IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 US lu u |2£ |a2 14.0 L25 ii.4 1 2.2 11.8 1.6 150mm «P ^} ^^^S . O ^ ^ y A /^PPLIED_J IIVMGE . Inc jss . 1653 East Main Street -i^s *^ Rochester, NY 14609 USA ■a^^ Phone: 716/482-0300 '^="~^ Fax: 716/288-5989 © 1993, Applied Image, Inc., Ail Rights Reserved A :\ 4, '^^ '^ 'î''' ^^^^ammmtm ifi CIHM Microfiche Séries (l\/lonographs} ICIi/IH Collection de microfiches (monographies) Cnudian liutltuw for Hinorlcal Mieroraproduetlora / liwtitut onadim dt mieroraproductioi» hinoriq utts \\ '\ 1 Technical and Bibliographie Notes / Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for f ilming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of f ilming, are checked below. D Coloured covers/ Couverture de couleur r~~~1 Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée D □ Cover title m Le titre de co D □ Coloured Encre de n issing/ couverture manque Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ couleur (i.e. autre que bleue ou noire) D D Coloured ptatas and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. 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Les détails de cet lont peut-être uniques du point de vue , qui peuvent modifier une image lui peuvent exiger une modification I normale de f ilmage sont indiqués pages/ ouleur aged/ >mmagées >red and/or laminated/ lurées et/ou pelliculées iloured. stained or foxed/ ilorées, tachetées ou piquées ched/ chées igh/ ice print varies/ igale de l'impression s pagination/ continue dex(es)/ un (des) index ader taken f rom: / t'en-tete provient: af issue/ re de la livraison issue/ part de la livraison (périodiques) de la livraison 26 X 30X 28X 22X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of : National Library of Canada The images appearing hère are the beat quality possible conuidering the condition and legibility of the original copy and in Iteeping with the filming contract spécifications. 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The following diagrams illustrate the method: 1 2 3 l'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada Les images suivantes ont été reproduites avr le plus grand soin, compte tenu de la conditioi c de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impr«>!Ssion ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et an terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sui la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole —^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN '. Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 4 5 6 <■<<. c _y V ^ .1. I- E NORD A v-%-— * — ' A. DU GLOBE TOMJB PEMIEiU / ? 1 L-^_/(5-<^ ïi* /.' j/ Ci }i o a J i fi O J O U Cl *j 1 a ï M iMi :iu T ^ A^Ay/f Ay / j ■j Ci LE NORD DU GLOBE, ou TABLEAU DE LA NATURE, DANS LES CONTRÉES SEPTENTRIONALES; Qui fait connoître la terre dans ses formes sea chmats «e. qualités; la mer dans ses ma;ées ses ecueds , ses phénomènes ; et Je ciel d^n^ ses météores, depuis Je 6o^ degré de ttude" jusqu'aux extrémités les plus voisines du pôJe: Traduit del'anglois;de M. Pennawt. TOME PREMIER. A P A R I S , aezTHÉoP„a.BAHRo,sJeieune,Libraîre qua, des Augustins , n». 1 8. ' M. Dec. LXXXIX. AVEC APPROBATION, ET PRIVILÈGE BU roI. AVANT. PROPOS DU TRADUCTEUR. Rassembler dans l'espace étroit de deux volumes le tableau d'uîie sixième partie de notre globe; dénombrer tous Ies*être« hSl.3"'' ^«"%c^«e portion de notre hémisphère, peuplent les eaux, la terre vLf/-' '"'^''^.j espèce humaine dans ses Vdnétes et sa dégénération, dans ses habi- polaire ; djstmguer les quadrupèdes . les S'a' ï' P°T"'' Ies\iante^prnicu! Jières à chaque lieu, et en indiquer fré- quemnjent les caractères , les usages , etc. j décrire depuis Douvres , en remontant l'An- laiid et 1 Islande ; et depuis Calais, en parcourant les uartîes septentrionales de i Europe , de l'Asie , de ^Amérique . et plus specialeuient les côtes de ces fro des régions, en suivant leurs directions . leurs courbures, leurs promontoires , leurs baies leurs ports et leu'rs hayres.av^c toutes lei ny.eres qui les coupent en se versant dai,» L?Z *• '°"'^' '^' montagnes dont elles sont hérissées, toutes les îFes que les vol! cans et autres agens en ont détachées- marquer les latitudes de tous c^fpoints* londe^ inarees, la profondeur des sondes, les phénomènes des mers glacées; mêler "J vi A V A N T-P R O P O S h cette foule de faits et de connoissances les descriptions intéressantes que l'occasion ou les sites fournissent , où l'imagination ne peint jamais que la vérité, et n'a besoin que d'elle pour attacher, et souvent éton- ner le lecteur; marcherconstammentaccom- pagné de l'expérience , de l'observation , de la raison , et des autorités les mieux établies; présenter ainsi le résultat précis de tous les voj^ages anciens et modernes , en y comprenant ceux du célèbre capi- taine Cook , et de toutes les observations comparées des plus habiles naturalistes de foutes les nations : c'est, sans contredit, of- frir aux hommes instruits de toutes les classes, philosophes , physiciens , natura- listes , voyageurs, manns, et au lecteur oisif et tranquille dans ses foyers , un ou- vrage utile et rare. On ne peut , en lisant ce petit nombre de ptiges conquises sur l'i- gnorance, s'empêcher de réfléchir avec ad- miration et attendrissement , combien il a fallu d'audace , de constance , d'ardeur de connoître, d'amour de la célébrité, et quel- quefois du bien général, aux hommes cii- treprenans et hardis qui ont amassé les matériaux de cet ensemble, et fournî leur portion d'observations et de faits; de com- bien defïôrts, de travaux, de peines, de ftiaux et de morts, on recueille ici les fruits sanglans. C'est ainsi que l'individu entraîné par la passion de l'intérêt , de la gloire . de la science , périt l'un après i autre , en reculant toujours la borne des 3r 1 'f 1 s issances les l'occasion na^ination t n'a besoin vent éton- lentaccom- servation , les mieux Itat précis Tiodernes » ;bre capi- (servations ralistes de itredit, ot- toiites les , natura- lu lecteur s , un ou- en lisant ses sur l'i- r avec ad- nbien il a ardeur de é, etquel- mmes cn- massé les mrnî leur ; de com- eines, de le ici les individu , ?t , de la 'un après jorne des DU T R A D U C T E Û R. vij connoissances humaines , et laissant sur son tombeau quelques lumières nouvelles, quelques débris utiles aux générations fu- tures de l'espèce humaine. L'idiome an- glois appelle tous ces voyageurs du nom aaientiiriers (adventurers) , et ne croit pas, certes! les avilir par cette dénomination. Notre langue a dégradé ce mot , pour y attacher le mépris, et l'appliquer à ces Iiommes sans aveu et sans fortune , qui vivent d'intrigues , et qui sont prêts à tout , parce qu'ils n'ont rien à percire. Il avoit jadis pournosancêtresune acception plus no. ble et plus juste : il appartenoit particulière- ment au guerrier volontaire, qui cherchoit les combats sans s'asservir à aucun dra- peau, et qui. dédaignant toutes les fonctions qui n'étoient que de fatigue , se réservoit pour les occasions ou il falloit de la valeur , ou il y avoit des dangers à braver , et de 1 honneur à acquérir. Si après tant de siècles de préjugés et d'erreurs sur la véritable gloire, il est enfin avoué , reconnu aujour- dhui, qu'il est plus glorieux d'éclairer, de conserver les hommes que de les détruire, et qu'il y a plus de vrai courage à combattre les elémens pour une découverte utile , que son semblable pour une vaine ^'1erelie , nous devrions laver ce mot de la 1) .i.ie dont on I a entaché , et le restituer dans son éclat primitif, à toute cette race de héros pai- Il vii; A VAN T.P ROPOS pardegrësleiçlobcquinomaëtéabandonn^- i ce. volontaire» de l'espèce huma"ne âui se dévouent aux fatigua, à la mort e? A des pr.v.,ions plus cruelles qu•ene»^^' * découvr.r et lier, s'il est possible, entré e'nès Se'1''•"'""^ï'P"»^"'^ecettegrandé lamille. Laissons l'homme plante oui v7 getesoix«„,ea„ssurlemêmffiir le dépôt t ouvrir les iniverselle. nt peu de en dit , en de l'indi- ne feroit détestons voler la nt, qu'ils apent ur Ji ne les iironsrles , mragcet vont dé- ■e et sau- étincelle ieux, un a sonime "S maux , ne vérité ^ 1 «y. DU TRADUCTEUR. îx utile, un arbre nourricier, une plante salutaire ; ou qu'ils tracent des chemins plus sûrs , plus courts sur cet élément terrible que l'homme, si foible, si lâche contre' ses tjrans , ose affronter. De si grands avan- tages procurés par les intrépides naviga- teurs qui vont k la recherche de pays et dépeuples ignorés, ou observer des con- trées et des nations trop peu connues , au- torisent le goût si général pour la lecture dés voyaj^s , et même Ja préférence qu'il semblequ onleurdonne sur l'histoire. Celle- ci . renferme ditvon , dans le récit du passé . des conseils pour le présent et l'avenir, et ion étude nous fait acquérir, presque sans vieillir, I expénence de plusieurs siècles. Ce- pendant il est si rare qu'il v ait assez de ressemblance dans les positions et les cir- constances , qu'on se tromperoit également d espérer des succès, ou de craiûcfre des re- vers, en suivant les vues qu'on puiseroit dans les récits historiques : telle est d'ail- leurs la fatalité de nos destinées, que la Xïonduite qui a réussi dans un temps, est tnalheureuse dans uh autre. Si l'hisldire esc négligée parce qu'eUe est de peu d'utiUté pour régler nos actiohs, elle parôît ne pas mériter notre curiosité, (Jûand nous voVo^is, pari incertitude de fafts ah-ivés dé rtotre î!!Tu^ très-près de lious. combiéh peu on doit compter sur la vérité de la plupart tVt'''t .^>storiques. â propottiùùEcl ^uô les faits sont plus aUciens. XVous ne trouvons pas , U faut oa con- X . A VAf^T.PRopos,^ yen.r, dans la lecture, des relations des vojages, les agrémens du st^^ie Jue nous offrent beaucoup d'histoires. P^u de^ovages sont très-bien écrits . parce qu'ils sont ujII- nont pas étudié ou cultivé ies sciences et qu alors le savant est instruit par celui ou na n. droit ni prétention àceCe Peu^dê voyageurs sont dVussi bons obse 4téurs que bparmann, PaIJas, Gmelin,' etc et ïuîTuVeT ^Vypentplus à „ous| ece qui Jeur est arrivé , qpe ce qu'ils ont vu Cependant la uQuveaufe, Vinârè^ y^ de quelques observations suffisent, pour 1^ faire rechercher et lire. Mais veuton aS Stt T"°^^'"^^^ sûreset^X-euset ^dnte, on les trouver^ .cîans^ i'ouvrâice aue 'ttuae ael histoire; nature le, et dan^Va^t decrire.aétudiéles^relations desvSur^ fncienset modernes,a questionnri^^^^^^ iront point ,3ncore ^rit, ,i comparé les fn* cliyidus avec Jeurs descriptions*^ a dét^r W avec précision iS?biJ^^:,^^f^ parle; et avec les esquisses qui luiont four! nies les voj'ageurè: Jl V liit de tfhlSux tres-nches et bie^prdçnqés , d'upe Ba«S globe très-fécorylé^inâiWdiS^nlS: nomènes naturels, dont la plupart ^IJiS patrie n offre nçn ^ejsemblable. .^^■''■^- Ceux qu, aimeijt Je plus la recturo cfcs ■^ P o s,' relations des 'le que nous ;u de voyages ils soin près- ersonnes qui sciences, et •ar celui qui itre. Peu de )oseiTatéurs 'Jin,! etc. et nous (lire ce j'ils ont vu. êt.J'utilité ntjjDour les l'eut on ac- curieuses, irs int^res- ivr^gequfi xercé clans daiïsrart voj^^éurs é ceiix qui iréJes in-- a déter- doflt; il a ont four- tahleaux Raj['tiec)u t cfl phjtj.' uro des peuvent 1 ./f A m DU TRA DUCT^tTil. xy disconvenir que les récits, Us (f éuiib skh* utilité n'y suijaseent de beauqoui»iQS;obn*4 noisaances utiles ou curieuses i et.Qoejcti qui oiérue d'être, retenu ne soitcoafeddra et perdu dans ce qui ne doit pas l'être. Un convient aussi que ces relations sont SI multipliées et si étendues qu'elles ne peuvent être lues que par les personnes dont la vie est un continuel loisir, et aux- quelles la dissipation les fait bientôt oublier, si toutefois elles ont été quelque temps dans leur irtémoire." Cependant ces ou- vrages contiennent des faits, des obser- valions qui pourroient servir au pro s des sciences et des arts, s'ils étoient' lus par les gens méditatifs, ou qui emploient leurs connoissances à rendre les hommes meilleurs ou plus instruits. Mais leurs oc- cupations et études ne leur permettant pas de faire ces recherches longues , il est heureux oue quelqu'un fasse de ce Choix i objet de son travail. La société a cette obligation à M. Pennant, qui a con- sacré plusieurs années à extraire de tant de relations de voyages dans les contrées sep- tentrionales, les connoîssances intéressan- T î?' i sont éparses. Cette description du Nord du Globe est riche , savante . animée et présentée de manière à satis- taire le goût autant que la curiosité ; enfin telle qu il ny en avoit point de semblable, 1-es habitans de ces contrées, leurs mœurs, les productions et les phénomènes de la aatiM-e sont si bien décrits, que ce gr^nd *iMe«» né peut mmqti» j, -^j^ «j^ •S^-w» * ne. «emblaWé», et one^ ^^ i«^/ •ii,(..,. ' . K. j . f ; > o-nn £g PO a. plaw» et d^tat* I JiOQiae ÎTiO' >t que Ma e9» L E N O R D t> u GLOBE. ! , INTRODUCTION. Une conrtoîssance de là Géographie, du ciimat et du sol des régions du Nord ; une Vue générale de ses habitans, de ses pro- ductions, n'ai besoin t^ue d'être annoncée, pour en rendre l'utilité sensible. Il eèt digne de la curiosité de l'honiriie, de suivre l'accroissèmerif graduel du monde animal , depuis l'dvâre portion que la nature accorde à regret aux rochers du Spitzbei^^ jusqu'aux nombreux essaims d'êtres vivâqs qui animent et couvrent les plaines pro- ductives du Sénégal ; de saisir les causes de la disette extrême de certains lieux, et celles de la prodigieuse abondance des autres. Le Botaniste doit me .suivre dans le voyage qu'entreprend ici ma pensée, pour Tome /, A '^ â ^ Introduction. expliquer cette rareté des herbes et des plantes dans les régions Arctiques , ou pour rechercher la source de ce luxe de végétation dans les climats plus chauds, s'il m'ar'ive quelquefois de redescendre des alfieux déserts du Nord , pour aller respirer quelques momens sous un ciel plus doux. Le Fossiliste doit aussi m'accom- pagner : c est à lui d'indiquer les variations qu'ont subies les masses antiques de la première création, depuis l'indivis et solide rocher du Spitzberg; de parcourir tous les degrés de la matière du Globe terrestre; de marquer les pas dont il avance vers la perfection, depuis la terre la plus vile, jusqu'au précieux diamant de Golconde. Les changemens arrivés sur la surface du Globe méritent bien aussi l'attention ; et les destructions opérées par les volcans et les ravages de la mer ; ce qu'elle enlève à l'homme sur certaines côtes , ce qu'elle lui restitue sur d'autres enrichies par la retraite de ses eaux. Ces recherches si importantes par elles- mêmes, le deviennent encore plus par un objet particulier : l'histoire doit y entrer pour sa part, et l'on doit un détail abrégé de la populatioa des cootiées les plus -, ? '-'Wi O N. erbes et des cliques , ou ; ce luxe de )lus chauds, redescendre , pour aller ous un ciel ssi m'accom- es variations iques de la ivis et solide urir tous les le terrestre; ance vers la plus vile, ' Golconde. surface du ition ; et les Icans et les e enlève à ? qu'elle lui r la retraite s par elîes- jIus par un it y entrer 'tail abrégé s les plus Introduction* 3 reculées ; des motifs qui ont engagé Je ^enre humain à chercher des retraites dans ^es climats qui n'offrenten apparence aucun attrait, aucun motif au déplacement. On doit s'arrêter particulièrement sur les ^ mojens de peupler le nouveau monde, et • de l'approvisionner d'animaux, pour vnour- ' î,'rV^.^"**'^^^"'^ ^'^'«Pèce humaine, après 1 établissement des premières colonies; on doit considérer l'accroissement ou le dé- croissement des espèces, et la révolution qui tait disparoître les unes dans une cer- taine latitude, poury en substituer d'autres entièrement différentes. Ici l'utile étude de la Géographie doit venir à notre secours. II faut tracer le con- tour du Globe terrestre, reconnoître les rapprochemens entre une partie et l'autre observer la nature des Océans , marquer les' îles diverses, qui, comme autant de stations et de lieux de repos , ont pu arrêter le genre humain dans son émigration forcée d'un continent surchargé. ^ Les mœurs des peuples divers réclament également notre examen : remarquons les changemens arrivés, tant dans les esprit» que dans les corps, en comparant l'état présent d'un peuple éloigné avec les nation* 4 Introduction. qui ont en des ancêtres eommiinsavec lui, et qu'on peut s'a.ssuierde retrouver encore dans leur antique et primitive patrie. Il peut exister en(ore aujourd'hui dans les deux peuplades quelques coutumes domi- nantes et principales;ouresterqueIquesmo. numens d'antiquité, qui prouvent l'affinité de leurscommunes et originelles habitudes, quoique peut-être elles ne subsistent plus,' ni dans la partie sauvage , ni dans les Iwanches civilisées de la même souche. ■ 'im: PREMIÈRE PARTIE. UE U R O P E. ANGLETERRE. Pleins de ces vuesaussi grandes qu'utiles, -, . et guidés par le flambeau de l'expéi ience DouTreÏ et de l'observation, prenons notre route vers le Nord, en partant du très -resserré ^f^^fl <'e Douvres. C'est le lieu où étoit situé l'isthme de l'ancienne presqu'île de la Bretagne. On ne peut aujourd'hui assigner avec certitude aucune cause de la puissante convulsion qui nous a violemment séparés du continent. Est -ce un tremblement de terre; ou cet isthme a-t.il été miné , usé dansielap8dessiècles,par lechocet l'elîbrt continuel des flots ? Nous n'avons point de Pythagore qui nous çxpliqne cette énigme, et iforiuna locomm) les révo- lutions des lieux. * J'ai vu mugir la mer aux mêmes lieux où jadis mes pieds fouloient une terre solide. ^ Aiij Mais II NGI. ETERRE. t très-probable que ce grand pb.losophe faisoit allusion à la destruction partielle de cette ile Atlantique, citée ,«r «alon (i). comme une tradition déia ancienne de son tems. Cette révolution fut sans doute l'effet d'un tremblement de terre et dune ■nondation, qui ont pu déchirer et ^carter l'.sthme dont il sagit, et laisser la ^retagne toute grande que nous semble aujourdhu, son étendue, un chétif reste, «n debr.s d„ ..aufrage de sa grandeur o. g.„elle (.). Les îles SdU^,les Hébrides, e Orcades ceilesde Shetland. etpeut-être les des deZ-eroe.pourroient bien nïtreque t\J:''^"'T, '*'""* -^Sioa jadis immense. Le terme dlle ne fait pas une difficulté. i-e petit isthme, comparé au tout, peut avoir formé une jonction à laquel e"^ on » aura jamais fait attention dans les naviga? t.ons bornées des premie,^ âges. Jamaif h péninsule n'avoit étéparcourue ni reconnue dans son enfer, et elle passoit chez les anciens pour une SIe primitive. (0 Platon est mort vers l'an ?-.., ,„ i <- .... R E. que ce grand la destruction que, citée par radition déjà révolution fut îment de terre 3u déchirer et , et Jaisser la nous semble chétif reste, sa grandeur les Hébrides, >etpeut-être en n'être que lis immense, le difficulté, t tout, peut laquelle on s les naviga» s. Jamais la ni reconnue >it chez les * à rage de 8i Sommer. Pîj, Angleterre. j La correspondance des couches sur Coucl,esrj. } partie des rivages opposés de l'AïK'-leterie ^'^"""^ "«^^• et de la Franco , ne laisse aucun doute sur '"'"^"'""' leur ancienne union. Les collines de craie du Blanc-nez , entre Calais et Boulogne , et celles qui sont à l'occident de Douvres , correspondent exactement : ies dernières sont vastes et prolongées ; les premières sont peu étendues, et le terme d'un lit immense. Entre Boulogne et Folkstone, environ à six milles de ce dernier lieu , est un autre monument de l'ancienne jonction des deux contrées. C'est une étroite colline sous-maritime appelée le Kip-raps , d'un Rip-rap. mdle environ de largeur, et de dix milles de longueur , s'étendant à l'Est vers les bancs de Goodmn, ses matériaux sont des caiIJoux ronds et durs (.), qui se trou- vent accidentellement ajoutés à plusieurs couches. La profondeur de l'eau sur cette colline, n'est que de 14 pieds dans les plus basses marées. Les pêcheurs de FoRstone y ont souvent touché avec une rame de i5 pieds, en .sorte qu'elle est à juste titre la teneur des navigateurs. Plus d'un grand vaisseau jr a péri , et s'est aussitôt abjraé (OBoulder-stones. Aiv 8 Angleterre. dans 2Ô brasses d'eau. En juillet 1782, le Belle . Is/e de 64 canons , toucha et y resta pendant troisheures: maisen se déchargeant de sa bière et de son eau, il vint à bout èdes n'auroit malgré le peu ous les temps triomphé de Is n'ont donc sthme ; car il >ught, wi-ought! story , se strand ; loary . 3II oiir îi'?«:. Angleterre. ^ répugne au bon sens de supposer, que nos 4 ancêtres eussent été assez simples pour se donner la peine de transporter dans Jeurs loyers , des ])ôtcs tels que les Joups et les ours , et la n.^mbreuse légion des autres ammauxplMspctitsetaussinuisibies.Quand ih ;mroient pu trouver Je moyen d'intro- . nie les espèces utiles et domestiques, quoi ! « auroient-ils chargé sur leurs bords et la panthère et J'ours féroce, nourri l'af- freuse vipère et Ja race infernaJe des ser- pens ? » Would they on board or bears or Iy„,„ take ? I Feed the she-adder, and the brooding «nake ? ■:^ Frios. L'Iîomme et les animaux sort passés de Quadm- I Ja même contrée dans notre îJe. Nous n'a ^^^"' vons point de quadrupèdes , qui ne se trou- Vent également en France : et parmi Jes ianimaux que nous avons perdus , on peut compter Vunis (taureau sauvage ou bison), ,^t .oup, l'ours, Je sanglier sauvage et Je castor , qui tous étoient autrefois communs aux deux contrées. Unms a continué d'être khe. nous dans l'état sauvage, au moins Il A N 6 I* E T E R R B. lUFqnen 1466 (i) : et j'ai vu cjuelques-unt de ses descendans , qu'on ne pourroit guëre traiter d'cinimaux apprivoisés, renfermés dans les loges des parcs de Dmmlanrig et de ChiUingham (2). Les ours Calédoniens étoient exportés à Rome, et célèbres par leur férocité (3): il y en a eu en Ecosse jusqu'en loSy. Us ont existé dans le pajs de Galles, presque jusqu'à la même époque • car nos anciennes lois les rangeoient parmi legibierde chasse (4). Les loups infestoient jusqu'aux comtés enclavés dans le sein de l'Angleterre, en l'année 1281, et ils ont contmué leurs ravages dans Je Nord de la Bretagne , sous le règne de la reine Elisa- beth, ils n'ont été entièrement extirpés qu'en 1680. Les sangliers étoient communs dans le voisinage de Londres, sous le rèene de Henri II ; et ils sont restés dans le rojaumedans l'état sauvage jusqu'en 1577. Alors on ne les trouvoit plus que dans les l)Ois du lord La timer, qui, nous dit le ( . ) Six taureaux sauvages furent employé* à \^ fête de (2) Voyage en Ecosse. (3) Martial, Plutarque. (4) llaiiSynpp.Quad.a14. 'S R E. II (juelques-uni pourroit guère SCS, renfermés Dtumlanrig et 1rs Calédoniens ?t célèbres par eu en Ecosse dans le pajs de lême époque : îgeoient parmi ups infestoient ans le sein de 8i , et ils ont le Nord de la la reine Eiisa- nent extiipés ient communs sous le règne estes dans le «squ'en 1577, que dans les nous dit le Dy leurs terres ; 1 en Sibérie, m à l'Océan et à la narin de la Médi- rupèdes, n°iZj6, NGLETERR que depuis que les Ri i5 ,- , . ,1 ^"sses ont fait entrer ia charrue dans le« vastes déseï ts de cette partie de leurs états. Enfin les rice.iunii„jr ou alouettes de riz , natives de Cuba! depuis quon a introduit le riz dans la Uvome , quittent annuellement leur îl« *atale par milliers , et traversent l'espace au Jdessus de la mer et des terres, pour avoir geur part d'une récolte transplantée de iinde dans cette contrée si éloignée d'elle. ?^a l^rance,qui dans son étendue com- prend plus de difïérens climats que notre MoC "m" ''^"' "^^^ qu'elle en espèces i|l oiseaux. Nous ne pouvons en compter que fi3i de terre, et ,^, d'aquatiques. La iJrance en possède ^56 de la première >;div.s.on, et „3 de la seconde. Le calcul pourroit n être pas tout-à-fait exact : car per- ;*onne n'a encore entrepris le faune de la rrance (0,qui doit être très-nombreux ^(0 Voilà un reproche fait à nos Naturalistes François, •«!„;?" " ^T" ^'^''""'^^î«"- Nous allons cherche; ^s elî «"erve.lles, et nous dédaignons celles qui se tonnouie tous les hôtes ailés qui nous environnent, qui se ^nformes des noms et des mœurs de tous les biseaux qui i6 Anoleterké, dans un royaume qui s'étend depuis Calaii à la lat. de 5i°, jusqu'à CoUioure au midi du Roussillon, sur la Méditerranée, à la lat. de 42°. Les provinces du Nord ont leurs espèces communes avec l'Angleterre , et suivant toute apparence, les provinces de la Méditerranée sont annuellement visitées parles diverses espèces du Nord de rAfrique. CÔTES DE Dénormes chaînes de falaises en préci- 1.AGRANDE . , , *^ Bretagne. p«ces, et de montagnes de craie suivent la côte depuis Douvres vers l'Est : et c'est leur couleur blanche , qui a valu à notre île le flom d'Albion. César mit à l'ancre au des- sous d'une d'elles , 55 ans avant J. C. et assez près du rivage, pour être incommodé des dards des Bretops. Après avoir levé l'ancre , il entra dans une baie , aujourd'hui occupée par des prairies , et débarqua à Kutupium , Richborough , à l'opposite du Sandwich actuel. Les murailles de la pre- mière ville montrent encore son ancienne force, et les vestiges d'un quai aujourd'hui font leur partie dans les concerts du printemps, et qui animent les so!i(udcs He nos forêts. Ce voeu sera syns doufe rempli : un Vaturaliste Ciui fi plus de mérite que de rcnomm.-c (VI. !';ibb'< Manesse) , a long-temps observé leurs mœurs et en a d-Vrit i'hisloire , qu1l se propose d» donner au pubhc. Kou du Traducteur. borné m R R É. id depuis Calaïi ollioure au midi literranée, à la i Nord ont leurs Angleterre, et es provinces de liement visitées ard de l'Afrique. laises en préci- craie suivent la Ist : et c'est leur 1 à notre île le l'ancre au des- avant J. C. et tre incommodé rès avoir levé ie , aujourd'hui et débarqua à i l'opposite du illes de la pre- s son ancienne lai aujourd'hui printemps , et qiii uraliste^uiaplusde esse), a long-temps re , qu'il se propose borné Angleterre. 17 borné par un fossé, indiquent l'ancrage du commercedesRomains.L'adjacente7%««e/, (la Thanaiosdes anciens), à présent impos' Isible à distinguer de la terre ferme, étoit anciennement une île séparée par un canal iprofond, iar^e depuis un mille et demi ^jusqu'à quatre, et ie lieu des établissemens • Romains. En 449, elle fut célèbre pour < avoir été la première place de débarque- Imcnt des Saxons, dans leurs invasions ; et ielle leur fut assignée par l'imprudent Vortigerne , comme une place d'asjle et ^ de sûreté. Mais le temps a apporté de si ^grands changemens, que Thanet n'existe ^ plus en île, et le Portus Britanniarum , |où entroient les navires Romains, est .aujourd'hui comblé par des prairies ma- récageuses. Après qu'on a passé le haut promontoire de craie du North-Foreland , [s'ouvre l'embouchure de la Tamise, enfer- ' ée dans son lit par des rives très- basses, et lont les canaux sont partagés par de nom- breux bancs de sable : la perfection actuelle le la navigation fait qu'ils sont navigué» pvec sûreté par des milliers dé vaisseaux, >qui fréquentent annuellement Londres , ce marché de l'univers, encore envié, (dit rauteur),prèsdudéclinquilp menace. Tome I. g i8 Angleterre. SU.POLK Sur les côtes projetées de SufFoIk et Norfolk, de Norfolk, s'élèvent par intervalles des emmenées composées de matières différen- tes. Les collines de Loamy paroissent au. tour de Leostoffè , Dunwicli , etc. Les Craffpi/s vers Woodbridge sont de prodi- gieux puits de coquillages de mer, dont plusieurs sont entiers et tout à fait solides • |onds mépuisable d'engrais pour les terres kbourables. Vers Yarmouth , et depuis ce . Jieu jusqu'au-delà de Wintertoness, la côte est basse, plate, et composée de tuiles soutenues par le sable. De Hapsburgh à Cromer est une chaîne de falaises argileu- ses s'élevant depuis 5o jusqu'à ,00 pieds de hauteur perpendiculaire, proie que dé- vore 1 Océan, qui «produit degrands chan. gemensdansces parages.Yers Sherringham ^tClejr, la côte est formée de jolies petites coILnes, qui s'abaissent doucement jusque au rivage rocailleux , semé de petites roches et de pierres. A Holkham, Wells et Wareham , les rivages sablonneux se terminent en petits monticules de sable , liés ensemble par Varundo arenana, on >onc marin , puissant et salutaire prèser-' vatif contre les inondations de sable, qui wn» lui détruiroient de vastes étendues do A N ^ L E T £ R R ï. terre, et sur-tout rendroient oienfA. • «ete Cre es. «r " r^'""i^«^ Son, peHuepend;;:,S:x"e::r"' deur : on la brou*. «^ i. ^ . ^^ profon- ensuite 7 pieds d'„„» • ^ Sacccdent «ale.dé.acCe'^riLrT"^''""'^"''^ f>«ede^&«W^"''^„"' '''"«^ «"• "oe "■er. avec Z 7.^^!''^.'^"' ''^•»'» rivage. Ce num,^ '™g."en8 empare sur ie w!u.'îer;a:.:r.:i•'''^^''= P-s ce lieu . toute la côte „rî! w 1 '' Bii LINCOLN' CHIRE. ao Angleterre. baie nommée ihe wasJieSy les Marais ^ rem- plie de vastes bancs de sable, dont les som- mets sont à sec dans la marée basse : mais les canaux intermédiaires sont le véhicule d'un commerce prodigieux à Lynn dans le Norfolk: Lynn est située sur lOuze , qui circule jusque dans le sein de notre île, et reçoit dans son long- cours quantité' de rivières différentes. Ljnn est citée dans le grand cadastre (i) : mais elle est ù., venue célèbre par son commerce avec la Norvège, A d^s l'année 1284. • . ^ ■ Le rivage opposé est celui du comté deLincoln.Sa principale ville commerçante, Boston, est située sur là Witham, à quel- ques milles de la tête de là baie. Les grandes marées s'élèvent de 14 pieds à son quai,, et y voiturent des vaisseaux de plus de centi tonneaux ; ceux qui sont au dessus , restent au 5c«yp^>quî est l'ouverture' du bras de mer: c'est la même chose à Ljnn ; car les rivières paresseiïses de ces pays plats man- "quent de forcé pour former une éau pro- fonde. Le Linèolnshirè, et partie dés six au- 1 très comtés, sont! \tspnjs bas de la grande! (1) Registj-e de tous les biens en terres du royaunje, fait du temp» de Guillauttié le ttnqaérint. ( iVoie du TtàdatUtr.) R R E. ?s Marais i rem' B, dont les som- 'ée basse : mais ont le véhicule à Lynn dans le ur 1 Ouze , qui de notre île, et rs quantité' de st citée dans le lie est ù.. venue vec la Norvège, elui du comté î commerçante, itham , à quel- u'e. Les grandes ds à son quai , de plus de cent dessus , restent re' du bras de Lynn ; car les j fays pbts man- ' une éau pro-| artie des six au- is de la grande Angleterre. ^j Bretagne. Le premier est borné à l'occi- dent par, un cordon de terre élevée, qui dans ce bas pajs;,, -^omine comme les- Alpes feroient l'Océan , le reste de la contrée. Cet espace trës-étqn(;lù depuis Scap jus-* qu'au promontoire no^çl, opposé à Hull , I présente à la iper,, ujj front en arc et presque sans aucune entamure; et il est si bas qu'on ne . l'aperçoit delà mer qu'à une petitedistance : les églises, au lieu de r montagnes, sont, les seules marques aux- '■ quel les Jes marins reço^qoissent la terre,, Toute la côte a pour, front des marais salés ou des;çpllines. de sable , ejt de^plus.elle est garantie .jj)4r des bî^ncs artificiels contre ^ fureur de la mer : jpxj^re yieil Holinsheacl. dwine une .longue liste dçî,ports^ur. cette, côte., à présent ; inhp^pjtajlière. Wavofleet i jadi§ wp havre remarquable , n'est plu?^. qu'une vraie criq^e. Skegne^ , autrefois une grande ville mi^r^, avec un bm^açt, n'est aujourd'hui qu'une place pe,u,ipipoAv tante, à.un raiUe.cle la, mer, Et lepo^t/de Criiwe^by, qui du,, temps ^'JÈdouapd III, lui fournit onze vaisseaux , est maintenant entièrement comblé par J« sable, -t^ : Le^ra«âf;?/«/etfM^ qui comprend làdivisioa de ce Comté nommé Rolland, avec partie de B "1 sa ceux N G L E T E R R • Northampton, Norfolk, Cambridge ^. ..udlmgdon, calcufé de 60 milles de iôngueur, et de 40 de largeur, avoit été ong,na.rement un pajs couvert de bois. Y" a trouvé en creusant des forêts entières cte sapins et de chênes . bien au dessous du sol marécageux . sur un fond solide, deu chênes de ,5 pieds de circonférence, et 1^^ 8 toises de long, la plupart brûlés vers la racine, ancienne méthode de les abattre- cîes multitudes cParitres entièrement déra-' cîi^es, à ce qu'il paroît, par la force de fa mer, entrant avec violence et submergeant tout ce pays, et le couvrant dulimon Csi/i) qu elle entraînoît avec elle de temps à autre Le beau récit qiiWde nous a laissé du* 11 & T 1''o ''' '• ''' «°"« Coningtot^. i ©t)wn, dans le Huntingdonshire (i), on a ' tn,uv^ un squelette de baleine .' de près de ^o peds de long, qui avoit nagé sans accicfent jusqu'à cette distancé de son Pprceati natal. ; i ; Kuùf ib defotoé, po«u„t sua corpora phoc*. ; — î'yJvagque léBent delphioes, et altit încm-sant ramû,, agit^^a guc robor. pub^^t; ■*ï R R E. Folk, Cambridge le 60 milles cîe ?eur, avoit été ouvert de bois, i forêts entières n au dessous du oad solide , dea nférence,et h t brûlés vers h de les abattre : ièrement déra- la force de h ft submergeant du limon («//) ^ temps à autre. )s a laissé du )«s Coningto»- îbire (i), on a eine, de près i^oit nagé sans ancè de son is ArtOLETBRRï. 