...^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) "^^ .^^^A 1.0 l.l 11.25 tti «6 II Ut lii ■u Uii u 12.5 2.2 1^ V VQ Hiotographic Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 m \ V \\ LV ^?^i>- ^<^.>. ^^.v ^' (&> CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICMH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions / institut canadien de microreproductions historiques ••■ i Tschiiical and Bibliographie Notaa/Notas tachniquaa «t bibliographiqut« Tha inatituta haa anamptad to obtain tha baat original copy availabla for fllming. Faaturea of thia copv which may ba bibilographically uniqua, which may aitar any of tha imagaa in tha raproduction. or which may aignificantly changa tha uauai mathod of fiiming, ara chacicad balow. 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OISEAUX, TOME X l i. / • ,1- , ■.■<-j^v '' •<<■■ f-r "tf% '1 ^:- :'■ ;v^4'V>ll^^ ■ ''f Hl clt « '• •,'ï»^«. ^n**..*» •.■,i,j«i»iK-r«w»»' %H|V> '■ r-w' ■wi^i.Wri» •v;-*v*-r t^fif*» .-Ml.. w»T'j^"sr . ••■» -; ;:!■■;%,■■■' :::,r:r- 1^ ■'- - '-■■^' r :^' /«-t HISTOIRE NATURELLE DE B UFFO classée par ordres d'après le sjst AVEC LES CÂRA et la nomenc! Far R£n£- RICHARD CA des PlanJi KOUTEIiLE ÉDITION. TOME XXII DE L'IMPRIMERIE DE CRA A PARIS, Chez D£T£RViLi.E , rue du Battoir; n° 16. A N X — i 8 o 2. r f K '-' <~f ■» Ht) k * A ■ ' :r ^ '> t (T ■«Nl: ;# ^ /i<«««,.r« «J; ♦ ♦.■.- È'V'-.^-.V i, li .» ^ fc-i. 7> ••;- ;>■. >7< ;^n^-;- .»(' , ■ t, " ; f f '. • - ' > .'« r,^* > . 1 ; ■ i %• << I i)f rK 'J J I •• 1) .■'■A ! .î 1 / ■ < ,■■■ v^ ■' " - ■-«■> « ..»«»,,l-,«Jlr/«»>'W»i(C!. .'i ■ : ' f .ne"*^' • -■ ■ r • ■' r >n ■ -(.> ;'t->"»À - '-^Ali t .. ' ,v,.te.A: i r I 'X. *t^v^^ E; ■> ,^ • ' M :.l (I „ ^iJf J- .# •f> . ;*t^rs|i «^ V'''*»'' .7^'' ■**. • "tAllf *'t*.W *»-•*,* ^«ftBif*( n'V'^}^i ,\A. , , .Hjif./> > /- 1 * ToM . xn. 1. liA CA1IJ.K. a . JiA PEllDRLX ttOFOK. y'o/„ , x/i. :i4- «••«*«^»i* * ll'^TOn)' NATURE!. i.l- '• > ;U, ^1,-t"- «v 'w^ i'«^/ -(.'•''*...(< «.< ^tj,.., »^;. ..■*<■ .. v»i_»tî {<''-* \ ; ■ , f -i-"-- ' ' SI :>:".": lui' ' ■■■'{*\.\<:A i « <■ ï'i \ i i^^. 1 1 pxiwnihirfl» iï|f*'Mi4ÎM, r- l ,^' '>!, .î»^. %\\ ^^ f'f l# •*v , / i iO::.. ff*' !■ « «c ■^-, •*" H %l$î. :v,ïm*^ •»■*.- 1» ;|: « ^'*vu4..m ^^^mmm^ ♦ >'A H*iij)j|i^{ : / i r y 1 i .^■^"•" ■-i»V û'^'3&mità(HUiiii^ a HISTOIRE NATURELLE à bec de gallinacés, à plumage gris moucheté de brun et quelquefois tout blanc; du reste, se nourrissant, s'ac- couplanl , construisant leur nid , cou- vant leurs œufs, menant leurs petits, à-peu-prèsde la même manière, et tou- tes deux ayant le tempérament fort las- cif, et les mâles unti grande disposition à se battre ; mais quelque nombreux que soient ces rapports, ils se trouvent balancés pai* lui nombre presqu'égal de dissemblances, qui font de l'espèce des cailles une espèce tout- à-fait séparée de celle des perdrix : en effet, i''. les cailles sont constammeut plus petites que les perdrix, en comparant les plus grandes races des unes aux plus gran- des races des autres , et les plus petites aux plus petites ; 2**. elles n'ont point derrière les yeux cet espace nu et sans plumes qu'ont les perdrix 5 ni ce fer-à- cheval que les mâles de celles-ci ont sur la poitrine; et jamais on n'a vu de vé- ritables cailles à bec et pieds rouges j 4 «•f LE *''^ge gris fois tout nt, s'ac- fî , cou- s petits, * j et tou- fort las- position nbreux ou veut égal de èce des éparée ï^ ies petites ^s plus gran- >etites point t sans ^er-à- îtsur 3 v^- èjes; DU TETRA s. 5 o=. leurs œufs sont plus pelils et d'une toute autre couleur; 4'^* leur voix est aussi différente; et, quoique les unes et les autres fassent entendre leur cri d'a- mour à-peu-près dans le même temps, il n'en est pas de même du cri de co- lère; car la perdrix le fait entendre avant de se battre, et la caille en se battant ; 5". la chair de celle-ci est d'une saveur et d'une texture toute différente , et elle est beaucotip plus chargée de graisse; 6°. sa vie est plus courte ; 7°. elle est moins rusée que la perdrix , et plus facile à attirer dans le piège, sur-tout lorsqu'elle est encore jeune et sans expérience : elle a tes mœurs moins douces et le naturel plus rétif; car il est extrêmement rare d'en voir de privées , à peine peut-on les ac- coutumer à venir à la voix étant renfer- mées de jeunesse dans une cage ; elle a les inclinations moins sociales, car elle lie s© réunit guère par compagnies , si ce n'est lorsque la couvée, encore jeune. î < 1 H :! ' n il . ii t V 4 HISTOIRE NATURELLE demeure altachëe à la mère dont les secours lui sont nécessaires, ou lors- qu'une même cause agissant sur toute l'espèce à-la-fois et dans le même temps, on en voit des troupes nombreuses traverser les mers et aborder dans le même pays ; mais cette association for- cée ne dure qu'autant que la cause qui l'a produite; car dès que les cailles sont arrivées dans le pays qui leur convient , et qu elles peuvent vivre à leur gré , elles vivent solitairement. Le besoin de l'amour est le seul lien qui les réu- nit : encore ces sortes d'unions sont- elles sans consistance pendant leur courte durée; car les mâles, qui recher- chent les femelles avec tant d'ardeur , n'ont d'attachement , de préférence pour aucune en particulier. Dans cette espèce les accouplemens sont fréquens; mais Ton ne voit pas un seul couple : lorsque le désir de jouir a cessé, toute société est rompue entre les deux Bexes ; le mâle alors non - seulement LE dont les ou iors- 5ur toute e temps, ^breuses dans le ion for- i use qui iessont n vient, rr gré , besoin 3s rëu« sont- t leur echer- •deur , ^rence i cette [uens; uple : toute deux ment 5 ! D U T É T AS.' cjuitle et semble Îlu ses femelles, mais il les repousse à coups de bec, et ne s'occAipe en siucune façon du soin de la famille; de leur côté les petits sont à peine adultes qu'ils se séparent ; et si ou les réunit par force dans un lieu fermé , ils se battent à outrance les uns contre les autres , sans distinc- tion de sexe, et ils finissent par se dé- truire. ' i- "'•• ■? '^^' ' ■■■- ^-^^'''^ L'inclination de voyager et de chan- ger de climat dans certaines saisons de l'année j est, comme je l'ai dit ailleurs, l'une des affections les plus fortes ào. l'instinct des cailles. La cause de ce désir ne peut être qu'une cause très-générale, puisqu'elle agit non-seulement sur toute l'espèce , mais sur les individus même séparés , pour ainsi dire , de leur espèce , et à qui une étroite captivité ne lai^e au- cune communication avec leurs sem- blables. On a vu de jeunes cailles éle- vées dans des cages presque depuis leur f t • t S , 'O h ! 4 . ^SS«BB5?«»S*-f ■>'• 'rmi^ f \ 6 HISTOIRE NATURELLE naissance , et qui ne pou voient ni con-- roître ni regretter la liberté, éprouver régulièrement deux fois par au , pen- dant quatre années, une inquiétude et des agitations singulières dans les ^temps ordinaires delà passe: savoir, au mois d'avril et au mois de septem* bre. Celle inquiétude duroit environ trente jours à chaque fois, et recom- mençoit tous les jours une heure avant le coucher du soleil : on voyoit alors ces cailles prisonnières aller et venir d'un bout de la cage à l'autre , puis s élancer contre le filet qui lui ser- voit de couvercle , et souvent avec une telle violence qu'elles retoraboient tout étourdies : la nuit se passoit presqu'en- tièrement dans ces agilations ; et le jour suivant elles paroissoient tristes , abattues, fatiguées et endormies. On a remarqué que les cailles qui vivent dans l'état de liberté, dorment aussi une grande partie de la journée ; et si l'on ajoute à tous ces faits qu'il est très- %i ^^ I <***-«*)li. .^J.» '\,rrJ' - ,-*-..■., JCi„ ni con- i*ouver ► pen- uiétude ans les savoir, eptem* «viron lecom- lieure voyait iler et autre , fui ser- ec une nt tout qu'eu- et le istes , s. On 'ivent aussi et si I très- i DU TÉT B A s. >^ rare de les voir arriver de jour, ou sera, ce mesembJe, fondé à conclure que c'est pendant la nuit qu'elles voyagent , et que ce désir de vojrager est inné chez elles, soit qu'elles crai- gnent les températures excessives , puisqu'elles se rapprochent constam- ment des contrées septentrionales pen- dant l'été , et des méridionales pendant l'hiver ; ou, ce qui me semble plus vrai- semblable , qu'elles n'abandonnent suc- cessivement les différens pays que pour passer de ceux où les récoltes sont déjà faites , dans ceux où elles sont encore à faire, et qu'elles ne changent ainsi de dçmeure que pour trouver toujours une nourriture con- venable pour elles et pour leur couvée. Je dis que cette dernière cause est la plus vraisemblable; car, d'un côté , il est acquis par l'observation que les cailles peuvent très-bien résister au froid, puisqu'il s'en trouve en Islande, selon M. Horrebow , et qu'on en a i, I il t HISTOIRE NATURELLE conserve plusieurs aiinëes de suite dans une chambre sans feu , et qui même (''toit tournée au nord, sans que les hivers les plus rigoureux aient paru les incommoder, ni même apporter le moindre changement à leur manière de vivre ; d'un autre côté , il semble qu'une des choses qui les fixent dans un pays , c'est l'abondancei de T herbe , puisque selon la remarque des chas* seur5, lorsque le printemps est sec, et que par conséquent l'herbe est moins abondante , il y a aussi beaucoup moins de cailles le reâtede l'année; d'aiilleurs, le besoin actuel de nourriture est une cause plus déterminante , plus analo- gue à l'instinct borné de ces petits ani- maux , et suppose en eux moins de cette prévoyance que les philosophes accordent trop libéralement aux bêtes : lorsqu'ils ne trouvent point de uourri^. ture dans un pays , il est tout simple qu'ils en aillent chercher dans un au- tre 5 ce besoin essentiel les averlit, *-*»-*«i*|fc5S*lî^'^ ite dans même ïue les t paru rter le anière 9mble l daus érbe , chas< ec, et noina Qoins eurs, t une riaio^ ani- 5 de îhes tes : irri- iple au- tft, D U T É T R A s. ^ les presse , met en action toutes leurs facultés i ils quittent une tçrre qui ne produit plus rien pour eux, ils s'élè- vent en l'air , vont à la découverte d'une contrée moins dénuée, s'arrê- tent où ils trouvent à vivre 5 et l'ha- bitude se joignant à l'instinct qu'ont tous les animaux , et sur-tout les ani-* maux ailés, d'éventer de loin leur nour- riture , il n'est pas surprenant qu'il en résulte une affection pour ainsi dire innée, et que les mêmes cailles re- viennent tous les ans dans les mémea endroits; au lieu qu'il seroit dur de supposer avec Aristote , que c'est d'a- près une connoissance réfléchie des sai- sons quelles cliangent deux fois par an de climat , pour trouver toujours la température qui leur convient, comme faisoient autrefois les rois de Perse; encore plus dur de supposer avec Ca- tesby , Belon et quelques autres, que lorsqu'elles changent de climat , elles passent sans s'arrêter dans les lieux ' ') 1 y „iâmf^'- - i il 10 HISTOIRE NATUREL LE qui pourroienl leur convenir en-doça delà ligne, pour aller chercher aux antipodes prëcisénient le même degré de latitude auquel elles ëtoient accou- tumées de l'autre côté de l'équateur ; ce qui supposeroit des connoissances , ou plutôt des erreurs scientifiques , aux- quelles l'instinct brut est beaucoup moins sujet que la raison cultivée. Quoi qu'il en soit, lorsque lescailles sont libres , elles ont un temps pour arriver et un temps pour repartir : elles quitloient la Grèce , suivant Aris- tote, au mois boedromion, lequel corn- prenoit la fin d'août et le commence- ment de septembre. En Silésie , elles arrivent au mois de mai , et s'en vont sur la fin d'août; nos chasseurs disent qu elles arrivent dans notre pays vei's le 10 ou le 12 de mai; Aloysius Mun- della dit qu'on les voit paroîlre dans les environs de Venise vers le milieu d'avril. Olina fixe leur arrivée dans la campagne de Rome aux premiers jours - '*---«^-ïT»s^::,i^î»py<^te(j8*fî^^ eytjSBw.' *^ " LIE cher aux ne degré it accou- îuateur • ssances, es,aux- ?aucoup s cailles >s pour partir : itAris- *l com- nence- , eJles a vont disent s vei's Mun- dans liiieti ns la fours DU TÉTRAS. d'avril ; mais presque tous qu'elles s'en vont à la pre d'automne, dont l'effet la qualité des herbes , et paroitre les insectes ; et du mois de mai ne les d point à retourner vers le su une nouvelle preuve que ce n'est poîî Je froid qu'elles évitent , mais qu'elles cherchent de la nourriture dont elles ne sont point privées par Jes gelées du mois de mai. Au reste , il ne faut pas regarder ces temps marqués par les observateurs comme des époques fixes auxquelles la nature daigne s'assujet- tir : ce sont au contraire des termes mobiles qui varient entre certaines limites d'un pays à l'autre , suivant la température du climat ; et même d'une année à l'autre, dans le même pays, suivant que le chaud et le froid com- mencent pkis tôt ou pUis tard, et que par conséquent la maturité des récoltes et Ja génération des insectes qui servent i ^1' 'k. t% HISTOIRE NATURE LLS de nourriture aux cailles sont plus ou moins avancées. Les anciens et les modernes se sont beaucoup occupés de ce passage des cailles et des autres oiseaux voyageurs: les uns l'ont chargé de circonstances plus ou moins merveilleuses, les au- tres, considérant combien ce petit oi- seau vole difficilement et pesamment , l'ont révoqué en doute , et ont eu re- cours, pour expliquer la disparition régulière des cailles en certaines sai- sous de l'année , à des suppositions beaucoup plus révoltantes : mais il faut avouer qu'aucun des anciens n'a- voit élevé ce doute ; cependant ils sa- voient bien que les cailles sont des oi- seaux lourds, qui volent très-peu et presque malgré eux ; que quoique très- ardens pour leurs femelles , les mâles ne se servent pas toujours de leurs ailes pour accourir à leur voix, mais qu'ils font souvent plus d'uu quart de lieue à travers l'herbe la plus serrée pour ,tff.BLJRWg> LE trop ri- 'Cla n'est qui J'oii k plus de I • oiseaux , 'passé en Il se sert liaud en J mains; ' obser- eurs an- t point, i'hiver ^ord , et - dessus aires et assuré: ne s'en'- nme il is cette lies ne •e, et grar^i DU TÉTRAS, i5 Belon, se trouvant en automne sur un navire qui passoit de Rhodes à Alexandrie , vit des cailles qui dloient du septentrion au midi; et plusieurs de ces cailles ayant été prises pur les gens de l'équipr/^e , on trouva dans leur ja- bot de*' ;m > «s -"e froment bien entiers. Le pi' iitfmps précédent, lemémeob- s< .'vateur , passant de l'île de Zante dans la Morée , en avoit vu un grand nombre qui alloiept du midi au sep- tentrion ; et il dit qu'en Europe , com- me en Asie , les cailles sont générale- ment oiseaux de passage. -■, r . , ; M. le commandeur Godeheq les a vues constamment passer à Malte au mois de mai , par certains vents, et pc- passer au mois de septembre. Plusieurs chasseurs m'ont assuré que pendant les belles nuits du printemps on les en- tend arriver , et que l'on distingue très- bien leur cri, quoiqu'elles soient à une très - grande hauteur ; ajoutez à cela «-it'on ne fait nulle part une chasse - I ' lÊtmmtmmfi'''^ ♦> / r i \ j 16 HISTOIRE NATURELLE aussi abondante de ce gibier, que sur celles de nos côtes , qui sont opposées à celles d'Afrique ou d'Asie , et dans les îles qui se trouvent entre deux : pres- que toutes celles de l'Archipel et jus- qu'aux écueils en sont couverts, selon M. de Tournefort , dans certaines sai- «ons de l'année 5 et plus d'une de ces îles en a pris le nom dHOrtygia, Dès le siècle de Varron, l'on avoit remarqué qu'au temps de l'arrivée et du départ des cailles, on en voyoit une multi- tude prodigieuse dans les îles de Pon- lia , Pandataria , et autres qui avoisi- iient la partie méridionale de l'Italie, et où elles faisoient apparemment une station pour se reposer. Vers le com- mencement de l'automne , on en prend une si grande quantité dans l'île de Caprée, à l'entrée du golfe de Naples, que le produit de cette chasse fait le principal revenu de Tévêque de l'île , appelé, par cette raison, ÏMqiie des cailles. On en prend aussi beaucoup -rtBéii*»«««=" > que Slip pposées à t dans les •X : pres- ' et jus- ts, selon ines sai- 'e de ces c. Dès ie ^marqué u départ 3 miilti- de Pon- avoisi* l'Italie, »eot une 'e com- « prend l'île de tapies, fait ie î Tiie , ucoiip D U TETR A s. I7 dans les environs de Pesaro sur le golfe Adriatique , vers la fin du printemps , qui est la saison de leur arrivée : en- fin il en tombe une quantité si prodi- gieuse sur les côtes occidentales du royaume de Naples, aux environs de Nettuno , que sur une étendue de côtes de quatre ou cinq milles, on en prend quelquefois jusqu'à cent milliers dans un jour, et qu'on les donne pour quinze Jules ieVent (un peu moins de huit livres de notre monnoie ) à des espèces de courtiers qui les font passer à Rome, où elles sont beaucoup moins commu- nes ; il en arrive aussi des nuées au printemps sur les côtes de la Proven- ce , particulièrement dans les terres de M. i'évêque de Fréjus , qui avoisinent la mer 5 elles sont si fatiguées, dit-ou , de la traversée , que les premiers jours on les prend à la main. Mais, dira-t-on toujours, comment un oiseau si petit, sifoible, et qui a le vol si pesant et si bas, peut -il, quoi- . ) ■K" i8 niSTOIRE NATURELLE que pressé par la faiiu , traverser de grandes étendues de mer? J'avoue que quoique ces grandes étendues de mer soient interrompues de distance en dis- tance par plusieurs îles où Jes cailler peuvent se reposer , telles que Mtnor-r que, la Gorse, iaSardaigne, la SiciLe, les lies de Malle, de Rhodes, toutes les îles de l'Archipel , j'avoue, dis-je, que, malgré cela , il leur faut encore du se* cours ; et Aristote l'avoit fort bien senti, il savojt même quel étoit celui dont elles usoieut le plus communé- ment ; mais il s'étoit trompé , ce me semble , sur la manière dont elles s'en fiidoient. « Lorsque le vent du nor4 souffle, dit^il, les cailles voyagent heu- reusement; m^is, si c'est le vent du midi , comme son effet est d'appesan- tir e( d'humecter, elles volent alors pbs difficilement , et elles expriment la peine et l'effort par les cris qu'elles font entendre en volant.» Je crois en effet que c'est le vent qui aide lc;> cail- ■■-T. LIE »^erser de ivooe que ^> de mer ce en dis- es caiiJeg toutes ies •je, «fue, e du se- Jï"* bien ^it celui nmuné. ce me 'es s'en 'u nor^ ntjieu- eut du •pesan- ï*s pl^s snt ia ?sfont e/fèt caii- D U T É T R A s. « 19 les à faire leur voyage , non pas le vent du nord , mais le vent favora- ble^ de même que ce n'est point le vent du sud qui retarde leur course , mais le vent contraire ; et cela est vrai dans tous les pays où ces oiseaux ont un trajet considérable à faire par-des^ sus les mers. '^\^'>-tr^,~«i^H>'ii -'w.;,-ri î/f^vj/'/-/ M. le commandeur Godebeu a très^ bien remarqué qu'au printemps les cailles n'abordent à Malle qu'avec le nord-ouest , qui leur est contraire pour gagner la Provence , et qu'à leur re-» tour, c'est le sud-estqui les amène dans cette île , parce qu'avec ce vent , elles ne peuvent aborder çn Barbarie : nous voyons même que l'Auteur de la na- ture s'est servi de ce moyen , comme le plus conforme aux loix générales qu'il avoit établies pour envoyer de nombreuses volées de^ cailles aux Is- raélites dans le désert; et ce vent, qui éloit le sud- ouest, passait en effet en Egypte, en Ethiopie, sur les côtes de MMpr' t .>,•■••'!» l l n«. ?""essout en abondance ««se par ie ven, com^Le e u'"' T " ^oiem à leur nnr f ^"' "^ 'f""- ^a 'ner, et o..'«i« . *°"^enl dans «i'een ]air com2 ''^"^'' ""« pris ôcil'^ï'S "ï?'"'^^ -» ceau de bois m.i r>ni *^ " '"°^- »"r lequel elles ». ili ^ ''^''*^" » en tel! en ^ '^^'''^°'^'" de temps Pe'i'es pierres da'nsïVec'trol'r 3rop;Lrr^°"'-''"-- ^PPien , pour reconnoître , en n i i ÏÏSOjf^ïï t dans les tidance. casion de ïuand les eur pas- ■s s ahat- se Irou- Piine i'a ent dans oit flot, ^s, une ndre ie ''es ont partant ^ inor- ' d'une deau , temps flots, r. Où trojs Vli^ U et t en D IT TÉTR A s. M il les laissant tomber une à une , si elles avoient dépassé la mer 5 et tout cela se réduit à quelques petites pierres que les cailles avalent avec leur nourriture , comme tous les granivores. Eu géné- ral, on leur a prêté des vues, une sa- gacité , un discernement , qui feroieut presque douter que ceux qui leur ont fait honneur de ces qualités , en ajent fait beaucoup d'usage eux-mêmes. On a observé que d'autres oiseaux voya- geurs , tels que le râle terrestre , ac- compagnoient les cailles, et que foi- seau de proie ne manquoit pas d'en attraper quelqu'une à leur arrivée ; de là, on a prétendu quelles avoient de bonnes raisons pour se choisir uu guide ou chef d'une autre espèce , que l'on a appelé roi des cailles (ortygome- tra) ; et cela , parce que la première ar- rivante , devant être la proie de l'oiseau carnassier , elles tâchoient de détour- ner ce malheur sur une tête étran* gère. ^ » »* • ■i..:»-i-«ii. %-■**.. /■• f*^'î|l«#**«',«ilj|t|||i_|*. ^!^'T*v'i!tfr''^'-X^,,^^^..,.^j^ ^ •MMhl ■J^'-i" 22 HISTOIRE NATURELLE Au reste , quoiqu'il soit vrai en gé- néral que les cailles changent de climat , il eu reste toujours quelques-unes qui n'ont pas la force de suivre les autres , soit qu'elles ayent été blessées à l'ai- le, soit qu'elles soient surchargées de graisse, soit que , provenant d'une se- conde ponte , elles soient . trop jeunes et trop foi blés au temps du départ ; et ces cailles traîneuses tâchent de s'éta- blir dans les meilleures expositions du pays où elles sont contraintes de rester. Le nombre en est fort petit dans nos provinces ; mais les auteurs de la ^OO' logie Britannique assurent qu'une par- tie seulement de celles qu'on voit en Angleterre , quitte entièrement l'île , et cpe l'autre partie se contente de changer de quartier , passant vers le mois d'octobre de l'intérieur des terres dans lés provinces maritimes, et prin- cipalement dans celle d'Essex où elles restent tout l'hiver : lorsque la gelée ou la neige les oblige de quitter les ■'■1-- ■ ■■ s -r-A. . LLE ^1 en gé* ^eciiiïiat, -unes qui 8s autres , fes à J'ai- •rg^s de d'une se- •P jeunes D u T É T R A s. a3 jachères et les terres cultivées , elles gagnent les côtes de la mer , où elles se tiennnent parmi les plantes maritimes, cherchant les meilleurs abris , et vivant de ce qu'elles peuvent attraper sur les algues , entre les limites de la haute et basse men Ces mêmes auteurs ajou- tent que leur première apparition dans le comté d'Ëssex se rencontre exacte- ment chaque année avec leur disparition du milieu des terres. On dit aussi qu'il en reste un assez bon nombre en Espa- gne, et dans le sud de l'Italie, où l'hi- ver n'est presque jamais assez rude pour faire périr ou disparoîtré entièrement les insectes , ou les graines qui leoi' ser- vent de nourriture, !^^r r :] Tf^' nr^r A l'égard de celles qui passent les mers, il n'y a que celles qui sont se- condées par un vent favorable , qui arrivent heureusement ; et si ce vent favorable souffle rarement au temps de la passe, il en arrive beaucoup moins dans les contrées où elles vont passer "^^««•^SiiiiWft*»** " «.«•fc^V" ^Jt-Jtir-HoSif^ . -"*Ti?''r" ■^"'"■'*'*^r ■■-"-—«fc <*»*- I u H 24 HISTOIRE NATURELLE Véié : dans tous les cas on peut juger assez sûrement du lieu d*où elles vien- nent par la direction du vent qui les apporte. , .<; «u ; , , »»:. r, ;; ^?:;i•^, j Aussitôt que les cailles sont arri- vées dans nos contrées , elles se mettent à pondre : elles ne s'apparient point, comme je l'ai déjà remarqué , et cela seroit difficile si le nombre des mâles est, comme on Tassure, beaucoup plus grand que celui des femelles; la fidélité, la confiance, l'altachement personnel , qui seroient des qualités estimables dans les individus , seroient nuisibles à l'espèce j la foule des mâles célibatai- res troubleroit tous les mariages , et finiroit par les rendre; stériles; au lieu que, n'y ayant point de mariage, on plutôt, n'y en ayant qu'un seul de tous les maies avec toutes les femelles, il y a moins de jalousie , moins de rivalité , et, si l'on veut, moins de moral dans leurs amours; mais aussi il y a beaucoup de physique : on a vu un mâle réitérer t.-i-#>ï . jt% ,^.- . '^■•^^■^*^--^f^â^^^rmJ^^/1f^^t^^^^^^ 1 J l".*^*!.^ S»S«i*«*'~-- lELLE peut juger elles vien- ent qui les sont arri- I se mettent ent point, '^ > et cela des mâles ucoup plus ia Rdéliié, ersonnel , sstimables nuisibles -élibatai- ages , et au lieu •lage, ou i de tous îles, il y rivalité, rai dans eaucoup réitérer '•» y 1 '.7 DU TÉTRAS. i& dans UD jour jusqu'à xiouze fois ses ap-> proches avec plusieurs femelles indis^ tiuctement : ce n'est que dans ce sens qu^on a pu dire que chaque mâle sur- soit à plusieurs femelles ; et la nature , qui leur inspire cette espèce de liberti- nage , en tire parti pour la multiplica- tion de l'espèce. Chaque femelle dépose de quinze à vingt œufs dans un nid qu'elle sait creuser dans la terre avec ses ongles, quelle garnit d'herbes et de feuilles, et qu'elle dérobe autant qu'elle peut à l'œil perçant de l'oiseau de proie ; ces œufs sont mouchetés de brun sur un fond grisâtre; elle les couve pendant ez^viroa trois semaines; l'ardeur des mâles est un bon garant qu'ils sont tous fécondés , et il est rare qu'il s'en trouve dç stériles, ^ > ? Les auteurs de la Zoologie Britanni- que disent que les cailles , en Angle- terre, pondent rarement plus de six ou sept œu&; si ce fait est général et cons- tant, il faut en conclure qu'elles y sont Oiseaux. XI [. 3 M i'J y ' \^  mmmi8m mmmt r 26 HISTOIRl NATURELLE moins fécondes c[u'eu France, en Ita* lie, etc.^; reste à observer si cette moindre fécondité tient à la teaipé*- rature plus froide , ou à queiqu'au'Urp qualité du climat. ..irn'^ ■**"«/>« i^r ^ n';K Les cailletaux sont en état de courir presque en sortant: de la coque, ainsi que les perdreau^; mais ils sont plus^ robustes à quelques égards » puisque dans l'état de liberté ils quittent 1^ mère beaucoup plus tôt, et quéméme^ dès le huitième jour , on peut entre- prendre de les élever sans son secours» Cela a donné lieu à quelques personnes de croire que; les cailles faisoient deux couvées par été 5 mais j'en doufe fqrt, si ce n est peut-être celles qui ont été troublées et dérangées dans leur pre- mière ponte : il n-est pas même avéré quelles en recommencent une autre lorsqu'elles sont arrivées en Afrique au mois de septembre , quoique cçla soit beaucoup plus vraisemblable , puis- qu'au mojea de leurs migrations régu* I I iTSi' \ K. ,.,« .*. TJT j^^*^^^^*! ^^ "'T* ice, en Ita- i^er si cette ia tempe- uelc{u'«uUp at 4e courir oque, ainsi is sont plus^ s > puisque quittent Jft judméme^ >eiit entre- m secours, i personnes oient deux lou^e %t, m 'mi été leur pre- ïoie avérë une autre i Afrique ique cqlst ble, puis- ons régu- I t < • ' lières , elles ignorent raiUomhé et 1 hi- ver, et que l'année n'est composëe pour elles que de deux printemps et de deux étés , comme si elles ne changeoient de climat que pour se trouver perpétuel- lement dans la saison dé l'amour et de la fécondité. ' ^'' ^*;'/^ ^*^* "^ ' Ce qu'il y a de sur, c'est qu'elles quittent leurs plumes deux fois par an, à la fin de l'hiver et à la fin de l'été ; chaque mue dure un mois , et , lorsque leurs plumes sont revenues, elles s'en servi^înt aussitôt pour changer de cli- mat si elles sont fibres; et, si elles sont en cage, c'est le temps où se marquent ces inquiétudes périodiques qui répon- dent au temps du passage. * - Il ne faut aux caiKetaux que quatre mois pour prendre leur accroissement , et se trouver en état de suivre leurs pères et mères dans leurs voyages. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est un peu plus grosse selon Al- drovande (d'autres la font égale, et '/i .,j.-*t.. 4- #• î; . * ^ •♦■• -^-u,":-À,i, ■^ -=-■♦-»..*-» » I 28 HISTOIRE NATUBILLE d'autres plus petite); quelle a la poi« trîne blanchâtre , parsemée de taches noires et presque rondes, tandis que le mâle l'a roussâtre sans mélange d'au- tres couleurs; il a aussi le bec noir, ainsi que la gorge , et quelques poils autour de la base du bec supérieur ; enfin on a remarqué qu'il avoit les testicules très -gros, relativement au volume de son corps : mais cette obser- vation a sans doute été faite dans la saison de l'amour , temps où , en gêné* rai, les testicules des oiseaux grossissent considérablement, r -, , . Le mâle et la femelle ont chacun deux cris, l'un plus éclatant et plus fort , l'autre plus foible : le mâle fait ouan, ouan, ouan, ouan; il ne donne sa voix sonore que lorsqu'il est éloigné des femelles, et il ne la fait jamais en- tendre en cage pour peu qu'il ait une compagne avec lui ; la femelle a un cri que tout le monde connoît, qui ne lui sert que pour rappeler son mâle ; et t i A ^^•v,*;: *..*-«; > RILLE lie a la poi- e de taches tandis que le ^lange d au- e bec noir, elques poils supérieur ; il avoit les ivement au celte obser- lite dans Ja II, en génë- : grossissent mi chacun »nt et plus B mâle fait 1 ne donne est éloigné jamais en- l'il ait une Ile a un cri qui ne lui mâiej et D U TÉT R AS. . : zg quoique ce cri soit foible, et que nous ne puissions l'entendre qu'à une petite distance , les mâles y accourent de près d'une demi-lieue; elle a aussi un petit son tremblotant cri , cri. Le mâle est plus ardent que la femelle ; car celle-ci ne court point à la voix du mâle, comme le mâle accourt à la voix de la femelle dans le temps de l'amour, et souvent avec une telle précipitation^ un tel abandon de lui - même , qu'il vient la chercher jusque dans la main de l'oiseleur. La caille , ainsi que la perdrix et beaucoup d'autres animaux , ne pro- duit que lorsqu'elle est en liberté : on a beau fournir à celles qui sont prison- nières dans des cages tous les maté- riaux qu'elles employent ordinaire- ment dans la construction de leurs nids , elles ne nichent jamais , et ne prennent aucun soin des œufs qui leur échappent, et qu'elles semblent pon- dre malgré elles. .,.,, ^î;. / 'S' ■ i SB iMP '^'^'fess iJL. ^.JJilflMM •"--.J.^^— ï** ♦. %% Um i| 3o HISTOIRE NATURELLE On a débité plusieurs absurdités sur la génération des cailles ; on a dit d'elles, comme des perdrix , qu'elles étoient fécondées par le vent : cela veut dire qu'elles pondent quelquefois sans le secours du mâle ; on a dit qu'elles s'en- gendroieut des thons , que la mer agitée rejette quelquefois sur les côtes de Ljbie ; qu'elles paroissoient d'abord sous la forme de vers , ensuite sous celle de mouches , et que , grossissant par degrés , elles devenoient bientôt des sauterelles, et enfin des cailles, c'est-à-dire que des gens grossiers ont vu des couvées de cailles chercher, dans les cadavres de ces thons laissés par la mer , quelques insectes qui y étoient ëclos , et qu'ayant quelques notions vagues des métamorphoses des insectes , ils ont cru qu'une sauterelle pouvoit se changer en caille comme un ver se change en un insecte ailé ; enfin on a dit que le mâle s'accouploit avec le crapaud femelle, ce qui n'a ■■* 1 I .-■^■f»*'»»yT-.^ ^surdités sur a dit délies, Iles étoient a veut dire bis sans le u'el les s'en- nier agitée s côtes de nt d'abord isuite sous grossissant înt bientôt 3s cailles, ossiers ont chercher , laissés par i y étoient 'S notions s insectes, B pouvoit e un ver é; enfin ccouploit qui n'a 3f Dtr TETRAS. pas même d'apparence de fondement. Les cailles se nourrissent de blé, de millet, de chenevis , d'herbe verte, d'insectes, de toutes sortes de graines, même de celle d'ellébore ; ce qui avoit donné aux anciens de la répugnance pour leur chair , joint à ce qu'ils crojoient que c'étoit le seul animal , avec l'homme , qui fût sujet au mal caduc : mais l'expérience a détruit ce préjugé, r . i Eu Hollande, où il j a beaucoup de ces oiseaux , principalement sur les côtes , on appelle les baies de brione ou coulevrée baies aux cailles; ce qui suppose en elles un appétit de préfé- rence pour cette nourriture. Il semble que le boire ne leur soit pas absolument nécessaire ; car des chas- seurs m'ont assuré qu'on ne les voyoit jamais aller à l'eau , et d'autres qu'ils en avoieut nourri pendant une amiée entière avec des graines sèches et sans aucune sorte de boisson, quoiqu'elles ) -911^ iLinii.is-ti'uâummKiàm' y K 'Ù 52 HISTOIRE NATUREILB boivent assez fréquemment lorsqu'elles en ont la commodité : ce retranche- ment de toute boisson est même le seul moyen de les guérir lorsqu'elles ren- dent leur eau f c'est-à-dire lorsqu'elles sont attaquées d'une espèce de maladie dans laquelle elles ont presque toujours une goutte d eau au bout du bec. Quelques - uns ont cru remarquer qu'elles troubloient l'eau avant que de boire ; et l'on n'a pas manqué de dire que c'étoit par Un motif d'envie , car on ne finit pas sur les motifs des bétes. Elles se tiennent dans les champs, les prés, les vignes, mais très-rarement dans les bois, et elles ne se perchent jamais sur les arbres ; quoi qu'il en soit, elles prennent beaucoup plus de graisse que les perdrix : on croit que ce qui y contribue, c'est l'habitude où elles sont de passer la plus grande partie de la chaleur du jour sans mouvement; elles se cachent alors dans I herbe la plus serrée , et on les voit quelquefois i >^ ...v ELLE lorsqu'elles retranche- éuie le seul u'elles reti' lorsqu'elles de maladie ue toujours i bec. remarquer ant que de lie de dire învie y car î des bétes. lamps, \ç8 f-rarement î perchent l'ilensoit, de graisse ue ce qui 2 où elles partie de ivement; berbe la elquefois DU TÉTRAS. 33 demeurer quatre heures de suite dans la même place, couchées sur le côté et les jambes étendues : il faut que le chien tombe absolument dessus pour les faire partir. On dit qu'elles ne vivent guère au- delà de quatre ou cinq ans ; et Olina i-e- garde la brièveté de leur vie comme une suite de leur disposition à s'en- graisser : Artémidore l'attribue à leur caractère triste et querelleur; et tel est en effet leur caractère : aussi n'a- t-on pas manqué de les faire battre en public pour amuser la multitude : Solon vouloit même que les enfans et les jeunes gens vissent ces sentes de combats pour y prendre des leçons d^ courage; et il fiilloit bien que cette sorte de gymnastique, qui nous semble puérile, fût en honneur parmi les Ro- mains, et qu'elle tînt à leur politique, puisque nous voyons qu'Auguste puyit de mort un préfet d'Egypte pour avoir acheté et fait servir sur sa table un de 1 * I! i miMJUSm r.-^*-^*»-^ -.«^^•.■•V.*»-. I ' ^ lit 34 HISTOIRE tïATURELLE ces oiseaux qui avoit acquis de la ce- - lébrité par ses victoires. Encore au- jourd'hui on voit de ces espèces de tournois dans quelques villes d'Italie : on prend deux cailles, à qui on donne à manger largement; on les met en- suite vis-à-vis l'une de l'autre, cha- cune au bout opposé d'une longue ta- ble, et l'on jette entre deux quelques grains de millet (car parmi les ani- maux il faut un sujet réel pour se battre ) ; d'abord elles se lancent des regards menaçans; puis, partant comme un éclair, elles se joignent, s'attaquent à coups de bec , et ne cessent de se bat- tre , en dressant la tête et s'élevant sur leurs ergots , jusqu'à ce que l'une cède à l'autre le champ de bataille. Autre- fois on a vu ces espèces de duels se pas- ser entre une caille et un homme; la caille étant mise dans une grande caisse au milieu d'un cercle qui étoit tracé sur le fond, l'homme lui frappoit la tête ou le bec avec un seul doigt, ou bien lui ^, -A.