IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // :a 4i /a 1.0 l.l 12.2 1^1^ lilM Mi ^ 2.0 1.8 ||l.25 1.4 Hià ■* 6" — 1» V] vQ 7. /^ I '-î^ y Photographie Scienœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 • Ji'; ; CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadien Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques \ iV ^ Tachnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquas at bibliographiquas Tha Instituta bas attamptad to obtain tha bast original copy availabla for filming. Faaturas of thia copy which may ba bibliographically uniqua. which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may significantly changa tha uaual mathod of filming. ara chackad balow. □ Colourad covara/ Couvartura de couleur I — I Covers damaged/ D n D D m Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée |~n Cover title missing/ Le titre de couverture manque □ Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) I I Coloured plates and/or illustrations/ I ^1 Planchée et/ou illustrations 9X\ couleur Bound with other material/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de la marge intérieure Blank laavas added during restoration may appear within tha taxt. 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Ail othar original copiaa ara fllmad baginning on tha first paga with a printad or illuatratad Impraa- slon, and anding on tha laat paga with a printad or Illuatratad Impraaaion. Tha laat racordad frama on aach microficha shail contain tha symbol — ^ (maaning "CON- TINUEO"). or tha symbol V (maaning "ENO"), whichavar appliaa. Mapa, plataa, charts, atc, may ba fllmad at diffarant raduction ratioa. Thoaa too larga to ba antiraly includad In ona axposura ara fllmad baginning in tha uppar laft hand cornar, laft to right and top to bottom. aa many framaa aa raquirad. Tha following diagrama illustrata tha mathod: Laa imagaa suivantaa ont été raprodultas avac la plua grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac laa conditiona du contrat da fllmaga. Laa axamplairaa originaux dont la couvartura Bn papiar aat impriméa sont filmés ^n commançant par la pramiar ^liat at an tarminant soit par la darniéra paga qu^ comporta una amprainta d'imprassion ou d'iiluatration, soit par la sacond plat, aalon la caa. Toua laa autras axamplairaa originaux aont filméa an commançant par la pramiéra paga qui comporta una amprainta d'imprafaion ou d'iiluatration at «n tarminant par la darniéra paga qui comporta una talla amprainta. Un daa symbolaa auivants apparaîtra sur la darniéra imaga da chaqua microficha, salon la caa: la symbola — ^ signifia "A SUIVRE", la symbola V signifia "FIN". Laa cartaa, planchaa, tablaaux, atc, pauvant étra filméa é daa taux da réduction différants. Lorsqua la documant aat trop grand pour étra raproduit an un saul cliché, il aat filmé à partir da l'angto supériaur gaucha, da gaucha à droita, at da haut an baa, an pranant la nombra d'imagaa nécaaaaira. Laa diagrammaa suivants Illustrant la méthoda. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 ■J. \'^ t 1 i -, t \->4>e- HISTOIRE NATURELLE DE BUFFOK OISEAUX. TOME XV. \^ " •> M \ *'W^"- - ^ ^'^'■««•«'^'j?::; -v^- ,A ■f.»M/ .•rt*,."V--J- ■*-» '" V.- .. /->*•-., I .111^ mm0mmfltt^m i ■*»•>, #-» , 1% HISTOIRE NATURELLE DE B UF F ON, classée par ordres, genres et espèces > d'après le système de AVEC LES CARACTER et la nomenclature Vàr nCNÉ- RICHARD CASTSL des Plantes, NOUVELLE ÉDITIO TOME X ""^ DE L'IMPRIMERIE DE èi^ïJrï^'C '^- *' s^h ^ ^'^., A PARIS, Chez Deterville, rue du Battoir, n*^ i6. AN X — 11302. VI ..^- . , - < . "*■'»»»- < t « < •v,». * ** . i*- -•^^-^«^^ ' HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX. LXXXr GENRE. LA MESANGE, pjrvs. Caractère gént^rique : bec en cône court; langue tronquée ; plunries de la base du bec tournées en devant. LES MÉSANGES. Tous les oiseaux de cette famille sont foibles en apparence , parce qu'ils sont très-petits ; mais ils sont en même temps vifs, agissans et courageux : on les voit sans cesse en mouvement; sans cessa ils voltigent d'arbre en arbre, ils sau- Oiseaux. XV. Jt .»àt v. ..j^- >-* •. . * - -if^~^--*-i -^ **>*&- •■- > // 2 HISTOIRE NATURELLE tent de branche en branche , ils grim- pent sur l'écorce , ils gravissent contre les murailles, ils s'accrochent, se sus- pendent de toutes les manières, souvent mém^ la télé en bas , afin de pouvoir fouiller dans toutes les petites fentes , et y chercher les vers, les insectes, ou leurs œufs : ils vivent aussi de graines ; mais au lieu de les casser dans leur bec , comme font les linottes et les chardon- nerets, presque toutes les mésanges les tiennent assujetties sous leurs petilcs serres , et les percent à coups de bec j elles percent de même les noisettes, les amandes , etc. Si on leur suspend une noix au bout d'un fil , elles s'accroche- ront à celte noix et en suivront les os- cilations ou balancemens, sans lâcher prise, sans cesser de la becqueter. On a remarqué qu'elles ont les muscles du cou très-robustes, et le crâne très-épais, ce qui explique une partie de leurs manœuvres^ mais, pour les expliquer toules , il faut supposer qu'elles ont «v. v^^— --^^ ^^ DELA MÉSANGE. O beaucoup de force dans les muscles des pieds et des doigts. La plupart des mésanges d'Europe se trouvent dans nos climats, en toute saison; mais jamais en aussi grand nom- bre que sur la fin de l'automne , temps où celles qui se tiennent l'été dans les bois ou sur les montagnes , en sont chassées par le froid, les neiges, et sont forcées de venir chercher leur subsis- tance dans les plaines cultivées et à por- tée des lieux habités : durant la mau- vaise saison , et même au commence- ment du printemps , elles vivent de quelques graines sèches, de quelques dépouilles d'insectes qu'elles trouvent en furetant sur les arbres; elles pincent aussi les boutons naissans, et s accom- modent des œufs de chenilles , notam- ment de ceux que l'on voit autour des petites branches , rangés comme une suite d'anneaux ou de tours de spira- le; enfin elles cherchent dans la cam- pagne de petits oiseaux morts , et si elles *> r;^*î- .^«•^-'X'i;^-- •■-1" .fr " \i«)%a3 .■«.JTS .i ■ ' 4 HISTOIRE N A T 17 R E r. 1 1 en Irouvent de vivans aff'oiblis pur la maladie , embarrasses dans les pièges , en un mot sur qui elles nient de l'avan- tage, fussent-ils de leur espèce, elles leur percent le crâne et se nourrissent de leur cervelle ; et celte cruauté n'est pas toujours jnsti(i(^e par le besoin , puisqu'elles se la permettent lors même qu'elle leur est inutile, par exemple, dans une volière où elles ont en abon- dance la nourriture qui leur convient : pendant l'été, elles mangent, outre les amandes , les noix , les insectes , ect. toutes sortes de noyaux , des châtai- gnes , de la faine , des figues , du che- iievis , du panis et autres menues grai- nes. On a remarqué que celles que l'on tient en cage sont avides de sang , de viande gâtée , de graisse rance et de 8uif fondu ou plutôt brûlé par la flamme de la chandelle ; il semble que leur goût se déprave dans l'état de domesticité. En général toutes les mésanges , quoi- qu'un peu féroces, aiment la société de ^V •— *nT-- •>.»• ♦*.. DE LA. MÉSANGE. 5 leurs semblables , et vont par troupes plus ou moins nombreuses: lorqu elles ont été séparées par quelqu'accident , elles se rappellent mutuellement et sont bientôt réunies ; cependant elles sem- blent craindre de s'approcher de trop près; sans doute que, jugeant des dis- positions de leurs semblables par les leurs propres, elles sentent qu elles ne doivent pas s'y fier, telle est la société des médians. El les se livrent avec moins de défiance à des unions plus intimes qui se renouvellent chaque année au printemps, et dont le produit est con- sidérable ; car c'est le propre des mé- sanges d'être plus fécondes qu'aucun autre genre d'oiseaux , et plus qu'en raison de leur petite taille : on seroit porté i\ croire qu'il entre dans leur or- ganisation une plus grande quantité de matière vivante , et que l'on doit attri- buer à celte surabondance de vie leur grande fécondité , comme aussi leur activité , leur force et leur courage. *»'>«*ràsq-j";^;_-; y^ ^'—-^-..0*1. :r^^ T-i!-.;»!-; ■*«'%AiiV'«-**<**^*«'-»*''^.-*««^i vk ..„,3v 8 HISTOIRE NATURELLE Aucun autre oiseau n attaque la chouette plus hardiment^ elles s'élancent toujours les premières et cherchent à lui crever les yeux | leur action est accompagnée d'un renflemement de plumes, d'une succession rapide d'attitudes violentes et de mouvemens précipités , qui expri- ment avec énergie leur acharnement et leur petite fureur ; lorsqu'elles se sen- tent prises , elles- mordent vivement les doigts de l'oiseleur , les frappent à coups de bec redoublés , et rappellent à grands cris les oiseaux de leur espè- ce, qui accourent en foule , se prennent à leur tour et en font venir d'autres qui se prendront de même; aussi M. Lot- tinger assure-t-il que , sur les monta- gnes de Lorraine, lorsque le temps est favorable , c'est- à-dire , par le brouil- lard, il ne faut qu'un appeau, une petite loge et un bâton fendu pour en pren- dre quarante ou. cinquante douzaine^ /dans une matinée ; on les prend encore en grand nombre, soit au trébuchet, .'(HP m *■■*> -*^^iû-^H, DE LA MÉSANGE. ' 7 soitau petil filetd'aiouetteSjSoitau lacet, ou au collet, o*i aux gluaux , ou avec la reginglette, ou même en les enivrant, comme faisoient les anciens , avec de la farine delà jée dam» du vin. Voilà bien des moyens de destruction employ<5s contre de petits oiseaux, et presque tous employés avec succès 5 la raison est que ceux qui élèvent des abeilles ont grand intérêt à détruire les mésanges, parce qu elles font une grande consommation de ces insectes utiles, sur-tout quand elles ont des petits; et d'ailleurs elles ont trop de vicacilé pour ne pas don- ner dans tous les pièges, sur-tout au temps de leur arrivée 5 car elles sont alors très-peu sauvages, elles se tien- nent dans les buissons, voltigent autour des grands chemins, et se laissent appro- cher ; mais bientôt elles acquièrent de l'expérience et deviennent un peu plus défiantes. Elles pondent jusqu'à dix -huit ou vingt œuis, plus ou moins, les unes dans : ^*4 ' , .^««ft^tofeiferf^fts^^ A.:...'.:,-!*-i 8 HISTOIRE NATURELtiE des trous d'arbres, se servant de leur bec pour arrondir, lisser, fiiçonner ces trous à l'intérieur , et leur donner une forme convenable à leur destination; les autres dans des nids en boule , et d'un volume très-disproportionné à la taille d'un si petit oiseau. Il semble qu'elles aient compté leurs œufs avant de les pondre ; il semble aussi qu'elles aient une tendresse anticipée pour les petits qui en doivent éclore ; cela pa- roitaux précautions affectionnées qu'el- les prennent dans la construction du nid , à l'attention prévoyante qu'ont certaines espèces de le suspendre au bout d'une branche, au choix recher- ché des matériaux qu'elles y emploie&t, tels qu'herbes menues, petites racines, mousse , fil , crin , laine , coton , plu- mes, duvet, etc. Elles viennent à bout de procurer la subsistance à leur nom- breuse famille , ce qui suppose non- seulement un zèle , une activité infati- gables, mais beaucoup d'adresse et d'ha- fc /**%,., DE. A MÉSANGE. g hiletë dans leur chasse ; souvent on les voit revenir au nid ayant des chenilles dariS îe bec: si d'autres oiseaux attaquent leurgéniture, elles la défendent avec in- trépidité, fondent sur Fennemi, et à for- ce de courage font respecter la foiblesse. Toutes les mésanges du pays ont des marques blanches autour des yeux ; le doigt extérieur uni par sa base au doigt du milieu , et celui-ci de très-peu plus long que le doigt postérieur; la langue comme tronquée et terminée par des filets; presque toutes sont très-fournies de plumes sur le croupion ; toutes , ex- cepté la bleue, ont la tête noire ou mar- quée de noir; toutes , excepté celle à longue queue , ont les pieds de couleur plombée ; mais ce qui caractérise plus particulièrement les oiseaux de cette fa- mille, c'est leur bec qui n'est point en alêne , comme l'ont dit quelques mé- thodistes, mais en cône court, un peu ap- plati par les côtés; en un mot , plus fort et plus court que celui des fauvettes , f. } n1^rfrt^^-->4r V yii -,. •l»'-^4.»»K:-.fcii.iiJi*-*»iJ(IIKni.Jk-' 10 HISTOIRE NATURELLE et souvent ombragé par les plumes du front qui se relèvent et reviennent en avant; ce sont leurs narines recouvertes par d'autres plumes plus petites et im- mobiles; enfin ce sont sur- tout leurs mœurs et leurs habitudes naturelles. Il n'est pas inutile de remarquer que les mésanges ont quelques traits de confor- mité avec les corbeaux, les pies et même les pie-grièches , dans la force relative de leur bec et leurs petites serres, dans les moustaches qu'elles ont autour du bec, dans leur appétit pour la chair, dans leur manière de déchirer leurs ali- mens en morceaux pour les manger, et même, dit-on, dans leurs cris et dans leur manière de voler; mais on ne doit point pour cela les rapporter au même genre, comme a fait M. Kramer; il ne faut qu'un coup-d'œil de comparaison sur ces oiseaux, il ne faut que les voir grimper sur les arbres , examiner leur forme extérieure , leurs proportions , »t réfléchir sur leur prodigieuse fécou- ('-, ' mm" I»- '^1^^ ..;..*- SE LA MÉSANGE. dite, pour se sange n est n( D'ailleurs , qu( tent et s'entre - sur-tout certaine pour l'autre un( elles vivent aussi^ intelligence entr'el oiseaux d'une auC|re eâpi^sg^gt rate#6iit dire qu'elles ne scÀ||^9s essentiellement cruelles , comme lés pie-grièches , mais seulement par accès et dans certaines circonstances , qui ne sont pas toutes bien connues. J'en ai vu qui bien loin d'abuser de leur force , le pouvant faire sans aucun risque , se sent montrées ca- pables de la sensibilité et de l'intérêt que la foiblesse devroit toujours ins- pirer au plus fort. Ayant mis dans la cage où étoit une mésange bleue , deux petites mésanges noires, prises dans le nid, la bleue les adopta pour ses en- fans, leur tint lieu d'une mère , et par- tagea avec eux sa nourriture ordinaire , / -£> y 12 HISTOIRE NATURELLE ayant grand soin de leur casser elle- même les graines trop dures qui s y trouvoient mêlées : je doute fort qu'une pie-grièche eût fait cette bonne action. Ces oiseaux sont répandus dans tout l'ancien continent, depuis le Danemarck et la Suède, jusqu'au Cap de Bonne- Espérance où Kolbe en a vu, dit-il , six espèces, entre autres, savoir, la char- bonnière, la nonnette cendrée , la bleue , celle à tête noire , celle à longue queue, et le roitelet qu'il a pris pour une mé- sange , « tous oiseaux chantant joli- ment, selon ce voyayeur, et comme les serins de Canarie , se mêlant avec ces oiseaux, et formant avec eux de magni- fiques concerts sauvages. » Nos con- Boisseurs prétendent qu'elles chantent aussi très-bien en Europe, ce qu'il faut entendre de leur chant de printemps ^ je veux dire de leur chant d'amour , et non de ce cri désagréable et rauque qu'elles conservent toute l'année , et qui leur a fait douner, à ce que l'on pré- 'O'-^'i ;,-^/-'-jk-.jK»* ' 3>£LA MÉSANGE. l3 s tend , le nom de seirurier. Les mêmes connoisseurs ajoutent qu'elles sont ca- pables d'apprendre à siffler des airs; que les jeunes , prises un peu grandes , réussissent beaucoup mieux que celles qu'on élève à la brochette 5 qu'elles se familiarisent promptement , et qu'elles commencent à chanter au bout de dix ou douze jours ; enfin ils disent que ces oiseaux sont fort sujets à la goutte , et ils recommandent de les tenir chaude- ment pendant l'hiver. Presque toutes les mésanges font des amas et des provisions, soit dans l'état de liberté , soit dans la volière. M. le vicomte de Querhoënt en a vu souvent plusieurs de celles à qui il avoit coupé les ailes, prendre dans leur bec trois ou quatre grains de panis avec un grain de chenevis , et grimper d':me vitesse sin- gulière au haut de la tapisserie où elles avoient établi leur magasin; mais il est clair que cet instinct d'amasser , d'en- tasser les provisions , est un instinct Oiseaux. XV. 2 14 HISTOIllp NATURELLE d'avarice, et non de prévoyance, du moins pour celles qui ont coutume de passer Tété sur les montagnes , et l'hiver dans les plaines. On a aussi remarqué qu elles cherchent toujours des endroits obscurs pour se coucher ', elles semblent vouloir percer les planches ou la mu- raille pour s'y pratiquer des retraites; toutefois à une certaine hauteur , car elles ne se posent guère à terre , et ne s arrêtent jamais long -temps au bas de la cage. M. Hébert a observé quelques espèces qui passent la nuit dans les ar- bres creux; il les a vues plusieurs fois sy jeter brusquement après avoir re- gardé de tous côtés, et, pour ainsi dire , reconnu le terrein; et il a essayé inuti- lement de les faire sortir en introdui*- sant un bâton dans les mêmes trous où il les avoit vues entrer : il pense qu'elles reviennent chaque jour au même gîte, et cela est d'autant plus vraisemblable , que ce gîte est aussi le magasin où elles lesserrenjt leurs petites provisions. Au •-^•■î "1 DE I.A MÉSANGE. i5 reste , tous ces oiseaux dorment assez profondément , et la tête sous l'aile comme les autres ; leur chair est en gé- néral maigre , amère et sèche , et par Conséquent un fort mauvais manger : cependant il paroît qu'il y a quelques exceptions à faire. Les plus grandes de toutes les mé-^ sanges sont , parmi les espèces d'Eu- rope , la charbonnière et la moustache; et, parmi les étrangères, la mésange bleue des Indes , et la huppée de la Ca- roline : chacune d'elles pèse environ une once. Les plus petites de toutes sont la mésange à tête noire , celle à longue queue , la nonnette cendrée , la pendu- line et la mésange à gorge jaune , les- quelles ne pèsent chacune que deux a trois gros. Nous commencerons l'histoire parti- culière des différentes espèces, parcelles qui se trouvent en Europe , ayant soin d'indiquer les propriétés caractéristi- ques de chacune 5 après quoi, nons pas- i i. if V l6 HISTOIRE NATURELLE serons aux espèces étrangères. Nous tâ- cherons de démêler, parmi les espèces européennes, celles avec qui chacune de ces étrangères aura plus de rapport : nous renverrons les fausses mésanges ( j'appelle ainsi les oiseaux qu'on a mal- à-propos rapportés à cette classe ) , nous les renverrons , dis- je , dans les classes auxquelles elles nous ont paru tenir de plus près. Ënfîn nous tâcherons de rap- porter à leur véritable espèce de sim- ples variétés dont on a fait mal-à-propos autant d'espèces séparées. LA CHARBONNIÈRE, ou GROSSE MÉSANGE. i t Je ne sais pourquoi Belon s'est per- suadé que cette espèce ne se pendoit pas tant aux branches que les autres; car j'ai eu occassion d'observer un indi- vidu qui se pendoit sans cesse aux bâ- tons de la partie supérieure de sa cage , «t qui, étant devenu malade , s'accro- ï-V,» ^ ■;» ,- .^r.^j^5. »! PtJ-'ii'- i>'|î;, f :' ■'?■•; '{;*t»^'W5R'r«J'?;,^ ■^''l' <>• •«Mt t- • ' t f ^■'t. \ :|l-f«'!**. *^»*... -H? ... .^lUç;:i ■ il. ?iiM*.i ' 1 l-l«W5: .• -, ' h 4* • ! i • * ^^r-^^ . \ ' [•<; » i. 1 l ■ "t I I ' •I \\l,/ K. ; ' 1'» ' . • "^ • I pi » >,• P' * .'*,;■ ) " ' 1 » Il <\. ., ,f? ^i ,' ,-^v . ,1 ■ 1 ■I X.. I I De.reve t/r/ . i/ounfttn iJva7ï>. L . I . A MF. s A N ( .E C H AR R O N N I K 11 E a.IA MF.SANOK A LONOl'^K QrKUE 'Tifmmmmmm DE LA MÉSANGE. I^ clia à ces mêmes bâlgns la tête en bas , et resta dans cette situation pendant toute sa maladie, jusqu'à sa mort inclusive- ment , et même après sa mort. «Te me suis aussi convaincu par moi- même que la charbonnière en cage perce quelquefois le crâne aux jeunes oiseaux qu'on lui présente , et qu'elle se repaît avidement de leur cervelle. M. Hébert s'est assuré du même fait à-peu-près, en mettant en expérience dans une cage un rouge - gorge avec huit ou dix charbonnières ; l'expérience commença à neuf heures du matin , à midi le rouge-gorge avoit le crâne per- cé , et les mésanges en avoient mangé toute la cervelle. D'un autre côté , j'ai vu un assez grand nombre de mésanges- charbonnières et autres, toutes prises à la pipée , lesquelles avoient vécu plus d'un an dans la même volière, sans au- cun acte d'hostilité ; et, dans le moment où j'écris , il existe une charbonnière vivant depuis six mois en bonne intel- - jj'.'j ?. ^. i8 HISTOIRE NATURELLE ligence avec des chardonnerets et des tarins , quoique Tun des tarins ait été malade dans cet intervalle, et que, par son étatd'affoiblisseraent, il lui ait offert plus d'une occasion facile de satisfiûre sa voracité. Les charbonnières se tiennent sur les montagnes et dans les plaines, siu' les buissons , dans les taillis , dans les ver- gers et dans le» grands bois : cependant M. Lottinger m'assure qu'elles se plai- sent davantage sur les montagnes. Le chant ordinaire du mâle , celui qu'il conserve toute l'année , et qu'il fait en- tendre sur-tout la veille des jours de pluie , ressemble au grincement d'une lime ou d'un verrou, et lui a valu, dit- on, le nom de serrurier; mais, au prin- temps, il prend une autre modulation, et devient si agréable et si varié, qu'on ne croiroit pas qu'il vînt du même oi- seau. Frisch, M. Gujs et plusieurs au- tres le comparent à celui du pinson , et c'est peut-être la véritable étymologie i ^ »iffrëutt*i^- ■- - y. '. DE LA MESANGE. ig dii nom de mésange -pinson, donné à celte espèce. D'ailleurs Olina accorde Ja préférence à la charbonnière sur tou- tes les autres pour le talent de chanter et pour servir d'appeau ; elle s'apprivoise aisément et si complètement , qu'elle vient manger dans la main , qu'elle s'ac- coutume comme le chardonneret au pe- tit exercice de la galère, et, pour tout dire en un mot , qu'elle pond même en captivité. Lorsque ces oiseaux sont dans leur état naturel, c'est-à-dire libres, ils commencent de s'apparier dès les pre- miers jours de février 5 ils établissent leur nid dans un trou d'arbre ou de muraille, mais ils sont long-temps ap- pariés avant de travailler à le construi- re , et ils le composent de tout ce qu'ils peuvent trouver de plus doux et de plus mollet. La ponte est ordinairement de huit, dix et jusqu'à douze œufs blancs avec des taches rousses, principalement vers le gros bout. L'incubation ne passe -'->iir ■i t i ï \ 30 HISTOIRE NATURELLE pas douze jours 5 les petits nouvelle- les meut éclos restent plusieurs )ou yeux fermés ; bientôt ils se couvrent d'un duvet rare et fin , qui tient au bout des plumes, et tombe à mesure que les plumes croissent; ils prennent leur vo- lée au bout de quinze jours, et Ton a observé que leur accroissement étoit plus rapide quand la saison étoit plu- vieuse 5 une fois sortis du nid , ils ny rentrent plus, mais se tiennent percbés sur les arbres voisins , se rappelant sans cesse entr'eux , et ils restent ainsi at- troupés jusqu'à la nouvelle saison , temps où ils se séparent deux à deux pour former de nouvelles familles. On trouve des petits dans les nids jusqu'à la fin du mois de juin , ce qui indique que les charbonnières font plusieurs pontes : quelques-uns disent qu elles en font trois; mais ne seroit-ce pas lors- qu'elles ont été troublées dans la pre- mière qu'elles en entreprennent une se- conde? etc. Avant la première mue on 1 -JL i i É velle- irs les ivrent u bout |ue les ur vo- l'on a t étoit it plu- ils n'y erchés nt sans nsi at- lîson , i deux es. On usqu'à idique sieurs les en lors- pre- nese- ueon DE LA MES A V6£. 21 distingue le mâle , parce qu'il est et plus gros et plus colérique. En moins de six mois tous ont pris leur entier ac- croissement , et quatre mois après la première mue ils sont en état de se re- produire. Suivant Olina ces oiseaux ne vivent que cinq ans , et selon d'autres cet âge est celui où commencent les fluxions sur les yeux , la goutte , etc. mais ils perdent leur activité sans per- dre leur caractère dur qu'aigrissent les souffrances. M. Linnœus dit qu'en Suède ils se tiennent sur les aunes , et que Tété ils sont fort communs en Espagne. La charbonnière a sur la tête une es- pèce de capuchon d'un noir brillant et lustré qui , devant et derrière , descend à moitié du cou, et a de chaque côté une grande tache blanche presque triangu- laire 5 du bas de ce capuchon , par- devant, sort une bande noire, longue et étroite, qui parcourt le milieu de la poitrine et du ventre , et s'étend jus- qu'à l'extrémité des couvertures infé- V 'I fs I i \ 22 HISTOIRE NATURELLE rieures de la queue 5 celles-ci sont blan- ches , ainsi que le bas-ventre 5 le reste du dessous du corps, jusqu'au noir de la gorge , est d'un jaune tendre 5 un vert - d'olive règne sur le dessus du corps, mais cette couleur devient jaune et même blanche en s'approchant du bord inférieur du capuchon ; elle s'obs- curcit au contraire du côté opposé , et se change en un cendré-bleu sur le crou- pion et les couvertures supérieures de Ja queue 5 les deux premières pennes de l'aile sont d'un cendré -brun sans bordures; le reste des grandes pennes sont bordées de cendré - bleu , et les moyennes d'un vert- d'olive, qui prend une teinte jaune sur les quatre derniè- res; les ailes ont une raie transversale d'un blanc-jaunâtre j tout ce qui paroît des pennes de la queue est d'un cendré- bleuâtre, excepté la plus extérieure qui est bordée de blanc, et la suivante qui est terminée de la même couleur ; le ibiid des plumes noires est noir , celui 1 DE LA MÉSANGE. 23 des blanches est blanc, celui des jaunes est noirâtre , et celui des olivâtres est cendré :cetoiseaupèseenviron une once. Longueur totale , six pouces; bec, six lignes et demie , les deux pièces éga- les, la supérieure sans aucune échan- crure; tarse, neuf lignes; ongle posté- rieur , le plus fort de tous ; vol , huit pouces et demi ; queue , deux pouces et demi , un peu fourchue , composée de douze pennes, dépasse les ailes de dix-huit lignes. La langue n'est point fixe et immo- bile , comme quelques - uns l'ont cru s l'oiseau la pousse en avant et l'élève pa- rallèlement à elle-même avec une dé- clinaison suffisante à droite, et par con- séquent elle est capable de tous les mou- vemens composés de ces trois princi- paux : elle est comme tronquée par le bout, et se termine par trois ou quatre filets. M. Frisch croit que la charbon^ nière s'en sert pour tâter les aliment avant de les manger. \ .\ i\ 24 HISTOIRE NATURELLE Œsophage , deux pouces et demi, formant une petite poche glanduleuse avant de s*insërer dans le gésier qui est musculeux, et doublé d'une membrane ridée , sans adhérence : j'y ai trouvé de petites graines noires , mais pas une seule petite pierre; intestins , six pouces quatre lignes ; deux vestiges de cœ- cum; une vésicule du fiel. LA PETITE CHARBONNIÈRE. Le nom de tête noire {atricapilla ^ melancorypkos) a été donné à plusieurs oiseaux , tels que la fauvette à tête noire , le bouvreuil , etc. mais il paroît que la tête noire d' Aristcîe est une mé- sange; car, suivant ce philosophe, elle pond un grand nombre d œufs, jusqu'à dix-sept , et même jusqu'à vingt-un; et de plus elle a toutes les autres proprié- tés des mésanges , comme de nicher sur les arbres , de se nourrir d'insectes, d'avoir la langue tronquée , etc. Ce que "^'**^^ ,1 ^-- '• \' 'à DE LA MÉSANGE. zS le raêiiie auteur ajoute d'après un ouï- dire assez vague, et ce que Pline répète avec trop de confiance, savoir, que les œufs de cet oiseau sont toujours en nombre impair, tient un peu du roman , et de cette superstition philosophique qui de tout temps supposa une certaine vertu dans les nombres , sur-tout dans les nombres impairs , et qui leur attri- bua je ne sais quelle influence sur les phénomènes de la nature. La petite charbonnière diffère de la grande , non-seulement par la taille et par son poids, qui est trois ou quatre fois moindre , mais encore par les cou- leurs du plumage , comme on pourra s'en assurer en comparant les descrip- tions« M. Frisch dit qu'en Allemagne elle se tient dans les forêts de sapins ; mais en Suède c'est sur les aunes qu'elle se plaît, suivant M. Linnœus. Elle est la moins défiante de toutes les mésan* ges ; car non-seulement les jeunes ac- courent à la voiic d'une autre mésange. Oiseaux. XV. 3 f 51 ' w..*»:" *»■»«—» .t \ \ \ \ ( af) ITISTOÎR* NATURELttt noii-8oiilornent elles se laissent tromper pnr Tappenu, innis les vieilles iiiétiie, c|iii ont été prises plusienrs (bis, et (jui ont eu le bonheur d'échapper, se re- prennent encore et tout aussi facile- uient dans les mâmes pièges et pnr les mêmes ruses ; cependant ces oiseaux montrent autant ou plus d'intelligence que les autres dans plusieurs actions qui ont rapport à leur propre conservation ou à celle de la couvée ; et , comme d'ailleurs ils sont fort courageux , il semble que c'est le courage qui détruit en eux le sentiment de la. défiance y comme celui de la crainte ; s'ils se sou- viennent de s'être pris dau^ le filet , au gluau . ils se souviennent aussi qu'ils se sont échappés, et ils se sentent la force ou du moins l'espérance d'échap- per encore. Cette mésange habite les bois , sur- tout ceux où il y a des sapins et autres arbres toujours verts , les vergers , les jardins; elle grimpe et court sur les S — V. .,. V.; '*!7' .*-.-. fS I DELAMÉSAWOE. 27 arbres comme les autres mésanges ; et c'est, après celle à langue queue, la plus petite de toutes; elle ne pèse que deux gros : du reste, mêmes allures, même genre de vie 5 elle a une espèce de coqueluchon noir , terminé de blanc sur le derrière de la tête , et marqué sous les yeux de la même couleur; le dessus du corps cendré , le dessous blanc-sale; deux taches blanches trans- versales sur les ailes ; les pennes de la queue et des ailes cendré-brun , bor- dées de gris; le bec noir, et les pieds de couleur plombée. Longueur totale, quatre pouces un quart; bec, quatre lignes deux tiers; tarse , sept lignes ; ongle postérieur , le plus fort de tous , les latéraux plus longs à proportion que dans la grosse charbonnière ; vol , six pouces trois quarts ; queue , vingt lignes , un peu fourchue, composée de douze pennes, dépasse les ailes de dix lignes. M, Moering a observé que , dans (\ ! Î28 HISTOIRE NATUREtlE celte espèce, le bout de ia langue n'est tronque^ que sur les bords , de chacun desquels part un filet, et que la partie internnédiaire est entière et se relève presque verticalement. Variétés de la pstitx CHARBONNIÈRE. I. La Nonhbtte cendrée. Je sais que plusieurs naturalistes ont regardé celte espèce comme séparée de la pré- cédente par un assez grand nombre de différences 5 Willulghby dit qu elle est plus grosse , qu elle a la queue plus longue , moins de noir sous la gorge ; le blanc du dessous du corps plus pur , et point du tout de cette dernière cou- leur sur l'occiput ni sur les ailes. Mais si l'on considère que la plupart de ces différences ne sont rien moins que constantes, notamment la tache blanche de l'occiput, quoiqu'elle soit comptée parmi les caractères spécifiques de la petite charbonnière; si l'on considère i I •i -■**■": .%,::; ~^.: D F. L A. MES ANOE. flj que l'on n donné à toutes deux ce même nom de t harbonnière , qui en effet leur convient (^j^alement, et que celui de mésange de marais, donné assez géné- ralement à la nonnette cendrée , peut aussi convenir à l'espèce précédente , puisqu'elle se plaît, dit M. Linnœus, sur les aunes, et que les autres sont, comme on sait, des arbres aquatiques, croissant dans les endroits humides et marécageux ; enfin , si l'on considère les traits nombreux de conformité qui se trouvent entre c( ^ deux espèces , même séjour, même tiille, même en- vergure , mêmes couleurs distribuées à-peu-près de même, on sera porté à regarder la nonnette cendrée comme une variété dans fespèce de la petite charbonnière j c'est le parti qu'ont pris, avec raison , les auteurs de la Zoologie Britannique , et c'est celui auquel nous croyons devoir nous arrêter , toutefois en conservant les noms anciens, et nous contentant d'avertir que cette diversité • * ;ï »r i f 3o HISTOIRE NATURELLE de noms n'indique pas ici une diffé- rence d'espèces. La nonnette cendrée se tient dans les bois plus que dans les vergers et les jardins , vivant de menues graines , fai- sant la guerre aux guêpes , aux abeilles et aux chenilles , formant des provi- sions de chenevis lorsqu'elle trouve l'occasion , en prenant à - la - fois plu- sieurs grains dans son bec pour les porter au magasin , et les mangeant ensuite à loisir : c'est sans doute sa ma- nière de manger qui l'oblige d'être pré- voyante ; il lui faut du temps , il lui faut un lieu commode et sûr pour per- cer chaque grain à coups de bec 5 et , si elle n'avoit pas de provisions , elle seroit souvent exposée à souffrir la faim. Celte mésange se trouve en Suède et même en Norwège , dans les forêts qui bordent le Danube ; en Lorraine , en Italie , etc. M. Salerne dit qu'on ne la connoît point dans l'Orléanois , ni aux environs fie Paris, ni dans la Nor- iM m m .A I ï ^ . ^s, il lui our per- )ec3 et, ns, elle la faim, 'uède et forets •rraine , u'on ne ois , ni a Nor- I rs.. «.'fi* DE LA MÉSANGE. 5l mandie : elle se plaît sur les aunes, sur les saules, et par conséquent dans les lieux aquatiques , d'où lui est venu son nom de mésange de marais. C'est un oiseau solitaire qui reste toute l'année , et que l'on nourrit difficilement en cage. On m'a apporté son nid , trouvé au milieu d'un petit bois en coteau , dans un pommier creux , assez près d'une rivière : ce nid consistoit en un peu de mousse déposée au fond du trou 5 les petits, qui voloient déjà, étoient un peu plus bruns que le père , mais ils avoient les pieds d'un plombé plus clair ; nulle écliancrure sur les bords du bec , dont les deux pièces étoient bien égales : ce qu'il y avoit de remar- quable , c'est que le gésier des petits étoit plus gros que celui des vieux, dans la raison de cinq à trois ; le tube intestinal étoit aussi plus long à pro- portion : mais les uns ni les autres n'avoieut ni vésicule du fiel , ni le moindre v«stige du cœcum 5 j'ai trouvé 1 ■ i 1 ' I I ! 1 't t H" .W' 32 HISTOIRE NATt/R ELLE dfins le gésier du père quelques débris d'insectes et un grain de terre sèche , et dans le gésier des jeunes plusieurs petites pierres. La nonnette cendrée est un peu plus grosse que la petite charbonnière , car elle pèse environ trois gros. Je ne don- nerai point la description de son plu- mage, il suffit d'avoir indiqué ci-dessus les diff'érences principales qui se trou- vent entre ces deux oiseaux. Longueur totale, quatre pouces un tiers 5 bec, quatre lignes; tarse, sept lignes; vol, sept pouces; queue, deux pouces , composée de douze pennes , dépasse les ailes de douze lignes. M. le Beau a rapporté de la Loui- siane une mésange qui av^oit beaucoup de rapport avec celle de cet article ; il ne manque à la parfaite ressemblance que la tache blanche de l'occiput, et les deux traits de même couleur sur les ailes; ajoutez que la plaque noire de la gorge éloit plus grande , et en général ■I i à. .1 > X ues débris ne sèche, plusieurs 1 peu plus lière, car e ne don- son plu- ci-dessus i se trou- K)uces un rse, sept je, deux pennes , es. la Loui- eaucoup licJe; il nblance it, et les sur les •e de Ja énéral DE LA MÉSANGE. 33 i'i les couleurs du plumage un peu plus foncées, excepté que dans la, femelle la tête étoit d'un gris-roussâtre, à-peu- près comme le dessus du corps , mais cependant plus rembruni. Longueur totale, quatre pouces et demi; tarse, sept à huit lignes; ongle postérieur, le plus fort de tous; queue , vingt-une lignes , un peu étagée ( ce qui forme un nouveau trait de dispa- rité), dépasse les ailes d'environ neuf lignes. II. Une autre mésange d'Amérique, qui se rapproche beaucoup de la petite charbonnière, c'est la mésange à tête noire du Canada ; elle est de la gros- seur de la nonnette cendrée ; elle a à- peu-près les mêmes proportions et le même plumage; la tête et la gorge noires; le dessous du corps blanc ; le dessus cen- dré-foncé , couleur qui va s'afFoiblis- sant du côté du croupion , et qui , sur les couvertures supérieures de la queue, n'est plus qu'un blanc-sale; les deux ^v. ' il 4. * ):/ 04 niSJ'OIRE NATURELLE pennes intermc^diaires de cette même qiipue cendrées comme le dos; les la- térales cendrfe aussi, mais bordées de gris-blanc; celles des ailes brunes, bor- dées de ce même gris -blanc; leurs grandes couvertures supérieures brunes, bordées de gris ; le bec noir, et les pieds noirâtres. Longueur totale , quatre pouces et demi; bec, cinq lignes et demie; vol, sept pouces et demi; queue, vingt-six lignes , composée de douze pennes éga- les, dépasse les ailes d'un pouce. Comme les ir»ésanges fréquentent les pays du nord , il n'est pas surprenant que Ton trouve en Amérique des va- riétés appartenant à des espèces euro- péennes. III. Si la gorge blanche de Wil- lugliby est , non pas une fauvette, com- me le croyoit cet auteur, mais une mésange comme le pense M. Brisson , on seroit tenté de la rapporter à la non- nelte cendrée , et conséquemmenl à la m •'à 1 «» I Ht?; fci I <â_ l E I L K 'eite même <3os ,• les la- bordées àe runes, bor- '«nc; leurs ires brunes, et les pieds pouces et 3mie; vol, 5 vingt-six ►ennes éga- 5uce. lentent les surprenant e des va- ^es eu ro- de Wil- Ue, com- blais une Brisson , à la iion- neni à Ja DE LA MÉSANGE. 313 petite charbonnière ; elle a la tête d'un P M '9 ,1 co rps blanc. cendré-foncé; tout le dessus du d'un cendré-roussâlre ; le dessous teinté de rouge dans le mâle, excepté toutefois la naissance de la gorge , qui est , dans quelques individus , d'un blanc pur, et qui, dans d'autres, a une teinte de cendré, ainsi que le devant du cou et de la poitrine; la première penne de l'aile bordée de blanc, les dernières de roux; les pennes de la queue noires , bordées d'une couleur plus claire , ex- cepté la plus extérieure qui l'est de blanc, mais non pas dans tous les indi- vidus; le bec noir, jaune à l'intérieur; 2a pièce inférieure blanchâtre dans quel- ques sujets ; les pieds tantôt d'un brun- jaunâtre, tantôt de couleur plombée. La gorge blanche se trouve l'v^té en Angleterre; elle vient dans les jardins, vit d'insectes , fait son nid dans les buis- sons près de terre ( et non dans des trous d'arbre comme nos mésanges), le garnit de crins en dedans, y pond cinq i^- \ V \ I 36 HISTOIRE NATURELLE œufs de forme ordinaire, pointillës de noir sur un fond brun -clair verdâtre. Elle est à-peu-près de la gross mr de la nonnelte cendrée. Longueur totale, de cinq pouces trois quarts à six pouces ; doigt postérieur le plu.'' fort de tous 5 les deux latéraux égaux entr'eux, fort petits, et adhérens à celui du milieu , l'extérieur par sa première phalange, l'intérieur par une membrane , ce qui est fort rare dans les oiseaux de ce genre 5 vol , environ huit pouces; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes, un peu éta- gée , dépasse les ailes de seize à dix-sept lignes. IV. J'ai actuellement sous les jeux un individu envoyé de Savoie par M. le marquis de Piolenc , sous le nom de grimpereau, et qui doit se rapporter à la même espèce. Il a la tête variée de noir et de gris-cendré; tout le reste de la partie supérieure , compris les deux intermédiaires de la queue, de ce même I 'A . -ot»-'-jE ^^^^^^^'^''T^S^^^^^^'^^^^f''^^i^2Ji$0*''''IISj^ilÊMP'^KKÊ0^'^^ ELLE ointilJës de ^ verdâtre. ss .'ur de la ouces trois postérieur X latéraux t adhérens ur par sa Lir par une ce dans les viron huit et demi, n peu éta- à dix-sept les yeux par M. le nom de pporter à '^ariée de reste de les deux ie même DE LA MÉSANGE. Sy gris ; la penne extérieure noirâtre à sa base , grise au bout , traversée dans sa partie moyenne par une tache blanche; la penne suivante marquée de la même couleur, sur son côté intérieur seule- ment ; la troisième aussi , mais plus près du bout , et de msmère que le blanc se resserre toujours, et que le noir s'étend d'autant plus ; il gagne encore davan- tage sur la quatrième et la cinquième penne qui n'ont plus du tout de blanc, mais qui sont terminées de gris-cendré comme les précédentes ; les pennes des ailes sont noirâtres j les moyennes bor- dées de gris -cendré; les grandes de gris-sale 5 chaque aile a une tache lon- gitudinale ou plutôt un trait blanc- jau- nâtre ; la gorge est blanche ainsi que le bord antérieur de l'aile; le devant du cou et toute la partie inférieure sont d'un roux-clair; les couvertures infé- rieures des ailes , les plus voisines du corps , sont roussâtres , les suivantes ïioires , et les plus longues de toutes Oiseaux. XV. 4 fl ■y 38 HISTOIRE MATURELLE blanches 5 le bec supérieur est noir , ex- cepté l'arête qui est blanchâtre , ainsi que le bec inférieur; enfin les pieds sont d'un brun-jaunâtre. Longueur totale , cinq pouces un tiers ; bec , six lignes et demie 5 tarse , huit lignes^ doigt postérieur aussi long et plus gros que celui du milieu ; et son ongle le plus fort de tous; vol, sept pouces trois quarts; queue, dix-huit lignes , composée de douze pennes , un peu inégales et plus courtes dans le mi- lieu , dépasse les ailes de dix lignes. LA MÉSANGE BLEUE. Il est peu de petits oiseaux aussi connus que celui-ci , parce qu'il en est peu qui soient aussi communs, aussi faciles à prendre, et aussi remarquables par les couleurs de leur plumage; le bleu domine sur la partie supérieure, le jaune sur l'inférieure, le noir et le blanc paroissent distribués avec ar^ j*^'* * f f i t M ELLE stnoir,ex- âlre, ainsi ies pieds pouces un »e ,• tarse , aussi long leujetson vol, sept dix-huit ennes, un ans le mi- lignes. EUE. aux aussi u'il en est ins, aussi ïrquables mage; le ipérieure, 3oir et Je avec ar^ DE LA MÉSANGE. 