43 ^ u Dans ces mêmes lieux où les chèvres légères broutoient le gazon , aujourd'hui d'jnfbrraes veaux de mer y étendent leur« vastes corps. Les dauphins nagent sur iks forêts, se jouent sur les rameaux des chênes , et dans leurs bonds , ébranlent I leurs troncs agités. >» l Par suite des temps, cette étendue de terre a subi une autre révolution. Le si/t ou limon gagna si considérablement, qu'il dessécha des espaces considérables, et né laissa sur d'autres cju'une légère superficie deau; ce qui encouragea les Romains à reconquérir sur la mer ces terres fertilisées. ^e peuple infatigable et ingénieux est le premier qui nous ait enseigné l'art de faire des digues de sable : c'est lui qui reprit à 1 Océan des terres précieuses , que nous possédons aujourd'hui. C'étoit la plainte de Oalgacus , qu'ils épuisoient la force de» Bretons , m sjhis ^t paludibus emunien^ dis ( I) , « à nettoyer les forêts et épuiser les marais. ,> Après que les Romains eurent abandonné notre île , un autre changement succéda : on négligea leurs travaux ; les epuisemens furent interrompus, et le tout (i)Vita Agricoles. B IV *4 -Anoleterre. devint un marc'cage et tin lac presque sans eau, ressemblant au mai aisc|ui est actuelle- ment à l'est, l'asyle de milliers d'oiseaux aquatiques , ou la retraite des bandits. Ely et plusieurs petits terrains , qui avoient l'avantage de l'élévation , à cette époque étoient de véritables îles; plusieurs devmrent anciennement des retraites de religieux. Elj, Thorney , Spiney et autres, se changèrent en abbayes fameuses , et I industrie de Jeurs habitans commença à reparer les ouvrages romains. Le pays au dessus de Thorney est représenté par un ancjenhistorien,commeunvraiparadis(i) De constantes visites , ordonnées par des lois salutaires , conservoient ce vaste pays repris sur Jes eaux : mais par un eflèt du desordre et de la rapacité, nombre d'ha- bitans avoient déserté ces lieux. Les lois sur l'entretien des conduits avoient été négligées , et alors les tranchées se sont remplies, la terre cultivée a été submergée, et le paj.s a été réduit de nouveau en un marais inutile ( a). La tiii^. année du règne ( I ) MaliTjsbury , liK. IV. 394. (2) Comparez les cartes de ce pays dans son éui maré- cageux et noyé, par W. Dugdale. Hist. Embank. p. 37S. L R E. ic presque sans |iiiestactuelle- llicrs d'oiseaux ? des bandits. terrains , qui i^ation , à cette îles; plusieurs '8 retraites de iney et autres, fameuses , et • commença à S. Le paj's au ésenté par un •ai paradis (i). nnées par des ce vaste pajs r un eHbt du nombre d'ha- 3UX. Les lois avoient été ;bées se sont ï submergée, luveau en un lée du règne ns son état mare- Embank. p. 37S- AvGLETERRf. j5 d'Eiizabcth, on prit en considération (3) J 'état de ce pays : on ne fit rien d'important jusqu'au temps de Francis, et de son fils JfiUiam, Comtes de Bedibrd, qui entre- prirent cette tâche d'Hercule, et arrache- rent de nouveau au néant cette vaste étendue / de terrain de plus de 3oo mille acres. Le I dernierreçut,sous la sanctiondu Parlement, ; \b. juste récompense de ses travaux , dans' Ja concession de 90 mille acres. Je ne parle point des restes des anciennes digues que j'ai vus dans les comtés de Holland , et deLincolnà présentéloignés de lamer, ni des tombeaux Romains Qumuli), des monnoies , et autres preuves évidentes de la résidence de cette nation dans cette contrée; il y a lieu d'espérer que cette tâche sera entreprise par Ja plume de quelque ha^ bitant des lieux , qui l'exécutera sur ua arpentage récent. Les vastes marécages de ces Comtés , etoient dans les anciens temps l'as^/Ie d'une foule d'oiseaux aquatiques : mais par un heureux changement . l'attention qu'on a pnse de dessécher Jes eaux a substitué a leur place des troupeaax nombreux, et (3) Le même. p. 375. «5 Angleterre. à la place des tristes roseanx, on voit briJIer i or des moissons. La grue , qui jadisy venoit par troupes, a déserté notre île entière; le canard sauvage commun fait encore ses pontes par milliers dans les parties qui sont restées sous Jes eaux ; et tous les ans on en envoyé des quantités aux marchés de Londres. La grande oie sauvage, ori- gine de l'oie domestique, fait ici sa ponte et y séjourne toute l'année ; on y voit encore les couvées de quelques autres espèces de canards.(i) Les combattans, les vanneaux, les barges rousses, les corlieus, ies bécasseaux aux jambes rougesy passent tête : mais dans l'automne ils partent avec leurs petits, et se dispersent dans l'île. (2) Le hibou à courtes oreilles ouïe scops fait ici ses migrations , avec la (3) bécasse; et ' cest un hôte bien reçu du fermier, dont Il purge les champs de souris. Les canuts C4) fourmillent sur les côtes en hiver: on les (2) Short-eared-owl. (3) Wood-cock. C4) Knot. Angleterre. 47 prend par troupes dans des filets ; mais durant l'été on n'en voit aucun (5' Le nord le plus reculé est sans doute la retrait» de la multitude d'oiseaux aquatiques, q^ tournissentnos rivages, chasses par Je fiW vers un climat plus méridional. La plupart nous visitent régulièrement tous les Lu • d autres, à ^ui la nature adonné la fore» de braver les hivers ordinaires de la zon« iroide . ne sont que des hôtes accidentel, qui nous viennent dan» les années oà h fro,d sévit avec une rigueur extraordi- "aire dans leur terre natalr. Du Nez^e Clea la terre se retfreà roau est , et avec le rivage opposé du comté d York , borne le grand bras dte mei- dto Humber , qui s'enfoneant simieusement très-avant dans le pajs , reçoit là T>em^i toutes les rivières considérâmes de cette vasteprovîncerquelques-unesprennentJeur ^urce dans ses parties les p*«8 éloignées. Toutes les côtes du comté dé Lincoln sont plates, et ont été conquises eur la meP. Bamn et Barrow «'ont plus aijjourdliui la momdre appareiyce de ports r e« eepen- eiseaux de marais sont dt'oombrrfA. ^ s8 Angleterre. dant Holinshead les qualifioit de son temps du titre de bons ports (i). De semblables accidens sont arrivés à la partie supérieure du bas paj's de Holderness, qui est en face dçs rivages correspondans. Hedon, à quel- ques milles au dessous de Hull, étoit il y a plusieurs siècles un port très-commer- çant; maintenant éloigné de l'eau d'un mille et demi , il a depuis longtems cédé sa fortune au dernier, qui est une création d'Edouard I, en 1296 , et qui forme un excellent port. Mais en revanche la mer s'est bien vengée sur les terres dans le même siècle : la situation et jus- qu'aux noms de plusieurs places , autre- fois des villes de marque sur l'Humber , n'o^t plus aujourd'hui d'existence que dans l'histoire : Ravensper étoit autrefois rivale de Hull (a), et un port si considérable en l33a, qu'Edouard BaUol et les Barons Anglois confédérés , en partirent avec une flotte destinée à envahir l'Ecosse. Henri IV, en 1899, fît choix du même port pour y débarquer et poursuivre la déposition de Richard II. Mais depuis, l'Océan impi- (i) Descr. Britain. io8. (3) Madox. Ant. Exch, I. 422. *.* HEAD. Angleterre. s^ foyable Ta dévoré tout entier. A sa place on voit des bancs de sable étendus , que îa basse raarée découvre : reste l'île Sunk, qui vers Pan 1666, paroissoit au dessus de ces sables comme un écueil dominant. On la reprit à cette époque sur la mer, \ en faisant des levées de terre : c'est la seule portion qu'on en ait recouvrée , et elle forme aujourd'hui un bien considé- rable , et qu'on aura sans doute rendu à son premier état. Le Promontoire de Spurn ( VOcelum SPURy^ •promontorium de Ptolémée ), termine ce côté de l'Humber et présente aujourd'hui la forme d'une faucille : les vaisseaux con- trariés par les vents 'y mouillent en sûreté. La place où sont élevés des fanaux, €st une vaste berge de près de deux milles de long , mêlée de monts de sables que les vents de mer y ont formés depuis 70 ans. De cet endroit , la terre pendant quelques milles se compose de très-hautes falaises d'une argile brune , que ronge perpétuellement la furie de la mer d'Alle- magne , qui en dévore à- la- fois des acres entiers , et étale sur les rivages des quan- tités d'ambre considérables. De beau fro- ment croît sur cette argile , jusque sur 5« A N G L E T E A R t. tes bords des falaises. Un pays de lâ même fécondité, s'étend depuis Kilnsey jusqu'au village de Sprottly dans une superficie on^ dosante pendant nombre de lieues; lors- que je l'ai vu , il c^toit revêtu d'une riche moisson de froment et de fèves. Du voisi- nage de Kilnsey, la terre rentre par une douce courbure dans l'intérieur jusqu'au grand promontoire de Flamborough , et n'est qu'une continuation d'une haute falaise argileuse, jusqu'aux environs du village d'Hornsej. Près de ce lieu est une mare, fameuse par ses anguilles et ses brochets, et qui à présent est séparée de la mer par un si petit espace, qu'il est probable que ce village sera bientôt détruit; ilj^a déjà long-temps qu'une rue appelée Hornsej- Beck a été engloutie, et il ne reste plus que la mémoire de Hide, qui étoit une ville voisine. Baie de ^e paj's s'abaisse considérablement • et Bndiington.près de la base du promontoire il rentre si profondément, qu'il ferme la baie de Bridiington , anciennement appelée Ga- brantovicorum j//2«.v^ auquel le Géographe ajoute l'épithëte d'EwA./*<.oç , à cause de l'excellence et de la sûreté de son port, où les vaisseaux sont pleinement à l'abri Angleterre. Si 80US la hauteur du promontoire. Le banc de sable de Smithie , le seul qui se trouve entre Flamborough et Spurn-head, s'étend en travers de l'entrée de la baie de Brid- lington, et dans les vents violens du nord et du nord-est , il augmente encore la surete dé cet asjle pour les navires qui iongent la côte. S^^^Ajr^ village adjacent, ne paroît être qu'une traduction de l'ancien nom. Les Romains, suivant toute apparence avoient là une rade : là finit leur chaussée' ou chemm , qu'on reconnoît encore en plusieurs places entre cet endroit et York et qui s'appelle du nom de ses auteurs, la haussée Romaine. Le promontoire est formé de pierre à chaux, d'une blancheur de neige (i). ( . ) Près du sommet , elle est douce , tendre , et s'exfolie f^-nd eHeest exposée à la gelée. Au pied du promontoi« tous Ts ;:!' ""'^'"""!; ^" ^-— ' -pC2 Sundelnf ",*""°"""-<='' 'J" q-^nrités considérable; à Sunderland , ou la cu.sson en fait d'excellente chaux. La plus rande pan.e de la chaux employée à Scarborough est formée d«P errespousséesparlamer.Ilestàremarquer.queque le sou le degré de duretéde la pierre à chauxVs Ta clS le mortier qu'on en form* nn»^^ j • - »-«"iicrc, »iuuu en forme pourra devenir, étant faconni< comme ,1 convient, aussidur , mais Jamais ^lu, dur Se b^tiJ Tch r "" '^ ^°"^- « des'environs' sonc' ba .es de chaux fa.te avec la craie; delà tous les malheurs 4"onyv.UarriverparUehuted«maisons.Usrr«uv^«" ^2 Angleterre. Sa hauteur est prodigieuse et forme un éclatant et magnifique point de vue, qu'on «perçoit de très -loin en mer. Si. nous pouvons ajouter foi à Richard de Ciren- cester , les Romains le nommoient Brigan- iitm extrema, et la bdie, portas Félix, Les Saxons nommoient le cap Fleamburgj peut être à cause des flambeaux qui diri- gèrent le grand Ida, fondateur du royaume de Northumberlaud , et éclairèrent sa descente eu 547 , lorsqu'il y débarqua avec une troupe nombreuse de ses compatriotes. L'immense hauteur des précipices , et l'étonnante grandeur des cavernes , qui s'ouvrent du côté du nord, vous offrent une auguste et vaste entrée sous les plus hautes arcades , pour pénétrer dans le corps môme de la montagne ; le déclin gradué de la lumière , le profond silence du lieu , qui n'est jamais interrompu que par le bruit uniforme de là rame qui frappe l'onde , le choc des vagues brisées contre les flancs de la caverne, le violent bruisse- connoissant la foiblesse de ce mortier, tâchent de lier et de contenir les murs ensemble , en y insérant des pieux de merrain : lorsque ce bois vient à* être consumé dans un incendie, tout l'édifice s'ccroule soudain, e*t rend très- dangereuse toute tentative pour éteindre le feu. M. Travis. ment Angleterre. 33 nient des ailes des pigeons efFrave's et chassés de leurs nids vers Je haut de ses voûtes; tout vous frappe d'un sentimeht i nouveau . tout vous imprime aessensations particulières à la structure et aux accidens de ces formations étran^res. Une variété f merveilleuse les diversifie : iciJes cavernes ^ se creusent au loin et vont se perdre dans des ténèbres que vous n'osez sonder ; dans d autres percées à jour, la lumière vous invite, et, surpris, voi . retrouvez un roman^ tique passage par une ouve^ture opposée également magnifique. Plusieurs rochers isoles, en forme pyramidale, s'élèvent à pic à une grande hauteur. La plupart posent sur des bases solides; d'autres sont suspendus sur des bases percées et cintrées en voûtes. Toussontcouverts des excrémens d'innom* brables troupes d'oiseaUx voyageurs, qui Viennent la tous les ans faire leur ponte^t établir leur ménage. Pas une crevasse, ^as un ang e, ni une saillie de ces masses , pour I peu qu un oiseau pu-'.se s'y reposer, qui ne [soi habitée et qui ne loge une famille. Des ' multitudes nageoient sur l'onde autour des bases : d autres remplissoient l'air et nous assourdissoientdu mélange confus de leurs cns divers Mouettes tachetées, bourgmes- 34 Angleterre. tres,guillemotsgrancls et petits, pingouins, puffins , nigauds et cormorans (i), sont du nombre des espèces qui se rendent en ce lieu. Les notes et le chant de tous les oiseaux de mer sont durs et sans harmonie : je me suis souvent reposé sous de sembla- bles rochers , attentif à tous les sons variés qui se mêloient au dessus de ma tête; et cet amas de sont; confondus, qu'accom- pagnoit le profand et sourd mugissement des flots lentement gonflés et sortans des vastes cavernes inféi eures , produisoit à mon oreille un efïèt surprenant, et qui avoit sa beauté. La voix perçante des goëlans, le cri babillard des guillemots, les notes sonores des pingouins, les cris aigus des hérons , avec le sourd et pério- dique croassement des cormorans qui faisoient comme la basse du reste , m'ont souvent formé un concert d'un genre inouï, qui , joint à la scène sauvage dont j'étois environné , me procuroit à un haut degré , ce plaisir qui résulte de la nouveauté de la sensation, dans le genre grave et sérieux. (0 Kitti-wakes , herring-gulls , guillemots , and black- guillemots,auks, puiSas, shags. lemotsy and black- A N G î, E T E R R E. 35 Au^ Cap de Flamborough commencent id co„ les cotes dures, ou de roches de ce côté'"^*"'^^»'d« de la g:rande Bretagne : elles continuent S^'S''^ "" sans autre interruption que quelques baies sablonneuses et des basses terres , jusqu'à Al extrémité du royaume. Souvent il arWve |que le fond de la mer participe de Ja nature de l'élément voisin :aussi\ux en! Virons de ce cap et à quelques milles au nord, les nvages sont par endroits rocail- leux, et offrent des retraite? aux écrevisses et autres crustacées. Ensuite une étendue de sable fin depuis un mille jusqu'à cinq de large, s'étend en biaisant vers l'est et depuis ses bords jusqu'à ceux du Dogkr- bank, cestun fond inégal, hérissé de roclies,caverneux,avecune merprofonde et presque par-tout revêtu de coraline et autres plantes marines. La disposition du rivage procure aux habitans de cette côte la pêcherie avan' tageuse qu'ils possèdent : car d'un côté le ri- vage, et de l'autre les bords du Dogger- la'dir'er™' '"•''^" ''"" ^'^^^ ' ^--"t la direction aux immenses multitudes des ment de 1 océan Septentrional, séjourner, Cij "S Moriw. 26 Angleterre. 8*égayer, et déposer leur frai dans les parties adjacentes à nos côtes. Elles trouvent une nourriture abondante dans les plantes des roches, dans les vers des sables, et un abri pour leur frai dans les creux et les trous de ce fond raboteux ; elles le déposent dans le canal entre les bancs et les rivages : c'est là qu'on les prend , ou bien dans les trous entre les bancs Dogger et Well ; car elles Holibutes. n'aiment pas l'agitation de l'eau sur les surfaces sans profondeur. Au contraire les sca/es, espèces de raies à peau dure , les holibutes y les carrelets et autres poissons plats s'ensevelissent dans le sable , et s'y mettent à l'abri du trouble des flots. Une prodigieuse multitude de habdochy espèce de merlus, visitent cette côte à des périodes marquées : généralement ils arri- vent vers décembre , et s'étendent trois milles de largeur depuis le rivage , et en longueur depuis le cap Flamborough jus- qu'au château de Tinmouth , et peut- être plus encore au nord. Une armée d'une petite espèce de goulus à piquans borde les flancs de ce banc de merlus, pour en faire leurproie : quand les pêcheurs jettent leurs lignes plus loin qu'à trois milles de la terre , ils ne prennent Angleterre. 3y autre chose que ce poisson vorace (i) Entre le cap Flamborough et Scarbou- p:,. k • rrugh , se projette Fi]ej-bng(^^> en Saxon ' "*' signrfie pon/). C'est un rebord de rochers qui s'avancent fort loin dans la mer , et qui occasionnent de fréquens naufrages. Suc cède Je château de Scarborough , situé sur un vaste rocher avancé dans les flots, i^es marées, dans les équinoxes, s'élèvent ICI de 24 pieds, et dans les autres temps seulement de 20 ; les basses marées depuis ^a jusqu'à 16. Ensuite vient Whitbv, connu par les manufactures d'alun établies dans son voisinage , et encore plus par son beau javre, le seul qui se trouve sur toute la côte J. entrée est un canal étroit entre deux col-' Imes; bientôt il s'élargit considérablement dans 1 intérieur, et la rivière d'Esk sert à le nettoyer : de là jusqu'à l'embouchure cie Ja Tees , qui sert de limite entre ce comte et celui de Durham,estune côte rude et haute , dentelée par plusieurs baies, et diversiheepardepetitsvillagesdepêcheurs, cenJlT:f "' '^^ '^ ^""'^" ^'""''fi^ »»r 1* poisson de cette côte; et le voyage en Ecosse de ,769. C'est à M T>^C|.uj,.endeS.^^^^^^^^ V^llj Teei. 38 Angleterre. singulièrement bâtis et pittoresquement mêiés parmi les falaises, dont ils couvrent tous les bords saillans, à -peu -près comme ceux despaj^sansdeJa Chine, dans les parties escarpées et pittoresques de cet empire. La Tees, limite septentrionale de ce grand comté , ouvre dans la mer une large bouche sur un fond fangeux. C'étoit là le Duniun JEsiuarium de Ptolémée : elle présente aux navigateurs une entrée dans le paj's; mais dans un court espace. Presque toutes les rivières du nord descendent rapi- dement de leur source ou de leur réser- voir montagneux , et ne fournissent qu'une courte navigation. C'est de là qu'on importe le plomb des mines de Durham , et le blé de ges cantons plus unis. Dans le limon de cette embouchure , on trouve particulière- Myxine "^ent et en abondance la mjxine gludnosa glutmosa. de Linné, nommée hag par les pêcheurs "'«:• voisins; c'est un ver qui entre dans la bouche du poisson pris à l'hameçon , et qui restant pendant Mne marée sous l'eau , le dévore en entier , ne laissant que la peau et les os. C'est ce même ver qui convertit l'eau en une espèce de colle. pyRHAM. De Seaton-snook dans l'évêché de Dur- ham jusqu'à Hartlepool , est uae suite de Angleterre. 2g bancs de sable , et le rivage n'est qu'un bas fbnd long-temps continué. De la i)ointe du Nez de Hartiepool jusqu'à Blackhalls, c'est une côte rocailleuse de pierre à chaux, avec de fréquens intervalles de bancs de' sable , et d'un rivage pierreux : mais Seham et Hartiepool sont si hérissés de roches, qu'il n'est point d'ennemi qui puisse débar- quer ou même tenir devant le rivage , sans le danger le plus imminent. Les côtes, sur-tout des environs de Hajpthorn-hive , sont un peu excavées, et forment les plus grotesques figures pendant plusieurs milles : Jes rivages sont sans cesse écumans sous une mer brisée et irritée par les roches cachées et par les langues de sables, qui s étendent fort loin de la terre. D' .iia- a à Sunderland , ce sont des collines -'e sable,et des berges sablonneuses avec peu d'eau. De Weremouth au voisinage de Cleadon, de bas rochers de pierre à < baux forment la cote, coupée çà et là par des monts de sable, et des berges pierreuses. Delà à l'embouchure de la Tjne, et jusqu'à D'uns- tambrough dans le Northumberland , Je rivage est sablonneux , et la terre rocail- Jeuse par endroits ; mais delà à Bambo- rough , vous trouver des côtes hautes et for- C iv beWaad. Bambo- (ougb. '40 Angleterre. NWhum-mées de rochers, qui en plusieurs endroits s'avancent au loin dans la mer, et dans les basses marées découvrent leurs têtes au dessus des eaux. Le château de Bamborough est situé sur une chaîne de falaises scabreuses. Cette forteresse fut bâtie par le monarque saxon Ida: après diverses vicissitudes de fortune et plusieurs changemens de maître, elle est devenue, dans son état de ruine, un monu- ment plus utile au genre humain , que lorsque dans sa force elle se vantoit de loger un Seigneur puissant et une garnison redou. table. Un charitable Prélat Evêque de Durham a acheté ce domaine , et en a consacré le produit au soulagement des malheureux matelots qui font naufrage sur cette dangereuse côte, et à d'autres emplois de bienfaisance et de pitié, confiés à la discrétion de certains économes fidèles. Les pauvres du canton , dans les temps de disette et de cherté . sont fournis de blé à bas prix : les naufragés, trouvés sur le rivage sans sentiment, et engourdis par le froid , sont enlevés et portés sur le champ dansces murs hospitaliers, et'rendusà la vie par le secours des alimens, des remèdes, n a un ht chaud j et si le navire est suscep- me , et en a A N G L E T Ë K R K, i^j (tible de secours (i), on le sauve aussi à l'aide de machines toujours prêtes à agir m besoin (2). Les îJes ou plutôt les rochers de Farn, ru. -,^. forment un groupe qui n'est pas éloigné 4u rivage: le plus proche n'est qu'a 1068 Chaînes , ou verges , ou 534 toises ; le plus Noigné à 7 milles. Il est probable que ces pes ont été dans quelque période reculée, j|irrachées du continent par quelque con- l^ulsion ; elles en sont séparées aujourd'hui aar une marée furieuse, qui se précipita ians un canal de 5 à i^ brasses d'eau. Les Slap/es, rochers les plus éloignés, commen- tent soudam une profondeur de 40 à 5o brasses (3): ils sont fameux par la retraite le Samt Cutberth , qui fit du plus large, te siège de sa dévotion et de sa solitude fet en chassa , dit la superstition , les malins esprits qui l'occupoient avant lui ; on y i^oit encore les restes d'une chapelle. De- OUÏS plusieurs siècles ses seuls habitans no'ilTp"" ''^"°*"*"'"* P°''« de pareil établissement ,ur iZll: "î " '"'* ^''' '" P«^ "» homme vraiment 1 n a7"' u '' P""'"'' '' ^' ^°'°»f<^d« l'imiter; I (3) Adair.Hammond. Thompson. 4* Angleterre. sont un petit nombre de vaches , qu'on v transporte de la terre dans les petits cobks ou bateaux du pays; et les eider ou ca- E.dcr^ucfc.nards à edredon . qui portent encore dans ce lieu le nom du Saint. D'innombrables oiseaux de mer , d'une grande variété d'espè- ces, sont en possession des rochers les plus éloignés , où ils trouvent une retraite plus sûre, que dans les basses collines du rivage. Toute la côte depuis le cap Flam- borough , jusqu'à celui de St. Ebb , n'offie 1 aucun asyle aux oiseaux maritimes quif cherchent les promontoires les plus élevés! Quand vous entendez parler de retraites! habitées parles becs de rasoir, les guillemotsj les cormorans, les nigauds, vous pouvez être sûr que les falaises s'élèvent à une! hauteur remarquable ; si ces hauteurs Jeur manquent , ils se retirent dans lesl rochers que la mer environne , comme dans des lieux qu'ils crojent inaccessibles! à l'homme. Les cinq espèces de pingouins et de guillemots paroissent dans le prin- temps , et^disparoissent dans l'automne; ko autres oiseaux conservent leurs retraites natales, ou se reposent sur les rivages I voisins. De Bamborough jusnu'à l'embouchure Angleterre. 43 3e la Tweed, c'est un rivage sablonneux, ^t qui se rétrécit à mesure qu'il s'approche ^e l'Ecosse. Lindesfarne ou l'îJe Sainte ^HoJjis]and)avec sa cathédrale et son Hiateau ruinés, est loin du rivage, et accessible lorsque la mer est retirée*: il fepourroit qu'elle eût été séparée du Norf- iumberland,dans des siècles reculés, par ^e travail des flots. Les marées ne montent Ws sur cette plage avec 'eur apparence ordinaire , et par une approche graduée ; nais l'eau par un progrès insensible sourd ioucement du sein : sables, qui d'abord In offrent qu'une éumdue marécageuse : let bientôt elles enveloppent le voyageur épouvante , d'une plaine d'eau brillante et [unie comme une glace, et qui réfléchit les perspectives variées des rivages adia- jcens (i). ' ECOSSE. i Vient ensuite la Tweed , [ou l'ancien ^^launus, limite étroite et géographique entre nous et nos co- sujets les Ecossois. Apres un court espace de basse terre , le cap St. Ebb, promontoire fort élevé, se CapSt.Ebb. (0Hutchin»on.II,i5i. 44 Ecosse. projette dans la mer, et sa base est creusée par les cavernes les plus augustes : il est iianté dan» la saison parles pingouins, les guillemots et tous les oiseaux du Bass , excepté le goéland brun. Ce cap , avec ^iteness, qui est environ à 3o milles de Fmh A K ^^T' ^"''"'^ J'entréedece magnifique ^^Fmh de bras de mer appelé le>/Â(,)de Forîh, qui s'étend soixante milles dans les terres; et avec lecanaldeCarronaufirth deClyde,* il isole entièrement l'ancienne Calédonie. Près du côté septentrional de l'entrée paroît l'île de Maj^ ; et près du côté méri- dional , est le vaste rocher du Bass, qui s élève comme une tour. Cette île est le rendez-vous d'été d'une innombrable mul- titude d'oiseaux, qui, après avoir accompli Je premier devoir de la nature, vont cher- cher avec leur jeune famille d'autres riva- ges ou d'autres climats. C'est une des places peu nombreuses de l'hémisphère nord, où les goélands bruns font leur nid. Leur grosseur , leur plumage blanc comme la neige, leur vol doux et léger, leur plongeon «nl'L^"!f *P*^~"°"» comm^fiord en norv.'gien, signifie «ne ba,e étroite, ramifiée, et enfoncée bienavant iaTle. Ecosse. .5 précipité surleur proie, les distinguent de jtous les autres habitans emplumés de l'île des cormorans et des pingouins, dont le voî est rapide, et des mouettes, dont le vol %st Jent et pesant. PrèsduBassl'entrée se rétrécit; ensuite Blleselargit, et creusant en dedans, elJe rorme dte chaque côté une superbe baie. Le hrth redevient très-étioit vers Oueens^ ferrjr .- après il tourne et file une beJle courbe jusqu'à ce qu'il se termine au-delà aAIIoa, dans la rivière à laquelle il doit ponnom. Les rivages sont bas, en partie frocailleux, en partie une grève agre^able; mais par-tout d'une beauté et d'une popu- at.on incompatibles. Edimbourg, la capi- Itale, s élève avec grandeur près du rivage avec le port de Leith au dessous, son hche njarché , où les marées moment quelquefois à. 5 et 16 pieds, et à "7 et I18 lorsque l'eau est chassée de force dans Ile hrth par un vent violent de nord -est Presque chaque lieue du contour de cette grande baie est embellie de villes oa villages, nés du commerce et de l'industrie. L élégante description que Johnston (,) i^'iyoyezl'ourinScetland.i 772; part. II, p,ai3. Firth de Tay. 4^ Ecosse. nous a laissée de la côte de Flfe, est loin d'être exagérée , et peut avec autant de vérité s'appliquer à chaque rivage. Le Fifeshire, borné par les firth de Portli et de Taj, s'avance fort loin dans la mer ; c'est un pa^^s florissant par son industrie, et Tiche en ports nombreux, formés parla nature et par l'art , ou perfectionnés par tous les deux. Le charbon de terre et la pierre à chaux, productions natives de ce comté, sont exportés par quantités immen- ses. Si l'on excepte la charbonnière peu considérabledeSutherland,cellesdeZ«/-^o.' ti^ood à moitié chemin entre la baie eti Saint -André, sont les dernières de ce côté du nord de la grande Bi-etagne. Les! côtes de cette vaste province, sont en gé-l néral flanquées de rochers et de précipices;] mais fort peu élevées. Les baies, particu' lièrement la belle baie de Largo , sont agréa- blement bordées de rivages ou graveleux ou pierreux, et dans la plupart des endroits | la terre va s'élevant vers l'intérieur du pajs. j Vers l'extrémité nord, la rivière d'Edin et| sa petite baie indiquent par la consonnancel la Tinna de l'ancien géographe. Le bras de mer ou baie deTaj borne le nord du Fifeshire : à^yaint son ouverture î Flfe, est loin ivec autant de (ue rivage, jfirth dePortli n dans la mer : son industrie, , formés par la rfectionnés par de terre et la î natives de ce antitcs immen- rbonnière peul 'elles deLargO' tre la baie eti rnières de ce Bretagne. Lesj •e, sont en gé- de précipices; 3aies , particu- go, sont agréa- 1 ou graveleux rt des endroits ! irieur du pays. rère d'Ëdin et | i consonnance )he. Tay borne le on ouverture lux Ecosse. ^y \étend le banc de sable qui retient le lom anglois d'Aber-tay , où du lieu ou la Tajr se décharge dans la mer. Les Romains Ivoient conservé l'ancien nom , et l'avoient ^itimséen celui de Tava. L'entrée, devant le HiâteaudeBrough.tay,àtroisquartsdemille 5 largeur : ensuite elle s'étend et s'avance iviron 14 milles dans les terres, avant ^ prendre la forme d'une rivière. Au re- IX des marées , on découvre une vaste Itendue de sables , et un canal fort étroit • tais les hautes marées transportent jus- uà Perth des vaisseaux de ,^0 tonneaux ks rivages sont bas, et la terre s'élève loucement en avançant dans le pays vei^ b sud; au nord elle continue d'être basse, ^squau p,ed des collines de Grampian plusieurs milles de distance. Dans quel- ue s.ee,e reculé de nous, la mer s'étendoit >u cô e nord bien au de-là de ses limites ctuelles. A une distance considérable au essus du port florissant de Dundee, et ien avant dans les terres, on a trouvé es ancres enfouies à une grande pn,fon- IZ ^'^' •^°''^"' ^^ ""^^ ^ abandonné ces cantons. Il est probable que quelque pa^s (») Douglas's East-coast of Scotland. 1. 4^ Ecosse. opposé a été englouti par une înondatîoft, qui a occasionné Ja retraite des eaux. Delà à Aberbrothie , dans le comté d Angus, fameux par les restes vénérables de son abbaye , c'est un rivage bas et sablon- neux. D'Aberbrothie à Montrose s'élève une côte escarpée , hérissée de rocs , montant à pic et tranchée en précipices , excepté à rendroit où les interrompt la belle baie demiK^irculaire de Lunan. Plusieurs de ces collines sont percées des plus étonnantes, cavernes : quelques-unes s'oiTvrent sur lal mer par une entrée étroite , et à quelques pas dans l'intérieur s'agrandissent tout-à- coup, se cintrent en hautes et spacieuses voûtes, etserpentent en labyrinthe si vaste que personne n'a encore eu Ja hardiesse den chercher l'issue. Les autres ont une entrée dont les formes régulières font honte à l'art déployé dans les plus magnifiques cathédrales gothiques. Vous voyez un su- perbe portail, divisé dans son milieu par une grande colonne, dont la base s'enfonce au dessous de la mer; et le voyageur peut entrer d'un côté avec sa chaloupe, parcou- rir les merveilles de l'intérieur, et sortir par le côté opposé. La caverne nommée Gejlit-pot, réalise dans Ecosse. ^p ùéylit-pot réalise dans ses formes la fable des Contes Persans. Le curieux hardi peut \y faire un long voyage souterrain, ayant jà ses côtés et sur sa tête une brillante et ^pittoresque décoration en rochers. Il peut |sy conduire en bateau à rames, errer au imilieu de ces scènes majestueuses, et se ^ retrouver tout-à-coup rendu à la lumière I des cieuxi II se voit dans un espace circu- 'laire d'une étroite entrée , dont le sommet ouvert au jour, va s'élargissant par degrés [jusqu'à un diamètre de 200 pieds. En atteignant le sommet il se trouve loin de ïamer, au milieu de champs couverts de prés, de verds pâturages, avec la vue d'un beau pays, et la maison voisine d'un honnête habitant. Tel est le plaisir dont peut jouir un curieux dans les calmes de l'été} mais quand les orages viennent de la partie de l'est , la vue plongeant du I bord de ce trou , de la hauteur d'environ 3oo pieds» vou» fait frissonner en vous montrant au fond les vagues furieuses toutes blanchissantes d'écume, et s'irritant contre le passage qui les resserre. Des rochers presque entièrement isoles saillent du fond des falaises et s'avancent au loin avec des flancs en précipices, tandis Tome L jy ^ Ecosse. que leur pied pose dans la profondeur de l'abîme. L'isthme ou langue qui les unit aux falaises est si étroite , qu'à peine deux ou trois hommes y peuvent passer ensemble ; mais ce sommet s'aplatit en surfaces verdoyantes , portant encore les vertiges d'anciennes fortifications grossières , qui, dans les siècles antiques et barbares , furent la retraite des hahitans voisins, contre les fureurs d'un usurpateur ou d'un conqué- rant. Montrose. Mohtrose, presque entouré par la mer et le bassin qui forme son beau port, est % sur un lit de sable et de gravier. La marée * se versant avec furie dans son entrée, deux fois dans les 24. heures, remplit le port d'une profondeur d'eau suffisante pour y recevoir des vaisseaux considérables. Mal- heureusement au reflux il leur faut rester à sec , car alors aucun navire excédant 60 tonneaux ne peut être à flot, et encore n'est-ce que dans le canal de la Soùth-Esk , qui, près de Montrose, se décharge dans la mer. Une côte de sable continué à une petite distance de Montrose; des falaises et des roches escarpées recommencent dans le comté de Merns, et opposent leur front à l'Océan. Une des plus hautes est Fowls- profondeur de e qui les unit i peine deux ou 3ser ensemble ; : en surfaces re les vei-tiges ossières , qui, Jrbares , furent ins, contre les d'un conqué- ré par la mer •eau port, est ier. La marée i entrée , deux mplit le port isante pour v lérables. Mal- ;ur faut rester v'ire excédant lot , et encore a Soiith-Esk , harge dans la itinué à une ; des falaises mencent dans înt leur front îs est Fowls- Ë lieugh c o 9 s E. rquabl( la multi remarc^ d'oiseaux qui s'y rendent. Berne et Stofie- hwe sont deux petits ports hérissés de ro- chers qui les dominent : sur le sommet d'un fort élevé, sont les vastes ruines de Dunnoter , autrefois la propriété de la â belliqueuse famille des Keith j ce rocher et les autres qui l'avoisinent , prennent lea formes les plus variées et les plus grotes- ques. Un peu plus loin , l'ancienne Deva ou Dee %e décharge dans la mer, après avoir formé un havre à la belle et florissante ville A'Aberdeen. Une côte de sable continue pendant plusieurs milles ; et une partie de ce sable est si mouvant, qu'il a presque entièrement en n^Iouti la paroisse de Furvie il ne reste que deux fermes d'un bien qui, en i6oo, fut estimé à 5oo livres sterlino- de revenu par an. Reparoît alors une majestueuse côte de Buiiersde rochers. Les Bullers de Buchan, et la su- ^''''""• jierbe voûte de rocher, si bien représentée par M. Cordiner (i), j)assent avec raison pour les merveilles de la contrée. Le pre- mier est un havre d'une forme étonnante. (0 Anuquitcs et litei de l'Ecosse, lettre VI . pi. II , lU. Dij 5a Ecosse. où l'on entre par une «rcade auguste d'une Jongucur et d'une hauteur considérables. L'intérieur est un bassin sûr, environné de toutes parts de rochers en murailles : le havre entier s'avance loin de ia terre ferme, borné de chaque côté par des cri- ques profondes ; en sorte que le voyageur qui veut se promener autour de ces cié- neaux étroits, doit dabord bien s'assurer de sa tête. Pcfcrhead. Un peu pIus loin est Peterhead , le port le plus oriental de l'Ecosse, et la retraite ordinaire des vaisseaux contrariés par les vents : il mérite toute l'attention du gou- vernement Anglois, pour le rendre encore plus sûr. Kinnaird-head, le Taizalum promontorium , est un peu plus au nord , et avec l'extrémité nord -est de Cathness, il forme le Firlh de Murray,le Tua œstua- rium, baie d'une vaste étendue. 7>o//;;.