la même proportion; il a la tête y la gorge y le cou et là poitrine noirs ; il porte sur le dessus du cou un demi -collier jaune et étroit; on voit une tache de la même couleur jaune de chaque c6té de la tête derrière les yeux ; le dos y le croupion et les ailes sont d*un beau vert, et le ventre vert aussi et varié de noirâtre; les couver* tures inférieures de la queue sont rou- geâtres, mais la queue est vt «,e et ter* minée de rouge; les pieds sont noirâ- tres; le bec est rouge à sa base, et noir sur le reste de son étendue ; les yeux sont environnés d'une membrane nue et bleuâtre» •"'•*""-> ^- •*»■«-.. ^ .CUi, ' "■:•-- rrS?Wr •A ■,-■**# M aSa HISTOIRE NATURELLK La femelle ne diffère du mâle que parla couleur du haut du coui où son plumage est brun^ tandis quHl est noir dans le m Aie j le dessous du corps ^ de* puis la gorge jusqu'au bas du ventre ^ est gris dans la femelle y et le demi- collier est d'un jaune très- pâle ^ au lieu qu'il est d'un beau jaune dans le mâle y et que le dessous du corps est .varié de différentes coule ara* L'ARACARI A BEC NOIR. Nous ne connoissons de cet oiseau que ce qu'en a dit Nieremberg. Il est de la grosseur d'un pigeon ; son bec eat épais y noir et crochu ; les yeux sont sioirs aussi, mais l'iris en est jaune y il a les ailes et la queue variées de noir et de blanc ; une bande noire prendt depuis le bec et s'étend de chaque cÀté jusque sous la poitrine } le haut dea ai- les est jaune y et le reste du corps est d'un blanc*jaunàtre} les jambes et le9i su TOVCAll, 253 pieds sont bruns | et les ongles blan- châtres. L» ARA CARI BLEU. Voici ce que Fernandei rappo*-!» au sujet de cet oiseau qu^aucun autre naturaliste n''a vu. Il est de la grandeur d'un pigeon commun ; son bec est fort grand, dentelé , jaune en dessus et d'un noir-rougeâtre en dessous ; ses yeux sont noirs ; Piris est d'un jaune- ïougeâtre ; tout son plumage est varié de cendré et de bleu. Il parott par le témoignage de ce même auteur , que quelques espèces d'aracaris ne sont que des oiseaux de passage dans certaines contrées de l'Amérique méridionale. LE HOUTOU, ou MOMOT.. Nous conservons à cet oiseau Iç nom de houtou que lui ont donné les natu« rels de la Guiane^ et qui lui convieni •• «■■1VJ!- "■''•' I 254 nlSTOIllE NATURBLLLB parfaitement, parce qu^il estPexpret^ sion même de sa voix : il ne manque jamaisd^articulerAou^OM brusquement et nettement, toutes les fois qu*il sau- te s le ton de cette parole est grave et tout semblable à celui d^un homme qui la prononceroit; et ce seul caractère sufiiroit pour faire connoître cet oi- seau lorsqu*il est vivant, soit en Liber- té , soit en domesticité. Fernandez qui le premier a parlé du houtou , ne s^est pas aperçu qu'il Tindiquoit sous deux noms différens ^ et cette méprise a été copiée par tous les nomenclateurs qui ont également fait deux oiseaux d\in seul. Marcgrave est le seul des naturalistes qui ne so fioitpas trompé. L^erreur de Fernandez est venue de ce qu'il a vu un de ces oi- seaux qui n'avoit qu'une seule penne ébarbée. Il a cru que c'étoit une con- formation naturelle , tandis qu'elle est contre nature; car tous les oiseaux ont tout aussi nécessairement les penne» '1 DU T O U C A K. 255 par paires et semblables, que les autres fliiiinaux ont les deux jambes ou les deux bras pareils. Il y a donc grande apparence que dans Pindividu qu*a vu. FernandeZ| cette penne de moins avoit été arrachée , ou qu^elle étoit tombée paraccident| car toutle reste de ses in- dications ne présente aucune différen- ce; ainsi l'on peut présumer, avec tout fondement , que ce second oiseau qui n*avoit quVne penne ébarbée, n'étoic qu\in individu mutilé. Le houtou est de la grosseur d'une piepl a dix-sept pouces trois lignes de longueur jusqu'à l'extrémité des gran- des pennes de la queue. Un caractère qui n'appartient qu'à lui, c'est d'avoir dans les deux longues pennes du milieu^ de la queue un intervalle d'environ un pouce de longueur, à peu de dislance de leur extrémité , lequel intervalle est absolumentnu , c'est-à-dire, ébar« bé ; en sorte que la tige de la plume est nue dans cet endroit, ce qui néanmoins ) l m »■ 5^6 HISTOIRE KÀTURELLX ne se trouve que dans Toiseau adulte^ car dans sa jeunesse ces pennes sont revêtues de leurs barbes dans toute leur longueur , comme toutes le^ au- tres plumes. Uon a cru que cette nu« dite des pennes de la queue n'étoit pas. produite par la nature, et que ce pou- voit être un caprice de l'oiseau qui ar* rachoit lui-même IcC barbes de ses pennes dans Tintervalle où elles man^ quent ; mais l'on a observé que dans les jeunes ces barbes sont continues et tout entières^ et qu'à mesure que l'oi- seau vieillit y ces mêmes barbes dimi^ nuent de longueu r et se raccourcissent^ en sorte que dans les vieux elles dis« paroissent tout-à-fait. Au reste , nous ne donnons pas ici une description plus détaillée de cet oiseau y dont les cou- leurs sont si mêlées , qu'il ne seroit pas possible de les représenter autre- ment que par le portrait} néanmoins nous observerons que les couleurs en général varient suivant l'âge ou le ^':/ ,'y^ DU TOUCAW, 257 oiseaux beau- uns que lea •e^e; car on a vu de ces coup moins tachetés les autres. On ne les élève que difficilement ^ quoique Pison dise le contraire ^ com- me ilsvivent d'insectes, il n^estpas aisé de leur en choisir àleur gré. On ne peut nourrir ceux que Ton prend vieux; iU sont tristement craintifs et refusent constamment de prendre la nourritu- re; c'est d'ailleurs un oiseau sauvage très - solitaire 9 et qu'on ne trouve quo dans la profondeur des forêts ; il ne va ni en troupes ni par paires. On le voit presque toujours seul à terre ou sur des branches peu élevées y car il n'a pour ainsi dire point de vol; il ne fait que sauter vivement, et toujours pro* nonçant brusquement houtou^ il est éveillé de grand matin et fait entendre cette voix houtou avant que les autres oiseaux ne commencent leur ramage. Pison a été mal informé , lorsqu'il a dit que cet oiseau faisoit son nid au* \ 'M I 'f: h '^i h! t M / Il J. kccîtJtaiâk.^ 258 HiSTOIRfi MATUILEI.i:.S dessus des grands arbres; non>seule<^ ment il n'y fait pas son nid, mais il n'y monte jamais ; il se contente de cher* cher à la surface de la terre quelque trou de tatouS| d'accouchis ou d'autres petits animaux quadrupèdes , dans le- quel il porte quelques brins d'herbet sèches pour y déposer ses œufs qui sont ordinairement au nombre de deux. Au reste^ ces oiseaux sont assez communs dans l'intérieur des terres de la Guia* tie^ mais iis fréquentent très-rarement les environs des habitations; leur chair est sèche et n'est pas trop bonne à snanger, -' ^- ■ ^ "• - -^ * :ÔJ' : Espèces connues dans ce.genre<;. ^. --■■*■. ' Le Toucan vert , ramphastos Firidis» Le Hochicat , ramphastos Pavoninus, '■ Le Koulik y ramphastos Piperworus. > JjB Ovi^rif ramphastos Aracari, y.