ts 1 1 jns COLLECTION ACADÉMIQUE. TOME SIXIÈME. PARTIE ÉTRANGÈRE. £-9*3. COLLECTION ACADÉMIQUE, COMPOSÉE Des Mémoires } A£tes ou Journaux des plus célèbres Académies & Sociétés Littéraires Étrangères , des Extraits des meilleurs Ouvrages Périodiques , des Traités particuliers , & des Pièces Fugitives les plus rares; CONCERNANT L'HISTOIRE NATURELLE ET LA BOTANIQUE, LA PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE ET LA CHYMIE, LA MÉDECINE ET I^ANATOMIE; Traduits en François , & mis en ordre par une Société de Gens de Lettres. Ita res acandum lumina rébus. Lu C R ET. Dédiée à S. A. S. Monfeigncur le Prince de CONDE. Tome SIXIEME de la Partie Étrangère , Et le Premier de la Phyfique Expérimentale le'pare'e. ^,- •. > A DIJON, Chez François, DESVENTES, Libraire de S. A. S. Monfeigneur le Prince de Cond* > à l'Image de la Vierge , rue de Condé. A PARIS, Jean DESAINT & Charles s AILLANT,rueS.JeandeBeauvais. Chez -^ ^ ° U ' S"^ T 1 E N N £ G A N E A U > rue S. Severin , aux Armes de Dombes. ' : du Quai des Auguftins , au Lys d'Or, près la Comédie Françoife. a r a cv 1 i T Jean DESAINT & Charles SA ) Louis-Etienne GANEAU»rue j Pierre g U IL LYN» à l'entrée du L Michel LAMBERT , rue & près MDCCLXL AVEC APPROBATION, ET PRIVILÈGE DU ROI. Msffist»ts«t«miSttmitsttt«mtt*ms«tt:mt«iit«»««ttt AVIS DU LIBRAIRE. J_j E Volume que nous annonçons aujourd'hui , contient l'Extrait des Tranfiiclions Philofophiques , du Journal des Sçavans , des Ephémerides £ Allemagne , des Actes de Copenhague , de ceux de Leipjîc , des Œuvres de Redi , de Pafcal , &c. le tout depuis 1665 , j uf qu'à l'année 1701 , & finit par une lifle Chronologique des éruptions de Vol- cans , des tremblements de terre , des faits météorologiques & autres, arrivés depuis les premiers temps jufiqu en 1 760 inclufivement. Ce huitième Tome auroit dû paroi tre , & auroit en effet paru beaucoup plutôt , fi l'Editeur de ce pénible Ouvrage n'eût été retardé dans fia marche , par des ob (lac le s dont il rend compte dans fion Avertiffiement , & auf quels fie fiont encore joints des difficultés typographiques , & les travaux confidérables d'un nouvel établiffiement dont je ne parle ici qu'à caufie du rapport qu il a avec cet Ouvrage. Il s'agit d'une Papeterie que je viens d'établir en Bour- gogne fifious la Protection immédiate des Etats Généraux de cette Province. N on-fieulement comme Citoyen, j'ai eu la gloire pour but , en cherchant à créer , pour ainfi-dire , une nouvelle branche de Commerce dans ma Patrie ; mais en- core en qualité de Libraire , j'ai voulu me mettre dans le cas d'être toujours poun'û d'une fiuffifiante quantité de beau & bon Papier convenable à la continuation de mes Volu- mes , enfiorte , que cet établiffiement qui doit , en partie , fia naijfiance à la Collection Académique , fiacilitera défior- mais l'exécution de ce vafie Ouvrage ; ayant l'avantage de voir augmenter les Progrès dont notre Papeterie éioit fiuficeptible , tant par l'effet des Machines qui la plupart, a iij vj font de nouvelle Invention , que par l'excellence des eaux dont la beauté & la qualité nous procurent actuellement des papiers que l 'on peut comparer fans crainte , a ceux de l 'Auvergne , & de l'Angoumois: Quoiqu'il en/bit ,Ji l'on n a pas été exact à donner le huitième Tome dans/on temps , on a tâché de l'être pour tout le rejle ; & l'on ofe efpérer que le Public } trouvant dans l'exécution de ce Volume la preuve de cette exactitude , daignera nous continuer fon indulgence fi nécejfaire à l' encouragement de tous ceux qui travaillent pour lui : mais comme on a pour but de mériter cette indulgence , & non d'en abufcr , on s'eflpro- pojé defatisfaire déformais a l'impatience jlateufe des per- formes qui ont déjà pris cet Ouvrage , & a celle de ceux qui veulent bienfonger a fe le procurer. Pour cet effet , on n'a point voulu mettre ce nouveau Tome en vente que le neuvième Volume ( qui fera compofé de Pièces de Mé- decine & d' Anatomie) n'ait été fous preffe: On en pourra voir les premières feuilles imprimées che^ les Libraires qui font chargés du débit de cette Collection , & dont les noms font au bas des premières pages de chaque Tomes. Les Volumes fuiv ans fe fuccéderont de même & fans inter- ruption; nous venons de prendre en conféquence de nouveaux enpagemens avec tous ceux qui veulent bien travailler , con- jointement avec nous , à la continuation & à la perfection de cette entreprife , dont le plus difficile efl fait. AVIS AU RELIEUR, i°. La feuille de Titre & fuite. x°. L'Avertiffement de l'Editeur & la Table des Chapitres. 30. La Matière. 4.° Les Figures , qui fe placeront fuivant leur ordre , après la page 682. 50. La Table Alphabétique des Matières. «J Nota Depuis la page 675 , jufqu'à la fin , l'Ouvrage efl imprimé par demi-feuille. vl LETTRES INDICATIVES D E MM. LES TRADUCTEURS. B. M. Le Chevalier de Buffon , Page 309 à 32J. D. M. Nadault , Correspondant de F Académie Royale des Sciences de Paris , page 3 2 y à 361. H. M. Maret , Docteur en Médecine de VUniverfiti de Montpellier t page 362 à 3 8 y. & page 402 à 424. Y. M. * * *. Z. M. Gutneau de Montbeillard , Editeur. Nota Lorfqu'une Lettre Indicative fe trouve à la tête d'un Mémoire , elle doit être cenfée répétée à la tête des Mémoires fuivans , jufqu'à ce qu'il s'en préfente une nouvelle , dont il faudra de même fuppofer la répétition jufqu'à ce qu'il s'en rencon- tre une autre. EXPLICATION DES FIGURES- PLANCHE PREMIERE, Fig. I. Expérience faite fur un Jet de lumière , avec deux Prifmes difpofés en fens contraire ; mais dont les grands Axes étoient Parallèles. II. Idée du Microfcope par réflexion. III. Expérience faite fur les couleurs y avec un Prifme & une lentille de verre. IV. Expérience faite fur les couleurs de la lumière 3 avec deux Prifmes & une lentille. V. Expérience fur la Préabilitê du Verre aux parties aérien'. nés. P L A N C H E II. Fig. I. Machine pour hacher & broyer les Matières dont on fait le Tan. II. La même Machine vue dans un autre fens. III. Hygrofcope. PLANCHE III. La Figure unique de cette Planche repréfente les différentes hau- teurs des Marées à la Barre de Tunquin t relativement au lieu de la Lune. vu) ERRATA- Le Lecteur eft prié de corriger non-feulement les fautes tCimpreffion qui font ici indiquées , mais encore celles qui ne le font pas , & de les exeufer toutes. PAge vu. de l'AvertifTement , ligne 2. affranchir , liiez franchir. P. xni. ligne IJ. après Lubienietski , ajou- tez &c. P. 24. ligne 11. vers l'Eft; lifez vers tEJl, F. j. ligne 23. voir , finir , lifez voir finir P. 6. ligne 26. après le mot déjinaifin , mettez une iîmple virgule. V. 8. ligne 20, après le mot ammoniac , mettez une iîmple virgule. P. 9. ligne 14. on fans cela , lifez oh fans cela T,, 14. ligne 30. expofée , lifez expofé P. 20. ligne 5. du lézard , lifez du Cap lézard ; Mêmepage,20. ligne 18. à l 'eft du lézard , lifez a l'efi du Cap lézard. Même page , ligne 20. du lézard , lifez du Cap lézard P. 28. ligne 3 y. aninal, lifez animal. P. 54. ligne 27. ne le l'ai pas , lifez je ne Fai pas. P. 67. ligne 19. pas déplacé fcnfiblement , lifez pas changé fenfiblement . P. 72. ligne 2. Il y donc, lifez Ily a donc. V. 108. ligne 34. des verres , lifez des vaif- feaux de verre. P. 109. ligne 18. cependant ,lifez néanmoins. P. 114. ligne dernière , effacez la note comme inutile. P. 11 j. ligne 1. effacez la paremhèfe & le mot qu'elle renferme. P. 1 17. ligne 3. effacez ( fig. m. ) Ibidem. , ligne 10. mais lifez &. P. 124. ligne 40. effacez &. P. 156. en marge N°. 120. lifez N°. 127. P. 169. ligne 30. quelqu autres , lifez quel- ques autres. P. 184. lignes 22. & 23. dix -feptiémes lifez dix feptiémes. P. 190. ligne 16. l'on verfe , lifez l'on y verfe. P. 206. ligne 20. .en remontant déclinai- fin , lifez. variation. lbid. ligne dernière de la note , effacez , Jîgnifie ^l.Jignifie 10. P. 228. ligne 3. en remontant depuis 1» dernière , feu 3 lifez feu. P. 28/. ligne 13. après le mot ouvrage ajoutez ( Z ) P. 296. ligne 25. Grimin , lifez Grimm. P. 344. ligne 9. en remontant depuis la der. ligne ,fe croifent, lifez fe croifiient. P. 385. ligne 24. amalmages , lifez amal- games. P. 402. ligne 3. après le mot Banholin ajoutez ( H ) P. 44c. ligne 2. en remontant depuis la dernière ligne , quatre , lifez deux. P. 486. ligne dernière une ligne & demie , lifez deux lignes & demie. P. 492. ligne 29. 200. lifez 220. P. 493. ligne 2. en remontant depuis la dernière ligne , 1680. lifez 1682. P. 495. ligne 13. 26. lifez 16. P. 497. ligne 11. 73. lifez 70. P. 498. ligne 34. 10. & de Trajan , lifez & de Trajan, 18. P. 502. ligne antépénultième , lifez 3-5. P. J03. ligne 22. 194. lifez 394. P. 516. lignes 4 & 5. en remontant, effa- cez tout , excepté deux comètes. P. 548. ligne 16. au commencement de la ligne ajoutez 28 Septembre. P. 570. ligne 33. après 19. Mai , ajoutez en Korwege. P. j8o. ligne 7. 28. lifez 27. ligne 8. neuf, lifez dix-neuf, ligne 9. fei\e , lifez 26. P. 582. ligne 21. le hémifphere , lifez thé- mifphere. P. 584. ligne 27. fix lifez fept. ligne 32. f lifez \ P. 612. ligne 8. du voifinage , lifez delà. P. 630. ligne antépénultième , Corodoue , lifez Cordoue. P. 634. lig. 13. environs , lif. les environs. P. 635. ligne (5. en remontant depuis la der. ligne , les Souabe , lifez la Souabe. P. 640. ligne 16. Dunbarron , lifez Dun- barttf». V. 641. ligne 21. Brique , lifez Brigue. P. 6jo. mettez l'article de 1714. avant celui de 171J. P. 693. i«e. colonne , ligne 18. lifez 317. 318. Idem. 2e. colone, ligne 20. lifez 81. AVERTISSEMENT. AVERTISSEMENT DE L' É D I T E U R. E Volume , qui eft le premier de la Pbyfique ex- périmentale fépaice , aurôit paru beaucoup plutôt fans des obftacles imprévus qui ont retardé la mar- che , Toit de la partie littéraire , foit de la partie t) pographique : je Iaiffe à d'autres le foin de rendre compte de ce qui a rapport à cette dernière ; & m'attachant uniquement à mon objet, je dirai au-lieu de faire une longue apologie, que je ferois au comble de mes vœux fi ce volume n'avoit d'autre défaut que celui de s'être foit attendre , & que je defirerois même en retarder encore la publication , fi , à la faveur de ce retard, jepouvoisle rendre meilleur; le Public m'en fauroitgré, &: je ferois plus content de mon travail. C'eft dans cet efprit que j'ai employé un temps affez confidérable à retraneber les inutilités des traductions qui m'avoient été fournies , & à préparer de nou- veaux matériaux pour remplir le vuide de ce qui avoit été fup- primé. « n iv AVERTISSEMENT Au refte, quoique je regarde la vîtefTe de l'exécution comme le dernier mérite d'un ouvrage, & qu'il ne s'agifTe point ici de gagner le prix de la courfe , je tâcherai néanmoins , pour répon- dre à l'impatience des Soufcripteurs , de donner à notre entre- prife un mouvement , finon rapide , du moins uniforme & con- tinu, &: d'accélérer , autant qu'il fera pofîible , la fucccffion des volumes. Mais la bonne foi avec laquelle je contracte cet enga- gement , ne me permet pas de prendre des termes fixes pour la publication de chacun de ces volumes ; j'y travaillerai ou ferai travailler fans interruption ; j'y donnerai tout le temps dont ma famé ou des devoirs eflentiels me permettront de difpofer; je m'appliquerai fur-tout à continuer l'ouvrage félon le plan que j'ai fournis au jugement du Public , & qu'il a femblé approuver ; je ne m'engage à rien de plus , parce que je veux remplir mes en- gagemens. J'ofe même dire que je les ai remplis d'avance à l'égard du volume fuivant qui fera de Médecine féparée , puifque ce volume eft déjà fous preffe , & que l'on peut en voir les premières feuilles chez, les mêmes Libraires où l'on a foufcrit pour fe pro- curer les fept premiers volumes de cet Ouvrage. La Phyfique expérimentale dont il s'agit dans celui-ci, confidere les mouvemens & les forces de la matière , c'eft-à-dire , la vie de l'univers. Il feroit fuperflu de s'arrêter beaucoup à faire valoir l'utilité de cette belle fcience , ce feroit fuppofer qu'on pût en douter férieufement. Il fuffit de dire que par fon fecours les Mo- dernes ont découvert la bouffole , la poudre à canon , la circula- tion du fang , la loi de la chute des graves , l'inégalité de leur gravitation à différentes diftances de l'équateur , l'ufage du pen- DE V Ê D I T E U R. v dule , les effets de la pefanteur de l'air , la nature de la lumière » le fyftème de l'univers , les élémens de la fubftance vivante, les rapports de la matière éleâxique avec celles du tonnerre & de l'aimant , beaucoup d'autres vérités moins brillantes , mais non moins utiles : on pourroit ajouter que la Phyfique expérimentale a le bien-être de l'homme pour but , l'action de la nature pour objet , les plus hautes feienecs pour inftrumens & l'expérience pour bafe ; l'expérience fans laquelle il n'y a rien de réel dans les connoiffances humaines , mais ( ne rougiffons pas de l'avouer ) dont l'application à la Phyfique auroit produit encore de plus heu- reux fruits fi elle eût été faite avec plus d'art & de concerr. En effet , j'ai été frappé en parcourant quelques-uns des recueils où je puife les matériaux de cette Collection , de n'y trouver prefque que des faits ifolés , des expériences folitaires , tentées fans vues ou dans des vues toutes différentes les unes des autres , en forte qu'il n'y a que peu ou point de lumière à tirer de ces faits, foit pour les feiences , foit pour les arts. S'il eft un moyen de remédier à cet inconvénient , ce feroit , ce me femble , d'établir plus d'ordre , plus de fuite , plus d'har- monie dans les travaux de la Phyfique expérimentale , & de faire concourir à un même but & fur un même plan , les efforts afli- dus de plusieurs perfonnes , ou même de pluficurs générations : prenons pour exemple l'hiftoire des météores ; que peut-on tirer des faits météorologiques tels que nousks avons jufqu'à ce jour ? Et que ne pourroit-on pas attendre , au contraire, des obferva- tions de ce genre , fî elles étoient faites pendant une fuite d'an- iiées , fur un plan général , oc avec de bons inflrumens, par une vj AVERTISSEMENT chaîne d'Obfervateurs fitués le plus avantageufement qu'il ferolt poffible , &: diftribués depuis les côtes de la mer jufques fur les points les plus élevés des continents ; lefquels Obfervateurs au- roi en t foin de donner une defeription phyfique du local de leur département , Se feraient encore plus attentifs à rendre compte de tous les effets des diverses températures ? Combien par la même méthode ne pourroit-on pas avancer les progrès des arts utiles , & notamment de l'agriculture le plus utile de ces arts , le plus prôné aujourd'hui & toujours le moins protégé ? Or , cette mé- thode n'eft ni chimérique ni même difficile à pratiquer : il ne s'a- giroit que de former de toutes les Académies qui s'occupent des mêmes objets , une feule & grande Académie dont le fiége prin- cipal feroit le centre d'une correfpondance perpétuelle , le dépôt des obfervations particulières faites d'après un plan convenu par fes Membres difperfés ; après quoi il ne refteroit plus qu'à réduire la variété prefqu'infinie de ces détails à un petit nombre d'aphorif- mes ou de réfultats généraux , lefquels feroient confirmés ou mo-> diflés par les obfervations fubféquentes ; & cette réduction feroit l'ouvrage de quelques-uns des Membres réfidents dans la Capitale ; ouvrage très-utile , prefqu'auffi néceffaire que le travail des expé- riences , & le feul moyen d'empêcher que la multitude fans cefle renaiffante des faits & des obfervations , ne rende à la fin la feience impoffible. Je n'ai point féparé la Chymie de la PhyJIque expérimentale , parce que ce font les deux branches d'une feule & même feience, & qu'à mon avis elles devraient être cultivées par les mêmes mains , au-lieu de multiplier , comme on fait , les lignes de fépa* DEL ÉDITEUR. vij ration , & de regarder comme un vioîemcnt de territoire, l'effor d'un génie hardi qui oie affranchir ces limites. Le Le&eur ne trouvera peut-être point dans l'extrait des Re- cueils Allemands une récolte chymique auffi abondante qu'il auroit pu s'y attendre , vu que l'Allemagne fe vante d'être le pays natal & le centre de la bonne Chymie ; mais il faut efpérer que ces prétentions fe trouveront juftifiées par la fuite. Quoiqu'il en foit , j'ai tiré de ces recueils & des autres tout ce qui m'a paru intelligible; j'ai fupprimé les articles d'Alchymie, parce que je no les entends point , que je ne veux point les entendre , & qu& peut-être les Alchymiftes eux-mêmes ne les entendent point. Les' mémoires que j'ai employés avec le plus de fatisfa£tion , font ceux où j'ai vu les reffources de l'art appliquées non feulement à dif- foudre les corps , mais encore à les recompofer , cette recompo- fition étant à mon avis la preuve évidente d'une analyfe bien faite. En effet, ne peut-on pas dire que Ton connoît les principes d'uns fubftance , lorfqu'avec ces mêmes principes combinés félon l'art, on peut à fon gré reproduire cette fubftance ? Pour la mieux con- noître encore , il faudroit pouvoir reproduire de même & fes principes , & les principes de fes principes (a) , les féparer , les réunir , diftinguer les forces qui appartiennent à chacun ex- clufivement à tous autres & à la fubftance ; reconnoître l'in- fluence & l'effet de ces forces dans les combinaifons diverfes ; enfin , des propriétés des parties compofantes , déduire celles des (•:) 11 cft clair que je ne parle point ici de ces premiers principes indivisibles, de ces élémens fimples j de ces unités plutôt mcuphyfiques que chymiques , dont ileftqu dans tous les livres de Chymie ; mais de ces principes, de CES ... .:•> téds & Palpa- bles, les feuJs que l'on Connoiile d*ns les laboratoires, viij AVERTISSEMENT parties compofées, & par conféquent celles de la fubftance même. Je ne fais fila Chymiepeut porter jufques-làfes fuccès oumêmefes efpérances ; fi cela étoit , ce feroit la première des fciences hu- maines , puifque ce feroit celle qui donneroit ou qui promettroit à l'homme le plus d'empire fur la nature , & le plus de moyens d'en multiplier. les richeffes. Mais pour fe diriger vers ce but fu- blime , le premier pas qu'il faut faire , eft, je le répète , de ne plus féparer la Phyfique expérimentale de la Chymie , & de met- tre dans les mêmes mains les deux bouts du fil qui femble mainte- nant tiré en fens contraire par deux partis ennemis , lefquels fe fuient de toutes leurs forces , ou ne fe rencontrent que pour fe battre. Les recueils qui ont fourni les matériaux de ce volume , font les Tranfaclions Philofophiques de la Société Royale de Londres, le Journal des Savans , les Ephémérides d'Allemagne , les Acles de V Académie de Copenhague, ceux de Leipfick, les (Euvres de Redi , de Pafcal , &c. On trouvera dans l'extiait des Tranfaclions Philofophiques la nouvelle Théorie de la Lumière par Ifaac Newton. Je n'ignorois cependant pas que l'Optique de ce grand phyficien avoit été tra- duite en François ; mais il m'a femblé que fa Théorie de la Lu- mière pouvoit être utile à ceux même qui auraient bien lu 6V bien entendu fon Optique : l'un & l'autre ouvrage préfente à peu près les mêmes faits & les mêmes conféquences , mais dans un ordre fort différent. Newton , dans fa Théorie , donne fhiftoire ou plutôt le journal de fes recherches fur la lumière : on voit ce Grand Homme prendre {on prifme , tenter en héfîtant fes pre- mières expériences , être furpris. des premiers phénomènes , eu DE L'ÉDITEUR. jx tirer des conféquences , fe tromper d'abord , reconnoître bien- tôt fes erreurs , entrevoir de loin la vérité , la découvrir enfuite pleinement , & la mettre en évidence par une multitude de nou- velles expériences variées avec un art infini ; il femble que l'on foit préfent à tout : on s'imagine être dans la chambre obfcure , à côté du Phyiicien Anglois; on fuit de l'œil le fil de fes opérations, l'ordre de fes vues , la gradation de fes penfées : il n'y a pas juf- qu'à fes erreurs qui ne foient inftru&ives. S'il eft une méthode lu- mineufe , une méthode propre à ouvrir les routes de l'inven- tion , c'eft fans doute celle-ci ; il paroît même que Newton ne s'en feroit jamais écarté , s'il n'y eût été contraint par l'importu- nité des mauvaifes objections ; car on voit la méthode fyftéma- tique naître fous fa plume (a) à l'occafion d'une foule de mal-en- tendus , aufquels il voulut mettre fin en faifant de toutes fes dé- couvertes un corps de doctrine procédant par définitions , axio- mes , théorèmes , problêmes , fcholies , &c. le tout dans un or- dre très-propre en effet à convaincre les efprits , mais beaucoup moins propre à les éclairer que la méthode hiftorique dont il s'é- toit fervi dans fa Théorie. Ce dernier ouvrage eft donc celui où il faut chercher l'ordre primitif des découvertes de Newton fur la lumière , & la vraie méthode d'étudier la nature ; c'en eft affez pour prouver que j'ai dû employer ici ce morceau admirable. Je n'y ai point ajouté les découvertes faites dans la fuite par l'Auteur fur les couleurs des corps opaques & tranfparents , fur l'inflexion de la lumière , fur fes alternatives de facile réflexion & de facile tranfmiffion , &c. parce que ces découvertes fe trouvent dans ("0 Voyez pag. 85. de ce Volume. x AVERTISSEMENT XOpiïque de Newton , Se que Tordre qu'il leur a donné eft diffé- rent de celui dans lequel elles ont été faites. On ne doit pas s'attendre à trouver dans ce volume beau- coup de mémoires de la force de celui dont je viens de parler; mais on peut compter que la majeure partie eft de bonne main : il fuffit d'en citer les Auteurs ; Boyle , Papin , Hevelius , Halley, Leibnitz , Morray , Lifter , Hughens , Langelot , Bernier , Ve- delius, Borricbius , Camerarius , Bartholin , Redi , Marfigli , Pafcal , tant d'autres noms illuftres capables de faire la fortune des ouvrages dont ils honorent les frontifpices. Je ne diffimulerai pas non plus la médiocrité de quelques-uns des mémoires que j'ai employés; mais je ne crois pas qu'il y en ait un feul d'inutile, & j'efpere de l'équité du Lecteur qu'il ne me rendra pas refponfable de toutes les défecluofités qu'il croira appercevoir dans les diffé- rentes parties de ce Recueil; mon devoir eft de rapporter fidèle- ment tous les faits qui ont des garans connus , d'obferver la neu- tralité entre toutes les 'opinions , & de ne donner l'exclufion à au- cune expérience authentique , par la feule raifon qu'elle ne feroit point conforme à mes idées ; ainiî quoiqu'il fe rencontre dans ce volume des faits de palingénélîe & d'autres plus incroyables en- core , la Critique impartiale ne me les imputera point. A l'égard de la palingénéfie , je n'y crois point , parce qu'elle n'eft point prouvée ; mais je ne crois pas non plus à fon impoffi- bilité , parce qu'elle eft encore moins prouvée ; en effet , feroit-iî étrange que les mêmes principes qui étant combinés enfemble don- nent une forme déterminée à une telle plante , affeâaffent auflï des formes déterminées après leur défunion ? Ne feroit-ce pas faute. DE L Ê D I T EUR. xj faute d'une manipulation affez délicate, & d'une attention affez fuivie , que les différences de ces formes s'évanouiffent & nous échappent ? Quoiqu'il en foit , on peut , û l'on veut , fupprimer Je mot de palingénéfie ; les faits , bien ou mal défignés par ce mot, n'en fubhfteront pas moins , & j'ai dû conferver ces faits , qui d'ailleurs peuvent jetter quelque jour fur la cryftallifation des fels, matière très-importante & qui mérite d'être approfondie. La table chronologique des éruptions de volcans , tremble- ments de terre , &c. par laquelle finit ce volume , fut commencée il y a près de cinq ans , à l'occafion du défaftre de Lisbonne. Je me propofois de rechercher les fignes qui annoncent , foit dans l'air, foit fur la terre , ces horribles bouleverfements , les circonf- tances qui les accompagnent , les effets qu'ils produifent dans i'at- mofphere & fur la furface du globe ; quels font les lieux qui y font le plus expofés , quels font ceux qui ont entr*eux des corref- pondances fouterreines , décelées par ia confiante fimultanéitc de leurs ébranlements ; enfin , quels moyens pourroient être mis en ufage pour prévenir (a) , s'il étoit poffible , ou du moins pour éviter ces calamités. Mais l'occupation que m'a donnée la con- duite de cet ouvrage , & d'autres foins plus importans , ne m'ont point permis d'exécuter tout mon projet; je n'ai eu que le temps de raffembler les faits dans l'ordre où je les préfente ici ; d'autres qui auront plus de loifir , en tireront les réfultats ; fie vos non vo- bis : c'eft la devife des pauvres Compilateurs ; elle n'eft pas bril- lante , non plus que leur métier, & il faut bien du courage pour (•') Quelques Sociétés littéraires ont prppofé la recherche de ces movens pour le d'un pi ix académique : fi quelqu'un réiuïuïoit dans cette recherche, 'le gj.uo humain lui devroit des liatues. xi-j AVERTISSEMENT ne pas renoncer à l'un & à l'autre ; mais fi ce métier quoiqu'in- grat , quoiqu'obfcur , quoiqu'aflbmmant , eft utile aux lettres , ^i ceux qui s'y confièrent font moins expofés que les autres à abufer de leurs talents , à avoir des prétentions , à irriter l'envie , à fe faire des ennemis importuns ou dangereux , fi d'ailleurs il étoit vrai que ce métier de Compilateur fût un métier prefqu'univerfel, & qu'il fût exercé plus ou moins par ceux même qui croient marcher à grands pas dans la carrière du bel efprit & dans les routes de l'invention , pourquoi l'abandonnerois-je ? Je le conti- nuerai donc par réflexion après l'avoir entrepris par hazard , ÔC cela tant que l'ouvrage dont je fuis chargé , fera approuvé du Public , & que les difficultés de fon exécution ne feront pas au- deffus de mes forces. Ceft même en quelque façon un bien que je n'aie pas le temps de faire ufage des matériaux que je raflemb'e ; moyennant cela , les faits pafferont par mes mains fans s'y teindre des couleurs d'aucune hypothefe , & feront tranfmis au Lefteur dans toute leur pureté. Mais revenons à la table chronologique des tremblements de terre ; j'y ai fait entrer les apparitions des comètes , les aurores boréales , les maladies peftilentielles , les obfervations météorologiques (a) , &c. non que je prétende ab- folument qu'il y ait du rapport entre toutes ces chofes , mais pour mettre le Le£teur en état de juger s'il y en a ou non. Je dois feulement l'avertir qu'il ne faut pas regarder toutes les pertes rap- portées dans cette table fur la foi des Hifioriens , comme aufîi ( dufoufre, &c. Or, nous voyons par cette table, que l'effroi , la trépidation , la fuite des animaux domeftiques eft un des effets des tremblements de terre , ou plutôt des exhalaifons qui les pré- cédent & les accompagnent ; nous voyons pareillement que les DE L Ê D I T E U R. xv pluies extraordinaires ont des caufes tout auffi naturelles ; d'où il s'enfuit que certains Critiques ont eu tort de regarder ces laits comme incroyables , & que l'on n'en doit point douter fitôt qu'ils font attelles par des Hiftoriens dignes de foi : ce dont tes Critiques peuvent douter , c'eft de la prétendue correfpondance de ces effets avec les divers mouvements du monde moral. Cette table pourrait encore fournir beaucoup d'autres confé- quences : la plus générale &: peut-être la plus féconde , c'eft que les lieux voifîns de la mer , ou des lacs , ou des fleuves , en un mot , des grands amas d'eaux , font les plus expofés , je dirais prefque les feuls expofés aux violentes fecouffes ; d'où il s'enfui- vroit que l'eau n'eft guère moins néceffaire que le feu aux explo- itons qui caufent les tremblements de terre. Plufieurs faits vien- nent à l'appui de cette conjecture : les tremblements de terre font fouvent précédés par des pluies abondantes & continuelles ; on a prefque toujours apperçu de l'eau au fond des gouffres qui le font ouverts par l'effet de ces commotions ; on a vu des torrents d'eau bouillante rejettes par les volcans , (a) on a obfervé que le foyer même du Véfuve étoit inondé d'eau en 1629. peu de temps avant l'une de fes plus violentes éruptions j or , tout le monde fait de quel effort eft capable l'eau réduite à l'état de vapeur .... mais je m'apperçois que je raifonne & je fuis Compilateur. Pour rentrer dans ma fphèrè , je me bornerai à dire que cette lifte de calamités qui n'eft pas complette , mais qui pourra le devenir par la fuite , (l>) eft néanmoins la plus exacte 8c la plus étendue qui (•••) Voyez 1530. & 1534, (/) Sur-tout ii le projet d'établir un centre de corref|: on lance entre toutes les Aca. demies qui ont les mêmes fçiençes pour objet, & de diriger les travaux des Correi- xvj J FE RTIS S E MENT ait paru jufquici : on ne fe cloutera guère après l'avoir lue, qu'il y manque encore des malheurs : en effet , quelle prodigieufe mul- titude de Villes renverfées par les commotions du globe terreftre, ou fubmergées par les flots de la mer , ou dévorées par le feu des volcans , ou enfevelies fous les ruines des montagnes , ou abfor- bécs dans des gouffres fans fond ! combien de millions d'hommes étouffés , engloutis , écrafés , en un mot < périffant miférable- ment , ou furvivant encore plus miférablement à tout ce qui peut faire aimer la vie ! tableau terrible , mais moins terrible encore que la réflexion qu'il fait naître , c'eft que les fléaux défaftreux. dont il repréfente les effets , ne font pas la plus grande partie dû ceux qui défolent le genre humain. pondans vers un même but, fe réalife quelque jour; car alors chaque Province, cha- que canton aura ies Hiftoriens , fes Observateurs ; chaque fait de l'Hiftoire particulière fera détaillé avec exactitude , & iL n'en manquera aucun à quiconque le lentira allez d& «courage & de génie pour entreprendre l'Hiftoire générale «-4S •»*«• Z3&r&> Xvij * ^ £*££ <*# ***** * W H W J' '^i\v '' * + ♦ + * ^(^*: + **•♦•■*■ v ViV "^ ^3 l£>frf ;♦ + + +>; X>* * + *■«■* "' St''* /,{» ^ * :+'♦*_+>' *f|«. ** + * + * * »K TABLE DES CHAPITRES. SUPPLEMENT DES TRANSACTIONS PHILOSOPHIQUES. /R.R RÉGULARITÉS clans le flux & le reflux de la. mer fur les côtes des Ijhs qui font à ïouejl de l'Ecoffe , par Robert Moray. (Y) Page i Moyen qu'on emploie à Liège pour renouveller Vair dans les lieux fouterreins , par le même. r Sur des poiffons qui jettent de la lumière fans être pourris , par le DodeucBeale. 4 Quelques expériences fur l'aimant , par Samuel ColeprefT. 6 Extrait d'une lettre de Al. Petit fur l'aimant. Ibid. Extrait d'une lettre de Robert Boyle , au fujet des liqueurs in- jeSées dans les veines d'animaux vivants. 8 Obfervations de Samuel Colepre(T/a/f m en 1 66 y. à Plimouth & aux environs , en réponje à quelques queflions des numéros 17. & 18. fur les marées. Ibid. Lettre de Al. Wallis fur le temps des hautes marées en différents lieux. 1 o Extrait d'une lettre de Al. Henry Philipps au Docleur Jean Wallis fur le vrai temps des marées. I 1 Extrait d'une lettre de Al. Thomas Wright fur une inondation de fable dans le Comté de Sujfolk. \ y xviij TABLE DES CHAPITRES. Extrait d'une lettre, du D. B.fur la déclinai/on de l'aimant & fur les marées. i 5 Obfervaiions du Capitaine Samuel Stvnmy fur les marées , faites à Hong-Road à quatre milles de Briflol. Ibid. Obfervaiions météorologiques faites dans un voyage par mer aux Indes orientales , communiquées par M. Richard Smithfon à M. Childrey. 17 Objèrvation faite à Rome par M. Auzout au commencement de l'année 16 y 0. fur la déclinai jon de U aimant. 21 Manière dont on fait le vinaigre en France. 22 Expériences de Boy le fur la refpiration de quelques animaux dans le vuide de la machine pneumatique. Titre I. Expériences fur les canards. 23 , Titre II. Expériences fur des vipères. 24 Titre III. Expériences fur des grenouilles. 26 Titre IV. Expériences fur de jeunes chats. 28 Titre V. Expériences pour reconnaître le volume d'air con- tenu dans les pores de l'eau. 29 Titre VI. Expériences fur des poiffons à coquille. 32 TlTRE VII. Expérience fur un poiffon écailleux. 33 Titre VIII. Expériences fur un oiféau & une grenouille ren- fermés dans une machine pneumatique , ayant tous deux l'abdomen ouvert. 34 Titre IX. Expérience fur le cœur de l'anguille. 3J TlTRE X. Comparaifon du temps qu'il faut pour faire mou- rir les animaux dans l'eau & dans le vuide. 36 Titre XI. Des accidents arrivés à quelques animaux dans un air plus ou moins raréfié , mais non pas jufqu'au dernier degré. . , . , 39 De la difficulté de refpirer qu'on éprouve fur les hautes montagnes. 41 TlTRE XII. Effets produits fur un animal par la raréfaction & la condenfation alternatives du même air. 42 TlTRE XIII. Tentatives pour prévenir le befoin de la refpira- tion dans les animaux dès leur naijfance. 43 Expérience en forme de digrejfwn fur l'expanfibilitè du jang & autres liqueurs animales. 46 Titre XIV. Du pouvoir de l'habitude par rapport à la refpi- ration. 47 T A B L E D E S C H A P I T R E S. xix Titre XV. Expériences qui prouvent que l'air peut conferver fon reffort en ceffant d'être propre à la refpiration. 49 TlTP-E XVI. De l'ufage de l'air pour faire Jouir Ls exha- laifons des corps. 5 1 Titre "XVII. Force de la limace €' de la fang-fue pour fup- porter la privation de l'air. 5 z TlTRE XVIII. Effets du vuidefur quelques infectes rampants. 5 3 Titre XIX. Des infeSes ailés , renfermés dans le vuide. 54 Titre XX. Du bejoin que les Jour mis & les mites ont de l'air pour fe mouvoir. 57 Extrait d'une lettre de M. Heveliusyàr la variation de l'aiguille aimantée. 59 Extrait d'une lettre écrite de France fur un moyen de rendre l'eau de mer potable. 60 Extrait d'une lettre de la même perfonne. Ibid. Extrait d'une lettre de Al. Lifter , contenant quelques obfer- vations fur les couleurs par rapport à la teinture. Ibid, Deux obj'ervations du P. François Lana , l'une fur les effets du miroir ardent de Lyon, l'autre fur un Jel métallique , toutes deux tirées du journal de Venife. 64 Nouvelle théorie de la lumière par AI. Ifaac Newton , Profeffeur de mathématiques dans l'Univerfité de Cambridge. 6< Expériences propofées à AI. Newton aufujet de fa théorie de la lumière. 76 Réponfe de AI. Newton. 77 Nouvelles expériences fur la formation du blanc par le mélange des couleurs , par M. Newton. 7 S Expériences & réflexions Jur les couleurs compofies & fur les phénomènes de leur dccompofuion , par AI. Newton. 84 Extrait d'une lettre latine du DoSeur Joël Langclot , premier Médecin du Duc de Holflein , fur la digejhon , la fermen- tation & la trituration^ 87 De la digeflion. Ibid. De la fermentation. 88 De la trituration. 00 Obfervations Jur la figure de la neige , par le DoCleur Nehemiah Grew. ai, ReJ'ultats des obfervations de AI. Henry Bond l' aine fur la va-- c- xx TABLEDESCHAPITRES. riatioh de la variation de l'aiguille aimantée , & fur fon incli- nai fon. 95 Extrait d'une lettre de M. Chrift. Kirkby , fur l'altération caufée par le tonnerre & les éclairs à du froment & àdujeigle emmagafînés. 96 Olfcrvations fur les courans des marées , faites par un Gentil- homme d'Ecoffe, & communiquées à la Société Royale par Jeu M. Robert Moray. 97 Nouvelle invention pour préferver des vers les corps des vaij- feaux Sec. 98 Manière de tirer des végétaux un efprit & un fel volatil. Par Daniel Coxe. Ibid. Obfervations Jur la compreffion de l'air, par M. Lewenhoeck. 1 03 Phénomène du foleil avant jon coucher , vu par M. Hevelius le b. Février 16 y 4. près de Mariemburgh en Pruffe , un peu avant laconjonclion de la lune & l'éclipfe de foleil. (M. Heve- lius ne vit point l'èclipfe.) 104 Obfervations & expériences fur le vitriol , par un Membre de la Société Royale. Ibid. Suite des obfervations fur le vitriol , le fouffre & l'alun , com- mencées n°. 103. 109 Infruclions pour tanner le cuir fuivant l'invention nouvelle de M. Charles Howard de Norfolk. 1 1 5 Defcription de la machine dont on Je fert pour hacher & broyer les matières dont on fait le tan. 1 16 Objérvations fur les fils fixes ou alcalis , fur les fels volatils & les efprits ardents. Par le Docteur Daniel Coxe. 1 18 Suite du mémoire précédent fur l'identité de tous les J'els volatils & de tous les ejprits ardens lefpeclivement , avec le détail de deux expériences au fujet d'un Jet végétal dont laj'orme repri. fente exactement celle de la plante qui a produit ce fel. Par le même. 1 23 Obfervations & expériences diverfes. Par le Docteur Martin Lifter. EJflorej'cence de quelques matières minérales. I 29 Du pouvoir électrique de certaines pierres à l'égard des effluvium rèfineux. 130 Manière de vitrifier totalement & promptement l'antimoine. 1 3 1 TABLE DES CHAPITRES. xxj Expériences faites avec la machine pneumatique t par M. Papin, & dirigées par M. Hughens. i 3 2. Expériences fur la diminution du reffort de l'air & fur quelques autres effets de ce fluide. Par M. Boyle 1 3 5 Expériences faites jur des plantes dans la machine pneumatique : manière de féparer de cette machine le récipient épuijé d'air. Par MM. Hughens & Papin. 1 43 Suite des expériences fur la confervation des corps dans la ma- chine pneumatique. Par MM. Hughens & Papin. 1 46 Expériences fur des animaux dans la machine pneumatique. Par MM. Hughens & Papin. 1 5 o Autres expériences jaues dans la machine pneumatique. Par les mêmes. 1 5 l Extrait d'une lettre contenant diverfes particularités phyfiques. Effet du tonnerre fur la bouffole. 1 5 5 - Changements de la température de l'air en Amérique. 156 Dejcription d'un hygrofeope. 158 Des altérations qu'éprouve l'eau douce tranfportée par mer. 159 Sur un efprit de j'ucre : article extrait de deux lettres du Docteur Lucas Hodgfon , Médecin. 160 Expériences fur les figures fuperficiclles des fluides , & prin- cipalement des liqueurs continues à d'autres liqueurs. Par Robert Boyle. Ibid- Continuation des mimes expériences de M\ Boyle. 17° Extrait de deux lettres du Docteur Wallis , des zo. & 30. Janvier 16 y y. au fit jet d'un météore. 177 Extrait d'une autre lettre du même concernant le même mé- téore. lbid- Des forges de la forêt de Dêan. Par Henry Powle. 178 Manière de faire la cérufe. Par Philibert Vernatti. 181 Accidents qui concernent l'ouvrage. 182 Accidents qui arrivent aux Ouvriers. ' lbid. Expériences fur l' affinage de l'or par l'antimoine. Par le Docteur Jonathan Goddard. Première expérience où l'on a employé à chaque opération de nouvel antimoine. 183 Seconde expérience où l'opération a été répétée plufieursjois avec le même antimoine. î86 cij xvii TA B LE DES CHAPITRES. ". "V 1 1 . où l'on a fait évaporer tout l'antimoine, i S S ... . & de l'argent. Par Chriftûphe Merrit. 1X9 Trâvi 1 çrandfur les mines a" Alun. Par Daniel Colwal. 193 Manière dont on Jait la couperofe verte en Angleterre. Par le même. 197 Manière dont on fait le malt en Ecoff'e. Par M. Robert Moi.: v. 200 Table corrigée du vrai temps Je la haute mer au pont de Londres pour tous les jours de l'année lù'Sj. par M. Flamûead. 203 Eclaircijfements fur la table précédente. 20? Sur la variation de l'aiguille aimantée. Par M. Ed. Halley. 206 Table des deçlinatfons obfervées. 20S Table des dét ons obfervées à Paris & ailleurs. 210 Exp* iences faites à différentes féances Je la J'octété Royale. Par Freed. Slare. Première expérience, Comparaifon des phénomènes de F éclair & du phofphore. 218 Seconde . ...... Produire par le mélange de deux liqueurs actuellement froides , des éti icelles de feu qui (oient vîfibles , non fèult '■ il dans l'obfcuritè , mais au grand jour & en ■: midi. 219 Troijîéme oèrience. Produire de la flamme par l'addition d'un: huile au mélange précédent. 220 Cinquième expérience. Mélange qui produit l'cbullition & l'i : Ibid. Sixième m . \ce. Froid produit (ans ébullition , & qui (emble an. au froid du paroxifme hyjlèrique. m Septième c. ... . :nge de liqueurs qui proJutfent des effets a tes au frijfon & éi la chaleur de la fièvre. 22 z Obfervations fur les fontaines faites du Worcejler-Shire , du S: * c & du Cheshire, Par M. Ljfter , Doéleur en Ai Je l'Univerfité d'Oxford. 22$ Augmentation de la pefanteur de l'huile de vitriol expofee à l'air. Par William Gould du collège traJham à Oxford. 227 Extrait des recherches du Docteur Liller fur la caufe des trem s Je terre , du tonnerre & Jes éclairs. 2^4 Effet fingulier d'un coup de tonnerre fur l'aiguille de l.t Itoujfole. 236 TABLE DES CHAPITRES. Lettre de M. François DavenpOTt fur les marées de la Barra de Tunauin , du i3. Juillet t6j8. 237 Théorie des marées obfervées à la Barre de Tunquin. Par le Dofteur Halley. 241 Réponfes à plufieurs aueflions du Do£teur Plot touchant les effets du arand 'froid de 1683. fur les arbres & fur les plantes, tirées de différens mémoires adreffés à la jociété Royale , & particulièrement de ceux de Jacob Bobart Boiamfle d'Oxford. 243 Quelques obfervations fur le baromètre . Par le Docteur Lifter. 247 Extrait du Journal des Savans. Second Journal du lundi 7. juin 1688. Extrait de diverfes pièces envoyées par M. Bernier à Mde. de la Sablière. Combat des vents. 249 III. Journal du lundi 14. juin 1688. Extrait de diverfes pièces envoyées par M. Bernier à Mde. de la Sablière. Des Réfractions. 250 XIX. Journal du lundi 4. octobre 1688. Extrait d'une lettre de M. Courvoiiier Docteur en Médecine , fur le flux & reflux d'une fontaine. 251 II. Journal des Savans. Du lundi 12. janvier 1693. Effets prétendus de la baguette , tirés d'une lettre de AI. Chauvin Docteur en Médecine , & Agrégé au collège de Lyon. 252 Autre lettre d'un témoin oculaire fur le même fujet. 253 Journal du lundi ij. avril 1693. X. Journal du lundi 8. mars 1694. Extrait d'une lettre de M. de Vallemont Docteur en Théologie , fur un arc-en-ciel lunaire. Ibid. XXX. Journal du lundi z. août 1694. Extrait d'une lettre écrite de Rieux le 29. juin 1694. 254 Autre lettre de la même perfonne écrite de Toulouje le y. août 1694. 255 xxiv TABLE DES CHAPITRES. Supplément des Epbémérides des curieux de la nature depuis Tannée 1670. jufqu'à l'année 1686. Décurie ire. année I. 1670. Obfervation CL. Teinture de corail. Par le Docteur Jean Pa- terfon-Hain. 256 Antres expériences chymiques. Par le même. 257 Année II. 1671. Obfervation XXXVIII. Sel volatil de tartre. Par le Docteur Jean-Jacques Wepfer. 258 Obfervation CXCVI. Détonation du nitre par le fel ammoniac* Par le Docleur George Wolfgang - Wedel. z 5 9 Obfervation CCXL. Cryfiaux de Benjoin, par le Docleur Ehrenfrid Hagendorn. Ibid. Sur les larmes de verre , ou larmes bataviques. Extrait des notes de Merret fur l'art de la verrerie ^'Antoine Neri. 260 Année III. 1672. Obfervation VII. Lumière bleue réfléchie par la neige. Par Daniel Major. 263 Obfervation CCXXXIX. Sels cryjlallifés en forme de lames flexibles. Par Jean-Daniel Maor. Ibid. Années IV & V. 1673 & 1674. Obfervation XIV. Arc-en-Ciel lunaire. Par le Docleur Salomotî Braun. 265 Obfervation CLXXII. Figures de la glace. Par le Docleur Henry Wolfgang. Ibid. Obfervation CC1II. Du nitre qui s'attache aux murailles. Par Daniel Ludovic. . 16& Années VI & VII. 1675 & ^«S. Obfervation XXIV. Sur quelques faits de chymie. Par Pierre Specbt. 268 Obfervation LXXXVII. Sur une matière qui tombe quelquefois TABLE DES CHAPITRES. xxv avec la pluie , & que l'on prend pour du foufre. Par le Docteur Jean Sigifmont-Elsholt. 269 Scholie. Ibid. Obfervation CCXL. Halo autour du folell. Par le Docteur GodefroiSchults de Breflaw. 270 Obfervarion CCXLIII. Sur les moyens de tirer du tartre une plus grande quantité d'efprit. Par Daniel Ludovic. Ibid. Obfervation CCXLIV. Expériences chymiques fur la chaux vive. Par le Docteur Daniel Ludovic , 6** premièrement Jur le foufre de la chaux. 272 Sur le fel de la chaux. 275 Obfervation CCXLV. cryft.illifation fnguliere d'un fel anomal. Par le Docteur Daniel Ludovic. 27 î Année VIII. 1677. Obfervation IX. Cryflallifation remarquable du fel effentiel de lavande. Par le Docteur Jean-Daniel Major. 276 Années IX & X. 1678 & 1679. Obfervation XXXVII. Incalefcence de la limaille de fer humectée d'eau. Par Daniel Ludovic. 277 Obfervation CXXXIII. Sel volatil de corne de cerf froid au lou- cher. Par le Docteur Jean Doleus. 278 Obfervation CXXXVI. Détonation fubite de l 'or fulminant. Par le même. Ibid. Décurie II. Année. I. 1682. Obfervation LXXV. Manière de tirer du mercure de la pierre hématite. Par le Docteur Jean-Louis Hanneman. 279 Obfervation CLXX. Huile ou efprit de foufre préparé fans feu. par le Docteur Herman-Nicolas Grimm. Ibid. Obfervation CLXXI. Analyfe de l'ambre gris. Parle même. 280 Obfervation CLXXIII. Analyfe de quelques coraux. Par le même. 281 Obfervation CLXXXII. Ufage de la poudre à canon pour éteindre les incendies des cheminées. Parle Docteur Jean-Geor- ges Volckamer. ibid. xwj TABLE DES CHAPITRES. Année II. 1683. Appendice. Obfervations fur la déclinai/on de l'aimant. Par le Docteur Melchior Leydeker. 283 Année III. 1684. Obfervation III. Sur plujieurs iris blanches. Par le DoBeur Chrétien Mentzelius. 28 f Obfervation IV. Sur une iris folaire jaune 3 fuivie d'une iris lunaire blanche. Par le même. 286 Obfervation V. Sur un Arc-en-Ciel rouge , & fur d'autres phé- nomènes météorologiques. Par le même. lbid. Obfervation VIII. Sur une iris lunaire. Par le Docteur Georges Franc. 2.87 Scholie. Ibid. Obfervation IX. Sur une iris lunaire. Par le Docteur Georges- Gafpard Kircrnajer. lbid.. Obfervation XXVIII. Sur la manière de difliller les matières colorées, fans changer leurs couleurs. Par le DoBeur Ehrentrid Hagendorn. 288 Obfervation XXIX. Sur les couleurs de quelques liquides fournis à diverjés expériences. Par le Docteur Ehrentrid Hagendorn. 290 Obfervation XXX. Sur une cryflallifation finguliere. Par le Docteur Ehrentrid Hagendorn. lbid.. Obfervation XXXI. Sur une forte de palingénéfie. Par le Doc- teur Ehrentrid Hagendorn. 291 Scholie. lbid. Obfervation XLIII. Sur une efpèce de traînée lumineufe pariant du difque de la lune. Par le Docteur Chrétien Mentzel. 291 Obfervation LVIII. Sur un œuf changé naturellement en une efpèce de verre couUur de fuccin. par le DoBeur Jean Blumig. lbid. Sur la déclinai fon de l'aiguille aimantée. Par le DoBeur Jean Richardi. lbid. Année IV. 16S5. Obfervation XXIII. Manière dont on tire le fel fofp.le de fa mine allait, enTirol. Par Erneft Sigifmont Graff. 293 TABLE DES CHAPITRES. xxvij Obfervation CLXI. Préparation du phofphore hermétique. Par le Docteur Rofinus Lentilius. Ibid. Obfervation CLXII. Préparation d'une eau fliptique. Par le me. Décurie II. Année. V. 1686. Obfervation XXXI. Couleurs de V ' Arc-en-Ciel vif blés dans toutes fortes de flammes. Par le Docleur Chrétien Mentzel. 296 Obfervation XXXVII. Description des mines d'or & d'argent de l'If e de Sumatra, par Herman-Nicolas Grimm. Ibid. Obfervation XXXVIII. Sur de l'huile de marjolaine diflillée qui fe trouva convertie en fel volatil. Par le Docleur Daniel CVuger. 298 Obfervation LXXXVII. Sur un breuvage fermenté fait avec la branc urfne. Par le Docteur Ehrenfrid Hagendorn. 299 Obfervation XCV. Effet de l'eau apoplectique fur la couleur des cheveux, par le même. Ibid. Obfervation CIX. Arc-en-Ciel & couronne. Par le Docleur Jean- Théodore Moeren. Ibid. Obfervation CXX1V. Sur une altération de l'air aux environs de Kiel. Par le Docleur Jean-Louis Hartneman. 300 Obfervation CLVIII. Grêle finguliérement figurée. Par le Doa r Jean-Paul Wurfbain. Ibid. Obfervation CCV. fur un halo. Par le Docleur Chrétien Men- tzel. -501 Décurie II. Année VI. 1687. Obfervation IX. Sur le procédé chymique qui donne le plus de cinnabre d'antimoine. Par Jean-George Sommer. Ibid. Obfervation CXXIX. Sur des cerifes qui reflerent pendant quarante ans dans un bocal au fond d'un puits , Jans fe corrompre. Par le Doreur Everhard Go, . 302 Obfervation CXXXIV. Sur le fable que dèpofènt certe s urines , ru au microfeope. Par le Docleur Georges Han- noeus. 303 Obfervation CXLIII. Expériences chymiques fur les végétations d xxviij TABLE DES CHAPITRES. ou ftalaclites d'une mine de fer de la Slirie. Par le Docteur Charles Ohmb. Ibid. Obfervation CLVIII. Sur la manière de préparer du cinnabre , au moyen de la précipitation par la. voie humide. Par Godefroi Schultz. 307 Obfervation CLXXXV. Sur la manière de préparer une tein- ture de foufre vitriolique. Par Gabriel Clauder. Ibid. Appendice pour l'année 1687. Obfervation LU. Sur les moyens qu'on peut employer pour avoir des corbeaux blancs. Par Chrétien-François Paullin. 308 Année VII. 1688. Obfervation CLVII. Sur des fleurs & des cryftaux de Nitre. Par Ehrenfrid Hagendorn Médecin de l' Electeur de Saxe. 309 Obfervation CLXXVIII. Sur la manière d'étarner les glaces. Par Gabriel Clauder Médecin de l'Electeur de Saxe. Ibid. Obfervation CXCIV. Sur les pluies fulphureufes. Par Jacques \VoIt-". 310 Scholie. Ibid. Obfervation CC. Sur le cachou. Par Gonthier - Chriftophe Schelhammer Profeffeur de iUniverfué d'Helmfladt. 311 Obfervation CC XXIII. Sur différentes expériences de chymie. par Herman-Nicolas Grimm Médecin de la Frife orientale. Ibid. Obfervation CCXXXIL Sur diverfes liqueurs factices qui re- préfentent les quatre élémens. Par Jerôme-Ambroife Lan- genmantelius de l 'Académie des curieux de la nature. 3 1 5 Obfervation CCXLVIII. Sur l'eau & lefel volatil 2e méliffe. Par Jean - Maurice Hoffmann Profeffeur de i' Académie d'Altdorff. 3 1 4 Décurie II. Année VIII. 1689. Obfervation LXXIV. Sur un fait extraordinaire arrivé àGotha. Par Bernard Valentini Profeffeur à Pago dans la mer Adriatique. 3 ' S Obfervation LXXVI. Sur le vitriol de Mars Aérien. Par nard Valentini Profeffeur à Pago. 3 16 TABLE DES CHAPITRES. xxix Observation CXXXVII. Sur un vernis propre à con ferrer les injectes & les autres animaux. Par Jean - Daniel Geycr Médecin Palatin. lbid. Obfervation CLXXII. Sur des linges qui jettent de la lumière pendant la. nuit. Par Jacques Rodolphe Camerarius Pro- feffeur de V Académie de Tulnngen. Ibid. Obfervation CCV. Sur une méthode d'embaumer les cadavres fans leur Ôter les entrailles. Par Gabriel Clauder. 317 Décurie II. Année IX. 1690. . Obfervation L\ II. Sur (a rupture fpontanée d'un vafe rempli d'efprit de nitre. Par Erneir. Sigifmond Graff. Médecin de Jawer en Siléfie. 318 Obfervation LXXXIX. Sur la génération des métaux. Par Pierre Albrecht Médecin d' Hildesheim. 319 Se ho lie. 32Z Obfervation CLIII. Sur l'or fulminant enflammé fans feu. Par Georges Hannœus. Ibid. Obfervation CLXV1II. Température du fond de la mer. Par Elie Camerarius. Ibid. Obfervation CLXXXIII. Sur la cryflallifation d'unfellixiviel, ou alcalijé Jans mélange d'aucun acide. Par Jean-Maurics Hoffmann Profe(feur de l'Académie d'Altdorjf. 323 Oblervation CLXXXVI. Sur la corruption des corps frappés de la foudre. Par Chriftian-Frédéric Garmann Médecin de Chemmte. Ibid. Décurie III. Année I. 1694. Obfervation XLIII. Réfutation d' une erreur fur l'aimant. Par Jofeph Lanzoni Médecin & Profejjeur de Botanique à Ferrare. 324 Obfervation XCIV. Sur la liqueur contenue dans un la j - matoire antique. Par Michel-Bernard Valentini Proj'cffeur de l'Académie de Paqo y ifle de la mer Adriatique. Ibid. Oblervation CX. Sur du nitre formé artificiellement. Par Jean-Jacques- François Vicarius , Profeffeur de Médecine à Confiance, 32c dij xxx TABLE DES CHAPITRES. Obfervation CLVII. Sur une lumière qui a été apperçue au Ciel. Par le DoBeur Georges-Chriftophe Einmart de Nu- remberg. . Ibld' Obfervation CLVIII. Sur une nouvelle méthode de dt fit lier l'eau forte , plus prompte que celle qui a été jufqu'ici en ufaee. Par Jean Kunckel de Loevenftern. 327 Additions aux obfervations de la féconde année de la première décurie des Ephémérides. Par Rofinus Lentilius. Obfervation "XXXVII. fur les effets du tonnerre. 328 Décurie III. Année II. 1694. Obfervation XIII. Sur des vapeurs malignes qui s'exhaloient d'un puits. Par le Docleur Georges Hannœus de Rendsbourg dans le. Duché de Holflein. 329 Obfervation CXXII. Sur un météore, par le DoSeur Michel- Bernard Valentini , Profejfeur en l'Univerfité de Gieffen. 330 Obfervation CXXXVII. Sur l'analyfe chymique de l'ortie de mer. Par le Docteur Jean-Louis Herman , Profejfeur en l'Univerfué de Kiel dans le Duché d Holflein. Ibid. Obfervation CXCIX. Sur une augmentation de chaleur objer- vée-dans les eaux minérales de Celles, dans le Duché de Wtrtemberg. Par Elie Camerarius , Profejfeur en l'Univerfité de Tubinge. 33 l Obfervation CCIX. Sur quelques phénomènes remarquables dans deux fortes a" efprits fumants. Par Jean-Maurice Hoffmann. 332 Addition à l'obfervation C X I. des années I V. & V. de la première décurie. Manière de tirer V effence & l'huile d'une efpèce de pierre connue fous le nom de ludus helmontii. Décurie III. Année IV. 1696. Obfervation XXV. Sur le phofphore d'urine. Par le Docteur Jean Louis Hanneman , Profejfeur de Médecine en l'Univerfué de Riel, 3 36 TABLE DES CHAPITRES. xxxj Sur les réfractions du folcil en dijjérens climats. Par Jean Biiberg. Ibid. Décurie III. Années V. & VI. 1697. & 1698. Obfervation XXXIX. Sur un phofphore naturel, var E!ic Camerarius , vrofejfeur en Médecine à Tubinge. 337 Obfervation LXXIII. Sur la manière de faire de bonne encre. Var le Docleur Jean-Gilles Euth. 339 Obfervation XCVI. Sur un mélange d'efprit de vitriol , d'eau de fontaine & de limaille de jer , qui ne s'ejl point glacé quoiqu 'expofè à l'air pendant une forte gelée, var le Docleur Jean-Maurice Hoffmann , Médecin de l EleSeur de Brande- bourg. . Ibid. Obfervation XCVII. Sur la congélation d'une diffolution de fel lixiviel de Meliffe. Par le même. 3 40 Obfervation XCVIII. Sur une terre foliée de tartre en forme de grappe, var le même. Ibid. Obfervation CXL. Sur une méthode de tirer la teinture du corail. Var Emmanuel Konig , vrofejfeur en Médecine à Bafle. 341 Obfervation CXLI. Sur la vraie teinture d'antimoine. Var le même. Ibid. Obfervation CCX. Sur la figure de la neige & du givre ou gelée blanche. Par Rodolphe Camerarius, Profeffeuren l'Uni- ver fit é de Tubinge &c. 343 Obfervation CCXXIX. Sur des filaments très-déliés & de cou- leur argentée , qui Je font formés dans un vaiffeau de verre. Par le Doreur Guillaume-Huldéric Valdfchmid , Profeffeur en Médecine & phyf. exper. en l'Univerptè de Kiel. 345 Obfervation CCXXXIX. Sur une certaine ejpèce de terre qui Je trouve près de la petite Ville de Freyenwald. Par le Docleur Guftave-Cafimir Gaherliep , Médecin de l'Electeur de Bran- debourg. Ibid. Obfervation CCLXXV. Sur la grêle. Par Rodolphe- Jacques Camerarius. Obfervation CCXC. Sur quelques phénomènes qui ont rapport à la gravité de l'air , & J'ur la caufe qui fait monter & def- cendre le mercure du baromètre. Par Jean Conrad Brunner, Médecin de l'EleSeuj- palatin. 348 xxxîj TABLE DES CHAPITRES. Obfervation CCXCI. Réfutation d'une erreur fur le mouvement des projectiles. Par le même Docteur Brunner. 350 Obfervation CCXCII. Sur le bouillonnement de quelques eaux acidulés dans la machine pneumatique. Par le même. Ibid. Décurie III. Années VII & VIII. 1699 & 1700. Obfervation LXXIX. Sur des efpèces de coques qui font tombées avec la pluie. Par Rofinus Lentilius, Médecin d'Atting. 3 5 1 Obfervation LXXXVIII. Sur l'état du baromètre pendant les éclipfes. par Rodolphe-Jacques Camérarius , ProfeJJeur en ïUniverfué deTubinge, & Directeur du jardin des plantes de la même Ville. J 5 3 Obfervation XCIV. Sur des linges lumineux. Par le Docteur Samuel Ledel. 5 5 5 Addition aux obiérvations de la féconde année de la première décurie. Sur les effets du tonnerre. Par George de Tharding , ancien Médecin des Ducs de Meckelbourg. 35 5 Décurie III. Années IX & X. 1701 & 1702,- Obfervation XII. Sur un Arc en-Ciel folaire obfervé àlafuperficie de la terre. Par Jean-Pierre Albrecht , Médecin à Hildesheim dans la baffe Saxe. 3 5* Obfervation XXX. sur. les effets du tonnerre. Par Jean-Baptifte. Werlofchnigg , Médecin à Rieda dans la stirie. 357 Obfervation LVIII. sur les effets du tonnerre. Par Jean- Maurice Hoffman , Profefflur de Médecine en l'Univerfnè d'Altdorf. Ibid. Obfervation LXXXV. sur la manière défendre le verre félon telle direction que l'on juge à propos , & d'en réunir enfuit e les fragments. Par Marc Gerbefius, Médecin à Laubach. 3 5 8 C bfervation CXXXVII. Sur une inondation eau fée par des pluies orageufes. Par Rodolphe-Jacques Camérarius. 359: Extrait des a&es de l'Académie de Copenhague. Années 1671 & 1672. Obfervation I. Différentes expériences fur le baume & fur plu," TABLEDES CHAPITRES. xxxuj fleurs drogues qu'on peut remplacer par d'autres dans la compofuion de la thériaque. Pur Thomas Bartholin. 362 Obfervation X. Sur la petite thériaque danoife. Par Thomas Bartholin. 3 6(5 Obfervation XIX. Bierre où entre le fuc de bouleau. Par Thomas Bartholin. Ibid. Obfervation XLI. Sur plufieurs clwfes obfervées dans les bou- tiques de quelques Apothicaires. Par Thomas Bartholin. 367 Obfervation XLII. Sur l'image des plantes que l'on reirouve dans la dijfolution de leurs fels. Par Thomas Bartholin. 368 Obfervation LVII. Sur le fuccin. Par Thomas Bartholin. 369 Obfervation LXVIII. Sur la vraie couleur de la bonne teinture d'argent. Par Olaus Borrichius. 371 Obfervation LXIX. Sur une liqueur acide extraite par la dif- tillation de fleurs fraîchement cueillies , fans fermentation préalable. Par Olaus Borrichius. 372 Obfervation LXX. Sur la manière de mettre en fujlon & de liquéfier le régule d'antimoine fans l'intermède du feu. Par Olaus Borrichius. 373 Obfervation LXXI. Sur l'inflammation fpontanée du mélange de deux liquides fplrltueux , froids au toucher. Par Olaus Borrichius. 374 Obfervation LXXII. Sur la perméabilité du verre aux parties ignées. Par Olaus Borrichius. 375 Obfervation LXXIII. Sur les phénomènes du bain-marie. par Olaus Borrichius. 3*77 Obfervation LXXIV. sur l'eau glacée & les phénomènes de la. congélation, var Olaus Borrichius. 378 Obfervation LXXV. Sur une dijfolution de l'argent & du mercure , par le moyen d'un foufre végétal. Par Olaus Borrichius. Obfervation LXXVI. Sur une manière particulière de diffoudre l'or, var Olaus Borrichius. Obfervation LXXVII. Sur les parties falines contenues dans le mercure le mieux dépuré, & Jur la div effilé des amal var Olaus Borrichius. 385 Obiervation CXXX. Obfervations météorologiques faites en 16 y 1. dans la Ville de Copenhague. Par Erafme Bartholin. xxxjv TABLE DES CHAPITRES. Table météorologique de l'année t6yi. 386, 387. Obfervation CXXXIV. sur l'ufage de l'efprit efentiel de creffen contre le fcorbut. var Thomas Bartholin. 402 Années 1671 & 1672. Seconde partie. Obfervation XI. sur la poudre à canon. 406 Année 1673. Obfervation XXV. sur un arbre philofophique. Var Thomas Bartholin. 4°7 Obfervation LXVII. sur le fel volatil des oifeaux & des poif- fon's. var Olaus Borrichius. Ibid. Obfervation' LXIX. Sur le fel fixe des animaux. Var Olaus Borrichius. 411 Obfervation LXX. sur la configuration du fel alcali fixe du pouliot. var Olaus Borrichius. 414 Obfervation LXXI. Sur drférens phénomènes de l'ejprit alcali volatil, var Olaus Borrichius. 41? Obfervation LXXII. sur la dijfolution de V antimoine , non feulement par des acides 3 mais encore par des alcalis fixes* var Olaus Borrichius. Ibid. Obfervation LXXIJI. Sur une augmentation finguliere du poids du régule militai d'antimoine, par Olaus Borrichius. 41 6 Obfervation LXXIV. Analyfe du frai de grenouilles, var Olaus richius. 417 Obfervation LXXV. Efprit des œufs de poules. Var Olaus Borrichius. 418 Obfervation LXXVÏ. Sur les fels que Von trouve à la furjace externe des bouchons des bouteilles de verre, var Olaus Borrichius. Ibid. Obfervation CXXIÎI. Sur la dijfolution & l'efficacité du fuccin, var Thomas Bartholin. 420 Vour ramolir le verre. Ibid. Vour ramolir le cryflal. 42 1 Vour ramolir r y voire , les os & les œufs. Ibid. Autre eau pour ramolir les os. Ibid. Manière de fondre promptement le fer. Ibid. Obfervation CXXXÏII. Sur la propriété attribuée au vitriol , d'être la matrice des métaux, var Thomas Bartholin. 422- TABLE DES CHAPITRES. wrev Années 1674 & 1675. Obfcrvation XX. Sur un accident fingulier de la vue. Var le Docteur Jean-Louis Hanneman. 424 Obfcrvation LXXV1I. sur la figure des fels volatils. Par Jean- Val. Willius. Ibid. Obfervation LXXVIII. Examen chymiaue du blanc d'œuf. Par Jean-Val. Willius. 425 Obfcrvation LXXXVII. Extrait d'une lettre de Torcbil Arn- grimm au Docteur Olaus Borrichius, jur une mine de foufre vij qui Je trouve en Iflande. Ibid. Année 1676. Obfcrvation VIII. Sur le tonnerre. parErafme Bartholin. 426 Obfcrvation IX. Sur les effets du tonnerre, var Erafme Bar- tholin. Ibid. Obfervation XXVI. sur le fuccin. -par Thomas Bartholin. 427 Obfervation LV. Sur la manière de tirer fans feu de l'huile du fuccin. var Thomas Bartholin. Ibid. Obfcrvation LXXV. Sur l'cfprit de fucre , de ris , de figue & d'hydromel. Par Olaus Borrichius. Ibid. Obfervation LXXX. Sue les cantharides. Par Olaus Borri- chius. 42<3 Années 1677, 1678 £k 1679. Obfervation LXXXII. Sur la manière de fixer des corps volatils. var Olaus Borrichius. 429 Obfervation LXXXVIII. Sur la prétendue inflammabiliiê du nitre. Var Olaus Borrichius. 430 Obfcrvation CIX. Du phofphore hermétique & de plu fleurs aunes corps lumineux par eux-mêmes. Var Oliv. Jacobfcus. 4-; 2 Obfervation CX. Sur la vraie caufe de V Arc-en-Ciel. Par Erafme Bartholin. 4^3 Obfcrvation CXXIII. Sur les différentes propriétés des alcalis fixes tirés des végétaux, var llofinus Lentilius , Médecin du Margrave de Brandebourg. 434 Août. Décembre. Septembre. jcxxvi TABLE DES CHAPITRES. Obfervation CXXX. sur le be^oart oriental , combiné, avec V acide n'ureux. Par Gafpard Kolichen. 435 Obfervation CXXXIV. Sur l'opium, var Olaus Borrichius. Ibid. Extrait des a&es de LeipficK. Année i68z. Sur un phénomène obfervé à Dantfick par Hevelius. 441 Réflexions fur la manière de féparer le fel de l'eau , & fur un nouveau genre de féparations chymiques. Var G. G. Leibnitz. 442 Extrait d'une lettre de Jean Heveliusyâr la variation de l'ai- guille aimantée. 443 Année 1683. Doutes & expériences du Docteur B. fur la folution de l'or & de l argent. 444 Année 1684 Février. Sur plufeurs parafélenes obfervées à LeipficK & ailleurs. 445 Juillet. Année 1685. Extrait des obfervations du P. Adam Adamandus, Jéfuite, Sur la direction des tremblements de terre. 446 Année 1686. Novembre. Obfervation du P. François Lana , Jéfuite , fur la déclinaifon de l'aiguille aimantée 3 tirée des actes de l' Académie de Brefcia n°. X. Ibid. Expérience fur la production d'un corps folide par le mélange de deux liqueurs limpides , tirée des actes de V Académie de Brefcia. n°. XV1IL 447 Expériences du Docteur Hieronimo Aleg'ro dont il ejl queflion dans l'article précédent, tirées du journal de Parme Jection 1K. année 1688. 448 TABLE DES CHAPITRES. Année 1687. Effets d'un nouveau miroir ardent , extrait d'une lettre de D. T. à N. 45 1 Suite des mêmes expériences tirées des lettres du môme. 45 3 Effets d'un verre ardent par réfraction. Var le même. Ibid. Sur la conflruBion & les effets de quelques verres d'optique. Par le même. 455 Sur l'ufage & les effets des grands verres lenticulaires , ou verres brûlants de trois à quatre pieds de diamètre, var le même. . 456 Sur l'ufage des grands verres lenticulaires pour les têlefeopes. Parle même. 461 Sur des mefures univerfelles du temps 6' des grandeurs. Var le Jéfuite Adam Adamandus. 463 Moyen de faire paffer des mefures à des perfonnes éloignées & mime aux temps à venir , par le même. 464 Janvier: Avril. (16S8.) Nov. ( 1691. ) Août. (1696.) Septemb.(i697-) O&obr. ( 1699.) Mai. Mai. Année 1688. Extrait de l'Académie de Brefce en Italie. Par le p. François Lana Jéfuite. 465 Année 1689. Sur les moyens de conferver la flamme fous l'eau. Var le Docteur Denis Papin. 466 Année 1690. Sur un phénomène obfervé à Altdorf. var le Docleur Jean- Chriftophe Sturmius. 467 Sur l'ufage de l'élaflicité de l'eau réduite en vapeurs pour faire aller le pif on d'une pompe. Var le Docleur Papin. 468 Avril. Septembre. Janvier. Août. Année 1691. Moyen d'apprécier le produit des mines par Boyle. 469 Novembre; Mj xxxviij TABLE DES CHAPITRES. Année 1694. Syr l'aimant qui s'e/? formé à la pointe du clocher neuf de Notre-Dame de Chartres, var M. de Vallemont. 471 Année 1697. Septembre. Sur l'eau de mer rendue douce par la congélation, var Sa- muel Reycr. Ibid. Août. Sur la pierre ou le phofphore de Boulogne. Var le Comte Mar- tini. 4 *6 /> ( Année 1699. Sur une huile de pétrole dont la fource efl dans le Territoire de Modem. Var le vrofeffeur Bernardino Ramazzini. 477 Expériences chymiques de Fr. Redi fur les fels factices . (y) 478 Procédé de la teinture de corail, tiré d'une lettre de Redi à Diacinto Ceftoni de Florence le 27. Août 1680. 483 Relation de l'expérience du puits de domme faite par M. Perrier , à la prière & d'après les vues de Blaife Pafcal. 484 Life chronologique des éruptions de volcans , tremblements de terre, de quelques faits météorologiques les plus remar- quables, des comètes, des maladies pefiilentielles , Sec. (^) 488 Supplément à la lifle chronologique des éruptions de volcans , tremblements de terre, &c. &c. <5)2 Supplément des tables des déclinaifons de l'Aiguille aiman- tée , &c. 677 Table alphabétique des matières. 683 Fin de la Table des Chapitres. COLLECTION ACADÉMIQUE, PHYSIQUE EXPERIMENTALE ET CHÏMIE. SUPPLÉMENT DES TRANSACTIONS P H I LOSOPI H QUES. IRRÉGULARITÉS DANS LE FLUX ET REFLUX DE LA MER, fur les Cotes des IJles qui font à fOuc/l de CEcoJJe, par RoB. MORAY. (Y) ARMI cette multitude d'Ides connues fous le nom de Transaction» Long-Ifland (d) fituées à l'Oueft de l'EcoiTe où elles oc- Philosophiq. cupent un efpace de plus de cent milles en longueur du . Nord au Sud , il y en a un grand nombre dans le détroit nm\e ,66S' qui fépare l'Ifle d'Euft d'avec l'Herris : rifle Berneray , £°' 4- qui cft une de celles du détroit, a environ trois milles de •ftRT> *< long , & plus d'un mille de large ; fa longueur s'étend de Eft à l'Oueft comme celle du détroit. J'ai pafl'é 16. ou 17. jours du mois («) Ille-Longne. Tom, VI, dt( Atad, Etratig, A i COLLECTION ■ i mufi— » d'Août dans la partie orientale de cette Ifle ; j'y obfervai une variété très- Transacticns finguliere dans le flux &: reflux de la Mer, & l'on m'y fit le récit d'un autre Philosophiq. fait de même genre non moins remarquable. Année i66ï ^ l'Oueft de î'Ifle-Longue les marées venant du Sud Oueft fe portent vers jvjo !e Nord le long de la côte; en forte que dans le cours ordinaire de marées Art i 1 eau du détroit où eft l'Hle Berneray coule vers l'Eft pendant le flux, & vers l'Oueft pendant le reflux. C'eft ainfi que fe fait régulièrement le flux & le reflux pendant les quatre jours qui précèdent &c les quatre jours qui fuivent la nouvelle & la pleine Lune ; les hautes marées s'élèvent or- dinairement à quatorze ou quinze pieds , & le refte à proportion comme ailleurs ; mais pendant les quatre jours qui précèdent & les quatre jours qui fuivent le premier &C le dernier quartier de la Lune, il fe fait un changement confulérable, mais régulier, dans le cours des marées; car l'eau coulant vers l'Eft, dès que le flux commence, ce qui arrive fur les neuf heures & demie du matin, non-ft-ulement elle fuit cette direction pendant les fix heures que dure le flux , c'eft-à-dire , jufqu'à trois heures & demie après midi, la Lune étant dans la partie méridionale du Ciel, mais elle continue de la fuivre conflamment pendant les fix heures du reflux , c'eft- à-dire , jufqu'à neuf heures & demie du foir : alors elle prend une direc- tion contraire & coule vers l'Oueft pendant les douze heures que durent le flux & le reflux de la nuit; ainfi malgré l'alternative du flux & du re- flux l'eau coule douze heures de fuite vers l'Eft , & douze heures de fuite vers l'Oueft alternativement ; cela dure huit jours confécutifs , favoir , quatre jours avant & quatre jours après les quadratures. Mais quatre jours avant la nouvelle & la pleine Lune, le cours ordinaire fe rétablit pour huit autres jours confécutifs , & l'eau coule pendant les fix heures du flux vers l'Eft; & pendant les fix heures du reflux vers l'Oueft, foit le jour; foit la nuit. Ce fait que j'ai obfervé très-foigneufement & que je n'avois pu croire fur le récit du Seigneur de l'ifle & de plufieurs de fes habitans, fort au fait de tout ce qui a rapport à la Mer comme font ordinairement les In- fulaires, me porte à croire un autre fait qu'ils m'ont encore afluré, & que je n'ai pas été à même de vérifier par ma propre obfervation ; c'eft que les marées fe faifant comme je viens de l'expofer depuis l'équinoxe du printemps jufqu'à celui de l'automne, pendant les fix autres mois au contraire, c'eft-à-dire, depuis l'équinoxe de l'automne jufqu'à celui du printemps , l'eau , clans le temps des marées irrégulieres , favoir quatre jours avant &i quatre jours après chaque quadrature, coule toute la nuit vers l'Eft & tout le jour vers l'Oueft , & par conféquent fuit des direclions opp ofées à celles qu'elle a pendant les fix mois entre l'équi- noxe du printemps & celui de lautomne. Pour être en état d'affigner les caufes de ces variations alternatives , aufti confiantes que fingulieres , il faudroit avoir une defeription exacfe de la fituation , de la figure, de l'étendue des côtes adjacentes d'Euit & d*Herris, des rochers , des fables, des bancs, des promontoires, des baies , des lacs , des profondeurs, enfin , de toutes les circonftances locales dont je ne puis rien dire de certain ni de précis; car cela ne fe trouve dans ACADÉMIQUE. } nuane carte, & j'ai négligé de conferver une note de toutes les circonf — ■ — ^™ tances de ce genre que pavois recueillies, lorfque je voulus faire la carte Transactions du détroit de Bcrncray. Philosoph.q. , Année 1665. N°. ■;. MOYEN QU'ON EMPLOIE A LIEGE POUR RENOUFELLER Art< \ [air dans ks lieux fouurrtins. Par le même. r) len ne nuit tant à ceux qui travaillent aux mines que le défaut d'air, ^011 la mauvaise qualité de l'air qu'ils refpirent dans ces lieux fouter- rcins. Les foupiraux qu'on pratique & qu'on fait aboutira l'ouverture ex- térieure de la mine pour y faire entrer l'air , ne peuvent fe faire qu'à grands frais &: avec beaucoup de temps. On a inventé divers autres moyens de pro- duire le même effet ; voici celui qu'on pratique à Liège dans les mines de charbon. On conftruit à l'entrée ou bouche de la mine une efpcce de cheminée de brique, haute de vingt -huit ou trente pieds, &i à-peu-près quarrée jufqu'aux deux tiers de la hauteur; le refte du tuyau va en s'étrécifiant. Deux des côtés oppolés peuvent avoir cinq pieds & demi de large à la bafe, & les deux autres côtés cinq pieds : l'épailTeur de la muraille eft d'une brique & demie. Au bas de cette cheminée , immédiatement fur la terre , il y a dans l'une des murailles une ouverture quarrée dont le côté a neuf ou dix pouces ; c'eft parla qu'on ôte ks cendres ck l'on a grand foin de refermer toujours exactement cette ouverture pour que l'air ne jniifTe pas y entrer. Environ à trois pieds de terre la muraille qui eft du côté de la bouche de la mine a un autre trou quarré dont le côté peut svoir huit ou neuf pouces; c'eft parla que s'introduit l'air qui fait brûler le feu : on infixe dans ce trou quarré un tuyau de bois , suffi quarré , qui doit s'y ajufter exactement ; il faut -que les pièces de bois qui coin- pofent ce tuyau joignent bien, & l'on colle encore fur leurs joints un parchemin pour que l'air ne puifTe entrer dans le tuyau que par fon ex- trémité qui eft ouverte. A mefure qu'on avance fous terre on alonge ce tuyau de bois dans l'intérieur de la mine , en y adaptant d'autres tuyaux (emblables & luttant toujours exactement les joints , & l'on conduit ce tuyau dans les endroits de la mine oii l'on a befoin de renouveller l'air. Quelques pieds plus haut il y a au dedans de la cheminée une faillie, foit de brique , l'oit de fer , qui règne tout autour , & fur laquelle doit porter le re- bord d'une elpece de fourneau à jour ou gril de fer courbe , dans lequel on met le charbon allumé : indépendamment de ce fnpport le fourneau eft encore foutenu par quatre chaînes de fer attachées à les quatre angles, & qui fe réunifient dans un crochet, lequel termine l'un des bouts d'une groiïe chaîne de fer , cette dernière chaîne tourne autour d'une poulie attachée à une barre de fer qui traverfe le tuyau de la cheminée dans fa partie fupérieure , l'autre bout de cette chaîne revient s'attacher un peu plus bas que la poulie à un crampon infixé dans l'une des murailles de la cheminée : cette chaîne fert à élever ck à abaif- £er le fourneau qui y eu fufpendu. A ce même endroit , la muraille a encore A 1 4 COLLECTION — m——— une ouverture oh porte quarrée, par où l'on fait entrer & fortir le four- Transactions neau ou Sr'' 5 dans ^ecll'el ctf k 'eu '■> am& 'a P01te dont il s'agit , Philosophiq. qui s'ouvre & (e ferme au belbin, doit être proportionnée à la grandeur .du fourneau. On conçoit ailément que le feu qui brûle dans cette che- Nfo '" minée à quelque diftance de la terre , attire l'air &i les vapeurs du fond de f10' 5" la mine, par le moyen du tuyau de bois qu'on y a conduit ; & que ART. 1. ce mauvais ajr efl continuellement remplacé par l'air extérieur qui fe re- nouvelle fans celle clans toute l'étendue de la mine , de forte qu'on y ref- pire un air aufli fain qu'au dehors, & qu'on peut non-feulement y brûler de la chandelle, mais y allumer du feu quand on en a befoin pour brifer quelque morceau de rocher. Pour que l'air ne cefle point de fe renouveller il faut avoir foin d'en- tretenir le feu dans la. cheminée, ou du moins le faire brûler aufli fouvent qu'il en eft befoin : pour cela on doit avoir deux grils ou fourneaux, afin que s'il arrive quelque accident à l'un, on puiffe mettre l'autre à la place, avec du- charbon tout allumé ; mais fi le feu étoit prêt à s'éteindre , il faudrait remon- ter le fourneau à l'aide de la chaîne & de fa poulie, & le retirer par l'ou- verture ou porte deftinée à cet ufage, puis ayant donné au feu de l'ali- ment , remettre le tout en place. Plus la cheminée eft haute, mieux elle tire l'air : on peut fe fervir de cette invention pour tous les puits ou fouilles perpendiculaires , ou incli- nées à l'horizon , quand on a beloin d'introduire un nouvel air dans toute leur profondeur , ou d'en faire exhaler les vapeurs qui s'y amafTent. SUR DES POISSONS QUI JETTENT DE LA LUMIERE SANS être pourris , par le Dr. BeaLE. LE cinq Mai 1 665. on avoit fait bouillir des maquereaux frais dans l'eau avec du fel & des herbes odoriférantes ; & quand l'eau fut bien refroi- Art. V. die le lendemain matin, on y laiffa les maquereaux pour les mariner. Le 6. Mai on fît bouillir de nouveaux maquereaux frais aflaifonnés comme ceux de la veille; Si le 7. on mit l'eau & les maqueraux du 6. avec l'eau &C les maquereaux du 5. Je remarque ces circonltances parce qu'elles font peut-être requiles pour produire l'effet qui s'enfuivit. Le foir du 8. Mai le cuifinier voulant prendre de ces maquereaux, n'eut Eas plutôt remué l'eau où ils étoient qu'elle parut lumineufe, quoiqu'en ouillant avec le fel & les herbes elle fe fût épaiflie , & qu'elle y eût pris une teinte noirâtre; le poiflon brilloit aufli & paroiffoit ajouter beaucoup à l'éclat de l'eau où il trempoit 1 on diilinguoit fa forme à travers cette lueur. Toutes les gouttes de cette eau qui tombèrent à terre ou fur des meubles- après qu'elle eut été remuée , brilloient aufli : les enfants en prirent dans- leurs mains des gouttes larges comme un fou, tk ces gouttes, vues de diffé- rentes diftances, paroiflbient par leur éclat aufli larges que des pièces de fix fous, ou même qu'un chelin & encore plus, AC ADÊM1QU É". tf Le cuifinier retourna les poiflons; le côté qui avoît été cîeJTous & — — ■— qu'il remit deffus n'avoit aucune lueur ; Iorfque l'eau eut cté quelque Transactions temps parfaitement en repos , elle cefia entièrement d'être lumineule. Phuosophiq. Le loir du 9. Mai nous eûmes la curiofité de répéter cette épreuve, elle nous donna les mêmes réfultats ; l'eau ne jetta aucune lueur julqu'à £0° ce qu'on l'eût remuée ; elle paroiflbit même épaiffe & trouble , mais f° ' 'A' dés qu'on y mit la main elle commença de briller; elle avoit même tant d'éclat quand on y remuoit la main circulairement, que ceux qui rc- gnrdoient du fond d'une autre chambre crurent que c'étoit du lait fur le- quel donnoit la Lune : quand on augmentait la vîteiîe de ce mouvement circulaire Peau paroifibit s'enflammer. Les poiflons étoient alors brillants des deux cotés également, fur-tout à l'endroit dugofier,& dans les autres parties qui s'étaient entamées en bouillant. Je pris un morceau fort brillant de ce poiffon & je le préparai auflï bien que l'obfçurité de la nuit me le permit, pour l'obferver d'abord à lin tort microteope &l enfuite à un petit , mais ni l'un ni l'autre ne m'y fit appercevoir de lumière , non plus que dans les gouttes de cette eau miles entre deux verres, lefquetles paroiflbient brillantes à l'œil nud. Le 10. Mai je mis dans mon grand microfeope un morceau de ce poiflbn qui avoit paru lumineux la nuit précédente , afin de l'obferver au grand Soleil ; la ?ï!?fî "G n0US °ffrit r'en de fort remarqi,able , elle paroifibit blanchâtre, deflecheeen quelque forte & fort inégale: nous vîmes tous, ou crûmes voir fortirde ce poifibn une cfpece de rayon ou de traînée plutôt obfcure que lumineute, iemblable à une traînée de poufliere très-fine , & quelques excelles prelque imperceptibles fort clair-femées : pour les étincelles nous les vîmes sûrement , car nous fûmes tous d'accord fur leur nombre & leur pcfmon ; mais pour la traînée dont j'ai parlé ; je loupçonne que c'eft une faillie apparence produite par le grand éclat du Soleil , ou qu'il y avoit de la poufliere dans le champ du microfeope. _ Le grand microfeope ayant été appliqué à ce morceau de poiflbn , à la faveur du jour, nous nous en femmes la nuit, mais nous n'aperçûmes plus aucune lueur dans le poiffon , ni à travers le microfeope ni a l'œil nud : comme il me parut fec je l'humectai avec de la falive pour voir fi l'hu- midité lui rcndroit fen éclat; il jetta quelques foibles étincelles qui déteig- nirent bientôt : nous ne les vîmes qu'à l'œil nud, mais point au microfeope. Le poiflon n etoit m tende ni infipide au goût. Te fis garder deux de ces poiiTons encore deux ou trois jours, ils le corrompirent dans cet in- tervalle, la chaleur étant fort grande ; mais contre mon attente ils ne jet- terent plus alors aucune lueur ni dans l'eau ni hors de l'eau , non plus que lcau ou on les avoit confervés , lors même qu'on la remuoit. J'ai répété pluneurs fois cette épreuve fur des maquereaux préparés comme j'ai dit , mais ce n'a jamais été avec le même fuccès. COLLECTION Transactions Philosophiq- Année 1667. N°. 17. Art. VII. N°. 28. Art. III. QUELQUES EXPÉRIENCES SUR UAIMANT PAR Samuel Colepress. VOici trois expériences que j'ai faites en préfence de Mr. William Strode I. Te pris une pierre d'aimant non polie & qui n'attiroit que fai- blement : je fis chauffer un clou à late, & quand il fut bien rouge y y appliquai promptement le pôle boréal de la pierre qui attira le clou aulTi- tot , & le tint allez long-temps fufpendu, jufqu'àce que je mis a terre & la pierre & le clou. . ., II Je mis au feu cette même pierre & quand elle fut rouge j appliquai fon pôle boréal à un autre clou à late froid , & qui n'avoit pas encore ete touché ; elle l'attira , mais faiblement , cependant il relia quelque temps lut-- pendu. . • III. Deux ou trois jours après j'effayai la même pierre , & je trouvai qu'elle attiroit autant qu'avant d'avoir été mife au feu ; d'où je conclus que le feu peut bien diminuer la vertu attractive de l'aimant , mais qu'il ne la détruit pas. EXTRA IT D' UN E LETTRE DE fur l'Aimant. Mr. Petit, VOus me mandez que fuivant la découverte d'un Artifte de L?"dres * la déclinaifon de l'aiguille aimantée qui étoit autrefois a l_fc.lt , elt à préfent d'un degré & demi à l'Oueft ; voici les recherches que j ai laites " jVobfervé la déclinaifon de l'aiguille aimantée fur trois méridiennes que je traçai en 1630. en différents endroits de Paris; je trouva, alors la déclinaifen de quatre degrés & demi au Nord-Eft. Les Curieux & les Ârtiftes qui comptoient le's uns neuf on dix degrés de déclinaifon . ; im- vant la tradition & les écrits à'Orontius Fineus , & de Cajtelfranc ; d'au'res onze degrés & demi fuivant Stnntrt ëc Offufms , crurent que mon obfervation étoit fautive , ou que cette différence venoit fait du plus ou moins de force des aimants qui avoient fervi à aimanter les ai- guilles fait de ce qu'en aimantant ces aiguilles, on les avoit appro- chées plus ou moins des pôles de l'aimant ; ils ioupçonnçient qu une aiguille qui auroit été aimantée précifément fur le pôle d'un bon aimant, n'auroit point de déclinaifon. , . Je voulus avoir des pierres d'aimant parfaitement îpnenques pour être en état d'éclaircir ce doute en aimantant des aiguilles avec des ai- mants dont les pôles fuffent bien connus , & auffi pour éprouver la vé- rité de ce que Gilbert a avancé au fujet de la terrillt * c'elt-à-dire, de toute pierre d'aimant parfaitement fphérique , lavoir, qu'un tel aimant étant placé fur un méridien , de forte que fes deux pôles & fon axe re- ACADÉMIQUE. 7 pondent exactement aux deux pôles ôc à l'axe de la terre, il tnurnrm — — ■ — "—— iur lui -même dans Tefpacc de vingt-quatre heures par un mouvement Transactions Continu, Philosopkiq. Je ris donc arronéir deux aimants avec la poudre d'émeril, l'un avoit Année 1O67. un pouce & demi de diamètre , il étoit exactement fphérique , homo- xt„ ,0 gène & fans aucun pore vifible ; ainfi je le préférai pour l'expérience •, Rl jjj de Gilbert à l'autre qui avoit trois pouces & demi de diamètre , mais qui étoit plus foible , & d'ailleurs poreux & inégal ; de forte que je nV.urois pu m'affurer que (on centre de grandeur fût le même que fon centre de gravité Se de force , ce qui étoit néceffaire pour cette expé- rience. Quant au petit aimant, fes trois centres étoient certainement au même point , car ayant pratiqué un petit enfoncement à chacun de fes pôles , je le pofai par ce moyen fur deux pointes d'aiguilles , comme fur deux pivots, & l'ayant iufpendu entre ces deux pointes ou pivots que j'avois ajuftés à un méridien de cuivre, il y étoit fi mobile que je le faifois tourner d'un fouffle de côté & d'autre, &c qu'il s'arrêtoit indiffé- remment fur tous les points. Cette pierre ainfi éprouvée &: ajuftée fur fon méridien avec un horizon, ayant été placée fur une ligne méridienne, de forte que fes deux pôles répondoient à ceux du Ciel , ne fit cepen- dant aucun mouvement fur elle-même; ce que je reconnus avec certi- tude par le moyen d'une petite marque blanche que j'y avois faite , la- quelle ne changea point de fituation. Ce même aimant &c l'autre dont j'ai parlé, dont les pôles étoient auffi marqués exactement , me fervirent enfuite à aimanter des aiguilles, pour reconnoître fi celles qui atiroient touché la pierre à différentes diiîances de fes pôles auraient différentes déclinaifoi.s ; mais je trouvai que la déclinaifon de toutes ces aiguilles étoit la même, favoir, de quatre de- grés Si demi Ni rd-Eft. Je ne foupçonnois point alors que la déclinaifon fût fujeîte à varier , l'ayant toujours trouvée la même en différents en- droits , depuis Breft en Bretagne , jufqu'à la Valteline dans les Alpes ; ainfi je croyois qu'il y avoit de l'erreur dans les obfervations des an- ciens, lorfque j'appris par des lettres d'Angleterre qu'en 1580. Mr. Bur- rens avoit trouvé la déclinaifon de l'aiguille de onze degrés onze minutes, près de Londres, comme Offufius c\: Sennert; qu'en i6ji. Mr. Gunther, Profeffcur en Mathématiques , avoit reconnu que la déclinaifon n'étoit plus que de fix degrés au même lieu ; & qu'en 1633. Mr. Gellibrand l'avoit trouvée de quatre degrés Nord-Eft, c'eft -à-dire , à peu près comme moi, ce qui m'a convaincu que la déclinaifon eft variable. Pour m'en afiurer par moi-même , j'ai fait de temps en temps des Obfervations en différents endroits, & il m'a paru que la déclinaifon alloit toujours en diminuant. Je ne la trouvai plus que d'environ un degré en Juin 1660. dans une expérience que je fis avec toutes les précautions poffibles , & me fervant d'un quart de cercle de cuivre de fix pieds de di2metre , où j'appliquai de bonnes aiguilles, l'une de iept pouces, de long, & l'autre de dix; l'année dernière ( 1666.) je trouvai la déclinaifon "de dix mi- nutes feulement fut la même méridienne ; elle m'a paru encore moindre 8 COLLECTION j — cette année ,' mais je puis vous aflurer qu'elle eft encore de quelques Transactions minutes àl'Euydu moins à Paris; ainfi je foupçonne de l'erreur (a) dans Philosophiq. l'obfervation faite à Londres, qui fixe la déclinaifon à un degré & demi Année 1667 Nord Oueft ; l'erreur peut venir des intiruments dont on s'en: fervi. Au ^j0 xq refte je ne doute pas que ce qu'on a cru voir dans cette observation , ne1 Art "lli ^ trouve vra' dans douze ou quinze ans , car félon moi la déclinaifon doit varier d'un degré en fept ou huit ans. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE Robert Boyle,. au fit/et des liqueurs injectées dans les veines d'animaux vivants. ( Voyez' le N°. 27. Art. II. ) No ^ TE vous ai mandé ce que je penfe qui peut avoir donné lieu aux expé- . ' ~$'j «7 riences qu'on vient défaire en Italie fur le mélange des liqueurs acides avec le fang dans les veines d'un animal vivant. Je fis part il y a trois- ans à la Société Royale d'un fait que j'avois remarqué plus anciennement, c'eft qu'en mêlant à du fang tout chaud & fortant du corps de l'animal un peu d'eau-forte , d'huile de vitriol , ou d'efprit de fel , qui font les menftrues acides le plus enufage, ce fang perdoit fa couleur rouge, pre- noit une couleur de boue , &C fe coaguloit très-vîte ; mais au contraire , que fi on mêloit à du fang tout chaud quelqu'efprit abondant en fel volatil comme l'efprit de fel ammoniac; ce mélange , loin d'altérer la cou- leur du fang , la rendoit plus vive , confervoit ce fang dans un état de fluidité ,& le préfervoit long -temps de la corruption. J'avois fait cette expérience dans la vue de prouver combien les efprits volatils font amis du fang ; le bruit qui s'en répandit alors a pu aller jufqu'à Mr. Fracaf- fati, &: lui donner l'idée des injections qu'il vient de faire ; car il n'y a guère de différence entre le fang fortant des veines d'un animal, & le fang encore renfermé dans ces mêmes veines. OBSERVATIONS DE Samuel Colepress, FAITES EN i66y. a Plimouth & aux environs , en réponfe à quelques que/lions des N°* 17. & 18. fur les marées. No. 33. Art. II. I. DEpuis la fin de Mars jufqu'à la fin de Septembre , nos marées du loir , c'efl-à-dire , d'entre midi & minuit , s'élèvent d'environ un pied plus haut que celles du matin. (<*) La variation n'eft pas la même par tout, on fait qu'à White-Hall elle n'eft pas la même qu'à Lime - Houfe , qui n'en'eft diftant que d'environ quatre milles d Angleterre ; ainfi l'obfervation faite à- Paris, quoique bonne en elle-même, ne conclut rien centre celle de Londres. lî» ACADÉMIQUE. II. Au contraire depuis les derniers jours.de Septembre jufqu'aux derniers Transaction» jours de Mars , la marée du matin s'eleve d'environ un pied plus haut I'hilosophiq. que celle du loir ; dans l'un & l'autre'cas. cette différence a lieu ton- » ■ ,,o :i i—.. i- —â :« i.._. t.. J...A- i.. a.... ■». ,.. Année 166S. Ç Heures. Pieds. Pouces. f ) ï î; e. ) -v 3- 4- o. Lhî ' 3 f 4- 4- o. Reflux. I 4 I S- î. 6. / 5, ( 6. , 6. ( 6, 1. 6. 2. 6. 4. o. 4. o. ;. 6. 1. 6. N°. 33. jours dans la même proportion pendant toute la durée du flux & du re- flux , c'eft-à-dire , depuis le moment où l'eau commence à monter, raf V ' ^\\ qu'à ce qu'elle l'oit parvenue à ("a plus grande hauteur, &: de même dans T* tous les degrés de fa diminution. III. Les plus hautes marées de chaque mois font toujours la troifieme après la nouvelle & la pleine Lune , à moins que quelque vent de traverte n'y mette obftacle , comme font fouvent leNord-Elî & le Nord-Oueft ■ leurs oppofés , lorfqu'ils font forts , rendent ordinairement ces marées les plus hautes de toutes fur nos côtes méridionales , ou fans cela elles fe- roient fort baffes. IV. Plus l'eau s'élève dans le flux , plus elle defeend dans le reflux; un homme de mer fort expérimenté , m'a pourtant attitré que quelquefois l'eau defeendoit fort bas dans le reflux, quoiqu'elle fe fût peu élevée dans le flux, ce qui fe défigne parle mot Anglois Out-La , ou par celui de Goufre de mer, comme quand il arrive une tempête fur mer, fans qu'il y en ait fur la terre. V. Le mouvement des marées n'efl point uniforme , leur vîteffe va tou- jours croiffant jufqu'à ce que l'eau foit parvenue à la moitié de la hau- teur où elle doit aller ; la vîteffe eft alors la plus grande , & fe foutient quelque temps au même point, après quoi elle diminue dans la même raifon qu'elle avoit augmenté , jufqu'à ce que la marée foit à fa plus grande élévation. Cela fe voit par la Table fuivante tirée des obfervations que j'ai faites en différents temps & en différents lieux: je ne la donne pas comme parfaitement exacre , mais comme un à-peu-près. Au refte quoique cette table foit reftreinte au port de Plimouth & aux environs, où l'eau s'élève de fejze pieds pour l'ordinaire , elle peut fervir pour tout autre endroit où l'eau s'éleveroit plus ou moins , pourvu qu'on obferve les pro- portions. TABLE. Heures. Pieds. Pouces,- Tom, A/, du Jçad, Etrang. B io Transactions Philosophiq. Année 1668. N°- 33- Art. IL N°. 34. Art. III. COLLECTION VI. II y a ordinairement cinquante-cinq marées dans chaque lunaifon , c'eft- h-dire , d'une nouvelle Lune à l'autre , & môme d'une pleine Lune à l'autre. LETTRE DE Mr. Vallis, SUR LE TEMPS des hautes murées en différents lieux. VOus favez que dans mon hypothefe fur le flux & le reflux , je n'ai point fixé le temps des hautes marées annuelles aux équinoxes, c'eft- à-dire, au 11. de Mars Se de Septembre, ni aux folftices , environ le milieu de Juin & de Décembre; mais que je les ai rapportées à un temps moyen entre les équinoxes & les folftices ; ainfi j'ai mis les hautes ma- rées de la côte de Kent , & par conféqueiit des rivières de Tamife &C de Medwai au commencement de Novembre &c de Février ; ce qui s'ac- corde avec les obfervations faites fur ces côtes , & notamment avec la vôtre du 5. Février de cette année. Suivant le rapport qui fut fait l'année dernière à la Société Royale ; & dont je fus témoin , le temps des hautes marées du Severn & de Chepftow-Bridge , eft au commencement de Mars & à la fin de Sep- tembre ; & quoique ces deux époques ne s'accordent point exactement avec celles dé la côte de Kent , elles ont ce rapport général entre elles que l'une eft à-peu-près autant avant l'un des équinoxes, que l'autre eft après l'autre équinoxe ; vous placez auffi les hautes marées de la côte de Plimouth environ au iz. Février, c'eft-à-dire, plus tard que fur la côte de Kent, & plutôt que dans le Severn. Je ne doute pas qu'en d'au- tres endroits on ne trouvât d'autres variétés, J'attribue ces variétés à la pofition refpective des lieux , & voici en peu de mots comment j'explique ce fait. Les eaux de la Mer ont un mouvement confiant, {quelle qu'en foit la. caufe,) de l'Eft à l'Oueft ; par exemple , l'Océan Atlantique a un courant général de la côte d'Afrique à celle d'Amérique; la même caufe produit {peut-être en partie) le vent d'Eft qui fouffle toujours entre les tropiques. La Mer venant donc frap^ per la côte Orientale d'Amérique , eft repouffée par cet obftacle de l'Oueft à l'Eft, vers les côtes de l'Europe, où le courant général qui s'affaiblit en s 'éloignant de l'équateur , n'eft plus affez fort pour vaincre la répul- fion dont je viens de parler. Le mouvement de nos Mers étant donc di- rigé par l'action combinée de ces deux forces au Nord-Eft, il s'agit de remarquer en quel temps il tire plus au Nord ou plus à l'Eft. Quand l'eau coule plus au Nord , elle groffit la Mer d'Irlande & le Severn ; quand elle coule plus à l'Eft , elle groffit le Canal & la Mer de Kent : & lorfque fa direaion eft entre ces deux points, elle vient frapper les côtes de Devonshire , de Cornouailles , & des endroits voifins. Il faut remarquer par rapport aux périodes annuelles , ( lef quelles dépendent en grande partit de la fituation de la terre par rapport au Soleil ) que le ACADÉMIQUE. 1 1 mouvement annuel de la terre clans le zodiaque, & fort mouvement rli j urne dans l'équateur , n'ont pas tout-à-fait la même direction; ces di- Transactions reefions faifànt entre elles un angle de vingt-trois degrés ck demi quand Philosophiq. le Soleil fe trouve à l'un ou l'autre équinoxe , elles l'ont prelquc paral- lèles au temps des folftices , & leur inclination varie à médire que le So- Année 1668, leil le trouve plus près ou plus loin de ces points; les différents rap- 34- ports que ces deux directions ont entre elles , t'ont varier aufîi ce mou- -^RT. M, Ventent compofé , qui participe de l'une &c de l'autre. Ainfi plus on ert près de l'un ou l'autre équinoxe, plus le mouvement de nos Mers lé dirige au Nord ou au Sud , &c plus on eft loin des équinoxes, plus la direction du courant tire à l'Eft ou à l'Oueft. C'eft cette direction du courant qui fait groflir la Mer d'Irlande aux environs des équinoxes , e'eft-à-dire , au commencement de Mars & à la fin de Septembre , qui grofîit de même le Canal ou la Manche lorfque le Soleil eft plus loin de ces deux points au commencement de Février & de Septembre, ck qui fait enfler la Mer de Devonshire & des environs dans les temps in- termédiaires. Oxford y. Mars i66\. EXTRAIT D'UNE LETTRE D E Mr. Henry Phi li ps au Docteur Jean Wallis , fur k vrai temps des marées. LA connoiffance du vrai temps des marées feroit très-utile dans bien N°. 14, des cas , mais la plupart des gens de mer & des aftronomes fe conten- Art. V tent pour indiquer ce temps, de dire qu'en tel lieu la haute Mer arrive quand la Lune eft à tel point du compas ou à telle diftance du méridien , comme û elle arrivoit de même dans tous les temps de la Lune. Par exemple on dit qu'à Londres la haute Mer arrive quand la Lune eft au Sud-Oueft , c'eft- i-dire , trois heures après qu'elle a paffé au méridien ; ce qui eft vrai pour les jours de la nouvelle & pleine Lune , mais non pas pour les autres jours & c'eft ce que peu de perfonnes remarquent : feulement Mr. Booker avertit que vers le premier & le dernier quartier delà Lune les baffes marées durent moins que les hautes ,,& que la différence eft d'un point du compas ; mais il ne donne point de règle pour déterminer les autres degrés de cette différence. En l'examinant exaftement je trouve qu'à Londres la marée avance de deux points dans les quadratures; c'eft-à-dire, qu'elle arrive une heure & demie plutôt : différence affez confidérable pour que les voyageurs qui l'ignorent manquent la marée. J'ai cherché le moyen de déterminer le temps relatif des hautes & baffes marées; j'ai trouvé par un grand nombre d'ob- fervations que ce temps des marées va en diminuant depuis les nouvelles &Z pleines Lunes jufqu'aux quadratures ; mais il ne diminue point uniformé- ment ou par des degrés égaux: il m'a paru que la plus grande différence avoit lieu dans le ternie moven entre la nouvelle &: la pleine Lune & les quadratures. Voici ma méthode pour trouver les degrés de cette différence. i°. 11 faut divifer la circonférence d'un cercle en douze parties égales Bj Année 1668 ' N°. 34. Art. V. it COLLECTION — — — ■ qui représenteront les douze heures , par rapport au mouvement de la Lune Transactions & à fa diftance du Soleil , depuis la nouvelle jufqu'à la pleine Lune. Philosophiq. i°. Divifezle diamètre du même cercle en quatre-vingt-dix parties égales ou minutes, ce qui répond à la plus grande différence du temps des marées à Londres , qui eft d'une heure & demie. 30. Joignez par des perpendiculaires au diamètre les points Je la circon- férence qui repréfentent les heures oppofées. 40. Enfin remarquez fur la circonférence du cercle le point qui repré- fente le temps du partage de la Lune au méridien & obfervez où tombe la perpendiculaire menée de ce point fur le diamètre ; le nombre des minutes qu'elle y coupera eu" celui qu'il faut retrancher du temps des marées delà nouvelle ou pleine Lune pour avoir le temps jufte de la marée du jour en queftion. Exemple. A Londres la haute Mer arrive à trois heures le jour de la nou- velle & de la pleine Lune, & c'eft aufîî trois heures après que la Lune a parte au méridien : lorfque la Lune a environ quatre jours elle partie au mé- ridien fur les trois heures , la haute Mer devroit donc ce femblé arriver à fix heures ; mais par la règle que je viens d'établir la perpendiculaire me- née du point de trois heures , moment du paflage de la Lune au méridien , à celui de neuf heures, coupe le diamètre par la moitié,c'eft-à-dire , à quarante- cinq minutes; ainrt il faut retrancher quarante-cinq minutes du temps des marées de la nouvelle & pleine Lune , donc la haute Mer doit arriver quarante-cinq minutes avant fix heures, c'eft-à-dire , à cinq heures quinze minutes. On peut faire le même calcul pour tout autre lieu, pourvu que l'on con- noifle le temps de la haute Mer dans les nouvelles & pleines Lunes. Com- me c'eft ce temps qui fert de règle, on peut pour faciliter l'opération, le marquer fous le diamètre du cercle. Ainfi quand la Lune fe trouve au mé- ridien à trois heures la perpendiculaire coupe le diamètre à deux heures quinze minutes qui étant ajoutées aux trois heures donnent cinq heures quinze minutes : & de même quand la Lune eft au méridien à neuf heures, fi l'on ajoute deux heures quinze minutes, on a onze heures quinze minutes pour le temps de la haute Mer. Il eft aifé de faire de cette manière une table du vrai temps des marées pour tous les jours de la Lune : j'en ai tait une de plufieurs années pour Londres , on peut la faire de même pour tout autre lieu en obfervant de divifer le diamètre en autant de minutes qu'il y en a dans la plus grande différence du temps des marées ; dans les lieux où cette différence eft moindre qu'à Londres , le diamètre doit être divifé en moins de parties; & en plus de parties dans les lieux où la différence eft plus grande. A C, AT) ÉMi Q U'E. i? TRAN'ÎACTi Philosophiq. EX.TR AIT D'USE LETTRE D E Mr. Thomas Wright, fur uni inondation de fabk dam U Comté de Suffolk. Année i668i N". 37. J'Ai différé de vous écrire pour être en état de vous donner plus d'éclair- Art. fl» eiffement tant fur les progrès de l'agriculture dans ce pays-ci , qu'au t'ujet des fables qui l'ont inondé. Quoique je fois fur les lieux & que la première éruption de ces fables ne remonte pas à un fiecle , j'ai eu peine à en décou- vrir l'origine. Enfin j'ai trouvé qu'ils viennent d'une garenne de Lakenheath, Ville appartenant au Doyen & au Chapitre d'Ély,diftante de ce lieu d'environ cinq milles , du côté de l'Oueft-Sud-Oueft. Il faut qu'il y eut en ce lieu quel- que montagne de fable qui n'en; pas encore épuifée &t dont la furface aura été entamée par les vents, impétueux qui viennent du Sud-Oueft ; ce fable pouffé par le vent fe fera répandu fur les terres adjacentes dont le fond eft d'un fable recouvert feulement d'une croûte affez mince de terre ftérile ; il aura brifé facilement cette croûte &C entraîné le fable qui fe trouvoit def- fous , de forte que le torrent s'eft grofîï à mefure qu'il s'eft éloigné de fa fource. A la première inondation dont quelques perfonnes actuellement vivantes ont été témoins , toute la maffe de ce fable ne couvrait guère , que huit ou dix acres de terre, & elle s'eft étendue fur plus de mille acres avant d'être à quatre milles de diftance de fa fource ; elle s'étendoit d'au- tant plus aifétnent que julqu'à ce qu'elle ait gagné notre Ville , elle n'a trouvé fur fa route qu'un terrein fort fablonneux & propre à augmenter l'inon- dation. Le feul obftacle que ce fable mouvant ait rencontré eft une ferme fituée à une lieue & demie de l'endroit de la première éruption: le pro- priétaire de la ferme fit tous fes efforts pour la garantir de ces fables, en conftruifant autour des efpeces de boulevards ; mais voyant que cette précaution étoit inutile il abandonna tout , & ce parti lui réuffit mieux que le premier ; car le fable trouvant un chemin plus Tibre paffa outre , de forte qu'il n'y en a prefque plus de veftiges en ce lieu. Il y a trente à quarante ans que ce fable gagna le territoire de notre petite Ville : il s'étendit peu à peu dans les dehors pendant dix ou douze années fans y caufer beaucoup de dommage, apparemment parce que fon courant qui alloit en defeendant fe trouvoit à l'abri des vents qiù l'ont mis en mouvement. Mais lorfqu'il eut paffé ce vallon il parcourut dans l'ef- pace de deux mois plus d'un mille en remontant , & dans cette année il en- gloutit deux cents acres de bonne terre à bled : enfin . il eft parvenu dans la Ville même & y a enfeveli ou renverfé plufieurs nv.ifons : on a fauve le refte à grands frais , & il en a plus coûté pour les conlerver qu'il n'en avoit coûté pour les bâtir. J'ai travaillé pendant quatre ou cinq années avec dif- férents fuccès à arrêter les progrès de cette inondation; mes tentatives étoient fouvent inutiles : !e fable s'eft une fois emparé de toutes nos avenues , de forte qu'il ne reftoit de paffage libre que fur deux murailles de huit ou neuf pieds de hauteur qui entouroient un petit bois fuué devant ma maifon , r4 COLLECTION — lequel eft prefque enterré fouS le fable : enfin , ce Table m'a ferré de fi près Transactions qu'il eft entré jufques dans ma cour & y a enlevé les gouttières dequel- Philosophiq. ques toits ; de l'autre côté il avoit rompu la muraille de mon jardin Ôc en Année 1668 a^oit fermé le chemin de ce côté. jt0 Enfin , au bout de quatre ou cinq ans j'ai réufli à reflerrer & contenir Apt \l* cette ma^ mouvante> & Ç'a été en bii oppofant des haies très- ferrées , que j'élevois les unes au deffus des autres à mefure que le fable en s'ac- cumulant gagneit leur fommet ; par ce moyen j'ai renfermé dans une en- ceinte de "huit ou dix acres une mafle de fable haute de près de vingt verges , & dans l'efpace d'un an j'en ai fait une terré ferme , en met- tant fur ce fable quelques centaines de voitures de fumier &c de bonne terre; de forte qu'avec le fecours de mes voifins j'ai débarraffé mes mu- railles de ce fable , & j'ai pratiqué dans fa mafle même un chemin pour al- ler à ma maifon. L'autre côté de la Ville a été bien plus maltraité. Plufieurs maifons ont été enfevel-ies ou renverfées; les pâturages & les prairies qui étoient confidérables font engloutis- ou ravagés. La branche de la rivière d'Oufe , (a) fur le bord de laquelle nous habitons, a reçu tant de fable, &c fort' fond s'en eft tellement élevé , qu'un batteau y pafle à peine avec le cin- quième de la charge qu'on pouvoit lui donner auparavant. Et fi le cou- rant interpofé n'eut pas empêché ces fables d'entrer dans le Norfolk, ils auroient fans doute ravagé ce Pays , car fuivant la proportion des pre- miers progrès de l'inondation qui étoit de dix acres à quinze cents , ou deux milles fur l'efpace de cinq milles de chemin , elle eût englouti une grande étendue de Pays , en parcourant encore dix milles d'un fol fem- btable. Quant aux caufes de cet étrange accident , les principales , félon moi , font la nature du fol & la fituation du lieu où s'eft faite la première érup- tion ; il eft à l'Eit-Nord-Eit d'une grande plaine marécageufe , 6c par conféquent expofée à toute l'impétuofité des vents d'Oueft-Sud-Oueft qui loufflent tous les ans , & qui doivent , ce me femble , acquérir encore beaucoup de force en traverfant un fi grand efpace , fans rencontrer au- cun obftacle; pour le fol, c'eft un fable d'une extrême légèreté, & c'eft fans doute cette_ légèreté qui a donné lieu aux hiftoires qu'on raconte des procès qu'ont entr'eux les habitans du Norfolk , pour des terres tranf- portées par le vent. On a éprouvé dans le même pays du Nordfolk , que cinquante tom- bereaux de marne par acre fuffifoient pour fertilifer une bruyère ftérile , te pour lui faire porter le double de ce que porte une bonne terre cul- tivée par la méthode ordinaire. (a) Plus connue fous le nom de rivière de Thetford ou de Brandon , deux Villes «nue lefqueiles elle parte. ACAD Ê M I OU E. 15 Transactions Philosophiq. JE XTR AIT D'UNE LETTRE DU D. B. SUR LA DÉCLINAISON de r aimant &Jur les maries. Annîe l66& J N°. 37. LE Capitaine Samuel Sturmy, homme de mer fort expérimenté, ob- ArTi "^* fcrvala déclinaifon de l'aiguille aimantée le 13. Juin 1666. en pré- fence de pluficurs perfonnes , & entr'autres de Mr. Staynrcd , ancien Mathématicien ; cette obfervation fut faite dans la prairie de Rownham du côté de l'eau, lieu dùlant de Briftol , à-peu-près comme Lime-Houfe ou la campagne adjacente l'eit de Londres ; la déclinaifon étoit à l'Oueft, & elle varioit en différents méridiens entre un degré vingt-deux minutes, & un degré trente-fix minutes ; ainfi la plus grande différence étoit de •quatorze minutes , & prenant le terme moyen entre ces deux extrêmes , Mr. Sturmy conclut que la variation étoit d'un degré vingt-fept minutes. Le même Mr. Sturmy répéta cette obfervation au même lieu , & avec les mêmes perfonnes un an après, c'eft-à-dire, le 13. Juin 1667. & il trouva la déclinaifon augmentée de fix minutes toujours Oueit. Il pro- met de réitérer encore cette obfervation le 13. Juia 1668. avec toute l'exactitude poffible en fe fervant d'un quart de cercle dont le rayon a fix pieds, divifé en minutes fort exactement , & avec une bonne aiguille d'environ huit pouces de long. Il me promet aufTi des détails exacts fur les marées , & relatifs au plan d'omervation donné dans les tranfac- îions ; quant à préfent il affure que les hautes marées annuelles dans ce lieu , arrivent aux environs des équinoxes , avant ou après , fuivant que fe trouve la nouvelle ou la pleine Lune. OBSERVATIONS DU CAPITAINE Samuel Sturmy SUR LES MARÉES , faites à Hong-Road à quatre milles de Briftol. I. J'Ai obfervé que les hautes marées annuelles arrivent ici aux mois de jjo, ^ ; Mars & de Septembre, immédiatement avant ou après chaque équi- Art. I. noxe , fuivant que la nouvelle ou pleine Lune fe trouve près de I'é- quinoxe. La Mer s'élève alors jufqu'à fept toiles & demie ou quarante- cinq pieds, & dans les plus baffes marées elle s'élève à vingt -cinq pieds. II. Nous remarquons auffi crue plus la Mer eft baffe dans les baffes ma- rées , plus elle s'élève dans les hautes , à moins que les vents de Nord- Eft ne foufflent avec violence , car ils s'oppofent à l'élévation de l'eau , & leurs contraires, les vents de Sud-Ouelt , la favorifent & produifent ici les plus hautes marées. id C Ol LE C TION' I I I. Transactions Quant aux marées journalières, nous remarquons que depuis la fin Philosophiq. de Mars jufqu'à la fin de Septembre, celles du foir onde l'après midi, Année 1668 c'e^"""c''re •> celles où la haute Mer arrive entre midi & minuit, s*è- j^0 ' lèvent d'environ un pied trois pouces plus haut que celles du matin ; Art i' *e contra're arrive depuis la fin de Septembre jufqu'à la fin de Mars. Cette différence fubiiftc dans la même proportion depuis le premier mo- ment de l'intumefcence, jufqu'à celui de la plus grande élévation de l'eau , ôi de même dans la détumefcence. IV. Les plus hautes marées de chaque mois font toujours les troifiemes après la nouvelle ou pleine Lune , à moins que les vents d'Eft n'y met- tent obftacle. y.- J'ai obfervé plufieurs fois ici que le jour de la nouvelle Lune , le ' flux arrive lorfque la Lune eft à l'Eft-Sud-Eft , l'intumefcence dure cinq heures , 6c la détumefcence fept heures. Ainli il y a une heure & demie de différence entre le vrai temps des marées & celui qu'indiquent les an- ciennes tables ; erreur qu'il eft important de rectifier. VI. La manière ordinaire de déterminer le temps- de la marée par le paf- fage de la Lune à tels & tels points du compas les jours de la nou- velle & pleine Lune, n'eft jufte que pour ces deux jours dans chaque lunaifon ; mais lorl'que la Lune va des fizygies aux quadratures , les baffes marées durent moins , & j'ai obfervé que la différence eft ici de deux points du compas. Mr. Henri Philips a donné une méthode pour déter- miner tous les degrés de cette différence par rapport à la Tamife. Foyei : No. 34. VII. Le mouvement de la marée n'eft point uniforme : fa plus grande vî- teffé eft au commencement de l'intumefcence & de la détumefcence ; & • elle va en décroiffant graduellement jufqu'à la fin ; dans la plus grande vîteffe l'eau monte ou de'cend d'environ un pied en fix minutes. VIII. Il y a ordinairement cinquante - neuf marées d'une nouvelle Lune ou pleine Lune , à une autre nouvelle ou pleine Lune. IX. Dans la Rivière de Severri à vingt milles au defïus de Briftol près de Neunham , &c à cent loixante milles de l'embouchure de la rivière , le pre- mier flot dans les hautes marées s'élève à neuf pieds de haut en forme de muraille , & roule ainfi dans l'efpace de quelques milles de fuite , cou- vrant tous les bas fonds qui étoient à fec auparavant, & renverfant ou portant fur les bancs tous les vaiffeaux qu'il rencontre, & qui relient à fec après fon paffage. On donne à ce flot le nom de Boar. Le flux ne dure ACADÉMIQUE. 17 dure en cet endroit que deux heures, &; l'élévation totale de l'eau eft! de dix-huit pieds, le reflux dure dix heures. La formation fubite de ccTransac flot vient fans doute du peu de largeur & de profondeur de la rivière Philosophiq. en cet endroit , car elle n'y eft large que d'un demi mille , & trois milles plus haut elle n'a plus que vingt perches, fon lit s'étrcciifant toujours "y e 1ooo, jufqu'à Glocefter. ( a) Ar-rL OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES DANS US' VOYAGE PAR MER AUX INDES Orientales, communiquées par Mr. RICHARD SllITHSOX, à Mr. ChUdrey. (Y) DE l'Angleterre au Cap Finiftere en Galice , à quarante-quatre de- fJo_ ^Q# grés de latitude Nord , les vents font auffi variables que dans l'An- Art. II gleterre même ; feulement la baie de Bifcaie eft. plus fujette que le fefte aux tempêtes : elle eft auffi d'une navigation plus difficile , les vagues s'y élevant très-haut. De-Ià au trente-quatrième degré le vent eft encore variable , mais à cent lieues des côtes d'Europe il tire généralement au Nord-Eft. Depuis le trente-quatrième degré , fi l'on tire vers la côte d'Afrique ou vers le méridien qui pafl'e par les Canaries, on a le vent conftam- ment Nord-Eft ou à deux points près; tout autre vent y eft très -rare. Cependant on a quelquefois en hiver fur la côte d'Afrique de violentes bourafques de vent d'Oueft , mais elles font de peu de durée ; en été l'air y eft variable dans les temps de calme. Ces vents de Nord-Eft régnent ordinairement jufqu'à huit degrés de latitude fèptentrionale , & c'eft-là que commencent les tornades qui ont communément pour limites le huitième & le quatrième degré de latitude Nord; il eft rare qu'on les trouve plus au Sud , mais ils fe font quelquefois fentir entre le neuvième &: le dixième degré de latitude Nord , èz même entre le onzième &; le douzième. Ces tornados font des vents incertains qui feufflent de to; s les points de l'horizon à la fois , tantôt fans interruption , tantôt par bouffées , avec des intervalles de calme parfait entre chaque bouffée. Ces vents font fi irréguliers , qu'il arrive quelquefois que quatre ou cinq vaiffeaux voguant de compagnie, & aufîï près les uns des autres qu'il eft poffible , ont chacun leurs vents particuliers oppofés les uns aux autres. ( .: ) M. de la Condamine parle d'un flot à-peu-près femblable , qu'il a obfervé lui- même dam la rivière des Ama/ones , à l'endroit où le grajjd canal de ce fleuve fe trouve is relTerrc par les Mes, & traverfé par un banc de fable. Ce flot que !e> Indien* "-•:u Pororoca, a lieu pendant les trois jours les plus voifins de la pleine Lune, temps des plus hautes marées. La Mer parvient '>n une ou deux minutes à fa plus Tom, FL du AcaJ. Etrang. i8 COLLECTION Mi»——— Ce climat efl fujet à des pluies & des tonnerres terribles , & prefque Transactions continuels, fur-tout à mefure qu'on approche de la côte d'Afrique; car Philosophiq. en tirant à l'Oueft on en a beaucoup moins , & les vents commencent » ,, de prendre un cours plus réglé; de forte que fi l'on tire à l'Oueft jufques njJfoe * 9- vers ]e méridien de la côte Orientale du Brélil , on n'a plus guère de , ', '?.' tonnerres ni de bourafques de vent , & même entre le quatrième & le huitième degré il y a beaucoup de calme , des brouillards fort épais ôc point de pluies orageufes. C'eft aufîï un fait affuré, que depuis la côte d'Afrique jufqu'à cent ou deux cents lieues à rOueft , le vent de Nord-Eft tire communément de plus en plus à l'Eft, de forte qu'à l'Oueft du méridien des Açores, en- viron à vingt degrés , le vent confiant eft ordinairement Eft-Nord-Eft : &: de même que du trente-quatrième degré au quarante - quatrième , les vents près du continent d'Europe font ordinairement entre l'Eft & le Nord, ainli vers le méridien de la première des Açores, ils font com- munément entre le Sud-Oueft &C le Nord-Oueft , c'eft pour quoi nos vaiffeaux en allant à Gibraltar , dirigent leur courfe le long des côtes du Portugal ; mais en revenant ils font fouvent forcés d'aller affez loin à l'Oueft pour chercher le vent d'Oueft. De même les vaiffeaux vont aux Barbades par les Canaries , & pour revenir ils fe détournent & paffent au Nord-Oueft des Açores. Enfin, il faut au moins deux fois plus de temps pour aller à la Virginie que pour en revenir, parce qu'en revenant les vaiffeaux fuivent la direction du vent, au lieu qu'en allant ils ont un long circuit à faire vers le tropique , ou au moins jufqu'au vingt-huitième de- gré de latitude , pour aller chercher le vent de Nord-Eft ; & après que ce vent les a menés affez loin à l'Oueft , ils reviennent au Nord , d'où ils achèvent leur route en plus ou moins de temps , ûiivant que le vent d'Oueft tire plus ou moins au Sud. Entre les troifieme & quatrième degrés de latitude Nord, lèvent de Sud-Eft , qui règne entre l'équateur & le tropique du capricorne, com- mence à fe faire fentir ; il tire plus au Sud vers la côte d'Afrique , & plus à l'Eft vers celle du Bréfil. Au refte le vent varie non -feulement fuivant les longitudes , mais aufîi fuivant les latitudes , car il eft plus Sud vers l'équateur que vers le tropique du capricorne dans le même méridien. Par exemple, on m'a affuré, & il eft vraifemblable , que dans la grande baie de Guinée le vent eft ordinairement Sud , & tire autant à l'Oueft qu'à l'Eft ; mais je fuis certain que dans le même méridien près du tropique du capricorne , le vent eft conftamment Sud-Eft , tirant tantôt plus au Sud , & tantôt plus à l'Eft. Au contraire dans le méridien qui paffe environ à cent lieues de la côte Orientale du Bréfil , c'eft vers l'é- quateur que le vent eft entre le Sud-Eft & l'Eft-Sud-Eft. Vers le tro- pique dans ce même méridien , les vents font plus variables , mais ils tirent le plus fouvent au Nord-Eft. Dans notre dernier voyage, nous eûmes (depuis environ le 15. Avril jufques vers le 15. Mai ) beaucoup de calme, & des vents très-doux en allant de la ligne au tropique du capricorne ; mais dans notre premier voyage en 1657. nous eûmes des tempêtes les 16, 17. & 18. Mai, fur- ACADÉMIQUE. 19 tout le 17. étant à fept degrés de latitude méridionale, le zo. & zi. du «a—— — ■ même mois , à douze 8c treize degrés, & enfin , le 17. au foir à vingt- Transactions deux degrés. Cette dernière tempête fut la plus fubite & la plus inepi- Philojophiq. née que f euffe jamais vue. 11 avoit fait beau temps tout le jour jufqu'à , j(,, . huit heures du loir, le vent étant Nord-Eft ; mais tout d'un coup il se- 'N COLLECTION' _, i— & avant la fin de la féconde minute il fe débattit, eut beaucoup de con- Transactions vulfions, ne foutenoit plus l'a tête, & paroiffoit prêt à mourir ; mais nous Philosophiq. lui rendîmes la vie en lui redonnant de l'air , & il ne nous parut point que cet oifeau pût s'en parler beaucoup plus long-temps qu'une poule , ou Anr^c; ^^'tout autre oifeau non aquatique. Pour nous affurer que c'étoit uniquement la privation de l'air, & non la petitefTe du récipient qui avoit caufé tant de mal au canard , nous le laifsâmes pendant dix minutes dans le même récipient fans en pomper l'air , & feulement en lui ôtant toute communication avec l'air extérieur ; il n'en parut point incommodé , & fans doute il y feroit refté plus ■ long-temps fi nous enflions eu la patience & le loifir de l'y laifler. Seconde Expérience. DAns la faifon où l'on a de jeunes canards ou cannetons , j'en pris un qui n'avoit pas encore de plume , & je le mis dans le même récipient que le premier : il ne parut pas d'abord y fournir tandis que l'on pompoit l'air; mais avant la fin de la première minute il eut les mêmes fymptomes que le premier ; & avant que la féconde minute tût expirée , il fallut lui redonner de l'air , ce qni le guérit bientôt ; nous le laifsâmes enfuite plus de fix minutes enfermé dans le récipient avec de l'air, mais fans aucune communication avec l'air extérieur , £c il s'y porta bien. . . . . . Pendant ces expériences , l'oifeau renfermé dans le récipient vuide cl air, paroiffoit beaucoup plus gros qu'il n'avoit paru avant qu'on eût pompé l'air, fur-tout vers le jabot, qui cependant étoit fort plein & fort gonflé auparavant. , . La faculté qu'ont les canards & autres oifeaux aquatiques , de pouvoir vivre un certain temps plongés dans l'eau , quoiqu'ils ne puiflent , comme on vient de le voir, vivre beaucoup plus long-temps que les au- tres oifeaux dans un air extrêmement raréfié , dépend d'une certaine conformation des organes de la reipiration dont nous parlerons encore au Titre X. TITRE II. Expériences fur des Vipères. Omme les vipères ont des poumons quoique fort différents de ceux _ des hommes, des chiens, des chats, des oifeaux, &c. ce que leur fang eft froid dans leur veines , du moins au rapport de nos fens ; j'ai voulu voir quel feroit l'effet de l'abfence de l'air fur des animaux de cette efpece ; j'ai fait far cela plufieurs expériences , mais j'en ai perdu la note à l'exception de ce que je vais rapporter* Premiers:. c ACADÉMIQUE. 25 Première Expérience. ZT ANSACTIONS LE 2. Janvier i66y. je mis une vipère dans un petit récipient, onPHIL050PHI(2- pompa l'air, la vipère enfla, tk nous obfervâmes les phénomènes Année 1670, fuivants. m N°. 62. I. Il fe pnfla quelque temps avant que cette vipère fût enflée au point ^rt. j d'être forcée de bâiller , ce qu'elle fit dans la fuite. II. Elle fut environ deux heures tk. demie dans le vuide , avant que nous flirtions affurés de (a mort par des fignes certains. III. Lorfque cet animal eut enflé au point d'être obligé de bâiller & de montrer les gencives , il défenfla & devint grêle comme auparavant ; mnis bientôt après il enfla de nouveau , &c le mit à bâiller comme la première fois. Seconde Expérience. NOus renfermâmes une vipère dans un récipient des plus grands entre les petits tk nous fîmes le vuide avec grand foin ; la vipère alloit de bas en haut, tk de haut en bas comme pour chercher l'air ; peu de temps après elle jetta par la bouche un peu d'écume qui s'attacha aux parois du verre, fon corps enfla peu, & le cou encore moins pendant que l'on pompoit l'air , tk encore un peu de temps après ; mais enfuite le corps tk le cou fe gonflèrent prodigieufement , & il parut lur le dos une efpece de velue. Une heure &c demie après qu'on eut totalement épuifé l'air du récipient , la vipère donna encore des fignes de vie , mais nous n'en remarquâmes plus depuis. L'enflure s'étendoit jufqu'au cou, mais elle n'étoit pas fort fenfible à la mâchoire inférieure. Le cou 6c une grande partie du goficr étant tenus entre l'œil tk la lumière d'une chan- delle , paroifîbient aflez tranfparents dans les endroits qui n'étoient point obfcurcis par les écailles. Les mâchoires demeurèrent fort ouvertes tk un peu tordues ; l'épiglotte & la fente du larinx qui reflerent auffi ou- vertes, alloient prelque jufqu'à l'extrémité de la mâchoire inférieure. La langue fortoit pour ainfi dire de défions l'épiglotte , & s'étendoit au- delà ; elle étoit noire & paroiflbit fans vie , le dedans de la bouche étoit aulfi noirâtre. Au bout de vingt-trois heures , ayant laiflé rentrer l'ait dans le récipient , nous obfervâmes que la vipère ferma la bouche à l'inf- tant, mais elle la rouvrit bientôt , & demeura en cet état ; lorfqu'on lui pinçoit ou qu'on lui brûloit la queue , on appercevoit dans tout le corps des mouvements qui indiquoient un refte de vie. Treifume Expérience. A Ces expériences fur les vipères, j'en joindrai une, faite fur un ferpent ordinaire tk fans venin que nous enfermâmes le 25. Avril avec une jauge dans un récipient portatif; (<<) ayant épuifé l'air de ce récipient ( j) L'Auteur appelle ainfi un récipient conftruit de manier* qu'on peut le, féparerde la (naelnne pneumatique fans y lai (lier rentrer l'air. Tom. yj, des 4cadx Etrang. D Transactions I'iiilosophiq. Année 1670. N°. 61. Art. I. 26 COLLECTI ON 6c pris les précautions néceffaires pour que l'air extérieur n'y pût pas rentrer , nous le portâmes dans un endroit tranquille & retiré ; il y ref- ta depuis les dix ou onze heures avant midi, julqu'au lendemain environ les neuf heures du matin , & alors le ferpent me parut mort ; mais ayant mis le récipient auprès du feu à une diftance convenable , l'animal donna des fignes de vie , & darda même fa langue fourchue ; je le laifl'ai en cet état , & n'étant revenu le voir que le lendemain après midi , je le trouvai fans vie, & je ne pus le faire revenir ; fa bouche qui étoit fer- mée la veille, fe trouvoit alors fort ouverte , comme 11 les mâchoires euffent été écartées avec violence. TITRE III. .Expériences fur des Grenouilles. LEs mêmes raifons qui m'avoient porté à faire fur des vipères les ex- périences dont je viens de parler , m'engagèrent à en faire de fem- blables fur des grenouilles : en voici les réfultats. Première Expérience. LE 9. Septembre 1661. nous renfermâmes dans un petit récipient une grofle grenouille pleine de vigueur ; on pompa l'air , & on laiffa la grenouille médiocrement enflée , ayant encore de temps en temps du mouvement dans le thorax, mais un mouvement plus foible que lorf- qu'elle refpiroit librement avant qu'on eut tiré l'air du récipient. Nous la vîmes refpirer ainfi , & même fe mouvoir de temps en temps d'un côté du récipient à l'autre pendant environ deux heures , après quoi l'enflure au- gmenta beaucoup , &C nous n'apperçûmes plus dans le thorax aucun lïgne Je refpiration; la tête n'étoit pourtant pas fort enflée, ni la bouche ou- verte. Au bout de trois heures & un peu plus , ne voyant aucun figne de vie dans cette grenouille, nous lui redonnâmes de l'air & elle déf- enfla beaucoup , mais il ne parut aucun autre changement ; & lorlque nous l'eûmes tirée du récipient & mile à l'air libre , elle parut toujours morte; cependant l'ayant laiflee toute la nuit fur l'herbe dans un jardin, nous l'y retrouvâmes le lendemain pleine de vie. Seconde Expérience. E 19. Juin 1660. à onze heures du matin, je mis une grenouille dans _un récipient qui pouvoit contenir environ quinze onces & un quart d'eau , & dont on avoit tiré l'air , de forte que quand on ouvrait le ro- binet dans l'eau , il en entroit dans le récipient treize onces & un quart. La grenouille paroiffoit alïez vive dans ce récipient qui fut toujours te- nu plongé dans l'eau , elle expira cependant au bout de fix heures. Au L ONS ACADÉ M I Q U E. 2? commencement elle ne paroiffoit pas fort incommodée de l'abfence de i n l'air; & l'on jugeoit au mouvement du gofier & des poumons que Ca reC- -tv piration n'étoit point interrompue. PhuosomS Troifieme Expérience. Anneee 1670, N°. 6a. LE 6. Septembre 1661. on renferma dans un récipient affez grand -Art. I, deux grenouilles récemment prifes, dont l'une étoit longue feulement d'un pouce, & grêle à proportion ; l'autre étoit groffe & vigoureufe. Pendant que l'on pompoit l'air , la petite grenouille s'élançoit en haut fort vivement , elle grimpoit même de fois à autres le long des parois du récipient, & fe torc'oit en s'appuyant contre le verre; lorfque fon corps parut perpendiculaire ou peu incliné à l'horizon , elle continua de lauter encore, quoiqu'on eut achevé de tirer l'air du récipient; mais au bout d'un quart d'heure nous vîmes qu'elle étoit morte 8c renverfée fur le dos. L'autre grenouille qui étoit beaucoup plus greffe & plus forte avoit commence d'enfler pendant que l'on pompoit l'air, & paroiffoit fouffrir d'être privée de cet élément , car elle s'élançoit Couvent en haut , après que l'air eut été pompé, ce qu'elle n'avoit point fait auparavant ; cependant elle réfifta pendant une demie heure , mais nous ne pûmes Cui- vre plus loin cette expérience ; le récipient qui étoit fendu , & dont la fente avoit été' recouverte avec un morceau d'étoffe trempé dans du maf-- tic , s'étanr caffé alors par le poids de l'air extérieur qu'il avoit cepen- dant tort bien Contenu jufques-là. Quatrième Expérience. LE 11. Septembre je mis une petite grenouille dans un récipient por- tatif' & fort petit , & l'on pompa Pair. La grenouille étoit affez vive au commencement, mais quand on eut pompé une quantité d'air confi- dérable, elle parut fort ineommodée , car elle s'élançoit en haut comme pour s'échapper de faprilon; cependant lorfque l'opération Cttt finie, la grenouille étoit encore bien vivante , & elle continua de paroître telle près d'une heure, quoiqu'elle eût l'abdomen fort enflé; le thorax l'étoit auffi un peu , &c il avoit perdu ce mouvement ou battement qu'on re- garde comme une circonftance & une preuve de la refpiration des gre- nouilles. Environ trois heures un quart après que le récipient eut été féparé de la machine, on y fit rentrer de l'air, & alors l'abdomen de la grenouille s'affaiffa tellement-, qu'à la place de l'enflure il y eut une cavité conlidérable; il s'en fit auffi une proportionnée dans le thorax- ces deux cavités CubCifterent , la grenouille n'ayant point repris de vie. ' Cinquième Expérience. LE 14. Avril on mit une groffe grenouille dans un récipient doré , & l'air ayant été pompé, le corps de la grenouille s'enfla par de- grés, ce qui parut bien clairement lorCque l'air "étant rentré dans le reîi- !? COLLECTION ■—nient par une fente qui s'y fit, le corps de l'animal devint beaucoup plus " , mince , & même fa partie inférieure parut concave. Je laiflai le récipient PHao'oPHiQ. avec la jauge fous l'eau pendant près de fept heures ; je revins au bout de ce temps, & je trouvai le récipient en affez bon état, mais la gre- Année 1670. nouj|ie étoit morte & fort enflée ; on fit rentrer de l'air dans le récipient, N°- 6i- & le corps de l'animal redevint plus affaiffé & plus concave qu au- Art F . •ft«-1- '• paravant. , . J'ai ajouté fous ce titre & fous plufieurs autres les expériences dont les réfultats n'ont pas été tout-à-fait tels que je les attendois en confe- quence des autres expériences rapportées fous les mêmes titres ; ce que j'ai fait non-feulement pour obferver une exacfe impartialité dans le ré- cit de ces faits , mais auffi pour exciter les Phyficiens à oblerver par eux-mêmes quelles variétés peuvent être produites dans ces fortes de^ ré- fultats par différentes circonftances telles que la faifon de l'année, l'âge, la force, la taille , &c. des animaux mis en expérience. TITRE IV. Expériences fur de jeunes Chats. AYant eu la curiofité d'éprouver fi les animaux nouveaux nés , ac- coutumés dans l'état de fétus à vivre ou fans refpirer, ou avec une refpiration fort imparfaite , foutiendroient mieux la privation d'air , que les animaux qui ont rcfpiré long-temps & librement ; nous prîmes un petit chat, né de la veille, & nous l'enfermâmes dans un récipient fort petit , que nous jugeâmes pouvoir contenir une pinte au plus , & que nous choifimes tel , afin que le vuide fût plutôt fait ; environ une mi- nute , ou un peu plus, après que la pompe eut commmencé de jouer, le petit chat , qui pendant cet intervalle avoit été haletant &C tourmenté de violentes convulfions , tomba comme mort , la tête penchée & la langue tirée; nous lui rendîmes de l'air , & il donna à l'infant des fignes de vie ; enfin ayant été tiré du récipient , il fut bientôt rétabli. Voulant conferv'er ce petit chat , nous en prîmes un autre de la même portée & nous l'enfermâmes dans le même récipient , il y éprouva bientôt des convulfions, ainfi que le premier, après quoi il relia comme mort; mais l'ayant obfervé de fort près , nous lui vîmes quelques foibles mouve- ments qui indiquoient un relie de vie ; en effet pendant que l'on conti- nua de pomper l'air, le petit aninal fe remua de nouveau , & bientôt il eut des convulfions plus violentes & plus générales que les premières. Au bout de fix minutes, à compter du commencement de l'opération, il nous parut tout-à-fait mort, & il ne reprit point de vie, comme avoit fait le premier, quoique nous fiffions alors rentrer de l'air dans le réci- pient ; nous l'en tirâmes , & il refta dans le même état , la bouche ou- verte la langue tirée , fans refpiration ni pulfation fenlîble ; mais quel- qu'im'l'ayant pincé , il redonna des fignes de vie ; bientôt après il conv ACADÉMIQUE. i$ mcnça à bâiller & à refpirer avec beaucoup d'effort , comme j'ai vu m ' m*— ■ faire à quelques fétus lorfque j'ouvrois la matrice qui les rent'ermoit ; il Transactions reprit peu à peu tes torces & fe rétablit dans l'efpacc d'un quart d'heure : Phh.-3:>ophiq. n'ayant pas voulu le foumettre à une féconde épreuve , nous mîmes à , fa place dans le récipient un troifieme chat delà même portée, qui après "f^ 1670. avoir haleté & fouffert de violentes convulfions , comme les deux pre- °' ^ miers, nous parut mort au fécond ou troifieme coup de piflon, au bout ART. I. d'environ une minute & demie ; mais ne me fiant plus à cette appa- rence, je fis continuer Faction de la pompe, d'autant plus que je veu- lois obferver, fi en faifant le vuide à différentes reprifes , on n'apperce- vroit pas dans le corps de l'animal , à l'inftant 011 l'on ouvre le robinet pour faire fortir l'air , quelque enflure qui put être l'effet de l'expanfion de l'air, ou d'un fluide aérien renfermé foit dans le thorax , foit dans l'abdomen ; & en effet je crus voir une légère enflure , mais je ne vou- drais pas l'affurer fans avoir vérifié ce fait par de nouvelles épreuves. Un peu de temps après , quoique l'on continuât de pomper l'air , le petit chat donna de nouveau des lignes de vie , Se il eut des convulfions aurlî fortes au moins que les premières. Enfin , fept minutes après qu'on eut commencé de faire le vuide, le petit chat paroiffant mort , nous lui re- donnâmes de l'air , & il nous fembla qu'il pourrait encore en revenir ; on le tira du récipient, on lui mit de l'eau de vie dans la bouche, mais malgré tout ce que nous pûmes faire, il mourut dans nos mains. Ces expériences mériteraient d'être fuivies fur des animaux nouveau- nés de différentes efpeces , car il paraît par ce qui vient d'être rappor- té, que ces petits chats ont réfiflé dans le vuide trois fois plus long- temps , que probablement n'auroient pu réfifter des animaux plus âgés & de même groffetir. TITRE V. Expériences pour reconnaître le volume d'air contenu dans les pores de l'eau. LEs premières fois que j'ai voulu extraîre des pores de l'eau l'air qu'ils renferment , je n'ai pu juger de la quantité de cet air , rela- tivement au volume d'eau ; car en le failant échapper d'un tuyau ouvert plein d'eau, dans un récipient où l'on avoit fait le vuide, le volume de l'eau n'en paroiffoit pas fenfiblement diminué ; il me fallut donc cher- cher les moyens de rendre cette diminution fenfible ; voici ce que j'ai retrouvé fur ce fujet dans mes mémoires. Première Expérience, JE pris un tube de verre long d'enviran trente-fix pouces , fcellé par un bout, 6c l'ayant rempli d'eau , je le renverfai dans un vaiffeau de verre qui n'avoit pas deux pouces de diamètre , & guère plus de trois lignes 3o COLLECTION *— — — — — de profondeur. Ces deux verres ayant été mis ainfi dans un récipient Transactions convenable à leur forme , on pompa l'air lentement, &c l'on y en fit Philosophiq. rentrer enfuite un peu avec les mêmes précautions. Les bulles d'air qui . , , s'étoient élevées pendant l'opération , formèrent au Commet du tube un No , ' volume d'air d'environ foixante & dix-neut centièmes de pouce. Art I > Seconde Expérience. AUffi-tôt après je remplis avec la même eau un autre tube , qui étant renverfé de même dans le vaiffeau de verre de la première expé- rience , s'élevoit de quarante -trois pouces & demi au deffus de la fur- face de l'eau contenue dans ce vaiffeau inférieur ; l'air ayant été pom- pé , l'eau du tube defeendit d'environ trente-neuf pouces ; mais lorfqu'on fit rentrer l'air dans le récipient , elle remonta dans le tube juiqu'à trois vingtièmes de pouce du fommet. Le volume des bulles d'air raf- femblées au fommet du tube , fut eftimé dans la première expérience à > plus de trois quarts de pouce , & dans la féconde à environ trois feiziemes de pouce. L'eau du tube dans la première expérience defeendit ju (qu'an niveau de celle du vaiffeau inférieur , & dans la féconde elle fe Contint à quatre ou cinq pouces au défais de ce même niveau. Il réfulte de ces épreuves que l'air tandis qu'il efi caché dans l'eau, n'y occupe point un efpace fenfible , puifque l'eau ne diminue pas fenfi- blement de volume lorfqu'on en fait fortir l'air , mais que ce même air " raffemblé au fommet du tube, y occupe quelquefois un efpace affez con- - fidérable , relativement à la capacité de ce tube. Il efl vrai que ce petit amas d'air occupe plus de place au fommet du tube , qu'il n'en occu- perait dans l'athmofphere , parce que la preffion de l'air extérieur eft balancée en partie par le poids de la colonne d'eau inférieure, laquelle a trois à quatre pieds de longueur. Ces expériences prouvant évidemment que les liqueurs contiennent de l'air , pourraient exciter les Phyficiens à faire quelques recherches à ce ' Cujet ; par exemple, à examiner fi une liqueur dont on auroit déjà tiré des bulles d'air, une ou plufieurs fois, en fournirait encore une quantité conlîdérable. Si l'eau ne contient pas une quantité d*air fufnfante pour des animaux froids comme les poiffons. Enfin, fi l'on pourrait tirer de l'air de l'eau qui paffe à travers les - cuies des poiffons. Je m'étois d'abord contenté des moyens dont je viens de parler pour eftimer la quantité d'air contenue dans l'eau; mais j'imaginai enfuite un infiniment beaucoup plus propre à cet ufage : je vais donner une idée de fa flrufture, en rapportant la première expérience où je l'employai. Je pris une boule de verre bien tranfparent d'environ trois pouces & demi de diamètre de dehors en dehors, garnie d'un tube ouvert d'environ neuf pouces de hauteur, A un pouce de fon Commet ce tube avoit été réduit à la lampe de l'émailleur à la grofleur d'une plume de corbeau, fur la longueur de deux on trois pouces , pour rendre plus fenfible- ACADÉMIQUE. 31 ________ rabaiflemcntde l'eau lorfque l'air s'en dégagerait. Au deffui de cette partie " ' ~S déliée, le tube redevenoit de la même largeur à -peu-près' qu'à fon origine ; Transactions en forte que les bulles d'air après être montées dans la partie déliée de Philosophiq. ce tube, trouvoient allez d'elpace pour fc brifer, fans qu'il fe répandit Année 1670. d'eau- . , , . , . N°. 61. Ce vaiffeau ayant été rempli avec les précautions qu'exigeoit fa forme Art. I. julqu'au haut de la partie déliée qui fe trouvoit un peu plus large là qu'ailleurs , n'ayant pas été tirée bien uniformément , on le mit fur un fupport dans un grand récipient & l'on pompa l'air; une multitude de bulles montèrent alors dans le tube , y formèrent une efpece d'écume , & s'étant brifées dans l'endroit où le tube s'élargiflbit, il ne s'en écoula rien. On fuipendir enfuite le jeu de la pompe pour donner le temps aux particules d'air qui pouvoient encore être dans l'eau de s'en dégager ; après quoi on fit de nouveau agir la pompe pour épuifer entièrement l'air qui pouvoit s'être échappé de l'eau du tube dans la capacité du ré- cipient. Ces alternatives de l'aâion & de l'inaction de la pompe durèrent allez long-temps , jufqu'a ce qu'enfin les bulles devenant fort rares nous nous laflâmes de les attendre, &i nous fîmes rentrer l'air extérieur dans le récipient. Les fpeâateurs virent avec (urprife, que malgré la multitude de bulles qui s'étoient échappées de l'eau , je trouvois à peine l'épaiffeur d'un cheveu de différence de l'endroit où fe trouvoit alors la furface de l'eau, à celui où elle étoit au commencement de l'opération , & que j'avois eu foin de marquer ; la perfonne qui avoit manœuvré dans cette expérience , ne put même y appercevoir aucune différence fenfiblc. J'ai fait la même épreuve fur du vin rouge , avec un infiniment fem- blable : dès qu'il fut dans le récipient, & que l'on pompa l'air, nous vî- mes une multitude de bulles monter rapidement dans la partie déliée du tube, commefi elles eu fient été lancées en haut avec force, & nous fûmes obligés d'opérer avec beaucoup de circonfpcftion de peur de caffer le verre. Nous arrêtâmes donc le jeu de la pompe avant que !e récipient fût épuifé, biffant les bulles s'échapper comme elles purent jufqu'a ce que tout danger de caffer le verre fut paffé : enfuite on pompa encore de l'air ;i plufîeurs reprifes , car il fuffifoit d'en tirer une quantité médiocre , même fur la fin de l'opération , pour voir des bulles s'élever en abondance ÔC rapidement , pendant plus d'un quart d'heure de fuite. Ce petit infiniment peut fervir également à découvrir la quantité d'air renfermé dans différentes liqueurs encore plus fubtiles que le vin , comme i'ef'prit de vin & les huiles effentielles ; & il ne feroit peut-être pas inu- tile d'examiner quelle forte de fubftances on pourrait obtenir par cette manière de traiter les particules aériennes & fpiritueufes ; mais je parlerai ailleurs des autres ufages de cet infiniment. ~o~ 3* COLLECTION Transactions Philosophiq. TITRE VI. Année 1670. _ . . _ ', _, ._. -, .,, No. glr Expériences fur des Poilions a coquille. Art. I. Première Expérience. UNe huître ayant été enfermée dans un fort petit récipient autfî long» temps qu'il eût fallu pour y faire mourir fucceflivement trois ou qua- tre oifeaux , ou autres animaux terreflres , elle n'y parut pas fort incom- modée ; nous oblervâmes feulement qu'à chaque coup de pifton l'air ren- fermé entre les deux écailles s'échappoit , ce que nous jugeâmes à l'écume qui fe formoit autour de la commiffure de ces écailles. Au bout de vingt- quatre heures je revins voir en quel état étoit cette huître & une autre qui avoit été mife en même temps dans le récipient ; je les trouvai toutes- deux vivantes, mais je n'obfervai pas combien elles vécurent depuis. L Seconde Expérience, E même jour on mit une écrevifle paffablement grofle dans un réci- pient moyen , & quoiqu'on l'eût laine tomber avant de l'enfermer , ce qui avoit pu la bleffer , elle ne parut pas fort incommodée jufqu'à ce que l'air du récipient fût prefque épuifé; alors elle perdit le mouvement & parut comme morte : on lui redonna un peu d'air , &c aufli-tôt elle recommença de fe mouvoir ; on pompa l'air de nouveau , & l'écreviffe redevint immobile : après avoir répété deux ou trois fois cette épreuve nous tirâmes l'écreviffe du récipient, &i elle ne nous parut pas s'en reffentir» Troifume Expérience, COmme les différents degrés de vigueur des animaux doivent faire va- rier les réfultats des expériences , je jugeai à propos de répéter celles- ci : je pris donc encore une huître , & la mis dans un vaiffeau plein d'eau ,. pour l'enfermer ainfi dans le récipient, afin de mieux voir, au moyen de- l'eau, le mouvement des bulles qui pourraient fortir de l'écaillé ; mais cette huître fe trouva fi forte qu'elle ne s'entrouvrit point du tout , & ne laiffa point échapper d'air , pendant tout le temps que durèrent ces épreuves. Quatrième Expérience.' ON remit auffi à la place de l'écreviffe de la féconde expérience une autre écrevifle qui nous parut plus forte; en effet, quoiqu'elle perdît d'abord le mouvement avec l'air, elle le recouvra enfuite , & continua de fe mouvoir tandis que la pompe continuoit d'agir; foit qu'il y eût dans le récipient quelque fente imperceptible qui empêchât de bien faire le vuide, foit que cette écrevifle fût réellement plus forte 6V plus vivace que l'autre. TITRE ACADÉMIQUE. 33 Transactions TITRE VII. Philosophiq. - , . r n -ir > -ri Année 1670. Expérience Jicr un Foijjon ecailleux. N° 6z ON prit un récipient de la forme d'un matras , & qui pouvoit con- tenir à-peu-pres une pinte ; on l'emplit julqu'à la moitié de la boule , & enfuite on y fit entrer par l'orifice, qui étoit afTez large , un goujon d'environ trois pouces de longueur ; ce poiffon fe mit à nager fort agi- lement de haut en bas, & de bas en haut. On pompa l'air fi exacte- ment , qu'il n'en refta pas la vingtième partie , à en juger par la jauge , &C nous étant affurés que l'air ne pouvoit pas rentrer dans le récipient, nous obfervâmes ce qui fuit. Quoiqu'on eût fait le vuide , comme je l'ai dit , affez exactement dans ce récipient , dont le cou étoit fort long, & que le poiffon fût environné de bulles , il ne s'en forma que très- peu dans le refte de l'eau , & on ne vit point du tout d'écume. ÎI. Le poiffon jetta pendant long-temps une grande quantité de bulîes paf la bouche & par les ouies; je l'obfervai plus d'une demi-heure de fuite ; dès qu'il ceffoit de fe mouvoir, de nouvelles bulles fe formoient fur dif- férentes parties de fon corps , principalement fur les ouies & fur la queue, &C y fembloient adhérentes; lorfque nous l'excitions à nager, il fecouoit & écartoit de lui ces bulles par fon mouvement ; mais dès qu'il s'arrêtoit , il fe couvroit de nouvelles bulles. III. Pendant prefque tout le temps que dura notre obfervation , le poif- fon continua de bâiller & de mouvoir les ouies comme avant qu'il fût enfermé ; mais fur la fin il arriva fouvent qu'il ne rendit ni n'afpira au- cunes particules d'air, autant que je pus l'appercevoir. I V. Au bout d'un certain temps , le poiffon fe trouva renverfé fur le dos, il refta prelque toujours depuis dans cette pofture , & nageoit néanmoins avec autant d'agilité qu'auparavant iV. Il nous parut auffï qu'après nn peu de temps ce poiffon étoit plus vif qu'auparavant , loit qu'il fe trouvât foulage d'avoir jette au dehors cette multitude de bulles d'air, dont la raréfaction fubite avoit du le fatiguer d'abord, foit par quelqu 'autre caufe que j'ignore. Ayant été obligé de nrabfenter, je revins au bout d'une heure &£ demie, & je retrouvai mon petit poiffon vivant, prefqu'entiéremcnt dé*- barraflé de bulles, & toujours renverfé fur fon dos, mais un peu gonflé, - Je le laiffai encore, &c l'étant revenu voir cinq quarts d'heure après, il me parut immobile & roide ; je fècouar le recipient & j'apperçus dans l'animal un refte de vie, par quelques mouvements très - foible'f: ■ Tom, FI, des Acad. Etrang. E Art. I; COLLECTION m 1 1 ii —» qu'il s'efforça de faire ; j'ouvris le récipient dans l'eau , & cette liqueur Transactions ayant auffi-tôt achevé de remplir la boule & la plus grande partie du Philosophiq. cou, le poiffon defcendit au fond , & me parut plus vivant que jamais ; je le laiiïai un peu de temps dans cet état, puis je le ramenai dans le Anv° / cou du récipient, en agitant l'eau où il nageoit , &C je le fis paffer de N°. 6x. ce valfleau dans un baîfin d'eau; il y donna des fignes de vie encore T" plus manifeltes : cependant il fut encore quelques heures à fe tenir tou- jours fur l'un ou l'autre côté, fans pouvoir nager fur fon ventre, ni s'y îbutenir en repos ; fon ventre paroiffoit retiré , foit que quelque choie fe fût rompu au dedans (a) pendant que l'animal avoit été renfermé, ou que cette partie ayant été trop dittendue , n'eût pas confervé allez de reffort pour fe rétablir en fon premier état. Ce poiffon continua de mouvoir les ouies tant qu'il relia dans ce baf- fin d'eau , comme il faifoit avant d'avoir été enfermé dans le récipient ; mais je ne lui vis plus jetter de bulles , quoiqu'il fût dans de l'eau nou- velle, & que je l'exposâffe quelquefois à l'air en le tenant par la queue, après' quoi je le replongeois dans l'eau; peu à peu il reprit affez de force pour fe foutenir fur fon ventre qui refta toujours un peu retiré. Ce poiffon vécut encore dix ou douze jours dans le même baffin d'eau , où plufieurs autres goujons qui avoient été pris depuis, moururent en moins de temps. TITRE VIII. Expériences fur un Oifeau & une Grenouille renfermés dans la machine pneumatique, ayant tous deux l'abdomen ouvert. Première expérience. LE il. Septembre un petit oifeau dont on avoit ouvert l'abdomen prefque d'un flanc à l'autre , fans bleffer les boyaux , fut mis dans un récipient proportionné , & l'on pompa l'air ; l'oifeau n'en parut pas d'abord incommodé ; mais au bout d'une minute & demie environ il eut des commuions dans les ailes, & quoique ces convulfions ne fuffent pas univerfclles, & qu'elles neparuffent point auffi violentes qu'elles l'avoient été dans les autres oifeaux que j'avois privés d'air, cependant lorfqu'au bout de deux minutes nous redonnâmes de l'air à celui-ci , & que nous le tirâmes enfuite du récipient , nous le trouvâmes mort. Les poumons n'étoient pourtant pas confidérablement altérés, & le coeur, ou du moins fes oreillettes battoient toujours , & continuèrent de battre encore quelque iemps. (a) M Boyle auroit pu parler plus affirmativement s'il eût ouvert les animaux qu'il avoit mis en expérience , & il eft furptenant qu'un Obfervateur tel que lui a' ait pas eu cette curiofité. ACADÉMIQUE. 35 Seconde Expérience. Transactions LE même jour nous prîmes une grenouille pafTablcment groffe , &£ Philosophiq. lui ayant fait , fans blcfier les poumons ni les inteftins , deux inci- Ann ■ , fions dans l'abdomen , allez grandes pour que les deux vefîies ou lobes xi0 l ' des poumons en fortifient prefque entièrement, nous fufpendimes cette A ' i* grenouille par les pattes dans un petit récipient ; lorfqu'on eut pompé * * une bonne partie 'de l'air, la grenouille s'agita beaucoup & parut fort incommodée ; quand on eut achevé de faire le vuide elle refta comme morte , ayant le ventre & les cuifles enflés , comme ii ces parties euflent été diftendues forcément par de l'air ou quelque vapeur raréfiés. Lorfque cette grenouille avoit été mile dans le récipient, l'un des lobes du poumon fe trouvoit prefque plein & gonflé , & l'autre prefque entièrement vuide & retire ; ils relièrent l'un & l'autre dans le même état après qu'on eut ôté l'air du récipient ; & lorfqu'on y fit rentrer de l'air , non-feulement l'enflure du corps cefla , mais le lobe qui étoit gon- flé avant l'opération , s'affaifîa & s'applatit comme l'autre. La grenouille ayant été tirée du récipient , fe ranima bientôt , & le lobe du poumon fe remplit de nouvel air. TITRE IX. Expérience fur le cœur de PAnguille. JE ne prétends pas difeuter les opinions des Sçavants fur le rapport qui fe trouve entre le mouvement du fang &' celui du cœur; mais ayant vu que plufieurs animaux mouraient très-promptement lorfqu'on les privoit de l'air dans la machine pneumatique , &: que les infedt.es mêmes y perdoient , finon la vie , au moins tout mouvement apparent ; j'ai été curieux de voir fi le coeur d'un animal , féparé du corps , y conferveroit ion mouvement. Première Expérience. LE cœur d'une anguille ayant été tiré du corps & pofé fur une pla- tine d'étain, fut renfermé dans un récipient, & nous l'y vîmes battre comme il faiioit auparavant ; alors on fît le vuide , & quoique ce cœur enflât beaucoup , & q Vil en fertit de temps en temps de petites bulles, il ne laiffa pas .le battre toujours avec la même force &: encore plus de vîtelFe ; ce que nous oblervâmes en comptant les pullations qu'il fit en une minute dans le récipient vuitie d'air, enfuite dans le même ré- cipient lorfqu'on y eut fait rentrer de l'air , & enfin à l'air libre hors dvi récipient. Le cœur d'une autre angn'le qui fut mis enfuite dans le récipient, continua de taure dans le viude comme uvoit fait le premier. Ei 36 COLLECTION Seconde Expérience. Transactions < Philosophiq. ^~XN mit le cœur d'une autre anguille dans un récipient ou Ion avoit A 'e 670 Virait le vuide auparavant, & où l'on s'étoit affuré que l'air ne pour- No 6 ' roit Pas rentrer- Ce cœur s'enfla beaucoup, mais il continua de battre Art I pendant une heure ; au bout de ce temps je m'apperçus que fon mouve- ment devenoit très-foible & preique nul ; je foufflai fur la partie du ré- cipient où étoit le coeur , Si la chaleur de mon haleine lui redonna du mouvement. Une heure après, ce mouvement me paroiflant encore prêt à finir, je le renouvellai de même parle fecours d'une chaleur un peu plus grande. A la fin de la troifieme heure , je ne vis plus qu'un petit mouvement de trépidation très-foible dans une bulle qui paroifibit fituée entre l'oreillette & le cœur , & je ne pus augmenter affez ce mouve- ment par le fecours de la chaleur , pour le faire palier jufqu'au cœur d'une manière fenfible ; c'eft pour quoi je fis rentrer l'air extérieur dans le récipient ; mais le cœur ne reprit point de mouvement , quoique je l'échauiïaffe avec mon haleine & mes mains. TITRE X. Comparai/on du temps qu'il faut pour faire mourir les animaux dans l'eau & dans la machine pneumatique. IL m'a paru qu'il ne feroit pas inutile pour éclaircir quelques difficultés touchant la refpiration , de comparer le temps qu'il faut pour noyer les animaux, c'eft -à-dire , pour les faire mourir dans l'eau qui leur _ote la refpiration en les fuffoquant , avec le temps néceffaire pour les faire mourir dans le vuide de la machine pneumatique , & par la fimple pri- vation de l'air. J'ai déjà donné affez d'exemples de ce dernier genre, ainfx je vais feulement en ajouter quelques-uns d'animaux noyés. Première Expérience. LE 10 Septembre un« verdiere ayant été attachée à un poids par les /pattes & par les ailes, fut defeendue doucement dans un vaiffeau de verre plein d'eau ; on marqua l'inftant de fon immerfion totale , & une demi-minute après , l'oifeau ayant abfolument ceffé de s'agiter, nous le retirâmes promptement , & nous le trouvâmes mort. Seconde Expérience. UN moineau fort vigoureux fut attaché au même poids que la ver- diere & defeendu de la même manière dans l'eau ; il parut d abord v confervèr plus de force , & il .s'agita jufques vers la fin de la demi- minute depuis fon immerfion totale ; cependant l'ayant renre des que 'ACADÉMIQUE. 37 les trente fécondes furent expirées , nous !e trouvâmes mort. Pendant qu'H — — — m *toit plongé dans l'eau il jettoit de temps en temps par le bec des Transaction» tulles d'air affez gro flics. Philosophjq. Troifieme Expérience. , , J Annce 1670* UNe petite fouris étant plongée dans l'eau , où on l'affujettiffoit en ' ?" la tenant par la queue , laiffoit de temps en temps échapper de fa ' ' Louche quelques bulles d'air. Après trente & quelques fécondes d'immer- iion, un des Spectateurs jugea qu'elle voyoit encore d'un ceil ; on la retira, elle failoit encore quelques mouvements , mais ces mouvements devinrent convulfifs & fe terminèrent par la mort de l'animal. On a vu, Titre premier , que les oifeanx aquatiques , ou du moins les canards , n'ont fupporté g-uere plus long-temps que les autres oifeanx la privation de l'air dans la machine pneumatique ; cependant l'organifation tle ces oifeanx les rend capables de fubfifter plus long-temps que les oifeaux terreftres fous l'eau, fans le fecours d'un nouvel air; c'eft ce que prouvent les expériences luivantes. Quatrième Expérience. NOus prîmes le canard dont j'ai parlé, Titre premier, & nous lui atta- châmes vers le milieu du corps un morceau de plomb qui ne pou- voit nuire à fa refpiration , mais qui étant ainfi placé, fe trou voit affez pelant pour le tenir au défions de la furface de l'eau, dans un petit cu- vier dont nous nous fervîmes pour cette expérience. Si nous enflions attaché le poids, non au corps immédiatement, mais à l'une des pattes de ce canard, il aurait pu, attendu la longueur de fon cou, & la peti- tclle du envier, tenir fa têre hors de l'eau: on le defeendit donc ainfi dans k envier plein d'eau claire , il y refta près d'une minute affez tranquille, après quoi il commença de paroître incommodé ; ce premier accès étant paffé , & l'oifeau nous paroiffant privé de mouvement, nous le retirâmes à la fin de la féconde minute, & nous le trouvâmes en affez bon état; on le laiffa relpirer un peu & faire provifion de nouvel air, puis on le replongea dans le cuvicr dont on avoit changé l'eau, tant pour mieux voir l'oifeau à la faveur de la tranfparence de cette nouvelle eau , que pour empêcher que l'infection q l'avoit contractée la première par la tranf- piration & les ordures cle l'oifeau , ne contribuât à le fuffoquer. Dans cette féconde immerfion , le canard, après un peu de temps, commença de jetter à diverfes reprifes des bulles par le bec , & quel- quefois atiffi par les narines ; lorfqu'il eut paffé deux minutes ou un peu plus au fond de l'eau , il s'agita beaucoup , & fembloit s'efforcer de fortir de l'eau, ce qu'il ne pouvoit faire, ou d'y changer de pofturc , à quoi il réuffit. Au bout de quatre minutes les bulles devinrent plus rares, & l'oifeau commença de bâiller de temps en temps , ce que nous ne lui avions pas encore vu faire , mais il ne jetta point de bulles ; ce bâille- Iement dura jufqucs vers la fin de la fixieme minute que tous les mou- vements de l'oifeau cédèrent , tant ceux qui nous avaient paru convulfifs , 38 COLLECTION I-1 ! ^Jg? que ceux que nous avions excités en le pinçant avec <îes tenettes ; il Transactions ne foutenoit plus fa tête, enfin, il paroifîbit tout-à-fait mort; cependant ■ Philosophiq. nous le laiffâmes encore une minute dans l'eau , après quoi ne lui voyant Année 1670. c'onner aucun figne de vie, nous le retirâmes, & le fufpendant par les N°. 6-> ' Patte? > on h" preffa doucement le corps pour lui faire rendre de l'eau ; Art. ï. *' e1 'etta une a^ez oranc^e quantité , mais nous n'examinâmes point s'il en étoit entré dans les poumons. Tous les moyens que nous employâmes pour le ranimer ayant été inutiles , nous en conclûmes qu'il étoit mort une minute avant que nous l'euflions tiré de l'eau ; d'où il rélulte que cet oifèau aquatique n'avoit pu vivre plus de fix minutes plongé dans l'eau froide , &: privé des iecours d'un air nouveau. Cinquième Expérience. LE canneton dont j'ai parlé, Titre premier , féconde Expérience , fut plongé avec un poids fuffifant attaché aux pattes , dans un petit cuvier où il avoit de l'eau environ un pouce ou deux au deffus du bec ; pendant la plus grande partie du temps qu'il y demeura , il lui fortit des narines beaucoup de bulles, mais il en fortoit de plus greffes & en plus grand nombre encore d'un endroit de la tête à-peu-près également diftant des deux yeux, & un peu plus éloigné du cou que les yeux. Tandis qu'on tenoit l'oifeau dans cette fituation , il fembloit fouvent s'efforcer de fe plonger plus avant dans l'eau ; après beaucoup d'efforts , & un bâillement fréquent , il eut des mouvements convulfifs , & vers la fin de la troi- fieme minute il laiffa aller fa tête qui fe renverfa en arrière ; il refta quelques inltants immobile dans cette pofture ; un peu après on lui vit encore un mouvement de trépidation dans les deux parties du bec, mais fans aucune circonftance qui pût nous aflurer que ce ne tut pas une con- vulfion ; ce mouvement ceffa tout-à-fait vers la fin de fa quatrième mi- nute, & l'oifeau fut retiré de l'eau, mais on ne put le faire revenir. Sixième Expérience. UNe vipère ayant été enfermée dans un récipient vuide d'air, & laiffée ainfi, non-feulement jufqu ace qu'elle nous parût tout- à-fait morte, mais encore affez long-temps après , je lui fis paffer la nuit expofée à la chaleur d'un fourneau de digeftion , & je la retrouvai le lendemain fi vive , que je m'en fervis pour l'expérience fuivante. On mit cette vipère dans un grand vaiffeau de verre plein d'eau , & l'on en boucha l'orifice avec un bouchon de liège qu'on y enfonça à l'aide d'un poids , afin que la vipère ne pût recevoir d'air extérieur ; Un peu après qu'elle fut plongée , elle refta prefque immobile , & cela pendant affez long temps. Cinq quarts d'heure après nous lui vîmes lancer plufieurs fois au dehors fa langue , qui étoit noire : au bout de quatre heures elle parut beaucoup plus vive ; elle tira encore la langue alors, autant que je puis m'en fouvenir, & elle nous paroifîbit toujours na- ger au fond du vaiffeau ^ après fept heures, ou un peu plus, elle fem- ACADÉMIQUE. 39 bloît confcrver un refte de vie , elle avoit vifiblemcnt changé du — ' — ■ — « pofture ; mais je ne lais fi ce changement n'étoit pas l'effet d'un autre Transactions changement furrenu dans la gravité Ipécifique du corps de l'anima!. Peu Philosophiq. de temps après , la vipère nous parut tout-à-fait morte , la tête &; la queue . . . étoicnt immobiles & pendantes; tandis que le milieu du corps fluttoit No ,' ' aufli haut que le bouchon de liège le permettoit, ' j" Quoiqu'il paroiffe par ces dernières expériences que quelques animaux ART« • font morts plus promptement dans l'eau , que d'autres n'etoient morts dans le vuide de la machine pneumatique , il n'en faut pas conclure trop f>récipitamment que la fuffocation cauire par l'eau, doive toujours tuer es animaux plus vite que la fimple privation de l'air ; car il eft à re- marquer que lorfqu'un animal fe noie , la caufe deftructrice agit avec toute fa force dès le premier infiant ; au lieu que dans nos récipients ordinaires, l'animal n'cfl privé d'air que par degrés, & qu'il lui en relie toujours un peu julqu'à la fin de l'opération; voici un fait qui appuie cette remarque : je me fuis fervi d'un récipient très-petit , dans lequel cependant une fouris pouvoir vivre quelque temps , en y laiffant ce qu'il contenoit d'air , mais où nous eûmes l'avantaçje de pouvoir faire le vuide d'un feul coup de pifton, après quoi nous vîmes mourir l'animal en moins d'une demi-minute. N°- 63. CONTINUATION DES MÊMES EXPÉRIENCES. TITRE XI. Des accidents arrivés à quelques animaux dans un air plus ou moins raréfié t mais non pas juj qu'au dernier degré. DAns la plupart des expériences que j'ai faites fur les animaux avec la machine pneumatique, j'ai raréfié l'air au dernier degré pofîïble; mais j'en ai fait auffi quelques-unes dans d'autres vues, pour lefquelles il falloit de moindres degrés de raréfaction ; par exemple , lorsqu'il s'agiffoit d'acquérir quelques lumières fur les maladies qui concernent la relpira- tion. J'ai employé des jauges dans ces expériences, afin de déterminer plus exactement le degré de raréfaction de l'air ; en voici quelques résul- tats tels que je les retrouve dans mes mémoires. Première Expérience. LE 16. Août o mit une linotte dans un -récipient qui tenoit quatre pintes & demie d'eau , & l'on eut foin de bien fermer ce récipient avec un bouchon & du maftic , m.iis on n'en ôta point d'air. L'oiléau pafla trois heures fans aucuns fignes de mort prochaine dans cet air ren- fermé ; & quoiqu'il parût y fouffrir , brlqu'on l'eut retiré au bout de ce temps , il fe remit , &c vivoit encore quelques heures après. 4« COLLECTI ON j— — — — » SesonJe Expérience. Transactions Philosophiq. y T Ne autre linotte ayant été mife dans le même récipient le 18. Août, Année 1670. V^ on raréfia l'air de moitié, & l'on vit par la jauge qu'il refta tou- N°. 63. Jours à ce même degré de raréfaction ; l'oiteau y pafla près de cinq Art, 1. quarts d'heure avant de paraître en danger de mort ; au bout de ce- temps on lui rendit de l'air fans ôter le récipient , ce qui le rétablit fi bien , qu'il fe mit à fauter contre les parois du vaiffeau ; alors je 1er tirai du récipient , mais à peine eut-il été rendu à l'air libre , qu'il s'échappa de mes mains , & s'envola à quelque diftance. Troifeme Expérience. E 9. Septembre on mit une alouette dans un récipient de même grandeur que celui des deux expériences précédentes , & l'on pompa les trois quarts de l'air, ce qu'on reconnut parla jauge renfermée dansr le récipient ; nous obfervâmes enfuite l'oifeau , &c nous le vîmes haleter fi fort, qu'un Médecin habile qui étoit préfent, jugea que cer halètement était convulfu ; mais à la vérité , je ne fus point de fon avis. Cela dura' une minute & demie au moins, après quoi l'alouette eut une vraie con- vulfion qui la renverfa fur le dos, &c malgré notre promptitude à lui redonner de l'air, & à tenter tous les moyens de la faire revenir, elle mourut avant la fin de la féconde minute , c'eft-à- dire , moins d'une demi-minute depuis le commencement de la convulfion, A Quatrième Expérience. Uffi-tôt après avoir fait l'expérience précédente, nous mîmes dans- .le même récipient une verdiere , & l'on pompa l'air jufqu'à ce •• qu'il fût réduit à la moitié ; nous commençâmes aufîï-tôt à obierver l'oifeau , & au bout d'une minute il nous parut fort malade ; il fecoua la tête, & jetta contre les parois internes du récipient une matière que je pris pour des aliments vomis , & qui nous parut telle en effet , lorf- que nous l'examinâmes de plus près. L'oifeau fembla foulage par cette évacuation, & quoique haletant, il partit fe porter affez bien jufqu'à la fin de la quatrième minute ; alors il redevint malade , &■ nous le vîmes' vomir d'une manière non équivoque , toujours en fecouant la tête ; bientôt après il mangea un peu de ce qu'il avoit vomi , & parut de nouveau foulage ; il eut en tout trois accès de vomifîèment , & cepen- dant au bout de fept ou huit minutes il étoit beaucoup plus vif que nous ne ne us y étions attendus ; mais cela pouvoit être attribué à un peu d'air qui pénétra par hazard dans le récipient, £ v que pourtant on eut foin de pomper à l'inflant même. L'oifeau ayant réfuté un bon quart d'heure à cette épreuve, & nous paroifl'ant en état de réfifter encore- long-temps , nous le retirâmes , & ne fuivîmes pas plus loin cette ex- périence , parce que nous eumss beibin de la machine pour d'autres - wfages, Cinquicmi. ACADÉMIQUE. 41 Cinquième Expérience. . AN'SACTIONS QUoique j'euffe reconnu que les vipères ne pouvoient pas vivre bien Puilosophiq. des heures dans un air raréfié autant qu'il peut l'être par la ma- Année ,g70> e pneumatique; je fus curieux de favoir fi cet animal froid & vi- N°. 63. Vace ne pourroit pas fubfifter un temps confidérable , avec beaucoup ^RT< j- moins d'air qu'il n'en faudroit à des animaux d'un tempérament plus chaud. Pour cela j'achetai le II. Avril une vipère d'une perfbnnc qui en prenoit journellement dans cette laifon , &: je l'enfermai avec une jauge dans un récipient portatif , qui tenoit environ trois pintes & demie d'eau. On pompa l'air , on prit les précautions néceffaires pour qu'il n'en rentrât point dans le récipient , & nous obfervâmes de temps en temps la vipère ; non-feulement elle nous parut bien vive pendant trente-fix heures , mais nous lui vîmes fouvent darder tk retirer fa langue avec beaucoup de vîteffe. Nous la biffâmes donc ainfi enfermée toujours dans la même place à l'ombre : au bout de foixante heures je retournai la voir , en m'allant coucher, elle me parut appefantie , languiffante, 6v fort proche de fa fin; je ne pus l'aller voir !e lendemain que l'après-dînée , tk je la trouvai morte ; elle avoit la bouche prodigieufement ouverte. Je fis alors entrer de l'eau dans le récipient p3r la preffion de l'air extérieur, je mefurai enfuite cette eau pour voir combien on avoit ôté d'air du ré- cipient , tk je reconnus que le volume d'air avoit été diminué des quatre cinquièmes , ou plutôt des cinq fixiemes ; ainfi la vipère avoit vécu foixante heures , tk peut-être plus, dans un air cinq ou fix fois plus ra^- refié que l'air de l'athmolphere. De la difficulté de refpirer qu'on éprouve fur les hautes montagnes. 