Âefl//, est un autre vaste promontoire à l'ouest du premier. Ses cavernes et ses rochers ne le cèdent à rien pour la magnificence et e?RoXs ^^ ^'"è^ïar^té. Les unes s'élèvent en forme «iugulières. de tours , les autres en pyramides inclinées avec des arcades centrales, ouvertes aux bateaux. Ces figures, l'effet et l'ouvrage du hasard, sont produites par le choc et E c o s s I. 53 le travail des vaiçucs , qui dégradant la terre et entraînant les parties solnljles ou Leur forma. ruineuses, Jaisscnt le reste faire le sujet de *'""* notre admiration. Les plantes marines , les co(/uillages, et diHerentes sortes d'ani- maux marins dépourvus de sang, tapis- sent leurs bases lavées par une merr!,Jv» et profonde , tandis que leurs S' mniets retentissent des cris variés de 1 esp ,co vo- latile. En partant de ce point, la baie est bo, née au sud j)ar les plaines étendues et riches de Murray ; le rivage n'est pas non plus sans ses beautés sauvages. La vue de la belle caverne appelée les roches de Caussie, sur le rivage entre Burgh-head et la bouche de Lossie, dessinée par M. Cordiner, e« est la preuve. Le fond de la baie se ferme par le Firth d'fnverness , d'où jusqu'à l'océan Atlantique suit une chaîne de rivières, de lacs et de baies , qui ne sont interrompu que par un espace de terre de deux milles entre Lochoicli et Loch-Lochj. Unissez ces deux lacs par un canal, et le reste de la Nort- Bretagne seroit une île parfaite. Au nord le Firth de Cromartie , et au midi celui de Tajne, le Fara œsluarium, pénètrent profondément dans les terres. Depuis Dor- D iij noch, la côte E COSSE. Ord (le Cathness. e Sutherland est basse et sablonneuse , excepté en quelques places : une entre autres à l'eau de Brora, est remar- quable par la beauté de la perspective en rochers , au milieu desquels la rivière se précipite dans la mer, du haut d'un pré- cipice fort élevé. Les Alpes Ecossoises, qui jusque là se tenoient éloignées du rivage, s'en approchent ici fort-près , et au grand promontoire , la Ripa alla de Ptolémée , le Ord, l'Aird de Cathness ou la hauteur de Cathness , se terminent de la manière la plus sublime et la plus brusquement escarpée dans la mer. La partie supérieure est couverte d'une sombre et triste brujère : la partie basse est un énorme précipice excavé en vastes cavernes, qui servent de retraite aux veaux marins et à différens • oiseaux de mer. Telle est au côté oriental du royaume , la manière frappante dont finissent les vastes montagnes d'Ecosse, Alpes des qui forment ses hautes terres, retraite de ^>autes ter-ses habitans originels, chassés de leurs anciennes demeures par les ancêtres des Ecossois des basses terres, descendans des Saxons, dt3 Francs et des Normands, d'une génération commune avec les An- ^lois, et cependant, par une absurde l est basse et ïlques places: )ra,estremar- )erspective en la rivière se laut d'un pré- Icossoises, qui ?s du rivage, , et au grand le Ptolémée , }u la hauteur le la manière brusquement :ie supérieure 'iste bruyère: me précipice ui servent de t à difFérens côté oriental ppante dont es d'Ecosse, , retraite de 5és de leurs ancêtres des scendans des Normands , vec les An- me absurde Ecosse. 55 ^ envie , injurieusement distingués d'eux. Le langage , ainsi que les limites naturelles : fortement dessinées , marquent leur place. Leurs montagnes font face à l'océan Atlan- tique , serpentent le long de l'occident de jCathness; et parmi elles Morvern et Sca- Iraben, Ben-hop et Ben-lugal s'élèvent avec [prééminence. Sutherland est entièrement couverte d'Alpes ainsi que les Comtés de Ross et d'Inverness. Leurs plus hautes ? Alpes sont Mealfouvounich, le Coryarich , Benewish , et Benevish près du fort Guil» laume; la dernière montagne a, dit-on « 1460 verges (i) de haut. Une grande partie du Comté d'Aberdeen est comprise dans ces Alpes : ce Comté se vante d'une autre Morvern qui s'élève bien au dessus des autres. Elle est le centre des collines de Grampian, et peut être la plus haute de toute la grande Bretagne au dessus du niveau de la mer. Les Alpes embrassent encore la partie orientale du Comté de Penh 3 et vont finir aux magnifiques riva- ges de Loch-lomond 3 à l'occident duquel (1) Le yaiàcM verge est une mesure de 3 pieds anglois: cela fait moins de yaS toises, parce que le pied aBgloii eit va peu plus court que le nôtre. Div 5(5 Ecosse. sclève Ben^lomon distingué parmi ses rivaux. Depuis cet endroit le reste de la Nord -Angleterre, forme une chaîne de collines plus basses : mais dans le Cumber- land, une partie du Westmoreland , Jes trlll '^"" ^^^^^^ d'York , de Lancastre, et de Derby, ^ '"'*''• les Alpes reprennent leur première majesté. '^Ifrknnc!"" ^"'^^^^^ "" ^°"é> intervalle d'un site égal "^"""* et tranquille; après s'élève la sublime et longue étendue du pajs de Galles, l'ancienne possession de l'ancienne race des Bretons. Depuis VOrdj les grandes montagnes se retirent dans les terres , et laissent entre leurs bases et la mer y un immense plateau qui oppose aux vagues une chaîne de hauts rochers et de précipices jusqu'à la petite crique de Staxigo ; et forme u-, rivage remarquable, mais inhospitalier pour ' la navigation. PTick et Staxigo ont bien leurs criques, ou plutôt leurs crevasses, qui s'ouvrent entre les falaises : elles pour- roient accidentellement offrir une retraite excepté dans un vent d'Est. Les baies de Sinclair et de Freswick sont sablonneuses , et donnent un ancrage très-sûr. De la dernière, le pajs s'élève en hautes falaises , dont plusieurs sont com- |)osccs de couchçs de pierres, aussi régu- lé parmi ses e reste de la ne chaîne de is le Cumber- loreland, les , et de Derbj, niëre majesté, l'un site égal ta sublime et les, l'ancienne , des Bretons. . nontagnes se laissent entre aense plateau î chaîne de îS jusqu'à la 3t forme u?; îpitalier pour 'go ont bien 'S crevasses, : elles pour-! une retraite le Freswick ■ un ancrage ~' ys s'élève en > sont com- aussi rcgu- E c o s s 1» 5y jières qu'un maçon pourroît les faire : levant elles s'élèvent des piles isolées , ou blonnes de matériaux homogènes : quel* .ii|ues-unessont creusées en voûtes; d'autres nmblabJes à des pilastres, s'élèvent à une buteur égale à celle des terres (i); des fseaux les peuplent et les animent ; on eut des falaises voisines contempler à son pse leurs mœurs , leurs amours et leur ^cabation; la naissance, et l'éducation de purs petits. LeDungshjr-headj l'ancien Pembium, irmine le côté oriental de ce ro^^aume , Qmme Far-out-head ^ l'ancien Tarvedum , 1 termine le côté occidental. Strathj- md, le Vervedrum de Ptolémée , est itermédiaire. Toute l'étendue de ce paj^s ' l«garde le nord , et présente diffërens pro- *-liontoires remarquables, qui forment un bri à des baies nombreuses , dont plusieurs Pénètrent fort avant dans les terres. Et je brai ici une remarque générale; c'est que l nature qui semble avoir répandu d une lain avare les ports sur les côtes orientales les îles Britanniques , les a prodigués sur •purs côtes occidentales. Combien de lacs (0 V. pi. XV de M. Cordiner, ^3 Ecosse; sans nombre, et des plus profonds, s'in- sinuent dans les comtés d'occident de J Ecosse, et combien d'excellens ports les provmces occidentales de l'Irlande ouvrent sur l'immense océan Atlantique ! maHufr" ^^™^'" *ï"' ^^^'^ ^^s '-'vages de la grande ou mer du Bretagne, que je viens de passer en revue, : tut originairement appeléepar un ancien (i) Oceanus Britannicus j elle faisoit partie de cette vaste étendue d'eau qui environne nos îles. Pline borna ce titre à l'espace contenu entre la bouche du Rhin et celle de la Seine, et donna à cet océan le nom! de Septentrional (2):Ptolémée l'a appelé Germanique, deux noms qu'il conserve encore aujourd'hui. Son extrémité nord s'é- tend entre Dungsbj-head , lat. 58, 35 nord, et la même latitude au sud de la Norvège. Avant que la grande Bretagne fût séparée' i de la Gaule, on ne pouvoitla considérer' que comme une vaste baie ; mais cette ' époque est au-delà du commencement de ' Uu^^Z' '^' l'^^ marées J. fluent du nord- "'""• T T" ^"^-°"est, ea suivant la direction de la côte ; mais en haute mer Je reflux (0 Mêla. Ca)Plin.Lib. IV. c. 19. ■ t loadcurs. E C O 8 S F« ^ ■ourt au nord, et va se verser à travers le ;Tand canal qui est entre les îles Shetland t la Norvège (r). La profondeur de l'eau, u temps des plus hautes marées, dans le , ne servent X'nl^™"' .'''' ^"^-°"Si'. homme iplemd humanité, on formoit un canal Nepms une partie quelconque de la cô'e vo,si„e,,usqu-àcelle de i..*.desmill e^ LunTa? ''•' »-»«'«•'-' recevroien iaun bas pnx une noun-iture salutaire: (OV.Bm.Zo.Un;a„icl«,M«Ius,M.-,„«,t.„T„,bo,. V"» S^ I" C o s s E# on prévieiidroit les émeutes dans les temps de la di jette des grains. Les ouvrages de nos manufactures seroient à un prix modéré; nos rivaux de commerce spro'*'»nt par là hors d'état d'atteindre a notre rabaic , et en dépit de la décadence probable et pro- chaine de la pêcherie de Newfound-land (Terre-neuve), depuis la perte de l'Amé- lique , ce serolt une école de marins suffisante pour conserver le peu qui nous reste, et qui ne peut plus se comparer aux possessions des nations étrangères (i). Je vais maintenant poursuivre mon voyage , de l'extrémité des derniers rivages de la Nord -Bretagne à travers un nouvel Océan. (i) Pai fait \t dënomb ement le plus exact qu'il m'a été possible des poissoi RCADE^ NI EN. Iles ORCADEg, P R G A D E S. Ici comthence Tocéan Calédonien, ou O^éai» Deucalédonieti de Ptoléméc, vaste mer ^^^'^'^^ qui s'étend à l'ouest jusqu'au Groenland*' et au nord jusqu'à son extrémité polaire. Je i appcllero.s océan Septentrional , en distin- guant ses parties par d'autres noms analo^ gués aux côtes. Ti^Y^ms DUngsbj.head le. les Orcades paroissent se ranger le long de Ihonzon, et présentent la plus charmante perspective. Quelques-unes d'elles sont assez voisines, pour offrir la vue distincte des fronts dt- roche de ces fiers promon^ toires qui sou -nnent tout le poids des vastes oourâns qu. viennent de TAtlantique. D'autres en s'éloign its'éffàcentdavantage, et p,-ésenteht Une belle c^ -radation succes- sive de monts, que l'œii t jusqu'aux plus reculés, et dont l'azur terne se confondant avec celui des cieux , laisse à peine discerner leur élévation au dessus de l'océan (i> Entre ces îles , et Màinland ^ environ StroMa. deux milles du rivage de Cathness , f st 'a Stronia ou VOcetis de Ptolémée * petite île dépendante de ce comté , et fertdi.ée par les mains et le travail d'une Marges. 66 O R C A D E s. trentaine fîc familles. Son site agréable est assez élevé pour le séjour de la liihi;! des pingouins. Les fameuses Momies sont aujourd'hui perdues, par l'écroulement des }^oi tes des cavernes où elles étôient dépo- sées, et j)ar l'introduction du bétail, qui les a foulées et mises en pièces. Celte eata- combe est phicéc sur une langue de terre que la mer environne de trois cotés. L'air salin et l'écume de la mer en chassent tous les insectes, et sont le seul préservatif qui défende les corps contre la corruption : plu- sieurs y sont restés entiers un grand nom- bre d'années. Dans la plupart des îles, les babitans n'ont d'autre moyen de garantir leurs viandes de la putréfaction , qu'en les suspendant dans les cavernes du rivage; et le succès justifie cette méthode. Cette île est placée dans le Fir/h de Pentland, fameux par la violence de se» marées, eflfrajant à la vue, mais dange- reux seulement quand on le passe dans des temps contraires. Les marées viennent du nord-ouest, tandis que le flux opposé sur les côtes de Lems{^C), se verse du sud. La marée qui vient sur la Slroma, et autres - — (i) Mackensie's Charts «Tthc Orknies, p. 4, 5. pirouettej c QgTcable de la tiibi^ lomies sont ilement des aient dépo- (ail, qui les Celle eata- iie de terre cùlés. L'air tassent tous servalil'qui i|)liou : pju- >ran(l nom- IfS îles, les le garantir 1 , qu'en les rivage; et 4.5, O R c A D E s. ^ «es également situées au milieu du eo«. rant se d.v.sé et se brise avant de l'attein- <5> /. % ^} ^ 7 1.0 1^ tià 12.2 13.6 1.1 l.-^u 2.0 1.8 1.25 WWW A 1.6 150mm /4PPLIED_J HVMGE . Inc .jss 1653 East Main Street ^^ ^ Rochester, NY 14609 USA .='^ Phone: 716/482-0300 •i^='.^= Fax: 716/288-5989 © 1993, Applied Image, Inc., AH Rights Reserved '^ r 6 8o R Ç A D E Sé vant, et glissent légèrement le long des eaux ; et le moment d'après elles s'éteignent et s'évanouissent soudain en laissant après elles une étendue sombre et uniforme. Bien- tôt ce sombre espace s'illumine de nouveau^ pour s'éteindre encoie et ne laisser que le même fonds ténébreux. Dans certaines nuits, elles s'élèvent en vastes colonnes, qui présentent d'un côté le jaune le plus chargé, tandis que l'autre décline par des ombres graduées jusqu'à se confondre avec le firmament. En général elles ont d'une extrémité à l'autre , un mouvement de tremlîlement qui dure jusqu'à ce qu'elles s'évanouissent. En un mot , nous qui ne vojons que les extrémités de ces phéno- mènes du nord , nous n'avons qu'une foible idée de leur splendeur et de leur mo- bilité. Suivant l'état de l'atmosphère, elles changent de couleurs. Souvent elles se teignent de sang, et prennent l'aspect le plus désastreux. Alors les sages de la campagne deviennent des prophètes , et épouvantent les spectateurs attentifs des terreurs de la guerre , de la peste et de la famine. Cette superstition n'étoit pas particulière aux îles dii nord ; et ces phénomènes ne sont pas d'une date récente. Les anciens les nom- rooicnt Orcadês. g| moient chasmata (i)^ et trabes (a) et bolides ÇZ), siiivarït leurs formes et leui-s couleurs (4). Dans les temps anciens, lis etoieut extrêmement rares , et consé- quemment bien plus remarquables. Depuis Piutarque jusqu'au temps de notre sage historien Richard Baker, ils ont passé pour des présages d'événemens désastreux , et Ja craintive imagination se figuroit y voir des combats en l'air, , des guerriers en- flammes et menaçans combattant sur les nuagjes, rangés en escadrons réguliers de bataille »(6), Le 6 mars 17,5^,6, et je suppose après unelongueinterruption,ellesparurentavec un gr^nd éclat en Angleterre. Les philoso- phes leur donnèrent leur attention (6)1^ vulgaireyvitlesignedel'introductioné'une race étrangère de princes, Lé phénomène (1) Chasmata : ouverture dans f'air, laissant baroîtrt «ne flamme comme dans l'enfoncement. ^ (a) En foime de poutres enflammées. (3) En forme de flambeaux allumés. ^ (4) Arktot , météorol , lib. I , C. 5. Pli„. Nat. Hist. lib. \\h (5) Fiefce Eeiy warrioi's fight upon the c/ouds , In ran-k* artd sqUadrons and righf foriii of war. (^ V. Phih traw. abr. I V , p»rt. 11 , «38. Tome li p 8î O R C A D E $. a perdu sa nouveauté et sof| imposant ca- ractère. Sa cause paroît être la trop grande abondance de matière électrique. Tempêtes. Les tempêtes qui régnent sur ces île? pendant l'hiver sont étonnantes. Le froid est modéré, les brouillards épais et fré- quens, et cependant les orages agitent l'eau jusqu'au fond de ces mers peu profondes. Le poisson cherc».e le fond des grandes Harengs, valléesde l'abyme , et les harengs , qui'dans le mois de juin se montrent à la vue de Shetland, en masses et en colonnes incon cevables , font le tour de notre île , et se retirent ensuite au-delà de l'atteinte et de la connoissance de l'homme. Quand le prin- cipal corps d'armée de ce poisson s'avance du nord , il change l'apparence et la sur- face de l'océan. Ils nagent dîvisésen colonnes longues de 5 ou d milles , larges ' 'î ou quatre, et ils poussent les eaux .»ant eux en espèce de torrent ondoyant cbime le flot du rivage : quelquefois iî» s'enfoncent pendant un certain espace , et se remontrent ensuite ; et l'eau brillante et réfléchissant une variété de vives couleurs , semble une plaine émaillée de mille pierres précieuses. Les oiseaux et les poissons de proye atten- dent et obseiTent leur marche. L'es baleines K C A O E s. Q3 de plusieurs espèces se tiennent sur les côtés, et ouvrant leurs vastes mâchoires, es engloutissent par centaines. Les goë- Jans bruns et les mouettes fondent sur eux et la tribu des plongeons et les cétacées augmentent leur destruction (i;. L'homme vient prendre sa part du butin , et cette utile espèce donne Ja nourriture à des mil- hoiis d'mdividus. Hollandois , François , Flamands et Anglois se rendent dans le detnoitdeB/-ûjffl,pourrecueilJircestrésors de 1 Océan , qu'ils reviennent distribuer et porter jusqu'aux Antilles. I^ morue la monie sèche et le torek (i) j^lorue fournissent des cargaisons à d'autres mar^. chands. Je voudrois pouvoir parler de cette pêche avec la même satisfaction que de celle du hareng : mais dans ces îles loin- ^ t£ mes le bras de l'oppression s'app-santit sans contradiction, et tyrannise à son gré les malheureux vassaux (malgré les lois, qui sont esclaves comme eux ). Ils sont con- traints d'asservir et de hasarder leur vie dans la capture de ces poissgns , pour les (2)Br.Zool.III,n<'.S9. Fi) Opah. Oiseaux. 84 O K C A D E S. ct'der à vil prix à des maîtres durs : et ceux'ci les revendent sans pudeur à un prix fort cher aux entrepreneurs qui viennent de différentes contrées les enlever. Parmi les autres poissons plus rares, \Opnh s'y trouve en abondance : il paroît être un poisson du nord comme le Torsii. Celui-ci ne se trouve plus au midi des Or- cades ; mais le premier s'étend jusqu'aux bancs de Terre-neuve. Les oiseaux de ces îles sont les mêmes que ceux des Orcades , excepté le skua ou grisatd , qui ne fait sa ponte que dans Fou/a et Unst. Parmi le petit nombre des oiseaux de terre , qui y passent dans 1 été , on voit le roitelet à huppe dorée. Son plus court vol doit être de 60 milles , à moins qu'il ne se repose à mi-chemin sur la Belh'Ue j vol prodigieux pou»- un aussi petit oiseau. Une multitude des habitans de chacun de ces deux groupes d'îles, se nourrissent, durant la saison , des œufs des oiseaux des falaises. La méthode pour les prendre est si hasardeuse, qu'elle suffit pour donner une idée de l'extrémité où la disette de nourriture réduit ces pauvres gens. Co- pinsha, Hunda , Hoj , Foula et Noss- O R C A D E s. 85 head , 80Tïi les rochers les plus remar- quables; et les insulaires voisins sont les ^''.^"«a"» plus hardis et les plus exercés à les gravir , °"""'' pour saisir leur j)roie sur les prccii)iccs! Lahauteur de quelques-uns de ces rocliers passe ôo brasses ; leurs sqrFaces sont hé- lissées de rebords anguleux et saillans, dont la largeur suffit à ces oiseaux pour y faire leur nid et Jeurs œufs. C'est à ces rebords que monteront ces intrépides oise- leurs ; ils passeront sans sourciller de l'un à l'autre , ramasseront les œufs et les oiseaux , et en descendront avec la même indiiïëience. Dans plusieurs endroits , la capture se fait de haut en bas : on les descend du bord du rocher par une corde, quelquefois faite de paille , quelquefois de soies de sanglier : ils préfèrent les dernières même à celles de chanvre, parce qu'elles ne sont pas sujettes à être coupées par Iç tranchant des rochers ; tandis que celle de chanvre est sujette à s'effiler et à se détordre. Ils se confient à la merci d'un seul aide, qui descend son compagnon et tient la corde , sans autre garant que sa seule force : souvent vaincu par le poids, il est forcé « Si le saumon cette utteatioa, qui en augmente infiniment la délicatesse. II q^y a qu'im port en Ecosse où l'on ait cette précaution; c'est celui de GardenstQwn. Lee proprié. taires ne sont parvenus à lëtaWir, qMe par des encouragement et de petites récom^ penses distribuées aux pêcheurs. II serait à souhaiter que cette méthode fut univer- selle ; le poisson seroit plus ferme et plus dur, tandis que la majeure partie de celui qu'on apporte aux marcliés, est maJ-sain et dégoûtant. . Il ; Le pauvre pêcheur de Shetland ¥end son butin à l'intendant du seigneur, sur le pied d'im sol pour chaque poisson appelé tu$k,Qt de trois jusqu'à six sols par grande morue; il garde la tête du poissoQ pour lui. Ce malheureux et sa famille manquent des premières commodités de la vie. Le pêcheur n'a point de marché public où il puisse disposer de son poisson : \{ n'ose en cacher; car s'il est dfécouvert , Il est aussi- tôt banni des îles. Pour se procurer \çâ premiers articles de i^essi^é, il est obligé de s'adresser enqore au facteur du seigneur , qui a un magasin rempli; de marchandises d'Ecosse, de Hambourg et de Hollande. On lui fait, payer jusqu'à -cinq shellings O R C A D E s. g^ I Sterling pour un picotin de gruau pesant [ huit livres : heureux encore de l'avoir à ce prix ! Sur les toiles de Hambourg , les esprits distillés des grains, les tabacs en poudre et à fumer communs , les chapeaux , les rubans et autres habillemeng de femme , le seigneur ne gagne pas moins de cinquante pour cent. Le pêcheur et sa femme s'occupent à faire des bas , des mitaines et des bonnets de laine, et vendent leurs bas cinq sols la paire seulement. Les pêcheurs hollandois achètent ces articles communs argent comptant ; mais comme ils n'en tirent d'Ecosse que pour environ cinq cents livres sterling par an, c'est un objet peu impor- tant. Une année dans l'autre , les Shet- landoîs reçoivent du Gouvernement, en gratification, pour le poisson blanc exporté dans les ports étrangers, tels que Ham- bourg, Bilbao, Barcelonne et d'autres ports de la Méditerranée, de deux à trois mille livres sterling ; mais i^ique, pu du côté morai, il seroit à souhaiter que l'on pût leur pro- curer de la bière aussi aisément etàausbii bon compte qu'aux pêcheurs des côtes 4'EGosse.,Les Shetlaodois. n'ont d'ajJJeui." pour J R C A D E s. 07 I pour boisson, que du petit-lait algre,et pour nourriture que du poisson , excepté en été, où ils ont du lait : l'efTet de ce régime est que ces malheureux (hon^mes et femmes) sont sujets à des convulsions, particulière- ment dans les îles les plus septentrionales. Les petites vaches de Schetland ne trou- vent pas de nourriture, par l'extrême stéri- hté du terrain, et ne fournissent qu'une pinte de lait par jour; les vaches et les chevaux mangent souvent les herbes ma- rines, faute d'autre aliment. Pour ajouter à cette malheureuse situation , souvent les oiseaux de proie , aussi affamés que les habitans , viennent crever les jeux des bestiaux. » Avant que de quitter les dernières îles akI u Vs de la grande Bretagne, je vais donner, "'"""' comme un supplément aux antiquités dont j'ai fait mention dans mon voyage en Ecosse , un détail succinct des autres qui se trouvent dans ces groupes. Les Orcades, les îles Schetland , Cathness, Sulherland et Ross-shire , avec les Hébrides,' furent possédées pendant des siècles par les Norvégiens , et en plusieurs choses elles adoptèrent leurs coutumes. Des an- ciens monumensqui restent, plusieurs sont Tome /. G 9^ O R C A D E s. communs à Ja Scandinavie et aux anciens habitans de la grande Bretagne : d'autres paroissent propres à leurs ccnquérans dii nord. Parmi ces monumens, sont les bâti- mens circulaires, connus sous le nom de maisons des Picies, de Burghs , de Dans. Les premiers sont d'une date moderne, et doivent être rejetés comme n'ayant jamais été l'ouvrage des Pietés j les seconds sont certainement vrais, et indiquent leurs fondâ- tes , qui dans le même temps leur don- noie^it le nom natal de borg, défense ou forteresse (i), mot suéo- gothique; et les montagnards appliquent universelle- ment à ces places, le nom celtique Duns , qui signifie une colline détendue par une tour (a) : c'est aussi une preuve de leur «sage , quand on n'en découvriroit pas d'autre. Elles sont bornées aux contrées , qui étoient jadis assujetties à la couronne de Norvège. A quelques exceptions près, elles sont bâties en vue de la mer, et une ou plusieurs à la vue l'une de l'autre, en (i) V, Jhre Glossarium Sueo-Gotliicum , où ce mot csf rendu par ma/;/me/ïfttm, dérivé de ierf a custodire, ou iyrgi,: claudere. (2) Baxter Gloss. antiq. Brit. 109. O R C A O E s. pp sorte qu'un sîgnal parle feu , par l'étendard ou parla trompette, pou voit leur donner à toute heure avis de l'approche du danger, et les mettre à portée de se prêter un secours mutuel. Dans les Schetland et les Orcades, on les appelle le plus souyent u^arl^ ou wardhills, ce qui prouve qu'il _y avoit des garnisons. Elles avoient lenr wardmad- her{i) ou guetteur, espèce de sentinelle, qui se tenoit sur le sommet, et obligeoit à se nommer tous ceux qui se présentoient à sa yue.Le gackman (jl) étoit un officier de la même espèce , qui non seulement faisoit la garde contre toute surprise, mais qui devoit encore avertir s'il vo^oit . quelques navires en détresse. On lui don- noit une corne remplie d'une liqueur géné- reuse et vivifiante, pour tenir ses esprits éveillés et en vigueur (3). Le long des rivages des Orcades et des Schetland, ces tours forment presque une chaîne , et par ce moyen elles tenoient les naturels en sujétion, et elles étoient commodément situées pour couvrir le débarquement de (i) Jhre Gloss, Sueo-Goth. io85. (2) Crit. dissert, par Jean Macpherson. D. D. 38 i. (3) Torfseus Rer. Orcad. 8. G.) 100 () R C A D E s. leurs compalriotes , qui étoient toujours errans et occupés à des expéditions de pirates. On a même fait servir ces tours de prisons d'état : car nous apprenons de Torfaeus, qu'après que Sueno eut surpris Paul, comte de Calhness, il le fit conduire à Sutherland , et le relégua là dans une tour Norvégienne (i). M. Cordiner et moi , nous nous sommes assez étendus sur ce sujet : je remarq^uerai seulement que hors de notre royaume on ne trouve aucun cdifioe semblable, que dans la seule Scan- dinavie. Il y en a un sur la montagne .Swalbèrg (2) en Norvège. Le Sur-bis- hop(^^ à Upsal en Suède, en est un au- tre ; et Umseborg dans le même royaume en est un troisième (4). Ces tours varient dans leur structure intérieure ; mais à l'extérieur elles se ressemblent toutes : seulement quelques unes ont une addition de mur ou de forti- fication en dehors. Le burgh de Culswicli en (0 Baxter 1C59. (2) Lettre de M. Suhm de Cojipeuhaguc. (.'OPallibeif, tabdla64. ' . (4) Le 11) 'me, tab. 3oo. — Voyez encore Cordliici'. L«ttcrs 7J, io5, ua, et nies voyages ca Ecosse, R C A D E s. ,o, Shetland quoique bâti sur le sommet (lunecolhnr., est environné d'un fossé à «te, lar^e de i3 pieds : celui de Snabur«l» dans l'tJnst a deux fossés , l'un à sec l'autre plein d'eau ; et le premier a été tadie à force de temps et de peines . da.is le roc Vif. Le buroh deMoura est entouré ^lun mur, qui n'est plus maintenant qu'un monceau de pierres ; l'intérieur est cy- Imdnque , et non pas conique , comme le s.mt ordmairement les autres. Le bureli de ffogsc/et sur une île dans un lac de même nom, a aussi son addition de muraille unecbausséepour le joindre à la terre ferme ' et sa structure intérieure est singulière' Nombre de petits htrg/is , avec une cave conique , sont répandus autour de ces îles dans le voisinage de la grande; et ils etoient probablement bâtis par la classe la plus pauvre de cette nation, pour se protéger eux-mêmes. Une multitude de l)!a(es dans ces îles ont le nom de ùurgh a)outé au leur , quoiqu'il n'y ait pas le rnomdre vestige de tour auprès d'elles Les matériaux ont été long-temps après emportés ailleurs et appliqués à divers usages. Il y en avoit un appelé par préé- minence, Coning.burgh, ou \^BurgkàMV.oi G "I lOa ' O R C A D E s. Je regrette d'autant plus sa perte, qu'il auroit pu se trouver semblable à un autre dans le Yorkshire , qui porte le même nom , et fournir de nouveaux matériaux h mon digne ami Edouard King pour son histoire si parfaitement travaillée des châteaux ou forteresses angloises (i). Après l'expulsion des Norvégiens , les côtes d'Ecosse, qu'ils possédoient , étoient encore protégées par ces forteresses , dont plusieurs, telles qu'Oldwick , ne montrent pas de grandes perfections de plus , ajou- tées au modèle laissé par les anciens archi- tectes Scandinaves : un petit nombre s'écar- tant du plan originel étoient carrés , avoient des murs épais , et étoient garnis de cellules semblables à celles qui étoient pratiquées dans les tours rondes ou Biirghs, Châfpau de Le fort de Borve , dans Cathness , offre quelques progrès de plus. C'étoit la résidence de Thorkel , fameux flibustier du lo'. siècle. C'est un petit bâtiment carré , sur un rocher qui s'avance dans la mer , et qui est joint (i) V. son récit curieux du fort Connigsioroug/i , qu'il compare avec raison aux Duiu Ecossois, et auquel il a raison d'assigner une date très.niodeme. Archeeologia VI, a34,tab.XXlII. O R C A D E s. ,o3 à la terre ferme par un isthme qui n'a pas dix pieds de large : au dessus du fort est un magnifique passage pour les bateaux . qui perce le roc de paît en part , et est couvert d'une arcade naturelle incompa- rable. Je ne puis m'empêcher de revenir à mon premier sujet , pour parler de Snaburgh dans Tetlor , une des îles les plus reculées de Schetland. Il a la forme d'un camp romain ; etlorsqu'ilétoitentier,ilavoitdans le milieu une aire rectangulaire entourée d'une mu- raille; et cette muraille l'étoit d'un rempart en terre de la même figure , à quelque dis- tance du mur. Deux des côtés de l'enceinte murée ont la défense accessoire d'un autre rempart de terre qui commence à l'intérieur d'un des cOtés le$ plus étroits [et qui gar- dant la même distance de la plus petite enceinte, où sont les deux côtés du rempart extérieur,se termine à ceraême rempart près d'un puits artificiel. Je soupçonne fort ce monument d'être romain. Le'soin de l'eau étoit un objet particulier auquel songeoit d'abord cette sage nation , mais que les barbares négligeoient. Ce puits est enfermé dans le rempart, et à une petite distance au dehors il avoit la protection d'ua G iy Camp Romain. 104 O R C A D E s. mont, qui probaMement avoit autrefois son petit château ou lort, avec une garnison pour plus grande sûreté (i). Les portes régulières y manquent : clans les autres rapports , il ressemble à un camp romain. La mer, sur laquelle il penche, en a détruit une moitié :lapartie qui subsiste est dessinéedans laplanche, le resteestmarquépar despoints. Je ne connois que deux périodes où les Romains ajent visité ces îles : l'une au temps où la flotte d'Agricola les subjugua; l'autrç, lorsque celle d'Honorius défit les Saxons dans les mers des Orcades. Une mé- daille de cuivre de Vespasien, portant une Judœa dévida (5.) sur le revers , a été trouvée sur la partie méridionale de Main- Jand ; probablement perdue là par les pre- miers envahisseurs , qui pouvoient vénérer Vespasien, sous lequel plusieurs d'entre eux «voient servi , et aimer à porter avec eux les souvenirs honorables de son rëgne. Les seules antiquités qu'on ait trouvées près de ce lieu étoient six pièces d'airain , Jetées en forme trës-ressmblanle à des entrer r « ou fers. Elles étoient enveloppées dcuis iLs (0 Vegetiùs , de Re militari, 1. IV, c. ip. (3) M. l-ovY. O R C A D F. s. lo5 morceaux de peau sans apprêt : mais nous ne pouvons prendre sur nous d'assurer qu'elles appartinssent à ceux qui occupoient ce camp. Des poi.ites de flëclies en pierre, des Armes dt liaches de pierre , des épées faites d'os de '"*'"''* baleine , les pierres , les grains de verre et les antiquités doivent être assignées aux anciens liabitans , dans une période où ces royaumes étoient pour les arts au niveau des naturels des îles nouvellement découvertes dans la mer du Sud. Des cercles druidiques Cerclct. de pierres , temples de la religion primitive de notre île , n? sont pas rares. Les plus beaux et les plus entiers sont ceux qu'on trouve à Stennis, dans une des Orcades. Le diamètre du cercle est d'environ 55 toises. La plus haute pierre a 14 pieds. Le tout est spécialement environné d'un large et ))roFond fossé , pour tenir à une certaine distance le profane vulgaire. Au même lieu est un beau demi-cercle composé de quatre vastes j)ierres entières, et d' nr rompue. Les plus, hautes ont sa pieds de hauteur au dessus de terre. Derrière est un rempart de terre conformé à leur position. Il n'y a jamais eu le nombre de pierres nécessaire pour compléter un Demi- cercles. I06 R C A D E s. cercle : cette antiquité étoit de l'espèce que le savant docteur Borlase appelle un théâ- tre , et suppose avoir été destinée pour la représentation des pièces dramatiques (i). Je soupçonne qu'ils servoient à des usages religieux , ou à des actes judiciaires. Car cet âge n'étoit probablement pas assez raffiné pour des amusemeus dramatiques. ^S"" ^^^ pierres dressées dans leur longueur, comme monumens des morts , ou des vie- ^ toires remportées, sont fort nombreuses, i La .plus remarquable est celle de Sator dans l'île d'JEda. C'est une espèce de porte- étendard , de quinze pieds de haut , large de cinq et demi , et seulement de neuf pouces d'épaisseur. Son histoire est abso- lument inconnue. Maisilestprobablequ'elle couvre un héros de ce nom. Malgré la longue résidence des Norvégiens dans ces îles , je ne trouve qu'une seule pierre avec une inscription runique sur ses côtés. Le reste de la pierre est uni , et sans aucune de cçs sculptures si fréquentes sur celles qu'on trouve en Scandinavie. S5c"" . ^^a"8Je'""rdel'égliseà5«/zri'«e^^,estune pierre avec trois cercles, un demi-cercle, (0 Antiq. Cprnwall. 195, O R C A D E s. 107 et une figure carrée gravée dessus. C'est la seule qui offre quelque ressemblance avec les colonnes également ciselées à Meigle et à Glames , et qui s'étendent , après un fort long intervalle, jusqu'au cime- tière de Far, à l'extrémité de la côte du nord de Cathness. On en a remarqua plu- sieurs, dont on a fait mention : j'observe seulement qu'elles sont extrêmement lo- cales , et que, d'après leur similitude, elles ont dû être l'ouvrage d'une période peu éloignée de nous. Nous imaginons que la première sur laquelle nous puissions former quelque conjecture, a été érigée en 994, à l'occasion de la défaite de Camus le Danois; et la dernière en 1084, ^ors du meurtre de Malcolm second. Dans rîled'Unst sont deux * ■ . 1 • 1. 1, , Antiquitéf cercles smguliers , 1 un près de l'autre. St'pulcralc$. Le plus large a 5o pieds de diamètre , en comptant jusqu'à la circonférence la plus extérieure. Car elle est composée de trois cercles concentriques. Le plus grand est formé de petites pierres et les deux plus intérieurs sont de terre : ils n'ont qu'une circulaire», même et seule entrée étroite jusqu'à un tertre ou tiimulus , qui s'élève au centre. L'autre cercle n'a que 12a pieds de diamètre , et n'a que deux cordons, faits de terre, lo8 O R C A D K s. Dans le centre est un Bmrow dont les côtés sont entourés de pierres. On n'a reconnu aucun vestige qui annonçât qtie ce fût un lieu de sépulture : cependant il est probable que c'étoit là leur destination. ^Tmres"" ^^^ anneaux ou sables de Skail , dans Sandwich, une des Orcades, sont remplies de 1 Barrows ronds. Quelques-uns ne sont que (le ' terre, d'autres sont de pierres recouvertes de terre. Dans les premiers on a trouvé iTn cercueil , fait de six pierres plates. Ils sont trop courts pour recevoir un corps - dans toute sa longueur. Les squelettes | qu'on j a trouvés sont couchés les genoux relevés et pressés contre le sein , et k\s jambes repliées le long des cuisses. Il y avoit un coffre, fait de joncs, aux pieds dequelques-uns de cessquelettes, contenant des os , probablement d'une autre famille. Dans l'un on voyoit une multitude de petits escarbots. S'ils y ont été placés à dessein, ou s'ils s'y sont logés par accident, c'est ce que je ne déciderai pas : mais comme j'ai découvert de semblables insectes dans Je coffre qui renfermoit Vlhis sacré , nous pouvons supposer que les Égyptiens et la nation à laquelle ces tumiili appartenoient, peuvent avoir eu une superstition corn- O R C A D E s. ,op mune sur ces insectes. On a employé l'usage de brûler les corps, sur quelques-uns de ceux qui ont été enterrés dans cette île. On a trouvé dans le cercueil d'un des bar- rows, des cendres déposées dans une urne, dont le haut étoit couvert d'une pierre I plate. Ce cercueil ou cellule étoit placé sur la terre et ensuite couvjrt d'un tas de ])icrr-s , encaissé lui-même dans de la terre et des gazons. Le barrow et ce qu'il contient prouvent qu'ils sont d'un siècle différent des premiers. Les lumuli étoient dans le genre dcscaveaux de famille : on y a trouvé deux rangées de cercueils (i). Il est probable qu'à la mort de quelqu'un de la famille, le \uunulus étoit ouvert, et le corps enseveli près des ossemens de ses parens. Laviolencedesve«ts,enbalayantlessabIes dans une certaine partiede W estra , une des ilesScbetland , a mis à nud un lieu de sépul- ture très-étendu , qui autrefois en e^toit To ^ rouvert à l'épaisseur de vingt pieds. Q^^S^^. amas de monumens paroît avoir appartenu a différentes nations. L'un est marqué par des tumull faits de pierres et de blocailles- tition com- iisiun'^ti:':!