V] e /a 7 V <$>! .^ ^>/" 0^^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l [flM 2.5 IZO 1.8 11.25 u_ m 1.6 Photographie Sdences Corporation 4 V. 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 W ^ i/.. CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques \ \ *. ^^\ .^> \^ Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. 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This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X ISA 22X &,vr\ 30.^ y 1 12X 16X 20X 24X 28X 32X Th« copY filmad har« hm b««n raproducad thanks to tha ganarosity of : Seminary of Québec Library L'axamplaira filmé fut reproduit grftca à la générosité da: Séminaire de Québec Bibliothèque Tha imagas appaaring hara ara tha baat quaiity posaibla conaidaring tha condition and lagibility of tha original copy and in kaaping with tha fllming contract spacificationa. Laa imagaa suivantaa ont été raproduitas avac la plua grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac las conditions du contrat da filmaga. Original copiaa in printad papar eovars ara filmad baginning with tha front covar and anding on tha last paga with a printad or illuatratad impraa- sion, or tha back covar whan appropriât». Ail othar original copiaa ara filmad baginning on tha first paga with a printad or illuatratad impraa- sion, and anding on tha laat paga with a printad or illustratad impraasion. Laa axamplairaa originaux dont la couvartura an papiar aat impriméa sont filmés en commençant par la premier plat at an terminant suit par la dernière paga qui comporta une empreinte dimpreasion ou d'illustration, soit par te second plat, selon le cas. Tous laa autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première paga qui comporte une empreinte d'impression ou d'Illustration et en termi.iant par la dernière paga qui comporte une telle empreinte. The laat recorded frame on aach microfiche shall contain tha symbol —^^Imeaning "CON- TINUED"), or tha symbol V (maaning "END"), whichaver appiiea. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le caa: la symbole — »- signifie "A SUIVRE ", le symbole T signifie "FIN". Mapa, platée, charts. etc., may ba filmad at différent réduction ratioa. Thosa too large to ba antirely included in one expoaure ara filmad baginning in tha uppar left hand corner, left to right and top to bottom. aa many framaa aa required. The foilowing diagrams iliustrata tha method: Lea cartaa, planches, tableaux, etc., peuvent être filmée à dea taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir da l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illuatrent la méthode. 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 u Uhé HIS D HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. i ■^%: j \. . T , /rt? HISTOIRE NATURE DES VÉGÉ-^^-^^^" CLASSÉS PAR Fj Avec lacitadon cîelaclass! Linné, et riiidicalion de i peut Faire des piaules dans lo. meree , Pa^riculture , le iardim «iec.ne , e(e. de, figures dessine.^ iwmi., «; Se' le 7 ^ '''''''''' co.H|3let7S7J sysic ne de Lmné , avec de" renvois aux laindles naturelles de ^. L. de j'^lu rar J. B LAMARCK , de l'Instifut nat.'onal d. F.arce Kt par £:i^Tr B^;;- f ^^"™ r«'-, — '"^- ' ' IJotaaicjue àl'Athéaéede Paris 'i::^4r ^•^^^'"•' *''- J)E L'IMPRIMEIUF/ Chez Deterville, rue du Battoir, u- iQ. AN Xî^ l8o5* 1 ' [ ^r »v '\ t - ' 4 HISTOIRE NATURELLE DES PLANTES. dix-uuitièmï: famille. PERSONÉES, ScRoPiruz^ni^. Juss. Caractère de famille. Calice presque tou- jours persistant , divisé plJis oî moins profondément : corolle monopétale. hv- f;X"!i? 5>ïd»"*i'«>nent irrégulièré /à limbe dinsé : ordinairement Suatre éta- mines didynames , rarement deux j un style} un stigmate simple ou à deux lo- bes ; capsule fendue pfus ou moins pro- fondémeut en deux {ralves cou caves et nues nueneureraei.t ( valves quelquefois fendues en deux . et k capsule parJissart ;a.?\^"'*i:* ^'"^'^^^î graines très-me- nues nombreuses, attachées aux deux l7s bor^Itl^'P*^"**^ ^""*^«» ' ^'•ï**^ P"r m«nt « «'t formant une cloison simple- a\ec Jeurs bords rentrons : réceptacle quelquefois contracté . et 1^ capsX pa! rp XouRNEFORTa domîe' aux plantes de cette famille le nom depersonée,, Botuni'jue. IX. . (■ ■ Jl 7 HTSTOIRK NATITRKLl.lS à cause de l'irrégularité de leur corolle , dont les deux, lèvres représentent à- peu-près 1& forme d'un masque.. La plu* part de ces plantes ont une lige herba- cée ; quelques-unes forment des arbris- seaux. Leurs feuilles sont communé- ment opposées , souvent alternes et quelquefois vcrticillées , les fleurs , di- versement disposées , sont tantôt axil- lairesy tantôt terminales, solitaires oa réunies en épi , encorymbe ou enpa- nicule.. La famille est trës-naturelle, mais elle comprend plusieurs genres qui ne lui appartiennent pas , et qui devront entrer dans d'autres familles ou former de nouveaux groupes; I^e caractère des vraies personées consiste dans la co- rolle souvent irrégulière , les étam4nes ordinairement didynames , mais sur- tout dans la capsule à doux valves , di- visée en deux logx^s par une cloison pa- rallèle aux valves. Les premiers genres de la famille ont le port des pyréna.- \^ / r DES P E R S O N É F. S. 5 cëes, mais leur fruit est à plusieurs graines. liCS valves de la capsule se fen- dent en deux, et la capsule paroîtaloFi à quatre valves. Le muflier, la digitale et plusieurs autres genres des personées serap^ ichent au ver bascum et de plu- sieurs autres genres des solanëes à fruit en capsule ; le nombre d'élamines Tes distingue , et le rudiment d'une cin- quième ëtamine qu'an observe dans les personnes, montre la transition d'une famille à l'autre; Les personées sont fondantes , inci- sives, mais elles sont nauséabondes > suspectes , et on doit les employer avec ménagement ; à l'extérieur elles sont résolutives: Iteur saveur, en général,, estaeerbcé ( ^' ïriSTOIllR NATURELLK I. Quatre étaminps didynames. (Didynamie' atigiospermie . L. Gm. ) r' GENRE. ;/ BULEJE, BuDLEiA. Linn. Juss. Cai'acière générique. Calice petit à quatre dirisions ; corolle tabulée ou un peu en cloche, à quatre divisions; étamines cour- tes non saillantes hors de la corolle ; un stii^naate simple ; une capsule oblongue marquée de deux sillons, à deux valves entières on fendues en deux j graines nombreuses. Les bulèjes sont des arbrisseaux exotiques qui ont le port des pyréna- ccfes , mais qui en diffèrent par la struc- ture du fruit ; leur tige porte des ra- meaux opposes garnis de feuilles sim- ples, cotonneuses, également opposées et terminées par les fleurs disposées en epi, en corymbe ou en tête. On eu con- DES SCOP A RI A, &c. h ïioîr neuf espèces. Plusieurs croissent au Cap de Bonne-Esperance. Budleia, du nom d'un botaniste an- glais. ir — Vlir GENRES. SCOPARIA. Linn. Juss. Lam. RUSSELIA. Jacq. Juss. CAPR ARIA. Linn. Juss. Lam. STEM ODI A. Linn. Juss. Lam. HALLERIA. Linn. Juss. Lam. GALVEZIA. Domb. Juss. ACHIMENES. Biow. Juss. Lam. (V. 3c vol. Didynamie-angiospermie.) botanique. IX. JeXi&S^ O HISTOIRE NATURELLE I X^ GENRE. SCROPHULAIRE, Scrophularia, Tourn. Linn. Juss. Lam. in il / \ Caractère générique. Calice à cinq lobes j corolle à tube globuleux , à limbe à deux lèvres ; lèvre supérieure à deux lobes ho- rizontaux , orbiculaires et souvent mu- nis à l'intérieur, à leur naissance d'un appendice charnu en forme d'écaillé ; lè- vre inférieure à trois lobes , dont le moyen est réfléchi ; étamines dans la direction de la lèvre inférieure ; anthères à une loge s'ouvrant transversalement par le sommet ; un stigmate simple ; capsule ar- rondie f aiguë t à deux loges , à deux val- ves entières. On compte vingt-six espèces de scro- plmlaires ; la plupart sont exotiques et herbacées, annuelles ou vivaces ; quel- ques-unes forment des sous -arbris- seaux. Leur tige, ordinairement pres- que simple, est carrée, garnie de feuilles habitueUement opposc'es et découpées^ DES SCROPIIULAIRES. 7 et se termine par un ëpi ou une panî- cule de fleurs portées sur ses pédon- cules rameux accompagnés de petites bractées aux points de division. Quel- quefois les pédoncules sont axillaires ; les fleurs sont renversées , puisque , se- lon Linné, lesétaraines dans les fleurs à deux lèvres suivent toujours la di- rection de îa lèvre supérieure. La scrophulaire noueuse , la grardc scrophulaire {scrophularianodosa , L.). Cette espèce est vivace; elle croît en Europe dans les lieux ombragés et hu- mides ; sa racine, grosse et fibreuse, pousse une tige noirâtre , haute de deux à trois pieds ou davantage, verticale, forte, branchue, feuiliée et terminée par une grappe de fleurs d'un pourpre noirâtre. Les angles de la tige sont ob- tus; les feuilles sont d'un vert obscur, pétiolées, opposées et quelquefois trois à trois, longues environ de trois ou qua- tre pouces, arrondie^en cœur à la base, alongées en pointe vers le sommet) h J/i H 8 IlISTOIRK NATTTTîKLLE dejilt'es à leur bord et traversées de trois nervures longitudinales. Celte plante a une odeur puante et une saveur amère; les feuilles récentes hachées et appliquées en cataplasme, «ontantiscropliuleuses et nettoient les vieux ulcères. On préparc avec la ra- cine un onguent contre la gale. Les chè- vres seules, parmi les bestiaux, man- gent la scrophulaire noueuse; elle plaît encore beaucoup aux abeilles. La scrophulaire aquatique {scrop/iw laria aguatica,hinn. ) , vulgairement lierbe du siège , bétoine d'eau. Elle e&t bisannuelle. On la trouve communé- ment en Europe , sur le bord des eaux vives. Elle ressemble extrêmement à la précédente , mais elle a sa racine noueuse, grosse et rampante; les angles de la tige , prolongés en membrane sail- lante , et les feuilles un peu obtuses à l'extrémité , et crénelées à leur bord. Cette espèce a une odeur moins dé- sagréable que la précédente. Sa racine r DES MATOUREA, &c. 9- bouillie avec le séné , corrige beaucoup mieux l'odeur et la saveur de cette plante, que la racine des autres espèces de scrophulaires. Au reste toutes les Bcrophulaires sont suspectes et un peu Vénéneuses. Scrophularia, parce qu'on a cru que la grande acrophulaire guérissoit le» ecrouelles. IX'— Xir GENRES. MATOUREA. Aiibl. Ji.s,,. Lam. DODARTIA. Touni. L. Ji,ss. Lam. GBRARDIA. Plum. Linn. Juss. CYMBARIA. Linn. Juss. ( V. 3« vol. Didjnamie-angiospermie.) *• i\ 10 HISTOliRE NATURELti; f ù XII r GENRE. ANTIRRHINON, Muflier , Linaire ; Antiruhinum. Tourii. Linn. Juss. Lam. Lis A RI A, Tourn. Juss. Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes , dont deux inférieures écar- tées ; corolle irrégulière à tube enflé, ter- miné postérieurement par une bosse ou un éperon , et antérieurement par deux lèvres, la supérieure à deux divisions ré- fléchies sur les côtés, Tinférieure à trois lobes , munie en outre d'une éminence saillante en forme de palais ; cette lèvre ferme le tube de la corolle en s'appli- quant comme une mâchoire contre la lè- vre supérieure } un stigmate simple j uno capsule à deux loges s'ouvrant dans plu- sieurs espèces au sommet par deux ou trois trous , ou se fendant en plusieurs découpures réfléchies. Linné a réuni le genre antinhinum et linaria , que Tournefort avoit dis- tingué. Les espèces de ces deux genres 1 Tem Dégrevé <£el< 1 . Dodartîa . 2. . AiitiiThimim ,/ ) i» \^ A i DES ANTIRRHÏNONS. H ont en effet tant de rapports , que les différences tirées de Ja forme de« épe- rons , ne sont point suffisantes pour les séparer. On connoît plus de soixante espèces dans ce genre ; plus de la moitié croissent en Europe. Presque toutes sont annuelles; les autres sont bisan- nuelles ou vivaces Leur tige haute de quelques pouces à deux ou trois pieds, porte des feuilles alternes , mais quel- quefois opposées ou verticillées à sa partie inférieure. Les fleurs terminent la tige sous la forme d'un épi , ou bien elles naissent aux aisselles des feuille». On trouve ordinairement dans rolle le rudiment d'une c étamine. Des circonstances locales^ une trop grande abondance subir aux fleurs de plusie une étrange métamorphose. ^ la corolle devient en entonnoi. , «», limbe, au lieu déformer deux lèvi^ii- régulières, se divise en cinq lobes appla- i ■^■1 m \ Xs., 12 HrSTOIIlE NATUnKLLE t>s , qui n'olirent aucune iirégularilé. Au lieu d'un seul éperon on en trouve cinq épanouis comme des pétales , et rangés en cercle autour du tube. Leg élamines au lieu d'être au nombre de quatre , et insérées sur la corolle , sont au nombre de cinq et sont poséessur le réceptacle , quoique la corolle soit mo- nopétale ; le fruit avorte presque tou- jours ; quelquefois toutes les fleurs sont métamorphosées, quelquefois les deux sortes de fleurs sont sur un même individu. C'est dans les fleurs de l'a/z- Urrhinum linaria , qu'on observa pour ^ Ja première fois , en 1 744, cette singu- ' lière monstruosité. On crut avoir dé- ^ couverl un genre nouveau , et on lui "^.-^nna Te nom àepeloria ; mais on ne •i^ ^ ttrda pas à découvrir , et l'on a vu de- " puis des fleurs analogues dans d'autres espèces du genre , et jnême sur des 'îi)lantes non congénères à fleur anomale, telles que la violette , le rhînanthus cnstagalli, le dracocephahm ausiria^ i DES ANTIRRHINONS. 1 ?) cum/Linn. On multiplie par bouline la linaire à fleurs depelore ; néanmoins le fruit n'avorte pas constamment , et l'on peut encore la multiplier de graine. Multipliée de bouture, elle conserve ses fleurs de pelore , à moins qu'elle ne «oit placée dans un terrein sec j car alors elle reprend ses fleurs de linaire. Multi- pliée de graine , elle produit ordinai- rement des fleurs de linaire ; mais se- mée dans un terrein gras, elle conserve quelquefois ses fleurs de pelore. On divise ce genre en quatre sections. Capsules à plusieurs values ; feuilles anguleuses. Le muflier cymbalaire , la cymba- laire ( antirrhinum cymhalaria , L. ). Cette jolie plante croît en Europe et particulièrement dans la France , sur les rochers et les vieux murs, où elle forme des touffes plus ou moins consi- dérables , sur lesquelles brillent des fleurs purpurines semblables à de pe- i h; 3 t HISTOIUC NATURKLrE titcs violettes. Ses liges longues de quelques pouces jusqu'à un pied ou da- vantage, sont très-déliées, rampante», en lrelacées,et portent de distance en dis- tance des feuilles arrondies, à l'aisselle desquelles les fleurs sont solitaires. Toute la plante est lisse ; les feuilles sont portées sur d'assez lokigs pétioles, et les fleurs sur d'assez longs pédon- cules. Les feuilles, tantôt alternes et tantôt opposées , longues de cinq à six lignes jusqu'à un pouce , et plus larges que longues , sont arrondies en rein , écliancrées en cœur à la base , et décou- pées sur le bord en cinq ou six lobes. Les corolles sont d'un bleu violet, mais quelquefois blanches, et leur palais est teint d'une couleur jaunâtre. La cap- sule est globuleuse et remplie de graines ridées. Cette plante est astringente et vulnéraire. Son suc est amer; on le dit bon contr** ia gale. La cymbalaire est annuelle. Le muflier bâtard , la velvote femelle 1 I igues (îc ?(I ou da- ri pan tes, 2e en (lis- l'aissclIe )Iitaires. l'cuilles •elioles , pcdon- (l'iies et iq à six s larges 1 rein , decou- : lobes. t, mais lais est ra cap- [raiiies nte et ledit re est meJle ii> D ]•: 8 A N T I R 11 II I N O N s. {^ùntirrfiinum ftpiiriinn , Linn. ). Cclto ])laiiLe ent commune dans les cliamps de l'Europe \ elle fleurit eu cté et pnlt tous les ans. Ses tiges grêles , longues d'un à deux pieds , rameuses , foibles et un peu coucliëes , portent de distanco en distance des feuilles ovales , arron- dies, à l'aisselle desquelles sont disposées de petites fleurs jaunes et solitaires. Toute la plante est couverte de poils blanchâtres ; ses feuilles sont sur de courts pëtioles, et les fleurs sur de longs pédoncules très-déliés. Les feuilles lon- gues d'un pouce, et insensiblement plus petites vers l'extrémité de la tige, sont souvent opposées à sa partie inférieure, et quelquefois un peu dentées à leur base, mais toujours alternes à sa partie supérieure , toujours entières à leui* bord et presque sessiles. Le tube de la corolle est très-court ; le palais peu sail- lant ; l'éperon aigu et courbé , et la lèvre supérieure d'un violet noirâtre. On regarde cette espèce comme forte- I "W ^mmt I V y^ HISTOIRE NATURELLE ment résolutive , .'moUicnte et diurj- Capsules à plusieurs values ; feuilles opposées. Le muflier nain ( antirrhinum mi^ nus , Linn. ) , vulgairement la petite Iinairo. Cette espèce est la plus com- mune (lu genre. On la trouve en Eu- rope , dans les lieux secset sablonneux, dans les champs cultives et les dëcom- bres. Elle fleurit en étë et p^rit tous ies ans. Sa tige droite, très-rameuse, comme en paiiicule , élevée ordinaire- mentde six à huit pouces, porte à sa partie inférieure des feuilles opposc^es, lancéolées , obtuses j à sa partie sn^él neure des feuilles alternes, linéaires et de la base au sommet des fleurs soli- taire, à leur aisselle. Toute la plante est couverte de poils courts un peu vis- queux. Les feuilles sont sessiles , Ion- g'-^es de six à huit lignes à un ponce, et plus courtes que les pédoncule, dc^ 1 ît diure- feuilles iiim mi" la petite us corn- i en Eu- 3iineux, tlécom- *'nt tous imeiise , iinaire- >rte à sa ïposees , ie supé- idaires , irs soli- ante est eu viâ- 5 , lon- uce, et les des 1 DKS ANTIRRUÎNONS. 17 fleurs à lu partie supérieure de lu plante. corolle est petite, blanche et - vio- lette ; l'éperon a la moitié dosa lon- gueur ; les divisions du calice ont la longueur de la capsule, et l'embrassent ; les grainos sont noires , arrondies et sil- lonnées iongitudinalcment. lies vaches , les moulons et quelque- fois les cochons mangent la petite linui- re, à laquelle les chevaux et les chèvres ne touchent point. Capsules à plusi'^urs valves ; feuille $ alternes. Le muflier ]inaireC«/2^/rrA//2z^m //- naria, Linn. ) , vulgairement la grande linaire. Elle croît en Europe, sur les murailles, parmi les décombres , et dans les terreins incultes o^i elle est toujours abondante , parce que les bestiaux n'y touchen! joint. Elle est vivaceet fleurit sur la fin de l'été. C'est une des plus belles espèces du genre. Ses figes hautes d'un pied et demi ou deux pieds verti- iîoLuiiion usage intérieur est suspect. Le suc cit purgatif. Les fcuiUcs appliquées en I E garnies ibrcuscs peu re- L* un sii- randcs , La sur- , la ligo Lîolorde. îs , loii- y\i trois lancéo- vcrsccs erviire sttrcs* ti la co- nie (le Livrent s sont uses à îst de- mère. Le sue ies cil I T^r.R ANTIRRHllsrONS. 19 cataplasmes calment les douleurs des liemorrlioïdcs. Le lait dansleqnelon les fait infuser , fait périr les mouches. 4 Capsule s' ouvrant par trois pores ; corolle sans éperon. Le muflier des jardins {antirrhinum majus, L. ), yiilgairement gueules de lion. Cette belle plante croît sponta- iK^mcnt dans les contrées méridionales de TEurope au milieu des moissons. Cultivée chez nous pour Fornemcnt des jardins , elle est devenue presque spontanée , et on la trouve fréquem- ment sur les murs et dans les lieux pier- reux. Elle fleurit en été et vit deux années. Sa tige, haute de deux à trois pieds , verticale et rameuse , est garnie de feuilles d'un vert foncé, sessiles, elliptiques ou lancéolées, et se termine par un épi de fleurs droites , grandes , roses, quelquefois blanches , ou jaunâ- tres , ou panachées. Toute la plante est lisse , excepté la partie supérieure de 20 HISTOIRE NATURELLE lat ge qui est un peu velue. Les feuil- les longues d'un pouce et demi à deux pouces posées i sont alternes sur la ti<ïe et Lir les oi rameaux. Let^ fleurs sont portées sur des pédoncules de trois à quatre lignes ; les divisions du calice sont ovales , obtuses ; la corolle est lon- gue d'un pouce à un pouce et demi ; le tube est large , enflé et terminé posté- rieurement à la place de l'éperon par une bosse arrondie; le palais de la lèvre inférieure est couvert de poils ; la cap- sule, trois fois plus longue que le ca- lice , est oblique et renflée à la base , un peu courbée , et s'ouvre à son sommet par trois pores. Elle ressemble à la tête d'un veau. Cette plante passe pour ve- nimeuse. Le muflier rubicond ( anturhinum orontium, L. ). On le trouve dans les champs de l'Europe. Il fleurit en été et périt dans l'année. Sa tige droite et peu rameuse s'élève à la hauteur d'un pied ou d'un pied et demi , porte des feuilles .H -«es feiiil- i à deux 5e et op- îurs sont i trois à lu calice ! est lon- ienii; le ë postë- ;ron par la lèvre ; la cap- e le ca- >ase , un sommet k la tête our ve- rhinum lans les n elë et et peu LUI pied feuilles DES A N T I R R H 1 N O X S. 21 opposées à la base , alternes à sa partie supérieure et éloignées les unes des au- tres. Des fleurs rouges assez grandes y. solitaires et presque sessiles , sont pla- cées à l'aisselle des feuilles supérieures. Les feuilles sont longues de deux pou- ces environ, étroites, lancéolées et plus ou moins aiguës. Les divisions du ca- lice sont iinéaires, inégales, plus lon- gues que la corolle et ciliées, ha. cap- sule, beaucoup plus courte que le ca- lice, est renflée d'un côlé à la base, et s'ouvre au sommet par trois pores. Elle a Tair d'une tête de singe. Cette espèce est vénéneuse , suivant Linné. Antirrhinum , formé de deux mots grecs qui signifient fleurs en nez^ X I V« G E N R K KÉJVIIMERIS. L. S. Juss. (V. 3^ vol. JDidynamie-angiospermie. \ \y\ 32 HISTOIRE NATURELLE t XV' GENRE. DIGITALE, Z>.«,.^^,,,.To„rn. JLinu. Juss. Lam. Caractêregén^n^ue. Calice à cinq divisions inégales ; corolle en tuhe à la base , dila- tée eu cloche au sommet , coupée obli- quement et divisée en quatre lobes courts, "icgaux } stigmate simple ou formé de deux lames j capsule ovale , alongée en pointe î rudiment d'une cinquième éla- mine a peine visible. Les digitales, ainsi nomme'es à cause dcleurs fleurs , dont la forme imite celle d un dé à coudre, sont des plan- tes herbacées ou ligneuses, dont la tige , ïiaute d'un à six pieds , simple ou ra- ineuse et garnie de feuilles alternes ou eparses, se termine par un long et bel epi de fleurs ordinairement grandes et tournées d'un seul côté. On en compte douze espèces; presque tontes sont in- d. gènes et croi5cula.re. Sa tige haute d'environ deux p.eds.droite.diviséeen rameaux très-ouverts et coupée de nœuds, oi\ PJ-enuent naissance des feuille, o;po- exhem,te et à celle des rameaux. La t.gee,t velue, fragile; les nœuds sont rtd1cr"""-^^'^''"'»-'^*~tes «t découpées profondément en folioles oblongues et dente'es, sont d'un vert tendre, colles, «npeu velues et plu, onguos que les entre-nœuds Meurs pe'- t.ole, embrassent la tige et se confon- dent par leur base. Le, fleurs sont por- tées sur des pédoncules très-déliésf Ie« LE îèces, lea ui s'ëlève 'laiitcs la pinnata , \q& Jieux sez jolie , tui d'une 'environ 'ameaux uds, oCi s oppo- es à son lux. La ds sont uvertes folioles n Vert et plus urs pe- onfon- 't por- es 3 leai I »KS COLUM]SrEA,&c. 37 corolles sont assez grandes. Cette cal- ceolaire est laxatîve. ^i^eolaria.à^calceolus, petit sou. IIL Oenres qui ont de l'affinité avec les pe«o. nées i feuilles opposées. 19% 2o'ET 21* GENRES. COLUMNEA Pluin. L. Juss. Lam BESLERJA.Plunx.Linn.Juss.Lam. (V. 3e vol. Didjrnamieangiospermie,) CYRTANDRA. Forst. Juss. Lam. ( Voy. 3' vol. Viandne^monogyni0. ) i À aé HISTOIRE NvruRnLT.r. X X I P GENRE. GRATIOLE, Gratiola, L. J. L&m. Caractère générique. Calice à cinq divisions avec deux bractées à la base ; corolle tu- bulée , striée , à limbe irrégulier, à deux lèvres peu marquées, la supérieure à deux lobes ou plutôt échancrée ; l'inférieure à trois divisions égales ; quatre étaiiiines dont deux sont souvent stériles ; rudi- ment d'une cinquième éfaminc ; un style; un stigmate à deux lobes ; capsule ovalo à deux valves, à deux loges , à plusieurs graines-. Ce genre comprend une quinzaine d'espèces qui croissent la plupart dans l'Inde et en Amérique. Une seule t;roît en Europe. Toutes sont herbacées et presque toutes annuelles. Elles sont pe- tites-, les plus grandes ne s'élèvent qu'à un pied ou un pied et demi. Leurs feuilles sont opposées et ordinairement simples ;àleuraissellenaissentles fleurs. La gratiolc officinale {^grcitiola vjji- .. 1^ !, S .r> J. Lam. division» jrolle tu- r, à deux ire à deux nférieure étaiiiines es ; rudi- ; un slyle; ule ovalo plusieurs iiinzame lart dans ule (îroît )acées et sont pè- re nt qu'à i. Leurs ai rement les fleurs. iola ojjî- i DES GRATIOLES. îJq cinalifi, L. ), vulgairement l'herbe au pauvre homme. Elle croît en Franc© et dans d'autres contrées méridionales de l'Europe , sur le bord des étangs et principalement dans les prés humides. Elle fleurit pendant l'été et vit deux an- nées. Sa racine est horizontale, noueuse, et pousse inférieurement des fibres perv pendiculaires. Ses tiges droites, hautes d'un pied et ordinairement simples sont garnies de feuilles opposées à l'ais- selle, desquelles naissent des fleurs so- litaires d'un bleu jaunâtre. Toute la plante est lisse. Les feuilles sont Ion- gués d'un pouce , lancéolées, pointues, dentées à dent de scie à leur bord et cm' brassent la tige jjar leur base. Les fleurs sont portées sur des pédoncules moins longs que les feuilles. Les corolles sont longues d'un demi-pouce. Cette plante est inodore , et sa saveur est amère et désagréable. Elle est for- tement purgative , hydragoguc , un peu émétique et fébrifuge. Les gens pauvres Botanique. IX. ^ It t 5o HISTOIRE NATURELLE en font un fréquent usage pour se pur^ ger ; de -là le nom qu'elle porte. On l'emploie dans les fièvres quartes ré- belles, l'hydropisie, la mélancolie. La giatiole gâte les prairies et fait maigrir les chevaux qui la mangent. Gratiolaj du mot gratia , bienfait, faiseur, sans doute à cause de ses vertus. XXIII— XXVIIP GENRES. • TORENIA. Linn. Juss. Lam. VANDELLIA. Linn. Juss. Lam. LINDERNIA. Linn. Juss. Lâm. MIMULUS. Linn. Juss. Lam. POLYPRÊMUM. Linn. Juss. MONTIRA. Aubl. Juss. ( V. 3* vol. Vidpiamie angiaspermie. ) )ur se pur^ porte. On uartes ré- ncolie. La lit maigrir t. bienfait , Kes vertus. :nres. • Latn. uss. Lam. ISS. Làm. . Lam. 1. Juss. permie. ) DES SCHWALBEA. 5l IV. Genres qui ont de l'affinité avec les perso<« nées ; feuilles alternes. XX IX' ET XXX« GENRES. SCHWALBEA. Gron. L. J. Lam. SCHWENKIA. Royen. Linn. Juss. ( V. 3« vol. Didynamie-angiospermie.) XXXr GENRE. BROVALE, Browalia, L. J. Lam. ( Didynamie-angiospermie, L. G. ) Caractère génér. Calice tubulé à cinq di vi- sions ; corolle tabulée à limbe plane, di- visé en cinq lobes presqu'égaux , mais lo supérieur plus grand j quatre étamiues dont deux plus longues, et dont les an- thères plus grandes ferment l'entrée du tube de la corolle; un style; un stigmate à quatre lobes; capsule à deux valves fen- dues en deux au sommet ; cloison paral- lèle aux valves, s'en séparant par contrac- tion et rendant la capsule à une logo j graines nombreuses. On ne connaît que deux espèces de 'IM. S2 HISTOIRE NATURELLE brovales. On les trouve dans l'Amé- rique méridionale et au Pérou. Ce sont des herbes annuelles, hautes d'un à deux pieds, rameuses, garnies de feuil- les pélioîées, ovales, pointues. Les fleurs sont bleues, axillaires ou terminales. Ces plantes ont le port des solanées. Browalia, du nom d'un botaniste suédois. I il ?•• DES S O L A N É E S. 55 ■1 DIX-NEUVIEME FAMILLE. LES SOLANÉES, Solanem. Juss. Caractère de famille. Calice persistant à cinq dents ou à cinq divisions ; corolle monopétale régulière , à cinq lobes, pre- nant naissance sous l'ovaire ; cinq éta- TTunes attachées sur la corolle ; ovaire simple et supérieur ; style simple ou ra- rement formé de deux lames; une capsule à deux loges et à deux valves, à cloison parallèle aux valves, comme dans les per- sonées , ou bien une baie à deux ou plu- sieurs loges formées par les saillies du placenta central ; périsperme charnu ; embryon délié et cylindrique, plus ou moins courbé autour du périsperme. Nous regardons comme loix que la nature s'impose, l'ordre qu'elle adopte communément , mais ces loix n'ont rien d'obligatoire pour elle, puisqu'elle en secoue le joug quand il lui plaît. Ici , par exemple , au premier coup-d'œil , on estfra]»pë deras|>ect désagréable de HISTOIRE NATURELLE la plupart des individus; le vert de leurs feuilles est terne -, les couleurs de leurs corolles sont tristes ; les couleurs vives de leurs fruits fatiguent la vue sans la flatter ; l'odeur qu'exhalent ces plantes enivre et plonge dans un assou- pissement nïortel ; leur saveur est re- butante et leurs sucs sont empoisonnés. Il semble donc que la nature ait voulu réunir en elles tout ce qui peut révol- ter les sens : mais par un de ces con- trastes dont l'univers produit d'innom- brables exemples , cette même famille renferme des plantes d'un aspect ex- trêmement gracieux ; des fleurs super- bes par leur grandeur, leur forme et leur éclat ; des fruits dant les sucs sont agiéaWes et même salutaires : et par un autre contraste plus étonnant encore , certaines espèces remarquables parleur beaute% par leurs doux parfums , re- cHent des poisons violens dont les efiTets sont aussi prompts que terribles. Des inoraliste&et des écrivains célèbres o*it \f : l LLE le vert de ouleurs de is couleurs iirt la vue halent ces un assou- ur est re- poisonnéa. ait voulu 3 ut rëvol- ! ces con- d'innom- te famille »pect ex- irs super- forme et sucs sont et par un encore , s par leur ms , re- les efKit» ►les^ Dïîs hvea oiit DES SOLANÉES. 35 ern qu'il existoit de telles harmonies entre les êtres et notre manière de sen- tir , que l'attrait ou la répulsion que nous éprouvions pour ces êtres n'étoit qu'un avertissement secret de leurs qualités bonnes ou mauvaises : cette idée peut trouver place dans un roman sur la n»ture; mais Tobservateur sé- vère en reconnoît bientôt la fausseté* lia nature n'a rien créé que de bon en soi ', car l'existence d'un être est la preuve de son excellence ; et quant aux harmonies, ce sont des effets et non des eauses. Certes , il s'en faut bien que ce qui est nuisible pour nous ait nécessai- rement des formes repoussantes. Lès solanéès unissent quelquefois les pro- priétés les plus nuisibles aux apparen- ces les plus gracieuses ; l'action de leur poisonr se manifeste presque toujours pac des 33- np tomes effiayans, Fivresse, lès convulsions, le délire , la folie, la fureur et la léthargie. Pour arrêter le mal, on emploie avec succès l'émétique ^6 HISTOIRE NATURELLE et les acides ; néanmoins ces poison» affectent si vivement l'organisafioii , que le malade s'en ressent toute sa vie. Ce qui agit fortement sur l'organi- sation peut par cela même être employé en médecine. Il ne faut que régler les doses et tempérer les effets trop vio- lens. I^s solanées offrent des remèdes très-énergiques. On les emploie comme iia-cotiques ; mais pour n'avoir point à redouter de suites fâcheuses , il con- vient qu'elles soient administrées par ^es hommes très-éclairés et très-pru- dens. Cette famille, dont les espèces sont répandues sur toute la terre, comprend un petit nom bre d 'arbres, beaucoup d'ar- brisseaux et d'arbustes et une grande quantité d'herbes. Bien rarement les espèces sont dénuées de tige j quelques- unes ont des tiges grimpantes ; quel- ques-unes aussi sont armées d'épines placées à l'extrémité des rameaux ou Uns l'aisselIc des feuilles. Les feuille» I f ë I » .LE es poisonsF inisafiun , ute sa vie. r l'orgaiii- B employé l'ëgler les trop v!o- s remèdes ie comme ir point à j il coii- tre'es par rès-pru- » E S V E R B A s Q U E S. 5/ forment dans l'origine des boutons co- niques dépourvus d'écaillés ; elles sont ordinairement alternes ou quelquefois elles partent deujf à deux du même point , caractère que les botanistes dé- signent sous le nom de feuilles gémi- nées ou gemelles. Les fleurs, tantôt so- litaires, tantôt en corymbe ou en thyr • se, naissent souvent çà et là le long des rameaux. I. Fruit , capsule. bces sont împrend oupd'ar- 3 grande lent les uelques- ! ; quel-. 3 'épines ■aux ou feuilles 'tV GENRE. I VERBASQUE, Bouillon blanc, Blat- taire; Verbascum. L. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie, L, Gm. ) Caractère générique* Calice à cinq divi- sions; corolle en roue à cinq lobes arron- dis et ouverts ; les deux lobes supérieurs plus petits; cinq étamines inégales; filets inclinés et barbus à leur base ; anthères fi Il I î' l\ 58 HISTOIRE NATURFLLE uniloculaires s'ouvrant transversalement au sommet ; stigmate simple î capsule ovale , aiguë ou globuleuse , à deux val- ves, chaque valve se fendant quelquefois en deux longitudinalement , et chaque portion emportant avec elle une partie cle Ja cloison mitoyenne qui se dédouble: embryon droit au centre du périsperme. On connoît une vingtaine de ver- basques , la plupart originaires d'jùu- rope. Desfontaines en a trouvé deux en Afrique , sur les côtes de la Méditer- ranëe. Il ne paroît pas que ce genre habite l'Amërique , ni la partie méri- dionale de l'Asie et de l'Afrique. Beau- coup d'espèces sont bisannuelles; quel- ques-unes ont leurs racines vivaces • «ne seule est herbacée ; une autre vient en arbrisseau. Dans presque toutes les espèces , la tige s'élève du milieu de grandes feuilles radicales. Les fleurs ^ chacune accompagnée d'une bractée l sont terminales et disposées en épi Simple ou en épi rameux et toute la plante est plus ou moins velue , ce qui^ i a «ES VERBASQUES. 