-. ^ELLE lis de Ja ce- Encore an- espèces de es d'ItaJie : ui on donne es met en- *"tre, cha- iongue ta- IX quelques ni les ani- s' pour se aiicent des nnt comme s'attaquent de se bat- -levant sur l'une cède . Autre- îJs se pas- mme; Ja ide caisse tracé sur ia tête ou bien lui , . D U T É T R A s. .1 ; 35 arrachoit quelques plumes ; si la caille , en se défendant , ne sortoil point du cercle tracé, c'étoit son maître qui ga- gnoit la gageure -, mais si elle mettoit un pied hors de la circonférence, c'é- toit son digne adversaire antagoniste qui étoit déclaré vainqueur, et ies cailles qui avoient été souvent victo- rieuses se vendoient fort cher. Il est à remarquer que ces oiseaux, de même que les perdrix et plusieurs autres, ne se battent ainsi que contre ceux de leur espèce; ce qui suppose en eux plus de jalousie que de courage, ou même de colère. - '^ *-' « i » On juge bien qu'avec l'habitude de changer de climat , et de s'aider du vent pour faire ses grandes traversées, la caille doit être un oiseau fort répan- du; et eu effet on la trouve.au Cap de Bonne -Espérance et dans toute l'Afrique habitable, en Espagne, en Italie , en France , en Suisse , daps les Pajs-Bas et en Allemagne, en Angle- ■ , i ■il W '^Wilfci j.miiitiM' aJ: \ ri H . u ï ai j w I 36 HISTOIRE NATURELLE terre, en Ecosse, en Suède et jusqu'en Islande , et du côté de l'est , en Pologu , , en Russie , en Tartarie , et jusqu'à la Chine ; il est même trèé - probable qu'elle a pu passer en Amérique , puis- qu'elle se répand chaque année assez près des cercles polaires , qui sont les points où les deux conîinens se rap- prochent le plus; et en effet on en trouve dans les îles Malouines, comme nous le dirons plus bas : eu général, on en voit toujours plus sur les côtes de la mer et aux environs que dans l'inté- rieur des terres. La caille se trouve donc par-tout, et par-tout on la regarde comme un fort bon gibier, dont la chair est de bon goût et aussi saine que peut l'être une chair aussi grasse ; Aldrovande nous apprend même qu'on en fait fondre la graisse à part , et qu'on la garde pour servir d'assaisonnement ; et nous avons vu plus haut que les Chinois se ser- ii i la 1 ^b^«l.Slto^»*■ '•' "' * "^ - J i^j/i -Â. ■-^. ■<'— jfcj--,:j§»rv '"■"' '"*J'.?!'Jltt ^RELLE de et jusqu'en ,eiiPologr_, ^t jusqu'à la èé - probable iénque,puis. année assez qui sont Jes lens se rap- effet on en ines, comm^ I général, on s côtes de la dans i'inlé- ■ • ■-»* ' • i. par-tout, et "ne un fort est de bon t l'être une (^ande nous t fondre Ja garde pour nous avons )i$ se 3er« f -f BUTÉTKAS. 37 voient de l'oiseau vivant pour s échauf- fer les mains, ? . , , i On se sert aussi de la femelle ou d'un appeau qui imite sou cri , pour attirer les n^âles dans le piëge ; ou dit même qu'il lie faut que leur présenter un mi- roir avec un filet au-devant, où ils se preniieut en accourant à le^r image, qu'ils prennent pour un autre oiseau de leur espèce ; à |a Chine, on les prend s^U; vol avec des. troubles légères, que les Chinois manient fort adroitement; et en général , ton?; les pièges qui réus- sissent pour les autres oiseaux , sont bons pour les cailles, sur-tout pour les mâles , qui sont moin$ défians et plus ardens pour les , fenaelles , et que l'on mène par-tout où l'on veut en imitant la. voix de celles-ci* . , Celteardeur des cailles a donné lieu d'attribuer à leurs œufs , à leur grais- se, etc. la propriété de relever les for- ces abattues, et d'exciter les tempéra- mens fatigués : on a même été jusqu'à Oiseaux. XII. 4 •■ >J ' ii t ■*- ^^A- ^ .-i. . 'i i ^i:>:^ muMM- ^mmmmmrn ^ i: 38 HISTOIRE NATURELL1S dire que la seule présence d'un de ces oiseaux , dans une chambre , procuroit aux personnes qui y couchoient des songes vénériens. Il faut citer les er- reurs afin qu'elles se détruisent elles^ mêmes. ...i.;^. ...-■;- ',:..•,. LE CHROKIEL , ou GRANDE CAILLE de Pologtie, I ' '■ Nous ne connoissons cette caille que par le jésuite Rzaczinski, auteur polonais, et qui mérite d'autant plus de confiance sur cet article, qu'il parle d'un oiseau de son pays ; elle paroît avoir la même forme j le même ins- tinct que la caille ordinaire, dont elle ne diffère que par sa grandeur 5 c'est pourquoi je !a considère simplement comme une variété de cette espèce. - Jobson dit que les cailles de la Gam- bra sont aussi grosses que nos bécasses : si le climat n'étoit pas aussi différent, je croirois que ce seroit le même oiseau que celui de cet article. .1 ;»■ ., * N, ■ysm:' mttm RELLB e d'un de ces re , proouroit uchoient des citer les er- uisent eiles^ M 1 • ■ FDE CAILLE celte caille iski, auteur autant plus , qu'il parie elle paroît iiénje ins- î, dont elle deurj c'est îimplement e espèce, de la Garn- is bécasses : différent, éme oiseau :| . DU TETRA S. LA CAILLE BLANCHL. ^ ARiSTOT^est le seul qui ait parlé de cette caille qui doit faire variété dans l'espèce des cailles, comme la perdrix grise-blanche et la perdrix rouge-blan- che font variété dans ces deux espèces de perdrix ; l'alouette blanche dans celle des alouettes, etc. Martin Cramer parle des cailles aux pieds verdâtres ( virentibus pedibus ) : est-ce une variété de l'espèce, ou simplement un accident individuel? LA CAILLE des îles Malouines. O N pourroit encore regarder cette espèce comme une variété de l'espèce commune qui est répandue en Afrique et en Europe , ou du moins comme une espèce très- voisine ; car elle n'en paroît différer que par la couleur plus brune de son plumage , et par son bec qui est un peu plus fort. V % ^^*^g!llhw--^»r)s '';-■ -■■ ■ •W" ■■'^- ^ "ÈiL '** a - h 40 HISTOIRE NATURELLE Mais CQ qui s'oppose à celte idée , c'est le grand intervalle de mer qui sé- pare les contiuens vers le midi^ et il fnudroit que nos cailles eussent fait un très-grand voyage , si Ton supposoit qu'ayant passé par le nord de l'Europe en Amérique , elles se retrouvent jus- qu'au détroit de Magellan; je ne dé- cide pas si cette caille des îles Ma- louines est de la même espèce que no- tre caille, ni si elle en provient origi- nairement , ou si ce n'est pas plutôt une espèce propre et particulière au climat des îles Malouines. LA FRAISE ou CAILLE da ia Chine. Elle se trouve à la Chine, et je l'ai appelée la fraise , à cause de l'es- pèce de fraise blanche qu'elle a sous la gorge , et qui tranche d'autant plus que son plumage est d'un brun-noirâ- [| Ire : elle est une fois plus petite que i la nôtre. M. Edwards a donné la fi- gure du mâle 5 il dififère de la femelle i\ ..•riu.1 iteMi TRE ILE à cette idëe , le mer qui sé- e midi; et il lissent fait un on siipposoit i de i'Europe îtrouveiit jus- n; je ne dé- des îles Ma- spèce que no- rovient origi- st pas plutôt irticulière au • da la Chine, Chine , et je a use de l'es- lle a sous la autant plus brun-noirâ- 5 petite que Jonné la fi- 3 la femelle r; 'if DUXéTHAS. 41 rcpre^scnlée dans nos planches enlumi- nées, eu ce qu'il est un peu plus gros, quoiqu'il ne le soit pas plus qu'une alouette, en ce qu'il a plus de carac- tère dans la physionomie, les couleurs du plumage plus vives et plus vari(?es, et les pieds plus forts. Le sujet des- siné et décrit par M. Edwards avoit été apporté vivant de Nanquin en An- gleterre. Ces petites cailles ont cela de com- mun avec celles de nos climats , qu'elles se battent à outv.mce les unes contre les autres, sur-tout les mâles, et que les Chinois font à cette occasion des gageures considérables, chacun pariant pour son oiseau , comme on fait en K^v- gleterre pour les coqs. On ne peut donc guère douter qu'elles ne soient du mê- me genre de nos cailles, mais c'est pro- bablement une espèce différente de l'espèce commune ; et c'est par cette raison que j'ai cru devoir lui donner un nom propre et particulier. % i fi; iA n. — f VAM'JSUr-: \\ mmt\ii\rv |Mi«n«p«H 11 .V I 1 42 HISTOIRE NATÛRELIie LE TURNIX , 0(7 CAILLE Madagcscar, Nous avons donné à cette caille le nom de tumix, par contraction de celui de coturnix , pour la distinguer de la caille ordinaire dont elle diffère à bien des égards; car premièrement elle est plus petite; eu second lieu, elle a le plumage différent , tant pour le fond des couleurs que pour l'ordre de leur distribution; enfin, elle n'a que trois doigts antérieurs à chaque pied , com^ me les outardes , et n'en a point de postérieur. LE RÉVEIL- MATIN, ou LA CAILLE de Jat>a, ■ ^ ■ '» * . Cet oiseau , qui n'est pas beaucoup plus gros que notre caille, lui ressem- ble parfaitement par les couleurs du plumage, et chante aussi par interval- les; mais il s'en distingue par des dif- férences nombreuses et considérables» V ' ft s/ ^ \. ♦ » *^ ^ Modagcscafk «tte caille Je ction de celui inguer de la iffère à bien neiit elle est u, elle a le )our le fond dre de leur i'a que trois pied, corn- a point de LA CAILLE s beaucoup (ui ressem- ou leurs du ir interval- 3r des dif- iidérables. I ^ DUTÉTRAS. , 43 I*. par le son de sa voix qui est Irès- grnve, très-fort, et assez semblable à cette espèce de mugissement que pous- sent les butors en enfonçant leur bec dans la vase des marais. 2°. Far la douceur de son naturel qui la rend susceptible d'être apprivoi- sée au même degré que nos poules domestiques. 5*". Far les impressions singulières que le froid fait sur son tempérament; elle ne chante, elle ne vit que lors- quelle voit le soleil; dès qu'il est cou- ché , elle se retire à l'écart dans quel- que trou où elle s'enveloppe , pour ainsi dire, de ses ailes pour y passer la nuit ; et dès qu'il se lève, p"u sort de sa léthargie pour célébrer son retour par des cris d'alégresse qui réveillent toute la maison. Enfin , lorsqu'on la tient en cage, si elle n'a pas continuel- lement le soleil , et qu'on n'ait pas l'at- tention de couvrir sa cage avec une couche de sable sur du linge , pour 7 \ i ■'•f' ' i,. I ' '"Il" WHIIii 'Ki 44 HISTOIRB NATURELLE conserver la chaleur, elle languit, dé- périt, et meurt bientôt. 4". Par son instinct ; car il paroît , par la relation de Bontius , qu elle l'a fort social , et qu elle va par compa- gnie 5 Bontius ajoute qu'elle se trouve dans les forêts de l'ile de Java ; or, nos cailles vivent isolées, et ne se trouvent jamais dans les bois. 5°. Enfin, par la forme de son bec, qui est un peu plus alongé. Au reste, cette espèce a néanmoins un trait de conformité avec noire caille , et avec beaucoup d'autres es- pèces; c'est que les maies se battent entr'eux avec acharnement , et jus- qu'à ce que mort s'ensuive ; mais 011 ne peut pas douter qu'elle ne soit très- différente de l'espèce commune , et c'est par cetle raison que je lui ai donné un nom particulier. h'. i •■■a ! iT "*y " iiit,,<.»iilliul..'il vy&gw-- rr.'f.fcir. •„ . .-^■-■^ V" ■ n ELLE i«"guit, dé- r il paroît , , qu'elle l'a par coinpa- 'e se trouve '»va; or, nos se trouvent tle son bec, néanmoins avec noire 3'autres es^ se battent t , et jns- ) mais on e soit très- m une , et ji ai donné DU TETHAS. 45 Oiseaux étrangers qui paraissent avoir rapport avec les Perdrix et avec les Cailles. 1,1 I. LES COLINS. Suivant Fernandez , les colins sont fort communs dans \a nouvelle Espa- gne; leur chant, plus ou moins agréable, approche beaucoup de celui de nos cailles ; leur chair est un manger très- bon et très-sain , même pour les niai- lades, lorsqu'elle est gardée quelques jours : ils se nourrissent de grain , ei on les tient communément en cage , ce qui me feroit croire qu'ils sont d'un natu-* rel différe^it de nos cailles et même de nos perdrix. Nous i; lions donner les indications particulières de ces oiseaux dans les articles suivans. ■ I '', » '<». imnmtmmmm 46 HISTOIRE NATURELLE II. LE 20NÉC0LIN. Ce nom abrégé du nom mexicain Quanhtzonecolln , désigne un oiseau de grandeur médiocre, et dont le plumage est de couleur obscure ; mais ce qui le distingue, c'est son cri qui est assez flatteur , quoiqu'un peu plaintif, et la huppe dont sa tête est ornée. Fernandez reconnoît dans le même chapitre un autre colin de même plu- mage, mais moins gros et sans huppie; ce pourroit bien être la femelle du pré- cédent, dont il ne se distingue que par des caractères accidentels , qui sont sujets à varier d'uii sexe à l'autre. Xi I 'à III. LE GRAND-COLIN. C'est ici la plus grande espèce de tous ces colins. Feniaiidez ne nous tt"', - HELLE LIN. m mexicain un oiseau do t le plumage mais ce qui lui est assez aintif, et la e. •••■",> is le même tnéme pJu- ans huppe; *Aie du prë- ue que par ) qui sont l'autre. LIN. espèce de ue nous I DU TETRA s. ' 47 apprend point son nom ; il dit seule- ment que le fauve est sa couleur domi- nante , que la tête est variée de blanc et de noir, et qu'il y a aussi du blanc sur le dos et au bout des ailes, ce qui doit contraster agréablement avec la couleur noire des pieds et du bec. •:; I, ; .,,, i v, . . './.-, ^ , ." LE CACOLI N. Cet oiseau ^ ipelé cacacolin par Fernandez , es 1 .v.;lon lui une espèce de caille, c'est-à-dire, de colin, de même grandeur , de même forme , ayant le même chant, se nourrissant de même, et ayant le plumage peint presque des mêmes couleurs que les cailles mjsxi- caines. Nieremberg, Ray, ni M. Bris- son n'en parlent point. HISTOIRS NATURELLE u m, .'i > ".• i: LE COYOLCOS. ]} ! C'^ST ainsi que j'adoucis le nom mexicain Coyolcozcjue : cet oiseau res- semble par son chant, sa grosseur, ses mœurs, sa manière de vivre et de vo- ler, aux autres colins, mais il en dif- fère par, son plumage : le fauve mêlé de blanc est la couleur dominante du dessus du corps, et le fauve seul celle du dessous et des pieds : le sommet de la tête est noir et blanc, et deux bandes de la même couleur descendent des yeux sur le cou : il se tient dans les terres cultivées : voilà ce que dit Fer- nandez; et c'est faute de l'avoir lu avec assez d'attention , ou plutôt c'^st pour avoir suivi M. Riiy , que M. Brisson dit que le coyolcos ressemble à noire caille, par son chant, son vol , etc. ; tandis que Fernandez assure positivement qu'il ressemble aux cailles , ainsi appelées I .■..-wi»,.. r^^tumtMi^ RELLE c o s. uuis le nom ■^t oiseau rea- grosaeur, ses i^re et de vo- lis il en dif- faiîve mêlé )minante du ve seul celle î sommet de deux bandes cendent des înt dans les jue dit Fer- voir lu avec 't c'est pour . Brisson dit noire caille, l tandis c|ue Jinent qu'il si appelées .1 •,v> ■m ''M r 111] BJ TÉTRAS. 49 r le vulgaire, c'est-à-dire, aux co- ins , et que c'est en effet une espèce do perdrix. , • V I. •■ ": LE C O L EN 1 C U L L E colenicui est de la grosseur do notre caille , selon M. Brisson ; mais il paroît avoir les ailes un peu plus lon- gues : il est brun sur le corps , gris-sale et noir par-dessous; il a la gorge blan- che et det espèces de sourcils blancs. VII. L'OCOCOLIN, OvVEmmiX de montagne du Mexique, Cette espèce, que M. Seba a priso pour le rollier huppé du Mexique , s'éloigne encore plus de la caille , et même de la perdrix que le précédent ; elle est beaucoup plus grosse , ti sa chair n'est pas moins bonne que cello Oiseaux. Xlî, 5 t Ui aaMi I 5o HISTOIRE NA'^'VREtlE de la caille , quoique fort au-dessous de celle de la perdrix. L'ococolia se rap- proche un peu de la perdrix rouge, par Ja couleur de son plumage, de sou bec et de ses pieds ; celle du corps est un mélange de brun, de gris - clair et de fauve ; celle de la p ?.rtie inférieure des ailes est cendrée ; leur partie supé- rieure est semée de taches obscures , blanches et fauves , de même que la tête et le cou : il se plaît dans les cli- mats tempérés , et même un peu froids, et. ne saiuroit vivre , ni se perpétuer dans les climats brùlans. Fernaudez parle encore d'un autre ococolin , mais qui est un oiseau tout difîerent. . LES T I N A M O U S. Ces oiseaux , qui sont propres et par- ticuliers aux climats chauds de l'Amé- rique , doivent être regardés comme faisant partie des oiseaux gallinacés , car ils tiennent de l'outarde et de la I ■M [,, .»-. ..,,i .--■'^ ELIE i-dessous de olia se rap- : rouge, par . de son bec orps est un clair ©t de erieure des irtie supé- obscures , me que la ins ies cli- peu froids, étuer dans idez parle lais qui est • 0:>0": -> , ) U S. res et par- le l'Ainé- s comme iliinacés , et de la DIT TÉTRAS. ' ^ 5l perdrix , quoiqu'ils en diffèrent par M plusieurs caractères; mais on se Irom- peroit si l'on prenoit pour caractères constans certaines habitudes naturel- les qui ne dépendent souvent que du climat, ou d'autres circonstances : par exemple, la plupart des oiseaux qui ne ■se perchent point en Europe , et qui I demeurent toujours à terre comme les I perdrix , se perchent en Amérique, et I même les oiseaux à pieds palmée que nous n'avons jamais vus dans nos cli- % mats se percher sur les arbres , s'y po- sent communément; ils vont sur l'eau pendant le jour, et retournent la nuit sur les arbres , au lieu de se tenir à terre. Il paroît que ce qiM détermine cette habitude qu'on auroit d'abord jugée contraire à leur nature , c'est la né- cessité où ils se trouvent d'éviter, non- seulement les jaguars et autres ani- maux de proie , mais encore les serpens et les nombreux insectes dont la terre fourmille dans ces climats chauds, et iMt *r ■ l »"*-«# A ^ •♦ *■ ,^> 5^; HISTOIRE NATVRELL1S qtii ne leur laisseroient ni tranquillité , ni repos ; les fourmis seules , arrivant toujours en colonnes pressées, et en nombre immense, feroient bientôt au- tant de squelettes des jeunes oiseaux qu*elles pourroient envelopper pen- dant leur sommeil , et l'on a reconnu qua les serpens avalent souvent les cailles ^ qui sont les seuls oiseaux qui se tien- nent à terre dans ces contrées ; ceci semble d'abord faire une exception à ce que nous venons de dire ; tous les oiseaux ne se perchent donc pas, puis- que les cailles restent à terre dans ce climat , comme dans ceux de l'Europe; mais il y a toute apparence que ces cailles , qui sont les seuls oiseaux qui se tiennent à terre en Amérique, n'en sont pas originaires : il est de fait que l'on y en a porté d'Europe en assez grand nombre, et il est probable qu'el- les n'ont pas eu encore le temps de conformer leurs habitudes aux néces- sités et aux convenances de leur nou- V: lELLIS ranquiJliié, es, arrivant Jées, et en bientôt au- nes oiseaux >pper pen- *econnu qua les cailles ^ ]ui se tien- tr<5es ; ceci exception à e 5 tous les 3 pas, puis- rre dans ce e l'Europe; ce que ces seaux qui se ique, n'en de fait que >e en assez jable qu'el- temps de aux néces- i leur nou- DU TÉTRAS. 53 veau domicile, et qu'elles prendront peut-être à la longue, et à force d'être incommodées, le parti de se percher comme le font tous les autres oiseaux. C'est à M. de Manoncour que nous devons la plus grande partie des faits qui ont rapport à l'histoire des tina- mous, ainsi que les descriptions exac- tes qu'il nous a mis en ëtat de faire , d'après les individus qu'il nous a don- nés pour le Cabinet du roi. Les Espagnols de l'Amérique, et les Français de Cayenne, ont également donné aux tinamoas le nom àe perdrix} et ce nom , quoique très-impropre , a été auopté par quelques nomenck- teurs : mais le tinamou diffère de la perdrix en ce qu'il a le bec grêle alongé et mousse à son extrémité , noir par- dessus et blanchâtre en dessous , avec les narines oblongues et posées vers le milieu de la longueur du bec ; il a aussi le doigt postérieur très-court, et qui ne pose point à terre j les ongles sont '• * •"% t î)4 HISTOIRF. NATURELLE fort courts, assez larges , et creuses en gouttières par-dessous ; les pieds diffè- rent encore de ceux de la perdrix, car ils sont charges par-derrière, comme ceux des poules, et sur toute leur lon- gueur, d'écaillés qui ont la forme de petites coquilles, mais dont la partie supérieure se relève et forme autant d'inégalités, ce qui n'est pas si sensible sur le pied des poules 5 tous les tina- mous ont aussi la gorge et le jabot as- sez dégarnis de plumes, qui sont très- écarlées etclair-seméessurces parties; les pennes de la queue sont si courtes, que, dans quelques individus, elles sont entièrement cachées par les couver- tures supérieures. Aiûsi ces oiseaux ont été très-mal-à-propos appelés per- drix, puisqu'ils en diffèrent par tant de caractères essentiels. Les habitudes communes à toutes les espèces de tinamous sont , comme nous favons dit, de se percher sur les arbres pour y passer la nuit , et de s'y IH RELtlS t creuses en pieds diffè- perdrix, car re, comme te leur lon- ia forme de •'it ia partie •rrne autant s si sensible ^'s Jes tina- ^e jabot as- n sont très- ces parties; c si courtes, s, elles sont es couver- es oiseaux apelés per- lit par tant -S à toutes t, (omme lier sur les ► et de s'y DU TÉTRAS. 0.1 tenir aussi quelquefois pendant le jour. de faîte des mais ae ne jamais se placer grands arbres , et de ne se poser que sur les branches les moins élevées. Il semble donc que ces oiseaux , ainsi que beaucoup d'autres, ne se perchent que malgré eux, et parce qu'ils y sont con- traints par la nécessité ; on en a un exemple évident par les perdrix de celte contrée , qui ne diffèrent pas beaucoup de celles de l'Europe, et qui ne quittent la terre que le plus tard qu'elles peuvent chaque jour; elles ne se perchent même que sur les branches les plus basses , à deux ou trois pieds de hauteur de terre. Ces perdrix de la Guiane ne nous étoient pas bien con- nues lorsque nous avons écrit l'histoire de ce genre d'oiseaux ; mais nous en donnerons la description à la suite de cet article. En général , les tinamous sont tous bons à manger 5 leur chair est blanche , ferme, cassante et succulente, sur- it \.- U*" 56 HISTOIRE NATURELtE tout celle des ailes, dont le goût a beaucoup de rapport à celui de la per- drix rouge; les cuisses et le croupion ont d'ordinaire une amertume qui les rend désagréables ; cette amertume vient des fruits de balisier dont ces oiseaux se nourrissent , et l'on trouve la même amertume dans les pigeons ramiers qui mangent de ces fruits ; mais lorsque les tinamous se nourris- sent d'autres fruits, comme de cerises sauvages, etc. alors toute leur chair est bonne , sans cependant avoir de fumet : au reste, on doit observer que, comme Ton ne peut garder aucun gibier plus de vingt -quatre heares à la Guiane sans qu'il soit corrompu par la grande chaleur et l'humidité du climat , il n'est pas possible que les viandes pren- nent le degré de maturité nécessaire à l'excellence du goût, et c'est par cette raison qu'aucun gibier de ce climat ne peut acquérir de fumet. Ces oiseaux , comme tous ceux qui ont un jabot, -, • ? i-^ssse^7vm riCrrrrrww i(ï" <•■. .it^--*r=»* [ le goût a i de la per- le croupion me qui les amertume r dont ces on trouve es pigeons :es fruits ; iG nourris- de cerises r chair est de fumet : 6) comme gibier plus (a Guiane ia grande limât , il »des pren- cessaire à par cette :!'limat ne oiseaux , n jabot, I If ,-'"fi DUTéTRAS. 57 avalent souvent les fruits sans les broyer, ni même sans les casser; ils ai- ment de préférence , non - seulement les cerises sauvages, mais encore les fruits du palmier comon , et même ceux de l'arbre de café , lorsqu'ils se trou- vent à portée d'en manger; ce n'est pas sur les arbres même qu'ils cueillent ces. fruits , ils se contentent de les ramas- ser à terre; ils les cherchent ; ils grat- tent aussi la terre, et la creusent pour y faire leur nid, qui n'est composé, pour l'ordinaire , que d'une couche d'herbes sèches ; ils font communément deux pontes par an , et toutes deux très- nombreuses; ce qui prouve encore que ces oiseaux, ainsi que l'agami, sont de la classe des gallinacés , lesquels pon- dent tous en beaucoup plus grand nom- bre que les autres oiseaux. Leur vol est aussi comme celui des gallinacés , pe- sant et assez court ; mais ils courent à terre avec une grande vitesse, ils vont en petites troupes , et il est assez rare "■^^'%nrtmi^- 4)|irt^)||UâdK^C^L^ %\ 38 lïISTOIKE NATURELLE cle lés trouver seuls ou paires ; ils se rappellent en tous temps , matin et soir, et quelquefois aussi pendant le jour ; ce rappel est un siiflement lent, trem- blant et plaintif que les chasseurs imi- tent pour les attirer à leur portée , car c'est l'un des meilleurs gibiers et le plus commun qui soit dans ce pays. Au reste, nous observerons, comme une chose assez singulière , que dans ce genre d'oiseau , ainsi que dans celui des fourmilliers , la femelle est néanmoins plus grosse que le mâle , ce qui n'ap- partient guère, dans nos climats, qu'à la classe des oiseaux de proie ; mais du reste, les femelles tinamous sont pres- que entièrement semblables aux mâles par la forme du corps, ainsi que par l'ordre et la distribution des couleurs. RELLE ►aires; ils se matin et soir, lant le jour ; t lent , treni- lasseurs imi- r portée , car ierset le plus rons, comme , que dans ce [ans celui des st néanmoins ce qui n*ap- limats, qu'à ie 5 mais du [US sont pres- esaux mâles tiiisi que par couleurs. ':.^ : , .^'■. /y. :>s. 7'om . A7/. /><\fi'or tfef x'onrttan O'cuip j LE MACiOTJA. a TiK SOni on I.K PHTIT TINMVIOU. xn. 1 ■ ■" '. f , ' r r. m. 'H Mi -*---^- \'vvr^,- -,., 'fl-,,'» j-T H* ■ • n. ■ i ... t> DU TÉTRAS. 59 ^^i' rrn "*.*■«. n L E M A G O U A. Première espèce. ,_, ,^ ■ ' "i ' ' , , Nous donnons au plus grand des tinamous , le nom de mogoua , par con- traction de mqcoucagua , nom c[u'ii porte au Brésil. Cet oiseau est au moins de la grandeur aun faisan : son corps est si charnu, qu'il a, selon Marcgrave, le double de la chair d'une bonne poule ; il a la gorge et le bas du ventre blancs; le dessus de la tête d'un roux foncé 5 le reste du corps d'un gris-brun varié de blanc sur le haut du ventre , les côtés et les couvertures des jambes ; un peu de verdâtre sur le cou, la poi- trine, le haut du dos et les couvertures supérieures des ailes et de la queue, sur lesquels O" remarque quelques taches transversales noirâtres , qui sont moins nombreuses aux couvertures de la queue ; le gris - brun est plus foncé II t. ;^.}1 „ ,;»'«*. 1 V^P'WW^?'^^^ ■ '>%' >v.- Ji l 1 60 HISTOIRE NATURELLE sur Je reste du corps ; \i est varie de taches trausversales noires qui devien- nent moins nombreuses vers le crou- pion ; l'on voit aussi quelques pentes taches noires sur kvs pennes latérales de la qeueue; les penne 3 mojei^iies des ailes sont variées de roux et de gris- brun , et terini?iées par an bord rous- sâtre 5 les grandes pennes sont cen- drées y ^ivos 'm:hes. et sans bordures ; les pieds roui K^oirâtres , et les yeux noirs ^ derrière lesquels , à une petite distaiice . Ton voit les oreilles comme dans les poules. Pison a observé que toute.*} les parties intérieures de cet oi- seau étoient semblables à celles de la poule. ' La grandeur n'est pas la même dans tous les individus de cette espèce 5 voici à'peu-près le terme moyeu de leurs di- mensions : la longueur totale est de quinze pouces ; le bec de vingt lignes ; la queue de trois pouces et demi , et les pieds de deux pouces trois quarts ; ï •t %: >*!9sm*- DUT ÉTRAS. 6t ié de ivien- crou- leiites éraî'3S es des gris- roiis- i cen- iures ; 3 yeux petite ;omme vé que cet oi- de la le dans !; voici lurs di- est de lignes; mi , et parts ; la queue dépasse les ailes pliëes d'un pouce deux lignés. lie sifflement par lequel ces oiseaux se TippeJleut est un son grave qui se fait entendre de loin , et régulièrement à six heures du soir , c'est-à-dire , au moment même du coucher du soleil dans ce climat ; de sorte que quand le ciel est couvert, et qu'on entend le magoua, on est aussi sûr de l'heure que si on consultoit une pendule; il ne siffle jamais la nuit , à moins que quelque chose ne l'effraye. * La femelle pond de douze à seize œufs presque ronds , un peu plus gros que des œufs de poule , d'un beau bleu- verdâtre , et très-bons à manger. LE TINAMOU CENDRÉ. Seconde e$p?!ce. Nous avons adopté cette dénomina- tion , parce qu'elle fait , pour ainsi dire , la description de l'oiseau , qui Oiseaux XI î. 6 -n r i- 6» HISTOIRE NATURELXB n*ëtoit connu d'aucun naturalûite, et que nous devons à M. de Manoncour: c'est de tous les tinamous le moins commun à la Guiane. Il est en effet d'un brun-cendré uniforme sur tout le corps, et cette couleur ne varie que sur la tête et le haut du cou , où elle prend une teinte de roux. On peut ai« sèment se faire une idée de cet oiseau en jetant les yeux sur le grand tina-> mou , et le supposant plus petit , avec une couleur uniforme et cendrée. Sa longueur est d'un pied ; son beo de seize lignes ; sa queue de deux pou- ces et demi, et ses pieds d'autant. LE TINAMOU VARIÉ. h Troisième espèce. CcttE espèce , qui est la troisième âanS l'ordre de grandeur, diffère des deux premières par la variété du plu* mage. C'est par cette raison que nous lui avons donné le nom de ûnamou % „>. ■-*-<««* sf ^«i^^ DV TETRAS. 63 îme des |plu« lOUS ton varié; les créoles de Gayenne l'appel- lent perdrix'peintade , quoique cette dénomination ne lui convienne point, car il ne ressemble en rien à la pein- tade, et son plumage n'est pas piqueté^ mais rayé. Il a la gorge et le milieu du ventre blancs ; le cou , la poitrine et le haut du ventre roux , les côtés et les jambes rayét obliquement de blanc , de brun et de roux ; le dessus de la télé et du haut du cou noir; tout le dessus du corps , les couvertures su- périeures Je la queue et des ailes, el les pennes moyennes des ailes , rayés transversalement de noir et de brun- olivâtre, plus foncé sur le dos, et plus clair sur le croupion et les côiés ; les grandes pennes des ailes sont brunes, uniformément sans aucune tache ; les pieds sont noirâtres. Sa longueur totale est de onze pou- ces; son bec de quinze lignes; sa queue de deux pouces , elle dépasse les ailes pliées de six ligues. i m «f-4^ "■■•'*??sl'.."'I^'*t V ■ I' 1! 6'4 HISTOIRE NATURELLE ' • Il est assez commun dans les terres de la Guiane, qn^i' l'^n .noindre nom- bre que le ui^igoua , qui de tous est celui que l'oti trouve le plus ample- ment dans les bois ; car aucune des trois espèces que nous venons de â^rr^r^. ne fr(5quen(e les lieux découverts : dans celle-ci , la femelle pond dix ou douze œufs , un peu moins gros que ceux de la poi.le faisane, et qui sont très-re- marquables par la belle couleur de lilas dont ils sont peints par-tout et assez uniformément. LE SOUL Quatrième espèce. C'est le nom que cet oiseau porte à la Guiane, et qui lui a été donné par les naturel- du p^ys ; il ^sl le plus petit des oiseaux de ce genre, n'ayant que huit à neufp::jces de longueur, et n'étant pas plus gros qu'une perdrix : sa chair est aussi bonne à m* nger qu© ) i ) '■m, 'J*Ê M * " BU TÉTB AS. . 65 felle des autres espèces, mais il ne pond que cinq ou six œufs, et quel- quefois trois ou quatre un peu plus gros que des œufs de pigeon ; ils sont presque sphériques et blancs comme ceux des poules. Les souis ne font pas , comme les mago'^as, leur nid en creu- sant la terre, ils le construisent sur les branches les plus basses des arbris- seaux avec des feuilles étroites U lon- gues : ce nid , de figure hémisphérique , est d'environ six pouces de diamètre , et cinq pouces de hauteur. C'est la seule des quatre espèces de tinamous qui ne este pas ' instamment dans les bois ; Cù ceux-(4 fréquentent souvent Jeshalliers, c'est-à-dire, les lieux an- ciennement défi'ichés, et qui ne sont couverts que u petites broussailles; ils s'approchent même des habitations. Le soui a la gorge variée de blanc et de roux; tout le dessous du corps et les couvertures des jambes d'un roux- elair; le dessus de la tête et le haut du • % ■■ir >*'- -.^.wwiigM. ^■'fai^-., ■'**Hi»"^-' ■ \. - .<»»j» ••»--■■ 66 HISTOIRE NATURELLE COU noirs ; le bas du cou , le dos et tout Je dessus du corps d'un brun varié de noirâtre peu apparent; les couvertures supérieures et les pennes moyennes des ailes , sont brunes bordées de roux , les grandes pennes des ailes sont bru- nes sans aucunes taches ni bordures; Ja queue dépasse les ailes pliées de dix ligues, et elle est dépassée elle-même par ses couvertures. LE TOCRO , 017 PERDRIX de laGuiane, Le tocro est un peu plus gros que notre perdrix grise, et son plumage est d'un brun plus foncé ; du reste, il lui ressemble en entier, tant par la figure et la proportion du corps que par la brièveté de la queue , la ibrme du bec et des pieds. Les naturels de la Guiane l'appellent tocro, mot qui exprime assez bien sou cri. Ces perdrix du nouveau continent ont à-peu-près les mêmes habitudes uaturelles que nos perdrix d' Europe; ^ •—**$,.. -«iflsrf' Hl,. *i>,:-A.^. DTTTÉTAÀS. ^ seulement elles ont conservé riiabi- tude de se tenir dans les bois, parce qu'il n'y avoit point de lieux d(^cou« veris avant les dërrichenier.s : elles se perchent sur les pins basses branches des arbrisseaux , et seulement pour y passer la nuit; ce qu'elles ne font que pour éviter l'humidité de la terre , et peut-être les insectes dont elle four- mille : elles produisent ordinairement douze ou quinze wufs qui sont tout blancs ; la chair des jeunes est exceU Jente , cependant sans fumet. On mang<5 aussi les vieilles perdrix, dont la chair est même plus délicate que celle des nôtres ; mais comme on ne peut pas les garder plus de vingt-quatre heures avant de les faire cuire , ce gibier ne peut acquérir le bon goût qu'il pren- droit, s'ilétoit possible de le conserver plus long-temps. \. K^^ ' t 68 HISTOIRE NATURELLE iK \\ I y- Espèces connues dans ce genre. Le grand Tëtras , tetrao Urogallus, Le Tëtras à longue queue d^Uudson , tetra» Phasianellus, Le petit Tétras , tetrao Tetrix. La Gelinotte du Canada , tetrao Canadensis^ Le Lagopède , tetrao Lagopus, La Gelinotte proprement dite y tetrao Bo* nasia. Le Ganga , tetrao ^Ichata, La Gelinotte des Sables, tetrao ^renarius , Le Francolin , tetrao Francolinus, La b. •avelle , tetrao Rufus. La perdr»- ôrise , tetrao PerdLv, La Perdrix de Damas, tetrao Damascenus, La Perdrix de montagne , tetrao Montanus. La Perdrix rouge d'Afrique , tetrao Petro^ sus, La Perdrix perlëe de la Ghiue , tetrao Per- la tus. Le Bis-ergot du Sénégal , tetrao Bicalca' ratus. Le Gorge-nue , tetrao JN'udîcoilis, L'Ococolin , tetrao Nœvius. La Caille ds la Nouvelle-Angleterre, te' trao Marjlandus, ^^.. -^ IJ» ^>-^ «^'>^pi^-«^'*ti^: ii¥-W» ■" ' tÇ^- ^-.,.:%- ■s;:.^. 7Z^ •«• IS^ fa. r. }- DUTÉTRAS. 6g Le Colcnicui , tetrao Mexicanus, La Caille des iles Malouines , tetrdo FaU klandicus. Le grand Collin , ietrao Not>œ Hispaniœ, Le Coyolcos, tetrao Cojolcos, Le Réveil-matin, tetrao Stiscitator, Le Zonécolin , tetrao Cristatus, La Fraise, tetrao Sinensis. La Caille conamune, tetrao Coturnix, Le Turnix, tetrao Nigricollis, Le Tocro , tetrao Guianensis. Le Mngoua , ou grand Tinamou, tetrao Major. Le Tinamou cendré , tetrao Cinereus» Le Tinamou varié , tetrao Variegatus, Le Soui , ou petit Tinamou , tetrao Souù )■ *r- #. }Jtô: >».» ' 70 HISTOIRE ITATURELLS L X X* GENRE. »^/^ '1 i N' t /" LE GROS-BEC, loxij. Caractère générique : bec ovale-conique. LE GROS-BEC. IjE gros-bec est un oiseau qui appar- tient à notre climat tempc^ré , depuis l'Espagne et l'Italie jusqu'en Suède. L'espèce , quoiqu'assez sédentaire , n'est pas nombreuse 5 on voit toute l'année cet oiseau dans quelques-unes de nos provinces de France , où il ne disparoît que pour très- peu de temps pendant les hivrrs les plus rudes; l'été il habite ordinairement les bois, quel- quefois les vergers, et vient autour ^Q|PJM>-:<». -nu. ♦-"- '^^f^ .•*■*?>*'■' }' ■■ t.. . , tes •-i.- a^. I im ' t '.; ï • ■ f il li i ^1 J. f *ïï^ '■> .<-*» ê i II (lUos lu (. i m; wvx ■ iiDi/i ^ n- «iâS. «>!.-.■ '^■^p^'J^'Vii>i'4iTfff''rf ' y'" ir--ti'-''Vi BUGROS-BIC. ^r des hameaux et des fermes en hiver. C'est un animal silencieux dont on entend très-rarement la voix, et qui n'a ni chant ni même aucun ramage décide ; il semble qu'il n'ait pas l'organe de l'ouie aussi parfait que les autres oiseaux , et qu'il n'ait guère plus d'o* reille que de voix , car il ne vient point à l'appeau , et quoique habitant des bois, on n'en prend pas à la pipëe. Gesner , et la plupart des naturalistes après lui, ont dit que la chair de cet oiseau est bonne à manger ; j'en ai voulu goiiter , et je ne fai trouvét? ni savoureuse ni succulente. J'ai remarque^ qu'en Bourgogne il y a moins de ces oiseaux en hiver qu'eu étë , et qu'il en arrive un assez grand nombre vers le lo d'avril : ils voleni\ par petites troupes, et vont en arrivant se percher dans les taillis 5 ils nichent sur les arbres, et établissent ordinaire- ment leur nid à dix ou douze pieds de hauteur à riusertioa des grosses br«ui- 7 ■ ,i^--^^5#>* ~ '^^'^^-pï^^^ÎT^'*'''**'^!