IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 ^<- I I.! 1.25 ^ |21 50 lU 2.5 2.2 iS 12.0 1.8 LA. IIIIII.6 ^ J^. 7, f. 6> 7^ Z'. c^ ^l c > > /; # # Photographie Sciences Coiporatioii 93 WiIST MAIN STRIIT WfBSTIR.N.Y. MSIO (716) irs^sos 4^ «- o l/j CIHM/iCMH Microfiche Séries. CIHM/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical RAicroreproductions / Institut canadien de microreproductiona historiquaa Tachnical and Bibliographie Notas/Notes tachniquas at bibiiographiquas Tha tnstituta has attempted to obtain tha bast original copy availabla for filming. Faaturas of this copy which may ba bibliographicatiy iiniqua, which may altar any of tha imagas in tha raproduction, or which may significantly change tha usual mathod of filming. are checked below. □ Coioured covers/ Couverture de couleur n n n n a n Covers damaged/ Couverture endommagée □ Coveis restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée [~n Cover titia missing/ La titra de couverture manque Coioured maps/ Cartef géographiques en couleur Coioured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.a. autre que bleue ou noire) r~7^ Coioured plates and/or illustrations/ IV I Planches at/ou illustrations en couleur Sound with other materiai/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La r« liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de la marge intérieure Blank leavaa addad during restoration may appear within the text. 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Los détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exigée une modification dans la méthode normale de f ilmage sont indiqués ci-dessous. r~1 Coioured pages/ Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagées r~n Pages restored and/or laminated/ 0 D Pages restaurées at/ou pelMculées Pages discoioured, stained or foxed/ Pages décoloiées, tachetées ou piquées The posa of tt filml Orig begS the I sion othe first sion or il r~n Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence Quality of prir Qualité inégale de l'impression Includes supplementary materii Comprend du matériel supplémentaire Only édition availabla/ Seule édition disponible r~~1 Showthrough/ I ! Quality of print varies/ |~~| Includes supplementary matériel/ |~n Only édition availabla/ The shal TINI whii Mai: diffi enti begi rigii reqi met Pages wholly or partially obscured by orrata slips, tissues. etc., hâve been refiimed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure. etc.. ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. This item is filmcd at the réduction ratio checked beldw/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X ! I y\ 12X 16X 20X 24X 28X 32X :ails du idifier une nage rata o lelure, I à 3 32X The copy filmed hère has been reproducnd thanks to the generosity of : National Library of f nada The images appearing hère are the beat «i^uality possibie considering the condition and iegibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the lest page with a printed or iilustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or iilustrated impres- sion, and ending on the lest page with a printed or iilustrated impression. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol -^ (meaning "CON- TiNUED"), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Maps, plates, charts, etc., may be filmed et différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The followlng diagrams illustrate the method: 1 2 3 L'exemplaire filmé fut reproduit grflce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ► signifie "A SUIVRE ", le symbole V signifia "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent Atre filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé é partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut en bes, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 4 5 6 HISTOIRE DES ARBRES FORESTIERS DE L'AMÉRIQUE SEFfENTRIONALE. I P Se trouve à Paris , chez : L'AoTBDB , place S. Michel , n». 8 ; Trkuttkl et Wubtz, rue de Lille, n". 17; même maison, i Strasbourg'. Gabribl DuForn et C». , rue des Mathmins S. Jacques, n» 7, BossANOE ET Masson, rue de Tournon , u^. 6. Le Charlieu, à Bruxelles. ^ Philadelphie : Chez Samuel BRADFonD and Inskeep, South 3.'* Street. HISTOIRE DES ARBRES FORESTIERS DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE, CONSIDÉRLÎS PRINCIPALEMENT SOUS LES RAPPORTS DE LEUR USAGE DANS LES \RTS ET DE LEUR INTRODUCTION DANS LE COMMERCE, A.NI1 QUE D'APRÈS lE, AVANTAGE, QX,',,., PEUVENT OKrRIH AUX COUVE««EMENS EN EUROPE ET AUX PERSONNES gUI VEULENT FORMER D% GRANDES PLANTATIONS. Par F.» AIVDBÉ- MICHAUX, Membre de la Société Philosophique américaine de Philadelphie , des Sociétés dAg,K.u|turedcIa m^me ville , de celles de Charl.ston , Caroline rr,érùlionale , dlIoUowell, Dcstnct de Maine,- du dépar.-emcnt de la Seine , et de Se.nel . arbore ,„lcamu, mnria , Icrra.qut a.lmomnuj , arbore exitiUJicamut tecla . Pi.iNi •icumii: Nat. Hiil.,y,b.t„. n] II' tl" îi , if'»' TOME I. PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE L. HAUSSMANN. M. D. CGC. xiir. ^. Ce. A SON EXCELLENCE MONSEIGNEUR LE DUC DE GAËTE, MINISTRE DES FINANCES, GRAND-AIGLE DELA LÉGION D'HONNEUR, e,c., «e. MONSEIGNEUR, l< S /cccô/cèo^ement yiio^n> ne y/'a'uaôt /aci JajyaaCa^j, ^ouj /e ^^a^^a^t c/e/eav^ ^ictuUé danj /e^ a^^éj et c/anj /e cam^ me^'ce , ef av^acV da/ ^e J'^^ance. J^e me ^aù effarcéj j6'(Do-njeô^7ieu^, de 9^e?77^iÙ^ ce^ v^aej c/ intérêt ^éné^a/, etcejt/e ^éju/éat (^ cLervaUanj faf:tej danj ouatât y aieenUa?i> et /a Jie^jénérance c/ant - Je ^aù ca/iaUe,y^ue/a^/^annea^ cCe JJ-^ouj A^éj enter. J^ej namUeujej ej/ècej c/e a^atnej y^eJ'atrecaec^ce^J^enc/ant mam^e^ Jaccr e?i, ^mércyue, etyae/ac/att Jia^'?>ent7^ à /' j6(/mtnùt9^at^'an c/of J'c^^êtj, /a mettront à /ic^rtée c/'en-. rtcÂcr /e ^a/ /arejtter dfe /'S9??/ure, c/^ar^re^ 'i>ratment Jirécceuoo, yut ^e mccùi/iâ'ero^nt a^ec /e /em/ij , et attejterant à /acij /^ ^thc/^ / W. Jirct c/e Jirét^a?/ance et d'améûa^ • ; n If- Aence, e J^&t^e (Oxcel/e9ice , cetf iteut , eUJati)^ F." ANDRÉ -MICHAUX. 4 \ INTRODUCTION, Les nombreux voyages que de savans naturalistes ont faits depuis plus d'un siècle dans l'Amérique septentrionale, et les relations qu'ils en ont publiées ont appris combien cette partie du nouveau monde' etoit favorisée de la nature sous le rapport du règne végétal. Mais le but que l'on s'est proposé jusqu'ici ::.aroît avoir été d'accélérer les progrès de la Bota- nique, et d'ajouter à l'embellissement des jardins en l^urope , plutôt que d'étudier les propriétés des plau- tes et de faire connoître les usages auxquels les bois d Amérique peuvent être employés. Si parmi ces na- turalistes, quelques-uns se sont occupés de ce der- nier objet, ce n'a jamais été que d'une manière fort imparfaite ; et c'est en vain que l'on chercheroit dans leurs écrits des notions certaines et détaillées sur cette matière : on n'y trouveroit que quelques rensei- gnemens souvent inexacts et presque toujours incom- plets. J ai essayé de remplir cette lacune , et cette partie si intéressante de l'histoire des végétaux de 1 Amérique septentrionale a attiré toute mon atten- tion, dans les deux voyages que j'ai faits aux Etats- Unis , le premier en 1802 , et l'autre en 1806. L'on- vrage que je présente au public est le fruit de mes recherches et de mes observations à cet égard Déjà , en i8o5, j'ai lu à la Société d'Agriculture du département de la Seine un Mémoire dans lequel I Il S?; S I M î* I N T a O D U C ï I O N. j'avois réuni une partie des matériaux que je m'étois procurés, jusqu'alors , et je m'étois efforcé Je faire sentir de quelle importance il seroit pour la France d'introduire dans nos forétâ diverses espèces d'arbres de l'Amérique septentrionale , remarquables par la bonne qualité de leur bois , et par une végétation vigoureuse et accélérée. Quelque temps après, j'offris mes services, sous ce point de vue, à l'aaministration Forestière, qui les accepta : je retournai aux Etats- Unis, et, malgré la difficulté des circonstances, j ai fait des envois de grainss qui ont donné d'heureux et abon dans résultats, et j'ai eu la satisfaction de rem- plir les espérances que l'on avoit conçues de mon I voyage. I Suivant le plan que je m'étois tracé, j'ai dû , à mon arrivée en Amérique , consacrer presque tput mon temps à l'étude des arbres forestiers , considérés sous leurs différens degrés d'utilité dans les arts. Les con- lioissanoes relatives à ce: objet étoient principalement dans la possession des artisans , et ce fut auprès d'eux que je m'occupai de les recueillir, dans la vue de les répaud-e, non -seulement parmi les Européens, mais encore parmi les A^aéricains des différentes par- ties de rUnioiî. J'ai entrevu, dès mes premières ten- tatives, toute l'étendue de la tâche que je m'étois imposée, et j'ai reconnu combien étoit jus.e la ré- flexion de M. Correa de Sera, dans son rapport a la Soc'été d'Agriculture du département de la Seine , sur le voyage que je venois d'exécuter, a Quoique les « sciences et les arts dussent se communiq ler et ^î.v-■•^•• INTRODUCTION. 3 « s'entr'aider, disoit cet tiabile naturaliste, le plus « souvent ils marchent à leur but à l'insçu les uns K des autres. » C'est ainsi que les Botanistes sont ar- mes au point de connoître scientifiquement le plus grand nombre des arbres de TAmërique septentrio- nale, sans se douter à peine des propriétés dechacun d eux ; tandis qu'au contraire, un siècle et demi d'ex- périence en a instruit les artisans des Etats-Unis, dont la plupart cependant ne peuvent pas toujours discerner les espèces avec précision, dans les forêts par leur feuillage, leurs flears ou leurs fruits. J'ose me flatter que l'ouvrage que je fais paroîlre remplira ic double but de faire connoftre aux uns, les pro- priétés de ces mêmes arbres, et aux autres les carac- tères extérieurs qui les distinguent , de manière à éviter toute méprise. Avant d'entrer dans aucun détail sur la marche que j ai suivie , je crois à propos de faire remarquer com- bien les espèces d'arbres de haute futaie sont plus va- riées dans l'Amérique du nord qu'en France; et je cite la France préférablement aux autres pays de I Europe , parce qu'elle est très - favorisée sous le rapport de la température. Le nombre dés arbres- qui s'élèvent au-dessus de 9,7 4 mètres (trente pieds) • en Am^uc, que j'ai tous observés et que je me piopoi^^de décrire, est de cent trente-sept, dont quatre-vmgt-quinze sont employés dans les arts. En l'iance, nous n'en avons que trente -sept qui par- viennent à cette élévation, dont dix-huit servent a iormrx nos forêts, et, parmi ces derniers, sept 4 ÏN TRODUCTION. seulement sont employés dans les constructions ci- viles et maritimes. Ce rapprochement est, comme on le voit, très-favorable à l'Amérique, et pourroit même faire concevoir une trop haute opinion des arbres forestiers de cette partie du monde. Je dois prémunir ici le public , d'une manière générale , en me réservant de faire connoître fidèlement, dans la suite de cet ouvrage , les seules espèces que je crois utile de propager pour l'amélioration des fo- rêts en Europe , ainsi que celles qui n'offrent d'autre intérêt que celui d'embellir les parcs et les jardins, en augmentant le nombre des variétés qu'on se plaît à y rassembler. Pour réunir le grand nombre d'observations et prendre les informations indispensables pour le tra- vail que je voulois exécuter, j'ai dû entreprendre de nouveaux voyages dans les différens états de l'Union. A partir du District de Maine, où l'on éprouve en hiver des froids aussi longs et aussi rigoureux qu'en Suède, quoiqu'il soit situé dix degrés plus au midi , j'ai traversé tous les Etats Atlantiques jusqu'en Géor- gie, où la chaleur est, pendant six mois de l'année, aussi forte que dans les colonies des Indes occiden- tales. J'ai parcouru ainsi une étendue de tiii kilo- mètres (cinq cents lieues) du nord-est au sud-ouest et j'ai fait, en outre, cinq autres voyages dans Imté- rieur du pays. Le premier le long des rivières Ken- nebeck et Sandy, en passant par Hollowell, Wens- low, Noridgewak et Fermington j le second, de Poston au lac Champlain,en traversant les Etats de INTRODUCTION. 1^ New-Hampshire et de Vermont ; le troisième, de f P."y°. , T ''" ^"^ " °""'™' '•= l-"-™", de Philadelphie aux bords des rivières Monongahela Alleghany et Ohio; et le cinquième enfin, de Char- leston dans la Caroline du Sud aux sources des ri- vières i»avannah et Oconee. Dans mon premier voyage le long des côtes de 1 Océan , ,e me suis arrêté dans les principaux Ports de mer pour y visiter les chantiers de construction, maritimes , et, en général, tous les ateliers où l'on s occupe du travail des bois. Je me „uis appliqué à consulter les ouvriers les plus habiles, nés daiis le pays, et surtout ceux venus d'Europe; j'ai com- pare les opinions des uns et des autres , et j'ai eu le bonheur de rassembler de nombreux docu- mens que je crois assez exacts. J'y suis parvenu au moyen d une série de questions rédigées a l'avance pour chacun des métiers sur lesquels je me proposais d obtenir des renseignemens dans toutes les villes par ou ,e devois passer. Je ferai eonnoi'tre les arbres dont es bois sont l'objet d'un commerce d'échange entre les Etats du Centre, du Midi et du Nord, ceux qui sont exportés des différentes parties de l'Union aux Indes occidentales et en Angleterre, ainsi que les contrées de 1 intérieur du pays , d'où on les tire, et es Ports de mer où on les amène pour les exporter. J indiquerai les différens bois qu'on apporte dans les villes comme combustibles, et qu'on présente aux consommateurs, séparés ou mêlés suivant leurs qua- l.tes respectives. D'autres objets assez importans ont 6 INTRODUCTION. aussi attiré mon attention : telles sont la distinction des bois qu'on emploie de préférence aux Etats-Unis pour la clôture de tous les champs cultivés , et les diverses espèces d ecorces qui servent pour le tan- nage des cuirs, soit qu'elles proviennent d'arbres résineux, d'arbres qui perdent leurs feuilles, ou de ceux qui restent toujours verts, ainsi que le degré de bonté qu'on assigne à chacune de ces écorces et leur prix compara^tif. Dans mes voyages à l'intérieur, j'ai étudié l'ensem- ble des forêts, soit qu'elles s'offrissent à moi comme primitives, soit qu'elles fussent altérées par le voisi- nage de l'homme civilisé et des animaux domesti- ques, dont la présence fait changer rapidement de face à la nature. Je citerai à cette occasion des faits curieux sur le renouvellement naturel de grandes parties de forêts par des espèces étrangères aux loca- lités. Ces faits prouveront que la nature elle-même alterne dans ses productions spontanées, et ils vien- dront à l'appui du principe déjà bien reconnu de la rotation des récoltes dans la culture des terres et dans le repeuplement artificiel des forets en Europe. En me rendant dans les Etats méridionaux, j'ai tenu des notes exactes de la disparition successive des différentes espèces d'arbres, et de l'apparition de nouvelles espèces, effets dont la cause peut être at- tribuée, soit à la température du climat, soit à la na- ture du sol qui, à cet égard, a une influence très- remarquable. C'est ainsi que j'ai pu indiquer le point on se montre pour la première fois le Piniis auslralis) itînction ats-Unis i , et les [• le tan- d'arbres s, ou de legrë de s et leur ['ensem- comme le voisi- lomesti- aent de les faits grandes iix loca- e-méme ils vien- Lu de la > et dans De. LUX, j'ai ccessive ition de être at- à la na- ce très- e point nStralis) INTRODUCTION. - point qui est précisément le même où commencent, vers le nord-est, les Landes américaines, appelées Fine barrens , qui ont plus de 888 kilomètres { deux cents lieues ) de longueur sur 222 à ^6Q kilomètres (cinquante à soixante lieues J de largeur, et dont les limites, qui ne sont pas encore bien 6xées, méritent d attirer l'attention des géographes des Etats-Unis Dans ce genre de recherches, je me suis aidé des notes de mon père, qui s'en étoit lui-même fort occupé, et qui, pour multiplier ses observations, et leur donner un plus haut degré d'intérêt, avoit tout exprès faitun voyage par terre à la Baie d'Hudson, en 1792. Le genre d'étude auquel je me suis livré a dû avoir pour résultat une connoissance approfondie des arbres d'Amérique les plus intéressans et les plus utiles pour être employés, soit comme combusti- bles, soit dans les différens genres de constructions Je lerai connoftre , en faveur des propriétaires amé- ricains qui sauront apprécier l'importance et les grands avantages pécuniaires qui pourroient résulter pour eux ou leur famille de la conservation de leurs bois, la manière dont ils doivent être aménagés en mdiquant les espèces dont il faut favoriser la crois- sance, et celles , au contraire , qu'il convient de dé- truire; car on ne doit pas , à mon avis , laisser sub- sister un mauvais arbre dans un îieu où il peut en venir „n meilleur ; et il n'est pas de pays où il soit plus important de faire ce choix qu'en Amérique Je ne crains pas même d'avancer que , de deux masses de bois , situées dans le même canton et d'une ' ! ! 11! 8 INTRODUCTION. égale étendue , celle où l'on aura distrait les mau- vaises espèces vaudra, à l'époque de la coupe , cin- quante pour cent de plus que celle qui aura été aban- donnée à la nature. Ainsi , il ne suffit pas, comme se contentent de le faire les propriétaires américains voisins desgiandes villes , d'enclore les portions de bcis qu'ils possèdent , pour les préserver des ravages des bestiaux de toutes sortes, qui , sans cette pré- caution, les parcourent presque toute l'année, et détruisent les jeunes plants à chaque printemps ; il faut encore savoir extirper les espèces médiocres avec discernement, et suivant les localités. J'indiquerai aussi, à cette occasion, les arbres d'Europe qu'il conviendroit d'introduire dans les forets améri- caines. C'est ici le lieu de faire une remarque générale , relativement à l'aménagement des bois. On ne peut dissimuler que, dans l'état actuel des choses, les Eu- ropéens n'aient, sous ce rapport, tout l'avantage sur les Américains. En Europe, la grande masse des fo- rets est dans les mains des gouvernemens, qui veil- lent à leur conservation avec toute la sollicitude qu'exige si impérieusement la nécessité , l'expérience ayant appris qu'on ne peut compter pour le service public, et même pour les besoins des peuples, sur les propriétés forestières appartenantes à des parti- culiers, parce que, tôt ou tard , venant à être le par- tage de personnes pressées de jouir, elles hnissent par disj)aroître, et le terrein qui les portoit se trouve converti en cultures annuelles. En Amérique , au INTRODUCTION. g contraire, ni le gouvernement fédéral, m eeu-x de chaque état, n'ont conservé aucunes portions de fo- rêts. Il en est résulté une effrayante destruction , qui s'accroît sans cesse , et ne cessera d'augmenter en rai- son de la population. Déjà les effets s'en font vive- ment sentir dans les grandes villes , où l'on se plaint de plus en plus tous les ans, non-seulement de l'extrême cherté du bois de chauffage, mais même de la difficulté de se procurer des bois de construc- tion pour les différens genres de travaux. Aujourd'hui l'on est obligé dans beaucoup d'ateliers de substituer au chêne blanc , des chênes d'une qualité inférieure ; quelques années encore , et l'on trouvera à peine dans les lies de la Géorgie, le précieux chêne vert ,. si estimé dans les constructions navales. Quoique la langue angloise soit parlée sans alté- ration sensible dans presque coûte l'Amérique sep- tentrionale, cependant l'étendue des Etats-Unis, et leur colonisation à des époques différentes, y ont jeté une étrange confusion dans la nomenclature popu- laire des arbres. Ainsi la même espèce reçoit pres- que toujours des dénominations différentes, suivant les localités, fréquemment aussi le même nom est assigné à des espèces très-distinctes, et bien souvent enfin , trois ou quatre noms sont donnés au même arbre dans le même canton. J'ai recueilli avec soin ces. diverses dénominations, en omettant, cependant celles qui m'ont paru trop bizarres, ou qui n'étoient employées que par un trop petit nombre de person- nes ; je les ai toutes rattachées au nom scientifique Mu I. 2 lO ^ INTRODUCTION. et au nom vulgaire que j'ai cru devoir préférer, e: mon choix, à cet égard , s'est toujours porté sur celui que l'espèce décrite reçoit dans la partie des Etats- Unis, où elle est la plus abondante et la plus em- ployée. La table dans laquelle j'ai rassemblé tous ces noms populaires , mettra chaque habitant des Etats - Unis à même de connoitre les espèces qui croissent dans le lieu de sa demeure , et s'il a be- soin de renseignemens sur celles qui se trouvent à quatre ou cinq cents milles de chez lui, il saura également, dans cette supposition, quel nom on leur donne et à quel usage leur bois est employé. Dans cette partie de mon travail, qui n'a pas été la moins difficile, et qui, je l'espère, ne sera pas la moins appréciée , j'ai consulté avec infiniment d'avan- tage plusieurs Américains distingués , auxquels je dois un témoignage public de reconnoissance : tels ;sont, M. le Rév'. D'. H. Muhhmherg^ de Lancaster en Pen- sylvanie,un des plus savans botanistes que l'Amérique ait encore produits , et bien digne de figurer parmi ceux qui, en Europe, s'occupent avec le plus de suc- cès de cette science aimable et attrayante ; M. FT. Ha- miltoriy amateur éclairé des sciences et des arts, qui se plaît à rassembler dans sa magnifique résidence de Woodiand, près de Philadelphie, non-seule- ment tous les végétaux utiles des Etats-Unis , mais encore ceux de tous les pays du monde qui peuvent y offrir de l'intérêt dans les arts ou en médecine ; et M. TV.Bartram^ aussi connu par ses voyages et ses connoissances variées en histoire naturelle, que par INTRODUCTION. n l'aménité de son caractère et l'obligeance avec la- quelle il communique les fruits de ses études et de ses observations. La table générale qui précède les descriptions est partagée en deux colonnes. La première offre le nom scientifique de chaque espèce d'arbres, et immédiate- ment au-dessouslenom américain qui désormais devra être reconnu comme fixe , d'après les considérations qui ont été énoncées plus haut. La seconde contient les diverses dénominations qu'on donne au même arbre dans les différentes parties des Etats-Unis, où il se trouve. Au moyen de cette table, on pourra em- brasser d'un coup-d' œil la série de toutes les espèces que je me propose de décrire, si le public en Europe, et paiticulièrement dans les Etats-Unis, daigne ac- corder son suffrage à mon travail. Dans tous les cas, un ou deux numéros réunis renfermeront toujours l'histoire complète d'un genre d'arbres; et quand bien même , contre mon espoir , cet ouvrage vien- droit à être suspendu dans le cours d^ sa publica- tion , on n'en sera pas moins assuré d'avance d'avoir d'abord, dans les deux premiers numéros, le com- plément des Pins , et successivement celui desNoyers, des Erables , etc., avantage qu'on ne trouve pas toujours dans les entreprises de ce genre , offertes par livraisons. Je dois prévenir ici le public que je ne décrirai que les espèces d'arbres qui ont été observées par mon père et par moi dans les forêts mêmes de l'A- mérique septentrionale, et dont les propriétés et les la INTRODUCTION. usages me sont connus d'après les renseignemens exacts que j'ai obtenus personnellement. J'ai pris cette détermination, parce qu'il existe dans les pé- pinières et les jardins en Europe des arbres qu'on assure être venus originairement de ces contrées, mais que nous n'avons pas été assez heureux d'y rencontrer. Je me contenterai d'indiquer ces arbres d'après les auteurs qui en ont parlé. J'espère que le public me saura gré de ma franchise à cet égard , et qu'elle me mettra à l'abri de reproches pa- reils à ceux que je me trouve obligé de faire 4 sir A. B. Lambert , de la société royale de Lon- dres , qui , depuis quelques années , a publié un traité général des Pins, ouvrage d'une grande ma- gnificenee sous le rapport de la gravure et de l'exécution typographique. Sept planches représen- tent les espèces européennes , et huit sont consa- crées à celles de l'Amérique septentrionale. Comme )e n ai pas voyagé dans les pays du nord de l'Europe, ou se trouvent le plus grand nombre des variétés de pms de cette partie du monde , je ne me permettrai aucunes critiques sur tout ce qui a rapport aux pre- mières ; mais la description des espèces américaines, que j ai observées par moi-même dans les pays où e les croissent , est tellement inexacte ou incom- plète, qu'il m'ti paru nécessaire de rectifier l'opinion qu on auroit pu s'en former , d'après cet auteur. Cette considération, jointe à l'importance que présente le genre des Pins , dont la plupart des espèces sont d'un emploi si varié dans les constructions civiles et mari- INTRODUCTION. i3 times, et forment un article considérable de com- merce dans les Etats-Unis, ont étd les motifs qui m'ont déterminé à commencer par en donner la des- cription. Je me propose de terminer cet ouvrage par un résumé , dans lequel on trouvera l'indication de toutes les espèces de bois mises en œuvre dans cha- que métier. Ainsi, sous le titre de constructions natales, on verra d'un coup-d'œil de quelles espèces d'arbres sont tirées toutes les pièces qui entrent dans la composition d'un navire , dans le district de Maine à Boston, à Philadelphie, à Charleston , à Savanah' à Pittsburg ou à Louisville sur les bords de l'Ohio ; et sous le titre de constructions civiles , on trouvera également les différentes sortes de bois dont les mai- sons sont bâties dans les mêmes lieux. Ce résumé offrira, je crois, un ensemble satisfaisant, sans dis- penser cependant ceux qui auront besoin de rensei- gnemens plus détaillés, d'avoir recours à la descrip- tion et à la figure de chaque arbre. Je crois n'avoir plus rien à ajouter pour bien faire connoftre le but que je me suis proposé , et la marche que j'ai suivie dans la composition de cet ouvrage. Je pense, je le répète, que la manière dont j'ai con- sidéré mon sujet sera plus utile en Europe et en Amérique aux propriétaires ruraux et aux per- sonnes qui s'occupent du travail des bois , que si je ne l'avois traité que sous le point de vue scien- tihque. Il m'a semblé nécessaire de joindre aux descriptions des figures coloriées, et j'ai lieu de i I 1 '4 INTRODUCTION. croire que tout le monde en sentira l'avantage , après avoir lu avec attention les développemens qui pré- cèdent. Ces planches seront toujours d'un grand se- cours , et souvent même seront indispensables pour faire distinguer les espèces aux personnes que je viens de désigner , et à qui cet ouvrage est princi- palement destiné* J'aurois bien désiré étendre mes recherches sijt des points plus éloignés , et notamment dans la hanîe et basse Louisiane. Ces voyages auroient sans loute augmenté la longue liste des arbres dont je donne la description ; mais différens obstacles ont enchaîné l'activité qui me portoit vers ces contrées, encore peu connues sous ce rapport , et que je regretterai toujours de n'avoir pas visitées. Forcé de céder, à cet égard , à l'empire des circonstances , je m'esti- merai encore assez heureux si les efforts que j'ai faits peuvent mériter l'approbation des personnes ins- truites et bienveillantes qui n'ont cessé de m'encou- rager , pendant mon séjour en Amérique , dans l'en- treprise que j'ai exécutée. Je laisse à quelques-uns des élèves de MM. les professeurs Barton et Hosack, animés, comme leurs maitres d'un zèle ardent pour les progrès des sciences naturelles dans les Etats- Unis , à perfectionner mon travail , et à offrir à leurs concitoyens un traité sur ce sujet plus complet et plus digne d'eux; ce sera, je crois.^ ia meilleure cri- tique qui pourra être faite de celui que je fais pa- roitrc aujourd'hui. '*-^'V*'V'V^ ■*.•»« V%^W%'^'%'% e , après jui pré- rand se- les pour que je princi- ihes sur la haute Ls doute ! donne nchaînë encore ;retterai éder, à m'esti- î'ai faits les ins- 'encou- ns ren- ies-uns losack , tit pour Elats- à leurs jplet et lire cri- fais pa- TABLEAU INDICATIF DES ESPÈCES D'ARBRES QUI SERONT DÉCRITES DANS CET OUVRAGE , ET-DE L'ORDRE DANS LEQUEL ELLES SERONT PUBLIÉES. La première colonne indique le nom botanique et le nom américain qui désormais devra être reconnu comme fixe; La seconde , les noms vulgaires en usage dans les diverses parties des Etats-Unis et au Canada. Nom botanique et nom américain. Pious rubra. Red pine . . ( Norway pine. ) J l Noms vulgaires employés dans les diverses parties des Etats-Unis. iîerf;?me( Pin rouge), seule déno- mination donnée à cet arbre en Canada, et souvent usitée à la Nouveile-Ecosse,' à la Nouvelle-Brunswick, ainsi que dans le District de Maine. Norwaj pine ( Pin de Norvvège, nom plus généralement en usage que le pré- cédent dans le District de Maine et la partie supérieure des Etals du Nevv- Hampshire et de Vermont , mais moins convenable. Yellow pine (Pin jaune), nom em- ployé secondairement à la Nouvelle- Ecosse. Pin rouge, seul nom donné à cet arbre , par les François-Canadiens. I ! n Noms botaniques et américains. Pinus rupestris Grej pi ne. . . Pinus mitis . Yellow pine. Pinus inops. 'fersey pine. Pinus pungens . Table mountaiu pine Pinus australis Long leavedpine.\ TABLEAU COMPARATIF. Noms vulgaires employés dans les diverses pattie» des Etats-Unis. Grey pine ( Pin gris), dénomination donnée généralement à cet arbre en Canada , par les Anglois et \q8 François- Canadiens. Scrub pine ( Pin cliétif ), nom en usage à la Nouvelle -Ecosse et dans quelques cantons du District de Maine. YeUnwpine{l\n\^yxxye\ dénomination générale dans tous les Etats du milieu. Short leaved pine ( Pin à courtes feuilles), nom en usage dans \es Etats méridionaux. Sprucepine (Pin sapin) dénomina- tion secondaire dans cette wême partie des Etats-Unis. Jersey pine (Pin du Nouveau-Jei-sey)^ dénomination donnée généralement à cette espèce tSiArx^ la partie basse du ^New-Jersey où elle abonde. Scrub pine ( Pin chétif ), nom usitéen Virginie et dans les parties de la Pen- sylvanie où se trouve cet arbre. Table niountain pine ( Pin de la mon- tagne de la Table), seule dénomination en usage aux environs de celte mon- tagne,dans la haute Caroline du nord. Long leaved pine ( Pin à longues feuilles ) , Yellow pine ( Pin jaune ) , Pitcli pine ( Pin à goudron) , Broom pine ( i'in à balais ) ; dénomi- ( nations plus ou moins usitées dans la T. . 'EAU INDICATIF. Noms botaniques et aiuét'icaing. 17 Pinus auslralîs . Long leaved pine. Pinus serolina. Pondpme. . . Pinus rigida. . . Pitchpine. . , . Pinus laeda. . . . Lohlolly pine, . Pinus sli'obus. . yVhitc pine. . . Noms Tulgtires employai dans les diverses parties des Etats-Unis. partie basse des Etats du midi , où croît seulement cette espèce. Souùi,ern pine ( Pin du midi ) , et Red pine ( Piu rouge ) , nom donne à cet arbre dans les Etats du milieu et du nord, par ceux qui l'emploient, eu égard au pays d'où il vient et à sa qualité. Georgia pitchpine, dans les colonies des Indes occidentales et en Angleterre. ( Pond pine (Pin des mares), nom don- Vné par moi à cette espèce, qui n'en a (aucun dans les Etats méridionaux. ( Pitch pine ( Pin à goudron ), dénomi- •/nation générale dans tous \qs Etats du ' (nord et du milieu. Lohlolly pine, seule dénomination dans les Etats du midi. nullité pine ( Pin blanc), quelquefois en usage aux environs de Petersburg Un A irginie. TVhitepine (Pin blanc), seul nom i donné à cet arbre dans tous Xt-^ Étals- jUnis, à la Nouvelle-Ecosse et à la Nou- |velle-Brunswick. Pumkin pine ( Pin potiron ), Saplinirpinc ( Pin baliveau ); déno- /minalions secondaires dans les Etats [de Vermont, New - Ilampshire et !^. District de Maine, quant à la «jualilé Ulu bois tendre ou dur. i8 Moms botanique» el américains. Piaus strobus. White pine. . Abies nigra. . Black spruce. ( Double spruce, ) Abies alba. . . , yyhite spruce. . ( Single spruce. ) Abies canadensis. Ilemlock spruce. . Abies balsamifera. Sj Iver Jîr. . . . . TABLEAU INDICATIF. Noms vulgaires employés dans les diverse» parties des Etats-Unis. ^ ( Pm blanc, par les François du Canada. . \ Pin du Lord IVeymouth, en France 'et en Angleterre. Black or Double spruce ( Sapin noir ou Sapin double), dénomination emplo- yée dans les Etats du nord, le District de Maine et la Nouvelle-Ecosse. Red spruce (Sapin rouge), dans les (mêmes contrées, eu égard à de plus grandes dimensions , relativement à cer- taines localités. Epinette noire , et Epinette à la bière, par les François -Canadiens. Sapinette noire, en France. IVhite or Single sjtruce ( Sapin blanc ou sapin simple), dénomination égale- ment en usage dans les Etats du nord, le District de Maine et la Non velle Ecosse. Epinette blanche , par les François- Canadiens. Sapinette blanche , en France. Hemlock spruce ( Sapin hemlock ) ; jseule dénomination en usage dans tou- tes les parties des Etats-Unis où se trou- |ve cet arbre. Parusse, par les François-Canadiens. iy>7i7>y?r (Sapin argenté) , Fir balsani. Sapin baumier), Bahani of Gilead trec (iJaumier de ;^Giléad)j l i, s la Nom» bolaniquef et américains. TABLEAU INDICATIF. Nom» vulgaue, employés dan» les diverse, pa.tie» des Etats Unis. 10 Abios balsamifera. ( Dénominations également en usage Syherfir, . . . . (dans la partie la plus septentrionale 'des Etats-Unis. Juglans nigra. Black nalnut. J. cathartica. Butter nut. . Black walnut ( Noyer noir ), seule dë- |nomination dans les Etats du milieu et \ de l'ouest Noyer noir , par \e.s François des II- [linois et de la Louisiane. ^ Butternut(]Soi\ de beurre ), seul nom donné à cet arbre dans les Etals de New- York et de la Virginie. PP^/iite walnut (Noyer blanc), déno- mination très usité dans les Etats de Pen- sylvanie, etdeMaryland. 0/7««^(Noyer à l'huile), nom le plus en usage dans les Etats du New-Hamp- ^shire, de Connecticut et de Vermont. Pacane mit ( Noyer pacane ou Pac.i- nier), nom conféré à cet arbre dans la baute Louisiane, par les François-1 II i- nois et de la Louisiane, et adopté par \c% Américains. ' ^'V^er;/«/^///V/cerj(]Voyeramer), seul nom en usage dans \g% Etats de New- York, du New-Jersey. /?v, ,., ) ^^'^''"^^^^'''^^'7(Hickervblanc) de- lia i^ensylvanie. I Noj^eranier, par les Françoîs-Cana- f diens et dii% Illinois. J. olivœformis. . Pacane nut h\ J. amara. Jfi 1 20 JN'nrtis botaniques et américains. TABLEAU INDICATIF. Noms vulgaires employés dans les diverses parties des Etats-Unis. J. tomentosa. . . Mocker nut hick . J. acfuafica j T'Vater bibter nut , nom donné par JVater bitter /ZcV^Woi à cette espèce qui n'en a aucun hickery (dans les Etats méridionaux où elle croît. Mocker nut hickery ( Noix moqueu- se ), connu plus généralement sous ce nom dans les Etats de New- York et de New-Jersey. TVhite heart hickery , secondaire- ment usité dans ces deux Etats, Common hickery , en Pensylvanie , dans le Maryland et plus au sud. JVoyer dur, par les François-Illinois. ^ Shell hark hickery ( Noyer écail- leux ), nom le plus en usage dans tous les Etats-Unis. Shagbark A/rAv?r>-, dénomination se- condaiie au nord de la rivière de Con- ^necticut. I Kishythovias, par les Hollandois du Nt'w-Jerscy. ISoyer tendre , par les François des Illinois. J. sqnamosa. . Shell bark hickery. \ .T. lacinîosa. . Thick shell bark hickery. . . Thick .yhell bark hickery (Noyer c- cftilleux à coque épaisse), nom donné à celle espèce dans les Etats de l'ouest ■ |oii elle est le pins souvent confondue avec le \i ai Shell bark hickery (Noyer lécailleux). Glocester nut hickery (ISnycr de Glo- cester en Virginie), connue sous ce TABLEAU INDICATIF. 