^> Le Cochicî^t » ramphastos Torquatu,», Le Toucan , ramphastos Tucanus, Le Toucan à ventre rouge , ramphastctt Piûatus, DU TOUCAN. 259 Le Toucan k gorge jaune , ramphastoM Dicolorus. Le Toco, ramphastos yoco. "^""^ * "' ' - Le Toucan à bec noir , ramphastos Luteus, Le Houtoà, ou Momot, ramphastos Mo* mota» 1 (1 \l .1 î j . ■■•, ^ s ■- f * / . f . ' \ ■ ■ . ■ I ; u-.">^ , 5 .. > _. •..> >-■ • ■ ^» •■ ils) , ^-iv .^v\'.vr> y «w V» aa -. * I i. 1 .(■, b£o histoire NAtURSLLE XVII» GENRE. LE COUROUCOU, rxoooir. t ( Deux doigts en avant , deux en arrière.) Caractère générique t bec crénelé ^ crochu à son sommet. LES COUROUCOUS, ov COUBOUCOAIS. lEs oiseaux, dans leur pays natal, au Brésil, sont nommés curucuisj qu'on doit prononcer couroucouis ou cou'* roucoais^ et ce mot représente leur voix d'une manière si sensible, que les naturels de la Guiane n'en ont sup« primé que la première lettre , et les appellent ouroucoais» Leurs caractères •'^-f'^Y . .. xn'-i—m-M ■Î'."VJÏ»PVW»-^(1(_, LLE \ R E* TROGOir* in arrière. ) ; crénelé ^ et. I OUCOAIS. } natal) au is^ qu'on p ou cou* ente leur , que les jont sup« 9 et les ractères mmm I mm,Jm M 1 ': \eeve J.K COITROITCOIT II .■--«aiùkj..',j,'fc-vju :"%«■'-"■-_. t» *'■ ^ o r; V. o^f c <5 î' Uii' mul irrt-;. •< -*■■■ htf x&m'ttXMH é/Uy 4 tni i t*Jwft .f-^''-''.» t«*'^'« as«-îi«tr«i'^ tju ej>tJ$ «»} Jl;f j?luir..*4> »''liUî^*», t7«t»ii:^)^-*^« * 4 f^*J\t -J' i 1 ■\' ) [■iiMilV.'^ » \\ 4Sï i^xt , SAii *«> r^" ;«f'< .>i i^ i : 1 V*- ►tî^? m* **^« «*v*r.^ «■-'-■<■ »-• r -_^.f!'«r r f» a'K'Uf t.~'e. •^ n*f t. >t,^f .i.n ■ C I? I ■>è. M) t^r' 'Î?;*^f. Jl ,tfs^t :5»' a>-^ :4 t'^i l ) J * ■*'''. ^^ "j:*rîn«f» 4*^*- y^«!ï?. ..wr- .î. a, ■■•u'- ( il U i.i / i ■ 'A '-r^ \ { la^a.,,,,.. ..... t -' J!. ■:?.■■ ■ * i^.- • f ! rx-.^„ -MI ■:"V ..;/'^ >■'* DU COUHOUCOtJ* 2<ît 3ontd'avoir le bec court, crochu, den<* telë, plus large en travers qu^épais en hauteur, et assez semblable à celui des perroquets^ ce bec est entouré à sa base de plumes effilées, couchées en avant, mais moins longues que celles des oi- seaux barbus dont nous parlerons dans la suite ; ils ont de plus les pieds fort courts et couverts de plumes à peu de distance de la naissance des doigts, qui sont disposés .deux en arrière et deux en devant. ■;< , 'v ;> h^ .>'• ^ -* ■>■ ■-' LE COUROUCOU A VENTRE ROUGE. t Cet oiseau a dix pouces et demi de longueur; la tête , le cou en entier , et le commencement de la poitrine , le dos , le croupion et lescouve-rtures du dessus de la queue sont d'un beau vert brillant, mais changeant, et qui paroit bleu à certain aspect ; les couvertures des ailes sont d'un gris bleu , varié de petites lignes noires enzig-zags,et les gvandes pennes des ailes sont noires , à Oiseaux, m. 23 * i ; 1 i » ij •( I n. DL^a HISTOIRE KATUAEtLâ ^exception de leur tige qui est en pftr* tie blanche; les pennes de la queue sont d*un beau vert comme le dos, à l'ex- ception des deux extérieures qui sont noirâtres et qui ont de petites lignes transversales grises; une partie de la poitrine > le ventre et les couvertures du dessous de la queue sont d*un beau rouge ; le bec est jaunâtre et les pieds sont bruns. ^ Un autre individu, qui parott étrd la femelle de celui>ci , n'en diffëroit qu'en ce que toutes les parties qui sont d'un beau vert brillant dans te premier, ne sont dans celui-ci que d'un gris noi- râtre et sans aucuns reflets; les petites • lignes en zig-zags sont aussi beaucoup moins apparentes , parce que le brun noirâtre y domiue , et les trois pennes extérieures de la queue ont sur Ipurs barbes extérieures des bandes alterna- tives blanches et noirâtres ; la man» dibule supérieure du bec est entière- ment brune et l'inférieure eit jau<* )ar* ont 'ex- lont oneû le la ;ures beau piedft DU côuaoucotr. 26Î iiAtre : enfin la couleur rouge s'étend beaucoup moins que dans le premier^ et n'occupe que le bas-ventre et les couTertures du dessous de la queue. Il y a un troisième individu au Ca« binetdu roi, qui diffère principalement des deux précédons , en ce qu'il a la queue plus longue, et que les trois pen- nes extérieures de chaq\ie c6té ont leurs barbes extérieu res blanches,ainsi que leur extrémité ; les trois pennes extérieures de l'aile sont marquées de taches transversales alternativement blanches et noires sur le bord exté- rieur; on aperçoit de plus une nuance de vert-doré, changeant sur le dos et sur les pennes du milieu de la queue^ ce qui ne se trouve pas sur le précé- dent^ mais la couleur rouge se trouve située de même et ne commence que sur le bas-ventre, et le bec est aussi semblable par la forme et par la couleur. M. le chevalier Lefebvre Deshayesy correspondant du Cabinet ^ que nous ^^ - .^-^_ -„.»•* ».-«-. ^-■« „..w.. -•>•-. ^ ,*.w--,^ .-t^: À. l rf I / / ' 2^4 HlSTOmB ITATUKELI.S âTODS déjà eu occasion de citer plu^ •ieurt lois comme un excf^lent obser- ¥ateur 9 nous a envoyé un dessin colo<« né de cet oiseau avec de bonnes obser* valions: il dit qu'on l'appelle à Saint- Domingue le caleçon rouge^etqiie dar^ plusieurs autres Iles on le nomme .<&« moiselle ou tiame anglaise, .xCj&^; dans l'épaisseur des f'orétS| aîi nVj^t-ily que cet oiseau se retire uu temps dei> amours ; son accent mélancolique et inôme triste ^ semble être l'expression de la sensibilité profonde qui Tentralna dans le désert | pour y jouir de la seule tv'*ndres8e et de cette langueur de l'a- mour ^ plus douce peut-être que ses transports \ cette voix seule décèle sa retraite, souvent inaccessible, et qu'il est difficile de reconnohre ou remar^ quer. » Les amours commencent en avril* Ces oiseaux ch'vc^'^nt un trou d'arbre et le garnisser ' ie * • tjsière - 4e bois vermoulu; ce u» li'esi pas moins doux hi avril* 'arbre ebois doux •D V cOTTROucou. a65 que le coton on le duvet : s^iU ne trou- vent pao du bois vermoulu, ils brisent du bois sain avec leur bec et )f redui* sent en poudre ; le bec dentelé vers la pointe est assez fort pour cela; ilnsVn serrent aussi pour élargir Pouverture du trou qu^ils choisissent, lorsqu'elle n*est pas assez grande ; ils pondent trois ou quatre œufs blancs et un peu moins gros que ceux de pigeon. 