59 selon quelques auteurs , a fait donner au genre , le nom de harhascuniy dont verhascum n'est qu'une altération. Le verbasque de Mycon ( verhascum myconi , Liun. ) pourroit former un genre à part. Ses fleurs sont placées deux ou trois au sommet d'une hampe. Sa corolle est régulière ; ses anthères sont à deux loges et s'ouvrent longitu- dinalement. Le verbasque ailé ( verhascum tha^ phus, Linn. ). Cette plante est bisan- nuelle. On la trouve communément en Europe , dans les terreins sablonneux , stériles et secs. Sa tige qui , dans nos climats tempérés acquiert quelquefois la hauteur de six pieds, reste extrême- ment basse dans les pays septentrionaux. Elle est simple , épaisse , cylindrique , un peu ligneuse. Les feuilles sont al- ternes , grandes , longues , larges , ova- les , cotonneuses en dessus et en des- sous , et se prolongent sur la tige. Celles de la base s'étalent sur la terre. Ses fleur* ■i i< m 4o HISTOIRE NATURELLE ont luie corolle jaune , et présentent un long dpi terminal. Des cinq filets de» étamines , deux sont inférieurs plus longs que les autres , et portent des an- thères dépourvues de poils ; les autres sont supérieures et leurs anthères sont velues. Les feuilles ont une saveur salée et stvptiqiie. Les fleurs sontémollitides, calmantes , béchiques et même un peu narcotiques. Leur odeur est désagréa- ble quand elles sont fraîches , mais assez douce quand elles sont desséchées. On les emploie en décoction comme les feuilles de thé. On se sert des feuilles en lavement , en fomentation, en cata- plasme; on les applique après les avoir fait chauffer sur les douleurs de goutte. Leur duvet produit le même effet que le moxa , dont les Chinois font usage pour cautériser les parties affectées par la goutte ou le rhumatisme. Les graines jetées dajis un vivier enivrent le .LE îentenl un filets de» ieurs plus ni des ail- les autres lières sont r sale'e et ollieiites, le un peu désagre'a- 4i i8 mais Bssecliees. omnie les euillcseii en ca ta- ies avoir le goutte, efTet que >iit usage ctees par 3s graines Vient le DES VER BASQUES poisson ; il surnage et il est alors facile de le prendre à la main. Le verbasque cotonneuT ( verhaacum phlornoides , Linn. ). Cette plante est bisannuelle. Elle croît en Europe , dans les terreins secs et montueux et sur 1» bord des chemins. Elle est très-coton- neuse. Les feuilles radicales sont pëtio- iëes , ovales , fort grandes , épaisses et drapëes d'un duvet blanc. Sa tige est cy- lindrique , haute de deux à trois pieds , quelquefois simple , souvent rameuse et garnie çà et là de duvet semé comme par flocons. Les fleurs à corolles, gran- des et jaunes, sont ramassées par petits paquets sessiles, écartés les uns des au- tres , et formant dans leur ensemble des épis interrompus. Cette espèce a les mêmes propriétés que la précédente. Le verbasque lychnite {perbascum lichnîtis, L. ). Il croît dans les terreins pierreux, sur le bord des chemins. Il est bisannuel. Sa tige est verticale, droite Iiotaai(juc. IX. 5 lante. «/» nU en Eu- et dans vi vace ; ramèn- ent ve-f P E S V E R B A S Q U E S. 45 lue. Elle s'ëlève à la hauteur de deux à trois pieds; ses feuilles sont pëtiolëes, ovales, oblongues, aiguës. Les inférieu- les sont écliancrces en cœur à leur base , assez grandes et cotonneuses en des- sous ; les supérieures sont petites , près- que sessiles, sans duvet. Les fleurs à corolles jaunes, avec des étamines éga- les, couvertes d'un duvet pourpre , for- ment de longs épis plus ou moins serres et d'ordinaire rameux. Les cochons et quelquefois les mou- tons mangent cette plante. Les aut-e» bestiaux n'en veulent point. On s'en sert dans le nord pour calmer la toux des vaches. Les fleurs plaisent aux abeilles , et elles sont recherchées par les moutons. Le verbasquc blatlaire {verbascum hlattaria, L. ). Cette plante que l'on trouve habituellement dans les terres argileuses , les pâturages et le long de* chemins , est bisannuelle. Sa tige est Terticale, unie et à peine velue. Ses l 44 HISTOIRE NATURELLE feuilles oblongues, lisses, vertes et min- ces , sont crënelées , sessiles et mémo embrassantes à la partie supérieure du ia tige ; mais elles sont petiolees et pro- fondément sinue'es à la partie inférieu- re. Les fleurs à corolle jaune, avec des etamines couvertes de poils violets, sont pedonculëes et disposées en ëpis très- lâches et terminaux. La racine est amère et acre ; les feuil- les sont émollientes. Cette plante n'a •point la propriëtc^ de cha.ser les mites, . comme on l'avoit prétendu. II' GENRE. HYOSCYAME, Jusquiame; Uros^ cY^Mus. L. Juss. Lam. {Pentand. monogynie, L. Gm.) Caractère générique. Calice campannié, à coupe obliquement et à cinq lobes iné- gaux; deux lobes inférieurs renversés; cinq étamines j stigmate globuleux ■ cap' I ^'é LLK tes et min- et mémo Prieure de ées et pro- î inferieu- , avec des olets, sont ëpis très- ; les feuil- ►lante n'a les mites, ; Hyos' ^entand. »aniiléy à , à limbe bes iné- n versés ; ux ; cap- f • DES HYOSCYAMES. 45 suie oblongue ; ventrue à sa base et s'ou- vrant horizontalement par un opercule sup<^rienr ; embryon «lenii-circulaire si- tué presqu'au bord du périspcrme. Le genre jusquiame renferme six à huit espèces herbacées, annuelles ou bisannuelles ou à racine vivace. Elles croissent dans toute l'Europe , dans la Perse, dans l'Egypte et dans l'Arabie. Elles sont plus ou moins velues. Les Heurs naissent solitaires aux aisselles des feuilles qui , à l'extrémité des tiges , partent souvent deux du même point. La jusquiame noire ( hyoscyamua niger, L. ). Cette plante est bisann lie. On la trouve en Europe, sur le bord des chemins, près des villes et des vil- lages. Elle s'élève à la hauteur d'un à deux pieds et quelquefois plus. Elle est lanugineuse, un peu visqueuse, et ré- pand une odeur forte et désagréable. ^q% tiges sont cylindriques et rameuses. Ses feuilles sont embrassantes , grandes , ovales, lancéolées, sinuccs et découpée» ,1 ' <Î6 HISTOIRE NATURELLE profonde'ment ; chaque découpure est a.g.«.. Ces feuillea 3ont un peuVelues, molles et douces au toucher. Les fleuri presque sessiles, solitaires dans l'ais- selle des feuilles, sont tournées d'un seul cote, et forment le long des rameaux comme un épi feuiHé. Le limbe des co- rolles est d'un jaune pâle, avec des vei- nes fanes et purpurines disposées en ré- seau, et l'orifice du tube est d'un pour- pre noirâtre. I^ jusquiame noire est un poison J.a.cohq„e très-dangereux, dontl'odenr «eule sulht pour causer la stupeur et le dehre. Suivant les observations d'Ingen- Houze, aucuneplante n'a uneinfluence plus nuisible sur l'air, sur-tout durant let^ Ses lacnes sont longues, épaisse, et ndees; leur ressemblance avec des panais les a quelquefois fait confondre. Cette erreur a été la cause d'accidens blablesà de la chicorée blanche, n'ont P« et« «oins Amestes; on a vu les per- 1 5! I ^ ' l LE ipure est 1 velues, -«es fleurs ms Tais- d'un seul rameaux e des co- des vei- es en re- in pour- t poison l'odeur ur et le l'Ingen- fluence durant paisses ec des bndre. cidena . sem^ n'ont s per« DES H Y O S C Y A M E S. 4/ sonnes qui en avoient mangé tomber en léthargie et avoir des accès de folio et des convulsions : l'émétique et le» acides végétaux , tels que le vinaigre , lappaisent les eflFets de ce poison. On a prescrit intérieurement l'extrait de jus- quiame , depuis trois grains jusqu'à quinze , dans les maladies spasmodi- ques; mais il faut que le spasme soit porté à l'excès pour réussir avec ce re- mède. On doit l'administrer avec des précautions infinies. Les expériences de Storck prouvent qu'une dose trop forte peut causer de cruels accidens. Les Arabes ont une préparation de jus- quiame qu'ils nomment benje ; elle eni- vre , procure le sommeil , et devient si nécessaire à ceux qui en ont contracté l'habitude, que dès qu'elle leur manque ils perdent l'appétit : mais tous ceux qui en font usage ont les nerfs très -ir- ritables ; ils tremblent, sont sujets à des terreurs paniques , ont le visage bouffi et deviennent leucophlegmatiques. La f ■i t I ■^8 HISTOIRE NATURELLE jusquiame appliquée c„ ca^aplasmc ou nW dam l'huile, appaiserinflara- «alion et les douleurs violentes; mai. Il faut que le. malades ne puissent res- fZ7 T i""' '■ " *■""* ""=°™ "voir 1 attention de la faire macérer, car au- trement, par son duvet, elle irrite au lieu de calmer. Les bestiaux ne touclient point à cette plante, à l'exception des chèvres qm la mangent quelquefois, et des mou- ^i>s qui cherchent ses fleurs nouvelles. S. les vaches avalent ses jeunes pous- ses, elles tombent dans l'assoupisse- ment et quand la dose est forte , nul remède ne peut les sauver; elles meu- jent empoisonnées. Les oies, les poules, les autres oiseaux , les poissons , pé- rissent lorsqu'ils ont mansé de cette plante. Cependant les maquignons mê- lent ses graines avec l'avoine pour en- graisser les chevaux qu'ils veulent ven- 'l'c. Les rats mangent aussi les graines ne jnsqumme sans en être incommodé,. ►lasme ou rinflam- tes - maig ssent res- )re avoir , car au- Irrite au point à chèvres tes mou- uvelles, s pous- ►upisse- le, nul s meu- poules, s, pé- î cette nsmê- ur eu- t ven- raines iodés* DES HYOSCYAME5. 49 Quelques charlatans conseillent de respirer la fumée de cette graine pour appaiser le mal de dents. Ce remède peut soulager momentanément, mais il a so'-ivent des suites funestes qui doi« vent le faire proscrire. La jusquiame blanche Ç^hyoscyamus albus , L. ). qui croît dans les région» australes de l'Europe , est facile à dis- tinguer de la noire pc »«s feuilles pé- tiolées , peu sinuées et à oinus arrondis. Ses propriétés sont les mêmes que celles de la jusquiame noire , mais elle agit avec moins de véhémence , et elle est moins vénéneuse. Hyoscyamus (Diosc), fève de co^ chon , en grec. i H 5o HISTOIRE NATPRELLE 1 1 r GENRE. WCOTIANE, Tabac; mcor,^^^. L. Juss. Lam. {Pentandrie-monos. L. Gm.) * d,v„.o„, ; corolle en entonnoir plu. Ion? 8 .e que le oalice, limbe égal à cinq den", e a cmq pl„ ; stigmate globuleu» j cap- sule ovale , conique , ,'entr'ouy«nt à son sommet en quatre parties , embryoa courbé dans le périsperme. ^ On connoît sept à huit espèces d« nicotianes. Ce genre paroît être orioi- na.re de l'Amérigue; cependant il y a iiiie espèce qui croît dans la Chine et au Cap de Bonne - Espe'rance. Elle ne diffère de la nicotiane tabac que par ses tiges vivaces, d'où l'on pourroit infé- rer que ce n'est qu'une varie'lé. Cette espèce {nicotiana fruticosa, L. ) et la nicotiane brillante {nicotiana urens . ^- ), sont les seules qui soient ligneu- Tom .IX. :ces d« origi- ine et lie ne lar ses infë- Cette [neu- Dea-nfe de/ , 1 . Nicolîana . a . Atropa . m^imm I ^ I DES NICOTIANES. 5l ses ) toutes les autres sont herbacées. Les unes et les autres sont couvertes d'un duvet visqueux; les tiges sont ver- ticales ; les feuilles de la base grandes ; les fleurs disposées en panicule termi- nale. De Jussieu soupçonne que la ni- cotiane brûlante , dont la capsule s'ou- vre comme celle des acanthes , n'ap- partient point à ce genre. La nicotiane tabac ( nicotiana taha- cum, L. ). Cette espèce est originaire do l'Amérique. Elle fut trouvée en 1620, près de Tabasco , dans le golfe du Mexi- que, et maintenant elle est cultivée dans toutes les parties du monde. Toute la plante a une odeur forte et un goût acre et nauséeux. Sa tige est verticale , droite , visqueuse , haute de trois ou quatre pieds. Ses feuilles également ve- lues , sont épaisses ; mollasses, sessiles , larges , longues , ovales , lancéolées , ai- guës, beaucoup plusgrandes au pied qu'à la cime de la plante etd'unvert pâle. La tige ne ramifie à son sommet. I^es fleurs ïv**kr /l i* '! f 1 53 HISTOTIIE NATURELLE à corolles longues , de couleur rougeâ- tre, forment des corymbes irrëguliers à rextrëmitë de chaque rameau. Les graines sont très-petites et très-nom- breuses. Rai en a compte trente -six mille sur un seul pied. Le tabac fut d'abord transplante de Tabasco dans les îles voisines ; mais ce ne futque quarante ansaprèsqu'il passa en Euroi^e. Nicot de Nismes, ambas- sadeur en Portugal , envoya en France , en 1 7.59 , des graines de tabac qui lui avoient ëtë données par un Flamand arrivant de la Floride. De-là vient le nom de Nicotiana donne à cette plante Elle acquit bientôt une grande celë- britë,etfutlesujetdecontestations très- violentes parmi les savans ; les igno- rans même prirent part à ces querelles. Selon l'opinion qu'on adopta , on exa- géra ses propriétés utiles ou ses proprié- tés malfaisantes; mais peu à peu les es- prits se calmèrent, et la mode et l'ha- bitude répandirent dans toutes les i)ai.- DRS NICOriANE S. lies du monde connu l'usage du tabac. Cette plante est acre et caustique. La médecine l'a plus employée autrefois qu'elle ne l'employé aujourd'hui. Elle est détersive, vulnéraire, anodine, purgative, émétique; mais on doit en faire usage avec précaution ; prise in- térieurement, c'est un véritable poison plus ou moins actif, selon la dose ; on la mâche, on la fume en feuilles , et sur-tout on la prend en poudre par les Tiarines. Le tabac se plaît dans une terre mé- diocrement forte, mais grasse, profonde et peu humectée ; un sol vierge convient à ce végétal avide de sucs. On sème le tabac sur couche j quand sa tige a pris deux ou trois pouces d'élévation , on le transplante dans une terre bien prépa- rée, et on a soin de placer les plants A trois pieds les uns des autres. Cette cul- ture demande une très-grande atten- tion : il faut enlever les mauvaises Jier- bes, débarrasser les tiges de tout reje- Iîotaui(iue. IX. g i ■ir ! l il. 54 HISTOIRE NATURELLE ton parasite, les étêter quand elles ont atteint la hauteur de deux pieds et de- mi, et sur-tout les débarrasser conti- nuellement de« feuilles que la pourri- turc ou les insectes ont attaquées ; il feut aussi ne laisser sur chaque pied que huit à dix feuilles au plus. En vieil- lissant , elles brunissent, elles se cour- bent et répandent une odeur plus forte. Au bout de quelques mois on arrache les tiges, on les laisse e' tendues une nuit seulement sur la terre, et le lendemain on les suspend séparément dans des gre- niers où l'air entre librement; elles y restent jusqu'à ce qu'elles soient bien Bêchées; après quoi on leséten.l ur des claies que l'on couvre avec pre'caution; ou les y laisse fermenter pendant une ou deux semaines ; on les dépouille en- fin de leurs feuilles, qui sont mises dans des barils ou rassemblées en carottes. Les autres façons qu'on donne à cette production, et qui changent selon le 55 HKS NICOTIANE8. „^ goût des nations, sont <^trangères à sa culture. Les îles dn Nouveau-Monde, àl'ex- cephon de Cuba, renoncèrent bienlût à la culture du tabac , qui fut rempla- cée par de, production, pl„, riche,. Le tabac de Cuba e,t trè,-estimé, mai, on le trouve trop fort. Le, Espagnol, de, deux hémisphère, le consomment en Poadre ; le, E,p«g„„,, d'Europe, le, Ilolkndai, et quelque, autre, peuple, du Nord fument celni qu'il, tirent de Caraque. On emploie au même usage »ur la côte occidentale d'Afrique, celui qu. crouau Brë,il; maison ne pourroit le prendre en poudre, à cause de son acretc si le, Bré,ilie„sne lui faisoient d abord subir une préparation qui con- siste à tremper chaque feuille dan, „„e decochon de tabac et de gomme copal. Les feuille, ainsi humectées sont rou- lées et enveloppée, dan, de, peaux de boaufquxlesmainliennentdamunéUt de Iraicheur nécessaire. #i 56 HISTOIRE NATURELLE L'Afrique et les Indes Orientales cul- tivent le tabac pour Jour usage; elles n'en vendent ni n'en achètent. Tliun- berg rapporte que les Japonais, qui sont redevables aux Portugais de la posses- sion de cette plante, ne la cultivent pas en grand , mais que chaque particulier en ëlèvc le nombre de pieds qui lui est nécessaire pour sa propre consom- mation. Dans le Levant , Salonique est le grand marché du tabac. La Syrie , la Morée et lePéloponncse y versent tout leur superflu. De ce port il passe eu Italie où on le fume , après avoir tem- péré sa causticité par le mélange avec d'autres tabacs plus doux. Ceux de Dal- matie et de Croatie sont aussi en partie consommés en Italie, mais ils sont ex- trêmement forts ; on les adoucit égale- ment par le mélange avec d'autres. Le tabac de Hongrie a une odeur de fumée désagréable. Ceux de l'Ukraine, de la Livonie, de la Prusse, de la Po- DES NICOTIANES. 5/ nii'ianie, nont point de saveur. La IlussieaiiuUilemcnt tenté de etilliver ce végétal dans ses colonies de Sarra-- tow, sur le Volga. Des ^.raines appor- tées de la Virginie et d'Auicrslort no réussissent point ou réussissent mal.. Le tabac du Palatina^ est très-'né- diocre en lui-même ; mais il prend fr.. eilement l'odeur et le goût des taba. .- pIusl•orts avec lesc^uelsonlemêle. .. La Hollande fournitaussi des tabacs. Ceux d'Ulrccht et d'Amerslbrt sont d'une qualité supérieure, et ils commu- Hiquent facilement leur parfurn aux tabacs inférieurs. Celui qiù cioit à Guel, dres n'est pas estimé. Le tabac étoit cultivé autrefois en Fiance près de Pont-de-1'Archo, en Normandie; à Vertau , en Picardie ; et a iVIontauban , à Tonneiiis, à Clerac, »lans.la.Guienne, etcetto culture avoit plus de succès que par-tout ailleurs; wiais le gouvernement la défendit en ^/ai , excepté sur ^uelq^ues frontières î ! I S, HISTOIRE NATURELLE âont il respecta les capitulations. Lé Hainaut, l'Artois , la Franche-Comte n'ont pas profité d'une liberté dont l'u- sage leur eût été nuisible, puisque la nature de leur sol ne convient point à la culture du tabac; mais elle a été plus utile à la Flandre et à l'Alsace , dont les tabacs, très-foiblesàla vérité, peu- vent être mêlés sans inconvénient avec ceux d'une qualité supérieure. Les meilleurs tabacs, sans aucune exception, sont ceux qui croissent dans le nord de l'Amérique. On met au pre- mier rang ceux de la Virginie , et au second ceux du Maryland. Les crus de Chester et de Chouptan approchent , par la qualité , des tabacs de la Virginie, et sont consommés en France. Les crua de Pétapsico et de Pontaxant , très- propres à être fumés, trouvent leur dé- twuclié dans le nord de l'Europe, et particulièrement en Hollande. On cultive pour le même usage la îiicotiaue rustique (^nicotiana rustica ^ ^ DES 1) A T U R E S. 5g Linn.), également originaire d'Amé- rique. Cette plante est velue et vis- queuse. Sa tige s'élève à trois ou quatre pieds ; ses feuilles sont pétiolées , en cœur, entières, obtuses; les fleurs sont paniculées; la corolle est d'un vert jau- nissant ; son tube étranglé au-dessous du limbe qui est ouvert et plane , est renflé un peu pins bas. Les filets des éta- mines sont velus à leur base; les divi- sions du calice sont ovales ; la capsule est ronde. Cette nicotiane a les mêmes propriétés que laprécédejite , mais dans un degré moins fort. I V» GENRE. DATURE, Stramoine; Batvra, L. Juss. Lam. {Pentandrie-monog, L. Gm. ) Caractère générique. Calice tubulé à cinq dents j après la floraison la partie supé- rieure du calice se détache circulaire- Jaeut , la base seule reste et continue de îi II V i n 60 HfSTQIRE NATURELLE croître ; corolle tabulée à limbe campa- nule , à cinq angles , à cinq plis, à cinq dents ; stigmate épais , obtus , à deux la- melles j capsule hérissée ou lisse, à qua- tre loges à la base du fruit , à deux seule- ment au sommet ; graine en rein j em- bryon presque circulaire dans le milieu du périsperme. On connoît sept à huit espèces de da- tures. Elles sont originaires de l'Amé- rique ou de l'Asie ou de F Afrique. Pres- que toutes sont herbacées, quelquelois elles sont grimpantes. Dans plusieurs espèces les feuilles sont gamelles , ainsi que les ramifications de la tige. Les ileurs sont presque toujours solitaires, et naissent dans l'angle que forment les rameaux. La corolle est remarquable ]ïar sa grandeur, par sa forme gracieuse et même par son od^ur suave. Ces plan- tes sont vénéneuses. La dature stramoine ( datura sera- monium, Linn. ). CTest une herbe an- iuielle, originaire de l'Amérique et na- iuraiisée inainlenant en Europe. On k f ^, DES D A TU R K S. 6l trouve aux environs des lieux habiles", au bord des cUemins, souvent dans les décombres. Sa lige s'élève quelfjuelbi» à la hauteur d'un homme ; elle est ra- meuse, et ses rameaux se divisent plu- sieurs lois de deux en deux. Elle est un peu velue, cylindrique, creuse. Le» feuilles sont lisses , larges , anguleuses , pointues, soutenues par de longs pétio- les. Ses fleurs sont solitaires et naissent aux; aisselles des branches et des feuil- les. La corolle est grande , blanche on violette ; la capsule , grosse comme une noix enveloppée dans son brou , est armée de pointes -, les graines sont noi# res , applaties , en forme de rein. Cette plante répand dans l'air des exhalaisons qu'il est dangereux de res- pirer. Ses feuilles ont une odeur repous- sante ; elles sont narcotiques , étour- dissantes, anodines et résolutives. Les continuateurs de la matière médical© de GeofiFroy pensent que l'emploi de celte plante en médecine est plus darir- ' f] 'il S: 1 ir \ ^^ HISTOIRE NATURELLE gereux qu'utile. Elle cause des vomis- •emens, la folie, la léthargie , les sueur, froides , des convulsions et la mort , quand on n'est pas promptement se- couru. Le remède contre ce poison qui coagule le sang, c,i l'usage des sels vo- latils , de la thériaque , des vomitifs, &c. Cependant le cëlèbre Starck , après une «uite d'expëriences faites sur lui-mê- n^o, conclut que cette plante peut être -^mployëe avec succès dans les vertiges, h démence , le dëlire , la folie et les accès de fureur involontaires, l'ëpilep- sie , le tremblement des membres. Ce remède qui demande, comme tous les narcotiques, à être administre par des hommes très-expërimentës, donne un appétit excessif, cause la soif, porte à la tête , produit la dilatation de la pru- nelle , rend le pouls petit et vif, cause le resserrement de la gorge, échauffe beaucoup. Les feuilles écrasées calment les douleurs de la brûlure et des hé- 1/ il |i \U vomis- sueurs mort, îïit se- lon qui els vo- fs, &c, es une li-mé- at être rtiges , et le» îpilep- es. Ce )us les ar des ne un orte à a pru- cause laufiPe ment s hé- DES DATURES, 63 morrhoïdes. Les bestiaux ne touchent point à cette plante. I^'Afrique et l'Asie produisent quel- ques espèces de ce genre qui ne sont pas moins dangereuses. Acosta et Garet disent que les courtisanes de l'Inde et les voleurs du Malabar et des Canaries lont prendre aux malheureux qui tom- hent entre leurs mains un demi -gros de la graine de ces plantes dans une li- queur agréable, afin de leur troubler 1 esprit i>endant quelques instans et ùe les voler plus facilement JDaâura, mot turc d'origin«. I V« G E N R E. I CELSIA. Linn. Juss. Lam. ( Voyea 3' vol. l>idynamu~angiospermie. ) V\ ! »«ii*> ..■;•« '1/ \n 6± HISTOIRE NATURMI.rE I L Fruit, baie. V r G E N R E. AT R O P O s , Belladone ; ^ino pj. JL. J. Lam. \^ Pentaiulrie-monog. ) Caractère génêriq^t Calice à cinq divi- sions; coroîi'î tampanulée à cinq lobes , et plus longue du double que le calice ; filets des étamines déliés ; anthères cour- tes ; stigniate globuleux et marqué d'un sillon; baie presque ronde renFermée dans le calice. 3lks sept à huit espèces connues sont des arbrisseaux ou des herbes. Elles fîroissent soit en Amérique , soit en Afrique , soit en Europe. Leurs feuilles naissent souvent deux à deux. Leurs ileurs solitaires au sommet de chaque pédoncule , tantôt partent de l'aisselle des feuilles, tantôt sont éparses le long des rameaux. ï R O VJ. iOg, ) q divi- lobes , calice ; es cour- ue d'un léedans es sont. . Elles 5oit en reuillcs Le 11 13 chaque aisselle le long Î>ES A TROP OS. 65 L'a?r ipos belladone ( atropa hella- ^na, lânn. ), herbe à racine vivace «t qui cit)ît en Europe , dans les lieux ombrages , a des liges rameuses de deux à cinq pieds de haut ; des feuilles assez randes , pëtiolëes , ovales , aiguës ; des iieurs solitaires dans l'aisselle d^s feuil- les. l^ %espartent d'une racine épaisse, longue , rameuse et blanchâtre ; elles sont cylindriques , un peu velues et tendres. I^s feuilles prolongëes sur un pétiole assez court, ont quelquefois six pouces de long sur trois ou quatre de iarge ; elles sont vertes , molles , cou- vertes d'un léger duvet, et tantôt al- ternes, tantôt géminées. Les fleurs sont J)edonculées ,• leurs corolles, de huit à dix lignes de longueur, sont d'un rouge sombre et triste ; à chaque fleur suc- cède une baie arrondie, passant peu à peu du vert au noir j elle est grosse et luisante comme un grain de raisin , pleine d'un suc douceâtre et diviséi^ Botani^iue. IX. « m UfSTOIKi: NATTIRELLE «Il \ I I en lieux loges. Le calice la recouvré en partie. Ou ne sauroit trop recommander de se méfier des plantes de cette famille. La belladone comme toutes les espèces dont nous avons traité précédemment, est un narcotique puissant. Les ouvra- ges où il est parlé des propriétés de ce végétal , en rapportent des exemples terribles , bien propres à inspirer de justes craintes. Les baies de belladone, par leur ressemblance avec des grains de raisin ou avec de petites cerises noi- res , ont plus d'une foistent<^ des enfans qui ont été les victimes de leur impru- dente gourmandise. Le poison se mani- feste ordinairement par un court délire, suivi d 'éclats de rire et de gestes violens ; après quoi le malade tombe danfs une véritable folie , puis dans une stupidité grossière semblable à celle que pn dùît livresse jointe à la fureur ; enthi il meurt. Les remèdes employés contre ce narcotique , sont les acides végétaux et 1^ ' , DES A T R O P O S. 67 l'énielique. L'odeur de la belladone , au temps de sa lloraison , sulUt pour causer le mal de tête et des étourdis- seniens. Les baies et les feuilles ont été quelquefois usitées avec succès dans certaines maladies j aujourd'hui on en fait peu d'usage. Le docteur Riniarus , professeur de médecine à Hambourg , dit Ventenat , ayant observé que l'ex- trait de Vatropa belladona , dissous dans l'eau et appliqué sur l'œil , pro- duisoit une paralysie momentanée pen- dant laquelle la pupille se dilatoit ex- Iraordijiairemenl, s'est servi avec avan- tage de ce procédé pour préparer les yeux à l'opération de la caiairacte ; la grande dilatation de la pupille permet alors à l'oculiste d'entamer la cornée et de parvenir jusqu'à la capsule du cris- tallin sans craindre de blesser l'iris. Les feuilles de celle plante appliquées extérieurement, sont calmantes , réso- lutives et repercussives. On les met sur les duretés desseins. Les baies donnent ' il t ij !! I W HISTOIRE KATTTPT.f^K par la macération ;ie conlmir Vfi te dont se sei v< ni les [leintres en miniature. Le nom de helladona vient de ce que l'on préj)are en Italie , avec Jes sues de cette espèce d'atropo. , uno «au dont les Italiennes se frottent k vi- sage pour blanchir leur peau. Atropa, d'Atropos, l'une des îroi» parques, VIT GE NR R MANDRAGORE, M^i^nRAoan^. Tourn. Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice campanule à c.nq divisions j coroîie carapannlée à cinq lobes, et plus longue du double que lo calice i filets des étamines dilatés, t uni» a leur base , écartés e iélié. à leu som- met 5 ovaire accompagné de deux glandes a sa base ; stigmate globuleux et marqué d un s.îlon ; baie globuleuse ; plarentas saillans intérieurement j embryon ro- 'à en spirale dans le périsperme. La mandragore des herl)ri..es ircuft DE« MANDRAGORES. 6^ (atropa mandraffora y L. ) est la aeul^ espèce de ce genre. Elle croît dans tout le midi de l'Europe, à l'ombre des bois , et au bord des eaux. C'est un© herbe basse et sans tige. Sa racine est vi- vace , épaisse , et divisée en deux, trois on quatre parties , garnie de fibres dé- lie'es. Ses feuilles resserrées en pe*f ' i© h leur base, partent du collet de la ra- cine ; elles sont très-grandes, larges, ovales , lancéolées, un peu ondulées, d'un verl brun et d'une odeur désa- gréable. Lf? fleurs à oroUe d'un blanc pu ^urin , sortent d'entre les feuilles portées chacr- - au sommet d'une pe- tite hampe îtles it nombreuses et assezgrandes ; Je fruii qn' e forme après leur chute , es* une baie molle , grosse COI .me une nèfle, d'abord verte , puis jaunâtre et d'une odeur infecte, '^^s gi dnes sont blanches, en forme de m et logées ve s la circonférence d fruit. Il va une variété de la mandragore à feuilles plus étroites et pins ondulées. ) ii i i f» p! 70 HISTOIRE NATLTRKME à llfui bltHK'.s,à (Vuits plus petits cl eu. poire. Ces deux i)Iaiites ont uuo odeur tvis-d6$,i^rcah\ii dum * atesleura pw- ties. ^ La mandragore a tfte le sujet de plu- sieurs fables absurdes, qu'il seroit aussi liideeeutqu'iauliiectl'astiiliGuxderap. porter, ie m» bornerai à dire qu'il pa:- loît qu'elles ont pris naissance dans la. prétendue ressemblance qu'on a trouvée entre la racine de cette plante et la par- tie inférieure du corps humain. L'igno- rance a donné naissance à des prcjuirt's ridicules, et la mauvaise foi les a pro- pagés. La racine , les fruits et les feuilles sont stupéfians, narcotiques et assou- pissans, pris à petite dose; mais ila deviennent de violens purgatifs pris à grande dose. La racine desséchée a une saveur acre , un peu gluante, amère , qui canse des nausées. 0,i emploie ra- «t-ment cette plante en médecine, par- ce qu ou en counoitles elli^ts dangereux. ;â { i D K s P H Y SALI S. ;?! Les r<;iiinios (jiicciiUcs doivent sur-loiit »'eii ttbiitcnir ; il soruit h craimlic que «e remède ]>rovo(|uûl ravoiteinciit. Lrs • celui du milieu est ovale, aige et plus Botanique, IX. t$. È •Il ! : 78 HISTOIRE NATURELLE grand que ceux des côtés, qui ne sont que de petits appendices lancéolés. Les thyrse? de fleurs naissent vers l'extré- mité des rameaux; les lobes des corol- les sont rabattus et roulés en dedans à leur extrémité; les étamines sont jau- nes ; les divisions des calices obtuses. La baie qui succède à chaque fleur est ovale , petite et rouge. Les tiges , les pétioles, les feuilles, et i^lus encore l'extrémité des rameaux et les pédon- cules communs ou particuliers, sont parsemés d'un duvet fin, rare et blan- châtre. Les tiges de cette plante sont diuré- tiques, sudorifiques, dépuratives, ex- pectorantes, un peu narcotiques. On l'emploie contre les fleurs blanches , la suppression des règles , le scorbut , et plusieurs autres maladies. Les feuilles et la décoction des tiges appliquées ex- térieurement calment les douleurs du cancer. Les baies passent pour vomi- tives et purgatives, mais elles sont vé- i DES SOL A NES. 79 nëneuses. On en iait usage dans la tein- ture. L'odeur de cette plante attire les renards ; aussi a-t-on soin d'en mettre ordinairement dans les pièges que l'on tend à ces animaux. Les chèvres et les mou tons la broutent ; les autres bestiaux n'en veulent point. Les jeunes bran- ches sont employées quelquefois à des ouvrages de vanerie. La morelle de montagne ( solanum montanuin, L. ). C'est une plante à racine vivace, à tige herbacée, sans ai- guillons, à feuilles presque ( ii cœur et à bord sinué. Cette espèce qui c.Oit sur les montagnes du Pérou, a une racine savoureuse dont les Indiens font un grand usage dans leurs repas, La morelle tubéreuse ou pomme de terre [solanum tuberosum , L. ). C'est une plante à racine vivace , à tige her- bacée , haute de deux à trois pieds , à feuilles pennées , à fleurs blanches ou bleues, disposées en corymbeà Textré- mité des rameaux, originaire de l'Ame- ( » ^m 80 HISTOIRE NATURELLE rique indridionale, et cultivée depuis long-temps en Europe. La racine est ëpaisse, tubéreuse; la tige verte, tendre, creuse et parsemée d'un duvet léger, plus serré dessous les feuilles et à l'extrémité des tiges, que sur le reste de la plante. Les feuilles sont longues de six à douze pouces , compo- sées de six à huit folioles pédicellées , disposées sur deux rangs avec une im- paire terminale ; ces folioles sont ova- les, aiguës, et d'autant plus grandes qu'elles sont plus voisines du sommet du pétiole commun : entre chacune d'el- les sont de petits appendices foliacés de forme irrégulière. Les fleurs forment un beau corymbc ; les corolles sont ou- vertes et leurs divisions sont obtuses. Cette plante précieuse n'est connu© en Europe que depuis la découverte de la Virginie, en i585. Aucun botaniste n'en fait mention avant cette époque- et ce n'est que depuis les guerres de Louis XIV, en Flandre, que la France DES S O T. A N E S. St la cultive. Les Flamands la tenoicnt des Anglais et la caltivoîent avec soin, Lesliabitans (\e la Virginie la nomment apenant ; ils en font un pain connu sous le nom de chunno. On cultiva long-temps la pomme de terre en France pour en nourrir les bes- tiaux. Le bas peuple et les gens de la campagne sur- tout, avoicnt pour cette racine une répugnance extrême. Le» personnes aisées furent les premières , comme il arrive ordinairement , à se- couer un préjugé que la disette a plus contribué à détruire que Texemple dans la classe indigente de la nation. Deux causes empêchent ordinairement que la pomme de terre ne puisse se conser- ver, la gelée et la fermentation occa- sionnée par les approches du prin- temps. Dans le premier cas, cette racine prend une saveur désagréable , et dans le second, elle devient un aliment mal- sain. Pour remédier à ces inconvéniens, voici le procédé qu'on a imaginé. On ! fr: \\i: 83 HISTOIRE NATURELLE coupe ).' poiuiiie (le terre en tranches que l'on fait sécher au soleil ou dans un four, à une chaleur très-douce j elle acquiert la transparence de la corne, et lorsqu'on veut s'en servir, il suffit de la laisser tremper dans de l'eau qu'on fait chauffer lentement. On peut encore extraire de la pomme de terre une fé- cule Irès-legère et très-nutritive; on la lape dans un vase rempli d'eau ; la fé- cule se dépose au fond du vase. 11 est à remarquer que cette plante , dont la racine est un aliment très-sain , a des tiges et des ir^iits dont les pro> priétés ne sont pxy moins nuisibles que celles de la plupart des plantes de cette famille. Ce sont ces propriétés qui, ve. nant à se développer dans la racine elle^ même à l'époque de la germination , ne permettent plus d'en faire usage. La pomme de terre prospère dans un terrein léger , sablonneux , crétacé ou marneux. On peut la multiplier par la graine^ mais il es* plus avantageux DES S O T. A N R S. 8!î de planter des morceaux de racine* La morelle pomme cl'amoir ou to- mate ( solanum lycopersicon , Lam. ). Cette plante herbacée et couverte de feuilles pennées avec impaire, s'élève à deux ou trois pieds , et porte le long de ses tiges ou à leur extrémité des tliyr- ses de fleurs blanchâtres , auxquelles sncc' den de gros fruits rouges, dont le pc (Is l'ait courber «^ tiges vers la terre, i^lle est originaire ne l'Amérique méiidi nale. Les tiges sont foibles , rameuses , et couvertes d'un léger duvet à leurs som- mités. Les feuilles sont longues, sou- ples, composées do sept à neuf folioles pédicellées, quelquefois entières et quel- quefois lobées ou même pennées : entre chaque foliole, le long du pétiole com- mun , il n'est pas rare de voir des ap* pendices foliacés. Les fleurs forment, le long des tiges et des rameaux , des tliyrses peu fournis , les corolles ont tantôt cinq, tantôt sept lobes aigus j les i .j •^^ ^. %^^^ ç^ *^%^ IMAGE EVALUATiON TEST TARGET (MT-3) // f V '^x ^ '/V^ 1.0 l.l w lia 12.5 2.2 IM 1.8 11.25 1.4 |||J^6 ^ 6" ► p / <^ /: ^a ce/ -^ / Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 i^ Ws ^•^ ^Aj \ ^\^ \\ '^ .V <>.