'Obfervation d'Acofta au fijjet de la difficulté de refpirer qu'on éprouve fur les-hautes montagnes de Pariacacha , m'a donné la cu- riofité d'interroger plulîeurs voyageurs fur ce qu'on éprouve dans les lieux fort élevés. Un Ecclcfialtique qui a vilîté ces hautes montagnes d'Arménie , fur l'une def quelles les habitants prétendent que s'arrêta l'Arche de Noé , &: qui a vu aufîi les plus hautes montagnes de l'Europe, de l'Afie tk de l'Afrique , m'a dit que ces montagnes d'Arménie étoient en effet d'une très-grande hauteur , qu'il n'avoit pu parvenir à leur fommet à caufe des neiges qui y font impraticables , & que lorfqu'il fut" à la plus grande hauteur 011 il put arriver , fa refpiration étoit devenue fenfiblement plus courte qu'à l'ordinaire , plus courte qu'avant d'y être monté, ou qu'après en être defeendu. Je lui demandai fi cette difficulté de refpirer dans ce cas., ne venoit pas de quelque accident , & ne lui étoit pas particulière ; mais il m'àffura eue les habitants du pays lui avoient dit que cela étoit ordinaire & arrivoit à tous ceux qui mon- t lient fi fort au deffus du niveau de la plaine. Je fais d'autant plus porté à l'en croire- fur ce fait, que ce qu'il m'a dit des neiges qui couvrent, ces montagnes & de la température de Pair , m'avoit déjà été diL Tom, f I. des Acad, Etrang. F I 4i COLLECTION ■»— par un voyageur d'une autre Nation inconnu à cet Eccléfiaftique.' Transactions Le même homme m'a afïïiré qu'il avoit auffi éprouvé cette difficulté Philosophiq. de respiration fur le fommet d'une montagne des Cevenes ; ce qui con- Ann^ 1 6-o. ^rnle en cîl,e'cîl'e f°rte 'c ^n t\ue je va's rapporter au fujet d'une des N° 6ï ' Pyrénées Peu éloignée des montagnes des Cevenes ; je tiens ce fait « ' f. d'un homme intelligent & fort instruit , beau-frere d'un Seigneur du pays ; il me dit qu étant aile avec ce beau-frere vifiter le Pic de Midi , l'une des plus hautes des Pyrénées , ils s'arrêtèrent quelques heures à fonfommet où ils avoient fait drefferune tente , & qu'ils y éprouvèrent tous deux la même difficulté de refpirer ; comme je foupçonnois que cela pouvoit venir de la fatigue qu'ils avoient eue en montant ; je lui deman- dai fi cette difficulté de refpirer avoit ceffé auffi-tôt qu'ils avoient été def- cendus au pied de la montagne ; il m'affura qu'elle avoit cefle auffi-tôt, & que d'ailleurs ils étoient reftés plufieurs heures au fommet, & plus long-temps qu'il ne falloit pour (e repofer de la fatigue qu'ils avoient elTuyée en montant , & pour reprendre haleine. Je crois qu'il ne feroit pas inutile , pour éclaircir cette matière , d'exa- miner fi la difficulté de refpirer qu'ont éprouvé quelques perfonnes fur les hauteurs de Pariacacha, & peut-être fur quelques autres montagnes fort élevées , vient uniquement du défaut de reffort de l'air dans ces en- droits élevés ; ou fi on ne doit pas l'attribuer , au moins en partie , à quelques vapeurs pénétrantes dont l'air peut le trouver chargé en cer- tains endroits. Je me rappelle à ce fujet, qu'ayant demandé à un homme intelligent qui a paffé plufieurs années dans l'ifle de Ténériffe, s'il avoit été au fommet du Pic de ce nom, & ce qu'il y avoit remarqué par rapport à l'air, il me dit qu'il s'étoit mis en chemin plufieurs fois pour y monter , que quelques perfonnes qui l'accompagnoient avoient été jufqu'à la pointe du Pic , mais que d'autres avec lui étoient toujours reliées en arrière , fans pouvoir aller jufqu'à cette pointe , tant ils étoient incommodés de l'action d'un air fubtil , pénétrant , &c chargé d'exhalaifons fulphureufes , dont l'impreffion lui avoit rendu le vifage pâle & jaunâtre , & lui avoit décoloré les cheveux : cependant cet homme avoit le teint naturellement bon , du moins lorfqu'il me fît ce récit. TITRE XII. Effets produits fur un animal par la raréfaction & la condenfation alternatives du même air. DAns les expériences que j'ai rapportées jufqu'ici , les animaux ré- duits aux abois par la privation d'air , n'ont été guéris que par le fecours d'un air nouveau ; j'ai jugé qu'il feroit bon auffi d'examiner fi le même air étant alternativement raréfié & rétabli dans fon état na- turel, fans aucun mélange avec de nouvel air, produiroit des effets fem- blables; auquel cas ces effets ne pourroient être attribués qu'à l'état de xaréfaftion ou de condenfation de l'air. A C A D Ê M I Q U E. 45 Il falloit pour cette expérience une efpecc de récipient qui lut tout •?*«■ à la fois tranfparerrt & capable de changer de volume, fans laifler échap- Tran< per l'air qu'il contenoit , ©£ fans en admettre de nouveau. Philosophio.. qui y leroit renferme. On coupa veflîe à l'endroit du cou , ce qu'on jugea néceliaire pour y pouvoir in- troduire une fouris ; cet animal étant, par fa petiteffe, le plus propre à cette expérience que nous puffions nous procurer parmi ceux qui font pourvus de poumons , &C qui ont le fang chaud.- Pour fermer le trou que nous avions été obligés de faire à la veflîe fans y faire de froncements dans lefquels l'air raréfié auroit pu (é loger; nous prîmes un bouchon de bois cylindrique , d'un diamettre un peu moindre que le trou, & fur lequel il nous fut ailé d'appliquer & de coller iblidement les bords de l'orifice de la veille , après avoir enduit le bon* chon d'un maftic maniable & aflez tenace. On enferma donc une fouris dans cette veflîe, en y laiflant ce qu'on- jugea qu'il eût fallu d'air à cet animal pour vivre aufli long-temps que pouvoit durer l'expérience ; on mit enluite la veflîe dans un récipient de verre ordinaire , & l'on plaça le tout près d'une fenêtre , afin de voir à travers le verre & la veflîe. On pompa l'air du récipient de verre , & à mel'ure que cet air fe raréfioit , celui qui étoit renfermé dans la veflîe fe dilatoit & la diftendoit juiqu'à ce qu'enfin la trop grande raréfaction ayant rendu cet air infufEfant pour la relpiration de l'animal, nous lui vîmes des lignes d'une mort prochaine. On fit aufli-tôt rentrer de l'air dans le récipi.nt; cet air comprimant' la veflîe la réduifit à fe.s- premières dimenfions , & par conféquent rétablit l'air intérieur dans fon premier état ; ce qui rendit dans 1'inftant de la vigueur à l'animal. Nous réitérâmes la même épreuve avec le même luccès , & nous ne doutâmes point qu'une troilieme tentative n'eût en- core donné le même réfultat ; mais la veflîe étant devenue plus opaque par les rugofités qu'elle avoir contractées en revenant à fes premières dimenfions après avoir été fort diftendue , nous ne vîmes pas affez dif- nnftement l'état de l'animal , & ayant perdu trop de temps à l'exami- ner , nous ne pûmes plus le taira revenir lorfque nwus condensâmes l'air" de nouveau. (a) TITRE XIII. le, natives pour prévenir le h foin de la refpiration dans tes animaux dès leur naiffa.net'. AYant eu fouvent occafion d'obferver que les animaux dont le fang eft actuellement chaud, meurent très-promptement dans le vuide" de la machine pneumatique , 6i que ceux même dont le fang eft ac- (-<) Cette conjecture eu vcnriije par les faits que l'on verra au Titre XIV. Fi I 44 COLLECTION m ■—■■■ i tuellcmcnt froid , mais qui ont des poumons, n'y peuvent vivre un Transactions temps confidérable ; je penfai qu'il feroit utile d'effayer fi l'on pourrort Philosophiq. par quelque moyen faire vivre, fans relpirer , des animaux à qui la in ■ ,, nature a donné des poumons, ou du moins rendre certains infecles &C Année 1670, . . * r ., „. , £ N° 6i autres animaux qui peuvent vivre fans air , capables aum de le mouvoir Art I malgré l'abfence de ce fluide. On fait que les fétus humains & quadrupèdes viverv. fans refpirer dans la matrice & même hors de la matrice , tant qu'ils font renfermés dans leurs enveloppes; quoiqu'ils ne puiffent plus fe paffer de refpirer dès qu'une fois ils ont été expofés à l'air. J'ai rapporté dans ces expériences combien des chats nouveaux nés avoient réfifté long-temps dans le vuide ; enfin les plongeurs acquièrent par l'habitude le pouvoir de fe paffer quelque temps de refpirer. Tous ces faits fans être parfaitement femblables à celui qui excitoit ma curiofité , y avoient cependant affez de rapport pour me déterminer à faire quelques tentatives. Je me propofai , par exemple , d'examiner fi les femences des animaux qui refpirent , pourroient eclorre ou fe dé- velopper , de manière qu'il en réfultàt de petits animaux de même efpece dans le vuide de la machine pneumatique ; Si. au cas que cela ne réufsît point , fi l'on ne pourroit pas au moins y faire éclorre les œufs des infectes, ou transformer leurs chryfalides ; mais le réfultàt de ces épreuves fera mieux placé ailleurs , où il fera joint à diverfes expériences que j'ai faites fur la génération des plantes Si des animaux dans le vuide. Enfin, ayant fait réflexion que les grenouilles qui en devenant adultes ., deviennent amphibies & acquièrent des poumons , font néanmoins au commencement de leur vie des animaux purement aquatiques , de vrais poiffons, il me parut que l'expérience lapins prompte & ia plus facile, relativement à mon but , feroit de renfermer dans le vuide , ou du moins dans un air fort raréfié, de petites grenouilles, pour voir fi elles continueroient d'y vivre lorlque leurs poumons feroient parfaitement formés. Je prévoyois bien qu'il y auroit quelques inconvénients dans la pratique de cette expérience., par exemple, que les bulles d'air qui s'é- .chapperoient du corps de ces petits animaux , pourroient en déranger la texture délicate , & par conféquent hâter leur mort , ou les priver de .mouvement ; cependant je testai l'expérience. Tremiere Expérience, ON enferma dans un récipient portatif, de figure fphérique , un alTez grand nombre de têtards avec une quantité d'eau fuffifante. Au premier coup de pifton nous les vîmes monter à la furface de l'eau ; la plupart fe replongèrent enfuite, mais le fécond coup de pifton les éleva de nouveau à la furface ; la vivacité avec laquelle ils fe remuoient &C fe contournoient , nous fit jug cr qu'ils étoient fort incommodés. Le ré- cipient étant épuilé d'air, ils continuèrent de fe mouvoir à la furface de l'eau fans s'arrêter ; quelques-uns fembloient s'efforcer d'aller au fond, ils entroient un peu dans l'eau & y plongeoient, fur-tout leur têtei ACADÉMIQUE. 45 mais ils étoîent toujours reportes dans l'inftant à la furface de l'eau. — — ^—— •Dans l'efpace d'une heure, ou un peu plus, ils réitèrent tous immo- Transaction-; biles &C flottants fur l'eau ; on fit rentrer de l'air dans le récipient , & ils Philosophiq. allèrent prefque tous au fond , mais ils fe trouvèrent tous morts. , , * r ^ Année 1070," Seconde Expérience. . \' r Art. F. UN peu de temps après avoir mis en expérience ces premiers têtards, nous en avions renferme d'autres en plus petit nombre dans un récipient de verre moins grand , d'où l'on pompa l'air , toutes les cir- constances d'ailleurs étant les mêmes ; lorfque les premiers têtards furent morts, j'allai promptement voir ceux-ci, & je les trouvai tous, à l'ex- ception peut-être d'un feul , fans aucun figne de vie. On leur redonna de l'air , & comme ils n'en avoient pas été privés fi long-temps que les premiers , il y en eut qui fe ranimèrent & nagèrent un peu de temps avec affez d'activité , en defeendant & remontant dans l'eau , mais ils moururent bientôt après. Troijïcme Expérience. QUelques années après je répétai la même expérience , & lors- qu'on eut bien fait le vuide, les têtards continuèrent un peu de temps de fe mouvoir avec vivacité à la furface de l'eau ; aucun d'eux ne paroiffoit avoir la puiflance d'y plonger ou de nager au deffous de 3a furface. Lorfque je revins les voir au bout d'une heure , ils me pa- rurent tous morts & toujours flottants fur l'eau. Une demi-heure après cela je leur redonnai de l'air, & tout ce qui en arriva, c'eft que la plupart allèrent au fond à l'inftant, & les autres un moment après; mais ^uciin ne me parut reprendre de mouvement vital. Quatrième Expérience. VOici une autre expérience dont j'efpérois beaucoup, mais qui s'eft trouvée trop difficile dans l'exécution ; je n'ai pu la faire qu'une fois ; & quoique le réfultat n'ait pas entièrement rempli mes vues , je ■vais le rapporter ici. Nous nous procurâmes avec beaucoup de peine quelques-uns de ces vers aquatiques que j'ai décrits ailleurs, & dont fe forment les confins vers la fin d'Août, ou au commencement de Septembre, ainfi que l'ont oblervé quelques naturalises ; j'imaginai que des infectes fi petits, & pris dans le temps où ils vivent dans l'eau comme les têtards , pourroient vivre long-temps fous un récipient vuide d'air, & atteindre au terme de leur transformation en infectes ailés , dans un milieu dépourvu de l'air commun dont jouiffent les .autres animaux de ce genre. Ayant donc, à force d'attention & de foin, ramaflé quatre ou cinq de ces vers, dans vn vaifleau qu'on avoit placé exprès fous une gouttière pendant une ondée , je les renfermai dans un petit récipient de verre avec un peu Art. I. A6 COLLECTION mgggmggtm "de cette eau dans laquelle on les avoit trouvés ; &c ayant bien fermé le Transactions récipient, on le plaça fur une fenêtre au Midi ; ces petits vers conti- Philosophiq. nuerent pendant quelques jours de nager dans cette eau , tantôt en morr- , > tant , Si tantôt en defcendant , fans y paraître fort incommodés ; au bout rio \ ^e cc temPs i's quittèrent leur peau de vers prefque tous dans le même a°' V iour> &: parurent fous la forme de confins, ayant leur dépouille de ver fous leurs pieds , fe fcutenant fur l'eau fans y enfoncer , & fe remuant lorfqu'on les y excitoit ; mais jeneles vis point voler-, l'oit que ce milieu fût trop rare, ou que la vifcofité de l'eau contribuât à leur rendre le vol impolfible; ils vécurent un peu de temps, oi enfuite ils périrent, foit: par la faim , io.t par le froid, (a) Expérience en forme de digrefjïon fur Cexpanjlbilité du fang & autres liqueurs animales. J'Ai entrepris tes recherches fuivantes comme ayant rapport à la res- piration 6c à d'autres points d'économie animale. Le fang d'un agneau ou d'un mouton m'ayant été apporté tout chaud de la boucherie, où l'on avoit eu foin d'en brifer les fibres pour em- pêcher la coagulation, je mis ce fang dans un vaiffeau de verre à' large orifice , ÔC le vaiffeau fut placé dans un récipient ; on pompa l'air auffi-tôt 8i avec grand foin ; mais l'effet de cette opération ne fut pas fi prompt ni fi apparent, fur-tout au commencement, que j'aurais cm qu'il devoit l'être fur une liqueur aufîi fpiritueufe ; cependant après une longue attente , nous vîmes que les parties les plus fiibtiles du fang fe faifoient jour à travers les plus vifqueufes , & formoient des bouillons dont quelques-uns étoient auffi larges que de groffes fèves ou des noix mufeades ; quelquefois l'expanfion étoit fi forte , que le fang s'élevoit en bouillonnant au deffus du vaiffeau de verre, dont cependant il n'oc- cupoit guère que le quart au commencement de l'expérience. On renferma auffi dans un vaiffeau cylindrique de quatre à cinq pouces de haut, deux ou trois onces de lait tout chaud, & fortant du pis de la vache. La pompe joua quelque temps fans qu'il parût dans le lait aucune intumefeence ; mais lorfque l'air extérieur fut bien tiré du réci- pient , le lait commença de bouillonner , pendant un peu de temps !"é~ bullition fut fi violente , qu'une partie du lait fe répandit hors du vaif- feau à large orifice qui le contenoit , & qui aurait pu en contenir avant rébullition beaucoup plus que ces deux ou trois onces. NoiiS' obfervàmes dans le fiel une difpofition encore plus grande à l'in- lumeicence, mais qui peut avoir pour caufe la vifcofité de cette liqueur.- Les deux expériences précédentes avoient été faites dans la vue de (*) Il y a quelque chofe de louche dans l'expofé de cette expérience ; il paroit que :e but de l'Auteur étoit de tenir les vers de confins dans le vuide ; U paroit mfme qu'il les y a tenus en effet , puifqu'il croit que les coufins ne volèrent point , p:rce que le milieu étoit trop rare; d'un autre côté il ne dit point qu'il lit pomper l'air du récipient , & il attribue la .mort dçs coufins à la faim cm au froid _, & non ACADÉMIQUE. 47 reconnoitre ce qui , joint au défaut de respiration, pouvoir, contribuer à > ■■■■ «— ■ faire mourir les animaux dans le vuide de la machiue pneumatique ; en Transactions effet , il paroît que les bulles qui , lorfque l'air ambient cft fuppnmc , Piulosophiq. le forment dans le fang , dans les autres liqueurs, & dans les parties Ann(;e j670é molles du corps, peuvent par leur multitude & leur diftenfion gonfler — , ' en quelques endroits , & en d'autres refierrer les vaiffeank qui portent ' y dans tout le corps le fang & la nourriture, fur-tout les plus petits de ces vaitîeaux , boucher les partages, ou changer leur figure, enfin, arrêter ou troubler la circulation en mille manières. Ajoutez à cela l'irritation caufée dans les nerfs & les parties membraneufes par ces diftcnfions forcées ; irritation qui produit les convulfions & occafionne une mort beaucoup plus prompte que n'auroit fait la fimple privation de l'air. Cette formation des bulles a lieu même dans les plus petites parties du corps , car j'ai vu une bulle très-apparente fe mouvoir de côté & d'autre j" pient extérieur , ce qui rétablit l'animal beaucoup plus vite qu'on ne s'y attendent. Le fuccès de ces épreuves eft d'autant plus remarquable, que l'air où. la fouris vécut tant de temps, [n'ayant point été renouvelle, fe trouvoit infecté de toutes les exhalaifons du corps de cet animal ; & d'ailleurs le gonflement & l'affaiflement alternatifs de la veflie, prouvoient aflez que le vaifleau dont elle failoit partie , n'avoit aucune communication avec l'air extérieur. Quelque frappant que foit le fuccès de ces épreuves, je dois avertir ici que j'en fis enfuite une ou deux autres joù certaines particularités, qui font échappées de ma mémoire, me donnèrent des doutes fur les conléquenccs que j'avois tirées des premières; air.fi pour pouvoir compter davantage fur ces expériences, il faudroit les répéter lur différentes es- pèces d'animaux. TITRE X V. Expériences qui prouvent que l'air peut conferver ion refToH en oefîant d'être propre à la rcipirauon. Première Expérience. NOus primes une fouris détaille ordinaire, & nous l'introduifimes ,- malgré les efforts qu'elle fit pour renfler , dans une fiole de verre ovale dont le cou étoit long & de la largeur néceflaire peur y faire pafler cet animal vivant. On mit enfuite dans la même fiole une jauge , après y avoir obfervé & marqué très-exaftement le point où fe trou- voit le mercure ; cette jauge étoit attachée à un fil d'archal qui alloit jufqu'au fond de la fiole ; de forte que la jauge reftoit dans le cou de ce vaifleau , & ne pouvoit être caflee par les mouvements de la fouris. L'ori- fice du cou de la fiole , quoique large , fut fermé hermétiquement à la lampe de l'émailleur; ainfl l'animal ne pouvoit refpirer d'autre air que celui qui étoit contenu dans la fiole. Nous examinions cette fouris de temps en temps ; vers la fin de la féconde heure elle nous parut fort languiffante , mais je ne la croyois pas encore dans un grand danger, at- tendu la capacité de la fiole qui étoit grande relativement au volume de l'animal ; cependant une demi-heure après , nous trouvâmes cet ani- mal fans aucun ligne de vie, & malgré les feeoufles que nous donnâmes à la fiole , il refta immobile & nous parut mort, rexaminai la jauge', & je ne vis point de différence fenfible dans ld hauteur du mercure.- Tom. Vit des Açad, Etrang. G- ;o COLLECTION — ■ Je ne voulus point faire jetter la fouris fans examiner fi le fecours de ctions l'air extérieur ne la ranimerait point ; je caffai l'extrémité du cou de la Transactions lair extérieur ne la ranimerait point ; je Philosophiq. fiole , & la fouris fut encore un peu de temps comme morte , après A ' fin quoi euc donna quelques foibles fignes de vie ; mais je doute qu'ils Nef } enflent duré long-temps dans ce vaiffeau où l'air étoit fort infeôé, û .âR'T r Yon n'avoit eu foin de renouveller cet air, en y faifant entrer par force •art. I. j,^^ ext^.ienr ^ l'aide d'un foufflet. Cet air nouveau ranima peu à peu la fouris ; nous ne la tirâmes de fa prifon que lorfqu'elle eut repris afl'ez de force pouf faire ufage de fes jambes ; de forte que nous la fîmes fortir par le cou de la fiole , fans être obligés de cafter ce vaifleau. Seconde Expérience. NOus fîmes une expérience toute femblable à celle que je viens dé rapporter, & avec le même fuccès, fur un petit oifeau qu'on en- ferma avec une jauge dans un récipient qui pouvoit tenir environ une quarte, (a) Au bout d'une demi-heure l'oifeau parut malade ; la fôi- blefle & la difficulté de refpirer allèrent en augmentant pendant encore deux heures & demie ou environ , après quoi l'oifeau mourut , fans qu'il y eût d'altération fenfible à la jauge, fi ce n'eft que le mercure parut s'être élevé un tant foit peu , ce qui pouvoit venir de quelque caufe accidentelle. Troijïeme Expérience. POur détromper quelques perfonnes qui attribuoient "la mort des oi- feaux dans un air renfermé à la trop grande chaleur de cet air,, au- gmentée par les exhalail'ons du corps de ces animaux, on fit l'expérience luivante. On enferma un petit oifeau dans une bouteille de verre qui pouvoit tenir trois quartes , & on la fcella hermétiquement. Après quelques mi- nutes , l'oifeau parut malade & haletant ; je laiffai durer ces fymptomes une demi-heure , & ils1 allèrent toujours en augmentant : Au bout de ce temps la bouteille où l'oifeau étoit enfermé , fut plongée dans un au- tre vaifleau où il y avoit de l'eau qu'on avoit refroidie à un degré ex- ceflif par le moyen du fel ammoniac, & elle y refta fix minutes; l'oi- feau ne parut point s'y mieux porter , quoique l'air qui l'environnoit dût être fort rafraîchi ; il continua de haleter autant qu'auparavant, & même plus, au jugement de quelques-uns des afliftants. Cet expédient étant donc fans effet, on retira de l'eau froide la bouteille où étoit Foi- Feau , qui peu de temps après fit des efforts pour vomir , comme je l'avois annoncé d'avance ; ces efforts eurent peu d'effet , ils furent fuivis d'une évacuation par le bas , après quoi l'oifeau expira au bout d'environ une heure d'épreuve. Si j'avois pu me procurer des oifeaux, j'aurois tenté plufieurs autres expériences de même genre ; celle que je viens de rapporter , fervira du moins d'indication aux "Phyucieiis qui voudront fuivre cet objet. (a) C'eft à-peu-près la pinte de Paris. ACADEMIQUE. ji Tt -r d tt v\n Transactions I 1 K L XVI. Philchophiq. Art, I, De l'ufcge de l' air pour faire for tir les txkalaifons des corps-. Année 1670» DAns la digrefïîon fur la refpiration, ajoutée à la quarante & uniemede "?• mes Expériences Phyjîco-Mèchaniques , j'ai dit que l'un des plus grands ul'ages de l'air dans la refpiration , étoit d'entraîner avec lui hors des pou- mons les vapeurs récrémentitielles que le fang y laiffe à fon paffage ; vapeurs dont le féjour dans le fang deviendrait dangereux & mortel, fi l'air ceffoit de les emporter , après que la nature s'éft accoutumée à les expulfer par cette voie. Voici une expérience pour vérifier cet effet de l'action de l'air. Nous avons eu par la diftillation une liqueur rouge , compoféc prin- cipalement des particules falincs & fpiritueufes du fang humain. Cette liqueur eft de telle nature , que fi on en remplit à demi une fiole de verre , oc qu'on la bouche exa&ement , la liqueur y eft tranquille & ne jette point d'exhalaifons fenfibles ; mais fi l'on débouche la fiole, l'air extérieur venant à y entrer & à frapper la furface de la liqueur , on voit en moins d'un quart de minute s'en élever une vapeur blanche fort abondante, qui non-feulement remplit la partie fiipérieure de ta fiole, mais qui fe répand au dehors dans l'air libre , jufqu'à ce que la fiole lbit bouchée de nouveau. Ce fait , fans expliquer immédiatement la refpiration , fait connoître que dans l'expiration l'air entraîne hors des poumons les vapeurs fitfi- gineufes ; car on voit par cette expérience , que le feul contact de l'air volatilité les particules des corps humides, & les diipofe à s'élever en forme de vapeurs. Il y a certains efprits corrofifs , comme celui du nitre & du ici , qui feuls , ou combinés enfemble , ont auffi lorsqu'ils font à un certain degré de force , la vertu de jetter pendant un temps des va- peurs viftbles ; mais ils ne l'ont , cette vertu , qu'en un degré fort infé- rieur à l'efprit rouge dont je parle. Je remarquerai encore ici deux circonftances de l'expérience en queftion : l'une, c'eft que quand la fiole eft reftée bouchée & en repos un temps- convenable, on ne voit plus dans fa partie fupérieure ces vapeurs dont j'ai parlé , & dont l'air femble s'imbiber &c retenir toujours une certaine portion , quoique peu considérable : cela explique pourquoi une quan- tité d'air qui a été quelque temps renfermée avec ces forres de vapeurs , n'eft plus propre à la refpiration , laquelle demande un air inceffamment renouvelle. L'autre circonfiance à remarquer , c'eft que la fiole étant dc- bouchée Se renfermée dans le vuide de la machine pneumatique, il nt s'élève aucune vapeur vifible, pas même dans la partie vuide de la fiole ; mais fi l'on introduit peu à peu de l'air par le robinet , fans rermier le récipient, en forte que ce récipient ne reçoive d'air que par le robinet, on voit la vapeur s'élever d'abord dans la partie vuide de la fiole , oi enluite dans toute la capacité du récipient; & lorfque l'air qui étoit né- ceffaire pour porter ces vapeurs , eft pompé de nouveau ; les vapeurs Transactions Philosophiq. Année 1670. N°. 6j. Art. L » COLLECTION font entraînées au dehors avec l'air, ce qu'on reconnoît à leur mau> vaife odeur : & enfin , quoique la fiole refte débouchée , la liqueur ou l'efprit qu'elle contient ne jette plus de vapeur, julqu'à ce qu'on intro- duire un air nouveau dans le récipient. On peut comparer à l'efprit rouge dont je viens de parler, une autre liqueur dont j'ai fait mention dans' la vingt -neuvième de mes Expériences pneumatiques , où l'on en trouve une épreuve affez analogue à celle que je viens de rapporter ; de forte qu'elles fe confirment mutuellement : mais cette autre liqueur étant compofée d'ingrédients corrofifs , la crainte des vapeurs dangereufes qu'elle exhale , peut détourner bien des gens de l'employer dans leurs expériences ; au lieu que l'efprit rouge dont il eft ici queftion , loin d'être dangereux , a été trouvé fort efficace contre plufieurs maladies des poumons, par un Médecin que j'avois prie d en faire L'effai. Les autres phénomènes de cet efprit rouge n'ayant point de rapport à mon objet aftuel, je n'en parlerai point ici : quant à fa com- pofition, je l'ai donnée à très-peu-près dans l'HiJtoire des couleurs. TITRE XVII. Force delà Limace & de la Sang- fue pour fupporttr la privation de tair. IL eft parlé dans la digreffion fur la refpiration , de la force qu'ont les limaces pour fupporter la privation de l'air ; j'ajouterai ici une expé- rience qui confirme ce fait. ... Je pris deux limaces blanches communes, dont l'une avoit dix-huit lignes de long , & l'autre douze ; je les renfermai toutes deux dans un petit récipient portatif, où je fis faire le vtiide avec grand foin , &: je pris les précautions néceffaires pour que l'air ne pût y rentrer. Auffi- tôt que la pompe cefla de jouer., j'examinai les deux limaces; je vis qu'elles faiioient fortirôi rentrer librement leurs cornes; mais il fe forma fur les parties les plus molles de leurs corps un affez grand nombre de bulles qui y reftoient adhérentes. Ces limaces ne perdirent pas leur mouvement auffi vite que la plupart des animaux le perdent dans le vuide ; cependant les étant venu voir quelques heures après , je les trou- vai immobiles & fort gonflées. Au bout de douze heures toutes leurs parties internes fembloient prefque entièrement détruites ; leur peau dif- ' tendue ne paroiffoit plus que comme une veffie fournée; & lorfqu'on fit rentrer de l'air dans le récipient , cette peau s'affaiffa en effet comme une vefue fournée que l'on pique pour donner iflue A l'air qu'elle con- tient. On garda ces limaces quelques heures, mais elles ne donnèrent aucun figue de vie. Comme je penfois que c'étoit la conftitution froide & jvifqueufe des limaces qui les rendoit capables de foutenir fi long-temps la privation d'air, je voulus voir fi les léfards & les fang-fues ne la foutiendroient pas encore plus long-temps, &. dans cette vue je .fis les expériences iùivatttes. ACADÉMIQUE. 55 Première expérience. _ r Transactions ON enferma un léfard (a) dans un récipient dont la partie fphérique Philosophiq. étoit environ de la groflèur d'une orange; puis ayant pompé une Année 1670; partie de l'air, & pris les précautions néceffaires pour qu'il n'en rentrât jj°. g, point dans le récipient , nous le gardâmes ainfi quarante-huit heures ; Art. I. l'animal refta vivant , fon ventre paroiffoit un peu enflé ; il conferva du mouvement dans la mâchoire intérieure pendant la première nuit , mais il n'y en avoit plus le lendemain ni la nuit fuivante. En ouvrant douce- ment le récipient fous l'eau, nous reconnûmes que nous en avions ra- réfié l'air à-peu -près de moitié. AufTi-tôt qu'il rut entré de l'eau dans le récipient, l'animal qui étoit auparavant fort engourdi, le ranima & fit des mouvements très-vifs & très-irréguliers. Seconde Expérience. NOus primes une fang-fue au deffous de la taille moyenne , & nom l'enfermâmes avec un peu d'eau dans un récipient portatif qui nous parut pouvoir tenir dix ou douze onces de ce liquide. On pompa l'air à l'ordinaire, & le récipient ayant été placé dans un endroit éclairé, nous obfervâmes que la fang-fue le tint fous l'eau , &c qu'il fe formoit fur dif- férentes parties de fon corps une quantité de bulles , les unes difperfées fans ordre , les autres difpolées par files , & qui fembloient partir de certains points déterminés. Ces bulles fe formèrent ainfi pendant un peu de temps , fans que la fang-fue parût incommodée. On plaça enkiite le récipient dans un endroit tranquille , après s'être affuré que l'air exté- rieur n'y pouvoit pénétrer ; nous le vilîtions au moins une fois par jour , & même plus fonvent ; quelquefois nous trouvions la lang-tiie un peu attachée par fa queue à la partie du vafe qui étoit couverte d'eau, quelquefois elle erroit dans la partie qui étoit au deffus de l'eau , 8c toujours elle donnoif des fignes de vie très-manifeftes lorfqu'on l'exci- toit. Au bout de cinq jours elle étoit encore li vive , que nous ibup- çonnâmes qu'il étoit arrivé quelque accident au récipient ; mais en l'ouvrant dans l'eau nous reconnûmes à la quantité d'eau qui y entra , qu'il étoit auffi épuifé d'air, immédiatement avant que nous l'ouvrîf- fions , que le font ordinairement les récipients dans nos expériences de ce genre. TITRE XVIII. ■Ejf'-fs du vuide fur quelques Infectes rampants. /"\T?oique la nature produife par tout un grand nombre de ces rep- A—'iles, la faifon & le lieu où j'ai fait les expériences buvantes , eb fourniifant très-peu . je ne trouve dans mes recueils que les deux faits que je vais -rapporter. (u) De ce:u i{u"otj nomme vulgairement en Anglois tfts. 54 COLLECTION — . Première Expérience. Transactions ' PmLosoPHiQ. TkJOus prîmes cinq ou fix chenilles femblables, mais je ne puis dire Année 1670. J-^l à quelle efpece elles dévoient être rapportées félon la méthode des N°. 63. naturalises; ayant mis ces chenilles dans un récipient portatif & de A.R.T. I. groffeur moyenne, on y fit le vuide , & l'on prit les mefures nécef- laires pour que l'air n'y pût rentrer. Au bout d'une heure les chenilles fe mouvoient toujours en différents fens dans le récipient , & après plus' de deux heures je leur fis faire encore , en fecouant le récipient , quelques mouvements qui ne me partirent point convulfifs. Etant revenu les voir le foir, dix heures après les avoir entérinées, elles me parurent mortes, & quoique je leur redonnâffe de l'air à l'inftant , elles réitèrent dans le même état ; je les laiffai ainû toute la nuit dans le récipient avec de l'air , & le lendemain matin j'en trouvai trois , & même quatre , bien vivantes. Seconde Expérience.' TE pris fur une branche d'arbre une grande toile ou nid de chenille , J & ayant partagé ce nid en deux , je mis chaque moitié dans un réci- pient femblable ; on fit le vuide dans l'un de ces récipients , & on laiffa l'air dans l'autre; les petits infeftes renfermés dans ce dernier me pa- rurent continuer de s'y mouvoir de bas en haut , & de haut en bas , pendant un jour ou deux; après quoi d'autres affaires m'empêchèrent de iuivre cette obfervation. Quant au récipient d'où l'on avoit ôté l'air, les infedes y relièrent bientôt fans mouvement , du moins apparent. Je ne puis dire fi des chenilles ainfi renfermées dans le vuide y conferveroient de la vie pendant tout l'hiver , & pourroient le transformer en papillons avi printemps fuivant ; car quoique j'aie commencé cette expérience s le ne l'ai pas fuivie jufqu'au bout. TITRE XIX. Des Infectes ailés renfermés dans le vuide. LOrfque je mis au jour mes Expériences Phyjico-Méchaniques , la faifon où l'on étoit , & la difficulté de faire les récipients dont je me fer- vois , ne me permirent de publier qu'une ou deux expériences fur les infeftes ailés renfermés dans le vuide ; mais par la fuite m'étant pourvu de vaiffeaux plus commodes, j'ai fait en ce genre de nouvelles expé- riences dont voici les principales. Première Expérience. LE douze Novembre fur les huit heures du foir, je pris quatre mouches moyennes , de celles qui s'attachent à la viande , &C leur ayant coupé la tête , je les mis dans un récipient portatif qui avoit un tuyau affez large terminé par une boule. Autfi-tôt qu'on eut fait lç ACADÉMIQUE. y vuide , les mouches perdirent leur mouvement , qui n'étoit pas fort vif ■— ^^— • avant l'opération; une heure ou deux après, je nus le récipient près Transactions an teu , Tans que les mouches reprîfient de mouvement, fi ce n'eft l'une Philosophiq. à qui je crus en voir un peu; je leur rendis de l'air, &C bientôt elles Année 1670. commencèrent les unes après les autres à remuer leurs pattes , & j'en j^0 , ' vis marcher une ou deux. Je les laiffai toute la nuit dans un endroit ^ y chaud , 6c le matin j'envoyai quelqu'un voir fi elles avoient du mou- vement ; on me rapporta qu'elles en avoient eu pendant un peu de temps ; mais y étant venu moi-même , je ne leur »n remarquai point du tout. Seconde .Expérience. LE onze Septembre fur le midi, nous renfermâmes dans un récipient plufieurs mouches communes & une guêpe ; toutes perdirent le mou- vement aufTi-tôt qu'on eut fait exactement le vuide ; feulement quelques- unes eurent des convuliions dans les pattes pendant quelques minutes. Elles réitèrent quarante-huit heures en cet état , après quoi on leur ren- dit de l'air, mais elles ne donnèrent aucun figne de vie ; on les mit enluite au (oleil du Midi, aucune ne s'y ranima non plus. Troifume Expérience. LE onze Décembre je mis dans un petit récipient portatif une greffe mouche de l'cfpece de celles qui s'attachent à la viande ; elle y pa- rut d'abord fort vive, mais aufti-tôt qu'on eut pompé l'air, elle tomba renvertee fur le dos , & nous parut avoir quelques mouvements con- Vulfifs dans les pattes & dans la trompe ; elle ie remit de cet état aufli-tôt qu'on lui eut redonné de fait ; mais lorsqu'on eut fait le vuide une fé- conde fois, elle tomba comme morte. 'Cependant un quart d'heure ou une demi-heure après, en fecouant le récipient , je la vis fe mouvoir encore, mais très-foiblement. Je revins l'examiner de nouveau le len- demain au foir, je ne pus d'abord la ranimer, ni par le iecours de la chaleur , ni par celui de l'air , mais un peu de temps après elle reprit vigueur. Le lendemain matin je l'enfermai de nouveau dans le récipient, & je l'y gardai quarante-huit heures; mais quoiqu'elle iïit fur la che- minée , elle y mourut. Quatrième Expérience. NOus primes une fauterelle dont le corps , fans y comprendre les cornes & les jambes , étoit long d'un pouce, &C gros à proportion; l'ayant enfermée dans un récipient portatif de forme ovale , que nous jugeâmes pouvoir tenir plus d'une pinte d'eau , on y fit le vuide affez exactement , à en juger par la jauge , & l'on eut foin d'empêcher que l'air n'y put rentrer/ La fauterelle qui fe remuoit & paroilfoit tort vive avant & pendant le commencement de l'opération , nous fcmbla fort incommodée lorfque l'air fut conlïdérablement raréfié; il lui fortoit des pores de l'abdomen comme de petites gouttes de fueur , qui fe réunifiant , ) donnent à l'aide d'une leflive , un couleur de feu ou cramoifi très-vif, qui dégénère bientôt en un jaune lâle. II. Le fuc laiteux de l'épurge, (c) fur-tout lorfqu'il a été tiré avec un couteau , & qu'il a un peu léjourné fur la lame , donne aufli par le (.;) Ce qu'on nomme paftel en Languedoc, & vouede en Normandie , efl le ifium fath-um &• l'I/dtis domctlica. Mr. de Tourncibrt donne le nom de paftelà l'un Si ftaftum fativum &• l'Jfa l'autre ghflum. (A) Sonchus afper &• lavis. (t) Cataputia minor. ACADÉMIQUE. 63 mi-lange d'une leflîve, une couleur rouge ou pourprée , qui fe change — — — peu à peu en un mauvais jaune. Transactions Quant aux lubftances animales. Pmi.o>orriiQ. La chenille commune de l'aubépine, donne pa* le moyen d'une leflîve, xr, une couleur de pourpre ou incarnat fixe. Art V II. On tire par le même moyen ce même incarnat fixe des têtes de fea- rabées ck de fourmis. III. Enfin , la Icolopendre couleur d'ambre , donne une couleur agréable & fixe d'azur ou d'améthifte. (a) Quant aux moyens de fixer les couleurs dans la pratique , j'en aban- donne la recherche aux perionnes plus expérimentées que moi. Je leur laiiTe encore les réflexions que pourraient fournir les faits rapportés ci- deffus, & je me borne à en tirer feulement quelques inductions qui le pré- fentent d'elles-mêmes. I. Dans tous les exemples que je viens d'indiquer, il ne fe trouve au- cune couleur , foit animale foit végétale , abfolument fixe , c'efi-à-dire , à l'épreuve du fel & du feu ; je ne nie point que telles qu'elles font , elles ne puifTent être de quelque ufage ; mais il faut convenir aufïi que celles qui réfiftent à une certaine leflîve , (ont ou détruites , ou chan- gées en une couleur toute différente par un autre tel ; ce qui dans Puiage doit produire des taches. II. Les couleurs des végétaux , foit apparentes , foit cachées , peuverr être fixées ; nous en avons une preuve dans les capfules de la graine de g/u/lum Jîlveflre , & dans l'ulage que les Teinturiers tont des feuilles de cette plante après une certaine préparation. II!. Le même exemple donne lieu de croire qu'on pourrait apprendre à juger par la couleur de quelque partie d'un fruit ou d'une graine, quelle couleur on pourra tirer de la plante même ou de fes feuilles. IV. Les couleurs cachées dans les végé.taux font préexistantes , & non produites à l'iniîant qu'elles paroiffent , comme on peut encore le prou» (a) Il feroit à propos de fuivre ces expériences , & de chercher par cette voie une liqueur vraiement confervatrice . en trouvant quels font les efprits ou les lois qui peuvent garantir contre les températures excellives les lubftances animales & vé- gétales , fans altérer leurs couleurs naturelles; ou s'il eft impoffible q'ie ces couleur» ne foient pas changées par des principes auffi aéfifs , il faudrait pret';re- pour ch=que objet la combinaifon de fels ou d'efprits qui changerait ù couleur propre dans la co.i .-ur la plus agréable ; enfin , il feroit bon d'obferver l'ordre de ces changements de couleurs , & de la comparer avec l'ordre naturel des nuances du fpectre prifma- . tique , &c, (Z) Transactions Philosophiq. Année 1671, N». 70. Art. V. «4 COLLECTION ver par le paftel , & par le fuc laiteux de la laitue fauvage qui d'elle- même produit une liqueur rouge. V. Le changement des couleurs des fleurs eft graduel & confiant. |VI. Les couleurs des fleurs , effacées par une leffive , fcmblent tout-à-fait détruites ; car fi une feuille de violette , humectée d'une lcffive , devient jaune très-promptement , elle ne peut plus reprendre la couleur ronce par le moyen d'un fel acide; mais tant qu'une partie de la même feuille, conferve la couleur verte produite d'abord par la folution alcaline , elle peut devenir rouge par le mélange des acides. VII. La fécherefle paroit être un moyen , finon de fixer les couleurs vé- gétales, au moins de leur donner une telle confiftance, qu'elles puiflent fe foutenir un peu contre l'a&ion des alcalis , qui fans cela les détrui- roient totalement & en très-peu de temps. VIII. Les fubftances foit animales , foit végétales , qui par leurs combinai- fons avec différents fels, donnent des couleurs différentes , mais vives & fixes , comme la cochenille & le paftel , font vraifemblablement les; meilleures pour l'ufage. Quoique je n'aie fait les obfervations précédentes que par occafion ,' & feulement félon que les faits fe font préfentés à moi dans les expé- riences que je faifois par rapport à la médecine , elles n'ont pas laiffé de me faire naître l'idée d'un moyen de fixer les couleurs; mais je ne veux point le publier que je n'en aie fait voir l'expérience à la Société Royale. J'ai fait la découverte suffi d'une couleur noire très-belle , comparable à l'encre, même pour l'écriture , & qui eft à l'épreuve du fel & du feuj c'eft d'une plante d'Angleterre que je l'ai tirée, (a). N°. 79. Art. IV. DEUX OBSERVATIONS DU PERE François Lana t tune fur les effets du miroir ardent de Lion , l'autre fur un fel métallique; toutes deux tirées du Journal de Venije. ON a obfervé que le fer fe fond plus vite que l'or & l'argent au mi- roir concave de Mr. de Villette, tandis qu'au contraire notre feif domeftique fond l'or plus vite qvie le fer. Le Père Lana a tiré d'une fubflance métallique un fel fort blanc , le- quel étant expofé à une chaleur médiocre , s 'eft diffous en une liqueur couleur d'or ; cette folution a repris la forme de fel dès qu'on l'a fbuf- traite à Paflion de la chaleur qui la tenoit en fufion , & qu'on l'a ex- pofée à l'air frais en ouvrant le vaifléau où elle étoit renfermée : ce qu'il y a {à) Je ne donne ici place à l'indication vague de ces deux fecrets , que pour enga* ger les Sçavants ik les Aniftes à les éventer. (Z) de ACADÉMIQUE. 65; de plus remarquable , c'eft qu'à mefure qu'on verfoit cette liqueur — ■—■— d'un vafe dans un autre , elle fe changeoit par une concrétion fubite en Transactions une multitude de fils très fins, qui s'étendoient d'un côté du vaiffeaii à Philosophiq. l'autre, &C formoient dans fon intérieur des tiffus femblables à des toiles Annxe ,/-_j. d'araignée, fufpendu's de même & non moins flexibles , fans doute à caufe ' .,c ., 7i* de leur extrême fineffe , car à peine pouvoit-on les appercevoir à l'oeil . ' ," fimple. NOUVELLE THEORIE DE LA LUMIERE, par Mr. Isaac Newton, Profcjjeur dt Mathématiques dans [Univcrfui de Cambridge. TAndis que je m'occupois au commencement de 1666. à travailler des verres qui fuffent des portions de courbes autres que la fphere , je me procurai un prifrne de verre folide à baie triangulaire , pour tenter des expériences iur les phénomènes des couleurs. Je me fis pour cela une chambre obfcure, & je pratiquai au volet de la fenêtre un petit trou pour y introduire une quantité convenable de la lumière du Soleil , & je plaçai mon prifrne immédiatement auprès de ce trou , de ma- nière que la lumière réfractée à fon paflage , alloit fe peindre fur la muraille oppofée. Le premier coup d'œil me caufa une îenfation très- agréable , par l'intenfité & le brillant des couleurs de cette lumière ainfi réfractée ; mais ayant regardé de plus près , je remarquai avec furpriie que cette image ou ce fpeftre coloré avoit une forme oblongue au lieu de la forme circulaire que je m'attendois à voir conléquemment aux loix de réfraction reçues par les Opticiens. Cette image étoit terminée des deux côtés par des lignes droites & pa- rallèles ; mais aux deux bouts la décroiffance graduelle de la lumière ar- rondiffoit l'image , & produifoit une courbe qu'il étoit difficile de déter- miner avec précifion, mais qui cependant paroiffoit fémi-circulaire. En comparant les dimenfions de ce fpedtre coloré , je le trouvai cinq fois plus long que large. Cette difproportion me parut fi étrange , que j'eus une extrême curiofité d'en découvrir la caufe. Je ne pou vois ima- giner que les différentes épaiffeurs du verre prifmatique , ni l'oblcurité du milieu que traverfoit ce jet de lumière (rf)puffent produire un tel effet; cependant je cms qu'il falloit, avant tout, confulter l'expérience fur ces deux points , & obferver foigneufement ce qui arriverait en faifant paiTer la lumière par différentes épaiiTeurs du même prifrne, ou par des trous de différents diamètres pratiqués au volet, ou enfin en plaçant le prifrne au dehors du volet de manière que la lumière pafsât à travers le prifrne & fût refraftée avant de pénétrer par le trou dans ma chambre obfcure. Mais j'eus beau varier l'expérience , aucune de ces circonstances {a) Le fluide répandu dans un milieu obfcur eft cenfé , toutes chofes égales , avoir inoinsde mouvement , moins de force pour réfifter que le rluide ripandu dans un mi- lieu éclairé , & par conféquent on pouvoit foupçonner que les particules de la lumière en traversant un milieu obftur, s'ecanoient d'autant plus, qu'elles trouvaient moirw de réfulance. I 66 COLLECTION MMMjjxim ■■ ne me parut influer fur le réliiltat , & l'image formée par les couleurs de T„,„tirTin„, la lumière retraitée , fut la même dans tous les cas. Philosophiq. Je foupçonnai alors que cette image pouvoit avoir ete ainh alongec par quelque inégalité dans la furface ou dans la fubftance du verre , ou par quel- Année 1677. qu'autre irrégularité accidentelle. Pour éclaircir ce doute je pris un fe- N°. So. cond prifme lemblable au premier , & je le plaçai de manière que la lu- Art. I. miere traverfant l'un & l'autre, fut réfraftéc en fens contraires , & reprît en paffant dans le fécond prifme la direction qu'elle avoir avant de palier dans le premier : car je penfai que par ce moyen les effets réguliers du premier prifme feroient détruits par le fécond , & qu'au contraire les effets irré«uliers feroient encore augmentés par cette multiplicité de rétractions. Le réfultat fut que la lumière qui avoit pris une forme oblongue en paffant dans le premier prifme , reprit en paffant dans le fécond une forme cir- culaire, auffi régulière que il elle n'eût pafle ni par l'un ni par l'autre; de forte que je ne pouvois plus attribuer l'alongement de la première image à aucune irrégularité accidentelle, (a) Je me mis alors à examiner plus rigoureufement ce que produiroient les différentes incidences des rayons qui viendroient de différents points du loleil : pour cela je mefurai les diftances ÔC les angles appartenant à l'image prifmatique : fa diftance du trou & du prifme étoit de vingt-deux .ayons retractes qui __ de l'image & les lignes des directions qu'ils auraient fuivies s'ils n'euflent point été réfraftés , étoit de quarante-quatre degrés cinquante-fix minutes ; î'anole vertical du prifme , de (bixante-trois degrés douze minutes ; les ré- fractions fur l'un & l'autre côté du prifme, c'eit-à-dire , les réfraûions des rayons incidents & des rayons émergents, étoient égales autant qu'il m 'avoit été poffible de les rendre telles; elles faifoient par conféquent un angle d'envi- ron cinquante-quatre degrés quatre minutes, (£) & les rayons tomboient perpendiculairement fur la muraille : retranchant enfuite le diamètre du trou tant fur la longueur que fur la largeur de l'image , je trouvai qu'il reftoit treize pouces de longueur & deux pouces trois huitièmes de largeur pour l'efpacc compris entre les extrémités des rayons qui fe croifoientau centre du trou. Ainfi l'angle horizontal formé par ces rayons , c'elt-à-dire , celui qui avoit pour baîe la largeur du fpeftre coloré , étoit d'environ trente & une minutes , ce qui répond au diamètre apparent du foleil ; & l'angle vertical qui avoit pour bafe la longueur du fpeftre , étoit de deux degrés (a) L'Auteur dans un autre endroit ( pag. 5015. des Tranfaét. ) met au nombre de ces irrégularités accidentelles les ondulations & commotions inégales des parties de l'éther , de l'air , ou du verre , le réjailliflement des rayons après s'être mutuellement comprimés dans la fmface réfringente ; la divifion d'un feul & même rayon en un nombre fini ou indéfini de parties divergentes , & en général toute divergence de la lumière , produite par quelque caufe que ce foit autre que la propriété inhérente à chaque rayon de fouflrir un degré déterminé de réfraclion. (£) Cet angle eft compoié de la moitié de l'angle de réfraction lequel eft de 440. 56'. & de la moitié de l'angle vertical du prifme, lequel eft de 630. ta'. A C A DÉ M I Q U E, 67 quarante-neuf minutes , ce par conféquent cinq fois plus grand que l'an- — — — — ■ tre & davantage. Transactions Ayant lait ces obfexvations je m en fervis pour calculer le pouvoir ré- Philosophiq. fnicliï île mon prilme , & je le trouvai par la comparaifon des iinus des . angles, dans le rapport de vingt à trente & un. Je calculai enfuite par n^„ ô ce rapport les réfraftions de deux rayons qui étant partis de deux points ^ "" , oppolès de la circonférence du ioleil difféioient de trente & une minutes ART« ■» dans leur obliquité d'incidence , &C je trouvai que les rayons émergents auroient formé un angle d'environ trente 6c une minutes , comme ils faU (oient avant leur incidence. Mais tout ce calcul étoit fondé fur l'hypothefe de la proportionalité des linus d'incidence & de réfraction , &c quoique ma propre expérience ne me permît pas d'attribuer à cette hypothet'e une erreur aufîi grande que celle de réduire à trente & une minutes un angle de deux degrés quarante- neut minutes , j'eus la curioiité de reprendre mon prifme , & l'ayant pré- fenté au trou du volet comme auparavant, j'oblervai qu'en le faifant tour- ner un peu iur fon axe de côté & d'autre , de manière à faire varier de plus de quatre ou cinq degrés fon obliquité avec la lumière , le fpecire coloré n'étoit pas déplacé fenfiblement fur la muraille, & que par confé- quent cette variation d'incidence ne failoit pas varier fenfiblement la quantité delà réfraction. Cette expérience &. le calcul précédent concourant à me prouver que la différente incidence des rayons partis de différents points du foleil ne donnoit pas à ces rayons, après qu'ils s'étoient croifés, un angle de divergence plus grand que l'angle de convergence qu'ils avoient auparavant , lequel étoit tout au plus de trente & une ou trente- deux minutes, il reftoit toujours à rechercher quelle caufe avoit pu don- ner à cet angle deux degrés quarante-neuf minutes après la réfraction. Je commençai alors à loupçonner que les rayons après avoir paffé par le prifme, décrivoient peut-ètredes lignes courbes , Se tendoient ainfi vers différents endroits de la muraille iuivant le plus ou moins de courbure des lignes qu'ils décrivoient. Cette conjecture me paroiffoit d'autant plus vraifemblable que je me rappellois d'avoir vu fouvent uneballe de paume décrire ainfi une courbe, après avoir été frappée obliquement avec la raquette ; (V) car ce coup oblique donnant tout à la fois à la balle un mou- vement circulaire & un mouvement de projectile, les parties de la balle doi- vent frapper & preffer l'air contigu plus violemment du côté où ces deux mouvemens concourent enfemble que de tout autre côté , & par confé- quent y exciter une réliftance & une réaction de l'air plus grande en même proportion. Parla même raifon , difois-je , fi les rayons de lumière font eompofés de corps globuleux, & que ces globules paffant oblique- ment d'un milieu dans un autre acquièrent un mouvement circulaire, if; doivent éprouver une plus grande réfiftance de lether ambient fur le côté où leurs deux mouvements concourent enfemble ; ce qui doit courber continuellement les rayons fur l'autre côté. Mais quelque bien fondée que me parût cette conjecture, lorlque j'en vins à l'examen du fait, je ne-' {■>) Cela s'appelle dans les jeux de paorae, tourner la bj!lc. I» t,8 COLLECTION I trouvai point de courbure dans les rayons ; & j'obfcrvai , ce qui ruffifoit à Transactions mon objet , que la différence entre la longueur de l'image tk le diamètre Phîlosophiq. du trou par lequel la lumière entroit , étoit proportionnelle à la diftance , qui le trouvoit entre le trou & l'image, An"5e i67t- Mes conjectures fe détruifant ainli iucceffivement , j'en vins à l'expé- ' rience déciiive (rd extérieur de Farc-en-ciel inférieur , ck le bord intérieur de l'arc- en-ciel Supérieur. XI. Cela explique encore les phénomènes de l'infufion du bois néphré- tique , ceux de l'or en feuille , des fragments de verre coloré , & de quelques autres corps tranfparents &c colorés, qui paroiflent tantôt d'une couleur & tantôt d'une autre, fuivant leurs différentes pofltions ; car ces Substances font difpofées dételle forte qu'elles réfléchifllnt une efpece de rayons, & tranfmettent tous les autres, comme on le peut voir dans une chambre obfcure, en éclairant ces fubltances d'une lumière Similaire & décom- pofee; elles n'ont alors que la couleur des rayons dont elles font éclai- rées; feulement elles paroiflent plus ou moins éclatantes, fuivant qu'elles font plus ou moins dii'pofées à réfléchir ou à tranfmettre la lumière in- cidente. XI I. Enfin ,les mêmes faits expliquent anflî ce que Mr. Hook rapporte dans fa Micrographie d'une expérience qu'il fit avec deux vaifiéaux tranfparents fit cunéiformes, (j) remplis , l'un d'une liqueur rouge, & l'autre d'une liqueur bleue ; ces deux vaifleaux qui féparément étoient aflez tranfpa- rents , devinrent opaques lorfqu'ils furent joints cnfemble ; & cela de- voit être ainfi ; car fi l'un tranimettoit uniquement les rayons ronces , & 1'. ■utre uniquement les rayons blcux , les deux vnifleaux joints en- femble ne dévoient tranlmettre aucuns rayons. XIII. Je pourrais rapporter ici plufieurs autres exemples de cette nature; mais je finis par ce fait général , que les couleurs des corps naturel* (.1) Faits en forme de coin. K. 74 COLLECTION — ijjjii m i i viennent uniquement de la difpofition qu'ils ont , p.ir leur ftru&ure par- Transactions ticuliere , à réfléchir telle ou telle efpece de rayons plus abondamment Philosophiq. que toute autre; c'eft ce que j'ai expérimenté dans une chambre obf- . , , cure en éclairant les mêmes corps fucceffivement avec différentes efpeces No o de rayons; par ce moyen on peut donner à chaque corps telle couleur , T' qu'on veut, ils n'en ont aucune qui leur (bit propre, &: ils paroiflent ' ' de la couleur des rayons dont ils font éclairés , avec cette différence feu- lement qu'ils ont plus d'éclat lorfqu'ils font éclairés par des rayons de la couleur qu'ils auraient à la lumière immédiate du jour. Dans cette ex- périence le minium paroît indifféremment de toutes les couleurs des rayons dont on l'éclairé ; mais il eft plus lumineux lorfqu'il eft éclairé par les rayons rouges. De même le bleu de Pruffe où toute autre fub(- tance bleue paroît indifféremment de toute couleur , fuivant qu'on l'éclairé avec tels ou tels rayons ; mais ces mêmes fubftances font plus lumineufes lorsqu'elles reçoivent les rayons bleux. On voit par-là que le minium réfléchit toutes les efpeces de rayons , mais qu'il réfléchit plus abondamment les rayons rouges ; c'eff pour quoi lorfqu'il eft expofé à la lumière du jour , qui eft compoféc de toutes les efpeces de rayons mê- lées enfemble, il paroît rouge, parce que les rayons rouges dominent dans la lumière qu'il réfléchit. De même, le bleu de PrufTe , où tout autre corps de même couleur, réfléchiffant les rayons bleux en plus «rande quantité que tout autre , paroît bleu à la lumière immédiate du jour par l'excès des rayons de cette couleur dans la lumière qu'il ré- fléchit. Et ce qui prouve bien évidemment que c'eft là l'unique caufe des couleurs des corps , c'eft que non-feulement les corps ne peuvent ni changer ni altérer les couleurs propres à chaque efpece de rayons, lorfqu'ils reçoivent ces rayons féparément ; mais qu'ils .prennent eux- mêmes les couleurs de ces rayons homogènes lorfqu'ils en font éclairés. Toutes ces chofes étant bien établies , on ne peut plus mettre en ques- tion fi les couleurs exiftent dans l'obfcurité , fi les couleurs font des qualités des objets que nous voyons , peut-être même fi la lumière eft un corps ; car les couleurs étant des qualités de la lumière, lefquelles ont pour fujet unique & immédiat les rayons même de la lumière ; com- ment pourroit-on regarder auffi ces rayons comme des qualités ? à moins qu'on ne dît qu'une qualité peut devenir le fujet & le foutien d'une autre qualité; ce qui eft la même chofe que d'avouer que c'eft une fubffance. Nous ne reconnoiflbns les corps pour des .fubftances que par leurs qualités fenfibles , & la principale de ces qualités fenfibles fe trou- vant appartenir à quelque chofe que ce foit , nous fommes bien fondés à donner à cette chofe le nom de ntbftance. D'ailleurs, qui pourroit concevoir qu'une qualité fut un aflemblage hétérogène tel qu'eft la lumière fuivant ma découverte ? Mais de déter- miner plus abfolument ce que c'eft que la lumière, comment elle fe ré- fracte , & de quelle manière ou par quelle action elle excite en nos âmes la fenfation des couleurs, ce n'eft pas une chofe fi aifée , & je ne veux pas mêler des conjectures à des faits certains. En relifant ce (jifcours , je vois qu'il conduit de lui-même à diverfes Akt. l ACADÉMIQUE. 75 expériences fufrÏÏantes pour établir la théorie qu'il contient; c'eft pour — — — » quoi je n'entrerai pas dans de plus grands détails , & je me contenterai Transaction» de décrire ici une des expériences que j'ai déjà indiquées. Philosophiq. Après avoir fait une chambre obfcure , il faut pratiquer au volet de . , ,L la fenêtre un trou dont le diamètre pourra être d'environ un tiers de jj£e o ' pouce, pour admettre une quantité convenable de la lumière du Soleil : on placera vers ce trou un prifme tranlparent & fans couleur, pour réfracter la lumière à l'on paffage vers la partie de la chambre la plus éloignée , où elle ira former en fe dilatant , comme je l'ai dit, une image oblongue & colorée. On mettra à quatre ou cinq pieds du prifme une lentille de trois pieds de rayon , par laquelle tous les rayons de lumière puiHent être tranfmis à la fois, Ôc réfractés de manière qu'ils deviennent convergents , & qu'ils aillent le réunir tous cnfemble dix ou douze pieds plus loin. Si l'on reçoit la lumière à cette diftance fur un papier blanc , on verra que toutes les couleurs en le mêlant ont de nouveau compofé le blanc. Mais il faut que le prifme & la lentille foient immo- biles, & qu'au contraire le papier puiffe s'éloigner & s'approcher ; car en le conduisant ainfi à volonté, non-feulement on trouvera le point où le blanc eft le plus parfait , mais on verra aufîi les couleurs fe réu- nir fucceftivement , & enfin fe perdre toutes dans le blanc -, après quoi les rayons s'étant croilés clans le point où ils ont compofé le blanc , ils fe fépareront de nouveau , &C reparaîtront chacun avec la couleur qui lui eft propre , mais dans un ordre renverfé , ou oppofé à celui dans le- quel ils étoient placés avant de former le blanc par leur réunion. On pourra voir aufîi qu'en interceptant une feule efpece de rayons à leur partage dans la lentille , la compofition ne fera plus du blanc , mais une couleur qui tiendra des couleurs refiantes. C'eft pourquoi, fi l'on veut que le blanc foit parfait , il faut avoir foin de faire entrer tous les rayons dans la lentille , 6\r prendre bien garde qu'aucune efpece ne s'écarte & ne paiïe à côté. Explication dt la Figure III. (PI. I. ) A. B. C. Repréfente b prifme vu par la bafe, & placé tout près du trou F du volet E G. M. N. La lentille dont la largeur eft de deux pouces & demi ou trois pouces. S. F. Une des lignes droites que fuivent les rayons différents qui s'é- chappent ft'.cccffivement du Soleil. E. P. &: F. R. Deux de ces rayons inégalement réfraftés que la len- tille fait converger jufqu'au point Q, &: qui redeviennent divergents après s'être croilés dans ce point. H. 1. Le papier fur lequel les couleurs (ont projettées , mis à différentes Jiftances. Q, Point où les rayons réunis forment le blanc. R, r,p , rayons rouge & jaune. P, P, n , rayons bleu & violet, - 7 JOËL Langelot, premier Médecin du Duc de Holjlein, fur ladi- Année 1671., ge/lion , la fermentation & la trituration. N°. 87. LE Do&éur Langelot attribue le diferédit où font tombées la plupart des opérations de la chymie à la négligence des Chymifles, qui n'ont pas su tirer parti des principales opérations de cet arr. U aflure avoir reconnu par fa propre expérience qu'entre ces opérations, les trois qu'il indique , ("avoir , la digeltion , la fermentation & la tritu- ration, font les plus importantes, & celles qui pourraient é:re du plus grand ufage. Il prétend que quoiqu'on ait affez difeouru lur ces opé- rations , on en a peu connu l'efficacité; ck il entreprend de la foire con- noître par quelques expériences confidérables & peu communes , dans la vue d'encourager ceux qui cultivent la chymie , à Cuivre conftamment les procédés dont le fucces femble d'abord douteux. De la Dige/Iion. Il montre en premier lieu l'ufage de la digeftion ( a ) dans la préparation du fel volatil de tartre. Après avoir rapporté les dif- ficultés & le peu de fuccès des autres procédés qu'il avoit tentés, il afTure que par le moyen d'une longue digeltion, il obtint des la pre- mière fois ce qu'il n'efpéroit obtenir que par des cohobations réitérées ; favoir, un fel volatil de tartre fort blanc & fort pur, qui laiffa une petite quantité de fèces tout-à-fait infipides , & de couleur terreufe. Il ajoute à cela un autre ufage des digeftions dans la préparation des efîences des foufres minéraux ; & il en donne pour exemple une expé- rience qu'il fit fur des coraux il y a quelques années, laquelle fait voir bien clairement l'efficacité des digeftions : voici cette expérience. Il verla fur des fragments de corail rouge une huile, la plus douce qu'il connût parmi les huiles végétales diftillées , pour voir s'il pourrait par ce moyen en tirer une teinture ; mais après un temps allez confidérable , ne voyant aucun changement ni dans le corail ni dans l'huile, il abandonna cette entreprife. Ayant eu dans la fuite occafion pendant un hiver , d'employer pour d'autres choies un fourneau de digellion, il s'avila de reprendre (a) Comparez à ceci ce que Mr. Boyle a publié , il y a quelques années , fur le grand ufage des digeftions , principalement dans' fon Hifltire de la folidité cv de U fluidité, p-emiere partie , J'eBion XII. imprimée à Londres en 1661. parmi d'autres eftais phvfiologiques. « On peut , dit-il , par de longues digeftions , fur-tout fi elles font fécondées par » des diftillations réitérées à propos , 5c même on peut par les digeftions feules, op- j> pérer dans les parties de différentes fubftances , foit végétales , foit animales, des ji changements, par rapport à la confiftance , aufquels n'oferoient s'attendre les per- i) fonnes qui ne connoiiîent que les procédés ordinaires de la chymie, & qui 11 ont i> pas fuivi ceux-ci avec une attention particulière, u 88 COLLECTION — — i— » fon opération fur le corail ; il plaça fur fon fourneau de digeftion fe Transactions vaiffeau qui contenoit le corail &C l'huile, oc ce ne fut pas fans fuccès ; Philosophiq. car au bout d'un mois il s'apperçut en remuant le vaiffeau fuivant fa •Annxe s coutume, que les fragments de corail avoient une couleur plus vive, xj0 o ôi qu'ils étoient ramollis. a' T' 11 continua d'entretenir le même degré de chaleur, & quelques jours après il vit avec furpriie que les coraux étoient entièrement diflous &c réduits en un mucilage très-rouge ; cependant l'huile furnageoit toujours dans fa première forme, & fans avoir tiré aucune teinture. 11 fecoua le vaiflcau violemment Se fouvent, pour tâcher de mêler l'huile avec le mucilage de corail , mais ce fut inutilement : l'huile remontoit toujours dès que le vaiffeau étoit en repos , & le mucilage tomboit au fond : il eflaya de les combiner enfemble par le moyen de la digeftion , mais cela n'ayant pas réuffi non plus, il décanta l'huile , & il trouva qu'elle avoit confervé à-peu-près fa première odeur &C fa première faveur. Enfin il verfa fur ce mucilage , à la place de l'huile , un peu d'efprit de vin tar- îarifé, qui au moyen d'une courte digeftion, en opéra la diffolution , &C fe chargea d'une teinture très-rouge. L'Auteur penfe avoir fuffifamment démontré par ces deux expériences,^ l'utilité des digeftions , jufqu'ici trop négligées , & avoir indiqué la grande efficacité qu'ont les tels volatils , lorfqu'on peut les contenir & en em- pêcher l'évaporation. De la Fermentation.- Le Docteur Langelot voulant montrer , en fécond lieu , ce que peut la fermentation en chymie , il en donne pour première preuve une vraie volatilifation de fel de tartre , opérée par la fermentation ; laiflant à part les effets qu'il lui a vu produire fur l'antimoine, fur les perles, fur le corail , &c. & dont il fe réferve de parler dans la defeription com- plette qu'il compte donner des opérations faites dans le Laboratoire de Gottorp. Voici comment il fit pour tirer par la fermentation l'efprit du fel vo- latil de tartre. 11 prit du tartre crud, deux ou trois livres, ou même plus ; il le fit d'abord calciner légèrement, & feulement au point de le rendre un peu noir, afin de fe procurer ce qui étoit abfolument nécef- faire , favoir , une efpece de levain qui pût faire entrer le tartre en fer- mentation : l'ayant mis eniuite dans un gros pot , il y verfa de l'eau aflez pour qu'il y en eût d'un pouce au deffus de ce tartre calciné ; alors il le fit tiédir à un feu doux; il y verfa enfuite une demi-poignée de tartre pulvérifé très-fin, & bientôt après il vit s'élever quelques bulles qui allèrent toujours en augmentant. Lorfqu'il apperçut ces bulles il continua de jetter à différentes fois dans le pot de nouvelle poudre de tartre , ce qui augmenta la fermentation : les bulles s'élevoient dans un' ordre fi régulier qu'elles formoient à la couleur près des grappes toutes femblables à des grappes de raifin. Il fallut alors ménager le feu avec le foin & l'exactitude que demande toute fermentation , & prendre garde auflî de ne pas ajouter trop de cette poudre de tartre à la fois , de peur qu^ eette- ACADÉMIQUE. 89 cette matière venant à bouillir tout à coup trop violemment , ne fe ré- ggSSS ™**M pandit hors du pot. La fermentation avant ceffé , toute la matière qui Transaction» étoit dans le pot fut mite dans un alembic de fer, parce qu'un vaiffeau Philosophiq. de verre auroit couru rifquc d'être calTé, Se l'on appliquoit de temps en . , temps fur ce vaiffeau de fer un linge mouille , pour empêcher que le tar- >^0 * ' ■ tre fermenté, venant à bouillir trop tort, ne montât lubitement & ne AT* pafsàtdans le récipient : c'eft pour cela aufii qu'il faut ménager le feu avec ' * beaucoup de précaution , tk. l'augmenter peu à peu , mais il faut le pouf- fer fur la fin de l'opération , pour forcer tout le fel à monter. L'Auteur ayant oblervé toutes ces conditions , il trouva que le tartre , cette matière grofficre & féculente , s'étoit tellement volatilité par la fermentation qu'il ne reftoit point du tout de ici fixe dans le caput mor- tuum ; & il affure avoir expérimenté la même choie plus d'une fois. Il ajoute que la liqueur qu'on obtient par ce procédé , contient beaucoup de phlcgmes à cauie de l'eau qu'on y a mile pour faciliter la fermentation, & que par conféquent elle doit être beaucoup rectifiée , & cela tant qu'elle paroit blanchâtre, car c'eft la preuve qu'elle contient encore une affez bonne cjuantité de fel volatil. L'Auteur cite pour garant des bons effets de ce (cl , Van Helmont , {a) Se il affure en avoir lui-même re- connu la vertu pour différentes affections du corps, tant internes qu'ex- ternes , & même pour la gangrené. Il s'en eft lervi encore pour prépa- rer quelques effences , ce qu'il avoit tenté inutilement de taire avec d'au- tres menâmes. Le Docteur Langelot cite un autre exemple île l'utilité de la fermen- tation dans la léparation des foufres impurs & dangereux; il en indique un effai fur l'opium qui, félon lui, devient par ce moyen un remède non feulement fort innocent, mais encore fort efficace dans bien des cas , lï on l'emploie comme il faut. Prenez , dit-il , une livre de véritable opium de Thebes coupé par tran- ches , 6ê l'ayant mis dans une cucurbite baffe , verfez deffus dix livres de jus de coin , frais , & fait avec des coins bien mûrs ; ajoutez à cela une once de (cl de tartre pur 6c bienlec. Expofez le tout à un feu doux, pendant un jour ou deux, jufqu'à ce qu'on y voie paroitre quelques bulles , ce qui eft le figne d'une fermentation prochaine ; alors , pour l'exciter davantage , ajoutez quatre onces de fucre , réduit en poudre ires-fine , & entretenez toujours le degré de chaleur que demande la fermentation : moyennant toutes ces précautions elle fe fera régulière- ment, Se l'on verra l'opium s'élever manifelL rient , &c fe diffoudre en fes plus petites parties. Il faut en l'obfervant fe garantir avec foin de la vapeur du foufre qui s'exhaie pour lors , Se dont l'odeur eft très-forte & tres-étour. liftante. On verra auffi l'écume impure Se volatile s'élever à la fui-face , & la partie la plus terreftre defeendre au fond du vaiffeau. La partie la plus pure occupe le milieu ; c'eft une liqueur tranfparente Si rouçe comme le rubis : il faut la féparcr avec foin , la filtrer , Se par le moyen de la diftillation l'épaifïir jufqu à la conliftance du miel. Enfuitc il faut la dif- (.1) C. If. de feb. p. m. -«o. Tom. VI. d<.s Atad. Eiran*. M 'c' ^^^^ 90 COLLECTION g*— M— — M foudre de nouveau en y mêlant un efprit de vin extrêmement rectifié , Transactions puis filtrer ce mélange & le mettre en digeftion pendant un mois; afin Phïlosophiq. que tout ce qu'il peut y relier de crud foit mûri & perfectionné par l'ac- Année 1671 t'on ^u ^eu contenl1 dans l'efprit de vin. Si l'on extrait e'nfuite cet efprit, jt0 û &C qu'on le réduife à une confiltance convenable , on aura une cflence « ' r' d'une telle vertu , qu'un quart de grain, ou tout au plus un 'demi grain de cette cflence , dans un véhicule approprié , produira des effets lurpre- riants. De la Trituration. LE Docteur Langelot après avoir ainfi traité de la digeftion & de la fermentation vient à fon dernier objet, favoir, la trituration, par laquelle feule il prétend qu'on peut faire de très-grandes choies en chy- mie, & il penfe que cela lui fera aifément accordé par ceux qui confidé- reront avec attention les deux opérations fuivantes, exécutées l'une & l'autre dans le Laboratoire de Gottorp , en préfence du dernier Duc Fré- déric, Prince fort verfé en toutes fortes de connoiflances , & principa- lement dans celles qui concernent la chymie. La première de ces opérations fut faite fur l'or; & quoique ce corps foit le plus fixe de tous ceux que nous connoiflbns, & qu'il ne cède ni à l'action du feu ni à celle d'aucun autre diflolvant, il fin néanmoins diflbus par la trituration. Le Docteur Langelot afliire en avoir été le témoin ocu- laire ; cette opération fut faite au moyen d'une machine qu'il appelle moulin philofophique. (a) On met de l'or en feuille , la quantité qu'on veut, coupé en très-petits morceaux , dans un mortier de verre fort épais , ou dans un mortier d'or, comme celui que le dernier Roi de Dancmarck fit faire pour cette opération, un peu avant fa mort. Ce mortier cit couvert feulement de papier , pour empêcher qu'il ne s'y gliffe de la poufllere ou quelqu'autre chofe femblable ; on y moud l'or jour &: nuit en tour- nant le moulin fans interruption , jufqu'à ce que cet or ait pris une cou- leur brune : il faut communément pour cela quatorze jours & autant de nuits ; mais fi l'on n'y travaille que le jour , il faut un mois entier. Cela étant fait on met cette poudre d'or dans une retorte peu profonde , comme elles font ordinairement en Angleterre, & on lui donne un feu de fable qu'on augmente par degrés , & qui fur la fin doit être fort. Par ce moyen on tire des gouttes, en petite quantité, mais très-rouges, & ces gouttes (j) La machine de Langelot étant allez connue , on en fupprime ici la figure : on fait qu'elle coniifte -en un pignon vertical dont l'axe eft continu à la poignée du pi- lon : une roue dentée , pofée auffi verticalement , s'engraine avec ce pignon : elle eft mile en mouvement par une manivelle dont l'arbre palTe par fon centre , alors elle fait tourner horizontalement le pignon vertical, & par conféquent le pilon qui eft continu à l'axe de cette pièce : cet axe eft chargé à fon extrémité fupérieure par une malle de plomb plus ou moins confidérable , fuivant que l'on veut triturer avec plus ou moins d'effort. Le tout eft maintenu en place par un bâtis de bois : le mortier oc- cupe la partie inférieure de ce bâtis , immédiatement au deffous du pilon. On pourroit perfectionner cette machine, & la faire aller toute feule, au moins durant la nuit, parle moyen des poids , ou des reflbrts,oude l'eau, ou du vent. 6-c. (Z) ACADÉMIQUE. 9i étant mifes en digeftion , feules , ou avec de l'efprit de vin tartarifé , don- — — ^^— nent un vrai or potable, pur &£ fans mélange d'aucune qualité étrangère. Transactions On auroit pu auffi refondre aifément ce qui reftoit de cette poudre Philosophiq. d'or ; mais on jugea à propos d'en faire l'extrait avec Yacttum philofophi- » . , que, lequel clt compolé de verd-de-gris , de foufre & d'efprit de vin très- ^0 r. ' reclifié par une longue digeftion : on eut par ce moyen une teinture affez / ' f rouge & d'une grande vertu. Ce qui relia après , & qui étoit très-peu de chofe , reprit fa forme métallique , par le moyen du borax , mais cet or n'avoit plus fon poids ordinaire. Quoique cette opération, dit l'Auteur, puiffe paroitre grofîiere au pre- mier coup d'ceil , &t qu'elle femble exiger beaucoup moins d'art que de temps 8c de travail ; cependant lorfqu'on la confidere plus attentivement on y apperçoit une choie très-remarquable, c'eft l'action du Ici de l'air , qui contribue à cette opération comme l'unique diffolvant univerièl. Le Docteur Langelot prétend que ce (el eft attiré par la continuité de la tri- turation , & mêlé à la lubftance qu'on triture ; ce qu'il a reconnu par plulicurs autres expériences qu'il fe réferve de publier dans le recueil de ce qui a été fait dans le Laboratoire de Gottorp. La féconde expérience de cette lorte de trituration , rapportée par Mr. Langelot, eft une préparation vraie & naturelle du mercure d'antimoine. Il affure que non-feulement il a fait lui-même cette opération en préfence de Ion Prince , mais qu'elle a été répétée aufîî par Jean Kunkel , Chy- mifte de l'Llefteur de Saxe. Voici cette opération. L'on broie du régule d'antimoine jufqu'à le ré- duire en poudre impalpable , &: l'on en prend une livre , avec deux livres de fel de tartre bien pur &: bien (ec , & huit onces de fel ammoniac. On mêle bien le tout enlemble, puis on humecte ce mélange avec un peu de l'urine d'un homme fain , &c autant que faire fe peut d'un homme qui boive du vin. Il faut faire en forte que ce mélange puiffe être trituré dans la machine décrite ci-deffus, pendant un jour entier fans interruption , & y employer deux hommes jeunes & forts , qui l'arrolent d'urine des qu'il commence à fe deffécher. Enfuite on met ce mélange dans un vaifleau &: l'on verfe deffus affez d'urine pour qu'il y en ait de trois pouces au deffus de la matière triturée : on terme exactement ce vaifleau , & on le laiffe en digeflion pendant un mois entier, ayant foin de le remuer tous les jours : fi pendant ce temps la maffe paroit fe deffécher , on y ajoute de l'urine. Lorfque la digeftion eft finie on forme avec cette matière de petites boules ou de petits globules , en y mêlant des parties égales de verre pilé & de chaux vive, & on la fait fécher à l'ombre; après quoi on en tire le mercure de la manière fuivante. On a un vaiffeau de fer oblong dans lequel on verfe de l'eau froide , après quoi on l'enfonce dans la terre : enfuite on pofe fur ce vaiffeau une affiette de fer , percée c'e plufieurs trous ; & fur l'affiette on met les petites boules de la matière triturée , lorfqu'elle eft bien feche. On ajoute far cette matière une boule de fer, un peu applatie , afin qu'on puiffe faire tenir des charbons deffus , & l'on y entretient un feu modéré pen- dant quatre heures ; on augmente enfuite le feu pendant quatre autres M a ci COLLECTION ——«■il h. heures , jufqn'à la fin. Apres cela on laiffe refroidir, & l'on prend garde 1 -ans actions de ne point remuer le vaille-an qui eft dans la terre, év de ne point ré- Philosophiq. pandre l'eau avant qu'elle foit tout-à-fait refroidie ; car cela feroit perdre , beaucoup de mercure. Il paroît que cet accident arriva à notre Auteur, NoC o f°n Prince impatient de la lenteur de l'opération ayant fait verer l'eau ' "7" avant qu'il fut temps. En effet, le mercure étant réfolu en at imes par ART. 1. un jpeu ^ v;0ient 5 il faut cju'il foit de nouveau coagulé par le froid. L'Auteur affure qu'il a préparé & manié de (es propres mains ce mer- cure d'antimoine , & qu'il l'a vu defes yeux, après la diftillation , rouler au fond du vaiffeau ; enfin , qu'il n'avance que ce qu'il a expérimenté lui-même. Si cette opération ne réuffit pas toujours , c'eft , lelon lui , • qu'elle eft fort délicate ; &C quoiqu'il paroiffe s'inquiéter peu d'en être cru , il invite les perfonnes qui pourraient douter du fait , pour n'avoir pas réuffi dans la même expérience , à confidérer combien il y a de cho- fes à obferver avant, pendant & même après l'opération , pour en affurer le fuccès. Ce qu'il dit à ce fujet, peut s'appliquer de même à l'opération fur le fel de tartre, car tout le tartre n'eft pas également bon, &c lui- même en a trouvé de qualités très-différentes. D'ailleurs, la fermentation du tartre demande auffi beaucoup de foin ; car fi elle ne fe fait pas comme elle doit fe faire, le tartre ne fe réfoudra pas en fes plus petites parties, les grappes n'y feront pas repréfentées fous la forme naturelle qu'elles doivent avoir , enfin , tout le fel ne fera pas volatililé , ce qui eft le point effentiel. De plus, file feu eft exceffif pendant la diftillatrbn . une grande partie du fel volatil fera confumé , & il donnera un efprit d'une odeur très-forte. L'Auteur indique encore une autre manière de moudre l'or, dont il a trouvé la note parmi tés papiers. Quoiqu'il n'ait pas expérimenté cette ooération, il l'indique parce qu'il juge qu'elle doit réuffi r aiiément. La machine qu'on y emploie cil plus fimple que le moulin philolbphique : elle eft compofee d'un mortier d'acier rafiné, Si d'un corps de même métal fervant de pilon , lequel s'ajufie à la torme du mortier dont il remplit toute la capacité , à l'exception de l'elpace néceflaire pour inter- poler une feuille d'or de l'épaiffeur d'un demi ducat, & pour mouvoir le pilon au moyen d'une manivelle qu'il porte à fa partie fupérieure. On tri- ture ainfi la feuille d'or continuellement pendant trois iemaines , ôi au bout de ce temps l'or eft réfous en une liqueur. Cette manière de moudre l'or, plus fimple que la première, eft auffi la meilleure fuivarit Mr. Langelot ; parce que le fel lulphureux du fer étant développé & fort fubtilifé par le frottement , il agit plus puiffamment fur les parties les plus iolides de l'or , &C le lel de l'air eft attiré en plus grande quantité qu'il ne peut l'être dans un mortier de verre ou d'or. Si l'on objecfe que le frottement long &C continuel doit détacher des particules d'acier qui fe mêlent enfuite avec l'or, l'Auteur répond en faifant remar- quer la grande affinité qui eft entre ces fourres , ci l'efficacité de la di- geftion pour féparer les matières pures des matières impures , oi pour exciter ce feu occulte de Mars , fi connu de tous les vrais Chymiftes , lequel étant aidé par l'alcohol de vin , eft capable de cuire la petite portion qui peut être trop crue , & de lui donner le degré de maturité convenable* I ACADÉMIQUE. çj <-vn'r'inn«rA1»fS\«I) dans chaque chambre , hnvarit que ces chambres font grandes , & que le grain eft lec. On remue le grain trois , quatre , cinq , & fix fois la femaine, autant que cela eft néceffaire pour le conferver toujours fain , coulant , & en état de pouvoir être embarqué. Mais cette année les violents orages de tonnerre & d'éclairs que nous avons eus à la fin de Mars & dans le mois d'Avril, ont produit un tr^s-mauvais effet (ur le» tas de froment & de feigle de l'année précédente , & cela fi fubitement que tel tas de ces grains, qui le foir étoit bien faiq^ bien (ec, fans au- cune dilpof.tion à la fermentation ; en un mot , propre à être embar- (a) Mr. Bond annonçoit toutes ces découvertes "fans les expliquer , il attendoit que la générofité de quelque Mécène rengageât à en faire part au Public ; je ne lais û l'es elpciances ont été remplies, je fais feulement qu'elles étoient indignes d'un homme de lettres ; & je ne donne place ici à l'annonce de (es découvertes vraies ou non, que pour engager dans les mêmes recherches des Phyficiens moins avares de leurs lumières. (Z) (6) Le làjl contient cent foixante & quatorze mille deux cents quarante pouces cubes ce qui revient à cent pieds cubes &. cinq fixiemes. que, ACADÉMIQUE. 97 que , fe trouvoit le lendemain matin dépouillé de toutes ces bonnes qua- ^—— — ■ lités , le grain étant devenu vifqucux & infect, ck par conléquent hors Transaction* d'état d être embarqué pour lors. On a été obligé , pour ne pas perdre Philosophiq. ces grains , de les remuer deux & trois fois par jour ; & il a fallu lîx . femaines , ou même plus , pour les rétablir. Cet accident arrive aflez iouvent au grain qui n'a pas encore parte une année dans le grenier, ou qui n'a pas entièrement jette fon hu- midité avant d'être battu ; il me femblc qu'on n'y fait pas affez d'at- tention , & que le fait mériterait d'être examiné & approfondi. On con- noît à la vérité les altérations caufées par le tonnerre dans les liqueurs, & l'on en a donné des railons affez probables ; mais le fait dont je parle femblc plus oblcur , &C par conléquent mérite encore mieux d'être obfervé. 167J. N°. 96. Art. I. OBSERVATIONS SUR LES COURANTS DES MARÉES, faius par un Gentilhomme a"EcoJJe, & communiquées à la Société Royale, par feu Mr. ROBERT MORAY. I DAns le fond ou détroit de Fairay, qui fépare les Ifles de Fairay & d'vfZta , en Orkney , la mer coule au Nord-Elt pendant Pefpace de trois heures feulement que dure le flux, puis elle coule vers le Sud- Oueft pendant les neuf heures du reflux. C'efl feulement dans le milieu du détroit que le cours de la marée ell tel que je viens de dire , & le détroit n'a pas plus d'un mille de large. Prés de l'Ifle Fairay , au Sud-Oueit , efl l'Ifle Weftra , qui a environ cinq milles de longueur , &: trois ou quatre milles de largeur. Au Sud- Eft. de cette Ifle , environ à un mille de fon rivage , fe trouve une au- tre petite Ifle qui n'a pas un demi-mille de tour. Le détroit de "W'eflra efl au Sud & au Sud Oueft de ces deux Mes ; (a largeur e(t de huit milles, il fépare les deux Iiles dont je viens de parler de l'Ifle nommée Panfa. Les vaiffeaux Anglois partent ordinairement par ce détroit lorlou'ils vont en Illande. Tandis que l'eau coule de POueft à l'Efl pendant le flux , dans le dé- troit de Weftra, l'on n'y voit pas de plus groffes vagues qu'en tout au- tre endroit de la Mer ; & même dans un jour de calme la lurface du dé-, trait eft auflî unie que celle d'un Lac , quoique le flux & reflux de la mer y produife conitamment un grand courant : cependant au Snd-Eft de la petite Ifle dont j'ai parlé ci-deffus , dès que le reflux commence , & que la mer prend fon cours vers l'Oueft, on voit s'élever une greffe vague qui s'accroît continuellement jufqu'à la moitié de la durée du re- flux, après quoi cette vague décroît jufqu'à la fin du reflux, c'eft-à-dire, jlifqu'au moment de la baffe mer , auquel temps la vague dilparou en- tièrement. A l'Eft & à l'Ouert de cette greffe vague on en voit de plus petites qui vont en diminuant par degrés comme ces lignes , 1 1 1 I j 1 N». 98. Art. L ai .x 9§ COLLECTION •— — — m tant vers l'Eft que vers l'Oueft. J'ai eu occalion de pafferen cet endroit Transactions dans un petit bateau : lorique nous eûmes furmonté la vague qui étoit P.HiLosoPHiQ. le plus à l'Eft, & que notre bateau eut commencé à monter fur la plus -Année ifi-?- £ron"e 'e ^'x Avril à une heure après midi , la vague le trouva fi No o haute devant nous , qu'elle nous cachoit le Soleil, & encore quelques a ° | ' degrés du Ciel au deffus , elle avoit environ un quart de mille de lon- gueur. Si quelques vents viennent à brifer le fommet de ces vagues , il n'eft plus pofii'oie alors de palier dans cet endroit. Au refte, lè~ courant de 1* marée y eft d'une telle force, qu'on n'a beloin ni de voiles ni de i\! n:s , excepté feulement pour diriger le bateau comme on tait avec NOUVELLE INVENTION POUR PRÉSERVER DES VERS les corps des VaiJJeaux , &c. N°. ioo. ]\/f ^' ^'" Howard & le Major "Watfon ont trouvé il y a quelques Art IV. J-* Aannées une nouvelle manière de prélerver des vers les corps des vaiffeaux , en y employant une compolition moins chère , plus durable , plus lifl'e, & par conféquent meilleure pour la navigation , que tout ce , qu'on y avoit employé jufqu'ici , comme les doublages de planches , les enduits de poix , de goudron, de rétine , de foutre , &c. Le Parlement a jugé cette invention fi utile , que pour encourager les Auteurs à la ren- dre publique , il en a ordonné l'ufage exclufif. On en a fait l'épreuve fur plusieurs vaiffeaux de Sa Mujefté , & toujours avec le plus grand luccès. i Dans quelques navires la foute au bilcuit ayant été enduite ou dou- blée intérieurement lelon la méthode de M. Howard , à-peu-près de même que l'extérieur du vaifleau , cet enduit ou doublage s 'eft trouvé très- utile pour conferver le pain, au rapport des Commis des vivres Si autres Officiers de ces vaiffeaux. D'ailleurs , cet enduit ou doublage eft par fa durée moins cher & meilleur que l'étaim qui fe rouille li ailément, & préférable à tous les enduits ufités jufqu a préfent. Le plomb qui eft la principale matière employée par MM. Howard & Watlon,. eft rendu fi compact, fi égal & fi uni, qu'il peut devenir d'un grand ufage pour diverles chofes qui concernent les vaiffeaux , d'autant plus qu'on lui donne autant & aufîi peu d'épaiffeur qu'on veut, (a) Il I -• • — : -' 1 MANIERE DE TIRER DES VÉGÉTAUX un Efprit & un Sel volatil , par DANIEL CoXE. N° toi ' T)Renez dans un temps chaud une quantité confidérable de feuilles de Art. IL -*• ' BB^tP*e* végétaux que ce foit, cueillies fur les plus hautes tiges ; en-, taffez-les de maniare qu'elles foient un peu ferrées. Cet amas s'echauf- ■ (ii y pénètrent natu- rellement par le mouvement continuel du fluide éthéré , venant à palier dans le tuyau extérieur, en chafferoient un peu d'air par le trou Af; & pour rendre plus fenfible cette expulfion de l'air, j'avois mis dans ce petit trou M une bulle d'eau , qui rempliflbit feulement l'orifice du tuyau extérieur , ck qui devoit félon moi en erre chaffée par l'air échappé du tuyau intérieur. Mais j'eus beau pouffer le pifton K H , & comprimer l'air N L , la bulle d'eau relia toujours dans fa place à l'orifice M ; & cependant la (eu\z. chaleur de ma main , lorfque je l'appliquois fur le tuyau extérieur M G , faifoit couler cette eau hors du trou M. (.z) (j) Lewenhoeck fut fort furpris de ce refultat . il étoit cependant facile de fup- pofer que l'air fubtil qui , félon lui , pénétroit la fubftance du verre , pouvoit aufli pé- nétrer la fubftance de l'eau moins compacte que le verre, ou plutôt, qu'il ne pénétroit ni le verre ni l'eau. (Z) 104 COLLECTION Philosophiq. PHÉNOMÈNE DU SOLEIL AVANT SON COUCHER, . , vu par Mr. HevELIUS , le S Février 1674. pus de Marienburgh en Année 1674. p - ^ ^ pm ayam u con;on^lon de u Lune & téclipfe de Soleil. Art V* C Mr. Hevelius ne vit point téclipfe. ) LE Soleil paroiffoit clans un Ciel affez ferein par tout ; il étoit en* core à quelques degrés au deffus de l'horizon , il brilloit beaucoup & dardoit de longues traînées d'une lumière rougeâtre , lefquelles s'éten- doient jufqu'à quarante ou cinquante degrés en fe dirigeant vers le Zé- nith. Au deffous du Soleil , entre cet aitre & l'horizon , paroiffoit un pe» tit nuage foible de couleur , & fous ce nuage on voyoit un faux Soleil dont le diamètre apparent étoit le même que celui du véritable ; ce faux Soleil fe trouvoit dans le même vertical , & paroiffoit d'une couleur' un peu rouge ; mais à mefure que le vrai Soleil defeendoit de plus en plus vers l'horizon &i s'approchoit du nuage , le faux Soleil s'éclaircif- foit , perdoit fa couleur rouge , & en prenoit une d'autant plus fem- blable à celle de la lumière folaire que le vrai Soleil s'approchoit da- vantage, jufqu'à ce qu'enfin le vrai Solci! fe confondît avec cette image , de forte qu'on ne vit plus qu'un feul difque Ce phénomène m'a femblé extraordinaire, principalement en ce que le faux Soleil ne parut point à côté du véritable , comme dans les autres parhélies que j'ai vues, mais perpendiculairement au deffous, fans par- ler de fa couleur fi différente de la couleur ordinaire des faux Soleils, ni de la longueur de la queue ou traînée lumineufe que dardoit le vrai Soleil , & qui étoit beaucoup plus éclatante que dans les parhélies ordi- naires. Ce phénomène fut bientôt fuivi d'une gelée très-âpre ; le Golfe de Dantzic fut gelé depuis Dantzic jufqu'à Hela dans la Mer Baltique, & cela dura jufqu'au 15. Mars. La Baie étoit gelée û fortement qu on pouvoit s'y promener en sûreté, foit à cheval ioit en traîneau, dans l'ef- pace de plufieurs milles. J'ignore fi le phénomène dont je viens de rendre compte , avoit quelque rapport avec le grand froid qui s'enfuivit. Je de- iirerois fort favoir li ce même phénomène a été vu en Angleterre. OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR LE VITRIOL r Par un membre de la Société Royale. jt0 TE ne prétends pas expliquer méchaniquement la formation ou la gé- AnT i «J nération du vitriol , ni donner l'hiftoire de tous les ufages qu'on en peut faire foit en médecine, foit en chymie ; mon deffein eft feulement de communiquer aux naturalises quelques obfervations ck quelques ex- périences qui pourront les aider à reconnoître la nature de ce protée , & leur fournir quelques lumières dans la /echerche des principes & des propriétés des autres minéraux. ACADÉMIQUE. 105 Il y a du vitriol de plufieurs fortes & de différentes couleurs ; il y ■^—S en a de blanc , de jaune , de verd & de bleu ; mais il eft plus commu- Transaction» nément de ces deux dernières couleurs. On tire le vitriol des eaux mi- Philosophiq. nérales en les faifant bouillir jufqu'à une certaine coniîftance , & enfuite ^nnt;e i(,7*- cryftallifer. On l'extrait encore des terres qui en font imprégnées par le ^0 J0J moyen de l'eau commune. Plufieurs fortes de pierres , communément « ' £* nommées pyrites ou marcaffites , en fourniffent aufTi ; ces pierres après avoir été pendant quelques mois expofées à l'a&ion de l'air , fe réfolvent en une poudre dont la partie faline étant difïbute dans de l'eau de pluie ou autre , &: enfuite bouillie & mife à part pour entrer en cryftalliia- tion , donne beaucoup de vitriol , principalement fi l'on y a ajouté du cuivre ou du fer. 11 y a fouvent auffi du vitriol mêlé avec la terre Se les pierres qui contiennent des métaux , & avec plufieurs récréments naturels des métaux comme le mify , le fory , le chalcitis ; on peut com- munément l'en féparer avec de l'eau , & c'eft la méthode ordinaire ; mais quelquefois on ne peut l'en dégager que le minéral ne foit auparavant brûlé ou calciné. Il fe trouve fouvent du vitriol pur & parfait dans les cavernes de la terre; celui-là eft une efflorefcence de plufieurs miné- raux , & il eft réputé le meilleur par les naturalises , foit pour les ufages de la médecine , foit pour ceux de la chymie. Enfin , le foufre minéral commun contient beaucoup de vitriol, comme je le prouverai bientôt. Le vitriol fe trouvant donc communément avec la plupart des métaux & des minéraux, quelques perfonnes en ont conclu qu'il étoit un de leurs prin- cipes compofants, ou du moins qu'il s'y trouvoit comme caufe ou agent neceffaire à leur production ; & cela eft très-vraifemblable fi on l'entend de la partie acide ou faline du vitriol , comme je le ferai voir dans la fuite de ce mémoire ; mais je crois qu'il eft à propos d'examiner d'abord quelles font les parties continuantes du vitriol, pour être plus en état enfuite de juger de fa nature & de fes propriétés. Il y a dans le vitriol du phlegme infipide , de la terre ou de l'ocre , un peu de métal , du foufre minéral, un efprit ou un fel acide , & une petite portion de fel volatil aérien, Que le vitriol contienne de l'eau, c'eft un fait qui pourroit fe paffer de preuve, puifqu'aucune lubftance faline ne peut fe cryftallifer fans eau; d'ailleurs la diftillation prouvera toujours aifément que l'eau abonde dans le vitriol plus qu'aucun autre principe. La terre ou l'ocre peut être féparée de la manière fuivante. Il faut dif- foudre le vitriol dans de l'eau bien pure , il s'en féparera à Pinftant une poudre jaune qui tombera au fond en peu de temps. Plus la quantité d'eau qu'on y emploie eft grande , & plus il fe précipite d'ocre. Les lefïïves les plus foibles font les moins capables de fupporter des corps plus pefants que l'eau commune ; ainfi dans l'opération dont il s'agit ici , plus l'eau eft légère , comme par exemple l'eau de pluie dift illée , &c le phlegme des efprits vineux, plus il fe précipite de parties terreufes. J'ai répété plus de vingt fois cette diflblution, accompagnée de fîltrations , de coagulations, &c à chaque fois j'ai féparé quelque quantité de cette terre; je fuis même perfuadé que fij'eune continué long-temps cette opé; Tom. FI. des Acad. Etrang. Q io(S COLLECTION «■»— «^— ration , elle auroît eu encore le même fuccès ; j'obfervai feulement que Transactions la quantité de terre qui fe féparoit , diminuoit fenfiblement à chaque fois. Philosophiq. Baiiie Valentin affure qu'à la longue le vitriol ne fait plus de fédiment , Année 167.1. ^ qu'alors ce vitriol devient le fujet des plus nobles opérations dont N° io'1 ^ ^a't 'e détail, & 1"' pourront être tentées par ceux qui auront du loi— Art l' ^r ^ ^e 'a conn"ance en fes promeffes fpécieufes. J'ai trouvé une manière de féparer la terre du vitriol plus courte & plus aifée que celle que je viens de décrire , &T qui pourra être utile à ceux qui travaillent fur le vitriol, en abrégeant leur ouvrage, & en diminuant confidérablement les frais. Prenez une bonne quantité de vitriol commun de Dantzick ou de Hongrie , & l'ayant réduit en poudre , mettez-le dans une cucurbite mince , placez la cucurbite dans un bain-marie , fous lequel on entre- tiendra un feu toujours égal pendant trois ou quatre jours. Le vitriol fans qu'on y ait rien ajouté deviendra fluide , comme s'il étoit diffous dans l'eau, & l'ocre tombera en forme de fédiment avec la plus grande quantité des parties métalliques & le foufre greffier, ce qui forme au fond une elpcce de fédiment fort dur, au defTus duquel eit le vitriol fluide qui fe cryftallife de nouveau , étant tenu dans un lieu frais , ex- cq)té une petite quantité d'un liquide de même nature' que celui dont je ferai bientôt mention. Cette opération étant répétée une ou deux fois , le vitriol qui y a été fournis fe trouve extrêmement purifié & devient capable de plufieurs altérations aufquelles il n'étoit pas kijet auparavant ; mais cette même opération ne réuffiroit point par une digeflion feche , c'eft à-dire , à un bain de fable , de cendres , de limaille de fer ou d'acier, à un feu ouvert, ni même à la flamme d'une lampe entretenue foit avec de l'huile , foit avec de l'efprit de vin. Cette terre du vitriol peut encore en être tirée en grande partie , mais fous une autre forme, moyennant une longue & forte calcination, fuivie de fréquentes lotions faites avec de l'eau chaude, pour débarraffer le vitriol du fel qui peut y refier; la plus grande partie de ce colcothar dulcifié eit une terre infi- pide avec une petite portion de métal. On peut encore précipiter cette terre par le moyen du fel de tartre ou de quelqu'autre alcali , de la li- maille de zinc, ou d'autres métaux imparfaits, après avoir fait diffoudre le vitriol dans l'eau commune. Cette terre étant féparée des parties mé- talliques & falines par une méthode que j'indiquerai ci-après, il y refle une grande quantité d'une fubftance infipide , & allez femblable à l'alun calciné. De plus , on fait que le fel , le nitre , &c. ont befoin dans la dif- tillation d'une grande quantité de fubftance terreufe pour féparer les par- ties falines , & prévenir la fufion ; au lieu que le vitriol & l'alun n'en ont pas befoin : preuve incontefiable que ces deux derniers fels abondent en parties terreufes. Le foufre contenu dans le vitriol fe manifefte affez par l'odeur ful- phureufe que répand le vitriol pendant la diftillation , principalement fi l'on pouffe le feu depuis le commencement. L'efprit tiré de cette manière étant enfuite rectifié , la première liqueur qui s'élève répand une odeur iulphureufe très-forte , aufll bien que la liqueur diftillée du vitriol dé- ACADÉMIQUE. 1C7 pouillé de fes parties métalliques , dont je ferai mention ci-après. De plus , le colcothar dulcifié, c'eft-à-dirc , les parties métalliques précipi- Transactions tées par un fel alcali , ou par un minéral imparfait, étant îitblimé enfuite Philosophiç. avec du fel ammoniac , on peut iéparcr par différents moyens un foufre . inflammable tant de ce fublimé que du captu mortuum. L'huile com- nil^e I"74• niunc de vitriol mife en digeftion avec de l'antimoine & enfuite diftillée, ' 10î' donne beaucoup plus de (outre qu'elle n'en donneroit ii l'on y employoit ART' *» toute autre liqueur acide. La même huile de vitriol mife en digeftion avec l'efprit devin 6V : diftillée , donne d'abord une huile, & fur la fin une grande quantité de fleurs de foutre inflammables. Quant au principe acido-falin, on ne peut douter, ce me femble » qu'il n'abonde dans le vitriol , pour peu qu'on ait goûté de l'efprit de vitriol , &c de ce qu'on appelle improprement fon huile. Quelques perfonnes ajoutent aux principes dont je viens de faire l'énu- mération , le fel qvie l'on peut féparer du colcothar après la diftillation ; mais l'expérience m'a appris que ce fel eft de même nature que le pre- mier, excepté qu'il eft un peu plus fixe ; & fi l'on tire par cohobation l'efprit du caput mortuum , ce fel eft volatilifé aufîï ; de forte qu'il ne refte autre choie que le métal & la terre inlipide. Le principe falin étant celui dont j'ai defîein de traiter plus particu- lièrement, je rechercherai d'oit il tire fon origine, à quel autre fujet il reffemble le plus, & avec quoi il eft le plus étroitement uni. Pour ré- foudre ces queftions , & pour appuyer certaines propofitions que j'avan- cerai ci-après, je vais rapporter quelques expériences que j'ai faites il y a plulieurs années. Je pris quatre ou cinq gallons (S) de cette eau vitriolée, qui fe rend à Depfort par des tuyaux de conduite depuis certaines mines pyriteufes & marcalîiteufcs jufques dans la grande citerne ; je tirai de cette eau en la diftillant dans des vaifléaux de verre deux tiers d'une eau infipide ; & laiffant enfuite refroidir les verres, l'eau me donna un vitriol d'une couleur agréable , mais lavée; je ne me fouviens pas s'il étoit verd ou bleuâtre ; j'eus aufîï une grande quantité de ce fédiment jaune auquel j'ai déjà donné le nom d'ocre. Je fis enfuite évaporer le tiers de la li- queur reliante , & j'en obtins encore du vitriol d'une couleur plus pâle que le premier , & de l'ocre auffi comme la première fois , mais en moindre quantité. La cinquième fois que cette opération fut repétée , elle me donna au lieu de vitriol un fel jaune d'abord, & enfuite blanc, qui différoit beaucoup du vitriol , non-feulement par la couleur , mais aulîi par la faveur qui néanmoins étoit. piquante &c cauftique, partici- pant un peu de cette faveur acre & aftringente qui eft propre au vi- triol. Ce même fel étoit onflucux comme le fel de tartre , 8i lorfqu'pn s'en frottoit les mains, il les rendoit douces comme fait le favon ; au lieu que le vitriol commun les rend t rès- rudes ; enfin, étant diffous dans l'eau, il paroiffoit, même à l'œil , fort gras oc fort huileux. (a) Le gallon de vin contient deux cents trente fii un poucei cubes, 8c ls gallon de bkrrs tUux cents quatre-yiniis deux. Pi io8 COLLECTION m.—.m h— Parmi plufieurs autres apparences qui font aiïez remarquables dans la Transactions dernière liqueur & dans le tel dont je viens de parler , j'indiquerai feu- rHiLosopuiQ. lement les fuivumes. Anne 16 L "n° ïox De cinq livres & demie de leffive je tirai quatre livres de ce fel blanc ART. I. & cauftique , & de plus une demi-livre de liqueur qui relia toujours fluide, & ne (e coagula point. Je rapporte ce fait parce que c'eft l'exemple le plus remarquable que j'aie jamais vu d'une li grande quantité de fel tenu en diilblution dans une liqueur froide & par une fi petite quantité d'eau. La liqueur reftante étoit très-cauftique , d'une acidité piquante , & ex- trêmement pefante ; elle me parut ne céder en aucun de ces points à l'huile de vitriol commune. Il me fembla fort extraordinaire & tort étrange que l'on pût obtenir une liqueur fi forte fans employer un dc- cré confidérable de feu. III. Cette liqueur ayant été expofée à l'air, attira bientôt, s'il m'eft per- mis de m'exprimer ainfi , le double de fa quantité d'humidité; je ne me fbuviens pas d'avoir jamais obfervé aucun fluide qui eût cette propriété au même degré , ni même dans un degré approchant , quoique je n'ignore pas que toutes les liqueurs falines corrofives attirent une grande quan- tité de l'élément qui leur eft contigu. Je fais bien auffi que de favants Chymiftes ont donné plufieurs préparations de vitriol , qui, fi on les en croit, attirent de l'humidité de la lune, en plus ou moins^ grande quantité félon les différentes phafes ; mais je fuis perfuadé que c'eft une fable , n'ayant rien vu jufqn'ici qui pût me convaincre que les planètes aient 'd'influence autrement que par la chaleur & par la lumière; auffi ai-je toujours obfervé que la liqueur dont je parle fe chargeoit de plus ou moins d'humidité , félon la conftitution de la faifon , s'élevant fenfi- blement dans les temps humides , & peu dans les temps fecs , fans au- cun rapport , ni avec la lune , ni avec les autres planètes ; c'eft ce que je puisaffurer pofitivement , ayant fait ces obfervations pendant plu- fieurs mois fort attentivement avec des verres de forme convenable. Mais revenons à notre fujet. #/ . Le fel blanc dont j'ai parlé en dernier lieu , fut diftillé à un bain de fable , & la plus grande partie vint fous la forme d'un efprit fort acide , principalement celui qui vint le dernier en petites gouttes. Cette liqueur ayant été rectifiée dans une retorte très-haute , il s'en éleva immédiate- ment au premier & plus petit degré de chaleur , un efprit volatil fulphu- reux , prefque auffi clair que de l'eau de roche , & je crois même tout- à-fait infipide, mais cependant d'une odeur fi fubtile & fi pénétrante, qu'elle étoit tout-à-fait infuportable. Il fe conferva tel pendant plufieurs années fans dépofer aucun fédiment, ni perdre rien de fa force, comme fait l'efprit volatil tiré du vitriol commun. L'efprit qui refk après la fé- paration du plus volatil , étoit femblable à tous égards à celui qu'on ACADÉMIQUE. 109 tire du vitriol de Londres; il paroiflbit feulement d'une acidité pins agréable, — **—* & il pouvoir de même être décompoié en un elprit , & ente qu'on appelle Transactions improprement une huile. Philoophiq. Le vitriol dépouillé, comme je l'ai expliqué ci deiïïis, de fes parties Année 1674. terreufes & métalliques, parle moyen du zinc ou de quelques autres mi- N° ioî néraux imparfaits , cil à-peu-près de même nature que celui dont je ^RT j viens de parler , & donne de même fon efprit au bain de fable. Il eu. blanc aufli, plus onctueux & plus femblable par le grain au nitre qu'au vitriol; ce qui lui cfl commun avec le vitriol de Goflard, lequel cfl blanc, & onctueux par comparaifon, à caufe qu'il contient peu de métal & moins de fourre minéral que le vitriol commun , dont la partie mé- tallique retient (i fortement la partie falinc , qu'on ne peut tirer celle-ci Sue par l'action long-temps continuée d'une chaleur violente. Ce qui refta ans la retorte après cette diftitlation , n'étoit pas rouge ou couleur de pourpre, comme le caput mortuum du vitriol commun, mais il étoit blanc, léger & fpongicux comme l'alun calciné, &prefque aufll infipide. Cependant lorfqiul eut été quelque temps expofé à l'aàion de l'air , il en reçut d'étranges altérations , defquelles cependant je ne ferai pas mention parce qu'elles n'ont point de rapport à mon deflein qui eft de rechercher d'où procède le principe falin dans le vitriol , & comment il fe compofe. Mais je ne puis m'empêcher de remarquer auparavant la grande affinité qui fe trouve entre le vitriol, l'alun, & le foufre minc- irai ; le principe falin qui eft le principe dominant dans chacune de ces trois fubftances, tant par la quantité que par l'énergie, étant de même nature & ayant les mêmes propriétés , quoique dans la dernière il foit chargé d'une petite portion de foufre ; car nonobftant l'opinion com- munément reçue , je ferai voir clairement que la bafe du foufre com- mun efl un fel vitriolique, le même que celui qu'on peut féparer du vitriol commun, & que les parties fulphureufes y font non-feulement moins abondantes, mais prefque nulles pour le volume , en comparailon des parties falincs, lefqnelles font le véritable vitriol, & ne différent ou vitriol commun , qu'en ce qu'elles ont moins de parties métalliques & terreufes. SUITE DES OBSERVATIONS SUR LE VITRIOL, lt Soufre & l'Alun , commencées. N°. 103. LE fel vitriolique du foufre commun diffère très-peu du fel du vi- j^0- I0i- triol ; cela paroît évidemment lorfque l'on compare l'efprit ou l'huile ART. I." de vitriol ordinaire avec l'acide fulphureux que fournit le foufre en- flammé fous une cloche de verre ; ce dernier acide étant rectifié , ne peut être diftingué par aucune qualité fenfible de l'acide ou huile de bon vitriol bien reftifiée. Je fuis même perfuadé qu'on pourrait en sûreté les employer indifféremment l'un pour l'autre , parce qu'ils produifent les mêmes effets foit fur le corps humain , foit fur les métaux , &: qu'ils no COLLECTION ammiiiM— » ne le reiïemblent pas moins par leurs qualités internes &C occultes , quo Transactions par leurs qualités externes &C fenfibles. Piulosophiq. La quantité d'acide que Ton tire du foutre par le procédé ordi- « , naire eft à la vérité fort petite , car une livre de foufre ne donne guère ee 74. q(l>une once ou jjx drachmes d'acide : la plus grande partie étant fubli- A '. 10f' mée par le mouvement rapide de la flamme en forme de fleurs qui ne ' ' différent point des fleurs ordinaires de foufre. Cependant Cornélius Drebbel tiroit ordinairement d'une livre de foufre huit onces d'acide, & même dix dans les temps fort humides , moyennant des vaiffeaux de forme convenable , c'eft ce que m'a fouvent affuré un de fes parens ; il efpéroit même , en perfectionnant l'invention , parvenir à retirer en acide tout le poids du foufre , comptant que l'humidité de l'air qui s'y mêle , doit compenfer abondamment l'évaporation de la partie du foufre qui ne peut le condenfer. Moi-même j'ai réduit , au moyen de divers menftrues , le foufre commun en une liqueur acide très-corrofive. Et même lorfque j'ai mis en digeftion fur des fleurs de foufre, de l'elprir. de nitre ou de l'eau-forte bien re£tifiée , oi qu'enfuite je l'ai diftillée fur des cendres , & répété cinq ou fix fois l'opération , il eft reflé avec les fleurs après la dernière cohobation, prefque le poids de ces fleurs d'un el'prit acide, femblable à celui qui lé fait avec la cloche, l'efprit de nitre n'étant prefque point différent de ce qu'il étoit avant l'opération. Je fuppofe qu'en répétant fouvent cette expérience , & fur-tout li l'on em- ployoit toujours de nouvel elprit de nitre, on pourrait transformer le tout à la réferve d'une petite quantité de parties tërreùfês & métalliques ; les parties fulphiireufes étant capables de devenir fluides , & ces parties fe trouvant en abondance dans l'huile de vitriol , dans l'eau-forte , & dans plulïcurs autres menftrues acides , principalement fi quelques miné- raux fulphureux imparfaits ont contribué à leur production. Le vitriol , le fel commun 8i l'antimoine m'ont une fois donné ùryî liqueur claire comme de l'eau de fontaine ; mais cette liqueur avoit une odeur fulphureulè très- forte , & qui dura plnfieurs années. On peut par divers moyens tirer un vrai foufre inflammable de l'huile de vitriol ou de foufre, quoiqu'elle foit bien rectifiée, « qu'elle' paroifle tout-à-fait exempte d'un tel mélange. J'ai déjà expliqué comment s'en fait la lé- paration par le moyen des efprits vineux ; on peut la taire auiTi avec l'huile de térébenthine, §£ il le fublime fur la fin de la diftillation une bonne quantité de foufre , ce qu'on n'attribuera pas , je penfe , à l'huile végétale qui n'eft ici que l'agent de la féparation , étant un menfîrue. approprié & un diffolvant des corps fulphureux. Cela me rappelle ce que j'ai fouvent oblervé , & ce qui, félon moi , doit arriver toujours dans la préparation du baume de foufre avec cette même huile de téré- benthine ; lorfque l'huile eft foulée de foufre , il s'y forme de beaux çryftaux ; preuve évidente qu'elle eft de nature faline ; car quoique ces cryftaux , lorfqu'ils font rompus , paroiffent pleins de foufre à l'intérieur, cependant leur partie extérieure ou leur fuperficie Semble être un fel parfait , par la vertu duquel ils font difpofes à la cryftallilation. On ob- jectera peut-être que la cryfbllifation n'eft pas une preuve certaine de ACADEMIQUE. 1 1 f la nature faline, puifque les huiles effentielles de graine d'anis & de fe- — ■ — — ■ nouil , & pltifieurs autres (iibftances qui ne font pas foupçonnées de con- Transactions t-nir beaucoup de (cl , le crvltallilent fort aifément ; mais cette objcc- Philosophiq. tion confirme plutôt ma prcpolîtion qu elle ne l'afFoiblit ; car la plupart . i ( des huiles elTeotielles abondent en ici autant qu'en foutre commun, & .,„ je les y ai fou vent converties (ans y avoir rien ajoute , & lans aucune ap- . ' ^** parence de tranfmutation. Cela joint à quelques autres obfervations, me ' porte à adopter la conjecture de Defcartes , qui dit que le foutre eft compofé de parties falines enveloppées dans les ramifications d'une ma- tière oléagineufe, & que le loutre peut bien dominer dans quelques rfubftances, mais qu'il n'elt jamais put & féparé de tout autre principe; car dans le cas d'une telle féparation il s'évanouiroit à Pinftant dans l'air ; an lieu qu'il cil toujours uni (oit avec du fel , ou avec de la terre , Se alors il paroît fous une forme concrète ; (bit avec de l'eau & de l'efprit, auquel cas il eft fluide. Mais pour revenir a mon fujet , l'expérience fuivante démontre avec toute l'évidence poffible l'affinité , & je dirois volontiers l'identité du principe falin dans le (oufre & dans le vitriol. Prenez des feuilles de cuivre très-minces , & les cémentez bien exactement avec du foufre com- mun, lits par lits; répétez quatre , cinq , ou fix fois l'opération , en em- ployant toujours du (outre nouveau , la plus grande partie du cuivre fe convertira en vitriol , & fi l'on fait diffoudre ce vitriol dans l'eau , & qu'on laide enluite évaporer la plus grande partie de cette eau, il fe for- mera des cryftaux d'une très-belle couleur d'azur. On peut faire la même cho'fe avec du fer. Ou bien prenez de l'acide de foufre qu'on nomme improprement fon huile , ck humeftez avec cet acide de la limaille de cuivre ou de ferf faites enfuite évaporer l'humidité fuperflue , par le moyen du teu ou de l'air; répétez l'opération deux ou trois (ois, & vous pourrez enfuite extraire par le moyen de l'eau commune , un beau vitriol , que les Chymiftes nomment vitriol Je Mars ou de Vénus , fuivant que le fer ou le cuivre a été employé à fa production. Ces mêmes mé- taux étant diffous dans toute autre menftrue acide, & enfuite cryftalli- fés, fe convertiffent en vitriol; c'eft ce que fignifie le nom qu'on donne vulgairement au vitriol, couperofe , cuperejum quafi cuprum erofum , parce que le cuivre eft le métal auquel le vitriol eft uni pour l'ordinaire. Il fe trouve certainement du foufre mêlé avec la plupart des métaux & des minéraux ; les plus experts Mineraliftes du Pérou regardent même l'abon- dance du foufre comme le ("igné certain d'une riche veine ; & dans la plus riche veine de la montagne du Potofi il y a tant de (oufre que les cavités fe rempliffent de flammes à l'approche de la lumière d'une chandelle ; cependant on ne trouve point ordinairement de vitriol dans les mines d'or & d'argent, à moins qu'il n'y ait d'autres métaux mêlés à ceux-ci , parce que l'or & l'argent font trop compaèts pour que l'efprit fulphuréux puiiTe les diffoudre à" l'aide d'un petit degré de chaleur ; au lieu que tontes les veines qui touchent à du cuivre ou à des pyrites, four- niilent auffi du vitriol, le cuivre étant poreux & plus foluble qu'aucun autre métal ; car même étant crud, il fe diffout fubitement dans les cf- xi* COLLECTION — — M— ? prits urineux volatils communs, & leur donne une forte teinture, ce Transactions qu'on ne peut affurer d'aucun autre métal ; il n'eft donc pas étonnant Philosophiq. qU'il foit fi aifément converti en vitriol par la vapeur du foufre ; & je Année 1674 f°llPÇonne que c'eft de cette manière que le vitriol le forme le plus fou-» N° in/ vent ^ans 'es entraiues ae la terre. a"„_ 1 Lorfqu'une vapeur acide & fulphureufe s'inlinue dans une veine de cuivre ^ elle le corrode , &C s'uniffant avec ce cuivre , elle devient du vitriol ; il en eft de même encore lorfqu'elle le mêle avec le fer ou avec d'autres minéraux ; & l'eau venant à laver Ces compofitions , il en re- faite des acidulés de différentes fortes fuivant la nature des minéraux avec lefquels l'acide eft uni. Et ce qui prouve bien que le vitriol & les eaux vitriolées font produits de cette manière, c'eft que des marcaflites vitrioliques & des pyrites étant diftillées per defcenfum , (a) donnent beau- coup de foufre commun J après quoi ce qui refte fournit du vitriol en affez grande quantité : au lieu qu'il n'en auroit point donné du tout avant la calcination , parce que c'eft le feu qui mettant le foufre en ac- tion , le rend capable de corroder les parties métalliques , & de fe les af- focier. Ce qui fe trouve fans mélange de métal , ou mêlé avec une très- petite quantité de métal , conlerve la forme de foufre. C'eft-là , ce me femble, la raifon pourquoi le vitriol & le foufre fe trouvent ordinairement enfemble; les minéraux &C les pyrites qui abon- dent en l'une de ces fubftances , étant communément imprégnés aufli de l'autre; car le vitriol n'eft pas un principe diftinct, mais une produc- tion naturelle du foufre , & dont le foufre eft la caufe matérielle , comme le feu & l'air en font les caufes efficientes. Je parle du vitriol formé dans les entrailles de la terre ; car il peut être , & il eft en effet fouvent produit à la furface de la terre , par le fel aérien uni avec les fubf- tances minérales qu'il tire des marcaffites où elles font contenues en abondance. On ne doit pas être furpris de cette expreffion fel aérien, après ce qu'on a vu dans le mémoire qui vient de paroître fur le fel volatil des végétaux ; en effet , l'air doit contenir beaucoup de fel , puifqu'il fe charge de tout celui qui s'exhale des végétaux lofqu'ils fe putréfient ou fe defféchent , outre celui qui tranfpire du corps des animaux , & enfin celui qui eft fublimé par les feux fouterreins , & dont je parlerai ailleurs. Ce fel aérien , produit de différentes manières , n'appartient, tant qu'il eft répandu dans l'air, à aucune efpece particulière , je veux dire qu'il n'eft uni à aucun principe féminal , ni individualifé par aucun de ces mêmes principes ; mais lorfqu'en fe combinant avec différentes matières , il eft entré dans la compofition de quelques corps vivants , il contribue a la formation & à Paccroiflement de ces corps , & à la propagation des efpeces; & lorfque le corps dont il faifoit partie vient à fe diffoudre, (a) Opération de chymie qui eft précifément le contraire de la fublimation ; dans celle-ci le feu eft donne par défions , & les matières féparées & volatilifées par le feu s'élèvent au haut du vaiiTeau; au contraire, dans la diftillation per defcenfum , le feu s'applique par defTus , & les matières féparées par le feu tombent au fond du vaifleau ; c'eft la manière de diftiller ce qui n'eft point volatil. (Z) ce ACADÉMIQUE. nj ce fcl cft rendu à notre atmofphcre , & fe répand de nouveau dans l'air. — "— — « Outre ce fcl, il y a aufll dans l'air un acide qui fe inanifeltc par fon Transaction» action fur les barres de fer dont il refont la fuperficie en une rouille Philosophiq. fubtile ; c'ell ce même acide qui ternit les métaux polis , dans les en- A , droits où l'on brûle beaucoup de charbon de terre, & fur la mer & n^° l67<* ' près des côtes, & dans les endroits expofés à certains vents. Tous ces .' l0f' faits font fi connus , qu'il feroit inutile de m'arrêter à les prouver. Cet efprit acide & ce fel répandus l'un & l'autre dans l'air , font deux inltruments dont la nature fait ufage dans la plupart de l'es opérations , mais principalement le fel, fans lequel aucun animal parfait ne peut fub- filter une minute, & fans lequel il ne fe fait aucune végétation. Mais de toutes leurs propriétés je ne confidere ici que celle qu'ils ont de contri- buer à la formation des fels. C'elt un fait conftaté que les pyrites & différents minéraux qui font totalement inlipides au goût , ne donnent pas un grain de fel ; mais qu'étant expofés à l'air, ils fe réfolvent en une poulîiere d'où l'on tire en abondance tantôt de l'alun , &c tantôt du vitriol. Quelquefois il eft néceffaire de préparer ces minéraux par la calcination , afin de relâcher la contexture de ces lubltances , d'en ouvrir les porcs, & de donner plus d'accès aux particules aériennes. C'ell encore , ce me lemble , un fait avoué du plus grand nombre , que fi l'on dépouille de tout fon fet une terre imprégnée de vitriol , d'alun & de nitre , & qu'on cxpole enluite cette même terre à l'aif pen- dant un efpace de temps luffifant , elle s'imprègne de nouveaux fels en (î grande quantité , que lelon le calcul de pluueurs perfonnes , ( calcul que je n'ai point vérifié , ) une malle donnée de terre fourniroit en moins d'un liecle plus que fon volume de fel ; or , une grande partie , finon la plus grande partie de ce fel ne peut venir que de l'air. Il elt encore à remarquer que 11 l'on excite par la chaleur l'efprit de vitriol & d'alun , ou qu'on le faffe entrer en effervefeence , en le mêlant avec des efprits d'une nature contraire , ( apparemment des alcalis , ) & qu'on le tienne dans des vailTeaux de verre bouchés exactement , il brife ces vaifleaux , quelque grands & quelque forts qu'ils loient d'ailleurs ; ce qui paroit devoir être attribué à l'expanfion de quelques-unes des par- ticules actives &: élaftiqucs qui abondent dnns l'air ; ces particules qui étoient fixées dans le vitriol avec le fel aérien , s'échappent dans le tu- multe de l'etfervefcence Si des changements qui arrivent à la conititution delà liqueur, & fe retrouvant en liberté , elles reprennent leur élafticité, agiffent par tout leur relfort , & produifent tous les autres erre-ts qui senfuivent. De favoir û les marcafîîtes vitrioliques agiffent fur IV 'prit & le fcl de l'air ou feulement comme corps magnétiques , en les attirant & les détermi- nant à entrer dans la conllitution d'une telle efpece , ou bien comme principes actifs, en les féparant , les divifant , &: les combinant avec les particules métalliques , de ùn.on qu'il en réfulté une fubftancc différente de ce qu'étoient les matières composantes avant leur combinaifon ; c'e-ft une quelHon difficile, fur laquelle j'ai déjà quelques .lumières , mais Tom, VI. des Acad, Ecrans, P Transactions Philosophiq. Année 1674. N°. 104. Art. 1. 114 COLLECTION que je ne fuis pas en état de réfoudre pleinement , faute de quelques expériences que je veux faire avant de m'expliquer. Je paffe maintenant à l'affinité que j'ai obfervée entre le vitriol & l'alun , je veux dire l'alun naturel , & non l'alun des boutiques qui eft facïicc , & dans la compofition duquel entrent le ici marin , les alcalis , & l'urine. En Angleterre & ailleurs , on trouve ordinairement le vitriol dans la même mine , quelquefois dans la même parcelle de minéral d'où l'on tire de l'alun ; & il y a en chymie plufieurs procédés connus pour fé- parer ces deux fels. Si le minéral d'alun eft à fa maturité , les fimplcs lotions fuffifent pour en tirer le fel ; fi fa maturité eft moins avancée , il faut que la calcina- tion précède les lotions ; enfin fi ce minéral eft tout-à-fait crud , il faut non-fculemcnt le calciner, mais encore le biffer long-temps expofé à l'air ; ce qui fe rapporte à la génération du vitriol dont j'ai parlé plus haut; car l'alun eft produit ainfi que le vitriol, par des foufres qui corrodent ék coagulent une fubrtance minérale qui participe plus de la nature de la terre & de la pierre , que de celle des métaux ; quoique pourtant on trouve fouvent des parties métalliques dans le minéral de l'alun. Que le foufre foit la bafe de l'alun , & pour ainfi dire , fon prin- cipe générateur , cela paroît en ce qu'une quantité de minéral d'alun , (il en eft de même de celui du vitriol, ) étant diftillée per defeenfum , donne' de fort bon foufre , (a) &C que tout minéral d'alun exhale durant la calcination des vapeurs fulphureufes. Un Chymifte de ma connoiffance favoit tirer d'un feul & même fra- gment de roche , dont les dimenfions fe réduifoient à quelques pouces , du vitriol , de l'alun & du foufre , tous parfaits dans leur genre. Le vitriol & l'alun ont tant d'affinité entr'eux , que je puis au moyen d'un procédé dont ce n'eft point ici la place , convertir l'alun en vi- triol , Se le vitriol en un alun qui a toutes les propriétés de l'alun naturel. L'alun diftillé dans un efprit acide avec du cuivre ou du fer , devient de bon vitriol; & le vitriol dépouillé de fes parties métalliques, devient alumineux , &C étant fournis à la diftillation , il fournit un efprit qu'on peut à peine diftinguer de, celui de l'alun , foit au goût, foit à l'examen le plus févere. Enfin j'ai fouvent obfervé que Fhuile de vitriol & l'cfprit de foufre rectifié formoient des concrétions cryftallines tellement femblables aux cryftaùx de l'alun , que l'homme le plus habile , les voyant fans les goû- ter n'auroit pu y remarquer que de très-légères différences. Après avoir fait voir que le principe falin eft le même dans le vitriol, l'alun & le foufre , & peut être le même dans tous les corps , quoiqu'il foit quelquefois modifié , changé ou altéré par les fubftances avec les- quelles il fe combine , il me refte à expofer l'origine & la nature du fel du foufre. (j) Brim-ftone. ACADÉMIQUE. uT Le foufre ( Brlm-flone ) confifte en une fubftance minérale inflammable ggEggg *^ & un ici acide ; il n'eu pas difficile de concevoir comment ces deux Transactions fubilances en fe combinant, deviennent volatiles, fi l'on coniiderc le ci- Philosoi-hiq. nabre & le fublimé. Dans le premier, le mercure c(t tellement déguifé Année 1674. par (on mêlante avec un peu de ibufre , qu'il femble s'être changé en N°. 104. une fubftance minérale d'une nature différente, &, la couleur à part, Art. L aile/, approchant de l'antimoine. Dans le fublimé, des fels acides & fixes font rendus fuffilamment volatils. La fource de la fubftance minérale inflammable qui entre dans la com- Îioiition du foufre , ne fera point inconnue pour ceux qui lavent combien es matières bitumineuies abondent dans les entrailles de la terre où elles fervent d'aliment à tant de feux fouterrein's. L'abondance de ces matières eft prouvée par les mines confidérables & nombreufes de charbon de terre , &i par les éruptions bitumineuies que l'on voit par tout ; celles entr'autres que l'on connoît ions le nom de naphte , font fi pures de tout mélange étranger , qu'à l'approche du feu ou de la flamme , elles s'embraient, & ne s'éteignent que difficilement , julqu'à ce qu'elles foient entièrement conlumées. A l'égard du principe falin qui entre dans la compofition du foufre, je penfe que c'eft le fel commun , lequel combiné avec le fel de l'air, eft la bafe de toutes les fubftances ialines. Je ferai voir dans un autre mémoire comment ce fel eft modifié, déguifé, transformé, toit par une chaleur violexite , foit par une longue digeftion , ioit par lés combinai- fons avec des corps de différente nature ; tout ce que j'avancerai à ce fujet fera fondé fur l'obfervation & l'expérience ; je me contenterai aujourd'hui de dire que je fuis en état de faire avec du fel commun , de faire , dis-je , de falun & du vitriol fi reffemblants à l'alun & au vi- triol de la nature , qu'à peine on peut les diftinguer. INSTRUCTIONS POUR TANNER LE CUIR, fuivant Cinvcntion nouvelle de Mr. CHARLES HovARd DE NORFOLK. TOutes les parties du chêne, de quelque âge & de quelque groffeur fj°. 10?, qu'il foit, & les chênes de taillis aufîi detout âge & de toutes grof- Art. iv! feurs étant coupés & amenés dans le temps où on les écorec , peuvent fer vir à tanner toutes fortes de cuir, au moins auflî bien que l'écorce feule. Ce bois étant pris dans la faif'on convenable, il faut le faire bien fé- cher au Soleil , & plus qu'on ne fait fécher l'écorce ; enfuite on le met à couvert & on le garde dans un lieu fec. Lorfqu'on veut s'en fervir , il faut fendre & couper le plus gros bois en petits morceaux propor- tionnés à la machine qui va être décrite; le plus petit doit être broyé &c haché par la machine même. Enluite or. le fait de nouveau fécher au four , après quoi on le moud comme les Tanneurs ont coutume de moudre l'écorce, Pi n6 COLLECTION .„,.-, », ni — Si l'on veut fc fervir de ce bois dans fa nouveauté , il faut le taire Transactions fécher davantage au four, autrement il noircirait & gàteroit tout le cuir. l'MiLosopHiQ. Dans les endroits où le chêne eft rare , les bois de ronces & d épines » r- , peuvent y fuppléer. No io Le bouleai1 PrcParé & employé comme le chêne , eft fort bon pour * ' t-A' tanner le cuir de femelle. AKT. iv. Toutes ces matières tanneront mieux & à moins de trais que 1 ecorce feule; de plus cette invention difpenie de couper le bois dans le temps qu'il eft plein de levé , ce qui rend la partie extérieure fort iujette a la pourriture tk à la vermoulure ; au lieu que les arbres débites en hi- ver font prefque tout cœur , & bien moins fujets aux vers. Enfin cette n vention augmentera beaucoup la valeur des bois taillis. DESCRIPTION DE LA MACHINE dont on fe fin pour hacher & broyer lés matières dont on fait le tan. Mo e (T^ Ette machine eft repréfenîée PI. II. Fig. I. & II. elle confifte dans' A 'J iv V>un billot de bois formant un quarré long , & dans quelques pièces de fer attachées ou difpofées fur ce billot, telles qu'une enclume , un marteau , un ajuftement de fer pour aflujettir le bois qui doit être broyé ou haché. Ce billot doit être de chêne ou d'orme. A B. ( Fig. I. ) repréfente fa longueur qui eft d'environ quatre pieds. C D. Sa largeur qui eft d'environ quinze ou feize pouces. E F. Sa profondeur qui eft d'environ huit ou dix pouces. Voici les pièces de fer. G H I K. ( Même figure première ) eft une cavité de forme quarree pratiquée dans le billot pour recevoir une efpece d'enclume de fer fur laquelle eft broyée la matière du tan. Cette en, clume doit avoir environ quatre pouces d'épaiileur , neuf pouces de largeur , & douze pouces de longueur. LMNO. Eft l'ajuftenient de fer deftiné à aflujettir les matières qui doivent être hachées ou broyées ; il doit avoir environ trois pouces de large , & fe pofer en travers fur le billot comme on le voit, if eft terminé à l'une de fes extrémités par deux crochets relevés P Q. qui font reçus dans les deux pièces percées auffi de fer , R S. lefquelles font attachées folidement fur le côté de la machine. Le tout eft difpofé de manière que la pièce LMNO ait affez de jeu pour pouvoir être un peu foulevée au moyen de la poignée F. &C pour qu'on puifTe mettre deflbus la matière du tan. Cette pièce eft terminée à fon autre extrémité par un crochet unique T ( Fig. IL ) femblable aux deux précédents ; on charge ce crochet d'un poids ,°tandis que la matière du tan fe broie fur l'enclume , où fe hache fous le couteau. ACADÉMIQUE. 117 aaa a (Fig. ÎI. ) marquent l'endroit des quatre pieds de la 'machine ; — ■ — — ***. leur hauteur doit être réglée nir la commodité des Travailleurs. Transactions fi- ( Fig. III.) eit le marteau fait pour broyer la matière du tan. Philosophiq. La tête de ce marteau doit être de trois pouces quarrés , & (on A , , .,,.... . . -i r t j Année 1674. poids de lut livres; mais dans ce cas il faut les deux mains pour »r0 " le faire aller ; fi l'on ne veut y mettre qu'une main, il faut dimi- . ' à\ nuer ta groffèur & le poids de ce marteau jufqu'à trois livres. Ce marteau doit être lifie d'un côté & dentelé de l'autre, afin d'avoir plus de prifefur la matière à broyer, mais il doit avoir de l'acier des deux côtés ; le manche eft d'un pied environ, mais il faut lui donner plus ou moins de longueur , félon que le marteau eit plus ou moins pefant. çd ( Fig. I. ) efl le couteau deftiné à hacher la matière déjà broyée ; ce couteau doit avoir environ huit ou neuf pouces de longueur, & à-peu-près autant de largeur ; il eit allez iemblable à ceux dont on le iert pour couper le tabac , il a un manche tel qu'il fe voit clans la figure. Il s'attache aux deux côtés de la machine par le moyen de deux pièces de fer f t u x y \ , & n o p q , lefquelles font ajuftees dans deux rainures iklm ( Fig. I. ) & e f g h ( Fig- H-) la pièce n o p q ( Fig. I. ) reçoit l'extrémité de ce coureau dans fa cavité où il eft retenu parle moyen d'une goupille r qui palTe à travers les deux côtés de cette pièce , Se l'extrémité d du couteau qui fe trouve entre deux. Cette pièce doit être arrêtée dans la rainure e f ' «k ( Fig. II. ) par une couple de clous à vis. L'autre pièce /' t u x y j ( Fig. I. ) fe divile dans fa partie fupérieure en deux branches parallèles entre lefquelles eft reçu & dirigé le man- che c du couteau. La partie inférieure /' k l m de cette pièce n'eft point diviiée , elle eft arrêtée dans la rainure qui eft deflbus par le moyen des deux traverfes de fer a. « , 1 1, de manière qu'elle puifle gliiTer dans cette rainure , ik s'ôter à volonté. L'autre pièce peut aufli fe démonter par le moyen des clous à vis qui l'attachent. Les deux quarrés longs marqués ar l'effet d'un froid très-rude qui avoir duré quel- ' 1A* A\tf/-rpnrr> entre «**•*"* s cor- II rélulte encore de ce phénomène , qu'il y a grande différence la diftillation chymique 'es lues végétaux, & l'émanation de leur pufcules ou effluvium, laquelle émanation je regarde comme une ranu- lation naturelle , qui fépare Ôi divife la fubftance , fans altérer (a nature , au lieu que la diftillation chymique la décompole & la transforme en d'autres iubitances. VII. Manière de vitrifier totalement & promptement t 'Antimoine. LEs vitrifications diverfes de l'antimoine font opaques ou tranfparentes; celle dont je vais parler eft de la première efpece : j'y reuffis par un procédé fort fimple & fort prompt, & j'ai fait avec l'antimoine vi- trifié de cette manière, ce que je n'aurois pu faire avec l'antimoine crud dans plufieurs opérations de métallurgie. Prenez une livre d'antimoine , faites-la fondre ; ayez fous la main une ou deux onces d'une pierre que je décrirai bientôt, (a) & que vous au- rez tait rougir au feu, jettez-la dans le creufet où eft l'antimoine, fou- tenez la fufion pendant quelques minutes , après quoi vous jetterez le tout dans un mortier bien net &c non graiffé, en décantant la liqueur fournie par la pierre. Par ce procédé on tire plus de quinze onces d'un verre d'antimoine reffemblant à de l'acier poli , & qui a l'éclat du mercure le mieux pu- rifié ; la pierre ne paroît pas avoir perdu de fon poids , elle (omble plutôt en avoir acquis , & par conféquent elle ne s'incorpore point avec l'an- timoine, quoiqu'expofée dans un même creufet avec ce minéral, à une violente chaleur. Cette pierre eft d'une nature finguliere, & je l'ai toujours regardée comme analogue à ces fucs minéraux qui fe préfentent fous une forme laiteufe, & dont j'ai parlé ailleurs; (b) cette analogie eft confirmée par l'expérience , car le fuc laiteux qui fe rencontre clans les mines de plomb , opère comme cette pierre la vitrification totale de l'antimoine , & c'eft ce que ne font pas beaucoup de matières minérales que j'ai éprouvées, telles que la pierre calaminaire, la pierre de foufre ou le foutre vit , la pierre galactite , la marcaffite fulphureufe , l'alun de roche , plufieurs fortes de fpars , &e, ' (j) Le Dofleur Lifter l'appelle Cdwk-Stom , je doute qu'elle ait un nom François , tn tout cas je l'ignore. (Z) (4) Voyee le Toms I. de l'Hifloire naturelle fc'p.trèe de «eue CollcHion , pjg. 4}. & 44, & le*N°, îço, des Tranfaflhns Phdofophi^ucs, Ri i3i COLLECTION -■ m i' i La pierre dont il s'agit ici & que j'appelle Cawk-Stone, eft blanche Transactions & pelante, on la trouve dans les mines de plomb ; on pourroit s'en Philosophiq. fervir comme de la craie & de la galaftite pour tracer des lignes blan- , - ,4 ches ; & quoiqu'elle foit plus compare que ces pierres, & qu'elle ait Année i{>7, ,£ grain ^s-fin &C très-brillant, comme le fpar , cependant elle n'efl point du tout tranfparente. Je vous parlerai une autre fois de l'elpnt que fournit cette pierre par la diftillation. Yorc 20. Novembre '6^74. ART. 111. EXPÉRIENCES FAITES AVEC LA MACHINE PNEUMATIQUE Par Mr. Papin, & dirigées par Mr. HuGHENS. N°. 119. TfcOur mêler enfemble différentes liqueurs par le moyen de la machine Art." 1. J pneumatique , on s'eft lervi de deux petits vaifleaux de verre , dont l'un pouvoit entrer aifément dans l'autre. Le pliu petit de ces deux vaii- feaux étoit fufpendu au deffus du plus grand dans . le récipient , (a) au moyen d'un fil de fer terminé par un crochet ; de forte que les deux vaifleaux étoient à quelque diftance l'un de l'autre pendant qu'on pom- poit l'air. On avoit mis un peu d'eau-forte dans le vaifleau fupérieur, & de l'efprit de vin dans le vaifleau inférieur. Le_ récipient fut fi bien il ^rf'que ces deux liqueurs turent Dien purgées a air ; on ucitcuun U retient les parties les plus volatiles de l'elprit de vin, qui autrement s'é- chapperoient dès qu'on aurait commencé de pomper l'air , Se en même temps elle empêche que la liqueur qui eft au deflous ne s'élève aifement en bulles ; car pour que ces bulles s'elevent, il faut qu'elles fe faffent jour entre les parties de l'huile qui adhèrent fort étroitement les unes aux autres ; lor-> donc que les parties volatiles fe font raffcmblées en affez grand nombre pour vaincre la rcfift.ince que leur oppofe la vif- colité de l'huile , elles fortent avec plus de violence que fi elles n'enflent trouvé aucun obftacle. Toutes les ébutlitions dont il a été parlé jufqu'ici font plus confidé- rable dans le vuide qu'à l'air libre ; mais il n'en eft pas de même de l'ébullition delà chaux , comme le prouve l'expérience fuivante. On mit dans deux vaiffeaux de verre égaux des quantités d'eau égales, &C l'on y laiffa tomber des parcelles de chaux égales auffi , une dans chaque vaiffeau ; enfin on renferma l'un des vaiffeaux dans le vuide, tandis que l'autre reftoit à l'air libre. La chaux qui étoit dans le vuide jetta à la vérité de grofles bulles , mais en moindre quantité que celle qui étoit à l'air ; on la retira du récipient une heure après , & ayant remué cette chaux on trouva qu'elle avoit feulement la conflflance de la boue , tandis que celle qui étoit reftée à l'air libre avoit la confif- tance ordinaire de la chaux éteinte. La raifon de cette différence eft peut- être que les fels volatils de la chaux s'exhalent pendant qu'on pompe l'air ■du récipient. On a auffi détrempé du plâtré de Paris dans le vuide, & l'ébullition y a été beaucoup plus grande qu'elle n'eft à l'air libre. Si l'on ne tou- che point au plâtre pendant cette expérience , les groffes bulles qui en fortent y laiffent de gros trous & il refte enfuite fort inégal ; mais fi l'on a foin de le remuer jufqu'à ce que les bulles foient forties & cle le preffer quand il commence à fe rafi'eoir , il devient fort uni èk il a \ moins de petits trous que le plâtre ordinaire. EXPÉRIENCES SUR LA DIMINUTION D U R ES SO RT de l'Air , & fur quelques autres effets de ce fluide. Par Mr. BoYLF.. VOici quelques expériences que je n'ai point encore communiquées, jjo, ïl0; & que j'ai faites dans le cours de mes recherches fur les propriétés Art. I. cachées de l'air. Je rapporterai ces expériences félon que mes notes ou i3<5 COLLECTION y— f^Sg ma mémoire me les fuggéreront, {non-feulement parce que tout incom- Transactions plettes qu'elles font , elles pourront fervir à fortifier quelques conjec- Philosophiq. tures que je n'ofe encore mettre au rang des opinions , mais auffi pour Année i6-?î enSaSer 'es Phyficiens à les répéter , en les variant en différents pays jyr-, ■''■" & en différentes faifons de l'année. Art'i" ^'a' eu deux vues en faifant ces tentatives , l'une de reconnoître fi de même que l'action de certains corps corrofifs fur d'autres corps au- gmente le reffort de l'air dans les vaiffeaux fermés , comme je l'ai re- marqué depuis long-temps , l'action d'autres corrofifs ne pourrait pas au contraire diminuer ce reffort ; mon autre vue a été d'éprouver fi l'air en vertu de quelques qualités ignorées juiqu'ici, ne produirait pas fur certaines folutions & fur certaines précipitations des effets qui n'euffent pas encore été remarqués. Je rapporterai donc quelques expériences relatives à ces deux objets, fans cependant les féparer fort exactement , parce qu'il fe trouve telle de ces expériences qui a également rapport à l'un & à l'autre. J'ai déjà fait mention dans d'autres expériences que j'ai publiées , dii changement de couleur que l'action de l'air peut produire fur les folu» tions de cuivre. J'ajouterai encore ici quelques phénomènes de ce^genre. Première Expérience. AYant mis de la limaille de cuivre crud dans un vaiffeau de verre fort tranfparent &C de forme conique , on y verfa de l'efprit de fel très- • fort & préparé pour cet ufage , jufqu'à la hauteur d'un travers de doigt an deffus de la limaille. Enfuite on boucha le vaiffeau avec un bouchon de verre qui s'y ajuftoit exactement , & on le laiffa en repos fur une fe- nêtre pendant quelques jours jufqu'à ce que la liqueur eût pris une cou- leur brune foncée & un peu obfcure , par la folution de quelque partie de cuivre , & qu'elle eût enfuite perdu cette couleur & repris la tranf- parence de l'eau commune , ce qui eft déjà un phénomène affez fingu- lier. On déboucha enfuite le vaiffeau fans remuer la liqueur, & ayant par ce moyen donné accès à l'air extérieur , nous appercùmes comme nous l'avions conjecuiré, que la furface de la liqueur reprit en peu de minutes une couleur brune un peu obfcure, qui pénétrant peu à peu dans la maffe de la liqueur, la teignit toute entière dans l'espace d'environ un quart d'heure ; le vaiffeau conique ayant été de nouveau bien bou- ché, la liqueur dépofa encore en peu de jours fa couleur, ou la perdit de quelqu'autre manière que ce foit, & la reprit de nouveau lorfqu'on ôta encore le bouchon. Je ne m'en fuis pas tenu à ces deux épreuves , & j'ai prefque toujours eu le même fuccès. Mais dans, la fuite ayant voulu continuer cette expérience pour éclaircir quelque doute, je gar- dai le vaiffeau bien plus longtemps, un mois ou deux fi je ne me trompe, toujours avec la même limaille & le même jnenftrue, mais je n'obfervai plus que la liqueur s'éclaircît. Seconds ACADÉMIQUE. 137 S Seconde Expérience. Transaction» Philosophiq. Un vaiffeau de verre fcmblable à celui de la première expérience . , ,,,.., . , ,- • , . r „ ' • Annce 167c» ayant ete oublie pendant quelques lemaincs derrière d autres vailleaux ^0 ' ' qui le cachoient , je trouvai que la liqueur y étoit devenue plus claire . ' ,' que de coutume , & vraifemblablement elle L'était depuis quelque temps ; j'ôtai le bouchon &c je biffai le vaiffeau débouché pendant une demi- heure environ , mais je ne m'apperçus pas que la liqueur eût pris au- cune couleur, même à (à furface, (oit pour avoir été trop long temps fans communication avec l'air extérieur, (oit par quelqu'autre caufe ; & ne pouvant attendre l'événement aufli long-temps qu'il l'eût peut-être fallu, je jugeai à propos d'examiner du moins fi l'air n'avoit pas exercé déjà quelque action fur cette liqueur , quoique (on effet ne parût point encore ; c'eft pour quoi je rebouchai le vaiffeau , & je le laiffai ainfi pen- dant deux ou trois heures ; l'étant revenu voir au bout de ce temps , e trouvai que la liqueur avoit pris une couleur foible tirant fur le verd. fôtai de nouveau le bouchon pour redonner accès à l'air extérieur; le vaiffeau refta vingt ou vingt-quatre heures débouché ; mais pendant tout ce temps la liqueur ne reprit point (a couleur brune ordinaire, elle de- vint feulement d'un verd affez foncé , mais qui n'étoit ni bien décidé ni bien tranlparent. Cette expérience faite dans le même vaiffeau qui avoit été employé la première fois , nous fît naître l'idée d'examiner fi la faifon avancée (car on étoit au milieu d'Octobre , ) ne contribuoit pas à rendre plus lent & moins complet le fuccès de ces fortes d'épreuves. Troifieme Expérience. On mit de fort efprit de fel fur de la limaille de cuivre , & on l'y laiffa jufqu'à ce que la folution fût d'une couleur brune foncée ; on en mit enluite environ trois cuillerées dans un récipient qui en auroit pu tenir huit ou dix fois plus. Cette folution refta dans le vuide environ fix mois , autant que je puis m'en fouvenir , & elle y conferva fa cou- leur; mais au bout de ce temps le vaiffeau ayant été rouvert pour donner un libre accès à l'air extérieur , la folution devint d'un beau verd tranfparent dans l'efpace d'environ une heure, fans qu'il parût s'être fait aucune précipitation , car il ne fe trouva aucun iédiment au fond du vaiffeau. Quatrième Expérience. Dans un de ces vaiffeaux de verre coniques dont j'ai déjà parlé , on mit de la limaille de cuivre fur laquelle on verla une quantité conve- nable d'efprit de fel ; & quoi qu'après un affez long-temps nous ne vîffons point l'efprit de fel depofer fa couleur foncée &C un. peu trouble , nous le laiffâmes encore plufieurs femaines fur une fenêtre ; mais à la longue il perdit tellement fa couleur , que la liqueur paroiffoit comme Tom, VI, des Acad, Etranç, $ 13* COLLECTION *— — — — » de l'eau commune. Cela arriva vers la fin de Décembre , & quoique Transactions cette faifon ne fût pas favorable , je voulus efTayer fi l'air ne pourroit Philosophiq. pas agir encore , quoique lentement, fur l'efprit de iel ; c'eft pourquoi Année if-rz J °tai le bouchon de verre pour donner un libre accès à l'air extérieur; j^o ,, ' au bout de quelques heures l'effet de l'air fur la liqueur étoit à peine Art I ' fenfible ; mais en vingt-quatre heures ou environ le menftrue avoit acquis non pas tout-à-fait la première couleur , mais un verd allez foible & médiocrement tranfparent; de forte que comme ce menftrue avoit perdu lentement fa couleur, il ne la reprit aufli que lentement &C fort im- parfaitement. Dans le récit de ces expériences je n'ai pas fait mention des.circonf- tances qui ont rapportait reffort de l'air renfermé, parce que je ne me rappelle pas qu'il y en eût dont je puffe rien conclure de bien pofitif; d'ailleurs les expériences fuivantes iuffiront pour indiquer la manière de faire ces fortes d'obfervations , & je les rapporterai à-peu-près dans les mêmes termes de mon journal , lors même que les phénomènes relatifs à l'éîafticité de l'air fe trouveront mêlés avec les .phénomènes de fon action fur les couleurs. Comme le reffort de l'air & les variations aufquelles il eft fujet, influent manifeltement fur plufieurs phénomènes de la nature , que les anciens ignoroient , ou dont ils ignoroient les caufes , j'ai cru qu'il ne feroit pas inutile d'examiner fi le reffort de l'air, qui peut-être augmen- té par d'autres moyens que la chaleur , la compreflion , &c. ne pour- roit pas aufïi être affoibli par d'autres moyens que le froid & la dila- tation : Si ayant fouvent trouvé que certains menftrues en corrodant les métaux , produifoient des bulles qui augmentoient le reffort de l'air enfermé dans le vaiffeau où fe faifoit la folution , je voulus obferver fi le reffort de l'air s'affoibliroit dans les vaiffeaux où feroient renfer- mées des diffolutions métalliques qui ne produiroient que très-peu ou point du tout de bulles. Dans cette vue je fis les expériences fuivantes. Cinquième Expérience, On mit de la limaille de cuivre Se une jauge de mercure dans un vaiffeau de cryftal conique , ( autre l'air qui entroit par les feuilles ; au bout des quatre jours la plante ArTi ^ fe flétrit, &C les racines cédèrent de pouffer. Une autre fois je pris deux branches de baume of les mis chacune dans une fiole ple;ne d'eau; au bout de cinq jours ayant vu que l'une &C l'autre pouffoient des racines , je mis dans le vuide celle qui avoit les pli s longues racines fans la tirer de fa fiole. Trois jours après j 'ob- servai qu'elle s'étoit flétrie dans le vuide ; je l'en tirai & j'y remis l'autre fiole avec fa branche, pour voir fi celle-ci, qui étoit reftée àl'air , & qui croiffoit fort bien dans l'eau commune, croîtroit de même dans l'eau purgée d'air ; & fi celle qui s'étoit flétrie dans le vuide fe revivifieroit dans l'eau commune & dans l'air. Au bout de quatre jours la branche ou tu'e qui avoit été la première dans le vuide , fe trouva tout-à-fait féche, l'autre étoit toujours verdoyante , mais elle ne croiffoit plus , &c elle ne recommença de pouffer dans l'eau purgée d'air , que dix jours après y avoir été mife. Cette expérience me conduifit à en faire une autre pour voir fi l'eau purgée d'air étoit moins propre à la végétation que l'eau commune. Pour cela je pris deux fioles dont je remplis l'une avec de l'eau purgée d'air, & l'autre avec de l'eau commune , puis ayant mis une tige de baume dans chacune , je les laiffai toutes deux à l'air. La tige qui étoit dans Peau commune pouffa au bout de fix jours , ck celle qui étoit dans l'eau purgée d'air, ne pouffa qu'au bout de dix jours. Je répéta une autre fois cette expérience , & je vis avec furprife que la tige qui étoit dans l'eau purgée d'air, commença de pouffer dès le troifieme jour, mais une feule racine qui devint fort longue , & ce ne fut que le neuvième jour qu'elle commença de pouffer une féconde ra- cine , laquelle ne crût que d'une ligne en deux jours, tandis que l'autre qui étoit dans l'eau commune ne pouffa que le fixieme jour, mais elle eut d'abord neuf ou dix racines qui étoient toutes fort longues, ayant toujours crû de cinq lignes au moins par jour. Quoique cette expérience parût au premier coup d'œil tout à-fait con- traire à la précédente , elle confirmoit cependant toujours ma première conjecture, (avoir, que l'air contenu dans l'eau commune fert à la végé- tation , puifque la tige qui étoit dans l'eau purgée d'air avoit pouffé fi peu de racines ; mais je ne crois pas qu'il l'oit aifé d'expliquer pourquoi (il première racine pouffa fi yîte. Je fis enfuite quelques expériences fur des plantes d'une fubffance plus compacte. Je mis un jour un morceau de bois de faule verd, partie dans l'air & partie dans le vuide , en la manière décrite ci-deffus ; je mis tremper dans l'eau commune la partie qui étoit à l'air ; l'eau commença auffi-tôt à monter en pénétrant par le milieu du bois, & il le tormoit fans interruption des bulles dans le récipient. Cette production de bulles 7*m, f I, des Acad. Etrang. T fau-MSJJjasJUiwe i4 en paffant à travers le bois s'étoit en partie convertie en air; car j ai Philosophiq. tait la même expérience avec un morceau de butle , 6c 1 eau monta de même & paffa au travers, mais il ne fe forma point de bulles. Cepen- dant s'il y a des valvules dans le bois , elles ne doivent point être ca- pables de réfiiter à la preffon de l'air, & j'ai remarqué que l'eau parte au travers du faille & de l'orme avec la même facilité, quel que foit le bout qu'on ait mis dans le vuide. Je mis auffi une fois la partie fupérieure d'une petite branche d'orme dans le vuide , laifTant la partie inférieure dans l'air ; je mis enfuite trem- per dans l'eau cette partie inférieure comme j'avois fait les racines de baume dans la première de ces expériences. Il fe paffa une heure entière avant qu'if parât aucune goutte d'eau fur les feuilles d'orme renfermées dans le vuide ; au lieu que les gouttes fe formoient dès le premier inf- tant fur les feuilles de baume. J'attribue cette différence à la dureté du bois d'orme; mais j'ignore pourquoi l'eau forme des bulles en paffant à travers le bois , & ne forme que des gouttes en paffant à travers les feuilles. Je fis encore cette expérience en mettant les feuilles dans l'eau hors du récipient, & la partie inférieure de la branche dans le vuide. J'ob- fervai que pendant deux heures il ne paffa rien du tout dans le récipient: au bout de ce temps je coupai le fommet de la branche qui étoh: fort tendre & alors je vis paroître un peu d'humidité fur le bout qui étoit dans le vuide , mais feulement affez pour former une goutte, & il ne fe forma point du tout de bulles d'air. Je coupai enfuite la branche un peu plus bas , & il fe forma une goutte d'eau fur le bout qui étoit dans le vuide , mais cette goûte ne tomba point. Ayant encore coupé un peu de la branche , la goutte d'eau tomba dans le vuide , ce qui prouve que ce n'étoit pas les valvules de la plante qui empêchoient l'eau de pafler au travers, tandis que la plante étoit entière, mais que c'étoit plutôt l'ex- trême molleffe des feuilles qui les faifbit tellement céder à la preffion de l'air que l'eau ne pouvoit plus les pénétrer lorsqu'elles étoient comprimées par ce fluide. N°. m." Art. I. SUITE DES EXPÉRIENCES SUR LA CONSERVATION des Corps dans la. machine pneumatique, (a) Par MM. HuGHENS & Papin. VOulant éprouver fi le vuide pourroit contribuer à la confervation des corps , je renfermai une pomme dans un petit récipient qui avoit un couvercle tel que je l'ai décrit en expliquant la manière de <é- parer de la machine pneumatique un récipient épuifé d'air. La pomme (.1) Voyez les nouvelles Expériences de Mr. Boyle fur la confervation des corps dans h vuide , imprimées avec d'autres Traités en 1674. ACADÉMIQUE. 147 qnC je choifis pour cette expérience avoit une petite tache de pourri- ■— — » tare ; je renfermai auffi dans le récipient un peu d'eau pour hâter la cor- Transactions ^ruptien au cas qu'elle eût lieu ; mais je n'ai remarqué aucun change- Philosophiq. nient dans la pomme depuis le trois Avril 1673. jour auquel je l'enter- Année ,671, mai dans le récipient, (a) ^o 12, Le fept Juin je renfermai dans un récipient deux bouquets de rofes, ar,x. I l'un fufpendu au Commet du récipient, & l'autre ayant la queue plongée dans un petit vaifTeau plein d'eau. Je mis dans le même récipient une jauge de quatre pouces de long pour reconnoître s'il le feroit quelle production d'air. Deux jours après je trouvai les rofes un peu fanées ; l'eau s'étoit élevée , &C ne le trouvoit plus qu'à huit ou dix lignes du fommet de la jauge. Depuis ce temps l'altération des fleurs a tou- jours été moins leniible , de lorte qu'actuellement elles ne font pas en- core beaucoup fanées , & l'eau efl à trois ou quatre lignes du fommet de la jauge. Les rofes qui ont la queue dans l'eau fe font fanées aufîi vite & autant que les autres ; je les garderai en cet état le plus long-temps que je pourrai. D'autres rôles que j'avois enfermées en même temps, mais avec de l'air , furent chancies en moins de huit jours. Une autre fois je renfermai un feul bouton de rôle dans un fort petit récipient de verre , pour voir s'il conferveroit fon odeur. Au bout de quinze jours il paroiiî'oit un peu moins frais , mais il n'étoit point du tout fané, & l'ayant tiré du récipient je trouvai qu'il avoit toujours fa bonne odeur; mais après cela il perdit en moins de deux heures & fa couleur & fon odeur. Je dois ajouter auffi que l'es feuilles ne paroifîbient point du tout humides dans le vuide , mais elles le parurent auffi- tôt qu'elles furent expofées à l'air, ce qui fait voir que les parties des feuilles a voient agi comme des refforts , ainfi que font les cponr;es ; de forte que venant à éprouver la preffion de l'air , elles exprimèrent l'humidité qui s'étoit inlînuée dans leurs interllices pendant leur expanfion. Je renfermai de même quelques girofflées qui éprouvèrent fort peu d'altération , elles paroiffoient feulement comme fi elles euffent été plon- gées dans l'eau. Ayant enfermé dans le vuide' quelques fraifes elles me parurent moins fraîches au bout de deux jours ; mais depuis ce temps je ne les vis plus changer 6v je les tirai du vuide au bout de quinze jours. Elles avoient conlcrvé leur odeur Si leur goût , mais elles avoient contracté de plus un goût fort défagréable qui venoit du maftic que j'avois employé pour lutter le récipient. Une autre fois j'enfermai quelques fraifes, mais au lieu de maflic j'em- ployai une peau en la manière que j'ai expliquée ailleurs ; & alors je n'y obiervai prefque aucun changement , elles conferverent leur goût, feulement ce goût tendoit un peu à l'acide, & les fraifes avoient rendu un peu d'eau. Le vingt-quatre Juin je renfermai vingt-cinq ou trente cerifes dans un récipient qu'elles rempliffoient prefque en entier. Elles crevèrent toutes (<>) Ces Expérien ces furent imprimées «Paris en 1674. An 148 COLLECTION ■ ■ »■ ■■! m— à l'exception de deux. Au bout de deux jours leur couleur avoît un peu Transactions changé, & les deux qui d'abord étoient reftées entières fe trouvèrent 1 Philosophiq. alors crevées comme les autres. Je n'y ai plus remarqué de changement , ± depuis, & je les garderai auffi long-temps que je pourrai. [ff I 7«" Le vingt Juillet j'enfermai dans le vuide une cerife & onze grofeilles ; . * IJj1'. la cerife creva à l'inftant , mais je n'y vis plus de changement depuis , fi ce n'eft qu'elle parut tournée , ce qui arriva de même aux grofeilles. Cet état eft un commencement de putréfaction que l'on peut attribuer à Uair qui refte dans les récipients. Je garderai auiîi ces fruits tant que je pourrai. Le vingt-fept Juillet je mis dans le vuide quatre framboifes Si trois grofeilles , les dernières parurent tournées , & les framboifes parurent moins fraîches qu'auparavant ; mais depuis plus de cinq mois je n'y ai pas ap-> perçu de nouveaux changements. Je me propofe encore de les garder au-* tant qu'il fera poffible. _ - Julqu'ici je n'avois employé que de petits récipients qui ne pouvoient tenir que le peu de fruits que j'y renfermois , & les grofeilles rouges paroiffoient fe conferver affez bien ; un jour j'en remplis un grand vaiffeau de verre de la figure d'une ventoufe , efperant les y conferver aufîî bien que dans les petits récipients ; mais cinq jours après je vis avec furprife qu'il s'étoit formé des bulles dans la térébenthine que j'avois mife au tour de ce grand vaiffeau à l'endroit de fa commiiTure avec fon couvercle , & que ces bulles s'étoient crevées au dehors. Ayant enfuite obfervé que le couvercle ne tenoit plus au vaiffeau , je ne doutai point que les grofeilles n'euffent produit affez d'air pour foulever ce grand vaiffeau ,& pour former dans la térébenthine les bulles que j'y avois vues ; & je fus confirmé dans cette conjecture lorlque je reconnus à l'odeur de ces fruits qu'ils avoient fermenté ; ils n'éroient cependant pas encore mauvais , mais ils avoient perdu prefque tout leur goût & tout leur acide. 11 arriva la même chofe dans un petit récipient qui ne pouvoit tenir qu'une de ces cerifes qu'on nomme bigarreaux , avec une grofeille rouge. Ces fruits produisirent affez d'air pour foulever le récipient fept jours après qu'ils y eurent été renfermés. Ayant répété cette expérienee j'eus encore le même fuccès , excepté que le récipient ne fut foulevé que le onzième jour. Cet effet doit être attribué plutôt à la cerife qu'à la gro- feille , car j'ai gardé des grofeilles pendant onze jours dans un petit ré- cipient fans qu'il ait été foulevé ; d'où il refaite que les bigarreaux pro- duifent beaucoup plus d'air que les fruits acides. Une autre fois je remplis entièrement de ces mêmes cerifes un grand récipient, & dès le fécond jour elles avoient fourni affez d'air pour foulever le couvercle. J'ôtai une partie des cerifes & j'enfermai de nou- veau le refte ; cette féconde fois elles ne fouleverenr le vaiffeau que le huitième jour. Les cerifes paroiffoient belles , mais elles avoient perdu beaucoup de leur goût , & après cela elles furent gâtées en moins d'une heure. J'enfermai auffi un jour trois poires de rouffelet dans un récipient ACADÉMIQUE. 14g femblabie h celui dont je viens de parler &c de même Capacité ; elles fou- — *— — ■ g levèrent le vaiffeau au bout de cinq jours & ne parurent point chan- Transactions g ÎS , fi ce n'ell que l'une étoit un peu ramollie. Philosophiq. Une autre fois je mis une pêche clans un vaiffeau femblablc & vuide . , ,_,. .d'air où je plaçai auffi une jauge. Dans les fix premiers jours le vif-argent »-0 ' *' de la jauge monta environ d'un pouce. Cependant le vaiffeau ne fut fou- . ' 'V' levé que le treizième jour, & la pêche parut s'être bien confervée juf- RT' ■ qu'alors, mais après cela elle pourrit en très-peu de temps. J'ai une fois enfermé dans le vuide un peu de pain avec une jauge, &: pendant un mois entier il ne produira point du tout d'air ; au bout de ce temps je le retirai & je le trouvai encore bon ; il avoit feulement wn petit goût de moifi , quoiqu'il ne parût pas l'être à l'œil. J'attribuai ce mauvais goût à ce qui pouvoit être reité d'air dans le récipient. Je renfermai dans le vuide un morceau de mouton rôti, &: je mis une jauge dans le récipient. J'obfervai qu'au bout de quatre jours il n'avoit •point produit d'air ; mais apres une abfence de fix femaines , je trouvai que le mercure ^étoit élevé jufqu'au milieu de la jauge , &: ayant retiré la viande je la trouvai très-îetide. Deux jours après j'enfermai un morceau de bœuf crud auffi avec une jauge. Au bout de deux jours j'obfervai que le vif-argent étoit monté d'un pouce dans la jauge ; après fix femaines d'abfence je le trouvai pref- que au fommei de la jauge, & la viande avoit contracté une odeur beaucoup plus infecte que la viande qui avoit été rôtie. J'ai auffi gardé un morceau de beurre dans le vuide pendant quinze jours, & au bout de ce temps il avoit une odeur plus forte que lorf- cjue je l'avois enfermé , mais on pouvoit encore le manger fur du pain ; tandis qu'un autre morceau de beurre que j'avois gardé à l'air libre pen- dant le même temps pour fervir d'objet de comparaifon , n'étoit plus du tout propre à manger. M M. de l'Académie Royale des Sciences qui ont été témoins de la plupart de ces expériences au mois de Juillet dernier , les ont trouvées îs d'avoir place dans leurs archives , jugeant qu'indépendamment des «oniéquences qu'on en peut tirer par rapport à la philofophie naturelle, elles peuvent encore avoir quelqu 'autre utilité : car puifque certains corps fe confervent mieux que d'autres dans le vuide , qui fait s'il ne s'en trouvera pas qui s'y conferveront parfaitement , ou qui s'y conferveront ou moins affez pour être tranfportés par ce moyen à des diiiances où Ton ne pourroit les faire parvenir fans cela. 150 COLLECTION Transactions Philosophiq. EXPÉRIENCES SUR DES ANIMAUX Année 167^. dans la machine pneumatique, (a) Par MM, HuGHENS & Papin. N°. in. Art. III. T'Enfermai un jour dans le vuide un fcarabée femblable à un hanneton ,. J? mais un peu plus gros : lorsqu'il me parut comme mort je lui redon- nai de l'air, Si il fe rétablit bientôt : je le remis enfuite dans le vuide & je l'y biffai une heure, après quoi lui ayant encore redonné de l'air, je m'apperçus qu'il lui fallut plus long-temps que la première fois pour fc rétablir. Je le renfermai une troifieme fois ck je le laiffai deux jours dans le vuide , puis je lui redonnai de l'air , mais il lui fallut plus de dix heures pour reprendre du mouvement ; cependant il fe rétablit encore affez bien ; mais l'ayant renfermé une quatrième fois , & l'ayant laiffé huit jours dans le vuide , il ne reprit plus de mouvement. Ayant voulu faire la même épreuve fur un papillon , je m'apperçus que fon dos qui s'étoit fort enflé dans le vuide , s'aflaiffa trop tori- que je laiffai rentrer de l'air dans le récipient , ôi l'infecte ne fe rétablit point. J'ai auffi fait mourir dans le vuide plufieurs animaux de ceux qui relpircnt , comme des oifeaux , des fouris , des rats , des lapins , des- chats ; j'en ai ranimé quelques-uns en leur redonnant promptement de l'air avant d'avoir tout-à-fait épuifé le récipient ; mais je n'ai vu re- venir de cette épreuve aucun de ceux qui avoient été dans un vuide parfait. Mr. Guide qui a fouvent difféqué de ces animaux que nous faifions mourir dans le vuide, a obfcrvé entr'autres chofes que leurs poumons vont au fond de l'eau ; & il prétend que la folidité ou la denfité des poumons des animaux qui font morts ainfï dans le vuide , vient de ce que le fang pouffé dans les poumons par la veine artérielle , preffe avec tant de violence les bronches de la trachée artère , qu'il en exprime l'air , &C qu'il fait joindre les parois de ces conduits affaiffés , comme fi elles- étoient collées enfemble ; mais pour moi je ne crois pas que le fang de la veine artérielle puiffe comprimer ainfi les bronches , parce que ce fang a fes vaiffeaux propres qui le contiennent & l'empêchent d'en com- primer d'autres. Je n'ignore pas que les matières contenues dans l'œfo- phage compriment la trachée artère, & que réciproquement la trachée artère lorfqu'elle eft remplie comprime l'œfophage, ce qui arrive à caufe de la fituation de ces deux conduits ; mais il ne paroît pas du tout que les plus petites ramifications des bronches & de la veine artérielle foient fituées de même entr'clles , & les bronches étant plus fermes que la veine artérielle , la comprimeroient plutôt qu'elles n'en feroient compri- mées : auffi lorfqu'on les fouffle avec des fbuftlets elles applatiffent la (a) Voyez les Expériences de ce genre faites par M. Boyle , N°. 