9 Pendant que la femelle < ouve | l'occupation du m&le est de lui |)orter à manger, de faire la garde sur un ra« meau voisin , et de chanter; il est si- lencieux et même taciturne en taut autre temps : mais tant que dure celui de l'incubation de sa femelle , il fait retentir les échos de sons ianguissana qui, tout insipides qu'ils nous parois- sent , charment sans doute les ennuis de sa compagne chérie* 30 Les petits, au moment de leur exclusion , sont entièrement nus, sans aucun vestige de plumes, qui néan* ( f 0. ^66 HISTOIRE 1ÏATU11ELI.E moins paroissent pointer deux ou trois jours après ; la tête et le bec des pe- tits nouvellement éclos, semblent être d'une prodigieuse grosseur, relative- ment au reste du corps ; les jambes pa- roissent aussi excessivement longues^ quoiqu'elles soient fort courtes quand Foiseau est adulte ; le mâle cesse de cbanter au moment que les petits sont ëclos , meis il reprend son chant en renouvelant ses amours aiix mois d^août et de septembre, » Ils nourrissent leurs petits de ver- misseaux, de chenilles, d'insectes : ils ont pour ennemis les rats, les couleu- vres et les oiseaux de proie de jour et de nuit ; aussi l'espèce des ouroucoais n'est pas nombreuse , car la plupart sont dévorés par tous ces ennemis. » Lorsque les petits ont pris leur essor, ils ne restent pas long-temps ensemble, ils s'abandonnent à leur ins- tinct pour la solitude et se dispersent. citron en plusieurs en» droits, ce qui nous a fait soupçonner que lecouroucou à ventre blanc, dont nous venons de parler, n'étoit qu'une variété du couroucou à ventre jaune. LE COUROUCOU a chaperoit violet. Ce couroucugo 9 que les !8 portraits et blés , et d'au- toient les jours -'. -. V V U % N (^ (> U w '*■!* «. ^îî ft ■- 4'<4%4^>*! * » *■« H- * ar-*.*-». ».(»»* -^ 'm^**^mr9r*^'%if m ' m'U m> V»^i M<^ ~. ^ ^ .{%, ♦ ^. il: i-' T N ji i««> » r « a » » » ^ ^/» 4 j'' * H fi. '/•Y'./irr.'*' { ii*V\ ,H- ■• ' t î«; c,*'*^^ «'<>ti*i ./ fert*' '^f'*î4'— %rvf „ h-,..f H- 1'. R ^'V !.. l1 •*^'-'îirt*;u^ ']^Jv- r:.-vu>pj i t* 't*î 'î>î< :tif4.,j-4»i,v, i^u'ol cimx i\\)jr lui imi ,-ir *'... • t .ï-'i. :!■•>'< ■nit'iîï.). f"^ i r-ft-n, «ter t^<; IJll' '■«*' .'4fe*«'.: î»(SPlK*«''S iu. /-♦ 'f. //i i i •,■• 'f, ■' fjl' it 'ii I* ■ ■ *• V- ■^*" ; m i'^ J (« i* I ' ■ :' . (, * *«* *•■;<■■ '(''"•iNf ,♦«'•* i«J»>;. -^^iBr*«a^'=-jdA^ V ■;^^ ,4** \ i •*»j •I *!l ■\ 'f DTT TERROQUET, 2^5 e ' » •. ■ • ■ *» XVIIIc GENRE. LE PERROQUET , Psitt acus. (Deux tloigts en avant, deux en arrière.) Caractère générique .* base du bec cou- verte d'une membrane \ langue char» nue« LE PERROQUET. r • . • « ES animaux que Thomme a le plut admires, sont ceux qui lui ont paru participer à sa nature ; il s'est émer- veillé toutes les fois qu'il en a vu queU ques-uns faire ou contrefaire des ac- tions humaines ^ le singe par la res- semblance des formes extérieures 9 et le perroquet par l'imitation de la pa- rolC} lui ont paru des êtres privilégié^i v**. jf*r i !->.•-. i. Il tj ri ♦■ 'i à76 HISTOIRE NATURELLB intermédiaires entre l'homme et la brute : faux jugement produit par la première apparence , mais bientôt dé- truit par Pexamen et la réflexion. Les Sauvages très - insensibles au grand spectacle de la nature | très-indifférens pour toutes ses merveilles , n'ont été saisis d'étonnement qu'à la vue des perroquets et des singes. Ce sont les seuls animaux qui aient fixé leur stu«> pide attention. Ils arrêtent leurs ca* nots pendant des heures entières pour considérer les cabrioles des sapajous ; et les perroquets sont les seuls oiseaux qu'ils se fassent un plaisir de nourrir ^ d'élever | et qu'ils aient pris la peina de chercher à perfectionner; car ils ont trouvé le petit art, encore inconnu parmi nous, de varier et de rendra plus riches les belles couleurs qui pan rent le plumage de ces oiseaux (i)« ^ (i) On appelle perroquets tapirés , ceux auxquels les Sauyages donnent ces couleur^ t*^!* DU PERROQUET. 277 L^usage de la main, la marche à deux pieds, la ressemblance , quoique grossière, de la face; le manque de queue , les fesses nues , la similitude des parties sexuelles , la situation des mamelles , Técouleraent périodique dans les femelles , l'amour passionné des mâles pour nos femmes ; tous les actes qui peuvent résulter de cette conformité d'organisation , ont fait donner au singe le nom ^homme sau*» vage par des hommes à la vérité qui Tétoient à demi, et qui ne savoient comparer que les rapports extérieurs^ Que seroit'Ce si , par une combinaison ils artificielles. C'est, dit-on, avec du sang d*iine grenouille qu'ils laissent tomber goutte à goutte dans les petites plaies qu'ils fout aux jeunes perroquets en leur arra- chant des plumes ; celles qui renaissent changent de couleur, et de vertes ou jau» nés qu'elles étoient , deviennent orangées , couleur de rose ou panachées , selon les. drogues qu'ils emploient. ... A-J«ij.Y_' > . S78 HÏSTOIRE îTATiniELEB de nature aussi possible que toute ait* tre , le singe eût eu la voix du perro- quet) et comme lui la faculté de lapa» role?Le singe parlant eût rendu muette d^étonnement Pespèce humaine en- tière , et Pauroit séduite au point que le philosophe auroit eu grande peine à démontrer qu'avec tous- ces beaux at- tributs humains, le singe n'en étoit pas moins une béte. Il est donc heu- reux pour notre intelligence que la nature ait séparé et placé dans deux espèces très très oiseaux, dont la langue est épaisse^ arrondie , et de la même forme à-peu-i^ près que celle du perroquet. Les san« sonnets , les merles, les geais, les chou- cas, eic. peuvent imiter la parole j ceux qui ont la langue fourchue , et ce sont presque tous opspetitg giseaux^ sifilent ■ » ^' %; .^J-S.f.. \ .; ', 31184 HISTOIRE WATURELlfi plus aiséiuent qu'iis ne jasent; en^ri ceux dans lesquels cette organisation propre à siffler se trouve réunie avec la sensibilité de Poreille et la réminis- cence des sensations reçues par cet organe^ apprennent aisément à répéter des airs 9 c'est-à-dire y k siffler en mu- sique. Le serio, la linotte^ le tarin, le l>ouvreuil9 semblent être naturelle^* ment musiciens. Le perroquet 9 soit par imperfection d'organes ou défaut de mémoire 9 ne fait entendre que de» . cris ou des phrases très-courtes 9 et ne peut ni chanter 9 ni répéter des air» modulés; néanmoins il imite tous les bruits qu^il entend 9 le miaulement du chat 9 Paboiement du chien et les cris des oiseaux9 aussi facilement qu'il con^ trefait la parole : il peut donc exprimer et même articuler les sons 9 mais non les moduler ni les soutenir par de» expressions cadencées ; ce qui prouve qu'il a moins de mémoire 9 moins de flexibilité dans ks orgaiie«| et le gosisv 11. .