>v ^q\ o !?np o4 HTSTOIRE NATURELLE baies sont très-grosses , pesantes, com- primées , profondëment sillonnées, d'un goût acide. On cultive cette plante en Portugal, en Espagne et dans le midi de la France pour ses fruits que Ton emploie dans les ragoûts , et que Ton fait confire lors- qu'ils sont jeunes. La morelle à fruit noir ( solanum nigrum, L. ). Cette plante herbacée, que Ton trouve en Europe, le long des haies et sur le bord des chemins, près des lieux habités , s'élève à un ou deux pieds et porte des rameaux étalés, des feuilles ovales, pétiolées, de petites fleurs blanches en corymbes dispersés le long des rameaux, et de petites baies noires ou jaunâtres. La tige est anguleuse et lisse. Les feuilles naissent solitaires ou deux à deux ; elles ont tout au plus trois ou quatre pouces de long, en comprenant le pétiole sur lequel la lame se prolonge en mourant 3 elles sont ovales, poin- DES S O L A N E S. 85 tues, anguleuses et dentelées ou entiè- res, molles, vertes, lisses ou très -peu velues. Les fleurs ne partent pas ordi- nairement de Faisselle des feuilles; elles sont pendantes et peu nombreuses sur chaque corymbe ; les lobes de la corolle sont ovales , lancéolés ; les baies sont rondes et luisantes ; les graines plates et demi -circulaires. Cette plante aime les terres culti- vées, et quelquefois elle y croît en si grande abondance qu'il est fort difficile de la détruire. Ses feuilles ont une odeur narcotique, virulente, et une saveur acre et nauséabonde. Ses baies ont une saveur un peu acide ; mais elles sont très -narcotiques. On peut employer cette plante intérieurement; mais on doit le faire avec beaucoup de précau- tion, parce qu'une dose trop forte ex- cite le vomissement , les douleurs de tête, les vertiges, l'obscurcissement de la vue : on s'en sert aussi extérieure- ment comme remède vulnéraire , ano- 86 HISTOIRE NATURELLE din , rafraîchissant et repercussif. Les bestiaux ne touchent point à cette mo- relle. lia morelle anserine ( solanum che- Twpodioïdeti , Lam.)» Cette plante croît au Chili et à risle-de-France. Sa tige est sans aiguillons , presque herbacée ; «es feuilles sont ovales , oblongues , si« nuëes, un peu velues; les plus jeunes sont cotonneuses en dessous. Le Père Feuillée rapporte que les Indiens font tm grand usage de cette plante dans cer^ taines espèces de fièvres inflammatoi- res accompagnées de diarrhée j ils pi~ lent le bout des branches, enexpiiment le suc et le mêlent avec un peu d'alun , d'eau rose et un jaune d'oeuf. Ils se ser- vent encore de ce même suc dans les maladies des yeux et quand leur vuo s'affoiblit; ils prétendent que ce remède en appaise les douleurs et dissipe les nuages de la vue. La morelle scabre ( solanum sca^ hrum, Lam. ). Cette plante croît au 1> E 5 S O L A N E s;' ^f Tèrou, Sa tige est sans aiguillons et presque herbacée , rampante à sa base et couverte de tubercules qui la ren- dent rude au toucher. Les feujlles sont oblongues , lancéolées et légèrement velues. Les Péruviens cultivent cette plante pour ses fruits qui sont très-ra- fraîchissans. Les Indiens les mangent avec délice : il est cependant dangereux d'en trop manger , parce qu'ils causent des fièvres difficiles à guérir. La morelle d'Égypté ( solarium jEgyptiacum , Forsk. ). Cette plante , dont on connoît deux variétés , croît en Egypte , dans les jardins et les lieux cultivés. La variété « a les feuilles ova- les , presque rondes, souvent anguleu- ses , velues , ainsi que la tige ; les pé- tioles sont nus, arrondis; les fleurs sont latérales , portées sur des pédoticides déliés formant une ombelle terminale et penchée ; elles produisent des fruits rouges. La variété fi a des feuilles ova- les, lancéolées, lisses, entières, légè- / 88 HISTOIRE NATURELLE rament ciliées , prolongées sur le pc-* tiole ; les fleurs forment des ombelles latérales et penchées j les baies sont rou- jjes. Les fruits cruds de l'une et de Tau- tre variétés sont bons à manger dans les maux de tête. On se sert du suc de* feuilles dont on s'oint le front : on pré- tend qu'il soulage également les dou- leurs des pieds. La morelle blanche (êolanum album, Lour. ). Cette espèce qui croît à la Co- chinchine, a sa tige ligneuse. Elle n'a point ou presque point d'aiguillons j elle jette des rameaux longs, tortueux et tombans. Ses feuilles sont oblongues, anguleuses , éparses et pétiolées. Ses ileurs sont blanches, latérales, portées sur des pédoncules rameux. Son fruit est une baie de médiocre grosseur, splié- rique, de couleur verte, panachée de blanc : on attribue à sa racine la vertu de guérir les maux de dents. Les natu- rels du pays mangent ses baies. La nioj elle melongèue {aolanum /»«- DfiS SO L A N E8. 89 iongena , Linn. ) , valgairement auber- gine, mayenne on mëringeane. Cette plante, originaire des Indes et cultivée maintenant dans le midi de l'Europe , a mie tige herbacée , rameuse, de douze à dix-huit pouces de haut, chargée de feuilles petiolées, ovales, et de fleurs pourpres ou blanches, solitaires ou réu- nies en petit nombre au sommet de pé- doncules communs, et semées çà et là sur les rameaux. A ces fleurs succèdent des fruits pendaos semblables à de pe- tits concc mbres. La racine est fibreuse , la tige est cy. lindriqne , roussâtre ou violette , co- tonneuse sur-tout vers le sommet. Le» feuilles sont ovales ou oblongues , en- tières ou sinuées sur les bords , aiguëa ou obtuses, marquées de fortes nervu- res et portées sur des pétioles assez longs. Elles sont cotonneuses en des- sous , peu ou point en dessus ; cette sur- face est d'un vert foncé. La longueur totale de la feuille, y compris le pé- iiotauique. IX. ^ J 1|<)^ HISTOIRE NATURELLE tiole, est quelquefois de plus de sî^e pouces. Le pédoncule des fleurs > le ca- lice et la corolle sont couverts d'un du-' vet ëpais et blanchâtre^ Le calice a cinq divisions étroites, obiuses , et quelques lépines rares et courtes^ A mesure que le fruit mûrit , les pédoncules s'iacli'* ïient et se renflent sur^ tout vers leur sommet Ge fruit est une bai& chai nue ^ lisse et luisante /alongée^^cylindr^que , violette ou jaune; la pulpe est^blanche ; les, graines sont comprimées et démi« circulaires, .<...;>*«. w, " Cette pknte présente plusiem^s va- riétés, non-seulement par la couleur de Èôïi fruit , mais encore par aa forme. La variété la' -plus remai^quabl^ est celle que l'on conuoît sous le nom de plante à ceuf^ la ibaie est bla^cheietressemble à nnœuf. i.tLM-,' ?:■■■ ,'•■' ^î^nî'î'M ■ •> ■• On cultive cette morelle i)&r curiosité dans le Nord ; mais dans les provinces méridionales son fruit fournit une ex- cellente nourriture. Il faut avoir Fat* DES SOL ANES, ^| tcnfion de ne le manger que lorsqu'il est arrive à sa parfaite maturité ; avanè celte époque , il a une saveur acre et peut incommoder. Pour éviter cet inT convénient, même dans les fruits mûrs^ on les ouvre , on les saupoudre de sel, et une heure après on en fait sortir, ea les pressant, la partie la plus aqueuse. Les feuilles passent pour anodines et résolutives j on les emploie en çata- plasme^ La morelle paniculée ( solanum par niculatum, Lam. ). Cette espèce qui s'élève à cinq ou six pieds de haut, a sa tige et ses pétioles armés d'aiguillons; ses feuilles sinuées et anguleuses à leur bord et lisses en dessus ; ses fleura panir culées. Les Brasilicns se servent de^ feuilles et du suc de cette plante pour adoucir et nettoyer les ulcères et les plaies , et de la racine prise en décoction comme diurétique. La morelle coagulante {solanum coa- ' gulans, Lam.). Cette espèce croît en h 9'i HTSTOIRE NATURfiLLK Arabie; sa tige et ses feuilles sont ar- mées d'aiguillons ; sa tige est ligueuse ) •es feuilles sont oblongues, sinuées, on- dulées, cotonneuses; leurs lobes sont arrondis et entiers. Les Égyptiens se servent de ses baies pour coaguler le lait très-prompteinent. La morelle anguivi (solanum an- guivi , Lam. )• Cette plante croît à Ma- dagascar. Sa tige est ligneuse , armée d'aiguillons; ses feuilles sont ovales, ainuëes , anguleuses , cotonneuses en dessous. Les calices sont sans aiguillons \ les baies sont rouges. Les habitans do Madagascar les mangent. Solanum ( Plin. ) formé ^ selon quel* ques auteurs ^ de aolari ,. qui signifie consoler, soulager,, ainsi nommé à cause de la vertu calmante attribuée à quel> ques espèces de ce genre parles anciens. on- 1>E8 CAPSIQUF. S. 96 X* GENRE. €AV81QUE,Fiment', Cj PSI crin. lu. Juss. Lam. ( Pentancùie-monog, L. Om. X Caractère générique. Calice à cîhq divi- sions) corolle campanulée ouverte, à limbe à cinq lobe» ; anthère* s'ouvrant longitudinalement ; baie desséchée , sans forme déterminée }. graines comprimées* Ce gçnre qui renferme quelques es- pèces lierbacéesou ligneuses, croît dans les Indes orientales et occidentales. Ses feuilles partent ordinairement deux à deux. Ses fleurs, tcuitôt solitaires, tantôt réunies en petit nombre sur un même pédoncule , naissent cpafses le long des rampanxoubien dan^l'aiss . ) des feuil- les. Sèr baies , d'abord vertes , devien- nent dhui rofuge très-vif en mûrissant. On emploie toutes les espèces» Leurs graines ont une saveur plus- forte que cclledu^'poîwe. OO'fut sécher les baies, ■w s K^ 9! HîSTOiniî NVTirnRM.E on les pulvérise et l'on s'en sert pour relever les ajimens; on peut aussi en faire usage clans l'iiydropisie et dans 1rs ophtalmies , qui ont pour cause le rclâ» cliemenl de la tunique de l'œil Les in- digènes do quelques contrées de l'Amé- rique méridionale , piquent les lombes et le ventre des cliques , avec des cpincg trempées dans un suc extrait des baies. Ces fruits confits dans du vinaigré, font un bon assaisonnement. t X r GENRE. LICIET, Jasminoïdc; Zrcfc/jif. Linn. Juss. Lam. {^Pentandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice tubulé , court , à trois ou cinq d* isions ou dents ^ co- rolle tubulée plus longue que le calice • limbe plane à cinq lobes ; filets des éta- mines velus à leur base et partant du mi- lieu du tube de la corolle ; stigmate par- tagé en deux pat* un sillon ou une fente; biiie arrondie ou ovale, à deux loges j 1 .4 DES LICIETS. 95 pIflCRnta pincé nu milieu de la cloison ; plusieurs graines applaties et demi-cir- culaires. - ( ■ Ce genre comprend onze ou douze espèces d'arbrisseaux. Les liciets crois- sent dans tontes les parties du monde, lu'd plupart sent épineux ; leurs feuilles sont parfaitement entières , ordinaire- ment petites ) lancéolées ou ovales , al- ternes sur les jeunes rameaux , réunies en faisceau sur l'ancien bois. Les fleurs naissent dans les aisselles des feuilles. Elles ne sont pas grandes ; mais fort jolies, tantôt solitaires , tantôt deux à deux. Le lîcietde Chine (/jcm/» Chinensey Linn. ). Cet arbrisseau qui croît en Asie , en Afrique et en Europe , jette des tiges et des rameaux débiles et pen- dants, chargés de feuilles lancéolées et de fleurs purpurines ou violettes, aux- quelles succèdent des baies oblongues , rouges ou orangées. Les tiges s'élèvent lorsqu'elles sont soutenues à cinq à six m ^ HISTOIRE NATURELLE pieds ou davantage j les rameaux sont nombreux, longs, pendans, ffexibles, armés d'ëpines qui partent de Taisselle des fendles , et relèves de nervures lôngitudlnaies qui se rendent dans les pétioles. Les feuilles sont lancéolées ou ovales , molW, listes, vertes , rétrécies en pétiole à leur base , et longues de deux pouces au plus. Les fleurs son tpe« tites , pédonculées , quelquefois soli- taires, plus souvent i^iinies deux ou trois ensemble ; leur calice a. do trois à. cinq lobes. On distingue deux varfôtés de cette espèce ; Tune a le style de la longueur des étanrines , les feuilles lancéolées , étroites , et le calice à trois division» r c'est I« Hciet à feuilles, étrokes de La- marc*^. L'aube a le style plus long que les ëtamfnes, tesfeuillcs ovales, pétio- léès, et le calice à cinq divisions; c'est le liciet die Chine duî même- auteur.. L'une et l'autre variété se multiplient facilement par I^ moyen de leurs ra- DES C E S T 11 E 8. 97 eines traçantes. On les cnltiye en.Ëa- rope f pour orner les jardins et les bos' quets. Leur» tiges et leurs rameaux nombreux , prennent les directions quW leur donne. Lycium ( Diosc. ) du nom de la Lycie où croissoit la première espèce connue. XI r GENRL CESTRE, Cestreauj Csstrum. Linn. Juss. Lam. {Pentandrie-toonogynie^ L. Gm* y. Caractère géhér. Calice en godet , court et à cinq dents ; corolle beaucoup plus lon- gue , à tube grêle , dilaté p.eu à. peu , à limbe rtn entonnoir , à cinq lobes et à cinq pH&^ étamines ue sortant point de la corolle; anthères arrondies-^ filets at- tachés au milieu du tube , nus à leur base et souvent denticulés ; stigmate obtus ; baie ovale à d-eux loges ; graines arron- dies ; embryon, droit dans le périsperme charnu. C£ genra est peu nombreux. Toutes ri gS HISTOIRE NATURELLE les espèces qui le composent, si on en excepte une seule originaire du cap de Bonne-Espërance , appartiennent à FAmërique méridionale. Ce sont de» arbres ou des arbrisseaux dont les feuil- les alternes se soutiennent quelquefois plus d'une annde. Leurs fleurs souvent très-odorantes, partent en ombelle de Faisselle dès feuilles , ou forment des thyrses à l'extrémité des rameaux j leur corolle ressemble beaucoup à celle da jasmin. Linné dit que lea baies sont à nue seule loge. Ce genre a beaucoup do rapports avec les jasminées. Ca&trum ( Diosçor. ) , il est probable que les Grecs donnait ce nom à la bé- toine. •1 » Xrït* — XVP GENRES. TRIGUERA Cav. Jus5.Lam, JABORQSA. Juss. Lam. NICANDRA. Adans. Juss. (Voy. 3« Vol. Pentandrie-monogynie.), s. DES €RESCBNTIES. 99 : AQUARTIA. Jacq» L, Juss. Lam. {V. 3*" vol. 2'étrandriei'nwfiog. Is^Gm,) IIL Plantas qui ont de Paffiuité arec les Mo- relles. XVIP GEl NRE. CRESCENTIE, Calebassier, Couis; Gr£S€enti^, Linn. Juss» Lam. Caractère générique. Caîîce à deux divî* sions concaves , égales , se détachant avant la cinte de k corolle j corolle ' grande, cî^mpaoulée, à tube court, ren- flé , courbé , à limbe à cinq découpures Jnégales , ondulées et dentelées ; étami- nes didynamès} stigmate globuleux fendu elï deux j baie dure à sa superficie , uni- loculaire et semblable à une courge; grai- nés endorme de cœur et à deux loges j ^ ces graines sont nichées dians la pulpe de la baie. On ne connoît que deux espèces de crescenties. Ce sont des arbres originai- j»iM»» m y i I lOO HISTOIRE NA'xURELLK res des pays chauds de rAmérique. ïli sont peu élevés ) leurs feuilles sont al- ternes et réunies en faisceaux ; leurs fleurs sont solitaires. La crescentié à longues feuilles ( créa- centia cujete , Linn. ). C'est un arbre dont le tronc tortueux , de moyenne grosseur; est recouvert d'une écorce grisâtre et ridée , et dont le sommet est chargé d'une multitude de rameaux noueux, longs , peu divisés 6t horizon- taux. Il croît aux Antilles , à la Nou- velle-Espagne y à la Gruiane. Ses feuil- les, de «inq à six pouces de long^ partent des nxKuds des rameaux , en faisceau de neuf bu dix. Elles sont arrondies vers la partie supérieure , aiguës à leur som- met , et vont en se rétrécissant en poin- te jusqu'à leur base où elles se terminent en un très-court pétiole ; leurs bords sont entiers -, leurs surfaces lisses , ver- tes et luisantes. Les fleurs à corolle d'un biancpâle, et d'une odeur désagréable, naissent solitaires sur le tronc et le long i \ < il 1 1 i -1 ■t C d 1, DES CRESCENTIES. loi des branches , «ont attachées à des pc'- doncules épais, longs d'un pouce. Selon Jacqum elles ont quelquefois cinq éte- mines, dont trois sont plus longue, que le» deux autres. A ce, fleur, succèdent des fruit, dont la forme et la grosseur vanent. Il, sont an-ondi, on o^-ale, , et ontdepnisdeuxponcesjusqu'àun pied de diamètre. Leur écorce est verte «n-e , d.,re , presque ligneuse. Le„r pulpe est blanche et pleine d'un sue aigrelet. Leursgraines sontnombreuses petites, applaties, en cœur. ' Les hibiUns de, lieux où croît la crescenbe, en récoltent les fruits le, vident , et en font plnsie^, ustensiles de ménage , qui leur tiennent lieu de •seaux , de bouteilles , d'assiettes , de verres de cuillers, &c.Ilsen polissent la surface extérieure et y peignent di- verses figures avec du rocou , de l'in- digoet d autres couleu,s,pre'parées dans de la gomme d'acajou. Ils estiment quo la palpe est u„ excellent remède contro *!9^n 103 HISTOIRE NATURELLE l'iiydropisie , la diarrhée. Ils l'em- ploient aussi dans les chutes , les con- tusions , les coups de soleil , les maux de tête et les brûlures. On en fait un syrop fort en usage dans nos îles , con- tre certaines maladies de la poitrine. On s'en sert encore pour vider le sang caillé après les chutes , les contusions. XVIir GENRE. BONTIA. Plum. Linn. Juss. Lani. ( V. 3« vol. Didyn, angiospermie, ) jBRUNSFELSIA. Plum. L. Juss. Lani. (V. 3* vol. Vidyn, angiospermie. ) II \ 1 I l'em- BS coii- s maux fait un is, coii- oitrine. le sang isions. E. I. Lani. finie, ) ». Lani. rmie. ) DES BORRAGINéES. lo3 VINGTIÈME FAMILLE. LES BORR AGTNÉES, Boriuginb^s. Juss. {Pentandrie^monogjfnie. Ia.) Caractère de famille. Calice à cinq divi- sions persistant; corolle monopétnle hy- pogyne , presque toujours régulière et a cinq divisions; ordinairement cinq éta^ mines; un ovaire simple ou à quatre lo- bes ; un style ; un stigmate simple oti fendu en deux au sommet ; crdinairemen t quiitre graines contenues dans une capr- suie , ou une baie , ou unes fixées latéra- lement contre la base du style , et accom- pagnées par le calice ; point de péris- perme. Les plantes de cette famille sont la plupart herbacées ; quelques-unes sont des arbrisseaux ou des arbres. Les feuil- les dans le plus grand nombre sont al- ternes , simples , sessiles et couvertes de poils roides ou d'autres aspérités qui le* rendent rudes au toucher. Linné leur uvoit donnée pour cette raison, le nom îo4 HISTOIRE NATURELLE iVasperifoliœ, Quelquefois les feuille» florales sont géminées comme dans les solanées j souvent les rameaux et les pédoncules des fleurs ne sont point in- sérés d^ns l'aisselle des feuilles. Les fleurs dans la plupart , ont un aspect agréable. Elles sont solitaires , en épi , en corymbe ou en panicule. Elle sont ordinairement disposées en série d'un seul côté, 7vur leur support commun ou ses ramifications qui sont roulées en crosse avant leur développement. Les premiers genres se rapprochent par leur fruit, en baie de la famille des solanées ,, s'éloignent des borraginées par ce même caractère et par leur port, et doivent constituer un ordre inter- médiaire entre les deux familles. On avoit autrefois rapproché les borragi- nées des labiées à cause de la forme du fruit ; mais leur corolle régulière , le nombre des étamines , les fleurs et les feuilles alternes , les distinguent essen- tiellement de cette famille. Les borra- A m VU DES C O R D I E S. io5 ginées se rapprochent des convolvula- cées, par leur corolle monopétale à cinq divisions , et par leurs feuilles alternes. I. Fruit en baie ; arbres ou arbrisseaux. T' GENRE. PATAGONULA. Linn. Juss. Lam. ( V. 3« vol. Pentandrie-monogynie. ) I !• G E N R E. CORDIE, Sebestier; Cordij, Plum. Linn. Juss. Caractère générique. Calice en tube denté au sommet ; corolle en entonnoir ; tub© à-peu-près de la longueur du calice; limbe à cinq dirisions ( rarement à quatre et à huit divisions ) ; cinq étamines ( rarement quatre à huit ) contenues dans le tube ; deux styles fourchus ; quatre stigmates ; drupe contenant une noix à quatre loges' à quatre grainesj deux loges et deux grai- nes avortent ordinairement. On compte dans ce genre une ving- <«■ f06 IIISTOIIIK NVTUKKI.Lli taino d'espiVcs toutes exotiques ; Tos unes croissent dans l'Inde , les autres en Amérique. Ce sont des arbi'es ou des arbrisseaux qui portent des feuilles sim- ples , quelquefois grandes , rudes au toucher. Les fleurs disposëcs en pani- cuk ou en corymbe, terminent les ra- meaux ou naissent aux aisselles des feuilles. Elles varient beaucoup pour la forme et le nombre des parties. Le sebestier myxa ( cordia. myxa , Linn. ). Cet arbre croît en Egypte et au Malabar , dans les lieux marécageux. Sa hauteur est médiocre, il est toujours vert , et donne tous les ans des fruits , en juillet et août , jusqu'à sa soixanlit me année. Sonécorce est blanchâtre; sa tiize est épaisse et se divise en branches éta- lées et touffues , garnies de feuilles al- ternes; semblables à celles de Tau lue. De bellcîs panicitles de fleurs bla^iches et d'une odeur douce , sont disposées à Taisselle des feuilles , vers l'extrémiti diis rameaux. Les feuilles sont d'uu vert iî ''^ 3S *, T08 ttres en OU des lessiiîi- idcs au 1 paiii- : les ra- ies des pour la myxa , te et au ia^eux. 3 u jours fruits, n lit' me ; sa tige es ëta- lies al- lue. De ches et osées à trémit'i nu vert n E s C O RD I E s. 107^ noirâtre en dessus, luisantes, frrmesot d'une odour désagréable. Elles sont lar- ges de trois à quatre pouces , arrondies , oblongues et bordées yers le somm€t>, de quelques dents écartées. Les fleurs sont nombreuses ; les calices ont diK stries; ils prennent de l'accroissement , accompagnent le fruit çt l'enveloppent par sa base , comme la cupule enve- loppe le gland. Les fruits , connus sous le nom de sebestes , ont la, forme et la grosseur d'une olive , sont supraontés d'une pointe et couverts d'une peau fine. La chair est mucilagineuse, vis- queuse , d'uno saveur d'abord un peu acide et ensuite douce. Le noyau con- tient ordinairement deux amandes d'un goût agréable lorsqu'elles sont récentes. Les sebestes sont employés en méde- cine. Ces fruits sont excellens dans la toux ; on les fait entrer dans les tisanes pectorales, adoucissantes, &c. Ils amol- lissent et lâchent un peu le ventre. On prépare en Egypte, une très bonne glu p ï h 108 HISTOIRE NATURELLE avec leur | ilpe. On les confit avant leur maturité ^ avec du «cl et du vinaigre. On doit choisir ces fruits , pleins, gros, charnus et adhéjrens à leur calice. Cordia , du nom d'un botaniste al- lemand. IIP_V« GENRES. EHRETIA. Linn. Juss. Lam. MENAIS. Liinn. Juss. Lara. VARRONIA. Linn. Juss. Lam. ( V. 3« vol. Pentandrie-monogynie, ) mi leur naigre. i,gro8, iste aW :s. m. lie. ) DES PITTONES. J09 VI' GENRE. PITTONE, TouRNSFORTi^, Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice petit à cinq di- visious } corolle tabulée ; tuba enflé à la base ; liinbe ouvert et fendu en cinq par- ties } ctamines contenues dan» le tube ; un style ; un stigmate; baie petite conte- nant deux ou quatre noyaux à deux loge» et à deux graines. Ce genre est consacre' à la mémoire clu savant Pi tton de Tournefor t. Il corn- prend une douzaine d'espèces connues. Ce sont des arbrisseaux exotiques qui croissent pour la plupart dans l'Amé- rique méridionale. Leur tige est ordi- nairement grêle , rameuse, étalée, dans une espèce elle se roule autour des ar- bres. Lesfeuilles sontalternes , simples, souvent très -rudes , quelquefois très- grandes, et lorsqu'elles tombent , leur base durcie , reste ordinairement sur la II h '< ' f... 'i 110 HISTOIRE NATURELLE tige. Les fleurs forment des corymbes qui terminent les rameaux , ou qui sont opposés aux feuilles. Elles sont trèS'- iiombreuses , petites et dispose'es d'un seul côte , le long des ramifications du corymb-e , lesquelles sont habituelle- ment roulées en queue de scorpion , à leur sommet. Ce genre comprend^ une espèce très- remarquable ^ la pittone argentée ( tour- nefortia argentea , L. ) , vulgairement le veloutier de l'Isle- de -France. Son éclatant feuillage ne le cède en rien au feuillage de l'arbre d'argent (protea a?^ gentea , L. ). Il reflète aussi vivemejnt que lui la lumière. Cet arbrisseau crort dans l'Inde , principalement dans les îles désertes j il ne vit que sur le rivage de la mer, et se refuse absolument à la culture dans l'intérieur des terres. Il s'élève à la hauteur d'un homme. Son tronc court, roide, très-gros et couvert d'une écorce profondément crevassée , se divise en rameaux très-ouverts, tey- DES PITTONES, lll minés par une épaisse rosette de feuil- les, du milieu de laquelle s'élève une belle panicule de fleurs blanches comme la neige. Les feuilles longues de quel- ques pouces à un pîed, sont un peu élar- gies vers le sommet et rétrécies en pé- tiole à la base. La panicule se divise en longs épis roulés en queue de scorpion. Une couche de poils so3^eux , brillans et appliqués les uns sur les autres, cou- vre les jeunes pousses , mais sur-tout les feuilles qui sont molles et très-doqces dans le sens de la direction des poils. Les feuilles de cet arbrisseau ont une saveur salée j les Indiens les mangent crues avec plaisir. ne ! u 113 HISTOIRE NATURELLE I I. Fruit à une ou deux loges. VIP — Xr GENRES. HYDROPHYLLUM. T. L. J. Lam. PHACELÏA. Juss. ELLISIA. Linn. Juss. Lam. D I C H O N D R A. Forst. Juss. MESSERCHMIDIA. Linn. Juss. Lam. ( Voyez 3* vol. Pentandrie-monog. ) X I P G E N R E. CERINTHE, Mellnet; Cerinth£. Tourn. Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes ; corolle tabulée , cylindri- que , un peu renfilée du milieu jusqu'au sommet ; limbe à cinq dents ; anthères en fer de flèche droites et rapprochées ; un stigmate ; deux coques osseuses à deux loges chacune ; loges à une graine. Les plantes de ce genre sont indi- M 'Il Tofn . IJT. 11%. I 1. '». • \ A. %Hér^?^^^ V ^ id V 9 § Q ^^ u ,âii^<;< i ^,%i^ f-'^^;;^ 1 . -Borrago . a . Cyno^lossuin . 3 . Cci'i n tlie . I 7 •■ t se tr. co cë( rei fei vu me toi ais for ter exi Ion Jiei tan Icc J Lîi: ties pag enc( dan pori B( DES CERINTHES. ii5 Sènes de rEurope. On n'en connoît que trois espèces. Elles ont entr'elles beau- coup de ressemblance ; leur tige lierba- cëe, haute d'un à deux pieds , ordiuai- rement un peu branchue , garnie de feuilles alternes, embrassantes, dëpour- vues de poil et le plus souvent parse- mées de points glanduleux rudes au toucher, porte des fleurs solitaires aux aisselles des feuilles supérieures sous la forme d'un ëpi feuille, courbe vers la terre , ou un peu roulé en crosse à son extrémité. L'épi se développe et s'a- longe successivement; les fleurs se tour- nent d'un côté et regardent la terre , tandis que les feuilles florales regardent le ciel. Le cerinthe majeur {cerinthe major, Linn.). Cette plante croît dans les par- ties méridionales de l'Europe , en Es- pagne, dans les Pyrénées; on la trouve encore dans la Sibérie. Elle fleurit pen- dant l'été ; sa racine est vivace. Elle porte quelques feuilles lancéolées, ob- Botanique. IX. j. hi %i M 4 HISTOIRE NATURELLE tuses, longues environ d'un demi-pîed ; à côté s'ëlève Ja tige haute d'un pied à im pied et demi. Ses feuilles «ont d'ua vert bleuâtre, unpeualongëes, obtuses, longues de deux à quatre pouces , in- sensiblement plus petites vers le som- met de la plante. Les inférieures ont un rétrécissement un peu au-dessous de leur partie moyenne. Les Heurs sont portées sur de courts pédoncules; la co- rolle est jaune et panachée de pourpre; les dents du limbe sont aiguës , ren- versées en dehors de manière que la corolle paroît obtuse et le limbe à cinq lobes arrondis. Les étamines sont con- tenues dans la corolle. Le cerinthe rude {cerinthe aspera, Linn. ) , regardé comme variété de la précédente, a les corolles cylindriques et non évasées en cloche , et les étami- nes aussi longues qu'elles. Le cerinthe mineur ( cerinthe mi- nor, L. ) est plus petit que les précé- dens ; le limbe des corolles est à cinq ïk [il I m- DES COLDENIA. Il5 divisions profondes, aiguës et rappro- chées de manière ù former un cône. Ces plantes sont rafraîchissantes, ba- chiques , expectorantes. Le suc con- tient du nitre pur. Cerinthe ( Thëoph. Diosc. PL ) d'un mot grec qui signifie cire, parce qu'on a cru que les fleurs de ces plantes four- nissoient aux abeilles la matière dont cites font la cire. f III. Fruit à quatre graines nues ; gorge de la corolle nue. Fiantes ordinairement her- bacées et rudes au toucher. XIII- GENRE. COLDENIA. Linn. Juss. Lam. ( Voy. 3* vol. Pentandrie-monofrynie. ) cin^ sT- Tg'S :^ -^ , J Il6 HISTOIRE NATDRKLLK X I V^ GENRE. HELIOTROPE, Heliotropium. Tourn. Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice en tube a cinq dents ; corolle en tube , à limbe plane , plissé et à cinq divisions-, fleurs uni!até"> raies en épis roulés en crosse. luT.s héliotropes sont répandus dans les quatre parties du monde. On en connoît vingt-deux espèces ; plusieurs se trouvent dans l'Inde ; deux seule- ment croissent en Europe. Ils forment des arbustes ou des herbes. Leur tige rameuse, tantôt couchée, tantôt droite, s'élève de quelques pouces à cinq ou six pieds, porte des feuilles simples et alternes et des fleurs petites, disposées d'un seul côté sur des épis latéraux ou terminaux roulés en crosse à leur ex- trémité. L'héliotrope du Pérou [heliotropium PerUmanutn, L. ). Cette belle espèce, E. ic a cinq plane , uniia té- As dans On en usieurs seule- Drment ur tige droite, inq ou iples et sposées aux ou lur ex- 'opium sspèce , DES HÉLIOTROPES. WJ la plus intéressante du genre , à cause de l'odeur suave de ses fleurs , fut en- voyée en Europe , il y a une cinquan- taine d'années , par Joseph de Jussieu , qui la trouva au Pérou dans une des vallées des Cordillières : aujourd'hui elle y est généralement cultivée. Cette plante forme un arbuste d'environ deux pieds d'élévation. Sa tige droite , li- gneuse , cylindrique , est rameuse et nue inférieurement; ses rameaux sont garnis de feuilles et terminés par de petits corymbes de fleurs d'un blanc bleuâtre. Toute la plante est pourvue de poils plus ou moins rudes. Les feuil- les d'un vert brun en dessus et blan- châtres en dessous > et longues d'un pouce et demi à deux pouces, sont ova- les, oblongues, un peu pointues, très- entières, ridées et presque sessiles. Le corymbe est formé de plusieurs épis courts , rapprochés et portés sur un pé- doncule commun. Les fleurs sont ses- siles sur les épis. h ïsl »• ■ ' 118 HISTOIRE NATtJRKLT.E Cette plante fleurit une grande par- tie de l'annëe ; l'odeur des fleurs ap- proche de la vanille. On multiplie l'hc- liotrope par graine ou par bouture. L'hi- ver on le met à l'abri du froid. L'héliotrope d'Europe (heliotropium Europeum , L. ) , vulgairement l'herbe aux verrues. Cette espèce est commune en France et dans d'autres parties de l'Europe. Elle croît dans les champs et les terreins secs et sablonneux. Elle est annuelle et fleurit vers la fin de l'été. Sa tige haute d'un pied environ, droite et divisée en rameaux un peu ouverts, porte des feuilles d'un vert cendré, pla- cées à l'origine des rameaux , et quel- ques épis de fleurs blanches placés vers son extrémité et l'extrémité des ra- meaux. Toute la plante est couverte d'un duvet un peu rude au toucher. Les feuilles longues d'un à deux ponces et portées sur des pétioles presque aussi longs, sont ovales, obtuses, très-entiè- res, ridées et relevées de nervures obli- V:^ ;^ï \ \ 1:1' ' "^rrr' 1) fi s HELIOTROPES. 1 I 9 ques. Les épis inférieurs sont solitai- res j Jes supérieurs sont placés deux à deux. Ils s'alongent jusqu'à trois ou quatre pouces par le développement des fleurs. Les fleurs sont scssiles , dispo- sées sur deux rangs et tournées d'un seul côté. L'orifice des corolles est jaune. Les fruits imitent de petites verrues fendues en quatre : c'est à cause de cette ressemblance que les anciens avoient supposé que cette plante étoit propre à détruire ces excroissances. Cette jiiante est détersive et drssi- cative j sa saveur est un peu salée et lé- gèrement ainère. Dans certains temps, les fleurs répandent une odeur suave , aïialogue à celle de l'héliotrope du Pérou. La seconde espèce d'Europe est l'hé- liotrope couché ( hel'iotropium supi- ntiTTi, L. ). Elle croît en Espagne et au midi de la France. Cet héliotrope a beaucoup de ressemblance avec le pré- cédent j niJÛfi il est plus petit, pousse ■% ft' F» ! »! '4 120 HISTOIRE NATURELLE plusieurs tiges d'une même racine , est couché sur la terre et blanchâtre. Les feuilles sont creusées de profonds sil- lons ; les calices sont fermés après la floraison; deux graines sont ordinaire- ment avortées. Heliotropium , de deux mots grecs qui signifient /e tourne vers le soleil, X V^ GENRE. ÉCHIE, Vipérine; Echium, Tourn. Li nn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes ; corolle en entonnoir ; limb» coupé obliquement et divisé en cinq lo* bes inégaux; stigmate fendu en deux. La tige des vipérines, originaire- ment droite et roide, quelquefois étalée et couchée , haute de quelques pouces à quelques pieds , naît du milieu d'une rosette de feuilles radicales , se ramifie oïdinairement , est garnie de feuilles !l [il à ;" h DES é C H I E S. 121. simples et alongées , et se termine par un épi ou une panicule d'ëpis sur les- quels les fleurs sont disposées d'un seul côté. Toute la plante est hérissée de poils plus ou moins roides portés sur un point glanduleux ou un tubercule. Ce genre comprend une trentaine d'espè- ces. Plusieurs ont la tige ligneuse i les autres sont annuelles ou vivaces ; pres- que toutes sont exotiques. Six seule- ment croissent en Europe. Plusieurs viennent au Cap de Bonne-Espérance. On a donné à ces plantes le nom de vipérine , à cause de la forme de leurs graines qui ressemblent à une tête de vipère. lia vipérine commune ( echium vuU gare , L. ). Cette espèce croît en Eu- rope , dans les champs et sur le bord des chemins. Elle vit deux ans et fleurit pendant l'été. La tige haute d'un pied et demi à deux pieds , roide , rougeâtre et garnie de nombreuses feuilles épar- ses, se termine par une panicule de 122 IlîSTOIRE NA.TUHKLT.E fleurs purpurines , sessiles , serrées «t disposées eu se'rie sur des épis naissant des aisselles des feuilles supérieures et roulés en crosse à leur extrémité j quel- quefois la tige se ramifie au sommet à mesure que la fructification se déve- loppe. Toute la plante est hérissée de poils roidea. Les feuilles radicales , pé- tiolées, longues d'un demi-pied envi- ron et lancéolées , forment une rosette couchée sur la terre. Les feuilles de la tige sont sessiles , plus courtes , plus étroites. Les fleurs sont quelquefois rouges ou blanches j chacune est munie d'une bractée. Cette plante est béchique, incisive; c'est un dépuratif doux qui peut rem- placer la buglose. Les vaches et les mou- tons Ja mangent dans les pâturages j les autres bestiaux n'en veulent point. Echium, vipère ^ en grec. pé- PES LITHOSFERMES. 12J X V r GENRE. LITHOSPERME, Grerail; Ljthos- PERsiuM, Tourn. Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice à cinq divi- sions; corolle en entonnoir ; limbe à cinq lobes ; stigmate fendu en deux ; graines pierreuses souvent lisses et luisantes. Ce genre comprend seize espèces , dont la plupart croissent en Europe j les autres se trouvent dans le Levant , en Egypte, au Cap de Bonne-Espëran- ce. La tige, haute de quelques pouces à un ou deux pieds , herbacée ou li- gneuse, rameuse, garnie de feuilles sim- ples et alongëes , porte à son sommet de petites fleurs en épi feuille ou dispo- sées aux aisselles des feuilles. Dans plu- sieurs espèces les racines ont une ëcorce rouge. Le gremil officinal ( lithospermum officinale, L. ), vulgairement l'herbe i s; X 'i' nl \ lat HISTOIRE NATURELLE a.ix perles. On trouve cette plante dans les terreins incultes et le bord des che- J"iii«. Elle est vivace et fleurit en été. ^.1 tige, haute d^un pied et demi, cy- Jindnque, roide et divisc^e en rameaux redrcsstfs, porte des feuilles sessiles aux aisselles, desquelles naissent des fleurs «oluaires, blanchâtres, et porlc^es sur des pédoncules très -courts. Toute la plante est rude au toucher. Les feuilles sont longuesdedeuxà Iroispouces, lan. ccolees,unpcuroides. Les graines, plus grosses qu'un grain de millet, ont une enveloppe blanche, polie , luisante , dure comme des perles et faisant effer^ vescence avec les acides. I.a plante a une odeur narcotique et paroît avoir les mêmes proprie'tes que a cynoglose. Il n'y a que les chèvres et les cochons qui la mangent. I-e gremil des champs ( mosr^er. m/.,«^r...;...,L.). Cette plante croît dans les champs d'Europe. Sa tige, haute a uu pied, un peu verticale ; feuilk^e , ai '} DES T.TTHOSPEIIMES. 