21 Nomi botaniques et américains. Noms vulgaires employés dans les diverses parties des Etals-Unis. iseul nom dans cette partie de la Vir- ginie. Springfieldhicktsiy (Hickery de Spring fîeld), autre dénomination donnée à cet arbre dans cet endroit, peu éloigné de Philadelphie. SPig nub hickery ( Noix à cochon ), dé- nomination la pluù générale dans tous les États-Unis. Hog nut hickery (Noix à cochon), /plus usitée dans quelques cantons de ^la Pensylvanie. iNutmeg hickery nut (Hickery mus- cade), nom donné par moi à cette es- pèce, qui n'en a aucun dans les Etats du midi. J. porcina . . . Pig nut hickery. Quercus alha. . White oak. . . . White oak ( Chêne blanc ) , dénomi- jnation générale et unique dans tous les Etats Unis. Chêne blanc , par les François-Cana- diens. Mossy cup oak , nom donné par moi Q. muscosa h cette espèce, qui se trouve dans le Mossy cup oak. .jGennessée, (Etat de New- York) et [près Albany. Q. macrocarpa. . .\ Overcupxvhite oak {Chêne îr'iséli^vos 1 f .• 'lie da Ore/Twy9tv/w>eofl/t{8land), dénomination généra (Etats du Kentucky et du Ter ns \es enncssée. 22 Nom» botaniques et américains. Q. obtiisiloba. Post oak. . . . Q- lyrata Over cup oak. . Q- p." discolor, Muhl Swamp white oak. Q.p. •palusJris. . Chesnut white oak TABLEAU INDICATIF. Noms vulgaire. empJoyés Jans les diverse, partie, de» Etats-Unis. SPost oak ( Chêne à pieux ), dénomi- nation générale dans les deux Carolines, la Géorgie et l'Etat du Tennessee. Iron oak (Chêne de fer), nom secon- daire dans ces mêmes contrées. Box oflA (Chêne buis) , Box white oak ( Chêne buis blanc ) , dans l'Etat de Maryland et la partie de ia Virginie qui l'avoisine. Over cup oak (C. à gland renfermé ), Swamp post oak ( Chêne à pieux , des Swamps , ) dénominations également usitées dans la partie basse des Etats méridionaux. J4^ater white oak (Chêne blanc d'eau), nom secondaire dans les mêmes pays. Swamp white oak ( Chêne blanc des Swamps ) , dénomination la plus usitée dans les Etats du nord et du milieu. J^ater chesnut oak, ( Chêne châtai- gnier d'eau) , dans la Pensylvanie. Chesnut white oak ( Chêne blanc châ- 1 taignier ) , dénomination la plus en usa- Ige dans la partie basse des Carolines et jde la Géorgie. >^////eortA (Chêne blanc), parliculiè- ^rement sur la rivière Sa van nah. Swamp chesnut oak ( Chêne châtai- gnier des Swamps), nom secondaire ^dans Itis mêmes contrées. TABLEAU INDICATIF. Noms botaniques et américains. 23 Noms vulgaire» employés dans lei diverses partie, des Etats-Unis. Rock chesnutoak{ Chêne châtaignier des rochers), seul nom donné a cette espèce dans les Etats de New-York et Q.p."*monticuIa. . .'de Vermont. Rock chesnut oak. \ Rock eirockj oak (Chêne des rochers), Jdans cette même partie des États-Unis! I Chesnut oak (Chêne châtaignier), seul [nom usité en Pensylvanie et en Vii ginie. iYellow oak (Chêne jaune), nom don- né à cet arbre dans le comté de Lan- caster en Pensylvanie. Aucune dénomination particulière, dans les autres parties des Etats-Unis.' IChincapin oak ( Chêne chincapin ) , dans la partie haute des Carolines et de la Géorgie. Small chesnut oak (petit Chêne châ- taignier), dans l'Etat de JVew-Yorck et dans la Pensylvanie. Q- ^irens C -^'"^^ o«^ (Chêne vert), seule dénomi- ^iveoak (nation dans tous les Etals méridionaux 0 ph II ( ^illow oak (Chêne saule) , seule dé- mihZak ' ' r°"""«*;«" f^ "««g« dans la Pensylva- Q. imbricaria. Laurel oak. . nie, et dans les Etats situés plus au sud. Laurel oak ( Chêne laurier ), dénomi- nation secondaire dans les Etats à l'ouest des monls Alléglianys. Black jack oak , plus usitée , mais moins convenable, étant donnée à une autre espèce à qui elle est conservée. Chêne à latte, par les François IJlia Q. aquatica. IVateroak. 1. . . . ) (El 24 TABLEAU INDICATIF. Nom» botaniques Woms vulgaires cmpl(.y,!.s dan» le» diverses parties el amiîricains. j^g lilals-Unis. Q. cinerea f Barrenswillow oak{Q\\GnQ^Viv\c^iiQ% Uplandw/llowoak^iandes) , partie basse des Etats du Sud. Q. pumila f i?«w«m50fl/£( Chêne traçant), partie liiinniiigoak. . . .|basse des Etats du midi. Q. heterophylla. . f Bartram's oak (Chêne à W. Bartram), Bartrams oak. . • JsurlarivièreSchuyIkill,prêsPhiladeJph. Wateroak (Chêne d'eau), dénomi- nation générale en Virginie et dans les Etats plus au sud. Black Jack oak , seul nom en usage dans les Etats méridionaux. Barrens oak ( Chêne des lieux arides ), à Philadelphie, dans le Bas -Jersey et l'Etat de Delaware. Bear' oak (Chêne d'ours), connu sous ce nom dans les Etats de New-Jersey et [de New-York. Black scriilf oak ( Chêne noir clicL'f ) , /dans les Etats au nord de la rivière de ' jConnecticut. Scruù oak ( Chêne chétif ) , dans que [ques parties de la Peusylvanie et de lu Virginie. Barrens scruù oak (Chêne chcliÇou ra- bougri des landes) , dans les partie basses Q. ferruginea. Black jack oak Q banisteri. Bear oak. Q. catesbœi • • • • ■V''""0'» uvo luiiucai , uuu» Jta liai iiuui Barrens scruù oak. \ i , ^ ,. , . /, . (des deux Carolines et de la (ieorgu'. r Spa /nom e (vanie, Q. falcata. . Span/sh oak Spanish oak (Chêne d'Espagne), seul en usage dans les Etats de Pens) 1- Maryland et Virginie. I I t Noms Itotaniqnet et américains. Qucrcus falcata. >Spanish oak . . Q. tincioria, Black oak . Q. coccinea Star le t oak Q. ambigua. Grej oak. , Qucrcus palusirls. Pùie oak Q. rubra lied oak. TABLEAU INDICATIF. ^5 Nom» vulgaire, employé, dm, le. direr.e. partie. desEtiil.-Unis. • .f ^'^^^Ofl^CChêne rouge), dans la partie . .|basse des Elais méridionaux. B/ack oak (Chêne noir ) , seule dëno- ^ mmation dans tous les Etais du milieu, Vde l'ouest et du midi. j Quercitron oak, nom du coramerce; (. Chenc noir , par les François-Illinois. Scarlet oak (Chcne ecarlale), nom Idonnc par moi à cette espèce, qui, dans Itous les Etais du milieu , porte le nom de ■j Chêne rouge, red oak, étant confondue /avec une autre espèce, à laquelle nous \ reservons celle dénomination. Grcj oak (Chêne gris) , seul nom don- né à cette espèce dans les Etats de New. JHampshire, et de Vermont , ainsi qu^ [dans le District du Maine, la Nouvelle- . Brunswick et la Nouvelle-Ecosse. Fine aok ( Chêne à épingle ) , nom donne à cette espèce dans les Etats de New-York et du New-Jersey. Swamp Spam'sh oak ( Chêne d'Espa- Ignc, dos marais), dans les Etats de Pcn- fsylvanie et de Maryland. (Red oak (Chêne rouge) , connu sous celte seule dénomination dam tous les Etats du nord et du milieu. Bctula papyracea. Caiioe Oirch . . . I. Canoë hi'rch (Bouleau à canot), Paper hivch (Bouleau à papier), Dénominations également usitées dans a6 TABLEAU INDICATIF, Non,. h„l«„i.j,.es Noms vulgaires en.j.loyés .)a„. Je. diverse, partie, et américains. i,.„ i.,»,. it..:. Beiula papyracea. Canoë birc/i. . Beiula populifolia TVhile birch, . Betula rubra Red birch . lîciula lenta lilack birch. es Ltats-Uiiis. 'les Etats de New-Haiiipshire , Vcmiont, [le District de Maine , ia Nouvclle-Ecos- |se , et plus au nord. JVhite ^/rc/j( Bouleau blanc), e'gale- jinont employée dans les mt;nes contrées. Bouleau à canot, par les Français- k Canadiens. TThîte birch (Bouleau blanc ),deno- jniination générale dans les Etals du nord 'et du milieu. Oldfield birch (Bouleau des tcrreiris [secs ou des champs abandonnes ). Red birch (Bonleau rouge), dans l'Etat Idu New -Jersey et dans quelques can- tons de la Pensylvanie. Broom birch ( Bouleau à balais,) nom Isecondaire dans la Pensylvanie. Birch (Bouleau ;, dans les Etals plus [ nu sud. i5/^icA ^/rc/i (Bouleau noir), denomi- I nation la plus en usage dans les Etats du [nord et du milieu. Cherry birch (Bouleau merisier), jiiom secondaire dans quelques cantons /des états du nord. Sweet birch ( Bouleau odorant ) , dans lies Etats du milieu. Moulain tnahoganj ( Acajou de mon- llagne), dans une partie de la Virginie. Cherry birch ( Bouleau merisier ) , par ^Ics Français du Canada. TAflLKAU INDICATIF. .^_- N..M.S l.ouni^ues ^o,n, vulgai.e. cn,,,l..;>.;» dans !.. ,l,ve,„s p.ul.e» et «méricain.. j,. E.al,-U ,i.. iVellow birch (Bouleau jaune), nom donne à cette espèce dans les Etats de Verniont et de Nevv-Hampshire , ainsi que dans le District du Maine et la pro- vince de la Nouvelle-Brunswick. Castanca vesca . . .( <^^^*««? ( Châtaignier ) , seul nom Chcsmit r^^"** *°"'^* ^^* l^Aviies des Etats-Unis où (croit cet arbre. Casianea pumila . .j Chlncapin, seule dénomination dans Chincapin . . . . jlcs EtaLsdu milieu , du sud et de l'ouest. iBeech (Hêtre), dans les Etats du mi- lieu et de l'ouest. White beech ( Hêtre blanc ) , dans les Ltats les plus septentrionaux et le District de Maine. F. ferruginea. . . .( Red beech (Hêtre rouge), dans les Red beech (Etats du nord et le District de Maine. Chaniœroiis palme-^ Cabage tree (Chou palmiste), dans la C^ageirèe, \ '. .(l'^'^^^^ '«'''"^i"^- ^^^^ États méridionaux. , American Holly ( Houx d'Anieri- cx opaca . . . . -^que), dans toutes les parties des États- Jmencan holly .|unis oùil croit. iPersimons, seule dénomination dans tous les États-Unis où cet arbre se trouve. Plaqueminier, par les Français de la Haute et Basse-Louisiane. ÎTVhitc maple (Erable blanc), seule dénomination sur les bords de l'Oliio et des rivières qui viennent s'y rendre. Soft maple (E. tendre), dans IcsEiais «•Iff! Il •■ ' 'f*! TABLEAU INDICATIF. Noms botaniques •taiiiéricaiiis. Nom. vulgaiie. employé, dans les diverses parties des KLiia-Uiiis, Acer rubrum * Jied Jlowering ^ . [Atlantiques , où cette espèce est souvent Accreriocarpura. .Iconfondue avcclo vr,ii Érable rouge fnUte maple. . . Sir xvager maple, en Angleterre, où 'cet arbre a ete introduit. Red flowcring maple ( Erable à fleurs rouges), Swnmp maple (Erable des swamps), Soft maple (Erable tendre), Dénomination en usage dans tous les Etats Atlantiques. Celle de redjlowcring maple (Erable .._^. ...^ à fleurs rouges j, l'est davantage en Vir- maple . . .t .V"^^' ^^^^^-'^e de Jo/iA„^;;/^( Erable ten- jdre), dans le bas de l'Etat de New-York |ct du New-Jersey. Maple treei^avhve d'Erable), dans la iPensylvanie , la Virginie et l'Etat de rOhio , à l'ouest des monts Allcghanys. Érable plaine, par les Français du Canada. I Sugar maple ( Erable à sucre ) , déno- mination générale, mais qui ne prévaut cependant que dans les Etals du milieu à l'est des monts AUeghanys ; sous ce même nom, on comprend souvent en- core dans le Gcncssee, l'espèce suivante. Rock maple ( Erable des rochers), nom qui prévaut dans tous les Etals situes au nord de la rivière Hudson , ainsi que dans le District de Maine , la Nouvelle- Brunsvvick et la Nouvelle-Ecosse. A. saccbarinum . Sugar maple. . . TABLEAU INDICATIF. Noms hotnniqiiet et américaiiK. 29 A o.ns vu)g,.i,„ employa, J,„, !«, ji„„„ p„.ji„ des Etau-Uiiii. f Hard maple ( Erable dur) , secondai- Acer saccharinum . Iremcnt en usage dans ces mêmes Etats. Sugar maple . . A Erable sucre, par les Français du 'Canada. Sugar free (Arbre h sucre), denomi- Ination j^îneralesur les bords de l'Oliio let des rivières qui viennent s'y rendre , ^' "'^l'um !où souvent encore, l'on désigne sous le Bluck sugar tree \mùme nom, l'espèce précédente. I Black sugar tree ( Arbre noir à sucre), fnom secondaire mais qui doit être pré- 1 fere. Box elder, seule dénomination dans les Etats de l'Ouest, où cet arbre est le Iplus abondant et le plus connu. Ash leaved maple ( Erable à feuilles |de frêne), nom qui lui est donne quel- jquefois dans les Etals Atlantiques. Erable à giguière , par les Français ides Illinois. A. negundo Box eldcr. A. striatum . . Mo ose wood Nyssa grandiflcntata Large iupclo . . Moose woofZ(Boîs d'Elan), dënomina- llion générale et unique dans tous les JEtats du nord, ainsi qu'à la Nouvelle- ^ Brunswick et à la Nouvelle-Ecosse. Striped maple (Erable jaspé), par [quelques personnes dans les Etals du ^milieu. Large lupelo (GrardTupclo), nom le [plus général dans les Etats du sud. J^ater tupelo ( Tupclo fl'eau ) , nom [secondaire dans les mêmes Etals. il , , S -■ f 3 i) TA II I. r. A t( ^ M) i(;,\-i if. .iKOll'lM.iniH ,1,., i.,.,i^ i,,;. Nyssa rupil.il.i. . .C .5"o//r ////»^/.') (Tupcio à fmlis jiij^ios) , iS'(»///- ti//u/o . . .|jans l'Eiai do (itlorgio. N, svlv.nic.i. IUinl\ ^uin . Itltik }:;iiiii ((lomiiiicr noir, (li'uoini- (iKilioii la |)|ii.s (Il nsaji;o dans tous les l'-fals,au sud d«< la rivière Dclawaro. Soiir ^'7//// (G. sur), nom secondaire. ) t//nics par- ties des l'ii.als-llnis. J'cfU'riiI^f, (Vequeninieni usilt'c par les llidlandais du JNcNV-Jersoy. , , ,. . . <^<>//<'e /rc<' ( Arbre à café \ soûl nom (■Vmnoeladus dioi-l I . , , • „ , Idoniie a e.el arbre dans les hlals d<' ea . . . i\. a(|naliea . . J'n/tt'/o .... 1 l'ouesi. Chicot , par les Fiançais du Canada. Î(t4'orf;in ùarfi nrc (i^miu\iùua de la Géorf.ie),nomdonnenar moià eel ar- bro , tpii n'en a aucun dans le pays. Ctprrss, driiominaUon générale dans itous les ICl.its-Unis. fintd ('} ftrcss ( Cyprès chauve ) , nom Cupressus tlisliclia. |,„„;,„ ,„;„: ^J/"^'^^' 'j />•/./( X and l /•/„(,■ n/»/v,v,v (Cvpivs jnoir et Cyprès blanc ^, eu e'j^ard à la «pia- litt' ol il la «ouk'ur tlu bois. TAllI, lOALT INDICATIF. 3i NiMIlli lli>lnili<|ll(>s L'I niiiéiit:iiiiit. Cuprossus tliyoi- dcs fVliiti; ccdar. . N'.iu.. viilgaiifs «Miploy,!, danfil..» diTene. parti... a aniericana. . .( "^''♦''' »<'"^''i^ (Bois du diable), nom Ihril wuod. . . .j donne à oel arbre sur la rivière Savanali, (dans rili.al de fieoruie. Mil 32 Noms boUniqucs et aniéricaini. TABLEAU INDICATIF. Noms vulgaire, .«ploj.^, j«„, ,„ ^.^^^,^^^ ^^^^.^^ des Etats Uni». Carpinus ostrya . Iron wood. . . . Iran ivood ( Bois de fer ) , seule dc'no- niinaiion dans tous les Etats, situes au 'sud de la rivière Hudson. Lever wood (Bois à levier), dans le district de Maine et l'Etat de Verinont. Carpinusamericana/ American hornbeom{Ch.rme à' kn^é- American horn- rique), seul nom donne à cet arbre dans beam. , /Hopca tinctoria. ^ Sweet lames . •[toute l'étendue des Etats-Unis. Î Sweet leaçes (Feuilles douces), seule dénominaiion en usage dans les Etats me'ridionaux. Mains coronaria. .j ^''^'^ ^/Y''^''' ( Pommier sauvage), nom Crab apple /donne à cet arbre dans tous les Etats du /milieu. ÎJune bcrry, nom donne h cet arbre dans tous lesEtats du milieu. yf^ lia i>car ( ponier sauvage), dans le district de IMaine. ir/ic Lar dans le ind Ma- n usa{»c ,'s Etats )Ius usi- nyais de Noms Lotaniques et .liuéricains. Magnolia glauca . The smoll magno- lia. . . i . . . M. acuminata. . . , The viagnolia eu ciunbcr tree. . . M. COI data The heort Icaveih tu ng no lia . . . . M. iripctala. . . . T' ô umbrella trcei M. auriculata. . . . The car lenved inagnoUa I. TABLEAU INDICATIF. 33 Noms vuls,,ires employés dans les diverses parties des Etals Unis. ^ Small magnolia (Petit magnolia ou seulement magnolia), nom donne par beaucoup de personnes, à cet arbre à New-York et à Pbiladclpbie, ainsi que dans la partie du New-Jersey qui avoi- sinc CCS deux villes. I Sxnwip sassafras ( Sassafras des swamps ou marais), nom secondaire à une certaine distance de ces deux villes. Sweet bajy White hay et swamp's \laurel, noms plus en usafje dans la par- tie maritime des Etats méridionaux. Beaver Tvoof/ (Bois de Castor), nom tombe en désuétude, autrefois en usage dans le New- Jersey. Cucumber tree (Arbre à Concombre), seule dénomination dans tous les Etats de l'ouest, ainsi que sur la cbaîne des monts Alleglianys. The heart leaued maf^noUa ( Maçno- lia à feuilles en cœur), nom donnfi par moi à celte espèce qui croît dans la llaule-Gi'orgie et qui y est conlondue avec h. précédente. The nm'rella tree (Arbre parasol), seule dénomination donnée à cet arbre daus les Etats du milieu et du sud. The ear leaved magnolia (Magnolia I à feuilles auricub'cs ) , Jndian /;///v/V;, dénomination plus usî- 'tcc par les liabitansdes moiiiagnes de la n 3 S "'4 TABLEAU INDICATIF. Noms l.o,aniq„e. Wo.ns vulganes employés .lans les diverses partie. lits Hiils-Uius. i Caroline du nord et de la Virginie , mais moins convenable. Long lea^ed cucumber trac ( Arbre à concombre à longues feuilles), secon- dairement en usage dans les mêmes con- trées. M. macrophylla. . J Large leaved magnolia (Magnolia à Large leaved maW^^^^^ feuilles), nom donné par moi à gnolia 1 cette espèce qui est confondue avec la vpre'ce'dente. Fraxinus americanaj ^^Jiîte ash (Frêne blanc), seule dc- IVhite ash (nomination dans toutes les parties des (Etats-Unis, où croît cet arbre. Fraxinus tomen- ( . ^^^ ^^^^ (Frêne rouge), dénomina- tosa r^®" la plus générale dans tous les Etals Red ash j*^" milieu, où cette espèce est Ja plus [abondante. F. viridis ( ^''^''" «■^^' {^vèn^ vert), nom donne Grecu ash jP^'' "'"^ ^ ^'^'^'^ espèce, qui n'en a au- [cun dans le pays où elle croît. F. quadrangulala. .j -^'"^ ^^^'^ (Frêne bleu), seule déno- Jilue ash ynlnaiion dans les Etats de Kentucky et (de Tennessee. ^ . , ( '^^'^^-^ «-^^-tC Frêne noir), denomina- Fraxinus sambuci- ,ion la plus g-nêrale dans les Etats du '*''"* /nord et du milieu. lilack ash 1 />r- *- / I f/ ater ash , nom secondaire dans Réelle même partie des Etats-Unis. TABLEAU INDICATIF. ' 35 Noms botanique* Nnmc .,.,1 • et au.inc.il vujga.re, employés dans le. diverses parties des Etats-Unis. ( ^«''<'^^'«« û-îA (Frêne delà Caroli- F. plaucarpa. . . Jne), nom donné par moi à cette espèce, Larohman ash. .qui n'en a aucun dans le midi des Etats- (Unis. Cordonia lasyan-l LoHMy Bay, seule dénomination iMfy 'bay. : : ;i„t:.'" •""'" ''""" "*" ^'"'' ""'''''- G. pubcscens. . . .( Franklinia y nom donne à cet arbre Fianklinia jpar W. I3artram,en l'honneur du doc- (teurFrancklin. i Dog u'ood ( Bois de chien ) , seul nom Cornus florida . . .jdonné à cet arbre dans tous les Etats- Dogwood , les dWer.es partie. "' ''""?"^«""- des Elals-U„is. Ccrasusciiroliaiana.f ^^^^ orange (Ornngo sauvage) , seul iriid orange . . /|"0^" ^0"»^ à cet arbre dans la partie 'maritime des Etais méridionaux. Cerasus l)oreaIis Ked cherrj . . . I Bed cherry (Cerisier à fruit rouge) , Idenominr.iion moins usitée que celle de • ^all cherry (petit cerisier), mais plus v-onvenabJe. G, monosperma Swamps locust Annonatriloba . A ^^f^"'» seul nom don né dans les Etats Pajjicw ]''" ""^^«" et de l'ouest, (assiminlcr) (.par les Français de la haute Louisiane. Olediisia 3-acan.j ^o«er /oc«.. (Fevier à miel), connu rr ''^''' ,* i*^"'' *^^ *e"' "0"i ^ans toutes les parties • • des Etals-Unis ou croit cet arbre. Swamp locust ( Fevier des swamps ou marais), dans la partie maritime des Etats me'ridionaux. Water locust ( Locust aquatique ) , nouï secondaire dans cette même partie des Etats du midi. Laurus sassafras. . . r Sassafras, seul nom donné à cet arbre Sassa/ras -dans tous les Etats-Unis. L. caroliniensis. . .(, ^^'^.^«^ (Laurier rouge), seul nom J{f;(l ijay /donne a cet arbre dans la partie mari- 1 lime des Etals du midi. -, . , f Button xi'ood (Bois à bouton), con- ^^'j!'^""' "^"'*^^'"^'^->|u généralement sous cette dénomina- ^^ /i'*^" f'ans tous les Etals-Unis, mais prin- Bultonwood.. . jcipalement en usage dans les Etats at- \lantiques. ÏAELHAU INlilCATIF. 3? Noms botaniques Noms vulgaires employés dans les diverse» partie» et américain». des Etats-Unis. Platanus occidenta- 11s Button wood . . Plane et sycomore, noms plus usités dans les Etats de l'ouest. Water heech ( Hêtre d'eau ), nom don- < ne' à cet arbre dans quelques parties de l'Etat de Mar)^^land et de la Virginie. Cotoniei\ par les Français de la haute (Louisiane. Liquidanibar styra-r Sweet gum, ( Gommier doux), déno- ciriua Sweet sum. Amination générale et unique dans tous • 'les Etats-Unis. Poplar, dénomination géne'rale dans [tous les Etats-Unis. \ I Tulip bree (Tulipier), nom peu en ' Lyriodendron tuli-lusage. pifera. .,..../ Y ellow ovwhite poplar {yfi\x^\\çs\9M- Poplar or TiilipAne ou blanc), eu égard à la couleur du tree. |bois de cet arbre. fVhite ifood (Bois blanc), nom le [plus en usage dans le Gennessce. Bois Jaune t par les Français Illinois. Pij^nonia catalpa. Catalpa tree. . . Catalpa tree (Arbre des Catawbaws, Ict par corruption Catalpa), dénomina- tion générale dans tous les Etats méri- dionaux. Andromeda arbo-, Sorel tree (Arbre à l'osclUe), nom ). rca donné à cet arbre sur les monts Allé- Sorel tree Ighanys, et dans les Etats du milieu. Celiis occidcnialls. ( American netle tree ( Micocoulier Jma: netle tree. .(d'Amérique), dans tous les Etats-Unis. I (F i. ■ i* 38 Noms botaniqiips el américains. ses parties Ccllis crassifolia. Ifac/i bcrry tree. Morus rubra . . . lied mulbcry. . . Pavia lulca . . . . Jiuck cje Esculus ohioensis. Ohio biick eye . . ru>l)inla pseudo-aca- cia Locust . • 4 • • n. viscosa Roseflowcring lo- cust TAlir.KAU INDICATIF. Noms vulgiiiies employés dniis les diver des Elals-Uiiis. Hack herry tree, seul nom donné à [cet arbre dans les Etats du Kentucky et |de Tennessee. Hoop ash (Frêne à cercles), sur les < bords de l'Ohio, en Pensylvanie et en iVirginie. Black elder (Aune noir), dans cette [même partie des Etats-Unis , mais moins V en usage. Red miilherj ( Mûrier rouge ), seul iiiom donne à cet arbre dans tous les (Etats Unis. ( Buck eje (OEil de daim), seul nom /donné h cet arbre sur les monts Alicgba- (uys et dans les Etals de l'ouest. i Ohio buch cje ( OEil de daim , de l'O- <^hio ) , nom donné par moi à cet arbre, qui (est confondu avec l'espèce précédente. / Jjocusb (Piobinier ou Acacia), déno- mination générale dans tous les Etats- Unis. YcUow locust (Acacia jaune"), Bed locust (Acacia rouge), Black locust ( Acacia noir ) , Noms donnés à cet arbre sur les bords de la rivière Susquehannah, eu égard à la couleur de son bois. Bosejlowering /ocm^^( Acacia à fleurs j roses), nom donné par moi à cette es- pèce qui n'en a pas dans le pays des [Cbérokées, où clic croît. ,1 1 TABLEAU INDICATIF. Noms botaniques et ailler icaiiii). Noms v,il(.,,i.,s employas dans les diverses parties des iilals-Unis. 39 /.//ow ^«orf.. .(ne a cet arbre, dans l'Etat de Tennessee. Ulmus americana. . ( ^^/"Ve elm ( Orme blanc ) , denomi mute elm <»ation générale dans toutes les parties (des Etats-Unis où croît cet arbre. Ulmusalata ( ^^^^00, nom donné à cette espèce f^ahoo <^^"^ ^^ partie maritime des Etats du /midi. Ulmus rubra [ ,^,^^^^'«COrme ronge), nomleplus généralement en usage, dans toutes les parues des Etats-Unis où se trouve cette espèce. PI, L ^^'^^'^' ''^"' ' "°"^ secondaire dans les ^''''^'''" ]Etats de Nen-York et de New-Jers' v i ^«0^5,^/- (Orme d'Elan), dans le Ihaut de l'Etat de New-York. f Onnc gras, par les Français des II- V"nois. '"' r ^" '"^"'^ P'-^^^"^ »'«" -voit pas l encore reçu dans les Etats du midi. Populus tremuloï-/ ^ des. . . I ^^-^'^-^^^ --^Pen ( Tremble d'An,éri- ^'nerican asp'en. '\T^' "«"»., V. > rj^. . . j /nie ), nom donne en Europe a cette es- y irginian popLar.\ , ^' ^ fpece. Populus canadensisJ Cotton wood . . fpece. Cotton wood ( Bois à coton ) , nom donné à cet arbre sur les bords du Mis- sissipi et de ses aifluens. Carolinlan poplar ( Peuplier de Caro- line), nom donné à cet arbre en Eyrope, primitive- Etats-Unis. Populus angulata. Carolonian po , ,., . j parce qu u y a ete apporte " ( ment de cette partie des Etal! Populusbalsamifera. ^alsam poplar (Peuplier b,->umier), Balsam poplar . .)c,j„j,u ^ous ce nom en Canada. Populus candicans.j Ecart leaved balsam poplar (B&n- Heart leaved bal-\ . , „ .,, sam poplar. . . (•"»^'' " ^^"'^^«^ ^" ^«'"'^•' > Bass wood ( Tilleul ) , dénomination qui prévaut dans tous les Etals du nord Tilla americana. . .| ^ du milieu, et notamment dans le Gen- Bass wood .... 1 nesscc. Lime , non moins en usage. .. ( /^/i.7e//m Komi botaniques et américain». Tilîa pubescens Dwonj lime trec. Alnus scrrulata . Common aider Alnus glaucn . . Black aider . . Salix nigra . . . Black willow . Nom» vulgaire» employé» dans les difewe» partie» des EtatK-Unis. I Dwony lime tree (Tilleul à feuilles (velues ) , ainsi désigné dans les Etats me'ri- I iionaux. j Common aider (Aulne commun) , ( dans toas les Etats-Unis. J Black aider (Aulne noir) , nom donné ( à cette espèce dans 1 Etat de Vermont, Bhck willow (Saule noir), dénomi- nation générale dans tous les Etats-Unis. ÎChamplain willow ( Saule du lac Champlain), nom donné par moi à cette espèce qui se trouve très-abon- } damment sur les bords de ce lac. p ,. 1 -j ( iS/zm/we- w//ow (Saule luisant), nom Salix lucida 1 , , ^ . , "> , / , t,, . . .;, (donne par moi a cette espèce qui n en a ônining Willow . .] -, , ^ , .,■ (aucun dans les Etats du milieu. i. in ce en sit ou en réi cil ch( qu un côl les qu' no] son les *»*'V^i^'*.'V.^ v^^x ^ fc-*^"*-** '%,-V^'W%* LES PINS. LiES Pins, arbres toujours verts et ordinairement d'une grande élévation, sont un des genres les plus intéressons à connoftre, à cause des grandes ressour- ces qu'ils offrent dans les arts, non-seulement pour leurs bois, mais encore pour les matières résineuses qu'ils fournissent. La différence la plus apparente entre les Pins et les Sapins consiste dans la dispo- sition de leur feuillage. Les feuilles des Pins , plus ou moins longues, selon les espèces, et comparables en quelque sorte à de petits bouts de gros fil, sont réunies par leur base au nombre de deux, trois ou cmq, dans la même gaine et au même point d'atta- che. Dans les Sapins au contraire , les feuilles n'ont que quelques lignes de longueur, et sont attachées une à une autour des branches, ou seulement à leurs côtés latéraux. Pour rendre plus facile la distinction des espèces de Pms et de Sapins qui sont plus nombreuses dans les Etats-Unis que dans l'Europe entière, j'ai pensé qu û etoit à propos de ranger les premiers d'après le nombre de leurs feuilles, et suivant que leurs cônes sont ou ne sont pas épineux; et les Sapins suivant les dilierentes dispositions de leurs feuilles. mm il ' » ; DISPOSITION MÉTHODIQUE DES PINS ET DES SAPINS DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE. PINS. JHoncecie lUonadelphief Lin, Fam. des Conifères ^ Jns». PIl\rs A DEUX FEUILLES. CÔNES MON ÉPINEUX. ■» Pinus rubra The Red (Norway) pine, a Pinus rupestris. . . The Grey pine. 3 Pinus mitis The Yellow pine, CÔNES ÉPINBtX. 4 Pinus inops Tfie Jersey pine. 6 Pinus pungens. . . . The Table mountain pine, PINS A TROIS FEUILLES. CÔNES NON ÉPINEUX OD A HPINE8 PEU SENSIBLES. 6 Pinus australis. . . . The Long leaved pine. 7 Pinus serotina. . . . The Pond pine, CÔNES FORTEMENT EPINEUX. 8 Pinus rigida. .... The Pitch pine. 9 Pinus tœda The Loblolly pine, PIN A CINQ FEUILLES. 10 Pinus strobus. . . . The îVhite pine, SAPINS. FEUILLES TRKS-COUnTES ET DISPO^EBS UNE A VNB AUTOUR DES TIGES. 1 1 Abies nigra The Black (doubl ^ spruce. 13 Abies alba Thâ Vf^hite {single) spruce. k'EVILLLS DISPOSÉES LATERALEMENT SUR LES CÔTES DES TIOBS OU DBS BRAMGflKS. i3 Abies cauadcnsis. . The Hemlock spruce» i4 Abies balsamifera. . The Sylver Jîr, li -i' i lliKt. ; n le cœur est assez résineux pour que, dans les «jd. virons de Mudlick, dans l'Etat de Ken- tucky, on en retire une petite quantité de goudron, qui est consommée dans le pays. Je ne puis croire non plus, comme le pense SirA.B. Lambert, que ses branches , quoique iîi xibles , puissent servir à faire des cerceaux j car ils seroient chargés de nœuds et pourriroient en moins de six mois. C'est à mon avis, après le Pinus rupestris ^ la plus mauvaise es- pèce de Pins des Etats-Unis. PLANCHE IV. Fig. 1 , feuille. Fig. 2 , graine. p .r n.:,:.... PI NI; S Pungens fi^ i-ins quelques cantons entre FayetteviUe et Wilmington , dans la Caroline du Nord , où le Quercus catesbœi se trouve disséminé dans les lan- des, et c'est le seul arbre qui puisse , comme l'espèce que nous décrivons , s'accommoder d'un terrain aussi aride. La hauteur moyenne du Piniis australis est d'en- viron 20 à ^4 mètres ( 6o à 70 pieds J sur 4o centi- mètres (i5 à 18 pouces J de diamètre, et sa grosseur est uniforme dans 1er. deux tiers de son élévation. Quelques individus parviennent à de plus grandes dimensions; mais cela tient aux localités, ainsi que j'aurai occasion de le faire remarquer dans la suite dii cet article. L'écorce du Pinus australis est peu fendillée , et l'épiderme s'en détache en feuillets minces et transparens. Ses feuilles au nombre de trois dans la même gaine, longues d'environ 33 cen- timètres ( I pied ), d'un beau vert , sont luisantes et réunies en paquets à l'extrémité des branches. Elles sont plus longues et beaucoup plus nombreuses PINUS AUSTRALIS. 67 dans les jeunes arbres; et c'est à cause de cela que les nègres les coupent souvent par le pied, et s'en servent comme de balais. Ses bourgeons sont très- gros, blancs, frisés et non résineux. Le Pinus australis fleurit au mois d'avril ; ses fleurs mâles présentent une masse d. chatons diver- gens de couleur violette, et longs de près de 5 cen- timètres ( 1 pouces ). A l'époque de leur dessication, ils laissent échapper une grande quantité de polen ou de poussière jaunâtre, qui, emportée au loin par les vents, couvre momentanément la surface de la terre et des eaux. Ses cônes, armés de pointes fines, courtes et recourbées en arrière, sont très-volumi- neux, ayant 20 centimètres (738 pouces) de lar- geur sur 10 centimètres ( 4 pouces ) de diamètre après qu'ils sont ouverts. Dans les années où cet arbre porte fruit, ils sont à maturité vers le i5 oc- tobre , et ils laissent échapper leurs graines dans le courant du même mois. L'amande , d'un goût assez agréable, est enfermée dans une coque mince et de couleur blanche, tandis qu'elle est noire dans toutes les autres espèce-^ de pins de l'Amérique septentrio- nale; elle est surmouu'e d'une aile membraneuse. Dans certaines années, les graines sont extrêmement abondantes, et elles sont avidemment recherchées par les dmdons sauvages , les écureuils, et même par les cochons qui vivent presque toujours dans les bois. Lorsqu'au contraire ce ne sont pas des années à fruit, on parcourroit en vain des centaines de milles de forets composées uniquement de cette espèce d'arbre, "i 68 PINUS AUSTRALIS. sans trouver un seul cône ; et c'est là probablement ce qui a fait dire aux François qui tentèrent de s établir dans les Florides en iSôy « que les bois ëtoient remplis de pins magnifiques, mais qui ne portoient point de fruit. » Le Pinus australis est peu chargé d'aubier; sur plusieurs arbres de 4o centimètres ( i5 pouces ) de diamètre , que jai mesurés à i mètre ( 3 pieds ) de terre , je n'eu ai trouvé que 6 centimètres ( i pouces et demi) sur i!y centimètres ( lo pouces) de cœur; et c'est parce qu il jouit de cette propriété , qu'on en eriploite une si grande quantité de cette grosseur, et c'est également par cette raison , que, dans le com- merce d'exportation qui s'en fait, on ne reçoit au- cune pièce qui n'ait au moins 24 centimètres ( 10 pouces) d'équarissage sans aubier. Lorsque cet arbre est parvenu à son entier développement, ses couches concentriques sont très-rapprochées , espacées éga- lement, et la matière résineuse y est asser abon- dante et répandue d'une manière plus uniforme que dans les autres espèces du même genre; c'esî. par cette raison que le bois du Pinus australis a plus de force, et qu'il est plus compacte et plus durable : il a d'ailleurs le grain tin et serré, et est susceptible do bien se polir. Ces divers avantages le font préférer dans les Etals- Lnis à tous les autres pins, toutes les fois qu'on peut se lu procurer. Cependant ces qua- lités éprouvent dos modifications selon la nature du sol où il croît; ainsi dans les cantons qui avoisinent le bord de la mrr, dont lo lorrain n'est qu'un sable PINUS AUSTRALIS, 69 qiiartzeux couvert d'une couche très-mince de terre végétale , ce pin est plus résineux que lorsque cette couche a douze centimètres (^ 5 à 6 pouces) d'épais- seur : de là vient qu'on désigne improprement les individus qui viennent dans le premier sol , sous le nom de Pitch pine, pin à goudron, et les autres sous celui de Yellow pine ^ pin jaune, coume si c'étoit deux espèces différentes. Lte Pinus australis sert à un grand nombre d'usages dans les Carolines, la Géorgie et les deux Floridesj les huit dixièmes des maisons en sont entièremen: construites, à l'exception de la toiture qui est ordi- nairement faite en bardeaux de Cupressus disticha ; mais dans les campagnes , à défaut de ce dernier bois , on s'en sert aussi pour cet objet, et alors on est obligé de renouveler les bardeaux après quinze à dix-huit ans , laps de temps encore très-considé- rable dans un pays où les alternatives ù,. la chaleur et de l'humidité sont extrêmes. On en fait aussi la clôture des champs cultivés j ce qui en consomme une quantité prodigieuse. Le Pinus australis est très-employé dans les cons- tructions navales, et c'est de toutes les espèces de pins la plus estimée pour ce genre de travail. Dans les Etats méridionaux, la quille, les heams , les bordages et les chevilles pour les fixer sur les membrures, ainsi que les mâts, sont tirés de cet arbre. On le préR^re, parti- culièrement pour le pont , au vrai Pin jaune, Pinus ttiitisy et on en exporte, pour ce seul objet, une assez grande quantité à Philadelphie , à New- York et A i mi fi 70 PINtJS AUSTRALIS. dans d'autres ports de mer situés plus au nord. 11 y est aussi recherché pour faire les planchers des maisons. Le bois du Pinus australis contracte qu' Iquelbis une couleur rougeâtre, due à la nature du sol où il croit ; ce qui lui a fait donner dans les chantiers de constructions des Etats septentrionaux, le nom de Pin rouge. On y regarde le bois de cette qualité comme le meilleur, et beaucoup de constructeurs dans les Etats-Unis pensent même que les bordages des vais- seaux qui en sont faits, sont plus durables que ceux faits en chêne, et moins susceptibles detre attaqués par les vers de mer. Dans la Floride orientale où j'ai voyagé , le Pinus australis m'a paru s'élever à une plus grande hauteur , et il couvre presque toute la surface du pays. C'est la seule espèce de Pin des Etats méri- dionaux, qui soit exportée en Angleterre et aux colo- nies des Indes occidentales. Un grand nombre de petits bâtimens sont constamment employés à ce commerce , surtout de Wilmington dans la Caro- line du nord, et de Savanah en Géorgie. Les bois destinés pour les colonies occidentales, sont débités en planches et pièces de toute épaisseur, soit pour la bâtisse des maisons, soit pour la construction des vaisseaux. Ceux qu'on expédie pour l'Angleterre y arrivent sous la forme de madriers de 5 à 10 mètres ( i5 à 3o pieds ) de long sur 3o à 60 centimètres (10 à 20 pouces) de diamètre : on leur donne dans le pays le nom de ranging timbers, et le prix varie de 8 à 10 dollars (4o à5ofr.J les 100 pieds cubes. PINUS AUSTRALIS. ni C'est à Liverpool que se rendent la plupart des na- vires qui en sont chargés. L'on dit que ces madriers sont employés à la construction des vaisseaux, et servent aussi à celle des bassins dits Wet - Docks. On leur donne le nom de Georgia pîtch pine, pin à goudron de Géorgie , et cette qualité de bois de pin se vend toujours de vingt-cinq à trente pour cent plus cher que celle de toute les autres espèces qu'on im- porte des autres parties de l'Amérique septentrionale. D'après les usages variés auxquels on a vu que le bois du Piniis australis étoit appliqué, non-seule- ment dans les pays où il croît , mais encore aux colo- nies des Indes occidentales et en Europe , on peut juger combien la consommation doit en être consi- dérable. Cependant à ces causes de destruction , utile à la société, il vient de s'en réunir une autre infiniment désastreuse , et à laquelle il paroit im- possible de remédier. On a remarqué depuis l'an i8o4 que des cantons fort étendus , et couverts des plus beaux Pins, n'offrent plus que des arbres morts. J'avois déjà observé en 1802 le même phénomène sur le Pinus mitis dans l'Etat de Tennessee. Ce fléau, qui se tait sentir dans les belles forêts de Pinus sylvestris [ scothjir) qui peuplent le nord de l'Europe , est produit par des essaims d'insectes , dotit les uns se logent dans la maîtresse pousse ou la flèche, et les autres s'introduisent sous l'écorce, pénètrent dans le corps de l'arbre, et le font périr dans le cours de la même année. Les services qu'on retire du Pinus australis ne se .iil i' ^ m H 1 Q >,Ç ^ï ^i Ml IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) :/j 1.0 M làé II 2.2 8112.0 US u CI ■ 40 1.8 1.25 lu 1.6 < 6" ^ V] A? Sciences Corporation 33 WIST MAIN STRilT W8BSTiR,N.Y M5I0 (716t •73-4503 -- -t' ,1.» I . I. 7^ PINUS AUSTRALIS. bornent pas à son boi« ; on en extrait la presque totalité des substances résineuses qui servent à la construction des nombreux vaisseaux des États-Unis, et forment en outre une branche importante de com- merce avec les colonies des Indes occidentales