■ru. '■>^ ■■■¥W- *f%,^ #►; WÊÊaiÉtf^^^^K^SÊw)^i Ï)U PERROQUET. Î2l85 mis&i sr , aussi agreste que les oiseaux chanteurs l'ont moelleux et tendre. • D^ailleurs, il faut distinguer aussi ^eux sortes d^imitation, l'une réfléchie ou sentie, et l'autre machinale et sans intention : la première acquise , et la seconde pour ainsi dire innée ; l'une n'est que le résultat de l'instinct com« m un répandu dans l'espèce entière | et ne consiste que dans la similitude des meuvemens et des opérations de chaque individu j qui tous semblent être induits ou contraints à faire les mêmes choses. Plus ils sont stupides^ plus cette imitation tracée dans l'es-* pèce est parfaite. Un mouton ne fait et ne fera jaipais que ce qu'ont fait et font tous les autres moutons. La pre- mière cellule d'une abeille ressemble à la dernière ; l'espèce entière n'a pas plus d'intelligence qu'unseulindividuy et c'est en cela que consiste la diffé- rence de Tesprit à l'instinct : ainsi l'î« mitaf ion naturelle Q^est dans chaqu» Oiseauxi III. aâ |«(i»T -'•■•»■; V S86 HISTOIHB KATURElLA espèce qu^un résultat de similitude f une nécessité d^autant moins intelli- gente et plus aveugle, qu^elle est plu» également répartie. Uautre imitation^ qu'on doit regarder comme artificielle^ ne peut ni se répartir, ni se conimu- niquer à Pespèce; elle n*appartient qu^à l'individu qui la reçoit, qui la possède sans pouvoir la donner. Le perroquet le mieux instruit ne transmettra pas le talent de la parole à ses petits. Toute imitation communiquée aux animaux par Part et par les boins de l'homme j reste dans l'individu qui en a l'em- preinte } et quoique cette imitation «oit, comme la première, entièrement clépendante de l'organisation, cepen- dant elle suppose des facultés particu- lières qui semblent tenir à rintelli- gence ) telles que la sensibilité, i'at* tention, la mémoire; en sorte que lea animaux qui sont capables de cette imitation, et qui peuvent recevoir des impressions durables et quelques traits 'V,L. -"iT' ,-ms JL'*!' .,. tudof itelli- atioh^f DU PERROQUET. 287 dVclucatlon rie la part de Phomme , sont des espèces distinguées dans Por- dre des êtres organisés; et si cette éducation est facile , et que Phomma puisse la donner aisément à tous les individus, Pespèce, comme celle du chien , devient réellement supérieure aux autres espèces d^animaux, tant qu^elle conserve ses relations ayec Thomme; car le chien abandonnée sa seule nature, retombe au niveau du. renard ou du loup , et ne peut de lui* même s'élever au^^dessus. Nous pouvons donc ennoblir tous les êtres en nous approchant d'eux ^ mais nous n'apprendrons jamais aux animaux à se perfectionner d'eux-mê- mes; chaque individu peut emprunter de nous, sans que l'espèce en profite^ et c'est toujours faute d'intelligence entr'eux : aucun ne peut communi- quer aux autres ce qu'il a reçu de nous; mais tons sont à-peu-près également susceptibles d'éducation individuelle t ..'1 yfcÉP'"'" »-:^,~-. 5:*— M K 1^ a88 HISTOIRE NATURlill.E car quoique les oiscau.x, par les pro- portions du corps et par la forme da leurs membres , soient très-difrërens dos animaux quadrupèdes, nous ver* xons në.mmoins que , comme ils ont les mêmes sens, iU sont suceptibles des xnémesdegrësd*éduca lion. On apprend aux agamis ù faire à*peu-près tout ce ce que font nos chiens : un serin bien élevé marque son affection par des ca- resses aussi vives ^ plus innocentes et moins fausses que celles du chat. Noua avons des exemples frappans (i) de ce (i) a On m'apporta ) dit M. Fontaine , en 1765, une buse prise au piéjre; elle étoit d'abord extrêmement farouche et même cruelle; j'entrepris de l'apprivoiser, et j'en vins à bout en la laissant jeûner et la con- traignant de venir prendre sa nourriture dans ma main. Je parvins par ce moyen à la rendre très familière, et après l'avoir tenue enfermée pendant environ six se- maines , je commençai à lui laisser un pei» àe liberté , avec la précaution de lui liée ensemble les deux fouets de l'aile *, ibus cet ^■■-.. ,»-- '* j^-tL* '■'^■ 'j^<... •* *""^„-^ ♦r; J ■-'» DU P F. n n O Q \J E T. 2.8(^ que peut IMclucntiofà Kur les oiseaux de |)roio , qui de tous [)aroisscnt être les érat elle ne promciio . dnns mon jardin , et levcnou quand je l'appelois pour prentlro na nourriture. Au bout de quelque temps y lorsque je me crus assuré de su tidélité y je lui ôtfli ses lions et je lui ntiachui un grdoc d'un pouce et demi de diamètre nu-ilt'ssus delà serre ) et je lui appliquai une plaque de cuivre sur le jabot, où étoit gravé mon nom: avec cette précaution je lut donnai toute liberté, et elle ne fut pas long'tcmps sans en abuser , car elle prit s(m essor et son vol jusque dans la i'orôt de Bcleiime ; je la crus perdue, mais quatre heures après je la vis i'ondie dans ma salle qui étoit ouvcvte , poursuivie par cinq autres buses qtj lui avoient donné la cli.isse, et qui l'a voient cx)mrainte à venir chercher son asyle... De- puis ce temps, elle m'a toujours ^ardé Hdé- litt , venant tous les soirs coucher sur ma fenêtre; elle devint si familière avec moi, qu'elle jiaroissoit avoir un singulier plaisir dans ma compagnie ; elle assistoit u tous mea dîners sans y manquer , se metloit sur un coin de la table, et me ( arcssoit très-sou- Tcnt avec sa tète et son bec, en jetant un Ui apO RIOTOIHB «ATUB.ELLB plus farouches et les plus difficiles à dompter. On connolt en Asie le petit 'i \ petit cri aigu, qu^elle savoir pourtant quel- quefois adoucir. Il est vrai que y'avois seul ce privilège. Elle me suivit un jour, étant à cheval , à plus de deux lieues de chemin en planant.... Elle n^aimoit ni les chiens ni les chats f elle ne les redoutoit aucunement^ elle a eu souvent vis - à - vis de ceux - ci de rudes combats à soutenir ; elle en sortoit toujours victorieuse. J'avois quatre chats très - forts que je faisois assembler dana mon jardin , en présence de ma buse *, je leur jetois un morceau de chair crue , la chat qui était le plus prompt s*en saisissoit ^ les autres convoient après ; mais Toiseau londoit sur le corps du chat qui a voit le morceau , et avec son bec lui pinçoit lea oreilles, et avec ses serres lui pétrissoit le» reins de telle force que le chat étoit forcé de lâcher sa proie. Souvent un autre chat s^en emparoit dans le môme instant, mais il éprouvoit aussi-tôt le même sort , jusqu'à ce qu'enfin la buse , qui avoit toujours l'a- vantage , s'en saisit pour ne pas la céder^ Elle savoit si bien se détendre , que , quand «lie se voyoit assaillie par les quatre chats. BU PERROQUET. 