69 pour séparer et relever ces couleurs, qui se multiplient enwure en passant par différentes nuances. Une autre cir- constance qui a pu contribuer à faire coiinoître la mésange bleue , mais en mauvaise part, c'est le dommage qu'elle cause dans nos jardins en pinçaîit les boutons des arbres fruitiers ; elle se sert même avec une singulière adresse de ses petites griffes pour détacher de sa branche le fruit tout formé qu'elle porte ensuite à son magasin : ce n'est pas toutefois son unique nourriture ; car elle a les mêmes goûts que les autres mésanges, la même inclination pour la chair, et elle ronge si exactement celle des petits oiseaux dont elle peut venir à bout , que M. Klein propose de lui donner leur squelette à préparer. Elle se distingue entre toutes les autres par son acharnement contre la chouette. M. le vicomte de Querhoè'nta remarqué qu'elle ne perce pas toujours les grains de cheaevis comme les autres mésanges. / f H 40 HISTOIRE NATURELLE mais qu'elle les casse quelquefois dans son bec comme les serins et les linottes ; il ajoute qu'elle paroît plus avisée que les autres , en ce qu'elle se choisit pour l'hiver un gîte plus chaud et de plus difficile accès : ce gîte n'est ordinaire- ment qu'un arbre creux ou un trou de muraille ; mais on sait bien qu'il y a du choix à tout. La femelle fait son nid dansces mêmes trous , et n'y épargne pas les plumes ; elle y pond au mois d'avril un grand nombre de petits œufs blancs 5 j'en ai compté depuis huit jusqu'à dix-sept dans un même nid; d'autres en ont trouvé jusqu'à vingt-deux : aussi passe- t-elle pour la plus féconde; on m'assure qu'elle ne fait qu'une seule couvée, à moins qu'on ne la trouble et qu'on ne l'oblige à renoncer ses œufs avant qu'elle les ait fait éclore; et elle les re- nonce assez facilement pour peu qu'on en casse un seul , le petit fùt-il tout for- mé, et même pour peu qu'onytouche^ ■MMiihrVMMÉ... ■^.l'Iiiiii^^^aigpij '■'■-^i'Uj,jiS»iysii»g-gr ■ ^.i -'.-M' uefois dans îs linottes ; ^visëe que loisit pojir et de pJus ordinaire- un trou de Li'il y a du :es mêmes > piumes; un grand îs ; j'en ai dix-sept *s en ont ssi passe- ni'assure 3uvëe, à qu'on ne fe avant le les re- 3u qu'on tout ibr- ' touche; DE LA MÉSANGE. 4ï mais lorsqu'une fois ils sont éclos, ello s'y attache davantage elles défend coû- ta geusement^ elle se défend elle-même» et souffle d'un air menaçant lorsqu'on l'inquiète dans sa prison ; le mâle pa> rodt se reposer plus à son aise; , étant accroché au plafond de sa cage, que dans toute autre situation. Outre son grincement désagréable, elle a un petit gazouillement foible , mais varié, et auquel ou a bien voulu trouver quel- que rapport avec celui du pinson. M. Frisch prétend qu'elle meurt dès quelle est en cage, et que, par cette raison , l'on ne peut remplc>^ er comme appelant 5 j'en ai vu cependant qui ont vécu plusieurs mois en captivité , et qui ne sont mortes que de gras-fond ure. Schwenckfeld nous apprend qu'en Silésie on voit cette mésange en toute saison dans les montagnes ; chez nous , ce sont les bois où elle se plaît , sur- tout pendant l'été , et ensuite dans les vergers^ les jardins, etc. M. Lottinger i >• 42 HISTOIRE NATURELIi!: dit qu'elle voyage avec la charbonnière; mais que cette société est '.elle qu'elle peut être entre des animaux pétulans et cruels, c'est-à-dire, ni paisible ni du* rable. On dit cependant que la famille reste plus long-temps réunie que dans les autres espèces. La mésange bleue est fort petite, puisqu'elle ne pèse que trois gros; mais Belon , Klein et le voyageur Kolbe , ne dévoient pas la donner pour la plus pe- tite des mésanges. La femelle Test un peu plus que le mâle; elle a moins de bleu sur la tête , et ce bleu , ainsi que le jaune du dessous du corps, et moins vif; ce qui est blanc dans l'un et l'autre, est jaunâtre dans les petits qui com- mencent à voler ; ce qui est bleu dans ceux-là est brun-cendré dans ceux-ci; et les pennes des ailes de ces derniers ont les mêmes dimensions relatives que dans les vieux. Longueur totale , quatre pouces et demi ; bec , quatre lignes et demie , les ' I ? Etr ifi arbonnière; eJle qu'elle pétulans et iible ni du- la famille e que dans brt petite, gros 5 mais Kolbe,ne la plus pe- lle Test un moins de ainsi que 5, et moins et l'autre, qui com- bleu dans » ceux-ci; 5 derniers relatives pouces et emie, les SE LA MÉSANGE. 43 * deux pièces égales et sans aucune ëchan- crurej langue tronquée, terminée par plusieurs filets, dont quelques-uns sont cassés pour l'ordinaire ; tarse, six li- gnes et demie ; pieds gros et trapes, dit Belon ; ongle postérieur le plus fort de tous; vol, sept pouces; queue, vingt- cinq lignes, dépasse les ailes de douze; chacune de ses moitiés , composée de six pennes, est étagée. Les jeunes, en assez grand nombre, que j'ai disséqués sur la fin de mai , avoient tous le gésier un peu plus petit que leur mère , mais 1 3 tube intestinal aussi long; deux léger&\ vestiges de cœcum, point de vésicule du fiel. LA MOUSTACHE. Quelques naturalistes ont donné à cet oiseau le nom de barbue; mais, comme ce nom a été consacré spécia- lement à une autre famille d'oiseaux , j'ai cru devoir ne le point laisseï et fl ri i I 44 HISTOIRE NATURELLE * celle-ci , afin de prévenir toute confu- sion. Je ne sais si cette mésange existe réellement aux Indes , comme le~sup-^ pose la dénomination adoptée pat M. Frisch; mais il paroît qu'elle est fort commune en Danemarck , et qu'elle commence à se faire voir en Angle- terre. M. Edwards parle de plusieurs de ces oiseaux mâles et femelles , qui avoient été tués aux environs de Lon- dres, mais qui y étoient encore trop peu connus, dit cet auteur , pour avoir un nom dans le pays. Comme madame la comtesse d'Albermale en avoit rap- porté du Dauemarck une grande cage pleine , ce sont sans doute quelques-uns de ces prisonniers échappés qui se se- ront multipliés en Angleterre , et qui y auront fondé une colonie nouvelle; mais d'où yenoient ceux qu'Albin avait ouï dire qu'on trou voit dans les pro- vinces d'Essex et de Lincoln , et tou- jours dans les endroits marécageux? ■m 1». r^^l «>wiL!a"i*y ^1 ^"M f.'ï»^ ,1 LLE ute confu- nge existe ne le^up- jptée par qu'elle est , et quelle !n Angle- plusieurs allés, qui > de Lon- icore trop >our avoir madame voit rap- nde cage ques-uns ]ui se se- , et qui y ouvelle ; bin avait les pro- et tou- :ageux ? DE LA MÉSANGE. 46 Il seroit à désirer que l'on connût plus exactement les mœurs de ces oiseaux ; leur histoire pourroit être curieuse, du moins à juger par le peu qu'on en sait : on dit que lorsqu'ils reposent, le mâle a soin de couvrir sa compagne de ses ailes; et cette seule attention . 4 elle ëtoit bien constatée , en supposeroit beaucoup d'autres , et beaucoup de dé- tails intéressans dans toute la suite des opérations qui ont rapport à la ponte. Le trait le plus caractérisé de la phy- sionomie du mâle , c'est une plaque noire, à-peu-près triangulaire qu'il a de chaque côté de la tête 5 la base de ce triangle renversé s'élève un peu au- dessus des yeux, etson sommet, dirigé en en-bas, tombe sur le cou à neuf ou dix lignes de la base : on a trouvé à ces deux plaques noires , dont les plumes sont assez longues , quelque rapport avec une moustache; et delà les noms qui ont été donnés dans tous les paj^s^ à cet oiseau. M, Erisch croit qu'il a de 46 HISTOIRE NATURELLE l'analogie avec le serin, et que les indi- vidus de ces deux espèces pourroient s'apparier avec succès 5 mais , a joute- t-il, l'espèce moustache est trop rare pour que l'on puisse multiplier suffisam- ment les expériences qui seroient né- cessaires pour décider la question. Cette opinion de M. Frisch ne peut subsister avec celle de MM. Edwards et Linnœus, qui trouvent à la moustache beaucoup d'affinité avec la pie-grièche ; toutefois ces deux opinions, quoique contradic- toires, ont un résultat commun, c'est que les trois observateurs ont vu le bec de la moustache plus gros que ne l'est ordinairement celui des mésanges , et que par conséquent cet oiseau pourroit être renvoyé aux demi-fins. D'un autre côlé, M. Lottinger m'assure qu'il niche dans des trous d'arbres , et qu'il va sou- vent de compagnie avec la mésange à longue queue ^ ce qui, joint à l'air de famille et à d'autres rapports dans la taille, la forme extérieure, la conte- I ( ELLE ["e les indi- pourroieiit ais , ajoute* st trop rare iersuffisam- seroient né- îstion. Cette ■ut subsister etLinnœus, e beaucoup î; toutefois ■ coutradic- "lun, c'est 't vu le bec ïue ne l'est ^sauges, et u pourroit D'un autre ï"'il niche l'il va sou- ïiésange à à l'air de ts dans la la conte- I ■■*■; ■■■'if' É DE LA MÉSANGE. 4j nance , les habitudes , nous autorise à Id laisser parmi les mésanges. Le mâle a la tête d'un gris-de-perle ; la gorge et le devant du cou , d'un blanc argenté; la poitrine, d'un blanc moins pur , teinté de gris dans quelques indi- vidus, de couleur de rose dans les au- tres ; le reste du dessous du corps rous- satre ; les couvertures inférieures de la queue noires; celles des ailes , d'un blanc-jaunâtre ; le dessus du corps , roux-clair; le bord antérieur des ailes , bla *s petites couvertures supérieu- res , aoirâtres ; les grandes bordées de roux ; les pennes moyennes de même bordées intérieurement d'un roux plus clair; les grandes pennes bordées de blanc en dehors ; celles de la queue en- tièrement rousses, excepté la plus ex- térieure qui est noirâtre à sa base , et d'un cendré-roux vers son extrémité ; l'iris orangé; le bec jaunâtre et les pieds bruns. Pans la femelle;, il n'y a aucune teinte ( ,/^ « 48 HISTOIRE NATURELLE rouge sous le corps , ni plaques noires aux côtés de la tête ; ceJie-ci est brune ainsi que les couvert:îres inférieures de ]a queue , dont les pennes latérales sont noirâtres, terminées de blanc. La fe- melle est aussi un peu plus petite que le mâle. , Longueur totale de ce dernier , six pouces un quart ; bec , moins de six lignes , le supérieur un peu crochu , mais sans aucune échancrure, dit M. Ed- wards lui-même , ce qui ne ressemble guère à une pie-grièche; tarse, huit lignes et demie; vol, six pouces et demi ; queue , trente-six lignes , com- posée de douze pennes étagées, en- sorte que les deux extérieures n'ont que la moitié de la longueur des deux intermédiaires ; dépasse les ailes de vingt-sept lignes. L E R E M I Z. Ce qu il y a de plus curieux dans l'histoire desremiz, c'est l'art recher- \\h y- lOiaflfi III idt- 'wTSfiS-. ELtE iques noires ci est brune iférieuresde itéraies sont anc. La fe- petite que ernier , six oins de six eu crochu , ?,ditM.Ed- î ressemble tarse , huit pouces et ?nes, com- ag^es, en- dures n'ont r des deux s ailes de leux dans ^t recher- i m i f m. I DE LA MÉSANGE. 4^ ché qu ils apportent à la construction de leur nid ; ils y emploient ce duvet léger qui se trouve aux aigrettes des fleurs du saule, du peuplier, du trem- ble, du juncago , des chardons, des pissenlis, de l'herbe aux moucherons, de la masse d'eau , etc. ; ils savent en- trelacer avec leur bec cette matière fila- menteuse, et en former un tissu épars et serré , presque semblable à du drap 3 ils fortifient le dehors avec des fibres et de petites racines qui pénètrent dans la texture , et font en quelque sorte la charpente du nid ; ils garnissent le de- dans du même duvet non ouvré, pouc que leurs petits y soient mollement 5 ils le ferment par en-haut, afin qu'ils y soient chaudement, et ils le suspendent avec du chanvre , de l'ortie , etc. à la bifurcation d'une petite branche mo- bile , donnant sur une eau courante , pour qu'ils soient bercés plus douce?» ment par la liante élasticité de la bran- che, pour qu'ils se trouvent dans l'abon-r Oiseaux. XV, ' 5 i i 1 ' j^.. i ^ 5o HISTOIRE NATURELLE dance , les msectes aquatiques étant leur principale nourriture 5 enfin , pour qu'ils soient en sûreté contre les rats , les lézards, les couleuvres eî autres en- nemis rarapans , qui sont toujours les plus dangereux : et, ce qui semble prou- ver que ces intentions ne sont pas ici prêtées gratuitement à ces oiseaux , c'est qu'ils sont rusés de leur naturel , et si rusés,que, suivant MM. Monti et Titius, l'on n'eu prend jamais dans les piégocj , de même qu'on l'a remarqué des ca- rouges , des cassiques du Nouveau- Monde, des gros-becs d'Abyssinie, et autres oiseaux qui suspendent aussi leurs nids au bout d'une branche. Celui du remiz ressemble tantôt à un sac, tantôt à une bourse fermée , tantôt à une cor- nemuse applatie , etc. ; il a son entrée dans le flanc , presque toujours tour- née du côté de l'eau , et située tantôt plus haut , tantôt plus bas : c'est une petite ouverture à- peu-près ronde, d'un pouce et demi de diamètre et au-de*- If 1 î ^-s.,. ELLE tic[ues étant ^nfin , pour •e les rats, '£ autres en- oujours les 'mbieprou- ont pas ici îeaux, c'est 'turel , et si ti et Titf us, Jes piégcvj , ué des ca- JVouveau- yssinie , et aussi leurs • Celui du sac, tantôt à une cor- 5on entrée 3urs tour- J^e tantôt c'est une fi^e, d'un •au-de«- D E LA MÉSANGE. i>r •h' .P .y, sons, dont le contour se relève extérieu- rement en un rebord plus ou moins sail- lant, et quelquefois elle est sans aucun rebord. La femelle n'y pond que quatre ou cinq œufs , ce qui déroge notable- ment à la fécondité ordinaire des mé- sanges, dont les remiz ont d'ailleurs le port, le bec, le cri et les principaux attributs. Ces œufs sont blancs comme la neige , la coque en est extrêmement mince ; aussi sont-ils presque transpa- rens. Les remiz font ordinairement deux pontes chaque année ; la première en avril ou mai , et la seconde au mois d'août 5 il est plus que douteux qu'ils en fassent une troisième. On voit des nids de remiz dans les marais des environs de Bologne , dans ceux de la Toscane , sur le lac Trazimè- ne, et ils sont faits précisément comme ceux de la Liihuanie , de la Volhinie , de la Pologne et cle l'Allemagne. Les gens simples ont pour eux une vénéra- tion superstitieuse 3 chaque cabane a im I '! yS!ÙMm^m LLE e Ja porte ; 'ttl comme et le petit comme un de faire un u'eJle n'est 3s, puisque ce de nou- aussi dans f raine, Ja ?n un mot fournis- dont elles 'eur nid; fie , selon it pas non environs nous l'a- Je ne les • Daniel î le vrai lies ont arinthiG DE LA MÉSANGE. 53 et l'Autriche dans le royaume de Bohê- me, la Hongrie, la Pologne et les con- trées encore plus septentrionales. Par- tout , ou presque par - tout , elles se tiennent dans les lerreins aquatiques , et savent fort bien se cacher parmi les joncs et les feuillages des arbres qui croissent dans ces sortes de lerreins. On assure qu'elles ne changent point de climat aux approches de l'hiver. Cela est facile « comprendre pour les pays tempérés, où les insectes paroissent toute Tannée ; mais , dans les pays plus au nord , je croirois que les remiz changent au moins de position pendant les grands froids , eomme font les autres mésanges , et qu'ils se rapprochent alors des lieux habités. M. Kramer nous apprend en effet qu'on en voit beaucoup plus l'hiver qu'en toute autre saison aux environs de la ville de Pruck, située sur les con- fins de l'Autriche et de la Hongrie , et qu'ils se tiennent toujours de préférence parmi les joncs et les roseaux. 54 HISTOIRE N A f u n F. L L i: On dit qu'ils ont un ramage , mais ce ramage n'est pas bien connu ; et cepen- dant on a élevé, pendant quelques an- nées , de jeunes remiz pris dans le nid , leur donnant des œufs de fourmi pour toute nourriture : il faut donc qu'ils ne chantent pas dans la cage. Le plumage de cet oiseau est fort vulgaire , il a le sommet de la tête blan- châtre , l'occiput et le dessus du cou cendrés ; tout le dessus du corps gris , mais teinté de roussatre dans la partie antérieure; la gorge et tout le dessous du corps blancs, teintés de gris-cendré sur l'avant , et de roussatre sur l'arrière ; un bandeau noir sur le front qui s'étend horizontalement de part et d'autre sur les yeux, et fort au-delà des yeux ; les couverturei supérieures des ailes, bru- nes , bordées d'un roux qui va se dé- gradant vers leur extrémité ; les pennes de la queue et des ailes brunes aussi , mais bordées de blanchâtre; le bec cen- dré; les pieds cendré-rougeAlre. rf—t ïl « t L 7'? ''ge, mais ce ' j et cepeii- uelques an- daus Je nid , ourmi pour ne quils ne 'au est fort 1 tête blcui- "Js du cou orps gris , s ia partie 'e dessous ris-cendré iarrière; fui s'étend autre sur Keux; les ies, bru- ^a se dé-, îs pennes es aussi , beccen- DE I. A MESANGE. OJ li pnroît, d'après la description de M. Cnjekni Monli, qu'en Italie ces oi- seaux ont plus de roux dans leur plu- mage, et une légère teinte de vert sur les couvertures supérieures des ailes , etc. et,d'aprèscelledeM. Gmelin,qu'en Sibérie ils ont le dos brun , la tête blanche et la poitrine teintée de roux; mais ce ne sont que des variétés de cli- mat , ou peut-être de simples variétés de description j car il suflit de regarder de plus près , ou dans un autre jour , pour voir un peu différemment. La l'ernelle , suivant M. Kranner, n'a pas le bandeau noir comme le mâle; sui- vant M. Gmelin elle a ce bandeau , et en outre la îéte plus grise que le mâle, et le dos moins brun ; tous deux ont l'iris jaune et la pupille noire , et ils ne sont guère plus gros que le troglodyte , c'est-à-dire , qu'ils sont à-peu-près de Ja taille de notre mésange bleue. Longueur totale, quatre ponces et demi j bec , cinq lignes : le supérieur un .? .:, * 56 HISTOIRE NATURELLE peu recourbé; l'inférieur plus long dans Jes jeunes; tarse, six lignes et demie; ongles très-aigus , le postérieur le plus fort de tous; vol , sept pouces un tiers ; queue, deux pouces, conaposée de douze pennes, un peu étagée , dépasse les ailes de trois lignes. il I •I ^ \ LA PENDULINE. M. MoNTi rroyoit c\\\p. le remiz étoit le seul parmi les oiseaux d'Euro[)e qui suspendît son nid à une branche : mais , sans parler du loriot qui attache quel- quefois le sien à des rameaux foibles et mobiles, et à qui M. Frisch a attribué celui de la mésange à longue queue, voici une espèce bien connue en Lan- guedoc, quoique tout- à- fait ignorée des naturalistes , laquelle fait son nid avec autant d'art que le remiz de Polo^ gne , qui semble même y employer une industrie plus raisonnée, et qui mérite d'autant plus notre attention , qu'aveg Iv I. *. • RELLE lus Jong dans s et demie ; ieur Je plus |j ^es un tiers ; iée de douze sse Jes ailes I N E. 'emfz^toit \ '^"ropeqiii ^le : tuais , ïche quel- ' foibJes et -^ « attribué : ' 'e queue, î en Lan-» t ignorée ^ t son nid de Polo- ojerune •i méritq qu'aves DE LA MÉSANGE. 5j les mêmes talens elle n'a pas à beaucoup près la même célébrité : on peut la re- garder comme étant analogue au remiz, mais non comme une simple variété dans cette espèce ; les traits de disparité que Ion peut observer dans la taille, dans les proportions des parties, dans les cou- leurs du plumage , dans la forme du nid , etc. étant plus que suffisans pour consti- tuer une différence spécifique. Je lui ai donné le nom de penduline , qui présente à l'esprit la singulière cons- truction de son nid ; ce nid est très- grand , relativement à la taille de l'oi- seau; il est fermé par-dessus, presque de Ja grosseur et de la forme d'un œuf d'autruche : son grand axe a six pouces ; le petit axe trois et demi ; elle le sus- pend à la bifurcation d'une branche .fle- xible de peuplier, que, pour plus grande solidité elle entoure de laine , sur une longueur de plus de septà huitpc^irr s: outre la laine elle emploie la bourre c^ peuplier, de saule, etc. comme le r< • I "Jaw-»g.WW|iijj î \ l iHi \ 58 HISTOIRE NATITRELLE tniz. Ce nid a son entrée par le côté , près du dessus , et cette entrée est re- couverte par une espèce d'avance on d'auvent continu avec le nid , et qui déborde de plus de dix - huit lignes. Moyennant ces précautions , ses petits sont encore plus à l'abri des intempéries de la saison , mieux cachés , et par con- séquent plus en sûreté que ceux du remiz de Pologne. Cet oiseau a la gorge et tout le des- sous du corps blanc-roussâtre , le des- sus gris - roussâtre , plus foncé que le dessous 5 le dessus de la tête gris 5 les couvertures supérieures des ailes, noi- râtres bordées de roux , ainsi que les pennes moyennes, mais le roux s'éclair- cit vers leur extrémité 5 les grandes pen- nes-noirâtres, bordées de blanchâtre ; les pennes de la queue noirâtres , bor- dées de roux-clair 5 le bec noir; l'arètc supérieure jaune - brun ; les pieds de couleur plombée. Longueur totale , un peu moins de ".•i ^;i^^ 'G par Je côte , entrée est re- 9 d'avance on ' nid , et qui - huit lignes. >ns , ses petits 'S intempe'ries 'S, et par con- que ceux du t tout le des- atre, le des- foncé que le été gris • les 5s ailes, noi- ïinsi que les 'ouxs'éclair- grandes pen- bianchâtre ; râtres, bor- loir; l'arètc 'S pieds de I moins de $ 7 ■ DE LA MÉSANGE. 5^ quatre pouces 5 bec de mésange , quatre lignes et plus; tarse, six lignes -, ongle postérieur le plus fort de tous , peu ar- qué 5 queue, onze à douze lignes , seroit exactement carrée si les deux pennes extérieures n'étoient pas un peu plus courtes que les autres , dépasse les ailes d'environ six lignes. LA MÉSANGE A LONGUE QUEUE. On ne pouvoit mieux caractériser ce très-petit oiseau que par sa très-longue queue ; elle est plus longue en effet que tout le reste de la personne, et fait elle seule beaucoup plus de la moitié de la longueur totale : et, comme d'ailleurs cette mésange a le corps effilé et le vol rapide, on laprendroit, lorsqu'elle vole , pour une flèche qui fend l'air; s'est sans doufe à cause de ce trait re- marquable de disparité , par lequel cet oiseau s'éloigne des mésanges, que Ray a cru le devoir séparer tout-à-fait de cette famille; mais, comme il s'en rap- Ml ( 6ô HISTOIRÏÏNATURELLK proche par beaucoup d'autres proprié- tés plus essentielles, je le laisserai, avec le plus grand nombre des naturalistes, dans la possession paisible de son an- cien nom. Hé ! quel autre nom pourroit convenir à un pedt oiseau à bec court et cependant assez fort, qui fait sa prin- cipale résidence dans les bois , qui est d'un naturel très-remuant et très-vif, et n'est pas un moment en repos ; qui voltige sans cesse de buisson en buis- son, d'arbuste en arbuste, court sur les branches, se pend par les pieds, vit en société , accourt promptement au cri de ses semblables , se nourrit de chenilles , de moucherons et autres insectes , quel- quefois de graines; pince les bourgeons des arbres qu'il découpe adroitement ; pond un grand nombre d'œufs , enfin qui , suivant les observations les plus exactes, a les principaux caractères ex- térieurs des mésanges , et qui est bien plus décisif, leurs mœurs et leurs al- lures? il ne s'éloigne pas ménaeabso- H.ELLK itres proprîé- aisserai,avec I naturalistes, e de son an- nom pourroit à bec court i fait sa prin- t)oi8 , qui est t et très-vif, n repos ; qui îson en buis- court sur les îieds, vit en lentaucride pe chenilles , îectes , quel- 3s bourgeons droitement ; œufs , enfin ons les plus ractères ex- qui est bien et leurs al- lêrae abso- BE LA SiéSAKGE. 6t lument de toutes les mésanges par sa longue queue ëtagée, puisque la mous- tache et le remiz , comme nous l'avons vu, en ont une de cette même forme, qui ne diffère que du plus au moins. Quant à la manière de faire le nid , il tient le milieu entre les charbonnières et le remiz : il ne le cache point dans un trou d'arbre , où il seroit mal à son aise avec sa longue queue ; il ne le sus- pend pas non plus, ou du moins très- rarement , à un cordon délié , mais il l'attache solidement sur les branches des arbrisseaux, à trois ou quatre pieds de terre 5 il lui donne une forme ovale et presque cj^lindrique , le ferme par-des- sus, laisse une entrée d'un pouce de diamètre dans le côté , et se ménage quelquefois deux issues qui se répon- dent, afin d'éviter l'embarras de se re- tourner ; précaution d'autant plus utile, que les pennes de sa queue se détachent avec facilité, et tombent au plus léger froissement. Son nid diffère encore de Oiseaux. XV. 6 i k, t ; 62 HISTOIRE ^'ATURELLE celui du remiz , en ce qu'il est plus grand, d'une forme plus approchante de la cj^lindrique ; que le tissu n'en est pas aussi serré ; que le contour de sa petite entrée ne forme pas communé- ment au dehors un rebord saillant; que son enveloppe extérieure est composée de brins d'herbe , de mousse, de lichen , en un mot, de matériaux plus grossiers, et que le dedans est garni d'une grande quantité de plumos, et non de matière cotonneuse que fournissent les saules et ies autres plantes dont il a été parlé à l'article du remiz. Les mésanges à longue queue pon- dent de dix à quatorze œufs, même jusqu'à vingt, tous cachés presque en- tièrement dans les plumes qu'elles ont amassées au fond du nid : ces œufs sont de la grosseur d'une noisette; leur plus grand diamètre étant de six lignes : ils sont environnés d'une zone rougeâtre sur un fond gris , lequel devient plus clair vers le gros bout. i ■i ■ u'il est plus approchante tissu n'en est mtour de sa s (îommuné- saiilaut^ que st composée e, de lichen, us grossiers, l'une grande 1 de matière les saules et été parlé à queue pon- îufs, même presque en- qu'elles ont s œufs sont >5 leur plus lignes : ils 5 rougeâtre îvient plus DE Ï,A MÉSANGE. 63 Les jeunes vont avec les père et mère pendant tout l'hiver, et c'est ce qui forme ces troupes de douze ou quinze qu'on voit voler ensemble dans cette saison , jetant une petite voix claire , seulement pour se rappeler ; mais , au printemps, leur ramage prend une nou- velle modulation , de nouveaux accens, et il devient beaucoup plus agréable. • Aristote assure que ces oiseaux sont attachés aux montagnes; Belon nous dit qu'il les avoit observés en toutes con- trées, et Belon avoit voyagé ; il ajoute qu'ils quittent rarement les bois pour venir dans les jardins; Willulghby nous apprend qu'en Angleterre ils fréquen- tent plus les jardins que les montagnes ; M. Hébert est du même avis que Wil- lulghby, en restreignant toutefois son assertion à l'hiver seulement; selon Gesner, ils ne paroissent qu'au temps des froids , et ils se tiennent dans les en- droits marécageux et parmi les roseaux, d'où ils ont tiré leur nom de mésan^s rr. 64 HISTOIRE NATURELLE de roseaux, M. Daubenton le jeune en a vu des volées au Jardin des Fiantes sur la nn de décembre ,, et m'a appris qu on en voyoit assez conuJiunément dans le bois de Boulogn- ;; enfui «ejunK disent qu'iL restent penda.^t l'hiver, les autres qu'ils v oyageia ^ d'autres enfin qu'ils tirrivent plus tard que les autres mésange? , d'où Ils ont été nommés me'- sanges de neige. Te as ces faits, tous ces avis contraires , peuvent être et sont, à mon i;ens , également vrais : il ne faut poiu' cela que supposer, ce qui est très- vraisembiable, que ces oiseaux varient leur conduite selon les circonstances des lieux et des temps j qu'ils restent où ils sont bien ; qu'ils voyagent pour être mieux 5 qu'ils se tiennent sur la montagne ou dans la plaine , dans les terreins secs ou humides , dans les fo- rêts ou dans les vergers, par- tout, en un mot, où ils rencontrent leur subsistance et leurs commodités. Quoi qu'il en soit , ils se prennsnt rarement dans les tré- % ■P)-''^ ' mflWtMict- • I M'IihL- - '-—'^^ GRELEE >n le jeune en ^^ des Fiantes Pt ma crpprîïS «aiiufidincût mûa k^ uns 'tA'hiver , les autres enfin ue les amves nommés me'- aus, tous ces treetsont, à s : il ne faut qui est très- eaux varient irconstances u'ils restent f^agent pour nent sur la e, dans les tans les fo- tout, en un subsistance u'ilensoit^ i«5 les tré- DE LA MÉSANGE. it leur chair n'est ' 65 buchets, bon manger. Leurs plumes sont presque dëcom- pooées , et ressemblent à un duvet fort long : ils ont des espèces de sourcils noirs , les paupières supérieures d'un jaune-orangé : mais cette couleur ne paroît guère dans les sujets desséchés ; le dessus de la tête , la gorge et tout le dessous du corps, blancs, ombré de noirâtre sur la poitrine , et quelquefois teinté de rouge sur le ventre , sur les flancs et sous la queue : le derrière du cou noir, d'où part une bande de même couleur qui parcourt toute la partie supérieure du corps entre deux larges bandes d'un rouge faux ; la queue noire, bordée de blanc ; la partie anté- rieure de l'aile noire et blanche ; les grandes pennes noirâtres , les moyennes aussi, mais bordées de blanc, excepté les plus proches du corps, qui le sont du même roux que le dos; le fond des plumes cendré -foncé 5 l'iris gris ; le i.if 1 iÉ:f ii as HISTOIRE NATURELLE bec noir , mais gris à la pointe , et les pieds noirâtres. . . La bande blanche du sommet de la tête s'élargit plus ou moins, et quel- quefois gagne tellement sur les bandes noires latérales , que la tête paroît toute blanche : dans quelques individus , le dessous du corps est tout blanc 5 tels étoient ceux qu'a vus Belon, et quel- ques-uns que j'ai observés moi-même. Dans les femelles, les bandes latérales de la tête ne sont que noirâtres ou même variées de blanc et de noir, et les couleurs du plumage ne sont ni bien décidées ni bien tranchées. Cet oiseau ne surpasse guère le roitelet en gros- seur : il pèse environ cent quatorze grains; comme il tient ses plumes pres- que toujours hérissées , il paroît un peu plus gros qu'il n'est réellement. Longueur totale , cinq pouces deux tiers 5 bec , trois lignes et demie , plus épais que celui de la mésange bleue ; le supérieur un peu crochu i la langue un pointe, et les lommet de la ins, et quel- ur Jes bandes _eparoît toute individus, le blanc 5 tels on, et quel- moi-même, ides latérales noirâtres ou ie noir, et les sont ni bien î. Cet oiseau let en gros- nt quatorze •lûmes près- 1 paroît un tellement, ouces deux hernie, plus je bleue 5 le ^ iapgue un M ■1 DE LA MÉSAx'ÏGE. 6y peu plus large que celle de celte même mësange bleue, terminée par des filets ; tarse , sept lignes et demie ; ongle pos- térieur le plus fort de tous ; vol , six pouces et demi; queue, trois pouces et demi , composée de douze pennes iné- gales, irrégulièrement étagées, et tou- jours augmentant de longueur depuis la plus extérieure qui a dix-huit ligues, jusqu'à la cinquième qui eu a quarante- deux , plus ou moins ; la paire inter- médiaire n'en a que trente - neuf au plus , et est à peine égale à la quatrième ; la queue dépasse les ailes d'environ deux pouces et demi. Tube intestinal , quatre pouces 5 je n'ai apperçu qu'un léger vesligd de cœ- cura : gésier musculeux, contenantdes débris de matières végétales et d'in-, sectes, un fragment de nojau , point de petites pierre?. * '. • i' • oy HISTOIRE NATURELLE LE PETIT DEUIL. ê ■,^< J APPELLE ainsi une petite mésange que M. Sonnerai a rapportée du Cap de Bonne-Espërance, et dont il a fait paroître la description dans le Journal de Phji^c|uc. IjC'S Cv/uleurs de son plu- mage sont en effet celles qui constituent le petit deuil, du noir, du gris, du blanc : elle a la tête, le cou, le dessus et le dessous du corps d'un gris-cendré clair; les pennes des ailes noires , bor- dées de blanc ; la queue noire dessus , blanche dessous ; l'iris , le bec et les pieds noirs. Cette mésange se rapproche des pré- cédentes , sur - tout de la mésange à longue queue , par la manière de faire son nid ; elle l'établit dans les buissons les plus ép lis , mais non à l'extrémité des branclios , comme l'ont supposé quelques naturalistes : le mâle y tra- vaille de ccucert avwc sa femelle; c'est R E L L K EUIL. îlite mësange >rtée du Cup iont il a fait is le Journal s de sou plu- li constituent du gris, du )u , le dessus 1 gris-cendré tioires, bor- loire dessus , e bec et les elle des prë- mësange à îère de faire les buissons l'extrémité )nt supposé mâle y tra- œelie; c'est ■■;,»■. •if DE LA M É 5 A >r O ï. 6() lui qui, frappant de ses ai les avec force sur les côtés du nid , en rapproche les bords , qui se lient ensemble , et s'ar- rondissent en forme de boule alongéo : l'entrée est dans le flanc, les œufs sont au centre dans le lieu le plus sur et le plus chaud ; tout cela se trouve dans le nid de la mésange à longue queue : mais ce qui ne s'y trouve pas, c'est un petit logement séparé où le mâle se tient tandis que la IV ucUe couve. LA MÉSANGE A CEINTURE BLANCHE. Nous ne savons point l'histoire de cett mésange , que nous avons vue dauo le cabinet de M. Mauduit. M. Mul- 1er n'en a point parlé; il pourroit se faiv > qu'elle ne se trouvât pas en Dane- maick, quoiqu'elle ait été envoyée de Sibérie : elle a sur la gorge et le devant du cou une plaque noire qui descend sur la poitrine, accompagnée de part et d'autre d'une bande blanche qui naît Il r* .i 70 HISTOIRE natuhi:llb des coins de la bouche , passe sous l'œil , descend en s'élargissant jusqu'aux ailes, et s'ëtend , de chaque côté , sur la poi- trine où elle prend une teinte de cen- dré, et forme une large ceinture : tout le reste du dessous du corps est gris- roussâtre ; le dessus aussi, mais plus foncé 5 la partie supérieure de la tête et du cou gris-brun; les couvertures su- périeures des ailes , leurs pennes et celles de la queue , brun-cendré ; les pennes des ailes et la penne extérieure de la queue bordées de gris-roux ; le bec et les pieds noirâtres. Longueur totale , ciuq pouces ; bec , six lignes ; tarse , sept ; queue , vingt- deux, dépasse les ailes de quinze; elle est un peu étagée : en quoi cette espèce a plus de rapport avec la moustache , le remiz et la mésange à longue queue , qu'avec les autres espèces , qui toutes ont la queue un peu fourchue. miv ssesousl'œiJ, isqu aux ailes, té , sur la poi- einte de ceri- ceinlure ; tout orps est gris- . mais plus e de la tête et uvertures su- rs pennes et -cendré; Jes ne extérieure gris-roux ; ie pouces; bec, ueue, vingt- ! quinze; elle i cette espèce loustache, Je ngue queue , , qui toutes lue. DE LA. MÉSANGE.*^ y| LA MiSSANGE HUPPIÎE. Elle a en efiet une jolie huppe noire et blanche qui s'élève sur sa tête de huit ou dix lignes , et dont les plu- éléi mes sont étagées avec un régularité; non-seulement -elle a reçu cette parure distinguée, elle est encore parfumée naturellement , elle exhale une odeur agréable qu'elle contracte sur les genévriers et aulres arbres ou arbrisseaux résineux sur lesquels elle se tient presque toujours ; et ces avantages, qui semblent appartenir exclusivement au luxe de la société, et dont il paroît si difficile de jouir sans témoins, elle sait en jouir individuellement et dans la solitude la plus sauvage, moins plei- nement peut-élre, mais à coup sûr plus tranquillement. Les forêts et les bruyè- res, sur-tout celles où il y a des gené- vriers et des sapins, sont le séjour qui lui plaît; elley vit seule, et fuit la com- ^'S* HISTOIRE NATURELLE 72 pagnie des autres oiseaux , même do ceux de sou espèce; celle de l'homme, comme ou peut croire , u'a pas plus d'attrait pour elle, et il faut avouer qu'elle en est plus heureuse 5 sa re- traite, sa défiance, la sauvent despiëges de l'oiseleur , on la prend rarement dans les trëbuchets , et , lorsqu'on en prend quelqu'une , on ne gagne qu'un cadavre inutile : elle refuse constam- ment la nourriture; et, quelque art que l'on ait mis à adoucir son esclavage , à tromper son goût pour la liberté , on n'a pu encore la déterminer à vivre dans la prison. Tout cela explique pour- quoi elle n'est pas bien connue ; on sait seulement qu'elle se nourrit , dans sa chère solitude , des insectes qu'elle trouve sur les arbres ou qu'elle attrape en volant, et qu'elle a le principal ca- ractère des mésanges , la grande fécon- dité. De toutes les provinces de France, la Normandie est celle où elle est le plus f■'#5e^ JREILE IX , même do ) de l'homme, n'a pas plus 1 faut avouer euse; sa re- entdespiëges ;nd rarement lorsqu'on en I gagne qu'un use constam- lelque art que esclavage, à i liberté , on liner à vivre xplique pour- connue ; on lourrit, dans 5ectes qu'elle Li'elle attrape )rincipal ca- ande fécon- e France , la le est le plus DE LA MESANGE. 73 '■■■*' la commune ; on ne la connoît , dit M. Sa- lerne, ni dans l'Orléanois , ni aux en- Belon n'en a point virons de Paris eu parlé, non plus qu'Olina, et il paroit qu Aldrovande ne l'avoit jamais vue ; en sorte que la Suède d'une part , et de l'autre le nord de la France, semblent être les dernières limites de ses excur- sions. Elle a la gorge noire, le front blanc ainsi que les joues, et ce blanc des joues est encadré dans un collier noir assez délié , qui part des deux côtés de la pla- que noire de la gorge , et remonte en se ' courbant vers l'occiputj une bande noire verticale derrière l'œil j le dessous du ^ corps blanchâtre; les flancs d'un roux- clair ; le dessus du corps d'un gris-roux ; le fond des plumes noir ; les pennes de la queue grises, et celles des ailes bru- nes, toutes bordées de gris-roux, ex- cepté les grandes des ailes qui le sont en partie de blanc-sale; le bec noirâtre, et les pieds de couleur plombée. Oiseaux. XV, 7 r 74 HISTOIRE K A X U R E L L t: Willulgliby a vu une teinte de ver- dâtre sur Je dos et sur le bord extérieur des pennes de la queue et des ailes ; Charlelon a vu une teinte semblable sur Jes plumes qui composent la huppe ; apparemment que ces plumes ont des reflets, ou bien ce sera une petite va- ri(^té d'âge ou de sexe, etc. Cet oiseau pèse environ le tiers d'une once , et n'est guère plus gros que la mésange à longue queue. Longueur totale, quatre pouces deux tiers; bec, cinq lignes et demie j langue terminée par quatre filets; tarse, huit lignes; ongle postérieur le plus fort de tous; vol, sept pouces et demi; aile composée de dix-huit peiines; queie, vingt-deux lignes et plus, un peu (bur- chue, composée de douze pennes, dé- passe les ailes de di;K lignes. i ^è R E L L K îinte de ver- )rd exlérieur ît des ailes ; mblable sur t Ja huppe ; mes ont des e pelile va- c. e tiers d'une gros cjue la pouces deux mie^ langue tarse, huit plus fort de demi; aile les; queie, m peu fcur- pennes, dé- ÎS. DE LA. MESANGE. 75 Oispaux étrangers qui ont rapport aux % Mésanges. I. LA MÉSANGE HUPPÉE (ie la Caroline, L A huppe de cette mésange étran- gère n'est point permanente , et n'est véritablement une huppe que lorsque l'oiseau, agité de quelque passion, re- lève les longues plumes qui la compo- sent , et alors elle se termine en pointe; jrnais la situation la plus ordinaire de ces .0 plumes est d'être couchées sur la tête. Cet oiseau habite, niche et passe toute l'année à la Caroline , à la Virginie, et , probablement il se trouve au Groen- land , puisque M. MuUer lui a donné place dans sa Zoologie Danoise. Il se tient dans les forêts, et vit d'insectes comme toutes les mésanges : il est plus gros que l'espèce précédente, et pro- portionné différemment; car il a le bec plus court et la queue plus longue; il >!;» > * , .^JiK-i -~*r /fV' 7b HISTOIRE NATURELLE pèse environ quatre gros ; son plumage est assez uniforme : il a le front ceint d'une espèce de bandeau noir; le reste du dessus de la tête et du corps , et même les pennes de la queue et des ai les, gris-foîicé; le dessous du corps blanc , mêlé d'une légère teinte rouge , qui de- vient plus sensible sur les couvertures inférieures des ailes; le bec noir et les pieds de couleur plombée. La femelle ressemble parfaitement au mâle. Longueur totale , environ six pou- ces; bec, cinq lignes et demie; tarse, huit lignes et demie; doigt du milieu , sept lignes ; ongle postérieur le plus fort de tous ; queue , deux pouces et demi, composée de douze pennes, dé- passe les ailes d'environ seize lignes. '.- * son plumage e front ceint loir; le reste Il corps, et e et des ai les, :îorps blanc , Jge, qui de- couvertures 'c noir et les • >arfaitement )n six pou- raie 5 tarse, du milieu, eur le plus s pouces et )ennes, dé- ize lignes. ■■4 M ,f DE LA MÉSANGE. I I. 77 LA MESANGE A COLLIER. Il semble qu'on ait coiffé cette mé- sange d'un capuchon noir un peu en arrière sur une tête jaune , dont toute la partie antérieure est à découvert ; la gorge a aussi une plaque jaune, au- dessous de laquelle est un collier noir : tout le reste du dessous du corps est encore jaune , et tout le dessus olivâtre; le bec noir, et les pieds bruns. L'oiseau est à-peu-près de la taille du chardon- neret ; il se trouve à la Caroline. Longueur totale, cinq pouces; bec, six lignes; tarse, neuf lignes; queue, vingt-une lignes, un peu fourchue, dé- passe les ailes de dix lignes. III. LA MÉSANGE A CROUPION JAUNE. Elle grimpe sur les arbies comme les pies, ditCatesby, et, comme eux, fait sa nourriture ordinaire des insectes : Û ^■-^s- -.. .- y ■ ■'f. %^ m ai à • t^" t ■' compris les ailes et leurs couvertures, d'un brun- verdâtre , h l'exception toutefois du croupion qui est jaune : ce croupion jaune est la seule beauté de l'oiseau, le seul trait remarquable qui interrompe l'insipide monotonie de son plumage , et c'est l'attribut le plus saillant qu'on pût faire entrer dans sa dénomination pour caractériser l'espèce. La femelle ressemble au mâle; tous deux sont un peu moins gros que le chardonneret, et ont été observés dans la Virginie par Catesby. Longueur totale, environ cinq pou- ces 5 bec, cinq lignes; tarse, huit lignes; queue , vingt-une lignes , un peu four- chue, composée de douze pennes, dont les intermédiaires sont un peu plus courtes que les latérales , dépasse les ailes d'environ dix lignes. t{ ^'"^^ EL LE î pieds bruns; îu corps gris; lu corps jus- compris les , d'un brun- toutefois du ce croupion e l'oiseau, le interrompe on plumage, aillant qu'on énomiuation - La femelle ieux sont un ^ardonneret , la Virginie 'n cinq pou- , huit lignes; Jn peu four- jennes, dont n peu plus dépasse les ,à DE CA MÉSANGE. ilV. 79 LA MESANGE GRISE A GORGE JAUNF, Non-seulement la gorge, mais tout le devant du cou est d'un beau-jaune , et l'on voit encore de chaque côté de la tête, ou plutôt de la base du bec supé- rieur , une petite échappée de cette couleur; le reste du dessous du corps est blanc avec quelques mouchetures noires sur les flancs; tout le dessus est d'un joli gris ; un bandeau noir couvre le front, s'étend sur lesyeux et descend des deux côtés sur le cou , accompagnant la plaque jaune dont j'ai parlé ; les ailes sont d'un gris-brun et marquées de deux taches blanches ; la queue noire et blan- che; le bec iloir, et les pieds bruns. La femelle n'a ni ce beau jaune qui relève le plumage du mâle, ni ces ta- ches noires qui font sortir les autres couleurs. Cet oiseau est commun à la Caro- <3o HISTOIRE NATURELLE line ; il ne pèse que deux gros et demi, et cependant M. Brisson le croit aussi gros que notre charbonnière , qui en pèse sept ou huit. Longueur totale, cinqpoucesim tiers, bec 5 six lignes ; tarse , huit lignes et demie 5 ongles très-longs , le postérieur le plus fort de tous ; queue , vingt-six lignes, un peu fourchue, conaposée de douze pennes , dépasse les ailes de qua- torze lignes. V. LA GROSSE MÉSANGE BLEUE. La figure de cet oiseau a été commu- niquée par le marquis Fachinetto à Al- drovande , qui ne l'a vue qu'en pein- ture ; elle faisoit partie des dessins colo- riés d'oiseaux que certains voyageurs japonois oflrirent au pape Benoit xiv, et qui n'en furent pas moins suspects à Willulghby : cet habile naturaliste les regardûit comme des peintures de fan- 'ê f RELLB gros et demi, ie croit aussi Lère , qui en )urés un tiers, luit lignes et ie postérieur je , vingt-six composée de ailes de qua- DE LA MÉSANGE. 