et l'Angleterre. Sous ce rapport, il n'existe aucune autre espèce dans ce pays qui puisse y suppléer; car celles qui seroient susceptibles de le faire , sont ou dis- séminées dans les bois, ou situées dans des lieux peu accessibles; ou, enfin, resserrées dans des cantons trop peu étendus ou trop éloignés , pour qu'on puisse en obtenir de grandes quantités ; et pour ne citer qu'un seul exemple, lors des premiers établis- semens dans les Etats septentrionaux , les terrains qui étoient couverts de Pinus rigida, furent presque épuisés au bout de vingt-cinq à trente ans, et depuis plus d'un demi-siècle le nombre des arbres de cette espèce y est tellement diminué, qu'on ne peut plus maintenant les exploiter sous le rapport des produits résineux. Malgré que les landes américaines, PineBarrens, soient d'une étendue très-considérable , et qu'elles soient couvertes des plus beaux Pins, elles ne sont cependant pas toutes exploitées, soit par le défaut de communication avec les ports de mer, soit par l'éloignement des rivières qui les traversent, ou parce qu'on n'a pas encore ouvert de chemins pour y for- mer des établissemens agricoles, attendu l'extrême ])auvretédu sol. On faisoit autrefois du goudron dans toute l'étendue des basses Carolines , de la basse PIKUS AUSTllALIS. ^3 Gëorgie et des Florides; car oa trouT^ partout des vestiges de tertres qui ont servi à la combustion des bois résineux; mais aujourd'hui cette branche d'in- dustrie est , pour ainsi dire, bornée à la partie infé- rieure de la Caroline septentrionale , ou l'on fabrique la presque totalité du goudron et de la térébenthine qui s exporte de Wilmington , tant pour les autres ports des Etats-Unis, que pour les colonies occiden- tales et la Grande-Bretagne. Les produits résineux que fournit le Pinus aiistra- hs sont au nombre de six; savoir ; la térébenthine turpentine; la raclure ou le ratissage , scraping] 1 esprit de térébenthine, spirit of turpentine ; la résine , rosin ; le goudron , tar ; et le bray , pitch. Les deux premiers sont introduits dans le commerce tels que la nature les donne , et les au- tres , sont le résultat de préparations pour lesquelles on emploie l'action du feu Je vais entrer, relative- ment à ces différens produits, d?.ns quelques détails qui y sont particulièrenent relatifs. La térébenthine est la sève elle-même, obtenue parune incision pratiquée au corps de l'arbre. Gomme c'est à la mi-mars qu'elle commence à circuler , c'est aussi à cette époque que l'on en commence la ré- colte, qui est d'autant plus abondante que les cha- leurs deviennent plus fortes, de manière que les mois de juillet et d'août sont les plus productifs. Vers le mois d'octobre où la circulation commence à se ra- lentir, on cesse aussi la récolte, et l'on attend le re- tour du printemps pour en faire une nouvelle. Quoi- *• lO ! ÎJ i4 B ■* ' M '' 74 PINUS AUSTRALIS. qu'on n'ottienne la térébenthine que pendant le printemps, l'été et une partie de l'automne, cepen- dant les travaux qu'occasionne son extraction , oc- cupent le reste de l'année. Ces travaux consistent à faire les boites , to box } à nettoyer la terre autour des arbres, ^o rake ; à en entailler, gendging ; à raviver, to chip; à enlever la térébenthine , to dip ; enûn à ratisser , to scrape. La première opération , celle de faire les boftes, a lieu dans les mois de jan- vier et de février ; on fait au bas de chaque arbre , à trois ou quatre pouces au-dessus de terre , et préfé- rablement du côté du midi, une entaille de la con- tenance d'environ i litre et demi ( i pinte et demie ) ; on la fait , au reste , plus ou moins grande , selon la grosseur de l'arbre, et assez ordinairement elle oc- cupe le quart de son diamètre, et dans ceux qui ont plus de 2 mètres {^ piedsj de circonférence, on pratique deux et quelquefois quatre boftes opposées l'une à l'autre. C'est dans les mêmes mois et pendant le suivant, qu'on nettoie les arbres, c'est-à-dire qu'on enlève les feuilles et les herbes qui couvrent la sur- face du sol autour des pins. Ils se trouvent par ce moyen à l'abri du feu que les voyageurs, et surtout les rouliers, mettent inconsidérément dans les bois lorsqu'ils y couchent ; car la flamme manquant alors d'aliment, ne peut plus arriver jusqu'à eux, et sans ce travail indispensable, elle gagneroit les boites déjà imprégnées de térébenthine, et les détruiroit. Quand cet accident arrive , malgré les précautions qu'on a prises, on est forcé de les refaire du côté opposé. PINUS AUSTRALIS. «5 L'entaillement, gendging ou to notch , consiste h faire à chacun des deux côtés de la boîte, et dans une direction oblique, une gouttière d'environ huit centimètres (trois pouces) de longueur; elle a pour objet de conduire dans la boîte un surcroît de téré- benthine , et d'y diriger celle qui suinte des bords latéraux de la plaie qui occupe une plus grande sur- face que la boîte elle-même. Dans l'intervalle de temps qui s'écoule depuis qu'on a commencé à entailler jusqu'à ce que ce tra- vail soit achevé , et qui est d'environ quinze jours, les premières boîtes sont pleines, et l'on commence à enlever la térébenthine. On se sert pour cela d'une spatule de bois, et l'ouvrier vide k seau qu'il porte avec lui dans ur. tonneau placé à proximité. Pour augmenter la récolte , on ravive une fois la semaine le bord supérieur de la plaie, en enlevant l'écorce e' une portion de l'aubier, équivalente à quatre couches concentriques; car l'on a observé que plus on multiplie ces ravivemens, plus le produit de l'exsu- dation augmente. La térébenthine se récolte ainsi de trois semaines en trois semaines, espace de temps nécessaire pour que les boîtes soient remplies. Celle qu'on obtient de cette manière est la plus pure et la meilleure ; elle reçoit le nom de pure diping. Les ravivemens successifs faits aux bords supérieurs de la plaie, forment dès la première année, une éten- due d'environ II centimètres (i pied) au-dessus de la boîte, et cette distance augmentant tous les ans, on est obligé de raviynr plus fréquemment; car alors 'i II m 1 h 7" PIKUS AUSTRALIS. une plus grande quantité de térébenthine a le temps de se coaguler et de rester sur la surface de la plaie, avant d'arriver à sa destination. Les pluies continues pendant plusieurs jours, en humectant les bords de la plaie, en obstruent en partie les pores, ce qui oblige, dans ce cas, de les raviver plus fréquemment ; aussi remarque-t-on que la récolte est toujours moins abondante, lorsque les années sont pluvieuses et les étés moins chauds que de coutume. Le bord supérieur de la plaie est horizontal tant qu'il est à la portée de l'ouvrier; mais lorsque celui-ci ne peut plus y atteindre que dif- ficilement, il a la forme d'un triangle à sommet ren- versé : c'est ce qui arrive ordinairement la cinquième ou la sixième année, laps de temps après lequel on abandonne les arbres. La plaie se cicatrise sur les bords, mais l'écorce ne recouvre jamais la partie dénudée, de manière à ce qu'elle puisse être retra- vaillée par la suite. On estime que deux cent cinquante boites pro- duisent à peu près un baril du poids de i55 kilo- grammes ( 320 liv. ) que chaque baril doit avoir dans le commerce. Quelques habitai donnent à un nègre quatre mille ou quatre mille cmq cents arbres char- gés d'une hoite à soigner; d'autres seulement trois mille; mais à la vérité cette dernière tâche est con- sidérée comme facile à remplir. On considère en général aue trois mille arbres rendent, année com- iuune,soixante-quinze barils de térébenthine et vingt- cmq de ratissage, scraping-, ce qui paroit indiquer PINUS AUSTRALIS. nfj qu'on vide les boftes cinq à six fois dans le cours de la saison. Le baril de terëbendiine, àïie pure diping, se vendoit 3 dollars ( i5 fr. 75 c.) au mois de no- vembre 1807 , à Wilraington dans la Caroline du nord, et celui de scraping vingt-cinq pour cent de moins. Le ratissage ou scrapir^^ est cette portion de térébenthine qui se durcit et se fige avant d'arriver à la boîte , et forme une couche épaisse qu'on en- lève dans le cours de l'automne , en y ajoutant le dernier produit de la récolte de la térébenthine , pure diping. La térébenthine est exportée dans les Etats du Nord et en Angleterre. Cette exportation a été , en 1804, de 77,837 barils (environ 240 mille quintaux). En temps de paix, il en vient même à Paris, où elle est connue sous le nom de téré- benthine de Boston, quoique le pays d'où on la tire soit éloigné de cette ville de près de 1800 kilo- mètres ( 4oo lieuesj. Dans tous les Etats - Unis on s'en sert pour faire le savon , dont la couleur est jaune et qui est de bonne qualité. L'Angleterr i en consomme une très-grande quantité; car, d'après un exposé officiel des marchandises importées des Etats- Unis dans le cours de 1807, elle en a reçu pour la somme de 465,828 piastres (2,4^5,597 francs). 11 en est arrivé dans le seul port de Liverpool, en i8o5, 40,294 barils, et en 1807 , 18,924. tille s'y vendoit au mois d'août 1 807 , 1 5 francs le quintal , et en 1 808 , après la mise de l'embargo sur les navires américains, '1 ■I' l n il U 7° PINUS AUSTRALIS. jusqu'à 4o fr. 5o cent. Je placerai ici une remarque que j'ai faite en lisant l'ouvrage d'Oddj sur les rela- tions commerciales du nord de l'Europe avec la Grande-Bretagne, c'est que la térébenthine n'est pas comprise dans les listes qu'il donne des marchan- dises exportées d'Archangel et de Stockholm , tandis que dans certaines années, il s'expédie de ces deux ports plus de 100,000 barils de goudron. On fabrique dans la Caroline du nord beaucoup d'esprit de térébenthine. On l'obtient en distillant la térébenthine dans de grands alembics de cuivre, qui ont le défaut d'être beaucoup trop resserrés à leur ouverture , ce qui doit ralentir l'opé.'ation. II faut, dit-on, six barils de térébenthine pour avoir un baril d'esprit, contenant 1 12 litres (122 pintes). On l'expédie dans toutes les autres parties des Etats- Unis, et il en passe même dans les contrées de l'ouest par la voie de Philadelphie ; on en exporte aussi pour l'Angleterre , et il vient également en France , où quelques personnes le trouve préférable à celui qu'on fabrique dans les landes de Bordeaux , parce qu'il n'a pas une odeur aussi forte. En 1804 il en a été exporté de la Caroline du Nord , 19,526 gallons, ou environ 80,000 pintes , mesure de Paris. La résine, rosin, est le résidu de la distillation de la térébenthine; elle se vend environ un tiers de moins; 4675 barils ont été exportés dans le cours de l'an 1804. Tout le goudron qui se fabrique dans la partie méridionale des Etats-Unis se tire des bois morts du PINUS AUSTRALIS. ng Pinus australis, tournés à l'état résineux. Ce sont les débris des arbres qui tombent de vétusté, ou dont la chute est accélérée par le feu mis annuellement dans les forêts, et qui dans son passage brûle en partie le pied dos Pins, et surtout de ceux qui ont été travaillés pour en extraire la térébenthine. Les sommets abandonnés des arbres abattus pour être débités en planches ou madriers, et qui forment environ un tiers de leur hauteur, fournissent encore beaucoup de bois mort pour la fabrication du gou- dron ; et enfin , dans certaines années, la quantité en est encore augmentée par le verglas qui s'attache aux feuilles, et fait rompre par son poids de très- grosses branches '. C'est une chose digne de remarque que, dans les arbres résineux, les branches parviennent presque entièrement à /V/«^ de bois, et que l'organisation y paroisse beaucoup plus complète que dans le cœur même de l'arbre , tandis qu'on observe précisément le contraire dans les arbres à feuilles tombantes; mais il me suffit ici de faire connoître fidèlement ce phénomène , et je laisse aux personnes qui s'occupent de physiologie végétale le soin d'en donner l'explica- tion. Toutes les portions d'arbres et de branches hors d'état de végéter subissent promptement une altéra- tion particulière , l'aubier se pourrit, et le bois déjà imprégné de sucs résineux, s'en surcharge à un tel ki ï • Voyez mon Voyage à l'ouest du Mont-Allëghanys , Paris , i8o3 , chez Dentu, nie du Pont-de-Lodi. i m r:'j 80 PINUS AUSTRALIS. degrë, qu'il double de poids au bout d'un an. Les habitans prétendent même que la quantité de résine est encore beaucoup plus considérable après un in- tervalle de quatre à cinq ans. Cette augmentation de matière résineuse dans le bois mort est un fait certain, et dont il est facile de se convaincre, en comparant un morceau tiré d'un arbre qui vient d'être abattu , avec celui d'un autre tombé depuis long-temps. Lorsqu'on veut faire le gondron , on choisit dans les forets, pour y établir le bûcher ,Ai7/, un canton où ces bois morts sont abondans. On rassemble d'abord autour de l'endroit désigné tous les bois résineux ; on les dépouille de leur aubier , et on les coupe en morceaux d'un mètre ( 2 à 3 pieds) de longueur, sur 8 centimètres ( 3 pouces) d'épaisseur, ou à-peu-près. Ce travail est assez long , et même assez difficile, à cause de la grande dureté des nœuds qui s'y trouvent. Après cette opération préliminaire, on dispose l'emplacement où les bois doivent être empilés 5 pour cela , on élève un tertre de forme cir- culaire, et on l'entoure d'un fossé peu profond. Les terres qu'on retire de ce fossé sont rejetées dans l'intérieur du tertre, et servent à en rehaOsser les bords et à donner au sol une pente insensible jus- qu'au centre. Le diamètre du bûcher est propor- tionné à la quantité de bois qu'il doit recevoir. On lui donne environ 6 mètres ( 18 à 20 pieds ) , pour obtenir à-peu-près 100 barils de goudron; dans le milieu est un trou qui communique par un conduit à une fosse destinée à recevoir sa matière résineuse, PINUS AUSTRALIS. 8l et qui est pratiquée dans le fossé même , dont le terlre est environné. Après que le sol a été bien glaise et bien battu, on arrange les morceaux de bois les uns au-dessus des autres, dans la même direction que les rayons d'un cercle : ce qui leur donne une légère inclinaison vers le centre, suite nécessaire de la con- cavité du tertre. La pile achevée peut être comparée à un cône tron- qué aux deux tiers de sa hauteur, et ensuite renversé, pouvant avoir à sa base environ 6 mètres et demi (20 pieds) de diamètre ; à sa partie supérieure , 8 à g mè- tres (25 à 3o pieds); et 3 à 4 mètres (10 à 12 pieds) d'élévation. Elle est ensuite garnie en son entier de feuilles de Pin , recouvertes de terre , et le tout est maintenu sur les côtés au moyen d'une légère en- ceinte en bois. Cette enveloppe est nécessaire pour que le feu que l'on met dans la partie supérieure de la pile , et qui doit agir du haut en bas, ne produise qu'une combustion lente et graduée ; car si la masse venoit à s'enflammer à la fois , l'opération seroit man- quée , et le travail préparatoire en partie perdu. Enfin cette dernière opération exige à-peu-près les mêmes soins qu'on apporte en Europe à la fabrication du charbon. Un bûcher, kill, qui doit rendre de 100 à i3o barils de goudron, est huit à neuf jours à brûler. A mesure que le goudron se forme, et qu'il coule dans la fosse, on le verse dans des barils de 3o gallons, 93 litres ( 1 20 pintes ) , qui sont aussi faits de Pinus australis. I. II w i °^ PiNUS AUSTRAL! s. La hray pitch est le résultat de la combustion du goudron; mais seulement jusqu'à la réduction de la moitié de son volume, pour être de bonne qualité. La quantité de goudron et de bray importée en Angleterre des Etats-Unis dans Vannée 1807, est évaluée , dans l'exposé officiel que nous avons déjà cité, à 265,000 piastres, ou environ 1,391,250 fr. Le premier se vendoit au mt)is d'août de la même année à Liverpool , 2 1 schelings sterl. ( 2 3 fr. 60 c. j; et après qu on y fût informé de la mise de l'embargo sur les navires américains, il s'éleva jusqu'à 45 schl. (54 fr.j ; fait dont on peut tirer des inductions favo- rables aux Etats-Unis. A Wilmington, C. N., dans les temps ordinaires, le prix du baril varie de i dol- lar '; schl. à 2 dollars, (9 à 11 fr.j Depuis 1786 jusqu'en 1799, tout le goudron qui est arrivé en Angleterre, y a été expédié suivant les remarques d'Oddy , savoir : un tiers par la Suède, un tiers par la Russie, et l'autre tiers parles Etats-Unis : ce qui y est venu du Danemarck se réduit à peu de chose. Le goudron de Suède est le plus estimé dansle com- merce; après vient celui d'Archangcl : quant à celui des Etats-Unis , il passe pour être inférieur aux deux autres. On attribue cette infériorité à ce qu'il est extrait de bois morts , au lieu que celui d'Europe est fabriqué avec les bois d'arbres récemment abattus. Je m'étendrai davantage sur cette différence à l'article du Pinus rigicla, où l'on verra qu'il paroît avoir été reconnu depuis long-temps que l'emploi du bois vert USL . d PINUS AUSTRALIS. 83 OU du bois mort, influe beaucoup sur la qualité du goudron. On reproche encore à celui des Etats-Unis de contenir souvent de la terre, ce qu'il faut sans doute attribuer au peu d'attention qu'on met à faire la fosse dans laquelle il coule à mesure qu'il se forme dans le bûcher. Il égaleroit probablement en qualité celui du nord de l'Europe, s'il étoit fabriqué avec les mêmes soins et les mêmes procédés; cependant, à ces causes des différences qui tiennent au mode de fabrication , il faut en ajouter deux autres très- remarquables. La première, c'est que le goudron de Suède ou de Russie provient du Pinus sylvestris^ et celui des États-Unis du Pinus australis ^ deux arbres absolument distincts; la seconde, que l'un de ces deux arbres croît dans les régions de l'Europe les plus froides , tandis que l'autre , au contraire , est indigène à des pays très-chauds. J'ai déjà eu occa- sion de dire que , malgré la grande étendue de pays que couvre le Pinus australis ^ la fabrication du goudron et de la térébenthine étoit aujourd'hui restreinte à la Basse-Caroline du nord , et à une très- petite portion de la Virginie qui l'avoisine; mais d'après la grande consommation qui se fait de ces substances, tant dans les Etats-Unis que dans la Grande-Bretagne, je doute que quand même toutes les contrées qui en sont susceptibles, seroient ex- ploitées sous ce rapport, elles pussent fournir long- temps à la consommation ; car on prétend qu'un can- ton où l'on a ramassé les bois morts pour l'extrac- tion du goudron, ne se trouve regarni d'une même (»■' ^4 PINUS AUSTRALIS. quantité* qu'au bout de dix à douze ans. Il paroît donc qu'il seroit très-avantageux d'extraire le gou- dron de bois vert où d'arbres ecorcés à l'avance j peut-être, en employant ce moyen, parviendroit- on à subvenir aux besoins du commerce ? Onpourroit encore, dans ces mêmes contrées, tirer un grand avantage de l'écorcement des Pins d'un petit diamètre, cette opération, en les faisant passer dans le cours de quinze mois à un état rési- neux complet, les rendroit très-propres à faire des pieux, ainsi qu'à beaucoup d'autres usages pour lesquels il faut des bois très-forts et susceptibles de résister long-temps aux influences de l'air et do 1 humidité ; on devroit surtout tenter cet écorce- inent au mois d'avril ou au commencement de mai , lorsque la sève est en activité, en observant d'enle- ver le hber le plus exact(^ment qu'il seroit possible. J aurois bien désiré faire cet essai pendant mon der- nier séjour dans la Caroline du sud, mais la saison étoit trop avancée pour que je pusse l'entreprendre avec i'e'poir rl'obtonir un heureux résultat. Je terminerai la lo;.gue description du Piniis aiLUrali.s par le désir de le voir jirojingcr dans les Landes de Bordeaux. La tomjién.tun^ de cette partie de rrmpjrc ei la nature du sol lui convicndroient très-bien; il v réussiroit beaucoup mieux que dans b's tl-partcniens qui sont jdus septentrionaux, oii il ne croitroit jamais que d'une manière imparfaite. Il seroit une ressouPM! de plus pour la France, car, outre ses produits résineux, n^m boi^ est le meilleur PINUS AUSTRALIS. 8j de tous ceux que fournissent les autres espèces de Pins de l'Amérique septentrionale. Je l'ai comparé à celui du Pinus maritima (Pin de Bordeaux) , et à celui du Pinus sjli>estris (Pin du Nord ou de Riga), et je l'ai trouvé très-supérieur en qualité. Je ne doute pas non plus que les bois des Pinus mitis et du Pinus rubra ne soient aussi très-préférables à ceux xlc ces deux espèces européennes , à en juger par les forts échantillons que j'ai rapportes. La figure du Pinus australis, dans l'ouvrage de Sir A. K Lambert, représente bien les feuilles et les fruits; mais il est défectueux relativement aux fleurs niàles. Quant à la description qu'il donne de cet arbre , elle offre, de toute manière , une telle dispa- rité avrc la mienne, que je crois devoir la transcrire ici textuellement et dans son entier , plutôt que d'entrer dans aucune discussion. La description la- tine commence ainsi : Pinus palustris. Arbor me- diocris, in paludosis.- The FTood is of a redish white colour, soft, light and uerj sparinglj im- pregnated with rosin. It soon decaj and hum badly it is so litle estimated that as long as any kind ofwoodis to be had, not tho least use is made ofit. « Le bois de cet arbre est de couleur rou- geàlre , tendre , léger et j)eu chargé de résine. Il i)uumt promptement , et brûle mal. II est si peu es- iinié, qu'aussi long-temps qu'on pourra se procurer îoute autre espèce de bois, il n'en sera pas fait le moindre usage. » PLANCHE VI. I F/g. i , /ew/7/f. F/g. a , b w/iyrenn. F/g, 5 , graine. t: M il PINUS SEROTIN^, THE POND FINE. Pin US serotina ; arbor , 40-45 pedalis ; foliis ternis ^ prcc- longis ; amentis masculis erecto incumhentibus ; strobi- lis ovatis; tessularum mucrone munutissimo. Ob8. Strobili anno tantutn sequenli dehiscunt. P. serotina A Mich. fl. B. Am'. Quoique le Pinus serotina se rencontre assez fré- quemment dans la partie maritime des Etats méri- dionaux , il est cependant comme perdu dans la grande masse des Pins à longues feuilles qui cou- vrent toutes ces contrées j d'ailleurs , il n'est employé à aucun usage déterminé , et il a cet air de famille qui donne une apparence à -peu -près semblable à tous les Pins j et c'est sans doute par ces motifs qu'il n'a reçu jusqu'à présent des habitans aucune déno- mination particulière. Le nom de Pond pine, Pin des mares, que je lui donne, me paroît assez < on- venable , car on le trouve principalement autour des mares Ponds remplies de Laurus estivalis , Pondbushes , ainsi que dans les petits swamps ou ma- rais, dont le sol noir et même bourbeux est couvert de Gordonia lasianthiis , Laurus caroliniensis Njssa a(juatica , Magno^a glaiica. Les feuilles du Pinus serotina , réunies trois à trois dans une seule gaine , sont longues de i3 à 16 centimètres ( 5 ii 6 pouces) et même un ])eu plus grandes dans les jeunes individus, bes chatons, longs T fttH'Ht,*/ >', PINIIS Srrotiiia. ¥ de et 1 lei plu l'ai de de COI éci me ca^ qii SOI I qu ce] lei an po ini esi ce so tU{ su io ce PINUS SEROTINA. 87 de II à 12 millimètres ( 6 à 8 lignes ) , sont droits et non recourbés , ni mêlés ensemble , comme dans le Pinus aiistralis ou le Pinus mitis. Ses cônes , le plus souvent réunis deux à deux et opposés l'un à l'autre, ont environ 6 centimètres (^3 pouces et demi) de longueur, sur i4 centimètres (5 pouces et demi ) de circonférence , et sont assez semblables par leur configuration à un œuf de grosseur ordinaire. Leurs écailles, arrondies à l'extrémité supérieure , sont ar, mées d'une pointe très-courte et très - fine , qui se casse avec la plus grande facilité ; ce qui, dans quel- ques circonstances , pourroit faire croire qu'elles en sont entièrement dépourvues. Quoique les cônes du Pinus serotina ne soient que deux ans pour arriver à leur entière maturité^ cependant ils ne s'ouvrent et ne laissent échapper leurs graines que la troisième et même la quatrième année. Cet arbre s'élève ordinairement de 1 1 à 12 mètres (35 à 4o pieds), sur 40 à 5o centimètres ( i5 à 18 pouces) de diamètre; il est fort rare de trouver des individus qui aient de plus grandes dimensions. ?1 est surtout remarquable par ses branches fort espa- cées , et qui commencent toujours à partir au-des- sous de la moitié de r.a hauteur; outre le désavau- tiige que lui donne ce défaut, il a encore celui d'être surchargé d'aubier, au point qu'on en trouve tou- jours, même dans les plus gros arbres , une plus grande proportion que de rœur; et c'est à cause de cela i;' oa n'en fait aucun usage dans le pays, ci ■ ! 'i li Y î m- S8 PI NUS SEROTINA. qu'il ne mérite poin: par conséquent d'attirer l'at- tention des personnes qui s'occupent de plantations utiles en Europe. Obs. Lorsque les marais où swamps, aux environs desquels croît le Pinus serotîna, sont peu éloignés des champs autrefois cultivés , mais abandonnés à cause de leur infertilité , on observe quelquefois qu'il s'y est multiplié avec le Pinus australis; c'est ce qui m'a mis à même de m'assurer que la séche- resse du terrain n'apportoit point de différence dans la forme de cet arbre , ni dans celle de ses cônes , et que ceux-ci , dans ce cas , n'étoient point armés de pointes plus longues ni plus fortes que dans les individus qui croissent dans un sol humide. J'ai cru devoir ajouter cette observation , parce que cet arbre a été fréquemment confondu avec le Pinus rigida , avec lequel il a beaucoup d'analogie par sa forme. PLANCHE VII. ^'£' * > feuille. Fig. 2 , graine. at- )ns )ns aés s à bis est le- ms les es ce le nM s K,o,.i i^uia «V* f '///< /Vh PINUS niGxDA. rni: pitcii pijse. 1*1 N us rigida , arbor romosa; rorti'ce scahro-rïmosa , fffitii- inis n!s/tio.>/s ; j'olîis ternis ; amentis niasculis erf.clo- inrumbentihus ; strohitis sparsis vcl aggrcfj^atis, s(/ua/n/s ev.hiiuilis , spinis tigidis. P. rigida , Linn. Ckttic fisprre est connue dans tous les Etats-Unis sous le nom de Pitch pine ^ Pin résineux, et quel- quefois aussi en Virginie sous celui de Black pine ^ Pin noir, mais jamais, sous ia dénomination de 'llwce U'.aved Vir^inian pine, Vin de Virginie à trois (euilles , que lui donne Sir A. H. Lambert, dans son ouvrage. A rexcejjlion de la partie maritime des Etats mé- ridionaux et des contrées fertiles situées à l'ouest des monts AUéghanys, cet arbre se trouve dans tou- li'S les j>arties des Etats-Unis , mais beaucoup plus abondamment dans la partie atlantique , où la na- ture du sol est très-variée et souvent de très mau- vaise qualité. Les environs de Brunswick, dans le district de Maine, et ceux de Ikirlington sur le lac Cbamplaiu, dans l'Iùat de Vcrmont, sont les points les plus sep- tentrionaux où je l'aie trouvé ; dans ces contrées, les endroits où il croft le plus ordinairement sont ceux dont le sol est uni et formé d'un sable quart !• 12 n: & , fm 9» • I PIN US RIGIDA. i peu substantiel c zeux, friable e les couvre exclusivement , ne s'ëlève pas au-dessus de 4 à 5 mètres ( 12 à i5 pieds j; ses branches me- nues et chargées de petits cônes annoncent encore son épuisement. Les chaînons successifs qui compostent les Allégha- nys et qui traversent la Pensylvanie et la Virginie dans une étendue de plusieurs centaines de milles' en sont parfois couverts; c'est ce que j'ai eu l'occa- sion de remarquer plusieurs fois, dans mon voyage de Philadelphie à Pittsburgh sur l'Ohio, et notamment en traversant les South mountains , sur le chafnon designé sous le nom de Sadie HiU , à 3o milles de bedfort. Sur ces montagnes, dont le sol est un peu moins mauvais , et qui est composé d'argile et de beaucoup de pierres , le Piniis rigida vient à 10 à 12 mètres ( 3o à 35 pieds ) de hauteur, sur 3 à 4 décimètres ( 12 à i5 pouces) de diamètre; di- mensions beaucoup plus grandes que celles des diverses espèces de chênes avec lesquelles il se trouve. On le rencontre encore fréquemment dans la par- ue basse du New-Jersey, de la Pensylvanie et du Maryland, mais dans des sites tout opposés. Ainsi, dans tous les grands swamps ou marais remplis de Cupressus thujoicîes, qui sont constamment vaseux ou couverts d'eau , il se trouve des Pinus rigida qui surpassent les autres arbres en élévation et en grosseur : ils ont environ 20 à 25 mètres (70 à 80 pieds J de hauteur, sur 6 à 7 décimètres (ao à 28 PINUS RIGIDA. gi pouces) de diamètre. Cet arbre résiste aussi assez long-temps à l'action des eaux de la mer qui , dans les fortes marées , couvrent les prairies salées , au milieu desquelles il croît quelquefois, et où il est seul de son espèce. Les bourgeons du Pinus rigida sont toujours rési- neux , et ses feuilles, réunies au nombre de trois dans la même gafne, ont depuis 3 jusqu'à i8 centi- mètres ( I pouce et demi jusqu'à 7 pouces) de lon- gueur, selon qu'il croît dans des lieux très- secs ou très-humides. Ses chatons, disposés comme dans le Pinus serotina, sont droits et longs d'environ 3 cen- timètres ( i pouce). Ses cônes varient également en grosseur, suivant les localités, depuis un peu moins de 3 centimètres ( i pouces ), jusqu'à 5 centimètres ( 3 pouces et demi ) de longueur ; leur forme est py- ramidale, et chaque écaille est armée d'une pointe aigùe et longue d'environ 4 millimètres ( 2 lignes). Lorsque le Pinus rigida croît en grande masse, soit sur les montagnes, soit dans les marais, ses cônes sont disséminés et placés un à un sur les branches , et, comme je m'en suis assuré par des observations constantes, ils s'ouvrent pour laisser échapper leurs graines à l'automne de la même année qu'ils sont arrivés à maturité; mais lorsqu'au contraire, ces ar- bres sont isolés et exposés à être battus par les vents , ils sont rabougris , et les cônes sont ramassés au nombre de quatre à cinq, et même en plus grand nombre sur une seule branche. Alors ils restent plu- sieurs années sans s'ouvrir. Celte observation rela- s,- ^ f1~ft7 Hv 92 PIKUS RIGIDA. tive à l'agglomération des cônes, s'applique aussi au Pûiits inops et au Pinus pungens, et fait reconnoître ces arbres au premier aspect. Le Piniis rigida a l'écorce épaisse , noirâtre , et profondément sillonée. Mais il se distingue sur- tout des autres espèces de Pins , en ce qu'il est très- rameux et garni de branches dans les deux tiers de sa hauteur; ce qui rend son bois très noueux. Il a de plus, l'inconvénient d'être tellement surchargé d'aubier , que les trois quarts de son diamètre en sont formés, ce qu'on observe même dans les plus forts individus : aussi , les couches concentriques sont-elles très-écartées. La qualité de son bois est en- core très-différente suivant les lieux où il croit : sur les montagnes et dans les terreins secs et graveleux , il est très-résineux et par*là même compacte et pesant, ce qui lui a fait donner le nom de Pitch pine^ Pin à goudron ; dans les marais, au contraire, il est tendre, léger et encore plus chargé d'aubier ; alors il est dé- signé sous celui de Sappine^ Pin à aubier. Ces défauts essentiels le rendent inférieur au Pinus mitis-^ mais comme cette dernière espèce devient tous les jours plus rare, à cause de la grande consommation qui s'en fait pour les constructions civiles et maritimes , on la remplace en partie à New-'i ork ^ ri Philadelphie et à Baltimore, par le Pinus risidn , d< 'Ut on fabrique les caisses destinées à contenir diverses marchandises , telles que la chandelle, le savon, etc. Les ouvriers qui l'emploient pour ces usages secondaires se servent de la qualité dite 5V//?;?ï;ie 5 Pin à aubier. WkS PINUS RIGIDA. 93 Dans quelques parties des monts Alléghanys où le Pinus rigida est très-abondant, les maisons en boit> en sont entièrement construites , et lorsqu'elles ne sont pas peintes-, on reconnoît tout de suite à la quantité de nœuds dont les planches sont par- semées , qu'elles proviennent de cet arbre. On pré- tend cependant que pour le plancher inférieur, qu'on est dans l'habitude de laver toutes les semai- nes, elles sont préférables à celles du Pinus mitis, le grain du bois étant plus ferme et plus résistant , à cause de la quantité de résine dont il est im- prégné. On s'en sert aussi pour les corps de pompes des navjres, et il convient très-bien à cet usage, pour lequel on recherche préférablement les espèces de Pin qui ont très -peu de cœur sur un grand diamètre. Le« boulangers de New -York , de Philadelphie et de Baltimore , ainsi que les briquetiers établis aux environs des villes , chauffent presqu'entièrement leurs fours avec le bois de cet arbre, ce qui en con- somme une prodigieuse quantité. Ils l'achètent à Philadelphie , 3 piastres (lO francs) la corde. C'est encore avec les morceaux les plus résineux que se fait le noir de fumée. Le Pinus rigida paroît avoir été autrefois fort com- mun dans les Etats de Connecticut, de Massachusr setts et de New-Hampshire , situés à l'est de la rivière Hudson;car, depuis le commencement du dix-sep- tième siècle jusqu'en 1776 , on s'y est occupé, plus m. 1 94 PIN us RI G IDA. OU moins activement , de fabriquer du goudron. Cette fabrication y fut même encouragée vers l'an 1705, à la suite de quelques diftérends survenus entre l'An- gleterre et la Suède qui fournissoit à cette première puissance ses approvisionnemens en ce genre : pri- vée momentanément de cette ressource , la Grande- Bretagne chercha à y suppléer par ses colonies du nord de l'Amérique j die offrit une prime de i pound sterling (22 f. 5o c.) pour autant de huit barils faits à la manière ordinaire, c'est-à-dire , avec des bois rési- neux provenant d'arbres morts, et celle de 2 pounds 4 shellings sterling (49 f. 4o c), pour pareille quantité faite avec du bois vert. Comme il paroit que ce der- nier procédé n'étoit point en usage, on le fit connoî- tre, et on publia qu'il consistoit à écorcer les arbres jusqu'à trois mètres ( 9 pieds ) au-dessus de terre , et à ne les abattre qu'au bout d'un an. La bonté de ce procédé a été confirmée depuis par les expérien- ces deBuffon, sur la conversion de l'aubier en bois , expériences dont on tireroit de grands avantages dans les Etats Unis, si on en faisoit l'application aux arbres résineux. Soit que cet encouragement ait causé rapidement une grande destruction de cet arbre, soit qu'on doive l'attribuer encore à d'autres circonstan- ces que j'ignore; il est constant que depuis bien des années, on ne tire plus ni térébentliine ni goudron de cette partie des Etals-Unis, car tout ce qui s'en consomme à Boston et dans les ports de mer voi- sins y est importé de Wilmingion, dans la Caroline du nord. PINU3 hlGIDA. ' g5 La petite quantité de goudron qui se fabrique sur les bords du lac Champlain , est employée pour les petits bâtimens qui y naviguent , ou est envoyée à Québec. Quelques pauvres habitans se livrent aussi à ce travail , dans la partie basse du New-Jersey qui avoisine la mer , et le peu de goudron qu'ils en re- tirent est transporté à Philadelphie où il est moins estimé que celui qui vient des Etats méridionaux. Quant à la quantité qu'on en consomme sur les bords de rOhio , pour la construction des sept ou huit vaisseaux de différente grandeur qu'on lance annuel- lement sur cette rivière, elle vient des monts Allé- ghanys, et principalement des bords de Tar creek (rivière à goudron) qui a son embouchure dans 1 Ohio à 20 milles de Pittsburgh , et ce goudron re- vient à un prix très-élevé. On ne fabrique pas non plus dans les contrées de l'ouest , d'essence de té- rébenthine j tout ce qu'il en faut pour la peinture extérieure et intérieure des maisons y est transporté de Philadelphie pt de Baltimore. Mes recherches ne m'ont rien appris de plus sur \ePinits rigida , mais ce qu'on a lu, suffit pour prou- ver que plusieurs autres espèces de Pins lui sont préférables, telles que le Pimis mitis et le Pinus rubra, qui peuvent venir dans les mêmes terreins, et avec lesquels il se rencontre quelquefois naturel- lement: ces espèces n'ont pas, du moins au même degré , les défauts de cet arbre ; car, ainsi que je l'ai déjà remarqué , lorsque ce dernier croit dans un sol sec et graveleux, il est branchu dans les deux tiers q6 pi nus ri g IDA. de sa hauteur, et par conséquent les pièces qui en proviennent sont pleines de nœuds ; et s'il se trouve dans des endroits très - humides , il acquiert , à la vérité, de bien plus grandes dimensions, mais alors son bois ne vaut rien, pour tous les ouvrages qui exigent de la force et de la durée. PLANCHE Vin. Fig. 1 , feuille. Fig, a , graine. r '/i.,U't .