2(^1 art d^instriiire le pigeon à porter et rapporter des billets à cent lieues de à la fois y elle ^ircnoit son vol avec sa proie dans ses serres , et annon^oit par son cri le gain de sa victoire ; enfin les chats , dégoû- tés d'être dupes y ont refusé de se prêter au combat. M Cette *buse avoit une aversion singu- lière : elle n*a jamais voulu souffrir de bon- nets ronges sur la tête d'aucuns paysans. Elle avoit l'art de leur enlever si adroite- ment , qu'ils se trouvoicnt tête nue sans savoir qui leur avoit enlevé leur bonnet: elle cnlcvoit aussi les perruques sans faire «ucun mal , et portoit ces bonnets et ces perruques sur l'arbre le plus élevé d'un, parc voisin , qui ctoit le dépôt ordinaire de tous ses larcins. . . . Elle ne souffroic aucun autre oiseau de proie dans le can« ton ; elle les attaquoit avec beaucoup de hardiesse , et les inetroit en fuite. Elle ne faisoit aucun mal dans ma basse - cour ; les volailles , qui dans le commencement la redoutoient , s'accoutumèrent insensible- ment avec elle. Les poulets et les petits canards n'ont jamais éprouvé de sa part la moindre insulte ; elle se buignoit au milieii 1 hl apa histoihe natuuelle distance. L'art plus grand et m>eu3C connu de la fauconnerie , nous démcn> Ih \ !i ' ': H de ces derniers*^ mais ce . Lettre de M. Fontaine , curé de Samt-Pierre de Vclesme, à M. le comte de Bufjoji , en date du 18 janvier 1768. r*.*Mf« -mr ~^.t^^ «94 HISTOIRE NATURELLIS tout autre animal , qu'on en donne Af Celle d^un enfant^ ils feroient par imi* tation tout ce que celui-ci fait par in« telligence. La seule différence seroit dans le produit t l'intelligence toujours féconde , se communique et s'étend à l'espèce entière, toujours en augmen- tant; au lieu que l'imitation nécessai* rement stérile , ne peut ni s'étendre f ni m«^me se transmettre par ceux qui l'ont reçue. Et cette éducation par laquelle nous rendons les animaux, les oiseaux plus utiles ou plus aimables pour nous ^ semble les rendre odieux à tous les autres, et sur«tout à ceux de leur es- pèce : dès que l'oiseau privé prend son essor et va dans la forêt , les autres t'assemblent d'abord pour l'admirer, et bientôt ils le maltraitent et le pour*» suivent comme s'il étoit d'une espèce ennemie. On vient d'en voir un exem- ple dans la buse ; je l'ai vu de même ^ur la pie ) sur le geai. Lorsqu'on leur BU FEnHOQUET. 2(^5 lâonne la liberté , les sauvages de leuf espèce se réunissent pour les assaillir et les chasser. Ils zie les admettent dans leur compagnie que quand ces oiseaux privés ont perdu tous les signes de leur affection pour nous, et tous les caractè* res qui les rendoientdifférens de leurs frères sauvages ; comme si ces mêmes caractères rappeloient à ceux - ci le sentiment de la crainte qu'ils ont d& l'homme leur tyran , et la haine que méritent ses suppôts ou ses esclaves* - Au reste, les oiseaux sontde tous le» êtres de la nature les plus indépendaus et les plus fiers de leur liberté, parcg qu'elle est plus entière et plus étendue que celle de tous les autres animaux* Comme il ne faut qu'un instantàl'oiseau pour franchir tout obstacle et s^élev.er au-dessus de ses ennemis, qu'il leur est supérieur par la vitesse du mouvement^ et par l'avantage de sa position dans un élément où ils ne peuvent attein- dtQf il voit tous les aai«iaux terrestres ( 'î.î^.v^ji^iP^iS^' ••*. . .^■qjjT^ ii.^ci.i^i.JSiJli&j^-jiÀi:'-jî li-i-jrfT'in*''iiiÀ^nL'l j'grtr- ' ^p6 HISTOIRE NATURELLE romme des êtres lourds et rampant attachés à la terre; il n'auroit mémo nulle crainte de Thomme, si la balle et la flèche ne leur avoient appris que sans sortir de sa place il peut atteindre^ frapper et porter la mort au loin. La nature en donnant des ailes aux oi- seaux ^ leur a départi les attributs de l^indépendance et les instrumens de la haute liberté : aussi n'ont-ils de pa- trie que le ciel qui leur convient. Ils en prévoient les vicissitudes en changeant de climat, en devançant les saisons; ils ne s'y établissent qu'après en avoir pressenti la température. La plupart n'arrivent que quand la douce haleine du printemps a tapissé les forêts de verdure; quand elle fait éclore les ger- mes qui doivent les nourrir; quand ils peuvent s'établir , se gîter , se cacher sous l'ombrage ; quand enfin la nature vivifiant les puissances de l'amour, Je citl et la terre semblent réunir leurs bienfaits pour combler leur bûnheur^ nv ïeukoquet. 2(j^ Cependant cette saison e plaisir d ^ vient bientôt un tems d'inquitftucie ; tout-à-Pheure ils auront à craindre ces mêmes ennemis au-dessus desquels ils planoient avec mépris \ le chat sau- vage , la marte, la belette, chercheront à dévorer ce qu'ils ont de plus cher; la couleuvre rampante gravira ]pour avaler leurs œufs et détruire leur pro- géniture ; quelqu'élevé, quelque caché que puisse être leur nid, ils sauront le découvrir, l'atteindre, le dévaster 5 et les enfans , cette aimable portion du genre-humain, mais toujours malfai- sante par désœuvrement , violeront sans raison ces dépôts sacrés du pro« duit de l'amour. Souvent la tendre mère se sacrifie dans l'espérance de sauver ses petits ; elle se laisse pren- dre plutôt que de les abandonner; elle préfère de partager et de subir le malheur de leur sort , à celui d'aller seule l'annoncer par ses cris à son amant, qui néanmoins pourroitseul Oiseaux, Uh 2^ M ï '^^'^B'^WR*, . tfcpS HlStOIKE VATUnELtR ,Ja consoler en partageant sa douleufè L^adection maternelle est donc un sentiment plus fort que celui de la crainte y et plus profond que celui de Tamour) puisqu^icl cette affection [^emporte sur les deux dans le cœur d'une mèrei et lui fait oublier son amour j sa liberté ^ sa vie^^if^h^y?:^ , f .. Pourquoi le temps des grands plai* sir^ est-il aussi celui des grandes solli- citudes ? Pourquoi les jouissances les plus délicieuses sont -elles toujours accompagnées dUnquiétudes cruelles^ même dans les êtres les plus libres et les plus innocens? N'est-ce pas un re- proche qu'on peut, faire à la nature ^ cette mère commune de tous les êtres ? Sa bienfaisance n'est jamais pure ni de longue durée. Ce couple heureux qui fc'est réuni par choix y qui a établi de concert et construit en commun son domicile d'amour, et prodig'ùé les soins les plus tendres à sa famille naissante^ craint à chaque instant qu'on ne la lui i-vyt^El- ,"■•!,"«.-■• »V!»«J».T».,~ X)U PERROQUET. 