8t E BLEUE. été commu- linetto à Al- qu en pein- ^essins coio- 5 voyageurs Benoît XIV, is suspects à tiiraiiste les 1res de fan- des taisie, représentant des oiseaux imagi- naires ou du moins Irès-défigurés; mais par exactitude i.r»js allons rapporter la description d'Aldrovande. Le bleu -clair régnoit sur toute la partie supérieure de cet oiseau , le blanc sur l'inférieure; un bleu très-foncé sur les pennes de la queue et des ailes; il avoit l'iris de couleur jaune; une tache noire derrière les yeux; la queue aussi longue que le corps , et les pieds noirs et petits. Ces petits pieds ne sont pas des pieds de mésange ; d'ailleurs toute cette descriptioa respire une certaine uniformité qui ne ressemble guère à la nature , et qui justfie les soupçons de Willulghbj. VI. LA MÉSANGE AMOURJ^USE. La Chine a aussi ses mésanges; en voici une dont nous devons la connois- sance à M. l'abbé Gallois qui l'avoit ap- portée à l'extrémité de l'Asie, et qui la ^-1 t ,^1 82 HISTOIRE NA.1URELLF. fit voir à M. Commerson en 17G9. Cesl sur la foi de celui-ci pie je place cet oiseau à la suite des mésanges, dont il s'éloigne visiblement par la longueur et la forme de son bec. Le surnom d'amoureuse donne à celle espèce indique assez la qualité domi- nante de son tempérament : en effet , le mâle et la femelle ne cessent de se ca- resser, au moiua, dans la cage, c'est leur unique occupation ; ils s'y livrent, dit -on, jusqu'à l'épuisement, et de celte manière non-seulement ils char- ment les ennuis de la prison , mais ils les abrègent; car on sent bien qu'avec un pareil régime ils ne doivent pas vivre fort long-temps, par cette règle géné- rale que finir isité de f existence eu diminue la duré' Si tel est leur but, s'ils ne cherchent en effet qu'à faire finir promptement leur captivité , il faut avouer que, dans leur désespoir, ils sa- vent choisir des moyens assez doux. M. Commerson re nous dit pas si ces ' donné à cette ualiié domi- : : en effet , Je ent de se ca- a cage, c'est s s" y livrent, nent , et de ent ils char- son, maisiis bien qu'avec ent pas vivre î règle géné- Bxistence en 3st leur but, u'à faire finir ilé , il flmt spoir,ilssa- assez doux, it pas si cesi DE LA MÉSAKGE. 8^ Oiseaux remplissent avec la même ar- deur toutes les autres fonctions relati- ves à lu perpétuité de l'espèce, tePes que la construction du nid, l'incjbaiiun, l'éducation; enfin s'ils londent comme nos mésanges un grand i jir '^''leufs. D'après la marche ordina e na- ture , qui est toujours c '^i\.e , l'allirmative est assez probab ivec toutes les modifications néanmouis que doit y apporter la diflérence de climat et les bizarreries de l'instiuct particulier, qui n'est pas toujours aussi conséquent que la nature. Leur plumage est en entier d'un noir d'ardoise , qui règne également sur le dessus et le dessouii du corps, et dont l'uniformité n'est interrompue que par une bande mi-partie de jaune et de roux, posée longitudinakment sur l'aile, et formée par la bordure extérieure de quelques -unes des pennes moyennes; cette bande a trois dentelures à son origine , vers le milieu de l'aile j qui est IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 4is .^ Z 1.0 l.l îfrlfâ — 6" 2.5 li 1.8 L25 1111114 IIIIII.6 d '/ Photographie Sdences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 K^ *ym\ 84 HISTOIRE NATURELLE composée de quinze ou seize pennes as- sez peu différentes en longueur. La mésange amoureuse pèse trois gros; elle est de la forme des autres mésanges , et d'une taille moyenne ; mais elle a la queue courte, et, par cette raison, sa longueur totale est d'autant moindre , et de cinq pouces un quart seulement; bec, huit ligues, noir à la base, d'un orangé vif à l'extrémité op- posée ; la pièce supérieure excédant un peu l'inférieure, et ayant ses bords légè- rement échancrés vers la pointe; lan- gue comme tronquée par le bout, ainsi que dans les autres mésanges; tarse, huit lignes ; doigt du milieu le plus long de tous , adhérent par sa première phalange au doigt extérieur; les ongles formant un demi-cercle par leur cour- bure. Je postérieur le plus fort de tous; vol, sept pouces et demi; queue, près de deux pouces , un peu fourchue , composée de douze pennes , dépasse le» ailes d'un pouce est plus. XTf! DE LA MÉSANGE. 85 La mésange noire, ou cela de M. Liii- nœus , a des rapports frappans avec cette espèce , puisqu'elle n'en diffère, quant aux couleurs , que par son bec blanc , et par une tache jaune qu'elle a sur les couvertures supérieures de la queue. M. Linnœus dit qu'elle se trouve aux Indes ; mais il faut que ce soit aux In- des occidentales, car M. le Page Du- prats l'a vue à la Guiane. Malgré cette grande différence de climats, on ne peut guère s'empêcher de la regarder comme une simple variété dans l'espèce de la mésange amoureuse de là Chine ; pour s'expliquer plus positivement, il fau- droitconnoitrela taille, les dimensions, et sur-tout les habitudes naturelles de cet oiseau» Espèces connues dans ce genre. Là Mésange huppëe de Caroline, parus Bicolor, La Mésange huppée , parus Ciistatus. La Charbonnière , parus Major. Oiseaux. XV. (j ^^ 86 II ISTOIRlî NATURELLE La grosse Mésange bleue , parus Cyanus. La Mésange cendrée grimpante d'Amérique , parus ^inericanus, ^^ La Mésange bleue, parus Cœruleus, La Mésange ù tête noire du Canada , panu u4trîcapi//us, ■",-■■ La petite Gharbonniërc, parus Ater, '' ' La Mésange de marais , parus Palustris, La Mésange à croupion jaune , pffrus p^tr- ginianus, îr •• < - iNJ , » . La Mésange à longue queue , parus Cau- . datus. Le petit Deuil , parus Capensis, La Mésange barbUe ou moustache, parus Biarmicus, • -.-»''~i wV- • ...s.'- ..i- La Mésange alpine, parus \Alpmus^y..:: La Mésange à ceinture blanche , parus SI" Ai ri eus. Le ^emizj parus Pendulînus, La Penduline , parus Narlonensis. La Mésange cela , p 's Cela, La Mésange amou; , parus ^matorîus, La Mésange é«arlate, parus Coscinéus» ■ f r. tî> '5!>ilJ, f'< ir 1 • i . / '-.•(■ r >•- V •> ■ ■>•", HELLE rus Çyanus, te d'Amérique , ;. ;grr , •:,•,;,; œruleus, \ " i I ' ■ Canada j pànu rus ^ter, ' • ' ' • is Palustris,' ae , partis F'tr" le , parus Cau' » •jiiiii, '"> oustache, parus Alpinus» .!..■■ iche , parus Si- nansis. 'a, rus u4matorîiiS, Coscinèus, . 1v ■ V' *W«W^»i"^W Dégrevé iM ■ t^oiertfnn OctH x.\2L IIOSSIGNOJ.. a .I.F< IIOSSUÎNOL DE MlUAlLLE w jcr. < s f '\ -V *.«»■ V **V.4M9«M. ♦.-> ^w. ' |Lm*4»MM> .■ 4k' ♦ •. < 'î" >T # 4!^ MlUAUiLI»: ^ ^ • *■..*.. *St / . tï- ■ ■'■*♦ ^ p't «*^- lî!. t .■•/il u n f^ I ' i « ^ t ^ <"• f V ■i,.v / ■ - ' ' V • • • . m #$!*• Lh. tu. i . ki; / DE LA MOT AGI LIE. 87 ';B LXXXir GENRE. LA MOTACILLE motacjlla. ' ^\,\ ♦ •m ■'.».: Caractère gënërique : bec subulé, lan- gue incisée, ongle du doigt posté- rieur médiocre. LE ROSSIGNOL. Il n'est point d'homme bien organisé à qui ce nom ne rappelle quelqu'une de ces belles nuits de printemps où le ciel étant serein , l'air calme, toute la na- ture en silence, et, pour ainsi dir^^r , attentive , il a écouté avec ravissement le ramage de ce chantre des forêts. On pourroit citer quelques autres oiseaux chanteurs, dont la voix le dispute, à cer- tains égards , à celle du rossignol 5 les K ■u M i»i Wl I t^ » léSii»''*!' . l ) « i I 83 HISTOIRE NATURELLE alouettes, le serin , le pinson, les fau- vettes , la linotte , le chardonneret , le merle commun, le merle solitaire, le moqueur d'Amérique, se font écouter avec plaisir, lorsque le rossignol se tait: les uns ont d'aussi beaux sons , les au- tres ont le timbre aussi pur et plus doux, d'autres ont des tours de gosier aussi flatteurs 5 mais il n'en est pas un seul que le rossignol n'efface par la réunion complète de ces talens divers, et par la prodigieuse variété de son ramage ; en sorte que la chanson de chacun de ces oiseaux , prise dans toute son étendue , n'est qu'un couplet de celle du rossi- gnol : le rossignol charme toujours, et ne se répète jamais, du moins jamais servilement ; s'il redit quelque passage, ce passage est animé d'un accent nou- veau , embelli par de nouveaux- agré- mensj il réussit dans tous les genres,, il rend toutes les expressions ; il saisit tous les caractères, et de plus il sait eu augmenter l'effet par les contrastes. Ce «■^.-«5Si LE les faii- neret , le itaire, le t écouter olse tait; , les au- us doax, ier aussi s un seul i réunion et par la nage; en n de ces étendue , lu rossi- jours, et \s jamais passage, ent nou- ux agré- \ genres ,^ il saisit l sait eu as tes. Ce DE LA lÔtOTACILLE. 8i) coryphée du printemps se prépare-l-il à chanter l'hymne de la Nature, il com- mence par un prélude timide, par des tons foi blés , presque indécis , comme s'il vouloit essayer son instrument et intéresser ceux qui l'écoutent ; mais en- suite, prenant de l'assurance , il s'anime par degrés, il s'échaufFe, et bientôt il déploie dans leur plénitude toutes les ressources de son incomparable orga- ne : coups de gosier éclatans, batteries vives et légères , fusée de chant , où la netteté est égale à la volubilité; mor- mure intérieur et sourd qui n'est point appréciableà l'oreille, mais très- propre à augmenter l'éclat des tons apprécia- bles ; roulades précipitées , brillantes et rapides, articulées avec force et même avec une dureté de bon goût ; accens plaintifs cadencés avec mollesse, sons filés sans art, ranis enflés avec ame, sons enchanteurs ec pénétrans , vrais soupirs d'amour et de volupté qui semblent sor- tir du cœur, et fout palpiter tous les i u '1 \' -^i ,:^^^ni;^:.^l 1; H s r I r ■ f)0 HISTOIRE NA^TURELLE cœurs, qui causent à tout ce qui est sen- sible une ëmotion si douce, une lan- gueur si touchante : c'est dans ces tons passionnés que l'on reconnoît le lan- gage du sentiment qu'un époux heu- reux adresse à une compagne chérie , et qu elle seule peut lui inspirer , tandis que dans d'autres phrases plus éton- nantes peut-être, mais moins expres- sives , on reconnoît le simple projet de l'amuser et de lui plaire, ou bien de disputer devant elle le prix du chant à des rivaux jaloux de sa gloire et de son bonheur. Ces différentes phrases sont entre- mêlées de silences , de ces silences qui , dans tout genre de mélodies , concou- rent si puissamment aux grands effets; on jouit des beaux sons que l'on vient d'entendre, et qui retentissent encore dans l'oreille ; on en jouit mieux parce que la jouissance est plus intime , plus recueillie, et n'est point troublée par des sensations nouvelles 3 bientôt oa liestsen- une lan- s ces tons t le lan- oiix heu- chérie , et îr, tandis )lus éton- 3 exprès- projet de 1 bien de lu chant à î et de son nt entre- înces qui , concou- ids effets; l'on vient nt encore eux parce me , plus Liblée par )ienlôt oa DB LA MOT A CIL LE. ()t nttend , on désire une autre reprise : ou espère que ce sera celle qui plaît; si l'on est trompé, la beauté du morceau que l'on entend ne permet pas de regretter celui qui n'est que différé , et l'on con- serve l'intérêt de l'espérance pour les reprises qui suivront. Au reste , une des raisons pourquoi le chant du rossi- gnol est plus remarqué et produit pkis d'effet, c'estjComme dit très-bien M. Bar- riugton , parce que chantant la nuit , qui est le temps le plus favorable , et chantant seul, sa voix a tout son éclat, etn'estoff'usquée par aucune autre voix; il efface tous les autres oiseaux , suivant le même M. Barrington, par ses sons moelleux et flûtes , et par la durée non interrompue de son ramage qu'il sou- tient quelquefois pendant vingt secon- des. Le même observateur a compté dans ce ramage seize reprises différen- tes, bien déterminées par leurs pre- mières et dernières notes, et dont l'oi- seau sait varier avec goût les potes iu- If 1^ {f 1 1 , '¥ •^iR-i-*.-»;- mat-'1^'^ '^*' '' i' •mma «MM ,V n \ \ ) [ { I 52 HISTOIRE NATURELLE termédiaires : enfin il s'est assuré que la sphère que remplit Ja voix d'un rossi- gnol, n'a pas moins d'un mille de dia- mètre, sur-tout lorsque l'air est calme ; ce qui égale au moins la portée de la voix humaine. 11 est étonnant qu'un si petit oiseau , qui ne pèse pas une demi-once , ait tant de force dans les organes de la voix : aussi M. Hunter a-t-il observé que les muscles du larynx , ou si l'on veut du gosier, étoient plus forts à proportion dans cette espèce que dans toute autre ; et même plus forts dans le mâle qui chante, que dans la femelle qui ne chan* te point. Aristote et Pline , d'après lui, disent que le chant du rossignol dure dans toute sa force quinze jours et quinze nuits sans interruption , dans le temps où les arbres se couvrent de verdure, ce qui doit ne s'entendre que des ros- signols sauvages, et n'être pas pris à la rigueur; car ces oiseaux ne sout pas IàÎ?!* ►j^'- 'VytKaw. w nf,u: DE LA MO TA CILLE. gZ muets avant ni après l'époque fixée par Aristote : à la vérité , ils ne chantent pas alors avec autant d'ardeur ni aussi constamriient ; ils commencent d'ordi- naire au mois d'avril , et ne finissent tout- à-fait qu'au mois de juin, vers le solstice ; mais la véritable époque où leur chant diminue beaucoup, c est celle où leurs petits viennent à éclore, parce qu'ils s'occupent alors du soin de les nourrir , et que , d^ns l'ordre des ins- tincts , la nature a donné la prépondé- rance à ceux qui tendent à la conserva- lion des espèces. Les rossignols captifs continuent de chanter pendant neuf ou dix mois , et leur chant est non-seule- ment plus long- temps soutenu , mais encore plus parfait et mieux formé : de là M. Barrington tire cette conséquence, que dans cette espèce, ainsi que dans bien d'autres , le mâle ne chante pas pour amuser sa femelle , ni pour char- mer ses ennuis durant l'incubation : con- séquence juste et de toute vérité. Eu : ) fi \ H'i ) ).. w I •u V ( t (I 94 HISTOIRE NATURELLE eflfet, la femelle^qui couve remplit cette fonction par un instinct, ou plutôt par une passion plus forte en elle que la passion même de l'amour; elley trouve des jouissances intérieures dont nous ne pouvons bien juger , mais qu'elle paroît sentir vivement, et qui ne per- mettent pas de supposer que dans ces momens elle ait besoin de consolation. Or , puisque ce n'est ni par devoir ni par vertu que la femelle couve, ce n'est point non plus par procédé que le mâle chante; il ne chante pas en effet durant la seconde incubation : c'est l'amour, et sur- tout le premier période de l'amour, qui inspire aux oiseaux leur ramage : c'est au printemps qu'ils éprouvent et Je besoin d'aimer et celui de chanter; ce sont les mâles qui ont le plus de de- sirs , et ce sont eux qui chantent le plus : ils chantent la plus grande partie de Tannée, lorsqu'on sait faire régner au- tour d'eux un printemps perpétuel qui renouvelle incessamment leur ardeur , rr.': V-^^>.-^ ELLE mplit cette i plutôt par elle que la lie y trouve dont nous nais qu'elle qui ne per- le dans ces onsolation. r devoir ni ive , ce n'est :[ue le mâle effet durant l'amour, et le l'amour, ir ramage : trouvent et ie chanter; lus de de- mi le plus : partie de régner au- pétuel qui ur ardeur , DE LA MOTACILLE. ^5 sans leur offrir aucune occasion de l'é- teindre 5 c'est ce qui arrive aux rossi- gnols que l'on tient en cage , et même, comme nous venons de le dire , à ceux que l'on prend adultes; on eu a vu qui se sont mis à chanter de toutes leurs forces peu d'heures après avoir été pris. Il s'en faut bien cependant qu'ils soient insensibles à la perte de leur liberté , sur-tout dans les commencemens ; il se laisseroient mourir de faim les sept ou huit premiers jours , si on ne leur don- noit la bëquée ; et ils se casseroient la tête contre le plafond de leur cage , si on ne leur attachoit les ailes ; mais à la longue la passion de chanter l'emporte , parce qu'elle est entretenue par une pas- sion plus profonde. Le chant des autres oiseaux, le son des instrumens, les ac- cens d'une voix douce et sonore, les excitent aussi beaucoup; ils accourent, ils s'approchent, attirés par les beaux sons , mais les duo semblent les attirer encore plus puissamment, ce qui prou- t s '■ i ) PL ) \ C)6 HISTOIRE NATURELLE veroit qu'ils ne sont pas insensibles aux effets de l'harmonie : ce ne sont point des auditeurs muets ; ils se mettent à l'unisson, et font tous leurs efforts pour éclipser leurs rivaux , pour couvrir toutes les autres voix et même tous les autres bruits 5 on prétend qu'on en a vu tomber morts aux pieds de la personne qui chantoit ; on en a vu un autre qui s'agitoit , gonfloit sa gorge et faisoit en- tendre un gazouillement de colère, tou- tes les fois qu'un serin qui étoit près de Jui se disposoit à chanter , et il étoit venu à bout par ses menaces de lui im- poser silence , tant il est vrai que la su- périorité n'est pas toujours exempte de jalousie ! Seroit-ce par une suite de cette passion de primer, que ces oiseaux spnt si attentifs à prendre leurs avan-< tages, et qu'ils se plaisent à chanter dans un lieu résonnant ou bien à por- tée d'un écho ? Tous les rossignols ne chantent pas également bien 5 il y en a dont le ra- L^ :vi><.. iPr*,^*l rDELAMOTACILLE. ^J mage est si médiocre, que les amateurs ne veulent point les regarder 5 on a même cru s'appercevoir que les rossi- gnols d'un pajs ne chantoient pas com- me ceux d'un autre; les curieux en An- gleterre préfèrent , dit - ou , ceux de la province de Surry à ceux de Middles- sex , comme ils préfèrent les pinsons de la province d'Essex , et les chardonne- rets de celle de Kent, Cette diversité de ramage dans les oiseaux d'une même espèce a été comparée , avec raison , aux différences qui se trouvent dans les dialectes d'une même langue -. il est dif- ficile d'en assigner les vraies causes, parce que la plun:ut sont accidentelles. Un rossignol aura entendu par hasard d'autres oiseaux chanteurs 5 les efïbrts que l'émulation lui aura fait faire au- ront perfectionné son chant , et il l'aura transmis ainsi perfectionné à ses des- cendans; car chaque père est le maître à chanter de ses petits ; et l'on sent com- bien, dans la suite des générations, ce Oiseaux. XV, 9 i \ ^ 1 4 \ 11 F' \ V I' y)i}^ II ' 1 ^■- i • 98 HISTOIRE NATURELLE même chant peut être encore perfecs- lionné ou modifié diversement par d'au- tres hasards semblables. ;:iV'.r;i , Passé le mois de juin, le rossignol ne chante plus, et il ne lui reste qu'un cri rauque , une sorte de croassement , où Ton ne reconnoît point du tout la mélodieuse philomèle 5 et il n'est pas surprenant qu'autrefois en Italie on lui donnât un autre nom dans cette cir- constance 5 c'est en effet un autre oi- seau, un oiseau absolument différent, du moins quant à la voix , et même un peu quant aux couleurs du plumage. Dans l'espèce du rossignol , comme dans toutes les autres , il se trouve quel- quefois des femelles qui participent à ia constitution du mâle, à ses habitudes , et spécialement à celle de chanter. J'ai vu une de ces femelles chantantes qui étoit privée; son ramage ressembloità celui du mâle 5 cependant il n'étoit ni aussi fort ni aussi varié : elle le con- serva juaqu'au printemps 5 mais alors. M M: ^-^__. ■•St., ELLE ;ore perfeo- eiitpardau- le rossignol i reste qu'un roassement , ; du tout la il n'est pas Italie on lui is cette cir- 10 autre oi- ît différent, et même un ilumage. lol , comme trouve quel- ^articipent à 5 habitudes , hanter. J'ai mtantes qui issembloit à il n'étoit ni lile le con- mais alors ^ m DELAMOTACILLE. gg subordonnant l'exiercice de ce talent qui lui étoit étranger , aux véritables fonctions de son sexe, elle se tut pour faire son nid et sa ponte, quoiqu'elle n'eût point de mâle. Il semble que dans les pays chauds, tels que la Grèce, il est assez ordinaire de voir de ces femel- les chantantes, et dans cette espèce et dans beaucoup d'autres; du moins cest ce qui résulte d'un passage d' Aristote. Un musicien, ditM. Frisch, devvoit étudier le chant du rossignol , c'est ce qu'essaya jadis le jésuite Kirker , et ce qu'a tenté nouvellement M. Barrington : mais de l'aveu de ce dernier, c'a été sans aucun succès; ces airs notés, étant exé- cutés par le plus habile joueur du flîite , ne ressembloient point du tout au chant du rossignol. M. Barrington soupçonne que la difficulté vient de ce qu'on ne peut apprécier pu juste la durée rela- tive, ou si l'on veut, la valeur de cha- que note : cependant quoiqu'il ne soit point aisé de déterminer la mesure quo \k i i \) BBtf'~Vr"'i ■"_**««-■ -1» -pm^tififnki.y-^i^tffi- l'V Ml w f ■ \ I I \ .'i N lOO HISTOIRE NATURELLE suit le rossignol lorsqu'il chante , de saisir ce rithme si varié dans ses mou- vemens, si nuance dans ses transitions, si libre dans sa marche , si indépendant de toutes nos règles de convention , et par cela naénie si convenable au chantre de la Nature; ce rithme en un mot fait pour être finement senti par un or- gane délicat, et non pour être marqué à grand bruit par un bâlon d'orchestre; il me paroît encore plus difficile d'imi- ter avec un instrument mort les sons du rossignol , ses accens si pleins d'ame et de vie, ses tours de gosier, son expres- sion , ses soupirs ; il faut pour cela un instrument vivant, et d'une perfection rare , je veux dire une voix sonore , harmonieuse et légère, un timbre pur, moelleux , éclatant, un gosier de la plus grande flexibilité , et tout cela guidé par une oreille juste , soutenu par un acte sûr , et vivifié par une sensibilité exquise : voilà les instrumens avec les- quels on peut rendre le chant du rossi- L-if DE LA MOTACILLE. lOt gnol. J'ai vu deux personnes qui n'en auroient pas noté un seul passage , et qui cependant l'imitoient dans toute son étendue, et de manière à faire illusion ; c'étoient deux hommes, ilssiffloient plu- tôt qu'ils ne cliantoient, mais l'un sifiloit si naturellement, qu'on ne pouvoit dis- tinguer à la conformation de ses lèvres si c'étoit lui ou son voisin qu'on enten- doit; l'autre siffloit avec plus d'effort, il éloit même obligé de prendre une at- titude contrainte; mais, quant à l'effet , son imitation n'étoit pas moins parfaite : enfin on voyoit , il y a fort peu d'an- nées , à Londres , un homme qui , par son chant , savoit attirer les rossignols , au point qu'ils venoient se percher sur lui , et se laissoient prendre à la main. Comme il n'est pas donné à tout le monde de s'approprier le chant du ros- signol par une imitation fidelle , et que tout le monde est curieux d'en jouir , plusieurs ont tâché de se l'approprier d'une manière plus simple , je veux dire • • îM { .1 \ \ V *^!S>«-- 102 HISTOIRE NATURE LLE en se rendant maîtres du rossignol lui- même , et le réduisant à l'état de domes- ticité; mais c'est un domestique d'une humeur difficile, et dont on ne tire le service désiré qu'en ménageant son ca- ractère. L'amour et la gaîté ne se com- mandent pas , encore moins les chants qu'ils inspirent : si Vcn veut flùre chan- ter le rossignol captif, il faut le bien traiter dans sa prison , il fîiut en peindre les murs de la couleur de ses bosquets, l'environner, l'ombrager de feuillages, étendre de la mousse sous ses pieds , le garantir du froid et des visites impor- tunes, lui donner une nourriture abon- dante, et qui lui plaise; en un mot , il faut lui faire illusion sur sa captivité , et tâcher de la ^-endre aussi douce que la liberté, s'il étoit possible. A ces con- ditions le irossigtiol chantera dans la ca- ge ; si c'est un vieux , pris dans le com- mencement du printemps, il chantera au bout de huit jours et même plus tôt, et il recommencera à chanter tous les l^ ELLE ssignol lui- t de dômes- Lique d'une n ne tire le 3ant son ca- ne se com- 8 les chants ftiire chan- a ut le bien en peindre '> bosquets, feuillages, s pieds, le tes impor- ture abon- un mot , il captivité , douce que A. ces con- lans la ca- fîs le com- l chantera e plus tôt, r tous les DE LA MOTACItLE. lO.'l wpr ans au mois de mai et sur la fin de dé- cembre 5 si ce sont des jeunes de la pre- mière ponte, élevés à la brochette, ils commenceront à gazouiller dès qu ils commenceront à manger seuls ; leur voix se haussera , se formera par de- grés ; elle sera dans toute sa force sur la fin de décembre, et ils Texerceront tous les jours de l'année , excepté au temps de la mue : ils chanteront beau- coup mieux que les rossignols sauvages ; ils embelliront leur chant naturel de tous les passages qui leur plairont dans le chant des autres oiseaux qu'on leur fera entendre , et de tous ceux que leur inspirera l'envie de ies surpasser : iU apprendront à chanter des airs si on a la patience et le mauvais goût de les siffler avec la rossignolette ; ils appren-r dront même à chanter alternativement avec un chœur ^ et à répéter leur cou- plet à propos ; enfin ils apprendront à parler quelle langue on voudra. Les fils de fempereur Claude en avoient qui i, m •î ÏO4 HISTOIRE NATURELLE parloient'grec et latin; mais ce qu'a- joute Plin * est plus merveilleux, c'est que tous les jours ces oiseaux prépa- roient de nouvelles phrases, et même des phidses assez longues , dont ils ré- galoient leurs maîtres : l'adroite flatterie a pu faire croire cela à de jeunes prin- ces, mais un philosophe tel que Pline ne doit se permettre , ni de le croiro , ni ne chercher à le fiiire croire, paice que rien n'est plus contagieux que Ter- reur appuyée d'un grand nom : aussi plusieurs écrivains se prévalent de l'au- torité de Pline , ont renchéri sur le mer- veilleux de son récit. Gesner, entr'au- tres , ranporte la lettre d'un homme digne ^L toi (comme on va le voir) où il est question de deux rossignols , ap- partenans à un maître d'hôtellerie de Ratisbonne , lesquels passoient les nuits à converser en allemand , sur les inté- rêts politiques de l'Europe , sur ce qui s'étoit passé , sur ce qui devoit arriver bientôt; '?tqui arriva ea cvife ; à la ^"^- U^ ■^i^mmi^:. lOD LE LA MOTACILLE. rite, pour reiidrt; la chose plus croya- ble, l'auteur de la lelti( 'U'oue que ces rossignols ne faisoieiit que r^- ' \ \i!l l , 1 i] t '. I06 HISTOIRE NATURELLE aura sur eux les effets du printemps. Ainsi , l'art est parvenu à leur faire chanter et dire ce qu'on veut et quand' on veut ; et si l'on a un assez grand nombre de ces vieux captifs, et qu'on ait la petite industrie de retarder et d'avancer le temps de la mue , on pour- ra , en les tirant successivement de la chambre obscure, jouir de leur chant toute l'année sans aucune interruption. Parmi les jeunes qu'on élève , il s'en trouve qui chantent la nuit 5 mais la plupart commencent à se faire entendre Je matin sur les huit à neuf heures dans le temps des courts jours , et toujours plus matin à mesure que les jours croissent. On né se douteroit pas qu'un chant aussi varié que celui du rossignol est renfermé dans les bornes étroites d'une seule octave ; c'est cependant ce qui ré- sulte de l'observation attentive d'un homme de goût , qui joint la justesse de l'oreille aux lumières de l'esprit : à ffc» iflL;.-- EltE printemps, ieur faire it et quand* ssez grand s , et qu'on retarder et , on pour- tnent de la leur chant lerruption. ve , il s'en t ', mais la re entendre leures dans et toujours ! les jours u'un chant 'ssignoi est Dites d'une ce qui ré- tive d'un la justesse l'esprit : à :i DE lA MOTACILLE. I07 la vérité, il a remarqué quelques sons aigus quialloient à la double octave, et passoient comme des éclairs ; mais cela n'arrive que très- rarement , et lorsquç l'oiseau, par un effort du gosier, fait octavier sa voix, comme un Auteur fait octavier sa flûte en forçant le vent. Cet oiseau est capable, à la longue, de s'attacher à la personne qui a soin de lui: lorsqu'une fois la connoissance est faite, il distingue son pas avant de la voir, il la salue d'avance par un cri de joie, et s'il est en mue, on le voit se fatiguer en efforts inutiles pour chan- ter , et suppléer , par la gaîté de ses mouvemens, par l'ame qu'il met dans ses regards, à l'expression que son go- sier lui refuse : lorsqu'il perd sa bien- faitrice , il meurt quelquefois de regret 5 s'il survit , il lui faut long- temps pour s'accoutumer à une autres il s'attache fortement, parce qu'il s'attache difficile- ment , comme font tous les caractères timides et sauvages j il est aussi très^ ^^^^■*««f ?*3tri!W»*hït '■ ï. îoB lUSTOlTlK NATURIttLK solitaire : les rossignols voyagcMit sOuIs,' iirriveul 8(hiIs aux mois d'avril et de mai, s'en retoiiriuuil seuls au mois de sepleuibre; (U, lorsqu'au prinleinps le mâlu et la Ttîmelle s'apparient pour ni- cher , cette union particulière semble fortifier encore leur aversion pour la société générale j car ils ne soulFrent «lors aucun de leurs pareils dans le teri'ein qu'ils se sont approprié : on croit que c'est afin d'avoir une chasse assez étendue pour subsister eiix et leur famille; et ce ([ui le prouve, c'est que la distance des nids est beaucoup moin- dre dans un ])ays où la nourriture abonde : cela prouve aussi que la jalou- sie n'entre pour rien dans leurs motifs , comme quelques-uns font dit : car on sait que la jalousie ne trouve jamais les dislaiices assez grandes, et que l'abon- dance des vivres ne diminue ni ses om- brages ni ses précautions. Chaque couple commence à faire son nid vers la lin d'avril et au commcii- '^-. *'^P9amt i»»-^^^ 15 1 L E igcnt sOuIs; rtvril et de )u mois de inleinps le lU pour ni- ère seaibie on pour la e soullrent ,1s duus le :oprié : ou une chasse eux et leur 5 , c'est que oup inoin- nourriture ue la jalou- urs motifs , lit : car ou jamais les ue l'abon- ni ses ora- à faire son commcu- 5i BS LA MOTACILLB» IQ^ cernent de mai : ils le construisent de feuilles , de joncs , de brins d'iuîrbo grossière en dehors, de petites fibres, de racine, de crin, et d'une espèce de bourre en dedans; ils le placent à une bonne exposition , un peu tournée au levant, et dans le voisinage des eaux; ils le posent ou sur les branches les plus basses des arbustes, tels que les groseiliers, ëpines blanches, pruniers sauvages, charmilles, etc. ou sur une touffe d'herbe , et même à terre au pied de ces arbustes ; c'est ce qui fait que leurs œufs ou leurs petits, et quel- quefois la mère , sont la proie des chiens de chasse , des renards , des fouines , des belettes , des couleu- vres, etc. Dans notre climat, la femelle pond ordinairement cinq œufs d'un brun verdâtre uniforme, excepté que le brun domine au gros bout, et le verdâtre au petit bout : la femelle couve seule, elle ne quitte son poste que pouj' chercher Oiseaux. XV. xo 4^ l'a ë . iMi.i»nMy-''^"*»''-»«!Bih>^. X-il ^^K^0n.i,tm*m^ IIO HISTOIRE NATURELLE Wi m 1 i!! m- à manger; et elle ne le quitte que sur Je soir , et lorsqu'elle est pressée par Je faim : pendant son absence , le mâle semble avoir l'œil sur le nid. Au bout de dix -huit ou vingt jours d'incuba- lion, les petits commencent à éclore : le nombre des mâles est communément plus que double de celui des femelles ; aussi , lorsqu'au mois d'avril on prend un mâle apparié , il est bientôt rem- placé auprès de la veuve par un autre , et celui-ci par un troisième ; en sorte qu'après l'enlèvement successif de trois ou quatre mâles , la couvée n'en va pas yiioins bien. La mère dégorge la nour- riture à ses petits, comme font ies fe- melles des serins ; elle est aidée par le père dans cette intéressante fonction : c'est alors que celui-ci cesse de chanter, pour s'occuper sérieusement du soin de la famille : on dit même que, durant l'incubation , ils chantent rarement près du nid, de peur de le faire découvrir; luais, lorsqu'on approche de ce nid , la .'JSz^ - «. J**-*^ ■■ ^«? L|l»i»ÉiiLI« ■ ^^''îi. [JRELLE [uitle que sur t pressée par mce , le mâle nid. Au bout urs d'incuba- ent à éclore : )mnaunénient des femelles ; 7ril on prend bientôt rem- par un autre , me; en sorte cessif de trois ;e n'en va pas orge la nour- \e font ies fe~ t aidée par le \ie fonction : ;e déchanter, ;nt du soin de que, durant rarement près e découvrir; de ce nid , k SE lA MOTACILIE. trahit III tendresse paternelle î cris que lui arrache le danger de la cou- vée, et qui ne font que l'augmenter. En moins de quinze jours les petits sont couverts de plumes, et c'est alors qu'il faut sevrer ceux qu'on veut éle- ver : lorsqu'ils volent seuls, les père et mère recommencent une autre ponte > et après cette seconde une troisième ; mais, pour que cette dernière réussisse, il faut que les froids ne surviennent pas de bonne heure : dans les pays chauds, ils font jusqu'à quatre pontes, et par-^ tout les dernières sont les moins nom- breuses. L'homme, qui ne croit posséder que lorsqu'il peut user et abuser de ce qu'il possède, a trouvé le moyen de foire nicher les rossignols dans la prison : le plus grand obstacle étoit l'amour de la liberté , qui est très - vif dans ces oi- seaux; mais on a su contre-balancer ce sentiment naturel par des sentimens aussi naturels et plus forts, le besoin * ..v-ÏI,,^'.^. ./V*!?!'^- '"t^iftf'^^^^^r'v^lV'^lf'^^lrfi'ff^^f^^ 112 HISTOIRE NATURELLE d'aimer et de se reproduire , l'amour de la gëniture, etc. On prend un mâle et une femelle appariés, et on les lâche dans une grande volière , ou plutôt dans un coin de jardin planté d'ifs , de char- milles et autres arbrisseaux , et dont on aura fait une volière, en l'environnant de filets : c'est la manière la plus douce et la plus sûre d'obtenir de leur race. On peut encore y réussir, mais plus diffi- cilement , en plaçant ce mâle et cette femelle dans un cabinet peu éclairé, chacun dans une cage séparée , leur donnant tous les jours à manger aux mêmes heures , laissant quelquefois les cages ouvertes , afin qu'ils fassent con- noissance avec le cabinet , la leur ou- vrant tout-à-fait au mois d'avril pour ne la plus fermer, et leur fournissant alors les matériaux qu'ils ont coutume d'employer à leurs nids , tels que les feuilles de chêne, mousse, chiendent épluché, bourre de cerf, des crins, de la terre, de l'eau 5 mais on aura soin ♦^f ELLS [•e, l'amour 3nd un mâle on les lâche I plutôt dans fs , de char- 5 et dont on environnant i plus douce eur race. On s plus difB- lâle et cette )eu éclairé, jarée , leur nanger aux ilquefois les fassent con- Ja leur ou- l'avril pour fournissant nt coutume els que les chiendent ?s crins, de [1 aura soin DE LA MOTACILIE. Il3 de retirer l'eau quand la femelle cou« vera. On a aussi cherché le mojen d'établir des rossignols dans un endroit où il n'y en a point encore eu : pour cela , on tâche de prendre le père , la mère et toute la couvée avec le nid, on transporte ce nid dans un site qu'on aura choisi le plus semblable à celui d'où on l'aura enlevé; on tient les deux cages qui reaferment le père et la mère à por- tée des petits, jusqu'à ce qu'ils ajent entendu leur cri d'appel ; alors on leur ouvre la cage sans se montrer : le mou- vement de la nature les porte droit au lieu où ils ont entendu crier leurs pe- tits ; ils leur donnent tout de suite la becquée ; ils continueront de les nourrir tant qu'il sera nécessaire , et l'on pré- tend que l'année suivante ils revien- dront au même endroit ; ils y revien- dront sans doute s'ils y trouvent une nourriture convenable et les commo- dités pour nicher, car sans cela tous les autres soins seroient à pure perte , et I m il • • w i<.|iH!WiH'-*.w.>'ini|^'"'WllV • ;/ r M L^ ïr4 HISTOIRE NATURELLE avec cela ils seront à-peu-près super- flus. Si l'on veut élever soi-même de jeu- nes rossignols , il faut préférer ceux de la première ponte , et leur donner tel instituteur que l'on jugera à propos; mais les meilleurs , h mon avis, ce sont d'autres rossignols, sur -tout ceux qui chantent le mieux. Au mois d'août les vieux et les jeunes quittent les bois pour se rapproclier des baissons , des haies vives , des terres nouvellement labourées , où ils trou- vent plus de vers et d'insectes ; peut- être aussi ce mouvement général a-t-il quelque rapport à leur prochain dé- part ; il n'en reste point en France pen- dant l'hiver, non plus qu'en Angle- terre, en Allemagne, en Italie, en Grèce, etc. ; et , conmie on assure qu'il n'y en a point en Afrique , on peut ju- ger qu'ils se retirent en Asie. Cela est d'autant plus vraisemblable, que l'on en trouve en Perse, à la Chine, et même [IBLLS -près super- lérae de jeu- 5rer ceux de r donner tel El à propos; avis, ce sont )ut ceux qui : et les jeunes )proclier des , des terres où ils trou- ectes ; peut- énérai a-t-il rochain dé- France pen- u'en Angle- 1 Italie , en 1 assure qu'il , on peut ju- Lsie. Cela est 3, que Ton en le , et même CE LA MOTACILtE. I î5 «u Japon , où ils sont fort recherchés , puisque ceux qui ont la voix belle sy vendent, dit-on, vingt cobangs (i). Ils sont généralement répandus dans toute l'Europe , jusqu en Suède et en Sibérie, où ils chantent très - agréablement ; mais, en Europe comme en Asie, il y a des contrées qui ne leur conviennent point, et où ils nes'aVrétent jamais; par exemple, le Bugey jusqu'à la hauteur de Nantua , une partie de la Hollande, l'Ecosse, l'Irlande, la partie nord du pays de Galles, et même de toute l'An- gleterre, excepté la province d'Yorck; le pays des Dauliens aux environs de Delphes, le royaume de Siam, etc. Par- tout ils sont connus pour des oiseaux (i) Kœmpfer, Hist, du Japon , tome i, pag. i3. Le cobang vaut quarante taels, le tael cinquante - sept sous de France , et les vingt cobangs près de cent louis. Les rossignols ëtoient bien plus chers à Romé^, comme nous le verron's à l'article du rossi- gnol blanc. I '■l!»>«itt.!!*Hipi''- il. ii 7 \ ll5 HISTOIRE NATURELLE voyageurs, et celte habitude innée est si forte eu eux , que ceux que l'ou tient en cage s'agitent beaucoup au prin- temps et en automne, sur-tout la nuit, aux époques ordinaires marquées pour leurs migrations : il faut donc que cet instinct qui les porte à vo yager soit in- dépendant de celui qui les porte à éviter le grand froid , et à chercher un pays où ils puissent trouver une nourriture convenable ; car , dans la cage , ils n'é- prouvent ni froid ni disette , et cepen- dant ils s'agitent. " n'-J Cet oiseau appartient à l'ancien con- tinent, et, quoique les missionnaires et les voyageurs prrlent du rossignol du Canada , de celui de la Louisiane , do celui des Antilles, etc. on sait que ce dernier est une espèce de moqueur; que celui de la Louisiane est le même que celui des Antilles , puisque , selon le Page Dupratz, il se trouve à la Mar- tinique et à la Guadeloupe; et l'on voit par ce que dit le P. Gha rie voix de ce- -A. •à :1e innée est le Tou lient p au pr in- tout in nuit, rcjuées pour onc que cet nger soit in- arte à éviter ler un pays ' nourrilui'Q :ge, ils n'é- , et cepeii- oncien con- tonuaires et ossignoi du uisiane, do sait que ce moqueur ; 5t Je même >que, selon e à la Mar- et l'on voit ^oix de ce- DE LA MOTACILLE. I17 lui du Canada , ou que ce n'est point un rossi<^MioI , ou que c'est un rossignol dégénéré. Il est possible en effet que cet oiseau , qui fréquente les parties sep- tentrionales de l'Europe et de l'Asie , ait franchi les mers étroites qui, à cette hauteur, séparent les deux continens, ou qu'il ait été porté dans le nouveau par un coup de vent ou par quelque navire, et que, trouvant le climat peu favorable, soit à cause des grands froids, soit à cause de l'humidité, ou du défaut de nourriture, il chante moins bien au nord de l'Amérique qu'en Asie et en Europe , de même qu'il chante moins bien en Ecosse qu'en Italie^ car c'est une règle générale que tout oiseau ne chante que peu ou point du tout lors- qu'il souffre du froid, de la faim , etc.; et l'on sait d'ailleurs que le climat de l'Amérique , et sur-tout du Canada , n'est rien moins que favorable au chant des oiseaux 5 c'est ce qu'aura éprouvé notre rossignol transplanté au Canada ; HT "."^ " «iWB«î«»»t-?«W»''*N!^ . Il8 HISTOIRE NATURELLE car il est plus que probable qu'il s'y trouve aujourd'hui , l'indication trop peu circonstanciée du P. Gharlevoix ayant élé confirmée depuis par le té- moignage positif d'un médecin résidant à Québec , et de quelques voyageurs. Gomme les rossignols , du moins les mâles, passent toutes les nuits du prin- temps à chanter, les anciens s'étoient persuadés qu'ils nedormoientpointdaus celte saison , et de cette conséquence peu juste est née cette erreur que leur chair étoit une nourriture antisopo- reuse, qu'il suffisoit d'en mettre le coeur et les yeux sous l'oreiller d'une per- sonne pour lui donner une insomnie ; enfin, ces erreurs gagnant du terrein et passant dans les arts , le rossignol est devenu l'emblème de la vigilance. Mais les modernes , qui ont observé de plus près ces oiseaux , se sont apperçus que , dans la saison du chant , ils dormoient pendant le jour, et que ce sommeil du jour , sur - tout en hiver , annoriçoit ELLE >le qu'il s'y Ication trop Charlevoix s par le té- 3cin résidant voyageurs, lu moins les Liits du prin- îns s étoient ut point dans conséquence îur que leur e anlisopo- îttre le cœur d'une per- 3 insomnie; du terrein et ossignol est ilance. Mais îrvé de plus perçus que , s dormoient sommeil du , annoncoit DE LA MOTACILLE. l\g qu'ils étoient prêts à reprendre leur ra- mage. Non-seulement ils dorment, mais ils rêvent, et d'un rêve de rossignol , car Cil Icd entend gazouiller à demi-voix et chanter tout bas. Au reste, on a dé- bité beaucoup d'autres fables sur cet oiseau, comme on lait sur tout ce qui a de la célébrité; on a dit qu'une vipère, ou, selon d'autres , un crapaud , le fixant lorsqu'il chante , le fascine par le seul ascendant de son regard , au point qu'il perd insensiblement la voix , et finit par tomber dans la gueule béantedu reptile. Ov. a dit que les père et mère ne soi- gnoient parmi leurs petits que ceux qui monlroient du talent , et qu'ils tuoient les autres , ou les laissoient périr d'ina- nition (il faut supposer qu'ils savent excepter les femelles). On a dit qu'ils chantoient beaucoup mieux lorsqu'on les écoutoit que lorsqu'ils chantoient pour leur plaisir. Toutes ces erreurs dérivent d'une source commune , de rhal)itude où «ont les hommes de prêter '.fi 'i\ 'il 1/ i-^J mm '.