*'''' *J2 HISTOIRE NATURELLE ches contre le tronc 5 ils le composent comme les tourterelles avec des bû- chettes de bois sec, et quelques petites racines pour les entrelacer ; ils pon- dent communément cinq œufs bleuâ- tres tachetés de brun. On peut croire qu'ils ne produisent qu'une fois l'an- née , puisque l'espèce en est si peu nombreuse; ils nourrissent leurs petits d'insectes , de chrysalides , etc. et , lors- qu'on veut les dénicher , ils les défen- dent courageusement et mordent bien serré; leur bec épais et fort leur sert à briser les noyaux et autres corps durs; et , quoiqu'ils soient granivores , ils mangent aussi beaucoup d'insectes : j'en ai nourri long- temps dans des volières , ils refusent la viande , mais mangent de tout le reste assez volon- tiers ; il faut les tenir dans une cage particulière , car , sans paroître har- gneux et sans mot dire , ils tuent le& oiseaux (plus foibles qu'eux ) avec les- quels ils se trouvent enfermés 5 ils les ^ l: les les- les DU GROS -BEC. 7^ attaquent non en les frarnant de Ja pointe du bec, mais en pinçant ia peau et emportant la pièce. En liberté ils vivent de toutes sortes de grains , de noyaux , ou plutôt d'amandes de fruits ; les loriots mangent la chair des cerises , et les gros-becs cassent les noyaux et en mangent l'amande. Ils vivent aussi de graines de sapins, de pins, de hê- tres, etc. Cet oiseau solitaire et sauvage , silen- cieux, dur d'oreille, et moins fécond que la plupart des autres oiseaux , a toutes ses qualités plus concentrées en lui-même , et n'est sujet à aucune des variétés qui , presque toutes , provien- nent de la surabondance de la nature. Le mâle et la femelle sont de la même grosseur, et se ressemblent assez : il n'y a dans notre climat aucune race diffé- rente , aucune variété de l'espèce ; mais il y a beaucoup d'espèces étran- gères qui paroissent en approcher plus ou moins , et dont nous allons Oiseaux. XU, 7 n, +1 ' i Ai r 74 HISTOITI F, NATURELLE faire l'éaumération dans l'article sui- vant. LE BEC-CROISÉ. 1 1 ■ ê| m s Wt 1 L'espèce du bec-croisé est très-voi- sine de celle du gros-bec; ce sont des oi- seaux de même grandeur, de même figure, ayant tous deux le même natu- rel, les mêmes appétits, etnedidérant l'un de l'autre que par une espèce de difformité qui se trouve dans le bec; et cette difformité du bec-croisé , qui seule distingue cet oiseau du gros-bec, le sé- pare aussi de tous les autres oiseaux , car il est f unique qui ait ce caractère ou plutôt ce défaut : et la preuve que c'est plutôt un défaut, une erreur de nature , qu'un de ses traits constans ^ c'est que le type en est variable, tandis qu en tout il est fixe, et que toutes ses productions suivent une loi déterminée dans leur développement et une règle invariable dans leur position ^ au lieu •--A* --r»-j»*# -~' m que ir de hsses linée |règle lieu DUGROS-BIC. 75 que le bec de cet oiseau se trouve croisé tantôt à gauche et tantôt à droite dans diflPérens individus. Et, comme n*^ Msne devons supposer à la nature que Je vues fixes et des projets certains, in- variables dans leur éxecution , j'aiui mieux attribuer celte différence de po- sition à l'usage que cet oiseau fait de son bec , qui seroit toujours croisé du même côté si de certains individus ne se dounoient pas l'habitude de prendre leur nourriture à gauche au lieu de la prenure à droite ; comme dans l'espèce humaine on voit des personnes se ser- vir de la main gauche de préférence à la droite. L'ambiguité de position dans le bec de cet oiseau est encore accom- pagnée d'un autre défaut, qui ne peut que lui être très - incommode ; c'est un excès d'accroissement dans chaque ■mandibule du bec; les deux pointes ne pouvant se rencontrer, l'oiseau ne peut ni becqueter , ni prendre de petits grains^ ni saisir sa nourriture autre- M fi i W I .„^-!mt ,jj, -j^s ^^, <^, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^ 4^^ A^^- ^ . 1.0 l.l Uil |||L25 |||..4 ,,.6 ':.,■■--.-, ; ^ 6" ► % /: 4'%^^/ "V.»^"^ ^ /À '/ Photographie Sciences Corporation v iV %. è <> •^\ o^ 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716)872-4503 Si-' 0^ î i t 76 HISTOIRE NATURELLE ^Z; ment que de côté ; et c'est par cette rai^ son que , s4l a commencé à la prendre à droite, le bec 3e trouve croûé à gauchâi et vice versa» if^ Mais comme il n'existe rien qui n'ait des rapports, et ne puisse par consé- quent avoir quelqu'usage , et que tout étresentaqt tire parti même de ses dé-- fapts» ce bec difforme, crochu eu haut et en bas , courbé par ses extrémités en d^ux sens opposés^ paroît fait exprès pour détacher et enlever les écaille^ des pommes de pin , et tirer la graine qui se trouve placée sous chaque écaille ; c'est de ces graines dont cet oiseau fait sa principale nourriture ; il place le cit^ chet inférieur de son bec au-dessous d0 récaiilç pour la soulever, et il la sépare avec le crochet supérieur j oului verra exécuteç cette oi^œuvf'e, en suspens ,fl^pt d^ns sa cage une pppime de pin *|niire. Ce bec croptiu e^t encorq utile^à ^l'oiseau pour grimper ; on le voit sîen servir avec adresse lorsqu'il est eu cage \«' ;eo f » t; 6 R Ô 8 - B E C. âB ^.^ pour monter jusqu'au haut dès jnchoirs; il monte aussi tout autour de la cage, à* peu^près comme le perroquet ; ce qui , joint à la beauté de ses couleurs , l'a ftiii appeler par quelques-uns le perroquet d^AÏlemiÈgne, :i<ï^ ; Le l)ec-croi8é n*babite que lesibti-^ mats froids ou les montagnes dans les (>ays tempérés. On le trouve en Suède, en Pologne , en Allemagne , en Suisse , danà nos Alpes et dans noaPyrénées^ Il est absolument sédentaire dans les con« trées qu il habite , et y demeure toute Tannée ; néanmoins ils arrivent quel-^ quefois comme par hasard , et en gran- des troupes, dans d'autres pays; ils ont paru en 1756 et 1757 dans le voisinage de Londres en grande quantité ; ils ne viennent point régulièrement et cons-» tamment à des saisons marquées, mais plutôt accidente llement par des causes inconnues; on est souvent plusieurs an- ^ nées sans en voir. Le casse-noix et quel- ques autres oisei^ux sont sujets à ces ■■*::■- ■ V . ,-.-*«».- ^Ht ... ....^'«*" ,«.. { i n 78 HISTOIRE NATURELLE mêmes migrations irrégulières, et qui^ u'arrivient qu'une fpis en vingt ou treuter ans. La seule qu'on puisse s imaginer,^ c'est quelqu'iutemp^rie dans le climat^ qu'habitent ces oiseaux, qui, dans dei; certaines années, auroit détruit ou Çait^^ avorter les fruits et les graines dont ils se nourrissent; pu quelqu'orage, quel-, qu'ouragap subit qui les aura tous chas- sés, du même côté, car ils arrivent eiij 91 grpnd nombre et. eu même temps ^ fatigués, si battus, qu'ils nont plus de souci de leur conservation , et qu'on les prend, pour aii^si dire, à la main sans qwils fujent. :Mm.^.K i^mx^ rMJ\ est à présumer que l'espèce du bec- çrpisé qui habite les climats froids de préférence se trouve dans le nord du nouveau continent , comme dans celui de l'ancien; cependant aucun yoyageuc en Amérique n'en fait mention. Mais ce qui me porte à croire qu'on doit l[y trouver, c'est qu'indépendamment de )a présomption générale, toujours avé- "!,''***U!«L.^^, r'^'fci».-* •* T «r BU OBOS-BSe. R 79 de A'é- rée, confirmée par le fai( y que tous tes animaux qui ne. craignent pas le froid ont pas^ 4'uM continent à l'autre et sont communs,^ tous deux> le bec- croisé se trouve en Qroënlaad , d'où il a été apporté à Bt. Edwards par des pé- cjieurs de baleines v et ce naturaliste, plus versé que personne dans la con- noissance des oiseaux^ remarque: avec raison que les oiseaux » tant aquatiques que terrestres .^ qui fréquenteni les Hautes latitudes du nord , se répandent indifféremment dans les par lies moins septentrionales de . l'Amérique et de .l'Europe.- , .,v|.._i^ .a-- ■ tà.;,.i4^*> ^ Lo bec -croisé est l'un des oLeaux dont les couleurs sont les plus surjettes à varier : à p^q trouve^t-^n ^ dans un ^rand nombre ,, deux, individus sem- l>lables y car non-sfsulement les couleurs varient par les teintes » mais encore par leur position , et dans le même individu, pour ainsi dire, dans ton-*" tes les saisons et dans tous les âges. -.^a**.'.^. .*. .^'.-•M.ni%^"'*^" ■■■dH'jw'»^ 8o HISTOmfi NATt;A:BLLS M. Edwards, qui avoit vu un très-grand nombre de çôs oiseaux , et qui a cherche les extrêmes de ces' variatioiis , peitit fe mâle d'un rôugé couleur de rose , et la fen[|6lle d'un vert-jaunâtfe j mais, dans iSia et dans l'autre, te bec, les jreux, les jambes et lès pieds éont ab- saluaient de lamême forme et des méaiés couleurs; Geskier dit avoir nourri un de^ ces oiseaux qui étoit noi- râtre au mois de sëpitembre , et qui prit du rouge dans le niois d^octdbre ; il ajoute que les parties ou le ^ouge com- mence à paroître sèiîtt le dessous du cou , la poitrine et le ventre ; qu'en- suite le rouge devient jaune; que c'est sur >\tôut pendant rhi ver que les con- leursoihaûgentj et qu'on prétend qu'en dififérens temps ' elles tirent sur , le rouge, sur le jaune ^ sur lé vert et sur le gris -cendre. Il ne feyt donc pas faire une espèce ou une variété parli- 'culière, comme l'ont fait nos nomen- clateurs modernes, d'un bec croisé ver* ■ITZ:-:^- ^■^^-, '■""'• '^'''""im-^ .1- rft DU OROS-BSC. H 8f ./ dàtre trouvé dans les Pyrén^s , puis- qu'il se trouve également ailleurs , et que, dans certaines saisons, il y en a par-tout de cette couleur. Selon Frisch, qui connoissoit parfaitement ces oi- seaux , qui sont oommuns en Allema- gne, la couleur du mâle adulte est rougeâtre ou d'un vert mêlé de rouge ; mais ils perdent ce rouge comme les linottes lorsqu'on les tient en cage , et ne conservent que le vert, qui est la couleur la plus fixe tant dans les jeu- nes que dans les vieux : c'est par cette raison qu'on l'appelle en quelques en-< droits de l'Allemagne krinis ou griinitz, comme qui diroit oiseau verdâtre. Ainsi les deux extrêmes de couleur n'ont pas été bien saisis par M. £d« wàrds ; il n'est pas à présumer, comme ses figures coloriées l'indiquent, que le mâle soit rouge et la femelle verte, et tout porte k croire que, dans la même saison et au même âge , la femelle ne 1 ! h mt X..- V ,4-!.. 8a HISTOIRE NATUKEtLB ■} dififôre du mâle qu'en ce qu elle a les couleurs plus foibles. Cet oiseau , qui a tant de rapport au gros-biec, lui ressemble encore par son peu de génie; il est plus béteque les ' autres oiseaux, on l'approche aisë« ment y on le tire sans qu'il fuie ; on le prend quelquefois à la main; et, com- me il est aussi peu agile que peu défiant, il est la victime de tous les oiseaux de proie; il est muet pendant Tété, et sa voix, qui est fort peu de chose, ne se ifait entendre qu*en hiver ; il n'a nulle impatience dans sa captivité , il vit long - temps en cage ; on le nourrit avec du chenevis écrasé, mais cette nourriture contribue à lui faire perdre plus promptement son rouge. Au reste, on prétend qu'en été sa chair est assez bonne à manger. :-m%im s Ces oiseaux ne se plaisent que dans les forêts noires de pins et de sapins; ils semblent craindre le beau jour , et ils n'obéissent point à la doiice influence 1^ - •MMk-iaMM.' A-o 4» «MMAll des saisons; ce n*est pas au printemps, mais au fort de l'hiver, que commen- cent leurs amours; ils font leurs nids dès le mois de janvier , et leurs petits sont déjà grands lorsque les autres oir seaux ne commencent qu*à pondre; ils établissent le nid sous les grosses branches des pins, et l'y attachent avec là résine de ces arbres; ils l'enduisent de cette matière, en sorte que l'humi- dité de la neige ou des pluies ne peut guère y pénétrer ; les jeunes ont / comme les autres oiseaux , le bec ou plutôt les coins de l'ouverture du bec jaunes, et ils le tiennent toujours ou- vert tant qu'ils sont dans l'âge de rece- voir la becquée. On ne dit pas combien ils font d'œufs; mais on peut présumer» par leur grandeur, leur taille et leurs, autres rapports avec , les .gros - becs , qu'ils eu pondent quatre ou cinq , et qu'ils ne produisent qu'une seule fois dans rannée.^.i^ç^ %ièii^ ^^IM 'm^ ^m\'mm^. ^^^^ *^" ■fKM;:,- '«•w.f^nâlk.^v-^X ■^-^:0i^iii^&fme^>^^^- i ! 84 HISTOIP.I NATURELLE Oiseaux étrangers qui ont rapport au GroS'bec, L*oisiAU des Indes orientales, re- présenté dans nos planches enlumi- nées sous le nonoL de gros-bec de Coro • mandel , et auquel nous conservons cette dénopiination , parce qu'il nous paroit être de la même espèce que le gros-bec d'Europe, ayant la même for- lïie, la même grosseur, le même bec, la même longueur de queue , et n'en différant que par les couleurs , qui même sont en général distribuées dans le même ordre; en sorte que cette diffé- rence de couleur peut être attribuée à riufluence du climat; et, comme elle est la seule qu'il y ait entre cet oiseau de Coromiandel et le gros-bec d'Europe, on peut , avec grande vraisemblance, ne le regarder que comme un6 seule et même espèce , dans laquelle se trouve cette belle variété dont aucun natura- liste n'a fait meution.  *'*.-ïf.V- .*» ■ ^ .***»««»» *- ■*^-^^ :??Knj|T; -«im^''^3^4^ «■•"■■^■' DU OK08-BEC. 85 L*oiseaii d'Amérique , représenté dans les planches enluminées , sous la dénomination de gros-bec bleu ifAmé' rique, et auquel nous ne donnerons pas un nom particulier, parce que nous ne sommes pas sûrs que ce soit une espèce particulière et difiérente de celle d'Eu* rope; car cet oiseau d'Amérique est de la même grosseur et de la même taille que notre gros-bec , il n'en dif- fère que par la couleur du bec qu'il a plus rouge, et du plumage qu'il a plus bleu; et s'il n'avoit pas la queue plus longue, op ne pourroit pas douter qu'il ne fût une simple variété produite par la différence du climat. Aucun natura* liste n'a fait mention de cette variété ou espèce nouvelle, qu'il ne faut pas confondre avec l'oiseau de la Caroline auquel Catesby a donné le même nom àQ gros 'bec bleu» ; - .} ' ir-J Oiseaux. XII. i*^-— ^;-^^f-- ■-^ -^ ^ *«(*, ; '■'" '''*wiît^'''?'*''^ ' ...Wfc'Jfc****- •^- J i! / ) il t I L i r I' i ; ! ■> f 86 HISTOIRE NATURELLE t > L E D U R-B E C. • r V * ; tr ■ ' ',C V iy> .'*,'»,; L'oiseau du Canada, représenlj dans les planches enluminées, sous lu dénomioalioa de gros-bec de Canada , et auquel nous avons donné le uom de dur-bec , parce qu'il paroit avoir le bec plus dur , plus court et plus fort à pro* portion que les autres gros-becs ; il lui falloit nécessairement un nom parti- culier , parce que l'espèce est certai- nement différente, non-seulemeut de celle du gros-bec d'Europe , mais en- core de toutes celles des gros-becs d'A- mérique, ou des autres climats. C'est un bicl oiseau rouge de la grosseur de notre gros-bec, avec une plus longue queue , et qu'il sera toujours aisé de distinguer de tous les autres oiseaux par la seule inspection de sa figure co- loriée. La femelle a seulement un peu de rougeâtre sur la tête et le croupion , et une légère teinte couleur de rose mm DU OROS-Bic. r I :i tf sur la partie inférieure du corps. Sa- lerne, dit qu'au Canada on appelle cet oiseau bouvreuil. Ce nom n'a pas été mal appliqué , car il a peut-être plus d'affinité avec les bouvreuils qu'avec les gros-becs ; les ha bilans de cette par- tie de l'Amérique pourroient nous en instruire par une observationjbien sim- ple, c'est de remarquer si cet oiseau siffle comme le bouvreuil presque con« tinuellement , ou s'il lest presque muet comme le gros- bec. »^ i-^'-'U V- LE CARDINAL HUPPE. 1» •* L' OISEAU des climats tempérés de l'Amérique, représenté dans les plan- ches enluminées , sous la dénomina- tion de gros-bec de Virginie , appelé aussi cardinal-huppé , et auquel nous conserverons ce dernier nom , parce qu'il exprime en même temps deux caractères ; savoir , la couleur et la huppe. Cette espèce approche assez dcî la précédente, c'est-à-dire, de celle du M ■ Il :1 il i \ ! ( il y { \ I h n \ ! 98 HISTOIRE NATURELLE dur-bec; il est de la même grosseur, et en grande partie de la même couleur; il a le bec aussi fort , la queue de la même longueur, et il est à-peu -près du même climat. On pourroit donc , s'il n'avoit pas une buppe , le regarder comme une variété dans cette belle espèce. Le mâle a les couleurs beau- coup plus vives que la femelle , dont le plumage n'est pas rouge , mais seule- ment d'un brun rougeâtre ; son bec est aussi d'un rouge bien plus pâle , mais tous deux ont la buppe. Ils peuvent la remuer à volonté , et la remuent très- souvent. M. Salerne dit que le ramage du cardinal huppé est délicieux , que son chant ressemble à celui du rossi- gnol , qu'on lui apprend aussi à siffler comme aux serins de Canarie ; et il ajoute que cet oiseau , qu'il a observé vivant , est hardi , fort et vigoureux, qu'on le nourrissoit de graines, et sur- tout de millet, et qu'il s'apprivoise ai- sément. / I ■'■•^ 1^ ^ -* ■ — --«.i,-.-;— •^^.' •^i»-.V*''«'*r(^> ■<. V«-. ,.,.--"WM' "-•'"•• '«(r'"v»w»'V*~ik-"' DU GROS-BEC. 8(| Les quatre oiseaux étrangers que nous venons d'indiquer , sont tous de la même grosseur à -peu -près que le gros-bec d'Europe , mais il y a plu- sieurs autres espèœs moyennes et plus petites , que nous allons donner par or^ dre de grandeur et de climat , et qui , quoique toutes différentes entre elles ^ ne peuvent être mieux comparées qu'avec les gros -becs, et sont plutôt du genre de ces oiseaux , que d'aucun autre genre auquel on voudroit les rapporter. On leur a même donné les noms de moyens gros-becs , petits gros- becs^ parce qu'en effet leur bec est pro- portionnellement de la même forme et de la grandeur que celui des gros-becs d'Europe. ; - H I Si ieai* LE ROSE-GORGE. La première de ces espèces , d« moyenne grandeur, est celle qui est représentée dans les planches enlumi- • • ^..H« r- ^O HISTOIRE NATURELLE nées, sous la dénomination de gros- bec de la Louisiane , auquel nous clon^ nons le nom de rose-fçorge , parce qu'il est très -remarquable par ce caractère, ajrant la gorge d*ua beau rouge -rose, et parce qu'il diffère assez de toutes les autres espèces du même genre , pour qu'il doive être distingué par un nom particulier. M. Brisson a indiqué le premier cet oiseau , et en a donné une. assez bonne figure ; mais il ne dit rien de ses habitudes naturelles : nos habitans de la Louisiane pourroient nous en instruire, ^v^r-^^r LE GRl VELIN ? •f^'. 'j y-if- La seconde espèce de ces moyens gros-becs est l'oiseau représenté dans les planches enluminées sous la déno- mination de gros-bec du Brésil, auquel nous avons donné le nom de grivelirij parce qu'il a tout le dessous du corps tacheté comme le sont les grives : c'est ,,_.4*i»B> '(,*■»- DU GROS-lîECi IT 'i*^.) l^fthr' 9^ un oiseau très-joli, et ']ui, ne ressem- blant h aucun autre , mërilé un nom particulier. Il paroît avoir beaucoup de rapports avec Toiseau indiqué par Marcgrave, et qui s'appelle au brésil guira-tirica. Cependant , comme la courte description qu*çn donne cet au- teur ne convient pas parfaitement à notre grivelin , nous ne pouvons pas prononcer sur i'identitë de ces deux espèces. ' * i ' t Au reistë , ces espèces de moyenne grandeur , et les plus petites encore desquelles nous allons faire mention , approchent beaucoup plus du moineau que du gros^bec, tant par la grandeur que par la forme du corps ; mais nous avons cru devoir les laisser avec les gros -becs , parce que leur bec est comme celui de ces oiseaux , beaucoup plus large à la base que ne Test celui des moineaux. \i ij n \ i ■::^"l • <. ! ■^ a lÉiîii T^M -jàrfXWi^-,^.. *. . - — — • ♦ - -^ VC*"* .;/*».< ' 't Cfa HISTOIRE NATURSLLS 4' il' Ir*|^4/^. X E E O U G E-N O I R,rc kt y>{h Il À troisième espèce de ces^ros-becs de moyenne grandeur , est l'oiseau re- présenté dans les planches enluminées , sous le nom de gros -bec de Cayenne, et auquel nous donnons le nom de rouge» noir f parce qu'il a tout le corps rouge et la poitrine et le ventre noirs. Cet oiseau , qui nous est venu de Gajrenne^ n'a été indiqué par aucun naturaliste ; mais comme nous ne l'avons pas eu vivant , nous ne pouvons rien dire sur ses habitudes naturelles : nos habitans de la Guiane pourront nous en ins- iruire*;:^y|, r^p-n îf'> r>uî'j\rt tii -y:-' ■■-'-^ H, LE F L A V ER T. . ,, L A quatrième espèce de ces moyens gros - becs étrangers , est l'oiseau re- présenté dans les planches enluminées , sous la dénomination de gros - bec de i'^(!^B|. ;»y>*i(îM^-«* ■•"■»■«;: '' '^ D ir 6 R 0 S-B E c. '■ g5 CayeHne , auquel nous avons donné le nom àeflavert , parce qu'il est jaune et vert; il diffère donc du précédent pres- que autant qu'il est possible par les couleurs ; cependant, comme il est de la même grosseur , de la même forme tant de corps que de bec , et qu'il est aussi du même climat, on doit le re- garder comme étant d'une espèce très- voisine du rouge - noir, si même ce n est pas une simple variété d'âge ou de sexe dans celte même espèce. M. Brisson a le premier indiqué cet oiseau. * •*'"j „ .r-7,^-^-, •^iSK'lfïJ. na r^r^'- LA QUEUE EN EVENTAIL. "La, cinquième espèce de ces gros- becs étrangers, de moyenne grosseur , est l'oiseau représenté dans les plan- ches enluminées , sous cette dénomi- nation de queue en éventail de Virginie; il nous est venu de cette partie de l'Amérique , et n'a été indiqué par ■1 > M g^, HISTOIRE NATURELLE aucun auteur avant nous. La figure supérieure dans notre planche , repré- sente probablement le mâle , et la figure inférieure représente la femelle, parce qu elle a les couleurs moins for- tes. Nous &7ons vu ces deux oiseaux vivans; mais payant pu les conserver, nous ne sommes pas sûrs que ce soient en effet le mâle et la femelle, et ce pourroit être une variété de 1 âge. Au reste , ces oiseaux sont si remarquables par la forme de leur queue épanouie horizontalement, que ce caractère seul suffît pour ne pas les confondre avec les autres du même genre. LE PADA , ou L'OISEAU DE RIZ. < 0 .La sixième espèce de ces moyens gros-becs étrangers, est l'oiseau de la Chine, décrit et dessiné par M. Ed- wards , et qu'il nous indique sous ce nom de padda ou oiseau de riz, parce que l'on appelle en Chinois , padda le ■mt-' ** ^..A ■,,-":'.*#,''..Ssf>^''' ::.:^..-h.-,, . .vafcifv,fc- , ■''■■L***J;.s(h* .,^; ^j j P 0 O B. p S - B B Ct ,1 ^ y; 97 que t des loins LE TOUCNAM-COURVI. Lb premier de ces petites espèces de gros-bec étrangers est le toucnam- Gourvi des Philippines , dont M. Brisson a donné la description avec la figure du mâle y sous le nom de gros-bec des Philippines, et dont nous avons fait re-* présenter le mâle dans nos planches enluminées, sous cette même déno- mination, mais auquel nous conservons ici le nom qu'il porte dans son pays , parce qu'il est d'une espèce dififéxeiite de toutes les autres. La femelle est de la même grosseur que le mâle, mais les couleurs ne sont pas les mêmes ; elle a la tête brune , ainsi que le dessus du cou, tandis que le mâle l'a jaune , etc. M. Brisson donne aussi la description et la figure du nid de ces oiseaux. i'^Wftîïil'tft* .-ï^-^ i*:?;. ^ ■» ■ ■ « '- :i$) . .s \.u^ !y::-r '• î * , ■■ : ' j ' ^ >v.Ht : ' •' ■S- * _.:_ .^-.r > ' ■ , '-.- Oiseaux. XII. ' " ' ' '.j' . 4 N !^ I .u. vt**'"*' ■ f. "■J.7'* '""^r"^ * .* '■' qQ histoiks naturelle -*^^ ^ L* o B. C H E tP ^ ^^- ^^' * »' Le second de ces petits gros-becs étrangers est l'oiseau des Indes orien- tales , représenté dans les planches enluminées , sous la dénomination de gros'bec des Indes , ei auquel nous don- nons ici le nom à*orchef, parce qu'il a lé dessus de la téta d'un beau jaune, et qu'étant d une espèce di£fêrente de toutes les autres, il lui faut un nom particulier. Cette espèce est nouvelle , et n'a été présentée par aucun auteur avant nous. ''^ ^•^,-..--!/. ,^u;,r;.;.;;..^^. -/ ''LE GRO$-ÇËÇ NONETTE. ''{ h t*. 4 w* «r«' La troisième de ces petites espèces lest Foiseau représenté dans les plan^ aies enluminées, sous la dénomination ^é gros-bec , appelé lanonette ,ei auquel nous à', ons donné ce nom , parce qu'il a une sorte de béguin noir sur la tête. m , * ^^i DU GROS. BEC. n 90 C'est encore une espèce nouvelle , mais sur laquelle nous ne pouvons rien dire (le plus, n'ayant pas même connois- sance des pays où on la trouve. Cet oiseau nous a été vendu par un mar- chand oiseleur qui n'a pu nous en in- former. • -■■'4' LE GRISALBIN. '^'i^ ^^ La quatrième espèce de ces petits gros-becs étrangers , aussi nouvelle et aussi peu connue que les deux précédentes , est l'oiseau représenté dans les planches enluminées, sous la dénomination de gros-bec de Virginie , auquel nous donnons ici |e nom de gri- salbin, parce qu'il a le cou blanc, ausçi bien qu'une partie de la tête , et tout le reste du corps gris; et comme l'espèce diffère de toutes les autres , elle doit avoir un nom particulier. , .^,-s?.' nvu- .1 -<"*'*' -•■ * lî\f^lisï-'.!t-t..,-'''J ^..,.f^.,.m,^-.AIy . ■Hiiiwi ,. 100 HISTO. V \TV KtLlIt ,, s. JU^ S JACOBIN ET LE DOMINO. \ J' y 'M; 1 i\ » r-H La ciDt|:nème espèce de ces petils gros-bec:s étrangers , est roiseaii connu des curieux sôus le nom de jacobin , et auquel nous couserveroiis ce nom dis^ tinctif et assez bien appliqué; nous l'avons fait représenter dans nos plan- ches enluminées , sous la dénomina- tion de groS'bcc de Java , dit lejaco^ bin; et nous crojrons que celui de la même planche enluminée, et quon nous a donné sous le nom de gros-bec des Moluques , est de la même espèce , et probablement la femelle du premier. Nous avons vu ces oiseaux vivans, et on les nourrit comme les serins. M. Ed-wards en a donné la descrip- tion et la figure sous le nom de gowry planche XL ; et , par la significa- tion de ce mot , il présume que l'oiseau est des Indes et non pas de la Chine. Nous eussions adopté ce nom gowry -•■*■- r. ri^ >»:''*«. VV .-. -f'^ir _r^■^^ „l. BU OR08-B8C. lor et qu'il porte dans son pays natal , si celui ih jacobin n'eût pas déjà prévalu par l'usage. On voit dans notre même plan- che enluminée, la représentation de deux autres oiseaux que les curieux appellent domi.i>s , e^ qu'ils distinguent des jacobin.' ^ ii^ en difièrent en effet en ce r| j'iU soi.i plus petits, mais on doit U.H considérer comme variétés dans la même espèce. Les mâles sont probablement ceux qui ont le ventre tacheté, et les femelles l'ont d'un gris- blanc uniforme. On peut voir la des- cription de ces oiseaux dans l'ouvrage de M. Brisson, depuis la pa^^ 239 jus- qu'à la puge 244; mais il n'y a pas un mot de leurs habitudes naturelles. • .;.-.'f;ti^ ira 'Hvryt^i ;» :. ';iir'yî'':h:u '■:;:'':^ ' LE BAGLAFECHT. '■i'-fr-nt-'-'f-'v*^'",' '' r^-, ik.' ûi«»< A.,\\i . ! Cesï un oiseau d'Abyssinie quia beaucoup de rapport avec ie toucnam- oourvi : seulciaent il en diffère par vjuelques nuances , ou par quelque dis- 4%. f . m^^ 'if 102 iiistoihï: natuhet.lk Irihiilion de couleurs. La luche uoire qui est des deux côlés de la télé s élève dans le baglaCecht jusqu'au-dessus de« yeux : la marbrure jaune et brune de Ja partie supérieure du corps est moins marquée; et les grandes couvertures des ailes , ainsi que les pennes de ces mêmes uileset celles de la queue, sont d'un bruu-verdalre bordées de jaiuie. Cet oiseau a l'iris jaunâtre ; et ses ailes , dans leur état de repos , vont à-peu- près au milieu de la queue. Le bnglat'echt se rapproche encore du toucnam-courvi par les précautions industrieuses qu'il prend pour garantir ses œufs de la pluie et de tout autre danger : mais il donne à son nid une ft)rnie différente j il le roule en spirale iVpeu-près comme un nautile; il le sus- pend comme le toucuam-courvi à l'ex- trémité d'une petite branche, presque toujours au-dessus d'une eau dorman- te, et son ouverture est constamment tournée du côté de l'est, c'est-à-dire, lire > DU GB OS-BEC. lo3 tlu côté opposé à In pluie. De cette manière le nid est non-seulement for- tifié avec intelligence contre l'humi- dité, mais il est encore détendu contre les différentes espèces d'animaux qui cherchent les œufs du baglafecht pour s'en nourrir. , ; ^ ; .„, ,a< , GROS-BEC DABYSSINIE. j£ rapporte encore aux gros-becs cet oiseau d' Abyssinie , qui leur ressem- ble par le trait caractéristique , je veux dire par la grosseur de son bec, comme aussi par la grosseur totale de son corps. Il a l'iris rouge , le bec noir , ainsi que le dessus et les côtés de la tête , la gorge et la poitrine i le reste du dessous du corps, les jambes et la partie supé- rieure du corps d'un jaune-clair , mais qui prend une teinte de brun à l'en- droit où il s'approche du noir de la partie antérieure , comme si dans ces endroits ces deux couleurs se fondoient en une seule -, les plumes scapulaires ht * 'w v'.J 1^ 164 BISÏOIKE )IÀTt71t£t.L8 sont noirâtres . les couvertures des ai- les brunes bordées de gris ; les pennes des ailes et de la queue brunes , bordées de jaune, et les pieds d'un gris-rou- geâtre. - Ce que Thistoire du gros-Dëc d' Abys- sinie offre de plus singulier , c'est ta construction de son nid et l'espèce de prévoyance qu'elie suppose dans cet oiseau et qui lui est commune avec le toucnam-courvi et le baglafecht. La forme de ce nid est à-peu- près pyra- midale, et l'oiseau a l'attention de le suspendre toujours au-dessus de feau à l'extrémité d'une petite branche : fouverture est sur l'une des faces de la pyramide ordinairement tournée à l'est; la cavité de cette pyramide est séparée en deux par une cloison , ce qui forme , pour ainsi dire , deux chambres ; la première où est l'entrée du nid , est une espèce de vestibule où l'oiseau s'introduit d'abord , ensuite il grimpe le long de la cloison intermé- -mm ^'""-^y M «f'r'ip ce DV GROS-BEC. l'A io5 diaire , puis il redescend jusquau fond de la seconde chambre où sont les œufs. Far Tartifice assez compliqué de cette construction , les œufs sont à couvert de la pluie de quelque côté que souffle le vent ; et il faut remar- quer qu'en Abyssinie la saison des pluies dure six mois : car c*est une ob- servation générale que les inconvé- niens exaltent l'industrie, à moins qu'étant excessifs ils ne la rendent inu- tile et ne l'étoufient enlièrement. Ici il y avoit à se garantir non-seulement de la pluie, mais des singes, des écu- reuils , des serpens , etc. L'oiseau sem- ble avoir prévu tous ces dangers , et par des précautions raisonnées les avoir' écartés de sa géniture. Cette es- pèce est nouvelle, et nous devons tout ce que nous en avons dit à M. le che- valier Bruce, '^ l-" nv;xiK;-^XîI£, !f^ifï|^ j.>vOi(;! ■Ur: .-. f\. ( i : / -^ lii 1 • '■■' ' •■ \- «.« »j -Il • *a:ii:^ ^.;'"- r. ?'a::; :--.? irh..- .? ;. '\::':;ù - i- H -%.^,-r: *• { ff »»■ \ :if ïqQ histoire naturelle ftc; (t|>«f|j^ }> hké^Sit ■.,r « : LE èÛIFSd BALÏTQ. IIU ?\î;»'r"Yf7«"r?fr7\-' ' Il n'est point d'espèce européenne avec laquelle cet oiseau étranger ait plus de , rapport que celle de nos gros- becs : comme eux il fuit les lieux habi- tés , et vit retiré dans les bois solitaires; comme eux il est assez peu sensible aux plaisirs de l'amour » puisqu'il ne connoît pas le plaisir de chanter; corn?- me eux eufîu il ne se fait guère en- tendre que par des coups de bec réité- rés dont il perce les noyaux pour en tirer l'amande. Mais il diffère des gros- beçs par deux traits assez marqués; premièrement son bec est dentelé sur les bords; en second lieu , ses pieds n'ont que trois doigts , deux en avant et un en arrière, disposition remarqua- ble et qui n'a lieu que dans un petit nom- bre d'espèces. Ces deux traits de dissem- blance m'ont paru assez décisifs pour que je dusse distinguer cet oiseau par r \ fei 4 ,„, '^ JÊ "*■ ^' DU GROS-BECéiïH 107 un nom particulier, et je lui ai con- servé celui sous lequel il est connu dans son pays nataK^^^'*^ f'.^krt&'^-mnîi msimtri La tête , la gorge et le devant du cou sont d'un beau rouge qui s6 pro- longe en une bande assez étroite sous le corps jusqu'aux couvertures infé- rieures de la queue ; il a tout le reste du dessous du corps, la partie supé- rieure du cou , le dos et la queue noirs , les couvertures supérieures des ailes brunes bordées de verdâtre et ies pieds d'un rouge très-obscur. Les ailes dans leur situation de repos ne vont qu'au miliei> dé la longueur de la queue. '^ GROS-BEC TACHETÉ du Ça de Bonne- Espérance ^ '.îU^iit/'*.: cap L'oiSEAxr que nous avons fait re- présenter sous ce nom dans nos plan- ches enluminées , quoique différent de nos gros-becs d'Europe par les cou- leurs et la distribution des taches, nous ; k. ^1 1;' ) ï r A l \^ fryr- Ji V ! ? I I08 HISTOIRE NATURELLE paroît uéaDmoins assez voisin de celle espèce pour qu'on puisse le regarder comme une variété produite par le cli- mat ; et par cette raison nous ne lui don- nons pas un nom particulier. D'ailleurs M. Sonnerat nous a assuré très-positi- vement que cet oiseau est le même que celui de l'article premier, repré- senté dans la planche loi ^Jig, i : et il observe que ce qui fait paroître ces oi- seaux différens les uns des autres , c'est qu'ils c|iangeat de couleurs tous les ans. ; iiiïUS ^Sa' .•ni>^:.l»:?Sd'^"tl' tm'r. ; •T- r LE GRIVELIN A CRAVATE. C.Ï- L^aiSEAU que nous avons fait re- présenter dans vos planches eulumi- nées , sous la dénomination de gros- bec d'Angola, parce qu'il nous est venu de celle province de l'Afrique , paroil approcher de l'espèce du grive- lin ; et comme il a tout le cou et le des- sous de la gorge revêtus et environnés ■JÊÊÊÊiÊL ' ' .«. •**, ,■! ^' *■ — -.^ *-J*^»*^. ^^, ., - DU G R 0 S - B E C. ^ ^ ^ t09 d'une espèce de cravate blonde quimé-: me s'étend jusqu'au-dessus du bec, nous avons cru pouvoir lui donner le nom de grivelin à cravate. Nous ne connoissons rien de ses habitudes naturelles<^'' '*'"'*^ L'ASTRILD, or SÉNÉGALI RAYÉ, i, IjL est en effet rayé transversale- ment, jusqu'au bout de la queue, dé brun et de gris, et la rayure est plus fine plus elle approche de la tête. !La couleur générale qui résulte àe cette rayure est beaucoup plus claire sur la partie inférieure du corps ; elle est aussi nuancée de couleur de rose , et il y a une tache rouge oblongue sur le ventre : les couvertures inférieures de la queue sont noires , sans aucunâ rayure; mais on apperçoit quelques vestiges sur les pennes des ailes, qui sont brunes; te bec est rouge, et il '$. MU trait ou plutôt une bande de cette pouleur sur les yeux. On m*a assuré que la femelle res- Oiseaux. XII. ÏP "''•'•^m^iiii- *•*■- $ '• »N ■N.. ^,. «, -r^-- V > IIO HISTOIRB NATURELLE semblait parfaitement au mâle : cepen- dant les différences que j'ai observées moi-même dans plusieurs individus, et celles qui ont été observées par d'au- tres , me donnent des doutes sur cette parfaite ressemblance des deux sexes. J'en ai vu plusieurs qui veuoient du Gap , dont les uns avpient le dessus du corps plus ou moins rembruni , et le dessous plus ou moins rougeâtre : les autres ayoiept le dessus de la tête sans rayure.. .-^.: ^ f ,.r*^'',r.„- , : V-l' ^' L'individu observé par M. Brissoa venoit du Sénégal, les deux de M. Ed- wards venoient des grandes Indes , et la plupart de ceux que j'ai vus avoient été envoyés du Cap de Bonne -Espé- rance. Il est difficile que, de tant de dififérences de plumage remarquées en- tre ces individus, il n'y en ait pas quel- ques-unes qui dépendent de la diffé- rence du sexe. :. .^^, » : La longueur moyenne de ces oi- seaux est d'environ quatre pouces et DU OROS-BEC. III y>l«l'l et demi ; le bec de trois à quatre lignes , le vol de six pouces , et la queue de deux pouces; elle est étagée, et com- posée de douze pennes. ^^ ^ >^^ LE S ERE VAN. 1 L E brun règne sur la tête , le dos , les ailes et les pennes de la queue; le dessous du corps est gris -clair , quel- quefois fauve - clair , mais toujours nuancé de rougeâtre ; le croupion est rouge , ainsi que le bec ; les pieds sont rougeâtres : quelquefois la base du bec est bordée de noir , et le croupion semé de points blancs, ainsi que les couver- tures des ailes. Tel étoit le serevan envoyé de l'Ile-de-France par M. Son- nerai sous le nom de bengali. Celui que M. Commerson appelle severan avoit tout le dessus du corps fauve - clair ; ses pieds étoient jaunâ- tres ; il n'avoit ni le bec ni le crou- pion rouges , et on ne lui voyoit pas } V y-' 1 • !\ 112 HISTOIRK NATURELLE une seule moucheture : c'étoit proba- blement un jeune ou une femelle. y[ ; LE BOUVREUIL. ,,j La nature a, bien traite cet oiseau ; car elle lui a donné un beau plumage et une belle voix. Le plumage a toute sa beauté d'abord après la première mue ; mais la voix a besoin des secours de l'art pour acquérir sa perfection. Un bouvreuil qui n'a point eu de le- çons n'a que trois cris , tous fort peu agréables : le premier, je veux dire celui par lequel il débute ordinaire- ment , est une espèce de coup de sifflet : il n'en fait d'abord entendre qu'un seul,. puis deux de suite, puis trois et quatre , etc. Le son de ce sifflet est pur; et , quand l'oiseau s'anime , il semble articuler cette syllable répétée tui, tui, tui, et ses sons ont plus de force. En- suite il fait entendre un ramage plus suivi, mais plus grave, presqu enroué, ,A,„,iV-- ^" - ,•-•,->: :%^. >.-4_.> I LLE it proba- An-.y~- . < - '^*ÂÀM^ . " '? / « -j ' f-i ttf' , ç|#t^|iffs*iAi '^ ' •■L-: .'M Oiseau ; plumage I a toute remière ; secours rfection. de le- art peu iix dire linaire- sifflet : quun rois et st pur; emble , tui, e. En- e plus iroué. '.'il ■Z:\.',. «»• '■^.||lt#'''' ^W '^^H^.n^^'''^^*'^^ -^i-Wui ^f .y Vîirîi:.- . .-\ I i^' M-, l i [ I i î^l « : * ■■* H i i\ f I « 1, U',;.'» .