2^^ ravisse ; et s'il parvient à IVIever ^ c'est alors que des ennemis encore plus redoutables viennent rassailUr avec plus d'avantage ; l'oiseau de proie ar- rive comme la foudre et fond sur la famille entière \ le père et la mère sont souvent ses premières victimes y et les petits donc les ailes ne sont pas encore assez exercises , ne peuvent lui échapper. Cesoiseaux de carnage frap- pent tous les autres oiseaux d'une frayeur si vive, qu'on les voit frémir à leur aspect; ceux même qui sont en sûreté dans nos basse-cours, quelque éloigné que soit l'ennemi, tremblent au moment qu'ils l'aperçoivent, et ceux de la campagne, saisis du même effroi , le marquent par des cris et par leur fuite précipitée vers les lieux où ils peuvent se cacher. L^état le plus li-» bri' de la nature a donc aussi ses ty- rans, et malheureusement c^est à eux seuls qu'appartient cette suprême li-^ berté dont ils abusent, et cette indéo 300 niSTOlRE NATURELLE pendaace absolue qui les rend les plus fiers de tous les ani.iaux. L^aigle nid- prise le lion et lui enlève impunément sa proie ^ il tyrannise également les Kabituns de Pair et ceux de la terre, et il auroit peut-être envahi l'empire d'une grande portion de la nature y si les armes de l'homme ne l'eussent re- légué sur le sommet des montagnes ^ et repoussé jusqu'aux lieux inacces- sibles, où il jouit encore sans trouble et sans rivalité de tous les avantages de sa domination tyrannique. Le coup d'œil que nous venons de jeter rapidement sur les facultés des oiseaux, suffit pour nous démontrer que dans la chaîne du grand ordre des êtres , ils doivent être après l'homme placés au premier rang. La nature a rassemblé , concentré dans le petit volume de leur corps, plus de force qu'elle n'en a départi aux grandes masses des animaux les plus puissans; elle leur a donné plus de légèreté sans ..Vvi .■.jA-i-^-i, •T'-^»^'^*^-. petit brce mdcs ans; sans DU PERROQU35T. OOl rîpn 6ter ù la solidité de leur organisa* tion; elto leur a cédé un empire plu^ étendu sur les habitan» de Pair, de la terre et des eaux ; elle leur a livré le» pouvoirs dVine domination exclusive sur le genre entier des insectes, qui ne semblent tenir d^elle leur existence rpiepour maintenir et fortifier celle de leurs destructeurs auxquels ils servent de pâture^ ils dominent de même sur les reptiles dont ils purgent la terre sans redouter leur venin, sur les pois* sons qu^ils enlèvent hors de leur élé- ment pour les dévorer; et enEn sur les animaux quadrupèdes dontilsfontéga- lement des victimes. On a vu la buse assaillir le renard , le faucon arrêter la gazelle , l*aigle enlever la brebis , attaquer le chien comme le lièvre, les mettre à mort et les emporter dans son aire ; et si nous ajoutons à toutes ces prééminences de force et de vi- tesse , celles qui rapprochent les oi« seaux de la nature de Phomme , la marf <.«.«••»"»*•* -.-,' f 'J. 3oa nisTOîHE natuhei.le che à deux pieds , Piuiitation de la pa- role, la mémoire musicale , nous les verrons plus près de nous que leur forme extérieure ne paroU ^indiquer } en môme temps que par la prérogative unique de ^attribut des ailes et par la prééminence du vol sur la course , nous reconnoitrons leur supériorité sur tous les animaux terrestres. •' Mais descendons de ces considéra- tions générales sur les oiseaux, à l'exa- men particulier du genre des perro« quets: ce genre plus nombreux qu'au- cun autre, ne laissera pas de nous four- nir de grands exemples d'une vérité nouvelle ; c'est que dans les oiseaux , comme dans les animaux quadrupèdes, il n'existe dans les terres méridionales du Nouveau-Monde , aucune des es* pèces des terres méridionales de l'an- cien continent , et cette exclusion est réciproque , aucun des perroquets de l'Afrique et des gran'^es Indes ne se trouve dans i'Ainérir|ue méridionale ^ ..ivl< BU PERROQUET. 3oS et réciproquement aucun de ceux d» cette pflrtie du Nouveau>Monde ne se trouve dans Pancicn continent : c'est sur ce fait général que j*ai établi le fondement de la nomenclature de ces oiseaux ) dont les espèces sont très- diversiiiées et si multipliées, qu^indé* pendamment de celles qui nous sont inconnues , nous en pouvons compter plus de cent ; et de ces cent espèces^ il n'y en a pas une seule qui soit co? i- mune aux deux continens. Y ai il une preuve plus démonst i ve do cette vérité générale que nous avons exposée dans ^histoire des animaux quadrupèdes? a Aucun de ceux qui ne peuvent supporter la rigueur des cUmats froids , n'a pu passer d'un continent à l'autre, parce que ces con- tinens n'ont jamaisété réunis que dans les régions du ne?? » Il en est de même des oiseaux qui , comme les per- roquets , ne peuven» v re et se mul- tiplier que dans les climats chauds; i , «r ..tï>ï.q>*¥**M*- ' i 3o4 HISTOIRE NATURELLE ils sont y malgré la puissance de leurs ailes, demeurés confinés, les uns dans les terres méridionales du Nouveau- Monde , et les autres dans celles de Tancien , et ils n^occupent dans cha- cun qu'une zûne de vingt-cinq degrés de chaque côté de l'équateur. Les Grecs ne connurent d'abord qu'une espèce de perroquets ou plutôt de perruches ; c'est celle que nous nommons aujourd'hui ^ra/îc/e perru- che à collier^ qui se trouve dans le continent de l'Inde. Les premiers de ces oiseaux furent apportés de l'ile Trapobane en Grèce, par Onesicrile^ commandant de la flotte d'Alexandre : ils y étoient si nouveaux et si rares , qu'Aristote lui-même ne parolt pas en avoir vu, et semble n'en parler, que par relation. Mais la beauté de ces oiseaux et leur talent d'imiter la pa- role, en firent bientôt un objet de luxe chez les Romains : le sévère Caton lour en a fait un reproche ; ils logeoient cet if ni •-!*.., . ».-• iiit^' pâ- li UX3 leur Itcet Btr VERAOQUST. 3o5 oiseau dans des cages d'argent y d'é^ caille et dU voire , et le prix d'un per- roquet fut quelquefois plus grand chez eux que celui d'un esclave* On ne connoissoit des perroquets à Rome I que ceux qui -venoient des Indes jusqu'au temps de Néron | où des émissaires de ce prince en trou- vèrent dans une ile du Nil j entre Siène et et Méroë^ ce qui revient à la limite de 24 ^ ^^ degrés que nous avons posée pour ces oiseaux, et qu'il ne paroi t pas qu'ils ayent passée. Ait reste, Pline nous apprend que le non& psittacus y donné par les Latins aa perroquet , vient de son nom indien ^ psittace au sîttace» --.> Les Portugais qui, les premiers, ont doublé le Cap de Bonne-Ëspérance, et reconnu les c6tes de L'Afrique , trou* vèrent les terres de Guinée et toutes les îles de l'océan indien , peuplées^ comme le continent , r!e diverses es» pèces de perroquets, toutes inconnues ' I) I i --^^ .^ m^f-^-' -• ■% -1^^ ., ■-.-.-.. ilb^mlt- 'A. 3 ^•Hi..i^,,:milJiÉ,^,^ i 3o6 HISTOIRE TfATUB.