<■/' en ive la ors :jui /' '/'-,/«.'r .M PI NUS Taula. l\\ \ Il i *''^*'».V'VV^^ PINUS TMDA. THE LOBTOLLY FINE. Pi NUS tceda, arhor viaxîma , supernè patula ; foliis ter- nis, prœlongis ; amentis masculis dïvergenùlbus. Stro- bilis 4 - uncialibus , tessulis mucrone sursum rigide uncinato ;frucùiferis sub-rhomboideis. P. taeda, Linn. Cette espèce de Pin est connue , dans toute la partie basse des Etats méridionaux , sous le nom de Loblollj pine} et quelquefois sous celui de White pine , aux environs de Richemond et de Peters- burgh en Virginie. C'est à peu de distance de Fre- derickburgh , dans ce même Etat, éloigné de aSo milles au sud de Philadelphie , que j'ai observé cet arbre pour la première fois, en me rendant dans les Etats du midi. Je ne crois pas qu il se trouve beau- coup plus vers le nord, et certainement il n'existe point dans la Pensylvanie , ainsi que l'avance Sir A. B. Lambert, d'après Vanghenheim. Dans toute la basse Virginie, et dans cette portion de la Caroline du nord située au nord-est de la rivière Cap fear , ce qui comprend une étendue de près de 200 milles , le Pinus tœda croit dans tous les can- tons secs et sablonneux ; mais si le terrein est formé d'une argile rougeâtre mêlée de gravier, il est occupé par le Pinus jnitis et par différentes es])èces de Chê- nes. C'est une chose bien digne de remarque que la lit 98 PINUS TjEDA. régularité avec laquelle le Pinus tœda et le Pinus mitis sont soumis pour leur croissance à l'influence du sol ; car selon les variations qu'il éprouve , même (laiis l'intervalle de 4 à 5 milles , l'un ou l'autre de ces Pins paroît ou disparoît entièrement. Dans la même partie de la basse Virginie, cet ar- bre s'empare encore exclusivement des terres dont l'infertilité a fait abandonner la culture, de manière qu'en voyageant à travers ces contrées, on rencontre fréquemment au milieu des forêts de Chênes et autres arbres à feuilles tombantes, des espaces de 35 à 70 hectares ( loo à20oarpensj couverts uniquement de jeunes Pinus tœda de la plus belle venue. Dans les Etats méridionaux, cette espèce de Pin, qui est la plus commune après le Piniis australis ^ ne croît au contraire que dans les cantons qui avoi- sinent les rivières , ou qui sont traversés par les creeks, dont le sol est assez productif et susceptible de s'améliorer; tel est le terrein qui entoure la ville de Charleston, dans la Caroline du sud, à une dis- tance de 5 à 6 milles, qui est, en grande partie, couvert de Pinus tœda. On voit encore souvent cet arbre le long des swanips étroits qui coupent en tous sens les landes, Pines barrens, et qui sont remplies de Laurus caroliniensis , Magnolia glauca , Gor- donia lasfanthus , etc. Les feuilles du Pinus tœda sont fines , d'un vert clair et longues d'environ 16 centimètres (6 pouces); elles sont réunies trois à trois dans la même gaine , et quelquefois au nombre de quatre dans la mai- PINUS ï^îiDA. 99 tresse pousse des jeunes individus les plus vigou- reux. Ce Pin fleurit en Caroline dans les premiers jours d'avril. Ses chatons ont près de 3 centimètres (un pouce ) de longueur , et sont , comme ceux du Pi- nus aiistralis recourbés en difFérens sens les uns sur les autres. Ses cônes , longs d'environ 1 1 centimè- tres ( 4 pouces) armés de fortes pointes, présentent la forme d'une pyramide allongée , et , après leur ouverture, celle d'un rhombe plus ou moins parfait j ils laissent échapper leur graine la même année. Le Pinus tœda s'élève à plus de aS mètres ( 8o piedsj'sur 8 à lO décimètres (a à 3 pieds) de diamètre , et sa cime est très-large. Ceux de ces arbres qui m'ont paru le plus élevés sur une moindre grosseur, crois- sent à peu de distance de Richemond , dans un terrein léger et assez aride. On auroit pu tirer de plusieurs individus que j'y ai observés, des cylindres très- réguliers de 3o à 4o centimètres { 12 à i5 pouces) de diamètre sur 16 à 17 mètres ( 5o pieds) de lon- gueur, et sans aucune apparence de nœuds. lue Pinus serotina et le Pinus rigida sont, comme je l'ai remarqué , très-chargés d'aubier, mais le Pi- nus tœdam'a. paru l'être encore davantage. J'ai tou- jours vu avec surprise que des arbres de 7 décimè- tres ( 3o pouces ) de diamètre , à i mètre ( 3 pieds ) de terre , avoient 5 h 6 décimètres ( 20 à 24 pouces ) d'aubier, et je n'ai jamais trouvé dans des individus d'environ 3 décimètres ( un pied ) de grosseur , et de 10 à II mètres ( 3o à 35 pieds) de haut, plur> '•' i PINUS T^DA. ( 100 de 3 centimètres [ un pouce; de cœur ou de vrai bois : aussi les couches concentriques sont - elles extrêmement espacées dans ce Pin , et c'est ce qui explique la grande rapidité avec laquelle il croît , surtout dans les Etats méridionaux , où j'ai le plus souvent fait cette observation. En Virginie où il vient dan^ des terreins plus secs, et par conséquent moins rapidement, il n'a pas autant d'aubier, et son bois est d'une contexture plus compacte. Je m'en suis assuré en visitant les moulins à scie de la ville de Petersburgh , où l'on apporte beaucoup de tron- çons de cet arbre , pour y être débités sous diffé- rentes formes. • Les trois quarts des maisons de cette ville, et presque toutes celles des campagnes voisines , sont entièrement construites en bois de Pinus tœda. On remployé même pour les planchers du rez-de-chaus- sée à défaut du Pinus mitis qui seroit bien préfé- rable, s'il n'étoitpas si difficile de se le procurer, aussi sont-ils mal joints et pleins d'inégalités, car quoique les planches destinées à cet usage n'aient que 1 1 centimètres ( 4 pouces ) de large et qu'eli.. soient bien clouées sur les solives, elles se retirent encore. Cet inconvénient qui piovient du grand écartement des cercles annuels dont les intervalles sont remplis d'une substance très - spongieuse , est loin de se trouver dans le Piniis aiistralis -, car ce dernier a plus de couches concentriques , dans 3 centimètres (un pouce) de largeur que le Pinus tœda dans 3 décimètres ( i pied j. 4 I PINUS TjEDA. Dans les ports des Etats lOI sert méridionaux, on de ce Pin comme du Pinus rigida dans ceux du nord, pour faire les corps de pompe des vaisseaux , parce qu'on peut facilement, en les perforant, ôter tout le cœur à des arbres d'un grand 'diamètre. A Charleston , dans la Caroline du sud , les quais sont remblayés avec des tronçons de cet arbre qu'où re- couvre de torre. Les boulangers chauffent aussi leurs fours av2c son bois, et ils le paient un tiers de moins que celui du Pinus australis qui est plus résineux. Tous ces usages , comme on le voit, sont très-se- condaires , et c'est avec raison que dans ces contrées on regarde le Pinus tœda comme un des moins utiles. D'ailleurs, il pourrit avec une grande rapidité , lors- qu'il est exposé aux injures de l'air, et on lui repro- che encore de s'emparer très-promptement des ter- res abandonnées, et d'y croître si vite qu'il multiplie les travaux pour les soumettre de nouveau à la cul- ture. Mais si le Pinus tœda est peu estimé des Amé- ricains, il peut être très-utile dans le midi de l'Eu- rope, où tout arbre d'une belle venue et d'une crois- sance très-accélérée doit être considéré comme un bienfait de la nature. On pourroit s'en servir pour tous les ouvrages non apparens de menuiserie, pour les caisses d'emballage , etc. C'est à l'expérience à déci- der si dans les landes de Bordeaux , sa végétation ne seroit pas plus rapide que celle du Pinus mari- tima. Si je désigne cette partie de la France, ce n'est pas que j'ignore que cet arbre supporte les froids ili » l! loa il»-' EvI 1 'on éprc PINUS TjEDA. environs de Paris , et mém( l rouve a y fructifie; mais je doute qu'il puisse y prendre tout le développement qui lui est naturel. Le Pinus tœda fournit abondamment de la téré- benthine , mais elle est moins fluide que celle du Pinus aiistralis. On en a fait l'observation en sou- mettant au même travail quelques-uns de ces Pins, qui se trouvent à proximité des cantons où l'on ex- ploite ce dernier pour en tirer les produits résineux. Comme le Pinus tœda a beaucoup plus d'aubier, et que c'est de cette partie de l'arbre que découle seulement la térébenthine , on pourroit lui faire des incisions plus profondes , et il seroit possible qu'on obtînt même une plus grande quantité de cette substance. La figure qu'en a donnée Sir A. B. Lambert est exacte , mais il est dans l'erreur lorsqu'il dit que cet arbre ne parvient qu'à une petite hauteur « Arbor humilis, etc. « j c'est, au contraire, suivant moi , de tous les Pins des Etats-Unis , celui qui , après le Pi- nus strobus a.rri\e à la plus grande élévation. PLANCHE IX. F'ïg, 1 , feuille. Fig. a , graine. I^'l iiill PIN us Suotus. ii',//'/n ''<''< <. ' ' /y /o PINUS STROBUS, TUE ffUITE PI NE Pin US strobus , arhor excelsa ; cortice lasvi , cinereo œtate ;foliis quinis , gracilibus , vaginis nullis ; amentis masculis parvis , rufis ; strobilis lœvigatis y pendulis ^ longO'Cjlendraceis. P. strobns. Linn. Cette espèce de pin , l'une de celles de l'Amë- rique septentrionale qui offre le plus d'intérêt, est connue, dans tous les États-Unis ainsi qu'en Canada, sous le seul nom de White pine, Pin blanc , à cause de la couleur de son bois qui est toujours très- blanc au moment où il vient d'être travaillé : elle reçoit cependant encore quelquefois dans le New- Hampshire et dans le district de Maine, les dénomi- nations secondaires de Pumpkin pine ^ Pin potiron; àAple pine. Pin pomme, et de Sapling pine, Pin baliveau, qui, comme nous le verrons, sont les ré- sultats de quelques propriétés particulières. Les feuilles du Pinus strobus , longues d'environ 1 1 centimètres ( 4 pouces) , sont toujours nombreuses et réunies au nombre de cinq ; elles sont fines, dé- liées d'un vert légèrement bleuâtre : et cet arbre doit sans doute à ce feuillage léger et délicat la forme agréable et élégante qu'il offre assez constamment dans les jeunes individus. Les chatons qui portent les fleurs mâles, sont rassemblés au nombre de cinq ou six et courbés en différens sens les uns sur les 5 ?f 3 1 (/',//'/■'"'<'<' m I04 PINUS STROBUS. autres : leur longueur est d'environ i centimètre (4 à 5 lignes) ; ils deviennent rougeàtres avant de tomber. Les cônes longs environ de loà 12 centimètres (4 à C) pouces) , sur environ 2 centimètres ( lo lignes) de diamètre à leur portée moyenne, sont pédicules, pendans, un peu arqués et composés d'écaillés minces , lisses et arrondies à leur base. Ils s'ou- vrent vers le 1". octobre, pour laisser tomber leurs graines, dont une partie est souvent retenue par la térébenthine qui suinte des écailles. Le Piniis strobiis se trouve dans une vaste éten- due de pays, mais non pas par-tout avec une égale abondance; car un froid extrême, et surtout une trop forte chaleur finissent par le faire disparoître entièrement. Vers le nord, c'est sur les bords de la rivière Mistassins, à environ lyokilomètr. (40 lieues) de son embouchure dans le lac S. Jean en Canada, par le 48° 5o' di latitude, que mon père observa le premier Pinus strobiis ^ en revenant de la baie d'Hudson, après avoir traversé environ 44 myria- mètres ( 100 lieues) de pays, sans en apercevoir au- cun. Mais en avançant 2 degrés au sud, il le trouva assez commun ; ce qui est dû sans doute , plutôt à la nature du sol , plus làvorable à lo végétation de cet arbre , qu'à la différence si peu sensible que cette petite distance doit apporter dans la tempé- ralure. Il résulte encore des observations de mon père et des miennes, que c'est entre les 4;© et 43° de laiitiide que cet arbre est le plus abomdamment répandu; car, dans les pays situés plus au midi, io5 PINUS STROBUS on ne le voit que dans les vallons ou sur le pen- chant des monts AUéghanys , jusqu'à leur termi- naison en Géorgie, et on cesse de le trouver dans les pays à l'est et à l'ouest de ces montagnes , à cause de Id chaleur trop forte qui s'y fait sentir. On as- sure que le Pimis strobus est aussi très - multi- plié aux sources du Mississipi, ce qui est très-vrai- semblable , puisqu'elles sont situées sous la même latitude que les contrées où il parvient à son plus grand accroissement, comme dans le District de Maine, la partie supérieure de New - Hampshire l'Etat de Vermont et le haut du fleuve S.-Laurent. Dans ces diverses parties des États-Unis, je l'ai trou- vé dans les sites les plus opposés. 11 paroit , en effet s'accommoder de toute espèce de terrein, car il se fait remarquer par-tout où le sol n'est pas entière- ment formé d'un sable maigre et aride, ou conti- nuellement submergé. Cependant la partie la plus déclive des vallons , dont la terre est douce, friable et très-fertile , les bords des rivières où elle est composéed'un sable noir, profond et toujours frais les marais remplis de Thuia occidentalis , dont la surface est tapissée d'un lit épais de sphagmnn et constamment humide, sont les sites où l'on ren- contre les individus qui atteignent le plus grand dévelop])ement. Près de Noridgework, sur la rivière de Kennebeck , dans un de ces marais do Thuia où on ne peut avoir accès que dans le milieu de l'été, j'ai mesuré deux de ces arbres abattus pour faire des pirogues: l'un avoit 5o juètres ( li)^ pieds j 1. , '^ m i.; m Ï06 PI NUS STROBUS. de longueur sur i mètre 45 centimètres ( 54 pouces ) de diamètre à i mètre (3 pieds) de terre, et l'autre 46 mètres ( 142 pieds) sur i mètre i4 centimètres (4i pouces) à la même hauteur. Belknapp dans sou Histoire du Ncw-Hampshire , rapporte qu'on coupa près de la rivière Merimack , un Pinus strobus qui avoit 2 mètres 48 centimètres ( 7 pieds 8 pouces ) de diamètre et moi-même j'ai vu près d'HoUovs^ell , la souche d'un individu qui avoit un peu plus de 2 mètres (6 pieds). Ces arbres remarquables par leur grosseur extraordinaire , étoient probable- ment arrives à la plus grande élévation où par- vient le Pinus strobus qui est d'environ 58 mè- tres ( 180 pieds). Des personnes dignes de foi m'ont assuré qu'elles en avoient (ait abattre qui avoient à peu près cette hauteur, mais elles regardoient cette dimension comme extraordinaire , et ne se rencon- trant que bien rarement. Je suis donc porté à croire que c'est d'après des renseignemens inexacts que quelques auteurs ont avancé que le Pinus strobus s'élevoità plus de 84 mètres ( 260 pieds). Au reste cet antique et majestueux habitant des forêts de l'Amérique du nord n'en est pas moins le plus élevé comme le plus précieux des arbres qui les composent, et sa cime élancée dans les airs, les surpasse tous de beaucoup et le fait apercevoir à de grandes distances. Sa tige est sans branches jusqu'aux deux tiers et même aux trois quarts de sa hauteur, et les bran- ches sont véritableuieut très-courles proportionnel- lement à la grosseur du tronc. Elles sont verticil- PINUSSTROBUS. I07 lées ou disposées par étage les unes au dessus des autres , et garnissent ainsi le reste du corps de l'ar- bre jusqu'à son sommet : alors les trois ou quatre derniers rameaux se relèvent et présentent un bou- quet qui semble comme détaché et dont on aper- çoit à peine le support. Lorsqu'au contraire le Pinus strohus se trouve disséminé dans les forêts d'Erables à sucre, de Hê- tres , ou parmi les Chênes de différentes espèces , comme sur les bords du lac Champlain , et qu'il croît dans une terre forte , substantielle et propre à la culture du froment, alors il présente une tête irès- ramifiée qui embrasse beaucoup d'espace, et quoique dans ces sortes de terrein il parvienne à une moindre élévation , il n'en est pas moins encore le plus grand et le plus vigoureux des arbres au milieu desquels il se trouve. Dans le District de Maine et à la Nouvelle-Ecosse, j'ai rencontré fréquemment des terreins abandonnés à cause de leur stérilité, et j'ai toujours observé que le Pinus strobus étoit l'arbre du pays qui s'em- paroit le premier du sol, et qui, quoique jeune et souvent isolé, résistoit le mieux aux vents impétueux de l'Océan. Dans les jeunes individus qui n'ont pas plus de i3 mètres ( 4o pieds ), l'écorcc du tronc , et surtout des jeunes branches, est lisse et même luisante, mais à mesure que les arbres vieillissent, elle se fendille , devient rugueuse et d'une couleur grise ; elle ne tombe pas non plus par écailles, comme 108 PINUS STROBCS. dans les autres espèces de Pins. Le Pinus strobus en diffère aussi par son tronc qui ne conserve pas, comme ces derniers, un diamètre uniforme jusqu'à une grande hauteur j car il diminue au contraire très-sensiblement, à partir du pied jusqu'au sommet, quoique cela paroisse moins remarquable dans les vieux arbres. Il résulte de là beaucoup de perte lors- qu'on veut avoir des pièces dune grande longueur et de même grosseur aux extrémités. Mais cet inconvé- nient est en quelque sorte compensé par l'avantage qu'il a d'être plus gros et d'avoir fort peu d'aubier ; car un Pinus strobiis de 32 centimètres (i pied) de diamètre a i mètre (3 i)ieds j de terre, n'en a guère plus de ».,7 millimètres (i poucej tandis qu'un Pinus mitis de la même grosseur , en auroit io,o (4 ou 5 } , et un Pinus tœda a8,8 ( lo ou 1 1 ). Cette propriété est assez importante, puisque dans toutes les cons- tructions , on doit dépouiller avec soin les plan- ches et les madriers de leur aubier qui est sujet à . se pourrir très-promptement ou à être attaqué par les vers. Parmi les nombreuses espèces de Pins que pos- sède l'Amérique septentrionale , il n'en est aucune dont le bois soit employé en aussi grande quantité et à des usages aussi variés : ce n'est pas cependant que le bois du Pinus strobus soit sans défauts, car il en a même d'assez essentiels, comme de n'avoir pas beaucoup de force , de tenir mal les clous , et d'êlre parlbis sujet à se gonfler dans les temps hu- mides : mais ces défauts sont rachetés par une mul- PINUS STROBUS. lOQ titude de propriétés qui lui assurent la supériorité sur tous les autres bois du genre des Pins. Il est tendre, léger, peu chargé de nœuds et facile à tra- vailler; il résiste mieux qu'aucun autre aux injures du temps, et il ne se fend pas aussi facilement aux ardeurs du soleil ; il fournit des planches d'une belle largeur, et des pièces de charpente de la plus grande dimension ; enfin il est encore abondant et à bon marché. J'ai toujours observé que l'influence du sol étoit plus sensible dans les arbres résineux que dans ceux qui perdent leurs feuilles. Le Pinus strobus en par- ticulier, a des qualités très-différentes selon la na- ture du sol où il croit. Lorsqu'il se trouve dans des terreins formés d'un sable gras, profond et humide, il réunit au plus haut degré celles de ses propriétés qui le font le plus estimer, et notamment la légèreté, ainsi que la texture fine et délicate de son grain qui permet de le couper net en tous sens, sans qu'il s'é- raille ; et c'est probablement par cette raison qu'on lui donne dans ce cas le nom de Pumpkin pine, Pin potiron. Mais, lorsqu'il croit dans des terreins secs et élevés, son bois est plus ferme et plus résineux , son grain est plus grossier, ses couches concentriques sont très-espacées, et alors on l'appelle Sapling pine , Pin baliveau. Dans tous les Etats du nord, qui renferment la très-grande partie de ïa population des Etats-Unis, les sept dixièmes des habitans vivent encore dans des maison!» construites en bois, et les trois quarts de l-hM i p ', It no P I NUS STR OBUS. ces maisons, dont on peut évaluer le nombre à plus de 5oo mille . sont presqu'entièrement faites de Pi- nus strobus, non-seulement dans les campagnes et les villages, mais, dans toutes les villes, à l'excep- tion de Boston, New- York et Philadelphie , qui ce- pendant rr^t encore les maisons de leurs faubourgs et un p' ir nbre d'autres bâties de cette manière. Dans les ^^lises et autres grands édifices , les plus grosses pièces de charpente sont aussi tirées de ce même arbre. Les moulures qui décorent les portes extérieures des maisons , les corniches et les frises qui ornent Imtérieur des appartemens , les manteaux des che- minées qui sont travaillés en Amérique avec beau- coup de soin, sont encore faits de ce même bois, de même que les cadres des glaces et des tableaux, car il a l'avantage pour ces différens ouvrages de prendre bien la dorure. Les sculpteurs en bois qui s'occupent exclusivement de faire les figures destinées à orner l'avant des vaisseaux , n'emploient également que le bois du Pinus strobus -^ mais, ils préfèrent pour ce genre de travail, la variété que sa qualité tendre et peu résineuse fait appeler trivialement Pumpkin pine, Pin potiron. A Boston , et dans les autres villes des Etats du nord, l'intérieur des meubles d'acajou, les malles, le fond des chaises de Windsor de deuxième qualité , les seaux à puiser de l'eau , une grande partie des caisses destinées à emballer les marchandises, les cases et tablettes des magasins et boutiques sont faites PINUSSTROBUS. m en planches de cet arbre, ainsi qu'une Infinité d'au- tres ouvrages. Dans le District de Maine , on en fait aussi des barils pour le poisson salé, mais on y emploie de préférence la variété dite Sapling pirie^ dont le bois a plus de force. Les magnifiques ponts en bois qui sont construits l'un à Philadelphie sur la Schuylkill , et l'autre à Trenton sur la Delaware; ceux qui unissent Cam- bridge et Charleston à la ville de Boston , dont l'un a 974 mètres, ( 3,ooo pieds ) de longueur , et l'autre 4B7 ( i5oo) , sont faits en bois de Pinus strohus , qu'on a préféré comme résistant le mieux aux alter- natives de la chaleur et de l'humidité. 11 fournit encore exclusivement à la mâture des nombreux vaisseaux qui se construisent dans les Etats du nord et du milieu , et il seroit bien difficile de le remplacer pour cet objet dans l'Amérique septen- trionale. On dit même qu'avant la guerre de l'indé- pendance, l'Angleterre faisoit venir des Etats-Unis les mâts nécessaires à sa marine militaire et marchan- de , et encore aujourd'hui, elle en tire de ce pays pour suppléer à ce qu'elle ne peut se procurer dans le nord de l'Europe. C'est du District de Maine , et notamment de la rivière de Rennebeck que sont venus en Angleterre les plus beaux échantillons. Le gouvernement anglois, peu de temps après l'établissement de ses colonies dans cette partie du monde, sentit tout l'avantage de posséder de belles mâtures, et toute l'importance de leur conservation ; 'm il I, M 112 PINUS STROBUS. il rendit en 171 1 et en i 721 , les ordonnances très- sévères pour défendre, dans les propriétés royales, la coupe des arbres propres à la mâture. Cette défen- se s etendoit aux vastes contrées qui sont bornées au midi par le New- Jersey et au nord par l'extrémité septentrionale de la Nouvelle-Ecosse. J'ignore jusqu'à quel point on a tenu la main à leur exécution de- puis cette époque jusqu'à la révolution américaine ; mais ce que j'ai observé dans mes voyages , c'est que de Philadelphie jusqu'au delà de Boston, c'est-à- dire, dans une étendue d'environ 600 milles, on ne irouveroit plus un seul de ces arbres propre à mater un navire de 600 tonneaux. L'avantage le plus marqué qu'ont les mâts de Pinits strobus ont sur ceux de Riga, c'est d'être incompa- rablement plus légers, mais ils sont moins forts et ont, à ce que l'on dit , le défaut de s'échauffer et de pourrir plus vite à l'attache des vergues et dans l'entrepont. Voilà ce qui donne au Pinus sylves- tris la supériorité sur le Pinus strobus, même dans l'opinion de la majorité des constructeurs améri- cains ; mais quelques-uns d'entr'eux, cependant, pensent que les mâts de cette dernière espèce seroient tout aussi durables, si on avoit soin de garantir exactement leur sommet de l'humidité : c'est dans cette vue que quelques personnes , pour ajouter à leur conservation , ont imaginé de les faire percer d un trou de plusieurs pieds à leur partie supérieure , et de boucher ce trou hermétiquement après l'avoir rempli d'une certaine quantité d'huile, qui se trouve, M PINUSSTROBUS. Iï3 dit-on , absorbée au bout de quelques mois. On se sert encore en Angleterre du Pinus strobus pour faire les vergues et les mâts de baupré des vaisseaux de guerre. Cet arbre n'est pas assez résineux pour qu'on puisse en extraire de la térébenthine , et fabriquer du gou- dron avec son bois pour subvenir aux besoins du commerce. Ce travail, d'ailleurs, ne seroit pas facile , car il est rare qu'il couvre seul quelques centaines d'arpens, étant le plus souvent mêlé, en différentes proportions, parmi les arbres à feuilles tombantes. Pour compléter la description du Pinus strobus, je crois devoir indiquer avec plus de précision les diverses partie des Etats-Unis d'oii l'on tire aujour- d'hui, non -seulement tout ce qui s'y consomme, mais encore ce qui est exporté tant en Europe qu'aux colonies des Indes occcidentales j car cet arbre a cela de particulier , que la grande consommation qui s'en liait chaque année , oblige à aller faire les coupes dans des cantons tellement reculés, qu'ils ne seront pas habités avant vingt- cinq ou trente ans; ce qui n'a pas lieu à l'égard des autres espèces d'arbres du pays. Les hommes entreprenans qui se livrent à cette exploitation , surtout dans le District de Maine, sont la plupart de nouveaux émigrans Çsetlers), qui ont quitté le New-Hampshire , entraînés les uns par l'in- constance de leur caractère , les autres par le désir de se procurer rapidement les moyens d'acquérir une centaine d'acres de terre , pour l'établissement de Ui I. 13 Il4 PINUS STROBUS. leur famille '. Ces hommes se réunissent en petites bandes, se transportent en été au milieu de ces vastes solitudes, et les parcourent dans tous les sens pour reconnoître les endroits les mieux garnis de Pinus strohus. Ils coupent ensuite les herbes qui croissent dans les environs , et les convertissent en foin pour la nourriture des bœufs qu'ils doivent ramener avec eux ; puis ils regagnent le pays où ils habitent. L'hiver arrivé , ils reviennent dans ces forêts , s'éta- blissent dans des huttes couvertes en écorces de Bouleau à papier ou de Thuia occidentalis, et quoî- quela terre soit alors couverte de plus d'un mètre et demi (4^5 pieds ) de neige et que le froid soit si excessif que quelquefois le mercure «-e soutient pen- dant plusieurs semaines à i8 et 20 degrés au-dessous du point de congélation, ils se livrent, avec autant de courage que de persévérance, à l'abattage des ar- bres, les coupent par tronçons , logs j de 5 à 6 mé- trés ( 14 à 18 pieds) de longueur, et au moyen de leurs bœufs, qu'ils emploient avec be lucoup d'a- dresse^ ils les amènent aux bords des rivières, et après les avoir estampés de leur marque, ils les rou- lent dans leur lit qu'ils en emplissent par milliers. Au printemps , les glaces venant à sfi briser, ces logs ou tronçons sont entraînés avec elles par le courant. C'est à Wenslow, éloigné d'environ ^o lieues de j a mer, que tous les tronçons qui arrivent parla ri- vièi e de Rennebeck, sont arrêtés par les bûcherons ■ Les prix des terres dans les comtés de Kennebeck étoit , en 1807 , ^poqne à laquelle j'éloi» dans le pays , de 5 à 6 piastres l'acre. et PINUS STROBUS. Il5 qui s'y sont rendus à l'avance. Ils trient au moyen de leur marque , ceux qui leur appartiennent , les mettent en radeaux et les vendent aux propriétaires des nombreux moulins à scie établis entre cette pe- tite ville et la mer, ou bien ils les font débitera leur compte , en abandonnant la moitié ou même les trois quarts du produit, si la coupe de la saison a été abondante. Au mois d'août 1806, que j'étois à Wenslow, des milliers de ces logs ou tronçons couvroient encore la rivière. Je les examinai et je remarquai que le dia- mètre de la plus grande partie d'entr'eux étoit d'en- viron 40 à 43 centimètres, ( i5 à iG pouces ) et que le reste que j'évaluai à un cinquantième à peu-près , pouvoit en avoir 5o (20). Le Fraxinus discolor et le Pinus rubra étoient les seules espèces d'arbres qui se trouvassent entremêlés avec le Pinus strobu-s , mais elles n'en formoientpas la centième partie. Si tous ces bois ne sont pas débités dans le courant de la même année, ils sont sijeîs à être attaqués par de gros vers qui les perforent dans tous les sens de trous de 5 millimètres (2 lignes ) de diamètre; mais s'ils sont dépouillés de leur écorce , ils peuvent res- ter exposés aux injures de l'air pendant plus de trente ans sans s'altérer en aucune manière. Cette remarque s'applique encore à la souche de cet arbve, qui résiste aussi un laps de temps considérable aux alternatives de la chaleur et de l'humidité; et il est même passé en proverbe dans ces contrées, que tel qui a abattu un Pimis strobus ne vit jamais assez pour le voir \A II'» ■' i! I 1 6 P I N U s s T R O D U s. tomber en pourriture; et, effectivement, j'ai vu au milieu de la petite ville d'Hollowell située sur la rivière de Kennebeck , plusieurs souches encore intactes, quoique les arbres d'où elles provenoient eussent été abattus depuis plus de quarante ans. Après le District de Maine , qui, en réunissant ce qui vient à Boston du New-Hampshire par la ri- vière Merimack, fournit peut-être les trois quarts de tout le Pinus strobiis exporté des États-Unis , les ri- ves du lac Champlain m'ont paru le plus abondam- ment peuplées de celte espèce et assez favorablement situées pour leur écoulement. Cet écoulement a lieu dans deux directions différentes : tout ce qui s'exploite à partir de ïiconderoga et au dessous, ce qui comprend les trois quarts de la largeur du lac Champlain, qui est d'environ i5o milles, est con- duit à Québec par la rivière Sorel et le fleuve S. Lau- rent. Cette distance est de 270 milles. Quant à ce qui s'en coupe dans la partie supérieure du lac , il vient à Skeenboroug , petite ville située à sa naissance et y est débité en planches. En hiver , ces planches «ont portées sur des traîneaux à Albany, distant de 70 milles, et au printemps suivant elles sont char- gées, avec tout ce que la rivière du nord fournit, sur des j/oo;7j, bateaux de 80 à 100 tonneaux, qui les amènent à New- York, d'où elles sont encore exportées en grande partie aux colonies occidentales et même dans les États méridionaux. Jai eu occasion de voir un extrait des registres de la douane du Fort S. Jean en Canada , et "ai re- PINUSSTROBL'S. Il-Jf marqué que la quantité de cette espèce de bois qui est passée parla rivière Sorel, depuis le i*'. mai 1807 jusqu'au 3o juillet suivant, pour se rendre à Québec y est portée ; savoir: pièces écarries,à 43,098 mètres ( 182,720 pieds) cubes; planches ordinaires 5i,956 mètres ( 160,000 pieds) ; planches d'environ 5 cen- timètres (2 pouces) d'épaisseur, à 21, 558 mètres ( 67,000 pieds ) ; et , en outre , 20 mâts et 4^4^ logs ou tronçons qui ont les mêmes dimensions que ceux qui sont débités dans le District de Maine. La partie supérieure de la Pensylvanie où la De- laware et la Susquehanah prennent leur source , et qui est très - montagneuse et très -froide , quoique située entre les 4i° et 42° de latitude, a ses forets abondamment peuplées de ce Pin. 11 en descend au printemps une grande quantité qui fournit à la con- sommation de la partie intérieure du pays et qui en- tre dans la construction de la plupart des maisons tant dans les villes que dans les campagn^^s. On en débite aussi beaucoup en planches que Ton ex- porte de Philadelphie aux colonies occidentales. C'est également du haut de la Delaware que vien- nent à Philadelphie les mâts des vaisseaux de toute grandeur que l'on construit dans ce port. Au-delà des monts Alléghanys, c'est seulement aux sources de la rivière du même nom , éloignées de i5o à 180 milles de son embouchure dans l'Ohio, que s'exploite tout le Piniis strobus qui est envoyé à la Nouvelle-Orléans, dont la distance est de 2,900 milles = 899 myriamètres (900 lieues). Les trois ' - i : j;:i : \-"l V 'M Il 'Il ii8 PINUS STROBUS. quarts des maisons de Pittsburgh , de Wheeling , et de Washington en Rentucky, sont bâties en plan- ches de ce Pin qui ne se vend à Pittsburgh que 6 à 7 dollars (3o à 35 francs) les mille pieds cou- rans. Quoique le District de Maine fournisse , comme nous l'avons vu, la très-grande partie du Pinus strohus destiné à être exporté , et que beaucoup de navires s'en chargent directement de cette province pour l'extérieur, cependant c'est la ville de Boston qui est , principalement dans les Etats méridionaux , l'entrepôt général de cette branche de commerce. Les bois qui })roviennent de «et arbre , s'y trouvent dans les chantiers sous les formes suivantes: 10. En pièces écarries de 4 à 8 mètres ( 12 à aS pieds) de longueur sur différens diamètres; 20. En scantling , pièces sciées carrément au des- sous de 16 centimètres (6 pouces) d'épaisseur, des- tinées pour chevrons ou charpente légère ; 3°. En planches qui se distinguent en merchan- table boards, planches marchandes ou ordinaires, et en clear boards, planches de choix. Les pre- mières ont 2 centimètres ( trois quarts de pouce ) d'épaisseur, 3à .> mètres ( 10 à 1 5 pieds) de longueur et 27 à 40 centimètres (" 10 à i5 pouces ) de largeur, et elles sont souvent parsemées de nœuds; on leur donne à Wew-York le nom d'Âlba.j boards, plan- ches d'Albany , et leur prix est à peu près le même dans cette ville qu'à Boston , où il varie de 8 à 10 dollars (4o à 5o francs) les mille pieds cou- PINUSSTliOBUS. IIQ rans: les planches de choix, clear boards, tirées des ■plus Qvos arbres, Pumpkin pine, ont la même lon- gueur et épaisseur que les premières , mais leur lar- geur est de 5'] , 64 et 80 centimètres ( 20 , 24 et 3o pouces; elles doivent être sans aucun nœud, mais cependant on regarde comme telles celles qui n'en ont que deux qu'on puisse couvrir avec le pouce. Leur prix est de 20 à 26 dollars ( 100 à 1 25 francs ) les mille pieds courans. Elles sont employées pour tous les ouvrages légers et délicats , et surtout pour les panneaux des portes et les boiseries des apparte- mens , ce qui leur a fait donner à Philadelphie le nom de panneaux de Pin blanc FThite pine panels-, 4°. En clap hoards espèce de planchettes longues de I mètre 33 centimètres (4 pieds), larges de 16 centimètres ( 6 pouces) et épaisses de 7 millimètres [3 lignes) d'un côté et plus minces de l'autre. On s'en sert encore dans les Etats du nord à revêtir ex- térieurement les maisons: on les place, pour cela, horizontalement les unes au-dessus des autres, le bord mince en dessous; 50. En essentes ou bardeaux, shingles , qui ont ordinairement 48 centimètres, ( 18 pouces) de long sur 8 à i<> centimètres ( 3 à 6 pouces) de large, et à peu près 7 millimètres ( 3 lignes) à l'extrémité la plus épaisse. Elles sont sans aucuns nœuds et doi- vent être faites seulement avec le cœur de l'arbre, ces bardeaux sont mis en ]>aquets carrés et rangés de manière que le bout le plus mince est en dedans: le tout est maintenu au moyeu de deux tringles en I20 PIN US STR OBUS. bois placées transversalement, l'uae dessus et l'autre dessous , et qui sont attachés avec deux harts. Les paquets de bardeaux sont quelquefois de 5oo , mais le plus souvent de aSo. Dans ce dernier cas, pour que le nombre s'y trouve à très-peu de chose près, ils doivent avoir 58 centimètres ( 22 pouces) de large et on doit compter à chaque coin 25 bardeaux. Le prix à Hollov^rell, au mois de juillet 1807, étoit de 3 dollars le millier. Deux hommes peuvent en faire 16 à 1800 par jour. Toutes les maisons de la ville de Boston, ainsi que celles des autres villes et des campagnes dans les Etats à l'est de la rivière Hudson , sont couvertes avec ces cssentes qui durent seulement douze à quinze ans. On en exporte encore une grande quantité dans toutes les Antilles. Dans les colonies françoises on leur donne le nom d'essentes blanches. On peut juger par ces détails combien la consom- mation du bois du Pirtus strobus est considérable dans les Etats-Unis} mais elle l'est aussi beaucoup en Kurope et aux colonies occidentales. D'après un exposé des importations, des productions des Etats-L'nis présenté an parlement de la Grande-Bre- tagne , la masse totale des bois arrivés de ce pays en Angleterre dans le courant de 1807 est estimée à 1,302,980 piastres ou 6,840,060 francs. Or, je crois que le bois du Pinus strobus peut bien entrer pour un cinquième dans celte masse. Il se vendoit en 1808 à Liverpool , 2 sh. 7 d. sterl., environ 3 francs le pied cube ; ks planAs, planches de 5 centimètres PIKUS STROBUS. 