-«fn'i' .»» * •' r:i *>n. .♦ •«.> 'i: •M, , -t- f. i) •)0't/ \/ 1^. i. iî I n.'Jip" i\ !.iit*n fr:\; 7wî » «> .'' nu^ ^t'j • ("^n j M.i«ii"*j-:( ri' S ^» .■■,*,:».» »♦ »« «i^*» .jf».-jr>j «-; I y liH\- \ ) ■■Si '.-*?■''. / 1 ' l»;'< t « M i* :j ?>ti;i>':. f: .1 :^(-ir!r -hov, iJv'in* îl «■ «t ifJ l''''-«îw ;ri- , î )UJ> lor! :>: u ^în*nb "et. jT-'r »: iv-' t\y '«■> i)i M- :ni .\ A _.' .^ 1* m^rM il iMf; »; V • (. .•.■ «Ui fii «. ti n ii i, • .»' t ,« } î ,^- ^mUjÊiNtm^- Tom . Xn. 1 . LK BOV VllKUIL . a . I.î' VKUOIF.ll . .* 1 -*■» — ■*l • DU GROS-BEC , ■» ft dégénérant en fau«et. E„fi„ 1 les intervalles .1 . " ' """^ fine ou iLSreil'r ^"'^ --ST„:^:;;^V-eud-an- ««e daigne »ir '""i' '"'"'l"" '■^°«- confdé JoT '^'""/""^''"''^■- des le- »o1iet,tierfi.f'"r'"''"^i P'"" soit m^i ■ )^ '^^' ' °'«eau docile, Jes irt'"' '°"^'"'^"^' "on-seuJemen . 'es perfectionne et surpasse sn„ «.«..re, sans oublier pour celaTonr:. ■ / I '- f ' ? J i ^l .:lW M ! •f > l /, tl4 HISTOIRE NATUUfiLtS mage naturel» Il apprend aussi à parler sans beaucoup de peine , et à donner à ses petites phrases un accent péné- trant y une expression intéressante , qui feroit presque soupçonner en lui une a me sensible , et qui peut bien nous tromper dans le disciple, puisqu'elle nous trompe si souvent dans l'institu- teur. Au reste, le bouvreuil est très- capable d'attachement personnel , et même d'un attachement très * fort et très-durable. On en a vu d'apprivoisés s'échapper de la volière , vivre en li- berté dans les bois pendant l'espace d'une année, et, au bout de ce temps « reconnoître la voix de la personne qui les avoit élevés , et revenir à ello pour ne la plus abandonner. On eu a vu d'autres qui , ayant été forcés de quitter leur premier maître, se sont laissé mourir de regret. Ces oiseaux 86 souviennent fort bien , et quelque- fois trop bien , de ce qui leur a nui : un d'eux, ayant été jeté par terre avec sa r>V <»110S-BEC. ii5 cage par des gens de la plus vile popu« lace, n'en parut pas fort incommodé d'abord; mais, dans la suite, on s'ap- perçut qu'il tomboit en convulsion toutes les fois qu'il vojoit des gens mal vêtus ; et il mourut dans un de ces accès , huit mois après le premier événement. ,n . Les bouvreuils passent la belle sai- son dans les bois ou sur les montagnes : ils y font leur nid sur les buissons , à cinq ou six pieds de haut , et quelque- fois plus bas. Le nid est de mousse en dehors , et de matières plus mollettes en dedans : il a , dit-on , son ouverture du côté le moins exposé au mauvais vent. La femelle y pond de quatre à six ^œufs d'un blanc - sale , un peu bleuâtre , environnés , près du gros bout , d'une zone formée par des ta- ches de deux couleurs , les unes d'un violet teint , les autres d'un noir bien tranché. Cette femelle dégorge la nourriture n tri Ml 'M t h I f * ■ f ^^ sf. » f \ Il6 HISTOIRE NATURELLB à ses petits , ainsi que les chardonne'» rettes, linottes, etc. et le mâle a aussi grand soin de sa femelle. M. Linnœiis dit qu'il tient quelquefois fort long-; temps une araignée dans son bec , pour la donner à sa compagne. Les petits ne commencent à siffler que lorsqu'ils commencent à manger seuls 5 et dès- lors ils ont l'instinct de la bienfaisance, si ce que l'on m'a assure est vrai, que ,. de quatre jeunes bouvreuils d'une mê- me nichée , tous quatre élevés ensem- ble , les trois aînés , qui savoient man- ger seuls , donnoient la becquée au plus jeune qui ne le savoit pas encore. Après que l'éducation est tinie , les père et mère restent appariés, et le sont encore tout l'hiver ; car on les voit toujours deux à deux, soit qu'ils voyagent, soit qu'ils restent : mais ceux qui restent dans le même pays quittent les bois au temps des neiges , descendent de leurs montagnes, abandonnent les vi- gnes où ils se jettent sur l'arrière-sai- -tfS^^ '^t*-**^ . ^-^îiL'j.-.j.^-^-M DU GROS -BEC. Il son , et s'approchent des lieux habités, ou bien se tiennent sur les haies Je long des chemins; ceux qui voj^agent par- tent avec les bécasses aux environs de la Toussaint, et reviennent dans Je mois d'avril : ils se nourrissent en été de toutes sortes de graines , de baies, d'insectes, de prunelles; et l'hiver de grains de genièvre, des bourgeons du tremble , de l'aulne , du chêne , des ar- bres fruitiers , du marsaule, etc. d'où leur est venu Je nom d' ebourgeonneux ; on les entend , pendant cette saison , si filer , se répondre , et égayer , par leur chant, quoiqu'un peu triste, le silence encore plus triste qui. règne alors dans la nature. Ces oiseaux passent, auprès de quel- ques personnes , pour être attentifs et réfléchis , du moins ils ont l'air pen- sant ; et , à juger par la faciJité qu'iJs ont d'apprendre, on ne peut nier qu'ils ne soient capables d'attention jusqu'à un certain point : mais aussi , à juger '' l î »i ( « ! \ \ :i s' '' 1 Tl8 HISTOIRV NA.TUIIELLC par la facilité avec laquelle ils se lais- sent approcher, et se prennent dans les diffî^rens piëges , on ne peut s'em- pêcher d'avouer que leur attention est souvent en défaut. Gomme ils ont la peau très -fine, ceux qui se prennent uux gluaux perdent, en se débattant, une partie de leurs plumes et même de leurs pennes , à moins que l'on n'aille les débarrasser promptement. Il faut encore remarquer que les individus dont le plumage sera le plus beau se- ront ceux qui auront le moins de dis- position pour apprendre à sifïler ou à clianler, parce que ce seront les plus vieux , et par conséquent les moins dociles : au reste , quoique vieux , ils s'accoutument facilement à la cage , pourvu que, dans les premiers jours de leur captivité, on leur donne à manger largement : ils se privent aussi très- bien , comme je lai dit plus haut; mais il y faut du temps, de la patience et des soius raisonnes : cest pourquoi l'on V 1 \ ne de s U OR 0 8-BEC. iig n*y réussit pas toujours. Il est rare que Ton n*en prenne qu'un seul à-la-fois ; le second se fait bientôt prendre, pour peu qu'il entende son camarade : ils redoutent moins l'esclavage qu'ils ne craignent de se séparer. On a dit , on a écrit , que le serin , qui s'allie avec tant d'autres espèces, ne s'allioi^ jamais avec celle du bou- vreuil , et on en a donné pour raison que le mâle bouvreuil ouvre le bec lorsqu'il est en amour, et que cela fait peur à la serine : mais c'est une nou- velle preuve du risque que l'on court en avançant légèrement des proposi- tions négatives qu'un seul fait peut réfuter et détruire. M. le marquis de Piolenc m'a assuré avoir vu uu bou- vreuil mâle apparié avec une femelle canari ; que de cette union il résulta cinq petits , qui étoient éclos vers le commencement d'avril : ils avoient le bec plus gros que les pelils serins du même âge , et ils commençoient à se ;?•' ë \i II i 1 ■i : ';j n H i» I A î / \è \ 1 t ' f! A ■ 120 HISTOIRK NATURELLE revêtir d'un duvet noirâtre ; ce qui donnoit lieu de croire qii'ils tiendroient plus du père que de la mère : maltleu- reusement ils moururent tous dans 'un petit voyage qu'on tenta de leur faire faire. Et ce qui donne du poids à cette observation , c'est que Frisch indique la manière d'apparier le mâle bouvreuil avec la femelle canari : il conseille de prendre ce mâle de la plus petite taille parmi ceux de son espèce, et de le tenir long - temps , dans la même volière , avec la femelle canari : il ajoute qu'il se passe souvent une année entière avant que cette femelle le laisse appro- cher, et lui permette de manger dans son auget 5 ce qui suppose que cette union est difficile , mais qu'elle n'est pas impossible. -^ - ^ - • I^h'^tv On a remarqué que les bouvreuils avoiént dans la queue un mouvement brusque de haut en bas, comme la la^ vandière , mais moins marqué. Ils vi^ vent cinq à six ans : leur chair est maui-^ \ ' BU GROS-BEC. 121 geable, suivant quelques-uns; elle ne:-* point bonne à manger, selon d'autres, à cause de son amertume ; cela dépend de rage , de la saison et de la nourri- ture. Ils sont de la grosseur de notre moineau , et pèsent environ une once. Ils ont le dessus de la tête, le tour du bec et la naissance de la gorge, d'un beau noir lustré , qui s'étend plus ou moins, soit en avant, soit en arrière ; le devant du cou , la poitrine , et Je haut du ventre, d'un beau rouge; le bas -ventre, et les couvertures infé- rieures de la queue et des ailes , blancs ; le dessus du cou, le dos et les scapu- laires, cendrés; le croupion blanc; les couvertures supérieures et les pennes de la queue d'un beau noir tirant sur le violet , et une tache blanchâtre sur la penne la plus extérieure ; les pennes des ailes d'un cendré-noirâtre d'autant plus foncé qu'elles sont plus voisines du corps ; la dernière de toutes , rouge en dehors ; les grandes couvertures des Oiseaux. XII. xi ^1 .VI j I •*! l i*™ ;l \ % \t 1 s K ! 122 HISTOIRE NATURELLE ailes d'un beau noir changeant, termi- nées de gris-clair rongeâlre ; les moyen- nes cendrées ; les petites d'un cendré- noirâtre bordé de rougeâtre ; l'iris noi- sette; le bec noirâtre et les pieds bruns. Les côtés de la tété , lés côtés et le devant du cou, la poitrine, le haut du ventre, en un mot, presque tout ce qui est rouge dans le mâle, est d'un cendré vineux dans la femelle , quelquefois même le bas-ventre : elle n'a pas non plus ce beau noir changeant et lustré que le mâle a sur la tête et ailleurs; mais j'ai srù de ces femelles qui avoient la dernière des pennes de l'aile bordée de rouge , et qui n'avoient point de blanc sur la plus extérieure de celles de la queue, M. Linnœus ajoute qu'elle a le bout de la langue divisé en petits filets 5 cependant je l'ai toujours trou-* yée bien entière comme celle du mâle , ayant la forme d'un bec de cure-dent fort court, plusieurs jeunes bouvreuils , que j'ai A »-. DU GROS-BEC- 12.) observas sur la fin de juin, avoient le iront d'un roux-clair: le devant du cou la le poitrine d un brun-roussatre , ventre et les couvertures inférieures de la queue d'un fauve qui alloit tou- jours se dégradant du côté de la queue ; Je dessus du corps plus ou moins rem- bruni; la raie blanche de l'aile chargée d'une forte teinte de roussatre ; le croupion d'un blanc plus ou moins pur. On sent bien que tout cela est sujet à beaucoup de petites variétés. ,: , Longueur totale, six pouces, bec, cinq lignes, épais et ciochu : Kramer a remarqué que ses deux pièces sont mobiles, comme dans les pinsons et les bruans; vol, neuf pouces un quart; queue, deux pouces un tiers, un peu fourchue ( mais pas toujours dans Igs femelles ) composée de douze pennes ; doigt extérieur, uni , par sa première phalange, au doigt du milieu; ongle postérieur , plus fort et plus crochu que les autres. •> . .. > \i] \ il i i II M m m . m H i \ i: 124 HISTOIRE NATUKXLLE Voici les dimensions intérieures d*une femelle que j'ai disséquée. Tube intestinal , dix-huit pouces, vestiges de cœcum ; œsophage , deux pouces et de- mi, dilaté en forme de poche dans sa par- tie contiguë au gésier ; cette poche dis^ tinguée de l'œsophage par un rebord saillant ; le gésier musculeux , contenant beaucoup de petites pierres , et même deux ou trois petites graines jaunes bien entières , quoique cet oiseau fût resté deux jours et demi dans une cage sans rien manger; grappe de l'ovaire , d'un volume médiocre, garnie de petits œufs presque tous égaux entr'eux, oviductus développé , trois pouces et plus ; la tra- chée formoit une espèce de nœud assez gros à l'endroit de sa bifurcation. Variétés DU BOUVREUIL. V R06BR SiBBALD n'a écrit qu'une seule ligne sur le bouvreuil ; et dans cette ligne , il dit qu'il y en a diverses espèces en Ecosse , sans en indiquer ki« '.■■ liquer DU ORO S-BBC. autre l*espè( 125 Il est commune, probable que ces espèces dont il parle, lie soi7t autre chose que les variétés dont nous allons bientôt faire men- tion* / r .') :-f> - ;, ;f< 1 /f, . , i' ■ i i • ' ^ Frisch nous dit que l'on distingue des bouvreuils de trois grandeurs diffé- rentes; M. le marquis de Piolenc en connoit de deux grandeurs; enfin d'au- tres prétendent qu ils sont plus petits en Nivernois qu'en Picardie. M. Lot- tinger assure que le bouvreuil de mon- tagne est plus grand que celui de la plaine ; et cela exprime assez naturel- lement l'origine de ces variétés de grandeur, qui dépendent en effet, du moins à plusieurs égards, de la d'^Cé- rence de l'habitation ; mais dont les limites ne sont point assez connues, et les caractères, c'est-à-dire, les mesu- res relatives aux circonstances locales , ne sont point assez déterminées pour que l'on puisse traiter de chacune dans un article séparé; je me contenterai • » iA.v ■ • -"i<.",-.»yfto ?J-*. IV ! . ^> DU GROS-BEC* ^*;r 127 j'ai vu chez M. le baron de Goula : il avoit la gorgé noire ainsi que le crou-^ pion ; les couvertures inférieures de la queue et le bas-vëntre , le haut de la poitrine varié de roux vineux et de noir, et il n'y àvoit point de tache blan* che sur la dernière penne de la queue : ceux dont parlent And. Schfieuberg ^ Anderson , et M. Saierne , étoient tout noirs , d'un noir de charbon comme les corbeaux , dit ce dernier : celui de M. de Réaumur , dont parle M. Bris- son , étoit exactement noir par tout le corps. J'en ai observé un qui étoit de- venu iioir , et d'un beau noir lustré à la première mue; mais qui avoit con- servé un peu de rouge de chaque côté du cou , et un peu de gris derrière le cou et sur les petites couvertures supé- lieures des ailes : il avoit les pieds couleur de chair , et; l'intérieur du bec rouge. Celui d'Albin, avoit quelques plumes rouges sotis le ventre; les cinq premières pennes de l'aile bordées de h '4 i ■^* i.&l-'-i* • i } il \ 128 BISTOmS NATU&SLLX blanc ; l'iris blanche et les pieds cou- leur de chair. Albin remarque que cet oiseau étoit d'une grande douceur , comme sont tous les bouvreuils. Il ar- rive souvent que cette couche de noir disparoît à la mue , et fait place aux couleurs naturelles; mais quelquefois aussi elle se renouvelle à chaque mue , et ie soutient pendant plusieurs an- nées ; tel étoit celui de M. Réaumur. Gela ferait croire que ce changement de couleur n'est pas l'effet d'une msL^ ladie.a,'iiiqs.-iu;ii iKi^yj^o^^x v>*v,s^u ,fh^^, ' III. Lb grand bouvreuil noir d'Afrique. Quoique cet oiseau soit d'un pays fort éloigné , et qu'il surpasse en grosseur notre bouvreuil d'Europe, je ne puis m empêcher de le regarder comme analogue à la variété que j'ai décrite sous le nom de bouvreuil noir» et de soupçonner que les grandes cha- leurs de l'Afrique noircissent le plu« mage de ces oiseaux , comme les grands froids de la Sibérie le blanchissent. Ce > V ..H»^i»«»!^*V- "A.^ ■%' v-T^f 'Il DU GROS- BEC. I29 bouvreuil es^ tout iioîr, à Texception d'une très-petite tachei blanche sur les grandes couvertures ^ l'ai le ; il faut encore estcepter le bec qui est gris, et' les pieds qui sont Cendres. On l'a vu: vivant à Paris , où il avoit été apporté des côtes d'Afrique.^ u^-^'-i^- < j***^ ? Longueur totale , sept pouces un quart; bec, six lignés; vol, onze pou- ces un quart ; queue, deux pouces et demi, composée de dou^e pennes, dé- passe les ailes de dix-huit lignes. ^"^^^^ Oiseaux étrangers qui ont rapport au ,. - , . BouureuiL -^ ' i f IiE B OU V BE T. ww i. Je réunis sous ce nom deux oiseaux annoncés comme étant l'un de l'Ile de Bourbon , et l'autre du Cap de Bonne- Espérance : ils se ressemblent trop en effet pour qu'on puisse ne pas les rap- porter à la même espèce. D'ailleurs, l3o HISTOIItE NATURELLE on sait combien'ilya de communica^ tion entre k' G^pidei 'Bonne-Espérance et rile de BdurJb»»^'!.»! .'tv t''y'-»'àft«^ Le noir et l'orangé vif sont les cou- leurs dorninantes de. celui de ces. oi- seaux que je regarde comme le mâle; l'orangé règne sur. la gorge, le cou et sur tout le corps sans exception ; le noir règne sur la tête, la queue et les ailes; mais les pennes sont bordées d'orangé, et quelques-unes tenuinées de blanc. La femelle a toute la tête , la gorge , et le devant du cou , recouverts d'une espèce de capuchon noir; le dessous du corps blanc ; le dessus d'un orangé moins vif qu'il n'est dans le mâle , et dont la teinte se répand en s'afibiblis- sant encore sur les pennes de la queue; les pennes des ailes sont finement bor^ dées de gris-clair presque bîanc ; l'un et l'an Ire ont ie Jieq brun et les pieds rougâtres. mî^ijii ç Longueur totale ,. environ quatre t#?«ï' (re i Jv^D u a F ô g- B E c. * - iSt pouces et demi ; bec , un peu moins de quatrei lignes ; vot , pré* de sept pou- ces ; queue , vingt: lignes , composée de douze pennes, dëpîBis^ les. ailes d'^n- ^itpa quinze \i&afi9^:lùr^îthm ex^ Wmt> -^' G'csTicd le seul oiseau de la GuianQ cfue M; xlie Sonini recpnnoissse pour ua rentable bouvreuil : ^on bec est de i^ôuleur de corne dans l'oiseau desséché ; mais on- assure qu'il est blanc dans le vivant $ la gorge, le devant du cou et tout le dessus du corps, sans excepter les ailes et la queue, sont noirs; il y a sur les ailes, une petite tache blan- che, qui souvent est cachée sous les grandes couvertures; Ja poitrine et le ventre so^t d'un m^rron-lbncé, i , f ; Cet oiseau est de la grosseur de notr^e bouvreuil; il a, de longueur totale, quatre pouces deux tiers , et sa queud dépasse ses ailes de presïque toute m lo»gi»eur, ,0 m I f *.! ^ >\' .1 ! H l3a HISTOmS VATVJi'ÊLuZ LE B O p.VE RO N. ''■.. que rien n'est moins connu que le pays natal des oiseaux qui viennent de Oiscnux. Xn. la 'jm:^- .*?^k.t '^ -I ' \m^ l34 H I St 6 1 B Ê N A T U R E L L E loin , et passent par plusieurs mains ; je réponds en second lieu , que si Toii a pu transporter à Paris œux dont nous parlons, et les transporter vivans, on a pu les transporter de même de l'Amérique méridionale en Afrique. Quiconque aura jeté un regard de com- paraison sur ces oiseaux , admettra sans hésiter l'une de ces deux suppositions , plutôt que de les rapporter à deux es- pèces différentes. ^;* m' «* j".:»-*^ ii-rUm } i « ' Longueur totale , quatre pouces un tiers 5 bec , quatre lignes; vol, sept pou- ces et demi; queue , vingt-une lignes, composée de douze pennes, dépasse les ailes d'environ un pouce, v r r^f . ':r;>j=j ( \-r-. >.^i LE BEC-ROND A VENTRE ROUX. L' Amé AîQ li t ia sés'bou vreuils, et j'èit ai fait coniioître une espèce d'après M. Sonini : elle a aussi ses becs-ronds ^ qui ont à la vérité du rapport avec les bouvreuils , mais qui en différent assez pour qu'on doive les désigner par un« '•;".7..fv.^ j-%..v 4 '-**'.. :.LE mains; 3 si l'ofi IX dont vivans, Bine de Lfriqtie. le com- tra sans sitions , eux es- jces im pt pou- lignes ; isse les \>vx. ; et j'en 'après onds ^ ec les tassez w une su 6 R 0 s - B E C. H M' I.'.»3 M nutre dénomination. Leur bec est beau- coup moins crochu et plus arrondi , d'où le nom de bec -rond leur a été donné. Celui dont il s'agit dans cet article demeure apparié toute l'année avec sa femelle : ils sont très -vifs et peu fa- rouches ; ils vivent autour des lieux habités , dans les terreins qui étoient auparavant en culture, et qui ont été abandonnés depuis peu. Ils se nourris- sent de fruits et de graines, et font entendre en sautillant , un cri assez semblable à celui du moineau , mais plus aigu. Ils font, avec une certaine herbe rou^eâtre , un petit nid rond de deux pouces de diamètre intérieur , et le posent sur les mêmes arbustes où ils trouvent leur nourriture ; la femelle y pond trois ou quatre œufo. > ^jj > ' r ' P Cet oiseau a le dessus de la tête , du cou et du dos d'un gris brun 5 les cou- vertures des ailes , leurs pennes et cel- les de la queue , de la même couleur» *-' <î.' 1 • «cl \1 •i .«lè^l 'J-Tfc-' ' » 4'^ I. W, l36 HISTOIRE NATURELLE a-peu -près bordées de blanc ou de mar* ]'on->clair ; la gorge , le devant du cou , le dessous du corps , les couvertures inférieures de la queue et le croupion , d'un marron-roncé ; le bec et les pieds bruns. Dans quelques individus la gorge est du même gris-brun que le dessus de la télé. li ^ LE BEC-ROND, ou BOUVRECILBLEU D'AMERIQUE. 1 . M. Brisson fuit mention de deux bou* vreuiis bleus d'Amérique , dont il a fait deux espèces séparées; mais comme il sont tous deux d'Amérique y tous deux de même grosseur , tous deax propor» tiennes à-peu-prè& de même, tous deux du même bleu, et qu'ils ne diffèrent que par la couleur des ailes , de la queue et du bec , j'ai cru devoir les rapporter à une seule et même espèce , et regar- der leurs différences comme produites par l'influence du climat. ., / i,i .♦>,,• il i'*-\. ».' DU GROS-BEC. •]« iZj Dans l'un et l'autre , le bleu - foncé est la couleur dami liante; celui de l'A- mérique méridionale a une petite tache noire entre le bec et l'oeil ; les pennes de la queue, celles des siles, et les gran- des couvertures de celles-ci , noires bor- dées de bleu 3 le bec noirâtre , et les pieds griSï»'"**^ »*i^»J ^t.n^i irp WX'f '.rt. ^ Celui de l'Amérique septentrionale a la base du bec entourée d'une zone noire qui va rejoindre les yeux 5 les pennes de la queue , celles de l'aile , et leurs grandes couvertures , d'un brun teinté de vert ; leurs moyennes cou- vertures rouges , formant une bande transversale de cette couleur ; le bec brun et les pieds noirs. Le plumage de la femelle est uniforme, et par -tout d'un brun -foncé , mêlé d'un peu de bleu. Ml>î*it;; in* OJîv» '^•i UM'Î «îir*" < A l'égard des mœurs et des liabitu?< des de ces oiseaux , on ne peut les com- parer, parce qu'on ne sait rien de cel- les du premier. Voici ce que Catesbjr il n i^*S..J%'- 'r :t»;^, .-^«i^ién. .; )^ \ i. , l38 RISTOIKS KATURBLLS nous apprend de celui de la Caroline ; c'est un oiseau fort solitaire et fort rare ; il reste toujours apparié avec sa femelle , et ne se met point en trou- pe' On ne le voit jamais l'hiver à la Caroline $ son chant est très-monotone , et ne roule que sur une seule note. Je vois dans tout cela beaucoup de traits de conformité avec notre bou- vreuil, it/iî /-if^^N--,- ;-vKi r;b'o--iiii;[ .; ■ ,.n'i - -^ LE BOUVREUIL, ou BECROND NOIR ET BLANC. T >- '> i ..■ r :A3 Il faudroit avoir vu cet oiseau, ou du moins sa dépouille , pour savoir s'il est bouvreuil ou bec rond : il a un peu de blanc sur le bord antérieur et sur ta base des deux premières pennes de Taile ; tout le reste du plumage est absolument noir; même le bec et les pieds; le bec supérieur a une échancrure considérable de chaque côté. Cet oiseau est du Mexique; sa gros- •*^^.-js«&n '"'^r^ j. 'irh£:'iiiir''f*'^'*"^'~'' •m4i^Aj)^,.mt ^•■*1iK^> *-.^*^ ^' ■' - -"^ -^ *^ ITT- r ^ j DU GROS-BBC-.r,iK l?>^ seur est à-peu-près celle du serin : lon- gueur totale , cinq pouces un quart ; bec, cinq lignes ; queue, deux ppuces , dé- passe les ailes d'ua.pouce. ^ )fT|:;r .,.T % ..*- LE BOUVREUIL, ,^ ou BEC ROND VIOLET dé la Carolinêi Tout est violet dans cet oiseau , et d'un violet obscur, excepté le ventre qui est blanc , les couvertures supé- rieures des ailes, où le violet est uu peu mêlé de brun, et les pennes de la queue et des ailes , qui sont mi-parties de violet et de brun , les premières, suivant leur largeur , et les dernières, suivant leur longueur.- <-•'.! • . La femelle est brune par tout le corps, et elle a la poitrine tachetée comme no- tre mauvis. Ces oiseaux paroissent au mois de ' novembre, et se retirent avant l'hiver par petites volées. Ils vivent de geniè- vre , et détruisent , comme nos bou- B 11 -^ '\ r 5. Il 140 HISTOIRE NATURELLE vreiiils, les bourgeons des arbres frui- tiers. Leur grosseur est à-peu-près celle du pinson. à •r?!»»;^; uj : ^i-^^i^^t i^- 1 Longueur totale , cinq pouces deux tiers ; bec , cinq lignes ; queue , deux pouces , un peti fourchue, composée de douze pennes , dépasse les ailes de sept à huit lignes. LE B O U V R E U I L, pu BEC-RONDVIOLET à gorge et sourcils rouges, ,. Cet oiseau est encore plus violet que le précédent; car les pennes de la queue et des aiies sont aussi de cette couleur : mais ce qui relève son plu* mage, et donne du caractère et du jeu a sa physionomie , c'est sa gorge rou- ge; ce sont de beaux sourcils rouges due la nature s'est plu à dessiner sur * Ide jfond violet. La couleur rouge re- paroîl encore sur les couvertures infé- rieures de la queue; le bec et les pieds sont gris. „ . '^^mnM»«^£M.||^4.. 1 I I I 1' iin« wVimawwi^ l'r " > iiiiii«ii| ■ '«.-jt, i^-^r- iii. i ,# D U GROS-BEC. 141 La femelle a les mêmes marques rou- ges que le mâle ; mais le fond de son plumage est brun , et non pas violet. Ces oiseaux se trouvent dans les îles de Bahama ; ils sont à-peu-près de la grosseur de notre moineau-franc, u . Longueur totale , cinq pouces deux tiers; bec, cinq à six lignes; queue, deux pouces et demi , dépasse les aile^ de treize à quatorze lignes. LA HUPPE NOIRE. Lb plumage de cet oiseau est peint des plus riches couleurs; la tête noire, surmontée d'une huppe de même cou- leur ; le bec blanc ; tout le dessus du corps d'un rouge brillant ; le dessous x d'un beau bleu ; une marque noire devant le cou : voilà de quoi justifier ce que dit Seba de cet oiseau , qu il ne le cède en beauté a aucun oiseau chan^ teur. On peut conclure de là, ce me semble, qu'il a quelque ramage : il S9 trouve en Amérique. .■»*'-; W,J»|*s'' ^È 142 HISTOIRE KATURELLB M. Brisson le juge beaucoup plus gros que notre bouvreuil. Voici com- mvni il df^termioeses dimensions prin- cipales , nulant qu'on peut le faire d'a- près une figure dont l'exactitude n'est pas trop bien garantie. Longueur totale » six pouces ; bec, six lignes; queue, dix-huit lignes et plus , dépasse les ailes d'environ six lignes. L'HAMBOUVREUX. Quoique ce prétendu bouvreuil ha- bite notre Europe , je ne le place ce- pendant qu'après ceux d'Afrique et d'Amérique, parce que ce n'est point Tordre géographique que je suis , et que son habitude de grimper, soit en montant, soit en descendant, le long des branches des arbres , comme les mésanges , celle de vivre de cerfs-vo- lans, et d'autres insectes, et sa queue étagée , semblent l'éloigner plus de nos bouvreuils, qu'une distance de deux >«IML ^,.■^,■.41 '-»^-»*^' j||^ ■^' m BU OROS-BEC. 143 mille lieues entre le pays natal des uns et des autres. Cet oiseau â le dessus de la tête et du cou d'un brun-rougeâtre , teinté de pourpre ; la gorge brune 5 un large collier de même couleur sur un fond blanc; la poitrine d'un brun jaunâtre, semé de taches noires un peu longuet- tes ; le ventre et les couvertures infé- rieures de la queue blancs; le dos , les scnpulaires, et tout le dessus du corps , comme lu poitrine ; deux taches blan- ches sur chaque aile ; les pennes des ailes d'un brun-clair et jaunâtre ; celles de la queue d'un brun-sombre dessus, mais blanches dessous ; l'iris jaune , et le bec noir. L'hambouvreux est plus grand que notre moineau-franc : il se trouve aux environs de la ville de Ham- bourg. Longueur totale, cinq pouces trois quarts; bec, six lignes; queue, vingt- une lignes , un peu élagée ; elle dc^passe les ailes de presque toute sa longueur. !• t m 1 ÇiP^A*" f44 HISTOIRE NATURELLE L E VER DIE R. î\< I L ne faut pas confondre cet oiseau avec le bruant, quoiqu'il en porte le nom clans plusieurs provinces; sans par- ler des autres différences , il n a pas de tubercule osseux dans le palais, comme en a le bruant véritable. Le verdier passe l'hiver dans les bois : il se met à Tabri des intempéries de la .mauvaise saison sur les arbres toujours verts , el même sur les charmes et les chênes touffus , qui conservent encore leurs feuilles quoique desséchées. Au printemps , il f:iit son nid sur ces mêmes arbres, et quelquefois dans les buissons : ce nid est plus grand , et pres- que aussi bien fait que celui du pinson: il est composée d'herbe sèche et de mousse en dehors , de crin , de laine et de plume en dedans; quelquefois il l'éta- blit dans les gerçures des branches, les- quelles gerçures il sait agrandir avec ■ %"»Â^ -r-j ;.«|âîs9»~«.| t--^«r *^*^' Xb^ fc-i'»V DU GROS-BEC. l^ son bec; il sait aussi pratiquer tout au- tour UQ petit magasin pour les provi- sions. La femelle pond cinq ou six œufs , tachetés au gros bout de rouge-brun sur un fond blanc-verdâtre : elle couve avec beaucoup d'assiduité, et elle se tient sur ses œufs, quoiqu'on en appro- che d'assez près, en sorte qu'on la prend souvent avec les petits : dans tout au- tre cas elle est très-défiante. Le xnêAe paroît prendre beaucoup d'intérêt à tout ce qui regarde la famille future : il se tient sur les œufs alternativement avec la femelle, et souvent on le voit se jouer autour de l'arbre où est le nid , décrire, en voltigeant, plusieurs cer- cles, dont ce nid est le centre , s'élever par petits bonds, puis retomber, comme sur lui-même, en battant des ailes avec des mouvemens et un ramage fort gai. Lorsqu'il arrive ou qu'il s'en retourne , c'est-à-dire, au temps de ses deux pas- sages , il fait entendre un cri fort sin- Oiseaux. XII. i3 I \ ■^?*5mWpPS^^ rï .>V"KxTWr 1/5 /ÎISTCIRE NATURELLIB guiii:^ composé de deux sons, et qui a pu lui faii3 donner en allemand plu- sieurs noms dont h racine commune signifie une soumette : on prétend au reste que le chant de cet oisea!i se per- fectionne dans les métis , qui rôsultent de son union avec le serin. Les verdiers sont douK et faciles à îî| privoiser : ils apprennent à pronoa- cer quel q ses mots , et aucun autre oi- seau ne se f^içciine p!as aisément à la niftHiBiivre ôt la ga!ère; ils s'accoutu- meuî à mêioger sur le doigt, à revenir à la voix de leur maître, etc. Ils se mê- Isnt evk automne avec d'autres espèces, pour parcourir les campagnes : pendant l'hiver , ils vivent de baies de genièvre ; ils pincent les boutons des arbres , en- tr autres ceux du marsaule : l'été , ils fie nourrissent de toutes sortes de grai- nes; mais ils semblent préférer le che- nevis : ils mangent aussi des chenilles , des fourrais, des sauterelles, etc. ' Le seul nom de verdier indique assez 1 p p 1 fi \i n-i h i & ^*«*^C^ ■««^.-^^gaujit «-.^ <»''*r ' ,- . , ■' '-^tf#-: -■•-1 •%"»'*ii.* V--' #..-■■ LIS H qui a ad plu- mmune Lend au se per- isulten^ ici les à )ront>a- ilre oi- nt à la ;coutu- revenir semê- jpèces, endant lièvre; s, en- lé , ils grai- e cJie» lilles, '• cassez 11 DU GROS-BEC. , , 147 qce le vert est la couleur dominante du plum«ige ; mais ce r'est point un vert pur, iii est ombré de gris-brun sur la partie ; ipérîeure du corps et sur les flancs, et il est mêlé de jaune sur la gorge et la poitrine : le jaune domine mv la hiut du ventre, les couvertures inférieures de la queue et des ailes, et but le croupion : il borde la partie an- térieure et les plus grandes pennes de l'aile , et encore les pennes latérales de la queue. Toutes ces pennes sont noi- râtres et la plu])art bordées de blanc à l'intérieur : le bas-^ventre est de cette dernière couleur, et les pieds d'un brun- rougeâtre. ,n : - : ' - r La femelle a plus de brun : son ven-- tre est presque entièrement blanc ^ et les couvertures inférieures de la queue sont mêlées de blanc, de brun et de jaune. ,.,.. Le bec est couleur de chair, de forme conique , fait comme celui du gros-bec, mais plus petit : ses bords supérieure vî . i » i 148 HISTOIRE KATUtlfiLLE sont Ic^gèremcnt échancrés près de la pointe , et reçoivent les bords du bec inférieur , qui sont un peu rentrans : l'oiseau pèse un peu plus d'une once, et sa grosseur est à-peu-près celle de no* tre moineau-franc. ; . , Longueur totale, cinq pouces et demi ; bec, six lignes et demie; vol, neuf pou- ces; queue, vingt-trois lignes, un peu fourchue, dépasse les ailes de dix à onze lignes ; pieds , sept lignes et demie ; doigt du milieu , neuf lignes. Ces oi- seaux ont un vésicule di« fiel , un gé- sier musculeux , doublé d'une mem- brane sans adhérence , et un jabot assez considérable. Quelques-uns prétendent qu'il y a des verdiers de trois grandeurs diffé- rentes; mais cela n'est point constaté par des observations assez exactes , et il est vraisemblable que ces différences de taille ne sont qu'accidentelles et dé- pendent de l'âge , de la nourriture , du n LE »s de la du bec ntrans : )nce, et de no- tdemi; uf pou- un peu i à onze ienaie ; ues oi- un gé« mem- 3t assez ril y a i diffé- [)nstaté tes , et îrences etdé- re , du [du gkos-bec. i4f elimat , ou d'autres circonstances du même genre* *- •• ... ^/^ ». LE VERDERINi ' k».'^- Nous appelons ainsi ce verdier, parce qu'il a moins de vert que les précédens. Il a aussi le bec plus courte le tour des yeux d'un blanc-verdâtre ; toutes les plumes du dessus du corps, compris les pennes moyennes des ailes; leurs cou- vertures , et les pennes de la queue , d'un vert-brun, bordée d'une couleur plus claire ; les grandes pennes des ailes noires; la gorge, et tout le dessous du corps jusqu'aux jambes , d'un roux sombre moucheté de brun ; le bas-ven- tre et les couvertures inférieures de la queue d'un blanc assez pur : cet oi- seau se trouve à Saint-Domingue. LE VERDIER SANS VERT. Il n'y auroitsans doute jamais eu de ▼erdier, s'il n'y eût pas eu d'oiseau à •"itmm^ 1 r '%{ h ^4t 'M l50 UISTOIRE NATUAKLLE plumage verl; mais le premier verdier ayant été nornrn^^ 'uisi \ cause de sa couleur, il s't^Ji Uoj\ é dautres oiseaux qui , lui ressemblant à tous égards, ex- cepté par les couleurs du plumage, ont dû recevoir la même dénomiî ;'* . de verdier : tel est Toiseau dont il s'agit ici. C'est un verdier presque sans aucun verts lirais qui, dans tout le reste, a plus de rapport avec notre verdier qu'avec tout autre oiseau. Il a la gorge blanche , le dessous du corps de la même couleur; la poitrine variée de brun; le dessus de la tête et du corps mêlé de gris et de brun-verdâtre ; une teinte de roux au bas du dos , et sur les couvertures su- périeures de la queue ; les couvertures supérieures des ailes d'un roux décidé; les pennes moyennes bordées extérieu- rement de cette coulenr; le..ux au res su- ii'lures écidé; érieu- 'andos s bor* Lie les la, h it ter- i:.Vi ;>^,. SU 6 nos- BEC. l5l tninèe par une tache de ce même blanc, et elle est plus courte que les autres : parmi les pennes de l'aile, la seconde et la troisième sont les plus longues de foutes; cet oiseau a été apporté du Cap de Bonne-Espérance par M. Sonnera t. Longueur totale, si^ pouces un tiers, bec , six lignes ; tarse , sept lignes ; queue, environ deux ponces et demi, ilépasse les ailes de seize lignes. '.' Espèces connues dans ce genre. r . , >.L Le Bec* croisé, iaxia Curviro^tra, '■■■./ Le 6rox-Jb< ' , /oxia Co< cothrau^tes. Le Dur>bei. 'omo E icieator, lû; ,'' Le Gros^bec ta'^beté du Cap de Bonne- Es- pérance,/u.. ^ iV. ; ^^nij^^t Le Padda, loxi<^ Oryzivora, La Queue en éventail , îoxia Wlaheîlifera, Le Bouvreuil noir d' Afrique , Ioxia BanU ehora. " '•'- "^ ':^-''' '- Le Jacobin, /oxm ilfa/acoà, ' /f»"*'"^^^'T Le Gros- bec des MoUiques, ioxia Moiftcca^ Le Doinino, ioxia PunctuJariafç,,^ rm^t'.Si ÏJ AiinXA , îoxia ^striid, ^, ' ^ . ':. Le Bouveretj ioxia ^urantiâ. *" , "* ^ Le Bouvreuil à bec blanc, /oj; ..I Le Verderin, ioxia DominicentiJ,'*i'^^ "«î Le Verdier sans vert , ioxia ^Africûrtû'/^ "- lie Flavert , ioxia Canadensi*, • i - ■ -5 La Nonette, ioxia Col iaria, ■ • ^^'>'Tfti'>'; Le Grisalbin, ioxia Érrije*.'* ««fVi^P^i " * L*Orchef, ioxia Bengaiensis, "î-f*v';) *♦ Le Gros-bec à huppe noire , ioxia Coronata, Le Gros-bec gris-de-fer, ioxia Cana, Le Toucnam-Courvi , ioxia Phiiippina,' ^ Le Gros-bec d'Abjrssinie , ioxia ^byssinîca* Le Gros - bec de Tile de Bourbon y ioxia Striata, Vfi 7r«?((»., '^Ifcrf f DU GROS-BEC. * l55 L« Rose-Gorge , loxia Ludopicîana, Le Gros - bec de Coromandcl , loxia Ca- pensis. Le Bec- rond noir et blanc, loxia Nigra, Tit Bec-rond bleu, loxia Cœruha, Le Cardinal du Cap de Bonne-Espérance » loxia Orix, Le Bec-rond violet , loxia P^io/acea ht Gi os-bec bleu d'Aixiëri({ue à gosier blane y loxia G rossa. Le Bec-rond à ventre roux , loxia Minuta, Le Brunor, loxia Bicolor, Le Guifso-Balito, loxia Tridaotyla* I ï I:' t t V > . > ^ 1 i ï''r> '^tx MX. V. •., '"- ■ !?ii:^'ï 11'' M • t • •' t « ■ ; .- ' 1 ii~> I / ; ' ' i '• i • 1 > I .r .;;'n::jiu,; 7t:.t--> .' ' fi ■ r Jv'.'ll .^.■V,l ii ■ .. ti . > t • < ■ < t.- 1 I < 1 » r , >,(., . .^m;, ,^^,. __.-_; ,.| J. ' • • ■ i' !.. ,.,'■", i . i |54 HISTOIRE NATURELLE LXXr GENRES ; .ï>mvv'.n> ? •'•':. T. » U^»0; »»?>.' '^A -.