6i. & 63. de ces Tranfaftions. ACADÉMIQUE. i5f veine artérielle, font joindre fes parois oppofées , & empêchent la cir- — — a^a Culat ion; ce qui e!i directement contraire à l'expérience en queiïion , Transaction» comme t'obferve M. Guide lui même. Philosophiq. Il clt donc plus probable que fi les poumons font comprimés ils le . , , font par la plèvre qui peut fe gonfler au dedans de la poitrine comme "i^6 ?l* la peau Ce gonfle à l'extérieur. Mais il n'eil pas néceflairc que les pou- \*' 'f.,* Dions foient comprimés dans le vuide pour qu'ils puilïent aller au tond ART' *1^ de l'eau : car j'ai plufieurs fois mis dans le vuide des morceaux de poumons, & des poumons entiers, &C ils y refloient extrêmement gon- flés ; mais dès qu'on faifoit rentrer de l'air dans le récipient ils devenoient plats &C rouges, &C ils alloient au fond lorfqu'on les mettoit dans l'eau ; ce qui prouve que pour que l'air foit ebaffi des poumons , il fuflit qu'ils deviennent compaéts & rouges ; mais je n'ai jamais pu les rendre tels que par le moyen de la machine pneumatique : car j'ai lailïé des pou- mons pendant une nuit entière entre deux afiïettes chargées d'un poids ■confidérable , pour tâcher d'en exprimer l'air, & c'étoit inutilement, ces poumons flottoient toujours fur l'eau. J'ai auffi eflayé de faire rentrer de l'air dans les poumons que j 'a vois rendus folides & compacts par le moyen de la machine pneumatique, & cela s'eft trouvé fort aifé , car ea les retirant du fond de l'eau je foufflois dans la trachée artère , & les poumons fe gonflaient de nouveau, reprenoient leur couleur or- dinaire & flottoient fur l'eau. C'eit-là ce qui arrive aux poumons des enfants nouveaux nés. LITRES EXPÉRIENCES FAITES DANS LA MACHINE pneumatiques. Par les mêmes. UUand je commençai à garder des récipients vuides d'air en la ma- >^0 -, .niere que j'ai expliquée , je doublcis de peaux d'anguilles le a * l\t' •couvercle pour le faire mieux joindre; mais j'ai trouvé que ce moyen R * n'étoit pas bon pour les récipients que l'on veut garder long-temps en cet état ; car la peau d'anguille en fe léchant devient élaflique , & fon reffort eft affez puifTant pour foulever toute la colonne d'air qui par fa preffion fait joindre le récipient Se le couvercle ; de forte que l'air s'y infinue & remplit l'efpace d'où on Pavoit chafTé. J employai enfuite de la peau de mouton ; mais elle joint encore moins exactement que la peau d'anguille : car aufTi-tôt que l'air extérieur vient à la preffer, l'eau qui humeéte les bords de cette peau lclquels fortent au dehors autour du joint, pallc dans la capacité du récipient, & l'on en voit de petites gouttes fortir des pores de la peju qui eft au dedans du récipient, & après que toute l'eau y a pénétré, l'air y pénètre parla même voie. Enfin, je me fuis fervi de#pcau d'agneau, & par ce moyen j'ai gardé des récipients épuifés d'air p*endant huit jours confécutifs , fans m'apper- ccvoir qu'il y rentrât de l'air. Cependant pour plus de sûreté je mets de ïçi COLLECTION la térébenthine au tour du joint des récipients que je veux garder long- s \_ million des Corps Udns Id JCUUCUC ot Udlis l dgc dvdin.».. j ai nuuti. uaui 122 ' 'a ^inte clue 'e PaP'er mou'"s fert auffi bien que la peau d'agneau; maïs Art IV* *' ^ touiours ^e iervij <^e 'a térébenthine pour lutter les bords du réci- pient fur ce papier avant qu'il foit fec. Un jour je couvris un récipient qui étoit au quart plein d'eau , le refte de la capacité étant tout-à-fait vuide : je le mis fur la flamme d'une chandelle , & je vis l'eau bouillir fort vite fans que le verre fût bien chaud; cette eau fut près d'un quart d'heure dans une grande ébullition , quoique le verre ne fut que tiède. Je le retirai alors de deffus la flamme, 6c l'eau continua de bouillir pendant fort long-amps; ce qui recommen- ça à différentes fois. Je crus alors que les vapeurs qui s'etoient élevées dans l'air, avoient été condenfées par le froid , & que cela tdifoit bouil- lir cette eau chaude comme l'eau bout ordinairement quand elle cil de- livrée de la preffion de l'air dans la machine pneumatique ; cependant T'ai fait la même expérience depuis avec une jauge , &: je ne me fuis pas apperçu que les bulles qui lortoient de lVau filiènt monter feniible- ment le mercure. Après cela je biffai mon récipient expofé à la gciée , & je trouvai que la glace qui s'y forma n etoit pas tout-à-fait exempte de bulles , quoique l'eau dont elle s'étoit formée eût bouillonné dars le vuide , ce qui avo:t du ce femble en chaffer l'air ; les bulles y étoient à la vérité beau- coup moins abondantes que dans la glace faite avec de l'eau commune; je ne m'apperçus pas que le vif-argent eût beaucoup monté dans la jauge. Je fis enfuite fondre cette glace , puis j'expofai encore la même eau à la gelée fans la tirer du vuide , & cette féconde fois la glace eut beau- coup moins de bulles. Le verre ne fe caffa point, mais comme il étoit de forme un peu conique , nous ne pûmes juger fi c'étoit par l'avantage de cette forme qu'il s'étoit confervé entier, ou parce que l'eau qui s'y gela avoit été purgée d'air ; & je ne pus répéter cette expérience avec d'autres verres parce que la gelée ceffa. Enfuite je fis bouillir de l'efprit de vin dans le vuide de même que j'y avois !fait bouillir l'eau ; il entra beaucoup plus vite en ébullition, & fit monter le mercure de la jauge d'environ un pouce. Je l'ôtai alors de deffus le feu, mais il continua de bouillir, & même il bouillit beaucoup plus fort lorfqu'on plongea le récipient dans l'eau froide. Les anciens n'euffent pas manques d'attribuer cet effet à Fantipériftafe ; mais pour nous, nous avons jugé que cela venoit de ce que les va- peurs de l'efprit de vin s'étant condenfées , le récipient fe trouvoit plus vuide qu'il n'étoit auparavant ; ce qui fuffifoit pour faire bouillonner l'efprit de vin, même fans qu'il fût chaud. Le mercure defeendir en deux heures aufïï bas qu'il avoit été, aune demi-ligne près : alors je remis le réci- pient fur la flamme , & je fis monter le mercure de plus de deux pouces, mais le récipient fe fêla. Je pris un jour un tube de plâtre de Paris Ouvert par un bout & fermé par ACADÉMIQUE. ifj l'autre , & je luttai les bords de l'orifice ouvert de ce tube , ?r fut couvert; alors je fis agir la pompe, &: je vis que l'eau paflbit auffi Art. IV. aifément que l'air à travers ce plâtre ; je le couvris de térébenthine de Vénife au lieu d'eau , & pour lors le vuide s'y fit très-bien. Enfuite , je verfai de l'huile fort chaude fur la térébenthine , qui s*étant fondue par cette chaleur paffa auffi à travers le plâtre. J'ôtai enfuite ce réci- pient qui s'étoit ainfi imbibé de térébenthine , & je m'apperçus qu'il ctoit devenu tranlparent. Cet effet reflemble allez à ce qui arrive à la petite pierre qu'on appelle oculus mundï , & l'on peut l'expliquer de même. On voit par-là que l'on pourrait au moyen de la peianteur de l'air faire pénétrer diverfes fortes de glus dans le plâtre , la terre cuite , le bois, &c. Et peut-être ceux qui feroient beaucoup d'expé- riences de cette nature , feroient-ils dédommagés de leur peines par l'avantage de donner à ces matières des propriétés qu'elles n'avoient jamais eues. J'ai mis des œufs dans le vuide, & j'en ai vu un fe cafler dans un petit récipient dès le premier coup de piflon ; mais depuis je n'en ai' vu cafler aucun , quoique j'aie fait le vuide auffi exactement qu'il m'a' été poffible dans les récipients oii je les ai mis. C'eft pour quoi il faut faire une petite fente aux œufs avant de les mettre dans le vuide ; après quoi ils achèvent fort aifément de s'y cafler , & tout ce qui eft dans l'œuf s'élève fous la forme d'une écume épaifîe. J'en ai mis fur le fer. lorfqu'ils étoient en cet état , & ils y bouilloient fort vite n'étant point prefles par l'air, mais ils bouilloient long-temps avant de paroître affez cuits pour être mangés. Toutes les petites bulles qui paroiflent dans la moutarde fe gonflent & fe brifent dans le vuide , après quoi on ne voit plus de bulles dans la moutarde. Je renfermai un jour dans le vuide un ruban noir que je brûlai enfuite au moyen d'un verre ardent. Il en fortit beaucoup de fumée , qui étant tombée peu à peu , nous laifla voir le ruban à découvert ; il ne paroifl'oit' point du tout changé; mais lorfque j'eus fait rentrer de l'air fur ce ru- • ban, & que je le touchai, je le trouvai réduit en cendres. Je fis brûler de la même manière un peu de poudre à canon , Si je vis avec furprife qu'elle brida grain à grain, fans qu'aucun de ces gn'ins fit prendre feu aux grains qui le touchoient. Une autre fois le Soleil étant moins ardent je ne pus allumer la poudre , mais elle entra en ébul- lition & jetta beaucoup de fumée. J'avois mis dans le même récipienf une jauge , au moyen de laquelle je vis que toute cette fumée n'avoit point produit d'air, car le mercure ne monta point dans le tube. Je remarquai auffi que cette fumée en tombant fur le carton où j'avois mis la poudre , paroiiToit d'un jaune de foufre ; ayant enfuite retiré ce qui ref- loit de poudre & qui ctoit comme une malle noire , je la mis fur des char- Tom. f'J. des Atad, Ecrans. V 1^4 COLLECTION »"w""°-° bons arden's où elle brûla comme fait le falpêtre; d'oii je conclus que Transactions prefque tout le foufre s'en étoit exhalé. Philosophiq. Ayant voulu répéter cette expérience , j'ai vu que la poudre après Année 167- av0'r bouilli, fumé & brûlé grain à grain comme dans ma première N' i2Z expérience, s'enflamme enfin tout à la fois quand on a la patience d'ar-, Art IV r"er 'e icu iur ceUe PouJre au moven d'im verre ai'dent ; & lorfque les vapeurs qu'elle exhale fe font éclaircies , on voit les aiguilles de fal- pêtre adhérentes aux parois du récipient. Une autre fois je mis douze ou quinze grains pefant de poudre dans un récipient de verre de la forme d'une ventoufe , & qui pouvoit tenir quatorze onces d'eau. Je fis. tomber fur cette poudre le foyer de mon verre ardent, ce qui la fît bouillir & fumer comme à l'ordinaire; après quoi voyant que les expîofions fucceffives des grains de poudre fc lui- voient de fort près , j'ôtai le miroir ardent de peur que toute la poudre ne s'allumât en même temps ; mais il étoit- déjà trop tard, les grains continuèrent de faire e^plolion pendant plus d'une féconde de temps, & à la fin ils s'emflammerent tous , quoiqu'il n'y eut plus rien qui pût les échauffer , fi ce n'efl le feu qu'ils avaient confervé dans leurs pores. Ce récipient fut enlevé à plus d'un pied de haut fans fe caffer. Une autre fois encore je mis dix-huit grains p. fant de poudre avec une jauge dans un récipient qui tenoit fept livres d'eau , Si j'obfervaî que la poudre s'y allumoit plus difficilement que dans les petits réci- pients ; cependant à la longue elle s'y alluma toute , év fit monter le mer- cure dans la jauge de plus d'un pouce & .demi. Je fuis sur que cet air ne verwit point de dehors ; car -la partie du récipient où étoit appliqué le couvercle avoit toujours été tenue Ions l'eau On peut conclure de ce que je viens de rapporter qu'il y a dans la poudre à canon un cinquième d'air , en fuppofant comme le prouvent d'autres expériences que l'air eft environ mille fois plus léger que l'eau : car dans l'expérience précédente le mercure s'éleva à la dix-huitieme partie de la hauteur où l'air le foutient ordinairement, & par conféquent les dix-huit grains pefant de poudre avoient fourni affez d'air pour rem- plir la dix-huitieme partie d'un récipient qui tenoit fept livres d'eau ; or l'efpace de cette dix-huitieme partie étoit égal au volume de qiurante- neuf drachmes d'eau ; & l'air qui occupoit le même efpace étant mille fois plus léger, pefoit la millième partie de quarante-neuf drachmes , ce qui fait plus de trois grains &C demi. Ainfi les dix-huit grains pefants de poudre employés dans cette expérience contenoient environ trois grains & demi d'air , ce qui fait à-peu-près la cinquième partie de ces dix-huit grains. On pourroit aufîi calculer combien cet air étoit comprimé dans la poudre, mais ce calcul feroit beaucoup moins précis, parce que nous ignorons fi cet air occupoit plus ou moins que la cinquième partie de l'efpace occupé par toute la malle de poudre : mais il eft toujours cer- tain que quand il auroit occupé les trois quarts de l'efpace ou du vo- lume de la poudre , & que les quatorze grains de matière reftante n'ait- roient occupé que l'autre quart de l'efpace , cet air eut encore été com» ACADÉMIQUE. M5 primé environ trois cents fois, Si voici comment je fais ce calcul ; fup- ■— ^^^^»» 's qu'un pied cube d'efpace puiffe tenir feulement foixai te 6c douze 1"r*ns\cticns liv. ;s lepoti re, dans lefquelles il y a , l le calcul p Phh ze livres d'air: ces quatorze i t feront d< ne ref- »__» ,^_< h • i i i • t i i /innée lu/7» lerrees dans les trois quarts d un pi : or un iemblable ^jo .„ elpace ne contient ordinairement qu'environ fix drachmes d'air ; 6c les a„,- [\- >- d'air faifant à-peu près trois cents fois - heu delpnt de vin, la furface de la liqueur cefla prelquc entiè- rement d être concave. Troifieme Expérience. LOrfqu'au lieu d'huile de tartre par défaillance , nous mettions de 1 eau commune dans le tube , la furface de cette eau confervoit fa concavité quoique "on mît de l'huile de térébenthine deflus , & que cette huile y reftit aflez long-temps. X IÔ2 COLLECTION Transactions Quatrième Expérience. Philosophiq. a , (, ~% Orfqu'ort met cnfcmble de l'huile & de l'eau pour voir les phéno» kr0 ."* b—j menés qui rélultent de leurcontaâ, on emploie ordinairement de .' '.-" l'huile commune, comme l'huile d'olives, qui elt plus légère que l'eau; mais j'ai voulu examiner quelle figure prendrait la furface de l'eau ëi aufli celle de l'air , lorfque ces fluides deviendroient contigus à une huile plus pelante que l'eau. La chymie m'en avoit fourni de telle plus d'une fois , outre les huiles eflentieiles de clous de girofle & de cinnamome. Je verfai donc un peu d'huile pure de gomme de Gayac dans un tube grêle mais non capillaire, & nous oblervames que la furface fupérieure de cette huile étoit concave, prelque autant, finon tout à-fait autant, que l'eût été celle de l'eau dans le même tube. Mais lorfque je verfai un peu d'eau fur cette huile, là (urface changea fubitement de figure , &£ de concave qu'elle étoit , elle devint tant loit peu convexe. cinquième Ext COmme cette huile à la vérité plus pefante que l'eau , l'étoit ce= pendant moins que l'huile de tartre par défaillance , je voulus éprouver fi le contact de cette huile avec l'une & l'autre liqueur , ne produirait pas quelque variété dans le phénomène; c'eft pour quoi je mis d'abord de l'huile de tartre dans le tube grêle , puis j'y verfai quelques gouttes d'huile de Gayac , ck je trouvai que cette liqueur n'altérait pas aufli manifeftement la figure concave de la furface delà liqueur alcaline, que l'huile de térébenthine l'avoit altérée. Pour achever de fatisfaire ma curiofité , je verfai doucement un peu d'eau fur l'huile de Gayac , & je trouvai que j'avois eu raifon de foup- çonner que la figure concave de fa furface fe changerait fubitement en une figure convexe ; car en effet cette huile paroiftoit entre les deux: autres liqueurs fous la forme d'un petit cylindre rouge , qui au lieu d'être terminé par des bafes planes, étoit protubérant aux deux bouts, & principalement à celui qui touchoit l'huile de tartre. Sixième Expérience. POur varier un peu l'expérience , je mis de l"huile effentielle de clou de girofle dans un autre tube grêle , & ayant obfervé que fa furface contiguë à l'air étoit un peu concave , nous versâmes un peu d'eau deflus , environ le quart d'une cuillerée tout au plus , & il ar- riva comme nous l'avions prévu, que la furface de cette huile devint convexe aufli. Mais comme cette liqueur, quoiqu'affez pefante pour enfoncer dans l'eau , ainfique l'huile de Gayac, n'y enfonçoit pas autant que l'huile de tartre par défaillance , on mit dans un autre tube grêle premièrement de cette huile de tartre , enfuite de l'huile aromatique dont je viens de parler, & enfin un peu d'eau commune; par ce moyen ACADÉMIQUE. 163 le petit cylindre d'huile parut convexe aux deux bouts comme celui ^— ■ ^— d'huile de Gayac, avec cette différence feulement que l'huile de girofle Transactions paroiffoit plus convexe à fa furface fupérieure contigué à l'eau, qu'à la Philosophiq. furface intérieure qui portoit fur l'huile de tartre. Année 167- _ . r N°. 131. Septième Expérience. Art I A Près avoir fait ces expériences pour altérer la figure concave de la furface de l'eau & de quelques liqueurs aqueufes , par le moyen d'un fluide autre que l'air ; je paffai à d'autres tentatives dont l'objet étoit de reconnoître fi l'on ne pourrait pas opérer auffi quelque chan- gement fur la figure convexe de la Iurface du mercure renfermé dans ces mêmes tubes grêles. Pour cela je pris un tube beaucoup plus long mais de même calibre que les premiers ; ( car pour rendre mes Expé- riences plus uniformes , j'avois fait divifer à la flamme d'une lampe un long tube de verre en plufieurs autres de longueurs inégales ; ) je mis dans ce tube une petite quantité de mercure , &C ayant obfervé de com- bien le centre de fa furface étoit protubérant au deffus du niveau de fa circonférence qui touchoit le verre , nous versâmes un peu d'eau deffus , & cela caufa une déprefîion manifefte à la furface du mercure, qui cependant relia un peu convexe. Huitième Expérience, A Près nous être affurés de ce phénomène par des épreuves réitérées , je voulus voir quelles variétés rélulteroient du plus ou du moins de hauteur de la colonne d'eau dont le mercure feroit chargé. Quelque- fois il lembloit que quand le cylindre d'eau étoit beaucoup plus long, la dëpvcifion de la Iurface du mercure étoit un peu plus considérable ; mais cela n'étoit pas confiant. Au relie nous obfervâmes fouvent que quoiqu'une très-petite quantité d'eau fût fuffifante pour affaiffer vifible- ment par l'on contact la protubérance du mercure , cependant elle n'avoit pas autant d'effet (ur ce fluide pelant , qu'elle en avoit lorfqu'clle étoit augmentée autant que la longueur du tube le permettoit , & que le mer- cure fe trouvoit chargé d'un poids d'eau plus confidérable ; car dans ce cas je vis manifeftement , &C je fis remarquer aux autres que la furface du mercure étant aff.iiffée &C prefque de niveau dans les endroits voilîns des parois intérieures du verre, il relloit vers Ion milieu une portion de mercure de la forme d'un bouton hémifphérique qui s'élevoit au moins de la moitié de fon diamètre au deffus du refle de la furface de ce fluide, & qui relia dans cet état aulli long-temps que je voulus l'y laiffer. Mais de peur que cette expérience ne m'eût fait illufion , je la répétai plus • d'une fois ; & pour la rendre plus certaine , je fis diminuer peu à peu, au moyen de la luclion, la colonne d'eau dont le mercure étoit chargé; & je vis, comme je m'y attendois , que quand la colonne d'eau fut beau- coup raccourcie , le petit bouton ou fegment de fphere dont je viens de parler s'affaiffa un peu , & qu'il s'applatiffoit de plus en plus à mefure qu'on diminuoit la quantité d'eau, X a i<$4 COLLECTION Transactions Neuvième Expérience. _ Philosophiq. , t, ~\ 'Air commun de l'athmofphcre , je veux dire celui que nous refpi- • J]e,c l67Î" JL^rons, étant un fluide qui abonde en particules grofiîeres, plufieurs ' I51, Philofophes l'ont fuppofé avec vraifemblance beaucoup plus pefant & #RT. 1. p]us jgfjfg qUe ]a fubftance éthérée qui compoie l'autre partie de l'ath- mofphere : j'ai voulu à caufe de cette opinion examiner iï la figure fu- perficielle des liqueurs recevroit quelque altération lorfque l'air contign étant fupprimé , elle ne leroit plus touchée que par l'éther pur : ayant donc mis dans un de nos récipients pneumatiques deux de ces tubes grêles que j'ai décrits ci-deffus , dont l'un contenoit de l'eau &: l'autre du mercure , nous fimes pomper l'air avec grand foin , fans qu'il parût de changement fenfible dans la figure concave de la furface de l'eau ; mais je ne pus rien conclure de pofitif fur ce qui arriva à la furface du mercure ; car ayant répété deux ou trois fois l'expérience , il nous fem- bla plufieurs fois que la furface du mercure étoit manifeftement gon- «i fiée & plus protubérante après qu'on avoit fait le vuide dans le réci- pient qu'elle ne l'étoit auparavant ; & cela paroiffoit fur-tout lorlqu'oa î'examinoit avec attention , & que l'air extérieur après avoir été pom- pé lentement, étoit introduit de nouveau avec la vîteffe convenable. Mais ce qui me rendit incertain fur cet effet, c'eft qu'en déchargeant exactement le mercure de la preffion de l'air , je remarquai de petites bulles qui s'y formoient ou qui en fortoient d'elles-mêmes , & je craignis de n'avoir pas réuffi à débarraflèr parfaitement le mercure de toutes ces bulles qui pouvoient être foupçonnées d'influer fur le phénomène. Au refte, je n'eus pas le temps alors de fuivre plus loin cette expérience, mais elle mériterait ce me femble qu'on la fuivît; car fi l'on reconnoif- foit avec certitude que le changement caufé par le vuide fur la figure fu- perficielle du mercure & de divers autres fluides , fîit confiant , on en ti- rerait peut-être quelques lumières fur les propriétés de ces fluides & fur la conftitution de l'éther , qui femble compofer la plus grande partie de l'univers connu. Mais fans m'arrêter à des conjectures qui pourront paraître trop vagues,' j'ajouterai feulement ce que j'ai oublié de dire d'abord, c'eft que nous mîmes fous le récipient un petit tube qui contenoit de l'eau & une huile chymique fort limpide plus pelante que l'eau , & dont la furface consi- gne à celle de l'eau, paroiffoit convexe & non pas concave, & qu'après avoir pompé l'air, la figure convexe de la furface de l'huile ne fut pas fenfiblement altérée , non plus que la figure concave de la furface fupé- rieure de l'eau C'eft une chofe connue de tout le monde , que quand les nuages fe condenfent en pluie, & les vapeurs inférieures en rofée, les gouttes de ces météores prennent la figure ronde en tombant & traverfant l'air qui cft un fluide hétérogène relativement à ces gouttes. De même lorique nous agitons de l'huile dans l'eau, les portions d'huile font globuleufes pendant le peu de temps qu'elles retient diftinctes les unes des autres , ACADÉMIQUE. 165 ____ car elles fe réunifient fort vîte en maffes. Mais ces phénomènes fugitifs, gSËi — tmm. momentanées, & d'ailleurs trop peu nombreux, ne peuvent fournir au- transactions cune obfervation confidérable fur les figures des fluides , & fur-tout des Philosophiq. :s en repos Se environnés de tous côtés par d'autres fluides : c'elt . , « . pour quoi j'ai voulu efïayer fi des liqueurs chymiques immiicibles étant j,0 ' 'n miles en contact l'une avec l'autre , produiroient quelques phénomène . ' *•■ " affez durables pour nous donner le temps de les oblerver , Se même * de les varier en certain cas. Dixième Expérience, POur cela je pris du nitre fixé, ou ce qui efl prefque la même chofe dans ce cas-ci , du fel de tartre réfous par défaillance en une liqueur transparente ; j'en remplis à demi une fiole parfaitement claire , puis je verfai deffus une quantité convenable d'cfprit de vin bien rectifié , afin qu'aucun phlegme ne pût occafionner d'union entre les deux liqueurs , qui en effet ne fe mêlèrent point , Se qui fe féparoient très-promptement lorfqu'on les avoit brouillées en agitant le vaiffeau. J'avois reconnu dans une autre expérience dont j'ai parlé ailleurs , que l'efprit de vin ne dif- fcut pas totalement , & moins encore promptement , l'huile de térébenthine fi elle eft employée en quantité convenable ; & j'avois obfervé aufii que cette huile , quoique ce foit une huile chymique , enfonce dans l'efprit de vin parfaitement déphlegmé , au lieu de le furnager. Je laiflai donc tomber doucement quelques gouttes d'huile dans cet efprit de vin , Se j'eus le plaifir de voir, comme je m'y attendois, ces gouttes defeendre vers le fond de la fiole , jufqu'à ce qu'elles flirtent arrêtées par la fur- face de la folution alcaline de nitre fixé , laquelle furface étoit horizon- tale Se non pas concave; Se comme mon deffein étoit d'obferver prin- cipalement la figure fuperficielle d'un fluide environné d'autres fluides , Se qui ne touchât à aucun corps folide ; je rapporterai ici les principaux phénomènes qui s'offrirent en ce genre , fans m'arrêter à difeourir fur leurs caules Se fur leurs conféquences. I. Lorfquc les gouttes d'huile étoient petites, elles paroiffoient à l'œil ?.ffez exactement fphériques : car la gravité (pécifique de l'huile différant très-peu de celle de l'efprit de vin , les gouttes ne touchoient que par un point à la furface de la folution alcaline fubjacente ; & ces mêmes gouttes étant petites , leur propre poids n'étoit pas aflez confidérable pour les applattir fenfiblement , Se pour détruire cette rondeur que la preffion uniforme de l'efprit ambient Si leur propre vifeofité tendoient a leur donner. II. Lorfqu'un aggrégat de ces gouttes étoit confidérablement plus gros que ceux dont je viens de parler , par exemple , s'il avoit environ quatre lignes de diamètre , il portoit manifeftement fur la folution alcaline par une petite furface plane, & il paroiflbit un peu elliptique, une petite partie de la furface inférieure étant plane , Se les gouttes étant un peu Transactions Philosophiq. Année 1677. N°. 131. Art. I. 166 COLLECTION applaties par le poids des parties fupérieures ; de forte que le diamètre horizontal paroiffoit un peu plus alongé que le diamètre vertical. III. Si on laiffoit tomber une portion d'huile encore plus conûdérable fur la iiqueur pefante, elle y prenoit bientôt la forme d'un hémifphere im- parfait , ou de quelqu'autre grand fegment de fphere terminé à la partie inférieure par la furface horizontale 6c plane de la folution alcaline de fel de tartre. IV. Mais fi la quantité d'huile étoit moins grande , on obfervoit que quoique cette huile à Imitant qu'on la mettoit dans la fiole , s'étendît prefque parallèlement à la fuperficie plane de la folution alcaliae fubjacente , elle fe ramaffoit néanmoins peu à peu , quoique lentement , ck s'élevant par degrés au deffus de cette fuperficie , elle prenoit par l'action de l'ef- prit ambient , combinée avec fa propre ténacité, une figure qui avoit moins de furface , &£ qui par conféquent oppofoit moins de réfiftance à l'aclion & aux mouvements de l'efprit de vin ; cette figure étoit celle d'un hémifphere ou d'un plus grand fegment de fphere , ou même d'un ellipfoïde imparfait félon que le volume ou la pefanteur de l'huile la ren- dort plus ou moins capable de réfifter à l'action du diffolvant fpiritueux qui l'environnoit ; la vifcofité de l'huile, comme je l'ai déjà dit, contri- buant plus ou moins à cet effet auffi bien que la pefanteur de l'efprit de vin, laquelle détruifoit en grande partie l'effort de la gravité de l'huile qui tendoit à rendre fa figure moins convexe. V. Quoique ces globules d'huile fe mêlaffent fouvent très-vîte dès qu'ils venoient à fe toucher , cependant lorique nous les approchions les uns des autres avec précaution , nous les avons vus plufieurs fois fe toucher fans fe réunir, comme s'ils euffent été féparés par quelque matière étran- gère, fubtile & imperceptible à l'œil, interpolée entr'eux. Nous les avons mis quelquefois en contaft au point de fe preffer réciproquement les uns les autres , & malgré cela ils reprenoient leur première figure dès qu'ils étoient féparés ; ce qui me donna lieu de former quelques conjectures que je n'ai pas le temps d'expofer ici. Au relie lorfque ces portions d'huile en fe preffant davantage venoient à fe réunir, elles perdoient la figure qu'elles avoient eues féparément , & en prenoient une nouvelle ? déterminée par le volume de la maffe qu'elles formoient. VL Lorfqu'une portion d'huile confidérable étoit arrêtée fur la folution alcaline , fi l'on agitoit modérément & avec précaution l'elprit ambient , la partie convexe & protubérante de la maffe d'huile ou du globe tron- qué prenoit dans ces fecouffes différentes figures , fans qu'on apperçût de folution de continuité , ni de mouvement confidérable clans la malle entière qui reprenoit fort vite fa première forme. Mais fi l'agitation etoit trop forte, il fe féparoit de cette maffe quelques petites portions d'huile qui formoient aiuTi-tôt de petits globules. académique; t6y Onzième Expérience, Transactions Philosophiq. J'Ai tenté une autre expérience dont le réfultat nie fcmbloit devoir Annt;c 167&J être affez curieux ; ce fut de mettre dans un grand vaiffeau avec xt<, -t d'autres liqueurs , deux huiles dont l'une étoit , fi je ne me trompe , de » 'T j ! l'huile de térébenthine. Je penfois que ces deux huiles , à caufe de la nature oléagineufe qui leur étoit commune , fe mêleroient d'abord en- femble , & compoferoient une liqueur mixte; & qu'enfuite à caufe de leurs différentes gravités , l'une étant fpécifiquement plus pefante &C l'autre plus légère que l'eau , elles pourraient être féparées par cette liqueur , & la renfermer entr'elles après leur féparation ; mais je trouvai que ces deux huiles étant une fois unies , ne fe féparoient pas aifément , & que prefque toute l'huile compolée ou furnageoit à la furface de l'eau , ou tomboit au fond , fuivant que la plus pelante ou la plus légère des deux huiles dominoit dans le mélange ; je dis prefque toute , parce que quelques parties de l'huile, qui peut être n'étoit pas mêlée bien uniformément, ne faifoient pas corps avec le refte , & fe trouvoient féparées de la maffe en forme de globules , ou bien elles s'attachoient aux parois du vaiffeau , &t la partie de leur fuperficie qui étoit contiguë à l'eau , pre- noit différentes figures déterminées par le volume & la pefanteur de l'huile adhérente , & par d'autres circonllances. C'eft principalement à caufe de cette configuration variée & finguliere du mélange en queftion , que je fais mention de cette expérience ; à la vérité elle ne m'a pas réuffi , mais peut-être aurcit-elle plus de fuccès fi elle étoit répétée par un Obfervateur qui feroit en état d'y donner plus de temps & de foin que je n'ai fait. Tels font en partie les phénomènes que j'ai obfervés dans l'huile de térébenthine , lorfqu'elle étoit totalement environnée de fluides; mais fi elle touchoit aux parois du vaiffeau, & qu'ainfi une partie de fa furface portât fur un corps folide , la plus grande partie de fa furface qui refloit expolée à Tune des liqueurs contiguës ou à toutes deux , prenoit par l'action de ces liqueurs & par la gravité de l'huile même , des figures fî variées & ii lingulieres , qu'il étoit plus amufant de les obferver , qu'il ne feroit facile de les décrire. Douzième Expérience. J'Ai dit dans le préambule de ces expériences que deux fluides conti- gus peuvent avoir des furfaces réellement diftindes , fans avoir des ré- fractions affez différentes, ou des réflections affez fortes pour rendre vi- fible leur plan de contiguité. J'obferverai ici à ce fujet que quand la folu- tion de fel de tartre ou d'alcali nitreux que j'employois fe trouvoit bien tranfparente & fans couleur , j'ai vu plufieurs fois de l'efprit de vin très- rectifié flotter fur cette liqueur, de manière que la fiole dans la plupart des pofitions où on la mettoit , fembloit ne contenir qu'une feule li- queur uniforme , le plan de contiguité n'étant vifible que dans un feul i68 COLLECTION — — w«g» cas , favoîr Iorfque les rayons venant de ce plan arrivoient à l'oeil fort ofjIU Transactions quement; & quand il ne le trouvoit pas quelque poufiiere ou quelqu'autre Philosophiq. matière étrangère qui flottât fur l'huile de tartre, j'avois peine à con- , vaincre des fpeétateurs peu accoutumés à obferver , que la fiole contînt vf2 l^ '' ^ans ^eux régions diftinftes deux liqueurs feparées & immifcibles, ■'*RT* f* Treizième Expérience. J'Ajouterai ici à cette occafion une expérience , qui fans appartenir directement à mon fujet, n'y eft pas tout à-fait étrangère. On prit une lolution alcaline par défaillance de nitre fixé & de fel de tartre , à laquelle on donna une forte teinte de cochenille ; & afin que les deux liqueurs qu'on vouloit mettre en expérience fu fient auffi dif- férentes entr'elles qu'il étoit pofiîble , tant par la gravité que par la denfité , on verfa fur cette folution une huile plus iegere que l'cfpritde vin ; puis tenant le plan de contiguïté de ces deux liqueurs dans une pofition convenable entre l'œil & la lumière , j'obfervai qu'il réfléchif- foit fort vivement la lumière incidente , de lorte que cette furface qui étoit plane, paroiflbit affez femblable à celle du vif-argent quoiqu'elle fût moins limante. Je gardai le tout jufqu'au loir , & alors je l'exami- nai à la lumière d'une chandelle , & je trouvai que le plan de conti- guïté des deux liqueurs réfléchiflbit l'image de la flamme prefque auflî Fortement qu'un corps fpéculaire ou qu'un miroir. Cela me fit foupçonner que cette forte réfleclion ne venoit pas uniquement de ce que la furface de la lolution alcaline étoit fort unie ; j'étois d'autant plus fondé â en douter , qu'ayant confervé fépartment dans deux autres vaiffeaux de verre le refte de cette folution teinte en rouge , &C une portion de l'huile légère employée dans cette expérience, je ne voyois pas qu'il fe fit à la furface de l'une ni de Fautre liqueur cette reflexion vive qui fe faifoit au plan de contiguïté des deux mêmes liqueurs dans le vaifleau où je les a vois mifes enfemble ; cette réfleclion ne pouvoit à la vérité me fur- prendre beaucoup , car j'avois précédemment obfervé dans l'huile dont il s'agit ici une grande difpofition à réfléchir la lumière Iorfque je la mettois avec d'autres liqueurs. Mais je n'examinerai pas ici quelle pou- voit être la vraie caufe de cette forte réfleûion dans l'expérience que je viens de rapporter, foit que ce fût le mélange des particules dans le plan de contiguïté des deux liqueurs, lefquelles particules n'enflent pas été vifibles féparément , foit que cet effet dût être attribué à une matière fubtile , à un fluide étheré , tel que l'ont fuppofé Delcartes & quelques anciens, fluide qui venant à s'infinuer entre les deux liqueurs, donnât au plan de contiguïté la propriété de réfléchir plus vivement la lumière,' foit enfin que ce phénomène dépendît de quelqu'autre caule. J'ajouterai feulement pour répandre quelque jour fur ce fujet , que confidérant la liqueur employée avec la folution alcaline comme un fluide qui avoit à la vérité toutes les qualités efléntielles à l'huile , mais qui par fou origine, & par quelques propriétés que je lui avois trouvées, difteroit des huiles chymiques ordinaires, je voulus fuivre mon çblervation lur le •ACADÉMIQUE. 1C9 ..k phénomène dont je viens de rendre compte, & voici ce que j'ob- ' '" —* , feivai entr 'autres chofes qui peuvent avoir quelque rapport au fait dont Transactions '.il s'agit. Philosophiq. Année i»7*. Le plan de contiguité de la folution alcaline teinte en rouge & de No# j,,. l'huile en queftion ne puroiffoit pas rouge , & ne donnoit pas non plus Art. I. cette couleur à la flamme de- la chandelle qu'il réfléchiflbit. I I. Lorfque j'agitois avec précaution la fiole qui contenoit les deux li- queurs , la liqueur fupérieure le convertiflbit en une forte d'écume com- pofée d'une quantité de. globules imparfaits, -.de qui après un peu de temps formoit comme un plan imparfait, lequel fans être bien horizon- tal, ni fenfiblement uni , réfléchiflbit cependant la lumière par fa furfàce fupérieure, avec plus d'éclat qu'on ne s'y feroit attendu ;.&c lorfque cette efpece d'écume «toit compoiee de , particules plus petites , fi ces parti- cules fe trouvoient avoir un certain volume, Se qu'elles fuftent dans une pofition convenable par rapport à la flamme d'une chandelle 8c à l'œil, elles réfléchiflbient la lumière fi diversement & fi vifiblement, comme je m'en fuis affuré dans plufieurs. épreuves, qu'elles reflembloient par leur multitude & par leur éclat à de petites molécules brillantes d'argent poli , ou bien à ces efpeces d'étincelles qui paroiflent dans une légère folution de bon argent faite par l'eau-forte , à l'inflant qu'on y plonge une lame de cuivre bien nette & bien luifante, III. Quoique Pefprit devin le plus pur, tel que' je l'employois ait très-peu de denfité , & que l'huile dont je me fervois dans mes expériences fùtaffez légère pour flotter fur cet efprit, néanmoins leur plan de contiguité réflé- chiflbit fortement la lumière ; je parlerai peut-être ailleurs de cette huile dans un plus grand détail. Enfin , j'ai obferve que quelqu 'autres huiles de celles qu'on appelle en chymie huiles eflentielles , êc qui font diftillées avec de l'eau dans les alembics , principalement une huile de limon non fophifliquée , étant raifes avec notre alcali teint, donnoient la plupart des mêmes phénomènes que d?n ne l'huile dont j'ai parlé ci-deflus , mais non pas une réfkction fi brillante ; je dis la plupart à caufe que ces huiles fubtiles fe mêlent fort vite avec Tefprit de vin, au lieu que notre huile anomale (<*) ne? s'y mêle point. (j) Cette huile anomale ne feroit-elle pas l'éther ? (Z) Tom. FI. des Aead, Ecrar/g. 173 COLLECTION Transaction Phicdsopiuq. CONTINUATION DES MÊMES EXPÉRIENCES Année 167'. <& Mr- BoYLE. N°. 131. Art. I. CT ^ n'ver 1 & même en d'autres temps , lorfque l'air a un degré de JLLtroid fufEfant , la figure que prend la furface d'une huile contiguë d'un côté à l'eau & de l'autre à l'air , peut fe conlerver exempte de variété, & donner le temps de l'obferver à loifir , fuivant la méthode que je vais expliquer en rapportant l'expérience luiyante, Ojtalor^jemc Expérience, "Ous prîmes dansun temps froid, de l'huile efTentielle de graine d'anis , qui a la propriété de lé coaguler à un certain degré de froid, & qui en effet étoit coagulée; nous la rendîmes fluide par le moyen d'une chaleur douce, nous la versâmes dans une fiole grêle, qui étoit déjà plus qu'à moitié remplie avec de l'eau commune qu'on avoit un peu chauffée afin que l'huile ne fe coagulât pas fi vîte ; cette huile mife dans la fiole en quantité convenable, furnagea, comme étant lpécifiquement plus légère que l'eau ; fa furface fupérieure prit une forme un peu concave comme étoit celle de l'eau fubjaccnte ; mais la furface inférieure qui fe trouvoit en contaft avec l'eau , étoit fort convexe & paroiffoit à-peu-près , mais non parfaitement, femblable à un grand ferment de fphere. Lorfqu'elle fut ainfi l'on déboucha la fiole , & on la lailî'a quelque temps en un lieu trais, oîi l'eau reftant fluide , l'huile de graine d'anis le coagula fous une forme approchante de celle qu'elle avoit étant fluide. Je dis npprochante, parce qu'il n'étoit pas aifé d'en difeerner exactement la fi yuc dans la fiole , èi je foupçonnai que cette huile en prenant de la conliltance avoit perdu un peu de fa convexité ; les deux furfaces reffembloient un peu par la forme , mais non par htranfparenee , à un verre concavo-convexe , mais le milieu étoit plus épais que n'eif. le milieu des verres de même diamètre employés aux ufages de la dioptrique. Au refle , j'avertis ici une fois pour toutes qu'il ne faut pas prendre ftric- tement les termes dont je me fers pour défigner les figures des fluides , mon deflein n'étant que d'indiquer les réfultats de quelques expériences , & non de déterminer géométriquement les figures en queffion , je les défigne par les noms des figures les plus connues, & dont elles s'é- loignent le moins ; & je m'abftiens volontiers de les déterminer avec une précifion rigoureulë , non-feulement parce que cela demanderait de longs détails, mais auffi parce que j'ai obfervé que les figures des fluides font fujettes à varier confidérablement par des circonftances accidentelles. C'eft pourquoi ceux qui répéteront ces expériences ne doivent pas s'attendre à voir exactement tout ce que j'ai vu; peut-être même les variétés pro- duites par des circonftances accidentelles, deviendront pour l'obfervateur une nouvelle fource d'inftrutiion. ACADÉMIQUE. i'7i Quinzième Expérience, Transactions MAis pour revenir à l'huile de graine d'anis , je trouvai qu'elle ré- Philosophiq. fléchifïoit la lumière avec beaucoup plus de force étant fluide qu'après Année 167-. s'être coagulée ; ce qui me rappella combien le pouvoir réfléchiflant de j>jo \xi. certains fluides cft grand en comparaifon de celui des corps folides en ^RT j général. Car parmi les corps folides il s'en trouve a peine quelqu'un , fi même il s'en trouve , qui réfléchiffe la lumière plus vivement que ne fait le mercure ; & pour le dire en pafTant, j'ai quelquefois remarqué que la force avec laquelle la lumière eft réfléchie par le mercure , pouvoit encore être augmentée par l'addition d'une liqueur : car ayant obfervé , comme je l'ai dit ailleurs, que de tous les fluides viiibles connus, ou du moins de tous ceux que je connois, le plus pefantétoit le vif-argent, & que le plus léger étoit l'huile de pétrole rectifiée, Ht ayant obfervé aufll que cette huile réfléchit fortement la lumière, j'eus la curiofité, entr'autres expériences fur ces deux fluides , de tenter celle-ci. Je mis dans une pe- tite fiole un peu de vif-argent diftillé , puis le tenant dans une telle po- sition que la lumière incidente fût fortement renvoyée vers mon œil , je verfai lentement dans la fiole un peu d'huile de pétrole, qui, étant bien rettiriee , étoit auflî fort claire, & j'oblervai que quand le vif- ar- gent fut couvert de cette liqueur, la réfledtion qui fe fit au plan de con- tiguïté fut plus vive que celle qui fe faifoit auparavant à la furface du Vif-argent feu!. Je ne prétends pas examiner fi cette forte réflcefion étoit caufée par quelque changement arrivé à ces deux furfaces dans leur con- taft , ou bien par l'interpofition d'un fluide éthéré ; mais je dois faire ob- ferver à ce ftijet que la furface même de l'air, quelque rare & peu ré- fiftant que foit ce fluide , ou la furface d'un corps folide contigu à l'air qu'il renferme, ou enfin, quelque matière fubtile interpofée, peuvent réflé- chir la lumière incidente plus fortement qu'on ne penfe. Je me rappelle à cette occafion qu'un homme m'ayant dit un jour qu'il avoit deux morceaux d'une matière folide, mais tranfparente, qui renfermoient l'un , une perle orientale , grofle & ronde , l'autre , une perle moins parfaite , il m'apporta ces deux morceaux pour que je ju- geàfTe de leur prix ; mais lorfque je les eus examinés en différentes po- rtions , & principalement en les plaçant entre la lumière & mon oeil, je lui dis que ces prétendues perles pouvoient bien n'être autre chofe que des bulles d'air, qui s'étoient trouvées accidentellement interceptées dans la fubftance de ces corps, avant qu'ils fufTent durcis : car je fuppo- fois fur de bons fondements que ces corps avoient été dans un état de fluidité ou de mollefTe. J'engageai cet homme à cafler le moins beau des deux morceaux , & nous trouvâmes en effet que ce qui paroifïoit une perle , étoit une cavité qui ne contenoit autre chofe que de l'air. Pour moi je conferve un morceau de verre aiTez épais , au milieu du- quel elt une bulle d'air qui pjr quelques-unes de fes apparences, & prin- cipalement par fa forme de poire, &C par la manière dont elle réfléchit la lumière, ne reffemblc pas mal à une belle perle , mais non pas aune perle orientale. Ya I7i COLLECTION i i— Au reftc, dans ces fortes d'oblërvations , la pofition de l'oeil & celle ï Transactions de l'objet relativement à la lumière, influent beaucoup fur le réfultat. Philosophiq. Je conièrve aufïi une petite pierre avec laquelle j'ai embarraffé un hav . , ,. bile jouailler, en lui demandant quelle forte de pierre précieuie c'étoit ; k-L.C 7' lorfqu'on pofe cette petite pierre à plat fur la main on fur un morceau. *' l-$f" de papier, & qu'on la regarde perpendiculairement de haut en bas , elle. ART. I. paroît tranfparente 6v affez femblable à un morceau de verre ; mais fi les . rayons de lumière tombent fur cette pierre avec une obliquité conve- nable , elle paroît quelquefois comme une belle opale, & quelquefois! peu différente d'une perle orientale, s Seizième Expérience*. L'Expérience fuivante ne parôîtra peut-être pas déplacée ici , & dû •' m fi.is elle pourra plaire au Lefteur par la nouveauté du procédé;. je la ris pour reconnoître fi lorfque les rayons de lumière font repouffés par des bujles environnées d'un folide uniforme , ce qui. eft un cas un. peu différent de celui des bulles que l'on oblerve dans un récipient après y avoir fait le vuide , fi dans ce cas, .dis je, la réflection . étoit occasion- née uniquement , ou prefque uniquement , par les particules les plus grof- fiëres de l'air , & non pas auiîi par quelque matière fubtilé logée avec î ces particules groflieres dans les mêmes cavités. Mais il paroifloit difficile de décider cette queflion par l'expérience, parce qu'il eft difficile de ren- • fermer de l'air très-raréfié dans un corps qui ait de la confiftacce , & en même temps affez de tranfparence pour laiffer omerver la réfle&ion og- • cafionnée par l'air qu'il renferme : voici l'expédient que j'imaginai pour en venir à bout. Nous fîmes fuivant la méthode aifée que j'en ai donnée | ailleurs , (^) une quantité fuffifante d'une fubftance réfineiue ou gommeufe, . qui paroiffoit femblable à de l'ambre très coloré, mais qui étoiî. "facile à, fondre. Cette fubftance ayant été mile dans un vaiffeau de verre profond, rond & à large oriEêe , fut laiffée auprès du feu à une chaleur modérée, - jufqu'à ce qu'elle fut devenue fluide ; alors on la mit dans un de nos ré- cipients pneum niques, jugeant que lorfqu'elle feroit délivrée de la prel- fion de l'air ambient pendant fa fluidité paffagere , elle laifferoit échapper des bulles d'air , comme font toutes lés liqueurs. Nous fîmes denc pom- per l'air par degrés , ôi nous vîmes eu effet une quantité, de bulles pa- roître à la furface de la liqueur, ou elles formèrent une "écume abondante. Un grand nombre de ces bulles étoient fort groffes à caufe de la vifeo- fité du fluide , Se plufieurs réiléchiffoient vivement les couleurs de l'Arc- en-Ciel, foit à. caufe de l'extrême fineffe de leur pellicule ?TJfoit à caufe; de la texture du fluide. Nonobstant cette écume, je fis -continuer de pom- per Pair , afin que les bulles qui contenoient le plus d'air commun , & qui par cette raifon s'élevoient les premières , puffent gagner le fommet, &:que les bulles qui viendraient eniuite , trouvant plus de réfiftance dans - la liqueur qui le réfroidiffoit , fe dilatâffent davantage, fans pouvoir ,fe. (j) Dans 'l'ouvrage intitulé , utilité de la Philofophie expérimentale. ACADÉMIQUE. i?J dégager à caufe de la vifeofité de cette matière réfineufe. F.n effet , lorl- — — — »« Que cette matière eut repris fa confirtanec noas trouvâmes qu'il y 3voit Transactions en quelques bulles retenues entre fa furface fupérieure, & il* furface in- Philosophiq. f-:rieure ; & ce bulles qui n'ttoient pas fort petites, réfléchiffoient affez ^nn£e l^yi, vivement la lu. tiore , quoiqu'il ne pût fe trouver que très-peu de par- j^0 j,1#' tk'iles d'air greffier dans des bulles fi dilatées , &£ qui avoient peut-être ^RT 1.' quelques centaines de fois leurs dimenfions ordinaires. J'ajouterai encore , que quand on fit rentrer l'air extérieur dans le ré- cipient, les groffes bulles dont j'ai parlé d'abord, & qui avoient gagné le Commet du récipient, fe trouvant trop diLitécs pour réfilrer à la pref- fion de l'air, crevoient aufù-tôt. Mais c'en efl affez fur la puiffance qu'a l'air de, refléchir la lumière, reprenons 4a fuite de nos obfcrvations-. Dix-feptiemt Expérience* • L'Eau étant un corps très-confidérable dans la nature, j'ai jugé qu'il" ne feroit pas inutile d'examiner la figure fiiperficielle qu'elle prend ; Iwrfqu'elle eil contiguë à d'autres fluides que l'air, ou même, s'il efl pof- f»ble, lorfqn'elle efl totalement environnée par ces fluides. C'eft à la vérité une opinion reçue que les gouttes de pluie qui tom- bent fur la terre , font de figure fphérique ; mais leur defeente efl fi rapide , tant à caufe de leur gravité comparée à celle de l'air , qu'à caufe de la hauteur d'où elles tombent, qu'on pourroit bien avoir plutôt fuppofé qit'obfervé cette figure ronde qu'on leur attribue , &• qu'il paroît fort dettteux- qu'elles aient ien effet, fur-totit s'il efl vrai , comme on le croit communément , que la grêle ne foit autre chofe que de la pluie qui s'efl gelée en traverfant l'athmciphcre; car il efl évident que les grains de grêle ont très-fouvent des figures différentes de la figure fphérique ; mais comme on- pôu'rroii peut-être donner quelqu'autre raifon de cette irrégularité de figure ce la grêle, je n'infifte point là-deffus, & je paffe tout de -fuite à ce- que j'ai obfervé touchant la furface de l'eau. J'ai trouvé d'autant plus' de difficulté- à faire ces obfervations , que l'eau fe mêle fort vite foit avec- Pefprit de vin , foit -avec l'huile de tartre, foit avecd'autres liqueurs ana-- !t>gues à l'un- ou à l'autre, Dix-huitieme Expérience. LA furface de l'eau peut avoir différentes figures fuivant qu'elle efl ou entièrement environnée d'autres fluides, ou feulement contiguë par quelques endroits à un ou à plufieurs de ces fluides : dans le pre- mier cas , iln'eft pas facile de l'obferver , parce que, comme je viens' de le dire, nous ne connoiffons pas , à l'exception du mercure, deux liqueurs qui ne fe mêlent ou l'une avec l'autre , ou avec l'eau , & que d'ailleurs 1 huile de Gayac même , quoique plus pelante que l'eau -, ne peut fervir pour- cet ufage , à caufe de fa couleur rouge foncée, à travers laquelle on ne difeerneroit pas bien la figure de l'eau que renfermeroit cette huile. C'eft pourquoi je- me luis fervi d'huile diftillée de doux dé girofle^- 174 COLLECTION — — — — — parce qu'elle eft un tant foit peu plus pefante (pacifiquement que l'eau, Transactions de forte que quelques gouttes, ou quelques petites portions d'eau , pou- Philosophiq. voient fe trouver prefque entièrement environnées de cette huile. Nous a„~;0 ,--,« versâmes donc avec beaucoup de précaution dans un peu d'huile de ei- xj0 , ' rode dont la lurtace avoit allez détendue, le vaifleau qui la contenoit Art I ' ctant allez large, nous versâmes, dis -je , quelques gouttes d'eau, ayant loin de les dilperlér, & d'empêcher autant qu'il nous tut pofiible, qu'elles le touchâlîent l'une l'autre. Ainn l'huile étant tranlparente & cependant un peu colorée, il étoit facile d'obiërver que les plus' petites bulles ou gouttes d'eau étoient prelque entièrement environnées d'huile, & qu'elles avoient prelque la forme de globes parfaits ; les gouttes un peu plus groiïes , celles qui avoient environ le double de la groffeur d'un pois , étoient d'une figure approchante de l'éllipfe , mais non pas des ellipfes parfaites ; celles qui étoient encore un peu plus groilès , Se qui fembloient prefque entièrement plongées , fe foutenoient pourtant encore au niveau de la furface de l'huile par une petite portion de leur propre furface que l'on diltinguoit aifément de celle de l'huile ; ces larges gouttes d'eau étant prelque tout-à-fait environnées d'huile, avoient une forme arrondie & pour l'ordinaire elliptique , mais un peu plus applatie dans le milieu que n'efr. une elliple régulière. Au refte, tout ce que je viens de dire ne doit s'entendre que des gouttes d'eau contiguës feulement à l'huile & à l'air ; car celles qui fe touchoient l'une l'autre fans fe réunir en une feule goutte, mais aufli ceux qui font rendus fluides par la violence du feu, peuvent être femblables par leurs figures fuperficielles à d'autres corps naturellement fluides. C'eft ce qu'on peut obferver dans la meilleure forte de régule de mars étoile , pour me fervir.de l'exprefnon des Chymiftes. On voit fouvent s'élever fur la furface de ce: régule la fi- gure d'une étoile > ou une figure affez reffemblante aux petites lames de la décoction .de fuie dont j'ai parlé un peu plus haut ; je crois même que je pourroi» montrer cette figure /aillante fur une mafle de régule >,d'antimoine où il n'cft point entré de mars; mais fi l'on ajoute avec dextérité du cuivre à ces deux corps, on verra fouvent paroître à la furface de nouvelles figures qui varient fuivant les circonftances ; celle que j'y ai remarquée le plus touvent étoit la figure d'un réfeau, qui fembloit cou- vrir la furface de ce régule compofé. Mais voici un fait encore plus certain ; j'ai; chez .moi une mafle métalliquede figure conique,, compofée de deux morceaux contigus & qui fe féparent aifément ; la furface fupérieure du morceau qui contient le plus de métal ou de régule , efl. couverte de protubérances affez femblables pour la forme & la groffenr à un petit pois coupé en deux : &C ce qui prouve bien que ces protubérances font ■ réelles, & font faillie fur le relie de la furface > c'efl que la fi'rface infé- rieure de l'antre morceau du cône,, lequel contient plus de fcories,.a des cavités qui répondent pour le nombre, la figure & la grandeur aux protubérances de la furface du régule , à laquelle celle-ci s'aj.irfte exacte- ment ; ce qui.prouve que le régule en le réfroidiffant le premier, a con- tracté ces inégalités qu'on voit à fa furface , & que la fubltance la plus légère Si la plus réerementitielle , étant reitée plus long-temps fluide, s'efr. moulée fur la furface du régule à laquelle elle étoit contigue, après quoi . elle s'eft coagulée. EXTRAIT ACADÉMIQUE. 177 ■^ ■- ■ - 1 ■■ ■ i. i.. - — 1 1 11 — — -- 1 .1 . — ., .. m EXTRAIT DE DEUX LETTRES DU DOCTEUR WALLIS , ^otmmS des 2.0. 6' 70. Janvier 1C77. au fui et d'un météore. , J /y 1 j Année 1677. LE Mercredi 10. Septembre 1676. fur les fept heures du foir , ou un N°. 135. peu après , il parut un météore extraordinaire , qui fembloit peu Art. 1. éloigné de la terre , &C qui cependant fut apperçu en beaucoup d'endroits de l'Angleterre, à-peu-près dans le même temps &C de la même manière. J'ai oui dire que plufieurs perfbnnes l'a voient vu à Oxford, dans le Nor- thamptonshire , dans le Gloceftershire , dans le Vorceftershire , dans le Sommerfetshire , dans le Hampshire, dans les Comtés de Kent & d'Efi'ex, à Londres , &c. & je ne doute pas qu'il n'ait été vu en d'autres endroits ; quelques perfonnes ici l'appellent un dragon volant. J'ai penfé quelque- fois que ce météore étoit peut-être plus élevé qu'on ne l'a cru, quoique fa lumière parût peu éloignée de la terre ; & fi j'avois oui dire qu'il eût été vu dans les pays étrangers , comme dans celui-ci , je ferois tenté de croire que c'étoit une comète qui pafioit fort près de notre globe , & peut-être même à travers notre athmolphere ; mais dans ce cas c'eût été une comète fort petite , autrement on en eût entendu parler davantage. EXTRAIT D'UNE AUTRE LETTRE DU MÊME , concernant le même météore. Oxford, le 8. Mai 1677. LE météore dont j'ai parlé dans mes deux lettres du mois de Janvier, N°. 13^. & qui parut ici le Mercredi 20. Septembre 1676. entre fept & huit Art. I. heures du foir, le manifefta par une lumière iubite & fi vive, qu'au milieu du crépufcule on vit auffi clair qu'à midi , Si que l'on difeernoit à terre les petites pailles & les épingles les plus fines. Le météore qui produifoit cette lumière paroiffoit dans l'air, à peu de hauteur, à ce qu'il fembloit, fous la forme d'une longue traînée de feu, terminée par une groffe mafTe femblable ; il s'avançoit fort rapidement , & lorfqu'il s'évanouit, il parut fe difperfer en petites étincelles ou parcelles de feu , femblables à celles que répandent dans l'air les fuiées volantes & autres pièces d'artifice. Ce météore parut fi fubitement & dura fi peu , qu'il ne put guère être vu que par les perfonnes qui fe trouvoient en ce moment hors des mai- fons. Je ne le vis pas moi-même, mais fuivant ce que plufieurs m'ont rapporté, il me paroît qu'il dura environ une demi-minute. Tout cela pour- roit bien convenir à ces dragons volants ou autres femblables météores enflammés qui paroiffent quelquefois dans notre athmofphere ; ce qui me furprend le plus , c'eft qu'il ait été vu en tant d'endroits de l'Angle- terre en même temps ; car on l'a vu, non-feulement dans les lieux ci- deflus indiqués, mais encore dans le Dévonshire, dans les Comtés de Suffex tk de Surrey , & en particulier par les bateliers de la Tamife en- Torn, f'I. des Acad. Et rang. Z i7S C O L L E C T I ON cmzuMUMimm*mt tre Gravefend & Londres. Je ne fais pas s'il a étévu'en d'autres endroits ,1 Transactions 10>t en Angleterre, foit hors de l'Angleterre; mais les lieux que je viens Philosophiq. de nommer , composent une trop grande étendue de pays , pour qu'un . r , météore ordinaire, tel qu'il s'en forme dans la plus balle région de l'air, lN,0 ' ' put y être apperçu en même temps ; & uuvant ce que j ai entendu dire, . ' '/' tous ceux qui ont vu celui-ci, s'accordent fur le temps de fon appari- tion , & la placent entre fept & huit heures du foir du même jour , à l'entrée de la nuit ; ce qui prouve ou que ce météore étoit plus élevé qu'on ne l'a cru , quoique la lumière s'étendît jufqu'à la terre , ou bien qu'il avoit un mouvement très rapide; c'eft-là ce qui m'a fait foupçonner que ce pouvoit être une petite comète dont la trajeftoire paffoit fort près de la terre , ou même la touchoit. J'ai été confirmé dans cette opinion par l'apparition de la comète qu'on a vue ce mois-ci & le mois dernier » & qui je penfe, pourrait bien être la même qui a parle près de nous au mois de Septembre. Je n'ai pu favoir au jufte quelle étoit la direction du mouvement de ce météore ; ceux qui l'ont apperçu n'en ont guère remarqué autre choie, finon qu'il parut oc difparut tort fubitement. Sui- vant ce que j'en ai appris du Northamptonshire , entre Brackly & Ban. bury , il paroît que ce météore alloit vers le Sud-Oueft ; & luivant ce que m'a dit une perfonne qui l'a vu dans l'Hampshire , il paroît qu'il tiroit au Sud-Eft. Si fon mouvement fe faifoit dans une direction oppo- fée à celle du mouvement de la terre , il devoit paraître d'autant plus rapide. Il fe pourrait même que fon mouvement eût été troublé par la rencontre de la terre, comme il arrive aux nuages lorfqu'ils rencontrent des montagnes fur leur paflage. Au rerte, je crois que cette comète eft à préfent û loin de nous, que fon mouvement apparent eft très-foible. D'ailleurs , on n'en a entendu parler ici que fort tard , & alors elle étoit fi petite, elle fe trouvoit fi près du foleil ,} & le temps a été d couvert, qu'il n'a pas été poiîible de la voir. DES FORGES DE LA FOREST DE DEAN, par Henri Powle. N9 157 T A forêt de Dean comprend cette partie du Gloceftershire qui eft Art V jfitnée entre les rivières de Wve & de Severne; le fol de cette con- trée eft en général une terre forte & argilleufe ; & il eft comme tous les terreins de cette nature très-bourbeux en hiver , & très-fec en été. Le pays eft plein de collines qui le rendent plutôt inégal que montueux , car ces collines ne font pas bien hautes , & *l y en a peu dont la pente foit roide. Un grand nombre de petits ruiffeaux coulent entre ces collines ; leurs eaux font d'une couleur plus brune que les eaux ordinaires , & fouvent elles laiflent fur leur partage quelques vertiges de rouille. Le terrein eft naturellement difpofé à produire du bois , & principalement du noifetier & du chêne ; il a même produit autrefois de très-gros bois de conftrucYion de cette dernière efpece ; mais ces bois ont été en grand* partie détruits par l'établiffement des forges. NS ACADÉMIQUE. ,79 On trouve en beaucoup d'endroits de ce canton , à la furface de la — — terre, une quantité do pierres raboteuks , dont quelques-unes font très- Transactio> Îjroffes; mais dans les endroits où l'on creufe profondément pour tirer Philosophiq a mine, on rencontre plutôt des veines de pierre écailleufe, que du roc . , r dur &C folide. Il le trouve dans la torêt une grande abondance de mine '^ ', 7î* de fer & de charbon, & en quelques endroits de l'ocre rouge Se jaune. \°' l}3,' Ce font là tous les minéraux qu'on y a découverts julqu'à préfent. Art. V. Je fuis entré dans ces détails , parce qu'il me femble qu'en comparant exactement la nature &C les productions des terreins où fe forment ordi- nairement les minéraux, on pourroit peut-être parvenir à connoître avec certitude, ou du moins à conjecturer avec vrailemblance quels font les endroits où l'on doit chercher les différentes fortes de minéraux , & dans quels cas on doit y renoncer. La mine de fer qui eft la principale richeffe du canton dont je parle , & qui fait fubiiftcr la plupart des habitants , fe trouve en grande abon- dance en beaucoup d'endroits de la forêt, & elle varie par la couleur, la pefanteur & la qualité. La meilleure eft celle que les gens du pays appellent Brush-ore , elle eft bleuâtre , fort pefante , & pleine de petites taches femblables à des grains d'argent. C'eft celle-là qui fournit le plus de fer, mais fi elle eft fondue feule, elle donne un métal fort caftant, & par conféquent peu propre aux ufages ordinaires. Pour remédier à cet inconvénient , on emploie une matière que les gens du pays appellent CynJer, (a) &c qui n'eft autre chofe que d'anciens reftes de mine dont on a tiré le métal. Cette matière étant mêlée avec l'autre dans une proportion convenable , eft ce qui donne au fer ce de- gré de dureté qui le fait préférer à tout le fer qui vient des pays étrangers. Mais pour bien entendre ceci, il faut favoir qu'anciennement lorfqu'on faifoit peu de fer dans ce pays, & que le débit n'en étoit pas conlidé- rable , on y employoit feulement des foufflets mis en mouvement par des hommes ; de forte que le feu étant moins violent que n'eft celui des fourneaux dont on fait ufage à préfent, ne mettoit en rufion que la prin- cipale partie de la mine , 6v l'on rejettoit le refte comme inutile & fans valeur. C'eft - là ce qui compoie le cynder , dont on trouve une quantité inépuifablc dans tous les endroits de ce canton où l'on a ancien- nement travaillé le fer. Lorfque la mine eft tirée , la première opération eft de la calciner ou de la torréfier dans des fours affez femblables à nos fours à chaux. On les remplit jufqu'au haut avec du charbon & de la mine qu'on place par lits alternatifs ; enfiiite on met le feu au fond du fourneau, & on le laiffe brûler julqu'à ce que le charbon foit confumé ; alors on remplit les fours comme auparavant en renouvellant la mine & le charbon. Cette opération ne met point le métal en fufion , elle (èrt à confumer les par- ties les plus terreufes de la mine, Si à la rendre friable, & elle fûpplée aux triturations & aux lotions dont on fait ufage pour les autres métaux. (•0 C'eft comme l'arbue ou la caftinei Zï i8o COLLECTION - — Après cela on porte la mine clans des fourneaux qui font bâtis de pier e Transactions ou de brique , & qui ont environ vingt-quatre pieds fur chaque face en Philosophiq. dehors, Si près de trente pieds de haut. Le dans-oeuvre n'a pas plus de Année \(n- nuit ou dix Pleds de IarSe a l'endroit de fa f lus grande largeur qui eft N° i 7 vers le milieu ; il s^tr^clt vers le haut & vers le fonds , ce qui donne Art V ^ cette CAVlt^ 'a figure d'un œuf'pofé verticalement. * Derrière le fourneau font deux gros foufflcts dont les douilles viennent aboutir à un petit trou qui eft pratiqué vers le fond du fourneau. Ces foufflets font comprimés fuccefuvement par des cames ou palettes qui font placées fur l'axe d'une grande roue que l'eau fait tourner. Lorfque ces cames ou palettes en s'échappant laiffent le foufflet en liberté , il eft aufîi-tût relevé par des contrepoids ; de forte que ces foufflets jouent al- ternativement , l'un foufflant tout le temps que l'autre eft élevé. _ On remplit d'abord ces fourneaux de mine & de cyndtr , mêlés avec du charbon de bois , & on laide un vuide au fond pour que ces matières s'enflamment plus aifément ; mais lorfqu'elles font une fois allumées , elles forment une maffe dure qui eft foutenue par la ftru&ure du fourneau ; le métal à mefure qu'il fe fond coule à travers cette maffe, &C tombe dans les récipients qui font placés au fond du fourneau ; il y a dans ces réci- pients une ouverture par où l'on enlevé la fcorie, & par où l'on fait écouler le métal lorfqu'il fe prélente. Au devant de la bouche du fourneau eft un grand lit de fable où l'on creufe des filions de la forme qu'on veut donner au fer , & l'on y fait couler ce métal lorfque les récipients font pleins. Il eft alors dans une fufion fi violente, que non-feulement il coule à une diftance confidérable , mais qu'il continue de bouillonner encore affez long-temps après qu'il eft hors du fourneau. Lorfqu'une fois ces fourneaux font allumés , on les emploie pendant plulieurs mois de fuite , fans laitier affoiblir le feu ni pendant le jour ni pendant la nuit ; à mefure que le charbon &c les autres matières s'affaiffent on en ajoute par le haut du fourneau. On a tenté plulieurs fois de fubttituer l'ufage du charbon de terre à celui du charbon de bois , le premier étant beaucoup moins cher ; mais jufqu'à préfent cela n'a pas réuffi, les ouvriers trouvant par expérience que le feu du charboi de terre, quelque violent qu'il foit , ne pénètre point les parties les plus fixes de la mine , &c qu'ainfi il y laiffe beaucoup de métal qu'il ne peut fondre. De ces fourneaux on porte les pièces ou guelfes de fer fondu dans les forges, dont il y en a de deux fortes, quoiqu'elles foient fous un même toit; l'une fe nomme l'affinerie , & l'autre la chaufferie. L'une ô£ l'autre font des âtres ouverts où l'on place de gros monceaux de charbon de terre , &C derrière il y a des foufflets femblables à ceux des fourneaux , mais beaucoup moins gros. Dans l'affinerie on met d'abord enfcmble trois ou quatre morceaux de fer fondu derrière le feu où ils entrent un peu par un de leurs bouts ; à mefure qu'ils s'amolliffent on les remue & on les travaille avec de longues barres de fer , jufqu'à ce qu'ils forment un bloc ou une malTe ACADÉMIQUE. 181 ronde qu'on nomme Half-bloom, on relire cette mafïe, ic après lui avoir donné quelques coups d'un marteau qu'on tient à la main , on la porte Transaction» vers un gros marteau fort pelant , mis en mouvement par une roue que Philosophiq. l'eu tait tourner; & en l'expofant avec dextérité aux coups de ce mar- Année i67r' teau , on lui donne la forme d'un billot équarri épais & court. On re- ^0 .J*5 porte entuite cette mille à l'affinerie où on la fait rougir, puis on la . ' y' façonne de nouveau fous le même marteau jufqu'à ce qu'elle ait la forme ' * d'une barre dans fon milieu , avec deux maffes quarrées aux deux bouts. Emïn , on la chaufFe encore plufieurs fois dans la chaufferie, &C on la façonne à plufieurs reprifes fous le marteau , jufqu'à ce qu'on l'ait réduite à des barres de différentes formes & de différentes grandeurs , & ce font celles-là qu'on expofe en vente. Tout le fer principal paffe par les préparations que je viens d'inchquer; mais pour faire des plaques de cheminées , des âtres de fours oc d'autres ouvrages femblables , ils ont de la fonte, c'eft-à-dire, de ce fer fondu qu'ils prennent dans les récipients du fourneau avec de grandes cuillers à pot , &C qu'ils verfent dans des moules de fable fin , de la même ma- nière que l'on jette en moule le cuivre & les autres métaux plus doux; .mais cette forte de fer eft fi caffant , que quand il eft chaud on le met en pièces d'un coup de marteau. Quoique ce défaut foit le défaut propre de la fonte , cependant fi l'on omet quelque circonstance dans la préparation de la meilleure forte de fer , il n'aura certainement pas ce degré de dureté qui fait fa perfection. MANIERE DE FAIRE LA C É RU S E ; par Philibert Vernatti. ON prend des faiimons de plomb pur & bien ductile , on en forme ^°* ' 37* des lames de la longueur d'une verge , (à) de la largeur de fix AilT* Vi« pouces , Sz de l'épaiffeur du dos d'un couteau. On roule ces lames fur elles-mêmes, de manière cependant que leurs furfaces ne fe touchent par aucun poiat , car il ne (e formeroit point de cérufe aux endroits où elles fe toucheroient. Les lames étant ainfi roulées, on met chaque rouleau dans un pot qui a feulement la capacité néceffaire pour les contenir , fans que le rouleau touche au vinaigre qu'on met au tond du pot pour convertir le plomb en cérule. Il y a une barre qui fondent le rouleau au deliùs du vinaigre. Enfuite on fait une couche de fumier de cheval frais ; cette couche eft quarrée , & de la grandeur néceffaire pour tenir vingt pots de chaque face , de forte qu'elle en tient en tout quatre CL-nts. On couvre chaque pot avec une lame de plomb , puis on recouvre le tout avec des planches , de manière que les pots loient bouchés auffi exactement qu'il eft pofïïble. On fait quatre couches lcmblables , placées (a) La verge {yard ) a 'rois pieds , ou trente-fut pouces de long. 181 COLLECTION les unes fur les autres , ainli le maflif contient feize cents pots. Transactions Au bout de trois femaines on retire les pots , on déroule les lames de PKiLOsorHiQ. plomb , puis on les étend fur une table de bois ou on les bat avec des Année 167-. D;lttoi1!i Pour en détacher la cérufe qui s'y eft formée, Si qui fe levé par N°. i?7. 8 fl°cons ou feuilles. Lorfque la cérufe eft bonne elle eft épaiffe , dure Se Art. VI» Pe'anre ; celle qui eft mauvaife a les qualités contraires. Quelquefois elle eft noire Si brûlée, quand la couche n'a pas été bien conduite, quel- quefois auflî il ne s'en trouve point du tout. La cérufe étant féparée des lames, on la porte à un nîoulin à eau où elle eft broyée entre des meules jufqu'à ce qu'elle foit réduite en pou- dre prefque impalpable. Après cela on la moule par petites parties , & on la laiffe lécher au Soleil jufqu'à ce qu'elle fort durcie & en état de fervir. Accidents qui concernent t Ouvrage, IL arrive quelquefois que de deux pots difpofés de la même manière, placés tout près l'un de l'autre, Si entre lefquels on n'apperçoit au- cune différence , l'un donne de bonne cérufe dont les flocons font épais , & l'autre donne des flocons minces Si en petite quantité , ou même n'en donne point du tout. Cela arrive fouvent à la plupart des pots, & quel- quefois à des lits entiers. Quelquefois on retire les pots de la couche tout fecs , & c'eft fouvent le meilleur ; quelquefois on les en retire tout humides ; mais nous n^avons pu reconnoître fi cela provenoit des vapeurs qui s'élèvent de la terre, ou de l'humidité que les pots en expriment par leur pefanteur. Nous obfervons auflî que les lames de plomb qui couvrent les pots, donnent de meilleure cérufe Si. en flocons plus épais que n'en donnent les rouleaux renfermés dans ces pots. La cérufe qui fe trouve à la fur- face extérieure de ces lames qui couvrent les pots , c'eft-à-dire > à la furface qui eft du côté des planches, eft meilleure auflî Si plus épaiffe que celle qui fe trouve à la furface intérieure des mêmes lames qui eft du côté des rouleaux , Si qui reçoit immédiatement les efprits qu'exhale le vinaigre. Nous ne pouvons par cette raifon décider fi le vinaigre le plus efficace pour cette opération, eft celui qui a le plus de corps , ou celui qui a le plus d'acide. Accidents qui arrivent aux Ouvriers. LEs Ouvriers qui travaillent à la cérule font fujets à des douleurs d'ef- tomac fubites, accompagnées de tranchées aiguës dans les inteltins, à des conftipations que les purgatifs ne gnériffent point, Si que les la- vements réitérés guériffent difficilement, mais qui cèdent plutôt à l'aclion des lénitifs, de l'huile d'olives, du moût de bière fort Si nouveau. Ce travail occafionne auffi des fièvres aiguës , des afthmes , ou difficulté de refpirer. Ces effets paroiffent être produits principalement par les va- peurs minérales qui s'exhalent lorfqu'on coule les lames de plomb , par la pouflïere des flocons de cérufe , Si enfin par les vapeurs qui s'élèvent des maffifs ou des couches entaffees lorfqu'on en retire les pots. académique; 185 ^^^^ Ceux qui travaillent à la cérufe font fujcts aufTi à des ctonrdifTements — *mw «*-»i 6u vertiges, accompagnés de douleurs continuelles aux fourcils, à la ce- Transe m>\s cité, à l'engourdilTement , à des affeftionsparalitiques , au défaut d'appétit, Philosophiq. ;'i des langueurs , à de fréquents vomiffements de phlegme pur pour l'or- . , , dinaire, Se quelquefois de phlegme mêlé de bile, qui les affoiblifient au *,0 '** dernier point. Ces accidents arrivent principalement aux perfonnes qui ' >J.' ont le foin de moudre la cérufe , & dans les endroits où on la fait fécher. EXPÉRIENCES SUR L'AFFINAGE DE L'OR, par lAntimoine. Par le Docteur Jonathan Goddard. Prt -niere expérience où ton a employé à chaque opération de nouvel antimoine. ON prit de l'or monnoyé qui eft au titre de vingt-deux carats ou de »»<, »< onze douzièmes, &C dont l'alliage eft partie d'argent, partie de cui- . ' •*..? vre, mais où le cuivre domine pour l'ordinaire. La pièce d'or que l'on ' ^ prit pour cette expérience pefoit cent foixante &: dix-huit gra:ns : on la fit fondre avec deux onces deux drachmes d'antimoine, c'eit -à-dire, en- viron fix fois autant d'antimoine que d'or. On avoit réduit l'or en feuilles pour qu'il fe fondit mieux , & qu'il fe mêlât plus exactement avec l'anti- moine ; le régule d'or que donna cette première opération , ayant été féparé de l'antimoine , on les pulvérifa féparément, puis on remit ce ré- gule avec le même antimoine dans le creufet de fufion , & l'on eut foin je donner, comme on avoit fait la première fois, un tel degré de feu, que toute la matière fondue avoit un éclat vif , &C même étoit rouge &C bouillonnante. Enfuite on retira du feu le creufet où on laiffa toute la matière pour que les différentes fubftances qu'il contenoit puffent fe dé- mêler, fe raffeoir , & fe refroidir dans ce vaiffeau ; après quoi on le caffa & l'on trouva au fond le régule d'or bien diftinct & facile à fépa- rer de l'antimoine ; ce régule pefoit cent foixante & trois grains. Je l'ap- pellerai A pour le diftinguer des autres régules ou parcelles de régules dont il fera queftion dans la fuite. On a obfervé dans toutes les expériences fuivantes de Iaiffer de même refroidir la matière dans le creufet où elle avoit été fondue , pour que la féparation du régule fe fit plus parfaitement qu'elle ne peut fe faire lorfqu'on verfe dans un cône de fer creux le mélange en fufion ; ce qui confond &c refroidit les fubftances qui compolent ce mélange. En effet ,' il fe trouve toujours au fond du cône une croûte déliée d'antimoine crud qu'il eft difficile de féparer , fans enlever en même temps \m peu du régule. 11 faut remarquer aufîï qu'on a toujours mis du borax dans le creufet, pour empêcher que le régule ne s'attachât au fond , & l'antimoine aux côtés de ce creufet, & pour que l'un & l'autre en fortît net &C entier. On détacha un fragment du régule A, & ce fragment que j'appellerai B, fe trouva pefer trente-huit grains & demi , on le mit à part pour être i ?4 COLLECTION r - *"" affiné à la coupelle. Le relie du régule A ne pcloit donc plus que cent Transactions vingt-quatre grains & demi; j'appellerai ce relie C. Philosophiq. Ce fragment de régule C fut réduit en poudre &c on le fit fondre avec • , G autant de nouvel antimoine qu'on en avoit employé la première fois , Année 1678-/- -, 0 " ' Jf \ , ■ »j0 o lavoir, deux onces & un quart ; on en tira par cette ieconde opération un ■ * },,' régule pelant foixante &c quatorze grains que j'appellerai. D. Le morceau de régule B qui pefoit trente-huit grains & demi , fut af- finé à la coupelle ; on en lépara l'antimoine qui s'y trouvoit , en le fai- fant évaporer ; & l'on avoit foin d'exciter de temps en temps l'évapora- tion en fouflant fur la matière , principalement vers la fin de l'opération^ ce qu'on n'a pas manqué de faire aulîl dans toutes les expériences fui- vantes de l'affinage à la coupelle. Après l'évaporation , le morceau B fe trouva du poids de trente grains & demi ; on le fit fondre avec du borax dans un creufet , & il ne per- dit qu'un demi grain de fon poids ; ainfi le poids total du morceau de régule B étoit à l'or qu'il contenoit comme trente-huit & demi eft à trente ; c'eft-à-dire , qu'il y avoit prefque cinq fixiemes d'or. Le régule D de foixante & quatorze grains que l'on avoit eu par la féconde opération faite avec l'antimoine, fut affiné à la coupelle comme le précédent, & l'on en tira foixante & trois grains d'or; l'or contenu dans ce régule étoit donc à fa maffe totale dans la proportion de foixanîe- trois à foixante & quatorze , c'ell-à-dire , qu'il failoit prefque les dix- feptiemes du tout. Ainfi le régule C n'avoit pas perdu à proportion autant d'or qu'il avoit perdu de Ion poids total dans la féconde opération ; cette épreuve & plufieurs autres firent voir qu'il étoit refté plus rithe en or, & cela paroiiloit même au jugement des fens , car il étoit plus rouge , plus dur & plus difficile à réduire en poudre. Les deux parcelles d'antimoine qui avoient fervi dans ces deux opéra- tions , ayant été confervées pour en tirer l'or dont elles s'étoient chargées , furent mêlées chacune avec des parties égales de tartre & de nitre , fc réduites ainfi en régules par le moyen du feu. Chacun de ces régules fut enluite mis à la coupelle , où on les fouffla pour en faire évaporer l'antimoine , & après l'évaporation on eut trente-fix grains d'or de la par- celle d'antimoine qui avoit été employée dans la première opération , faite fur l'or monnoyé ; & ces trente-fix grains d'or ayant été mis dans un creufet de fufion , diminuèrent à peine d'un demi grain. La parcelle d'antimoine qui avoit été employée dans la féconde opé- ration , & qui avoit réduit le régule C du poids de cent vingt-quatre grains & demi en un régule de foixante &c quatorze grains, donna vingt- fept grains d'or. Toutes les parcelles d'or qu'on avoit eues par ces différentes opérations, paroiffoient de l'or pur à la pierre de touche , excepté celle de trente- fix grains qu'on avoit tirée de la première parcelle d'antimoine ; celle-ci paroiffoit moins pure & plus pâle, ce qui provenoit fans doute de l'ar- gent dont cet or avoit été allié originairement, & non d'aucun refle dir mélange d'antimoine ; car lorfqu'on remit cet or en fufion à un i'eu vio- lent & qu'on le fouffla, il ne fe fit prefque point d'évaporation ; d'ailleurs fa ACADÉMIQUE. 1S5 fit dureté, fa malléabilité, l'analogie {qu'on lui trouva, en l'cfTayant à la î! pierre 'de touche , avec de l'or allié d'un fixieme d'argent, d> nt celui-ci Transactions ne différait qu'en ce qu'il étoit un peu plus pâle, tirent juger qu'il con- Philosophiq. tenoit environ iine quatrième partie d'argent. Il n'étoit pas non plus en- *,»_/, ./„ 1 z •,- • • «rince 1070. ticrement exempt de lainage du cuivre, car lorfqu on le faifoit recuire xj0 0 la furface roirciffoit. ^ ' jjj' Mais pour plus de précifion, l'on remit cet or â la coupelle avec c!u plomb afin d'en féparer le cuivre ; & après cette opération il fc trouva réduit de trente-fix grains à trente-trois grains & demi. On remit ce relie en fufion avec deux à trois parties d'argent, après quoi l'on en fit le dé- part par l'eau-forte , &i il refta vingt-huit grains &i demi d'or ; cet or effayé à la pierre de touche , parut encore un peu plus pâle que l'or pur, mais plus foncé que l'or monnoyé , qui eft allié avec de l'argent, en forte que l'alliage qui y reitoit ne pouvoit être que de l'argent. On eitima qu'il étoit à vingt-trois carats , c'elt-à-dire , qu'il contenoit environ vingt- iept grains d'or pur. Il eft facile à préfent de calculer la perte de l'or dans cet affinage par l'antimoine. Des cent foixante & dix-huit grains d'or monnoyé employé dans cette expérience, il faut d'abord déduire un douzième pour l'alliage, c'elt-à-dire , quatorze grains & cinq fixiemes. Le refte elt cent foixante & trois grains un fixieme d'or pur. Si nous raffemblons à préfent les différentes parcelles d'or pur retirées des régules d'or & d'antimoine , & des parcelles d'antimoine réduites en régule après avoir fervi à ces opérations , nous aurons trente grains re- tirés du régule B affiné à la coupelle ; foixante-trois grains retirés de même du régule D , &c vingt-fept grains retirés de chacune des deux parcelles d'antimoine , c'elt-à-dire , cinquante-quatre grains ; ce qui fait en tout feulement cent quarante-fept grains , au lieu de cent foixante-trois- & un fixieme; & c'eft par conféquent plus de feize grains de perte, ou plus d'un dixième & trois cent-foixantiemes. Examinons d'où provient cette perte : la parcelle d'antimoine employée dans la première opération , s'eft chargée des cent-foixante-trois grains d'or pur que contenoit l'or monnoyé. Or , le régule A pelant cent foixante & trois grains , devoit contenir au moins cent vingt-huit grains d'or pur , à proportion de fa partie B qui pefoit trente-huit grains oc demi , &c qui donna trente grains d'or pur dans l'affinage à la coupelle ; & fi l'on ajoute à ces cent vingt-huit grains contenus dans le régule^, les vingt- fept que l'on retira de la parcelle d'antimoine féparée de ce régule , on trouvera cent cinquante-cinq grains, au lieu de cent foixante-trois; ainfi c'eft déjà huit grains de perte dans cette première opération. Maintenant le morceau de régule C du poids de cent vingt-quatre prains- devoit contenir environ quatre-vingt-dix-huit grains d'or pur, proportion- nellement au morceau de régule B , cui fur trente-huit grains &: demi en contenoit trente d'or pur; la parcelle d'antimoine employée dans la féconde opération , fe trouva donc chargée de quatre-vingt-dix-huit grains d'or pur, & l'on eut un régule de foixante èv quatorze grains qui fe réduilit dans l'affinage à la coupelle à foixante & trois grains ; ajoi Tom. VI, dis Acad, Etrang. A a Tr \» sactions Philosopkiç. Art. III. i%ê COLLECTION à ces foixantè & trois grains les vingt-fept que l'on retira de la parcelle. d*antimoine féparée de ce régule ; on trouve quatre-vingt-dix grains au • g, lieu des quatre-vingt dix-huit que contenoit le régule C ; ainfi c'eft encore H° \^' ' huit grains de perte dans cette féconde opération. On perd peut-être un peu d'or en pulvérifant dans un mortier défer- le régule d'or pour le mêler plus exactement avec l'antimoine; peut-être auffi ^refte-t -il un peu d'or dans les papiers dont on cft obligé de le fervir : mais ce qui occafionne vraifemblablement la plus grande perte, ce font les petites étincelles qui s'élèvent continuellement tandis que Yor & l'an- timoine font enfemble en fufion , & qu'ils éprouvent un degré de chaleur qui les fait bouillonner ; degré de chrdeur qu'on a foin de donner pour que la fufion & le mélange le faflent plus parfaitement. Ces étincelles pa- roiffent pefantes , car elles ne s'élèvent pas bien haut, & la plupart re- tombent fur le métal dans le creufet ; mais il y en a toujours beaucoup qu» s'échappent & fe perdent dans le feu. Ce qui prouve que ces étincelles font de l'or , c'eft que le creufet ayant été bouché avec un couvercle de terre bien uni & bien liffe, & beaui coup de ces étincelles en s'élevant s'étant attachées à la furface intérieurs de ce couvercle , & l'ayant teinte en rouge foncé , lorfqu'on y verfa de l'eau-forte , elle n'entraîna rien du tout ; mais l'eau régale qu'on y verfa enfuite agit vifiblement fur cette fubftance , & en s'éçonlant elle parut jaune comme l'en: une folution d'or faite par ce mcnftrue. On perd peut-être auffi un peu d'or en expofant à Paûion du feu les parcelles d'antimoine. féparées des régules d'or, pour les réduire auffi en régule par le moyen du tartre & du nitre ; car ce mélange fait une vio- lente conflagration , & produit beaucoup d'étincelles. On a foupçonné qu'il fe diffipoit peut-être un peu d'or dans l'affinage à la coupelle, tandis qu'on faifoit évaporer l'antimoine au moyen des fcmf- flets ; mais il ne paroît pas que cela foit , car on a fait fondre de l'or à plufieurs fois en employant une quantité proportionnellement plus grande d'antimoine , ou de régule d'antimoine , qu'il n'y en avoit dans le régule d'or des expériences précédentes , & l'on a enfuite affiné cet or en fai- fant évaporer rant'mioine au plus violent degré de chaleur , & par le fecours du foufflet , fans qu'il y ait eu la moindre perte. C'eft même la pratique conftantede quelques AfSneurs , lorfqu'ils veulent donnera l'or une couleur plus foncée pour l'employer à dorer , d'y mettre une troi- sième ou une quatrième partie d'antimoine , qu'ils font enfuite évaporer à une grande chaleur tk à force de fouffler , fans perdre un feul grain d'or fur plufieurs onces dans l'opération. Seconde Expérience où l'opération a été répétée plufieurs fois avec h même.. antimoine. ON prit de l'or monnoyé pefant cent quarante & un grains , on le fit fondre avec une once trois quarts d'antimoine, c'eft-à-dire , en- viron fix fois autant que d'or , & l'on eut un régule du poids de cenf vingt-trois" grains que j'appellerai E. ACADÉMIQUE. iS7 On rompit un morceau de ce régule qui le trouva pefer trente grains, ■ ' ■■ & on le garda pour l'affiner féparement; lereftequi pefoit quatre-vingt- Transa< nous treize grains fut de nouveau fondu avec le même antimoine, ayant été Phuosophiq. d'abord réduit en poudre 6c placé fur cet antimoine. Cette féconde ope- Année 1678, ration donna un régule pelant quatre-vingt onze grains que j'appel- Is'". r->&, lerai F, de forte qu'il y eut très-peu de perte ; 6i. l'on eut lieu de loup- Art. III. çonner que quelque différence accidentelle dans la manipulation avoit empêché que la (éparation Si la précipitation de ce régule ne fe fit par- faitement ; car dans toutes les autres opérations où l'on fit fondre de nouveau ce régule avec le même antimoine , il augmenta toujours de poids comme on va voir. On rompit aulll de ce fécond régule F un morceau du poids de trente- fix grains pour l'affiner à part; le refte qui ne pefoit plus que cinquante- cinq grains , fut remis de nouveau en fufiotf, toujours avec le même an- timoine ; tk cette troificme opération donna un régule G du poids de foixante & douze grains ; ainfi le régule avoit acquis dans cette opération dix-fept grains, c'elt-à-dire , entre un quart Si un cinquième. Le morceau de trente grains que l'on avoit ôté du régule E étant af- finé à la coupelle , donna vingt-quatre grains d'or pur ; ainfi dans ce morceau de régule , & dans le régule E dont il faifoit partie, l'or étoit au tout comme vingt-quatre eff à trente; ou ce qui revient au même, ce régule contenoit quatre cinquièmes d'or , & feulement un cinquième d'antimoine. Le morceau de trente-fix grains retranché du régule F, donna dans l'affinage à la coupelle vingt-huit grains d'or pur ; ainfi l'or contenu dans le régule F étoit a ce régule comme vingt-huit eff a trente-fix, c'eff-à- dire , qu'il ne faifoit pas tout-à-fait les quatre cinquièmes du tout comme dans le régule E ; mais cette différence eff très-peu de chofe. Le régule G venu de la troifieme opération , ôc qui pefoit foixante & douze grains, fut réduit par l'affinage à la coupelle à cinquante-cinq grains d'or pur; ainfi l'or y étoit aulli à peu-près dans la proportion des qua- ire cinquièmes ; mais cependant un peu plus foible encore que dans le régule F. _ En comparant les réfultats de ces opérations , où le régule a toujours été fondu avec le même antimoine , on voit que ce régule acquéroit du poids, mais qu'il devenoit moins riche en or à chaque Vois ; ce rélultat eff. contraire en l'un & l'autre point à ce qui étoit arrivé dans la pre- mière expérience , où l'on avoit cmplové de nouvel antimoine à chaque fufion. On réduifit en régule ce qui reftoit d'antimoine en l'expofant à l'ac- tion du feu avec du nitre & du tartre , autant de chacun qu'il y avoit d'antimoine ; & l'on mit enfuite ce régule à la coupelle pour en faire évaporer l'antimoine , après quoi il relia dix-neuf grains d'or : mais cet or étoit moins pur que celui qu'on avoit retiré des parcelles d'antimoine employées dans la première expérience , & qui n'avoient fervi qu'une fois chacune. Cet or n'étoit pourtant plus mêlé d'antimoine , car il ne diminua pas feniiblemcnt de poids lorsqu'on l'eut remis en fufion à un Aa 1 , _«■ ■■■,■■■., ,gs COLLECTION Transactions feu violent, &c qu'on l'eut foufflé de nouveau, il n'étoit altéré que par Philosophiq. l'argent 8c le cuivre qu'il avoit retenus de fon premier alliage , &c l'on Année 1678 ilI8ea <ïue ces matieres faifoient environ le tiers de fon poids lorfqu'on N° n8 ' ''éprouva à 'a pierre de touche. On le mit à la coupelle avec du plomb a RT m ' pour en féparer le cuivre , & cette opération le réduifit à dix-fept grains ôi demi, c'eft-à-dire , qu'elle le diminua d'un grain &C demi ; on le tondit enfuite avec plus de deux parties d'argent, après quoi l'on en fît le dér part par l'eau-forte , & il refla quinze grains d'un or qui n'étoit pas parfaitement pur, mais qui l'étoit plus que l'or monnoyé allié d'argent, & cet or éprouvé à la pierre de touche parut être à vingt-trois carats. Pour calculer à préfént ce qu'on avoit perdu d'or dans cet affinage , il fuit déduire d'abord des cent quarante & un grains & demi d'or monnoyé un douzième pour l'alliage , c'eft-à-dire , douze grains moins envi- ron un fixieme , refte cent" vingt-neuf grains &c demi èc un fixieme , ou cent vingt-neuf grains & quatre fixiemes. Les différentes parcelles d'or pur retirées du régule , font i°. vingt-quatre grains retirés du fra- gment de trente grains retranché du premier régule E ; i°. vingt-huit grains retirés du fragment de trente-fix grains retranché du fécond régule F; 30. Cinquante-cinq grains retirés du troifieme régule G , & 40. environ douze grains d'or pur que pouvoient contenir les dix-neuf grains d'or allié que l'on fépara de l'antimoine ; ce qui fait en tout cent dix-neuf grains au lieu de cent vingt-neuf; ainfi la perte eft d'environ dix grains , ce qui eft prefque un treizième. Troijîeme Expérience où ton a fait évaporer tout V antimoine. ON prit une parcelle d'or monnoyé du poids de quatre-vingt-deux grains &demi, on la fondit avec une once d'antimoine, c'eft-à-dire, avec environ fix fois plus d'antimoine que d'or, & l'on réduifit ce mélange en régule en faifant évaporer l'antimoine dans le creufet ; on mit enfuite ce régule à la coupelle pour faire évaporer ce qu'il contenoit encore d'antimoine , & l'or qui relia après cette opération pefoit quatre-vingt- quatre grains , c'eft-à-dire , un grain & demi de plus que l'or monnoyé ne pefoit avant l'opération ; cela doit arriver quand le degré de chaleur n'eft pas affez violent pour chaffer tout l'antimoine ; aiifll lorfque l'on fondit de nouveau cet or dans un creufet ; il diminua de quatre grains, & fe réduifit à quatre-vingt grains , c'eft-à-dire , à deux grains & demi au deffous du premier poids ; & c'eft la moindre partie du cuivre qui devoit y être mêlé fuivant la régie ordinaire de l'alliage de l'or monnoyé , où il entre généralement deux parties de cuivre fur une d'argent, ou tout au moins autant de cuivre que d'argent. Il paroît donc que l'antimoine eft beaucoup moins efficace que le plomb pour féparer le cuivre de l'or , quand on procède par la feule voie de l'évaporation ; feulement il retient ce cuivre & s'unit avec , tandis que l'or fe fépare & fe précipite en forme de régule; & d'ailleurs il n'eft pas tellement détruit qu'il ne puifl'e au moins en partie s'unir en- core avec l'or. ACADÉMIQUE. 189 Le cuivre qui refîoit dans cet or fe manifefta encore mieux par la (Couleur noire que prit l'or quand on le fit recuire, & auffi par la perte Transactions -qui s'en fit quand on l'affina de nouveau par le plomb a la coupelle , car Phiiosophiq. il diminua de quatre grains , &C fe trouva ainfi réduit à Soixante &C feize. . , „ Année 1678.' , N°. i4z. AFFINAGEDE V O R ET DE V A R G E N T , par Christophe Merrit. L'Affinage confiée à féparer l'or & l'argent de tout autre matière l &c l'on pratique quatre procédés différents pour opérer cette répa- ration. Premier Procédé. LE départ : il a pour objet de féparer l'or de l'argent ; fi le mélange compolé de ces deux métaux elt affez affiné pour être filé , il faut le mettre en fufion dans un fourneau à vent , & le verfer dans un grand baquet plein d'eau , afin de le réduire en grenaille ; û ce mélange n'étoit qu'au titre de la monnoie courante, il faudrait l'affiner auparavant par la coupelle. On fait lécher cette grenaille , & on la met dans des vaif- -feaux de verre coniques hauts d'un pied , & dont le fond ait fept pouces ; on remplit ces vaiffeaux aux deux tiers d'une bonne eau-forte précipitée , on les met fur une grille de fer, couverte à deux pouces de fable, & on donne par deffous un teu modéré de charbon de bois. On verra aulîi tôt de petites bulles fe former , & quelquefois même l'eau-forte fe gonfler jufqu'à fe répandre par deffus les bords des vaif- •ieaux ; mais dans ce cas on retire le vaiffeau jufqu'à ce que l'effervefcence -Toit appaifée , ou bien on verfe dans un autre vaiffeau partie de ce qu'il contient. S'il y a du plomb dans le compofé métallique fournis à cette épreuve," il n'eft pas poffible d'empêcher le gonflement dont je viens de parler. Lorfqu'une fois l'effervefcence a celle, ç'eft pour toujours, &: il n'eit point à craindre qu'elle recommence. La couleur verdàtre de l'eau-forte indique la quantité du cuivre qui e trouve uni au mélange. Si l'eau-forte fe répand , elle pénétrera les briques & le bois fur lefquels elle s'arrêtera. On laiffe ordinairement ces vaiffeaux dans le bain de fable pendant l'elpace d'une nuit, en entretenant toujours un feu modéré ; le lendemain matin on décante doucement l'eau-forte imprégnée d'argent , ck l'on trouve l'or précipité au fond du vaiffeau fous la forme d'une poudre noirâtre ; on débarralTe cette poudre de toute particule laline par des lotions cinq ou lix fois réitérées, après quoi il ne relie plus qu'à faire fondre cette poudre d'or pour la réduire en lingots. A l'égard de l'argent dilfous dans l'eau-forte , on l'en retire par Fin»; termede du cuivre , en la manière fuivante. On a de grands baquets en- Art. !Vt 190 COLLECTION — » duits de poix ou de gaudron pour garantir le bois de l'action pénétrante de" Transactions l'eau-forte; ces baquets font garnis de lames de cuivre de dix pouces dé Philosophiq.. long , de fix de large, & d'un demi pouce d'épaifleur; on y met d'abord , ( o une bonne quantité d'eau , &c enfuite on y verfe la folution d'argent ; l'eau- NoC l ^ ' *orte ayant P'us d'affinité avec le cuivre, s'y attache, le dificut , &i abau- . ' 1fv: donne i'argent qui fe précipite au fond du vaiffeau , ou bien s'attache à ART. i\ . j-£S paro;s §£ aux lames de cuivre fous la forme d'un fable très-fin. On prend ce précipité , on enlevé les particules latines par des lotions réi- térées ; on le fait enfuite fécher, après quoi il ne refte plus qu'à le ré- duire en lingots par la fufion. Il eft à remarquer que s'il y a du cuivre jaune dans les lames de cuivre dont il a été parlé , il s'y attache très-peu d'argent , cette elpece de cuivre fe mêlant avec l'argent. Avec la folution cuivreufe que l'on a par ce procédé, on fait en y joignant de la chaux un verd employé par les peintres ; ( limaille avec le vif-argent dans un petit moulin (a) que l'on fait aller ^RT. IV", continuellement , l'amalgame fe fait , on verfe deffus de l'eau pure qui fe charge de la pouffiere ,tk l'emporte avec elle à meKire qu'elle s'écoule par un tuyau de plume. On diftille enluite cet amalgame dans une cornue de ter, dont le cou qui doit avoir trois pieds , s'adapte avec un réci- pient; le mercure paffe dans le récipient, &: l'on retrouve l'or &c l'argent au fond de la cornue. TRAVAIL EN GRAND SUR LES MINES D'ALUN, par Daniel Colwal. L'Alun dont il eft ici queftion fe tire d'une pierre par le moyen de N°. 14*: l'urine & àe la lelîîve de quelques plantes maritimes. ART, Jfm Les mines de cette pierre qui fournit de l'alun fe trouvent dans la plupart des montagnes limées entre Scarborough & la rivière de Tees •dans la Comté d'York , & encore près de Prefton dans le Lancashire ; cette pierre eft d'une couleur bleuâtre , & a quelque reflèmblance avec l'ardoife. Les meilleures mines font celles qui fe trouvent les plus profondes en ■terre , & qui font arrofées de quelques fources ; les mines feches ne va- lent rien , mais aulîï lorfque l'humidité eft trop grande , elle gâte les pierres & les rend nitreufes. Il fe rencontre dans ces mines des veines d'une autre pierre de même couleur, mais qui n'eft pas fi bonne. (£) On y trouve aufîi des pierres de ferpent aufquelles le peuple attribue une origine miraculeufe- Pour exploiter plus commodément ces mines qui fe trouvent quelque- fois à foixante pieds de profondeur au défions de la lurface de la terre, on commence la fouille fur le penchant de la montagne dans un endroit où l'on puilïe avoir de l'eau ; à médire qu'on tire la mine on l'amoncelle par tas feparés près des lieux eu elle doit être calcinée. Cette mine étant expolee à l'air avant d'être calcinée, fe brife d'elle- même 6c fe met en fragments , qui macérés dans l'eau donnent du vitriol ou de la couperofe, au heu qu'elle donne de l'alun lorlqu'elle a été cal- cinée auparavant : cette pierre conferve la dureté tant qu'elle relie dan* la terre ou tous l'eau. Quelquefois il fort -de l'endroit d'où l'on tire la mine un ruiffeau Îj) C'eft peut-être la machine de Langelot décrite ci-deffus , pag. 9». t) Son nom Anglois eil Dogçcrs. 3om. VI, dtsÀçad, Etrang. B b ip4 COLLECTION —»■—■—» dont les eaux étant évaporées par la chaleur du foleil , donnent de Transactions l'al"n nat'lf; Philosophiq. On calcine cette mine avec le fraifi ou charbon à demi confume de , Newcaftle , avec du bois & du genêt. La calcination fe fait fur plufieurs wCC ^ bûchers qui ont chacun environ deux pieds & demi de haut, fix pieds IN . 141. jç |arge ^ dix de long. Ces bûchers lont féparés les uns des autres par ART. V. jgj tas jg décombres mouillés, en forte que l'on peut donner le feu aux uns , (ans le donner aux autres. Lorfqu'on a chargé cinq ou fix de ces bûchers de mine concaffée juf- qu'à environ huit ou dix verges d'épaifleur, on commence aies allumer-; à melure que le feu gagne le fommet du tas , on y ajoute de la nouvelle mine , & à quelque hauteur que l'on élevé le tas , lût ce à foixante pieds comme il arrive Couvent, le feu gagnera toujours le fommet, fans qu'il foit befoin de lui fournir de nouvel aliment ; il fera même plus ardent fur la fin qu'il n'étoit au commencement , & il durera tant qu'il rr-ftera des matières fulphureufes unies à la pierre. Quelquefois l'adion du feu étant inégalement dilti ibuée foit par l'effort du vent , foit par quelqu'autre caufe , il fe trouve des endroits où la mine eft noire & feulement à demi calcinée , d'autres où la mine eft rouge & trop brûlée , d'autres enfin où la mine eft blanche, &c c'eft ainfi qu'elle doit être pour donner de l'alun en abondance & de bonne qualité : au relie , la mine prend toujours ce jufte degré de calcination , lorfque l'ac- tion du feu n'eft troublée par aucune caufe étrangère. La mine étant ninfi calcinée , on la met dans de grands baquets pleins d'eau de dix verges de long , de cinq verges de large , de cinq pieds de profondeur , &C qui font entièrement enfoncés dans la glaile ; un canal auquel on a donné la pente néceffaire , porte l'eau de ces baquets dans un réfervoir d'où elle eft repompéc pour paffer dans un autre baquet rempli de mine calcinée , & cela fe répète jufqu'à ce que chaque tas de mine calcinée ait été détrempé dans quatre eaux différentes, & que l'eau de chaque baquet ait paffé dans quatre baquets différents remplis démine , avant d'être évaporée en bouillant; le dernier baquet eft toujours rempli de nouvelle mine. Comme la macération de la mine dans chaque baquet dure environ vingt-quatre heures , il s'enfuit qu'il faut quatre jours pour que la mine paffe par les quatre baquets , après quoi il s'agit de faire bouillir l'eau im- prégnée de fes fels. La première eau augmente l'on poids dans le premier baquet de deux livres ; cette augmentation eft de cinq livres au fortir du fécond baquet, de huit livres au fortir du troifieme, & de douze livres au fortir du der- nier qui contient toujours de la nouvelle mine. Quelquefois l'eau qui a paffé par les quatre baquets , n'a pas acquis plus de fix ou fept livres , cela dépend de la richeffe de la mine , & du point de la calcination. 11 eft rare que ces augmentations de poids fe foutiennènt les mêmes pendant une (emaine entière, mais quelles qu'elles foient, elles fe font ordinairement fuivant les proportions que j'ai dites. Souvent l'eau qui n'a acquis que fept ou huit livres } fournit plus d'alun ACADÉMIQUE. i9ï que celle qui a acquis dix ou douze livres , en s'impregnant d'une mine — "■■ — — » de mnuvaifc qualité, ou qui n'a pas été bien calcinée. Si l'on pafle une Transactions eau foible fur le dernier baquet rempli de nouvelle mine , fon poids fe Philosophiq. Trouvera augmenté jufqu'à dix ou douze livres ; 6c cependant on en ti- . , 0 °„ , ' ', r r ■ i >■ ' .' ii- Année 1070. rera moins d alun que lorîque ion poids n etoit augmente que de huit >,„ ' livres, &i cela parce que l'augmentation de poids acquife dans le der- , ' V nier baquet eft due au nitre &C à une autre matière (a) dont l'eau s'eft ' * chargée dans ce baquet , & qui loin d'augmenter la quantité de l'alun , met obrtacle à fa cryftalliiation jufqu'à ce qu'on l'ait iéparéc. Cette matière étrangère , ce ftam , manifefte fa préfence par la couleur rouge qu'elle donne à l'eau qui vient des baquets ; elle fe précipite dans la cuve à éclaircir fous la forme d'un limon de couleur obfcure. L'eau qui eft très -blanche en fortant des baquets, eft la meilleure. L'eau qui fort des baquets feule & fans addition , fournit de l'alun, & l'on s'en tiendroit à cette méthode qui eft la plus fimple , fi par la grande eonfommation de l'eau aluminée, la dépenfe n'excédoit le profit, voici' les ingrédients qu'on y ajoute : premièrement, une matière (/>) tirée de la plante maritime appellée t angle , qu'on trouve dans les paniers d'huitres qui viennent à Londres ; cette plante naît dans la mer lur les rochers entre les deux lignes qui marquent les limites de la haute & de la baffe mer ; cette matière étant fechée , brûle & fe liquéfie comme la poix ; elle fe durcit en réfroidiffant , ÔC alors on la réduit en poudre , on met cette poudre dans l'eau , & l'on prend deux livres ou environ du fédi- ment qu'elle dépofe. Le fécond ingrédient c'eft de l'urine ; mais comme les gens de cam- pagne qui en tourniffent font fujets à la mêler avec l'eau de la mer dont la gravité fpécifique eft à-peu-près la même, voici la manière dont on s'y prend pour Jécouvrir la fraude : on jette de l'urine qu'on veut éprou- ver dans l'eau aluminée actuellement en evaporation ; fi l'urine eft bonne, elle y caufera une fermentation comme fait la levure de bierre dans la bierre même ; mais fi elle eft mêlée , elle ne produira non plus de fer- mentation que de l'eau pure. La meilleure urine eft celle des pauvres gens qui travaillent & qui boivent peu de liqueurs fortes. Les vaiffeaux ou chaudières dans lefquelles on fait bouillir l'eau im- prégnée d'alun, font de plomb; elles ont neuf pieds de long, cinq de large & deux & demi de profondeur; elles font pofées fur des plaques de deux pouces d'épaifleur compofées de feuilles de tôle. Ordinairement ces chaudières font nouvellement fondues ,-8i l'on répare cinq fois en deux ans les plaques de feuilles de tô!e. Lorfque l'ouvrage eft en train & qu'on a une fois de l'alun cryftallifé, (j) Slam eft le mot Anglois , je crois qu'on doit entendre par-là le vitrioi qui fe trouve toujours mêlé plus ou moins avec l'alun , & qu'on on répare en précipitant la fcafe métallique du vitriol, par le moyen des alcalis fixes St volatils qui ont plus d'af- finité que cette bafe avec l'acide vitriolique» (J) Kdp B b 1 t95 COLLECTION — — — » on met en réferve la liqueur où la cryftallil'ation s'eft faite , & que Pon Transactions nomme eau-mere ; on en remplit aux deux tiers les chaudières, &c on Philosophiq. y ajoute un tiers de nouvelle eau venant des baquets ; comme on n'a Année ifWS Pas ceu^ d'entretenir les fourneaux pendant ce temps , l'eau des chaudières »^0 ' 'commence à bouillir en moins de deux heures , & toutes les deux heures Art V e"e diminue ^e qi'atre pouces ; mais on a foin de remplir les chaudières, avec de nouvelle eau. Si la liqueur eft bonne, elle fe couvrira en bouillant d'une efpece d'é- cume graffe ; fi elle eft chargée de nitre, elle fera rougeâtre, trouble-. & épaiffe. Après qu'elle a bouilli viagt-quatre heures, l'on poids acquis, eft de trente-fix livres , qui fe réduit à vingt-fept par l'addition du Kelp. ou fédiment dont j'ai parlé ci-deffus. Si la liqueur eft bonne , l'addition de ce fédiment produira fur le champ une effervefeence considérable ; mais fi la liqueur eft nitreufe , il y aura peu d'effervefeence , & dans ce cas on double la dofe du fédiment , & on choifit celui qui a le plus de force. Immédiatement après l'addition de ce fédiment , on pnfle la liqueur de la chaudière dans un vaifîèau de plomb de même capacité » on l'y laine en repos Pefpace de deux heures , pendant lefquelles la plus grande partie du nitre & des autres corps étrangers fe précipite au fond du vaif- îèau. Cette précipitation fe fait d'elle-même dans l'eau nouvellement ti- rée des baquets ; mais elle ne fe fait dans l'eau-mere que par le moyen du fédiment dont j'ai parlé. Les deux heures pendant lefquelles fe fait la précipitation, étant parlées, on retire l'eau avec fécope du vaifîèau de plomb où on l'a voit mis re- pofer , & on la verle dans un baquet fait de planches de lapin & en- foncé dans la glaife. On met dans ce baquet que j'appellerai réfrigérant, vingt gallons d'urine, plus ou moins , félon la qualité de l'eau aluminée; car fi cette eau eft rouge , & canféquemment chargée de nitre , il faut plus d'urine. Lorfque l'air eft tempéré , la liqueur refte quatre jours dans le réfri- gérant : dès le fécond jour l'alun commence à fe former , & à s 'attacher aux parois Se au fond du vaifîèau. Si la liqueur reftoit plus de quatre jours dans le réfrigérant , elle tour* neroit à la couperofe comme difent les Ouvriers. L'effet de l'urine, eft non-feulement de précipiter les matières étran- gères, mais encore d'empêcher que le fédiment que l'on a jette dans Peau imprégnée, ne donne trop de dureté à l'alun. Dans les chaleurs il faut un jour de plus à la folution alumineufe pour- fe refroidir , & à l'alun pour fe former. Au contraire , dans les grands froids la cryftallifation de l'alun eft fi prompte qu'il fe trouve mêlé avec les matières étrangères qui n'ont pas eu le temps de fe précipiter. Ce mélange lemble augmenter la quantité de l'alun, mais ne l'augmente pas en effet , puifque ces corps étrangers s'en féparent par de fimples lotions. Lorfque la liqueur a été quatre jours dans le réfrigérant , on ôte l'eau- mere avec une éeope , & on la jette dans une citerne , d'où on la prend pour en mettre dans les chaudières ; en forte que l'on fait bouillir la Ui ACADÉMIQUE. ?$7 — queur tous les cinq jours , jnfqu'a ce qu'elle (oit évaporée, & qu'elle ait Tpansactions ponné tout ce qu'elle contenoit d'alun ou d'autre matière. Philosophiq. On lave l'alun qu'on a détaché des parois &c du tond du réfrigérant A - , ». , ■> • ' , , r , .. , p., Anncee 1075. avec de 1 eau qm a déjà été employée au même mage , après quoi il ne \r0 , relie plus qu'à lui donner la préparation fuivante. A ' y* On le met dans un autre vailTeau avec fufhïante quantité d'eau dans laquelle il le diflout; on fait bouillir un peu cette folution, & on la paffe enfuite avec l'écope dans un grand tonneau où elle relie ordinairement dix jours, au bout defquels on a de l'alun marchand. Remarquez que j'ai évalué la pefanteur de la liqueur aluminéc fur le pied de la livre de Troy ; en forte que la proportion du fel que contient cette liqueur, ell à-peu-pres de vingt-quatre grains fur chaque chopine d'eau. MANIERE DONT ON FAIT LA COUPEROSE VERTE en Angleterre. Par le même. LEs Pyrites qui fournifient la couperofe , & qu'on appelle aufli pierres x^ d'or , le trouvent fur les côtes d'Effex & de Hampshire, & fur celles a R ' 'yV des Provinces Maritimes fituées à l'Oueft des deux précédentes. On ren- ' ' contre une grande quantité de ces pyrites fur les rochers adjacents, mais elles ne font pas fi bonnes que celles que l'on tire des côtes même à l'en- droit où elles font baignées alternativement par les marées. Les meilleures font celles qui ont la couleur & l'éclat de l'argent ; les fiiivantes font celles dont la couleur eft un jaune de rouille foncé ; les plus mauvaifes ont la couleur obfcure de la terre d'ombre , & paroiiTent contenir du gravier & d'autres corps étrangers. On trouve fouvent au milieu de ces pierres de» coquilles de pétoncle , d'autres petits coquillages , des fragments de planches de fapins , Si du charbon de terre. On fe fert des plus brillantes de ces pierres en guife de pierres à fufil pour les armes à feu. Pour tirer de ces pierres la couperofe verte ou le vitriol ferrugineux , on commence par creuler des lits proportionnés au terrein ; à Depford on fait ces lits en talut de cent pieds de long , de quinze de large dans leur partie lupérieure , & de douze de haut ; on revêtit les parois de ces lits ou excavations, d'un çorroi fait avec de la glaife & de la craie , afin que l'eau quia lavé les pyrites ne (e perde point dans les terres, mais qu'elle foit renvoyée dans une auge de bois peu profonde, placée au cen- tre de l'excavation : cette auge eft couverte & doublée de planches ; elle ell un peu inclinée, afin que l'eau ne faffe qu'y palTer , & aille tout de fuite le rendre dans une citerne qu'on a ménagée plus loin fous l'attelier de l'évaporation. Lorfquc ces lits ont eu le temps de fe fécher médiocrement , on y me$ une couche de pyrites de deux pieds d'épaiffeur. —■'■'" 198 COLLECTION Transactions Ces pyrites font cinq ou fix ans avant que de fournir une quantité Philosophiq. confidérable d'eau imprégnée de leurs fels, & avant que cette eau foit un Année 1678. Peu chargée. N°. 142 C'eft le folcil Se la pluie qui leur donnent pour ainfi dire la maturité ; Art VI- cependant on a reconnu par expérience qu'en les humectant d'une eau qui- avoit été expoféc au foleil , & faifant tomber cette eau en forme de pluie ' par la pome d'un arrofoir, cela les retardoit au lieu de les :avancer. Avec le temps , ces pierres fe changent en une terre vitriolique qui fe- gonfle par l'effet de la fermentation. Lorfque ces lits de pyrites font à leur perfection , on les renouvelle' tous les quatre ans en y ajoutant de nouvelles pyrites. Lorfqu'on fait un nouveau lit , on prend une bonne quantité de la terre fermentée des lits anciens , & en la mêlant avec de nouvelles pyrites , on avance leur décompolition. La citerne dont j'ai déjà parlé eft faite avec de fortes planches de chêne bien jointes & enduites de craie; celle de Deptford tient fept cents tonneaux de liqueur. Il faut avoir grand foin que l'eau ne fe perde point ni dans cette ci- terne , ni dans les lits. A l'égard de la citerne il faut la partager en deux par une cloilon de planches , enduite comme le refte , afin que s'il y a quelque choie à raccommoder dans l'une des parties , on puiffe le faire en paffant toute la liqueur dans l'autre. Plus les pluies font abondantes, plus la quantité de la folution eft grande, mais auffi elle eft d'autant plusfoible. On connoît fa qualité par fa pefanteur ; plus elle eft pefante, plus elle eft riche; quelquefois un œuf qu'on y jette n'y enfonce qu'à demi ; mais cet œuf n'y a pas été une minute, que l'on voit la liqueur bouillonner autour & jetter de l'écume ; & au bout de trois minutes la coque de l'œuf eft entièrement diffbute. Une goutte de cette liqueur venant à tomber fur de la toile de chanvre , • de lin , ou de coton , ou fur du cuir , ou fur «ne étoffe de laine , agit : comme en bridant & fait fon trou. On puife la liqueur de la citerne pour la jetter dans la chaudière ; cette chaudière eft de plomb , elle a huit pieds de toutes faces , & contient environ dou7e tonneaux : voici comment on l'arrange. On prend de grandes pièces de fonte- de douze pouces de large , & dont la longueur foit égale à la largeur de la chaudière; on les met à douze pouces de diftance l'une de l'autre , & vingt-quatre pouces au deffus du feu du fourneau dont les murs font de brique ; on croife ces pièces de fonte avec des barres de fer plat qui fe joignent , on met la chaudière deffus , & l'on place au fond de cette chaudière un vaiffeau de plomb dans lequel on met d'abord cent livres de vieux fer. On bride dans ce fourneau du charbon de Ne-a-caflle ; à mefure que la chaudière bout, on y jette de nouveau fer fucceffivement julqu'à quinze cents livres pefant , & on y ajoute de nouvelle eau de la citerne à me- fure qu'elle en perd par l'évaporation. L'addition de cette eau froide &C fouvent la mauvaife adminiftration du feu , font caufe que cette opération dure ordinairement plus de vingt jours. ACADÉMIQUE. 199 Pour connoîtrc fi l'eau eft fuififammcnt évaporée, on en prend un **^— — — » ,peu dans une terrine, oc l'on voit fi le vitriol le cryftallife affez promp- Transactions jtement. Philosophiq. Nicolas Crifp a trouvé le moyen de perfectionner ce procédé en abré- Anm;e l6 8< géant la durée, puifque -bus Ion attelier de Deptford il fait trois chau- ^0 ' dieres par Icinaine. a „- yt Premièrement , il s'eft appliqué à conftruire fon fourneau de manière * * que la chaleur fe diftribuàt uniformément lur le fond &C fur les côtés du vaiffeau qui contient la liqueur à évaporer. Secondement , au lieu de remplir les chaudières bouillantes avec de l'eau froide , ce qui les arrête quelquefois pour dix heures entières , il a trouvé le moyen de placer à l'extrémité des chaudières des vaifleaux de plomb pôles fur des barres de fer un peu plus haut que les bords des chaudières; on remplit ces vaifleaux de la liqueur de la citerne, & le fourneau y envoie affez de chaleur pour entretenir cette liqueur toujours prête à bouillir; en forte qu'elle peut fuppléer fans ceffe à l'éva- poration des chaudières, fans les refroidir, fans interrompre l'ébullition, Troifiémement , il a trouvé la mefure jufte de ce qu'il faut mettre de Sa dans la chaudière ; il en augmente la quantité à mefure que la chau* diere bout plus lentement , & cela accélère l'ébullition, Si l'on n'ajoutoit pas continuellement du fer dans la chaudière , le vi- triol fe formeroit au fond & fe fondroit ; le même inconvénient arrive fi l'on ne pafTe pas la liqueur des chaudières dans le réfrigérant aufli-tôt qu'elle eft allez évaporée. Le réfrigérant elt un vaiffeau oblong & évafe, enduit d'un fort ciment à l'épreuve de l'eau ; il a vingt pieds de long , neuf pieds de large par le haut , beaucoup moins par le bas , & cinq pieds de profondeur ; on y jette la liqueur aulfi-tôt qu'elle a affez bouilli ; le vitriol s'y cryftal- ilife en quatorze ou quinze jours , & les cryftaux s'attachent aux parois .& au fond du vaiffeau, de l'épaiffeur de cinq pouces environ. Quelques- uns mettent dans le réfrigérant des branches d'épines aufquelles les cryf» taux s'attachent auffi , mais cela ne fe fait point à Deptford. Les cryftaux qui font adhérents à ces branches & aux parois du réfri- .gérant, font plus purs & d'un plus beau verd que ceux du fond; la .couleur de ceux-ci eft sale & oblcure. Au bout d'environ quatorze jours on parte la liqueur du réfrigérant .dans un a*tre vaiffeau, & on la garde pour la faire bouillir une féconde •fois avec de la nouvelle eau. On étend le vitnol fur un plancher , &C on l'y laiffe jufqu'à ce qu'il ait rendu toute fon eau que l'on reçoit dans tin réfrigérant. La vapeur qui s'élève des chaudières bouillantes a de l'acrimonie. On poitrroit taire bouillir l'eau imprégnée de vitriol fans y ajouter d$ •fer, mais il y auroit à craindre que la chaudière nç fondit. Quelquefois en remuant la terre vitriolique des lits, on trouve du yj» Sriol tout tormé. 100 COLLECTION Transactions Philosophiq. MANIERE DONT ON FAIT LE MALT EN ECOSSE, par M. Robert Moray. Année 1678. N°. 142. Art. VIII. LE malt fe fait en Ecoffe avec de l'orge ; il y a deux efpeces d'orge ; l'un dont les épis ont quatre rangées de grains , c'eft celui qu'on emploie le plus communément ; l'autre dont les épis n'ont que deux ran- gées de grains , c'eft celui qui fait le meilleur malt. L'orge le plus récemment battu eft préférable ; s'il étoit battu depuis fix femaines ou davantage , il ne pourrait pas donner de bon malt , à moins qu'il n'eût été confervé dans une température bien égale ; mais cela eft difficile, fur-tout s'il eft amoncelle contre une muraille; car dans ce cas celui qui eft au centre du monceau n'eft point fec , celui qui ie trouve à la furface l'eft trop, celui qui eft contre le mur, commence à germer, & celui qui eft au fond fe moilit. En forte que lorfqu'on veut convertir en malt cet orge ainfi mélangé , celui qui eft gâté ne vient pas tien, comme difent les Ouvriers, c'eft-à-dire', qu'il ne peut acquérir le degré jdfte de maturité & de confiftance que le malt doit avoir, & con* féquemment qu'il gâte celui même qui eft de bonne qualité , une par* tie des grains venant fan , une autre partie ne venant qu'à demi , une autre partie ne venant point du tout , & entin une autre partie venant trop. La meilleure façon de conferver long-temps l'orge battu clans une tem- pérature qui lui convienne, c'eft de ne le point féparer de la paille, mais le plus frais battu eft toujours le meilleur. Les Brafteurs ont coutume de le garder dans de grandes chambres planchéyées , en donnant un pied d'épaïlTeur au monceau , & le faifant remuer de temps en temps, De l'orge qui fe feroit trop échauffé dans la grange avant d'avoir été battu , ne feroit bon ni pour faire du malt, ni pour aucun autre ufage; mais quand il fe feroit un peu échauffé dans la paille après avoir été battu , il n'en feroit que meilleur pour les Brafteurs , parce que dans ce cas il vient plus vîfe & plus également. De l'orge recueilli dans plulieurs endroits ne donneroit pas de bon malt , parce qu'il ne viendroit pas également. L'orge le plus propre à faire du malt eft donc celui qui a été re- cueilli dans un même champ , qui a été battu dans le même femps , Si qui a été gardé tout enlemble & de la même manière. Prennez environ fix quarters (a) de cet orge choifi , récemment battit , bien vanné, bien féparé de fa paille, mettez-les dans une auge de pierre remplie d'eau ; laiffez infufer ce grain jufqu'à ce que l'eau vous paroiffe d'une couleur rougeâtre affez vive ; cela arrive ordinairement au bout e ,(,-,$ jugera fi le grain a allez d'eau. Le renflement confidérable du grain in- *. ' dique qu'il eft allez infufé , fa trop grande molleffe indique qu'il l'eft , ' ^J.A trop ; la véritable confiftance ett celle de cet orge qu'on prépare pour faire ' ' une elpece de bouillie. Lorlque le grain ert fufRfamment infufé , on le retire de l'auge & on le met en tas pour faire égoutter l'eau ; deux ou trois heures après on épanche ces tas avec la pelé , &£ on en forme une couche de vingt ou vingt-quatre pouces d'épaiifeur. Cette opération demande beaucoup d'art & d'expérience ; le grain reliera dans cet état l'elp3ce de quarante heures , plus ou moins, lelon fa qualité & les différentes circonftances indiquées ci-defïïis , avant de prendre la véritable confiilance du malt; l'efléntiel eft qu'il vienne tout également. Quinze ou féize heures après que le grain aura été mis ainfi en couche , il faudra le veiller de très-près , car c'eft environ ce temps-là qu'il com- mence à pouffer les racines; &c lorlque cela s 'eft fait entièrement Si bien également, il faut une heure après rompre la couche & remuer le grain, autrement il poufferoit aufli l'épi , tic cette germination trop avancée gâ-» teroit tout ; la bierre qu'on en tireroit n'auroit ni goût ni force. Si tout le malt ne vient pas également , mais que celui qui eft dans le milieu étant le plus échauffé vienne le premier, comme il arrive d'or- dinaire, il faut rebrouiller la couche, de manière que ce qui étoit deffus fe trouve deffous , & que ce qui étoit deffous fe trouve à la furface ; après quoi on le laiffe jufqu'à ce qu'on le voie venir également. Lorlque le malt eft bien venu , il faut le remuer tic rompre la couche en la réduifant à une épaiffeùr de cinq ou fix pouces ; & il faut conti- nuer de l'épancher encore & de le remuer trois ou quatre fois de luite , après quoi on le remuera une fois feulement en quatre ou cinq heures, obfervant de l'amonceller en tas de plus en plus épais, & l'on continuera cette manœuvre au moins pendant quarante-huit heures. En remuant ainft le malt on le rafraîchit, on l'amortit, on le feche, on le fépare de la bourfe , on lui donne la maturité, & on le dilpofe à fe diffoudre facilement dans l'eau. Après cela on met le malt en monceaux les pins élevés qu'il eft pof- fible , Se on l'y laiffe s'échauffer au point qu'à peine on puifle y tenir la main ; ce qui arrive d'ordinaire dans l'efpace de trente heures ou en- viron ; cette préparation achevé de donner au malt la confiftance & la maturité qu'il doit avoir. Après que le malt eft fufRfamment échauffé, on l'épanché dans un lieu aire" pour le rafraîchir , on le remue encore cinq ou fix heures après, & on le fait lécher au fo: r pu plutôt à l'étuve ; on lui donne d'abord un feu qui dure vingt-quatre heures , en fuite un autre moins vif, &c - encore un troilieme , s'il eft néceffaire , mais toujours plus foible. Si le malt n'elt pas bien léché , il ne pourra fe moudre comme il faut , ni le Tom, VI, des Aca-d. Etrang, C ç. loi COLLECTION B diflbudre facilement, &c la bierre qu'on en tirera fe trouvera rouge J Transactions amere, & ne fera point de garde. Philosophiq. Le meilleur aliment pour le feu du four de Pétuve, c'eft une efpece Année i678.de cnarbon fo(fiIe que l'on tire d'une terre marécageufe; (a) en fuite le j^o i41 'charbon de bois fait avec du charbon de terre à demi confumé. La bruyère Art. VIII & 'e ^e-nCt ne .valent r'en Pour cela > ^ on n'a Pas affez d'une feule d* ces matières , il faut commencer par brûler la meilleure , car c'eft la pre^ miere qui a le plus d'influence fur le goût de la liqueur. (") Pfi ACADÉMIQUE 105 Eclaircijffements fur la Table précédente. Trams \ctions M. Booker eft le premier qui ait npperçu que les tables des marées Philosophiq. étoient fautive* , 8c qui ait commencé à en corriger les fautes en Annoe I682-. faifant remarquer que les balles marées des quadratures étoient plus courtes iN;.>_ , ., d'une heure que les hautes marées des Syzygies. ^rt. [|[# M. Henry Philips tut ie premier qui rechercha la caufe de cette iné- galité , &i. conftruilit d'après la théorie des tables qu'on a vues ci-defîus n°. 34. & qui le trouvèrent plus conformes à la vérité qu'on ne s'y étoit attendu. Cependant ayant vérifié que les temps obfervts des ma- res étoient ordinairement plus courts que les temps marqués par M. Phi- lips ; je me luis déterminé à conltruire de nouvelles tables d'après un très- grand nombre d'oblervations. Il rél'ulte de ces oblervations que la plus grande & la plus petite dif- férence entre le temps du paffage de la lune au méridien & celui de la haute mer le rencontre non pas aux Syzygies & aux quadratures , mais la plus grande différence au temps des balles marées, ôi la plus pe- tite au temps des hautes marées. Il faut remarquer que les grandes féchereffes de l'été & les fortes ge- lées de l'hiver en diminuant la quantité de l'eau douce qui le rend dars la mer , font caufe que les marées font moins hautes & qu'elles durent plus qu'il n'eff marqué dans mes tables. Lorfque les vents de Nord ou de Nord-Oueft foufïlent avec violence, ils occafionnent une marée extraordinaire , & dont la durée eftauffi p!us grande que mes tables ne la donnent. Les vents qui foufflent des points oppofés , c'efl-à-dire , le Sud & le Sud-Eff, produilent des effets contraires , de même que les grandes pluies, & tout ce qui augmente la maffe des eaux douces qui fe rendent dans la mer; dans tous ces cas le vrai temps des marées eft plus court que ce- lui qui eft marqué dans mes tables; au refte , la plus grande différence entre mes calculs & les oblervations, eft au plus d'une demi-heure, & fouvent beaucoup moindre. L'utilité de mes tables ne fe borne point au Port de Londres, elle peut s'étendre à tout autre Port d'Angleterre ou des Etats voifins ; il fuffit de connoître par obfervation l'heure ou l'établiffement de ce Port, & félon que cette heure avance ou retarde fur l'heure de mes tables , il faut en augmenter ou diminuer tous les nombres proportionnellement, car j'ai reconnu que la différence entre les hautes & baffes marées étoit la même lur les côtes d'Angleterre &£ des pays voifins. Voici quelques exemples. Noms des lieux. Tinmouth-Haven , Hartlepool & Amfterdam, Breft, Silly, Bridlington-Peer , & à l'embouchure de l'Humber , Penianze , Weymouth , Hambourg & Hall , , Aj< jutez. Heures. Minutes 0. 30. 1. 00. 1. 4V ï. OCT. 3- 30. îo(5 Transactions Philosophiq. Année N*. 14,. Art. 111 COLLECTI O N i68f Noms des lieux Lanion, Foulneffe, Bridge- Water , Landfend Portland , Harefleur , , Texel , Ajoutez.'1 Heures. Minutes} 4. 10. 4- 45- 5. 40. Leith , Maes , Gouries , Gut , .' Gravefend , Rochefter , Rammikins , Flushinghead , Shooe-Beacon , Redfand , Portfmouth , Oftende, Spithead, Harwich , Douvre , Calais &; Dublin , OrforduefF, Gunfleet , Haftings , Shoream , Dieppe, Needles , Yarmouth-Peer ; , , St. Hellens, Havre de Grâce, Retranchez. Heures. Minutes^ 0. *5« 1. OO. 1. 20. a. 30. 3- 00. 4- OQ. 4- 40. 5» 30, SUR LA VARIATION DE VAIGUILLE AIMANTÉE , par M. Ed. Halley, N°. 148. T~A déclinaifon de l'aimant a pour mefure l'angle que l'aiguille aîman- Art. II. .Ltée fait avec le méridien; cette déclinaifon eft variable, & fes variai tions font de la plus grande importance à l'égard de la navigation ; auffi tous les vaiiTeaux un peu confidérables , fur-tout ceux qui doivent paffer la ligne , emportent-ils toujours avec eux des inftruments propres à ob- ferver la variation de l'aimant , afin que cette déclinaifon étant connue ,' on puiffe corriger les erreurs qu'elle aura pu occafionner dans la route du vaifleau relativement au méridien. Un phénomène fi important étoit digne d'occuper les Philofophes, 5c de les exciter à en rechercher la caufe , ou du moins la véritable loi ; cependant je ne fâche que M. Bound , ancien ProfefTeur pour la naviga- tion , qui ait entrepris d'y appliquer le calcul , encore fon hypothefe fç borne-t-elle de fon propre aveu à la Ville de Londres , & par cor.féquent eft fort éloignée d'une théorie générale. Tous les autres Phyficiens qui ont parlé de la déclinaifon magnétique , l'ont attribuée à des caufes acci- dentelles & incertaines, comme au voifinage des mines de fer ou d'ai- mant, &c. ( X.' PhILOiOPmIQ. 19 30 O. 16 00 O. Année i68j„ 17 00 O. no ,48, Art. IL, 1674 15 00 0. 1676 1676 1676 10 M 30 O. 30 0. 00 O. 1676 1680 1680 u 8 8 00 0. 48 0. zo 0. 1680 8 10 0. 1676 5 10 0» 17 50 o. 13 }0 O. 00 o 9 0 E. 3 40 E. 6 10 E. 8 4S E. $ 30 E. Qn a ttjoutè à cette Tabl: une fuite des ohfervations faites à Paris & ailleurs, $n différents temps , aj.n de rapprocher les faits de même %enre. 110 COLLECTION Transactions Philosophiq. TA BLE jAnnée 1683. N°. 148. £&T. II, DES DÉCLINAISONS OBSERVÉES en différents temps à Paris & ailleurs. Lieux. Années. Paris. IJîO 1580 1610 1630 1660 J664 1670 1680 f68j I684 l68f 1686 1692 Ï695 169Î 1696 I698 I699 I700 I70I I701 1705 I704 I70Î I706 I707 I708 1709 1710 Ï7II I7I2 T7lî Ï714 •7iï 17(6 «-17 1718 I7I9 I720 I71I 1 1 8 4 I Déclinaifons. Degrés Minutes. 8 ooEfl 30 E on E 30 E 00 E 40 Ouefï. 30 O. 40 O. fo O. 10 Io 3° 5° 20 48 8 40 10 I» i5 48 6 20 35 48 10 Lieux* Paris. I 2 3 4 4 4 $ 6 6 7 7 8 8 8 8 9 9 9 9 io io 16 10 Io Ii II il Ii I2 Ii I2 12 M 13 15 If 50 f° If 22 3° f° 20 4Î 30 3° o o Rome, avant Londres. Allemagne. Cabo Corfo. Entie le Groenland & la nouvelle Zemble 1790. de latitude Nord. Torneao. années. Décl inaifons. Degrés ■ Minutes, 1721 13 0 I713 M 0 17*4 13 0 I7M '3 If I716 13 4* 1717 '4 0 1718 '4 0 1729 »4 IO 1730 r4 If 1731 H 4f I731 •f if •733 U 4Î 1734 i? 4f T7?î if 40 I736 15 0 «737 14 4f 1738 M 10 1739 if 20 I740 if 4f 174» if 40 1742 15 40 1743 if IO >744 16 If Ï74Î 16 «î 1746 16 If 1747 16 30 I748 16 If 1749 16 30 17s0 17 If I660 8 00 E. I670 2 io E« 1667 I 30 0, •f 36 Io 15 E. 1683 3 40 0. tt96 1737 16 f 00 Ë. fO. La.déclinaifon a été trouvée la même par M. Petit depuis Breft jufqu'à la Val-» teline ; elle n'eft pas la même à Lime-Houfe & à Witlieal , quoique ces deux en- droits ne foient éloignés l'un de l'autre que de quatre milles ; c'eft-là où l'on pourroic étudier avec fuccès la dédinaifon de l'aimant. (Z) ACADÉMIQUE. m II feroit à fouhaiter pour completter cette table , que les Efpagnols vouluflent nous communiquer les obfervations qu'ils ont dû faire lur la Transactions déclinaifon de l'aiguille aimantée dans la partie Septentrionale de la Mer I'hilosophiq. du Sud qu'ils parcourent en allant des Ifles Manilles à Acapulco; & pa- a - xo ■11 i u ii i • nrr j i • / i l Année 16M. reillement que les Hollandois nous nllent part de la quantité de cette ja0 o ' déclinaifon obfervée au Japon. Néanmoins, lorlque je coniîdcre le nom- .„'_ iY bre des obfervations que j'ai r .'cueillies , &c qui ont été faites à une grande diftance de notre Europe , & dans des pays fort éloignés les uns des autres , je me perfuade qu'une théorie qui le trouve d'accord avec tous ces faits , ne fera point démentie par ceux qui viendront dans la fuite à notre connoiflance. Mais avant d'aller plus loin, j'ai quelques remarques à faire fur la table précédente. I. Dans toute l'Europe la déclinaifon a lieu maintenant du Nord à l'Oueft, elle eft plus à l'Oueft dans les régions orientales de cette partie du monde, que dans les régions occidentales , & elle paroît augmenter toujours dans le même fens. II. La déclinaifon fe fait aufli à l'Oueft fur les côtes de la Virginie , de la nouvelle Angleterre & de Terre-Neuve, & l'on trouve qu'elle augmente à mefure qu'on avance vers le Nord de l'Amérique; en forte qu'elle eft de vingt degrés à l'Ifle de Terre-Neuve, d'environ trente degrés au Dé- troit d'Hudfon , & de cinqùante-fept dans la Baie de BafHn ; la déclinai- fon diminue au contraire à mefure que l'on s'éloigne de cette côte en ti- rant a l'Eiî. De ces deux faits généraux, je me crois fondé à conclure qu'entre l'Europe & l'Amérique feptentrionale , il doit y avoir un lieu ou l'ai- guille aimantée décline à l'Eft , ou du moins où elle celle de décliner à l'Oueft , & je conjecture que ce lieu eft aux environs de la plus orien- tale des lfles Terceres. (<*) III. Sur les côtes du Bréfil la déclinaifon fe fait à l'Eft, & elle augmente à mefure qu'on avance vers le Sud , au point qu'elle eft de douze de- grés au Cap-Frio, & de vingt degrés & demi à l'embouchure de ta Plata. Mais à mefure qu'on s'éloigne de ce point en tirant au Sud-Oueft pour gagner le détroit de Magellan, on trouve qu'elle diminue graduel- lement, n'étant que de dix-fept degrés dans ce détroit, & de quatorze degrés à (on embouchure occidentale. IV. A l'Eft du Bréfil proprement dit , la déclinaifon qui eft à l'Eft dans cette contrée , va toujours en diminuant au point qu'elle eft très-peu con- fidérable aux Ifles de Sainte Hélène & de PAfcenfion , & que l'aiguille aimantée ne décline plus du tout, & fe dirige droit au pôle à dix-huit degrés de longitude occidentale du Cap de Bonae-Efpérance. (a) L'Ifle Tercere eft l'une des Açores, & l'Ifle Sainte Marie eft la plus orientale «les Açores. Tom. FI. des Acad, Eirang. Dd zu COLLECTION V. Transactions A 'Tft <^es endroits dont je viens de parler, la déclinaifon commence Thilosophiq. à fe faire par l'Oueft, & 1b tait du même côté dans toute la Mer des sa Indes ; elle eft de dix-huit degrés à l'équateur, lotis le méridien qui paffe An"eoe 'n^' par la partie teptentrionale de Madagalcar ; & tous le même méridien, " ljf ' mais à la latitude méridionale de trente-neut degrés, elle eft de vingt- T* ' fept degrés &demi; delà en tirant à l'Eft, la déclinaifon diminue, en forte qu'elle ell de huit degrés au Cap-Comorin , de trois degrés lur la côte de l'Hle Java , St qu'elle le réduit à rien aux environs des llles Mo- luques , & un peu à l'Oueft. de la Terre de Diemen découverte par les Hollandois en 1641. VI. A l'Eft des Moluques & de la Terre de Diemen, l'aiguille aimantée commence à retourner à l'Eft, mais cette déclinaifon n'eft pas aulîl con- fidérable, ni ne s'étend auffi loin que celle dont il a été queftion plus haut ; car à Fille de Rotterdam elle eft déjà moindre qu'à la côte orien- tale de la nouvelle Guinée , & en ûippofant qu'elle diminue toujours dans la mêm? proportion, elle doit cefter entièrement à vingt degrés de longi- tude par delà l'Hle de Rotterdam, &C à vingt degrés de latitude méri- dionale; & de ce point l'aiguille aimantée doit recommencer à décliner vers l'Oueft. VII. La déclinaifon obfervée par Jean Narborough à Baldivia & à l'embou- chure occidentale du détroit ds Magellan , prouve clairement que la dé- clinaifon orientale dont j'ai parlé dans ma troifieme Remarque diminue tfès-vîte , & l'on ne pent pas raifonnablement fuppofer qu'elle s'étende fort loin au-delà de la côte du Pérou & du Chili; il eft plus vraifem- blable qu'elle ceffe à quelques degrés de longitude de cette côte, &c qu'une nouvelle déclinaifon occidentale recommence & fait la révolution dans ces Mers inconnues entre le Chili & la nouvelle Zéiande , & entre l'Ifle des Chiens & le Pérou. VIII. En navigant au Nord-Oueft de l'Hle de Sainte Hélène par celle de l'Afcenfion jufqu'à l'équateur, la déclinaifon eft toujours la même , c'eft-à-dire à l'Eft, & très-petite; or, la ligne que le vaiffeau décrit dans cette route où la déclinaifon eft prefque nulle, n'eft point un méridien, mais elle fe dirige au Nord-Oueft. IX. L'embouchure du détroit d'Hudfon, & celle de la Rivière de la Plata fe trouvent à-peu-près fous le même méridien; &c cependant la décli- naifon eft de vingt-neuf degrés & demi à l'Oueft dans le premier de ces deux endroits , & de vingt degrés &C demi dans le fécond ; cela feul fait voir rinfuffifance de la théorie du Sieur Bottnd qui admet deux pôles magnétiques & un axe incliné à l'axe de la terre , d'où il fuivroit que la déclinaifon feroit conftamment la même dans tous les endroits qui fe trou- vent fous le même méridien. Ces faits bien établis feront la bafe de ma théorie ; mais avant d'en- ACADÉMIQUE. 113 trcr en matière , il fera bon d'indiquer les erreurs de deux Philofophes " — ^ célèbres. Transaction» Gilbert fuppofe que la terre efl douée dans toutes (es parties d'une Philosophiq. vertu magnétique, que l'eau ne participe point à cette vertu, &: que Année i68* par cette raifort l'aiguille aimarttee fe tourne toujours du côté de la terre, xt0 ..$ parce que c'eft le coté ou la matière magnétique fe trouve en plus ar't ?t ' grande abondance ; cette fuppofition elt démentie par un grand nombre de faits, Se" lur-toutpar ce qu'on oblerve lur les côtes du Bréfil où l'ai- guille aimantée , non-feulement ne paroît point attirée par le continent , mais encore lé tourne du côté oppolé, c'elt à-dire , auNord-Eft, s'écar- tant du méridien qui luit à-peu-pres la direction des côtes. Delcartcs prétend que les mines de fer Se d'aimant cachés dans les en- trailles de la terre ou au fond de la mer, peuvent être la caufe de la dé- clinailon de l'aiguille aimantée. Mais fi l'on confidere que cette déclinai- fon fe foutient toujours la même lur une étendue très-confidérab!e de la furface du globe , notamment dans la Mer des Indes , on fera obligé de conclure que h fubltance, qui par la force de fon attraction fait ainli décliner l'aiguille aimantée, elt à une très grande diftance. Or, l'on fait par expérience que dans un vaiffeau les demi-coulevrines de fer &e les plus gros canons.de même métal n'influent pas fenfiblement utr l'ai- guille de la bouffole à douze ou quinze pieds ce diftance; Se d'ailleurs il elt prouvé par des épreuves faites ions les yeux de la Société Royale , que la plupart des mines de fer n'ont que très-peu de magnétilme avant d'être travaillées. Quelle malTe énorme de ces .matières ne faudroit-il donc pas fuppofer pour que leur action put fè tranfmettrc Se produire un fi grand effet à deux ou trois cents milles de diftance? A la vérité, l'on ne peut nier que dans certains endroits près des côtes ou fur des bas-fonds l'aiguille aimantée ne reçoive quelquefois les impreflions irrégulieres des caulcs dont il s'agit ici; c'eft ce qui arrive d'une manière très-marquée au rapport de GafTendi dans une Ifle de la Méditerranée nommée l'Hic d'Ilva. Mais ces irrégularités indiquent toujours des amas de matières magnétiques dans le voilinage du lieu cù elles arrivent , Se pour ne pas fortir de l'exemple aiflégtfé , fille d'Ilva elt renommée de toute antiquité pour lès mines d'aimant. Une autre objection invincible contre les hvpothefes de Gilbert 8e de Delcartcs , & même contre celle des fibres magnétiques du Père Kirker, c'elt le changement arrivé dans la déclinaifon cfui depuis un fiede a va- rié à Londres de plus de quinze deçrés. En vain diroit-on que la géné- ration du fer dans des endroits cil il n'y en avoit point auparavant , Se que le traulport qui s'en fait journellement d'un lieu à un autre , pour- roit être la caufe de cette variation ; il elt certain qu'un efret li gé- néral Se fi confiant ne doit point s'attribuer à des caufes particulières' & fortuites. Voici donc , après y avoir penfé beaucoup , ce que je crois que '"on peut dire de plus raifonnable Se de plus conforme à tous les phénomènes obfervés ; c'elt que le globe terreltrc elt un grand aimant qui a quatre pôles magnétiqnes , ou autrement quatre foyers d'attraction, Se que dans Dd a ±14 COLLECTION ~ les pays fitués près de l'un de ces pôles magnétiques , c'eft ce pôle qui Tu ansactions détermine la direction de l'aiguille aimantée, le pôle le plus voilin l'em- Phjlosophiq. portant toujours fur le plus éloigné. Année 1683. Déterminer géométriquement la fituation de ces pôles magnétiques fur N° iaH ' 'c g'°^e terreftre, feroit (ans doute un beau problême à réfoudre, mais art ir il n'y a pas afïez de données pour cela, & on en eft réduit aux conjec- tures. Pour moi je perife que celui de ces pôles qui fe trouve maintenant le plus près de nous, eft ou peu s'en faut, dans le méridien de Lands- End en Angleterre, & qu'il n'eft pas éloigné de plus de fept degrés du pôle arctique. C'eft ce pôle dont je viens d'indiquer la pofition qui ré- git principalement la déclinaifon de l'aiguille aimantée dans toute l'Eu- rope , dans La Tartarie , & dans la Mer du Nord. Je dis principalement, parce que fon action fe combine avec celle de l'autre pôle magnétique îeptentrional , lequel fe trouve dans le méridien qui pane au milieu de la Californie , & à environ quinze degrés du pôle Boréal de l'Uni- vers. Ce fécond pôle magnétique a la principale influence fur la décli- naifon de l'aimant dans toute l'Amérique feptentrionale , & dans l'un ik l'autre océan limé de part & d'autre de ce pôle depuis les Açores en allant par l'Oueft jufqu'au Japon & plus loin. Les deux pôles magnétiques méridionaux (ont moins voifins du pôle de l'univers ; l'un s'en éloigne d'environ feize degrés , & (e trouve à- peu-près dans le méridien qui paiTe à vingt degrés Oueft du détroit de Magellan, ou à quatre-vingt dix degrés Oueft du méridien de Londres. Ce pôle régit la déclinaifon de l'aimant dans toute l'Amérique méridio- nale , dans la mer pacifique , & dans la plus grande partie de l'Océan Éthiopique. Le quatrième & dernier pôle magnétique, ou le fécond des deux méridionaux , parcît avoir plus de force & une plus grande fphere d'a&ivité que les trois autres ; c'eit aufli le plus éloigné du pôle du monde , fa diflance à ce pôle n'étant guère moindre de vingt degrés , il fe trouve dans le méridien qui paffe par la nouvelle Hollande Ik. par l'Ifle des Célebes,(j) à environ cent vingt degrés Elt du méridien de Londres. C'eft le pôle dominant dans la partie méridionale de l'Afrique, en Arabie, fur la mer rouge, dans la Perle , dans l'Inde , dans les Ifles voifines , & fur toute cette partie de la mer des Indes qui s'étend depuis le Cap de Bonne-Efpérance par l'Ell jufqu'au milieu de la grande mer du Sud qui fépare l'Ane de l'Amérique. Telle me paroît être en ce moment la diilribution de la force magné- tique fur le globe terreftre ; il s'agit maintenant de faire voir l'accord de cette hypothefe avec toutes les obfervations faites jufqu'à ce jour fur la déclinaifon de l'aimant , & avec les réfultats généraux que j'ai tirés de la table qui préfente la fuite de ces obfervations. Et d'abord il eft clair que notre pôle magnétique feptentrional d'Europe fe trouvant dans le méridien de Lands-Encl ; tous les lieux qui feront plus à l'Eft, auront ce pôle à l'Oueft de leur méridien, que par conféquent l'aiguille aimantée tournant fon extrémité Nord vers ce pôle , déclinera (a) Autrement l'Ifle Macaçar , à cinq degrés de latitude méridionale. ACADÉMIQUE. 115 néccffaircnicnt à I' ^ueft , & que cette déclinailon fe trouvera plus grande ——■—»— à mefure qu'on s'éloignera vers l'Eft, jufqu'à ce qu'on foit parvenu â un Transactions certain méridien de Ruine où le fait ia plus grande déclinaifon ; après Philosophiq. quoi elle diminuera par degrés. Or, la déclinailon n'eu à Breft que d'un . , , .„ degré quarante-cinq minutes Oueft , &C à Londres que de quatre de- "J"^ '? '' grés trente minutes , tandis qu'elle eft à Dantziclc de fept degrés. . ' ' yî" A POueft du méridien do Lands-End , l'aiguille aimantée devroit dé- ARTf l • cliner à l'Eft , fi ce n'étoit que le trouvant alors plus proche du pôle magnétique leptentrional fitué en Amérique, qui paroît avoir plus de force que celui de notre Europe , elle reçoit de lui une impreflion qui contre-balance celle du pôle d'Europe ; en forte que dans le méridien même de Lands-End, l'aiguille décline un tant foit peu à l'Ouelt. Ce- pendant je fuppole qu'aux environs du méridien de l'ifle Tercere , notre pôle d'Europe le trouvant plus voilin , peut l'emporter fur celui d'Amé- rique , & foire décliner un peu l'aiguille vers l'Elt en l'attirant à foi , mais cela ne peut guère avoir lieu que clans un efpace fort limité ; les efforts contraires des deux pôles ne permettant pas qu'il y ait une dé- clinaifon coniidérable dans toute la partie orientale de la mer Atlantique, ni fur les côtes occidentales d'Angleterre , d'Irlande , de France , d'Ef- pagne & de Barbarie ; mais à l'Ouelt. des Açores , le pouvoir magnétique du pôle fitué dans le nouveau monde venant à l'emporter fur notre polo d'Europe , tire à lui l'aiguille aimantée avec une force qui aug- mente en raifon inverle des dillances. De-là il arrive que fur les côtes .de Virginie, de la nouvelle Angleterre, de Terre-Neuve , & au détroit d'Hudfon l'aiguille décline à l'Ouelt, que cette déclinaifon va en diminuant à médire qu'on fe rapproche de l'Europe, & qu'elle eft moindre en Vir- ginie & dans la nouvelle Angleterre , que dans l'ifle de Terre-Neuve , & dans le détroit d'Hudfon. Cette déclinailon occcidentale diminue encore à mefure qu'on avance de-là vers le Nord de l'Amérique jufqu'au méridien qui pafle par le milieu de la Californie où elle celle tout-à-fait , l'aiguille s'y dirigeant droit au Nord ; & je ne doute point qu'à l'Ouert de ce méridien jufqu'à la Terre d'Yeilfo & au Japon, l'aiguille aimantée ne décline à l'Eft, & que cette déclinailon n'aille à quinze degrés ck plus au milieu de cette partie des mers oui s'étend du Japon à la Californie. C'eft ce qu'il feroit facile de lavoir des Efpagnols qui fréquentent beaucoup ces mers en re- venant des Ifles Manilles , & j'invite tous les navigateurs à vérifier ce fait qui fera déeilïf. Au r.?lle , cetfe déclinaifon orientale a lieu dans les Ifles du Japon & d'Yeilo, dans la Tartarie orientale, & dans une partie de la Chine juf- qu'aux climats fournis à l'influence de notre pôle magnétique d'Europe, qui fait décliner l'aiguille à l'Ouelt , & dont le plus grand effet fe mani- fefte, comme je l'ai déjà dit, en un certain endroit de la Rulîie. L'action des polts méridionaux eft la même ; toute la différence c'eft qu'ils attirent l'extrémité Sud de l'aiguille aimantée, De-là il fuit que la déclinaifon fur la côte du Bréfil , à la hauteur de la Plata & dans le dé- troit de Magellan doit fe faire à l'Eft , comme elle s'y fait réellement fe- n6 COLLECTION m bn notre Remarque III. fi l'on fuppofe qu'il y ait un pôle magnétique Transactions fit»^ vingt degrés à l'Oueft du détroit de Magellan. Cette déclinaifon fe Philosoi>hiq. foutient ainlî à l'Eft fur la plus grande partie de l'Océan Èthiopique A , ,o jufqu'à ce que l'action dont elle eft l'effet ibit contre-balancée par la THo* » torce d'un autre PoIe méridional, comme il arrive entre le Cap de Bonne- .'' I4., Efpérance & les Mes de Triftan d'Alcunha. De-là en allant à l'Oueft , cet autre pôle méridional magnétique qui (e trouve en A fie, devient pré- dominant , & attire l'extrémité Sud de l'aiguille aimantée ; de forte que la déclinaifon fe fait à l'Oueft. Ce pôle magnétique qui eft fort éloigné du pôle de la terre , eft le plus conlidérable des quatre , foit par la force de l'on action , foit par l'étendue de fa fphere d'activité ; aufîi l'aiguille aimantée décline-t-elle conftamment à l'Oueft dans toute la mer des Indes jufqu'à la nouvelle Hollande fie plus loin encore , & elle décline de dix- huit degrés fous l'équateur , ce qui eft fa plus grande déclinaifon fous ce grand cercle de la fphere. (s) Aux environs du méridien des Illes Cé- îebes , lequel eft auffi celui du pôle dont il s'agit , l'aiguille ceffe de dé- cliner à l'Oueft , &£ commence a fe tourner vers l'Eft. Suivant mon hy- pothefe , cela doit le foutehir jufqu'au milieu de cette partie de la mer du Sud qui fépare la nouvelle Zelande du Chili , où commence une nouvelle ins du phofphore folide, Ô£ nous le fîmes fondre dans autant d'eau précilement ijn'il en falloit pour le couvrir , ce qui faifoit environ une drachme. Lorfqu'il fut actuellement froid, nous y versâmes deux onces d'huile de vitriol; ces deux liqueurs ayant été bien remuées enfemble, commencèrent à s'échauffer , puis il en fortit des globules de feu qui îémbioient autant d'étoiles , & qui adhéraient aux parois du vaifieau où elles continuèrent de brûler pendant quelque temps. (>;) (j) Si l'on dilTout à froid un ^roî de phofphore avec une once d'et'prit de nitre 'très-concentré , dans une cornue luttée avec fon récipient , l'acide palTe aulîî-tôt dans le récipient , le phofphore s'allume & brife les vailTeaux avec explolîon ; cet elfet n'eu .point produit par les autres acides, même conce;.;.-;s, ( M.irggrjjf. ) Tom. VI, des Acad, Etrang, £ e iiô COLLECTION Troisième Expérience.' Transactions Philosophiq. Produire de la flamme par V addition d'une huile au mélange précèdent. ]jc'e l ^' ¥L ne f parce qu'elle a grand nombre de propriétaires , Se que le bafîin eft pe- tit en comparailon de ceux dont j'ai parlé jufqu'ici. On fe fert à cette faline de petits vaiffeaux de plomb pour faire bouillir le fel, & il ne fe trouve jamais le moindre grain de fable qui aille au fond avant que les grains de fel fe forment, ni qui adhère aux parois des vaifleaux , quoique l'on ait dit le contraire. (/•) Cette eait n'étant donc nullement chargée de fable, elle doit donner le tel le plus falubre. (a) Voyez le N°. 66. des Tranfaftionj. (/>) Yohn Collins S. and fish, p. 8}2. ACADÉMIQUE. iiy La fontaine falée inférieure de la même Ville n'a qu'an propriétaire g; autant que je puis m'en fouvenir, c'elt pourquoi elle cil moins tirée Transactions cependant on y fait du fel conftamment & allez bien. L'eau de cette Philosophiq. fontaine ne dépofe non plus de fable que celle de la fontaine fupérieure , AnnAe soi du moins on n'y en a- point apperçu; l'une & l'autre ont une odeur jj0 f ** d'oeufs pourris , fur-tout après avoir croupi au foleil. Lorfqu'on fait . ' \.' macérer de la viande dans cette eau , elle y devient infccle en douze ' ' heures. Cependant , le fel qu'on tire de cette eau paffe pour le meilleur fel de fontaine fâlée de l'Angleterre , & je le crois aufli bon qu'il y en ait au monde. Je ne doute pas que cette eau ne noirciffe comme les autres dont j'ai parlé , lorfqu'on y mêle de la noix de galle ; mais j'ai oublié d'en faire Feffai. J'ai obfervé que l'eau croupiffante d'un foffé qui fe trouve vis-à-vis les bâtiments de la faline inférieure , avoit une écume blanche, comme celle des puits fulphureux de l'York-Shire. De tout ceci je déduirai quelques corollaires, I. Tous nos puits fulphureux d'York-Shire ne font autre chofe que des fontaines faites , & fi l'eau en étoit bien tirée, ils n'exhaleroient pas une odeur plus délagréable que ces fontaines. II. On doit trouver aura de la poudre de pierre adhérente aux chaudières de fer oîi l'on fait bouillir l'eau de mer pour en tirer le fel , comme on fait à Shields dans l'Evêché de Durham ; mais je ne me rappelle pas fi l'on en trouve dans les vaiffeaux de plomb dont on fe fert à Medip &C à Milthrop en Lancashire , pour leffiver le fable de la mer, & en tirer le fel en faifant bouillir cette leffive ; cette circonftance n'eft point in- diquée non plus dans la relation qu'on a donnée de la manière de ti- rer le (el de l'eau de mer par infolation. (a) Je n'ai pu trouver du tout de cette pouffiere en dirlillant de l'eau de mer dans un alembic de verre, ni dans l'eau des puits fulphureux d'York-Shire dont on prépare tous les ans une grande quantité pour les ufages de la médecine , ou plutôt pour vendre aux étrangers comme une curiofité. Il faut remarquer que ce fable tombe au fond d:s vaiffeaux avant que les grains de fel (oient formés. Il en efl de même de tous les autres fels minéraux , lorfqu'on fut bouil- lir les eaux qui en font imprégnées ; la partie pierreufe fê fépare d'abord , l'ocre fe précipite au tond comme une poudre , dès que l'eau commence à bouillir ; mais la pierre calcaire forme des lames femblables à des ou- blies ; cependant elle tombe aufîi en pouffiere lorfqu'elle eft expofée à la gelée , comme nous l'avons obfervé ailleurs. III. Cette poudre de pierre étant arrofée d'eau bien claire, & confervée ( j) Tranl'aÛions Philofophiques N°. 5 1 . 1x6 COLLECTION ■ ■■■ ii '■ ■ humide , donne un fel crud d'une riguro finguliere que j'ai décrit & ï& Transactions préfenté ailleurs, (a) Philosophiq. IV. a ; ,n, Nonobftant la grande affinité qui fe trouve entre !e fel marin & le fel iA , ~*' des fontaines falees qui eft le iel commun , j'y ai cependant remarqué • ' |i entr'autres (/') une différence Spécifique que je ne fâche pas avoir en- core été indiquée , laquelle félon moi , caraftériie l'eau de mor , & prouve en même temps qu'aucun des fels que l'on tire des plantes par l'incinéra- tion n'eft un vrai fel marin. Les cryftaux du fel commun , c'eft-à-dire , du fel gemme & du fel que l'on tire de l'eau des fontaines (alées en la faifant bouillir , ont tous? leurs angles entiers ; & tels font aufli tous les lels lixivuh-manns , ainfi nommés & décrits par le Docteur Grew. Mais les cryftaux du vrai fel marin ont toujours quelqu'un de leurs angles coupés par un plan trian- gulaire. C'eft ce que j'ai reconnu en faifant évaporer une bouteille d'eau de mer que j'avois prife fur la côte à Scarborough , affez loin de toute embouchure de rivière; je lailïai évaporer cette eau lentement & à l'om- bre, après l'avoir réduite à la moitié en la faifant bouillir; ck tous les cryftaux qui s'y formèrent , Icfquels étoient en grand nombre & de dif- férentes grandeurs, fe trouvèrent figurés comme je viens de dire. J'ai répété cette expérience avec le même fuccès , & je ne doute pas qu'elle ne rcuffifïe de même fur toute eau de mer , & en quelque partie du monde que ce foit. De plus , je crois que l'eau de mer eft probablement la véritable eatf primitive qui peut avoir exifté avant Us animaux ck les plantes , & que l'eau douce doit en grande partie fon origine comme je l'ai fait voir ail- leurs , (c) aux vapeurs des plantes, à la refpiration des animaux, & aux exhalaifons de la terre attirées par la chaleur du foleil. V. J'ai auffi démontré ailleurs (d) par l'expérience fuivante , que l'eau de mer devient douce en paffant par les plantes maritimes. Je pris un vail- feau de verre de forme alongée , & l'ayant rempli en partie avec de l'eau de mer puifée à Scarborough , j'y mis quelques tiges d'algue marine , dont les unes avoient leurs racines nues , & ifolées de tout corps étran- gers , & les autres les avoient encore adhérentes aux pierres qui leur iervoient de point d'appui dans la mer. Le vaiffeau fe trouvant alors plein , j'y adaptai un chapiteau garni de fon bec, auquel je joignis un récipient fans luter les joints ; & il diftilloit journellement de ces plantes une petite quantité d'eau fraîche fort douce, fort potable , & qui n'avoit point ce mauvais goût qu'ont ordinairement les eaux diftillées par le feu. (.;) De font. med. Anglia. édit. 2. (A) L'eau des fontaines Calées ne donne point de cette liqueur qui refte après la précipitation du fel fur l'eau de mer que l'on a fait évaporer au teu , & enfuite re- froidir pendant douze heures; cette liqueur s'appelle bittern dans les falines d'An- gleterre. (c) De. font, med, An^i, U) Uïd. J'infiue ACADEMIQUE. J27 J'infiftc fur cette expérience , parce qu'elle indique le moyen le plus - ——>*■» naturel, le plus facile, & le plus sur de rendre douce l'eau de mer , ce Transactions qui pourrait être tort utile pour la navigation. Philosophiq. 1 . -/r " v 1 • ti Année i68\. Je ne doute pas quon ne piime trouver d autres plantes parmi celles N° 1 f qui croilîent ou dans la mer ou fur les bords , qui foient plus efficaces a ' '. . * pour l'expérience que je viens d'indiquer , & qui donnent de l'eau douce en plus grande quantité; comme le fenouil de mer, (Lce. du ACADÉMIQUE. i^ du foufre, contiennent aufTi du fer, ce qui fuppofe une décompofnion — — *^m?. de pyrites. Transactions Si l'on objecte qu'il y a du foufre natif qui ne vient point des pyrites, Phiiosophiq. le Doreur répond que le foufre fe trouve au tour des volcans, ce qui ^nn(^e l6git prouve qu'il a été fublimé par l'action du feu; il en conclut que tout ^0 4* foufre natif eft l'ouvrage du feu, & qu'on en trouve d'autant plus en ^r. I II, ÔC III. chaque pays , que ce pays abonde, plus en pyrites ; d'où il fuit que le tonnerre & les tremblements de terre qui , félon lui , font des effets ] r.nkiits par les vapeurs fulphureufes , font plus rares & moins violents dans les régions où il y a peu de pyrites , comme en Angleterre, dont le terrein eft d'ailleurs moins caverneux que ces contrées oîi l'on voit s'élever tout-à-coup de nouvelles ifles & de nouvelles montagnes. Si l'on infifte fur ce que la terre recelle dans ion fein bien d'autres minéraux inflammables que les pyrites ; le Docteur répond qu'il n'en connoît point en Angleterre , & qu'il ne fait aucun pays où il s'en trouve une quantité confidérable. Si l'on veut dire que rien ne peut s'embrafer de foi-même , le Doc- teur prouve le contraire par l'exemple des tas de foin humide , par la chaleur animale exaltée quelquefois par la fièvre , par un fait décifif d'inflammation (pontanéc rapporté dans la micrographie du Docteur Power , enfin , par une multitude de faits femblables connus des gens qui tra- vaillent aux mines. D'ailleurs , les volcans paroiflent s'être embrafés d'eux-mêmes ; car ce n'eft pas l'homme qui y a porté le feu , la plupart font inacceffibles ; ce n'eft pas le foleil, il s'en trouve fous le cercle polaire ; on ne dira pas que c'eft le tonnerre on les tremblements de terre, ce feroit tranf- porter la queftion , &C il faudroit toujours afligner l'origine de ce feu qui s'allume au fein de la nue, ou de celui qui ébranle la terre & em- braie les montagnes. * Or, il eft très-probable que ces montagnes embrafées font en grande partie compofées de pyrites , puifqu'elles rejettent une fi grande quan- tité de foufre & de feories ferrugineufes , prouvées telles par l'applica- tion de l'aimant ; ce qui fuppofe une grande quantité de pyrites décom- pofées , & qui fe font embrafées d'elles-mêmes. De plus, il n'y a point de matière dans tout le règne minéral qui puifte fournir un aliment plus fixe au feu des volcans que les pyrites ; c'eft ce qui fe voit par les différentes qualités du charbon de terre qui fe confume plus ou moins lentement , (elon qu'il eft plus ou moins py- riteux. Le charbon d'Ecofle qui eft plus bitumineux que pyriteux , dure fort peu, celui de-Ne\ccaftle fe confume fi lentement , qu'on dit com- munément qu'il fait trois feux ; or , ce charbon contient beaucoup de matières pyriteufes, & il laiffe une feorie oii l'aimant fait découvrir du fer ; enfin , le Docteur avoit entre les mains un échantillon de charbon d'Irlande, lequel étoit pyriteux , à en juger par le poids &C par la cou- leur, 8c qui, dit-on, refte embrafé pendant vingt-quatre heures, fans prefque rien perdre de fa forme. Le Docteur tire parti en faveur de fon opinion de ces pluies de ma- Tom, VI- des Atad, Etrang. G g Transactions Philosophiq. 136 COLLECTION tieres ferrugincufes & cuivrcufes , rapportées par les Hiftoriens & par plufieurs Naturalises, tels qu'Avicenne , Jules Scaliger , Cardan , &c. il re- marque avec Gilbert qu'on n'a prefque jamais parlé de pluie d'or , d'argent , d'étain , de plomb , d'où il infère que ces pluies métalliques le (ont for- mées de l'exhalation des pyrites qui font toutes ou cuivreules ou ferru- Année i68|. N°. 1<7. Ar 1 11 k^ni ginei,'eSi Enfin , le Docteur prouve par le fait rapporté ci-defTus numéro 1 17. an. 1. qu'il y a dans le tonnerre & les éclairs une vertu magnétique, qu'il fuppofe réfider dans la matière exhalée par les pyrites , ( on ne con- noiffoit pas alors la madère électrique , ni fon analogie avec la matière mag- nétique & avec celle du tonnerre. ) Le Docteur ajoute qu'il a un morceau de bois de frêne pétrifié , le- quel eft doué de la vertu magnétique , & il raifonne ainli ; fi la fubftance des pyrites dillbute comme elle doit l'être pour produire une pétrifica- tion , conlerve la vertu magnétique , elle la conferve auffi probablement dans l'état de vapeur. N°. 1 ï7. Art. IV. EFFET SINGULIER D'UN COUP DE TONNERRE, fur l'aiguille de la boujjole. LE 14. Juillet 168 1. le vaiffeau l'Albemarte, Capitaine, M. Edouard Lad , fe trouvant à cent lieues du Cap Cod , 480. de latitude fepten- trionale , fut accueilli d'une tempête fur les trois heures après midi ; la foudre brûla la voile de perroquet , fit fendre le cap de more , endom- magea le mât dans toute fa longueur , après quoi il y eut un coup de tonnerre dont le bruit fut égal à celui d'un gros canon , & en même temps on crut voir tomber de la nue fur l'arriére du vaiffeau quelque chofe qui éclata en mille pièces, fit fendre l'une des pompes , & frappa l'au- tre rudement ; c'étoit une matière bitumineufe qui répandoit une odeur de poudre à canon , & qui continua de brûler jufqu'à ce qu'elle fût entièrement coniumée, fans qu'on pût venir à bout de l'éteindre au- paravant. La nuit étant venue, on reconnut en obfervant les étoiles , que les aï- Îjuilles de bnuffole étoient confidérablement dérangées ; car dans toutes es bouffoles qui fe trouvoient dans l'habitacle , l'extrémité Nord de l'ai- guille étoit tournée au Midi , & de deux autres bouffoles qui étoient en réferve dans un autre endroit , l'une avoit fon aiguille tournée comme les précédentes, &C l'autre l'avoit dirigée à l'Oueft. Le vaiffeau n'en con- tinua pas moins fa route , & les pilotes furent bientôt accoutumés à cette nouvelle direction de l'aiguille aimantée. De ces bouffoles ainfi dérangées, celle dont l'aiguille tournoif fon ex- trémité Nord à l'Oueft , fut rapportée dans la nouvelle Angleterre , &: le verre en ayant été caffé , elle perdit entièrement fa vertu. A l'égard de celles dont les pôles avoient été changés diamétralement du Nord au Sud , il y en a une entre les mains d'un Miniftre nommé Mr. Increaf* ACADÉMIQUE. 137 Mathcr; fon aiguille dirige conflamment au Sud fon extrémité Nord , — «— — ■> comme elle fallait immédiatement après le coup de tonnerre. Ces faits Transaction» méfiés par M. Lad, Capitaine de l'Albcmarle , & par le Miniflre Philosophiq. Mather. Art. II- LETTRE DE M. François Davehport, An"ée 1684, fur les maries de la barre de Tunquin. "°- 161. Du 15. Juillet 1678. LA barre de Tunquîn eft à environ 110. degrés de longitude de Lon- dres, & à io°. 50'. de latitude boréale; elle a un mille & demi de longueur, & excepté à l'on entré*, elle n'a pas plus d'un demi mille de lar^e ; toute la fuperficie eft de niveau, & j'ai vérifié par une fuite non interrompue d'obfervations que la hauteur des marées y eft fujette à des variétés confidérables ùiivant les différentes faifons de l'année , le» plus hautes marées s'y faifant tandis que la lune eft au Nord de l'équa- tcur. Je «me bornerai dans ce mémoire à tirer de mes obfervations les faits dont il importe le plus aux navigateurs d'être exactement informés pour paffer la barre de Tunquin d.ins le temps le plus favorable , fup- polé qu'ils n'aient point de pilotes côtiers pour les aider à franchir ce partage difficile. La table luivante indique les jours de chaque lune où il y auroit du danger à caufe des baffes eaux à paffer la barre , à moins d'avoir pour guide un pilote coder , ou de n'avoir qu'une de ces petites barques ou «le ces jonques qui ne tirent que huit ou neuf pieds d'eau. Lunes. Jours de Finterrrifiion des marées dans chaque lune. L ' } Depuis les | > ' \ Jufqu'aux. {ZIe[} exclufivement. |* | Depuis les { ' ''} Jufqu'aux. { ,£,/ } exclufivement. Et depuis le 27e. des féconde & huitième lunes, jufqu'au i«r. des deux lunes fuivantes , lavoir , la troilîeme &c la neuvième. r' } Depuis les. {"!)} J^Kaux' { \£ } exclufivement. 9!;. } Depuis les. {i;:;} J*?*""* {$ c 4e 10e 5e 11e 6« } Depuis les {^1'} Jufqu'aux. / **[ j exclufivement. }Depuisles {£} '*&«*• { j£ } exclufivement. 1 Depuis les j 5*'l Jufqu'aux. | 9*' l exclufivement. Gg a 238 COLLECTION - Les jours de chaque lune marqués dans cette table, font des jours de Transactions danger; on peut tous les autres jours paner la barre en sûreté, pourvu PHiLOiOPHiQ. qu'on ne manque pas le temps de la marée , à commencer depuis le , . milieu de la marée "montante; cependant il eit bon de favoir que les^ meiU Ko ]■ ' 'eures marées (ont celles qui arrivent fix ou fept jours après que l'eau a A rt cornrnencé à s'élever; voici une table des premiers jours de chaque lunç Art. lu 0^ ^eau commençant de s'élever , fait cefler l'intermiffion des marées. Lunes. iere. ie 8e 3 9e 4e xoe 5 e il 6<= } } } } } } Jours de la lune. 5e t9« li9e- c r- 1 i6<=. (.19e. \^7^^ Ci ie. S 9e- \^ (.XIe. 11 n'eft pas néceffaire de favoir l'heure prêche où commence l'éléva» tion de l'eau , parce que cette époque n'eft point celle d'où il faut par- tir pour connoître les périodes régulières du flux & du reflux. Voici maintenant une table de la quantité d'eau que l'on trouve en chaque lune fur la barre de Tunquin , lorfqu'on la paife au milieu de la marée montante , tout autre jour que les jours indiqués ci-deflùs comme dangereux. Lunes. 3e 4e 5e 6e T 8<= A 9e- 7 10e. > n«. ) 11e. ~i jere \ De feize à vingt & un pieds d'eau. De dix-neuf à vingt-quatre pieds d'eau. De vingt & un à vingt-fept pieds d'eau. De dix-fept à vingt-deux pieds d'eau^ ACADÉMIQUE. 