*''-'""""^''"*'^'''-- Il iio Orcades. les uns arrondis, les autres plats au sommet omrae des cônes tronqués ; près d'eux sont des multitudes de tombeaux , qui ne sont distingués que par une, deux, trois, quatre | et quelquefois sept pierres courtes et drcs- | sées, posées sur le niveau du sable : le corps étoit enterré à peu de pieds de profondeur, î et couvert d'une couche de fine argile, pour empêcher le sable de le toucher. Non- seulement on a trouvé dans les tombeaux, des ossemens humains, mais aussi des us | de bœufs, de chevaux, de chiens et del brebis, en outre plusieurs sortes d'instru-l mens de guerre , des haches de bataille, des épées à deux mains , de larges glaives, des poignards, et des calotes d'airain, des couteaux et des peignes , des grains de verre, des bracelets et des chaînes de parure , une cuiller de métal , et une coupe de verre brillant très -corrodée, de petites pierres plates et circulaires de mar- bre, des pierres conformées comme des pierres à aiguiser, d'autres sphériques per- forées, telles qu'on en employoit d'abord dans l'Ecosse , pour tourner le fuseau ; mais la chose la plus singulière étoit un os de la cuisse :, entouré d'un cercle d'or. Les tumull semblent avoir été les lieux île O R C A D E s. ,,, sépulture des habitans des îles • les tom beaux, ceux de quelque nation étrangère qu, y avoit fait une descente , et livré un combat, où elle avoir été victorieuse. Je tonde ma conjecture si .- les armes et autres matières trouvées dans ces tombeaux. L'ai- ra,n étoit de Norvège (i) : le fer appartenoit aux naturels ; mais les armes des vain- queurs et des vaincus étoient, au milieu de cérémonies semblables à celles des funérailles de Pallas, jetées ensemble dans ies tombeaux du parti victorieux «Les uns jettent dans le bûcher les dépouilles des Latins, enlevées de leurs corps gisans, des casques, et des épées I ''""'''"^^^ = d'autres y jettent les mords du coursier et les roues encore brûlantes du char de bataille. Quelques-uns y mêlent des presens connus et chers , leurs propres bo,^cllers et leurs traits malheureux : [mille bœufs tombent autour , victimes immolées a la mort. (2)» (2) Hinc alii spolia occisis direpfa Latinis Coi.,iciuntigni,gaIease»sesqi;e decoros, hrenaque ferventesque rofas ; pars muuera nota Ipsorumcly|)cos,etnonfeliciafela: Multa boutn ciica mactantur corpora morti. SCANDINAVIE. La Scandinavie est riche en antiquités de ce genre, et dont la grandeur démontre l'excessive population de cette contrée. J'en ; découvre de trois espèces seulement : pour exemple de la première, on peut citer le vaste et circulaire tertre de terre qui est] dans Smaland , avec une pierre monumen- tale brute et droite, élevée sur le sommet;! et tout près d'elle une pierre sphérique, admirablement ciselée, dressée en l'honneur ÔLÏngo, Roi de Suède, à la fin du neuvième siècle (i); d'autres en l'honneur CiHumblmX et de Laudury frères du Roi Anganthjr ; la dernière est entourée à sa base d'uni cercle de pierres brutes (2). Le rambom Rolle est un mont de terre, avec troisi piliers droits, placés de manière à formeil im espace triangulaire (3). D'autres éini- nences ou tumuliy consistent entièremenil en vastes amas de pierres. La plupart des monumens sépulcraux sont formés de pierres disposées en cercle. Quelques -uns I (1) Dalilbcrg Suecia antiqua, tab. 322. (a) Idem, 3 1 5. (3) Idem , 323, de Scandinavie. 1,3 àe pierres moins hautes, comme celui du ro. danois Harald %ldeland, placées autour du bord de la sui^erficie plate d'un monticule peu élevé. II fut tué dans une bataille par Ringo,roi de Suède (i), qui Jui rendit tous les honneurs funèbres fit brûler son corps avec pompe, et pkcer autour de son tertre, les corps nombreux de ses fidèles partisans , qui furent tués autoui" dé Jeur prince; et les lieux de leur repos sont marqués par des multitudes de petits barrows, ou monticules, avec une seule pierre sur le sommet. Sur le monti- cule royal est une pierre plate, creusée de cinq cavités, autant de bassins pouf recevoir le sang des victimes (a)i D'autres sont faits de petites pierres avec des maen-kirion /suivant la dénomi- nation welche, ou piliers bruts et élevés d'intervalle en intervalle. Il en est où les rangées de petites pierres s'écartent de la forme circulaire , et sont ovales ou oblongues : souvent leurs bords se touchent, et ces parties sont marquées par un haut (i) Saxo Grammat. 147, (2)Dalhberg, tab. 3i5. Tomel, H 114 Scandinavie. pilier (i) : quelquefois on trouve deux piliers avec une énoime pieire posée en travers sur leurs deux bouts , et présentant la forme d'une porte coclière(2). On trouve aussi des colonnes d'une grande hauteur, entourées à leur base de deux cercles de petites pierres (3). Enfin les pierres sont encore disposées en forme de coins, de carrés, de longues files droites, aussi bien que de cercles. Suivant la distinction d'Olaiis Magnus , qui exigeroit un peu plus de clarté , la première espèce dénotoit -une victoire remportée par les armées de cavalerie et d'infanterie ; la deuxième dé- •aignoit des troupes, de guerriers 5 la troi- sièmede&dudsdeeliampions,etlaquatrième des sépultures, de familles (4). On voit des multitudes d'obélisques répanrlus sur la contrée ; les uns unis , quelques autres portant une inscription en caractères ru- (i) Idemtab. 281, (2) Olaù's Magnus. (3) Wormii Mon. Dan. p. 63. (4) Je n'entends point ces distinctions ; mais je fes donne d'après Olaus Magnus, lib. I , c. 18. On trouve des exemples de la plupart à Finsta en Suéde. V. Dalhberg , tab. 104, et Perinskiold. Monum. Sueo-Goth. p. a 16. Scandinavie. ii5 niques, en mcmofre des morts , et mêlés d ornemens bien imaginés (i). Dans plusieurs de ces ///;;,,,//, on trouve des arm^set autl-es effets qui avoient été déposes avec les ossemens brûlés des morts Dans ceux des. siècles ies plus reculés* ce sont des armes de pierre, comme des haches et des lances faites de silex: dans d autres on a trouvé uïie petite lampe une clef, et des épées de cuivre de la même torme que les épées romaines (a). H y avoit ^P ces épées une superstition s-'n^u- \y^r^ : celles qui étoient de la plus dure trempe , étoient supposées fabriquées par les Buergi, génies ou fées, et passoient pour irrésistibles. Le lecteur verra avec I plaisir l'élégante traduction d'un poème runique (3) , qui décrit les enchantemens dune Mie héroïne, pour obtenir l'épée magique de la tombe de son père décédé (») Wormii Mon. Dan. 64 et passim. (2)Dalhbe?g;tab.3i4. (3) Par mon ami M. Williams de IVron. Hîî n6 Scandinavie^ Invocation runique d^MERyoRj Jillê dANGANTYRf qui vient demander à la tombe de son pèra une certaine épée, appelée Tirfing, qui étoit ensevelie aves lui, H B R V o R. livBiLLE-TOi, Angantyr! je viens à ta tombi Avec des charmes qui chassent le sommeil i Brise, brise ses liens assoiipissans ; C'est Hervor qui t'appelle : éveille-toi , mon père , éveille-toi ! ' L'épée(i), fatal ouvrage de la main des Génie», Hervor la demande à ta tombe. Hervardur , Hiorvadur, écoute ! Prête , ah ! prête-moi l'oreille, ô no.i tendre père. Je vous évoque lotis du silence de vos tombeaux , Spectres des morts, réveillez-vou» tous! Avec le casque , le bouclier , L'épée et la lance , je vous salue tous. Et vous aussi ; par-tout où les racines enlacées du ' chêne Creusent et minent la profondeur de la terre ; Venez tous, et repondez tous à ma voix de vos étroites cellules. Esprits des morts, réveilIez-vous tous. Dans quelle caverne ténébreuse Dorment les etifans d'Angrym ? Quoique vous ne soyez que cendre et poussière (•)TirBn«. Scandinavie. 117 Filj d'Angrym, répondez-moi. Prêtez l'oreille dans vos lits de froide argilej Fils d'Eyvor, soulevez vos tôtes. * tève toi , Hiorvardur , lève toi et parle ; Parle, Hervardur , et romps ton long silence. Quoique vous soyez cen<|re et poussière , Oh ! repondez- moi tous, et chacun de vous. Que jamais , jamais il n'y ait pour vous de repos ; Mais pourrissez, et tomber en poussière maudite. Si vous me refusez l'épëe magique Etle bouclier qu'ont travailléslejdoigtsdeiFeq»! A N O A N T y R, Cesse, à ni« Hlle, cesse de m'^ppeler : Si tu connoissoîs l'avenir qui t'attend, Tu ne serois jamais venue en ce lieu Tenter par des charme» d'éveiller les mortsj, O toi, qui viens ici dans une heure sinistre ,* Braver les terreurs du tombeau i Ni ami , nî père en pleurs. N'a déposé dans la tombe Içs tristes reste» d'Angantyr; Et la redoutable épée qui conquiert tout , N'a plus Angantyr pour maître : Vn guerrier vivant la porte aujourd'hui. H « R V o. R«. Tu ne dis pas vrai, Angantyr: toi. seul as l'épée, Puisse le grand Odin conserver toujours. Dans une heureuse paix lacouthe où tu dors , Comme il est vrai que l'épée repose à tes côté» . 4f 'dele compagne de tes obsèques î 1x8 Scandinavie. Je réclame mon juste héritage. Je t'en conjure par le nom d'une fille, Ton unique enfant! Ancanttr. Je ne savols que trop Que tu me demandcrois ce qui fera ton repentir. C'est par la pointe fatale de cette épée Que périra le plus brave de ta postérfté. Hervor donnera le jour à un fils guerrier , L'orgueil de son père, et l'héritier de ce glaive. Déjà , ma fille, je lis son nom dans l'avenir : Heidrelc sera le nom du héros futur. C'est à lui , à ce jeune yce hardi , ce robuste guerrier Qu'un jour appartiendra l'épée. Hervor. Non , point de relâche à mes enchantcmen». Et vous , Esprits , je ne vous laisse point pnipaix, Que vous ne m'ayez accordé ce que je demande, Et que je ne voye l'épée briller dans ma main. A N C A N T V R. O jeune fille, plus hardie qu'une femme. D'une trempe mâle , et d'un visage guerrier ! Qui a pu te porter à fouler de tes pas Les sombres demeures des mprts, Intrépide et sans peur, i cette heure splitaire. Armée d'une épée, d'imp knce , et dVn charme magique? ' / ' '■T^ Scandinavie. H I R V O R. 119 Tu le sais pour quelle cause ta tombe Me voit ici près d'elle dans le, ténèbres de la nuit. Cède donc le divin ouvrage des Fées : Autrement tu n'es plus mon père ; Mais un E»prit réprouvé. A N C A N T T R. Fille, écoute moî-donc, Fille, que la mort même n'épouvante pas. Tu vas donc disposer du glaive empoisonné d'Hiarmar. L'épée fatale est dans ma main ; Mais vois les flammes qui s'élèvent autour! Oses-tu mépriser ces flammes furieuses ? H B ft V o R. Oui , j'ose saisir, au milieu de ces feux , L'objet des désirs de mon ame : Oui, mes yeux contemplent sans effroi La flamme qui se joue autour des morri. Anganttr. Fille téméraire î rien ne peut-il réprimer Le dessein de ton ame audacieuse ? Mais arrête. Avant que tu tombes, Victime de ces éclairs flamboyans. Je vais l'apporter l'épée hors de ma tombe. Va, et entonne le chant du triomphe. i.*p. Scandinavie. I{ E R V O R. Rejeton des Rois ! je te reconnoî» , Et je me prosterne en ta présence : Mon père , mon héros , mon prince , mon ami ! Je fléchis devant toi mes genoux reconnoissans! Je ne serois pas la moitié si heureuse , Quand la Scandinavie m'auroit saluée sa Rein». Angantyr. Comme tu es aveugle sur tes vrais intérêts, Foible^emme, avec une ame indomptable! Ûe glaive , l'objet de ta joie , Détruira ta postérité. H B R V O R. ffles matelots m'appellent : il me faut partir. Adieu , Roi ! je ne peux demeuifer. Destin , je te défie , quel que soit le sort depuis le rivage jusqu'au sommet des mon- tagnes. Il y passa l'hiver, et revint de même , vantant le pays (a). Floke , célèbi e (OPIin. l. Ii,c. 75. (a) Le même , p. 7. T s LANDE. 33 pirate, fut l'aventurier qui leur succéda- .1 prit avec lui trois corbeaux, comme uii autre Noé, etles fît servira la découverte (les terres. Avant de mettre à la voile, il offi-it un grand sacrifice pour le succès de' sa navigation , sur une vaste pile de pierres qu'il éleva pour cet effet; ce qui indique encore une autre origine des tumiili qu'on rencontre si fréquemment. Il porta ses premieis pas dans les Schetland et les Féroé, et partit de celles-ci pour l'Islande, dont le point le ])lus voisin est à environ 540 milles. Son premier corbeau revint à Féroé, le second retourna au vaisseau, le troisième le conduisit à la terre dé- sirée (i). Il y passa l'hiver; le bétail uu'il avoit amené, y périt faute de nourriture. Le printemps fut extraordinairement froid,* et la mer parut couverte de glaces , ce qui lui fit donner à l'île le nom d'Islande, île de glace. Floke fut mécontent de son voyage, et revint maudissant le pays. Son rapport ne découragea pas d'autres Scan- (linaviens , tous essaims chassés de la ruche trop pleine du Nord. Le reste du monde, que leurs compagnons ravageoient , étoit ÇO Le même, p. 8. Torfaus, Hist.^Weg.lI,97^ I... i34 Islande. certainement trop étroit pour eux : autre- ment ils n'auroient jamais été établir une Colonie daus le plus misérable lieu de l'hémisplière du Nord. Il est possible que l'ambition y poussât les chefs, qui pouvoient être hommes à penser que le sceptre dans les enfers , vaut mieux que l'esclavage dans les cieux (i). Une Colonie en suivit une autre : elles se confédérèrent, et formèrent une république qui a subsisté 400 ans; mais avec tout autant de querelles et de carnage , qu'il en auroit pu arriver dans un pays où le luxe eût corrompu les hommes. En 1261 , las de leurs dissentions, ils se réunirent tous;volontairement à leur mëre patrie, sous le règne de son roi Jlaquin, Il est à remarquer que le génie poétique 1 de leur contrée natale, fleurit avec la même sublimité dans tous les climats; Les Scaldst ou Bardes, conservèrent tout le feu de leur verve, sous l'affreux cielj d'Islande, et la même vigueur que lors- quMls suivoient leurs chefs sous le ciel doux de l'Espagne et de la Sicile , et qu'ils 1 chantoient leurs vaillans exploits. (OBçttcrtowigninheU,thaaienrcioheaven. Mi/^ ■ (OHist.No Islande. 135 Tout ce qui fournissoit matiëre aux poètes des autres paj^s dans les temps les plus reculés, manquoit ici. Les bocages Irais, les vertes prairies, le murmure des luisseaux, les doux zcphj'rs y étoient totalement inconnus ; à leur place on ne voyoit que buissons avortés et rampans, qu'une herbe rare et maigre, que des tor- rens furieux, et des vents impétueux ré- gnans par-tout. Nous admettons l'Apologie du savant Torfœus, pour l'état actuel de son pa^s (O.De violentes tempêtes pou- voient couvrir de vastes étendues de ter- rains d'un sable inconstant et mobile; des déluges d'eau fondant des montagnes, désoler d'autres parties ; des tremblemens de terre ensevelir de vastes espaces de terrain fertile sous des éclats de rochers, et les inondations de la mer changer la face des autres. Mais il n'étoit besoin, ni de charmans passages, ni de scènes agréables pour inspirer des poètes, qui n'étoient des- tinésàchanter que les apprêts de la guerre, le carnage des combats , les actions de leurs héros et les magiques solennités de leurs superstitions. - («)Hist.Norveg.I,i3. liv j36' Islande. L'île aujourd'hui présente au voyageur d'étonnantes pyramides de lave vomie du ^ein des volcans, qui se terminent à la mer : tel est l'aspect qui s'offre à la vue , à trois milles de Hafnaifoird , lat. 64 , 4. De vastes masses de lave , entassées en mon- tagnes l'une sur l'autre, brisées, vitrifiées, anguleuses, raboteuses et noires. Dans cer- taines parties se mêlent des espaces inter- médiaires de sable : dans d'autres un sol particulier au lieu, un tufa, formé des vîolens déluges d'eaux impures qui sortent des mputagnes à la suite des éruptions enflammées. Des vallées composées d'un sol trëa-léger, produisent du gazon pour de nombreux troupeaux c|e bétail et de moutons. On y trouve les espèces variées du meilleur gazon, Vaira^ le pouj \e Jes- tuca et le çarex : une portion est mois- sonnée pour la provision d'hiver; mais il n'y en a pas si grande abondance, que le fermier ne soit obligé de nourrir ses animaux de loups de mer, ou de têtes de morue mises en petits morceaux, et mêlées fivec un quart de foin. A quelle nourriture |a nécessité ne force-t-elle pas l'homme et la bête , de recourir ,' Islande. 13^ Les bois d'Islande se sont évanouis depuis long- temps : on nV voit nlii« o»»., .• ^°'* «^'*- r,n,r!k,,oJ u 1 ''^ ^"''P^"S qu un petit parusdepuU nombre de bouleaux avortés, de 10 pieds '""S"*'^'"'"- de haut et de 4 pouces de diamètre, et «ne tres-petite espèce de saule presque inutile aux habitans. Mais il leur vient lAmenque. On Je reconnoît à l'espèce Jiuon trouve sur les rivages . sur-tout^ur la cote du nord , comme à Langaness au ''ard.est.età^^.^,.^,^„„,^_^„^^^ LapreuvemGontesta-.,u'il3.avoitde8 bo.s dans des temps très - reculés , c'est la quantité de suturArand ou sortebrand qu'on y rencontre en plusieurs endroits , qui I ''/'!"^, ^«"i°"^s des traces de son origine I végétale tels que les marques des branches es cercles de l'accroissement annuel du' ^ fbles dêtre dolées et travaillées. On le trouve dans les fentes des rochers, très- kompnme par leur poids, et par morceaux quelquefois assez gros pour faire une, table dune moyenne grandeur. On l'employé quelquefois comme chauffage ; mais à son défaut, on y supplée par le bois-flotté , la fou'be, et autres ressources étranges, l^ommandees par la nécessité 38 Islande. Les forgerons préfèrent pour l'emploi , le suturbrand au charbon de terre. Les lits de ce fossile prouvent que l'Islande n'est point la formation d'une éruption volca- nique, et qu'elle n'est point sortie de la mer, comme tant d'autres: Béloset Rhodes j Thera ou la moderne Santorini , et la Theranà dans la i3ô*. Olympiade ; la Theà du temps de Pline (i), et au commence- ment de notre siècle , une autre île près de Santorini (2) , élevée au dessus de la mer par les feux souterrains; une enfin, qui, au moment où j'écris , se forme par la même cause ; une autre encore assez près de Reickenes, partie de l'Islande même. Ces sortebrands sont la preuve certaine de ses anciennes forêts, renversées et ensevelies par les tremblemens de terre, après l'âge d'or de cette île ; une autre preuve , c'est le grand nombre de ses végétaux, dont trois cents neuf parfaits, et deux cents vingt -huit plantes cryptogames. Sur l'île de l'ascension, qui est entièrement et origi- nellement volcanique , on ne voit que sept espèces de plantes (3). (i)Hist.Nat. I.ll, C.87. (3) Admirablement décrite dans Pb. Transact. abr. V. 196. (3) Osbeck's , Voy. II , 98. Forster, Voy, il , 576 , 576. Islande. ,3^ Cette vaste île de l'océan hjperboréen, s étend de 63, i5à environ 67, 18 lat. nord ; et passe pour avo-r de longueur S60 milles anglois, et de largeur aSo (i) : elle a une côte rude et inégale , entamée profondé- ment par des baies très-sûres; mais elle n'a que très-peu d'îles en face. Une mer d'environ 35 lieues de large (2), la sépare du Groenland; elle est traversée par de vastes chaînes de montagnes : les plus liautes sont dépouillées et nues, et ordinai- rement sans neiges, qui sont dissoutes par les particules salines et sulphureuses qui y abondent. Les plus basses appelées Jok- fieler^ sont incrustées d'une glace et d'une neige éternelles , ce sont les glaciers de l'Islande. La plus haute de beaucoup (S), est la Snœfiell-jokkel j qui penche sur les flots dans la côte occidentale de l'île. Il est sorti de ces montagnes à différentes époques.d'effroyables éruptionsde flammes et d'eau, dont l'explosion est accompagnée du plus épouvantable fracas : des flammes et des globes de feu s'élancent au milieu (l) Mallet , 1 , iS. (a) Kerguelin , 175. (3)V.01affen,i,Tab. 17. 140 Islande. des tourbillons de fumée, avec une pluie de pierres. On en a vu une du poids de 3oo livres lancée à la distance de quatre milles. On n'a pas pris les hauteurs de ces montagnes; mais celle ^Hecla-Jiall ViSi pas moins de 85o toises. De cette espèce de montagnes , c'est VHecla qui est la plus célèbre. Les registres d'Islande comptent jusqu'à dix de ses éruptions depuis l'arrivée des Norvégiens. C'étoit l'enfer des nations du Nord ; mais elles paroissent divisées dans leurs opinions, savoir si les peines des damnés venoient du feu , ou , ce t^ai étoit plus redoutable pour les habitans de ces contrées , du froid. «Plongés dans des étangs de feu, ou em- prisonnés dans les régions d'une impéné- trable glace (i). ». On sait que l'Hécla a vomi dix éruptions entre les années 1104 et 1698; une autre en 1766 , où il lança des flammes et de la lave , avec des pierres ardentes répandues à 3 lieues à la ronde. L'air fut obscurci (1) To bathe in Bery floods, or to réside lo thrilling régions of tick-ribbed ice. BaTthçlittui i^ coiitemptu mortis , 3$t]. . î s «• A N D E. ,,, .« po,„t qu'à ,7 lieues de là, on n,archolt à tâtons. On croyoi. voir les astres à tra- vers le sable. On trouva des pierres dV «.andomlWpesoitseptlivri^eTemr des pierres ponces de six pieds de tour, « «centre autres du poids de deux «'ni hv,es En ,77. et .77. il jeta desflammes. "•'«'S il uy eut point d'effUsion de slenna 2 f P'erres fondues. Dans notre Se' - Islande. 147 milliers d'hommes ; et ces travaux ontencore été décuplés pour assouvir la rapacité de leurs maîtres. Quelque incroyable que pa- roisse le fait, un des derniers rois de Dane- hiarcka vendu toute l'île et ses habiian) Hoircbow, 101. C4)KeigucIin,3i. Bnies giacé». i6o Islande. ne sent jamais les entraves de la gelée : la clic est proFoijde et agitée du mouvement le plus tumultueux. La jijlace redoutable (;!.co» ^st celle qui vient flottant du Groenland ilotiaiitc.. tjt; (lu Snitzherg y et qui souvent remplit, pendant tout l'été , le détroit qui est entre ces deux îles et l'Islande (i) , et même souvent s'étend le long de la côte septentrio- ndle , couvrant la mer à une vaste distance de la terre. Elle est de deux espèces : la glace de montagnes , appelée fieel-Jakar; et la glace unie dont Tépaisscur n'est pas considé rable , nommée helluis. Les glaces arrivent usuellement en janvier, et se dissipent en mars. Quelquefois elles ne touchent la tem qu'en avril , où elles se fixent pendant uo temps considérable, et causent aux insulaires les plus grands maux , en leur amenant une armée d'ours du pôle qui font un vaste dégât parmi le bétail , et un froid d'une in- croyable violence qui glace l'atmosphère dans l'espace de plusieurs milles , et tait tomber les chevaux et les moutons roides morts (a). C'est-là aussi la cause de l'ctiit avorté et souffrant des bois chétifs de (OTroiI,48,49. (a)Kerguclin, ao, lyS* cel Islande. Ut ce pays : cause qui doit ..oir commencé avec l'époque de son siëcle de fer ; car il paroit avoir été précédé d'un siècle plus heiueux , où elle étoit peuplée de forêts considérables (i). Le fond de la mer est probablement ro- cailleux : car il y a beaucoup plusde/w«(2) que dans celles de la Grande-Bretagne. Ces plantes donnent un abri à d'innombrables poissons , source de richesses pour les habi- tans ( si on leur en laissoit le libre usage) et pour la nourriture des nations éloignées dont les vaisseaux viennent ici tous les ans à la pêche, mais sans aucun commerce avec les malheureux Islandois, auxquels il est étroi- tement défendu. En 1767 deux cents doggers hollandois (petit navire), et quatre-vingts autres françois , d'environ 100 tonneaux chacun, y furent employés à la pêche , sous la protection d'une frégate de leur nation j ils se tiennent de quatre à six lieues du rivage , et pèchent avec des hameçons amorcés de grosses moules , sur 40 ou 5o brasses d'eau; d'autres sont à la distance de i5 lieues , et pèchent dans la profondeur (i)V.p.45. (3) Arbrisseau qui croît au fond delà met. Tome I, i^ 102 Islande. de 100 brasses La grande capture est la morue : dès que les pêcheurs en ont pris une, ils lui coupent la tête , la lavent , la vident , et la salent en barils avec du sel de rocher , ou du sel de Lisbonne. La pêche commence en mars, et finit en septembre : on débute à la pointe de Brederwichj on s'étend autour du cap Nord, par l'île de Grim , jusqu'à la pointe de Langeness. Les Anglois ont entièrement abandonné ^ette pêche depuis qu'ils sont en possession de Terre-neuve : elle étoit autrefois le ren- dez-vous de nos vaisseaux , comme on en trouve la preuve dans la proclamation d'Henri V, dont l'objet étoit de.donner satis- faction pour quelque délit de quelques-uns de ses sujets, commis en 141Ô (1) sur les côtes de cette île : il y défend à ses sujets d'aller aux îles de Danemarck et de Nor- vège , spécialement à l'Islande , autrement qu'il n'avoit été anciennement accoutumé. En 1429 le parlement d'Angleterre fortifia cette ordonnance, en la rendant pénale pour tout Anglois qui commercerait dans les ports danois, excepté dsuasNorth-Eam, ou Bergen. A la fin le monarque danois a (ijRymer, fced, IX, 322. Islande. i63 pris ia sage résolution de réserver le bé- néfice de ses pêcheries à ses propres sujets, et en 1465 il prononça la peine de mort contre tout Anglois qui trafiqueroit dans les ports d'Islande (i); ceux mêmes d'Hel- geland et de Finmark leur furent f'erm.és , excepté dans le cas où la tempête le» y pousseroit. Je présume que cette rigueur est provenue de quelque grande insolence de nos compatriotes : mais les anciens traités ont été ranimés * et ils dévoient se renou- veler par une nouvelle concession tous les sept ans (2). Dans les temps postérieurs , Elizabetlî elle-même daigna demander à Christian IV la permission de pêcher dans ces mers ; mais ensuite elle chargea son ambassadeur d'insister sur la liberté d'une pêche universelle : on ne voit pas quelle fut la réponse ; mais sous le règne de son successeur, nous n'avions pas moins de i5o navires employés à cette pêche. Peut-être nous prêtions-nous aux règlemens dont le roi de Danemarck exigoit l'observation ; ou peut-être qu'on nous traitoit avec plus d'indulgence , à l'occasion du mariage dô (i)Ibicl.XVI,443. (2)Ibid.XV,443. Lîj 164 Islande. Jacques avec sa sœur Anne. J'o'^serverai que le roi danois excepte le port de West- mony , qui est réservé pour i'approvisi ces bateaux qu'ils pèchent en esclaves des monopoleurs , auxquels ils sont forcés de vendre leur poisson au plus vil prix. Quelle doit être l'insensibilité d'un gouvernement qui peut ainsi ajouter la misère à la mi- sère , et ne pas chercher au contraire à procurer quelques adoucissemens à de^ sujets condamnés à un si affreux séjour! Ces mers ont peu de variétés de poissons; mais le nombre de plusieurs espèces des plus utiles est incroyable , en particulier celle des morues. Les harengs passent près de cette île dans leurs migrations annuelles du Nord , et pendant quelque temps rem- (1) Lambden's Life ofqueen FJizabefh, iii tlic conipWtf hitt. of Eaglaud. I s L A N' D E. j^53 plissm toutes ses baies. La pain roté et ie défaut desel font, de cette richesse des «utre^ nations , un tourment de Tantale pour ies maJf.'^ureux habitans. C'est le b'eu e plus nord ou Savoie ce poisson: On ne e trouve p.int dans les eau. peu profon- de du Sp,z.Wg; et il n'est pas probable (iuddoube le Groenland, et qu'il se re! tneclan. 1 océan Glacial, où J'eau manque également de profor^ieur. N'iroit-il L pinlot se perdre dans ies vastes abymes de ces mers à 683 brasses de profond* ur, qui se trouvent à la latitude de 65 degrés e«tre cette île et le nord de la NorLe ' ou dans 1<>. au très abymes situés un peu plus ^u nord , où 88o brasses de sonde nLt P" trouver le fond (0? Les autres pois. sons de 1 Islande sont en général communs I ''" ^»«^«J'''n^l ; et je renvoie mes remar- q^es sur eux à l'article où je parlerai de I cette région glacée. Rétrogradons un moment, et revenons ^, au détroit de Douvres , pour arrêter nos re- Dou^^,"^ Uarcis sur les rivages correspondans dans Retendue que je viens de traverser. Calaia (■) Lord Musgrave's Voy.gc towards ihe Konh Polc. Liij i66 Flandre. est situé sur un terrain bas et humide, et toute la côte depuis ce port jusqu'à l'ex- trémité de la Hollande est sablonneuse , et Bancs débordée de collines de sable , que la Pro- sable devant yidence semble avoir multipliées et assem- l'aSiiSJblées à une plus grande hauteur, dans le plus bas' des pays, qui avoit besoin du plus puissant rempart contre la fureur des mers. La côte de Flandre , ce riche appât de l'ambition , tant souillé de sang , est dan- gereuse par la fréquence des étroits bancs de sable , disposés en lignes parallèles , dans la direction de la terre. Les côtes de Hol- lande sont aussi considérablement infes- tées de bancs de sable : mais entre eux et la terre coule un libre canal. Depuis Calais et Dunkerque jusqu'à la Scar^, à l'extré- mité de la Jutlande , c'est une terre basse, qu'on n'aperçoit au large qu'à une petite distance , excepté à Camperdcn en Hollande, à HeiUgeland en face de l'embouchure de l'Elbe et du Weser , et a Robsnout et Hartshal, dans la Jutlande. Tandis que les côtes opposées de l'Angleterre sont par comparaison assez hautes et le canal pro fond , celles-ci sont universellement en- sablées : les grands fleuves d'Allemagne amènent, dans leurs cours et leurs inon' Flandre. i6y dations, d'étonnantes quantités de sable et de fange , qui sont arrêtées à la mer par Ja violence des vents d'ouest et de id qui souflent les f de l'année (i). Les Cents joints à l'effort de la marée arrêtent le progrès du sable en pleine mer , et forment ces bancs nombreux , qui , tout funestes qu jIs sont aux marins , font la sûreté de la Hollande et la garantissent en particulier des invasions maritimes. A Calais , la marée seleve à la hauteur de ao pieds ; à la tête du mole de Douvres, à 26 pieds : la cause de cette variation , suivant M. Cowley, vient de la différence d'éloîgnement où sont les deux moles de la limite de la basse eau , qui est à Douvres d'un demi mille , et à Calais de 5o toises. A Ostende , la marée Mar.cs. monte à 1 8 pieds ; à Flessing, à 1 6 -^ • à Hel- voet-Slujs et au Texel, de la ; et' sur les cotes du Holstein et de Jutlande , où la mer s'étend dans une largeur considérable , les marées deviennent })Ius irréguliëres , et diminuent de force et de hauteur : à l'EI*be^ elles ne passent pas 7 à 8 pieds; sur la côte de Jutlande, seulement 2. ou 3 - 1 Îk'oo- mène singulier, tandis qu'elles sont .1 iinuies CO Jarraaton's, Englaad's improyement , 4 , 5. Au. m «ncicnaes. 168 Flandre ET Hollande. sur les côtes correspondantes de l'Angle- terre. Le flot sur la côte occidentale de Hollande pousse au nord , dans un sens contraire aux marées des côtes orientales de l'Angleterre et de l'Ecosse. Flandre et ^^ Flandre et le Brabaht formoient Hollande partie de la Gaule Belgique de César , et la Hollande étoit l'île des Bataves, Les rivières sont le Scaldis l'Escaut , Mosa la Meuse , et Rheniis le Rhin. Il est probable que les deux premières n'ont pas beaucoup varié dans leur embouchure. La dernière a éprouvé un changement très-considérable. Le bras droit du Rhin coule pendant un certain espace, dans son anticpie lit, lors- qu'il fbrmoit le lac Flévo , et qu'ensuite reprenant la forme d'un fleuve, il alloitse décharger à la mer à un lieu appelé encore le Flié-stroom , entre les îles Flié-landt et Schellingy à la bouche du Zuyder-zée. Long-temps après cette période , cette con- trée étoit devenue sèche et ferme et bien habitée. Une grande inondation en a tota- lement changé la face , a élargi le lac Fléço, et en a fait le Zu^'der-zée actuel , et a brisé la côte en cette chaîne d'îles, qui maintenant font face au rivage jusqu'à la bouche du-'W^ser. Les historiens hollan- Hollande. i5q dois datent cet événement de 14^1 : il pa- roît avoir été l'ouvrage d'un Jong laps de temps ; car le passage dans le Texel fut forcé et ouvert en 1400, et donna nais- sance à la prospérité d'Amsterdam ( i ). Cette contrée fut d'abord peuplée par les Cattes , nation de Germanie ; ils furent ensuite éclaircis et presque extirpés par les essaims qui sortirent de la grande ruche (lu Nord, dans leurs expéditions par terre vers les autres parties de l'Europe. Pendant loDg-temi)sla Flandre et la Hollande furent un repaire de bandits ; la vaste forêt des Ardennes leur donnoit un asyle dans l'une, et les marais les défendoienl dans l'autre. A la fin le gouvernement s'établit, en Hol- lande sous ses comtes , en Flandre sous îes forestiers ; enfin ces provinces tombè- rent sous la domination des ducs de Bour- gogne , et de là dans la maison d'Autriche, et la couronne d'Espagne. Depuis cette époque , on connoît leurs révolutions. La Hollande a reçu sa seconde population de lAllemagne ; et heureusement pour un pays dont l'existence dépend uniquement de l'industrie , elle a reçu dans son sein (i)Anderson'* Dict.I,2a5. Animaux. 17» Hollande. la race la plus active et la plus laborieuse. Le Rhin y porte annuellement des multi- tudes de peuple pour réparer la perte d'hommes occasionnée par les voyages lointains , et par les colonies mal -saines des Indes orientales et occidentales. La Hollande est, par son climat , contraire à l'accroissement de l'espèce humaine; elle ne peut se reposer sur elle-même de la . réparation de ses pertes; et elle est obligée de chercher ailleurs pour les remplacer. La Flandre a beaucoup d'espèces d'ani- maux communes avec l'Angleterre ; mais par la nature de ses côtes, elle manque de la plupart des oiseaux aquatiques, excepté un petit nombre d'oiseaux au pied fendu, qui vivent sur ses rivages sablonneux. La Hollande compte encore moins de qi^adru- pëdes et d'oiseaux. Des quadrupèdes qui manquent à l'Angleterre, il y a quelques castors sur le Rhin et la Meuse. Le loup est commun en Flandre , et on le trouve dans les parties de la Hollande qui avoi. sinent l'Allemagne. Les deux contrées orm , on m.ilg,.l„„^ ^ 01. Pile Sacrée à o,.„e des , sacrifice, qui ,.^ fi.i,„,.,„, ;* fr%?";'^ '""'''""" '••""-ne nue ..onmese.o,c„.p,.,cipi,ée. r prod,g,euse : autrement elle n'eût r" '"""""'■ ^^''^^'onnante multitude W. S..i fit son ^..