ï LE COLIOU, coLius. Caractère générique : bée gros , côhVfeite en dessus , plus étroit en dessous. , LE COLIOU. ! \ I L nous paroit que le genre de cet oi- seau doit être piacé entre celui des veuves et celui de bouvreuils ; il tient au premier par les deux longues plu- mes qu'il porte comme les veuves au milieu de la queue, et il s'approche du second par la forme du bec, qui seroit précisément la même que celle du bou- vreuil , s'il étoit convexe en dessous comme en dessus ; mais il est applati A. :^^mP^^-^:,'rr^f^'Wf^'' ■■.■•*» •.'-■-" I . iify. LLE ^ fc'S't" ri^^^* ' ; lt*' '' i "'1 ■■^'»^i i. '.i ':\*. ' 1 RE. I ■.;:*. . 7ZJUS. , convexe 3SSOU5. e cet of- »lui des ; il tient ues plu- îuves au oche du ui seroit du bou- dessous applati r^ ..»,;-ift»4|>i i^-»» iil'-i > i>,v>| 1 .,, it^4^-i.. ^i ^^^^F^ " ■ '' ' "t-l ii'kt' f%:}f' ■ï^'^ .-i;- '', Mi^ •i ", A , J K: ./(.. ■XI ■ tÈI ^^x- . «k 2 fft/ . loo lI.ECOJ.lor. :» LK COJJOI^ DK I/JSLK J)K PAN.VÏ ,> ! \i 1 é -% al t( éi pi g» sel C( del vrl SU1 ceî ' ' • i-^ir . ;»-' '^". ■^î*v. ' 'Mpitflti^-i-jiaw^^Wiil^^ »l DU COLIOtr, <•» i55 dans la partie inférieure , et du reste tout semblable à celui du bouvreuil , étant également un peu crochu , et proportionnellement de la même lon- gueur. D'autre côté, nous devons ob- server que la queue du coliou diffère de celle des veuves , en ce qu'elle est composée de plumes étagées, dont les deux dernières , ou celles qui recou- vrent et excèdent les autres, ne les surpassent que de trois ou quatre pou- ces; au lieu que les veuves ont une queue proprement dite , et des appen- dices à celte queue. J'entends par la queue proprement dite, un amas de plumes attachées au croupion et d'é- gale longueur; mais, outre cette queue qu'ont toutes les veuves , les unes , comme la veuve commune et la veuve dominicaine , ont deux plumes; les au- tres en ont quatre , comme la veuve à quatre brins , et les autres enfin ont six ou huit plurnes, comme les veuves du Cap de Bonne - Espérance ; toutes ces ë 1 I l56 HISTOIRE NATURELLB plumes excèdent celles de la queu'o proprement dite ; et cet excédent dans certaines espèces n'est que de la lon- gueur de la queue proprement dite, et dans les autres , cet excédent est du double et du triple de cette longueur. Les colious n'ont point cette queue pro- prement dite , car leur queue n'est composée que de plumes étagées. On doit encore observer que , dans les veu- ves, les plumes qui excèdent les autres élûmes , ont des barbes assez longues et égales des deux côtés ; que ces barbes vont insensiblement diminuant de lon- gueur de la base à la pointe de la plu- me , excepté dans la veuve domini- caine , et la veuve à quatre brins : dans la première , les plumes excédentes n'ont que des barbes fort courtes , qui vont en diminuant sensiblement de la base à la pointe de la plume : dans la veuve à quatre brins , au contraire, les quatre plumes excédentes n'ont, dans leur longueur , que des barbes très^ i! queuo ent dans ia Ion- dite, et est du »ngueur. 3ue pro- ie n'est ées» On les veu- s autres îgues et barbes de fon- ia plu- omini- : dans -dentés s , qui i de Ja lans la re, les , dans ( très^ courtes , qui s'alongent et forment un épanouissement au bout des plumes ; et, dans les colious, les plumes de la queue , soit œlles qui excèdent , soit celles qui sont excédées , ont égale- ment des barbes , qui vont en dimi- nuant de la base à la pointe des plumes : ainsi le rapport réel entre la queue des veuves et celles des colious n'est que dans la longueur, et celle de toutes les veuves dont la queue ressemble le plus à la queue des colious est ia veuve do* minicaine. '^u^!^';r'^' •_ .A-;Vr.'-»"'\^\-YvV) M. Mauduit a fait, à cette occasion, deux remarques ititéressantes : la pre- mière est que les longues queues et les autres appendices ou ornemens que portent certains oiseaux ne sont pas des parties surabondantes et particu- lières à ces ^oiseaux , dont les autres soient dépourvus j ce ne sont, au con- traire , que les mêmes parties commu- nes à tous les autres oiseaux , mais seu- lement beaucoup plus éleudues ; de Oiseaux. XIU 14 il ..4tH»: i# ♦, ...feâ. If l >. \ l58 HISTOIRE NATURELLE sorte qu'en gëuëral les longues queues ne consistent que dans le prolongement de toutes les plumes , ou seulement de quelques plumes de la qneue. De. même les huppes ne sont que 1 alongement des plumes de la tête. Il en est encore de même des plumes longues et étroi- tes qui forment des moustaches à Toi- seau de paradis; elles ne paroissent être qu'une extension des plumes fines, étroites et oblongues , qui , dans tous les oiseaux, servent à couvrir le méat auditif externe. Les plumes longues et flottantes, qui partent de dessous les ailes de l'oiseau de paradis commun, et celles qui représentent comme des doubles ailes dans le roi des oiseaux de paradis , sont les mêmes plumes qui partent des aisselles dans tous les au- tres oiseaux : lorsque ces plumes sont (iouchées, elles sont dirigées vers la queue; et, lorsqu'elles sont relevées, elles sont transversales à l'axe du corps de l'oiseau. Ces plumes difiërent, dans V. :,»•"'«*.»» ^:*i,._^',» ,?•,; , ■ -Vf^i At \m-' li ' ■ DU coLioir. ' •' i5f) tous les oiseaux , des autres pînnoes , en ce qu'elles ont les barbes ë^j. es des deux côtés du tuyau ; elles représen- tent , quand elles sont relevées , de véritables rames , et Ton peut croire qu'elles servent non-seulement à sou- tenir les oiseaux, mais à prendre la direction du vent lorsqu'ils dolent. Ainsi tous les ornemens du plumage des oiseaux ne sont que des prolonge- mens ou des excroissances des mêmes plumes plus petites dans le commun des oiseaux. La seconde remarque de M. Mau- duit est que ces ornemens des plumes prolongées sont assez rares dans les climats froids et tempérés de l'un et l'autre continent , tandis qu'ils sont assez communs dans les oiseaux des climats les plus chauds , sur-tout dans l'ancien continent. Il n'y a guère d'oi- seaux à longue queue, en Europe, que les faisans, les coqs, qui sont en même temps souvent huppés, et qui ont d» '\t :< H f ;, --^-- M l6o HISTOIRE NATURELLE longues plumes fluitantes sur les coiésy les pies, ei. les mésanges à longue queue; et de même nous ne connois- sons guère en Europe d'autres oiseaux huppés que le grand , le mojren et le petit duc , la huppe , le cochevis et la mésange huppée ; quelques oi- seaux d*eau, tels que les canards et les hérons, ont souvent de longues queues, ou des ornemens composés de plumes , des aigrettes et des plumes flottantes sur le croupion : ce sont là tous les oi- seaux des zones froides et tempérées auxquels on voye des ornemens de plu- mes : dans la zone torride , au con- traire, et sur4.nuî dans l'ancien conti- nent, le plus grand nombre des oiseaux ont de ces ornemens ; on peut citei , avec les colious , tous les oiseaux de paradis , toutes les veuves , les kaca- toës, les pigeons couronnés, les hup- pes, les paons qui sont originaires des climats chauds de l'Asie , etc. Les colious appartiennent à Tan^ { •'^. '.»- >*^;-'^.^-.»^A..^^^*#*'^.-_,j._ -j*"*%i^ "»«,*•• .•■* % ^j-^ BU C 0 L I 0 U, ^ g ^ jj iSl cieii continent, et se trouvent dans les contrées les plus chaudes de i' Asie et de l'Afrique ; mais jamais on n'en a trouvé en Amérique, npn plus quea Europe. Nous en connoissons assez imparfai- tement quatre espèces ou variétés , dont nous ne pouvons donner ici que les descriptions; car nous ne savons rien de leurs habitudes naturelles. ;, 4 ^ 1°. Le coliou du Cap de Bonne-Es- pérance , que nous avons décrit d'après un individu qui est au Qd)inet du roi. —' ^'^ r . • ^\ tv'.^.^^ "^ ^ Nous ne savons si c est le mâle ou si c'est la femelle; il a tout le corps d'une couleur ceadrée-pure sur le dos et le croupion , et mêlée sur la tête ; la gorge et le cou d'une légère teinte de lilas , plus foncé sur la poitrine ; le ventre est d'un blanc -sale; les pennes de la queue sont cendrées, mais les deux latérales de chaque coté sont bordées extérieurement de blanc ; les deux '(; • • '.im^'' II— mm» III t»^-.'!^-- i I ■-^-^'^«■jaiiw.iiiittiitaiii» 1*1...^ /y^-> y: w M 4W %^^ '/ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 lâilM 12.5 U4 Uii 112.2 ë 1;° i 2£ 11.25 U |i6 Photographie Sdenœs Corporation 'i? \ «^ <^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. MSSO (716)872-4503 . / )/ i IÔ2 HISTOIRE NATVRELLB pennes intermédiaires sont longnes de six pouces neuf lignés; celles des côtés Vont tout en dimiinuant de longueur par degré, et la plus extérieure, dé chaque côté , n*a plus que dix lignes de long ; les pieds sont gris , et lès ongles noitâlres; ïe bec est gris à sa base , et noirâtre à son extrémité : ce colioc ai dix pouces troié lignes , y com^Hs les longues plùttiës de la quetie : ainsi le corps de Voisetiu n a réellement que trois ponces et den*i de grandeur r il se trouve ali Cap de Bonne-Espérance. -/ ' a*». Le coliou huppé du Sénégal res- semble beaucoup au précédent, et l'on pourroit le regarder comme une va- riété de cette espèce , quoiqu'il en dif- fère par la grandeur; car il a deux pouces de longueur de plus que le co- liou du Gap r il a de plus une espèce de huppe, formée par des plumes plus longues , sur lé sommet de la tête , et cette huppe est du même ton dç cou- leur que le resté du corps; on voit une ,v .m^^Jki ;p-' Jj DU COXI Otf. îî 1 ce.;, /rtfs- tron & va- dif. Ideux cô- ede {>lus , et ou- i t6i bande bien itiàrquée d'un beau blcu- fcëleste derriète la tête , à la nais^nce du cou : ce bleu est beaucoup plus vif et plus marque qu'il n est représenté dans la planche. La queue dé cecolioù se rétrécit de la base à la pointe : le bec n'est pas entièrement noir ; la mandi- bule supérieure est blanche, depuis la base jusqu'aux deux tiers de sa lon- gueur; le bout de cette mandibule est noir : ces différences, quoiqu'assez grandes , ne le àont cependant pas assez pour prononcer si ce colipu huppé du Sénégal est une espèce différente ou une simple variété de celui du Cap de Bonne-Espérance. ^^^ ^ iiii .u;.i.i. .là ^*' 3®. Une troisième espèce ou variété, encore un peu plus grande que la pré- cédente, est le coliou rayé que nous avons vu dans le cabinet de M. Mau- duit. Il a treize pouces de longueur^ y compris les longues piumes de la queike, lesquelles ont elles seules huit pouces et demi , et dépassent les ailes de sept ri ¥' A "tri"^ ■ ,^-, l' ) s : V! I' - 164 HISTOIRE NATVRSLLE pouces, et demi : le bec a neuf ligues ; il est noir eu dessus, et blanchâtre en dessous. j On l'appelle coMou rayé, parce que tout le dessous de son corps est rayé , d abord, sous la gorge, do bandes bru- nes sur un fond gris-rou^ire , et , sous le ventre, de bandes également brunes sur un fond roux ;. le dessus du corps n est point rayé, il est d'un gris-terne, légèrement varié de couleur de lilas, qui devient plus rougeâtre sur le crou- pion et la queue , laquelle est verte, et tout- à -fait semblable à celle des autres colious. ; , - n ;r^^ %*; . ^^ M. Mauduit , auquel nous devons la connoissance de cet oiseau, croit qu'il est natif des contrées voisines du Gap de Bonne-Sspérâuce , parce qà'il lui a été apporté du Cap avec plusieurs autres oiseaux que nous connoissons, et que nous savons appaLifsnir à cette partie de l'Afrique. ^ ^ : 4^» Le Goliou de tiU Panay. Nous ,-:^.T.'J. :'*'»î".2E-"'ÎP";' — .*-.>• ' ■ • *>-^* '"fT^mw/ . DU COL 10 U. - l63 tirons du Voyage de M. Sonnerai la notice que nous allons donner Je cet oiseau. « Il est, dit ce voyageur, de la taille du gros-bec d'Europe ; la tête , le cou , le dos, les ailes et la queue sont d'un gris -cendré, avec une teinte jaune; la poitrine est de la même couleur , traversée de raies noires ^ le bas du ventre et le dessus de la queue sont roussatres ; les ailes s*éteiident un peu au-delà de l'origine de la queue , qui est extrêmement longue, composée de douze pennes d'inégale longueur : les deux, premières sont très -courtes; les deux suivantes , de chaque cô^é , sont plus longues, et ainsi de paires en pai- res , jusqu'aux deux dernières plumes qui excèdent toutes les autres ; la qua- trième et la cinquième paires différent peu de longueur entr elles ; le bec est noir; les pieds sont de couleur de chair pâle; les plumes qui couvrent la tête sont étroites, et assez longues; elles m fi il "*^-' ^'1"T' '■ ''^'.'p -; -X^v- i.îi;.-»C~-,-. »»': I i \ ? ^ '^ ^ * 166 HISTOIHE NATURELLl ' forment une huppe que Toiseau hàiésà eu élève à volonté. :- -î^"" -'.F ' \>j if Espèces côhtiues dans ce geiire. )|r ;tM%( Le Colîou da Cép âe Bonne - Espëranee , Le Goliou huppé du Sénégal, ooiius Senê» Le Coliou raye , colius Striatus^, . /, , .^ , Le Coliou de nie Panay , coiius Panayèri'^ •?^ ■■p^' r '"" 14.' gi^\t. »i ■ 7RËLLS Toiseau bài^è r » .V is ce genre» me - Espëranee , al, oolius Seriâ' -« ^ -efî? ■ •i," X. liK SEIUN . a . L.K TAllIN / A'T'^''"^"' -'i'T" '»■■'■»'» -.■'V'>'',' '" xn^ 'i u r - »j>e «. lO'î ^.;j^-fy;--n*^tv' '"ij? *"" l. X: X I i" ^'r B K K E |),fc^<. /.«►-»,„»<».. ^^ . -IjpMtft) l,.ft IHi^,'S»:>^., j-'ff-/A'*ir)itrf^ A ■■■■-.A] i%\ Vf»- ■/'**■< "^'1 .^»>>-« . N . r." ■X4 ^ï.>: >; t .: '■■■■. i 'H ■1h I 1 -■ , '■:h "mil '»».« ««'' -■'J 5* • ' / î'i l.i'^ sEMH. i!-.iJ-: '.r..^)nN . -.4. c •i^i vt-u^^; r-A.! i n ■Vf j--: ■ '•'H^ï^ 5*<1 .-5 "•*^i ^ '-î « .•^Hisy DU UNSOW. 2xn 167 :,?UîH 6^-' LXXIP GEÎÏRE. i> .—- r.TfVfr-'lv*- f^ . -,.*.* n. '♦■i- *^-**^ ■J^ «#A«l>« e\m .~'ï' . LE PINSON, FRîNOtLLU. Cùrac^ré générique / ' bec conique , »i ^- ».<■...-»»■ • Ji»> pointu. t - ^ *■(•»" • ; . LE SERIN DES CANARIES. S I le rossignol est le chantre des bois, le serin est le musicien de la chambre; le premier tient tout de la nature , le second participe à nos arts ; avec moins de force d organe , moins d'étendue dans la voix , moins de variëté dans les sons, le serin a plus d'oreille, plus d^ facilité d'imitation , plus de mémoire ; et, comme la différence du caractère (sur-tout dans les animaux) tient à%  i f \^ wÊk. ia ■ . -jAat-d|^i^^ '""^--ëife. f\ l68 BISTOIRl ItATtrUBLLB très -près à celle qui se trouve entre leurs sens, le serin, dont louïe est plus attentive, plus susceptible de recevoir et de conserver les impressions étran- gères , devient nussi plus social , plus doux, plus familier ; il est capable de connoissance et même d'attachement ; ses caresses sont aimables , ses petits dépits innocens , et sa colère ne blesse ni u'ofiense : ses habitudes naturelles le rapprochent encore de nous ; il se nourrit de graines comme nos autres oiseaux domestiques; on Tëlèfve plus aisément que le rossignol , qui ne vit que de chair ou d'insectes, et qu'on ne peut nourrir que de mets préparés. Son éducation , plus facile , est aussi plus heureuse; on l'élève avec plaisir, parce qu'on l'instruit avec succès ; il quitte la mélodie de son chant naturel pour se prêter à l'harmonie de nos voix et de nos. instrumens ; il applaudit, il ac^ compagne, et nous rend au-delà de ce ç]u on f eut luji donner. Le rossignol^ .>»- ■-••>t >»•*'■• .. _ ^.,^. A...^ ■ ' 1 1 <-•.♦:**», ^. .^w^ii!W»^^• * T 7 « DU PI N»0 N. • 'f 169 piua fier de son taleol , iMinbl® vouloir le cofiserver dans toute «n pureté ; au moins paroit«-ii faire assez peu de cas des nôtres : ce n'est qu'avec peine qu on lui apprend à répéter quelques-unes de nos chansons. Le serin peut parier et siffler : le rossignol méprise la parole autant que Je sifflet, et revient sans cesse à son brillant ramage; son gosier, toujours nouveau, est un chef-d'œuvre de la nature auquel l'art humain ne peut rien changer, rien ajouter; celui du serin est un modèle de grâces d'une trempe moins ferme, que nous pouvons modifier. L'un a donc hien plus de part que l'autre aux agrémens de la société ; le serin chante en tout temps , il nous récrée dans les jours ïés plus sombres, il contribue même à notre bonheur ^ car il fiiit l'amusement de toutes les jeunes personnes, les délices des re^ cluses ; il charme au moins les ennuie du cloître , porte de la gaité dans les âmes innocentes et captives; et ses Oiseaux. XII. iS 4 i ,^_al> '•l : I il a(iu de ne pas les cou- -v'ir !• ■St ' :., * . . .• DU PINSON, i - • • 171 Fondre. Le plus grand s'appeloit cinit ^ ou cm/ dès le temps de BeloQ;(il y a pius de deux cents ans); en Provence : on le nomme encore aujourd'hui cini ou cigni, et Ton appelle venturon celui d'Italie. Le canari , le venturon et le cini isont les noms propres que nous adopterons pour désigner ces trois va- riétés^ et le serin^sera le nom de l'es- pèce générique» i^î -y jj:;f:r rn>,rvt ^- . Le venturon ou serin d'Italie se trouve non-seulement dans toute l'Ita- lie , mais en Grèce , en Turquie , en Autriche, en Provence, en Langue- doc, en. Catalogne , et probablement dans tous les climats de cette tempé- rature. Néanmoii^s il y a des années où il est fort rare dans nos provinces, méridionales , et particulièrement à Marseille : son chant est agréable et; varié , la femelle est inférieure au mâle et par le chant et par le plumage; la forme ^ la couleur, la voix et la nour- riture du venturon et du canari sont \ i\ -* s-, *•. '■<* 172 HISTOIRE NATURELLE à-peir^prés les mêmes , à i^ difiërence seulement que le veuturon a le corps sensibleihent plus petit , et que son cliant n'est ni si beau ni si clair, j t^ ^ Le cini ou serin vert dé Provence, plus grand que le veuturon, a aussi !a voix bien plus grande ; il est remar- quable par ses beilesi^couleurs , par la force de son chant, et par la variété des sons qu'il fait entendre : la femelle, un peu plus grosse que le mâle ^ et moins chargée de plutods jaunes, ne chante pas comme lui , et ne répond, pour ainsi dire, que par monosyllabes; il se nour- rit des plus petites graines qu'il trouve à la cattipagne ; il vit long -temps en c^ge , et semble se plaire à côté du chardonneret; il paroît l'écouter et en emprunter dd& accens , qu'il emploie agréablemetit pour variei son ramage. Il se trouve non - seulement en Pro- vence, mais encore en Dauphitié , dans le Lyonnais , en Bugey , à Genève , en Suisse, en Allemagne, en Italie, en ^T *'iyiiliti nf(i II „ .^^M"*^^ «». ^^f' '— •» . V\ "♦«■/i^. ,, ,.-^,.** „., .«4,^,1- ,.Xi^ f%- '^' ^KwjitrM»^" en ^ ^ DU PiNSOK, 173 Espagne. C'est le mérne oiseau qu'on connoît en Bourgogne sous le nom de serin ; il fait son nid sur les osiers plan- tés le long des rivières , et ce nid est composé de crin et de poil à l'intérieur, et de mousse au -dehors. Cet oiseau, qui est assez commun aux environs de Marseille, et dans nos provinces ihéri- dionales jusqu'en Bourgogne, est rare dans nos provinces septentrionales. M. Lottinger dit qa'il n'est que de passage en Lorraine. . ■ La couleur dominante dû Véhtiiron , comme du cini , est d'un verl jaUne sur le dessus du corps, et d'un jaune vert sur le ventre» mais lecitii, pîus grand que le venturon, en diffère encore par une couleur brune qui se trouve par tache longitudinale sur les côiés du corps, et par ondes au-dessuâ; au lieu que, dans notre climat, la couleur or- dinaire du canari est uniforme d'un jaune citron sur tout le corps, et même sur le ventre. Ce n'est cependant qu'à ,• >. r J à- i -**la*i XJS**»^ 174 HISTOIRE NATURELLE leur extrémité que les plumes sont teintes de cette belle couleur, elles sont blanches dans tout le reste de leur étendue. La femelle est d'un jaune plus pâle que le mâle. Mais celte couleur citron , tirant plus ou moins sur le blanc, que le canari prend dans notre climat, n'est pas la couleur qu'il porte dans son pays natal; elle varie suivant les différentes températures. « J'ai re- marqué , dit un de nos plus habiles naturalistes, que le serin des Canaries, qui devient tout blanc en France, est à TénérifFe d'un gris presqu'aussi foncé que la linotte 5 ce changement de cou- leur provient vraisemblablement de la froideur de notre climat. » La cou- leur peut varier aussi par la diversité desalimens, par la captivité, et sur-tout par les assortimens des dififérentes ra- ces : dès le commencement de ce siècle les oiseleurs comptoient déjà, dans la seule espèce de canaris , vingt - neuf variétés toiites assez reconnoissables *m.»«iw^"-^.-;.:l..,,^^JfcV4«»-*--'"''' "• *if ■■v.z:- .u. ,v.* ^ 5., pu PINSON, i ,, , I7J pour êlVjB biqa indiquées. La tige pri- mitiyç de ces yi|igt -neuf variétés , cest-àrdire celle du pays jaatai ou du climat des Canaries , est le serin gris commun. Toqs ceux qui sont d'autres couleurs uniformes les tiennent de la différence des climats; ceux qui ont les yeux rouges tendent plus ou moins à la couleur absolument blanche , et les panachés sont de variétés plutôt facti- ces que naturelles. . , Indépendamment de ces différences, qui paroi^sent être les premières va- riétés de fespèce pure du serin des Ca- naries , transporté dans di£férens cli- mats ; indépendamment de quelques races noMyeJifôs qui ont paru depuis, il y a d'autres variétés encore plus appa- rentes, qui proviennent du mélange du canari îivec le yentiiron et avec le cini; car non-seulement ces trois oi- seaux peuvent s'unir et produire en- semble, mais les petits qui en résultent, et qu'où met au raxig des multU stéri-^ i j -*r^ "• •., lif' ty6 HISTOÎHI NATURELLE Jes, sont des métis féconds doùt les races se propagent. Il en e^t de riiême du mélange des canaris avec les tarins ; les chardonnerets, les linottes, les bruants , les pinsons ; on prétend mê- me qu'il! peuvent produire avec lé moineau. Ceâ espèces d'oiseaux , quoi- que très-différentes, et en apparence assez éloignées de celle des canaris , ne laissent pas de s'unir, et de produire en* semble lorsqu'on prend les précautions et les soins nécessaires pour les appa- rier. La première attention est de sé- parer les canaris de tous céU)c dé leur espèce; et la seconde, d'emptojer à ces essais la femelle plutôt que le mâle : on s'est assuré que la seriné de Gansrie produit avec tous les oiséâux^ que nous venons dé riommer^ mais il n'est pas également certain que le mâle canari puisse produire avec les femelles de tous ces mêmes oiseaux. Le tarin et le chardonneret sont les seuls sur lesquels ** me paroit que la production de la .^'»j^'*«-^> ■•'■*■'•' »»f- — 'K^^ »s, r ..••* .,.-.»^>, DU PINSON. .. ,*. il 177 femelle avec le mâle cadftri toit bien cônfttatëe; Voici ce que m'a écrit à ce sujet un de ihes amis, homme aussi expérimenté que véridique; le R. P. Bougot, gordien des capucins, t ''M*'r . * «Il y a trente ans que j'élève un grand nombre de ces petits diseaux , et je me suis particulièrement attaché à leur éducation : ainsi , c'est d'après plusieurs expériences et observations que je puiei assurer les faits suivans. Loi^squon veut apparier des canaris avec des chardonnerets, il faut pren- dre dans le nid des jeunes chardonne- rets de dix à douze jours, et les mettre dans des nids de canaris du même âge, les nourrir ensemble , et les laisser dans la même volière , en accoutumant le chardonneret à la même nourriture du canari. Cti met pour l'ordinaire des chardonnerets mâles avec des canaris femelles ; ils s'accouplent beaucoup plus facilement , et réussissent aussi beaucoup mieux que quand on donne I iv mmmm'i^f^ «.«*!twij"i^.»|Hl(iwp. gmi iLi. 1781 HISTOIRE MATtrABLLS au^ ; sâriii$ . mâle» 40» chardonnerets * feoieUep^ Jfc fiiutoepencjkwtjfewiiirquer queja prftcoière pro^énituFf! est plii9 tafd.iye; parce que le chardonnerets n'entre pa» ai> tôt en pariage quei le canari. Au contraire, lorsqu'on unit la femelle chardonneret avec 1$ mâle ca- nari , le. poiHage se fait plus tôt. Ppuc: qu'il réussisse, il ^e fan (^ (jamais lâcher le canari iW$le 4an8 des iitolières où il y a de» canaris femelles , , parce qu'il pré- féreroit alors ces dernières à .celles 4u chardonneret. r^wmmrohrm'yt^tD n^/ v> .^f. » jÂ. l'égard de l'union du,canari mâle avec, la femelle tarin ,.;)e: |^s assurer, quelle réussit très-hien : j'ai depuis neuf ans, dans ma yohère> une femelle tarin qui n'a pas manqué de faire trois pontes tous les ans, qui entassez bien réussi les cinq premières anm;es ;i mais elle n'a £siit que deux i pontes par an dans les quatre dernières. J'ai d autseà oiseaux de celte même espèce du tarin, qui ont piî^oduit avec les canaris sans \ hi i ' \ [ : , *•♦ ; *•—■■♦■-. >«f^ -''-\ r-' y>.. . ^ »•" •i. A . y; . tft *"^' ^'^yj .^^.iWWD»*'**"-- 3 j a a ï>tr '>ï » s 0 Né -^ • M < ij^ . avoir été élè^irës ni placés fiëpaflmetil. On lâche, pour cela simplement ^ le ta- rin mÂle'ocii feti^lle dans inoe chambre avec un bob nombre de caiiàris i! on les verra' s'i^pparier dans cette rchainbre dans le méiôie .temps qûè les.. canaris «nf r eux: ^ juj; iltéu : que les chardonne- rets né s'appavieot qu'en cage avec le canari , et qu'il faut encore q«i*il > n^y ait Aucun oiseau de leur espèce. 'Le tarin vit autant de temps qti'lin canari , M s'accoutume et mange lai mêmenour- riture aviec: bien moins de répugnance -que le chandonn^ret. » t él fï^ t)îîîtii *»â - « J'ai enco're mis ensemble des linot- tes avec des canaris ; mais il faut que ce soit une linotte mâle avec un canari femelle, autrement il arrive très-rare- ment qu'ils réussissent, la linotte mê- me né faisant pas -son nid , et pondant, ^seulement quelques œufs dans le pa- nier, lesquels , pour fordinaiire,^ sont clairs. J'en ai vu l'expérience, parce que j'ai fait couver des œufs par des f: ■H il •A f f. It' K il m \f^0 HISTOIRl NATURELLE ^! fomét les canaris , et» à pltisieurs fois, sam! aucun prpduiu >» -iu..«(,>Nj.>,<4 i.u nain Lès fttnsoD^>et' les bruaûts sont trèfrrdiffîciiei à unir avec les canaris : j'ai laissé trois ans une fen^elle bruant avec un tnâi^ canari, elle n'a pondu que des OBU& cl»ir9 : il en est de môme de la femelle pinson; mats le pinson et Je' blnuint mâles aveo la femelle canari Mi produit quelques œufs féconds. » \ 11 résulte de ces faits , et de quelques autres que j'ai recueiUis^ qu'il n'y a, dans tous ces oiseaux , que: le tarin dont le mâle et la femelle produisent égale- ment avec le mâle ou la femelle du se- rin des Canaries. Cette femelle produit aussi> assez facilement avec le chardon^ neret, un peu moins aisément avec le mâlelinoite, enfii^ elle peut produire, quoique plus difficilement, avec les mâ- les pinsons, bruants et moineaux , tan* dis que le serin mâle ne peut féconder aucune de ces dernières femelles. La nature est donc plus ambiguë et pioins / • ■.■<» ...■■»• •*»..V>#, .fP" •«•«*+l"*(f*jj ^jj DU PIMSOH. Ti ;i iftl constante , et le type de l'espèce moins ferme dans la femelle que dans le mâ- le; celui-ci en est le vrai modèle : la trempe en est beaucoup plus forte que celle de la femelle, qui se prête à des modifications diverses , et même subit di9S altérations par le mélange des es- pèces étrangères. Dans le petit nom- bre d'expériences que j'ai pu faire sur le mélange de quelques espèces voisi- nes d'animaux quadrupèdes, j'ai vu que la brebis produit aisément avec le ^bouc, et que le bélier ne produit point avec la chèvre : on m'a assuré qu'il y avoit exemple de la production du cerf avec la vache , tandis que le taureau ne s'est jamais joint à la biche; la ju- inent produit plus aisément avec l'âne que le cheval avec l'ânesse, et, en géné- ral, les races tiennent toujours plus du mk\e que de la femelle. Ces faits s'ac- cordent avec ceux que nous venons de rapporter au sujet du mélange des oi- seaux. On voit que la femelle canari Oiseaux. XII. i6 . Il j . l82 u oiRE ff A t(;eslli yf peut produii a avec le venluron , le cî- ni , le tarin, le chardonneret, la linotte, le piuson, le bruant , et le moineau ; ta. Us que le mâle canari ne produit ai- sément 4ij'avec la femelle du tarin, dit^ ficilement avec celle du chardonneret, et point avec les autres. On peut donc en conclure que la femelle appartient moins rigoureusement à son espèce que le mâle, et qu'en général c'est par les femelles que se tiennent de plus près les espèces voisines. Il est bien évident que la serine approche beaucoup plus que le serin de l'espèce du bruaint , dé la linotte, du pinson et du moineau, puisqu'elle s'unit et produit avec tous, taudis que son mâle ne veut s'unir, ni produirea vec aucune femelle de ces mê- mes espèces. Je dis ne veut, car ici la volonté peut faire beaucoup plus qu'on ne pense ; et peut-être n'est-ce que faute d'une volonté ferme que les femelles se laissent subjuguer, et soufi&ent des recherches, étraugères et des umott9 \ , ) -.„-. »■• -A'»- "*• -"v,; »» • • r T- 1^- ■ J^.l^mm ^îi. fi j DU PIMiON. » î: i85 dif.parât«8. Quoi qu'il ^n soit, on peut , en examinant les résultats du mëlangt de ces diffërens oiseaux , tirer des in- ductions qui s*accordent avec tout ce que j'ai dit au sujet de la génération des animaux et ^1 • l^r.v développement. Comme cet objt.t c^t important , j'ai cru devoir .o. -^r ici les principaux résulta* 1 r*i mélange des canaris , soit entre eux, soit f voc les espèces que nous venons de citer. » - La première variété , qui paroit côhs^ tituer deux races distinctes dans l'es- pèce du canari , est ce nposée des cana- ris panachés et de ceux qui ne le sont pas. Les blancs ne sont jamais pana- chés , non plus que les jaunes citron ; seulement lorsque ces derniers ont quatre ou cinq ans , l'extrémité des ailes et la queue deviennnent blanches. Les gris ne sont pas d'une seule cou- leur grise. Il y a sur le même oiseau des plumes pins ou moins grises ; et «lans u.i iiombre de ses oiseaux gris , il 'M f '1 i **/ \ 184 HISTOIRE NA.TURELLE s'eu trouve d'un gris plus clair, plus ibnçé , plus brun et plus noir. Les agates sont de couleur uniforme, seu- lement il y en a dont la couleur agate est plus claire ou plus foncée. Les isa- belles sont plus semblables ; leur cou- leur ventre - de - biche est constante et toujours uniforme , soit sur le même oiseau , soit dans plusieurs individus. Dans les panachés , les jaunes jonquil- les sont panachés de noirâtre ; ils ont ordinairement du noir sur la tête. Il y a des canaris panachés dans toutes les cou- leurs simples que nous avons indiquées ; mais ce sont les jaunes jonquilles qui sont le plus panachés de noir. Lorsque Ton apparie des canaris de couleur uniforme , les petits qui en proviennent sont de la même couleur. Un mâle gris et une femelle grise ne produiront ordinairement que des oi- seaux gris : il en est de même des isa- belles , des blonds, des blancs, des jau- nes, des agates, tous produisent leurs >. •"^' • tgmi "^nJÊt ♦^H_ « j0fj^ 4 ,yf Jif»»^ ^.'^"m ■>• I»»'»», -?««h«~**** DUPINSON. l85 semblables en couleur ; maïs si Ton mêle ces différentes couleurs en don- nant, par exemple, une femelle blon- de à un mâle gris , ou une femelle grise à un mâle blond , et ainsi dans toutes les autres combinaisons , on aura des oiseaux qui seront plus beaux que ceux de même couleur ; et, comme ce nombre de combinaisons de races que l'on peut croiser est presque inépuisa- ble, on peut encore tous les jours ame- ner à la lumière des nuances et des variétés qui n'ont pas encore paru. Les mélanges que l'on peut faire des cana- ris panachés avec ceux de couleur uni- forme, augmentent encore de plusieurs milliers de combinaisons les résultats que l'on doit en attendre ; et les va- riétés de l'espèce peuvent être multi- pliées, pour ainsi dire , à l'infini. Il ar- rive même assez souvent que , sans em- ployer des oiseaux panachés , on a de très-beaux petits oiseaux bien pana- chés, qui ne doivent leur beauté qu'au I i »~->^*» - ft:-^ '/ { l86 HISTOIRE NATURELLE mélange de couleurs différentes de leurs père et mère , ou à leurs ascendans, dont quelques - uns , du côté paternel ou ma- ternel, étoient panachés. '^' ■■' ^ ^^ ^ ' A l'égard du mélange des autres es- pèces , avec celle du canari, voici les observations que j*ai pu recueillir. De tous les serins, le cini, ou serin vert, est celui qui a la voix la plus forte, et qui paroît être le pli\s vigoureux , 1© plus ardent pour la propagation; il peut Suffire à trois femelles canaris; il leur porte à manger sur leurs nids, ainsi qu'à leurs petits. Le tarin et le chardonneret ne sont ni si vigoureux , ni si vigiians, et une seule femelle canari suffit à lëuta besoins. Les oiseaux qui proviennent dès mé- langes du cini , du tarin , et du char- donneret avec prie serine, sont ordi- nairement plus forts que les câhafjs; ils chantent plus long- temps , et leur voix très - sonore est plus forte 5 mais ils apprennent plus difficilement ; la V .^— , DU PINSON. 187 plupart ne sifflent jamais qu'imparfait tement, et il est rare den trouver qui puissent répéter un seul air sans y manquer. . _ / j: ,. Lorsqu*on veut se procurer des oi- seaux par le mélange du chardonneret avec la serine de Ginarie , il faut que le chardonneret ait deux ans et la serine un an , parce qu'elle est plus précoce ; et , pour l'ordinaire , ils réussissent mieux , quand on a pris la précaution de les élever ensemble : nt^anmoins cela n'est pas absolument nécessaire , et l'auteur du Traité des Serins se trompe , en assurant qu'il ne faut pas que la serine se soit auparavant accou- plée avec un mâle de son espèce , que cela l'empêcheroit de recevoir les mâ- les d'une autre espèce. Voici un fait tout opposé. « 11 m'est arrivé (dit le P. Bougot) de mettre ensemble douze canaris, quatre mâles et huit femelles; du mouron de mauvaise qualité fit mourir trois de ces mâles , et toutes n I V l88 HISTOIRE NATURELLE les femelles perdirent leur première ponte. Je m'avisai de substituer aux trois mâles morts , trois chardonnerets mâles pris dans un battant; je les la* chai dans la volière au commencement de mai. Sur la fin de juillet , j'eus deux nids de petits mulets qui réussirent on ne peut pas mieux; et Tannée suivante, j'ai eu trois pontes de chaque chardon- neret mâle avec les femelles canaris. Les femelles canaris ne produisent or- dinairement avec le chardonneret que depuis rage d'un an jusqu'à quatre ; tandis qu'avec leurs mâles naturels , elles produisent jusqu'à huit ou neuf ans d'âge; il n'y a que la femelle com- mune panachée qui produise au - delà de l'âge de quatre ans avec le chardon- neret. Au reste , il ne faut jamais lâ- cher le chardonneret dans une vo- lière, parce qu'il détruit les nids , et casse les œufs des autres oiseaux. » On voit que les serines , quoiqu* accoutu- mées aux mâles de leur espèce , ne .^ » ' s i J ;. D U. ï I N 8 0 N. ! 1 l8f laissent pas de se prêter à la rechercha des chardonneret^ , et ne sen.unisr: sent pas moins avec eux. Leur ua\oa; est même aussi féconde qu'avec' ieurs; mâles naturels, puisqu'elles font troisr pontes dans uâ an avec le chardonr; neret': il n'en: est pas de méme^d^i l^union du mile linotte avec laseripe;* il n'y a pour l'ordinaire qu'une s^ule« ponte , et très > rarement deux dansi 1 année* .».,i^*i*....i;iî.i'i-'iii,';iMrvv .»#h> f^»î^jiCi»>î ^ Ces oiseaux bâtards , qui prbvfen-, nent du mélange des canaris avec lea tarins, les chardonnerets, etc., ..ne^ soiit pas dfss mulets stériles y mais des qaétis féconds qui peuvent s',anir et produire non-seulement avec leurs races mater-r nelle ou paternelle , iQ^is même reprpr duire entre eux des individus féconds^ dpnt les Variétés peuvent aussi se mê- ler et se perpétuer. Mais il faut con« venir que le produit de la génération dans ces métis n'est pas aussi certain , ni aussi nombreux à beaucoup prè9 i\ \i il 1/ i" ! \^ 1 ) "• m-^^ -Mm--^ -^ •*" * * t