139 Plus Peau s'élève dans le flux- , plus elle s'abaifle dans le reflux , &C «——g! félon la force des marées l'élévation de l'eau dans le reflux varie de Transactions ÙX à treize pieds. p Philosopkiq. Le premier & le fécond jour où l'eau commence à s'élever, le flux A , ,9j eft tres-foible , & fe tait (entir a peine ; mais les marées Suivantes (ont ^0 g^ régulières pendant treize jours , y ayant un flux & un reflux toutes les ' .j" vingt-quatre heures, &t chaque marée commençant environ trois quarts d'heure plus tard que la précédente, & s'élevant toujours de plus en plus depuis le troifieme jour jusqu'aux fixieme &feptieme ; l'eau s'élève beaucoup ces deux derniers jours ; mais le huitième qui peut être regardé comme le dernier des hautes marées , l'eau commence à diminuer gra- duellement à chaque marée , Se dans le même ordre qu'elle avoit aug- menté; après quoi deux jours fe panent fans qu'il y ait de marée fen- fible ; pendant ce temps d'intermifiion , la mer eft comme ftagnante 8c immobile , & cette ftagnation eft l'époque d'une nouvelle période de marées dans laquelle l'ordre du flux & reflux eft changé , mais dans la- quelle à ce changement près, les marées fe fuivent comme dans la pé- riode précédente. Tout cela deviendra plus clair par un exemple. Les 4e. &C 5e. Juin 1678. étoient les 15e. & 16e. jours de la qua- trième lune qui fe trouvoit dans les derniers degrés du bélier : c'étoit auflî les premiers jours où l'eau paffoit de l'état de ftagnation à celui d'intumefeence , c'eft pourquoi le flux fut très-foible, d'autant plus que le changement d'ordre par rapport au flux & au reflux, tomboit le 5. Mais depuis le 6. qui étoit le vingt-feptieme de la lune , & le troifieme delà nouvelle période, à compter de l'inftant où l'eau avoit recommencé de s'élever après ie dernier quartier, jufqu'au 18. qui étoit le neu- vième jour de la cinquième lune , laquelle fe trouvoit alors dans le vingtième degré de la balance, le cours des marées fut très-régulier, le flux commençant toujours au lever de la lune , & finifTant à fon coucher , tk le reflux commençant au coucher de la lune , & continuant tant que la lune reftoit fous l'horizon ; cela fe foutint, dis-je, julqu'au 18. de Juin; Se comme ce jour-là même étoit le premier d'une nouvelle période , c'eft-à-dire, celui où l'eau commençoit à s'élever, le mouve- ment de la marée fe fit à peine fentir;'le lendemain 19. ( le dixième de la cinquième lune ) l'ordre du flux & reflux changea , & le zo. qui étoit le troifieme jour depuis que l'eau avoit commencé à s'élever après le premier quartier , le flux commença au coucher de la lune , cetfa à fon lever, le reflux dura tant e la lune reita fur l'horizon, & les ma- rées s'entrefuivirent conftamment dans cet ordre. Le 14. qui étoit le ici- zieme de la lune , ( laquelle fe trouvoit alors au milieu du capricorne , ) & lefeptieme de la nouvelle période, fut le jour de la plus haute ma- rée; & le premier Juillet, qui étoit le vingt-troifieme de la lune, fut l'époque d'une nouvelle période, c'efl-à-dire , que l'eau recommença de s'élever , &C le flux fi.it à peine fenfil Le t. Juillet ou le vingt-quatrierr. le la lune, l'ordre du flux & re- flux changea en treize heures environ ; ( j'avois déjà obfervé deux fois que ce changement étoit arrivé à pareil jour d'une période femblable. ) ? i4o COLLECTION Transactions Le J. Juillet ou le vingt-cinquième de la lune , qui étoit aufTi le troî- Philosophiq. Cerne jour de la nouvelle période commençant après le dernier quartier , Annéee i^Sa 'c ^llx commeriÇa au lever de la lune, d'où il arriva que la haute mer m0 , fe rencontra toujours de midi à minuit, pendant tout le temps de mon Art II ' féj0,,r dans cc pays-là. De tout ce que je viens de dire, & de ce que j'ai appris des Habi- tants du pays les mieux informés, il réfulte que de la féconde à la fep- tieme lune inclufivement, le flux commence au lever de la lune , & finît à Ion coucher, depuis le troifieme jour de la période commençant avec l'élévation des eaux après le dernier quartier de cette même lune , jus- qu'au troifieme jour de la période fubiéquente, commençant avec l'élé- vation des eaux après le premier quartier de la lune fuivante , & que le contraire arrive depuis cette dernière époque jufqu'au troifieme jour d'une nouvelle période , commençant -avec la première élévation de l'eau après le dernier quartier fubféquent ; je ne tiens aucun compte des deux pre- miers jours de ces périodes , parce que les marées de ces jours-là iont imperceptibles. Il s'enfuit par une conféquence naturelle , & c'eft un fait attefté géné- ralement fur les lieux , que de la féconde à la feptieme lune indufive- ment , la haute mer arrive conftamment le matin, c'eft-à-dire, de minuit à midi ; & qu'au contraire dans les fix autres lunes , la haute mer arrive conftamment le foir , c'eft-à-dire , de midi à minuit; ce qui réfulte du changement qui furvient à chaque période de quinze jours dans l'ordre du flux & du reflux ; en forte que chaque troifieme jour de la période commençant avec la première élévation de l'eau , le flux commence à la même heure où il avoit ceffé la veille. La différence qui le trouve entre le méridien de Tunquin & celui de Londres, comme entre le jour civil des Tunquinois & le nôtre, & l'im- perfection de leur aftronomie , peuvent bien occafionner quelque mé- compte dans la fupputation de l'âge de la lune, mais qui ne pourra ja- mais produire d'erreur fenfible , ou du moins dangereufe dans le calcul des marées , pourvu qu'on ne fe trompe point fur le nombre des lunes, Il fuffira donc d'avertir que l'année des Tunquinois commence à la nou- velle lune qui fuit immédiatement le 15. Janvier, vieux ftyle; que cette lune eft la première , que toutes les lunes fuivantes fe comptent dans leur ordre jufqu'à la douzième qui eft la dernière , excepté dans leur année biflextile , laquelle eft compofée de treize lunes , parce qu'on y ajoute une lune intercalaire pour fuppléer au bout d'un certain temps à ce dont l'année folaire furpalte l'année lunaire. Mais dans ce cas, la pre- mière lune de l'année commence avant le quinze Janvier, ( la préfente année par exemple qui eft biflextile , la première lune a commencé le 1 1. ) De plus , les deux lunes fuivantes ne font comptées que pour une feule , & pafTent pour la féconde ; c'eft ce qui fait que la lune actuelle qui a commencé le huit Juillet, & qui dans le vrai eft la feptieme de l'année, ne (e compte néanmoins que pour la fixieme clans le calcul des marées. L'année biflextile étant paflée , les fuivantes font compofées de douze lunes, & fe règlent comme j'ai dit , jufqu'à ce qu'il vienne uns aufe biflextile. ACADÉMIQUE. i4i Transactions THÉORIE DES MARÉES OBSERVÉES A LA BARRE PiuLo,or*1Q. de Tunqum, par le DoUtur Halle Y. Année i^9a N°. 162. LEs marées de la barre de Tnnquin différent de toutes les autres ma- » . m rées par un grand nombre de fmgularités, & la marche en cil tout- e-fait extraordinaire. Premièrement , chaque flux dure environ douze heures , chaque reflux en dure autant, & il n'y a qu'une marée en vingt-quatre heures. Secondement , il y a dans le cours de chaque mois lunaire deux in- terminions de marées , qui reviennent à-peu-pres tous les quatorze jours , & pendant ces intermhuons la mer eit comme llagnante & ne s'élève pas fenfiblement. Troiliémement, la plus haute marée arrive à la fin du feptieme jour de la période de quatorze jours comprife entre deux intermiffions ; après quoi les marées font chaque jour de moins en moins hautes , diminuant journellement jufqu'à la prochaine intermifîion. Cette augmentation oC cette diminution journalière des marées uiivent la même loi , en ce qu'elles font l'une & l'autre extrêmement lentes au commencement ou à la fin , & très-promptes dans le milieu de leur période. Quatrièmement enfin, & c'eft ici le phénomène !e plus extraordinaire,' pendant la moitié de chaque mois lunaire la haute mer fe rencontre avec le lever de la lune, & pendant l'autre moitié du même mois, la haute mer le rencontre avec le coucher de cet allre. Tous ces faits bien examinés & comparés avec les tables des inter- miffions des marées, m'ont conduit à la découverte de la loi confiante à laquelle tout ce défordre apparent eft fournis, Premièrement, il paroît par la dernière des deux tables qui ont rap- port aux intermiffions des marées , que ces intermiffions tombent à-peu- près dans les jours 011 la lune entre clans les lignes du bélier & de la balance , c'clt-à-dire, où elle paffe la ligne équinottiale qui divife le cours de la lune en deux parties égales , ainfi que le cours du foleil ; il fuit de-là que la lune étant dans les tropiques, ou , ce qui revient au même , dans lesfignes du cancer & du capricorne , produit les plus hautes marées. A l'égard du changement qui arrive dans l'ordre du flux & du reflux & dans le temps de la haute mer , l'exemple rapporté par M. Daven- port dans le mémoire précédent , nous fait connoitre que la lune étant dans les fignes feptentrionaux , c'eft-à-dire, au Nord delà ligne équinoc- tiale , la marée monte tant que cet aitre eff fur l'horizon ; de forte que la haute mer le rencontre avec le coucher de ce même allre ; & qu'au contraire , lorfque la lune elt dans les lignes méridionaux , la marée monte tandis que cet allre relie fous l'horizon , 6i que la haute mer arrive ait moment où il fe levé. Il faut obferver que quoique la lune paffe affez promptement du Sud • au Nord lorfqu'elle arrive au ligne du bélier , ôi tout auffi promptement *4* COLLECTION »— — ^— — du Nord au Sud lorfqu'elle arrive au figne de la balance , cependant le Transactions mouvement des marées eft à peine fenfible, tandis que la lune paffe de Philosophiq. l'autre côté de la ligne équinoctiale ; en forte que quoique les marées Année 1684 c'ont a s'ag'f Semblent dépendre de la déclinaifon de la lt-ne ou de fa N° 162 'diftance à l'équateur , toutefois l'élévation de l'eau n'eft point du tout Art III proportionnée à cette dcclinaifon , puifque le temps où la lune change le plus vite de déclinaifon , eft celui où l'eau s'élève le plus lentement. Au refte , je crois avoir trouvé la loi de l'élévation de l'eau , & û je ne me trompe point dans mes conjectures , elle eft toujours proportionnelle au finus verfe de la diftance doublée de la lune à l'équateur; en partant de cette hypothefe , la figure I. ( Planche III. ) repréfente en raccourci l'ordre des phénomènes dont il eft queflion : loit la ligne A B le fond de la barre de Tunquin , C D eft une perpendiculaire élevée fur A B , & fur laquelle font marquées les différentes profondeurs de l'eau ; c m c s , (a) repréfentent la profondeur moyenne qu'a la mer en cet endroit lorfqu'elle eft immobile & ftagnante . c'eft-à-dire, lorfque la lune eft à l'équateur ; cette profondeur moyenne eft communément de quinze pieds ; c p Occid. la hauteur de la marée lorfque la lune fe trouve dans les lignes du cancer ou du capricorne , ce qui donne environ vingt-quatre pieds de profondeur. C x Occid. la hauteur de la baffe mer lorfque la lune fe trouve dans les mêmes fignes du cancer ou du capricorne , ce qui donne environ fix pieds de profondeur ; en forte que la plus grande élévation de l'eau , lorfque la lune fe trouve dans l'un ou l'autre tropique, eft d'environ dix huit pieds. Divilez les lignes m p Si s x en deux par- ties égales aux points E & F , & de ces deux points comme centres décrivez deux cercles de quatre pieds & demi de rayon ; divilez leur circonférence en parties égales aux points marqués n o p u , &c. par ces points tirés des parallèles 3 A B , ces lignes couperont la perpendicu- laire C D a différentes hauteurs qui repréfenteront celles des hautes & baffes marées pour le jour où la lune entrera dans les fignes corref- pondents à ces parallèles. Ainfi la pins grande profondeur de la haute mer , lorfque la lune entre dans les fignes du taureau , de la vierge , du feorpion & des poiffons , eft de dix-fept pieds & un quart , Se !a pro- fondeur de la baffe mer eft de douze pieds trois quarts ; mais lorfque la lune entre dans les fignes des gémeaux, du lion, du fagittaire & du verfeau , la profondeur de l'eau dans la haute mer eft de vingt & un. pieds trois quarts , & dans la baffe mer de huit pieds un quart , comme il paroît par la figure. Cette hypothefe s'accorde non-feulement avec les faits que M. Da- venport a obfervés , ou qu'il a puifés dans la tradition du pays , mais encore elle a été confirmée depuis par les obfervations du Capitaine Knox faites en i68z. & l'on peut s'en fervir en toute sûreté pour dé- (a) Les douze fignes du zodiaque font ici défignés par les douze dernières lettre» de l'alphabet dans l'ordre (uivant , (m) le bélier , (n) le taureau, (0) les gémeaux, (/>) le cancer , (17) le lion , (r) la vierge , (j) la balance , (r) le feorpion , (c) le fa- gittaire, (*) le capricorne, (jy) le verleau, (ç) les poiiïbns. terminer ACADÉMIQUE 143 terminer avec alTez d'exattitude le temps &; la hauteur des marées ; c'clt «»«^ tout ce que je me luis propofé, car j'avoue que l'explication complettc Tu ans actions du phénomène elt au deflus de mes forces, (a) Je defirerois néanmoins Philosophio. que quelque' navigateur habile voulût nous informer des marées ou des Année 1(384. courants obfervés à Macao, à Emoui, fur toutes les côtes de la Chine j^0- ,6^ & à l'Ifle Formofe, parce qu'il ell très-probable que les marées de Tun- Art. III. quin viennent du Nord-Eft , le long des eûtes de la Chine , puifquc les plus hautes de ces marées arrivent lorlque la lune eft au Nord de l'équateur. (£) Autre éclairciffement à acquérir : puifque ces marées font plus ou moins confulérables lèlon que la déclinailon de la" lune elt plus ou moins grande , il elt vraiièmblablc que les plus hautes marées doivent s'élever davantage en certaines années que dans d'autres , lelon l'obliquité de l'orbite de la lune par rapport à l'équateur : car iorfque le nœud amen- dant eft dans le ligne du belier , (comme il y étoit en 1670. & comme il y fera en 1690. ) la déclinaifon de la lune aux lignes du cancer & du capricorne, eft de vingt-huit degrés & demi; au heu qu'elle n'elt que de dix-huit degrés & demi lorlque ce même nœud fe rencontre au ligre de la balance, comme il s'y trouva en 1680. il leroit donc très-important que l'on obiervàt fur les lieux fi les hautes marées ne s'élèvent pas en effet davantage en certaines années, particulièrement dans les années que je viens d'indiquer , ou qui font femblables à celles-là , Si encore s'il n'y a pas eu des inondations produites par des marées extraordinaires, & en quelles années ces inondations font arrivées. RÉPONSES A PLUSIEURS QUESTIONS DU DOCTEUR PLOT, touchant les effets du grand froid de \685.fur les arbres & fur les plantes , tirées de différents Mémoires adrejjés à la Société Royale , & particulière- ment de ceux de Jacob Bobart, Botam fie d'Oxford. EN expofant les effets du grand froid fur les végétaux, on a pour but n°. jg- d'exciter les hommes à fe préparer contre des accidents femblables , Art. Il" & à chercher dans le mal même les moyens de s'en garantir. (j) M. Euler a été plu? hardi , il a ofé calculer ces marées, ck le rcfultat du cal- cul s'eft trouvé conforme à l'obfervation. (ù) Newton a adopté cette conjecture & l'a perfectionnée : il admet bien cette ma- rée venant du Nord-Eft le long des côtes de la Chine ; mais il en admet encore une autre venant du Sud ; la première eft plus grande quand la lune décline vers le Nord , & qu'elle fe trouve au demis de l'horizon ; la féconde eft plus grande , la lune dé- clinant au Midi , & fe trouvant pareillement au demis de l'horiion : de ces marées al- ternativement pins grandes & plus petites , il y en a tous les jours deux des plus grandes & deux des plus petites qui viennent enfemble ; la lune arrivant à l'équateur, les marées alternatives deviennent égales , il y a équilibre Se intermiffion de marées ; mais la lune ayant paflé de l'autre -coté de l'équateur, les marées qui étoient les moin- dres deviennent les plus grandes , & de-là le changement qui arrive dans le temps des hautes & baffes eaux. Tom. VI, des Acad. Etrang, H h î44 COLLECTION i^kmmm. Question I. ■r ~~7TZ^ Quelles efpeces d'arbres ie l'ont fendus par l'action du grand froid ? Philosophiq. i • » Ces arbres fe font-ils fendus avec bruit ? Année 1684. m. N°. 16"). je font.iis tous fendus du même côté, relativement à leur expofitionf Art. II. iv. Quelles parties ont été plus fujettes à fe fendre , du tronc ou des branches ? V. A-t-on trouvé de la glace dans les vaiffeaux ou conduits du bois? VI. Ouelques-uns des arbres qui fe font fendus, font-ils morts? V M VII. Les parties féparées fe font-elles réunies dans quelques-uns ? VIII. Se font-ils fendus de part en part, ou feulement d'un côté? IX. L'écorce s'eft-elle détachée du bois dans les arbres qui fe font fendus > X. L'aftion du froid s'eft-elle portée fur les racines , ainfi que fur le reftc de l'arbre? . , Quant à la première Queftion , il cft certain que les ormes , les frênes , les noyers , & même des arbres coupés depuis quelque temps , n'ont point été à l'abri de cet accident, mais que ce font les chênes qui en ont le plus fouffert; quelques-uns s'étant fendus en deux , au point qu'on voyoit le jour au travers de la fente. Dans la forêt de Need-V/ood , cette difmption étoit quelquefois ac- compagnée d'un bruit femblable à celui d'un moufquet , ou même d'un canon ; (Queftion II.) les Gardes-bois crurent que c'étoit des pnyfans qui tiroient fur les cerfs , mais les paffans & les voyageurs qui ne fa- voient qu'en croire, en étoient fort effrayés, fur-tout lorlque ces éclats fe faifoient entendre pendant la nuit. Les arbres fe fendoient de pluiieurs côtés à la fois , ( Queftion III. ) fouvent même ils fe fendoient en deux & en quatre , ( Queftion VIII. ) & quelquefois les fentes s'étendoient d'un côtéjufqu'aux greffes branches, ( Queftion IV ) &C de l'autre jufqu'aux racines les moins profondes en terre, (Queftion X.) je dis les moins profondes en terre, car il s'en falloit bien que la gelée , quoique très-forte , pénétrât dans la terre aufïï loin que les racines les plus profondes des gros arbres ;^ &£ d'ailleurs la terre durcie comme elle étoit par la violence du froid, n'auroit pas cède facilement à l'effort qui aurait fait fendre les racines un peu protondes , quoiqu'il fût affez grand pour faire éclater des racines fuperficielles , tellement noueuiès"& roulées, qu'aucun coin de fer n'auroit pu les Au refte , il eft douteux que les arbres qui fe fendirent fuffent bien fains, car d'autres arbres de même efpece, & expofés au même froid, ACADÉMIQUE. 24* ne fe fendirent point; il y avoit donc une cnuie cachée qui rcndoit les ^^^^TTr^S arbres plus ou moins fulccptibles de l'action de la gelec ; quelques-uns mon» croient avoir découvert cette caufe dans une certaine maladie des ar- Fhilosophiq. bres, qui ne les empêche ni de croître ni de produire, mais qui rend Anntie ,(584» leurs feuilles plus courtes, plus étroites, & leurs fruits plus petits. On j^0_ l6_ voit dans les environs d'Oxford des arbres atteints de cette maladie , à A[^T< ij* laquelle l'expofition femble avoir plus de part en cet endroit que la qualité du terrein , puifque d'un grand nombre d'arbres plantés dans le même terrein, elle attaque ceux qui lont à l'expofition de l'Oucft, pré- ferablement à ceux qui ont l'expolition de l'Eft. Cette maladie , quelle qu'en foit la caufe, altère la fève , &C la rend plus fufceptible de con- gélation ; en effet , on a trouvé de la glace dans l'intérieur des arbres qui s'étoient fendus , ( Queftion V. ) or , l'on fait quelle eft la force d'expanfion des liqueurs aqueufes qui fe glacent, force capable de faire crever un canon de moufquet, & de (buiever des poids confidérables ; (a) c'eft cette force qui fait entr'ouvrir la terre dans les Pays fepten- tnonaux, félon le rapport d'Oléarius, (/') & qui la fait gonfler dans ce- lui-ci , au point que venant enfuite à s'affaifler par l'effet du dégel, les plantes qui ont été tranfplantées peu avant l'hiver, reftent déchaufîées à fa furfàce, & comme déracinées. D'ailleurs, on fait que l'action dû froid s'étend même fur les corps qui n'ont aucune humidité, comme les métaux. 4 On pourroit croire encore que quelques-uns des arbres que la gelée a fait tendre, étoient attaqués d'une autre maladie, qui confiite en ce que parmi les couches annuelles il y en a une qui prend plus d'accroif- fement que les autres , où les vaiffeaux de la fève font bien plus gros que dans les autres couches, & qui lorfque le tronc eft fcié ou fendu, fe détache facilement avec la partie du cœur qu'elle contient, des couches annuelles environnantes , & en fort comme d'un fourreau, (c) Après le dégel, les plaies que le froid avoit faites aux arbres , fefont cicatrilées fort vite & ii parfaitement , que déjà l'on ne peut plus voir la cicatrice. ( Queftion VII. ) L'écorce ne s'étoit point détachée du tronc à l'endroit des fentes, & ces fentes étant venues à fe réunir , chaque partie , chaque veine de l'écorce , s'eft rejointe avec fa partie , fa veine correfpondante , 6c l'arbre n'en a été que p'us vigoureux. CQueftions VI. VIL & IX.) Les feps de vigne, fur-tout ceux qui étoient palifTés contre des murs expofés au Midi , le font fendus dans toute leur longueur : ceux qui étoient expofés au Nord ont mieux réfifté , &C les feps de raifins rouges plus que ceux de raifins blancs. Des abricotiers , des pêchers , des pruniers , des cerifiers , &c. à la !a) Vovez l'Hifloirc du froid , par M. Boyle. b) Cet Auteur a vu à Mofcou par un temps tris-froid de ces gerçures, Iefquelles avoient un pied de large , & phificurs verges de long. (c) Les Ouvriers Anglois difent d'un arbre attaqué de cette maladie, qu'il eft foltti, Hh% M6 collection , même expofnion, n'ont point été endommagés; or, il efl à remarquer Transactions que la fève de ces arbres eft plus vilqueufe que celle de la vigne , tk la FaaosopHiQ. qualité de la fève fait quelque chofe ici , car les arbres , qui comme les Année 168 j- P'ns •> les fapins , &c. contiennent beaucoup d"huile , reiiitent au froid de N°. 1 6s- 'a Norvège & des autres pays feptentrionaux , la gelée n'ayant au- ■Art. H. cune P,lie nir cctte huile foit pour la glacer, loi t pour augmenter Ion volume. Les arbres & les plantes des terreins pierreux, montagneux & ftériles ont fort bien réfifté à la gelée , & d'autant mieux que le terrein étoit plus maigre & plus élevé. riufieurs arbriffeaux n'ont pas moins fouffert que les gros arbres de la rigueur du froid ; les ifs & le hou (ont morts en plufieurs endroits , li. en d'amies ils ont perdu leurs feuilles, leur écorce s'efl flétrie , & il eft à craindre qu'ils ne (e rétabliffent jamais. Les genêts d'Efpagne font morts en plufieurs lieux , on les a réfepés en d'autre, pour les faire repouffer du pied , mais la plupart n'ont pas repouffé. Le genêt commun a un peu mieux réfifté; les genévriers font de ceux de nos arbres tou- jo.irs verds qui ont le mieux foutenu la rigueur du froid ; cependant ils ont eu en quelques endroits le côté expofé au foleil comme brûlé ; le lierre & le buis font les feuls arbriffeaux du pays qui n'aient rien fouf- fert. A l'égard des arbres exotiques toujours verds, les alaternes & les phyll'mas (ont prefque tous morts ; quelques-uns feulement ayant été coupés, ont repoulle du pied: les lauriers femelles n'ont pas été éparg- nés ; les lauriers mâles font, tous féchés, ou à demi féchés : les romarins, les lauriers thims , les pourpiers de mer , les arboufiers , les jaflemins blancs , &c plufieurs autres qui parlent ordinairement l'hiver , ont tous péri , excepté dans les pays maigres & élevés où il s'eft ieulement con- servé affez de ces arbriffeaux §c de quelques autres pour en renouveller l'cfpece. On auroit pu garantir la plupart de ces arbres, & même les figuiers, en mettant de la paille au pied & autour du tronc , comme on fait d'er- dinaire aux cyprès. Il n'eft refté prefque pas un de ces derniers, il y en avoit de quarante, cinquante , foixante ans ; ceux qui ne font pas morts languiffent plutôt qu'ils ne vivent. Ces arbres paroiffent quelquefois au fortir de l'hiver comme brûlés & noircis ; le remède à ce mal , indiqué par M. Evelyn , eft de les battre avec de fortes baguettes de coudrier; mais le mal caufé par le dernier hiver eft au deffus du remède. Parmi les arbres qui quittent leurs feuilles , l'arbre de Judée a beau- coup fouffert , ainfi que les jeunes platanes , ( ceux qui étoient âgés & gros à proportion ayant afléz bien réfifté , ) le frêne d'Alep , l'arbre aux lauterelles , & en beaucoup d'endroits la grande ronce des haies vives j mais en les réfepant, la plupart ont repouffé du pied. A l'égard des myrtes, des orangers, des citronniers, des grenadiers &C autres arbrifleaux étrangers à ce climat, & qu'on n'y peut conférver l'hiver que dans des ferres chaudes , ils ont réfifté plus ou moins félon que l'on a pris plus ou moins de précautions , fbit pour les garantir du ACADÉMIQUE. 147 froid de la faifon , foit pour ménager la chaleur artificielle employée à •échauffer les ferres. Transactions Au refle , le printemps eft louvent plus funefte à ces arbriffeaux que Philoîophiq. l'hiver, lorlqu'on a l'imprudence de les fortir des les premiers beaux » -,'„ ./j, o }, ,• y- ■ 1 r 1 • j e • 1 »m ,- Année 1004. jours, & eu ils iont furpris par le retour lubit du troid, ou qu ils lont xt0 /-^ trop toiblcs pour feutenir le grand air fans y avoir été préparés par a ' X degrés, foit en les tenant d'abord à l'ombre, foit en les élaguant à propos , foit en renouvellant la terre des caiffes , foit par la chaleur des couches tV par des arrofements bien entendus. Les gelées de printemps qui fuc- cedent à des jours doux , nuifent aufli beaucoup aux arbres fruitiers , en ruinant la i\colte, ôi faifant fécher plufieurs de leurs branches qui paroiffent comme frappées de paralyfie. Parmi les plantes des jardins , les artichauts, les choux-fleurs , la fau^e, le thim, le lentifque , la lavande & pkifieers autres font toutes péries, excepté celles qui ayant été plantées ta même annee , fe font trouvées aflez baffes pour être cachées & garanties par la neige ; car !a neige eft un très -bon abri pour les plantes ; & nous voyons que dans les champi expoiés au Midi , &c où il n'eft point refté de neige , tout le bled a péri ; en forte qu'on a été obligé de labourer ces mêmes champs au printemps, & d'y femer autre chofe. A l'égard des fleurs , il faut remarquer que les pattes de renoncules , les oignons de narciffes & autres racines des fleurs délicate; & origi- naires d'un climat plus doux , doivent être garanties s'il eft poffible d'une gelée qui fuccede tout à coup à un dégel & à une fonte de neiges, ians quoi la plupart périroient. Au refte des hivers aufli rigoureux & auflî funeftes font très-rares: «le mémoire d'homme on n'en avoit point effuyé de pareil ; (a) & d'ailleurs il y a des arbres qui foutiennent le plus grand froid, comme les pins, les fapins, les cèdres du liban & de viiginie, ( celui des bermudes eft plus délicat,) l'arbre dévie, le buiffon ardent, toutes les elpeces de favius , parmi lefquelles celle qui vient droite & qui porte des fruits lémblables à ceux du grofelier , fe taille en pyramides, 6c comme le cyprès. A l'égard des arbres moins robuftes , les précautions & les foins peuvent les garantir de la rigueur du froid. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE BAROMETRE , par U Docluir LlSTFR. C'Eft une opinion généralement reçue , que la pefanteur de l'air eft N°. 165. la caufe de la fufpenfion du mercure dans le baromètre ; voici quelques Art. IV. faits qui me porteroient à croire que cette caufe principale n'eft pas unique. (j) Celui de 1709. vint avant que celui-là fit oublié ; on a remarqué qu'il avoit fait périr principalement les arbres toujours verds , comme laurier» , cyprès , chenet verds , 6-c. qui femblent plu» robuftes , & parmi les plus délats , les oliviers, châ- taigniers , noyers, 6V. fur-tout les plus vieux; M.CaiTuii avoit oblervé que dans lei Vieux arbres, l'écorce s 'étoit détachée du bois. (Z) 148 COLLECTION 11 ' * ' Premièrement, les variations de la température & les changements de Transactions temps aux lfles de Sainte Hélène & des Barbades , ne produifent aucune Philosophiq. variation dans la hauteur du baromètre , & probablement c'eft la même Arnée ('Ra c^°^e ^ous toute 'a zone torride. '»jo (• Secondement, en Angleterre dans un orage violent, ou lorfque le A * .■£' mercure eft très-bas dans le tube du baromètre , fa furface fuperieure s'entr'ouvre vifiblement , & donne partage à de petites particules qui s'échappent de ce fluide ; c'eft ce que j'ai obfervé plus d'une fois, & j'en ai conclu que toutes les fois que le mercure baiffoit , il étoit plus ou moins agité de ce mouvement inteftin. Si la matière qui s'échappe ainfi de la colonne de mercure eft de l'air , comme je le foupçonne, elle preffera par fon reffort la furface fuperieure de cette colonne , tk la fera baiffer ; d'ailleurs , le mercure même de cette colonne doit être plus condenfé &c baiffer d'autant , à raifon de l'émiffion des parties étrangères qu'il a pouffées hors de lui. Voilà donc deux caufes qui tendent à taire defeendre le mercure du baromètre , in- dépendamment de la diminution de la pefanteur de l'air. Que le mercure contienne de l'air, c'eft ce dont il eft facile de s'af- furer en approchant un fer chaud du tube qui le contient. D'ailleurs , on fait que du fer poli ne laifte pas de contracter de la rouille, quoique plon- gé dans du mercure. L'Auteur conclut de tous ces faits, que lorfque le Mercure fe fou- tient haut dans le baromètre , ( ce qui eft confiant entre les deux tro- piques , & n'arrive que par le grand chaud Si le grand froid dans notre zone tempérée , ) il eft dans fon état naturel , & qu'au contraire lorfqu'il defeend il eft condenfé comme par violence , ainfi qu'il paroît à la forme concave que prend la furface du mercure , non-feulement dans le tube du baromètre , mais encore dans la boule inférieure. Comme l'Auteur attribue ici un même effet au grand froid & au grand chaud , lavoir , de rendre le mercure à fon état naturel ; il remarque qu'il y a d'autres occafions où le froid & le chaud agiffent de la même ma- nière, comme dans la cryftalliiation des fels, ôi dans la réduction de la lymphe du fang en gelée. #### COLLECTION ACADÉMIQUE. BgaaB»«—l ■— — PHYSIQUE EXPERÏIVIENTALEc EXTRAIT DU JOURNAL DES SAVANTS. Second Journal du Lundi 7. Juin 1688. EXTRAIT DE DIVERSES PIECES envoyées par Mr. Bernier à Mdc. de la Sablière. Combat des vents. E me trouve ici dans un lieu aflez extraordinaire; c'en un détroit entre les Alpes & les Pyrénées, large de quatre à cinq lieues , &i long du double ; il eft ouvert de l'Eft à l'Oucft ; à l'Eft il regarde la Méditerranée , & les plaines du bas Languedoc où font Narbonne , Béliers , Montpellier, &c. à l'Oueft il regarde l'Océan & les plaines du haut Languedoc oii font Touloufe , Montauban , Bordeaux , &c. ce détroit eft fait comme une efpece d'entonnoir , fur-tout du côté de l'Eft , où dès fa fortie les chaînes de montagnes s'étendent à droite & à gauche, les Pyrénéts vers le Rouf- fillon & la Catalogne , Si les Alpes vers le Gévaudan , les Cevennes , le Vivarez & le Dauphiné. Il en eft ù-peu-près de même du côté de l'Oucft. Ce lieu eft le champ de bataille ordinaire des vents d'Eft & d'Oueft ; les jours de combat on voit venir de loin des pelotons , des amas de nuages qui fe ferrent & s'épaifîîffent à mefure qu'ils s'approchent comme pour le difputer le partage. On les voit fe choquer, fe mêler, & comme le pouffer mutuellement ; les uns prennent le deffus , les autres gliilent par deffous , d'autres s'échappent par les côtes ; cependant le JoiR.SAL DEJ Savants. 1688. iço COLLECTION ~ Ciel s'obfcurcit , la pluie furvient avec abondance ; & tandis que ce Journal combat fe donne là-haut, il règne ici bas un calme qui dure jufqu'à ce Des Savants, que l'un des vents arrête l'autre , le faffe rebrouffer , l'abatte dans la i683. plaine & paffe par deffus; car on remarque que celui qui a une fois pris le deffus , l'emporte à la fin &c abat l'autre. Lorfque l'un des deux vents a l'avantage , & qu'il commence à descendre dans la plaine , les nuages fe divifent en deux- à droite &C à gauche , de forte qu'une partie s'en va coulant le long des Pyrénées , Se l'autre le long des Alpes où ils tombent en pluie ; au lieu que le vent defeendant comme un torrent impétueux , fe jette droit dans la plaine , balayant l'air de nuages , & les chaflant devant foi. C'eft ce qui donne ces jours clairs & fereins, ôc ces beaux foleils du bas Languedoc; mais cela donne fouvent auffi des vents très-impétueux , & quelquefois comme ces quatre ou cinq années dernières des féchereffes qui gâtent fort les moiffons. II!, J 0 U R N A L y. Du Lundy 14. Juin i683. Extraie cie diverfes Pièces envoyées par Mr. Bernis?. i M>e. de la Sablière. Des Péf raclions, JAi eu la curiofité d'aller voir le lieu où Mr. Picard faifoit fes^ obfer- vatior.s agronomiques , & m'étant avifé de regarder par la fenêtre en dirigeant ma vue horizontalement depuis la tablette de la fenêtre , pour voir combien ce lieu eft élevé au deffus de la mer qui n'eft qu'à une lieue de-là, je fus furpris de ce que mon rayon vifuel , au lieu d'aboutir à quelque point du Ciel , aboutilîbit à la mer que je voyois encore fort élevée; cependant, l'endroit où j'étois elt le plus haut de la Ville de Montpellier , & félon mon calcul il eft à quarante-cinq ou cinquante toifes au deffus du rivage. _ . Cinq ou fix jours après je retournai au même endroit pour voir h je ne m'étois point trompé ; je reconnus à l'aide d'une équerre que la ta- blette de la fenêtre étoit de niveau, & ayant dirigé ma vue comme 1» première fois, la mer me parut à-peu- près à la même élévation. Je ne doute cependant pas que toute mer ne (oit plus baffe que fort rivage , & de niveau (a) dans toute fon étendue ; il faut donc attribuer le fait dont je parle aux réfractions & aux vapeurs lefquelles élèvent en ap- parence la furface de la mer, en rompant les rayons de lumière qui (_a) A la rigueur , la furface de la mer n'eft point de niveau , ptiifqu'elle n'eft point plane ; il eft au contraire démontré par les faits & par le raifonnement qu'elle elb courbe, & fa courbure eft déterminée par 1 effet combiné de la gravitation de U force csntrifuge , &c, 6 en [688. ACADÉMIQUE. &fi en viennent. Je conçois qu'il en eft: de ceci comme d'un jeton qui — — ■ —■ étant mis au fond d'un bafiin , & ne pouvant y être vu à caufe des bords Journal du bafiin, devient vifible auifi-tot qu'on y jette de l'eau , quoiqu'on ne des Savants. remue ni le jeton ni les yeux ; parce que le rayon qui auparavant croit direft &C fe terminoit au front, cil rompu en partant de l'eau dans l'air, de manière qu'il vient tomber fur l'ail. On peut expliquer par-là pourquoi il arrive quelquefois lorfque la lune eft éclipfée par Pinterpofition de la terre entr'elle & le foleil , que ces deux aftres paroili'ent fui l'horizon, quoiqu'ils foient réellement au défions. On explique de même pourquoi dans la nouvelle Zemble , après une nuit continue de deux mois & demi , les Hollandois recouvreront le foleil quelques jours plutôt qu'ils n'efpéroient , l'athmofphere élevant l'image de cet aftre. XIX. ]OURNAL> Du Lundi 4. Oaobre 168?. Extraie (Tune Leur) de Mr. CoURvoisiFR , Docteur en Médecine , fur le flux & reflux d'une fontaine. DAns le grand chemin qui conduit de Pontarlier au Village de Touif- lon , il le trouve une fontaine qui a un flux & reflux tres-fenfible. Cette fontaine eft fituée au bout d'un pre dans un lieu étroit & plein , féparé des montagnes qui régnent le long de ce chemin , un peu au deflus de la fontaine , laquelle regarde le Midi. La terre dit pré eft ma- récageufe, parce qu'elle eft abreuvée d'une autre petite fontaine. La fource de celle dont je parle eft un peu plus bas dans un endroit pierreux; elle jette par deux endroits féparés, Se s'eft fait deux bafllns , dont la rondeur lui a fait donner le nom de fontaine ronde. Le premier qui eft le plus élevé, a environ fept pas de long fur fix de large; une pierre aiguë qui le trouve au milieu, rend très-fenlible l'élévation &£ l'abaiftement de l'eau. Quand le flux commence , on entend comme un bouillonnement au dedans de la fontaine, & l'on voit l'eau fortir de tous côtés en produi- fant de petites bulles; elle s'élève peu à peu julqu'à la hauteur d'un grand pied; alors le grand bafiin le trouvant plein , l'eau regorge un peu à côté du lecond dans lequel on la voit croître de même avec tant d'abon- dance, que le regorgement des deux fources forme en s'uniflant un ruif- feau confidérable. Dans le reflux , l'eau defeend à-peu près en aufll peu de temps & par les mêmes gradations qu'elle s'eft élevée dans le flux. La durée totale du flux &: reflux eft un peu moins d'un demi-quart-u'heure > & le repos entre les deux dure environ deux minutes» Tom. VI, du Jcad, Etranç. li iix COLLECTION mu-huluji— mmm La fontaine tarit prefque entièrement dans le reflux , fur-tout de deux Journal rcm,x ^un* car dans l'autre '' rcfte un Peu Plus d'eau dans le baffin; des Savants, cette alternative eft a fiez confiante & toujours dans la même proportion. Vers la fin du reflux , lorîqu'il ne refte prefque plus d'eau à rentrer, en 1688. entend un petit bruit comme une efpece de gazouillement ou de frémif- fement. Au refte , quoiqu'on obferve chaque jour tous ces mêmes mou. vements dans le fécond baffin, le reflux y eft beaucoup moindre, &c il y refte toujours affez d'eau pour entretenir le ruiffeau qu'il produit ; mais dans le premier baffin le flux & le reflux font toujours auffi fen. fibles que je l'ai dit , à moins qu'il ne foit troublé par la pluie ou par les neiges fondues. L'eau de cette fontaine eft claire, fraîche & légère ; cependant comme elle i'emble laifter fur la langue un petit goût de fer , qu'elle teint les pierres du baffin d'une couleur de rouille, & que d'ailleurs il y a aux environs beaucoup démines de fer, je croirais aifément qu'elle tient un peu de ce métal ; au refte , après l'avoir peféc , diftilléc & éprouvée de toutes façons , je n'ai point trouvé qu'elle fut propre aux ufages de la médecine. IL JOURNAL DES SAVANTS, Du Lundi J2. Janvier «693. Effets prétendus de la baguette , tirés d'une Lettre de Mr. Chauvin , Docteur en Médecine , & -Agrégé au Collège de Lyon. KÎQ1. "\/ï^" Chauvin allure qu'un payfan de Saint Veran en Dauphiné J-VÂnommé Jacques Aimar, qui fe mêloit de faire tourner la baguette, avoit fuivi à la pifte des meurtriers qui avoient aflaffiné & volé à Lyon un Marchand de vin &fa femme le 5. Juillet de cette année 1693. Aimsr le fît mener d'abord dans la cave du marchand de vin où le meurtre avoit été commis ; la baguette qu'il tenoit de la même manière que quand il cherche des fources d'eau, tourna, dit-on, fur les deux endroits où l'on avoit trouvé les deux corps ; ce payfan dès qu'il fut entré dans cette cave, fe fentit fort ému , & fon pouls s'éleva comme dans une grande fièvre ; fymptomes qu'il éprouvoit toujours quand la baguette agiffoit, mais moins fortement quand il cherchoit des fources, ou quand il pourfuivoit des meurtriers fur des rivières. Au fortir de la cave , le payfan fut conduit 'par le mouvement de la baguette ou par un mouvement intérieur dans la boutique où le vol avoit été fait, 8c par tout où les aflaffins avoient paffés ; dans quelques en- droits la baguette indiquent trois perfonnes , dans d'autres elle n'en in- diquoit que deux; il les fui vit hors de la Ville, & par terre, &c fur le Rhône & fur la Mer, marquant non-feulement les lieux où ils avoient pallé , mais les meubles qu'ils avoient tdbchés j enfin , il atteignit l'un ACADÉMIQUE. 153 des complices , qui après quelques interrogatoires avoua fon crime , ~— M— " ^S confirma les circonitances que la baguette avoit indiquées & dit qu'il avoit Journ al deux autres complices; le payfan (uivit ceux-ci par mer jufqu'aux der- des Savants. nieres limites du Royaume, s'arrêtant par tout où ils avoient pris terre, ^ mais il ne les joignit point. AUTRE LETTRE D'UN TÉMOIN OCULAIRE fur le même fujet. Journal du Lundi 27. Avril 1C93. MR. le Prince ayant fait venir à Paris Jacques Aimar pour s'affurer par fes propres yeux de l'effet de là baguette , il alla lui-même avec ce payfan dans un endroit de la rue Saint Denis où un Archer du guet avoit été tué à coups d'épée par des moufquetaires ; Jacques Aimar paffa deux ou trois fois fur le lieu fans que la baguette tournât ; il dit pour exeufe qu'elle ne tournoit que pour les affalîinats prémédités & pour les vols , mais non pour les meurtres commis dans la colère ou dans l'ivrefle , & que pour toutes fortes de crimes elle n'avoit point d'effet lorlque les coupables avoient tout avoué ; c'eff pourquoi on le mena à la rue de la Harpe dans une maifon où il s'étoit fait un vol que l'auteur nioit conftamment , quoiqu'il eût été furpris en flagrant délit, & qu'il fut chargé de plusieurs déportions; la baguette y de- meura immobile , & le payfan n'en put alléguer aucune raifon. L'on dit que les épreuves qu'on en a laites à Verfailles & à Chantilli , n'ont pas eu plus de fuccès. (as encore. i^6 k COLLECTION ACADÉMIQUE. PHYSIQUE EXPÉKÏMENTALEo SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE, Depuis l'Année 1670. jufqu'a l'Année 1686. DECURIE 1". ANNÉE I, 1670. éphéméridfs d'Allemagne. Dec. 1. An. 1 1670. Obièrv. 1 50. OBSERVATION CL. Teinture Je Corail, par le Docteur Jean Paterson-HaiN. parties égales d'efprït de cette folution quatre par- . petites boules que l'on tait fé- ^■vjflo.jà cher , & que l'on met enfuite dans une cornue de terre ; on en tire l'efprit en donnant un feu gradué & ouvert que l'on pouffe jufqu'à ce qu'il n'y ait plus de vapeur dans le récipient. On verfe enfuite fur l'efprit qui eft paffé dans le récipient deux parties d'efprit de vin très- reétifié par le fel de tartre commun , & il faut verfer cet efprit de vin lentement & à différentes reprifes , de peur que le mélange ne s'échauffe trop ; enfin , on met ce mélange dans un vaiffeau aflez grand auquel on adapte un récipient & l'on diftille d'abord lentement au bain de fable. ACADEMIQUE. 157 Prefque tout Fefprît pafle, & il ne reflc au fond qu'une petite quantité '- ' — de fèces blanches fur lefquelles on verfe de nouveau tout l'efprit pour Ephemerzdes le difliller une féconde ôv une troifieme fois. De cette manière il refte d'Allemagne. au fond une liqueur aufli rouge que du fang ; mais il ne faut pas tirer py,- 1 a 1 1 toute la liqueur dans la féconde & dans la "troifieme diflillation ; fi ce- \/ pendant cela arrive , il refte au fond , ainfi que je l'ai éprouvé, une poudre très-rouge , & tirant un peu fur le noir , laquelle étant diffame dans Fefprit de vin lui donne, pourvu qu'elle ne foi t pas brûlée, une couleur rouge comme le fang. Pour moi je n'ôte point l'efprit mixte , car il a de grandes vertus , même étant pris intérieurement. Ce qui refte dans la cornue, eft une matière blanche dont il fera queftion dans l'obfervation fuivante. Obferv.ijOt 1 — ■— ■ m ■ —■ .11—1 1 AUTRES EXPÉRIENCES C H Y M I QU E S , par le même, (j) J'Ai mis dans un fourneau de verrerie la matière qui étoit reftée au fond de la cornue dans l'expérience précédente ; je l'y ai tenue trois mois au feu de réverbère, & elle n'y a pris aucune teinte de rouge, mais elle a confervé la couleur qu'elle avoit auparavant. J'ai tenu aufli des fragments de corail expolés pendant feize jours à un feu de réverbère , & ils font devenus blancs & non pas rouge. J'ai tourmenté de l'antimoine diaphorétique pendant fix mois dans ua fourneau de verrerie , fans qu'il prît de teinte rouges. J'ai eu du vitriol pendant plus d'un an dans une fiole fermée herméti- quement , & enfin je l'ai expofé à un feu violent , fans pouvoir lui don- ner non plus la moindre teinte de rouge : il en a été de même du fel de Saturne. Ainfi, je fuis furpris de ce qu'a écrit le Do£teur Marc-Marci , (/>) qu'un homme ayant tenu du vitriol au bain marie pendant feize mois dans un vaifleau fermé , ce vitriol devint rouge après avoir pris fucceflî- vement toutes les autres couleurs , & qu'il produisit des effets très-re- marquables. Pour moi non-feulement je n'ai pu lui donner la couleur rouge, dans un vaifleau ferùlé .parl'a&ion d'un feu violent , maisj'ai trouvé que même dans un vaifleau ouvert il falloit le prefleraflez fortement pour le faire rougir. Le Père Venceflas du Saint Sacrement , m'écrivit de Venife il y a un mois un fait fingulier , dont il dit avoir été témoin oculaire; c'eft qu'en diftillant du régule d'antimoine fans addition dans une cornue , il eft venu par cette fimple diftillatioh du mercure d'antimoine. («»»n» manière que dans l'efprit de vin; une féconde fit enflammer l'huile, de C.PHEMER1DES * » • * j d'Allemagne, forte qu on ne put s en iervir davantage. On tâcha d'en plonger une dans du mercure en l'y enfonçant par force Dec. i.Ann.i. avcc un pet;t bâton, elle s'applatit & fa furface devint raboteuie ; mais l67i- l'expérience ne fut point achevée, parce qu'on ne put tenir la larme fous le mercure jufqu'à ce qu'elle tût refroidie. On voulut faire de ces larmes dans un vaiffeau de verre cylindrique rempli d'eau froide , fix ou iept fe briferent , & une feulement réuflit. Quelques-uns de Mrs. de la Société Royale qui ont pris de ces larmes auiîî-tôt qu'elles étoient tombées dans l'eau , ont obfervé qu'à l'infiant de leur chute & utl peu de temps après , tandis qu'elles font encore rouges , il en fort des étincelles rouges & des bulles, & que durant cette éruption , le corps de la larme s'agite &C le meut , loit qu'il refte entier ou qu'il éclate & fe brife. Ces larmes ne fe brifent point lorfqu'on les frappe avec un petit mar- teau ou quelqu'autre corps dur , pourvu qu'on ne les frappe que (ur le ventre. ,-,*<■ Si l'on rompt l'extrémité de la queue , la larme fe brife en de très-petits éclats avec beaucoup de violence & de bruit , & ces petits éclats le ré- duifent en poudre fort aiiément. Lorfque la larme s'elt brilée, fi les éclats trouvent unefoace libre, ils fe difperlent circulairement comme les grenades d'artillerie ou d'artifice. Quelques-unes de ces larmes étant frottées avec une tuile feche , éclatent auffi-tôt qu'on en a un peu ufé le fonJ ; d'autres durent juf- qu'à ce qu'elles foient à demi-ufées. Une de ces larmes ayant été ufée & diminuée de moitié & enfuite mile à part , éclata d'elle-même un peu de temps après , quoiqu'on ne la touchât plus. Une autre réfifta au frottement d'une pierre , on la mouilla enfuite avec de l'eau, & on l'ufa jufqu'au cou avec l'émeril, fans qu'elle fe brisât. Si l'on rompt une de ces larmes, en la tenant dans la main fous leau, elle éclate avec plus de violence & de bruit que dans l'air , même lorf- qu'on la tient près de la furface de l'eau ; cependant les éclats ne fortent pas de l'eau, mais au contraire de ce qui arrive dans l'air, ils tombent au fond de l'eau fans fe dilperler. Si l'on rompt une de ces larmes dans le vuide de la machine pneu- matique , elle éclate de la même manière que dans l'air. Si l'on chauffe une de ces larmes au feu, il ne lui arrivera pas autre choie qu'au verre ordinaire, fi ce n'eft qu'elle fera plus prompte à éclater pour peu qu'on tente de la courber. On enduifit de ciment une de ces larmes jufqu'au cou , & ayant caffé l'extrémité de la queue , on entendit un bruit moindre que lorlque la larme qui fait explofion eft renfermée dans la main ; celle dont il s'agit prit une couleur bleuâtre ; fa furface parut toujours entière , & cepen- dant on connut qu'elle étoit divifée en une multitude de parties la plupart de figures coniques , ôc tellement friables qu'on les rédiùfit aiiément en pouffiere. ACADEMIQUE^ f iSj ___ Une autre larmt enduite du même ciment de l'épaifleur d'un pouce, ^—^*— ^^ fît explolion lorlque l'on cafla l'extrémité de fa queue, Hi. briia Ion enduit £PHpme-udes en mille pièces. d'Allemagne. Deux ou trois de ces larmes que l'on voulut percer comme des perles, ^£c ^ ^ éclatèrent aufli-tôt qu'on y appliqua le foret. 1(j éclate SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE I. ANNÉE III. i6jz. .. — — — — * OBSERVATION VII. Lumière bleue réfléchie par la neige , par Daniel MaJOR. NOus avons Couvent obfervé dans la chambre obfcure de Mr. Samuel obferv. 7.' Reyher la lumière réfléchie par la neige, en faifant paner dans une lentille les rayons de lumière renvoyés de quelques endroits couverts de neige. Lorlque la neige qui nous renvoyoit le rayon de lumière étoit éclairée des rayons direcls du foleil , l'image qui fe peignoit fur la mu- raille de la chambre oblcure étoit blanche ; mais lorfque la neige qui ré- iîéchillbit le rayon de lumière étoit à l'ombre , l'image peinte fur la muraille étoit bleue comme un faphir ; la couleur bleue du Ciel fe peig- nant (peut-être) dans la furfàce de la neige comme dans un miroir, lorlque cette furfàce n 'étoit point expofée aux rayons direfts du foleil. OBSERVATION CCXXXIX. Sels cryflallifés en forme de lames flexibles , par Jean-Daniel Ma/OR. BOrrichius a obfervé un fel ductile & éhftique qui fe forme, dit-il , Obferv. 139.' {a) dans la folution du fel ammoniac , lorlque ce fel a été diflbus fréquemment dans un large vaifleau de verre , & fréquemment fublimé à un feu lent & gradué. Il s'y trouve à la fin des cryftaux dont la longueur répond à la capa- cité du vaifleau ; Borrichius dit avoir vu de ces cryftaux qui avoient fix travers de doigt de longueur, & qui reflembloient affez a l'extérieur a ( a) Diffirtali» de tr(u & progrejf. Chemia , pag. 1 14, v Dec. i.Ann. 3 1672. Obferv. 139. 164 COLLECTION »IJ '— des lames à deux tranchants ; ils fléchiflbient fans réfiftance lorfqu'on Ephemeridïs les courboit doucement avec la main , puis ils fe redreffoient & revenoient d'Allemagne, à leur premier état après avoir été ainfi courbés plufieurs fois. J'ai fait au mois de Mai dernier une oblervation femblable à celle de Borrichius , mais dans une autre liqueur imprégnée de fels. Pavois pour quelque ufage de médecine mêlé de l'efprit de vin camphré avec de l'efprit de corne de cerf; le camphre chaffé des pores de l'eiprit de vin troubla d'abord tout le mélange en s'y répandant fous la forme d'un duvet ou d'un petit nuage blanc , mais peu à peu il tomba au fond & toute la liqueur s'éclaircit. ( d'Allemagne. SUPPLÉMENT DES ÉP HÉMÉRID ES n Dec. i. Ann.4. DES CURIEUX DE LA NATURE. & 5- 1673. 6c 1674. DÉCURIE I. ANNÉES IF. & V. 1673. & 1674. OBSERVATION XIV. Arc-en-Ciel lunaire , par U Docteur SALOMON BrAUN. AU mois d'0£tobre 1671. le quatrième ou cinquième jour après la Obferv. 14, pleine lune , en allant à la campagne à cheval avant le lever du foleil , je vis à ma gauche du côté de l'Orient dans des nuages & des Brouillards , un arc-en-ciel auquel manquoient feulement les couleurs jaune & rouge; cet arc-en-ciel étoit affez grand Si formoit, comme l'arc- en-ciel f olaire , un demi cercle parfait , dont les deux extrémités portoient à terre ; l'abfence du jaune & du rouge faifoit paroitre le blanc & le bleu d'autant plus diftindement. J'avois la lune à droite , elle étoit à l'Occident, encore élevée au deffus de l'horizon d'environ quatre-vingts ■degrés , dans un Ciel clair & ferein. Ce phénomène n'étoit pas un halo puifqu'il formoit feulement un demi cercle, & qu'il paroiffoit vis-à-vis la lune , au lieu que le halo forme un cercle entier qui environne la lune ; on ne peut l'attribuer non plus aux rayons du foleil , puifque *:et aftre étoit encore à pluneurs degrés au deflbus de l'horizon ; ainfi je crois pouvoir nommer ce phénomène un arc-en-ciel lunaire. OBSERVATION C LXXII. Figures de la glace , par It Docteur HENRY WOLFGANG. ON fait que la gelée forme fondent des figures très-reiTemblantes à Obferv. 171. diverfes végétations , non-feulement fur les eaux dormantes 6c fur les bords des ruifleaux 6z des rivières , mais même fur les vitres humides. Sans entrer dans l'examen des caufes de ce phénomène, j'en rapporterai ici un exemple aifez curieux ; c'eft une liqueur végétale qui, en fc gelant, prit la figure du végétal dont elle provenoit. Je confervois dans une fiole de verre un peu de cette eau qui découle de la vigne au commencement du printemps, &c qu'on appelle les pleurs de la vigne : cette eau le gela au mois de janvier 1673. & fi fortement Dec. i. An. 4 1673.&1674 Obfcrv. 172. î66 COLLECTION — — — — — que non-feulement elle fut toute convertie en glace- , mais que la bon- Ephemerides teille fe caffa. En regardant de près cette glace , j'y vis des figures qui d'Allemagne, repréièntoient fi parfaitement des feps de vigne tk des raifins , qu'on les eut pril'es plutôt pour l'ouvrage de l'art, que pour l'effet d'une con- gélation fpontanée. Je fis voir ces figures à planeurs de mes amis , & je les fis deffiner & graver fur une planche de cuivre. Il elt probable qu'il peut le former de ces figures dans d'autres liqueurs ou lues tirés des végétaux ; mais cela n'arrive pas toujours de même, j'en ai eu la preuve dans cette même eau de vigne. En effet, cette eau avoit déjà été gelée au mois de Décembre 1672. fans qu'il y eût paru aucune figure, aucune apparence de vigne ni de raifin , comme il s'en forma au mois de Janvier, lorique cette première glace après s'être fondue par un temps plus doux, le gela de nouveau. De même, cette féconde glace qu'on peut appeller glace figurée „ s'étant fondue lorique le froid fut diminué , fe reforma une troifieme fois- par un retour de gelée , mais il n'y parut aucune figure. On voit parla combien les différents degrés d'intenfrté du chaud & du froid de l'air peuvent contribuer à donner diverfes formes aux parti- cules des corps expofés à l'action de ce fluide, & qui peuvent ou lé dif- foudre , ou le coaguler, d'où il elt ailé de juger aulTi combien la vicif- fitude du chaud & du froid peut influer fur l'état du corps humain. Enfin , ce même fait prouve l'incertitude du fuccès des expériences phyliques. OBSERVATION CCIII. Obferv. 203. Du Niire qui s'attache aux murailles , par Daniel Ludovic. OUtre le falpêtre de houflage qui fleurit à fa fuperficie des murailles- & de certaines pierres fous la forme d'un duvet blanc , mince &C léger il fe trouve dans ces mêmes endroits une autre concrétion ni- treufe de même genre , mais par couches plus épaiffes & qui en: mêlée de croûtes ou de lames calcaires moins blanches : cette concrétion plus epaifle n'affecte aucune contrée particulière, & fe forme indifféremment à l'expofition du Levant comme à celle du Nord ; au grand air comme dans les endroits les mieux couverts & les mieux fermés , &C principa- lement, mais pas toujours , dans ceux qui ont eu quelque communication ? même ancienne , avec des écuries ou des étabks ; il s'en trouve pour- tant aulïi dans des lieux qui n'ont jamais eu de communication avec au- cun terrein imprégné d'urine. Cette concrétion nitreufe m'a paru contenir de la chaux ou quelque fubftance analogue à la chaux ; celle qui étoit reliée pendant quinze à vingt ans, ou feulement pendant douze ans dans l'endroit où elle s'étoit formée, ne parouToit pas plus nitreufe que celle de trois ans, quoiqu'il y eût ACADÉMIQUE. 167 y eût quelques variétés dans Je poids à caufe de la chaux $C des autres E— — — ^ iûbftanccs qui s'y trouvoient mêlées ; il y avoir même de ces variétés Ephemeiulfs de poids dans des concrétions d'un même âge. Une livre de cette con- d'Allemagne. cretion m'a donné quelquefois quatre onces feulement de nitre ; d'autres p. fois fix , huit, & juîqu'a n«uf onces. Ce nitre affiné par une lefilve de eC'oV ^* làvon , détonnoit plus lentement que le nitre commun. e^V On rit de la poudre avec ce nitre en l'employant Avivant la proportion ï673- 0^1074. ordinaire , & cette poudre produilît l'effet de ces petites chandelles Obferv. 203. ou de ces petits cylindres que l'on fait avec la poudre à canon ordi- naire légèrement humectée , eu bien de la poudre qui contient une plus grande proportion de charbon ou d'autres ingrédients. Je diftillai une livre de ce nitre avec le double de caput mortuum d'alun , fans y ajouter une feule goutte d'eau, & il me donna comme le nitre commun environ dix-fept onces d'un efprit de nitre moins fort à la vérité que celui qu'on tire du nitre commun , & femblablc à l'eau-forte la plus foible. Au commencement de la diftillation les vapeurs n'étoient pas bien rouges, & le récipient paroifl'oit feulement obfcurci ; mais à la fin le rouge fut aufïï vif que dans la diftillation ordinaire. Une livre de ce même nitre ayant été diftillée pareillement avec de l'argile , donna comme le nitre commun quatorze onces & près de cinq drachmes d'efprit de nitre, moins tort que celui du nitre commun , à- peu-près dans la même proportion que celui de la première épreuve , & les vapeurs étoient auffi très-peu rouges au commencement. Le caput mortuum de l'une & l'autre diftillation paroiflbit peu différent du caput mortuum des diftillarions ordinaires de falpêtre , foit en le goûtant , loit en le faifant diflbudre. Le falpêtre de houfiage fleurit de même que celui dont je viens de parler fur les conftruâions de briques & de fables, &c. il contient ce iemble plus de chaux ou de fubftance analogue à la chaux , & il a plus de fraîcheur & moins d'urineux que l'autre concrétion ou croûte nitreufe. Le falpêtre de houlTage dont je me fervois pour ces expériences ne fe reproduilit que fort lentement dans l'endroit où je le prenois, loit qu'il fût di flou s par l'humidité du lieu , foit qu'il fût diflipé par quelqu'autre caufe : ne pouvant donc en avoir une affez grande quantité pour dif- tiller, j'en fis de la poudre à canon qui s'enflammoit lentement , mais d'une flamme fort brillante , & qui laiffoit peu de cendres. Tom. FI. des Acad. Eranz. L I F.PHTMERIDrs d'Allemagne 26S COLLECTION **• — r*r*TfwirT"'T'"f r r 't . vi. mfrmnnnnrTTfniimgiMwiinif^^' *^* — ^— »"T"«""-»'»«^— 1 SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉRIDES Dec. 1 . An. 6. &7- DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE I. ANNÉES FI. & VII. 1675. &: \6y6. OBSERVATION XXIV. Sur quelques faits de Ckymie , par PiERRE SPECHT. Obferv. 1 t. T^ ^s ca,c"ier ^u tartre jusqu'à ce qu'il fût noir , & qu'il n'exhalât plus, Jetant mis au feu, ni fumée ni mauvaife odeur; je jettai à plufieurs reprifes ce tartre encore rouge clans une cucurbite qui contenoit une quantité indéterminée d'eau commune , & que j'avois placée auparavant dans un bain de fable ; je couvris fur le champ cette cucurbite de fon chapiteau, & la diftillation me procura un efprit de fe! de tartre, dont l'odeur n'étoit point défagréable, & que je déphlegmai. par de nouveau fel de tartre. Je fubftituai dans ce procédé l'efprit de vin à l'eau commune , & il pana au commencement un efprit tartareux très-fubtil avec l'efprit de vin. J'ai tiré par la diftillation du tartre & de la lie de vin un efprit qui étant bien déphlegmé & bien féparé d'une huile fétide qui s'y trouvoit unie , étoit aufîî pur que celui du procédé ci-deffus , & n'en différait ni par fes qualités fenfibles , ni par fes vertus. Ayant tiré par diltillation l'efprit d'une certaine quantité de lie de vin , je verfai vingt livres & plus d'eau commune fur le caput mortnum, afin d'en extraire le fel fixe; la -lefTive me parut fi foible que je ne daignai point la faire évaporer ; je la décantai donc & la mis dans une grande cucurbite de verre où elle refîa expofée à l'air pendant une année en- viron; au bout de ce temps ayant jette par hazard les yeux fur cette lefïive , je la trouvai changée en un fel très-dur , & dont le volume égaloit à très-peu près celui qu'avoit la leffive lorfque je la verfai dans la cucurbite. J'ai diftillé au bain de fable parties égales de fel de tartre & de mer- cure fublimé commun, & j'ai trouvé vin fel couleur d'or qui s'étoit attaché , au cou de la cornue. J'ai pris de ce charbon de terre, qui étant brûlé lailTe des cendres blanches dont les Hollandois fe fervent pour fe chauffer , j'en ai tiré le >« par des lotions d'eau de pluie, j'ai fait évaporer la lefïive jufqu'à toecké, j'ai renfermé le fel dans une fiole que j'ai bouchée & mife en di- ACADÉMIQUE. 169 geftion dans un bain de fable échauffe modérément : ce fel fe fondit comme — ^^— ■»»■ de la cire à une chaleur très-douce ; tk. lorfque j'ouvris la fiole elle fe Ephemeridm remplit auffi-tôt & en entier d'un fel nitreux parfaitement blanc. (<*) d'Allemagne. Dec. 1. An. 6. " " ' &7- OBSERVATION LXXXVII. 1675.^1676. Sur une matière qui tombe quelquefois avec la pluie , & que l'on prend pour du foufre , par le Docteur JEAN SiGISMOND ELSHOLT. J'Ai pris de cette matière jaune que dépofent affez fouvent nos pluies Obferv. 87V d'été, & que le peuple regarde comme un vrai foufre, je l'ai purifiée en la lavant, je l'ai fait fécher (iir du papier, & en ayant mis un peu fur une lame de couteau, je l'expoiai à la flamme d'une chandelle ; cette matière jetta un peu de fumée, mais ne s'alluma point ck n'exhala aucune odeur de foufre ; elle s'embrafa à la manière des charbons. J'introduiiis un peu de cette même matière dans un tuyau de plume , & je la foufflai à travers la flamme d'une chandelle , afin de m'affurer par cette épreuve fi elle étoit inflammable ; elle s'enflamma en effet . mais à la manière de cette poufîîere jaune & lubtile qui fe trouve dans les petites maffues de la moufle terreftre. Cette efpece de moufle abonde dans nos forêts , & fournit une grande quantité de la poufliere dont il s'agit , laquelle peut être enlevée dans les airs '( par plufieurs caufes ) & retomber enluite avec la pluie. Cette poufliere a la propriété de détonner en s'enflammant, à-peu-près comme la poudre à canon , & les Moico vîtes en font des elpeces de ùux d'artiiice. Scholie. PLufieurs autres plantes , comme le feigle , &c. & plufieurs arbres* comme le pin, le noifetier , fourniflent en abondance de cette poui- fiere fubtile , & c'eit peut-être la raifon pourquoi ces prétendues pluies de foufre font plus fréquentes dans les pays de bois que par tout ailleurs. (£) (j) Je fupprime le relie de ce- mémoire , p«rce que l'auteur a fupprime lui-même une partie d'un procédé par lequel il prétend qu'on peut trouver un véritable al- chaell , en combinant diverfement le fel de ce procédé , l'efprit de vin , celui d'un- t ; & le mercure fublimé, & fixer le mercure par le moyen de l'hématite pulvérilée. (b) L'obfervation CXCIV. roule fur des canards , dans le ventricule dciquels il fe lormoit, dit- on , des grains d'un or très-pur, lorfqu iis avoient pallé une femainc ou deux dans une certaine balTe-cour de la Ville d'UIme en Suabe. On eut beau dé- paver cette baffe-cour & la repaver de nouveau ; les canards qui y vivoient engen- droient toujours des grains d'or. Un Mr. W'eikrr.an tiaturalifle, & afielleur du Sénat. d'U'me, eft cité pour avoir d.f.'cqué deux de ces canards . & y avoir trouvé dans- l'un feiie , Se dans l'autre vingt-fept eiains d'un or très-pur delà grodeur d'une len- tille ck d'un grain de millet. Cette t.tteltation m'oblige de rapporter le fait , mais non de le croire. Ll 1 170 COLLECTION Ephfmbrides d'Allemagne. OBSERVATION CCXL. „' ' Halo autour du foleil , par le Docteur GODEFROI SCKUTTS DE BRESLAv. ex 7. 1675. ce 1676. y £ 4> jujn ,je).njer ^676.) on vit autour du foleil un halo ou une Obferv. 240. J-J couronne ayant les couleurs de l'arc-en-ciel , mais moins vives #£ moins nettes. Le diamètre de ce halo étoit de quarante-trois degrés vingt minutes, & la largeur de la bande ou zone qui le formoit étoit d'en- viron un degré ; lés couleurs paroiffoient for-tout au Sud & au Nord , elles s'affcibliilbient en approchant de l'Elt & de l'Oueft, & fembloient fe perdre dans des nuages blancs par Ielquels le halo étoit prefque in- terrompu. L'air étoit tranquille, mais il s'éleva un vent d'Eft très-doux. Le Ciel étoit ferein, &C l'on voyoit à peine quelques petits nuages çà & là. A onze heures le vent augmenta & les couleurs du halo s'affoi- blirent de l'Elt & de l'Oueft au Nord & au Sud ; à midi on ne les voyoit prefque plus; le foleil tut caché par des nuages plus épais, on apper~ cevoit encore quelque chofe au Nord , mais quand le foleil reparut on ' ne vit plus rien du tout; le Ciel fe couvrit de nuages plus confidérables , mais qui étoient diffipés à deux heures. Ce phénomène fut fuiyi de beaux jours & de chaleurs. OBSERVATION CCXLIII. Sur les moyens de tirer du tartre une plus grande quantité d'cfprit , par Daniel Ludovic. Obferv. 143. T '^"teur ayant remarqué que l'efprit de tartre que l'on trouve dans J_jles boutiques , eft prefque entièrement dépourvu de fa partie volatile, foit par l'infidélité des vendeurs , foit par l'infuffifance des procédés or- dinaires , s'eft appliqué pendant plufieurs années à chercher le moyen de tirer du tartre une plus grande quantité de véritable efprit. Il s'attacha d'abord à perfcclîbnner la manipulation en employant de plus grands récipients & de plus grands alembics , des cornues propres aux détonations, &ç. mais tout cela fans beaucoup de fuccès ; il re- connut feulement que le feu nud étoit trop violent , & que le dernier degré du bain de fable étoit le plus convenable à l'opération. Il voulut voir s'il ne réuffiroit pas mieux par l'addition de quelque fubitance ; il combina donc le tartre avec le vitriol , l'alun , le lel de tartre, le tartre tartarifé , l'efprit de vin, le vinaigre diftillé & non dif- tillé , mais fans effet ; il le combina enfuite fuccefîivement avec la moitié de ton poids de miel & de manne , il fit la diltillation au pins haut degré de chaleur du b3Ïn de fable , il remarqua quelque effervefeence ; la li- queur qui pafla tenoit affez du tartre , mais comme il s'étoit d'abord élevé, ACADÉMIQUE. 171 du phlcgmc , l'efprit s'en trouva un peu arlbibli ; ce phlcgme contenoit — — — — aufîi un peu d'alcali altéré par le miel. Ëphfmeridfs L'auteur employa enfuite le lucre brut ou prefoue brut ; l'ayant d'abord d'Allemagne. combiné par égales portions avec feize onces de tartre , il en tira dix n . , onces d'cfprit fort bon, mais auflî un peu foible ; le réfidu parut moins ' ,!' "' 3' alcalin. Deux livres de tartre combinées avec une livre du même lucre , aJ'f, c ck diftillées pendant huit ou dix heures au plus haut degré de chaleur l67î,ôil 7 du bain de fable , lui donneront douze & quelquefois treize onces d'un efprit qui avoit le goût , l'odeur & toutes les vertus de l'efprit tar- tareux , fix drachmes d'huile , fix ou fept onces d'un fel alcalin altéré par le mélange de quelques corps étrangers , & huit onces d'un rélîdu ipongicux. Le Docteur Ludovic , à propos de ces expériences, rend compte de celles qu'il a faites fur le rétidu ou marc de la lie de vin privé par la diftillation de fon efprit ardent. Dix livres de ce marc ayant été calcinées au four du Potier de terre dans un vailTeau fermé, on trouva un fel blanc d'odeur urineule qui prenoit au nez &c aux yeux , & qui s'étoit fublimé au deffus du marc de la lie où il formoit une couche épaifle de deux doigts ; au lieu que dans le tartre calciné le fel alcali fe trouve mêlé çà & là dans le caput mortuum. Le marc de la lie qui fe trou- voit tous cette couche de fel étoit infipide , charbonneux & comme fablonneux. L'Auteur ayant voulu répéter cette expérience , le Potier mit deux fois au four , par méprile , le vaifleau de terre qui contenoit. le marc de lie , & après cette double calcination, il ne fe trouva dans le vaif- feau pour tout rendu que fept onces d'un alcali très-âcre & très-prompt à fe rélbudre par défaillance, la fubiiance charbonneufe s'étoit entière- ment évanouie. Le Docteur Ludovic ayant voulu combiner ce fel qui étoit comme volatil avec le vinaigre diftillé , ainfi que l'on fait pour avoir la terre foliée de tartre , le fel pafla prefque tout dans le réci- pient fous une forme liquide , & il refta très-peu de chofe au fond de la cucurbite. On peut tirer un efprit de ce même marc de lie defleché en le diftil- lant dans une cornue au bain de fable comme le tartre , & il faut avoir l'attention d'employer à cette diftillation un grand récipient. Deux livres de ce marc donnent en fept ou huit heures dix-huit onces d'un efprit qui abonde en fel volatil comme l'efprit de corne de cerf, & trois onces d'huile ; ces deux produits ont plutôt une odeur de fuie qu'une odeur de tartre ; comme la liqueur fiiffit à peine pour tenir tout le fel en dil- folution , il faut y ajouter fept ou huit onces d'efprit de vin , & l'huile étant léparée , reclirier par le fel de tartre ou par les cendres l'efprit ainû faoulé , on en retirera douze ou treize onces qui auront ablorbé le fel volatil à mefure qu'il fe fera élevé ; cet efprit aura encore une odeur déla- gréable, mais que des recYifkations réitérées pourront lui enlever. VJ1. COLLECTION Ephtmerides d'Allemagne. Dec. i. An. 6. & 7. 1675. & 1 67(5. OBSERVATION C CXL1V. Expériences chymiques fur la chaux vive , par le Docteur Daniel Ludovic , 6> premièrement fur lefoufre de la chaux. I. Oblérv. 2^4. A Yant mis en digeftion de la poutfiere de pierre avec de l'huile de jfaLtartre très-faturoe, & ayant enfuite fait bouillir le mélange, je le précipitai avec les acides; la matière précipitée n'étoit point dn foufre, mais un fédiment pierreux, qui étant jette fur les charbons ardents, ne prenoit point feu, mais qui cependant exhaloit une odeur tant ioit peu; fulphureufe. IL Ayant expofé une livre de cette même matière groffîérement pulvérifée à un feu violent pendant dix heures , il paffa d'abord une drachme & quatre fcrupules d'un phlegme infipide , peu différent de l'eau commune , mais il ne fe fublima rien dans le cou de la cornue. Une pareille quan- tité de cailloux blancs traités de même , m'avoit donné dans une expé- rience précédente le même poids d'une liqueur légèrement acidulé , & enfuite une quantité inappréciable d'une fubftance fulphureufe , dont l'odeur n'étoit point déiagréable. III. La même matière ayant été mife en digeftion avec de l'efprit de vin très-déphlegmé, &C enfuite filtrée après y avoir verfé de l'efprit de vi- triol , j'apperçus fur le filtre une pellicule prefque imperceptible que je ne pus en détacher , mais dont je diftinguai l'odeur en brûlant le filtre. III. Cette même matière ne put opérer la détonation avec partie égale de nitre , ni même avec trois parties de ce fel , fi ce n'efi à force de pré- cautions , & notamment en la mettant en contact immédiat avec les char- bons ardents. V. Lorfqu'on calcine la pierre calcaire , la flamme qui s'en élevé diffère un peu de celle qui s'élève du (impie bois, & même de celle que donnent ordinairement les fubftances falines. VI. On voit dans la chaux des taches couleur d'ochre ou de rouille, la ma- tière de ces taches féparées du refte eft amere & ftyptique , mais moins brûlante que la chaux récemment calcinée. Lorfqu'on verfe du vinaigre (a) fur de la chaux vive , il y a d'abord un réfroidiffement analogue à celui que produit le fel ammoniac ; enfuite le mélange entre en effervef- cence, &C répand une odeur exactement femblable à celle des (blutions (a) Le vinaigre tire de l'hydromel , à défaut de vin , fuffit pour ce procédé. ACADÉMIQUE. 175 de plomb par le vinaigre ; ce qui fembleroit indiquer que la fubftance — —■» — — ■ des taches jaunes de la chaux vive elt de nature (ulphureufe ou nié- Ehhemerides tallique. • d'Allemagke. Les expériences ci-deffus avoient pour objet de reconnoître fi la pierre . ^n> ^ calcaire contenoit du (outre; je me fuis propofé dans les fuivantes de . ' ^../c-, g, découvrir û cette pierre contient des liibltances falines. ' ' '" Sur le fil de la chaux. I. J'Ai pris de la pierre calcaire dans laquelle il y avoit des taches jaunes,' & qui avoit un goût différent du fpath, du caillou, &c. je la réduilis en poufiiere , je la ris bouillir, filtrer & évaporer au bain de vapeurs, mais excepté une apparence de blancheur produite par la chaux, je ne trouvai rien après l'evaporation qui ne pût être regardé au moins pour la plus grande partie comme appartenant à l'eau de fontaine employée dans cette expérience; car j'ai reconnu par l'analyfe des eaux qu'elles contenoient toutes plus ou moins de fubitances étrangères , falines , fui- phureufes, tophacées , &c. au refte , la très-petite quantité de (el que je tirai par le procédé dont je viens de rendre compte, étoit analogue au nitre , & je m'en fuis anuré par plufieurs épreuves. II. Ayant .reconnu en pefant de la chaux qui avoit été gardée quelque temps depuis fa calcination, & qui par conléquent avoit pu augmenter de poids en le chargeant de l'humidité de l'air , ayant reconnu ,dis-je , que la chaux perdoit la moitié de (on poids par la calcination , j'en fis calciner dans une cornue, afin de recueillir les particules que la calcination diffipe, & d'examiner leur nature ; j'ai rendu compte dans ma féconde expé- rience fur le foujrt de la chaux , d'une partie des produits de cette diftilla- tion ; voici ce que j'ai obfervé fur le caput mortuum. Je verfai deffus affez d'eau pour le baigner entièrement , ce qui produilit un petit fifflement mais point de chaleur ; je filtrai enfuite cette eau , elle avoit un goût que n'a point l'eau commune ; j'y mêlai de l'efprit de vitriol qui ne pro- duifit aucun effet fenfible ; mais l'huile de tartre rendit l'eau nébuleufe , & occafionna un petit précipité. Le caput mortuum de la pouiîiere de cailloux dont j'ai parlé dans l'Ex- périence II. fur le foutre de la chaux , étant traité de même , donna des indices plus certains d'acidité ; l'eau qu'on retira de deffus étoit à demi ftvptique , l'efprit de vitriol n'y caufa aucun changement apparent , mais l'huile de tartre produilit un précipité fous la torme d'une pouiîiere blanchâtre. Le Gypfe calciné , fournis aux mêmes épreuves , donne les mêmes produits & les mêmes phénomènes. III. II y a plufieurs procédés plus ou moins laborieux pour retirer du fel de la chaux brûlée convenablement ; le plus rimple eii d'en faire éva- porer la leffive au bain de vapeur ; on trouve après l'evaporation une i74 COLLECTION ■.ma m ii ii— demi-drachme de fel pour chaque livre de forte folution , laquelle d'ailleurs Ephemerides a un goût lixiviel très-marqué. d' Allemagne. IV. n » (■ Si l'on verfe un peu d'efprit de vitriol dans une forte folution de •_ • • • cnaux } & qlte l'on mette deux onces du fel qui réfultera de ce mélange , pj's^s fur un bain de fable , en y ajoutant en même temps deux onces de i'el io/5,0£ 7 • jg tartre il s'élèvera promptement jufqu'à trois drachmes de fel volatil urineux feus la forme de vapeurs; le caput rsortuum fera très- lixiviel, il contiendra des parties de chaux très-brûlantes , & s'échauffera (ion l'ar- . rofe avec de l'eau commune. Il eft bon de remarquer que lorfqu'on a décompofé la chaux en lui enlevant fon fel , il eft prefque impoflîble de la recompofer. V. Si l'on mêle dans une cucurbite parties égales de chaux & d'efprit de fel, par exemple, une livre de chacun , ôi qu'on adapte promptement à cette cucurbite & chapiteau & récipient , il s'élèvera , même à froid ,. jufqu'à cinq onces d'un efprit très-urineux. Si on leffive le rendu quelques- heures après que la dilliliation eft finie , Se qu'on fa fie filtrer & évaporer cette lefiive , on en tirera une once & demie d'un fel falé , ftiptique , & folié , tel en un mot qu'en donnent les folutions pierreuiès combi- nées avec l'efprit de fel. VI. Si l'on mêle une livre d'alun pulvérifé avec une livre & demie de chaux vive pulvérifée aufii , mais plus groiliérement, que l'on jette ce mélange dans une cornue à large cou , à laquelle on adaptera un grand récipient , & que l'on mette le tout dans un bain de fable , il parfera dans le récipient fix ou fept onces d'efprit de chaux dans l'efpace de trois ou quatre heures , fin quoi il faut déduire ce qui peut provenir de l'urine qu'on eft obligé dW.ployer dans ce procédé pour opérer la pré- cipitation. VII. Si l'on met de la chaux vive dans une cucurbite, & qu'on verfe défais de l'efprit de vin déjà bien déphlegmé, allez pour qu'il fumage, la hui- tième partie environ de cet efprit pafiera à froid dans l'efpace d'un jour, fans s'échauffer beaucoup extérieurement : la chaleur feroit aflez forte au bout de trois ou quatre heures , & il fe répandroit en même temps une odeur pénétrante affez agréable , fi l'on tenoit le mélange dans un vaif • feau ouvert. Si l'on met enfuite la cucurbite fur de la cendre chaude , le refte de l'efprit paflèra en entier , &c on lui trouvera un goût urineux bien marqué. vnr. Si l'on verfe de l'efprit de nitre fur de la chaux , aflez peu cependant pour que le mélange paroiffe toujours fec après l'efTervence , qu'enfuite on lefiive ce mélange , &C qu'on faffe évaporer la liqueur , on aura une fubftance nitreufe, analogue au falpêtre de houfTage, ou qui aura la confiftance de la moififlure , fi elle n'eft pas pleinement faoulée de lefiive de chaux : le papier brouillard imbibé de cette iolution faline - prend feu ailément ; ACADÉMIQUE. 175 aiféincnt ; aurefte, dans l'cffervelccnce produite par le mélange de l'efprit — g* de nitre ibit avec la chaux vive, foit avec la pierre calcaire non calcinée, Ephtmekims il i'cleve des vapeurs blanches, mais point de rouges. d'Allemagne. Si l'on met de la chaux vive dans une cncurbite médiocre, & que ' ' „ l'on y verfe de l'eau, il y a d'abord effervefeence , &C il s'élève aufli-tôt „ ' ,„r un phlegme dont les deux ou trois premières onces l'ont (emblables à l'eau '>' ' commune, à une légère ftipitkité près: fi l'on verle au lieu d'eau de l'efprit de vitriol fur la chaux de la cucurbite, la liqueur qui paflera dnns le récipient aura le goût &C l'odeur du phlegme de vitriol ; li l'on y verié de l'efprit de nitre , la liqueur qui s'Jcve aura un goût terreux & prefque nitreux ; li c'eft de l'efprit de vitriol affoibli , elle exhalera une odeur de terre figillée , &C enfuite une odeur urineufe , combinée avec celle du beurre d'antimoine, au lieu que l'efprit de vitriol plus concentré produit d'abord l'odeur urineufe. L'Auteur veut enfuite prouver d'après Van-Hclmont l'exiftence d'un lel acide dans la chaux, cet acide eft le vitrioliquc lelon Van-Helmont , le- quel eft mis en liberté par la combuftion du foufre , & qui s'unit avec effervefeence à l'alcali de la chaux lorfqu'on les diffout l'un & l'autre avec l'eau commune ; il prétend que le tartre vitriolé que l'on trouve dans les fources chaudes, s'eft formé de cette manière. ( Je fupprime tout le détail des expériences & des rationnements du Docteur Daniel Ludovic, parce qu'ils m'ont paru n'être rien moins que concluants, ) OBSERVATION CCXLV. Cryjlallifaùon Jînguliert d'un Sel anomal, parle Docteur DANIEL LUDOVIC. POur empêcher les huiles végétales , & fur-tout les plus réfineufes , de Obferv. 245J s'épaiffir étant gardées long-temps , on a coutume d'y verlcr un peu d'eau, &c lorfqu'il s'agit d'huiles pelantes telles que celles de rôles, de girofles , de cinnamome, &'c on ditïout dans cette eau une petite quantité de fel commun pour augmenter fon poids & la faire aller au fond. J'avois gardé de cette manière pendant quelques années de l'huile de cinnamome en renouvellant de temps à autre l'huile à mefure qu'elle diminuoit, & l'eau à mefure qu'elle étoit abforbée ; mais ayant enfuite négligé cette huile , il le forma des crillaux falins dans la faumure la plus épailfe, lefquels étoient de forme cubique au lond de cette faumure, & relfembloient à de petites aiguilles de nitre irrégulièrement cryftal- lifées dans la partie fupérieure de la faumure. Quelques unes de ces ai- guilles avoient neuf lignes de longueur, & elles étoient polées tranfver- ialement les unes à l'égard des autres. Je les tirai de la laumure où elles s'étoient formées ; j'enlevai foigneufement avec du papier brouillard &C des éponges toute l'huile qui s'y étoit attachée , & je les fis fècher ; je nfattendois à leur trouver le goût & ies ptopriétés du nitre , mais en Tom. yi. du Acad, £irang. Mm 176 COLLECTION les mettant fous la dent , elles me parurent d'une fubftance plus compare Ephïmeridîs que le nitre &c le fel commun , & prefque analogues au fel ammoniac ; d'Allemagne, elles étoient moins falées que les fels neutres ordinaires ; on auroit cru t, a / goûter un de ces précipités filamenteux crui ne font point totalement Dec. i. An. 6. v , , • . , f l , ' , . . ' .. j a n, a edulcores ; jettees fur les charbons ardents , elles ne s eniiammoient ni x ^ . \ , ne détonnoient comme le nitre, mais elles fe difïipoient entièrement & *'' ' ' lans bruit en une fumée blanche & épaifTe , taillant feulement une tache noire fur les charbons ; elles répandoient en même temps une odeur qui fembloit compolée de celles du cinnamome & du benjoin. SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE I. ANNÉE. VIII. i6>7. OBSERVATION IX. Cryjlallifadon remarquable du Sel ejfenùel de Lavande , par le Docteur _ Jean-Daniel Major. ~,f ■ "\ Ans une fuite très-confidérable d'expériences que j'ai entreprifes pour v' 9* JL/ tâcher de découvrir le principe général de la cryftallifation des fels , j'ai fait un grand nombre de combinaifons de toutes fortes de fels & de toutes fortes de liqueurs ou de fucs aufquels j'ai fait fubir les épreuves chy- miques dont ils étoient fufceptibles. Entr'autres combinaifons je mêlai un jour du fel très-pur de lavande avec d'autres matières , fur le tond renverfé de deux petits pots de verre à confitures ; le lendemain matin je trouvai des touffes de végétations falines qui s'étoient formées fur les bords des deux vaifTeaux ; ces touffes étoient de différentes grandeurs , depuis une ligne jufqu'à quatre , & elles repréientoient affez exactement des pieds de lavande. Je voulus les faire defïiner , mais il ne fut pas poffible d'en ren- dre exactement tous les détails , parce qu'à mefure qu'on defîînoit une branche de ces végétations , il s'y formoit de nouvelles ramifications qui augmentoient trop le poids de la branche , pour la délicatefie de fon pédicule , & qui la couchoient fur l'endroit du vaiffeau auquel elle étoit adhérente. Cette efpece d'accroiffement paroiffoit être l'effet d'une mul- titude de molécules falines imperceptibles fournies par l'air, & attirées par la fubftance des touffes. Les végétations de l'un des vaifTeaux fe fondirent dès le fécond jour, Ô£ ne reparurent qu'imparfaitement lorfque je mis le vaiffeau fur unç ACADÉMIQUE. 277 table d'airain , fous laquelle il y avoit des charbons allumes à une a fiez — 1 grande diîlance. Ephîmerues 11 me lembla que les végétations du fécond vaiffeau n'attiroient pas fi d'Allemagne. fortement les fels de l'air , auffi elles durèrent plus long-temps , & le £j„c i ^n Soutinrent jufqu'au feptieme jour; après quoi les touffes perdirent plus "" j^' de la moitié de leur hauteur: elles étoient moins fournies, leurs rami- ,/•_§ /_qi fications le trouvant en pins petit nombre , plus courtes & plus panchées. SUPPLÉMENTDES ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE I. ANNÉES IX. & X. 1678. & 1679. OBSERVATION XXXVII. Incjlefccnce de lu Limaille de fer humectée d'eau , par Daniel Ludovic. ON fait que la limaille de fer s'échauffe lorfqu'on l'humecte avec q, f des efprits acides; mais ce qui paroît plusfingulier , elle s'échauffe ' *'' auffi étant hume&ée feulement avec de l'eau toute limple. Il ne s'agit que de mettre une partie d'eau fur dix parties de limaille , & de les mêler en les agitant bien enfemble ; s'il y a peu de limaille , il faut la mettre dans un vaiffeau de verre étroit, afin que la maffe ait plus de hauteur , ëc fans qu'il foit befoin d'envelopper ce vaiffeau de linges mouillés, la limaille humectée s'échauffera en peu de temps depuis le fond jufqu'à la fuperfkie ; il s'élèvera à la partie fupérieure de la maffe une liqueur un peu fiiptique, & il s'exhalera du vaiffeau une odeur fer- rugineufe & à demi urineufe. Au bout de huit ou dix heures la chaleur étant paffée, on trouvera au fond du vaiffeau un réfidu affez compact qui n'aura rien de doux ni de vitriolique au goût , mais qui fentira un peu la rouille. Quelques mois après avoir fait cette expérience , nous caffàmes la con- crétion ou le réfidu , & y ayant remarqué des particules de limaille qui paroiffoient encore intactes, on répéta le même procédé, & la limaille s'échauffa encore , mais beaucoup plus lentement que la première fois ; la chaleur fut auffi plus foible & de moindre durée ; il s'éleva une li- queur & une odeur femblables à celles de la première expérience, & il y eut de même un réfidu affez concret & chargé de rouille. L'Auteur cite comme faits analogues à celui qui fait le fujet de cet article, l'incalcfcence fpontanéc du foin humide, des tas de grains, du Mm 1 i78 COLLECTION fumier, &(. il ajoute que de la limaille de cuivre qu'il avoit humectée Ephemerides comme celle de ter , ne s'échauffa point du tout. d'Allemagne. Dec. i. An. 9. & 10. 1678. & 1679. Obferv. 133- OBSERVATION CXXXIII. Sel volatil de corne de cerf froid au toucher , p.ir le Docteur Je AN DOLEUS. LE Docteur Jacques "Waldfchmid m'écrivit il y a peu de temps qu'ayant plongé fa main dans une mafle confidérable de tel volatil de corne de cerf récemment préparé & fans mauvaife odeur, il fentit à cette main un froid très- vit, lemblable à celui qu'on éprouve lorsqu'on touche de la neige. Ce phénomène lui donna des doutes fur l'opinion qui fait confifter la nature du froid dans une fimple privation de mouvement. OBSERVATION CXXXVI. Détonation fubite de Vor fulminant , par le même. Obferv. 136. T E Docteur Schroder recommande avecraifon {à) de manier l'or ful- JL/minant avec beaucoup de précaution, d'en prendre peu à la fois lorfqu'on veut le triturer, & de ne le point toucher avec du ter, mais avec du bois, parce qu'il prend feu très-promptement & met l'Artilte en danger. En effet un Apothicaire de Limbourg fur la Lhane ayant mis une once en- tière d'or fulminant dans un mortier , le tritura avec un pilon de fer ; il n'avoit pas encore fini fa trituration, que l'or s'enflamma de lui-même & détonna avec la violence d'une bombe qui éclate. Les voilîns étant accourus au bruit, trouvèrent l'Artilte étendu par terre, ayant le vilage brûlé. (a) Pharmacopea chymic. 1. 3. c. M. * ACADEMIQUE. 279 EPHIMERIDES SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉRlDESDALLtHA6mu Dec. 2. An. 1. DES CURIEUX DE LA NATURE. 1662. DÉCURIE II. AXNÉE I. 1682. OBSERVATION LXXV. MunitTi de tirer du mercure de la pierre hématite , par U Docteur Jean-Louis Hanneman. ON réduit la pierre hématite en poudre impalpable, puis on In calcine Qbferv avec du fel de tartre au fourneau du Potier de terre ou au four- ' ' '" neau de verrerie , dans un vaiffeau convenable ; lorfqu'elle elt ainfi cal- cinée on la tire du fourneau, on l'humecte avec de l'efprit urineux très- rectifié, on la met dans une cornue qu'on lutte exactement , & on l'ex- pofe ainfi à un feu violent ; lorfqu'on a par ce moyen retiré l'efprit urineux on y en remet de nouveau , & cela jufqu'à neuf fois. Par ce procédé on obtient un fel volatil d'un rouge aflez foncé dont on tire avec de l'efprit de vin alcoholifé une teinture très-efficace en médecine. On mêle enfemble les différentes portions d'efprit urineux imprégné de fel de tartre , qu'on a retirées de deffus l'hématite , puis on les diftille jufqu'à ce que les deux fubltances foient bien mêlées ; on verfe cette liqueur urineufe imprégnée de fel de tartre fur le réfidu de l'hématite , & on laifTe le tout en digeftion pendant deux mois au bain de cendres chaudes dans un vaiffeau de verre fermé hermétiquement ; enfuite on retire de nouveau la liqueur , & l'hématite reftant feche on la lublime ; ce qu'on en retire par la fublimation étant mêlé avec du cinabre , ce cinabre donne plus de mercure qu'il n'en eût donné fans cela ; c'eft pourquoi je nomme ce mercure lorfqu'il eft réduit en mercure vif, mercure d'hématite; on le diftingue à fon éclat du mercure ordinaire revivifié du cinabre. OBSERVATION CLXX. Huile ou efprit de foufre préparé fans feu , par U Docteur HeRMAN- Nicolas Grimm. ON connoît depuis long-temps la manière de tirer l'efprit de foufre Obferv. I70i par la campane , mais j'en ai obtenu fans avoir recours à la com- buition. Je trouvai dans l'Ifle d'Unruhe une quantité coaûdérablc de mine i8o COLLECTION 155 de foufre , qui y ayant été apportée des Mes Molucqnes, avoît été aban- npu^MiRiDrs donnée, & reltoit expofée au grand air; j'en pris quelques morceaux e. . j. *± i 1 u_ :~ 1..: . : ~_:j:»i i_i_i. d'Allemagne. Dec. î. An. i 16S2. Obferv. 170. & en ayant porté un à ma bouche, je lui trouvai une acidité agréable 3 qui m'invita à faire l'expérience drivante. Je verfai fur cette mine de foutre de l'eau de pluie diflillée , puis je la mis en digeftion à la chaleur douce d'un bain-marie , Si je la remuois de temps en temps pour faciliter l'extraction de l'efprit. Au bout de quelques jours je décantai l'eau , & il relia au fond une liqueur acide de couleur d'or fort fupérieure à l'efprit de foufre commun. Je la diftillai dans une cornue , & elle paffa belle & cryfhlline , laiffant une petite quantité de terre blanche. Cette mine étoit pure, légère, & poreufe, & venoit d'un pays très-chaud; je laiffe à décider jufqu'à quel point ces circonftances ont influé fur le fuccès de mon procédé. OBSERVATI ON CLXXI. Analyfe de V ambre, gris , par le même. Obferv. 171. T 'Incertitude où font les favants fur l'origine de l'ambre gris m'a donné J_j l'idée d'en faire l'analyfe par le feu. Je mis une once de cet ambre dans une cornue de verre , & y ayant lutté un récipient je Fexpofai à un feu libre , après lui avoir fait éprouver d'abord une chaleur très-douce : il paffa en premier lieu une liqueur aqueufe , enfuite une liqueur un peu plus forte , puis une liqueur fpiritueufe & une huile de couleur jaune : enfin ayant donné un degré de chaleur plus violent , j'eus un peu de fei volatil, apris quoi il ne vint plus rien quoique je continuâffe de pouffer le feu. Le réfidu étoit lemblable à de la poix. Les différentes liqueurs qui avoient paffé dans cette diitillation étoient affez analogues au vinaigre diiTillé avec le fuccin , fi ce n'eft que l'huile avoit une odeur plus agréable, & que le fel volatil avoit plus de rapport avec le fuccin. De tout cela je conclus que l'ambre gris n'a rien de com- mun ni par fes qualités ni par fon onïtuofité avec les fubftanccs ani- males, ni avec les fubffances minérales, & qu'il appartient uniquement au règne végétal , d'autant plus que j'ai obfervé la même onctuofné dans beaucoup de morceaux de bois ; je conçois que cette liqueur onâtieufe découlant des troncs des arbres qui croiffent au bord de l'eau, fe mêle avec les petits grains de corail calcinés par le foleil , & avec d'autres matières , & qu'étant rapportée fur le rivage , elle y acquiert par l'action de l'air & du foleil fa dureté & fa maturité. Dans les climats orientaux il fe fait beaucoup de ces effufions de ma- tières odorantes &: gomtneufes , inconnues ailleurs , lefquelles étant ou entraînées dans les lacs voifins avec les arbres même qui les produisent, ou feulement liquéfiées parla chaleur du foleil, s'attachent au fable qui les rapporte fur le rivage. L'ambre gris fe trouve en différents endroits des Indes , au Japon, dans les Molucques, dans rifle Maurice, (a) dans (a) C'eft l'Ifle de France en Afrique. ACADÉMIQUE. î8i celle de Ncykotarres, dans !a partie la plus occidentale de Sumatra, dans ■— ■ ■ ■ l'!(le Bornéo, & au Cap Comorin près de Malabar. Ephemzridzi L'ambre gris le difibut dans l'efprit de vin , il laifle feulement un réfidu d'Allemagne. noir, analogue à la poix, Se que l'efprit de vin ne diffout point. L'ef- ^ . . prit de vin dans lequel l'ambre eft ainfi diflbus , laiffe aufîî un fédiment ' /c blanc qui fe coagule peu à peu , dont la furface eft femée d'inégalités fem- blables à de petites collines, & qui étant delTéché, reffemble à une terre Obier v. IJli foliée & brillante. Le Dofteur de Rhyne en revenant du Japon me dit qu'on trouvoit de l'ambre gris dans le corps des baleines ; il a écrit à ce fujet au Do£teur Olaus borrichius une relation qui fe troure dans les actes de Copenhague. OBSERVATION CLXXIII. Analyfts de quelques coraux , parle même. LE corail rouge & articulé que j'ai nommé (8. Z>rgr. 358. Min, Sec. 356. 356. 356. 352. 2. 7- »> 18. 25, 3<" 36. 39- 41. 50. 57- 60. 62. 77. 80. 82. 87. 96. 93. 103. m. 116. 118. 122. 122. 122. 123. Déclinaifon de l'aimant. Degr. Min. I. 36. £/?. 357- 31- 356. 51. 3°- 33- 20. 1. 5- fp. »3- 2. 47- S8. 33- 52- 40. 20. 14. 20. 40. 45- 30. 45- 55- M» «V- 45- *5- 18. 20. 36. «7- 43- 6. 12. 30. »5- 30. 45- 30. 45- «S- 45- 2, 3- 4- 4. A- A- 5- Ë 6. 11. 11. 7- 4- 3- Décl. o. a. 5- 7- 11. 16. 20. 21. *?■ 26. 26. 25- 22. 22. 21. l8. 10. 7- 7- 7- 6. 4- 3- a. 3- 48. 30. 48. 15Î S*- 30. 37. 55- 30. 48, 8. a8. 30. 30. 40. 45- 30. 45- 44. 30. aa. 44. 30. 40. h 54- 30. 40. iî- 45- Le îi. nous vimes de l'algue marine , ce qui nous fit juger que nous avions palTé les Ules de Triftan d'A- cunha. Le 30. Mai fur les fix heures du foir nous arrivâmes au Cap de Bonne Efpérance , ou nous trouvâmes la déclinaifon de huit de- grés vingt-huit minu- tes Oueft. On fuppofe ordinairement que la longitude de ce Cap eft de trente-huit degrés , & nous partons de cette luppofition dans la fuite de la Table. Le 10. Juillet nous parlâmes l'Ifle de Saint Paul. Sur les dix heures du foir nous vîmes 10; 'Me de Java. ACADEMIQUE. 185 Si l'on compare ces obfervations avec celles qui ont été faites plus an- f! cicnnemcnt ; on reconnoitra que la décllnâifon do l'aimant varie beau- Ephïmerides coup, car elle ctoit nulle il y a quelques années au Cap des aiguilles, d'Allfmacnf. non loin du Cap de Bonne Efpérance, & je l'ai trouvée en ce dernier £j£C ^n lieu déplus de huit degrés ; & au lieu que la déefinaifon Ouefl corn- 1684 mençoit alors en ce même endroit, qui eft environ à trente-neuf degrés de longitude; on voit dans mes observations qu'elle commence à pré* ient des le vingt-fixieme degré. A Bativia le 17. No-vembre 1681. Outre la variation annuelle de l'aimant , on en a encore obfervé une diurne, afïez régulière; & une autre variation , mais irréguliere , produite par les aurores boréales : on trouvera le détail de ces oblervations dans la fuite de cet ouvrage. fSSBBSSSSSBSSBSÊÊÊSBSSËSBÊSSSSSÊSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS SUPPLÉMENT DES ÉPHÊMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE II. ANNÉE III. 1684. OBSERVATION III. Sur plufiiurs Iris blanches , par le Docteur ChRETIEK MENTZELIUS. LE iz. Septembre 1676. fur les fix heures du matin , je vis une iris Obferv. jj ou ait en-ciel de couleur blanche, aux environs de Berlin; ce phéno- mène dura une heure entière. Le premier Octobre 1680. je vis au même endroit un arc-en-ciel femblable &c qui dura deux heures ; il avoit com- mencé fur les fept heures &c demie du matin. Enfin, le 6. Octobre 1684 j'obfervai un troifieme arc-en-ciel blanc qui commença fur les fept heures du matin , tk. dura une heure entière. Ces fortes d'aic-en-ciels font à mon avis l'effet des rayons réfléchis par les vapeurs & par des nuages épais , d'autnnt plus que leurs extrémités paroiffent ordinairement plus grottes & plus larges en s'approchant de la terre où les vapeurs fe trouvent en plus grande abondance, tk. que leur fommet qui fe trouve dans un air moins chargé , échappe prefque à la vue. L'iris blanche me paroît donc différer de l'iris ordinaire, en ce que" celle-ci eft l'effet des rayons réfléchis & réfracrés par les gouttes de pluie, au lieu que celle-là eft l'effet des rayons réfléchis par les vapeurs & les ■uages qui font la matière de ces gouttes. Or , je conçois que les gouttes de pluie peuvent , comme autant de petits prifmcs , réfléchir & réfracter les rayons, mais que ces mêmes gouttes étant réduites en vapeurs, ne refléchiflént que le blanc à caufe de la ténuité de leurs parties ; c'eft ainfi qu'un prifme de glace ou de cryftal décompofe les rayons de lu- mière dans leurs couleurs primitives tant qu'il eft entier /& réfléchir une couleur blanche uniforme lorfqu'il eft pulvérilé- Nn 2 i8<5 COLLECTION M'HEMtRIDIS ^'ÀLUMAGNE, Dec. 2. An. 3. 1684. Obfcrv. 4. Obferv. OBSERVATION IV. Sur une Iris fol.ilrt jaune , fuivie d'une iris lunaire blanche , par le même. LE 3. Février 1681. je vis trois iris fe fuccéder dans Tefpace de deux heures ; la première commença de paroître fur les quatre heures du foir ; le foîeil étant près de le coucher dans un Ciel ferein , on vit dans la partie oppofée du Ciel qui étoit chargée de nuages interrompus , un arc-en-ciel blanchâtre au commencemeat, mais qui prenoit une couleur d'or aurïi bien que les nuages, a mefure que le l'oleil approchait de l'ho- rizon ; enfin , lorfque le loleil tut couche , la lune qui étoit au plein s'étant levée, on vit du cotq du Couchant un arc-en-ciel blanc qui dura quatre heures ; il y avoir eu en même temps au tour de Vénus wn. halo trës-'vîGBIè. Le lendemain "lo Ciel fut couvert tout le jour de nuages épais, ce qui prouve à mon avis qu'il y en avoit la veille dans la région fu- péiieure de l'air. Quoiqu'il en (oit , il geloit ce foir là même , & if régnoit un vent d'Ouefr. OBSERVATION V. Sur un Arc-en-Çiel rouge , & fur d'autres Phénomènes météorologiques , par le même. LE 30. Octobre 1677. mr 'es cinq heures du foir, le loleil étant couché, l'air calme, le Ciel ferein au Couchant mais très-rouge, & couvert par tout ailleurs de nuages épars entremêlés de vapeurs ( je vis aux en- virons de Stcttin , du côté du Levant, un arc-en-ciel folaire totalement rouge , lequel formoit un ovale prefque entier. Il geloit fortement ce foir là , & quoique le calme régnât dans la région inférieure de l'air , comme je l'ai dit , les nuages de la région fupérieure étoient agités par un vent de Nord ; c'étoit fur ces nuages , lefquels étoient rouges du côté du Couchant, ôefur les vapeurs quife trouvoient entre leurs intervalles, que paroiffoit l'arc -en-ciel rouge dont je parle ; la zone colorée qui formoit cet arc-en-ciel avoit moins de largeur à fon fommet qu'à fes extrémités , dans lefquelles on appercevoit quelques teintes d'un bleu obfcur. ( L'Auteur compare ce météore aux halos , & fait mention de celui que le DoSeur Jean-Michel Feher obferva à Svinfurt le 12. Mai 1676. &de celui qu'il vit lui-même à Berlin le 19. Mai 1677. ) Dans le courant du même mois d'Oâobre 1677, je vis au même en- droit un autre phénomène affez fingulier. Il étoit fept heures du foir Se il y en avoit trois que le folei! étoit couché ; la lune n'étoit point le- j vée } le Ciel étoit ferein à l'exception d'un feul nuage très-noir & ifolé qui fe trouvoit aux environs de l'horizon du côté du Couchant , & dont la partie occidentale étoit refplendifiante & lançoit de toutes parts , & au loin une quantité de rayons de lumière ; cela dura une demi-heure , après quoi le nuage perdit infeniiblement toute fa lumière , & parut en^ fièrement noir. ACADÉMIQUE. *7 OBSERVATION VIII. Sur une Iris lunaire, par le Do3eur GtORGE Franc. ON vit à Padoue un triple arc-en-ciel folairc le 7. Février 1601 aux environs de la vingt 6\c unième heure, c'eft-à-dire , environ trois heures avant le foleil couché : (a) j'en ai moi-même obfervé un lem- blable dans la haute Alface au mois de Mai 1668; mais un phéno- mène encore plus rare , c'eft une iris lunaire telle que j'en ai obfervé une le 30. Décembre 1677. ,ur 'es c'ncI heures du loir : '' s*en falloit deux jours que la lune ne fut à fe première quadrature ; cet aftre me p?rut environné d'une couronne qui avoit la forme d'un halo & les couleurs de l'iris ; cette couronne étoit divifée par zones concentriques & différemment colorées dans cet ordre , a commencer par la zone la plus éloignée de l'aftre qui étoit au centre ; bleu , obfcur, couleur de feu , jaune , aiçue marine , couleur de feu , blanc jaunâtre. Ce phénomène dura plus d'une heure entière , il difparut affez promtement à lix heures huit minutes , en commençant à s'effacer du côté dn Nprd , & finif- Ùnt du côté du Midi. Scholie. LE 15. Avril 16S1. la lune étant encore nouvelle , j'obfervai à Augf- bonrg une double couronne autour de cet aftre; la plus petite avoit à peu près les couleurs de l'iris, & la plus grande étoit blanche comme un halo ordinaire. Ces deux couronnes n'etoient point concentriques , elles fe coupoient en deux points, & l'on voyoit à chaque point d'interfec- tion une paraféleue d'une lumière foiblc ; toutes deux difparurent l'une après l'autre , ainii que les deux couronnes dont la plus petite s'évanouit la première. ( L. S:\rock. ) Ephim-srioïs d'Allemagne. Dec. 1. An. 3. 1684. Obferv. 9. OBSERVATION IX. Sur une Iris lunaire , par le Docteur George-Gaspard KlRCMAJER. LE î. Février 1684. le froid ayant repris avec violence , il le ht une forte gelée ; le lendemain qui étoit le fécond jour depuis la pleine lune, il neigea abondamment par un vent de Nord; le foir le temps s'éleva , ôz enfin un peu après dix heures du loir, on vit au tour de la lune qui étoit élevée de il. degrés 30. minutes fur l'horizon, une couronne traverfée par deux bandes "blanches qui fe croifoient à angle Obferv. ç> (4) Voyez la vi« de Peirefck par Gaflendi. i88 COLLECTION ; ' i— » droit au centre de cette couronne ; celle de ces bandes qui étoit parallèle Ephemîrides à l'horizon , s'étendoit de part &c d'autre au-delà de la circonférence de d'Allemagne, la couronne qu'elle coupoit en deux points diamétralement oppofés, & à chacun de ces points d'interfeftion il y avoit une paraféîene d'une ^o n' '" lumière foible , mais l'une étoit plus vifible que 1 autre ; le tout étoit furmonté par une efpece d'iris lunaire incomplette , dont la con- vexité étoit tournée vers la couronne ; &i il faut remarquer qu'il ne tomboit ni neige ni pluie. Ce phénomène fut vu à Drefde , à Leipiick , à Berlin & en Silène. On diftinguoit plufieursefpeces de nuages dans l'air; l'un épais uniforme & continu , fe trouvant placé entre nos yeux & la lune, nous tranfmettoit l'es rayons fous la forme d'un halo; les nuages qui réfléchi ffoient l'image de la lune , étoient fans doute des nuages glacés. 1684. Obferv. 9. Obferv. 18. OBSERVATION XXVIII. Sur la manière de diflillsr lis liqueurs colorées , fans changer leur couleur ?, par le Docteur Ehrênfrid Hagendorn, , U'il me foit permis d'ajouter quelques faits à la diflertation que le Dofteur Elsholzius a donnée fur cette matière. Je remarque d'abord qu'il y a des liqueurs qui confervent leur cou- leur étant diftillées lans addition , & que d'autres au contraire ne la confervent que par l'addition des alcalis qui diflblvent leur foufre & le rendent plus volatil : voici deux procédés de Muller fur ce fujet : prenez telle quantité que vous voudrez d'herbe pilée , verfez deflus trois fois autant du mennVue qui lui eft propre ; mettez le tout dans une cucur- bite à laquelle vous adapterez un chapiteau aveugle , faites bouillir au bain de cendres julqu'à ce que le tout foit réduit à moitié ; retirez en- fuite la matière de la cucurbite , exprimez-en le fuc que vous verferez dans une autre cucurbite à col étroit , à laquelle vous adapterez un aient- bic de verre , dont le fond foit convexe comme celui d'une bouteille, vous ne remplirez la cucurbite qu'à demi; luttez enfuite les jointures, mettez la cucurbite fur un bain de cendres ou de fable , & donnez le feu par degrés jufqu'à celui de l'ébullition , vous verrez des vapeurs qui s'élèveront &c retomberont en gouttes , &i dont une partie s'échapera avec une forte de lifHement à travers les jointures ; enfin, vous appercevrez; au bout d'un certain temps des gouttes colorées tomber fur le fond convexe de Palembic. Autre procédé du Docteur Muller : prenez telle quantité qu'il vous" plaira d'herbes ou de fleurs pilées ; expoiez-les au bain-marie dans une cucurbite à laquelle vous aurez adapté un alembic à bec, joignez ce bec au col du récipient par le moyen d'un tuyau intermédiaire qui aura clins fon milieu un ventre ou renflement, lequel vous aurez rempli des feuilles ou des fleurs de la même plante , & la liqueur diftillée en paflant au tra- vers de ces fleurs ou de ces feuilles , fe chargera de leur couleur. AC ADÊM I QU E. 189 Voici la manière de faire une eau de miel de couleur l'or; prenez une demi-livre dé cailloux calcinés, & fix livres de bon miel; mettez le tout Ephemirides dans une cucurbite que vous ne remplirez que jufqu'aux quatre cinquièmes d'Allemagne. de fa hauteur ; luttez les jointures & diftillez à un feu de fable gradué ; il paffera d'abord- une eau laiteufe , enfuite une liqueur jaune, puis une Ucc" x' n" '" rouge; mettez toutes ces liqueurs dans un feul vaiffeau ; lorfque la ma- 4" tiere la plus épaifle fe fera précipitée en forme de fédiment, & que la Obfcrv. 28. liqueur qui furnagera fera devemte limpide , diftillez-la de nouveau , & répétez cinq fois la diftillation ; votre eau de miel changera fa couleur rouge contre une belle couleur d'or. Fioravanti parle d'une liqueur où il entre parties égales d'aloès , de hépatique & de nitre exactement mêlés enfemble , & qui étant diftillée peut teindre toutes fortes de corps en couleur d'or. Quelques-uns mettent les herbes pilées dans une cucurbite qu'ils ferment exactement , &: qu'ils enterrent dans du fumier de cheval jufqu'à ce que les herbes foient putréfiées ; enfuite on les diftille , on les remet dans 'le fumier pendant huit jours , on les diftille encore , &' cela fe répète alnfi plufieurs fois ; enfin , on enlevé le phlegme par la chaleur du bain- marie, l'on prend ce qui relie au fond du vaiffeau, on en exprime le fuc par le moyen de la preilé , on fait digérer ce fuc pendant cinq jours dans du fumier , & il fe trouve avoir l'odeur , le goût , & la couleur de la plante dont il provient. Je vais ajouter à tous ces faits ceux que j'ai acquis par ma propre expérience. Ayant fait macérer pendant quelques jours du cerfeuil dans de l'efprit de vin, & l'ayant enfuite diftille, il pafia une liqueur qui pann d'abord laiteufe , qui avoit le goût & l'odeur propres au cerfeuil , & qui prit en- -fuite par degrés une teinte verdâtre. Ayant verfé de l'efprit de vin fur du ferpolet que j'avois fait piler , je diftillai ce mélange dans une cucurbite très-baffe; il s'éleva un efprit verdâtre d'une odeur agréable. Ayant employé dans ce même procédé une cucurbite plus élevée , la liqueur qui paffa fut blanchâtre &c n'eut aucune teinte de verd. Ayant fait putréfier pendant qnelque temps des fleurs de petite cen- taurée , elles me donnèrent un efprit de couleur d'or tirant fur le rouge , d'un goût très-âcre, &: d'une odeur urineitfe. Voici une expérience que j'ai faite fur la liqueur de Boyle compofée de foufre , de ici ammoniac & de chaux vive. J'ai pris cinq onces de foufre, autant de ici ammoniac & fix onces de chaux vive; j'ai pul- vérifé le tout, & l'ayant bien mêlé, j'en ai fait la diftillation; il pana un efprit urineux , jaunâtre , &c. je verfai fur la réfidence une lelîive du caput mortuum de fel ammoniac , & en pouffant le feu , j'eus encore un efprit urineux, qui au commencement étoit bleu 8i d'une odeur ful- phureufe, mais qui au bout de quelques jours fe changea en une liqueur laiteufe , au lieu qu'il eût dû fe changer en une liqueur rouge , félon Boyle Digby, &c. 19° COLLECTION J:UlYmTgnEe! OBSERVATION XXIX. Dec. z. An. 3. £ur [es couleurs de quelques liquides fournis à diverfes expériences , par le 1684. Docteur Ehrenfrid Hagendorn. A Yant filtré du vinaigre d'œillet à travers un linge & ce linge fe ./\.trouvant teint en couleur de pourpre , lorfqu'il fut iec je verfai deffus par hazard une leffive faite avec des cendres de petite centaurée , & auflï-tôt la couleur rouge de ce linge Ait changée en une couleur ver- dâtre. Je verfai de nouveau du vinaigre d'œillet fur ce linge, & il reprit. fa couleur rouge. Voulant préparer de l'effence de nitre , je verfai de l'efprit de vin al- coholifé fur du nitre réduit en poudre très-fubtile. Lorfque la folution fut faite je la filtrai , puis l'ayant laifTée pendant quelques femaines fur un fourneau de digeftion , j'eus une liqueur bleue d'une odeur & d'un goût agréables. Si l'on mêle à une décoflion de chaux vive pour les éruptions cu- tanées du mercure doux , du fucre de faturne & de l'eau rofe , quoique chacun de ces ingrédients foit préparé comme il faut , leur mélange dé- pofera un fédiment noirâtre. Mêlez de la meilleure huile de fel avec des fleurs de foufre , de forte que le mélange foit comme une bouillie claire ; diftillez-le enfuite dans une cornue , & vous aurez une liqueur laiteufe bonne pour l'hy- dropifie. Que l'on verfe fur de la limaille de fer deux parties d'efprit de nitre & une partie d'efprit de vitriol , on aura une liqueur verdâtre qui fera vifqueufe vers les parois du Yaiffeau , &c dans laquelle on verra quelques lames brillantes comme des feuilles d'or. Enfin , fi l'on mêle de l'efprit de fel ammoniac dans une teinture de bézoard préparée avec les fleurs de pavot fauvage , on aura une liqueur noire comme de l'encre. OBSERVATION XXX. Sur une cryjlallifation Jingulitre , par le Docltur EHRENFRID HaGENDORN. Oblerv. 30. a Yant tiré par la difhllation un efprit ammoniacal d'un mélange de _i^_fel ammoniac & de foufre , je mis à part le caput mortuum dans le deflein d'en tirer ce fel fi connu par fes bons effets contre les affections hypocondriaques ; & pour en faciliter la cryilallifation , je verfai de l'eau chaude fur ce caput mortuum; je filtrai eniuite la liqueur, & je mis dans un lieu frais le vailfeau de verre à large embouchure qui la contenoit. Quelques jours après je vis une quantité de grains de fel différemment cryffallifés ACADÉMIQUE. i9t cryftallifcs au fond du vaiffeau d'où s'élevoicnt jufqu'à la moitié de fa ■■p^»; hauteur un nombre égal, ou peut-être encore plus grand , d'aiguilles pa- ePHEMERiDfS reillement cryft.illiiécs ; les unes étoient verticales , & les autres obliques, d'Allema<^ï. mais toutes étoient terminées à leur partie fupéricure par une croûte fa- line qui formoit une cfpece de diaphragme au milieu du vaiffeau. Ces 1Jec' *; ' An' 3* cryftallifations étoient fi folides , qu'on n'y caufoit aucun dérangement en 1604. fecouant la bouteille, & qu'elles fe foutinrent fort long-temps, même après que j'eus décanté la liqueur. J'en ai encore quelques aiguilles bien conlèrvécs depuis quatre ans & davantage. OBSERVATION XXXI. Sur une forte de palingcnéjîe , par le Docteur Ehrenfrid HagENDORN. J'Avois mis du vin dans une cucurbite & je me difpofoïs à en tirer Obferv. ?iJ l'cfprit au bain de fable, mais ayant été obligé de partir fur le champ pour la campagne , je laiffai tout-là , fans même prendre le temps de donner le feu à mon fourneau. Pendant mon ablence il rît une forte ge- lée , & à mon retour je trouvai le vin glacé dans la cucurbite , & j'y apperçus çà & là comme de petites tiges chargées de feuilles femblables aux feuilles de vignes ; plnfieurs perfonnes obferverent avec moi ce phé- nomène que la chaleur du bain de fable fit bien-tôt difparoître. Scholie. PRenez de la graine d'une plante quelconque , pilez-là dan"! un mortier , jxiis jettez-la dans une cucurbite que vous mettrez fur un bain de cendres, laiflez-la fermenter fans addvion , enfuite exprimez , filtrez, cohobez , & laiffez putréfier la matière jufqu'à ce qu'elle prenne la cou- leur de la plante ; filtrez alors la liqueur & mettez-la en digeftion dans une cucurbite, jufqu'à ce que les fèces tombent au fond du vaiffeau , &C que le fuc paroiffe limpide & de la couleur de la plante; faites évapo- rer le phlegme au bain-marie; ce qui reffera au fond de la cucurbite, fera le foutre propre de la plante que vous garderez à part ; feparez en- fuite le phlegme de l'efprit ardent, & mettez-les auffi l'un &c l'autre à par ; calcinez à feu lent tous les rélï.'us , tirez-en le fel volatil avec fin phlegme que vous féparerez ; calcinez le réfidu jufqu'à ce qu'il foit de couleur cendrée ; tirez en le fel fixe avec fon phlegme, filtrez-le & le t lagulez plulicurs fois jufqu'à ce qu'il foit bien pur &C bien blanc; Combinez enfuite l'cfprit avec le foufre , & faites-en la diffotution av;c l'efprit ardent; fi on y ajoute le phh ;-ne, ou qu'on faffe diffoudre un fel quelconque dr.ns l'eau, & qu'on faffe diffoudre pareillement le foufre, Ht enfuite coaguler lentement, les trois principes chymiques de la plante le trouveront réunis; mettez-les dans une petite cucurbite com- mode , ajoutez-y une eaM particulière de romarin, ou l'eau propre de Ton:. VI. des Acad. Ecran*. O O Ephemerid:s Il Ai-L£MAGM£, mif)i COLLECTION - la plante même tirée par le moyen de l'infufion de cette plante dans l'efprit de vin, luttez hermétiquement le vaifléau , faites digérer à une chaleur douce, vous veirez la plante s'élever , pouffer des fleurs, ôt Pec. 1. An. 3. vous la reconnoîtrez à tous t'es caractères. (Penès autorem fides.*) 1684. JEAN-GEORGE VOLCKAMER. Obferv. 4J. OBSERVATION XLIII. Sur une efpece de traînée lumineufe , partant du difqut de la lune , par le Docteur CHRETIEN Mentzel. LE a6. Novembre 1684. cinq jours après la pleine lune, cet aflre en le levant parut furmonté dîme traînée lumineuie qui sélevoit ver- ticalement au deffusde (on difque , & reffembloit à la queue d'une comète. OBSERVATION LVIII. Sur un Œuf changé naturellement en une efpece de verre , couleur de fuccin , par le Docteur Jean Blumig. Obferv. 58. T7 N 1672. je pris un œuf dur qu'on avoit fait cuire avec du lard , je le lotirai de fa coque, j'en retranchai les deux bouts, je l'enveloppai dans du papier, & je l'attachai à une muraille à l'ombre; un an après je re- connus que le blanc de cet œuf s'étoit pour ainfi dire vitrifié , ou plutôt changé en une fubftance fragile , tranfparente & de couleur de fuccin ; le jaune de l'œuf s'étoit réduit en poudïere. Ayant fait durcir un autre œuf dans de l'eau commune , &c l'ayant attaché comme le précédent à une muraille, je trouvai au bout de fept femaines qu'il prenoit déjà la couleur du fuccin. Enfin, j'ai vu un troifieme œuf qui avoit été oublié dans un panier fufpendu au plancher d'une cuiftne pendant cinq femaines ; il étoit léger comme la plume; il cédoit au doigt qui le preffoit, avec un petit bruit; je le caffai, &: je trouvai fa fubftance changée en une ef- pece de verre de couleur de fuccin. SUR LA DÉCLINAISON DE U AIGUILLE AIMANTÉE, par le Docteur Jean RlCHARDI. J'Ai obfervé pendant vingt-huit années de fuite que l'aiguille aimantée ne déclinoit que de quatre degrés du Nord à l'Eft dans l'ifle de Cura- çao en Amérique, ( iz-j-, degrés de latitude, & 308. de longitude.) J'ai obfervé la même déclinaifon de quatre degrés fur les côtes d'Afrique , à trente-deux degrés de longitude , la même dans la Province des Hon- duras, (15. degrés de latitude & 258, de longitude, ) en avançant vers ACADÉMIQUE. 19) le Nord jufqu'au qunrante-troificme deçré de latitude , (ans m'ëcarter du — — — méridien de Curaçao , j'ai trouvé la declinaifon de quinze degrés. Je l'ai Ephemerides trouvée de 16. degrés en allant de la Hollande vers le Nord jufqu'au D- Allemagne. foixante &C douzième degré, Se de n. à Spitzberg qui cft à 82. degrés de latitude. Dec. 1. An. 4; 11 faut remarquer, que le peu d'accord des bouffoles entr'elles jette 1005. beaucoup d'incertitude fur ces iortes d'obfcrvations. SUPPLÉMENT DES ÉPHÉMÉ RIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. DÉCURIE II. ANNÉE IV. 1685. OBSERVATION XX III. Manière dont on tire le fel foffilt de fa mine à Hall, en Tirol, par ERNEST- SlGISMOND GRASS. LEs anciens Germains tiroient le fel de leurs fources falées , en verfant l'eau de ces fources fur des bûchers allumés. Les habitans de Hall , Obferv. 13. petite Ville du Tirol aune lieue d'Inlpruck, ont une autre méthode pour tirer parti de leurs mines de fel. Ces mines fe trouvent dans des car- rières d'une pierre très-dure , & font elles mêmes pierreules ; on t'ait palier au travers des veines de la mine des ruifleaux d'eau douce qui ont leur fource dans cette montagne ; l'eau chargée des parties lalines qu'elle a diffames en partant , fe rend dans des réfervoirs taillés dans le roc oh elle forme des fontaines falées artificielles dont on tire le fel en les trai- tant de même que toutes les folutions falines. OBSERVATION CLXI. Préparation du phofphore hermétique ,par k Docteur RosiNIUS LEN'TILIUS. "^/lOnficur Bilger, Docteur en Médecine à Eflingen , m'a fait voir du Obferv. 16] i'J phofphore de la confiilance de la cire, qui lui avoit été envoyé d'Angleterre, & qu'il conlervoit dans l'eau; des eue ce phofphore ell hors d.- l'eau , il commence à fumer & à fe confumer , £< lorlqu'on en trotte du papier, il y lailfe une trace qui paroît dans l'obfcurité comme une flamme bleue tk brillante, mais il eft extrêmement fétide. J'ai vu aulli du phofphore liquide chez le même Do&cur Bi'.gcr. O o 1 î94 COLLECTION i Voici le procédé de la préparation du phofphore tel qu'il a été en- Ephemerides vové d'Angleterre à un homme qui me l'a communiqué. d'Allemagne. On fait évaporer à un feu lent une quantité considérable d'urine à confiftance de miel ; on calcine dans un vaifTeau de terre à un feu allez Dec. 2. An. 4. |-ort je ja mat;ere fécale humaine, jufqu'à ce qu'elle ne foit plus fétide. l6^5- On prend auffi de la lie de vin dont l'efprit a été diftille , Se après l'avoir Obferv. 161. preffée & defféchée on la calcine comme on a calciné la matière fécale , puis on les mêle par parties égales. L'on met dans une cucurbite une partie de l'urine évaporée & épaiffie dont j'ai parlé , & l'on y jette peu à peu le mélange de matière fécale & de lie de vin calcinées , jufqu'à ce qu'il ne Je faffe plus d'ébullition ; l'on mêle bien les matières , & quand le fifïlement qui fe faifoit entendre dans ce mélange vient à ceffer , on diftille dans un alembic, à feu lent , jufqu'à ficcité. Tout ce qui vient dans cette diftillation eft remis enfuite dans une nouvelle cucurbite de verre , & l'on en diftille l'efprit au bain de fable , à feu lent feule- ment jufqu'à ce qu'on voie monter des gouttes rouges ; alors on cette de diftiîler, mais l'efprit d'urine que l'on a eu par cette diftillation doit être rectifié encore une fois avec Ion fel volatil qui eft venu en même temps , & l'on conlérve féparément les gouttes rouges , ou le réfidn" brun. Tout cela étant fait , on met dans une cucurbite de b©n efprit de vin re&ifié, & l'on y jette de cette lie de vin calcinée dont j'ai parlé au commencement , jufqu'à ce que le mélange ait la confiftance d'une bouillie claire ; après quoi l'on en retire l'efprit de vin par la diftillation. L'on fe fert de cet efprit de vin pour tirer de la matière fécale humaine def- féchée , mais noa calcinée , toute la teinture dont il pourra fe charger ; l'on diftille enfuite cette teinture à feu lent, & l'on a un efprit fort ignée ; cet elprit étant combiné avec l'efprit d'urine dont j'ai parlé ci- deffus, il en réfulte une efpece de fel moyen qu'on pourroit appeller efprit de vin congelé. L'on verfe du vinaigre de vin fort, mais non diftille, fur la matière fécale humaine deffécheé , & non calcinée , puis on diftille ce mélange au bain de fable jufqu'à ficcité , & l'on verfe l'efprit que l'on en tire far l'huile d'urine, ou réfidn brun, d:>nt j'ai parlé dans la diftillation de l'efprit d'urine ; il refaite du mélange de ces deux liqueurs un fel volatil huileux. ( Ce même efprit de vinaigre diftille fur la matière fécale étant combiné avec l'huile de tartre, donne aufïï un fel volatil huileux & fétide. ) Enfin, on mêle par parties égahs Furine épaiffie, la Fqueur épaiffie tirée de la matière fécale, le fel que j'ai nommé efprit de vin congelé, & le fel volatil huileux dont j'ai pari- en dernier lieu , ôc l'on met dans le mêlante de ces liqueurs pir:'ujs égales de matière fécale humaine déf- ichée &° de tartre cru ; on diftille le tout à un feu gradué & violent fur la fin. Tour ce qui vient '" Nord au Sud. Cette mine eft riche en or &: en argent ; elle fe traite fa- l65°' cilement avec le plomb, & donne fort promptement des feories tres- afiifibles , ce dont on peut faire uiage jufqu'à trois fois de fuite. Le produit de cette mine eft depuis un marc ii.v onces jufqu'à deux marcs ôc demi par quintal. IF. Une autre mine de même couleur donne un peu moins d'un marc 8c demi par quintal. III. Une mine bleuâtre fous la forme d'une pierre ou d'un fpath aflez dur; quoiqu'elle ne donne guère que deux ou trois onces par quintal , cepen- dant elle eft très-avantageufe, en ce qu'on en peut tirer plufïeurs quintaux en peu de temps. IV. Autre efpece de mine noire d'argent entrecoupée de plufïeurs ftries d'ory le filon n'a guère qu'un doigt de diamètre en certains endroits : ilrendhuit à neuf marcs d'argent mêlé d'or par quintal. V. Une mine grife femée de points noirâtres; elle donne un marc d'argent & près de deux onces d'or par quintal ; cette mine n'eft point profonde VI. Une mine rouge aflez abondante > laquelle fe trouve adhérente à la paroi de la gallerie fupérieure ; elle contient de l'or, de l'argent & du Fer; fi on la ditTout dans l'eau régale, il fe précipite une poudre blanche dont on retire beaucoup d'argent en la traitant avec le plomb. La folu- tion ainfi précipitée donne un fort beau crocus. VII. Une autre mine de celles qui fe trouvent par morceaux détachés , (a) elle cil couverte d'efflorefcences ou végétations d'argent, de couleur bleuâtre, elle contient aulïi du fer; fon produit eft de dix à douze marcs d'argent, avec quelques onces d'or par quintal. VIII. Autre mine de même efpece que la précédente; on la trouve par 'mor- ceaux détachés gros comme la moitié d'un œuf de poule ; elle eft entre- mêlée d'une matière blanche , crétacée , & rend neuf, dix , & douze marcs d'argent, &c quelques onces d'or par quintal. IX. . Une mine d'un gris de cendre que l'on travaille depuis peu, & qui donne environ quatre onces d'or &c d'argent, (j) Minera niduUns en Allemand Nifterwtta, î98 COLLECTION X. Plufieurs pyrites qui contiennent du foufre & du vitriol , mais aucune XL Ephemerides d'Allemagne, fubflance métallique fixe. IDcc î. An ^ ' f'86 ' Différentes terresde toutes couleurs, rouges, jaunes, blanches , noires, ■ * • mêlées d'or , d'argent , de plomb , & dans leiquelles on a découvert des propriétés médicinales. XIL Obferv. Du medulla faxl. XIII. Du lac lune, d'un beau blanc & d'une faveur douce quoique alumineufe, XIV. Des cryftaux de roche de différentes figures , les uns femblables à de groffes aiguilles de nitre cryflallifé, les autres femblables aux cryllaux du kl marin. J'ai dillillé l'eau de quelques fources qui fortoient de ces mêmes mon- tagnes, & je l'ai rendue par ce moyen claire &. limpide. Le réruki de la diitillation étoit une liqueur rouge & pefante ; en faifant évaporer cette liqueur, il relia un tel couleur d'or divifë en petites lames très- minces , & femblables à de l'or en feuilles ; j'en trouvai la faveur très- douce & très-agréable. Il fortoit des parois de la gallcrie fupéricure une eau claiie & acide qui contenoit une matière jaunâtre. Non loin de cette mine eft un endroit appelle Tambnnymore où les naturels du pays recueillent de l'or ; je les ai vus moi-même occupés à te travail. Il y a une crevalïe ou ravine dans la montagne par où feau tombe dans le vallon; ils prennent la terre & le fable de cette ravine , ils en font la lotion, & trouvent l'or au fond des vailléaux dont ils ie fervent pour cela. Au refte , ce lieu fournit abondamment toutes les chofes néceffaires à l'exploitation des mines, bois, charbons , grandes rivières & lubfif- tance ailée. De Copenhague le io. Août 1686. OBSERVATION XXXVIII. Sur de VHuili de marjolaine dîflilUè qui fe trouva convertie en fel volatil ,. par le Docteur Damel GRUGER. FN vifitant dernièrement le cabinet de chymie de M. Heifen , j'y trouvai de l'huile diltillée de marjolaine contenue dans un vaiffeau à cou étroit , fermé très-exactement avec 1 ne veine & lutté avec de la cire. Cette huile } du poids de fix onces, avoit été gardée pendant vingt- iept ans dans un lieu frais, & elle fe trouva entièrement convertie en fel volatil ; mais je ne remarquai rien de femblable dans les autres huiles difuUées, .. _ . _»x-, OBSERVATION ACADÉMIQUE. 199 EPHfMERlDES OBSERVATION LXXXVII. ^Allemagne. Sur un breuvage fermente fait avec de la hranc-urfine , par le Docteur ' ''* Ehrenfrid Hagendorn. 1686. o: kN f.:it fécher doucement une quantité arbitraire c!e feuilles de branc- Obferv. 87. _'urfine, on les fait bouillir clans fuffilante quantité d'eau commune, & lorlque la décoefion prend une couleur jaunâtre on la retire , & on y mot un peu de levain fait avec de la farine de (eigle , après quoi on ferme le vaùTeau , on le place fur un fourneau & on laifte fermenter la liqueur. Loifque la fermentation eft finie, la liqueur a une odeur agréable & un goût acidulé ; il ne refte plus qu'à la palier à la chauffe &C à la garder dans un lieu frais pour l'uiage. Ce breuvage eft falutaire dans les cas d'obftruclions, de fièvres intermittentes, &c. on en tait grand ufage en Pologne & en Silélie , & plus anciennement on en faifoit fi grand cas qu'il étoit réfervé exclufivement pour les gens les plus qualifiés. OBSERVATION XC V. Effet de teau apoplectique fur la couleur des cheveux , par le même. JE vis il y a deux ans une femme veuve, qui pour fe guérir d'une Obferv. 9^ migraine accompagnée de vertiges qui la tourmentoit depuis plufiettrs années, s'étoit avilée de fe frotter la tête avec de l'eau apoplectique; ayant continué ce remède pendant quelque temps fes cheveux tombèrent , & ceux qui repouflerent à leur place fe trouvèrent d'un gris blanchâtre, tandis que ceux aufquels l'eau apoplectique n'avoit point touché , gar- dèrent leur couleur naturelle qui étoit prefque noire, {a) OBSERVATION CIX. Arc-en-Ciel & Couronne , par te Docteur JEAN-THEODORE MoEREN. LE 22. Juillet 1686. il parut un arc-en-cicl remarquable, non-feule- Obferv. 109. ment par les couleurs dont la première étoit le rouge, la féconde le jaune , la troifieme le verd , 6c la quatrième le violet , mais aufli en ce (a) Un curieux nourriffoit chez lui un jeune corbeau noir , comme ils font or- dinairement dans nos climats , mais auquel pouflbient à chaque printemps trois ou quatre plumes blanches clans les ailes. Cet oi'êaii fe tourmentoit alors juiqu'à ce qu'il, eût arraché avec (on bec ces plumes blanches, non (ans de grands efforts, ni fans hé- morragie. Cela arriva plufieurs années de fuite , jufqu"icc que le corbeau nfourùt par un autre accident. Obi. i&8. par Gabriel Clauder. To;n. VI, des Acad. Etranç. P p —^pre^-'Tjre**»* 300 COLLECTION „ qu'il paroiffoit dans yn Ciel pur & ferein, où l'on n'appercevoit point Ephemeriqïs de nuages, ii ce n'eft quelques vapeurs très-rares. d'Allemagne. J'ai quelquefois obfervé tandis que le ibleil fe couclioit, un arc-en- n ^ . ciel tout-à-fait couleur d'or , à l'oppofite de cet afïre , les nuages étant z-1^ "' ^ au^ c'e ceIte nl^mj couleur d'or ou d'aurore. J^6, Le 16. Avril 1686. le Ciel ayant été couvert toute la matinée par un nuage uniforme & peu épais , on vit une couronne autour du loleil ; après dîner les rayons du loleil perçant au travers de cette couronne, tout le Ciel parut n'être qu'un leul ailre lumineux dont le loleil étoit le centre. OBSERVATION CXXIV. Sur une altération de Pair aux environs de Kiel , par le Doclcur JEAN* Louis Hanneman. Obferv. 124. DAns le mois de Juin tous les inilruments de métal changèrent de cou- leur à Kiel dans la Baffe-Saxe , l'argent prit une couleur cuivreufe » mais cette efpece de rouille s'évanouit avec le temps. Dans ce temps-là môme les eaux du Lac Klenen-Kiel ctoient corrom- pues, & exhaloient une odeur infecte à laquelle plufieurs attribuèrent ce changement de couleur des métaux. On fe trouva heureux de ce qu'elle ne produilit pas quelques maladies contagieufes. OBSERVATION CL VIII. Grêle finguliêrement figurée, par le Docteur JEAN-PAUL "WUPFBAW. ■~. r « T E 7. Juin 1676. il y eut à Altdorf un orage violent & fubit, le Ciel ■ V. 15 . J^gyant été clair & lerein •jufqu'à deux heures après midi qu'il fe cou- vrit tout-à-coup de nuages épais ; il fe fit des tourbillons de vent qui em- portoient tout ce qui fe trouvoit fur leur paffage. Quand lèvent fut un peu calmé , il tomba de la pluie mêlée d'une grêle très-groffe qui caffa les tuiles & les vitres des maifons , coucha par terre les bleds , & brifa même de grands arbres , entr'autres un mûrier. Cet orage dura à peine une demi-heure, après quoi les nuages fe diffiperent & le foleil reparut; mais la grêle ne fe fondit pas ii vite , on en voyoit encore le lendemain fur-tout dans les endroits où le foleil ne donnoit pas. Quelques perfonnes mirent de ces grains de grêle dans leur boiffon pour la rafraîchir, & cela leur caufa des coliques affez violentes. Cette grêle fut remarquable par fa groffeur & par fa figure ; les grains étoient beaucoup p'us gros que des œufs de pigeons , en partie arrondis & en partie anguleux ; ils avoient à leur centre un noyau tranfparent &C très-pur , de la groffeur «Tune lentille. ACADÉMIQUE. 301 "" *"~— ~~~ ~~" " ~~~ " ^~~~ ~ ~ ~~~~ ~~ ~~ ~~ EPHEMEMDES OBSERVATION CCV. d'Auemaonf. Dec. z. An, <; Sur xn Halo , par k Doclcur CHRETIEN MENTZEL. 1686. LE 7. Janvier 1687. à Poftdam entre neuf oc dix du matin, le foleil étant caché fous un nuage oblong, noir & rare, on vit à gauche de cet aftre une partie d'arc-cn-ciel ou plutôt de halo coloré; on y diilin- guoit du rouge, du jaune & du b'eu. Ce phénomène dura un quart d'heure, après quoi il s'évanouit & reparut une demi-heure après pour fe diffiper entièrement. EXTRAIT DES ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. PHYSIQUE E X PÉRI M E N TALE. DÉCURIE IL ANNÉE VU i68j. OBSERVATION IX. Sur k procédé chymique qui donne k plus de cinabre d'antimoine , par Jean-George Sommer. J'Ai mêlé en proportion égale du mercure fublimé avec de l'antimoine Dec. z. Ann.&. dont je m'étois déjà fervi dans une pareille opération , & j'ai ajouté à 1687. ce mêbnge du cinabre cruj" d'antimoine avec les récréments de cinabre qu'on trouve dans le cou de la retorte ; j'ai expofé le tout pendant huit ^klerv. $*■ heures ou plus à un feu de fupprcfTion que j 'ai conduit par degrés, &C que j'ai augmenté le plus que j'ai pu pour exciter le foufre d'antimoine , & mettre par-là des entraves au cinabre, en obfervant cependant de ne pas donner un feu trop violent, de peur que le beurre, le mercure & le cinabre ne fe confondirent 'fubitement cnicmble , &c d'un autre côté de ne pas donner un degré de chaleur trop foible , & d'éviter même une température trop froide , de peir eue le beurre reliant trop de temps dans le cou de la retorte , ne s'y figeât, ce qui empêcheroit la jufte codtion du cinabre , & même la fublimation , en iorte que l'opéra- tion ieroit manquée. Pp 3 éphémér1des d'Allemagne. Dec. z. An. 6. 1687. Pbferv. 9. V< COLLECTION Ayant 'employé, félon le procédé ci-demis , une livre & detn'e denier- cure ftlblimé , autant d'antimoine qui avoit déjà (ervi une t'ois à la même opération , &L quatre onces de cinabre crud d'antimoine , je retirai par la fublimation douze onces de cinabre rectifié. Une autre fois j'employai douze onces du même antimoine & du même mercure fublimé , une once 6c demie de cinabre crud d'antimoine, & je retirai par la fublimation quatre onces de cinabre reftifié , & deux onces & demie de cinabre crud. Je me iers de cinabre crud, parce q'te les fels avec lefque's il a été conblné , le rendent plus propre à la (iibiimation ; je préfère l'antimoine 3ui a déia fervi une fois à la même opération, & qui éd. imprégné e mercure, fur-tout celui qui a de larges aiguilles & qui abonde en foutre (blaire , parce qu'il ett plus difpoié à fe fublimer & à lâcher fon foutre, OBSERVATION CXXIX. Sur des Cerifes qui reflerent pendant quarante ans dans un bocal au fond d'un puits fans fe corrompre , par le Docteur EvERHARp GoCKFt. ^., - _ T 'An 1646. un Apothicaire voulant conferver pandant quelque temps Oier/. 119. JL/des certes aigres dans toute leur fraîcheur, en mit de parfaitement mures dans un bocal de verre à large embouchure, & il mit entre deux autant de feuilles de vigne qu'il en falloit pour empêcher qu'elles ne fe tou» châffent ; il ferma ce bocal avec fon couvercle de verre , il lutta les jointures avec de la cire molle , & il (ulpendit le bocal par un cordon dans un puits. Le cordon ayant caffé, le bocal tomba au fond du puiis, & fut oublié. L'an 1686. des Ouvriers qui faifoient quelques réparations à ce puits, ayant trouvé le bocal qui étoit revenu au deffus de l'eau, & qui (urnageoit, l'apportèrent à ce même Apothicaire qui l'avoit fulpendu dans le puits quarante ans auparavant , il le reconnut, l'ouvrit, &ç trouva les cerifes bien entières & affez bien confervées contre la pourriture , mais elles n'ayoient plus leur faveur naturelle. Ce fait m'a été communiqué par l'Apothicaire même, 6c j'ai vu les cerifes. %m ACADÉMIQUE. joj L HEMERIDES OBSERVATION CXXXIV. d'Allemagne. _,_,, ., r . r /»-.t Dec- 2- An- <»• Sur U Sable que d^pnjcnt certaines urines, vu au microjcope , par u Docteur /j George HanniEus. JE trouvai dernièrement du fable clans de l'urine humaine ; ce fable Ob»crv. 134» etoit d'une iubftance plutôt molle que dure, il ne craquoit aucunement lorlqu'on l'écrafoit, ce il cédoit tacitement entre les doigts; je le fis lécher il 1 r du papier, endiile j'obfervai au microlcope cette poufiiere farineufe fi douce au tuiiciior ; les grains m'en parurent hérifles d'un très-grand nombre de petites éminences anguleules , &C reffembloient à-peu-près k de petites mines de grer.ats taillants. OBSERVATION CXLIII. Expériences chymiques fur Us végétations ou flalaclices d'une mint de fer de. U Stirie , {a) par le Docteur CHARLES OhMB. J'Ai fait les expériences fuivantes, non-feulement fur les fialactites fer- Obfcrv- 143. rugineules dont il s'agit ici, mais encore fur l'eau qui contribue à leur formation. I. On m'apporta de cette eau de la Stirie , elle reflembloit parfaitement à de l'eau de fontaine, étant limpide, fans couleur , fans odeur , fans faveur. Je mis dans une portion de cette eau des noix de galles con- cauees qui lui donnèrent une couleur d'un jaune doré, & peu ditfcrente de celle d'une ûmple infufion de noix de galles. Il Je diftillai une autre portion de cette eau au bain de fable jufqu'à ficcité, je leparai enliiite l'alembic du cou de la cucurbite , &c il en fortit une odeur d'empyreume , la matière qui relia au fond du vaifTeau ref- fembloit à une tarine groiiicre ; elle étoit iniipide , légère , & bnliante comme du talc. III. Je mis une once de fragments de ces ftalaftites ferrugineufes dans une rctorte de verre, à laquelle j'adaptai un récipient; & après l'avoir exac- tement lutté, j'expofai la retorte à la chaleur d'un bain deiable; d'abord il s'éleva une vapeur épaiffe dans le cou de la retorte , mais je la fis difparoître en augmentant un peu le feu , & je ne vis plus dans la fuite ru vapeur ni liqueur. La matière qui étoit au fond de la retorte , étoit (4) Vovezcequ'a ditleDofteurOhmb fur la figure & la génération de cesftilavtites,' T°m. VI. de la Coil«ét,ion Académique , pag. 161. 304 COLLECTION *"' —'■—»— blanche comme auparavant , mais elle étoit devenue friable , Si rendent une Ephe.'.îerides odeur d'empyreume. d'Allemagne. IV. Dec. 2. \n 6 *c r^P^ta' cette opération fur d'autres fragments de la même ftalac- 16S7. ' ' l'te » 'e 'es diftillai encore au bain de fable avec une once d'eau que je verfai dans le récipient , pour rendre plus facile la réfolution des vapeurs : l'eau qui en fortit étoit imprégnée d'un goût & d'une odeur d'empy- reume , éc. 1- An. 6. Sur lu manière de préparer du Cinabre, au moyen de la précipitation par la ,0 voie humide , par GODEFR01 SCHULTZ. '" PRcncz un demi gros de mercure coulant bien pur que vous mettrez _, ,- « dans un vaiffeau de verre dont l'ouverture fera très-étroite, verfez ' ' fur ce mercure une once & demie de teinture de foutre volatil , ou de la liqueur pénétrante de Boylc , & faites enlortc que le vaiffeau ne foit rem- pli tout au plus qu'à moitié ; après l'avoir bien bouché vous réduirez le mercure en atonies en l'agitant plufieurs fois par jour; d'abord il de- viendra noir, mais en continuant à le remuer & le mettant alternativement digérer à une douce chaleur , il fe convertira en cinabre fous l'appa- rence d'une poudre tres-rouge ; la liqueur n'aura plus de mauvaiie odeur, elle fera limpide ôc recouverte d'une pellicule faline. OBSERVATION CLXXXV. Sur la manière de préparer une teinture de foufrt vitriolique , par Gabriel Clauder. PRenez autant qu'il vous plaira du caput mortuum qui refte après la dit- Obferv. 1*5.' filiation de l'efprit de vitriol commun, édulcorez ce caput mortuum par des lotions réitérées d'eau commune julqu'à ce que vous en ayez tiré tout le (el &c toute la vertu vitriolique , de forte que le caput mortuum refte infipide & fans goût , autrement il occafionneroit des vomiffements , effets très-contraires à l'ufage de ce remède. Mettez cette terre ainfi édul- corée dans un vaiffeau de verre , &i verfez deffus parties égales d'efprit de fel & d'efprit de nitre diftillés , jufqu'à ce qu'il y en ait de quatre doigts au deffus du caput mortuum. Une teinture de foufre vitriolique ainti préparée arrête toutes les hémorragies tant internes qu'externes ; elle eft auffi très-bonne pour certains maux de tête ; mêlée avec une li- queur appropriée & tenue quelque temps dans la bouche, elle ap- paile les douleurs de 'dents; la dole eft depuis trente jufqu'à quarante gouttes. Le caput mortuum ou colchotar de vitriol étant expofé à l'air pendant un ou deux ans dans un lieu à l'abri de la pluie,- attire de nouveaux iels au point qu'on en retire une quantité affez coniîdérable par une (econde Àifhllation, Tom, VI, des Acad. Etrang, Q q *o8 COLLECTION ! MERIDES d'Allemagne. Dec. i. An. 6. 1687. Appendice, pag. 68. APPENDICE POUR VANNÉE 1687. OBSERVATION LU. Sur les moyens qu'on peut employer pour avoir des corbeaux blancs, par Chrétien-François Paullin. Obfcrv. 51. T^ en^ ^"* mention dans cet ouvrage (à) d'une aigle, d'un pinçon, d'une JL linotte, d'une hirondelle, d'une alouette, d'un rat, de plufieurs cor- beaux , &c. qui étoient blancs. Boyle (F) dit en avoir vu, & Ariftote (c) fait auffi mention de corbeaux blancs. Un Juif vendit fort cher huit corbeaux blancs aux Foires de Francfort, & il donna en même temps la recette fuivante pour changer la couleur noire de ces oiieaux en blanc, mais je n'en ai pas fait l'épreuve ; frottez avec de la graiffe d'un chat blanc , des œufs de corbeaux nouvellement pondus , les plus frais font les meilleurs ; enduifez auffi ces mêmes oeufs du cerveau de ce même chat , enluite donnez» les à couver à une jeune poule bien blanche , & qui ne foit encore qu'à fa première ponte; il faut placer cette poule pendant tout le temps de l'incubation dans un endroit abrié du foleil , & tapiffer entièrement ce lieu avec des linges blancs. Les corbeaux qui viendront de ces œufs fe- ront blancs, (Jï h .Juif a dit vrai.) (a) Dec. I. Ann. III. Ob(. LVII. & CLXXXIV. Dec. II. Ann. IV. Obf. XCV. & Ann. V. Dec. II. Obf. CLXXXVIII. (b) Trafl. de color. experim. 2. (c) Lïb. j, de générât, anim. cap. 6. ACADÉMIQUE. 309 MMBROSSS Ephimerides ÉPHÉMÉRIDES ^TT* Dec. x. An. 7, DES CURIEUX DE LA NATURE. ,688" PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE II. ANNÉE VIL 1CB8. OBSERVATION CL VII. Sur des Fleurs & des Criflaux de nitre, par EuRNFRID HaGENDORN, Médecin de CEletleur de Saxe. JUnckenins dans fa chymic expérimentale (a) donne le procédé fui- ^,r vant pour avoir certains cryftaux de nitre. Mêlez , dit-il , parties égales ' '' ' d'cfprit de nitre & d'efprit de vin , diftillez le tout au bain-marie. Faites enfuite évaporer l'efprit de vin, & vous trouverez au fond du vaiffeau des cryftaux de nitre qui auront une vertu fébrifuge. Je vis il y a deux ans , comme par hazard & en cherchant autre choit , les mêmes cryftaux fe former pour ainli dire fous mes yeux. J'avois préparé de l'efprit de nitre dulcifié que je mis dans une cucurbite de verre , & je le dilHllai julqu'à ne laifler prefque point de liqueur dans la cucurbite ; après cette opération il s'éleva du fond du vaiffeau une infinité de fleurs de nitre blanches comme la neige, qui s'attachèrent par flocons aux parois, & qui s'élevèrent même fans le fecours du feu jufqu'au cou delà cucurbite , & je trouvai au fond de ce même vaiffeau plufieurs cryftaux de nitre qHi avoient déjà acquis un certain degré de dureté. Les fleurs 5i les cryftaux avoient un goût un peu acide , & les fleurs fe diflblvoient en. une liqueur très-agréable & très-utile en médecine. OBSERVATION CLXXVIII. Sur la manière d'étamer les Glaces, par Gabriel Clauder, Médecin de C Electeur de Saxe. P Réparez une feuille d'étain fin qui n'ait pas tout-à-fait l'épaiffeur d'un Obferv. ïi% thaler ou écu d'Allemagne, & donnez-lui la forme de la glace que vous voulez étamer ; frottez cette feuille avec de la craie mife en pou- (j) ScSl. 4, cap. 1. S. m. 218. Qqi 3 to COLLECTION S dre très-fine , afin de la nettoyer parfaitement , faites couler deflus du mer- Ephemerides cure vif, jufqu'à ce que la feuille (bit prelque rammolie ; placez enlmte D'ALLiMAGNr. votre glace de manière que le mercure le trouve entr'elle & la feuille jv, . d'étain; mettez le tout lur une table inclinée, afin que le mercure fura- ' ,'c.o ''" bondant puifle s'écouler; tachez même d'aider à ion écoulement en com- primant légèrement la glace ; par ce procédé la feuille d'étain s'unit im- médiatement à la glace , & en fait un miroir ; quelques uns jettent iur cette lame de métat de l'arfenic en poudre très-fine , afin de la faire fécher plus promptement ; après toutes ces opérations il faut mettre le miroir lur une table de bois jufqu'à. ce qu'il foit parfaitement fec. Envoyé d'Altenbourg à Nuremberg le 3.1. Janvier 1689. OBSERVATION CXCIV. Sur les Pluies fulpkureufes , par JACQUES VOLF. Obferv. 194. T'Ai vu tomber à Altenbourg de la pluie mêlée d'une poufliere jaune J le 11. de Mai 1670. on appercevoit cette poufliere nageant lur la fur- face des flaques d'eau formées par la pluie. Je fis la même obfervation dans les mêmes lieux le 31. Mai 1679. le premier Scie 5. Mai 1681. Agri- cola (rf) parle auffi d'une pluie mêlée avec une forte de terre jaunâtre. La couleur jaune de celle que j'ai obfervée le mois de Mai , vient à mon avis d'une poufliere fulphurenfe ou lafranée , qui fe trouve dans cette fai- fon aux extrémités des branches de pins, 8c que le vent répand clans l'air ; je n'ignore pas que d'autres arbres & d'autres plantes comme le lyco- podium , le tilleul , le fureau , &c. contiennent une poufliere femblable ; mais j'ai des raifons qui me déterminent à attribuer l'effet dont il s'agit à la poufliere des pins plutôt qu'à celle de tout autre arbre, parce que j'en ai obfervé une plus grande quantité fur la furface des flaques d'eau voifmes des lieux où ces arbres (ont plantés , que par tout ailleurs ; on pourra facilement vérifierou éprouver cette conjeclure en faifant les mêmes oblervations dans les lieux peu éloignés des pépinières de pins : d'ailleurs, fi on recueille cette poufliere & l'écume avec laquelle elle fumage fur la furface des flaques d'eau , qu'on la fafle fécher, & qu'enfuite on la jette dans le feu ou fur la flamme d'une chandelle , on obfervera les mêmes effets que fi on y jettoit de la vraie poufliere de pin. Envoyé de Jêne à Nuremberg le 23. Janvier 1689, Scholle. OUtre ces pluies jaunes mêlées de pouflïeres végétales , on ne peut guère douter qu'il n'en tombe aufli de vraiment fulphureufes. Il eft vrai que ces fortes de pluies tombent le plus fouvent dans la faifon o» («) De fubur. lïh. j. ACADEMIQUE. jn fespîns & les fapins font en fleur, c'eft-à-dire, au* «lois de Mai & de ■■n— Juin; mais voici deux exemples de pluies vraiment fulphureufes , qui à la EiMiFMHKints vérité font tombées au mois de Mai ; mais le foufre qu'elles contenoient d'Allema étoit ii différent de cette pouflîere réfineule qui vient des pins & des fa- p., pins, que ce rapport de temps n'en prouve en aucune manière l'identité. CC' *' ""'7' Le premier exemple eft cité par Ol. Wormius ; (a) il affure que le 16. Mai 164'S. il tomba à Copenhague une pluie très-abondante qui inonda Obferv. 194. toute la Vdle , & qui contenoit une pouflîere exactement femblable au foufre par l'a couleur , (on odeur, &c. Simon Paulli rapporte (/>) que le 19. Mai 1 66 ç. il tomba en Noru'ege par une tempête & par un tonnerre horribles, une pouflîere exactement femblable au foutre, qui jettée dans le feu donna la même odeur, &c mêlée avec l'efprit de thérébenthine, produifit une liqueur dont l'odeur reflfembloit parfaitement à celle du baume de foufre. L'abondance des matières fulphureufes renfermées dans les vol- cans d'iflande , & entr'autres dans l'Hecla, rendent ces faits croyables. Il n'eft pas douteux que- ce foufre embrafé ne fe fublime dans les airs fous la forme d'une fleur très-légère & très-ténue qui peut retomber avec la pluie : j'ai ramafTé m )i-même de cette fleur de foufre aux environs des petits volcans de la Campagne de Pouzzoles que l'on nomme vulgaire- ment lafolfatara. L. Schrock. L. F. OBSERVATION CC. Sur le Cachou, par Gonthier-Cristophe Schelhammer, Profefleur de ri/nivajîté d'HclmJladt. JE mêlai l'année dernière de l'efprit de vin avec du cachou , afin d'en ti- Obferv. zoo1 rer une liqueur aftringente que l'on nomme teinture de cachou, & je fermai levaifleaa qui contenoit ce mélange : il y a quelque temps que vou- lant en donner à un malade un jour d'été qu'il fa i (bit extrêmement chaud , je n'y trouvai pas une feule goutte de liqueur, mais feulement une matière gélatineufe. OBSERVATION CCXXIII. Sur différentes Expériences de Chymie , par HERMAN-NlCOLAS GriMM, Médecin de la Frife Orientale. I. PUlvérifez le fel fixe produit par une fublimation d'hématite ou de rouille Obferv. ziî, de fer mêlée avec le fel ammoniac , verfez deflus en abondance de l'ef- prit de nitre ou de l'eau-forte, jufqu'à ce que l'effervefcence celle totalement ; (a) Lib. t. Ktuf, fui feft. 1. cap. 11. \b) Cumm. de Abuf. ub, & h. Thici 31* COLLECTION ajoutez enfuite beaucoup d'eau diftillée; faites diftiller le tout au bain- Ephemerides marie à un feu doux jufqu'à ce que le fel foit formé; faites palier ce fel d Allemagne, à un feu de fable très-vif, vous aurez un efprit très-exalté &c rouge r>ér , a„„ „ COir!me au fang, dont on tire le vrai lafran des métaux luivant la méthode ,00 ' de Polemann. Obferv. 213. On diffout l'or, & on le fépare des autres métaux avec cet efprit fé- lon le procédé du même Auteur. III. Le fer diflbus avec l'efprit de nitre concentré, mêlé avec beaucoup d'eau , fe précipite par le moyen d'un alcali en un fafran très-fubtil ; fi- on continue la précipitation jufqu'à ce qu'il ne s'en fépare plus rien, la liqueur blanche qui refte donne par l'évaporation un nitre inflammable. IV. De même, fi on fait de l'eau régale fans fel ammoniac, en difïillant de Peau-forte combinée avec le fel commun , il relie un fel qui s'enflamme comme le nitre. (C'e/l le nitre quadrangulaire.} V. Le caput mortuum noir de corne de cerf qui refte après qu'on en a tiré l'efprit volatil, étant pulvérifé & mêlé avec une folution de lel de tartre,-» donne par la dillillation un efprit volatil , gras & fulin. VI. Le tartre liquéfié Si. mêlé avec le fel blanc & acide du vinaigre, donne- même par la dillillation un efprit volatil gras, urineux, & doué d'ex- cellentes propriétés. VIT. Difrillez l'efprit d'urine jufqu'à ce qu'il foit entièrement defleché , donnez un feu vif au réfidu de cette dillillation , il s'élève dans le cou de la re- torte un fel volatil dont l'odeur n'eft pas abfohiment fétide , avec un foufre d'un rouge ardent qui fe précipite par une folution de ce fel. Le réfida diflbus dans de l'eau diftillée fe prélènte tous la forme d'une terre noire, qiù étant édu corée ,. produit après qn'on en a extrait l'huile de vitriol , une terre blanche , fixe, fufible , & qui donne un verre blanc; l'eau contient un fel fixe allez femblable au fel commun, mais plus ailé à diffoudre. VIII. La terre de vitriol doux mêlée dans la retorte avec partie égale de nitre, & expolée à un feu violent , produit un efprit de nitre ; le caput mortuum donne un alcali excellent , qui brûle la langue comme un charbon ar- dent , mais qui ne fermente pas comme les autres alcalis lorfqu'il efl mêlé avee un acide. IX. Les métaux diflbus dans leurs menftrues , comme l'or, l'argent, le cuivre, le mercure, &c. peuvent fe précipiter fans employer de fels contraires,, mais feulement en les diftillant avec de l'efprit de vin ; car l'efprit de vin emporte avec lui les efprits falins , & par ce moyen les métaux fe précipitent : l'or fe précipite en feuilles que l'on peut réduire en une poudre fubtile comme celle de la terre figillée.. A C AD Ê M I Q U E, 313 A. Ycrfez de l'cfprit de nitre fur du foufre d'antimoine extrait avec le Ephemerides :fcl de tartre ou quelqu'autrc alcali, & defféché ; verfez , dis-jc, jufqu'à d'Allemagne. •ce que l'efierveiccnce celle ; laiflez fécher le tout , vous trouverez une pierre à laquelle vous pourrez donner telle forme qu'il vous plaira ; ^(-'Cl i- Ann-7« cette pierre reffemble exactement au bézoard , elle n'en diffère pas plus 1688. Jorfqu'elle eft pulvérifée, de forte qu'on pourroit la nommer bézoard Obferv lit minéral. ' >* XI. Faites diffoudre à l'air par défaillance du fel de tartre , faites-le coa- guler enfuite , & répétez plufieurs fois le même procédé , il laiffera tou- jours quelque fediment ; faites évaporer la liqueur au bain-marie , vous trouverez des cryftaux affez grands & affez longs; je penfe que ce fel de- vient volatil par ce procédé. XII. La terre de vitriol doux étant fublimée avec partie égale de fel ammo- niac , fi on leflîve le fel reliant avec de l'eau diltillée , qu'on le filtre, qu'on en fane l'évaporation tk la dillillation , il donne un efprit de lel ; mais fi on y ajoute de l'elprit de nitre , on en tirera par cohobation une huile rouge dont on peut féparer le vrai foufre anodin. Envoyé à Nuremberg le 10. Juin 1688. OBSERVATION CCXXXII. Sur diverses Liqueurs factices qui repréfentent les quatre éléments , /wjEROME- AMBROISE LANGENMANTELIUS,^/'^^^';^ des Curieux de la nature. VOici le véritable procédé pour la compofition des différentes matières qui repréfentent les quatre éléments, & pour les rendre immiicibles entr elles. 1°. Au lieu d'huile de béen, prenez de l'huile de pétrole diltillée au Obferv. i\x\ foleil pendant trois mois, & teinte avec un morceau de bois du bréfil jaune. 20. Servez-vous d'cfprit de vin reaifîé trois fois, & teint en rouée avec un morceau de bois de fandal. 30. au lieu d'eau, prenez de l'huile de tartre délayée, & mêlée avec ou verd de gris. 40. tnfin , au lieu de terre fervez-vous de petits grenats bien broyés. _ Toutes^ les autres matières que les Auteurs défignent pour ces expé- riences n'y font point propres, elles ne réfiitent point à l'aftion d'un efprit Violent , où elles fe diflolvcnt par les huiles. Public le iî. Mars 1689, 3i4 COLLECTION ™t. OBSERVATION CCXLVIII. Dec. i. An. 7. Sur p£au g, & 5,,/ vo/in;/ je MJ/iffi , par Jean-Maurice Hoffmann, i6c!8- Proftjjcur de l'sJcadJmie a" 'Altdorff. Obferv. 148. k U mois d'Août dernier je pris une certaine quantité de méliffe, je XlLdétachai les feuilles des tiges, j'en remplis juiqu'à moitié une cucur- bite de verre affez grande que je bouchai exactement , &c que je laiffai pendant près de fix mois enterrée clans du fumier de cheval ; la méliffe fe fana , moifit , &i enfin , fe réduifit en bouillie ; je la mis dans urne retorte, & par la diftillation au feu de fable elle produira une liqueur fortement empyreumatiqvie ; j'augmentai le feu,èk alors elle donna une huile noire &C fétide qui naçeoit dans la liqueur fous la forme de petites lames très-minces , & ce qui relia au fond de la retorte étoit un caput mor- tuum noir, qui jette fur les charbons ardents, exhaloit une fumée km- blable à celle du tabac. Mais comme cette première diftillation ne m'avoit pas donné de fel volatil , j'eus la curiofité de faire quelques autres ex- périences fur la liqueur empyreumatique provenue de la première dif- tillation. Premièrement, cette liqueur avoit un goût acre. i°. Elle exhaloit une odeur putride, &C empyreumatico-urineuie. 30. Lorfqu'on la mêloit dans un vafeavec l'efprit de vitriol rectifié , on n'obfervoit aucune effervefeenec fenfible; mais de jaune pâle qu'elle étoit , ellefechangeoiten un rouge vif, 40. Lorfqu'on verfoit fur cette liqueur le cfyjffus fulphureux d'antimoine, on ne s'appor-cevoit d'aucun changement. 5 °. L'efprit de iuie mêlé bruf- quement avec une certaine quantité de cette même liqueur , excitoit une effervefeenec confidérabie , il reltoit une liqueur trouble comme du vin doux , &: en même temps il s'élevoit un fel volatil acre & pénétrant. 6°. L'efprit de corne de cerf y produifoit les mêmes effets que l'efprit de fuie. 7°. Le fel de tartre mêlé avec la même liqueur , y excitoit une légère effervefeenec Après avoir fait ces expériences , je verfai dans une fiole oblongue la liqueur qui me reftoit de la première diftillation , j'y adaptai un alembic , & je commençai à la rectifier au feu de fable ; aufïî-tôt il s'éleva un efprit qui couloit en ferpentant fur les parois internes du chapiteau de l'alembic ; cet efprit n'étoit pas plus acre que la première liqueur, il avoit une odeur filino-tirineufe ; mêlé avec quelques gouttes d'efprit de vitriol, il faifoit effervefeence , mais il n'en faifoit point avec l'efprit de fuie. Je n'étois cependant pas pleinement fatisfaiî , parce que je n'avois pas encore obfer- vé d'une manière diftincte le fel volatil que je cherchois ; je verfai donc dans une fiole plus haute la liqueur qui me reftoit de la féconde recti- fication , & je i'expofai à un feu doux ; alors il fe fublima un fel volatil blanc qui s'attacha en aiguilles très-brillantes le long du cou de la fiole ; après ce fel il s'éleva un efprit qui fondit ces aiguille.. &c les entraîna dans le récipient. Cette ACADÉMIQUE. 315 Cette dernière rectification produifit une huile éthérée affez pénétrante, — — ^? qui n'étoit ni noire ni empyreumatique , comme celle qui provenoit de Ephfmcrides la première diftillation, mais c 'étoit une huile elfentielle couleur de ci- d'Allemaone. tron. Le Docteur Cox a obfervé que l'huile épaiffe , noire & téîide qui provient des végétaux par la première distillation taire comme celle que je viens de rapporter, le change prelque totalement en fel , fi on la mêle avec un Ici volatil , ôc qu'on la reclifie plulicurs fois. Envoyé d'AltdorfT à Nuremberg le 3. Mai 1689. ÉPHÉMÉ RIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE II. ANNÉE VIII. 1685;. OBSERVATION LXXIV. Sur un fait extraordinaire arrive à Gotha. , par BERNARD VALENTINI ,' Profejjcur à Pago , dans la Mer Adriatique. LE nommé Ruckmefler , Fofïoyeur à Gotha, creufant dernièrement Dec. i. An. SV une fofîe , trouva un cercueil pourri oii étoit un fquélette décharné , 1689. il fe préparoit à le tranfporter ailleurs, lorfque tout à coup il entendit Obferv. "4* un bruit femblable au fifflement d'une oie , & il vit en même temps fortir de l'extrémité d'un des os de ce fquélette une grande quantité d'écume fi fétide qu'il fut obligé de fermer la bouche & de fe boucher le nez ; mal- gré l'a frayeur , il ne laiffa pas de refter pour voir ce que tout cela de- viendrait ; tout à coup cette écume fortit avec un bruit femblable à l'éclat d'une grenade , elle fut fuivie d'un petit tourbillon de fumée bleuâtre , &C fi fétide qu'il eût couru ril'que de la vie s'il tut demeuré plus long- temps dans le même lieu ; il y retourna une heure après , le phénomène avoit ceffé , il examina l'os de la jambe d'où étoit fortie cette écume fi corrompue , il le trouva dans fon entier , 6c le couvrit de terre avec le relie du fquélette. Envoyé de P.igo ù Nuremberg le 29. Décembre 1689. Tom. VI. des Acad. Etrang. Rr \i6 COLLECTION EphEMERIDIS d'Allemagne. Dec. 2. An. 8- 1689. Obferv. 76. Obferv. 137. OBSERVATION LXXVI. Sur le Vitriol de Mars Aérien , par BERNARD VALENTINI, Profejfeur à Pago. LE Docteur Motter m'a montré entr'autres curiofités du vitriol de Mars , à la vérité en affez petite quantité , qui avoit été formé par de la limaille de fer expofée à l'air pendant très-peu de temps, fans y mêler aucun acide ; les fels aériens avoient fans doute agi fur cette limaille , & en fe combinant avec elle , avoient formé ce vitriol. Envoyé de Pago à Nuremberg le 19. Décembre 1689. OBSERVATION CXXXVII. Sur un Vernis propre à conferver les infecles &• les autres animaux t oar Jean Daniel Geyer , Médecin Palatin. PRenez une livre d'efprit de vin rectifié & deux onces de fuccin blanc ; digérez le tout au bain-marie pendant quarante-huit heures ; ajoutez- y une once de fandaraque blanche, & de maftic blanc, une once & de- mie de térébentîiine de Venile ; digérez le tout au bain-marie pendant vingt-quatre heures jufqu'à entière dilTolution. Otez les inteflins des in- fectes que vous voulez conferver ; mettez ces infectes pendant quelques jours dans de l'efprit de vin rectifié, mêlé avec du fucre candi clarifié ; enduifez-les enfuite de votre vernis jufqu'à ce qu'ils foient tranfparents comme le verre, de cette manière vous les conferverez long-temps. Ce vernis réuflït également fur les végétaux & (ur les fruits, qui ne fe gâtent point lorfqu'ils ne font point frappés par l'air extérieur, comme on l'obferveà l'égard des cerilès que l'on conferve parfaitement en les enduifant de cire blanche fondue. OBSERVATION CLXXII. Sur des linges qui jettent de la lumière pendant la nuit, />ar JaCQUES-RuDOLPHE CAMERARIUS , Projejjeur de [Académie de Tubingen. Obferv- 7l« A U mois de Novembre de l'année dernière, un jeune homme d'un J\ très-bon tempérament ayant été fes habits pour fe coucher, apperçut au côté droit de la chemife trois rayons de lumière diipolés en triangle, regardant au tour de lui pour s'affurer fi ce n'étoit pas quelque lumière réfléchie , il n'apperçut rien qui pût caufer un tel effet , il y porta la main en tremblant, mais aulTx-tôt la lumière augmenta & devint générale ACADÉMIQUE. 317 fur toute la chenùfc, & à meiiire qu'il la frottoit ou qu'il la fecouoit, — — — — w il en fortoit des étincelles Se des flammes Semblables à celles de plutieurs F>HFMrRiDEs chandelles allumées. Ilfortit effrayé de fa chambre, fa chenille toute brillante d'Allemagnc. de feu infpira la même terreur à ceux qui la virent dans Pobfcnrité ; le jeune -. , t g homme le promena pendant une demi-heure, &C fa chemife ne ceffa pas ' .'„ n * de luire quoiqu'il tît très-froid; eniin il l'ôta, & la lumière continua d'abord, ' 9* mais eniuite elle ceffa peu à peu , &le jeune homme ne remarqua le même phénomène que fur la troifieme chemife qu'il ôta après celle-là , & dont la lumière dura pendant les quatre jours qu'il la porta; depuis ce temps jus- qu'au mois de Mai courant, il a remarqué la même chofe dans toutes les chemifes , foit qu'elles flirtent fines ou groffes , chaudes ou froides , la- vées en différents lieux , en différents temps , & de différentes manières ; les unes perdoient leur lumière peu à peu pendant trois ou quatre jours , d'autres la confervoient entière pendant huit jours ; cette lumière n'avoit ni chaleur , ni odeur bonne ou mauvaife , elle nebrûloit pas le linge , elle étoit blanchâtre, elle nernontoit point comme une vapeur ou comme une fumée , mais ce jeune homme comparoit fon mouvement au tremblement d'une lu- mière réfléchie fur la furface de l'eau. Elle difparoiffoitle jour, ou lorfqu'on éclairoit la chambre ; le jeune homme changea de demeure, & quoique fa fé- conde habitation fut éloignée de plusieurs milles de la première, il oblèrva toujours conftamment le même phénomène iur fes chemifes, mais il ne le vit qu'une feule fois fur fes habits ÔC lurles linges dont il s'effuyoit les mains. OBSERVATION CCV. Sur une méthode d'embaumer les cadavres , fans leur ôter les entrailles par GABRIEL CLAUDER, Médecin de l'Electeur de Saxe. JE donnai au public il y a onze ans une méthode d'embaumer les cada- n, /- vres fans leur ôter les inteftins ; & quoique je fois en état de prouver 10'J que tous les corps que j'ai embaumés fuivant cette méthode, font encore fains & bien confervés , je dois néanmoins ajouter ici ce que j'ai imaginé de- puis pour la perfectionner. La liqueur que j'ai employée d'abord pour embaumer les corps, étoit un efprit pénétrant, mêlé avec le fel ammoniac & les cendres gravelées ; mais comme les cendres gravelées le liquéfient plus facilement que tous les autres alcalis, lorfqu'elles font expofées à l'humidité , & que par conlé- quent les liqueurs dans la compofition delqu'elles entrent ces cendres , en reçoivent quelque altération , je leur ai fubllitué la chaux vive dont l'alcali réfilte aux injures de l'air. On fait que le Docteur Kerckringius a fait voir un fétus humain enduit d'ambre ramolli; ce morceau eft d'diitant plus curieux & plus pré- cieux , que la méthode pour rammollir l'ambre que l'on connoit parfaitement aujourd'hui , Se qui eft très-peu difpendieufe, ne s'exécutoit autrefois qu'avec beaucoup de peines ôc de dépenk, Rr 2 318 COLLECTION Je me fers d'un procédé très-facile 6: très-court dans l'exécution pour Ei>hemerides embaumer & conferver les corps , pourvu qu'ils n'aient ni poils ni plumes , i/Allemagne. niais que leur peau foit nue ; je prépare de même les poifîons avec leurs Dec An 8 écailles , & je les enduis enfuite d'un vernis dont fe fervent les peintres , ' Jo ' & que je compole avec une partie de térébenthine pure , &l trois parties d'huile de pin , ou d'huile de térébenthine ; on peut aulfi fe fervir en place de ce vernis , de gomme, de maftic , ou d'ambre difious dans l'huile de Pin, de térébenthine , ou de genièvre. Le vernis blanc donne un œil plus beau aux morceaux que l'on veut conferver. Au refte , la méthode dont quelques-uns fe font fervis pour conferver des oifeaux, des ferpents , & d'autres animaux plus petits &C defféchés , en les enduifant d'efprit de vin & de térébenthine avec l'huile de genièvre , eft très- bonne pour les garantir de la corruption ; mais l'expérience apprend que ces efprits ne font pas affez forts pour conlerver les gros corps , ni ceux à qui on n'a pas ôté les entrailles. ■ Envoyéd'AltembourgàNurembergaumois de Juillet 1690. EPHÊMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE, PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE II. ANNÉE IX. i6po, ■» -■ ■ ■ ' - "• ' ' — — '— ■ ■ 1 ■■■■■, .i ii '■■■—"■ ' 1 ■ < < ' 1^^ OBSERVATION LVII. Sur la rupture fpontanée d'un vafe rempli d'efprit de nitre , par ERNEST* SlGISMOND GRASSI , Médecin de Jawer en Silcfie. Dec. 1. An. 0 T'A vois placé parmi les drogues qui font dans mon cabinet , une bouteille 1600 J ^e verre qui contenoit environ trois livres d'efprit de nitre dont je m'é- tois déjà fervi pour compofer un magiftere de corne de cerf; il n'y avoit OMerv. 