ËLLB " à l'£uropey et en si grand nombre qu'à Callcut,à Bengale et sur les cÀtes d^Afrique, les Indiens et les Nègres étoient obligés de se tenir dans leurs champs de maïs et de riz vers le temps de la maturité , pour en éloigner ces oiseaux qui viennent les dévaster* Cette grande multitude de perro* quets dans toutes les régions qu^ils ha- bitent) semble prouver qu'ils réitèrent leurs pontes, puisque chacune est assez peu nombreuse ; mais rien n'égale la variété d^espèces d'oiseaux de ce genre^ qui s'offrirent aux navigateurs sur toutes les plages méridionales du Nou- veau-Monde, lorsqu'ils en firent la découverte; plusieurs îles reçurent le nom à*iles des perroquets» Ce furent les seuls animaux que Colomb trouva dans la première où il aborda , et ces oiseaux servirent d'objets d'échange dans le premier commerce qu'eureut les Européens avec les Américains., Enfin, on apporta des perroquets d'A« "m^^va mm re qu'à i c6\eB Nègres LS leurs > temps ler ces iter. perro* iMs ha- i) V PERROQUEl:. noy mériqueet d^ Afrique en sigrand nom- bre y que ie perroquet des anciens fat oublie : on ne le connoissoit plus du temps de Belon, que par la description qu'ils en avoient laissée; et cependant^ dit AldrovandC) nous n'avons encore vu qu'une partie de ces espèces dont les lies et les terres du Nouveau*^ Monde nourrissent une si grande muU titude^ que pour exprimer leur in- croyable variété , aussi bien que le brillant de leurs couleurs et toute leur beauté , il faudroit quitter la plume et prendre le pinceau, tî «rsic-; «^nî^ Maintenant, poursuivre autant qn'il est possible l'ordre que la nature a mis dans, cette multitude d'espèces ^ tant par la distinction des formes que par la division des climats y nous partage* rons le genre entier de ces oiseaux d'abord en deux grandes classes 9 dont la première contiendra tous les perro- quets de l'ancien continent ^ et la se- conde tous ceux du NouTeau-Monde | ■ï: **'î \ ; ^ : :(■ V. ■misP***' [■; M' So8 HISTOIRE NATURELLE.' ensuite nous subdiviserons la première en cinq grandes familles , savoir , les kakatoès , les perroquets proprement dits ,les loris, les perruches à longua queue et les perruches àqueue courte ; et de même nous subdiviserons ceux du nouveau continent en six autres fa» milles; savoir, les aras, lesamasonesy les criks, les papegais, les perrichcs à queue longue , et enfin les perriches à queue courte. Chacune de ces onze tribus ou familles, est désignée par des caractères distinctifs , ou du moins chacune porte quelque livrée particu- lière qui les rend reconnoissables ; et nous allons présenter celles de l*an- cien continent les premières. ; , .1 > f «, ; f r) '-■ '• ,-■»? •; r« V 'PEUROQCTETS ds l'ahcibit cosTiirEirT. 1.1 1: /, 1 i^ i:£S KAKATOES. Les plus grands perroquets de Pan* «ien continent; sont Us kakatoès; ils .-■^■-- '■"'^'011^0^0^ ■ •%ir^'- "i»- ^^■■ 'entière nr ^ les rement longue ;ourteç s ceux itresfa» asonesy srriches irriches BS onze par des moins 3articu- les ; et e l'an- 3t ï .^l ■'■■ M 'IKEITT. S. cle l*an« }'és\ ils < . * >.. ! it.'* «■'T-î'nT*'f ""^^TT^T* ' 'mJï-JÇ'^ ■i*^; 7'^ M »* n . ' ' i' r ! M » "^ NM'ir .tVÏ.-T l- ^;*^- ' iSO 'tl'l mÀ\ ■i \\ ft, I, r-" ; :s f ^ j, \%' ■>.'. 'v; ( ! .•^C-^jf"?^ -^ — ... *■ '"***f{i«.iSlff'''J Toni I I . I : K AK /\r O K S . X .\.V. I . O li I Il \^ }*i ...<»^--. -*■ ■1 ; 1 '■';i M/ ■■V • ■ f.:- /■;/; V- •C;.îj,^''v.- '^-i ■ '-H- ''(f &'^ r " ' " 7- -c;-' . .'- * ■ i^ • v; : ■ - , •iÈ»*»: _!^ ^ '<■%'. •• %■>■»;• r ,^"*p'-« V' ~"' :-'ik''' % : : - f;,"- -, . .!■ \ ^ > . ' k •^:î- ■■ . :-■ '.■-*'.. - "■ -* . ,v->;s ..y 's;. V, ^k -* I /'■ Stf PERROQUEt. 309 en sont tous originaires, et paroissent être naturels aux climats de l'Asie méridionale. Nous ne savons pas s'il y en a dans les terres de l'Afrique;» maiâ^ il est sûr qu'il ne s*en trouve point en Amérique; ils paroissent répandus dans les régions des Indes méridionales et dans toutes les tles de l'océan indien, à Temate , à Banda j à Céran , aux Philippines, aux lies de la Sonde. Leur nom de kakatoès j catacua et cataioup vient de la ressemblance de ce root à leur cri. On les distingue aisément des autres perroquets par leur plumage blanc, et par le bec plus crochu et plus arrondi y et particulièrement par ^ât huppe de longues plumes dont leur tête est ornée , et qu'ils élèvent et abaissent à volonté. * Ces perroquets kakatoès apprennent difBcilement à parler; il y a même des espèces qui ne parlent jamais; ir.a.[a on en est dédommagé par la faci .o do leur éducation. On les apprivoise tout Oiseaux, m. 97 ! i I ! * 1 )\ f t , i., ^ i' c I M n> ; ir .' /: V 3 10 ttlSrOlllE NATUAELtÊ aisément ; ils semblent même être de** Venus domestiques en quelques en* droits des Indes, car ils font leurs nids sur le toit des maisons^ et cette facilité d'éducation vient du degré de leur in- telligence qui parolt supérieure à celle ucfë autres perroquets; ils écoutent | entendent et obéissent mieux : mais c'est vainement qu'ils font les mêmes efforts pour répéter ce qu'on leur dit; ils semblent vouloir y suppléer par d'autres expressions de sentiment et par des caresses affectueuses ; ils ont dans tous leurs mouvemens une dou* ceur et une gruje qui ajouic/it encore à leur beauté. On en a vu de x, l'un mâle et l'autre femelL, au m is de mars 1775, à la foire St. -Germain à Paris, qui obéissoient avec beaucoup, de docilité y soit pour étaler leur hup- pe, soit pour saluer les personnes d'un signe de tête, soit pour toucher les ob- jets de leur bec ou de leur langue, oa pour répondre aux questions de leur DU PERROQUET. 3ll maître, avec le signe dissentiment qui èxprimoit parfaitement un r>/// muet} ils indiquoient aussi par des signes réitérés le nombre des personnes qui ëtoient dans la chambre , l'heure qu'il ëtoit , la couleur des habits, etc. ils se baisoient en se prenant le bec récipro* quemen t; ils se caressoient ainsi d'eux- mêmes : ce prélude marquoit l'envie de s'apparier, et le maître assura qu'en •fïei ils s'apparioient souvent, même dans notre climat. Quoique les kaka- toës se servent, comme les autres per^* roquets, de leur bec pour monter et descendre^ ils n'ont pas leur démarche lourde et désagréable; ils sont au con- traire très-agiles etmarchentde bonne grâce | en trottant et par petits sauta vifs. i! V :i R \ "A 7 3 La HlSTOIti£ KATUEELLB LE KAKATOES À HUPPE BLANCHEi Première espèce. Ce kakatoès est à -peu -près de la grosseur d'une poule; son plumage est entièrement blanc^ à L'exception d'uno teinte jaune sur le dessous des ailes et des pennes latérales de la queue ; il » le bec et les pieds noirs; sa magnifiquo huppe est très - remarquable , en co> qu'elle est composée