■■*^- ,-4f^/,*«iç-i.«j«<}i,»i*t'V . î Ï20 HISTOIRE NATURELLE aux animaux leurs foiblesses, leurs pas- sions et leurs vices. Les rossignols qu'on tient en cage ont coutume de se baigner après qu'ils ont chanté: M. Hébert a remarqué que c éloit la première chose qu'ils faisoient le soir, au moment où Ton allumoit la chandelle; il a aussi observé un autre effet de la lumière sur ces oiseaux, dont il est bon d'avertir : un maie, qui chan- toit très -bien, s'étant échappé de sa cage, s'élança dans le feu, où il périt avant qu'on put lui donner aucun se- cours. Ces oiseaux ont une espèce de balan- cement du corps, qu'ils élèvent et abais- sent tour-à-tour, et presque parallèle- ment au plan de position ; les mâles que j'ai vus avoient ce balancement singu- lier, mais une femelle que j'ai gardée deux ans ne l'avoit pas : dans tous, la queue a un mouvement propre de haut en bas fort marqué , et qui sans doute a donné occasion à M. Linnœus de les -«>-'i'' .ELLE 3s, leurs pas- ent en cage r après qu'ils ^marqué que l'ils f'aisoient 1 allutnoit la rvé un autre )iseaux , dont le, quichan- happé de sa , où il périt îr aucun se- ce de balan- cent et abais- se parallèle- ?s mâles que ment singu- 3 j'ai gardée ans tous, la )pre de haut [ sans doute nœus de les DE LA MOTACILLE. 12 1 ranger parmi les hoche-queues ou mo- tacilles. Les rossignols se cachent au plus ëpeiis des buissons : ils se nourrissent d'insectes aquatiques et autres , de pe- tits vers, d'œut's ou plutôt de nymphes de fourmis 5 ils mangent aussi des figues, des baies, etc. Mais,. comme ilseroit difficile de fournir habituellement ces sortes de nourritures à ceux que l'on tient en cage, on a imaginé différentes pâtées dont ils s'accommodent fort bien. Je donne ici celle dont se sert un amateur de ma connoissance ( i ) , (i) M. le Moiae donne des pâtées diiFt^* rentes , selon les différens âges ; celle du premier âge est composée de cœur de mou- ton, mie de pain , chenevis et persil, par- faitement piiés et mêlés ; il en faut toujours de la nouvelle. La seconde consiste en par- ties égales d'omelette hachée et de mie de pain , avec une pincée de persil haché. L^ troisième est plus composée et demande plus, de façon : prenez deux livres de bœuf maigre , une di^mi- livre de pois-chiches j Oiseaux. XV. ii i,^/ 122 HISTOIRE NATURELLE parce quelle est éprouv(?e , et que j'ai vu un rossignol qui , avec cette seule nourriture, a vécu jusqu'à sa dix-sep- tième année : ce vieillard avoit com- mencé à grisonner dès l'âge de sept ans; à quinze, il avoit des peiuies entiè- rement blanches aux ailes et à la queue; ses jambes ou plutôt ses tarses , avoient beaucoup grossi , par l'accroissement extraordinaire qn'avoient pris les lames dont ces parties sont recouvertes dans les oiseaux ; enfin il avoit des espèces de nodus aux doigts comme les gout- teux , et on étoit obligé de temps en temps de lui rogner la pointe du bec autant de mill'^.'t jaune ou ëcorcdë , de se- mence de pavot blanc et d'amandes douces , une livre de miel blanc, deux onces de fleur de farine, douze jaunes d'œufs frais, deux ou trois onces de beurre frais et un gros et demi de safran en poudre; le tout sëclië , chauffé long-temps en remuant toujours , et rëduit en une poussière très -fine , pa.ssé* au tatuis de soie. Cette poudre se conserve et strrt pendant un an. ^il IKLLE , et que j'ai cette seule sa dix-sep- avoit corn- âge de sept ►ennes entiè- it à la queue; rscs , avoient xroissenient )ris les lames liverles dans t des espèces me les goui- le temps on >iate du bec corchë , de se- latides douces , c onces de fleur ifs frais, deux i et un gros et le tout séché , it toujours , et s -fine , passé» lie «e conserve ïiTy ify ' DE LA MOTACILLÏ. supérieur; mais il n'avoit que cela des incommodités de la vieillesse; il éloit toujours ^m , toujours chantant, comme dans sou plus bel âge, toujours cares- sant la main qui le nourrissoit. Il faut remarquer que ce rossignol n'avoit ja- mais été apparié : l'amour semble abré- ger les jours , mais il les remplit , il remplit de plus le vœu de la nature; sans lui , les sentimenssi doux de la pa- ternité seroient inconnus ; enfin il étend l'existence dans l'avenir, et procure, au moyen des générations qui se succè- dent , une sorte d'immortalité ; grands et précieux dédommagemens de quel- ques jours de tristesse et d'infirmités qu'il retranche peut-étve à la vieil- lesse ! On a reconnu que les drogues échauf- fantes et les parfums excitoient les ros- signols à chanter ; que les vers de fa- rine et ceux du fumier leur convenoient lorsqu'ils étoient trop gras , et les figues lorsqu'ils étoient trop maigres; enfin \rm 1/ |i h i u i *•*■• >*-i«^ï" I,*» %.- ... If- '"M ,5s^. f. . i i \ ' } ) i I ' i ■ l . 124 HISTOIRE NATURELLE <[ue les araignées étoient pour eux un purgatif: on conseille de leur faire pren- dre tous les ans ce purgatif au mois d'a- vril : une demi-douzaine d'araignées sont la dose; on recommande aussi de ne leur rien donner de salé. Lorsqu'ils ont avalé quelque chose d'indigeste, ils le rejettentsous la forme de pilules ou de petites pelotes , comme font les oiseaux de proie ; et ce sont en effet des oiseaux de proie très -petits, mais très-féroces , puisqu'ils ne vivent que dëtres vivans. 11 est vrai que Belon admire laproviJence qu'ils ont de n'avu' 1er aucun petit ver quils ne l'aient pre^- mièrementfait mourir ; mais c'est appa- remment pour éviter la sensation désa- gréable que leur causeroit une proie vivante , et qui pourroit continuer de vivre dans leur estomac à leurs dépens. Tous les pièges sont bons pour les rossignols; ils sont peudéfians, quoi- qu'assez timides : si on les lâche dniis un endroit où il y a d'autres oiseaux ea N-. "^Afc ELLE 30ur eux un ir faire preu- au mois d a- daraignées nde aussi de f I /• elqus chose ous la forme )tes, comme et ce sont en très -petits, (s ne vivent li que Beion ontdenava' il' aient pre^ iscestappa- isation désa- t une proie onlinuer de eurs dépens. 5ns pour les fians, quoi- lâche dans 3 oiseaux eu DE LA MOTA CILLE. js') cage , ils vont droit à eux , et c'est un moyen, entre beaucoup d'autres, pour les attirer : le chant de leurs camarades , ^ le son des instrumens dé musique , celui d'une belle voix , comme on l'a vfi plus haut, et même des cris désagréables, tels que ceux d'un chat attaché au pied d'un arbre , et que l'on tourmente ex- près , tout cela les fait venir également; ils sont curieux et même badauds; ils admirent tout et sont dupes de tout; on les prend à la pipée , aux gluaux , avec le trébuchet des mésanges dans des re- ginglettes tendues sur de la terre nou- vellement remuée , où l'on a répandu des nymphes de fourmis , des vers de farine, ou bien ce qui y ressemble, comme de petits morceaux de blanc* d'œufs durcis , etc. Il faut avoir l'atten- tion de faire ces reginglettes et autres pièges de même genre avec du tafiëtas et non avec du filet où leurs plumes s'embarrasseroient , et où ils eu pour- roitiJt perdre quelques-unes , ce qui 1^" n II 1 1 • • \ : i > 'i ' l ! V, ■ s > * I ^ \ I. i^ 12$ II l S T O I R K N A T If n K t T. K retinderoit leur chant : il faut nu con- traire , pour l'avanc'^r au temps de la mue, leur arraclier i îs pennes de la cjueuo, afin que les nouvî^lles soiei\t plus tôt revenues; car tant que la nature travaille i\ reproduire ces plumes, elle leur interdit le chant. Ces oiseaux sont Tort bons h manger lorsqu'ils sont gras^ et ledisputentaux ortolans j on les engraisse en Ga'^cogne pour la table ; cela rappelle la fantaisie d'HtUiogabale qui mangeoit des langues de rossignols, de paons, etc. et le plat fameux du comëdien Ésope , composé d'une centaine d oiseaux tous recom- mandables par leur talent de chanter ou par celui de parler. Comme il est fori essentiel de ne pas perdre son temps ù (Mever des femelles, on a indiqué beaucoup de marques dis- linctives pour reconnoître les mâles; i Is ont, dit-on , l'œil plus grand , la télé plus ronde , le bec plus long, plus large « sa base, sur-tout étant vu par-dessous; »;*...■ '"'^î2e<#'»>>*'- n R L r. F, I faut nu ron- 1 temps de ia pennes de la ivolles soient que la nature plumes, elle ons a manger disputent aux en Gascogne le la fantaisie )il des langues etc. et le plat pe, composé tous recom- it de chanter tiel de ne pas des femelles, marques dis- 3 les mâles; ;rand , la télé ig, plus large par-dessousi D, E LA M 0 T A C I L L K . I r^y le plumage plus haut en couleur , le ventre moins blanc, la queue plus touf- fue et pins largo lorsqu'ils la déploient ; ils commencent plus tôt h gazouiller, et leur gazouillement est plus soutenu : ils ont l'anus plus gonilé dans la saison de l'amour, et ils se tiennent long- temps en la mê:-ie place, portés sur un seul pied , au lieu que la femelle court yà et là dans la cage 5 d'autres ajoutent c(ue le mâle a à chaque aile deux ou trois pennes dont le côté extérieur et appa- rent est noir , et que ses jambes , lors- qu'on regarde la lumière au travers, paroissentrougeâlres, tandis que celles de la femelle paroissent blanchâtres : au reste, cette femelle a dans la queue le même mouvement que le mâle, et lors- qu'elle est en joie elle sautille comme lui, au lieu de marcher. Ajoutez à cela les différences intérieures qui sont plus décisives : les mâles que j'ai disséqués au printemps avoient deux testicules fort gros , déforme ovoïde 3 le plus gros )ré \ I; / }. "?(> 't*- fcJ"»»' % .f^v J«-V\^. * iUi^- 128 HISTOIRE NATURELLE des deux (car ils n'étoient pas ëgaux ) avoit trois lignes et demie de long sur deux de large; l'ovaire des femelles que j'ai observées dans le même temps contenoit des œufs de différentes gros- seurs , depuis un quart de ligne jusqu'à une ligne de diamètre. Il s'en faut bien que le plumage de cet oiseau réponde à son ramage ; il a tout le dessus du corps d'un brun plus ou moins roux; la gorge, la poitrine et Je ventre d'im gris-blanc; le devant du cou d'un gris plus foncé ; les couver- tures inférieures de la queue et des ailes d'un blanc -roussâtre , plus roussâtre dans les mâles ; les pennes des ailes d'un gris-brun tirant au roux; la queue d'un brun plus roux ; le bec brun , les pieds aussi , mais avec une teinte de couleur de chair; le fond des plumes cendré- foncé. On prétend que les rossignols qui sont nés dans les contrées méridionales ont le plumage plus obscur , et que .^- ît pas ëgaux ) ie de long sur des femelles ! même lemp.s Fé rentes gros- ligne jusqu'à e plumage de ramage 5 il a *un brun plus la poitrine et ; le devant du ; les conver- ueet des ailes lus roussâtre ides ailes d'un la queue d'un un, les pieds ite de CQuIeur urnes cendré- ossignols qui méridionales )Cur , et quo DE LA MOTACILLE. I29 ceux des couîrccs septentrionales ont plus de blanc : i^d jeunes mules sont aussi, dit-on, plus blanchâtres que les jeunes femelles , et en général la cou» leiir des jeunes est plus variée avant la unie, c est-à-dire, avant la fin de juil- let, et elle est si semblable à celle des jeunes rouges-queues , qu'on les distin- gueroit à peine s'ils n'avoient pas un cri différent ; aussi ces deux espèces sont-elles amies. Longueur totale, six pouces un quart 5 bec, huit lignes , jaune en dedans, ayant i;ne grande ouverture, les bords de la pièce supérieure échancrés près de la pointe; tarse, un pouce; doigt extérieur uni à celui du milieu par su base ; ongles déliés , le postérieur le plus fort de tous; vol, neuf pouces; queue, trente lignes, composée de douze pennes , dépasse les ailes de seize lignes. Tube intestinal , du ventricule à l'a- nus , sept pouces quatre lignes ; œso- ^1 il l\ Vf i i^i:^/ ir.irf«t.»k:^ ! ■m m.? l3o HISTOIRE NATURELLE phage , près de deux pouces , se dila- tant en une espèce de poche glandu- leuse avant son insertion dans le gésier; celui-ci musculeux, il occupoit la par- tie gauche du bas-ventre, n'étoit point recouvert par les intestins, mais seule- ment par un lobe du foie ; deux très- petits cœcum; une vésicnle du fiel : le bout de la langue garni de filets et comme tronqué, ce qui n'étoit pas ignoré des anciens , et peut avoir donné lieu à la fable de Philomèle , qui eut la langue coupée. Variétés du ROSSIGNOL. I. Le grand rossignol. Il est cer- tain qu'il y a variété de grandeur dans cette espèce , mais il j a beaucoup d'in- certitudes et de contrariétés dans les opinions des naturalistes sur les endroits où se trouvent les grands rossignols; c'est dans les plaines et au bord des eaux , selon Schvvenckfeld qui assigne •i'**«N8w«**» ' m>^mm^~':'^^p^- .:%-ii,*>*»-*- KELLE uces , se df la- oche glandu- dans le gésier; :ciipoit lapar- , n'étoit point J, mais seule- e ; deux trcs- ale du fiel : le i de filets et li n'ëtoit pas it avoir donné nèle , qui eut îIGNOL. OL. Ileslcer- ;randeur dans eaucoup d'in- iëtés dans les jr les endroits [s rossignols; au bord des 1 qui assigne .DE LA MOTACîLLE. ÏÙl aux petits les coteaux agréables : c'est dans les forêts , selon Aldrovande; selon d'autres, au contraire, ceux qui liabi- tent les forêts sèches et n'ont que la pluie et les gouttes de rosée pour se de- saltérer, sont les plus petits, ce qui est très-vraisemblable. En Anjou, il est une race de rossignols beaucoup plus gros que les autres, laquelle se lient et niche dans les charmilles; les petits se plaisent sur les bords des ruisseaux et des étangs. M. Frisch parle aussi d'une race un peu plus grande que la com- mune, laquelle chante plus la nuit , et même d'une manière peu différente; enfin l'auteur du Traité du rossignol , admet trois races de rossignols; il place les plus grands, les plus robustes , ies mieux chantans , dans les buissons à portée des eaux ; les moyens dans les plaines , et les plus petits de tous sur les montagnes. Il résulte de tout cela qu'il existe une race , ou , si l'on veut , des races de grands rossignols , mais qui '/. '1 ) . h V' \ I I () \ \ M 1 ■ s'' f 1Z2 HISTOIRE NA1URELLB ne sont point attachées à une demeure bien fixe. Le grand rossignol est le plus commun en Silésie; il a le plumige cen- dré avec un mélange de roux, et il passe pour chanter mieux que le petit. II. Le rossignol blanc. Getteva- riélé étoit fort rare à Rome : Pline rap- porte qu'on en fit présent à Agrippine , femme de l'empereur Glande, et que l'individu qui lui fut offert coûta six mille sesterces,que Budé évalue à quinze mille écus de notre monnoie, surlepied où elle étoit de son temps, et qui s éva- lueroitaujourd'huià un somme numé- raire presque double : cependant Aldro- vande prétend qu'il y a erreur dans les chiffres, et aue la somme doit être en- core plus grande. Cet auteur a vu un rossignol blanc , mais il n'entre dans aucun détail. M. le marquis d'Argens en a actuellement lui de cette couleur qui est de la plus grande taille, quoique jeune, et dont le chant est déjà for- mé, mais moins fort que celui des vieux : RELLB une demeure nol est le plus iplumigecen- )ux,etil passe le petit. iNC.Cetleva- le : Pline rap- à Agrippiue , lande, et que fert coûta six valueà quinze 3ie, surlepied 1, et qui s éva- omme numé- îndant Aldro- 'reur dans les doit être en- teur a vu un n'entre dans ïuis d'Argens cette couleur iille, quoique est déjà for- ui des vieux: DE LA MOTACILLE. l33 « Il a , dit M. le marquis d'Argens , la tête et le cou du plus beau blanc, les ailes et la queue de même ; sur le mi- lieu du dos, ses plumes sont d'un brun fort clair et mêlées de petites plumes blanches celles qui sont sous le ventre sont d'un gris-blanc. Ce nouveau veau paroît causer une jalousie éton- nante à un vieux rossignol que j'ai de- puis quelque temps. » Oiseau étranger qui a rapport au Ros- signol, LE rOUDI-JALA. Ce rossignol , qui se trouve à Mada- gascar, est de In même taille du nôtre, et lui rco^emble à beaucoup d'égards; seulement il a les jambes et les ailes plus courtes, et il en diffère aussi par les couleurs du plumage ; il a la tête rousse avec une tache brune de chaque côté • la gorge blanche • la poitrine d'un ruux-clairj le ventre d'un biun teinté Uiscaux, XV. 12 i f 'i "I ...-*(/-■ : (' i I l34 HISTOIRE NATURELLE de roux et d'olive ; tout le dessus du corps, compris ce qui paroît des pen- nes de la queue et des ailes, d'un brun- olivâlre ; le bec et les pieds d'un brun- foncé. M. Brisson , à qui Ton doit la con- noissance de celte espèce , ne dit point si elle chante , à moins qu'il n'ait cru l'avoir dit assez en lui donnant le nom de rossignol. Longueur totale , six pouces cinq lignes 5 bec, neuf lignes 5 tarse, neuf lignes et demie ; vol , huit pouces et demi ; queue , deux pouces et demi , composée de douze pennes, un peu éta- gée, dépalsse les ailes d'environ vingt ligues. LA FAUVETTE. Première espèce. Le triste hiver , saison de mort , est le temps du sommeil , ou plutôt de la torpeur de la nature, les insectes sans vie, les reptiles sans mouvement, les végétaux sans verdiure et sans accrois- \ <\ JRELLE t le dessus du aroît des pên- es, d'un brun- eds d'un brun- 'on doit la con- 3 , ne dit point qu'il n'ait cru onnant le nom % ':^A K pouces cinq îsj tarse, neuf huit pouces et >uces et demi , es, un peu éta- l'environ vingt E T T E. ïce. n de mort , est DU plutôt de la îs insectes sans louvement, les ît sans accrois- -w- ._:,v^*;\; '•^■'m t rr.v ■ .^»** ■ ^1 . ■ ;«|^^ ^^i'r<^:--^;m^l ^v...;J;.:^4#'■■ • 1 / \ 1. n 1 If t ^ 'Jn V .1 r> \ ■••A i tfourcfiitt il citip . iLA l'Arvr/irK. i.i..\ i Aivi.'/r-n'. dj.isai.pkS' ','- I ^ ■ Hi m 199^^ iii ^^^n fiAJ m» m ^RraK; |ll HBlK f!! ( i I ' H' u 1 ^ i ( u 0 ' -Ar^->-^-:-.i* 'm-^->^^ % I40 HISTOIRE NATURELLE mais pu ix^ussir à les faire couver par des Tauvetles; elles ont toujours rompu les œufs, et lorsque j'y ni substitué d'autres petits, elles les ont tués aussi- tôt. » Par quel charme donc, s'il eix faut croire la multitude des oiseleurs et même des observateurs, se peut-ii faire que la fauvette couve l'œuf que le coucou dt.'*pose dans son nid , après avoir d(^ voré les siens , qu'elle se charge avec affection de cet ennemi qui vient de lui naître , et qu'elle traite comme sien ce hideux petit étranger ? Au reste , c'est dans le nid de la fauvette babillarde que le coucou , dit-on , dépose le plus souvent son œuf; et, dans cette espèce, le naturel pourroit être différent. Celle- ci est d'un caractère craintif: elle fuit devant des oiseaux tout aussi foibles qu'elle , et fuit encore plus vite et avec plus de raison devant la pie-grièche sa redoutable ennemie ; mais l'instant du péril passé , tout est oublié , et le mo- ment d'aprèjS , notre fauvette reprend r**^' couver par jours rompu ai substitué t tués aussi- lonc, s'il eu les oiseleurg », se peut-ii ^e l'œuf que 1 nid, nprès >lle se charge mi qui vient aile comme r ? Au reste , lebabillarde pose le plus :ette espèce, ^reiit. Celle- lif : elle fuit lussi foi b les vite et avec 2-grièche sa Tinstant du , et le mo- ue reprend DK LA. MOTACILLE.' I/^l sa gaîté, ses mouvcmeiis et son chant : c'est des rameaux les pkis touffus c[u'el le le fait entendre; elle s'y lient ordinai- rement couverte , ne se montre que par iiislans au bord des buissons, et rentre vite à rintdriour, sur-tout pendant la chaleur du jour. Le malin, on la voit recueillir la rosée, et, après ces cour- tes pluies qui tombent dans les joiu's d'ëté, courir sur les feuilles mouillées et se baigner dans les gouttes qu'cllo secoue du feuillage. Au reste , presque toutes les fauve lies parlent en même temps , au milieu de l'automne , et à peine en voit-on encore quelques-unes en octobre : leur départ se fait avant que les premiers froids viennent détruire les insectes et flélrir les petits fruits dont elles vivent; Car non-seulement on les voit chasser aux mouches , aux moucherons , et cher- cher les vermisseaux, mais encore man- ger des baies de lierre, de mézéreon et de ronces; elles engraissent même beau- ^!Mi)«»>«HMk-<- V i '< . 142 Histoire naturelle coup dans la saison de la maturité des graines de sureau , de l'hièble et du troène. Dans cet oiscsu le bec est très- lëgèrement ërhancr(^ vers la pointe; la langue est effrang(*e par le bout, et pa- roît fourchue; le dedans du bec, noir vers le bout, et jaune dans le fond; le g(^sier est musculeux, et pr(?c(^dd d'une dilatation de l'œsophage ; les intestins sont longs de sept pouces et demi : cominunéuient on ne trouve point de vésicule du fiel , mais deux petits cœ- cum; le doigt extérieur est uni à celui du milieu par la première phalange, et l'ongle postérieur est le plus fort de tous. Les testicules, dans un mâle pris le ib juin, avoient cinq lignes au grand diamètre, quatre dans le petit. Dans mie femelle ouverte le 4 du même mois, Voviductus , très-dilaté, renfermoil un œuf, et la grappe ofFroit les rudimens de plusieurs autres d'inégale grosseur. Dans nos provinces méridionales et •^ JnELLE 1 maturité des l'hièble et du bec est très- 9 la pointe; la le bout, etpa- du bec , noir ins le fond ; le pr(^c^dd d'une ; les intestins :es et demi : mve point de Jux petits cœ- îst uni à celui phalange, et plus fort de un maie pris ;nes au grand î petit. Dans même mois, enfermoit un les rudimens le grosseur, ridîonales et s * BE LA MOTACILLC. 143 en Italie , on nomme assez distincte-^ ment beâ*^»-^— » - • . , RELLE ETTE, V E T T E. cet oiseau le porte en Pro- velte qui dif- lenient par la 1 couleur du ain monotone eiidre à tous J les buissons, d'une même lanc fort doux le dessous du sur les côtés ■claire 5 du )tone occupe eant un peu, ' les grandes \ queue,* un rme de soiir- longueur est DE LA SfOTAÇILLÏ. lij vol I de cinq pouces trois d'environ huit pouces. La passerinette fait son nid près de terre sur les arbustes ; nous avons vu un de ces nids sur un groseiller dans un jardin , il ëtoit fait en demi-coupe, composé d'herbes sèches , assez gros- sières en dehors, plus fines en dedans et mieux tissues ; il contenoit quatre œufs , fond blanc-sale , avec des taches vertes et verdâtres répandues en plus grand nombre vers le gros bout. Cet oiseau a l'iris des yeux d'au brun-mar- ron , et l'on voit une très-petite échan- crure près de la pointe du demi-bec supérieur ; l'ongle postérieur est le plus ^^ fort de tous ; les pieds sont de couleur HP plombée 5 le tube intestinal , du gésier à l'anus , a sept pouces , et deux pouces du gésier au pharynx 5 le gésier est musculeux et précédé d'une dilatation de l'œsophage ; on n'a point trouvé de vésicule du fiel ni de cœcum dans l'individu observé, qui étoit femelle j Oiseaux. XV. i3 t M 146 HISTOIRE NATURELLE la grappe de l'ovaire portoit des œufs- d'inégale grosseur. LA FAUVETTE A TÊTE NOIRE. Troisième espèce. Aristote, en parcourant ies diver» changemens que la révolution des sai- sons apporte à la nature des oiseaux , comme plus immédiatement soumis à l'empire de l'air, dit que le bec~figue se change dans l'automne en fauvette à tête noire ; cette prétendue métamor- phose , qui a fort exercé les naturalistes , a été regardée des uns comme mer- veilleuse, et re jetée des autres comme incroyable 5 cependant elle n'est ni l'un ni l'autre, et nous paroît très-simple : les petits de la fauvette dont nous par- lons ici sont , pendant tout l'été , très- semblables par le plumage au bec-figue ; ce n'est qu'à la première mue qu'ils prennent leurs couleurs , et c'est alors que ces prétendus bec-fîgues se chau^ % l^.^' '-♦ é iff- ■^.j:'i#h#-imHl»- R.ELLE toit des œtrfs rE NOIRE. lû^ * r ',* J i"ï *''.h H- • ■ - 'ï ♦ « 1 ' r*) »W- tr^] «» m "?*/?■ :ltiî ■/■•(.Tai ''-te ,- 'i -' 'U- s-fS. ?l^i •gtiiii^ù. î-i;? ; t , ï I ' ■ «1 ' S' "VS.. '■'-Î'SÎ.ImIc :■•'!; ^^H w f; ^■î -. t , •«' ^u ♦ l ). ■ • .1 . ' • i i : fr. ,-. ■ 1 '. . \ iM! "% "Vi.1 »! Dt'xfeve izel . t four clan ociitn . i.LA FAUVETTE A TKTK NOIKK . i. l.K lU-'.C-FIGUF. . '■r^ DB LA MOTACILLE. 147 gcnt en fauvettes à tête noire ; cette même interprétation est celle du pas- sage où Pline parle de ce changement. Aldrovande, Jonston et Frisch, après avoir décrit la fauvette à tête noire , paroissent faire une seconde espèce de la fauvette à tête brune 5 cependant celle- ci n'est que la femelle de l'autre, et il n'y a d'autres différences entre le mâle et la femelle que dans cette couleur de la tête , noire dans le premier, et brune dans la seconde : en effet, une calotte noire couvre, dans le mâle, le derrière de la tête et le sommet, jusque sur les yeux; au-dessous et à l'entour du cou est un gris-ardoisé , plus clair à la gorge, et qui s'éteint sur la poitrine dans du blanc, ombré de noirâtre vers les flancs; le dos est d'un gris-brun , plus clair aux barbes extérieures des pennes, plus foncé sur les inférieures, et lavé d'une foible teinte olivâtre. L'oiseau a de longueur cinq pouces cinq lignes; huit pouces et demi de vol. •*S~«1B<*.. ;<.-. .._.> ^•" (kX» 148 HISTOIRE NATURELLE La fauvette à tête noire est de toutes les fauvettes celle qui a Je chant le plus agréable et le plus continu ; il tient un peu de celui du rossignol , et l'on en jouit bien plus long-temps; car, plu- sieurs semaines après que ce chantre du printemps s'est tu, l'on entend les bois résonner par-tout du chant de ces fau- vettes; leur voix est facile, pure et légère, et leur chaut s'exprime par une suite de modulations peu étendues, mais agréables , flexibles et nuancées ; ce chant semble tenir de la fraîcheur des lieux où il se fait entendre ; il en peint ^a tranquillité, il en exprime même le bonheur; car les cœurs sensibles n'en- tendent pas , sans une douce émotion , les accens inspirés par la nature aux êtres qu'elle rend heureux. Le mâle a pour sa femelle les plus tendres soins : non-seulement il lui ap- porte sur le nid des mouches , des vers et des fourmis, mais il la soulage de l'incommodité de sa situation; il couve LE de toutes ut le plus , tient un it l'on en ;;ar, plu- lantre du 1 les bois î ces fau- , pure et B par une lues, mais cées ; ce ;heur des en peint même le )les n en- émolion, ture aux les plus 1 lui ap- des vers ulage de il couve DE LA MOTACILL». 149 alternativement avec elle : le nid est plac(^ près de terre dans un taillis sçi- gneusement caché , et contient quatre ou cinq œufs , fond verdâtre , avec des taches d'un brun léger. Les petits gran- dissent en peu de jours ; et , pour peu qu'ils aient de plumes , ils sautent du nid dès qu'on les approche , et l'aban- donnent. Cette fauvette ne fait commu- nément qu'une ponte dans nos provin- ces ', Olina dit qu'elle en fait deux en Italie, et il en doit être ainsi de plu- sieurs espèces d'oiseaux dans un climat plus chaud , et où la saison des amours est plus longue. A son arrivée au printemps , lorsque les insectes manquent par quelque re- tour du froid , la fauvette à tète noire trouve une ressource dans les baies de quelques arbustes, comme du lauréole et du lierre : en automne, elle mange aussi les petits fruits de la bourdaine et ceux du cormier des chasseurs. Dans cette saison elle va souvent boire, te ^1 f Ih ) ..V( l5o HISTOIRE NATURELLE on la prend aux fontaines sur Ja fin d'aoïU ; elie est alors très-grasse , et d'un î!!o:^^ délicat. Jn rélève aussi en cage ; et, de tous les oiseaux qu'on peut mettre en vo- lière, dit Olina , cette fauvette est un des plus aimables. L'afiëction qu'elle mar- que p(>ui son maiue est touchante; elle a pour l'accueillir un accent particulier, une voix plus affectueuse 5 à son appro- che , elle s'élance vers lui contre les mailles de sa cage, comme pour s'ef- forcer de rompre cet obstacle et de le joindre , et, par un continuel battement d'ailes accompagné de petits cris, elle semble exprimer l'em prestement et la reconnoissance. Les petits élevés en cage , s'ils sont à portée d'entendre le rossignol , per- fectionnent leur chant, et le disputent à leur m^'ître. Dans la saison du départ, qui est L la fin de septembre, tous ces prisonniers s'agitent dans la cage , sur- tout pendant la nuit et au clair de la ? il %, » 5ur Ja fin 56, et d'un t, de tous e en vo- est un des elle mar- mte; elle rticulier, Dn appro- ontre les Dour s'ef- et de le alternent îris, elle lent ot la s'ils sont iol, per- lisputent i départ, tous ces ge, sur- ir de la H m-. l Dï ta \I0TACILLE. i5r lune, comme s'ils savoienl qu'ils ont un voyage à faire 5 et ce désir ùe changer de lieu est si profond et si vif, qu'ils périssent alors en grand nombre du regret de ne pouvoir se satisfaire. Cet oiseau se trouve communément en Italie, en France, en Allemagne, et jusqu'en Suède ^ cependant on prétend qu'il est assez rare en Angleterre. AIdrovande nous parle d'une variété dans cette e; )èce, qu'il ap^eilefauvette variée, sans nous dire si cette variété n'est qu'individuelle , ou si c'est une race particulière. M. Brisson, qui la donne sous le nom de fauvette noire et blanche , n'en dit pas davantage; et il paroit que isi fauvette à dos noir de Frisch n'est encore que cette même variété de la fauvette à tête noire. La petite colombaude des Provençaux est une autre variété de cette même fauvette ; elle est seulement un peu plus grande , et a tout le dessous du corps d'une couleur plus foncée et presque *«iii«»,»-^. ..« > T» . / EL LE Ite, SOUS le :*e avec la- aroît nvoir la forme du lagrisette; diffère par >Iutôt fauve LARDE. lue l'on eii- sque inces- a voit aussi petit vol, pirouetter lantaiit une rt vif , fort qu'elle ré- i lui a fait ?; outre ce us souvent te d'accent DE LA MOTACILLE. i55 ou (le sifHemenl fort grave bjie, bjie , qu'elle fait entendre de l'épaisseur des buissons^ et qu'on n* imagineroit pas sortir d'un oiseau si petit : ses mouve- inens sont aussi vifs , aussi frëqueiis que son babil est continu ; c'est la plus re- muante et la plus leste des fauvettes. On la voit sans cesse s'agiter , voler , sortir, rentrer, parcourir les buissons, sans jamais pouvoir la saisir dans un instant de repos. Elle niche dans les haies , le long des grands chemins , dans les endroits fourrés , près de terre, et sur les touffes même des herbes en- gagées dans le pied des buissons ; ses œufs sont verdâtres, pointillés de brun. Suivant Belon , les Grecs modernes appellent cette fauvette potamida , oi- seau du bord des rivières ou des ruis- seaux ; c'est sous ce nom qu'il l'a recon-* nueenCièlej comme si, dans un climat plus chaud , elle affectoit davantage de rechercher la proximité des eaux, que daiii nos contrées tempérées, où elle (. -f -n m,ah#3.':j^ tf. I t56 HISTOIRE NATURELLE trouve plus aisément de la fraîcheur ; les insectes que l'humidité échauffée fait éclore font sa principale nourriture. Son nom, dans Aristote, désigne un oi- seau qui cherche sans cesse les vermis- seaux j cepeudant on voit rarement cette fauvette à terre, et ces vermisseaux, qui font sa pâture , sont les chenilles qu'elle trouve sur les arbustes et les buissons. Belon , qui f appelle d'abord Jau\/ette brune f lui donne ensuite le surnom de plombée f qui représente beaucoup mieux la vraie teinte de son plumage. Elle a le sommet de la tête cendré ; tout le manteau cendré-brun; le devant du corps blanc, lavé de roussâtre; les pen- nes de l'aile brunes , leur bord inté leur blanchâtre ; l'extérieur des grandes pen- nes est cendré , et celui des moyennes est gris-roussâtre ; les douze plumes de la queue sont brunes, bordées de gris, excepté les deux plus extérieures qui sont blanches en dehors comme dans ia feuvette commune 5 le bec et les pieds ..'1? % M ■^'--■*^ ^- "*-!y-~.gr^t._is.-.. ..*.-. DE LA MOTACILLE. iSy sont d'un gris-plombé j elle a cinq pou- ces de longueur et six pouces et demi de vol ; sa grosseur est celle de la griseltp, et en tout elle lui ressemble beaucoup. C'est à cette espèce qu'on doit rap- porter, non-seulement le bec-figue de chanvre d'Olina , qu'il dit être si fré- quent dans les chenevières de la Lom- bardie; mais encore la canevarola d'Al- drovande , et la fauvette titling de Turner. Au reste , cette fauvette se prive aisément 5 comme elle habile autour de nous dans nos prés , nos bos- quets, nos jardins, elle est déjà fami- lière à demi : si l'on veut l'élever en cage , ce que l'on fait quelquefois pour ia gaité de son chant , il faut, dit Olina , attendre à fenlever du nid qu'elle ait poussé ses plumes, lui donner une bai- gnoire dans sa cage , cav elle meurt dans le temps de la mue si elle n'a pas la fa- cilité de se baigner; avec cette précau- tion et les soins nécessaires , on pourra la garder huit à dix ans eu cage. ' Oiseau;^. XV. 14 M' < il i m f \ M ^i 1 ■I' ï58 HISTOIRE NATURELLE LA ROUSSETTE, ou LA FAUVETTE DES BOIS. Sixième espèce. S I Belon ne distinguoit pas aussi ex- pressément qu'il le fait la roussette ou fauvette des bois , de son mouchet, que nous verrons être la fauvette d'hiver, nous aurions regardé ces deux oiseaux comme le même , et nous n'en eussions fait qu'une espèce ; nous ne savons pas encore si elles sont différentes, car les ressemblances paroissent si grandes et les différences si petites , «p^e nous réu- nirions ces deux oiseaux, si Belon, qui les a peut-être mieux observés que nous , ne les avoit pas séparés d'espèce et de nom. Gomme toutes les fauvettes , celle-ci est toujours gaie, alerte, vive, et fait souvent entendre un- petit cri 5 elle a de plus un chant qui, quoique monotone, n'est point désagréable 5 elle le perfec- »,%,. ^"^wtiw *>""*""'" ^A*.».» :^t^Jk^ -E, BOIS. s aussi ex- lussette ou achet , que te d'hiver, ux oiseaux eu eussious sa vous pas tes, car les grandes et le nous réu- Belon , qui h que nous , îpèce et de les , celle-ci nve , et fait i ', elle a de monotone, 2 le perfec- DE LA MOTACILLE. l5^ lionne lorsqu'elle est à port(5e d'enten- dre des modulations plus variées et plus brillantes. Ses migrations semblent se borner à nos provinces méridionales ; elle y paroît l'hiver , et chante dans cette saison : au printemps , elle revient dans nos bois , préfère les taillis et y construit son nid de mousse verte et de laine ; elle pond quatre ou cinq œufs d'un bleu-céleste. Ses petits sont aisés à élever et à nour- rir , et l'on en prend volontiers la peine pour le plaisir que donnent leur fami- liarité , leur petit ramage et leur gaîté. Ces oiseaux ne laissent pas d'être cou- rageux. Ceux que j'élevois^ dit M. de Querhoënt , se ftiisoient redouter de beaucoup d'oiseaux aussi gros qu'eux; au mois d'avril , je donnois la liberté à tous mes petits prisonniers; les rous- settes furent les dernières à en profiter. Comme elles alloiei.t souvent faire de petites promenades , les sauvages de la même espèce les poursuivoient , mai* 1 ■n i «1 -&«. I iSo HISTOIRE NATURELLE elles se réfugioient sur la tablette de ma fenêtre, où elles tenoient bon : elles hérissoient leurs plumes , chaque parti fredonnoit une petite chanson et bec- quetoit la planche à la manière des coqs , et le combat s'engageoit aussitôt avec vivacité. Cette fauvette est la seule que nous n'ayons pu décrire d'après nature 5 la description qu'on nous donne du plu- mage , nous confirme dans la pensée que cette espèce est au moins très- voi- sine de celle de ia fauvette d'hiver, si ce n'est pas précisément la même : celle- ci a la tête , le dessus du cou , la poi- trine , le dos et le croupion , variés de brun et de roux , chaque plume étant dans son milieu de la première couleur , et bordée de la seconde 5 les plumes sca- pulaires , les couvertures du dessus des ailes et de la queue , variées de même et des mêmes couleurs ; la gorge , la partie inférieure du cou, le ventre et les côtes roussâtres 5 les pennes des ailes r U-J^'' ELLE ette de ma 3on : elles aque parti on et bec- e des coqs, ssitôt avec J que nous nature ^ la le du plu- la pensée s très-voi- d'hiver, si rne : celie- u , la poi- , variés de ume étant e couleur, lûmes sca- 3essus des de même gorge, la ventre et s des ailes DE LA MOTACILLE. 1^1 brunes, bordées de rouxj celles de la queue tout-à-fait brunes. Elle est de la grandeur de la fauvette , première es- pèce. La robe des fauvettes est géné- ralement terne et obscure ; celle de la roussette ou fauvette des bois est une des plus variées, et Belon peint avec expression l'agrément de son plumage. Il remarque en même temps que cet oiseau n'est guère connu que des oise- leurs et des paysans voisins des bois , et qu'on le prend dans les chaleurs, lorsqu'il va boire aux mares. LA FAUVETTE DE ROSEAUX. Septième espèce, L A fauvette de roseaux chante dans les nuits chaudes du printemps comme le rossignol , ce qui lui a fait donner, par quelques-uns, le nom de rossignol des saules ou des osiers. Elle fait son nid dans les roseaux, dans les buissons , au milieu des marécages, et dans les ili M^^ î62 HISTOIRE NAIVRELL** i ' ♦ taillis au bord des eaux : nous avons vu un de ces nids sur les branches basses d'une charmille près de terre; il est composé de paille et de brins d'herbe sèche, d'un peu de crin en dedans : il est construit avec plus d'art que celui des autres fauvettéfe; on y trouve ordi- nairement cinq œufs, blanc-sale, mar- brés de brun , plus foncé et plus étendu vers le gros bout. Les petits, quoique fort jeunes et sans plumes, quittent le nid quand on y tou- che; et même quand on J'approche de trop près ; cette habitude qui est pro- pre aux petits de toute la famille des fauvettes , et même à cette espèce qui niche au milieu des eaux , semble être un caractère distinctif du naturel de ces oiseaux. On voit , pendant tout l'été , celte fauvette s'élancer du milieu des roseaux pour saisir au vol les demoiselles et au- tres insectes qui voltigent sur les eaux ; elle ne cesse en même temps de faire t0Ê0m RELti' ous avons vu anches basses terre; il est )rins d'herbe n dedans : il art que celui trouve ordi- c-sale, mar- ; plus étendu eunesetsans md on y tou- approche de qui est pro- famiile des 3 espèce qui semble être aturel de ces l'ëté , celte 1 des roseaux iselles et au- ur les eaux ; nps de faire n DE LA MOTACILLÎ!, l63 entendre son ramage; et, pour domi- ner seule dans un petit canton , elle en chasse k) autres oiseaux, et demeure maîtresse dans son domicile, qu'elle ne quitte qu'au mois de septembre pour partir avec sa famille. Elle est de la grandeur de la fauvette à tête noire , ayant cinq pouces quatre lignes de longueur, et huit pouces huit hgnes de vol ; son bec est long de sept lignes et demie ; les pieds de neuf; sa queue de deux pouces ; l'aile pliée s é- tend un peu au-delà du milieu de la queue : elle a tout le dessus du corps d'un gris-roussâtre clair, tirant un peu à l'olivâtre près du croupion ; les pen- nes des ailes plus brunes que celles de la queue : les couvertures inférieures des ailes sont d'un jauiir-clair; la gorge et tout le devant du corpi» jaunâtres , sur un fond blanchâtre , altéré sur les côtés et vers la queue de teintes brunes. i ) i i ; \\ l64 HISTOIRE NATURELLE ^ B f f LA PETITE FAUVETTE rousse. Huitième espèce. Belon dit avoir pris beaucoup de peine à trouver à la petite fauvette rous- se, une appellation antique, et il finit par se tromper en lui appliquant celle de troglodyte ; il semble même s'en ap- percevoir quand il rapporte sw fauvette rousse au troglodyte i diqué par jEtius et Paul y£ginète ; car il observe que leur texte s'applique bien mieux au roi- telet brun qu'à la fiiuvette rousse; et ce roitelet est en effet le véritable troglo- dyte , auquel nous rendrons à son ar- ticle ce nom qui lui appartient de tout temps. La fauvette '^ousse n'est donc point le troglodyte; cette dénomination ne peut convenir qu'à un oiseau qui fré- quente les ca^^ernes , les trous des ro- chers et des murs ; habitude qui n'est celle d'aucune fauvette , et que néan- iLJIl.* ..-■'*.* ELLE li ROUSSI. aucoiip de ^ette rous- et il finit uant celle le s'en ap- mjauvette par j£tius serve que îuxau roi- isse ; et ce Ae troglo- à son ar- mt de tout lonc point [nation ne j qui fré- is des ro- î qui n'est :|ue néan- DE LA MOTAClLLE. l6:; moins Belon leur suppose , entraîne* par son idée et par la prévention d'une fausse étyraologie du nom àv fauvette hfoveis. Celle-ci faitcor-nmunt^meut cinq pe- tits; mais ils devienne!)' 'VPnl 'a proie des oiseaux ennemis . su ^. des pie- grièches. Les œufs de nv ttesont fond blanc-verdâtre , et Pnt deux sortes de taches ; les unes peu appa- rentes et presque effacées , répandues également sur la surface; les autres plus foncées et tranchant sur le fond , pluvS fréquentes au gros bout. « C'est une chose infaillible , dit Belon , qu'elle fait son nid dedans quelqu'herbe ou buis- son par les jardins , comme sur une ci- guë ou autre semblable, ou bien der- rièrequelquemuraillede jardinez villes ou villages, n Le dedans est garni de crin de cheval , mais le nid dont parle Belon avoit le fond percé à claire- voie : sur quoi il attribue une intention à l'oiseau , tandis que ce n'étoit appa- '^:*>'.;f ) < ? -ii r _, M-i jjm0/-- tW^^ j^^*^'fcj J. -• t«*«i*s€?