57. pas long-temps que cet efprit étoit renfermé dans la bouteille, & elle n'étoit expofée ni aux rayons du foleil ni à aucune autre chaleur, mais elle étoit remplie jufqu'au cou. Un jour que j'étois dans une chambre voifine de celle où je confervois cette bouteille, j'entendis tout à coup l'éclat d'un vaifTeau de verre qui fe brifoit avec grand bruit ; j'accourus, &C je trouvai en effet la bouteille caffée , & l'efprit de nitre répandu ; comme je ne pouvois attribuer cet accident à aucune caufe extérieure , je conjedurai que les particules volatiles qui s'échappent continuellement ACADÉMIQUE. jrç de Vefprit de nitre, ne pouvant agir librement, aveient forcé leur prilon < tro;> étroite, & qu'on auroit pu prévenir cet accident en leur laiflant dans Ephemerides la bouteille un plus grand elpace vuide. On trouve louvent dans le verre d'Alli m tics grains de fable autour delquels il y a de petites fêlures; or, comme n, il s 'échappe continuellement d'un efprit aufîî exalté que l'eft l'efprit de nitre , cc" ' n- 9' des particules très-ftibtiles & très-volatiles, il peut fc faire que ces par- 9 ' !S cherchant à lie mettre en liberté , aient trouvé jour à travers, ces petites fêlures, & les aient dilatées en s'échappant avec effort,. ou plutôt que la liqueur contenue dans la bouteille s'evaporant infenliblement , ait diminué au point que l'air intérieur trop raréfié n'aura pu foutenir le poids de l'air extérieur, & l'équilibre étant détruit, le poids de l'atmof- phere aura écralé la bouteille. Barnerus prétend que les elprirs acides ron- gent peu à peulevafe où ils font enfermés, &i que c'eft à cette feule caufe qu'il faut attribuer l'accident de la bouteille ; mais je penfe que l'on ne doit pas craindre cet inconvénient lorfque les vafes font d'un verre épais & bien cuit; car j'ai confervé pendant très long-temps des efprits acides dans des bouteilles de verre, fans que cet accident leur loit jamais arrivé. Envoyé de Jawer à Ausbourg le ç. Janvier 1691. OBSERVATION LXXXIX. Sur la génération des Métaux , par Pierre ALBRECHT , Médecin. IHUdefhùm. 3E ne crois pas que l'on puifle douter de la reproduction des métaux ; ~, .- © il y a en Sardaigne (a) un lieu d'où on tire le fer , qui , à quelque ' ** profondeur qu'on le creufe , fe remplit de mine en très-peu de temps , le fait que je vais rapporter prouve mieux qu'aucun autre cette repro- duction des métaux. L'Evèque d'Hildesheim me montra un jour quelques morceaux de mine de cuivre très-curieux, qu'on lui avoit envoyés des mines de cuivre qu'il poflede dans l'Archevêché de Cologne : l"un de ces morceaux contenoit deux coins de fer, & le fécond un marteau de fer auquel la mine de cuivre étoit fi fortement attachée, que l'on ne pouvoit i'en féparer fans gâter les inftruments de fer que l'on employoit pour cela. Je crus d'abord que quelques ouvriers ayant voulu travailler dans ces mines qui font très- dures , y avoient enfoncé leurs coins & leur marteau , que n'ayant pu en rien détacher, ils y avoient laiffé ces inftruments , & qu'enfuite d'autres ouvriers les avoient arrachés des veines de métal où ils étoient enfoncés, &c que le cuivre que l'on voyoit fur leur furface s'y étoit attaché , pen- dant qu'ils étoient reftés enfoncés dans la mine ; mais j'abandonnai cette opinion lorfque j'eus obfervé que le marteau étoit trop émoufl'é pour (a) Voye^ Btrn. Ctcf. mincralog. lit: f. part. 2. cap. ;. p. m. 620. 3îd COLLECTION _ qu'aucun ouvrier pûi l'introduire dans une veine de métal , quelque fores1 Ephhuerides qu'il employât, & que d'ailleurs la mine ne fe trouvait que fur la partie d'Allemagne, obtuie des coins , tandis que la pointe en étoit entièrement dépourvue ;. outre cela, l'Evêque d'HWdesheim m'aflura qu'on les avpit trouvés au Bec. i. Art. 9. ^^ ^ ]a m;ne) &■ ^\s n'étoient attachés à rien ; enfin , la mine faifoit l°90, tellement corps avec ces outils, qu'il étoît plus que probable qu'elle s'y étoit attachée fucceflivement , & à mefure qu'elle le tormoit. OBSERVATION CXXI. Sur des linges qui rendoient de la lumière dans tohfcurué , par RudOLPHE- JacqiîES Camerarius , Profejjeur de ? Académie de Tubingen. (a) Obferv. ixt. -r E jeune homme dont j'ai parlé l'année dernière, Obfervation CLXXU. ^-'m'a fait favoir que /es chemifes rendoient toujours de la lumière' & qu'il n'avoit cefTé d'obferver ce même phénomène depuis le mois de Mai de l'année dernière , & pendant tout l'été. Il eft vrai que cette lu- mière étoit beaucoup plus foible , & qu'il avoit eu moins de temps pour l'obferver , les nuits de cette faifon étant beaucoup plus courtes ; mais depuis qu'il fait froid , & fur-tout depuis le mois de Novembre , fes linges rendent beaucoup plus de lumière que l'hiver paffé. Il m'a confirmé toutes lescirconftanccsde ce phénomène, telles qu'il me les avoit racontés l'année dernière ; 6c il m'a encore affuré que les linges n'étoient lumineux que lorsqu'il les avoit portés, & qu'on les frottoit & les manioit ; il ajoute qu'il fort des étincelles de fes cheveux , fur-tout après s'être lavé la tète, alors il fent une efpece de chatouillement fur tout le vifage ; lorfqu'ii nettoie fon pïigne il en fort auûi des étincelles. Ce jeune homme tranfpire beaucoup & même à un tel point que dans les temps les plus froids &C les plus rigoureux dès qu'il fe couvre entiè- rement le corps, il fue extraordinairement , & il eft le feul de fa famille qui foit fujet à de fi abondantes tranfpirations. J'ai été témoin oculaire de la plupart de ces faits, car il m'a fait voir il y a très peu de temps fur fon linge dans l'obfcurité des étincelles à la vérité plus petites &C en moindre nombre que celles qu'il m'affuroit avoir remarquées lui feul ; il fe frotta le bras , Si il en fortit une affez grande lumière que je ne puis ment dans l'air lorfqu'elle parut. (£) Envoyé de Tubingen à Ausbourg le 5. Avril 1691. (a) Voyez l'année précédente Obfervation 172. (£) Ce phénomène a des rapports marqués avec les phénomènes ék&riques, ACADÉMIQUE. 311 tm 1 EPHEMERIDCS ÉPHÉMÉRIDES D'ALtlMAC" Dec.i. An. 10, DES CURIEUX DE LA NATURE, l69'- PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE IL ANNÉE X. 16 91. OBSERVATION LXI. Sur une pluie que ton cwyoil cire de froment , par Marc GeRBEZIUS j Médecin de Laubach, ON m'écrivit de Carinthic au mois de Mars 1691. que dans le voifi- Obferv, 61, nage de Villach , il s'étoit élevé un orage trés-violent les premiers jours de ce même mois, & qu'il étoit tombé avec la pluie &c la grêle une h grande quantité de froment que chacun put en ramaffer aflez con. fidérablement. Mr. de Thou , affure qu'en 1548. il tomba près du même endroit une pluie de froment dont on fît du très-bon pain que l'on porta à l'Empereur, avec quelques grains de ce froment tombé des nues. Pour nioi , ayant examiné ceux qui étoient tombés au mois de Mars dernier , je trouvai que pour la forme extérieure ils reflembloient aflez au fro- ment , ils étoient oblongs , pointus , lifles , un peu applatis d'un côté , mais ils en différoient beaucoup d'ailleurs. La couleur extérieure de ces grains tiroit fur le rouge & fur le roux , tandis que le froment efl d'un 'jaune pâlj ;^ leur goût étoit auftere & aflringent , celui du froment eft très-doux, & même infipide ; la pellicule extérieure de ces grains étoit plus épaifle que celle du froment, la moelle intérieure plus dure , moins blanche &C moins friable, ils étoient plus petits que le froment ; toutes ces différences me portoient beaucoup à douter que ces grains fuffent du vrai froment , & mon doute fut confirmé lorfque je les eus comparés aux pépins d'épine- vinette, & que j'eus découvert que ces grains leur reflembloient par- faitement. La manière la plus naturelle dont on puiffe expliquer la caille de cette pluie de graines , c'eft de l'attribuer a la violence de quelques vents qui les ayant enlevées aux plantes qui les produilent , les avoient emportées jufques dans les nuées , d'où leur propre poids joint à la pluie & ;\ la grêle avec laquelle elles fe trouvèrent mêlées , les fit retomber fur la terre. On trouve beaucoup d'exemples de ces pluies dans ies aâes de Copenhague. Envoyé de Laubach à Augsbourg le if. Janvier 1691. 321 Ephemerides d'Allemagne. Dec. a.An.io. 1691. COLLECTION' Scholie. THomas Barfholin parle de grains de bled tombés avec la pluie , les- quels ayant été mis dans la terre, rapportèrent plus que ne fait le iromenr ordinaire en Dsnemarck; ces grains paroiflbient comme s'ils enflent- été léchés au four. Le même Auteur a vu quelquefois du bled qui avoit germé au haut des arbres , & cela dans un temps de grande difette. J'ai auffi quelques grains de bled que gens dignes de foi m'afl'urent être tombés des nues avec la phrie. Obferv. OBSERVATION CLIII. Sur l'or fulminant enflamme fans feu , par GEORGE Hann^EUS. 153. T Es Chymilîes favent qu'il faut deffécher l'or fulminant à un feutrés- .8 (doux, car i\ on n'tile pas de cette précaution, il éclate avec grand fracas, && renverlé tout ce qu'il rencontre; j'ajoute encore que lors- qu'on veut le réduire en alkohol fubtil , il faut opérer avec beaucoup de circonlpeflion ; c'eft ce que m'a appris l'expérience dangereuie que j'en ai faite moi-même. Je préparois un remède auquel je crus qu'il étoit à propos de mêler quelques grains d'or fulminant ; comme le malade étoit en danger , je broyai cet or fulminant dans un mortier de verre avec toute la vîteffe né- ceflaire pour le réduire promptement en poudre; mais tout à coup le frot- tement ayant échauffé cet or , il s'enflamma & rédiùfit en pouffiere le mortier &c le pilon entre mes mains , mais avec un tel fracas que toute la maifon en retentit. On tireroit peut-être de cette expérience des conjec- tures affez juif es fur la formation des éclairs & du tonnerre. Euyoyé d'Odenfée à Nuremberg le 29. Mai 1692. OBSERVATION CLXVIII. Température du fond de la Mer , par ELIE CAMERARIUS. (Y) Obferv. 168. T E f°nd de la mer eft plus froid que fa Superficie, (a) comme l'a afluré -*- M. Boyle dans un écrit particulier, & comme le prouve l'expérience fuivante qui m'a été rapportée l'année dernière par un homme digne de foi. Cet homme , pour s'affurer du fait dont il s'agit , avoit remis à un Capitaine de Vaifieau qui faifoit voile pour l'Afrique une fiole qui con- tenoit de l'huile d'anis diiKllée , pour qu'on la plongeât dans la mer, & (.-') Cela n'eft vrai que dans les pays chauds , car dans les pays froids on trouveroit la température du fond de la mer plus chaude que celle de la furtace. (Z) qu'on ACADÉMIQUE. 515 qu'on obfervât les altérations que la liqueur éprouvcroit ; cette fiole ayant • été en effet plongée dans la mer à la plus grande profondeur qu'il fait Ephemerid-î poffible , &C y étant reliée long-temps , puis en étant retirée enfuite très- d'Allemagne. promptement , l'huile d'anis qui auparavant étoit liquide & limpide , fe »-. . . trouva alors fous une forme concrète ; preuve évidente que l'eau étoit e * ' °* plus froide au fond qu'à la fuperficie. l 9 ' Cette manière de s'afTurer de la température du fond de la mer étoit plus sûre que d'y employer un thermomètre , car les thermomètres qu'on auroit dclcendus au fond de la mer n'auroient pas confervé en remontant à travers les eaux fupérieures qui (ont plus chaudes , le degré de froid qu'ils euffent éprouvé au fond ; au lieu que l'huile étant figée , ne peut le liquéfier en aufîi peu de temps qu'il lui en faut pour traverfer ces eaux. OBSERVATION CLXXXIII. Sur la cryjlallifation d'un fel lixiviel ou alcalifé , fans mélange d'aucun acide , par Jean-Maurice Hoffmann , Profejèur de l'Académie lAltdorf. ON fait que la cryflallifation des fels lixiviels ou des végétaux alcalifés, Qbferv i8î après la calcination & la leffive de ces fels , ie facilite en y ajoutant ' du foufre dont on diflouttout l'acide par la déflagration, & que c'ell par cette méthode que l'on garantit les fe's de la diffolution lorsqu'ils font ex- pofés à l'humidité. Mais comme ce mélange altère un peu les fels alcalifés &les fait un peu participer de la nature du fel falé, j'ai fuivi la méthode de Bohnius , (ierv. ,86' même ont expliqué le fait avant de le confrater ; il efl vrai que l'odeur fu'phureufe de ces corps efl li violente que les oifeaux & les chiens n'en mangent point, & même n'ofent en approcher. Mais j'ai lieu de douter âe cette incorruptibilité prétendue des corps frappés de la foudre , puif- (s) Diflferr. Oiym. Phyf. 13. S. 27. Jom. VI. des Acad, Etrang. S s _____ 3M COLLECTION "• ^ que j'en ai vil plusieurs qui très-peu de temps après leur mort enfloîent Ephemerijfs prodigieufement , & exhaloient une odeur fi fétide, qu'il falloit les enter- d 'Allemagne, rer promptement pour n'en pas être infecfé. On lit encore dans Senoque Dec. i. An. io. ^l,e. 'es corPs fnippés de la foudre font fujets à être manges des vers peu de jours après leur mort. 1691. Obferv. 43. Otferv. 94; Envoyé de Chemnitz à Nuremberg !e 25. Juillet 1692. 3ï ÉPHÉMÉRIDES DES CURIEUX D E LA NATURE. PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE II 1. ANNEE l 1694. OBSERVATION XLIII. Réfutation d'une erreur fur V Aimant, par JOSEPH LANZONI , Médecin & ProfeJJeur de Botanique à Ferrure. ON a dit que l'aimant frotté d'ail n'attiroit plus le fer, & même qu'il ne pouvoit plus exercer fa vertu attraftive fur ce métal fitôt qu'il y avoit de l'ail entre deux'. J'ai fait plus d'une fois l'expérience du con- traire en préfence de mes amis ; car j'ai frotté d'ail une pierre d'aimant, après quoi cette pierre a attiré le fer comme auparavant, & j'ai encore éprouvé la même chofe fur une lame de couteau aimantée qui quoique frottée d'ail attira le fer auflî promptemen^que jamais. OBSERVATION XCIV. Sur la liqueur contenue dins un lacrimatoire antique, par MlCHEL-BERNARD VALENTINI , ProfeJJeur de C Académie de Pago , Ifle de la Mer Adriatique. UNe perfonne arrivée de Dourlach me fît voir dernièrement un vafe antique fermé hermétiquement , déforme ronde & oblongue, rempli d'une liqueur limpide, acidulé, & un peu falée comme les larmes, ce qui me rît regarder ce vafe comme un vrai lacrimatoire , on l'avoit trouvé en fouillant dans les ruines de Dourlach, après l'embraiement de cette Ville en 1689. on avoit fait une ouverture à l'extrémité fupérieure de vafe le même jour qu'il me fut montré , ce qui me donna le moyen d'e: ce exa- ACADÉMIQUE. 315 miner la liqueur qu'il renfermoit , & qui s'évapora prefque toute dans — l'efpace de quelques jours. On voyoit à la partie inférieure & latérale de Eph*.. la (urface interne de ce vaifleau une tache de couleur incarnate , qui fans d'Allemagn,. doute y avoit été formée par le long féjour &: par le mélange des fels volatils & des parties huileufes contenues dans la liqueur dont ce vafe étoit c' '' l* rempii, caries Chymiftes lavent que les parties huileufes digérées avec les l^94 fels volatils donnent une couleur rouge. EMIRIDES H. OBSERVATION CX. Sur duNiire formé artificiellement, par Jean-J ACQUES-FRANÇOIS VlCARIUS , Profcjj'eur de Médiane à Confiance. J'Entrepris l'été dernier de compofer dn mars fulminant; je fis donc à Obferv. noi cet effet de l'eau régale , en mêlant avec de Peau-forte une quantité fumYante de lel ammoniac , félon le procédé de Poteritts (a) je fis diffoudre dans cette eau régale de la limaille de fer , je filtrai le tout , je faturai fuffifamment cette lolution d'huile de tartre par défaillance, ce qui procura une précipitation, & je mis à part le réfidu , après l'avoir édulcoré ; je filtrai une féconde fois la liqueur, &c l'ayant fait évaporer jufqu'à pellicule r je la laiffai cryftullifer, il s'y forma un tel en aiguilles femblables à celles du nitre, &c dont le goût étoit précifément celui dunitre : jettées fur les charbons ardents, elles brùloient comme le nitre, & les plus grofles ai- guilles te brifoient en éclatant entre les doigts comme celles du nitre ; mais pour m'affurer entièrement de l'exa&itude de cette reffemblance, je pris parties égales de ce tel & d'antimoine crud , je les fis détonner ,'& après une prompte déflagration , il en réfulta du fafran des métaux très- pur &c très-parfait , tant pour la couleur que pour la confiftance-. OBSERVATION CL VII. Sur une lumière qui aéré apperçue au Ciel, parle DoctatrGEORGZ-CHRlSTOPHf. ElMMART, de Nuremberg. (D) VOici la feizieme année que l'on obterve en Bavière une lumière /xl/- qui jufqu'ù prêtent a paru tous les foirs dans le Ciel pendant plus de ' 1^' trois mois ; cette lumière te fait remarquer du coté du Couchant par une couleur blanche qu'elle communique à cette partie du Ciel , & chaque année elle reparaît au commencement de Janvier. La figure de Pefpace éclairé efl celle d'un triangle fcalene dont le fommet s'élève plus haut que les cornes du bélier , &c s'étend dans une latitude un peu auftrale jus- qu'aux pleyades ; de ce côté la clarté de cette lumière s'affoiblit inten- (j) Pharmtc. fpagyr, dt aura fulmin. Ss 2 3î6 COLLECTION - fiblement vers les extrémités , tandis que !e côté du Nord eft beaucoup F.phemerides plus lumineux, & forme une ligne blanche bien tranchée avec la couleur d'Allemagne, du Ciel ; fur la fin de Janvier elle touche immédiatement par ce côté Dec •» An aux c'eux étoiles de Pégafe qu'on nomme Markab & Algenib , & la fec- ' V ' tion du point horizontal de ce même côté , depuis le Couchant équi- '4' no£tial au Septentrion, produit une divergence d'environ quinze degrés , Iorfque l'étoile Markab eft à-peu-près à la hauteur de dix ; de forte que cette lumière eft alors prefque parallèle à l'équateur ; elle s'étend de-là en largeur dans une efpace de plufieurs degrés vers le Midi , où les brouil- lards qui obfcurciffent prefque toujours cette région du Ciel dans nos climats, ne permettent pas de juger exactement de fon étendue, ni de quelle manière elle fe termine ; & Iorfque le Ciel eft ferain on l'apper- çoit encore pendant deux ou trois heures après le crépufcule. En 1688,1689, 1691 , & l'année dernière 1693. le i 2, & le 14. Fé- vrier cette lumière fut fi tranfparente , que l'air étant alors très-ferain , on appercevoit les plus petites étoiles renfermées dans cet efpace lumi- neux qui paroiffoit alors beaucoup plus éclairé que ne l'eft la voie laétée ; & cette lumière fubfifta dans toute (a force jufqu'à l'entière ocultation de fon fommet où fe trouvoit en 1688. la planète de Mars. Le 19. Mars de l'année dernière , la lune qui étoit alors dans fa qua- trième phafe , fe trouva placée au milieu de ce triangle lumineux , & on ne laiffa pas cependant de le difeerner facilement du refte du Ciel par fa blancheur; on appercevoit même encore très-bien le 11. Avril que fon fommet fe terminoit à la planète de Jupiter. Depuis que cette lumière a commencé à paroître, on a obfervé cha- que année fon lever & fon coucher pendant l'efpace de trois mois , lur- tout en 1681. & 1682. l'année dernière ( 1693.) on voyoit encore dif- tin&cment le 12. Avril fa pointe lumineufe au deffus de l'arc du crépuf- cule ; on s'eft auffi apperçu qu'au commencement de Février ce phéno- mène igné à fon extrémité fupérieure ne confervoit pas toujours la même fituation par rapport aux étoiles fixes , mais que fon côté boréal comme s'il fuivoit le mouvement du foleil , fe trouvoit alors près des pleyacles , & que vers le milieu du même mois le fommet de ce météore avoit au- tant de latitude boréale par rapport aux pleyades , qu'il avoit eu aupa- ravant de latitude auftrale ; ce qui a été confirmé par des obfervations réitérées, & faites non feulement plufieurs jours, mais plufieurs années de fuite. Les 4,9,13 &£ 14.d11 moTs de Janvier dernier, cette lumière a paru plus vive qu'à l'ordinaire , &c les 8 , 9 & 10. du mois de Février , temps auquel j'écris ceci, quoique le Ciel ait prelque toujours été nébuleux, on l'a vu briller entre les nuages, renfermant dans fa partie boréale la planète de Vénus ; & on a de plus obfervé que Iorfque cette lumière a commencé À reparoître , fa partie latérale du côté du Midi étoit plus éclairée à fon extrémité que celle qui étoit expofée au Nord , mais que dans la fuite le foleil fe trouvant plus près de l'équateur, l'extrémité boréale pa- roiffoit plus lumineufe que l'auftrale : telles font les obfervations que m'a fournies ce phénomène, & dontl'exa&Uude pourroit être atteftée par dj« ACADÉMIQUE. 317 rerfes perfonnes très-dignes de foi qui l'ont obfervé comme moi plufieurs — — "^^T années de fuite. ^ EPHtMERiDEs Ce phénomène diffère par fa forme , par fa durée , & par fon éleva- d'Allemagne. tion de la lumière crépufculaire ; par fa durée , fa tranfparence 8t fa marche r\ # . régulière des exhalaifons enflammées , & par prefque toutes fes circonf- ' j' tances de la queue d'une comète, elle diffère encore de l'aurore boréale '** obfcrvée par Gaflendi le 12. Septembre 1621. mais elle a beaucoup de rapport avec la lumière obfervée dans le -Ciel par CalTîni au commen- cement du printemps 1683. & avec une lumière femblable obfervée plus anciennement par le Père Kirker , mais qui parut en automne le matin , & dont l'éclat fut beaucoup plus foible. OBSERVATION CLVIII. Sur une nouvelle mlthode de dijîiller CEau-forte plus prompte que celle qui a été juj qu'ici en ujage , par Jean-KuncLeL DE L.OE\rEaNSTERN. JE prends une cornue à long cou, qui foit forte 6i épailîe , & je fais Obferv M S. une ouverture ronde à fa partie fupétieure dans laquelle je puiffe in- troduire le bec d'un alembic ; je verfe enfuite dans cette cornue la quan- tité d'eau néceffaire pour qu'elle puiffe parvenir jufquà la naiffance du cou , lorsqu'elle eft adaptée dans une fituation horizontale au bec du cha- piteau de l'alembic , &c pour qu'il en puiffe tomber au moins une goutte dans le récipient adapté au cou de cette même cornue qui fe trouve pofée fur un guéridon d'une hauteur convenable entre l'alembic & le récipient; j'ai fur-tout attention que le bec de l'alembic ne foit pas enfoncé profon- dément dans l'eau , mais qu'il touche feulement à fa fuperficie ; car lorfqu'on le fait defeendre plus bas , les efprits s'affoibliffent & ne prennent pas la route du récipient, mais s'évaporent par les jointures des vaiffeaux , de forte que cette précaution elt très-importante dans ladiftillation de Peau- forte, félon le procédé que j'indique : les efprits minéraux s'écoulent très- promptement de la cornue dans le récipient dès qu'ils ont atteint la fuper- ficie de l'eau, & les gouttes fe fuivent prefque fans aucun intervalle comme dans la diltillation des végétaux, au Lieu qu'ils circulent long-temps dans les grands récipients dont on a coutume de fe fervir. Par cette méthode qui eft de mon invention , on tire plus d'efprits acides en fix heures , qu'en douze par les procédés ordinaires , & il ne s'en fait aucune évapo- ration , ou bien cela arriveroit par la faute de l'artifie. Pour conduire le feu d'une manière convenable , il faut prendre garde s'il ne fe forme pas à la fuperficie de l'eau & près du bec de l'alembic des bulles qui en fe crevant produifent des vapeurs fubtiles ; alors on ne doit pas augmenter le feu, mais il faut, autant qu'on le peut, en- tretenir ce même degré de chaleur , car il n'y a aucun inconvénient qu'il y ait quelques efprits qui flottent & qui circulent dans le vuide du vaif- ieau, ces efprits ne tardant pas à fe condenier 6c à retomber fur la fit- EPHEMERiDES d'Allemagnf. Dec. 3. An. 1 Obferv. 158. 3,8 COLLECTION perficie de l'eau. Je me contente d'entourer d'un linge le coti de la cor- nue à l'endroit ou il s'adapte au cou du récipient ; mais on ne peut prendre trop de précautions pour bien lutter l'inlertion du bec du chapiteau de l'alembic dans l'ouverture de la cornue. Les eaux fortes tirées de cette manière ont beaucoup plus d'aftivité que celles qui ont été diltillées fuivant les procédés ordinaires , & lors- qu'on en veut faire ufage, on eft Souvent obligé d'y mêler une allez grande quantité d'eau, iur-tout fi les matières dont on a extrait les eS- prits ont été employées lèches, ce quiefi toujours plus convenable, parce que cela abrège le travail , & qu'on elt en état d'affoiblir cette eau-fort^ autant qu'U cil nécefTaire. LJWWJ«.»»mM]H«lHA«U.|.«MLlJ«l»]MJMWLrow A D D I T I O 7! T Aux Observations de la féconde année de la première Décurie des Epbémérides , par Rosinus Lentilius. Obferv. 37. OBSERVATION XXXVIL Sur Us effets du Tonnerre. L y a déjà quelques années qu'un homme de Schleufingen en Fran- __conie étant allé avec fa femme un jour d'été dans un pré qu'il failoit faucher, le Ciel fe couvrit tout à coup d'un nuage très noir ; le mari & la femme craignant d'être furpris par l'orage en chemin s'ils s'en re- tournoient , le mirent à couvert dans une meule de foin en fe plaçant tous deux du même côté, une Servante fe mit de l'autre, & les faucheurs cherchèrent un afile dans un buiffon voifin ; chacun avoit à peine choifi fa retraite , que le mari , la femme & la Servante furent frappés du ton- nerre ; les deux premiers moururent fur le champ, &c lafervante qui avoit tout le dos brûlé recouvra la fanté par l'ufage de différents remèdes ap- propriés à Son état. Les corps des morts ayant été viSnés, on trouva leurs habits percés en différents endroits de petits trous ronds du diamètre d'un pois, & on apperçut Sur leur peau de petites taches livides, de la même forme & de la même étendue ; ceux qui Se croyoient les mieux instruits des circonstances qui avoient accompagné cet orage , prétendoient que le tonnerre étoit tombé Sous la forme d'une efpece de mitraille ou de pe- tite grêle qu'on nomme en allemand Schrotlugcl. Il y a environ vingt ans qu'un boucher de Waldbourg allant voir Ses moiffonneurs , fut fr?ppé en chemin de la foudre qui lui brûla fes habits & la peau du côté droit , depuis la tête jufqu'aux pieds , 6c qui Sondit dans fa bourfe une pièce d'argent fans que la bourfe fut endommagée; on rap- porta cet homme dans fa maiion fans parole, il avoit l'air étonné èc ACADÉMIQUE. 319 ientoit extrnordinaircment le l'outre, il le rétablit cependant par le moyen de quelques remèdes. . Ephemerideî Il y a trois ans que des ouvriers qui étoient occupés à ramaffer la fe- d'Allemagne. conde herbe d'un pré près deHarbourg, le trouvant furpris d'un orage, r^ ■ An « fix d'entre eux le réfugièrent fous un raule , ik. les autres aimèrent mieux ' V relier en plein air expofés à la pluie; le tonnerre étant tombé fur le faille, ** ceux qui s'y étoient mis à couvert , furent renverlés par terre à demi morts ; quelques-uns d'eux eurent le dos déchiqueté & liflonné depuis les épaules jufqu'aux cuiffes , par des plaies qu'on auroit jugées en toute autre cir* confiance avoir été faites par un infiniment tranchant , & qui étoient fi profondes qu'on y auroit couché le doigt ; le tonnerre ayant fait éclater le faule , fortit par une fente du pied de cet arbre , pénétra dans la terre, produiiit quelques crevaffes à fa fuperficie , & jetta enfuite à fix ou fept pas de-là les lix milérables qu'il avoit d'abord terraffés ; les autres ouvriers les ayant joints comme ils effayoient de fe traîner en s'aidant de leurs mains, après leurs avoir fait avaler de l'eau froide , les portèrent dans leurs maifons , & aucun d'eux n'en mourut. EPHÉMÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE. PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE III. ANNÉE IL ifo4. OBSERVATION XIII. Sur des vapeurs malignes qui s'exhaloient cCunpu'us , par le Docteur GEORGE HanneL'S de Rcndsbourg dans U Duché de Holjlein. LA difette d'eau ayant obligé l'été dernier* un particulier de Bergen en^,, Norvège , de faire rouvrir un puits qui étoit fermé depuis quelques temps, unefervanre entreprit le 19. Juillet dernier d'y defeendre à l'aide d'une échelle pour y puiler de l'eau ; mais à peine eut-elle mis le pied fur le troiliemeou quatrième échelon , qu'elle remonta précipitamment en difant qu'elle étoit fuffoquée par la chaleur qui s'élevoit de ce puits , & par l'odeur fulriireufe &c fétide qui s'en exhaloit ; une autre fervante plus hardie prend le feau , delcend quelques échelons , mais tombe morte dans l'inftant ; le maître de la maifon ayant voulu l'aller fecourir , eut le même fort ; deux voifins accoururent luccefïïvement 6c voulurent bien rifquer leur 33û COLLECTION — — —— vie pour tâcher de la fauver à ces miférables ; mais ils n'eurent pas plu- Ephemerides tôt touché leurs corps infeûés des vapeurs peflilentielles qui s'exhaloient d'Allemagne, de ce puits , qu'ils furent pareillement fufïbquis : quelques perfonnes atn- t-» • , » buoient la caufe de ces malignes influences à une étable à porcs qui avoit C'}' été conftruite depuis peu dans le voifinage de ce puits. Lettre de Rendsbourg du 5. Février 1694. écrite à Nuremberg. 1694. OBSERVATION CXXII. Sur un météore, par h Docteur Michel-Bernard VALENTINI , Profefteur en rUniverfué de GieJJ'en. „,, y Es météores ignées paroiflent fous différentes formes , lefquelles. «Jûlerv. m. JLfemblent dépendre de celle des matières falines & fulfureufes dont ils font formés , &C des diverfes combinaifons de ces mêmes matières ; c'eft ainfi qu'on obferva il y a quelque temps à Gieffen un de ces météores qui avoit la forme d'une aigrette. OBSERVATION CXXXVll. Sur l'analyCe chymique de V ortie de mer, par te Docteur JeAN-LoUIS HANNEMAN, Profejjeuren VUniverfité de Kiel , dans le Duché de Holfiein.. Obferv tV7 T'Ai fait l'été dernier l'analyfe de l'ortie de mer, j'en ai tiré d'abord J par l'intermède du feu une affez grande quantité d'une eau abfolu- ment infipide , quoique cet -infeae marin caufe un picotement brûlant Ô£ une grande demangeaifon lorsqu'on le manie; de forte qu'il y a lieu de croire que la chaleur fait évaporer la matière qui excite cette fenfation défagréabie ; le caput mortuum qui m'eft refté refïembloit à un iel concret ; je l'ai mis dans une cornue, & lui ayant fait éprouver une^ chaleur vio- lente, il m'a produit une fubftancehuileufe, de couleur rougeâtre ; & enfin ce qui en eft refté m'a donné par le moyen des leffives une matière fa- line Je me fers de cette eau que m'a produit l'ortie de mer par la dis- tillation . au lieu de celle de frai de grenouille, & je la trouve plus ra- frakhiffante ; j'ai découvert auffi dans cette eau & dans la fubftance huileufe que j'ai tirée à grand feu du catut mortuum, des propriétés très-efficaces que je me propofe de communiquer dans la fuite alA- cadémie. OBSERVATION ACADÉMIQUE. 331 " EphfmekidEI OBSERVATION CXCIX. d'Ahemagne. Fer. 3. An. 1. Sur une augmentation Je chaleur obfervU dans les eaux minérales de Celles 1694. dans le Duché de fflrtembcrg , par ELIE CamERARIV'S , Projeffiur en fUnnerficé de Tubinge. L 'Examen des eaux minérales me pnroît mériter toute notre atten- Obferv. 199, tion ; car quoique leurs vertus loient allez connues , nous ignorons quels font les principes aufquels elles doivent ces vertus, & de quelle manière elles agiffent. 11 y a long-temps qu'on travaille à connoître la nature de ces eaux, & à découvrir quelle eft la caufe de leur chaleur ; les diftillations , les évaporations, les changements de couleur qu'elles éprouvent p3r !e mélange de certaines liqueurs , de certains fels , nous ont fourni quelques lumières touchant les différents mixtes qu'elles contien- nent, mais nous ignorons encore à quoi leur chaleur doit être attribuée : car il ne fuffit pas de dire que les eaux thermales contiennent du foutre, puilque le foutre n'a par lui-même aucune chaleur, à moins qu'il ne foit enflammé, & qu'il y a des eaux qui quoiqu'impregnées d'une grande quan- tité de matières fulphureufes , font cependant froides : mais quelle que foit la caufe de la chaleur de ces eaux, il eft très-rare qu'elles foient plus chau- des dans un temps que dans un autre, c'eft cependant ce qu'on a ob- fervé à l'égard de la fource minérale de Celles dansleDuché de 'Ù'irtemberg. Durant cette guerre des François qui fut fi funefte à cette Province & aux; pays voifins , le bâtiment du bain fuperieur de cette fontaine fut brûlé , de forte qu'elle refta expolée pendant long-temps à la pluie & aux in- jures de l'air; le Bourguemeftre de cette Ville ayant fait nettoyer cette fon- taine par ordre des Officiers fupérieurs, & en ayant fait creufer le puits jufqu'à fa fource, lorfqu'il fe fut rempli d'une nouvelle eau, on s'apperçut que cette eau, qui n'a jamais été bouilhnte comme celle de Bade, ni u chaude que celle de Nuremberg 8c qu'on eft même obligé de faire chauffer pour la rendre propre aux bains des malades , avoit alors un de- gré de chaleur furnfant pour qu'on pût s'y baigner, fans la faire chauffer auparavant ; à la vérité cette chaleur infolite ne fubfifta rue pendant quelques jours ; refte à favoir maintenant quelle a pu être la caufe de ce phéno- mène. Comme plufieurs pcrfbnnes fe perfuadent aue la fontaine minérale de Bade, celle de Nuremberg oc la fontaine de Celles n'ont qu'une même fource , que celle de Bade eft bouillante , parce qu'elle eft plus près de cette fource , que celle de Nuremberg a une chaleur plus modérée , parce qu'elle en eft déjà allez éloignée , & que l'eau qui forme la fontaine de Celles étant à une grande diftance de cette même fource , & faifant un grand circuit à travers les finuofites des montagnes , elle eft par cette raifon beaucoup moins chaude que les deux autres, de forte qu'elle ne peut fervir aux bains qu'on ne l'air auparavant fait chauffer. Mais Ws conjectures qu'on peut former fur les caufes de cette augmentation de Tom, VI. des Acad, Erang. Tt 3J4 COLLECTION .;-. . i ■«■'■— chaleur, pour être de quelque poids, doivent être confirmées par d'autres ËpiiEMERiDES expériences, lorfqu'on aura épuifé de nouveau cette fontaine ; ce qu'on d'Allemagne, ne tardera peut-être pas de taire , fi on s'apperçoit encore d'une nouvelle D',. . A» , augmentation de chaleur dans ion eau. ec. 3. P-n. 2. 0 '°94* Lettre uV Tabinge du 14. Février iCpf. écrite à Augsbourg. Sur par OBSERVATION CCIX. quelques phénomènes remarquables dans deux fortes d'efprits fumants , nr JEAN-MAURICE HûFFMAN , Profcffcur en rUnlverfui d'Altdorf. Obfcrv. 100 T'Ai préparé plufieurs fois les deux fortes d'efprits fumants dont je °" «J vais rapporter les procédés; voici félon pluiieurs Chymiiîes de quelle manière on doit préparer le premier qui eft nommé par quelques auteurs eiprit de Jupiter fumant & fermentant avec l'air ; on fait un amalgame avec huit parties d'étain &£ cinq de mercure coulant ; on ajoute à cet amalgame pareille quantité de mercure fublimé réduit en poudre qu'on mêle exactement avec les matières précédentes, & on fait enfuite dif-. tiller ces matières dans une cornue de verre au teu de fable ; mais l'ex- périence m'a appris qu'on ne réufïiffoit pas toujours par cette méthode ; car fi le feu n'eft pas conduit avec la plus grande attention , les fleurs qui s'élèvent , & qu'André Cafiïus nomme barbe de Jupiter , abforbent entièrement la petite quantité de liqueur ipiritueufe qui s 'eft fublimée au commencement delà diftillation, & l'Artifte ne retire pas une feule goutte d'efprit fumant ; cette opération m'a beaucoup mieux réuffi par le procédé fuivant. Je fais fondre dans un creufet une certaine quantité d'étain fin , & ayant retiré le creufet du feu , j'y jç;ins trois fois autant de mercure coulant que je fais chauffer auparavant; ces matières s'amalgament , & j'y ajoute alors le double de leur poids de mercure iublimé corrofif ; je mêle le tout exactement en broyant ces matières dans un mortier de marbre , 6i je mets l'amalgame dans une retorte de verre à laquelle j'adapte un récipient de même matière , dont je plonge le fond dans un vaiffeau plein d'eau froide; je diftille à feu de fable, oc je retire par ce moyen une liqueur fpiritueufe telle que je la fouhaite ; il s'élève enfuite des fleurs au cou & à la partie inpérieure de la retorte ; mais dès que je m'en apperçois , je ceffe de difliller : cette liqueur pendant l'opération , & vue dans le récipient reffemble à de l'eau qui n'eft pas bien claire , & dès que les vaiffeaux font délutés & qu'elle a quelque communication avec l'air extérieur , elle s'évapore très-promptement en produifant une fumée acre , fuftbquante , &C qui caufe une toux à ceux qui la refpirent ; de forte qu'on a à peine le temps de la verfer dans un autre vaiffeau ; mais lorfque l'orifice de ce vaiffeau eft exactement fermé , & que la li- queur n'a plus de communication avec l'air , elle ceffe de tumer ; quelques ACADÉMIQUE. 333 gouttes de cette même liqueur répandues fur une table s'évaporent bientôt, — i «a— »q Fur-tout fi on agite l'air avec un fouffler. Ephemeriics J'ai de plus obfervé que cet eiprit avoit réfillé au froid le plus rigou- d'Allemagne. reux, &: que pendant -deux mois que je l'y laiffai expofé, il ne s'étoit p., , point congelé , mais qu'il s'étoit feulement formé au cou du vaiiTeau qui ">" • le contenoit quelques concrétions falines. °^* L'autre efprit fumant ou teinture volatile de foutre cil de l'invention Obferv. 109. de Boyle dont j'ai fuivi le procédé tel qu'il efi rapporté dans fon Traité des couleurs , («j) j'ai donc pris cinq onces de fleurs de foufre, pareille quantité de Ici ammoniac ck fix oncis de bonne chaux vive récente; j'ai réduit ces matières en poudre fubtile, & après les avoir mêlées exacte- ment, je les ai miiés dans une retorte à laquelle j'ai adapté un grand récipient , & j'ai dilti'.lé au feu de fable que j'ai augmente par degrés ; il eft forti d'abord une liqueur rouge qui a été Suivie par des vapeurs blanches , & des fleurs de même couleur le font cniiiite attachées au cou de la retorte ck du récipient; la diftillation étant finie, & les vaifleaux refroidis &: délurés , la liqueur qui étoit dans le récipient &c qui avoit une odeur iulphureufe &c urineule très-pénérrante, a répandu beaucoup de fumées dès qu'elle a eu quelque communication avec l'air extérieur ; mais ces fumées difparurent au bout de trois jours, quoique pendant ce temps le vaiffeau eût été exactement fermé ; la liqueur avoit toujours coniervé la même odeur, mais elle ne fumoit plus que lorfqu'on l'agitoit; ayant mis une portion de cette même liqueur dans une fiole , & ayant échauffe cette fiole dans mes mains, la liqueur a un peu fumé ; mais l'ayant mile à une affez grande diftance d'un feu de charbon , elle a répandu beau- coup de fumées, &c lorfque ces fumées ont ceiïe de s'élever, la liqueur n'avoit plus Ion odeur volatile & urineufe, quoiqu'elle eût coniervé fa couleur rouge ; ayant verfé dans une autre portion de cette liqueur quelques gouttes du premier efprit fumant dont j'ai parlé, il y a eu une gr.inde ébullition , une vapeur blanche a rempli dans un infiant tout le vuide du vaiffeau , une fumée épaifle eft fortie par fon orifice , & la liqueur cft devenue d'une couleur laiteufe. J'ai mis quelque peu d'elprit de vitriol dans cette liqueur , & il y a eu encore une plus grande raréfaction ac- compagnée ' 1 !< m, 1 « ipiii.f «11 j* 'i ' t",! hin" ' 1 11 mu', i'Iimi 1 f , ifiiH i muirrwiwwiin 1 wn — ADDITION A TCbiervanon CXI. des Années IV. & V. de la première Décurie. Manière de tirer lejjence & f huile d'une cfpece de pierre connue fous le nom de Ludus Helmontii. IA defeription que Cnaffelius a donnée du ludus d'après Paracelfe & _, Yan-Hchnont , eft conforme à la vérité; le ludus eft en effet une pe- tite pierre tranlparcnte , d'un blanc jaunâtre, d'une forme régulière, an- gulaire Cv le plus fouvent cubique , il le trouve quelquefois parmi l'en- cens que vendent les Droguiftes ; j'ai moi-même ramaffé une alTez grande quantité de ces petites pierres en les léparant de cette matière , & après les avoir comparées avec celles qui m'ont été envoyées du Brabant, fous le nom de vrai ludus, je n'y ai remarqué aucune différence. Voici le pro- cédé de l'cffence à laquelle cette pierre donne le nom. Prenez ce qu'il vous plaira de vitriol de Hongrie, réduilez-le en poudre très-fine & mettez- le dans une retorte de verre dont la capacité (oit telle qu'elle en puiffe contenir environ trois livres , enfoncez la retorte dans le fable, & adaptez- y un récipient de grandeur médiocre que vous luterez avec foin ; ne mettez point de feu ce jour-là fous le bain de fable , mais le lendemain commencez à diftiller à feulent, car l'efprit s'échauffe de lui même au point que la main ne" peut foutenir la chaleur du récipient ; lorfque cet cfprit ceffera de couler , augmentez le feu ; laiffez enfuite refroidir les vaiffeaux , & le lendemain verfez la diftillation dans un autre vaifleau de verre que vous boucherez exactement ; prenez enfuite ce que vous jugerez à propos de ludus bien porphirifé ; mettez-le dans une retorte de verre , & verfez deffus l'efprit de vitriol qui le diffoudra dans l'inftant & le convertira en une matière butireule ; faites évaporer ce menltrue au feu de fable & à une chaleur lente jufqu'à ficcité ; faites diflbudre la tête morte ou le réfidu dans de l'eau de pluie diftillée, filtrez la li- queur , diftillez & faites évaporer encore jufqu'à ficcité au bain-marie dans une retorte de verre ; le réfidu fera un fel très-pur & d'un goût agréable ; mettez-le dans un vaifTeau de verre , verfez deffus de l'efprit de vin parfaitement reftifié , de forte qu'il fumage de la hauteur de deux doigts , & laiffez le vaiffeau en digeftion à une chaleur lente jufqu'à ce que toutes les réfidences foient diffoutes & converties en une effenç* d'un rouge verdâtre. ACADÉMIQUE. 3^ L'huile de ludus fe prépare de la manière fuivante ; prenez du fel marin & du loi de tartre de chacun quatre onces, faites difi'oudre ces fels dans EPHEMERiDes de l'eau de pluie que vous fVrcz chauffer auparavant ; filtrez la liqueur , d'Allemagne- & l'ayant mile dans nue cucurbite de verre , verlez deffus par cuillerées \y^c a» une demi-livre d'huile de loutre ou de vitriol; &c comme ce mélange i6a\ &ci6q6 produira une grande effervelcence à chaque cuillerée, fermez exacte- ment l'orifice du vaifleau ; toute votre huile de foufre ou de vitriol étant employée , & la liqueur étant tranquille, placez fur le vaifleau un alem- bic , lutez-le & y ayant adapté un récipient , diftillez au feu de fable & à une chaleur lente; les efpnts s'élèveront & tomberont goutte à goutte; lorlque vous verrez dans la cucurbite & dans l'alembic des vapeurs rouges qui fubfiflent ordinairement pendant deux heures, augmentez le feu &C entretenez-le au même degré jufqu'à ce que vous n'en apperceviez plus; laifléz alors un peu refroidir le vaifleau , calTez-le &c vous y trouverez un ■ _ i OBSERVATION CXLI. Sur la vraie teinture d'antimoine , par le même. POur tirer la teinture d'antimoine, il faut premièrement extraire le Obferv. 141. fqutre le plus pur contenu dans les feories qui fe léparent de ce demi métal dans la préparation dujxgiile., le régule n'étant amre chofe que la. partie métallique du muerai qui a été débarrafTce de fon loutre par l'union des tels alcalis à ce même foutre. Eorfqu'on veut extraire ce foufre , on fait bouillir les fec-ries de l'antimoine dans de l'eau commune, & après V V 2 34» ( COLLECTION avoir filtré la liqueur on y verfe peu à peu une certaine quantité de bon j',pu£MtRiD£s vinaigre , lequel s 'uni/Tant au fel de tartre & au nitre alcalités qui (ont u'Allemagne. entrés dans la préparation du régule, fépare ces Tels du foutre avec le- Dec.'î. An. <. cluej ''s étaient combinés , & précipitent celuKci au fond du vaiffeau fous g. ^ la forme d'une pouiuere ; mais comme en cet état il eft encore mêlé de iôo-.ikiôoS beaucoup d'impuretés, il faut filtrer la liqueur jufqu'à ce qu'il ne fe pré- / ' cipite plus qu'une petite quantité de foufre très-diviié , lequel n'eft pour- Oblerv. 141, tant pas encore parfaitement pur; pour achever donc de le puririer il faut diftiller la liqueur trois ou quatre fois , jufqu'à ce qu'on n'y apper- çoive plus de matières noirâtres & hétérogènes; & lorfque ce foufre ainfi fublimé , & devenu auffi pur qu'il puiffe l'être , s'eft précipité au fond du vaiffeau , on en fépare le vinaigre, & on verfe enfuite fur cette poudre fulphureufe après l'avoir édulcoree , huit ou dix onces d'huile d'anis ou de fuccin ; ou laiffe ces matières en digeftion au feu de fable dans un alembic aveugle jufqu'à ce que le foufre foit diffous; on tait enfuite dif- tiller cette huile dans une retorte au même feu de fable, & le foufre refte au tond de la retorte ; on verfe fur ce foufre à différentes reprifes de bon efprit de vin , jufqu'à ce que le foufre ne le colore plus ; on mêle ces différentes folutions, &C on fait diftiller l'efprit de vin à feu lent; ce qui reftera au fond du vaifTeau fera la vraie teinture d'antimoine , qui fera ou fous une forme feche , ou fous une forme liquide , félon que la dit— tillation aura été faite à un feu ou plus vif ou plus lent , ou qu'elle aura été continuée plus ou moins long-temps ; & cette teinture eft un ex- cellent dépuratif du fang. Voici encore une autre manière d'extraire cette teinture d'antimoine; après que fon foufre a été purifié, comme on l'a dit, que le vinaigre en a été fépare , & que ce foufre a été édulcoré , on ftratifie dans un creu- fet avec de la chaux-vive telle quantité de nitre qu'on juge à propos ; on fait fondre ce nitre , & on y met enfuite du foufre d'antimoine puri- fié félon la méthode qui vient d'être rapportée; on place le creufet en- tre des charbons allumés , en obfervant que le feu ne foit pas trop ardent , & lorfque ces matières ont éprouvé ce degré de chaleur pendant un .cer- tain temps , on y verfe de l'efprit de vin , qui en pénétrant à travers les pores de ces mêmes matières réduites en une maffe , en diffoudra la par- tie fulphureufe , &c la plus grande partie du nitre reftera au fond du vaif- feati : pour féparer la petite quantité de ce nitre qui aura été difToute avec le foufre, on pourra procurer la précipitation de celui-ci par le moyen de l'efprit de vinaigre; des filtrations & des lotions achèveront de pu- rifier ce foufre qui reftera fur le filtre en forme de mucilage , & qui étant diffous dans de bon vinaigre , dans de l'efprit de vin , ou dans tout autre menflrue convenable , fera la vraie teinture fulphureufe d'antimoine dont le foufre ne pourra plus être précipité par aucun moyen. Je laiffè à ju- ger au letteur fi on ne pourroit pas âun"i extraire de ce foufre d'antimoine ainfi converti en une efpece de gomme , une huile d'une faveur douce , comme Kerkringius ( donna un vaiffeau de verre de la forme de ceux dont les Apothicaires fe fervent pour leurs mixtions , qui contient environ la quatrième partie d'une mefure, ou une livre de liqueur poids de médecine; ce vaiffeau étoit vuide, parfaitement fec , & on appercevoit fur les parois intérieures des .filaments tournés en lpirale, auiTi fins que des fils d'araignée, mais qui cependant étoient roides & fe caffoient lorfqu'on les plioit comme s'ils enflent été de verre; ces filaments n'avoient prefqu'aucune faveur, à l'ex- ception d'un petit goût ialé qu'on y déinêloit; ils étoient de couleur ar- gentée, Se lorfqu'on expofoit le vaiffeau aux rayons du foleil, ils paroiffoient irilés, & on y appercevoit toutes les couleurs de l'are-en-ciel. Ayant retrouvé fous ma main deux ou trois ans après ce même vaiffeau , je remarquai qu'il y avoit au fonda la hauteur d'un doigt, un amas de ces filaments ar- gentés qui s'y étoient pelotonnés , & l'ayant fecoué , je vis que cette ma- tière qui étoit adhérente à fes parois latérales, s'en détachoit Se tomboit au fond du varffeau ; ayant léparé cette matière, & l'ayant mile dans un autre vaiffeau, j'en retrouvai de nouvelle dans le premier quelques fe- maines après, Se j'ai vérifié plufieurs fois depuis que cette matière le re- prodmfoit en effet ; il ne me paroît pas facile de déterminer de quelle na- ture elle elf , n'y d'expliquer comment elle fe régénère ; tout ce que je lais , c'^fl que ce vaiffeau avoit autrefois contenu une huile volatile tirée d'une certaine efpece déterre, qvi'on l'avoit dans la (uite expofé au foleil pendant un certain temps rempli de rofée d- Mai , & qu'on ne s'étott apperçu ■de l'efpece de phénomène que je viens de décrire, qu'après l'évaporation de cette rolée. —■ — — — — ' ■— — — ■ — —— — ■— — — rtn OBSERVATION CCXXXIX. Sur une certaine efpece de terre qui fe trouve prï; de la petite Ville de FreyenwalJ , par le Docteur GuSTAvE-CaSIMIR GaHIRLIEP, Médecin de C Electeur de Brandebourg. AYant entrepris avec deux Chymiffes de parcourir près de Freyenwald Obferv. 139, une montagne d'où fort une lource minérale qui ell devenue célèbre depuis 1684. nous y trouvâmes la plupart des figues extérieurs qui annoncent ordinairement les matières minérales ; tels font une chaîne de montagnes fort élevées dont les fommets font féparés par des gorges & de petits val- î46 COLLECTION _ Ions , un terrein ftérile où nous ne vîmes prefqu'aucunes plantes, fans doute Ephemerîdfs à caufe des vapeurs métalliques qui s'en exhalent ; différents arbres &: ar- D'ALLEMAGNE. buftes comme des pins, des chênes, des hêtres, des coudriers, des bou- , leaux difperfés çà tk là , mais tous languiffants , & dont les cimes font four- Dec. 3. An. 5. cnues & defféchées; quantité de fources d'eaux acidulés qui fortent de ces °i"- , montagnes , & les gens du pays nous affurerent qu'ils appercevoientfouvent 1697. & 169b. penciant [a nlMt dans ce même terrein des exhalailons enflammées qui font Obferv. iïq. regardées comme les indices les plus certains qu'on puiffe avoir des mines ; nous trouvâmes de plus fur le fommet de l'une de ces montagnes quelques concrétions terreufes 6c jaunes comme de l'ochre qui n'étoient autre chofe que de la mine de fer , & qui contenoit non-feulement du fer , mais encore une portion d'argent & jufqu'à dix onces par quintal ; comme nous reftâmes trois ou quatre jours dans cecanton, tant pour obferver la qualité du terrein, que pour prendre des habitans de la Ville voifine les informations que nous ju- gions néceffaires , ils nous apprirent que du côté du vallon où étoit cette fon- taine d'eau minérale dont j'ai parlé , il y avoit une caverne ou minière dont on a voit autrefois tiré une forte de terre eombuftible quirépandoit en brûlant une odeur affez agréable , mais qu'on nepouvoit plus actuellement y péné- trer , parce qu'il s'en exhaloit des vapeurs malignes & dangereufes , dont on étoit luffoqué pour peu qu'on les refpirât; ayant interrogé plus particulière- ment différents vieillards de cette même Ville , touchant l'état & la fituation de cette caverne, ils nous répondirent qu'ils avoient oui dire à leurs pères que plus de cent ans auparavant on avoit creufé fur le fommet de cette montagne un puits , &c la minière dont on nous avoit parlé , d'où on tiroit une matière mi- nérale dont ils ignoroient le nom , mais que la pelle étant furvenue , on avoit abandonné cette mine ; cela ne nous détourna point de vifiter la caverne dont nous trouvâmes l'avenue bordée d'une grande quantité de ronces & d'épines ; lorfque nous eûmes rendu ces avenues pratiquâmes , un vieux mineur y del- cendit une lampe à la main , mais cette lampe s'éteignit bientôt , & le mineur remonta précipitamment & prefque fuffoqué ; il nous rapporta que la mine avoit affez de hauteur pour qu'un homme pût s'y tenir de bout, mais qu'il n'avoit pu juger qu'elle étoit (on étendue en largeur, parce que fa lampe s'étoit éteinte prefque auffi-tôt , Si qu'il avoit tout-à-coup perdu la refpiration ; nous apperçumes auffi fur le fommet de la même montagne une fouille qui nous pa- rutavoirétéautrefois un puits qui étoit prefqu'entiérement rempli par l'éboit- lement des terres , &C où il avoit crû des arbres de différentes efpeces &: affez élevés ; nous nous déterminâmes non-feulement à élargir l'entrée de la ca- verne ou minière , mais à creufer un puits près de l'ancien pour fervir de (ou- pirail à cette minière & pour en purifier l'air : ce puits ayant été creufé à la profondeur de quinze braffes , nous nous trouvâmes dans la minière 011 nous découvrîmes deux efpeces de terres différentes, l'une qui reflemble parfaite- ment à la terre de Cologne dont fe fervent les Peintres , répand en brûlant de la fumée, mais qui eft fans odeur, & Ces cendres font blanches; l'autre efpece de terre n'eft pas fort différente de la première , quant à la couleur qui eft ce- pendant un peu moins noire &C qui tire fur le rougeâtre , mais elle eft plus lé- gère & plus friable, & fe réduit en pouffiere lorfqu'elle eft feche ; elle s'en- flamme très-facilement, & lorfqu'on la brûle à l'air libre, elle fe convertit en ACADÉMIQUE. 3 M en cendres en partie jaunâtres &en partie rougeâircs , en répandant beau- •?_ _^s coup de fumée ; la première a au contraire plus de denfité & de coniil- Ephemerioei tance & fe levé en plus grofies mottes ; nous obfcrvaiucs encore que la d'Allimagni. terre de la féconde efpece ne s'éteignoit point lorsqu'elle avoit commencé _^ , de brûler, & qu'elle exhaloitunc odeur qui approchent beaucoup de celle tl""A'^ "' ** du charbon de terre ou du pis enflammés ; l'un de me? compagnons de , As' A % voyage qui étoit afTe/. bonChymiftc, &C qui avoit plus de loifir que moi, 97- i 9 • cri diitilla dans une retorte à feu ouvert une certaine quantité , & en tira Obferv. 139, un eiprit &c une huile dont il éprouva fur lui-même les vertus contre la goutte en les appliquant extérieurement fur la partie douloureufe , l'huile comme plus active fit élever de petites veilles fur fa peau , ce qui fit qu'il s'en tint à l'efprit; j'ai fait de mon côte l'anal) fe de cette terre, & l'ayant dillillée dans une retorte, j'en ai aulTi tiré non-feulement une allez grande quantité de liqueur fpiritueufe ou de gas incoercible qui s'enflammoit lorf- quej'approchois une chandelle allumée des jointures lunées des vaiffeaux,&: dont la flamme qui étoit d'un bleu clair, ne fentoit point le foufre, mais plutôt le fuccin, j'en tirai encore un peu d'efprit d'une odeur forte , d'une couleur rougeâtre , & un peu d'huile volatile aulli pénétrante que celle de pétrole ; il s'eft de plus élevé beaucoup de fleurs qui reffembloicnt par leur couleur à celles de foufre, mais qui furent diffoutes par l'huile épaifTe qui monta enfuite, &: de laquelle je n'ai pas eu depuis le loifir de les féparer; j'ai employé ce dernier efprit avec fuccès dans la goutte vague feorbutique enl'appliquant extérieurement. La tête morte qui s'eft trouvée dans la cor- nue après la diftillation , étoit noire , & ayant verfé fur cette matière une fuffifante quantité d'eau de pluie , j'en ai tiré un fel d'un goût falé & nul- lement lixiviel ou alcalin ; j'ai fait enfuite éprouver à cette matière pendant quelque temps un feu de réverbère , & tandis que je la remuois avec une efpatule , je me fuis apperçu qu'il s'en élevoit une flamme bleue d'une odeur fulphureuie très-pénétrante ; expofée à l'air libre , de noire qu'elle étoit au- paravant , elle eft devenue peu à peu d'une couleur rouffe ; mais ce qui m'a beaucoup furpris, c'eft qu'après l'avoir éloignée du feu, elle a con- tinué de brûler pendant trois jours , & que pendant tout ce temps il s'en eft élevé une petite flamme accompagnée de cette même odeur fulphureufe que cette matière exhaloit pendant Ta calcination. OBSERVATION CCLXXV. Sur la Grêle, par RODOLPHE-JACQUES CaMERARIUS , ProfeJJeur en tUniverJïté de Tubinge. LE 16. Août dernier (vieux ftile ) le Ciel étant alors couvert & la Obfery. 175", chaleur affez modérée , on ne s'attendoit à rien moins qu'à un grand orage ; cependant entre deux & trois heures après midi il tomba fur cette ville & I ur l'on territoire une' grêle abondante, accompagnée d'un vent impétueux, qui m'a donné lieu de faire les obferyations fuivantes ; j'aj Tom, VI, des Acady Etrang, X \ 34§ COLLECTION nu«i— remarqué premièrement que la nuée qui a produit cette grêle venoit d'entre Ephemerides 'e Midi & 'e Couchant, & que !e vent étoit par conséquent alors Sud- d'Allemagne. Oueft, ce météore eft cependant ordinairement précédé par un vent froid Dec An qui convertit les gouttes de pluie en grêle, & j'ai fait obferver dans ■V • )• les éphémérides météorologiques que dans les orages accompagnés de grêle 16 7 &i6 8 'S V-ent tourno't ordinairement du Nord à l'Eft , & que le Ciel étoit alors 'ferein du côté du Nord, ou moins chargé de nuages qu'auparavant ; mais Oblerv. 175. ici le vent fouffloit du Sud-Ouelt au Nord-Eft, & non- ou interiliccs qui s'y trouvent, elles peuvent bien n'être pas vifibles , & Ephe.mefides qu'il en eft de même de l'urine lorlqu'elle eft chaude; les porcs lont d'Allemagne. remplis par les molécules falines qu'elle contient , mais qui font alors tel- n lement atténuées qu'elles n'ont prelqu'aucune lurface , &: qu'elles ne peu- ""'bV^'1" '" vent faire obftacle au paflage des rayons de la lumière; mais lorfque ces , <,,, o matières nétérogenes viennent à être chafiées par quelque caule que ce l697-6ci69°> foit hors des petits vuides qu'elles occupoient , alors toit qu'elles aug- Oblerv. 290. mentent de volume ens'uniflant les unes aux autres, ou qu'elles éprouvent quelqu'agitation , elles interceptent la lumière Se obfcurciffent ou l'air ou l'eau qui tes contient. Ce phénomène m'en rappella un autre concernant la gravité de l'air, & me donna lieu de faire quelques réflexions touchant la caufe qui fait monter le mercure dans le baromètre lorfque l'air efl ferein , & qui le fiiitdefcendre lorfqu'il efl chargé de vapeurs & d'humidité ; queftion qui a déjà été traitée avec beaucoup de fagacité par divers lavants , même de cette Académie. On doit fuppofer que par un beau temps les divers corpufcules fou- tenus dans l'athmofuhcrc font extrêmement divifés, & qu'ils y font ré- pandus & difperfés fi également , qu'ils ne peuvent empêcher que les rayons de la lumière ne parviennent julqu'à nous ; mais que fi par quelque chan- gement furvenu dans l'air , ces corpufcules viennent à s'unir , leur pefan- teurdoit les faire defeendre lur la iuperheie de la terre , comme il arrive dans la précipitation du mercure diffous dans l'eau-forte, ou dans celles de l'or diffous dans l'eau régale; ce qui ne fe peut faire fans que ces corpufcules en fe déplaçant & en tombant ne troublent la liqueur dans laquelle ils étoient foutenus , & qu'ils ne la rendent en même temps plus légère ; on peut faire le même raifonnement au lu/et de l'urine humaine, par rapport aux matières falines dont elle eft imprégnée , & des autres dif- folutions métalliques ; ce qui paroît nous indiquer la caufe de l'abaiffe- ment du mercure dans le baromètre par un temps nébuleux ou pluvieux ; car alors les corpufcules les plus pelants répandus dans l'atmolphere , fe précipitant fur la terre, la colonne d'air devient d'autant plus légère & s'élève, tandis que le mercure contenu dans le baromètre étant moins preffé par le poids de l'air, defeend & s'abaifle : lorfqu'au contraire te Ciel eft ferein , l'athmofphere étant alors chargée d'une grande quantité de^ vapeurs Si autres matières hétérogènes qui s'y foutiennent parce qu'elles lont extrêmement divifées , la colonne d'air eft néceffairement plus pefante & preffe avec plus de force fur le mercure qui s'élève d'au- tant plus dans le tuyau du baromètre qu'il eft plus comprimé dans la petite bouteille qui le renferme ; de forte que contre l'opinion commune, plus l'air eft pur & ferein, plus il eft pelant, & plus il eft humide & chargé de vapeurs, plus il eft léger; ce qui fait préfumer que l'air eft d'autant plus pefant qu'il eft plus épais & plus nébuleux , c'eft qu'il n'eft pas fi favorable à la refpiration , ni li propre a atténuer te fang qu'un air bien pur , qui augmente la force du corps en facilitant la circulation des hu- meurs & en les fubtilifant. Xx 2 Li'HCMERIDES d'Allemagne. Dec. 3. An. 5 1697. & 1698 Obferv. 290. 350 COLLECTION Il refte cependant encore ici une difficulté , & on pourroit demander pourquoi dans le temps même que l'air paroît très-ferein, il arrive quel- quefois que le mercure s'abaiffe tout-à-coup , & annonce par- là un orage prochain, ou au contraire pourquoi il s'élève d'autres fois par un temps pluvieux & qu'il préfage ainii le beau temps; mais quoique les difficultés qu'on peut propoler contre une hypothefe , ne la doivent pas faire rejetter lois même qu'on ne peut pas les réfoudre d'une manière latisfàifante , on pourroit cependant répondre que dans ces cas il cft déjà arrivé quel- que changement dans l'athmofphere , & que les vapeurs commencent déjà à defeendre quoique le Ciel paroiffe ferein ; c'eft ainfi que les grandes pluies font de même annoncées avant que le Ciel fe couvre de nuages, par le vol des oifeaux & fur-tout des hirondelles qui volent alors fur la fuperficie des rivières , & par diférents infecf es dont on eft plus incommodé & dont les piquures font plus feniibles lorfque la pluie eft pro- chaine. Le Docïeur Lentilius (bferv. 291. OBSERVATION CCXCI. Réjutation d'une erreur fur le mouvement des projectiles ,par le Docteur JEAN- CONRAD BruNNER , Médecin de f Electeur Palatin. L'Expérience fuivante détruit entièrement l'opinion de ceux qui attri- buent le mouvement des projeftiles à l'élafticité de l'air; j'ai introduit dans une excellente machine pneumatique une arbalète que j'avois fait faire exprès pour cette expérience, & l'ayant bandée & armée d'une flèche , je l'ai difpofée de façon que par le mouvement du pifton la flèche pou voit être décochée; j'ai pompé enfuite l'air du mieux qu'il m'a été poffible , &: j'ai fait partir la flèche , qui après avoir frappé la concavité ïupérieure du récipient , a réjailli avec impétuofité ; j'ai répété plufieurs fois cette expérience en préfence de quelques curieux, & elle a toujours également réuni. OBSERVATION CCXCI I. Sur le Bouillonncfient de certaines eaux acidulés dans la machine pneumatique i par le Docteur Jean-ConRAD Brunner, Médecin de l'Electeur Palatin, Obferv. lot. f~^ Ette même machine pneumatique m'a fourni le moyen de faire une \^j autre expérience : qui pourroit avoir fon utilité, ayant mis dans fon récipient de deux fortes d'eaux minérales, de celle d'Aix-la-Chapelle & de celle de la fontaine antonienne qui fe trouvèrent alors fous ma main , fis (j) Ephem. DJcur. 1. Ann. 6. calend. fauciat. perpet. ACADÉMIQUE. jfi en même temps de l'eau de fontaine ordinaire, & ayant long-temps .-,■■,'. ' . JSg pompé l'ait , à peine Ce forma-t-il quelques bulles fenfibles fur l'eau d'Aix- | .-'hfmkrides la-Chapelle ,& lur l'eau de fontaine ; tandis que l'eau de la fontaine an-CAiLtMAONt. Ionienne parut dans une auflî grande agitation que fi elle eût bouilli lur le t'en , &: te couvrit d'une auflî grande quantité de bulles qu'en produit l'ef- prit de vin dans la machine pneumatique lorlqu'on en a pompé l'air ; d'où je conclus que cette eau minérale contient beaucoup plus de parti- cules aftives & élaftiques que celle d'Aix-la-Chapelle, ôc que toute autre eau commune. ÉPHÉMÉRIDES. DES CURIEUX DE LA NATURE. PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉ CU RIE III. ANNÉES FIL & VllL ifjoj?. & 1700. OBSERVATION LXXIX. Sur des efpeccs de coques qui font tombées avec la pluie , par Ro SINUS LENTILIUS, Médecin d'Atting. M. Hochfteter m'envoya il y a deux ans des efpeces de petites co-™ec" î- An". 7. ques , dont il étoit tombé une grande quantité à. Rotembourg pen- °* *• * dant une pluie orageufe, le 9. Mai 1697. 1699. & 1700. . , , Obferv. 79. Extrait de la Schohe. CEs coques n'étoient pas toutes également groffes, le plus grand nombre cependant égaloit en grofleur un grain de chenevis ; « elles étoient convexes d'un côté, & il y avoit de l'autre un enfonce- » ment qui les faifoit reffembler à de petites coquilles de mer ; leur cou- » leur étoit jaunâtre & approchant de celle de la gomme adragant ou du » fuccin Je plus pâle, & leur fuperficie, au premier coup d'œil, paroiffoit •> liffe ; mais en y regardant de plus près , on y appercevoit comme » dans certaines coquilles , des ftries qui aboutitïoient à leur petite con- » cavité laquelle étoit iillonnée & brune , Ôi renfermoit une matière m noirâtre très-légère & analogue à la cire, quoiqu'un peu plus dure, » mais qui n'étoit cependant pas friable & qui pouvoit le couper ; il y #» avoit dans quelques-unes de ces coques un petit gr<ùn très-noir aflez Jj* COLLECTION » femblable à la graine de pavot noir , qui en rempliffoït la cavité & qu Efhemer bes » étoit iaillant de la moitié de fon diamètre , mais qui s'écrafoit entre les d'Allemagne. » doigts comme la poudre à canon, de forte qu'il n'étoit pas facile de Dec An 7 " Ju§er " cette matiere faifoit réellement partie de la coque , ou fi ce ' ■?' o ' ' ' » n'étoit que de la terre durcie dont la cavité de cette coque s'étoit rem- C &i ' o M P''e' "* a' ^a't mac^rer une certaine quantité de ces coques dans de '99* 7 • „ l'eau de fontaine, & quelques jours après elles m'ont paru plus blanches, Oblerv. 79. » elles font devenues plus molles & fe (ont coupées plus facilement » & à-peu-près comme des raves à demi-defféchées ; elles n'ont laiffé aucun » dépôt clans l'eau, & ne l'ont point colorée ; en les mâchant foit qu'elles » fuilent feches ou qu'elles euffent été ramollies , on ne s'appercevoit » pas qu'elles euffent la moindre faveur; elles ne craquoient pas fous la » dent comme les matières pierreufes, mais elles s'y écrafoient comme » fi on eût mâché des pois , des teves , ou autres légumes femblables ; » après les avoir fait tremper pendant trois jours dans du vinaigre , elles » le font à la vérité un peu ramollies, mais non pas autant que celles » que j'avois mifes dans l'eau , & elles n'ont pas pris la couleur du vi- » naigre , mais elles font devenues d'un gris cendré , comme fi on les eût » fait tremper dans de l'encre pâle & peu colorée; elles s'enflamment » très-facilement, mais elles font bientôt converties en charbon, elles » exhalent d'abord pendant un inftant une odeur fulphureufe très-foible, » &c enfuite une odeur de coquilles de noix brûlées, qui ne fe fait de % » même fentir que pendant très-peu de temps , & après qu'elles ont » ceffé de brûler , j'ai obfervé qu'elles confervoient leur forme extérieure. » J'ai eu recours enfuite au microfeope pour pouvoir mieux examiner » ces efpeces de coques qui étant oppofées à la lumière paroiffoient alors » traniparentes comme la gomme adragant dont elles avoient la couleur; » leur partie concave étoit ridée &c pliffée à fa fuperficie comme la mem- » brane interne de Peftomac d'une grive; & quoique le refte de la coque » parût à l'œil nud, liffe , & uni5 il étoit inégal comme l'écorce d'un citron; » la matière renfermée dans leur cavité étoit fpongieufe , & elle avoit dans » certaines coques la forme d'un petit ver ; mais pour peu qu'elle eût été ra- « mollie dans l'eau ou dans le vinaigre,elle avoitalorstoutel'apparenced'une » fubflance pulpeufe qu'on pourroit comparer (comme jel'ai dit ) à celle de » la rave ou du raifort. » Toutes ces obfervations & ces expériences n'a- voient pu mettre l'Auteur en état de déterminer la nature de ces coques , il étoit même rebuté de continuer fes recherches , il avoit déjà renfermé fon mi- crofeope, & il fe difpofoit à nettoyer le vaifléau dans lequel il faifoit macérer depuis environ trois femaines une certaine quantité de ces coques , loriqu'il en apperçut une qui avoit germé ; lurpris autant qu'on peut l'être, il la fît voir au Dofteur Breyer , il verfa de nouvelle eau dans le vaiffeau qui con- tenoitees prétendues coques, qui étoient de vraies graines parmi lelquelles il y en eut encore trois ou quatre qui pouffèrent fucceffivement de petites tiges d'environ la hauteur d'un pouce; l'automne étoit déjà affez avancée , & il étoit trop tard pour femer ces graines ; il attendit donc avec impa- tience le printemps fuivant de l'année 1699. & dès que le temps le lui permit, il en fema une certaine quantité qui germèrent de même , quoiqu'à ACADÉMIQUE. J5Î la vérité un peu tard, parce que ces graines étoient vieilles, & elles pro- — — — ^g duifirent une morgeline à touilles de lierre, il ne put voir la fleur de Ephememoes cette plante qui fleurit tandis qu'il étoit allé aux eaux de Gopping , mais u Allemagne. on l'a Aura à fon retour que cette fleur étoit petite , d'un bleu clair , & „ , . . qu'elle avoit pafle promptement : à l'égard de fa graine, il dit qu'elle étoit eC\2'o absolument femblablc aux prétendues coques qui étoient tombées à Ro- ' tembourg en 1697. il fait cnl'uite obferver que quoiqu'en rompant les ,699- '700. tiges delà morgeline à feuilles de lierre , on y trouve comme dans celle Obferv. 7Q. de l'alfine ou morgeline ordinaire, une fubftance médullaire qui a la forme d'un petit inteltin, les Botaniftes modernes la regardent comme une ef- pece de véronique, pdrec que les fleurs & les graines de ces plantes font femblables , & ils la nomment véronique à fleurs de lierre , ce qui doit s'entendre du lierre terreltre ; enfin, le Scholiafte paroît furpris qu'il ait pu croître quelque part une afTez grande quantité de cette efpece de vé- ronique ou morgeline pour que les graines de cette plante après avoir été enlevées en l'air par les vents, aient couvert de deux doigts de hau- teur en retombant, un terrein d'une demi-lieue d'étendue, fans que ces graines fe foient trouvées mêlées d'aucune autre , & il avoue que fi ce tait accompagné de pareilles circonftances eut été rapporté par tout autre que par M. Thîochftetcr , dont le témoignage ne lui peut être fufpett, il auroit eu peine à y ajouter foi. OBSERVATION LXXXVIII. Sur Citât du baromitre pendant les écllpfes , par RODOLPHE-JACQUES Camerarius , Prohjjeur en VlfmvafiU de Tubinge , & Directeur du Jardin des plantes de la même fille. COmme je m'occupe actuellement à faire des Obfervations météorolo- giques, dont j'ai déjà donné une fuite de quatre années, je me fuis at- taché à confidérer avec attention quels feroient les mouvements du mercure dans le baromètre pendant l'écliple du 2.4. Septembre 1699. le temps étoit au beau depuis quatorze jours, St le matin du 24. Septembre le Ciel étoit très-ferein, il fai'.'oit moins froid que la veille, l'air étoit calme, & le vent étoit Eft-Sud-Elt ; le mercure qui le matin du jour précédent étoit à la hauteur de trois palmes dix-neuf minutes, c'eft-à-dire , au feptieme degré de mon baromètre , dont il ne s'étoit pas beaucoup éloigné depuis un cer- tain temps, & qui fur le loir du même jour avoitbaitTé peu à peu d'une demi- minute, étoit encore le 24. au matin à la même hauteur. La température de l'air continuant à être la même, & ayant éprouvé pendant un grand nom- bre d'années la jufteffe de mon baromètre , j'avois d'autant plus d'emprel- fement de reconnoître quels feroient les effets de Péclipfe fur le mer- cure , que je favois que plufieurs lavants fe dilpofoient à faire les mêmes Obfervations, avec lefquelles je pourrais comparer les miennes; mais j'ai été trompé dans mon attente } car pendant cette éclipfe qui commença Obferv. ffc 354 COLLECTION rinmfflgwM» avant neuf heures du matin , finit à plus de onze heures , & qui dars Êphemetrid£s le milieu de fa durée cacha environ les quatre cinquièmes du difque dit d'Allemagne, foleil, le mercure ne haufïa ni ne baiiTa dans mon baromètre, & je fus T , . meme témoin de fa confiante immobilité depuis cinq heures du matin jul- k' 8 ^' clu '^ n"^' ^' ^-aiTlazz'n' prétend avoir obfervé pendant l'éclipfe de foleil ar- ' ' rivée en 1694. le rz. Juin que le mercure s'étoit élevé dans ion baro- .1699.0c 1700. metre jg (jeux iignes; j'étois alors abfent , & j'ignore s'il lurvint quelque Obferv 88. changement dans le mien, mais je me fouviens d'une autre écliple de foleil qui fut annoncée pour le 7. Décembre au lever de cet aftre &C qui devoit être affez confidérable , mais qu'un brouillard épais ne nous permit pas d'cbferver; le mercure pendant la nuit qui précéda cette éclipie , s'étoit élevé de la quatrième partie d'un degré; de forte qu'à huit heures du matin , il étoit au feptieme degré de mon baromètre : ayant été alors obligé de fortir, & n'étant rentré à la maifon qu'à onze heures , j'obfervai qu'il s'étoit encore élevé de la troiiieme partie d'une minute , mais il eft très- douteux que cette élévation du mercure ait été caufée par l'éclipfe , puifque le temps qui avoit été la veille inconftant humide & nébuleux le matin même du jour de l'éclipfe, devint fec 6k ferein le refte de la journée , & j'ai Couvent oblervé que par un temps femblable & fans qu'il y eût d'éclipfes , le mercure étoit plus élevé à midi que le matin , mais que fur le loir il s'abaiffoit ordinairement dans la même proportion qu'il s'étoit élevé. En 1696. la nuit du 17. au 18. Mai il y eut une éclipfe totale de lune ; les deux jours précédents avoient été orageux , 84 le mercure qui de- puis fix jufqu'à neuf heures du foir avant le commencement de l'éclipfe avoit été au cinquième degré, s'éleva peu à peu d'un quart de minute , & refta enfuite immobile pendant toute la durée de l'éclipfe qui commença à minuit, & jufqu'au lendemain matin , mais à midi du même jour il avoit atteint le ftxieme degré ; telles font mes Obfervations que je me contente de rapporter avec la même exactitude qu'elles ont été faites ; on en con- clura ce qu'on jugera à propos pour ou contre les influences des aftres pendant leur éclipfes fur les corps inférieurs. Pendant l'éclipfe du fi. Septembre 1699. j'avois auffiexpofé à l'air libre deux thermomètres contre le mur de ma maifon qui eft fitué au Midi , dont l'un qui étoit un petit thermomètre de Florence fermé , étoit placé dans un angle, de façon que quoique les rayons du foleil puffent en approcher d'aflez près , il ne pouvoit cependant en être frappé , & l'autre y étoit expofé ; l'efprit de vin s'éleva dans le premier thermomètre, & il étoit à peu-près à neuf heures du matin au vingt-fixieme degré , alors il parut s'arrêter , mais il s'abaiffa peu à peu, & à dix heures il étoit déjà defeendu au vingt-cinquième degré, avant onze heures il étoit remonté à vingt-fept degrés , 6\c à trente à midi & demi ; l'autre thermomètre qui étoit d'un plus grand diamètre , marqua encore mieux que Fafhmofphere avoit éprouvé quelque peu de réfroidiflement pendant cette écliple. OBSERVATION, ACADÉMIQUE. 355 Ephemerides OBSERVATION XCIV. d'Allemagne. Sur des linges lumineux, par le Docteur SVMUEL L.EDEL. ' ï\ a ' ' ' AU plus fort de l'hiver de l'année 1698. une femme s'appercevant que "' ' des linges qu'elle avoit fait leffiver avoient peine à fécher à l'air, les Obferv. 94. fit apporter dans fon poêle ; comme elle manioit ces linges à l'entrée de la nuit, elle fut tort furprife d'en voir fortir des flammes blanchâtres, ôc les ayant fecoués un peu plus rudement , ils en parurent tout couverts au grand étonnement des affiliants ; je fus appelle pour être témoin de ce phénomène , j'éprouvai par moi-même la vertu phofphorique de ces linges, & j'obfervai qu'il ne fortoit des étincelles que des plus gros, & que les plus fins n'étoient point lumineux. ADDITION Aux Obfcrvauons de la féconde Année de h première Décurie des Ephémérides, Sur les effets du tonnerre, par George De Tharding , ancien Médecin Dec. 3. Ann./. des Ducs de Mekelbourg. & 8. 1699. 5c 1700. AU grand nombre d'Obfervations qu'on a recueillies jufqu'à préfent (ur les effets du tonnerre , on peut ajouter ce qui eft arrivé à Stral- Appendice, zund le 20. Juin 1670. le peuple étant affemblé dans une des Eglifes de P- 69. cette Ville , & le Ciel paroiffunt alors affez ferein , un violent coup de tonnerre fe fit tout à coup entendre &c caufa tant de frayeirr à l'afTembée , que le plus grand nombre des afîïftants fut renverfé par terre ; mais comme il étoit tombé près de l'Autel ,ce fut dans cette partie de l'Eglife que fes effets fe marquèrent davantage : les deux chaires de Prédicateur quiétoient de chaque côté de l'Autel furent réduites en mille pièces & converties en petits copeaux , fans que ceux qui y étoient affis euffent reçu la moin- dre bleffure , les femelles des fouliers de différentes perfonnes fe trouvèrent enlevées comme fi elles euffent été coupées avec un outil bien tranchant, fans que les pieds de ces perfonnes fuffent endommagés ; les nappes & autres couvertures de l'Autel furent déchirées ; les habits d'un boucher qui étoit debout près de-là furent criblés d'une infinité de petits trous , & cet homme n'eut pas le moindre mal ; une grofle poutre qui traverfoit l'Eglife , & fur laquelle la Croix étoit placée, fut mife en morceaux; toutes les pièces de l'horloge furent fondues, & un fil de fer allez gros fut tortillé à-peu-près comme un crin qu'on auroit approché près de la flamme. Torn. fi, des Acad. htrang. Yy i- - iEMERIDES d'Allemagne. 356 COLLECTION ,| III ■lll»Hl»JiJ1J»l!-.i-»|IJ.ik»J-»,»J...H.IiJiU.;.J.»L..Ji...UH l.LJ.I.i,..I,U. ...'ktianiMB ÊPHÉMÉRIDES i7outoï7oz.DES CURIEUX DE LA NATURE, PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. DÉCURIE III. ANNÉES IX. & X. 1701. & 1702. Obferv. 11. OBSERVATION XII. Sur un arc-en-ciel folâtre obfervi fur la fuperfi:ie de la terre , par JeAN-PiERRE ALBRECHT, Médecin à Hildeshiim dans la BaJJe Saxe. LE cinq Juillet de l'année dernière j'ai vu un arc-en-ciel de figure cir- culaire : le temps fut très-beau ce jour-là jufqu'à deux heures après midi , que s'étant levé un vent d'Oued , le Ciel fe couvrit bientôt de nuages, & environ une heure après il tomba une pluie très-abondante qui dura une heure & demie; les nuages les plus épais s'étant diffipés du côté du Couchant, le foleil reparut, mais une pluie fiée fuccéda a cette grofle pluie, & continua de tomber pendant un allez long-temps; j'étois alors avec quelques amis dans une maiibn que j'ai fait construire dans mon jardin, & regardant par la fenêtre j'apperçus fur la fuperficie de la terre un très-bel arc-en-ciel avec fes couleurs ordinaires, qui avoit la forme d'un demi cercle très-régulier; ce phénomène dura plus d'un quart d'heura ck fubfifta tant que cette petite pluie continua de tomber ; mais lorl- qu'elle eut ceffé , & que les nuages fe furent entièrement diffipés , les couleurs de cet arc s'effacèrent peu à peu , & on n'appercut plus à la fin qu'une bande jaunâtre qui difparut auffi bientôt après. Je voulus avant qu'il s'évanouît conftater fi deux fpe&ateurs voient le même arc-en-ciel ; pour cela ayant bien remarqué les différents objets de mon jardin qui correfpondoient à celui-ci , & fur lefquels il paroiffoit s'être peint , toutes Jes fois que je faifoisun pas à droite ou à gauche , ou en avant, je le voyois changer de fituation , & fi je me remettois dans le lieu que j'avois quitté , il me paroiffoit revenu à fa première place ; plufieurs de mes amis qui étoient préfents firent la même obfervation , & furent convaincus par le fait que la fituation apparente de l'arc-en-ciel étoit relative à l'axe de vifion de chaque obfervateur. Lettre de H'idesheim du 1 1. Janvier 1701. écrite à Ausbourg* A C A D Ê M I O U E. 357 "' [EMHllSES OBSERVATION XXX. d' Allemagne. . Dec. 3. An. 9. Surks effets du tonnent , par Jfan-Baptiste "Werloschnigg , Médecin ^ ,0 à Rieda dans la S tint. i~oi.&i702. IL y a dans la Stirie une montagne fort élevée qu'on nomme le MontObfcrv. 3Q, Sainte Urfule du nom d'une E:;life bâtie à l'honneur de cette Sainte fur le fommet de cette montagne ; étant allé le premier Mai de l'année der- nière (1700. ) vifiter cette Eglile, lorfque j'y fus arrivé, je remarquai qu'à la moitié de la hauteur de la montagne il y avoit des nuages très- épais & très-noirs , tandis que fur l'on fommet l'air étoit très ferein &C que la chaleur des rayons du foleil s'y faifoit vivement fentir ; ces nuages qui étoient au défions de nous produjlirent peu de temps après un grand orage , & la foudre s'étant portée en haut tua en ma prélence fept per- ionnes dans cette Eglile. Lettre de Rieda en Stirie du 18. Mars 1701. écrite à Ausbourg. OBSERVATION LVIII. Sur les effets du tonnerre, par Jean-Maurice HoFFMAN, Profeffeur de Médecine en CUitriivertiti £Altorf. LE fept Septembre de l'année dernière ( 1700.) un laboureur qui con- Obferv. 58. duifoit la charrue à deux heures après midi dans un champ peu éloigné de cette Ville , ayant été furpris en chemin d'un orage , fut renverfé par terre d'un coup de tonnerre & mourut dans l'initant , lans que fa femme qui étoit affez près de lui eût aucun mal ; le corps de cet homme ayant été vifité , on oblerva les chofes fuivantes : le fond & les bords de fon chapeau étoient déchirés en bandes inégales & de forme irréguliere , & il exhaloit une oJeur fulphureufe ôi acide qui avoit pénétré intimement dans tout fon tiflu ; on r.'apperçut néanmoins aucunes bleflures fur le fom- met de la tête de cet homme , mais il y avoit une petite plaie derrière l'oreille gaurhe de la longueur de la première articulation du pouce, qui pénétroit jufqu'au péricrane à travers les téguments , & de laquelle il couloit un peu de lang , fans qu'il parût cependant aucune fradhire aux dîux tables du crâne; les cheveux qui environnoient cette plaie , de même que la barbe & la mouftache de ce côté feidcment étoient brûlés, & il y avoit fur la partie gauche du cou au dcfTous de la plaie deux taches noirâtres ; on apperçut fur la poitrine un grand nombre de marques de brûlures ou de veflics femblables à celles que l'eau chauJe ou le cautère aefuel légèrement appliqué , font élever fur la peau , dont les unes n'étoient pas fort grandes , rji les autres s'étendoient longitudinalement , & fe ter- Y y 2 j«|8 COtlECTION tru3hi'"L!^— ? minoient au pubis ; voilà toutes les bleffurcs apparentes qu'on trouva Éph£mérides iur le corps de cet homme & qui n'avoient certainement pu lui caufer d'Allemagne, une mort aufTi prompte, ce qui m'a confirmé dans l'opinion où je fuis, Dec 1 An a. °lue ceux 1UI f0111 frappés de la foudre, meurent de fuftbcaîion , & par &IO 'a cenrat'011 U|bite des fondions vitales ; c'eft ce qu'on obfervaicien 1681. 1701 & i70z ^ l'égard d'un homme frappé de la foudre , fur le corps duquel il ne parut ' après fa mort qu'une petite ligne noire fur le fternum Se auquel le feu Obierv. 58. du tonnerre avoit feulement crêpé les cheveux des temples; mon opinion touchant la caufe de ce genre de mort ne paroîtra pas au relie fans fon- dement , fi on ajoute quelque toi à ce que rapporte Cardan (a) au fujet de huit moiffonneurs de PIfle de Lemnos , qui tandis qu'ils prenoient leur repas fous un chêne , furent tous tués d'un coup de tonnerre , '& qu'on trouva après leur mort dans la même attitude qu'ils avoient auparavant. OBSERVATION LXXXV. Sur lu manière de fendre le verre félon telle direction quon /u°;e à propos , & d'en réunir enfuite les fragments , par Marc GERBESIUS , Médecin à Laubach. "T 7"Oici la méthode que fuivoît un François établi à Mayence, & que j'ai Ublerv. 8j. y Vlt 0pérer ici à Laubach : il approchoit du bord de la coupe d'un verre à boire une mèche de moufquet allumée, qu'il louffloit pour en aug- menter l'ardeur , il y faifoit d'abord une petite fente ou fêlure , & cette fê- lure fe prolongeoit enfuite dans tel fens qu'il jugeoit à propos en fuivant la direction de la mêçhe ; il vendoit de ces verres découpés en fpirale qu'on pouvoit remplir de vin ou de toute autre liqueur fans qu'elle fe répandît , ce qui ne manquoit pas au contraire d'arriver lorfqu'on les faififfoit par la coupe Si fans précaution ; il avoit un maftic fait avec la colle de poiffon diffoute dans l'efprit de vin dont il colloit fi bien les fêlures de ces verres , ou les fragments de tout autre vaiffeau de même matière , qu'ils étoient prefque d'auffi bon fervice qu'auparavant; mais quelque bien réu- nies que furent les fentes ou les pièces de ces vaiffeaux , on s'apper- cevoit cependant de l'endroit de la rupture ; il avoit aiuTi l'art de rendre lç verre dutlile & propre à être tiré en filaments, mais j'ignore quel étoit fon procédé; je fais feulement qu'il y entroit de la corne de pied de cheval. Ce même François qui étoit d'une très-petite taille , rompoit entre fes mains des fers de cheval, & tordoit de gros clous en les enveloppant feulement dans un morceau de linge. Lettre de Laubach du ao. Décembre 1701. écrite à Ausbourg. (a) L. 8. de varietate rerurt). ACADÉMIQUE. 359 *— — — ■ - ■ - — 1 1 „ nMni Ephfmerides OBSERVATION C XXXV II. d'Allemagne. Dec. 3. Ann.9. Sur une inondation caufet par des pluies orageufes , par RODOLPHE-JACQUES & I0- Camerarius, I70I.&I70Z. COmmc la grande abondance de pluie qui eft tombée pendant l'été de Obf«rv. 137. l'année dernière ( 1701 ) a caufé une li grande inondation qu'on ne fe Convient pas d'en avoir vu une pareille dans ce canton, & qu'elle a non- feulement ravagé le territoire de Tubinge Si les pays qu'arrofe le Neckre , mais qu'elle s'eft étendue beaucoup au-delà, j'ai cru devoir communiquer à l'Académie les principales circonltances qui ont accompagné cette inondation. Les premiers jours de Juillet furent très-chauds, & cependant le tonnerre ne fe fit entendre que foiblement une ou deux fois , il devint bientôt plus fréquent & plus violent , quoique les nuages vinflent prefque tou- jours du côté du Nord , &C il y eut un terrein près du Danube à l'Orient qui fut frappé de la grêle ; l'air fut affez calme enfuite , & la chaleur aflez modérée pendant quatre jours; mais le il. du même mois fur les deux heures après midi il tomba une grande pluie mêlée de grêle qui caufa beaucoup de dommage aux vignes & aux bleds de ce territoire qui font près du Neckre du côté du Couchant, la pluie continua tout le jour fuivant , & le foleil ne parut prefque pas, de forte que le vent ayant tourné du Couchant au Nord, rien ne fembloit annoncer un nouvel orage; néanmoins le- 1 3. à midi le tonnerre commença à gronder , & depuis une heure jufqu'à deux les coups les plus éclatants fe firent entendre accom- pagnés d'une pluie fi abondante , que non-feulement tous les ruifTeaux groffirent prodigieufement , mais qu'il fe forma de nouveaux torrents qui fe précipitoient du haut de» montagnes dans les vallons ; le tonnerre con- tinua jufqu'aufoir, &c lèvent quiétoit au Nord tourna peu à peu au Levant; la pluie cependant ne ceffa pas , elle augmenta même confidérablement pendant la nuit, jufqu'à ce qu'enfin les deux vallons qui font près de la Ville furent entièrement inondés. Cette inondation cfl d'autant plus remarquable qu'elle n'a pas été par- ticulière A ce canton , mais qu'elle s'eft étendue à plufieurs milles du côté de la Forêt noire & dans tous les terreins bas de ce Duché , & que les eaux au rapport des Habitants des lieux fitués fur les rives du Neckre , fe font élevées beaucoup plus haut qu'elles n'avoient jamais fait ; au reite pendant ces terribles orages il n'y a eu que deux perfonnes qui aient été tuées du tonnerre au milieu d'une campagne qui eft à plus d'un mille Nord de Tubinge ; mais outre quantité d'arbres qui ont été trappes de la foudre dans les forêts voilines , le tonnerre eft tombé deux fois fur une Eglife de la Capitale de ce Duché , fans néanmoins la brider ; enfin il eft bon d'obferver que ces pluies orageufes nous font venues du Septen- trion, & qu'elles ne fe font pas étendues du côté du Midi beaucoup au- 36o- COLLECTION delà du territoire de cette Ville en tirant vers la partie des Alpes 1a p!rç ... DES proche de nous ; le refte du mois qui fut aflez tempéré fe pâffa fans orage , d'Allemagne, mais il y eut encore plufieurs jours de pluies caufëes par des brouillards ' qui s'élevoient le matin, & la fin de l'été fut encore funelte à la plus Dec. 3. An. 9. gran_^e partie cle ce. Duché par les grêles fréquentes qui y tombèrent ; ^ '°* cette année eft encore remarquable par un verglas qui gela les vignes au 1701. & 1702. nl0;s j'Oôobre, & par un hiver qui commença clés le mois de Novembre Obferv. M7- ^ont Ie me Pr0P°'e ^e Par^K ailleurs. Les nouvelles publiques nous ont auffi appris que la Silélie avoit de même été expofée à divers orages, &C qu'il y avoit eu dans cette Province de grandes inondations dans le mois de Juillet. Ceux qui voudront rapporter aux mouvements des corps céleftes cette hiftoire météorologique pourront conl'ulter les Ephéméndes des Agro- nomes; pour moi je me contenterai de faire obférver les effets que ces météores ont produits fur le baromètre ; la différence dans les mouvements du mercure pendant tout le cours du mois de Juillet n'a été que de trois degrés , & n'a pas été de plus d'un degré dans l'intervalle du onze au treize que tomba là grêle & que fe fit l'inondation ; durant cette grêle qui tomba par un vent de Nord-Oueft , le mercure qui dans mon baromètre (a) étoit à fa hauteur moyenne , s'éleva de la qifatrieme partie d'un degré ; mais pen- dant la pluie orageufe qui fuccéda à cette grêle, il defeendit & revint à ion premier point où il s'arrêta & parut fixe & immobile juiqu'au matin du treize , il s'abaifla à midi d'un demi-degré , & refta à ce degré pen- dant l'orage qui fe fit ce jour-là , & le lendemain matin il étoit encore au même point ; mais durant les brouillards & les petites pluies qui fur- vinrent , le vent étant alors Nord-Etl , il s'éleva peu à peu au-delà du milieu de l'échelle de variation , & ce fut le degré le plus élevé auquel le mercure parvint pendant le cours de ce mois. On fait que l'abaiflément du mercure dans le baromètre annonce ordi- nairement d'une manière afiez sûre les orages d'été , cependant il ne def- eendit que très-peu aux approches de la pluie orageufe dont j'ai parlé , & fans avoir fait aucun mouvement pendant cette grande pluie qui avoit dû cependant rendre l'air plus léger , il s'éleva lorfque l'orage eut cefîé. La différence de hauteur de l'efprit de vin dans un petit thermomètre fermé pendant ce même mois de Juillet a été de dix degrés , la liqueur s'étant élevée du feizieme au vingt-fixieme , elle étoit le matin du jour que tomba la grêle à vingt degrés , vers le Midi à vingWrois , & fur le foir à vingt-deux ; le jour de l'inondation elle étoit aufîi le matin à vingt degrés , à midi à vingt-trois, & le foir à vingt degrés. Les premiers jours de Juillet ont été par conféquent plus chauds que ces jours-ci , puifque l'efprit de vin s'éleva au commencement de ce mois au vingt-fixieme degré ; à la fin du mois il parvint jufqu'au vingt-huitième qui fut le degré le (.1) L'échelle des variations du mercure dans ce baromètre eft divifée en dix degrés. ACADÉMIQUE. tfi pJus élevé , auquel l'elprit de vin (oit monte dans tout le cours de cette année. fcPHEMERlDEÎ I i • c i •-.,., r.PHEMERlDEÎ Les inondations font plus rares ici l'été que dans les autres faifons , car d'Allemagne. .voici les Obîervations que je trouve dans mon Journal Météorologique. n - En 1698. leNeckre déborda plufieurs fois, parce que le lit de ceue ri- 'J' Ann'9« vice te trouva rempli fur la fin d'Avril d'une grande quantité de limon, '0- & parce que des pluies très-abondantes qui tombèrent pendant le mois de '701- &I702'«' Mai , fuccéderent à la tonte des neiges des Alpes , & qu'après quelques jours Obfçry. j 3 7. de chaleur le commencement de Juin fut froid &c extrêmement pluvieux, de forte qu'il y eut dans ces cantons plufieurs inondations , & entr autres trois qui arrivèrent le huit &C le quinze du mois de Mai & le cinq Juin , mais les pluies qui les caillèrent ne furent pas cependant accompagnées de beaucoup de tonnerre ; la première inondation fe fit par un vent de Nord- Oued , la liqueur ayant monté dans le thermomètre du quinzième degré au feizierae, & le mercure dans le baromètre du quatrième au cinquième ; la lèconde fut précédée d'un vent de Nord qui devint Sud-Oued ; la li- queur du thermomètre monta du treizième au quinzième degré , & le mercure defcenditdu cinquième au quatrième; la troifieme inondation fe fit par un vent qui avoit tourné du Couchant au Nord , pendant laquelle la liqueur du thermomètre s'éleva du treizième degré au quatorzième ; Se le mercure du quatrième au feptieme. Le 7. Juin de l'année 1700. après quelques coups de tonnerre qui fe firent entendre de grand matin , le vent qui étoit au Nord & très-froid ayant tout-à-coup tourné à l'Oued, il tomba une pluie qui fut longue & abondante, & qui caufa une inondation dans nos vallons; l'air conti- nua d'être très-froid pendant cette pluie , la liqueur du thermomètre ayant toujours été au quinzième ou au feizieme degré, & le mercure au fécond degré; il ed vrai qu'il s'éleva pendant la durée de. cette pluie. lettre de Tubinge du 20. Novembre'i7oi. écrite à Ausbourg. 36x % COLLECTION ACADÉMIQUE PHYSIQUE EXPERIMENTALE, ET C H Y M I E. ———————— — m^— — — — — "■— jg — — — — EXTRAIT DES ACTES DE L'ACADÉMIE DE COPENHAGUE. TOM. I. ANNÉES 1671. & 1671. (H) «1 1 ' , 1 ■ ., „ ,.> OBSERVATION I. Différentes Expériences fur le baume & fur pîufieurs drogues qu'on peut rem~ placer par d'autres dans la compofition de la thériaque , par THOMAS Bartholin. ~rÇ^&r~'fê O U T E S les fois que nous avons travaillé à faire la thériaque ? 1 rji IS & le mithridate , notre foin principal a été de reir.placer par *fj 1 [Y des drogues indigènes , les exotiques qui ne font jamais fi fraîches Années 1671. j&^S^ji & qui font fouvent altérées par l'infidélité des droguiftes. Voici & 1671. les Obfervations & les Expériences que j'ai faites dans cette vue. Les vipères qui ont donné leur nom à la thériaque ont été le premier objet de mon examen; on n'emploie ordinairement que celles des mon- tagnes des environs de Padoue; mais fi en les comparant aux vipères de notre pays , on ne remarque aucune différence entr'elles , pourquoi ne pourrions-nous pas à l'exemple des Romains, des Napolitains & des Fran- çois nous fervir des nôtres ? Or, je les ai examinées fouvent les unes & les Actes de Copenhague. ACADÉMIQUE. 3^3 les autres avec une attention fcrupulcufc ,_ & je n'ai jamais pu y trouver — la plus légère différence ; les nôtres l'ont auffi venimeufes que ces étrangères , Actes de tk. deux expériences affez récentes l'ont prouvé incontestablement ; il y Copïnhacve. a quelques années que dans la boutique de l'Apothicaire Hcerford , un , . , . . " " . ■ \ ■ c. i • < j -l ' Années 1671. homme fur mordu par une vip.re, on lui ht prendre quantité de the- » , ' riaque & d'orviétan , on en couvrit même fa plaie ; cependant , malgré la ' promptitude des lecours , il eut toutes les peines imaginables à refifler Obferv. 1. ;i l'aétivité du venin. Ce ne fut auffi qu'à l'ufage de la thériaque & du lait qu'un Serrurier de la Fortereffe de Droxholme dut fa guérifen : il avoit été bleiTé par une vipère en enfonçant fon bras dans un trou de ferpent, & dans l'inftant tout fon corps s'étoit enflé. Les vipères du Padouan an- roienr-elles fait plus de ravage ? je fais au refte que ce n'eft pas à raifon de Ion venin que la vipère eft utile ; auffi ne prétends-je pas conclure de ces obfervations qu'on doive fe décider pour les vipères de notre pays ; mais j'en conclus qu"il n'y a aucune différence entr'clles & celles d'Italie; & cela prouvé, puifqu'elles vivent dans la même contrée que nous, elles doivent avoir la préférence parce qu'elles contiennent probablement une fubftance balfamique plus analogue à noire tempérament. Jean Loielius rapporte qu'en quelques endroits lorfqu'on a befoin de fcille d'fcipagne , & qu'on ne peut en avoir , on y fupplée par l'ail des jardins ; nous pourrons donc auffi remplacer ce bulbe étranger par l'ail de nos potagers. Les Médecins de Florence dans la féconde partie de leur Diipenfaire , ont iubffitué la graine de cumin à celle de Tache d'Alexandrie ; pourquoi donc an défaut de la femence de cette plante n'emploirions nous pas celle de notre cumin ou de Tache que nous connoiflbns fous le nom de céleri ? Les lemences de celle-ci ont un goût acre & aromatique, elles ne dif- férent même de celles de l'ache d'Alexandrie qu'en ce qu'elles font plus rondes, & qu'aucun duvet ne les recouvre. D'ailleurs, le céleri croît ai- fément dans nos jardins , au lieu que malgré tous mes foins je n'ai jamais pu élever Tache d'Alexandrie. La racine de Vacorus que l'on trouve fur les bords de nos étangs, a tant de rapport avec le calamus aromaticus par fon amertume & par fa vertu diurétique & alexipharmaque , que Ton peut (ans héliter la fubftituer à ce jonc odorant. (Quoique Y acacia qu'on trouve dans nos boutiques , & qu'on nous donne Jjpur acacia d'Egypte , en ait à-peu-près tous les caraclcres exté- rieurs , il doit cependant nous être trcs-tulpect ; & à l'exemple des Méde- cins de Copenhague je crois qu'on doit lui préférer le lue de nos prunes fauvages que l'on nomme acacia du pavs , parce qu'il eft toujours pru- dent de fe décider pour ce qu'il y a de plus certain. Les boutiques de nos Apothicaires nous offrent le baume noir du Pérou en fi grande quantité que nous pouvons ne pas regretter le baume de Judée dont la rareté empêche qu'on ne puiffe en faire ufage dans la thé- riaque , & Ton peut fubftituer ce baume à celui de Judée avec d'autant plus de confiance qu'il approche beaucoup de fes vertus, & qu'il eft impof- fible de le fophiftiquer; le Sieur Heerford Apothicaire prétend que le vrai Tom, VI. des Açad, Etrang. Z z rf4 COLLECTION baume noir du Pérou ne peut s'unir fous forme liquide à aucune graille ■ s D E ni à aucune huile , fmon à celle de bouleau dont la fétidité décelé la pré- • n-haGue. fenee ; il s'unit encore au fucre dirions , mais le lucre abandonne le baume . , fi on jette le tout clans l'eau froide. 6. , ' Malgré les avantages du baume Péruvien , il n'eft pas moins important de ' ' trouver dans notre pays quelque drogue équivalente pour la thériaque , Obferv. i. afin de n'avoir plus à redouter l'infidélité des Droguiftes ck l'incertitude des fignes caraftériftiques des baumes étrangers. Placotome croyoit que l'huile des baies de genièvre étoit cet équivalent ; Chynus s'eft décidé pour l'huile des femences de millc-pertuis ; beaucoup d'autres fe font expliqués en faveur de la refme des pins & des piceas ; je préfère cependant l'huile de fuccin. (a) Michel Dorïngius ck Eichfl.idiita , ont penfé de même , ainfi que Crollius qui donne à cette huile le nom de baume blanc d'Europe. Dorïngius appuie ion opinion par une foule de railonnements ; pour moi j'ai eu recours à l'expérience pour connoître jus- qu'à quel degré l'huile de fuccin approchoit de la nature bienfaifante du baume oriental. Je commence par l'expofition des rechercb.es que j'ai faites fur le baume de Judée & fur le baume blanc & noir du Pérou. Le baume de Judée que nous avons éprouvé , nous fut fourni par le Sieur Becker Apothicaire , il étoit d'une couleur blanche tirant fur le jaune, d'un goût amer approchant beaucoup de celui des clous de giroffle , & il répandoit une odeur douce &C agréable; on en fit tomber quelques gouttes dans de l'eau chaude , elles plongèrent & allèrent s'attacher au fond du vafe , tandis que quelques parties s'en féparoient ôc nageoient comme de l'huile à la furface de l'eau ; au lieu d'eau on mit du lait , & le rélultat de l'expérience fut un peu différent ; les gouttes fembloient le partager en deux parties , dont l'une fe précipitoit au fond du vafe & y reftoit con- denfée , tandis que l'autre partie qui étoit jaunâtre & tranfparente , s'étendoit fur la furface du lait qui ne fe coagula point ; quelques gouttes jettées fur de l'écarlate s'y attachèrent de façon qu'on eut beaucoup de peine aies enlever, & que le drap refla taché. Ces expériences me firent firéfumer que ce baume que Becker nous donnoit pour vrai baume de udéc étoit fophifliqué par l'addition de quelque baume d'Amérique, ou s;: par du baume de mattic lequel mis en expérience , s'annonce par tous les phénomènes qui caraâérifent le vrai baume de Judée ; celui-ci nous parut cependant plus pur que le baume noir du Pérou , mais moins que le blanc. Le baume noir que l'on retire d'un arbre du Pérou (£) a une odeur afTez (a) Dans la Pharmacopée Royale de Paris on défigne l'huile de noix mufeade pour remplacer le baume de Judée & dans celle d'Ausbourg, on fe déclare pour l'huile de clous de giroffle. (£) Cet arbre s'appelle Hoit^iloxitl , feu arbor balfami indici balfamifcra prima Her- nandii. Balfimum ex Peru Joannis Bauhmi. On retire du même arbre les baumes blanc & noir , mais le noir fe retire par la décoéfion du bois du tronc , de l'écorce & des rameaux. Voyez à ce fujet la matière médicale de Geojfroi , traduite en François , tom, 3. pag. j8q. ACADÉMIQUE. 365 forte ; quelques gouttes mifes fur un fer ardent brûlèrent tans s'enflammer ; On en tir tomber dans île l'eau & du lait chaud, elles ne furnagerent point , Actis de mais le précipitèrent (bus la forme de buJ les noires ; jettées lur de l'ecar- Copenhague late , elles abandonnèrent difficilement le drap 8c y laiifercnt une tache. , Tous ces phénomènes nous pcrfiiaderent que ce baume ctoit pompofé °nJe ' 7' de particules intégrantes très- groffieres. Si on le livre à l'évaporation dans une terrine fur un grand l'eu , il rafte une fubftaoce noire d'une confit- tance allez ferme, oc reffemblant fort à de la colophane. Le baume blanc a une odti r plus fuave que le noir ; fi on fait tomber quelques gouttes de ce baume dans de l'eau chaude, on ne les voit point le précipiter au fond du vaificau, mais elles furnagent Se s'étendent fur la fur face de l'eau > Si quand elles font refroidies on les ramaffe très-fa- cilement avec une eipatule. On obierve \çs imêmes phénomènes fi l'on fait l'expérience avec du lait chaud , & le lait fe caille. Ce baume s'enflamme auiTi promptement que l'huile de térébenthine, fi on l'approche d'un fer ar- dent ; il s'imbibe facilement dans i'écarlate, maison l'enlevé anffi aifément ; l'évaporation donne une maffe dure &ê de couleur d'or , & nous avons conclu de toutes ces obfervations que le baume blanc du Pérou difliéroit peu du vrai baume oriental. L'huile de fuccin que nous regardons comme un baume d'Europe, & à laquelle nous avons donné la préférence pour fuppléer le baume de Judée , jettée dans de l'eau ou du lait chaud, ne fe précipite pas au fond , elle s'étend au contraire & nage fur la furface du liquide, de même que le baume de Judée & le baume blanc du Pérou ; elle blanchit ar.fîi û par- faitement quand on la laiffe tomber dans du lait qu'on a peine à la dif- tineucr d'avec le lait qu'elle caille comme le baume blanc du Pérou , &£ le feul phénomène qui établiffe la différence de cette huile avec les baumes , c'eft que quand elle eft refroidie on ne peut la ramaffer & la féparcr ni du lait ni de l'eau. Toutes ces expériences réitérées plùficurs fois ont toujours eu le même fuccès , 6c pour parvenir à connoître tous les rapports qu'ont avec les baumes les drogues qui pourroient en s'unifia nt à iux le détériorer , j'ai paffé en revue toutes celles avec lefquelles ont peut les fophiltiquer; & en les foumettant aux épreuves des baumes , j'ai vu que le ftorax li- quide n'eprcir. ;!: aucun changement loriqu'on en failoit tomber quelque goutte dans du lait ou de l'eau tiède; la routtefurnageoir, mais elle gar- doit fa fphéricité & ne s'étendoit pas fur la furface de la liqueur; il en étoit de même de la térébenthine de Venifc ; & ce qu'il y a de fingulicr, c'eft que la goutte de térébenthine couroit fur la furface du liquide à- peu-près comme la pierre étoilée (j) que l'on met dans du vinaigre, & ne ctfloit de fe mouvoir que quand elle éroit parvenue au bcrJ dû vafe ; fon mouvement d'ailleurs ne le failoit pas en ligne droite , mais en fpirale. («) Ltipis JlelUris, 3^<5 C O LLEC TIO N Actes de copfnhaguf. Années 1671. &i 1672. Obferv. 10. OBSERVATION X. Sur la pet'ue thiriaque danoife , par Thomas Bartholin. j-TErmanNicolai, bon Chirurgien & bon Chy mille, a joint à fes Obfer- ..varions qui vont être imprimées, les formules de plufieurs remèdes chymiques auxquels il attribue de grandes vertus d'après fon expérience ; mais parmi ces comportions, j'eftime fur tout fa thcriaque danoife dont la baie eft un éfprit qu'il tire de la terre figillcc du Jutland, & qui fert de véhicule aux autres alexipharmaqucs qui entrent dans fa compofition. Pour extraire cet efprit , il prend dix livres d'une terre argilleufe jau- nâtre que l'on trouve en Jutland près de Frîderifchodë , il les met dans une grande cucurbite de verre à laquelle il adapte un chapiteau & un réci- pient , lute bien les jointures & pouffe le feu par degrés iufqu'à ce que !a matière contenue dans la cucurbite blanchiffe; alors il éteint le feu, & l'on trouve dans le récipient l'efprit qu'il appelle efprit de la terre figillte danoife. Quand l'alembic eft abfolument refroidi , on voit en l'ouvrant que le cou de la cucurbite eft tapiffé d'un fel volatil que l'on détache avec beaucoup de foin, parce qu'en le faifant diffoudre dans la liqueur fpiritueufe qui a paffé dans le récipient , on en augmente l'efficacité. Il eft effentiel d'employer de; vaiffeaux de verre dans cette opération; car fi on fe fervoit de vaiffeaux de terre cuite, on ne retirerait point du le fel fe diffipe enfumée, là lame d'argent perd fa couleur pour prendre celle de l'or, & fa furface fe trouve rayée de plufieurs traits qui for- ment un deffein élégant. Selon notre Auteur, cette liqueur peut être employée comme un ex- cellent véhicule dans la pefte & dans les maladies qui y ont quelque affinité. OBSERVATION XIX. Sierre où entre le fuc de Bouleau, , par THOMAS BARTHOLIN. Air T E (uc de bouleau qui en contient le fel effentiel, n'eft pas moins utile ObierVt 10. . . > l _i • y JLiaux calculeux qu aux hydropiques. Le Docteur Affuerus Payngk , premier Médecin du Roi , faifoit entrer ordinairement ce fuc avec les eaux de ferpolet & de mûres de Norvège dans les potions qu'il preferivoit contre les coliques néphrétiques. On peut en préparant de la Lierre y mettre aufli du fuc de Bouleau,1 ACADEMIQUE. 367 & l'on aura une bierre d'un excellent ulage contre la même maladie : le" —w Dateur Pierre Réfénius en fait journellement L'épreuve fur lui-même. Mais actes de le moyen le plus sur pour avoir une bierre excellente, & fi j'oie dire , CotENmoi-E. lyrhontriptique , c'ctt de la faire avec du malt d'avoine dont les Anglois exaltent beaucoup la vertu diurétique, & d'y faire entrer le lue de Bou- "j! eS, ? ' leau Se les femences de la carotte de notre pays. 1071. OBSERVATION XLI. Sur plufîeurs chofes obfcrvies dans Us boutiques de quelques apothicaires , par Thomas Baktholin. D Ans une vifite générale des boutiques des Apothicaires nous vîmes _^ , chez, l'un d'eux des grains de maftic tranfparents &C lans aucun mélange ' ^ * de parties hétérogènes ; voici le procédé par lequel on leur donne ce degré de pureté. On prend des grains de maftic tels qu'ils font quand ils arrivent des Indes; on les perce avec une aigviille 5c on les prélente à la flamme de la chandelle ; cette chaleur les ramollit ; alors on les plonge dans de l'e:iu rôle où le maftic le dépouille de (es impuretés , fe durcit &c devient clair &c diaphane. L'huile diltillée de camomille qui fe trouve chez nos Apothicaires, a une belle couleur bleue approchant beaucoup de celle du faphir ; mais l'impreflîon de l'air & la vétulté lui font perdre facilement cette couleur par l'évaporation des parties fulphureufes , & cette huile auparavant d'un. fi beau bleu devient blanche ; l'huile de la camomille romaine n'offre pas ces différents phénomènes , car elle eft toujours blanche. Jofeph-Go.letroid Becker nous fît voir du foufre noir qu'il avoit tiré par fublimation d'une mine de cinabre naturel ; de plufîeurs livres de cette mine il n'avoit eu que deux livres de cinabre pur, & ces deux livres lui donnèrent huit onces de foufre noir, delquelles il retira encore du mercure par une nouvelle fublimation , mais le foufre en devint auffi beaucoup plus noir. Cette obfervation doit nous engager à proferire l'ufage du cinabre naturel , quoiqu'il (bit fort recommandé dans les maladies de la tète, & que le fameux Craton en exalte beaucoup la vertu; car ce qui donnoit de la noirceur au foufre que nous montra Becker , n'étoit autre choie que des parties fulphureufes arfenicales , &C li le cinabre na- turel qu'on emploie e(f malhcureulement accompagné d'un foufre pareil, quel funefte effet n'auroit pas l'ufage d'un remède dont la cinquième partie fera un (outre empoilonné ? Becker nous fît aufli voir un fel qu'il nomme fel de Mars, & qui ref- fembloit à du loutre par la couleur, mais il ne pouvoit pas s'enflammer ; mis dans une cornue , il le fublime comme le cinabre & fous la même forme; expofé a l'air il fe refout en une liqueur de couleur d'or, mais fi on peut le conferver fans qu'il ait communication avec l'air, ou U 1«8 . COLLECTION après qu'il eft tombé en deliquium on rendît à le deiTécher, &c qu'alors Actes d e on l'étende fur une efpatule un peu chaude, il s'amollit & fond comme Copenhague, delà cire; tandis qu'expofé à un feu nud très-ardent, il ne le volatilité A . • &c n'entre en fufion que très-difficilement. Lli lîmple chaleur de la main Années i67i- ,- a-, i \- i i * • r /• , i „ . i lulnt encore pour le tondre de même que la cire ; fa iolunon a une la- veur Itiptique : Becker le prepofe de le foumettre encore à différentes épreuves , ck de communiquer les remarques au public. OBSERVATION XLII. Sur f image des plumes que fon retrouve dans la dijjolution de leurs fels , par Thomas Bartholin. I. Obferv. 4î. >^~\Uercetan dit avoir obfervé dans une leflîve de cendres d'orties qui V^s'étoit gelée, des images de cette plante û détaillées , &c oii les feuilles , les tiges & les racines étoient fi bien figurées , qu'à peine le peintre le plus habile eût pu mieux faire. II. Annibal Barlet , fameux Chymifte demeurant à Paris, écrit qu'il a fait voir à Borel & à plulieurs autres curieux un petit arbriffeau reffemblant au genévrier , ôi qui s'étoit formé dans du tartre vitriolé. III. Le Febvre, premier Chymifle du Roi d'Angleterre, ayant combiné pen- dant feize mois le tel lixiviel de tartre fucceffivement avec l'efprit de vi- naigre & l'efprit de vin très-rectifié, fublima ce fel dans une cucurbite de verre, & vit le former fous fes yeux une efpece de railin qui fembloit ne différer des véritables que par la couleur. Sachs, dans fon Ampélogra- phie , alTure avoir vu à-peu-près la même chofe chez un Chymilte du Holftein. IV. Jean-Daniel Horflius a vu l'image de l'abfynthe dans une diffolution du fel de cette plante. V. On lit dans le Traité des merveilles de la nature & de l'art , que Pierre Servius , Médecin de Rome, a vu une rofe qui naquit, fe développa & acquit fa perfection dans Tefpace de vingt-quatre heures; prodige dû à l'art avec lequel on avoit travaillé les cendres d'une plante de même efpece. VI. Borrichius , d'après lequel je rapporte tous les faits ci-defïits , fit lui- même brûler des pouffes de Cyprès & en tira le fel qu'il enferma dans un flacon de verre ; quelques temps après il y introduit un peu d'efprit de vitriol , dans l'intention de faire cryltallifer plus promptement le fel de Cyprès dont il étoit curieux de connoître les çryftaux ; un mois après ACADÉMIQUE. 369 il alla regarder cette bouteille clans l'idée de voir fa curiofité fatiçfa'te , ■■»*■■"— *■«— ^ & 1! apperçut que les parois intérieures étoient couvertes d'une infinité Anis de de pe le Cyprès, & que du centre de la bo iteille il s'élevcit Copenhague. un petit arbrilleau de î.i hauteur du doigt , blanc , Si en tout femblable . , à h lantoline. Cet arbrificau réfiitant plus que les autres figures, Bor- "ees ? ! ' richius le fit voir pendant plusieurs jours à Paris aux curieux qui fe pré- 1071. fenterent. J'ai vu chez ce même Phyficien la figure d'un arbriffeau affez femblable à une branche de ferpolet , 6i qui s'étoit formé dans le cou d'une cor- nue par la fublimation d'un tel de ferpolet avec de l'antimoine. OBSERVATION L V I I, Sur k fuccin , par THOMAS BàRTHOLIN. LEs Naturalises ne doutent pas qu'on ne puiffe faire perdre au fuccin . c fa forme concrète en le réduifant à fon ancien état par la diflblution, OiMerv. 57, &C lui rendre enfuite là dureté. Le procédé pour y rcuiîir eft encore un fecret, &: Anfelme Boetius (a) en prétendant l'annoncer, l'enveloppe dans des expreffions énigmatiques, qu'il propofe aux Phyficiens de débrouiller. Mais fans nous occuper de fon énigme , Becker 6k moi nous avons fait plu- fieurs épreuves que je vais détailler pour mettre les curieux fur la voie & les engager à taire de nouveaux efforts. L'analyfe de ce corps pourra jetter quelque jour fur fa formation. I. Nous avons pris du fuccin mis en poudre affez grofîîere , & nous l'avons jette dans de la cire bouillante ; il s'eft mêlé avec la cire , mais ne s'eft point ramolli , car en goûtant ce mélange la langue retrouvoit les grains tle fuccin avec leur dureté. II. Nous avons eu aiiffi peu de fuccès en fubftituant à la cire la réfine de fapin comme plus analogue au fuccin. III. L'huile de narj , celles de térébenthine & de pétrole ont diffous un peu mieux le fuccin ; mais en mâchant le mélange on s'appercevoit encore de quelque choie de fablonneux. IV. Nous fumes plus heureux en verfant l'huile diftillée de lavande fur le fuccin; car en échauffant doucement le vaiffeau de verre où étoit le mélange, nous vîmes le fuccin s'amollir & faire avec cette huile un fluide épais comme.de la lie, & d'une confiftance uniforme. Toutes les autres huiles effentielles , Si l'efprit de vin bien déphlegmé , produifent la même dif- folution qui eft un excellent remède. (a) Liv. î. ch. 159. & 16a. 370 COLLECTION V. Actes de " entre aifément en firfions'ii eft expofé a l'aftion d'une flamme vive, Copenhague, mais il perd fon brillant & ne reprend fa confiftance ordinaire qu'aux dé- pends de fa folidité , car il devient caffant comme de la réfine Années 1671. r y j «671. Après l'avoir diflbus par les huiles éthérées , fi l'on veut lui rendre fa Obferv- *57 folidité , il ne faut que iaire évaporer l'huile qui le tient en diffolution. "' VII. Le fuecin en poudre mis dans un crenfet bien fermé & bien luté qu'on expofa à un feu doux , fe ramaffa en une maffe fphérique comme une pelote, & tort friable. L'on pouffa le feu avec violence, le fuecin entra en fufion & s'attacha aux parois du vaiffeau en durciflant; une odeur de fuecin brû é fe répandit &£ la chaleur feule fît tout , car le fuecin ne s'enflamma point. VIII. L'efprit de fel verfé fur l'huile de fuecin ne la coagule pas comme l'af- furent plufieurs auteurs , mais l'huile fumage & il eft impofiible de l'obli- ger à fe mêier avec cet acide. IX. Le fuecin peut encore être liquéfié par fon ébullition avec l'huile de lin , & cette préparation eft très-connue de ceux qui unifient le fuecin à la laque pour enduire certains ouvrages de boiferie ; ce mélange prend dans la fuite beaucoup de folidité. Il eft fans doute plufieurs autres manières de diffoudre le fuecin 6V de lui rendre fa première forme, de même que de diffoudre de petits mor- ceaux de cryftal & en fabriquer enfuite des verres de toute forte de figure , mais je ne donne ici que mes propres expériences; en voici cepen- dant une très-curieufe que le Docteur Olaus Borrichius m'a communiquée & qu'il fît ces années dernières. Il prit une certaine quantité de pétrole, la mit dans un alembic & la IaifTa en digeftion fur un feu doux pendant trois iemaines ; après quoi il pouffa le feu & fit évaporer le mélange jufqu'à ficcité ; alors il ne refta dans la cucurbite qu'un corps folide durci par le feu, aufîî brillant que le fuecin , qui comme lui attiroit la paille & qui n'en différoit que par fa fragilité. Il n'en pas douteux qu'on ne puiffe réufîîr à en impofer en don- nant pour fuecin naturel le produit de quelque procédé peu connu. Je me fouviens d'avoir vu un morceau de fuecin faftice chez un de mes amis à Copenhague; il reflembloit au fuecin naturel, & paffoit pour avoir été envoyé de Pruffe comme une pièce très-curieufe On voyoit au milieu de ce prétendu fuecin une grenouille parfaitement faite, & l'exac- titude de la figure de cet animal étoit pour moi le fujet de la plus grande furprife ; mais je fus bien plus étonné encore quand j'apperçus quelques gouttes de liqueur que l'on pouvoit faire courir au tour de la grenouille;deux phénomènes fi finguliers m'engagèrent à un examen plus lcrieux, & je recon- nus fur le dos de la grenouille un trou fait par une aiguille, que je ioupçonnai être l'ouvrage de ce'ui qui avoit défféché la grenouille. Mes foupçons étoient très bien fondés , & nous vîmes à ne pouvoir en douter que la grenouille avoit ACADÉMIQUE. 37i avoit été inférée dans ce prétendu fuccin , & les joints crue nous rccon- fSSJSSSSSS nûmcs mirent au jour une fuperchcric qui n'ett pas rare, mais qui prouve a ct e î de bien de l'intelligence. Cette observation ne doit pas cependant taire lui- Copenhague. pccler tous les autres morceaux de fuccin dans lefquels on remarque quelque choie de fingulier; celui de Scholcrius paroit très-naturel, quoiqu'on y An"ees '°7> voie une goutte de liquide qui fe meut fuivant les iîtuations que l'on 1671. fait prendre au fuccin ; il eft à la vérité pli'lieurs perfov.ncs qui foupçonnent que ce liquide n'eft autre que du mercure que l'on a introdi.it, mais ce qui doit diffiper ce (oupçon , ç'eft que cette goutte s'élève toujours & que ce n'ell pas-là la propriété du mercure. L'on trouvera ci-apres, Oblervation 113. quelques autres expériences fur le fuccin. OBSERVATION LXVIII. Sur la vraie couleur de la tonne teinture d'argent , par OlAVS EoRRICHH'S DEpuis long- temps on croit être en poffeifion d'une bonne teinture Obferv. 68., d'argent, mais li l'on examinoit avec quelque attention toutes celles que l'on trouve chez nos Pharmaciens les plus intelligents, on convien- dront facilement qu'il n'elt peut être point de procédé chymique fur lequel on ait encore des notions moins juftes. En effet, par tout on vous offre des teintures-d'argent dont la couleur eft bleue, & cette couleur eft abfolu- ment étrangère à l'argent; l'alliage feul de quelque métal impur comme le cuivre peut donner à fa teinture un œil bleu, & l'expérience m'en a convaincu ; ce qui en a impolé , ç'eft que l'on a toujours cru que la ful- guration étoit le figne caracïériitique du moment où l'argent étoit dé- pouillé de l'alliage de tous les autres métaux , &c que la coupelle étoit un moyen infaillible pour le purifier ; tandis qu'il eft confiant qu'après cette épreuve l'argent refte encore uni à quelques particules hétérogènes que les Métallurgiftes appellent fac de plomb , & que les fufions réitérées 6i l'action de l'air dirigé par des foufflets, ne pcu\CT,t enlever que très- difficilement; quand on eft parvenu au point d'épurer l'argent par cette manœuvre , (a lolution dans l'cfprit de nitre ou les autres acides miné- raux, ne prend point une couleur bleue ; en vain ajouteroit-on à ces tein- tures du ici ammoniac ou de l'efprit urineux , elles relteroient toujours lim- pides & fans aucune couleur; &c ii l'on appercevoit quelques nuances de bleu, ce feroit une preuve certaine que l'argent eft altéré par quelques grains de cuivre ; car pour peu qu'il y en ait, il donnera cette couleur a pluueurs onces de liqueur. ' J'ai chez moi de l'argent bien éprouvé par la fulguration & dépuré à l'aide du fou filet , dont la teinture par les efprits acides & les liqueurs fa- lines n'a pas la moindre nuance de bleu. La teinture d'argent que l!on prépare avec des feuilles de ce métal &c des fleurs de loutre, m'eft auffi lulpecte que l'autre, non-feulement parce Tom, rt, des Acad. £irang, A 3 a. Actes de Copenhague. Années 1671 & 1671. 37? COLLECTION ! qu'il peut fe trouver quelque peu de cuivre dans cet argent laminé ,' mais encore parce que le fourre en contient lui-même très-fouvent. Zwelfer, dans fon Appendice alchymique , parlant de l'argent dépuré fimplement par la fulguration , avertit que fi la teinture d'argent perd quelques nuances de fa couleur bleue, on réuffira à la lui rendre en ajou- tant du fe! volatil ammoniac; mais fi l'argent étoit bien dépuré , ce leroit fort inutilement qu'on épuifcroit tout ce ï'el volatil ; ôt ce confeil de Zwel- fer n'a fervi qu'à me perfuader davantage de la mauvaife qualité des tein- tures d'argent ordinaires, & de la pureté de la mienne ; car ce moyen n'a pu lui faire prendre une couleur bleue, & cependant toutes les épreuves qui peuvent caraftérifer l'argent , m'ont démontré qu'il avoit confervé toutes les qualités de ce métal. Si la teinture de la pierre d'azur ou lapis laznli a une couleur bleue , c'eft le cuivre que contient cette pierre qui en eft la caufe; & quiconque voudra chercher à s'en inftruire s'en convaincra facilement. Je me iou- •vieas d'ailleurs d'avoir vu dans la pratique l'ufage immodéré de l'une &C l'autre de. ces teintures exciter des vomifiements comme l'ufage du cuivre ÔC du vitriol bleu. Obferv. 69. OBSERVATION LXIX. Sur une liqueur acide extraite par la dijlillation de fleurs fraîchement cueillies fans fermentation préalable , par OlauS BORRICHIUS. ' LEs fommités du gallium , autrement dit caille lait , mifes dans du lait coagulent cette liqueur , & c'eft une propriété que les anciens & les modernes ont toujours reconnue dans cette plante. Diofcoride ( liv. 4.) dit que le gallium étoit nommé caille lait , parce qu'il pouvoir remplacer la préfure & faire coaguler le lait. <îalien , dans fa matière médical* (liv. f . ) dit la même chofe. Les expériences que j'ai faites fur cette plante m'ont convaincu de cette vérité, & j'ai vu que l'aâion de ces fleurs étoit plus lente dans le lait froid &c plus prompte dans le lait chaud. Mais par quels principes le gallium opere-t-il fi promptement la coagulation du lait? c'eft ce que l'on ne s'eft pas encore appliqué à découvrir , & ce que j'ai cherché à mettre au jour par l'expérience fuivante. J'ai pris quelques poignées de fleurs de cette plante cueillies après que la rofée s'étoit difltpée , je les ai mifes fur le champ dans une cucurbite de verre , & tout de fuite j'en ai commencé la diftillation , en forte que l'air ni aucune autre caufe rre put avoir le temps de les altérer ; il fortit d'abord une once de phlegme prefque infipide &c chargé de l'odeur de la fleur. Enfuite nous vîmes diftiller près de trois onces d'une liqueur acide très-agréable , & en potiffant toujours le feu nous eûmes encore quelque peu du même acide & environ deux drachmes d'une huile jaune ayant une allez bonne odeur , mais qu'il ne s'agit point d'examiner ki. Cette opération futfakëf-att- hain'de fable, elle ne dura que peu d'heures ACADÉMIQUE. 575 & jima's le feu ne fut bien vif; ainfi les principes de ces fleurs n'eurent *— *— * pas le temps de le décompofer avant que la diftillation fût commencée, A rigoureux je pris une boutejjie fort greffe par le ACADÉMIQUE. 379 le bas, mais dont l'orifice étoit fort étroit ; j'y introduits cinq livres d'eau, tk «^— *— — je marquai avec un diamant la hauteur de l'eau dans la bouteille que je bou- ^tT[s DE chai exactement avec trois doubles de vcfïie imbibée d'huile; je por Copenhague. tai cette bouteille ainii conditionnée fur une terrane qui regnoit au haut . , , de ma maifon ; un demi quart d'heure après qu'elle y fut polée , j'entendis „ . ' ' un petit bruit qui me fit connoître qu'il y avoit quelque mouvement dans cette eau , 5c en y jettant un coup d'oeil , je vis que toute l'eau s'etoit gelée Obferv. 74. fans avoir brilé le vaifTeau qui la contenoit, &c que ia furfacc lupérietire de la glace excédoit de deux pouces la ligne qui marquoit la hauteur de l'eau. Cette expérience me fit douter un moment fi le bruit que j'avois oui n'étoit pas occafionné par l'attoon de quelque corps qui tut parte à tra- vers la bouteille ; mais ayant apperçu plufieurs petits vukles dans la glace, & la bouteille s'étant trouvée aufli pelante qu'avant la congélation , je compris que ce phénomène pouvoit être attribué plutôt à la retraite de la matière ( quelle qu'elle loir ) dont la prélence entretient la fluidité de l'eau , & dont l'abfencc ne pouvoit être rendue fenfible par la dimi- nution du poids de l'eau, vu q'une fi petite quantité de cette matière ne pouvoit avoir de pefanteur fenfible : d'ailleurs , lorfque cette eau eut repris fa liquidité , je la diltillai & elle me donna les mêmes produits que celle qui n'avoit pas été gelée ; d'où l'on pourra peut-être conc'ure que l'eau (e glace dès qu'elle eft ablolument abandonnée à elle-même , que fon état de fluidité eft contre nature , & n'eft dû qu'à l'aftion des particules ignées des affres oc des volcans fouterreins qui. la rend ca- pable de ferviraux befoins des hommes ôi des animaux ; & ce qui femble autoriler cette opinion , c'eft que dans les endroits où ces agents font fenlïblement moins d'impreflion fur l'eau , elle ne paroît jamais que fous la forme de glace ou de neige qui eft une efpece de glace , comme on l'obferve fur la cime des Alpes , des Pyrénées & des montagnes de Nor- vège. J'ai vu pendant les chaleurs des mois de Juillet & d'Août une quan- tité confidérable de neige furies Alpes maritimes & le Mont-Cenis près de la grande Chartreufe,dans la valée de Pragelaz,& dans beaucoup d'autres endroits. Pendant mon féjour à Turin, le Marquis de Pianezza , premier Miniftre du Roi de Sardaigne , me conduifit un jour dans l'endroit le plus élevé du Palais du Prince d'où on découvrait une grande partie des Alpes; il me fit remarquer la montagne où le Po prend fa iource , c'eft celle que l'on appelle Véfule ou Mont-Vifo , & qui eft la plus élevée de toutes les A'pes maritimes : elle eft partagée en deux, me dit-il , & fur le fom- met de la portion la moins élevée , on voit un Lac allez confidérable , qui même au milieu de l'été eft tellement couvert de glr.ces que Mr. Torrin, premier Médecin du Roi, y a marché l'elpace déplus de vingt- cinq pas au mois de Juillet : ce Docleur qui étoit avec nous fur laterrafte convint que cela étoit vrai. Le côté de la montagne qui regarde le Midi , ajouta-t-il , n'eft point couvert de neige, mais on en voit une grande quantité furie côté du Nord ; èv Mr. Torrin a reconnu en la coupant,qu'elle étoit compolée de plufieurs couches très diftir.cles, èv qui, leion toute ap- parence , (ont formées par les neiges de chaque année. La montagne que Tom. VI. du Açud, Eirung. B b b îSo COLLECTION — i ■ a 1 1— n> vous voyez s'élever parmi ces rochers , & qu'on appelle roche de Limon, Actes de eft beaucoup plus haute que le Véfule , & je penfe que c'eft la plus élevée Copenhague, de toutes celles de l'Europe. La froidure qu'on éprouve fur fon fommet A ;rs (n\ c^ ^ granc'e °IU''' ne se^ encore trouvé perfonne qui ait pu y rélifter, ». £ Charles-Emanuel , deuxième du Nom, voulut y monter il y a quelques ' ' années le 24. Août, mais la rigueur du froid l'obligea de defeendre fans Obferv. 74. être parvenu jufqu'au fommet. Je n'ai jamais fait la même tentative, mais je fuis monté au fort de l'été fur le Mont Saiat Bernard , on y voit un Monaftere qui femble fortir de deiTous la neige, &c quant je fus entré dans l'Eglife je remarquai que l'eau y geloit. je vis au Réfectoire que l'on fervoit aux Religieux une portion de glace rouge qu'ils avoient foin de faire dégeler fur un petit feu , Se dont ils failoient enfuite leur boiffbn ; le vin n'y éprouve aucun degré de fermentation , Si. fi on l'y porte quand il n'eft encore que du moût , il refte toujours le même & jamais ne s'aigrit ; l'eau de vie commune y prend louvent la confiftance du favon. J'ai fait cette digreffion pour faire voir que l'eau qui n'eft expo- fée à l'imprellion d'aucune chaieur , tend d'elle-même à perdre fa flui- dité &£ à devenir glace. Et quoique le Lac du Véfule ne foit couvert que d'une efpece de croûte , & que l'eau du fond conferve fa liquidité, on n'en peut rien conclure contre ce fyftême , puifqu'il eft confiant que cette différence d'état ne vient que de la chaleur du fein de la montagne qui en- tretient dans l'eau du fond le mouvement néceftaire à la fluidité. Au refte, je ns^àonne ceci que fur le pied de conjectures ; mais revenons à la fuite de mes expériences. Dans une autre occafion je mis quelques onces d'eau dans une fiole de verre , je la bouchai hermétiquement & je la plaçai en plein air. Toute l'eau fe glaça fans que la bouteille fut endommagée , &. fa pefanteur ne changea point , quoique fon volume fut fenfiblement augmenté ; ce que l'on ne pouvoit attribuer qu'aux petits vuides qui s'étoient faits dans la glace. Sa furface étoit très-unie , & ce n'étoit qu'au centre qu'on apper» cevoit une efpece d'élévation. Le fait que l'on trouve dans le Traité d'Hipocrate fur les effets de l'air, de l'eau , & de la fituation des lieux , ne pourra pas non plus affaiblir le réfultat de mes expériences ; car ft ce grand Homme (a) conclut que les eaux de neige & de glace font pernicieufès parce qu'elles ont perdu dans le temps de la congélation ce qu'elles avoient de plus éthéré & de plus limpide, il n'y a qu'àfuivre fon expérience, & l'on verra que l'eau qu'il a eue de la liquéfaction de la neige &c de la glace, n'étoit trouble & fade, & neparoiffoit avoir diminué de volume, qu'à raifon de l'évaporation qu'elle avoit fubie dans le lieu chaud où Hipocrate avoit fait porter la glace & la neige pour les faire fondre ; & fi en liquéfiant au bain-marie la glace faite dans une bouteille fcellée bien hermétiquement , on apperçoit que l'eau dans fa congélation ait perdu fenfiblement quelque peu de fa pe- (a) P. 285. de l'éd. du Samuel Chouet 1657. Trad. de Foefius. ACADÉMIQUE. 381 fantcur & de fa diaphanéité, j'avouerai que je me fuis trompé, (a) n 1 ■— Ce feroit ici l'occalion de déterminer pourquoi l'eau en le glaçant brife Actes ds plufieurs vafes très forts , tandis qu'elle en épargne de fragiles; mais ce Copinhaguf. phénomène me paraît très-difficile à expliquer, &C je n'ai là deffus que de fimplcs conjectures que m'ont fourni les expériences fuivantes. "«"t- Dans l'hiver de 1664. pendant que j'étois à Paris, il fit un froid fi ex- 1671. ceffif qu'un pot d'étain prefquc rempli d'eau qui étoit fur ma table & qui Obfcrv. 74. n'étoit pas bouché , tut fendu en trois endroits par la congélation totale de l'eau , laquelle fe fit dans une nuit. J'ai éprouvé au contraire à Copen- hague en Février 1658. par le plus grand troid qui fe foit jamais fait dans cette Ville , que des bouteilles de verre à long cou bien bouchées, con- tenant deux tk trois livres d'eau , & que je laiffois expofées à l'air libre jufqu'à ce que l'eau fut absolument gelée, ne fe fêloient pas ; tandis que les mêmes bouteilles renfermées dans la maifon fe caffoient très-fouvent. D'011 il me femble qu'on peut conclure que tout dépend de la pofition des vafes pleins d'eau ; (£) mais laiffant à d'autres le foin d'expliquer ce phé- nomène , je finis paj deux oblervations chymiques que j'ai faites très- fouvent. La première eft que l'alkali du tartre , de même que tous les autres fels lixiviels , tombent également en défaillance fur le verre pendant le plus grand froid comme pendant l'été. La féconde Cbfervation , c'eft que cette huile alkaline , fi elle eft très- affoiblie , fe gelé auffi facilement que les efprits acides du vin & du fourre qui ne font point concentrés ; mais la glace qui en réfulte eft abfolument infipide, de même que celle qui fe forme tous les ans fur nos mers; cette glace quoique épaiffe d'un pied , n'a que fa furface inférieure d'un peu falée à caufe de l'eau marine qui l'humecte , mais il ne faut que la laver avec de l'eau douce pour lui enlever cetre falure adventice , &C pour la rendre abfolument infipide. ( (d) &• comme Schroderus l'a déjà remarqué , la diuiila- tion ne découvre pas mieux la fourbe des Droguiites ; car très-fou vent l'amalgame pafle tout entier dans le récipient comme en fautant , & non pas fous la forme d'une fumée ; de forte que le métal qui eft uni au mercure échappe encore aux yeux de l'Artifte qui ne peut fortir de fon incertitude. Mais voici la véritable épreuve du mercure. Que l'on prenne un grain de celui que l'on fulpectera , qu'on le mette fur un charbon ardent Si qu'on anime le feu en loufflant ; fi le mercure eft pur , il fe diffipera entièrement fans s'agiter & fans faire aucun bruit , & s'échappera en vapeurs fans laiffer de réfidu; mais fi l'on obferve dans cette particule métallique quelques fautillements , fi on entend un firïle- ment , ou fi elle abandonne quelques particules métalliques fur les char- bons , on doit tenir pour confiant que ce mercure eft fophiftiqué. Mais parlons un peu plus en détail des amalgames. Vitruve liv. 7. ch. 8. & Pline liv. 3 3. ch. 6. ont décrit les phénomènes de l'amalgame de l'or & du mercure, & peut être ne font-ils pas les pre- miers qui aient traité cette matière ; quelques autres auteurs à leur exemple ont parlé de l'alliage de l'argent avec le même demi-métal. L'homogé- néité de ces deux métaux & la juite proportion qui fe trouve entre le foufre & les parties régulines qui entrent dans leur compofition , font que ni l'un ni l'autre de ces amalgames ne font explofion quand on en jette fur le feu. Le plomb & l'étain s'unifient aifément au mercure , mais comme ils font chargés d'un foufre furabondant & fugitif, leurs amalgames ne fe volatilifent fur le feu qu'après quelques fautillements accompagnés de bruit. Le laiton s'unit aufli au mercure & fon amalgame cède à la chaleur des charbons ardents avec la même agitation , &i le même fifflement que ceux du plomb &C de l'étain. L'antimoine 8c fon régule ne s'amalgament ( que difficilement ) avec le mercure , parce qu'il entre dans leur compofition trop de parties fulphureufes. Gebber en parlant du fer &i du cuivre, dit que le mercure ne s'unit que difficilement au fer & au cuivre ; voici cependant un moyen infaillible d'obliger le fer à s'amalgamer, pour ainfi dire , avec le mercure. Prenez de la limaille de fer, verfez par delTus une diflblution de vitriol bleu, fecouez le vaifleau en tout fens & vous verrez bientôt le fer chargé (a) Une preuve fans réplique c'eft l'expérience de l'amalgame du zinc & du bif- mmh , fi chacun de ces demi-métaux eft uni en particulier au mercure, l'amalgame nepeut pas paffer à travers le chamois; fi tous les deux font réunis dans le même amalgame; cet amalgame trayerfe fajis peine le chamois. ACADÉMIQUE. 3S5 de particules cuivreufes. Décantez alors la liqueur qui fumage, & jetiez «; fur le rélîdu trois ou quatre fois autant de mercure; remuez le tout & Actes de vous aurez en peu de temps un amalgame affez bon & qui fera folide: Copenhague. il faut cependant avouer qu'il n'eft pas parfait; car ces métaux n'étant Ann^es ,£„ point unis par leurs plus petites parties intégrantes, il ne faut que tri- g, 1671. turcr l'amalgame dans un mortier de pierre pour les défunir. Le cuivre rouge demande un travail plus long pour être amalgamé Obferv. 77. avec le mercure ; mais quand on a reuffi , on a un véritable amalgame qui a cette molleffe, cette fluidité qui caraûérife & prouve la bonté des vrais amalgames. Si l'on met de cet amalgame nouvellement fait fur des charbons ar- dents , il s'agite, bruit un peu par rapport au foufre qui entre dans la com- pofition du cuivre ; mais ce phénomène n'eft pas conftant , car il ne s'ob- ferve pas fi l'on n'expofe l'amalgame à cette expérience qu'après l'avoir échauffé pendant quelque temps. Au refte, la façon de faire cet amalgame cft li peu connue de la plupart des Chymiftes & des Droguiftes, que quand bien même il ne feroit aucun pétillement en brûlant , on ne feroit pas dans le cas de craindre de s'y méprendre; puifqu'il eft probable que l'on n'aura pas fophiftiqué le mercure par l'addition de ce métal , Si au cas que cela fût , on a encore pour le découvrir un figne nullement équivoque ; car le mercure ne volatilife pas le cuivre, & on le retrouve fur les charbons ; ce qui n'arrive pas aux amalgames faits avec le zinc , le bifmuth , ou le plomb ; puilque ces métaux le diffipent en fumée comme le mercure. Les amalmages faits avec l'or ou l'argent brûlent fans faire aucun bruif- fement ; mais comme ces métaux ne font nullement à craindre pris inté- rieurement , on peut employer avec confiance le mercure qui placé fur des charbons ardents fe diffipe en fumée fans pétillement &l fans flfflement, & on doit proicrire au contraire celui qui faute 6c pétille en brûlant fur des charbons , ou qui laiffe quelques parties métalliques. OBSERVATION C XXX. Ol'fervations Météorologiques faites en i6ji. dans la Ville de Copenhague J par Erasme Bartholin , (Y) TOut le monde reconnoît l'influence des caufes céleftes fur les phé- Obferv. i}0, nomenes qui fe paflent fur la terre , mais il n'eft prefque perfonne qui fade affez d'attention à la nature de chaque lieu , & à la conftitution de l'air particulière à chaque région ; cependant ce (croit un moyen sûr d'expliquer un grand nombre d'effets qu'on veut attribuer aux aftrcs , &qui dans leur in- finie variété dépendent des circonftanccs locales , de la qualité du fol & desvi- eiflitudes météorologiques diveriément combinées. Je me borne à donner les obfervations que j'ai faites pendant une feule année ; elles pourront fervir d'objet decomparaifonpour toutes les années fui vantes. 38S COLLECTION Actes de Copenhague. Années 1671. & 1671. a. Table Météorologique J AN V Au lever du foleil. 5 J 6 7 S 9 Iç II 1j "3 14 15 16 «7 18 19 20 il 12 *3 *4 *5 26 1" 18 *9 30 3» 3 4 î 6 7 8 9 10 il Sud-Oueft. Soleil dans les nuage? vent foible Eft. Gelée, vent foible. . Sud. Nuages, vent foible. . Sud. Nuages, veut foible. Sud-Eft. Gelée & vent. Oueft. Nuages , vent foible. . Sud-Fft. Gelée, vent. Sud fr ft. Pluie , vent foible. . Ouefl. Nuages , vent foible. . Ouell. Nuages. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. Sud-Oueft fol. dans les nua. vent foib Oued. Pluie , vent foible. Nord-Oueft gelée, vent foible. Sud-Oueft. Pluie , neige , vent foib Ouefl. Beau temps , vent foible. Sud Oueft. Pluie, neige , vent. Sud-Oueft. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. Sud- Oueft. Gelée , vent foible. Sud Oueft. Nuages, vent foible. Oueft. Tempête. Ouelf. Nuages, pluie. Oueft. Serein , vent. . Oueft. Nuages , vent. Oueft. Serein , vent. . Nord-Oueft. Serein , gelée, vent. Nord Oueft. Bellegelée, vent foib F.ft. Id. . . . Eft Neige, gelée, vent foible. Nord-Eft. Bellegelée, vent foible. de l'Année iÇji. 1ER. A midi. Sud-Oueft. Beau temps, vent foible. Eft. Gelée, nurges, vent foible. Sud. Nuages, vent foible. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. Sud Eft. Nuages, vent. Oueft. Nuages , vent foible. Sud Eft. Gelée , vent. Sud-Oueft. Pluie, vent foible. Oueft. Nuages , vent foible. Oueft. Nuages ,vent foible. Sud-Oueft Id. Sud-Oueft. Beau temps , vent foible. Nord-Oueft. Pluie, vent foible. Nord-Oueft. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Nuages , pluie, vent foible. Sud-Oueft. Pluie , neige , vent. Sud Oueft. Serein, vent foible. Sud-Oueft. Nuages , neige , vent foib. Sud Oueft. Serein, vent foible. Sud-Oueft. Nuages, ver.t foible. Oueft. Serein , vent. Oueft. Pluie , vent foible. Oueft. Serein, vent. Oueft. Nuages, vent foible. Nord-Oueft. Vent , feiein. Nord Oueft. Serein , gelée, vent. Nord-Oueft. Belle gelée , vent. Eft. Nuages, vent foible. Eft. Gelée , vent foible. Nord-Eft. Calme , belle gelée. FEVRIE R. Nord-Eft. Calme, belle gelée. Kft. Belle gelée, vent foible. . Eft. Gelée , foleil dans les nuages. Eft. Nuages , vent foible. Ml. Nuages, gelée , vent, f ft. Belle gelée, vent foible. Sud Oueft. Nuages,neige , ventfoibl Sud-Oueft. Nuages, vent foible Sud Oueft. Nuages, ferem, vent foib Mord-Oueft. Pluie, vent. Noid-Oueft. Serein, vent. . Nord Eft. Calme, belle gelée. Eft. Belle gelée , vent foible. Eft. Nuages, gelée, vent foible. Eft. Nuages , vent foible. Eft. Neige , gelée , vent. Eft. Serein, vent foible. Oueft. Serein , vent foible. Sud Oueft. Nu3ges , vent foible. Oueft. Nuages , vent foible. Nord Oueft. Serein, vent. Nord-Oueft. Id. Sud ACADÉMIQUE. Table Météorologique de l'Année iGji. J A N V I E R. Au coucher du folcil. 3*7 A minuit. Actes de Copenhague. Années 1671. & 1671. Sud. Gelée , vent foible. . . Eft. Nu?ges , vent foible. Sud. Nuages , vent foible. . Sud. Id. ... Sud-Eft. Nuages , vent foible. Oueft. Id. ... Sud-Efl. Gelée , vent , neige. Sud-Oueft. Pluie , vent foible. . Oued. Nuages, vent foible. Oueft. Nuages , vent foible. Sud. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Soleil dans les nuages , vent Nord-Oueft. Serein , vent foible. . Oueft. Nuages, vent foible. Sud Oueft. Pluie, vent foible. . Sud-Oueft. Nébuleux , vent foible. Sud-Oueft. Pluie , neige , vent. Sud-Oueft. Nuages , vent foible. . Sud-Oueft. Neige , vent foible. . Sud-Oueft. Nuages, vent foible. . Sud Oueft. Pluie, vent foible. Oueft. Nuages , vent. Oueft. Pluie, vent foible. Oueft. Nuages, vent foible. Sud-Oueft. Pluie , vent. Nord Oueft. Neige, vent. Nord- Oueft. Serein , gelée , vent. Nord-Oueft. Belle gelée, vent foible Ed. Neige, vent. Nord-Eft. Calme , belle gelée. . Nord-Eft. Calme, belle gelée. . Sud. Belle gelée , vent foible. Sud-ift. Nuages, vent foible. Sud. Nuages, vent foible , gelée. Sud Eft. Gelée , vent. Sud Oueft. Gelée , vent foible. Sud Oueft. Nuages , vent foible, gelée. Sud-E.ft. Gelée, neige, vent. Oueft. Nuages , vent foible. Oueft. Beau temps , vent foible. Sud-Oueft. Nuages , vent foible. Sud. Pluie, vent foible. Oueft. Pluie , vent. Nord-Oueft. Gelée , vent foible. Sud-Oueft. Neige , vent. Sud-Oueft. Belle gelée, vent foible. Sud-Oueft. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Beau temps, vent foible. Sud-Oueft. Beau temps, vent. Sud-Oueft. Neige , vent foible , gelée. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. Sud-Oueft. Pluie , vent. Oueft. Pluie, vent Sud-Oueft. Pluie , vent. Oueft. Nuages, vent foible. Oueft. Pluie , vent. Nord Oueft. Temps dair,gelée, grand v. Nord Oueft. Belle gelée, vent foible. Nord-Eft. Belle gelée , temps calme. Eft, Gelée , vent foible. Nord-Eft. Belle gelée , vent foible. Nord-Eft. Calme, belle gelée. FEVRIER. Nord-Eft. Calme , belle gelée. . Eft. Belle gelée , vent foible. Eft. Nuages , vent foible. . Eft. Nuages, vent foible. Eft. tielée , itnt foible. Eft. Serein , vent foible. Nord-Oueft. Serein, vent foible. . S d- lueft. Nuages, vent foible. Ou-- i. Nuages, vent foible. Nord Oueft. iol. dans les nuag. vent fo .Nord Oueft. .'ercin, vent foible. . Tom, VI, du Aiddy. Etrang. Nord-Kft. Belle gelée , vent foible. Eft. Gelée, vent foible. Eft. Gelée , vent foible. Eft. Nuages , vent foible. Eft. Belle gelée , vent foible. Eft. Gelée , nuages , vent foible. Sud-Oueft. Neige , gelée. Sud-Oueft. nuages, vent foible. Oueft. Vent , pluie. Nord-Oueft. Celée , vent. JNurd -Oueft. Beau ten>ps. vent foible. Ccc »■ ■ 1 1 I 11— MB— I Actes de Copenhague. Année.'; 1671. «C 1671. 388 COELL FEVR a. 3 S Au lever du foleil. NorJ-Oueft. Serein , vent foible. Oueft. l'kiie , vent. Oueft. Belle gelée , vent foible. Elt. Soleil dans les nuages, vent foib, Sud. Serein , vent foible. Sud Elt. Serein , gelée, vent. . C T I O N 1ER. A midi. 1 L Ii I| •S 16 17 18 10 il ii »? M î) i6 17 18 1 i J 5 6 7 8 9 10 1 1 ii Ii is' 16 17 18 »9 10 il 11 »3 M M 16 17 18 »9 3° Sud lire. Serein , gelée, Elt. Nuages , gelée. Eft. Nuages, gelée, vei Nord. Gelée,f ol. dans le Nord. Relie gelée jag, Nord. Belle gelée , vent foible. Nord. Belle gelée , vent foible. Sud. Gelée , nuages , "' v. fo: ..jages , vent foible. . Sud Oueft. Neige, gelée, vent. . Oueft Soleil rougeàtre, belle gelé' Ouelt. Nuages, gelée, vent foible. Ouelt. Nuages, vent. . Nord-Oued. Serein, vent foible. Ouelt. pluie , vent foible. Nord-Oued. Serein, vent foible.. Lit. Serein , vent toible. Sud-i.lt. Serein , vent foible. Sud-Efl. Serein , vent foible. Eft. Nuages , vent foible. Eft. Id. Nord. Serein , vent foible. Nord. Serein, vent foible. Nord. Serein, vent foible. Sud. Nuages, vent foible. Ouelt. Serein , vent. Ouelt. Nuages, vent toible, Oueft. Serein , vent foible, Oueft. Serein , vent. MARS. Oueft. Nuages , vent foible. Eft. Id. Eit. Gelée , ven: foible. Eft. Serein , vent. . . E!t. Serein, vent. Elt. Serein , vent. Nord-£It. Serein, vent foible. . Elt. Serein , vent foible. Nord. Niwges , gelée , vent foible Eft. Nuages , gelée , vent. . Elt. Gelée , vent, nuages. Eft. Neige , vent. Elt. Nuages, vent. Elt. Nuages, gelée, vent. Eft. Gelée , ferein , vent foible. . Elt. Serein, venc modéré. Nord-Eft. Nuages , vent modéré. Nord-Eft. Serein , gelée. . Nord-Eft. Serein , gelée , vent foib Nord-Eft. gelée, neige, vent. . Nord-Eft. Gelée , neige, vent. . Elt. Gelée, neige, vent. Eft. Gelée, grande tempère. . Nord-Eft. Serein , vent modéré. . Eft. Id. Id. Gelée , vent modéré. . Id. Nuages , vent foible. fd. Nuages, vent faible. Sud- Oueft. Nuages, vent foible. . Sud-Oueft. Nuages , vent foible. Sud-Oueft. Pluie , nuages. Ouelt. Nuages , vent foible. Eft. Serein , vent foible. Eft. Serein , vent. Eft. Serein , vent. Elt. Serein, vent. Eft. Serein , vent. Nord-Eft. Serein , vent foible, Elt. Serein , vent foible. Eft. Nuages , vent foible. Eft. Nuages , gelée , vent. Eft. Nuages , vent. Eft. Nuages , vent. Eft. Nuages , vent. Ed. Gelée , vent foible. Elt. Serain , vent modéré. Eft. Serein , vent foible. Nord-Eft. Nuages, vent rnodérê.neige. Nord-Eft. Serein , gelée vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord-Eft. Gelée, neige, vent. Nord-Eft. Nuages , gelée , vent. Eft. Gelée , neige vent. Nord-Eft. Tempête.nuages. Elt. Serein , vent. Eft. Serein, vent modéré. Id. Serein , vent modéré. Id. Nuages, vent foible. Id. Serein , vent foible. Sud-Oueft. Serein, vent foible. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. Oueft. Serein , vent modéré. ACADÉMIQUE. FEVRIER. 389 Au coucher au fait il. Nord Oueft. Kl. Oueft. Pluie , vent foible. T Nord-Oueft. Soleil dans les nuag. 1. foib Eft. .Serein , vent foible . Stld-J Lit. Gelée, vent foible. . Stid-F.lt. Serein, gelée vent foible Eli. Nuages , vent foible. . Eft. Nuages g^lée , vent foible. Nord-i )ue.t. Serein , ve:u foible. Nord. Gelée, veut foible. Nord-Eft. Belle gelée , vent foibls Sud. Nuages, vent foible. Oueft. Serein , vent foible. Oueft. Pluie muges , vent foible Oueit. Serein , vent foible. Oueit. Serein , vent foible. Oueft. Nuages , calme. Ed. Soleil dans le* nuages , vent foible Eft. Serein , vent foible. Elt. Serein, vent. , . . Ed. Serein , vent. Eft. Serein , vent. Nord Fit. Neige , gelée vent foible. . Eft. Serein , vent foible. Ed. Nuages , gelée, vent foible. Ed. Nuages, gelée, vent. Eft. Neige, vent , gelée. Fft. Nuages, vent. Fd. Pluie grêle. F.d. Nuages", vent foible. Ed. Serein , vent foible. Ed. Serein , vent foible. Nord-Elt. Neige , gelée. Nord- Eft. ferein gelée , vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord-Elt. Nuages , vend Nord-Ed. Nuages, vent. Eft. Nuages , vent. Nord Eft. Serein , vent. Eft. Serein , vent. Eft. Serein, vent modéré. . . Eft. Id. Id. Nuages , vent foible. . Id. Nuages , 'vent foible. Sud-Oueft. Nuages, vent foible. . Sud-Oueft. Nuages, vent foible. . SuJ-Oueft. Nuages , vent modéré» . A minuit. Nord-Oueft. Pluie , vent. Oued. Pluie , neige, vent. Nord. Belle gelée, vent foible. Eft. Belle gelée , vent foible. Sud -Eft. Gelée , vent. Sud-Eft. Nuages , gelée, vent. Eft. Nuages , gelée , veut foible. Nord. Nuages, g»Iée , vent foible. Nord. Gelée , neige , ven: foible. No c. Gelée, vent foible. Nord -Eft. Gelée , vent foible. Oued. Nuages , vent. Oued. Calme, belle gelée. Oued. Nuages, gelée, vent Foible. Oued. Pluie , vent. Oueft. Beau temps , vent foible. Actis DE Copenhague. Années 167t. & 1671. M A R S. Oueft. Clair , gelée blanche, vent foible. E'.i. Gelée /vent , foible. Eft. Clair , gelée , vent. Ed. 1 lair , gelée , vent. Eft. Clair, gelée, vent. Eft. Belle gelée, vent. Ed. Belle gelée, vent. Eft. Gelée , vent. Eft. Gelée , vent , nuages. Eft. Gelée , vent. Eft. Gelée , vent, neige. Eft. Nuages , vent. Eft. Nuages , neige. Eft. Nuages, vent foible. Eft. Calme , belle gelée. Nord-Eft. Gelée , vent foible. Nord Eft. Neige, gelée, vent. Nord-Eft. Belle gelée, vent modéré. Nord-F.lt. Nuages, neige, vent. Nord-Eft. Nuages, gelée, vent. Nord-Eft Nuages , gelée , vent. Eft. Gelée , vent. Nord-Eft. Vent „ ferein. Eft. Gelée, veDt. Eft. Belle gelée ,vent modéré. Id. Gelée, vent modéré. Id. Nuages , vent foible. Id. Pluie , vent foible. Sud-Ouelt. Nuages , vent modéré. Sud-Oueft. Nuages, vent modéré, pluie. Sud-OuellJs'uages , pluie. 390 COLLECTION Actes de Copenhague. Années 1671. & 1672.. ! 5" AVRIL. Au lever du foleil. 1 A 5 6 7 8 S Io 1 1 11 1 : *H 1\ 10 I'7 18 «9 1 3 2 1 22 ** *•) is 16 '7 18 *9 30 3 S ( 7 8 9 10 I 1 I I • 1 M li Eft. Sol. dans les nuages , vent modéré 6.1t. Serein , vent modéré. Mord. Jd. . Nord. id. . Sud-Eft. Soleil dans les nuag. v. mod Oueft. Serein , vent modéré. . . Nord Oued. Id. Nord. Id. Eft. Id. . Oued id Sad-Eft. Id. Oueft, Id Id. id. ... Sud. Id. .... Sud-Oueft. Id. Id.id. A midi. Sud -Oued. Serein, vent modéré. . Sud. Soleil dans les nuages.vent mode Sud. Serein , vent modéré. Oueft, Serein , vent. Oueft. Soleil dans les nuages , vent. Oueft Soleil d.ins les nuages , vent. Nord Oueft. Soleil, ferein , vent. . Nord, Soleil dans les nuages, verit. Sud-Oueft. Nuages, vent modéré. . Sud-Oueft. Nuages, vent modéré. . Oueft. Nuages , vent modéré. . . Nord-Eft. Soleil dansles nuages, vent Vord-Eft. Nuages , vent modéré. . Nord-Eft. Serein , vent modéré. . Nord-E". Serein , vent modéré. . Nord-Eft. Id. Id. id. Nord. Id. . NordOueft. Id. Mord. Id. id. Serein , calme. Sud Oueft. Serein, vent modéré. Oueft. Id. M. id. Id.id. Eft. Id. Eft. Id. . . Id. id. Id. Soleil dans les nuag. vent modéré Id. Soleil dans les nuag. vent modéré MAI. Outf . Serein, vent modéré. Sud. Serein , vent modéré. Sud-Oueft. Id. Oueft. Serein , vent. Oueft. Nuages, vent modéré. Oueft. Serein , vent. Nord Oueft. Serein , vent. Nord. Serein , vent. Sud-Oueft. Serein , vent modéré. Sud-Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. Nuages, vent modéré. Nord-Eft. Serein , vent modéré. Nord-Eft. Serein , vent modéré. Nord-Eft. Id. Nord-Eft. Serein, vent modéré. Id. id. Id. id. Id. Serein , vent. Nord-Oueft. Serein, vent modéré. Nord. Id. Nord-Eft ; id. Oueft. Serein-, vent modéré. Nord Oueft. Id. Id. id. Sud-Oueft. Id. Eft. Id. Eft. Serein , vent. Id. Serein , vent modéré, Id id. Id. id. Eft. Serein , vent modéré. Id. id. Id. id. Id. id. Sud Oueft. Id. Oueft. Id. Nord. Id. Nord. Id. Sud-Eft. Id. Oueft Id. Sud-bft. Id. Oueft. Id. Id. id. Sud. Id. Sud-Oueft. Id. Id. id. Oueft. A C A D É A V Au coucher du foleil. Oueft. Pluie , vent modéré. . . Eft. Nuages , vent modéré. Sud. s oh il dans les nuages , vent. Ouell. Nuages i vent t'oible. Ouell. Soleil dans les nuages , vent.! . Ouell. Soleil dans les nuages , vent. . Nord. Soleil dans les nuages , vent. . Oueft, Soleil dans les nuages, vent mod Sud-Ou.'ii. Soleil dans les nuag v. mod Ouell. Nuages , vent modéré. Nord-Oneil. Nuages, vent modéré. . Oueft. Soleil dans les nuages , vent mod Nord-l.lt. serein , vent modéré. . . Nord-àll. Id. Nord-fcft. Serein, vent modéré. . Id. Pluie , vent modéré. . Id. Serein , vent modéré. . Id. id. . Nord-Ouell. Id. Nord. id. ... Sud hfl. Id. Ouell. Serein , calme, . Nord Ouell. Serein , vent modéré. . Id. Vent modéré. . . Sud. Serein , vent mod. . tft. Id. . LU. Id tft. Soit, il dan< les nuages. Id. Soleil dan» les nuages, vent modéré Id. id M I Q U E. R I L. 33» Eft. Serein , vent modéré. Id. id. Id Serein. . . Sud. Serein , vent modéré. Sud-Ouell. id. . Nord-Ouell. Id. . Nord, fereia. No.d -Ouell. St. rein , ve;;t modéré. Oueft. Id. Nord tft. 'd. Sud-Ell. Id. Ouell. Id. Id. id. ... Sud. Id. Sud Oueft. Id. Id. veut modéré. A minuit. Sud-Oueft. Nuages, vent modéré. Sud-Ouell. Pluie, vent modéré. Ouell, Serein , vent. Ouell. Nuages, vent modéré. Ouell. Serein , vent. Ouell. Serein , veut. Nord. Serein , vent. Ouell. Nuages, vent modéré. Sud-Ouell. nua.es , vent modéré. Ouell. Nuages , vent modéré. Nord-Oudt. nuit claire. Ouell. Serein , vent modéré. Nord £11. Serein , vent modéré. Nord. Belle gelée , vent modéré. Nord. Belle gelée , vent modéré. Nord-fil. Neige, grêle, gel. vent mod. Nord. Gelée , vent modéré. Nord-Ouell. Serein , vent modéré. Nord. Belle gelée , vent modéré. Id. Gelée , vent modéré. Sud-Ouell. Serein, vent modéré. Nord-Ouell. Serein, vent modéré. Ouell. Serein , vent modéré. Id.. Serein , vent modéré. Sud-hlt. Serein , vent modéré. tft. Id. tft. Id. Id. id. Id.id. Id. Nuages, vent modéré. Actes de Copenhague . Ar.nces 167N &i 1672. M A I. tfl. Serein , vent modéré. Nord-tll. Id. tft. Tonnerre , pluie , vent modéré. ; uil-tll. Vent modéré. Ouell. Id. Nord Ouell. Serein , vent modéré. Nord. iJ. Nord tfl. Vent modéré. Nord Oueft Serein, veut modéré. 1 il. Vent modéré. Sud tft. Serein, vent modéré. Outil, id. Id. id. Sud. Id. Sud Oueft. Vent modéré. Id. id. Ce c 2 39* C 0 L L M 1 ECTIOH Actes de l I. Copenhague «^5 | § Au lever dufohil. A midi. Années 1671 S' « & 1671. 17 Oueft. Id. Oueft. Id. 18 Id. Soleil dans les nuages, vent. . Id. id. ?9 Id. Pluie, vent modelé. Id. 1 luie , vent modéré. 10 Id. Soleil dans les nuag, vent mode J d. Nuages , vent modéré. îi Id. id. Id. Serein, vent modéré. 11 Nord. Id. Nord. id. » j Nord Oueft. Pluie, vent modéré. . Id.id. M Nord. Soleil dans les nuages, v. mod Nord-Oueft. Id. M Nord -Oueft. Serein, vent modéré. Id. id. iù Nord. Soleil dans les nuag. , v. mod Nord. Id. *7 Eft. id. Lit Nuages, ventmodéré. 18 Nord. id. . . Nord-fc.lt. Nuages , calme 2V Nord-Eft. Id. Id. Serein , vent modéré. }° Eft. Id. ... .Eft. Id. 31 Eft. id. . Eli. Id. JUIN. 9 10 11 u 1, u 16 •7 >8 m 11 it *3 M M 26 17 z> 30 Eft. Nuages, vent modéré. Ed. Serein, ventmodéré. Nord Ed. Id. . Oûèft. Soleil obfcurci , vent modéré Oueft. Serein , vent modéré. . Nord-Oueft. Soleil obfurci , nuages Oueft.' Soleil obfcurci , vent. Sud. Pluie, vent modéré. Sud. id. Oueft Soleil obfcurci , vent modéré Ouell. Nuages, vent modéré. . Oueft. Serein , vent. Oueft. Serein , vent modéré. Sud-Oueft. Nuages, calme. . Sud-Oueft. Nuages, vent modéré, Sud-Oueft. Sol. obfcurci , vent mod Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. Pluie , vent mod-: ré, Oueft. Nuages , vent doux. Nord ferein , vent modéré. Nord , id. . . . .. Nord. id. . . Nord-Eft. Id. Nord Oueft. Nuages. Oueit nuages , vent modéré. Oueft ferein, ventmodéré. . Oueft pluie , vent modéré. Oueft. Nuages , vent modéré. . Oueft. Serein , vent modéré. . Oueft. Serein , vent modéré. . . Eft. Nuages, ventmodéré. Eft. Nuages , vent modéré. Sud-Oueir. Nuages, ventmodéré. Oueft. Nuages , vent modéré. Oueft. Serein, ventmodéré. Oneft. Nuages, venr. • Oueft. Nuages , vent. Sud. Pluie , vent modéré. Sud. Pluie, vent. Oueft. Serein , vent. Oueft. Serein , vent. ■Oueft. Id. Oueft. Serein , vent modéré. Sud Uueft. Serein, calme. Sud-Oueft. Pluie , vent modéré. Sud Oueft. Pluie, ventmodéré. Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. Pluie, ventmodéré. Oueft. Serein, vent. Nord. Serein , ventmodéré. Nord. Id. "Nord. Id. Nord- Oueft. id. Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. id. Oueft. Serein, vent modéré. Oueft Serein, ventmodéré. Oueft. Serein , vent modéré. Oueft. Serein , vent. ACADEMIQUE. m M A I. Au coucher du folcil. Oueft. Soleil dans les nuages, vent mod Id. id. ... Idsid. ; . Id. id. Id. id. ... Nord Oueft. Id. Id. id. Id, id. .... Id. iJ Nord-Fil. Nuages. Eft. Nuages , vent modéré. Nord-Eff. Id. . . Nord-Eft. Serein., vent mftdéré. . . Eft. Nuages, vent modéré. . Eft. Id. Sud-Oueft. Nuages, vent modéré. . Eli Nuages , vent modéré. Sud-Oueft. Id. Oued. Serein , vent modéré. Oue't. Nuages , vent. Sud-Oueft. Soleil obfcurci , vent mod Ouelt. Soleil obfcurci , vent. Sud. Pluie , venr modéré. . Sud Ouelt. Soleil obfcurci , vent. Oueft. Serein , vent. Oueit, Id. Ouelt. Soleil obli nrci , vent modéré. . Oueft, Soleil obfcurci , vent modéré. . Sud-Oueft. Soleil obfcurci , calme. . Bnd-Oueft, Soleil obfcurci, vent mod Sud Oueft. Soleil obfcurci , vent, . Oueft. Nuages, vent modéré. Ouelt. Nuages , vent modéré. . Ouelt. Nuages , vent. . Nord. Nuages, vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord-Oueft. Nuages , vent doux. .. Sud-Oueft. Nuages , vent doux. . . Ouelt. Pluie , vent doux, . Oueit. Nuages, vent doux. Ouelt. Nuages , vent modéré. Ouell. Nuages , vent modéré. Ouett. Nuages , vent modéré. Ouelt. Serein , vent modéré. Ouelt. N uages , vent doux. A minuit, Oued. Id. Id.. Pluie , vent modéré.' Id. Nuages , vent modéré. Id.. Nuages. Nord-Oueft. Pluie calme. Nord, Pluie calme: Nord. Pluie , vent modéré. Nord-Oueft. Serein , vent modéré; Nord. Vent modéré. Nord-Eft. Id. Eft. Nuages , vent modéré. Nord-F.lt: Id. Nord -LU. id. Eft. id. Eft. id. Actes DE Copenhague. Années 1671. & 1671. JUIN. Oueft. Nuages, vent modéré. Eft. Id. Oueft. Id. Ouelt. \ nages , vent modéré. Nord Ouelt. Nuages , vent modéré. Sud -Ouelt. Nuages , vent modéré. Sud-Ouelt. Pluie, vent modéré. Sud. Pluie, vent modéré. Sud-Oueft. Pluie, vent. Oueft. Nuages , vent modéré. Oueft. Vent , nuages. Oueft. Nuages , vent modéré. Oueft. Nuages, vent modéré. Sud Oueft. Nuages, calme. Oue't. Pluie , vent modéré. Oueft. Nuages , vent modéré Ouelt. Pluie , vent. Oueft. Vent doux. Oueft. Pluie , vent doux. Nord. Serein , vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord Oueft. Vent modéré. Oueft. Nuages , vent doux. Oueft. Nuages, vent doux. Oueft. Nuages, vent doux. Oueft. Pluie , vent modéré. Oueft. Heau Ciel , vent modéré. Oueft. Beau Ciel , vent modéré. Oueft. Beau Ciel, vent mo> Oueft. Beau Ciel , vent modéré. 394 ACT HS DE Ce PENHAGUE. Années 1671. & 1671. C O L L E C JUILL TION E T. a s 1 5 c 7 8 9 le I I Jh 1 1 7 1: »9 2 2 1 ii *3 1 2 »7 *8 *9 30 3' Au lever dit foie.!. Oueft. Serein , vent doux, fcft Id. . . Sud. Nuages, vent doux. . Sud. Id. Oueft. Id. . Sud. Id. Ouell id. Nord Ouell. Nuages , vent modéré. Nord-Oueft. Serein, vent modéré. Nord Oueft. Pluie , vent modéré. Nord- 1 11. Serein , "vent modéré. . jlld. Id. Nord-Eft, id. I il. Pluie , vent modelé. Sud Oueli. Id. Nord. Id. . Nord. Pluie , vent modéré. . Nord. Serein , veut modéré. . . Nord Oueft. Id. Nord- Ouell. Kl. . Nord Nuages , vent modéré. . Ouell. Nuages , vent modéré. . Nord. Nuages , vent modéré. Kit Nuages, vent modéré. . Sud. Serein, vent modéré. Sud. S-Tein- , calme. Sud. Nuages, calme. . Sud-Oueli. Serein , calme. Oueft. Nuages , vent modéré. Noid Ouell. Nuages, vent modéré Oueft. Pluie, vent modéré. A midi. Eft. Serein , vent.. Kl. Nuages , vent. Sud. Nuages , vent modéré. Sud. Pluie , vent modéré. Ouell. Serein v vent modéré. Sud. Serein , vent modéré. Sud Ouell. Serein , vent modéré. Nord Ouell. Serein , vent modéré. Nord -Ouell. Nuages, vent modéré. Nord. Nuages , vent modéré. Nord Eft. Serein , vent modéré. Lit. Id. ttl. Id. Sud-Or.eft. Serein , vent modéré, Oueft. Nuages ,. vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord. Serein , vent modéré. Nord. id. Nord-Oueft. id. Nord-Ouell. Id. Noid -Ouell. Serein , vent modéré, Oueft. Pluie , vent modéré. Nord-Oucll. Serein , vent modéré. Sj.i-Ell. Serein, vent modéré. Sud. Id. Sud. Serein , vent modéré. Sud Serein , calme. Sud-Ouelt. Serein , ventmodéré. Nord-Ouell. 1 laie , ventmodéré. Nord-Oueft. Nuages, vent modéra. Oueft. Ho:e , venc modéré. A O U S T. Oueft. Serein, ventmodéré: Oueft. Nuages , vent modéré. . Oueft. Serein , ventmodéré., Nord-Oueft. Nuages, ventmodéré Oueft Serein , vent modéré. Oueft. Serein , vent modéré. . Sud- Ouell nuages, ventmodéré. Sud Oueft plme , tonnerre , éclair Oueft. Serein, ventmodéré. . . Oueft. Serein , vent mod: ré. . . Oueft. Serein , vent modéré. . Ouell. id, . Sud. Id. . . , >ud. Pluie, vent modéré. . Noid-Oueft. Pluie, vent. Oueft. Serein , vent. Sud Oui II. Serein , vent modéré, Oueft. Pluie , vent modéré. Nord-Oucll. Serein., vent modéré Ouell. Serein , vent modéré. Sud- Oueit. Id. Sud Ouell. Serein, ventmodéré. Ouell. Nuages, vent modéré. Oueft. Nuages, ventmodéré. Ouell. Serein , vent modcié. Oueft. Id. Ouell. id. Sud. Nuages , vent modéré. Sud. I luie , vent modéré. Nord-Oueft, 1 luie , veac. Eft. A C A J U D Ê I L Au coucher du fultil. E(E Nuages , vent. Eft. Plaie , vent modéré. Sud. Nuages , vent modéré. Sud. Nuages , vent modéré. Nord-tft. Nu3ges, vent modéré. . Sud. Pluie , vent modéré. . Nord Oueft. Serein , vent modéré. _ . NcrdOudl. Nuages, vent modéré. Nord Oueft. Nuages, vent modéré. . Nord. Seiein. . « Sud. Serein , vent modéré. , Nord-kit. Vent modéré. Eil. Serein, vent modéré. Sud-Oueft. Pluie , vent modéré. Oueft. Pluie , vent modéré. Nord. Nuages, vent modéré. . Nord. Nuages, vent modéré. Oueft. Serein , vent modéré. Nord -Oueft. Serein , vent modéré. . Nord -Oueft. Id. . Sud. Id. Oueft. Pluie, vent modéré. Nord-Oueft. Nuages . vent modéré. Sud. Nuages , vent modéré, Nord-Oueft. Nuages, vent modéré. Sud. Nuages , vent modéré. Sud. Nuages , calme. Sud. Nuages, vent modfré. Nord-Oueft. Nuages , vent modéré. Nord-Oueft. Nuages, vent modéré. Oueft. Nuages , vent modéré. . IQUE. E T. 395 A minuit. Eft. Nuages , vent doux. Siid-kft. nuages , vent modéré. Sud Oueft. Nuïges , vent modéré. Sud-Oneft. Id. Sud-kft. Id. Sud. Nuages , vent modéré. N rd-Ou<.ft. Nuages , vent modéré. Oueft. Id. Nord-Oueft. Pluie, vent modéré. Nord. Beau Ciel, vent modéré. Sud. Beau Ciel , vent modéré. Nord- Eft. Beau Ciel, vent modéré. Eft. Pluie , vent modéré. Sud-Oueft. Id. Oueft. Id. Norii-Ouell. Pluie, vent modéré. Nord. Beau Ciel , vent modéré. Nord-Oueft. Beau Ciel , vent modéré. Nord-Oueft. Vent modéré. Nord Nuages, vent modéré. Sud. Vent modéré. Oueft. Pluie , vent modéré. Nord-Eft. Nuages, vent modéré. Sud. Nuages, vent modéré. Sud. Serein , calme. Sud. Nuages , calme. Sud. Pluie, calme. Sud. Pluie , vent modéré. Nord-Oueft. Nuages , vent modéré. Oueft. Pluie, vent modéré. Oueft. Nuages ,vent modéré. Acte» de Copenhague. Années 1671. & 1671. A O U S T. Oueft. Nuages, vent modéré. Sud-Oueft. Nuages, vent modérée Oueft. Nuages , vent modéré. Nord-Oueft. Nuages, vent modéré. Oueft. Nuages, vent modéré. Sud. Pluie, vent modéré. Sud Oueft. Nuages, vent modéré. Oueft. Serein, vent modéré. Oueft. Nuages. . . Oueft. Nuages , vent modéré. Oueft. Serein , vent modéré. Oueft Nnages. Sud. Nuages. Sud. I luie , vent modéré. Ou-ft Pluie, vent. Tom, f'I, d8 *9 3° 31 /4a /«w e ficur Prottenfys , le mit à l'ouvrage, & il a réuffi par le procédé fuivant ; Copenhague. c'clt lui qui va parler. J'ai pris 400 livres de la plante entière , feuilles &: racines, je les ai années 1671. fait broyer & hacher, & enfuite je les ai jettées dans un grand vafe de ^ i6yx. bois,' en valant par defTus allez d'eau chaude pour qu'elle furnageât. Je Obferv ni. pris enfuite quantité luffifante de la même plante &c j'en tirai p.ir ex- preffion le fuc qui renferme le fel efTentiel : je l'ajoutai à ce que je defti- rois à la fermentation , Si j'en fistle même des cendres de la même plante dont je fis lécher &c brûler une certaine quantité ; par ce moyen j'ai combiné le fel fixe contenu dans les cendres avec le fel volatil effen- tiel que renfermoit le fuc ; combinaifon dont l'effet eft de produire la fer- mentation , & qui en produira une dans le mélange; quand la fermenta- tion fut achevée , je tirai l'efprit par la diftillatioii , &c je le recTirîui fui- vant la méthode ordinaire. Cet efprit eft (ans contredit un ttès-bon antifeorbutique , & l'on peut l'employer avec avantage, tel qu'on le retire par cette opération; mais pour qu'il foit plus efficace, Se que l'on foit en droit de le nommer efprit cflentiel , j'y ai joint le fel efTentiel que j'ai tiré du fuc de la plante, le Ici fixe fourni par la leffive des cendres & l'huile diftillé^ ; & comme mon opération , pour extraire l'efprit & l'huile, ne m'en avoit pas fourni une quantité luffifante, j'employai celle que j'eus par la diftillation de huit livres de femences. La combinaifon de tous ces principes qui avoit paru difficile à Monficur Prottenitis l'étoit auffi réellement, & je n'y réuflis qu'en commençant par mêler le fel efTentiel avec le fel fixe , par ce moyen je parvins à dilîbudre le fel fixe dans l'efprit volatil , & je finis par y faire entrer l'huile. Le même procédé m'a donné l'efprit efTentiel du cochlearia , & ce qui me détermina à faire cette opération , c'eft que le cochlearia eft plus commun que le creffon fauvage &i plus en ufage. On pourra, fi l'on veut extraire l'efprit efTentiel du becatunga & du trèfle d'eau par la même ma- nipulation , Si l'on aura auffi un bon antifeorbutique; mais je crois qu'on doit toujours préférer, pour l'ufagc le creffon fauvage Si le cochlearia. , parce que le goût & l'odorat démontrent qu'ils contiennent' plus de prin- cipes volatils & huileux que les deux autres plantes dont il eft queflion. La dofe de l'un ou l'autre de ces efpriis effentiels eft d'un gros à pren- dre dans un verre de quelque liquide, dont le choix eft affez indiffè- rent , pourvu qu'il ne contienne aucun principe qui puifie décompofer notre remède , en s'emparant de Ialkah volatil qui y domine ; c'eft ce qui arriva fous mes yeux il y a quelque temps; on s'étoit fervi d'un ex- cipient qui contenoit un acide vitriolique , celui-ci attira à lui l'alkali vo- Util , la combinaifon do notre remède fut détruite 6c notre attente fruf- tréc. Au refte, avec ces précautions on peut le donner dans toute forte d'eau , de même que dans du vin ou dans l'efprit de vin ; le vin eft ce qu'il y a de mieux , mais quelque foit le véhicule , il faut avoir atten-. E ce 2 4o6 COLLECTION « . « mi—— tion de ne l'employer que froid , car fa chaleur , s'il en avoit , feroit diflî- Actes de per les parties volatiles du remède. Cop£nhagui. Gafpard Kolichen, Médecin de la Ville de Copenhague, examina avec , , . foin l'efprit , le fel volatil , le fixe & l'huile que nous avoient donné nos r'ees,71- différentes opérations avant que je les enfle combinés, & il a approuvé & 1671. .. ' .