125 simple à la base, divisée au soinmel eu quelques rameaux ouverts et naissant du même point, porte de petites fleurs blanches très-rapprochees, solitaires et sessiles à l'aisselle des feuilles supérieu- res. Elles se développent peu à peu en un long épi feuille sur lequel les fruits sont disposés en série. Toute la plante est garnie de poils et rude au toucher. Les feuilles sont sessiles , longues d'un à deux pouces, linéaires, lancéolées, un peu repliées en dessous parles bords. Les corolles sont à peine plus longues que le calice. Les graine? sont tuber- culeuses et représentent une tête d'oi- seau. L'écorce de la racine est rouge, et co- lore les huiles et les graisses. IM/iospermum {Diosc. PI. )j pierre, aejnence , en grec, à cause de la dureté de l'enveloppe des graines. Eotanîque. IX. 12 mtolwjP" im^fs^^,^^.imt Iij6 HISTOIRE NATURELLE l s P XVI P GENRE. PULMONAIRE, Pulmonarlu Tourn. Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice pentagone à cinq dirisions ; corolle en entonnoir, à tube élargi à la base , à limbe à quatre lobes arrondis et concaves ; stigmate échancré. On connoît sept espèces de pulmo- naires, dont quatre croissent en Eu- rope, deux en Amérique, une troi- sième en Sibérie. Toutes, une seule exceptée , sont à racine vi vace j la tige est feuillée , brancliue et haute d'un à deux pieds. Les feuilles sont tantôt lis- ses , tantôt rudes au toucher \ les radi- cales sont pétiolées ; celles de la tige fiontsessilesousurdes pétioles feuilles. Les fleurs sont entassées au sommet de la tige et disposées en une espèce de co- rymbe. Dans le pulmonaria mariti^ muj Linn. , elles sont aux aisselles des '"-"''^Ninrijj,/,,,- 15 R )iditi.i» igone à noir, à quatre tigmate )ulmo- n Eu- î troi- î seule la tige l'un à tôt lis- j radi- a tige iiillës. net de deco- ariti" Les des DES PULMONAIRES. 127 feuillîBs le long de la tige , et forment un épi feuitid. Les corolles ont le tube égal en longueur , ou le double plus long que le calice. La pulmonaire officinale {pulmona" ria officinatis, L. ). Elle vient dans les bois de l'Europe, dans les baies , les broussailles ; elle fleurit au commence- ment du printemps. Sa racine épaisse , dure et ligneuse produit quelques feuil- les radicales avec une ou plusieurs ti- ges hautes d'un pied , garnies de feuilles embrassantes et terminées par un bou- quet de fleurs bleues ou pourpres et quelquefois blanches. Toute la plante est couverte de poils court» un peu ru- des , et les feuilles sont remarquables par les taches blanches dont elles sont parsemées. Les feuilles radicales sont couchées , longues de quatre à cinq pou- ces , ovales-oblongues , pointues au som- met et prolongées sur le pétiole parleur base ; les feuilles de la tige sont plus étroites et moins longues. ■-i^. •^-■^ft^l'P^ObCi h t" m 128 HISTOIRE NATt:iEr-LK Cette plante a une saveur salée ; eîlo est pectorale, astringente. Elle réussit aussi bien que la racine de consoudc dans le crachement de sang. Aucun vé- gétal ne donne plus de cendre. Lors- qu'on la brûle , elle fournit le septième de son poids. Pulmonaria ( PI. ) de pulma , pou- fnoTif à cause de la propriété de guérir les maladies de ce viscère, attribuée à l'espèce la plus commune du genre. XVII r GENRE. I h k à ONOSMA. Linn. Juss. Lam. (Voye^ 3« vol. Pentandrie^monogynie. ) »*S.J -iT D B » 8 Y M P H Y T E s. 1 'J9. iV. Quatre graines nues j gorge de la corolle fermée par cinq écailles. Fiantes à tigo herbacée , ordinairement rudes au tou- cher. X I X' GENRE. SYMPHYTE, Consoude; Symphy- TUM, Tourn. Liiui. Juss. Lam* Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes ; corolle cylindrique, un peu renflée depuis la partie moyenne jusqu'au sommet , un peu étranglé et terminé par cinq dents réfléchies ; tube de la corolle fermé par cinq écailles en alêne, rappro- chées en cône et couvrant les étamines. On ne cannoît que trois espèces de consoude j deux croissent en Europe ; on trouve la. troisième aux environs de Constantinople. Leur racine estvivace, épaisse et remplie d'un sac visqueux* la tige est bianchue, feuillée; les bases deafciuilles se prolongent en aile sur la j^,ffi«e»fri)riiBiiiM ai*giffl,»!)3fl.> 5 fleurs aueuse, fmphy- y seloa s grecs ilider ; une est (Voy. ie.) X X r GENRE. M Y OS OTE , Scorpione -, Gremillet j. Myosotis. Linii. Juâs. Lam. Caractère générique. Calice à cinq divi- sions ; corolle à tube court, subiteineut dilatée en un limbe plans , à cinq lobes échancrés ; entrée du tube fermée par des glandes ; un stigmate ; graines lisses ou hérissées. Ce genre comprend une douzaine d'espèces : les unes croissent en Europe j d'autres en Sibérie en Virginie, en Egypte. Les unes sont annuelles , les autres sont vivaces; une espèce est li- gneuse. La tige, quelquefois très-basse, s'élève jusqu'à un ou deux pieds, feuil- lée, peu rameuse, et terminée par de petites fleurs ordinairement d'un aspect agréable et disposée en série sur des épis roulés en queue de scorpion avant leur développement. La myosote scorpioïde (^myosotis 'i tH HISTOIRE NATURELLE ^cor plaides, Linn.) Cette espèce est aimuelle ou vivace et fleurit au prin- temps; on en trouve deux varic'tds bien distinctes : l'une croît dans l'eau (myo- ^otispalustris ) - l'autre dans les champs et les terreins arides {myosotis mvet> *is). L'une et l'autre varient beaucoup selon les lieux qu^elles habitent. Tcale la plante est hcrissëc de poils ; la tige menue, haute de deux ou trois pouces jusqu'à un pied et davantage, bian- chue, droite et garnie de feuilles alter- nés et alonge'es , porte de très-jolies pe- tites fleurs d'un bleu céleste , disposées en épis terminaux plus ou moins alon- gés , simples ou divisés. Les feuilles in- férieures sont pétiolées , obtuses : celles de la tige sont sessiles ; elles sont eniières, alonge'es eu langue , calleuses à leur extrémité , médiocrement gran- des. Les fleurs sont pédonculées ; le calice est plus hérissé de poils que le leste de la plante ; la corolle est d'un beau bleu et son centre est jaune. Les N DES MYOSOTES. l35 graines sont li.-ses et noires. Dans la variété aquatique , la tige est plus hau- te, moins divisée , et les feuilles sont beaucoup moins garnies de poils ; les fleurs sont plus rapprochées, plus gran- des, d'un bleu foncé, et leur calice ne déborde pas le tube de k'corolle comme dans la seconde variété. Dans celle-ci , les fleurs sont quelquefois jaunes. Lors- qu'elle croît sur les montagnes , sa ra- cine ligneuse et vivace pousse plusieurs tiges très-basses , surmontées de quel- ques fleurs grandes et d'un tr^s-beau bleu. . Les bestiaux ne touchent point à cette plante ; la vai icté aquatique passe pour être nuisible aux moutons. Myosotis ( Dioscor. PI. ) , orei/le de souris , en grec , à cause de la forme des feuilles. i56 HISTOIRE NATURELLE iJV XXI I^ GENRE. ANCHUSE, Bugîose; Anchusa, Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice d cinq divi- sions ; corolle en entonnoir ; limbe à cinq lobes \ cinq écailles saillantes partant de l'extrémité du tube et rapprochées en cône; stigmate échancré; graines creu- sées à la base. Ce genre comprend treize espèces, dont la moitié étrangère à l'Europe. Elles sont herbacées, vivaces ou bis- annuelles. Elles ont de deux à trois pou- ces à deux pieds de haut. Les feuilles sont simples et rudes au toucher. Les fleurs sont axillaires ou terminales , ramassées en tête ou disposées en série , en épi simple ou paniculé. La buglose officinale ( anchusa offi- cinalis,\j.'). Elle cro'ît spontanément en Europe, dans la Fiance, l'Ilalie, LE E. au SA, nq divî- beà cinq irtant de :hées en les creu- îspëces , Europe, ou bis- ois pou- feuiîles ler. Les linales , n série , isa offi- ncment ['Italie , 4 I 4 f D ES AN C H U SES. 1D; l'Allemagne , et on la cultive dans les jiirdins. Elle est vi vace et fleurit au prin-< temps. Elle est toute hérissée de poils roides, et présente un aspect agréable lorsqu'elle est en fleur. Ses tiges, hautes de deux à trois pieds, et divisées en plu- sieurs rameaux étalés , portent des feuil- les alternes , et à leurs sommités des épis de fleurs d'un beau bleu , solitaires et unilatérales. Les rameaux ne nais- sent pas toujours à l'aisselle des feuilles. Les feuilles sont entières , aiguës ; les radicales sont larges , lancéolées , et se prolongent sur leur pétiole ; les autres insensiblement plus petites vers le som- met de la plante , sont sessiles , em- brassantes et élargies à leur ba^^e. Les épis sont quelquefois deux à deux, tour- nés ordinairement d'un seul côté et un peu roulés en crosse avant leur déve- loppement. Les fleurs sont un peu pé- donculées \ les divisions du calice sont profondes, déliées et plus longues que le tube de la corolle j le tube se diUte Do tunique. IX. i3 I' I !l l58 HISTOIRE NATURELLE subitement en un limbe un peu con- cave j les écailles qui ferment son ori- fice sont opposées aux lobes du Hmbe et hérissées de poils. Jia couleur dcsS corolles est quelquefois yiolette ou blan- che. Cette plante a les mêmes propriétés que la bourrache. Dans le nord , on la mange comme plante potagère. Les fleurs bouillies avec l'alun , donnent «ne couleur verte. La buglose orcanette ( anc/iuaa tinc^ toria, Linn. ). Ellecrc^t dans les lieux arides des contrées méridionales de la France. Sa racine rougeâtre en dehors ; longue , tortueuse et ligneuse , pousse plusieurs tiges longues de six à dix pouces, un peu couchées, ordinairement simples , toutes couvertes des feuilles et àe poils blanchâtres , et terminées par deux ou trois épis de fleurs Meues et unilatérales. Les feuilles parsemées de tiibercules blanchâtres et rudes au tou- cher , sont alternes, longues d'un pouce *<■- f n f ; s A N c îî 17 s E s. 1 5^ à un ponce et demi , et linéaires , lan- céolées. Les inférieures sont obtuses au sommet , et rétrécie» en pétiole à la base. Les supérieures sont iessiles et pointues ; lesfleUrs soht presque sessilcs et leur couleur est quelquefois violette. Les étaniiiiÊs sont plus courtes que le tube de la corolle. La racine de cette plante est astrin- gente ; infusée à une douce chaleur dans up ' r^>8 gras, elle lui communi- <|ue ùn^ b»iiie couleur fouge. On Teih- ploie dans les pharmacies , pour colorer les huiles et les graisses^ Il i ! t4o histoire naturelle XXI ir GENRE. BOURRACHE, Borrago. Tourn. Linn. luss. Lam. Caractère, générique. CeIicc à cinq divisions profondes et ouvertes j corolle en roue ; tube très-court ; limbe à cinq divisions profondes, ovales, aiguës; cinq écailles ëchancrées; cinq étamines en fer de flèche rapprochées en cône j graines ridées cou- vertes par le calice fermé après la flo- raison. On conhoît sept espèces de bourrache. Toutes sont exotiques , et la plupart originaires de Tlnde etdu Levant. Leur tige est presque toujours annuelle , et haute de quelques pouces à un ou deux pieds. Leurs feuilles sont très-rudes au toucher ; leurs fleurs sont solitaires ou plusieurs ensemble, sur des pédoncules axillaires ou terminaux. La bourrache oflficinale ( horrago oM^ cinalis , Liun. ). La bourrache est ori- R E. , Tojurn* divisions en roue j divisions ] écailles de ilèche lées cou- hs la fio- irrache. plupart »t. Leur elle , et ►u deux udesaii lires ou oncules igo offl^ est Qi i- DES BOURRACHES. l4l ginaire du Levant , et naturalisée au- jourd'hui dans plusieurs endroits de l'Europe. On la cultive comme plante .potagère et médicinale , dans tous les jardins ; elle s'y multiplie d'elle-même. Sa racine grosse , blanche et tendre , pousse plusieurs grandes feuilles radi- cales qui forment une large rosette, du milieu de laquelle s'élève à la hauteur d'un à deux pieds , uue tige feuillée , branchue , étalée , et portant à ses som- mités une panicule de fleurs d'un beau bleu y incarnates ou blanches , pédon- culées et incliné.es vers la terre. Toute la plante est succulente et hérissée de poils blancs et roidcs. La tige est épais- se , cylindrique et creuse. Les feuilles sont grandes , d'un vert foncé , ovales, obtuses et prolongées sur leur pétiole» Le calice etlacoiollesont très-ouverts» A la base de chaque division de la co- rolle, est une écaille charnue et échan- crée. Les anthères sont réunies en py- ramide , au centre de la fleur j leurs il- l42 MTSTOIRE NATURELLE Jets sont très-courts. Cinq autres filets plus extérieurs , et naissant au même point dans le tube , dilatés à leur base, aigus au scwnmet, et courbés en arc , pressenties anthères contre le stigmate, autour duquel elles forment un tube. Cette plante contient beaucoup de iiitre. On le voit fuser lorsqu'on la jette en pefeits morceaux sur des charbons ardens. La bourrache est très-employée en médecine. Son suc est fade et vis- queux. Ses feuilles sont diurétiques , expectorantes. Les fleurs sont béchi-' ques. On est dans Tusage d'orner le? sa^ lades avec ses fleurs mêlées à celle» de eapucine. D1L9 AS'FEaUGUES. l45 XXIV G E N R Ë. ASPERÛGUE, Kapette ; AsPBRuao. Tourn. Linn. Jxiss. Lam. Caractère générique. Calice à.quàtre-divil siohs , se changeant xiprès la floraitoa en deux grandes divisioDS parallèles, rap- prochées, délitées, sinuées sur le bord et renfermant les graines ; corolle en en- tonnoir ; écailles rapprcdlées ; étamines>. renfermées dans W tiibe ; graines appla<- ties. Ce genre ne comprend que deux es* pëces à tige herbacée y à feuilles florales opposées y à fleurs axillaires. Dans Vas- perugo œgyptiaca ylÀnn. le calice est venta:u. La: rapette couchée ( asperugo pro» oumbens , L*) , vulgairement le porte- feuille. On. trouve cette plante en Europe , dans les terreins gi*as et in- cultesv Elle est annuelle , et fleurit au Gommenceroent du printemps. Sa tige, w w >44 tUHToinn NATirnKrMB lort^nr d'iui p'ml vtivinm , hrum^im rt orflinairmricintcîoiiclMÎc., porte anx ai/»- «fillrH (IrM limilloN, de petite» flouM vio- Ifltt '« , r»'\oy^^ proi'ondeB } corolle tabulée à cinq lobci; tube couronné pir cinq écailles rappro- chées en faiiiceau ; quatre graines appla- ties ou en forme de poire , faisant corps avec le stylo par leur coté intérieur. La plupart (les ci nogl oses «ont exo- tiques-, on en connoît vingt-quatre es- pèces, presque toutes herbacées, quel- ques-unes bisannuelles ou ligneuses , mais ordinairement vivaces. Leur hau- teur est (le quelques pouces à deux pieds. licnrs feuilles sont toutes cou- vertes de duvet ou en «ont quelquefois presque dtîpourvnes-, les fleurs disposées à l'aisselle des feuilles ou terminant la plante , sont ramassées, ou forment l'épi. Ce genre réunit le genre ompha- Iodes de Tourncfort. Dans le premier, •. * I ' « T l46 HISTOIRE NATURELLU ies graines sont presque toujours Iit'iis- aees d'aspe'ri te's ; dans le second , elles sont lisses , creusées en forme de cor- beille , et crénelées sur le bord de l'ou- verture. La cinoglose officinale ( eiruyghssum officinale, Linn. ), vulgairement la lan- gue de chien. On la trouve en Europe dans les lieux incultes et pierreux. Elle est annuelle , et fleurit au commence- ment du printemps. Sa racine , en for- me de racine de rave , et noirâtre à 1 extérieur, pousse une twiflFe de feuil- les molles et blanchâtres, du milieu de laquelle s'élève à la hauteur d'un à deux pieds , une tige épaisse, très-gar- me de feuilles, et terminée par une panicule d'épis ae petites fleurs d'un bleu violet ; toute la plante est couverte d'un duvet blanchâtre. Les feuilles ra- dicales , longues d'un demi-pied ou da- vantage, sont ovales , oblongues et pro- longées à la base sur le pétiole ; vers la partie supérieure de la tige , 1rs feuilles DES C I N O G L O S E S. 1 47 sont éparses , moins longues , sessiies , * Ifliicéolëes , aiguës. Les fleurs sont dé- pourvues de bractées , et la corôïlo quel- quefois blanche , est une fois plus lon- gue que le calice , et divisée en cinq lobes dressés et alternes avec les écail- les de l'entrée du tube. Les étamines sont saillantes hors de la corolle. Les graines sont applatics en dessus , et hérissées d'aspérités surmontées d'une petite tête crochue. Lorsque les graines sont tombées , le style reste comme un pivot sur le réceptacle du calice. Cette plante est narcotique et astrin- gente ; la racine a une odeur désagréa- ble et une saveur mucilagineuse , dou- ceâtre. On l'emploie contre la toux , la pulmonie , la diarrhée , la gonorrhée. Les feuilles appliquées en cataplasme , calment les douleurs delà brûlure. Man- gée comme plante potagère , la cino- glose a causé le vomissement , la stu- peur et la mort. Son suc épaissi eu ex- trait , fait la base des pilules de cino*: l48 HISTOIRE NATURELLE glose ; mais c'est à l'opium qu'elles doi- veut leur propriété anodine , car l'ex- trait n'a presque point de vertu. La cinoglose printannière, vulgaire- ment la petite bourrache ( cynoglossutn omphalades , Linn. ). Elle croît dans les bois au pied des montagnes du Por- tugal et de la Carniole. Sa racine , ram- pante, horizontale et couverte le nom- breuses fibres radicales , pousse à la fois, de distance en distance , et à son extré- mité , quelques feuilles péliolées , une tige fleurie et une tige stérile -, l'ensem- ble de ces productions particulières , forme une toufife serrée haute environ d'un demi-pied , sur laquelle brillent , dès les premiers jours du printemps , de petites fleurs d'un très -beau bleu. Après la chute des fleurs , la touffe feuil- lée persiste toute Tannée. La plante est délicate et presque dépourvue de poil. Les feuilles longues d'un pouce à un pouce et demi , ovales , pointues et très- e^itières , sont portées sur des pétioles f les (loi- r l'ex.- ilgaire- lossum it dans lu Por- 3 , ram- e nom- . la fois, L extré- is , une ensem- ilières , tnviron [•illent , temps , u bleu. Fefeuil- mte est ie poil. ZQ à un et très- pétioles DES CINOGLOSES. 1^9 deux à trois ibis plus longs et élargis ù leur base. Les tiges sont grMcs; la tige stérile se dirige latéralement et porte quelques feuilles alternes et écartées ; la tige fleurie est verticale et nue jus- qu'à son sommet, qui se termine par deux épis naissant chacun de l'aisselle d'une feuille presque lessilc. Les fleurs sont dépourvues de bra ?é«s t portées sur d'assez longs pédonc \uc.. Des lignes d'un jaune doré tranchent sur le bleu de la corolle, et partent de sou centre en divergeant comme des rayons. Cynoglossum ( Diosc. ) , langue de chien, en grec, à cause de la forme des feuilles. Botanique. IX. i4 'S ' -^ )5o HISTOIRE NATURELLE V. Genres qu! ont des rapports avec les Bor- ragiuées. xxvr — xxviip G^=^ NOLANA. Linn. Juss. Lam. ( Voyez 3« vol. Pentandrie-monogynie, ) SIPHONANTHUS. Linn. Juss. Lam. ( Voyez 3« vol. Tétrandrie-monog, ) FALKIA. Linn. Juss. Lam. ( Voye^t 3* vol. Hexandrie-digynie. ) DES CONVOLVULACÉES. l5l VINGT-UNIEME FAMILLE. LES CONVOLVULACÉES, CoNroLVULi, Jass. Caractère de famille^ Calice inférieur à cinq divisions ^ survivant à la jQeur ; co^ roUe monopétale , hypogyne, régulière ,. à limbe le plus souvent à cinq lobes ; éta- mines en nombre égal aux lobes , alternea^ avec eux et attachées à la corolle ; un seul- style ou plusieurs , mais toujours en nom< bre déterminé; lorsqu'il y a plusieurs sty- les f un nombre égal de stigmates sim- ples j lorsqu'il n'y en a qu'un , un stig- mate simple ou divisé ; capsule souvent à trois loges , très-rarement à une> deux ou quatre ^ autant de valves ; placenta* central , triangulaire ; chaque angle pro- longé en cloison y aboutissant à la join- ture des valves sans y adhérer ; graines presque osseuses attachées par leur parti» inférieure à la base du placenta central ; cotylédons contournés^radicule inférieur le ; périsperme mucilagineux remplissant tous les vides que laissent tous les replia de l'embryon. Cette famille appartient à tous lea^ "^fif TTT» l52 HISTOIRE NATURELLE climats. Les espèces qui la coinposent sont ordinairement herbacées et que i- quefoia ligneuses. Leurs feuilles sont alternes et simples; leurs fleurs ; en go- néral grandes et d'un aspect agréable , partant de l'extrémité des rameaux ou de l'aisselle des feuilles, affectent dif- férentes positions. Le genre des con- volvulées ou liserons est le plus impor- tant à connoître , non -seulement à cause du grand nombre d'espèces qu'il renferme , mais encore parce que les caractères de sa fleur et de son fruit sont en quelque sorte le type d'après lequel on a formé les autres genres C'est cette considération qui a fait donner à la fa- mille le nom de convolvulacées , bien que toutes les plantes qu'elle renferme ne' soient pas sarmenteuses ou grim- pantes, comme le sont la plupart des liserons. IjCS replis de l'embryon dis- tinguent les convolvulacées de toutes les autres familles à corolle monopétale attachée sous l'ovaire \ et selon Goert- uos haies , a des tiges grêles et grim- pantes , dont les feuilles sont en fer de flèche, 4 oreillette ironquéu, et les fleurs blanches, grandes et portées sur de longs pédoncules té'rago^^es. Ses racines unt vivacesj ses t ^ef erbacées, ^yliudri- ont prcs- îul cote, à deux , es , nais- s ; leur» tes brac» le la base ou rose , lëe celles amande, se, serre tour des- k i. dé- èreihent les bes- cochons. nilus se- )mTnune et grim- ;n fer de les fleurs de longs nés unt ylindri- D £ S IPOMÉES. iSg ques et rameuses , s'élèvent à six pieds. Ses feuilles ont avec leur pétiole trois ou quatre pouces de long; elles sont nues et aiguës ; leur bord est brun. Les pédoncules ont deux à trois pouces , deux bractées en cœur, naissent immé- diatement de la base du calice qu'elles recouvrent . La c< ollc blanche en Eu- rope, est incarnate dan Amérique sep- tentrionale. Ce liseron est purgatif, vul- néraire et détersif, suivant les auteurs de la matière médicale indigène. Il peut remplacer la scanionée dont il n'a pas lesincoiivcniens. Les chèvres, les mou- tons, les chevaux mangent cette plan- ' -, les vaches n'en veulent point -, les coch rec herchent seulement les ra- cines. Le liseron scamonée ( convoluulus sramonea , L. ). Ce liseron , qui croît dans le Levant, et pai ticulièrement en Syrie , dans les cam gnes de Mysie , porte sur des tig< ^ ligaei ««s, grêles et grimpantes des feuilles ci for de flèche, i l m 160 HISTOIRE NAïURKLLK triangulaires, pétiolées, et de ^îramles fleurs d'un blanc purpurin, réunies deux a trois au sommet de pe^doncules communs, cylindriques, très -longs. Les racines sont longues , épaisses , charnues comme celles de la bryone • elles donnent un suc laiteux lorsqu'on les blesse. Les tiges sont velues ; elles grimpent et s'élèvent à plusieurs pieds. Les feuiJles, en y comprenant un pé- tiole do huit h dix lignes , ont deux pouces ou deux pouces et demi de long j elles sont aiguës j leuis oreillettes sont divergentes, presqu'aussi alongées que la pointe, et munies d'une petite dent à leur bord interne. Les pédoncules so- litaires dans l'aisselle des feuilles, et à- peu-près une fois plus longs qu'elles se divisent à leur sommet en trois pé- doncules particuliers, courts, ayant chacun deux petites bractées étroites, ouvertes. Les divisions calicinales sont lisses, obtuses et même un peu échan- M DES I r O M k ES. l6l ■cii'rs à leur soiiiinct. Les corolles sont en cloche , bien ouvertes. Le suc épaissi de cette racine est vendu dans le commerce sous le nom de scamonée. On l'extrait en grande quantité aux environs de Smyrne et d'Alep. C'est une gomme-résine noirA- Ire, brillante, légère, friable, d'une odeur désagréable. Dissoute dans l'eau , «lie donne une liqueur laiteuse qui n'ir* X'ite la langue que foiblemenL On en connoit diverses sortes , «e différant entr'elles que par leur degré de pureté. On mêloit autrefois ce suc avec certai- nes substances , telles que la pulpe de coings, le soufre, et alors il portoit dans les pharmacies le nom de diagrède cy- donié y soufré , &c. De tout temps on a employé la scamonée comme un puis- sant purgatif; son usuge exige des pré- cautions. Elle réussit toutes les fois qu'il faut exciter de fortes évacuations. On ne l'administre que rarement sous forme liquide , pcirce qu'elle est d'une Botauitiue. IX. i5 I 1 i f ■] I ■! 1^ i62 HISTOIRE NATURELLE amertume dégoytanle. On la prescrit d'ordinaire sous forme sècbe et pulvé- rulente. Elle aide l'action des autres purgatifs. Elle est très -utile dans les maladies de la peau, en excitant une salivation salutaire. Le liseron turbith ( ton\>olvulus tur- pethum -, L. ). C'«st un arbrisseau des Indes ; à tiges nombreuses, grimpantes ou rampantes, munies dans leur lon- gueur de quatre ailes membraneuses , et portant des feuilles en cœur et des fleurs semblables à celles du liseron des haies , réunies trois ou quatre sur un pédoncule commun. Les racines sont épaisses , ligneuses , peu ramifiées , cou- vertes d'une écorce brune contenant un suc laiteux et gluant ; elles pénètrent dans la terre à cinq ou six pieds de pro- fondeur en serpentant beaucoup. Elles jettent plusieurs tiges sarmenteuses , grêles, rameuses, très-tournantes, rous- sâtres àleur origine , vertes dans le reste do leur longueur ; accompagnées de DES IPOMÊES. l65 ^imtre ailes membraneuses , lesquelles, vont deux à deux et successivenxent se joindre à des pétioles ailés creusés en gouttière. Les feuilles sont en cœur, aiguës , plus longues que les pétioles ; leur bord est anguleux et crénelé; elles sont parsemées de poils rares et blan- châtres. Les pédoncules naissent dans Taisselle des feuilles vers les sommités des rameaux ; ils sont solitaires, cylin- driques, plus longs que les pétioles, et portent trois ou quatre fleursayant deux bractées ovales presqu'immédiatement au-dessous de leur calipe. L'écorce de cette plante est connue dans le commerce sous le nom de tur- hith végétal; elle est blanche et rési- neuse. On la retire de Guzarak. Elle est d'abord douceâtre au goût, ensuite pi- quante, et elle excite le vomissement^ On l'emploie pour diviser et évacuer les humeurs épaisses et gluantes. On l'administre dans les maladies longues , comme la goutte, la paralysie et l'hy- Il i l6i HISTOIRE NATURELLE dropisie. Cette ecorce entre dans beau- conp de préparations pharmaceutiques. Le liseron jalap ( conuolvulus jalap- pa, Linn. ). Cette plante dont les tiges sont tournantes et herbacées, porte or- dinairement des feuilles en cœur ondii- le'es , et de grandes fleurs solitaires , jaunâtres. .Elle croît dans le Mexique. Sa racine est vivace , épaisse , compacte, alongée, en forme de navet, noirâtre ex- térienrement , blanchâtre intérieure- ment et remplie d'un suc laiteux ; elle porte plusieurs tiges grimpantes , an- guleuses , parsemées de poils rares. Le* tiges s'élèvent à huit ou dix pifîds ; les feuilles sont assez grandes, un peu on- dulées à leur bord et veloutées en des- sous ; elle» varient extrêmement par leurs formes j quelquefois elles sont eu cœur ; quelqi7efbis elles sont oblongues* ou partagées en plusieurs lobes plus oit moins distincts. Les fleurs solitaires au sommet des pédoncules , moins longs «[u'elles,naissent de l'aisselle des feuilles^ ms beau- eutiqiies. lis j a la p- t les tiges pot te or- uroiidi:- •litaires , llexique. o m pacte, 1 àtre ex- térieure- îux ; elle -es , aii- ares. Ïjqs ieds ; les i peu on- s en des- iient par > sont eu blongues" 5 plus on taires au ns longs i feuilles^ DES I P O M /.: E S. l65 inimedialementà la base du calice , sont deux bractées. Toute la plante est un peu velue. Ce liseron lire son nom de la ville d® Xalapa , aux environs de laquelle il croît abondamment; il croît aussi dans les sables de la Vera-Cruz. Le poids des racines est depuis 12 jusqu'à 20 livres. On les coupe par tranches pour, les faire sécher j elles prennent alors une cou- leur brune ; leur saveur est acre et cause des nausées. Le meilleur >alap est com- pacte , résineux , brun, difficile à rom- pre et inflammable. On ne le donne qu'à petite dose, parce qu'il est très-actif et purge violemment. Son extrait rési- neux est employé avec plus de précau- tioii encore aux mêmes usages. L'Eu- rope consomme annuellement neuf cent soixante -douze mille livres de jalap. Cette racine ne convient pas dans les maladies aiguës; mais elle peut être em- ployée avec succès comme hydragogue , et dans certaines hydropisies par rclâ- ;l li 1 * I 3^6 HISTOIRE NATURELtE chement. Elle est encore fort utile dan* les maladies des enfans, à cause de leur constitution molle^ laiteuse ou chyleuse qui tempère l'acrimonie du purgatif. Les personnes à tempérament sec et irritable ne doivent pas faire usage de ce remède ; mais les personnes dont la constitution est froide , remplies de sé- rosités et qui un t la fibre lâche , s'en accommodent fort bien. Ce purgatif est sans beaucoup d'odeur , et n'a rien de désagréable au goût. Le liseron à gros fruit {eonpolpulus macroearpus , L. ). Ce liseron est une; herbe commune à la Martinique et à quelques endroits d'Amérique. Ses ti- ges, langues et grimpantes, portent des feuilles palmées et des fleurs purpuri- nes, solitaires au sommet de pédonnu- îes garnis d'ailes plissées. Les racines sont ép'^isses, charnues , laiteuses et en forme lie navets. Les tiges sont déliées. Les feuilles , portées sur d'assez longs pt^lioles, sont divisées en tn\i\ lobes ai» *l DES IPOMisES. 167 giis ; elles sont nues et d'un vert gai. Les pëdoncnles, ëpais et articules vers leur extrémité supérieure , tors et mu- nis dans leur longueur d'ailes plissées et comme crépues, soutiennent chacun une fleur, dont le calice a ses divisions concaves et arrondies, et la coroUt; son tube campanule et son bord sinué peu sensiblement. Deux bractées naissent de l'articulation du pédoncule. Le fruit recouvert par le calice , est membra- neux , orbiculaire , au moins de la gros- seur d'une noix et comme ciselé. La racine passe pour purgative. Le liseron maritime {^convolvutiis maritimus, Lam. ). Ce liseron annuel «n Amérique, et dont la racine est vi- vace aux Indes orientales , croît com- munément sur les bords de la mer , et jette des tiges rampantes, lisses, char- gées de feuilles assez grandes, arron- dies , divisées à leur sommet en deux lobes peu profonds. Ses fleurs solitaires ou réunies en corymbcs peu fournis, 1 u 1ii 1^ »68 HISTOIRE NATURELLE ont de grandes corolles campa milcîes,. purpurines, et de petits calices à divi- sions ovales, surmontées d'une pointe peu apparente. A chaque division du pédoncule sont deux petites bractée» étroites, aiguës. Les capsules sont ar- rondies ; elles renferment quatre grai- Mes velues» On distingue trois variétés dans cette espèce. La première, qui croît au bord de la mer dans les lieux sablonneux, à risle-de-France , à la côte du Malar bar, à Ceylan , et dans plusieurs autres lieux des Indes orientales, a ses feuiU les plus longues que lai,;es, etrétrécie» en coin à leur base; elle^sont épaisses-, charnues , portées sur des pétioles eu gouttière, tantôt plus, tantôt moirvs lx)ngs qu'elles. Leur nerviu^e principale forme une petite pointe entre les deux lobes. Les ileuEs sont portées au nom.- bi-e de trois- à six sur des pédoncules cylindriques divisés vers leur sommet Le suc laiteux que contient cette plant£> t *.. 4 DÈS IPOMIîES. 169 .^ une savour acre ; il est pwgatif et hydiagogue. La seconde variété a des feuillues plus larges que longues, tronquées à leur basp , échancrées à leur sommet de ma- nière à présenter à-pcu-près la forme d'un croissant -, les pédoncules ne por- tent souvent qu'une fleur. La troisième variété , recueillie au Brésil et au détroit de Magellan, a les feuilles plus grandes que celles des deux autres. Elles sont ovales, presqu'arron- dies, échancrées peu profondément et quelquefois il i's échancrure-, les pétio- les sont marqués près de la feuille de deux petites taches ronges, P^.'7mier dit que le suc laiteux de ce1.t^ plante est un; fort purgatif, sur -tout î^ if^nd il est épaissi. Le liseron à bouquet ( convolpulii:^ fioridus , L. ). C'est un arbrisseau à tige couchée , qui croît en Afrique et dan» les rochers de l'île de TénérilFe. Ses rameaux sont droits , roides et blanchà» 1 } 17^ HISTaiRE NATURELLE très. Ses feuilles , attachées à des pëtiV les très-courts , sont longues comme le rloigt , étroites , aiguë^ aux deux extré- mités, entières, ondulées, nues et vei- nées. Ses fleurs petites, très-nombreu^ ses , à corolle blanche ou d'un rouge pâle , forment de superbes thyrses ou pyramides vers l'extrémité des ra^ Hieaiix ; leurs pédoncules partent de- laisselle des feuilles supérieures et se divisent et se sousdivisent plusieurs fois. L'intérieur de la corolle est velu ; }es anthères sont blanchâtres. Le calice €st verdâtre; ses divisions sont lancéo- lées. La capsule est ovale, pointue, re- couverte en partie par le calice, et, contre l'ordinaire , elle n'a qu'une loge,' une graine, et s'ouvre en dix valves de bas en haut j sa graine est ovale et noire* Le liseron à balai ( convoluulus sa- parius y L. ). Cet arbrisseau d'Afrique et de Ténériffe, plus semblable par son port à un genêt qu'à un liseron, a une tige cylindrique absolument lisse; elle i DES IPOMÉES* 171 jette des rameauy impies , redressés , lesquels portent des feuilles également iedressées, courtes, étroites, minces, éloignées les unes des autres et un peu velues. Les fleurs à corolle velue exté- rieurement et de couleur blanche , sont tournées d'un même côté , et forment des grappes à Textrémilé des rameaux. Leurs pédoncules sont solitaires, alter- nes , éloignés , munis de bractées ; ils portent souvent trois fleurs , rarement une seule. Le bois de ce liseron est blanc et dur. On apperçoit sur sa coupe ho- rizontale les rayons médullaires qui se prolongent du centre à la circonférence. Sa râpure exhale une odeur de rose; sa saveur est acre. Cette plante est com- mune aux environs de Santa-Cruz. Les indigènes la nomment lena-noel ou bois de Rhodes, Le liseron à bouquet et le liseron à balai produisent tous deux le bois connu dans le commerce sous le nom de bois de Rhodes ov* de ros&. Celui qu'on re- '^ \\ if] Pu i ^ l'/'Ji HISTOIRE NAfUKKLl t tire de la prcniicre espèce est s.