^Viehnenfi des' espèces *>méliées du char- Ûaae\reî et de la ' i^erine. La raison ^ -c[ui mie (porte à le droire, c'est qu'en gén^val ie< mâle ihflue ^UI^ que la fe- ^metie^^f 'la force- ei la^ju^lité des ra^ cesi^ kw ^ste , ces oiseaux métis , qui «c^t^^Uir forts, et^iqoncla voix plus ^ 'perçantèî;'!rhalei^e'piti9 longue que les -canaris de l'espèce pure, vivent aussi 'pltis long^tenips. Mais iil y à une ob- ;«e^vation constante* ,' qiii porte sur les unà jet'srït' les autres 5 c^est que , plus 'ils travaillent à la propagation, et plus rilâ^brègenl leur vie^^Unsérinmâle, éle- ' ^vé seuly et sans comûiunication avec une - femel le , vivra commune ment treize : ou quatorze ans v un métis provenant du diardonneret , traité des même, vit dix-huit, et même dix -neuf ans. Un métis provenant du tarin , et égale- ment privé de femelles, vivra quinze ou seize ans , tandis que le serin mâle^ m n.m00-.mit. . ■■iii " I n tt)6 BISTOXRS NA.TirKSLLB ce sont les premières qui vont chercher les secondes $ d'où il résalte que dans le dëveloppeaient du corps , les mem- bres doivent tenir plus du père que de la mère , et le corps doit tenir plus de la mère que du père. ■ ♦' ''«'«'^" ' Et comme en général la beauté des espèces ne se perfectionne et tie peut même se maintenir qu'en croisant les races , et qu'en même temps la noblesse de la figure , la force et la vigueur du cops dépendent presqu'en entier de la bonne proportion des membres , ce n'est que par les mâles qu'on peut en- noblir ou relever les races dans l'hom- me et dans les animaux ; de grandes et belles jumens avec de vilains petits chevaux ne produiront jamais que des poulains mal faits ; tandis qu'un beau cheval avec une jument, quoique laide, produira de très -beaux chevaux, et d'autant plus beaux, que les races du père et de la mère seront plus éloi- gnées, plus étrangères l'une à l'autre. D U P I N S 0 N. tCjJ Il en est de mémo des moutons , ce u est qu avec des béliers étrangers , qu'on peut en relever les races , et jamais une belle brebis avec un petit bélier commun ne produira que des ugneaux tout aussi communs. Il me resteroit plusieurs choses à dire sur cette matière importante; mais ici ce seroit se trop écarter de notre sujet , dont néanmoins l'objet le plus intéres- sant, le plus utile pour l'Histoire de la I^ature seroit l'exposition de toutes les observations qu'on a déjà faites, et que l'on pourroit faire encore sur le mélange des animaux. Comme beau- coup de gens s*occupent ou s'amusent de la multiplication des serins , et qu'elle se fait en peu de temps, on peut aisément tenter un grand nombre d'ex- périences sur leurs mélanges avec des oiseaux dififérens , ainsi que sur les produits ultérieurs de ces mélanges; je suis persuadé que, par la réunion de toutes ces observa tion^ et leur compa- • « , . m^jjHi^iniiw» ij iiv^j 1|_..B»i V""'. '■ri'.."."*'."' I< I l'i 198 HISTOIRE NATTJRELIE raison avec celles qui ont été faites sur les animaux et sur l'homme, on par- viendroil à déterminer peut-être as- sez précisément l'influence, la puis- sance effective du mâle dans la géné- ration relativement à celle de la fe- melle, et par conséquent désigner ies r ipports généraux par lesquels on pour- roit présumer que tel mâle convient ou disconvient à telle ou telle fe- melle, etc. Néanmoins il est vrai que , dans les animaux comme dans l'homme, et même dans nos petits oiseaux, la dis- convenance du caractère , ou , si l'on veut , la différence des qualités mora- les , nuit souvent à la convenance des qualités physiques. Si quelque chose peut prouver que le caractère est une impression honne ou mauvaise donnée par la nature, et dont l'éducation ne peut changer les traits, c'est l'exem- ple de nos serins. « Ils sont presque tous , dit M. Herviéux , différens les DU PINSON. IQg uns des autres par leurs inclinations ; il y a des mâles d'un tempérament toujour triste , rêveur , pour ainsi dire ,' et presque toujours bouffis , chantant rarement et ne chantant que d'un ton lugubre. . . . qui sont des temps infinis à apprendre et ne savent jamais que très-imparfaitement ce qu'on leur a montré , et le peu qu'ils savent , ils l'oublient aisément.... Ces mêmes serins sont souvent d'un naturel si mal-pro- pre , qu'ils ont toujours les pattes et la queue sales ; ils ne peuvent plaire à leur femelle qu'ils ne réjouissent ja- mais par leur chant , même dans le temps que ses petits viennent d'éclore, et d'ordinaire ces petits ne valent pas mieux que leur père.... Il j a d'autres serins qui sont si mauvais, qu'ils tuent la femelle qu'on leur donne, et qu'il n'y a d'autre moyen de les dompter qu'en leur en donnant deux^ elles se réuriiront pour leur défense commune , «t l'ayant d'abord vaincu par la force , < 4 ' •il \.4 mmm { W 2Ô0 HISTOIRE NATURELLE elles le vaincront ensuite par l'amour. Il y en a d'autres d'une inclination si barbare y qu'ils cassent et mangent les œufs lorsque la femelle les a pondus, ou si ce père dénaturé les laisse couver, à peine les petits sont ils éclos qu'il les saisit avec le bec , les traîne dans la cabane et les tue. » D'autres , qui sont sauvages, farouches, indépendans, qui ne veulent être ni touchés ni caressés, qu'il faut laisser tranquilles , et qu'on ne peut gouverner ni traiter comme les autres ; pour peu qu'on se mêle de leur ménage, ils refusent de produire, il ne faut ni toucher à leur cabane, ni leur ôler les œufs , et ce n'est qu'en les laissant vivre à leur fantaisie qu'ils s'uniront et produiront. Il y en a d'au- tres enfin qui sont très-paresseux ; par exemple, les gris né fout presque ja- mais de nid , il faut que celui qui les soigne fasse leur nid pour eux , etc. Tous ces caractères sont , comme l'on voit , très-distincts entr'eux , et très- h 'A ' I i > .DU PINSON. 20t difFérens de celui de nos serins favoris , toujours gais , toujours chantans , si familiers, si aimables, si bon maris , si bons pères, et en tout d'un caractère si doux, d'un naturel si heureux , qu'ils sont susceptibles de toutes les bonnes impressions et doués des meilleures inclinations 5 ils récréent sans cesse leur femelle par leur chant $ ils la soulagent dans la pénible assiduité de couver j ils l'invitent à changer de si- tuation, à leur céder la place, et cou- vent eux-mêmes tous les jours pendant quelques heures ; ils nourrissent aussi leurs petits , et enfin apprennent tout ce qu'on veut leur montrer. C'est par ceux-ci seuls qu'on doit juger l'espèce, et je n'ai fait mention des autres qiie pour démontrer que le caractère , même dans les animaux, vient de la na- ture , et n'appartient pas à l'éduciition. Au reste , le mauvais naturel appa* rent , qui leur fait casser les œufs et tuer leurs petits , vient souvent de leur ' 'I i ! ■\. / : ¥)■ a02 HISTOIRE NATURELIE tempérament et de leur trop grande pétulance en amoui ; c'est pour jouir de leur femelle, plus pleinement et plus souvent, qu'ils la chassent du nid et lui ravissent les plus cliers objets de son affection. Aussi la meilleure ma- nière de faire nicher ces oiseaux n'est pas de les séparer et de les mettre en cabane; il vaut beaucoup mieux leur donner une chambre bien exposée au soleil et au levant d'hiver : ils s'y plaisent davantage et y multiplient mieux ; car s'ils sont en cage ou en cabane avec une seule femelle , ils lui casseront ses œufs pour en jouir de nouveau : dans la chambre, au con- traire, où il doitj avoir plus de femel- les que de mâles , ils en chercheront une autre , et laisseront la première couver tranquillement. D'ailleurs les mâles par jalousie ne laissent pas de se donner entr'eux de fortes distractions; et lorsqu'ils en voient un trop ardent tourmenter sa femelle et vouloir casser ^t>*- iém'»^ i^je- ^ ! . D U P INSON. 203 les œufs , ils lé battent assez pour amor- tir ses désirs. On leur donnera , pour faire les nids, de la charpie de linge fin , de la bourre de vache ou de cerf, qui n'ait pas été employée à d'autres usages, de la mousse , et du petit foin sec et très- menu. Les chardonnerets et les tarins , qu'on met avec les serines , lorsqu'on veut se procurer des métis, emploient le petit foin et la mousse de préfé- rence ; mais les serins se servent plutôt de la bourre et de la charpie : il faut . qu elle soit bien hachée , crainte qu'ils n'enlèvent les œufs avec cette espèce de filasse qui s'embarrasseroit dans leurs pieds. Pour les nourrir, on établit, dans la chambre , une trémie percée tout à l'enlour, de manière qu'ils puissent y passer la tête. On mettra dans cette trémie une portion du mélange sui- vant : trois pintes de navette , deux d'avoine, deux de millet, et enfin une \ \ ■ ! '\ î 1a 204 HISTOIRE NATURELLE pinte de cheneviâ, et tous les douae eu treize jours on regarnira la trémie » prenant garde que toutes ces graines soient bien nettes et bien vannées. Voilà leur nourriture tant qu'ils n'ont que des œufs ; mais la veille que les petits doivent éclore , on leur donnera un échaudé sec et pétri sans sel, qu'on leur laissera jusqu'à ce qu'il soit man- gé, après quoi ou leur donnera des œufs cuits durs : un seul œuf dur s'il ri y a que deux matés et quatre femel- les; deux œufs s'il y a quatre mâles et huit femelles , et ainsi à proportion du nombre : on ne leur donnera ni Salade ni verdure pendant qu'ils nourrissent, cela afFoibliroit beaucoup les petits , mais, pour varier un peu leurs alimens , et les réjouir par un nouveau mets, vous leur donnerez , tous les trois jours sur une assiette, au lieu de l'échaudé, un morceau de pain blanc trempé dans l'eau et pressé dans la main : ce pain, qu'on ne leur donnera qu'un seul jour mnÊmiÊmm DU PINSON. T T" 205 sur trois, étant pour cq9. piçeaux une nourriture moins substantielle que i'é-*^ chaude , les empêchera de devenir trop ^ras pendant leur ponte : on fera bien aussi de leur fournir, dans le même temps , quelques graines d'alpis , et seulement tous les deux jours, :rainte de les trop échauffer : le biscuit sucré produit ordinairement cet effet, .qui est suivf d'un auire encorç plus préju- diciable; c'est qu étant nourris de bis^ cuit, ils font souvent d^ çeufs clairs ou des petits foibles et trop délicats. Lorsqu'ils auront des petits, on leur fer^ tous les jours bouillir de la na* vette, afin d'en ôter fâcreté* « JJne longue expérience (dit le P. Bougot) m*a appris que cette nourpture est celle qui leur convient le mieux, quoi qu'en disent tous les auteurs qui put écrit sur les canaris. » ,.4'7î ~ - i Après leur ponte il faut leu^r ^i\her du plantain et dé la graine de laitue poui' les purger j mai^il faut en même temps Oiseaux. XII. i& t<,-^. -mM^rm'^i:^^ imm^ 206 HISTOIRS KATURELLB ôter tous Içs feiines oiseaux, qui s'af- foibliroiënt* befiucoup par cette nour- litute, qu*on ne doit fournir que pen- dant deux jours aux pères et mères. Quand vous voudrez élever des serins à la brochette, il ne faudra pas, comme le conseillent là plupai't des oiseleurs , les laisser à leur mère jusqu'au onzième ou douzième jour ;. il vaut mieux lui ôter ses petits dès le huitième jour; on les enlèvera avec le nid, et on ne lui laissera que lé panier. On "préparera d'avance là' . nourriture de ces petits ; c'est tine pâtëë composée de navette bouillie , d'un jaune d'œuf et de mie d'échaiidé , mêlée et pétrie avec un peu d^èâu , dont on leur dbhnera des becqtiéès toutes les deux heures ; il ne faut pas que cette -pâtée soit trop li- quidëvetToh doit, crainte qu'elle ne s'aigrisse, la renouveler chaque jour, jusquà ce que les petits mangent Seuls* ■■? '"•'-_\*'v-^.; ..• V ■ P ._ :_,.,.•-. .•.,•. «.•■._•.. ."I ., "i ï)aus ces oiseaux captifs la pro<^ %-l ^l'i-ji^'.'. .f "'>— * wtfS*«iNiHMM(MgH DU PINSON. « f. A éi .207 duction ne paroit pas aussi constaïUr » mais (|aroît oëanmoins plus nombreuse qu'elle ne le seroit probablement dans leur état de liberté; car ily a quelques femelles qui font quatre et même cinq pontes par an , chacune de quatre , cinq, six et quelquefois sept œufs : communément elles font trois pontes^ et la mue les empêche d'en faire da- vantage. Il y a néanmoins des femelles qui couvent pendant la mue, pourva que leur ponte soit commencée avant ce temps. Les oiseaux de la même nichée ne muent pas tous en même temps. Les plus foibles sont les pre- miers qui subissent ce changement d'é- tat; lés plus forts ne muent souvent que plus d'un mois après. \a^ mue des serins jonquilles est pluslo^gMeelordir nairement plus funeste que celle des autres. Ces femelles jonquille^ ne font que trois pontes de trois œufs char cune; les blonds mâles et femelles sont trop délicats, et leur nichée réussit -■*^,.A: I: ï î'-.' 208 HISTOIRE NATURELLE rarement; les isabelles ont quelque répugnance à s'npparier ensémblie; le mâle prend rarement, dans une grande volière i une femelle isabelle ; et ce n'est nh6i's dBsuté 4 perd tas des lien 1 pour- ut-élre st. Une essaire jamais ichéej es oi- 25 de îendre iqn'ou >s en- uvent esfe- DU PINSON. 2l3 melles font des œufs , elles les aban- donnent , à moins que la saison ne de- vienne plus chaude i on perd donc une nichée toute entière en voulant avan- cer le temps de la première. • ' Les jeunes serins sont difFérens des vieux , tant par les couleurs du plu- mage que par quelques autres carac- tères. « Un jeune serin de l'année, observé le i3 septembre 177a, avoit la tête , le cou , le dos et les pennes des ailes noirâtres, excepté les quatre pre- mières pennes de l'aile gauche, et ies six premières pennes de Taile droite , qui étoient blanchâtres; le croupion, les couvertures des ailes, la queue, qui n'étoit pas encore entièrement formée , et le dessous du corps, étoient aussi de couleur blanchâtre , et il n'y avoit pas encore de plumes sur le ventre depuis le sternum jusqu'à l'anus. Ce jeune oiseau avoit le bec inférieur rentrant dans le bec supérieur, qui étoit assez gros et un peu crochu. « A mesure que II i-: i. %;ix^ :'; ^'f^iPiii V ' A^t.. e" H ,^'\ ,i^Sm:'e^' !il4 HISTOIRE NATURELLE l'oiseau avance en âge , la disposition et les nuances de couleur changent 5 on distingue les vieux des jeunes par la force, ia couleur et le chant : les vieux ont constamment les couleurs plus fon- cées et plus vives que les jeunes ^ leurs pattes sont plu« rudes et tirant sur le noir, s'ils sont de la race grise; ils ont au si les ongles plus gros et plus longs que les jeunes. La femelle ressemble quelquefois si fort au mâle, qu'il n'est pas aisé de les distinguer au premier coup d'œil : cependant le mâle a tou- jours les couleurs plus fortes que la fe- melle , la tête un pqu plus grosse et plus longue, les tempes d'un jaune plus orangé, et sous le bec une espèce de flamme jaund qui descend plus basque sous le bec de ia femelle ; il a aussi les jambes plus longues ; enfin il com- mence à gazouiller presque aussitôt qu'il mange seul. Il y a des femelles qui, dans ce preàrâer âge, gazouillent aussi fort que les mâles : mais, en ras- DU PINSON. 2l[) semblant ces diiT^irens indices, on pour- ra distinguer, même avant ia première mue , les serins mâles et les femelles. Après ce temps il n'y a plus d'incerti- tude à cet égard ; car les mâles com- mencent dès-lors à déclarer leur sexe par le chant. ■* -• ^' i i : Toute expression subite de la voix est, dans les animaux, un indice vif de passion; et, comme l'amour est de tou- tes les émotions intérieures celle qui les remue le plus ^ :'*ent, et qui les transporte le plus j .ssamment, ils ne manquent guère de manifester leur ardeur. Les oiseaux par leur chant , le taureau par son mugissement ,' le che- val par le hennissement, l'ours par son gros murmure, etc. annoncent tous un seul et même désir. L'ardeur de ce de- sir n'est pas , à beaucoup près , aussi grande, aussi vive dans la femelle que dans le mâle; aussi ne l'exprime-t-elle que rarement par la voix : celle de la serine n'est tout au plus qu'un petit '^ï ■ ■^('■.i»HI> IHIil ^■■WiPlli*)iw*ww,wy^»PWMwi— w<|j^BW ! iPJ. i ^ i:>i i i 1-"? -;.' 216 HISTOIRE NATURELLE ton de tendre satisfaction , un signe de consentement qui n'échappe qu'après avoir écoi ^é long-temps, et après s'être laissé pénétrer de la prière ardente du mâle , qui s efforce d'exciter ses désirs en lui transmettant les siens. Néan- moins cette femelle a , comme toutes les autres, grand besoin de l'usage de l'amour dès qu'elle est une fois exci- tée; car elle tombe malade et meurt lorsqu étant séparés , celui qui a fait naître sa passion ne peut la satisf\ure. Il est rare que les serins, élevés en chambre , tombent malades avant la poute; il y a seulement quelques maies qui s'excèdent, et meurent d'épuise- ment : si la femelle devient malade pendant la couvée, il faut lui ôter ses œufs et les donner h, m\e autre; car, quand même elle se rétabli roi t promp- temeut, elle ne les couveroit piqs. Le premier symptôme de la maladie , sur- tout dans le mâle , est la tristesse ; dès qu'on ne lui voit p!as sa gaîté ordi- i il • DU P^ VSOH. rr 217 naire , il faut le mettre seul dans une cage , et le placer au soleil dans la chambre où réside sa femelle. S'il de- vient bouiE , on regardera s'il n'a pas un bouton au - dessus la queue : lors- que ce bouton est mûr et blanc , l'oi- seau le perce souvent lui-même avec le bec ; mais si la suppuration tarde trop , on pourra ouvrir le boulon avec une grosse aiguille , et en suite étnver la plaie avec de la salive sans y mêler de sel , ce qui la rendroit trop cuisante sur la plaie : le lendemain , on lâchera l'oiseau malade , et l'on reconnoîtra , par son maintien et son empressement auprès de sa femelle , s'il est guéri ou non. Dans ce dernier cas , il faut le reprendre, lui soufîler, avec un petit tu^eau de plume, du vin blanc sous ses ailes, le remettre au soleil, et recon- noitre , en le lâchant le lendemain , l'état de sa santé : si la tristesse et le dégoût continuent après ces petits re- mèdes , on ne peut guère espérer de le Oiseaux. XII. 19 I (! V a ih 2l8 HISTOIRE NATUPSLLE sauver ; il faudra dès- lors le remettra en cage séparée, et donnek' à sa femelle un autre mâle ressemblant à œlui qu'elle perd , ou si cela ne se peut , on tâchera de lui donner un mâle de la même espèce qu'elle; il y a ordinai- rement plus de symp■* 'V ... ..d 1 DU PINSON. *«9 malades de rëplëliou ou d*iii£lamma« tien. £u les tenant en chambre , on prévient en grande partie cet incon- vénient parce qu'étant en nombre , ils s'empêchent réciproquement de s'excéder. Un mâle qui mange long- temps est si\r d'être battu par les au- tres mâles ; il en est de même des fe- melles ; ces débats leur donnent du mouvement , des distractions et de la tempérance par nécessité ? c'est pi'in- cipalement pour cette raison qu'ils no sont presque jamais malades en cham- bre pendant le temps de la nichée ; ce n'est qu*oprès celui de la couvée que les infirmités et les maux so déclarent « la plupart ont d'abord le bouton dont nous venons de parler , ensuite tous sont sujets à la mue ; les uns soutien- nent assez bien ce changement d'état , et ne laissent' pas de chanter un peu chaque jour ; mais la plupart perdent la voix , et quelques - uns dépérissent et meurent. Dès que les femelles ont ' I il i à 11 l! fn ■r.s»;>ms*'^»- ^(^ ■''if t 220 HISTOIRE NATURELLE atteint l'âge de six ou sept ans, i[ en périt beaucoup dans la mue$ les mâles supportent plus aisément cette espèce de maladie, et subsistent trois ou quatre années de plus. Cependant, comme la mue est un effet dans Tordre de la na- ture, plutôt qu'une maladie acciden- telle, ces oiseaux n'auroient pas besoin de remèdes, ou les trouveroient eux- mêmes s'ils étoient élevés par leurs pères et mères dans l'état de nature et de liberté ; mais étant contraints , nour- ris par nous , et devenus plus délicats , la mue qui , pour les oiseaux libres , n'est qu'une indisposition , un état de santé moins parfaite, devient, pour ces cap- tifs , une maladie grave et très-souvent funeste, à laquelle même il y a peu de remèdes : au reste , la mue est d'autant moins dangereuse quelle arrive plus tôt , c'est-à-dire, en meilleure saison. Les jeunes serins muent dès la pre^ mièie année, six semaines après qu'ils sont nés ; ils deviennent tristes , parois* }i DU PINSON. ,x 221 sent boufSs , et mettent la tête dans leu^s plumes; leur duvet tombe dans cette première mue, et à la. seconde, c'est-à-dire l'année suivante, les gros- ses plumes , même celles de$ ailes et de la queue tombent aussi. Les jeunes oiseaux des dernières couvées qui ne sont nés .qu'en septembre ou plus tard , souffrent donc beaucoup plus de la mue que ceux qui sont nés au printemps; le froid est très -contraire à cet état, et ils périroient tous si on n'avoit soin de les tenir alors dans un lieu tempéré,, et même sensiblement xhaud. Tant que dure h mue , c'est-à-dire pendant six semaines ou deux mois , la nature travaille à produire des plumes nou- velles ; et les molécules organiques , qui étoient précédemment employées à faire le fond de la liqueur séminale , se trouvent absorbées pour cette autre production : c'est par cette raison que, dans ce même temps de mue, les oi- seaux ne se cherchent , ni ne s'accou- il 11 ( » n i. '■'»*'MW l'tHIBSff ■ ' ■■ , 'l^^ \ .^^m^mfi^'^'^^- ri i; à: /■ ■ i 222 HISTOIRE MATURELtB plent , et qu'ils cessent de produire ; cnf ils manquent alors de ce surplus de vie , dont tout êite a besoin pour pouvoir la communiquer à d'autres. > ^ t^tiï»^-*^^ • La maladie la plus funeste et la plus ordinaire y sur-tout aux jeunes serins, est celijs qu'on appelle Vavalure ; il sem- ble en effet que leq boyaux soient alors avalés, et descendus jusqu'à Tex- trémité de leur corps; On voit les in- testins à travers la peau du ventre dans un état d'inflammation, de rougeur et de distension : les plumes de cette par- tie céisseivt décroître , et tombent ; l'or- seaa maigrit , ne mange plus , et cepen- dant se tient toujours dans la man- geoire^ enfiuil nieurt en peu de jours; la cause du mal , est la trop grande quantité, ou la qualité trop succulente de la nourriture qu'on leur a donnée. Tous les remèdes sont inutiles 5 il n'y a que par la diète qu'on peut sauver quel- ques-uns de ces malades dans un très- grand nombre. On met l'oiseau dans » ^***^*wiifâ' une cage séparée, on ne lui donne que de leau et de la giaine de laitue; ces alimens , rafraichissans et purgatifs, tempèrent l'ardeur qui le consume , et opèrent quelquefois des évacuations qui sauvent la vie. Au reste, cette ma- ladie ne vient pas de la uatuie, m^is de l'art que nous mettons à élever ces oiseaux ; car il est très-rare que ceux qu'on laisse nourrir par leurs pères et mères en soient atteints. On doit donc avoir la plus grande attention à ne leur donner que très - peu de chose en les élevant à la brochette $ de la navette bouillie , un peu de mouron , et point du tout de sucre, ni de biscuit, et en tout, plutôt moins que trop de nourri- Lorsque le serin fait un petit cri fré- quent , qui paroît sortir du fond de la poitrine , on dit qu'il est asthmatique; il est encore sujet à une certaine ex- tinction de voix , sur-tout après la mue : on guérit cette espèce d'asthme en lui I i, I: ïi U24 HISTOIRE NATUHELLE donnant de la graine de plantain et du biscuit dur trempe dans du vin blanc , et on lait cesser l'extinction de voix en lui fournissant de bonnes nourritures» comme du jaune d'œuf bacbé avec de la mie de pain, et pour boisson de la ti- sane de réglisse; c'est-à-dire de l'eau où l'on {ait tremper et bouillir de cette * racine. '}:»>^v«'i-*'**»*>'J^-î'V*ir»-*î3 f-:tAm^^i(i i^Les serins ont quelquefois une. es- pèce de chancre » qui leur vient dans le bec ; celte maladie provient des mêmes, causes^ que celle de l'avalure : les nour- ritures trop abondantes ou trop subs- tantielles que nous lieur fournissons produisent quelquefois une ip£Lamma- tion qui se porte à la gorge et au palais , au lieu de tomber sur les intestins ; aussi guérit-on cette espèce de chancre comme l'avalure, par la diète et par des rafraîchissans.' On leur donne de la graine de laitue , et on met dans leur eau quelques semencç^ do melou cou- cassées. ,, •'.-«.* j. ) n ; ' i î • DU PXK8 0N. I l ^-:# l^iir^'^-. It i ■ t 226 HISTOIRE NATURELLE l'habitude semble avoir formé une se- conde nature. En gênerai , leur tempé- rament ne pèche que par trop de cha- leur ; ils ont toujours besoin d eau : dans leur état de liberté , on les trouve près des ruisseaux , ou dans des ravines hu- mides ; le bain leur est très-nécessaire, même en toute saison ; car , si Ton met , dans leur cabane, ou dans leur volière, un plat chargé de neige , ils se couche- ront dedans , et s'y tourneront plu- sieurs fois avec une expression de plai- sir , et cela dans le temps même des plus grands froids : ce fait prouve assez qu'il est plus nuisible qu'utile de les tenir dans'des endroits bien chauds. Mais il y a encore une maladie à la- quelle les serins, comme plusieurs au-< très oiseaux , paroissent être sujets , sur-tout dans l'état de captivité , c'est l'épilepsie : les serins jaunes, en particu- lier , tombent plus souvent que les au- tres de ce mal-caduc, qui les saisit lout- à-coup, et dans Je temps .même qu'ils swwiswft., ,«(.fS'^lfe.^"' * DU PINSON. 227 chantent le plus fort : on prétend qu'il ne faut pas les toucher, ni les prendre dans le moment qu'ils viennent de tom- ber, qu'on doit regarder seulement s'ils ont jeté une goutte de sang par le bec; que , dans ce cas , on peut les prendre , qu'ils reviennent d'eux-mêmes, et re- prennent en peu de temps leurs sens et la vie : qu'il faut donc attendre de la nature cet effort salutaire , qui leur fait jeter une goutte de sang ; qu'enfin si on lesprenoit auparavant, le mou- vement qu'on leur communiquevoit leur feroit jeter trop tôt celte goutte de sang, et leur causeroit la mort : il seroil bon de constater cette observa- tion, dont quelques faits meparoissent douteux : ce qu'il y a de certain, c'est que, quand ils ne périssent pas du pre- mier accident , c'est-à-dire , dans le pre- mier accès de cette espèce d'épilepsie, ils ne laissent pas de vivre long-temps , et quelquefois autant que ceux qui ne goût pas atteints de cette maladie ; je ^ H- \ . ".%**■:: 228 HISTOIRE NATURELLE crois néanmoins qu'on pourrait les gué- rir tout en leur faisant une petite bles- sure aux pattes , car c'est ainsi que l'on guérit les perroquets de l'épilepsie. Que de maux à la suite de l'escla- vage ! Ces oiseaux en liberté seroient- ils asthmatiques, galeux, épileptiques, auroient-ils des inflammations , des abcès , des chancres ? et la plus triste des maladies , celle qui a pour cause l'amour non-satisfait , n'est -elle pas commune à tous les êtres captifs? Les femelles sur-tout plus profondément tendres, plus délicatement suscepti- bles, j sont plus sujettes que les mâles. On a remarqué qu'assez souvent la se- rine tombe malade au commencement du printemps , avant qu'on 1 ait appa- riée; elle se dessèche, languit et meurt en peu de jours. Les émotions vaines et les désirs vides qui sont la cause de la langueur qui la saisit subitement lorsqu'elle entend plusieurs mâles chanter à ses côtés , et qu'elle ne peut DU PINSON. 229 S approcher d*aucun. Le mâle, quoique premier moteur du désir, quoique plus ardent en apparence , résiste mieux que la femelle au mal du célibat; il meurt rarement de privation , mais fi'équemment d excès. Au reste, le physique du tempéra- ment dans la serine est de même que dans les femelles des autres oiseaux ; elle peut, coname les poules, produire des œufs sans la communication avec le mâle. L*œuf en lui-mêr^ie , comme nous lavons dit, nest qu'une matrice que l'oiseau femelle jette au -dehors; cette matrice demeure inféconde , si elle n'a pas auparavant été imprégnée de la semence du mâle; et la chaleur de l'incubation corrompt l'œuf , au lieu de le vivifier. On a de plus observé , dans les femelles privées de mâles , qu'elles ne font que rarement des œufs, si elles sont absolument séquestrées^* c'est-à-dire , si elles ne peuvent ies voir ni les entendre; qu'elles en fout Oiseaux. XIL i • > : 20 23o HISTOIRE NATURELLE plus souvent et en plus grand nombre , lorsqu'elles sont à portée d'être exci* tées par l'oreille ou la vue , c'est-à- dire , par la présence du mâle , ou par son chant : tant les objets , même de loin , émeuvent les puissances dans tous les êtres sensibles, tant le feu de l'a- mour a de routes pour se communi- quer ! Nous ne pouvons mieux terminer cette histoire des serins, que par l'ex- trait d'une lettre de M. Daines Bar- rington, vice -président de la société royale , sur le chant des oiseaux , à M. Maty. ■■■ 'mk-:,.-; .;:;: ;rt-- K La plupart de ceux qui ont des serins de Canaries , ne savent pas que ces oiseaux chantent, ou comme hjar- louse ou comme le rossignol ; cependant rien n'est plus marqué que ce trait du chant du rossignol , que les Anglais appellent jug , et que la plupart des serins du Tyrol expriment dans leur «hant , aussi bien que quelques autres \ % n ombre, •e exci- c*est-à- le, ou émede ns tous de la- imuni- rminer ar lex- Js Bar- société lux, à mt dés «as que la/ar- endant -ait du anglais rt des s leur autres D u P I N SOK. aSi phrases de la chanson du rossignol. « Je fais mention de la supériorité des habitans de Londres dans ce genre deconnoissances, parce que je suis con- vaincu que si l'on en consulte d'autres snr le chant des oiseaux , leur ré- ponse ne pourra que jeter dans Ter- reur. » -; .< .; , Oiseaux étrangers qui ont rapport au •■' / Serin, Les oisemix étrangers qu'on pour- roit rapporter à l'espèce du serin , sont en assez petit nombre 3 nous n'en con- noissons que trois espèces. La première est celle qui nous a été envoyée des côtes orientales de l'Afrique , sous le nom de serin de Mozambique , qui nous paroît faire la nuance entre les serins et les tarins; le jaune est la couleur domi- nante de la partie inférieure du corps de l'oiseau, et le brun celle de la par- tie supérieure, excepté que le ci ou- ili ' ^ * -^. / t yJ&K; ,-^^ ; zZic îru'ToinB naturelle pion ei les couvertures de la queue sont jaunes; ces coux'ertures, ainsi que celles des ailes et leurs pennes, sont bordées de blanc ou de blanchâtre. Le même jaune et le même brun .se troo- vent sur la tête distnby(?s pat- bandes i^ltsrnatives. Celle qui court sur le sommet de la tête est br^ne ; Cïtsuite êeiàx iaiioes qui surmontent les yeux, puis fleii : briiîies qui prennent nais- sance derrière ies yeu^i , puis deux jau- nes, et eufiv. deux brunes qui partent des coios du bec. Ce serin est un peu plus petit que celui des Canaries ; la longueur de la pointe du bec à l'ex- trémité de la queue (que j'appelle cons- tamment longueur totale ) est d'environ 4 pouces 7 5 celle de la queue n est que d'environ i pouce. La femelle est très- peu différente du raâie , soit par la grandeur, soit pour les couleurs. Cet oiseau est peut-être le même que celui de Madagascar , indiqué par î'iaccourt, sous le nom de mangoiche, >î .1 .L .1 DU PINSON. 233 qu'il dit êlre une espèce de serin. Il ne pourroit que ce serin qui , par les couleurs, a beaucoup de rapport ii.>ec ?«^i senns panachés, fût la tige primiûve de cette race d'oiseaux pa- nachés, et que l'espèce entière n'ap- partînt qu'à l'ancien continent et aux lies Canaries qu'on doit regarder corn- .ne parties adjacentes à ce continent; car celui dont parie M. Brisson, sous le nom de serin de la Jamaïque, e% duquel Siaoue et Ray ont donné une courte description , me paroît un oi- seau d'une espèce différente, et même assez éloignée de celle de nos serins, lesquels sont tout-à-fait étrangers à r Aniérique. Les historiens et les voya- geurs nous apprennent qu'il n'y en a voit point au Pérou ; que le premier serin y fut apporté dans l'année i5ô6, et que la multiplication de ces oiseaux en Amérique , et notamment dans les îlds Antilles , est bien postérieure à celte époque. Le P. du Tertre rap- 4 ! 4 { 1 l( 1^^ W\ ! I. 204 HISTOIRE NATURSLLe porte que M. du Parquet acheta en l'aonée 1607^ d'un marchand qui avoit abordé dans ces lies, un grand nonabre de serins des Canaries , auxquels il donna la liberté; que, depuis ce temps, on les entendoit ramager autour de son habitation , en sorte qu'ils se sont multipliés dans cette contrée. Si l'on trouve de vrais serins à la Jamaïque , ils pourroient bien venir originaire- ment de ces serins transportés et naturalisés aux Antilles dès l'année 1667. Néanmoins l'oiseau décrit par MM. Sloane, Ray et E/isson, sous le nom de serin de la Jamaïque, nous pa- roit être trop dififérent du séria des Canaries, pour qu'on puisse le regarder comme provenant de ces serins trans- portés aux Antilles. ** - l'MMfi h-,^. Tandis qu'on finissoit l'impression de cet article,' il nous est arrivé plu- sieurs serins du Cap de Bonne-£spé- rance , pariai lesquels j'ai cru recon- noître trois mâles , une femelle et un "^OWHIi^ .LE cheta en qui a voit nombre quels il e temps, tour de ' se sont Si Ion aaïque , ^inai re- nés et l'année rit par sous le )us pa- in des garder trans- ession ! plu- Sspé- con- ?t un 1) u p I N s 0 N. . i33 jeune oiseau de l'année. Ce sont tous, des serins panachés , mais dont le plu-, mage est émailié de couleurs plus dis- tinctes et plus vives dans les mâles que dans les femelles. Ces mâles approchent beaucoup de la femelle de notre serin vert de Provence : ils en difierent en ce qu'ils sont un peu plus grands, qu'ils ont le bec plus gros à proportion ; leurs ailes sont aussi mieux panachées; les pennes de la queue sont bordées d'un jaune décidé, et ils n'ont point de jaune sur le croupion. Dans le jeune serin , les couleurs étoient encore plus foibles et moins tranchées que dans la femelle. , > - «, . Mais, quoi qu'il en soit de ces pe-. tites différences, il me paroît prouvé de plus en plus que les serins panachés du Cap, de Mozambique, de Provence , d'Italie , dérivent tous d'une souche commune, et qu'ils appartiennent à une seule et même espèce , laquelle s'ett répandue et fixée dans tous les i I î < ) ' a36 HISTOIRE NATURELLE climats de lancieD continent dont elle a pu s'accommoda . cLf ^is la Provence et l'Italie jutiuîu» C^p de Bonne-£s- pérance et aux iies voisines; seule- ment cet oiseau a pris plus de vert en Provence, plus de gris en ItP*^*** plu» de brun ou plus de panâcné en Afri- que, et semble présenter, sur son plu- mage tJifTéremment varié, l'influence des dli/érens climats. j .'i LE WORABEE. 'i ■ La seconde espèce, qui nous paroit avoir plus de rapport avec les serins qu'avec aucun autre genre; est un petit oiseau d'Abjrsbinie , dont nous avons vu la figure bien dessinée et coloriée dans les porte-feuilles de M. le chevalier Bruce, sous le nom de ^orabét d'Abys» sinie, •■■- - >■; J■/^;■■M^ a. t..* :• On retrouve dans ce petit oiseau , non - seulement le^ couleurs da cer- taines variétés appartenant à l'eâpèce •*TMii II ii^Éftiri 1' I LE lont elle rovence nne-Es- seule- vert en plus n Afri- on plu- fluence DU PINSON. 'ï lo paroit serins Q petit avons loriée valier 4byj» leau, cer- pôce 237 des serins, le jaune et le noir, mais la même grandeur à-peu-près, la même forme totale , seulement un peu plus arrondie , le même bec , et un appétit de préférence pour une graiue hui- leuse , comme le serin en a pour le mil et le panis. Ma:^ le worabée a un goût exclusif pour la plante qui porte la graine dont je viens de parler, et qui 8 appelle nuk en abyssin; il n s é* loigne jan^ais beaucoup de cette plante , et ne la perd que rarement de vue. Le worabée a les côtés de la tête jusqu* ar dessus de^ veux, la gorge, le devant c'. cou, I * poitrine et le haut du ventre jusqu'aux jambes, noirs; le dessus de i. tête et de tout le corps , et le bas-ventre, lunes, à l'exception d'une espèce de olli^r noir qui em- brasse le cou par-derrière, et qui tran- che avec le jaune. Les couvertures et les pennes des ailes sont noires, bor- dées d'une couleur plus claire ; Us pennes de la queue sont pareillement ii U% ï ■■l\ \ % \ \ I m!' l38 HISTOIRl NATITRIILB noires , mais bordées d'un jaune ver-^ dâtre; le bec est encore noir, et les pieds d'un brun >> clair. Cet oiseau va par troupes , et nous ne savons rien de plus sur ses liabitudes naturelles. . ^ "il LOUTRE-MER. : ;• ' La troisièoae espèce de ces oiseaux étrangers qui ont rapport au serin, ne nous est connue de même que par les dessins de M. Bruce J'appelle outre- mer cet oiseau d'Abj^ssinie, parce que son plumage est d'un beau bleu foncé. Du us la première année, cette belle couleur n'existe pas , et le plumage est gris comme celui de l'alouette, et cette couleur grise est celle de la fe- melle dans tous les âges ; mais les maies prennent cette belle couleur bleue dès Ja seconde année, avant l'équinoxe du printemps, j '. :^i - m-î^. i - Ces oiseaux ont le bec blanc et les pieds rouges : ik sont communs en D u p I M s o N. a39 Abyssinie, et ne passent point d'une contrée à l'autre. Leur grosseur est à-peu-près celle des canaris , mais ils ont ta tête plus ronde : leurs ailes vont un peu au-delà de la moitié de la queue; leur ramage est fort agréable, et co dernier rapport semble les rapprocher encx)re du genre de nos serins. L'HABESCH DE SYRIE. /T ,f' M. le chevalier Bruce regarde cet oiseau comme une espèce de linotte » et je dois cet égard à un si bon obser- vateur, de ne point m'écarter de son opinion ; mais M. Bruc« ayant repré- senté cet oiseau avec un bec épais et court, fort semblable à celui des se- rins , j'ai cru devoir le placer entre les serins et les linottes. Il a le dessus de la tète d'un beau rouge vif; les joues, la gorge et le dessus du cou d'un brun-noirâtre mêlé; le reste du cou, la poitrine , le dessus du corps , il / \ *• ? (• 240 HISTOIKE MATITRSLLB et les petites couvertures des ailes VR" ries de brun , de jaune et de noirâtre ; les grandes couvertures des ailes d'un cendré* foncé , bordées d'une couleur plus claire ; les pennes de la queue et les grandes pennes des ailes du même cendré, bordées extérieurement d'un orangé- vif ; le ventre et le dessous de la queue d'un blanc-sale , avec êes ta- ches peu apparentes de jaunâtre et de r'^irâtre ; le bec et les pieds de couleur plu. hée. Les ailes vont presque jus- qu'au milieu de la longueur de la queue qui est fourchue.