de dix ou douze grandes plumes | non de l'espèce des plumes molles , mais de la nature des penneS) hautes et largement barbées ; elles sont implantées du front en ar- rière sur deux lignes parallèleS| et for* ment un double éventail. LE KAKATOES A HUPPE JAUNE. Deuxième espèce. Dans cette espèce l'on distingue Jeux races qui ne diffèrent entr'elies k- ANCHE» es de la nage est on d'une ailes et ue ; il » gnifiquo 1 en ce» u douze >èce des ture des larbées ^ t en ar- ) et for- .UNE. stlngue tr'eliea su PERROQUET* 3l3 que par la grandeur. Dans Tune et Pautre le plumage est blanc avec une teinte jaune sous les ailes et la queue^ et des taches de la même couleur à Tentour des yeux t la huppe est d'un jaune citron; elle est corn posée de Ion* gués plumes molles et effilées que Toi- seau relève et jette en avant; le bec et les pieds sont noirs. C'est un kakatoès de cette espôce , et vraisemblablement; le premier qui ait été vu en Italie y que décrit AlJrovande ; il admire l*é« légance et la beauté de cet oiseau | qui d'ailleurs est aussi intelligent , aussi doux et aussi docile que celui de la première espèce* Nous avons vu nous-mêmes ce beau kakatoès vivant; la manière dont il témoigne sa joie est de secouer vive- ment la tête plusieurs fois de haut en baSf faisant un peu craquer son bec et relevant sa belle huppe : il rend caresse pour caresse; il touche le visage de sa langue et semble vous lécher; iLdonn» «• f •;. i,^^,.,i.M'f-% ^,».-' ■' ■/■'', ,-'^'- t. i II !: t M I vil I Y ï\ Sl4 HISTOIRB KATVRELLB des baisers doux et savourés; mais un» sensation particulière est celle qu^ilpa- roit éprouver lorsque Pon met la main à plat dessous son corps ^ et que d» Pautre main on le touche sur le dos y ou que simplement on approche la bouche pour le baiser; alors il s^appuie fortement sur la main qui !e soutient^ il bat des ailes, et le bec à demi ou- Terty il souffle en haletant, et semble jouir de la plus grande volupté. On lui fait répéter ce petit manège «"*'^ntque Pon veut. Un autre de ^es plaisiio :• de se faire gratter; il montre sa tête avec la pâte , il soulève Paile pour qu'on la lui frotte. Il aiguise souvent son bec en rongeant et cassant le bois; il ne peut supporter d'être en cage y mais il n'use de sa liberté que pour se mettre à portée de son maître qu'il ne perd pas de vue; il vient lorsqu'on l'appelle, et s'en va lorsqu'on lui com- mande ; il témoigne alors la peine que cet ordre lui fait Qn se retournant i DU PEUnOQUET. t regardant si on ne DU lui fait souvent ^ et r< ^ pas signe de revenir. Il est de la plus grande propreté ; tous ses mouve- mens sont pleins de grâces, de délica- tesse et de mignardise. Il mange des fruits, des légumes, toutes les graines farineuses , de la pâtisserie, des œufs^ du lait et de tout ce quf est doux sans cire trop sucré. LE KAKATOES A HUPPE ROUGE. Troisième espèce. • C'est un des plus grands de ce genre, ayant près d'un pied et demi de lon- gueur; le dessus de sa huppe, qui s» rejette en arrière, est en plumes blan- ches, et couvre une gerbe de pluints rouges. LE PETIT KAKATOES à bec couleur de chair. Quatrième espèce. Tout son plumage est olanc, à l'ex- ception de quelques teintes de rouge» (■ i ; I i \ '! I il / 3 16 HISTOIRE NATURELLB pâle sur la tempe et aux plumes dtt dessous de la huppe ; cette teinte de rouge est plus forte aux couvertures du dessous de la queue : on voit un peu de jaune- clair à Porigine des plumes scapulairesy de celles de la huppe, et au côté intérieur des pennes de Paile et de la plupart de celles de la queue^ les pieds sont noirâtres; le bec est brun rougeâtre, ce qui estparticulieràcette espèce, les autres kakatoës ayant tous le bec noir. C'est aussi le plus petit que nous connoissions dans ce genre. M. Brisson le iCait de la grandeur du perroquet deGui^iée : cependant celui- ci est beaucoup plus pelitj il est coiffé d^ine huppe qui se couche en arrière et qu'il relève à volonté. Nous devons obser" er que l'oiseau appelé par M. Brisson , kakatoës à ailes et queue rouges^ ne paroît pas être un kakatoës, puisqu'il ne fait au- cune mention de la huppe, qui est C3- |)endaut le caractère distinctif de ces DU PERROQUET. Ol^ perroquets ^ d'ailleurs il ne parle de cet oiseau que d'après Aldrovande y qui s'expriaie dans les termes suivans : « Ce pertToquet doit être compté parmi les plus grands; il est de la grosseur d'un chapon ; tout son plumage est blanc-cendré; son bec est noir et for- tement recourbé ; le bas du dos j le croupion , toute la queue et les pen- nes de l'aile sont d'un rouge de ver- millons). Tous ces caractères conviens drolent assez à un kakatoës , si l'on y ajoutoit celui de la huppe; et ce grand perroquet rouge et blanc d' Aldrovande qui ne nous est pas connu, feroit dans ce cas une cinquième espèce de kaka- toës, ou une variété de quelqu'une des précédentes,, LE KAKATOES NOIR. Cinquième espèce. M. Edwards qui a donné ce kak^ toës f dit qu'il est aussi gros qu'un aras | (' ^ . & ( m 'i i * M ^ \ 3l8 HISTOIRE NATURELLB tout son plumage est d'u^ noir bleuâ* t,re , plus foncé &ur le dos et les aile» que sons le corps ; la huppe est brune ou noirâtre^ et L'oiseau a , comme touA les autres kakatoès, la faculté de la; arelever très -haut, et de la coucher presque à plat sur sa tête 5 les joues au-dessous de l'œil sont garnies d'une peau rouge, nue et ridée, qui enve- loppe la mandibule inf'éiieure du bec ^ dont la codleur , ainsi que celle des pieds, est d'un brun-noirâtre^ l'œil est d'un beau noir, et l'on peut dire que cet oiseau est le nègre des kakatoès ^ dont les espèces sont généralement l.lanches^ il a la queue assez lo^igue et composée de plumes étagées. LES PERROQUETS propreme?it dits, Naus laisserons le nom de perro» €iuets proprement dits à ceux de ces oiseaux qui appartiennent à l'ancien continent , et qui ont la queue courte et composée de pennes à-peu*près d'en \ "*^- - >- ->év#A' Ï)U PERROQUET. 3l(^ gale longueur. On leur donnoit jadis le nom de papcgauts , et celui de p(ir- roquet s'appliquoit aux perruches : Pu- sage contraire a prévalu \ et comme la nom de papegaut ou papegai a été ou- blié, nous Pavons transporté à la fa- mille des perroquets de l'Amérique qui n^ont point de rouge dans les ailes ^ fifm de les distinguer par ce nom géné- rique^des perroquets amazones dont le caractère principal est d'avoir du rou^*» sur les ailes. Nous connoissons huit espèces de ces perroquets proprement dits, toutes originaires de l'Afrique et des grandes Indes , et aucune de ces huit espèces ne se trouve en Amé« rique. FIN DU TOME THOISIÈME*