*pti ciir €11 qualité. Depuis fort long- temps on soupçonnoit que ce bois apparteiioit à une plante du genre des liserons *, mais ce n'est que depuis peu qu'on en a la certitude , et on la doit aux recbei^ht s du savant Broussonnet : cependant ou- tes les téjièbres ne sont pas encore dis- sipées. Il croit à la Guiane un c^rbii dont le bois connu sous le nom de boia de rose, bois citron ou bois jaune , est d'une couleur jaune , et répand une foible odeur de rose. L'arbre de la Cjtiiane paroît être It même que celui qa on nomme bois de chandelle, Cohois rM compacte , pesant , résineux. Les èJauvagesdc l'Amérique le coupent par éclat , et s'en servent pour s'éclairer pendant la nuit. Sa belle couleur citrine et son extrême dureté , le rendent pro- pre à faire des ouvrages de marqueterie. Enfin il nous vient aussi des Antilles , un bois aromatique, de couleur feuille morte , dur , tortueux , veiné ; résineux i i h i mai** DES IPOMÉES. 17^ «t Amer , qui reçoit un beau poli comme on peut f^ii jurer par quelques meubles faits avec ce bois , et l'on soupçon 110 que ce n'est autre chose que l bojs ci- tron de la Guiane. Enfin le cël» bre ^loan< a décrit sous le nom de Rhodes,, un arbre de la Jamaïqi at le bois est blanc et répand mu leur agréable lorsqu'on le brûle. Ces faits semblei^ *■ prouver que ce n'est pas seu- lement 'euxliseronsdontnousavonj donné la description , qui fournissent le bois de Rhodes ducommerce.LesHol-. landais retirent , par la distillation du bois de Rhodes , une huile très-péné- trante que Ton peut substituer à l'es- sence de rose , dans les baumes apoplec- tiques. Les parfumeurs font usage du bois de Rhodes 4 cause de son odeux. Le liseron soldanelle ( convoïpulua soldanella , Linn.). Il cr* t en France en Italie , en Espagne ; Commerson l'a rapporté de MorUeindeo. On le Irouvo communéniL'iit sur le subie de la mer, I>otani({tie. IX. iCî Vî m 'T- om^. /> M IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 2.5 22 12.0 1.8 ^25 ij!!l.4 IIIIIL6 Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. M580 (716) 872-4503 i° , ^ '^ ^ 17^ HÏSTOIRK NATURELLE •Sa racine est vivace ; ses tiges sont her- bacées , rampantes , sarmenteuses, sou- ples , et n'ont guère qu'un à deux pieds de long. Ses feuilles portées sur de longs pétioles , sont en cœur à base tronquée ou même échancrëe ; dans leur plus grande dimension , elles ont un pouce en longueur et deux en largeur. Elles sont épaisses , lisses , luisantes et d'un vert sombre* Les fleurs solitaires au sommet de longs pédoncules , ont de grandes corolles purpurines , en clocbe^ évasées j leurs calice» sont recouverts par deux bractées ovales. Cette plante contient un suc laiteux , amer , acre ef salin. On le regarde comme un bon pur- gati f hydragogue . La quamoclite patate ou batate ( con- volvulus batatas , Linn. ). Cette espèce à racine vivace , ne prospère que dans les climats chauds. Elle croît sans cul- ture, dans les pays voisins de la Ligne , en Amérique , en Asie , en Afrique. On Ta introduit&«n Espagne , en Italie; et f /} 175 BES IPOMÉES. dans le midi de Ja France. Sa racine est tubéreuse , semblable à la pomme de terre pour la forme , mais d'ordinaire plus grosse , brune à rextérieur et jau- nâtre à l'intérieur. Ses tiges herbacées, chargées de feuilles et de filets radicaux^ laiteux , rampent à la surface de la terre et se propagent de tous côtés. Ses feuil- les longues de six pouces au f- is , et portées sur des pétioles grêles et très- longs , ont la forme d'un fer de halle- barde ; leurs oreillettes sont plus ou moins saillantes , et quelquefois elles •ont divisées en lobes aigus. Ses fleurs sont de moyenne grandeur ; la corolle est d'un pourpie pâle , blanchâtre à so» orifice , et marquée extérieurement de cinq rayons aboutissans à cinq points du bord, et se terminent par une dent peu saillante-, les fleurs se fanent promp- tement , et les fruits n'arrivent point à maturité. Les individus cultivés ne don- nent presque jamais de fleurs. On n'eji trouve communément que sur les indi- M Il 1 4 176 HISTOIRE NATURELLE Tidus sauvages croissant sur un :n\ sec et aride. Sans doute les racines tubé- reuses épuisent la plante et s'opposent au développement des organes de la gé- nération. Ces racines bouillies ou cuites sous la cendre , sont très-substantielles et presqu'aussi agréables au goût que nos marrons. Aussi la culture de la pa- tate est-elierépandue dans presque tous les pays de la terre siiu.és entre les deux tropiques. Toutes les fois qu'il s'agit d'un végétal utile à l'espèce humaine , le point de son /histoire , qui pique le plus la curiosité , est celui qui a rapport à sa patrie originaire , et à son passage d'un pays dans un autre. On veut savoir à quelle époque et dans quelle circons- tance s'établit cette communauté de richesse , entre des pays séparés le plus ^ouvént par des mers immenses , et qui , par leurs positions , sembloient devoir être à jamais étrangères les unes aux autres. Mais ces questions sont presque toujours irijpossibles à résoudre. Nul ca- h t 1 ir 'f DES I P O M é E S. 177 ractërc certain n'indique l'origine d'un végétal acclimaté , sur une terre étran- gère , et souvent même mille circons- tances locales le modifient au point d'effacer en lui les indices qui dccéloient sa. race. L'histoire a rarement conservé oes faits intéressans. Elle apprend aux hommes à quelle époque et par qui le monde fut ravagé ; elle ne dit rien de l'introduction d'une nouvelle culture , parce que les bienfaits ont moins de pri- se sur notre imagination que les vic- toires , la terreur et le bruit. Il n'y a que la tradition qui puisse nous révéler la vérité, et cette source n'est pas tou- jours pure. Si on doit l'en croire , la pa- tate tire son origine de l'Amérique. Elle fut portée par les Castillans dans les Manilles, puis dans les Moluques, et les Portugais la répandirent dans tous les ports des Indes Orientales. Quoi qu'il en soit, il est de fait que cette plante est ciil tirée depuis long- temps dans les lieux de l'Afrique et de l'Asie ' ""^v'^SP^fr^*'***' i I: ^'1 H î ' ^ ^ ! t I f 178 HISTOIRE NATURELLE ©ù jamais les Européens n?ont pénétré. Il est probable que les Labitans de ces pays inconnus , ont reçu la patate des indigènes répandus suk les côtes mari*- times. La culture de la patate exige peu de soin. Four la propager, il suffit de met- tre dans la terre des tronçons de sa ra- cine , qui n« tardent point à jeter de» tiges, lesquelles s'attachent à la surface du sol par de nombreux filets radicaux. On a soin, d'éloigner de ces tiges toute espèce d'appui sur lequel elles pour- roient grimper , afin de la contraindre à ramper à la surface de la terre , seule position qui convienne à la multipli- cation de ses racines tubéreuses. Wil- liams Wright dit , dans son Kssai sur les Plantes de la Jamaïque, que Kpatate croît si rapidement dans cette île , qu'au bout de six semaines ou deux moiS; oui pen^ en faire la récolte; Convolpulus (PI.) , ainsi nommé par- ce qii' un grand nombre d'espèces se rou- DiiS MAR IP A, &c. 179 lent autour des corps voisins. Ipomca vient du grec et signifie semblable aw liseron» iiP_vf genres; MARIPA . Aubl. J11S8. Lam. MOUROUCOA. Aubl. J-uss. Lam. :RET2IA. Thunb. Juss. Lam. EN33RACHIUM. Conim. J. Lam. (Voy. 3« vol. Pentandrie-monogynie. ) II. Plusieurs styles. Vir— Xr GENRES. EVOLVULUS: Linn^ Juss. Lam. (Voy. 3® vol. Pentandrie-tétragynie. ) NAMA. Linn. Juss. Lam. HYDROLEA, Linn. Juss. Lam. (Voyez 3® vol; Pentandrie- digynie. ) SÂGONEA. Linn. luss. Lam« CJEtESSA. Linn. Juss. Lam. ( Voyez^ 3« vol. Pentandrie-trigynie, ) ..-».» -H-= i I 180 HISTOIRE NATURELLE III. Genres qui ont de l'afEnlté avec les Convol- vulacées. X I r GENRE. CUSCUTE, CvscvTA, L. Juss. Lam» ( Tétrandrie-digynie, L. Gm. ) Caractère génér. Calice à quatre ou cinq divisions j corolle globuleuse ou carapa- nulée , à limbe à quatre ou cinq dents , autant de petites écailles fendues en deux eituées à la base interne ; quatre ou cinq étamines attachées à Torifice de la co- rolle , alternes avec ses dents, apposées a ses écailles j deux styles courts-, deux stigmates -, capsule sphérique ou conique «'ouvrant circulairemcnt comme une boî- te à savonnette j deux loges à deux grai- nes chacune j graines demeurant fixées au fond de la capsule, dont la base subsiste après la chute de la partie supérieure ; embryon délié tourné en spirale dans un périsperme» On connoît trois espèces de cnsciites. L'une d'elles croît en Europe , une i i uiie DES CUSCUTES. l8l antre en Asie , la troisicme en Amé- rique. Qu*on se figure un fil divisé et sous-divisé , roulé fortement de droite à gauche, autour de la tige et des bran- clîes d'une plante , et la tenant pour ainsi dire garrottée, et l'on aura une idée assez exacte de l'aspect , de la tige et des rameaux des cuscutes. Eli es sont her- bacées et absolument dépourvues de feuilles -, véritables parasites , elles ne vivent que sur les végétaux. De dis- tance en distance elles jettent de petit» mamelons qui pénètrent dans l'écorce des plantes , qui leur servent de sup- ports et pompent leurs sucs nourriciers. Les plantes forcées de pourvoir à la nourriture de ces hôtes incommodes , vivent dans un état de soufiFrance et de dépérissement. Les fleurs des cuscutes sont très -petites ; elles naissent en groupes , et sont munies de petite» écailles. La corolle se détache à sa base; mais elle reste néanmoins sur la cap- sule jusqu'à ce que la partie supérieure .' ^ I J I; 1^3 HISTOIRE NATURELLE de celle-ci rentraînc dans sa chute. Le calice survit à Ja fleur , les graines ger- ment en terre ; mais à peine elles com- mencent à lever, que laplantule se flé- tnt, si ellenerencontre^quelque plante qui lui serve de support et de nourrice ; et dans ce dernier cas même , la racine se dessèche aussi-tôt que la tige a jeté les suçoirs dans l'ëcorce de la plante hos- pitalière. Selon Linné , l'embryon est privé de lobes séminaux. Quelqu'ex- traordinaire que cela paroisse, je ne ré- pugnerois pas à le croire , parce que le» cuscutes n'ontpoint de feuilles , et qu'il est certain que les cotylédons ne sont que des feuilles arrêtées dans leur dé- veloppement. Cependant ce fait a be- soin d'être confirmé pour qu'on puisse y ajouter foi. La cuscute d'Europe ( cuscuta Eu- ropœa , Linn. ) roule sa tige débile et 1 ongeâtre autour de la bruyère , du ser- polet , du lin , de la vesce et de beau- coup d'autres végétaux. De distaaiceen. \ M ■ If -' .1 ■ ' DES CUSCUTES. i83 distance, elle porte des paquets de pe- tites fleurs sessiles, blanches ou rou- geâtres. Le calice est court ; la corolle campanulëe. L'un et l'autre ont plus souvent cinq dents que Quatre. On dit celte plante apëritive, anti scorbutique et légèrement purgative. On prëtend aussi qu'elle peut être employ<^e contre les rhumatismes et la goutte j mais ses propriétés bienfaisantes ne sont pas suffisamment constatées , et rien n'est plus certain qu'elle épuise nombre de végétaux utiles. On doit donc la mettre au rang des plantes nuisibles. l84 HISTOIRE NATURELLE '\ \ I XII !• GENRE. DIAPENSE, Di^ PEU 91 A. L. J. Lam. {^Pentandrie-monogynic. L. Gra. ) Caractère générique. Calice à cinq folioles, muni à sa base extérieure de trois petites écailles formant un caliculc , corolle à tube court , à limbe plane , à cinq lobes ; cinq étamines alternant avec les lobes , attachées à l'orifice du tube \ un style , un stigmate ; capsule à trois valves , à plusieurs graines. liA diapense de Laponic ( diapensia Laponica , Linn. ). On ne connoit qu'une espèce de ce genre. Elle a de grands rapports avec les androsaCes par son aspect et même par quelques ca- ractères imporians ; mais elle en diiFère par sa capsule à trois valves , et par &qs étamines alternes avec les lobes de la corolle a lieu de leur être opposées. Celte plante croît sur les montagnes de Lapouie. Sa raciue viyace et fibreuse , i ( i à ^''- t\ «MWV DES LOE8ELI A. iSj jette quelques rameaux couc.iës , d'uu à trois pouces de long , chargés de pe- tites feuilles recouvertes les unes par les autres , et termindes par un pédon- cule de six lignes , soutenant une jolie ileur blanche. Les feuilles longues da cinq ou six lignes , sont oblongues ou linéaires , obtuses , marquées d'un sillon longitudinal, «t très - rapprochées Ijs unes des autres ; les inférieures se fs.- nent sans tomber. Le pédoncule qui termine chaque rameau est simple , ua peu redressé. X I V« GENRE. LOES.ELIA. Linn. Ju^s. Lam. ( y. 3« vol. Didynamie-angiospermie.) m Botanî(]ue. IX, i? 'M l86 HISTOIRE NATURELLE VINOT-DEUXliMB ÏAMILLE. LES POLEMONACÉES. Polemo^ ^iM, Jus3. {Pentand, monog. L. G.) Caractère de famille. Calice divisé; co- rolle régulière à cinq lobes ; cinq étami- nes insérées dans le t,ube de la corolle • un style ; stigmate divisé en trois : cap- jule ceinte par le calice , divisée en trois loges, s ouvrant par trois valves et con- tenant plusieurs graine, ; valves garnies dans leur longueur , sur le milieu de leur face interne , d'une côte saillante en for- me de cloison ; réceptacle central tri- gone , appliqué par ses angles contre les lames saillantes des valves , et divisant ainsi la capsule en trois loges ; embryon chainu " ''''''' ^'"'^ ^'"^^"'"« Les polemonac^es sont des plantes lierbacëes ou des arbrisseaux dVé- ment. Toutes sont exotiques et pi usieurs cultivées dans nos parterres. JLeur \\oq ordinairement rameuse , et garnie de feuilles presque toujours alternes , se ï ai — f LLE Sf I L L £. POLEMO' S^.L.G.) divisé ; co- inq étami- la corolle ; trois } cap- ée en trois es et con- ves garnies ieudeleur a te ea for- itral, tri- contre les t divisant embryon érisperme S plantes ^ d*agré- plusieurs -Kîur tige arnie de nés , se ■iw%w^^ "«wm^i^B» m^'*i^mt*ië i^ ..ii ê te I ï l, i tli ! ;.'i Wî IX. g^ ■) DES P HL OX. 187 ' termine le plus souvent , par une espèce de corymbe de fleurs d'un aspect agréa- ble. Cette famille diffère principale- ment de la préce'dente , par la structur* de la capsule. Les prolongemens du ré- ceptacle central qui forme les cloisons, sont contigus avec la côte moyenne des valves, au lieu d'aboutir à leur suture. I^e genre cantua se rapproche des bi- gnon^s par son port et ses graines ai- ïees , mais il s'en éloigne par sa capsule à trois loges et sa corolle régulière. T' GENRE. PHLOX, Phlox, Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice à cinq division» plus ou moins profondes ; corolle en tube cylindrique , alongé , terminé subitement par un limbe plane, à cinq lobes pro^ tonds ; étamines disposées les unes au- dessus des autres dans le tube ; anthères en fer de flèche. C E genre renferme douze espèces , toutes exotiques et presque toutes ori- ^-'A > t ai H /|t. m /. t88 histoire naturfxle ginaires d'Amérique. On en cultive plusieurs pour l'ornement des parterres. Toutes sont herbacées etvivaces.Leiir tige droite, haute d'un à quatre pieds, ordinairement simple ou peu ramifiée, est garnie dans toute sa longueur , do feuilles opposées, sessiles, plus ou moi.is lancéolées, simples, entières et se ter- mine par un faisceau ou une espèce de, corymbe de jolies fleurs ordinairement très-nombreuses , tantôt d'une blan- cheur éclatante , tantôt bleues ou vio- lettes, et quelquefois d'une odeur suave. Les feuilles qui accompagnent les fleurs sont souvent alternes. Toutes les espèces comprisesdansce genre, ont le port des saponaires. On les confondroit si leur corolle étoit polypétale. lï il: PU*» I il tu» ), . DES POLE MOINE S. iSj I r GENRE. POLEMOINE, POLEMONIUH. Tourn. Lirin. Juss. Lam» Caractère générique. Calice à cinq division» profondes j corolle monopétale , hypo- gyne , à tube court , à limbe étalé en roue et à cinq Içbes ; filets des étamines élar- gis et velus à la base j anthères vacillantes. Ce genre comprend cinq espèces tou- tes exotiques, à tige herbacée, à feuil- lesailëes ou simples, à fleurs terminales^ en corymbe ou solitaires. La polémoine bleue , Tulgairement valériane grecque {polemonium cœrur- leum, L. ). On cultive celte espèce dan s les parterres. Elle croît spontanément en Asie , en Europe, dans les forêts du nord et dans la Suisse. Elle est vivace et fleurit en été. Sa tige herbacée, haute de deux à trois pieds , droite , simple ,. épaisse et garnie de feuilles ailées et al- ternes , se termine par un bouquet de i i i: i 4 El' ë 190 HISTOIRE NATURELLE fleurs blanches ou bleues , et d'un as- pect agrëable. Toute la plante est lisse , à l'exception de l'extrëmité de la tige , des pédoncules et des calices qui sont couverts d'un léger duvet. Les feuilles sont composées de six à onze paires de folioles lancéolées , longues d'un pouce environ et très-entières ; une foliole im« paire teimine le pétiole commun. Les fl«urs sont verticales , et quelquefois blanches et bleues tout ensemble sur le même pied. J> calice est plus long que le tube de la corolle , et les étamines «ont plus longues que la fleur. On at- tribue à cette plante une vertu vulné- raire et apéritive ; mais elle sert plutôt d'ornement dans les jardins que de re- mède en médecine. If Jl DES CANtUS. 191 IIP GENRE. CANTU, Cantua. Juss. Lam. Caractère générique. Calice »n tube évas^ , à trois ou cinq divisions ; corolle en en- tonnoir, à tube cylindrique , dilaté en un limbe ouvert et divisé en cinq lobes; filets des étamines égaux en longueur et non élargis à la base j graines prolongées en aile au sommet. La plupart des plantes qui constituent ce genre , ont été rapportées du Pérou ^ par Joseph de Jussieu , et sont peu con- nues des botanistes. Ce sont des arbris- seaux ou des arbustes qui portent de* feuilles simples et alternes, et dont le» rameaux ae terminent par un corymbe de fleurs. Caniua, nom péruvien. IV* G E N R E. HOITZIA. Juss. (Voyez 3« voL Penta^rie-monogynie. ) } i? % t: j S'. i ' \\ 192 HISTOIRE NATURELLE fl'i: TINOT-TnOTSliME FAMILLE. LESBIGNONÉES, BioNoNi^.lmB. Caractère de famille. Calico divisé ; corolle monopétale , hypogyne , souvent irrégu- lière , à quatre ou cinq lobea j souvent cinq étamines, dont une stérile ; un atyle; un stigmate à deux lobes ou simple j fruit à deux loges offrant , tantôt une capsule qui s'ouvre en deux valves et contient plusieurs graines fixées sur une cloison parallèle ou opposée aux valves avec les- quelles elle est simplement contiguë , tantôt une capsule coriace et ligneuse , s'ouvrant seulement au sommet et conte- nnrjt un petit nombre de graines insérées sur une cloison faisant corps avec les val> ves, et presque toujours munie de chaque côté d'une lame saillante dans l'intérieuc de la loge -, embr>'on sans périsperme. Les bignonees sont des arbres , des arbrisseaux et des herbes exotiques, re- marquables par la grandeur et la beauté de leurs fleurs. Leur tige souvent grim- pante; garnie de feuilles ordinairement \i UM t i. ) HKS B f GNONé ES. IQ^ opposées , quelquefois al ternes, et plus habituellement composées que sitnple», porte habituellement les fleurs en pani- cule , à son extrémité et à celle des ra- meaux. Quelquefois encore les Heurs naissent une ou plusieurs ensemble , à l'aisselle des feuilles. On divise cette famille en trois sections, suivant la na- ture du fruit et de la tige ; la second© section paroît devoir constituer à elle seule la véritable famille des bignonées. Les deux autres formeront sans doute par la suite, des arbres distincts, mais voisins de celui-ci. Les bignonees par leur corolle irré- gulière , l'avortement de la cinquième étamine , la capsule divisée en deux loges, par une cloison opposée ou paral- lèle aux valves , se rapprochent des acanthacées et des personnéesj d'un au- i re côté , si l'on ne considère point l'a- vortement de la cinquième étamine , on leur trouve plus de rapport avec les po- lémoines , les gentianes , les apocinées I ; f ''SmMm^ ' ;-|i: \li 194 HISTOIRE NATURELLE et les autres ordres dont les fleurs ont la corolle régulière et à cinq ëtami nés. I. Capsule à deux valves j tige herbacée. I" GENRE. SÉSAME, Sesamum. L. Juss. Lam. Digitalisa Tourn. ( Didynamie- angiospermie, 1j, Gm.) Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes, dont la supérieure est plus courte; corolle à tube court, dilaté eu cloche à son orifice , et terminé par un limbe à cinq divisions , dont la supérieure est plus longue ; quatre étamine? dont deux plus courtes ; rudiment d'une cin- quième étamine ; stigmate à deux lobes ; capsule oblongue, un peu tétragone, mar- quée de quatre sillons , divisée en deux loges par une cloison formée par une ner- vure longitudinale saillante lur le mi- lieu de la paroi interne des valves ; grai- nes fixées sur un placenta central grêle et contigu aux deux nervures qui forment ir DES SÉSAMES. Kj^^ la cloison ; le» bords des valves rentrant dans l'intérieur de la capsule, la divisent encore à sa partie inférieure de manière qu'elle parott k quatre loges. > C £ genre comprend quatre espèces qui croissent dans Tlnde. Leurs feuilles sont opposées ou alternes : aux aisscïles naît une fleur solitaire , portée sur un pédoncule garni à la base de deux glandes et de dfux bractées. L»e sésame d'Orient ( sesamujn Orien taie , Linn. ). Cette plante croît dai.j le Malabar. Elle est annuelle , et se plaît dans les lieux sablonneux. Sa tige est droite , haute de quatre pieds > et por^fe quelques rameaux à sa partie inférieure. Ses feuiHes sont très-entières , pétiolées et ovales, oblongues. Les fleurs sont presque sessiles. Les deux b actées qui naissent à la base du pédoncule , sont très-courtes. La glande qui naît entre chaque bractée , est perforée et jaune. La corolle ressemble à celle de la digi- tale, et sa couleur est blanche. Lesgrai- <( , 1 1? I 196 HISTOIRE NATURELLE ne.'» 8out huileuses. L'huile qu'un en retire par la pression , eet préfdrable à l'huile d'olive. Cette plantées* Icst^samedes anciens, Semmum ne anùi ( Diosc. Pi.) , mot indien d'origi , adopté p» les Grecs et>ltsLat. is,qi l'emnloyoïent souvent en métaphore pour di igner ce qui leur paroissoit parfais IT ET II 1 GENRES. ÇHELONE, To' n. L. Juss. Lam. INCARVILLE Tuss. (V. 3* vol. Didynat ie-angiospermie,) II. Capsule à deux valves ; arbres ou arbris- seaux. IV G E N R E. MILLINGTONIA. L. S. Juss. ( V. 3* vol. Didynpmie angiospcrmie.) \i »# ■ ■ t 1)KS I. ;VC A R A M PA.&.1 >')7. Vl G E NU OS. JACARANDA, /^c-f /i^i^i?^. Jusf, BioNONiA. Linn. ^ Caractère générique. Calice à cinq îlents 5 ,' coroUèen tube 'à la baèï^V'*'^***^ à son* orifice et ayant son limbe à çiftq lobes inégaux; quatre étamih'éi^ i'ertileé i un ciuquiJ^nie iiîet "plus long' et VelÛ ît' s6ti sommet ; stigmate à de lix lames , capsule comprimée , orbiculaire , ligneuse /l'ou- vrant par le bord en deux valres, et sé- parée en deux loges par une cloisén char- nue opposée aux valves j graines à bord membraneux. Ce genre est formé par le hignonia verulea de Linné , et le Jacaranda 2 , Pis. hras. Ce sont des arbres qui portent des feuilles opposées , deux fois ailées avec impaire , et des fleurs en paaicule. Jacaranda i nom de pays. I Botanique. IX. 1» il 198 HISTOIRE NATURELLE Vr G E N R E. CAValPA, C^r^xp^. Ïuss. BioNONi'jlTouni, Linii. Lam. Caractèw générique. Calice à deux divi- 6I0US profondosi oroUe eu cloche, h tube ventru ,.^ lii^bç à quatre lobes inégaux j deux é^miues fertiles et trois filets sté- rile* î stigmate à deux lames ; capsule en forme de silique longue , cylindrique , à deux loges ,,à deux valves j cloison oppo- sée aux valves j graines prolongées aux deux bouts en membrane divisée en forme d aigrette. Le bignonia catalpa de Linnd, et le bignonia longissima de Jacquiu , cons- tituent ce genre. Ces deux arbres por- tentdes feuilles simples, disposëes trois à trois en verticiUe autour des rameaux qui se terminent par une panicule de Heurs. Le catalpa à feuilles en cœur ( bigno- nia catalpa , Linn. ). Cet arbre , or%i- ËiS .H, nr. ^ Juss. ux divl- lOytttub* né^aux ; ileU sté- psule en rique^ à ïn oppo- gées aux în forme lé, et le > con8> es por- es ti'oiâ imeaiix cule de higno- , origi- !>iR9 CATALPAS* agg «aire dpkCvoljne et du Japon , est cultive^ au Jardin des PJantei», où il for- me, de sfip^rbes allées. La beauté de son port , dc,p^^,(çMi|Je8 , de ses fleurs , l'é- poque de *,a lloraison et la faculté de vivre en pleine terre dans nos climats , lui assignent nt^c place distinguée parmi los «rbrea d'agrément. Sa hauteur est de quinze à vingt pieds. Son tronc ro- buste , droit , cylindrique et couvert d'une éccwce grisâtre , porte une beUo tèXt arrondie , couverte de grande» feuiUçB, len caawr , au-dcsçus desquelles s'épanouissent, pendantle mois de mes- sidor , de gi-ps bouquet» de fleurs blan- ches d'une od^ur très-suave; ces bon- quets rassemblent à ceux du marronnier d'Inde , mais les fleurs sont plus grande» et il leur succède des capsules cylin- driques , longues de quinze à dix-huit pouces, déliées et pendantes. Lesfeuil-. les portées sur des pétioles de quatre à six pouces de long, longues elles-mêmes de six à douze pouces , sont arrondies. W i f 'III f*^' i- ', 300 HISTOIRE NAteRÉr.ttt dhposcfes tl'dfs à' trois'iè long cîc>»'îa- meiutifc qtie terminehft lé» fleurs. L^s raihifica fions du boiKjiiët deà fleiiis son t opposée»; lès deux divisions des calice \s conca>^és^ Icjf'corolies' irrëgUlières iln péU l^biëéà ; envasées éii doohe , un peu frangées à leur bord et bigarrées inté- rieui^mentde lignes jaunes et de poînN ronges j les graines sont longues , appla- ties et terniint^es aux deux bouts par une houppe de poils. ; ..' .tj! Lé ôalàipa à f ii Jle« 6ndt?eé-, lé cliêno noir d'Amériv- j {bi^noHid longhsi- ma, Jacq. ). li est origfîiiaire de Saint- Domiiigiie etcultivé au Jardin dos Plan- tes. C'est un giand et bel arbre, baut de quarante pieds et davantage. Sort trône est très-droit et porte dans toute sa langueur des rameaux garni» de feuil- les oval€.<} , lance'olees ; et terrilinés par des grappe» de fleurs blanchâtres aux- quelles snccèdeht des capsules longues d'un à deux pieds, cyliâidri(!]t«es, bru^ t-«L- -r*,^-.*- Lit t ; cîe's 'ia- itrs. LH ïs calices ières lin , un peu ?es intë- le points , appla- mis 'pat* ru. '/■■ 'i [è diêno e Saint- es Plart- â; ïiaiil 5e. Son is toiitè 'efenil- ttés par ^s atix- ongue» "JJ R 3» TEC 0 1« ES. 201 ncn, ifrine do courte, son ap* prolon- : par le t point îs trois l en a i grand' n for- seront veaux. DES IJ r G N O N E S. 2o5 On doit, en allciidant, rapporter au genre higmmia, toules les espèces dont Ja cloison de la capsule est parallèle aux valves. Presque toutes les bignoncs sont ré- pandues dan» l'Amérique. Toutes sont ligneuses et forment des arbres , des arbrisseaux ou des arbustes. Plusieurs sont sârmenteuses et grimpent sur les arbres au moyen de griffes naissant le long de la tige, comme dans le lierre, où bien au moyen de vrilles qui ter- minent le pétiole de leurs feuilles com- posées.* Leurs feuilles sont simples ou tcrnées, ou binées (vnie vrille rempla- çant alors la troisième foliole ) , ou ai- lées rtVec impaire. Les fleurs sont gnm- dcs , belles , bien colorées et disposées eu panicule aux aisselles des feuilles ou à l'extrémité des branches.^ La bignone équinoxiale , la liane à crabes , liane à paniers ( bignonia equi^ iioxiciîis , L. ). Elle croît aux Antilles , à Cayenne, &c. Sa tige sarmenteusa *v I i 206 HISTOIKE NATURELLE fjrimpe sur les arbres des forêts an moyen des vrilles qui terminent seâ feuilles. A chacun des nœuds de la tiize naissent deux feuilles opposées, com- pose'es de deux folioles ovales , lancéo- lées et d'une vrille simple. A Taisselle de chaque feuille naissent deux gran- des fleurs rougeâtres, auxquelles suc- cèdent de très-longues capsules appla- ties et d'une largeur égale dans toute leur longueur. Les habitans des An- tilles font des paniers avec les sarr en». de cette liane. ■ ■ i Bignonia, du nom d'un Frar ;ai8. III. ^^apsule coriace, ligneuse, a'pjii^rvi^ «i* sommet seulement. Tige herbacé*. ,.» ?."\) IX» G E ?î;r e: TOURETIA. Dombey. Juss. ( Voyez 3* v:^ J^idynamie^angiospermieA 1 com- DE8 MARTYNIES. 207 X* GENRE. MARTYNIE, Bicorne, Cornaret-, M AKTYn iA, Linn. Juss. Ltoi« Craniolamia, Linn. Juss. Caractère génér. Calice à cinq divisions , accompagné de deux ou troU bractées , et quelquefois fendu d'un côté jusqu'à U base î corolle en cloche ou en entonnoir, à tube grêle ou renflé, à limbe irrégu- lier et à quatre lobes arrondis ; quatre étamines didynames, dont deux quelque- fois sans anthères j rudiment d'une cin- quième étamine; stigmate formé de deux lames ; capsule ligneuse , renflée, oblon- gue, à quatre angles arrondis, à quatre côtés creusés chacun d'un sillon longitu- dinal , prolongée en une pointe plus ou moins longue et recourbée au sommet , «'ouvrant par le milieu de la pointe , di - visée intérieurement en quatre loges , et offrant quelquefois une cinquième loge i placée au centre entre les quatre aiAres. On a réuni dans ce genre une esprxe du genre craniolaria de Linné j l'autre !Ïl T!": :-Hi k i f 2o8 lïlSTOIRE NATURELLE espèce est du genre geanerla. Le g'^nre martynia comprend cinq espèces, tou- tes originaires d'Amérique et herba- cées; les unes vivaces, les autres an- ïiucllcs. Leur tige, haute d'un à deux pieds , est rameuse , garnie de feuilles simples , alternes ou opposées , et porte de grandes et belles fleurs disposées eu epi à rextrémilé de la tige et des bran- ches, ou entre la bifurcation de la tige. Dans ce genre , le caractère essentiel réside dans la structure des fruits. La martynie à longue corne ( mar- tynia prohoscidea , Linn. ; martynia alternifolia , Lam.). Cette belle plante est cultivée au Jardin des Plantes , et croît spontanément dans l'Amérique septentrionale sur les bords du fleuve Mississipi. Elle est aimuelle. Toutes ses parties sont couvertes de poils fins, sur- montés d'une goutte de liqueur vis- pucuse, odorante. Sa tige cylindrique , haute d'un pied environ , rameuse et étalée , porte des feuilles en cœur , la es, lou- linba- ;re8 an- à deux feuilles et porte jsëe's en 38 bran- la tif^e. ssenticl lits. 5 ( mar- artynia e plante itcs, et nériquc L fleuve utes ses ns, sur- ur vis- irique , euse et xjur, la DES M A R T Y N I Ë Kk 1209 plupart alternes , et un épi tle grandes fleurs blanchâtres à son extrémité et à celle des rameaux. La tige est creuse. Les feuilles sont d'un vert-gi'isâtre , grandes , molles et portées sur d'assez longs pétioles. Les fluurs ont le calice à cinq lobes obtus, et fendu d'un côlé jusqu'à la base , où il est accompagné de deux folioles étroites. Les corolles sont en cloche et marquées dans l'intérieur do points orangés et de lignes jaunes. Le stigmate se ferme quand on le tou- che. La capsule est oblongue, relevée dans son sillon antérieur d^me crête frangée , et se termine par une corne longue d'environ quatre pouces. Sa du- reté est extrême ; dans sa maturité , lorsqu'elle est à demi-ouverte et que la corne , se trouvant divisée , en repré- sente deux , son aspect devient tout à- fait singulier. Martynia , du nom d'un botaniste anglais. ï%\ Botanique. IX. 10 ■ \ f 'i 210 HISTOIRE NATURlilJ.E X !• G E N R E. PEDALIUM. Limi. Juss. Lam. ( Voy. 3" vol. Didynamie-angiospermie. ) VINOT-C^UATRIÈME FAMILLF.. LES GENTIANÉES, Gehtianiù. J. Caractère de famille. Calice d'une pièce divisé, persistant) corolle monopétale, hypogyne, régulière, se séchant ordi- nairement sans tomber \ limbe divisé eu lobes égaux en nombre aux divisions du calice ( ordinairement au nombre de C'aq ) , et quelquefois coupés oblique- ment ; étamine-! on nombre égal aux divi- sions de la corolle, et insérées à son som- met ou à sa partie moyenne} anthères vacillantes sur les filets et pendantes ; un style quelquefois fendu , et alors deux styles ; stigmate simple ou lobé ; capsule simple ou divisée profondément en deux lobes arrondis, contenant plusieurs grai- nes et formée par deux valves j les bords des valves se prolongent dans l'i.,téricur de la rspsule , s'avancent directement ,91 DES GENTIANKES. 21 1 tcrs le centre et nlor» îi font patoUre à deux loges , ou bien se tou1< t en so re- jetant de cô4é , et nlornla capsule paroU à une loge et quelquefois à quatre si lei bords sont assez prolonges : les graines sont menues et insérées sur le bord ren- trant des valves, quelquefois elles sont fixées sur toute la paroi interne de la cap- sule ; périsperrae charntu Presque toutes les p], ntf 3 de cette famille sont herbacées j quelques-unes seulement forment des arbustes. Leur tige est assez souvent simple, mais le plus souvent rameuse. Leurs feuilles sont constamment opposées , presque toujours entières et sessiles. Leurs fleurs sont belles , agréables à la vue , et dis- posées diversement àl'aisselle des feuil- les ou à l'extrémité de la tige. Le fruit est le caractère principal qui les dis- tingue des plantes des autres familles Il ressp^ibleroit au fruit des apocinées si les deux valves, au lieu d'être rap- prochées pour former une seule capsule , étoient séparées et représentoient ainsi l m i \ M. .1 i 212 HISTOIRE NATURELLE deux follicules. Plusieurs plantes de cette famillo ont une vertu tonique , stomachique^ fébrifuge et vermifuge, I, Capsule simple à une loge. I" GENRE. GENTIANE, Centaurelle. petite Cen^ taureej Gentiana. T. L. J. Lani, CsNTAURiUM MINUS. T. {Pentan- drie-digynie. L. Gm. ) Caractère générique^ Divisions du calice et de la corolle en nombre égal avec les éta- mines , et variant de quatre à huit , mai» le plus ordinairement au nombre de cinq; corolle en entonnoir ou en cloche ; deux stigmates le plus souvent sessiles \ cap- sule à deux valves, à plusieurs graines. On compte une cinquantaine de gen- tianes. Elles croissent en partie sur les montagnes d'Europe , et embellissent par l'ëclat de leurs Heurs , les iieu:^ li [''^^^^•'l^tpaÉft'a" Tom . IX. J\ E S GENTIANES. 21 5 qu'elles habitent. La surface de ces plantes est lisse et polie. Leur tige est toujours herbacée et plus souvent ra- niiliée que simple. Elle s'élève d'une ra- cine preiique toujours vivace, à la hau- teur d'un pouce à trois ou quatre pieds. Elle porte des feuilles constamment op- posées , simples , entières, et des fleurs quelquefois très-petites , mais remar- quables par l'intensité de leur couleur, quelquefois grandes , belles , et longues d'un à deux pouces ; elles sont ordinai- rement d'un beau jaune , et plus sou- vent d'un bleu magnifique. Elles sont solitaires ou très-nombreuses, et dis- posées aux aisselles des feuilles ou à l'extrémité de la tige. Elles sont le plus habituellement rassemblées en faisceau ou en verticille. Dans ce genre , toutes les parties de la fleur offrent de nombreuses variations dans la forme et le nombre. Le nombre des étcimines et des divisions de la co- l'Qlle et du calice est le plus souvent i «* '4 Îil4 HISTOIRE NATllRiLLi.; de cinq , quelquefois il est de qiiaire , d'aiitrofois il varie de cinq à huit. Le calice est le plus ordinairement en tubej souvent il est à divisions profondes et étalëes eu étoile , quelquefois il se dé- chire irrégulièrement par le dévelop- pement de la corolle, et prend la forme d'une spathe membraneuse j ses divi- sions sont presque toujours aiguës. La corolle est eu cloche ou en entonnoir ; et rarement en roue. Ses divisions sont tantôt droites , tantôt ouvertes à angle droit en forme d'étoile. Elles sont aiguë» ou arrondies , entières ou bordées de cils. Quelquefois il naît à la base de leur face interne , un appendice cilié qui ferme l'orifice du tube. Entre le» divisions , le limbe fait un pli ou pro- duit une petite division qui alterne aveo les grandes. Les étamines sont tantôt rapprochées, tantôt écartées du pistil. Souvent leurs anthères sont réunies et forment un tube autour de son sommet. La capsule est oblongue et un. peu fem- ! DES GENTIANES. 