«*:|i; IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) ^ /- ^t ^° . ^^ t/ fA 1.0 l.l ^ 12.8 us us lAO 22 2.0 llliil 1.25 1.4 — << 6" - ► V] vl 7] om 'é Photographie Sciences Corporation 4 S. ^^ ,\ :\ V \ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 % .V ^ -^ç^u- Ô^ <^ >> 1 f t ïÇ6 HISTOIRE NATURELLE remment que par accident que ce nid étoit percé : une semblable disposition ne se rencontrant dans aucun des nids y étant même essentiellement contraire au but de la nidification , qui est de re- cueillir et de concentrer la chaleur. Le même naturaliste rencontre mieux, lorqu'il dit que celte petite fauvette est toute d'une seule couleur, qui est celle de la queue du rossignol ; cette compa- raison est juste et nous dispense de faire une description plus longue du plu- mage de cet oiseau : nous remarquerons seulement qu'il y a un peu de roux tracé dans les grandes couvertures de l'aile , et plus foiblement sur les petites barbes de ses pennes , avec une teinte très - lavée et très - claire de roussâtre sur le gris du dos et de la tête , et sur le blanchâtre des flancs. Ce n'est , comme l'on voit 5 qu'assez improprement que cette fauvette a été nommée Jauvetie rousse , par le peu de traits de cette couleur dont se peignent assez foibie- BE LA MOTACiLLSi. 167 ment quelques parties de son plumage. Elle n'a que quatre pouces huit lignes de longueur totale ; six pouces dix li- gnes de vol 5 c'est une des plus petites, elle est encore moindre que la griselte ; mais Belon semble exagérer sa petitesse quand il dit quelle n est pas plus grosse que le bout du doigt, LA FAUVETTE TACHETÉE. Neuvième espèce. Le plumage des fauvettes est ordi- nairement uniforme et monotone ; celle- ci se distingue par quelques taches noi- res sur la poitrine, mais du reste son plumage ressemble à celui des autres ; elle est de la petite Fauvette, seconde espèce 5 elle a cinq pouces quatre lignes de longueur, et les ailes pliëes couvrent la moitié de la queue : tout le manteau , du sommet de la tête à l'origine de la queue, est varié de brun-roussâtre , de jaunâtre et de cendré ; Us pennnes de / \! I l68 HISTOIRE NATURELLE l'aile sont noirâtres, bordées extérieu- rement de blanc ; celles de la queue de même; la poitrine est jaunâtre et mar- quée de taches noires ; la gorge, le de- vant du cou , le ventre et les côtés sont blancs. Cette fauvette est plus commune en Italie, et apparemment aussi dans nos provinces méridionales, que dans les septentrionales , où on la connoît peu. Suivant Aldrovande , on en voit bon nombre aux environs de Bologne ; et le nom qu'il lui donne semble lui suppo- ser rhabitude de suivre les troupeaux dans les prairies et les pâturages. Elle niche en effet dans les prés , et poste son nid à un pied de terre , suk quelques plantes f s , comme de fe- nouille, de mirrhis, etc. Elle ne sort pas de son nid lorsqu'on en approche , et se laisse prendre dessus plutôt que de l'a- bandonner, oubliant le soin de sa vie pour celui de sa progéniture : tant est grande la f»rce de cet intinct qui , ILEILE ées exlërieu- e la queue de iiâtre et mar- gorge,lede. les côtés sont commune eu issi dans nos [ue dans les connoît peu. en voit bon >iogne5 et le e lui suppo- s troupeaux âges. les prés, et terre, sue ïime de fe- s ne sort pas •oche,etse que de la- i de sa vie "re : tant linct qui , ■ 'M i I ■>'T Vf '■H DE LA MOTACILLE. 169 d'animaux foibles, fugitifs, fait des ani- maux courageux, intrépides ! tant il est vrai que , dans tous les êtres qui suivent la sage loi de la nature, l'amour pater- nel est le principe de tout ce qu'on peut appeler vertus! LE TRAINE-BUISSON , ou MOtCHET, ou LA FAUVETTE D'HIVER. Dixième espèce. Toutes les fauvettes partent au mi- lien de l'automne ; c'est alors au con- traire qu'arrive celle-ci ; elle passe avec nous toute la mauvaise saison , et c'est ajuste titre qu'on ï a nommée fauvette d'hiver; on l'appelle aussi traïne-buis- son,passe'buse, rossignol d'hiver, dans nos différentes provinces de France 5 en Italie , paisse-sauvage (passara salva^ ticaj , et en Angleterre , moineau de haie (hedge sparro.) Ces deux derniers noms désignent la ressemblance de son plumage varié de noir , de gris et dé brun-rouge avec celui du moineau , ou ©iscaux. XV. là M 1 1 l' t '^■?it:*'!S.';'** l \ ) i ; I 170 HISTOIRE NATURELLE plutôt du friquel , ressemblance que De- lon trouvoit entière. En effet, les couleurs de la fauvette d'hiver sont d'un ton beaucoup plus foncé que celles de toutes les autres fau- vettes; sur un fond noirâtre, toutes ses pennes et ses plumes sont bordées d'un brun-roux ; les joues , la gorge , le de- vant du cou et la poitrine, sont d'uu cendré-bleuâtre; sur la tempe est une tache roussâtre ; ié ventre est blanc : sa grosseur est celle du rouge-gorge ; elle a huit pouces de vol. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il a plus de roux sur la tôte et le cou , at celle-ci plus de cendré. Ces oiseaux voyagent de compagnie ; on les voit arriver ensemble vers la fin d'octobre et au commencement de no- vembre ; ils s'abatt(:,.it sur les haies , et vont de buisson en buisson , toujours assez près de terre , et c'est de cette ha- bitude qu'est venu son nom de traîne^ buisson. C'est un piseau peu défiant ejE î que Be- fauvette oup plus utres tau- toutes ses iées d'un ! , le de- iont d'un 3 est une blanc: sa )rge ; elle diffère de I roux suv plus de npagnie; ers la fin it de no- aies, et toujours Icette ha- traîne^ éfiaut et % 1 PE LA MOT A CILLE. lyt qui se laisse prendre aisément au piège. Il n'est point sauvage; il n'a pas la vi- vacité des autres fauvettes , et son na- turel semble participer du froid et de l'engourdissement de la saison. Sa voix ordinaire est tremblante; c'est une espèce de frémissement doux , tltit-tititit , qu'il répète assez fréquem- ment ; il a de plus un petit ramage, qui , quoique plaintif et peu varié , fait plai- sir à entendre dans une saison où tout Se tait : c'est ordinairement vers le soir qu'il est plus fréquent et plus soutenu. Au fort de cette saison rigoureuse , le traîne- buisson s'approche des granges et des aires où l'on bat le blé , pour dé- mêler dans les pailles quelques menus grains. C'est apparemment l'origine du nom gratte-paille qu'on lui donne en Brie. M. Hébert dit avoir trouvé dans son jabot des grains de blé tout entiers; mais son bec menu n'est point fait pour prendre cette nourriture , et la néces- sité seule le force de s'en accommoder 5 -■ tf 'ti.*^."^»»»^ ■ ; î ^ s % 172 HISTOIRE NATURELLE dès que le froid se relâche , il conlinue d'aller dans les haies cherchant, sur les branches , les chrysalides et les cada- vres des pucerons. Il disparoit au printemps des lieux où on l'a vu l'hiver, soit qu'il s'enfonce alors dans les grands bois, el retourne aux montagnes, comme dans celles de Lorraine , où nous sommes informés qu'il niche , soit qu'il se porte en efiet dans d'autres régions, et apparemment dans celles du nord d'où il semble venir en automne, et où il est très-fréquent en été. En Angleterre, on le trouve alors presque dans chaque buisson, dit Al- bin 5 on le voit en Suède , et même il sembleroit , à un des noms que lui donne M. Linnaeus, qu'il ne s'en éloi- gne pas l'hiver, et que son plumage, soumis à l'effet des rigueurs du climat» y blanchit dans cette saison. Il niche également en Allemagne ; mais il est très-rare , dans nos provinces , de trou- i^erle nid de cet oiseau. Il le pose près des lieux s'enfonce L retourne s celles de informés :e en efiet ireminent ible venir -fréquent Duve alors , dit Al- méme il que lui s'en éloi- )lumage, u climat > Il niche ais il est de trou- lose près DE LA MOTACILLl. 173 de terre ou sur la terre même , et le compose de mousse en dehors , de laine et de crin à l'intérieur ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs , d'un joli bleu clair uniforme et sans taches. Lorsqu'un chat ou quelqu'autre animal dangereux approche du nid , la mère pour lui donner le change, parunins^ tinct semblable à celui de la perdrix de- vant le chien, se jette au-devant et vol- tige terre à terre jusqu'à ce qu'elle l'ait suffisamment éloigné. Albin dit qu'elle a , en Angleterre , des petits dès le commencement de mai , qu'on les élève aisément, qu'ils ne sont point farouches, et deviennent même très-familiers , et qu'enfin ils se font estimer pour leur ramage , quoique moins gai que celui des autres fauvettes. Leur départ de France au printemps ^ leur fréquence dans les pays plus sep- tentrionaux dans cette saison, est un fait intéressant dans l'histoire de la mi- gration des oiseaux : et c'est la seconde « «». ry 17^ HISTOIRE NATURELLE demi , elle est un peu fourchue et de- passe les niies de près d'un pouce. La longueur entière de l'oiseau est de sept pouces : la langue est fourchue ; l'œso- phage a un peu plus de trois pouces , il S3 dilate en une espèce de poche glan- duleuse , avant son insertion dant le gésier qui est très-gros , ayant un pouce de lotig sur huit lignes de large : il est musculeux , doublé d'une membrane sans adhérence ; on y a. trouvé des dé- bris d'insectes, diverses petites graines et de très- petites pierres. Le lobe gau- che du foie qui recouvre le gésier, est plus petit qu'il n'est ordinairement dans ]es oiseaux : il n'y a point de vésicule du fiel , mais deux cœcum d'une ligne et demie chacun ; le tube intestinal a dix à onze pouces de longueur. Quoique cet oiseau habite les mon- tagnes des Alpes , voisines de France et d'Italie , même celles de l'Auvergne et du Dauphiné , aucun auteur n'en a parlé. M. le marquis de Piolenc a en- DE tA MOTACILLE. 177 Yoyé plusieurs individus à M. Gueneau de Moiitbeillard, qui out èlé tués dans son comté de Moiitbel, le i8 janvier 1778. Ces oiseaux ne s'éloignent des hautes montagnes que quand ils y sont forcés par l'abondance des neiges : aussi ne lesconnoît-on guère dans les plaines; ils se tiennent communément à terre , où ils courent Vile en filant comme la caille et la perdrix , et non en sautillant comme les autres fauvettes; ils se posent aussi sur les pierres, mais rarement sut les arbres; ils vont par petites troupes, et ils ont , pour se rappeler entr'eux , un cri semblable à celui de la lavan-^ dière : tant que le froid n'est pas bien fort, on les trouve dans les champs^ et lorsqu'il devient plus rigoureux , ils se rassemblent dans les prairies humides où il y a de la mousse , et on les voit alors courir sur la glace : leurs dernières ressources, ce sont les fontaines chau- des et les ruisseaux d'eau vive; on les y reucoutre souvent en cherchant dei If '( 178 histoihe naturelle bécassines 5 ils ne sont pas bien farou- ches , et cependant ils sont difficiles à tuer , sur-tout au vol. LE PITCHOU. %i On nomme en Provence pitchou, un très-petit oiseau qui nous paroit plus voisin des fauvettes que d'aucun autre genre 5 il a cinq pouces un tiers de longueur totale , dans laquelle la queue est pour près de moitié : on pourroit croire que le nom de pitchou lui vient de ce qu'il se cache sous les choux. En effet, il y cherche les petits papillons qui y naissent, et le soir il se tapit et se loge entre les feuilles du chou pour s y mettre à l'abri de la chauve-souris son ennemie, qui rôde autour de ce froid domicile. Mais plusieurs person- nes m'ont assuré que lé nom pitchou n'a nul rapport aux choux , et sii^ni fie sim- plement en provençal petit et menu; ce qui est conforme à l'étymologie ita- ■rfirfiS' ■•>l*'*'*r*'N*"'W "J****-* -■ j^- ^afc - ■'•* *^' --^rrj LE n farou- fficiles à 'chou, un roit plus un autre tiers de la queue pourroit lui vient oux. En apillons tapit et ou pour e-souris r de ce person- chou n'a lifîesiin- menu; logie ita- DB LA MOTACILLE. 17^ lienne, et convient parfaitement à cet oiseau presque aussi petit que le roi- telet. Le bec du pitchou est long relative- ment à sa petite taille: il a sept lignes, il est noirâtre à sa pointe, blanchâtre à sa base ; le demi - bec supérieur est échancré vers son extrémité; l'aile est fort courte et ne couvre que l'origine de la queue ; le tarse a huit lignes ; les ongles sont très minces ^ et le posté- rieur est le plus gros de tous : tout le 'dessus du corps , du front au bout de la queue , est cendré-foncé ; les pennes de la queue et les grandes des ailes sont bordées de cendré-clair en dehors , et noirâtres à l'intérieur ; la gorge et tout le dessous du corps , ondes de roux varié de blanc; les pieds sont jaunâtres. Nous devons , à M. Guys de Marseille la connoissance de cet oiseau. H 1 a H 1 n ; Vf II Z80 HISTOIRE KÂTURSLie Oiseaux étrangers qui ont rapport aux Fauvettes, 1. La fauvette tachetée du Cap DE Bonne-Espérance. Cette fauvette décrite par M. Brisson est des plus gran- des , puisqu'il la fait égale en grosseur au pinçon d' Ardenne , et lui donne sept pouces trois lignes de longueur. Le sommet de la tête est d'un roux varié de taches noirâtres , tracées dans le milieu des plumes; celles du haut du cou, du dos et des épaules, sont nuées, excepté que leur bord est gris-sale; vers le croupion , aux couvertures des ailes et du dessus de la queue, elles sont bor- dées de roux ; tout le dessous et le de- vant du corps est blanc-roussâtre , va- rié de quelques tachesjnoirâlres sur les ilancs; de chaque côté de la gorge est une petite bande noire; les plumes de iaile sont brunes , avec le bord exté- rieur roux ; les quatre du milieu de la queue de même , les autres rousses , , «ir-* . J^f'^^-tf^V"-**^- -•»■-■— .JEjil à)E LA MOTACILLE. lÔl toutes sont étroites et pointues ; le bec est de couleur de corne, et a huit ligues de longueur ; les pieds , longs de dix , sont gris-bruns. II. La petite fauvetve tache- tée DU Cap de Bonne-Espérance. Cette fauvette est une espèce nouvelle; représentée dans nos planclies enlumi- nées, et apportées du Cap de Bonne- Espérance par M. Sonnerat ; elle est plus petite que la fiiuvelte babillarde, et a la queue plus longue que le corps; tout le manteau est brun; et la poitrine est tachetée de noirâtre sur ua fond blanc-jaunâtre. III. La fauvette tachetée de XA Louisiane. Elle est de la grandeur de Talouette des prés, et lui ressemble par la manière dont tout le dessous de son corps est tacheté de noirâtre sur un fond blanc-jaunâtre : ces tache» se trou- vent jusqu'à Tentour des yeux et aux côtés du COU; une trace de blanc part de l'angle du bec pour aboutir à l'œil; tout Oiseaux. XV. r6 t'*;^^- 4> li. iBll IIISTOIBR NATURKLI. K le inantoau, depuis lo sommet dv In l/Me nu bout de la queue, est n\M6 de ren- drt^ et de brun-fonc*^. Nous n'eussions pas I\(*sit<5 de rappor- ter a celle esptVe , comme vari(^tt^ d'A^^e ou de sexe , une nuire fauvette qui nous a été envoyée également de In Loui- siane, dont le plumage, d'un gris pins clair, ne porte que quelques ombi-es de taches nettement peintes sur le plumage de l'autre ; le dessus du corps est blan- çiiâtre; un soupçon de teinte jaunâtre paroit aux flancs et au croupion ; d'ailleurs ces deux oiseaux sont de In nul^nie grandeur j les pennes et les grandes couvertures de l'aile du der- nier sont frangées de blanchâtre. Mais une dillei-ence essentielle entr'cux se trouve dans le bec; le premier l'a aussi grand que la fauvette de roseaux; le second à peine ^gal à celui de la pe- tite fauvette. Cette diversité dans la par- tie principale paroissant spécilique , nous ferons de cette fauvette nue se- ¥.£5tJ«t>,fta»> K L 1. K I tic In t/»le Aé de ren- de rappor- liM (l'âge equi nous e la Loui- II gris plus otnbi*es de le plumage s est b Imi- te jnunâtre croupion ; sont de la lies et les e du der- uitre. Mais nitr'cux se er l'a aussi oseaux; le de lu pe- la ns la par- pécilique , te nue se- DR L\ MOTACÎLLK. l05 coiulï» ospe^^e sous le noru de r A u VK r ir o M w u KK de la Lo u i s i a n b. IV. La fauvkttk a. poitrtnr JAUNR DK LA LouisïANK. Celte fau- velte est une des plus jolies, et la plus brillante en couleur do toute la famille i\es fauvettes : un demi - masijue noir lui couvre le front et les tempes jus- qu'au-delà de l'œil ; ce masque est sur- monte^ d'un bord blanc ; tout le mantcvui est olivâtre ; tout le dessous du corps jaune, avec une teinte orangt^e sur les ilancvs ; elle est do la grandeur de la grisette, et nous a élé apporl(^e do la Louisiane par M. Lebeau. Une quatrième espèce est la fauvet- te VRROATRE (le la m(}meconlr(5e : elle est de la grandeur de la fauvette taduî- tée dont nous venons de parler; son bec est aussi long et plus fort ; sa gorge est blanche ; le dessous de son corps gris- blanc; un trait blanc lui passe sur l'eril et au-delà ; le sommet de la t(He (îst noi- râtre 5 le dessus du cou cendré-foncë ; \i:l\ lil / sM! h vT/ ' 184 HISTOIRE NATUREL!.» les côtés avec ie dos sont verdâlres sur un fond brun -clair; le verdâtre plus pur borde les pennes de la queue et l'ex- térieur de celles de l'aile dont le Tond est noirâtre ; elle paroît , à cause de sa calotte Moirâfre, former le pendant de notre fauvette à tête noire , qu'elle éga- le eu grandeur. V, La fauvette de Cayenne a QUEUE ROUSSE. Sa longueur totale est de cinq pouces un quart; elle a la gorge blanche, entourée de roussâlre pointillé de brun; la poitrine d'un brun-clair; le reste du dessous du corps est blanc avec une teinte de roussâtre aux couvertures inférieures de la queue; tout le man- teau , du sommet de la tête à l'origine de la queue, est brun, avec un teinte de roux sur le dos; les couvertures des ailes sont rousses ; leurs pennes sont bordées extérieurement de roux , et la queue entière est de cette couleur. VI. La fauvette de Cayenne a GORGE BRUNE ET VENTRE JAUNE. I^a ¥-> LtB rdâtres sur dâtre plus ?ue et l'ex- >nt le i'ond ause de sa lendant de u'elle éga- lyenne a • totale est a la gorge e pointillé n-clairj le olanc avec luvertures t le man- I l'origine un teinte rtures des unes sont )ux , et la )uleur. YENNE A lUNE. ïaa Dt I, A MOTACILLE. i85 led< de la tête et du lessus de cette fauvette sont d'un brun-ver- datre j les pennes et les couvertures de l'aile , sur le même fond , sont bordées deroussâtre ; celles de la queue de ver- dâtre ; la poitrine et le ventre sont d'un jaune ombré de fauve. Cette fauvette , qui est une des plus petites, n'est guè- re plus grande que le pouliot; elle a le bec élargi et applati à sa base, et par ce caractère elle paroît se rappro- cher des gobe-mouches, dont le genre est eflectivement très-voisin de celui des fauvettes; la Nature ne les ayant séparés que par quelques traits légers de conformation , et les ayant rappro- chés par un grand caractère, celui d'une commune manière de vivre. VIL La FAUVETTE BLEUATRE DE Saint-Domingue. Cette jolie petite fauvette, qui n'a de longueur que qua- tre pouces et demi , a tout le dessus de la tête et du corps en entier cendré- bleu 5 les pennes de la queue sont bor- • • l8(> HISTOIRE KAIURELLE dées de la même couleur sur un fond brun ; on voit une tache blanche sur l'aile , dont les pemies sont brunes ; la gorge est noire; he reste du dessous du corps blanc. Nous ne savons rien des mœurs de ces difiërens oiseaux , et nous en avons du regret : la Nature inspire à tous les êtres quelle anime un instinct , des facultés, des habitudes relatives aux divers climats, et variées comme eux : ces objets sont par- tout dignes d'être observés , et presque par-tout manquent d'observateurs. Il en est peu d'aussi in- telligent, d'aussi laborieux, que celui (i) auquel nous devons, dans un détail in- téressant , l'histoire d'une autre petite fauvette de Saint-Domingue , nommée cou-jaune dans cette île. (i) M. le chevalier Lefèvr* Deshaies. --».»*^ ir un fond lanche sur brunes; la lessous du mœurs de s en avons à tous les inct , des itives aux urne eux : ;ne8 d'être manquent d'aussi in- e celui (i) détail in- itre petite nommée haies. DB LA MOTACILLE. LE COU-JAUNE. 87 Les habitans de Saint-Domingue ont donné le nom de cou-jaune à un petit oiseau, qui joint une jolie robe à une taille dégagée et à un ramage agréable ; il se tient sur lesarbres qui sont en fleurs ; c'est de là qu'il fait résonner son chant ; sa voix est déliée et foible, mais elle est variée et délicate ; chaque phrase est composée de cadences brillantes et sou- tenues. Ce que ce petit oiseau a de char- mant , c'est qu'il fait entendre son joli ramage , non-seulement pendant le prin- temps , qui est la saison des amours , mais aussi dans presque tous les mois de l'année. On seroit tenté de croire que ses désirs amoureux seroient de toutes les saisons ; et l'on ne seroit pas étonné qu'il chantât avec tant de cons- tance un pareil don de la nature. Dès que le temps se met au beau, sur-tout après ces pluies rapides et de courte du- rée qu'on nomme aux lies grains, et qui il ;!. ;\ î88 HISTOIRE NATURELLE y sont fréquentes, le mâle déploie son gosier et en fait briller les sons pendant des heures entières 5 la femelle chante aussi, mais sa voix n'est pas aussi mo-^ dulée , ni les accens aussi cadencés , ni d'aussi longue tenue que ceux du mâle. .• > il V ,; . ■ i. : •i^.i ]■:■-:• - La nature, qui peignit des plus ri- ches couleurs la plupart des oiseaux du Nouveau-Monde, leur refusa presque à tous l'agrément du chant, et ne leur donna , sur ces terres désertes, que des cris sauvages. Le cou- jaune est du petit nombre de ceux dont le naturel vif et gai s'exprime par un chant gracieux , et dont en même temps le plumage est paré d'assez belles couleurs j elles sont bien nuancées et relevées par le beau jaune qui s'étend sur la gorge , le cou et la poitrine ; le gris-noir domine sur la tête; celte couleur s'éclaircit en descen- dant vers le cou , et se change en gris- foncé sur les plumes du dos : une ligne blanche, qui couronne J'œil, se joint - *i» -•-"«*>.«■ , lELLC :lëpIoie son )ns pendant elle chante s aussi mo- cadencés , e ceux du es plus ri- oiseaux du sa presque et ne leur fs , que des !st du petit urel vif et gracieux , umage est elles sont ir le beau , le cou et ine sur la în descen- ;e en gris- une ligne , se joint '-A DE LA MOTACILLE. 189 à une petite moucheture jaune placée entre l'œil et le bec ; le ventre est blanc , et les flancs sont grivelés de blanc et de gris-noir ; les couvertures des ailes sont mouchetées de noir et de blanc par bandes horizontales ; on voit aussi de grandes taches blanches sur les pennes; dont le nombre est de seize à chaque aile, avec un petit bord gris-blanc à l'extrémité des grandes barbes; la queue est composée de douze pennes , dont les quatre extérieures ont de grandes ta- ches blanches ; une peau écailleuse et fine 5 d'un gris - verdâtre , couvre les pieds; l'oiseau a quatre pouces neuf li- gnes de longueur ; huit pouces de vol , et pèse un gros et demi. Sous celte jolie parure on reconnoît , dans le cou-jaune , la figure et les pro- portions d'une fauvette ; il en a aussi les habitudes naturelles. Les bords des ruisseaux , les lieux frais et retirés près des sources et des ravines humides , sont ceux qu'il habite de préférence , ^ , s îr)0 HISTOIRE NATURELLE soit qiip la température de ce« lieux lui convienne davantage, soit que plus éloignés du bruit , ils soient plus pro- pres ' sa vie chantante : on le voit vol- tiger de branche en branche , d'arbre en arbre, et tout en traversant les airs il fait entendre son ramage; il chasse aux pRpillons, aux mouches, aux che« nilles, et cependant il entame, da* y Ij saison, les fruits du goyavier^ du su- crin, elc. apparemment pour chercher dans l'intérieur de ces fruits les vers qui s'y engendrent, lorsqu ilsatlteignent un certain degré de maturité. Il ne pa- roit pas qu'il voyage ni qu'il sorte de l'île (^ St.-Domingue; son vol , quoique rapide , n'est pas assez élevé , assez sou- tenu pour passer les mers, et on peut avec raison le regarder comme indi- gène dans cette contrée. Cet oiseau , déjà très-inléressant par la beauté et la sensibilité que sa voix exprime , ne l'est par yvoîns par son in- telJigeiice et la sag> 'ft^ h- rj laqu^juc ■ , S-" i -,<♦*-•- LLR ce» lieux que plus plus pro- voit v'ol- , d'arbre it les airs il chasse aux cbe- f, da' i; b j du su- chercher les vers Iteignent Il ne pa- sorle de y quoique issez sou- t on peut ne indi- ssant par î sa voix r son in- laqu^iiC ^ /vJf DE LA MOT A CILLE. IQt on lui voit construire et disposer son nid ; il ne le [ 'ice pas iir les arbres , à la bifurcnlion des branches, comme il est ordinaire aux autres oiseaux; il le suspend à des lianes pendantes de l'en- trelas quel les forment d'arbre en arbre, sur-tout à celles qui tombent des bran- ches avancées sur les rivières ou les ravines profondes; il attache , ou pour mieux dire , enlace avec la liane le nid , composé de brins d'herbe sèche, de fibrilles de feuilles, de petites racines fort minces tissues avec le plus grand art ; c'est proprement un petit matelas roulé en boule , assez épais et assez bien tissu par-tout , pour n'être point percé par la pluie ; et ce matelas roulé est attaché au bout du cordon ilottant de la liane , et bercé au gré des vents, sans en recevoir d'atteinte. Mais ce seroit peu pour la prévoyance de cet oiseau de s'être mis à l'abri de l'injure des éiémens dans les lieux où il a tant d'autres ennemis ; aussi sera- > il y J^ '', i' ips HISTOIRE NATURELLE ble-t-il employer une industrie réilé- chie pour garantir sa famille de leurs attaques^ son nid, au Heu d'être ouvert par le haut ou dans le flanc, a son ou- verture placée au plus bas : l'oiseau y entre en montant ; et il liy a précisé- ment que ce qu'il lui faut de passage pour parvenir à l'intérieur où est la ni • chée , qui est séparés de cette espèce de corridor par une cloison qu'il faut sur- monter pour descendre dans le domi- cile de la famille ; il est rond et tapissé mollement d'une sorte de lichen qui croît sur les arbres, ou bien de la soie de fherbe nommée par les Espagnols, mort à cabaye. Par celte disposition industrieuse, le rat, l'oiseau de proie ni la couleuvre, ne peuvent avoir accès dans le nid , et la couvée éclot en sûreté. Aussi le père et la mère réussissent-ils assez com- munément à élever leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient en état de prendre l'es- sor. JNéanmoios c'est à ce moment qu'ils tk ,^, ;*m il ' .;.»;<» 151. ^ % ■-_. -*— ■■ LELLE ustrie rëflé- 11e de leurs l'être ouvert -, a son ou- : l'oiseau y ^ a précisé- de passage )ii est la iii • e espèce de il faut sur- is le domi- d et tapissé lichen qui 1 de la soie Espagnols, trieuse, le louleuvre , is le nid , . Aussi le issez com- its jusqu'à ndre l'es- lem qu'ils i DELAMOTArittE. icf) en voient périr plusieurs; les cliats- niarrons, les fresayes, les rats, leur dé- clarent une guerre cruelle, et détruisent un grand nombre de ces petits oiseaux , dont l'espèce reste toujours peu nom- breuse; et il en est de même de toutes celles qui sont douces et foibles dans ces régions où les espèces mal-fnisanles dominent encore par le nombre. La femelle du cou -jaune ne pond que trois ou quatre œufs ; elle répète ses pontes plus d'une fois par an , mais on ne le sait pas au juste : on voit des petits au mois de juin , et l'on dit qu'il y en a dès le mois de mars; il en paroît aussi à la lin d'août , et jusqu'en septembre; ils ne tardent pas à quitter leur mère, mais sans s'éloigner jamais beaucoup du lieu de leur naissance. ^ LE ROSSIGNOL DE MURAILLE. L E chant de cet oiseau n'a pas l'éten- due ni la variété de celui du rossignol 5 Ciseaux. XV, ij : J ya ff T()4 HISTOmE NATURELLE mais il a quelque chose de sa modula* tion, il est tendre et mêle d'un accent de tristesse, du moins c'est ainsi qu'il nous affecte : car il n'est sans doute, pour Je chantre lui-même, qu'une expression de joie et de plaisir, puisqu'il est l'ex- pression de l'amour, et que ce senti- ment intime est également d(5licieux pour tous les êtres. Celte ressemblance , ou plutôt ce rapport de chant , est le seul qu'il y ait entre le rossignol et cet oiseau ; car ce n'est point un rossignol , quoiqu'il en porte le nom ; il n'en a ni les mœurs, ni la taille, ni le plumage; cependant nous sommes forcés par l'u- sage de lui laisser la dénomination de rossignol de muraille, qui a été généra- lement adoptée par les oiseleurs et les naturalistes. Cet oiseau arrive avec les autres au printemps, et se pose sur les tours et les combles des édifices inhabités; c'est de là qu'il fait entendre son ramage; il sait trouver la solitude jusqu'au nniieu w: If ELLK '■ sa niodulfl. d'un accent t ainsi qu'il tloute, pour î expression i^i'il est l'ex- 'e ce senii- t d(?linienx sembiance, ant, est le ignoj er cet I rossignol , il n'en a ni 3 plumage; 3ës par l'u- ïination de ^lé gënëra- leurs et les autres au PS tours et bités; c'est iïmage- il au milieu n/) SE LA MO TA CIL IX. des villes , dans lesquelles il s'établit sur Je pignon d'un grand mur , sur un clo- cher, sur une chc^minée , cherchant par- tout les lieux les plus élevés et les plus inaccessibles; on le trouve aussi dans J'épaisseur des Ibréts les plus sombres : il vole légèrement; et, lorsqu'il s'est perché, il fait entendre un petit cri, secouant incessamment la queue par un trémoussement assez singulier , non de bas en haut, mais horizontalement, et de droite à gauche. Il aime les pays do montagne , et ne paroît guère dans les plaines; il est beaucoup moins gros que le rossignol , et même un peu moins que le rouge-gorge; sa taille est plus me- nue, plus alongée ; un plastron noir lui couvre la gorge , le devant et les côtés du cou; ce même noir environne les, yeux , et remonte jusque sous le bec ; un , bandeau blanc masque son front; le haut, le derrière de la tête, le dessus du cou et le dos, sont d'un gris-lustré, mais foncé ; dans quelques individus , I il .1 i n -H I 4 [96 HISTOIRE NATURELLE apparemment plus vieux, tout te gris est presque noir; les pennes de lai le cendré-noirâtre ont leurs barbes exté- rieures plus claires, et frangées de gris- blanchâtre : au-dessous du plastron noir un beau roux de feu garnit la poitrine au large , se porte , eu s*é teignant un peu , sur les flancs, et reparoît dans sa vivacité sur tout le faisceau des plumes de la queue, excepté les deux du milieu qui sont brunes; le ventre est blanc, les pieds sont noirs, la langue est four- chue au bout comme celle du rossignol. La femelle est assez différente du mâle pour excuser la méprise de quel- ques naturalistes, qui en ont fait une se- conde espèce; elle n'a ni le fond blauc ni la gorge noire ; (;es deux parties sont d'un gris mêlé de roussâtre, et le reste . du plumage est d'une teinte plus foible. Ces oiseaux nichent dans des trous de murailles, à la ville et à la campa- gne, ou dans des creux d'arbres et des fentes de rocher; leur ponte est de cinq ,-MW(t«»~r~-- LLE >ut ce gris î s de l'aile i •bes exlé- ., ii es de gris- ;| stron noir •1 a poitrine ignant im .1 it dans sa is plumes ■f du milieu 1 st blanc. . -.f i est four- rossignol. X rente du (t de quel- it une se- nd blauc 'lies sont t le reste is foible. es trous canipa- s et des decint| • DE LA MOTACIILE. igj OU six œufs bleus; les petits éclosentau mois de mai ; le mâle , pendant tout le temps de la couvée, fait entendre sa voix de la pointe d'une roche ou du haut de quelque édifice isolé voisin du domi- cile de sa famille ; c'est sur - tout le matin , et dès l'aurore , qu'il prélude à 8=;s chants. On prétend que ces oiseaux craintifs et soupçonneux abandonnent leur nid s'ils s'apperçoivent qu'on les observe pendant qu'ils y travaillent , et Ton assure qu'ils quittent leurs œufs si on les touche; ce qui ne l'est point du tout, c'est ce qu'ajoute Albin, que, dans ce même cas, ils délaissent leurs petits ou les jettent hors du nid. Le rossignol de muraille , quoiqu'ha- bitant près de nous ou parmi nous , n'eu demeure pas moins sauvage ; il vient dans le séjour de l'homme sans paroître le remarquer ni le connoître; il n'a rien de la familiarité du rouge-gorge , ni de la gailé de la fauvette, ni de la vivacité A 198 HISTOIRE NATURKTtr. du l'ossignol ; son instinct est solitaire, son naturel sauvage, et son caractère triste ; si on le prend adulte , il refuse de manger, etse laisse mourir , ou , s'il sur- vil h la perte de sa liberté, son silence obstiné marque sa tristesse et ses re- grets : cependant , en le prenant an nid et rélevant en cage, on pcMit jouir de son chant; il le fait entendre à toute heure, et môme pendant la nuit; il le perfectionne, soit par les leçons qu^on lui donne, soit en imitant celui des oiseaux qu'il est à portée d'écouter. On le nourrit de mie de pain et de la même pâtée que le rossignol ; il est en- core plus délic^it. Dans son étal de li- berté il vil de mouches , d'araignées , de chrysalides, de fourmis et de petites baies ou fruits tendres. En Italie, il va becqueter les figues ; Olina dit qu'on le voit encore dans ce pays en novembre , tandis que, dès le mois d'octobre, il a déjà disparu de nos contrées. Il part quand le rouge-gorge commence à ve- X)% LA MOTACILLK. !()() lur prtVs (les hnbi la lions; c'est pciit-rln* ce qui a fait croiro à Arislolo et Pliiio c|ue c'ëloit le m^'iiie oiseau qui paiois" soit rouj;e-gorge eu hiver, et rossignol (le muraille en M. Dans leur de^part, non plus qu'à leur retour, les rossignols de niuraillo ne dc^mcntenl point leur instinct solitaire; ils ne paroisscnt ja- mais en troupes, et passent seul à seul. On en connoît i[uclques variét(*s, dont les unes ne sont vraisemblablement que dos variétc^s d'âgo , et les autres de climat. , LE ROUGE-QUEUE. Aristotb parle de trois petits oi- seaux, lesquels, suivant l'énergie deai noms qu'il leur donne , doivent avoir pour trait le plus marqué dans leur plu- mage du rouge iauve ou roux de feu. Ces trois oiseaux sont phœnicuros , que Gcîza traduit n//^/c///a ; erithacos , qu'il rend par rubecula; enfin pyrrhulas ^ 200 HISTOIRE MATURKLLIS qu'il nomme rubicilla. Nous croyons pouvoir assurer que le premier est le rossignol de muraille, et le second le rouge-gorge : en effet, ce que dit Aris- tote, que le premier vient pendant Télé près des habitations, et en disparolt à i automne quand le second s'en appro- che, ne peut, entre tous les oiseaux qui ont du rouge ou du roux dans le pUi- niage, convenir qu'au rouge-gorge et au rossignol de muraille 3 mais il est plus difficile de reconnoître le /?yr/'/r«- las ou rubicilla. Ces noms ont été appliqués au bou- vreuil par tous les nomenclateurs : on j)eut le voir à l'article de cet oiseau , où l'on rapporte leiirs opinions sans les discuter, parce que cette discussion ne pou voit coiTimodémenl se placer qu'ici; mais il nous paroît plus que probable que \epyrrhulasà' ALiïsioie, le rubicilla de Théodore Gaza, loin d'être le bou-« vreuil , est d'un genre tout différent, Aristote fait en cet endroit un dénom-? i û:t -~»»;,jjgaBI[pBw!«f-B»>'> DE LA MOTACILLl. 101 brement des petits oiseaux à bec fin qui ne vivent que d'insectes , ou qui du moins en vivent principalement : tels sont , dit-il , le cygalis ( le bec- figue ) ; le melancoryphos ( la fauvette à tête noire); le pyrrhulas, ïerithacos, Vhypolaïs{\a fauvette babillarde), etc. Or , je demande si l'on peut ranger le bouvreuil au nombre de ces oiseaux à bec effilé , et qui ne vivent en tout ou en grande partie que d'insectes? Cet oiseau est, au contraire, un des plus décidément granivores : il s'abstient de toucber aux insectes dans la saison où la plupart des autres en font leur pâ- ture , et paroit aussi éloigné de cet appétit par son instinct , qu'il l'est par la forme de son bec, différente de celle de tous les oiseaux en qui l'on remarque ce genre de vie. On ne peut supposer qu'Aristole ait ignoré cette différence dans la manière de se nourrir , puisque c'est sur cette différence même qu'il se fonde en cet endroit 5 par conséquent r ^>J \ 1 LOI HISTOIRE NATURELIF, ce n'est pas le bouvreuil qu'il a voulu désigner par le nom de pyrrhulus. Quel est donc l'oiseau pl«cé entre le rouge - gorge et la fauvette , autre néanmoins que le rossignol de muraille, auquel puissent convenir à-la fois ces caractères, d'être k bec efHlé, de vivre principalement d'insectes, et d'avoir quelque partie remarquable du plu- mage d'un roux de feu ou rouge fauve ? Je ne vois que celui qu'on a nommé rouge^gueue, qui Jiabite les bois avec le rouge-gorge, qui vit d'insectes comme lui pendant tout l'été, et part en même temps à l'automne. Wuotton s'est ap- perçu que le pyrrhulas doit être une espèce de rouge-queue. Jonston paroît faire la même remarque ; mais le pre- mier se trompe , en disant que cet oi- seau est le même que le rossignol de muraille , puisqu Aristote le distingue très-nettemènt dans la même phrase. Le rouge -queue est en effet très- différent du rossignol de muraille : Al- ; n } DE LA MOTACILLE. 2o3 drovande et Gesner l'ont bien connu en l'en séparant. Le rouge-queue est plus grand ; il ne s'approche pas des mai- sons , et ne niche pas dans les murs , mais dans les bois et buissons, comme les bec-figues et les fauvettes : il a la queue d'un roux de feu clair et vif j le reste de son pkmiage est composé de gris sur tout le manteau , plus foncé, et frangé de rou?sâtre dans les pennes de l'aile, et de gris-blanc, mêlé confusé- ment de roussâlre, sur tout le devant du corps ; le croupion est roux comme la queue : il y en a qui ont un beau col- lier noir, et dans tout le plumage des couleurs plus vives et plus variées. M. Brisson en a fait une seconde es- pèce; mais nous croyons que ceux-ci sont les maies ; quelques oiseleurs très- expérimentés nous l'ont assuré. M. Bris- son dit que le rouge-queue à collier se trouve en Allemagne, comme s'il étoit particulier à cette contrée; taudis que, par- tout où l'on rencontre le rouge- I ) i; Im\: fl04 HISTOIRE KATUREtLE queue gris , on voit également deg rouge-queues à collier : de plus, il ne le dit que sur une méprise; car la figure qu'il cite de Frisch, comme celle du rouge - queue à collier , n'est , dans cet auteur , que celle de la femelle de l'oiseau que nous appelons gorge^ bleue. Nous regarderons donc le rouge- queue h collier comme le mâle , et le rouge- queue gris comme la femelle; ils ont tous deux la queue rouge de même ; mais , outre le collier , le mâle a le plumage plus foncé, gris -brun sur le dos, et gris tacheté de brun sur la poi- trine et les flancs. Ces oiseaux préfèrent les pays de montagne, et ne paroissent guère en plaine qu'au passage d'automne ; ils arrivent au mois de mai en Bourgogne et en Lorraine , et se hâtent d'entrer dans les bois, où ils passent toute la belle saison ; ils nichent dans de petits buis-» ^ons , près de terre , et font leiir nid dp » tLB ment des >lus, il ne ir la figure ! celle du est , dans smelle de is gorge- le rouge - aie , et le îmelle; ils de même ; mâle a le run sur le sur la poi- pays de guère en »mne ; ils Bourgogne ïi d'entrer [le la belle ;tits buis"- mv nid d^ 3o5 DE LA MOTACILLB. mousse en dehors , de Inino et de plu- me s en dedans ; ce nid est de forme sphérique , avec une ouverture au côté du levant, le plus à l'abri des mauvais vents : on y trouve cinq à six œufs blancs, variés de gris. * Les rouge-queues sortent du bois le matin , y rentrent pendant la chaleur du jour, et paroissent de nouveau sur le soir dans les champs voisins ; ils y cherchent les vermisseaux et les mou- ches; ils rentrent dans les bois la nuit. Par ces allures et par plusieurs traits de ressemblance , ils nous paroissent appartenir au genre du rossignol de murai lie. Le rouge-queue n'a néanmoins ni chant ni ramage : il ne fait entendre qu'un petit son flûte , suit , en alon- geant et filant très - doux la première syllabe : il est en général assez silen- cieux et fort tranquille ; s'il y a une branche isolée qui sorte d'un buisson ou qui traverse un sentier , c'est là qu'il se pose en donnant à sa queue une Oiseaux. XV. i8 f (If l aob' HISTOIRE NATURELLE petite secousse comme le rossignol de mu raille. Il vient à la pipde , mais sans y accou- rir avec la vivacité et l'intérêt des au- tres oiseaux; il ne semble que suivre la foule : on le prend aussi aux fontaines sur la fin de Télé; il est alors très-gras et d'un goiit délicat ; son vol est court , et ne s'étend que de buisson en buisson. Ces oiseaux partent au mois d'octobre ; on les voit alors se suivre le long des haies pendant quelques jours , après les- quels il n'en reste aucun dans nos pro- vinces de France. i 'i«.,-i LE ROUGE-QUEUE DE LA GUÎANE. Nous avons reçu de Cayenne un ro'jge-queue , qui a les pennes de l'aile du même roux que celles de la queue; le dos gris et le ventre blanc. On ne nous a rien appris de ses habitudes na- turelles; mais on peut les croire à-peu- près semblables à celles du rouge-queue i ■V I "".'BCii»" SLLE >ssignol de is y accoii- ét des au- |ue suivre X fontaines s très-gras est court , m buisson, d'octobre ; 3 long des après les- s nos pro- iyenne un îs de l'aile la queue; ic. Oa'iie itudes na- lire à-peu- iige-queue DE LA MOTACILLE. 