121 (2 pouces) d'épaisseur sur environ 33 centimètres ( I pied j de large, ciaq sols, et les planches ordi- naires , six sols. Dans un autre exposé, également officiel , sur l'importation des denrées des Etats- Unis dans les colonies angloises des Indes occiden- tales, pendant les années i8o4, i8o5 et 1806, la masse totale des bois y est portée à ii5,o68,ooo pieds; ce qui donne environ 38,356,ooo pieds pour cha- cune de ces trois années; et en évaluant à un tiers de cette dernière quantité celle qui est fournie par le PiniMS strobus , elle seroit de 12,785,000 pieds, composée principalement de planches, descantlings et de bardeaux. Dans ces diverses évaluations, qui ne sont que très-approximatives, ne sont pas compris les bois de celte même espèce de Pin , qui passent directement en Angleterre de la Nouvelle-Brunswick , province limitrophe de celle du District de Maine , ni celui qui est envoyé des Etats-Unis, dans toutes les co- lonies occidentales qui ne dépendent pas de la Grande-Bretagne , où il s'en fait également un très- grand emploi. Mais on n'a eu seulement en vue , en entrant dans ces détails, que de donner ici une idée de la grande consommation du bois de Pinus stro- bus , ces développemens ayant paru faire naturelle- ment partie de l'histoire de cet arbre ; on a voulu aussi montrer combien sa disparition , peut - être presque totale dans un siècle, des contrées où il s'ex- j)loite aujourd'hui en si grande quantité, pèsera seu- siblemuut sur le nord des Etats-Unis. I. lO 123 PIJNUS STROBUS. Les qualités précieuses du Pinus strobus et les nombreux usages auxquels on J'emploie, doivent en- gager sans doute à le propager en Europe. Il vient bien dans le centre de la France, mais je ne crois cependant pas que le climat de cette partie de TEm- pne lui soit parfaitement convenable ; je pense au contraire, que c'est sur les bords du Rhin, dans les vallées des Alpes et des Pyrénées et les pays froids et humides de l'Allemagne, de la Pologne et de la Russie, que sa réussite sera la plus assurée; car sa végétation m'a déjà paru plus belle et plus prompte dans la Belgique que dans les environs de Paris. Ce sera donc lorsqu'on renouvellera dans ces contrées les forêts de Pinits sjlvestris et à'Epicia , qu'on de- vra y introduire le Pinus strobus, et qu'on pourra décider, d'après les observations qu'on sera à même de faire par la suite , si cet arbre si utile en Amé- rique , est susceptible d'être naturalisé avec succès dans les forêts européennes. PLANCHE X. Fi'g. 1 , feuille. Fig. a , graine. '^■%'VX.^.'^'V^^%-^^'^^'%'V^W.-%.^.%,'^^'%-x^'^'«.'^'W-V^^^-^'V^'%'^.-VX^^'V%/V'^'V<^^-^»'«'^^W^'% ABIES NIGRA. THE BLACK {DOUBLE) SPRUCE. Abies nigra , arbor tnaxima ; folii's undique circa ramos erectis , hrevioribus , sub /^-gonis. Strobilis ovatis , pen~ ditlis y rigïdis ; squamis sub undulatis , apice crenula- tis aut divisis. Cet arbre , qui appartient aux régions les plus froides de l'Amérique septentrionale , est nommé en Canada Epinette noire et Epinette à la bière '^ Double spriice ^ Sapin double, dans le District de Maine et les Etats du New-Hampshire et de Ver- mont; et Black spruce ^ Sapin noir, à la Nouvelle- Ecosse : mais ces deux dernières dénominations sont connues des liabitans de ces différens pays : seule- ment chacune d'elles est d'un usage plus général dans ceux que j'ai particulièrement indiqués. J'ai cru ce- pendant devoir préterer le nom de Black spruce ^ Sapin noir , qui m'a paru rappeler un caractère plus frappant et qui , d'ailleurs , se trouve en opposi- tion marquée avec celui de l'espèce suivante connue dans le pays sous le nom de fVhite spriice^ Sapin blanc : on désigne encore quelquefois \ Abies ni- gra sous le nom de Red spruce^ Sapin rouge, par suite de l'influence que certaines localités exer- cent sur la qualité de son bois. Jusqu'à présent on a UH'Mie regardé celte variété comme une espèce dis- \':\% 1 'i 124 ABIES NIGRA. tincte , ce qui n'est pas fondé ainsi que je le prou- verai dans la suite de cet article. Les contrées ohV Abiesnigra est leplus abondant, sont renfermées entre les 440 et 53° de latitude sep- tentrionale et les5)Oet 750 de longitude occidentale, ce qui comprend le Bas Canada, Terre-Neuve, la Nou- velle - Crunswick et la Nouvelle - Ecosse qui appar- tiennent y la Grande-Bretagne; le District de Maine, l'Etat de Vermont et la partie supérieure du New- Hampshire, dépendant des Etats-Unis. Ce Sapin est tellement multiplié dans ces différentes contrées, que souvent il forme un tiers de la masse non-inter- rompue des forets qui les couvrent encore; mais, sous une latitude plus méridionale , on ne le voit guère que sur le sommet des monts Alléghanys qui offrent des sites froids et humides, et notamment dans un marais d'une grande étendue, peu éloignée de Wilkesburry dans la Pensylvanie, ainsi que sur la Montagne Noire , dans la Caroline du nord , une des plus hautes des Etats méridionaux, et qui a proba- blement reru son nom de l'aspect sombre qu'elle a dans l'éloigncment et qu'elle doit à la couleur fon- cée du feuillage de X'Abies nigra : on le rencontre encore quelquefois aux environs de New- York et de Philadelphie dans les JWrt/;?/?j ou marais de Ciipres- sus thuyoïdes; mais dans ces terrcins qui sont cons- tamment bourbeux, et quelquefois submergés une partie de l'année, cet arbre vient mal et ne s'élève qu'à une très-petite hauteur. Les feuilles de X'Abies nigra sont d'un vert som- ././ ; /■■■; ■.i.j... .:/ -/ùx- il 1 \ il ftii \ 4 $ il m 125 ABIES NIGRA. bre et triste , longues d'environ 9 millimètres ( 4 lignes), roides, très-nombreuses et très-rapprochées les unes des autres , et attachées isolément sur toute la surface des branches. C'est aux extrémités des ra- meaux les plus élevés que viennent les fleurs , aux- quelles succèdent de petits cônes ovales, rougeâ- tres , et dont la pointe est tournée vers la terre; leur longueur varie depuis 18 millimètres ( 8 lignes) jus- qu'à un peu plus de 5 centimètres ^ 2 pouces ). Ces cônes sont composés d'écaillés minces , légèrement crénelées à leur base , et dont quelques-uues sont souvent fendues jusqu'à moitié , dans les arbres les plus vigoureux , dont les fruits sont aussi les plus gros ; ils ne sont en maturité qu'à la fin de l'au- tomne ; alors ils s'ouvrent pour laisser échapper leurs graines qui sont petites , légères , et que les vents emportent au loin , au moyen d'une aile dont elles sont surmontées. Les parties de l'Amérique septentrionale que j'ai indiquées comme celles oîi ce Sapin abonde le plus, sont fréquemment entrecoupées de collines plus ou moins élevées. C'est dans les vallons formés par ces collines dont le sol est humide, noir, profond et couvert d'un lit très épais de mousse, que se trou- vent les plus belles forets à'Abies nigra oii les ar bres sont tellement rapprochés qu'il n'y a ,entr'eux qu'une distance de i5 , 12 décimètres et même i met. (5, 4 et 3 pieds, j Cependant, ce peu d'intervalle ne nuit point à leur croissance, car ils y parviennent à leur plus grand développement , qui est de ^5 à 3o mètres 126 ABIES NIORA. ( 70 à 80 pieds ) sur 4o, 48 et 54 centimètres ( i 5 , 18 et 20 pouces) de diamètre. Leur sommet présente une pyramide très-régulière, qui donne à cet arbre une fort belle apparence lorsqu'il se trouve isolé. Cette forme agréable est due principalement à l'ar- rangement symétrique des ses branches qui s éten- dent horizontalement et ne sont pas inclinées vers la terre , comme dans VJbies picea d'Europe qui est le véritable Norwajpine^ Pin de Norwège des Anglois, dont l'aspect est beaucoup plus triste , pour ne pas dire très-lugubre. Le tronc de VAbies nigra, recouvert d'une écorce unie et non crevassé8 profondément comme celle des Pins , est encore remarquable par la perpendi- cularité de son ascension , et par la régularité avec laquelle il diminue de grosseur depuis le pied jus- qu'au sommet qui est terminé par la pousse de l'année, dont la longueur est de 3o à 4o centimètres (12 à i5 pouces). On trouve encore cet arbre dans ces mêmes pays , sur le penchant des monta- gnes, dont le sol très-pierreux et peu humide, n'est recouvert que d'un léger lit de mousse; mais ces ter- reins étant moins favorables à sa végétation , sa crois- sance n'y est pas aussi belle , et il n'acquiert pas la même élévation. C'est ce qu'on observe également dans d'autres cantons désignés sous le nom àe poor hlacklands ^ crû d'esseice noire des terreins maigres. Les individus qui viennent dans ces sortes de terreins ont les feuilles plus courtes , plus épaisses, et d'un vert encore plus obscur. Leurs cônes sont aussi de ABIES NIGRA. 12^ moitié moins gros, mais en tout semblables aux autres pour la forme , et ils s'ouvrent à la même épo- que pour laisser échapper leurs graines. La plupart du temps, et j'aurai plusieurs fois l'oc- casion d'en faire l'observation , les habitans des campagnes et les ouvriers en bois ne remarquent dans les arbres forestiers que quelques apparences qui les frappent, telles surtout que les qualités in- trinsèques de leur bois, sa couleur et celle de l'é- corce, et, comme d'ailleurs ils ne connoissent pas les caractères botaniques qui différencient les espèces , ils donnent souvent aux mêmes arbres différens noms , tirés des qualités qui sont à leur portée et qui peu- vent varier suivant le terrein où ils croissent, sans s'embarrasser aucunement si ce sont des espèces dis- tinctes ou de simples variétés. C'est donc aux diffé- rences assez notables qui existent dans \ Abies n^'gra suivant le sol où on le trouve , qu'il faut attribuer la distinction que les habitans en ont faite en Snpin noir et en Sapin rouge : Black and Redspruce. C'est aussi d'après la grosseur véritablement remarquable des cônes delà dernière variété qui ont été envoyés en Angleterre, ainsi que sur des renseignemens in- exacts qui lui ont été fournis, que Sir A. B. Lambert s'est décidé, non pas, il est vrai, sans quelques dou- tes , à la décrire et à la figurer sous le nom d'Jbies rubra. Il la présente encore comme inférieure , à tous égards , à l'autre variété , à laquelle il conserve le nom iX Abies nigra, tandis qu'au contraire, d'a- près ce que j'ai observé dans le pays même , c'est i.il ^-^^ ALBIES NIGRA. dans celle nommée Sapin rouge que se trouvent réunies au plus haut degré, toutes les qualités qui font rechercher cette espèce de Sapin pour certains usages déterminés. M. Lambert eût été probable- ment confirmé dans son opinion que le Sapin rouge étoit une espèce distincte du Sapin noir, si on lui eût présenté des échantillons tirés du cœur de ces deux variétés ; car , dans le Sapin noir, le bois est très-blanc, tandis qu'il a réellement une teinte rou- geâtre dans le Sapin rouge : cette différence de cou- leur dans le bois qui a lieu quelquefois dans les arbres d'une même espèce, ne peut provenir, je le répète, que de la différence des terreins dans lesquels ils croissent, car on ne doit pas douter non plus que le sol n'ait une influence marquée sur les qualités du bois. La force, l'élasticité et la légèreté, sont les qualités importantes que possède VJbies nigra, et, d'après ce qu'a écrit Josselyn dans son histoire de la Nou- velle-Angleterre, publiée à Londres en 1672, ces qualités le faisoient regarder dès-lors comme h four- nissant les meilleurs mâts de hune et les meilleures vergues qui fussent au monde ». Quoique ces pro- priétés soient communes aux deux variétés , cepen- dant, d'après le rapport des habitans , elles sont , comme nous l'avons dit, principalement rassemblées dans le Sapin rouge qui a encore l'avantage de four- nir des pièces d'une bien plus grande dimension ; car, le Sapin noir croissant dans un sol inférieur en quahté, ne parvient qu'à une moindre élévation, ABIES MIURA. 1 29 et son bois est moins souple et beaucoup plus sujet à être tors. Dans les chantiers de constructions navales de tous les ports des Etats-Unis, les vergues sont presque toujours faites en Ahies nîgra qui sont importés du District de Maine. On en exporte aussi pour le même objet une grande quantité aux colonies occidentales et à Liverpool , tant de cette même partie des Ktats-Unis que de la Nouvelle-Brunswick et de la Nouvelle-Ecosse. Oddy, dans son ouvrage intitulé : On European Commerce , dit qu'on le préfère en Angleterre au Pin de Norwège ÇAbies picea ) , parce qu'il est doué de plus de force; mais, comme il ne peut donner des pièces d'une aussi forte dimension, on ne peut l'em- ployer, comme ce dernier , pour en faire les vergues des vaisseaux de guerre , pour lesquels on se sert souvent encore du Pinus strobus. Dans le District de Maine , et même quelquefois à Boston, où le chêne devient très-rare, on fait très- fréquemment en Ahies nigra les genoux ( knees ) , pièces de bois destinées principalement à soutenir le pont des navires. Ces morceaux, lorsqu'ils sont en chêne, sont ordinairement formés de deux branches unies à leur base; mais ceux faits de cet arbre sont taillés aux dépens d'une portion de la base du tronc et d'une des plus grosses racines. Ce sapin est après le chêne et le mélèze , qui est aussi assez rare dans ces contrées , l'espèce de bois la plus propre à cet usage , à cause de sa force et de sa durée. I. 17 Il ! ! Il I I m V. \kl Li if I ^ » t* * l30 ABIES NIGRA. Dans le District de Maine et même à Boston, VAbies nigra est fréquemment employé pour solives, dans la bâtisse des maisons , et on le préfère aujour- dhui pour cet objet à ÏAbies canadensis qu'on regardoit autrefois comme meilleur. Quelques per- sonnes s'en servent encore pour faire les planchers, parce que son grain est plus ferme , et qu'il résiste mieux au frottement et à la pression des meubles , dont les pieds endommagent ceux faits en Pi- mis strobus , surtout dans les appartenions où il n'y a pas de tapis. Cependant, il a pour cet usage particulier , l'inconvénient que ses planches sont su- jettes à se fendre dans leur milieu , et qu'elles pré- sentent alors des gerçures désagréables. Dans toutes ces contrées, et notamment dans le District de Maine et la Nouvelle-Brunswick, on dé- bite beaucoup d'y^Z»je.y nigra en planches d'une belle largeur qui se vendent 25 pour cent meilleur mar- ché que celles de Piniis strobus. Je ne doute pas qu'il ne fournisse long-temps et abondamment aux besoins du commerce ; car , il est dans mon opinion cent fois plus commun que larbre précité. Ces planches s'ex- portent dans les colonies occidentales et en Angle- terre. H en vient, m'a-t-on dit, une bonne partie à Birmingham et à Manchester , et l'on s'en sert dans ces deux villes célèbres par leurs manufactures, pour faire les caisses d'emballage. On eu fait , dans la Nouvelle - Fxosse, des barils employés à mettre le poisson salé , et pour cela , on choisit de préférence la variété dite Sapin rouge , dont le bois est plus ABIES NIGRA. l3l facile à travailler et se fend de droit fil , ce qui est évidemment dû à l'influence du sol. UAbies nigra n'est pas assez résineux pour qu'on puisse en obtenir de la térébenthine en quantité suffisante pour le commerce : aussi , ne cherche-t-on pas à en extraire sous ce point de vue. Son bois paroît contenir beau- coup d'air, car il pétille au feu pour le moins au- tant que celui du châtaignier. C'est avec les jeunes branches de VAbies nigra et préférablement avec celle de la variété dite Bkick spruce^ Sapinette noire, qu'on fabrique la bière connue sous le n -Il dç bière de spruce, spruce heer. On les fait bouillir dans l'eau , et l'on ajoute ensuite une certaine quantité démêlasse ou de sucre d'éra- ble ,on laisse fermenter le tout, et on obtient ainsi cette liqueur salutaire et très -utile dans les voyages de long cours , pour prévenir le scorbut. L'essence de spruce, épaissie jusqu'à la consistance d'extrait, est également le résultat de l'évaporation de l'eau dans laquelle on a fait bouillir long-temps des som- mités des jeunes branches de cet arbre. Comme je n'ai pas été témoin de cette dernière opération , je ne me permettrai pas d'entrer dans de plus longs détails; mais j'ai vu bien des fois, fabriquer la bière dans les campagnes, tant à Halifax que dans le District de Maine, et je puis assurer qu'elle ncst pas faite avec V Aines alba, comme l'avance Sir A. li. Lambert. Sil a été bien reconnu en Angleterre que le bois de cet arbre est préférabl»; à celui i]e VAbies picea il sera utile, sans doute de le propager dans l'ancien i i I If 1^2 ABIES NIGRA. continent; mais, je pense qu'il ne réussira complè- tement que dans les contrées les plus froides et les plus humides du nord de l'Europe , et encore dans quelques parties des Alpes , des Pyrénées et des montagnes d'Ecosse PLANCHE XL ^'8' ï y feuille. Fig. 2 , gratne. lE si 11 tnplè- Bt les dans t des P«-! V. ..//, .r '/f/f/rr. r /v. n. î /"A^y^V.! ABIES ALBA, THE WHITE (SINGLE) SPRUCE. Abies alba, arhor /^S-^o pedalis , folii s subglaucis undi- qiie circa ramos erectis , tetragonis , siibpungenti'bus. Strobilis oblongo-cjlindraceis,pendulis , Iaxis , squamis viargine integerrimis. Cette espèce de sapin, originaire des mêmes pays que la précédente , est nommée en Canada Epine ^te blanche ; à la Nouvelle-Ecosse TVhite spruce^ Sapin blanc; et Single spruce ^ Sapin simple, à la JNou- velle Brunswick et dans le District de Maine ; ce- pendant ces deux dénominations , comme celles données à \' Abies nigra , sont généralement connues dans toutes ces contrées, et sont seulement plus usitées l'une que l'autre, suivant les différentes pro- vinces, c'est pourquoi J'ai pu choisir celle de fVhite spruce^ Sapin blanc, que j'ai regardée comme pré- férable. 11 paroit que cet arbre ne commence, en venant du nord au midi , que quelques degrés plus au sud que \ Abies nigra , car mon père, suivant ses notes, ne l'a observé pour la première fois que vers le lac S. Jean en Canada , situé entre les 43» et 44° de la- titude. Il est beaucoup moins commun que Y Abies n pvi dans le District de Maine , en moins dans les cantons que j'ai parcourus. La remarque en est iiacilc m l34 ABIES ALBA. à faire, surtout en observant les jeunes individus qui sont isoles ; car , quoique les feuilles de ces deux sa- pins soient également implantées autour des bran- ches, elles présentent des caractères différens qui les font distinguer au premier aspect. Dans X'Abies alba^ elles sont proportionnellement moins nombreuses , plus longues, plus écartées de la tige, et elles sont terminées par une pointe plus aigùe ; mais la diffé- rence la plus remarquable , quoique celle que je viens d'indiquer le soit sensiblement, c'est leur couleur d'un vert pâle et comme bleuâtre , qui lui a fait sans doute donner le nom de Sapin blanc , comme celui de Sapin noir a été donné à celle précédem- ment décrite, à cause de la couleur sombre de son feuillage. Les cônes de VAbies «/Z»« sont aussi bien différens, car ils ont la forme d'un ovale très-allongé et leur largeur est de près de 5 centimètres ( 2 pouces ) sur 16 à 18 millimètres ( 6 à 8 lignes) de diamètre à leur partie moyenne. Cependant ces dimensions va- rient suivant que l'arbre est plus ou moins vigoureux mais la forme ne change jamais. Les écailles sont minces, et leurs bords ne sont point échancrés, ni même ondulés comme dans VAbies nigra. Ils en dif- fèrent encore en ce qu'ils sont en maturité un mois plutôt et que les graines sont un peu plus petites. LtAbies alba croit i. peu près dans les mêmes sites que VAbies nigra ^ mais il s'élève moins; car, quoi- que sa tige soit plus effilée, sa hauteur excède rare- ment 16 mètres CSopii'Isj sur 3o à 40 cenlimètrcs ABIESALBA. i35 ( 12 à i6 pouces) de diamètre , à 97 centimètres ( 3 pieds ) de terre. Son sommet , comme celui de VAbies nigra , a la forme d'une pyramide très-régulière mais il est moins garni de branches , et par conséquent ne paroft pas aussi touffu. La couleur de son écorce n'est pas non plus aussi rembrunie, et cette différence est en- core plus sensible , lorsqu'on compare les jeunes branches des deux espèces. Le bois de VAbies alba est employé aux mêmes usages que celui de XAbies nigra, mais il lui est in- férieur en qualité. Il pétille davantage au feu. L'ex- périence a appris cependant, que les fibres de ses racines sont douées de beaucoup de flexiblité et de force, lorsqu'on les a fait macérer dans l'eau. On les prive, par cette opération, de la pellicule qui les enveloppe, et l'on s'en sert en Canada pour cou- dre ensemble les morceaux d'écorce de bouleau dont on construit des canots. Les coutures sont ensuite recouvertes ou frottées avec la résine qui découle de cet arbre , et à laquelle on donne improprement le nom de gomme. Sir A. B. Lambert dit que son écorce est employée pour tanner les cuirs. Il est possible que cela ait lieu à Terre-Neuve ou dans le l^as-Canada, où je n'ai pas voyagé, quoique j'aie quelques raisons d'en dou- ter ; mais ce que je puis assurer, c'est qu'on ne s'en sert pas pour cet usage dans tout le District de Maine et dans les provinces de la Nouvelle-nrunswick et de la Nouvelle-Ecosse. Je puis également aflirmer, et n >■•■ m i l36 ABIES ALBÂ. je l'ai déjà dit dans l'article précédent, que ce n'est pas avec les rameaux de celle espèce que se fabrique la bière de spruce, puisqu'au contr .ire , on évite soigneusement de s'en servir, parce que lorsque ses feuilles sont froissées elles répandent une odeur forte et désagréable qui se communique , dit-on , à la liqueur. Cet arbre , beaucoup plus répandu en France que l'espèce précédente, est élégant dans sa jeunesse, et le joli effet qu'il produit le fait très - rechercher en Europe pour l'embellissement des parcs et des jardins , où son feuillage contraste agréablement avec celui des autres espèces dont la teinte est plus foncée. Les pépiniéristes en France et en Allemagne, à qui il convient de multiplier les variétés, distinguent YAbies aîha en Sapinette blanche ou argentée et en Sapinette bleue. PLANCHE XII. Fig. X , feuille, Fig. 2 , graine. n'est - ique évite e ses deur n, à que !sse , cher : des ■ I 1. ïïKi' ///,; ll.-,:r:, IU.,f, .!.■/ AHIKS Caiiinlonsis. ABIES CAN^DENSTS. TUE HEMLOCK SPRUCL. Abies canadensis , arhor maxima , ramis gracîlibus , ramulis novellis ■villosissimis ; foUis soUtariis , plants] subditichis; strobilis terminalibus , minimis , cjlindra- ceo-ovaùs , despicientibus. Cet arbre est connu, dans tous les Etats-Unis, sous le seul nom à'IIemlock spruce , et des Fran- çois du Canada, sous celui de Pérusse. Cette espèce de Sapin, dont l'analogue ne se trouve pas dans l'ancien continent est une de celles qui appartiennent aux régions les plus froides du Nouveau-Monde, car elle commence à croître aux environs de la baie d'Hudson , latitude Jio; mais vers le lac Saint- Jeun et près de Québec, elle remplit déjà les forêts. Dans la xNouvelle -Ecosse, la Nouvelle-Brunswick, le Dis- trict de Maine , l'Etat de Vermont et la pa'rtie su- périeure du New-Hampshire, où je l'ai observée, elle forme quelquefois à elle seule les trois quarts de l'essence noire ou résineuse qu'elle compose avec YJbies rtigra , BlacA spruce. En avançant plus au midi, cet arbre devient moins commun,' et dans les Etats du milieu et du sud, il se trouve confnié aux Monts-Alléghanys , ainsi qu'aux chaînons qui vn dépendent, et encore ne le tn-uve-t-on toujours que sur les bords des torrens et aux expositions les plus fraîches et aux endroits les plus obscurs. l38 ABIES CANADENSIS. Dans les diverses contrées que je viens d'indiquer au nord et à l'est de l'Etat de Massachusetts , qui embrassent , sans y comprendre le Canada , une éten- due de plus de i,ioo kilom. (aSo lieues) en lon- gueur , sur près de 35o ( 80 lieues j en largeur , l'essence noire ou résineuse occupe constamment la partie la plus déclive des collines, et elle cons- titue presque la moitié des vastes forets qui couvrent d'une manière non-interrompue tous ces pays. On peut donc juger, d'après cela, combien VHemlock spruce est abondant dans le nord des Etats-Unis. Les situations très-humides ne sont cependant pas celles qui paroissent le mieux convenir à sa végé- tation, car j'ai constamment observé que, lorsqu'il se trouve mêlé avec VAbies nigra, Black spruce, il est moins abondant à proportion que le sol est plus humide. J'ai encore vu souvent cet arbre croître parmi les Hêtres et les Erables à sucre, dans un sol très-favorable à la culture du froment, et y acquérir un grand développement. L'Hemlock spruce, toujours plus élevé et plus gros que VAbies nigra, Black spruce, atteint environ 23 à 25 mètres ( 70 à 80 pieds) de haut, sur 2 à 3 mètres (639 pieds ) de circonférence , conservant le même diamètre dans les deux tiers de sa hauteur ; cependant, si on peut juger assez exactement de la croissance des arbres et de leur longévité , par le nombre des couches concentriques et leurs rappro- chemens, celui-ci doit être bien des années, peut- être même deux siècles , pour acquérir de pareilles ABIES CANADENSIS. iBq dimensions, car ces couches sont très-nombreuses et très-rapprochées. Les feuilles de rHemlock spruce sont longues de i4 à i8 millimètres (6 à 8 lignes), aplaties, très- nombreuses, disposées irrégulièrement sur deux rangs, et velues à l'époque de leur développement. Ses cônes, un peu plus longs que les feuilles, sont de forme ovale, pendans et situés à l'extrémité des ra- meaux. Lorsque cet arbre croit dans un terrain qui lui est favorable, il présente dans sa jeunesse, et jusqu'à ce qu'il ait atteint 8 à lo mètres (" aS à v^o pieds) de hauteur, une forme élégante et agréable qu'il doit à la disposition symétrique de ses bran- ches et à son feuillage bien fourni : il peut alors être considéré comme un arbre d'ornement et em- ployé avec avantage dans les jardins paysagistes. Lorsqu'au contraire il est arrivé à son entier déve- loppement, ses grosses branches, le plus souvent cas- sées à un mètre et demi [ 4 ^ ^ pieds ) de leur nais- sance, et desséchées à leurs extrémités,- sont comme autant de chicots qui se laissent apercevoir au de- hors , et ne sont plus garnies que de petits rameaux. Dans cet état qui le fait reconnoitre au premier abord, il a un aspect peu agréable, et quoique sou- vent dans toute sa force j il offre l'image de la décré- pitude. Ce défaut particulier est attribué à ce que les branches secondaires, toujours placées horizontale- ment et garnies d'un feuillage touffu et serré retien- nent la neige, et s'en surchargent à un tel point, qu'elles liuissent par céder au poids et se briser j l4o ABIES CANADKIVSIS. accident qui n'a pas lien dans les jeunes individus, à cause de leur flexibilité. Les bois sont encore rem- plis dllemiock spruce morts , soit qu'ils -lient été pi- qués d'une espèce d'insecte qui s'attache de préfé- rence au genre des Pins, soit par d'autres causes que j'ignore. Cette multitude d'arbres mo-ts et couverts de mousse , qui , dit-on , restent dans cet état vingt à trente ans sans tomber, contribuent beaucoup à déparer les forets de cette partie des Etats-Unis, et à leur donner une apparence triste et lugubre. Vllemlock spruce offre une singularité «jue je n'ai remarquée dans aucun autre arbre de l'Amérique sep- tentrionale; c'est de ne s'élever quelquefois qu'a ()0 et So centimètres ( 24 à 3o pouces) de hauteur. Dans cet état, il affecte une forme ]>)ramidale ou -i peu près, et ses ram'îaux touffus et serrés ont une ten- dance jdutôt à s'abaisser et à s .ppliquer contre la surface de la terre qu'à s'.;lever. Cette dispo^^ition iiaturello et assez remarquable peut le rendre propre il laire des charmilles ou à décorer les jardins à l'ins- tar de i'if , ayant l'avantage de croître plus rapide- ment, d'avoir une verdure plus gaie, et de soufftir également le ciseau. C'est à j)eu de distance de York, Court-House, entre Portland et Portsmoutjj, dans y\n endroit découvert, où esf le sec et pierreux, que j ai fait celte remarque. Malheureusement les qualitc^s du bois de l'IIem- lork spruce ne répondent pas .'. son abondance, car de tous les grands arbres résineux de l'Amérique septenirionah-, c'est, sous ce rapport, celui rpii «■m h, ABIES CANADENSIS. j/l, moins appréciable ; heureusement ce desavantage qui feroit regretter de le voir occuper, d'une ma- nière si étendue , la place d'arbres réellement utiles est compensé par une propriété bien précieuse pour les pays où il croit, c'est que son écorce peut servu' au tannage des cuirs , propriété dont je parlerai dans la suite de cet article. On estime en général le bois qui - ^end de droit fil , ce qui est dû à la direction verticale des libres ligneuses^ dans VHemIockspruce, au contraire, ces libres se dirigent d'une manière tellement obli- que, que dans un individu de 3o à 4o centimètres ( la à i5 pouces) de diamètre, les mêmes reparois- sent à I ^ à î mètres ( 5 à 6 j)ieds j de haut. Outie ce délaut, qui est assez essentiel et qui s'oppose à ce qu'on puisse le fendre aisément pour servir à la clô- ture des champs , les vieux arbres en ont un autre; c'est qu'ils sont fréquemment ébranlés, shaky ^ c'est- à-dire qu'ils ont d'espace en espace les couches con- centriques désuuies , te qui ôte à ce bois beaucoup de sa lorce. Ce défaut de l'iiendock spruce est attribué de ce qu'étant beaucouj) plus élevé que les autres arbres avec ies.piels il croit, sa cime , lar^;e et louflT.ie, donne plus de prise aux vents dont il est tourmenté. On a eucore reconnu que son bois ne peut être em- ployéà l'exIcTicur, dans la conslnp t ion des édifices , atteutlu qu'il pourrit prnniptemeut expose- aux im- tempérics des saisons 5 iucouv.Miiens très-graves dans f /(( fiff f rff hAVHti t'i J' A//// / Ky/ft^i/ ' ^/ ABIES BALSA MIFERA, THE AME RICAN SYLVIR FIR. Abies balsamifera , arbor ^-^-i^^ pedalis , foliis soîitanis planis, subbus argenteïs , apice i. marginatis mtegrisve , sub recurvo-patentissimi's ; strobilis cylindraceis , vio- laceis , sursùm spectantibus. Cet arbre, qui appartient aux régions les plus froides de l'Amérique du nord, est connu dans la partie la plus septentrionale des Etats-Unis , ainsi qu'en Canada et à la Nouvelle-Ecosse, sous les noms de Sjlvirfir.San^'m argenté, de Fir halsam, Sapin bau- mier, et de Balsam of Gilead, Baumier de Gilead. De ces différentes dénominations , la première m'a paru la plus convenable , et je l'ai conservée. D'a- près les observations faites, soit par MM. Titus Smith , botanistes très-recommandables que j'ai connus à Ha- lifax, et qui ont voyagé dans la Nouvelle-Ecosse, soit par mon père qui a visité tout le Canada, soit par moi-ii>éme qui ai parcouru le nord des Etats- Unis , il lésulte qu'on ne trouve pas dans toutes ces contrées le Baumier de Gilead en corps de forêts, mais qu'il y est seulement disséminé plus ou moins abondamment parmi les Abies nigra et les Abies canadensis , qui à eux seuls constituent plus des deux tiers de l'essence noire ou du cru résineux. Plus au sud, le Sapin argenté ne se rencontre que sur l'extrême sommet des Monts-AUéghanys , et no- '• 19 It i4l.j *4^ ABIES BALSAMIFERA. tamment sur les plus hautes montagnes de la Caroline septentrionale. Sa hauteur excède rarement i3 mètres ( 4o pieds j, sur un diamètre de douze à quinze pouces, dimensions sur lesquelles je me trouve aussi d'accord avec les personnes précitées ; c'est donc à tort que Wanghenhiem qui n'a pas voyagé dans les pays qu'on peut , en quelque manière , regarder comme la patrie de cet arbre , et cité par Sir A. K Lambert, avance qu'il parvient à une très-grande élévation. Son tronc est très-effilé, et à un tel point, qu'un individu de 33 centimètres ( i pied) de dia- mètre, à fleur de terre, n'en a tout au plus que i6 à 18 centimètres (7^8 pouces) à 2 mètres (G pieds) de haut. Toutes les fois que VJbies halsamifera croit isolément, et que sa végétation n'est pas con- trariée, ses branches, qui sont très-nombreuses et garnies d'un feuillage bien fourni, offrent dans leur ensemble une forme pyramidale d'une régularité parfaite, due à la manière uniforme ec symétrique avec laquelle elles diminuent graduellement de lon- gueur, à mesure qu'elles prennent naissance à une plus grande élévation. Ses feuilles, longues de six à huit lignes, solitaires ou implantées une à une aux côtés des rameaux et à leur partie supérieure, sont linéaires, roides et aplaties; leur face supérieure est d'un beau vert luisant et l'inférieure d'un blanc ar- gentin, d'où lui est venu vraisemblablement le nom de Sylvirjir. Sapin argenté. Les cônes de \Abies balsamiftra ont une forme presque cylindrique , 10 à xi centimètres ( 4 à ^, ABIES BALSAMIFERA. l^"] pouces) de longueur , sur environ trois centimètres (un pouce) de diamètre, et leur pointe est tou- jours dirigée vers le ciel ; caractère qui lui est com- mun avec \Abies taxifolia d'Europe , et qui les différencie des Epicias spruces chez lesquels cette pointe est dirigée en bas. Le bois de l'Abies balsa- mifera est léger et peu résineux, la couleur du cœur est jaunâtre. Dans le district de Maine, où il est plus commun que dans aucune autre partie des Etats-Unis, il n'est pas employé, soit à cause de son peu de force, soit parce qu'il ne fournit pas de pièces d'une grande dimension. Cependant , j'ai su de MM. Titus Smith , que quelquefois à la Nouvelle- Ecosse on en fait des douves pour les barils à })oisson 5 mais on lui préfère communément , pour cet usage, le Pinus strohus et la variété de \Ahies «/jO^/'rt , désignée aai. 'îe pays sous le nom de Sapin rouge. Je ne crois donc pas que, sous ce rap- port, il mérite de fixer l'attention des habitans du nord de l'Europe, qui, dans son analogue, XAhies taxifolia^ possède un arbre bien supérieur par ses usages et par sa grande élévation; car, sui- vant M. Bugsdorf, grand forestier du royaume de Prusse , celui-ci parvient quelquefois à 56 mètres C i5o pieds ) de hauteur, sur à peu près 2 mètres ( () pieds ) de diamètre. Dans les Pins , la substance résineuse est ex- traite au moyen d'une incision faite au corps de 1 arbre , doù elle Iranssude à travers les pores de l'écorce et les canaux sévcux de l'aubier. Dans Ii " ^'^^ ABIES BALSAMIFERA. VJbies balsamifera, et dans Y Mies taxifolia cite substance est naturellement déposée dans des vé- sicules ou de petites poches , répandues s.r le tronc et les principales branches, et c'est e. cre- vant ces tumeurs, qui font assez saillies pour <^tre aperçues , qu'on recueille ce qui en découle , au moyen d'un entonnoir adapté à une bouteille. La quantité de térébenthine , ainsi obtenue annuel- ement de VJbies balsamifera , en Canada , dans le District de Maine et les pays adjacens , se ré- duit a quelques centaines de bousilles qu'on ex- porte en Angleterre et dans le reste des Etats-Unis ou elle est vendue sous le nom de baume de Gilead quoique bien des personnes n'ignorent point que le véritablebaumedeGilead soit le produit de XAmyris gileadensù, arbre très-différent , et qui est originaire d'Asie ; mais d'après quelques ressemblances qu'on aura peut-être cru trouver dans l'odeur et la saveur de ces deux substances, on aura donné à la térében- thine de VAbies balsamifera le nom de ce baume. La térébenthine de cet arbre, fraîchement extraite, est d'une couleur verdâtre , fluide et très transpa- rente 5 sa saveur est acre et pénétrante 5 donnée in- considérément, elle produit des ardeurs d'urines; appliquée sur les plaies, elle excite de l'inflamma- tion et occasionne beaucoup de souffrances. Cette substance a été surtout préconisée en Angleterre , où quelques médecins en recommande l'usage dans certains périodes de la phthisie pulmonaire, et alors on la préfère à la térébenthine de VJbies taxifolia, ABIES BALSAMIFERA. l49 qui se récolte à peu près de la même manière en Suisse , et dans quelques cantons de l'Allemagne. Le Baumier de Gilead , cultivé depuis long-temps en Europe , doit être réservé pour l'embellissement des parcs et des jardins d'agrémens, où sa forme ré- gulière et son feuillage très- agréable lui assignent une des premières places parmi les arbres verts. PLANCHE XIV. Fig. X , cône. Fig. 2 , grainç. Hl I il ^> IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 l.l m ,.