21 ^> fine au sommet. Les bords des valves sont renlrans. Quelquclols ils sont peu saillans dans l'intérieur de la capsule , et la capsule est alors parfailement unir loculaire. Quelquefois ils sont plus sail- lans , et la capsule paraît à deux loges. D'autres fois au lieu d'avancer directe- ment vers Taxe de la capsule , ils se re- plient de chaque côté vers le milieu de chaque valve, et dans ce cas ils font par roître la capsule à quatre loges. Tant de variété dans les caractères sembleroit exiger une division dans le groupe ; mais les plantes qui le for- ment offrent à l'œil des traits de res- semblance si frappans , qu'une division bien tranchée seroit impossible. L'amertume est- une qualité com- mune à toutes les gentianes. C'est ordi- nairement dans les racinesque la saveur est le plus. décidée ; elle est quelquefois si pénétrante et portée à un tel excès , qu'elle devient insupportable. Cet le qualité reud les gentianes très- utiles I J Il r ')■ il ^' i ai6 HrSTOlKE natuiielle contre les fièvres, contre les vers , pour donner du ton à Pestomac des conva- lescens, pour arrêter les progrès de la pourriture, etc. La gentiane jaune , la grande gen- tiane {gentiana luiea , L.). Cette espèce est une des plus communes et celle dont la tige est la plus élevée. Elle couvre d'immenses pâturages sur les monta- gnes inférieures, et son aspect lorsqu'elle est fleurie flatte agréablement la vue. Les bestiaux ne la mangent jamais. A Ja lin du printemps, lorsque les neiges sont fondues , sa racine , grosse , divi- sée, rampante et longue de quelques pieds, d'une couleur jaune et couverte d'iuie écorce brunâtre , pousse un pa- quet de grandes feuilles assez sembla- bles à celles du grand plantain ou de l'hellébore blanc. Elles sont longues de six à huit pouces, larges, ovales, lan- céolées, prolongées inférieure ment en un large pétiole long de quelques pou- ces , très-entières à ieur boxa et ira ver-» t DES GENTIANES. î>17 sces longitudinalement de grosses ner* vures qui vont aboutir au sommet. Au mois de juin il s'tflève du milieu des feuilles, à la hauteur de deux à quatre pieds ou davantage, une tige simple , verticale , cylindrique , garnie de quel- ques paires de feuilles opposées , sem- blables aux feuilles radicales , mais moins grandes, portées s ur d e pi us courts pétioles, devenant sessiles et même em- brassantes et réunies par leur base à mesure qu'elles sont plus près du som- met. Dans l'aisselle des trois ou quatre dernières paires de feuilles , naissent , tics faisceaux de grandes fleurs jaunes si nombreuses qu'elles s'étalent en ver-» ticille autour de la tige. Elles sont dres- sées et portées sur des pédoncules longs de six à douze lignes. Les calices sont membraneux et déchirés en forme de spathe. Les coi'olles ont un tube très^ court, et leur limbe est profondément divisé en cinq à huit lanières ouvertes en roue ou en étoile. Elles sont parae** 21 8 HISTOIRE NATURELLE jnees de points pourpres très -petits. l^es ëtamines sont ëcartëes de l'oVaire I^a capsule est renfle'e en fuseau, alon- gee en pointe et fendue en deux à son sommet. Les graines sont plates , folia- cées orbicuiaires j presque toutes sont stériles. Cette gentiane est la plus ancîenne- nient connue j elle est employée en mé^ decme depuis les temps les plus recu- les. Sa racine est la seule partie em- ployée. C'est un très-bon remède con- tre les fièvres intermittentes, contre les langueurs d'estomac , la jaunisse , les diarrhées opiniâtres, les maladies de la peau. C'est sur-tout contre les maladies des bestiaux que cette racine est le plus employée j à l'extérieur, sa décoction nettoie les ulcères et arrête la pourri- ture. Un morceau de viande , plongé dans une forte décoction de gentiane s'y conserve frais pendant deux mois. ' La gentiane pourprée (genliana ]purpurea/Lw.), Cette espèce ressem^ ■■iMm'f«m\,w'»mmm R -petits. 'oVaire. i , alon- K. à son I , folia- les sont en më- 1 recu- e em- le coii- itre les e , les ide la ■ladies eplus >ction )urri- longé îane, lois. iana sem- DES GENTIANES. 219 ble à la grande gentiane , mais elle est moins grande. Ses ileurs ne naissent qu'aux aisselles des deux ou rarement des trois dernières paires de feuilles , et celle n qui forment le dernier verti- cille sont plus nombreuses et forment un faisceau. Elles sont presque sessiles. Les calices sont également membra- neux et en forme de spathe. Les corol- les, longues d'un à deux pouces , sont renflées en cloche et divisées en cinq à sept découpures peu profondes. Elles sont jaunes et ponctuées de pourpre ; mais dans cette espèce et dans des es- pèces voisines , la couleur jaune prend bien souvent une teinte pourprée. Cette espèce croît dans les Pyrénées, la Suisse et sur d'autres montagnes d'Europe. Elle est plus amère que la grande gen- tiane , et produit des effets plus mar- qués. Elle la remplace dans les pharma- cies d'Allemagne. La gentiane acaule [gentiana acau- lis, L. ), Une fleur longue d'un à deux i . 1 " *ao HISTOIRE N/miRtr.LE pouces , renfltfe et ëvasee en cloclie, colorée du pî„8 beau bl(3u et posée au milieu d'une petite rosette de feuilles appliquée sur Ja terre, telle est celte johe plante qui fait l'nn des plus beaux orneniens des montagnes. Elle tapisse les pelouses depuis une certaine éléva- tion au-dessus des vallées jusqu'aux sommets les plus élevés. Ses dimensions et ses proportions sont en raison inverse de la hauteur des lieux qu'elle habite. IJans la région des glaces elle n'a point ^e tige, et la fleur est à peine longue d un pouce. Sur les montagnes moyen- nes la tige commence à paroître; elle égale en longueur la corolle sur les mon- tagnes inférieures , et la fleur a pris des dimensions une fois plus considérables. ^ La racine de cette gentiane est noi^ ratre, menue, fibreuse, et produit quel- quefois plus d'une rosette. Les feuilles longues d'un demi-pouce à un pouce et demi, sont, à mesure qu'elles devien- nent plus grandes, ovales, ovales-lan- I) R « 0 E N T ï A N E S. a 'J I o'olées ou lancéolées. Elles sont épais- ses, lisses et traversées de frois nervu- res longitudinales. La tige en portedeux ou trois paires , selon qu'elle est plu» ou moins longue. Le calice et la corolle sont à cinq divisions. Le limbe de la corolle forme un pli saillant entre cha- que division. La capsule se termine par un style délié autour duquel les anthè- res forment un tube. Les bords des val- ves sont à peine saillans dans l'intérieur de la capsule. Les graines sont ellip- tiques, amincies aux deux bouts, sil- lonnées et fixées sur tous les points de la paroi interne des valves. L'amertume de la racine de cet le gentiane est insupportable. La gentiane ceutaurelle , la petite centaurée (gentiana centaurium, L. ). C'est une des gentianes les plus remar- quables, soit à cause de son fréquent usage en médecine , soit à cause de la beauté de son port. Elle est très-com- mune eu Europe dans les prés secs. Elle Botanique. IX. ao ?l l\ fi 222 HISTOIRE NATURELLE fleurit en eié et ne vit qu'une année. Sa racine est menue, blanchâtre et pro- duit une rosette de feuilles d'où s'ëiè- vent , à Ja hauteur d'un pied environ , une ou plusieurs tiges feuilléea, verti- cales, menues, divisées vers le sommet en rameaux fourchus , rapprochés les uns des autres, et terminés par de jolies ileurs rouges élevées à une hauteur égale, et formant ainsi par leur ensem- ble une sorte de corymbe. La tige est relevée de petits feuillets peu saillans. Les feuilles sont d'un vert un peu bleuâ- tre, sessiles, longues d'un pouce, ova- les dans la rosette , lancéolées sur la tige , dijposées par paires, plus courtes que les entre -noeuds et traversées de trois nervures longitudinales. Les fleurs sont longues d'un demi-pouce. Le ca- lice est pentagone , plus court que le tube de la corolle , et à cinq divisions profondes et déliées. Le tube de la co- rolle est encore très-délié et s'épanouit subitement en un limbe divisé en cinq '» — année. et pro- i s'élè- iviron , , verti- iommet hés les le jolies lauteur eiisem- tige est aillans. i bleuâ- 3 , ova- SLir la )ourles sées de s fleurs Le ca- que le irisions la 00- aiiouit u cinq DES GENTIANES. 2^5 parties ouvertes en étoile. Les anthères sont saillantes hors du tube, et roulées en spirale après la floraison. La corolle se fane et reste sur la capsule. La cap- sule est grêle, cylindrique. Le bord dea valves étant replié sur eux-m^^mes, elle paroît à quatre loges, dans lesquelles les graines sont disposées les unes au-dessus des autres. On trouve une variété de cette plante à fleurs blanches. On en trouve une seconde, haute de deux ou trois pouces, très rameuse, à fleurs d'un pourpre vif. Celle-ci croît près des piarais et dans les lieux humides. La petite centaurée est très-amère.. Ses propriétés sont aussi énergiques que celles de la grande gentiane jaune ; à forte dose, elle est purgative et fait vo- mir. On n'emploie que ses sommités fleuries. Les bestiaux ne mangent point cette plante. Gentiana (Dioscor. PI. ) du nom de Gentlus, roi d'Illirie. i II \\\ 224 HISTOIRE NATURFXLE IP, IIP ET IV* GENRES. VAUHIRA. Aubl. Juss. Lamarck. ( Pentandrie-monogynie. ) COUTOUBEA. Alibi. Juss. Lam. ( 7\trandrie-monogynie» ) SWERTÏA. Linn. Juss. Lamarck. ( Voy . 3« vol. Pentandrie-digynie. ) V*^ G E N R E. CHLORE , Chlora. Adans. Linn. Juss. Lam. ( Octandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice (îe huit à douze divisions profondes; corolloi à tube court terminé subitement par un limbe un peu concave, de huit à douze divisions; huit à douze étamines courtes ; un style ; un stigmate fendu en quatre au sommet. Les chlores ont de grands rapports avec les gentianes. On en connoît cinq espèces j deux sont exotiques. Leur tigd DES CHLORES. 2^25 est herbacée, simple ou rameuse à soii» extrémité terminée par un corymbo^ de fleurs. La chlore perfoliée ( chlora perfo-^ îiata , L.). Cette plante paroît att)ir les propriétés des gentianes. Elle croît dans la France et d'autres parties de l'Eu- rope , sur les collines arides. Elle est an- nuelle et fleurit en été. Sa tige feuillée et haute d'un pied ou davantage, s'é- lève du milieu d'une rosette de feuilles et se termine par une cime de belles fleurs jaunes. Toute la surface de la plante est couverte d'une fine poussière d'un vert un peu bleuâtre qui s'efface sous le doigt. La tige est cylindrique ; les feuilles sont longues d'un demi- pouce à un pouce et demi. Celles de la rosette sont, ovales ; celles de la tige sont larges et pointues •, celles-ci , opposées et réunies par leur base , ne paroissent qu'une feuille unique enfilée par la tige. L'extrémité de la tige qui porte les ilcurs; se divise successivement de deux ' K- 226- HISTOIRE NATUIlFXLlS en deux. Les fleurs sont pëdoniculces , droites et solitaires dans l'angle de cha^ que bifurcation. La corolle est ordi- nairement large de cinq ou six lignes , elle l'tM moins ou beaucoup plus, selon les Variétés. Le limbe est à huit ou dix divisions ovales. La capsule est ovale > tétragone et remplie d'un suc d'un jaune doré. Les divisions du calice sont très-déliées, plus longues que le fruit, rangées autour de lui et ne le touchent point. La corolle , détachée à sa base , reste , comme une coi£Fe au sommet de la capsule , long-temps apr^s avoir été flétrie. Clihra, jaune , en grec , à cause de la couleur des fleurs. \ d è C 1 li f ©ES LISIANTHES. 2^7 II. Capsule simple, à deux loges. V P GENRE, TJISIXSTHE, LisiyiNTMi7s, Brown^ Là. Juss. Lam. ^Pentandrie-monog». L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq division» profondes , creusées en carène et mem" braneuses à leur bord j corolle beaucoup plus longue , en entonnoir, dont le tube resserré dans l'intérieur du calice se ren- fle ensuite, et s'épanouit en un limbe à cinq divisions ; cinq étamines ; un style ; un stigmate à deux lobes. On connoît une quinzaine d^espèccs de lisianthes. Presque toutes croissent en Amérique , à la Jamaïque', à la Guiane , à Cayenne -, deux espèces se trouvent à' Madagascar. La plupart des lisianthes sont des herbes annuelles -, quelques-uns ont la tige ligneuse. Les ileurs terminent presque toujours la tige p qui ordinairement est plusieurs ai'8 HISTOIRE NATUPKLLE fois fourchue au sommet ; elles sont quelquefois peu nombreuses , mais or- dinairement elles sont en grand nom- bre et forment une panicule. Le lisianthe purpurin ( lisianthus purpnreus , L. ). Il croît dans les fentes des rochers de la Guiane, Sa racine est annuelle. Sa tige simple , droite , un peu carrée et haute de deux pieds ou davantage, porte deux ou trois paires de feuilles sessiles, ovales, pointues, et se bifurque plusieurs fois à son som- met , où sont disposées des fleurs pur • pnrines, pédonculëes et penchées vers la terre pendant et après la floraison. Toute la plante est lisse. Les feuilles inférieures ont deux pouces de long ; les fleurs sont solitaires dans l'angle des bifurcations , ou altf mes et disposées en épi à leur extrémité. La corolle est longue d'un pouce environ j son tube est un peu courbé et renflé à la sortie du calice. Les étamines et le pistil dé- bordent un peu h, corolle. Le sligmate îs sont lais or- l nom- anthus j fentes îine est te , un eds ou i paires întues , >n som- rs pur- ies vers ►raison, feuilles mg ; les gle des sposëes oUe est ïi tube i sortie itil dé- igraate i DES C H IR O N ES. 229 eflt formé de deux lames. La capsule oblongue , terminée par un long style persistant , s'ouvre dans sa partie moyenne. Les deux; bords de chaque valve viennent se joindre et se replient encore vers sa paroi interne. Dans la Guiane, cette plante est employée com- me fébrifuge et apéritive. Lisianthus ou lysianthus , formé de deux mots grecs qui signifient ^ewr qui dissout, V I r GENRE. CHIRONE , CniRONiA, L. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions plus ou moins profondes ; corolle à tube égal en longueur au calice , et à limbe grand, à cinq divisions profondes; cinq étamines , dont les anthères se contour- nent en spirale après la fécondation; style courbé en arc de bas en haut ; stigmate en tête à deux lobes. Ce genre comprend seize espèces^ H:' *jT}o histoire naturelle Plusieurs d'entr'elles croissent au Cap de Bonne-Esperance} d'autres en Eu- rope, en Amérique, dans l'Ethiopie. Leur tige est tantôt simple, tantôt ra- meuse , le plus souvent lierbacée , mais quelquefois ligneuse. Les fleurs sont belles et naissent aux aisselles des feuil- les ou terminent la tige. Plusieurs gentianes paroissent appar- tenir à ce genre. Çhirofiia, du nom du centaure Chiron. VIII' — X« GENRES. EXACUM. Linn. Juss. Lam. ( Voyca 3" vol. Tétrandrie-monogynie. ) TACHIA. Alibi. Juss. Lam. ( Voyea 3* vol. Tétrandrie-monogynie. ) NIGRINA. Linn. Juss. Lam. ( Voyez 3« vol Pantandrie^monogynie. ) DES SPIGÉLIES. 201 III. Capsule à deus lobes profonds, blloculaire. X r GENRE. SPIGELIE, Spigelïa, L. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynle. L. Gni. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes; corolle en entonnoir, à limbe ouvert et à cinq divisions égales ; ciiH| étaraines j ovaire à dcur lobes j un style j un stigmate ; capsule à deux loges , divi- sée profondément en deux lobes arron- dis , composée de deux valves fendues en deux et paroissant ainsi à quatre valves j graines peu nombreuses. Cb genre ne renferme que deux es- pèces. L'une croît dans l'Amérique mé- ridionale ; l'autre dans l'Amérique sep- tentrionale. La première est annuelle^ là seconde à racine vivace. La spigélie anthelmintique {spigelia anthelniia, Linn. ). Cette plante croît iîpontanément dans presque toute la par* i 23j histoire NATUnELLE tie méridionale de rAmériqne. Oji la cultive à cause de ses vertus dans les lieux même où elle est spontant'e. Elle est encore cultivée dans les jardins de botanique en Europe. Sa tige est sim- ple, droite, cylindrique, et s'élève à la hauteur de six à douze pouces. Quatre feuilles lancéolées et longues de deux pouces environ, sont disposées en croix à son extrémité; une ou deux paires do feuilles semblables sont disposées dans sa longueur. A l'aisselle de chacune de CCS deux paires de feuilles naît un ra- meau absolument conformé comme la tige. Du centre des quatre feuilles dis- posées en croix au Sf)mmet de la tige t-t des rameaux, naissent un ou plu.iems longs épis garnis de petites fleurs blan- ches tournées d'un seul côté, sessiles droites et garnies à leur base de très- petites bractées. La capsule est hérissée d'aspérités et formée comme de deux capsules globuleuses unies ensemble'. Cette plante est un spécifique admi- DES oPHïonuizA, &c. a53 ral)le coiiti e les vers. Le docteur Browiio obtint ce secret des Américains en 1 748. On boit rinfusion qu'on prépare avec deux gros de feuilles j à forte dose, eîlo fait vomir , cause le relâchement des paupières et la dilatation de la pupille. Son odcui' et sa saveur sont désagréa- bles. Spigelia , dti nom d'un botaniste flamand. Xir G E N R E. OPHIORRHIZA. Linn. Juss. Lam. ( Voy. 3« vol. Pentandrie-moîiog. ) IV. Genres qui ont des rapports avec les Geu* tianées. - XII I« GENRE. POTALIA. Aubl. Juss. Lam. (Voyez 3*^ vol Décandrie-monogynie, ) Botanique. IX. 21 254 HISTOIRE NATURELLE VlNGt-CINQUlÈMÈ FAMILLB. APOCINÉES, Apocins^. Jusg. Caractère de famille. Calice inférieur à cinq divisions plus ou moins profondes ; co- rolle monopétale , hypogyne , régulière» à cinq lobes souvent obliques , nti8 ou munis infét.eureraent d'appendices pé- taloïdes; cinq étamînes attachées à la co- rolle , et alternes avec ses lobes ; filets ordinairement courts ) tantôt distincts > tantôt réunis en un tube qui entoure l'o- vaire et lui est étroitement uni ; deux . ovaires portés habituellement sur un ré- ceptacle glanduleux ; un ou deux styles ; un seul stigmate rarement fendu en deux ; deux follicules à une loge s'ou- vrent longitudinalement ; plusieurs grai- nes avec ou san aigrette , quelquefois planes et munies d'un rebord ou d'un Commet membraneux, imbriquées sur plu- sieurs rangs et attachées d'ordinaire à un placenta fixé avant la maturité le long de la suture des follicules } périsperme char« nu ; embryon droit. Les apocinées sont répandues sur D^S APOriNÉES. 255 toute la lerie. Ce sont des arbres et dea arbrisseauxou des plantes grasses. Quel- ques-unes sont toujours vertes. On en connoît peu d'annuelles \ la plupart ont wne racine charnue et fibreuse, alon- g^e en fuseau ; les autres ont une ra- cine rameuse. Les tiges sont cylindri- ques, succulentesdans quelques espèces, et roulées de droite à gauche dans plu- sieurs autres. Les branches sont comme les feuilles, alternes et opposées, ou même verticillées. liCs feuilles sortent de boutons coniques , dépourvus d'é- cailles , et .«jont simples et entières. Lca fleurs sont terminales ou axillaires , solitaires ou disposées en ombelle ou eixcorymbe. Elles affectent quelquefois des formes si extraordinaires, qu'on ne peut en recon loître les diverses par- tics qu'après un examen très-scrupu^ leux j mais la singularité de leur con- formation ne permet pas de les confon- dre avec d'autres végétaux. Presquo toutes ces plantes contiennent un suc i^ 256 ïflSTOIRE NATUHKLLE laiteux, souvent âcrect caustique. C'est «ur-tout dans leurs graines, leur ra- cine et leur ëcorce que résident leuj s propriétés ; à petite dose, elles sont pur- gatives ou même émétiques ; mais , à >7ande dose , elles peuvent donner la mort.' 3 Linné a donné aux apocînées le nom de ctn>tortœ , parce que, avant l'épa- iîouisi<)r":^E»' ■;.'» 238 HISTOIRE NATURELLE Ce sont des plantes à feuilles simples et opposées , et à fleurs partant de Tais- selle des feuilles ou de l'extrémité '-.s rameaux. Celles d'£urope sont des ar- brisseaux nains , à tiges souvent cou^ chées ; c^Ue d'Amérique est un arbris- seau grimpant. L'une des deux espèces des Indes est un petit arbrisseau , et l'aucre une plante herbacée. La petite pervenche ( vinca minor , X. ) est un joli petit arbrisseau à tiges couchées, qui croît en Europe dans les haies et les bois. Il cherche l'ombre «t la fraîcheur. Ses tiges ont quelquefois deux pieds de long , et jettent de dis- tance en distance de petits rameaux op- posés et redresse' ci. Ses feuilles opposées, longues au plus d'un pouoe et demi , en y comprenant un court 'e , sont ovales, lancéolées, lisses et t.. liantes; elles ne tombent point durant l'hiver; les nouvelles sont molles et d'un vert gai , les anciennes sont fermes et d'un vert sombre. Des fleuis solitaires, à co- ■i«?^Rnl DES P E n V E N C II E S. 2!Tc) rollc blanche, bleuo ou rouge, pendent de lon^s pédoncules courbés , naissant daUvS l'aisselle des feuilles. Le calice est très-petit; la corolle forme un peu Tcu' tonnoir ; elle double quelquefois par rtpanouissement des filets des étanii- nea. Cette plante se propage par ses ra-»» cines traçantes; mais ordinairement ses graines avortent. Tournefort dit qu'en la mettant dans un pot, elles parvien- nent à maturité j il croit que la trop grande quantité de racines enlève les sucs nécessaires au développement des fruits. Cette plante contient un suc ver- dâtre. La petite pervenche rappelle à la mémoire l'éloquent Jean - Jacques ; il n'a dit qu'un mot sur cette plante, mais ce mot est plein de sensibilité > et la per- venche , jusqu'alors connue des seuls botanistes , a acquis une sorte de célé- brité parmi les gens du monde. Cette pervenche est vulnéraire, as* tringente. On la prescrit en infusion contre le cours de ventre , les fleurs n 24o HISTOIRE NATURELLE blanches , l'hémoptliysie. On s'en sert en gargarisme dans Tesquinancie. On recommande ses fleurs pour raccommo* der les vins gâtés. On peut faire usage de cette plante pour tanner les cuirs. La grande pervenche ( pinça major', li. ). On la trouve en Europe dans les mêmes expositions que la précédente > dont, suivant quelques auteurs, elle n'est qu'une variété* Desfontaines l'a observée aussi à Alger. Ses tiges cylin- driques, longue&d'unàdeux pieds, sont redressées dans leur jeunesse et s'incli- nent ensuite vers la terre. Ses feuilles, longues de trois pouces au plus, en y comprenant un court pétiole > sont op posées, en cœur, plus ou moins aiguës et luisantes. Leur bord- est ordinaire^ ment lisse et n« , quelquefois glandu- leux, quelquefois'un peu ciliée Les fleurs à corolle assez grande et bleues, nais- sent solitaires dans l'aisselledes feuilles, à l'extrémité de pédoncules rléliés, longs d'iUL à deiijK pouces, Lesdcats du calice. (Il ***flÉ>taifc- ■ ellô ' DES P E 11 V E N C H F. S. 24l sont aiguës, longues comme le tube de fa corolle j l'orifice de celle-ci est évasé , .'Tarni de poils intérieurement. Sa base <)st resserrée j le limbe q^ui le couronne il ses cinq divisions coupées oblique- ment;. Les filets des étamines sont courts et coudés, surmontés de cinq petites écailles obtuses , rapprochées les unes des autres ; les anthères sort c ouvertes d'un duvet léger ; elles ont d^nx loges qui s'ouvrent longitudinalemeni ;, lo pollen forme une masse granuleuse , oblongue. Les graines sont planes» Cette plante a les mêmes propriétés que la précédente. La pervenche rose ( i^inca rosea , L . ) . Ce joli arbrisseau, originaire de Mada- gascar , et maintenant cultivé dans les jardins d'Europe , s'élève tout au plus à dix-huit pouces. Ses tiges sont rami- fiées, redressées, cylindriques et lisses. Ses feuilles opposées , longues de deux àtiois pouces, sont oblongues , termi^ uées par une petite pointe isolée , cou.- f I '4 :ti 242 HISTOIRE NATURELLE vertes en dessous d'un fin duvet , ciliées presqu'imperceptiblementsur les bords, marquées d'une nervure longitudinale blanchâtre , et soutenues par des pé- tioles très -courts, ayant deux petites dents à leur base. Les fleurs à corolle blanche ou rose, très-apparentes et très- belles, naissent dans l'aisselle des feuil- les vers l'extrémité des rameaux; elles sont presque sessiles et réunies deux à deux. Le tube de la corolle est long , grêle , renflé en massue vers le sommet, resserré et velu à son orifice, surmonté d^un limbe absolument plane, dont les di visions sont coupées obliquement. Les dents du calice sont fines et courtes ; la corolle est quelquefois entièrement blanches, à l'exception d'un petit cercle rouge àl'oriûce du tube. On cultive cette plante à cause do sa beauté, Finca peut venir de vincere , parce que l'espèce la plus commune s'attache aux corps voisins, ou de uincere, parce qu'elle triomphe delarigueurdel'hivçîv DES TABERNEMONTANES. 243 I r GENRE. TABERNÊMONTANE , Taseri^^^ MONTANA. L. J. Làm. {Pèntandrie- monogynie. L. Gn\. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions plus ou moins profoncles ; corolle tubu- lée, à limbe plane, à cinq lobes ; cinq éta mines renfermées dans le tube } anthères aiguës, rapprochées les unes des autres ; ovaire muni à sa base de cinq glandes chacune fendue en deux; un style j un stigmate épais ; follicules divergens, ho- rizontaux , renflés , aigus , remplis d'une substance pulpeuse , dans laquelle sont plongées les graines à surface inégale et rude. Ce genre comprend une douzaine d'espèces de FAmërique , des Indes et de l'Afriqite. Ce sont la plupart de pe- tits arbres ou des arbrisseaux à feuilles quelquefois alternes, niais plus souvent opposées et à fleurs en thyrse pëdon^ culé partant de l'aisselle des feuilles ou y A\ r 244 HTSTOIUE NATUKEl.l.F de rextrémité des rameaux. La iletu" a de grands rapports avec celle des per- venches. Dans l'une et l'autre le tube de la corolle est renflé vers son orifice ,' çt les divisions du limbe sont coupées obliquement. Le stigmate du taberne- montane ausonien est muni d'un rebord annulaire comme le stigmate des per- Tenches. Le tabernemontane à feuilles de per- sicaire ( tahernemontana persicariœfo- lia , Lw. ). C'est un arbuste qui croît dans ks bois aux Isles-de-France et de- Bourbon. Sa tige est droite , chargée de rameaux dichotomes, cylindriques , de couleur cendrée , ne portant des feuil- les qu'à leur extrémité supérieure , M laissant échapper un suc laiteux quand on les brise. Les feuilles , longues de six pouces au plus , soutenues par de courts pétioles , sont opposées , ovales- lancéôlées, terminées en pointe mousse, absolument nues et d'un vert gai. Les fleurs à corolle jaune ou blanche sont DES TABERNEMONTANES. 245 très-odorantes ; elles naissent en thyr- ses opposés dans l'aisselle des feuilles aux sommités des rameaux. Les pédon- cules communs sont redressés , et les pédoncules particuliers courbés vers la terre. Les divisions du calice sont pe- tites , obtuses , recouvertes à leur base de quelques bractées plus petites encore. Le tube de la corolle a quatre ou cinq lignes de long ; il est un peu renflé dans sa longueur; étranglé à son orifice; les divisions du limbe sont en fer de faulx et inclinées vers le pédoncule. Le stig- mate est épais et porte à sa base un an- neau membraneux. Les fleurs de cet arbrisseau exhalent une très-forte odeur le matin et le soir. IjC bois est aussi dur et d'un grain aussi fin que notre buis ; on peut en tirer le même parti. L^.s Nègres en font des us- tensiles , tels que des cuillers , des se- billes, 8cc. Tabernemontana , du nom d'un bo- t^inistc allemand. % '-'"■** i!i If 2l6 HISTOIRE r^ATURKLl.E 1 1 r G E N R E. PJ^JMIÉRE, Fiangipanier ; Piu- MiERA. L. Juss. Lam. {^Pentandrif- tnonogynie. L. (lin.) Caractère génér. Ca.ice .è-petit , à cinq divisions obtuses; corolle en entonnoir; tube long , grille à la base , dilaté à son orifice ; limbe à cinq lobes obtus; an- thères rapprochées; style extrênienienl court; stigmate fourchu ; follicules longs, renflés , aigus, inclinés vers le pédoncule des deux côtés opposés ; graines bordées d'une aile membraneuse. IjEs quatre espèces de frangipanieis. que nous connoissons, habitent les cli« mats chauds de l'Amérique , des Indes Orientales, et les îles de France et de Bourbon. Ils paroisseut originaires de l'Amérique. Ce sont des arbrisseaux ou des arbres peu élèves , à cime lâche et chargée d'un petit nombre de branches qi ' ne portent de feuilles qu'à leur ex- E. ' ; Plu- .tandriv- t , à cinq utonnoir^ laté à son )tus ; an- rêniement lies longs, lédoncule s bordécii ipaniei'S; t Jes cil- les Indes ice et de laires de jeaux ou lâche et tranches leur ex- D i; s P L U M I R 11 E S. 24:7 treniitc siiperieure. Les feuilles sont aK ternes , parfaitement entières, grandes rt ramassées aux sommités des bran- ches; elles y laissent, en se détachant, des cicatrices qui ne s'effacent jamai?. Les fleurs grandes, odorantes et d^in aspect magnifique , naissent en corymbe Ak\ milieu des feuilles. Il n'est pas rare que quelques fleurs avortent. Ces vë- gélaux contiennent un suc laiteux. Le frangi panier rouge Ç^plumierarU'» /;rj 348 HISTOIRE NATURELLE ponces de long , eu y comprenant nn pétiole de deux à trois pouces j elles sont lisses et munies de trois nervure» longitudinales , dont une épaisse et mi- toyenne , et deux fines rejetées sur le» bords. Les fleurs , dont la corolle de cou- leur rouge ou rose , répand une odeur suave , et n'est guère moins grande que le périanthe du lys , sont disposées en tliyrse, et partent du milieu des toufiFes que forment les feuilles. L'ouverture d « tube de la corolle est d'un jaune-safran, les follicules sont divergens , rabattus , longs d'un pied , épais d*un pouce à leur partie moyenne, plus minces à leurs extrémités , et tout couverts de tubercules. Le bois de cet arbre est fort solide , jaunâtre , amer. Le frangipanier blanc {plumiera al- ha, Lin. ). Cette espèce ne difiere de la précédente qu'en ce que ses feuilles sont plus serrées , plus étroites, blanchâtres en-dessous et courbées inférieurement sur les bords , que ses corolles sont iij DES F L U M I È R K S. 2 49 blanches et se» ic#ii'nule8 plus courts. Le fratigipaiiier put^tque {plumiera pudica y Lin. ). Il est | »bable que cette espèce est originaire d* oontinent de l'Amérique. Jacquin l'a î/uervée dans l'i le de Curaçao, où, selon lui, elle n'ac- quiert pas plus de cinq pieds de haut. C'est un arbrisseau semblable , par son port , aux espèces dont je viens de par- ler. Ses feuilles ramassées en louÂe à l'extrémité des rameaux , sont oblon- gués et planes. Ses fleurs redressées , nombreuses, se succèdent ( ntinucUe- ment durant deux mois, et répandent une odeur délicieuse. Leur corolle est jaune j ses lobes sont roulés tous en- semble sur eux-mêmes , et no s'ouvrent jamais j c'est ce qui afait donner à ces charmantes fleurs le nom de donzellas, par les habitans de Curaçao, ce qui si- gnifie demoiselle ou vierge. Les fleurs des frangi paniers sont em- ployées dans toutes sortes de confitures, parce qu'elles leur communiquent leur» Ali I 25o inSTOlRR NATURELLK doux parfums. Dans quelques enrlroîfs- d'Amérique les femmes les recueillent pour en former des guirlandes et des couroTi nés, aussr simples qu'éclatantes, mais si l'on en doit croire Jacquin et Nicolson^, l'un de ces arbres , le fran- gipanier blanc, offre un avantage beau- coup plus précieux, c^est celui de gué- rir celle lèpre contagieuse, suite funeste- du mal vénérien , connue dans nos îley sous le nom de pian. Le suc du frangi- panier blane est laiteux , abondant ; il tache et corrode tout ce qu'il touche. On l'emploie contre les verrues , les dartres, les ulcères, &c. La racine de cet arbre , prise en tisane , passe pour apéritive Pèumiera, genre consacre à la mé- moire d'un botaniste français. ■■'*^-ifc>.„ -*,5asaBBs»*sfe* BES^ N E R r O N S. e 25 r IV ET V GENRES. M ATELÉA. Aubl. Juss. ( Voy. 3^ vol; Pentandrie-digy.nie. ) €AMERARIA. PI. Linn. Jiiss. (Voyez. 3*^ vol. Pentandrie-inonogynie») I I. Denx ovaires ; fruit compose de deux foîîi-' cules ; graines munies d'une aigrette. V !• G E N R E. NÉRION, Laurier rose, Laurose ; Nerium. Toiirii. Liiiu. Jnss. Lam. (Pentandrie-nwnogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions petites et persistantes j corolle en en- tonnoir ; tube insensiblement dilaté, ac- compagné à son orifice d'appendines dé- coupés etsaillans; limbe à cinqlobesobtus et obliques j anthères rapprochées , en fer de flèche , et terminées chacun© par un-filament barbu ; un seul style ; un stig- mate tronqué , porté sur un rebord en aimeau. Les nerioïisparoîssent êfre tous oii- I II ii ?:>2 nisroIKE NATURELLE ginaires des Indes Orientales. Cepen- dant une espèce croît en pleine terre , dans les climats méridionaux de l'Eu- rope et sur les côtes d'Afrique, que bai-^ gne la Méditerranée. Les nërions sont des arbrisseaux ou desarbres de moyen- ne grandeur. On en conneît huit à dix espèces. Leurs branches et leurs feuilles sont opposëes ou verti cillées trois à trois. X-eurs Keurs, souvent grandes et appa- rentes, forment de magnifiques corym- bes à rextrëmité de» rameaux. Le në- rion divariquë { nerium divaricatum Linn. ) s^ëloigne de ce genre , non-aeu- lement par son port , mais encore par plusieurs caractères. Le nërion olëandre , ou laurier rose ( nerium oleander , Linn.). Ce bel ar- brisseau , toujours vert , acquiert , dan» les pays chauds , dix à vingt pieds de haut. 11 habite le bord des eaux cou- rantes, et lorsque les chaleurs de Tëtë consument la verdure , on le voit seul plcia de vigueur et dVclat, marquer de -^iasa* DES N fin T ON S. 25?