207 d'Europe , dont celui de Cayenne pa- roit être une espèce voisine. LE BEC- FIGUE. Cet oiseau qui, comme l'ortolan , liût les délices de nos tables , n'est pas aussi beau qu'il est bon; tout son plu- ma*^e est de couleur obscure ; le gris , le brun et le blanchâtre en font toutes les nuances, auxquelles le noirâtre des pennes de la queue et de l'aile se joint sans les relever; une tache blanche, qui coupe l'aile transversalement , est le trait le plusapparent de ses couleurs; et c'est celui que la plupart des naturalistes ont saisi pour le caractériser ; le dos est d'un gris - brun qui commence sur le haut de la tête et s'étend sur le crou- pion ; la gorge est blanchâtre ; la poi- trine légèrement teinte de brun , et le ventre blanc, ainsi que les barbes exté- rieures des deux premières pennes de la queue ; le bec, long de six lignes, est ' '"f* ■• \ 208 HISTOIRE NATURELLE effilé. L 'oiseau a sept pouces de vol , et sa lougueur totale est de cinq; la femelle a toutes les couleurs plus tristes et plus pâles que le mâle. Ces oiseaux , dont le véritable climat est celui du midi , semblent ne venir dans le nôtre que pour attendre la ma- turité des fruits succulens dont ils por- tent le nom ; ils arrivent plus tard au printemps , et ils partent avant les pre-- miers froids d'automne. Ils parcourent néanmoins une grande étendue dans les terres septentrionales en été ; car on les a trouvés en Angleterre , en Alle- magne, en Pologne, et jusqu'en Suède; ils reviennent d!:ins l'automne en Italie et en Grèce , et probablement vont passer l'hiver dans des contrées encore plus chaudes. Ils semblent changer de mœurs en changeant de climat , car ils arrivent en troupes aux contrées méri- dionales, et sont au contraire toujours dispersés pendant leur séjour dans nos climats tempérés 3 ilsy habitent les bois. 1 ■—•*tsaSSSm^ i L LE e vol , et i femelle !S et plus le climat ne venir e la ma- ils por- tard au les pre- rcourent dans les car on 3n Alle- 1 Suède; en Italie înt vont s encore inger de , car ils 5s méri- ou jours lans nos les bois, DE LA MOTACILLE. :iog se nourrissent d'insectes, et vivent dans la solitude ou plutôt dans la douce so- ciété de leur femelle ; leurs nids sont si bien cachés, qu'on a beaucoup de peine à les découvrir ; le mâle , dans cette saison , se tient au sommet de quelque grand arbre , d'où il fait entendre un petit gazouillement peu agréable et as- sez semblable à celui du motteux. Les bec - figues arrivent en Lorraine en avril , et en partentau mois d'août , mê- me quelquefois plus^tôt. On leur donne dans cette province les noms de mûriers et de petits pinsons des bois , ce qui n ii pas peu contribué à les faire mééonnoî- tre ; en même temps on a appliqué le nom de bec -figue à la petite alouette des prés, dont l'espèce est très -diffé- rente de celle du bec -figue; et ce ne sont pas les seules méprises qu'on ait faites sur ce nom. De ce que le bou- vreuil paroît friand des figues en Ita- lie, Selon dit qu'il est appelé par les Italiens becca-figi , lui-même le prend '*****^#^^ *■-■ M „->port de oiseau , IX ; Api- >ec-fîgue c oiseaux Athénéa gués, et DE LA MOTACILLK. 2l3 Hesicllius donne le nom du filet avoo lequel on pvenoit ces oiseaux dans la Grèce : à la vérité, rien n'est plus déli- cat , plus fin , plus succulent que le bec-figue mangé dans la saison; c'est lu^. petit peloton d'une graisse légère et sa- voureuse , fondante , aisée à digérer; c'est un extrait du suc des excellens fruits dont il vit. Au reste , nous ne connoissons qu'une seule espèce de bec-figue , quoique l'on ait donné ce nom à plusieurs autres. Mais si l'on vouloit nommer bec-figue tout oiseau que l'on voit dans la saison becqueter les figues , les fauvettes et presque tous les oiseaux à bec fin , plu- sieurs même d'entre ceux à bec fort, seroient de ce nombre; c'est le sens du proverbe italien , nel' mese d'agosto , ogni ucello è beccafico ; mais ce dire populaire, très-juste pour exprimer la délicatesse de suc que donne la chair de la figue à tous ces petits oiseaux qui s'en nourrissent , ne doit pas servir à 2l4 HISTOIRE NATURELLE classer ensemble , sur une simple ma- nière de vivre passagère et locale, des espèces très-distinctes et très-détermi- nées d'ailleurs; ce seroit introduire la plus grande confusion, dans laquelle néanmoins sont tombés quelques natu- l'alistes. Le bec-figue rfec^aTii^red'Olina, ( beccafico canapino ) n'est point un bec-figue, mais la fauvette babillarde. La grande fauvette elle-même , suivant Ra3% s'appelle en Italie beccqfigo. Belon îipplique également à la fauvette rous- sette le nom de beccqfigha; et nous ve- nons de voir qu'il se trompe encore plus en appelant bec-figue son bouvreuil ou pivoine, auquel, en conséquence de cette erreur , il applique les noms de cycalis et de/îceflfi//a qui appartiennent au bec- figue. En Provence , on confond sous le nom de bec-figue plusieurs oiseaux différens. M. Guys nous en a envoyé deux entr'autres , que nous ne plaçons à la suite du bec-figue que pour observer de plus près qu'ils lui sont étrangers. !',;:¥ I flv 'ILE impie ma- ocale, des . s-déterini- roduire la is laquelle lues natu- re d'Olina, l point un )abil larde, e , suivant ^g-o.Belon l'ette rous- 3t nous ve- ncore plus ivreuil ou :e de celte le cycalis itau bec- bnd sous oiseaux envoyé •laçons à observer DB L.A MOTACILLE. 2 i3 LE FIST DE PROVENCE. Le fist, ainsi nommé d'après son cri, nous a été envoyé de Provence comme une espèce de bec - figue. Son cri est fist , fist; il ne s'envole pas lorsqu'il entend du bruit, mais il court se tapir à l'abri d'une pierre jusqu'à ce que le bruit cesse , ce qui suppose qu'il se tient ordinairement à terre , habitude con- traire à celle du bec-figue. LA PIVOTE ORTOLANE. L A pivote ortolane , autre oiseau de Provence , est fidèle compagnon des ortolans , et se trouve toujours à leur suite ; cet oiseau ressemble beaucoup à l'alouette des prés, excepté qu'il n'a pas l'ongle long, et qu'il est plus grand. Il est donc encore bien dififérent du bçc- figue. . neers. 1 ^l ù 216 HISTOITIE NATURELLE LE ROUGE-GORGE. Ce petit oiseau passe tout Télé dans nos bois , et ne vient à l'entour des ha- bitations qu'à son dc^part en automne et à son retour au printemps; mais, dans ce dernier passage, il ne fait que pa- roître, et se haie d'entrer dans les forêts pour y retrouver, sous le feuillage qui vient de naître, sa solitude et ses amours. Il place son nid près de terre sur les racines des jeunes arbres , ou sur des herbes assez fortes pour le soutenir; il le construit de mousse entre -mêlée de crin et de feuilles de chêne, avec un Ht de plumes au-dedans ; souvent , dit Willulghby , après l'avoir construit , il le comble de feuilles accumulées , ne laissant sous cet amas qu'une entrée étroite, oblique , qu'il bouche encore d'une feuille en sortant ; on trouve or- dinairement dans le nid du rouge-gorge cinq et jusqu'à sept œufs de couleur J)riine; pendanttout le tempsdesnichées, iil LELLE RGE. ut Télé dans our des lia- automne et mais , dans fait que pa- uîs les forêts eu i liage qui L ses amours, erre sur les ou sur des soutenir; il e- mêlée de le, avec un ouvent, dit : construit , ^cumulées , 'une entrée che encore trouve or- ouge-gorge de couleur les niellées. * ** 'I A * ^ » I An. à à ? , Il IM' l 11 i M *■ li is Efl au f y ' ilMii^'-J 1 Ton, .1/; ymm •- -1 ^ ..r^;^r>:'\ » .~ • 'i -i -^ . : ■•.:^' ■i ' ' Vf . -^ ^gg 3 -■'*'^ dS^Ë M Sil L^4 » i il M ^ li- '- - ik. !:«.,;'ii"' .«r^- .!^!!l!Ei '<'.(K)H(n: f.i: j'ii. \\\v r.nssoN ou i-Ar\ KiTK d ji/\'i:K J V ■ ; iu J\ 1' ( 1 e u il DE LA MOTACILIE « délié anim/. ?""««« «"«^e 'îei;-o..nat:rs rr importune touie au»,/ '"' ''^"dre de son «pèce.etieséloiéréd '""^ «onquilsestchoisi S,^''^'""• 'seauxauss.fidèiesquiZt '- Le rouge-gorge ciierche iwih ëpais e. les endroi, hu„,id J. i, ^ °^ nt dans le printemps de !:. "°"'- "'> papillon autour d W f m. ''°'"'»^ quelle.lapperçoùuneroud'::"'-?'-'»- ''sélanceparpe,itssautsetfo,;df"^' P'-oieenb.t,autdesai/esDl "•'''' Oiseaux. XV. "^"' ' a"" / I ,^«(i ftiJ ( l» ' 218 HISTOIRE NATURELLX tomneil mange aussi des fruits dévou- ées , des raisins à son passage dans les vignes, et des alises dans les bois ,.ce cjui le iait donner aux piëges tendus pour les grives qu'on annorce de ces pe- tits fruits sauvages j il va souvent aux fontaines, soit pour s'y baigner, soit pour boire, et plus souvent dans l'automne , parce qu'il est alors plus gras cju'en au- cinie autre saison , et qu'il a plus besoin de rafraichissement. Il n'est pas d'oiseau plus matinal que celui-ci. Le rouge-gorge est le premier éveillé dans les bois, et se fait entendre dès l'aube du jour j il est aussi le der- nier qu'on y entende et qu'on y voie voltiger le soir; souvent il se prend dans les tendues, qu'à peine reste-t-il encore assez de jour pour le ranvasser; il est peu déliant, facile à émouvoir; et son inquiétude ou sa curiosité fait qu'il donne aisément dans tous les pièges; c'est toujours le premier oiseau qu'on prend à la pipée ; la voix seule des pi- y s 1 ■-*,* i masser; DE LA MOTACILLE. 2r() peurs ou le bruit qu'ils font en taillant les branches, l'attire, et il vient der- rière eux se prendre à la sauterelle ou ^ugluau presqu aussitôt qu'on l'a posé; il répond également à l'appeau de la chouette et au son d'une feuille de lierre percée; il suffit même d'imiter, eu su- çant le doigt, son petit cri ufp, ufp , ou de faire crier quelque oiseau , pour mettre en mouvement tous les rouge- gorges des environs : ils viennent, en fiiisant entendre de loin leur cri tiritj tiritit , tirititit, d'un timbre sonore, qui n'est point leur chant modulé , mais ce- lui qu'ils font le matin et le soir, et dans toute occ^asion où ils sont émus par quel* que objet nouveau ; ils voltigent avec agitation dans toute la pipée jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés par les gluaux suc quelques-unes des avenues ou perchées , c[u'on a taillées basses exprès pour les mettre à portée de leur vol ordinaire, <|ui ne s'élève guère au-dessus de quatre ou cinq pieds de terre 5 mais s'il en est ét^- ..♦ .«A.. 4^..» '^»*»*«'t*-»- • W^ • .,,■^^».-_^,_,^..|... À' atto w t s 1 0 1 n K n \ r \t « ji, i, r. i»; \\\\ K\\\{sM\i\\)\H^ (lu glunii , il Tn! n\ U'WkI vxuUv \\\\ {vo\HW\uv ptMU iM il nl.inur rnlj /// , //«r, nnvjin'l ton S( (MIN <|iu .snppro" clu>u>tu l'«nrM\l ; on les \y\v\u\ mi.iHi A l.i vivcMl»! [)o\H !^\\v ilr.H jVM't'hcM fVh'iùr?» «In I.UrI; s on iu^^luMnx, inni.s lt\H n»)(Mf«(m santoi*t^ll(\s l'ovnMUN,sî»nl iww clwissoplns N»^ivov to*. pc^lils pit^^o.H, it vSuHii tlolcvs (tM\ih(>iMn IuunI (l(\sclairi^r(»s on vlans l(> niilion dos sonliors, ot lr nial- luMn^ïMix prMit '>iscvni , ponHH<^ jku' .sa cn- vio.sil(\ va s'v iotcM* tlo lni-n\ôiut». Par~5v>nt où il v a tl(\s l)oi»H d'uno ^ranilo t^londno. Ton trouvo (U\s ron^o- ^orgos vw graudo^pianliu^; vi o'ovSl vsnv- tonl on Hnnrjîogno ot on r*onain(> cpie st^ fvMil lc\s pins ^^ranclos ol\as>sOvS do ces poliUs oiî^t «nx excollouH A manger; ou on pitMui l>oanov)np anx tMivirons dOvS poiilos villos {.\c Bonrniont,Miirconrt t*lNonlVi\àloan ;on losonvoiedo "Nanci j^ Paris. Colto provinco, fort garnie do Ih>u ot abundanlo eu sources d'eaux il ^1 .' 1^ H ' -ÎM i N*{inpro- \\\m t\ l.i injîf^s lin M^^vs, il ■Inii'it^nvi t \v IIWlI- \vsi\ cu- i»«» (l'îino (\sl vsur- iiu> (juf> * tU> 1 es ;or; ou )tus dos îtTourk INanci nie (lo d'eau \ t»K I, A MOT A cr I. Mf, a/i vivCvi, lumriil iiiio InV-^nuidn vniit'lrt d'oimMitix ; dn plim, mi Niluutton enlm lAr(lenn(Mrmu'/>li^ , ni len l'oiV^h du Nnii^»nUf (|(ii joigiteiit Iti .hini de I'imh de, lii intM, jM'éciHi^iiKMil daM.t lugrnttdo i-()(il(« de leiu'N iiii^rdlioiiH, el c'ent (xir celU^ laisuii ((u'IIh y hoiiI nÎ iioinhi'eiix tlaiiH J(*.s leinp.H de leiUM |)aNHag(*N ; l(*ti rmi^c^-^orf^es (Ml |)arUeuli(?r vifMiiKMit eu ^nuid it()nd)i'e den ArdcuiiieH , ou ]l(*l(>u eu vil. pnMuli'e (piaiilit/) d'iiiH la {saison. An le.ste, ['(îMpree eu vni r(''p.'ni- dnedanslonlerKnrope^de rKsp.'i^necL d*Iudi(^ jns(|n'eM l*olt)^Mt; el(Mi SimuNî; par-lonlces pcMila oiseaux elierehcnl le» iuontaf;n(\s et les hoispour fain; Umvn nids el y passer l'(^t(^. Les jennes, nvfuit la pveniièie inno, n'ont pas vo beau ronx-oranf^(^ snr la gorge el la poitrine, d'où, par une ex- tension un peu forc^'u', ie ronge-gorgo a pris sou nom. Il leiu* perce (jueUjue» pinnies dès la (in d'août , et à la fin de septembre ils portent tous la même li- / . , . jï-« •'( -.«!•■'• ,r J â22 HISTOIRE NATURELLE vrée, et on ne les distingue plus. C'est iilors qu'ils commencent à se mettre en mouvement pour leur dëpart : mais il se fait sans attroupement ; ils passent seul à seul, les uns après les autres; et dans ce moment où tous les autres oi- seaux se rassemblentet s'accompagnent, le rouge- gorge conserve son naturel solitaire. On voit ces oiseaux passer les uns après les autres ; ils volent pendant le jour de buisson en buisson , mais ap- paremment ils s'élèvent plus haut pen- dant la nuit et font plus de chemin : du moins arrive-t-il aux oiseleurs , dans une forêt qui le soir étoit pleine de rou- ge-gorges et proraettoit la meilleure riiasse pour le lendemain , de les trou- ver tous partis avant l'arrivée de l'au- rore. Le départ n'étant point indiqué, et pour ainsi dire proclamé parmi les rou- ge-gorges comme parmi les autres oi- seaux alors attroupés, il en reste plu- sieurs en arrière, soit des jeunes que «<« * CLE lus. C'est nettre en : mais il s passent lutres^et utres oi- ipagnent, i naturel Dasser les pendant mais ap- aut pen- ;min : dit rs, dans B de rou- leilleure les trou- de l'au- qué, et les rou- tres oi- ste plu- nes que DE LA MO TA CILLE, rexpërience n'a pas encore inst .ils du besoin de changer de climat , soit de ceux à qui suffisent les petites ressources qu'ils ont su trouver au milieu de nos hivers. C'est alors qu'on les voit s'ap- procher des habitations , et chercher les expositions les plus chaudes ; s'il en est quelqu'un qui soit resté au bois dans cette rude saison, il y devient compa- gnon du bûcheron; il s'approche pour se chauffer à son feu , il becqueté dans son pain et voltige toute la journée à l'entour de lui en faisant entendre son petit cri; mais lorsque le froid aug- mente, et qu'une neige épaisse couvre la terre, il vient jusque dans nos mai- sons, frapper du bec aux vitres comme pour demander un asjle qu'on lui don- ne volontiers , et qu'il paie par la plus aimable fanailiarité , venant amasser les miettes de la table , paroissant recoii- noitre et affectionner les personnes de la maison , et prenant un ramage moins éclatant, mais encore plus délicat que ■ jfTttm ./ ^4 I Uï I 2:14 HISTOIRE NATURELLE celui du printemps^ et cju'il soutient pendant tous les frimas, coninie pour saluer chaque jour la bienfaisance de ses hôtes et la douceur de sa retraile- II y reste avec tranquillité jusqu'à ce que le printemps, de retour, lui annon- çant de nouveaux besoins et de nou- veaux plaisirs , l'agite et lui fait de- mander la liberté. Dans cet état de domesticité passa- gère, le rouge-f^orge se nourrit à-peu - près de tout ; on lui voit amasser égale- ment les mies de pain , les fibres de viande et les grains de millet. Ainsi , c'est trop généralement qu'Olina dit qu'il faut , soit qu'on le prenne au nid ou déjà grand dans les bois, le nourrir de la même pâtée que le rossignol ; il s'accommode, comme on voit, d'une nourriture beaucoup moins apprêtée; ceux qu'on laisse voler libres dans les chambres n'y causent que peu de saleté, ne rendent qu'une petite fiente assez sèche. L'auteur de l'-^douologie pré- :f *,« ^™» « . DE LA MOT ACILLE. 22!) tend que le rouge -gorge apprend à parler ; ce préjugé est ancien , et Ton trouve In même chose dans Porphire ; mais le fait n'est point du tout vraisem- blable , puisque cet oiseau a la langue fourchue. Belon qui ne Tavoitouï chan- ter qu'en automne , temps auquel il n'a que son petit ramage et \on l'accent brillant et affectueux du grand chant des amours, vante pourtant la beauté de sa voix en la comparant à celle du rossignol. Lui-même, comme il paroît par son récit , a cru que le rouge-gorge étoit le même oiseau que le rossignol de muraille; maismieux instruit ensuite il les distingua par leurs habitudes aussi bien que par leurs couleurs. Celles du rouge-gorge sont très-simples; un man- teau du même brun que le dos de la grive lui couvre tout le dessus du corps et de la tête; l'estomac et le ventre sont blancs ; le roux-orangé de la jwi- trine est moins vif dans la femelle que dans le mille ; ils ont les yeux noirs , a I i ï 226 UISIOIRE NATURELLE grands et même expressifs, et le re- gard doux ; le bec est foible et délie, tel que relui de tous les oiseaux qui vivent principalement d'insectes ; le tarse très- menu est d'un brun-clair, ainsi que le dessus des doigts qui sont d'un jaune- pâle par-dessous. L'oiseau adulte a cinq pouces neuf lignes de longueur , et huit pouces de vol ; le tube intestinal est long d'environ neuf pouces ; le gésier , qui est musculeux ,est précédé d'une dila- tation de l'œsophage; lecœcum est très- petit , et quelquefois nul dans certains individus. En automne, ces oiseauxsont très-gras , leur chair est d'un goal plus Bn que celui de la meilleure grive dont elle a le fumet, se nourrissant des mê- mes fruits , et sur-tout des alises. 'i». m M LA GORGE-BLEUE. Par la proportion des formes, par la grandeur et la figure entière , la gorge- bleue semble n'êtrequ'unerépétitiondii ■■'0»^^ .Ijfcf -*,-/"*• ■j* ■'■~»#ii»isaiw»-?>»w' •">»' 4I«* ELLE . et le te- t délié, tel {ui vivent tarse très- nsi que le un jaune- Lilte a cinq ir,et huit al est long êsier , qui une dila- m est très- is certains seauxsont goût plus 2[rive dont it des me- ises. UE. les, par la la gorge- ^titiondu I DE LA MOTACILLE^N 22/ rouge-gorge; elle n'en diffère que par le bleu brillant et azuré qui couvre sa gorge, au lieu que celle de l'autre est d'un rouge-orangé ; il paroît même que la nature ail voulu démontrer l'analo- gie entre ces deux oiseaux jusque dans leurs différences ; car au-dessous de cette plaque bleue on voit un ceintro noir et une zone d'un rouge -orangé^ qui surmonte le haut de la poitrine z cette couleur orangée reparoît encore sur la première moitié des pennes laté- rales de la queue; de l'angle du bee passe par l'œil un trait de blanc-rous- sâtre : du reste les couleurs , quoiqu'un peu ply s sombres, sont les mêmes dans la gorge-bleue et dans le rouge-gorge. Elle en partage aussi la manière de vi- vre. Mais , en rapprochant ces deux oi- seaux par les ressemblances , la nature semble les avoir séparés d'habitation ; le rouge-gorge demeure au fond des bois , la gorge-bleue se tient à leurs li- sières , cherchant les marais , les prés r. îf HEstodaipiMÉ )•' V > ^ . 1 ■ 4. f ; r 28 11 1 s r 0 1 n E n A t u r k r. l f. luiiiiidos, Um (xs('nii(\H (U Ios roseaux ;(«l «vcc lo inônie iiuslincl vsolilairtj «hk^ Io rougo-^orge , clic siMiiblo «voir poiii* riioinino lo nuMiiQ siMitiiiienl (lofaïui- li.irili^ ; r^u',npr(\s Uniiv la Ih'IIc saison pnsst^r dans a»s iituix rerult^s, au bord dos hois voisins des uiar(V.a|;e\s , cos oi- seaux vi(Mn\oul,avai\t leur dt^|)art,daus les jaidius, dans les avenues, siu' les haies, et se laissent approcher assez pour qu'on puivsse ks lirer à la sarba- cane. Ils ne vont pcnnt en troupes, non plus c[ue les n)U^e-^or^es , et on en voit rarement plus dedeuxenseniblt». Dès la fin de Ï'M , les «»or^e-bleues se jellent, dit M. Lollinger, dans les champs se- lut^s de f^ros crains; Frisch nonunc; les champs de pois, comme ceux où celles se tiennent de prcM'th'cnce , et prétend même qu'elles^ nichent; mais on trouve plus communément leur nid sur les sau- les, les osiers et les autres arbustes qui bordent les lieux humides : il est cons- k..^-a^ -W ^ -' *»:. ,tvi.^Mti^^tàsjf»^" M 1 •"ni r ^ 23o HISTOIRE NATURELLE dans la saison de son passage, elle mange des baies de sureau. Ou la voit par terre nux endroits marécageux, cherchant sa nourriture , et courant assez vite , en relevant la queue, le mâle sur-tout, lors- qu'il entend le cri de la femelle vrai ou imité. Les petits sont d'un brun-noirâtre , et n'ont pas encore de bleu sur la gorge; les mâles ont seulement quelques plu- mes brunes dans le blanc de la gorge et de la poitrine. La iemelle ne prend ja- mais cette gorge bleue toute entière : elle n'en porte qu'un croissant ou une bande au bas du cou. Entre les mâles adultes , les uns ont toute la gorge bleue, et vraisemblable- ment ce sont les vieux , d'autant que le reste des couleurs et la zone rouge de la poitrine paroissent plus foncés dans ces individus; les autres , en plus grand nombre , ont une tache comme un demi- collier, d'un beau blanc, dont Frisch compare l'éclat à celui do l'argeat poli; gjjil--^' -rr?*-.,... -«-i-'s-r-" DE LA MOTACIILE. 2^1 c est d'après ce caractère que les oise- leurs du Brandebourg ont donné à la gorge-bleue le nom d'oiseau à miroir. Ces riches couleurs s'effacent dans r^tat de captivité; et la gorge-bleue, mise en cage, commence à les perdre dès la première mue. On la prend au filet comme les rossignols , et avec le même appât. Dans la saison où ces oi- seaux deviennent gras , ils sont , ainsi que tous les petits oiseaux à chair déli- cate, l'objet des grandes pipées : ceux- ci sont néanmoins assez rares, et même inconnus , dans la plupart de nos pro- vinces : on en voit au temps du passage dans la partie basse des Vosges, vers Sarrebourg, suivant M. Lottinger; mais un autre observateur nous assure que ces oiseaux ne remontent pas jusque dans l'épaisseur de ces montagnes au midi : ils sontpUis communs en Alsace; et, quoique généralement répandus en Allemagne et jusqu'en Prusse , nulle part ils ne sont bien communs j et l'es- r rsr-v. ■:..,:,:,ï:.s»pr- [I V- 2.13 HISTOIRE NATURBILE pèce paroît beaucoup moins nombreuse que celle du rouge-gorge; cependant elle s'est assez étendue. Au nom que lui donne Barrère, on peut croire que la gorge-bleue est fréquente dans les Vy^ rénées ; nous voyons , par la dénomi- nation de la seconde espèce prétendue de M. Brisson , que cet oiseau se trouve jusqu'à Gibraltar. Nous savons d'ail- leurs qu'on le voit en Provence, où le peuple l'appelle cul-rousset-bleu , et on le croiroit indigène en Suède au nom que lui donne M. Linnaeus : mais ce nom, mal appliqué, prouve seulement que cet oiseau fréquente les régions du nord; il les quitte en automne pour voyager et chercher sa nourriture dans des climats plus doux : cette habitude, ou plutôt celte nécessité , est commune à la gorge bleue et à tous les oiseaux qui vivent d'insectes et de fruits tendres. "'" \ DE LA MOTACILLE. (-7 F^ 2X1 Oiseau étranger qui a rapport au Rouge- Gorge et à la Gorge-Bleue. LE ROUGE-GORGE BLEU De r^miritjue sept«ntrtnnale» Notre rouge-gorge est un oiseau trop foible et de vol trop court pour avoir passé en Amérique par les mers; il craint trop les grands hivers pour y avoir pénétré par les terres du nord ; mais la nature a produit dans ces vastes régions une espèce analogue et qui le représente , c'est le rouge-gorge bleu , qui se trouve dans les parties de l'Amé- rique septentrionale, depuis la Virgi- nie , la Caroline et la Louisiane , jus- qu'aux lies Bermudes. Catesby nous en a donné le premier la description : Edwards a représenté cet oiseau , et tous deux conviennent qu'il faut le rap- porter au rouge-gorge d'Europe , com- me espèce très-voisine. Il est un peu^ plus grand que le rouge-gorge, ajant i ^^;ilii'TV«- Il mim ■umit'mmt^ 85 i Zi34 HISTOIRE NATURELLE six pouces trois lignes de longueur, et dix pouces huit lignes de vol. Catesby remarque qu'il vole rapidement, et que ses ailes sont longues ; la tête, le dessus du corps , de la queue et des ailes, sont d'un très - beau bleu , excepté que la pointe de l'aile est brune ; la gorge et la poitrine sont d'un jaune de rouille assez vif 5 le ventre est blanc. La femelle a les couleurs plus ternes, le bleu mêlé de noirâtre; les petites pennes de l'aile de cette dernière couleur, et frangées de blanc : au reste, cet oiseau est d'un na- turel très -doux, et ne se nourrit que d'insectes : il fait son nid dans les trous d'arbres ; différence de mœurs peut-être suggérée par celle du climat , où les reptiles , plus nombreux , forcent les oiseaux à éloigner leurs nichées. i i 1 1 ' -«, ) ' LE TRAQUE T. Cet oiseau, très-vif et très-agile, n'est jamais en repos; toujours volti- ii\ lE ueur, et Catesby it,etque le dessus les, sont 3 que la Drge et la îiie assez èmelle a [eu mêlé de l'aile mgées de d'un na- jrrit que les trous peut-être , où les rcent les ;es. r. ès-agile , irs volti- I .r Hï, il v^ ■■ ;* i * ' 1^ ,1 :t.^^ !• il ''r*ili>.' 'i5t^i;L' <»*v' 1- , I 1 ) / » -BiSr. ■m^m*».. v^ AI4O HISIUIUK NÀTirRKLLtt viwcos soplenlrioiinles de Franco , il prt^vient les tViiunset la cluito dos iti- m'clos, car il part dès l(» mois dtî sop- tenibre. Qiielqii(\s pfU\soiiîiea rapportont ù cetUî espèce l'oivSeaii iionuiK^ en Pro- vence Jhiinnrifvn, (fui so nourrit prin- cipalement do l'onrnïis. TjC fonriiieimn paroît solilaiifï , et no frëqnenle que les masures et las dôcombres ; on le voit , quand il fait froid , se poser au-dessus des tuyaux des cheminées, comme pour se r^^chaufler. A ce trait nous rapporte- rions plutôt le fourmeiron nu rossignol de muraille qu'au traquet, qui se tient constamment éloigné des villes et des habitations. Il y a aussi en Angleterre , et par- ticulièrement dans les montagnes de Derbishire, un oiseau que M. Brisson a appelé le traquet d'Angleterre, Ray dit que cette espèce semble particulière à celle île ; Edwards a donné les figiu'es exiicles du mâle et de la femelle , et :1 '1 Pîç T. A MOT AC I t, l,K!. '24 t Klcii) (Ml u i'nil nuMilion noiih Io nom do nissiiTiin/ à (li/vs var'h^vs. Km ('llri, Uî 1)1 niuM|ni ninr(|ii(? iioti ~ M(Miuunmit i(*.s it I( ^raïuIrHiouviTliircH, iiimih (iiishi In jiioi- tio (les p«Mit<'.H pennes les pins pr(?M du (.orpM, l'ait (Inns l'nilo (l(M'(*t oiutMur lUie tjulio hcancoup plus <^lrnflur (pid dnni jK>tiTh'n(|nrt('iuuMuni. J)ur(>Ht(',l(;l)lnu('. couvre tout lo (l(îv;uil, ri le df'HHouH du corps, ioruio wwv luchnau iVont, rt l(; noir H'cHfîud d(î là sur les dessus du corps , jiis(iu'au croupion ([iii est lr«v(M'S('î do noir v\ do blanc ; les pennes do la (jucnio m\\{ noires blancli les (1( [lel eux plus exiorieuros 1(^1 ll< i\i les en cieiiors , cîi les grandes pen- nes de l*ail(î hrunes. Tout ce (pii est de noir dans le niâlo osl dans \\x i'onK^lle d'un l)run-ver(lâtro terni, lo reste est blanc do uiênie; dans l'un et l'antro lo bec ot 1< t ec or les [)ieus sont noirs : co tracpu; est de la grosseur du nôlro; ([uoi([u'il paroisse particuli»(u- à rAngloterre, et même aux montagnes de Dorliy, il iuut ri(';anmoins cpi'il s'en élui<^uc dans la sai- 11 v4 '""" ■'~*Î5^*'^f|«;:5' •-> du lnunu>l tU'pni.i i'AugleUM'itwt l'Kvossr, jiiî»(|iron Ji«- lie et on (irtVo ; il vM tiôs cuniuitm dans plusieurs do non pioviuioii du Franco. Lu nutuvo paroîl l'avoir repro- duit dans lo midi vSouh dos rornn^s va» riôos. NousalK)M.s donnor uno noliro do ios îratpioUs tHianj»or», aprtVs avoir dé- rrit uno ospèro lrÔ8-Sit«d)lal)lo à rolio do nolro tracpiot, ol qui hahito nos ch- inais avec lui. L K '.r A R 1 E R. IVkspèck du larior, ([uoicpKi Jn%- voisine do collo du (racpiol, doit n<^an- nioins on ^»tro sc^partV, pnistjuo (oulos lieux subsistent dans les mômes lieux sans se nu'^ler, comme on liorraino où ces doux oiseaux sont connnuus H vivent sc^parc^ment : on les (li8hn<;ue à •les difi'érences d'habitudes, autant qu'à ■'*if , , .»-,,».v-, 1)K I. S I\l or A Cl I.T, II!, »4','> l'iii'tMiuMil , vl M> iwwl lo plii.i mHivnil A tonn Hwv lt\H iMiipiuù'^rt's, (Ihdn lf»« U'vwn ni IVirhr, hvi piupiis «*lm'tV< A (i6u^ tlt\H 1k) IN Ic^ (I nujud, niiroulnmo, ('Ht fou- jours p(M'il\(^ NUI' hvi huissoiis, lt\s t^iiliu- la« lies vii\m\H, vW, la» InritM' tvil misf*î iiu ptMi piuH ;^ivuul i\\\t) w Iratpu^l Mil Jonque* ur Mst (io('iii(| ptMici'H troiM U^uva ]i rO 1(1 n h i{)Ui; iinn pta((iio nr>iro pccucl .soii.s \'œ'\[ f t rouvn* la UMlip(^ main sans .'Ù^UmuIic, romni(» (Inius le» (ra(|iirl , .sous la ^(U'«',f\ cjni CHUrun rouj^o-hai r Ijiirjcf) rou^ésY- teint peu ù pt'u (^t H'app{»n;()Jl nicon* «ur î<^ loîul hlniK'delout Irulevanl flu(()rps; Ircroupion est de ((''lo im'^iMe. (oiilr'iir l)lnnche, mais plus l'orU) c^l j»rivel<^e dn noir; tout le dessus du corps juH(nr;iii \W V* ■'«mmmm^ •^ '«, VI ^' f i 244 HISTOIRE NATURELLE sommet de la léte est taché de brun sur un fond noir j les petites pennes et les grandes couvertures sont noires. Wil- lulgliby dit que le bout de la cfueue est blanc ; nous observons au contraire que les pennes sont blanches dans leur pre- mière moitié depuis la racine ; mais ce naturaliste lui-même remarque des va- riétés dans cette partie du plumage du tarier, et dit qu'il a vu quelquefois les deux pennes du milieu de la queue noi- res avec un bord roux, et d'autres fois bordées de même sur un fond blanc. La femelle diffère du mâle en ce que ses couleurs sont plus pâles, que les taches de ses ailes sont beaucoup moins apparentes. Elle pond quatre ou cinq œufs d'i'ii blanc-sale piqueté de noir ; du reste , le tarier fait son nid com- me le traquet; il arrive et part avec lui , partage son instinct solitaire , et paroît même d'un naturel encore plus sauvage; il cherche les pays de monta- gne 5 et , dans quelques eadroits ., on I \ ■ \ DE LA MOTACILL E. 24i) Q lire son nom de celte habitude na- turelle. Les oiseleurs bolonois l'ont ap- pelé înontanello ; les noms que lui ap- pliquent Klein et Gesner marquent son inclination pour la solitude dans les lieux rudes et sauvages. Son espèce est moins nombreuse que celle du traquet; il se nourrit comme lui de vers, de mouches et d'autres insectes ; enfin le tarier prend beaucoup de graisse dès la fin de ïélé , et alorg il ne le cède point à l'ortolan pour la délicatesse. Oiseaux étrangers qui ont rapport au Traquet et au Tarier. I. Le traquet ou tarier du Sé- négal. Cet oiseau est de la grandeur du tarier, et paroît se rapporter plus exac- tement à cette espèce qu'à celle du tra- quet; il a en effet, r mme le premier, la double tache blanche sur l'aile, et point de noir a la gorge; mais il n'a pas comme lui b plaque noire sous l'œil, %:: «^»r \ J i iH 246 HISTOIRE NATURELLE ni les grandes couvertures de l'aile noi- res, elles sont seulement tachetées de cette couleur sur un fond brun : du reste, les couleurs sont à-peu-près les mêmes que dans le tarier ou le traquet ; seu- lement elles sont plus vives sur toute la partie supérieure du corps ; le brun du dos est d'un roux plus clair , et les pinceaux noirs y sont mieux tranchés. Cette agréable variété règne du sommet de la tête jusque sur les couvertures de la queue; les prennes moj^ennes de l'aile sont bordées de roux , les grandes de blanc, mais plus légèrement; toutes sont noirâtres. Les couleurs , plus nettes au- dessus du corps dans ce traquet du Sé- négal que dans le notre, sont au con- traire plus ternes sous le corps; seule- ment la poitrine est légèrement teinte de rouge -fauve entre le blanc de la gorge et celui du ventre. Cet oiseau a été apporté du Sénégal par M. Adanson. II.Le TRAQUET DE l'île DeLuÇON. Ce traquet est à peine aussi grand que ï V 1 M..,, «i.; i ■■■**»•- m DE LA MOTACILLE. 247 celui d'Europe , mais il est plus épais et plus fort ; il a le bec plus gros et les pieds moins menus ; il est tout d'un brun -noir, excepté une large bande blanche dans les couvertures de l'aile, et un peu de blanc sombre sous le ven- tre. La femelle pourroit, par ses cou- leurs, être prise pour un oiseau d'une toute autre espèce; un roux-brun lui couvre tout le dessous du corps et le croupion : cette couleur perce encore sur la tête à travers les ondes d'une teinte plus brune qui se renforce sur les ailes et la queue, et devient d'un brun- roux très-sombre. Ces oiseaux ont été envoyés de l'île de Luçon, où M. Bris- son dit qu'on les appelle maria-capra. III. Autre traquet des Philip- pines. Cet oiseau est d'un noir encore plus profond que le mâle de l'espèce précédeçite; il a la taille plus grande, ayant près de six pouces, et la queue plus longue que tous les autres traquets ; il a aussi le bec et les pieds plus forts , ^^^Ji^J^^/^^^^^fl^m^^ l'H 1148 IIISrOTÎlTl NATURELLE Ja tache blniiche de l'ailo perce seule dans le fond noir à reflets violets de tout son plumage. IV. Lis GRAND TRAQUET DES PHI- LIPPINES. Ce traquet, plus grand que le précédent , a un peu plus de six pouces de longueur 5 sa tête et sa gorge sont d'un blanc lavé de rougeâtre et de jau- nâtre par quelques taches. Un large col- lier d'un rouge de tuile lui garnit le cou; sous ce collier une écharpe d'un noir bleuâtre ceint la poitrine, se porte sur le dos et s'y coupe en chaperon as- sez court par deux grandes taches blan- ches jetées sur les épaules ; du noir à reflets violets achève de faire le man- teau sur tout le dessus du corps jus- qu'au bout de la queue de cet oiseau ; ce noir est coupé dans l'aile par deux petites bandes blanches, l'une au bord extérieur vers l'épaule, l'autre à l'ex- trémité desgrandes couvertures; le ven- tre et l'estomac sont du même blanc- rougeâtre que la tête et la gorge; le bec Ltî ce seule olels de lES PHI- id que le K pouces rge sont t de jau- a rge col- garni t le rpe d'un , se porte jeron as- lies blan- lu noir à le inan- orps jus- t oiseau ; par deux 3 au bord re à l'ex- 3S ; le ven- ae blauc- cze; le bec DK LA MOTACILLK. 24O qui a sept lignes do longufMu' , et les pieds t^pa* (3t robustes, sont ('onlonr dn rouille. M. Brisson dit ([ue les pieds sont noirs; apparemment que ce carac- tère varie : les ailes, cHant pli<^es, s'éten- dent jusqu'au bout de la(|neue, au con- traire de tons les antres Iraquets, ou les ailes en couvrent à peine la moiti(^. V. Lt5 FITERT ou le TRAQUKT T)K Madagascar. M, Biisson a dotui('> la description de cet oiseau , et nous l'avons tronv(5e très-exacte en la vcn'ifiatJt sur un individu envoyé au Cabinet d'his- toire naturelle ; cet auteur dit qu'on l'appelle fltert à Madagascar, et (ju'ii chante très-bien^ ce qui sembleroit l'é- loigner du genre de nos t raque ts à c[iii on ne connoît qu'un c»« désagréable , et auxquels cependant i( 'aut convenir que le fitert appartie.it par plusieurs caractères qu'on ue peut méconnoilre. Il est un peu plus gros que le lra([Uvt d'Europe : sa longueur est de cincj pou- ces quatre ligne.?^ la gorge, la tête, tout { V "r I •fît \... 25o HISTOIRE NATURELLE le dessus du corps '''squ'au bout de la queue, sont noirs^ ou voit seulement au dos et aux épaules quelques ondes rous- Scitres; le devant du cou , Testomac , le ventre, sont blancs; la poitrine est ïousse ;j le blanc du cou tranche entre le noir de la gorge et le roux de la poi- trine, et il forme un collier; les grandes couvertures de l'aile les plus près du corps sont blanches ^ ce qui fait une ta- che blanche sur faile; un peu de blanc termine aussi les pennes de l'aile du coté intérieur , et plus à proportion qu'elles sont plus près du corps. VI. Le grand traquet. C'est avec raison que nous appelons cet oiseau grand traauet ; il a sept pouces un quart ûu bout du be'"- à l'extrémité de la queue, et six pouces et demi du bout du bec jusqu'au bout des ongles ; le bec est long d'un pouce, il est sans échancrures; la queue, d'environ deux pouces, est un peu fourchue ; l'aile pliée en couvre la moitié; le tarse a onze lignes; le doigt DE LA MOTACILLE. X>5ï du milieu sept , celui de der; ière au- tant, et sou ongle est le plu. H ^t de tous. M. Commerson nous u lais^v la notice de cet oiseau s<''f^s nous indiquer le pays où il l'a VU; iiKï.s ' ^esci j^lion que nous en donnons 'ci ra servir à le faire reconnoîti' "ou ^er par les voyageurs. Le brun est deur domi- nante de son plumage; lu léle est variée de deux teintes brunes; un brun-clair couvre le dessus du cou et du corps; la gorge est mêlée de brun et de blan- châtre ; la poitrine est brune ; cette cou- leur est celle des couvertures de l'aile et du bord extérieur des pennes; leur intérieur est mi-partie de roux et de brun, et ce brun se retrouve à l'extré- mité des pennes de la queue, et couvre la moitié de celles du milieu; le reste est roux , et le dehors des deux plumes extérieures est blanc ; le dessus du corps est roussâtre. VJI.LetraquetduCap deBon- NE-EspÉRA»CE. M. de Roseneuvetz a C ^Ù ([■*'' IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) // mJ. C/j :/. 1.0 !:: l.l ::iiM 2.5 2.0 18 1.25 1.4 ^ ^ 6" - ► %' <^ vl / 'im ^e. ^• '<^ y Hiotographic Sdences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 4i. 202 HISTOIRE NATURELLE VU aa Cap de Bonne-Espérance un tra- quet qui n'a pas encore été dëcrit par les naturalistes. II a six pouces de longueur; le bec noir , long de sept lignes , échan- cré vers la pointe; les pieds noirs; le tarse long d'un pouce ; tout le dessus du corps , y compris le haut du cou et de la tête , est d'un vert très-brun ; tout le dessous du corps est gris, avec quel- ques teintes de roux; le croupion est de cette dernière couleur; les pennes et les couvertures de l'aile sont brunes avec un bord plus, clair dans la même couleur; la queue a vingt-deux lignes de longueur, les ailes pliées la recou- vrent jusqu'au milieu, elle est un peu fourchue ; les deux pennes du milieu sont d'un fond noirâtre; les deux latérales sont marquées obliquement de brun sur un fond fauve, et d'autant plus qu'elles sont plus extérieures. Un autre indi- vidu de la même grandeur, rapporté également du Cap de Bonne-Espérance par M, de Roseneuvetz , et placé aa ,...'_;.»-<-' ■,.•■■—* ■•■-* ■*^-- -« Il ■'S.-rST-'-^''- ••* ^êr^-mum-^ff-t"--^- :3C«» \ ■ DE LA MOTACILLE. 253 Cabinet d'histoire naturelle, n'est peut- être que la femelle du précédent. Il a tout le dessus du corps simplement brun- noirâtre 5 la gorge blanchâtre , et la poi- trine rousse. Nous n'avons rien appris des habitudes naturelles de ces oiseaux : cependant cette connoissance seule ani- me le tableau des êtres vivans , et les présente dans la véritable place qu'ils occupent dans la Nature. Mais combien de fois , dans l'histoire des animaux , n'avons-noUs pas senti le regret d'être ainsi bornés à donner leur portrait et non pas leur histoire ! cependant tous ces traits doivent être recueillis et posés au bord de la route immense de l'obser- vation, comme sur les cartes de navi- gateurs sont marquées les terres vues de loin , et qu'ils n'ont pu reconnoître de plus près. VIII. Le clignot ou traqttet a LUNETTE. Un cercle d'une peau jaizrxâ- tre plissée tout autour des yeux de cet oiseau , et qui semble les garnir de lunet-« Oiseaux. XV. 22 â .■^, f^: 9^\ i>:'-'\ >^**^^..#Mk-4! ^^ — »* ,|.-. ■"- ]»V" "V*r- S.. i****-- A' 254 HISTOIRE NATURELLE tes , est un caractère si singulier qu'il sufiit pour le distinguer. M. Conamer^ son l'a rencontré sur la rivière de la Plala vers Montevideo , et les noms qu'il lui donne sont relatifs à cette conformation singulière de l'extérieur de ses yeux. Il est de la grandeur du chardonneret, mais plus épais de corps; sa tête est arrondie , et le sommet en est élevé ; tout son plumage est d'un beau noir , excepté la tache blanche dans l'aile qui l'assimile aux traquets : cette tache s'étend largement par le mi- lieu des cinq premières pennes , et finit en pointe vers l'extrémité des six , sept et huitiè^ae. Dans quelques individus, on voit aussi du blanc aux couvertures inférieures de la queue ans les au< très , elles sont noires cuuime le reste du plumage ; l'aile pliée n'atteint qu'à la moitié de ia queue qui est longue de deux pouces, carrée loit»qu*eUe est fer- mée, et forntant, quand elle s'étale, un triangle presque é^uilatéral ; elle à: -;fi*^^. ■"V, ^*^'4 DE LA MOÏACILLE, 2i}^ est composée de huit pennes égales; le bec est droit, effilé , jaunâtre à la par- tie supérieure , légèrement fléchi en crochet à l'ertrémité j la langue est membraneuse, taillée en flèche à dou- ble pointe ; les yeux sont ronds avec l'iris jaune et la prunelle bleuâtre. Cette singulière membrane , qui fait cercle à l'entour, n'est apparemment que la peau même de la paupière nue et plus éten- due qu'à l'ordinaire, et par conséquent assez ample pour former plusieurs plis; c'est du moins l'idée que nous en donne M. Commerson , lorsqu'il la compare à du lichen ridé, et qu'il dit que les deux portions de cette membrane frangée par les bords se rejoignent quand l'oiseau ferme les yeux; on doit remarquer de plusdansFoeildecetoiseau la membrane clignotante qui part de l'angle intérieur; les pieds et les doigts assez menus sont noirs; le doigt de derrière est le plus igros, et il est aussi long que ceux du 4levant , quoiqu'il n'ait qu'une seule ♦sc^* — -!^; !;■;■ ' / h l i ( 1 liOS HISTOIRE NATURELLE articulât! on , et son ongle est Je plus fort de tous. Cet oiseau auroit-il été produit seul de son genre et isolé au milieu du nouveau continent? c'est du moins le seul de ces régions qui nous soit connu , comme ayant quelque rapport avec nos Iraquets 5 mais ses ressemblances avec eux sont moins frappantes que le ca« ractère qui l'en distingue , et que la nature lui a imprimé comme le sceau de ces régions étrangères qu'il habite. LE MOTTEUX , anciennement VITREC , vulgairement CUL-BLAFC. Cet oiseau est commun dans nos campagnes, se tient habituellement sur les mottes dans les terres fraîchement labourées , et c'est de là qu'il est ap- pelé motteux ; il suit le sillon ouvert par la charrue pour y chercher les ver- misseaux dont il se nourrit ; lorsqu'on le fait partir , il ne s'élève pas , mais il rase la terre d'un vol court et rapide , et découvre en fuyant la partie blanche ai -...' «{ â0^^^ rf,- «••r..i ,♦*•«<».■'?«•« DE LA MOT A CIL LE. 2^J du derrière de son corps, ce qui le fait distinguer en l'air de tous les autres oi- seaux, et lui a fait donner , par les chas- seurs, le nom vulgaire du cul-blanc ; on le trouve aussi assez souvent dans les jachères et les friches , où il vole de pierre en pierre , et semble ëviter les haies et les buissons sur lesquels il ne se perche pas aussi souvent qu'il se pose sur les mottes. » > Il est plus grand que le tarier et plus haut sur ses pieds , qui sont noirs et grêles : le ventre est blanc , ainsi que les couvertures inférieures et supérieu- res de la queue, et la moitié à- peu- près de ses pennes, dont la pointe est noire; elles s'étalent quand il part, et offrent ce blanc qui le fait remarquer; l'aile dans le mâle est noire , avec quel- ques franges de blanc-roussâtre ; le dos est d'un beau gris-cendré ou bleuâtre, ce gris s'étend jusque sur le fond blanc; une patte noire prend de l'angle du bec j se porte sous l'œil , et s'élenc^ ■..—^ .■:.i/,.-j.if- \ \ 258 niSTOIRE NATURELLE au-delà de l'oreille ; une bandelette blanche borde le front et passe sur les jreux. La femelle n'a pas de plaque ni de bandelette; un gris -roussâtre règne sur son plumage , par-tout où celui du mâle est gris^cendré ; son aile est plus brune que noire , et largement frangée jusque dessous le ventre; en tout, elle ressemble autant ou plus à la femelle du tarier qu'à son propre mâla ; et les petits ressemblent parfaitement à leurs père et mère dès l'âge de trois semaines, temps auquel ils prennent leur essor. Le bec du motteux est menu à la pointe, et large par sa base, ce qui le rend très-propre à saisir et avaler les insectes sur lesquels on le voit courir, ou plutôt s'élancer rapidement par une suite de petits sauts ; il est toujours à terre : si on le fait lever , il ne s*é* loigne pas , et va d'une motte à l'au- tre , toujours d'un vol assez court et très * bjas^ sans entrer dans les bois ni se perchej: jamais pluis haut que les ji DE LA MOTACILLE. 