„p,i„„ d^'^H! In ., '"• ^^"^ armée a été calculée à |ant lis avo.ent essujé une grande ca- am.teparune inondation de la mer nui vo. détruit une grande partie deTe'vs orceceuxqui survécurent alors entassés' ans letro.te Chei^onèse, à s'adresser aux omainspourobtenird'autresterres. Tacite >Ie des vestiges de cette nation jadis si laissante, comme étant encore visiblement Inpreints de son temps surchaque rivage. Je Iresume que les inondations maritimes aux. Hescettecôte est sujette, en ont détruit I efface toutes les traces. Les caries indi- gent c auement leurs territoires sub- Mrges dans le Juts-rlf, et bancs de sable P'sms. Le premier pourroit avoir été la Niuuation du continent depuis icxtré- 176 Baltique. mité de la Jutlande , en commençant à Scaw j et courant dans la mer du Nord tu I forme de faux , pas très-loin de la terre, et se terminant un peu au midi de BergeÀ en Norvège , laissant entre ses bords et ce royaume un canal plus profond conduisant dans la Baltique. Le Kattegate est situé entre une parliel de la Jutlande et la côte de Suède : celle- ci-est couverte d'innombrables îles : il ejtl presque fermée l'extrémité , par les basse» îles danoises de Sélande et de Funen oui Fionié , qui avoiçnt formé ancîennementl avec là Suède la de.Tieure des Sniomil Entre les îles et la côte de Suède est lel fameux Sund, passage tributaire des Dal nois , où passent des milliers de vaisseauxl Ces îles b'appeloient anciennement CodÀ naniaÇy)^ et donnèrent au Kattegate nom de Sinus Codanus : la Baltiqiiei propre paroît avoir été la mare Sueoicuà des anciens; et sa partie la plus reculée, la mare Sarmatlcum , avec partie de mare Sçythicum. En qualité de naturilistej je dois prévenir , que lorsque Linné parla (OMela,lib.III,c.3,8. lî A L T I Q u E. îr,^ de ia ;/;/7;c; Occiilaifule , il eiitcnj le Kat- te^ale. Sa plus giaiule proCoiulcur est de 35 bicusscs. Elle décroît en approchant du Sund , (]ui commence jiar i6 brasses, et près (le Cc)j)penl)ague dinn'nue jusqu'à 4. La Ibue romaine sous le commande- Voya.. , „ ^ """^ "- '-ijmmanac- VoyaR ment de (.ermanicus , vogua, suivant PJine J^ "' (t- """> '"5"«>auivanirjine, autour de la Germanîe, et même doulila le promontoire Cimbrique, et arriva jus- quaux îles qui remplissent le fond du Kat- te^ate (i). Soît qu'ds les eussent observées soit par Hiforma ion , les Romains en con- nurcnt 28. Ils en nommèrent une Glessaria (le son ambre fossile qni abonde encore' de nos jours dans une partie du côté sud de la Baltique. Le maître des gladiateurs^ (le Néron employa un chevalier romain a y recueillir cette production précieuse , et par là il vp,it une j)a, faite connoissance' de ce pa; .). Je ne puis croire que les Romains se ;:oient jamais établis dans aucun heu du voisinage; cependant ils j faisoient quelque commerce , soit direct , soit par l'entremise des marchands. (loite (OPIin. 1.11,0.67. I. IV, c. lî. (2)r,ll,.XXXVII,c.3. Tome I. M 178 Baltique. On a trouvé a K/V/Zi^/o clans Schonen (ou Ja Scanie ) en Suède , plusieurs monnoies d'argent d'Adrien , d'Antoninus Pius , de Commode et d'Albin (i). Parmi ces îles, Pline compte la Norvège sous le nom de Scandlnavia incompertœ ma^nilndinis, et d'une autre Bailla Immensœ magnltu- (Unis , probablement une partie de la Scandinavie , et qui peut avoir donné son nom au détroit appelé le Belt, et à la Baltique elle-même. Le géographe Mêla fut parfaitement informe de cette grande étendue d'eau , qu'il décrit avec beaucoup d'élégance. «Voilà jjourquoi cette mer {sinus Co- danus ) qui est reçue dans le sein dos ri- vages, ne s'étend jamais au large; et ne ressemble nulle part à une véritable mer; mais ses eaux s'insinuant de toutes parts, et souvent surmontant le terrain , se rc'- pandent sous la forme de fleuves multi- pliés, etdcs rivages pénètrent dans les terres; mais contenue par les rives des îles qui ne sont pas fort éloignées, et presque par- tout de la même manière, elle s'avance (1) ForssenJus, de nioniim. Kivikcnsc , p. 27. Le golfe Baltique. ,7,^ resserrée et comme un bras („, détroit se courbe ensuite et prend la forme arquée' d un lon^i>- sourcil, «(i) Je parlerai ensuite des différentes na- Le .oi^e tionsqu. liabitoient le long de ses côtes ^-1"''"«' Je prélérerois , comme Mêla , de donner a a Baltique le nom d'un golfe, plutôt que celui d une mer ; car elle manque de ph.- sieui-s attributs nécessaires pour mériter ce t.tre:d'aborddeprofbndeur, n'ayant nulle p , . part plus de iio brasses d'eau. 'Depuis la " bouche orientale du Suné/ jusqu'à Vîle 5W/o/^ elleenadepàSoidelàà btockolm clei5à5o,etunpeu an sud deLmt^o 60. Elle a dans ce cours plusieurs bancs de sable, mais tous profbndértient enfoncés sous l'eau. Entre Mmd, hajf\ parmi le grand archipel , les îles Alandes et \U iWzH dans le Golfe de Ri^a le» COHac re, mare ( Codanus sinus )quod gremio littorum iiccip.tur, numqoam latè patet, nec usquàm mari simiJe • veium aqms passim interllucntibus ac sjepè tian^grcssis ' vaguni atqite diflusum facie amnium spargitur quù* littoraatlingit, ripiscontentuin insulamm mu longé distan- nbus , et ubique pœnê tantumdem , it angustum et par fretu,cu.vansque se subindè, longo supercilio inflexui» M \] i8o Baltique. profondeurs Vcuicnt de 60 à 1 10(1) : il y a beaucoup de lacs d'eau douce qui en ont davantage. Sansmaiees. Elle manque de niaices ; aussi elle nV-- piouve aucunes variations de hauteur, ex- cepté dans un vent impétueux; alors il se tait un courant à l'entrée et à la sortie de la Balticjue , suivant les points du compas d'où soufflent les vents, ce qui force l'eau de traverser le Sund avec la vitesse de 2 ou trois milles danois jxir Iieure, Quand le vent souffle avec violence de la mer Germanique , l'eau s'élève dans les ports de la Baltique , et communique à ceux de la partie occidentale une salure j)assagc're. Autrement la Baltique perd cette autre propriété de la mer , à cause du défaut de marées , et de la quantité de vastes fleuves qu'elle reçoit, et qui adoucissent ses eaux au point de les rendre en plu- sieurs endroits propres aux usages domes- tiques. Dans toute la Baltique, Linné ne compte que 3 ft/ci (2) (plantes marines), et pas une dans le giplfe de Bothnie qui est ...illS SCI (1) Cartes Russes el autres. (ri) Flora Suce. iio(i):il^ ouce qui en lussi elîc lù'- hauteur, cx- ;ux; alors il Dt à la sortie its du comj)as ù force l'eau vitesse de 2 eure, Quaml : de la mer ns les ports [lie à ceux de re j)assagc're. cette autre 50 du défaut té de vastes adoucissent idre en plu- îages domcs- le, Linné no es marines), thnie qui est Baltique. 181 hors cîe la portée de l'eau de mer ( 1 ). Le petit nombre d'espèces de poissons est p^,;^ encore une autre différence entre la Bal- ,noir,!.ie tique et une vraie mer. Je n'en peux trouver '' i"Èoi,J'' que 19 dans cette vaste étendue d'eau, et n'y peux ajouter qu'une espèce cétacée , la porpoise(2) ou marsouin. Nulle autre ne s'avanture au-delà de l'étroit Ccwial qui divise la Baltique du Kattegate : cepen- dant le grand Linné en compte 87 qui appartienne»)* à son pays , qui n'est arrosé que par <îei;)denx -aux. Le hareng est une esj)è6e qui'db les temps les plus reculés a enrichi les villes voisines. Entre les an- nées II 69 et i:io3, il y avoit un grand (1) Flora Lapp. (2) Porpoise. Lamproie de mer. Esturgecih Lannee. L'empereur. La morue rayée. Le vivipare blenny. L'ophidiou sans barbe. Le lump. Le lurboh Le carreler. Le saumon» Gar-fish, LVpcrIan. Le hareng. La melette. Le petit pipc-fish. Le court pipe-fish. L'aveugJe pipe-fish. Hornsimpa. Je trouve que l'asimis callarias (l'âne merlu) est commun à la Baltique et à nos mers : ainsi il fautj'ajouter à nos poissons Sritanniquct. M iij i8â Baltique, lendcz-vous des vaisseaux danois pour po- cher devant l'île de Rugen , la demeure des anciens Rugit , en sorte fjue les Danois s'habilloient d'écarlate , de pourpre et de la plus fine toile. Homsimp3; Le liomsimpa , ou cottus quadricor- pipc-îisli. ^^^ ( chabot à quatre cornes), et le s^n- gnatus tjphie, ou aveugle-pipc-fish , sont inconnus dans les mers britanniques. Le pre- mier semble particulier au golfe de Both- nie , et c'est un poisson d'iui^/figure sin- gulière avec quatre proémioenQ^jlates sur Ja tète er^ forme de corne&Çj)I. r.nngueurci L'éécndue en longueur de la Baltique largeur de la ^, ^ , .,, ,, ^,,, , . ,-^/ Baltique, est très -considérable. DHelsingor (Elsc- neur ) où proprement elle commence , jusqu'à Cronsiadt, au bout du golfe de Finlande , il y a 8io milles maritimes d'Angleterre ; sa largeur entre Saltuic dans Snialande et le rivage opposé, est de Du jroiie de 287 mille?. Le golfe de Bothnie, qui tourne au nord, iormc une étendue presque égale à la première , depuis Toméa en Laponie, j usqu 'a u rivage voisin de Dantzic, et qu i n'est pas moins de 778 milles ; espace prodigieuv (0 ÎMus. Fr. Adolph. 1 , 70, tab, 32, fig, 4. CO Hisr. abrc B A L T I Q U I. i83 et où il est étonnant de trouver si peu de poissons. De l'île dcRugen, lecoursde la Baltique est droit et ouvert, excepté à I endroit où il est interrompu par la fameuse île de île rie Goihland , rendez-vous d'où lesGoths par- ^"''''•""' toient pour faire leurs excursions navales. En 8ii fut fondée dans cette île la fa- meuse ville de msùuj, le grand marche (lu Nord ; et il fut, pendant des siècles, fré- quenté de toutes les nations elirétienncs. Long-temps les Anglois y commercèrent avant de tenter le voyage lointain de la Méditerranée. Elle devin tune ville indé- pendante , et ses lois maritimes servirent de règle et de code à toute l'Europe jus- qu'au nord de l'Espagne. En i36i Val- demar III, de Danemarck,rattaqua, la ra- vagea, et y fit un immense butin qui fut cnsuiteengloutidanslamer(i);seshabitans actuels sont bons économes , habiles pê- cheurs, et à l'abri des calamités de la guerre par^ l'heureuse privation de richesses su- ])erflues. Au-delà de Stockholm , la Baltique se diVise en deux golfes : celui de Bothnie , CO Hisr. abrcgce du Nord , 1 , 206. Miv 184 r A P O N I r, et celui (le Finlande. Le premier court au nord , et le pays est coni])osé princi- palement de roc (le granit , ou semé de masses détachées du même granit. Sapins grande largeur est entre Gcjle et Aho , dans la Finlande ^viii il embrasse 162 milles: sa plus grande profondeur est de 19,5 toisos(i). Jl se termine en Laponie, pnys divisé j)ar la rivière Tornça qui est navi- gable Fort loin , entre une forêt conlinuo et montagneuse. On croit qu'elle fut ncu- plée dans le 1 1' siëcle par les Finnois , fait qui n'est guère admissible ; car les yinni ou Fcnnones , sont une race mus- culeuse etcbarnue , avec de longs cheveux jaunes , et l'iris brun. Les Lapons au con- traire sont de petite stature , ont des che- veux noirs et courts , et l'iris noir. Il est certain qu'un parti de Finnois abandonna sa contrée natale , la Finlande , dans le siècle cité, plutôt que de renoncer h la brutalité du paganisme; leurs enfims res- tèrent convertis , et en quelque sorte cor- rigés, entre la Norvège et la Suède (i): mais ils forment une race très-distinguée (i)Prof. Ri(ziiisofLund. (3) Ph. tr. abr. VII , part. IV, p. 44. ip:) L A P o N I E. (les Lapons , qui posscdoicnt leur pj^u bien long-temps aupara mt. Dans le 9» siècle, le héros Régner tua son roi, „ii chef dans le combat (t). A cette j)ério(lc ce pavs étoit dans un état sauvage; et sa coiupiC-te ne fut entreprise par les Suédois 'ju'en 15^77 'I»'t' Valdemar lajouta à son lovaumc , mais tenta en vain sa conver- sion (2). A ]K«ine deux siècles s'étoient écoulés qu'il embrassa sincèrement la re- ligion chrétienne : et ensuite, la civilisa- tion et la cultuie ont si bien prospéré dans les parties méridionales , que plu- sieurs déserts sont aujourd'hui peuplés, (les marais desséchés , et la raison des na- turels tellement perfectionnée qu'ils se sont unis avec les Suédois, et même qu'ils ont envoyé leurs Représentans à la chambre (les paysans dans les diètes nationales (3); mais ils furent dans tous les temps, les plus cultivés de cette race distincte : ils accou- tumèrent le renne au traîneau , l'apprivoi- sèrent et le substituèrent en tout à la vache. (0 Hist, abr. du Nord. (2) Hisf. abr. du Nord , II, 59. (3) Andcrson,Il,4ig, l86 L A P O N I E. Leur contrée , qui pénètre jusqu'à l'o- céan du Nord , est composée de montagnes sauvages , de forêts , de vastes marais , de rivières et de lacs , i-etraites de milliers Oiseaux, d'oiseaux aquatiques qui s'y rendent l'été pour faire leur ponte, dans la paix et loin des atteintes du genre humain. Linné, le grand observateur de ces déserts , et mon vénérable modèle , dit qu'ils surpas- sent en nombre les armées de Xerxès , re- passant , comme lui , en automne dans des climats et des rivages plus favorables, pour y cjîcrcher huit jours et huit nuits de suite leur subsistance (i). Leurs lacs et leurs rivières sont remplis de poissons ; et cependant les espèces n'en Poissons, sont pas nom,breuses. Ce sont des saumons engrandeabondance^ qui remoiitent jusqu'à la source des rivières impétueuses de Tomea et de Kiemi^ pour déposer leur frai. Le char se trouve en abondance dans les lacs , Yombre dans les rivières ; on prend des gwiniades du poids de 8 à lo livres , des brochets quelquefois de 8 pieds de long , et de la perche d'une giosseur in- (i) AraœD.acad.IV,S70. FI. Lap. 273. L A P O N 1 E. 187 crq)al)lc(i):lesaumonalbula(Faun.Suec.) termine la liste des poissons des lacs et des rivières de Ja Laponie. La bouche du golfe de Bothnie est remplie d'une grappe prodigieuse de pe- tites îles et de petits rochers dangereux pour la navigation. AUmd^^t l'île princi-îIesAlandos. raie, rocher surprenant, et qui dans tous ses aspects, présente l'image d'une masse arrachée du continent par quelque violente secousse. Delà , legolle de Finlande s'étend droit à l'est , et il a sur sa côte nord, une chaîne d'Mes semblables, et quelques autres [ ?emées sur la surface du canal. Toute la côte et ses îles sont composées de î gravier rouge ou gris : toutes les côtes de Suède de même , mêlées par endroits de pierres de sable {jl). La Finlande et la Carélie sont les bornes du golfe en deçà ; la Livonie , le grenier du nord , et l'Ingrie au-delà. Ces contrées, avec la Russie, fai- I soient partie de la ScjthU Européenne ou (le la Sarmatie j et cette portion de la Bal- tique a quelquefois été nommée mare Scjthicum et mare Sarmaticum. Le golfe (i) ShefTcr's Lapland, (2) Est-ce du grès ? ï88 Empire Russe. diminue en profondeur de 60 à 5 brasses en avançant vers Cronstadt, le grand ar- senal maritime de la Russie. De ce point Pc'tersbourgilya ismillesde basses eaux jus(]u'àPéters- bourg , cette glorieuse création de Pierre le Grand , l'entrée de la richesse et de la science dans ses vastes états , a\'cint son temps inaccessibles au reste de l'Europe, excepté par l'ennuyeuse route de la mer Blanclie,et Formant un paysqui n'étoit connu que par les récits du luxe barbare de ses tyrans. Pierre reçut de la nature un mélange singulier de qualités propres à civiliser une nation barbare et grossière : son ame étoit féconde en grands desseins ; il avoit une persévérance obstinée , et une sévérité qui ne se relâchoit jamais dans le châtiment de ceux qui osoient s'opposer à l'exécution de ses plans pour le bien commun. Une ame douce et tendre nauroit jamais été propre à discipliner les sauvages et informes Moscovites. Pierre tailla son ouvrage , et lui donna sa forme et ses grands traits : po'irle finir et le polir, le ciel forma une autre Catherine , l'admiration de l'Europe, et le bonheur d'un empire , qui forme au moins une onzième partie du globe, s'é- tendant depuis la pointe nord de la non- E M P I R L H U s s K. 189 velle Zcmble clans la lat. glacée de 78" jusqu'à l'embouchure du Terek dans la mer Caspienne , à la lat. chaude de 480 l , ou pour donner sa plus courte largeur'/des côtes de l'océan Glacial , à rextrémité du i pays des Tschntski lat. 78° , jusqu'à l'em- bouchure du Ahnahan , dans le golfe d'O- (7/0/5 lat. 540 ; su longueur est encore plus prodigieuse de Pétersbourg, jusqu'au côté [asiatique du détroit <\c Berifig/iX I C'est à Pétersbourg , ce coin de l'em- I pire , que se porte , comme dans un vaste I entrepôt , tout le commerce des parties les plus reculées ; et c'est de là que les articles du négoce européen circulent jus- Iqu'à la Chine même. Le lieu du trafic I est sur les frontières de la Chine à KJac/cta, ville sans femmes; car on ne permet à au- (0 Dans ma Zoologie Arctique , j'ai , avec le secours du I célèbre natura .ste le Docteur Pallas , donnd une description Hcs quadrupèdes et des oiseaux de ce vaste empire . autant W cela pouvoit entrer dans mon plan , qui est borné entre « plus hautes latitudes connues de riiemisphère septen- jnonal jusqu'au 6o«. degré. Le restant sera compris dans ic vaste plan formé par l'Académie Impériale , et exécuté p;.rdes professeurs dont la gloire est c- se rendre d,.aes de lair illustre et généreuse pntronne, sous les auspices de laquelle ils ont parcouru toutes les parties de ses vastes Frats , H^ur fa.re des recherches d;.n» toutes l« connoissance-= utilts iço Empire Russe. cune d'y accompagner son mari. Par celle route les fourrures de la baie d'Hudson parviennent pour échauffer les habitaiis voluptueux de Pékin : car les animaux do la Tartarie et de la Sibérie voisine ne peuvent plus suffire aux demandes qui aug- mentent toi. les jours. Le manque d'en- trepôt maritime n'empêche point cette nation entrepj'cnante de connnercer avec rindc. Elle a encouragé plus de cent Ba- nians , tous mâles, à venir de Multan sé- tablir à Astracan ; et leur nombre est entre- tenu par un supplément de jeunes garçons, leurs parens , qui viennent sy rendre. C'est sur eux que roule le plus grand commerce d'Astiacan qui passe par Astrabady et pé- nètre dans le centre de l'empire du Mogol. Je m'écarte un peu démon plan; mais mon excuse est la nouveauté du récit , et l'indi- cation que je donne d'une route par terre plus mériciionale qu'on n'en a connu dans le moyen âge , lorsque les marchands alloient par le chemin de Bochaia Gt de Sanwr- oa/2f/e,a.u\ villes du nord de VlndeyCanda/uir et Caboul, Revenons à la mer d'Allemagne , et parcourons les anciens habitans de la Bal- S-rn;;) C«sar, Bell, G,,l!. lib. IV. Plin. iib. VIII, c. i.>. r2)Solijius,c. 3.2. Pliii. !,b. X,c. 4-. Coiidf. 192 F I N L wV N D E. par un peuple sauvage à l'excès et d'une pauvreté sordide, qui vivoit de chasse, armoit de |)ierres le bout de ses flèches, s'habilloit de peaux , couchoit sur la terre, et n'avoit d'autre abri , pour les cnlaiis j nouveau-nés, que quelques branches en- trelacées (i). llsétoient alors , ce que sontl aujourd'hui les habitans de la terre de Feu. Il n'y a rien de certain concernant h\ Oonœ , insulaires , qui se nourissoieiit, comme plusieurs font ^ore , d'œufs d'oi- seaux sauvages , et d'avonie (2) ; mais il estl très-probable qu'ils ctoient natifs des îleJ ^Aland et de l'Archipel adjacent ; cari Mêla les place à l'opposite des Sarmatc ,j Wous pouvon3ajouter,que les Hippojmdà et les Panoii pourroient être les habilaiiij de la partie nord du golfe de Bothnie:! les premiers passoient pour avoir de laf corne aux pieds comme les chevaux ; \À derniers , pour avoir des oreilles si largcsj qu'elles leur servoient de manteau. LosI llippopodœ étoient certainement la mêniel espèce de peuple que les Finni UgnipeàX l'autre de c'est-à-dir à son reci (1) Tacitus de mor. Gertn. (2} Forstcj's obsciv. ijô. :d'Olali 0)FaiioitH celui d'iscler i Tome J E. 'excès et d'uiif •it de chasse, le ses flèches, >it sur la terre, Hir les enlaiis < branches cn- s , ce que sont a terre de Feu, concernant le, nouris.suiei;t, e , d'œufs cl'oi- [2); mais il est I natifs des île^i adjacent : Ccirj des Sarmatc-, es Hipj)OjH)às\ re les liabituiij ; de Bothnie: r avoir de la > clievaux ; !« eilles si lar^csl manteau. Losl ment la mcniel uni lignipQkX Finlande. ,^3 d'Olâus et les Shride fmnus d'Ohthère. L porto.ent des souliers pour la nei^e . c« qu.apu donner lieu à la fablequ'ik avcent des sabotsde corne et qu'ilsétoien ferres. Quant aux oreilles dis />. J" lavoue qu'elles confondent mon ima^i- nation. o Les golfes de Finiande et de Bothnie ^ idcite, de Sd mampigrum acimmo- 'um> qunavec une partie de l'océan Hv- Frboreen,™„/<„V(,)réellement la Scan- d,nav,e et qu'il place au-delà des&,o^, ■ ou Suédois modernes. Pline donne , à ce que , ,mag,ne , d'aprts la relation des voya- geurs bretons et autres, à une partie de cette mer probablement la plus nord, le ■ire de Mon„,„„,sa, ou mer Morte, et ..™,„„,,;,^f' cest-a-d,.e. mer congelée. Tacite a^uté a son rect . qu'on cro^oit qu'elle environ- (0 Faisait une Ne de : mot • d'OluiP ''"'"i'^''"'"" «^'anttrop vaguî. Tume I. qu on pourroit peut-être adopter; 194 Ancien noit comme une ceinture tout le globe, et que la dernière lumière du soleil cou- chant continuoit d'être si brillante et si vive , qu'elle obscurcissoit les étoiles. Il n'y a pas une seule circonstance exagérée dans cet exposé. Chaque hiver le golfe est gelé, et devient immobile : on peut même citer plusieurs exemples de la mer Baltique glacée (i). Les étoiles s'éteignent et se perdent souvent dans l'étonnante splendeur et les couleurs vives et variées de l'aurore boréale. Les Hilleviones , ancien peuple de Suède , appeloient la Scandinavie , al- terum orbem termriimy un autre globe de la terre; et leurs descendans ont long-temps célébré la jonction du golfe Bothnien avec l'océan du Nord, traditionellement ré- pétée dans les antiques chansons suédoises. Tacite emploie les deux derniers mots pour exprimer le monde ceint par cette hier. Du temps du géographe Mêla, ilj avoît certainement une forte marée dans cette partie supérieiu-e de la Baltique; car en parlant des îles devant la Finlande, il dit : « qui sont en face des Sarmates, et qui , à cause du flux et reflux de la mer, (1) Q//* , iusque pelag undis, modà toniinens ter Détroit. ,9.5 et parce que l'espace qui les sépare est tantôt couvert d'eau, tantôt A sec, parois- sent tantôt un amas d'îles, taigôt un conti- nent de terre ferme. (1)» C'est donc avec justesse que dans un antre endroit il compare ce golCe à un A^iroxt par Jnto, quoiqu'il ignorât son entrée. Pallas attribue avec fondement la formation de la Baltique, et son ancienne communication avec la mer Blanche, à un déluge. Toute la contrée intermédiaire en est une preuve ; ses fondations sont de ce qu'on appelle vieille roche, et couvertes' de couches de matières diflérentes ; tels que des lits de cailloutage et de gravier des fragmens de granit arrachés de la grande masse. Des portions du canal , qui msuloit la Scandinavie, sont les chaînes des lacs, depuis celui de Ladoga jusqu'à la mer Blanche, qui, comme VOnega et plu- sieurs autres, sont souvent unis par des rivières , et étant situés sur des terres basses , sont remplis des preuves ci-dessus (0 Q«'PH™,',93,Mb.VII, W Amœa. Acad. IV. 2o6 Norvège. et ensuite emporté par les torrens : nous le recevons sous la forme de planches. (Jn tire de ces arbres une immense quantité de goudron , même de leurs racines , long- temps après leur séparation du tronc. Le grrn ou pinus abies , ou sapin mâle , ou N' ^joy-fir^ pin de Norvège , est moins estimé. Des milliers sont annuel lemcnt abattus par les paysans , qui en prcnnerit les tendres rejetons pour nourrir leur bé t«il. C'est le plus haut des arbres de l'Eu rope : il croît jusqu'à la hauteur de 163 pieds ; en hiver ses branches s'affaissei. sous le poids des neiges , et baissées vers la terre , servent d'abri aux bêtes sau vages. Fruits exoti- H faut faire ici mention du casuel des] îuriésHv" ^''"'^s exotiques , comme noix et autresi ges. végétaux, que les flots apportent sur cei rivages, sur ceux de Feroé et des Orcade de la distance de la Jamaïque , et autre parties voisines(i). Il faut, pour explique! ce transport , recourir à une cause bie éloignée dece lieu où ils viennent aborderi Leur véhicule est le courant qui part (0 Voyage aux Hébrides, golfe du I le grande à passer I< golfe, où, le long di Mississipi re cap. Da et du cap ww/, il c< jde 5 ou 7 [largeur de [régulières [courant , « Iment de 7c Iplus de fo ICannaveral {certaines : jque de 40 I Iment à i5, jen sorte qu pection , un |nutes se tro jwe malgré 'ement poui iondes finisi î't'iend à pli ■t souvent le ant considéi Norvège. jo- i golfe du Mexique. Les vents alises forcent egrand corps de l'Océan venant de l'ouest apasser les Antilles et à se verser dans ce gol e.ou contraint de refouler en arrière Me long du nvage , depuis la bouche du M,.ss,ss,p, ,usçp,'au cap Florida, il double «cap. Dans 'étroite mer entrelui etCuba! «du cap Florida, jusqu'au cap C«„J: e5 ou 7 lieues du rivage, et s'étend eu Keurde,Sà,8 1ie„es.Lessond:sso„ JK.es depuis la terre jusqu'au bord du oouiant , ou la profondeur est générale «ent de 70 brasses :ens.ute on ne trouve lus de fond. Les sondes devant le cap Cannaveral sont fort inégales et fort i„^ ce.ta.nes : l'eau manque si soudainement. ,»e de 40 brasses elle sautera immédiate- knt a. 5, et de ,5 à 4. ou moins encore, t» sorte que. sans la plus grande circons^ fr^fon. unva.sseau peut en quelques mi- Nés se trouver à sec. Il est à remarquer fcue malgré que le courant passe généra- ement pour commencer au lieu où les end a pusieurs lieues dans les sondes; souvent les vaisseaux trouvent un cou. r ^""«'d'^^We tendant au nord tout le £o8 Norvège, long de la côte, jusquàce qu'ils gagnent 8 à lo brasses d'eau , même dans les en- droits où les sondes s'étendent jusque ao lieues du rivage ; mais leur couraiii est généralement augmenté ou diminué par les vents dominans , dont cependant la force ne peut aiFecter que très-légère- 1 ment le grand et insondable Océan. Du cap Cannaveral au cap Hatteras , les sondes commencent à s'élargir dans lé- tendue'de leur cours, depuis le rivage jus- qu'au bord intérieur du courant , la dit- tance étant généralement de près de ioi lieues , et les sondes étant très-réguliè- rement d'environ 70 brasses près du boidl du courant, où ensuite l'on ne peut pliiJ trouver de fond. Parallèlement à la rivièiel Savannah , le courant coule presque nord; après quoi , comme s'il sortoit d'une baiej il s'étend nord-est jusqu'au cap HallemX et delà^ il continue nord -est jusqu'à cej qu'il ait perdu sa force. Comme le capl Hatteras s'avance considérablement daiiif la mer , le bord du courant n'est qu'à distance de 5 à 7 lieues du cap ; et force et la rapidité du principal courant on! une si puissante influence, à cette distaïuej sur les vaisseaux voguant au sud, que daii et à gagi i'impossil dans le c< sa course A l'aut reflux , 01 et en de( marée co du cap Ha TQme i . N O H V à G .. , des vents impétueux et mauvais, ou dans escaa,es,,,sonté.ér,.é<,„e,„n;cu. r trames m, nord . ce qui a souvent occa- s,onnede,ra„dsméeo„,ptesetde;::3 revers aux vaisseaux maicl.ands et aux vaisseaux de iisne, comme on en a Zt plusieu^s fois 1 expérience ,!aiis la lui .': excellent voilier , allant de Pliiladelpdié dant ,3 jours , gagner usqu'à la hauteur du cap Hatteras.quelquelbis porté pari ™ree, et dans une distance movenne'ime le cap et le bord intérieur du courant et cependant il étoit régulièrement ren-' trame sur ses traces, et ne pouvoit reKajtner sa route perdue qu'à la brise du matin • lusqua ce qu'enfin le ,S'. jour, un vent* fra;setvifluiaidaàcomba!treleco„: ta gagner lesud du cap; ce qui montre i impossibilité où est un corps qui est tombé dans le courant, de retourner, ou d'arrêter sa course. A l'autre bord du courant est un violent reflux, ou courant contraire vers i'océ,,, et en deçà près de l'Amérique, une fort^ marée combat contre lui. Lorsqu'il part du^apHatteras.ilprenauucouisprcque aïo Norvège. nord-est ; mais en chemin il rencontre un grand courant qui vient du nord , et pro- bablement de la baie d'Hudson , le long de la côte de Labrador, jusqu'à ce qu'il soit divisé par l'île de Terre-Neuve : une brandie suit le long de la côte à travers le détroit de Belle-isle , et passant avec rapidité au- delà du cap Breton , croise obliquement le courant du golfe , et lui donne une direc- tion plus orientale. Quanta l'autre branche du courant nord, on croit qu'elle joint le courant du golfe au côté oriental de Terre- Neuve. L'impulsion de ces courans réunis doit se sentir bien au loin , et pourtant il se pourroit que leur effet ne fût pas si grand, ni resserré dans une direction si circons- crite et si droite , qu'avant leur rencontre et leur réunion. Les vents dominans sur toute cette partie de l'Océan , sont l'ouest et le nord-ouest , et conséquemment la masse entière du gros de l'Océan paroît, d'après leur impression , avoir ce que nos mariniers appellent à set , une tendance vers l'est , ou vers le nord-est par est. Ainsi les productions de la Jamaïque , et autres lieux bordant le golfe du Mexique , peu- vent être apportés d'abord du golfe par le courant, enveloppées dans le sar^ario, ro;inokct toin sapeak, voiti nonibie. Norvège. an ou l'algue du golfe, autour du cap Florida etentraînéesj)arle courant lelono du ri' vage de l'Amérique, ou être envoyées dans J Océan dans le cours du torrent ; et en- suite, pak- la tendance du courant, et les vents dominans qui soufflent généralement lesdeuxt.ersderannée,voituréesjusqu'aux rivages d'Europe, où on les trouve (i) . î;^™^^^^"vai.f eau de guerre le Tilbury] brulea la Jamaïque, fut ainsi voiture jusouà a cote occidentale de Schetland; et panui letonnante quantité de bois flotté ou de bois de charpente annuellement jeté sur les côtes de l'Islande, on en trouve quel- ques espèces qui croissent dans la Vir- gin.e ut dans la Caroline (2). Toutes les grandes rivières de ces contrées y contri- buent pour leur part, et envoient' dans les lots des arbres sans nombre (3): mais l'Is- lande doit aussi à l'Europe une grande partie de son bois flotté ; car le pin com- (.) Je douce rect curieux au Docteur Gari.n, quî , par sa longue rés,deace à CAar/.wo«-„, coanoît à foud c^t^ .Matière! (2)Troille's. Voy. to Sccland , 47. (3) Docteur G.rdeo. — L'alacamaha , la santce, et le ro.nokc, toutes l.s rivières qui coulent dai.s la baie d.' Ci,e- ij ara N o r v fe g c. mun, le sapin , le tilleul et les saules, sont parmi ceux dont M. Troillc fait l'énumc- iation,et tous, probablement, y sont ap- portes de la Norvège. Moufogncs. ^'^'^ montagnes de Norvège pourroient devenir un sujet de spéculation sans bornes j)our le voyageur. Leur étendue est pro- digieuse, et la variété des plantes, des animaux et des poissons des lacs, fournit un fonds inépuisable d'amusement. Mt'iaux. Les mines d'argent exploitées depuis 1 622, sont des sources de richesse pourle royaume, et produisent les plus beaux écliantillons d'argent nalil' qu'on ait jamais connus. On a trouvé une quantité considérable d'or en 1657. Chriblian V en fit IVapper des ducats: l'inscription étoit ces mots de Job, Von mittcrnacht i^omt gold , du Nord vient l*or(^\^. On y trouve abondante de cuivre et de fer, du plomb en petite quantité; l'étain ne s'étend pas jusqu'à cette contrée septentrionale. 11 est difficile de dire où commence cette cliame énorme de mon- tagnes. En Scandinavie, elle part du grand roeiîer Koelen à l'extrémité du Flnmarlu (i) Poiitoppidaii I, 179. Mus^ruin icgium Havniœ , part. \\\ , Sfct. V , tùb. XX, n". 18. Kotje versicu, du Hurd vUnt le froid ( cold , golJ ), est peut-être plus lidelle. N O R V fe G F. aj3 Elle entre clans Ja Norvège par le diocKse (le Dronthe.m . tond à l'oue.st vers la mer ets.ytermineà un vaste précipice, iecrois.' k UtcuT/oss , cnvuou à trois milles nor- veK-"s de Lister U„eantrel,ranchcscpare a Norve^^^e de la Suède, remplit la Laponie, >elcve,etforrnelessommetsremarcp'ables delHorr.UIero. .V.hasaan et de Kinis et fin.t eH masses épmses de ^^ranite, dans abasseprovincede Finlande. Elleenlèrme la bcandmav.e eu fbime de fer à cheval et la sé])are des vastes plaines de Russie. L'an- cien nom de cette chaîne étoit Sevomons conservé encore aujourd'hui dans le nom moderne de Sccùer^-. PJiue la compare aux monts R.phées, et dit avec vérité, qu'elle forme une haie itnmense , môme jusqu'au promontoire Cimhrien(i). Les montagnes et les îles brisées et mou- ees en m.lle formes des plus ^n-otesques. ourmroient d'admirahles sujets au pinceau! Une chose bien désirée de nos jours, c'est "" voja^^e dans cette contrée , fait par un l'omme riclie,avec les qualités et le savoir nem ad C.mbromrn usque promoutonunieflicitsioum.qui Coddnus vocatur, J. IV, c. 13. * ^ o "i Vues ro- mani iques. ai4 Norvège. convenables, et accompagné de bons artistes, pour faire des recherches sur la grande va- riété d'objets de tout genre que fourniroit cette région du nord,etquijetteroitungrand jour sur l'histoire d'une race , à qui l'Eu- rope doit la moitié de sa population. Parmi les vues, les montagnes des Sept- Sœurs dans Helgeland(^\)^ et l'étonnant roc de Torg-Hatten (a) , s'élevant majestueuse- ment du sein de la mer, avec sa caverne à jour, longue de 3ooo ells (3) , et haute de i5o, et frappée des rayons du soleil, qui parfois brillent autravers , sont les princi- pales et les plus singulières ; sans compter les sommets de plusieurs autres, présentant des formes i maginaires de tours et d'édifices gothiques, de forts, de citadelles , avec des murs réguliers et des bastions. Je pense avec M. de Buffbn , que les hau- teurs des montagnes de la Scandinavie , ont a «igné ^^^ exagérées (4) par l'évêque Pontoppidan et M. Browallius. Elles ne sont nullement Hauteurs «tes (1) Pontoppidan, 1 , 46, tab. ijj. (2) Le mcme , 1 , 47 • tab, iij. (3) LW/ e'quivautàa pieds. (4) Epoq. de la nature, Suppl. (om. VI, p. i3ô. Edit. Amstc* Jam. Norvège. hS à comparer avec celles des Alpes suisses, et encore moins avec plusieurs monts de l'é- quateur. Les calculs modérés que j'ai reçus de mes amis du Nord , servent à confirmer l'opinion qu'il y a une augmentation pro- gressive de hauteur dans les montagnes, de- puis le Nord jusqu'à l'équateur. Ascanius, professeur de minéralogie à Drontheim, m'assure que d'après quelques mesures ré- centes, les plus hautes de ce diocèse n'excè- dent pas 600 toises au-dessus de la sur- face de la mer; que les montagnes s'a- baissent vers le côté occidental , de la dis- tance de 8 à 10 milles norvégiens (i) ; et du côté oriental , de celle de 40. La plus haute est Dovre-Fiœl, dans le Dront- heim, et Tille dans le Bergen. Elles s'é- lèvent par une lente gradation , et ne frap- pent pas l'œil comme Romsdak-Hom et Homalen , qui s'élancent avec majesté du sein de la mer. En Suède, il n'y a guère qu'une montagne qui ait été mesurée avec soin jusqu'à la mer. Le professeur Ritzuès àçLundy m'informeque Kinnekulle, dans la Golhie occidentale, n'a que 8 1 5 pieds anglois (0 de 18000 piedi chaque. IV ii6 Norvège. de hauteii r au-dessus du lac fVenern^, ou (;3 1 an-dessus delà mer. II ajoute que celles qui suivent, n'ont été mesurées que jusqu'à leurs bases ou jusqu'aux eaux adjacentes, ^ors- i^alcs aux plus hautes Alpes de Savoie, et même aux plus hautes cimes des Andes du Pérou. Dans le Fiiimark , lesmontagnes en quel- ques endroits se projettent dans la mer : dans d'autres , elles s'en éloignent très-loin , et laissent des plaines étendues entre la meret leurs !)ases. Lcurplusgrandehauteurestsur le Fiœil-Rjggcjj^ Borsum-ynpiuni , ou Dos- des-Alpes, nom donné au plus haut anneau Norvège. ^ly de toute la chaîne. Les sommets sont cou- verts d'une neigeéternelle; autour est une ceinture de montagnes plus basses , com- posées d'une terre dure et sablonneuse, dé- pourvue de tout végétal , excepté aux en- droits où elle est môléede fragmens déro- cher, sur lesquels se montrent diverseses- pècesdesaxifrages,lasanîcle, DiapensiaLa- Ipcnica, Azalea prociimbem , Andromeda cœm/ea,et l'hvpnoides, ysontclair-semées. Plus bas sont de vastes forêts de bouleau, arbreutdeaux Lapons, comme aux Indiens duNord de l'Amérique. Sur les Alpes moins élevées , croît en abondance le lichen du renne , la seule nourriture de leur bétail. Le houleaunam , dont les graines , cachéessous ane.ge, sont la nourriture des gelinottes blanchesà longue queue, pendant le longet I rigoureux hiver; Y arùums Alpina , l'arboi- JMer des Alpes , l'«^to^,^ uva «rm. raisin dours ; et enfin empetrum nigrum ou Mes grames mûres de brujyëre noire , em- ployées par les Lapons dans leur mets anibroisien de KappLjialmas (i) ; le nia d Ecosse, et le sapin de Norvège , for- 0)^1. Lapp.p. jo8. ai8 Norvège. ment avec le bouleau les immenses fo- rêts de la Laponie. Le pin aime le ter- rain sec ; le /J>, l'humide , et ils acquiè- rent un volume considérable; mais comme ils sont inaccessibles, ilssontperduspour les grandsusagesdu genre humain. Du côté du Nord ils sont presque nus et dépouillés de leurs branches par les vents écorchans du Nord; et cette remarque tient lieu de bous* sole aux Lapons pour se guiderdansces so- litudes d'immenses forêts. La foudre en brûle souvent de vastes étendues , que le premier Ouragan renverse ensuite. Les naturels font leurs souliers de neige avec le tronçon in- férieur du bois, qui, avec le temps, acquiert une {grande dureté; leurs arcs pour tirer ie- cureuii , sont faits de pièces unies avec de h colle faite de la peau de la perche. Ils forment leurs frêles bateaux des planches les plus minces , leurs cordages de ses racines fi- breuses : enfin l'écorce intérieure pulvérisée, et cuite au four, remplace le pain pour le peuple dévoué à ces rigoureux climats. Ces trois arbres , le bouleau nain, l'érable et le saule, dont il y a jusqu'à ^3 espèces, forment tous les arbres de la Laponie. Tous les autres qui croissent en Suède, (0 On appel I fie la génératioa Norvège. ^ig s'évanouissent à l'approche de cette con- trée. lijaune grande analogieentre les plantes de ces Alpes du Nord , et celles des hautes Iterres^ d'Ecosse : un botaniste n'est jamais surpris de rencontrer des plantes semblables sur les montagnes de même hauteur, quel- que grande que soit leur distance locale. On pt remarquer que de 879 plantes par- faites , qui croissent dans la Laponie , içç se trouvent en Ecosse; et des i5o plantes crjp. togames (i) , on en trouve (^'j dans le Nord de la Grande-Bretagne. Les Alpes, les bois, et les marais de ^ la Scandinavie (car je vais l'examiner en ?