■ ' cette préparation. Obierv. 1 54. Dernièrement j'en ai fait faire ufage à plufieurs fcorbutiques avec fuc- cès ; Se pour véhicule je m'étois fervi de l'eau antifeorbutique d'Olaus Wor- mius. Prottenius a aufli éprouvé l'efficacité de ce remède fur deux perfonnes malades du feorbut. Obferv. 11. ACTES DE COPENHAGUE. ANNÉES ï6ji. Se i672. SECONDE PARTIE. OBSERVATION XI. Sur la poudre à canon. REpandez quelques grains de poudre à canon fur du papier blanc ; mettez-y le feu ; fi la poudre s'enflamme promptement , li l'éclat de la flamme eft vif, & fi après l'inflammation il ne refte rien fur le papier on peut regarder cette poudre comme très-bonne; mais fi elle eft lente à s'enflammer, fi elle laiffe quelques grains blancs fur le papier, ou qu'elle le brûle, on doit la décider mauvaife, &c croire que la pro- portion du nitre , du charbon 6c du foufre n'eft point telle qu'elle doit être. Quand il eft queftion d'afîîgner les différents degrés de force de plu- fieurs poudres ,' alors l'inftrument que l'on nomme éprouvette de poudre devient très-commode. Il y a deux fortes d'éprouvettes ; dans toutes deux la force de la pou- dre fe mefure par la quantité de mouvement imprimé à un obftacle ; dans l'une , Pobftacle eft élevé perpendiculairement; dans l'autre, il eft; fufpendu , & décrit par Ion mouvement des arcs de cercle ; l'inftrument eft gradué pour la commodité de l'obfervation. La poudre qui fait par- courir à un obftacle donné un plus grand nombre de degrés, eft la plus forte ; il faut que la quantité de poudre foit la même des deux côtés , & généralement que toutes chofes (oient égales. Malgré toutes les précautions & toute l'exaclitude , cette épreuve n'e4 pas toiijours bien concluante ; il arrive Couvent que la même poudre Ô£ à la même dofe fait parcourir au même obftacle des efpaçes inégaux ; ACADÉMIQUE. 467 mais cette erreur dépendant du peu d'exactitude de la combinaîfon des ^mim mmm — 'B matiercs qui entrent dans la compofition de la poudre, on ne doit pas Actes dk l'imputer à l'inftrument qui 'fera très-bon , dès qu'on aura trouvé une Copenhague. meilleure manière de faire la poudre à canon. Il faut avoir foin de net- années 167U toyer l'irutrument à chaque explofion. Le temps fec eft le plus favorable ^ ,671i pour ces fortes d'expériences. Une chofe remarquable, c'eft que fi l'on charge un canon avec deuxObferv. Ht efpeces de pendre d'inégale force , il faut toujours mettre la meilleure dans le fond du canon ; & qu'un canon chargé avec deux poudres de différente force , pouffe le boulet plus loin que fi la charge avoit été toute entière de la meilleure poudre. ACTES DE COPENHAGUE. T O Al E IL ANNÉE 1^73. OBSERVATION XXV. Sur un arbre philofophiquc , par THOMAS BARTHOLIN. LE 16 Septembre 167^. m'étant trouvé avec Gafpard Bartholin chez obfery. *S Monlieur Henri de Moinichen , ce Savant nous fit voir un petit ar- bre phiiolophique qui s'étoit formé dans une préparation de perles; cet arbre étoit blanc, il avoit de petits rameaux, 6v s'élevoit le long des pa- rois du vaifTeau de verre qui contenoit la préparation de perles où il s'etoit formé. OBSERVATION LXVII. Sur le fel volatil des oifeaux & des poijfons , par OLAUS BORRICHIUS. PRenez un oifeau domeftique ou fauvage , ou fi vous voulez , ne pre- Obfcrv. 67, nez que fon fang , ou lés os décharnés , ou fa chair pour en faire la diftillation , cela eft indifférent , car le réfultat fera le même : mettez en- fuite dans une cornue de verre les parties que vers Elirez choifics ; adaptez à la cornue un grand récipient , & poiezl'alrmbic dans un bain de iable ; fi le feu eft bien foutenu , vous verrez peu de temps après pr.ffer dans le récipient une affçz grande quantité de phlegmc, quelque peu d'ef- 4o8 COLLECTION mu i h— prit âcrc & falin , beaucoup d'huile fétide & du fel volatil. Actes de Je ne me fuis pas contenté de faire ces expériences fur des oifeaux de Copenhague, baffe- cour ; je lésai fjites encore fur l'aigle comme iur Poifeau qui devoit le . , , moins contenir de fel volatil, ii la rapidité & l'élévation du vol font ca- ' "- pables d'opérer la di(Tïpation totale de ce fel dans les oifeaux. Obfery; 67. J'avois pris les irmfcies de la poitrine comme les plus exercés & les plrs defléchés ; ils pefoient vingt onces , & j'eus feize onces de phlegme , deux onces d'huile empyreumatique , trois drachmes d'alkali volatil , vingt-qua- tre grains d'alkali fixe tiré de la tête morte , qui d'abord pefoit douze onces , & qui brûlée à l'air libre , fe trouva réduite après la leffive à trois drachmes; de forte que la terre, proprement dite, n'entroit que pour un cinquante troifieme dans la compofition des parties de cet oifeau de proie > tandis que le fel volatil y étoit en égaie quantité : il eft donc évident que ce fel exifte chez les oifeaux , & il ne l'eft pas moins qu'il (e trouve chez tous les animaux ; car j'ai eu les mêmes produits en opérant fur de la chair de bœuf, fur le fang de quelque animal que ce foit , & même fur celui de l'homme. Mais pour ne rien dtguifer , je dois avouer que la diftilla- tion du fang d'un fiévreux me donna beaucoup moins de fel volatil , &c plus de terre que je n'en avois eu en diftillant de la viande de bœuf & du fang d'un homme fain ; cette différence femble annoncer que l'ufage intérieur du fel alkali volatil feroit très-avantageiix pour la guérifon des fièvres, en le proportionnant à la déperdition qu'en occafionne le mou- vement fébril. Les poiffons ne contiennent pas moins de fel volatil que les autres ani- maux , & l'on en fera convaincu fi l'on cherche de bonne foi à décou- vrir cette vérité par le fecours des expériences chymiques, & non par de vains raifonnements. Soumettez en effet les poiffons à la diftillation , comme vous avez vu ci-defïus que je l'ai fait à l'égard de la viande , cal- cinez ce qui réitéra dans la cornue , leffivez cette calcination ce faites évaporer la leffive pour en tirer le fel fixe, & tous vos fens dépoferont que les poiffons de mer Si ceux d'eau douce contiennent un alkali vo- latil & un alkali fixe. Je ne fais fi quelque poifïbn peut donner plus de fel volatil que la merluche qu'on nous apporte d'Iflande , après avoir été defféchée à l'air : mais , outre une allez grande quantité de phlegme & beaucoup d'huile que le feu rendit empyreumatique , fa diftillation me donna plus de fel volatil que celle d'aucun animal terrcflrc , & c'eft fans doute à caufe de l'abondance de ce fel mis en aftion par la chaleur de 1 eftomac , que ce poifi'on eft fi facile à digérer, tandis qu'à le voir fi fec , on fe petfuaderoit aifément que la digeftion n'en fauroit être que difficile &c laborieufe ; auffi ceux dont l'eftomac eft trop foible ou trop froid pour développer & mettre en adion ce fel volatil , ne digèrent que difficile- ment la merluche. Non content de m'être affuré de l'exifrence de ce fel volatil , j'ai cher- ché à découvrir fi l'eau dans laquelle on faifoit cuire ce poifïbn n'en em- portoit pas une grande partie ; &c pour y parvenir je pris une certaine, quantité de cette eau, j'en fis la diltillation , & je trouvai que la décoc- tion enlevoit au poifîon environ la moitié de fon fel : ainfi plus on le ACADÉMIQUE 409 fat bouillir, plis on le rend incapable de foulager un cftormc affoibli : ' . . les Hollandois ont donc raifon quand ils battent bien la merluche à coups Actes de de marteau avant de la taire cuire ; car par ce moyen ils ne (ont obît- Copenhague. gés de la faire bouillir que très-peu de temps , & la cochon n'étant pas , , longue, il le fait très-peu de déperdition du lel volatil. La plus légère réflexion fur la (blution de cet aikali dans la décoction Obferv. (>-/. de la merluche , fuffit pour expliquer les bons effets de cette décoction fur des mains galeufes & fur des ulcères, puifque l'on voit que tout dépend de la propriété du principe aikalin qui abforbe les acides irritants. Les poiflbns fourniffent du fel volatil , en quelque temps qu'on les ana- lyfe : je me fouviens que l'été dernier ayant mis une aiguille de mer fraîche dans un rnatras , la chaleur fit élever le fel volatil jufqu'à l'extré- mité du cou qui avoit près de trois pieds de long , & je fuis perfuadé que le fel eût monté plus haut , fi le cou du vaiffeau eût été plus alongé. Enfin , je puis affurer que j'ai analyfé toutes fortes de poiffons d'eau douce, des perches , des ablettes , des brochets , &c. & qu'ils m'ont tous donné de l'huile , du fel volatil , & un efprit acre , chargé de ce fel qui fer- mentoit avec les acides. Les œufs &: la femence des oifeaux , des poifTons & des grenouilles m'ont donné les mêmes produits, &c car l'analyfe de la dent du nar- val , de même que par celle de l'ivoire , des dents de fanglier &C du pied d'élan, j'ai eu du fel volatil très-pénétrant, % un efprit falin peu acre ; en un mot , il n'eft aucun animal ni aucune de leurs parties dont l'ana- lyfe ne m'ait donné les mêmes produits , & n'ait démontré l'exiftence du fel aikali volatil dans les animaux ; niais ce fel eft-il le produit du feu ? ou bien feroit-il inné dans les animaux où il pourroit augmenter , diminuer , fe combiner diverfement ? Enfin , ne feroit-il que dégagé ou féparé &c non pas compolé par le feu? Cette idée, quoique naturelle , efî attaquée avec chaleur , mais voyons fi c'eft avec raifon. Le fel volatil s'échappe dans certains cas prefque au même degré de chaleur que les huiles effentielles des plantes ; ainfi s'il eft l'ouvrage du feu, l'huile effentieile des végétaux eft auffi une production de cet agent, ce qui répugne à toutes les notions chymiques. Ce (el exifte donc dans le corps animal en nature de volatil. En vain, voudroit-on éluder la force de cette contéquence, en difant que l'huile fe retire auffi par evpreffion , car l'huile qui eft tirée par expreftion eft fi différente de l'huile cfTcn- tielle, qu'il n'eft pas poifible de les confondre enfemble ; d'ailleurs il < ft des huiles qu'on ne peut tirer par expreliion, &c il n'en t. il aucune que le feu ne dégage. En fécond lieu , la chaleur des animaux qnadn pedes eft douce & tem- pérée ; cependant leur urine eft remplie l'urine, & les humeurs des yeux, le crvitallin feul ne m'en donna pas; je fuis cependant très-perfuadé que fi l'on pouvoir, faire l'expérience fur une quantité un peu confidérable, on ne manquerait pas d'en trouver. Quelques-uns prétendent que les os ne donnent point de fel fixe , mais l'expérience les dément ; car après avoir calciné des os à un feu violent pendant quelques heures, j'ai eu un fel fixe en petite quan- tité mais trcs-alkalin - Ê M I Q U E. celui de notre opération, deux onces & demie de particules (alir.es, en fant que cette quantité d'eau-forte le: ■ it contenues , que deux onces & demie de particules f.iiine , dis je, cuvïcnt pu le dénaturerai! point d'exil- ,-' C ' F f—?/ r .-i.-i * V.X>PLN H AOL E. ier fans conterver leur falure. J'ai pris une autrefois deux onces de verre d'antimoine, que je .mis en Année 1673. di iion avec de l'eau-forte ; quelque temps après je lavai la poudre au ^., ç point de lui enlever tout l'efprît acide , ôc après ce travail , je trouvai trois onces u'antimoine au liai de deux. En Janvier 1673 ic voulus m'aflurcr fi les acides étoient la caufe de cette augmentation fi fi nguliere, Se j'efïayai de réduire l'antimoine en chaux, fans me i'ervir d'efprits acides. Je pris douze livres de régule martial que je calcinai pendant treize heures dans une poêle de fer toute neuve : le feu croit fi violent que pendant tout le temps de l'opération le fond de la poêle ne ceffa pas d'être rouge : il fe perdit beaucoup de particules de ce métal par une fu- mée qui fut prefque continuelle, & malgré cette déperdition , quand la chaux fut refroidie, elle pcfi une livre m-éns trois drachmes de plus cni'au- paravant, Airifi, après avoir éfluye "toute PaSïvifé ('.'un feu de treize lieiï- res, l'antimoine a voit augmenté d'un treizième de Ion poids; je crus d'a- bord que cette augmentation pouvoit dépendre de quelques portions. fer- leufes de la poêle qui s 'étoient détachées par la violence du feu, mais j'examinai fcrupuleufement le fond du vaifleau qui fe trouva en bon état; j'enlevai même avec foin le peu d'écaillés ferrugineufes qui s'étoient mêlées à la poudre, -!lTe & qui refïembloit beaucoup à de la glu : je pris deux- onces S; demie de ce réfidu , je les mis dans une cornue de verre, & par un feu gradué j'en retirai tout ce qui put s'élever & paffer dans un récipient : j'eus d'abord environ fix drachmes d'une liqueur tres-âcre , dont la couleur tiroit fur le jaune , & qui fermentoit avec les acides, ce qui prou- va t|u'e!le contenoit un iel alkali volatil : il eut été facile de forcer ce tel Actes de Copenhague. Année 1673 Obferv. 74. 418 COLLECTION à paroître fous une forme feche , & pour y réufiîr , je n'aurois eu qu'à répéter ma diftillation, en me fervant d'un matras à très-long cou , comme j'ai fait dans l'opération fur l'aiguille de mer, mais cela ne me parut pas néceffaire. Apres l'efprit alkalin il (ortit auffi fix drachmes d'une huile jau- nâtre que je verfai dans un vafe de verre un peu large ; j'expofai ce vaifleau fur la fenêtre pendant plufieurs jours de fuite , & l'on vit bientôt fa fur- face couverte de ces bulles que l'on apperçoit dans le frai de grenouilles, & que l'on nomme des yeux de grenouilles.il eft remarquable que ces bulles noirâtres paroiiToient précifément fous la même forme que fi le frai n'eût pas éprouvé de diftillation. Le caput monuum étoit fort noir & pefoit environ une once ; lorfqu'il fut entièrement refroidi , il s'y fit un mouvement inteftin , accompagné d'un bruit affez fenfible qui ne céda de fe faire entendre qu'après que l'a r fe fut fait jour par plufieurs tentes. ; ce que j'ai vu arriver à d'autres caput mortuum : Ion incinération ne donna que quelques grains d'un alkali fixe qui fit effervefeence avec l'eau - forte. Obferv. 75, Obferv. 76- OBSERVATION LXXV. Efprk des œufs de poules , par OLAUS BoiiRl CHIUS. J'Ai cru devoir parler ici de cet efprit volatil par rapport à un phéno- mène fingulier de fon mélange avec l'eau-forte Après avoir eu par la diftillation de trois jaunes d'œufs frais, tout ce c;ue ces œufs contenoient de volatil , je vis parler dans le récipient deux j.ros d'huile fétide , & beaucoup d'une liqueur blanche , épaifle & vit gueule qui ne put jamais traverfer le papier brouillard, qu'après qu'on l'eut étendue dans beaucoup d'eau chaude ; cette eau ainfi filtrée , & diftillée vne féconde fois donna un efprit fort acre ôi très-reffemblant à celui du fel ammoniac ; verfé dans de l'eau-forte il s'y fit une forte effervefeence & un pétillement par lequel un grand nombre de petites gouttes de ce liquide furent jettées pardeffus les bords du vaifTeau : l'eau-forte en prit une couleur rouge , &t elle ne la perdit pas , étant mêlée avec une difTo- lution d'argent dans l'eau-forte; on vit feulement quelques portions de ce métal abandonner l'acide & fe précipiter au fond du vaifTeau. OBSERVATION LXXVI. Sur les feh que fon trouve à la fur/ace externe des bouchons des bouteilles de verre , par OLAUS BORRICHIUS. L'Année dernière après avoir purifié de l'antimoine diaphonique au- tant qu'il étoit poffible de le faire , & l'avoir dépouillé de tout ibu- fre furabendant par des procédés fuiyis pendant plus de deux mois \ je le Actes de ACADÉMIQUE. 419 le fublimai par l'addition du nitre & du (cl ammoniac, & je raffemblai féparément ce qui s'étoit élevé au chapiteau ; je mis auili à part ce qui s'étoit attaché au cou de la cucurbite , & je renfermai l'un &c l'autre de Copenhague! ces lublimés dans des bouteilles de verre partaitemenf lemblables , & bouchées de la même façon ; je les plaçai dans un lieu frais; quelque Anne 1673. temps après j'apperçus que le bouchon de la bouteille qui cor.tenoit le Qbferv 76 fublimé du milieu étoit couvert extérieurement (Tune quantité innombra- ble de petits cryft.wx lalins que l'on enlevoit facilement, mais qui le reproduiloient aufîi aifément li on remettoit la bouteille dans un lieu frais ; le fublimé ne remplirtoit cependant que le tiers de la bouteille, & le bou- chon étoit recouvert avec du papier &c de la veille de bœuf qui joignoit exactement , & où il ne le trouva ni rupture ni le moindre veiti»e derolion. Cette efflorefcence faline ne peut donc être attribuée à la ma- tière contenue dans le vailTeau; car premièrement la volatilité étoit bien moindre que celle du fublimé qui étoit dans l'autre bouteille fur laquelle on ne vit pas la plus légère cryftallifation. Secondement, li c'étoit une volatilifation de ce fublimé, une portion fe feroit fixée contre les parois du vaifleau , fe feroit attachée à la face interne du bouchen , & y au- roit laiflé des traces de fon partage , ce qui n"étoit pas arrivé ; car l'in- térieur de la bouteille & du bouchon étoit très net , & n'avoit pas le plus léger veftipe d'une volatilifation faline. De plus , ce Ici éioit extrê- mement acide, & il auroit dû laiffer quelques traces d'érofion dans la veiTie , s'il en eût pénétré le tiflu ; enfin , s'il s'eft élevé du fond de la bou- teille, & a furmonté les obftacles que les différents bouchons oppofoient à Ion partage , pourquoi fe feroit il arrêté, fi-tôt qu'il feroit parvenu d la furface externe du bouchon ? Voici un autre lait de même genre : j'avois apporté de Venife une livre de cuivre calciné dans la verrerie de Morano pendant vingt & un jours: j'en avois pris quelques onces que j'avois mélangées avec du fel ammo- niac &C que je fis diltiller à un feu violent dans une cornue de verre ; j'eus d'abord un elprit urineux ; mais à celui-ci fuccéda bientôt un cfprit acide ; ce fut cet acide que je verlai dans une bouteille de verre dont le goulot «toit fort étroit , & qui fe fermoit avec un bouchon qui le rem- plilloit exactement, quoiqu'il ne fût pas ulé à l'émeril ; par deflus ce bou- chon je mis un papier que je lerrai bien pour intercepter toute commu- nication avec les corps extérieurs, & je plaçai la bouteille dans un endroit frais : au bout de quelque temps le papier qui recouvroit le bouchon fe trouva chargé d'une crytfalli'a'.ion afiez reflemblanie au givre; on l'en- leva & elle fe réprodidfit dans peu de temps ; on jugeoit au goût que c'étoit un lèl très acide, cependant la tranfparence delà bouteille n 'étoit altérée par aucune efflorelcence ni par aucune humidité. Si ce fel exté- rieur elt formé par ce qui elt dans la bouteille , quel elt l'agent qui relevé à travers les bouchons , fans laiffer fur les parois internes du vafe le moin Ire ligne de fon partage ? Pourquoi ne fe répand-il pas dans l'at- mofphere, & s'attache-il au bouchon ? Enfin , comment un acide prend il unetorme concrète fans le mélange d'aucune matière apparente, tandis que Tom, VI, du Açad. Ltrang. G g g Actes de Copenhague. Année 1673. Obferv. 113. '4î3 COLLECTIO N 1 tous les efforts des Chymiftes n'ont encore pu réuffir à donner cette forme aux acides? OBSERVATI on cxxiii. Sur la diffolution & l'efficacité du fuccin , par THOMAS BARTHOLIN. Ans l'ObfervationLVII. j'ai donné plufieurs expériences que j'avois faites fur le fuccin : je vais détailler dans celle-ci tout ce que j'ai appris depuis fur la nature & fur les effets de cette refîne. Un ouvrier en laque me donna comme un grand fecret une méthode pour dillbudre le fuccin , qui efî de faire brûler Se réduire en cendres du fang & une peau de lièvre dans un vaiffeau neuf; la Icfîive de ces cen- dres bien chaude diffout, dit-on, le fuccin que l'on y jette. Galien(dans fon Livre des maladies des reins ) avoit dit que la leflive des cendres d'une peau de lièvre pouvoit diffoudre les calculs. Guillaume Laurenberg re- commande le lièvre préparé contre la goutte , & Jérôme Sachs en preferit les cendres contre la même maladie. La vertu de ces cendres ne dépend que du fel alkali fixe qu'elles contiennent. I I. L'efprit de vin bien déphlegmé produit le même effet. rit. François Joël, dans la troifiéme feftion de (a Chirurgie p. 196. donne une méthode pour diffoudre le fuccin avec le manie , la colophane, la térébenthine &i la cire, & pour en faire une emplâtre farcotique. Vale- rius Cordus le fait entrer pour bafe dans fes pillules aromatiques & dans fes trochifques , dont on trouve les formules dans fon Dilpenfaire. Les pilulles de fuccin de Craton , corrigées par Renaud , font préférables à celles de Cordus , & j'en connois les vertus par ma propre expérience. I V. L'on trouve dans le Difpenfaire de Cordus une diffolution de laque qui a du rapport avec celle-ci. V. Il eft d'autres corps plus durs que le fuccin , que l'on diffout & que l'on ramollit par différentes manipulations dont on fait un fecret & que je me fais un plaifir de publier. Pour ramollir le verre. PRenez du fang de bouc & de canard, du marc d'huile & du vinaigre, mélangez ces drogues & mettez-les dans un pot de terre verniffé; faites chauffer un peu le tout, & enfuite mettez-y du verre ÔC l'y biffez jufqu'à ce qu'il foit ramolli. ACADÉMIQUE. 411 Pour ramollir le cryflal. Actes De Copenhague. IL faut le laifler quelque temps dans le lait d'une chèvre que l'on Ann.;cs ,g_-.j n'aura nourrie que de feuilles de lierre pendant quarante-fix jours; l'ufage de ce lait fera très-avantageux aux caiculeux. Ublcrv. ii}< Tour ramollir V ivoire , les os & les aufs. PRenez do la fange, faites la bouillir dans de fort vinaigre , partez la décoction par un morceau d'étoffe ferrée, & quand vous voudrez ra- mollir des os , des œufs ou de l'ivoire , il n'y aura qu'à les faire trem- per dans cette liqueur , & plus on les y laiflera de temps , plus ces ma- tières fe ramolliront. neutre eau pour ramollir les os. PRenez vitriol romain , fel commun préparé , de chacun une livre , broyez-les , &i réduifez-les en poudre impalpable ; vous les mettrez dans un alambic ; l'eau qui dillillera aura la vertu de ramollir les os, & pour y réunir il ne faudra que les y laifler tremper pendant une demi- journée. Manière de fondre promptement le fer. PRenez du foufre , mêlez-le avec un peu de fel & détrempez le mé- lange avec de l'urine d'enfant, de façon qu'il devienne blanc; enve- loppez-en eniiiite le fer & vous le verrez bientôt liquéfié. Quant aux autres métaux plus compactes & plus durs , le feu feul peut les rendre coulants. Tout le monde connoît la vertu du fuccin pris intérieurement contre les catarres & les douleurs de tète ; mais qu'il produife d'auffi bons effets appliqué extérieurement , c'eil ce que l'expérience n'a pas démontré à tous les yeux ; Mizaldus dit que le fuccin attaché au cou guérit radicale- ment & comme par miracle le larmoiement &C les ophtalmies. Une femme de Copenhague étoit tourmentée par une douleur de tête continuelle, elle fe mit au cou un collier de fuccin & les douleurs le diiîïperent , ce qui l'a engagée à ne le quitter que rarement & feulement lorfqu'elle craint qu'il ne la jette dans le defftehement , en diflipant une trop grande quantité de fes humeurs. Cette oblcrvation cit. appuyée de celle d'un Magiitidt cij lamé-no Ville, nommé G;ifpard Scholler , qui fait grand cas du fuccin , & qui en a éprouvé lui-même de très-bons effets. GgS* 4i< COLLECTION Actes de Copenhague. OBSERVATION CXXXIII. Années 1673. Sur la propriété attribuée au vitriol d'être la matrice des metaux ,/wThOMAS Bartholin. T>Luucurs alchymiftcs s'imaginent que l'on doit trouver la pierre philo- Oblcrv. 133. j[ (ophale en travaillant le" vitriol, parce qu'ils regardent ce minéral comme la matrice des metaux. J'ai moi-même été fort long-temps dans cette erreur Se j'entrepris un long voyage dans l'intention teule de m'ir.t- •ruire fur ce que je devois penfer de cette propriété du vitriol ; je voyois quantité de Savants de tous états à Copenhague qui fectateurs de Bazile Valentin , étoient perfnadés que l'on devoit trouver la pierre philofophale dans le vitriol naturel ou factice , &C qui dans cette idée répétoient tous les procédés de ce fameux alchymiile ; mais je fais auffi qu'aucun d'eux n'a eu le plus léger fuccès. Moi-même après avoir brûlé du charbon pen- dant tin an entier & après avoir fait éprouver au vitriol toutes les tor- tures imaginées par Bazile Valentin , je tus rebuté par i'inutilité de mon travail ; car loin de trouver ce que je cherchois , je n'eus pour prix do- tant de'peines qu'une observation, à la vérité allez importante, mais qui ne répondoit pas à mes idées. Je n'appris, dis-je, qu'à diftiller les efpnts acides de vitriol, denitre & de fel marin fans avoir beloin de récipients que les vapeurs font fouvent brifer ; il fuffit d'employer un vaiffeau de verre capable de contenir une grande quantité de liquide &c où je mets une certaine drogue qui eft très-commune, & qui empêchant l'efprit de fe diffiper, le fixe dans ce vaiffeau. J'ai communiqué ce fecret que je n'ai trouvé d'écrit nulle part, (a) à deux de mes amis, mais je ne fais s'ils en ont fait ufage. Enfin , fatigué de l'inutilité de mes recherches je me dé- terminai à aller examiner le vitriol dans (es mines mêmes , & à cet effet je me rendis à Neufol en Hongrie; à mille pas environ de cette Ville, dans un lieu nommé Herren-Grund , on trouve une montagne qui renferme une mine de cuivre très-abondante. Je vifitai toutes les autres mines de Hongrie fans exception : je vis à Cremnitz une minière d'or dans laquelle on trouve ce métal engagé diins du quarts d'où on le retire en l'amalga- mant avec le mercure , après avoir pulvérifé le quarts qui le contient. On a établi dans cet endroit une fabrication de monnoie, de même qu'à Schem- nitz, où l'on voit une mine d'argent très-riche fort chargée d'or: pour féparer ces métaux on commence par verler fur la mine de l'eau régale qui entraîne l'or après quoi on fait fondre l'argent au feu. Deux ouvriers m'accompagnoient par tout , & j'eus la facilité de tout obferver avec (a) Je crois que ce fecret ne confilte qu'à mettre de l'eau dans le récipient. La grandeur du balon qu'il exige me paroit devoir le faire foupçonner ; mais comme par l'intermède des terres horaires on n'a pas à redouter l'effet de l'expanfion des vapeurs, & que l'acide dans fa méthode fe trouveroit étendu dans trop d'eau , fon fecret, qui D'en eft plus un pour tousjes Artittes , n'eft pas fort important. (H) ACADÉMIQUE. M attention : quand j'eus fait environ quatre-vingts braffes de chemin , en def- cendant clans une des mines, je me trouvai dans une chambre pleine de Actes i> s vieilles ferrailles, & dans laquelle je vis plusieurs caiffes remplies de fers Cofcnhagui. A cheval; j'eus la curiofité d'en tirer quelques-uns de l'eau qui les cOU_ Années i6~\' vroit, pour les examiner. Les ouvriers de ces mines prétendent que tout ce fer fe change en cuivre, & que par cette prétendue tranfmutation ils Obferv. 133» ont un cuivre brillant, poreux , fragile, femblable aux végétations mé- talliques ; la ûcnpk fulîon,fans aucun alliage,fufft pour le mettre en lingot. Quelque Singulière que rut l'opinion de cette tranfmutation, je vis qu'elle avoit gagné jufqu'au chef de cet attelier qui n'avoit pas daigné travailler à démêler li ce phénomène n'avoit pas une autre caufe : en vain lui fis- je mille queftions différentes , je vis que je ne pourrois fatisfaire ma cu- riofité que par l'analyie des eaux dans lefquelles on plongeoit le fer ; ce qui me détermina à en faire emporter plein un vaifTeau .allez grand , &C j'eus bientôt découvert que tout le my Itère dépendo:t de la qualité de cette eau qui tenoit en diffolution du vitriol bleu , & que le vitriol n'étoit qu'un produit accidentel , quoique formé par la nature. Dans la fouille que je parcourois on voyoit au fond une minière de cuivre mélangée avec un peu d'or & d'argent dont on favoit bien la dépouiller ; près de ce filon de minéral couloir une eau chargée d'un acide qui fe trouvoit dans les terres voifines , de façon qu'en parlant endure fur le cuivre qui eft très-diffoluble , elle s'enrichiffoit des particules métalliques que l'acide diffolvoit. Le fer rm'on y ajouteit fe difîolvoit auffi , & le cuivre difîbus fe préeipitoit comme ayant moins d'affinité avec cet acide. Si le cuivre précipité s'arrangeoit félon la forme des morceaux de fer que l'on plon- geoit dans cette eau , c'eft au grand repos du liquide que l'on doit en attribuer la caufe ; parce qu'alors le cuivre s'emparoit petit à petit des places qu'abandonnoit le fer, &: cela n'aidoit pas peu à établir l'opiniort de la tranfmutation du fer en cuivre. Ce qui prouve encore mieux que- la caufe de ce phénomène eft celle que j'expofe ici , c'eft que cette eau livrée à l'évaporation avant d'y avoir plongé du fer, donne un vitriol bleu abfolument femblable au vitriol de chypre , & qui ne lui cède pas en beauté lorfqu'on fait le purifier. 11 n'eft perfonne qui n'ait vu des eaux imprégnées de quelques matières falines ; mais il eft confiant qu'à moins qu'il n'y ait dans le voifinagc des mines de cuivre ou de fer , elles ne contiennent point de vitriol , & l'on n'y trouve alors que de l'alun , de la félénite ou quelque fel.à -peu- près de même nature ; le vitriol ne dépend donc crue de la diffolution des parties métalliques : c'eft de leur préfence que réfultent l'es différentes couleurs , il eft verd fi la liqueur acide tient du fer en diffolution , & bleu fi c'eft du cuivre que l'acide a diffous ; loin donc qu'on puiffe regarder le vitriol comme la matrice des mé- taux , c'eft à ceux-ci qu'il doit (on exiftence : de plus, comment efpérer de pouvoir en compoier une pierre , tandis que la partie faune qui eft la plus confidérable portion du vitriol, ne peut s'unir par la fufion avec les métaux parfaits , & détruit les imparfaits. Rien n'eft donc plus dé- raifonnable que de prétendre par quelque procédé que ce foft de parve- nir au grand œuvre au moyen du vitriol. Actes de Copenhague. Années 1673 Obiev. 133. 414 COLLECTION Ce que la nature fait dans les entrailles de la terre pour produire le vitriol , les Chymittes peuvent l'imiter avec fuccès dans leurs laboratoi- res , & l'on aura du vitriol toutes les fois qu'on aura dilïous du fer ou du cuivre dans un acide allez aqueux pour favorifer la cryftallifation. La feule différence qui fe trouvera entre le vitriol naturel ik. le factice fera que la diitillation de celui-ci rendra le métal & l'acide à leur état primi- tif, fans laitier aucun caput mortutim ; au lieu qu'après avoir diftillé le naturel, on trouve un caput mortuum qui n'eft réductible qu'après qu'on en a féparé un fel lixiviel ; & û c'elï le vitriol ferrugineux que l'on traite, il laifle toujours une poufïiere pelante , qui bien examinée , le trouve être du véritable fer. ACTES DE COPENHAGUE. TOME III. ANNÉES 1674. 1675. (Y) OBSERVATION XX. Sur un accident fîngulierde la vuetpar le Docteur Jean-Louis HANNEM\N. De Hambourg le 15 Décembre 1674. Années 1674. y £ prem;er d'Oftobre dernier je vis à Boxtehude un Menuifier à qui il 75- J__, étoit furvenu tout-à-coup une incommodité très-finguliere : un jour en Obferv. 10. fumant du tabac il vit tous les objets doubles , quoiqu'il fît grand jour , & que le Ciel fût très-ferein. Obferv. 77. OBSERVATION LXXVIL Sur la figure des fels volatils , par JeXn Val. Willius. I Uoique je n'ofe nier abfolument la palingénéfie des plantes , laquelle , me paroît fondée fur des faits , cependant je ne puis m'empêcher d'attaquer une preuve d'analogie par laquelle on prétend en établir la poi- fibilité ; cette preuve eft tiréVde la figure fpontanée que prennent les fels volatils de cornes de cerf , figure, dit -on, fort refiemblante à celle d'un bois de cerf. J'ai fouvent travaillé ces fels ; j'avoue que d'abord ils forment au cou de la retorte ou aux parois internes du récipient des e, prouve que le nitre eft inflammable ; pour peu qu'on en jette dans » le feu, il s'embrafe fubitement & violemment, & fa flamme eft pouf- » feé de haut en bas , c'eft-à-dire dans une direction contraire à celle des » flammes ordinaires qui tendent toutes à s'élever de bas en haut. Lorf. « qu'il eft coniùraé, il laifle de la chaux ou des cendres. » Pour moi, après avoir confulté l'expérience en mille manières, je me crois fondé à douter de l'inflammabilité du nitre ; je fais que fi l'on jette du nitre fur (a) Il eft plusque probable que le nitre de Pline étoit différent du nôtre, & cette différence fuppofée, l'autorité de Pline porte à taux : dailleursce qui refte après la dé- tonation de notre nitre avec le foufre n'eft point une pierre infipide, mais un fel neutre, un tartre vitriolé connu dans les boutiques d'Apothicaires fous le nom de fel poly- crefte ; ainfi l'on ne doit compter fur l'expérience du Do&eur jBorrichius , qu'après l'avoir répétée. ACADÉMIQUE. 431" îles charbons ardents , il en refaite de la flamme, mais j'attribue cette — — »»— "^"1 flamme à l'action du nitre qui tait la fonction de foufflet , &non à l'in- Actes d« flammation de ce tel ; en effet ,que l'oncxpofe au feu le plus violent du Copenhague. nitre renfermé dans un creuiet, non-leulement ce nitre ne s'enflamme ^nn'-es j<77i point , mais il rejette avec force les charbons ardents qu'on y fait tomber , I(, o ^ ,67a» & fi ce font des charbons éteints, ils s'embrafent d'abord &c font lancés eniuite hors du creufet , pour peu qu'ils foient légers. Or, voilà deux actions Obferv. 8S* ditférentes, l'embrafement du charbon, &i fon expulfion hors du creufet; j'attribue la première aux particules ignées répandues dans les pores du nitre en fufion , oc la féconde au nitre lui même. Ainfi dans la poudre à canon, le l'outre & le charbon pilé s'allument, mais fans explofion , c'eft le nitre qui étant exciré par ces matières enflammées , augmente en- core leur embralement , 6c par (on élafticité eft capable de lancer un boulet de fer à une grande diflance : c'eft par un effet femblable que l'air comprimé dans une canne à vent pouffe une balle de plomb avec affez de force pour percer une planche , & que le (buffle d'un enfant darde des pois ujuftés dans une farbacane. Je regarde donc le nitre com- me renfermant en lui-même une grande quantité de matière expanfible, la- quelle mile en action par le feu, fe répand de toutes parts & pouffe avec violence les obitacles qui s'oppofent à fon mouvement ; au lieu que fi elle cft mite Amplement en liberté par la folution du nitre dans l'eau, fon effet (e borne à rafraîchir cette eau. Mais , dira t-on , l'inflammabilité du nitre eft prouvée par une expé- rience vulgaire. Souvent les Orfèvres préfèrent à l'épreuve laborieufe de fa coupelle, celle qui fuît comme moins pénible : ils réduifent en lames •déliées l'argent qiùls veulent effayer, &c mettent ces lames avec du nitre dans un creuiet recouvert d'un autre creufet renverfé, & percé d'une pe- tite ouverture ; les deux creufets fon luttes enfemble avec de l'argile. Le nitre le fond peu à peu , les lames d'argent fe fondent auffi , & lorfque le feu eft pouffé à un certain degré, il fort par la petite ouverture laiffée au fond du creufet ftipérieur une flamme qui emporte avec elle la plus grande partie des impuretés de l'argent ,& même un peu du métal. Dans •cette expérience ajoutera-ton, on n'a point mêlé de charbon avec le nitre, & par conleqnent le nitre feul peut s'être enflammé. Je n'adopterai point cette confequence, car il me paroît très vraifem- blable que dans cette opération il tombe quelques petits charbons dans le creuiet qui en eft environné, & qui a une ouverture, comme j'ai dit; ces petits charbons auront donné lieu à l'inflammation , & l'inflammation à -l'éruption de la matière expanfible , plus abondante dans ce cas que celle de la flamme , & d'autant plus impétueufe qu'elle s'échappe par un paf- fage plus étroit. Je conçois donc que les particules de feu qui pénètrent de tous côtés dans l'intérieur du creufet à travers fes pores, n'y pro- duifent aucune inflammation tant qu'il n'y a que du nitre, mais que s'il fe mêle au nitre & dans fes pores une matière plus folide, plus analogue à l'action des particules ignées, elles s'y attachent facilement, & par leur réunion produifent une inflammation d'autant plus violente que la ma- tière expanfible du nitre mile en action par le feu en augmente l'effet. Ce 4}i COELLCTION qui juftifie ma conjecture fur les véritables caules de l'inflammation qui Actes de arrive dans ce procédé, c'eft que fi vous expofez au bain de lable le plus Copenhague, ardent du nitre renfermé dans une cucurbite de verre , il n'y aura aucune inflamnration,& qu'aucontraire il y en aura une très-prompte auffi-tôt qu'on ^L t?^' aura 'ett^ un Peu <1e *°ufre uir 'e °itre- M Si quelqu'un vouloit encore 1678. & 1679. £ perflU(jer que ie mtre c{\ inflammable, qu'il prenne une aiguille de nitre Oblerv. 88. cryftalifé , &C qu'il la tienne tant qu'il voudra expofée à la flamme d'une chandelle, il le convaincra par fa propre expérience de la non-inflam- mabilité du nitre. Au refte , l'action du nitre ne s'exerce pas uniquement de haut en bas , mais en tout lens ; l'expérience par laquelle j'ai dit plus haut que les Or- fèvres effayoient quelquefois l'argent, fait voir clairement que l'action du nitre s'exerce de bas en haut, car il fort par l'ouverture pratiquée au fond du creufet fupérieur une flamme vive qui s'élève de plufieurs pieds. Il eft vrai que fi on met une once de nitre fur une feuille de fer battu , & qu'on pofe fur ce nitre un charbon ardent , le fer devient rouge , & demeure rouge pendant long-temps ; mais la même chofe arriveroit fi l'on répétoit cette expérience dans un ordre renverié , c'eft- à-dire, fi l'on met- toit le fer deffus , le charbon deflous & le nitre entre deux, ainfi ce fait ne prouve autre chofe finon que le nitre excerce quelquefois fon ac- tion de haut en bas , & je ne crois pas que perfonne s'avife de le nier ; mais ce que l'on doit nier, c'eft qu'il n'agiffe jamais que dans cette di- rection. OBSERVATION CIX. Du phofphore hermétique, & de pi ujîeurs autres corps lumineux par eux-mêmes % par Oliv. Jacob^eus. Obferv. 109. Es champignons, le bois pourri, la corne, la peau d'anguille , celle I , de cardon,les huitres,les yeux & les écailles de poiffons , les vers luifants, &c. font autant de phofphores naturels, c'eft-à-dire, autant de corps qui ré- pandent de la lumière dans l'obfcurité ; mais cette propriété leur eft com- mune avec une préparation chymique que Chryftophe Baudouin appelle phofphore hermétique ; je vais dire un mot des propriétés découvertes par Frédéric S!are,Chymifte de Londres,fur ce dernier phofphore, & indiquer quelques-unes des précautions qu'il faut prendre en travaillant à fa pré- paration. I. Ce phofphore eft plus lumineux au point du jour qu'à midi; expofé à l'air; Iorfque le foleil eft prêt de fe coucher , il perd de fon éclat , & il en peré encore plus Iorfque le foleil eft caché fous l'horizon ; pour lors il a la „ couleur de la coquille appellée mere-perle. . ( a ) Voyez ci-deflus dans l'Extrait de ces mêmes Aftes de Copenhague , année* 1671. ôt 1672- Oblervation 72» ACADÉMIQUE. 4)) Dans le vuïde de Boyle il ne perd point fa lumière comme font cer- Actes d ■ tains corps lumineux tels que le bois pourri , la chair de poiflons & d'autres Copenhague. ammaux ; au contraire il y paroît tout en feu & lemblable à du fer rouge. . . , Dans le moment où on le retire du feu , il jette non - feulement de la ' ' '• lumière, mais encore une flamme bleuâtre dont l'air ambient eft éclairé. Obfefv, 109. I V. La matière lumineufe eft d'une lubftance jaunâtre , elle n'eft rien moins que fixe , & s'échappe très-facilement fi l'on n'a pas l'art de lui donner le feu par degrés. On lui donne la forme que l'on veut par le moyen des moules où elle eft reçue étant fluide. V. On doit toujours entretenir le feu de façon à faire bouillir perpétuelle- ment la folution du phofphore ; fans cette précaution le pholphore ne pourroit ni (e mouler ni prendre la couleur jaune qu'il doit avoir ; il feroit blanchâtre. VI. Lorfqu'on donne le feu de réverbère il faut garantir la matière du phof- phore de Paâion trop vive de ce feu par l'interpolition d'une brique; car le degré de feu doit être à-peu-près le même que celui qui eft nécelTaire pour affiner l'or ou l'argent par la coupelle. A propos du pholphore hermétique, j 'ajouterai les Obfervations que j'ai faites fur un phofphore naturel tiré du règne animal. Un jour ayant ouvert quelques polypes dans la vue de les ditTéquer, il parut tout d'un coup une telle lumière qu'ayant éteint toutes les chan- delles , on eût dit que l'appartement où nous étions étoit en feu. Cette lumière avoit fa fource, non dans la chair, mais dans une certaine matière qui fe trouvoit fous la peau ; & elle étoit d'autant plus brillante que le poifTon approchoit plus de la putréfaction : elle s'attachoit aux mains «le ceux qui y touchoient. La liqueur noire qui le trouve abondamment dans ces fortes de poifTbns, & qu'ils répandent (dit-on') pour troubjer l'eau &fe cacher, etoit lumi- neufe aufli, mais plus foiblement. J'ai reconnu que cette liqueur noire étoit une véritable bile , contenue dans fon réfervoir particulier : fa conliftance eft celle de l'er.cre la plus faturée de gommes , & je m'en fuis fervi pour écrire à mes amis. OBSERVATION CX. Sur la vra'u cauftdt l'arc-en-ciel , par ERASME BARTHOLIN. LEs Anciens ont très-bien fu que l'arc-en-ciel n'étoit autre choie qu'une erv' 1 10' apparence produite par la réflexion des rayons folaires; mais Ariftote, Seneque & plulieurs autres ont prétendu que ces rayons étoient réfléchis 434 COLLECTION * ~ ■■-■__ par les nues actuellement dans l'état de vapeurs , & en cela ils fe font Actes de trompés, comme il paroît par l'obtervation i'uivante. Copenhague. Je vis un jour en revenant de campagne un arc-en-ciel fort étendu : le Années 1677 ^°'e'' ^n, encore au^ez élevé uir l'horizon : le i'ommet de cet arc étoit 1 678.0c 1670' à- la- vé,ri.té ^ans un nuage , mais la région du Ciel qui répondoit à la par- /v- tie inférieure des deux branches de cet arc, étoit claire & fans aucun Obferv. 110. nuage, & néanmoins cette partie inférieure des branches avoit des cou- leurs (a) prefqu'ainïi vives que le fommet de l'arc; d'où il fuit que la réflexion des rayons folaires qui produit l'arc-en-ciel fe fait non dans les bulles de vapeurs , mais dans les gouttes de pluie. Pblerv. 113. OBSERVATION CXXIII. Sur les différentes propriétés des alkalis fixes tirés des végétaux , par RosiNUS Lentilius , Médecin du Marggrave de Brandebourg. E ne puis adopter l'opinion de Kunkel qui attribue généralement à tous les alkalis fixes les mêmes propriétés. S'il eu vrai, comme l'expé- rience (emble l'indiquer , que la vertu fpécifîque de chaque corps réfule dans fon tel , il s'enfuit que chaque corps ayant des propriétés différentes , on doit aufli reconnoître différentes vertus dans chaque fel. En effet , les Chy- mifles n'ignorent pas que l'aHcali fixe tiré de la petite centaurée réproduit par fa cryftallifmon une image de cette plante , & qu'il en eft de même du fel de genelt &c de celui de l'ortie à l'égard de leurs plantes respec- tives. Mais quoiqu'il en foit de la palingénéfie , les différences confiantes qui fe trouvent dans les cryflaux des tels, fuppofent néceflairement des- différences de forme ou d'aflion dans leurs molécules continuantes , & par conféquent différentes propriétés dans les tels produits par la combi- naifon de ces molécules. Si l'on mêle d'un côté du tel de tartre avec l'acide vitriolique , & de l'autre du fel d'urine , les phénomènes réfultant de ces deux mélanges feront très - différents ; cependant dans l'un & dans l'autre c'efl le même acide combiné avec un fel alkali ; il faut donc que tous les alkalis n'aient pas les mêmes propriétés. Prenez une once de fel gemme , une once de fuc de racine de petite éfile , une once de polypode de chêne & trois onces de gomme de céri- fier; expofez le tout à un feu de réverbère pendant deux heures; après quoi tirez-en le fel , & le remêlant avec du fuc de racine de petite efule & de la gomme de cériiier , formez-en de petites boulettes que vous expo- ferez encore pendant deux heures au feu de réverbère , vous les pulvéri- ( a ) Cette diminution d'éclat dans la portion de l'arc qui répondoit à la partie clairs du Ciel n'affoiblit point la conféquence que l'Auteur tire de fon Obfervation; car en fuppofant la même vivacité de couleurs dans toute l'étendue de l'arc-en-oel , ces cou- leurs dévoient paraître plus ou moins vives , fuivant qu'elles fe trouvoient fur un fond plus ou moins fombre, ( Z ) ferez ACADÉMIQUE. 4^ ferez enfuite , & vous en tirerez par les lotions , fiîtrationj & évapora- — »■■ tionsun alkali fixe tres-blanc & très-pur, qui aura la vertu purgative, tandis Actes di que tous les autres alkalis fixes ne font que ftimulants. Il y a donc de Copenhague. la différence entre un alkali fixe & un alkali fixe. . ,_.'. Années 1677. , =_______«__ 1678.6c 1679, OBSERVATION CXXX. Sur le be\oart oriental combine avec C acide nitreux , par GASPARD KoLICHEN. EN répétant l'expérience du Docteur Gre-w Anglois , fous les yeux du Obferv. i\0* Docteur Chrétien Foflius , premier Médecin du Roi , nous versâmes environ deux drachmes d'efprit de nitre fur une drachme de vrai bézoart oriental ; le tout étoit contenu dans un vaifleau de verre qu'on approcha du feu ; aufli-tot il le fit une grande effervefeence , des vapeurs abondantes s'élevèrent, & il fe forma une elpece d'écume lur le mélange qui le gon- fla au point qu'il faillit à fe répandre pardeflus les bords du vaifleau , quoi- que ce vaifleau fût afléz grand pour contenir une livre entière de la même matière en repos ; l'effervefcence étant finie , on trouva au fond du vaifleau une liqueur d'un rouge très - vif. Nous tentâmes enfuite la même expérience (ur du bézoart faûice , mais l'elprit de nitre n'y pro- duifit aucune effervefeence. OBSERVATION C XXXIV. Sur C opium , par Olaus Borrichius. I. DEux onces de graine de pavot blanc mifes dans une petite cucur- Obferv. 134. bite de verre & pouflees au dernier degré de chaleur que puifle produire le bain-marie , donnèrent environ une cuillerée d'un phlegme Iim- pi.ie non colore , 5c prefqu'une drachme d'une huile jaune tranfparente. Quelques jours après , la même opération fut répétée fur une plus grande quantité de la même graine; j'en mis (eize onces dans une cucurbite de verre plus grande ; il pafi'a d'abord dans le récipient trois onces de phlegme , «nluite neuf onces d'huile ou environ; le capuc mortuum refté au fond de la cucurbite pefoit trois onces & une drachme, le refle s 'étoit diflïpé à travers une triple veflîe qui entouroit la jointure de la cucurbite avec ls récipient : on reconnoifibit à l'odeur répandus cbns le laboratoire que ce qui s'etoit ainfi diflipé étoit une efpece d'huile éthérée. L'huile la plus fluide qui avoit pafîe la première, étoit mêlée avec le phlegme, je voulus l'en feparer, & pour cela j'entrepris de la diftiller au bain- marie : il pafla d'abord un phlegme jaunâtre qui avoit quelqu'âcreté ; lur ce phlegme fur- nageoit une huile tranfparcnre , d'un jaune plus foncé, qui piquoit for- tement la langue , qui s'embrafoit de loin, ÔC jettoit une flamme brillante : Tom. FI, du Atad. Etrangs I i i '43<5 COLLECTION '■'""' i»'—— en même temps Ie5 parois internes du récipient fe tapifîoient de ramifica- Actes de tions falines , cryftallifees en cylindres. Le récipient Se la cucurbitc étoient Cofenhaguj. remplis de vapeurs. i ; ,. J'entrepris enûiite d'analyfer le caput mortuum; il conferva fort long- ./:_v ^ °lln ^olt ^tre regardée non comme appartenant à la nature de 7 ' 79, l'opium , mais comme un effet de la violence du feu , laquelle communique Obferv. 134. une odeur encore plus infupportable à l'huile de lin, qui de fa nature n'a aucune fétidité. Tandis que ces fumées blanchâtres s'élevoient.on voyoit une huile épaiffe & tenace qui tomboit d'abord goutte à goutte du cou de la cucurbite , & qui enfuite s'y attachoit en forme de ffalaftite. J'obfervai aufiî des efpeces de petits tourbillons d'une fumée plus épaiffe, lefquels s'empêchant mutuellement de s'échapper par le cou de la cucurbite , fe condenfoient en de petites mariés , retotnboient dans la cucurbite , & y faifoient partie du caput monuum. Enfin , toute fumée ayant cefTé dans les vaiffeaux , quoique le feu fût très-violent , je mis fin à l'opération. 11 étoit paffé dans le récipient une demi-once d'huile & même un peu plus, fi l'on a égard, à ce qui s'en étoit évaporé par les jointures des vaifléaux, & un peu rr.o;ns d'une drachme de phlegme &c d'efprit; je trouvai au fond de la cucurbite trois drachmes moins quatre grains d'un caput mortuum très-noir &c très-fixe. VI. Il me reftoit à découvrir dans lequel de ces produits réfidoit principa- lement la vertu narcotique de l'opium ; & pour cela ayant pris deux chats de fix mois (a), je fis avaler à l'un d'eux un demi grain de l'huile la plus épaiffe diffoute dans une très-petite quantité d'efprit de vin ; aufli-tôt il jetta un cri plaintif affez foible, enfuite il eut trois ou quatre convul- fions aux environs de l'abdomen, il jetta de l'écume par le nez & la bouche , & mourut; avant de mourir, fes yeux changèrent leur couleur bleue en verd d'eau; mais après la mort de l'animal, ils reprirent leur- première couleur. Le lendemain on l'ouvrit, il ne fe trouva aucun défordre dans le cerveau ni dans le cœur : le fang non-feulement n'étoit pas plus denfe qu'à l'ordinaire foi! dans les cavités du cœur, foit dans les vaifléaux artériels & veineux, mais il me parut féreux & plus fluide ; ce qui ne s'accorde point avec ce que Rogerflus & quelques autres ont obfervé dans un cadavre humain. Il y avoit quelque dérangement dans l'eftomac, ôi plus encore dans les poumons qui étoient remplis^d'écume , & on eut toutes les peines du monde à les gonfler d'air au moyen du chalumeau. Ayant fait avaler à l'autre chat une demi-drachme du phlegme mêlé avec l'efprit & le fel volatil qu'avoit donné l'opium dans les opérations pré- cédentes, cet animal n'en mourut point, il n'effuya même aucune con- vulfion, mais feulement quelques naufées qui lui firent rendre affez prom- tement par la bouche une pituite épaiffe & tenace ; une demi-heure après ( a ) J'ai préféré les chats pour cette expérience , parce qu'ils font , < omme on fait, beaucoup plus fufceptibles des effets de l'opium que les chiens. ACADÉMIQUE. "41$ ilenrcjetta encore plus abondamment avec d'autres matières écumcufes 6c «— — »— ■* fétides. Après ces évacuations ce jeune animal rut foulage, & avant qu'il le Actes de fut parte une heure il avoit repris l'es allures ordinaires. Ce penhague. Il faut remarquer que la liqueur qu'on avoit fait avaler à ce fécond Annces ,677; chat avoit une teinte jaunâtre, & que par conféquent elle contenoit un , g &1670 peu d'huile qui pouvoit avoir produit les naufées & le vomiffement. '" Un troifieme enat ayant avalé cinq grains du caput mortuum bien pul- Oblerv. 134. vériié ce mêlé avec du lait, ne s'en trouva ni incommodé, ni même en- dormi , ce qui fuppqfe qu'il ne refte dans le caput mortuum aucune des vertus de l'opium, & qu'on pourroit anéantir toutes les vertus d'une quantité donnée d'opium , en la réduifant toute entière par des opérations réitérées en caput mortuum , ce qui eft pofïïble. Il réfultc de ces trois expériences que la vertu drallique & vénéneufe de l'opium rélide principalement dans fon huile. VII. Je voulus favoir fi l'huile d'opium avoit plus de vertu que l'opium crud lui même ; pour cela je fis avaler un demi grain d'opium crud , diffous dans un peu d'efprit de vin, au chat de la féconde expérience, lequel étoit parfaitement romis , & jouoit à ton ordinaire ; auffi-tôt il tomba , &C il mourut en moins de temps que celui qui avoit avalé l'huile. Ayant eniuite mis diflbudre de cette huile épailTe dans de l'eau chaude , la diffolution ne fut point parfaite ; il en rélulta une liqueur trouble & jaunfitre dans laquelle on voyoit nager des membranes noires qui le fe- roient elles-mêmes diffoutes avec de la chaleur & du temps: on fit avaler une cuillerée de cette liqueur trouble & jaunâtre à un chat qui n'en éprouva point d'incommodité , finon quelques naulées ; nous attribuâmes l'inefficacité de l'huile d'opium à l'imperfecfion de la diffolution dans l'eau chaude ; c'eff pourquoi nous rélolûmes de porter un diffolvant plus aâif julques dans l'effomac de l'animal; nous lui fîmes donc avaler une cuillerée d'efprit devin, environ une heure après le premier breuvage; auffi-tôt le chat tomba mort, mais cet effet (1 prompt ne doit point être attribué à l'opium , puiique l'elprit de vin leul eft un poifon pour les chats ; les plus vigoureux ne pouvant avaler une cuillerée de cette liqueur fans éprou- ver des convulfions , des palpitations , & quelquefois ils en meurent. J'ai aurti remarqué que l'opium difTous dans l'eau & avalé à large dofe , caufe aux chats des 1\ mptomes graves & même la mort ; mais qu'étant avalé à petites dofes , fon aclion n'eft ni prompte ni dangereufe ; &C fi l'huile diffoute dans l'eau e!t encore moins aftive, je crois que c'ell parce que cette huile ne fe Jitlout point parfaitement dans l'eau. VIII. Voulant étendre mes expériences jufques fur les oîfeaux, je fis avaler à un pigeon un demi-grain d'huile d'opium diffoute dans un (crapule d'ef- prit de vin; auffi-tôt il chancela, il eut des vertiges pendant une heure, 6c il tomboit à chaque pas comme s'il eût été ivre ; il vomit enfuite des matières écumeufes , après quoi il alla fe mêler avec les autres pigeons , & on remarqua qu'il mangea moins qu'à l'ordinaire ; on le croyoit bien remis, mais on le trouva mort deux jours après. Si dans les expériences 44o COLLECTION mm mi i i— précédentes on a employé l'efprit de vin pour véhicule , c'eft que c'eftle Actes de meilleur diflblvant de l'opium , tk qu'il féconde mieux (on action (a). Copenhague. I X. Années 1677 " uut ^e ces différentes expériences; i°. Que l'opium eft comporé d'un 1678 6c 1670' phlegme » d'un efprit, d'unfel , d'une huile & d'un caput mortuum. 2°. Que fa ' '"' vertu narcotique ne réfide point dans le ohlegme , ni dans l'elprit, ni dans Oblerv. 134. \e fel , ni dans le caput mortuum , mais qu'elle eft fortifiée par la prdence du fel & de l'efprit. 30. Que fon huile diftillée à un feu modéré , n'a aucune mauvaife odeur , & qu'un degré de feu plus violent , en la ren- dant fétide , lui ôte une partie de fa vertu. 40. Que la vertu narcoti- que de l'opium réfide principalement dans fon huile. 50. Que les mo- lécules conftituantes de cette huile font plus ténues que celles des autres huiles, ou du moins qu'elles font plus légères, puifqu'elles pafTent plus faci- lement dans la diftillation. 6°. Qu'elles s'élèvent naturellement fous la forme d'une vapeur très - blanche, & que par conféquent l'opinion de ceux qui prétendent qu'elles offufquent par leur noirceur les efprits ani- maux eft une opinion infoutenable ( à plufieurs égards. ) 70. Que l'effet de l'opium fe fait fentir dans le cerveau, mais principalement dans l'eflomac &c les poumons, &c. (l>) Fin des Acles de Copenhague. (a) Il feroit à defirer qu'on eût employé une véhicule moins aftif dans ces expé- riences, on connoitroit mieux l'aftion propre de 1 opium, les effets euffent été moins compliqués, & on ne feroit pas dans l'embarras de deviner ce qui, dans ces effets , doit fe rapporter à la vertu de l'opium , oui celle de fon véhicule. (Z) (J>) Voye{ la note précédente. ACADÉMIQUE. 44f . ^ __ t. . ..„ ■»* *•«.«- + * + * ♦,♦♦♦♦*♦ f* COLLECTION ACADÉMIQUE. PHYSIQUE EXPER^1ENTALE< EXTRAIT DES ACTES DE LEIPSICK. ANNÉE iSïx. (Y) J«r a/2 Phénomène obfervé à Danf(uk , par HEVELIUS. %C-"~*r"^f E io. Avril i68z. à fix heures quarante minutes du foir,le lCTES °8 mT foleil étant prêt à fe coucher , je remarquai qu'il s'élevoit de 1,1 1_/ (y la partie fupcrieure de cet aftre une longue traînée de lumière, Août i68it f£C~f~"<Ï4i en différents lieux par pîufieurs autres Mathématiciens, favoir,par Meffieurs Burrows , Gunter & Gellibrand près de Londres ; Merfenne , Petit & quelques autres, à Paris ; Gaflendi, à Aix ; Kircher & Auzout , à Rome ; Sturmius dans la campagne des environs de Londres ; Hevelius, à Dantzik; Leneman , à Konisberg ; &C il réfulte de cette comparaison, non- feulement que la quantité de la déclinaiibn varie d'un degré en fix ou feptans, mais auffi que la déclinaiibn devient chaque année plus occidentale dans tous les lieux ci - deflus nommés , de forte que dans ceux où elle étoit jadis orientale elle a diminué, ou même elle devient occidentale, & que dans les lieux où elle eft occidentale, elle va toujours en augmentant du même côté. Il feroit à propos de faire ces obfervations dans d'autres pays , & prin- cipalement dans l'hémifphere auftral, & de favoir fi la déclinaiibn y fuit les mêmes loix, & fe fait dans le même fens , afin de pouvoir établir une théorie générale conforme à toutes les obfervations. (a) EXPÉRIENCE SUR LA PRODUCTION D'UN CORPS SOLIDE par le mélange de deux liqueurs limpides, tirée desAcles de C Accadémie de Brefcia. N°. XVIII. L'Expérience dont il eft ici queftion a été indiqué par le Dofteur Hiero- nimo Alegro dans une Lettre du 18. Octobre 1684. (O Mais cet Auteur n'ayant pas expliqué la préparation des deux liqueurs qu'il a em- ployées, quelques-uns de nos Académiciens de Brefcia ont tenté diverfes expériences pour trouver ou ces mêmes liqueurs, ou d'autres qui leur fufîent analogues , & qui produififlent le même effet. Le P. Lana a réuffi dans cette recherche ; il nous a fait voir deux liqueurs renfermées cha- cune dans un vaifleau de verre, & qui féparément étoient tout- à -fait fluides , &C femblables à l'eau la plus limpide ; mais lorfqu'il eut verfé l'une de ces liqueurs dans l'autre on vit le mélange dans l'efpace d'une minute, & par la feule agitation des liqueurs qui le compofoient, fe coaguler d'abord, & enfuite former un corps très-blanc, abfolument fec & fem- blable au beurre , ou même d'une confiftance encore plus ferme. Le P. Lana fâchant que l'efprit de vin très-pur & l'efprit d'urine parfai- re . conje^lire gj prouva qnc cette eau étoit l'une des deux liqueurs em- ployées par le Doclcur Hieronimo Alegro , & i! étoit ailé de juger par la Lettre de ce Do&eur que l'autre liqueur de fon expérience étoit l'huile de tartre par défaillance (qui n'eft autre chofe que le tartre calciné , diffous par l'humidité de l'air ) ou quelqu'autre folution de fel alkalifé ou même de nitre , préparée de la même manière. Quant à l'eau de fel ammoniac , voici comment le P. Lana la prépare ; on prend parties égales de fel ammo- niac & de chaux vive, & on les broie continuellement fur un marbre; pendant cette opération la matière exhale une odeur très - pénétrante &c très-fétide , mais point malfaifante , & qui même peut fervir à rendre'l'odo- rat à quelqu'un qui l'auroit perdu ; en hume&e de temps en temps ce mélange en le broyant & on en fait une efpece de pâte, qui étant expo- fée à un air humide , fe refout pour la plus grande partie en une liqueur urineufe, mais tout- à -fait limpide. Le P. Lana ne nous a communiqué fa découverte qu'après en avoir obtenu le confentement du Doéleur Alegro à qui l'honneur en eil dû. EXPÉRIENCES DU DOCTEUR HIERONIMO ALEGRO, dont il ejl queflion dans l'Article précédent , tirées du Journal de Parme SeUion IV. année 1688. (j) I. [E propofant de conferver une certaine liqueur dans un vaifTeau de , J. verre que je comptois Sceller hermétiquement , je voulus auparavant rincer le vailfeau, & enlever quelques taches que j'apperçus à fes parois intérieures ; je me fervis pour cela d'une certaine liqueur lixivielle , &C comme elle me manqua , j'y ajoutai un peu d'une autre liqueur purement lixivielle & onctueufe ; ayant enfuite fecouéle vaiffeau en rond, il arriva dès la troilîeme fecoulïe que ces deux liqueurs combinées fe coagulèrent en une efpece de mucilage , & enfuite en une matière blanche , opaque & allez dure. II. Voulant revoir plufieurs fois le même phénomène , je mêlai çnfcmble deux liqueurs lixivielles , très-fluides & très-limpides ; en fort peu de moments le mélange fe troubla & fe forma fans fermentation en une maffe feche au point qu'on la manioit fans y trouver le moindre veftige d'humidité. {a) Cet article fe trouve fous l'année 1688. des Acles deLeipfick, mois de Novem- bre, mais j'ai cru devoir le placer ici & Sacrifier en ce point l'ordre chronologique à la commodité du Leéleur, MI ACADÉMIQ UE. 449 Ayant verfé fur cette marte encore mol'e une grande quantité d'eau Actes de commune, il tomba au fond du vaiffeau en forme de fédiment une terre Leipsick. très-blanche & très-fubtile. IV. Après cette précipitation l'eau ne me donna autre choie que des cryf- taux l'.ilins. (Vick° citrine obfcure, dont l'odeur n'étoit pas fort défagréable. XII. Ayant été purifié parla calcination, & enfuite expofé à l'air fur une plaque de verre , il le changea par une efpece de déliquefeence en une huile lixivielle. XIII. Un peu de ce fel bien faturé ayant été mis fur une vieille médaille de cuivre , rongée par le temps , & la médaille ayant été expofée à la flamme d'une chandelle , le fel fe iliblima fort promptement , du moins en partie, & il forma fur la médaille des efpeces de végétations très-fines , pointues par les extrémités , & femblables à celles de l'arbre de Diane. On vit en même temps une grande quantité de petits grains de mercure fur l'une &C l'autre furface & fur les bords de la médaille qui changea de couleur , & parut comme argentée. XIV. Un peu de ce même fel ayant été jette fur une lame de cuivre bien nette & rougie au feu , il s'en évapora une partie ; l'autre partie fe répan- dant fur la lame de cuivre , lui donna une couleur d'argent tout an tour de fes bords mais on n'apperçut pas une feule molécule de mercure. XV. L'huile d'olives mêlée à l'une ou l'autre des deux liqueurs fit effervef- cence & le mélange prit fort promptement la confiftance du beurre. XVI. La première des deux liqueurs dont il s'agit mêlée avec partie égale d'efprit de vin très-reftifié, s'unit & fe combina dans l'efpace de peu d'heu- res avec cet efprit. XVII. La terre de l'article 1 1 1. ayant été calcinée à un degré de feu conve- nable, prit fort promptement une couleur obfcure; mais au bout de trois heures elle reprit toute fa blancheur. Un quarteron de cette terre jette dans une livre de phlegme de vin ai- gre, y prit d'abord une faveur de vin auftere , mais ayant été bientôt diflbute en entier , le diffolvant n'en fut que plus clair & plus tranfparent, & je lui trouvai une faveur moyenne entre le doux & l'infipide. Ayant fait évaporer cette folution à un bain de vapeurs très - doux , juiqu'à la confiftance d'une huile ou d'un mucilage , je pris une partie du rendu qui étoit tranfparent &C fans faveur , je le mêlai avec vingt parties de pain &C de viande hachés & réduits en une efpece de pâte au moyen d'un peu du même réfidu , j'y ajoutai un peu de vin, & je renfermai le tout dans une très petite fiole que je fcellai exactement , & que j'expofai enfuite pen- dant'fept heures à un bain de vapeur très-doux , l'ayant retiré au bout de ce temps, je trouvai que le mélange qu'elle contenoit s'étoit dillous uni- formément en une efpece de bouillie qui avoit la confiftance d'un baume affez liquide , & la couleur d'une crème d'orge. ^ ' ACTES ACADÉMIQUE 451 ACTES DE L E I P S I C K. ANNÉE 1687. EFFETS D'UN NOUVEAU MIROIR ARDENT. Extrait d'une Lettre de D. T. à AT. IE grand miroir ardent d'airain que j'ai vu à Paris & dont j'ai rap- . porté avec moi les mefures , a plus de trois huitièmes d'aune de Leipfick ; mais celui que j'ai fait conftruire depuis peu en Luzace renferme dans fon plus grand arc près de trois de ces aunes ; il eft compofé d'une lame de cuivre dont l'epaifTeur eft à peine double de celle du dos d'un couteau ordinaire, de forte qu'on peut ailément le manier & le placer à volonté, au lieu que tous les grands miroirs ardents que j'ai vus étoient très-dirriciles à manier à caufe de leur pefanteur ; celui-ci peut être conf- truit par un leul homme en peu de temps 6c facilement. Ce miroir eft d'un poli fi parfait qu'il repréfente tous les objets très- exactement dans leur vraie fituation, foit horizontale, foit perpendiculaire &c. en les grofiïifant beaucoup , de forte qu'un petit garçon y paroît un homme de haute taille. L'œil étant placé entre le miroir & ion foyer voit tous les objets au dedans du miroir, comme très-éloignés & dans leur vraie fituation ; mais lorfque l'œil eft placé au-delà- du foyer qui eft à deux aunes de diftance du miroir , il voit les objets renverlés. Quant à l'intenlîté de la chaleur produite au foyer de ce miroir en voici quelques effets. Un morceau de bois mis à ce foyer s'y enflamme à l'inftant , & n'eft pas aifément éteint , même par un vent violent. II. L'eau contenue dans un vaiffeau de terre & mife de même au foyer du miroir, entre aufïi-tôt en cbullition , dételle forte qu'on y peut faire cuire des œufs, 6c elle s'évapore entièrement en peu de temps. III. Une mafTe d'étain ou de plomb épaifTe de trois pouces , commence à fe fondre des qu'elle eft expoféë au foyer du miroir , & il en tombe des gouttes qui bientôt après forment, un filet continu ; de forte que la marie eft percée de part en part dans l'efpace de deux ou trois minutes. IV. Une l 'me de fer ou d'acier y rougit dès le premier infiant , & il s'y fiir de petits trous; j'en ai vu une qui fut percée de trois trous en fix minutes. Tom. VI, dts Amd, Etrang. L 1 1 A c T P s DI Leipsic k. Janvier 1687, 45ï COLLECTION V. Actes de Le ciuvre , l'argent, &c. s'y fondent auffi; j'en ai fait l'épreuve fur Leipsick. différentes monnoies , & entr'autres fur une rixdale , qui en cinq ou , . _ fix minutes tut dans le même état que la lame de fer dont je viens de Janvier 1687. ler> VI. Les matières qui ne font point fujettes à fe liquéfier , comme les pierres , les briques , &c. rougiffent comme le fer mis au feu. VII. La même chofe arrive à l'ardoife à l'inftant qu'elle eft expofée au foyer de ce miroir, &: en peu de minutes elle eft changée en un verre noir; fi on la pince avec des tenettcs pendant qu'elle eft ardente , on peut en tirer des fils de verre. VIII. Les tuiles , qui comme on fait , réfiftent à un feu très-violent , fe fondent ici & font en peu de temps changées en un verre jaune. IX. Des pots de terre , qui non-feulement étoient bien cuits , mais qui avoient long-temps fervi & réfifté au feu, fe font changés en un verre jaune noirâtre. X. La pierre ponce , déjà brûlée , à ce qu'on prétend , par le feu des vol- cans , eft vitrifiée ici par les rayons du foleil , & devient un verre blanc & tranfparent. XL Un fragment d'un des meilleurs creufets s'eft vitrifié en huit minutes. h XII. Des os ont été changés en un verre opaque, &: un morceau d'une certaine terre en un verre jaune verdâtre ; je conferve ces deux pièces. Il eft à remarquer que j'ai fait ces expériences fur la fin d'Août & au commencement de Septembre , temps où le foleil a moins d'ardeur qu'au folftice d'été. J'ai concentré au moyen de ce miroir les rayons de la pleine lune au moment de fa plus grande élévation , & leur lumière a été fenfiblement augmentée 3 mais ils n'ont donné aucune chaleur. '«*»' ACADÉMIQUE. 4^3 SUITE DES MÊMES EXPÉRIENCES, Le"" c£. Avril 1600. tirée des Lettres du même. (a\ ( Avril 1688. ) L'Amiante qui paffe pour être à l'épreuve du feu,& qui au rapport du perc Kircher , (£) ne louffre aucune altération étant expofé au four de verrerie, a été fenfiblement altéré en huit ou neuf minutes au loyer de mon miroir ardent ; puis il s'eft liquéfié & changé en un verre jau- nâtre que je conferve encore. Cette vitrification a été opérée dans lYf- pace de douze minutes, le 27. Janvier après midi, par un froid tres-vif, & j'ai reconnu que l'hiver n'eft point contraire aux effets de ce miroir, pourvu que la partie du Ciel où le trouve le foleil (oit fans nuages. EFFETS D'UN FERRE ARDENT par réfraction , par D. T. ( Novembre 1691. ) AYant remarqué combien les verres lenticulaires qui raffcmblent les^ , , rayons du Ioleil en les réfradant , l'emportent par leurs effets fur les °^e ' 91* miroirs de réflexion , je me luis appliqué à la conftruûion de ces vertes lenticulaires en grand, & je luis parvenu à en faire un de deux pieds, qu'un feul homme peut aifément déplacer & manier pour diriger à vo- lonté le cône de rayons qu'il raffemble , & qui donne une chaleur plus forte qu'aucun miroir ardent que j'aie vu : on en jugera par fes effets dont je vais rendre compte; je ne ferai pas mention du temps dans chaque article , parce que tous ces effets ont été opérés dans l'elpace de quelques fécondes chacun. 1* Lorfqu'on expofe du bois au foyer de cette lentille , lequel fe trouve éloigné du verre de la longueur de trois aunes , ce bois s'enflamme à Imitant , quand même il auroit été mouillé auparavant avec de l'eau. I I. Des morceaux de plomb & d'étain d'une épaifleur affez confidér. s'y fondent aufîi-tôt. III. Une lame de fer rougit à l'endroit qui fe trouve au foyer du verre, (j) Quo que cet artic'e &. les fuivants appartiennent 4 d'autres années , on les place ici parce qu'ils font une luite du précédent. (t) Manie fauterrdn , tom. î. ieft. 3. pag. 68. X- 1 1 Z '4t4 COLLECTION , puis elle fe liquéfie ; |il en ett de même d'une lame de cuivre ou de Actis de laiton. Leipsjck. IV. Novem.iôoi- L'ardoîfe après s'être liquéfiée, fe change en un verre de couleur noire dont on peut tirer des fils. V. Un vaifleau de terre plein d'eau fe cliffout , tandis que l'eau qu'il con- tient elt dans une violente ébullition. V I. La brique cuite après s'être embrafée devient un verre jaune. VU. La pierre ponce devient un verre diaphane. VIIL L'amiante fe change très-promptement en un verre noirâtre. 1 A- Le plomb fondu devient un verre diaphane. L'étain fe réduit d'abord en une poudre très-blanche ,' & enfuite il fe vitrifie. XI. L'or fe liquéfie , puis il devient un verre couleur de rubis. M XII. Si l'on brûle au foyer de cette lentille de l'antimoine dans un vaif- feau fermé , il exhale des vapeurs qui étant recueillies fe reduifent en une poudre très-fubtile & très-blanche. La poix , la réfine & le foufre fe liquéfient quoique furmontés d'eau de la hauteur d'une aune. XIV. Le foyer de cette lentille réfléchi brûle aufïi le bois & le papier ; ce qui ne furprendra pas les perfonnes qui favent que toute lentille a un nombre indéfini de foyers; celle-ci en a tro.s allez apparents. Cet instrument peut fervir à faire diverfes expériences , non-ieulement mr des matières expofées à l'air libre, mais aufïï fur des matières ren- fermées dans des vaifleaux de verre & dans le vuide artificiel , fur des poudres &C fur de* corps environnés de divers fluides ; ce qu'on ne peut faire avec les miroirs de réflexion , parce que le cône des rayons raf- femblés par ceux-ci fe dirige dans l'air vers le Soleil , au heu que le cône des rayons raflemblés par nos verres lenticulaires fe dirige en bas ; enfin, cet infiniment peut être d'un grand ufage, puifque fa force ne di- minue pas au milieu même de l'hiver. On peut augmenter prodigieufement la chaleur du foyer , foit des rm- roirs de réflexion , foit des verres lenticulaires, en plaçant dans le mi- lieu du cône que forment les rayons raflemblés par ces verres une len- tille que les rayons extrêmes de ce cône embraffent exactement ; cette ACADEMIQUE. 4^ lentille rend les rayons plus convergents , ce qui rapproche de beancoup Acte» de leur foyer, & en augmente la force au point que les matières qui Leihick. fe (croient feulement échauffées au premier foyer , fe liquéfient à ce" Août i6j<>. lui-ci. SUR LA CONSTRUCTION ET LES EFFETS de quelques verres d'optique , par D. T. ( Août 1 696. ) IOrfque je me fuis appliqué aux moyens de perfectionner l'art de -'la verrerie, & principalement à la conftruction des verres d'optique , j'ai éprouvé combien il eft difficile d'engager les ouvriers à entreprendre des chofes nouvelles qu'ils croient toujours impoiïibles , & à s'écarter de leur routine ordinaire. Je n'ai pu les perfuader même en leur mon- trant des effais aufquels j'avois réuffi contre leur opinion, par exemple, des tables rondes d'un verre net & tranfparent, de près de deux pie !s de diamètre, & de deux pouces d'épailTeur qui avoient été foufflees à la manière ordinaire , & des verres convexes des deux côtés , dont la corde avoit plus d'une aune de Leipfick , & qui étoient épais de trois pouces au milieu , Si d'un pouce vers les bords ; lelquels verres n'avoient point été conltruits luivant la méthode ordinaire , qui eft de les fouffler ; je trouvai feulement un homme de Cologne très-habile dans l'art de la ver- rerie , nommé Conftantin Fremel , lequel ayant vu mes effais lorlque j'allois entreprendre de faire de petites tables de verre d'un demi pied de diamètre, & de deux doigts d epaiffeur fans les fouffler dans le tube de fer , fe chargea de la tentative ; il me fît une table d'un verre auffi beau & auffi tranfparent qu'il y en ait au monde ; cette table cil ronde, elle a trois pieds de diamètre 6i quatre pouces d'épailTeur, & elle pelé plus de cent cinquante livres. Ceux qui favent quelle eft la dureté de ces verres lorfqu'ils ont feu- lement deux doigts d'épailTeur , comprendront aifément l'importance du fecret d'en faire de la grandeur que je viens de dire. On fentira ailement auffi leur utilité par rapport à l'optique, fi l'on fe rappelle ce quej ai dit ci-deffus des effets d'un verre ardent de deux pieds. J'ai conftruit depuis de ces verres de deux pieds , lefqnels allument le bois en un inftant à la diftance de douze pieds , & je fuis sûr de pouvoir opérer les mêmes effets à une diftance beaucoup plus grande. Enfin , j'ai fait auffi un verre d'un pied & demi qui brûle le bois à vingt pieds de diftance , mais fans produire de flamme comme les verres ardents ordinaires; Si. brique j'en ai rapproché le foyer par l'interpontion d'une autre lentille , ainli que je l'ai encore indiqué ci-deffus, il a tellement furpaffé par fes effets le verre de deux pieds , que le fer s'y eft fondu en un moment & que l'a- miante s'y eft vitrifié. 4?6 COLLECTION A CTE S DE L E IP S 1CK. SUR L'USAGE ET LES EFFETS DES GRANDS VERRES ieptem. 1697. lenticulaires ou verres bridants de trois à quatre pieds de diamètre : par le même. ( Septembre 165)7- ) COmme on m'a fouvent demande de nouveaux éclairciffements au fujet de mes grands verres lenticulaires, je donne ici une explication détail- lée de leur ufage ÔC de leurs effets. 11 faut placer le verre de manière que les rayons du foleil tombent deflus régulièrement ; ce qu'on reconnoît à la rondeur exacte du foyer ou de l'image folaire qui paroît fur une planche placée parallèlement au verre; fi cette image eft elliptique, il faut tourner le verre en tous fens iufqu'à ce que l'image devienne parfaitement circulaire; lorf qu'on a trouvé ce point , le bois expofé au foyer s'enflamme à l'inftant , le plomb te fond , l'ardoife fe vitrifie &c. & cela à la diftance de douze pieds du Rhin. Le foyer eft de la largeur d'un thaler ou écu d'Allemagne. Pour augmenter la chaleur du foyer , on prend, comme je l'ai dit plus haut, une lentille plus petite que l'on place vis-à-vis la grande à laquelle on l'adapte au moyen de trois petits bâtons , & on la fixe à une telle diftance que les rayons raflemblés par la première lentille occupent celle- ci en entier. Cela rapproche le foyer & le réduit à la largeur de la pièce de monnoie qu'on appelle un gros , mais en augmentant tellement fa force , que les matières qui ne fe fondroient pas au foyer de la grande lentille feule , fe liquéfient en un moment à celui-ci. On place enluite le grand verre fur un fupport de bois compofé de deux pièces, dont l'une eft un pied ou montant, & l'autre eft un arc ellip- tique qui s'iniere par fon milieu du coté de fa convexité dans ce montant, & dont la concavité reçoit la demi-circonférence de la grande lentille; en forte que les extrémités de l'axe de cette lentille portent fur l'extrémité des deux branches de cet arc placé verticalement, & que la lentille tourne aifément fur fon axe ; tout cela étant ainfi arrangé , l'on prend avec la main la petite lentille qui eft adaptée à la grande comme je l'ai dit au moyen de trois petits bâtons , & on la tourne en tout fens jufqu'à ce qu'elle foit entièrement éclairée du foleil ; ce point étant trouvé , on la fixe dans fa fituation, foit avec un fupport, foit par quelqu'autre moyen, & à médire que le foleil s'avance ck vient à éclairer l'arc 011 le fupport qui foutient cette lentille, on la tourne peu à peu & on la fixe de nou- veau à chaque fois. Tout étant ainfi préparé , on pourra faire ufage du verre brûlant , & il opérera les effets dont je vais rendre compte, far-tout fi c'eft à midi, quand même on n'emploieroit que des verres de trois quarts d'aune de diamètre, & cela foit en été , foit en hiver , & même par les plus grands froids du mois de Février , avec cette différence feulement qu'en hiver ACADÉMIQUE. 4.57 l'action de la chaleur fera plus lente , & ne s'exercera que fur de moin- '^— dres portions de maiiere. Actes de ]# L e i p s i c K. Le bois le plus dur s'enflamme à Pinftant , même étant mouillé. Septem. 1697. II. L'eau contenue dans un petit vaiffeau entre à Pinftant en ébullition. I II. Pour que les métaux fe fondent il faut qu'ils foient en morceaux d'une certain:: grandeur & d'une certaine épailleur que la pratique apprend à connoître; &: quand même ils ont le volume requis, ils ne fe liquéfient pas d'abord, mais le morceau s'échauffe tout entier jufqu'à un certain point, après quoi il fe liquéfie tout à la fois en un inftant. Par exemple , le plomb, s'il eft trop épais , nefe fond point du tout ; mais s'il n'a que l'é- paiffeur requife , laquelle ne laiffe pas d'être confidérable , il faut le te- nir un peu de temps au foyer, & dès qu'il commence à fe liquéfier en un point, toute la maffe fe liquéfie à Pinftant. Le fer doit être fort délié, " une lame de fer s'échauffe en un moment & bientôt le cône radieux la perce & elle fe trouve oriblée de petits trous. IV. La brique , l'ardoife , la pierre ponce , la porcelaine de Hollande & l'amiante en quelque volume qu'ils foient, s'échauffent très-vite Scfe vi- trifient aifément. V. Le foufre , la colophane, la poix & autres chofes de ce genre fe li- quéfient étant furmontées d'eau. Les poiffons ôi les écreviffes font con- noître par la violence de leurs mouvements celle de la chaleur qu'ils éprouvent. En été le bois le plus poreux comme la pomme de pin fe convertit en charbon ; ce qu'on ne reconnoît pas fi bien en le regardant extérieurement qu'en le rompant. VI. Si l'on creufe un charbon des plus durs & bien cuit, tel qu'on l'emploie dans les forges ( car le charbon ordinaire a trop de cendres , & ces cen- dres fe mêleroient aux matières qu'on poferoit deffus ) & que l'on pofe fur ce charbon les matières que l'on veut expofer au foyer du verre ; les effets de la chaleur de ce foyer augmenteront considérablement. VTI. Si par exemple on met fur le charbon creufé des morceaux de métal , ils fe liquéfient à Pinftant ; & fi l'on fait aller le foyer de côté & d'autre, de forte qu'il tombe fur toutes les parties du métal , ce métal fe ramafle fous une forme fphérique , & peut fervir à faire de la monnoie à Pinf- tant même, étant fluide comme de Peau : le fer jette des paillettes en abondance comme lorfqu'on le forge. Si on tient les métaux trop long- temps en fufion , il s'en évapore quelque partie , ce qui eft très-fenlible fur-tout dans le plomb & dans l'étain. 458 COLLECTION i VIII. Si l'on met dans le creux de ce charbon de très-petits fragments dé LeiWick* brique , d'ardoile, de porcelaine de la chine, de talc , &c. ils le fondent à l'inltant & fe vitrifient fous la forme de globules. L'amiante fe vitrifie Septem. 1697. aufli cn prenant la forme d'un globule. IX, Si l'on réduit en cendres du papier, du linge , des végétaux , de l'herbe , de la terre & autres matières analogues à celles-là , & que l'on mette de ces cendres en petite quantité dans le creux du charbon , elles fe vitrifient à l'inltant; il en eft de même des cendres communes que l'on tire des fourneaux. X. Il y a des corps tels que le verre , le jafpe, &c. qui étant mis dans le creux du charbon, fautent dès qu'on les expofe au foyer du verre; mais fi on les approche peu à peu de ce foyer, de forte qu'ils s'échauffent par degrés , ils fe liquéfient affez bien ; s'ils ne loutiennent pas non plus cette chaleur graduée , il faut les réduire en poudre. X I. Si les parties des corps quoique petites ne fe fondent pas au foyer de ce verre, il faut les réduire en poudre fine , délayer cette poudre avec de l'eau , puis l'expofer au foleil ; fi après cela les parties refient encore intactes , il faut y ajouter des fels. De cette façon il n'y a guère de ma- tières qui puiflent réfifier au degré de chaleur de ce foyer. X I I. Les corps qui cèdent le plus aifément à l'action de ce feu, font les corps: de couleur noire & qui confervent cette couleur au feu ; les corps blancs & qui deviennent noirâtres dans la fufion réfiftent davantage ; erriuite les orps qui font noirs & qui deviennent blancs; enfin, ceux qui ré- iiucnt le plus font les corps blancs &C qui reftent blancs étant expoiés à ce foyer, comme le caillou, la chaux Ôi. la craie. XIII. Toutes les matières que l'on expofe à ce feu ou fe fondent, ou fevi- trifient , ou fe réduifent en chaux , ou fe diffipent dans l'air. X I V. Les métaux expofcs au foyer fur de la porcelaine fe fondent tous , mais il faut que la porcelaine foit de grandeur & d'épaiffeur convenable pour qu'elle ne le liquéfie pas auffi , Si qu'elle loit échauffée par degrés de pc-ur qu'elle ne faute & n'éclate. Les métaux très-fufibles comme le plomb étant mis fur des pierres dures ou iur des briques , peuvent y être vitrifiés. XV. Si l'on met dans le charbon creufé des matières qui fe liquéfient aifé- ment au feu , comme des végétaux , du foufre , de l'antimoine , du zinc , du bil'muth , 8c qu'on place le charbon dans un grand récipient , on pourra ACADÉMIQUE. 459 pourra faire des expériences affez curietifes dans ce récipient fermé, en fe fervant du grand verre feulement; mais il faut que le récipient (oit A r r .- -, us grand & placé de manière que les rayons piaffent en pénétrer la pre- Lripsic k. miere paroi & en traverfer toute la capacité avant de former leur foyer fur la paroi oppoféc ; autrement le récipient courroit rifque de s'échauffer trop 6i de fe cafler. On pourroit encore le lervir d'un récipient entièrement fermé, &C dans lequel les rayons ne pafTeroient qu'à travers une lame de verre. X VI. Si l'on creufe un charbon de manière qu'il puifTe recevoir une coupe de cuivre affez épaiffe pour réfilter à la violence de la chaleur, Ik. que l'on mette dans cette coupe les matières que l'on veut expofer au foyer du verre , on leur fera éprouver un violent degré de chaleur , parce que les métaux conlervent long-temps la chaleur qu'ils ont une fois reçue. De cette manière , par exemple , une dofe convenable de nitre fe volati- lité & s'évapore tres-vîte ; en forte qu'on pourroit faire de l'efprit de nitre en peu de moments dans un récipient fermé. XVII. Il eft fort à propos , lorfqu'on veut faire ces expériences, d'avoir des poudres toutes mélangées tk. toutes préparées , pour ne pas perdre de temps à faire ces préparations pendant que le foleil brille fans nuages. 11 faut auiïi choifir un lieu qui ne foit point expolé au vent , parce que le vent pourroit emporter les matières réduites en poudre , ou les refroi- dir lorfqu'elles feroient échauffées , Se les faire cafler en les refroi- diflant. XVIII. Si l'on a de gros morceaux de matière à faire fondre , il faut les ré- duire en plus petites parties qui prendront en un moment la forme de globules , & tous ceux de ces globules qui fe trouveront dans l'enceinte du foyer, fe joindront enfemble ; de cette manière ils feront auflî plutôt liquéfiés & formeront plus de globules qu'ils n'auroient fait fans cela. Si l'on prend les mêmes précautions pour les métaux & que l'on ajoute peu à peu de nouvelles particules de métal à celui qui efl déjà fondu , on pourra en tenir une affez grande quantité en fufion , par exemple un demi marc d'argent pur. XI X Si l'on ajoute à une matière difficile à fondre une petite portion d'une autre matière folide Si plus fufible, elle facilitera la fufion de la première. XX. Deux corps très-difficiles à fondre féparément, comme le caillou & la craie, fe liquéfient aikmcnt lorfqu'ils font mêlés &i en certaine dofe. XXL Si l'on fait fondre un morceau de cuivre du poids de deux ou trois tiers («) (j) Monnoie nommée en Hollandois duyt, Tom. FI. des ^(#4, Etrang. M m m 463 COLLECTION wmaujmma de Hollande , & qu'on le verfc auffi-tôt clans un vaiffeau de terre où il y a Actfs de de l'eau , il fait en y tombant un bruit étonnant qui brii'e des vaiffeaux Leipsick. affez torts ; ma;s lors même que le vaiffeau eéfiûe, on n'y retrouve plus do cuivre , car il s'évapore entièrement , ce qui n'arrive à aucun autre métal. X X 1 1. Puifque certains métaux s'évaporent plus aifément que d'autres étant en fufion , l'on peut fe fervir des uns pour affiner les autres ; par exemple, l'or étant mis avec du plomb , devient ici en très-peu de temps aulfi pur que dans la coupelle. X X T î I. Puifque les métaux- ne perdent point leurs couleurs à ce feu , on ponnoit par l'addition de certaines matières leur donner telles couleurs qu'on auroit par-là des pierres factices belles &tranfpa rentes. XXIV. Toutesles autres matières, fans excepter les pierres précieufes , perdent leurs couleurs à ce feu; le rubis oriental, par exemple, s'y décolore entièrement. X X V. Quant aux corps qui étant réduits en globules & tenus quelque temps au foyer de notre verre, s'y éclairciffent déplus en plus , fi l'on en prend une petite parcelle & qu'on la tienne au foyer le temps néceffaire , elle y devient un «lobule tranlparent. X X V T. Il y a des matières quife fondent aifément, & qui étant en fufion font traniparentes comme du cryftal, mais qui deviennent blanches & opaques en fe refroidiflant. XXVI I. D'autres matières font opaques étant liquéfiées & deviennent diaphanes Iorfqu'étant retirées du foyer elles viennent à (e refroidir. X X V I I 1. Enfin , il y en a qui forment des globules diaphanes & qui reftent tels en fe refroidiflant , mais qui perdent peu à peu toute leur tranfoarence dans l'efpacc de quelques jours. X X I x. Certains corps donnent des globules tranfparents fi durs, que fi on les tailloit en pointes ils pourroient couper du verre. XXX. Il y a des matières folides, par exemple, la porcelaine de Hollande, qui fi elles n'ont pas une certaine épaiffeur , fe brident & fe fondent. XXXI. Lorfaue du plomb & de l'étain font fondus enfemble dans une coupe de cuivre affez épaiffe , il en fort beaucoup plus de fumée que fi ces métaux euffent été fondus féparément, mais ils ne s'évaporent pas entièrement, & iorfque la fumée cefle, il refle une matière cryflalline que lesMétallurgiftes appellent druftn. A C A D Ê M I QU E. ,çt XXXII. , 11 fort de certaines matières en fufion des globules très-brillants qui ne actfs de fubfiftcnt point hors du foyer ; fi l'on mêle à ces globules certaines autres L r i r s 1 c k. matières qui lcules n'acqinkeroient point de tranfparcnce par la fufion , elles deviennent ôc refient traafparentes. X X X 1 ! I. Si l'on raffemble les rayons de la pleine lune avec nos grands verres brûlants , il en réfulte une augmentation confidcrable de lumière mais point de chaleur; les matières les plus combuftibles reftenî au loyer fans aucune altération , & l'œil même étant placé à ce foyer n'en eft nulle- ment bleffé. XXXIV. Ces verres peuvent être utiles aufli pour diverfes répréfentations d'op- tique , car ils grofliffent prodigicuf'emcnt les objets , ils font paroitre les figures des tableaux comme fi elles étoient en relief, font d'ufage dans les expériences de la chambre obfcurc ; enfin, fi l'on place derrière ce verre un miroir plan, on verra paroître tous les phénomènes des miroirs con- caves, & ces phénomènes feront même augmentés , car , par exemple , ce verre fait voir les objets hors du miroir, à près de fix aunes de diftanec dans l'air libre, mais il ferok trop long d'entrer ici dans le détail de ces effets. X' X X V. Au refte , j'expliquerai dans l'article fuivant , comment on pourroit employer ces grandes lentilles à faire des télefeopes & des microicopes. Ujhgi des grands rerres hntlculilrcs pour les tdefeopes , par le mime. Oflobre 1699. DEpuis que j'ai fait des verres du poids de cent, deux cents &: jufqu'à trois cents livres, fans les fouffler, j'en ai encore fait d'autres pour des miroirs qui ont fept pieds de long fur cinq de large èv v.n pouce d epaiffeur. Le Roi de Pologne a établi près de Drclde une m; nufacrura de ces verres. Après avoir furmonté les difficultés qui concernent la cor.f.n.ction de ces grands verres , il a fallu pour les rendre propres aux ufages de l'opti- que inventer une machine , au îr.oven de laquelle on pût tout à la lois leur donner la forme tk. le poli : j'y ai employé une machine fort limple que l'on fait aller par le mouvement de l'eau ; elle remplit parfaitement ces objets, Cv exécute ces opérations dans la plus grande exactitude, ce qui eft elîentiel pour ces fortes d'ouvrajes dont l.i perfeQion confilte i.n partie dans l'exactitude & h régularité de la figure. J'ai fait au moyen de cette machine une lunette dioptrique qui pourra donner une idée de l'utilité de la machine même. Le verre que j'y ai employé avoit originairement deux pieds de dia- i\x m ni ; 4<6i COLLECTION m»n«j«i,3ga»t mètre ; ayant été gâté par accident il fut diminué , mais fon diamètre evt Actes ds encore de P'11S d'un pied du Rhin. On a fait de ce verre une lentille con- LupsîcK. vexe des deux côtés de trente-deux pieds de rayon, qui eft parfaitement exa&e ; on auroit pu aufïï aifément en faire un verre piano - convexe de foixante-quatre pieds de rayon. Bien des gens jugeront peut-être que cette grandeur des lentilles eft inu- tile pour la perfection des telofcopes , d'autant plus qu'on ne laiffe ordi- nairement qu'une petite ouverture à l'objectif ; mais outre que je fuis en état de montrer , en employant différents oculaires , que les objectifs pour- roient avoir de bien plus grandes ouvertures fans faire paroître au tour de l'objet les couleurs de la lumière décompofee , j'indiquerai ici pkifieurs avantages qui rélultent de la grandeur des lentilles. I. Une feule lentille fuffit , & l'on peut à volonté fe fervir d'un oculaire ou ne s'en pas fervir. I T. On peut aufli fe pafler des tubes , car lors même que les plus brillants rayons du foleil parlent entre l'œil & l'objet , on voit l'objet très-claire- ment & très-diftinctement , foit qu'on fe ferve d'un oculaire , foit qu'on ne s'en ferve pas, ce qui eft plus facile & plus commode, III. On voit les objets plus clairement qu'avec les inftruments qui jufqu'ici ont été en ufage , &c on voit bien plus clairement à travers l'objectif qu'à l'œil nud, même le foir & par un temps couvert. IV. On embrafle d'un coup d'œii vin champ fort étendu. V. Il n'eft pas néceffaire de tenir l'œil fixé & immobile, on peut le pro- mener dans un efpace allez confidérable pourvu que ce foit toujours à la même diftance. VI. Les défauts du verre qu'on n'a pu ôter en le poliflant , comme les bulles , les ondes &c. qui fe trouvent dans fon épaifTeur , font corrigés par la grandeur de la lentille, de forte qu'on ne remarque pas de différence entre un verre qui a de ces défauts & ceux qui en font exempts. Avec la lentille dont je viens de parler fans tube & fans oculaire , je- vois très-diftindtement une ville entière à la diftance d'un mille & demi d'Allemagne, & cela en plein midi, malgré l'interpofition des rayons folaires. J'ai vu par le même moyen fur le minuit Saturne avec fon an- neau , Jupiter & les Satellites , & enfin les plus petites taches de la lune qui fe levoit. La même lentille donne à la diftance de trente-deux pieds une chaleur que la main ne peut fupporter, & je ne doute pas qu'elle n'eût été un très-bon verre brûlant fi elle eût confervé fon premier diamètre de deux ipieds. ACADÉMIQUE. 463 SUR DES MESURES UNIVERSELLES DU TEMPS ttiV/ic" & du grandeurs , par le P. Adam Adamandus , Jéfuite Ma- Mail l687- thémadcien du Roi de Pologne. I. Mefure univerfclL du temps. QUelques perfonnes ont imaginé d'employer les vibrations du pen- dule pour tnefijrerle temps, & ce moyen peut être fort bon pourvu «l'on en fafle ufage avec les précautions requifes , & fur-tout qu'on ait c. (Z) ACADÉMIQUE. 469 ACTES DE LEIPSICK. ANNÉE 1691. Moyen hydrojlatique d'apprécier le produit des mines , par M. Bovle. L'Auteur ne Ce propofe point ici de traiter à fond de l'art des cJJ'ais ; art très-compliqué dans lequel il reconnoit le feu comme agent necef- faire , mais feulement de donner à ceux qui s'occupent du commerce ou du travail des mines, un moyen facile d'éviter dans ce genre les pièges que tendent de toutes parts à notre ignorance les tromperies des hommes &C les faunes apparences de la nature. Ce moyen, c'elt de faire fubirà la fubltance qu'il s'agit d'examiner , l'épreuve de la balance hydroltati- que : félon que la gravité fpécifique de cette fubltance fe trouvera plus grande ou moindre que celle du cry liai ou du marbre blanc, qui fent les pierres les plus pures de tout mélange de matières hétérogènes , on fera fondé à croire que cette fubftance contient du métal ou n'en contient point du tout. Mais pour que cette épreuve foit plus sûre , il efl à propos de lépa- rcr foigneufement de la fubftance que l'on veut y foumettre, toutes les particules pierreufes & fparreulcs qui s'y trouvent mêlées , & même félon les circonllances , de lui faire fubir une torréfaction préliminaire de quel- ques heures à un feu plus ou moins violent ; car fouvent un échantillon de mine fortant de la terre n'a pas toute la gravité fpécihque qu'il doit avoir à railon de la quantité de métal qu'il contient. Au reite, il ne faut pas regarder la pelanteur de la mine comme un (igné infaillible de la préfence du métal , puifque l'on connoît pluiîeurs demi-métau.t tels que l'antimoine, le zinc, le bifmuth , la pierre calami- naire , &c. qui ont une gravité fpécifique coniidérable ; mais comme ces matières le trouvent la plupart du temps dans leurs mines propres , ou du moins par grands amas, il eft allez facile de ne s'y point méprendre: ce font les pyrites 5c les mnrcaflïtes dont le poids 6c l'éclat peuvent en impofer plus facilement ; mais il ne fart que les expofer à un feu vio- lent, &C en même temps au vent d'un (oufllet, pour reconnoître leur na- ture véritable; car le loufre qui abonde dans ces foflïles, s'embrafe Se s'évapore fous la forme d'une flamme bleuâtre , après quoi il ne refte qu'une fubftance noirâtre & fragile. Mais lî la pelanteur d'une mine n'eft pas un indice certain de la préfence du métal , ù légèreté fpécihque eft une preuve alfez sure du contraire ; c'eft ce que l'on voit par l'examen du jayet, du loutre vif, du fuccin fofîîle, du talc & de cette matière que les Anglois appellent impropre- ment du plomb noir, mais que M. Boyle a reconnu pour un métal par- ticulier qui ne contient point de plomb, & dont la gravité fpécifique cft à celle de l'eau commune comme 1 , $6, à \, Nnni Actes de L e 1 p s 1 c k. Novcm. 1691" 47o COLLECTION «n mu La balance hydroftatique peut encore être employée utilement à l'exa- Actes de men ^e cet£e P0l,dre d'or que l'Europe tire de Guinée & de quelques Leipsik. autres côtés d'Afrique. On (ait que les Afriquains talfifient fouvent cette poudre , en y mêlant de la limaille de cuivre ; il eft facile de découvrir Novetn. 1691. ja traUi\e, en éprouvant à la balance hydroftatique une quantité de cette poudre dont l'on connoîtra le poids abfolu ; car la gravité fpécifique de l'or eft double de celle du cuivre. Mais comme on n'a pas toujours mie balance hydroftatique (bus la main , l'Auteur indique d'autres moyens de découvrir la falfification ; fi l'on jette de l'eau-forte fur la poudre en ques- tion , elle ne touchera point à l'or, mais elle rongera le cuivre & pren- dra en le rongeant une teinture verdâtre ; il eft vrai que ce genre d'épreu- ve auroit quelque chofe d'équivoque dans le cas où il y auroit de l'ar- gent mêlé dans la mine d'or, c'eft pourquoi l'Auteur confeille d'employer au lieu d'eau-forte , de l'dprit d'urine, ou de l'urine même putréfiée; ou de l'elprit de corne de cerf, ou enfin une lolution de fel ammoniac, &. d'en humeéter légèrement une feuille de papier blanc fur laquelle on étendra la poudre iufpefte ; fi cette poudre eft mêlée de particules cuivreu- fes, la feuille de papier prendra auffi - tôt une teinte verdâtre. L'Auteur parle a ce propos des paillettes d'or qui fe trouvent dans le fable ou gravier de quelques fleuves , & particulièrement du Rhin , & il prétend que l'on pourroit en tirer par certains moyens chymiques une plus grande quantité que l'on ne fait par de fimples lotions & en fépa- rant l'or grain à grain. Il fe fonde fur ce que l'or eft fans doute adhérent au fable comme à fa matrice, d'où il conclut qu'en vitrifiant ce (able par l'addition de la lytarge ou du minium on peut en féparer l'or qui dans ce cas fe préfente fous une forme volatile , & qu'il eft ai(è de retirer en ajoutant une fubftance pure & propre à le retenir &c à le fixer, par exemple, l'argent; il affiire avoir retiré par ce précédé jufqu'à feize grains d'or d'un feuf creufet rempli de fable vitrifié, fans autre addition que de deux matières très-communes propres à faciliter la fufion. L'Auteur infifte fur la volatilité de l'or dont on doutoit de fon temps , & il aflure que par la fimple addition d'une petite quantité d'une ma- tière qu'il ne nomme pas, fans calcination préliminaire de l'or, & fans donner le feu nud, il avoit vu ce métal, le plus fixe & le plus pefant de tous, (e fublimer dans une cornue de verre, quelquefois fous la for- me d'un fel jaunâtre , d'autrefois fous la forme de beaux cryftaux qui avoient la couleur ik l'éclat du rubis. ACADÉMIQUE. 471 ACTES DE L E I P S I C K.L*!*''IC*' Mai 1694. ANNÉE 16^4. " Sur t aimant qui sefl forme à la pointe du clocher neuf de Notre - Dame de Chartres, par M. DE VaLLEMONT , Prêtre, Docteur en Théologie. M. De Vallemont rapporte que lorfqu 'on démolit en 1 691. le clocher neuf de Notre-Dame de Chartres qui avoit été ébranle par un orage au mois d'O'tobre précédent , l'on trouva dans la pointe de ce clocher, au tour du ter qui lioit les pierres, une rouille ou une croûte ferrugi, neufe qui avoit la vertu de l'aimant. M. de Vallemont ayant pris quelques morceaux de cette matière , la fournit à diverfes épreuves & la trouva parfaitement femblable à l'aimant que l'on tire de la terre ; il verfa deflus de l'acide nitreux êc de l'acide vitriolique, aucun ne l'entama, quoiqu'ils agiflent l'un & l'autre très - fenfiblement fur les fubftances qui n'étoient point douées de la vertu magnétique ; enfin , M. l'Abbé de Vallemont cite deux oblervations femblables , faites l'une parGalTendi à Aix en Provence en 1634. & l'autre à Mantoue , par Philippe Cofta. (a) ACTES DE LEIPSICK. ANNÉE \697. Sur Veau de mer rendu: douze p.ir la congelluion , par Samuel Rêver, Mathématicien de Rie le. L'Eau de mer perd fon fel en fe glaçant, ainfi que l'a obfervé Thomas Septem. 1607, B.irtholin ; (/>) 6i ce fait eff tellement avéré a Amtterdam qu'au rap- port de Boyle (c) les Brafleurs de cette Ville employoient l'eau de la mer lorfqu'elle a été gelée 6c dégelée , à la place d'eau douce, pour faire leur bierre. (j) Il ne s'agit que de rapprocher quelques faits pour répandre fur la formation de ces fortes d'aimants plus de jour que n'en purent produire dans le temps toutes !es conjectures ingenieufes ou lavantes que l'on fit fur ce phénomène. Le clocher de Chartres avoit été ébranlé par un orage , & celui d'Aix avoit été frapp • du tonnerre or , M. klin a découvert l'identité de la matière du tonnerre & de la matière éiectriqu ■ , & ce même Pi yficien a donné la direction polaire à des aiguilles non aimantée* en les frappant du coup électrique ; il efl facile de conclure de tout cela que c'eft le ton- nerre qui avoit imprimé la vertu magnétique à la matière dont il s'agit, &. qui peut- être l'avoit formée. (Z) Voyez le Recueil Je Mémoires ou la Colltaion Académique partie Françoife , tome i. pag. 411. & fuivantes, (b) De uju nïv'u medico , cjp. 6. (c) New expenments touching cold. A1i COLLECTION ,i*iii m h M. Reyher ayant conftaté ce fait par des expériences en a publié les A ctis DEréfultats: il a fait ces expériences le 6. Février de cette année, vis-à-vis Le ipsick. le château de Frédéric. On cafla la glace qui étoit épaiffe d'un pied,& l'on Septe . 1097. „ue les morceaux de cette glace étoit parfaitement doux. I L. Que l'eau voifine de la glace n'étoit point falée. I Ll. Que l'eau tirée de défions la glace au moyen d'un fyphon d'un pied Se demi étoit médiocrement falée. IV. Enfin , l'eau tirée avec un fyphon de cinq pieds étoit tellement falée r que de quatre livres romaines de cette eau on tira, en la fanant évapo- rer par le moyen du feu , une once & un fcrupule & demi de fel. L'Auteur attribue l'adoucifTement de l'eau à deux caufes ; la première eft l'expreflîon des particules falines occafionnée par la compretfion de l'eau, la féconde eit la peianteur du fcl qui le fait aller naturellement au fond ; Se en traitant de la première de ces deux caufes , il indique une- manicre fort linguliere de rafraîchir le vin ou les autres boiffons en été. On enterre dans un endroit (ombre , fous un arbre touffu , la bouteille d'étain ou de terre ou de verre, &c. qui contient la liqueur, Se laiffant de la terre tout au tour , de la largeur d'une palme , ou creufe à cette diftance un foffé auffi de la largeur d'une palme & de même profondeur que le trou dans lequel eit la bouteille, on remplit le fofle d'eau chaude,- & lorfque la terre a abforbé cette eau , on retire la bouteille dont la liqueur fe trouve très-fraîche. Le froid de la terre nitreufe qui entoure la bouteille étant chaffé par l'eau chaude , fe concentre au tour de cette bou- teille &c rafraîchit la liqueur ; mais il faut la retirer auili-tôt de peur que l'eau chaude n'y pénètre à fon tour & ne l'échauffé. Quant à la pefanteur du fel , l'Auteur prétend que les eaux douces des fleuves qui fe jettent dans la mer étant plus légères que l'eau de mer, ces eaux ne fe mêlent point fubitement, mais feulement, lorfqu'elles font agitées par les vents ; de forte que Feau de la mer , lorlqu'elle eit cour verte de glace , (è congelé plus difficilement que l'eau des fleuves , avec laquelle elle ne fe mêle plus, n'étant plus agitée par les vents ; & que dans ce cas les eaux des fleuves fe foutenant fur celles de la mer , fe trou- vent les plus voiiincs de la glace , de forte qu'il y a de l'eau douce juf- qu'à une profondeur coniidérable. Cette obfervation fournit un moyen facile de retirer le fel des eaux falées : il ne s'agit que de les expofer au froid, leurs parties les plus ténues fe glacent, & le refte de l'eau fe trouve beaucoup plus chargé de fel: de môme on peut avec de longs fyphons tirer du fond de la mer , lorfque fa furface eft glacée, une eau très-chargée de fel. Quant au moyen d'adou- cir Feau de mer par la congellation , quoiqu'il ne foit pas trop praticable dans les pays chauds, on pourroit peut-être produire cet effet par un froid- artificiel. ACADÉMIQUE. 4"3 SUR LA PIERRE OU PHOSPHORE DE BOULOGNE, Lei"Îck' par M. le Came Marsigli. (a) Septem. 1697. LA pierre de Boulogne fe trouve fur les monts Padcrno & Piedalbino qui élèvent leurs fommets ftériles entre des collines riantes, aux en- virons de Boulogne ; ces deux montagnes ont leurs fuperficies allez Sembla- bles ; maib c'eft (ur le Pademo que ces pierres abondent le plus : les terres qui couvrent l'une & l'autre montagne (ont de diverfes couleurs; il y en a de cendrées, de blanches 6k de rouges : on trouve dans ces dernières du bol de même couleur, qui eft altringent & qui s'attache à la langue. Au relie, on voit en différents endroits de ces montagnes une certaine effloreicence latine méiée de particules brillantes, gypfeules ou talqueufes; cette croûte eft quelquefois de l'épailleur du doigt ; il le forme dans la lolution des lames qui ont une laveur falée , mais moufle & peu péné- trante, ce qui fait que l'Auteur ne regarde pas cette effloreicence comme une production du tel ammoniac , mais plutôt comme un commencement de gypfe , puilqu'elle efl mêlée aux lames terreuies &C qu'elle les lie. O.i trouve nufli dans ce lieu deux fortes de pierres dont l'une tient de la na- ture du jafpe , efl pleine de fentes £c relïemble par fa forme aux reins des animaux, c'eft pourquoi l'Auteur l'appelle réniforme ; il nomme l'au- tre vtntrt tartareux à caufe de fon analogie avec ce qu'il appelle ventre cryflall'm , elle eft de couleur cendrée, & contient au lieu d'une matière cryftalline dépurée, une croûte tartareufe de diverles couleurs. Enfin , il fe trouve dans ce lieu deux elpeces de marcafTites, l'une ferrugineule & l'autre enivreufe; quelques-unes ont la forme d'une truffe, d'autres font composes de particules quadrangulaires. La terre dans laquelle (ont difperfées les pierres dont on fait le phof- phore , & que les eaux de pluie entraînent avec ces mêmes pierres dans les ruifleaux où l'on va les ramafler, efl jufqu'à la profondeur d'une palme, aride, denfe , cbfcure, parfemée de particules brillantes aflez fem- blables au gvpfe , & peu différentes par leur forme des parties conl- tituantes des phoiphores : à la profondeur de deux palmes cette terre eft de couleur ferru.-ineufe &: verdàtre, parfemée auflî de ces mêmes par- ticules brillantes , mais plus petites; à la profondeur de trois palmes elle eft peu différente de la première couche, fi ce n'eft que les particules brillantes font fi petites qu'on ne les difeerne pas aifément à l'œil (impie. Les épreuves aufquelles on a fournis cette terre ont fait connoitre qu'elle contient aufti des particules vitrioliques & arlénicales. La figure des pierres de phofphore n'eft point régulière, il y en a de planes, de cylindriques , d'ovales, de fpbériques & d'autres qui fe lèvent par lames : les fphériques font les plus grofles de toutes ôi n'excèdent pas (j) Voyez tome IV. de cette Colle&ion partie étrangère , pjg. 10S. S: luivanta*. ^74 COLLECTION m .Miimiii— i. la groffeur d'une pêche. Celles qui le lèvent par lames ont de chaque a côté une cavité ou un enioncement lemblable à l'impreffion de deux Le irucx. doigts ce (ont les meilleures pour taire le pholphore. Le poids de ces pierres eft ordinairement d'une à deux livres, mais il s'en trouve qui Septeni. 1697. pefent jufqu'à huit livres ; au relie , les plus greffes & les plus pelantes ne font pas pour cela les meilleures ; Licetus s 'eft trompé lorlqu'il a dit que ces pierres lont fpécitiquement plus pelantes que le plomb. Les pierres qui ont la couleur de plomb lont les moins bonnes ; celles de couleur argentée valent mieux ; mais les meilleures lont celles qui reffemblent à la calcédoine cendrée , & qui approchent de l'éclat du fuccin. Quant à leur ftruâure interne , on y découvre jufqu'à cinq variétés. La pierre fe divife en plufieurs parties diftinctes dont la première eft un point ou un difque , ou li l'on veut, une ligne centrale ; ce n'eft autre choie qu'un peu de terre ou d'argille qui n'eft liée par aucune autre fubftance ; il le trouve en fuite certains ligaments qu'on peut appeller ainfi , parce qu'ils lient les particules fibreufes ; ils traverlent la pierre par le milieu dans fa longueur, & paroiffent dans la coupe longitudinale de la pierre comme la côte dans les feuilles d'arbres ; les particules fibreufes partent deux à deux de cette côte comme les nervures partent de la côte des feuilles d'arbres, avec cette différence feulement qu'elles font prefque tout-à-fait perpendiculaires à la côte ou au ligament jufqu'à la bifurcation , d'où elles continuent de partir deux à deux de chaque branche de cette côte en lui devenant obliques dans l'intérieur de la bifurcation. Les particules fibreufes font comme noueufes étant traveilées par des lignes parallèles à la côte ; enfin, la pierre eft revêtue extérieurement d'une eipece de croûte, & c'eft dans cette croûte que l'action du feu chalïe les parties propres à recevoir la lumière ■ car la croûte léparée de la pierre s'imbibe de lumière , au lieu que la pierre dépouillée de cette croûte demeure tout-à-fait obfcure. Dans la calcination &C la fublimation , il paroît que cette pierre n'eft point une efpece degypfe, & que c'eft plutôt une efpece de talc; elle iemble aufli contenir différents minéraux, du vitriol, du foufre , certaine eipece de nitre , 8c peut-être encore du mercure & de l'arfenic. Pour préparer le pholphore , on prend des pierres de groffeur mé- diocre, dont les pignons avoient été ôtés , rendirent trois livres de cendres , ( un centième du poids total.) Cent cinquante livres d'armoifes ou matricaire feche , donnèrent huit livres de cendres, (environ un dix-neuvieme du poids total.) Cent trente livres de feuilles de cyprès fanées donnèrent fix livres de cendres, (environ la vingt & unième partie du poids total.) Six livres d'écorces d'oranges lèches donnèrent huit onces de cendres, ( un douzième du poids total. ) Deux livres de bois de ialTaffras donnèrent fix drachmes de cendres , (environ tin quarante troiiïeme du poids total.) Douze livres de bois de gayac donnèrent deux livres & demie de cen- dres, (environ un cinquième du poids total.) Quatre livres de fantal citrin donnèrent une once Si. demie de cendres , (environ un quarante-deuxième du poids total.) Quatre livres cle poivre noir donnèrent deux onces & demie de cendres, (environ un quarante-deuxième du poids total.) Trente livres de gingembre donnèrent une livre fept onces de cendres, (environ un vingtième du poids total.) Douze livres de turbith donnèrent une livre de cendres, ( un dou- zième du poids total.) Trois livres de cendres de bois de iapin donnèrent trois onces de fel, (un feizieme du poids total.) Seize livres de cendres de bouleau donnèrent feize onces de fel , ( une feizieme du poids total. ) Seize autres livres de cendres de bouleau donnèrent dix-huit onces de fel, (plus d'un feizieme du poids total.) Trente-deux livres de vieilles têtes d'ail ayant été féchées au four & brûlées , leurs cendres ne donnèrent prefqne point de fel. Trente livres de tanne de froment brûlées au four avec un peu de foufre , & rebrûlées de nouveau dans le fourneau du Potier de terre t rendirent huit onces de cendres, (un foixantieme du poids total.) On le» fit recuire pendant huit jours confécutifs dans un fourneau de tuilerie , & la leffive qu'on fit avec ces cendres ne donna point du tout de fel. Il en fut de même de dix onces de cendres qui avoient été tirées d'un boiffeau & demi de fon brûlé d'abord au four avec du foufre, & en- fuite dans le fourneau du Potier de terre & dans celui ou l'on cuit la brique. En 2 10. ACADÉMIQUE. 4?î En fuppofant In livre de douze onces, il faut augmenter d'un tiers le ■■———» numérateur des fractions qui expriment les rapports des quantités où il pvEDI. n'entre que des onces à celles où il n'entre que des livres. — 4 xvi. ?™- -• pag' Tous les fcls tirés des cendres des végétaux ont une vertu purgative beaucoup plus efficace que celle qui a été attribuée par quelques perfon- nes au fel commun. Le dernier ne purge prelque point , ou du moins , s'il a quelque vertu laxative , on peut dire qu'il y a entre le Ici commun 6c les iels des végétaux la proportion d'un à quatre. XVII. Cette vertu laxative a précifément la même énergie dans tous les fels : de forte que les l'els de fumac, d'écorce d'oranges, de baies de mirthe , de lentifque purgent tout autant que les fels de rhubarbe, deféné, de tur- bith de mécho.can & de toutes les autres drogues purgatives fembla- bles. XVIII. La dofe qu'on doit employer eft la même pour tous les fels , c'eft-à- dire , depuis deux drachmes & demie jufqu'à une demi-once, dilTous dans fix onces d'eau commune ou de bouillon. J'ai obfervé par une infinité d'expériences qu'une demi-once de fel fait évacuer environ trois livres & demie ou quatre livres de matières , plus ou moins , ielon la coin- plexion Sw la plénitude du corps. XIX. Je n'ai trouvé aucune différence, quant à la vertu purgative, entre les fels de figure aiguë, obtufe, angulaire & cubique. J'en ai fait très-fouvent l'épreuve fur différentes perfonnes en faifant choilîr un à un les grains cubes des fels de concombre ou melon d'eau , de gingembre , de chou 6c de régliffe ; ils ont opéré avec la même énergie que les grains hexagones & tres-aigus des kls de poivre, de rôles incarnates, de méchoacan & de perfil de Macédoine. XX. De tout ce qui vient d'être rapporté on peut conjefhirer avec quel- que fondement que les fels tirés des cendres des herbes , des fleurs &t des fruits, ne conlervent pas les mêmes qualités & les mêmes venus qu'a- voient ces matières avant d'être brûlées. Procédé de la teinture de corail , tiré d'une Lettre d? I'.édi à D'u- cïnto Cejloni , de Florence le 27. Août 16S0. LA meilleure teinture de corail le fait de cette manière : on prend des coraux, on les concaffe & on les lave : lorlqu'ils font lavés & lecs on les pile bien , on les paffe dans un tamis fin , & on les broie emuite lur le porphire jufqu'à ce qu'ils foient réduits en poudre impaip ible : pour qu'ils le broient mieux on les humttle avec de l'eau. Quan ! ils loni Te'm. H, dis Jcad, Etrang* Ppp Ser-— — 4S4 COLLECTION !2 broyés , féchés & réduits en poudre impalpable , on les met dans un bocaî Redi. de verre, avec du vinaigre diftillé en telle quantité qu'il y ait feulement de quatre doigts de vinaigre au deffus des coraux : enfuite on bouche le loin. î. PnS- bocal , on a foin d'en lutter exactement les joints pour que rien ne s'éva- pore & on le met fur les cendres chaudes , en prenant garde de ne le pas laiffer bouillir. Quelquefois la teinture fe fait en trois ou quatre jours , quelquefois il en faut huit ou dix ; lorfque le vinaigre eft teint on le verfe doucement, & on remet encore d'autre vinaigre difhllé clans le bocal où font reftés les coraux , on le bouche comme la première fois , on le remet fur les cendres chaudes & on verlè le vinaigre lorfqu'il eft teint. Cette troifieme teinture le mêle avec les deux premières , & on les met erïfemble dans un vaifTeau de verre pour s'évaporer très-lentement fur les cendres chaudes. Après l'évaporation, lorfque le fond eft tout-à-fait fec , on y ajoute une égale quantité de flegme de vinaigre diftillé. On bouche levaiffeau & fes joints, &C on le laide furies cendres chaudes jufqu'à ce que la teinture foit faite ; c'eft ainfi qu'on fait la teinture de corail dans le laboratoire du Grand Duc. Les coraux qui retient, étant de nouveau broyés fur le porphire , fervent comme poudre de corail , &i pour différents ouvrages que l'on fait avec cette matière. Relation de l'expérience du Pui de Domme , faite par AI. Perrier , à la prière &■ d'après les vues de Blaife Pafcal. (a) LA pefanteur de l'air n'étoit point inconnue aux anciens : Ariftote favoit qu'une vefîie diftendue par l'air , étoit plus pelante que la même veffie vuide d'air. Galilée, qui ajouta à prefque toutes les décou- vertes des anciens , s'afîura par plufieurs expériences de la pefanteur de l'air, & tâcha même d'en déterminer la gravité fpécifique ; il l'affigna dans la proportion de un à quatre cents avec celle de l'eau ; proportion éloignée du vrai ; mais c'étoit beaucoup de l'avoir cherchée. Toricelli , difciple de Galilée, perfectionna fes recherches, il inventa le baromètre qui eft une eipece de balance très-fenfible & toujours en expérience, par laquelle on connoît à chaque inftant la pefanteur variable de l'air de l'dthmofphere par les différentes élévations de la colonne de mercure , qui eft le contre-poids perpétuel & variable de la colonne d'air correfpondante. Le P. Merfenne ayant publié cette dernière invention de Toricelli , Blaife Pafcal en fut averti par M. Petit, Intendant des Fortifications; ils répétèrent enfemble en 1646. l'expérience de Toricelli, appellée : commu- nément , expérience du vuide ; M. Pafcal la répéta enfuite en fon parti- (j) Le réfultat de cette expérience n'eft ignoré de perfonne ; mais comme c'eft une expérience fondamentale, qui a fait époque, & qui a produit une révolution dans la Phvfique , j'ai cru devoir l'employer ici ; d'autant plus que le petit livre d'où je l'ai tirée n'eft point commun, & que d'ailleurs il eft toujours intéreffant d'oblerver le* démarches des génies inventeurs. (Z.) ACADÉMIQUE 485 cnlier avec plus de fruit : il ne fe contenta pas de la démonftration qui prouve le fait de la pefanteur de l'air, il rechercha t'influence de cette caulc fur un grand nombre d'effets , & pour cela il tenta une foule d'expé- riences nouvelles avec des fyphons , des feringues , des fouffleis , des tubes de toutes fortes de formes , des liqueurs de toute efpece ; ÔC enfin , il imagina la fameufe expérience du Pui de Domme dont il s'agit ici. Cette expérience confifloit à obierver le tube d'un même baromètre au haut &i au bas d'une montagne, & elle devoit décider la queftion ; car fi le mercure venoit à bailler dans le tube à proportion que le baro- mètre leroit dans un lieu plus élevé, & qu'il vînt au contraire à s'élever à proportion qu'il fe trouveroit clans un heu plus bas , c'etoit la preuve démonlîrative de la pefanteur de l'air : voici comment fut faite cette expé- rience fondamentale dont l'idée eft due àPafcal, 1 infiniment à Toricel'li & l'exécution à M. Perrier : c'eft ce dernier qui va parler. La journée du famccli 19. Septembre 1648. fut fort inconfiante, néan- moins le temps paroifTant afTez beau fur les cinq heures du matin , & le fommet du Pui de Domine fe montrant à découvert, j'allai à huit heures du matin, accompagné de plufieurs Curieux de tous états, dans le jardin des Pères Minimes , qui eft prefque le plus bas lieu de la Ville de Cler- mont ; c'eft-là que fut commencée l'expérience en cette forte. Premièrement, je verfai dans un vaifTeau feize livres de mercure ou vif-argent que j'avois reclifié durant les trois jours qui avoient précédé, & ayant pris deux tubes de verre de même grofïeur , longs de quatre pieds chacun, fcellés hermétiquement par un bout& ouverts par l'autre, je fis en chacun l'expérience ordinaire du vuide dans ce même vaifTeau & ayant approché les deux tubes l'un contre l'autre , fans les tirer hors de leur vaiiîéau , il fe trouva que le vif- argent qui reftoit en chacun d'eux, étoit au même niveau, c'eft-à-dire,vingt-fix pouces trois lignes & demie au defïus de la fuperficie du vif-argent contenu dans le vaifTeau. Je répétai cette expérience deux autres fois dans le même lieu , avec les deux mêmes tubes, le même vif-argent & les mêmes vaifTeauv, il fe trouva toujours que le vif-argent des deux tubes étoit au même niveau , & à la même hauteur que la première fois. Cela fait , j'arrêtai à demeure l'un de ces deux tubes fur fon vaifTeau en expérience continuelle , je marquai fur la furface extérieure de ce tube la hauteur du vit-argent, & ayant laifTé cet appareil en la même place , je priai le père Chaflin Minime d'obferver de moment en mo- ment pendarît toute la journée, s'il y arriveroit du changement. Enfuite je pris l'autre tube avec une partie du même vif- argent, je montai, accompagné des perfonnes que j'ai dit, au haut du Pui de Domme, élevé au demis des Minimes d'environ cinq cents toiles. Ayant fait fur cette montagne les mêmes expériences que j'avois faites aux Minimes , le vif- argent ne le foutint dans le tube qu'à la hauteur de vingt-trois pouces deux lignes, c'eft- à-dire , trois pouces une ligne 6c demie plus bas que dans le jardin des Minimes. Je répétai la même expérience cinq autres fois très - exactement en divers endroits du i'ommet de la montagne, tantôt a couvert dans la petite $6 COLLECTION chapelle qui yeft, tantôt à découvert, tantôt à l'abri, tantôt au vent,' tantôt pendant le beau temps , tantôt pendant la pluie & les brouillards , ayant à chaque fois purgé d'air le tube très-foigneufement, & il s'eft tou- jours trouvé à toutes ces expériences la même hauteur du vif-argent de vingt-trois pouces deux lignes , ce qui nous fatisfit pleinement. En defeendant la montagne , je refis en chemin la même expérience , toujours avec le même tube , le même vif-argent &c le même vaiffeau , en un lieu appelle J.afon de l'arbre , beaucoup au deffus des Minimes , mais beaucoup plus au délions du fommet de la montagne ; & là , je trou- vai que la hauteur du vif- argent relié dans le tube étoit de vingt - cinq pouces; je la refis une féconde fois dans ce même lieu, & M. l'Abbé Mofnier , l'un de mes compagnons de voyage , eut au (II la curiofité de la répéter lui-même; il fe trouva toujours la même hauteur de vingt -cinq pouces, moindre que celle qui s'étoit trouvée aux Minimes d'un pouce trois lignes &£ demie , &£ plus grande de vingt-deux lignes que celle que nous venions de trouver au haut du Pui de Domine ; ce qui n'augmenta pas peu notre fatisfattion , voyant la hauteur du vif-argent le diminuer , iuivant la hauteur des lieux. Enfin, étant revenus aux Minimes, j'y trouvai le vif-argent dans le tube que j'avois laiffé en expérience continuelle , à la même hauteur où je l'avois laiffé ; & le P. Chaftin , qui étoit demeuré pour l'obfcrver à cha- que moment, nous rapporta que cette hauteur avoit été la même pen- dant toute la journée, quoique le temps eût été. fort inconftant ; tantôt ferein , tantôt pluvieux, tantôt plein de brouillards, tantôt venteux. J'y répétai l'expérience avec le tube que j'avois rapporté du Pui de Domine , & dans le vaiffeau où étoit le tube en expérience continuelle : je trouvai que le vif-argent étoit en même niveau dans ces deux tubes » & à la même hauteur de vingt-fix pouces trois lignes & demie comme le matin. Je fis encore l'expérience dans ce même jardin des Minimes , mais pour la dernière fois , non-feulement avec le même tube où je l'avois faite fur le Pui de Domme , mais encore avec le même vif - argent &C dans le même vaiffeau que j'y avois porté, & je trouvai toujours le vif- argent à la même hauteur de vingt-fix pouces trois lignes & demie , ce qui ache- va de nous confirmer dans la certitude de l'expérience. Le lendemain je fis la même épreuve dans une maifon particulière , qui cft au plus haut lieu de la Ville , élevée au deffus du jardin des Mini» mes de fix à (êpt toiles, & à niveau du pied de la tour de tfôtre-Dame de Clermont ; je trouvai le vif- argent à la hauteur d'environ vingt-fix pouces trois lignes , moindre que celle qui avoit été oblervée aux Mini- mes , d'environ une demi-ligne. Enfuite ayant tranfporté le même tube & le même vif-argent fur le haut de la tour, élevée de vingt-fix à vingt-fept toifes . u deffus du jardin des Minimes; j'y trouvai le vif argent à la hauteur de vingt fix pouces une ligne environ, moindre que celle qui avoit été trouvée au bas de la tour d'environ deux lignes , & que celle qui avoit été trouvée au jardin des Minimes , d'environ une ligne & demie. ACADEMIQUE. 497 Voici CC qui rcfnltc de toi:t.-s ces oblérvatio is comparées entr'cllcs. i°. Dans l'expérience faite au plus bas lieu , le vif argent reftoit à la hauteur de vingt-iîx pouces trois lignes & demie. a°. Dans celle qui a été faite en un lieu élevé au deflus du plus bas , d'environ fept toifes , le vif-argent eft refté à la hauteur de vingt- fix pouces trois lignes. 3°. Environ vingt -fept toifes au deflus du lieu le plus bas, le vif-ar- gent s'eft trouvé à la hauteur de vingt-fix pouces une ligne. 4°. Environ cent cinquante toifes au deflus du lieu le plus bas, le vif- argent s'eft foutenu à la hauteur de vingt-cinq pouces. j°. Environ cinq cents toiles au deflus du lieu le plus bas, le vif-ar- gent s'eft trouvé à la hauteur de vingt trois pouces' deux lignes. Il fuit de tout cela qu'environ fept toifes d'élévation donnent de diffé- rence en la hauteur du vif-argent une demi-ligne; environ vingt - fept toifes deux lignes & demie ; environ cent cinquante toifes quinze lignes & demie ; enfin , cinq cents toifes environ trente-fept lignes & demie Au relie, j« dois avertir que les hauteurs du vif-argent ont été prilés fort exactement, mais non pas celles des lieux où les expériences on été faites, (a) (j) Il feroit à fouhaiter que M. Perrier eût eu le loifir d'obferver , comme il en avoit eu la penfée , la hauteur du mercure dans le tube, de cent toifes en cent toifes, en marquant la différence des hauteurs à chaque ftation. Il eft remarquable que d'après un grand nombre d'obfervations faites en différents pays en même temps M. Perrier crut pouvoir conclure que d'ordinaire le vif-ar»ent fe hauife en temps troid ou en temps couvert & humide , & qu'il s'abaiffe en temps chaud 6- fi c & en temps de pluie ou déneige; ce qui eft en partie contraire à ce que l'on obferve ; il eft vrai qu'il ajoute que cela n'arrive pas toujours, & que le contraire a lieu quelquefois ; & il donne enfuite comme une règle beaucoup plus sûre que le vif-argent fe haufle toutes les fois que le temps fe refroidit & fe charge ou le couvre, & que le même vif- argent sVaiife toutes les fois que le temps devient plus chaud , & qu'il fe décharge par la pluie ou par la neige. 488 COLLECTION C O L L E C ACADÉMIQUE X PHYSIQUE EXPÉRÏMElSTALEo LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉRUPTIONS de Volcans , des tremblements de terre , de quelques faits météorologiques les plus remarquables , des comètes , des maladies pejidenticlles , &c. jufquen l'y 60. tirée des Mémoires des Académies de l Europe , des Ouvrages périodiques , des Hijloires générales & des Relations particulières. ( Z. ) E Nvironî3ii. ans avant l'ère chrétienne. Comète , félon Eckftormius. Environ 1018. ans avant l'ère chrétienne. Comète vue dans le bélier , félon le mêmei ■ Il ■!■■ ■!■! I II I ■■ ■ L'an 1003. avant l'efe chrétienne. Comète dans le capricorne , elle parcourut trois fignes en foixante-* cinq jours. L'an 197.9. avant J'ere chrétienne. Comète. L'an 1841. avant l'ère chrétienne. Comète vite en Egypte dans le figne du lion. L'an 1731. avant l'ère chrétienne. Comète yue en Arabie, ious la forme d'une roue, près du fagittnirë ACADÉMIQUE. 489 Environ 1 5 r Ç .* ans avant l'erc chrétienne. Comète en Egypte. Environ 1500. avant l'ère chrétienne. Première éruption connue de l'Etna. Les matières rejettées p; r ce Volcan forment une cpiifle ur de foixante- huit pieds, fous laquelle on trouve des vertiges d'une ancienne Ville. 1 180. avant l'ère chrétienne. Seconde éruption de l'Etna. 1177. avant l'ère chrétienne. Comète, félon Rockenbjch , vue en Affirie dans les gémeaux. 1x5a. avant l'ère chrétienne. Comète vue de toute la Grèce dans le bélier pendant quarante -trois nuits. 1 1 1 11 1 753. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre, fous le Roi Ozias. 741. avant l'ère chrétienne. Pluie prétendue de fang à Rome lorfquc Taffius fut tué. 650. avant l'ère chrétienne. Perte à Rome. 640. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre. J5J. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre du temps de Phérécit'e le Phyrtcien \ Précepteur de Pythagore , & qui l'annonça dans Pille de Scyros. 540. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre fljédit par Anaxirrandre. Depuis l'an 510. jufqu'à l'an 60. avant l'ère chrétienne. Il y a eu quatre éruptions de l'Etna. L'une de ces quatre fe fit 133. ans avant l'ère chrétienne, lors de l'expédition de Numance. 480. avant l'ère chrétienne. Soleil obfcurci. Il y eut cette même année une comète , qui fut vraifcmblablement la caufe de l'obfcurciffement du foleil. ■ ■' ' ■ ■■ ■ 476. avant l'ère chrétienne. Quatrième éruption de l'Etna. A9o COLLECTION 470. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre qui renverfc le mont Taygete , détruit Lacé- démone , engloutit vingt mille de les Habitants & ouvre plufiturs gou- fres dans les environs. 466. avant l'ère chrétienne. Comète qui parut Soixante & quinze jours de fuite. Cette même année il tomba , dit-on , une pierre du ciel. 461. ou 460. avant l'ère chrétienne. Pefte à Rome. 460. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Rome : le ciel avoit paru auparavant tout en feu. 45 x. 451. & 450. avant l'ère chrétienne. Grande pefte à Rome. 434. avant l'ère chrétienne. Pefte à Rome affez violente. 432. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Delos. 43 t. avant l'ère chrétienne. Comète qui parut pendant foixante jours. 430. avant l'ère chrétienne. Pefte en Ethyopie , d'oii elle paffe en Egypte , en Lybie , en Perfe & à Athènes : c'eft celle qu'a décrit Thucidide. Il y eut cette année là même une comète qui peut - être eft la même que celle de 431. 427. avant l'ère chrétienne. Pendant l'hiver , tremblement de terre dans l'Attique > dans l'Ifle Eubée» en Béotie, fur-tout à Orcomene. 0 416. avant l'ère chrétienne. Cinquième éruption de l'Etna. 454. avant l'ère chrétienne. Au printemps, nouvelle lune, tremblement de terre dans le Pcloponnefe. 410. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Athènes. 411. avant l'ère chrétienne, Comète. 410. ACADÉMIQUE. 491 4T0. avant l'ère chrétienne. Comète. Environ 400. avant l'erc chrétienne. Comète. 398. ou 397 avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre en Elide. 396. avant l'ère chrétienne. Pefte à Rome , ce fut celle qui donna lieu au Lcclijlernium. (a) Même année, crue fubite du lac d'Albe, fans qu'il y eût eu de pluie. 381. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre fur le chemin de Lacédémone à Olinthe Ville de Thrace. 379 avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre , qui furvint fort à propos pour effrayer Bren- mis &: fes Gaulois , au moment qu'ils s'avançoient vers le Temple de -Delphes pour le piller. 373. avant l'ère chrétienne. Grande comète , dont l'apparition fut fuivie d'un tremblement de terre, qui renverfa les Villes d'Hélice Se de Burra en Achaïe. 364. avant l'ère chrétienne. Grand débordement du Tibre à Rome. 361. 360. avant l'ère chrétienne. Pefte à Rome , qui dura deux ans. 11 y eut cette même année une inondation. 360. avant l'ère chrétienne. Goufre à Rome, où fe jetta Curtius. 355. avant l'ère chrétienne. Comète. 345. avant l'cre chrétienne. Pefte à Rome. 341. avant l'ère chrétienne. Comète vue près de l'cquateur , fon apparition fut fuivie de vents impétueux. (a) Cérémonie expiatoire , qui confirtoit à dre.Ter dans le Capitale trois de ces lits fur lelquels les Anciens prenoient leurs repas, 6c à térvir un banquet fuper: e à Ju- piter , à Junon & à Minerve , qui le mangeoient par le miniitere de leurs Prêtres- Tom, f'I. des ,-A,/,/, Etrang. Q q q Wi COLLECTION 336. avant l'crc chrétienne. Comète qui parut pendant foixante Si. dix jours. 317. avant l'ère chrétienne. Perte à Rome. 296. à 291. avant l'ère chrétienne. Perte à Rome 176. avant l'ère chrétienne. Perte à Rome. 263. avant l'ère chrétienne. Perte à Rome. 162. avant l'ere chrétienne. Perte à Rome. Entre 141. & 138. avant l'ere chrétienne. Comète très-grande , qui parvint à l'équateur , & remplirent la voie ïi&éé. 222. avant l'ere chrétienne. Tremblement de terre confulérable à Rhodes, qui détruit en partie le Port, ébranle violemment toute la Ville, ruine les arféuaux & renverle le fameux coloffe. Le dommage fut très - grand , mais il fut plus que réparé par le fecours généreux des Etats voifins. 200. avant l'ere chrétienne. Comète qui parut pendant vingt-deux jours dans le bélier. 218. à 201. avant l'ere chrétienne. Rivière defléchée en Lîgurie. Environ 117. avant l'ere chrétienne. Tremblement de terre pendant la bataille de Trafimene qui renverfa des Villes entières. Il fut rapporté au Sénat de Rome, que la terre avoit tremblé cinquante - fept fois cette même année. Pline dit, qu'on avoit vu le lacTrafimene couvert de flammes. 206. avant l'ere chrérienne. Une Lie nouvelle s'éleva dans le golfe de Tofcane 3 elle parut en- flammée , &: il fe fit un grand vent. 204. avant l'ere chrétienne. Comète. 203. avant l'ere chrétienne. Globe de feu vu à Sczza , Ville de la Campamc. ACADÉMIQUE. 49J 100. avant l'ère chrétienne. Comète dans le ligne du cancer. 108. avant l'ère chrétienne. Grande comète : peu après fon apparition il y eut un tremblement de terre , accompagné d'un débordement des eaux de la mer ; cette comète fut toujours tort près du (bleil : la clarté qu'elle répandoit dans le ciel s'étendoit jufqu'à loixante degrés; elle ditparut dans le baudrier d'Orion. 1 88. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre violent à Rhodes & dans les environs : entre les Mes Theramene & Therafie, il s'éleva tout-à-coup une nouvelle Me ; l'eau de la mer étoit chaude en cet endroit. 183. avant l'ère chrétienne. Comète qui parut pendant près de trois mois , on la vit de jour dçns le figne des poiffons. 178. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre confidérable au pays des Sabins, 174. avant l'ère chrétienne. Comète vue dans le figne du bélier pendant trente-deux nuits. 168. avant l'ère chrétienne. Comète. _-______«_ 166. avant l'ère chrétienne. Comète. 16 ■). avant l'ère chrétienne. Comète. 154% avant l'ère chrétienne. Comète vue pendant neuf jours dans le figne du taureau. 150. avant l'ère chrétienne. Très-grande comète , & prefqu'égale au foleil. ■ ■ 146. avant l'ère chrétienne. Comète qui parut pendant environ un mois 136. avant l'cre chrétienne. Comète : on entendit comme un coup d * tonnerre le ciel étant ferem. 134. avant l'ère chrétienne. Comète. 130. avant l'ère chrétienne. Comète qui femble être la même que celle de j68c & '758-9. osi te vit foixante. 6c dix jouis de faite, Q q q t 494 COLLECTION 119. avant l'ère chrétienne. Pefk horrible en Afrique fur les hommes & fur les animaux : la même, année il y eut une comète. 116. avant l'ère chrétienne. Comète vue dans le ligne du cancer. 99. avant l'era chrétienne. Comète trcs-éclatante & qui difpamt très-promptcment. 93. avant l'ère chrétienne. Comète. 92. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Modene ; deux montagnes des environs fu- rent ébranlées violemment, & parurent s'entrechoquer en jettant des tourbillons de flamme & de fumée: Pline qui cite ce fait, dit ailleurs qu'aux environs de Modene la terre jette quelquefois des flammes. 90. avant l'ère chrétienne. Comète dans le figne de la vierge. 87. ayant l'ère chrétienne. Comète. 60. avant l'ère chrétienne. Comète qui parut pendant huit ou dix jours. k-j. avant l'ère chrétienne-. Tremblement de terre à Polentia dans la marche d'Ancone» 50. avant l'erc chrétienne, Comète. 47. avant Pcre chrétienne. Comète. 45. avant l'ère chrétienne. Comète. 44. avant l'ère chrétienne. Comète. On foupçonne que c'eft la même que celle qui reparut les années 531. nos. & 1680. de cette même ère. 41. avant l'ère chrétienne- Grande comète. . Même année, foleil obfcurci. {.40. avant l'cre chrétienne. 0>i vit à Rome un météore enflammé qui fe porto*! vers l'Occident,' ACADÉMIQUE; 495 Environ la même année dixième éruption de l'Etna^ 34. avant l'crc chrétienne. Tremblement de terre confidérable en Judée. Comète dans le figne Je la balance. Environ 30. ou 19. avant l'ère chrétienne. Comète dans le ligne de la balance. 13. avant l'ère chrétienne. Comète dans le ligne du taureau. 16. avant l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Tralles ou Chora , près du Méandre, qui renverfe cette Ville 6c en endommage plufieurs autres en lome & dans la Myfie ou Eolide. — — __— ___^ 13. avant l'ère chrétienne. Comète. Un peu avant la première année de l'ère chrétienne. Comète. Première année de l'ère chrétienne. "Comète , ou félon d'autres , météore enfianiméi L'an 5. de l'ère chrétienne. Grande famine à Rome pendant deux ans. L'an 1 1. de l'ère chrétienne. Comète qui parut pendant plus d'un mois dans le figne du bélier. L'an 17. de l'ère chrétienne. Pendant la nuit , tremblement de terre qui renverfa douze Villes1 •d'Afie , félon Pline & Tacite ; quatorze félon Nicéphore ; onze félon St. Auguftin : voici les noms de ces Villes, tels qu'on les trouve dans ces différents Auteurs; Ephefe, Magnefie, Sardis , Mofthene, Hiérocé- farée , Philadelphie , Tmole , Tymé , Myrlne , Cime , Apollonie , Hy- riane, Di3 , Cibara, 6'v. Ce tremblement ébranla la Sicile, la Calabre Si plufieurs endroits du Pont , où la terre s'étant entr'ouverte , laiffa voir des fquélettes d'une grandeur prodigieufe. 3 3- ... Tremblement de terre, accompagné d'un obfcurciffement du foleil. 40. Onzième éruption de l'Etna. Comète , famine de plufieurs années. A06 COLLECTION Comète , pluie prétendue de fang. Comète dans le figne du cancer. Il y eut cette même année des tremblements de terre & une difette; l'hiver qui liijvit fut très-doux. 57. Première année de Néron. Comète , &c trois parhélies. 59- Le foleil s'obfcurcit en plein jour , & le tonnerre tomba dans tous les quartiers de Rome. 60. Tremblement de terre qui endommage beaucoup Labdicée , en Phrygie. Il parut cette année une comète qui fut vifible pendant fix mois. 60.6c 61. Comète. 61. Tremblement de terre dans l'Achaie & la Macédoine. Comète. 63- Tremblement de terre fait de très-grands ravages dans la Campanie, ruine la ville de Pompeies ; avoit été précédé par des tremblements moins confidérables. 64. Hieraple & Coloffes détruites par un tremblement qui fe fit fentir à Laodicée. Comète. 65. Pelle à Rome , en automne. Environ 65. de l'ère chrétienne. 11. 12. De Néron. Furieufes tempêtes de vent qui défolent la Campanie. 66. Comète. 68. Néron fuyant dans la maifon de l'affranchi Phaon (à quatre milles de ACADÉMIQUE. 497 Rome) qui fut Ton dernier afyle , fut furpns en chemin par un trem- blement de terre Ce fut apparemment ce même tremblement qai Te fit fentir en la terre des Marrucins ou en l'Abruzze , &: qui tranlporta un verger d'oliviers par delà lin grand chemin ; ce tremblement arriva la dernière année de Néron, félon Pline. 68. & 69. Comète. 75- Comète dans le figne des gémeaux. 71. Comète vue à Jerufalem avant la deftrncYion. 73- . Comète qui parut fous la forme d'un glaive. 7. 8. De Vefpafien. Trois Villes renverfées dans l'Irte de Chypre , on croit qi.c SJamine Se Paphos furent du nombre. Comcte. 77- Perte à Rome. 79-, Première éruption du Véluve, précédée de grandes chaleurs, de trem- blements de terre , de bruits comme de tonnerres, de mugifi'ements, &c, firme de la perte. Depuis cette première éruption le Véfuye jetta fans certe de là fumée & des flammes, & prefque tous les ans il y eut une éruption violente ; les cendres de ce Volcan brident d'abord les plantes , puis fer- tilifent la terre. LeVefuvc, dans fa p-eniere éruption, briVa ou engloutit deux Villes,' Héraclée, que Pon vient de retrouver à foixante pieds de profondeur, & Pompeies. Au rerte, dès le temps d'Augufte le fommet du Véfuve avoit l'air d'un volcan éteint , éc l'on a reconnu que les pavés de l'une des Villes en- glouties par la première éruption connue du Véfuve , étoient de lave , ce qui fuppofe des éruptions antérieures. Environ l'an 79. Le mont Cybot & la Ville d'Eurite furent engloutis. Le mont Sypilus ôc la Ville de Tantalis avoient «té engloutis de même, dans la Magnene, 49S COLLECTION \- Les Villes de Galanis & Ganates en Phénicie avoient éprouvé le même fort. Le Mont Phlegius en Ethyopie de même, Même année. i o. De Vefpafien; Grand tremblement de terre , qui appaife à Antioche une fédkion eau- fée par le Gouverneur même de Syrie. Même année, premier, i. 3. Novembre. A Stabia & a Mifene , d'où Pline partit pour aller obferver l'éruption du Véluve , les chariots qu'en vouloit faire avancer reculoient, quoi- qu'en pleine compagne, Se qu'on mît des pierres fous les roues pour les arrêter ; la mer s'étoit retirée , & avoit laiffé un grand cfpace à fec. 80. Pefte à flome. a. 3. De Domitien. Tremblement de terre vers l'Helleipont. Les Magiciens Egyptiens & Chaluéens s'enrichirent de l'argent que ces peuples leur donnoient , ious prétexte de lune des iacrifices pour appaiier ces tremblements. 105. 8. De Trajan. Tremblement de terre renverfe quatre Villes en Afie , Elée, Myrine, Pitame &c Cume, &c deux Villes dans la Grèce, Opunte 8c Orite. ic9. iz. De Trajan. Trois Villes de la Galacie furent abymées par un tremblement de terre. 115. i§. Et de Trajan. Le Dimanche 23. Décembre, Antioche & une grande partie des environs furent abymés par un tremblement de terre qui dura plusieurs jours, & s'étendit dans prefque tout l'Orient : il fut précédé d'une tempête vio- lente, de tonnerres &C d'éclairs affreux , d'une chaleur cxcemve ; c'eft félon •plufieurs Ecrivains, l'événement le pus funefte que nous lifions dans l'Hilloire ; le Coniul Pedon y périt, Tia^an lui-même y fut bleffé, & fe- (auva par une fenêtre. Cet Empereur ordonna à cette occafion^que la hauteur des rnaifbns ne pafi'àt pas (oivante pieds. 110. 3. 4. D'Adrien. Tremblement de terre renverfe Niçée en Buhynie, la Ville de Nico- UieJie, ACADÉMIQUE. 499 médie & pltifieurs autres Villes des environs : Adrien qui rétablit ces Villes , mérita le titre de reftaurateur de la Bithynie , &c. L'an 129. de l'ère chrétienne. 12. 13. D'Adrien. Nicomédie & Céfarée en Bithynie furent prefque ruinées félon JEufcbi, St. Jérôme met Nicoplt au lieu de Nicomédie , <5c la Chronique d'Alexar.ùrie , Aorie au lieu de Célàrée. Comète vue pendant trente-neuf nuits dans les fignes du verfeau & du capricorne. L'an 138. de l'ère chrétienne. 1. D'Antonin. Tremblement de terre renverfe les Villes de Cos & de Rhodes. Comète , tamine & pefte. Il y eut encore du temps d'Antonin un grand tremblement dans l'Hellef- pont , qui ouvrit un pafhge à la mer au milieu des terres, & renveria la Ville de Cyzic avec fon magnifique Temple. Même année. Pefte en Arabie. L'an 14t. de l'ère chrétienne. Le Tybre déborde, oc détruit beaucoup d'édifices. 146. de l'ère chrétienne. Comète vue pendant long-temps dans prefque tout le monde connu. L'an 161. de l'ère chrétienne. Tremblement de terre à Rome & dans les environs , précédé d'un débordement conlîdérable du Tybre, d'où s'enfuivit la famine & grand nombre d'infectes. L'an 166. de l'ère chrétienne. Tremblements de terre aux environs de Rome , accompagnés d'inon- dations , précédés de la pefte , accompagnés ou luivis de la famine. L'an 166. de l'ère chrétienne &£ lui vantes. Pefte apportée d'Afie à Rome , d'où elle fe répandit prefque dans tout le monde connu, defola fur-tout l'Italie. L'an 167. de l'ère chrétienne. Pefte à Aquilée. L'an 177. de l'ère chrétienne. 15. 16. De Marc-Aurcle. Smyrne fut renverlée par un tremblement de terre. Tom. VI, des Acad, Eirang. Rri jo© COLLECTION L'an 187. de l'ère chrétienne. Pefte de trois ans en Italie. 190. de l'ère chrétienne. ■ Famine à Rome. L'an 191. ou 191. de 1ère chrétienne. 11. 11.de Commode. Le feu prit tout d'un coup la nuit au Temple de la Paix à Rome ,' précédé d'un petit tremblement de terre; le feu confuma ce Temple, où les Gens de Lettres tenoient leurs AiTemblées & rr.ettoient leurs ouvra- ges en dépôt, comme les gens riches y mettoient leurs richeffes. Galien le plaint qu'un grand nombre de tes ouvrages y ont péri ; le feu gagna le Temple des Veftales & le Palais même ; il ne pat s'éteindre que de lui même. Comète vue à Rome. [95 103. Seconde éruption du Véfuve. Cette même année on vit des globes de feu. Dixième année de Severe. Comète. Comète. 204. 117. a 220. 2.11. 3. 4. d'Héliogabale. 9. & 17. Septembre, & 19. Octobre. Les Romains veillèrent trois nuits à caufe des fecoufles qui fe firent fentir à ces trois dates. 240. Plufieurs tremblements de terre dans la Cappadoc* & dans le Pont ; quelques Villes furent renverfées, d'autres englouties. 141. 3. 4. De Gordien. 11 y eut un grand tremblement de terre , qui engloutit des Villes entières avec leurs Habitants ; on fit pour cela bien des iacrifkes à Rome ck par toute la terre. Perte générale 250.-162. ACADÉMIQUE. 5oi Vers l'an 251. Douzième éruption de l'Etna. l60. Perte en Illyrie. L'an 261. 262. 8. 9. De Gallien. Grand tremblement, accompagné de ténèbres, d'un tonnerre fotiterrcin ; il fe fit de grandes ouvertures en divers endroits , au fond defquelles on trou voit de l'eau ialée. La mer abyma plufieurs Villes; on fentit ce tremblement à Rome, en Afrique , ci fur-tout en Aiic, où il fut plus funelle. ■HMMMhMMN 261. En même temps la perte ravageoit Rome & des Villes de Grèce. On voyoit mourir 5000, hommes par jour , Alexandrie en fouffrit aufïï beaucoup. 262. Débordements extraordinaires des rivières à Rome & aux environs, accompagnés de tremblements de terre , fuivis de la pelle, 270. Perte à Rome. 307. & 308. Comète. 313- 3 14- Séchcrefle exceflïve , famine & pefte. 3*3- Comète que l'on croit être la môme que celle de 1682. & de '758-9. 3 33- Salamine, \ îlle de Chypre, fut renverféc & grand nombre de les Habi- tants engloutis fous (es ruines ; en ce temps la famine &: la perte dél- ièrent une partie de l'Orient, la Syrie, la Cilicic ; & le Ciel avoit paru en feu le lendemain que Conrtanfiti eut proclamé Céfar l'on fils Confiant, Comète. 3 35- • 340. Très-grande comète vue dans le ligne du bélier pendant plus de fix mois, R r r x jôi COLLECTION. 346- Tremblement de terre en Orient, fur-tout à Antioche , qui rat conti- nuellement agitée par ce tremblement pendant un an. 3 58. 14. Août Tremblement de terre le long des deux rives du Bofphore , fait de grands ravages en Europe & en A fie ; ébranla pluheurs montagnes , en- dommagea près de cent cinquante Villes en moins d'une heure , englou- tit Nicomélic & fes Habitans ; il en fortit des tourbillons de flammes qui dévorer, nt les débris de cette Ville infortunée pendant cinquante jours. 363- Tremblement de terre à Jeruf.tlcm ; il y parut un globe de teu. Antre tremblement confidérable à Jerufalem ta même année. Autre tremblement à Conftantinople la même année. Comète. 364\ Tremblement de terre à Nicée en Bithynie. 365. ou 366. il. Juillet ou d'Août, fous Valentinien I. Un tremblement de terre le fit fentir dans tout le monde connu , félon Ammien Marcellin. Saint Jérôme dit qu'il fut fur-tout funefte à la Sicile. La mer paffa fes bornes le long de cette côte; les murs d'Aréople, autre- fois Capitale des Moabitcs , tombèrent par terre dans une nuit. L'ifle de Crète & Alexandrie en fouffrirent beaucoup. Même année. 11. Oclobre. ie. Confulat de Valens& Valentinien. Un tremblement acheva de ruiner entièrement la Ville de Nicee, ébranlée par les tremblements précédents. 368. Novembre. La Ville de Germe , dans l'Hellefpont , fut entièrement détruite. 369. 1. Juin, grêle énorme à Conftantinople. 370. Comète vue pendant onze femaincs dans le figne du bélier. Tremblement de terre prefque général ; inondation de la mer , fktfâr 75- Peu de jours avant la mort de Valentinien. Comète. ACADÉMIQUE. 503 377- Tremblement prefqu'univerfel , c'elt peut-être celui de 370. 380. Comète très-grande, vue dans le figne de la balance, pendant quatre mois , depuis Mai jufqu'à Septembre. Rivière deflochee à Conftantinople. Famine générale en Orient de en Occident, 3*4- Comète. 386. Comète. 3y9- Comète dans le ligne des gémeaux , vue pendant vingt jours ; il y eut une grofle grêle. 390. 393 594. Comètes. _' • . 396- Meteore enflamme , ou peut-être une comète , vue fur Bizance. 399- , . „ Comète très-grande & à très-longue queue , que l'on croit être la même que celle'de 1681. & 1758-9. 400. Cinq tremblements de terre , durant lefquels le Ciel parut enflamme. ^■»*.— *^*~~* Très-grande comète. 406. 30. Septembre, grofle grêle à Conftantinople & aux environs. 407. Tremblement de terre dans cette même Ville. 408. Famine & pelle dans Rome , afîiégce par Alaric. Très-grande comète (ans queue ni chevelure , dans le figne du capneorne. Tremblement de terre, pluie de feu. 409. Famine & perte en Efpagne. 504 COLLECTION On entendit un mugiffement fouterrein pendant fept jours aux env rons de Conftantinople. 410. Grêle énorme à Rome Iorfqu'Alaric s'en empara. Comète en forme de glaive. 4ix. Comète. 4l3- Comète dans le figne de la vierge , qui fut vifible pendant quatre mois. 4,8. Comète. 413- Comète ires-conûdérablc , tremblements de terre. 440. Comète. 441. Tremblement de terre à Byzance ; les fecouffes furent û violentes , que le peuple le retira en raie campagne où il refta quatre mois , c'eft-à- dire , jufqu'à ce que le tremblement eut ceffé : c'eft fans doute le mêmer que celui que Goiîelius rapporte à l'année 446. 443- Comète & pluie prétendue de fang à Touloufe. 448. ' Comète très-brillante dans le figne du lion ; il y eut enfuite de grands- tremblements de terre dans l'Orient. . 450. Lomete. 454- Comète qui parut du côté du levant d'été : il y eut enfuite des trem- blements de terre & une efpece d'aurore boréale. 457- Comète très-confidérable fur l'Angleterre , où on lui trouva la forme d'un dragon qui lançoit de fa gueule deux rayons , dont l'un ic dirigeoit vers- l'Irlande , ôt l'autre fe portoit au-delà de la Fiance, ACADÉMIQUE. 5of Tremblement de terre qui ébranla la Thrace , l'Hellefpont , l'Ionie , les Cyclades , 6c fur-tout la Ville d'Antioche. Evagrius dit qu'avant ce tremblement quelques perfonnes devinrent en- ragées. 459- Comète ; il y eut enfuite une efpece de pefte appcllée pefte inguinairt, 467. Pefte confiuérable en Italie. 472. Troificme éruption du Vefuve ; elle eft fameufe dans l'Hiftoire. 477- Tremblement de terre pendant quarante jours à Conftantinople, 488. Comète très-confidérable & d'une forme extraordinaire. Environ 500. Comète. S™- Quatrième éruption du Véfuve , délola la Campanie & les Villes de Naples 6c de Noie, au point que Théodoric fut obligé de remettre une partie des impôts aux Habitants. Il y eut cette année de grandes inondations. La mer fort de fon lit & inonde la Frife. .519. Comète à chevelure , tremblement de terre. Anthioche détruite par un tremblement de terre , qui fît périr plus de 40. mille de (es Habitants. Ï31- Comète qui parut pendant vingt jours ; on foupçonne que c'eft la même que celle qui avoit paru l'an 44. avant l'ère chrétienne, après la mort de Jules Céfar , & qui s'eft remontrée les années 1106. &c 1680. de cette même ère; la période eft d'environ 575. années. 53*- Pefte dans l'Empire d'Orient. ço6 COLLECTION Pendant l'hiver, comète dans le î^gittaire. Perte dans Rome, afiiegée par les Goths ; comète fiiivle de famine. 540. Comète vifible pendant plufxeurs jours. 541. La moitié de la Ville de Pompéiopolis engloutie par un tremblement de terre. Comète. Elpece de pluie de fang. Pelle générale qui commença à Peluze, & défola fut -tout Conftaiv» tinople. Vers 541. Soleil obfcurci. De 543. à 544. Tremblement de terre univerfeh 544- Pefte dans l'Orient. 54S. Pendant l'hiver1.- Tremblements de terre affez violents à Byzance & ailleurs , il n'y eut cependant point de ruines. Les eaux du Nil s'élevèrent de feize coudées , fubmergerent toute l'Egypte , & y caillèrent la famine. Comète que l'on croit être la même que celle de i68ï. & 1758-9» 55*- , • „ Tremblement de terre confidérable dans la Beotie , l'Achaie & Pays Toilins ; renverfa plufieurs Villes , &c. La terre s'entr'ouvrit en quel- ques endroits ; la mer fortit de Ion lit qu'elle laiiTa à fec , &c. 553- Tremblement de terre à Byzance & à Alexandrie ; il tut violent & dura long-temps. Pendant l'été tremblement déterre à Byzance, renverfa plufieurs Vil- les , entr'iiutrcs BeryteenPhgnicie , près Sidon, fut ablolument détruite, A G A D Ê M I Q U E. 509 & prefque tous fes Habitans engloutis : il en fut de même d'une partie de Tlfle de Cos dans la mer Egée. La mer s'enfla prodigieufement , &c fubmergea une partie de cette lile dont Agathias vit le défaftre , allant d'Alexandrie à Byzance ; la Ville principale de l'Ifle étoit un mon- ceau do ruines , & le peu d'Habitants qui s'étoient fauves , avoient l'air conHvrné : point d'eau bonne à boire ; une prodigieufe quantité de pouf- fiere : les feules maiions de brique étoient reftées de bout. Contagion terrible dans l'armée de Leutaire. 557- Tremblement de terre à Conftantinoplc fur la tin de l'automne; com- mença au milieu de la nuit, accompagné d'un bruit fourd & d'une épaiffe fumée, les fecouffes en étoient violentes; dura une partie de l'hiver, & ne s'appaifa que par degrés ; fut filivi de la pefte : les vagues étoient lancées avec force , ainfi que la terre Pefte à Conftantinople. 560. Comète qui fut, dit-on, vifible pendant une année entière. Tremblement de terre en Siuffe. Une grande montagne dans le Val- lais inférieur s'écroula fubitement ; un Château voifin Se plufieurs vil- lages furent engloutis. Les eaux du lac de Genève furent violemment agitées, fortirent de leur lit , & fubmergerent plufieurs Villages & une partie de la Ville ; le Pont de Genève ôc les moulins furent détruits. 57°- Comète. 581. Tremblement de terre ; engloutit Antioche avec environ foixante mille de fes Habitants; la Ville de'Daphné fut bonleverfée par ce tremble- ment , qui fut (ùivi bientôt après d'un autre tremblement. n 5~ Pefte inpiinaire à Paris. Le 2. Février , aurore boréale. Phénomène fublunaire qui fut pris pour une comète , & qui parut comme dans la lune. • ;• à 5-6. Au temps de Pâques il parut une comète, dont la circonférence étoit obfcure ; il y eut des inondations , des vents de midi très - nui- fibles. Tom, FI, des Acad. Etrang. S t f 5oS COLLECTION Comète qui fut vifible pendant un mois. Grandes tempêtes en Italie , pluies exceflïves , inondations funeftes à un grand nombre d'hommes & d'animaux ; les Lombards qui fai- foient le Siège de Rome , furent obligés de le lever. La perte vint en fuite. 590 Tremblement de terre à Antioche. . 5 91- Inondation confidérable en Italie , il y eut enfuite beaucoup de ferpents ; la pefte inguinaire ravagea la France méridionale. Ï94- Pefte dans l'armée du Roi des Abares En Janvier il parut une comète qui fut vifible pendant un mois entier. 597- Comète confidérable vue à Byzance. 599- Comète. 602. & 603. Comète qui fut vifible pendant fix mois : la pefte vint enfuite. 604. & 605. Deux comètes. 607. & 608 Inondations , difette & maladies contagieufes en Italie. 6n. Le foleil parut pendant trois jours rouge comme du fang. Août. Tremblement de terre confidérable en plufieurs endroits , fuivi de la pefte. ~7~ Pefte à Conftantinople & dans tout l'Empire. 617. Comète vifible pendant un mois. 612. Comète. 633- Comète vifible pendant trente jours du côté dn Midi. ACADÉMIQUE. 509 647- Vents terribles à Conftantinople , tandis que Rome étoit afT.icée par des inondations ôc des tremblements de terre. 660. Comète qui parut dans le ligne du feorpion» Environ 670. Grandes pluies , fous le P.'.;)e Déodat I. en Italie. 674-, Grande comète : il y eut enfuitc iécherefle , perte & famine. 676. Comète vilible pendant trois mois ; pluies abondantes & continuelles , tonnerres qui firent de grands ravages ; la récolte fut impofTïble , les grains qu'on avoit été obligé de laitier fur pied fe lemerent , & donnè- rent une nouvelle moiffon qui parvint à maturité. 681. Orages terribles à Rome & dans l'Italie , accompagnés de pluies con- tinuelles ; tonnerres effroyables , vents impétueux , &t% Pelle horrible à Rome & dans toute l'Italie. 684. Grande comète qui parut pendant trois mois ; vents violents , tem- pêtes, inondations , maladies contagieules. 685. Janvier. Grande comète. Mars. Cinquième éruption du Véfuve. 715. ou 716. Comète. 7'7- Le Tibre s'enfle au point de paiTer par deiTus les murs de la Ville de Rome. 719. Comète dans le fagittaire. 716. L'Ifle de Santorin produite par une éruption de Volcan fous marin , du temps deSeneque, acquit un nouvel accroiilement de la même ma- nière. 729- Janvier, deux comètes vifibles pendant quinze jours , l'une précédoh Si 1 1 çio COLLECTION le foleil levant , l'autre fuivoit le foleil couchant. Perte confidérable à Canflantinople & ailleurs. 736. Famine &z pefle dans l'Empire d'Orient. Fin d'Oftobre. Tremblement de terre d'abord à Conflantinople , où i! renverfa beaucoup d'édifices ; la Thrace Si la Bithynie furent agitées pendant neuf mois; Nicomédie & Nicée, Métropoles de Bithynie, turent prefqu'entiérement détruites. 741. Tremblement de terre en Egypte & dans les environs, & dans tout l'Orient. Six cents Villes ou Bourgades furent renverlées en une feule nuit, nombre de Vaifleaux furent enlevés par les flots de la mer. 743- Au défert de Saba , deux montagnes fe réunirent en une , comme autre- fois l'Olympe & l'Olfa. 744- Pefle de trois ans , commence en Calabre, parcourre la Sicile, l'Epire, la Thrace, la Grèce & défoie Conflantinople. Comète vue au Nord : tremblement de terre aux Portes Cafpiennes ; pluie de cendres. Comète vue en Syrie. 745> 746. Tremblement de terre dans la Syrie & la PalefHne , accompagné de ténèbres extraordinaires, fuivi d'une maladie contagieufe qui délola la Calabre , la Sicile & fur-tout Conflantinople , où elle dura trois années. Vers 750. En Méfopotamie la terre s'entr'ouvre & forme un gouffre de deux milles ; pluie de cendres : tremblement de terre, Villes qui ont fait, dit-on, 5 . ou 6. milles de chemin avec les montagnes fur lelquelles elles étoient bâties. Tremblement de terre en Syrie. 759- 761. Comète vue pendant dix jours du côté de l'Orient , & une autre , félon plufieurs auteurs , vue .pendant vingt jours du côté de l'Occi- dent. 11 "S Cemete. 763. ACADÉMIQUE. 511 Pluficurs dirent qu'ils avoient vu des étoiles tomber du Ciel. L'hiver commença au premier d'Octobre & continua en augmentant de rigueur juiqu'au mois de Février, lebofphore & le pont Euxin furent glacés à 100. milles jufqu'à l'embouchure du Danube, la glace qui avoit 30. coudées de profondeur étoit outre cela chargée de 30. coudées de neige ; un de ces glaçons vint battre la Citadelle de Conftantinoplc > & me- naça de la renverier. , . • 77& 4. Février. Aurore boréale. 79°- Soleil obfcurci pendant 17. jours au point qu'on ne diftinguoit pas les objets. 791. Comète dans le figue de la vierge. vers 795. Pluie de fang à Breffe pendant trois jours, un peu avant la mort du Pape Adrien. 11 1 H. 800. Comète. 801. Charlemagne revenant en France après fon couronnement a Rome effuya à Spolette de rudes fécondes accompagnées de mugiflements ; il y eut plufieurs Villes renverfées en Italie par ce tremblement qui fe fît fen- tir en France & en Allemagne. Il y eut de grandes tempêtes, &: enluite des maladies contagieulés. 801. 30. Avril. Tremblement très-grand en Suiffe ; fuivi de maladies qui firent beau- coup de ravage. 808. 1. Février. Aurore boréale. 809. Comète tres-confidérable qui parut tandis que les grandes planettes étoient en conjonction. Sii. Novembre , comète. Treizième éruption de l'Etna rI2 COLLECTION 814. Comète très-confulérable ; obfcurciliemcnt du foleil & de la lune , trem- blements de terre, (a) sT7. Février; comète qui parut dans le fagittaire. 818. Comète , peut-être la même que la précédente. 512. Tremblements de terre confidcrables qui renverfent en plufieurs endroits de l'Empire les plus grands édifices ; accompagnés de furieux orages & de la peile. 1 ■ 1 1 11 » vers 823. Tremblement de terre en faxe ; il fut fuivi d'un incendie qui conmma plufieurs Villages. Cette même année il y en eut un qui ébranla le Palais d'Aix-la-Cha- pelle jufques dans les fondements. Même année grands orages, grande grê'e, & enfuite famine générale,, ôi la perte en Allemagne. "HT" Sous Pafcal I. grêle énorme en France. 818. & 819. Comète dans le figne de la balance, 6c une autre dans le bélier ; on vit beaucoup de météores enflammés, & il y eut de très-grands vents. 819. Tremblement de terre en Suifle , fut fuivi de grands vents qui renver- foient les arbres & les maiions ; l'année fuivante fut très-fertile. 830. Hugh Dorndighe régnant en Iflande , il y eut dans le Comté de Cork un orage mêlé d'éclairs &c de tonnerre qui tua plus de mille perfonnes : dans le même temps la mer déborda avec violence & couvrit une grande étendue de pays. Cette même année il y eut une comète. 836. ou 837. 1 1 . Avril. Groffe comète qui fut vifible pendant vingt-cinq jours. (7- Comète, découverte par Louis le Débonnaire , probablement la même ■que la précédente. 838. & 839. Comète vue dans les lignes de la balance du feorpion ... & du bélier. On vit en même temps dans le Ciel des feux errants femblables à des étoiles. 841. &c 841. Décembre, Janvier , Février. Comète qui parut pendant plus d'un mois. Tremblement de terre en France , accompagné de mugiffements fuivis de toux fréquentes &c quelquefois mortelles. §44- Comète qui parut au deffus de venus. 849. Tremblement de terre confidérable en Suiffe. Crande famine. 85, 858 Tremblement de terre en Suiffe , renverfa plufieurs maifons. 860. Grand Tremblement de terre dans la Syrie, la Perfe, à Chorofan en Paleftine iur tout. On entendit des bruits extraordinaires : il périt 45000. perlonnes. La mer ferma avec du fable l'embouchure du Rhin auprès de Catt , d'où refulta une grande inondation. Le Rhin renverfa tout ce qui le trouva fur l'on paffage , & fe jetta dans le lit de la Meufe. 867. Tremblement de terre à Antioche 1500. maifons & 90. tours furent renverfées, les fources manquèrent à la Meque & l'on paya une bou- teille d'eau 100. ftateres ( plus de 70. liv. ) les Habitans fe retirèrent en r.ife Campagne; la montagne d'Acraus s'abyma dans la mer , oc laiffa une fumée blanchâtre d'une puanteur infuportable. Tremblement de terre confidérable en Suiffe. 868. Comète très-confidérable. ji4 COLLECTION 871. 14. Août. Aurore boréale. 874- Une nuée de fmitcrelles venant de l'Orient, traverfa la France, dévora en parlant toute la verdure , & ie jetta dans la mer Britannique. Même année, pluie prétendue de fang. 876. Comète très-brillante : grandes inondations , pcfte, 881. 19. Décembre. Tremblement de terre. 881. 16. Janvier. Comète. 882. ou 883. Orages affreux mêlés de tonnerre à Conitantinople , accompagnés d'inon- dations. 887. ou 888. Inondations extraordinaires à Conftantinople & aux environs. 899. En Mars. Comète. 900. Comète , peut-être la même que la précédente. 902. Comète. 905. Mai. Comète. 906. Comète plus rouge que ne le font ordinairement les autres comètes ; elle fut vifible pendant lix mois : il y eut cette année des pluies & des grêles considérables. De 910. à 913. Deux Comètes , l'une dans le icorpion ; météores enflammés dans le Ciel , inondations en Saxe. 9M- En Egypte parut après le coucher du foleil une efpece d'étoille im- mcnfe,fuivie d'une grande flamme, rougeâtre , de 30. piques de longueur fur ACADÉMIQUE. pj fur deux de largeur, qui tendoit en ferpentant du Nord à l'Eft. C'étoit apparemment une aurore boréale, ou quelque phénomène de ce genre. 930. 19. Février, aurore boréale. Même année, Comète qui paroît être la même que celle de 1681. & de 1758-9. Même année , famine terrible en Hongrie. 931 Pcfte à Conftantinople. 94r. & 941. _ _ _ Comète vue à Confiance pendant quatorze nuits. Quelques Ecrivains placent plufieurs autres comètes dans cet ef'pace de temps. Il y eut des inondations , & des maladies contagieutes fur le bétail très-meurtrieres. 