25<) haies basses ou les moindres buissons : posé, il balance sa queue et fait entendre un son assez sourd, titreû, titreû , et cest peut-être de cette expression de sa voix qu'on a tiré son nom de vitrée ou titrée ; et toutes les fois qu'il s'envole il semble aussi prononcer assez distinct teraent et d'une voix plus iorlQ far-far, far -far; il répète ces deux cris d'une manière précipitée. Il niche sous les gazons et les mottes dans les champs nouvellement labourés, ainsi que sous les pierres dans les fri- ches y auprès des carrières , à l'entrée des terriers quittés par les lapins, ou bien &ûive les pierr^ des petits murs à sec dont ou h\i les clôtures dans les pays de montagnes ; le nid, fait avec soin, est composé en dehors de mousse ou d'herbe fine » et de plumes ou de laine en dedans; il est remarquable par une espèce d'abri placé au-dessus du nid et collé contre la pierre ou la motte sous laquelle tout l'ouvrage est cons-> mmmmmm^ W 55???1 H. ' i 1 I - ■{ i] 260 HISTOIRE NATURELLE truit; on y trouve communément ein<| à six œufs , d'un hlanc-bleuâtre clair , avec un cercle au gros bout d'un bleu plus mat. Une femelle prise sur ses œufs avoit tout le milieu de l'estomac dénué de plumes , comme il arrive au2< couveuses ardentes^ le mâle, affectionné à cette mère tendre , lui porte , pendant qu'elle couve , des fourmis et des mou- ches^ il se tient aux environs du nid, et, lorsqu'il voit un passsant, il court ou vole devant lui , faisant de petites pauses comme pour l'attirer; et quand il le voit assez éloigné , il prend sa volée en cercle , et regagne le nid. On en voit des petits dès le milieu de mai , car ces oiseaux , dans nos pro- vinces , sont de retour dès les premiers beaux jours vers la fîr de mars ; mais s'il survient des gelées après leur arri- vée , ils périssent en grand nombre , comme il arriva en Lorraine en 1767; on en voit beaucoup dans cette pro- vince, sur -tout dans la partie moular DE LA MOTACILLE. 261 gneuse ; ils sont également communs en Bourgogne , et en Bugey , mais en Brie on n'en voit guère que sur la fin de l'été : en général , ils préfèrent les pays élevés , les plaines en montagnes et les endroits arides. On en prend grand nombre sur les dunes dans la province de Sussex , vers le commencement de l'automne, temps auquel cet oiseau est gras et d'un goût délicat. "Willulghby décrit cette petite chasse que font dans ces cantons les bergers d'Angleterre ; ils coupent des gazons et les couchent en long à côté et au-dessus du creux qui reste en place du gazon enlevé, de manière à ne laisser qu'une petite tran- chée, au milieu de laquelle est tendu un lacet de crin. L'oiseau , entraîné par le. double motif de chercher sa nourriture dans une terre fraîchement ouverte , et de se cacher dans h tranchée, va don- ner dans ce piège 5 l'apparition d'un épervier, et même l'ombre d'un nuage , suffit pour l'y précipiter 5 car on a re^ t-f { \ {• ,1 V /! lii» ai II mu ■^^- i*t « ir»*«: ««**>' i/«uWMaC«<..,,Mk^«!t' 1 fc , ... -i: l! l'T ' > 262 HISTOIRE NATUREttE marqué que cet oiseau timide fuit alors , et cherche à se cacher. Tous s'en retournent en août et sep- tembre , et l'on n'en voit plus dès la fin de ce mois ; ils voyagent par petites troupes, et du reste ils sont assez solitai- res; il n'existe entr'eux de société que celle du mâle etde la femelle. Cet oiseau a l'aile grande, et quoique nous ne lui voyions pas faire beaucoup d'usage de sa puissance de vol, apparemment qu'il l'exerce mieux dans ses migrations ; il faut même qu'il l'ait déployée quelque- fois , puisqu'il est du petit nombre des oiseaux communs à l'Europe et à l'Asie méridionale, car on le trouve au Ben- gale , et nous le voyons en Europe depuis ITtalie jusqu'en Suède. On poun'oit le reconnoître par les seuls noms qui lui ont été donnés en divers lieux; on l'appelle dans nos pro- vinces, motteux, tourne-motte, brise- motte et terrasson , de ses habitudes de se tenir toujours à terre et d'en habiter Dï LA MOTACILLE. liô'j les trous, de se poser sur les mottes , et de paroître les frapper en secouant sa queue. Les noms qu'on lui donne en Angleterre , désignent également un oiseau des terres labourées et des fri- ches , et un oiseau à croupion blanc ; mais le nom grec œnanthe , que les na- turalistes , d'après la conjecture de Be- Ion, ont voulu unanimement luiappli* quer, n'est pas aussi caractéristique ni aussi approprié que les précédens. La seule analogie du mot œnanthe à celui de vitiflora , et de celui-ci à son ancien nom vitrée y a déterminé Belon à lui appliquer celui d' œnanthe, car cet au- teur ne nous explique pas pourquoi ni comment on l'a dénommé oiseau de Jleur de vigne (œnanthe.) Il arrive d'ail- leurs avant le temps de cette ileuraison de la vigne, il reste long- temps après que la fleur est passée 5 il n'a donc rien de commun avec celte fleur de la vigne. Arisiole ne caractérise 4' oiseau œnan- tha , qu'en donnant à sou apparition et 'M f r s. I i ^\ ■1 •J i^ 264 HISTOIRE NATURELLE à son départ les mêmes temps qu'à l'ar- rivée et à l'occultation du coucou. Le motteux ou cul-blanc rous- s ATRE est un peu moins gros que le mot- teux commun , et n'a que six pouces trois lignes de longueur 5 la tête, le de- vant du corps et la poitrine, sont d'un blanchâtre mêlé d'un peu de roux ; le ventre et le croupion sont d'un blanc plus clair ; le dessus du cou et du dos est roussâtre-clair ; on pourroit aisément prendre cet oiseau pour la femelle du cul-blanc commun , s'il ne se trouvoit des individus avec le caractère du mâle , Ja bande noire sur la tempe du bec à l'oreille ; ainsi , nous croyons que cet oiseau doit être regardé comme une va- riété , dont la race est constante dans l'espèce du motteux. On le voit en Lor- raine vers les montagnes , mais moins fréquemment que le motteux commun; il se trouve aux environs de Bologne en Italie 5 AIdrovande lui donne le nom de strappazûno, M. Brisson dit aussi qu'il h*^ 'i> àt ;lle s qu'à l'ar- ;ou. NC ROUS- ue le mot- ix pouces île , le de- son t d'un roux ; le l'un blanc du dos est aisément îmelle du ; trouvoit î du mâle, du bec à s que cet le une va- Einte dans t en Lor- ns moins :ommun; iiogneen e nom de ussi qu'il » M i DE LA MOTACILLE. 2^5 se trouve en Languedoc , et qu'à Nîmes on le nomme reynauby. L'autre espèce est le motteux ou cuL-BlAifC Boux; le mâle et la fe- melle ont été décrits par £dward3; ils a voient été envoyés de Gibraltar en An- gleterre. L'un de ces oiseaux a non-seu- lement la bande noire du bec à l'oreille» mais aussi toute la gorge de cette cou- leur, caractère qui manque à l'autre dont la gorge est blanche , et les couleurs plus pâles ; le dos, le cou et le sommet de la tête, sont d'un roux -jaune; la poi- trine , le haut du ventre et les côtés , sont d' un jaune plus foible; le bas-ven- tre et le croupion sont blancs; la queue est blanche, frangée de noir, excepté les deux pennes du milieu qui sont en- tièrement noires ; celles de l'aile sont noirâtres , avec leurs grandes couver- tures bordées de brun-clair. Cet oiseau est à-peu-près de la grosseur du motleux commun. Aldrovande, Willulghby et Ray en parlent également sous le nom Oiseaux. XV. i3 ; 1 I 'ï ) jilfl'iinii I -,f*.. .{ 266 HISTOIRE NATURELLE d'œnanthe altéra. On peut regarder cet oiseau comme une espèce voisine du motteux commun , mais qui est beaucoup plus rare dans nos provinces tempérées. Oiseaux étrangers qui ont rapport au Motteux. ^ i Il ^i.-' il I. Le grand motteux ou cul- blanc DU Cap de Bonne-Espéran- ce. M. de Roseneuvelz nous a envoyé cet oiseau qui n'a été décrit par aucun na- turaliste ; il a huit pouces de longueur 5 son bec a dix lignes ; sa queue treize , et le tarse quatorze;il est, comme l'on voit, beaucoup plus grand que le motteux d'Europe ; le dessus de la tête est légè- rement varié de deux bruns dont les teintes se confondent 5 le reste du des- sus du corps est brun-fauve jusqu'au croupion , où il y a une bande trans- versale de fauve-clair j la poitrine est variée comme la têle de deux bruns l^i LE 'egarder voisine qui est rovinces pport au m CUL- SPÉRAN- envojé lucuu na- Dngueiir ; reize , et l'on voit, motteux est légè- donl les î du des- jusqu'au le trans- trine est ix bruns V 5?|f UELAMOTACILLE. 26 j broiiill(^s et peu distincts; la gorge est d un blanc- sa le ombré de brun ; le haut du ventre et les flancs sont fauves ; le bas-venlre est blanc-sale,et les couver- tures infe^rieures de la queue fauve- clair , mais les supérieures sont blan- ches, ainsi que les pennes jusqu'à la moitié de leur longueur; le reste est noir terminé de blanc-sale , excepté les deux intermédiaires , qui sont entière- ment noires et terminées de fauve ; les ailes, sur un fond brun, sont bordées légèrement de fauve-clair aux grandes pennes , et plus légèrement sur les pen- nes moyennes et sur les couvertures. II. Le motteux ou cul-blanc BRUN-VERDATRE. Cette espèce a été rapportée , comme la précédente , du Cap de Bonne-Espérance , par M. de Roseneuvetz ; elle est plus petite , l'oi- seau n'ayant que six pouces de longueur 5 le dessus de la tête et du corps est varié de brun-noir et de brun verdâlre ; ces couleurs se marquent et tranchent da- Vi M i ) \ i /' A' 2G3 HISTOIRE NATURELLE vantage sur les couvertures des ailes : cependant les grandes, comme celles de la queue , sont blanches, la gorge est d'un blanc-sale; ensuite on voit un mé- lange de cette teinte et de noir sur le de- vant du cou ; il y a de Forangé sur la poitrine, qui s'affoibtit vers le bas du ventre 5 les couvertures inférieures de la queue sont tout-à-fait blanches ; les pennes sont d'un brun-noirâtre , 61 les latérales sont terminées de blanc. Cet oiseau a , plus encore que le précédent , tous les caractères de notre motteux commun, et l'on ne peut guère douter qu'ils n'aient à-peu-près les mêmes habitudes n'iturelles. III. Le motteux du Sénégal , re- présenté dans nos planches enluminées, est un peu plus grand que le motteux de nos contrées , et ressemble très-exac- tement à la femelle de cet oiseau, en se figurant néanmoins la teinte du dos un peu plus brune , et celle de la poitrine wnpeu plusrougeâtre; peut-être aussi iÀ wâm^^lm'^Him'mtm ii^iiiiW ■ M»» <■ «M**^ DE lA MOTACILLE. 2G9 riiidividu sur lequel a été gravée la fi- gure étoit daus son espèce une femelle. .tA LAVANDIÈRE jet ies BERGERETTES r ou BERGERONETTES. L'on a souvent confondu la lavan- dière et les bergeronettes ; mais la pre- mière se tient ordinairement au bord des eaux, et les bergeronettes fréquen- tent le milieu des prairies et suivent les troupeaux: les unes et les autres volti- gent souvent dans le& champs autour du laboureur, et accompagnent la charrue ])our saisiv les vermisseaux qui four- millent sur la glèbe fraîchement ren- versée. Dans les autres saisons, les mou- ches que le bétail attire, et tous les in- sectes qui peuplent les rives des eaux dormantes , sont la pâture de ces oi- seaux; véritables gobe^mouchesk ne les considérer que par leur manière de vi- vre, mais difiërens des gobe-mouches proprement dits , qui attendent et chas- sent leur proie sur les arbres , au lieu v \ • • "f ■ ^-C?eçn: "*W»»J— — \» v f 270 HISTOIRE NATURELLE que la lavandière et les bergeroneltes la cherchent et la poursuivent à terre. Elle forment ensemble une petite fa- mille d oiseaux à bec fin , à pieds hauts et menus, et à longue queue qu'elles balancent sans cesse 5 et c'est de cette habitude commune que les unes et les autres ont été nommées motacilla, par les Latins, et que sont dérivés les diffé- rens noms qu'elles portent dans nos pro- vinces. LA LAVANDIÈRE. Belon , et Turner avant lui, appli- quent à cet oiseau le nom grec de kni- pologos , rendu en latin par celui de culicilega, oiseau recueillant les mou- cherons ; ce nom, ou plutôt cette déno- mination, semble convenir parfaite- ment à la lavahdière : néanmoins il me paroît certain que le knipologos des Grecs est un tout autre oiseau. Aristote parle de deux pics et du lo- riot, comme habitaHS des arbres qu'ils d. ù ijl I ■ I illi»l. CLE jeroneltes it à terre, petite fa- ieds hauts î qu'elles t de cette nés et les dlla, par lesdiffë- snospro- RE. li, appli- ;c de kni- celui de les mou- lie déno- parfaite- ins il me logos des Ll. etdu lo- fes qu'ils I*; 'Xv *a;^ »■-.<. *(fc î *' '»-.vt^>,i^ ■^"1 ■'^v- ^'i -Ift^^flSv*!?' -•«^«^«.-V'^it ,<^- »-^.^J» ^-. I I I) r '; c. y <\\\' ÎK- t\'S .a XiV IVCUt & t'*!î t'I'^ 'f! .?. \ .!i D' '» ' -r l.îr '» (- l. \ 1. fc. r I / i J: I «1 -v C; ^ .. ' « i ^■^■u<" r ^^V^^ sw'i. i'f>i'U- int;''.?; -i -k^'X '»isr:>-i > iMu; :^iï'. i ii Àf^ ■o^o,.a; î'n'M .v'' .~7.f; iV»-^** tv* "» •**'•■ ' I li. f.M*':>' Ah. Oi. ••/♦;{Ùt !«:!:*• ;i' min'^ti(*T' ^^ < r • v.i)'^'^ '.xyy\H'ni: rJaxi Aficuiau îj> -'..vii^TC : DfyMimuiîiv il {)aroit crj't.iiî. que le iuMpufogv.s (h -es «.^Si .ml tnln. v\>i^ ;lr;;>*,:l: ■ ailo UO 'îtHiV Tf; . .') lil', h •f(». V. . »»- S « mm ra,f. 2i!S- Ton, . xr. %i Jieit'eut f/e/ f^ Tttrdteu Jcu/v . X. ToA LAVANniKHE . a . LA BKllGKllONETTE , *■. ,^---''v«- i Ui '* . ' ' ) ) ■ i ff^ Vi ■«fa i ,t'- DE LA MOTACILLE. ^Jl frappent du bec : il faut leur joindre , dit-il , le petit oiseau amasseur de mou- cherons (knipologos) qui frappe aussi les arbres , qui est gris tacheté , et à peine aussi grand que le chardonneret , et dont la voix est foible. Scaliger ob- serve avec raison qu'un oiseau ligni- pète, ou qui becqueté les arbres, ne peut être la lavandière. Un plumage fond gris et pointillé de taches n'est point celui de la lavandière, qui est coupé par gran- des bandes et par masses blanches et noires; le caractère de la grandeur , ce- lui de la voix , ne lui conviennent pas plus ; mais nous trouvons tous ces traits dans notre grimpereau , voix foible , plumage tacheté sur un fond brun ou gris-obscur , habitude de vivre à l'èn- tour des troncs d'arbres, et d'y recueil- lir les moucherons engourdis 5 tout cela convient au grimpereau, et ne peut s'ap- pliquer à la lavandière , de laquelle :ious ne trouvons ni le nom ni la des- cription dans les auteurs grecs. h f r ■«pMWNl H 27a HISTOIRE NÀTUABILE FAle n'est gur '^e plus grosse que la mé- sange commune, mais sa longue queue semble agrandir son corps , et lui donne en tout sept pouces de longueur 3 la queue elle-même en a trois et demi » l'oiseau l'épanouit et Tétale en volant ; il s appuie aur cette large rame, qui lui sert pour se balancer, pour pirouetter, s'élancer , rebrousser , et se jouer dans le vague de l*air ; et , lorsqu'il est posé, il donne incessamment à cette même partie un balancement assez vif de bas en haut par reprises de cinq ou six se- cousses. Ces oiseaux courent légèrement à petits pas i t. ^prestes, sur la grève de^ rivages ; ils entrent même , au mojréH de leurs longues jambes , à la profon- deur de quelques lignes^dans l'eau de la lame afFoiblie , qui vient s'épandre sur la rive basse en un léger réseau j maiss plus souvent on les voit voltiger sur les écluses des i!K»oulin8 , et se }>ui,«Â rur les pierres 3 ils y viennent , po. • .si mw , -» ".'■.* 4 ,^:^^i^K.ji-^-t ::' ' •m !■«■ im6- [ueuo onne , la emi» iant ; ui lui etter, dans posé, [nême ]e bas iix se-» lent à ve de^ noycJH ofon- idela re sur j mais; ur les 0£ LA MOTACILLf. 273 battre la lessive avec les laveuses , tour- nant tout le jour à 1 ontour de ces fem- nips , »*en approchant familièrement , recueillant les miettes que parfois elles leur jettent, et semblant imiter , du ')a'iementde leur queue, celui qu elles luiit pour battre leur linge : habitude qui a fait donner à cet oiseau le nom de lavandière. Le blanc et le noir , jefés par masses et par grandes taches , partagent le plu- mage de la lavandière ; le ventre est blanc; la queue est composée de douze pennes , dont les dix intermédiaires sont noires, les deux latérales blanches jus- qu'auprès de letir naissance ; l'aile pliée n'atteint qu'au tiers de leur longueur ; les pennes des ailes sont noirâtres et bordées de gris-blanc. Belon remarque à la lavandière un petit rapport dans les ailes qui l'approche du genre des oi- seaux d'eau. Le dessus de la tête est cou- vert d'une calotte noire qui descend sur le haut du cou; un demi-masque blanQ ,1 \ * la^^' yf.-^*^A 274 HISTOIRE NATURELLE cache le front, ertveloppe l'œil, et, tom- bant sur les côtés du cou, confine avec le noir de la gorge qui est garnie d'un Jarge plastron noir arrondi sur la poi- trine. Plusieurs individus n'ont de ce plastron noir qu'une zone en demi-cer- cle au haut de la poitrine, et leur gorge est blanche 5 le dos gris-ardoisé dans les autres est gris-brun dans ces individus, qui paroissent former une variété , qui néanmoins se mêle et se confond avec l'espèce 5 car la différence du mâle à la femelle consiste en ce que dans celle-ci la partie du sommet de la tête est brune, au lieu que dans le mâle cette même par- tie est noire. La lavandière est de retour dans nos provinces à la jfin de mars; elle fait son nid à terre , sous quelques racines ou sous le gazon dans les terres en repos ; mais plus souvent au bord des eaux, sous une rive creuse et sous les piles de bois élevées le long des rivières ; ce nid est composé d'herbes sèches , d« «*»H- '.iirim"% ^- !■;. ft lit I; ! I i 278 FiSfOIRE NATURELLe inoulin^etdeisviilngeâ voisins des eaux, où elles semblent dialôgiiei" entr'elles par petits cris coupés et réitérés ; on croiroit, à les entendre , que toutes et chacune s'interrogent, se répondent tour-à-tour pendant un certain temps , et jusqu'à ce qu Une acclamation géné- rale de toute l'assemblée donne le signal où le consentement de se transporter ailleurs. C'est dans ce temps encore qu'elles font entendre ce petit ramage doux et léger à demi-voix , et qui n'est presque qu'un murmure, d'où appa- remment Belou leur a appliqué le nom italien de susiirada {à susurro.) Ce doux accent leur est inspiré par l'agré- ment de la saison et par le plaisir de la société, auquel ces oiseaux semblent être très-sensibles. Sur la fin de l'automne les lavan- dières s'attroupent en plus grandes ban- des ; le soir ou les voit s'abattre sur les saules et dans les oseraies , au bord des canaux et des rivières , d'où elles appel- I il' I J-' ly is des eaux, I* entr elles itérés ; on e toutes et répondent ain temps , [ition géné- ine le signal transporter nps encore etit ramage et qui n est d'où appa- [qué le nom surro. ) C e I par l'a gré- plaisir de la X semblent 3 les lavan- randes ban- attre sur les au bord des elles appel- ai DE LA MOTACILLE. a.JQ lent celles qui passent , et font ensemble un ohamaiilis bruyant jusqu'à la nuit tombante. Dans les matinées claires d'octobre on les entend passer en l'air, quelquefois fort haut , se réclamant et s'appelant sans cesse : elles partent alors, car elles nous quittent aux approches de l'hiver , et cherchent d'autres cli- mats. M. de Maillet dit qu'il en tombe en Egypte, vers cette saison, des quan- tités prodigieuses , que le peuple fait sécher dans le sable pour les conserver, et les manger ensuite. M. Adanson rap- porte qu'on les voit en hiver au Sénégal avec les hirondelles et les cailles, qui ne s y trouvent également que dans (iette saison. La lavandière est commune (Jans toute l'Europe, jusqu'en Suède, et se trouve, comme l'on voit, en Afrique et en Asie, u } ^r *-*-.-• MI / ' I ! , \ ! 1 ,' l • ; i 286 HISTOIRE NATURELLE LES BERGERONETTES, ou BERGERETTES. LA BERGERONETTE GRISE. Première espèce. L'on vient de voir que l'espèce de la lavandière est simple : mais nous trou" vons trois espèces bien distinctes dans la famille des bergeronettes , et toutes trois habitent nos campagnes sans se mêler ni produire ensemble. Nous les indiquerons par les dénominations de bergeronette grise, bergeronette de prin- temps, et bergeronette jaune, pour ne pas contredire les nomenclatures reçues; et nous ferons un article séparé des ber- geronettes étrangères et des oiseaux qui ont le plus de rapport avec elles. L'espèce d'affection que les berge- ronettes marquent pour les troupeaux ; leur habitude à les suivre dans la prai- rie 5 leur manière de voltiger , de se Wl * ■ ■ ipèce de la nous trou- nctes dans , et toutes les sans se ': Nous les nations de 'te de priu" )ournepas reçues^ et 5 des ber- seaux qui es. es berge- oupeaux ; s la prai- er, de se S DE LA MOTACILLE. 28 f promener au milieu du bétail paissant , de &y mêler sans crainte , jusqu'à se poser quelquefois sur le dos des vaches et des moutons ; leur air de familia- rité avec le berger quelles précèdent, qu'elles accompagnent sans défiance et sans danger, qu'elles avertissent même de l'approche du loup ou de l'oiseau de proie, leur ont fait donner un nom approprié pour ainsi dire à cette vie pastorale. Compagne d'hommes inno- cens et paisibles , la bergeronétte sem- ble avoir pour notre espèce ce penchant qui rapprocheroit de nous la plupart des animaux s'ils n'étoient repoussés par notre barbarie, et écartés par la crainte de devenir nos viclimes. Dans la ber- geronétte , l'affection est plus forte que la peur; il n'est point d'oiseau libre dans les champs qui se montre aussi privé , qui fuie moins et moins loin, qui soit aussi confiant , qui se laisse approcher de plus près, qui revienne plus tôt à por- tée des armes du clwsfieur qu'elle ntc 1 • t. a>WW>i iti jfc 282 HISTOIRE NAIURELLB pas lair (Je redouter, puisqu'elle ne sait pas inême fuir. Les mouches sont sa pâture pendant la l)eUe ^aiipu^ n^ai^, quand le9 frimas oint abattu 1^ insecte$ volans et renfer- me le$ ^roMpeaux d^ns i'étable , elle se retire çi^r les ifuis^eaux, et y pa^^ près- cfue toute la mauvaise saison. Du moius ia plupaitt de cçs oiseaux pe nous quit- tent pas pendant Vbiyer ; la beigero- ijette jaune e^t 1^ plus constamment sé- dentaire $ la grifç e^t moips cpmmune dans c^tte ipauyai^e sai^ou. Tout^sles bergeronettes sont p]u3 pe* tit^ que la Uyaqdière % et ont la queue à proportion encore plus longue. Belon , qui p aconu¥ distiiirtsmem^que la ber- gerpnis^te jaune, sem^bte désigner notre tergei^Quett^ grise sous le nom. de autre sorte (ie la^aadiffft?» La bergeronetlg giûçç a îe manteau gris; le (i6sspu3 du corps blanp, aveo une bande brune en demi,-coUier au cou; la queue noirâtre j avec du blanc aux .. '^** »-»i.-^*^.» ■1^'— N- ^- Wr^ f \ - •"e^tti^.itf^t-' DE LA MOTACILLE. 280 e pendant Ie3 frimas et renfer- le, elle se >a^^ pres- Du moius [iQusquit- i beigerp- nment sé- cQmmune kntpîu$pe- t la queue e. Belp» , ue la ber- |gaer notre de QUfre naanteau [anp, aveo lier au cou; blanc aux "S pennes extérieures ; les grandes pennes de l'aile brunes , les autres noirâtres et frangées de blanc comme les couver- tures. Elle fait son nid vers la fin d'avril , con^munément sur un osier , près de terre, à l'abri de la pluie; elle pond et couve ordinairement deux fois par an. La dernière ponte est tardive , car l'on trouve des nichées jusqu'en septembre ; ce qui ne pourroit avoir lieu dans une famille d'oiseaux qui seroieut obligés _ de partir , et d'emmener leurs petits avant l'hiver : cependant les premières couvées et les oouples plus diligens des bergeronettes se répandent dans les champs dès le mois de juillet et d'août, au lieu que les lavandières ne s'attrou- pent guère 9je pour le passage, sur la fin de septembre et en octobre. La bergerpnelte , si volontiers amie de l'homme , ne se plie point à devenir son esclave; elle meurt dans la prison de la cage : eUç aime la société , et craint (,: û84 ni^STOIRE NATURELLE l'étroite captivité ; mais , laissée libre dans un appartement en hiver , elle j vit, donnant la chasse aux mouches, et ramassant les mies de pain qu'on lui jette. Quelquefois les navigateurs la voient arriver sur leur bord , entrer dans le vaisseau , se familiariser , \^^ suivre dans leur voyage, et ne les quit- ter qu'au débarquement; si pourtant ces faits ne doivent pas plutôt s'athibuer à la lavandière, plus grande voyageuse que la bergeronette , et sujette, dans ses traversées, à s'égarer sur les mers. LA BERGERONETTE DE PRINTEMPS. Seconde espèce. Cette bergeronette est la première à reparoître au printemps dans les prai- ries et dans les champs , où elle niche au milieu des blés verts. A peine néan- moins a-t-elle disparu de l'hiver, si ce n'est durant les plus grands froids , se tenant ordinairement , comme la ber- >«*i»jlf. ■j^/ji,-»"*^ » "ir- • ^ sée libre T, elle y luches, et qu'on lui ateurs la l , entrer riser, les 3 les quit- lurlant ces ttiibuer à voyageuse îtte, dans les mers. INTEMPS. première s les prai- îlle niche ine néan- ver , si ce roids, se e la ber- DE LA MOTACILLE. 285 geronette jaune , au bord des ruis- seaux et près des sources qui ne gèlent" pas. Au reste , ces dénominations pa- roissent assez mal appliquées : car la bergeronette jaune a moins de jaune que la bergeronette de printemps ; elle n*a celte couleur bien décidée qu'au croupion et au ventre , tandis que la bergeronette de printemps a tout le dessous et le devant du corps d'un beau jaune, et un trait de cette même cou- leur tracé dans Taile sur la frange des couvertures moyennes : tout le man- teau est olivâtre-obscur ; cette même couleur borde les huit pennes de la queue , sur un fond noirâtre ; les deux extérieures sont plus d'à-moitié blan- ches : celles de l'aile sont brunes, avec leur bord extérieur blanchâtre 5 et la troisième des plus voisines du corps s'étend, quand l'aile est pliée, aussi loin que la plus longue des grandes pennes, caractère que nous avons déjà remarqué dans la lavandière : la tête est •♦-■#, •I 386 HISTOIRE NÀTUHET, Mî cendrée, teinte au sommet d olivâtre ; au - dessus ^e l'œil passe une ligne blanche dans la femelle , jaune dans le mâle, qui se distingue, de plus, par des mouchetures noirâtres, plus ou moins fréquentes, semées en croissant sous la gorge, et marquées encore au-dessus des geiioux. On voit le mâle , lorsqu'il est en amour, courir, tourner autour de "a femelle, en renflant les plumes de son dos d'qne manière étrange , m^is qui, ^aus doute, explique énergi- quement à sa compagne la vivacité du désir. Leur nichée est quelquefois tar- dive, et ordinairenient nombreuse; ils se placent souvent le long des ruis- seaux , sous une rive , et quelquefois au milieu des blés , avant la moisson. Ces bergeronettes viennent en automne, comme les autres, au milieu de nos troupeaux. L'espèce en est commune en Angleterre , en France , et paroît être répandue dans toute l'Europe, jus- qu'en Suède, Nous avons remarqué , .^■---»s*î»''** " *^-"*'""^-"^*^ ■ r, . ,Wil'itm^^'^ :>^ ■ti'- iJfm^ ■'*•<*% . n E r. i. Tè ; d olivûde ; ) une ligne iiiHie dans le plus, par des is ou moins ssant sous la re nu-dessus le , Jorsqu il mer autour t les plumes re étrange , ique énergi- i vivacité du [quefois tar- nbreuse; ils g des ruis- lelquefois au loisson. Ces automne , lieu de nos commune et paroît urope, jus- remarqué , t ■à i é DI LA MOTAGILLE. a87 dans plusieurs individus, que Tongle postérieur est plus long qufe le grand doigt antérieur : observation qu'Ed^ wards et Willulghby avoient déjà faite, et qui contredit l'axiome des nomen- clatures dans lesquelles le caractère gé- nérique de ces oiseaux est d'avoir cet ongle et ce doigt égaux en longueur. LA BERGERONETTB JAUNE. Troisième espèce. Qu ANt) les lavandières s'envolent ea automne, les bergeroneltes se rappro- chent de nos habitations , dit Gesner, et viennent, durant l'hiver, jusqu'au milieu des villages; c'est sur-tout à la jaune que l'on doit ap()lique!t' ce pas- sage , et attribuer cette habitude. Elle cherche alors sa vie sur fes bords des sources chaudes , et se met à labri sous leè rives des ruisseaux ; elle s'y trouve assez bien pour faire entendre son ra- mage dans cette triste saison , à moins 1 h, ' ii88 HISTOIRE NATURELLE que le froid ne soit excessif : c'est un petit chant doux, et comme à demi- voix, semblable au chant d'automne de la lavandière ; et ces sons si doux sont bien différens du cri aigu que celte ber- geronette jette en passant pour s'éle- ver en l'air. Au printemps elle va ni- cher dans les prairies, ou quelquefois dans des taillis sous une racine , près d'une source ou d'un ruisseau: le nid est posé sur la terre, et construit d'her- bes sèches ou de mousse en dehors , Lien fourni de plumes , de crin ou de laine en dedans, et mieux tissu que celui de la lavandière ; on y trouve six , sept ou huit oeufs blanc- sale, tachetés de jaunâtre; quand les petits sont éle- vés, après la récolte des herbes dans Je» prés , le père et la mère les con- duisent avec eux à la suite des trou- peaux. Les mouches et les moucherons sont alors leur pâture; car, tant qu'ils fré- fiuentent le bord des eaux en hiver, ils \mi «-Â''«S. -M«-.; ■■*«*^ ".«f- .-*■-'»■■'•>•» --*<«i''a*8>""'*'%t'-?^ " LLE • : c'est un e à demi- utomne de doux sont 3 celte ber- )oiir s'éle- elie va ni- juelquefoi» icine , près au: le nid truit d'her- en dehors , crin ou de {. tissu que trouve six , e, tachetés is sont éle- ierbes dans re les cou- e des trou- herons sont qu'ils IVé- n hiver , ils I ?- DE LA MOTACILLE. 289 vivent de vermisseaux , et ne laissent pas aussi d'avaier de petites graines : nous en avons trouve avec des débris de scarabées et une petite pierre dans le gésier d'une bergeronette jaune , prise à la lin de décembre : l'œsophage se dilatoit avant son insertion, le gésier musculeux étoit doublé d'une mem- brane sèche , ridée , sans adhérence ; le tube intestinal , long de dix pouces* étoit sans cœcum et sans vésicule de fiel; la langue étoit éfrangée par le bout comme dans toutes les bergeroneltes: l'ongle postérieur étoit le plus grand de tous. De tous ces oiseaux à queue longue, la bergeronette jaune est celui où ce caractère est le plus marqué ; sa queue a près de quatre pouces , et son corps n'en a que trois et demi ; son vol est de huit pouces dix lignes: la tête est grise; le manteau jusqu'au croupion oiive- foncé , sur fond gris ; le croupion jaune ; le dessous de la queue d'un jaune plus Oiseatix. XV. 25 ■•'T' !■ ;' fi(}0 HISTOIRE NATURELLE vif; le ventre avec la poitrine jaune- pâle dans des individus jeunes , tels apparemment que celui qu'a décrit M. Brissou ; mais dans les adultes, d'un beau jaune éclatant et plein; la gorge est blanche j une petite bande longitu- dinale blanchâtre prend à l'origine du bec et passe sur l'œil , le fond des plu- mes des ailes est gris-brun , légèrement frangé sur quelques-unes de gris-blanc; il y a du blanc à l'origine des pennes moyennes , ce qui forme sur l'aile une bande transversale quand elle est éten- due; de plus, le bord extérieur des trois plus proches du corps est jaune-pâle, et de ces trois la première est presque aussi longue que ir plus grande penne ; la plus extérieure de celles de la queue est toute blanche , hormis une échan- crure noire en dedans; la suivante l'est du côté intérieur seulement, la troisième de même; les six autres sont noirâtres. Les individus, qui portent sous la gorge une tache noi'^e surmontée d'une bande '■-*».*-v# ^>ji«r»^^^--»• *SSJ^ ■'^■ .7^"" ■i"tr * (■ es mêmes. DE LA MOTACILLB. 2Ç)5 corps est blanc -sale; une petite ligne de même couleur coupe la coiffe brune de la tête et passe du bec sur l'œil ; des pennes de la queue , les huit intermé- diaires sont noires en entier ; les deux extérieures de chaque côté sont large- ment échancrées de blanc 5 l'aile pliée paroît brune , mais en la développant elle est blanche dans la moitié de sa longueur. 1 1. LA PETITE BERGERONETTE du Cap de Bonne- Espérance, Deux caractères nous obligent de séparer de la précédente cette berge- ronette qui nous a également été rap- portée du Cap par M. Sonnera t : pre- mièrement, la grandeur, celle-ci ayant moins de cinq pouces, sur quoi la queue en a deux et demi 5 secondement , la couleur du ventre qui est tout jaune , excepté les couvertures inférieures de ! )1 r. (■ 294 HISTOIRE NATURELLE la queue qui sont blanches; une petite bande noire passe sur l'œil et se porte au-delà ; tout le manteau est d'i n brun j^aunatre; le bec large à sa base va en s amincissant dans le milieu et se ren- flant à l'extrémité; il est noir ainsi que la quece, les ailes et les pieds; les doigts sont très-longs , et M. Sonnerat observe que l'ongle postérieur est plus grand que les autres ; il remarque encore que cette espèce a beaucoup de rapport avec la suivante , qu'il nous a aussi fait con- noître , et qui peut - être n'est que la même , modifiée par la distance de cli- mat du Cap aux Moluques. III. LA BERGJfiRONETTE de lile de Timor, Cette bergeronette a, comme la précédente, le dessous du corps jaune; sur l'œil un trait de cette couleur ; le dessus de la tête et du corps est gris- ' *rt*^ «c DE LA MOTACILLE. 2()J cendré ; les grandes couvertures, termi- nées de blanc , forment une bande de cette couleur sur l'aile , qui est noire ainsi que la queue et le bec ; les pieds sont d'un rouge-pâle; l'ongle postérieur est plus long du double que les autres; le bec, comme dans la précédente, est large d'abord, u.ninci, puis renflé; la queue a vingt-sept lignes, elle dépasse les ailes de dix-huit , et l'oiseau va la remuant sans cesse, comme nos berge- ronettes. IT. ■pi LA BERGERONETTE DE MADRAS. Raye donnné cette espèce, et c'est d'après lui que M. Brîsson l'a décrite ; mais ni l'un ni l'autre n'en marquent les dimensions ; pour les couleurs , elles ne sont composées que de noir et de blanc; la tête, la gorge, h cou et tout le manteau, y compris les ailes, sont noirs 5 toutes les plumes de la queue i / 2(j6 HISTOIRE NATUnELLE sont blanches, excepté les deux du mi- lieu ; celles- ci sont noires et un peu plus courtes que les autres , ce qui rend la queue fourchue 5 le ventre est blanc; le bec , les pieds et les ongles sont noirs: tout ce qu'il y a de noir dans le plumage du mâle est gris dans celui de la fe- melle. LES FIGUIERS. Le s oiseaux que l'on appellejiguiers , sont d'un genre voisin de celui des bec- figues , et ils leur ressemblent par les caractères principaux 5 ils ont le bec droit, délié et très-pointu, avec deux petites échancrures vers l'extrémité de la mandibule supérieure; caractère qui leur est commun avec les tangaras , mais dont le bec est beaucoup plus épais et plus raccourci que celui des figuiers 5 ceux-ci ont l'ouverture des narines dé- couverte , ce qui les distingue des mé- sanges ; ils ont l'ongle du doigt posté- ! i LIE nx du mi- el un peu 3 qui rend est blanc; sont noirs: e plumage L de la fe- ; R S. \efiguiers, ni des bec- ?nt par les ont le bec avec deux trémité de ractère qui tangaras , ) plus épais es figuiers . narines dé- je des mé- oigt posté- !. ;'ï: »«?Vïi. i>i»S^.ti-ï|i ' •T^^T'^'yï^r*'^^'**"**' ''^■'*^***>-'"'**»wiB«eM «■Mki «?! l M ,. il' / ', ir \ , .' I I < "(1 1 « ) i \>\ u 1. LK FIOriKU fc. LK PITIMT î...„^'*'^r:r« ^-^^-*i'îîifc' -1. WT*Mm- th ' .!')' ♦.;■ l ni T# ^ . DE LA MOTACILIB. 297 rleurarqu(',cequi les sépare des alouei- tes', ainsi l'on ne peut se dispenser d'eu faire un genre particulier. Nous en connoissons cinq espèces dans les climats très-chauds de l'ancien continent, et vingt -neuf espèces dans ceux de l'Amérique ; elles diffèrent des cinq premières par la forme de la queue; celle des figuiers de l'ancien continent est régulièrement étagée, au lieu que celle des figuiers d'Amérique est échan- crée à l'extrémité et comme fourchue , les deux pennes du milieu étant plus courtes que les autres; et ce caractère suffit pour reconnoître de quel conti- nent sont ces oiseaux. Nous commence- rons par les espèces qui se trouvent dans l'ancien. t I f'^: LE FIGUI ER VERT ET JAUNE. Première espèce. Cet oiseau a quatre pouces huit lignes de longueur j le bec, sept lignes; rj^mM^pf'^"'^' m m u il 298 HISTOIRE Naturelle la queue , vingt lignes ; et les pieds , sept lignes et demie; il a la tête et tout le dessus du corps d'un vert d'olive, le dessous du corps jaunâtre; les couver- tures supérieures des ailes sont d'un brun-foncé , avec deux bandes trans- versales blanches; les pennes des ailes sont noirâtres , et celles de la queue sont du même vert que le dos ; le bec , les pieds et les ongles sont noirâtres. L E C H É R I C. Seconde espèce. Dans l'île de Madagascar, cet oiseau est connu sous le nom de tcheric ; il a été transporté à l'Ile de France, où on l'appelle œil blanc, parce qu'il a une petite membrane blanche autour des yeux; il est plus petit que le précédent, n'ayant que trois pouces huit lignes de longueur, et les autres dimensions pro- portionnelles; il a la tête, le dessus du cou , le dos et les couvertures supé- DE LA MOTACILLE. 299 rîeures des ailes d'un vert d'olive 5 la gorge et les couvertures inférieures de la queue jaunes, le dessous du corps blanchâtre; les pennes des ailes sont d'un brun-clair et bordées de vert d'oli- ve sur leur côté extérieur : les deux pennes du milieu de la queue sont du même vert d'olive que le dessus du corps ; les autres pennes de la queue sont brunes et bordées de vert d'olive ; le bec est d'un gris-brun ; les pieds et les ongles sont cendrés. M. le vicomte de Querhoënt , qui a obse#v^ cet oiseau à l'Ile de France , dit qu'il est peu crain- tif, et que néanmoins il ne s'approche pas souvent des lieux habités > qu'il vole en troupe et se nourrit d insectes. LE PETIT SIMON. Troisième espèce. On appelle , à l'Ile de Bourbon, cet oiseau petit simon; mais il n'esl pas ori- ginaire de cette île , et il faut qu'il y I ■ m II I 'M \ iï ^ -,>. ! / ij if 300 RiSTOIRfi NATURELLE ait été transporte d oilleiirs , car tioiM sommes informtis par les iiw^moires cIcî gens très -dignes de foi, et particuliè- rement par ceux de M. Coiumerson , qu il n'existoit aucune espèce d'animaux quadrupèdes ni d'oiseaux dans l'Ilo de Bourbon et dans celle de France , lorsque les Portugais en firent la dé- couverte. Ces deux îles paroissent être les pointes d'un continent englouti , et presque toute leur surface est couverte de matières volcanisées j en sorte qu'el- les ne sont aujourd'hui peuplées que des animaux qu'on y a transportés. Cet oiseau est précisément de la mémo grandeur que le précédent; il a le dt?s- sus du corps d'une couleur d'urdoiso ckire 5 le dessous gris-blanc ; la gorge blanche; les grandes plumes de la queue d'un brun-foncé , bordées d'un côté d'un peu de couleur d'ardoise ; le bec brun, pointu et effilé; les pieds gris, et les yeux noirs ; les femelles, tsl même les petits , ont à - peu - près le même plu- rT^'awAaiv«'waitM^ ..::;:il;;;'ï-^. » » , car non» moires do parûculiè- lumerson , d'animaux dans rilo e France , ent lu dë- )issent être n^louii , et si couverte sorte ([u'el- upl(5es que perlés, de la mémo il a le des- d'ardoiso ; la gor^o de la quelle jncôléd'im bec brun , 5ris, et les i même les .ême plu- DB LA. MOTAGItLf!. 3oi ninge que les mâles : on le trouve par- tout en grand nombre dans l'Ile de Bourbon, où M. le vicomte de Quer- lioënl Ta observé. Ces oiseaux commen- cent à nicher au mois do septembre; on trouve communément trois œufs dans leur nid , et il y a apparence qu'ils font plusieurs pontes par an; ils nichent sur les arbres isoles , et même dans les ver- gers ; le nid est composé d'herbes sè- ches et de crin à l'intérieur; les œufs ru* ' Meus; cet oiseau se laisse appro- c Je très-près : il vole toujours en troupe , vit d'insectes et de petits fruits mous; lorsqu il apperçoit dans la cam- pagne une perdrix courir à terre, un lièvre, un chat, etc. il voltige à l'en- tour en faisant un cri particulier : aussi sert-il d'indice au chasseur pour trou- ver le gibier. I Oiseaux. XV, I aS FI j » I: '1 » \ il i.-ti-^..'-"*'-ifi" >{ * O02 HISTOIRE NATURBLLS ' LE FIGUIER BLEU. * '. ■ *' ' Quatrième espèce. Cette espèce n'a été indiquée par aucun naturaliste ; elle est probable- ment originaire de Madagascar. Le mâle ne paroît différer de la femelle , que par la queue qui est un tant soit peu plu$ longue, et par une teinte de bleuâtre sur le dessous du corps, que la femelle a blanchâtre sans mélange de bleu. Au reste ils ont la tête et tout le dessus du corps d'un cendré-bleuâtre; les pen- nies des ailes et de la queue noirâtres , bordées de blanc; le bec et les pieds bleuâtres. LE FIGUIER DU SÉNÉGAL. Ciiî(juiè:ne espèce. Nous présumons que les trois oi- seaux représentés dans la planche en- luminée, 71° 58a, ne font qu'une seule d .♦-*>-■ dL BLLÏ LEU. idiquée par t prohable- car.Lemâle lie, que par jit peu plu^ de bleuâtre e la femelle de bleu. Au ut le dessus tre; les pen- ie noirâtres , et les pieds NÉGAt. les trois oi-' planche eii- qu'une seul« « DE tA MOTACXLLE. 3o3 et même espèce , dont le figuier tacheté seroit le mâle et les deux autres des va- riétés de sexe ou d'âge. Ils sont tous trois fort petite , et celui de la figure première est le plus petit de tous. Le figuier tacheté , n^ 2 , n a guère que quatre pouces de longueur, sur quoi sa queue en prend deux; elle est étagée, et les deux plumes du milieu sont les plus longues ; toutes ces plu- mes de la queue sont brunes^ frangées de blanc roussâtre ; il en est de même des grandes peines de Taile; les autres plumes de l'aile, ainsi que celles du d(îs- sus du dos et de la tête , sont noires , bordées d'un roux-<'lair ; le croupion est d'un roux plus foncé , et le devant du corps est blanc. Les deux autres diffèrent de celui- ci , mais se ressemblent beaucoup en- tr'eux. Le figuier , Jîg, 3 , n'a pas la queue étagée; elle est d'un brun-clair » et plus courte à proportion du corps ; le haut de la tête et du corps est brun ; 1 l ! § if ■(!