& grand), logent nombre de quadrupèdes^""'''"*'"' inconnus à la Grande-Bretagne. Ceux qui bravent la rigueur de l'extrémité nord de cette contrée , sont distingués par l'addition du nom de Lapon. L'élan, n°, 3 de ma Zoologie arctique, se trouve en beaucoup de lieux : le renne, ^oûWb, est relégué dans I les lieux les plus froids. Vers le côté occidental de la baie d'Hudson, ion peutsuivre le renne jusqu'à la nation ap. (0 On appelle cryptogame» les plante, dont lei partie. de la geaération sont cachetés. . I S.10 Norvège. pelée , Plattes-côtes de cliien , la plus re- culée que nous connoissions sous le parallèle de cette latitude. Au-delà, ce sont des terres inconnues , jusqu'à ce qu\m arrive à cette chaîne d'îles nouvellement découvertes, qui s'étend jusqu'à une petite distance de l'Asie, ou du Ci)'- septentrional du Kamtschatka , ou je retrouve encore cet animal. Il j a lieu de présumer qu'il continue à travers le conti- nent de l'Amérique , mais non pas sur les îles intermédiaires entre lui et l'Asie. Mais dans l'île de Kadjak et dans d'autres des plus orientales des îles du Renard, les liabitans ont des peaux de renne qu'ils tirent du conli- nent de l'Amérique, et ils bordent leurs boa- netsdes poils blancsdes rennes domestiques, tachés de rouge. On les trouve encore dans les contrées qui bordent la mer Glaciale, d'où ilss'éloignent à l'approche de l'hiver, et s'arrêtent vers les bois, pour en paître la mousse , tant celle qui croît sur la surface de la terre, que celle qui pend des arbres, Tout le nord-est de la Sibérie est plein de rennes. On les retrouve sauvages dans les monts Uralliens. le long de la rivière Kama j jusqu'à Kungus, Vers l'occident , ils continuent dans le pays des Samoièdcs, et enfin parmi les Lapor.s Je passe ici un Norvège. ^a, peu au-cîelà des limites de mon plan , afin econneruneidéecomparée du progrès I '^' ^" ^'v"«at,on parmi les habitansdeces I dimats glacés. Ckz les Lapon., , cet animal remplace l '^ ^'"■™ ' '", ™' ''« . les breb/s et la chèvre Ce peup eplen, d'innocence, goûte.mêmë sousl niclemence deson rigo„re„«iel,que|. Uues douceurs ioii-i„„ , , .! '"-'^■("'''î"'™'' sommets (lèses Alpes et sur les bords de ses claires nveres etdeses lacs limpides , que bordent souvent des roses naturelles. Il connoît artdelala.tene, tire le Jait du renne, devenu .son bétaiJ, et en fait de bon fro- Image. Il I accoutume au traîneau , Je re gai de comme son principal trésor, et le chent avec la plus grande tendresse. Le Samoiède grossier ne voit dans le i^nne qu'un animal de trait, propre à le cond,ure à la cbasse des rennes sauvages hud tue pour en avoir les peaux , soit pour se vêtir lui-même , soit pour en couvrir sa tente. U ne connoît point 221 Norvège. le mets délicat du lait ou du fromage ; ij préfère pour ses repas les intestins des bêtes , ou la chair à demi corrompue d'un cheval , d'un bœuf, d'un mouton, qu'il aura trouvé mort sur le grand chemin. 1 Les Koreki, nation du Kamtschatka, peuvent être placés sur la même ligne que les Samoïedes. Ils nourrissent d'immenses | troupeaux de rennes : les plus riches enj posséderont quelquefois jusqu'à t'ix eu douze mille , et ils sont si avares , qu'ils n'en mangeront })as un seul , excepté ceuj qu'ils tuent pour avoir leurs peaux, ar- ticle de commerce avec leurs voisins les Kamtschatdales ; autrement ils se conten- tent de manger la chair de ceux qui meu- rent de maladie ou d'accident. Ils les fa-l çonnent au traîneau , mais ils n'en tirent aucune autre utilité domestique. Ils en ac- couplent deux à chaque voiture , et cejj animaux feront 169 werstes enun jour,oii lia milles anglois. Ils rendent les mâle$| eunuques , en perçant les artères sperma- tiques , et liant le scrotum très-serré avecl une lanière de peau. Les habitans des environs de la rivière] Kolyma , font usage des peaux de renne «prêtées c père de b; la mousse cousues c cnir, et ])eau d'élii Les Sa Groénlanc possèdent tirent auc iappliquei élément p sont les V (juer d*int( privoiser a Ils sont le! (jui ne leu et ne leurs à\i renne convoité : i séchée et j Les chasseï le sang en saison ne a dévorent a l'estomac. < gent bouilj graisse, doi Norvège. aaS flprêtëes et assouplies pour voiles d'un es- pèce de bateau appelé fc/t/V/^/, calfaté avec la mousse , et dont les planches sont comme cousues ensemble avec des lanières de cuir, et les cordages sont des lèches de j)eau d'élan. Les Sauvages et incultes Eskimaux et Groènlandois , qui au milieu de leurs neiges possèdent ce pjécieux et bel animal, n'en tirent aucun avantage domestique , et ne rappliquent même pas au traîneau. Leur élément propre , est l'eau , et leur chasse sont les veaux marins. Ils semblent man- (|uer d'intelligence et de facultés pour ap- privoiser aucun autre animal que le chien. Ils sont les ennemis de tous les autres, (|ui ne leur offrent qu'un objet de chasse', et ne leurs sont utiles que morts. La chair pu renne est pour eux le metr le plus convoité: ils la mangent crue, aprêtée , séchée et fumée avec du lichen de neige! Les chasseurs, épuisés de fatigue, boivent le sang cru : dans les autres cas , on l'as- saisonne avec des baies de brujère. Ils dévorent avidement tout ce que contient l'estomac. Quant aux boyaux, ils les man- gent bouillis. Ils sont fort amoureux de la graisse, dont ils ne perdroient pas le plus 1 ai4 Norvège. petit morceau. La peau, qui quelqucfuîs fait partie de leur habillement, lors(|uVlle est aprêtée , le poil en dessus, est doua; et souple : elle forme aussi la doublure de leurs tentes, et ils en font d'excellentes couvertures de lit. Des tendons, ils lontj les cordes de leurs arcs , et fendus, ce| sont les fils dont ils cousent leurs j;ic- quettes ou justaucorps. Les Groënlandois , avant qu'ils connu^. sent les armes à feu, les prenoient avec! ce qu'ils appellent le clapper-hnnt. Les femmes et les enfans entourcient un vaste e.sj)ace, et lorsqu'ils ne pouvoieut border de monde le cercle entier , ils dressoient dans les vides des pieux avec des bonnets de i^azon , afin d'effiajer ces animaux ; en- suite ilscbassoientà grand bruit les rennes, et les faisoient entrer dans les passages étroits , où les hommes postés, lestuoient avec dés harpons ou des dards. Mais au- jourd'hui l'etipèce est très -dépeuplée. C'est le contiaire dans le voisinage del la baie d'Hudson, où il y en a des troupes innombrables : vous en voyez des colonnes! de 8 à I G mille passer tous les ans, du nordj au midi, dans les mois de mars et d'avril, chassés des bois par l'aiguillon des mos-l quiteSif Norvège. aiS quites , cherchant le frais sur les rivages et un asjie tranquille pour mettre bas leurs petits. Pour eux , h rut commence en septembre, et bientôt après la mue vient et les cornes tombent aux mâles : ils sont en ce temps très-gras , mais d'une odeur si rance et si musquée , qu'il n'est pas pos- sible den manger. Les femelles accou- client en jum, dans les retraites les plus écartée» qu'elles peuvent trouver, et alors elles perdent aussi leurs cornes. Les bêtes carnaciëres suivent les troupeaux de rennes • (l'abord les loups , qui craignent d'attaquer le corps entier, mais qui savent en écarter les traîneurs , et ensuite les chassent. Les renards suivent de plus loin, pour profiter des restes abandonnés par les premiers. En automne les rennes avec leurs faons, re- passent du midi au nord. Les Indiens sont très-attentifs à observer lesmouvemens du renne, qui fait la prin- cipale partie de leur nourriture et de leurs vêtemens : souvent ils en tuent des mul- titudes pour n'en prendre que les langues ; inais ordinaii-ement ils détachent la chair des os, et la conservent en la faisant sé- cher à la fumée ; ils gardent aussi là graisse, et là vendent aux Anglois dans des vessies : Tome I, p ai6 N o R V t G 1. ceux-ci s'en servent au lieu de beurre pour la friture. Les peaux sont aussi un article de commerce, et sont employées à Lon- dres par les culottiers. Les Indiens tirent le renne à coup de Fusil dans l'hiver. Les An^lois Forment le long des bois, avec des pieux et des branches d'arbres , des haies de 6 milles de longueur , laissant par inter» vallesdesouverturesgarnies de leurs pièges, où se prennent quantité de ces animaux. Les Indiens en tuent aussi un grand nombre pendant la saison de leur migra- tion ; ils les épient dans leurs canots , et leurs décochent leurs lances lorsqu'ils pas- sent les rivières du pajs, ou d'une île à l'autre ; car le renne est excellent nageur. Le loup , kumpi , est le fléau de tous. Le renard arc ti que, //yVï/ borde les rivages de toutes les régions septentrionales : le renard croisé, nzw^e, et le renard noir, est dispersé par-tout : le lynx ou loup-cervier, fl//{»OJ (i), habite les bois les plus épais: l'ours, ^-mows- (i) Je n'en ai aucune preuve que le nom. Le loup-cervier habite la Norvège et la Suède , et toutes les parties de buis de la Sibérie ; j'ignore si je dois m'excuser d'avoir omi^ ie putois; la fouine puante. Linné dit, sans l'assurer, qu'elle te trouve dans la Scanie ; et cette latitude passe les boraei méridionales de mon pian. N o R V i ï. sj„ *'<^. etlcgl„„f„„,^,Vr./*. ont les niêmes retraces : la .,,„ de la zibeliu... <,„i , la |W te lomre ou ««.«>} de Suède, est conhneedans la Finlande :1e c.stor, ,„«. J'^g, se trouve encore dans un état sauvage en plus,eu™ endroits. L'éeureuil volant, W«de» Fudanclois, se trouve d.us leur forets (0 et dan» celles de la Laponie.- le a peste de la Norvège; il fond comme in torrent de la chaîne de Koelen. Le walrus ou morsh se trouve quel.juelbis dans les mers de Fmmark. Le veau n.arin , ^W> . le veaumarm hérissé, le capucl.onné , o««/^,. « le petit, habitent la même contrée (i) U dernier, dit l'Evêque G«««,r, se mange salé , non seulement par les Lapons, mais même par les habitans aisés du Fin- inarlv. Dans le nord de la Norvège ou dans es grandes forêts de Ja Dalécarlie et de la Laponie, on trouve Je glouton ou goulu : (0 Leems 220. Pij 1S.B N O 11 V È G c. le wolverène des Anglois ; le gulo ou l'hyène des anciens, et que Linné place dans le genre des belettes : ou le nomme aussi le vautour des quadrupèdes. Cet animal , un peu plus long » plus haut et plus gros qu'un loup, a la queue plus courte. Sa peau est d'un brun obscur. La plus estimée est très-noire et lustrée , et le poil en refléchit une blancheur luisante comme celle des satins et damas à fleurs. Sa longueur , entre tête et queue , est de a8 pouces ; il a les jambes courtes et fortes, et des ongles très-dangereux. Sa queue est couverte de long poils , épais à la ra- cine , et noirs par le bout. Il a beaucoup de la contenance et du port de l'ours, non seulement dans la forme de son dos et le penchement de sa tête vers la terre , mais aussi dans l'habitude de se tenir sur la partie postérieure de la première jointure de ses jambes. C'est un des animaux locaux de l'Amé- rique ^je le vois remonter dans le nord jusqu'à la rivière de Cuivre, et jusqu'aux contrées a l'ouest et au sud de la baie d'Hudson , du Canada , et de là jusqu'au détroit de Michillmakinac , entre le lac Huron et le lac Supérieur. Norvège. 2^9 D'après le témoignage récent de Pallas, je suis convaincu qu'il est commun au nord de l'Amérique, de l'Europe et de l'Asie , jusqu'au Kamtscliatka ; qu'il ha- bite les vastes forêts du nord , même au- delà du cercle polaire. Les Kamtschatdales font si grand cas de sa fourrure , qu'ils disent que les anges n'en portent pas d'au- tres. Une peau de glouton est le plus beau présent qu'ils puissent faire à leurs maîtresses, et les femmes ornent leur tête et leurs cheveux de bandes blanches qu'on trouve dans la peau d'une variété de cette espèce. Les Russes appellent cet animal Rossomak. Les Kamtschatdales le nom- ment tjmi Qu tiimmi. Sa férocité est extraordinaire : il est la terreur des loups et de l'ours ; le loup qui dévore toutes les charognes , ne tou- chera jamais à la carcasse de cet animal, qui exhale une odeur plus fétide que le putois. Il a une grande force, et fait une longue résistance quand ils est pris. Il dé- chire les pièges en morceaux , ou s'il est blessé , il arrachera la monture du fusil , et fera souvent plus de dommage dans sa résistance, que ne peut valoir sa fourrure. Il fait indistinctement sa proie de toutj Piij s3o Norvège. les animaux dont il peut se rendre maître. C'est Ja nuit qu'il prend sa nourriture; et comme il a la marche lente , il suit la trace des loups et c\cs renards dans la neige, afin d'avoir sa part de leur butin. Comme l'hiver il se nourrit de cadavres, il déterre les carcasses des animaux , et les provi- sions cachées par le chasseur fort avant sous la neige, et les emporte en d'autres lieux pour les dévorer à son aise. Aux en- virons de la Lena , il attaque les chevaux, qui portent fréquemment sur leurs croupes les marques visibles de ses dents et de ses grilïès. Par un merveilleux instinct, il monte au haut d'un arbre, fait voler des branches à terre une espèce de mousse, dont les élans et les rennes sont très-friands; et lorsque ces innocens animaux viennent sous l'arl)! e pour se régaler de cette manne, il tombe sur eux et les détruit ; ou bien, comme la panthère, il monte surles branches des arbres , et se laisse tomber sur la bête fauve qui a le malheur de passer à sa portée, et se tient attacliésu; le malheureux animal jusqu'à ce qu'il succombe d'épui- sement et de fatigue. C'est un grand en- nemi du castor, et c'est ce qui lui fait quelque fois donner le nora de mangeur N O R V fe 6 E. 23l de castor : il fait le guet à l'ouverture de leurs trous , et les saisit au moment où ils vont pour sortir. Il cherche les pièges ten- dus pour prendre d'autres bêtes , et il les dévore là quand il les trouve prises. Il pénètre dans les magasins des naturels, et leur vole leurs provisions. Ils ont beau être couverts de tronçons de bois, de broussailles, et bâtis à hauteur , entre deux ou trois arbres rapprochés, il sait les découvrir et s'y insinuer. Il loge dans les crevasses des rochers ou dans le creux des arbres ; et en Sibérie, souvent il s'établit dans les trou > abandonnés des blaireaux : jamais il ne jc donne la peine de se creuser lui-même son habitation, et il n'a point de demeure fixe. 11 engendre tous les ans , et la femelle donne le jour à 3 ou 4 petits par portée. Sa fourrure est sur-tout employée à faire des manchons : malgré sa grande férocité, quand il est blessé ou pris, il est ca- pable de se laisser apprivoiser jusqu'à la douceur, et de recevoir l'instruction. Les contes qu'on a débités sur l'excessive glou- tonnerie de cet animal, qu'on dit manger jusqu'à ce qu'il crève , ou jusqu'à être obligé de se soulager en se pressant le corps entre Piv 232 Norvège. deux arbres, sont autant de fables : il mange comme les au-res animaux , jusqu'à ce qu'il soit rassasié, et puis il s'arrête. On trouve aussi dans la Norvège , le moose-deer, ou l'orignal ou grand daim d'Amérique. Sa plus singulière parure, sont ses cornés. Tout près de leur racine , elfes s'étendent et se déploient en un large pal- mier , dont les cornes extérieures sont ar- mées de proéminences fort pointues : les in- térieures sont unies. Point de ces rondes pellicules ou membranes sur le sourcil : de petits yeux, de longues oreilles pen- dantes , comme celles de l'ane ; de larges narines; la lèvre supérieure carrée , grande, pendante , et fort avancée sur l'inférieure, avec un sillon profond dans le milieu , en- sorte qu'elle a l'air d'être fendue : sous le gosier , une petite excroissance , avec une longue touffe de poil rude et noir pendant. Le cou plus court que la tête; le long du sommet du cou, une crinière droite, courte et épaisse; les omoplates élevés, la queue courte , les jambes longues , les sabots très- fendus , les jambes de derrière plus courtes que celles de devant. La couleur de la crinière est d'un brun fables : il IX , jusqu'à 'arrête, •rvège , le and daim mire, sont ?ine , el^es large pal- es sont ar- jes : les in- ?es rondes 3 sourcil : ailles pen- de larges e , grande, iférieure, lilieu , en- e : sous le avec une r pendant, le long du te , courte la queue ibots trës- 18 courtes d'un brun PiUje. 302 'JhnKt'. /'T ^ i'OlUG on Graiid ])aij Pa^e ■ a 02 , I'Orignal ou (rraïul ])aiiii d'Amérique cfair ; brun g eh flesf ^ranclei I et de /o [mal l'ai Sa ])l M ma c( [pnd po Les Jîont dans JlMie d'Hu llfjngtieur Ides palme iFespace d {pouces. La fem [ft na pof Jl habit Jvelle Ecosi iaie de Fo jntouient J piifl.presqi font les limi pu nord qu ' a préféré I , . Norvège. .30 el de longues oreille,,, donnent A cet an "..^ l'mrd-„„e„,assei„,b,™eetst„pw'' >ma connoissance vi •', , ,^"' ^°" v<'''"« S'and poids a ,^4 livre.; '^'"^ J i^t'S pins liirp-es rnin«o ^ •» . «ont dans l'hôtel de , ' ' " "'"*' M.H„dso„:ti,^: Xr^s';.:; -ng^eur est de 3. po„ces; la 1^4^;;/:^: fc palmes est de .3 pouces et den,, "t h^edunee,t..„i.,,,,„,,,,X'3: -»'Src^.tr'^^-'^-'- I a habite l'île du ra,, n . hlle Ecosse etk.v'^ ^^rf»». la non- II • IV,' '' "^"'^ occidentale de 1-. I».e.le E-ondy, le Canada et les nav^ o!t ' |»tou,en, les grands lacs . descendam t ><^es<,„ejus,u'àlanViè,.eOroT,re: t«"tles ,m,.es de sa résidence actuelle !an7 l»p.efere les riions froides et boS , ^34 Norvège. de l'Europe, de l'Asie et de rAméiique. On le trouve dans tous les pays de fo- rêts des parties tempérées de la Russie; mais jamais dans les plateaux arctiques, et on n'en a point encore vu dans le Kamts* chatka. En Sibérie , il est d'une grauticur énorme , particulièrement dans les mon- tagnes. II forme avec l'élan une même espèce: son nom est dérivé de miisu j qui est le nom qu'il porte en langage Algonquin. Les Anglois le noramoient ordinairement, black-moose (noir-mouse), pour le distin- guer du cerf, qu'ils appellent gris-mouse: les François l'appellent \ orignal. Ces animaux séjournent dans les forêts, où ils peuvent brouter les branches des ar« bres : car il ne leur est pas aisé de paîtrai l'herbe , attitude trop pénible pour leurl cou si court , et leurs longues jambes- Ils ont souvent recours aux plantes aqua» tiques, qu'ils peuvent facilement atteindrel en entrant dans l'eau. Suivant M. Sarrasin, ils sont très-friands de l'anagyris ( le trèfle beau puant ) , et ils découvrent la neige avec leur pieds pour le trouver. Lorsqu'ils traversent les bois, ilsplacentl aison du r 'orsilsrev e rAméiique. îs pays de Io- de la Russie; lux arctiques, iansie Kamts- 'une grantlcur [ans les mon* nnême espèce: Uy qui est le Igonquiu. Les •dinairement . pour le distin- it gris-mouse: ignal. ans les forêts, mches des ar* aisé de paître lie pour leur igues jambes- plantes aqiia- nent atteindre 1 t M. Sarrasin,] yris ( le trèfle it la neige avec N o « V È G F. 235 l™rtéte,la„8 at,e position horizontale, 1'" '" f •'""""■""P àe ohemin. Dan, leur |».ord.na>re.,l8ltvent le. pieds tW. haut, Ksvoussau.e,,..sansent leurs cIL" «F* s« „t agrands crisie gibier vers i'^1' Uan.maux alarmés de ce vacanTe ..en devant esch«s.eurs,etsepWr„ J.nselac,oùce„x,uisomd.u,sW «t* les attendent, et les tuent à coups de [lance» ou de massues. '^ sauvages enferment un vaste espace d'une fal,ssade de pieux tressés de brall.es d'ar! tlVZ '"^'-^'-deuxcûtésd'un trian- *. le fond ouvre sur une autre enceinte h"' est un tnangle entier. A l'eotrée, sont' de peaux crues. Les Indiens . -assem- lmeu..sconfuses,ilspoussentdanslapre! . «..èie enceinte, non seulement l'orignal 238 Norvège. mais encore les autres espèces de daims qui abondent dans cette contrée : quelques-uns en voulant passer dans le triangle intérieur,' se prennent aux pièges par le cou ou par Jescornes ; etceux qui échappent aux pièirçs et franchissent la petite ouverture, trou' vent la mort dans les flèches que les chas- seurs leur décochent de toutes parts. Souvent aussi on les tue à coups de fusil. Dès qu'ils sont lancés de leur gîte , ijss'ac. croupissent sur leurs jambes de derrière, et lâchent leur urine : c'est dans cet instanttjiie lechasséur les tire. S'il les manque, l'orignal part . au trot le plus rapide , faisant , comme le renne, un bruit prodigieux de ses pieds, sur la terre retentissante ; vous le verrez courir 20 ou 3o milles, avant qu'il soitré- duit aux abois ou qu'il se jette a l'eau. La saison ordinaire de cette chasse est en hiver Les chas.seurs ne la commencent guère que lorsque le soleil a assez de force pour fondre la croûte gelée dont la neige est couverte; autrement l'animal potirroit cou- rir sur la surface solide et ferme : ils atten- dent que le dé rel l'amollisse a^sez pourl empêtrer les pieds de l'animal et retarder sa fuite: alors il s'enfonce ju.^qu'aux épaules, glisse et trépigne da^s la boue, et se dé- Cest ui lanimal est guérit en s< lavec le pie pété empK (pour guéri] sur le cœui lans ^a im tis l'emploi •leurésie, h "1 pulvérise lans de l'ea ne la chair '^ est de fait 'angent ton ' E. ces de daims qui ! : quelques-uns, angle intérieur, r le cou ou par pent aux pièges, uveiture,trou. es que les chas >utes parts. » coups de fusil, Jrgîte, ilss'ac. i de derrière, et î cet instantt|iie mqiie, l'orignal faisant, comme X de ses pieds, vous le verrez nt qu'il soit ré Jtteal'eau. La îseesten hiver, nencent guère de force pour t la neige est ! pourroit cou- 'me : ils atten se a^sez pour al et retarder u'aux épaules, >ue , et se dé- Norvège. ^Sg tasse avec peine. Le chasseur le pour- su. à son aise sur ses larges raquettes ou 'souhers de ne.ge, et il a bientôt fait sa proie de ces malheureux animaux , qui , Épuises et foibles, poussent en vain leurs belemens plaintifs contre les amas de terre amoncelée : l'impitoyable chas- seur les étend pantelans sur la neige en- sanglantée , et remporte sa proie dans ses %ers en faisant retentir l'air de ses cris de joie. TôMPSON. Cest une opinion universelle que cet hmal est sujetàl'épilepsie, et qu'il s'en kuéntense grattant l'oreiJIe jusqu'au san^ kc le pied de derrière. La corne du pied laete employée dans la médecine indienne Kguerir du même mal : ils l'appliquent iur le cœur du patient , lui en font tenir ans ia main, et lui en frottent l'oreille. Islemploient aussi dans la colique, Ja 'leuresie, les vertiges et la fièvre pourprée. f P"Jvensant la corne , et la faisant boire ans de I eau. Les Algonquins prétendent |«e a chair communique la maladie ; mais est de fait notoire que les chasseurs en 'angent tous les jours impunément. 340 Norvège. Les Sauvages regardent cet animal comme un heureux présage, et sont persuadés,! que ceux qui en rêvent souvent, peuvent | se flatter d'une longue vie. Leur superstitieuse imagination letJ figure un orignal d'une grandeur énormel qui peut facilement marcher au traversdel huit pieds de neige de profondeur , quiesJ invulnérable, aynntun bras qui sort de soal épaule, et qui lui sert comme à l'homme] Je sien ; enfin ils lui forment liné cour del sénateurs de son espèce , qui le servent etl exécutent les ordres de sa majesté. Je regrette de ne pouvoir découvrir ^ nimal auquel appartenoient les vastesl cornes qu'on trouve si fréquemment dansf les fondrières d'Irlande, et qu'on a si long-temps et avec tant d'assurance doD.j nées à l'orignal. On en a quelquefJ trouvé de 8 pieds de long, et de 14 piedJ •entre les deux extrémités , armées de meraf branes , de sourcils, et du poids de 3oolij vres: souvent on trouve avec elles le squej lette entier. Les fables débitées par Josseljrn sur uik orignal de 33 paumes , ou 12 pieds de] hauti et par la Hontan , de cornes de cet ani- mal pesant de 3 à 4000 livres, ont porte G E. et animal comme sont persuadée, auvent , peuvent nagination leufl -andeur énorme 1er au travers de] fondeur , qui cst| is qui sort de unie à l'Iiommej 'nt liné cour dei ui le servent et| majesté, ir découvrir la- ent les vastes ijuemment dans et qu'on a sii 'assurance dott.| a quelquefois et de 14 pieèj rmées de raem loids de 3ôoli c elles le sque^ Norvège. .., les naturalistes des sirdes dksc^. a «ner cornes d^o,i,,,a H\l^' ^ T' et à se flatter nu'ik . • '"«^S'Ies, c 1 diccr qujls avoient reconnu I'., «-alq„.|e.sportoit;ma;sdesdcC^,^ ë^^^^^^^^ rcre.tesont démontré l'erreur jt f juefbis présumé que le w; j; Jj " d'ens de a baie rJ'H,.,!. - -^'^ "et, m- r.e le :lx ;;r*'rr 7'*'"^™' ""» efcj-tce cfe tourne, na/fr • i'j,„ • haa/t/O: h bele^./ ', ">ennine, V, >, Jd oeJeue, seibush : la lnll^,-« ^A/e-o/ï^/zï.^,. le lièvre cliani>earf ' i'--euil com„.un , 3 '^""1'* -risdeschampsj;..;;,^ e :::;,^ la latitude du Fin ^. 7/7"' ^"^^"'^ fi-i^entent aussi ses riv?," T , '7"' " ^-quadrupèdes commun! l^tîi"" Vie, cessent en Norvè e et . t ' •nêmedès la Suède rf^' '^^ V"^^^4"es-,ms _ ouecie. La Sca^idinavie a reçu (0 Lefms, 220. 24^ Norvège. ses animaux de l'est ; mais ce qui les a empêchés d'avancer plus loin , c'est h mer du nord , qui se trouve entre cette ré» gion et la Grande-Bretagne. Nos espèce? éteintes , le loup , l'ours et le castor , ont passé de la Gaule dans notre île, avant qu'elle fût séparée du continent. Quelques uns des animaux du nord , n'ont jamais at. teint jusqu'à nous; et jamais le nord n'a reçu le daim commun , la souris des mois- sons , la musaragne d'eau , ni le rat brun; quoique en langage familier on l'appelle vulgairement rat •<■: Norvège (i). Cette grande étendue n'a que très-peu d'oiseaux que n'ait pas aussi la Grande- Bretagne. (2) (1) Il est natif des Iodes orientales. (2) Nous pouvons en excepter le faucon à collier, If hibou scandinavien , le corbeau de rocher, le roUier, le pic noir, le pic à tcte grise , le pic à trois doigts , la gelinotte rehusak, et la gelinotte de noisetier; l'ortolan, le pincoo arctique, et le luteau-lulu ou petite alouette huppée, le rossignol de muraille à ramage, le gorge bleue , le bogrush, le bec-ligue et le kruka ou fauvette babiilarde. 'i ous la oiseaux aquatiques au pied fendu , excepté la spatule, la grue, lacicogne blanche et noire, la bécassine de Finniark, la guignettestric'e, le selninger onde, de rivage , des bois; l'alwargrim ou pluvier doré à gorge noire , l'alexandriiie. et toutes les espèces aux pieds membraneux , excepte le canard arlequin et le lap-inark, sont communs aux diun pays. ^ O R y k G E. ,,o r ouicic, et 1 njver . nomKrw ,j' • »ouuK,tant de terre oue ,:''''"'^'^\'^^^' denoun.t«re,dechercI..deL.ii.a?^^^ i^e.s poissons de cette rôte étendue ne «montent qu'à 1 1 , espèces c'e«f ,«7 ^"eaansiaOrande-BretaLrnp l^c manques , ne sont pas „omb,.e„„,s f » proto„deu.-de l'eau , « les forêt, r,„,t avant qu'ils russ^n, ■,.'"""^H'^">^Kurs, juiis lusicnt découverts uar i'éiA que Po„,o,,p, (OPa sont C"' r.r'T 1"' «"' i»^"'- f"i I "-«le cioii. e ou bouc, nos rivages '"^'., leac^ualus ceutnna, e.pcce de dauphio,' Poissons utiles. ^44 Norvège. Ces poissons ne sont pas d'un u^age gé- néral; mais la Providence a prodigué dans ces contrées des espèces qui servent à la sub- sistance du genre humain , et c'est ce qui a peuplé les côtes du royaume de Nor- vège de pêcheurs intrépides. La chaîne des îles et dus rivages est la partie popu- leuse de ce rovauaie. C'est' la mer qui leur fournit leur m'.;;;'"' = profitimmense °'''"'°"^^"<''"» Depuis janvier jusqu'en octoh™ = »nen exporta de la seule nrov^rV^f* * i"". 1 1 13 lasts- et nn .1 r°'""« fie 5«- teaucouD ni! . ""^^I""-"" « exporter '-«s'ïar. a qu, ^,,ij^„j cette cûte Q "j i4<5 N o ft V t G E. ne sont qti'une partie de la vaste armée dit nord, qui abandonne annuellement les grands ahymes. et vient apporter la ri- chesse et la nourriture à plusieurs nations euro^it'cnnes. Moi-uc. Les morues fournissent une autre pêche d'un trbs-grand profit. Elles arrivent d'abord immédiatement après les premiers harengs, et devienneirt si jurasses de leur propre Frai, ^u^elles refusent l'appât : on les prend dans de vastes filets , plongés à 5oo;i 70 brasses de profondeur, levés toutes les 24 heures, avec 4 ou 5oo grands poissons qui s'y trouvent pris. Lorsque les harengs se retirent , la morue s'affame ; et alors on les pr^^-nd à l'hameçon et à la ligne, dont l'appât est le ïiareng. Dans une saison plus avancée, d'autres variétés de la morue arrivent et sont prises conjointement avec le turbot et au- tres poissons, à de longues lignes, aux- quelles sont attachées iioo courtes lignes ftrmées do leur hameçon; le tout est jeté au fond de l'eau : on marque sa place par une houêc qui y est Attachée par une corde d'tmc I()n<>,ucur convenable. On peut juger de la quantité de cette j>^chc , en apprenant (\aQ 40000 tondcrs y de 4 bois- seaux chacun, de sel de France et d'Es- N O R V i G B. 247 p/»gne,sont importes annuellement dans la province de Bergen, uniquement pour • cette salaison. La grande morue (//V), se prend sur le grand banc de sable durant rété , à l'hameçon et à la ligne ; et comme c'est un poisson qui se Conserve long-temps, on le recherche beaucoup pour les vovagej lointains. Le saumon, poisson le plus universel Saumon, dans le nord, remonte les rivières de Norvège, et l'on en envoie en différens pays (Ofîes quantités considérables, salées ou marinées. Il J a dans le lac où est sitjiée laviHe de Soroé, un poisson appelé ma//e , Ion* d'environ 8 pieds, qu'on ne trouve qu'en ce seul endroit du royaume. (0 On rencontre dans la mer de Norvège, aln« que dans les autres n.ers du Nord , de: baleines monstrueuses! mais .1 est permis sans doute de ne pas croire à l'axis, ence dun autre habitant de ces mers, dont des auteurs on ser.e«,ement fa.t mention, e, c^u'ii, ont appelé irakcn. i^ on euv, la plus grosse baleine comparée à lui ne seroit d'une îr°", ^7*^^?^^.-^ P-^ifiieux anima, est long om sans doute, pourroit bien n'être autre chose qu'ur, a cde balemes ou d'autres poissons monstrueux, allant • la queue lei uns des autres. Qiv Kordland Octher *4S N O R V fe fi E. La prëfecttire de Norlland est la plas reculée vers le nord de la Norvë^e : elle ebt (lan.w le district iVlfc/gc/and ,e{ remar- quable i)ar ce génie extraordinaire, Oc//ier ou Ohilure , qui , (huis un climat glacé , d^s le neuvième siècle , montra ponr les découvertes imi- passion égale peut-être à celle de nos jo'vrs. Son |)avs étoit alors le denner du ford (pji eût qûelqne légère teinture d'humanité. En 890 , attiré par la renommée de notre célèbre Alfred , il vint à sa cour , et lui raconta ses voya- ges. Il lui dit qu'il éloit déterminé à s'as- surer s'il ^ «voit quelque (erre au-delà des déserts qui borcoient son j)avs. Il p.i- rok qu'il vogua droit au nord i laissant sur sa droite un déseit , le Finmark actuel, fréquenté de temps à autre par les Fin- nois ou Laj)ons, pour la pêrlie et la chasse des oiseaux. Il alla aussi loin ' ue savcntu- rent ordinairemen' lespecheui. de baleine, preuve que les Norvégiens pratiquoleat cette pèche plui^feurs siècLs av^ut ies An- glois. Jl doubla Je cap Nord,L^{ vntta dans Ja^ mer de Orm , ou mer Blanche , et même d jeta l'ancre dans l'embouchure f' la /J/ima. Jl i'm po-u- ces contrées, a que lut Colomb ]>our l'Amérique; mais oi'.'nt Norvège. h ronnoissancc de ces découvertes dit penda tlier. il fit «49 , , se per- pendant des siècles api^ès celui d'Oc- mcntion des AVr/V^-^/y^^,. , .' o.ent au iKTd-ouest de la mer Blanche et qui poiioient des souliers d- mif^e Le ps des environs de la Duina c'toit ha- bue par \., Beormus , peuple bien plus md.se que les Finnas. La ca. te . oui est da«.«jOrosiusd'Air,ed, les place dans le pa)sde8.SV////o/è^e^,,ace aujourd'hui aussi inculte que peut i'êt.e la race humaine. ^""',^^:'""« donc supposer que les Bcor. /^«^eto.ent les P: ses. O.-M./- c.t avoir trouve, Ja„, ^^j,^ ^^^^ ^^^ ^^ ^^ alcnes CWalrus),et montra an Hoi des echantdions de leurs grandes dem^. et de fortes cordes faites de leur peau. P'euve de son attention à tout ce qui solfroii a ses remarques (i). , J)^^;;''"«ou8 point la Norvège sans dire un Norv.gFen,, n^ot du prenuer de ses aiii.uaux. l'homme. '""^ •^-• ia bcanduiavie . dans le cours de sa popula- on , reçut ses hahitans par colonies de |res vadlans Scythes , qui, sous le nom de ■njaies, s'étemlirent jusciuaux cotes de U) Traduction d'Oi [«iHjckluyt, I. ^, ro^ms pai Uaiues Barringtoo , p. 9 , etc. IIP !!»'