> aes couleurs superbes les méandres de» ruisseaux et des fleuves. Voilà pourquoi les Grecs lui avoieiit donné le nom de nérion , qui signifie humide. Il a ses ti"- ges, ses rameaux et ses feuilles redres- sées. Ses feuilles , longues de quatre à cinq pouces , portées sur de très -courts pétioles , naissent trois à trois en verti- cille, et sont fermes, étroites, lancéo- lées. Les fleurs à grande corolle rose ou blanche, forment à l'extrémité des ra- meaux de beaux thyrses en corymbe. Les divisions du calice sont aiguës et beaucoup plus courtes que le tube de la corolle. Ce tube a son orifice garni de cinq appendices , découpés délicatement et disposés en couronne. Les filets des étamines sont très courts. Les filamens qui surmontent les anthères, étant tor- dus ensemble, les tiennent étroitement rapprochées. Les anthères sont en flè- che et velues. Les follicules sont alon- gés et obtus. La culture fait doubler la fleur du \ n h r i\ I if» S'îi: IlfSTOIRE NATURELT.F iiérion oleundre. Cet arbrisseau craint lefroid- on est oblige de le mettre en caissedans nos climats temperas, afin de» pouvoir le rentrer dans l'orangerie à 1 approche de l'hiver; mais il croît en pleine terre dans les pays méridionaux de l Europe. On le multiplie de uo.h ture. Les feuilles de ce ndrion ont une saveur acre et sont sternutatoires, dé- tersives, résolutives, purgatives , dras- tiques ; réduites en poudre, elles se- roient un sternutatoire trop violent , si on ne le mêioit avec quelqu'autrepou- dre. Avec ces feuilles on fait encore dos cataplasmes et des décoctions. On en compose, avec du beurre, un onguent pour la gale et autres affections cuta- nées. Selon Galien, cette plante prise intérieurement, est un poison; il est certain qu'elle produit sur les animaux des effets violens ; ils éprouvent des angoisses cruelles ; leur ventre se gon- fle , une inHammaticK universelle at taqno leurs viscères. Les remèdes sont DES Ê C II I T E S. '255 l'iinile d'olive et tous les adoiicissans. Les Arabes se servent du charbon qu'ils retirent de cette plante pour faire leur poudre à canon. V I p G E N R E. ECHITE, EcHiTEs, Jacq. L. J. Làm. ( Pentandrie-moncgynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes et petites ; corolle en enton- noir ; tube cylindrique ; limbe plane à cinq lobes ; anthère3 aiguës , convergen- tes ; cinq glandes à la base de l'ovaire ; un style ; un stigmate épais à deux lobes ; follicules groles et très-longs. Les écliites croissent dans les pays cliauds. On en trouve phisitiirs es- pèces en Asie et en Afrique ; mais le pi us grand nombre habite l'Amérique Pres- que toutes contiennent un suc laiteux, €t sont ligneuses. Quelques - unes for- ment des arbres , maib d'ordinaire , ce sont des arbrisseaux sarmenleux, dont !) i Il l h *56 IIISTOIKE NATURELLE les tiges débiles grimpent sur les plantes environnantes. Leurs te ailles sont op- post^ea; leurs fleurs , vsouvent grandes tt brillantes, forment des ombelles, des corymbes ou des épis à rextrêmité des rameaux oudans l'aisselle des feuil- les. La forme de la corolle est sujette à varier ; quelquefois son tube est rciillé. L'ëcliite scliolaire ( echltes scholaris Linn. ). C'est un arbre des Indes Orien- tales; son tronc est épais, peu élevé, ridé , crevassé , raboteux; il se divise en plusieurs branches redressées et dispo- sées comme en ombelles, lesquelles sont chargées de rameaux noueux. De cha- que noeud partent cinq ou six leuillos vcrticillées , pétiolées , ovales, lancéo- lées , coriaces , nues , striées transver- salement par des nervures latérales. Les fleurs petites, blancliâtres, nombreuses, forment des thyrses en ombelle à l'ex- trémité des rameaux; les ramifications de leur pédoncule commun sont verti- cillées et disposées par étage. L"s 1-olli- i jii^ DES È C II I T E S. 2r)7 Cilles sont trës-grcles , et d'une lon- j>iuMir remarquable. J^iiiné (litqu'ilsout jusqu'à un pied et demi de lon^. Toutes l(\s parties de cette plante contiennent lin suc laiteux , amer , piquant. Son bois o.Ai beau, fort blanc, tcndvp facile à travailler. llbuinplic a donné à ccf i ospice le nom de lignani scholare , cause de l'usage que l'on fait de son uois. On lo divise en petites tablettes que l'on polit avec soin , et les enfans s'en servent pour écrire leurs leçons. Quand l'écri- ture couvre toute la surface de ces ta- blettes , on les frotte avec la feuille d'une espèce de {igmcr(^folium polito- rium, Rhumpli. amb. 4. t. 63. ), jusqu'à ce qu'elles aient repris leur blancheur et leur poli. On fait aussi avec ce bois divers ustensiles. Dans quelques en- droits des Indes oi\ il est très-commun, onlc coupe en madriers ou en planches , et ou le lîiit entrer dans la construclioa des maisons. On a remarqué qu'il rend Botuniqne. IX. ^5 i A^ iftj Wi 258 HISTOIRE NATURELLE Ja vuixj)! us sonore dans les appartomens qui en sont lambrisses. Pour qu'il soit durable, il faut avoir soin de l'abattre à cerf ai nés époques et dans certaines circonstances connues des liabitans des Indes. On attribue à l'écorce beaucoup de propriétés niL'dicinales. L'echite sypliilitique ( ec/ùees sip/ù^ litica, Linn. ). Il croît à Surinam. C'est un arbre laiteux , dont les feuilles sont opposées , portées sur de courts pétioles longues de neuf pouces ou davanta^re ' ovales, pointues et parfaitement nu'^es' Ses ileurs grandes et blanches forment des thyrses dans Faisselle des feuilles • leurs pc^doncules communs sont rami-' fies , et leurs dernières divisions four- chues se terminent par des ëpis courts et serrés. Le stigmate ressemble à celui de la pervenche. Les deux follicules sont divergens. La décoction des jeunes rameaux est employée en Amérique dans les inalu, uics vencnennea. LE urlomens qu'il .soit rabattre certaines itaiis des beaucoup 'es siphi^ un. C'est îlles sont pétioles, i^antage , nt nues, forment feuilles ; it rami- •ns four- s courts î à Celui ^llicules îauxcst s Uiala- DE» CEROPEGES. 2^)9 Eclates ( Diosc. ) , d'un mot grec qui signifie vipère. NWY GENRE. CÉROPÉGE, Ceropecia.Ij. J. Lam. {^Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice tiès- petit, à cinq dents et pcr-sistant; corolle tubulée, renflée à sa base , à limbe à cinq lobes , plus ou moins profonds et rapprochés j étamines petites et ne dépassant point le Hmbe de la corolle ; anthères en fer do flèche ; style extrêmement petit ; deux stigmates ; follicules redressés , cylindri* ques et très -longs. , On connoît huit à dix espèces de ce genre*, les unes croissent en Afrique, vers le Cap de Bonne-Esperance, les autres dans les Indes Orientales -, toutes habitent de préférence leslieux incultes et sauvages. Ce sont des herbes grim- pantes , à racine vivace, à feuilles op- posées , à Heurs partant de l'aisselle des î? M l' lit l ■ II 'jSo histoire naturelle feuilles et de rextrémitë des raincaiiv , réunies deux ou trois sur despédoncuU s communs, ou très-nombreuses , et com- posant des ombelles. Ceropegia. Ce nom vient d'un mot grec qui signiCie candélabre. L'ensem- ble des fruits , dans plusieurs espèces , ressemble à un candélabre. IX' GENRE. PERGULAIRE, P^Roc^L^m^. L. J. Lam. {Pentandriedigynie, L. Gm.) Caractère générique. Calice persistant , à cinq divisions ; corolle à tube cylindri- que , à limbe à cinq lobes planes ; cinq pe- tites écailles en fer de flèche , dentelées à leur base et entourant les parties de la génération j cinq étamines semblables à cinq tubercules enfoncés dans le stigmate; point de style ; stigmate épais et grand j follicules redressés, renflés, amincis vers le sommet. Les cinq ou six espèces connues de ce genre , croissent en Afrique ou eu 1 M>,-V À... DKS STAPELIES. 261 Asie. Ce sont des plantes herbacées, à rac "nés vi vaces , ou des plantes ligneuses. Leurs tiges sont grimpantes et leurs feuilles opposées. Leurs fleurs en co- rymbe , partent de l'aisselle des feuilles^ Pergularia, du mot latin pergulay qui signifie treille ^ ainsi nommé à cause de sa tige grimpante. X* GENRE. STAPFJIE, Stapelïa. L. J. Lanr. {^Pentandrie-diftynie. L. Gm.) Caractère générique. Calic? persistant, pe- tit et à cinq divisions ; corolle oa roue \ grande , plane, ayant cinq ou dix lobes ^ organes sexuels entourés d'une double étoile, l'une et l'autre ayant cinq rayons alternes ; filets des étamines planes *, an- thères attachées le long des filets ; point de style j deux stigmates peu visibles ; follicules oblong'j, aigus ; quelquefois les deux étoiles qui environnent les parties sexuelles , sont placées sur un rebord cir- culaire. On compte maintenant environ cin- • îi^ I IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) / O .«t^. :l. I f 11 i^ r \ \4 > 1^1 i V 270 HISTOIRE NATURELLE X I V^ GENRE. ASCLÉPIAS, JsçLEPiAs, T. L. J. L. ( Pentandiie-dlgynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice petit et p-'-sis- taat , à cinq divisions j corolle à cinq lo- bes planes et renversés ; garnie à son ori- fice de cinq appendices en forme de cor- nets, portant souvent dans leur intérieur une corne saillante , redressés et appli- qués contre les organes générateurs et alternes avec les lobes; étamines alter- nes , larges, nées du fond de la corolle , rapprochées en tube pentagone et tou- chant le stigmate, se recourbant sur son sommet tronqué , et portant chacune in- térieurement une anthère à deux loge.< vides de pollen j point de style ; un stig- mate épais , pentagone , enveloppé par le tube des étamines , ayant à ses angles cinq fossettes , d'où s'échappent cinq corpus- cules alternes avec les anthères , et par conséquent opposés aux lobes de la co- rolle; chaque corpuscule donne naissanco à deux petits filets pcndans, effiliîs à leur origine , coudés à lc^>r extiémité infé- DES A S C I. t P T A S. 27 1 ricure et logés chacun dans la loge con- tiguë de l'aiithère voisine ; en sorte que chaque anthère reçoit dans les loges, deux filets appartenans à deux corpuscules dif- férens j follicules oblongs , aigus , sou- vent renflés à la partie moyenne ; graines aigrettée^i. Ce genre comprend quarante à cin- quante espèces d'arbrisseaux , d'herbes à racines vivaces ou de plantes annuel- les. On trouve des asclcpias dans toutes les parties du monde et à tontes les la- titudes. La plupart ont leurs feuilles opposées et planes ; quelques-uns les ont opposées et roulées en dessous ; plu- sieurs les ont alternes ; une espèce n'en a point. Leurs tiges et leurs rameaux sont ordinairement redressés ; leur» ileurs forment des ombelles à l'extré- mité de pédor-v des solitaires, partant de l'aisselle des feuilles ou du sommet des tiges et des rameaux. Les ombelles sont accompagnées de collerettes à plu- sieurs folioles. La structure des organes de la gène- rà r .1 Il li 1 1' } I u 272 HISTOIRE NATURKLLE ration dans ce genre et dans les cynan- ques , les pcriploques et les apocin.s , a donné lieu à beaucoup de conjecture. . Plusieurs savans distingués se sont at- tachés à décrire ces organes et leur assi- gner des fonctions; mais, en tombant d'accord sur la forme des parties , ils ont différé sur leur usage. Linné veut que les cinq lames rapprochées en tube, que nous avons décrites sous le nom d'é la- mines , soient en eifet des étamines. Adanson les regarde seulement comme des anthères , et considère les appendi- ces en cornet comme les filets qui les portent. Jacquin croit que les corpuscu- les et leurs divisions sont les anthères. Desfontaines a publié une opinion à- peu-près semblable ; il observe que les ccpuscules sont attachés immédiate- ment en dessus des fentes qui sillonnent le corps pentagone, que noua avons dé- signé sous le nom de stigmate, et pense que les fentes sont autant d'ouvertures par lesquelles le stimulant pénètre ju-s- .:t^ 2'7.'> » K 3 A 6 C L É 1» î A S. qu'aux ovaires. Richard , à l'excniplo de Linné; croit c£ue les laines rappro- chées en tube sont des étamincs; mais il suppose que les corpuscules sont dea stigmates. Enfin, Lamarck, considé- rant que les lames alternent avec les di- visions de la corolle et qu'elles ont deux loges , ne doute pas que ce ne soit de3 ëtamines , et il considère les corpuscu- les comme des conduits destinés à por- ter la vapeur técondante dans les fentes latérales qui, selon lui , sont autant de stigmates. S'il s'agissoit de décider en- tre des autorités aussi respectables, le choix me paroîtroit diffi'nle ; mais il s'agit de s'arrêter à Topinion la plus pro- bable, et il me semble que celle de Des- fontaines est le plus conforme aux faits que l'ai moi-même eu l'occasion d'ob- server plusieurs fois. L'asclcpias géant ( aBciepim gigan- tea,. li. ). Cette plante croît en Egypte dans les Indes. Sa racine est vivace- sa tige, haute de<:inqàsis.pieds,est droite, ïï il I rt ■ ■ -»iiii— Tj -^^i& ^*'*' ' 'l'f li ^1! m' u If ii 271 HISTOIUE NATURELLE C3'lindriqiie, cotonneuse, sur-loul vevs les sommités. Ses feuilles, portées sur des pétioles extrêmement courts , sont elliptiques et longues de trois à six pou- ces environ -, elles sont cotonneuses et blanchâtres dessus et dessous dans leur première jeunesse , et se dépouillent du duvet de la face supérieur^ en vieillis- sant. Les fleurs à corolle , d'un jaune rjugeâtre ou d'un rouge violet plus oi* moins fonce, ont un pouce de diamètre. Ce sont les plus grandes que l'on con- noisse dans ce genre ; elles sont réunies ea ombelle au nombre de cinq ou six au sommet de pédoncules solitaires par- tant de Taisselle des feuilles. Leurs cor- nets sont serrés, très-saillans, et for- ment au centre de chaque corolle un cône très -remarquable. Les follicules son t enflés ; leur superficie es t lisse. Cette plante contient un suc laiteux, acre et caustique. Elle donne la mort aux ani- maux qui la mangent. L'asclépias de Syrie {^asclepias Sy- ^1 u .E tout vev's >rtccs sur irts , sont i six pou- neuses et dans leur lillent du 1 vieillis- un jaune 5t plus ou Siamèlrc. l'on con- it réunies iq ou six aires par- ieurs cor- 5, et for- DroUe un follicules sse. Cette :, acre et aux ani- pias Sy' 1) K i A S C L É P I A S. 275 rîaca, L. ). Cette plante , originaire de l'Egypte et de la Syrie, et cultivée en Europe , s'élève à deux ou trois pieds. Sa racine est vivace j ses tiges sont droi- tes, simples, verdâtres, ponctuées de rouge obscur vers leur base. Ses feuilles sont opposées, longues d'environ six pouces, ovales, molles, épaisses, coton- neuses et blanchâtr en dessous, et por- tées sur des pétioles de deux ou trois lignes de long. Les fleurs, de moyenne grandeur , à corolle rougeâtre ou blan- châtre , renversées sur le calice , sont disposées en ombelles pédonculées bien fournies , partant de l'aisselle des feuil- les aux sommités des tiges. Les follicu- les , longs de deux à trois pouces , sont renflés, aigus à leur extrémité , et rem- plis de graines couronnées d'aigrettes fines, soyeuses ou blanches. Cette plante contient un suc laiteux, acre, caustique et dépilatoire. Ses feuil- les , pilées et appliquées en cataplasme , sont estimées bonnes contre leshumeurs '! ï ^7^ UISTOÏÎŒ NATlMinr.lK froides. Les ai«MeUes d es "raines for- me lit une oncle dont on se sert dans le» h Levant pour garnir les habits et lits. En mêlant cette ouèlc avec du co ton ou de la soie , on parvien t à en faire une ëtoflFe légère assez belle. Enfin , on a essayé de tirer des tiges de cette plante une filasse qui pourroit servir à faire de la toile ou des cordages.. Les vaches et les vers- à -soie passent pour manger rmpunt'ment les feuilles de cetasclépias, malgré la causticité et Pâcreté des sucg qu'elles contiennent^ L'asclepias de Curaçao ( asclepia» Cmsaravica^ L.). C'est une jolie plante ligneuse qui croît en Amérique dans les pâturages , et ne s'élève pas à plus de trois pieds. Ses tiges sont cylindriques, rameuses, tant soit peu cotonneuses. Se» feuilles sont opposées , longues de deux à quatre pouces , pétiolées , lancéolées , parsemées d'un fin duvet à peine visible, ou parfaitement nues. Ses ileurs, à co- rolle rouge , jaune , sont nombreuses ,. "^ 1> tùS A 8 C LÉ P I AS. 1277 «t naissent eu ombelle pédonculce, ilaivs raisselle des touilles et à l'exliémité île."* rameaux-, elles sont petites, mais écla- tantes; leur corolle est renversée sur le calice. Les follicules sont épineux. Cette espèce donne un suc laiteux , qu'on administre , selon William» Wright , aux personnes tourmentées par les vers. Lorsque la dose est forte , éc suc agit comme purgatif au émétique doux. Il est diurétique et diaphoréti- que. liCS racines sont blanches et ligneu- ses j prises en poudre, elles sont vomi- tives, mais le remède est dangereux. L'asclépias de Ceylan (^asdepias lac- tifera, L. ). Cette espèce est foible et grimpante. Sa tige et ses rameaux sont grêles, herbacés , cylindriques, couverts d'un fin duvet, et se terminant en liane très-déliée. Ses feuilles , longues au plus de trois pouces , sont opposées , lancéo- lées, aiguës, nues à leur face supérieu- re , parsemées de poils rares à leur face inférieure, et portées sur de courts pé- i W ' 't ' li; 278 TTTSTOrRE NATURELLE tioles. Voilà les caractères que présen- tent les échantillons renfermés dans l'herbier du Stathouder; mais cette des- cription ne s'accorde pas avec la phrase duflora zeylanica , qui représente cette plante comme ayant la tige redressée , simple , &c. Seroit-ce Linné qui auroit commis une erreur , ou l'herbier du Stathouder seroit-il fautif? C'est ce que je ne puis décider , parce qu'il n'existe point de description complète ou de figure de cette plante. Je n'ai pas vu le» jleurs. Selon Linné, elles sont disposées en ombelles très -courtes avec ombel-; iules. Paul Hermann , dans son Catalogue des Plantes de Ceylan , dit que cet as- clépias , nommé dans le pays kiria- ghuna , donne un suc laiteux que l'on, emploie à défaut de lait de vache ou d'antre lait animal ; et il ajoute que Ton fait cuire ses feuilles avec les alimens où il faut du lait. Mais il est probable qu'il y a ici une erreur j car peut-on pré- K\ % T l '--àfe-a .LE lie préscn- mës dans s cette tles- : la phrase îente cette redressée , qui auroit erbier du 'est ce que il n'existe ète ou de pas vu le» t dispose'es ec ombel- Catalogue lie cet as- lys kiria- s que l'on vache ou te que Ton 5s alimens t probable uton prë- DES ASCLÊPIAS, 279 sumer qu'une plante de ce genre four- nisse un suc assez doux pour remplacer le lait, tandis que le suc des autres es- pèces est corrosif, purgatif et quelque- fois vénéneux ? L'asclépias dompte-venin (asclepias vincetoxicum , L. ). On trouve cette plante dans les broussailles , les terreius pierreux et incultes. Elle s'élève à un pied et demi ou deux pieds. Sa racine est vivace, blanche, rameuse, compo- sée de fibres menues. Elle jette plusieurs tiges herbacées, verticales, foibles, cv- liudriqucs , simples , un peu cotonneu- ses et très flexibles, chargées dans toute leur longueur de feuilles longues au plus de deux à trois pouces, y compris un court pétiole, opposées, en cœur, lan- céolées, aiguës, vertes et lisses en des- sus , blanchâtres et même un peu ve- lues en dessous, ciliées sur les bords, et d'autant plus petites qu'elles se rap- prochent davantage de la base ou du sommet des tiges. Elle fleurit en ger- y ^ à <• il * 280 UISTOIKE NATURELLE minai, floréal et prairial. Ses fleurs pcr lites , blancbâlres ou jaunâtres , Ibr-^ nient de petites ombelles pédonciilées et solitaires , partant de l'aisselle des feuilles supérieures. La corolle est d'une -substance ferrac ; elle est ouverte eu étoile, et ses cornets se présentent com- me des tubercules obtus et fermés. Les follicules de deux ou trois pouces de long sont pendans , oblongs et pointus. La racine de cette espèce est amère , acre , d'une saveur et d'une odeur dé- sagréable, un peu narcotique lorsqu'elle est sèche ; car, avant ce temps , elle est vomitive et suspecte. On la prescrit comme béchi.|ue , incisive , diurétique» Budorifique dans la toux calarrale, la bouffissure , l'hydropisie , les fièvres re- belles. On remploie extérieurement comme détersive. Les clievaux ne la mangent que lorsqu'elle a perdu son âcretéparlagclée.Hallerdouteque cette plante ait tontes les propriétés qu'on lui attribue, et la croit suspecte. Il DES ASCLÉPIAS. 28 1 L'asclépias expectorant ( asclepias asthmattca j Lin. Snpi. ). Cette plante croît dans les bois de l'île de Ceylan. Elle est entièrement velue , à l'exception de la face supérieure des feuilles. Sa lige est grimpante ; ses feuilles sont oppo- sées , pétiolées, rapprocliëes les unes des autres, en cœur, ovales, lancéolées, et assez semblables par leur figure et leur grandeur à celle du laurier commun. Les fleurs sont petites, disposées en om- belles avec ombelUiIes dans l'aisselle des feuilles. Sa racine passe pour très-bonne dans l'asthme humide. On en fait des syrops et des décoctions qui facilitent l'expec- toration aux personnes attaquées de phthisie. L'asclépias tortillé {asclepias spira - lis , Forsk. ). C'est un arbrisseau de l'A- rabie. Il n'est point laiteux. Ses feuilles sont petites , ovales , obtuses. Ses fleurs solitaires ou pédonculées naissent dans l'aisselle des feuilles ^ les calices ont leurs Botanii^ue. IX. ai i II i I 41 i \i I i\ 4 282 HISTOIRE NATURELLE divisions étroites et lancéolées ; les co- rolles, d'un vert-jaunâtre et velues in- térieurement, ont leurs lobes tortillés en spirale du cote du soleil. Les fruits •ont des ibllicules que l'on peut manger. Les graines sont douces et offrent un remède estimé pour calmer les douleui s du ventre. Asclepias ( Dioscor. PI. ) , du nom d'Ësculape, auquel ce genre a été con- sacré. III. Un ovaire , souvent une baie , rarement une capsule. XV* GENRE. IM AMBELANIER, Ambelania. Aubl. Juss. Lam. [Pentandrle-monogynie. L. Gm. ) Caractère génér. Calice très-petit, à cinq divisions; corolle tubulée , cylindrique; orifice étroit ; limbe à cinq lobes obliques et ondulés } étamines courtes ; anthères « ' ^ • DES AMBKLANIEKS. 'iOO •n fer de flèche ; un style ; un stigmat* ovale, surmonté de deux pointes et placi sur un disque plane ; capsule charntie , ovale , à deux loges ; graines larges , pla- tes et chagrinées, attachées à la cloison mitoyenne. L A seule espèce de ce genre ( amhe- lanla anda , Aubl. ), est un arbuste qiû croît dans l'île de Cayenne et à la Guiane. Son tronc grisâtre a environ huit pieds de haut sur sept à huit pouces de diamètre. Il se couronne d'un grand nombre de brandies droites , noueuses , chargées de ramcauxet de feuilles op- posées. Les feuilles ont au plus sept pouces de long; elles sont pétiulées, ovales, indifféremment aiguës ou ob- tuses à leur sommet , fermes , vertes , lisses, ondées à leurs bords. Leurs pé- tioles sont cj'lindriqueset court»; cha- que paire semble réunie par une arête saillante, qui s*étend de Tun à l'autre pétiole opposé sur les deux faces des ra- meaux. Les fleurs à corolle blanche. \\ W L ^■^ 284 HISTOIRE NATURELLE grande comme celle du jasmin , naissent trois ou quatre ensemble dans l'aisselle des feuilles, an sommet d'un pédoncule commun , garni d'une écaille à sa base , ainsi que les pédoncules particuliers des fleurs. Le fruit est une grande cap- sule, grosse comme un œuf, et d'uu jaune citron, coviverte de verrues dont la forme varie. Ce fruit est bon à manger , quoique laiteux. Après l'avoir dépouillé de sa peau extérieure , on le* fait tremper pendant quelque temps dans l'eau. Ainsi préparé , il a un goût acide et agréable , et comme par sa viscosité, il adhère aux dents et aux lèvres, les Créoles l'ont nommé quienbiendenù , en corrompant l'expression qui tient tien aux dents : on confit le fruit dé-, pouillé, et non dépouillé. La confi- ture des fruits dépouillés est légère- ment purgative. On la conseille dans le pays pour guérir la dyssenterie. .h , naissent Faisselle édoncule k sa base , rticuliers inde cap- , et d'un rues dont , quoique iUë de sa tremper ns l'eau. acide et scositc , il vres , les biendenâ , gui tient fruit dé- La conli- t legère- ïille dans erie. D£S CA HISSE S. 283 X V r GENRE. CARISSE, Calac; Cariss^. L. J. Lam. ( Pentandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice petit, à cinq divisions plus ou moins profondes; co- rolle beaucoup plus longue ; tube renflé vers son orifice ; limbe à cinq lobes ; éta- mines non saillantes j un style ; un stig- mate simple ou un tant soit peu fourchu ; baie petite , sphcrique , à deux loges ; loges à une , deux ou plusieurs graines applaties et attachées à la cloison. O N connoît six à huit espèces de ca- risses. Ce sont des arbres ou des arbris- seaux épineux , originaires de l'Asie et de l'Afrique. Leurs rameaux sont op- posés et quelquefois dichotomes ; c'est- à-dire, divisés de deux en deux. Leurs feuilles sont opposées, et leurs épines, également opposées, sont souvent si- tuées de manière à faire la croix avec les fouilles ou les rameaux. Il n'est pas I I :■ ^1 ^ 286 HISTOIRE NATURELLK rare que ces épines servent de pédon- cules. Les fleurs , assez semblables par la forme de leurs corolles , à celle du jasmin, naissent quelquefois solitaires j mais plus souvent eu corymbe daus l'aisselle des feuilles , ou à l'extrémité des rameaux. On connoît une carisse sans épine. La carisse carandas {^carisaa carart" dasj Linn. ). C'est un arbrisseau des Indes-, il est très-rameux , et s'élève à quinsre pieds environ ; il est muni aux nœuds de ses rameaux d'épines oppo- sées , divergentes , roides , simples , fourchues dans une direction contraire à celle des feuilles , lesquelles sont lon- gues de deux ou trois pouces, opposées ^ elliptiques , obtuses, portées sur des pétioles très-courts. Les fleurs à corolle semblable à celle du fasmin, pour la forme et la couleur; r» îs rînt en co- rjrmbc à l'extrémité des r^nicanx; elles produisent des baies d'un rouge noirâ- tre dans leur maturité; et q^ui ont une Jî ES P A n o IT 11 î A , Bic. 287 saveur acidulé, l'oit agroable.Oii eu fait de très-bonne» Gonfitui es.. * XYII'— XXlir GENRES. K PACOURIA. Alibi. Juss. {Pentandrw- monogynie. ) ALLEMAND A. L. J. Orxlia, Aubî. ( Pentandrie'-inonogyme^) MELODINUS. Forst. L.8. Juss. [Pen- tandrie-digynie. ) GYNOPOGON. Forst. JusK. {Pentan- drie-monogynie* ) RAUVOLFIA. H. Linn. Juss. {Pen- tandrle-monogynie. ) OPIIIOXYLON. L. J. ( Pentandrie- monogynie. ) GURBERA. Linn. Juss. ( Pentàndrie^ nwnogynie^ Voyei 3*^ ¥oL ) î I ê ■ I ■1 p»** 388 HISXOiRE NATURELLE IV- Genres qui ont des rapports avec les Apo- cinées. Ils ne conticauent point de suc laiteux. XXIV GENRE. STRICHNOS, Vomiqne, Noix va- inique ) Strichnos. L. Juss. Lam. Ignatia. li. S. RouBAMON. AubU ( Peniandrie-monogynie. L». Gin. ) Caractère générique. Calice à cinq divisions plus ou moins profondes « tombant a^^ec la corolle ; corolle tubulée , à limbe à ciciq lobes plus ou moins profonds j cinq élamines -, un style; un stigmate épais ; baie globuleuse , grande où petite , re- «ouverte le plus souvent d'une éeorce sèche et fragile j une loge pleine d'une pulpe succulente et à plusieurs graines orbiculaires (anguleuses dans Vignatia, L. S ,) , attachées à un réceptacle c«ntral ; embryon petit et plane au sommet d'un grand périsperme corné. Ob8. Le strichnos patatorum^ L. S. »'a qu'une graine. .E les Apo- it de suc E. bix vo- is. Lam. V. AubL Gm.) divisions tant a«rec limbe à ids; cinq e épais ; tite , re- e éeorce ne d'une I graines •gnatia , central; aet d'un DES STRICHNOS. 289 Ce genre comprend cinq ou six espè- ces des Grandes - Indes ou de V Amëii- que méridionale. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à rameaux cylindriques et opposés, ordinairement terminés par une épine-, à feuilles également oppo- sées, marquées de trois à cinq nervures longitudinales et réunies par un rebord transversal , qui s'étend de chaque côlé du pétiole de l'une au pétiole de l'au- tre. Les fleurs sont disposées en corym- be jsoit dans l'aisselle de& feuilles, soit à Tcxtiémité des rameau?^:. .-, Le strichnos noix-vomique ( strich^ nos nux-vomica, Lin. ), est un grand arbre des Indes , qui croît dans les sa- bles, et jette des rameaux épars et nom- breux. Sa racine est épaisse et recou- verte d'une éeorce jaunâtre -, son tronc est brun \ il a juvsqu'à dix pieds de cir- conférence. Ses rameaux sont chargés de feuilles opposées , portées sur de courts pétioles , longues de trois à quatre pouces, arrondies, ovales , aiguës à leur 'i II il i .' ï 290 HISTOIRE NATURELLE sommet, lisses et luisantes en-dessus, marquées de trois à cinq nervures lon- gitudinales. A la bifurcation des ra- meaux, ou à leur extrémité entre deux feuilles opposées et terminales, est une épine verticale. Les fleurs ne sortent des boutons qu'après la chute des an- ciennes feuilles, et quand les nouvelles commencent à paroître ; elles sont tr'ïs- petites et disposées en thyrses à IVxtrc- mitC des rameaux. Le calice est peu ap- parent ; la CM'oUe est verdâtre, tubnlée et divisée à soin sommet en quatre, cinq ou six lobes ; elle porte un nombre égal d'étaminea ; le style délié et terminé par un stigmate globuleux , dépasse l'ori- fice de la corolle. Les baies arrivées à leur parfaite maturité, ressemblent à des pommes par leur forme , et sont d'un jaune doré ; leur écorce est épaisse et cassante ; leur pulpe est mucilagineuse et blanche; les graines sont orbiculai- res, planes, couvertes d'un duvet gri- sâtre , dures comme de la corne, etd'uuâ ^I^p DES STRICHN0 6. 29I couleur jaune , blanche ou brune en-de- dans. La pulpe , l'ëcorce et les graines sont extrêmement amères. Les autres parties du végétal ont la même saveur à un degré plus ou moins marqué. Les fleurs se développent dans lea temps chauds ^ et les fruits dans les temps pluvieux. Toutes les parties de cet arbre sont de puissans purgatifs. La graine donnée à très-petite dose, est un poison vio- lent pour les poissons, les quadrupèdes, les oiseaux, et même pour les hommes, quoique Lemery ait dit le contraire. Elle cause des mouvemens convulsifs, Fépilepsie et la mort. Quelques expé- lûences faites sur des chiens , semblent prouver que ce poison n'agit pas comme narcotique ; car il ne laisse aucune trace d'engorgement semblable à ceux que produisent les poisons coagulans ; mais qu'il irrite fortement les fibres nerveu- ses, et cause ainsi des crises funestes. Le suc exprimé desfeuilles^ u'est pas moins 'i '\ h M f^ » /fil 1 l 292 HISTOIRE NATURELLE actif. Rheede, qui entre clans quelques détails sur les vertus de cet arbre , et sur son usage dans la médecine indien- ne , apprend que les excrémens hu- mains sont employés comme contre- poison de cette plante. La graine , ré- duite en poudre , et appliquée extérieur rement , est dessicative , détersive et résolutive. Le strichnos bois de couleuvre (5 ^ric/i- nos colubrinum , Lin. ). C'est un arbre des Indes , qui paroi t avoir beaucoup de rapport avec le précédent. Son tronc est moins élevé , et n'acquiert pas une épaisseur aussi considérable. Ses iciiilles sont ovales, aignës; ses baies ne contien- nent que deux ou trois graines, quel- quefois anguleuses. Nous ne savons en- core rien de positif sur cet arbre. Quel- ques auteurs pensent que c'est le mémo que le strichnos noix- vomi que. L'écorce de la racine est brune et marbrée. Le bois qu'elle recouvre est dur, compaclC; sansodeur^ d'une saveur ..t» Acre et amère. Le nom de bois de cou- leuvre a été donné à cette racine, parce que, selon quelques-uns, elle guérit la morsure des serpens , et selon d^autres, elle est tachetée comme la peau de ces reptiles. On nous apporte ce bois de l'île deSamar ou Soloo, et de Timar. Il est détersif, dessicatif , propre contre les fièvres intermittentes ou les fièvres malignes. On l'a employé avec succès contre les morsures des animaux veni- meux et contrôles vers. Il est diurétique. Il ne faut en user qu'avec d'extrêmes ménagemens, et n'employer que le bois qui a perdu une partie de ses propriétés par l'ancienneté , car le bois moins an- cien cause souvent des maux de cœnr et des vomissemens, même à ceux qui le scient. Le strichnos , fève de Saint-Ignace , ( strichnos Ignatia , Juss. Ignatia amaraj L. S.), est un arbre des Indes , à rameaux nombreux, très -longs, sar- menteux , grimpaug, cylindriques^ et xi fi ' \ i-J I 29^ HISTOIRE NATURELLE parfaitement lisses. Ses feuilles , lon- gues de cinq à six pouces , sont oppo- sées, ovales, arrondies, très-aiguës à leur sommet, portées sur de courts pétioles, marquées de cinq nervures longitudi- nales et très-lisses. Ses fleurs blanches , pendantes , très-longues , exhalent une odeur de jasmin , sont réunies au nom- bre de quatre ou cinq sur des pédon- cules naissant dans l'aisselle des feuilles. Ses baies ovales et grosses comme de petits melons , sont recouvertes d'une ëcorce dure et cassante, et contiennent une pulpe jaune et molle, dans laquelle sont logées vingt à vingt - cinq graines anguleuses. Ce fruit est d'une amertume insupportable. Nous en devons la con-» noissance à des jésuites portugais rais- . sionnaires. Les Indiens l'emploient indifférem- ment dans toutes les maladies , sans avoir égard au temps , à l'âge ,et même à la dose. Ils ont sur ses propriétés des idées superstitieuses j ils croient, pai: 4 : ■,^a»M,:X^]&. tt0tÊ0èùM.- DES THÉOTHRASTES. ôgS exemple, que c'est un sûr talisman con- tre les enchantemens , les mauvais gé- nies. On dit que ces fruits ne font aucun mal aux Indiens , mais ils causent des convulsions , le ris sardonique , et 1© spasme aux Européens qui en font usa- ge. En général , ses propriétés semblent peu différer de celles de la noix-vo- miqne. XXV GENRE. THÉOPHRASTE, Esquemolier; Theofhrasta, Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq dents, petit et ne tombant point ; corolle cam- panulée , très-courte ; limbe à cinq lobes égaux avec leurs sinus et leurs sommets oTjtus ; cinq étamines fort courtes ; un style ; un stigmate ; capsule en forme de pomme, à écorce mince et fragile ; une seule loge contenant plusieurs graine» logées dans une substance presque pul- peuse ; graines arrondies , attachées à vm. i V i ■»' '^ I ^ 296 HISTOIRE NATURELLE réceptacle central , cylindrique ; em- bryon dans un périsperme blanchâtie et corné. L A thëophraste d'Amérique ( theo- jpJirasta Âniti icaiia , Lin. ), seule es- pèce de ce genre , est un arbuste haut de trois ou quatre pieds , qui croît à Saint - Domingue , dans les bois et dans les savanes. La tige est droite , très -simple , garnie à son sommet de feuilles d'un à deux pouces de long, rimasséesen faisceau, attachées en ver- ticilles imparfaites , oblongues , coria- ces , fermes , nues et bordées de dente- lures épineuses , à sinus arrondis. Ces faisceaux de feuilles forment d'élégantes rosettes. Dans leurs aisselles sont de petites épines redressées, qui se déta- chent de bonne heure. Du fond des ro- settes supérieures naissent de petits co- rymbes composés de beaucoup de fleurs d'un jaune rougeâtre , et d'une gran- deur médiocre. Les fruits sont gros comme des pommes , et leur surface est I I .^00>*. ■•■ -vtt ■ lUMi'jji: . LE iiue ; em- lachâtie et [ue ( iheo" seule es- uste haut ui croît à s bois et st droite , jmmet de de long, îes en ver- BS , coria- de dentc- ndis. Ces ['élégantes îs sont de i se déta- nd des ro- petits co- p de fleurs une gran- sont gros surface est DES ANAS8ER5. 