- L;;^' • * ?'vb • > *<'X'habesch est plus gros que notre linotte , il a le corps plus plein , et il chante jolimeiU : c'est un oiseau de passage j mais M. Bruce ignore sa mar- che, et il assure que, dans le cours de ses voyages, il ne Ta point vu ailleurs qu'à Tripoli en Syricv' >■ r ri W«K# --... -v* M' . 1 ■ . 1 'yt^ '3 ■' ,<;*•(►.' -t <•' -i la ■ «".,". 1 \ ► , ;llb s ailes Va- I noirâtre ; ailes d'un le couleur i queue et du même ment d'un dessous de rec des ta- lâtre et de de couleur esqUe jus- le la queue ' ?U;b ;::'■ r. que notre dein, et il oiseau de )re sa mar- ie cours de vu ailleurs ^w 1 ' M ^, .^gjijHé.il .^'T I I M ^i ^ '\ 2*04/. 2^0. Tout . ^// ^ill . J^II . r % i-r.3 "V^ ■■TJ' '-f W V V :■* u< f il ■I; ri ^^u 4 • *'-^. i^--$:'r^>* M 1 ..t'r' .^^ii^ijp''' ^? ■%., 1 ?i -J- Mm- ,^_f>â«^Jf ■'>$^T ^^^ . f^r ■ '%. — "■■•"fcwi^vMH*» .ij DU PINSON. 241 LA LINOTTE. .«p*' 1 d..' ' ; C'est la nature elle-même qui sem- ble avoir marqué la place de ces oi- seaux immédiatement après le serin , puisque c'est en vertu des rapports établis par elle entre ces deux espèces que leur mélange réussit mieux que celui de l'une des deux avec toute au- tre espèce voisine ; et ce qui annonce encore une plus grande analogie , les in- dividus qui résultent de ce mélange , sont féconds , sur - tout lorsqu'on a eu soin de former la première union entre le linot mâle et la femelle canari. Il est peu d'oiseaux aussi communs que la linotte; mais il en est peut-être encore moins qui réunissent autant de qualités : ramage agréable , couleurs distinguées , naturel docile , et suscep- tible d'attachement ; tout lui a été donné, tout ce qui peut attirer l'atten- tïon de l'homme , et contribuer à ses Oiseaux. Xll, 2t ^<-4 >N^ .i. ^ . -■- iVj, ^i «^ •¥ ■ I 242 HISTOIRE MATURILLZ plaisirs : il étoit difficile , avec cela ; que cet oiseau conservât sa liberté j mais il étoit encore plus difficile qu'au sein de la servitude où nous l'avons réduit, il conservât ses avantages na- turels dans toute leur pureté. En effet, la belle couleur rouge dont la nature a décoré sa tête et sa poitrine , et qui , dans l'état de liberté , brille d'un éclat durable, s'efiace par degrés, et s'éteint bientôt dans nos cages et nos volières : ii en reste à peine quelques vestiges obscurs après la première mue. A l'égard de son chant, nous le dé- naturons ; nous substituons aux mo- dulations libres et variées que lui ins- pirent le printemps et l'amour, les phrases contraintes d'un chant apprêté qu'il ne répète qu'imparfaitement, et où l'on ne retrouve , ni les agrémens de l'art , ni le charme de la nature. On est parvenu aussi à lui apprendre à parier différentes langues , c'est - à - dire, à siffler quelques mots italiens , français , DU PINSON. 243 anglais , etc. , quelquefois même âi les prononcer assez franchement. Plu- sieurs curieux ont fait exprès le voya- ge de Londres à Kensington , pour avoir la satisfaction d'entendre la li- notte d'un Apothicaire, qui articuloit ces mots : pretty boy ; c'est tout son ramage , et même tout son cri , parce qu ajant ëté enlevée du nid deux ou trois jours après qu'elle étoit éclose , elle n'avoit pas etf le temps d'ëcouter , de retenir le chant de ses père et mère » et que , dans le moment où elle com- mençoit à donner de l'attention aux sons , les sons articulés de pretty boy furent apparemment les seuls qui frap- pèrent son oreille , les seuls qu'elle ap- prit à imiter : ce fait, joint à plusieurs autres, prouve assez bien, ce mesem-^ ble , l'opinion de M. Daines Barring- ton , que les oiseaux n'ont point de chant inné , et que le ramage propre aux diverses espèces d'oiseaux, et ses variétés, ont eu à -peu -près la même ^■^- ■fcwBji.iw>fei- < I M- ' IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 !!! I.l lâi|2£ 12.5 m "^ ■■■ UA I2i2 |22 im ■•25 II 1.4 II 1.6 ' «■' . ' 4 6" ► ^>. V%' y Photographie Sâenœs Corporation 23 WtST MAIN STREIT WEBSTER, N.Y. MSSO (716) 872-4503 24^ HISTOIRE NATURELLE La linotte fait souvent son nid dans les vignes ; c'est de là que lui est venu Je nom de linotte de vignes : quelquefois elle le pose à terre ; mais plus frëquem-» ment elle l'attache entre deux perches, ou au cep même : elle le fait aussi sur les genévriers, les groseillers, les noi- setiers , dans les jpunes taillis , etc. Ou m'a apporté un grand nombre de ces nids dans le mois de mai , quelques- uns dans le mois de juillet, et un seul dans le mois de septembre : ils sont tous composés de petites racines, de petites feuilles et de mousse au -de- hors , d'un peu de plumes , de crin , de beaucoup de laine au - dedans. Je ny ai jamais trouvé plus de six œufs : celui du 4 septembre n'en àvoit que trois. Ils sont d'un blanc sale, ta- chetés de rouge -brun au gros bout. Les linottes ne font ordinairement que deux pontes , à moins qu'on ne leur enlève leurs œufs , ou qu'on ne les oblige de les renoncer ; dans ce cas , D u p I NS o N. , . a49 elles font jusqu'à quatre pontes : la mère , pour nourrir ses petits , leur dégorge, dans le bec, lesalimens qu'elle leur a préparés en les digérant à demi dans son jabot. Lorsque les couvées sont finies et la famille élevée , les linottes vont pai* troupes nombreuses; ces troupes com* mencent à se former dès la fin d'août, temps auquel le chenevis parvient à sa maturité I on en a pris, à cette épo- que, jusqu'à soixante d'un seul coup de filet , et parmi ces soixante , il y- avoit quarante mâles. Elles continuent de vivre ainsi en société pendant tout l'hiver ; elles volent très-serrées , s'a- battent et se lèvent toutes ensemble , se posent sur les mêmes arbres; et, vers le commencement du printemps, on les enteud chanter toutes à la fois : leur asyle pour la nuit , ce sont des chênes, des charmes, dont les feuilles, quoique sèches , ne sont point encore tombées. 1 25o BISTOIRI NATURELLE On les a vues sur des tilleuls, des peupliers , dont elles piquoient les boutons. Elles vivent encore de toutes sortes de petites graines , notamment de celles de chardons , etc. , aussi les trouve- 1- on indifféremment dans les terres en friche , et dans les champs cultivés : elles marchent en sautillant; mais leur vol est suivi , et ne va point par élans répétés comme celui du moi- neau. Le chant de la linotte s'annonce par une espèce de prélude. En Italie , on préfère les linottes de l'Abruzze ul- térieure , et de la Marche - d' Ancone , pour leur apprendre à chanter. On croit communément en France ccue le ra- mage de la linotte rouge meilleur que celui de la linotte grise : cela est dans l'ordre , car l'oiseau qui a formé son chant au sein de la liberté , et d'a- près les impressions intérieures du sen- timent, doit avoir desaccens plus tou- chans , plus expressifs que l'oiseau qui i ,»-»^-- -■;»> i*i««%,i_i*f f ~-"-"j»?» Ci:. ,v ] .■•'^•ys rormé tt d'a- sen- tou- luqui BIT PXKSON. 25f chante sans objet , et seulement pour se dé^ennuj^er , ou par la nécessité d'exercer ses organes. Les femelles ne chantent, ni n'ap* prennent à chanter; les mâles adultes , pris au filet ou autrement, ne profite- roient point non plus des leçons qu'on pourroit leur donner; les jeunes mâles, pris au nid, sont les seuls qui sont sus- ceptibles d'éducation. On les nourrit avec du gruau d'avoine et de la navetto broyée dans du lait , ou de l'eau sucrée. On les siffle le soir à la lueur d'un» chandelle , ayant attention de bien ar- ticuler les mots qu'on veut leur faire dire : quelquefois , pour les mettre en train , on les prend sur le doigt y on leur présente un miroir, où ils croient voir un autre oiseau de leur espèce; bientôt ils croient l'entendre , et cette illusion produit une sorte d'émulation , des chants plus animés et des progrès réels. On a cru remarquer qu'ils chantoient i 252 HISTOIRS NATURELLE plus dtins une petite cage que dans une grande. : , f^ •; ? .v^r a: , , Le nom seul de ces oiseaux indique assez la nourriture qui leur convient : on ne les a nommés linottes ( //mzr/œ ) que parce qu'ils aiment la graine de lin , ou celle de la liniaire; on y ajoute le panis , la navette , le chenevis , le niillel, l'alpiste, les graines de raves , de choux , de pavots , de plantain, de poirée , et quelquefois celle de melon hvoyée : de temps en temps du masse- pain , de l'épinevinette , du mouron , quelques pois de blé , de l'avoine con- cassée , même un peu de sel , tout cela varié avec intelligence. ïh cassent les petites graines dans leur bec, et rejet-" tent les enveloppes : il leur faut très- peu de chenevis , parce qu'il les en- graisse trop , et que cette graisse ex- cessive les fait mourir , ou tout au moins , les empêche de chanter. En les nourrissant , et les élevant ainsi soi- juéme, npi^-^eulementon leur appren- t.,-j ^ ^ DÎT PINSON. a55 dra les airs c;!ie l'on voudra , avec une serinette, un Hageolet, etc. mais on les apprivoisera. Olina conseille de les garantir du froid , et même il veut qu'on les traite dans leurs maladies; que l'on mette , par exemple, dans leur cage un petit plâtras , afin de prévenir la constipation à laquelle ils sont su- jets; il ordonne l'oximel, la chicorée, et d'autres remèdes contre l'asthme, l'étisie, et certaines convulsions ou battemens de bec que l'on prend quel- quefois, et que j'ai pris moi-même pour une caresse : on diroit que ce pe- tit animal , pressé par le sentiment , fait tous ses efforts pour l'exprimer ; on diroit qu'il parle en effet, eticette expression muette , il ne l'adresse pas indistinctement à tout le monde : qui- conque aura bien observé tout cela sera tenté de croire que c'est Olina qui s'est trompé, en prenant une simple caresse pour un symptôme de maladie. Quoi qu'il en soit , il faut sur - tout Oiseaux XII. 22 { 1 h V ( ! ^ V 4 > ( a54 HISTOIRE NATURELLS beaucoup d'attention sur le choix et la qualité des graines que Ton donne à ces oiseaux , beaucoup de propreté dans là nourriture, le breuvage, la volière. Avec tous ces soins on peut les faire vivre en captivité cinq ou six années , suivant Olina , et beau- coup plus selon d'autres. Ils reconnois- sent les personnes qui les soignent, ils $y attachent , viennent se poser sur elles par préférence, et les regardent avec l'air de TafFection. On peut, si l'on veut abuser de leur docilité, les accoutumer à l'exercice de la galère ; ils en prennent les habitudes aussi fa- cilement que le tarin et le chardonne- ret. Ils entrent en mue aux environs de la canicule, et quelquefois beaucoup plus tard. On a vu une linotte et un tarin qui n'ont commencé à muer qu au mois d'octobre : ils «voient chanté jusque-là, et leur chant étoit plus ani- mé que c^lui d'aucun autre oiseau de la même volière ; leur mue , quoique D U P I N s 0 N. 255 retardée, se passa fort vite et très- heureusement. La linotte es^. un oiseau pulvërateur, et on fera bien de garnir le fond de sa cage d'une couche de petit sable, qu'on renouvellera de temps en temps. Il lui faut aus^i une petite baignoire; car elle aime égfilement à se poudrer et à se baigner. Sa longueur totale est de cinq pouces quelques lignes ; vol , près de neuf pouces; bec, cinq lignes; queue, deux pouces , un peu fourchue , dépas- sant les ailes d'un pouce. Dans le mâle le sommet de la tête et la poitrine sont rouges , la gorge et le dessous du corps d'un blanc-roussâ-' tre, le dessus couleur de marron /pres- que toutes les pennes de la queue et des ailes noires , bordées de blanc , d'où résulte , sur les ailes repliées, une raie blanche parallèle aux pennes ; communément la femelle n'a point de rouge , comme on l'a dit ci-dessus , et ♦' ' ■ ii 1 s56 HISTOIRE NATURELCS elle a le plumage du dos plus varie que le mâle. ; ? ; VAaiÉTis DE LA LINOTTE. ' I. La linotte blanche. J'ai vu cette variété chez le sieur Desmoulin^y peintre : Je blanc doininoit en effet dans son plumage; mais les pennes des ailes et de la queue étoient noires, bordées de blanc, comme dans notre linotte ordiuaire , et de plus on voyoit quel- ques vestiges de gris de linotte sur les couvertures supérieures des ailes. II, La linotte aux pieds noirs. Elle a le bec verdâtre et la queue très- fourchue ; du reste , c'est la même taille , mêmes proportions , mêmes couleurs que dans notre linotte ordi- naire. Cet oiseau se trouve en Lor- raine, et nous en devons la connois- sance à M. le docteur Lottinger de A^arbourg. i ■■■ < r * , ,' '1 DU PIN80H. a57 . . ■ ■■ LE 6TNTEL DE STRASBOURG. Ov sait fort peu de chose de cet oi- seau ; mais le peu qu'on en sait ne pré- sente guère que des traits de ressem- blance avec notre linotte. Il est de même taille , il se nourrit des mêmes graines, il vole comme elle en troupes nombreuses, il pond des œufs de la même couleur; il a la queue fourchue, le dessus du corps rembruni, la poitrine rousse mouchetée de brun , et le ven- tre blanc. A la vérité , il ne pond que trois ou quatre œufs, selon Gesner, et il a les pieds rouges : mais Gesner étoit- il assez instruit de la ponte de ces oi- seaux ? £t , quant aux pieds rouges , nous avons vu, nous verrons encore que cette couleur n'est rien moins qu'é- trangère aux lin»Ues, sur -tout aux linottes sauvages. L'analogie perce à travers ces différences mêmes , et je suis tenté de croire que, lorsque le gyn- ï I ï h ■ 1 : a58 HISTOIRE NATURELLE tel sera mieux connu , il pnurroit biea se rapporter, comme variété de climat^ de local, etc. à l'espèce de notre linotte. LA LINOTTE DE MONTAGNE. Ells se trouve en effet dans la partie montagneuse de la province de Derby en Angleterre 5 elle est plus grosse que la nôtre : elle a le bec plus fin à proportion ; et le rouge que notre liuotte mâle a sur la t6le et la poitrine, le mâle de celle-ci le porte sur le crou- pion. Du reste, c'est à-peu-près le mê- me plumage : la poitrine et la gorge sont variées de noir et de blanc , la tête de noir et de cendré, et le dos de noir et de roussâtre. Les ailes ont une raie blanche transversale très - apparente , attendu qu'elle se trouve sur un fond noir ; elle est formée par les grandes couvertures , qui sont terminées de blanc. La queue est longue de deux pouces et demi, composée de douze .• * DU PivsoK. sSg pennes brunes, mais dont les laté- rales ont une bordure blanche d'autant plus large, que la penne est plus exté- rieure. Il est probable que la linotte de mon- tagne a la queue fourchue, et le ra- mage agréable , quoique Willulghby ne le dise pas expressément ; mais il a rangé cet oiseau avec les linottes , et il compte ces deux caractères parmi ceux qui sont propres aux linottes. Si l'on admet celte conséquence , la linotte de montagne pourroit bien aussi netre qu'une variété de climat ou de local. LE CABARET. ; Lorsqu'il s*agit d'oiseaux en qui les couleurs Bont aussi variables que dans ceux-ci , on s'exposeroit à une infinité de méprises si l'on vouloit prendre ces mêmes couleurs pour les marques dis- tinctives des espèces. Nous avons vu que notre linotte ordinaire, dans l'état de \ '-S^*»'. 260 HISTOIRE NATURELt« liberté, avoit du rouge sur la tête et sur la poitrine; que la linotte captive n'en avoit que sur la poitrine , encore ëtoit-il caché i que la linotte de Stras- bourg l'avoit aux pieds ; que celle de montagne l'avoit sur le croupion ; M. Brisson dit que celle qu'il nomme petite linotte de vignes en a sur la tête et sur la poitrine , et Gesner ajoute sur le croupion : Willulghby fait mention d'une petite linotte qui n'avoit de rou- ge que sur la tête , et ressembloit en cela à deux autres décrites par Aldro- vande, mais qui en dififéroit à d'autres égards. Enfin le cabaret de M. Brisson avoit du rouge sur la tête et le crou- pion , et celui de M. Frisch n'en avoit point sur la tête. Il est visible qu'une grande partie de ces variétés viennent du temps et des circonstances où ces oiseaux ont été vus : si c'est au milieu du printemps, ils avoient leurs plus belles couleurs; si c'est pendant la mue, ils n'avoient plus de rouge ; si c'est -.,.».-.-%. DU PINSON. 261 d abord après, ils n en avoient pas en- core; si c'est après avoir été tenus plus ou moins de temps en cage , ils en avoient perdu plus ou moins; et si les plumes différentes des parties tombent en des temps diiFérens , c'est encore une source abondante de variétés. Dans cette incertitude, on est forcé d'avoir recours , pour déterminer les espèces , à des propriété* plus constan- tes, à la forme du corps, aux mœurs, aux habitudes. Faisant l'application de cette méthode , je trouve qu'il n'y a que deux espèces d'oiseaux à qui l'on ait donné le nom àr petite linotte : l'un, qui ne chante point, qui ne paroît que tous les six ou sept ans , arrive par troupes très - nombreuses , ressemble au tarin , etc. ; c'est la petite linotte de vignes de M. Brisson : l'autre est le cabaret de cet article. M. Daubenton le jeune a eu , pen- dant deux ou trois ans , un de ces oi- seaux qui avoit été pris au filet : il étoit )l r I!" , z62 HISTOIRE NATURELLE d'abord très-sauyage ; mais il s'appriV voisa peu à peu , et devint tout-à-fait familier. Le chenevis étoit la graine dont il paroissoit le plus friand. Il avoit la voix douce et mélodieuse , presque semblable à celle de la fauvette , appe-* lée traîne ^ buisson ; il perdit topt son rouge dès la première année, et il ne le reprit point; ses autres couleurs n'éprouvèrent aucune altération. Oa a remarqué que, lorsqu'il étoit en mue ou malade, son bec devenoit aussitôt pâle et jaunâtre, puis reprenoit par nuances sa couleur brune à mesure que l'oiseau se portoit mieux. La femelle n'est pas entièrement dépourvue de belles couleurs ; elle a du rouge sur la tête ; mais elle n'en a point sur le crou-* pion : quoique plus petite que la fe- melle de la linotte ordinaire, elle a la voix plus forte et plus variée. Cet oi- seau est assez rare, soit en Allemagne, soit en France ; il a le vol rapide, et ne va point par grandes troupes : son bec •:i«---*«if-'--Mi M ij PINSON. 265 est un peu plus fin à proportion que celui de la linotte." ' ' Mesures : la longueur totale du caba- ret est de quatre pouces et demi ; son vol a près de huit pouces , son bec un peu plus de quatre lignes , sa queue deux pouces 5 elle est fourchue , et ne dépasse les ailes que de huit lignes. Couleurs : le dessus de la télé et le croupion rouges ; une. bande roussâtre sur les yeux ; le dessus du corps varié de noir et de roux ; le dessous du corps roux, tacheté de noirâtre sous la gorge; le ventre blanc ; les pieds bruns , quel- quefois noirs : les ongles sont fort alon- gés, et celui du doigt postérieur est plus long que ce doigt. > • ■ ' '■*}--' •*■■■' -"• - -• ■■■'-•.*■•>••• i' i ■ .■ ' • »i ' -1 »/ 'f"v . . , M . i ■ .•■■.. M 1^. > i » 1, ; ! il \ 264 HISTOIRE NATURfilLC Oiseaux étrangers qui ont rapport à la Linotte, I. LA VENGOLINE. Tout ce que l'on sait de Thistoire de cet oiseau , c'est qu'il se trouve dans le royaume d'Angola ; qu'il est très^ familier, qu'il est compté parmi les oi- seaux de ce pays qui ont le ramage le plus agréable , et que son chant n'est pas le même que celui de notre linotte. Le cou, le dessus de la tête et du corps sont variés de deux bruns; le croupion a une belle plaque de jaune , qui s'é- tend jusqu'aux pennes de la queue ; ces pennes sont brunes , bordées et termi- nées de gris-clair, ainsi que les pennes des ailes , et leurs grandes et moyennes couvertures. Les côtés de la tête sont d'un roux-clair ; il y a un trait brun sur les yeux : le dessous du corps et les i 1 j "*■— rt - ^, À ortà la E. 'histoire ive dans Bst très- li les oi- mage le Mit n'est linotte, u corps Toupion qui s'é- me : ces termi- pennes >yennes tête sont lit brun >s et les DU PINSON. aG3 côtés sont tachetés de brun sur un fond plus clair. • \ M. Edwards , qui nous a fait con* noître la vengoliue , et qui en a donné la figure au bas de \r planche 1 29 , in- cline à croire que c'est la femelle d'un autre oiseau représenté au haut de la même planche : cet autre oiseau est appelé négral ou tobacjue , et sou chant approche fort de celui de la vengoline. Pour moi , j'avoue que le chant de cel le- ci me fait douter que ce soit une fe- melle; je croirois plus volontiers que ce sont deux mâles de la même espèce , mais de climats dififérens , dans lesquels chacun aura été nommé différemment; ou du moins que ce sont deux mâles du même climat , dont l'un a^^ant été éle- vé dans la volière , aura perdu Téclat de son plumage , et l'autre , n'ayant été pris que dans l'âge adulte, ou n'é- tant resté que peu de temps en cage, aura mieux conservé ses copieurs. Les couleurs du négral sont , en effet , plus Oiseaux. XII, 23 \ : \ i ' ' ■ i i • { I i i ai ■H HSS HISTOIRE NATURELLE riches et plus tranchées que celles de la vengoline. La gorge, le front, le trait qui passe sur les yeux , sont noirs ; les joues blanches , la poitrine et tout le dessous du corps d'une couleur oran- gée sans mouchetures, et qui devient plus foncée sous le ventre et sous la queue. Ces deux oiseaux sont de la grosseur de notre linotte. M. Edwards ajoute qu'ils en ont l'œil et le regard. I I. I* LA LINOTTE GRIS-DE-FER. Nous devons la connoissance de cet oiseau à M. Edwards qui Ta eu vivant , et qui en donne la figure et la descrip- tion, sans nous apprendre de quel pays il lui est venu. Son ramage est très- agréable. Il a les allures , la taille , la forme et les proportions de la linotte , à cela près que son bec est un peu plus fort. Il a le dessous du corps d'un cen- dré fort clair y le croupion un peu TTÎ' r^'^\X'i_*' B TT P I H S 0 N. 26y moins clair; le dos, le cou et le dessus de la tête gris-de-fer ; leg pennes de la queue et des ailes noirâtres , bordées de cendré-clair , excepté toutefois les plus longues pennes des ailes, qui sont en- tièrement noires vers leur extrémité , et blanches vers leur origine ; ce qui forme à l'aile un bord blanc dans sa partie mojrenne. Le bec inférieur a sa base entourée aussi de blanc, et cette couleur s'étend jusque sous les yeux. III. LA LINOTTE A TÊTE JAUNE. M. EowARD^avoit bien que cet oi- seau étoit nommé par quelques-uns moineau du Mexique ; et s'il lui a donné le nom de linotte, c'est en connoissance âe cause, et qu'il lui a paru avoir plus de rapport avec les linottes qu'avec les moineaux : il est vrai qu'il lui trouve aussi du rapport avec les serins , et, d'a- près cela y on seroit fondé à le placer / .. f( \ 1 1 !■' a.6^ HISTOIRB NATtTRSLIB avec l'habesch , entre les serins et les linottes , moins l'histoire d'un oiseau est connue , plus il est difficile de lui marquer sa vëritable place. Celui-ci a le bec couleur de chair pâle, les pieds de même couleur, mais plus sombres ; la partie antérieure de la tête et de la gorge , jaunes , et sur ce fond jauue , une bande brune de chaque côté de la tête , partant de l'œil et des- cendant sur les côtés du cou ; tout le dessus du corps brun , mais plus foncé sur les pennes de la queue que par-tout ailleurs , et semé de taches plus claires siir le coii et sur le dos : la partie infé- rieure du corps, jaunâtre, avec des ta- ches brunes longitudinales, etclair-se- mées sur le ventre et la poitrine. Cet oiseau a été apporté du Mexi- que. M. Brisson dit qu'il est à-peu-près de la grosseur du pinson d'Ardennes; mais à juger par la figure de grandeur naturelle qu'en donne M. Edwards, il doit être plus gros. i.***»» Ins et les m oiseau lie de lui de chair !ur 9 mais rieure de , et sur ce le chaque îil et des- I ; tout le lus foncé par-tout us claires rtie infé- îc des ta- tclair-se- ne. u Mexi- peu-près rdennes; grandeur wards, il •mi. ' \ 1 1 y*t{(/. Joo. Fom . XU. a.I.K PINSON, a. LE CHAÎIDONNF.IVKT r-s *«■• '■■'*, f -■*-■ xa. i. i * *i. i,\\ 2. ij * ^ iU i » >sl » •' ''t lit ' ' Iv yi: (>/• i A-'- 1! C m- iiw -W'*' >■' * ' • 'U ■ t VS 1 ri -4 %î l- rfy •( 1'=*' '.1 w •^'**^ 1 '»* N .« ' t I *-r.,-tA*l ■st Jt'.' W iiP^, •?.»■. -x'^fï •#«• "^'t ."I '**^ »r» *W^ ■ •*»* M»' ?^ ffff?t f- ^if^' iiv<^*^' ••H f. >«^ *i^i -il *: '■»'* **"î •n, :'..,<■* ^;a i^^m iiféh^ i!-î ^i^ ^1^ ^i T. ^ ,.ilî .it faite , es a été claves à jT qu'ils plaisirs, ur crève 'ulemeut »érieure , ificieiie , plusieurs )aupières feu, et globe de ;ette sin- es accou- louze ou es tenant |ieur cage ;outumer is i'obs- 1 s 17 » I N 6 0 N. - î^ 277 curité. Ces pinsons aveugles sont des chanteurs inîatigables, et l'on s'en sert pat préférence ) comme d'appeaux oti Rappelons, pour attirer dans les pièges les pinsons sauvages : on prend ceux-ci aux gluaux, et avec différentes sortes de filets, entr'autres celui d'alouettes; mais il faut que les mailles soient plus petites ., 3t proportionnées à la grosseur de l'oiseau. Le temps de cette chasse est celui où les pinsons volent en troupes nom-^ breuse&, soit en automne à leur dé- part , soit au printemps à > leur retour : il faut , autant que Ton peut , choisie un temps calme , parce qu'alors ils vo- lent plus bas et qu'ils entendent mieux l'appeau. Ils ne se façonnent point ai- sément à la captivité ; les premiers jours ils ne mangent point ou presque point, ils frappent continuellement de leur bec les bâtons de la cage, et fort souvent ils se laissent mourir. Ces oiseaux font un nid bien rond Oiseaux. Xïl. 24 : !i 278 HISTOIRE Hi-TURELLE et solidement tîssu ; il semble qu'ils n'aient pa» tnoiiis d'adres&e que de for- ce dans le bec : iJs posent ce nid sur les arbres ou les arbustes les plus touffus ; ils le font quelquefois jusque dans nos jardins, sur les arbres fruitiers; mais ils le cachent avec tant de soin , que souvent on a. de la peine à l'npperce* voir , quoiqu'on en soit fort près : ils le construisent de mousse blanche , et de petites racines en dehors, de laine, de crins, de :fils dWaignées, et déplumes en dedans. La femelle pond cinq ou six oeufs gris-'rougeâtres , semés de taches noirâtres ipitis fréquentes au gros bout : le mâle ne la quitte point tandis qu'elle couve, sur-tout la nuit; il se tient tou- jours fort près du nid ; et le jour il s'é- loigne un peu , c'est pour aller à la pro- vision. Il se pourroit que la jalousie fût pour quelque chose dans cette grande assiduité; car ces oiseaux sont d'un na- turel très -jaloux : s'il se trouve deux mâks dans un même verger au prin- àï. . ; qu'il» de Ibr- sur les oufiuâ; ans nos ^$ mais 1 , que )perce- s : ils le , el de ine, de plumes I ou six taches s bout : quelle Dt tou- il sé- la pro- jsie fut graude un na- e deux 1 prin- * I 'du P INSON. r !' 279 temps, ils se battent avec acharne- ment jusqu'à ce que le plus foible cède la place bu succombe : c'est bien pis, s'ils se trouvent dans une même vo« lière oi!i il n'y ait qu'une femelle. Les pères et mères nourrissent leurs petits de chenilles et d'insectes , ils en mangent eux-mêmes ; mais ils vivent plus communément de petites graines ^ de celtes d'épine blanche, de pavot, de barda ne, de rosier, sur- tout de faîne, de navette et de chenevis : ils se nour- rissent aussi de blé et même d'avoine, dont ils savent fort bien casser les grains pour en tirer la substance fari- neuse : quoiqu'ils soient d'un naturel un peu rétif, on vient à bout de les former au petit exercice de la galère; comme les chardonnerets, ils appren- nent à se servir de leur bec et de leurs pieds , pour faire monter le seau dont ils ont besoin. Le pinson est plus souvent posé que perché : il ne marche pas en sautillant; '». 1 t .s ; îBo HISTOIRE NATUftlîLLi: mais il coule légèrement sur la terre, et va sans cesse ramassant quelque cho- ^e : son vol est inégal; mais, lorsqu'on attaque son nid , il plane au-dessus en criant. • ^^?; . ; v <> »i..> < Cet oiseau est un peu plus petit que notre moineau ; il est trop connu pour le décrire en détail : on sait qu'il a les côtés de la tète , le devant du cou , la poitrine et les flancs d'une belle cou- leur vineuse ; le dessus de la tête et du corps marron, le croupion olivâtre, et une tache blanche sur l'aile. La fe- melle a le bec plus effilé , et les couleurs moins vives 5 mais , ivoit dans la femelle , soit dans le mâle, le plumage est fort sujet à varier. J'ai vu une femelle vi- vante, prise sur ses œufs le 7 mai, qui différoit de celle que M. Brisson a dé- crite ; elle avoit le dessus de la tête et du dos d'un brun-oJivâtre ; une es- pèce de collier gris, qui environnoit le cou par -derrière , le ventre et les couvertures inférieures de la queue s n DU P INSON. 281 blancs , etc. ; parmi les mâles , il y en a qui ont le dessus de la tête et du cou cendrés, et d'autres d'un brun -mar- ron, quelques-uns ont les pennes de la queue les plus voisines des deux inter- médiaires , bordées de blanc , et d au- tres les ont entièrement noires ; est- ce l'âge qui produit ces petites diffé- rences? Un jeune pinson pris sous la mère , dont les pennes de la queue éloient déjà longues de six lignes , avoit le dessous du corps comme la mère, le dessus d'un brun-cendré, le croupion olivâtre , ses ailes avoient déjà les deux raies blanches , mais les bords du bec supérieur n'étoient point encore éclian- crés près de la pointe , comme ils le sont dans les mâles adultes^ ce qui me feroit croire que cette échancrure , qui se trouve dans beaucoup d'espèces , ne dépend pas immédiatement de la pre- mière organisation, mais que c'est un effet secondaire et mécanique , produit i i i 282 HISTOIRE NATURELLE par la pression continuelle de Textrë- mité du bec inférieur , qui est un peu plus court , contre les bords du bec su- périeur. Tous les pinsons ont la queue four- chue , et composée de douze pennes ; le fond de leurs plunoes est cendré- obscur, et leur chair n'est pas bonne à manger; la durée de leur vie est de sept ou huit ans. Longueur totale, six pouces un tiers ; bec , six lignes; vol , près de dix pouces ; queue , deux pouces deux tiers; elle dé- passe les ailes d'environ seize lignes. Variétés DU PINSON. l « . Indépendamment des variations fréquentes du plumage, que l'on peut remarquer dans les pinsons d'un même pays , on a observé , parmi les pinsons de différens chmats , des variétés plus constantes , et que les auteurs ont ju- gées dignes d'être décrites. Les trois DU PINSON. 2Q7y premières ont été observées en Suède , et les deux autres en Silësie. I. Le pinson a ailis bt qubvs NOiRBS. Il a en effet les ailes entière- ment noires ; mais la penne exlërieurer de la queue, et la suivante, sont bor- dées de blanc en dehors, depuis le mi- lieu de leur longueur : cet oiseau se tient sur les arbres , dit M. Linneeus. IL Lb PINSON BRUN. Il est remar- quable par sa couleur brune et par son bec jaunâtre ; mais cette couleur brune n'est pas uniforme; ^\\e est moins fon- cée sur la partie antérieure, et parti- cipe du cendré et du noirâtre sur la partie postérieure : cette variété a les ailes noires comme la précédente , les pieds de même couleur , et la queue fourchue. Les Suédois lui donnent le nom de riska, dit M. Linnœus. III. Le pinson brun huppé. Sa huppe est couleur de feu , et c'est le trait caractéristique qui le distingue de la variété précédente. M. Limiœus 284 HISTOIRE NATURELLE disoit, en 1746, qu'il se trouvoit en Nortlande, c'est-à-dire, dans la par- lie septentrioim'e de la Suède; mais, douze ans après, il a cru le reconnoitre dans la linotie noire de Klein, et il a dit , en général , qu'il se trouvoit en Europe. - . ^ * ; . . IV. Le pinson blanc. Il est fort rare, selon Schwencfeld , et ne diffère que par la couleur de noire pinson or- dinaire. Gesner atteste qu'on avoit vu un pinson, dont le plumage étoit en- tièrement blanc. ' V. Le pinson a collier. Il a le sommet de la tête blanc , et un collier de la même couleur ; cet oiseau a été pris dans un bois , aux environs de Kolzna. ' • ':;■ .- • -■;. -".ïi i^ -. ■ LE PINSON D'ARDENNE. ; \^ Il pourroit se faire que ce pinson , qui passe généralement pour le pinson de montagne , ou ïorospix>a d' Aristote , im. r DU PINS ON. ' «85 ne fût que son spiza , ou son pinson proprement dit ; et que notre pinson ordinaire, qui passe généralement pour 9on spim, lût son véritable orospiza, ou pinson de montagne : voici mes rai- sons. Les anciens ne faisoient point de descriptions complètes , mais ils di- soient un mot, soit des qualités exté- rieures , soit des habitudes , et ce mot indiquoit ordinairement ce qu'il y avoit de plus remarquable dans rani- mai, là orospiza, ditAristose, est sem- blable au spiza; il est un peu moins gros, il a le cou bleu; enfin il se tient dans les montagnes : or toutes ces pro- priétés appartiennent à notre pinson ordinaire, et quelques-unes d'elles lui appartiennent exclusivement. - 1°. Il a beaucoup de ressemblance avec le pinson d'Ardenne, parla sup- position même 5 et , pour s'en convain- cre; il ne faut que les comparer l'un à l'autre : d'ailleurs^ il n'est pas un seul i m A. f < . '■*«w. '^k il V 286 HISTOIRE NATURELLE méthodiste qui n'ait rapporté ces deux espèces au même genre. -; v j • ' ; 2^, Notre pinson ordinaire est un peu plus petit que le pinson d'Ardenne, suivant le témoignage des naturalis- tes , et suivant ce que j'ai observé moi- mcme. -' 3°. Notre pinson ordinaire a le des- sus de la tête et du cou d'un cendré^ bleuâtre ; au lieu que, dans le pinson d'Ardenne , ces mêmes parties sont variées de noir-lustré et de gris-jau- nâtre. 4<>. Nous avons remarqué ci-dessus , d'après Olina , qu'en Italie notre pin- son ordinaire se retire Tété dans les montagnes pour y nicher ; et comme le climat de la Grèce est fort peu diffé- rent de celui d'Italie , on peut suppo- poser, par analogie, à défaut d'obser- vation , qu'en Grèce notre pinson or- dinaire niche aussi sur les montagnes. 5". Enfin le spiza d'Aristote semble diercher , suivant ce philosophe , les ■ / ^r^' s- ;«..,.< -«I4J es deux est un rdenne, ituralis- vé moi- le des- cend ré- i pinson tes sont ;ris-jau- rdessus y tre pin- lans les nmele i diffé- suppo- 'obser- îon or- tagnes. semble e, les DU PINSON. 287 pays chauds pendant Tété, et Jes paj^s froids pendant l'hiver : or cela con- vient beaucoup mieux aux pinsons d'Ardenne qu'aux pinsons ordinai- res , puisqu'une grande partie de ceux- ci ne voyagent point , et que ceux - la non - seulement sont voya- geurs, mais qu'ils ont coutume d'ar- river au fort de l'hiver dans les dif- fërens pay« qu'ils parcourent : c'est ce que nous savons par expérience , et ce qui d'ailleurs est attesté par les noms de pinson d hiver , pinson de neige , que l'on a donnés en divers pays au pinson d'Ardenne. . -, De tput cela il résulte, ce me sem- ble, que très-probablement ce dernier est le spiza d'Aristote, et notre pinson ordinaire son orospiza, -i >- : . , Les pinsons d'Ardenne ne nichent point dans nos pays ; ils y passent , d'années à autres , en très - grandes troupes : le temps de leur passage est i'auiomue et l'hiver 5 souvent ils s'en i '^i * '> \ «^m 4 a88 HISTOIRE NATURELLE retournent au bout de huit ou dix jours, quelquefois ils restent jusqu'au prin* temps : pendant leur séjour , ils vont avec les pinsons ordinaires , et se reti- rent, conime eux, dans les feuillages. Il en parut des volées trés-nonàbreuses en Bourgogne, dans l'hiver de 1774^ et des volées encore plus nombreuses dans le pays de "Wirtemberg , sur la fin de décembre 1775; ceux-ci alloient se gîter tous les soirs dans un vallon sur les bords du Rhin, et, dès l'aube du jour, ils prenoient leur v.ol î4a terre étoit toute couverte de leur fifente. La même chose avoit été observée dans les années 1735 et 1757 5 on ne vit peut-être jamais un aussi grand nom- bre die <;es oiseaux en Lorraine , que dans l'hiver de 1 765 3 chaque nuit on en tuoit plus de six cents douzaines, dit M. Loltinger, dans des forêts de sapins, qui sont à quatre ou cinq lieues de Sar- bourg ; on ne prenoit pas la peine de les tirer, on les assommoit à coups de è! DU PINSON. 