944- Tremblement de terre confidérable en SuifTe. Ouragan extraordinaire à Montmartre proche Paris , renverfa des murs; arracha les bleds , ravagea les vignes , &c. 944. & 945. Grande comète & tremblement de terre. 956. 7. Septembre. Aurore boréale. ■ 968. Comète & tremblement de terre : des vents furieux détruifirent les moiflbns dans l'Empire d'Orient, &C cauferent ainfi la famine. 974- Tout le Royaume d'Angleterre tut fecoué par un violent tremblement de terre. , . 9.7 î- Comète vifible pendant huit mois. 979- i. Novembre. Aurore boréale. Comète dans le ligne de la vierge. 983. &c 984. Comète, perte, famine & tremblement de terre. Quelques-uns placent une éruption dw Ycliwe dans ce même temps, Tçm. Kl. dis ^tçad, Etran*. T 1 1 5jô COLLECTION 985- Tremblement de terre à Laubach Capitale de la Carnîolc ; il futfulvi d'une récolte abondante. 986. Tremblement de terre dans la Grèce , la Thrace & fur-tout à Conf. tantinople. 989. Pluie de froment , &c. en France, 993- Sixieme éruption du Véfuve. 997- Comète très-confidérable. 998. 19. Décembre. Aurore boréale. 999- 14. Décembre. Grande comète, féchereffe, maladies contagieufes, trem- blement de terre. Vers l'an 1000. Grand tremblement de terre accompagné de météores. Il y eut aufli une comète cette année. Tremblements de terre à Laubach. 1001. Tremblement de terre en Suifle, renverfe plufienrs maifons, accompagné de plufieurs météores ignés ; il rit dans l'hiver un froid excefiif. Pluie & fontaine prétendue de fang , fous le Roi Robert. 1003. Inondation extraordinaire de la Loire. 1004. Comète long-temps vifible. 1005. Deux comètes ; l'une femble être la même que celle qui a reparu en J680. 1006. Comète , famine y horible pefle. ACADÉMIQUE. 517 1009. Comète confidérable vifible pendant quatre mois. Grands tremblements de terre dans les Pays du Midi ; famine & perte. 1014. Inondation dont il eft parlé dans la Chronique Saxone, & qui fépara, iit-on , les Wes de Scilly des Côtes de Cornouailles. Le 2. Novembre, même année, aurore boréale. Le 29. Décembre luivant , nouvelle aurore boréale. 1017. Tremblement de terre très violent à Rome. Il y eut cette année une comète considérable vilib'.e pendant quatre mois. I02J. 11. Mai. Tremblement à Bart?, renverfa la Cathédrale & plufieurs maifons,' troubla prefque toutes les fontaines de la SuilTe , caufa de grandes inon>, dations; on vit en divers endroits des météores ignés. Ce même tremblement s'étendit avec violence dans toute la Bavière, 1025. Comète. 1027. ou 10x9. Comète , grande perte. 1031. Comète , orages violents , inondations , famine & perte. 1032» Tremblements de terre horribles dans l'Empire, fur-tout à Confiât»- tinople. Perte violente en Afie depuis la Cappadoce jufqu'en Arménie. 1036. Nouvelles fecoufles dans l'Empire , & qui continuèrent jufqu'à l'année fuivante. Septième éruption du Vcfuve; les flancs de cette Montagne furent percés. 1038. Comète. 1039. 1 x. Avril. Aurore boréale. 104s. & 1043. Deux çomctei. 5i8 COLLECTION 1048. Tremblement de terre fous le Règne d'Edouard le Confeffeur à Wor- cetter, à Darby, & en plufieurs autres endroits de l'Angleterre, fuivi d'une mortalité d'hommes &: de beftiaux. 1049. Huitième éruption du Véftive. 1053. Comète. 1058. ou 1059. Comète vifible au temps de Pâques. 1061. Février. Tremblement déterre en Suiffe, rut accompagné à Neufchatefds .tonnerre & d'éclairs ; la Ville de Bade n'en fut point exempte. 1064. Septembre. Tremblement de terre , ébranla tous les édifices de Conftanti- nople, renverfa un Temple trcs-iolide à Cyfique , celui de Sainte Sophie à Nicée , plufieurs autres , &c. La même année il y eut une comète. ro66. Au commencement de Mai , comète vifible au temps de Pâques pen- dap.t quatorze nuits , pendant quarante félon d'autres. Elle parut aufTs groffe que la pleine lune. 1067. Comète , féchereffe , famine & pefte. 1068. Comète très-édatante ; féchereffe , difette & maladies contagieufes. 1071." Comète vifible pendant vingt-cinq jours. 1076. 6. Avril. Tremblement de terre violent en plufieurs endroits de l'An- gleterre. I077- Comète qui parut le jour des Rameaux à fix heures , le Ciel étant ferein. Tremblement de terre à Laubach en Carniole, fuivi d'une récolte abondante. ïo8i* Tremblement à Laubaçh & dans la Carniole, Le ACADÉMIQUE. 519 Le 16. Mars à une heure après minuit , grand tremblement en Angleterre, accompagné de bruits louterreins femblables à de torts irni- gilTements. Même année, ouragan terrible à Mayence. 1086. Plufieurs Villes, & entr'autres Syracufe, furent ébranlées par un trem- blement ; l'Eglife principale de cette dernière Ville fut renvedée & écrafa fous les ruines une foule de peuple qui aflîftoit à la Mefle. Mezerai dit que cette mûme année les volailles domeftiques devenues tout à coup fauvages s'enfuirent dans les bois : indice de tremblement de terre. Platine dit la même chofe que Mezerai , & ajoute que les poiflbns moururent. 1089. Août. Tremblement de terre confidérable dans toute l'Angleterre ; on vit les maifons lortir de leur aplomb &C y revenir. Les fruits manquèrent cette année , & on n'acheva les moiflbns que le 30. Novembre. Pelte confidérable. 1091. Comète , perte. , I093- 31. Juillet. Météores enflammés. Comète , tremblement de terre , famine. 1096. Aurore boréale. ... . 1097- Comète , inondations , famine. 1098. 3. Oclobre. Comète , aurore boréale , maladies contagieufes du bétail. Comète. x. Mars. Aurore boréale. 1 100. La fontaine de Fin-Chamftead , Province de Berge ,jetta; dit-on, du fang pendant 15. jours. Tom, Kl, du Mad., Etrang, T 1 1 a 5iô COLLECTION i loi. Comète.' 1 103. Comète.' 1 104. Première éruption connue du Mont-Hecla. 1105. 19. Décembre. Aurore boréale. 1 106. Comète apperçue pour la première fois le 16. Février; on foupçonne que c'eft la même qui parut l'an 44. avant l'ère chrétienne , & les années 531. & 1680. de cette même ère. 19. Février. Aurore boréale. Comète. 1 107. 1108. Comète. Comète. 1 109. 1 1 10. Tremblement de terre confidérable à Schrewsbury & à Nottingham en Angleterre, dura du matin au foir. La Rivière de Trente tarit dans l'cfpace d'un mille au point qu'on la paffoit à pied fec , & cela continua depuis le matin julqu'a la troi- fieme heure du jour. La même année il y eut une comète. Comète. 11 11. 4. Janvier. Violentes fecouffes en Allemagne , qui renverferent plufieurs Eglifes & plusieurs Villes. Liège fut prefque fubmergée par des inondations extra- ordinaires. La Ville de Rhotembourg fur le Necre, qui s'appelloit alors Landfort , fut totalement détruite. La même année il y eut une comète. Ulrich H. Comte d'Haiemûerg, eft chaffé de fon Château de Fénis par un trçaiblement de terre. ACADÉMIQUE.' ;u 1 1 14. Deux tremblements de terre aux environs cTAntioche , dont l'un fut con- fidérable , plufieurs Villes furent détruites en tour ou en >artie ; le Châ- teau de Trialeth , proche l'Euphrate, fut démoli, Marilium fut renverfé , & une bonne partie de Manciftna. 1115. 14. Avril. Aurore boréale. Comète vifible pendant fix mois. 1 117. Xi. Février. Aurore boréale. 26. Décembre. Aurore boréale. Tremblement de terre en Lombardie , dura 40. jours, renverra phi- fieurs maifons , Ô£ tranfporta , dit-on , une ferme entière d'un lieu dans un autre. Ce même tremblement fut violent en Suiffe , & s'étendit prefque dans toute l'Europe. 1118. Tremblement de terre à Laubach en Carniole ; fut fuivi de maladies aiguës. 1119. Tremblements dans différentes parties de l'Angleterre. Comète très-brillante au commencement du carême. Famine & perte Tannée fuivante. Famine & perte qui, félon quelques-uns, firent périr le tiers des hommes. 11 y eut la même année une comète. 1 1 z8. Tremblement de terre en Suiffe & ailleurs pendant quarante jours ; les fecouffes revenoient par intervalles ; grand nombre de mailons furent ébranlées. 1 1 31. 6i 1 1 ?■;. Deux comètes, la première très-confiderable ; l'autre qui étoit moins grande parut au commencement d'Oftobre. 1133. Août. Tremblement prefque général en Angleterre. 11 37- Sechereffe en France , toutes les tontaines & puits tarirent ; pendant deux ans on apperçut des feux fouterreins qu'on ne pouvou éteindre. jxi COLLECTION 1 138. Neuvième éruption du Véfuve. Dixième éruption du Véfuve. 1 141. Comète. 1141. En Décembre , trois fecouffes dans le même jour à Lincoln en Angle* terre. Mai , comète. 1 146. Tremblement de terre prefque univerfel dans toute l'Europe , mais plus ou moins violent lélon les lieux ; il y en eut quinze fecouffes à Mayence. ~m58. Tremblement de terre à Londres & en divers autres endroits d'Angle- terre; la Tamile avoit tari au point qu'on la paffoit à pied fec. 1 159. Tremblement de terre confidérable à Antioche , Tripoli , Damas : Catanée , proche de la Mer rouge, fut inondée. 11 y eut auiïï de grandes inondations en Sicile. J160. Quatorzième éruption de l'Etna. 1 163. Pluie rouge au Village de Roffel en Bretagne, 1 164. Grande inondation dans la Frife. 1165. 15. Janvier. Tremblement pendant la nuit en Angleterre. Cette même année il parut deux comètes. '. 1 170. Tremblement de terre très-violent en Sicile , fur les côtes de Syrie & d'Afrique , en plufieurs endroits de l'Allemagne ; il cauia même quelque dommage en Suifle. La Frife fut inondée par les eaux de la Mer , il y eut de très-grands vents, Il 72. ACADÉMIQUE; 5i> 1171. La veille de Noël, il parut deux comètes d'un ronge couleur de feu, l'une plus grande, l'autre plus petite; elles étoient d'abord très-preches l'une de l'autre, elles le féparerent eni'uitc , & s 'étant fort éloignées, elles difparurcnt. Cette même année , tremblement de terre dans l'Orient. "178- Phénomène ignée qui parut immobile la nuit & le jour du côté de l'Occident. !'79- 7. Janvier. La Mer rompt fes digues 6c fubmerge les côtes de Hollande. Décembre. Tremblement à Oxenhall proche d'Artington dans le Comté de Durham en Angleterre ; le terrein s'éleva à une hauteur extraordinaire depuis- neuf heures du matin jufqu'au coucher du foleil , & alors il s'af- FailTa tout-àcoup avee un bruit terrible, & laiifa un creux fort profond; c'eft ce qu'on appelle les chaudières d'enfer. 1 J79. ou 1 180. Météore ignée qui parut un demi jour & la nuit fuivante. 1181. Tremblement de terre , la plupart des Villes de Syrie & du Royaume de Jerufalem furent détruites par cette caufe. La terre s'ouvrit dans la cam- pagne de Lépante. Ce tremblement fe fit fentir en SuifTe. 1183. Tremblement de terre prefque univerfel , s'étendit jufques dans la SuifTe. 11 84. Grêle en Italie, grofle comme des oeufs d'oie. 1185. Tremblement de terre confidérable au Nord du Comté de Durham , renverfa plufieurs mailons. 1186. Tremblement de terre confidérable en Calabre & en Sicile ; la Ville de Cofenza fut détruite en partie , une autre Ville fituée fur le Golphe Adria- tique fut abymée la nuit dans les flots. 1 187. Tremblement de terre très-confidcrable à Vérone en Lombardie , ébranla les maifons jufques dans leurs fondements , fut prefque univerfel , s'étendit fn Angleterre où il renverfa plufieujs maiibriî, Tom, VI, des Acad. Ecrang. Vvt «5*4 COLLECTION Mathieu Paris remarque à cette occafbn que les tremblements de terre produiibient rarement de tels défaftres en Angleterre. 1 190. Le Village de Montcalne, Dioceie de Laudine, fut détruit par la foudre. 1199. Tremblement de terre confidérable dans le Comté de Sommerfet ; plu- fieurs personnes en furent renveriées par terre. 1100. 19. Août. Aurore boréale. Comète dont le noyau parut trois fois plus gros que Vénus , & dont le cours a eu beaucoup de rapport avec le cours de celle de 1 665 . 1 1.02. Comète vue dans le figne du feorpion. m 1. Mai. Comète qui paroît pendant dix-huit jours en Pologne. 1214. Deux comètes fimultanées vues dans le mois de Mars. En Mars , comète. 1117. En automne , comète vue dans la partie méridionale du Ciel tirant à l'Oueit, elle avoit une très-grande queu:. Vers 111(8. Une montagne dans la Franche-Comté, félon Naucler , s'entr'ouvrant tout-à-coup , engloutit ou fit périr cinq mille perfonnes. Alïtedius met cet événement en 1x40. d'autres en 1151. d'autres en 1181. d'autres enfin en 1311. &c. 1218. Grande inondation dans la Frife , où il périt environ cent mille hommes , d'autres placent cette inondation en 1130. 1119. Très-grande comète vue en Angleterre ; fon apparition fut fuivie de pluies continuelles , de vents très-violents , & de débordements de la Mer. 1222. 25. Décembre. Tremblements de terre en différents endroits de l'Eu- ACADÉMIQUE. 5ij •ïûpe. La Ville de Brifa en Lombardic tut détruite pendant la nuit. Cette même année il y eut une comète , le loleil parut d'un rouge couleur de iang. Quatrième éruption connue du M-w-Hccla. 1213. Comète vue en Europe , &c ailleurs. 1228. Le Mont Salviad s'entrouvrit, & fit périr un grand nombre d'hom- mes. ... . n.*r>i ..-. Comète qui paroît être celle de 1682. Tremblement de terre en Bohême, ce qui eft fort rare dans ce pavs. Grand débordement de la Mer dans la Frile feion quelques-uns /il y eut cette année des pluies abondantes & continuelles qui cauierent dus inondations coniiderables en Lombardie. />,f{ l'an I2r8. 1136. Tremblement de terre à Laubach luivi d'une année abondante. 1238. Pluie , que l'on crut de chair , en la Forêt Lovbin. Il y eut cette année une tres-grande. comète. 1 240. Grêle groffe comme des noix à Crémone. Grande comète qui parut du Pôle Boréal , & fut vifible pendant fix mois. Alftedius place en cette année la chute d une montagne de la Bour- gogne impériale. Voye-^ l'an 121 8. 1240. ou 1241. Très-groffe comète qui parut pendant trente jours. 1246. Tremblement confidérabie en Angleterre, fur-tout dans la Province de Kent , renverra phvfieurs Eglifes. 1247. 12. Février. Tremblements en plufieurs Provinces d'Angleterre, à Lon- dres & aux environs, mais fur-tout furie .bordde'la'Tamile , où i! eDranla & rcnverla plufieurs maiions. 1 248. Tremblement de terre qui caufa beaucoup de dommage en Savoie , & 516 COLLECTION dans le Diocefe de Bath & Wells en Angleterre, fur-tout dans la Car thédrale de Wells. 11^0. Tremblement de terre à Saint Albans & dans les environs appelles Chilterns ou fonds de Craie ; fut accompagné de bruits comme de tonnerre* fouterreins ; les pigeons , moineaux & autres oifeaux donnèrent des lig- nes d'épouvante. Comète dont l'apparition dura plufieurs mois, & fut fiuvie de vent* terribles. 1Z55- Tremblement de terre très-grand à Arzengan ou Arzenjan ; plufieurs milliers de perfonnes furent écrafées fous les- ruines; il y eut des éboule- ments de terre , des gouffres ouverts ; il fe forma un lac dans la même vallée où le Sultan de Rum,ou de Natolie ,&C félon les Ecrivains d'Occi- dent, d'Iconium, avoit été défait par lesTartares. Comète très-grofle ; la Mer s'enfla plus qu'à l'ordinaire , le tonnerre tomba fréquemment cette année fur les lieux élevés. 1156. Comète, 1258. Inondation prefque générale en Efpagne où elle renverfe un grand nombre de ponts, & particulièrement celui de Tolède. 1260. Trës-grandes inondations du Rhin. 1264. Très-groffe comète obfervée depuis le mois d'Août jufqu'au mois d'Oûobre, on foupçonne que c'eit la même qui reparut en 1556. & qui reparaîtra, fi la conjeaure eft vraie en 1848. fa période étant d'envi- ron 292. années, r . , Fête Saint Nicolas , inondation en Saxe , plufieurs Métairies & Villages furent fubmergés. 1267, \%. Juillet parut une comète. 1269. 13. Décembre. Aurore boréale. ••//•* Très-çroffe comète vue du côté du Midi , & dont l'apparmon fut fume de grands vents. , .,, = Juillet A C A'D Ê M I Q U L p7 ,"73- . Juillet Si Août, comète, ou météore ignée qu'on prit pour une comète. n8z. Comète. 1Z&4. Quinzième éruption de l'Etna. Tremblement en Angleterre. 1285. Très-groffe comète; tremblement de terre considérable en Italie, lequel renverfa nombre d'édifices. iz86. Comète qui paroît n'être pas la même que la précédente. 1Z90. Tremblement de terre prefque univerfel, la Suiffen'en fut pas exempte. 1193- Pendant l'été il parut une comète. IZ98. A la fin de Novembre , groffe comète. 30. Novembre, tremblement 4°- . . Pendant le Carême, comete dans le figne de la vierge, parcouroitcmq degrés en vingt-quatre heures , difparut dans le figne du lion. Perte à Florence & dans les environs. 1 3 41. Comete dans le figne de la balance ; ne parcourait qu'un degré en vingt-quatre heures, difparut dans le figne du lion. - '345- Comete. 1346. 15. Janvier, tremblement de terre très-confidérable en Allemagne où plufieurs Châteaux & plufieurs Villages furent renverfés. 14-25. Novembre , tremblement de terre confidérable en Suiffe, par- ticulièrement à Balle où plufieurs bâtiments 6c entr'autres le Palais tpif- copal , furent détruits '347. Comete dans le figne du taureau vifible pendant deux mois. Riccioli parle de cette comete comme d'un météore ignée qui ne dura que peu de jours. Cette apparition fut fuivie de famine , fur-tout en Italie. 1 347"8. Perte générale de trois ans, elle avoit commencé à la Chine, & par- courut tout le continent & prelque toutes les lues ; le Royaume de Grenade fut feul garanti. B" I34X. Janvier, tremblement de terre confidérable à Bafle ; renverfi trente- fîx Villes ou Bourgs dans la Hongrie, la Stiric , la Carinthie , la Bavière , & la Souabe ; il y eut des pluies teintes d'une matière roiibec'.ire. ç3o COLLECTION Tourbillon furieux qui défola Naples au temps du féjour qu'y faifoit Pétrarque. 13.51. Perte dans le Brandebourg. i35z. 30.O£tobre, aurore boréale. Décembre, comète qui parut du côté du Nord, & dont l'apparition fut fuivie de très-grands vents. 13 53- Comete dont l'apparition fut fuivie de fécherefle & de tonnerres tfes- fréquents. 19. Août, aurore boréale. Il ■■■!■ IIJI .1 II. ^1 I '354- 9. Mars , aurore boréale. 1356. rS. Novembre, dix heures du foir, les deux tiers de la Vilfe de Bafle fu- rent détruits par un tremblement de terre, ou réduits en cendre par un in- cendie qui fuccéda à cette calamité. Les (ecoufles recommencèrent onze fois pendant cette nuit : grand nombre de Villages furent endommagés; pendant près d'une année on éprouvoit prefquetous les jours de nouvelles agitations; on entendit tantôt comme un murmure fouterrein, tantôt comme un bruit éclatant dans les airs. Ce tremblement le fit fentir à Berne où il détruifit en partie la Cathédrale , il endommagea considéra- blement quarante-deux Châteaux de ce canton & des environs. Il y eut dans l'Evêché de Confiance trente-huit Châteaux détruits. Les fecouffes fe fii ent fentir à Yverdon & à Lauzunne fans beaucoup de perte. 14. Mai entre 7. & 8. heures du matin, tremblement de terre con- fidérable à Bafle, ébranla la Cathédrale & plufieurs maiions, le fit len- tir à Solenrre, à Neufchatel, en d'autres endroits de la Suifle , fut très- violent à Strasbourg & dans toute l'Alface, & par tout à la même heure; les montagnes ne lurent point ébranlées, nuis les vallées le furent tou- tes plus ou moins. 1358. Tremblement de terre à Laubach fuivi d'tme récoke abondante. 1361. Mois de Mars , perte à Avignon. IJfjz. ACADÉMIQUE. 531 1362. Mars. Comète } famine en Pologne. 1363. Très-grofTe comète vifiblc pendant trois mois. Comète qui parut entre le couchant & le feptcntnon , l'hiver avoit 1368. Pendant le Carême , comète. 1371. Premier Juin. Tremblement de terre peu confidérable à Bade & aux environs. Premier Juillet. Tremblement de terre renverfc la Statue de Sain» George dans la Cathédrale de Bafle. *374- Grande perte en Italie. . '375- Comète dont l'apparition fut luivie de famine en Italie, 1379-1380. Deux comètes qui fe rencontrent dns la période de celle de 1682., Pefte confidérable en Allemagne. i3bo. Premier Juillet. Tremblement de tene confidérable en SuifTe. Toute cette année fut orageufe. 13 - Secoufles réitérées en Suifle &: en Italie. 11 y eut cette année de grandes* maladies en SuiiTe Tremblement de terre par toute l'Angleterre , plufieurs endroits furent donfidérablement endommagés. Quelques jours après les vaifl'eaux fureur, battus violemment par l'agitation des flots. Mené année, comète viiible pendant 14. jours, point de vents dans toute l'Allemagne où la perte fit de grands ravages. 13851 Le 11e. jour après la Fête de la Tranflation de Saint Thomas de Can- torbery, tremblenu ni confidérable en .Angleterre pendant ia nuit. Il y en eut un lecond la même annee , il fut précédé de beaucoup de tonnerres Si d'éclairs. Tom. VI. des Acad. Etrang. X X x 53z COLLECTION ij9o. Comète dont l'apparition fut fuivie de maladies nouvelles & incu- rables. Comète dont l'apparition fut fuivie de grandes pluies & d'inondations , de famine & de perte dans la Thuringe &i en plufieurs endroits de l'Allemagne. Tremblement de terre en SuifTe. 1392. 28. Août. Grêle énorme en Allemagne , les grêlons étoienî de la grof- jfeur des œufs de poule. J395- Août. Grêle remarquable dans les pays du Nord. 1399. Le lit de la rivière d'Oufle defléché par en haut pendant plufieurs jours. On vit près d'Eifenach trois traînées de lumière que l'on prit pour des queues de comète. Très-grand froid au Nord de l'Europe. 1400. Grand hiver en France , comète à longue queue, maladies nouvelles., plufieurs fleuves furent defféchés. Grêle en France qui fracaffe les toits des maifons. 1401. Comète à très- longue queue, dont l'apparition fut fuivie d'orages & d'une pluie continuelle depuis le 12. Mars jufqu'au mois de Septembre. Maladies contagieuies. 1402. Comète à longue queue vjfible pendant un mois & plus. 1403. Fin de Mars & commencement d'Avril, comète dont l'apparition fut fuivie de vents impétueux. 1406. Comète. 1407. J'efte à Londres. Comète. ACADÉMIQUE. 533 1408. Dix-feptieme éruption de l'Etna. Comète. 1414. Comète. 1415. Xi. Juin. Tremblement de terre eonfidérable à Bafie. 1 4 1 6. il. Juillet. Tremblement de terre à Bafle & aux environs; ne fit aucun dommage. 141 S. Pefte à Paris. 1411. Sous Perrette de Bavière 65. gros Villages furent fubmergés par une érup- tion de la mer aux environs de Dordrecht qui fui féparé de la terre ferme. J416. 9. Juin. Comète vifible à Liège pendant une femaine feulement. 29. Septembre entre une & deux heures du matin, on commença à fentir un tremblement de terre par toute la grande Bretagne, il dura deux- heures, &C les (ecoufles turent prefque univerfelles par toute la terre; il avoit été précédé par un orage terrible. L'Ifle de Santorin produite & augmentée par l'éruption d'un volcan (pus- marin, s'augmenta cette année de la même manière. Voyez les années 716. &c 1573. 1428. Sur le foir du Dimanche avant Sainte Lucie, tremblement de terre .considérable dans le canton de Bafle où il caufa beaucoup de dommage. _ I431- Tremblement de terre à Laubach iuivi de fertilité. 1431. En Bohême le fleuve Albis grolH par les pluies, emporta beaucoup de métairies , l'eau furpaffoit les murailles de Suie , proche de la Ville de Halle. Ce déluge fit aufîi des ravages en Thuringe. „ , , . I4*3- . Commencement de Février, comète vifible pendant trois mois; fon ap- parition fut fuivie de vents impétueux, d'inondation & d'une famine de quatre ans. 534 COLLECTION 1434. Comète vifible pendant un mois. 1438. Famine en Angleterre & en France , îuivie de la pefte. 1439. Comète. Pefte à Bade & ailleurs depuis le mois de Juillet julqu'au mois de Jan- vier fuivant. 1444. _ Comète qui parut vers le folfîice d'été. Les bleds turent extrêmement gâtés en Bohême par la rouille. Les chenilles détruiurent les fleurs & les feuilles des arbres. 30. Novembre avant le foleil levé, tremblement de terre peu confidé- rable à Balle 6c aux environs. 1445. Comète. 1444-1447. Dix-huitieme éruption de l'Etnn. 1446. Irruption de la mer fur le territoire de Dordrecht de la Frife & de la' Zélande , fubmerge plus de deux cents Villages. 5. Février. Aurore boréale. 1448. ou 1449. Tremblement de terre à Florence après des pluies continuelles. 1449. Tremblement de terre à Laubach (uivi d'une pefte affreufe. 1450. Comète par laquelle la lune eft éclipfée. 1454- Deux comètes. 1456. Comète. Juin , autre comète confidérable , & dont la queue étoit de foîxante degrés ; c'eit la même que celle dont il iera encore fait mention fous les années 1 5 3 t. 1682. & 1758-9, Pluie prétendue de fang. 5. Décembre environ trois heures ayant le point du jour , tremble» ACADÉMIQUE. ^55 blement de terre dans tout le Royaume ce Naples, p'i.f.cnrs Villes ren- \ erfecs , 60. mille hommes tués. Les fccoufks le firent lentir jufqu'à Rome Se dans le Pays de Vaud; ce tremblement avoir été précédé de deux mois de pluie lans aucun vent il fut fuivi d'inondations; toutes ks campagnes aux environs de la \ il d'Orbe furent fubrriergées ; la Ville elle-même fut en danger. Les de la Mer d'Ancôrië s't'le\crcnt à une hauteur extraordinaire; une mon- tagne lut renveriéc dans le Lac de Garde ; famine cV pefle dans !.s mê endroits. Finie de grains fous Calilrc III. au Pays de Gênes. 1 ourbillon décrit par Machiavel. Deux autres, l'un à Ancône , l'autre à Arezzo. Ouragan en Italie près de Florence & deVolterre, le Bourg de CaffianO & plufieurs autres furent détruits. '4Ï7-. Juin , comète de celles que les Hiiloriens appellent noires. Mathieu Palmerins dit qu'une montagne s'ouvrit près du Lac Benaque non loin de Salo. Il y eut un très -grand tremblement de terre en Italie. Pelle en Hongrie &C ailleurs. 1458. Juillet, comète vue dans .le figne du taureau ; fon apparition fut fui* vie de vents impétueux, Oc de tremblements de terre. 1 460. Tremblement de terre à Naples , toutes les Eglifes & les Palais de cette Ville furent renverfés, il y eut plus de yo. "mille perforihes tuées. Comète, pefte eu Thuringe 6c en Saxe. Comète. 14 ji. 1457. Commencement d'O&obre , comète ; l'année fut très pluvieufe. Deux comètes, fécheielTe, ck tnluite grandes inondations; famine, maladies contagieufes ; multitude de rats qui dévorent les grains dans les gre- niers tk dans les campagnes. T . J470- Janvier , comete. 6. Février, cinq heures après midi , tremblement de terre à Balle r il y avoit beaucoup de neige, & le froid étoit excelîlf. Juin, Grêle a Rome &i en Lombardie- grotfe comme des œufs d'au- truche. Tem. VI, des AcacL Etrar.g. X x x a 53 vilible pen- dant près de trois mois. 14711 Février , féconde comète dont l'apparition fut fuivie d'une féchereffe de trois ans, de très-grandes chaleurs , & de maladies contagieufes. '473- Comète vue dans le figne du cancer. •M7Ï- Comète vue dans le figne de la balance ; nuées de fauterelles en Po- logne. Juin , comète, 1476. Comète, très-grandes chaleurs, fleuves defféchés, famine, maladies contagieufes. 1481. Tremblement de terre confidérable à Rhodes, après le Siège de cette place levé par les Turcs. 1490. Très-grandes pluies à Conftantinople , 80. maifons fubmergees , 3000. hommes noyés. 1491. Jour de la Vifuation , grêle grofle comme trois oeufs de poule. Au printemps, comète , grande féchereffe, famine, contagion fur les hommes ôi fur le bétail. 1491. 7. Novembre , tremblement de terre violent dans la Ville de Bafle. Décembre , comète vifible pendant deux mois , maladies contagieufes fur le bétail en Pologne. M93- .. Tremblement de terre dans l'Ifle de Lango , autrefois Ifle de Cos , 11 fépara en deux de gros rochers, & forma une nouvelle Me. M94- Deux comètes. 1496.. 10. Juillet , pluie de pierres au village de Munckperge. 30. Mai, aurore boréale. ACADÉMIQUE. 537 1499. 1^00. Avril, grande comète vue dans le figne du capricorne ; fon appari- tion qui dura dix-huit jours, fut fuivie de famine 6c de perte en Alle- magne. Douzième éruption du Ycdive. Le »i. Mai on vit une comète à l'Eft du Cap de Bonne-Efpérance, elle étoit vifible jour & nuit, fon apparition fut (uivie de furieufes tem- pêtes , notamment le 13. Mii. La terre trembla en divers lieux , comme dans la Suifle , 6v. z8. Mai , Trombe près du Çap de Bonne-Efpérance , accompagnée d'un coup de vent furieux-, luivie d'un orage affreux de vingt-deux jours. Lune obfcurcie étant dans l'une de fes quadratures. 1 501. Juillet, ouragan terrible à Saint Domingue & fur les Côtes , il fit périr xi. navires de 31. tous chargés d'or. Cette tempête fut fuivie d'une autre auffi terrble. 1504. 27. Mai & 10. Juin , tremblement de terre à Genève. Grande comète , fécherefie , famine , maladies conragieufes fur les hommes & fur le bétail. 1505. Vers la fin de Septembre, la lune étant nouvelle, parut une grande comète, précédée, dit-on, par trois autres plus petites. 1506. it. Avril, comète vifible pendant cinq jours. Août , féconde comète entre le Levant & le Septentrion. 1507. 1S. Juin. Ouragan en Allemagne , maifons renverfées , arbres déra- cinés , &c. M°9- . Fortes (ecouffes à Conftantinople le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, accompagnées d'éclairs, de tonnerre &: de grand vent ; plufieurs grands édifices furent renverfés ; un grand nombre de perfonnes y périt, & le tremblement s'étendit prefque par toute l'Allemagne , principale- ment dans la Carinthie , la Stirie , le Tyrol où il fe fit fentir après huit heures du foir : à Laubach tremblement fuivi d'une pefte effroyable. 538 COLLECTION Selon quelques-uns, le tremblement de 1509. fut général prefque par toute l'Europe; la mer s'enfla de telle forte entre Conflantinople & Pera que l'eau paffa au deffus des murs , év qu'il y périt près de 13000.- perfonnes. Il y eut des rivières deiiéchécs en Portugal. Juillet , orage terrible à Saint Domingue. Les fauterelles détruilent toutes les productions de la terre aux envi- rons de Dabul ; les Portugais qui en trouvèrent dan-j des pots , les prirent pour des écrevifles de terre. Tremblement de terre très-confiiérable en Italie. Comète. 1511. Tremblement de terre à Laubach , fuivi d'une pefte horrible. Du 30. Mai au 3. Juillet , comète dent l'apparition fut fume de grandes tempêtes ; quelques Ecrivains prétendent qu'il tomba de cette comète trois pierres fulphureufes dont l'une pefoit 160. liv. une autre 60. livres , Si la troifieme 20. liv. Dans la vallée de Pabnza , ftéiïk montagnes jointes fe féparerent ; ors ignore fi ce fut L'effet d'un tremblement de terre. Mars Se Avril , comète. 1514. xi. Janvier, aurore boréale. 1515. Comète très-grofle & très-rapide ; pefte de deux ans en Allemagne. Comète Si famine. Comète 6c famine. 3. Janvier, aurore boréale. 1-516- ;i5'7- 1518. i.5t9. Eruption d'un volcan dan* une montagne très-haute à huit lieues de Tlaicalà, Dordr.z Efpagnol alla l'obferver, il (émit en approchant la terre trembler fous fes pieds , il fut preique étouffé par une pluie de cendres ; il vit au fond de la bouche du volcan qui avoit j de lieue de circuit, une grande mie enflammée comme d'une .matière liquide qui lui paroiffoit bouillonner. 1520. ACADÉMIQUE, J39 1510. Eruption du Papocatepec au Mexique, dans le temps de la conquête. 13. Septembre. Aurore boréale. 2. Décembre. Aurore boréale. A Erford deux foleils. 1512. Comète dont l'apparition fut fuivie de tempêtes , de lamine , &C de maladies contagieuies. 1523. 19- Mai , à trois heures du matin , tremblement de terre corrfidérabic en Suiffe, fur-tout à Neufchatel oi dans le pays de Vaud , comme à Yverdon , &e. Même année 27. Décembre, trois fecouffes fe firent fentir à Bafle. Comète, Iris lunaire, grandes pluies & inondations, tonnerres fré- quents-. Comète, Iris- lunaire. Iris lunaire. 1 526. xj. Août. Comète qui difparut le 7. Septembre, 152.7. 10. O&obre. Aurore boréale, pnle par plufieurs pour une comète f feuterelles- chaffées par le vent de Turquie en Europe. 1528. 18. Janvier. Comète vue dans le iï^ne des poifTcns-, 1528-32. Eté de cinq années, fuivi de famine & pefte. Qit3tre comètes, année très-pluvieufe , famine, pefte en Angleterre, 18. Janvier. Aurore boréale 8. Ocfoore. Inondation confulérabîe à Rome , l'eau s'éleva de plus de trente pieds au deiïus du niveau du Champ de Flore. Le 3i.O£tobre. Une grande partie de la Hollande, de la Zélande, & de la Flandres hit fubmergée par l'Océan.- IÇ30. ou 1531% Oande inondation dans la Frile. To/11, yi, des ytcad, Euang, Y y y 540 COLLECTION '53°- 6. Août. Comète vifîble jufqu'au 3. Septembre. Premier Septembre. Tremblement de terre fur la côte de Cumana , proche l'Ifle de Cubague dans les Indes Occidentales ; la mer s'éleva de quatre brades & déborda; la terre commença à trembler, elle s'ouvrit en différents endroits, il en fortlt beaucoup d'eau falée, noire comme de l'encre, & puante comme la pierre ponce. La montagne qui elt à côté du Golphe de Cariaco relia ouverte , il y eut un Fort renverfé, ainfi que plulieurs mailons. 1 53 r- . Deux comètes en Septembre & Octobre ; la première en la même que celle dont le retour annoncé par l'altronome Halley pour la fin de 175 8. ou le commencement de 1759. a reparu précilément au temps marqué ; fa période elt d'environ 76. ans. 153a. Au commencement de l'année il y eut en Suiffe des fécondes qui ren- verferent planeurs maifons. %6. Janvier. Tremblement arrivé à Lisbonne , fe fit fentir dans une par- tie de l'Europe & de l'Afrique. Nauclerus le met en 1 531. & dit qu'il renverfa 1500. grandes mai- fons & toutes les Eglifes de Lisbonne ; ce tremblement qui dura huit jours , fut fuivi de la perte. Il y eut la même année S531. une inondation en Hollande : toute cette année &C la fuivante furent troublées par des tremblements femblables. Perte précédée d'un été de cinq ans. Deux comètes , il y en eut une en Octobre. M33- 7. Mars. Tremblement de terre violent, mais fans dommage , à Balle. Juin & Août , comète. Novembre même année, nouveaux tremblements en Allemagne & dans toute la Suiffe ; le Comté de Neufchatel fut un peu endommagé , le cours d'une rivière de la Thurgowie fut détourné; toute cette année fut orageufe en Suiffe. 1534- 1 2. Juin. Aurore boréale. il. Oftobre pendant la nuit , tremblement de terre violent à Zurich & dans les environs, fuivi d'un ouragan terrible dans les cantons de Zurich & de Luceme. Il parut cette année une comète , c'étoit la fixicme depuis 1530. Environ 1534. Eruption d'eau du volcan de Guatimala ; ce volcan fait entendre ACADÉMIQUE. 541 continuellement comme un tonnerre iouterrcin t & jette des flammes £>c des torrents de foutre. 26. Mai. Aurore boréale. 5 3 5- 1536. 16. Février. Aurore boréale. Dix-neuvieme éruption de l'Etna, elle dura une année entière, il fe forma de nouvelles bouches dans cette montagne. »Ï37- Janvier, comète fuivie d'une autre comète viiîble pendant trois fe- maines. Tremblement de terre à Bafle. Tremblement de terre dans toute la Sicile pendant douze jours , eeffa par l'ouverture d'une nouvelle bouche à feu dans l'Etna. 10. Février. Aurore boréale, il y eut cette année une Iris lunaire. 1538. Comète. 28. Janvier. Tremblement de terre à Bafle & dans tout le Canton , accompagné de météores ignées. Le 9. Juin même année, le Bourg d'Ardenna fut écrafé par la chute d'une montagne. L'été fut extrêmement chaud , les grands fleuves furent mis à fec. Environ vers le mois de Septembre , tremblement de terre du Pérou au pays de Quixos , la terre s'ouvrit en plufieurs endroits , engloutit plus de 500. maifons , le tout accompagné de tonnerres épouvantables, d'une grande pluie, de débordements d'une rivière qui porta fes ravages fort loin de fes bords. 29. Septembre. Un tremblement forma le monte dï centre auprès de Pouzzol la nuit du 19. Septembre, &c remplit le Lac Lucrin de pierres, de terre & de cendres. Ce monte di ancre a mille pas de hauteur. Tremblement de terre dans les Ifles Azorcs , entre lefquelles s'éleva une Ifle nouvelle de 11. milles de tour. Eruption du fommet le moins oriental du Pichincha au Pérou ; le diamètre de cette bouche eft de huit à neuf cents toifes , elle ell féparée en deux comme par une muraille de même matière qui s'étend de i'tit à l'Ouefl ; la profondeur étoit de cent toiles le long des bords ; le centre ne fut pas vu par MM. Bouguer &: la Condamine. Apparences d'hommes aimés dans l'air en Allemagne. «539- Deux comètes. 542 COLLECTION Eruption du Propocatepec au Mexique r qui s'entendit à quatre lieues, & qui envoya des cendres à douze lieues. Les chaleurs en Suiffe turent fi violentes, que les neiges & les glaces ou glaciers des montagnes de Suifie le fondirent entièrement. Pluie de pierres environ du temps de Simon Majol d'Aft, Evêque de Valtourre , auteur des jours caniculaires, dans la Vallée Gogon en- Amérique. 1541. 3. Janvier. Aurore boréale. 20. Février minuit , non lo;n de Dabu! & de Marate , la Flotte Por- tugaise le trouva entre certaines taches fort blanches qui jettoient de? flammes aiuTi vives que des éclairs. 10. Mars. Ouragan qui enleva des tourbillons de fable de la côte de Suaquen , & qui les foutint dans les airs comme le douze Avril fuivant. 4. Avril. Grêle très-grotte précédée de grands coups de tonnerre ; tandis que le tonnerre gronda le vent ne fit que changer continuelle- ment ; cela arriva près du Port de Ras-al-Sidid , non loin de Maflua. il. Avril vers midi près du Port deSchaona, un ouragan enleva des nuées de fable ; vers le foir plusieurs bâtiments de la Flotte de Caftro effuyerent des iecouffes furieules , tandis que d'autres bâtiments tout proches étoient dans le calme , & alternativement : dans cet intervalle il vint de l'Eft & du Nord-Eft des vapeurs brûlantes. Les nuées de fable étoient agitées en différents fens dans les airs , & retombant dans l'eau elles s'agitoient encore fur la (urface des flots. xi. Août. Grande comète, pefte fur les bords du Rhin & en Au- triche. Fin d'Octobre , tremblement de terra qui fit manquer à Charlesquint fon evpédition contre Alger , parce qu'il rut accompagné d'une tempête qui difperta fa flotte. Sauterelles en Pologne , obfcurciffoient le foleil , occupoient un efpace de deux milles quarrés, elles paflerent l'année fuivante en Italie. Tremblements de terre confidérables en Italie , en Sicile & en Tur- quie , ils détruifirent plulkurs Villes & Villages ; Salonique fut entière- ment ruinée. La Ville d'Eflingen dans la Sonate fe trouva prefque tout-à-coup mb- mergée par une crue d'eau lubite & imprévue. Même année il y eut des fauterelles à Brcfce & aux environs de Milan , en Pologne , en Siléfie , en S<\\e où elles furent apportées de Li- thuanie par un vent violent. Comète vifible pendant quarante jours. 14. Juin. Violent orage à Bude. Pluie prétendue de iâng dans le pays de Munfler près de "Wa- rendorf, Saucerelles ACADÉMIQUE. WJ Sauterelles aux environs de Milan ; on attacha une rccompcnfe a la deftruftion de ces infedles , & il y en eut bientôt douze mille lacs de remplis. *543- 13. Mai. Aurore boréale. Pluie prétendue de fang au Château de Safîémbourg proche de Barendorp. 1 545- Comète vifible pendant plufieurs jours. 7. Avril. Aurore boréale. 19. Février. Aurore boréale. 31. Juillet. Aurore boréale. 10. Octobre.. Aurore boréale. IH7- „,-r' j 1548. 9. Février. Tremblement de terre à Bafle , pluie prétendue de fro- ment en Carinthie , lémblable apparemment à celle de 1691. 15. Novembre. Aurore boréale. 1 549- Maladie contagieufe en Hongrie. 30. Septembre. Aurore boréale. , . J55J- 6. Février Aurore boréale. 15. Mai. Tremblement de terre aux environs de Rygate , de Croydon , & de Darkin dans le Comté de Surry ; mais les plus fortes fecouflés fe firent lentir à Darkin ; la batterie de cuifine ÔC les meubles des mai- fons tombèrent ou furent renverfés. Septembre. Aurore boréale. 1. Octobre. Aurore boréale. 1552. 16. Septembre. Tremblement déterre à Bafle , ne caula aucun dom- mage; dans le même mois tout le Valais fut ébranlé. Le volcan de Cotopaxi près de Latacunga au Pérou, creva avec beaucoup de violence pendant que Belalcazar failoit la conquête du 1554. .10. Février. Aurore boréale. 5. Mars. Aurore boréale. 16. Mai. Pluie prétendue de fang. 11. .-voùt. Aurore boréale. Tom. VI. da Acad. Ecrang, Y y y * 544 COLLECTION Comète vifible pendant quelques jours. Pefte très-confidérable en Traniylvanie. 13. Septembre. Ouragan qui s'éleva fur les fept heures du foir dans le Port de Malthe , foulcva les flots , abyma les galères , en lança quelques- unes fur le rivage , déracina des arbres , renverla des mailons , il ne dura qu'une demie heure. iï. Mars. Aurore boréale. i. Septembre. Aurore boréale. 1550. ao. Janvier. Aurore boréale. Premiers jours de Mars, comète grofle comme la moitié de la lune, dont le cours fut très-rapide , ,elle d'rfparut en Avril , on croit que c'ctr. celle de 1264. T" reparaîtra en 1848. famine, maladies contagieufes fur le bétail , chaleur exceffive qui mit les fleuves à fec. Premier Avril vers onze heures du foir , tremblement de terre , com- mence . Grandhiver en Allemagne, tous les fleuves glacés portoient les voitij- res chargées ; plufieurs hommes gelés en tout ou en partie. Ceux d'Anvers établirent des tavernes fur l'Efcaut , en Angleterre les troupeaux & bé- tail périrent ; en France comme en Allemagne les vignes , ciprès &C noyers furent gelés. ■ Le quatre de Juillet il y eut une grande tempête qui fuccéda fubite- ment au calme. La nuit du dix- huit au dix-neuf de ce même mois , éruption violente du volcan de Ternate» Septembre ACADÉMIQUE. 555 Septembre , tempêtes vers !c Cap de Eonnc-Efpérance. 27. Novembre, aurore boréale. J609. Février, tempête fur la route de Goa à Banda. 1 1 , 26. Mars , aurore boréale. 2. Avril, tempête près du Cap de Bonne-Efpérance par un vent d'Oueft Sud-Oueft. 27. Novembre , tremblement très-confulérable à Lima. 16 10. Juillet ou Août , tempête dans les mers de Banda. 29. Novembre, tremblement confidérable à Bafle, renverfa une partie des murs de cette Ville, fut accompagné d'un murmure fouterrein. 1610, 11 , il, & 13. féchereflè en Provence , il y eut des fauterelies- en 161 3. lefquclles parurent d'abord dans I'Ifle appellée Camargue* près d'Arles. 161 1. Octobre , météore enflammé fur Prague , en forme de couronne. Le peuple vit des gens de guerre qui combattoient , apparemment à qui au- roit la couronne. Fin de 161 1. tempêtes très-fréquentes par le vent du Sud. La mer jetta fur les côtes de France, Hollande & Angleterre des milliers de corps morts. Aux côtes de Portugal périrent foixante-quatre navires ; ailleurs à proportion ; les vents déracinoient les arbres , renverfoient les mai- fons. Ordemburg & Ilendick en Flandres furent proches de leur ruine , les murs de Lelcluie la plupart abatus , ceux de Fk flingue en Zélande endommagés. 1611. 14. Janvier, trois parélies vus à Vienne en Autriche. 29. Février, tremblement à Bafle, n'y caufa point de dommage. Mars , Avril-8-Mai , féchereflè au Royaume d'Alger , tous les bie«s de la terre en périrent. 6. Août , aurore boréale. 9. Novembre-7. Décembre , tremblement en plufieiirs endroits de l'Allemagne en Weftphahe, iûr-tout à Bielfeld , pas un jour de tout ce temps fans ruines notables en cette Ville & au Château de Sparemberg ; l'air étant calme, les arbres paroiflôient agités comme par un grand vent. Tremblement dans I'Ifle de Candie, renverfa grand nombre d'édifices , fubmergea beaucoup de navires. Tremblement en plufieurs endroits de la Méditerranée, mais non fur les côtes d'Efpa^ne. Cette année fut fujette aux grandes tempêtes ; les pluies enflèrent le Pô &c le Tibre au point que les territoires de Rome , Ferrare & Man- toue s'en fentirent beaucoup. Tarn, FI. des Acad, Etrung, A a a a 55:e avoit oblervés dans la même conftellation , & que les anciens regardoient comme des avant-coureurs des tremblements de terre , ils les appelloient poutres célelles ; (u) on en vit plufieurs cette année 1668. même en Afrique. 20. Avril, entre trois &r quatre heures après midi , tremblement de terre a Claris , accompagné d'un grand bruit Ibuterrein, fuivide grandes vapeurs. i • '•' i^ux envirors de Venife. Tremblement . •_■:■ e à la t,hine, dans la Province de Zan Tung. Tremblement de terre à Sarbourg en Lorraine; un conva'efcent d'une fièvre maligne q\ii avoit la jambe découverte au moment de ce trem- blement , fut attaqué de la gangrené en cette partie qu'il fallut couper cinq lemaines après. La même choie étoit déjà arrivée dans le Yoihnage, (j) Traies atUftes. Tom. VI. des Aiad, Etrang. Cccc tfi COLLECTION 1669. 11. Mars , vingt-deuxième éruption de l'Etna, le fommet de la mon- tagne bailla confidérablement , de nouvelles bouchf s fe tonnèrent. On prétend que pendant cette éruption le gouffre de Carybde abfor- boit une plus grande quantité d'eau, &C que les fources de cette mon- tagne en donnoient en plus grande abondance que de coutume. 18. Août, ouragan s'élève affez lubitement à l'Abbaye de Haute-Fon- taine & à Vitry le François en Champagne ; onze grands clochers fu- rent renverfés , plusieurs maiCons ébranlées , les couverts enlevés. Tremblement de terre à Laubach. Contagion dans les Pays-Bas. 1670. il. Janvier matin & foir deux parélies. 13. Janvier matin, deux parélies. Il faifoit un très-grand froid qui fut égal à celui de 16S4. le vent d'Eft fouffloit depuis le commencement de Janvier. 6. Juillet deux heures après minuit, tremblement de terre dans le Comté de Neutchatel. 7. Juillet trois heures du matin , tremblement de terre dans le canton de Glaris. 17. Juillet , tremblementde terre à Hall Se Infpruck, dura plus d'un mois, commença avec la nouvelle lune dans la direction d'Orient en Occident. 18. Septembre, tremblement de terre dans le canton de Glaris, ac- compagné de bruits dans l'air. 1670 - 1671. Deux ouragans confidérables arrivés en moins d'un an dans la Comté de Northampton à près de quatre milles l'un de l'autre. 1671. 7. Mars, tempête près de Goa. 19. Juin, vingt-deux heures quarante-une minutes italiques , tremble- ment de terre à Boulogne. O&obre , quatre ou cinq jours après la pleine lune, Arc-en-Ciel lu- naire qui avoit toutes les couleurs du iolaire , excepté le jaune & le rouge. 19. Npvembre , aurore boréale. 1672. 9. Janvier, trois-heures après midi, deux fecoufles dans la Seigneurie de Hohen-Saa & aux environs,, la dernière fecouffe tut accompagnée d'un bruit éclatant & fit du dommage. 16. Mars, 7. Avril, comète obfervée pnr CafTîni. 14. Avril, quatre heures trente-huit minutes après midi , tremblement très-confidérable àRimini, dans laRomagne ék plufieurs autres lieux d'Italie, prefque infenfible à Boulogne. iz. Mai iz. heures & demie du matin , deux tremblements dans la A C A D Ê M I Q U E. J7Î Seigneurie de Hohcn-Saa , le dernier accompagné d'un bruit éclatant, rit du dommage. î. Décembre trois heures du foir , tremblement de terre à Uftcr, Eglifau , Kybourg & autres endroits du canton de Zuric. Il falloir tort froid, le temps devint incontinent plus doux. 1 o. Décembre même année , autre fecouffe à Zuric. , , l673- Janvier, aurore boréale. 24. Janvier cinq heures du foir à Zuric & dans les environs on vit im météore igné accompagné d'un bruit éclatant. 13. Février, tremblement de terre à Glaris , fuivi d'une grande chute de neige , il y eut d'autres tremblements la même année dans ce canton , mais ils furent moins fenfibles. 21. Février, dix heures du foir, globe de feu vu en divers lieux de la Suide. 21. Mars huit heures du foir, globe de feu vu en divers lieux de la SuifTe. Mars ou Avril, tremblement de terre, H fie de Sanchio , très fertile, très-peuplée, & de plus de 60. milles d'étendue, a été fubitement abymée dans la mer, &c il n'en eft refté qu'une feule tour. 7. Juin , grêle remarquable en Piémont. Août, tremblement de terre renverfe les y. de Metched, Capitale du Côralan qui eft la choromithrene , la moitié de Nichapour, & une autre petite Ville- Violents tremblements de terre en Italie. 1674. Le 5. Février près de Marienbourg en Prufle , paréiie verticale au deffous du foleil qui étoit encore à quelques degrés au defnts de l'horizon, & qui dardoit du bord fupérieur de Ion difque de longues traînées de lumière rougeàtre, lefquelles s'étendoient jufqu'à quarante & cinquante degrés vers le Zenith ; ce phénomène fut luivi d'une très-forte gelée qui dura jufqu'au ir. Mars. Mars , tremblement de terre à Yverdon dans le canton de Cerne précédé d'un bruit qui le fît entendre dans i'air , fuivi de vapeurs. 6. Décembre le matin , tremblement de terre dans toute la SuifTe Se ailleurs fur-tout à Baile , a Hohenfaa , à Nafels dans le canton de Glaris. Décembre, on vit en Suide deux globes de feu tomber du Ciel. 1675. Arc-en-Ciel lunaire blanc vu en Angleterre. Même année il y eut un ouragan confidérablc en Angleterre. 1676. 3-. Février , aurore boréale, x. Mars, aurore boréale G C CC 2 Î74 COLLECTION 23. Mars, globe de feu à Bologne en Italie. Il y eut, dit-on, quelques arbres dont les branches les plus élevées furent brûlées par leur ex- trémité. Fin de Mars, tremblement de terre , le fit fentir dans quelques Mes appartenant au grand Seigneur, & fituées à-peu-près au levant d'été de Faenza. 29. Mars onze heures du foir, globe de' feu dans la Turgovie. 31. Mars demi-heure après le coucher du foleil , globe de feu à Faenza femblable à la pleine lune , alla du levant d'été au couchant d'hiver, traînoit une queue égale à trois de fes diamètres, jettoit de toutes parts des rayons avec une efpece de fifflement , s'éleva de cin- quante degrés fur l'horizon , éclata avec grand bruit par la rencontre d'un nuage , dura une ou deux minutes. Parut à Rome à la même heure déclinant vers le Nord. A Florence pafla entre le cancer & les gémeaux , déclinant au Sud. A Venife fuivit la route du foleil : parut s'arrêter un peu lorfqu'ileut atteint fa plus grande élévation dans les Villes de Trêves , de Bou- logne , de Livourne tk. en Corie où le bruit fut beaucoup plus confi- déra'ole. Sa forme parut différente en différents endroits , ronde , elliptique , pointue , &c. Sa couleur fut d'abord d'un rouge vif, & finit par devenir bleuâtre. Sa lumière fut par tout très-vive , & on le vit prefque par tout à la même heure. Son diamètre fut eftimé égal à un mille d'Italie. 8. Avril à une heure de nuit on vit à Montpellier un globe de feu pale d'abord , enfuite très-lumineux; il avoit une qucti?, fon mouvement étoit accompagné de bruit , & il finit avec un bruit plus grand fem- blable à celui du tonnerre ; on fentit une odeur de fbufre pendant trois jours. Le 12. Mai , halo vu à Swinfurt. 4. Juin, halo au tour du foleil vu à Breflau , fon diamètre étoit de quarante-trois degrés vingt minutes , & la largeur de la Zone qui le formoit d'un degré; il avoit les couleurs de l'iris, mais moins vives & moins nettes. 7. Juin furies deux heures après midi , ouragan à Altdorff accompagné de tourbillons & d'une grêle; dont les grains étoient plus gros que des œufs de pigeon. 22. Septembre , iris blanche à Berlin pendant une heure. 31. Septembre entre fept & huit heures du foir , météore igné qui parut en Angleterre , & jetta une très-grande lumière femblable à celle du plein midi ; il fembloit être fort bas , & cependant il a été apperçu prefque dans le même temps dans l'Oxfordshire , le Northamptonshire , le Glocefterf- hire , le Worceflershire , le Sommerfetshire, le Devonshire , le Ham- pshire, les Provinces de Suffex, Surrey , Kent, Eûex , fur la Ta- siife , &c* ACADÉMIQUE. j7j Comctc. Grande perte à Malthe. 1676-7. 1677. Mai , comète. Maladies contagieufes à Copenhague. 28. Mai , pluie de pierres à Ermendorf à trois milles de la Ville de Mayn. 19. Mai , halo vu à Berlin. , Premier, 1,3, 4, 5, 6, & 7. Juin, éruption d'un eau cou'eur de fano Jans les foiTés de Berlin , la première apparition fut le pre- mier Juin à cinq heures du matin, elle dura tout le jour & cefla iur le foir. Ces bouillons d'eau rouge s'élevèrent dans un feul endroit le deux à fix heures du matin , & cédèrent à iept. Le trois , commencèrent à onze heures avant midi , cefferent à une heure après midi , il parut jufqu'à vingt fources dans l'efpace de huit pas, les jours fuivants il n'en parut qu'une ou deux. Cette eau mile dans un vaifîeau dépofa une matière analogue à une terre bolaire, mais qui fermenta plus ou moins pendant fept jours, & qui pat l'effet de cette fermentation s'éleva plus ou moins haut dans l'eau du vaifleau &c. Dans le courant d'Oétobre nuage lumineux aux environs de Stettin , trois heures après le coucher du foleil. 30. Octobre Arc-en-Ciel folaire , totalement rouge , & formant un ovale prefque entier, vu dans le Brandebourg par une forie gelée. 18. Novembre, aurore boréale. 12- Décembre, aurore boréale. 30. Décembre, fur les cinq heures du foir, halo irifé vu à Numbourg au tour de la lune qui étoit à fon iixieme jour. Eruption du volcan de l'Ifle de fer qui dura cinq jours. Météore enflammé vu à Breflaw, il fe portoit d'Occident en Orient, malgré les vents contraires , car il fouffloit un vent d'Elt allez violent. 1678. 5. Janvier huit heures du matin , tremblement de terre a Hanbury fur les Frontières de Dcrbyshire, ce qui fembleroit indiquer que fon mouve- ment étoit de l'Ett à l'Oueft, ou que ce tremblement n'efl pas le même que le fuivant. <;. Janvier onze heures du foir, une fecouffe unique en StarTordshirc , confidérable aux environs de Willenhall proche \VoIverhampton , le mouvement paroiflbit du Sud au Nord. 17. Juin , tremblement de terre confidérable à Lima , accompagné de grandes ruines. 576 COLLECTION 10. Juillet au demis de Hohen-Saa , une portion de montagne avec les arbres dont elle étoit couverte , tomba avec éclat ; c'étoit fans doute une fuite des tremblements aufquels ce lieu avoit été expofé. 11 y eut cette année en Gafcogne une inondation caufée par l'affaif- fement de quelques parties des Pyrénées. Août, comète. z. Septembre , trois fecouffes à Avignon , fans mauvais effet ; ce trem- blement fe fit fentir le même jour à Arles & à Aix. 10. Oftobre onze heures du foir , tremblement de terre en Staffordshire & dans les environs , précédé d'un grand bruit. 15. Novembre onze heures du foir,. tremblement de terre dans les mêmes endroits que le cinq Janvier précédent plus fort ^ à Brewood ;. trois fecouffes jufqu'à deux heures du matin , accompagnées d'un bruit comme d'un tonnerre éloigné. 16. Novembre, autre fecouffe accompagnée du même bruit. Cette même année on obferva en Bavière la lumière zodiacale , & on continua de la voir les années fuivantes. Epidémies en Angleterre. 1678-9. 1679. 15. Janvier entre deux & trois heures après minuit, tremblement de terré dans le canton de Qaris , précédé , accompagné , & fuivi d'un bruit fouterrein. Un tourbillon des plus violents défola le Frioul , renverfant tout , dé- racinant les arbres, détruifant les édifices, enlevant les corps les plus pefants , & les portant à une grande diftance avec un fracas effroyable. 25. Décembre à Oxenhal dans l'Evêché de Durham , une colonne de terre s'éleva comme une tour , puis fut engloutie avec un bruit effroyable 5 &. laiffa trois trous très-profonds. 1680. 29. Avril, ouragan à Varfovie & à plus de cinq milles au-delà; dura depuis onze heures & demie jufqu'à midi; maifons renverfées , tranf- por'tées , arbres déracinés , tordus , clocher entier tranlporté, tsc. 7. Juin cinq heures du foir , ouragan du côté de Château-Regnard à fix lieues de Provins, pafi'a du Sud-Oueft au Nord-Oueft, renverfa plus de vingt villages ou hameaux , & les plus gros bâtiments , paffa l'Yonne au défions de Sens, fit les mêmes ravages & de plus grands encore , après avoir traverfé la Seine à la Mothe à une lieue de Nogent, il ruina les Vil- lages, Egliles, Châteaux de Méfies, Jaillard , du Pltflis, du Meriot , Pigeoli , Villegruys, Bruchy , &c. près de Montmirel une grande foffe pleine d'eau qu'on n'avoit jamais vu tarir, fut entièrement defléchée ; cet ouragan fut accompagné d'une très-groffe grêle, de tonnerres, de- feux qui parurent dans l'air , &c. 14;. Juillet „ tremblement de terre, en SuifTe , particulièrement à Neuf- ACADÉMIQUE. <77 chatcl , Yverdon, Orbe, Oc. en ce dernier endroit la fecoufle fut fuivie d'un long murmure qui dura pliifieurs minutes , & d'orages , de pluies , & de grêles extraordinaires qui produilirent de très-grandes inondations fur-tout dans le Pays de Vaud. 30. Septembre , aurore boréale. Premier O&obrc , iris lolaire blanche vue à Berlin pendant deux heures. 9. Octobre , tremblement de terre dans toute l'Efpagne , principalement à Malaga au Royaume de Grenade fur la Méditerranée; renverfa le quart des maifons , endommagea un autre quart , détruifit les fortifications ; les Habitants fe fauvercrit dans la campagne, où la terre s'entr'ouvroit fous leurs pas , oit les montagnes s'écrouloient 5c vomiflbient des torrents d'eau , plusieurs Villes des environs furent aulîi maltraitées; cette même année ii y eut beacoupd'inondations enEtpagne; ce tremblement fe fil fen- tirà Madrid à fept heures du matin le même jour, les fecouifes furent affez vives , mais il n'y eut point de ruines , l'alarme fut li grande que tout le monde fe fauva en chemiles dans les rues de peur d'être écrafé dans les maifons. 17. Novembre-Dicembre, première comète de cette année obfervée par Celfius. 17. Décembre, météore enflammé vu à Dantzick, alloit du Sud-Oueft au Nord-Oueft. Tremblement de terre confidérable en divers lieux de l'Europe & de l'Afie , & particulièrement en Italie. Inondation en Irlande produite par l'afïaiffement d'une partie de mon- tagne. Pefte à Leipfick. 1680-1681. il. Décembre jufqu'au 14. Mars 1681. comète obfervée par Caflini , laquelle a beaucoup de rapport avec celle obtervéc en 1577. par Thyco- Brahe. 1681. Premiers jours de Janvier, météore enflammé vu à Varfovie, & dont le mouvement étoit dirigé du Sud-Eft au Nord-Oueft. 17. Janvier, entre dix & onze heures du foir , tremblement de terre en Suifîe, fur-tout dans le canton de Glaris, fe fit (entir à Neufchatel , ac- compagné d'un grand froid. 3. Février, trois iris ou Arc-en-Cicl dans le Brandebourg , un halo autour de Vénus. 15. Avril , double halo vu à Augsbourg autour de la lune, avec deux parafélenes. 19. Août, deux heures du matin, tremblement de terre a Jafly, Ca- pitale de la Moldavie ; dura un demi quart d'heure ; fut précédé d'un bruit venant du couchant d'été comme le tremblement qui fe dirigea au levant, revint au couchant, &c finit du côté du levant. Î7* COLLECTION i 16. & 18. Novembre, & zy. Décembre une heure & demie avant le point du jour, autre tremblement dans la même Ville, allant aufîi du couchant d'été au levant, qui eft la direction du Mon-Craplatz, précédé d'un grand bruit qui le fit entendre du côté du couchant. 16S1 ou i63i. Trombe fur le chemin de J.iva au Japon ; c'étoit une nuée pyramidale ou plutôt femblable à une trompe d'éléphant , qui defeendit fur la mer, ck y caufa dès qu'elle toucha fa furface, un grand bouillonnement, elle iuivoit la direction des vents ; Iorfqu'un vaiffeau fe trouve fur le chemin de ces trombes on les diffipe avec quelques coups de canon. Les Marins affurent que ces trombes lont des efpeces de pompes afpirantes qui fucent l'eau de la mer. 1682. Janvier, à Boutry fur la côte d'Or, vent froid & très-impétueuxdès fa naiflance ; ce vent eft fréquent fur cette côte depuis la fin de Dé- cembre juiqu'à la mi-Février, & prend l'afcendant fur les vents de mer, il forme des orages de deux à cinq jours, on l'appelle Ttrre.no ou Har- viattan. i. Mai , deux heures & demie après midi , tremblement de terre à Genève. 7. Mai, tremblement de terre dans le canton de Glaris, accompagné d'un bruit fembJàble à celui du plus gros canon. 11. Mai , entre deux Se trois heures du matin, tremblement de terre dans toute la Suiffe , notamment à Baffe & Neufchatel , accompagné en divers lieux d'un bruit fouterrein , en quelques endroits d'une agitation dans l'air. A Genève, fecouffes moins fortes que celles du deux. 13* Mai, deux heures du matin, on fentit à Paris & aux environs de légères fecouffes qui durèrent au plus un quart d'heure ; ce tremblement fut très-violent à Remiremont fur la Mofclle , & cinq ou fix lieues à la ronde , partîcuuérement dans les fonds & les entre-deux des montagnes qui font proches de la Ville ; les fecouffes ne fe firent fentir que la nuit , elles étoient accompagnées d'un bruit femblable au tonnerre , & d'érup- tions de flammes ians qu'il parût d'autre iffue qu'une ouverture en fente dor.t on voulut inutilement mefurer la profondeur , & qui fe reboucha d'elle-même ; les flammes qui etoient plus abondantes dans les lieux plantés , n'embraferent rien, elles avoient une odeur très-défâgréable mais non fulphureufe , plufieurs maifons furent renverfées , l'eau d'une fontaine proche la Ville en avoit été troublée & rendue femblable à de l'eau de favon , non-feulement par (a couleur , mais encore par une qua- lité abfterfive qui lui étoit reftée ; il fe formoit fur fa fuperficie une écume qui fe coagulent en une matière femblable à du favon , & qui fe diflolvoit aifément dans l'eau. La fontaine de Plombières qui eft affez proche de la Ville , jettoit pendant ce temps beaucoup plus de fumées qu'à l'ordinaire ; les fecouffes. lurent ACADÉMIQUE. 579 furent confîdérables à Metz, à Tonerre , il y eut des ruines : à Ravkre? une fontaine confulérable demeura à lec pendant une demi-heure ; à Provins les lecoufles furent confîdérables , les animaux domefliques té- moignèrent leur frayeurs par leurs mouvements & leurs cris , de même qu'à Dijon d'où l'on mandoit que les bergers ne purent empêcher leurs troupeaux de regagner leur étable dès les quatre heures du loir. Ce tremblement fe fît fentir à Orléans , Troyes , Sens , Châlons , Joinville , Rheims , Soiffons, Laon , Dôle , Mâcon , Strasbourg , dans le Dauphiné, le Beaujolois , le Lyonnois , à Genève, en Siiifle ; on mandoit de ces deux derniers endroits que ce tremblement avoit été pré- cédé par des flammes qui parurent quatre jours auparavant fur une mon- tagne voifine de Genève; c'eft cette année que parut la comète qui s'efl remontrée au commencement de 175g. Premier Juin, tremblement de terre à Lyon, fa direction fut, félon les uns, du Levant au Couchant , & félon les autres , du Septentrion au Midi. Août, 11. Septembre, comète obfervée par Cafîîni. 19. Oftobre , la mer ayant quitté fes bornes ordinaires , engloutit une Ville célèbre qui étoit près du Port de Pifco au Pérou ; on a tâché de rétablir cette Ville un peu plus loin à un bon quart de lieue de la mer. Le même jour un tremblement ruina prefqu'entiérement la place de Lima , il y eut deux cents fecouffes en vingt-quatre heures. 7. Novembre, aurore boréale. 15. Décembre , aurore boréale. Eruption du Véfuve. La mer fubmerge plus de trente Villages dans la Zclande , les vagues s'élevoient dix-huit pieds plus haut que les terres hs plus élevées de la Province. Ouragan terrible en Champagne & en Pologne. 1683. 6. Janvier, deux heures du matin , comète fur la route du Eréfii. Même mois de Janvier , aurore boréale. Juillet , comète. iz. Août peu avant onze heures du foir , météore enflammé aufïï gros que la pleine lune ; plus brillant , fon mouvement étoit du Nord à l'Oued accompagné en quelques endroits d'un petit fifflement, il n'étoit pas en- core parvenu à l'horizon qu'il creva avec éclat , répandant de toutes parts des rayons d'une lumière bleuâtre ; il a été vu à Hambourg fur les onze heures & demie du foir, à Leipfici , à Vittemberg , à Jene, à Francfort fur l'Oder, à Francfort fur le Mein , à Caffel , à Cobourg , à Ifleben , à Numbourg, à Géra , à Altenbourg , à Drelde , à BudifTen , à Berlin , à Halberitat, & fur les frontières de la Marche & delà Pologne, prefque par tout en même temps , & par tout fon mouvement a paru dirigé de la même manière. Pendant les mois de Juin, de Juillet, & plus de la moitié du mois Tom. VI, dti Acad. Etrang. D d d d j8o COLLECTION d'Août , îe temps avoit été chargé ne nuages extraordînairement épais à Vittemberg & dans les environs ; les pluies, les tonnerres , & les grands vents y avoient régné alternativement & prelque tans interruption, ex- cepté les 3 , 2 3 , 2 7. & 28. de Juin , les 4 , 5 , 1 2 , 16,20. &c 3 1 . de Juillet, & les 1 , 1 1 , 19 , 30. & 31. d'Août. 22. Août, aurore boréale. 28. Septembre environ iept heures du matin, tremblement de terre à Oxfort , il avoit plu excefïivement jufqu'au neuf de ce mois , enfuite beau temps juiqu'au leize au foir que l'air fut très-froid pour la failon , & il y eut gelée le lendemain matin jour du tremblement ; le temps étoit calme & ferein, le baromètre étoit aufîi haut qu'il eût été depuis trois ans ; peu de jours auparavant on avoit vu beaucoup de feux follets ; le tremblement qui dura fix fécondes fut accompagné d'un bruit fourd comme d'un tonnerre éloigné qui fe faifoit entendre plus ou moins ; c'étoit des vibrations alternatives qui fe luccédoient de plus en plus vite ; il fe fit fentir à la même heure à Burford , Vatlington , Benfon , Brill & Alisbury , à Wallingfoid , Radley , Appleton & autres lieux dans le Berkshire , on entendit le bruit jufqu'à Dourton dans le Buckinghamihire , fa plus grande étendue a été du Sud-Ell au Nord-Oueft , la plus petite du Nord au Sud , fon circuit d'environ 70. milles. Un pêcheur qui pêchoit dans le Cherwel à Oxfort , fentit fa barque trembler fous lui , & vit les petits poifïbns donner des ugnes d'effroi par des mouvements extraordinaires ; en même temps il entendit un bruit comme d'un vent qui s'échappoit de la terre avec un petit murmure ou fifflement ; on entendit à-peu-près le même bruit à Dourton-Park dans le Buckingham-Shire ; le plus grand effet de ce tremblement fut de faire tomber quelque vaifTelle d'étain , &c de mettre en mouvement un lit à roulettes; le temps continua d'être beau pendant cinq ou fix jours, après quoi il y eut un vent violent pendant une femaine. Il y avoit eu une autre fecouffe le même jour fur les quatre heures du matin, mais on s'en apperçut peu. Il y eut un autre tremblement le neuf Oflobre fuivant à onze heures du foir , il fe fit fentir mais très-foiblement à Oxfort , & s'étendit au Nord de cette Ville dans toutes les Comtés méditerranées , & jufqu'en Derby-Shire & dans le pays où fe trouvent les mines de charbon ; il y fut tres-violent , & fe fit fentir par tout à la même heure. Vingt-troifieme éruption de l'Etna , accompagnée d'un tremblement de terre qui détruifit Catanée en Sicile , fit périr plus de foixante mille per- fonnes ; il fe forma de nouvelles bouches dans le Mont-Etna. Sur la fin d'Août, tempête furieufe à l'Occident de la Guadeloupe, quelques années auparavant il y en avoit eu une encore plus violente au même endroit, laquelle fit périr une efeadre Angîoife de dix-huit voiles qui avoit pour objet c!e s'emparer de la Guadeloupe. 1683. à 1684. Grand hiver en Angleterre , on alloit en carofle fur la Tamife ; la .glace avoit onze pouces d'épaiiTeur. ACADÉMIQUE. <8r 1684. 3. Février, un peu après dix heures du loir , la lune étant élevée de vingt 6i un degrés trente minutes, on vit au tour de cet aflre un halo & plusieurs parafelcnes, &c. il ne tomboit ni neige, ni pluie, mais il avoit neigé le jour même abondamment , & le froid étoit vif. 26. Février entre huit & neut heures du foir, tremblement en Suifle & dans les environs , fur tout dans le Haut- Valais où il y eut quelques maifons ébranlées , & d'autres renverfées. 28. Mars , aurore boréale. Juin, comète. A Laubach, tremblement de terre fuivi d'un froid très-rigoureux. 6. Octobre , il y eut à Berlin une iris blanche folaire. 23. Novembre, aurore boréale. 26. Novembre, on vit dans le Brandebourg une traînée lumineufe qui s'élevoit au défais du difque de la lune. Tremblement de terre à Surata , qui ne caufa que de la frayeur fans aucunes ruines, mais qui fut tuivi d'une pelle pendant fix ans , laquelle n'attaquoit que les Indiens & point les Européens. 1685. 16. Février entre huit & neuf heures du foir , tremblement de terre dans preique toute la SuifTe, à Lauzanne , à Balle, fur-tout dans le Haut- Valais. Ce tremblement reflemble beaucoup à celui du 26. Février 1684. & peut-être eft-cc le même. 12. Mars, œil de bœuf ou de bouc vu par Tachard , c'eft un gros nuage rond oppofé ordinairement au foleil dont il eft éloigné de 80. ou 90. degrés , & qui réfléchit fort vivement les couleurs de l'Arc- en-Ciel ; Tachard en vit deux en allant à Siam , fans qu'il s 'enfui vit aucune tempête. 26. Avril, aurore boréale. Juin , le feu prit en plufieurs Villages au tour d'Evreux par des feux fouterreins qui crevoient la terre ; un femblable feu prit tout d'un coup dans un Village du Perche nommé la Berchere, on ne put l'éteindre. 9. Septembre, tremblement de terre allez violent à Glaris , l'air étant ferein. Tremblement de terre à Smyrne fenti par M. Dumont, qui dit que la Natohe y eft fort lujette. Tachard efïiiya un de ces ouragans appelles Satimatres , peut-être de l'Ifle de Sumatra ; il Feffuya après fon départ de Batavia. Une partie d'un gros rocher tomba dans la vallée de Nant-Phrançon. Tachard & fes Camarades qui virent des trombes ou fiphons en allant à Siam , difent que ce font des nuages longs &: épais , environnés d'autres nuages clairs & tranfparents, ils paroiflent au lever & au coucher du foleil vers l'endroit où cet aflre eft alors ; ils fe confondent enfin tous enfemble & fe diflîpent par degrés ; ils en virent deux ou trois à la portée du piftolet, qui avoient plus de trente pieds de diamètre ; ils ajoutent que Ddddz 582 COLLECTION ces trombes ou dragons d'eau font toujours accompagnés de pluies, que la mer bouillonne au tour & te couvre d'écume. Tachard allant à Siam vit vers la ligne, après le coucher du foleil , une infinité de petits éclairs affez foibles qui fortoient de la mer, & d'autres feux permanents de diverfes grandeurs &C de diverfes formes, ( c'étoient peut-être des poiffons pourris. ) Le fillage du vaiflèau étoit lumineux , & la mer étant un peu émue pa- roiffoit couverte d'étincelles. Même année , éruption du Véfuve. 1686. 23. Janvier, fept heures du foir à Mittelheim on vit du côté du cou- chant d'hiver un tourbillon de flamme qui s'élevoit rapidement jutqu'au Zenith oii il s'éteignoit ; ce phénomène fe renouvella de demi-heure en demi-heure pendant l'efpace de deux heures , on le voyoit comme s'il fe fût formé derrière le Village deWinckel, & fa grofleur étoit telle que feroit la flamme qui s'éleveroit de trois ou quatre maifons embrafées à la fois. Le temps avoit été calme & froid ce jour-là , il y avoit eu beaucoup de vapeurs à l'horizon ; ces vapeurs s'étoient épaiffies à l'entrée de la nuit, & répandues dans le hémilphere. Ce foir là même on vit beaucoup de feux follets de l'autre côté du Rhin. 2. Février, aurore boréale. 16. Avril, halo au tour du foleil. Premier Juin , aurore boréale. Juin, altération dans l'air à Kiel en Baffe-Saxe, rendue fenfible par le changement de couleur des métaux. 19. Juillet, aurore boréale. 22. Juillet, Arc-en-Ciel de quatre couleurs dans un Ciel prefque en- tièrement ferein. 29. Juillet un tourbillon de feu,de nuages & de vents impétueux brûle , renverfe tout ce qui fe trouve fur fon partage, &Z parcourt quarante milles en moins d'une heure de Terrazzo à Dolo, il venoit du Sud-Ouelt & occupoit depuis un quart de mille jufqu'à un demi mille en largeur. Tremblement de terre à Laubach, fuivi d'abord de ftérilité, 6c enfuite d'abondance. 16. Septembre, comète. 29. Octobre, aurore boréale. Kirch vit un globe de feu à Leipfick gros à-peu-près comme ^. de la lune, on le vit à Schlajtz fur un bras de la Saal à onze milles de Leip- fick, d'oii l'on conclut qu'il avoit au moins fix milles de Hollande d'élé- vation perpendiculaire , & 335. pieds de diamètre: on pouvoit lire à fa lumière ; il s'évanouit infenfiblement. 1-687. f. Janvier, 9--. heures du matin, halo à Poftdam. ACADÉMIQUE. 583 5. Mars, temblcmcnt de terre dans le canton de Glaris. Avril, pendant la nuit, légères fccouffes à Naples. 10. Octobre , quatre heures du matin , puis à fix heures , tremblement qui caufe un dommage extrême à Lima au Pérou ; le fol des environs qui produifoit auparavant du froment &C de l'orge en abondance , chan- gea au point que le froment y pourriflbit fans pouffer de germe, on y mit de la lu/erne , des cannes de lucre , au bout de 40. ans la terre s'étoit améliorée & produisit du froment comme auparavant. La mer fe retira , puis revint & engloutit le Callao & fes Ha- bitants. 18. Décembre, on fentit à Smyrne une fecouffe qui n'eut pas de fuite. Typhon , à la vue de l'Ifle d'Emouis fur la côte de la Chine, l'horizon commença par fe couvrir de nuages épais ; avant cela le vent avoir chan- gé fubitement, & le calme avoit fuccédé à ce changement ; enfuite les flots furent agités comme par tous les vents à la fois pendant plus de trois jours. 1688. Premier Mars , tremblement de terre confidérable à la Jamaïque ; trois fécondes en une minute, accompagnées d'un bruit fouterrein , fe firent fentir dans toute l'Ifle au même inltant ou à-peu-près ; toutes les maifons furent ébranlées & endommagées ; les vaiffeaux qui étoient à la rade du Port-Royal en furent ébranlés, un vaiffeau venant d'Europe, fe trouvant à l'Eft de l'ide , fut confidérablement battu par un ouragan ; le terrein parut fe louk ver comme les flots de la mer en avançant toujours vers le Nord. 5. Juin , quatre heures 7'. après midi, tremblement de terre très-vio- lent à Naples ; le tiers de la Ville fut renverfé , plusieurs vaiffeaux pé- rirent dans le Port; les fources & les citernes rejettoient leurs eaux; fuivi le lendemain d'un orage terrible qui dura trois jours. Il y eut cette même année une éruption du Véfuve ; on refpiroit à peine à cinq milles de diftance , à caufe des vapeurs lulphurcufes qu'exhaloit ce volcan. Le tremblement du cinq Juin fe fît fentir violemment à Bagnaca- vallo, & à Cottineola; deux Villes de la Romagne , à .Benevent , à Venife , & à Smyrne. 6. Juin , neuf heures , fécond tremblement à Naples , accompagné de ruines , & depuis ce temps il y eut par intervalles de nouvelles fccouffes pendant deux mois , mais fins dommage. Il fe fit le même jour fix Juin une ouverture dans une montagne près de Vico à feize mille de Naples. Les 11, 15, 10. Juin, premier Juillet, 10. Août, 13. & 23. Sep- tembre, orages violents. Le r6. Juillet il étoit tombé de la grêle auffi groffe que des œufs de pigeon. 5?4 COLLECTION Tout cela dans la route de l'Empereur de la Chine de Peking à Se- lingha , frontière de Ruffie. 10. Juillet, à onze heures J. du matin , tremblement de terre à Smyrne commença par un mouvement d'Occident en Orient; le Château qui étoit un Iftbme, fut renverfé, & eft devenu une Ifle éloignée de cent pas de la terre ; les murs qui étoicnt du couchant au levant (ont tombés , ceux qui alloient du Nord au Sud font reftés fur pied ; les {. de la Ville qui eft à dix milles du Château , furent engloutis , il y eut cinq ou fix fecouffes jufqu'à la nuit , la première dura une demi-minute ; la terre s'en- tr'ouvrit en plufieurs endroits, on entendit des bruits louterreins , quinze ou vingt milles perfonnes y périrent. Le feu prit à la plus grande partie des maifons , excepté au quartier des Turcs qui failant alors leur ramafan , n'avoient point de feu chez eux. Les fecouffes fe firent fentir violemment à ceux qui étoient à bord ; le terrein de la Ville a baiffé de deux pieds. Le onze & le douze Juillet , & le onze d'Août , nouvelles fecouffes fur les huit heures du matin; pendant tout cela l'air fut fort trouble & fort chaud , on trouva , dit-on , des fources nouvelles. 10. Septembre, on fentit à Smyrne une violente odeur de fonfre ; en niême temps on s'apperçut de tremblement à Metelin , à Chio , à Satalin & le long de la côte. La nuit du dix au onze on en reffentit un à Conf- tantinople. Il y eut cette année des orages extraordinaires à Laufane , de Grand- fon à Neufchatel , aux environs de Zuric , à Thonon , à Chamber- sy, #ft Quantité d'eau de pluie tombée à Paris pendant les fix derniers mois de cette année 1688. Lignes. Juin. ...... 33^. Juillet. . xi- Août. ....... 3-4. Septembre 19. OÀobre. ...... 2o£. Novembre ....... i9f- Décembre - . nj 1689. Juin , tremblement de terre à Neufchatel & aux environs. Décembre , on vit à Altdorf une colonne ou traînée lumineufe qui s'élevoit fur le difque du loleil prêt à fe coucher ; on vit la même chofe le lendemain au foleil levant, & le jour même fur les dix heures du loir à la lune; on vit diftinclement que ces traînées lumineufes ne s'éle- voient qu'à la hauteur des vapeurs qui fe diftinguoient aifément à la lu<- miere de la lune ACADÉMIQUE. 58f Tremblement de terre à Inlpruch , Capitale du Tirol ; la quantité d'eau tombée à l'Obfervatoire de Paris pendant cette année a été de dix-neuf pouces une ligne ielon M. Sedileau, & de dix-huit pouces 117. lig'K-s ielon M. de la Hire. La quantité d'eau de pluie tombée à Lille en Flandres & mefuréc par M. de Vauban , fut de dix-huit pouces neuf lignes. Vers 1690. Environ minuit , deux fecouffes affez fortes à Bedfort en Angleterre. Tremblement de terre à Laubach. 5. Décembre, lur les trois heures après midi , fecoufles dans la Suabe & les environs, les cloches (onnerent d'elles-mêmes ; ce tremblement fut précédé par des bouillonnements & par une élévation fubite des eaux d'une citerne publique ; la direction des balancements fut du Sud-Oued au Nord Eli. Sept heures du foir, autre fecoufTe , mais très-légère; la montagne où eft lituée le Château de Rech-Bergen tut fort ébranlée, elle s'entr'ouvrit en plufieurs endroits, il s'en détacha de grottes malles , trois ou quatre années après on y voyoit encore de grandes crevafïes , & la terre en étoit (pongieuie & meuble au point qu'on y enfonçoit ailément un bâton en entier. Ce tremblement s'étendit dans la Thuringe , l'Autriche , &c. en un mot , dans toute la largeur de l'Allemagne & la moitié de fa longueur, mais non dans tous les points, car de deux mailons voifines , & même de deux pièces d'une même maifon , l'une étoit ébranlée , & l'autre non. Trois tremblements de terre à Lima. La quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris a été de vingt-un pouces -j-. ligne lèlon M. Sedileau, & de vingt-trois pouces 3^. lignes félon M. de la Hire. La quantité de pluie tombée à Lille en Flandres félon M. de Vauban a été de vingt-quatre pouces ST. lignes. 1690. 1. & 2. Contagion dans la Province de Bari au Royaume de Naples. 1691. a6. Janvier, fîx heures du matin, tremblement de terre à Bade. 19, 10. & XI. Février, tremblement à Laubach , Capitale de la Car- niole, à Carlftadt, à Francfort fur le Mein , le long du Necker, le trem- blement alloit de l'Eft à l'Oueft ; la première lecoufle fut la plus violente, il y eut des arbres déracinés dans les forêts , la terre s'entr'ouvrit. Mars, orage très-violent en Carinthie; pluie prétendue de froment. La quantité de l'eau de pluie tombée à I'Obfervatrire de Paris a été de 14. pouces 5^. lignes. 586 COLLECTION La quantité de pluie tombée à Lille en Flandres a été félon M. de Vau- ban de quinze pouces deux lignes. Tonnerre épouvantable au Pays d'Anta fur la côte d'Or , renverfa & mit en pièces plufieurs milliers d'arbres , & quantité de cabanes. Perte à Balzora. 1691. 22. Mars, aurore boréale. 12. Avril, aurore boréale. 18. Juin onze heures & demie du matin, tremblement de terre violent à la Jamaïque ( où l'on en attend un tous les ans pour l'ordinaire après les grandes pluies ; ) la mer déborda & inonda en deux minutes les neuf dixièmes de Port-Royal, & le Quai en une minute; plus de mille acres furent fubmergées du côté du Nord , une frégate fut portée au haut des maifons , &c. les fecouffes continuèrent tout le refte du mois de Juin & une partie de Juillet fur terre &C fur mer ; mais en s'affoi- bliffant depuis la féconde ; on entendit un grand bruit dans les mon- tagnes; plus on s'en trou voit près, plus on fentoit le tremblement. Le temps étoit beau & calme , il avoit été chaud & fec jufqu'en Avril inclufivement , pluvieux & venteux en Mai , & enfuite chaud &C fec comme auparavant : après le tremblement les pluies furent abondantes, & depuis la brife du large eft devenue plus fréquente que celle de terre , au lieu que c'étoit le contraire auparavant ; ce défaftre fut fuivi d'une fièvre peftilentielle qui emporta la moitié de ceux qui avoient furvécu au tremblement. On a trouvé en plufieurs endroits de la Jamaïque quan- tité de matières nilphureufes ; M. Haies prétend qu'il n'y a point de tremblement à la Jamaïque lorfqu'il y a fait beaucoup de vents. 18. Juin, on vit à Clarendon (Ville d'Angleterre fituée à quatre lieues de la mer ) des montagnes fe féparer , puis fe précipiter en partie dans des gouffres d'où s'élancoient des colonnes d'eau & des tourbillons de va- peurs infettes. 18. Septembre , deux heures 7. après midi, tremblement de terre dans le Valais, en quelques endroits du Pays de Vaud, en Hollande, en Flan- dres, en Allemagne, en France, en Angleterre, principalement fur les côtes de la mer, auprès des grandes rivières & dans les Pays coupés de montagnes ; ne dura que deux minutes , fut plus confidérable dans les montagnes que dans les vallées , il ébranla au moins 2600. lieues car- rées , il n'y avoit point de vent. Le vingt du même mois, tremblement de terre moins fort, mais aufli étendu ôi fenti dans les mêmes endroits. Terrible éruption du volcan de rifle de Fer pendant fix femaines , ac- compagnée de tremblements de terre. Tremblement de terre qui engloutit les Villes d'Ambata , Satacunga 8c Riobamba dans la Province de Quito , & fit des ravages affreux dans tout le pays. La quantité de l'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris dans le cours de cette année a été de 12. pouces 7^. lignes félon M. de la Hire. La ACADÉMIQUE. S75 La quantité de pluie tombée a Lille en Flandres a été félon M. de Vauban de vingt-cinq pouces 47. lignes. 1693. 9, 11. Janvier, tremblement de terre violent à Malthe, en Sicile, & clans la Baffe-Calabrc ; fept Villes , plulieurs Bourgs , & nombre de Châteaux furent abymés , Agofta devint un lac , la mer s'y étant fait une ouverture : les fécondes alloient du Sud-Eft au Nord-Oueft. Le même jour neuf Janvier, tremblement à Laufanne , Orbe, Yverdon , les marais d'Orbe s'emplirent exceffivement , les lacs de la Vallée de Joua furent très-hauts. Le temps étoit très-froid , il devint chaud prefque tout-à-coup ; on eut quelques pluies chaudes, & l'année fut fort printaniere. Il y eut dans ce temps une éruption de l'Etna. 18. Janvier, deux parélies à Paris depuis fept heures 38'. du matin jufqu'à fept heures 58'. Quantité d'eau de pluie & de neige fondue tombée à l'Cblcrvatoire de courant de cette année. Lignes Janvier. ...... 11^. Février. 9. Mars. 3't- Avril. 23. Mai. . . • ■ 34- Juin. • • 2-5T- Juillet. ■ • 14- Août. • • *7v Septembre. . 38. Octobre. '7t- Novembre. . îof. Décembre. . piii H/a nliiio tnmKpp - 1 t ;i f on 9h Quantité d'eau de pluie tombée à Lille en Flandres, félon M. de Vau- fean, 30. pouces. 15. Juin, inondation des plaines du Pô, l'une des plus grandes qui fut arrivée jufqu'alors , les eaux du Pô étant montées en plulieurs endroits au fommet des digues qui font élevées au deffus de la Campagne de ■quatorze pieds de Paris. 17. Juillet, avant d'arriver à Yen-cheu-fu, le pays étoit ravagé de la largeur de deux milles ^. par des nuées de fauterelles jaunâtres nommées Wang-chong. 25. Juillet, un quart d'heure avant le lever du foleil, le Ciel étant rempli de vapeurs, le temps étant chaud & le foleil ayant vis-à-vis de lui une grande nuée épaifle entr'ouverte , il y eut à deux journées de Lyu-cheu-fu une aurore boréale très-différente de celles du Nord appellées vergus ou verges , il y en eut trois autres en quinze jours. Tvm, VU -la Actid, ptrang, E e e e- j88 COLLECTION 31. Juillet, violent orage accompagné d'une grêle très-grofîe , non loin de Heilbron. Août , tempêta , route du Cap de Bonne-Efpérance aux mers de l'Europe. 29. Oftobre, violente tempête fur les rivières des environs d'Acoma dans le Mexique. Commencement de Novembre, tempête non loin des côtes de Bre- tagne. 10. Novembre, aurore boréale. 22. Novembre , aurore boréale. 2. Décembre, le volcan de rifle de feu, l'une des Ifles du Cap verd , jettoit des étincelles &C de la fumée. 10. Décembre, Tornado fur les côtes d'Afrique au-delà du Cap verd, les Tornados font fréquents fur cette côte & durent peu , fur-tout lorf- qu'ils viennent de la terre : le Ciel paroît tout en feu , on voit de toutes parts des traces de foufre enflammé , & dans l'efpace d'une demi-heure l'aiguille t'ait le tour du cadran. Philipps Ht 400. lieues entre deux & trois degrés de latitude méridionale fans tonnerre ni éclairs &C par un Sud-Eft frais. Le volcan de Sorca l'une des Moluques , vomit des matières enflammées qui flibmergerent l'ifle. >. 1694. 19. & 20. Janvier, ouragans fur la côte de Guinée d'une heure chacun. 31. Mars, aurore boréale. 4. Avril, aurore boréale. 6. Avril , éruption du Véfuve , accompagnée d'un brnit horrible & de tremblements de terre qui fe firent fentir à Naples. 25. Avril, tornado au Cap Code. 16. Mai, tornado violent fur la côte de Guinée. Avant le milieu d'Août , ouragan dans la Comté de Northampton. Août ou Septembre, météore enflammé ayant la forme d'une hupe ou .aigrette à Gieffen. 13. Octobre , ouragan terrible à la Barbade. Pefte à la Barbade. Tremblement de terre qui renverfe Catane & fe fait fentir jufqu'à Lima. Incalefcence fpontanée d'une fontaine minérale froide à Celles dans le Duché de Wirtemberg. Quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris dans le cour* Je cette année. Lignes. Janvier. 2^. Février. 6. Mars. 47. Avril. 3. ACADÉMIQUE. 1 ignts Mai. » , • • Idf Juin. . ... ttf. Juillet. . 394- Août. .... itf. Septembre. . . . . . fib Octobre. ... # Novembre. . .... zii- Décembre. . .. -. -. . 5- 5S9' Quantité d'eau de pluie. tombée -à Lille en Flandres , félon M. de Vau- ban dix neuf pouces trois lignes. 1695. 10. Mars, fur les fept heures du loir, cfpece de pluie de feu ac- compagnée d'orage , à Châti'.lon-fur-Seine. 17. Mars, fur les quatre heures du matin, il tomba en plufieurs endroits de la même Ville une pluie roufïdtre , vilqtieuie , fétide, & qui rdlembloit à une pluie de fang, un même mur en etoit touetté de côté Se d'autre. c , iz. & 31. Novembr.e, aurore boréale. 10. Novembre, aurore boréale. Dans un tremblement de terre qui fe fit fentir à Boulogne , en Italie, les eaux devinrent troubles un jour auparavant ; M. Caflini y étoit alors , Si on remarqua cette circonftance comme une chofe particulière. Tremblement qui renverfa Bagno Reale , Ville du patrimoine de PEglife , ainlî que plufieurs autres Villes , 8c qui ébranla prefque tout le Pays qui eft aux pieds des Alpes. Le Fleuve Clitumne , autrement dit le Vtnc qui avoit perdu beaucoup de les eaux par le tremblement de 441. ou 446. en recouvra une bonne partie par ce tremblement de 1695. Ouragan à la Martinique , emporta la moitié du côté du Fort Saint Pierre qui regarde la mer. Quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris en 1695. Liants. Janvier. Février. Mars. Avril. Mai. ■ • 39; *3v ni- 15. 18. Juin. Juillet. Août. ■ • 334- Septembre. Oftobre. ni. Novembre. Décembre. 5r- 6i. Ea feule nuit du 30. Juillet il en tomba quatorze lignes. 1 . E i." C 2 j9o COLLECTION 1696. Il tomba l'hiver & le printemps dans les Provinces de Munfter ôt de Leinfter en Irlande une eipece de rolee reffemblant à du beurre. 11. Mai, aurore boréale. 26. Septembre, aurore boréale. 6, 18. Novembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris. Lignai Janvier. ; 4.-!. Février. 6j. Mars. 23^. Avril. 5^. Mai. 377. Juin. 50. Juillet. 8j. Août. 17-i- Septembre 13. Oftobre 33^. Novembre 13^. Décembre 21. 1697. 9. Mai , pluie orageufe à Rhotembourg , mêlée de quantité de graines de morgeline à fleurs de lierre. 18. Août, aurore boréale. 29. Septembre , tremblement de terre confidérable à Lima. A-pcu-près dans le même temps une maifon fituée à Gottlieben fut entièrement en- gloutie dans la terre. La quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris a été de vingt pouces trois lignes , elle a été fur-tout fort abondante au mois de Juin. Le plus grand chaud s'eft fait le quatorze Mai à Paris & à Leyde. La plus grande hauteur du baromètre 28. pouces 47. lignes, le 31. Jan- vier à Paris, & vingt-neuf pouces cinq lignes le 28. Oftobre à Leyde; la plus petite élévation du baromètre vingt-fept pouces dix lignes le 30. Septembre à Leyde. Eruption de feu près de Fierenfola en Italie. L'hiver fut des plus rigoureux. 24 , 16. Février , aurore boréale. Printemps très-froid 18. Mai, aurore boréale. 29. Mai , glace de l'épaifleur d'un écu. 23. Août, il tomba trois pieds de neige à Luxembourg. 7. Septembre , groïlé grêle à Tubinge par un vent de Sud-Oueft ; le ACADÉMIQUE. ^t mercure du baromètre ne descendit pas autant qu'il defeend d'ordinaire en pareil cas, &C il ne remonta point non plus après l'orage. 30. Septembre, aurore boréale. En automne, grandes inondations en Hollande. 18. Octobre, comète. 15. Novembre, aurore boréale. 27. Novembre, aurore boréale. 7. Décembre, aurore boréale. 23. Décembre, aurore boréale. 28. Décembre, aurore boréale. four le plus froid de l'année à Leyde, 31. Janvier. Jour de la plus petite élévation du mercure dans le baromètre à Leyde , 4. Février : le mercure étoit à vingt-fept pouces dix lignes. Le même tremblement de terre qui détruifit le Bourg de Latacunga au Pérou, renverfa celui de Hambato ou de l'Afliento. La terre s'ouvrit en différents endroits. On a rebâti Latacunga avec de la pierre ponce for- mée par les volcans. Le volcan de Carguairafo au Pérou étant venu à crever, les cendres qu'il vomit mêlées à la neige fondue par les flammes, formèrent des tor- rents d'une fange noirâtre qui inondèrent les Campagnes. 1699. 3. Janvier, aurore boréale. Du quatre au cinq Janvier, tremblement de terre dans les montagnes d'où les rivières de Batavia & de Tungaroufe prennent leur fource ; il y eut des écroulements précédés comme d'un coup de tonnerre ; on compta quarante fecoufles en dix-neuf jours, & deux cents huit autres en- fuite. 17, 23. & 15. Janvier, aurore boréale. Même mois de Janvier , comète. 17, 20, 21. & 28. Avril, aurore boréale. 18. & 26. Juin, aurore boréale. 14. Juillet, tremblement de terre conlidérable à Lima. 23. & 26. Juillet, aurore boréale. 14, 19, 21, 22, 24, 26, 27. Août, aurore boréale. 16, 17, 18,. 19, 21, 22, 24. Septembre, aurore boréale. 9, 1S , ii , 22, 24. Octobre, aurore boréale. 10, 15, 18, 2i, 23, 24. Novembre, aurore boréale. 14, 15, 17. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris, félon M. tle la Hire. Lignes. Janvier. . . - . . 11 4. Février. . . . . . nj. Mars. . . . . . nj. AvriL .... . 367. 59 » COLLECTION Lignes. Mai. ..... 22^. Juin. ...... ic)~. Juillet. il. Août. 18^. Septembre. ..... 35. Octobre 12^. Novembre. ..... 9^. Décembre. ........... 15^. Plus grande hauteur du baromètre 28. pouces 3. lignes, les 21. No- vembre & 31. Décembre. Terme le plus bas du baromètre, vingt-f,x pouces neuf l'-gnes les 14. Janvier & 14. Décembre; plus grand chaud le 25. Juillet. Plus grand froid le 11. Décembie, il p'a prelque pas gelé cet hiver. 1700. 7. Janvier , une heure avant le jour , il parut aux Hrbitans de la Ha- gue , de Saint Germain des Vaux , & d'Audcrville en Càlle Normandie , tin tourbillon de feu qui avoit la figure d'un grand arbre & qui effaçoit la clarté de la lune, il couroit de l'Outft Nord-OiK.fi: à l'Eft Sad-Eft; il étoit plus d'une heure de jour quand il tomba dans la mer aux en- virons de la petite Me d'Origny , avec grand bruit &c un tremblement qui turent très-feniîbles à la Hague ; les Habitans des environs de Cherbourg crurent qu'il étoit tombé lur Valognes, & ceux de Valogncs crurent que c'étoit lur Cherbourg. 3. Avril, trombe obfervée dans la route du Cap de Bonne-Efpérance aux terres auftrales , au Nord d'une Ifie brûlante que Dampierre avoit oblérvée la nuit du vingt-cinq au vingt-fix Mars , vomiffant du feu & de la fumée par fecouflcs fréquentes , accompagnées d'un bruit comme du tonnerre , fuivies d'éruption de flammes , & d'une lave embrnfée qui couloit jufqu'à la mer diftante d'une lieue; cette trombe avoit été pré- cédée d'une grofle pluie un quart d'heure après le lever du foleil ; la colonne d'eau qu'elle attira étoit de fix ou fept verges , elle produifit en crevant une grande agitation dans l'air. 15. Avril , à deux lieues Oueil de l'Ifle du Roi Guillaume , le vaif- feau de Dampierre pirouetta fins aucun vent , c'étoit des tournants qui n'étoient point fixes , ils changeoient de place , & l'eau écumoit avec un bruit terrible ; la fonde n'y trouva point de fond , le 22. Avril on vit vers le Nord une Ifle fort pierreufe & couverte de grands arbres. 24. Avril, marées é'ranges , courants, vagues qu'on entendoit venir d'un mille, la mer paroiflbit entre-coupée au tour du vaifTeau qui s'agitoir pendant dix ou douze minutes , enfuite tout fe calmoit , puis nouvelle fecouffe &c nouveau calme, la fonde n'y trouva point de fond. Une montagne brûlante , ronde , haute , pointue qui fe trouve au Cap d'Oxford, exhaloit beaucoup^, de fumée- , on y trouve une baie pro- fonde.. Quantité d'eau de pluie tombée Janvier. Février. Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. Août. Septembre. Octobre. Novembre. Décembre. ACADÉMIQUE. à rObfervatoire de Paris. Ligna. »3t- '7i- 44ï- 9- 24. 59Î *5* Terme le plus haut du baromètre, 28. pouces 4J. lignes le premier Janvier. Terme le plus bas 26. pouces 8j. lignes le 26. Novembre ; jour le plus froid 9. Février ; jour le plus chaud zi. Juillet , le froid n'a pas été confidérable cette année. 1701. 2. Février, ouragan violent à Paris, le baromètre étant à vingt-fept pouces quatre lignes , &C il n'y eut qu'une ligne & demie de pluie. 13. Mars , comète. 27. Avril, tempête au Cap Finifterre. 11. & 13. Juillet, pluies orageufes accompagnées de grêle & de ton- nere à Tubinge , venant du Nord ; l'inondation fut la plus confidérable dont on fe fouvînt , elle fubmergea les deux vallons qui (ont près de Tu- binge , & s'étendit à plufieurs milles du côté de la Forêt noire , & le Necker s'enfla plus qu'il n'avoit jamais fait. 19. Août jufqu'au trois Janvier fuivant, il y eut dans le territoire de Glaris cinquante iccouffes , iouvent accompagnées de murmure, Si quel- quefois d'éclat. Le 13. Août à Tubinge , un thermomètre fermé de Florence étoit monté au 28e. degré, ce qui eft rare, il tomba le 18. au 14e. degré s'y foutint jufqu'au 25. du même mois, & le 30. il fe trouva au 25e. il eft très-rare que la liqueur du tube rentre en entier dans la bouteille de ce thermomètre par le plus grand froid de l'hiver. Éruption du Véluve. Quantité d'eau de pluie tombée a Paris. Lignes Janvier. • • . ■ , . . I7t- Février. . . . • «* ■Mars. • . 22. Avril. . i . * • 1. Mai. • . ■ • ■* aof 594 COLLECTION Juin. Juillet. Août. Septembre. Octobre. Novembre. Décembre. Lignes. 38t. *7v 10. io|. lignes le neuf Terme le plus haut du baromètre vingt-huit pouces 2^. lignes 1 Février, terme le plus bas vingt-fix pouces dix lignes le ûx Mars. Jours les plus chauds premier Septembre & 17. Août. 1702. Hiver fort doux & fort beau en Italie jufqu'à la fin de Février. 2. Mars, Blanchira vit à Rome dans la conitellation delà Baleine un de ces nuages alongcs ( trabes czkfics ) que les anciens regardoient comme des annonces de tremblements de terre. Premiers jours de Mars , pluies abondantes Si continuelles qui durèrent plus de quatre mois. 20. Avril , comète vue à Rome &C en Allemagne dans la conftellation de l'Aigle. 29. Mai , aurore boréale. Premiers jours de Juillet, il neigea, enfuite chaleurs &C féchereffe pendant trois mois 6c demi, lefquelles brûlèrent les récoltes. 13. Juillet , pluies prodig'ieufes à Tubinge. 14. Juillet , même choie en Silène : pendant ce mois de Juillet, la variation du baromètre ne fut que de trois degrés. Ce même été il y eut un tremblement de terre à Benevent qui fut fort endommagé. 18. Octobre, 14e. heure, léger tremblement à Rome & à Norcia ; enfuite pluies continuelles par un vent de midi , pendant près de quatre mois. 23. Décembre, grand débordement du Tibre pendant deux jours. Quantité d'eau de pluies , de neige , &c. tombée à l'Obfcrvatoire de; Paris. Lignes. Janvier. • •- i- -, i8{. Février. . . . . , 18. Mars. # . « • 9-T-. Avril. ■- • ■ . , 17t- Mai. *■ . . 5i- Juin. • . . . , 9. Juillet.. . • < 19. Août. . 4 3& Septembre.' . .. . • . "ï. Otfobre. •■ *• t «■ • 1 .Novembre,'- ACADÉMIQUE. 595 Lignes. Novembre. ;..... 18. Décembre. . .... 10. Jour le plus froid premier Janvier ; jour le plus diaud fix Août ; ba- romètre 2.8°. 17. lignes le onze Février, 16". cinq lignes le 10. Dé- cembre. 17°3- Au commencement de Janvier , féconde inondation du Tibre. 14. Janvier, deux heures de la nuit, fecoufle perpendiculaire afTez forte , dura moins d'une minute , précédée d'un coup de vent très-violent ; il avoit fait ce jour là un vent & une pluie confidérables; nul édifice renverfé ; quelques voûtes ci'Eglife furent (éparées en deux , puis rejointes ; Nor- cia , Cafcia 6z Leonefîa furent détruites ce même jour oc à la même heure ; un grand nombre de Vdles turent ébranlées & endommagées depuis Rome jufqu'au Royaume de Naples; la Ville de Naples elle-même fentit le tremblement de même que Venife & Trente, & Aquila Ville de L'Abruzze citéricure. La terre s'ouvrit , félon les uns, dans une montagne près de Trente , ielon d'autres , dans le Lac de Vérone , & il fortit de cette ouverture des exhalaifons iulphureufes : on avoit fenti la même odeur avant le tremblement, 6t nombre de perfonnes eurent un grand mal de tête; cette même nuit l'eau de plusieurs puits s'éleva, bouillonna», le troubla, & ne fe remit qu'après les fecoufies de Février ; l'eau dans d'autres puits fe troubluit avant les fecoufies, ck devenoit claire apr..s ; il fortoit une odeur fulphureufe des caves , le vin fut trouble cans les flacons de verre bien bouchés avec de l'huile dans le goulot. Au moment du tremblement il s'échappa comme un vent violent des Cloaques ; on entendit un bruit extraordinaire dans les lavoirs fouterrtins près du quartier des Juifs ; la fontaine fut mile à fec , il en fortit au lieu d'eau un courant d'air infect pendant vingt-quatre heures, après quoi l'eau revint goutte à goutte; il en fut de même de plufieurs autres fontaines; après ce tremblement , l'eau manqua dans l'Abruzze citérieure , & la terre trembloit tous les jours, on entendoit des bruits fouterreins effrayants. On vit près de Monte-Realc des rochers fe détacher des mont agnes ébran- lées , la terre s'ouvrir, vomir des torrents de feu , & enluite d'une eau fétide , quitormerent un lac, puis difparurent bientôt après. Le Mont- Alvagnano près de Cafcia, a été entr'ouvert en mille endroits fur une longueur de 1500. pas & une largeur d'environ trente-deux palmes ; il fort de ces crevafïes une odeur fulphureufe. Le Monte-Corvo a eu Ion fommet divilé en deux, & l'un de ces fommets tomba par le tremblement de terre qui détruifit Aquila le deux Février 1703. Depuis la Ville de Porta à celle d'Antrodoco., on voyoit fans celTe de gros quartiers de pierre fe détacher des montagnes & rouler dans la plaine. Dans le Comté de Norcia il s'ouvrit plufieurs goufres , même dans les vallons. Dans ce tremblement il y eut plus de quatre-vingt-dix tant Villes que .Villages détruits ou endommagés. T»m. VI, des Aiad. Etrang. Ff ff 596 COLLECTION. 16. Janvier, vingt-unième heure , foible fecouffe à Rome. 18. Janvier, léger tremblement à Mantoue, à Milan, & clans le pays qui efl au pied des Alpes , à Aquila dans l'Abruzze eitérieure. 15. Janvier, le vent tourna au Nord, fît ceffer la pluie, & amena le froid & le beau temps qui durèrent près de quinze jours. 2. Février, dix-huitième heure , violent tremblement à Rome , mais fans ruines, par un très-beau temps; endommagea confidérablement Spolete, plufieurs Villes voifines , fur-tout Aquila, Ville de l'Abruzze, & toutes les Villes & Villages de fon diftricf au nombre de trente-fix , ébranla tout le pays parcouru par le tremblement du 14. Janvier précédent; l'hiver avoir, été prcnligieufement pluvieux à Aquila ; tous les environs de cette Viî'e furent défolés ; le Véfuve jetta des flammes après avoir été fort long-temps tranquille ; la mer fe retira des côtes à l'endroit de l'embouchure du Tibre , ôc ne revint qu'après le tremblement ; le mou- vement de ces fecouffes fut manifestement ofcillatoire ; la terre s'ouvrit en beaucoup d'endroits, il s'éleva des vapeurs fulpruireules quife firent fentir de toutes parts, même après le tremblement. Près de Rieti un vallon qui avcit toujours été fec , fut changé en une efpece de marais par l'ébou- lement des terres de deux montagnes voifînes ; on entendit dans l'Abruzze eitérieure & à Rome, après le tremblement, comme des coups de pif- tolet. La Ville de Monte Réale &c les environs furent inondés de la hau- teur d'une coudée par des eaux falées qui fortirent de la terre ; près de la petite rivière de Pizzoli s'ouvrit un goufre de foixante pas de diamètre , d'où s'tlança avec violence une colonne d'eau fulphureufe de la hauteur d'un peuplier qui fe trouvoit en ce lieu là ; l'eau couloit encore avec bruit le 30. Février fuivant , ce même goufre vomit aufîî une quantité de pierres ; le Mont-Rutigliano fut clivilé , bouleverfé , & rendu inaccef- fible; il fe fît des efpeces de volcans, de nouveaux lacs, desaffaiffements , des goufres au deftus des montagnes, il y eut à Aquila 160. fecouffes du 2. Février au if. 3. Février, vingt-unième heure, nouvelle fecouffe, mais légère à Rome, & julqu'au vingt-cinq cette Ville en a éprouvé deux ou trois chaque jour. Baglivi a joint aux circonftances des tremblements de terre arrivés à Rome au commencement du dix-huitieme fiecle , un état du Ciel & de l'afpecf des planètes ; je doute beaucoup que les différents afpects de ces aftres puiffent influer fur les tremblements de terre ; mais on ne peut nier abfolument cette influence , encore moins celle des comètes qui parlent près de notre globe , que l'on n'ait comparé l'hiltoire du Ciel avec celle de la Terre. 25. Février, il tomba tout le jour de la pluie accompagnée d'un vent impétueux, le temps fe calma vers le foleil couchant, & il y eut à Rome une fecouffe ; trois heures après , fecouffe très-violente pendant quinze fé- condes ; une heure après , nouvelle fecouffe ; à cinq heures , fecouffe très-courte, mais très-forte; à flx heures, deux fecouffes légères, à neuf heures , deux nouvelles fecoufîes ; depuis la neuvième heure ( italique ) juf- cju'au lever du foleil, la terre ne ceffa d'être agitée, mais elle devint tran- ACADÉMIQUE. 597- qiiille alors. Ce tremblement s'eft fait fentir à Eu^nLio dans le Duehé d'Urbin , à Péronze & dans les environs. Dans l'état de l'Eglife & dans le Duché de Spolette on obferva pen- dant cette année 1703. que les fecoufles revendent périodiquement à la neuvième heure italique. Le Ciel étant ferein, oc l'air chargé comme d'une vapeur chaude , il furvenoît une forte fecouffe; les nuages oblongs, rou- geâtres &c légers annonçoient la même choie ; la lune d'un rouge fombre, environnée d'un cercle de couleur plombée, indiquoit un tremblement pour la nuit & le jour fuivants; il y a eu des fécondes par toutes les phafes de la lune, elles fembloient précéder ces phales fur tout Toppolition ou pleine lune. Le mouvement du deux Février fut d'abord perpendiculaire, & enfuite horizontal; le mouvement des lecoufies fuivantes fut d'une feule efpece, c'eft-à-dire, ou tout perpendiculaire, ou tout horizontal. Dans le Duché de Spolene , on a remarqué que les fecoufles ont été plus violentes lorl'que le Ciel étoit couvert à l'Eft & au Sud de nuages oblongs, de couleur blanchâtre & femblables à la voie lactée, brique le foleil paroifTou oblcurci , &C qu'on obfervoit certaines lignes bbnehes ; d'autres lignes d'abord blanches , puis rouges , vues à l'Eft & à l'Oucft au coucher du loleil , après lequel elles paroiflbient fucceflîvement violettes & obfcures , figne infaillible d'un tremblement non prochain ; deux paré- lies annoncèrent plufieurs fecoulFes ; un cercle large de deux coudées autour du loleil annonça un tremblement continuel ; des lignes noires di- rigées du Nord au Sud, furent un figne infaillible de tremblement; pâ- leur de la lune & certaines lignes blanches , figne prochain de trem- blement, ainfi que les cercles qui paroiflbient au tour de cet aftre ; plus ces cercles s'approchoient delà lune, plus le tremblement étoit prochain; un coup de vent qui faifoit entendre loudain un fiffiement extraordinaire , & cefloit aufîi tout d'un coup , des bruits comme d'une batterie (buter- reine , un frémifiement dans l'air qui n'agitoit pas même les feuilles des arbres , les eaux des puits troublées , les cris des poules , des canards, des petits oîfeaux , l'inquiétude des chevaux , des bœufs , &: autres qua- drupèdes, l'aboiement des chiens, In fuite foudaine des pigeons & ieur vol continué plus long-temps qu'à l'ordinaire , tous fignes ou effets des tremblements de terre obicrvés dans les pays fufdits l'année 1703. 18. Avril, treizième heure italique, tremblement de terre à Rome. Le vent de Sud régna pendant ce printemps qui fut pluvieux & mé- diocrement froid. Cette année fut extrêmement abondante , il y eut d'abord après ces tremblements des ophtalmies , des maladies cutanées , des fièvres méfenthériques&: doubles tierces, apoplexies, morts lubites, & dans l'automne force petites vérolles & rougeoles. 18. Avril , il tomba pendant un orage une trèr-grande flamme prè; de Ville-Neuve-Saint-George , mais elle ne fit aucun mal. 13. Mai, dix-feptieme heure , tremblement de terre à Gènes. 15. Mai, grêle confidérable , la plus grotte étoit comme le poingt, la plus petite comme les deux pouces; elle ravagea trente Paroiffes aux environs d'Iliers dans le Perche.; on prétend que les cloches d'Iliers firent FH'1'2 pi COLLECTION fendre la nuée & préferverent cette Paroiiïe de la grêle qui dévafta toutes les Paroiffes qui l'cnvironnoient. Les bleds repoulïerent du pied , & la récolte fut bonne. 25. Mai, cinquième heure italique, c'elt-à-dire , depuis le loleil couché, tremblement de terre vertical allez violent à Rome ; il n'y en a point eu de tel jufqu'en Janvier 1705. 19. Juin , vingt-troifieme heure , fecoufle violente à Spolette & lieux voiiins. 2. Juillet, tremblement de terre à Gènes; l'eau de la meravoit baille auparavant de fix pieds ; l'eau foufrée qui eft fur le chemin de Rome à Tivoli, bailla de deux pieds &c demi, Se le lac d'Enfer de trois pieds. Le tremblement fe fît fentir à Carmaniole en Piedmont ; tous ces tremblements de 1703. renveriérent plus de cent Villes ou Villages en Italie, & firent périr des milliers d'Habitants. En novembre, vent de midi & pluie, l'hiver fuivant fut conltamment froid. La Ville de Jedo , réfidence des Empereurs Cubolamas du Japon , fut prelque entièrement abymée. Tempête fur la côte de Guinée pendant trois jours. Quantité d'eau de pluie tombée à l'Obfervatoire de Paris. Lignes. Janvier. ..... 97. Mi- 4- 34*- 23. 23^. 20-J. 17. 13. , J il' JdUVICl. 1 Février. Mars. , , Avril. . • Mai. . Juin. . Juillet. . Août. . Septembre. • . • Oftobre. • . Novembre. • . ■ Décembre. F • . Jour le plus chaud 12. Août, baromètre 280. 4^. lignes, 10. Dé- cembre , 260. 67. lignes le 3. Janvier. 1704. 6. Janvier, tempête dans la Comté d'EfTex. 7. ou 8. Janvier, tremblement de terte à Hull en Angleterre; ren- verfa quelques cheminées ; acompagné d'un bruit femblable à celui de plufieurs voitures. Le printemps fut pluvieux, & la pluie dura jufqu'au mois de Juillet; depuis ce temps il y eut féehereffe, mais les chaleurs furent médiocres jufqu'aux premiers jours d'Octobre ; de cette date à la fin de Janvier , pluies abondantes & continuelles par un vent de Sud, froid médiocre. ACADÉMIQUE. 599 Il y eut cette année beaucoup de morts îiibites. ai ^o. Mai, le tremblement qui avoit été prclque continuel dans le Duché de Spolette, ébranla ce Pays par deux fécondes violentes. 4. Novembre , entre quatre ÔC cinq heures du matin , tremblement de terre à Zuric. A la même heure il s'éleva à Baile un vent violent accompagné d'é- clairs , & de tonnerres, fuivi d'une pluie tres-abondante, fans aucun ébran- lement lenfible de la terre. Vers le 7. Décembre, environ minuit, tremblement de tetre à Bou- logne & à Florence. 16. Décembre, 57. heures du foir à Marfeille, & 5^. à Montpellier , poutre lumineufe pouflée de l'Eft à l'Oued adez lentement, le vent étoit à l'Eft , elle fembloit partir d'auprès de Vénus , & alla fe plonger dans la mer à deux lieues au large; on avoit vu auparavant à Marfeille ou aux envi- rons deux poutres femblables , & ayant le même mouvement. A Montpellier , on vit à l'heure marquée un globe de feu tomber à quelque diftance de la Ville ; l'air étoit alors fort ferein & fort calme ; une couleur jaune très-foible tenoit tout le couchant à la hauteur de plus de dix degrés. 2$. Décembre, aurore boréale. Trois cents fécondes dans l'ide TenerirTe; la montagne vomit beau- coup de matières minérales ôt lalines. Éruption du Véfuve. Quantité d'eau de pluie, neige, &c. Tombée à Paris , Lignes. à Pontbriant. Lignes. Janvier. ^ .15. . . l.{. Février. • . Mt- . • "t- Mars. . . 197. . . *li- Avril. • 16. . 2,1. Mai. . . i7v . . 17- Juin. . • Ht- • . 2. Juillet. . . 97. . . Ht. Août. . . 17. . */£• Septembre. . . H- • . 51- Octobre. , . 8^. . . 187. Novembre. , . i$>«- • . V\- Décembre. . . 23. . . 15i- Il a plu fouvent en même temps dans les deux endroits ; les vents tirent plus au Sud à Paris qu'à Pontbriant. Jour le plus froid, 23. Janvier; jour le plus chaud , 18. Juillet ; ba- romètre 280. ij. lignes le 25. Décembre ; 260. 11. lignes le 25. Novembre. 1 . . o< • Novembre-Janvier , l'Te de Sainre-M ure adjacente à l'Albanie , a tremblé, 6c les Habiians ont beaucoup de dommage. 6oo v, O L L E C'T I O N 1705. 20. Janvier, neuf heures, léger tremblement de terre à Rome. Depuis ce jour jufcju'au trente-un du même mois , Naples a tremblé deux fois allez violemment, Spolette , fes environs & Rimini plufieurs fois. Juillet, Le Mont-Alfchinfch , qui étoit une portion de la Furcula , tomba avec plus de fracas que de dommage. 30. Juillet , chaleur extraordinaire à Montpellier , les thermomètres d'Hubin cafferent , l'air fut prcfque comme celui qui fort des fours d'une verrerie , on fit cuire des œufs au loleil ; les pendules avancèrent beau- coup ; les vignes furent bridées , ce qui n'étoit jamais arrivé. 6- Août, à Paris, un thermomètre d'Hubin cafla par la chaleur. 24. Septembre, dix heures avant midi, tremblement confidérable à Eglilau, plus foible dans le relie du canton de Zuric ; on vit le Rhin s'agiter & bouillonner. 13. Novembre, entre trois &■ quatre heures après midi, nouvelles fécondes aux mêmes endroits ; elles fe firent fentir dans le Turgaw , le Tockembourg , la Souabe &C divers autres liuix plus ou moins, en quel- ques endroits avec éclat. 26. Novembre , la mer émue par un tremblement de terre , renverfa la plus grande partie d'Aréca au Pérou , Village qui a effuyè de fréquents tremblements. 30. Décembre, violente tempête fur les côtes de Bretagne, & qui caufa beaucoup de dommage aux Habitants de cette Province. Quantité de l'eau de pluie, neige, &c. Tombée Janvier. Février. Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. Août. Septembre. Octobre. Novembre. Décembre. à Paris, Ll gnes. 8.4' 71- *3f 4t. **: i9. 1JT. Pontbriant , Lyon. Lig. . Lig. 24. ■ 7- 13. ■ 2.7. 23t. . i8?. 26. IOt- 81. . . *Î7. 7h • 264. 4t- 12^. n{. . M- 18. . . 6h 3'i • • 47Ï- 26i. ; . 14** 75- • • 63t. Jour le plus froid à Paris, Gènes, Lyon , 2. Février ; jour le plus chaud & excefnvement chaud, le 6. Août à Paris , le 3. Août à Gènes 3 le 8. Août à Lyon , le 30. Juillet à Montpellier ; baromètre 280. 3^.. lignes le 28. Février, 260. ~j\. lignes le 20. Décembre.. Environ 1705. On. vit pendant un mois paraître au fommet de la montagne de laVv ACADÉMIQUE. (Soi Tab'e une lueur qu'on prit pour un efcarboucle & qui effraya tout le monde , au point que pcrlonne n'oia aller voir ce que c'étoit. 1706. Janvier, comète. Quantité de l'eau de pluie , de neige , &c. tombée à l'Obfervatoire de Paris. Lignes. Janvier. .....; 87. Février. ij|. Mars. jl. Avril. j-L. Mai. 13!. Juin. aif. Juillet. 13. -A0"1- H» Septembre i8|. Oftobre. 19^. Novembre. ...... 17. Décembre. 30^. Jour le plus froid, & médiocrement froid, ai. Janvier. Jour le plus chaud & très-chaud , 8. Août. Baromètre, a8°. ij. ligne le 10. Mars , 160. neuf lignes lé la. Dé- cembre. Orage confidérable le ij. Juillet. 1707. 1 a. Février , aurore boréale. 6. Mars , entre fept & dix heures du foir à Berlin & aux environs , parut une lumière boréale formée de deux arcs lumineux , directement vers le Nord , qui avoient leurs cordes parallèles à l'horizon ; le fuperieur étoit interrompu ; des rayons de lumière alloient de l'un à l'autre & s'éva- nouiffoient ; cette aurore boréale reparut les 17, 18. & ao. du même mois de Mars. ai. Mai, léger tremblement à Santorin. a3. Mai, au lever du loleil une nouvelle Ifle commence à paraître, à deux ou trois milles en mer de celle de Santorin, elle augmente (en- fiblement tant en largeur qu'en hauteur jufqu'au 14. Juin fans accident, avoit alors près d'un demi-mille de circuit, & vingt ou vingt-cinq pieds de haut ; elle étoit ronde & blanche , la terre étoit légère & tenoit un peu de l'argille ; enfuite l'eau de la roer qui avoit foixante brades en 6o% COLLECTION cet endroit , fe troubla de jour en jour , fe teignit de diverfes matières minérales, fur-tout de fulphureuies , bouillonna, s'échauffa , exhala une puanteur qui incommodoit les Habitants de Santorin ; Scie 16. Juillet 1707. au coucher du foleil parurent dix-fept ou dix-huit rochers noirs, d'abord un peu féparés & qui fe joignirent à la nouvelle lile quelques jours après. Le 18. Juillet , fumée très-épaiffe , bruits fourds ; dix-neuf , feu d'abord foible, mais qui augmenta continuellement; vers la fin de Juillet pendant la nuit une lance toute de feu vola en l'air d'Orient en Occident ; vers la fin d'Août les bruits devinrent plus fréquents & plus terribles , & il y eut de véritables éruptions de volcan ; feu , cendre , pierres enflam- mées , rochers ; continuoit encore au 10. de Novembre , mais moins de pierres, de chaleur dans l'eau , de puanteur, beaucoup plus de feu, de fumée , de bruit. 16. & 18. Août, aurore boréale. 24. Septembre le matin , au Cap de Bonne-Efpérance, un quart d'heure après le reflux , la mer revint & fe retira aufîi-tôt ; elle revint encore & fe retira un quart d'heure après; depuis huit heures jufqu'à dix ce flux ôi reflux recommença fept fois , environ douze heures après l'équinoxc du printemps, &C deux jours trois heures avant la nouvelle lune. 21, 27, 29. Octobre, aurore boréale. 14. & 27. Novembre, aurore boréale. Décembre, comète. Éruption du Véfuve , décrite par Jofeph Valletta. Quantité de l'eau de pluie de neige , &c. tombée à l'Obfervatoire de Baris.. Janvier. Février Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. Août. Septembre. Oftobre. Novembre. Décembre. ( le ix. il. lignes ) Lignes. 10. 11. aï- i6f. 38. 34i 9i- 4i. 9- Jour le plus froid & peu froid le premier Février ; jour le plus chaud; & très-chaud 21. Août. Baromètre 280, 3, lignes il. Novembre, 270. 1. ligne le 4. Dé- cembre.-. 1708. ACADÉMIQUE. 603 1708. 19. Mai , météore dans la Comté d'York & dans le voifinagc. 22. Septembre, aurore boréale. Quantité de l'eau de pluie, de neige, &c. tombée à l'Obfervatoire de Paris, à Pontbriant , & à Lyon. Janvier. Février. Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. Août. Septembre. Ottobre. Novembre. Décembre. Jour le plus froid le 12. Décembre, jours les plus chauds 15. & 16. Août ; baromètre 180. i~. lignes le 17. Novembre, 160. 9^. lignes le 10. Janvier. Paris , Pontbriant, Lyon Lignes. Lie- ** . . 18. 35. : • M- ; . 15. 18;-. î 4îi- . . 16. Xlj;. : . *7i. • • 17*. î4 45t- . . 30*. 26.4 . . 2Ô|. . • *3i- M- j8i. . . 31. 10. ■; i«i. . . 15. 6t- 42. . . 12. 43t- 9'i- • - M- 3 5r- *3- . . 6£. 11. 10. • • 9t- M? • »5l- 1709. Grand hiver : le vent du midi fouffla à Paris pendant plufieurs jours dans le plus grand froid ; il avoit été précédé d'un vent de Nord très- froid. La Seine ne fut pas prife en entier. La glace du Port de Copenhague avoit 27. pouces. La gelée commença à Montpellier le 12. Décembre 1-08. par un vent de Nord quart Nord-Eft , reprit la nuit du fept au huit Janvier ; celle du dix au onze Janvier fut la plus froide à Montpellier ; le ther- momètre d'Amontons étoit au 51e. degré une ligne; prefque tous les arbres & même quelques chênes ont péri ; on put aller des bains de Ba- laruc à Cette fhr la glace , &c. Dégel le 23. Janvier, luivi d'un rhume épidémique ; autre dégel du 26. Février, iuivi d'un rhume femLlable dont prefque perl'onne ne fut exempt. Quantité d'eau de pluie à Paris 21. pouces 9^. lignes. 20. Mars , deux heures du matin , tremblement de terre à Lima , pré- cédé d'un bruit qui éveilla tout le monde. 14. tremblements de terre au Pérou , du quinze Avril au premier Janvier 1710. tous précédés d'un bruit fouterrein plus ou moins fort, félon que la fecoufl'e devoit être plus confidérablc & plus prompte. Tom, VI. des Aiad. Etrang. G g g g 6o4 COLLECTION ier. le 15. Avril. 2e. 3e. 4e. les 20, 23. & 26. Mai. 5e. 6e. les 3. &c 14. Juin. 7e. 8e. les 9. & 10. Juillet. 9e. ioe. les 11. & 21. Oclobre. 11e, 12e, 13e, 14e. les 20, 23, 24, 30, 31. Décembre: à l'excep- tion de ceux des 15. Avril, 23, 26. Mai & 14. Juin, tous ces trem- blements furent confiJérables , & les fecoufles en furent répétées trois à quatre fois. 18. Oftobre, aurore boréale. 11. Novembre , aurore boréale. 19. Décembre, aurore boréale. 1710. Novembre , tempête furieufe à la Baie Falfe aux environs du Cap de Bonne-Eipérance ; les vagues furent pouffées fi loin dans les terres , qu'en fe retirant elles laifferent quantité de poifTon à (ec. 7. Décembre, aurore boréale. On vit pendant un mois paroître une lueur au fommet de la mon- tagne de la Table. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; quinze pouces 8y. lignes. 1711. 5. Janvier, efpece d'Arc-en-Ciel lunaire qui avoit toutes les couleurs du (olaire , vu en Angleterre. 1 1 . Mars , aurore boréale. Contagion à Padoue. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; vingt-cinq pouces deux lignes. 1711-14. Mortalité du bétail en Allemagne; cette maladie eft venue de Cam- panie. 1712. Commencement d'Août, tremblement de terre léger dans le Gouvernement d'Aigle, & le Valais. Le 11. d'Août entre onze heures & minuit , le tremblement déterre fut plus confidérable dans les mêmes endroits ; réveilla les Habitants de Bea ; la nuit étoit claire , la lune brillante, le temps frais; fut fuivi d'un long fifflement dans l'air. Tremblement de terre près de Bofeley dans la Province de Shrop , pré- cédé deux jours auparavant d'un ouragan terrible , & accompagné d'un bruit effroyable , & fuivi d'une éruption d'eau & de vapeur enflammée. Vingtième éruption du Véfuve. Mortalité des chevaux à Rome. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; vingt-un pouces i$. lignes. ACADÉMIQUE. 605 1713. A Clocher en Irlande , une montagne s'affaiffa tout d'un coup. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris; vingt pouces 7 ;. lignes. Juin, une partie de la montagne de Diableret en Valais, tomba fubi- tement & tout à la fois, fans aucun indice de feu fouterrein. 15. Octobre , aurore boréale. 19. Décembre, fept heures & demie du foir, tremblement dans le territoire d'Eglifau ; a neuf du foir nouvelles lecouffes. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; quatorze pouces^, lignes. qu 10. Février, tremblement de terre léger dans le Valais; le temps 11 étoit froid , devint doux d'abord après les lecouffes. 11. Avril, même année, trois lecouffes à Genève. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; dix-fept pouces 6J» lignes. 1716. 6. Février, tremblement de terre confidérable à Lima. 17. Mars , aurore boréale. 5. Avril, fept heures & demie du foir, nouvelles fecouffes à Eglifau. 11 , 12. & 13. Avril, phénomène fur l'Océan proche des côtes d'Ef- pagne. En Mai & Juin, divers tremblements à Catanée, & à Syracufe ; beau- coup plus violents à Alger où il périt plus de vingt mille perfonnes. il. & 13. Avril, aurore boréale. 1 , i, 3,4. & 5. Mai, aurore boréale. 15. Juin, quelques fecouffes à Genève, à Nion, à Morges. 29. Juin , entre dix Si onze heures du foir , nouvelles lecouffes à Genève. io- Novembre, deux heures après midi, on entendit dans le Val de Ruz & aux environs dans le Comté de Neufthatel , un grand bruit qui dura fept ou huit minutes. 26. Novembre, trois heures du foir, on fentit un tremblement de terre dans ces mêmes endroits. 15. & 16. Décembre, aurore boréale. Affaiffements fuccefiîfs bien conltatés dans la Province de Kent près de Falkrtone. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris; 14. pouces 4^- lignes. 1717. 2, 16. Fé\r'er, aurore boréale. 6. & 9. Avril , aurore boréale. Même mois, tremblement de terre en Sicile, renvorfa plufieurs maifons. II y eut aufli un éruption confidérable de l'Etna qui le rcnouvella au côm- Gggga 6c6 COLLECTION mencement de Juin; plufieurs contrées d'Italie cffuyerent des tremblements de terre, des inondations , des ouragans. i , i, 3,4. Juin, éruption enflammée du Véfuve, 5, 6. & 7. de fumée 8, 9 , 10. de fumée, de cendres & de bitume. 10. Juin, petite comète obfervée par Halley. 11, 11, 13. Juin, le Vémve continue de jetter des cendres, du bitume & de la fumée. 15, 16, 17. Juin, tremblement de terre à Syracufe & à Meffine ; il y eut plufieurs maifons renverfées , fur-tout aux environs du Port. 25 , 26 , 27 , 18. & 29. Juin , le Véfuve jette des pierres & des cendres. 27. & 28. Juin, tremblement de terre violent à Catanée, précédé d'un bruit fouterrein effroyable. Premier Juillet, deux foibles fecouffes à Smyrne. Du premier au 20. Juillet, il y eut des orages accompagnés de grêle & de tonnerre. 6. Juillet , quatre heures après midi , tremblement dans le territoire d'Eglifau. 5. Août, entre onze heures & minuit , tremblement de terre très- confidérable à Alger, & qui y fit de grands ravages. 9. Août , tremblement de terre dans le Comté de Neufchatel ; le printemps avoit été froid, il étoit tombé de la neige tout le long du lac de Neufchatel le 11. Mai, il avoit gelé le douze. 10, 21. & 31. Août, aurore boréale. 8. & 11. Septembre , aurore boréale. Premier Oftobre , aurore boréale. 18. Décembre, à huit heures du foir, tremblement dans le territoire d'Eglifau. Le 17. Décembre à midi au même endroit. Vingt-unième éruption du Véfuve. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; 17. pouces 8|. lignes. 1718. Janvier , comète. 5 14. Février, aurore boréale. 4, if, 18, 19, 21, 21. Mars , aurore boréale. 2. Avril , aurore boréale. 1, n. Mai, aurore boréale. 8. Juin, aurore boréale. 19. Juin, trois heures du matin, tremblement de terre à Sin-gan-Son, Capitale de la Province de Xen-Si à la Chine, à Ning-Hai , terrible dans le même initant à Lan-chec-Ton; la porte du Midi renverfée , ainfi que les murs de plufieurs petites Villes des environs. Du côté de Young- ninç-tchin , il y eut un bouteverfement prodigieux dans les montagnes , £c ».e Bourg fut englouti ; la terre s'ouvrit au Nord de la Ville de Tong- Ojuei , & les montagnes furent renverfées fur cette Ville ; le terrein s'é- ACADÉMIQUE. 607 leva en formant des vagues comme les flots de la mer à la hauteur de fix brades & plus , lesfept-dixiemes des Habitants périrent : la terre trem- bla a Ting-min-Chin depuis trois heures du matin jufqu'à onz.e heures; les édifices fnués au Sud de la Ville furent tous renverfés. La moitié du Mont Outai tomba du côté du Sud. Le 9. Juillet, même année , violente fecoufle à Roicning , & en général il y eut peu d'endroits dans cette Province qui fuflent exempts de ce tremblement. 17. Juillet, entre cinq & fix heures du foir, tremblement de terre dans le Comté de NeufchateL 28. Août, 16, 17, 21, 14. Septembre, iz, 27. Oclobre, & 1. Novembre, aurore boréale. 10. Décembre, entre cinq & fix heures du foir, tremblement dans le Comté de NeufchateL 16 , 17, 18, 10, 30, 31. Décembre, aurore boréale. Même année , on vit à la Jamaïque un météore qui tomba fur la terre & s'y entonça. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris; 13. pouces 1^. ligne. _, . , J7i9- 23. Février, aurore boréale. 5,6, 23 , 30. Mars, aurore boréale. 7, 9, 10, 18. Avril, aurore boréale. 21 , 24 , 15. Septembre , aurore boréale. 16, 22, 27, 30. Octobre, aurore boréale. 6 , 13 , 14 , 17 , zo , 21 , 22, 24. Novembre , aurore boréale. 1, 5,7, 22, 23 , 30. Décembre, aurore boréale. Globe de feu obfervé à Boulogne par Balbus, égal à la pleine lune, c etoit comme du camphre ardent , fa lumière égaloit celle du foleil prefque levé, on y remarquoit quatre goufres qui vomiilbient de la fumée ; de petites flammes s'élançoient de là lurface; fa queue étoit fept fois plus grande que (on diamètre , il creva avec grand bruit. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; 9. pouces 4}. lignes. 1720. 1 , 2 , 23. Janvier, aurore boréale. 6,10, 15, 22 , 16. Février, aurore boréale. 26. Février, à (ept heures & demie du matin, tremblement de terre S Egiifau. 9. &c 23. Mars, aurore boréale. 7. Avril , aurore boréale. 15. Août, aurore boréale. 10 , 28. Septembre, aurore boréale. to- Ottobre, nouvelle Ifle formée auprès de I'Irte de Tcrcere , ce qui fut accompagné d'un tremblement de terre &C d'une grande quantité de pierres ponces qui parurent fur la mer au tour de la nouvelle Ille, ces pierres voyagent. 6o8 COLLECTION 18. Ottobre , pendant la nuit, tremblement de terre dans le Comté de Neufchatel, accompagné d'une violente tempête, les fontaines en furent troublées. 27. Octobre , aurore boréale. 6, 7, 20, 25 , 19. Novembre, aurore boréale. 2,3, 5,6. Décembre, aurore boréale. La nuit du fept au huit Décembre, l'Ille neuve fortit de la mer par un tremblement de terre auprès des Ifles Tercere & Saint Michel ; après cela il parut à vingt-huit lieues au large entre ces deux Ifles , un tor- rent de feu qui donna naiflance à deux nouveaux écueils. L'Ifle neuve étoit beaucoup diminuée , &i prel'que à fleur d'eau en 1722. 10. Décembre, aurore boréale. 20. Décembre , cinq heures & demie du matin , tremblement de terre au Pays de Saint Gall dans le Turgau aux environs du lac de Conf- tance ; renverfa quelques mail'ons à Appenzell , à Reinegg , à Lindau , accompagné de bruit , fuivi de vapeurs fulphureufes & d'un vent chaud, dura à peine une minute , fc fit fentir foiblement & à la même heure à Zuric , caufa quelque dommage à Arbon 8t dans les environs, à Maf- chweilen. Le même jour 20. Décembre , à huit heures du matin , nouvelles fe- coufles à Saint Gall , la veille on y avoit eu un vent de Sud puant ac- compagné de poufliere. Après le tremblement, pluie violente, vent Sud-Oueft , air chaud. Le baromètre obfervé à Zuric étoit le 19. à 26. ponces 5^. lignes, & le 10. à 26. pouces trois lignes. Quantité d'eau de plaie tombée à Paris; dix-fept pouces deux lignes. 28. Décembre , aurore boréale. Même année, tremblement de terre terrible dans l'Ifle de Ténériffe par l'éruption du volcan de même nom. 17x1. Dans le mois de Janvier , phénomènes à Berne pendant quatre jours eonlécutifs Il y en eut d'autres la même année tant en Suiffe qu'ailleurs. 17, 23. Janvier, aurore boréale. y Février, 6-9. heures du foir , aurore boréale près des Côtes d'An- gleterre , les matelots Anglois appellent ce phénomène Morris-Danfers , & Alkins , caprœ fait anus. 17, 23, 28. Février , aurore boréale. 1 11 , 29. Mars, aurore boréale. 4. Avril, tremblement de terre confldérable en Hongrie. 9. Avril , tremblement de terre très-violent à Tauris en Perfe qui fut abymée. 3. Juillet, fept heures trois quarts du matin, tremblement de terre dans tout le canton de Bafle , plus violent à Wallenbourg ; à Porentrut accompagné d'un bruit éclatant & fuivi d'un odeur forte ; confldérable ACADÉMIQUE. 609 à Mulhaufen & dans quelques endroits de l'Alface; fut fenti à Berne, le long de l'Aar plus qu'ailleurs ; foible à Lucerne , plus fenfible au bas qu'au haut de la Ville; peu fenfible à Zuric, mais plus au-delà du Mont Albis qu'en deçà ; le tremblement de Bafle fut précédé d'un murmure fouterrein , ébranla quelques murs, quelques cheminées; on diftingua deux vibrations, deux allées &i venues horizontales de l'Efr à l'Oueft; ce tremblement fut immédiatement fuivi , contre l'ordinaire , d'un froid pi- quant , mais qui dura peu, & de grands orages qui firent beaucoup de mal en Italie , il avoit été précédé par des phénomènes vus en Suiffe & ailleurs. 11, 12, 2S. Septembre, aurore boréale. 3, 11, 23 , 24, 31. Odobre , aurore boréale. 1, 2. Novembre, aurore boréale. Une montagne lituée au deuiis de la Baie de Portland , s'enflamma tout d'un coup & jetta quantité de flammes & de pierres ; un rocher de plus de 60. brafles fut pouffé à une lieue avant dans la mer ; l'air étoit rem- pli de fumée , les cendres furent portées à plus de trente lieues ; les che- vaux &c bêtes à cornes eurent pendant deux ans la bouche coupée ou gâtée par le fable fin & les particules tranchantes qui étoient fans doute mêlées avec les cendres comme dans celles de l'incendie arrivé dans rifle de Jean Mayen. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; douze pouces jj. lignes. De 1711. à 1733. M. Shaw fentit plufieurs tremblements de terre à Alger pendant fon féjour dans cette Ville ; ils arrivoient ordinairement un ou deux jours après une grande pluie , fur la fin de l'été , ou au commencement de l'automne. Voyi\ 1691. 1722. 17 , 21, 23 , 25. Janvier, aurore boréale. 12, 13, 16, 13, 24, 27. Février, aurore boréale. 17, 18, i% , 27. Mars, aurore boréale. 5. Avril, aurore boréale. 23. Mai , aurore boréale. 24. Mai , tremblement qui endommagea plufieurs édifices de Sant-Iago au Chili. 4. Juin , aurore boréale. 6, 7, 16, 17, 18, 22. Septembre, aurore boréale. 3, 7, 8, 9, 10, 14, 15, 19, 10, 21, i), 26. Odlobre , aurore boréale. 3, 10, 14, 21, 13, 24. Novembre, aurore boréale. 3, 4, 11, 15, 31. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris; 14. pouces 64. lignes. 1723. 1 > 3> ï* i !4j M- Janvier t aurore boréale. 6ïO COLLECTION 4. Février , aurore boréale. 2, 3 , 4, 7 , 10, ii , 14, 26. Mars, aurore boréale. 2, 4, 9. Avril, aurore boréale. 13. Avril, nouvelles fecoufles à Egliiau fans dommage. L'année fuivante il y eut de grandes inondations dans ce même liera ,. & il y tomba plus de trente &C un pouces d'eau. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris ; iept pouces huit lignes. 24. Avril, aurore boréale. 31. Août, aurore boréale. 1,7, 12, 17, 28. Septembre, aurore boréale. Même mois de Septembre , comète. 31. Oftobre, aurore boréale. 1 , 2 , 12. Novembre , aurore boréale. 18. Décembre, aurore boréale. 1723. & 1724. Sauterelles dans le Pays d'Alger. Avant leurs ravages dans les vignes de ce Pays, le vin d'Alger n'étoit pas inférieur à celui de PHermitage , mais il a diminué de qualité depuis cette dévaluation , ôi il eft tout au plus égal aux vins d'Efpagne & de Portugal. 1714- 23, 24. & 25. Janvier & les années précédentes , météore enflammé qui caula plufieurs incendies dans le territoire de Caftelfranco & le Trevifan ; il s'attachoit aux couverts de chaume pendant la nuit, & les réduifoit en cendres. 29, 30. Janvier, aurore boréale. 4, 11. Février, aurore boréale. 24 , 25. Mars , aurore boréale. 14. Avril, aurore boréale. 4, 22. Mai , aurore boréale. 4,12, 17 , 24, 31. Août , aurore boréale. 9 , 22 , 23. Septembre, aurore boréale. 16. Oftobre , aurore boréale. 8 , 9. Novembre , aurore boréale. 13. Novembre, quatre heures après midi trombes non loin du Cap Monte ; il y avoit une agitation coniklérable dans la mer à cinquante pas à la ronde de l'une de ces colonnes d'eau , & à deux cents toifes à la ronde d'une autre colonne ; il y en avoit encore une troifieme. 16. Novembre , aurore boréale. 6, 7, 8, 25. Décembre, aurore boréale. M. Shaw i'entit dans un endroit de la Méditerranée où il y avoit plus de deux cents braffes d'eau , trois violentes fecouffes de tremblements. On en a éprouvé un autre à quarante lieues Oueft de Lisbonne , &c Quantité d'eau de pluie tombée à Paris; douze pouces quatre lignes. 1725. ACADÉMIQUE. 611 8. Janvier, tremblement de terre confulérable à Lima. 7, 8, 9, ii, "13. Janvier, aurore boréale. 6, 9, 11 , 11, 15. Février, aurore boréale. 16. Mars, aurore boréale. 1, 17, 14. Avril, aurore boréale. z. Mai , aurore boréale. 30. Juin & premier Août, une montagne du Pays de Glaris s'affaifTa, il fe fit des crevafles dans le terrein d'où l'on vit fortir de l'eau pen- dant dix jours ; ce terrein devint un marais fans fond en quelques endroits. Cet aflfaiflement avoit été précédé par un bruit fouterrein. 3. Août, deux heures après midi, tremblement dans le territoire d'E- gliiau ; les deux côtés du Rhin furent ébranlés ; ce tremblement fut précédé d'un bruit comme d'un tonnerre éclatant ; ce bruit venoit de la montagne du coté de Hohen-Egg. 16, 19. Septembre, aurore boréale. 5,6,7, 8, 9, 14, 15. Octobre , aurore boréald 16. Novembre , aurore boréale. 6> 7 , 13 , 26, 17, 28, 29, 30. Septembre, aurore boréale, 2 , 4> 5 > 7. 8> «> ïa» '4<> I7> .18, 19 , 24, 25, 26, 27, 29, 30. Octobre , aurore boréale. 2 , 3 , M> 15. Octobre, aurore boréale. 16, i", 18, 19, 20, 30. Novembre, aurore boréale. 17, 22, 27, 30. Décembre, aurore boréale. Un incendie de terre prit fubitement dans le diftrict de HuufVrich fitué au Nord de l'Illande; le village de Myconfu en fi.it ruiné ; la flamme avançoit avec tant de rapidité que les hommes eurent à peine le temps de Ce fauver ; tout le refte fut dévoré par les flammes ; trois autres Pa- roifics furent confumées ; enfin , un brouillard épais fuivi d'une groffe pluie éteignit t'incendie. Le terrcin de Plflande contient beaucoup de foufrc &. de nitre. Tremblement de terre en Italie, en Suéde, &c. Arc-en-Ciel lunaire blanc vu en Hollande. Quantité d'eau de pluie tombée a Paris; 17. pouces of. lignes. 1730. 8, 16 , 17, 26. Janvier, aurore boréale. 3 , 7, 9, 10, 15 , 16, 18 , 27. Février, aurore boréale. 2, 3, 6, 9, 10, 11, 13 , 15. Mars , aurore boréale. 16. Mars, tornados ou ouragans dans rifle James ; vents & éclairs.. 16, 17, 18, 20, 21 , 22, 28. Mars, aurore boréale. 7, 9 , 12, 13, 14, 15, 16, 19 , io, 22. Avril, aurore boréale. 2 , 5,9. Mai , aurore boréale. 19. Mai, tornados à l'IÛe James , vents, éclairs, tonnerre & pluie. 29. Mai, aurore boréale. 21. Juin , aurore boréale. 5 , 6. Juillet , aurore boréale. 8-9. Juillet, tremblement de terre au Chili, la Conception ou Penco éprouva les premières fecouffes le marin du huit Juillet ; la mer fe retira, puis revint Se inonda la Ville & les campagnes voifines; le lendemain de nouveaux tremblements achevèrent de ruiner la Ville. La plupart des maifons de Sant-Iago furent abfolument renverfees par le tremblement du huit Juillet 1730. dont les fécondes continuèrent plu- sieurs mois. ACADÉMIQUE. 615 17, 19, Jli Juillet, aurore boréale. 15 , 19, 23, 24, 29, 30. Août, aurore boréale. l'j 3> 4> 5 > 6.7) 8 , 9' ,0> IJ> l>> '7 > 2o, *' » *7, 18, 30. Septembre, aurore boréale. 2-7. Octobre , tempête du côté de Caditz: 3 » 4» 5 - 6 > 7* 8>,9 » 10, 11 , 12 , 16 , 17, 20, 21 , 22, 23, 26. Oftobre , aurore boréale, 1, 3 « 4» •$ > 6, 7, 8, 9, 10, 11,14, 17, 18, 19, 11, 22, 28, 30. Novembre , aurore boréale. 2, 8, 9, 14, 17,23, 25, 2,6,28. Décembre , aurore boréale. Meaco, ancienne Capitale du Japon, & réfidence actuelle des Dairis , fut renveriéeavec perte d'un million d'Habitants. Éruption du Yéfuve. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , 16. pouces j. ligne. 1731. 2 , 10 , 26. Janvier, aurore boréale. 4 , 10, 18. Février, aurore boréale. 1,2,4,7, 8,9,14. Mars, aurore boréale. 3, 27. Avril, aurore boréale. 14. Mai , aurore boréale. 3. Juillet , tornados à l'ifle James en Afrique , vents , éclairs , tonnerre , pluie. 21, 24, 17, 28, 29, 30, 31. Août, aurore boréale. 1 , 20, 24, 26 ,27, 30. Septembre , aurore boréale. 2, 3,4. 7, 8, 10 , 16. Octobre, aurore boréale. 20. Octobre vers les quatre heures du foir , tremblement à Aynho en Northamptonshire, dura une grofle minute, fit trembler les fenêtres , $'étendit à quatre milles au Sud-Oueft, à cinq à l'Oueft , à un mille à l'Eil & autant au Nord, mais point du tout ni au Sud ni au Sud-Eft; fuivi une minute après d'un grand coup d'éclair , précédé d'un coup fourd comme d'un tonnerre éloigné ; le Ciel parut le lendemain de couleur de terre. 23 , 79. Octobre, aurore boréale. 2, 4, 6, 11 , 17 , 18, 27, 29 , 30. Novembre, aurore boréale. 1 ,4,6 , 7 , 20, 21 , 17, 30. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 10. pouces 3^. lignes. 1731-2. A fix heures après midi un tremblement de terre fe fit fentir depuis la Pologne juiqu 'aux Pyrénées. I73i- . , , 1,3, 4, 17, 18, 26, 27, 28, 29, 30. Janvier, aurore boréale. 2,7, 12 , 17, 18, 19* 10, ii , iij 14, 26, 27, 28, 29. Février, aurore boréale. 29. Février, comète. 616 COLLECTION I, 2, 3, II, 13, 14,15, l8, 11 , 12, 23 , 24, 25, l6, 27, 18, 19 , 31. Mars , aurore boréale. 1,2, 3,4. 17, 18, 19, 20, 21, 24. Avril, aurore boréale. 17. Mai , incendie de terre dans l'Ifle de Jean Mayen , ne dura que vingt-quatre heures, dans cette Ifle eft le Mont aux Ours que Ton découvre par un temps ferein de trente-deux lieues : au pied de cette montagne , il v a une couche peu épaifie de fumier formée par les excréments des oifeaux de proie qui font avec les ours les leuls habitants de l'Ifle. 10. Juin, tornado terrible à Yamyamakonda fur la Gambre en Afrique , apporta de greffes mouches d'une efpece extraordinaire ; ces orages regnoient depuis le 26. Août. 2 14, 15 , 19» 20 , 11 , 12 , 24. Novembre , aurore boréale. 29. Novembre , tremblement de terre à Naples. 2. Décembre, autre à Lima. 7,10, 12, 13, 16, 18, 19. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 13. pouces 9^. lignes. '733- 12 , 17. Janvier, aurore boréale. 13. Février, aurore boréale. 2 , 3,5. Mars, aurore boréale. 16. Mars, tornado à Bruko fur la Gambre en Afrique, accompagné de tonnerres, éclairs, feux volants & pluie; ce qui dans ce pays eft extraordinaire au mois de Mars. 17, 22, 25. Mars, aurore boréale. 1, 13, 1 3. Avril, aurore boréale. 11. Mai, tornado à Yamyamakonda en Afrique. 14, 16. Mai, aurore boréale. 14. Juin, huit heures du matin, à Annapolis Royale on s'apperçutqueie foleil n'avoit pas fa clarté ordinaire, quoique le Ciel tût ferein &c fans nuage; à neuf heures la lumière parut diminuer encore plus fenfiblement ; l'cblcurité ne fit qu'augmenter jufqu'à onze heures , elle devint tout d'un coup fi épaiffe jufqu'à midi , que tout le monde fut obligé d'alumer de la chandelle ; il n'y avoit aucune éclipfe annoncée pour ce temps ( ce peut être la queue d'une comète. ) Je trouve un tremblement de terre avec explotion dans l'air , arrivé cette même année à Annapolis en Marylar.d. 30. Juin le matin pendant quatre heures , ouragan dans l'Ifle de Mont- fera en Amérique; la chaleur avoit été excciïïve jufqu'au 29, Juin, qu'il ACADÉMIQUE. 617 commença ;\ pleuvoir cxtraordinaircment depuis dix heures du foir jus- qu'à minuit; bieniôt après un vent impétueux s'agitant avec fureur, & formant des tourbillons , renverfa les maifons, déracina les arbres, tourmenta les vaiileaux dans le Port , tout cela accompagné d'un bruit femblable à celui du tonnerre. 7, 8, 11. Juillet , aurore boréale. 17. Août, aurore boréale. 11. Septembre, la Jamaïque a fouffert extrêmement des vents & de la mer pendant un orage qui n'a duré qu'un demi-jour. 19. Septembre, aurore boréale. 3 , 6, 10. Uûobre, aurore boréale. 7, 11. Novembre aurore boréale. 8, il, 31. Décembre, aurore boréale. Les rochers qui bordoient la côte de la grande rivière de Schanon vis-à-vis du Château de Carrick-Holt en Irlande , font tombés dans le bras de mer qui s'avance jufques dans cet endroit ; le feu qui gagne tous les jours fans qu'on puifle découvrir fa caufe ni fon aliment, a déjà converti en cendres une grande étendue de pays , il s'en exhale une fu- mée fort épaiffe & qui étourleroit ceux qui voudroient approcher. L'Europe elt encore attaquée à l'Orient par les nouveaux volcans de la Bohême. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , 9. pouces 9^. lignes. '734- 8. Janvier , aurore boréale. 2, 3 , 13. Février, aurore boréale. 1, 8 , 10 , 17 , 22 , 25 , 26 , 30. Mars, aurore boréale. 8 , 9 , 10. Avril , aurore boréale. 20. Août, aurore boréale. 1, 2, 3, 8, 18, 19, 20 , 23, 24, 29 , 30. Septembre, aurore boréale. 1 , 2,4, 6, 14, 16 , 17 , 20, 30, 3t. Oûobre, aurore boréale. 5. Novembre , entre trois èv quatre heures du matin , tremblement de terre à Suffex & à Rivant à deux reprifes ; chaque lecoufle de deux ou trois fécondes , dirigé de l'Ett a l'ûtieft; une cloche fonna d'elle-même, les chevaux qui étoient dans les chemins au moment du tremblement, furent fort effrayés & cherchoient à raffurer leurs pas. S'étendit à Portsmouth, à Arondel , au Havre de Grâce, & jufques de l'autre côté de la Seine ; quelques-uns crurent remarquer que fa di- rection étoit du Nord au Sud; plufieurs eurent des maux de cœur. 16. Novembre, aurore boréale. Trois tremblements de terre à Lima. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , 17. pouces 67. lignes. 25, 26. Janvier, aurore boréale; froid extraordinaire en Sibérie. 4, 13, 21, 22 , 24. Février, aurore boréale. 618 COLLECTION &4, 13 , 15 , 20, 22 , 23 , 24, 25 , 26. Mars, aurore boréale. 16, 17, 18, 19, al, 22 . 23. Avril, aurore boréale. 22, 23, 27, 31. Août, aurore boréale. 1, 10, 15 , 16, 17, 18, 23, 24, 25. Septembre, aurore boréale. 11 , 14 , 15 , 22 , 23 , 24. Oftobre , aurore boréale. 14, 18, Novembre, aurore boréale. 8, 10, 13, 15,18, 10, 22. Décembre, aurore boréale. Quamité d'eau de pluie tombée à Paris , 13. pouces lof. lignes* ■ . .» ..■.. .■■ * 1736. 7, 22. Janvier, aurore boréale. 13 , 16, 17, 27, 28. Février, aurore boréale. 15, 30. Mars, aurore boréale. 3,5, 14. Avril , aurore boréale. 4. Mai , aurore boréale. 12. Juin, un peu avant huit heures du foir, tremblement de terre dans toute la Suiffc îk les environs ; il tut allez confidérable quoiqu'il ne cau- sât pas un grand dommage. 13. Jvtirijfix heures douze minutes du matin,tremblement de terre àGeneve. 7, 8. Juillet, aurore boréale. 13 , 15 , 20. Août, aurore boréale. 3 , 4, 5 , 13 , 25 , 26 , 30. Septembre, aurore boréale. 7, 8, 10, 22, 26, 27, 28, 29, 30. Octobre, aurore boréale. 7, 8, 9, 17, 18, 19, 24. Novembre, aurore boréale. 1. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 15. pouces oj. ligne. ■■ ■ 1 1 «a !737- 1 , 3,9,24. Janvier, aurore boréale. 30. Janvier, comète. Le thermomètre de Réaumur à Torneo à 370. au deffous de O. 12. Février, tremblement de terre dans une partie du Bas-Valais & en quelques endroits du Pays de Vaud , temps troid & iérein. 18 , 21 , 28 , 29. Mars , aurore boréale. 7 , 10, 11 , 24. Avril, aurore boréale. Du onze au vingt-huit Mai , foixante-fept fecouffes à Carlsvich en Souabe, précédées de très-grandes chaleurs; le tremblement commença à trois heures 45. minutes du matin , [accompagné d'un bruit femblable à celui de planeurs voitures ; le baromètre étant à 16. degrés ( ce ba- romètre de 13. à 16- degrés indiquoit le temps variabre ) il defeendit jufqu'au 10. Mai au 11e. degré , & remonta enfuite , de forte que le 18. Mai à une heure après midi , il fe trouvoit au 17e. degré. La première fecouffe ie fit à trois heures trois quarts du matin le 11. Mai , & la dernière le 28. Mai à deux heures du matin , elle dura huit à dix mi- nutes. Les plus violentes fecouffes furent celles du 11. Mai 2^. heures après midi & du 18. Mai 9^. heures, & n-i. heures après midi ; les plus fortes après celles là furent celles du 11. Mai quatre heures du ma- rin , ACADÉMIQUE. 619 tin, & midi du la , du 14. à 2. heures du matin, du 15. à 3^. heures du matin, du 18. à :o~. heures dufoir, du 19. à minuit trois quarts, à 3. heures, 4. heures , 6. heures du matin, midi, midi un quart, 1. heure, i-j-. heure, 2^. après midi les autres iécouffes furent plus foibles, mais toutes iénlibles même en plein champ ; outre cela il y avoit une efpccc de trépidation continuelle , & même de légères fecouffes qui n'ont pas été comptées parmi les 67. il y eut des repos les 17. & 20. Mai , mais prcfque point du 21. au 26. les fécondes fe font fait fentir princi- palement de 3. à 7. ou 8. heures du matin, de midi à 3. ou 4. heures du foir , & de 9. heures du foir julqu'à minuit ; pendant ces tremble- ments tous les coqs privés ÔC fauvages chantèrent beaucoup plus fort que de coutume ; plulieurs poules chantèrent même comme les coqs , &: dans les fecouffes les plus violentes , ils fe raffembloient & fe 1er.-' ient les uns contre les autres , en donnant des fignes d'épouvante ; le lait s'aigriffoit dans les laitcies les plus fraîches en moins d'une nuit ; ri e- nant l'oreille contre terre on entendoit le bruit comme d'une grande . e d'eau qui auroit été en ébullition ; la terre étoit chaude & conlerva fenfiblement fa chaleur quoique le temps fe fût refroidi & mis àla pluie; les montagnes étoient chargées de brouillards & exhaloient une fumée épaitTe à travers laquelle perçoient des traits d'une lumière fombre; on vit des globes de feu dans l'air du côté de Landau ; on en avoit vu trois femaines auparavant. En même temps il y eut de légères fecouffes à Ulm, mais les orages & les tempêtes y furent continuels. 26. Mai , aurore boréale. 3, 30. Juin, aurore boréale. 20, 2i, 12, 23, 24, 25. Août, aurore boréale. 4, 14, 18, 22, 27, 18, 30. Septembre , aurore boréale. 1 , 2 , 23 , 24, 25 , 26. Octobre, aurore boréale. 16, 20, 21, 22, 28. Décembre, aurore boréale. Eruption du Véfuve. La quantité de matières rejettées fut , félon quelques-uns, de 319658161. pieds cubes. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 15. pouces 10^. lignes. , . , '738- 16, 19. Février, aurore boréale. 8, 18, 19. Mars, aurore boréale. 10. Avril , aurore boréale. 11, Juillet , aurore boréale. 13. Août , aurore boréale. 4. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 14. pouces 9. lignes. 173S-9. Pelle en Ukraine. Tom. VI. des Acad. Etrang, 1 i i i tfi© m COLLECTION 8. Janvier, aurore boréale. Nuit du 17-1S. Janvier, orage terrible, déracine en Suiffe des Forêts entières , & fait en Europe de grands ravages , tant fur mer que fur terre. 17. Janvier, aurore boréale. 15, 17, 17. Février, aurore boréale. 6, 7, 10, 11, 22, 19. Mars, aurore boréale. 10. Avril, aurore boréale. 2. Juin, aurore boréale. Même mois de Juin, comète. 24, 25 , 26, 28, 29, 30. Septembre, aurore boréale. 29, 30, 31. Octobre, aurore boréale. 2, 16. Novembre, aurore boréale. 6 » .13- Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie , de neige , &c tombée à POblervatoire de Pa- ris , 19. pouces i£. ligne. 1740. 27. Janvier, aurore boréale. 17. Oûobre , aurore boréale. En Décembre, il s'éleva pendant une nuit de la furface du Lac deQui- lotoa au Pérou une flamme qui confuma les arbuftes & fit périr les trou- peaux des environs. L'ancienne tradition étoit que peu après la formation de ce Lac , il étoit forti du milieu de fes eaux des tourbillons de flamme, & qu'elles avoient été plus d'un mois en ébullition. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris 21. pouces 6f. lignes. 1741. 12, 23. Janvier, aurore boréale. 16. Février, aurore boréale. n, 16, 17, 10. Mars, aurore boréale. 6, 17. Avril, aurore boréale. 10, 13. Août, aurore boréale. i, 2, 3, 8, 9, 10, 12, 14 15. Octobre, aurore boréale. 11. Novembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 12. pouces 10. lignes. 1742. 2. Janvier, aurore boréale. 16-27. Janvier, plufieurs feçouflcs à Livourne ; les plus fortes furent celles du dix-neuf & du vingt-fept. Le dix-neuf à midi & demi , bruit fourd qui venoit comme un coup de vent, fuivi d'une grande fecouffe qui produifit un balancement de l'Oueft à l'Eft: une demi-heure après, nouvelle fecouffe un peu plus foi- ble, cependant le refte de la journée la terre continua de trembler; On ACADÉMIQUE. 6n vit la mer s'agiter violemment en un endroit, les flots s'élever très-haut, en jettant de leciime, Scfàifant un bruit effroyable ; ils s'avancèrent vers Livourne & fe brilerent vers le vieux Fort. Avant cette fecoufle du dix- neuf les eaux s'élevèrent & s'abbaifferent alternativement. Le vingt-lept vers une heure après midi, on entendit d'abord un bruit épouvantable (iiivi de plulîcurs fecouffes, & à la fin d'un coup d'une vio- lence extrême qui fe termina par des fecoufles plus violentes que les pre- mières. Le bruit fouterrein continua ; tous les édifices furent beaucoup endommagés, aucun ne fut renverfé ; l'air, & les eaux de certaines four- ces furent infecTés d'une odeur fulphureuie ; la mer s'élevoit, s'abbaiffoit, fe calmoit , s'agitoit de nouveau avec un bruit femblable à celui d'une bat- terie de canons. Un pêcheur dont la barque avoit eiïuyé toutes ces agi- tations, rapporta qu'elles avoient fini par une explofion horrible. H y eut cette année une comète :1e 8. Février, fon mouvement étoit très-rapide. 1 6. Février , aurore boréale. ii, 16, 17, 20. Mars, aurore boréale. 6, 17. Avril, aurore boréale. Plufieurs tremblements de terre à Lima, Un le 9. Mai , 97. heures. Autre le 19. Mai, minuit. Autre le 17, 5. heures 3 5. minutes du foir, Autre le 12. Juin, 5}. heures du matin Autre le 14. Octobre, 9. heures du foir. Plufieurs autres moins confulérables. Tous arrivés indifférement pendant le flux ou reflux de la marée; pa* un au flux ni au reflux parfait. 23. Mai, aurore boréale. 26, 30. Août, aurore boréale. 7, 10. Septembre, aurore boréale. 22, 23. Octobre, aurore boréale. 22, 26. Décembre, aurore boréale. 15. Juin , Coto-paxi au Pérou qui avoit jette des flammes plus de deux iîecles auparavant s'embrafa , & par la fonte d'une partie de fes neiges caufadefort grands ravages. MM.delaCondamine & Bouçuer virent la fumée de ce volcan, du fommet de celui de Pichincha ; il y a eu depuis plufieurs éruptions du Coto-paxi; une en 1743. par quatre bouches qui vomirent des neiges tondues, des glaces, des cendres, &c. On entendit le bruit de l'explofion de 1742. à Quito diftant de 1 2. lieues , & on n'y entendit pas le bruit de la grande explofion du 30. Novembre 1744. qui fut entendu à Ybara , PafH, Popayan , la Plata (100. lieue» de diflance) & même à Quayaquil, & au delà de Piura (120. lieues) le vent de Nord-Ell fouffloir , les eaux en fe précipitant du fommet de la montagne firent plufieurs bonds dans la plaine. Tremblement de terre dans l'Abruzze qui fut changer de place plufieurs fourtes vives. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, n. pouces 9^. lignes. lu î 2 6ii COLLECTION r . '743- 10. Janvier, comète. 30. Janvier, aurore boréale. 16, 19, ao , 14, 16, 18. Mars, aurore boréale. 19. Septembre, aurore boréale. Même mois de Septembre, comète. 8. Octobre, aurore boréale. 8. Novembre, entre huit & neuf du matin , tremblement de terre à Bafle ; on entendit aux environs de la Ville un murmure fouterrein. Trois fecouffes à Lima ; les tremblements font fréquents à Tarqui , au Pérou, ainfi que les tonnerres. Il y eut fur la fin de cette même année une comète confidérable qui ne difparut qu'au mois de Mars 1744- Quantité d'eau de pluie tombée à Pars, 13. pouces 2j. lignes. 1744. Mars, comète. 2. Avril, aurore boréale. 7. Juin, aurore boréale. 3. Octobre , aurore boréale. En Mai les flammes reparurent fur le Coto-paxi & s'ouvrirent d'autres paffages par les flancs de la montagne; Il s'étoit fait en 1743- une érup- tion précédée, quelques jours auparavant, d'un bruit terrible, il le fit une ouverture au fommet & trois fur le penchant qui étoit couvert de neige ; ces neiges fondues entraînant les cendres, les glaçons & les rochers firent •de la plaine depuis Callo jufqu'à la Tacunga une mer bourbeuie pleine d'écueils ; ces torrents durèrent trois jours, & les flammes quelques jours de plus ; le vent qui entrait par les bouches du volcan augmenta le bruit & la terreur : le feu ceffa & même la fumée jufqu'au mois de Mai de l'année fui vante 1744. 9. Novembre, l'éruption du volcan de Coto-paxi ayant fait couler une prodigieufe quantité de neige fondue par les flammes , la rivière de Napo en fut fi enflée qu'elle détruifit entièrement le Village du même nom , dépendant de la Paroiffe de Archidona & de l'Audience de Quito. La hauteur de la flamme de ce volcan égaloit celle de la partie du fommet qui s'élevoit au deffus de la ligne de neige , c'eft-à-dire 500. toifes. Il s'eft. ouvert auffi de nouvelles bouches dans les flancs de la mon- tagne. Il y a des traînées de roches de même efpece jufqu'à trois lieues de ce foyer, & qui s'étendent comme des rayons de ce centre commun. Les cendres furent portées à quatre-vingt lieues ; couvrirent les terres jufqu'à quinze lieues vers Riobaraba pendant un mois & plus , quatre lieues à l'Ouell du volcan la cendre avoit trois ou quatre pouces; cette pluie avoit été précédée immédiatement d'une pluie déterre fine, d'odeur délagréable, de couleur blanche, rouge & verte, & qui avoit été pré- cédée elle-même par une autre de menu gravier, celle-ci fut acompagnée ACADÉMIQUE. blJ en divers endroits d'une nuée immenle de gros hannetons , qu'on nomme ravets dans nos Ifles ; la terre en fut couverte en un inltant , 8c ils dis- parurent tous avant le jour. Décembre , cinq aurores boréales. Comète. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , feize pouces dix lignes. Vers 1744. Mortalité de vaches à Tubingen. 1745- 11. Janvier, aurore boréale. 17. Août, grêle prodigieufe en Bourgogne , n'étoit pas encore fondue au bout de dix ou douze jours. 9, 17. Oâobre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, 11. pouces 5^. lignes. 1746. Nuit du onze au douze Juin , météore enflnmmé lequel vint d'Oftie à Rome fous la forme d'un petit nuage obfcur, alongé, qui s'enflammoit fouvent, &c répandoit des flammes, & for la fin une odeur defoufre ; il alloit très-vite à quatre ou cinq palmes de terre, & fit plus de vingt milles fur une ligne prclque droite , mais onJovante; il étoit accompagné d'éclairs, tonnerres & orage; il renverfa & tranfporta les arbres & les toits des maifons qui fe trouvèrent lur Ion partage; de quatre murs parallèles au dellus dcfquels il ptfla perpendiculairement, les deux du milieu ref- terent entiers , les deux autres furent renverfés dans une dircâion con- traire, c'eft à-dire , du côté. des deux du milieu : par tout où il pafîbit, on fentoit comm ? des fecouffes de tremblement de terre, à quoi fuccédoit un Calme profond ; un moment avant qu'il arrivât à Rome , il y eut un violent coup de vent accompagné d'un grand bruit, fa force alloit en augmenrant; il avoit été précédé Si fut fuivi de nuées avec tonnerre &c. par un vent de midi. Avant le mois d'Oilobre , tremblement de terre dans le haut Va- lais. z8. Octobre , ic4- heures du foir, \\. heures avant la pleine lunele callao a été fubmergépar la mer, il n'eff refté que vingt-fèpt maifons à Lima; de vingt-trois vaiffeaux qui étoient dans le port , quatre ont été por'és à une lieue dans les terres &c le relie a été englouti; de 4000. Habitants 200. feulement ont été faiivés. La feceufie arrivée la nuit a duré quinze minutes , il y en eut ioo. en 14. heures 6c 451. julqu'au vingt-quatre Février. La même nuir il s'ouvrit un volcan à Lucanas qui vomit une grande quantité d'eau , ainfi que trois autres volcans qui crevèrent dans la mon- tagne appellée Convtnfionmmt caxamarquilla', quelques jours auparavant On avoit entendu à Lima un bruit fouterrein , tantôt temblablc à des gé- 6l4 COLLECTION miflements, tantôt à plufieurs coups de canon, & on continua de les en- tendre pendant la nuit qui fuivit le tremblement. Les ports de cette Côte , entr'autres Cavalla & Guanapa , les Villes de Chancay & de Guara , vingt-quatre lieues N. N. O. de Callao; les vallées de la Barranca , Supé, Pativilca furent ruinées par ce tremblement qui renverla des mailons à Caniette , port de mer à tix lieues Sud-Eft de Callao : on entendit lin grand bruit , & on fentit de terribles fecoufies à Guanca-Vilica , cinquante lieues Sud de Lima &C à quarante lieues de la Côte. . Le débordement qui fubmergea Cailao , ne le ht fentir que dans le leul port de Santa. Il y eut cette même année une comète. Le même jour vingt-huit Oûobre , on fentit un tremblement dans le haut Valais. , . C'eft une tradition à Lima que les tremblements déterre font fuivis de débordements de la mer. Éruption du volcan de Latacunga au Pérou. 17. Novembre, aurore boréale Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, quatorze pouces f-j. lignes. '747- 6. Janvier, aurore boréale. 19. Mars, aurore boréale, même mois de Mars , comète. 31. Août, aurore boréale. îo, 27. Septembre, aurore boréale, 3, 24. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , quinze pouces nf. lignes. 1748. 27. Février, aurore boréale. 18. Avril, entre fix & fept heures du loir tremblement de terreau* environs de Vevey , fuivi un quart d'heure après d'une autre fecoufle ; il y eut la même année plufieurs comètes ; on en vit trois différentes dans une même nuit , au mois de Mai. 11. Juillet, entre dix & onze heures du foir, tremblement en Sommerfet- Shire, la fecoufle paroiflbit venir de loin, elle étoit accompagnée d'un bruit comme d'un charriot qui approchoit, & continuoit d'aller à la dit— tance d'environ cent verges ; le mouvement alloit du Sud-Eft au Nord- Oueft ; les batteries de cuifine trembloient dans toutes les maifons : ce tremblement s'étendit depuis le canal méridional jufqu'à Severn , ce qua fait quarante lieues en longueur. On le lentit en même temps à Exeter & à Crookhorn qui font à pareille diftance de quarante lieues l'un de l'autre. 22. Oûobre, aurore boréale. ACADÉMIQUE. 6if 14. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, dix-fept pouces 3?. lignes. 1749. 17, 11. Septembre, aurore boréale. 8. O&obre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris, dix-neuf pouces f. ligne. 1750. 6. Janvier, aurore boréale. 3, 4, 7, z6, 27. Février, aurore boréale. Pemier Mars , entre midi & une heure , tremblement de terre à Lon- dres , Weftmiiifter & aux environs ; les batteries de cuifine & les meubles des maifons turent ébranlés, quelques cheminées & même des mailons furent renveriées, plufieurs navires reçurent un choc terrible au milieu de la Thamife; la fecouffe fut très-vive fur les deux rives de cette rivière depuis Green\nch à R:chemond, le fit fentir en même t.mps en différents endroits de la Côte méridionale, fur les Côtes de Normandie, Picardie, & Bretagne,- & du côté des Pyrénées. 19. Mars, cinq heures quarante minutes, tremblement de terre à Lon- dres, accompagné d'un bruit fourd, qui fe termina par un bruit éclatant femblable à celui d'un petit canon, le bruit a paru plus fort près des gros édi- fices : précifement avant le tremblement de terre , on avoit vu un nuage noir avec des éclairs continuels & confus , lefquels cefferent une minute ou deux avant le tremblement qui dura trois à quatre fécondes : plufieurs foirs auparavant on avoit vu des vapeurs rougeâtres & des arc-en-ciels de même couleur qui alloient de l'Eft à l'Oueft , comme le tremblement même; il y a eu quelques cheminées renverfées, & des maifons endom- magées. Dans le Parc Saint James & ailleurs on vit la terre fe gonfler & prête à crever, à trois reprifes différentes , les cloches fonnerent d'elles- mê'iies , les chiens hurlaient d'une manière affreufe, les poiffons s'élançoient hors de l'eau. 13. Avril, dix heures du foir , tremblement de terre à Chefter, Livcr- pool , & Manchefter en Angleterre, s'étendit à quarante milles du Sud au Nord, & à trente de l'Eit à" l'Oueft; fît peu de dommage; le Ciel étoit enveloppé d'un brouillard épais fillonné de raies rouges cjui tendoient toutes à un point commun; cette apparence dura quinze minutes, & la fecouffe deux ou trois fécondes. Même jour 13. Avril, aurore boréale. 1. Mai, aurore boréale. 7. Mai , exhalaifon enflammée de Pietramala fur le chemin de Flo- rence à Bou'ogne. 14, 16, 17. Août, aurore boréale. 14. Décembre, aurore boréale. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , vingt pouces lof. lignes. 616 COLLECTION 19. Février , aurore boréale. Mars , perte à Conftantinopîe. 19. Août , aurore boréale. Commencement d'Octobre , éruption du Véfuve. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , vingt- trois pouces i{. ligne, 1752. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , dix-neuf pouces 4*. lignes. i'753- 19. Mars , deux heures vingt-trois minutes du foir, tremblement de terre à Genève. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , dix-fept pouces -]\. lignes. '7Î4- Tremblement de terre à Conftantinopîe , s'eft étendu jufqu'au caire par Smyme; s'eft renouvelle au mois de Septembre 1754. a renverfé une partie de l'enceinte de cette Ville , ébranlé la grande Mofquée & le Château des fept Tours , &c. 12 Septembre, un peu avant le point du jour, quelques fecoufles lé- gères depuis Brigue jufqu'à Villeneuve, à Béa dans le Gouvernement d'Aigle , &c 13. Septembre, quatre heures après midi, tremblement dans les mêmes endroits. 19. Septembre , entre midi Si une heure , tremblement de terre depuis Brigue julqu'à Villeneuve ; le Château de l'Evêque à Sion fut endommagé, on entendit à Bea un bruit effrayant qui venoit des montagnes & qui fut fuivi d'un long fifflement ; des quartiers de roc s'écrcuilerent en différents endroits du Gouvernement d'Aigle ; les balancements de la terre étoient du Sud au Nord ; ils furent plus fenfibles dans les montagnes que dans les plaines. La nuit du trois au quatre Oâobre , trois violentes fecoufles de trem- blement de terre à Conftantinopîe, annoncées par un grand bruit comme- d'une batterie fouterreine , renverferent la grande Mofquée , une par- tie du Sérail , l'Amphitéatre de Conftantin , ÔC le Fauxbourg entier des Blaquernes. Premiers jours de Novembre , très-grand vent de Sud en Bourgogne. La nuit du neuf au dix, ouragan violent à Limoges , emporte les toits, déracine les arbres , &c. 9. Ôc 10. Novembre, tremblement à Thein en Dauphiné. 11. Novembre, pluie horrible de vingt-deux heures à Montpellier , ac- compagnée d'un ouragan fuivi de grandes inondations ; la Durance s'éleva'de trente pieds, creva les chauflées, s'étendit plus d'une demi- lieue au large , ÔC fubmergea une partie d'Avignon. 2. Décembre, & jours (uivants éruption du Véiuve. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris , quatorze pouces 6\- lignes; 1755- ACADÉMIQUE. 6i? Janvier, continuation de l'éruption du Yéluvc de l'année précédente. 10. Mars-, éruption de l'Etna. 19. Mars, le village de Bergemoletto dans la vallée de Stura à une lieue & demie du grand chemin qui conduit â Dcmont , fut enleveli fous deux malles énormes de neige qui roulèrent de la montagne voifine , ces martes avoient (oixante pieds de haut, trois personnes enlevelies dans un étable fous la neige y vécurent du lait de deux chèvres, c.'v. pendant trcnte-fix' jours & furent exhumées vivantes. Dans le Carême fecouffes très-fenfibles en Bretagne. Mars, des montagnes du Comté de Hereford en Angleterre furent ébran- lées & bouleverfées 26. Avril, huit heures du matin, violentes fe courtes pendant trois minutes à Quito, fuivies peu après delecoufles moins iortes, qui fe fnecederent tout le reite de la matinée : le vingt-fept à cinq heures après midi violente fecourte : entre onze heures cV: minuit, nouvelles fecouffes pendant 5'. après un court intervalle, on en compta quatorze confécutives ; le Vingt-huit , la Ville entière de Quito fut renverlée, & depuis cette date jufqu'au trente Mai oc au feize Juin, il s'oit parte pende jours lans quelque fecouffe ; il n'a péri que quinze personnes , les Habitants avoient eu le temps de fe* fauver en pleine campagne; on ouvrit les portes aux Pnlonniers, aux Re- ligieufes. , &c. Ce tremblement fut accompagné d'une tempête terrible & d'une pluie continuelle , on acompte plus de cinquante repriles de tremblement depuis le vingt-lix Avril, Le trois de Mai, à dix heures un quart du matin, nouvelle fecourte' qui caufa de nouvelles ruines ; depuis ce temps les lecoufies ont été moins violentes , mais elles duroient encore le feize Juin. 7. Juin, tremblement de terre qui engloutit 6000. maifons à Cachan en Perfe. 