„ 11112.0 2.2 1.8 1.25 1.4 1.6 ^ 6" - ► /2 ^ ^v;^'^> ^^/'L ^^> ^^^ y "%. " '^SS- Hiotographic Sciences Corporation 23 VyiST MAIN .THItT WHSTH.N Y. MSaO (716) STa.asoa ^ •^ fV :\ \ 4 '^ ^ <^-^ O ^ li %^rfc'V'%.'V'V'V^-V'%'*.^"V'*'^'%'V*^*'\»-%.-*'V^'^»^'%^^^'%V^'»'V'%i.'*KV^,'Vl»'fc'*^"V'^^'%'%^*Vi%'V%'V^ LES NOYERS. Iarmi le grand nombre d'arbres dîflfôrens qui composent les vastes forêts de l'Amérique septen- trionale à l'est du Mississipi , les Noyers sont , après les Chênes , un des genres d'arbre dont les espèces sont le plus variées. Sous ce seul rapport, le sol des États-Unis est plus favorisé que l'Europe entière, où il n'en existe aucune qui lui soit indigène ; car l'on sait généralement que celle qu'on y cultive avec tant d'avantage pour les besoins de la société, est originaire d'Asie, et notamment des bords de la mer Caspienne, où mon père la trouva en abon- dance dans un voyage qu'il fit en Perse, en 1782. J'ai reconnu dans les Etats-Unis dix espèces de Noyers , il est même assez probable qu'on en décou- vrira quelques autres dans la Louisiane. C'est donc aux personnes qui voyageront dans ces contrées pour en étudier les productions naturelles, à diriger leur attention vers cette classe de végétaux fort intéres- sante à connoitre , parce que leur bois réunit des propriétés très - utiles dans les arts, et qu'il peut s'y trouver des espèces susceptibles de s'améliorer Irès-promptement, à l'aide de la greffe et d'une cul- ture soignée, telle que celle du Pacanier. A l'appui de cette considération, je citerai ce que mon père m'a souvent dit, que les noix sauvages du Noyer d'Asie Ju^lans re^^'ia^ étoient pi us petites, pi us dures, 1. uo (^ ii' \ »! î' '^^ NOYERS. et d'ane qualité inférieure à celles de l'espèce amé- «came que je viens de nommer. C'est donc aux membres des d-IFërentes sociétés d'agriculture des Etats-Unis, a multiplier les observations et les expé- nences, et à suivre en cela l'exemple de nos ancêl4, a qu. nous sommes redevables de cette grande variété' «le Iruus, aussi salutaires qu'agréables à la vue. Les Noyers de l'Amérique septentrionale m'ont pai a offru- entr eux des caractères assez distincts, pour que jeoroye devoir lespartager en deux sections Ces caractères naissent principalement de la différence des chatons qui portent les fleurs mâles, ainsi que de leur végétation plus ou moins rapide. La première section sera composée des Noyers à chatonLimpks ( H. I. J; et elle comprend seulement deux espècer, le Jush.nsmgra.t UJuglans cathartica. La deuxième renfermera les Noyers à chatons ramifiés ( PI. IvT et e le sera composée de huit espèces, savoir ■ les Jnglans oli.œfornùs; J. amara; J. a^uatica; J. Z rncntosa; J.sciuamosa, J. laciniosa; J.porcina et tufT "'"^""''"- ^'' '™-P™ni-es espèces de cette deuxième section, se rapprochent un peu de * «xde la première, P-u leurs bourgeons qd sont à «u et ne sontpas recouverts d écailles. C'est encore '. cause de cela que je les ai placées immédiatement après, et que , ai mis à leur tête le /. oli.œfonms qm par ses nombreuses folioles, a le plus de res-' -n blance avec le J. nigru et le J. cathartica, qui ont aussi leurs bourgeons nus. Dans tous les Ëta.s-Unis, on donne aux Noyers de NOYERS. i53 la deuxième section ie nom général d'Hickery • , et cela est fondé principalement sur certaines pro- priétés de leur bois , qui quoique modifiées suivant les espèces^ s'y trouvent réunies à un plus haut degr.^ que dans tout autre arbre, soit d'Amérique, soit d'Europe. Ces espèces ont encore beaucoup de ressemblance, tant par leur port que par leurs feuilles, dont les folioles dans toutes, diffèrent par le nombre et par la grandeur. A ces causes de con- fusions se réunit celle qui est produite par les fruits, dont les formes varient à l'extrême dans les mêmes espèces; tellement que lorsqu'on les voit séparé- ment, on croiroit qu'elles appartiennent à des espè- ces étrangères. Ce n'est donc pas entièrement d'après des différences aussi notables , qu'oi> aoit en éta- blir la distinction. Il faut surtout encore qu elle soit fondée sur l'examen des jeunes pousses de l'année précédente, des bourgeons et des chatons; car ce n'est que par une observation constante, faite pendant tout le cours d'un été dans les forets de ces contrées, que je suis parvenu à distinguer aisément ce qui n'étoit que de simples variétés, d'avec de véritables espèces. M. Dylile , de l'Institut d'E- gypte, alors dans les États-Unis, 2 pris une part active aux recherches que j'ai faites à cette occasion, étant journellement avec moi dans les bois; et nos observations ont eu, je crois, pour résultats, ce qu'on doit attendre de beaucoup de persévérance. ' Mot dont je n'ai pu connoîlre la lignincatiun^ et ^ui eat probable- ment d'origine indienne. U !' : (' |i Ml '■' ' ' ' 4 , ■ SI l54 NOYERS. D'après ces différentes considérations, fondées principalement sur le grand rapport qu'ont entr'eux les bois des diverses espèces de noyers Hickery; j'ai pensé qu'il étoit plus convenable dans la des- cription particulière de chacun d'eux, de ne faire mention que sommairement de leur propriétés res- pectives, et d'en parler d'une manière plus étendue , collectivement et comparativement dans un article séparé qui terminera leur histoire. fondées t entr'eux Hickery ; is la des- ne faire •iétés res- étendue , m article DISPOSITION MÉTHODIQUE DES NOYERS DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE. Monœcie Polyandrie y Lin. Fam. des Térébenthacées ^ Jn»B. i/« SECTION. CHATOIfS SIMPLES. (Pl.I, f.6.5.) Végétation très-rapide. I Juglans nigra Black walnut. a Juglans catliartica. . . Butter nuù. ji: SECTION. GHATUNS COMPOSÉS 00 ATTACHES TBOIS A TBOI» AU mAmB PÉDICULV. (Pl.VlI.fig.S.) yégétation très - lente, 3 Juglans olivaeformis. . Pacane nut, hickery» 4 Juglans amara. 5 Juglans aquatica. . 6 Juglans tomentosa. 7 Juglans squamosa. 8 Juglans laciniosa. . 9 Juglans porcina Bitter nut , hickery. Water bitter nut, hickery. Mocker nut , hickery. Shell Bark, hickery. Thick shell bark , hickery. Pi g nut, hickery. 10 Juglans myristicœformis.iVM^we^A/cAeij nut. !ii I' ifr •H ;: i Il . i 1 h [} m / • ^ Aft/fui't- ili' Bliuk W'aliiiil •*-v**-<.-vw» > *■»■■* ■*'%.»^X^^^^»^^^V^^^^^^.^_^_^^^ JUGLANS NiGHA. TUE BLACK WALNVT. SvGLKm/olioïis quindenis, subcordatis , supernè angus- tans , serratis : fmctu globoso , punctato scabriusculo : mice corrugata. Cet arbre est connu des Américains dans toutes es parties des États-Unis où il croît, ainsi que des l^rançois de la Haute et Basse-Louisiane, sous le seul nom de Noyer noir, Black JValnut. Les envi- rons de Goshen , État de New-Jersey, situés par le 4oo 5o^ de latitude, sont à l'est des Monts-Allé- ghanys, le point le plus rapproché vers le nord où il commence à paroftre, tandis qu'à l'ouest de ces mon- tagnes il existe déjà en abondance dans cette por- tion du Génessée , État de New-York, qui se trouve comprise entre les 770 et 790 de longitude, et qui est d'environ deux degrés plus avancée vers le nord. Cette observation, ainsi que j'aurai occasion de le faire remarquer, s'applique à plusieurs autres végé- taux, dont l'apparition est soumise à l'influence de la température, laquelle devient plus douce à mesure qu'on s'avance vers louest. Le noyer noir est déjà très-commun dans les forets qui «voisinent Phila- delphie, et si l'on eu excepte ensuite toutes les par- ties basses des Etats méridionaux, dont le sol est trop sablonneux ou trop humide comme celui des marécages , on retrouve cet arbre jusqu'au Mis- sissipi , ce qui embrasse une étendue de près de s i n ,i ïx /S,:,.„n .''.i-l > 'I V 1 W l58 JUGL ANS NIGB A. deux cent soixante-treize myriamètres (^700 lieues j. On remarque encore qu'à Test des monts Allégba- nys , dans la Virginie , les Hautes-Carolines et la Haute -Géorgie, il est principalement confiné aux vallons, au riilieu desquels circulent les rivières et les creeks, et dont le sol est meuble et profond; tandis qua l'ouest de ces mêmes montagnes, dans les Etats du Rentucky, du Génessée et de l'Oliio , où les terres sont presque partout d'une très-grande fertilité, il croît en plein bois, entremêlé avec le Gjmnocladus dioica, le Gleditsia triacanthos , le Moriis riibra, le Robinia pseudo-acacia , leJuglans squamosa , VAcer nigritnif le Celtis crassifolia et VUlmusruhra. Tous arbres qui sont considérés comme signes indicatifs des meilleures terres. C'est aussi dans ces contrées que cet arbre provient à son plus grand développement. J'ai vu souvent sur les rives de l'Ohio et dans les îles qui sont au milieu de celte belle rivière, des indi- vidus qui avoient environ un mètre (3 à 4 pieds) de diamètre, sur 20 à 22 mètres (60 à 70 pieds) d'élé- vation , et il n'est pas rare d'en rencontrer qui ont 2 mètres (6 à 7 pieds) d'épaisseur. Cette force de végétation indique suffisamment que le Juglans mi- gra est un des plus grands arbres de l'Amérique septentrionale. Lorsqu'il est isolé ses branches s'é- tendent horizontalement à une grande distance , ce qui fait que son sommet embrasse alors beaucoup d'espace, et lui donne une apparence magnifique. Les feuilles du Noyer noir, sont composées de sept ou huit paires de folioles presque opposées les 0 lieues j. Allégha- nes et ]a ifiné aux ivières et profond ; , dans les io, où les î fertilité, nocladus riibra, le a , l'yicer ra. Tous ndicatifs trées que jpement. is les îles des indi- pieds) de s) d'élé- qui ont force de llmis ni- imerique iches s'é- ance , ce teaucoup Ifique. ose'es de )Ost'es les JUGLANS NIGRA. i^g unes aux autres, et attachées par de courts pétioles sur un pétiole commun. Elles sont longues de 5 à 8 centimètres (2 à 3 pouces), de forme lancéolato-acu- minées, légèrement pubescentes et dentées sur leurs bords. Les fleurs mâles sont disposées en chatons pendans et cylindriques, dont les pédicules sont simples et non ramifiés comme les Noyers Hic- kerys. Foy.pl l.fig. 3. Aux fleurs femelles succèdent des fruits parfaitement ronds , très-odorants, à sur- face légèrement inégale, et qui viennent toujours à l'extrémité des branches. Dans les arbres ^eunes et vigoureux, ils ont quelquefois 18 à 21 centimètres ( 7 à 8 pouces ) de circonférence. Le brou fort épais, ne se partage pas non plus naturellement en plusieurs parties comme dans les Noyers Hickerys; mais il s'amollit, finit par pourir et laisser échapper la noix. Celles-ci sont très-dures, un peu déprimées latéralement et comme plissées ou sillonnées à leur surface. L'amande , partagée par des cloisons ligneu- ses , est douce et d'une saveur agréable , quoique inférieure à celle du Jugions regia ou Noyer or- dinaire. On apporte ces noix aux marchés de New- York , de Philadelphie et de Baltimore , où on les achète pour être servies sur la table. La grosseur dej fruits du Noyer noir varie beau- coup , eu égard à la vigueur de l'arbre qui les pro- duit , et par rapport au sol où il croît , ainsi qu'à la température du climat où il se trouve. Sur les bords de rOhio, et dans le Kentucky, ses fruits revêtus de leur brou, mesurent i8 à ai centimètres (738 '! I. 21 : li: j6o juglans nigra. pouces) de cir^îonfërencj , et les noix ont une gros- seur proportionnée. Dans le Génesseie au contraire où il fait ur froid extrême, ainsi que dans les champs épuisés par la culture, où ces arbres ont été mé- nagés lors des premiers défrichemens , elles ont moitié moins de cette dimension. On observe encore quelques petites variations dans la forme du fruit, et dans la manière dont est sillonnée la coquille; mais je ne puis considérer ces différences que comme accidentelles. Il est vrai qu'il n'est pas de genre d'arbres en Amérique , dont les fruits de chaque espèce offrent des formes aussi variées ; cir- constances qui doivent nécessairement avoir induit en erreur les personnes qui n'ont observé que le petit nombre d individus qui se trouvent dans les jardins en Europe, et qui les ont décrits comme des espèces distinctes. Le tronc du noyer Noir est revêtu d'une écorce épaisse, noirâtre et fortement crevassée dans les vieux arbres, i.orsqu'il est fraîchement débité, son aubier est très-blanc, t?ndis que le cœur est violet; mais bientôt après avoir été exposé k l'air, cette couleur prend plus d'intensité et devient presque noire , d'où est venu probablement à cet arbre le nom de Noyer noir. Les qualités qui font surtoiit apprécier son bois, sont : de résister long-temps à la pouriture q\ioiq e exposé aux alternatives de la chaleur et de l'humidité , pourvu néanmoins, qu'il soit privé de son aubier qui s'altère très - prompte- meut; d'avoir beaucoup de force et de tenir bien '% '-. y- ,. '>i une gros- contraire s champs t été mé- elles ont fc encore du fruit, coquille; ces que n'est pas fruits de ées; cir- ir induit ; que le dans les comme c écorce dans les )ite', son it violet; ', cette presque arbre le surtout temps à es de la s, qu'il rompte- lir bien JUGIANS NIGRA. i6l les clous; de n'être plus sujet, lorsqu'il est bien sec, à se tourmenter ni à se fendre; enfin d'avoir le grain assez ferme et assez fin pour recevoir un beau poli. Toutes ces propriétés le font employer de pré- férence à beaucoup d'ouvrages où il convient très- bien. Outre ces divers avantages, il a encore celui de n'être point attaqué par les vers. A l'est des monts Alléghanys , on fait peu d'usage du Noyer noir dans la construction des maisons en bois; mais dans quel- ques parties des Etats du Rentucky, de fOhio, et notamment sur la rivière Wabash , il est fréqu^-m- ment débité en essentes de 48 centimètres (i8 pouces) de longueur, sur loà i6 centimètres (4 à 6 pouces) de largeur pour les couvrir, et quelquefois encore ou s'en sert pour la charpente. Mais c'est dans 1 ebé- nisterie surtout qu'on empble généralement le bois de cet arbre dans le pays où il abonde. On en fabrique des meubles qui sont souvent très-beaux, par les accidents qui se rencontrent principalement dans les morceaux tirés de l'endroit où le tronc se partage en plusieurs bran-îhes. Cependant comme il pren-^. en assez peu de temps une couleur très rem- brunie, beaucoup de personnes donnent la préfé- rence aux meubles fabriqués avec le bois du Cerisier deVirginie. On fait aussi avec le bois du Noyer noir, les montures de fusil des troupes, comme étant plus fort et pins résistant que celui de VAcer ritbrum. Celui-ci quia plus d'vclat et de légèreté , estemjiloyé de préférencR pour les fusils de rhasse. On s'en sert fréquemment encoic en Virginie, pour faire les pieux l( . V M^ '^2 JUGLANS NICRA. des entourages, parce qu'il rësiste bien à la pouri- turé, et qu'il peut rester vingt à vingt-cinq ans en terre sans s'altérer. Quelques personnes m'ont assuré en avoir vu faire de bons moyeux, ce qui dénote- roit encore sa force et sa durée. Tous les cercueils à Philadelphie sont aussi faits en planches de Noyer Doir. Le bois de cet arbre est encore employé comme excellent dans les constructions maritimes; mais il ne doit être mis en œuvre que lorsqu'il est bien sec; alors on assure qu'il est plus durable que le Chêne blanc. Rreckel dans son histoire de la Caroline du IVord, avance qu'il n'a pas l'inconvénient comme ce dernier , d'être attaqué par les vers de mer dans les pays chauds; avantage bien précieux, si cela est vrai , et qui demande de nouveau à être confirmé. Dans les chantiers de constructions navales à Phi- ladelphie , je l'ai vu fréquemment employer pour genoux et varangues; mais à Wheeling, à Maricta, ainsi qu'à Louisville, petites villes situées sur les bords de l'Ohio, il constitue une grande partie de la charpente des vaisseaux qu'on y construit. Sur la rivière Wabash, on en a fait des canots et des piro- gues qui sont très-estimés, à cause de leur solidité et de leur durée. Qurlques-unes de ces pirogues, faites d'un seul tronc d'arbre, ont plus de i3 mtires (4o piedsj de longeur, sur i mrtre environ (a à 3j de largeur. Le Noyer noir est donc un a/bre précieux, et c'est avec raison que beaucoup dhabitans ne le ! I ■ la poun- q ans en nt assuré i dénote- cercueils de Noyer B comme ; mais il bien sec; e Chêne oline du comme de mer ;ieux, si 1 à être 2s à Phi- er pour ^laricta , sur les ie de la Sur la es piro- solidité rogues , moires à 3 j de écieux, is ne le JUGLANS NIGRA. l63 coupent pas^ lorsqu'il s'en rencontre dans les nou- veaux défrichemens qu'ils entreprennent. Le Noyer noir débité en planches, plancks, de 5 centimètres ( 2 pouces ) d'épaisseur , est exporté en Angleterre; mais la quantité estpeu considérable. Ces sortes de planches se vendent à Philadelphie à rai- son de quatre cents, environ 20 centimes le pied. Le brou qui enveloppe la noix, donne une cou- leur fort analogue à celui que fournit notre Noyer d'Europe. On s'en sert dans les campagnes pour teindre les étoffes de laine. Cet arbre a été depuis long-temps introduit en France et en Angleterre , dans les jardins des ama- teurs de cultures étrangères. Il réussit très-bien et donne abondamment des fruits. Quoiqu'il diffère beaucoup du Noyer d'Europe, néanmoins de toutes les espèces de l'Amérique septentrionale, c'est celle qui a le plus de ressemblance avec lui. Si nous comparons donc ces deux espèces sous les différeus degrés d'uti- lité que l'une et l'autre présentent aux arts et au commerce, nous trouverons que le bois du Noyer noir est plus compact, plus pesant, qu'il est doué de beaucoup plus de force , et qu'il est susceptible de prendre un plus beau poli; enfin , qu'il n'est pas sujet à être attaqué par les vers; propriétés, qui comme nous l'avons vu précédemment, le rendent propre non-seulement aux mêmes usages que celui que nous possédons , mais encore aux grandes cons- tructions. Je pense également que par ces mêmes considérations, cet arbre convicndroit parfaitement !' 1 l6/'^ JUGLANS NIGRA. pour succéder à l'Orme sur les grandes routes ; car il paroft actuellement bien prouve, que pour obtenir des succès certains dans la culture des arbres ou des plantes herbacées sur le même terrain, il est lé- cessairc d'y planter alternativement des espèces d'un genre différent. Cependant si on considère le Noyer noir sous le rapport de ses fruits , on trouvera que les avantages qu'il présenste ont très-balancés , car ses noix quoique assez grosses , sont très-inférieures à celles de nos espèces les plus médiocres. On a planté en même temps et dans le même ter- rain des noix de l'une et de l'autre espèce, et l'on a observé que celles du Noyer noir donnent des sujets qui poussent plus vigoureusement, et qui s'élè- vent h une plus grande hauteur dans le même espace de temps ; alors il seroit peut-être profitable de greffer à a à 3 mètres (8 ou lo pieds) de hauteur, notre Noyer d'Europe sur celui d'Amérique, et si on adoptoit cet usage, on jouiroit de tous les avantages que présentent ces deux espèces, sous le rapport de la qualité du bois et de la bonté des fruits. PLANCHE I. Feui7/e moitiée grandeur naturelle. Fig. i , noix recouvert» de son brou. Fig. a , noix séparée de sonbrx^u. Fig. l , fleurs mâles sur un chaton simple et non ra. mifié. es ; car il r obtenir îs ou des 1 est lé- ces d'un e Noyer ^era que ces , car érieures ême ter- et l'on ent des [ui s'élè- î espace able de auteur, et si on antages port de pttrée de non ra» I I' l'IHU',/,^,/ PI Jf^,tf\/ '' JUGLANS CATHARTICA. THE BUTTER NU T. JuGLANS cathartica^ folioîis subquindenis y lanceolatiSf basi rotundato-obtusis , subtus tomentosis , leviter ser- ratis. Fructu oblongo-ovato , api'ce mammoso , vîscîdo , longé pedunculato. Nuce oblonga acuminata , ïnsi- gniter inscupltè-scabrosa. Cette espèce est connue dans l'Amérique septen- trionale , sous différentes dénominations. Dans les lùals de New-Hampshire, de Massachussett et de Vermont, elle porte le nom de Oïlnut^ Noyer à l'huile. Dans la Pensylvanie, le Maryland et sur les bords de rOhio, elle est plus connue sous celui de White Walnut^ Noyer blanc; tandis que dans les Etats de New-York, de New-Jersey et de la Virginie, ainsi que dans la partie montagneuse des Hautes- Carolines, on l'appelle Butter nut, Noix de beurre. Parmi ces diverses dénominations, j'ai cru devoir préférer cette dernière , parce que d'une part , elle n'est pas entièrement étrangère aux autres parties des Etats-Unis que je viens de désigner, et que de l'autre, dans les environs delà ville de New-York, son bois y est employé à des usages plus variés. J'ai pensé également que le nom spécifique latin de cathartica^ qui lui a été donné il y a déjà fort long-temps par le docteur Cutler de l'Etat de Massachussett, devoit être définitivement substitué à celui de Cinerea , sous lequel cette espèce a été jusqu'à présent dis- 1. Jf 1, II 1 1 ■• l66 JUGLANS CATHARTICA. tinguée par les botanistes. Cette distinction avoit été tirée de la couleur des branches secondaires qui sont revêtues d'une écorce lisse et cendrée, mais elle ne rappelle réellement qu'un caractère peu im- portant, tandis que le premier exprime une des qua- lités les plus intéressantes de cet arbre. On trouve encore le Jugians cathartica dans le Haut et Bas-Canada, dans le district de Maine, sur les bords du lac Erié, dans les Etats du Rentucky et du Ténessée, ainsi que sur les bords du Missouri; mais je ne l'ai pas rencontré dans la partie basse des deux Carolines, de la Géorgie et de la Floride orientale , où la nature du sol et la chaleur exces- sive qu'on éprouve en été, sont peu favorables à sa végétation , qui est au contraire remarquable dans les pays les plus froids; car dans l'Etat de Vermont, par exemple , où les hivers sont si rigoureux, qu'on y va en traineau quatre mois de l'année , cet arbre acquiert 2 à 3 mètres (8 à 10 pieds) de circonférence, cepr.ndant je ne l'ai vu nulle part croître plus abon- dpmment que dans les bas-fonds qui bordent l'Ohio, jntre Wheeling et Marietta ; mais il m'a paru que l'épaisseur des forêts qui les couvrent, et où le so- leil ne pénètre que difficilement, s'opposoit à son entier développement; car je n'y ai point observé d'individus d'une aussi forte dimension que dans le New-Jersey, sur les bords élevés et très-escarpés de la rivière Hudson , presque opposés à la ville de New-York. Dans cet endroit les bois sont peu garnis , et la surface du terrain qui est d'une nature froide JUGLANS CATHARTICA. 167 ion avoit iaires qui ée, mais i peu im- des qua- ( dans le aine, sur Lentucky Missouri; tie basse i Floride ur exces- tbles à sa ble dans '^ermont , X, qu'on :et arbre iférence, us abon- tl'Ohio, )aru que )ii le so- )it à son observé î dans le arpës de ville de I garnis ) :e froide et peu productive , est parsemée de gros rochers : c'est dans leurs interstices qu'ont pris naissance les plus gros Juglans cathartica que j'aie vus. J'en ai mesuré qui à i mètre (3 piedsj de terre, avoientS à 4 mètres ( loà lapieds) de circonférence, sur environ 16 mètres (5o pieds) d'élévation, et dont quelques racines tout eu conservant le même diamètre , s'éten- doient en serpentant à fleur de terre jusqu'à plus de i3 mètres ( 4o pieds). Le tronc de cet arbre se rami- fie promptement, et ses branches qui s'étendent à une grande distance, m'ont semblé aftecterune direc- tion plus horizontale que dans les autres arbres , ce qui en faisant paroitre son sommet très-vaste et plus touffu, lui donne un aspect assez remarquable pour le faire d'abord reconnoitre de loin. Les bourgeons du Juglans cathartica comme ceux du /. nigra ne sont pas revêtus d'écaillés , mais sont à découverts, et ses feuilles se développent de très-bonne heure au printemps , environ quinze jours avant celles des Juglans Hickerys '. Chaque feuille est composée de sept ou huit paires de folioles sessiles , et terminées par une impaire pétiolée. Ces folioles longues de 5 à 8 cen- timètres (2 à 3 pouces), sont de forme oblongue, dentées sui leurs bords et légèrement velues. Les fleurs mâles sont supportées sur des chatons gros, • Cette v^gëlatîon très -hâtive s'observe dgalement dans plusieurs autres arbres, qui, comme celui-ci, existent dans des régions très- septentrionales , et qui continuent à se trouver jusque» sous des lati- tudes assez méridionales. m m I. aa I m , II, f :1i I: 'r 1 168 JUGLANS CATHARTICA. cylindriques, longs de 8 à 10 centimètres ( 4 ^ ^ pouces), à pédoncules simples, et sont attachées sur les pousses de l'année précédente. Les fleurs femelles qui au contraire prennent naissance sur celles de l'année, sont terminales, et l'ovaire est surmonté de deux stigmates de couleur rose. Les fruits suspendus ordinairement un à un, sont sou- tenus par des pédicules minces, flexibles, et longs d'environ 8 centimètres ( 3 pouces ) ; leur forme est celle d'un ovale oblong sans suture apparente ; ils ont souvent 6 centimètres ( 2 pouces et demi) de longueur sur i3 (5 pouces) de circonférence , et sont très-visqueux, ce qui est dû à de petites utricules d'une grande transparence qui couvrent leur surface et qui sont faciles à apercevoir à la loupe. Les noix sont très-dures ; dégagées de leur brou leur forme est oblongue; elles sont obtuses à leur base, termi- nées à leur sommet par une pointe très-aiguë , sont sil- lonnées profondément et d'une manière très-irréguliè- re : elles sont à maturité aux environs de New-York, vers le i5 septembre, quinze jours avant celles des autres espèces de Noyers. Dans certaines années elles sont si abondantes, qu'un homme peut en ramasser plusieurs minots par jour. L'amande est épaisse, très- huileuse, et rancit promptement; aussi en voit-on rarement dans les marchés de New-York et de Phi- ladelphie; c'est aussi probablement à cause de cette propriété, qu'on lui a donné les noms de noix de beurre et de noix à fhuile, vraisemblablement parce que les Indiens qui habitoient ces contrées, piloient fî^ is ( 4 à 5 attachées -jcs fleurs lance sur )vaire est ose. Les sont sou- , et longs forme est ente; ils emi ) de e, et sont utricules ir surface Les noix ur forme e, termi- , sont sil- irréguliè- 3 w- York, ;elles des liées elles ramasser sse, trèS' I voit-on it de Phi- I de cette I noix de ent parce I piloient JUGLANS CATHARTICA. 169 ces noix, et séparant par lebullition la substance grasse quisurnageoit, ils s'en servoicnt, dit-on, pour mêler à leurs aliments. Les fruits du Noyer cathartique , lorsqu'ils n'ont encore atteint que la moitié de leur grosseur ordi- naire , sont souvent employés pour faire des corni- chons ; pour cela on les plonge d'abord dans l'eau bouillante , et après les en avoir retirés et bien es- suyés, pour les débarrasser entièrement de l'espèce de duvet dont ils sont couverts , on les met confire dans le vinaigre. Le Juglans nigra et le Juglans cathartica ont , dans les premières années de leur jeunesse , assez de ressemblance , tant par leur feuillage que par la rapidité avec laquelle ils croissent ; mais arrivés à leur entier développement , ils ont chacun un port qui leur est propre, et qui les fait reconnoitre au premier aspect; et si on vient à examiner leur bois, surtout lorsqu'il est bien sec , on y trouve des diffé- rences très-notables. Le premier est pesant, fort, et d'une couleur très - rembrunie ; tandis que celui dont il est question, est très-léger, a peu de force, et d'une couleur rougeâtre ; mais ils jouissent lous deux également du précieux avantage de résister long - temps à la pouriture , et de n'être pas atta- qués par les vers. C'est à cause de son défaut de force , et parce qu'il donne rarement des pièces d'une grande longueur, que le Juglans cathartica n'est point apporté dans les villes pour la construction des maisons , quoiqu'on s'en serve quelquefois pour ^r .1 »!' ; M ^ï\ il 170 JUGLANS CATHARTICA. cet usage dans les campagnes. Je l'ai assez souvent vu employé dans quelques cantons de l'État de New- Jersey, pour en faire les sols des maisons et des écuries, qui sont construites en bois, et qui reposent immédiatement sur la terre ; et c'est aussi parce qu'il résiste bien aux alternatives de la chaleur et de l'humidité, qu'on en fait de bons pieux et de bonnes barres pour clore les champs, et que, dans beaucoup de fermes , on le préfère pour en faire les auges où l'on donne à manger aux bestiaux, et que l'on place au dehors. Les pelles à remuer le grain et les sébiles laites de ce bois, sont aussi préférées à cause de leur légèreté , et parce qu'elles ne sont pas aussi sujettes à se fendre que celles en Acer rubrum, ce qui fait qu'elles se vendent un peu plus cher. Aux environs de New-York, j'ai remarqué que dans la construc- tion des petits canots faits d'un seul ou de deux troncs d'arbres, il étoit employé pour courbes des- tinées à leur donner plus de solidité où à les unir ensemble; mais on se sert d'un bois plus fort , lors- que ces canots sont d'une assez grande dimension. A Pittsbourgh sur les bords de l'Ohio, leJuglans cathartica est quelquefois débité en planches , dont on fait de petits esquifs. Ceux qui descendent la rivière, les achcttent de préférence à cause c^ leor légèreté. A Windsor dans l'État de Vermont, on 3'ee sert pour faire des panneaux de carrosse et de cabrio- let ; ceux qui l'emploient le trouvent fort bon pour cet usage, parce qu'outre sa légèreté, il n'est pas sujet à se fendre. 'ît que de plus, il prend très-bien la cou- 171 uvent vu de New- is et des reposent ssi parce eur et de e bonnes >eaucoup auges où on place 3S sébiles e de leur i sujettes ; qui fait environs onstruc- de deux bes des- les unir rt, lors- [lension. Juglans 3s , dont ident la de leor on, !j"-tî cabrio- pourcet s sujet à la cou- JUGLANS CATHARTICA. leur. En effet, j'ai remarqué que ces pores sont beau- coup plus ouverts que ceuxdu Tulipier et du Tilleul. La propriété médicale tie l'écorce de cet arbre a été constatée depuis long-temps dans les États-Unis, par plusieurs médecins distingués, entr'autres par le docteur Cutler. L'extrait aqueux de l'écorce, ou même sa décoction adoucie avec du miel , a été bien re- coniiupour un des meilleurs cathartiques que possède la matière médicale, parce que sa qualité purgative est toujours assurée , et que dans les constitutions les plus délicates, elle opère toujours sans causer ni dou- leur ni irritation. Enfin l'expérience a appris que, dans bien des cas, elle avoit produit d'excellents effets dans la dyssenterie , etc. C'est ordinairementsous forme de pilules, et à la dose d'un demi gros jusqu'à un gros , qu'il se donne aux grandes personnes. Cependant son usage n'est assez général que dans les campagnes , où beaucoup de fermiers en font tous les ans au prin- temps une petite provision pour les besoins de leur famille et ceux de leurs voisins. Ils l'obtiennent en fai- sant bouillir dans l'eau l'écorce toute entière, jusqu'à ce que la liqueur se réduise par l'évaporation en une substance épaisse, très-visqueuse et de couleur pres- que noir. Ce procédé est vicieux, et l'on devroit préa- lablement enlever l'épiderme ou la partie morte de l'écorce qui recouvre le tissu cellulaire , et qui est fort épaisse; car vers la fin de l'opération, parl'ébuUition long-temps continuée, elle s'est imprégnée des quatre cinquièmes du liquide , déjà chargé de la partie extractive. 1 t if Iv' K"h ' ^ F lit '7^ JUGLANS CATHARTICA. . J'ai vu encore cette ëcorce employée avec succès, comme moyen révulsif dans les ophtalmies inflam- matoires, et même dans les maux de dents, par 1 ap- plication à la nuque d'un petit morceau , qu'on a auparavant fait tremper dans l'eau tiède. On s'en sert aussi quelquefois dans les campagnes, pour tein- dre la laine d'un brun foncé; mais celle du Jugians nigra est très -préférable. J'ai enfin remarqué qu'au moment où, dans un arbre vivant, l'on met à nu le tissu cellulaire de l'écorce, il étoit d'une grande blancheur, mais que dans l'espace d'une minute, il passoit à une belle couleur citron , qui peu à près , se changeoit en une couleur brune foncée. Quoique le Jugians cathartica, comme on voit, possède quelques propriétés utiles, je ne pense pas cependant qu'il soit d'un assez grand intérêt, pour engager à le cultiver dans l'ancien continent comme une espèce forestière qui seroit profitable, soit dans les arts, soit même comme bois à brûler. Il devra donc seulement trouver sa place dans les parcs et jardins d'agrémens. PLANCHE IL Feuille moitiée grandeur naturelle. Fig. 1 , noix recouverte de son brou. Fig. a , noix séparée de son brou. succès , inflarn- par 1 ap- qu'on a On s'en )ur tein- Jugians ians un laire de lais que 16 belle en une »n voit , înse pas , pour comme lit dans l devra •arcs et I II I ^f' H ^ n 'parée de t ' i 1 I i» l\' 'i h' W'Vfc^^.^,'V^^'^^'^'%,^X'%'^-V*'^*^'^'%'**'%^"»-^V^^'^^,'^-^'^'V'^ JUGLANS OLIVMFORMIS, THE PACANE NUT, HICKERY. J u G LAN S olîvceformis ; folioh's sub tri dénis , falcatis , serra" tis. Friictu oblongo , prominulo-quadriangulato ; nuce olivceformi , lœvi. Cette espèce qui se trouve dans la Haute-Loui- siane , est nommée par les François des Illinois, et à la Nouvelle -Orléans, Pacanier, et ses fruits Noix Pacanes. Nom qui a été adopté par les habitans des Etats-Unis, qui par suite l'appellent Pacane nut. Les bords des rivières du Missouri, des Illinois, de S.-François et des Arkansas, sont les endroits où cet arbre se trouve le plus abondamment. Il est encore fort commun sur la rivière Wabash, ainsi que sur les rives de l'Ohio, mais seulement jusqu'à aoo milles de son embouchure , dans le Mississipij passé cette distance, il devient plus rare, et on ne le rencontre plus au-delà de Louisviile. Mon père qui a parcouru toutes ces contrées , a appris des François qui y résident, et qui sont dans l'usage de remonter le fleuve jusqu'à sa source pour aller à la traite des fourrures, qu'on ne le voit plus au-delà de la rivière grande Mackakité , dont l'embouchure est située par le 42'^ 5o' de latitude. Cet arbre afl'ecte de croître principalement dans les lieux frais et qui sont même très-humides; on cite entr'aulres un marais Çswamp) de plus de 800 f^H^ttf. fli j ( 1 i' i ■^' I ili! * < 1 '1 : ' 'i 1 174 JUGLANS OLIViEFORMIS. arpents, qui est exclusivement couvert de Pacaniers. Ce marais qui est connu des François des Illinois, sous le nom de la Pacanière, est situé sur la rive droite de l'Ohio, vis-à-vis l'embouchure de la rivière de Cumberland. Le Pacanier est un fort bel arbre dont la tige est bien filée , et qui, lorsqu'il se trouve en corps de foret, parvient à 20 et 24 mètres (60 et 72 pieds) d'élévation. Son bois dont le grain est grossier, est comme celui des autres Noyers Hickery, pesant et compacte; il est également doué de beaucoup de force et d'élasticité, propriétés qui cependant ne sont pas chez lui réunies à un aussi haut degré , que dans quelques-unes des espèces que je décrirai ci-après. De même que les Juglans nigra etjuglans catharticaj ainsi que dans les deux espèces suivantes, les bour- geons sont à nu , et ne sont point recouverts d'écaillés. Ses feuilles longues de 3o à 45 centimètres ( i pied à 1 8 pouces), sont supportées sur des pétioles un peu anguleux et légèrement velus au printemps. Chaque feuille est composée de six à sept paires de folioles, qui sonlsessiles et terminées par une impaire pétiolée, ordinairement plus petite que les deux qui la précè- dent immédiatement. Ces folioles longues de 5 à 8 centimètres ( 2 à 3 pouces) , dans les arbres arrivés à leur entier développement, et de 8^13(3^5) dans les jeunes individus qui poussent avec vigueur, sont de forme ovale-acuminées, sensiblement dentées, et assez remarquables par leur bord supérieur qui présente une forme demi-circulaire très-prononcée, Pacaniers. s Illinois, 5ur la rive ! la rivière nt la tige 1 corps de 72 piedsj ►ssier, est pesant et icoup de [it ne sont que dans après. De thartica , les bour- 3'écailles. ( I pied à îs un peu , Chaque folioles, pétiolée, la précè- de 5à 8 arrivés à i 5) dans îur, sont dentées, •ieur qui )noucée, JUGLANS OLIViEFORMIS. ln5 tandis que l'inférieur est comparativement tiès-peu arrondi. On observe encore que la nervure princi- pale, au lieu d'être dans la partie moyenne, est plus bas, ce qui fait que la portion supérieure est de moitié plus large. Les noix, ordinairement très-abondantes, sont revêtues d'un brou épais de 2 à 4 millimètres ("i à 3 lignes) , et garnies de quatre angles légèrement sail- lans, qui correspondent à ses divisions naturelles. Ces noix qui varient de longueur depuis 3 jusqu'à 4 cen- timètres (1 pouce et demi), sont pointues à leurs extrémités : leur forme est cylindrique, leur couleur jaunâtre, et elles sont couvent marquées de lignes noirâtres, même purpurines, au moment où elles viennent d'être débarassées de leur enveloppe. La coquille lisse, mince, quoique assez résistante pour n'être pas cassée avec les doigts, renferme une amande bien fournie, et assez facile à avoir, parce quelle n'est pas partagée par des cloisons fortes et ligneuses. Ces noix, d'un très-bon goût, font l'objet d'un petit commerce , entre la Haute et Basse Louisiane. De la Nouvelle-Orléans , elles sont réexportées aux Indes Occidentales, et souvent encore dans le» grandes villes des États-Unis. Non-seulement ellçs sont Irès-préférables à toutes celles qu'on a trouvées jusqu'à présent dans l'Amérique septentrionale, mais je crois même qu'elles ont une saveur plu^ délicate, que celles que nous possédons en Europe. De plus, on trouve souvent des variétés de Pacaniers , qui quoique sauvages, donnent des noix dont l'amande >• a3 Fi ! 