? i5o Norvège. la nnUique. Dans la suite, I^ur vertu fut exalt^-e par l'arrivée de leur compatriote Odin, et des héros qu'il. fixa dans chaque canton de ce pays. La rigueur du climat ft'avoit pas arrêté la croissance , ni aitt-ré la forme humaine. L'homme , ici , est d'une haute taille , robuste , bien pio- portion lié dans ses membres , et il oflie, en traits bien prononcés et énergiques, l'empreinte et l'image de la divinité. Sa chevelure est blonde, ses yeux gris-blond. Les mâles habilans des montagnes col la poitrine couverte de poils comme les ours, et ne sont pas moins hardis qu'eux , leur corps est souple et actif, leur entendement net et plein d'intelligence. C'est à eux, sans contredit , qu'appartient la longévité; de 6929, qui moururent, en 1761 , dans le diocèse de Chris tiana , 894 étoient âges 4é 90 ans, '73 de cent, et sept de 101 ans (i). Les Norvégiens ont à juste ti- tre une haute estime d'eux-mêmes , et aj>pellent avec mépris leurs co-sujets , les Danois , Jutes (2). Les Danois reconnois- êent hautement leur supériorité, en coni- (i)Phil.Trans.vol. LIX, 117. , (3) Lord Molcsworth's accouot of Denmark. aS. uni verse Dans j'ai oubli tombeau (loises , paroiwKe centre d'i ('toit obl( tes , doni dlionuuej siècle , d< une fignr l'hal ; des tifs , les n par des J f\or\ cro peuple vai romaine c fôfe , eut t\ec les ivt Jenr chef, niarqife de ^lirilsavoie l^i'i.sé et o\ 'ivoient en tenir. I N o n T i G 1. ^5j posant presque en entier leur «rmée de CCS dcsrendans des Normands , conquérani universels. Dans ies antiquités de Scnndinavie . )a^ oubl.é de faire mention d'i,„ farrieut tombeau . Jong d'environ 7 veriçes «ué- tioises , et lar^e de 2 . trouvé à A/V/VJe paioiHKe de Scl.onen , en Suède , dans ij centre d'un vaste tertre de pierres rondes. Il ctoit oblon^>-.et composé de 7 pierres pla- tes , dont l'inférieur étoit ciseJé en %ures /e-/rt/i^/, terre de la table(i). Ces îles ne sont que la continuation delà cliaîne de muntag.ies qui divise la Scandi- navie, et tantôt s'enfonce , tantôt se relève dans l'Océan , d'intervalle en intervalle, jnsqu'aMX Sept-sœurs , vers la latitude 80, 3o, la dernière terre que nous con.joisbsions vers le pôle. lile ChenV. La première aj)parence de chXq chaîne au-dessus de l*eau , est à l'île Chérie , lat, 74. 3o , place d.'serte et solitaire , un peu plus qu'à moitié chemin entre le caf (1) Voyez une vue de ces UeSfPiiil. Traos. vol. 1. IXL. tab. XIV. Nod\ paraison ( sont des : gans qui Vois c( eaux : de les sens di couvert ! (le sa noin P'>s cachée Tome l E. ^ec cette nation ;z longue suite j'à la Perse , si »n ne songeoit [Ire ma course 'd du coiuiueiit ' ses fia^,menj >f'^et autres Iles 71 d. 3i m. de îloignée de l'Ile ^rd , te es -haut que les marins de la lable(i). tinuatioii delà vise la Scandi- mtôt se relève en intervalle, a latitude 80, scon.ioisisioaj î ç^iXç chaîne I e Ckerle , lat, solitaire , uo i entre le cap\ >aDS. vol. 1. IXL NuÀ Norvège. ^5^ Nord et le Smfzùenr nu .. • -le; s» surface ,,V,,v:Ccrerre: f ""^ "«^'K^ |HT|,etuelle : l'une et,.s maux et de. pl,é„„n„„,^ "^^ ,^-^"v--^''^-^^-:r:^<.::-i:: .onsdetesseml,lal,le,,ivoisparcestrc"s eff.Y^'«es,AquellesriKuen,s,àqneMs révolutions inconnues de toi elle I. «i.ns qu, régnent sur leurs tcHes ^»nci t L effrayant aspect de sa mas.e de sa noire «îirf'.,... ^« "icjj5,>e ,. D-,sr.r ' ^'^'"^""^ Ocelle n'est P'is tachée sous une nelo-e é^ern^li i S^S8 N O R V fe G K. sein ouvert et déchiré de toutes j^artï-i'n mille précipices! Point d'autres sons à l'o- reille ({ue le froissement des vai^jues en l'u- reur , les craquemens horribles des t^ lac es flottantes, les ciis et les voix discordantes de mille nuées d'oiseaux de mer , les abovenicns des renards du nord , le reniflement des wal- ru8 soullians, et le mugissement de l'ourï du pôle ! Cette île fut probablement découverte en lôoSjparBltienne Bennet,emj)loyé par l'alderman Chérie , dont j>ar honneur on a imposé le' nom à ce lieu sauvage. V\h d'elle , le mouillage est de ;2o et 3o brast^cs, 11 y trouva des dents d'un walrus ; mais il ne vit aucun de ces animaux , parce f|iR' la saison de leur séjour étoit passée : on ctoit alors au 17 d'août. Encouragé par l'es- poir du gain, Bennet fit un second voyage l'année suivante , et arriva àl'île le 9 juil- let : alors il trouva des vsalrus couchés et rassemblés les uns près des autres, jusqu'à former des tas de mille. Faute d'expérience, il n'en tua qu'un petit nombre; mais dans les voyages suivans on fut plus heureux: ees chasseurs y tuèrent , en 1606, 7 à 800 (i)Purchas, iii, 566.., (OPurchas, anncur on a N R V i ï. j5 de «8 an>ma„x en 6 heures de t.mJ e« 1608,900 ou mille dans l'e.space de 7 '•e"re.,;e.e„,6,o,p|„3deyoo.Le,™fiI «un, croit de l'huile,, Jde„,,sit "•peanéluitconsidérahleCO: maillera «a«elfl slT^ '' entre la latitude 47 ePlfi ^""'"*^,^"^^»t » le plus merKbonal de leur séjour dans au cune ,,art,e du globe : ou ne lesT F'ne dans les mers du Labrt l T:: M maux <.hè.ent des Indien, de Nuck! "nck , dans la |a.„ude 60, les dents R ii u6o Norvège. pour armer leurs flèches à veaux marins. Ces Indiens disent qu'ils sont annuellement vi- sités dans l'hiver par des multitudes de ros animaux. On les trouve dans le détroit de Davis, et la baie d'Hudson , Iat.62; ils habi- tentaussi lacôte du Groenland .-j'ignore s'ils fréquentent l'Islande ; mais ils sont en gr.uul nombre près des îles du Spitzberg- , parmi toutes les glaces flottantes, depuis cette contrée jusqu'à l'île Chérie, place solitiiiie et intermédiaire entre le Spitzb rg et la pointe la plus septentrionale de la Norvè<^e. S'il arrive qu'on les trouve dans les mers de Norvège, cela est très-rare aujourd'hui: on dit qu'ils fréquentent quelquefois la mer du Finmark ; mais vers l'an 780 , il paroît qu'ils étoient si nombreux dans ces parages, qu'ils devinrent un objet de chasse et de commerce. Le fameux Norvégien Octher, natif de Helgeland , dans le dio- cèse de Drontheim, excité par une louable curiosité et par la passion des décou- vertes , fit voile au nord de son pays, doubla le cap Nord, et en trois jours de- ])uis son départ , arriva à la dernière place fréquentée par les pêcheurs du cheval-ma- rin. De-là , il continua son V03 âge encore trois jours, et peut-être il entra dans Ja Norvège. .^, S'ciciie, dtliré sans doute m.- I-. .„ inc'e (l'Ai (■.„,! .1 ""'"^ P*» '•' renom- ^'.ngu„,em dans quelque senrejé ce Le v„3,«ge,n.,e„ preuve de,,, J,,:„,! " ''"' ' "" «-'"l'Iovoit leurs .«.aux dans le navues au lieu de eordages On esj,„„vee„eoresHrfescôies nez des ,.ièces ou morceaux de waT rus en forme d'ornement, ce qui les '; Fpeler par leur voisins. .o,ln^^ pa ses dents. Les naturels d'Unalascha, H» detrou de Sandwich et de la rivière \rnm.ag„,n,o^x Ketourne, suivent la„,ême liiij 3.02 Norvège. mode. Je doute si ces animaux 8ont de la même espèce que ceux du f ^; ^ ^w/ f. Z;,^ z '5^ ^, V /^PPLIED^ IIVMGE . Inc .^a 1653 East Main Street j^sr-: Rochester, NY 14609 USA -^=r^ Phone: 716/482-0300 .^S*."—;- Fax: 716/286-5989 © 1993, Applied Image, Inc., Ail Righis Reserved S.64 Norvège. ordinairement et lancent de petites pierres. Leur fiente ressemble à celle du cheval. Elle est excessivement fétide, stir-tout diuis les endroits où ils sont en troupes nom- breuses. La îan^^ue, cp.ii est de la grandeur de celle d'une vache, périt se mander en la taisant bouillir toute fraîche; mais si on la garde, elle se résout bientôt en liuile : les délits servoient autrefois an\ mêmes u.sages qve l'ivoire; mais aujour- d'hui on ne les tue que pour leur huile. Des marins font , avec les boies de leurs mous- taches, des anneaux qu'ils portent comme im préservatif contre lacrampe. Lescarros- siers franc ois ont fait de leurs peaux des traits de voitures qu'on dit forts et élas- tiques. Anciennement les Russes em- ployoient l'os de la verge pulvérisé , comme un 1 emède contre la pierre. Bartholin re- commande de l'infuser dans la petite bierre pour les rétentions d'urine: les (^roenlan- dois mangent lachair, et le lard ; celui-ci sert encore pour leurs lampes; ils font des cour- roies de la peau, du fîl des tendons, et les dents leur servent à faire la tête ou poignée de leurs javelots, ou des chevilles à leurs bateaux. L'unique ennemi du walrus , après / tîtcs pierres, î (lu cheval, sur-tout (l;uis !'oupes iioni- ? la grandeur se mander raîclîe; mais it bientôt en lUiefois aux liais anjour- ur huile. Des leurs mous- tent comme '. Lescarros. s peaux (les jrts et élas- lusses em- risé , comme arthoiin re- petite i)ierre 'S (ïroenlan- ; celui-ci sert )nt des cour- tendons, et î la tête OH s chevilles à Norvège ,en,suHe rivage,, ,o„ren,,,tclerce 2m.;mx de les éventer'à lodeu'r; can I odorat ,rè,s-fi„. Les cl,as.e,,r;dél,a! ne 81 paie, ceux q,„ s<,„t ,^ , rdi«^"""'7' ''■'''"'•-"''''•■' '" p. rcfferens chemins. CV,t ce q„'ikap,,e,. ont /a rç. une coupure, et c'est en J.éral «ne n,ethode fort dangereuse; S,lZ ""i;-«'l''e de les chasser dans aucune d rm.onpar.iculitre,etdifficiledele"r. n.ms co,u„.e eeux cjui se sor.t I? |„3 le tir 1"'"^* '■^- ""'•'. ■■<-0"mKÎ,re '»l«.sse errer dans les environs, et on les e ensu.e à loisir, en co„,™<.,;.a„ p e« c,u. se trouvent le plus p,c,; du 'ri '•■'Ke. On en a tué .S à ,6oo de cette HMintre dans une seule chasse. Charbon. Plomb. â68 N O R V i: G F. Alors on les écorche , et on ouvre Yen- veloppe de graisse qui Jes entoure et dont on tire rh.ule ; on coupe la peau mr bandes de deux ou trois pouces de lar^e. qui se portent -en Amérique pour fùire des traits de voiture, et en An-leterre pour jaue de la colle. Les dents donnent un ivoire d'une espèce inférieure . qui bientôt devient jaune. Il est à remarquer que l'î le Chérie produit d excellent charbon de terre (i) ; cependant on n en connpît point de plus près que dans le diocèse d'Aggerhujs , au sud de la Norvèi^e encore n'y est-il qu'en petite quantité. On trouve aussi des mines de plomb tant dans iiie C/iene, que dans une petite île adja- cente, nommée l'ile Gull ou des Mouet- tes (2). (1) Purchas, S64. (2) Le même, 558, 564. >n ouvre len- toiire et dont la peau p;ir ces de lar^e, e pour faire ^Icterre pour donnent un , qui bientôt herie produit ) ; cependant ?s que dans le 3 la Norvège, cjuantité. On nb tant dans tite île adja- des Mouet- P I T Z B E R G. A i5o nulles (le l'île rr,_ • -Iroit m nord , est ,e Z^iT ' P'^'<'"« «1= ces îles Klacécs Z ' ' ' ™"<= «™^s ^"p6le,A'8o;ie,:^7'7--nfaee » une étendue, le., lu, 'f? '"t- nord, ,| j, grande l«,.^■e„',e"e°°'"'""^ = '''P'"» ''T«'\'e9^iuso.e.t se rétrécir p":.. degrésl^;',;': (OPhipps-. V»y.tal»,IV. Sij 2y6 Spitzberg. liquide, et la glace s'étendre et gagner vers le centre , jusqu'à ce qu'enfin elle joignit cliacun des deux vaisseaux , qu'elle fixa dans une parfaite immobilité (i); bientôt disparurent le niveau et le poli de cette surface ; l'incommensurable pression des immenses pièces de glace rompues j)ar l'effort de l'eau gonflée , les force de s'a- monceler ; des quartiers de glace s'élèvent et s'entassent les uns sur les autres, jusqu'à monter en plusieurs endroits au-dessus delà hauteur de la vergue du grand mât. Les vaisseaux faisant corps avec la glace envi- ronnante , rccevoicnt involontairement les mouvemens terribles de cette masse incon- cevai)le, ébranlée au loin par la force des courans : ils se trou voient sur un bas fond de 14 brasses. L'échouementsurce bas fond, soit des vaisseaux, soit des masses de glace qui y étoient attachées, leur eût été égale- mentfatal, lechocviolent des glaçons auroit pu les mpudre en atomes , ou , en les élevant au-dessus de l'eau , les renverser et les sul> merger , ou bien les laisser suspendus sur les sommets des quartiers de glace à une hauteur efïrayante, exposés à la furie des vents , ou au risque d'être mis en pièces, si (1) Phipps's tab. ijj, (0 Voyez ces Voyage de Kran ''Ver,p. 19. tr, (2) PJiipps's V (3) Le nit'nie . G. et gagner ver» n elle joignit , qu'elle fixa î (i); bientôt poli (le cette pression de;» rompues par force de s'a- flace s'élèvent litres, jusqu'à iii-dessusdela and mât. Les a glace envi- tairement k\* ; masse incon- • la force des • un bas fond ircebas fond, asses de glace eût été égaie- ajlaçonsauroit en les élevant îer et les sul> uspendus sur glace à une la furie des î en pièces , si ^ U;. Dans cette détressn ^' ^enre nouveau ihR.r. . "*^tresse dun V^es une persévérance cl.Vne de ,n ''""'. dam tous L, '-'■' «"""an- lAatte;gnisse„t„:£ ::;.'";'l"'^- 'M sept journées T C "■'"«"'^'^ C "'• broute d'A„..|eterrer .''" ""i""'^ 'France da;:re'::u^^Xi lent à l'œuvre On tl, . 1 ^^ ^^ '"'" ™/.e»reuv vent s'élève' I-, .if. ^. ' ''" Pe«i«re«ssezp„„,.eére;uf;r •■''^'T' <»k«ux portiut ,ou e hur^T ''"'^ r- ''voir travaillé us "LT'^'^^ '^^ "'""■e la résistance ,1e, li' ! ''°."'' h(3). ils arrivèrent enfin L " ^'''■ (0 Voyez CCS afFrcusec «,•»„„; "^ ^~ C^)Pi>ippsWoyage,tab.'v. (3) Le même , tab. VI. llj "7^ SPITECERG. oocM(lentnle-(lii Sjjitzbenç, entre lui ci le promontoire de Hachlnjt. Sauves , aljoi-, cicîa , ils s'embrassèrent , étonnés de vivie encore , et comme réveillés du plus affleu\ des songes. Ce fut le malheur de J.oid Muli^rave de rencontrer dans cette saison lin de eesétonnans bancs de glace qui cou- vrent ces mers dans une étendue de j)l!i. i^ieurs lieues. Il en fit la plus coiiiplcto expérience, ayant depuis, longitude 2' jusqu'à ii 1° est , et latitude 80" , 40 juscju'au dessous dp. 78° , 3p , rencontré en oj- sition un Front de glace sans la moi mire ouverture , et ayant toute rapparencc ciHii mur solide et continu. On sait très bien que les côtes de Sibérie, après une teniiiète du vent de nord , deviennent inarces:,il)le6 dans une vaste étendue, couverte aussitôt par les glaces du pôle , que la tempête mci en mouvement et qu'elle en charie. 11 est également connu qu'un vent violent du midi les rechasse dans leurs premières re- traites , et rend les rivages de l'océcin Glacial aussi clairs , aussi libres que ceux des niers de I equateur. ,Uae découverte plus lointaine fut refusée de ce côté à ce noble navigateur. Son in- fpnunc tournera à jamais à sa gloire, par '•^ >• ' T Z B E R G. j,o ;^'^Hm,lc.encv,«lie„s,h„«lesp|u • „v"''"''^^'''''l'"""q"e le bo„l,eur for(ui«lc passer lo.sn.e. s >e.s le pôle, et de faire re.raile avant qu'ils p. .se... être enveloppés par leur ret<5J " '..yaqueq«el(,uesannées""Ul.,esces monlagnes .Icfilace solide!! I iTissent ces mers. ' '■" «e'ée se joue aussi sur ces «laciere m,s de leurs petits A„ . ^^''"' de mars 1-, I ■• ^""""encement "<; iiidis , la lumière prend ,»«■ mentale de l'île (a). *^*"'* .^^^;2!Î!!!:°^i6t ^/.«.(les go,.g^)^ Vallt^cs. C«OPiiippïV,tab.viiJ. (ORécitde4n,atclotsruss«.78.89. a88 S P I T Z B E R G. de ce payé, comblées d'une glace éternelle, sont totalement inacct bibles, etnesedisiii,. guent que par les intervalles de sépiuaiion des montagnes , ou à l'endroit où elles vien- lient se terminer à la irer en forme de glaciers. Nuls ruisseaux ni torren« n'arro- sent ces fonds efFrayans , pas même des sum . ces , et ce n'est qu'aux cataractes périodl- ques de neiges fondues dans les clialcur^ de l'été, ou aux lacs d'eau qui se forniem dans le milieu des cliamps de glace, quo les marins doivent l'eau fraîcbc. Les havres ou ports sont fréqucns sur la côte occidentale : ils s'enfoncent tris- avant dans l'île du Spitzberg; et ce soiitj les seuls endroits où ou ait pu prendre quelque légère connoissance de l'intérieur du pays. Le Hai^re Nord est une horreur pittoresque, borné i)ar des alpes noires et toutes hérissées de roches , rayées de blanc par les neiges : son étroite entrée est coupée par une île, et dans les saisons favorables un grand nombre de ^ aisseaux y trouveroient un abri sûr entouré de terres élevées. L -11" Au Vogel Sang , la marée ne monte qu'à) 4 pieds , et paroît venir du Sud. La pro- fondeur de la mer est très-irréguliëre : prèïf Sol; P'"'o'"lo„„ .„,„ sur „„ 1 „i '" r"*' vei'scllenu.„t stérile ^ "'' '"" "»'" '1^ »e,> (bnclue, est |"Lut ? '"""■^ c'est le .. "*, '""'."^^■■'■c productive, et ;^;;enputr.«c^u.ed:t:rs:h;'^ e' FI- la heute des oiseaux ' <-e|)endant Flore daie-ne ,.„ J-itié.fàireàceshorrihU ^ '■ P" visite . et se^lr d W m 1 r "^ ""^ ^°"'-'« -''e-.ussur::::::^:^":; ;, '"^™"'- -^-au-delà de oueCs , ■"' '■'■'"'l'Mtes ou basses, cpu' se l.âtl^ •le pousser , de fleurir, et dJ LZtZ """- gra.„e dans les courtes chaleurs dé Ïn" 'le luillet; et bientôt aprèselle.,e fl , Tome l, ''l'™''*»e6i>etletnsscot •*1 i^o Spitzberg. et se reposent jusqu'à rannée suivante. Formons ici une mince guiriande échappée du sein de la déesse ; c'est peut-être tout ce qu'elle accorde à une contrée si rude et si in- digne de ses faveurs. Que le salutaire co- chlcaria soit sur-tout remarqué; c'est la ressource des marins malades , et la Provi- dence l'a placé ici en abondance pour leur soulagement. Il est curieux de suivre le décroisse- ment des végétaux depuis l'Angleterre jusqu'à ce .])ajs : il répond au décroisse- ment du nombre d'animaux herbivores, et de la population de l'espèce humaine. Parfaites. Imparfaites. Total, Angleterre. 1124 590. = 1714. Ecosse 804 428. = 1282. Orcades SÔ4 144. = 498, Suède 933 366. = 12,99, Laponie 379 i55. = S^f Islande 3o9 3433. = 54a. Spitzberg (i) 35. (i) Je citerai d'abord son arbre unique , salix herbacea , ou saule nain, décrit par Marfcn, p. 65, par Phips , p. 202, qui rarement excède 2 pouces de haut, et cependant a droit au notn d'aibre. Les herbes sont une souvclle espèce de gramen, gazon tgrostis algida ; champs ; sibbal( frage ou percepi la saxifrage de ri nuflle.seduma soufice,Iagren( le cochleoria d commun, le bryi atluncum , jungt ! tlabe au lichen ai iJesbru3<èlcs^Is!t I de chien ; polyr emboîtt's , ciialy ou mousse du N( piques ; et lé fuci ?0. = ^7^' iS. = 1282. ^4• = 498. )6. = 1^99, )5. = 534. \3. = 54a, 35. lix herbacea , ou Phi pS, p. 202, pen dant a droit 'dk espèce dt pèdcs. L'Ouii pûlaiie. S P I T 2 B È R G. iç, Les trois quadrupèdes tenestres de ces "es y sont coufinés sai.s possibilité d'en sortir Les ours du pôle passent la plus grande partie de l'hiyer dans l'engourdis- sèment : ils paroissent en nombre au re- tour du soleil; sans doute ils viennent aux Klacescherchcr leur proiedans les veaux marins , ou les baleines mortes. Les vo^-a^^^eurs varient sur la grandeur Qu.^ru '! ^^^'^ P^^r^; M- ^'e BufFon cite Gérard "^"^ " Le Ver , sur la longueur d'une peau de cet anjal,cju',ladit6tre de .3pieds. Il pa^oît uiya,c. erreur: car Gérard, qui étoit m des compagnons du fameux Barentz et de Heemskirk, voyageur de la plus jramen, gazon , nomme aujourd'hui den. An .u: . champs ; sibbaldia p.ocumbens ; la renoS^v" l^ ax7 frageoupcrceDicrreàf/^ii.lu. . ^'- *"^'P'"'^5 '^saxi- acluncum,,-ungerman„ia jula^ea Ta 1 1 ' -^^P""" blabeaulichenastrùmram siu fol if '.? '"'""" ''"" ksbru,éies,Isfandicus.d'Iand n ii;dt"'""'°" N« chien; polyrhi.os;raristoIoeLtt:^^^^ e^nboîtes, chalybaformis cornu, r ndfi; dV ''""^ ou n^ousse d" Nord ; globiferus , pirte-gîo leh ."T T ] j 292 s P I T Z B E R G. grande autorité, en tua i)lusieurs sur la Nouvelle Zemble, dont le plus grand n'ex- cédoit pas i3 pieds de long-. Ils paroissent être plus petits dans le Spitzberg , et n'a- voir t|ue de 7 î 8 pieds. Cette espèce, comme le renne et le renard du Nord, habite presque toute la circon- férence voisine du cercle polaire ; on en a quelquefois apporté de vivans jusqu'en Ano;leterre. J'en ai vu un qui étoit tou- jours éveillé, toujours en mouvement, furieux, et poussant de hauts rugissemcns d'une voix enrouée, et si soufflant de la chaleur , que son gardien étoit obligé de Juijeterfréquemmentsurledosdespclletées d'eau. Dans l'état de nature , et dans les lieux peu fréquentés de l'homme , ils sont d'une férocité redoutable. Dans le Spitz- berg et autres endroits où l'espèce hu- maine se montre tous les ans , ils redoii- tent son pouvoir, parce qu'ils ont fait l'é- preuve de sa supériorité, et ils évitent le «combat. Cependant , même dans ces con- trées , c'est un terrible ennenu' , lorsqu'il est attaqué ou provoqué. Barentz, dans ses vovag^s à la recherche d'un passage par le Nord-Est à la Chine, fit une fatale «preuve de leur rage et de leur intrépi- sauvages (' s P I T Z B E R G. jg3 Aie, sur I-île de ia Nouvelle ZemWc. Se. ™telo.s en é.oient fréquemment au! "cs. et quelques-uns .y p'erdirent la v|e Leux que les ours pouvoient saisir, ils les »vec cette pro.e sans paroîtrc chari^s " t,,ama,s,l„elacl,aprise,etileonti. rst"r;t"f""^.^f'""^p' n« ' I ^, "'^' jusqua ce qu'il tombât perce de plusieurs blessures. Ils teiueront l'abordage de vaisseaux armes et fort éloignés du rivage, et l'on aquelquefoiseubiendelapeineàlesre. pousser. Ils paroissent avoir de la prédiJeo "7 P°"^ ^^ «^"8- ii"niain . et ils feront voler avidement la terre des tombeaux, pour dévorer les débris des cadavres ea! [sevelis. . Leur nourriture ordinaire est le poissoi>. t "-'^l' '"»■•'•"'. « les cadavres des ba- \Z'\ *'T' "' *■"'" '^"^ P™'« des aes fm-ves, des lièvres, des jeunes oi- r™* • ''^^ '™'« «"fs . etsouvent deRraines «»vages (vvhortieberries, croyvberries),, T iij «94 Spitzberg, Us sont ennemis irréconciliables du waîi rus; ce dernier, par ses vastes crocs, a or« dinûirement la supériorité ; mais souvent les deux champions périssent danslecombat. On les voit fréquemment dans le Groen- land , par grands troupeaux : alléchés par l'odeur de la chair des veaux marins, ils assiègent les habitations des naturels, et tentent d'y pénétrer ; mais ils sont bientôt écartés par l'odeur de plumes brûlées. Si par iiasard l'un deux est tué , ses cama- radeslemiangentsurlecbamp. Us acquièrent un embonpoint extessiF. On a tiré d'un seul animal loo livres de graisse. Leur chair est mauvaise , cependant les matelots la mangent : elle est blanche , et ils prétendent qu'elle a le goût du mouton. Le foie estl très mal-faisant, comme l'éprouvèrent trois matelots de Heemskirk , qui furent dange- ■reusement malades pour en avoir mangé quelques tranches bouillies. La peau est uni article de commerce : on en importe quan- tité , qu'on emploie principalement à cou Trir les caisses des voitures. Les Groen- landois se nourrissent de la chair et de laj jgraisse , se servent des peaux pour s'as-l ççQÎr, çt en font iaussi des bottes, des son-l s P I T Z n E R G. £9.5 iicrs et des gants : ils effilent les tendons, et en font du fil à coudre. Durant l'été , ces animaux séjournent principalement dans les îles de glace , et passent fréquemment de l'une à l'au'tre lis nagent à merveille, et plongent miel^ qiiefo.s , mais ils ne se tiennent pas lonr- temps .ous l'eau. On les a vus sur des î es de glaces à 80 milles de la terre , cl,er. chant et dévorant leur proie, tandis n„e hle flottoit sur les eauv. Jls logent dans (les cavernes formées dans les vastes masses déglaçons, qui sont entassés d'une ma- niere surprenante, et laissent à leurs bases de grandes cavernes. C'est là qu'ils font leurs petits, un ou deux par portée, et quelquefois trois, mais rarement. Rien ne surpasse l'affection qui rëgne entre les pères et leurs petits : ils périront plutôt que de s'abandonner l'un l'autre ; les petits suivent aussi leui-s mères pendant long- temps , et ils ont pris presque toute leur croissance avant de les quitter. Durant l'hiver ils se retirent et se cou- ciient bien avant sous la terre, creusant de spacieuses cavernes dans la neige, sou- tenues de piliers de neige glacée, ou dans 'es glaces fixées à l'abri de quelque émi- Tiv a.g6 Spit^berg. nence : là , ils passent dans l'engourdissement Ja longue et eff' ayante nuit, et ne repa- roissent qu'avec le retour du soleil : dès qu'ils se montrent , les renards arctiques vont chercher d'autres retraites. L'ours polaire faisoit partiejde la ménage- rie royale d'Henri III. M. Walpole a prouve combien ce prince , méprisé, étoit cepen- dant protecteur zélé des arls; et l'histoire naturelle étoit aussi l'objet de ses encou- ragemens. Il s'étoit procuré un ours blanc tle la Norvège , qui venoit apparemment du Groenland , les Norvégiens ayant pos- sédé ce pays pendant quelques siècles avant cette époque. Il existe deux ordres écrits de ce monarque, adressés aux shérifs de Londres, et leur ordonnant de fournir six sous anglois par jour, pour l'entretien de notre ours blanc dans notre tour de Lon- dres , et de se pourvoir d'uac muselière et d'une chaîne, pour le tenir lorsqu'il étoit hors de l'eau, et d'une longue et forte corde pour Je retenir quand il pêchoit dans la l'amise. II y est aussi parlé des provisions ordonnées pour l'éléphant du Roi. La peau de ces ours étoit autrefois offerte , par les chasseurs , aux maître- autels des cathédrales ou autres églises, s fin de ten I dnns les gr tité à la Ce] vègc, ains: Jctoient ver |cl brûler er Il est di [vent les rc lïle étant jbies toute leur subsist. li.'s des provi Iles oiseaux < liuittent leui I troupes, (i) Le renne Ivori, qu'il p |(le ses corm Jreaux marin Iles Russes j i |œs derniers jpeaux.Quatr Ifurent par h Uvrcl-jËst.j ylalnj-broiih autres vécur< (OCIiurcIiill,i s P I T Z B E R G. ■ 297 sfîn fie tenir Jes pieds chauds au célébrant dnns les grands froids. On en a offert quan- tite a la cathédrale de Drontheim en Nor- vege, ainsi que des peaux de Joups , q„i cfoient vendues pour acheter des cierges p brûler en l'honneur des saints. Il est difficile d'expliquer comment vi- Ren.ds vent les renards pendant tout l'hiver , où lie étant dépourvue d'oiseaux , et les a,es toutes glacées, ils ne peuvent tirer eur subsistance de Ja mer. Peut-ôtre font- s des provisions pour l'hiver , en attendant les oiseaux en mars, temps où ces animaux lu.ttent leurs tanières, et se montrent par I troupes, (i) * Le renne a en tout temps son lichen fa- von, qujl peut déterrer aisément, à laide (ie ses cornes palmées. Les ^valrus et les Jveaux manns s^ trouvent en abondance : les Russes j font des voyages pour y chasser ces derniers , et en avoir l'huile et Jes peaux.Quatre malheureux Russes, en 1748 urent par hasard laissés sur le rivage dJ W-^>,.ZW, appe.é par les Russes Wa/ojr.6roun. Un d'eux mourut , Jes trois autres vécurent jusqu'au ,5 août 1749, CO Cliuicliill , iv,8i9. 398 s P I T Z B E R G. qu'un vaisseau les retira de cet afFreux séjour , où , pendant six ans ils réalisèrent , la situation et les expédiens du fameux Robinson Crusoé. En i633, sept matelots Hollandois se firent débarquer de bonne volonté sur Ja côte occidentale du Spitzberg , avec la résolution d'y passer l'hiver, et de faire leurs observations. Ils étoient pourvus demédicamens, et de toutes les provisions nécessaires à la vie ; mais ils périrent tous du scorbut. L'année suivante sept autres infortunés se dévouèrent au même essai, et périrent de la même manière. De Ja' première troupe , il paroît parleur journal que le dernier vivoit encore au 3o avril 1684 ; de la seconde , la vie du dernier survivant ne passa pas le 28 février i635(i). Cependant huit Anglois , délaissés dans le même pays par accident, en i63o, et dé- pourvus de tout, se formèrent une hutte avec quelques vieux débris , et furent trou- vés en bonne santé au retour des vaisseaux en mai i63i (2) : ainsi la force endurcie du Russe, et le courage vivace de l'Anglois, (1) ChurcHill. Coll. ii, 415, 427. (2) Le même , iv , 808. s p I ^ z B i; R G, 25^ bravërent un climat, auquel ne put résis- ter la constitution molle et phlegmatique du Hollandois C'est une sorte de miracle que d'y ren- contrer sur terre Tortolan de neige , oiseau dont le bec , ainsi que dans les autres de ce genre , est formé pour vivre de graines , si rares en ce pays. La terre ne donne aucuns vers, l'air aucun insecte, et cependant ces oiseaux se trouvent par • volées innombrables, principalement sur la glace,autourdu Spitzberg. Comme il fait sa ponte de bonne heure , il se pourroit que les vieux et les jeunes eussent quitté la terre, et se fussent rassemblés sur la glace au tems de l'arrivée des vaisseaux. De tous les oiseaux d'eau au pied fendu, Talouette de mer est la seule qu'on y voie. Des oiseaux au pied membraneux , le puffin , le pingouin , le guillemot fou , le guillemot noir , le plongeon du nord , le goéland couleur d'ivoire , le bourgmestre, le goéland arctique , le kutgcghef et la grande hirondelle de mer avec l'eider , composent la courte liste de la famille emplumée du Spitzberg. Tous les oiseaux nichent dans les crevasses des montagnes Oiseaux. Pûiitons. ^°° S P I T Z B E R G. fendues par la gelée, eUe montrent clans CCS reg,ons dès Je ,6 mars et même avant La baleme est la reine de res mers et comme un t^yran monstrueux, elle paroît avou- fait fuir d'épouvante toutes les autres es])eces de poissons. Quelques gadus car- bonarius ou charbonniers, et deux des espèces des sucets huileux , furent tout ce que prit le Lord Mulgrave, après pl„. sieurs tentatives , soit à J'hamecon , soit au Jilet Je nepeux m'ima-iner que les rivages stériles , orageux et sans profondeur des régions du pôle reçoivent , comme on le croit vulgairement , les immenses bancs de harengs et de morues qui viem:tm annuellement chercher des mers plus méridionales. Leurs retraites doivent être dans les abjmes profonds que j'ai décrits Cl -dessus, où ils sont à l'abri des plus grandes tempêtes , et où ils jouissent probablement d'un fonds riche en plantes et en vermisseaux. La baleine qui habite ces mers , et qui attire dans ces lieux le grand concours des vaisseaux , est de l'espèce commune. J'cù donne son histoire dans ma Zoologie Bri- tannique ; j'ajouterai seulement ici q^uepen- *'•"" '" l"""en,ps ces j.,„n,auv 1„ ,• Frbdu Groenland et de Rie , T"'"' ve..ré,cils,edélee„ er '^™-' raonlrci- dans l„ '*'"', ' '^^ viennent se ---p.4e.g::,;.,,:~-«ie''"'' "«^^ pèche abondante. '''''' ^' V'^^'^Se '^ J a /bit peu d'iiisectee mois, tlles devinrent si fortes que les ha- b^ ans furent obligés d'abandonner leu , «na.sons,e.de passer la nuit en plein clTZ sous de» tentes. Pendant tout ee te,„„ "^ ren,ar,,„adanslespartiesinl,abS;::; 2 '"''7°"de la terre. Il.y eut trois é,up- «^nsvoca„Kp,es ,ontIapluseonsi:S We etoit au nord-ouest : l'une éclata dans I s 1 A N D E. 3qq le canton A'DIfandal , „„ pe„ j y^^ l 'Y'V-tre S,.ap,„ , Us deux autres se for! "C/'sJwf. Ces trous eis de feu. aDrè., «.e considéraLlement élevés en f ir"^ ,e reunuen. comme en un seul torren '„Z .élança à une l.au.eur si prodigieuse ' 'or. "Percevoit à plus de 3% milles d'e^d" r w-, ^ ™P'"'' " '''""« ''«""ée épais- ses, qu, lest impossible de décrire. de ces étnt- " "'' '''" '"""'^ ''^ '« '""•'^« f^es ei uptions , car ce iour-là le fei. ri» '■« v,sible. Il étoit mêlé d'une ouan^te" Fo:ge que (e l'eu. En eflët , cette graude abondance deau froide , qui couloit en larges ruisseaux sur un terrain brûlant, déchiroit la terre comme en grands gâ- teaux qu'elle «?ntraînoit dans les lieqx les plus bas. De plus , l'eau de cette plqie, «n tombant à travers l'immense nuage dç fumée qu'on a décrit plus 1 ait , s'étoit fortement irnprégnée de plusieurs espècep de sels ,. ainsi que de soufre , et avoit ac- quis urie qualité si acre et si vénéneuse, qu'elle causoit une douleur très-cuisante lorsqu'il en tomboit sur les mains ou sur le visage. A une plus grande distance du i'oyer de ce volcan, il régnoitune grande fraîcheur danji l'atmosphère; même il tomba dans quel- ques endroits tant de neige, qu'elle s'élevoit àenviron trois pieds au-dessus du niveau du sol ; et dans d'autres , une grande quantité de grêle , qui fit un tort 'considérable aU bétad , et à tout ce qui se trouva hors de$ maisons. L'herbe et généialement tous les végétaux, déjà brûlés par la chaleur, le sable et la plerr-e^poiice , furent tout cou. verts d'une croûte épaisse formée de sou- . fre et d'une espèce de suie. La grande Vi? ^'* ï s L AN D E. chaleur qui ém^noitdu torrent de feu , se mêlant à la grande quantité d'eau , causa Clans lair uue vapeur si épaisse, que le so- ieii en fut obscurci ; il paroissoit d'une couleur de sang (,) , et toute la face delà nature sembla changée. Ce désordre dura plusieurs jours ; le sable et les pierres-pon- ces détruisoient toutes les récoltes qui se trouvoient sur le sol , car en tombant elles bruloient à l'instant tout ce qu'elles tou- choient. Tout le pays étoii rav .gé, le bé- tail perissoit faute de nourriture , et ceux des habitans' qui échappoient à un trépas soudain , s'enfujant du théâtre affreux de c^es desastres , se retiroient dans les autres parties du pajs où ils pouvùient espérer quelque sûreté . abandonnant tous leurs troupeaux et leurs biens aux outrages de deux elemens impétueux et déchaînés. Au premier monrent de l'éruption , il y eut une crue d'eau très-considérable dans la nviere 5/..;./. , à ,'est de laquelle on « de;a d.t qu'un des jets de feu se trou- voit situe : on observa en même temps une semblable inondation d ans la grande riviè- CO Dans ce même été l<» c^l/.;I ^cr ■„ j,.. I /^ . ' solejl ofhif un pareil asnpr» dans la Grande- Bretacne et raiVfnf ^» - ,T ^ k vicijjur , et 1 air tut de même obfcnrri Aine plus grande partie de notre Ht. '"'"^ «'^''-"'ci dans I 8 L A N E E. 3,3 re Pîorsa, qui se jette clans la mer un peu à J'est de Ja ville A'OrebaUc , et clans Ja- que! le la rivière Tnna se décharge , après avoir traversé une vaste étendue de pavs stérile et inhabité. Le onze de juin , ia rivière Skapta se trouva totalement desséchée en moins de vingt -quatre heures , et Je lendemain sc)n Jit fut rempli par un courant prodi- gieux de Jave liquide , rouge et brû- lante, qui s'y précipita, et qu'avoît déchar- gée J'éruption volcanique. Le lit de la Sliapta est très-prolbnd ; il a de chaquecô- té de grands rochejs et des bords élevés dans toute la longueur de son cours. Non- seulement ce profond canal fut rempli par le torrent de Jave , mais elle se déborda, se répandit danr tonte Ja vaJJée. couvrant et rempliss.Kit tous les terrains bas du voi- sinage, et n'ayant point d'issue suflisante pour s'écouler, s'éleva à une très-grande hauteur, au point qu'elle inonda tout Je pays voisin , en o'insinuant entre les col- lines, et couvrant même quelques-unes (les moins élevées. Les collines de ce pavs ne forment point une chaîne longue et suivie; eJJes sont séparées et détachées Jes. unes des autres, et iJ coule entre elles de 3^4 Islande. petits ruisseaux ; de sorte que loin de "e borner à reu.plir la vallée où couloit la rivière Sivapta , le torrent enflammé se ré- pandit de chaque coté à une dislance con- s.derable , en .e faisant jour entre ces collines, et couvrant d'un lac de feu tout le pays voisin. Ce lac , nourri et augmenté sans cesse et déplus en plus par les jets de lave, ne tarda pas à monter vers la j)artie supérieure du cours de la rivière ,j inon- dant tous les terrains bas . et desséchant ia rivière à mesure qu'il la remontoit jusqu'à ce que le torrent de lave se trou-' va arrêté par le flanc de la colline où la rivière prend sa source. Alors cette mer de lave s'éleva à une hauteur prodigieuse : die couvrit tout le village de Bu/an^i, consuma l'église, les maisons, enfin tout ce qui so trouva sur son chemin. Ceux qui ont connu la situa- tion de ce village , et combien l'emplace- ment en est élevé , ne concevront qu'avec Je dernier étonnement qu'il ait pu êtresiih- mergé. Deux fermes de la môme paroisse de Buland , à environ un mille et demi au nord du village , furent également détrui- tes , et il périt trois personnes dans cha- cune. Toute l'étendue de cette paroisse. T qni offr s L A >J b I. 3i5 roit un ten-i ^ ^ STiiHTienremeut cul<* tlvé , C8t h présent entièrement i-uinc'e. Cependant lo lac de feu croissant tou- jours , et b étendant en tout sens , sub- mcri.ea tout le pays sur une largeur de six milles. Après avoir ainsi clianj^é un vaste pays en une mer de feu , la lave s'étendit du côté du sud, et s ouvrant passage par le lit de la rivière Skapta , qu'elle descendit en se précipitant avec la dernière impétuo- sité (d'autant plus que durât t environ un mille elle se trouvoit resserrée dans un espace étroit entre les bords élevés dont on a parlé), elle arriva da.