297 pointillée comme la peau de l'orange , dont elle a la couleur. Les gi-aines sont dures et d'un rouge vif. On mange la pulpe , elle est rafraîchissante et d'une saveur agréable. Theophrasta ,. du nom d'un botaniste grec. XXVI* ET XXVir G^". ANASSER. Juss. (Voyez 3' vol. Pentandrie-monogynie, ) FAGR^A. Tliunb. Juss. (Voyezs 3*^ vol. Pentandrie-monogyniê, ) >/i 298 HISTOIRE NATUUELLE V I N O T - S I X 1 1: M E FAMILLE. IIYLOSPERMJES , Sapote. Juss. Caractère de famille. Calice divisé , persî»- tnnt ; corolle monopétalo , liypogync , régulière , à divisions égales en nombre aux divisions du calice , m lis munie in- térieurement d'un nombre çgal d'appen- dices al ternes avec ses divisions , ou bien à divisions en nombre double de celles du calice, et dans ce cas dépourvue d'ap- pendices ; étamiaes opposées aux divi- sions de la corolle, en nombre égal avec ' elles, ou bien r.i nombre double , les ap- pendices étant transformés en étamines; un ovaire ; un style ; un stigmate ordi- nairement simple \ une baie ou un drupe à une ou plusieurs loges , chacune à une graine ; graines osseuses , brillantes, mar- quées d'un grand ombilic latéral \ em- bryon dans un périsperme charnu. Cette famille se compose d'arbres et d'arbrisseaux étrangers à l'Europe, Plusieurs espèces sont cultivées dans les pays mêmes où elles croissent spou- ILL£. '^. Juss. Isé , persis- liypogyne , en nombre munie in- il d'appen- 13 , ou bien e de celles arvue d'ap- i aux divi- e égal avec ble , les ap- 1 étamines ; mate ordi- u un drupe cune à une lantes, mar- téral i era- arnu, ïe d'arbres l'Europe, A'ces dans sent spou- i DES H Y L O 8 P B R M E S. 299. tanement, soit pour la beauté de leur port , le parfum de leurs fleurs ou la bonté de leurs fruits. On en cultive aussi certaines espèces dans les jardins ■d'Europe. Tous ces végétaux offrent plusieurs traits communs de ressem- blance. Leur suc est laiteux. Leurs feuilles sont épaisses, coriaces, simples, très-entières , et constamment alternes. Elles sont ordinairement entassées ver» les extrémi tés des rameaux. Le urs fleura sont petites , et rasemblées par petits faisceaux, soit aux aisselles des feuilles, ou au bout des rameaux , soit sur l'é- corce nue au-dessous de leur partie feuil- lée. Elles sont disposées une à une sur les pédoncules. Cet ordre a de commun avec la troi- sième section des apocinées , le suc lai- teux, la corolle régulière , souvent à cinqétamines , le fruit en baie et l'em- bryon accompagné de périsperme *, mais elle en diffère par ses feuilles , qui sont toujours alternes , et le fruit qui est à n immUaHhl (I 000 HISTOIRE NATUHEIXE plusieurs loges , contenant chacune une» seule graine. La famille des ébenacées a, de même que celle deL liylospernves, les feuilles alternes , la corolle mono- pétale régulière et staminifère , le fruit en baie à plusieurs loges, contenant chacune une graine, et enfin l'embryon accompagné de perisperme ; mais l'in- sertion de la corolle divise essentielle- ment les deux ordres. On trouve encore plusieurs ressem- blances entre les hylospermes et les rliamnoïdes. r«r GENRE. JACQUINIER, Jacquinia. L. J. L. ( Pentandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère génér. Calice à cinq divisions ; corolle ventrue, en cloche, à dix divi- sions , dont cinq intérieures alternes avec les extérieures et plus courtes; cinq étamines ; baie contenant une graine ar- rondie et cartilagineuse. Lis jac^uiniers sont desarbrisseaiut W .LE Lacune iin0 ébeiiacées lospermes, jlle mono- 'e , le fruit contenant l'embryon mais l'in- ssentielle- rs ressem- nes et les E. i, XJ. J. Xi*- L Gm. ) divisions ; à dix divi- îs alternes turtes; cinq î graine ar- irbrisseaiut DES JACQUINIERS. 5oi d'Amérique. On en connoît quatre on cinq espèces. La tige est noueuse et ra- meuse j les nœuds sont enfles -, les ra- meaux sont noueux et disposés plusieurs ensemble, ainsi que les feuilles autour des nœuds , de manière à paroi tre en verticillc. Les fleurs terminent les ra- meaux; les feuilles sont coriaces, épais- ses, très-entières. Le jacquinier à bracelets {jacquinia armillaris , Lin. ). Cet arbrisseau croît dans les lieux voisins de la mer , à la Martinique, aux environs de Carlagèno et dans d'autres endroits d'Amérique. Il s'élève à cinq ou six pieds. Son tronc est droit et sa tête quelquefois est arron- die avec élégance. De distance en dis- tance le tronc est muni de nœuds assez renflés j les branches et les feuilles nais- sent vers son sommet comme en ver- licille autour des nœuds; les branches, noueuses comme le tronc, se sous-di- visent en rameaux noueux, feuilles et très-ouverts. Le nœud qui termine les h i S DO'i HISTOIRE NATURELLE derniers rameaux porte , comme les an* très nœuds ; un verticille de feuilles, du milieu desquelles naît une petite grappe de petites fleurs blanches et odo- rantes. Toute la surface de la plante est lisse , et l'écorce a une couleur cendrée. Les feuilles , épaisses et coriaces , sont longues de deux pouces ou plus , ovales , oblongues , arrondies à leur sommet que termine une petite pointe, rétrécies in- sensiblement en pétiole à la base , et un peu roulées en dessous à leur bord. Les grappes ont huit à dix fleurs j l'odeur de jasmin qu'elles répandent se con- serve plusieurs jours après qu'on les a cueillies. Le calice et la corolle sont un peu coriaces. Les lobes du calice sont bordés d'un liséré brun , et se recou- vrent les uns les autres par les côtés. La corolle, longue de trois ou quatre lignes, est une fois plus grande que le calice , et les cinq divisions intérieures sont le double plus courtes que les extérieures. Les baies qui succèdent sont rouges ; LLE rime les an- e feuilles, une petite ;lies et odo- L plante est ir cendrée, aces , sont us , ovales , )mmet que îtrécies in- >ase, et un ' bord. Les 'sj Todeur it se con- [u'on les a le sont un ;alice sont se recou- s côtés. La Lire lignes, le calice, res sont le itérieures. t rouges, DES JACQUINIERS. 3o3 grosses comme un gros pois, rondes et terminées par une pointe. Les Caraïbes les enfilent comme des perles et eii font des bracelets. Les oiseaux sont très- friands de ces fruits. Les feuilles et les rameaux de cet arbrisseau , broyés et jetés dans les eaux , enivrent les pois- sons j ils viennent nager au-dessus de l'eau et se laissent prendre. Jacquinia, du nom de Jacquin , célè- bre naturaliste, professeur de botanique à Vienu'i en Autriche. • I r GENRE. MANGLISSA. Juss. (Voyez 3' vol. Pentandrie'inojwgynie. ) ,i^ :^ :( l i\ *?■ r A 3o4 HISTOIRE NATURELLE IIP GENRE. SYDÉR0XYL0N,Argan-,5r/)5- ROXYLUM, L. J. Lam. {Pentandrie^ monogynie, L. Gm. ) Caractère génér^ Calice à cinq divisions ; corolle en roue également à cinq divi- sions ; cinq appendices ; cinq étamines ( quelquefois dix ; alors les appendices portent des anthères ) } drupe contenant une noix à une ou cinq graines. Les argans sont des arbres et des ar-v brisseaux qui croissent dans l'Inde , dans l'Amérique septentrionale -, mais la plu- part en Afrique. On en connoît neuf ou dix espèces -, quelques-unes sont épi- neuses. Les feuilles sont alternes , très- entières et disposées à l'extrémité des jrameaux. Les fleurs sont petites, pres- que sessiles , et disposées par groupes aux aisselles des feuilles ou à la ba.se des rameaux qui n'est point feuillée. La corolle de ces fleius est organisée de ma- .LE L E. an, 5r/)5- entandrie^ \ divisions ; ï cinq divi- iq étamines appendices e contenant es. s et des ar-v ['Inde , dans mais la pi u- >nnoît neuf es sont épi- ernes, très- trémité des ïtites, près- 3ar groupes :i la ba.^e des ieuillee. La Liistjc de ma- DES SYDÉROXYLONS. 5o/5 nière que tantôt elle est à dix divisions et à cinq étamines, tantôt à dix éta- mines et à cinq divisions. Le sydérôxylon à feuilles de laurier ( syderoxylum laurifolium , Lam. ). C'est le bois blanc de TIsle-de-France. Il croît en Afriqiie et dans l'île de Ma- dagascar. On le cultive au Jardin des Plantes, où il ne s'élève qu'à quinze ou vingt pieds. Cet arbre est toujours vert. Son ti'onc , couvert d'une écorce d'un brun noirâtre , est garni dans toute sa longueur de rameaux longs , flexibles , peu étalés. Les feuilles , épaisses et on- dulées à leur bord , ressemblent à celles du laurier commun , et sont disposées vers l'extrémité des rameaux. Aux ais- selles des feuilles ou au-dessous d'elles sur la partie nue des rameaux, sont dis- posés de petits groupes de fleurs. Ces fleurs paroissent dès le milieu de l'hi- ver , et restent trois mois entiers avant de s'épanouir. En bouton , elles ont une couleur incarnate très - agréable j elle* Botanique. IX. 27 'A ' } ■^'«-^"™'*^?!*r-e..--, ■--i.^fc, . ■ ■ I si h\ i 3o6 HISTOIRE NATURELLE sont blanches lorsqu'elles sont entière- ment développées. Les jeunes pousses ont une couleur rouge qui contraste avec le vort des anciennes feuilles. Les plus grandes feuilles sont longues de quatre à cinq pouces et lancéolées , ré- Irécies aux deux bouts ^ terminées au sommet en pointe énioussée, et à la base par un pétiole long de trois ou quatre lignes. Les pédoncules des fleurs sont rouges, charnus , cylindriques, et n'ont encore que deux ou trois ligues. On ne "crouve point dans la corolle les appen- dices qu'on voit dans les autres espèces. Le bois de cet arbre est blanc et dur j de-là lui vient le nom qu'on lui donne à risle-de-France. On regarde comme anti-vénérienne et anti -scorbutique, l'écorce d'une es- pèce très -voisine de celle - ci j c'est le sydéroxylon inerrne» La principale dif- férence entre ces deux espèces , se tire de la couleur de l'écorce qui est noirâtre dans Pune et grise dans l'autre. Syderoxylum , hoia do ftr, en grec. \^ ^' 2LLU ntciitiùre- iies pousses 1 contraste uilles. Les longues de ëolées, ré- rminées au et à la base ou quatre [leurs sont !S , et n*ont aes. On ne [es appen- es espèces, [ic et dur j lui donne énérienne d'une es- i j c'est le ipale dif- s, se tire t noirâtre e. en grec. DES BASSIAS. 5o'/ I V« GENRE. BASSTA, Illipd; B^ssi^. L. J. Lara. ( Dodécahdrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère génér. Calice coriace , à quatre divisions profondes; corolle en cloche à huit divisions profondes ; seize étamines rangées spr deux rangs j drupe charnu, laiteux , renlermant cinq noyaux chacun à une graine. , Les bassia sont des arbres de l'Inde. On en connoît trois espèces. La plus intéressante est le bassia à longues feuil- les , Tulgairement l'illipé ( bassia Ion- gifolia , L. ). Il croît dans le Malabar. Sa taille est élcve'e ; ses derniers ra- meaux sont recourbés, un peu renfle's , grisâtres. Les feuilles sont entassées à leur extrémité , ainsi que les fleurs. Les feuilles sont longues d'un demi-pied , ovales, lancéolées, très-entières, ai- guës, relevées de nervures et portées sur If H \\ .'îoS HISTOIRE NATURELLE fie courts pétioles. Elles tombent faci- lement. Les fleurs sont blanches , ra- massées près du bout des rameaux aux aisselles des feuilles , et solitaires sur des pédoncules d'abord assez courts et ouverts , mais très-alongës après la flo- raison et pendans. Les divisions du ca- lice sont épaisses , succulentes et longues de quatre à cinq lignes; les deux exté- rieures sont verdâtres ; les intérieures sont blanches. La corolle est de la lon- gueur du calice et succulente comme lui. Les étamines ne sont point saillan- tes en dehors; mais le style est alongé en alêne, et une ou deux fois plus long que la fleur. Le drupe est qvale, char- nu, laiteux» Dans le pays on mange les fleurs. Elles donnent A Peau une saveur agréa- ble, et la rendent rafraîchissante. Bassia, du nom d'un botaniste ita- lieu. ÎLLE mbent facr- mclics , ra- meaux aux litaires sur z courts et près la flo- ions du ca- 3 et longues deux exte'- intérieures t de la lon- ite comme int saillan- est alongë 3 plus long raie, Char- les fleurs, eur agréa- ante. iniste ita- i> E s M I îil u a O P E S. 3o^ V GENRE. MIMUSOFE^ MiMusops. L. T. Lanr. ( Octandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Càlfce à huit cnvision» servent :3au dis- e. On la? iques Ott» ! DE» CHU YSOril YLLUS. ,)iJ V r GENRE. IMBRICARIA. Commers. Juss. La»nî ( Voy. S"" vol. Pentandrie-inonog, ) V 1 1^ GENRE. CIIRYSOPIIYLLE, Caïmitier ; CuRYsoPHYLLUM, Lin. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère gêner. Calice u cinq divisions \ coroll'^ en cloche à cinq divisions ouver- tes ; cinq étamines ; un stigmate un peu fendu en cinq parties au sommet ; une grande baie globuleuse à dix loges , con- tenant chacune une graine comprimée ^ marquée d^une cicatvicule latérale. Les clirysopliyUes sont des ai^bres et des arbrisseaux d'Amériquei On en Gonnoîfe sept espèces. La surface infé- rieure des feuilles est^ dans presque toutes les espèces , couverte d'une cou- che de poils soyeux et dorés, qui réJOié- imuCLLE L 5l4 HîSTOIRi; \A diissoiit la Ininiîre. i^cs iJcurs sont nombreuses et disposées aux aisselle» des feuilles. Le clirysophylle caïnito, le caïmi- tier {chrysophyllum càinito, Lin.). Il croît à Saint-Domingue et à la Marti- nique. Sa hauteur est f?o trente A qua- rante pieds. Son tronc , couvert d'une ccorce roussatre et crevassée, porte une tête bieiu,Mrme,très.éta]éeet très-élé- gante. Lu iacc inférieure des feuilles , les pétioles, les pédoncules et les calices des fleurs brillent d'une couleur d'or ferrugineuse. Les feuilles naissent sur les derniers rameaux, et les fleurs dont la couleur est blanchâtre et la longueur de deux ou trois lignes , sont très-nom- breuses et disposées en faisvjeau aux ais- selles des feuilles. La longueur des feuilles est de deux ou trois pouces jus- qu'à un demi-pied. Elles sont larges, ovales , prolongées en pointes, rétrécies en un court pétiole, et releve'es de fines nervures , presque transversales , nais- leurs sont K aisselle» le caïmi- Lin.). H la Marti- te h qna- ert d'une porfc «ne : très-éle- ni Iles, les ?s calices leur d'or ssent sur 5urs dont longueur rès-nom- 1 aux ais- leur des >uces j us- L larges, rëtre'cies s de fines es , nais- DES CIIRYSOPHYLLES. 3l5 sant de la nervure longitudinale. Leur consistance est ferme, et leur face su- périeure trîîs-polie , luisante et d'un vert brun. Les fruits sont globuleux , gros comme de pcli tes pommes, varies de diverses couleurs , couverts d'une peau fine et lisse, et formes d'une chair molle un peu gluante et laiteuse, qui recouvre dix noyaux bruns. Le bois de cet arbre est employë à bâtir. Il est roussâtre, fibreux etflexi- blci Les indigènes aiment et mangent les fruits ; la plupart des Européens leur trouvent une saveur trop dou- ceâtre, Chrysophyllum , feuille d*or , en grec. 5l6 HISTOIRE NATURELLE w ■ WÊt ç !( ^B s il ■Il ^^■if Vlir GENRE. t ACHR AS , Sapolilier ; Achras, L. J. Lam. {Hexandrie-monog. L. Gm.) Caractère gênhique. Calice à six divisions profondes , disposées sur deux ran^s ^ co- rolle à tube . en cloche , à limbe à six divisions ; six écailles écbancrées insérées à l'entrée du tube ; six étamines ; fruit globuleux , charnu , à douze loges, con- tenant chacune une graine comprimée , marquée sur le côté d'une longue cicatri- cuie terminée par un onglet proéminent. L'achras ^apotier, le sapotilier (achras .apota, Lin.). Le sapotilier est cultivé dans les Antilles , et croît spontanément sur la partie voisine du continent. H acquiert quelquefois cin, quante pieds de hauteur -, sa forme est élégante j ses rameaux sont disj^osés par étage, mais assez irrégulièrement. Les extrémités des derniers rameaux sont peu leuflées; h, feuilles y sont entas- \:. ;,?.t lE. R^S. L. J, LGm.) K divisions ran^s j co- mbe à six is insérée^i lies; fruit >ges , con- raprimée , ie cicatri- )éiiiinent. apotilier apotilier et croît isine du bis ciii- >rnie est oses par !nt. Les ux sont L enUs- wiuiuaiijg ftES AC&ttAS. 5,7 se'es, ainsi que les fleurs. Les feuilles y sont alternes et ressemblent à celles du launer commun. Elles sont longues Je trois ou quatre pouces, oblongues , ré- trécesen pointeaux deux bouts,,!pais- ses, luisantes, un peu ondulées à leur bord et p»,rte'es sur de courts pétioles. I^s fleurs blanchàties, inodores , lon- gues de trois ou quatre lignes, ovales et portées chacune sur un pédoncule long d uii demi-pouce , sont disposées aux ais selles des feuilles , ou à l'extrémité memedesrameaux. La corollene tombe que fort tard. Pendant la fécondation les fleurs s'épanouissent et deviennent en cloche; elles se ferment ensuite, et redeviennent ovales. Le fruit, ordinai- rement gros comme une pomme , varie de forme et de grosseur. Tantôt il est globuleux , tantôt elliptique ou ovale Son écorce est rude et cassante, et d'un noir couleur dérouille. Sa chair est blan- châtre et très-molle ; ses graines , dont la plupart avortent, sont noires , très- Jlutaiiiqiie. IX. ,y 1 t\ 11 Ol8 HISTOIRE NATUUELLK luisantes , et marquées d'une longue ci- catricule. Toutes les parties de cet arbre sont remplies d'une liqueur laiteuse, très- visqueuse, et qui s'écoule quelquert>is des bourgeons. Les fruits ne sont man- geables que lorsqu'ils commencent à pourrir. Ils tiennent le premier rang parmi les meilleurs fruits d'Amérique. On les préfère ordinairement à l'ananas. On les sert sur toutes les tables. Les habitans de la Martinique emploient les graines en émulsion dans les réten- tions d'urine. Prises à petite dose , elles sont en effet très-apéritives-, mais elles causent des douleurs atroces si on les prend en trop grande quantité. Le sapotilier dans les forêts d'Amé- rique , sert d'asyle à une foule d'oiseaux qui trouvent dans ses fruits une nour- riture qu'ils aiment. C'est un superbe spectacle que celui cle voir les longs nids des roUiers pendus à l'extrémité de ses branches. L'oiseau-raouche y fixe '-"'."Jii." ïSKSnR" 3 longue ci- arbre sont euse, très- ç^uelquefois î sontmau- mencent à emier rang 'Amérique, ta l'ananas, tables. Les emploient is les rëten- î dose , elles j j mais elles es si on les ité. 'êts d'Amé- lie d'oiseaux s une nour- un superbe )ir les longs l'extrémité ouche y fixe «ES A C H R A S. 5l9 aussi le sien; il Je construit avecles par- tics les plus délicates des fleurs et le cache dans la touffe des feuilles de l'ex- 1 rémité des rameaux. Les boccos , les dindons sauvages et plusieurs autres gallinacées, pressés par la faim et atti- rés par la bonté des fruits du sapotib'er accourent de toutes parts et le couvrent presque continuellement. Cependant les oiseaux ne sont pas tranquilles pos- sesseurs de cet arbre. L'adroit chasseur connoissant leurs habitudes , les at- tend sous son ombre pour leur faire Ja guerre. Certaines espèces de chauves- souris et de rats viennent dévorer leur couvée et fixer leur demeure dans leurs nid«. ^ !:: 5jo histoire naturelle V. Genres qui ont de l'affinité avec les Hylo- sperincs. IX* GENRE. MIRSINE, MiRsiNE, L. Juss. Lam. i^Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice petit persis- tant , à cinq divisions profondes j corolle à cinq divisions rapprochées par le som- met ; cinq étamines courtes opposées avec les divisions de la corolle j un style ; un grand stigmate en tête plumeux et sail^ lant hors de la corolle j baie renfermant une noix à cinq lo^es , chacune à une graine. Les mirsines sont des arbustes exo- tiques. On les cultive au jardin des Plantes. Ils sont îactesçens ; leurs feuil- les sont alternes , dentées ; les fleurs son I groupées à leurs aisselles. Lemirsine d'Afrique [mirsine Àfri- cana j^ Linn. ). Cet arbrisseau est tou- ^Jl-ilL-JL. , .■■!■« DES M I R S IN E S. 021 jours vert ; il s'ëlève à deux ou trois pieds dans nos jardins. Il est très-ra- Mieux , touffu , et son feuillage ressem- ble à celui du myrte. Les feuilles sont d'un vert sombre , luisantes en dessus , fermes, très-rapprochées , et disposées alternativement sur les rameaux et les branches. Elles sont longues de cinq à dix lignes, elliptiques, aiguës, un peu dentées au sommet, et entières, roulées à leur bord , et rëtrecies en un court pétiole à la base, Les fleurs sont petites rcugeâtres , portées sur des pédoncules très-courts, et disposées une à cinq en- semble à Faisselle des feuilles. Le ca- lice et la corolle sont parsemés de points glanduleux. La corolle est ciliée et fer^ »jéc. Le stigmate forme une tête en pinceau , saillante au-dehors de la co- rolle. La baie est bleue, petite , sembla- ble à celle de la busserolle , et contient irn noyau un peu applati. Mynmie ; Théopbraste donnait ce nom m myrte. u 522 HISTQIRe NATURELLE VINGT-SEPTIÈME FAMILLE, _t t LES EBENACEES. Guyjcan^. J. Caractère de faT.& ÉR EN A C É ES. 7r23 Leurs feuilles sont toujours simples et alternes j souvent elles sont épaisses et coriaces. Les fleurs naissent presque tou- jours aux aisselles des feuilles. Le genre diospyros fait le passage de cette famille avec la famille précédente. Il a, oomme les hilospernies, la tige ligneuse, les feuilles alternes, les fleurs axillaires, la corolle monopétalc , les étamines insérées sur la corolle et eu nombre déterminé , un style , une baie , supérieure au calice , une seule graine dans cliaque loge, et enfin les graines pourvues de périsperrae ; mais it en dif- iJère par Finsertion de la corolle. Plu- sieurs genres de la famille sembleiit se rapprocher des familles à corolle poly- pétale , soit par leur corolle très-profon- dément découpée, comme dans les mal- vacées, soit par la réunion des filets des é lamines. On trouve dans les ébéiiacées l'arbre qui produit la véritable ébène, et ceux qui donnent le storax et le benjoin. On r*^^ 024 HISTOIRE NATURELLE y trouve encore un arbrisseau propre à la teinture , et uu autre qui pourroit remplacer le thé. I. Etamines définie». P^ GENRE. DIOSPYRE, Plaqueminier, Ebe'nier ; DiospYROs. L. J. Lam. ( Octandrie- monogynie, X«, Om. ) Caractère générique . Calice à quatre ou s\\ divisions , évasé ; corolle insérée au fond du calice , évasée , à quatre ou six divi- sions ; huit à seize etamines courtes, in- sérées à la base de la corolle ; anthères quelquefois stériles -, ovaire supérieur ; style court à quatre divisions ; quatre stig- mates , quelquefois fendus en deux j baie supérieure ordinairement grande^ à huit à douae loges , contenant huit à douze graines , et ceinte par le calice évasé en forme de capsule j graines comprimées, en forme d'amandes. Le diospyre ëbenier ( dlosjyyros ehe- nurUi li. ), Il croît dans loute llude, LLE au propre i pourroit S. Ebënier j "ctandris' itre ou s\\ ;e au fondl L six divi- urtes, in- anthères ipérleur ; latrestig- eux ; baie le^ à huit à douze évasé en primées, 7Y>« ehe- llade , DES DIOSPYRES. 525 clans les forêts, et on le reconnoît aisé- ment à l'écoroe noirâtre de son tronc. Sa taille est ëleve'e ; son tronc est droit et sa tête élancée ; ses rameaux sont dressés et garnis de feuilles éparses sem- blables à celles des lauriers ; les fleura sont petites et blanches, solitaires et scssiles à l'aisselle des feuilles , ou sou- vent à l'extrémité des derniers rameaux. I6 histoire natuhkm.r On donne dans le commeice le non> d'ébene à dos bois difTorens et même do couleur diverse ; mais , eu général, pe- aaus, très-durs el susceptibles d'un très- beau poli. Parmi les diîFérens arbres de l'Inde , dont le bois est noir et dur , ce- lui que nous venons de décrire , d'après le manuscrit de Commerson, est celui qui fournit Tébène la plus connue, la plus estimée, et la seule cjui devroit porter ce nom. L'ccorce de Tébenier e*t mince et dure ; l'aubier blanc , uni , pesant ; \& cœur ou Tébène est très-noir, très-uni , très-pesant. Dans un tronc gros comme la jambe, le cœur n'a qu'un pouce de diai. tre, et dans les gros troncs, que deux hommes pourroient à peine em- brasser , l'aubier n'a que quatre ou cinq doigts de diamètre j tout le reste a et© converti en ébène. L'ébène est connue depuis les temps les pins reculés. Les poètes ont repré- sente le dieu des enfers sur un tronc il * .- e le noi» îidine do LTal, pe- l'uii très- l'bres de dur , ce- , d'après ?st celui nue, la devroit lince et îant; le 'ès-uni, comme ouce de es, que ne cm- ou cinq :e a et© 8 temps reprc- i trône «lis DIOSPYRES. ?)27 dVbcne. Elle est employée dans l'Iudo à faire les stal uea des dieux et les scep- tres des rois. Le peuple , dans ces con- trées , attribue à ce bois précieux la vertu de détruire l'effet des poisons et les enclianlemens. Sur la côte de Coro- mandel, tous les meubles, tous les ins- trumcns sont faits avec l'ébène. Chez nous, ce bois plus commun que chez les anciens, est employé à mille petits ou- vrages de marqueterie et de mosaïque ; cependant la connoissance des vernis et les moyens que l'on trouve aujourd'hui de donner à pli sienrs sortes de bois durs nne couleur noire durable, a rendu son emploi beaucoup plus rare. L'ébène doit être parfaitement noire et sans aucune veine ; son goût est astringent et pi- quant. Elle répand une odeur agréable quand on la brûle sur les charbons. Le nom qu'elle porte exprime sa dureté. Ebène a été formé du mot hébreu eben , qui signifie /)im'^. Dio.'fpyros (Tbéoph )jhlé de Jupiter, ï-M) grec. I E F 5^8 niSTOlKE NATURELLE / I r GENRE. HOYÈNE, RoYENA. L. Juss. Lam. ( Décandrie-digynie, L. Gin. ) Caractère générique. Calice renflé et à cinq divisions ; corolle renflée , courte , à cinq lobes , et insérée au fond du calice ; dix étamiues à filets < ourts insérés sur la co- rolle ; ovaire sU|Mirieur terminé par deux styles ; deux stigmates ; capsule supé- rieure à quatre sillons, à quatre valves , à une loge ; quatre noix enveloppées dans un arille. Les royëiies sont des arbrisseaux du Cap de Bonne-Espérance. On en con- noît sept espèces ; la plupart sont plus ou moins velus. Leurs feuilles sont très-entières. Leurs fleurs sont peu ap- parentes , souvent pëdoncuîécs et dis- posées à l'aisselle des feuilles. Quelque- fois elles sont femelles , à cause de la stérilité des anthères. Royena , du nom d'un botaniste hol- landais. ,,';ia- ,LE E. iss. Lami Gin.) lé et à cinq rte, à cinq alice -y dix sur la co- é par deux iule supé- re valves , ppées dans iseaux du i en con- sent plus lies sont t peu ap- )s et dis- Quelque- ase de la liste hol* DLS STi'RAX. IIP GENRE, 029 PO UT E RI A. Aubl. Jusa. ( Voyez 3* vol. Tétrandrie-monogynle. ) IV" G E N R E. STYE AX, libousierj Styrax, Tourn. ^-. ^iuss. Lain. ( Décandiic- monogynie. J.a, Gm. ) Caraci'he générique. Calice renflé à cinq dents ou à bord entier ; corolle à tube court , à limbe fendu profondément en trois , à sept divisions , et insérée au fond du calice ; six à seize étamines , dont les filets , insérés au fond du tube de la co- rolle , sont réunis à la base en forme d'an- neau ; ovaire supérieur ; un style j un stigmate } drupe supérieur coriace ; un seul noyau à une graine et sphcrique, ou deux noyaux planes d'un côté et convexes de l'autre. On connoît quatre espèces de styrax ; nue croît en Amérique; une seconde Botanique. IX. 29 a v^?)0 inSTOTRE NATUREM.E tlans riiide, el les deux autres en Ka- lope. Ce sont des arbres et des arbris- seaux remarquables par la beauté de leiu's fleurs, qu'on prendroit, au pre- mier abord, pour des fleurs d'oranger. Elles sont disposées aux aisselles des feuilles , tantôt solitaires, tantôt en grap- pe. La substance appelée benjoin, est fournie , selon l'observation de Dryan- dcr , par une espèce de styrax ( styrax henzoin) , et non par \elaurus henzoin, m par le terminalia henzoin, Lo styrax oflîcinal , storax ( styrax officinale , L. ). Cet arbrisseau s'élève peu et croît dans les pays chauds, dans la Syrie, la Judée, l'Italie, et dans les départemens méridionaux de la France. Il ressemble au cognassier ; mais ses feuilles sont plus petites, et ses fîeurs ont l'aspect des fleurs de l'oranger. Son tronc , couvert d'une écorce grise et unie , porte une tête un peu étalée; et ses rameaux , garnis de feuilles alternes ,. se terminent par une grappe de fleurs s % 1 es en Ku- les arbiis- beauté de . , au pre- l'oranger. selles des jt en grap- ijoin f est !e Dryan- t {^styrax s henzoin, » : {styrax ui s'e'Iève uds, dans t dans les la France, mais ses ses fleurs nger. Son î .grise et etalce; et 8 alternes, de fleurs DES STYRAX. blanches. Lorsqi r-r rr printemps sa têlo est bJaiicliic de fleurs, cet arbrisseau produit un effet très-agreable. La sur- l'ace des jeunes rameaux, des pédoncu- les , des calices, des corolle >, et la sur- face inférieure des feuilles , sont cou- vertes d'un duvet plus ou moins blan- châtre. Les fouilles sont pétiolees, mol- les , longues de deux pouces environ , ovales, très-entières et d'un vert lui- sant en dessus. Les calices sont hémis- phériques et entiers à leur bord. Les corolles sont à cinq , six ou sept divi- sions lancéolées. Le fruit, gros comme ime aveline, couvert d'une enveloppe blanche et charnue, ceint par le calice et terminé par un long style en alêne , renferme deux noyaux appliqués l'un contre l'autre. Cet arbrisseau est résineux et odo- rant. Dans nos départemens méridio- naux, il ne fournit que très-peu de ré- sine; mais dans les pays chauds, dans la Syrie, on en retire aî>oudammeiit par / \\ i i .*«<«WI)«f«^-'..i«yi»,-,.;n>. . 3^2 HISTOIRE NATURELLE incision. Elle est en masse rougeâtre ou jaunâtre 7 mollasse , grasse et d'une odeur suave. On lui donne le nom de storax solide. Quelques auteurs lui ont donné encore celui de thus judeorinn , parce qu'ils ont cru que c'est l'encens que les mages apportèrent à Jésus. Ou doit rejeter cette résine lorsqu'elle est noire et pleine d'impuretés et de sciure de bois. On connoît dans le commerce deux autres espèces de storax ; le storax ca- lamité , ainsi nommé parce qu'on l'ap- porloit autrefois dans des roseaux pour mieux conserver sa beauté et sa bonne odeur. Cette espèce est la plus estimée dans la médecine et pour les parfums ; mais l'on pense que c'est un composé arlitîclei i\i\ vrai storax et d'autres sub- stances odorantes. Il est en masses rou- geâtrcs remplies de larmes blanches, et quelquefois en larmes séparées rougeâ- tres en dehors, blanchâtres en dedans et d'une odeur douce, semblable à celle ■m =1 •«<«W#W l^f* I **■ >»»r ■ !«*•*»»«•■'■•• ÎLLE ; rougeâtro ise et d'une le nom de înrs lui ont judeormn , gst l'encens !l Jésus. On squ'elle est 3t de sciure tierce deux storax ca- qu'on l'ap- seaux pour ît sa bonne lus estimée » parfums ; n composé autres sub- lasses rou- anclies, et es rougeâ- en dedans bic à celle i DES STYRAX. .^.^S du baume du Pérou. Le storax liquide est encore un composé artificiel ; il offre une matière visqueuse et grossière , de couleur grise, d'une odeur forte et aro- matique ; le plus souvent c'est un mé- lange de matières résineuses avec du véritable storax , de l'huile et du vin. On prend intérieurement les deux premières espèces de storax ; elles sont vulnéraires, cordiales, délersives. On les applique encore extérieurement ; on en fait des fumigations. ^ .^ storax li- quide n'est employé qu'à i extérieur. Il est très-résolutif j il fortifie le cerveau par son odeur. Styrax j du mot latin stiria, glaçon pendu au bord des toits des maisons pen- dant l'hiver. On a donné ce nom au sto- rax , parce qu'il découle de l'arbre en larmes qui ont la figure de cette goutte d'eau congelée. I •• iî- 001 HISTOIRE NATURELLE V^ GENRE. HALESIER , Halesia. Ellis. L. J. Lam. [Dodécandrie-mojwg. L. Gm.) Caractène générique. Calice petit à quatre petites dents, et couvrant en partie l'o- vaire; corolle grande, en cloche, ven- true , fendue à son bord en quatre lobes peu profonds : douze étamines ; filets réu- nis à la base eu un anneau , qui ceint la sommité de Tovaire et faisant corps avec la corolle ; anthères faisant corps avec les filets ; style plus long que la corolle j stigmate simple ; noix sèche , oblongne, relevée de quatre ailes membraneuses ; noyau dur, divisé intérieurement en deux ou quatre loges , chacune à une graine. Ce genre, très- voisin du précèdent , s^en distingue par son ovaire inférieur. II ne renferme que deux espèces. Ce sont deux arbrisseaux de la Caroline qu'on pourroit cultiver en pleine terre dans nos climats. Leurs fleurs sont blanches, pcdonculées; pcncLecs ou pendantes, 1^ K s A L 5 T a N I A. 555 et naissent trois à cinq ensemble sur les vieux rameaux. Elles sont épanouies avant l'entier développement des feuil- les. Dans le Jialesia tetraptera, les ailes du fruit sont égales. Dans le halesia diptera, deux sont plus petites. Halesia, du nom d'un célèbre bota- niste et physicien anglais. I I. Etamines en nombre indétermina. )raaeuses V r GENRE. ALSTONIA , Jlstonia, Mut. L. S. Juss. Lam. ( Polyandrie- mono gy nie, L. Gm. ) Caractère prénêrique s Calice formé d'écail- lés imbriquées , dont les intérieures sont plus grandes; corolle à tube court, à limbe à huit ou dix divisions profondes , mais alternativement plus intérieures, c'est-à-dire sur deux rangées ; un grand nombre d'étaniinesiiiséices dans le tube \ rr tP m dj6 histoire Nii tue elle de la corolle et imuri-j uée» j ovaii e supé- rieur j un style j uu stigmate tu tcte j fruit. . . . L'aejïetsseau qui constitue ce genre est l'alstoiiia theifère ( alstouîa theœ- for mis , L. ). I) croît en Amérique, et ressemble au cate par beaucoup de ca- ractères. Ses feuilles sont rapprochées, dépourvues de stipules, roidif, ellip- tiques et bordées de dents obtuses au sommet. Les fleurs sont sessiles , blan- ches , et viennent quatre ou cinq ensem- ble à chaque aisselle de feuille. Les feuil- les mâchées rendent la salive verdâtre , et ont absolument le goût du thé. VIP , VIIP Et IX* G^^«. SYMPLOCOS. Jacq. L. Juss. Lam. ( Polyadelphie-polyandrie. ) CIPONIMA. Aubl. Juss. Lam. ( Polyandrie-monogynie, ) PARALEA. Aubl Juss. {Polyandrie- monogynie, Voy. 3" vol. ) aire supé- DES HOFEES. X' GENRE. 357 ce genre ia theœ- dque, et ip de ca- rochées y ^, ellip- ituses au es, blan- qensem- Les feuil- erdâtre , ;lié. j • . Lam. le.) Lam. .) andrie- ) IIOPÉE, HopEA. Linn. Juss. Lam. ( Polyadelphie polyandrie. L. Gm.) Caractère générique. Calice en cloche, à cinq divisions * cinq pétales joints à leur base avec les ûlets des Ctamines réunis en cinq faisceaux ; étamines nombreuses; ovaire inférieur surmonté d'un style per- sistant ) épaissi insensiblement vers le sommet; un stigmate ; drupe sec, oblong, couronné par le calice ; noyau nu à trois loges , dont deux avortent ordinaire- ment. liEhopca des teinturiers {hopea tinc- toria , Li.). Cet arbrisseau est la seule espèce du genre. Il croît dans la Caro- liue, dans les bois marécageux. Sa liau^ teur est de sept à huit pieds. Ses feuilles sont disposées au sommet des rameaux, alternes , portées sur de courts pétioles, langues de trois pouces , ovales, lan- céolées , un peu inégales à leur bord , î r f 358 HISTOIRE NATrnRLLK, ^C. polies, tViiii vert-jaiinatrc, et ressem- blent à celles du laurier. Ses fleurs sont blanches et odorantes , s'épanouissent avant l'entier développement des feuil- les, et sont disposées à leur aissClle ou an dessous d'elles sur la partie nue des rameaux , sous la forme d'épis hcs- courts et accompagnés de bractées. Les feuilles de cet arbrisseau ont un goût sucré. Leur suc ou leur décoction teint en jaune orangé le linge et les étoffes ne soie. Les Sauvages s'en servent pour teindre de cette couleur. Hopœa , du nom d'un botaniste écossais. l'IN DU TOME NEUVIÈME. '% rrsscni-< uis sont ouïssent iesfeuil- sselle ou nue des )is Ircs- tces. lies un goût ou teint toffes no nt pour r f otaniste ME. t -j^. > v^ ?k il « •» '^ ' !