'fi [^1 >i' il ( W W ! 1 lli 176 JUGLANS OUV^FOIIMIS. est beaucoup pins grosse que celle de nos Noyers qui n'ont pas été cultivés. Je pense donc que , sous le rappoj- du fruit, cet arbre mérite de fiîter l'attention des Européens ; et qu'au moyen d'une culture soi- gnée, on parviendra à en obtenir de très-beaux, sur- tout si l'on considère que notre Noyer dans l'état sau- vage, ne donne que des noix très-inférieures à celles du Pacanier. Il est vrai cependant que cette heu- reuse perspective est balancée par la lenteur avec laquelle croit cet arbre, dont nous possédons plu- sieurs individus en France, qui ne portent point encore de fruit, quoiqu'ils soient plantés depuis plus de trente ans. Mais s'il est vrai que cet arbre puisse être greffé sur le Noyer noir ou sur le Noyer ordinaire , alors sa végétation sera incomparable- ment plus rapide , et rien ne s'opposera à ce qu'on s'applique à le propager en Europe. m I I PLANCHE m. Feuille moitié grandeur naturelle. Fig. 1 , fruit (ouvvrt de &on brou, lig, 2 , fruit sépare du brou. )yers qui , sous le tttention ture soi- lux, sur- 'ëtat sau- > à celles tte heu- 3ur avec 3ns plu- at point depuis et arbre e Noyer parable- :e qu'on e du brou. H I. î ff /f. :/..,,/,■./.■/ ' JnOLAiNS aiiwuvi <(^f//f /' . \f// ' >/fr/% vvy/ / JUGLANS AMARA, BITTER NUT, HtCKERV. ' JuGLANS amara , arbor maxima , foliolis 7 — 9»", gla~ bris , conspicuè serratis , impari breviter petiolato. Fructu siibrotundo-ovoïdeo t supernè suturis prominulis ; nuce lœvi y subgïobosâ , mucronatâ : putamine fragili , nucleo amaro. Cette espèce est généralement connue dans l'Etat de New-Jersey, sous le nom de Bitter nut , Noyer amer ; tandis que dans la Pensylvanie, et notam- ment dans le Comté de Lancaster, elle est désignée par celui de FHiile Hickery^ Hickery blanc, et quel- quefois encore de Swamp Hickery^ Hickery des ma- rais. Mais plus au sud elle est confondue avec \eJu- glans porcina; enfin les François des Illinois , comme les habitans de New- Jersey , lui donnent le nom de Noyer amer. Cette dernière dénomination sous la- quella je la décris, m'a paru devoir être pré férable- ment conservée ; car elle indique une des propriétés ''ères du fruit de cet arbre, ^virons de Windsor dans l'État de Vermont^ lati. 4-^° 3o', sont, je pense, très-rapprochés du point le plus septentrional, où le Noyer amer com- mence à croître, en venant du nord au midi j cair on ne le rencontre pas dans le district de Maine , o-ti il existe cependant beaucoup de situations sur les bords des rivières très-analogues à celles où il est fort commun , à quelques degrés plus au sud. Cet (iA.; f ■ ■ I' '7^ JUGLANS AMARA. arbre parvient à une très-grande élévation, danc les bois de Bergen's Woods, à six milles de New-York, et dans les bas-fonds qui bordent l'Ohio. J'ai mesuré plusieurs individus qui avoient de 3 à 4 mètres ( 10 à 12 pieds) de circonférence, sur environ 2^ à 26 mètres ( 70 à 80 pieds ) de hauteur; mais il ne parvient il est vrai à de pareilles dimensions , que dans les endroits où le sol est d'une excellente qua- lité, et maintenu constamment à l'état de fraîcheur, souvent même d'humidité, parles débordemens des creelis et des rivières; et c'est probablement parce qu'on a remarqué qu'il affectoit de croître dans de pareilles situations, qu'il est désigné quelquefois comme il a été dit, par le nom de Hickery des ma- rais. C'est de tous les Noyers Hickerys, celui chez lequel la végétation est la plus tardive , car j'ai constamment observé que ses feuilles se développent environ quinze jours plus tard. Dans les individus bien venant et en état de porter fruit, elles ont de 32 à 4o centimètres f 12 à i5 pouces) de longueur, sur une largeur à > peu -près d'égale dimension, qui varient ainsi que dans tous les autres arbres, eu égard à la nature du sol , ou encore selon qu'elles croîssent sur les branches inférieures ou sur les plus éIevées.Chaque feuille est composée de trois ou quatre paires de folioles, terminées par une impaire moins grande que les deux qui la précèdent immédiate- ment. Ces folioles, longues d'environ lôcentimètres (Gpouces) sur 27 à 3o millimètres {xi à i5 lignes) de largeur, sont sessiles, ovales-acuminées et très^ danc les w-York, i mesuré j. mètres viron 2^ lais il ne îs , que nte qua- aîcheur, liens des it parce dans de Iquefois des ma- lui chez car j'ai loppent idividus i ont de ngueur, on, qui res, eu qu'elles les plus I quatre 5 moins lëdiate- imètres lignes) Bt très-» JLX' GI-ANSAMARA. I79 sensiblement dentées en scie; elles sont lisses et d'un vert assez obscur. Lorsque cet arbfe a perdu ses feuilles, il est encore facile à reconnoître à ses bour- geons qui ont une belle couleur jaune, et qui sont à nu , sans être couverts ou enveloppés d'écaillés. Dans la Pensylvanîe et le New-Jersey, le Noyer amer est en fleurs vers le 25 de mai. Les chatons qui portent les fleurs mâles , longs de 5 à 8 centi- mètres f 2 à 3 pouces), et disposés trois à trois sur le même pédicule, sont pendans et flexibles , tou- jours réunis seulement deux à deux. Ils sont atta- chés à la naissance de la pousse de l'année, tandis que les fleurs femelles peu apparentes, sont au con- traire placées à leur partie supérieure. Les fruits toujours assez abondans, sont en ma- turité vers le i^'. octobre. D'un seul arbre on pour^- roit souvent en récolter plusieurs minots. Le brou qui couvre la noix est mince, charnu, et surmonté dans sa moitié supérieure de quatre appendices en forme d'ailes. Il ne devient pas ligneux comme dans les autres Noyers Hickerys; mais il s'amollit, et finit par tomber en pourriture. Dans cette espèce, la forme des noix est plus constante et plus régu- lière. Elles sont plus larges que longues , ayant environ 22 millimètres (10 lignes) de largeur sur i3 à iS (6 ii 'jl.J de hauteur. La coque qui est blanche, lisse, et assez mince pour être cassée avec les doigts, renferme une amande très-remarquable par les si- nuosités profondes qui la pénètrent de toutes paris, et qui sont le résultat de îa plicature de l'amande l8o JUGLANS AMARA. sur elle-même ; elle est si âpre et si amère, que les écureuils et les autres animaux sauvages, ne recher- chent les noix de cet arbre, que lorsqu'ils n'en trouvent plus d'aucune autre espèce. Dans quelques parties de la Pensylvanie où cet arbre se trouve assez multiplie, on a retiré de ses noix une huile bonne à brûler, et susceptible d'être employée à d'autres usages secondaires ; mais de ces essais qui ont réussi à quelques fermiers, on ne doit pas en conclure qu'on puisse, sous ce rapport, tirer de cet arbre des produits capables de devenir une bran- che d'industrie 5 car ni le Noyer amer , ni les autres espèces de l'Amérique septentrionale , ne couvrent jamais des cantons assez étendus, pour en fournir les moyens. Il y auroit à cet égard beaucoup plus d'avan- tage à multiplier le Noyer d'Europe, dont la culture est encore totalement négligée dans tous les Étals- Unis, et qui certainement réussi roit au-delà de toute espérance dans les États du milieu , et surtout dans ceux qui sont situés au-delà des AUéghanys. La texture de l'écorce du Noyer amer, la couleur de l'aubier et du cœur, sont les mêmes que dans les autres Noyers Ilickerys, et son bois possède , quoi- que dans un degré inférieur, ces propriétés qui les font distinguer si évidemment des autres arbres; propriétés qui sont la pesanteur, la force, la ténacité et l'élasticité. On s'en sert à Lancaster comme bois de chauffage ; mais sous ce rapport, il n'y est point consi- déré , comme supérieur en qualité au Chêne blanc, et il n'est point vendu à un taux plus élevé. , que les le recher- l'ils n'en ie où cet îré de ses ble d'être ais de ces n ne doit t, tirer de ine bran- es autres couvrent )urnir les is d'avan- a culture les Ëtats- ■delà de :t surtout hanys. i couleur dans les e, quoi- is qui les ► arbres; ténacité e bois de nt consi- c blanc, JUGLANS AMARA. l8l Le Noyer amer existe en France dans plusieurs jardins , et même y donne des fruits ; cependant comme on ne peut rien espérer de la qualité de son fruit, qui paroit vouloir un sol très -fertile pour arriver à un grand développement ; enfin , que son bois est reconnu en Amérique, pour être un peu inférieur à celui que fournissent les espèces sui- vantes, je ne crois pas qu'il doive trouver place dans les forêts d'Europe. PLANCHE ÏV. Feuille de grandeur naturelle. Fig. 1 , noix revêtues de Uur brou. Fig. a, noix séparée de ton Itrou. il JUGLANS ^QUATICA. WATER BITTER NUT UICKERV, JuGLANs mjuaticafoh'olis^—wnu^ lanceolato-acumina- tis , sub-serratis , sessi'libus ; impari breviter pethïato. Fructibus pedunculatis , nuce sub-depressa , parva , rubiginosa , tenera. Cette espèce qui appartient à la partie basse des des Etats méridionaux , n'y est connue sous aucune dénomination particulière, car elle a été confondue jusqu'à présent par les habitans avec le Juglans por- cina, quoiqu'elle en diffère à beaucoup d'égards. Le nom d'Hickery des marais, Water Hickerjy que je lui ai donné , ma paru assez convenable , parce que j'ai toujours trouvé cet arbre dans les marécages, et très- souvent dans les fossés qui entourmt les champs à riz, où il croît avec VAcer riibrum, le Njssa aqua- ticay\e Cupressus disticha et le Populus aiigulosa. Le Juglans aquatica s'élève de i3 à 16 mètres ( 4o à .^o pieds) , et son port est en tout semblable à celui des autres Noyers Hickerys, dont il fait partie. Ses feuilles longues de 21 à 24 centimètres (839 pouces), sont d'une belle couleur verte, seulement composées de quatre à cinq paires de foliole , sessiles et terminées par une impaire pétiolée. Ces folioles légèrement dentées sur leurs bords, longues et étroi- tes, ont environ 10 à i3 centimètres { 4 à 5 pouces) de longueur, sur 18 à 10 millimètres (8 ù 9 lignes) ^■%"* «^«^«^ih^ r. - acwnina-' • petïolato, X , parva , basse des is aucune onfondue lans por- ^ards. Le que je lui ;e que j'ai s , et très- champs à ^sa aqua- wgulosa. ities Ç ^o blablc à lit partie, es (8 à 9 'ulement , sessiles i folioles et étroi- pouces) 9 IJgnesj v^-* ""*C;: .M (;l\\s «UHa!>!l>?^il '///^/,^// . //w, / JUGLAHS AQUA.TICA. l83 à leur partie moyenne, assez semblable d'ailleurs à des fenilles de Pécher. Les noix couvertes d'un brou peu ëpais et légère- ment inégales , sont petites, anguleuses, et un peu déprimées latéralement; elles sont rougeâtres et très- tendres. L'amande en est fort amère, et présente comme dans celles du Jugions amara , des sinuosités profondes qui la pénètrent de toutes parts. Ces fruits, comme on le pense bien , ne sont pas mangeables. Le bois du Jugions aquatica, quoique participant des propriétés de tous les autres Noyers Hickerys, leur est cependant inférieur sous tous les rapports, attendu qu'il vient dans des lieux très-aquatiques. Cet arbre dont j'ai rapporté des noix en France, pousse vigoureusement, et supporte bien les froids de nos hivers ; cependant je ne crois pas qu'il mérite de trouver place dans nos forets européennes , ni même d'être ménagé dans les défrichemens en Amé- rique. La partie méridionale des Ëtats-Unis possède d'ailleurs beaucoup d'espèces plus utiles, comme bois de constructions ; car celui-ci , comme ceux de tous les Noyers Hickerys, ne convient en aucune manière à cet usage. PLANCHE V. Rameau avec des feuilles de grandeur naturelle. Fig. t I noix recouverts de leur brou. fig. a , notjc séparée du brou. u4 ht JUGLANS roMENTosA. JUOCKER NUT HICKERr. JuGLANs toinentosa foliolis 7—9"", Icevùer serratis.sub- tus conspicuè Hllosis, impari suh - petiolato ; amentis covipositis, lougissimis ,filiformibus , eximiè tomen- iosxs,f,uctii. ghùoso vel oblongo, nuce quadmngulà , crassà durissimùqiie. Dans la partie de l'État de New-Jersey qui avoi- sine la rivière Hiidson, ainsi qu'à New-York et dans Jes environs de cette ville, cette espèce de Noyer est connue sous le nom de Mocker mit, Noyer à noix moqueuse , et quelquefois encore de White heart Hickery, Hickery à cœur blanc; tandis qua Phila- delphie, à Baltimore et dans la Virginie, celui de Corn mon Hickery, Hickery ordinaire, est le seul en usage. Les François des Illinois lui donnent le nom de Noyer dur. J'ai cru devoir conserver la première de ces dénominations, parce qu'elle exprime un des caractères du fruit de cet arbre, qui n'est véritable- ment pas plus abondant dans la Pensylvanic , et plus au midi , que les autres Noyers Hiekerys, comme pa- roitroit l'indiquer le nom qu'il y porte. Vers le nord je n'ai pas observé le Jit^lam tomentosa, au-delà de Porlsmoulh dans l'État de Massachussett , quoi- qu'd soit déjà assez comnuin aux environs de Boslon et de New-Providence, situés seulement à 100 milles l)lus au sud; enfin il est ])eut-ètr(' plus abondant que i)ai tout ailleurs dans les forêts qui existent encore t. 'ratis , siib- >; arnentis lié tomen- drangulà , qui avoi- k et dans le Noyer ^er à noix lite heart i u Phila- celui (le e seul en it le nom première le un des critable- , et plus mime pa- s lo nord au-delà U , quoi- L' Boslon »o nulles hondaiit it encore '/,,/,,/■ //'// • ^/f,A, /y J "'■ 1 , , 1 'i; 1 j ^' m : 1 f i ^1 1 ■l 'itr / il î i'itti JUGLÀNSTOMENTOSA. l85 dans la partie atlantique des Etats du milieu, ainsi que dans celles qui couvrent les Hautes-Garolines et la Haute - Géorgie; mais dans ces mêmes États, il est proportionnellement beaucoup plus rare vers la mer, à cause de la stérilité du sol, qui est géné- ralement aride et sablonneux, et par suite peu favo- rable à sa végétation. J'ai cependant remarqué que c'est le seul des Hickerys dont on trouve toujours des rejetons dans les Pinières , Pine barrens } ces reje- tons brûlés tous les ans, ne s'élèvent jamais qu'à 1 mètre (3 ou 4 pieds). J'ai fait la même obser- vation en traversant les grandes prairies naturelles, Big harrens , du Kentucky et du 1 enessée ; car le Juglans tomentosa et le Quercus ferruginea , sont les seules espèces d'arbre qui s'y trouvent dissémi- nées, et qui résistent aux incendies qui presque à chaque printemps, embrasent ces prairies. C'est pro- bablement à cause de cela , qu'en partie arrêtés dans leur végétation , ils ne parviennent l'un et fautre qu'à a ou 3 centimètres (8 ou lo pieds) d'é- lévation. Comme la plupart des autres Noyers du pays , on trouve de préférence celui-ci dans des terreins de bonne qualité, et principalement sur les coteaux à pente douce qui entourent lesmarais, où il se trouve mêlé avec des Liquidambars, des Tulipiers, des Éra- bles à sucre, des Noyers à noix amèrcs , des Noyers noirs, etc. Dans de pareilles situations, il atteint son plus grand développement, qui est ordinairement d'environ 20 mètres (Go pieds), sur 5o à 60 centi- m '' ! ' ! il i ■a ■il : H' ï86 JUGLANS TOMENTOSA. mètres f i8 à ao pouces j de diamètre. Je me ressou- viens cependant d'avoir vu des individus d'une plus grande dimension, près de Lexington enKentucky; mais cela tient à l'extrême fertilité de ces contrées , et cet accroissement n'est pas ordinaire, tant pour cet arbre que pour beaucoup d'autres, en deçà des Monts-Alléghanys. Le Juglans tomentosa est néan- moins de tous les Noyers flickerys, celui qui paroît être le plus susceptible de croître dans des terreins de médiocre qualité ; car , quoiqu'il soit d'une mau- vaise apparence, et en quelque sorte rabougri, il (ait partie des forêts dégradées et appauvries, qui occupent les terreins maigres et graveleux de la plus grande partie de la Basse -Virginie. Dans celte espèce, les bourgeons sont gros, courts, d'un gris blanc et très-durs, ce qui suffit en hiver pour la faire reconnoitre , et c'est même à cette épo- que de l'année où les feuilles sont tombées, le seul caractère auquel on puisse alors s'attacher dans les individus qui sont au-dessus de 2 à 3 mètres (8 à 10 pieds) de haut. Dans les premiers jours de mai, les bourgeons grossissent beaucoup , les écailles exté- rieures tombent et les internes persistentj enEn celles-ci se séparent et laissent apercevoir les jeunes feuilles qui grandissent si rapidement, que je les ai vu acquérir 5o centimètres (20 pouces) en dix huit jours : chacune d'elle est composée de quatre paires de folioles scssiles et terminées par une impaire. Ces folioles longues de 16 à 2 2 centimètres ((îà 8 pouces ) de forme ovale - acuminée , légèrement B ressou- une plus entucky; ;ontrées , aiit pour deçà des îst néan- ui paroit terreins inemau- )ugrî, il •ies, qui e la plus , courts, ;n hiver ïtte épo** le seul dans les îC8à 10 mai, les es exte- f enfin s jeunes je les ai dixhuit e paires nipaire. ((>à8 remont UOLANS TOMENTOSA. tSn dentées dans leur contour , sont odorantes, assea épaisses , très - velues inférieurement, ainsi que le pétiole commun auquel elles sont fixées. Dès les premiers froids, les feuilles de cette espèce d'Hickery deviennent d'un beau jaune , et tombent peu de temps après. Les fleurs mâles, disposées sur des éha- tons longs de i6 à 20 centimètres (6 à 8 pouces), velus, flexibles et pendans, sont réunis trois à trois sur un pédicule commun , et attachés aux aiselles des premières fouilles des pousses de Tannée , aux extrémités desquelles sont situées les fleurs femelles, qui sont peu apparentes et d'un rose pâle. Les fruits du Juglans tomentosa, sont à maturité vers le 1 5 novembre, ils sont odorans, sessiles ou très- rarement pédoncules; le plus souvent réunis deux à deux. Sous le rapport de la forme et de la grosseur, ils offrent des différences très- remarquables : dans quel- cjues arbres, ces fruits sont parfaitement ronds avec des sutures rentrantes ; chez d'autres, ils sont très- allongés avec des sutures sortantes ou anguleuses, les uns ont plus de 6 centimètres (2 pouces) de longueur sur 24 à 3o millimètres ( 12 à i5 lignes ) de dia- mètre, d'autres ont moins de moitié de cette gros- seur. Le brou qui conserve toujours beaucoup d'épaisseur, devient dur et ligneux vers l'automne. A celte époque, il s'ouvre inégalement, et seulement dans les deux tiers de sa longueur, pour laisser échapper la noix. La coquille fort épaisse, légère- ment striée , et d'une extrême dureté , renferme une amande douce, mais petite et difficile à extraire k k '! : lit * T ■ i'i. .' l88 JUGLANS TOME NT OS A. à cause des cloisons tiès-forlcs qui la partagent; et c'est probablement pour cela qu'on a donné à cette espèce le nom de Noyer à Noix moqueuse. Les noix varient non -seulement dans la configuration et dans le volume, mais encore dans le poids , et cela à un tel point, qu'on croiroit qu'elles appartiennent à des arbres d'espèces différentes; car quelques-unes de ces, noix, sont presque rondes et si petites, qu'elles ne pèsent pas tout-à-fait un gros , tandis que d'autres sont très-allongées, à angles saillans, et si volumi- neuses, qu'elles en pèsent plus de quatre. Lorsque ces dernières sont débarrassées de leur brou , il est quelquefois possible de les confondre avec celles des Juglans lacinioùa^ et les premières avec quelques- unes des variétés appartiennent an Juglans porcina. Parmi ces différentes variétés, j'ai fait figurer de grandeur naturelle, celle qui est la plus commune. La grande dureté de ces noix, et la difficulté d'en extraire l'amyudc, qui d'ailleurs est peu fournie , sont cause qu'on n'en apporte que rarement aux mar- chés. Le trorc du Jnghîix ioinentosa, dans les vieux arbres , est rcvèiu d'une écorce profondément crevassée, point écaillcusc, très - épaisse , et très- consistante. Son bois de la même couleur et de la même texl ue que les autres Noyers Hickerys , jouit des uièm s propriétés qui rendent les arbres de cette classe si remarquables. (]elui-ci est surtout préférable comme combustible. Pour cet usage on choisit les arbres qui ont de i(> à 20 centimètres gent; et lé à cette Les noix 1 et dans a à un tel lit à des les de ces l'elles ne d'autres volumi- Lorsque u , il est ;elles des uelques- porcina. jurer de »mmune. il té d'en Iburnie , aux mar- ies vieux ndément et très- ur et de ickerys , îs arbres t surtout usage on itimètrcs JUGLANSTOMENTOSA. 189 (6 à 8 pouces) de diamètre, parce que lorsqu'ils ont atteint cette grosseur, leur bois donne plus de cha- leur, et comme le cœur qui est de couleur rou- geàtre n'est pas encore développ'', on donne alors fréquemment à ce*te espèce le nom de TVhite heart Hickery , Hickery à cœur blanc. Dans les campagnes on se sert qt jlquefois de son écorce pour en ob- tenir une couleur verdâtre , mais l'usage qu'on en fait est très-limité. De tous les Noyers Hickerys , c'est celui dont la végétation est la plus lente, ce dont je me suis assuré par les semis que j'ai fait des noix de ses diverses espèces, ainsi que par la longueur conparatlve de leurs pousses annuelles. J'ai cru aussi remarquer que son bois étoit le plus susceptible d'être attaqué par les insectes , et notamment par le caïlidium Jle- jcuosuin, dont la larve le ronge intérieurement. Ces différentes considérations, sont, je pense , des motifs assez puissans, pour engager les personnes qui vou* dronl tbrmer de grandes plantations, à donner la préférence à quelques autres espèces que je me pro- pose d'indiquer. PLANCHE VI. Fetiille du tiers de la grandeur naturelle. Fig> 1 , noia: revêtue de son brou. Fig, 2 , noix séparée du brou.. Fig. 3 , callidiiim (lexiiosurn. ''.■ , i ; ^■*'**'**'*^'**'V^*'».**-V%-»^'*«.%^^» JUGLANS SqUAMOSA. ^;^/ ,. / SHELL B^RK HICKERY. J ^^l^^A JuGLANS squamosa , foliolis quînis majorihus , longé pe- tiolatîs , ovato-acuminatis , serratis , subtus villosis , impari sessili : amentis rnasculis compositis , glabris fiUformibusque : fructu globoso , depresso , majore; nuce compressa , albâ. La disposition assez singulière qu'offre lecorce de cette espèce de Noyer, lui a fait donner les noms de Shell hark Hickerj, de Scafy bark, de Shag hark Hickerj^ Hickery à ëcorce écailleuse. Parmi les différentes dénominations , dont la signification est à-peu-près la même, j'ai conservé la première, comme plus généralement en usage dans les États du milieu et du sud. Les descendans des Hollan- dois, qui habitent cette partie du New-Jersey qui avoisine la ville de New- York, lui donnent encore fréquemment le nom de Kiskythomas nut, et les François des Illinois, iVbjer fenrfre. Les environs de Portland , dans l'État de New- Hampshire, sont un despoints les plus avancés vers le nord où j'ai trouvé le Juglans squamosa; mais sa végétation m'a paru y être restreinte par la rigueur des froids qu'on éprouve déjà sous cette latitude ; car il est peu élevé, et les fruits n'y acquièrent qu'un« grosseur médiocre. Je ne l'ai pas trouTé dans les forêts du district de Maine, non plus que dans celles de New- és vers le mais sa rigueur atitude ; tqu'un« Jans les Qs celles MÊÊMMÊk. // o I JUGLANS l.u-iiuo.sa tHiSrii'/ f'î l\ ('/'// JUGLANS SQUAMOSA. fqi de l'État de Vermon^, situées un peu plus avant vers le nord. Cet arbre est au contraire fort commun sur les bords du lac Érié, près de la Nouvelle-G'ïnève , dans le Génessée ; le long de la rivière des Mohawks; presse Goshen, dans le nouveau Jersey, enfin sur les rives de la Susquehannah et de la Schuylkill, dans la Pensylvanie. Il l'est comparativement beaucoup moins dans le Maryland , la Basse-Virginie, ainsi que dans les États méridionaux. Dans la Caroline du sud, un des endroits les plus rapprochés de Charsleston où je lai observé , se trouve dans la paroisse de Goose Creek, à 24 milles de cette ville; on le rencontre encore dans les États de l'ouest; mais il y est moins répandu que l'espèce suivante avec laquelle il a beaucoup de ressemblance, ce qui fait que les habitans les confondent et leur donnent le même nom. A l'est des Monts-Allégbanys, le Juglans squamosa croît exclusivement autour des swamps ou marais, ainsi que dans les endroits très- frais, qui sont souvent exposés à être submergés pen- dant plusieurs semaines de suite. Dans de pareilles situations, il se trouve le plus ordinairement mt^lé avec le Quercus discolor , VAcer ruhrum , le Liqui- dambar styraciflua , le Njssa et ie Platanus occi- denlalis. C'est de tous les Noyers Hickerys, relui qui parvient à une plus grande élévation sur un j)lus petit diamèlre , car il acquiert quelquefois ao ù a5 mètres (80 à 90 pieds) de hauteur, sur moins de 6.7 cenlimèlres (2 pieds) d'épaisseur. Son tronc dépourvu de branches dans les trois quaris de sa haufc.'ur, est •rj liiiil 19* JUGLANS SQUAMOSA. d'une grosseur régulière et presque uniforme jusqu'à la naissance de ses premières branches, ce qui en fuit un arbre magnifique 5 mais ce qui lui donne surtout une apparence singulière et le fait recon*- noitre tout de suite à une grande distance, c'est l'aspect que présente son tronc, dontrécorce ( épi- derme) se divise naturellement en un grand nombre de bandes étroites et longues de 3o à <)6 centimètres (1 à 3 piedsj, qui sont recourbées en arrière, et ne sont plus adhérentes que par leur partie moyenne. Ainsi hérissé du haut en bas de pointes saillantes ^ le JugUms sqiiamosa est bien propre à attirer l'at- tention de l'hoinme le plus indifférent. Cette exfo^ liation de l'épiderme qui s'opère d'une manière si remarquable , n'a lieu que dans les arbres qui ont acquis plus de aS centimètres ( lo pouces) de diamètre , quoiqu'elle s'annonce long-temps aupa- ravant par de longues ger(;ures. Ce caractère qui est très-sullisant pour le faire reconnoître lorsqu'il est juive de ses feuilles en hiver, n'existe pas encore dans les sept ou huit premières années de sa crois* sancej aussi pourroil-il alors être confondu facile- ment avec les Juglaus towentosa et Juglans pot" cina , si on n'avoit j)as recours à l'exauuMi des bourgeons. Dans ces deux dernières espèces , et assez généralement dans tous les autres arbres , ils sont formés d'écaillés, étroitement appliquées les unes sur les autres, tandis que dans l'espèce dont il est ici question , les deux écailles plus extécieurc» )ie les embrassent qu'à moitié, et hiissent dans la L'S , et es, ils JUOLANS SQUAMOSA. 193 partie supérieure un intervalle très-marque. Je me plais même à considérer cette disposition particu- lière de ces deux écailles, propre à cette espèce et à la suivante, comme le principe de l'exfoliation de son épiderme. Au printemps, dès que l'action de la sève commence à se manifester, ces deux écailles tombent, les plus internes grandissent con- sidérablement, et se chargent d'un duvet soyeux et mordoré j enfin après un intervalle d'environ quinze jours, les bourgeons qui ont déjà acquis près de 6 centimètres (2 pouces) de longueur, crèvent, et laissent apercevoir les jeune feuille^, dont le déve- loppement est souvent si rapide, que dans le cou- rant du premier mois , elles ont acquis toute leur grandeur, qui est quelquefois de plus de 60 centi- mètres Ç ao pouces) dans les arbres encore jeunes, et dont la végétation est très -vigoureuse. Dans cette espèce, chacune des feuilles est composée de deux paires de folioles, plus une impaire pétiolée . ces folioles sont lisses et d'un vert agréable en dessus, et finement veloutées en dessous; elles sont dentées dans leur contour. Les inférieures sont proportio- nellement beaucoup moins grandes que les deux suivantes, qui le sont presqu'autant que l'impaire. Celle - ci a souvent 3o centimètres ^ i pied ) de longueur, sur 10 centimètres (4 pouces) de largeur. Comme dans l'espèce précédente, les fleiu's niûlc^ qui paroissent du if> au ao mai dans l'Ltat de ]Ncw- York , sont disposées sur des clialous longs de i3 à iG centimètres (5 à 6 pouces), glabres, ilexible* îi ■ h ; ! Itf; i ' ' ; i ! '9^ JUGLANS SQUAMOSA. et pendans ; ces chatons sont réunis trois à trois, et sont supportés par un pétiole commun , qui est attaché aux aisselles des premières pousses de l'année, l^es fleurs femelles verdâtres et peu apparentes, sont au contraire situées à leurs extrémités. Les fruits du Jugians squamosa, sont en maturité vers le i-. octo- bre; dans certaines années, ils sont si abondans, qu'un seul arbre en donne cinq à six minots. Sui- vant la nature du sol et de l'exposition , ils varient pour la grosseur, qui est assez généralement de i5 centimètres ( 5 pouces et demi )^ de circonférence; pour la forme elle est tpujours la même. Ils sont arrondis, et présentent quatre sutures rentrantes, opposées les unes aux autres, qui indiquent le point où la division du brou doit se faire; car il se par- tage en quatre segmens égaux, qui se séparent entiè- ment les uns des autres au moment de la complète maturité. Cette division totale du brou doit même otre considérée avec son épaisseur très-remarquable , et qui est hors de toute proportion avec la noix, comme un caractère particulier aux Noyers à écorce ccailleuse. Les noix du Jugians squamosa, sont petites, blanches, comprimées latéralement, et pré- sentent quatre angles marqués, qui correspondent aux quatre divisions du brou. De tous les Noyers de l'Amérique septentrionale que nousconnoissons, c'est celui dont les noix, après celles du Pacanicr, renferment l'amande la j)lus douce et la plus fournie; la coquille qui la contient est assez mince, quoiqu'elle soit encore sullisammeut î ; »- JUCLANS SQDAMOSA. IQS épaisse pour qu'on soit obligé de casser ces noix avant de les servir sur la table ; car elles sont trop dures pour pouvoir être brisées en les pressant l'une contre l'autre dans la main , comme cela se fait ordinaire- ment à l'égard des noix d'Europe , qui , bien certai- nement , leur sont très-préférables. Les noix du Ju- glans squamosa^ sont cependant encore assez recher- chées, car elles forment un petit article de commerce, qui se trouve porté dans les listes des exportations des produits du sol des Etats-Unis. Cette exporta- tion qui ne s'élève pas annuellement à plus de quatre à cinq cents minots, a lieu principalement de New- York et de quelques petits ports duConnecticut, d'où ces noix sont envoyées dans les Etats méridionaux, et dans les colonies des Indes occidentales, quelque- fois même il en vient à Liverpool : dans ces difFérens endroits, elles sont connues sous le nom ^Hickerj nuts , noix d'Hickery. Ces noix qui se vendent au marché de New-York, environ lo francs (2 dollars ) le minot, sont ou ramassées dans les bois, ou provien- nent des arbres, qui lors des premiers défrichemens , ont été conservés au milieu des champs cultivés. C'est principalement dans les environs deGoshen, Etat de New-Jersey, et dans plusieurs fermes situées sur les bords de la rivière Hndson, 3o milles au delà d'Albany, que j'ai remarqué qu'on a eu cette sage précaution. Les Indiens qui habitent sur les boids des lacs Erié et Michigan,rerneillent ces noix pour l'hiver; ils en pilent une partie dans des mortiers de bois, i '' Si î il I ? iQ^ JUGLANS SQUAMOSA. et font bouillir cette pâte dont ils retirent une ma- tière huileuse qui surnage, et qu'ils mêlent avec leurs alimens. Avant de parler des propriétés du Noyer écailleux , sous le rapport de son bois, je ne puis m'empécher de faire mention d'une fort belle variété de ces noix, produites par quelques arbres qui existent dans une ferme, situées au Seacocus, près de Snake Hiii, dans le New-Jersey. Elles ont presque le double de grosseur de celles que j'ai vues partout ailleurs; la coquille est également blanche et comme bosselée au lieu d'être anguleuse. Un siècle de culture n'amè- neroit peut-être pas les autres au point de perfection où se trouvent déjà celles-ci, qui elles-mêmes étant greffées, augmenteront encore beaucoup de volume. Le bois de Juglans squamosa , possède toutes les propriétés particulières aux Noyers Hickerys, qui sont la pesanteur , la force, l'élasticité et la ténacité ; comme eux il a le même défaut, celui de pourrir très- promptement et d'être attaqué par les vers. Ccpcn- dantcomme cette espèce s'élève à un*; grande hauteur, sur un diamètre très-uniforme, on s'en est quel- quefois servi à New- York et à Philadelphie, pour faire la quille des vaisseaux, mais il est rare qu'on l'employé actuellement à cet usage, les plus grands arbres ayant été abattus dans les environs des ports de mer. On a aussi reconnu que le bois de cette espèce se fendoit plus facilement, et qu'il avoit un plus grand degré de s()iij)lesse : c'est pour cela que dans quelques cantons de la Pensylvanie , on en JUGLANS SQUAMOSA. i^ff fait des paniers et surtout des manches de fouets de carrosses, fort estimés à cause de leur grande élasti^ cité. On en fait même passer un certain nombre de paquets ou de bottes en Angleterre. C'est encore à cause de celte même propriété, et parce qu'il a le grain un peu plus un, que les tourneurs qui dans les campagnes des environs de New- York et de Philadelphie , préparent les pièces destinées à com- poser les chaises, dites de Windsor, lesquelles sont toutes en bois, se servent par préférence de celui de cette espèce , pour en faire les baguettes qui en forment le dos. J'ai eu plusieurs fois occasion de remarquer, que parmi les différentes sortes de bois Hickerys , apportées en hiver à New- York pour com- bustible, celui de cette espèce dominoit, non qu'elle soit la plus estimée sous ce rapport, mais parce qu'elle paroît être plus commune sur les bords ou dans le voisinage de la rivière du Nord. Telles sont les usages auxquels le bois du Juglans Sfjfuamosa, m'a paru le plus spécialement adapté. Par ce qui a été dit précédemment, on a vu que cet arbre s'élevoit à une très-grande hauteur , et qu'il étoit d'une superbe venue. Je crois donc qu'il doit étie introduit dans les forèls européennes, et quon devra le placer de préférence dans les endroits frais, analogues à ceux où ou le trouve le plus souvent dans l'Amérique septentrionale. Sa réussite sera certaine dans le nord de l'Europe; car il peut sup- porter les froids les plus rigoureux. Je ne connois en l'raiice que deux individus de iqB Juglans squamosa. cette espèce de Noyer qui portent des fruits, l'un se trouve à Denainvillier , près Pethivier, dans les possessions de la famille de M. Duhamel du Mon- ceau, et l'autre à S. Germain-en-Laye , dans l'ancien jardin de M. le maréchal de Noailles ; mais l'admi- nistration forestière en a dans ses pépinières plus de douze milles plants, qui sont provenus des envois faits pendant mon dernier voyage dans l'Amérique septentrionale. On peut donc regarder dorénava^^t. la multiplication de cet arbre utile et très - beau , coi;:?me assurée dans nos forêts. PLANCHE VIII. Feuille composée de cinq folioles. Fig, 1 , noix revêtue de son brou, Fig. 3 , portion du hrou , qui montre sa grande épaisseur. Fig. 5 , noix séparée du brou. Fig. 4, jchaton composé os divisé en trois parties , caractère commun à tous les Noyers Hicherys. ^%V*^''*»^'%V^»^'^'%'%,^'^'%'H,-VV'VV^^.'*'^*'*i'X.