^s xm lieu plus ouvert, où elle se répandit en furieux tor- rens , avec une rapidité et une force in- croyables , s'étendant dès ce moment vers le sud , déchirant la surface de la terre , et entraînant sur ses flots des bois enflam- més , et généralement tout ce qu'elle ren- controit : dans sa course elle ravagea enco- re une étendue consiilérable de pays. Par- tout où elloparvenoit, !e sol étoit rompu et crevassé , et l'extrême ehalem- en faisoit sortir Une grande abondance de fumée et de vapeurlong-tempsavant qu'il fût atteint par le feu. Tout ce qui se trouvoit près 3'<5 Islande. de l'extrémité du lac de feu étoît con- suméou licjuéfié. Les choses rest^Tent dans cettesituation depuis 1er. de juin juscju'au i^ clcjout. Alors ce lac formidable ne se- tfiidit plus, mais continua de brûler ; et lorsque quelque partie de sa surface .'en se relroid.ssa.it, venoit à se former encroû- te, cette croûte, bientôt rmopue par le feu qui etoit dessous , et tombant dans ce brâ- sier l.quide , étoit roulée et agitée de cûté et dautre avec un bruit et un craqrrement prodjgreux. Il se forrnoit aussi dans plu- sieurs parties de sa surface de petits jets ^e feu , ou au moins d^s ébullitions , qui continuèrent pendant un certain temps. La nvrèreSUpta , dont nous avons tant pa»'Jé,est située au nord et au nord-ouest de la province de SiWu j elle prend sa source au nord-est , et coulant d'abord vers l'oueM elle tourne ensuite au s.rd , et va se ej. ter dans la mer en se dirigeant au sud- est. La partie resserrée de son fit , dont nous avons fait mention , s'étend jusqu'à environ quatre milles de long sans inter^. ruptron. Dans cette partie , le canal de ia miere a quelquefois ;îoo brasses de pro- fondeur , (par exemple dans le voisinage de ^wananup , où eWt coupe une colli- ï s L A N D ï. 3 -e) .nîlleur, ,ôo. ailleurs loo.etdelar- Keur .amût,oo.,«,uAtSo,4oe,3ol.ras. «>. Son cours ^ est par-tout Ibre rapide . NOMS DES VOLCANS. lidboi^er-hraun. Thurrar-hraun. Heckia , pour la première foi». Ji/em, pour la secoodc fois. idem. Jdem. Titolledynger. Heekla. Trolledynger, Heckia. Reiknèse. litm. Heckia. Reikeaése. Idtm. Utm. Idtm, Idtm. litm. Soelheim-Jocku}. Nem. '' Heckh, , ; Jdim. Roidekambe-fîeld, Knapp«fehl8jodcuî. Hedfcla. Trolledynger. S3o EPOQUES. a8. L'an i36a. !.. *9- 9à. 33. «4. , 35. 96, 87. 88. 39. 40. 4«- 4». 43. 44. 45. 46 47. 48. 49- 5o. «1. i366. 1874. 1390. 1416. 1423. 1436. •475. lâlO. 1554. i587. 1619. i6a5. 1636., 1660. 1693. 1721. 1725. 1725. 1727- 1728. 1^55. 1766. 1771. Islande. noms des volcans. KiiappefeldsJockuI. Lillelicrcd. Hecklii. Jdem. Hofde-Jockul. Reikcnèse. Heckla. Dans la partie septentrionale de l'île. Heckla. Au voisinage de l'Heckla. Tliingvalla, Heckla, Myradalur. Heckla. Myrdals-Joekul. Heckla. Kattlegiàa. Leermicks , Hithoel et Bjarnaflaeg. Krafte. Myrdal , Leermick et Hrossedal». Reiheklidcr et Myrvatn. Kattlegiàa. Db i5 avril au 7 septembre, Heckla. i3 juin , durant 3 semaines. Idem. II paroît par la grande carte de l'Islande levée par ordre du Roi de Dancmarck , et achevée en 1784 par l'ingénieur militaire Cnopf, que quelques Jo/(/euis ou monta- gnes à glace ont été englouties , à des épo- ques fort éloignées, par des convulsions , de la terre. On en donne pour exemple» '«LANDE. 33, Ç^!/! r f 7'"^^""^^^«'-et Je S^e/da, dans J' est ,,rof>al,le que les grands r«/„^ '>" l'ics dont l'Islande abonde, auront été a|Hre(o..s|'e,„,dacement de ces montagnes am , e„W<,s. L'ingénieux ami auquel je do.s la traduction des détails précédens, en rappelle plusieurs exemples qu. ont eu leu dans d'autres parties du monde (0 Dans Ide dont je parle, ]e vaste lac de Mxvatn a peut-être iemplacé m^e de ces "•onta^.K.s ; le fond en est entièrement o.me de lave, divisée par de profondes élevasses , qui donnent un abri durant l'hi- ver a la grande quantité de truites, dont ee lac est rempli. II étoit très-profond ^''«nsiongine, mais il n'a plus que cinq Ws de profondeur; parce qu'en ,7.8 |l fut presque comblé par une éruption de '» grande mont.gne Krafte; le torrent de ''»ve pnt sa course vers Mj^ain, et. s'y Prec,j3ua avec un bruit et un sifflement J'OHibles. Ce phénomène dura deux ans, et ne cessa qu'en ,730, que la matière se trouva épuisée. (0VVhitchur5t,DcJa terre, deuxième édition, 71,7a. 3Sà I 5 t A K D E. Les itaofltâgnes d'Islande sont de deut genres; il y en a du genre primitif, et du genre postérieur. Les premières sont com- ]È>08ées de couches placées l'une sur l'autre , ordinairement avec régularité, mais (juel- 4|îiefois avec confusion. Ces couches sont formées de différentes sortes de pierres , «ans le moindre «j^mptôme de feu. II j en a de composées de diverses espèces de sa- amm arenarium , ou pierres de sable , de prtrosilex , ou chert , (sorte de pierre à fusil) de pierre d'ardoise ou qui se divise en laities de diverses sortes de terres, de bolfc, et de stéatites; de différentes espèces de brèches ou pierres collées ensemble; de jaspes de difFcrens genres ; de spath l»éfHrt|^ent , ou cristal d'Islande , comme <«ï l'appelle communément ; de spath ïl^Otnbôïdé commun ; de calcédoines (ètmtifiées ) et botryoïdes ; de zéolites des iphi& belles espèces; de cristaux; de diverses ëtitfe^ sfubstances qui n'ont aucun rapport «Uk vOlcahs. Ces montagnes primitives sont lés Jo/t^u/s ou montagnes h glace , et sont supérieures aux autres en hauteur. On compte que la plus élevée de toutes a un peu plus de mille brasses de haut. nés , ou trois à c^ heide et amas de ceux qu'< à trois ce cinq cent beaucoup La mon «eptentrio haute ; pu brasses. L ment des n bre de se Elles s'élè gère distan bordent dat hauteur d< d'œil des p Le SnœJ 'SLANDE. 333 Cest celle cl'^„«„ , „„ ^.-^^ degra„dsrochersi..rég„,,„s,c;uCrX «r«.ombre. entassés les uns .„r les a" La hauteur centrale de celle à'Em^berg ^o**«/est d environ deux mille deux cent ,ua,re-v,ngt-sep.verges;celledeW«/2 «".ou promontoi,^ de Sn^efiald, ^t de ro,s à quatre cents brasses. Thin^„a^ arn^ de rocs très-inégaux en'haul; ceux qu on a mesurés sont hauts de deux à tnns cents brasses . d'autres vont iuso-^à cmq cents. Les deux Eisberges paSnt beaucoup plus hauts encore à la v^r La montagne de ^<,mf/„«rf^ • «p entnonale p,*s du cap Nord, 2lZ haute ; puisqu'elles de trL à quatre c^ brasses. Les superbes ..es A^Xrl^^'Z Tr dt^r^'^n^'^^'"-'''"'»- • KHe3 :.JZn; hrdeÏ^erTutt gère distance des roches escarpées 'i la ordentdanscetendroit:q„at™C„tl.:ne hauteur démesurée , et offrent un coud- dœil des plus magnifiques. ^^ , Le WyiW» tum convenu : !igoumquippe vitam ha- « bet, ut ^ :/e propter vivere dicenda est , quôd ex îp- * sa factae sint omnes creaturae corporeee. » Horumutrumquejignumnempe et ter- » ram , ignis Siciliae comburit. iisque ali- *> tur. Ignis autem Islandiae ligna terram- » ve , quamvis in eum conjiciantur , non * "^omburir, lapides autem et durissimasa- » xa, ut suum aliraçntum consumit , iis- *.' ' s L A N D E. 33a 'g-^T-e I : r"'° "."''' "f^"'*- '''«= '«'" ^«ra caj- . es a„ Jap,s ,-„,«„,.„, , „ cera, ad » .nswr liquescant . ae deincle , pW^;, "■■dum, pemtus nunquam consuniit y.- » /«« c.e«.«,„ . c„jus.„odi lapides et saxa esoe nov.mus, amat accendi, et rébus • qua; a commun,- igné soient consumi . »returi,deoquede,pso.potius<,uà,u al„s ver,s,m,l,ter concluditur , quM sit • .gn.s infernalis , cùm mortui si » omnes res quas infernus habet. = Le, » flammes de l'Etna sont célèbres par : «I r " n= f ^«^^-'n-ntetleboi, ; ".'■• IV:^- On l,t dans un dialogue de «samtGrégore.que le lieu des supplice^ ! f;!,'"*^""";"' *'' ''""* '" Sirile, et dans » le bras,er de ses volcans ; mais je crois » quon peut placer avec beaucoup plus l t ^'•'i;'*'»^''»™ le séjour des peines . e ernelles dans les feux sout«:ra,-ns de •Usiande. En effet, le feu de Sicile nese » nourntqued'objetsvivans , en consumant •laterreetlebois. Leboisavie.puis. ^4° ISLANDE. * qu'il croît, produit tons les ans des feu il- * les vertes , languit enfin , sèche et meurt. » Tant qu'il reverdit, on peut à bon droit » l'appeler vivant , et , lorsqu'il se flé- »> trit, le regarder comme tirant à sa fin » Quant à la terre, on est bien fondé à lui '> attribuer la vie, puisqu'elle enfante sans » cesse une quantité immense de fruits »» auxquels elle en fait succéder de nou- ♦» veaux , lorsque les précédens tombent n et se corrompent. Et une raison non moins y* forte de dire qu'elle vit, c'est que d'elle *» sont tirées toutes les créatures corpo- * relies. Or le feu de Sicile consume l'une « et l'autre de ces deux substances , le bois ** et la terre , et s'en nourrit. Ou'on les *» jette au contraire dans le f^u d^islande » elles n'y brûlent point , pendant que ra » flamme consume les pierres et les ro- » chersles plus durs, comme l'aliment qui '» lui est propre , et s'en entretient , tout * de même que le feu commun s'entrc- »> tient de bois sec. Le plus dur caillou s'y « fond comme de la cire , et s'enflamme » ensuite tel que de l'huile grasse ; mais ce « môme feu ne fait que brûler extérieui e- * ment les bois qu'on y jette , et ne les » consume jamais en entier. Ainsi , puis- « » I. A N D E. 3-, • que ce feu n'aime à s'entretenir que de, » : r'^' "', '" ™''"' • -' -r-e de » se nourr.r des choses que consume : .°'d'-"-e.nent le feu comlun , "'171 » semblance, que c'est plutôt ce feu oL •toutautre, quiest lefeu infe^^r » 1 enfer sont mortes.., '^ la clrt'h ■■""«'"'■^'^ -f- '« merluche sur renaître. Environ une douzaine de vais- '7" »nt récemment partis de ikZ Thaue, p„„ ,,„„ |,^,^,,^ _ ^^ quelques.unl enco d autres parties de ia'graLe-Brë! tagne. Ce sont ou des sloops ou des bries depuis cmquante jusqu'à quatre-viugt ?„! neaux de port.^Un bateaul voile de^^^ (W*o.O.>eI que ceux qu'on eT P^,e dans la pêche du hareng ,lrl dYarmouth la dernière saison! L^npé comme , suit. L'équipage étoit ^0^^! ar de C'est en( la pins i dent dan 18 t A N D E. 3^3 lewrs longues lignes sur la côte d'Hollande, et vers )a fin de mai ils vont sur les côtes de Flandre . où ils demeurent jusqu'à la fin d'août, temps auquel les turbots se portent au large , et où on les prend presque jus- qu'au milieu de la mer du Noid. Ils s'é- tendent même jusqu'à nos côtes septen- trionales , mais non pas en noml?re su/fi- î'ant pour encourager une pêcherie perma- nente. Les Hollandois tirent de nous pour cet objet des sommescousidérables ,qui font honneur à leur industrie ; mais le produit e leurs pêclicries est concentré dans les mains d'un pet-r nombre de nos reven- deurs . qui , à l'a. ,e de ces bateaux appe- es bateaux de prov on , qu'on tient dans l'eau salée près de Grave «nde , apportent au marché de Londres t juste la quan- tite de poisson dont ils jugent qu'on aura besoin , et le tiennent par ce mo^^en à un haut i ix , au grand détriment et des pau- vres et des riches : on souffre que le reste soit détruit , et ce qui pourroit appaiser la fa. m des malheureux , est jeté à l'eau par de cruels et infâmes monopoleurs. C'est encore des Hollandais qu'on achettê la pins grande partie des plies qui se ven- dent dans notre raétropole.Les Anglois vont Yiv uia I ^4 ISLANDE. clicrclier d'ordinaire ce poisfion-h'icn mer- inaj8 ce sont le. liollanclois vux-nwnwH '/.»,.y..o„ .//«>'W/« .le Linnsus Ce ''7-e.st,H.m,n,,,sd.„„egrudei™! ™'7V" "'''■■'«->■' en preu/u,,e;.^. J „,oul,ns "» siècfes;mase„' « •!" P"""" ''"'^''ï"^» -paroîv:;ii;^ef;d:s:r -"",'* ^-de„tre,esr„e,::tfe:ta::^ ■' 'a mer ), depuis Got.enbourg Vusou'à ..e«es;maisau.de,ào„rn oue^ nj au nord, m an snH n. i "^^P°'"^ 'e-nps de i; pêc r :1ls :i-r ?'^""'^" la fin de juillet ou iJI. P"""*"'™' vers -.-•'-nt^rtrrerrït' ^ avant Je commencement de (OHist.deGibraI,ardeJan,es.I,.33. WD,cr.con.m.d'Andorson,I,,o2.,.5a. Page i83. ^^ ISLANDE. vmemhre; ils ne sont pas non plus si gra$ gue lorsqu'ils semomroicnt de bonne heure Ew Ï781, il fut exporté i36,649 barrilsdê ^rcyig;s salés dans différentes parties de h ^alligue et de Ja mer orientale , à Ma- «èrp., .aux Indes occidentales , en Fj ance et .dans la Méditerranée, outre 14,542 barrils d'huile de hareng; mais cette huile est dlune quaUté très-inférieure à celle de HmiÏQ de baleine ou de foie, ( //Ver o/7). l-,es, Suédois envoyoierit autrefois des quan- tués considérables de harengs à Cork d'où on les rembarquoit pour les Indes occiden- taJes ( I ). Cette hranche de commerce a ^totalement cessé. Il est possible que ces npu.veHes pêcheries aient concouru avec ^'amr^scausesàdiminuercelles de la grande Pl^ta^ae. 4u reste , j'apprends qu'à pré- se^t <;c poisson ca,pricieux commence à ne H^roU^e d^ps la Baltique qu'en bien moin- dre quantité qu'à l'ordinaire. ^ Mms la Suède l'emporte sur nous par 4e nombre de ses poissons d'eau douce. Ou^re Ja petite lamproie , et celle que nous .^ppelQ^s^r/Ve^^W/7/-ejo l'atiguille , le bar- (0 Troisiètpe rapport du comité ppue les pêcheries britanniques, ," ' « L A N D r. ,, •«au, le têtard (-^//M,„vx , , "**' cemmem découverte danst 7- t brochet 1 , ,... ' , ' '" '^"^'™««''" , le 9«e le lecteur pou J to"vt;„:f^' '"S.e bntanuicjue ; ,n. a le s,", et ^e plus ^rand IT ^^'''" "'^ "^^^^^ r is ^idna des poissons H'#:>a» ^ ie W,.,a u^i^^„ ^ iJsa/ZJ / """^ ' ^/o/-/^ I . ^^"^^ ^'f^ula ow sûr '<^oeja,Wcjprlnus aspius ou «.^; L nus J aremis ovk farr» ^ 'JT'^'- on Merk^if^CZ: !r?"'" "'"''""' ddns e. lacs et rivières de la Suède » .""' *^"'« dans le FaunaSuecZll 'Su.e. gravées se voient, pour llnl ' dans la superbe histoire C ''"'"' M. Blocl,. ta SuèdeT^ ''°'-''°"' * ^"™e n a , ,1 est vrai , « 350 ISLANDE. notre samlet ou petit saumon , ni le bar- beau, ni le goujon, ni le chalot, le gral- ningt et le minnoWy qui sont te .îs en Angle- terre. La carpe est un poisson naturalisé en Suède , et qui de plus y est souvent apporté vivant d'Allemagne. Page i88. Environ cent cinquante ou deux cents marchands indiens de la province de Mul- tan résident à Astracan depuis le commen- cement de ce siècle , et j font un grand commerce de pierres précieuses. Ils de- meurent dans un vaste caravansérail de pierre. Lorsqu'il en meurt , ou que quel- ques-uns désirent de retourner dans leur pays , leur cheF en envoie de nouveaux de l'Inde, choisis parmi les parens des pre- miers. Comme ils n'amènent point d'épou- ses de leur pays , ils entretiennent des fem- mes tartares pendant leurs résidence à As- tracan , mais leur contrat avec elles n'est que pour la durée de leur séjour dans celte ville. C'est une belle race d'hommes^ et ils sont très-estimés pour la droiture qu'ils mettent dans leur négoce. Page 204. Le tournant ou gouffrelappelé le Maeh- trom , ne demeure tranquille qu'un quart d'heure à la marée haute, et autant à la basse. Ce a'est qu'alors que les pêcheurs ' 5 L A N D E. 35, I . passer, ion mouvement n.c„la,re«t d'une .elle violence que jus ^"à une Cstance considérable tout ce oui en W'ocheyes.a«iré et entraîné 'r ^.«.blemen. au fond du gouffre , qui anrt avo.r retenu quelques heures ùZieTn de cetr ;,'''^^7-^'">^-ên,eont péri n a, u"^; r^'r ^^'-''-"•We tourbillon; ael.vre, de ce danger, et leurs lamentables 2Z '"" "'^^ aujourd'hui de *-" . <|" un vaisseau ne sauroit v trouver unpassag.sansdangerdesebris;rsre ochers. Tout le (b„d y est Cort iuéjll relevant en spirales pieneuses.q^ilT marée ba«se , paroissent au d^us de' t swthce de l'eai. 4„ fl * '"* ""'r ™"'™' «"'• ces spirales avec une ra Hue prodigieuse, et'tournent à JW 35a ISLANDE. d'elles avec un bruit égal à celui des \)]m grandes cataractes , de sorte qu'on peut en entendre le bruissement à plusieurs milles de distance (i). C'est ainsi que sV\- jglique tout simplement cet objet mervcil- leux, que des physiciens avoient appelé le nombril de la mer , en supposant (jue c'étoit un abyme où les flots de la nier s'engouffroient , pour aller s'élancer, et reparoître dans le golfe de Bothnie. Les lacs Si g , Onda et IVîgo fonncn!: successivement une chaîne du lac Onéii,a à la mer Blanche. Le lac S ai m a coupe presqu entièrement la Finlande du nord an sud ; son extrémité septentrionale n'est pas éloignée du lac Onda , et la méri- dionale touche presque au golfe de Fin- lande ; ce qui fait un espace de près de quarante milles suédois , ou de deux cent soixante milles d'Angleterre.. Les bassins de ces lacs faisoient probablement autre- fois partie du lit d'un détroit qui joignoit la mer Blanche à la mer Baltique. Du côté de l'ouest , lisez , vers le côu- igne 2. de l'ouest. Page 207 fil (i) TorfceuSt Hist. Norveg> I, 94. Pli. Tians, LX.42. . On '^^ o R V i o E. 353 On suppose que le coi.raut du golfe s'é- p,„ ™ «-d ,u«,„au, bas fo,Kls de N.Clet ..... ..éK-ne's de .nie ailles d:;i r...'i *" ^ -^ ' ''• ^'^^'ence singulière , 7'''.«33degrésdelatitHdeno,d à ,/î de longuude à l'ouest de Greënwlh et «n peu au nord de Cl.arlestownZ ,;. ' du counne se trouva plus tbrte' au de SIX degrés que celle e,a^„e, la groseille rouge Tome I. 'fi 212. 2 5^4 Norvège. ia fraise. la mûre de ronce , l'airelle, ou myrtille, la canneberge la bruj^ère à baies, ce qui met son climat sur un pied d'égalité avec le nôtre , du moins avant qu on introduisît parmi nous des fruits exo- tiques. Nous pouvons , il est vrai , réclamer la grosse prunelle sauvage ( Puckering Sloe), et la pomme sauvage , mais il n'y a pas de quoi nous enorgueillir beaucoup; au lieu que les Lapons peuvent se vanter de leur ackermurie , ( rubus arcùcm , ) qui par le nectar de son jus, et sa force vraiment vineuse , a si souvent soutenu le grand Linnœus dans ses rudes voyages à travers les déserts de ce pays. Ils peuvent «e glorifier encore d'avoir donné à nos jar- dins 1 agréable angelica archangelica , pré- sent qu'on a prétendu que les anges avoient tait aux hommes , et qui en Laponie ha- bite vulgairement les bords du moindre ruisseau, qui fait les délices des naturels du pays et leur sert de remède universel et qui , lorsqu'on la conserve, paroit sou- vent comme un objet de luxe même dans nos desserts les plus somptueux, ''-ge^ï.g. En parcourant ce globe d'un œil philo^ sophique , on peut aisément observer dans quelle exacte j^roportion la suprême sa- Norvège. 355 ^^s$& th I« providence a dlstiibiié ««^ habitans des dirt^M-ens climats les ofes nécessaires à leurs besoinB. Ceux des Euro- P^ensq„i étoient destinés à une vie nctive» ^t à aller au* découvertes, afnsi qu'à assu- omsde etatdenatu.^.e|le]eu.alourniet indiqué les moyens de transport nécessaires pour pa^venir à un but »i désirable. D«„s des temps reculés, la plupart des nation. Ju tnonde ètoicnt sur un pied d'.^ralité • Je canot servoit n la navigation des Bretons et des Gaulois alors barbares , comme il sert aujourd'hui aux Américaine nouvellement découverts. A mesure que les lumièies setend.reut et que les arts se ,)erfeetion. rattacha de plus en plus à tirer parti ait plusieurs ouvrages de la nature , souvent H en fit un mauvais usage dans des gueires exctees par l'orgueil. Le sau.U î,,,i|,,«, recouvert de peaux , ou le tronc d'arbrt grossièrement façonne en auge Hottmue, cessèrent éle contenter l'ambition louable et modérée du genre Immain ; nous né pûmes souffrir plus longtemps que dei vaisseaux appartenant à des nations loin- taines , fourni(*se«t à nos besoins. Nqi« Zij 355 N o R V fe G E. aspirâmes à devenir nos propres voiluriers; nous en chercliames les moyens dans nos forêts; et le cliène à cet erfêt sentit pour la première (bis le tranchant c'e la hache. Le commerce et la guerre, conséquences de la richesse, augmentèrent le besoin de navires , et servirent d'aiguillon aux hom- mes pour porter la marine à sa dernière perfection. Cet art et ceux qui en dépen- dent s'étendirent partout où une race éclai- rée habitoit l'Europe ; mais il est un pomt qui sépare la partie intellige.ite de l'espèce humaine , de la partie moins douée de raison. Les braves , les ingé- nieux Suéin, et Norwégiens, nés pour les conqMètes, 5%b ne sont destinés aux gran- des décoav<'- fes , ont pour voisins immé- diats une race d'hommes, qui forment, pour ainsi dire , l'anneau qui joint la chaîne des créatures intellectuel les à celle des ani- maux brutes. Le Lapon, qui n'a que peu de besoins physiques, auxquels la foret pro- chaîne ou le lac dont il habite les bords peuvent seuls fournir, n'a affaire que de bouleau pour construire son canot , et de quelques autres chef ifs matériaux pour son traîneau. Aussi trouvons-nous que toute espèce d'arbres , excepté le petit nombre dont à sac whut au de trouv< des Cci phis d d'aillé de i'ui Scanie pente , ceptioi] î* '^ su l'air de de ces n de fer cara(tér Suède. ( chcijitiei ^a marin nage det soutien. Le Frc trouve pé que le 6i il est ciilt l'Orme peine au( Norvège. ^t^ ^--t faî pa. lé , cesse .vant n„c d'.rnv!^ a sa contrée en-ourdie f . n] ? ^^'^ vc p/us au nord en NorwcVp rlm- rcr;;^rx'::::r:f-- '''"•''""- ''-■■ 1PPLIED_j IIVMGE . Inc .^5S 1653 East Main Street ■Jar -^ Rochester, NY 14609 USA ^=r^ Phone: 716/482-0300 JSS-JSS. Fax: 716/288-5989 e 1993. Applied Image. Inc.. Ail Rights Reserved *' - ^J\T^ <(R> <^*' ■•e 3fi* N Q a V i a D L9 Tilteul , ùlia Europea , est com- inun dans tout le raidi de la Suède , mais û croit laremeut vers le nord. On suppose que cet arbre n'est point indigène de la Grande Bretagne. Le Hé ne ,Jtigus sylvatica. Il y a de vastes Ibrèts de cet arbre en Scanie et en Smolande ; il s'en trouve })ar-tout dans la province de Eahus , mais rarement plus au nord , ou après le 59- de^ré de latitude. C'est cet arbre que César a prétendu , faute d'être Sien 'informé , ne se point trouver dans notre île ; pendant qu'on en trouve d'immenses bois naturels (Unis le Bucking- hamshire , et dans d'autres comtés adja- cens. Ihn'est point indigène de nos comtés â«ptentrionaux. Le charme (^ Jlornbeamy , carpinux hcèulus ,, se trouve dans les forêta; il est commun en Scanie, mais plus rare en Smolande, surtout au-delà de Yexio, ou vers le cinquante - septième degré de latitude. I^e Taemhle ^ popuhis tremiélff,^ se trou- ve par-tout dans ces contrées , depuis les plus hautes montagnes de la Laponie , jusqu'aux lieux les plus bas de la Scanie; Jes Lapons le nomment supp, Linnœus, en aiment beaucoup la feuille verte , que en nourH :':,„:: ';e?e''''r*^"<'-« On *• V A 't^'^oice de ce même arbre On ,a,t môme en Norwége des feuilles « J "" prendre aux veaux (i) t-' P>:uplU.r blanc , populu, Ma est q«„çH.da„s.o„.elaScafie,maisîlU: -^e^ récemment avec le peuplier no.r 1^ Erable ou Slcomote , acer „seuda P'o'anus , se trouve dans les partf^rnî rid.onalcs de la Suède m»- sur 1- „ . ^"eae, mais rarement sur la montasne Hjka . e„ Dalécarlie c o,t plus fre■ (0 Amopa. Açad. III, 77. passent quatre, entre k l'orge c( en plei d'être ei toutes |c sent en I)Iéreau , dans leii mois la novembi dp glace pluie. L( moment SGîjsion c mois eai vn'er SOI de» lacs kcharpt bruit , ei des parti En mai agréable et coule tache des à reprei mois d'av N o n V il Q E. 3ô3 passent rarement le nombre de trois qii et '/'««-> 380. ujA:Js, i«:"r'^- ," •"* »Fce rouge, très „.-. . i™^'"'' à /a Jamamue 9,7! ""^^ 404;le„..„.de,:rrwSrr"^' "'f>n le w«<, «,„,„/. , ou ,„Z;„ p; ** /espèce abonde si W an. ' ''""' ferreneuve. " *""ro''s de lab. XXIV est b .! , • * ' ^'"'''"- ^«•o''- '""* "'"'^ «P^e de saumon I 368 Spitzberg. qui ne quitte jamaiâ la mer : cVst un cxccl* lent mander, mais rempli d'arêtes. L'espèce en est rare, et croît jusqu'à deux pieds de long; sa couleur est d'un brun pâle sur le dos, le ventre et les côtés argentés. Le salmohulmund, Ascan. Icon. XXIU , ne se prend que dans la rivière Randsfiord : il parvient à deux pieds de longueur ; sa couleur est pourpre tachetée d'argent, et de petites taches noires : bien différent des autres poissons du genre des truites, il ne quitte jamais son poste. La morue dans ces mers pëse jusqu'à cinquante livres; elle acquiert depuis deux jusqu'à quatre pieds de longueur : on s'est assuré qu'un seul ovaire de ces poissons pesoit quatorze livres, et qu'il contenoit neuf milliotis d'œufs : ainsi nous n'avons pas à craindre d'en épuiser jamais l'espèce- On envoyé tous les ans en France des car- gaisons entières de leur frai. PageaSa. La côte de Finmark est bordée, dans une étendue considérable , d'une chaîne dlles semblable à celle qui borde la Norwége. Page 289. Le lord Mulgrave a fait les remarques suivantes au sujet de la température de l'air du Spitzberg en été. Le 20 juillet à m idi Sfitzbero. 3^9 midi , à 80 d. 3o ui. lie latitude , et 3 cl. ^(> m. de lonjçiuule, le n>arcure étoit k 3/ degrés, et à minuit à 33 d. et demj. ^ la latitude de 80 d. 37 m. il étoit à miçli.à 48 degrés. A 80 d. 4 m. de latitude, et a d. la ra. de longitude, il étoit,. le 16 juillet à midi, à 49 degrés , et le niêtue jour à minuit à 48. C'est le plus grand degré de chaleur qu'on ait senti dans cette contrée arctique durant le vovaue. Un trouve aussi au Spit7,bergi\ii charbon de terre, ce qui donna. à sept hommes , * qu'on y laissa par aceid^nf. je mojen de «upporter la rigueur dp l'hiver. ^. Dans l'énumération . ajoutez, au-dessous p,,, ,,, Parfaits. Imparfait». Tof Al. La Hollande en a ..809.. ;i75=ro84. - Avant de quitteHeS|)it2berg,j'ajovtei^i PagcS^S. qu au sud de l'île û<,^ Ktats , 9, la distai^cye d'environ dix lieues, se trouve l'île Hoptt ou de Y Espérance. Celte île est d'une Ibrme singulière; elle a neuf lieues de long sur un demi-mille seulement de largeur. Elle est partagée en cinq montagnes très-élevées^ dont la hauteur^ depuis lenord-est , dimi- Tome I. A a 870 Norvège. nue par gradation ( i ^. II y a un bon mouillage au nord; l'eau y est profonde de vingt brasses. Du côté du sud le fond est plein déroches, et jusqu'à une certaine distance à l'est et à l'ouest , la mer a peu de "profondeur. A l'extrémité nord-est se trouve une caverne qui sert de repaire aux va- ches-marines ou walruses , et à des mul- titudes de mouettes et autres oiseaux de mer , qui obscurcissent 1 air de leur nombre. La Dwina est praticable jusqu'à une grande distance, même jusqu'à Wologda» ce qui fait par eau mille verstcs, ou en- viron six cent soixante-six railles. Les îles de Podesemskoe forment le Delta de Cette grande rivière. On peut approcher de la cité d'Archangel par deux canaux, l'un à l'est et l'autre à l'ouest , chacun de plus de trente milles de long; leur profondeur est depuis trois jusqu'à huit brasses. La cité est placée sur les bords du canal oriental. Les îles sont séparées les unes des autres par un détroit fort resserré , parallèle aux •grands eanaux , et qui les partage tout juste par le milieu. Des lodies , petits bâtimens Russes , peuvent y passer ; le Pilote du (1) Pilote septentrional y page 59. Nord forts En. vingt Du( l'est. . unpro caps so d'une de Tm la côte tombe bruit p superb( bien av charge à travej récages robles ( ont été 'eurs pc en i65i des Li la plus saumonî grosseur chair. L heure au NoRvioit. 3-, ^/-^ assure même qu'il y p^ j, ,„, torts vaisseaux. l »"». vi„!rvT *'"" i'"""^" •784.il partit cent vingt vaisseaux du port d'ArehanKel. DucapNoi-dlacôte de Finlande court à I est. IVor,/,./,j.„ ou la pointe du nord es, unpromotoire remarquable. Entre ces deux capssont les 7Vo«.«.„„ , ,oehers coniques ^une apparence bigarre. De là à la baie OeTa„a la terre est haute et e-scarpce.et la cote parfaitement sûre. La rivière Tana to.n.e dans le fond de la baie avec u„ S"pe.be. Ams, que r^ùe,,, elle a sa source bien avant dans la Laponie , et ne se dé! el rsedans|abaieq„.ap.tsu„lo„gcou!s recales. Parmi les rivières moins considé- a les qui sy déchargent, quelques-unt " "'" ,fi"neuses pour leurs castors et ^..rs perles. C'est pourquoi cette rivL des Lapons. La Tana est d'ailleurs a plus célèbre de tout le nord pour ses saumons; on les distingue à leur courTe ,„'• ^» pêche en commence de bom,é teureaupnntemps.etlesloisdeNofw^e A a i j O R V fe © E, 87* N obligent à la finir quatorze jours après ]a. fête de saint Jean-Baptiste. A l'est cle cette forteresse est l'île de Wardoc ^ remarquable par une forteresse la plus septentrionale du monde entier , bâtie à l'extrémité du Finmarh ou Fin- lande Norwégienne , et si ancienne que l'époque de sa construction est inconnue. Elle commande un beau port, et fut pro- bablement construite pour protéger le com- merce de la pêche, car c'est le seul objet qu'elle pouvoit avoir dansccs lieux éloignés* Il s'est élevé dans le voisinage du fort en- viron trois cents cabanes norvN'^ogicnnes , babitées par des pêcheurs. Au-delà du pro- TOotoire de Z^owe^v/cj^.y, voisin de Warcloe, la mer totirne vers l'ouest, et forme une profonde baie. La riviëre Pœs sert de li- mite entre la domination norwégienne et la domination Moscovite. L'île de Kegor y ou des Pêcheurs , s'étend le long de la côte, im peu à l'est de l'embouchure delaPo-j-. On observe à la hauteur de cette île une mer vaste et profonde, qui s'élève égale- ment par les vents du nord-ouest et par ceux du nord-est. Remarquez que depuis le cap Nord la côte tire vers le sud jus- qu'à Textrémité de la mer Blanche ; la hau- Norvège. 373 teur des collines diminue par degrés, et le nombre des îles s'éclaircit. La grande ri- vière de Ao/« se découvre un peu à l'est de Kegor-, elle a environ un mille de large près de la ville de Kola, située à plus de sept lieues au dessus de son embou- churc. Il V a environ deux siècles que cette ville ctoît remarquable par un nombreux concours d'Anglois et deHollandois , qui y faisoient un grand commerce de saumon et d'huile de poisson (i). On extrait cette huile du foie des requins, tels que le brugde , le haa-mer OM requin qui se tient au soleil. Br. Zool. III, no. 41 ; le haa shiœrdin ou requin blanc , Br. Zool. III, n°. 42; et le haa-brand ou requin bleu , n». 48. On s'est long-temps attaché, dans cette vue, à la pêche de toutes ces espèces de re-. quins (2), qui se faisoit principalement en hiver par les naturels du pays. La morue. \^ ( hoUbnts^, et la plupart des bons poissons de la mer d'Allemagne abondent jusque dans cette latitude élevée; on a découvert même que le thon venoit (0 Hackluyt^ I. 416. J'\^°fTl f"'- ^°"''S- h 99. MulUr, ZobI Dan, n^3i5,3i6, 3i8. ^'4 Norvège. daiii§ ces mers glacées poursuivre le ma- quereau (i). Ua peu à l'est de Kola est U petite île de Kildujn ; plus avant se trouvent les Sem-ostrouow , ou les Sept- îles; et à peu de distance de ces dernières, la rivière -r^/-5i«û , mémorable par la triste fin de notre illustre compatriote sir Hugues WiUoughby, parti de Ratcliffen mai i553, pour le premier voyage qui eut pour ob- jet la découverte parmer^ et par le nord-est, de la Moscovie , d'un pa^s alors presque inconnu au reste de l'Europe. En août il fut séparé, dans cette latitude septentrionale , de ses co-navigateurs , et jeté par la tem- pête sur ces côtes , ou quelques pêcheurs russes trouvèrent, le printemps suivant, son cadavre gelé , avec ceux de tout son équi- page dans le même état. Plus heureux que lui , Richard Chancellor , capitaine et pilole major qui commandoit le second vaisseau à ses ordres, continua son voyage , et renou- vela la découverte de la mer Blanche , ou baie de Saint-Nicolas, qu'on avoit totale- ment perdu de vue depuis le temps d'Oc- ther. Les circonstances qui accompagnèrent son arrivée en Russie ressemblent exacte- (i) Ltzmi LagtK. 3a6. Pontopp. 11, i53. N o R V fc G fe. \:^ ttenl à celles de la pretofëre âécoUvttï» (le I Amérique. Les Manières «auvaiçes dès ial).tans Je frappèrent d'étonnem^t. «sue turent pas de leur côté moins émerveillés cie la grandeur de son vaisseau ; ih tombè- rent à ses pieds qu'ils vouloientbaisel- Ds ne le quittèrent que pour âlJer répandro au lom, » qu'il venoit d Wiver des hommes -dune race étrangère , singulièrement - doux et affables. « 11 visfta en traîneau la Cour du Czar Basilowifz M, qui se tenoit alors à Moscow, et jeta pour une îongue suite d'années les fbndemens d'micomtowcfe immense avec ce paj^s-là, commerce qui fut poussé depuis jusqu'en Perse, contrée encore plus reculée , et qui n'avoit pas été 1 objet de ce vojag-c. Il est assez singulier qu'on ait conservé SI peu de détails sur un i^ersonnage ausgi Illustre que Sir Hugues Willoughby ÏI paroît (ju'il étoit fils de Sir Henri Wil loughby , Chevalier fiaronnet. par sa troi- sième femme Hélène, fille de Jean Egerton Ecuyer, de Wrine-Hall en Chesbire. Sk Hugues épousa Jeanne, fille de Sir Nicolas Strelej. Chevalier deStrelie^^danslecomté àe Nottingham : il en eut un fils nommé Henri , sur lequel je n'ai découvert aucun /•! 2y6 Norvège. détail. Ils tiroient leur origine de Riseley dans le Comté dS Derby ; et Sir Hugues est qualifié par Camden , tVilioughbj de Riseley. Thornton ajoute ce même titre au nom d'un de ses ancêtres, du même nom de baptême que lui, et qui mourut en 1491 . Ils transférèrent leur résignée à Wol- laton en Nottinghamshire , l'illustre et vénérable demeure du lord Middieton, au<^el elle a éœ acquise par le mariage de son ancêtre Sir Perceval Willoughby , avec Brigitt ^Ue et unique héritière de Sir Franijois ., illoughby, chef de cette entreprise. On y peut voir le portrait du célèbre Sir Hugues : il est représenté en pied, portant de très-longues culottes, selon le costume de son temps , dans une chambre tapissée de velours , avec une table couverte de velours, et un riche tapis. Sa maigre figure fait dire au domestique qui îe montre aux cMrieux , qu'on l'a peint dans l'état où il étoit lorsqu'il fut trouvé .mort de faim et de froid ; et ce rapport trivial est tout ce qui reste d'un si grand nom ! .FIN. de Riseley iir Hugues oughby de me titre au nême nom mourut en inceà Wol- illuâtre et kliddleton , le mariage illoughby , léritiëre de t' de cette e portrait représenté ;s culottes, , dans une ayec une riche tapis, lomestiquc )n l'a peint fut trouvé ce rapport ti si grand i-go 78/(&LI ^■ ^:. |. '4 m ■■■^ t.