289 fiaules; et, quoique ce massacre eût duré tout l'hiver, on ne s'appercevoit presque pas à la fin que la troupe eût été entamée. M. Willulghby nous ap- prend que Ton en voit beaucoup aux environs de Venise, sans doute au temps du passage : mais nulle part, ils ne reviennent aussi régulièrement que dans les forêts de Weissembourg où abonde le hêtre , et par conséquent la faîne, dont ils sont très-friands : ils en mangent le jour et la nuit $ ils vi- vent aussi de toutes sortes de petites graines. Je me persuade que ces oiseaux restent dans leur pays natal tant qu'ils y trouvent la nourriture qui leur con- vient, et que c'est la disette qui les oblige à voyager; du moins il est cer- tain que l'abondance des graines qu'ils aiment de préférence ne suffit pas toujours pour les attirer dans un pays , même dans un pays qu'ils connaissent ; car, en 1774 , quoiqu'il y eût abon- dance de faîne en Lorraine , ces pin- Oiseaux. XII. 25 » -.V V) 290 HISTOIRE NATURELLE sons n'y parurent pas, e\ prirent une autre route : Tannée srivante , au contraire, on en vit quelques trou- pes, quoique la faine eût manqué. Lorsqu'ils arrivent chez nous, ils ne sont point du tout sauvages , et se laissent approcher de fort près : ils vo- lent serrés, se posent et partent de même , cela est au point , que l'on en peut tuer douze ou quinze d'un seul coup de fusil. En pâturant dans un champ , ils font à-peu>près la même manœuvre que les pigeons , de temps en temps on en voit quelques-uns se porter en avant , lesquels sont bientôt suivis de toute la bande. •«■■■■•::. ^' '''> -. ■■ -^ , ■ ^^.-^ . Ce sont, comme l'on voit , des oiseaux connus et répandus dans toutes les parties de l'Europe, du moins par leurs voyages; mais ils ne se bornent point à l'Europe. M. Edwards en a vu qui venoient de la baie d'Hudson , sous le nom d'oiseaux de neige ; et les gens qui ©**?»>.* DU PINSON. 291 fréquentent cette contrée lui ont as- suré qu'ils étoient des premiers à y re- paroître chaque année au retour du printemps, avant même que les neiges fussent fondues. ^^ ; . La chair des pinsons d'Ardenne, quoiqu'un per amère, est fort honne à manger, et certainement meilleure que celle du pinson ordinaire 3 leur plu mage est aussi plus varié , plus agréa- ble , plus velouté ; mais il s'en faut beaucoup qu'ils chantent aussi bien : on a comparé leur voix à celle de la chouette et à celle du chat : ils ont deux cris, l'un est une espèce de piau- lement, l'autre , qu'ils font entendre étant posé à terre, approche de celui du traquet; mais il n'est ni aussi fort ni aussi prononcé. Quoique nés avec si peu de talens naturels, ces oiseaux sont néanmoins susceptibles de talens ac- quis : lorsqu'on les tient à portée d'un autre oiseau dont le ramage est plus agréable, le leur s'adoucit, se perfec- 2()2 HISTOIRE NATURELLE tionne, et devient semblable à celui qu'ilsont entendu. Au reste , pour avoir une idée juste de leur voix , il fau- drait les avoir ouïs au temps de la ponte; car c'est alors, c'est en chan- tant l'hymne de l'amour, que leâ oi- seaux font entendre leur véritable ramage. Un chasseur , qui avait voyagé , m'a assuré que ces oiseaux nichoient dans le Luxembourg ; qu'ils posoient leurs nids sur les sapins les plus branchus ^ assez haut ; qu'ils commençoient à y travailler sur la fin d'avril; qu'ils y employoient la longue mousse des sa* pins au dehors , du crin , de la laine et des plumes au-dedaiis ; que la femelle pondoit quatre ou cinq œufs jaunâtres et tachetés , et que les petits commen- çoient à voltiger de branche en branche dès la fin de mai. Le pinson d'Ardenne est, suivant Belon, un oiseau courageux, et qui se défend, avec son bec, jusqu'au dernier f^ :£' »% ■«?« DU FINSOW. 2f)3 soupir. Tous conviciiuent qu'il est d'uu naturel plus doux que notre pinson ordinaire, et qu'il donne plus facile- ment dans les pièges : on en tue beau^ coup à certaines chasses que l'on prati- que dans le pays de Weissem bourg , et qui méritent d'être connues. On se ras- semble, pour cela, dans la petite ville de Bergzabern; et , le jour étant pris , on envoie, la veille , des observa* teurs à la découverte , pour remarquer les arbres sur lesquels ils ont coutume de se poser le soir; c'est communément sur de petits piceas, et sur d'autres arbres toujours verds : ces observateurs de retour servent de guides à la troupe; elle part le soir avec des flambeaux et des sarbacanes; les flambeaux servent à éblouir les oiseaux et à éclairer les chasseurs ; les sarbacanes servent à Ceux-ci pour tuer les pinsons avec de petites boules de terre sèche : on les tire de très-près , afin de ne les point manquer ; car s'il y en avait un seul qui 94 HISTOIRE NATURELLE ne fût que blessé, ses cris donneroient infailliblement l'alarme aux autres, et bientôt ils s'envoleroient tous à-la-fois. La nourriture principale de ceux que l'on veut avoir en cage, c'est le panis, lechenevis, la faîne, etc. Olina dit qu'ils vivent quatre ou cinq ans. Leur plumage est sujet à varier dans les dilférens individus : quelques mâles ont la gorge noire, et d'autres ont la tête absolument blanche et ies couleurs plus faibles. Frisch remarque que les jeunes mâles , lorsqu'ils arrivent , ne sont pas si noirs, et n'ont pas les cou- vertures inférieures des ailes d'un jaune si vif que lorsqu'ils s'en retour- nent ; il peut se faire que l'âge le plus avancé amène encore d'autres différen- ces dans les deux sexes , et de là toutes celles que l'on remarque dans ies des- criptions. . . > Le pinson que j'ai observé , pesoit une once 5 il avoit le front noir 5 le dessus de la tête et du cou, et le haut DUPINSON. 2(jj du dos, variés de gris jaunâtre et de noir-lustré , la gorge , le devant du cou, la poitrine et le croupion d'un roux- clair; les petites couvertures de la base de l'aile d'un jaune-orangé 5 les autres formoient deux raies transversales d'un blanc- jaunâtre, séparées par une bande noire plus large; toutes les pen- nes de l'aile, excepté les trois premiè- res , avniçiit sur leur bord extérieur , à l'endroit où fînissoient les grandes cou- vertures, une tache blanche d'environ ciitq lignes de long; la suite de ces ta- ches formait une troisièi^ i raie blan- che , qui était parallèle aux deux au- tres dans l'aile étendue, mais qui, dans l'aile repliée, ne paraissoit que sous la forme d'une tache oblongue, pres- que parallèle à la côte des pennes; enfin ces mêmes pennes étoient d'un très-beau noir , bordées de blanc : les petites couvertures inférieures des ai- les les plus proches du corps se fai- soient remarquer par leur belle couleur 1 \i '\ ^> 296 HISTOIRE N\TUaErf.l6 jaune. Les pennes de ia queue étoienC noires, bordées de blar.c ou de blan- châtre : la queue fourchue , les tlancs mouchetés de noir, les pieds d'ua brun-olivâtre, les oncles peu arqués , le postérieur le plus fort de tous ; les bords du bec supérieur échancrés près de la pointe , les bords du bec inférieur reutrans et reçus dans le supérieur , et la langue divisée par le bout ea plu- sieurs filets très-déliés. Le tube intestinal avoit quatorze pouces de longueur; le gésier étoit musculeux, doublé d'une membrane cartilagineuse sans adhérence , précédé d'une dilatation de fcesophage , et en- core d'un jabot qui avait cinq à six lignes de diamètre , le tout rempli de petites graines sans un seul petit caillou : je n'ai vu ni cœcum , ni vésicule du fiel. La femelle n'a point la tache oran- gée de la base de l'aile , ni la belle cou-^ leur jaune de ses couvertures inférieu- res ; sa gorge est d'un roux plus clair , BU PINSON. 2(jJ et elle a quelque chose de cendré sur le sommet de la tête et derrière le cou. Longueur totale , six pouces un quart; bec, six lignes et demie; vol, près de dix pouces ; queue , deux pou- ces un tiers; elle dépasse les ailes d'en- viron quinze lignes. LE GRAND-MONTAIN. M ( I Ce pinson est le plus grand de ceux qui habitent l'Europe ; Klein dit qu'il égale l'alouette en grosseur. Il se trou- ve dans la Laponie , aux environs de Tornéo : il a la télé noirâtre, variée de blanc-roussutre, ornée de cliaque côté d'une die ulanche qui part de l'œil et desceud le long du cou ; le cou ^ la gorge et. la poitrine d'un roux-clair; le ventre et tout ce qui suit blanc; la dessus du corps roussâtre , varié de brun ; les ailes noires, bordées de jaune- pâle et verdâtre, et traversées par une raie blanche; la queue fourchue, corn- (■ iii k 298 HISTOIRE NATURELLE posée de douze pennes presque noires , bordées de jaunâtre; le bec couleur de corne plus foncde vers la pointe ; les pieds noirs. ' - . . ' r . . Longueur totale, six pouces et de- mi ; bec, sept lignes, comme le pied et le doigt du milieu ; vol , onze pouces et demi ; queue , deux pouces et demi ; elle dépasse les ailes de dix lignes. ? LE PINSON DE NEIGE, t)u LA NIVEROLLE. ; . Cette dénomination est fondée apparemment sur la couleur blanche de la gorge , de la poitrine et de toute la partie inférieure de l'oiseau , comme aussi sur ce qu'il habite les pays froids, et qu'il ne paroît guère dans les pays tempérés qu'en hiver, et lorsque la terre est couverte de neige. Il a les ailes et la queue noires et blanches; la tète et le dessus du cou cendrés , en quoi il se rapproche de notre pinbca ; i>\^ .LE e noires , couleur poiate ; es et de- e pied et )ouces et t demi; ;nes. :tge, E. .■.:... fondée blanche de toute comme s froids, les pays sque la [1 a les ches^ la rés , en pinson ; DU PINSON. " 299 le dessus du corps gris'br un, varié d'une couleur plus claire 5 ies couvertures supérieures de la queue, tout-à-fait noires , ainsi que le bec et les pieds. ' Longueur totale , sept pouces ; bec , sept lignes; pieds, neuf lignes et de- mie; vol, douze pouces ; queue, deux pouces sept lignes ; elle dépasse les ai- les de huit à neuf lignes. ^>r >^I < ■V/^ .5, 'h LE BaUNET. La couleur dominante de cet oi- seau est le brun, mais elle est moins foncée sous le corps. Gatesby nous dit que son pinson brun, qui est notre brunet, se trouve en Virginie; qu'il va avec les choucas et les oiseaux dont nous av">ns parlé sous le nom de corti' mandeurs , et que d'autres appellent étoumeaux à ailes rouges : il ajoute qu'il se plait dans les parcs où l'on ren- ferme les bestiaux , et que l'on n'en voit point en été. k.| ( ' 1 4 \n 'm » / \ ivf /•■ il îv- i 3oO HISTOIRB HATURBLLA Longueur tot&ie , six pouces trois quarts ; bec, sept lignes ; queue , deux pouces et demi , dépasse les ailes d'en- viron quinze lignes ; pieds, onze lignes; doigt du milieu, i<2em. ::::f. le bonanav/^"^.;^ ~ Le bonana est un arbre d'Amérique sur lequel se perche volontiers l'oi- seau dont il s'agit ici, et c'est de là qu'il a pris son nom. Il a les plumes du dessus du corps soyeuses , et d'un bleu- obscur ; le dessous d'un bleu plus clair ; le ventre varié de jaune ; les ailes et la queue d'un bleu-obscur , tirant sur le vert; les pieds noirs 5 la tête grosse à proportion du corps, et le bec court, épais et arrondi. Cet oiseau se trouve à la Jamaïque. Longueur totale, quatre pouces et demi ; bec , quatre lignes 5 vol , huit pouces et quelques lignes : queue , en- viron seize lignes , dépasse les ailes de cinq à six lignes. î < DU PIKSOK. 5oi LE TÎN SON à tête noire et llanehe, La tête de cet oiseau est noire, ainsi ' que le dos et les plumes sca pu Jaires; mais elle a de chaque côté deux raies blanches ^ dont Tune passe au - dessus , et l'autre au - dessous de l'œil. Le cou' est noir par-devant , et d'un rouge obs- cur par - derrière : cette dernière cou- leur règne sur le croupion et les cou- vertures supérieures de la queue 5 la ::Tgeest jaune, la poitrine orangée; ? ventre, jusques et compris les cou- vertures inférieures de la queue, blanc; la queue brune et les ailes de même r celles*ci ont une raie transversale blan- che. ; ^ Cet oiseau est très -commun à Ba- hama , et dans plusieurs autres con- trées de l'Amérique méridionale : il est à-peu-près de la grosseur de notre pinson ordinaire; son poids est dé six gros. ' * - '^ ■": ,,..,, r-- •■■ Longueur totale, six pouces et un Oiseaiyc. XII. x6 Ei'j ri O02 HISTOIRS NATURELLE quart ; bec , six lignes 5 queue , deux pouœs et un tiers , dépasse les ailes d'environ quinze lignes. , ^^^ ^j^, . LE PINSON NOIR aux jeux rouges, ■ ' -.1 «^'t^;xU ^nU'^ \ni}i, -1 tiiiî 4> fV':'"5 . . • ; Le noir règne sur la partie supé- rieure du corps (sur le haut de la poi- trine , suivant Gatesby ) , et sur \e& pennes de la queue et des ailes ; mais celles de la queue sont bordées de blanc : le milieu du ventre est de cette dernière couleur ; le veste du dessous du cx)rps et d'un rouge-obscur , le bec noir , les jreux rouges et les pieds bruns. La fe- melle est toute brune , avec une teinte de rouge sur la poitrine. Cet oiseau se trouve à la Caroline ; il va par paires , et se tient dans les bois ïea plus épais : il est de la grosseur d'une alouette huppée. „ ;, .. Longueur totale ., huit pouces ; bec , huit lignes; pieds^ seize lignes; queue, trois pouces , dépasse les -ailes d'en- ¥ivQi\ vingt - sept lignes , d'où on D U P I N s 0 N. ' ^ 3o3 peut conclure qu'il na pas le vol fuit étendu. LE PINSON NOIR ET JAUNE. La couleur générale de cet oiseau est un noir velouté, sur lequel paroît, avec avantage, la belle couleur jaune qui rogne sur la base de l'aile , le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue, et qui borde les grandes pennes des ailes; les petites pennes et les gran- des couvertures sont bordées de gris ; le bec et les pieds sont de cette der- nière cxjuleur. Cet oiseau a été envoyé du Cap de Bonne - Espérance ; il est de la grosseur de notre pinson ordinaire. Longueur totale, six pouces et plus; bec, buit lignes; pieds, douze lignes; doigt du milieu, dix lignes ; le doigt postérieur à - peu - près aussi long , vol, dix pouces et un quart; queue, deux pouces deux lignes, dépasse les ailes de douze lignes. t\ ■i f 1 ' Ml> ' »a- i • . ! (.• 304 HIofOIKE NATURELLE LE PINSON A LONG BEC. Cet oiseau a la tête et la gorge noi- res^ le dessus du corps varie de brun et de jaune ; le dessous d'un jaune- orangé ; un collier couleur de marron ; les pennes de la queue olivâtres en- dehors; les grandes pennes de laile de même couleur, terminées. de brun ; les moyennes , brunes, bordées de jau- nâtre ; le bec et les pieds gris-bruns. Il a été envoyé du Sénégal : sa gros- seur e.«t à - peu - près celle de notre pin- son ordinaire. Longueur totale , six pouces un qart ; bec, neuf ligues; pieds, onze lignes; doigt du milieu , dix lignes ; vol , dix pouces un quart ; queue , deux pouces un quart, dépasse les ailes d'environ un pouce. On voit que c'est, de tous les pinsons connus, celui quia le plus long bec. ; .. . < .K| ■y) •i'-'iî BU PINSON. 3u5 L'OLIVETTE. J'appelle ainsi un pinson venu de lu Chine, qui a la base du bec» les joues, la gorge, le devant du cou, et les couvertures supérieures de la queue d'un vert d'olive ; le dessus de la tcte et du corps d'un brun •* olivâtre , avec une légère teinte de roux sur le dos, le croupion et les couvertures des ailes les plus proches du corps; la queue noire , bordée de jaune , terminée do blanchâtre ; la poitrine et le ventre , roux, mêlé de jaune; les couvertures inférieures de la queue et des ailes d'un beau jaune; le bec et les pieds jaunâtres. Il est à-peu-près de la gros- seur de la linotte : la femelle a les cou- leurs plus foibies, comme c'est l'ordi- naire. ■,' ^ - /: p.. . :. ^ ,u . ' ■'. Longueur tota)e, cinq pouces; bec, six lignes; pieds, six lignes et demie; doigt du milieu , sept lignes; vol, huit pouces un tier» ; queue , vingt - uae < , .-¥ • t, < I 3o6 HISTOIRE NATURELLE lignes ; elle est fourchue , et ne dépasse les ailes que de cinq ou six lignes. LE PINSON JAUNE ET ROUGE. Le jaune règne sur la gorge, le cou, la tête , et tout le dessus du corps ; le rouge sur toutes les extrémités ; sa- voir , le bec , les pieds , les ailes et la queue : ces deux couleurs se fondant ensemble, forment une belle couleur orangée sur la poitrine et sur toute la partie inférieure du corps : outre cela , il y a de chaque côté de la tête une mar- que bleue immédiatement au - dessous de l'œil. ^ -^ Seba , dit que cet oiseau avoit été en- voyé de rile Saint-Eustache , et il l'ap- pelle pinson d Afrique , apparemment que cet auteur connoissoit une île de Saint-Eustache en Afrique , bien diffé- rente de celle de même nom, qui est l'une des petites Antilles. La grosseur du pinson jaune et rouge est à - peu- près celle de notre pinson ordinaire. V.*K sv^-' LLE ne dépasse lignes. ROUGE. ge, le cou, corps; le nités ; Sci- es ailes et se fondant le couleur ur toute la )utre cela , G une mar- in ' dessous i^oit été en- , et il l'ap- ^aremment une île de biendiffë- nx , qui est ia grosseur îst à - peu- îinaire. D u P I N 8 0 N. 3o7 Longueur totale, cinq pouces et de- mi; bec, six lignes; pieds, six lignes et demie; doigt du milieu, sept lignes; queue, vingt-une lignes; elle dépasse les ailes d'environ dix lignes. * . LA T O U I T E. J'adopte le nom queSeba a donné à cet oiseau , parce que c'est un nom propre qui lui a été imposé dans le pays , et qui a rapport à son cri : or , on doit sentir combien de tels noms sont préférables à ces dénominations équivoques , composées d'un nom gé- nérique, et d*un nom de pays , telle, par exemple , que celle du pinson varié de la Nouvelle -Espagne, par laquelle on a désigné l'oiseau dont ii s'agit ici. Il est très-probable que dans la Nou- velle-Espagne il y a plus d'un oiseau à qui le nom de pinson varié peut con- venir , et qu'il n'y en a pas deux à qui les habitans de ce pays se soient accordés à donner le nom de touite. '•*] ,'■ '. - *wT?tviv«i?^iJ#IIWlw*»»:'«t*^^ ) 1 ' 1 ^08 HISTOIRE NATURELLE Ce bel oiseau a la tête d'un rouge- clair, mêlé de pourpre; la poitrine de deux jaunes, le bec jaune , les pieds rouges; tout le reste, varié de rouge, de blanc , de jaune et de bleu ; enfin , les ailes et la queue bordées de blanc: il est à peu-près de la grosseur de notre pinson ordinaire. .j , > liongueur totale , cinq pouces deux tiers; bec, six ligues et demie; pieds , )iuit lignes ; doigt du milieu, sept lignes et demie ; queue , deux pouces , dépasse les ailes d'environ onze ligues. ■,, , r LB PINSON FRISE. L E Àiom de cet oiseau vient de ce qu'il a plusieurs plumes frisées natu- rellement, tant sous le ventre que sur le dos : il a en outre le bec blanc , la tête et le cou noirs, comme si on lui eût mis un coqueluchon de cette cou- leur ; le dessus du corps , compris les peuues de la queue et des ailes, d'un ■ . , D U P I N SON. .' 009 brun - olivâtre ; le dessous du corps jaunes, les pieds,d'uu brun foncé. Gomtne cet oiseau venoit de Portu- gal , on a jugé qu'il avoit été envoyé des principales possessions des Portugais y c'est-à-dire, du royaume d'Angole ou du Brésil. i; Sa grosseur est à -peu- près celle de notre pinson ordinaire. ? .0. *. Longueur totale , cinq pouces et de- mi ; bec, cinq à six lignes , la queue est composée de douze pennes égales , et dépasse les ailes de douze à treize lignes. ^ M LE PINSON A DOUBLE COLLIER. Cet oiseau a en effet deux colliers, ou plutôt deux demi-colliers î l'un par- devant, et l'autre par-derrière ; le pre- mier noir , et le plus bas des deux ; l'autre blanc : il a de plus la poitrine et tout le dessous du corps d'un blanc teinté de roussâtre ; la gorge , le tour du bcc^ des yeux , d'un blanc pur , h / t 4 4t ■::-^il09»it-'t'j-Mif'i-'>if i ' V, \ ' OIO HISTOIRE NATURELLE la tête noire ; tout le dessus du corp» d'un cendré-brun, qui s'éclaircit sur les -couvertures supérieures de la cjueue ; les grandes pennes des ailes, noires; les moyennes et les couvertures supé- rieures noires , bordées d'un brun*rou- geatre, et qui a de l'éclat; le bec noir et les pieds bruns. M. Brisson dit qu'il se trouve dans les Indes : il est de la grosseur de notre pinson ordinaire Longueur totale, environ cinq pou» ces ; bec, six lignes; queue, vingt li- gnes ; elle est composée de douze pen- nes égales, et dépasse les ailes d'environ dix lignes. LE GRENADIN. Les Portugais, trouvant apparem- ment quelque rapport entre le plumage du grenadin , et l'uniforme de quelques- uns de leurs régimens, ont nommé cet oiseau , capitaine de l'OrMoque, Il a le bec et le tour des yeux d'un rouge vif, du corp» ïit sur Je8 I (jueue ; , noires; res stipë- t)run'rou- bec noir dit qu'il est de la laire inq pou- vingt li- >uze pen- l'environ : N. pparem- liumage uelques- nmé cet >. Il a le uge vif, DU PINSON. ou les yeux noirs : sur les côtés de la tête une grande plaque ronde dont le centre est sur le bord postérieur de l'œil , et qui est interrompue , entre l'œil et le bec, par une tache brune : l'œil, la gorge et la queueue sont noirs; les pennes des ailes gris-brun , bordées de gris-clair , la partie postérieure du corps, tant dessus que dessous , d'un violet-bleu : tout le reste du plumage est mordoré ; mais SUT le dos , il est varié de brun- verdâtre , et cette même couleur mor- dorée borde extérieurement les cou- vertures des ailes : les pieds sont d'une couleur de cliair obscure. Dans quel- ques individus, la base du bec supérieur est entourée d'une zone pourpre. Cet oiseau se trouve au Brésil ; il a les mouvemens vifs , et le chant agréa- ble: il a de plus, le bec alongéde notre chardonneret, mais il en diSer: p ir sa longue queue étagée, ' : ! La femelle du grenadin es* de n * .le taille que son mdle : elle a le bec rouge , M :,i.i.-j,v«*»'^^>"'V:-.- !*••»•*». imi»f iI2 HISTOIRE NATURIIIE un peu de pourpre sous les yeux , la gorge, et le dessous du corps ^'un fauve- pâle, le sommet de la télé d'un fauve plus foncé , le dos gris - brun , les ailes brunes , la queue noirâtre , les couver- tures supérieures bleues , comme dans le mâle , les couvertures inférieures, et le bas-ventre , blanchâtre. ;[ '.:.., Longueur totale , cinq pouces un quart ; bec, cinq lignes; queue, deux pouces et demi , composée de douze pennes étagées : les plus longues dépas- sent les plus courtes de dix-sept lignes, et l'extrémité des ûiles, de deux pou- ces ; tarse , sept lignes : l'ongle posté- rieur est le plus fort de tous. Dans les ailes, les quatrième et cinquième pen- nes sont les plus longues de toutes. LE CHARDONNERET. Beauté du plumage, douceur de la voix, finesse de l'instinct, adresse sin- gulière, docilité à l'épreuve, ce char- vxORilfift. ..-v ux, la i fauve- 1 fauve ES ailes Douver- le dans Lites, et '.lil 'n.'' I ■ ■ uces un e, deux e douze s dépas- t lignes, 'UX pou- e posté- Dans les noe pen- ites. lET. Bur de la esse siu- ce char- DUPINSON. 3l3 mant petit oiseau réunit tout , et il ne lui manque que d'être rare et de venir d'un pays éloigné pour être estimé ce qu'il vaut. Le rouge-cramoisi, le noir velouté, le blanc , le jaune-doré , sont les prin- cipales couleurs qu'on voit briller sur son plumage , et le mélange bien en- tendu de teintes plus douces ou plus sombres leur donne encore plus d'éclat; tous les yeux en ont été frappés égale- ment, et plusieurs des noms qu'il porte en différentes langues sont relatifs à ces belles couleurs. Les noms de chrysome-' très, à*aurivittis, de gold-fmch , u'ont- ils pas en effet un rapport évident à la plaque jaune dont ses ailes sont déco- rées; celui de roth-vogel, au rouge de sa tête et de sa gorge ; ceux d'asteres, d'as" trolinus , à l'éclat de ses diverses cou- leurs; et ceux de pikilis, de varia, à l'effet qui résulte de leur variété? Lors- que ses ailes sont dans leur état •► *%^«Jfcï*''->jp. «.^ jtjf ■«■!.. >; n i. > i\ / 3l6 HISTOIRE NATURELLB cet oiseau avoit eu occasion d'entendre chanter un roitelet , et que ces sons avoient été sans doute les premiers qui eussent frappé son oreille dans le temps où il commençoit à être sensible au chant et capable d'imitation; mais il flmdroit donc faire la même supposition pour foiseau de M. Salerne, ou conve- nir qu'il y a une singulière analogie, quant aux organes de la voix , entre le roitelet et le chardonneret. On croit généralement, en Angle- terre, que les chardonnerets de la pro- vince de Kent chantent plus agréable- ment que ceux de toutes les autres provinces. Ces oiseaux sont , avec les pinsons , ceux qui savent le mieux construire leur nid , en rendre le tissu plus solide, lui donner une forme plus arrondie , je dirois volontiers plus élégante ; les matériaux qu'ils y emploient sont, pour le dehors, îa mousse fine, les lichens, l'hépatique, les joncs, les petites raci- -pMajhB*. es raci- DtJ PINSON. Ziy lies, la bourre , des chardons, tout cela entrelacé avec beaucoup d'art; et, pour l'intérieur , l'herbe sèche , le crin , la laine et le duvet : ils le posent sur les arbres , et par préférence sur les pru- niers et noyers 5 ils choisissent d'ordi- naire les brancheii foibles, et qui ont beaucoup de mouvement 5 quelquefois ils nichent dans les taillis , d'autres fois dans des buissons épineux ; et l'on prétend que les jeunes chardonnerets qui proviennent de ces dernières ni- chées ont le plumage un peu plus rembruni, mais qu'ils sont plus gais et chantent mieux que les autres : Olina dit la même chose de ceux qui sont nés dans le mois d'août; si ces remar- ques sont fondées, il faudroit élever par préférence les jeunes chardonne- rets éclos dans le mois d'août, et trou- vés dans des nids établis sur des 3 iiis- sons épineux. La femelle commence à pondre vers le milieu du printemps; celte première pcute est de cinq œufs i w m \n 1 t, 3l8 HISTOIRE NATUREttE (îichetés de brun-rougealre vers le gros bout; lorsqu'ils ne vieiuiei l pas à bien elle fiait une seconde p^cle^ el BêîJîi*» une troisièmo loisque h seconde ne réuasit pas; raais îe nombre des œufs va toujours en diminuaiit à chaque: ponte. Je n'ai jamais vu plus de quatre œufs dans les nids qiî'on m'a v^pportés au mois de juillet, ni plus de deux daiis ies nids du mois de septembre. Ces oiseaux ont beaucoup d'attache- ment pour leurs petits; ils les nourris- sent avec des chenilles et d'autres in- sectes , et , si on les prend tous à-la-fois et qu'on les renferme dans la même cage , ils continueront d'en avoir soin : il est vrai que, de quatre jeunes cliar- donoerets que j'ai fait ainsi nourrir en cage par leurs père et mère prison- niers, aucun n'a vécu plus d'un mois; j'ai attribué cela à la nourriture, qui ne pouvoit être aussi bien choisie qu'elle l'est dans l'état de liberté , et non à un prétendu désespoir héroïque qui E e gros k bien de ne } œufs hfîquv qiiatre (portés deux )re. tache- )urris- es in- -la-fuis même r soiu : s char- rrir en prison* 1 mois; qui ne quelle non à ue qui t)t; PINSON. Srp porte, dit-on , les chardonnerets à faire mourir leurs petits lorsqu'ils ont perdu lespérance de les rendre à la liberté pour laquelle ils étoient nés. Il ne faut qu'une seule femelle au mâle chardonneret 5 et, pour que leur union soit féconde, il est à propos qu'ils soient tous deux libres : ce qu'il y a de singulier, c'est que ce mâle se détermine beaucoup plus difficilement à s'apparier eâicacement dans une vo« iière avec sa femelle propre qu'avec une femelle étrangère , par exemple, avec une serine de Ganarie ou toute autre femelle qui , étant originaire d'un climat plus chaud, aura plus de ressources pour l'exciter. On a vu quelquefois la femelle char- donneret nicher avec le mâle canari, mais cela est rare; et l'on voit au con- traire fort souvent la femelle canari , privée de tout autre mâle, se joindre avec le mâle chardonneret : c'est cette femelle ranari qui entre en amour la I 4; 'h ♦.*.*• di 320 HISTOIRE NATURELLE première , et qui n'oublie rien pour échauffer son mâle du feu dont elle brûle : ce n est qu'à force d'invitations et d'agaceries , ou plutôt c'est par l'in- fluence de la belle saison, plus forte ici que toutes les agaceries, que ce mâle froid devient capable de s'unir à l'é- trangère , et de consommer cette es- pèce d'adultère physique; encore faut- il qu'il n'y ait dans la volière aucune femelle de son espèce. Les prélimi- naires durent ordinairement six semai- nes, pendant lesquelles la serine a tout le temps de faire une ponte entière d'œufs clairs , dont elle n'a pu obtenir la fécondation , quoiqu'elle n'ait cessé de la solliciter; car ce qu'on peut ap- peler le libertinage dans les animaux est presque toujours subordonné au grand but de la nature, qui est la re- production des êtres. Le B , P. Bougot , qui a été déjà cité avec éloge, a suivi avec attention le petit manège d'une serine panachée en pareille circons- r-*4. '1 BU PINSON. 3ii i ■■■ tance ; il l'a vue s'approcher souvent du mâle chardonneret, s'accroupir comme la poule, mais avec plus d'expression, appeler ce mâle , qui d'abord ne paroît point l'écouter , qui commence ensuite à y prendre intérêt, puis s' échauffe doucement et avec toute la lenteur des gradations : il se pose un grand nombre de fois sur elle avant d'en ve- nir à l'acte décisif, et à chaque fois elle épanouit ses ailes et fait entendre de petits cris; mais, lorsqu'enfin cette femelle , si bien préparée , est devenue mère, il est fort assidu à remplir les devoirs de père , soit en l'aidant à faire le nid , soit en lui portant la nourri- ture tandis qu elle couve ses œufs ou qu'elle élève ses petits. Quoique les couvées réussissent quel- quefois entre une serine et un char- donneret sauvage pris au battant , néanmoins on conseille d'élever ensem- ble ceux dont on veut tirer de la race , et de ne les apparier qu'à l'âge de deux t \ I ;^ K ) '). '.JKV''^ ^^' ., J I 022 HISTOIRE NATURELLE ?inr> • les métis qui rësu lient de ces uni os forcées ressemblent pins à leur père par la forme du bec, par les cou- leurs de la tête, des ailes, en Un mot, par les extrémités, et à leur mère par le resfe lu v^uips : j'i a encore observé qu'ils étoient plus forts, et vivoieut plus long- temps; que leur ramage na- turel avoit plus d'éclat, mais qu'ils adoptoient difficilement le ramage ar- tificiel de notre musique. Ces métis ne sont point inféconds ; et, lorsque l'on vient à bout de les ap- parier avec une serine, la ;Conde gé- nération qui provient de ce mélange se rapproche sensiblement de l'espèce du chardonneret, tant l'empreinte mas- culine a de prépondérance dans l'œuvre de la génération. Le cha donneret a le vol bas, mais suivi et filé comme celui de la linotte , et non pas bonaissaut et sautillant comme celui du moineau. C'est un oi- seau fctii et laborieux 5 s'il n'a pas DUPINSON. 3a3 quelques têtes de pavots , de chanvre ou de chardons à éplucher pour le tenir en action, il portera et rappor- tera sans cesse tout ce qu'il trouvera dans sa cage. Il ne faut qu'un mâle vacant de cette espèce dans une volière dp canaris, pour faire manquer toutes les pontes; il inquiétera les couveuses, se battra avec les mâles, défera les nids, cassera les œufs. On ne croiroit pas qu'avec tant de vivacité et de pé- tulance les chardonnerets fussent si doux , et même si dociles. Ils vivent en paix les uns avec les autres : ils se re- <^iierchent, se donnent des marques d'amitié en toute saison , et n'ont guère de querelles que pour la nourri* ture. Ils sont moins pacifiques à l'égard des autres espèces ; ils battent les se- rins et les linottes, mais ils sont battus a leur tour par les mésanges. Ils ont le singulier instinct de vouloir toujours se coucher au plus haut de la volière, et Ton sent bien que c'est une occasioa ] !'■ • 'S ! ;>*Mà«***" ■■*»•' ^ .1 ■. ( 3a4 HISTOIRI NATURILLG de rixe lorsque d'autres oiseaux ne veulent point leur céder la place. A l'égard de la docilité du chardon- neret y elle est connue ; on lui apprend y sans beaucoup de peine, à exécuter divers mouvemens avec précision , à faire le mort, à mettre le feu à un pétard, à tirer de petits seaux qui con- tiennent son ^oire et son manger ; mais y pour lui apprendre ce dernier exer- cice, il faut savoir V habiller. Son habil- lement consiste dans une petite bande de cuir doux de deux lignes de large, percée de quatre trous , par lesquels on fait passer les aiies et les pieds, et dont les deux bouts, se rejoignant sous le ventre , sont maintenus par un an- neau auquel s'attache la chaîne du petit galérien. Dans la solitude où il se trouve, il prend plaisir à se regarder dans le miroir de sa galère , croyant voir un autre oiseau de son espèce ^ et ce besoin de société paroit chez lui aller de front avec ceux de première "'^%. -ki^rSE--"^'^-' E ux ne «. -- lardon- prend , xécuter \ioa , à 1 à un [ui con- ; mais y r exer- inhabil- e bande e large, lesquels lieds, et lantsous un an- aine du de où il regarder croyant ipèce; et chez lui îrenaière akJ 4 r, I>tJ PINSON. I ît 32? nëcessilë : on le voit souvent prendre son chenevis grain à grain, et l'aller manger au miroir , croyant sans doute le manger en compagnie. , >,f, „t,tMi »< Four réussir dans l'éducation dea chardonnerets , il faut les séparer et les élever seul à seul, ou tout au plus nvec la femelle qu'on destine à chacun. ^<^ Madame Daubenton la jeune, ayant élevé une nichée entière , les jeunes chardonnerets n'ont été familiers que jusqu'à un certain âge, et ils sont de- venus avec le temps presque aussi sau- vages que ceux qui ont été élevés en pleine campagne par les père et mère; cela est dans la nature , la société de l'homme ne peut être , n'est en effet que leur pis-aller, et ils doivent y re- noncer dès qu'ils trouvent une autre société qui leur convient davantage; mais ce n'est point là le seul inconvé- nient de l'éducalîon commune ; ces oiseaux, accoutumés à vivre ensemble, prennent un attachement réciproque Oiseaux, XII. 28 'Y 1 ^ T- k » 326 HISTOIRE NATURELLE les uns pour les autres, et lorsqu'on les sépare pour les apparier avec une femelle canari , ils font mal les fonc- tions qu'on exige d'eux, ajant le re- gret dans le cœur, et ils finissent ordi- nairement par mourir de chagrin, o '■ L'automne, les chardonnerets com- mencent à se rassembler ^ on en prend beaucoup en cette saison parmi les oiseaux de passage qui fourragent alors les jardins ; leur vivacité naturelle les précipite dans tous les pièges ,* mais , pour faire de bonnes chasses, il faut avoir un mâle qui soit bien en train de chanter. Au reste , ils ne se pren- nent point à la pipée , et ils savent échapper à l'oiseau de proie en se ré- fugiant dans les buissons ; l'hiver ils vont par troupes fort nombreuses , au point que l'on peut en tuer sept ou huit d'un seul coup de fusil 5 ils s'ap- prochent des grands chemins , à portée des lieux où croissent les chardons , la chicorée sauvage : ils savent fort bien *1, ■'■■■ .^'- Ë Kjuon ;c une tbno le rè- t ordi- in. ' \s com- i prend :mi les nt alors elle les ; mais , il faut in train e pren- savent se xè- ^iver ils ises , au pt ou ils s' ap- portée Ions , Iti »rt bien DU PINSON. — 327 en éplucher la graine, ainsi que les nids de chenilles, en faisant tomber la neige. En Provence , ils se réunissent en grand nombre sur \e^ amandiers; lorsque le froid est rigoureux ils se cachent dans les buissons fourrés , et toujours à portée de ia nourriture qui leur convient. On donne communé- ment du chenevis à ceux que l'on tient en cage. Ils vivent fort long- temps : Gesner en a vu un à Mayence âgé de vingt-trois ans ; on était obligé toutes les semaines de lui rogner les ongles et le bec , pour qu'il pût boire, manger et se tenir sur son bâton; sa nourriture ordinaire était la graine de pavots; toutes ses plumes étoieut deve- nues blanches , il ne voloit plus , et il restoit dans toutes les situations qu'on vouloit lui donner ; on en a vu , dans le pays que j'habite, vivre seize à dix- huit ans. Ils s jnt sujets à l'épilepsie , comme je l'ai dit plus haut, à la gras-fondure> u.. V y /Il 1" 'A ^^ 328 Histoire naturelle, etc. et souvent la mue est pour eux une ma- ladie mortelle. ^ > T ï':r» «^(.m: Ils ont la langue divisée par le bout en petits filets; le bec alongé , les bords de l'inférieur rentrans et reçus dans le supérieur ; les narines couvertes de petites plumes noires; le doigt exté- rieur uni au doigt du milieu jusqi.'à îd première articulation ; le tube intes- tinal long d'un pied; de légers vestiges de cœcum ; une vésicule du fiel ; le gésier musculeux. ' Longueur totale de l'oiseau 5 cinq pouces quelques lignes ; bec , six lignes; vol, huit à neuf pouces ; queue , deux pouces; elle est composée de douze pennes, un peu fourchue, et elle dé- passe les ailes d'environ dix à onze lignes. riN PU TOME DOUZIEME. ••»'T>1K— '•y* iiwÉÉii i^lrt't' m± aiiir iMi. ^^ _, ™*5'>'^;-'rc ■• 1, etc. t une ma- ir le bout les bords is dans le vertes de jigt exlé^ jiisqi. à ià ibe intes- rs vestiges Il fiel 5 le eau 5 cinq six lignes; ïue , deux de douze Bt elle dé- X à onze ■\ EME.