-*fW'%'VV^ JUGLANS LACINIOSA, \ 1 THICK SHELL BARK HICKERY. JuGLANS laciniosa , foliis maj'oribus ; foliolis n q'»<*, ovato - acutninatis , serratis , subtomentosis , impari petiolato. Fructu majore , ovato; uuceoblongâ ,crassâ, mediocriter compressa. Cette espèce, qui a beaucoup de rapport avec celle qui a été précédemment décrite, est fréquem- ment confondue avec elle, par les habitans des contrées de l'Ouest, qui lui donnent le même nom; cependant quelques-uns d'entr'eux la distinguent par celui de Thick sheU hark Hickery^ Npyer écail- leux à coque épaisse, dénomination très-appropriée, et qui doit être conservée. Cet arbre est assez rare à l'ouest des Monts-Alléghanys j car il ne se rencontre que dans un petit nombre d'endroits , notamment sur la rivière Schujlkilly à 3o ou 4o milles de son embouchure, dans la Delaware, ainsi que dans les environs de Springfield , éloignés de 12 à i5 milles de Philadelphie, où l'on donne à son fruit le nom de Springfield nut , noix de Springfield. Cette espèce se retrouve encore dans le comté de Glocester en Virr ginie, où elle porte le nom de Glocester mit, Noix de Glocester. Ces différentes dénominations.locales, tendent à confirmer ce que j'ai dit plus haut, que cet arbre étoit plus rare en-deçà des Monts-Allégha- nys, comme j'ai eu occasion de m'en assurer dans le cours de mes voyages. Il est au contraire très- I. a6 \i nr 'Ir I. 200 JUGLANS LACINIOSA. multiplie dans tous les bas-fonds qui accompagnent rOliio et les autres rivières qui viennent s'y rendre, et il concourt avec le Gleditsia triacanthos , XAcer nigrum , le Celtis crassifolia , le Jugions ni^ra , le Cerasus virginiana, VUlmiis americana^ \ Ulnius fidva , \Acer ncgundo , VAcer dasjcarpum et le Plataniis occidentalis à former les forets épaisses et ténébreuses qui couvrent tous ces vallons. Cette espèce de Noj'^er Hickery, s'élève comme le Jiiglans sqnamosa , à plus de aS mètres ( 80 pieds j , et sa cime très-éhrgie , est aussi supportée par un tronc droit et d'une grosseur proportionnée à sa haute élévation. Son écorce [ épiderme j présente aussi celte même disposition singulière qui a lieu dîins le Juglans squamosa. Les lames les plus extérieures se partagent en bandelettes longues de Sa à 96 centimè- tres (i à 3 pieds), qui, se recourbant à leursexirémités, ne tiennent plus que parleur partie moyenne, nuis- sent par tomber, et sont successivement remplacées par d'autres , qui offrent le même arrangement. On remarque seulement que dans l'espèce qui fait le sujet de cette description , les lames sont plus étroites, plus nombreuses et d'une couleur moins obscure ; ce sont ces diffère -ices qui m'ont déter- miné à lui donner le nom spécifique de laciniosa. Les deux écailles les plus externes des bourgeons, ne sont point appliquées exactement sur les plus internes , mais sont écartées comme dans le Jitiilans squamosa. Les feuilles suivent aussi la même marche dans leur développement. Leur longueur varie depuis -Il JUGLANS LACINIOSA. 201 22 jusqu'à 54 cenlimètres (8 jusqu'à 20 pouces), elles ont la même configuration , la même grandeur et la même texture; mais elles en dilTèrent , en ce qu'elles sont composées de six folioles latérales, et quelque- fois de huit au lieu de quatre j ce dernier nombre est invariable dans le Juglans squamosa. Les fleurs mâles et les chatons auxquels elles sont attachées, pré- sentent la même disposition que dans cette dernière espèce, si ce n'est que ces chatons sont un peu plus longs. Les fleurs femelles, peu apparentes, de couleur verdâlre, sont aussi situées aux extrémités des jeunes pousses de l'année , il leur succède des fruits très- gros, de forme ovale, et qui ont un peu plus de 6 centimètres (2 pouces) de longueur, sur 10 à 12 (4 à 5 p.) de circonférence. Comme ceux du Juglans squamosa^ ils offrent quatre sutures rentrantes, qui , à répoqii ■ de la complète maturité, se partagent dans toute leur longueur, pour laisser échapper la noix. Mais la forme de celle de l'espèce que nous décrivons, a une configuration entièrement différente ; elle a le double de grosseur; elle est plus longue que large, et se termine à sa partie supérieure ainsi qu'à sa base, par une pointe assez forte. La coquille est aussi plu» épaisse et de couleur jaunâtre ; tandis qu'elle est toujours blanche dans le Juglans squamosa yO.^ qui lui avoit fait donner le nom spécifique d'alha, et que j'ai cru devoir changer , parce que ce caractère lui est commun avec une autre espèce, dont je ferai mention à la suite de cet article. On apporte tous les automnes au marché de Phi- m 20a JUGLAKS LACINIOSA. ladelphie, des noix da Juglans laciniosa, mais la quantité se réduit à quelques minots, et le plus sou- vent on les vend mêlées avec celles du Juglans tomentosa , ressemblant assez à quelques variétés de cette espèce. Je ne puis considérer le Glocester Hic- kery, que comme une variété à\x Juglans laciniosa, car ces deux arbres ont la plus grande analogie entr'eux par leur port, leurs jeunes pousses, le nombre de leurs feuilles, ainsi que par les chatons qui portent les fleurs mâles Les noix seules diffèrent assez essentiellement; celles qui sont produites par les Noyers du comté de Glocester en Virginie, sont d'un tiers plus volumineuses, et leur coquille, de moitié plus épaisse, a une telle dureté, quelle ne cède qu'à de forts coups de marteau ; enfin leur teinte est la même que celle des noix du Juglans tomentosa , ce qui j)ourroit les faire confondre avec les plus belles variétés que produit cette espèce. Le Juglans laciniosa , comme on a pu le voir par ce qui a été dit précédemment , a beaucoup de ressemblance avec le Juglans s quamosa, et son bois qui est de la même couleur et de la même texture, en réunit également les propriétés, outre celles qui sont particulières aux Noyers Hickerys; mais sous le rapport de ses fruits, quoique plus gros, il lui est inférieur. C'est cette seule considération qui devra engager les habitons des contrées de l'Ouest, lorsqu'ils feront de nouveaux défrichemens, à laisser subsister de préférence le vrai Juglans squamosa lorsque ces deux espèces se rencontrent sur le même , mais la plus sou- Juglans iriëtés de ister Hic- iciniosa , analogie isses , le chatons diffèrent iiites par lie, sont lille, de u elle ne fin leur Juglans ire avec pèce. i le voir coup de son bois texture, ; celles s; mais ^ros, il tion qui l'Ouest, à laisser lamosa e même JUGLANS LACINIOSA. 203 terrein. C'est également par cette même considéra- tion , et parce que le Juglans squamosa vient très- bien dans des terrains moins fertiles et même élevés, comme je l'ai observé à peu de distance de Brow- n'sville, située sur la rivière Alléghany, que je pense qu'on doit l'admettre préférablement aux autres es- pèces, dans les forets européennes. Remarq. Parmi les arbres étrangers qui se trouvent dans le jardin impérial du petit Trianon, planté sous le règne de Louis XV, se trouve un INoyer Ilickery qui fructifie. Je l'ai reconnu pour un Noyer écail- leux à son feuillage et à ses fruits , qui sont en tout semblables pour la forme et la couleur à ceux du Juglans squamosa , si ce n'est qu'ils sont un peu plus petits dans toute leur dimension. Les figures i , 2 et 3 de la Planche VI, peuvent néanmoins en donner une idée très - exacte. Mais cette espèce en diffère essentiellement par ses feuilles, qui sont composées de huit folioles, plus rarement de six, et qui sont attachées sur un pétiole sensiblement velu. Ces folioles ont d'ailleurs la plus grande ressemblance avec celles du Juglans laciniosa, dont une est repré- sentée PI. VII. Je crois qu'on pourroit donner à cette espèce la dénomination spécifique d'ambigua. 11 est probable que cet arbre provient de noix qui furent envoyées de quelque partie de la Louisiane, lorsque cette colonie appartenoit à la France. Obs. Par la description que je viens de donner des Noyers à écorce écailleuse, qui comprennent î ;! m 204 JUGLANS LACINIOSA. les Juglans squamosa, Juglans laciniosa etjuglans ambigua, on a vu que ces arbres offrent entr'eux plusieurs traits de ressemblance assez saillans , et qui sembleroit autoriser à en former une section secon- daire; car outre les caractères généraux qui les ran- gent parmi les Noyers Hickerys, et ceux d'après les- quels chacune des espèces a été établie, ils en ont d'autres qui leur sont communes , et qui les rappro- chent tellement, que si on n'avoit point égard à quelques autres différences notables, on pourroit les confondre. Ainsi les caractères généraux propres aux "Voyers Hickerys, sont d'avoir leurs fleurs mâles attachées sur des chatons trifides, pendans et flexibles, et d'offrir dans leur bois les mêmes propriétés phy- siques. A ces caractères, les Noyers écaillèux réunis- sent toujours les suivans, qui sont, d'avoir: i». le brou qui renferme la noix, très-épais, lequel se par- tage complètement en quatre parties à l'époque de la maturité -, 20. le tronc couvert d'une écorce écail- leuse (indiquée , suivant moi , par les deux écailles les plus externes des bourgeons qui ne sont pas appli- quées immédiatementsur celles de dessous) ; 3°. enfin leurs feuilles composées de folioles qui sont toujours très-grandes, et qui ont la même forme et la même texture. Si on compare ensuite ces espèces les unes avec les autres, on trouvera par exemple que les Juglans squamosa et \c Juglans ambigua^ diffèrent essentiellnuent et d'une manière constante par le nombre des folioles qui composent les feuilles ; ainsi il n'y en a jamais plus de cinq dans colle pre- ' -<^ "^îif JUGLANS LACINIOSA. 2o5 mière espèce , tandis qu'il y en a toujours neuf dans la seconde. Mais d'une autre part , les fruits et les noix de l'une et de l'autre ont une telle ressemblance , qu'on croiroit qu'ils sontproduits par le même arbre; car leurs fruits sont également ronds , à suture ren- trante , et les noix sont de même comprimées et très-blanches. Enfin, si d'après un examen plus appro- fondi, on vient à reconnoître le Glocester Hickery, comme une espèce différente du Juglans laciniosa , Cil remarquera qu'ils se ressemblent parleurs feuilles, composées de sept folioles, et quelquefois de neuf, par un excès de force végétative; mais qu'ils f'Tèrent assez sensiblement par leurs fruits. Dans le Juglans laciniosa, ils sont toujours oblongs , et renferment une noix comprimée comme celle du Juglans squa- mosa, mais deux fois plus grosses et de couleur jau- nAtre, tandis que les fruits de l'Hickery de Glocester sont orbiculaires, très-volumineux, et contiennent une noix très-grosse, presque arrondie, d'un gris- blanc, et dont la coquille a plus de deux lignes d'épaisseur, ce qui la rend d'une dureté extrême. J'observerai enfin, que ces espèces et cette variété de Noyers écailleux, se trouvent dans des contrées fort distantes les unes des autres, ou du moins que cha- cune d'elle y abonde en beaucoup plus grande pro- portion. PLANCHE VIIL l'IuilUs. Fig, \ , portion du brou. Fig. a , noix. ' i JUGLANS PORCINE. THE PIG NUT, HICKERY. JuGLANS porcina, folîolis 5— 7"", ouato acuminatis ^ ser- ratis , glabris. Amentis masculis compositis, filiformis , glabris : fructu pyriformi vel globoso ; nuce ininimâ lœvif durissimâ. Cette espèce de Noyer Hickery est générale- ment connue dans les Etats-Unis, sous les différens noms He Pig nut et de Hog nut , Noyer à cochon; quelquefois encore sous celui de Broom Hickery , Hickery à balais. La première de ces dénominations étant la plus en usage, je l'ai conservée; car les deux autres ne le sont que dans quelques cantons de la Pensylvanie , et notamment dans le comté de Lancaster. Vers le nord, on peut considérer les envi- rons de Portsmouth dans le New-Hampshire , comme très -rapprochés de l'endroit où commence à paroitre le Jnglans porcina; mais un peu plus au sud, il est déjà Tort commun , et dans la partie atlantique des Ktats du milieu, il concourt à former la masse des fo- rêts avec le Juglans tomentosa, le Quercus alba^ le Querciis discolor, le Liquidambar styracijlua^ le Tulipier et le Cornus Jlorida. Dans les Etats méri- dionaux et surtout dans la partie maritime , il est moins répandu dans les bois, où on ne le trouve que sur le bord des marais , ou même dans ceux qui no sont pas d'une nature entièrement bourbeuse et 1.-^*/ /^ "WV^V^-Xt^-W latis , ser- Hliformis , e niinimâ générale- différens cochon ; Hickery , linatîons ; car les \ cantons comté (le les envi- , comme paroitre 1(1, il est ique des >e des fo- alha^ le flua^ le Us méri- e , il est 3uveque ;eux qui bcuse ut tl (II, ANS jHircina. JUGLANS PORCINA. 2O7 exposes à être trop long - temps submerges. On re- trouve aussi cet arbre dans les contrées de l'ouest ♦ mais il m'a semblé qu'il n'y étoit pas aussi multiplié que le Juglans laciniosa et le Jugions tomentosa. J'ai encore observé que cette dernière espèce se rencontre partout où l'on voit Iç Juglans porcina, et que celui-ci au contraire, ne croît pas également où vient le Juglans tomentosa , qui paroil ne pa» exiger un terrein aussi substantiel. J'ai fait cette re- marque principalement dans la Basse- Virginie, et dans la partie inférieure des deux Carolines et de la Géorgie. Ainsi, à l'exception des États de Vermont et de New-Hampshire, du district de Maine, du Génessée z: de la partie froide et montagneuse de toute la chaîne des Monts-AUéghanys , on trouve cet arbre plus ou moins abondamment dans les forêts. Le Juglans porcina, est un des plus grands arbres des Etats-Unis , car il s'élève environ de 22 à 26 mètres ( 70 à 80 pieds ), sur 10 à 12 décimètres ( 3 à 4 pieds) de diamètre. Dépourvu de feuilles en hiver , il est facile à reconnoître à ses dernières pousses qui sont de couleur brune, de moitié moins grosses que celles des Juglans tomentosa et sçua- mosa, et terminées par des bourgeons ovales et très- petits. A cette même époque de l'année, il est aussi facile à distinguer du Juglans amara , dans lequel ils sont à nu et de couleur jaune. Comme dans les autres espèces d'Hickery à bourgeons écailleux, ceux de cet arbre ont au printemps quelques jours avant de s'ouvrir, plus de 3 à 4 centimètres (i pouce ) de I< ï 1* î ■i il 208 JUGLANS PORCINA, longtteiir : les écailles les plus iateroes sont les plus grandes et de couleur rougeâtre, et elles ne tombent que lorsque les feuilles ont déjà 12 à i3 centimètres (5 à (> pouces) de longueur. BsLUsleJuglansporcinay les feuilles sont aussi composées, et elles varient, soit pour la grandeur, soit pour le nombre des folioles, suivant que les arbres croissent dans un sol plus frais et plus fertile ; dans ce cas elles ont près de 48 cen- timètres (18 pouces j, et leur nombre complet de folioles est de six , plus une impaire; tandis que dans les cas contraire , elles n'en ont que quatre avec l'impaire. Ces folioles longues d'environ lo à 12 centimètres (4^5 pouces) , de forme lancéolato- acuminée, déniées dans leur contour, et presque sessiles, sont glabres en dessus et en dessous. Dans les arbres vigoureux et qui croissent dans des en- droits ombragés, le pétiole auquel elles sont atta- chées, est de couleur violacée. Les chatons qui portent les fleurs mâles, sont glabres, filiformes et pcndans : leur longeur est d'environ 8 centimètres (^ 2 pouces), et ils offrent du reste, la même disposition que dans les autres espèces d'Hickery. Les fleurs femelles, verdàtres et peu apparentes, sont situées à l'extrémité des jeunes pousses. Il leur succède des fruits qui sont aussi souvent réunis deux à deux , que séparés. Le brou qui enveloppe la noix est d'un beau vert, assez mince, et à l'époque de la maturité il se partage illégalement, jusque dans la moitié de sa longueur, pour laisser échapper la n-oix. Celle-ci qui est fort sont JUGLANS POHCIRA. âOg petite, lisse et d'une grande dureté, à cause de l'épaisseur de la coquille, renferme une amande douce , mais peu fournie et très - difficile à ex- traire , à cause des cloisons fortes et ligneuses qui la partagent. Ces noix ne sont jamais portées au marché et elles deviennent la pâture des cochons, des racoonsj et des nombreuses espèces d'écureuils qui peuplent les forêts de ces contrées. Dans le Juglans porcina , la grosseur et la forme des noix varient beaucoup plus que dans les autres Hickerys. Quelques-unes sont ovales, et lorsqu'elles sont couvertes de leur brou , elles ressemblent assez à une jeune figue. D'autres sont plus larges que longues, ou même tout-à-fait rondes. Parmi celles qui présentent ces diverses formes, ou qui en dé- vient plus ou moins , il s'en trouve qui sont grosses comme le pouce, tandis que d'autres ne le sont pas plus que l'extrémité du petit doigt. Cependant quoi- que le même arbre donne tous les ans des noix qui offrent la même forme , je ne puis les considérer que comme des variétés, et cela, d'après l'examen attentif des jeunes pousses, des bourgeons et des chatons. Daris la nouvelle édition du Species plan- tarum, publiée par Wildenow,on a décrit, comme deux espèces différentes, les deux variétés les pliis^ notables. Celle à fruit oblong a été désigiiée sou* le nom de Ju^lans glabra , et celle à fruit rond dont le brou est un peu raboteux , sous celui de Ju^lans obcordatai dif^stinctions que je ne puis admettre, malgré toute la déférence que je dois aux 210 JUGLANS PORCINA. connoissances botaniques de M'. le Rëv^. docteur Muhlemberg, qui partage cette opinion. Le bois du Juglans porcina , est semblable pour la couleur de l'aubier et du cœur à celui des autres Hickerys ; il en possède également tous les avan- tages et tous les défauts. Cependant j'ai vu dans les campagnes plusieurs charrons qui lui trouvoient plus de force et de ténacité, et qui, pour cette raison, le préféroient aux autres espèces, pour en faire les essieux des voitures et les manches de coignées. D'après ces considérations, je pense que le Juglans porcina mérite d'être introduit dans les forêts euro- péennes, où sa réussite peut à l'avenir être regardée comme certaine. PLANCHE IX. Rameau avec ses feuilles rédidtes des trois^quarts de ta grandeur ' naturelle, Fig. \ , noix revêtue de son brou. ( Variété à forme ohlongue. ) Fig. a , noix séparée du brou. Fig. 3 , noix revêtue de son brou. ( Variété à forme plus large que longue. ) Fig. 4 , noix séparée du brou. /îrtlflrf t/t'/.' .JrClli AN s mviM.slKviloniMS y y / ISS' « // ^^^^''«SUfc, "isîisrr^rj i JUGLANS MYRISTICMFORMIS. THE NUTMEG HICKERY N U T. JuGLANS myristicœformis y foliis quinis; foliolis ovato- acuminatis , serratis , glabris. Fructu ovato , scabrius- culo , nuce minimâ , durhsimâ. Cette espèce de Noyer Hickery,qui est particu- lière aux Etats mdridionaux, n'a reçu jusqu'à prë- sent deshabitans aucune dénomination particulière. Le nom de Nutmeg Hickery ^ Hickery muscade, que je lui ai donné, m'a paru assez convenable, d'après la ressemblance qu'ont les noix qu'il pro- duit, avec celle d'une muscade Je n'ai pas personnellement trouvé cet arbre dans les forêts de ces contrées, ce qui me fait présumer qu'il y est peu multiplié. Il est vrai que pendant le plus long séjour que j'ai fait dans cette partie des Etats-Unis , je ne pensois pas à publier l'ouvrage dont je m'occupe en ce moment , et que je ne me livrois pas à cette époque , avec autant de per- sévérance et d'activité au genre particulier de recher- ches qui depuis y ont donné lieu. Je ne connois donc le Ju^lans myristicœformis , que par un ra- meau et une trentaine de noix qui me furent donnés à Charleston, ans l'automne de 1802, par le nègre jardinier de M. H. Izad, qui les ramassa dans un marais attenant l'habitation de son maître, dite The Elms , et qui est située dansla paroisse de Goose ¥ B. ~ ■■ <, 212 JUGLANS M YR IST I C^ FO R MI S. Creek. C'est doue seulement d'après l'inspection des rameaux et des noix, que j'ai juge qu'elles appar- tenoient à la section des Noyers Hickerys, et que je l'ai décrite comme telle. En effet ses feuilles qui sont composées de quatre folioles, plus une impaire, sont également disposées. Je remarquai encore que' les pousses de l'année précédente, étoient flexibles et coriacées. Les noix renfermées dans un brou mince et légè- rement inégal à sa surface, sont fort petites, lisses, de couleur brune , et parsemées de lignes blan- châtres. La coquille est tellement épaisse, qu'elle compose plus des deux tiers de leur grosseur; aussi ces noix sont elles d'une dureté extrême, et ne con- tiennent qu'une amande fort petite; enfin elles sont encore inférieures à celles du Juglans porcina. Je ne doute pas que le Juglans mjristicœformis, ne soit plus commun dans la Basse-Louisiane; ce sera donc aux personnes qui s'occuperont de recher- ches analogues à celles que j'ai faites dans les Etats- Atlantiques et dans ceux de l'Ouest, à étudier cet arbre sous des rapports plus étendus que je n'ai pu le faire, et à compléter par suite la description bornée que je viens de donner. PLANCHE X. Rameau avec des noix revêtues de leur brou, Fig. , noix séparée du brou. RESUME DES PROPHIETES ET L EMPLOI DAXS LES ARTS DES BOIS DES NOYEBS HICKERYS. Dans la courte introduction qui a précédé la description que je viens de donner des Noyers de l'Amérique septentrionale, j'ai fait remarquer que ceux qui appartenoientà la deuxième section, étoient susceptibles de varier beaucoup, soit en raison de ia nature du sol, plus sec ou plus humide, soit par la grosseur et la forme de leur fruit, soit par le nombre des folioles qui composent les feuilles : d'où il résultoit souvent un tel rapprochement entr'eux, que des personnes peu exercées pouvoient les confondre , et considérer comme des espèces distinctes, ce qui n'étoit que de simples variétés. On observe encore, que si on enlève l'épiderme ou la partie morte de l'écorce de tous les Noyers Hic- kerys, on trouvera que celle de toutes les espèces ont la même organisation. Dans les autres arbres, la partie fibreuse et la substance nécessaire sont ordinairement mêlées; ici, au contraire, elles sont séparées ; la première représente des losanges très-ré- gulières. Ces losanges sont plus petites dans les jeunes arbres que dans ceux d'un plus grand diamètre. Cette disposition particulière et très-remarquable, offre de très-beaux effets, et on en tireroit un grand parti pourrébénisterie,si ces écorces, comme celles des autres arbres, n'étoient pas sujettes à se tourmen- ;] 2l4 RÉSUMÉ ter. Elles pourront néanmoins fournir un sujet intë- ressant d'observation pour l'étude de la physiologie végétale. Cette analogie singulière existe également dans leur bois, et elle est si frappante, que lors- qu'ils sont privéi de leur écorce, on ne voit aucune différence, soit dans la texture du grain , qui dans tous est grossière et peu serrée, soit dans la couleur du cœur qui est rougeâtre. A ces propriétés apparen- tes, s'en trouvent jointes d'autres très-remarquables, qui, quoique modifiées selon les espèces, sont réu- nies, dans les unes et dans les autres, à un plus haut degré, que dans aucun autre arbre connu sous les mêmes latitudes, soit en Amérique, soit en Europe. Ces propriétés son„ une extrême pesanteur, une très- grande force, beaucoup de ténacité, et la même disposition à pourrir très-promptemeut , lorsqu'ils sont exposés aux alternatives de la chaleur et de l'humidité; enfin à être aussi for^ aisément attaqués par les vers. C'est donc d'après ces avantages et ses défauts très - marqués , connus à toutes les espèces d Hickerys , et constatés par l'expérience , que les usages de leur bois paroissent actuellement bien déterminés, de sorte que dans l'emploi qu'on en fait dans les arts , on n'a point égard aux espèces dont il est tiré. Dans aucune partie des Etats-Unis, le bois des Noyers Hickerys n'est employé dans la bâtisse des maisons, parce que, comme je l'ai dit précédemment, il est trop pesant, et sujet à être attaqué par les vers; mais si ces défauts essentiels s'opposent à son I SUR LES NOYERS. 21! î" emploi dans les constructions civiles, les qualités qu'il possède d'une autre part, le rendent propre à beaucoup d'usages, pour lesquels, malgré leur moindre importance, il ne pourroit être remplacé aussi avantageusement. Ainsi dans tous les Etats du milieu, on s'en sert pour faire les essieux des voi- tures, les manches de coignées et des autres outils de charpentier; les grosses vis, et surtout celles des presses de relieurs. Les dents d'engrenage des roues de beaucoup de moulins à farine , sont faites en cœur d'Hickery bien sec; mais on ne les adapte qu'à celles de ces roues qui ne sont point exposées à être mouillées ; c'est même pour cette raison que quelques charpentiers employent d'autre bois. Les bâtons qui forment le dos des chaises, dites de Windsor, les manches des fouets de carrosse les baguettes de fusil, les dents de râteaux à foin les fléaux à battre les grains, les bows , pièces cir- culaires pour maintenir le joug sur le col des bœufs les anses des seaux, tous les balais communs, sont autant d'objets qui sont toujours faits en bois d'Hic- kery. A lialtimore, on en fait encore le tour des tamis, et on le préfère au Chêne blanc, qui est aussi élastique , mais plus susceptible de s'e/Hler et de tomber en parcelles dans les substances qu'on tamise. Dans les campagnes qui avoisinent Augusta en Géor- gie, j'ai remarqué que le bois des chaises communes étoit aussi en llickery : dans le New-Jersey, on s'en sert aussi pour doubler les traîneaux ordinaires; mais pour qu'il convienne bien à cet usage , il faut 2U RESUME qu'il soit coupé long-temps d'avance, afin de n'être mis en œuvre que lorsqu'il est très-sec. De toutes les nombreuses espèces d'arbres qui composent les forêts américaines situées à l'est du Mississipi , les Noyers Hickerys sont les seuls qui se soient trouvés parfaitement convenir pour faire les cercles à tonneaux et à barriques, ainsi que ceux qu'on emploie à donner de la solidité aux caisses destinées à contenir des marchandises ; pour ce seul usage, il s'en consomme une très-grande quantité, laquelle est encore augmentée par ce qui est ex- porté pour le même objet aux colonies des Indes occidentales. Ces cercles sont faits de jeunes Hic- kerys, de a à \ mètres ( 6 à 12 pieds ) de hauteur, que les paysans coupent dans les bois, sans distinc- tion d'espèces, toutes y étant également convenables. Les plus grands se vendoient à Philadelphie et à New -York, au mois d« février 1808, de i5 à 16 francs le cent. Ces brins fenduj en deux, ne sont pas, comme les cercles du chàtaigner, assujettis sur les barriques avec de l'osier, mais seulement croisés et maintenus par des entailles; ce qui paroit suffire en raison de la force du bois. Si l'on considère que la plus grande partie des productions des Etats-Unis , telles que les farines, les salaisons, etc., sont mises dans des barriques, et exportées de cette manière cl jz l'étranger, on jugera combien doit être considérable la quantité de cer- cles nécessaires à leur confection ; aussi les jeunes arbres qui conviennent à cet usage, commencent- SUR LES NOYERS. 21^ ils à devenir très-rares dans tous les bois qui avoisi- nent les endroits un peu anciennement habités. Ce qui augmente encore beaucoup leur rareté, c'est qu'une fois coupés, il ne repoussent pas du pied, et que d'ailleurs leur végétation est irès-lentje. Les tonneliers ne peuvent pas non plus faire des pro- visions très-considérables de brins d'Hickery; car s'ils ne sont pas employés dans le courant de rannce qu'ils ont été coupés , et souvent même dans les six premiers mois, ils sont attaqués par deux insectes difFérens, et surtout par une espèce dont la larve IcF ronge intérieurement, et qui fait le plus de dé- gâts; c'est ce qui m'a engagé à la figurer dans la plan- che qui représente le Jwg^/anj tomentosa^ parce que j'ai remarqué, qu'il en étoit de préférence attaqué. Les défauts qui font que l'Hickery n'est point employé dans la bâtisse des maisons, s'opposent également à ce qu'il le soit dans les constructions maritimes j cependant on s'est servi autrefois acci- dentellement à Philadelphie et à New- York du Ju~ glans squamosa et du Juglans porcina pour en fsire la quille des vaisseaux, dont la durée étoit la même que si elle eût été d'un autre bois, attendu que cette partie du navire reste continuellement submergée. De ces deux espèces, \t Juglans porcina est préférable, comnie moins sujet à se fendre; mais on en fait peu d'usage, parce qu'il est assez rare qu'il puisse fournir des pièces d'une aussi grande dimension que la première espèce. A bord de tous les petits bAtimens, tels que le* ^^" RÉSUMÉ bateaux et les goélettes , les cerceaux destines à maintenir les voiles sur les mâts sont toujours en Hickery. Quelques personnes m'ont aussi assuré qu'on en avoit fait de bonnes chevilles pour attacher les cordages ; qu'elles avoient sur celles de Frêne l'a- vantage d'être plus fortes, et qu'elles ëtoient tout aussi durables, pourvu qu'elles fussent tenues lâches dans les trous, car sans cette précaution, elles ne pour- roient sécher promptemcnt, etpourriroient très-vîte. Mais c'est surtout pour barres de cabestan , à cause de sa^ très-grande force , que l'Hickery est fort estimé ; aussi s'en sert-on pour cet usage à bord de tous les vaisseaux, et il s'en exporte pour le même objet en Angleterre, où ces barres se vendent 5o pour loo de plus que celles qui sont en Frêne, et qu'on y importe également du nord des Etats-Unis. Quoique toutes les espèces d'Hickerys soient indifféremment coupées pour cet usage, je pense que -elles qui sont en jeune Juglans porcina , sont les meilleures. Doués d'une grande pesanteur, tous les bois des Noyers Hickerys paroissent contenir sous un petit volume, une masse considérable de matières com- bustibles, car en brûlant , ils donnent beaucoup de dialeur, et laissent après eux un charbon lourd, compacte et qui subsiste long-temps allumé : sous ce rapport, il n'existe pas sous les mêmes latitu- des, soit en Amérique, soit en Europe, aucun arbre qui puisse lui être comparé; c'est du moins l'opi- nion unanime de tons les Européens qui ont sé- journé dans les Etals -Inix. A New- York , à Phila- SUR LES NOYERS. 219 delphie et à Baltimore , toutes les personnes un peu aisées ne brûlent que de l'Hickery, et quoiqn'il se vende cinquante pour cent plus cher que le Chêne, on trouve encore de l'avantage à s'en servir. Il se vendoit à New-York, le 20 octobre 1807, 1 5 dol- lars (78 francs ) la corde , et le bois de Chêne , 10 dollars (52 francs ). Cette qualité supérieure reconnue depuis long-temps à l'Hickery, le fait tou- jours mettre en vente séparément. A New- York, j'ai observé que le Juglans squamosa dominoit sur les autres espèces, tandis qu'à Philadelphie et à Balti- more, c'étoit au contraire le Juglans tomentosaj mais dans cette dernière ville, on ue voit pas de Juglans squamosa, toujours facile à reconnoitre à son écorce écailleuse. La quantité plus ou moins grande des différentes espèces de bois llickery , qu'on apporte dans les grandes villes pour leur consommation, ost unique- ment relative à la température du climat, et à la nature du sol qui convient le mieux à chacune d'elles, et non à l'opinion que les habitans auroient pu se former sur leur degré respectif de bonté, bien que l'expérience ait appris que le bois du Juglans to- mentosa étoit le meilleur, et celui du Juglans amara le moins bon; mais cette différence est assez peu sensible , pour que généralement on n'y ait point égard , lorsqu'on fait sa T»rovision. Comme combus- tible, IHirkery a cependant un léger inconvénient, c'est de craquer 1 ! rùlant comme le châtaignier, et d'erâvoyer au l' in t'as éclats enlQamniés; c'est pour 220 RÉSUMÉ cette raison que dans beaucoup de maisons on fait usage de garde-feux ; précaution très-sage , dans un pays où tous les planchers des édifices sont en bois. Parmi les usages variés auxquels f ai dit que le bois des Noyers Hickerys étoit employé dans les Etats- Unis, il en est deux qui , réunis à la lenteur de leur cioissance , doivent principalement accélérer la des- truction de ces arbres, savoir , la coupe des jeunes brins destinés à fài.e des cercles, et celle des arbres à haute tige pour le bois de chauffage. Ces consi- dérations , indépendamment d'une infinité d'autres causes concomitantes qui tendent toutes à la rapide destruction des forêts de cette partie du Nouveau- Monde, me font croire qu'avant cinquante ans , elles ne pourront fournir la dixième partie des cercles né- cessaires aux besoins du commerce : ces motifs sont assez puissans, pour engager les personnes qui , dans ce pays , ont le bon esprit de conserver leur bois et qui désirent d'en augmenter la valeu. , à y multiplier les espèces les plus précieuses, et notamment les Noyers Hickerys. Elles parviendront aisément à ce but, en faisant enlerrei chaque printemps des noix qu elles auroient préalablement fait germer dans des caisses remplies de terre, conservées dans la cave, et main- tenues à l'état de fraîcheur; parce moyen très-simple, la réussite en scroit assurée. Je pense même , qu'il se- roit avantageux d'en planter une plus grande quantité que l'espace du terrein ne scmbleroit le comporter; car lorsque les jeunes arbres aiiroient acquis près près SUR LES NOYERS. 221 à' un pouce de diamètre , on en couperoit une partie pour faire des cercles, et le surplus donneroit du bois de chauffage, ou serviroit aux divers usages aux- quels le bois de ces sortes de Noyers est le plus propre. On a dû voir par ce qui a été dit précédemment, que si le bois de tous les Noyers Hickerys a des défauts essentiels, il a aussi des propriétés fort remarquables qui les compensent , et qui le font rechercher dans les arts. Je pense donc que ces arbres méritent l'at- tention des Européens , surtout comme pouvant fournir un excellent combustible ; et quoique leur croissance soit très-lente dans les premières années, il conviendroit néanmoins de les faire entrer dans la composition de nos forets ; mais je doute qu'on puisse jamais y parvenir, si on enterre dans les bois les noix elles-mêmes , car cet arbre même très-jeune, ne souffre que dilEcilement la transplantation, fexpé- rience ayant appris que quoique dans les quatre premières années, les jeunes brins aient à peine acquis 6 millimètres ( 3 lignes ) de diamètre , sur 34 centimètres (18 pouces) de hauteai , si on cherche à les déraciner, on trouve qu'ils oci d'ija des pivots de I mètre (3 pieds) de longueur, sans le moindre chevelu; c'est ce qui fait que de plus cent mille jeunes plants, qui sont provenus d'une grande quan- tité de noix que j'ai envoyées en France pendant mes différens voyages en Amérique, on ne voit presque nulle part de ces Noyers, parce que tous ces plants périssent ou languissent lorsqu'on les transplante ff !f f nf 'VXMI-iHJ 222 RÉSUMÉ SUR LES NOYERS. des pépinières dans des endroits plus espacés, d'où ils doivent une seconde fois être enlevés pour être mis en place. Le Noyer noir et le Noyer cathartique, au contraire, dont la végétation est très-accélérée, qui ne pivotent que très-peu, et dont les racines se garnissent abondararoent de chevelu, reprennent facilement à la transplantation , même lorsqu'ils ont atteint 2 à 3 mètres (6 à 9 pieds) de hauteur. Je terminerai ce résumé des propriétés des Noyers Hic- kerys, par recommander plus particulièrement l'in- troduction dans les forêts européennes du Juglans squamosa et du Juglans porcina , et c'est parmi toutes les espèces que j'ai fait connoitre, celles qui, sous le rapport de leur bois, réunissent à mon avis au plus haut degré tous les avantages. Je crois également que le Juglans olivœformis , mérite l'attention des amateurs de cultures utiles, non pas à cause de son bois, mais parce que ses noix soi fort bonnes, qu'elles sont plus délicates que celle. l'Europe , et qu'elles peuvent doubler de gros- seur, surtout si on parvient à les greffer avec succès sur le Noyer noir ou le Noyer commun ; tentative qui devroit aussi être faite dans les Etatà-Unis. >,-».-%'W%'<.'»,'%%^%'%^'«/^m.^l>l'V^)^>,^L^^«^^V».%^^^%'»'%^i^»<^%'%%^%%^^%i»>^%i*%<»V»^^%^-V%^ TABLE. Pin ronge Red ( Norway ) pine. Pin gris Grey pine. , . . . Pin jaune Yellou^ pine. . , . Pin du N. Jersej. . iMTRODtCTION Tableau indicatif des espèces d'arbres qui seront décrites. Disposition niëthodiqne des Pins et Sapins Pinus rubra . , Pinus rupestris. , Pinus mitis. . . Pinus inops. . . Pinus pungens. . Pinus australis, . Pinus serotina. , Pinus rigida . , Pinus tœda. . . Pinus strobus. . Abies nigra. . . Abies alha. . . j4bies canadensis. Abies balsamifera page » . i5 . 44 . 45 • 49 . 5a Jersey pine 58 Pin de la Montagne de laTable. T99 aoti SI t ai3