• T u 3o4 HISTOIRE NATURELLE l'aile est d'un brun- noirâtre, frangëe sur les pennes, et ondée sur les cou- vertures d'un brun-roussâlre; le devant du corps est d'un jaune-clair, et il y a un peu de blanc sous les yeux. Le figiûer, ^g". i , est plus petit que les deux autres ; tout son plumage est à -peu -près le même que celui de la fig. 3, à l'exception du devant du corps qui n'est pas d'un jaune -clair, mais d'un rouge-aurore. On voit déjà que, dans quelques es« pèces du genre de figuiers, il y a des individus dont les couleurs varient sen- siblement. Il en est de même de trois autres oi- seaux indiqués dans la planche enlu- minée, 71*' 584 ; nous présumons que tous trois ne font aussi qu'une seule et même espèce , dans laquelle le premier nous paroît être le mâle , et les deux autres des variétés de sexe ou d'âge; le troisième sur-tout semble être la fe- melle : tous trois ont la tête et le dessus i I tf^ , DE LA MOTACILLE. 3o5 clu corps bruns , le dessous gris avec ur ^ teinte plus ou moins légère , et plus ou moins étendue de blond ; le bec est brun et les pieds sont jaunes. Maintenant nous allons faire l'énu- mération des espèces de figuiers qui se trouvent en Amérique. Ils sont en gé- néral plus grands que ceux de l'ancien continent; il n j a que la première es- pèce de ceux - ci qui soit de même taille; nous avons donné ci-devant les caractères par lequeis ou peut les dis- tinguer , et nous pouvons y ajouter quelques petits faits au sujet de leurs habitudes naturelles. Ces figuiers d'A- mérique sont des oiseaux erratiques, qui passent en été dans la Caroline et jusqu'en Canada , et qui reviennent en- suite dans les climats plus chauds pour y nicher et élever leurs petits 5 ils ha- bitent les lieux découverts et les terres cultivées 5 ils se perchent sur les petits arbrisseaux, se nourrissent d'insectes et de fruits mûrs et tendres, tels que les Y j 1 ' 3o6 HISTOIRE NATURELLE bananes , les goyaves et les figues qui ne sont pas naturelles à ce climat, mais qu'ony a transportées d'Europe 5 ils en- trent dans les jardins pour les becque- ter, et c'est de là qu'est venu leur nom; cependant , à tout prendre , ils mangent plus d'insectes que de fruits , parce que pour peu qne ces fruits soient durs ils ne peuvent les entamer. LE FIGUIER TACHETÉ. Première espèce. Cet oiseau se voit en Canada pen- dant l'été, mais n'y fait qu'un court séjour, n'y niche pas, et il habite or- dinairement les termes de la Guiane et des autres contrées de l'Amérique mO ridionale. Son ramage est agréable et assez semblable à celui de la linotte. lia la tète et tout le dessous du corps d'un beau jaune , avec des taches rou- geâtres sur la partie ini^érieure du cou , et sur la poitrine et les Hancs i le dessus 1 r DE LA MOTACILtE. 3o^ du corps et les couvertures supérieures des ailes sont d'un vert d'olive 5' les pen- nes des ailes sont brunes et bordées ex- térieurement du même vert ; les pennes de la queue sont brunes et bordées de jaune 5 le bec, les pieds et les ongles sont noirâtres. * Une variété de cette espèce, ju peut- être la femelle de cet oiseau, est celui qui est représenté dans la même plan- che , 71° 58 ,^g. I , car il ne diffère de l'autre qu'en ce qu'il n'a point de taches roiigeâtres sur la poitrine, et que le dessus de la tête est comme le corps d'un vert d'olive; mais ces petites dif- férences ne nous paroissent pas suffi- santes pour en faire une espèce parti- culière» ;î <> 13 1 J LE FIGUIER A TETE ROUGE. Deuxième espèce. Cet oiseau a le sommet de la tête d'un beau rouge 3 tout le dessus du corps i il i r Vf I p\ 1 1 1 ' 1 i ( f/tl ( ' 1 ■ v' 1 1 < ' 3o8 HISTOIRE NATURELLE vert-d'olive; le dessous d'un beau jaune», avec des taches rouges sur la >poitrine et le ventre ; les ailes et la queue sont brunes; le bec est noir et les pieds sont rougeâtres. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce que ses couleurs sont moins vives. C'est un oiseau solitaire et erratique ; il arrive en Pensilvanie au mois de mars ; mais il n'y niche pas ; il fréquente les broussailles, se perche rarement sur les grands arbres, et se nourrit des insectes qu'il trouve sur les arbrisseaux. LE FIGUIER A GORGE BLANCHE. Troisième espèce. Cet oiseau se trouve à Saint-Domin- gue; le mâle a la tête, tout le dessus du corps et les petites couvertures supé- rieures des ailes d'un vert-d'olive; les côtés de la tête et de la gorge blanchâ- tres; la partie inférieure du cou et de la poitrine jaunâtre, avec des petites , |- ■t),.ianii — :5 au jaune, ^poitrine leue sont >ieds sont iffère du eurs sont 1 solitaire însilvanie liche pas ; se perche res, et se ive sur les fliNCHE. it-Domin- dessus du res supé- olivej les blanchâ- cou et de es petites DE LA MOTACILLE. Zog taches rouges; le reste du dessous du corps est jaune , les grandes couvertu- res supérieures des ailes , les pennes des ailes et celles de la queue sont bru- nes et bordées de jaune-olivâtre; le bec, les pieds et les ongles sont d'un gris- brun. ' La femelle ne diffère du mâle qu'en ce que le vert de la partie supérieure du cou est mêlé de cendré. LE FIGUIER A GORGE JAUNE. Quatrième espèce. Cet oiseau se trouve à la Louisiane et à Saint-Domingue; le mâle a la tête et tout le dessus du corps d'un beau vert d'olive , qui prend une légère teinte de jaunâtre sur le dos; les côtés de la tête sont d'un cendré léger ; la gorge , la partie inférieure du cou et la poitrine sont d'un beau jaune , avec des petites tâches rougeâtres sur la poitrine ; le reste du dessous du corps est d'un blanc-jau-* S^:., SlO HISTOIRE NATURELLE iiâlre; les couvertures supérieures des ailes sont bleuâtres et terminées de blanc; ce qui forme sur chaque ai le deux bandes transversales blanches; les pen- nes des ailes sont d'un brun-noirâtre y et bordées extérieurement de cendré- bleuâtre et de blanc sur leurs côtés in- térieurs ; les trois premières pennes de chaque côté ont de plus une tâche blan- che sur l'extrémité de leur côté inté- rieur; la mandibule supérieure du bec est brune , l'inférieure est grise , les pieds et les ongles sont cendrés. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle n a pas de taches rouges sur la poitrine. LE FIGUIER VERT ET BLANC. Cinquième espèce. Cette espèce se trouve encore à Saint- Domingue 5 le mâle a la tête et le des- sous du cou d'un cendré-jauaâtre; les petites couvertures supérieures des ailes ■l' SX LA MOTACILLE. 3ir et tout le dessus du corps d'un vert-d'o- live; la gorge el tout le dessous du corps d'un blanc-jaunâtre; les grandes cou- vertures supérieures des ailes et les pennes des ailes sont brunes et bordées de vert-jaunâtre; les pennes de la queue sont d'un vert-d'olive très-foncé ; les latérales ont, sur leur côté intérieur, une tache jaune qui s'étend d'autant plus que les pennes deviennent plus ex- térieures; le bec, les pieds et les ongles sont gris-brun. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce que les teintes de couleurs sont plus foibles. lE FIGUIER A GORGE ORANGÉE. Sixième espèce. M. Brisson a donné cet oiseau sous le nom de figuier de Canada ; mxU il est probable qu'il n'est que de passa^^'^ dans ce climat comme tous les autr ? figuiers; celui-ci a la télé, le de^isus dw \r ( ^ 3l2 HISTOIRE NATURELLE COU , le dos et les petites couvertures supérieures des ailes d'un vert-d'olive; le croupion et les grandes couvertures supérieures des ailes cendrés; la gor- ge, la partie inférieure du cou et la poi- trine orangées ; le ventre d'un jaune- pâle ; le bas-ventre et les jambes blan- châtres; les pennes des ailes sont brunes et bordées extérieurement de cendré ; les deux pennes du milieu de la queue sont cendrées , toutes les autres sont blanches sur leur côté intérieur, et noi- râtres sur leur côté extérieur et à l'ex- trémité. ^ La femelle ne diffère du mâle, qu'en ce que les couleurs sont moins vives. LE FIGUIER A TETE CENDRÉE. Septième espèce. Cet oiseau a été envoyé de Pensilva- nie en Angleterre, et Edwards l'adonné sous le nom de moucherolle au croupion jaune j et il a mal-à-propos appelé mou- «TSà»'*^*^**'- --(o** ÏÎB LA MOT AC II LE. 3l3 -I clierolle tous les figuiers qu il a décrits et dessillés 5 celui-ci a Je sommet et les côtés de la tête cendrés; le dessus du cou et le dos vert-d'olive tacheté de noir ; la gorge , la poitrine et le crou- pion d'un beau jaune , avec des taches noires sur la poitrine 5 les couvertures supérieures des ailes sont d'un cendré- foncé et terminées de blanc, ce qui for- me sur chaque aile deux bandes trans- versales blanches; les pennes des ailes sont; d'un cendré-foncé , bordées de blanc; les deux pennes du milieu de la queue sont noires ; les autres sont noi- râtres, avec une grande tache blanche sur leur côté intérieur; le bec, les pieds et les ongles sont bruns« . ^ LE FIGUIER BRUN. .;;, Huilième espèce. - Hans Sl cane est le premier qui ait indiqué cet oiseau, qu'il dit se trouver à la Jamaïque dans les terreins cultivés, Oweaux. XV. 27 \ m ■> i) iu I 'I ( ; I { \ 1 1' M 1^ 3l4 HISTOIRE NATURELLE et qu'il appelle oiseau mangeur devers; il a la lêle , la gorge, tout le dessus du corps, les ailes et la queue d'uu brun clair; le dessous du corps varié des mêmes couleurs que le plumage des alouettes : voilà toute la notice que cet auteur nous donne de ce figuier. LE FIGUIER AUX JOUES NOIRES. Neuvième espèce. C'est à Edwards à qui l'on doit la connoissance de cet oiseau ^ qu'il dit se trouver en Peusilvanie, où il fréquente les petits. bois arrosés de ruisseaux, au bord desquels on le trouve communé- ment; il ne passe que l'été dans ce cli- mat , et s'en éloigne pendant l'hiver : ce qui indique que ce figuier n'est, comme les autres dont nous avons par- lé , qu'un oiseau de passage dans ces provinces de l'Amérique septentrio- nale. ■' ■' " '- "-^' ■' ''' ■■' '.'■ Il a les côtés de la léle d'un beau V jitwçgjlf^'^* ^ ■ DE LA MOTACILLB. 3l5 noir, et le sommet d'un bruii-rougeâtre; le dessus du cou , le dos , le croupion et les ailes d'un vert d'olive-tbncé 5 la gorge et la poitrine d'un beau jaune; le reste du dessous du corps d'un jaune- pâle : le bec et les pieds sont bruns. LE FIGUIER TACHETÉ DE JAUNE. ' ■ ' Dixiëme espèce. ' * ' • C'est encore à M. Edwards que nous devons la cunnoissance de cet oiseau» Le mâle et la femelle qu'il décrit avoient tous deux été pris en mer sur un vaisseau qui étoit à huit ou dix lieues des côtes de Saint-Domingue : c'étoit au mois de novembre , et c'est sur ce vaisseau qu'ils sont arrivés en Angle- terre. L'tiuteur remarque, avec raison, que ce sont des oiseaux de passage, qui étoient alors dans leur traversée de l'A- mérique septentrionale à l'ile de Saint- Domingue. Ce figuier a la tête et tout le dessus — 7 -ij \ f 0tmummmm !!?-« ♦ 1\ t ! Zl6 HISTOIRE NATURELLE du corps d'un vert-d'olive; une bande jaune au-dessus des yeux; la gorge, la partie inférieure du, cou , la poitrine et les couvertures inférieures des ailes , d'un beau jaune, avec des petites taches noires ; le ventre et les jambes d'un jaune-pâle sans taches ; les ailes et la queue d'un vert d'olive-obscur : l'on voit une lon'^ue tache blanche sur les couvertures supérieures des ailes , et les pennes latérales de la queue sont blan- ches sur la moitié de leur longueur. La femelle ne diffère du mâle, qu'en ce qu'elle a la poitrine blanchâtre , avec des taches brunes , et que le vert d'o- live du dessus du corps est moins lui- sant. LE FIGUIER BRUN ET JAUNE. Onzième espèce. Cet oiseau se trouve à la Jamaïque ; Sloane et Browne en ont tous deux donné la description , et Edwards a DE LA MOTAGILLE. 017 donné la figure coloriée sous le nom de roitelet jaune; ce qui est une méprise. Catesby et Klein, en ont fait une autre , en prenant cet oiseau pour une mé- sange. Il fait ses petits h la Caroline, mais il n'y reste pas pendant l'hiver ; il a la tête, tout le dessus du corps , les ailes et la queue d'un brun-verdâtre j deux petites bandes brunes de chaque côté de la tète r tout le dessous du corps d'un beau jaune > les couvertures supé- rieui'es des iùles sont terminées de vert d'olive-clair, ce qui forme sur chaque aile deux bandes obliques; les pennes des ailes sont bordées extérieurement de jaune 5 le bec et les pieds sont noirs. LE FIGUIER DES SAPINS. Douzième espëee» ,.. .: C'est celui qu'Edwards a appelé grimpereau de sapin ; mais il n'est pas du genre des grimpereaux , quoiqu'il ait l'habitude de grimper sur les sapins M' ^^A*. OMOU— 1 ^ < 3l8 HISTOIRE NATURELtE à la Caroline et en Pensilranie. L?; bec des grimpereaux est , comme Ton i>ait , courbé en forme de faucirie , au lie** que celui de cet ov-^im f-^'X droit, tt il ressemble par iout ie reste si parfaite- rtaéiit aux figuie ;^s, qo'oài ne doit pas le séparer de ce genre* Gatesby s'est SiO'si ttonapé lorsqu'il l'a mit au nombre des Hiésanges , vraisprnbiabiement parco qu'elles grimpent aussi contre les ar- bres^ mais les mésanges ont le bec plus court et moins aigu que les figuiers, et d'ailleiiris ils n'ont pas comme elles leà narines couvertes de pî^rnes. M. Bris- son a aussi fait une méprise en prenant pour utie mésange le grimpereau de sa- pin de Gatesby, qui est notre figuier, et i l est tombé dans une petite erreur en séparant le grimpereau d'Edwards de celui de Gatesby. Cet oiseau a la télé , la gorge et tout îé dèssious du corps d'untrès-béàu jaune, tîrtë petite bande noire de chaque côté de la télé 5 la partie supérieure du cou '*i... «4Hiit>- •-!»'>*«<■»■»•■»*•,. -^aife- } DE LA MOTACILLE. 3f^ et tout le dessus du corps d'un vert- jaune ou couleur d'olive brillant, et plus vif encore sur le croupion 5 les ailes et la queue sont gris-de-fer-bleuâtre ; les couvertures supérieures sont ter- minées de blanc, ce qui forme sur chaque aile deux bandes transversales blanches ; le bec est noir et les pieds sont d'un brun-jaunàtre. La femelle est entièrement brune. Ce figuier passe Thiver dans la Caro- line, où Catesby dit qu'on le voit sur des arbres sans feuilles chercher des in- sectes : on en voit aussi pendant l'été dans les provinces plus septentrionales. M. Barlram a écrit à M. Edwards, qu'ils arrivent au mois d'avril en Pen- silvanie, et qu'ils y demeurent tout l'été : cependant il convient n'avoir ja- mais vu leur nid 5 ils se nourrissent d insectes qu'ils trouvent sur les feuilles et les bourgeons des arbres. i '-1 ; ^20 HISTOIRE NATURELLE LE FIGUIER A CRAVATE NOIRE. ^ Treizième espèce. ^ Ce figuier a été envoyé de Pensil- vanie par M. Bartram à M. Edwards : c'est un oiseau de passage dans ce cli- mat; il y aniveau mois d'avril pour aller plus au nord, et repasse au mois de septembre pour retourner au sud. Il se nourrit d'insectes comme tous les autres oiseaux de ce genre. Il a le sommet de la tête, tout le dessus du corps et les petites couvertures su- ririeures des ailes d'un vert d'olive; les côtés de la tête et du cou d'un beau jaune; la gorge et le dessous du cou noirs , ce qui lui forme une espèce de cravate de cette couleur ; la poitrine est jaunâtre ; le reste du dessous du corps est blanc , avec quelques taches noirâtres sur les flancs ; les grandes couvertures supérieures des ailes sont d'un brun-foncé et terminées de blanc, «.ty^s *._-«i;>' DE LA MOTACILLE. 021 ce qui forme siir cliaque aile deux ban- des transversales blanches ; les pennes des ailes et de la queue sont d'un cen- dré-foncé 5 les trois pennes extérieures de chaque côté de la queue ont ^es ta- ches blanches sur leur côté intérieur ; le bec est noir, et les pieds sont bruns. LE FIGUIER A TETE JAUNE. .1 Quatorzième espèce. '^. '""..■. ^ M. Brisson a donné le premier la description de cet oiseau , et il dit qu'il se trouve au Canada ; mais il y a appa- rence qu'il n'est que de passage dans ce climat septentrional 5 comme quelques autres espèces de figuiers; celui-ci a le sommet de la tête jaune , une grande tache noire de chaque côté de la tête au- dessus des yeux, et une autie tache blanchâtre au-dessous des yeux ; le der- rière de la tête , le dessus du cou et tout le dessus du corps sont couverts de plu- mes noires, bordées de vert-jaunâtre j ■»ft^£A*"-.. .Tl t t S22 HISTOÎTIÉ NATURELLE '3 f\r^^pjee[ tout le dessous du cor|>s sont Minichâtrés; les couvertures supérieu- res des ailes sont noires et terminëes de jaimâtre , ce qui forttre sur chaque aile deux bandes transversales jaunâtres ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres et bordées extérieurement de vert d'olive et de blanchâtre, les côtés intérieurs des trois pennes latérales de chaque côléde laqueue sont d'un blanc- jaunâtre , depuis la moitié de leur lon- gueur jusqu'à l'extrémité 5 le bec, les pieds et les ongles sont noirâtres. Lf f IGUIER CENDRÉ A OORQE JAUNE. Quinzième espèce. .- ■< 1'- •?; .. T r NofTS devons au docteur Sloâne , la connoissn nce de cet oiseau, qui se trouve à ia Jamaïque et à Saint-Domingue; il a la tcle , tout le dessus du corps et les petites coin^ertures supérieures des ailes de couleur cendrée; de chnque côté de la têf'^ une bande longitudinale jaune ; -»Tta -..la rps sont ipërieu- inëes de que aile mâtres ; eue sont ment de les côtés raies de m blanc- leur Ion- bec, les es. • '■ ■' JAUNE. DE LA MOTACILLI. 3a3 loane , la Ise trouve iingue ; il [ps et les des ai les côté de le jaune ; au-dessous des yeux une grande tache noire; à côté de chaque œil à l'exlér- rieur, une tache blanche; la gorge, le /dessous du cou , la poitrine et le ventre sont jaunes, avec quelques petites tâches noires de chaque côté de la poitrine; le. grandes couvertures supérieiiries des ailes sont brunes, bordées extérieure- ment de cendré t terminées de blanc , ce qui forme sur chaque aile deux ban- des transversales blanches; les pennes des ailes et de la queue sont d'un cen- dré-brun, et bordées extérieurement de gris ; les deux pennes extérieures de laaquecôtéde la queue, ont une tache blanche vers l'extrémité de leur côté intérieur ; le bec , les pieds et les ongles êoui bruns. !.'■: ri ?. ; J l^ fJLGDIER CENDRÉ A CO;.I^IÇR. Seizième espèce. ::> Nous devons à Categby la con- noissance de cet oiseau, qu'il a nommé Stt4 HISTOIRE NATUnSLLR mt^sàn^'piftson , tnnis qui uVat ni de l'un ni dft Taiilre de ces grmes, pt (|ui iippat tient h celui des iif»uiers ; il se trou- ve dans rAmt^iiquo st'ptrnlrionale , à la Caroline et nii^me en Canada. Il a la t^le , le dessus du cou , le crou- pion et les couvertures su^iërieures îles ailes d'une couleur cendrée ; le dos vert d'olive ; la gorge et In poitrine jaunes , avec un demi-collier cendré sur la par- tie inférieure du cou j le reste du des- sous du corps est blanc, avec quelques petites taches rouges sur les lianes; les grandes couvertures supérieures des ailes sont terminées de blanc , ce qui forme sur chaque aile deux bandes trans- versales blanches ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres ; les deux pennes extérieures de chaque cùlé de la queue ont une tache blanche à l'ex- trémité de leur côté intérieur; la man- dibule supérieure du bec est brune ; la mandibule inférieure et les pieds sont jaunâtres. .IC l ni dflr , ri cjui sr tiDii- • le croii- ures lies clos vert jaunes , : la par- ti u des- |uelque8 ancs ; le» mes des , ce qui ies trans- ies ailes les deux cùlé de le à l'ex- la man- ii'une; la leds sont DE LA MO r Aoir. I. E. !^a!) ' Ces ()is(uiux ^riiiiponl sur lo donc (l(*s ^ros arbres, et se nourrissent des in- sectes ([u'ils tirent d'entre les (entes du lems (Vorces ; ils demeurent pendant tout l'hiver à la Caroline. LE IIGUIEII A CEINTUIIK. Dix-.Hcptièiuc p.sp&ce. M. Buisson a donnt5 cet oîsean sous le nom {\vjïffiiier cciidn' du Canada ; il a une tache jaune siu' le sonuncl do la tête, et une banch? blanciie de cliiHpj» côté j le reste do la tête, le dessus du corps , les couvertures supérieures des ailes, sont d'un cendré -Ibncé presque noir j mais son caractère le plus appa- rent est une ct?inture jaune qu'il porte entre la poitrine et le ventre, qui sont tous deux d'un blanc varié de quelques petites taches brunes 5 les grandes cou- vertures supérieures des ailes sont ter- minées de blinu-, ce qiii (orme sur cha- que aile deux bandes IransvcTwales blau- Oiscaux. XV. 28 \ /1 ■ \f . S26 HISTOIRE NATURELLE chesj les couvertures supérieures de la queue sont jaunes; les pennes des ailes et de la queue sont brunes ; les deux pennes ejitérieures de chaque côté de la queue ont une tache blanche ver» l'extrémité de leur côté intérieur ; le bec est noir ; les pieds et les onglti sont bruns. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est brune sur le dessus du corps , et que les couvertures supé- rieures de la queue ne sont pds Jaunes. LE FIGUIER BLEU. Dix-huitième espèce. Cet oiseau est le moucherolle bleu d'Edwards j il avoit été pris sur mer, à huit ou dix lieues des côtes du sud de Saint-Domingue; mais il paroit , par le témoignage de cet auteur, qu'il a reçu de PenBilvanie un de ces méaies oi- seaux; ils y arrivent au mois d'avril pour y séjourner pendant l'été : a'iim DE LA MOTACILLE. 5^7 c'est un oiseau de passage dans l'Amé- rique septentrionale, comnae presque tous les autres figuiers , dont le pays natal est l'Amérique méridionale. Ce- lui-ci a la tête, tout le dessus du corps et les çoMVertures supérieures des ailes d'un bleu d'ardoise ; la gorge et les côtés de la tête et du cou d'un beau noir ; le reçle du dessous du corps blanchâtre ; les pennes des ailes et de la queue noi- râtres, avec une tache blanche sur les grandes pennes des ailes; le bec et les pieds sont noirs ; ils sont jaunes dans la planche enluminée ; c'est peut-être un© variété ou un changement de couleur qui est arrivé par accident dans cet in- dividu qui n'a pas été dessiné vivant , et dont les petites écailles des pieds étoient enlevées. LE FIGUIER VAHIÉ. Dix-neuvième espèce. M. Sloane a trouvé cet oiseau à lu Jamaïque, et M. Edwards l'a reçu de 'i m'A' f n ÎViisivalilio, oui (arrive an moisd'avril, se nourrit d'inseclevS^el passe \'M pour rctournor , aux approches de l'hiver , dans lespnys m/Michonaux du ronlinont de rArîK^ri(Hie. 1 1 n lesommel delà {Me blanr ; les côtés noirs, avec deux petites bindes hhnrhes; le dos et le croupioài d'un hlaiK-, varié de <»raiKlt\s taches noi- res ; la fj;or^e noir(î aussi ; la poitrine et le vciilre blancs, avec (pielques ta- ches noires sur la poitrine et les llr/'cs ; Jes »!;randes couvei'tures supérieuies ('e^; ailt\s sont noires, terminées de blanc, ce qui forme sur chaque aile deux ban- des transversales blanches : les pennes des ailes sont }>;rises, et bordées de blaiic sur leur côté intérieur; les pennes de In queue sont noires, et bordées de iî;ris- de-ter; les latérales ont des taches birtn- ches sur leur côté intérieur j le bec et les pieds sont noirs. i fi i< DE lA MOTACILLE, 7}2() LE FIGUIER A TETE ROUSSE. Vingtième espèce. Cet oiseau n été eiwoyâ, de lu Mnrti- iui|ue à M. Auhrj, curé de Saint-Louis; il a Ja tête rousse, la partie supérieure du cou et tout Je dessus du corps d'un vert -d'olive j la i;orgo et Ja poitrine d'un jaune varié de iaclies lon^itudina- JevS rousses; le reste du dessous du corps d'un jaune-clair sans taches; les couver- tures supérieures des ailes et les pennes des ailes et de la queue sont brunes, et Jjordécs de vert-d'oJive; les deux pen- nes extérieures de chaque côté de Ja queue ont leur côté intérieur d'un jaune- clair; le Jjec est brun, et ies pieds sont gris. Il nous paroît que l'oiseau indiqué par Je P. Fouillée sous îa dénomination de chlorls erithachorides est le même que celui-ci. « Il a , selon cet auteur, le bec noir et pointu , avec un tant soit ■^0'T' U >,f ... -;:-7 mmmmm ?)Zo HISTOIRE NATUHELLB peu de bleu à la racine de ia mandibule inférieure : son œil est d'un beau noir Juisant; et son couronnement, jusqu'à son parement , est couleur de feuille- morte ou roux - jaune ; tout son pare- ment est jaune moucheté, à la façon de nos grives de l'Europe , par de petites taches de môme couleur que le couron- nement j tout son dos est verdâtre, niais son vol est noir, de même que son man- teau ; les plumes qui les composent ont une bordure verte 5 les jambes et le àes" sus de ses pieds sont gris , mais le des- sous est tout-à-fait blanc, laêiéd'uu peu de jaune , et ses doigts sont armés de jîetits ongilee noirs et fort pointus. Cet oiseau 'oltige incessa inmei^t, et il ne se repose que lorsqu'il mange ; son chant est fort pelit, mais mélodieux. LE FIGUIER A POITRINE ROUGE. Vingt-unième espèce. Ed"wards a donné le mâle et la femelle de cette espèce, qu'il dit avoir J)E L^ MOTACIj:.LE. Z?H vécus dePcnsilvanie, où ils ne fonttuïe passer au coiti menceinent du printemps, pour aller séjourner plus au uord pen- dant ïâxé ; ils vivent d'insectes et d'a- raignées. Cet oiseau a le somaiet de la tele jaune, du blanc de chaque côlé , ot une petite bande noire au-dessous des yeux ; Je dessus du cou et les cîouvertures su- périeures des ailes sont noirâtres; Ic^ jiluraes du dessus du corps et les pen- nes des ailes sont noires, et bordées de vert-d'olive; Je haut de la poitrine et les côtés d« corps sont d'un rouge-ibncé ; la gorge et le ventre sont blanchâtres ; les grandes couvertures supérieures des ailes sont terminées de blanc , ce qui forme sur chaque aile deux l)andes" transversales blanches ; le bec et les pieds sont noirs. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a point de noir sur le der- rière de la tête, ni de rouge sur la poi- triue. -Il \ / / , ; 332 HISTOIRE naturellî: LE FIGUIER GRIS-DE-FER. Vingt-deuxième espèce. . . C'est encore à M. Edwards qu'on doit la connoissance de cet oiseau ; il a donné les figures du mâle , de la femelle et du nid ; on les trouve en Pensilva- nie , où ils arrivent au mois de mars pour y passer Télé ; ils refournent en- suite dans les pays plus méridionaux. Ce figuier a la tcîe et tout le dessus du corps gris-de-fer; une bande noire de dhacpie côté de la tête au-dessus des yeux : tout le dessous du corps est blanc; les ailes sont brunes; les deux pennes extérieures de chaque côté de la queue sont blanches; la troisième de chaque côté a une tache blanche vers son extrémité; elle est dans le reste de sa longueur , ainsi que les autres pen- nes de la queue , de la même couleur que le dessus du corps; le bec et les pieds sont noirs. '\ î t FER. Is qu'on au ; il a femelle ensilva- de mars lient en- ioiiaux. le dessus ide noire essus des orps est es deux côté de sième de che vers I reste de res pen- couleur Dec et les DE LA MOTACILLE. 3^5 La femelle ne diffère du maie qu'en ce qti'elle n'a point de bandes noires sur les côl(^s de la tête. Ces oiseaux commencent en avril à construire leur nid avec la petite bourre qui enveloppe les boutons des arbres, et avec le duvet des plantes; le dehors du nid est composé d'une mousse plate et grisâtre (lichen) qu'ils ramassent sur les rochers; entre la couche intérieure du duvet et la couche extérieure de mousse se trouve une couche intermé- diaire de crin de cheval ; la forme de ce nid est à-peu-près celle d'un cylin- dre court, fermé. par-dessous , et l'oi- seau y entre par le dessus. LE FIGUIER AUX AILES DORÉES. Vingt-troisième espèce. Encore un figuier de passage eu Pensilvanie donné par Edwards; il ne s'arrête que quelques jours dans cette contrée , où il arrive au mois d'avril ; il • t i i *• m 7)34 HISTOIRE NATURELLE va plus au nord , et revient passer l'hi- ver dans les climats méridionaux. Il a la tête d'un beau jaune, et une grande tache de cette couleur d'or sur Jea couvertures supérieures des ailes; les côtés de la tête sont blancs, avec une large bande noire qui entoure les yeux ; tout le dessus du corps , les ailes et la queue, sont d'un cendré-foncé; la gorge et la partie inférieure du cou sont noi- res ; le reste du dessous du corps est blanc ; le bec et les pieds sont noirs. . LE FIGUIER COURONNÉ D'OR. Vingt-quatrième espèce. Nous adoptons cette dénomination couronné d'or , qui a été donnée par Edwards à cet oiseau dans la descrip- tion qu'il a faite du mâle et de la fe- melle. Ce sont des oiseaux de passage en Pensilvanie, où ils arrivent au prin- temps pour n'y séjourner que quelques jours, et passer de là plus au nord , où ■{ * -V.. rhi- t une ir sur ailes î icune yeux ; s et la gorge it noi- :ps est oirs. D'OR. .nation ée par escrip- la fe- iage en prin- lelques Ird , où DE LA MOTACILLE. 355 ils demeurent pendant l'été, et d'où ils reviennent v:int l'hiver pour regagner les pays chauds. Ce figuier a sur le somoxet de la tête une tache ronde d'une belle couleur d'or; les côtés de la tête, les ailes et la queue sont noirs; la partie supérieure du cou , le dos et la poitrine, sont d'un bleu d'ardoise tacheté de noir 5 le crou- pion et les côlés du corps sont jaunes , avec quelques taches noires ; tout le des- sous du corps est blanchâtre ; les gran- des couvertures supérieures des ailes sont terminées de blanc , ce qui forme sur chaque aile deux bandes transver- sales blanches; le bec et les pieds sont noirâtres. La femelle ne diffère du .lâle qu'en ce qu'elle est brune sur le dessus du corps, et qu'elle n'a point de noir sur les côtés de la tête ni sur la poitrine. h mm \\ \^ ^)7)6 HISTOIRE NATURELLE LE FIGUIER or 4NG^. Vii3gt-ciu(|uièine espèce. Cette espèce est nouvelle, et se trouve à la Giiiane , d'où il nous a éié envoyé pour le Cabinet. L'oiseau a le sommet et les côtés de h tête , la gorj>;e, les ( ôtés et le dessus du cou d'une belle couleur orangée, avec deux petites ban- des brunes de chaque côte de la tête; tout le dessus du corps et les pennes des ailes sont d'un brun rougeâtre : les cou- vertures supérieures des iiiles sont va- riées de noir et de blanc : la poitrine est jaunâtre, aussi bien que le ventre 5 les pennes de la queue sont noires, et bor- dées de jaunâtre ■ le bec est noir, et les pieds sont jaunes. LE FIGUIER HUPPÉ. Vingt-sixième espèce. Cette espèce se trouve à laGuiane, ^t n'a été indiquée par aucuu natura- DE LA MOTACILLE. Soy liste ; il paroît qu'elle est sédentaire dam celle contrée, car on y voit cet seau dans toutes les saisons; il habiie les lieux découverts , se nourut d'i'^'^ecles et a les mêmes habitudes nati»», que les autres figuiers : le dessoi '^ » p« dans celle espèce est d'un gris :; "* blan- châtre, et Je dessus d'un bi\ .acé de vert; il se distingue des autres figuiers par sa huppe , qui est composée de pe- tites pkimes arrondies, à demi-relevées, frangées de blanc , sur un fond brun- noirâtre, et hérissées jusque sur l'œil et sur la racine du bec : il a quatre pou- ces de longueur , en y comprenant celle de la queue; son bec et ses pieds sont d'un brun-jaunâtre. LE FIGUIER NOIR. Vingt-srplième espëce. Une autre espèce qui se trouve éga- lement à Cayenne , mais qui est plus rare , est le figuier noir , ainei désigné, Oiseaux. XV. ^9 H IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. 1.0 111 u 1.25 ■^ 1^ Il 2.2 ^ hS, 1112.0 1.4 l.ô 6" VI <^ W y: 44 ntSTOIRE NATURELLE roussàlre , à travers laquelle perce le cendré-foncé du fond des plumes : le reste du dessous du corps est blan* châtre ; les grandes pennes des ailes sont brunes, bordées extérieurement de gris et intérieurement de blanchâtre 5 les pennes moyennes sont noirâtres , bordées extérieurement et terminées de gris;, les pennes de la queue sont noires bordéeà de gris; les quatre pennes la- térales ont une tache blanche vers l'ex- trémité de leur côté intérieur; le bec et les pieds sont noirs, ?î,'i;i,;;j ii ; ,; id t. > !;!! •' •j.l^ LE FIGUIER CENDRÉ AGORGECENDRÉE. ' Trente -quatrième espèce. • . » Ce figuier a la télé et le dessus du corps cendré ; la gorge et tout le des- sous du corps d'un cendré plus clair ; les pennes des ailes sont cendrées bor- dées de blanchâtre ; les pennes de la » . •y ¥' pce le î8 ! le blan- aiies îmeat bulre 5 âtres , léesde noires les la- '8 l'ex- } bec et RÉ sus du e des- clair 5 is bor- de la DE LA M0TA.CILLT5. 3^5 ffueue sont noires ; la première de cha- que côlë est presque toute blanche; la seconde penne est moitié blanche du côté de l'extrémité; la troisième est seulement terminée de blanc; le bec est noir en dessus et gris en dessous. Ces figuiers s'appellent grasset à la Louisiane , parce qu'ils sont en efiet fort gras; ils se perchent sur les tuli- piers , et particulièrement sur le ma- gnolia , qui est une espèce de tulipier toujours vert. LE GRAND FIGUIER DE LA JAMAÏQUE. ■ Trente-oiDC[uième espèce. M. Edwards est le premier qui ait décrit cet oiseau sous le nom de rossi- gnol d'Amérique; mais ce n'est point un rossignol , et il a tous les caractères des figuiers , avec lesquels M. Brisson a eu raison de le ranger ; la partie su- in \ *i 7)46 HISTOIRE NATURELLE périeure du bec est noirâtre , l'infé- rieure couleur de chair : le dessus du dos, de la tête et des ailes, est d'un brun obscurément teint de verdâtre ; les bords des pennes sont jaune- verdâtre plus clair ; une couleur orangée règne au - dessus du corps , de la gorge à la queue ; les couvertures inférieures de l'aile, et toutes celles de la queue , ainsi que les barbes inférieures de ses pennes , sont de la même couleur. De l'angle du bec un trait noir pnsse par l'œil , un autre s'étend dessous ; entre deux , et au-dessous, l'orangé forme deux ban- des ', les pieds et les doigts sont noirâ- tres : l'oiseau est à -peu -près grand comme le rouge-gorge et un peu moins gros. M. Edwards remarque qu'il a beaucoup de rapport avec celui que Sloane, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque {t II , p. 299), appelle icterus minor, nidum suspendens, ' ' '*> '.^-> ^t.c,^ii LE , l'infe'- essiis du un brun re les verdâtre 5e règne rge à la îures de le , ainsi pennes , 5 l'angle œil , un eux, et ux ban- t noirâ- s grand j moins qu'il a ui que relie de appelle is» ' ''■' A . î ' i ;.'.v : DE LA. MOTACILLE. LES DEMI-FINS. 347 I L ne faut que comparer les oiseaux des deux continens, pour s'appercevoir que les espèces qui ont le bec fort et vivent de grains, sont aussi nombreuses dans l'ancien qu'elles le sont peu dans le nouveau; et qu'au contraire les espèces qui ont le bec ferme et vivent d'in- sectes, sont beaucoup plus nombreuses dans le nouveau continent que dans l'ancien 5 en quoi l'on ne peut s'em- pêcher de reconnoître l'influence de l'homme sur la nature: car c'est l'hom- me qui a créé le blé et les autres grains qui font sa nourriture ; et ce sont ces mêmes grains qui ont visiblement mul- tiplié les espèces d'oiseaux granivores, puisque ces espèces ne se trouvent en nombre que dans les pays cultivés , tan- dis que dans les vastes déserts de l'Amé- rique , dans ses grandes forêts , dans ses savanes imaienses, où la nature brute , ni i il ^.*«ï1»a» .■%■ ■ ^43 HISTOIRK NATURELLE par cela môinc qu'elle est indt^pondant» (le riiomme, no produit rien qui res- semble h nos grains , mais seulement des fruits, de petites semences et une énorme quantité d'insectes , les espèces d\)iseaux insectivores et h bec ioible se sont multipliées en raison de l'abon- dance de la nourriture qui leur conve- noit. Mais dans le passage des oiseaux à bec fort aux oiseaux à bec foible , la nature, comme dans tous ses autres ou- vrages , iprocède par gradations insen- sibles ; elle tend ù rapprocher les ex- Irémes par FartiBce admirable de ses nuances, de ses demi -teintes qui dé- routent si souvent les divisions tran- chées de nos méthodes. La classe des demi-fins est une de ces nuances; c'est la classe intermédiaire entre les oiseaux à bec fort et ceux à bec fin : cette classe existe de temps immémorial dans la nature, quoiqu'elle n'ait point encore été admirée par aucun méthodiste ; elle comprend, parmi les oiseaux du Non- vvt:b.'3imT«««l»&k^ I DK TA MOTACILLK. ?^4.<) V(\'m-Mou(le, anix qui ont lo bec plu» fort ((uc; les pilpils, innis moins que les t.tn^ai le del' oiseaux rien continent, ceux (|ui ont le bec plu» lorl que les fauvettes, mais moins que Ja linotte: on ])ourroit donc y rappor- ter non-seulement la calandre et quel- .«i„^»„.j "•M- -iifh^ .At» ;.-.«»■<> ^ s -. I ) If Oi)4 W ï s T 0 I R B N A T tr K E t T. « Son cliniit n'est ni varié ni brillant^ il ne roule que sur quatre ou cinq notes; iiinigrd cela on se pinît à l'entendre, parce que les tons en sont pleins, doux et moelleux. Il vit de fruits et de petites graines 5 il se tient assez volontiers sur les pal- mistes, et fait son nid dans l'espèce de ruche que les oiseaux palmistes et au- tres forment sur ces arbres, à l'endroit d'où Sort le pédicule qui soutient la grappe; la femelle ne pond que deux ou trois œufs, et c'est peut-être une des causes pourquoi les bimbel(5s sont si rares; Leur plumage est encore moins bril- lant que leur chant ; ils ont la gorge , le devant du cou, la poitrine et le haut du Ventre d'un blanc-sale teint<î de jaune; jes jambes , le bas-ventre et les couver- tures inférieures de la queue d'ufi jaune foible; les flancs d'un gris-foncë; toute la partie supérieure d'un brun plus foncé sur la têto , plus clair sur le dos ; le crou* ^ liant, noies j ntlre , , doux nines ; îs pal- bce de et nii- indroit ent la 5 deux me des sont si is bril- ge, le aut du aune ; uver- jaunc ton le foncé lo crou* 31)5 tt LA MOTACILLB. pion et les couvertures sup(^ricures do Ja queue d'un vert-olivâtre 5 les pennes et couvertures supérieures des ailes t>t Je)î pennes de la queue brunes, bordées extérieurement d'une couleur plus clai- re 5 les deux paires les plus extérieures des pennes de la queue , bordées inté- rieurement d'une large bande de blanc pur vers leur extrénfiité 5 la face infé- rieure de toutes ces pennes d'un gris- ardoise; l'iris d'un brun-clair. Le bimbelé pèse un peu snoins de deux gros et demi. Longueur totale, cinq pouces; bec, sept lignes , très-pointu ; narines fort oblongues, surmontées d'une protubé- rance; vol, sept pouces; dix-buit pen- nes à cbaque aile ; queue , environ dix- huit lignes , composée de douze pennes fi -peu -près égales , dépasse les ailes d'environ un pouce. :/: l 1 ^ n \ m '( i ! 1 J I ( l>. jr-tn.fV attV --f**'--'"! < 356 HISTOIRE NATURELLE LE BANANISTE. . Nous avons vu parmi les pinsons un oiseau de la Jamaïque appelé bonaiia , qu'il ne Tant pas confondre avec celui- ci. Le bananiste est beaucoup plus pe- tit, son plumage est différent; et, quoi- qu'il se plaise sur le même arbre appelé bonana uu bananier , il a probablement aussi des mœurs dilîerentes : c'est ce qu'on pourroit décider, si celles du bo- nana de M. Sioane étoient aussi bien connues que celles de l'oiseau dont il est question dans cet article , et dont M. le chevalier Lefèvre Desliajes nous a envoyé la description, la figure colo- riée et tout ce que nous en dirons. Il se trouve à Saint-Domingue ; les Nègres assurent qu'il suspençl son nid à des lia- nes 5 on le voit souvent sur les bana- niers, mais la banane n'est point sa seule nourriture , et plusieurs autres oiseaux s'en nourrissent comme lui; en sorte que le nom de bananiste, il fiiut la- ii ) é ( I"* :È-i il f ! S38 lîIStOIRï; NATURlÇtlE licat et trop fôible pour soutenir le» granrls voyages, et pour supporter la température dés pays septentrionaux ; d*oii il conclut que c'est un oiseau in- digène du nouveau continent : il a le dessus âi\ corps d'un gris - foncé presque noirâtre , qui approche du brun sur la queue ël les couvertures des ailes; les pennes de la queue moins foncées que celles des ailes et terminées de blanc • les ailes marquées dans leur milieu d'une tache blanche ; des espèces de sourcils blancs t les yeux sur une bande noire qui part du bec et va se perdre dans la couleur sombre de l'occiput; la gorge gris-cendré; la poitrine , le ventre et le croupion d'un jaune tendre j les flancs , les cuisses et les couvertures inférieures de la queue variés de jaune-clair et de gris 5 et quelques-unes des couvertures supérieures blanches et se relevant sur la queue; la partie antérieure des épau- les d'un beau jaune > le bec noir; les pieds gris-ardoisé. 1 - ../•■-.. ■^M Il E lir Je» rter la naux ; !au in- il a le Tesqtm sur la [es; les fes que blanc ; lU d'une jourcils e noire dans la gorge re et le flancs , rieures r et de 'erlures ^ant sur s ëpau- oirj les DE LA MOTACILJLE. SS^ Longueur totale , trois pouces huit lignes; bec , quatre ligues ; narinet lar- ges, de la forme d'un croissam renver- sé , surmontées d'une protubëraïkCiç de même forme, mais en sens contraire; langue pointue ; tarse , sept lignes; vol , six pouces; ailes composées de dix-sept pennes; queue, quatorze à quinze li- gnes , dépasse les ailes d'environ sept à huit lignes. LE DEMI-FIN A HUPPE ET GORGE BLANCHES. Tout ce que M. Edw^ards nous ap- prend de cet oiseau , qu'il a dessiné et fait connoitre le premier, c'est qu'il est .originaire de l'Amérique méridionale et des iles adjacentes , telles que celle de Cajenne. Sa huppe est composée de plumes blanclies, longues, étroites et pointues , qui sont couchées sur la tête dans l'état de repos, et que l'oiseau re- iàve lorsqu'il egt agité de ^uelqup pas- i ! Mï Z6o H I s T 0 m K N A T U R K L t E, elC- sion: il a la gorge biniiche , bord(^c d'une zone noire qui va d'un œil h l'au- tre 5 le derrière de la tofo, le devant du cou, la poitrine, le ventre, le crou- pion , les pennes de la queue , leurs couvertures tant inférieures que supé- rieures , et les couvertures inférieures des ailes, d'un orangé plus ou moins éclatant; le huutdu dos, le bas du cou joignant les pennes des ailes, leurs couvertures supérieures et les jambes, d'un cendré-foncé tirant au bleu plus ou moins 5 le bec noir, droit, assez pointu et d'une grosseur moyenne, les pieds d'un jaune-orangé. Longueur totale , cinq pouces et un quart; bec, huit à neuf lignes; tarse, dix lignes ; le doigt extérieur adhérent dans presque toute sa longueur au doigt du milieu ; la queue composée de douze pennes dépasse les ailes de huit à dix lignes. riN DU TOME QUINZIÈME, M DE L'IMPRIMERIE DE GUILLEMINET. !f^-Vr,,4,f,, ,- * r*-' // E, eU\ bordc^c il h l'nu- î devant le (îioii- e, Jeurs ne supd- Férieiires )u moins is du cou !S , lenrs jambes , ►leu plus it, assez îune, les :es et un s 5 tarse, adhérent • au doigt de douze uit à dix ME. ,EM1NET,