29. Juillet, à Sëville, on vit une fufée lumineufe , qui courant dit- Nord-Ouert au Nord-Ett pendant une minute , éclaira affez l'horizon pour qu'on put lire; elle fe partagea enfuite en plufieurs étincelles qui pa- rurent vers le Nord-Eft pendant quelques nuits du mois d'Août. On vit aurti à l'entrée de la nuit des traînées épairtes couleur de feu pendant une demi-heure-, la lune parut environnée d'un cercle rouge; l'eau de plufieurs lources diminua. A Xercs , autre exhalaifon pendant deux minutes. 14. Août, a Lucarno 011 Luggaris, le Ciel après un vent violent s'obf- curcit fubitement & devint tout rouge ; il neigea fur les montagrfes , ik. il ' plut dans les vallées ; la quantité d'eau qui tomba pendant quinze jours fut eftimée à quarante-fept pouces : cette pluie laiffa un dépôt terreux ' de couleur rougàtre , le Lac majeur s'oleva de dix pieds. 24. Août, trois heures du matin, fecouffes à Orgaz Si à Mora précédées d'un bruit comme d'un tonnerre fouterrein ; la commotion fut violente dans le dernier endroit, mais ne caufa point de ruines. Premier Octobre , il neige cxtraordinairenicnt dans les environs de r Te.fi. FI. des Amd. Etrang, K k k k ■6** COLLECTION Brigue; cette neige en s éboulant forma des avalanches dont la chute en- traîna, une grande quantité de bois: le furlendcmain trois Octobre, le vent de Midi ayant commencé à foufler, les torrents extraordinairement enflés par la fonte des neiges emportèrent des terres, du gravier, des pierres, des rochers, des bluffons, des arbres dont la plaine fut 'cou- verte. 4. Octobre , entre dix & onze heures avant midi fecouffes légères à Orgaz & aux environs. Vers les quatre heures dit foir autre fecouffe à Mora. 7. Octobre, à Lucena en Efpagne la lune parut plus lumineufe & plus grande qu'à l'ordinaire , avec des pointes émouffées prefque égales à fou corps. 14. Octobre , yi. heures du foir à Lucena deux cercles concentriques parurent autour de la lune, l'extérieur d'un verd noir, l'intérieur blanc, fur lequel des taches obfcures formoient comme des écailles de fer- pent. A Xerez, globe de feu pendant la nuit. 15. Octobre, à Ibros, tempête & pluie extraordinaire , accompagnée de tonnerres , niivie d'une mauvaife odeur ; l'eau des puits , des fon- taines & des rivières baiffa par tout malgré les pluies , manqua entière- ment à Cazorla, à la fontaine de Torrijos, aux puits de Cabra; l'une des deux fontaines de Penneflor fe deffécha , tandis que l'autre augmenta du double; l'eau fe trouva mauvaife ou altérée à Cazalla, Huelva , Villa- nueva de Cordova , devint rouge à Montilla ; d.ins le même temps grande abondance d'exhalaifons qui formoient des nuages épais & des cercles colorés , orangés , rouges & indigo autour de la tune , &: qui obfcur- ciffoient l'éclat du fcleil. 23. Octobre, à Olias, exhalaifon lumineufe. Aux pieds des Pyrénées, on apperçut une grande clarté rougeâtre qui dura plufieurs heures , Se qui fe renouveïla chaque nuit juiqu'au vingt-fept. 29. Octobre, à Olias en Efpagne, exhalaifon très- lumineufe pendant la nuit. A Huelva , trois autres exhalaifons lumineufes à trois différentes heures , & pendant trois nuits différentes. Dans la Ramb'a cb Cordova, cercles irifés autour de la lune. 31. Octobre & la nuit précédente, à Lillo en Efpagne, le temps étant clair on fentit une mauvaife odeur. A Olias la lumière des chandelles étoit fenfiblement offufquée par les exhalaifons. Le même jour 31. Octobre, peu après le coucher du foleil , parurent du côté du midi plufieurs nuages un peu noirs défigure conique, difpo- fés entr'eux comme les rais d'une roue ; cette même nuit il fouffla un grand vent de Nord-Oueff. Quelques-uns affurent avoir fenti une fecouffe à minuit. Octobre , en Portugal , dans le Midi du Piémont & de la France il tomba pendant la nuit une groffe pluie qui laiffa fur les feuilles des arbres ACADÉMIQUE. (Szc, & des plantes , fur les toits des maifons , &c. une terre fubtile & iniipide d'un îougc de brique, comme avoit fait en Efpagne la pluie du 14. Août. A Séville on vit plufieurs fois une nuée épaiffe couleur de feu qui parut la nuit dans la partie Occidentale de l'horizon, & qui dura plus d'une demi-heure à chaque fois. En plufieurs endroits d'Efpagne , les animaux & oifeaux domeftiques parurent tantôt agités & inquiets , tantôt mornes & étonnés ; à Gar- mona beaucoup de reptiles fortirent des puits dont l'eau avoit baillé, & du fèin même de la terre. A Lebria on vit fortir une quantité de rats qui paroiffoient inquiets & étourdis. A Madrid l'eau des puits Si. des fontaines baiffa & fe troubla quelques jours avant le tremblement. En Suiffe beaucoup de neige qui fe fondoit à mefure par la chaleur laquelle étoit grande pour la laifon. Même mois d'Octobre, à la neige fuccéda une pluie violente qui fit autant de lacs des vallées de la Sagne, de la Chaux de fond & de la Brévme, &c. ces inondations furent arrêtées par un vent de Nord froid & violent. Premier Novembre, neuf heures 20'. du matin , baromètre vingt- fept pouce» fept lignes ; thermomètre de Réaumur quatorze degrés au deiTus de zéro. A Lisbonne , toible fecouffe qui dura une minute. Une demi-minute après nouvelle fecouffe , mais beaucoup plus violente, . qui dura huit ou dix minutes , & fit quelques ruines. Deux minutes après , troifume fecoufie , & la plus violente qui ren- verfa izooo. tant Eglifes que Palais, maifons , édifices publics, &c. les mouvements étoient oppolés les uns -aux autres, & de-là les ruines; il y eut enluite des fecouflès fucctfiïves , mais beaucoup plus foibles ; la mer fe gonfioit & fe baifioit alternativement , ce qui dura toute la nuit fai vante; l'eau furpaffa de neuf pieds la hauteur des p'.us grjnds débor- dements dont on le fouvînt , le vent étoit violent Se augmenta l'incen- die produit par les feux qui étoient allumés dans les maifons renverfées ; fur la fin du tremblement le loleil parut rougeâtre & plus gros qu'a l'or- dinaire ; un navire Hollandois parti de Sétubal le premier Novembre à huit heures du matin , fe trouva environ <){. heures à une lieue & demie du Mont-Sizambre où il fouffrit une violente fecouffe ; l'équipage vit en même temps plufieurs gros rochers fe détacher de cette montagne qui fe fendit, 6c rouler dans la mer; l'air fe couvrit d'un brouillard épais : ce même équipage éprouva encore plufieurs iecouffes jufqu'au coucher du foleil ; alors il apperçut vers l'Efl-Nord-Eft à fept ou huit lieues de lui une épaiffe fumée , ek quelque temps après un feu qui parut toute la nuit. Setubal & Cafcaez ont été englouties , prefque toutes les Villes à vingt lieues à la ronde ruinées , tout le Portugal ébranlé , montagnes entr'ouvertes , inondations. Même jour , entre neuf & dix heures du matin , le lac de Genève Kkkk2 ,630 COLLECTION s'enfla Si fe retira trois fois à l'on extrémité orientale du côté de Vevay , Latour, Chilon, Villeneuve, Nidau (avec un bruit fouterrein ; ( une barque partie de Vcvay & voguant à pleines voiles , recula tout-à-coup , .on n'a rien apperçu à l'autre extrémité du lac, du côté de Morges & de Genève. Le lac cie Thoun s'enfla & fc retira ; le lac de Brientz en fit autant 8c d'une manière plus marquée; le cours de l'Aare qui en fort en fut retardé un inttant. L'eau d'une Baie qui eft à côté d'un bras du Rhône près de Noville , bouillonna. Le lac d'Etaliere, dans le Comté de Neufchatel , fut ému avec bruit. Le petit lac de Salzungen en Thuringe , fe fecha & fe remplit plu- fieurs fois; il tire les eaux d'une grande ouverture dont on n'a point trouvé Je fond. On a remarqué les mêmes mouvements dans plufieurs lacs des environs de Berlin , & des Pays du Nord. Les fontaines de la Paroifîe de Montreux, Blonay, Corfier, canton de Berne, julqu'à Villeneuve & à Aigle, fe troublèrent tout-à-coup plus ou moins. Près de la fource de l'Orbe on entendit un bruit fouterrein, & la ri- vière parut augmentée quelques inftanîs. Une fource prés de Boudry , Comté de Ne<:fchatel, fut hifpendue un moment & coula enfuite plus abondamment , mais fon eau étoit trouble. Dans un moulin fouterrein près du Lo'cle, & qui eft à la profondeur de près de trois cents pieds , on entendit un bruit effrayant. Le lac de Zuric, fur-tout le lac fupérieur au deflus de Rappersweil, fut foulevé avec- bruit de fix, dix & dou/e pieds, cela dura fix ou fept mi- mites; on s'apperçut de fon agitation à Mânédorf, Meilen , Rufchikon, Horgen. Près d'une fontaine aux environs de ce lac on avoit entendu la nuit précédente un murmure fingulier. Une fource foufrée &: bitumineufe près deKilchberg coula en plus grande abondance & fe troubla. Le lac de Confiance près de Stein, & le Rhin qui fort de ce lac, s'en- flèrent de plufieurs pieds pendant quelques inflants. Le lac de Wahlftat ( Comté de Sargans ) s'enfla & parut agité du Sud au Nord, quoiqu'il fît un vent d'Elf. " Même jour , neuf heures quarante-cinq minutes , tremblement h Grenade ; à dix heures à Séville , dura huit minutes ; s 'eft fait fentir aux environs de Cadix, Rota , Chiclana, Médina, Veger, le Port Sainte Marie , S. Lucar de Baramede , Carmona , la Puebla , Moguer , Conil , .Malaga : tout le Comté de Niebla & Huelva renverfés ; Àyamonte & Albuteyra détruits, & Favo inondé. Le même jour à neuf heures cinquante minutes à Corodue première .féconde qui dura neuf minutes avec violence , la féconde dura qua- tre-vingts fécondes. ACADÉMIQUE. 631 Les Cathédrales d'Alcala la Royale & de Malaccna renvcrfécs ; le village de Guebijar à une lieue de celie-ci englouti dans un goufre , Bujalance détruit ; d'une crevaffe qui s'eft faite dans une montagne près de Luque, fort une exhalailon funcfte aux belliaux ; l'Eglife de Belalcazar •s'eif. enfoncée toute brandie. Même jour , pres de dix heures du matin à Cadix , fecouffe très- yiolènte pendant trois à quatre minutes , ne renverfa que trois ou quatre vieilles maifons. Une heure après le temps étant fort calme , la mer s'enfla , entra dans la Ville & menaça de la fubmerger , ou plutôt ce fut une montagne d'eau qui vint de fort loin le brifer contre la Ville. Secoufte très-violente à la Corogne, dura 5'. ébranla tout, mais ne renvcrla rien ; la nier s'enfla , bouillonna , monta Se baifl'a fept fois. Secouffe foible à Bordeaux pendant quelques minutes, accompagnée d'une agitation extraordinaire des eaux de la Garonne. Même jour à Gemenox en Provence à dix heures du matin , les eaux d'une lburce qui fort de la vallée de Saint Pons , devinrent bour- beules & rougeâtres , elles ne s'éclaircirent qu'à fix heures du loir. On remarqua la même chofe à Cuers , à Vauclufe , à S.dnt Auban. Même jour , dix heures du matin , quelques fecouffes en divers lieux de la Seigneurie d'Erguel. Après midi les fontaines fe trouvèrent troubles & teintes en jaune gris, ce qu'on n'avoit pas vu auparavant. Même jour, dix heures 10'. du matin, thermomètre de Fahrenheit, conftamment au ioixante deuxième degré, a Gibraltfir , violente feceuffe -haute s'en écroulée, & que par cet atfaiùement , le cours d'une grande rivière ayant été interrompu , il s'en elr. iuivi une inondation qui a fait périr environ trente perfonnes & un grand nombre de beftiaux. Trois, cinq 6c fept Mars, plufieurs fecoufles à Brigue; on vit auflî les trois 6c cinq Mars dans le Pays de Vaud, dans les cantons de Berne & de Bafle, à Avignon , à Aigle, à Vevey, &c un météore ignée fur les fept heures du loir. Trois Mars , fept heures du foir , météore ignée à Berne , dans le Pays de Vaud, dans les montagnes de l'Evêché de Bafle & ailleurs; on le vit entre le Sud & I'Oueft; c'étoit comme une fiifée qui le termina par un globe fort briilant d'un feu bleuâtre, & d'une grandeur apparente appro- chant de celle de la lune; dura peu &C parcourut un efpace confidérable , a été vu à Aigle , à Vevey , où il reparut deux jours après , 6c a été vu ces deux jours là à Avignon. Dix-huit Mars dix heures du matin, on entendit tout-à-coup à Saffron Walden un bruit extraordinaire qui fut fuivi d'une grande quantité de grêle dont la plupart des grains avoient jufqu'à trois pouces & demi de circonférence. Même jour il s'éleva à Clermont en Auvergne après midi , un vent violent qui devint fi terrible à cinq heures qu'il renverfa des maifons , des arbres, &c. cet ouragan ne s'eft fait fentir avec cette violence que dans un efpace d'environ trois ou quatre lieues , 6c n'a duré que deux heures. Trois Avril fix heures du foir à Avignon , le temps étant calme, la lune en fon Couchant, on apperçut vers le Sud-Eft un globe aufli lumineux que la lune en Ion plein. Trois fécondes après ce globe pouffa une traînée vers l'Oued , 6c fe perdit en forme de fufée volante , nuancée des cou- leurs de l'Arc-en-Ciel, ÔC terminée par trois pointes de chacune des- quelles fortit une étoile femblablc à une étoile d'artifice. Tarn, VI. des Acad, Etrang. M mm m 644 COLLECTION Ce météore fut vu le même jour & à la même heure à Canne &à Nice, mais beaucoup plus gros. A Nice la fufée fut terminée par quatre étoiles de couleur de foufrc ; ce phénomène fut fuivi de deux violents coups de tonnerre. Treize Avril , fecouffe fentie à Venile pendant une demi-minute, autre à trois heures après midi ; l'une &c l'autre fans dommage ; fe font fait fentir à Venife , à Padoue, dans le Trévifan où elles abbatirent des che- minées , & ébranlèrent quelques maifons. Seize Avril, deux heures dix minutes, tremblement à deux reprifes, précédé d'un grand bruit fouterrein. La nuit du dix-huit au dix-neuf Avril, autre fecouffe dont la direction parut être du Sud-Eff au Nord-Oueft. Vingt-quatre , vingt-cinq , vingt-fix & vingt fept Avril , éruption du Véluve, précédée de grands bruits. Trente Avril, à neuf heures fept ou huit minutes du (oir , on a fenti une fecouffe très-marquée à Paris Si aux environs, comme à Verl'aiUes, au Château du Pleffis , à quatre lieues de Mondidier, où elle dura 15'. & fut très-violente , accompagnée d'un bruit comme d'un grand vent qui foufflc dans une futaye , les Habitans déferterent leurs maifons ; le vingt-fix il y avoit eu au Pleffis & à Saint Juft deux autres fe cou (Tes plus longues , mais moins effrayantes. Le vingt-fix Avril 3^. heures du foir , fecouffe marquée à Breteuil , précédée de deux autres, fi.ii.vie d'une quatrième. Dans l'efpace de quatre femaines on a fenti à Lisbonne plus de trente fecouffes , dont quelques-unes très-violentes , principalement celles des quinze, vingr-fept & trente Avril; la dernière fe fit (entir vers les neuf heures du foir à Breteuil , & dans plus de cinquante autres endroits à la ronde ; elle fut fuivie d'une féconde , & l'une &i l'autre de bruiffe- ments qui fe renouvcllerent de demi-heure en demi-heure pendant toute a nuit , mais fans ébranlement fenfible. Quinze Mai , i|. heure du matin, fecouffe à Sains près de Breteuil , fuivie d'un grand coup de vent ; une heure après autre fecouffe moins forte , & à fept heures du matin troifieme fecouffe ; les bruiffements qui ont fuivi chaque fecouffe fe font renouvelles d'heure en heure jufques dans la nuit fuivante. Ce tremblement s'eft fait lentir à Beauvais où l'on ne s'étoit pas ap- perçu de celui du trente Avril précédent , à Mondidier Si à Clermont ; depuis ce jour quinze Mai on a fenti cinq ou fix fois le jour un mou- vement lourd , toujours fuivi de bruiffement ; on a vu fies exhalailons enflammées à Bonvillers & à Beauvais lors du tremblement ; Breteuil paroît être le foyer de ces émotions. Trois Juin, tremblement de terre à Aix-la-Chapelle, Duren, Settart, Macflricht, Liège, Cologne, fans dommage. Sept Juin , 8^. heures avant midi , fecouffes dans le Comté de Neuf- chatel , fuivies d'autres fecouffes dix-huit minutes après ; à Colombien c'étoit un balancement qui alloit de l'Eft à l'Oueit ; à la Chaud de fond il y eut quatre reprifes le matin depuis 8^. heures , & une autre à onze ACADÉMIQUE. 645 heures du foir ; le mouvement qui étoit vertical y a paru plus violent qu'ailleurs , mais fans cauler de dommage. Dix-neuf Juin , à Francfort, & à Cologne, les toits des maifons ont été enlevés par le vent ou écrafés par la grêle , plufieurs animaux ont été tués par la campagne. ■ ^ Il y a eu un (emblable orage le jour de l'Octave de la Fête-Dieu , même année , à Pluvault, Langcaut_ & un autre le 19. jour de Saint Pierre en différents endroits. Vingt-neuf Juin, (ecouffe à quatre lieues de Lisbonne aux environs des montagnes de Cintra; les vingt-quatre, vingt-cinq & vingt-fix du même mois il y avoit eu une horrible tempête. Les maladies font de grands ravages dans la Province d'Alentejo ; la Ville d'Elvas a été de plus affligée par des nuées de fauterelles vers la fin de Mai. Vingt-neuf Juin, grêle effroyable en Bourgogne , en Auvergne, en Bourbonnois , & dans d'autres Provinces du Royaume. Commencement de Juillet , fecouffes à Brigue &i dans le Bailliage d'Interlaken. Fin de Juillet , éboulement confidérable ce rochers à l'extrémité de la vallée de Luterbrun dans le Bailliage d'Interlaken, canton de Berne; une partie de la glacière a été couverte ou renverfée. Dix-fept Août , violent orage à Padoue &c aux environs , renverfe grand nombre d'édifices. Septembre, tremblement de terre en Turquie; dans ce même mois de Septembre, ouragan effroyable à la Martinique qui renverloit les maifons, ravageoit les plantations, cngloutifloit les navires au Nord &C au Sud de Ullle; la mer pendant ce temps étoit tics-haute a la Guadc* loupe , & prefquc tous les navires y ont nnffi péri. Vingt Octobre , tremblement de terre à Naples , en Sicile , dans la Morée , dans le Golphe de Lépantes & de Corinthe , il eft fortî de la mer de nouvelles Ifles. Vingt-neuf Octobre, à Lisbonne, forte fecouffe avec de grands bruits fouterreins. Oclobre , temps affreux à Toulon pendant vingt jours ; orage qui a duré nonante-fix heures , le vingt -trois (ur-tout il fut ef- froyable. Dix-neuf Novembre, à Cologne, Bonn, Limbourg , Malmedy, &c. fecouffe violente de trente fécondes. Vingt-lix Décembre , plufieurs fecouffes en plufieurs endroits du Du- ché de Cornouaille en Angleterre. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris vingt - trois pouces 4J. lignes. '757- Dix-huit Janvier , quelques fecouffes dans l'Alface & la Franche- Comté M m m m 2 646 COLLECTION Nuit du xi-11. Janvier, inondation à Provins-en-Brie par une fonte fubite de neige; l'eau parvint à des tas de chaux qu'elle échauffa , & il en réfulta un incendie ; il y eut aufli ce même jour des inondations caufées par les pluies à Chagny près Châlons, à Nuis , &c. il regnoit un vent de Sud-Oueft très-violent. Huit Février , tremblement de terre à Lisbonne. 15-16. Février , tremblement de terre à Lisbonne, précédé d'un grand bruit comme d'un coup de tonnerre. Dix-huit Février, fix heures 7. du foir, Globe de feu dans les envi- rons de Rouen. Premier Mars , trois heures du matin , à Lisbonne une fecouffe affez rude. Quatre Mars, une féconde fuivie d'une autre à Aggerfchow en Nor- vège &C à Anito , accompagnées de bruits fouterreins & annoncées par des bruits femblables & des lifflements qui fe firent entendre les premier 12, 23 , 14, Si 15. Février. Deux Avril, vent terrible dans l'après midi, qui renverfa nombre de gros arbres & de cheminées à Paris , à Verfailles , Si qui tint une grande étendue de Pays. Dix Avril , éruption du Véfuve par plusieurs bouches , ou plutôt con- tinuation de l'éruption de 1754. Quinze Avril , ou Mai , tremblement de terre à Salé durant trois ' minutes. Quelques jours auparavant on avoit appris que des mouvements fou- terreins avoient ravagé leCap-Cantain , qu'il s'y étoit ouvert des gouffres qui avoient englouti quantité de bâtiments , & qu'il y avoit péri plus de trois mille Habitants. Avril, aux Ides du Cap-Verd, un volcan de l'Ifle de feu, qui vomif- foit continuellement des flammes s'eft affaiffé tout-à-coup , & a enfeveli fous fes ruines , le village des Mofteiros, & deux bergers avec leurs trou- peaux; le relie des Habitants avertis parplufieurs figues, fe font heureu- fement fauves. Vingt-fept Juin , grêle extraodin-iire aux villages de Piriac & Mefquer, Diocefe de Nantes. Trois Juillet, coup de vent violent fur les Côtes de Provence. Nuit du neuf Juillet, onze heures quarante-cinq minutes du foir, dans les Azores , deux iecouffes violentes , l'une de deux minutes , l'autre plus courte. Le dix Juillet , dix heures du matin , & quatre heures du foir , fe- couffe terrible dans les Mes d'Angra & Saint Georges ; dix-huit Mes nouvelles parurent à la diftance de cent braffes , aux Fayans des Vimes, tout a été renverfé ; Monte-Formofo à l'F.ft Sud-Eft de cette Me a été renverfé en partie dans la mer où il a fait une nouvelle Me. L'Me de Tope , depuis fa pointe orientale jufqu'au Bourg de la Ca- letha , détruite , une partie du village de Nortegrande s'eft féparée du refte , & a été faire une Me nouvelle à cent cinquante braffes ; affaif- fements de montagne , gouffres ouverts , rocs détachés avec violence , & ruines d'édifices. ACADÉMIQUE. 647 Les Ides de Saint Michel, de Fayal , de Sainte Marthe & du Pic, Ont été exemptes de ces- fitrieufes fecouffes , & n'ont éprouvé qu'un tremblement ordinaire; celles de Fleurs & du Corbeau n'ont point du tout tremblé. L'Ifle d'Angra fut fortement ébranlée à la première féconde ; la di- rection du tremblement d'abord verticale devint bientôt horizontale de L'Oueft à l'Eft. Neuf Juillet, & jours fuivants, la mer étoit dans une agitation extra- ordinaire , (es flots entrèrent avec fureur dans l'Ule Saint Georges , par un mouvement dirigé de l'Oueft à l'Eft, dans l'Ifle du Pic qui n'a éprouvé la violence de ces fécondes que du côté qui regarde l'Ifle Saint Georges, la direction des flots fut de' l'Eft à l'Oueft, & dans l'Ifle Gracicule du Sud à l'Oueft. zo-ii. Juillet, orage en Bourgogne par un vent de Sud-Oueft , Se en même temps orage beaucoup plus violent à Paris. Six Août, tremblement de terre , s'eft' fait fentir à Milan, beaucoup plus à Syraculé ; félon quelques uns la moitié de Syracufe a été de- fïuite. Vingt-neuf Août, dans l'Ifle des Barbades , forte fecoufle qui a caufé peu de dommage , & fuivie d'une violente tempête qu'on a fentie dans les Ifles fous le vent. Fin d'Août , très-violente éruption du Véfuve ; il s'eft fait une nou- velle ouverture , d'où eft lorti un torrent de lave qui a coulé ave une grande rapidité. Septembre , comète. Dix Septembre, orage à Montepulciano en Italie, & dans les envi- rons , Monaftere renverfé , plufieurs maifons détruites , plufieurs arbres déracinés. Vingt-cinq Septembre, grande tempête fur les côtes de l'Ifle Royale ou Cap-Breton. Vingt-neuf OOobre 1^. heures après midi, ouragan terrible à Malthe ; il a endommagé les vaifleaux qui le trouvoient dans la calle de la fingle , a renverfé des bâtiments, endommagé les remparts, & tourné de bout en bout fix pièces de quarente-huit qui étoient fur ces remparts. Oftobre , tremblement de terre au Havre. Six Novembre , ouragan très-violent à Malthe pendant quatre ou cinq minutes , a renverfé des murailles & fortement ébranlé plufieurs maifons. Même jour & le lendemain jufqu'à deux heures après midi , vent de Sud très-fort en Bourgogne. Dix-fept Novembre , à trois heures après midi , orage le plus violent qui foit arrivé de mémoire d'homme à Dublin , Capitale d'Irlande , ac- compagné de tonnerre , d'éclairs & de grêle. Le vingt Novembre, Lisbonne venoit d'efliiyer une nouvelle fecoufle qui s'eft t'ait fentir à la même heure A Alcantara, à Viana , fur le Tage , Bc fur-tout à Evora où elle fut précédée d'un grand bruit fouterrein. Seize Décembre, & du dix-huit au dix-neuf de ce mois , ouragan 648 COLLECTION terrible fur les côtes d'Angleterre , où il fait périr beaucoup devaifleaux; une baleine de 70. à 80. pieds de long fût jettée a terre près d'Edim- bourg. Trente-un Décembre, fix heures du matin, tremblement de terre à Lisbonne , accompagné d'un bruit ibuterrcin, a duré trente-deux fécondes ; cette fecouffe a été la plus violente depuis celle du premier Novembre 1755. n'a cependant caufé aucun dommage. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris vingt-deux pouces cinq lignes. 1758. Nuit du treize au quatorze Janvier , violent coup de vent à Brefh Fin de Janvier, & Février', continuation de l'éruption du Véfiive, com- mencée en 1754. il s'eft formé une nouvelle ouverture d'où a coulé un torrent de lave. Le froid a été excefïif en Provence cet hiver ; le Rhône & la Du- rance ont été pris par la gelée au point de porter des voitures. Février, l'Ifle d'Ely dans le Comté de Cambridge étoit en danger de perdre quatre à cinq mille arpents de terre que la mer étoit prête à fubmerger. Douze & quinze Février , vent impétueux en Bourgogne. Dix-neuf Mars, ouragan furieux à Lisbonne. Vingt-quatre Avril, 97. heures du loir, tremblement de terre à Anna- polis dans le Maryland en Amérique , a duré trente fécondes , annoncé par des bruits fouterreins qui ont augmenté par degré Ce tremblement s'eft fait fentir dans la Penlylyanie , mais avec moins de violence. Mai, l'lfle de Pondilo Si deux petites Ifles voifines fituées dans le Golfe Zeiton près de Negrepont dans l'Archipel , ont été fubitement englouties dans la mer. Trois Juillet ou Juin , o. heures 3. quarts du matin , fecoufle affez forte à Lisbonne , précédée d'un bruit louterrein ; elle le fit fentir dans tous les quartiers de la Ville. Nuit du neuf au dix Octobre , violent ouragan en Angleterre. Vers le milieu d'Octobre ouragan à Gênes. La nuit du treize au quatorze Oclobre, très-grandes pluies en Lu- zace. Le Vingt Novembre , il furvint fucceflivement à Rome deux ouragans, l'un accompagné d'éclairs & de tonnerres , dont une fille a été tuée dans la Suburra; l'autre ouragan a caufé de grands dommages à Palo » & renverfé les maifons le long de la route de Civita-Vecchia. Le iix Décembre, tremblement de terre confidérable dans la Lapo- nie Molcovite , fur les côtes du Golfe de la mer blanche à Kola , pe- tite Ville au foixante huitième degré cinquante-huit minutes de latitude & dans les environs; en même temps furvint un gros ouragan qui ren- verfa plufieurs maifons & s'étendit jufqu'à Archangel ; le tremblement n'y parvint pas : la durée de l'un & l'autre a été de trois heures félon les uns , & de demi-heure félon les autres. ACADEMIQUE. 649 Dix TVcembre ; vent de Nord-Oued tres-violent en Bourgogne. Ouragan violent à Meffine ; a fait périr quelques vaiffeaux , notam- ment un vaiffeau de guerre Anglois. Décembre, 1758. Janvier, Février , Mars, Avril, Mai, 1759. comète prédite parHalley , c'ed celle qui avoit paru en 1681. Quantité d'eau de pluie tombée à Paris vingt-deux pouces o{. ligne. '759- Commencement de Janvier, la montagne nommée vulgairement Gé- nérals-Bergfand , fituée près de Stokolm s'écroula , Si les ruines réjail- lirent a quelques centaines de pas. Premier Janvier, fix heures du foir , globe de feu vu à Château Thierry en Champagne; fon diamètre paroilîbit de douze à quinze pouces ; d'abord il (embloit rouler comme en ferpentant , adez près de la terre , il fe divifa enfuite en plufieurs parties qui (e réunirent encore en forme de globe , après quoi un coup de vent l'emporta à perte de vue. On écrivoit de Livournc le vingt Janvier ; nous avons eu cette femaine une violente féconde de tremblement de terre, mais qui a caufé plus d'effroi que de dommage. Fin de Janvier , &z février , continuation de l'éruption du Vefuve de 1754. accompagnée de grands bruits, il s'eft fait une nouvelle ouver- ture. Deux Février , vers les huit heures du foir , on apperçut près de Mer- febourg un globe de feu femblable à la lune lorlqu'elle eft au plein ; peu de temps après il jetta de grands rayons; il parut de la même grolfeur jufqu'au lendemain midi; de ce moment il commença à fe rétrécir , ôc ne difpirut entièrement que vers les dix heures du foir. Quatre Février, aurore boréale à Berlin du côté de Schatlîadt depuis fix julqu'à huit heures du foir. Idem. A Freybourg à quatre heures du matin. Huit Février, fix heures du foir, aurore boréale très-îumineufe, à Paris commencoit à l'Oued, s'etendoit au-delà du Nord; occupoit no. à 130. degrés, fes jets de feu, tantôt plus, tantôt moins rouges, fe terminoient au Zenith , à onze heures du foir elle n'avoit encore rien perdu de fon éclat, mais le clair de lune l'effaça. Onze Février, entre cinq &: fix heures du matin à Berlin , grand orage accompagné d'éclairs très-fréquents & d'une grande pluie ; dura jufqu'à 7^. heures fans interruption Le vingt-deux Février, il y eut dans l'Auxois pluficurs coups de ton- nerre fur les trois heures après midi. Vingt-cinq Février, grande tempête fur l'océan par le quarante-deuxième degré de latitude. Vingt un & vingt-deux Février, tempête effuyée par un vaifTeau Danois revenant de la Chine par le 11 j. degré iatitude méridionale, & 96. de lon- gitude. Fin de Février, violentes fécondes aux Barbiches, dans les Indes oc- éco COLLECTION cidentales , à Surinam, & en d'autres parties de l'Amérique méridio- nale, mais fans aucune fuites fâcbeuies. Neuf & dix Mars, grands vents qui caufent de grands dommages aux navires marchands dans les Ports d'Angleterre. Dix-huit Mars , tremblement de terre violent à Piftoie , mais fans aucun t;\cheux accident. Six Avril , éruption confidérable du Véfuve ; la Lave s'eft étendue jufqu'à la Tour du Guet. Dix-huit Avril , tremblement de terre à Piftoie. Vingt-cinq Avril à Lisbonne , fecouffe allez violente, mais qui n'a caufé aucun dommage. Vingt, vingt-fix Mai, tremblement de terre à Naples , à Milan, en plufieurs Villes d'Italie ; les fecouffes ont été fi violentes à Marfico Nuo- vo, aux environs de Naples, que les Habitants fe font retirés en rafe campagne fous des tentes; le Roi de Naples y a envoyé des troupes pour prévenir tout défordre. Neuf Juin , neuf heures du foir , à Captioux près Bazas on vit une colonne de feu allant de l'tft au Sud ; le Ciel étoit clair , il faifoit un vent de Nord affez frais; un moment après le feu prit dans l'écurie du Curé du lieu , il en fortit une flamme comme celle du foufre , mais le feu difparut bientôt ; quatre chevaux qui étoient dans cette écurie furent trouvés morts fans aucune marque de brûlure ; le plancher qui n'avoit pas été non plus endommagé par le feu étoit ouvert en deux en- droits à y paffer le poing , mais la charpente étoit embrafée ; une heure après une féconde colonne de feu fe précipita dans la rivière au- près du moulin avec un bruit effroyable ; ce même foir on vit de la Ville de Bazas à l'extrémité de l'horizon du côté de Langon un tour- billon de feu ; il y eut la nuit fuivante une maifon bridée auprès de cette dernière Ville; & comme on n'a pu découvrir la caufe de cet incendie, on l'attribue à ce même tourbillon ; les pluies furvenues ont raffuré contre la crainte de femblables accidents. Douze Juin, tempête fur l'Océan à la hauteur des Côtes de Bretagne, trois vaiffeaux delà Flotte Angloifecroi'ant fur cette côte ont été maltraités Vingt-deux Juin, une heure après midi, à Salonique , fecouffe des plus violentes , fuivie de deux autres dans l'efpace de trois heures. Le vingt-trois Juin, nouvelle fecouffe très-vive , fuivie de plufieurs autres. Le vingt-neuf Juillet «|. heures du foir, deux fecouffes fucceffives ont renverfé quelques maifons & les ont toutes ébranlées ; fur les lept heures du foir vents de Nord avec de greffes pluies jufqu'au fix Juillet ; jufqu'à ce jour il y avoit eu cinquante quatre fecouffes ; elles ont continué juf- tu'en Septembre, la première avoit été précédée par des vents de Nord furieux, par des pluies extraordinaires & de grands tonnerres. La Ville de Phillipolis dans le voifinage de Salonique , a beaucoup iouffert de ce même tremblement. Voyc^ l'année 1 541. La peik avoit commencé à S.ilonique trois mois avant la première fecouffe, & continuoit encore en Septembre. Il v a eu plufieurs comètes cette même année, y V Le ACADÉMIQUE. 651 Lundi Seize Juillet , huit heures du matin, à Paris, violent ouragan avec grêle 6: tonnerre qui tus un laboureur & mit le feu à une meule de loin. Vin»t-lept Juillet , i eu: heures du matin,, uragan très violent dans l'Auxois ne dura qu'une demi heure , il y eut de la grêle. Le même jour vingt-fept Juillet , il s'eieva du côté de Cucuron en Provence un tourbillon delà groffeur d'une tour , entremêlé de flammes & pouffant une fumée noire ; îltraverfa l'étendue d'une lieue en longueur & de vingt pas en largeur, arracha les plus gros arbres , dont il tranf- porta pluiieUrs à cinquante pas, quelques-uns tous brûles ; il enleva des toits de grange, des gerbiers, & dura 7. d'heure avec grand bruit. Dix Août, dix heures quinze minutes du foir, tremblement de terre à Bourdeaux , précédé d'un bruit fouterrein qui dura deux ou trois Secondes , & qui duroit encore lorfquc l'on fentit deux violentes fccoufles de même durée ; le tremblement étoit dirigé de l'Ouelt au NordEft , la b; de l'air étoit couverte de nuages fort agités, quoique le temps ri.t très- calme; la voûte de Notre Dame iè détacha en partie, 6c une m ai l'on "S'écroula fur (es fondements à Larmont , lieu finie à une lieue de Bourdeaux. Vingt-biratre Novembre , éruption confidérable du Véfuve ; il s'v forme cinq nouvelles bouches d'où le répandent des torrents de lave enflammée jufqifà t'Annunfiata. Trei/e Décembre , violente tempête à Lisbonne. Le froid a été exceffif cet hiver Se plus rude qu'en 1740. au Nord de l'Europe; le vingt-huit Décembre 1759. le thermomètre de Réau- mur defeendit à Pétersbourg jufqu'au vingt-huitième degré au défions de zéro; le détroit du Sund a e. 5 gelé , ain.fi que la Tarruie ; on trouvoit tous les jours en Angleterre des perfonnes mortes de froid ; l'hiver pré- cédent il n'avoit prenne pas gelé en France. I7Ù0". Cinq Janvier, le thermomètre de Réanmnr eff defeendu àTorneô juf- qu'au7ie. degré au deffous de zéro, Si le fixait trente-deux à Pétersbourg. Même mois de Janvier , tremblement de terre dans les Pays-Bas. Quinze Février , au foir , jufqu'au feize à deux heures du matin , furieufe tempête fur les côtes Occidentales d'Angleterre. Vers le milieu du mois, ouragan violent à Aquin fous Vezelay, qui déracina prefque tous les arbres d'un bois de trente-fix arpents. Au commencement d'Avril , éruption du Véfuve. Tremblement de terre confidérable au Pérou. Vingt-fix Mai, à Mczzo , petite Ville de la République de Ragufe, trem- blement Je terre qui a duré quatre minutes fans grand dommage. Vingt Juin, vers les onze heures du matin, lecoufle à Bruxelles, Co- logne 6e autres lieux, mais plus légère que celle du mois de Janvicrpréeédent. Fin de Juillet , orage violent, grêle énorme en Guyenne. Mois d'Août , deux fecouffes à Lisbonne Se à Conitahflnople. Fin de Septembre, grandes pluies 6c vents orageux de Sud & Sud- Ouefl fur l'océan depuis le Cap Finiflere jufqu'en Angleterre ; tempête effroyable à l'IMc Bourbon. Tom. PJ. des Ai ad. Ecrans, N n n n 6?» SUPPLÉMENT A LA LISTE Chronologique des éruptions de volcans , tremblements de terre , faits météorologiques , &c. »■ T~\^ 'cre c^r^'enne » tremblement de terre à Rome. x. JL/E l'ère chrétienne , tremblement de terre à Rome. '7. de l'ère chrétienne, tremblement de terre à Rome. 15. de l'ère chrétienne, tremblement de terre à Rome. 20. de l'ère chrétienne , tremblement de terre à Rome. 27. de l'ère chrétienne , tremblement de terre à Rome. 53. de l'ère chrétienne, tremblement de terre à Rome, à Naples , & dans toute l'Italie. , 65. de l'ère chrétienne, tremblement de terre femblable a celui de 53. 85. de l'ère chrétienne, tremblement de terre très-violent à Rome; renverfa grand nombre d'édifices. 94. de l'ère chrétienne , tremblement encore plus violent que celui de 85. 1 10. Tremblement de terre à Rome & à Antioche. 117. Tremblement de terre à Rome, & com,- 139. Tremblement de terre à Rome , comète. 141. Tremblement de terre à Rome, comète. 148. Inondation du Tybre ; tremblement de terre à Rome , la mer mediterra- née lançoit lès vagues jufques fur la cime des montagnes les plus élevées. '73- Tremblement de terre à Rome. 174. Tremblement de terre à Rome. 223. Tremblement de terre à Rome. 258. Tremblement de terre à Rome. 336. Tremblement de terre à Rome. ACADÉMIQUE. 653 344- Tremblement de terre à Rome. 349- Tremblement de terre à Rome. 3&z. Tremblement de terre à Rome , grande comète. 477 Tremblement de terre à Rome, pendant quarante jours. 586. Tremblement de terre à Rome , débordement du Tybre , grande perte. 677. Tremblement de terre à Conftantinople. 789. Tremblement de terre à Rome. 790. Tremblement de terre à Conftantinople. 800. Avril. 1. heures de la nuit, tremblement de terre à Rome, à Spolette, fans doute le même que celui qui eft rapporté dans la lifte précédente fous l'année 801. 896. Tremblement de terre à Rome. 91 1. Tremblement de terre à Rome. 1000. Tremblement de terre à Rome. 1004. Tremblement de terre à Rome. 1005. Tremblement de terre à Rome ; dura depuis le mois de Janvier juf- qu'au mois de Mars. IlOQ. .Tremblement de terre à Rome, Nnn n 2 654 COLLECTION ii 16. Tremblement de terre à Rome ; fans doute le même qui eft rapporté dans la lifte précédente fous l'année 1 1 17. 1143. Tremblement de terre à Rome. 1189. Tremblement de terre à Rome. Violents tremblements par toutes les Alpes , pendant un mois ; les eaux des fontaines fe troublèrent & prirent un mauvais goût. 1291. Tremblement de terre à Rome. 1311. Tremblement de terre à Rome. Cette même année la Ville de Venife fut prefque fubmergée. 132S. Premier Décembre , première heure de la nuit , tremblement de terre qui renverfe Norcia & ébranle un grand nombre de Villes vofines , & même la Ville de Rome. ,348. Très-violent tremblement de terre, qui détruifit prcfqu'entierement les Villes de Rome & de Naples , & parcourut toute l'Europe. 1350. Grand tremblement de terre à Rome. »353- Tremblement de terre à Rome. !355- Tremblement de terre à Rome. 1403. 17. Mars, violent tremblement de terre à Rome ; depuis cette année jufqu'en 1703. il n'y a eu que de foibies fecouffes à Rome, 1551. Aux environs de Schnéebery , dix-fept fecouffes , la plus forte fut du vingt Avril , la cloche de l'horloge foima d'elle-même. ACADÉMIQUE. 655 M53-. 21. Juillet, Bulles qui tombent du Ciel dans PEngadinc; quelques-uns crurent que ce phénomène n'étoit qu'une illufion d'optique. Les eaux du Pô s'enflèrent plusieurs jours arant le tremblement arrivé à Ferrare, ôi fe troublèrent. 1588. r Au mois de Novembre, la montagne de Culon , proche la Ville de Saalteld s'entr'ouvrit par un tremblement de terre ; l'ouverture avoit dix pieds de large & cent de profondeur. 1613. 17. Novembre, globe de feu vu dans toute l'Allemagne. 1636. 15. Janvier, tremblement de terre à Saint Michel une des Ifles Azores , il fe fit fentir pendant huit jours; il fortit de la mer un prodigieux tour- billon de flammes , de terre, de fable & d'eau qui s'éleva jufqu'au nues , avec un bruit horrible; il fe forma une Ifle nouvelle, qui, au bout de quatorze jours avoit cinq milles d'Italie de longueur; l'odeur de foufre fe fît fentir à la diltance de vingt-quatre milles. 1643. Nuit du 11. Avril, 'tremblement de terre cfTuyé fur mer par le Capi- taine Abel Janfen Ta 1 m an , à trois degrés quarante-cinq minutes de la- titude méridionale, & cent foixante-fept degrés de longitude, dans la baie de Bonne-Efpénince ; il y eut plufîeurs fécouffes, mais la première fut la plus forte ; elle réveilla ceux qui' dormdient ; on crut que le vaif- feau avoit touché fur quelque rocher , & cependant ayant jette la fonde , on ne trouva point de fond ; les pluies avoient été continuelles depuis le huit Mars jufqu'au 20. du même mois. 1661. 16. Septembre, anthélie vu par M. Hevelius à Dantzkk. Premier Gftobre, une heure après le foleil couché, on vit à Tanger un halo autour de la lune, lequel avoit 33. degrés & demi de rayon. 1666. Le Vendredi avant Pâques près de Vrotham dars la Comté de Kent ; il tomba par un orage accompagné de torineres &: d'une grande pluie fur une pâture d'environ deux actes , un boiffeau de petits poifTons de la longueur du doigt , & femblables à de .petits merlans; le terrein de cette pâture eft fec,& fort éloigné de la mer & de tout bras de mer. 9. Avril, neuf heures cV demie,, trois parelies vues à Paris avec trois cercles ou arcs de cercle * l'un blajic , & les deux autres irifes. *56 COLLECTION 1667. 4. Janvier, fur le foir, halo autour de la lune, vu à Madrid ; il avoit trente-trois degrés ic demi de rayon. 12. Mai, neuf heures du matin , halo vu à Paris autour du foleil. 1669. 30. Janvier, une heure après midi, deux parélies vues à Cafchau en Hongrie ; ils avoicnt tant declat qu'on ne pouvoit en ioutenir la vue ; il y en avoit un plus gros que l'autre; le plus petit s'évanouit le pre- mier, après quoi l'autre grorTît encore ; tous deux avoient une légère teinte de jaune du côté qui regardoit le foleil , le côté oppofé ctoit un peu fombre ; les deux parélies & le vrai foleil étoicnt placés fur la circonférence d'un grand cercle blanc; il y avoit outre cela desfegments d'autres cercles femblables à des Arc-en-Ciels ; le temps étoit ferein, & à peine voyoit-on quelques petits nuages tranfparents. Halo vu à Oxford. 1676. 1677. Quantité d'eau de pluie tombée à Towniey dans le Lancashire. Pouces Anglois, Janvier . . . 4,7436. Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août. Septembre Oftobre Novembre Décembre W«JJ- 1,4622, 3,2662. 3>M5^ 3*5175. 4,8742. 2,2412: 3,3466. 4.3416. 4,0200. Le pouce Anglois eft au pouce François dans la raifon de 39. à 42 1678. Quantité d'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire^ Janvier Février Mars Avril. Mai Juin Juillet Pouces Anglois. 3,7280. 3,7280. 2,5115. 1,7850. 5,8390. 2,5818. 3,4069. ACADÉMIQUE. Août. Septembre Oilobre Novembre Décembre Pouces Anglois. »*4Ï7*- 5,5576. 6.4711. 5*5777- 0,572s. «57 1679. Quantité d'eau de pluie tombée à Tovnley dans le Lancashire. Pouces Anglois. Janvier . .' . 0,4311. Février . 1,6180. Mars . 2,0301. 0,9146. Avril . Mai 1,0551. Juin • 1,9949- Juillet 3,5'75- Août 8,3917. Septembre 5>5576- Oftobre 6,1908. Novembre , 1,1763. Décembre 4,4114. 1680. d'eau de pluie tombée à Townley dans le Lança Pouces Anglois Janvier • t . 5,1451. Février . 4.9446- Mars . • 4,1506. Avril • « 2,2311. Mai 1,8894. Juin . • 3,437T- Juillet • 3.Q351- Août 5,0451. Septembre 1,4673- Oftobre 5-7^5- Novembre 4,8139. Décembre . • i57J 34- 1681. 26. Juin, (V. St.) grande inondation à Londonderry en Irlande. Quantité d'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire. Pouces Anglois, Janvier i '. . 0,5316. 658 COLLECTION Pouces Anglois. Février . ' . 3,6481. Mars 2,3617. Avril . 0,5718. Mai . 0,6934. Juin 3,9898. Juillet 2,9346. Août 4,2711. Septembre 6,1003. Octobre 1,7085. Novembre . 2,3617. Décembre • 4>*5"- 1682. Quantité d'eau de pluie tombée à TWnley dans le Lancashire, Pouces Andois. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août. Septembre Oclobre Novembre Décembre " . 1 ; • [ 9,9093. 2,3818. 3,0954. 3,1657. 5,1958. 4,8441. 3,8692. 2,9446. 4,2913. 5,2762. 4,5828. 1683. Quantité d'eau de pluie tombée à TWnfey dans le Lancashire, Pouces Andois. Janvier Février • 1,39I9- 2,4622. Mars 3,0652. Avril Mai 4,0401. 30' 476- Juin Juillet 4,7034. 4,1406. Août Septembre Oûobre Novembre 5,8993. 1,5276. ï*3?$fc 1,9296; Décembre » 1 > 0,3718. 1684. ACADÉMIQUE. 1684. Quantité d'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire. Pouces anglais 659 janvier Février 4,8541. Mars • 0,8743. Avril . 5,7185- Mai 0,9748. Juin 1,9196. Juillet . 3,1456. Août . 3,3969 Septembre 1,9999. Oûobre • 4,*7li- Novembre . 5,8189 Décembre 3,0049 1685. Quantité d'eau de pluie tombée à Townley dans le LancasJiire. Pouces Angloïs. janvier . Février 0,41x1. Mars 1,8591. Avril 3,8190. Mai 2,0100. Juin 4,1105. Juillet 4,9946. Août 3,9999. Septembre 1,6381. Octobre 3,1662. Novembre 5,1461. Décembre 5 > 5074. 1686. 15. Mai, grand orage à Liile en Flandres, accompagné d'une grêle énorme ; les plus petits grains étoient comme des œufs de pigeons ; il y en avoit qui peloient une livre ; quelques-uns p.voient un noyau brun & opaque, & éclatoient avec bruit lorlqu'on les mettoit clans le feu; d'autres qui étoient tous traniparents , (e fondoient te ut ce mite au teu ; cet orage cafla plusieurs arbres, en déracina quelques-uns, & tua un grand nombre de lièvres & de perdrix. Juin , dans la Comté dTforck en Craven, les Villes de Ketlevell &: de Stjrbotton effuyerent beaucoup de dommage d'une inondation caufée par des pluies extraordinaires & par une éruption d'eau que vomit le lommet entr'ouvert d'un rocher iitué à l'Eit de ces Villes ; il lançoit l'eau de la hauteur d'un clocher : tout cela fut peur ainfi dire annoncé par un Tom, VI. des Acad. Etrang, O o o o 66a COLLECTION grand coup de tonnerre ; le Pays eft très-montueux ; il eut encore à ef- iuyer deux nouvelles inondations , mais moins confidérables. Quantité d'eau de pluie tombée à TWnley dans la Lancashire. Pouces Anglois. Janvier . . . 4,7436- Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Oftobre Novembre Décembre 0,2010. 5,7486. 3,0652; 4,3918. 4,7536- 1,8894. 8,7435- 5,7486. 2,9446. 7,>M4- 1,3266, 1687. Efpece de pluie de froment dans le Wiltshire, & qui n'étoit dans le vrai qu'une pluie de graines d'une efpece de lierre. Le 25. Août fur les deux heures après midi, le temps étant fec, chaud &: couvert, le vent étant fort, Si. (oufflant de plufieurs points en même temps, il y eut une efpece de tourbillon ou de trombe qui paroiiioit vifiblement tournée en fpirale; cette trombe qui parcourut environ un mille & un quart dans la Paroifle de Hatfield dans l'Yorckshire , enleva dans fon cours tout ce qu'elle rencontra , courba les arbres , tordit & cafla leurs branches , emporta les couverts de p;:i!le , é'c. 1689. Quantité de l'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire," Pouces Anglois, Janvier 3,3466. Février 3,9496. Mars 8,7937. Avril 4,7034. Mai 1,8291. Juin 3>°35I- Juillet 1,2060. Août 2,2311. Septembre Oàobre 4,4421. 7>437°- Novembre 4,1708. Décembre , 3,6^84. ACADÉMIQUE. 1690. Quantité d'eau de pluie tombée à Tovnley dans le Lancashire. Pouces Anglois. 66 r Janvier . • 7,*°53 Février • i,7>8î Mars ',4'i73 Avril ■ 0,7839 Mai • 2,4511 Juin 1,7989 Juillet 1,1909 Août 4,0401 Septembre 4,0501 Octobre . 7,6881 Novembre 7,1058 Décembre . 1,6331 1691. 6. Août, orage avec grands tonnerres dans la vallée d'Everton près de Daventry dans la Comté de Northampton. Quantité d'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire. Pouces Analoïs. Janvier Février 1,9/y". 1,1156. Mars • « • 4,7838. Avril • • 3»8793- Mai . 3,0150. Juin 4,1406. Juillet 1,8641 Août • ',9397 Septembre : 1,1607 Oftobre . 1,6583 Novembre • i,3' M Décembre 1,6988 1691. Quantité d'eau de pluie tombée à Tovnley dans le Lancashire. Pouces Anelois. Janvier Février . o,«i4i7 1,6884 Mars • 3,437' Avril 5,0049 Mai Juin , 4,1808 Juillet Août • 4>5014 . 1,9899 O 0 0 0 2 66i COLLECTION Septembre Oftobre Novembre Décembre Pouces Anglols. 6,0802. 2,7436. 8,9646. 1693. 30. Mars , violent orage accompagné de grêle &c de grands coups de tonnerre à Oundle dans le Northamptonshire. Quantité de l'eau de pluie tombée à Townley dans le Lancashire. Pouces An«lois. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Oftobre Novembre Décembre 1,19-9. 0,7839. i,9949- 5,4169. 0,9346. 1,8190. 1,1256. 6,7184. 6,4411. 5,1657. 6,3013. 1,6131. 1694. Janvier , feux fpontanées qui conlument feize tas de foin , & deux gran- ges, l'une pleine de toin &c l'autre de bled, à Hartech dans l'Oxfords- hire ; ces feux étoient d'un bleu pâle, ils ont continué quinze jours ou trois lémaines , ôi ont empoilonné les pâturages dans l'efpace d'un mille quarré , au point que toute efpece de bétail qui y alloit brouter , mouroit infailliblement; on s'eft apperçu qu'un grand bruit comme de cors de chaires, de tambours, &c. écartoit ces fortes de feux , & on s'eft fervi de ce moyen avec un tel fuccès , que pendant près de huit mois il n'y a eu aucun incendie, quoique les feux revinfTent au moins toutes les femaines. 7. Août , entre neuf & dix avant midi , trombe dans la rivière qui palî'e à Topsham entre la Ville d'Exeter & la mer ; cette trombe n'étoit autre chofe qu'une ou deux colonnes d'eau lancées du lit de la rivière avec violence &c accompagnées d'une fumée épaiife & d'un vent impé- tueux d'Oueft Nord-Oueft ; elle caffa quelque arbres , & endommagea quelques Maifons. (a) (s ; à une heure elle étoit rentrée dans Ion lit : il n'y eut ni tremblement de terre, ni grandes pluies ; les autres rivières de l'Ifle ne débordèrent point , celle de la plaine de Noordvick s'éleva d'un pied plus haut que dans l'inondation caufée deux ans auparavant par l'ouragan le plus violent dont on fe foiiYÎnt. 664 COLLECTION 9. Mai, grêle confi.iér.-.b'e dont le fort tomba far le Lnncnshir? depuis Ormskirk à Biackborn , ravagea un efpace d'environ loixante nulles de long fur deux de large ; quelques grains peioient fix onces : il y en avoit de fphériques , d'hémifphériques , de liffes , de crénelés, &c. ils étoient d'une matière dure Si traniparente , mais preique tous avoient un noyau d'une fubftance analogue à la neige; cette grêle tua les volailles, les agneaux , fit des contufions & des fraclures à quelques perfonres , s'enfonça dans les terreins un peu détrempés, rejaillit de plusieurs pieds fur les terreins fermes, brila les charrues, les charriots , &c. 14. Mai, neuf heures du matin, orage avec tonnerre, éclairs & grande pluie à Hitchin dans le Kartfordshire : à deux heures , le vent étant EU, il s'éleva duSud-Ouelt un nuage noir, & il tomba avec une pluie battante des grains de grêle de fept à huit pouces de tour , il y en eut de 14. à 1 5. &C même 18. ils relièrent phmeurs jours fur la terre. Cette grêle tua quelques perl'onnes , grand nombre d'oifeaux , (te tout ce ravage s'eit fait dans l'efpace d'un mille Anglois. Juin , grêle considérable près d'Hereford dans la Paroiffe de Wefthide , tua les volailles , anéantit toutes les récoltes , même celles de foin ; quelques grains avoient neuf pouces de tour. 17. Juin, environ fept heures du foir près de Charîeville dans le Comté de Limerick en Irlande , une pâture qui étoit au Nord-Oueit du marais appelle Kapanihane fut poufïée au Nord-Oueit fur une prairie joignante qu'elle recouvrit en une demi-heure de la hauteur de feize pieds ; les mouvements de cette terre reprélentoient ceux des vagues de la mer ; le marais contenoit environ 40. acres, la pâture environ trois, 6i la prairie quatre ; cela fut annoncé par un bruit fourd comme d'un tonnerre louterrein , & tout ce boulevcrfement fe paffa en une demi- heure. 16. Août , trois iris folaires vues en même temps, favoir uneintérieure & une autre extérieure ayant leurs couleurs dans un ordre renverfé , & une troilieme entre ces deux premières , ayant l'extrémité de fes deux branches coïncidentes avec celles de l'iris intérieure, 6c fon fommet avec celui de l'iris extérieure , fes couleurs étoient difpofées comme dans la première ; cette iris intermédiaire avoit pour caufe la réflexion de l'image du foleil fur les nuages par la furface tranquille d'une rivière voifine. Quantité d'eau de pluie tombé à LTpminfter 15,51. pouces Anglois. Quantité de l'eau de pluie tombée à Tcwnley dans le Lancashire, Pouces Anglois. Janvier . . . 1,07730. Février • • • 1,50570. Mars • . . ,99093. Avril • • • ,91811. Mai . . . 2,38788. Juin} . . . 1,87320. Juillet . . . 2,71350. Août . . . 8,09025. ACADÉMIQUE. Pouces Anglois. Septembre . • . 9.41690. Octobre . • . 5,5476°- N, fembre . . • 2,15471. Décembre • . • 4»91450> 66ç 41,61060. 1698. î8. Décembre , parélics vues à Sudbury dans la Comté de Suffolk. Quantité d'eau de pluie tombée à TWnley dans le Lancashire. Pouces Anglois. Janvier . . . 1,35870. Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Oftobre Novembre Décembre 1,13480. 4,05116. 4,11095. 1,87950. 1,35450. 1,08437. 4,31150. 4,37979- 4,47416. 4,96^71. 4,10441. Hauteur du baromètre. iS. Décembre, 3. heures après midi 19. Décembre , 1^. heures 1699. 1. Janvier 6. Janvier 38.31367. Pouces Anglois. 18,17. 18,18. 28,05. 18,19. En général , le mercure du baromètre a été plus bas cette année qu'au- cune autre , & les laifons ont été très-dérangées. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 14 , 46. pouces Anglois. 16. Février, à trois heures & demie après midi, deux parclies vues à Cantorbery pendant une demi-heure ; la moitié de ces parélics étoit blanche , Si l'autre jaune Se rouge ; ces deux parélies étoient ùir la circonférence d'un cercle de 13. degrés de rayon dont le folcil étoit le centre. 17. Février, violente tempête en Angleterre par un vent d'Oucft- Nord-Oueft. 666 COLLECTION Quantité d'eau de pluie tombée à l'pminfter 15 , 11. pouces An- glais- 1700. Globe de feu qui tomba à un quart de mille de Sanjago de la Vega dans la Jamaïque & fit fept trous dans la terre, un à recevoir la tête d'un homme & dont on ne put trouver le fond avec des bâtons , & fix autres à y fourer le point ; l'herbe étoit brûlée en cet endroit , & on y fentoit un odeur de ioutre qui fe conferva afl'ez long-temps; il y avoit eu la nuit un grand orage, accompagné de tonnerres & d'éclairs; la Jamaïque eft fort fujette à ces fortes d'orages & aux grandes pluies fui- vies ordinairement de tremblements de terre : le terrein abonde en mines. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 19, 03. pouces An- glois. 1701. 2. Août, grand orage avec grêle aux environs de Grignon en Bourgogne. 17. Août 6. heures du foir, tremblement de terre en Saxe. 7. Septembre , environ fept heures du foir fur les côtes de Barbarie , à dix lieues en mer au Nord de la Ville de Bona , on vit au Nord-Eft des éclairs vifs & continuels, & qui durèrent fans tonnerre jufqu'au lendemain matin. Le 8. Septembre, à huit heures du matin, le bruit du tonnerre fe joig- nit à ces éclairs ; fur les neuf heures on apperçut à environ une lieue & demie au Nord-Elt du vaiiïeau trois trombes fortir d'un nuage extrê- mement noir ; celle du milieu qui étoit la plus confidérable paroiffoit de la groffeurd'un mât de vaifTeau , & les deux autres une fois moins gref- fes ; outre ces trois trombes , on en vit encore trois ou quatre autres toujours au Nord-Eft, mais elles étoient beaucoup plus petites, & dif- parurent plufieurs fois; ces trombes fïniflbient en pointe, ou du moins en cône tronqué; les unes étoient perpendiculaires, les autres obliques ou courbées dans la direction du vent qui étoit Nord-Eft. La mer à l'endroit qui répondoit à l'extrémité de toutes ces trombes, s'enfloit en bouillonnant & formoit une colonne d'eau plus groffe que la trembe, & de plufieurs aunes de hauteur , laquelle fe difiîpoit fubite- ment & fe reproduifoit enfuite ; il s'élevoit de ces endroits une vapeur; on ne vit pas une feule trombe fans ces fortes de bouillonnements , & on vit de ces bouillonnements fans trombe, fuivre la direction du vçnt qui étoit Nord-Eft. La trombe principale qui repréfentoit un cône tron- qué , demeura conftamment unie à fa colonne d'eau correfpondante , lei autres s'en féparerent & s'y rejoignirent plufieurs fois, & prirent tantôt une fituation oblique & tantôt formèrent un arc de courbe ou un angle très-obtus , toujours félon la direction du vent ; toutes ces trombes paroif- foient à leur extrémité inférieure comme des tubes, leurs bords étant opaques ACADÉMIQUE. 667 opaques, 8c leur milieu blanc, à travers lequel on croyoit voir s'élever comme des ondes de fumée ; cela étoit plus vifible dans les plus grandes ; les colonnes d'eau , & les bouillonnements des vrgues fubfiftoient quel- que temps après la difparition des trombes correlpondantes & quelque- fois jufqu'à ce qu'elles reparurent ; c'étoit par le milieu de leur hauteur que ces trombes commençoient à s'amincir lorfqu'elles étoient prêtes à fe dilîiper ; on les vit s'évanouir & reparoître deux lois en un quart d'heure ou en une demi-heure , mais ordinairement dans le même endroit ; il plut continuellement pendant l'apparition de ces trombes ; & après leur dif- parition, il y eut un violent coup de vent de Nord-Eft accompagné d'une petite pluie, pendant une demi-heure; après quoi le temps s'éclaircit. Quantité de l'eau de pluie tombée à Upminfter 18, 69. pouces An- glois. 1702. 14. Février, ouragan très-violent en Angleterre; le mercure du Ba- romètre delcendit plus bas qu'il n'avoit jamais fait. 19. Avril, quatre parélies vues à Londres autour du foleil ; deux de ces parélies avoient des couleurs très- vives, mais leur forme étoit fort alon- gée ; le troifieme étoit auflî oblong , mais n'étoit pas fi brillant. Il y avoit en même temps un halo irifé autour du foleil , cet aftre le trouvoit lui- même fur la circonférence d'un grand cercle blanchâtre horizontal , & les parélies principales le virent dans les points d'interfe£tion de ce cercle avec un arc de cercle coloré qui touchoit par la concavité la partie fu- périeure du halo, ce point de contact préfentoit l'une des parélies les moins brillantse, l'autre le trouvoit pareillement au point de contact d'un autre arc de cercle qui touchoit la partie inférieure du halo ; le grand cercle blanchâtre paroiiToit tracé nettement fur l'azur céleite , lk il ne pa- roiffoit aucun nuage dans toute fa circonférence; on appercevoit feule- ment quelques vapeurs dans le halo , & ces vapeurs étoient lupérieures aux nuages que l'on voyoit courir par délions tous les cercles dont on a parlé; le (oleil étoit élevé d'environ 45. degrés; il regnoit un vent de Nord-Oueft plus frais que de coutume. Premier Juillet, trombe dans la ParoiiTe de Hatfield femblable à celle .du 25. Août 1687. le temps avoit été froid & humide, il fut chaud ce jour là , & ce fut fur les deux heures après midi que la trombe fe forma par l'effet d'un tourbillon , quoiqu'on ne fentit point de vent. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 20 , 38. pouces Anglois. 1703. 17. Novembre, violent orage dans l'Oxfordshirc ; fe fît fentir à Upminfter. 7. Novembre, minuit jufqu'a fept heures du matin, ouragan violent dans la Comté de SulTex ; le vent étoit d'abord Sud-Sud-Oueft, & finit Tom. VI, des Acad. Etrang, P p p p 668 COLLECTION. par Oueft-Sud-Oueft ; il étoit beaucoup plus fort que clans les orages du 17. Février 1699. ^ du x4- F^vr'er 1702. il avoit tranfporté l'eau de la mer au point que l'herbe étoit falée à 10. milles de la mer ; il y avoit eu la veille du tonnerre , & un violent coup de vent ac- compagné de grêle à Upminfter; on fentit aux environs de Port-mouth des vapeurs fulphureufes très-incommodes. Le mercure du baromètre ne descendit pas plus bas que 28 , 47. pouces Anglois. Quantité de l'eau de pluie tombée à Upminfter 23 , 99. pouces Anglois. 1704. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 15 , 81. pouces Anglois. 1705. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 16 , 93. pouces Anglois. BMBBMM I706. 27. Juillet, 8. heures du matin à Denbigh , & aux environs dans le pays de Galles ; pluie qui dura trente heures confécutives , accom- pagnée dans le temps de la plus grande violence d'un bruit femblable au tonnerre , de quelques éclairs & d'un vent impétueux ; commença par un vent de Siui-Oueft , & finit le vent ayant tourné au Nord- Oueft ; les rivières débordèrent , entraînèrent les bleds , les foins qui étoient fauchés dans le voifinage ; plus de douze ponts furent rompus , de gros chênes & autres arbres déracinés avec quelques haies-vives , la rivierre Elwi changea de lit en quelques endroits. 18. Octobre, inondation extraordinaire au Nord de l'Irlande, après une grande pluie qui dura un jour entier par un vent de Sud ; les torrents qui le précipitoient des montagnes renverlérent deux pents de pierre, 6i nombre de bâtiments. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 24 , 29. pouce! Anglois. 14. Juillet, inondation au Nord de l'Irlande fi fubite , qu'on auroit cru qu'elle étoit caufée par une éruption d'eau. 6. d'Août , dans la Comté d'Antrim en Irlande , inondation fubite & confidérable ; la rivière appellée fix-mille renverfa beaucoup de bâ- timents, &C deux ponts de pierre, entraîna des rochers, & couvrit de fable les prairies voifines ; ce jour là-même il plut fort peu au Sud-Eft de la Comté de Derry , mais au Nord-Oueft , pardelà les montagnes la rivière de Roe enfla beaucoup. 20. "Août , vers minuit , grand coup de tonnerre & d'éclairs à New- foi"e dans le Comté de Dowre en Irlande, le tonnerre tomba dans ACADÉMIQUE. 669 une maifon , perça les murs en plufieurs endroits ; brifa les vitres , un miroir, les plâtres, ôi endommagea quelques meubles. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 16, 31. pouces Anglois. 1708. 27. Juillet, à Ipfwich en Angleterre, tonnerre qui tua quatre per« fonnes fur un bateau ; des éclairs vinrent comme des fufées directe- ment &c fans ondulations de la nuée à la terre. 5. Août, orage violent dans l'Yorkshire ; le tonnerre brûla une grange , mais le principal dommage fut caulé par la pluie & l'inonda- tion qui s'enfiiivit ; la porte d'une maifon fut bouchée preique de toute la hauteur par le fable amoncelé ; des ponts de bois furent abattus. La rivière Nidd ne déborda pas. 11. Août, entre ruuf & dix du loir, météore enflammé vu à Londres , à quarante ou cinquante milles de hauteur perpendiculaire ; il parcourut douze degrés d'un grand cercle avec une vîtefîe incroyable , du Nord au Sud ; il étoit fort éclatant lorfqu'il commença à paroî- tre , & il s'évanouit après avoir parcouru les douze degrés, laiffant comme une tache d'un blanc pâle , & toute fa route étant marquée à-peu-près de même ; on n'entendit aucun bruit. Quantité de l'eau de pluie tombée à Lpminfler 19, 22. pouces Anglois. ^ . I?0?- Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 26 , 56. pouces Anglois. 17 10. 29. Juillet, météore ignée très-lumineux vu à 10^. heures du foir dans les Comtés d'York, de Nottingham , Derby, Lancaflre ; fon mouvement étoit du Sud au Nord ; il étoit plus large .": un bout qu'à l'autre, la partie la plus large étoit en avant; l'autre bout jetta des étincelles brillantes lorfque le météore s'évanouit ; plufieurs per- fonnes qui le virent à quelques milles de diftances les unes des autres crurent le voir tomber tout près d'elles. Quantité d'eau de pluie tombée à Upminfter 18 , 37. pouces Anglois. 171 1. 16. Janvier, au foir & le matin du 23. Janvier, violents tonnerres & éclairs. 7. Juin , orage à Rotherham en Yorkshire ; la grêle fit de grands ravages , abattit & coupa les bleds , brifa les vitres , &c. les grains de grêle croient communément gros comme des écrites ; il y en eut de trois & cinq pouces de tour; ils étoient oblongs, on en mefura un qui P p pp 2 67a COLLECTION avoit un pouce & demi de long , cet orage ne s'étendit qu'à un demi mille. 7. Oftobre, à 3. ou 4. heures du foir à Sampford-Courtney en Devonshire , tonnerres & éclairs violents ; les fonneurs trouvèrent les cloches beaucoup plus pefantes qu'à l'ordinaire ; il virent tomber quatre globes de feu plus gros que le poing , qui remplirent l'Egliie de feu & de fumée. Quantité d'eau de pluie tombée à Uptninfter 23 , 60. pouces Anglois. 1712. Quantité de l'eau de pluie tombée àUpminfter23 , 76. pouces Anglois. I7I3- II. Mars, le matin on vit fur la pente feptentnonale d'une mon- tagne près de Clogher en Irlande, une efpece d'enceinte de plus de 600. pieds de long , & de 300. de Lirge , formée comme par une efpece de fillon ; on l'attribua au tonnerre qui s'étoit fait entendre la veille; mais le foir de ce même jour il fe fit un grand bruit, &C on reconnut qu'un efpace d'environ cinq acres ( Anglois ) étoit fin- guliérement agité; le bruit ceiTa le lendemain 11. après midi, & on trouva qu'une partie du terrein agité , s'étoit affaiffée de plus de foixante pieds , & qu'une autre partie s'étoit élevée de plus de trente pieds ; l'intérieur du terrein affaifle paroiffoit être une eipece de glaife bleue mêlée d'un grand nombre de pierres de même couleur ; on vit de l'eau au fond de l'excavation formée par l'arraiiTement de la terre, mais pas plus qu'on n'en trouve communément dans des excavations moins protondes. Quantité d'eau de pluie tombée à Upm'uitter 23 , 16. pouces Anglois. Orages violents en Allemagne. 1715. 1714 Quantité de l'eau de pluie tombée à Upminfler 11, 19. pouces Anglois. 1717 3. Août, dans la ParoifTe de Ma chêne s'enfonça dans la terre en pi autour s'affaiffa auffi de la largeur une iofïe remplie d'une eau que 1 chênes tous proches l'un de l'autre toifes du premier, tombèrent dans coula toute l'eau de la première qui fofles étoit de neuf pieds ; le terrein nington, Comté de Norfolk, un ein jour, & le terrein qui étoit d'environ dix-huit pieds, & forma 'on vit bouillonner ; deux autres s'étant enfuite affaiffés à quarante une foffe beaucoup plus large , où refta à fec; la profondeur de ces de ce canton eit graveleux , & le ACADÉMIQUE. 671 fond des fofles fe trouva être un fable mouvant fur de la glaife qui fourniûoit des fources à un grand étang fitué à un quart de mille. 1718. Premier Février , tremblement de terre à Fayal une des Ifles Azores , accompagné d'un bruit effroyable; ce tremblement dura un jour entier, & tut l'uivi d'une éruption de flammes qui dura quelque temps. 25. Février à Leipfik, beaucoup de perfonnes s'apperçurent d'un trem- blement de terre; le vent étoit fort. Environ le i&. M.irs, éruption du Véfnve accompagnée de fecoufTes qui renverferent plulieurs mailons à Catanc. Mai, ou Juin, grand tremblement de terre à rifle de Feu, à l'Ifle Brave & à l'Ifle fans fond , qui font comptées parmi les Canaries ; la terre s'ouvrit en plufieurs places , & ces ouvertures étoient très- profondes ; le tremblement fe fit fentir dans l'Ifle Canarie, proprement dite , & dans une autre lfle appellée Cores. 3. Juin, environ dix heures du matin, trombe ou colonne d'eau qui tomba fur Emott-More en Lancashire, inonda la campagne, enleva les terres , découvrit le roc qui étoit à plus de fept pieds de protondeur , amoncela les terres d'efpace en efpace , & ravagea ainfi plus de dix acres de terrein ; il n'y avoit point eu de pluie , mais feulement du brouillard. Nuit du 15. au 16. Juin, fecoufTes violentes à Neuftadt, à huit milles de Vienne , & en d'autres endroits des Frontières d'Autriche & de Hongrie ; il y eut plufieurs édifices renveifés. En Juillet , tremblement de terre dans les Ifles Canaries , & princi- palement dans les Ifles de Fer, Forte ventura & celle de Canarie pro- prement dite ; le tremblement dura quinze jours confécutifs , il s'ouvrit un gouffre dans la terre , plufieurs rochers fautèrent ; le tremblement fe fit lentir enfuite dans les Azores. 1719. 7. Janvier fur le loir , tremblement de terre à Padoue ; ce tremble- ment fe fit auffi fentir a Venile ( le même jour à quatre heures du loir ) & ne renverfa qu'une cheminée , à Ferrare & à Bologne fans caufer de dommage , enfin en terre ferme & dans les Ifles voiûnes. Janvier , tremblement de terre confidérable à la Jamaïque. 1. Février, halo autour de la lune. 3, io, n , 14. Février, Idem. Un temps couvert & la neige ont fuccédé conftamment à ces halos. n. Février, parélics en Allemagne. ai. Février , météore ignée en Suiffe. 5. & 6. Mars, violent tremblement de terre à Conftantinople , ruina deux mofquées, & fit périr grand nombre d'hemmes. 6. Mars , un quart d'heure avant le lever du foleil , tremblement <>7* COLLECTION de terre confulérable à Villa-Nova de Portiman ; il dura quatre minu- tes, & fe fit fentir en beaucoup d'autres endroits. 19. Mars $'th. du foir , météore ignée vu en Angleterre, en France, &c. il fe mouvoit comme une étoile tombante , mais plus lentement & en ligne droite ; parut d'abord dans les Pleyades & defcendit au deffous du baudrier d'Orion , avoit d'abord la forme d'une traînée lumineufe , puis d'une poire , & enfin d'un globe moins gros que la pleine lune ; fa cou- leur étoit un blanc bleuâtre , & fon éclat femblable à celui du foleil dans un jour ferein , fît prefque difparoître la lune qui avoit neuf jours & toutes les étoiles ; on vit dans les maifons aufli clair qu'en plein jour; parcourut environ vingt degrés dans une demi-minute , laifla derrière lui une traînée comme un nuage de la couleur du fer rouge étincelant , in- terrompu aux deux tiers de fa longueur , il dura plus d'une minute ; la place où avoit paru ce météore fut aufîi étincelante &i de couleur de fer ro.uge quand il eut difparu. Mars , tremblement de terre à Alep , qui ruina trois mofquées & plus de deux cents maifons. Au commencement d'Avril, tremblement de terre qui s'eft fait fentir de temps en temps en Tofcane & jufqu'à Péroufe & à Viterbe fans faire de ruines quoiqu'il fût afTez violent. 25. Mai, fur le midi, tremblement de terre violent à Conftantino- ple ; la première fecoufle ne dura que trois minutes ; on vit une pouf- fiere noire s'élever de la Ville , & du Fauxbourg de Galata , du côté de la mer ; une heure après il y eut une féconde fecoufle moins forte; elles fe renouvellerent pendant trois jours entiers, & fe firent fentir en Natolie à la diftance de quarante milles de Conftantinople ; entre Scutari & l'Ifle des Princes, & dans la Ville de Sevenit , rui- nèrent quatre ou cinq villages, où plus de mille perfoanes durent périr, une petite Ville à deux milles de Confiantinople fut ruinée aufli , & il y eut environ mille morts ou bleflés ; les Habitants de Conftantinople fe fauverent dans la campagne ; grand nombre d'édifices &C de maifons furent ruinés , quarante mofquées , vingt-fept tours , une partie du Palais du Sultan , & nombre de magafins & de maifons. 26. Mai, orage confulérable en Saxe. 15. Juin, tremblement de terre violent à Smyrne qui ne caufa aucun dommage. 29. Juin, tremblemeut terre peu confidérable à Rome ; plus violent à Norcia, Chieti, Spolette & Foligno. Sur la fin de Juin, pluie prétendue de fang à Schwarts-Culm dans la Province d'Hoyeri^verden , & qui fut vérifiée n'être que des gouttes de fang ou d'une humeur rouge jettces par des nuées de papillons. Commencement de Juillet , orage violent accompagné d'une grêle confidérable dans les cantons de Zurich & de Lucerne , à Bade , à Francfort , à Strasbourg , &c. on a trouvé des brins de paille dans la grêle. A Cattinsra, orage femblable, accompagné de dix-huit globes de feu qui crevèrent en l'air avec éclat. ACADÉMIQUE. 673 Dans le canton de Lucerne près du village de RuflVil , on a vu un nuage noir s'élever le matin de la terre deux ou trois jours de fuite. 7? & 8. Juillet, éruption du Vefuve. 8. Juillet, tourbillon de vent en Silène. 14-18. Juillet, efpece de bulles qui tombent du Ciel le matin & le foir à Lichtenfteig , dans la Vallée de Weggithal , &c. Il n'y eut pen- dant ce temps ni pluie, ni grêle, ni tonnerre, ni roféej le iolcil paroiffoit de couleur de fang. Juillet, tremblement de terre léger à Sinigaglia & a Nocera. Secouffe violente le long des côtes de Fez &c de Maroc ; plu- fieurs villages détruits , & une partie de la Ville, même de Maroc renveriée. . . 8. Août , à cinq heures du foir , violent tourbillon à Ligmts Se ail- leurs, par un vent d'Oueft &i de Sud-Ouelt. Même jour, grand tonnerre à Zurich. 24. Août, parélies à Angerbourg. Globe de feu vu le foir à Coin , à Bonn , 6x. 8. Oftobre, météore enflammé vu à Limbach. 26. Novembre , grand orage à Francfort & pluies extraordinaires dans le Tiro!. 3. Décembre, globe de feu vu à Hall. 1710. 10. Janvier, tremblement de terre peu confidérable à Gênes & à Livourne. n. Février, météore ignée vu à Paris & à Rouen. 18. Février, orage violent en Saxe, dans le Valais &c. Au mois de Mars ou d'Avril, tremblement de terre au Pérou , il dura huit jours &C détruilit entièrement la Ville de Guamauca. Commencement de Juin, tremblement de terre en Calabre, Barletta & Afcoli , en ont beaucoup fouffert ; il s'eft fait fentir aurfi à Salcrne , Cava , Avelin , Sarente , mais fans y caufer de dommage. 16. Juin, tremblement de terre dans le canton de Zurich. 22. Juin, tremblement de terre à Conftantinople , ne caufa point de dommage. Premier Juillet , tremblement de terre violent aux environs de Frey- berg, principalement fur les montagnes ; ce tremblement tint un efpace de ïept à huit milles de longueur , accompagné de tonnerre & de grêle ; deux jours auparavant, le baromètre étoit "defeendu tres-lubitement & très-bas à Freyberg ; le tremblement du premier fut fenûble au tond des mines à 169. toiles de profondeur ; un aimant qui portoit depuis quelques années un morceau de fer pelant douze livres environ le laifla tomber , mais enfuite il le foutint comme auparavant ; le même jour inondation confidérable & fubite caufée par une averfe dans un fond à une lieue cl'Annaberg. Même jour cinq heures après midi à trois milles de Leipfik , trem- ^74 COLLECTION blement de terre qui s'eft fait fentir dans des lieux éloignés , & fur-tout dans les plus montueux à Weimar , à Halle où la fecouffe fi.it légère , Ô£ ne dura que quelques minutes , à Wildenfels dans les environs de Schnéeberg & dans toute la Mifnie , dans le Woigtland , la Thuringe, le Averbach , les forêts de Schonek , &c. 27. Août, tremblement de terre à Naples, caufa quelque dommage au Monaftere du Mont-Caffin. 9. Septembre , 2. heures du matin , tremblement de terre à Zurich , plus fort que celui du 16. Juin précédent. Même jour, tremblement àMefTine, qui a caufé du dommage. 12. Septembre, violent tremblement de terre qui fait beaucoup de mal à la Ville de Gerare en Calabre. La nuit du 8. Novembre , violent orage autour de Vienne en Autriche. Nuit du 19. au 20. Novembre , tremblement de terre à Lî- vourne. 1721. 10. Février, grande neige le matin, gelée pendant la nuit, à Cru- vys-Morehard dans le Devonshire 11 j 11, 13 , 14, 15. Février, temps calme, beau froid le jour, forte gelée les nuits , la neige tint conftamment. 16. Février, abondance de neige le matin, faux dégel l'après midi , forte gelée la nuit. 17. Février, rude gelée le. matin , vent peu violent, mais exceflive- ment froid & piquant ; après midi beau foleil , temps calme ; tout le jour il gela où le foleil ne donnoit pas , & il continua de geler la nuit fuivante ; la terre relia toujours couverte de neige. 18. Février, forte gelée le matin, gelée & grande neige tout le jour par un vent de Nord-Nord-Oueft. 19. 20, 21 , 22. Février, temps calme & ferein, forte gelée le jour, & plus forte encore la nuit. 23. Février, forte gelée par un vent de Sud-Eft exceflivement froid; gelée pendant la nuit, & un peu de neige. Nuit du 5. Avril,- forte gelée. 6. au 10. Avril , dégel , accompagné de quelque pluie , & bientôt fuivi d'une petite gelée par un vent fec & froid. Le 10. la gelée reprit plus fort que jamais par des vents de Nord- Eft & Sud-Eft excefliveroent froids ; elle dura quinze jours au moins , & caufa beaucoup de dommage ; il n'y avoit point de neige fur la terre. 1722. 2. Avril, cinq heures & demie du foir , trois parélies & halos vus autour du foleil à Dobbs dans le Comté d'Antrim en Irlande. 29. Mai , entre trois ôc cinq heures après midi, il y eut une inondation iubite ACADÉMIQUE. ^ 675 fubite & très-COnfidérable à Riponden près de Halifax dans l'Yorkshire; l'eau s'éleva de dix pieds plus haut que jamais elle ne s'étoit élevée, elle renverfa quatre ou cinq moulins , neuf ponts de pierre , &c Premier Septembre, M. Langwith obfcrva quatre Arc-en-Ciels ; le premier préfentoit les fept couleurs primitives dans l'ordre affigné par Newton; le fécond renfermé dans celui-là avoit du verd, du verd foncé, & du pourpre; le troifieme du verd & du pourpre-, le qua- trième du verd & du pourpre foible ; le premier étoit auffi large que les trois autres enfeinble , lefquels ne fe voyoient point dans le voifinage de la terre , quoique ce fût l'endroit où les coureurs du premier étoient le plus brillantes. M. Langwith avoit vu deux fois dans le mois d'Avril les quatre Arc-en-Ciels, mais moins décidés. 1. & 3. Novembre , parclies & Halos vus à Londres , Si autres endroits de l'Angleterre. 1721-1723. Quantité de pluie tombée à "SViddrington dans le Norfhumberland , depuis le premier Avril 1712. jufqu'au premier Avril 1723. Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Oftobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Pouas Anglois • • 1,015. . • 3.532- ■ • *ô7°- • • 4,3 5°- . 2,132: • ,600. . 2,105. . 1,780. • . 1,225. ,485. • ,195. 11,144. 1735- Le thermomètre de Reaumur defeendit à Tomsk en Sibérie 537. degrés au deffous de la congélation ; & à Yenifeik aufli en Sibérie de 70. degrés. 1738. Le thermomètre de Réaumar defeendit à Kirenga en Sibérie de 66\. degrés au deffous de celui de la CQngeJJation. Tom. FI. (i(s A«hty Ltran^. Q q q q 67S COLLECTION 1743- A Québec, le thermomètre de Réaumur defcencîit de 33. degrés au défions de celui de la congélation. 1745- ,,,-', Novembre, trois inondations considérables caufees par le déborde- ment de la Durance. 1746. A Aftracan le thermomètre de Réaumur defcendit de 24^. dagrés au defîbus de celui de la congélation. 1749. A Petersbourg le thermomètre de Réaumur defcendit de trente degrés au defîbus de celui de la congélation. 1759- Août , à Limoges & dans plufieurs endroits du Limoufin , fecoufle d'environ une minute , précédée d'un bruit fbuterrein , mais qui n'a caufé aucun dommage. il. Décembre, plufieurs fecoufles à Gottenbourg , Jonkopeng , & Orrebro en Suéde: il y a eu à Gottenbourg plufieurs cheminées ren» verfées, &c. Ouragan furieux à Ferrare ; renverfe plufieurs maifons de campagne. 1760. 11. Janvier, quatre heures & demie du matin deux fecoufles à Lif- bonne, précédées d'un bruit fouterrein , & qui n'ont caufé aucune ruine. Même mois de Janvier , fecoufle dans la Marche d'Ancône ; quelques maifons fe font écroulées à Cafcia. 15. Janvier, ouragan furieux à Londres, Plimouth , Briftol, Liver- pool , & autres ports d'Angleterre. 19, lo. & 21. Janvier, plufieurs fecoufles à Amfterdam , Leyde , (k Utrecht. 16. Juillet, trois ou quatre fecoufles d'un tremblement par ondula- tion à Bruflelles , & dans plufieurs Villes du Brabant. 24. Juillet , fur les dix heures du foir , on vit à Fefcamp une lumière irifée, éloignée de la lune d'environ 45. degrés , & à la même latitude à-peu-près que cet aftre. Même jour & à la même heure , lueur colorée vue à Lyon. 5. Décembre, environ une heure après midi, violente tempête fur les côtes de Gênes. ACADÉMIQUE. é77 SUPPLÉMENT Des Tables des dèclïnaïfons de l aiguille aimantée. ( Voyez pages 108. Se filiv. 183 , »02, 443 , & 446. ) ANNÉE 1641. Oaobrc. S. ii. Novembre. Latitude. Longitude. 10. à 410. Sud. 840. co'. . . 6. ^9°. 04'. Sud. . 1140. 56'. • . 15. 44°. a*'- 140». 31. • • 21- . 158. 00. . . <-i- 42 M Décembre Janvier. Mars. Avril. Mai. I6j. jo. • I. 41°. 10'. . . l67°. 55 • 9- 41«. 37 . . 1760. 19. 15- 4*°- 10 . • . 1880. l'i'. 18. 4o«. 50 . . . 191». 41 • 1643. 8. 5°e- 15". ,91°. io". iz. ,ou. 05 . i95°. 17 16. iO». 19'. . i99«. 5l 19. 11". !5 ■ •• 104°. '5' ai. il°. 10 . . 1050. 19. iî- 10°. 15'. zo6°. «9 ». 0°- II'. - . 19»°. 46' 14. IO°. ■ i. • . 186°. '4 lo. 5°- 15'. . Sud . i8i«. 16' M. 4°- 55 • • . 175°. 10 I. 4U- 30. . . 1710. 01 1 1. 5°- 45 • . ■ l67°- 00'. 14. 5°. 17. . . 166». î-7 10. 5°. 04. . . 1640. 17 IJ. o". 54- • • 155°. 17 18. 0". 16'. . . 147°. s< Déclinai fins. ij.H-& i5°.0ueft- i6Q. 1.80. 30'. 4°. . . . L'aiguille tut dans un mouvement con- tinuel fans fe fixer à aucune direction certaine. L'aiguille fe tour- na droit vers la terre de Diemens. 30. oo'. . Ed. 5°. . 00'. 7°. • 5°'- 9' 9r B' 6» 10e 8' '/ 9' 8 10» 9 8 6° 00 . 00'. je'. 15 ; 10'. - 00'. 4 5'- 00'. £ft. 45'. 03'. M'- JO*. 30'. jo-. 678 COLLECTION Annéb 1 669. L aiuudc. Longitude. Dt'clhaifin. En ce mpiam du méridien du Cap V Lézard. Décembre. 30. Dans l'océan méridional entre la Guinée & l'Amérique. • • 6». i©'. E 1670. Janvier. î. ftwf. • # # , ^ , 6'. . 46'. 14. A la hauteur de la Plata. . . ,8°. . 20'. $'• Ibid. . . . . . 19°. • 4 3'; février. 23. 47°. • 14". Sud. 6i°. . ïé'Oaeft. 18". 00'. Mars. *7- 47°. 5 5; 61°. . 57'- ■7°. . jO. Avril. il- 49°. 10'. 63°. . 10'. 16*. 10'. Oilobre. 19 5o°. 10'. 64°. . 00'. 16°. 37'. 22. 5i0- . 26'. 6,°. . 41". I7g. 00, • Novembre. 2. 5)"- . 52'. 68». . 40'. 16». 00'. 20 n°. . Io\ 72°. . 56'. 14». 10'. 28 4S°- 00'. 7>°. . 41'- n°. 00'. Décembre. 18. 42°. 00'. 76°. . 5 5'- 8°. I»'. 1671. Janvier. ï. JO*. . 00'. 84*. . 00'. I0U. . is: 26. 47°. Au Cap 10'. Corfe. 21°. . 30'. 16". . 36'. { 1683 4°. . . 40". A Nuremberg. 18°. . 20'. i°- • ■ }9. Oued { 1685 19" • . 26. Nord. 28. . 43- 5°- • oj'. ■ ivivicre ue raraioa. 1699. 6. . . J5. Sud. 342. . 00. 4. . 00. Eft. 1708. A l'Ifle St. Thomas fous la ligne , l'aiguille déclinoit de 1 1°. 30: 1709-10. Janvier, Latitude. Longitude, De'clinaifin. E» partant du méridien de Londres. 12. 22°. . l6'. 114". . 09. Oueft. )°- • 00. »}• 21. . «8. I14. . 42. 2. . 50. 14. 20. • M- II5. . ij. 2. • 50 M- 19. • 25. iif. . 45. 2. • 5° 16. l8. . 56. n6,^ . 24. Zt • 45 Eft. *7- ACADÉMIQUE. *79 1709-10. L liitude. Longitude , DéclinAifoni, En parient du méridien de Londres. Janvier. Deg. M ». Deg. Mm. Deg. Min. il- 18. . oo. Nord. 117. oG.Oueft. 2. • 4î- M J.8. 17. . 1 r. 117. 30. 2. • is- 19. 16. 3*- 118. ou 2. . 00. 10. ij. 44- 118. . M- 1. . 50. 3 1. i{. 00. I20. »f. 1. 30. 21. 14. . 49. 122. 65. 1. 10. 23- 14. 36. 124. ■ »}. 0. . 50. 24. 14. 24. 11C. . 45- 0. . 40. M- 14. • >4- liy. 05. 0. • 45- a6. 1]. . 50. 151. *3- 0. . 50. »7- 13. . 29. 132. î8; I. . OO. 28. >3- 29. I34. 4t. 1 . . 10. 29. •3- :2. 136. . 48. î. ■ 1 )'• 30. '3- 17. 139. 2 1. I. . 55. 3'- l> 31- 142. 07. I. . 30. Février. 1. 3»- 144. • r- I. 40. 2. 36. • 47- !>■• 1 . 50. 3- 26. 150". 18. 2°. . 00'. 4- 16. M). 02. 2. 10. î. 26. I5Î- 19. 2. *$• 6. 26. 15 7. 41. 2. , 30. 7. M» 160. }!■ 2. 50. 8. . 41. 16,. 00. î« « 00. 9- . 41. I6ç. 18. 3- . 20. 10. 44. 167. 26. 3- . 30. II. . 56. 169. $6. 3- . 45- 12. 3 3- 172- *7- 4- • 00. >3- 36. irs- 00. 4- . 30. 1+ »*• «77. 2 la î- • 20. Iî. 40. 179. 2 8. 6. . 30. 16. 47- I8r. 24. 7- . OO. «7- 54- 18,. 22. 7. 30. 28. 5 2- I85. 3 7« 9- OO. •9- . 40. 187. 42. 10. M- 20. . 28. 189. ■ 49- 1 1. 00. 21. ■ 21. 191. . jO. 1 ■• 30. 22. . 12. J9-3. • ij- n- 00. »?• . 07. 194. . }7- n. S0. 24. . 10. >9î- . 51. ii- . 00. *$. . 0,. • 197. ■ fi. 10. . 00. 26. . 00. 199. 03. 9. . JO. 17. • M- 200. 16. 9. . 30. 28. M- 202. 20. 9. . 00. Toot. VI. des Acad. E trang. Qqc .s* CoUect ./r.iJ />,!/■/ F.ii-.nuf T.nn 71 , .• j-M- c, ' 'IL ■,/../■•■/. ' part Etrana '/:■», //,//./'"./,■// l'/uxi/ Eap Séparée PI II lu., 1 Transactions Pfulasoph flf io.5£jà.Sp.PL I.Fuf.I l'r.m.i-.irl //'/, ' Fia. 11 Fia. m T,u„,:u:IVn- Fia l y GMect skad. />.//■/. Etrann Tarn. VX.eL h i ''''•/,■ tu J'/im/Ki-/- Séparât. J't ÏÏI ■ 683 «croqM'pi'aiCTmjwan «nu TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES. Les chiffres romains indiquent les pages de l'Avertiflement. A ABLETTES , png. 409. ul Abricotiers , pag. 245. 146. Abfinihc , pag. 100, 10!, III, 368. j4cacia,d'E.gypte,pag. 363. de Danemarck. Ibid. Accroiffement , des Métaux ,pag. 228. Ache , d'Alexandrie , pag. 363. ache ou céleri , /£/. 44", 6-7. Si. fuiv. Aiguilles , aufquelles on a donné la direc- tion polaire au moyen du coup élec- trique, pag. .-I. Ail. fon etfet prétendu fur l'aimant, pag, 324. ail des jardins employé au lieu llrrr 6*4 TA de (cille rTEfpagne , 363. cendres d'ail ce qu'elles donnent de fel par la calci- nation , 482. Aimant, effet du feu fur l'aimant, pag. 6. des mines d'aimant fur l'aiguille, ai. 206, 113. mines d'aimant, 213. déclinaison de l'aimant voye^_ déclinai- fon, variation; fon effet iur certaines ftalaciites calcinées , 304. effet prétendu de l'ail fur l'aimant , 324. aimant formé dans la pointe d'un clocher, 471. zAir, contenu dans l'eau , pag. 19. SlJu'iv. animaux dan;, l'air renfermé & dans l'air raréfié, 39. &/L'iV. dans l'air raréfié & condenfé alternativement , 41 , 43. dans l'air d'un vaiffeau fcellé hermétiquement , 49. & fuiv. effets de l'air dans la ref- piration, %i. fur une liqueur rouge tirée par diftillation du fang humain , ibid. air extérieur néceffaire à la fermen- tation , 102. expérience pour découvrir fi l'air pénètre le verre , 103. air pro- -duit par certains mélanges dans le vuide , 133. reffort de l'air , 135. Se fuiv. aSion de l'air fur des folutions de cuivre, 136. tentatives pour diminuer le reffort de l'air, 138. & fuiv. fon effet fur les corps relativement à leur conlérvation , 146. & fuiv. effet de fa pefanteur pour taire pénétrer certaines matières dans les corps poreux, 153. air contenu dans la pou- dre à cancn, 154, 15^. effets de fa compreflîon , 155. changements de fa température en Amérique & en Irlande, 136. S*, fuiv. effet de ion contact fur la furface de certains fluides, loi. & fuiv. bulles d'air réfléchiffant la lumière , "171. & fuiv. fubftances répandues dans l'air, 217. S: fuiv. aflion de l'air fur -divers corps, ibid. fon effet fur les mine. , 228. fur le mercure du baromètre , 247 , 248. s'il y a de l'air dans le mer- cure', 248, action de l'air fur la limaille de fer, 316. variations de la pefanteur de l'air , 349. eflets de fon élafticité fur le mouvement de projectile, 350. effets de l'air comprimé, 431. différence de l'air de la refpiration & de celui d'un iburfle t , 466. 3ir raréfié dans une pompe par l'inflammation de la poudre à canon , 4<>S. expérience touchant la pefanteur de l'air, 484. & fuiv. 'Airain , employé à faire un miroir ardent pag. 43 1. Aix-la-Chapelle , pag. 350, 351. Alatemes , pag. 246. BLE Alcalis , leur action fur les couleirs de certaines fub lances , pag. 6t. & fuiv. alcalis fixes, 11 8- Se. fuiv. ces alcalis fixe» (ubli nés, 120. alcalis fixes des cen- dres des végétaux, lit, 112. & fuiv. de la fougère, 116. mélange des acides & des alcalis, 133, 221. liqueur alca- line en contai! avec diverfes autres li- queurs, 161. & fuiv. fubftances alcalines qui reprennent leur acide dans l'air ,231. alcalis combinés avec le foufre , 288. alcali qui ne fer»ieate point avec les acides, 31a. alcali de la chaux vive, 317. alcalis en liqueurs mêlés avec les acides, 373. fels a'ealis contenus dans la fubifance du verre, 37J. alcali du creffon, 401. Se fuiv. alcali volatil , alcali fixe des poiffons , 408. alcali volatil des plantes ,412. des animaux , ibid. Se fuiv. alcali fixe tiré des plantes par la calci- nation dans des vaill'eaux fermés, 414. alcali fixe du Pouiiot , tiré de cette ma- nière, ibid. St. fuiv. alcali volatil com- biné avec l'antimoine diaphorétique , 413. alcali fixe combiné avec l'antimoine , 415. & fuiv. alcali volatil du frai de grenouilles, 417. de l'aiguille de mer, 418. alcali fixe des cendres du lièvre , 420. du rélidu de la diftillation du blanc d'oeuf 4:3. de celle des cantarides , 429. alcalis fixes de différents végétaux ont différentes propriétés, 434. & fuiv. alcali fixe de la graine de pavot blanc , Alchymit , pag. vif. AVfes (vents ) pag. 227. Alo'es ,pag. 2S9. Alouete , dans l'air raréfie , pag. 40. al- ouette blanche , 308. Alinéa, pag. 323. Alun calciné , pag. 106. alun compare au vitriol Se au foufre, 109. tiré des pyrites & des minerai x, 113. alun na- turel, alun faélice, 114. alun, I2t , 129, 130. manière dont on le tire de la mine , 193. Se fuiv. alun combiné avec le tartre ,' 270. avec la chaux, 274. alun de roche , 29.4. figure de l'a- lun 340. eaux imprégnées d'alun, 423, alun de plume , 476. Amalgames, pag. 383. Se fuiv. Amafanes ( rivière des ) pag. 17. Ambre gris analyfi , pag. 280. combiné avec l'efprit de vin , aSi. où fe trouve, 280. & 281. ambre rammoli , 317. Amérique: t pag. 156. A L P H A B 'Am'i jn/^expofc an foyer d'un miroir ardent, pjg- 4S"v au >' '•cr d'un grand verre lenticulaire, .134, 4'' 457 1 4<8. 'Ammoniac ( fel ) Ion effet Air le fang , pjg. 8. fur le vitriol , 107. fel ammoniac factice, 123. mines de fel ammoniac, ibid. fel ammoniac autour des volcans, ibid. dans les matières vomies par l'Etna, ibid. efprit de fel ammoniac combiné, dans des vailTeaux non (celles herméti- quement , avec la limaille de cuivre, 1 40. dans des vaifleaux fcellés hermétique- ment, ij.î. folution de fel ammoniac dans l'eau, fa froideur, 221 . 222. fel ammoniac employé, 2 9. 26:, 590 , 306, 333. figure du iel ammoniac , 3 .0. fel ammoniac employé , 37t. fel volatil ammoniac , 372. efprit volatil du fel ammoniac renfermé dans tin vaifleau de verre, 376. fel ammoniac combiné avec l'antimoine diaphorétique , pis,. 415, 419. eau do fel ammoniac 448. Analyfe, naurelle des plantes , pjg. 119. analyfe chymiq ue de l'ortie de mer ,33. du corail , 281 du crefibn , 403. &. fuiv. de la graine de pavot blanc, 43^. & fuiv. de l'opium, j;7. Si. fuiv. méthode d'analyfechymique de Leibnitz, 442. 6k fuiv. Angles , des rayons de lumière , p.tg. 66. & fuiv. Anguille, cœur de l'anguille Jans le vuide, pjg. 35, 36, 47. foie, tête, tronçons d'anguille dans le vuide, 47. peau d'an- guille 132, 151. Animaux , dans le vuide , pag. 23. Si. fuiv. 150. fel volatil des animaux, 210. & fuiv. fel fixe des animaux, 211. & fuiv. Ar.is , pag. il >. h 1 i ' e eflentielle de graine cl'ani» en contaifl avec l'eau, 170, 171, 175. avec l'air, 7-;. huile d'anis diftil- lée , 322, 323. huile atomatique d'anis 34t. huile d'anis , 342. femence d'anis employée, 428. Annie , des Tunquinois , pjg. 240. Anti-cpii.pt'iJue , &.. Anti-hifuriiue , p.ig. 411. Antimoine ( mercure d' ) pug. 91 , 92. antimoine diflillé avec l'huile de vitriol, 107. vitrification de l'antimoine, 13t. 1 gule d'antimoine, 176. ulage de l'an- timoine pour l'affinage de l'or, 183. & fuiv. antimoine diaphorétique , 257. mercure d'antimoine tiré du régule ,ibid. cinabre d'antimoine , 301. & fuiv. E T I Q U E. 6$ç beurre d'antimoine , 301 , 301. anti- moine combiné avec des ftalaétites , J06. teinture d'antimoine, 341 , 342. régule d'antimoine, 341. moyen de le mettre en fufion fans L'intermède du l'eu, 373 , 374.. antimoine combiné avec l'alcali fixe 6c l'alcali volatil, 413. & fuiv. avec les acides, les alcalis fixes, & la chaux vive. 416. régule martial d'anti- moine diftillé avec l'eau-rorte augmente de poids, 416. fait la même chofe calciné fans addition, 417. verre d an- timoine de même , ibid. antimoine dia- phorétique dépouillé de (on foufre , 418. & fuiv. antimoine expofé au fover d'un verre lenticulaire dans un vaifleau fermé, 454, 458, 439. pefanteur de l'an dm ine 469. Antoniene ( fontaine ) propriété de fon eau , pjg. 3 c 1 . Apoplexie ( teinede contre ) pjg. 41 1. Arboufiers , pjg. 246. Arbre, philofophique , pjg. 4O7. arbre de diane , 450. Arbres , effets du grand froid fur divers arbres, pjg. 243. Si fuiv. manière de garantir certains arbres de la gelée 24*5. arbre de Judée ibid. arbre aux faute- relles , ibid. danger .e; gelées de prin- temps pour les arbres fruitiers 247. arbre de vie 24-% arbres toujours verd , ibid. Arb.ifjeSux délicats , précautions qu'ils exigent , pjg. 247. Arcen-Ciel , pjg. 73. lunaire , 2<3., 254, 263. & /ûe blanc ''œufs fur un vaiffeau d'argent, 42c. argent combiné avec le nitre, 42.1. diffous par l'eau-forte , par l'efprit de nitre cohobé fur du nitre purifié, 444. expofé au foyer d'un miroir ardent, 452 , 459. Argilles , leurs fais volatils, pag. 124. argille bleuâtre dans une colline où fe trouve une mine de loufre vif, 425, 426. Arménie ( montagnes d' ) pag. 41, 42. Armoife , pag. IOO, 482. Arrak , pag. 427 , 428. Arroche-puante , pag. 99 , 101. Arfenic , contenu dans la pierre de Bou- logne , pag. 474. Artichauts , pag. 247. Aflroïte , pag. 94. Athmofphere ( lubftances répandues dans 1' ) pag. 227. & fuiv. 348 , 349. Aveuglement , fans altération feniîble des yeux ni de leurs membranes , pag. Augmentation du poids de l'huile de vi- triol expofée à l'air , pag. 227. & fuiv. du plomb converti en cérufe , 227. 228. Avoine , bierre faite avec le malt d'avoine, pag. 367. Aurore boréale, pag. 504, 507, 514, 515. & fuiv. ^34, Çj>7 & fuiv. Axe, magnétique de Bound, pag.m. A\ur ( pierre d' ) pag. 372. B. T)Ade féaux minérales de, ) pag. 331 , JJ 332. _ Baguette divinatoire , fes prétendus effets épreuves qu'on en a faites lans fuccès, P"g- 252> *5 3- Baies de mirthe , leur fel, pag. 485. Bain-Marie, pag. 377 , & 378. BLE Balance hydroffatique , pag. 469.470. Balauftes , ou fleurs de grenades ( infu- iion de ) pag. 61. Banbury , pag. 178. Barbe de Jupiter, pag. 332. Baromètre , pag. 247, 248, 3.18. & fuiv. 3ïî » 354, 36o> 484- &. fuiv. 565 , 566. Barre de Tunauin, pag. 236. & fuiv. Baffora , pag. 96. B ataviques ( larmes ) pag. 250. & fuiv. Bat h ( eaux de) pag. 223. Baume ( plante ) pag. 99. ,01. baume de foufre, 110. baume ( plante) 143. & fuiv. baume noir & baume blanc du Pérou, baume de Judée, 313. Si. fuiv. baume de maltic , 364. Becabunga , pag. 405. Benjoin , combiné avec l'efprit de vin , pag. 2Ç9. Bermudes , pag. l.*£. 30. it. fuiv. qui fe forment fur le corps de la li- mace , & de la fang-fue dans le vuide , 52, ç3- à l'extrémité d'une branche de aule dans le vuide, 145. & fuiv. dam un liquide que l'on fait chai.rler à feu nud , 377. & 378. dans un liquide que l'on fait chauffer au bain-marie , 3-'8. les mêmes avant & après la diffillativn du frai de grenouilles, 418. CAchou , pag. 311. Caille-Lait , plante , pag. ^71. Cailloux blancs calcinés , pag. 272, 173. caillou expofé au foyer d'un verre len- ticulaire , 458 , 459. Calaminaire (pierre) pag. 131. Calcaire ( nitre ) de lifter , pag. 131. Calcinatïon de la mine d'alun , pag. 19-, & fuiv. calcination du piomb par l'acide de l'air, par le feu, 22-*, 228. de la poulfiere de pierre, des cailloux blancs, 272, 273. du gypfe, 273. de la pierre hématite 279. de.-, plantes dans les vaif- feaux fermés, 41 4. de la pierre de Bou- logne, 4-4- Camclce , voyer Méfirèort. Camomille , pag. 99, 101, 367. Campant ( huile de foufre par la ) pag. 222. Campêche, ( infufion de bois de ) pag. 61. Camphre, pag. 131 , 264, 382, 419, 430. Canards dans le vuide , pag. 2?. Si fuiv. dans l'eau, 37, 38. fang de canard em- ployé 420. Canne à vent, pag. 431. Canneton obfervé dans l'eau & noyé , pag. 38. Canon ( bruit du ) à quelle diftance en- tendu, pag. 254 , 255. effet du canon fur mer dans l'éloignement , 255. Cantharides diftillées , pag. 428 , 429. obfervées au microfeope , 429. Cap Charles , pag. 96. Cap de Bonne- Efpérance, iiid. Capillaire , ce que cette plante donne de cendre & de fel par la calcination , pag. 48 1 . Capfulcs de la graine de deniellaire ou de Glaftum , pag. 62 & fuiv. Rrr r 1 688 T A Caput mortuum ', des plantes diftillées , pag. 99. du vitriol , 109. du fel , du nitre , de l'alun , du vitriol , 227. de la chaux , 273. de la pouffiere de cail- loux blancs , ibid. de la chaux combi- née avec l'efprit de vitriol & le fel de tartre , 174. de la chaux combinée avec le ("outre & le Tel ammoniac, 289. des ftalaûites ferrugineuses dillillées , 304. du vitriol, 307. delà corne de cerf, 312. de l'ortie de mer , 330. d'une terre combuftible diftillée , 3 47. du frai de grenouilles , 418. du vitriol naturel , 424. des cantharides diftllées , 429. de la graine de pavot blanc, 4^5. & fuiv. de l'opium, 438. & fuiv. Carotte ( femences de ) pag. 36;. Catapulta minor , voyez Epurge. Cawh-Slone , pag. 13; , 132. Cidre, des barbades , pag. 130. du Li- ban , de Virginie , des Bermudes , 247. Céleri pag. 563. Celles ( eaux minérales de ) pag. 331. 332. Cendres des plantes , pag. 118. & fuiv. de fougère , 1 26. & fuiv. du charbon de bois, 168 , 269. du creflbn , 402. fel des cendres de vipère, 414. fel des cendres de hêtre, 416. cendres du lièvre , de fon fang , de fa peau , leur fel alcali, 420. cendres fixes laiffées par le fel ammoniac & l'arfenic (ublimés enfemble , 430. cendres de papier, de linges, de végétaux, d'herbe , de terre &c. expofées au foyer d'un verre len- ticulaire, 4?8. manière de tirer le fel des cendres , 478. cendres de différentes matières calcinées , 478. & fuiv. vertu purgative des fels qu'on en tire , 483. pluie de cendres, cio. &c. Centaurée ( fleurs de petite ) pag. 289. cendres de cette plante , 290. fon alcali fixe , 434- Cerfeuil, pag. 289. Cenfes noires (_ jus de ) pag. 61. ceiifes dans le vuide, 147. & 148. cerifes gar- dées au 4ond d'un puits , 302. moyen de conferver les cerifes, 316. Cerifiers , pag. 245, 246. gomme de ceri- fier, 434. Cérufe , pag. 181. Si fuiv. 227, 228. Cévcnes , pag. 42. Chair des animaux , fon fel volatil , pag. 407. & fuiv. aénon des acides fur la chair des animaux, 410, 411. fel fixe BLE. de la chair d'aigle, 413. de la chair de bœut ibid. Chalcitis , pag. 10^. c'eft une efpece de colchotar naturel , un vitriol devenu rouge par la calcination. Chaleur , ce qu'elle fait à l'air d'un vaif- feau icellé hermétiquement par rapport à la refpiration , pag. <;o. chaleur d'une maffe d'herbe putréfiée , 101. chaleur accompagnée de condemation , 222. effet de la grande chaleur fur le mercure , 248. chaleur de certaines eaux miné- rales, 331, $3 2. effet de la chaleur fur l'u.ine & fur l'athmofphere 348 349. chaleur réfultant du mélange de certaines matières, 373. Scfuiv. chaleur du foyer d'un miroir ardent, 451. Se fuiv. du foyer de certains verres lenti- culaires, 453. âifuiv. Champignons fiftuleux , couleur qu'on en tire , pag. 62. Charbon ( mine de ) à Lieje ou Luick, pag. 3. charbon employé dans l'exploi- tation des mines de fer , 179. & fuiv. des mines d'alun , 194. des mines de vitriol , 198. charbons de différentes qualités , 13 c. fel tiré des cendres du charbon de terre, 268, 269. charbons combinés avec le nitre, 43t. Si fuiv. charbon employé pour fervii de fupport à diverfes matières en les expofant au foyer d'un verre lenticulaire, 457. Chardon-béni , pag. 99. chardon , 100. chardon bénit, 323. mis en expérience pour en tirer le fel ,412. &/«iv. Charles ( cap ) pag. 96. Châtaigniers , pag. 247. Chats ( petits ) dans le vuide , pag. 28. & fuiv» 150. expériences faites avec l'opium fur des chats , 438. & fuiv. effets de l'efprit de vin fur les chats , 439- Chaud , effets Semblables du grand chaud & du grand froid, pag. 24g. Chaufferie , pag. 180, 181. Chaux de Saturne employée comme filtre , pag. 442. Chaux vive , pag. 140 , 227 , 266 ,273. & fuiv. fon foufre ibid. fon fel, 273. taches de la chaux , 272. , 273. chaux vive combinée avec le foufre & le fel ammoniac, 289. chaux combinée avec le mercure , 290. chaux de ftala&ite 304. combinée avec les acides minéraux , ibid. chaux vive employée dans un pro- cédé chymique , 533 , 342. efprit de ALPHA chaux vire, 37<. chaux vive combinée avec les alcalis fixes pour diffoudre l'an- timoine , 416. avec le fel ammoniac pour en tirer une eau 448. chaux cx- pofée au foyer d'un verre lenticulaire , 458. Cheminée , pour renouveller l'air dans les mines, pjg. 34- Çhênt , effet du er.'id froid fur des chênes, pag. 144. & Juiv. Chênes verds , ij,"- />olypode de chêne employé dans un procédé chvmique , 434. vieux chêne qui rend trois ton- neaux d'eau en trois jours après une fé- chereffe de trois mois, 465. Chenilles dans le vuide , pag. 54. che- nille commune de l'aubépine , couleur qu'on en tire , 63. dégât fait par les chenilles ,531. Chevaux , fel volatil de leur urine , pag. 412. Cheveux devenus blancs par accident pag. 299. d'où fortent des étincelles, 320, ,337,338. Chèvre ( lait de ) pag. 42 t. Chicorée , ce qu'elle donne de cendre & de fel par la calcination, pag. ,<8i. Chou de mer , pag. 227. fel de chou , 481. Chou/leurs , pjg. 247. Chyle, pag. 1 19- Chymi? , pag- vl. cfc fuiv. $j. Ciment employé dans des expériences fur les larmes bataviques , pjg. 262 , 263. Cinabre , pag. 1 1 ,-. combiné avec l'héma- tite, 279. cinabre d'antimo/ne , 301. & fuiv. préparation de cinabre , 307. cinabre naturel , danger d'en faire ufage , 367. Cinnamome ( huile effentielle de ) pag. 162 , 175. Cire employée pour conferver les cerifes , pjg. 316. mêlée bouillante avec du fuc- cin , 369. employée pour diffoudre le fuccin , 420. Ciron , pjg. 57. Citronniers , pag. 246 , 14". Citrouille feche , ce qu'elle produit de tendre & de fel par la calcination , pjg. 480, 48t. Cochenille, pjg. 61. Coclilearia , pag. 403. Colchotar , pag. 106 , 107. de vitriol, 231 , J07. produit du colchotar diftil- lé tous les jours pendant un mois , 37î- B Ê T I Q U E. 689 Colle de poiffon employée dans un mai- rie, pag. 158. Colophane employée , pag. 420. expofée au foyer d'un verre lenticulaire 457. Coltie ( arbre ) pag. 245. Coma ( remède contre le) pag. 41t. Combuflon des végétaux à l'air libre , ou dans des vaiffeaux fermés , pag. »'9- Comètes, pag. 4S8. & fuiv. Compilateurs , pag. XI. XII. Compreffion de l'air dans la poud e à canon , pag. 154. Concombres , ce qu'ils donnent de cendre & de (el par la calcination, pag. 482. expérience fur leurs fe!s , 483. Concrétions qui peuvent le former dans le fang , pag. 22t. concrétion nitreufe qui fe forme fur les murailles , 266. & Juiv. concrétions lalines formées dans des efprits fumants ,333. Co::gella:ion d'une eau qui avoit bouil- lonné dans le vuide , pag. 1 5 î. congél- ation finguliere des pleurs de la vigne , 265, 266. du vin, 291. congélations dans une folution de cuivre, 339. con. gellation finguliere d'une folution de fel de méiiiVe, 340. d'une leffive de cendres d'orties , 368. expériences fur la congélation , 378. & fuiv. congélation des efprits acides du vin & du foutre non concentrés , 38 1. de l'eau de mer 4n, A—- Conto , montagne , pag. 5 {8. Convergence , pag. 67, 75. Convolvulus , ce qu'il donne de cendre & de fel par la calcination , pag. 481. Coquilles d'huitres, pag. 133, 134. Corail, pjg. 87, 88, 1:3, 131, 141. teinture de corail. 256., 257. corail expofé au feu de réverbère, 257. ana- lyfé, 181. teinture de corail , 341. 483 , 484 Corbeaux blancs, pag. 308. Corne de cerf, {on fel volatil , pag. 100, 118. cornes des cerfs i>c d'autres bêtes fauves , leur fel volatil, 123 , 424a 425. Corne de pied de cheval, pjg. 3,8. Cornouailles , pjg. 10. Corp* fjnto , feu ainfi nommé par le» Portugais, pjg. 554. Corps (quels iont les ) qui cèdent 'e plus ailement , Se quels font ceux qui refirent le plus à la chaleur du foyer 690 T A B d'un verre lenticulaire pag. 458 & fuiv. corps qui y deviennent tranfpa- rents , 460. effets divers de ce foyer fur différents corps , 460. Côtes des plantes, pag. 10 1. Coiopaxi , volcan du Pérou , pag. 543. &c. Couleurs , par rapport à la teinture , pag. 60. & fuiv. couleurs de la lumière , 70. & fuiv. couleurs (impies , couleurs com- posées, leur compofition , 72. Se fuiv. couleurs des corps, 73. & fuiv. décom- pofition des couleurs, 84. Se. fuiv. cou- leurs des folutions de cuivre , action de l'air fur ces couleurs, 136. & fuiv. 142. couleurs des cerifes confervées dans le vuide , 148. expériences chymiques fur civerfes matières relativement à leurs couleurs, 157, 262. Se fuiv. 188. & fuiv. couleur réfléchie par la neige , 263. couleurs de la flamme, 296. cou- leurs de l'iris fur une préparation chy- mique, 305. couleurs que prend Se. qu'imprime au papier la chaux de cer- taines ffalaétites ferrugineufes , 305. & 306. couleur d'une teinture vola- tile de fourre, 335 , 334. des teintures d'argent ordinaires , de la teinture d'ar gent bien pur, 371 , 372. de celle de lapis lazuli, 372. corps qui conlervent leur couleur au foyer d'un verre len- ticulaire , corps qui y changent de cou- leur, 4^8 , 460. Coupelle, pag. 190, 191. Couperofe, pag. m, 129, IjO, 195, 196. Se fuiv. Couronne. Voyez Halo Coufins éclos dans le récipient de fa ma- chine pneumatique, pag. 45 , 46. Craie diffoute dans du vinaigre & mêlée avec de l'efprit volatil du fang pag. 223. craie expolée au foyer d'un verre len- ticulaire , 458. 4,9. Crâne humain , pag. 123. Crapauds, leur fel rixe, pag. 412, 413. Creffon ( graine de ) employée pour faire du pholphore, pag. 336. efprit effentiel de creffon , 402. & fuiv. creffon fau- vage ou thljfpi , ibid. produits que donne la diftilation de cette plante, 402. & fuiv. analyfe du creffon, 403. Se fuiv. Creufets qui réfiftent à un feu violent pag. 428. fragment d'un creufet expofé au foyer d'un miroir ardent, 412. Crocus , pag. 297. Croû/e formée fur une folution de plomb L E. pag. 430. fur des marais falants, ibid. croûte naturelle , & croûte artificielle de la pierre de Boulogne , 474. Crues d'eau , débordements y 6-c. pag. 491. Se fuiv. Cryflal , moyen de le ramollir, pag. 42,1. pureté du cryftal , 469. Cryflallin , mis en expérience pour en tirer du fel fixe ,412. Cry /h Ut fat ion , pag. 105 , 129, 130. cryf- tallifation de l'alun, 195. & 196. du fel des eaux de fontaines falées , 224. & fuiv. effets du froid & du chaud dans la cryffallifation des fels , 248. cryftal- lifation finguliere , 263 , 275 , 276 , 290. Se fuiv. cryftallilation en form* de duvet , 306. cryftallilation des fels lixiviels , 323. du vitriol martial, 339. cryffallifation en fpirale, 345. Cryjlaux qui fe forment dans l'huile de térébenthine foulée de foutre, paçr. 1 to. concrétions cryftallinesde l'huile de vi- triol & de l'efprit de foufre reftifié, 114. cryfraux de l'alun, ibid. 129, 130.de» marcaflites vitrioliques , 129, 130. du fel marin , du fel des fontaines falées > 226. cryftaux de nitre, 23t. cryftaux formés à l'air dans l'huile de tartre par défaillance , 231. cryffaux de roche, 298. de nitre 308. i'e fel de tartre, 3 13. de fels lixiviels, 323. cryftaux du fel marin, 345. d'un fel tire du fang de bœuf, 413. d'un fel réfultant d'un mé- lange d'alcali volatil & d'antimoine diaphorétique , 415- cryftaux falins formés fur des bouchons de bouteilles 419. Se fuiv. variétés des cryftaux , 434. cryftaux falins formés dans de l'eau qui avoit été verfée fur un mélange de li- queurs lixivielles coagulé, 449. or vo-. latilrfé fous la forme de cryftaux , 470. Cueillerée de jardin ,pag. 99, IOO, 101,102. Cuir , manière de le tanner, pag. 1 15. & fuiv. Quivrc , pag. m , 112, 129, 134, 136. Si fuiv. 142, 189, 190, 192» 278, 312, 319, ;20, 339, 371, 372, 384, 385, 419, 422, 423, 450, cuivre employé à faire un miroir ardent 451. cuivre en lame expofé au foyer de ce miroir , 452. au foyer d'un verre lenticulaire , 454 , 459 , 460. fa pelanteur fpécifique comparée à celle de l'or, 470. limaille de cuivre mêlée' dans la poudre d'or, ibid. Cumin , pag. 363. Cunéiformes ( vaiffeaux ) pag. 73. Cyp.-ler, pag. 179. &cfui\. Cyprès , manière de les garantir de la ge- lée , pag. 246. mal que leur fait l'hiver & remède à ce mal , ibii. effet de la gelée de 1709. fur les cvprès , 247. ce que les feuilles de cyprès donnent de cendres parla calcination 481. D. ALPHABÉTIQUE. 691 428 , 42p. de la -'iftillation de 1a grai- ne de pavot blanc , 431 &. fuiv. de l'opium , 4^7. & fuiv. diftillation em- ployée pour feparer le fel de l'eau de mer , 442. Divergence ^ pag. 67 , 7/. Docks , pag. 99 , ioi. Doggcrt, pag. 193. Dviiblage de* vaiffeaux , pag. 9S. Dragon volant , pag. 177. 178. Droii-wich ( falines de) pag. 224. Dru/en , pag. 460. J~\Antzick , pag. 96, 104. JLs Dean ( forêt de ) pag. iy8.it fuiv. Déclinaifon de l'aiguille aimantée , ob- fervée en différents temps & en différents lieux, pag. 6, 7, 8, if- fa diminu- ti 'n graduelle, 7, 8. meliires de cette déclinaifon , 19. & fuiv. obfervations fur la déclinaifon, $9 , 60 , 206 y 2O7, 2C6. diverfes caufes- qui la font varier , 206, 207. déclinaifons obfervées en divers lieux , 2,08. & fuiv. théorie de la déclinaifon de l'aiguille aimantée, 211. & fuiv. variations de cette déclinaifon , a8j. & fuiv. 292, 29s, 44}, 444, 446 , 447, 6-77. Débordements de fleuves & des eaux de la mer , pag. 491. & fuiv. de la mer en Hollande & ailleurs 523 , $24 , pr , 534- &Ç. Défaillance ( huile par) pag. 127, 211. fels fixes dilTous par défaillance , 227. huile de tartre par défaillance , 44S. Dentcllaire , pag. 62 , 63 , 64. Dérart , pag. 189 , 190. Détonation du nitre avec le fel ammo- niac, pag. 2J9- de l'or fulminant par le feul frottement, 27S. Diamètre apparent du foleil , pag. C6. Digeflion , pag. 87, 38 , /06. Diftillation de plulieurs plantes , pag. 99. & fuiv. de plufieurs graines, 10 j. diftillation ptr dejcenfum , m. c'iftillation naturelle , chymique , 131. diftillation de l'eau de mer par les plante, maritimes 226, 227. du corail, 2f6 , 2J7. du mercure d'antimoine, 257. du Ici volatil de tartre, 258- des plantes fans altéra- tion de leu s couleurs, 2<Î2. de> métaux diffous avec l'efprit de vin , 312. de l'eau-forte, ^27 , 328. des végétaux, ibiJ. des fleurs du caille-lait, J72 J73. du creflon, 402. & ju.v. cl'.et de la diftillation réitérée des elprits , 428. pro- duits de la diftillation d;s cantharides Tom. FI. des A cad. Etrang. T}A U , fon effet dans les tremblements JL 133. avec de l'eau de vie, 134. mêlée avec l'huile de térébenthine &. avec diverfes autres huiles, 220. &221. fon elïet fur la chaux de ftalactite , 304. fur l'ochre, 306. manière de diftil'ei' l'eau-forte, 327 , 328. eau-forte mêlée avec l'eiprit de térébenthine , 374, "i7S- eau-forte employée, 3S2. eau forte dif- tillée deux fois & fur de nouveau nitre, 382 , 382. adiion d'une eau-forte fur l'or, 3b2 , 3S3. fur l'argent , 3S2. eau- forie tirée par l'intermède du vitriol , 183- effet de l'eau-forte fur l'urine , fur la chair , 410. eau-forte combinée avec différents iels , 413. & fuiv. eau- forte retirée par la diftillation de deiTus du régule martial d'antimoine, ne dillout plus l'argent , 416. folution d'argent par l'eairfbrte combinée avec l'eiprit dj:uts L E de poule , 418. action ce l'eau-forte fur l'argent 444. eau forte mife en dif- tillation avec l'huile de pétrole 477. Eau régale, pag. 32$. différentes manières de faire l'eau régaie , 444. fon aclion fur l'or, 444, 44t- Ebullition produite par le mélange de dif- le: entes fubflances dans le vuide, pag. 132. Si fuiv. de la chaux dans le vuide & à l'air libre 13;. du plâtre , ibid. ebullition de l'eau à la flamme d'une chandelle, 152. de l'eiprit de nitre fi l'efprit de vin mêlés enfemble , 220. ebullition accompagnée de froid , 222 , 223. ebullition comparée de plufitur. efpeces d'eau dans le vuide, 351. Eclair comparé- au phofphoie, pag. 218, 21g. les phénomènes, ibid & 234. Eclaire , pag. 09 , 101 , 121 . Eclipfes , leurs influences fur l'état de l'ath- mofphere, pag. -353, 354- Ecorce d'orange , ce quelle donne de cendre étant calcinée, pag. 482. fel qu'on tire de ces cendres, 483. ■ Ecorcement des arbres , pag. 11 S. & fuiv. Ecrcvijj'es dans le vuide, p-g. fh. fel fixe des ècrevifles , 12. écrevkTa'3 e^.pofees vivantes au loyer d'un verre lenticu- laire, 4S7- Ecume , les couleurs , pag. 82 , 83. écume des eaux laites de Bach , 223. des çaùx d'un folTé voiiin d'une Qir.e,2 2f. écu- me l'ortie d'un os humain. 315. écturte tormée lur du bézoaid oriental combiné avec l'acide nitreux , 43 r Ejfirvcfcencc de l'eiprit de vitriol ik d'ak'ii pag. 113. des acides avec les alcalis , 133, 22<. de l'eiprit de nitre & l'éîpi't de vin mêlés eniemb'e , 220 , 2:/. de diverles liqueurs, du lang dans la fieyfe 22/, 222. d'un acide avec l'eiprit & le phlëgme du blanc d'eeuf , 41t. du lel de caiitharides avec un acide, 429. du caput monuum des cantharides didil- lces avec l'acide nitreux , ibid. d.i bézo '■ oriental avec l'acide nitreux, 43$. Ejjiorejcence de quelques matières niinér. pag. iiç), 130, 227. elflorefcence luli- ne fur des bouchons de bouteilles , 418. & juiv. eiflorelcence qui le trouve fur les terres d'où l'on tire la fierre de Boulogne . 473. Efluviums , pag. 130, 131. Elan ( pied d' ) pag. 40 y.' Elafticite de l'air, ce qui peut l'augmenter ou la diminuer, pag. 138. & Juiv, fon ALPHABET ePet fur le mouvement de projectile , j/o. élafticité de l'eau réduite en va- peur , 468. Elcflnjuc ( matière ) pag. z3^- phéno- mènes électriques , jzo. identité de la matière du tonnerre 6k de la matière électrique, 471. coup électrique donne la direction polaire à des aiguilles , ibid. Ellébore blanc , ce que fes racines donnent de cendre & de lel par la calcination , p.ig. 481. ellébore noir, idem ibid. Embaumer ( préparation pour) les corps , pag 317, 3'8- E-.cre , manière d'en faire de bonne , pjg. 339- Enduits, pour conferver divers corps , p.:;. 3 7, 318. Ephémères, leur ei.et étant mar.gces,/>Jg. 429. Epines ( bois tf) p.:g. il 6. Eprouvcttc de poudre , p..'g. 406. Epurge ( fuc de \') pag. 61. petite épurge , 99. '<"• Equateur ( diminution de la gravitation lous l'J pag. 463. Eruptions cutanées , pag. 264. Eruptions de volcans pag. 489.6c fuiv. £ fit ci nitre, de fel commun , du fang humain, 6-c. pjg. 51. efprits urineux & alcalis, leur action fur les couleurs de certaines fubltances, 61. Si fuiv. efprit de vin tartarifé , b8. efprit des végétaux , y8. 6k yâ;'v. leurs elprits vineux, 100. efprit de vin 107. efprit f.ilphureux de l'eau vitriolée deDepfort, 108. efprit de vitriol 6k d'alun , 113, 114. ef- prit de foufre reitilîé , 114. efprit acide du nitre, m. efprits ardents des plantes , ibid. 6k fuiv. efprits ardents ou vineux , I25. 6k fuiv. efprit de vin mêlé avec de l 'eau-forte dans le vuide , 132, 133. avec l'eau commune, 133. avec les !o- lutions de fel commun 6k de falpêtre , ibid. avec la térébenthine , 134. elprit de fel combiné avec de la limaille de cuivre , 136. Sa fuiv. efprit d'urine com- biné avec la limaille de cuivre 138. & fuiv. efprit de fel ammoniac combiné avec la limaille de cuiire , 140. 6k fuiv. efprit de vinaigre combiné avec le co- rail 6k avec le minium , I4I. 6k fuiv. efprit de nitre combiné avec le minium, I43. efprit de vin dans le vuide ,152. efprit de fucre , 160. efprit de vin con- tigu à la foluîion par défaillance de nitre fixé . 161 , 165. à l'huile de ter;- I Q U E. 693 benthine , 165. & fuiv. efprit de \ in en contact avec une huile anomale ,1 effet de lefprit de nitre concentré lur un phofphore , 219. tft.'t dumêlan e de l 'efprit de nitre rouge avec l'efprit Je vin , 220. efprit mixte chargé de corail , 256 . 257. e prit de vin combiné avec le benjoin, 6jc. 259. employé à faire des larmes bataviques , 261. combiné avec l 'efprit de corne de cerf 6k le fel ammoniac , 263. combiné avec le tartre , 268 270. efprit du marc de lie , 271. efprit de vin, efprit de vitriol , 272 , 2-4 , 275. e'prit de le! combiné avec la chaux , 2-4 e prit de nit-e combiné avec la chaux, ibid. Si fuiv. efprit urineux com- biné avec l'hématite , 279. efprit d; foufre tiré fans feu, 280. efprit de l'am- bre gris , ibid. efprit de vin combiné avec l'ambre gris , iSl. efprit du co- rail , 281. efprit de vin combiné avec le cerfeuil , le ferpolet 6k le nitre , 289.. efprit de foufre, de fel ammoniac 6k de chaux vive , ibid. efprit de nitre vitriol, fel ammoniac , 29c. efprit de vin congelé , 194. efprit de vitriol , 304. de fel , ibid. efprit dont on ti: e le fafran des métaux 6k qui dilTout l'or, 3:1 , 312. efprit volatil tiré de diverfes mat'eres 3:2. efprit d'urine , ibid. efprit de vin, comment fait précipiter les métaux di!- fovs, ibid. éprit de fel, 313. efprit de ;, 314. efprit de nitre, 318, 319. efprits acides, leur action lur le verre, 3.'9. efprits fumants, 332. Scfuiv.com' binés emfemble 6k avec l'efptit de vitriol , 333. expofés au froid, ibid. efprit de vitriol employé dans un procédé chy- mique , 334. efprit de vin employé , ibid. efprit de vitriol employé 339. efprit de vin employé , 34!. 6k fuiv. elprit de fel employé , 34.?. efprit tiré de deu* fortes de terres diftillées, 747. efprit de vin employé dans un martic, 358. variations de fa hauteur dans un thermo- mètre pendant un mois très orageux , 3'''i , 363. elprit de la terre figillée da- r.oife, j66. elprit de vin employé '68, 369. efprit de lel verlé fur de l'huile de fuccin, 370. efprit urineux employé , ;-i. efprit de térébenthine melé avec l 'eau-forte, 5-4. 375. efprit de chaux- vive , .,7;. efprit de vin employé, ibid. efprit tiré à différentes fois par la diltil- lation du colchotar , J75. efprit volatil de /53> 534- &c- Etoilée (pierre) pag. 365. Evuporation de l'eau aîuminée , pag. 195. & Juiv. du baume noir & du baume blanc du Pérou, 365. évaporationde l'eau par lefeul mouvement & fans le fecours de la chaleur 44 3. Euphraife , ce qu'elle donne de cendre & de fel par la cakination, pag. 481. Excréments , pag. 118. Exhalaifons enflammées , ce qu'elles indi- quent quelques fois, 346. Expanfwn des corps , pag. 222. des li- queurs acqueufes qui fe glacent, 245. Experimentum crucis , pag. 68. Explofton , de certains cryftaux formés dans l'huile de tartre par défaillance , pag. 231. F. TT'Amine , pag. 499. & fuiv. M Fanne de froment, ce qu'elle donne de cendre & de fel étant calciné plufieurs fois, pag. 482. Fèces reltées après la diflillation du co- rail,/»^. 257, 34t. Fenouil, pag. m. fenouil de mer, 227, 341- Fer, fa fufibilité comparée à celle de l'or, pag. 64. mine de fer , 79. & fuiv. tra- vail du fer, ibid. ufage du fer dans l'exploi- tation des mines de vitriol, 198. & fuiv. fon accroifiement , 228. limaille de fer combinée ALPHABE combinée avec les acides nitreux & vi- triolique, & avec l'eau , 177, 190. avec le vitriol , 295. mêlé dans une mine d'or Si d'argent, 297. diflous par l'efprit de nitre & l'eau, 312. mine de fer en Sar- claigne ^19. près de Freywendal , 346. moyen d'amalgamer le fer avec le mer- cure, 384, 385. moyen <'.■ tondre le 1er, 411. prétendue tranfmutation du ter en cuivre, 413. poufliere de fer d-ins le caput mortuum du vitriol ferru- gineux , 414. fer combiné avec le nitre , 432. fer expofé au foyer d'un miroir ardent , 451. au foyer d'un verre len- ticulaire, 45- , 454, 455 , 4; r. Fermentation , pag. 87. & fuiv. 08 , 99 , 100, H9. Fétus humain enduit d'ambre ramolli , pag. 317. Feu occulte de Mars , pag. 92. feu dans l'air, 177, 178. action du feu fur les fels des plantes, 412. & fuiv. pluie de feu, 503. Feuilles des plantes, pag. lot. du baume, 1 44. feuilles diftiliées 288. & fuiv. feuilles d'argent, 371, 372. feuilles de lierre, 421. Feux d'artifice des Mofcovitc& , pag. 269. Fit'es magnétiques de Kircher , pag. ."3- FUI, Ion expanfibilité, pag. 46. fel fixe du fiel de bœuf, 413. Fièvres malignes ( remède contre les ) pag. 411. Figues ( efprit de ) pag. 428. Figuiers , manière de les garantir de la gelée , pag. 246. Figures des fluides contigus, pag. 160. Si fuiv. des gouttes de pluie, de la grêle, 173. de certaines congélations, 175. figure de la furface du mercure condenlé, 248. de la furface de la mer 250, 251. de certaines congélations, 265 , 266, 291 , 340. de différents fels, 340. d'une terre foliée de tartre, ibid. de la neige & autres congélations , 343 , 344. des pierres de Boulogne, 4-:^. Si juiv. des fels, 479. Se fuiv. Fixiti de certaines matières reftées après la diftiilation ou l'inflammation de quel- ques corps volatils, pag. 429, 430. Filaments cryfta'.lifés en fpirale . pag. 345. Filtrations de l'eau de mer, du vin, de l'urine, &c. pag. 442 , 443. Filtres, pag. 442, 443. Tom, FI, d , 97. tombe des nues avec la pluie, 321, 322. fa- rine de froment calcinée 482. pluie de froment, 516, &c. Fruits dans le vuide , pag. 146. & fuiv. moyen de conferver les fruits, 316. fruits calcinés, ce qu'ils donnent de cendre & de fel , 480. & fuiv. Fuego , volcan dans cette Ifle , pag. 54c. Fulguration de l'argent, pag. 371. Fi'jces volantes , pag. 177. Fufwn ( vaiffeau de ) pag. 191. Fufion de certaines matières au foyer d'un verre ardent lenticulaire, moyen de faci- liter cette fufion ,pag. 459, L E G. STALACTITE, pag. 13I. \X Gallium , Voyez Caille-lait. Geronne , pag. 17. Gayac , huile de gomme de gayac contiguë à diverfes liqueurs ,pag. 162 , 163 , 173. ce que le bois de gayac calciné donne de cendre , pag. 482. Gelée forte près de Dantzick, pag. 104. en*ts de la gelée fur divers arbres & autres végétaux, 243. Si fuiv. manière ■d en garantir certains arbres , 246. figure de la gelée blanche , 343 , 34^. Gemme (fel) combiné avec plufieurs fubi- tances végétales , pag. 434. Gène: d'Eipagne , genêt commun , pag. 246. alcali fixe du genêt, 434. Genévrier, pag. 246. arbrifieau chymique femblable au genévrier, 368. Genièvre ( huile difiillée de ) pag. 175. huile des baies de genièvre , 364. Gerçu-es de la terre par le froid , pag. a4ï- , , Gingembre, ce qu il donne de cendre par la' calcination, pag. 482. expérience lur fon fel, 483. Girofle huile effentieile de clou de girofle contiguë à diverfes fluides, pag. 162, 163 , 173. fuiv. Giroflée , mufquée infufion de fes fleurs , pag. 61. ces mêmes fleurs diltillées, 99. giroflée dans le vuide , 147. Givre, pag. 343 , 344. Glaces , diverfement figurées à leur fur- face, pag. 175. 265. glace trouvée dans l'intérieur de quelques arbres, 245. ex- périences fur la glace , 378. & fuiv. glace permanente fur de haute» mon- tagnes, ;?9 , 380. eau déglace fondue, 380, 381. évaporation de la glace, 381. glace des efptits acides du vin & du foufre non concentrés, 381. de l'eau de mer, ibid. 471, 472. Glaces , manière de les étaqier , pag. 309. 310. Glaftum fylveftre ou glaftum fativum;voyez Dentùiaire. Globes de feu , pag. 492 , 501 , 502. &c. Glocefter , pag. 17. Glocc(lershire , pag. 177. Se fuiv. Gomme arabique , pag. 339. gomme de cerifier, 434. Goflar , pag. 109 697 Gotto ( ffles de ) non fujettes aux tremble- ments de terre , pag. 550. Gouffres, pag. 49 1, &c. Goujon dans le vaide , pas;. 33 34. Gounapi ou Gunoappi volcan , j>j£. <4Ç. gounapi, 550. gunnapi , 5^7. gonahpée, 5 58- Gouffes de pommes de pin, pag. 4S2. Coût des fruits confervés dans le vuide , pag. 147. & /wv. Goutte (remède contre la) pag. 414. Gouttes de pluie, de rofée , d'huile, leur figure, pag. 164. d'huile de térébenthine en contact avec l'huile de tartre par défaillance & l'efprit de vin, 165. & fuiv. gouttes de pluie , 173. goutte d'un liquide dans un morceau de fuccin , 371, 417. gouttes d'une huile de fuccin tirée fans feu , 417. Graines diltillées, pag. 102, 291, 292. employées à taire du phofphore , 336. graine de pavot blanc analyfée , 435. 6 fuiv. Grains émanes s'échauffent d'eux-mêmes , pag. 977. grains tombés des nues avec la pluie & la grêle, 321, 322, 516, m- 6'<- Graijfe que dépofe le vin en fe tournant en vinaigre, pag. 23. Gramen , pag. 99. 101. Grandeurs ( mefure univerfelle des) pag. 463. Gravelces (cendres) pag. 317. Gravité fpécifique , voyez pcfantcur. Grêle ( figures de la) pag. 173 , 300, 301, 347, 348. grêle mêlée de graines , 321. fa gravité fpécifique comparée avec celle de l'eau de fontaine, 348. grêle dans le Duché de Virtemberg, 359. & fuiv. grofles grêles, 503, 504. tic. fuiv. 532. & fuiv. Grenades , voyez Salavfies. Grenadiers , pag. 246. 247. Grenouilles dans le vuide , pag. 26. & fuiv. 55. ce qu'elles font au commencement de leur vie, 6c ce qu'elles deviennent, 44. grenouille dans un morceau de fuccin Justice, 370. fel fixe des grenouilles ,412, 413. frai de grenouilles diftillé , 417. & 41S. Gris , pag. 80. & fuiv. Grofcilles dans le vuide, pag. 148. Guatimala (volcan de) pag. 540, C41. &c. 569. Guêpe dans le vuide, pag. 55. ALPHABÉTIQUE. Gueufcs , pa%. 180. Gypfe calciné, pag. 273. Gypfe ou particules gypfeufes dans le» terres ou fe trouve la pierre de Boulogne >/'-£• 473. gypfe du territoire de Boulogne. 476. H. T YAlF-BlOOM , pag. 181. lLHalo autour du foleil , pag. 270 au- tour de la lune, 1S7. autour du loleil, 300, 301, 574. &c. Hampfhire , pag. 177, 178. Harmattan , voyez Terreno. Hécla ,pag. 123. éruption du mont Hécla , 520, 525. &c. Hela , pag. 104. Hématites , pag. 130, 269 , 2^9, 306. Hépatique , pag. 289. Herbes tirées de la panfe des ruminants , pag. lia. Herbes diitiilées, 288. Si fuiv. He-iffons } leur fel fixe, pag. 4i2. lieras , pag. I. & 2. Hétérogène (lumière, couleur) pag. 8?, 86. Hêtre ( cendres de ) pag. 416. Hexagone (figure) pag. 344. Hirondelle blanche , pag. 308. Hiver ( grand ) pag. jii, 516, C3I. c'v. Hoit^iioxul , pag. 364. Homog.-r.e ( lumière, couleur ) pag. 85 , 86. Hou , pag. a4t>. Huile venant par la diftillation des plantes putréfiéas, pag. 100, 101. huile de vi- triol, 107, 110. huile de térébenthine dirtillée avec la précédente, ito. huiles eflèntielles d'anis, de fenouil , 111. huile volatile de la Sarriette,du Romarin ,119. de l'alcali fixe, 120. huile eflentielle des plantes, Huile végétale , 124. & fuiv. huile unie aux fels volatils , ibid. Sc/uiv. huile de tartre , de vitriol , mêlées enfem- ble, 134. huile d'olives mêlée avec du vinaigre, de l'efprit de vin , 134 , 135. de l'eau, 162. huile de térébenthine, 161. con- tigué à l'efprit de vin 165. &/â;t>. huile de tartre par défaillance , ibid. & fuiv. huiles eflèntielles de clou de girofle , de cinna- mome, 162, 2->5. huile de gomme de gayac , 162, 163. huile en contaél avec l'eau, 162, 164. huile compofée en con- tact avec l'eau , 167. huiles eflèntielles , 169. huile de limon, ii'uL huile aao:v. 69^ T A ibid. huile de graine d'anis, 170, 171, 175. huile de pétrole, 171. huile de tartre, de gayac, 173.de clou de gi- rofle , 173 , 174. huile diftillée de ge- nièvre , 175. huile de térébenthine, ibid. ' de vitriol coagulée, 176. huile de vitriol, de térébenthine , de pétrole, de briques, d'olives, mêlées avec une folution de phofphore , 2.19, 210. huile de ioufre par la campane, 222, 123. huile de vitriol augmentée de poids, 227. &/ûiv. huile de tartre par défaillance, 231. huiles des pins Se des lapins, 246. huile em- ployée pour faire des larmes bataviques, 26t. huile de térébenthine, 262. huile de tartre, 272. huile de rofes , 275. de l'ambre gris , 280. de quelques coraux , 281. huile de fel , 290. de marjolaine, 298. de lin , 304. huile rouge ,313. huile tirée de la méiifle par la diftillation , 314. huile éthérée eflentielle , 3 15. huile- tirée des végétaux par la première diftil- lation, ibid. huile d'anis diftillée, 322 , 323. parties huileufes digérées avec des fels volatils, 325. huile tirée du Indus Helmontii , 334, 335. huile d'anis, de fenouil, de fuccin, employées, 341. & fuiv. huile qu'on pourroit tirer de l'an- timoine, 342, 343. huiles volatiles & autres tirées d'une terre , 345 , 347. huile de bouleau , 364. huile des baies de genièvre , des femences de mille per- tuis , de noix mufcades , de clous de girofle, ibid. de fuccin, 364, 365. de camomille, 367, huile de nard, de téré- benthine, de pétrole, huile diftillée de la- vande, huiles etlentielles , 369. huiles ethérées , 370. huile de fuccin , ibid. de lin , ibid. huile diftillée des fleurs du caille-lait , 372. huile venue dans la dii- tillation de l'efprit de chaux vive, 375. du colchotar, ibid. huile de tartre par défaillance, fa congélation, 381. huile de camphre, 382. huile tirée du crelTon, 402. & fuiv. huile tirée des oifeaux par la diftillation , 408. & fuiv. des mufcles de l'aigle , 408. de la merluche , ibid. des poilions , 409, du frai de grenouilles , 418. marc, d'huile employé, 420. huile du blanc d'œuf, 425. de fuccin tirée fans feu , jettée dans l'efprit de vin , 427. huile tirée des camharides, 428, 429. huile de camphre , de vitriol , mêlées en- femble puis diftillées, 429, 4,0. huile diftillée deux fois , réfidu qu'elle lailTe, 430. huile de giaine de pavot diftillée BLE pluileurs fois , 435 . &. fuiv. huile d'olives, huile de genièvre traitée de même, 437. propriété commune à toutes les huiles , ibid. huile d'opium, 437. & juiv. huile de tartre par défaillance , 448. huile tirée d'un certain fe! par la diftillation, 450. huile tirée du même fel par deliquefeence ibid. huile d'olives combinée avec cer- taines liqueurs lixiviellles , ibid. huile de pétrole, 476., 477. diftillée, 477. dif- tillée avec l'eau-forte , ibid. marc refté de cette diftillation , ibid. Huîtres dans le vuide. pag. 32. coquilles d'huitres, 133 , 134. Humeurs des yeux mifes en expérience pour en tirer du fel rixe , pag. 412. Humidité de l'air abforbée par diverfes fub- ftances, pag. 227, & fuiv. Hyades , erreur refutée par l'expérience fur 'es émanations prétendues de cette conftellation , pag, 378. Hydromel , pag, 420. Hydropip.es , pag. 264. Hydrojlàtiqut ( balance ) employée pour apprécier les mines , pag. 469 , 470. Hyen/cope , pag. 158. tk fuiv. 233. Hyjope , pag. 323. J. /■Asmis blanc, infufion de fes fleurs, page 61. effet du froid fur des jafmins, 246. Jafpe expofé au foyer d'un verre lenticu- laire, pa%. 458. Jauge, pag. 133. Jayet , pag. 469. #* » PJg- 24Ô. Ignée , matière ignée dans les liqueurs fpi- ritueufes , pag. 375. Image prifmatique ou folaire , pag. 65 & fuiv. image folaire ou foyer d'un verre lenticulaire, 456. Incahfence de certaines liqueurs mêlées en- femble, pag. nç&fuiv. de la limaiile de fer arrofêe d'acides ou d'eau commune, 277. du foin humide , des tas de grains, &c, 277 & 278 , de certains mélanges de pou» dres, de liqueurs, 573 Si fuiv. Incendies des cheminées , manière de les éteindre , pag. 282. Incidence des rayons de lumière , pag, 70. Incinération des plantes à l'air libre , pag, 118 & fuiv. dans des vaifleaux fermés , 119 & fuiv. Indinaifon ALPHA Inclinaifon de l'aiguille aimantée,/'- 95. 96. Inflammabiltte prétendue du nitre, pag. 430. & Juiv. Inflammation du phofphore folide ,pag. 1 19- de la folution de te même phofphore par l'elprit rie nitre , ibid. de fa folution dans l'eau mêlée avec certaines liqueurs , 219. a 20. de diverfes liqueurs froides mêlées enfemble, des huiles eflentiell îs, des bau- mes naturels , des huiles galles , 220. de l'or fulminant. 322. de deux liqueurs froides mêlées enfemble , 374. Inondation de fable dans le Comté de Suffolk , pag. 13 , 74. IhpndMJflns dans le territoire de Tubinge, le Duché de Virtemberg cVc. pag. 3 v). & fiùv. inondat'ons& débordements de fleuves, &c. .r9i & juiv. 526 & Débordement de la mer en Hollande , 52;. ci4. 52t. 534, &c. Infimes, vernis pour les conferver , p. 316. comment annoncent la pluie , 3 s o. J/is , voyez Arc-cn-Ciel , Iris lunaire», pag. xii. 5 39 Si fuiv. Iris blanche, 5 74> < 77, &c. !r!.rije ( changement de la température en ) pag. 156 & /,-..r. Ifatis Jcmcjhca , voyez Dentellaire. Ijles , ce qui arrive à l'aiguille aimantée lors- qu'on y aborde ou qu'on en fort ,pag. ;i. llles nouvelles , 492. 493. <6o, &c. Jupiter ( efprit de ) fumant oc fermentant avec i'air , pag.'jj2. 333. barbe de Jupi- ter, 332. Ivoire , pag. 409. 42 t. K- T/" A'ù-Kind ou Brajpca m.irlia , efpece jfV de chou-de-mer , pag-. 2;-. Kelp, pag. 195. AVnr , pag. 10 & fuiv. 177. Kermès , pag. 6t. Konisberg, pag.ee,. L. 7" ^c glacé du mont Véfule ou Vifo , Lac Klener.-Kiel, pag. 300. Lac Lunœ , pag. 298. Lacrimatoirc antique , pag. 324. 32t. Lait de vache dans le vuide , page 46. Lait employé à faire des larmes bataviques 261. à quelques épreuves fur des baumes, Tom. VI. des Acid, Etrang. B Ê T I Q U E. 699 3^4 1 3^ç. coagulé par différentes matières, 3*4, 365, 372 , 373- lait de chèvre employé pour ramollir !e cryflal, 42t. Laiton , pag. 384. Laitro.1.1 doux Se. épineux , pag. 62. Laitut fauv e à côt épin ufe , lonfuc, pag. Cz. Lapins , dans 1 ! vuide , .-.. 150. Z-J/)/i laijili, pa,: 372. Lapis ftellaris , />.?£. 365. Z^jaf ( diflblution de ) /u?. 420. Laritouhe, Volcan de cett. 1:1 , va ■ c68. Larmes bataviques , pag. 260. . Z .: ?, /W. 96. Lavande , r>,/g. 247, 176 , 369. Lauriers maies , femelle», 'rur'ers-thin.s , /y;-- 246. ce que les lauriers donnent de- tendre Si de iel par la calcination ,481. Laruli ( /jr>« ) pag. 372. Leck-lVcrcke , lalir.es ainfi nommées , pag, 443- heSifternium , peg: 491- Lenticulaires ( rancis verres) brûlants, pag. 45 3.&/t;v. uî rands ver- res le iti.ulaires pour des représentations. d'optique, 461. pour lestelefcopes, ibid. & fuiv. LentilLdz mer, pag. 227. Lentille, de verre, /«g. 453 6c. fui: . manière de s'en fervir pour raflèmblet les rayons du foleil ,4^6. ufage des grandes lentilles pour de: r , ntations d'optique , 46 1 . pour lestelefcopes, ibid. Si fuiv. Lentifaue ,pag. 247. fel de fes cendre.*-, 483. L'JJive du caput mor'.uu^n de la lie de vin diftillée , pag. 268. des cendres du char- bon déterre , 268, 269. des cendres de différentes matières , 4-8 è< fuiv. Lérards dans le v. !c , 1 :- î 3 . Z;>de vin , pag. 2^8 : f, 1,294. Liège , ou Luick , pag. 3. Lierre , pag. 246 , 421. Lièvre , cendres du lièvre , de fon fang , de fa peau, pag. 4:0. Limace dans le vuide , pag. 52. Limaille de cuivre, pag. 136. & fuiv. 2-8. limaille de fer, 277, 295^ 316, 339. de cuivre , 471. Limons ( jus de ) combiné avec le fel vo- latil du fâng, pisg. 222. Linges lumineux , p.ig. 3 1 6 , 3 j 7 , 3 20 , 3 37, .338,35?- Linotte dans un air renfermé, pag. 39. dans un air raréfié , 40. linotte blanche , 308. Z/jUfarfinjeclées dans lesveincs des animaux Tttt 700 T A rivants, psg. 8. liqueurs animales dans le vuide, 46. liqueur rouge & fpiritueufe tirée du fang humain, 51, 52. effet du tonnerre fur les liqueurs , 97. liqueur venue par diftillation d'une quantité de petits vers , 102. pouvoir qu'ont les li- queurs corrofives d'attirer l'élément qui leur eftcontigu, 10S. liqueurs contiguës , leurs figures , x6o. & fuiv. liqueur pro- pre à teindre en couleur d'or , 189. li- queur de boyle , ibid. 307. liqueur qui relie après la préparation du cinabre , 307. liqueurs faclices qui repréfentent les quatre éléments , 313. liqueur tirée de la mélifle par la diftillation & combinée avec d'autres liqueurs, 314. liqueur pour em- baumer les corps, 317. liqueur trouvée dans un lucrymatoire antique, 3:4 , 325. liqueur qui ne s'eft point glacée quoiqu'expofée à un grand froid, 339. liqueurs tirées par la diftillation des fleurs du caille-lait, 371, 373- liqueur difiiliée de l'ofeille , 373. liqueurs acides, alcalines mêlées enfemble , 373. liqueurs froides qui s'enflamment étant mêlées enfemble , 219 , 220 , 374 , 375. liqueurs fpiritueufes , leur nature , observation fur leur ufage,37^. liqueur réfultante de la combinaifon du bézoard oriental avec l'acide nitreux , 435. féparer le fel ef- fentiel des liqueurs par la filtration , 442 , 443. liqueurs qui étant mêlées enfemble forment un corps folide , 447. & fuiv. une de ces liqueurs combinée avec l'efprit de vin 450. Xàxiviels (fels lixiviels marins ) pag. 226. cryftallifation des fels lixiviels, 323. fel lixiviel de méliffe , 340. de tartre , 367. fels Ibdviels de plantes dans la folution defquels fe forme l'image de ces plantes , 368 , 369. fels lixiviels expofés au froid lur du verre 381. fel lixiviel du creffon , 402. Si fuiv. du capui mortuum du vitriol , 414. liqueurs lucivielles qui étant mêlées enfemble forment un corps folide , 448. & fuïv. une de ces liqueurs combinée avec l'efprit de vin , 450. Lornbatte (volcan de l'iile ) p.ig. 568. Lotions des métaux , pag. 192. Lu Jus Heimontii , pag. 334, 335. Lumière produite par la cbair de quelques maquereaux & par l'eau où ils trempoient , pag. 4, 5. théorie de la lumière, 65. & fuiv. lumière homogène, %*. hétéro- gène, ibid. réfléchie au plan de conti- guité de deux liqueurs, 1 68- & fuiv. à BLE la furface des fluides, 171. & fuiv. des folides, ibid. du mercure , 171. des bulles d'air, 171, 172, 173. lumière lunaire, 119. lumière réfléchie par la neige, 263. lumière vue fur des linges dans l'obfcu- rité, 316, 317, 320. lumière obfervée au Ciel ( peut-être la lumière Zodiacale ) 325.&/Ù/V. lumière vue fur des linges dans l'obfcurité, 337 , 338 , 3 ; 5. lumière de plufieurs phofphores naturels & artifi- ciels , 432. & fuiv. traînées de lumière obfervées au Ciel , 44 c. lumière de la lune augmentée par un miroir ardent , 452. par un verre lenticulaire, 461. lu- mière de la pierre de Boulogne , dans quelles circonftances cette pierre s'imbibe de la lumière , 475 , 476. Lunaire (lumière) pag. 219. Arc-en-Ciel lunaire, 2Ç3, 254, 265 & fuiv. 2868c fuiv. lumière lunaire augmentée par un miroir ardent , 452. par un verre lenticu- laire , 461. iris ou Arc-en-Ciel lunaire, 539. ôlfuiv. Lune, fes effets prétendus, pag. 108. fon influence fur les marées de la barre de Tunquin , 237. 6> fuiv. traînée lumi- neule vue fur fon dilque , 292 , 445. rayons de la lune raflemblés par un mi- roir ardent , 452. par un verre lenticu- laire, 461. lune obfcurcie , 537. Lycopodium, pag. 310. Lytharge employée comme filtre , p. 4 i. employée pour féparer l'or du fable, 470. M- Macération de la mine d'alun, pag. 194. & fuiv. Machian ( ornière de ) pag. 565. Machines pour moudre l'or , pag. 90 , 92. machine à tanner , 116, 117. machine pneumatique, Z43. & fuiv. 350. & fuiv. machine pour cunferver la flamme fous l'eau ,465. èefuiv. Magiftcre de Benjoin , pag. 259. Magnétique , pôles & axe magnétiques, p. 212 , 213. & fuiv. vertu magnétique attribuée à la terre par Gibert , 11 3. fibres magnétiques de Kircher , ibid. diftribu- tion de la force magnétique fur le glob« terreftre , 214. Maladies concagieufet , pag. ^15. & fuiv. 532, &c. Malt, manière dont on le fait en EcoiTe , pag, 200. tkjuiv. malt d'avoine , 367. A L P H A B Manganefes , pag. 130. Maquereaux dont la chair jettoit de la lu- mière, pag. 4 , C- Marais filants d'aiguës mortes , pag. 430. Martre blanc , fa pureté , pas. 469. Marcafjites , pag. 105. diftillees, iii.mar- callites vitrioliques , 113, ' 29 , ' 3°- fulphureutes , 131. moyen de reconnoitre la nature des marcaflites , 469. marcaflites qui te trouvent dans les mêmes lieux que la pierre de Boulogne , 473. Marées, du détroit de Berneray , pag. 2. de Plimouth & des environs, 8,9, 10. manière de trouver le vrai temps des ma- rées pour différents lieux , II , 1 z. Ob- servations fur les marées de Hong-Road près deBriftol, 15, 16. du Severn , 16, 17. de la rivière des Amafones , 17. des Orcades , ibid. de l'embouchure de la Ga- ronne , ibid. des Orcades , 97. de Lon- dres, 103. de divers autres lieux, îo; & to6. de la barre de Tunquin , 237. &fuiv. marées calculées par Euler , 143. Marées ( hautes ) annuelles leur temps en différents lieux, pag. 10, Il , 15 , 16. hautes marées des Syzygies , 20 ;. Marie (bain) voyez Bain. Marjolaine (huile de ) pag. 198. Marnes , leurs fels volatils, pag. 124. Maffues de la moufle terrertre , pag. 269. Mafiic ( baume de ) pag. 364. grains de mat tic rendus tranfparents , 367. maltic em- ployé, 420. Matière fécale employée dans la préparation du phofphore , pag. 294. Matricaire (eche ou armoife , ce qu'elle donne de cendre étant calcinée, pag. 4S2. Mèche de moufquet employée pour fendre le verre , pag. y;8. Méchoacan ( fel des cendres du ) pag. 483. Medip ( falines de ) pag. aar. Medulla faxi , pag. 29S. Méliffe,pag. 31 4, 340. Melon d'eau, ce qu'il donne de cendre étant calciné , pag. 482. expérience fur l'on tel, 483. Mcnflrues, pag. 138. & fiiv. Mfntt, pag. çç> , 101 , 121. Mccure , figures que prend fa furface par la contait de l'air , de l'eau , de l'éther , pag. 163 , 164. avec quelle force réfléchit la lumière, 17/. caufes qui for.t varier fa hauteur dans le baromètre, 247 , 248. s'il contient de l'air, 248- figure de fa furface lorfqn'il eft cor.denfé , ibid. mer- cure employé pour faire des larmes bi- Ê T I Q U E, 701 taviques , 262. mercure fublimé , com- biné avec le fel du tartre , 268. mercure d'hématite , a/p, mercure doux , 2po, mercure fublimé, 301. mercure préci- pite par l'efprit de vin, 312. mercure cou- lant, fublimé, fublimé corrolif employés dans un procédé chymique, 332. varia- tions de la hauteur du mercure dan» le baromètre pendant un mois très-orageux, 360. mercure fublimé combiné avec du régule d'antimoine , 373- teinture de mercure, 382. analyfe du mercure diffi- cile, 383. fon effet fur des lames d'acier, ibid. épreuves du mercure , 383. Si fuiv. mercure uni à différents métaux ou demi- métaux, 384. mercure diflbus par l'eau- forte , combiné avec le fel fixe de crapaud, de grenouille , de fiel , de fang ck de chair de bœuf, de brochet & d'cenfs de poule , 413. mercure réduit en peudre jaune fans y employer ni tels ni acides ,428. fublimé avec le foufre , 4^0. grains de mercure formés fur une médaille de cuivre par l'ac- tion d'un certain lel expofé à la flamme fur cette médaille, 450. mercure contenu dans la pierre de Boulogne, 474. Mercure d'antimoine, pag. 91, 91, 257. Merluche , pag. 408. , 409. Mefircon ou camelce , infuâon de les fleurs, pag. 61. McJ lires du temps, des grandeurs, &c. pag. 463. & fin: Métalliques ( folutions ) pag. 4 13. Métaux , pag. 105. métaux imparfaits , 106, 107, 109. métaux diflbus par les menlrrues , 138. accroiflement des mé- taux, 228. métal en termes de verrerie, 260. métaux changent lu! rement de couleur dans un canton de ia!axe,3C3. reproduction des métaux, 319, 320. fel des métaux, 4I1. métaux diflbus par le feu, 421. tranlmutation prétendue de métaux, 423. métaux expofés au foyer d'un verre lenticulaire, 457,458,459 , 460. comment reconnoitre la préfence des métaux dans les mines , 469. Météore, pag. 1 — , i"8. météore ignée à Gieflen , 330. obfervations fur la di- rection des météores enflammés , 446 , 492. & fuiv. Météorologiques ( obfervations ) comment on pourroit les rendre plus utiles , pag. ▼ . vi. laits météorologiques , 17. Se fuiv. 385. U fuiv. 489. & fuiv. Méthode hiitorique fume par Ncuton dans fa théorie de la lumière , tes avantage* 7oi T A fur la méthode fyftèmatique qu'il a fuivie dans fon optique, pag. VUI. ix. Microfcopcs ( ufage des grands verres len- ticulaires pour les ) pag. 461. Si fuiv. Midi (pic de) pag. 42. Miilt-lVich ( falines de) pag. 224. Miel ', ;>.?£. 289, 428. Mille- permis (huile des femences de)/>j£. Milthrop (falines de) pas;. 225. Mindanao volcans dans cette Ifle pag. ^4. Mines, moyens d'y renouveller, l'air, pag, 3 , 4. mines de charbon à Liège ou Luick , 3. mines d'aimant. 21. d'alun crud, 129. de charLon , ibid. nùnes de fer, leur exploitation , 179. Stfidv. effet des mines de fer & d'aimant fur l'ai- guille aimantée, 206. 213. effet de l'air fur les mines 228. mine d'étain , ibid. mines de fe), 293. mine de fer employée, 295. mines d'or & d'argent de Sumatra , 196. & fuiv. mine de fer en Sardai^ne, 319. mine de cuivre, 319, 3.20. fignes des mines , 34s , 34t. mine ancienne rouverte, ^46. mines de Hongrie, 422. & fuiv. mine de fonfre vif en Irlande , 425 , 426. moyen d'apprécier les mines, 469, 470. Minium , pag. 74 , \j\ , 143 , 470. Miroir plan employé avec un grand verre lenticulaire pour certaines expériences , pag. 61. Miroirs-ardents , pag. 45 a. & fuiv. Mirtke ( lel des baies de ) pag. 48 3 . Mif/ -, VaZ- lo^.c'eft une fubftance vitrio- lique connue des anciens , & à laquelle les modernes ont fubftitué le chalcitès. Mites dans le vuide 6k dans l'air renfermé, fag. t7.Bc fuiv. Mithridate pag. 362. Moineau noyé , pag. 36, 37. Montagnes , ce qu'on éprouve fur les hautes montagnes , pag. 41 , 42. deux monta- gnes qui fe féparent ,538. Monte di Cenere , pag. 541. Morgeline ( graines de ) tombées avec la pluie, pag. 351. 6- fuiv. Mortalité d'hommes èk de beftiaus, p. 516. tyfuiv. voyez pefteSi contagion. Mortifier , fubftances qui fe mortifient réci- proquement, pag. 133. Mouches de la viande dans le vuide ,pag. 54. Moulin philofophique de Lange4ot, pag.ço. Moup, pag. 99, 102 , 269. Moutarde dans le vuide , pag. 153. graine de BLE moutarde employée à faire du phofphore 336. Mouton, dans le vuide, pag. 149. peaude mouton, ici, iç2. Murex , pag. 6 1 . Mufcles analyfés , pag. 408. Myrtes , pag. 246, 247. N. "AT Antwich ( (Mines de ) pag. 224, . 1 V Naphte , pag. 1 1 <. Narciffes , pag. 247. Nard ( huile de ) pag. 369, Narval ( dent du ) p.iç. 409. Neckrc, débordements du Neckre, p. 361. Neige ( fi-ures de la ) pag. 93. & /ûiv. efl utile aux plantes , 247. lumière réfléchie par la neige , 263. figure de la neige, 343 , 344. neige permanente fur certaines montagnes, 379, 380. eau de neige fon- due , 380, 38 1. neiges abondantes , 56c. &c. Néphrétique ( bois ) fon infufion , p. 6\ , 73. Nerprun ( infufion de graine de ) pag. 61. Nervature ou œil de Gypfe , pag. 476. NefrenveilT, 297. Nidu'ans ( Minera) pag. 297. Nitre ( efprit de ) pag. 51. nitre , 95 , 106 , 119, 121, 123. nitre fixé diflous par l'humidité, 162. folution d'alcali nitreux contiguëà l'efprit de vin , 167, 168. fo- lution par défaillance de nitre fixé & de fel de tartre, 168. nitre employé pour réduire de l'antimoine en régule, 184. & fuiv. effet de l'efprit de nitre fur le pliof- phore ,219. nitre régénéré par l'air ,227, 231. nitre calcaire , 231. nitre combiné avec le fel ammoniac, 259. folution de ni- tre employée pour faire des larmes bata- viques , 261. nitre des murailles , 266, 267. nitre trouvé dans la pierre calcaire , 273. efprit de nitre combiné avec la chaux , 274 , 275. effence de nitre , 290. fleurs & cryflaux de nitre , 309. nitre in- flammable , nitre quadrangulaire , 312. efprit de nitre, 318, 319. nitre formé artificiellement, 325. figure du nitre,340. nitre enflammé avec le foufre dans des vaifleaux de verre fermés , 377. nitre em- ployé , 419. efprit acide de nitre, 422. nitre combiné par le feu avec le foutre B 430. queftion fur fon inflammabilité, ibid, & fuiv. nitre combiné avec l'argent ,431. nitre combiné avec le fer , 432. acide ni- treux ALPHABÊ treux combiné nvec le bézoard oriental 435. nitre employé , 444, 445- expefe au foyer cl un verre brûlant lenticulaire , 4^9. acide nitreux verfé tur un aimant, 471. nitre contenu clans la pierre de Bou- logne, 474- Noh , pag. 80. Si fuiv. Noifetier, pag. 269. Noix de Galles , pag. 114. & fuiv. 303. & fuiv. 30,-, 339. Northwich ( (alines de ) pag. 223. & fuiv. Noyau des grains de grêle, pag. 301. Noyers] eftets de la gelée fur des noyers, p.tg.^44, 247. Nuremberg (eaux minérales Je ) p.:g. 331 , 332. o. OBjeStifs des lunettes de longue vue , Se. les ouvertures qu'on peut leur don- ner, pag. 4^2. Où. eu uffement du foleil, pag. 489, 494, 49î > 49^ » 5061 Ç ' '• du foleil & de la lune ,511, &•<:. Ochre , pag. 105 , 107 , 306. Ocuhire inutile dans certaines lunettes de longue vue , pag. 4^1. Ocnlus mundi , pag. 1^3. O.ieur des herbes & des fleurs fennentées & diftillées , pag. 99 , 10;. des tleuis conlèrvéesdans le vuide, 147. Œillet ( vinaigre d' ) pag. 264. Œfophage , pas.. 1 jO. Œufs dans le vuide, pag. 153. œufs pour ainû dire vitrifiés , 292. fel fixe de diffé- rents œufs, 412. des œufs depoule, 413. efprit de ces mêmes œufs, 418. manière de ramollir lesœuts, 41t. fel volatil du blanc d' ce uf, 425. analyle du blanc d'œuf, 4.15. Ofta-alba, pag. 102. Oignons rouges , ce qu'ils donnent de cen- dre & de lél par la calcination , pag. 48 1 . Oifeau dans le vuide ayant l'abdomen ou- vert , pag. 34. Oifeaux aquatiques , temps qu'ils peuvent refter dans l'eau, 37, 38. petit oifeau dans un vaifleau (celle hermé- tiquement, 5 o. dans le vuide ,150. moyen de conferver des oifeaux, 318. préfages phyfiques tirés du vol des oifeaux , 350. fel volatil , eiprit & huile tires des oi- feaux par la diiiili.ition , 407, 408. & fuiv. fel fixe des oifeaux, 411. 6- fitiv. Olifin, pag. 557. Oliviers , pag. 247. Tem. / I. des AtuJ, Etrang. TIQUE. 703 Opium ( préparation d'une eïïence d' ) pag. 89,90. expérience chymique fur l'opium & le quinquina, 223. opium analyfé, 437 & fuiv. expériences faites fur des chats avec les différents produits de la diftillation de l'opium , 438 & fuiv. avec l'opium cruel , 439. fur des pigeons avec l'huile d'opium d.lToute dans l'efprit de vin, 439. Optiyte , pag. 65 . & fuiv. verres d 'optique , J5 3.&/«/v. Or, fa fufibilité comparée à celle du fer, pag. 64. or en feuilles ,73 ,94. réfolution de l'or par la trituration , 90 , 91. or monnoyé , 183. St fuiv. Ion affinage par l'antimoine, 183. Si fuiv. par divers pro- cédés , 189. & fu'tvantes ; voyez départ. Coupelle, or , fon accroilTement , 2.S. couleur d'or, 28p. or formé, dit-on, dans l'eftomac de certains canards , 269. or fulminant, 2j8. mines d'or de Suma- tra , 2c)6. Si fuiv. or dillbus, fa précipi- tation par l'efprit devin , 312. or fulmi- nant , ion inflammation, 322. folution de 1 or, 382. or uni au mercure, 384 ,38s. minière d'or à Cremnitz, 422. eaux qui roulent de l'or, 42/, 41g. menftrues qui diilolvent l'or , 444 , 44;. or expofé au foyer d'un verre 1 enticulaire, 454. moyen de l'affiner en l'expofant à ce foyer avec du plomb, 460. poudre d'or de Guinée, 4-0. pefanteur fpécifique de l'or & du cuivre, ibid. paillettes d'or qui fe trou- vent dans certains table, , moyen de fé- parer cet or du fable , ibid. volatilité de l'or , ibid. Orage violent à Altdorf, pag. 300. à Tu- binge, ;.;-. orages dans le territoire de Tubinge , le Duché de Virtemberg, &c. ?.-">, 31Î0. eaSiléfie, 360. orages, $12. ekfuh. Orangers, pat;. 24<5', 24-. C ranges I jus d' ) combiné avec le fel volatil du lang , pag. 222. ce que l'écorce d'o- ranges donne de cendre étant calcinée , 482. fel tiré de cette cendre , 483. Orcades , pag. ty , çy. Oige propre à faire le malt, fa préparation, pag. 200. Si fuiv. Ormt (branche d') dans le vuide, pag. 146. O'lie Je mer , fon analyfe chymique, p. 330, Orties, leibve de cendres d'orties glacée , pag. 368. pointes dont l'ortie eft hérilTée, 42p. alcali fixe de l'ortie , 434- Ot, pag. 118 , (2? , 3 if, 408. & fuiv. fel fixe des os, 412. manière de ramollir les os , Ttt t x 704 T A B 421. os'expofésau foyer d'un miroir ar- dent , 4J2. Ouics des poiffons , pa:r.;o. Ouragans , pag.jif, &c. ■ Oufe , rivière entre les Villes .de Thetford & de Brandon , pag. 14. Ouvertures qu'on peut donner aux -objeétifs des lunettes de longue vue , p .iç. 462. Ofeïlle , pag. 99, 101. fuc d'oleille, 2.22. produitdeladiftijlationde lbfeille , 373. P- jftjîderno ( mont ) où fe trouvent les JL pierres de Boulogne, pag. 473. Pa. IL ttes que jette le fer -expoië au foyer d'un verre Ignticulaire , pas;. 457. Pain, dans le vuide , pag. 149. pain employé dans un procédé chymique , 4/0. Valingénèfie , pag. x. XI. 2df.Sc 2-C6 , 291 , 340, 3*8 ,3.69, 424, 42$, 434. Paltia Volcan dans cette Me , pag. $67. Pa.na.rwan , volcan prés de cette Ville dans 1 !Ifle de Java , pag. sso. Panfa .( [de ) pag. 97. Par.Je des ruminants, 119. Papier , pag. 152. expofé au foyer réfléchi d'un verre lenticulaire, 454. extention & raccourciflement de différents papiers en longueur &. en largeur, 464b 46$. Papillons dans le vuide, pag. $6 , ;?, i/o. Papocatepec volcan du Mexique , pag. $39. Parafelenes , pag. 261 , 262 , 287,288, 44s. Pareils, pag. 104, 441 , 496. &c. Paiiacacha , pag. 41 , 42. Paflel , voyez Dentellaire. Patience , pag. 99 , loi. Pavot fauvage , fag.290. pavot blanc, ana- lyfe de fa graine , 43;. &. fuiv. Pe.n, pag. 202. Peau d'anguille , pag. 132 , ip. de mouton, i agneau , i;i Si. //.*. ■Pêchers, pag. 2 4 s, 2.^6. Pèches dans le yuide, pag. 149. Pendule , précautions qu'il faut prendre pour l'employer à la mefure du temps, p. 463. raccourciffement du pendule lous l'équateur , ihid. Perches , pag. 409. Pe rfd de Macédoine , fon fel , pag. 4S3. Pefanteur de l'huile de vitriol , ion augmen- tation par l'humidité de l'air, pag. 227 & fuiv. augmentation de pefanteur du plomb , du régule martial & du verre d'antimoine , &c. 41C&L 417. diminution de la peia.n-e.u- i'js l'ca^tdtejr, pag. 4(3. pefanteur -fpécjfique des mines fert pour L E les apprécier J 469. de quelques demi- métaux , ihid. de l'or , du cuivre , 470. •pefanteur de l'eau falée&del'eau-douce , -f 72. -des pierres de Boulogne, 474. de l'air, expérience àcefujet, 484. Si fuiv. Pefle , pag. XIII. 489. Se fuiv. Pétrole ( huile de ) pag. 171 , 369 , 47S , 477- Pétrification, pag. 236. Phénomène à Stettin , pag. 260. autres phé- nomènes , 2S6 , 292. phénomène ignée en Bavière, 323. & fuiv. phénomène à Daatzick, 441. autre phénomène àLeip- fick , à Drefde , à Halle , à Erfort , à B,eflau, 44;. Phlegme des végétaux putréfiés & diliillés enfuite, pag. loo.dn vitriol, 1 o;. phlegme du bois réduit eu cendres, 122. phlegme répandu dans l'air , 2,3a. phlegme de la graine fermentée, -diftillée, Sic. 291. du blanc d'-œuf , 42 5. des cantharides , 42S , 429. de la graine de pavot blanc diftillée , 43$. Sa fuiv. de l'opium, 437 & fuiv. d'un certain fel , 4/0. de vinaigre employé , ihid. & 484. Phlègréens ( champs ) pag. 123. Phojphore, les phénomènes,/».^. 218. Se fuiv. comment il brûle & comment il diffout les métaux, 219. folution du phoiphore dans l'eau, dans divers menftrues , 219, 120. préparation du phofpkore herméti- que , 293 , 294. phénomène du phof- phore d'urine, j/tf.phofphores artificiels, phofphores naturels, 337, 33^,432. Se fuiv. phofplipre de Boulogne , 473. & fuiv- fa préparation , 474 1 47$. fon ufage, 47$. & fuiv. Phyllireas , par. 246. Phyfique expérimentale , fon utilité , décou- vertes qu'elle a produites, comment de- vrait être cultivée , pag. iv. & fuiv. Pic de midi , deTénérifte, pag. 42. Piceas ( reTine des ) pag. 364. Pichincha , volcan du Pérou , pag. $48, fCS* Pieialhino ( mont ) ou fe trouvent les pierres de Boulogne , pag. 473. Pierre calaminaire, pierre de foufre , pierre ga-laôite , pag. ; ji.pierrede ferpent , /. Plantes diftillées , ap-és avcnr fermenté auparavant , pag. 0). plantes réduites en cendres, 11S. & fuiv. leuri fels ibid. plantes tenues en partie dans le vuide , 143. & fuiv. plantes maritimes , 227. plantes dont limage fç ret.ouve dans la folution de leurs fels ,368, 369. fels volatils & fels fixes des plantes, 4/2, Platanes , pag. 246. Plâtre, pag. 152. & 153. Pleurs de la vigne glacés , pas;. 26; , %6C. Plimouth , 8 , 9 , 10. Plomb employé à garantir des vers les corp; des vaill'eaux , pag. çS- manière de tirer la cérufe du plomb, 181 Si. fuiv. 22-, 228. accroilTement du plomb, 228. fo- lution du plomb par le vinaigre , 272 , S73. fac de plomb , 371. plpmb uni au mercure , 3S4 , j8f. folution de plo;r.b par l'eau-forte , combinée avec les fels iixes de crapaud , de grenouille , de chair d'aigle , 413. augmentation de poids dj plomb, 416. folution du plomb, par le vinaigre dillillé , 4^0. plomb fert à pré- cipiter le fel, 442. plomb expofe au foyer d'un miroir ardent, 4U. au foyer d'un verre lenticulaire, 453 , 4S4, 4S7>41$- expolê à ce loyer avec de i'oi , 460. TIQUE. 7o5 fondu avec de l'étain a ce même foyer, ibid. matière appellée par les Anglois plomb noir , 469. Pluie ( figure des gouttes de ) pag. 1C4 , 173. pluies de matières métalliques , :jr. & 236. de foufre ( prétendues ) 269. oïl font plus fréquentes , ibid. pluies ful- phureufes on ptétendues telles, 310, 311. pluie mêlée de bled, 321, 322. lignes avant-coureurs delà pluie, 350. pluie de graine de morgeline , jji. ck fuiv. pluies orngeufes djins le territoire de Tubinge, &c. 3<ç>. & fuiv. la pluie eft la vraie caufe de l'Arc-en-Ciel , 434. pluies prétendues de fang , de feu , de cendres & de diverfes autres ma::. • 49S. & fuiv. Pluies prétendues de fang de feu de cen- dres degrains & de diverfes autres ma- tières , pag. xiv. Piumes } leur configuration, pag, cf. p-i- les pour mefure univerfelhe des gran- deurs , 463. Pneumatique ( machine ) voyez machine. Poires dans le vnide , paç. i^S, & fuiv. Poijfons dont la chair jette de la lumière dans J'obfcnrité , pag. 4 , f. poiffon dant le vt:ide, 33 , 34. poiffons confervés avecieu.-s écailles, ;<8. fel volatil tiré des poiiîoitj, 40S. ëc-fihr, haile qu'on en tire auffi , 4^8- 409. fel ces-poiilons , 411. Slfuiv. pcilTons virans expoles ait foyer d'un verre lenticulaire, 4--. Poivre noir , ce qu'il donne de cendre étant calciné , ;>j~. 481. fon fel, 483. Poix expofée au foyer d'un verre ler.ticu- Uire, pag. 454. 4,7. Pôles magnétiques dans le elobe terreilre , p tg. 212. 21 3. Stfuiv. pôles de l'univers , 114. rode de chtne employé dans tin procé- dé chymique , pag. 434. Pomme dans le vuide , 'pag. 146. & fuiv. poranie de pin expofée au fover d'un verre lenticulaire , 457. ce que "les pom- mes de pin donnent de cendre étant cal- cinées , 48;. fionct ( pierre ) expofée au foyer d'un mi- roir ardent , pag. 452. au foyer d'ua verre lenticirfaire, 454.45-". Porcelaine expofée au toyer d'un miroir ardent , pag. 457. 458. 460. Pororoca , pag. 17. Porofiti , du verre , pag. 375. Si fuir. Piaffe , pag. 121. Poudre à canon brvlée dans le vuide , pag. 7o6 T A B 153. Si fuiv. faite avec plufieurs efpeces de nitre , 167. ion ufage pour éteindre l'incendie des cheminées , 281 , 2S2. en- flammée dans une fiole fermée hermé- tiquement, 376, 377. manière d'éprou- ver la poudre, 406, 407. comment s'en- flamme , 43 1» employée à faire aller le pifton d'une pompe , 468. Poudre , matières réduites en poudre pour être expolces au foyer d'un verre ardent lenticulaire, pag. 459. Poule (œufs de) pag. 413. efprit de ces œufs, 4 18. Pauliot ( fel fixe tiré du) pag. 414. Poumons des Vipères , pag. 24. poumons des animaux morts dans le vuide , 130, 151. expériences fur les poumons , 151. Pourpier de mer, pag. 2 ;6. Pourriture du bois t une de fes caufes , pas,. 1 16. Pouflîeie de pierre dans des eaux falées , peg. 224, 235, 226. pouffiere des njaf- fues de la moufle terreitre. 269. pouffiere de pierre combinée avec l'huile de tartre, 272. pouffiere des pins, 269. des pins , des fitpins & d'autres arbres ou plantes, 3 10. pouffiere de fer dans le cjput mur- tuum du vitriol ferrugineux, 424. poul- fiere fixe tirée par le feu d'une croûte formée fur une lolution de plomb, 430. Pouces celeftes , pag. 571. Précipitation du cinabre par la voie hu- mide , pag. 307. d'un lafran fubtil dans certaine folution de fer ,312. d'un foufie rouge tiré de l 'efprit d'urine", ibid. des métaux & en particulier de l'or par l'ef- prit de vin, ibid. Primevères , pag. 99. Principes indivifibîes ou éléments fimples des fubfrances, principes réels & palpa- bles , peg. Vil. ' Principes chymiques des graines , pag. 191. du creiTon , 403. & fuiv. Prifmatiaue ( image ou fpeclre ) pag.6j. Sifuiv. Prifme , pag. 65. & fuiv. 259. Projecliles {mouvement des ) pag. 350. Propocatepec , volcan du Mexique, p. 542. ( c'eft peut-être le même que le papoca- tepec. ) Prunes fauvages , fortes d'acacia, pag. 363. Pruniers , pag. 245 , 246. Vui de Domme ( expérience du) pag. 484. Si fuiv. Vuits fulphtireux dTorkshire , pag. 22c. puits qui exhaloit des vapeurs mortelles, L E 329, 330. &. ftiivantes. VutrèfatTton des plantes & fes effets , p. 98. Si fuiv. 1 19. Vy renées , pag. 42. Vyrites , pag. 105. diftillées, 112, pyrites, 113 ,298. manière de les traiter pour en tirer un vitriol ferrugineux , 197. & fuiv. effet de la folution de ces pyrites, 198. matière inflammable exhalée par les py- rites , 234, 2 3 3. moyen de reconnoître la nature des pyrites , 469. Q. f\ Uarrs, pag. 422. ■" ... .r:j , r-'f- 223. Quinte-eJJcnce folaire , pag. 343. R. T) Acines du baume dans le vuide , p. r.43. JL V Sij'uiv. racine de petite efiile employée dans un procédé chymique , 434, racines d'ellébore blanc &. d'ellébore noir caler* nées, 481. rac ' nés d'efule calcinées, ibid. racine de régi i fie calcinée, ibid. Raifort , pag. IOO.. R pe , pag. 22. Katsdans le vuide, pag. 150. rat blanc, 308. Rayons du foleil , pag. 66. Si fuiv. réfraéfés, Urid. Si fuiv. réfléchis , 69,74. Si fuiv. de Vénus , 77. rayons de la lumière réfrac- tés par les vapeurs, 250 , 251. rayons du foleil raflemblés par un miroir ard-nt, 451 , 452. rayons de la lune raffemblés par le même miroir, 452. du foleil , raf- lemblés par un verre lenticulaire , 43 3. & fuiv. de la lune ralTemblés par ces mêmes verres, 461. Récipient , manière de le vuider d'air , & de le féparerde la machine pneumatique fans y tailler rentrer l'air, pag. 143. Reflexibilité, pag. 85^. Réflexion de, la lumière , pag. 69 , 74. Sifiiv. 81. Si fuiv. au plan de contiguïté de deux liqueurs, 168. Si fuiv. à la fin-face des fluides & à celle des corps folides, 171. & fuiv. par la furfacedu mercure, 171. par des bulles d'air , 171, 172, 173. miroirs de réflexion , 451. Si fuiv. RèfrtSion, pag. 65. & fuiv. 250, 25 1. ré- fraétions du foleil en différents climats , 336 ) 337. verres brûlants par réfraefion, 453. Sijuiv* Réfrangibilui A L P H A B Ê Rifrangibilitè , pag. 68. & fuiv. Rigliffc, ce que fes racines donnent de cen- dre & de fel par la cakination ,p ag. 48 1. expérience lur fon fel, 483. Régule de mars étoile , pag. 176. d'anti- moine , ibid. d'or, 183. 61 fuiv. d'anti- moine , 373, 374, 4M- Régule martial d'antimoine, 41^. & 417. Renoncules , p.ig. 247. Reproduction de^ métaux, pag. 319, 320. Réfine , pag. 130. des pins, 36.1. des fapins, 369. réfine expoiée au foyer d'un verre lenticulaire 454. Refpiration clcs canards, pag. 23 , 24. des grenouilles , 27. difficulté de la refpira- tion fur les haïtes montagnes, 41 , 42. pouvoir de l'habitude par rapport à la refpiration, 47- Sijuiv. refpiration dans un vaifleau fcellé hermétiquement, 49. &/uiv. Rcfiott , de l'air, ce qui l'augmente Se le diminue , pag. 1 38. & fuiv. R^iir.e , pag. 7",.' Rhubarbe dès Moines, pag. 99 , 102. fel de rhubarbe , 483. Ris , pag. 427 , 428. Rivières defféchées , pag. 492, 503 , 5 20 , 522 , 532. Si. fuiv. Romarin , pag. loi ,119, 121 , 246. Ronce ( grande ) des haies-vives, pag. 246. Rofe (eau) pag. 264. 367. Rofèc (figure des gouttes de) pag. 164. Ro- fée de Mai, 3.' 5. Rofes rouges ( infufion de ) pag. 61. rôles dans le vuide, i_7. ce que les rofes dis- tillées donnent de cendre & de fel par la cakination, 481. fel des rofes incarnates, Rouille ou croûte rerrugmeufe douée de la vertu magnétique, pag. 470. Rubis oriental expofé au foyer d'un verre lenticulaire , pag. 460. Rudiments ( premiers ) de la végétation , pag. 99. Rue , pag. 99 , 101. Ruminants , pag. 119. S. SAble ( inondation de ) dans le Comté de Suftilk, pag. 13, 14. fables mouvants du Norfolk, 14. fable que . épofent les eaux de certaines fontaines falées , 224. & fuiv. fable de l'urine humaine , 303. iable employé pour filtrer des liqueurs, Tom. VI. des Acai. Etrang, TIQUE. -07 442 , 443. pluie de fi.b'c , de cendre, &c. 551.& fuiv. Sac de plomb , pag. 371. Safran en digeftion avec l'efprit de vin , pag. 100. & 101. fafran des métaux, 312. fatran provenant du fer dlffjus par l'efprit de nitre & l'eau, 312. fafran des métaux, 325 , 343. fafran (blaire , 3 43 - Salines ,pag. 223. Se fuiv. Salpêtre ( folution de ) mêlée avec de l'ef- prit de vin dans le vuide, ptg. 133. fal- pêtre contenu dans la poudre à canon, 154. falpêtre de houffage , 266. S..-?. 4 12. Santoline, p.- g. 369. Sanxil volcan , pag. 564. Sapins repréfentés dans des végétations chymiques . pag. 128. comment le bois de lapin a'bforbe l'humidité , 231 , 234. qualité de la fève du lapin, 2 46. leur force, 246, 247. leur poufliere , 310. leurré- fine , 369. ce qu'ils donnent de cendre étant calcinés, 482. Sarbacanne , pag. 43 1. Sargoffe , voye2 lentille de me: Sarriette d'hiver, pag. 100, 101. 119. Saffafr.ts, ce qu'il donne de cendre étant calciné, pag. 481. Saturne (lucre de ) pag. 290. vinaigre de Saturne, 340, verre de Saturne, 428. Sauge, pag. 99, 100, 101 , 121 , 147, 421. Savius , pag. 24". Saule fournis aux expériences du vuide , pag. 145. Si fuiv. Sauterelle dans le vuide , pag. 55. faute- relles , 511 , 5 38. & fuiv. Scaglia , forte de gypfe aux environs de Boulogne, pag. 476 Scagltcla , lotte de gypfe aux environs de V u u 11 7o8 T A B Boulogne , pag. 476. Scarabée du rofier dans le vuide , pag. 56. couleur qu'on tire des têtes de fcarabées , 63. fcarabée dans le vuide , 150. Schijhs , pag. 1 30. Schrot-.'tagel , pag. 328. Scille d'Ëlpagne , pag. 363. Scintillations de la flamme d'uni chan- delle prifes pour mefure du temps,r>. 463. Scolopendre couleur d'ambre , couleur qu'on en tire , pag. 63. •" - fj ccs-if.alactit.es de Stirie combinées avec le borax , pag. 306. Scorfonere , ce qu'elle donne de cendre étant calcinée , pag. 481. Séclierejfcs , pag. 5 10. 6k fuiv. Sédiment pierreux des eaux de certaines fontaines falées d'Angleterre , pag. 2.14. & fuiv. Seigle emmagafiné , pag. 96 , 97. pouffiere dnfeigle, 269. levain de feigle , 299. Sel ( efprit de ) (on effet fur le fang pag. 8. effet de l'air fur cet efprit, 5 1. effets des fels fur différentes fubfiances par rapport aux couleurs , 61. Si fuiv. expérience fur un fel métallique , 64, 65. fel volatil de tartre, 87, 88, 89 , 92 , 4x2. fel de l'air, 91 , 92. fel fulphureux du fer , 92. fel ammoniac , fels volatils, fel d'urine, fel de corne de cerf, 95. fel volatil des végétaux, 98. & fuiv. leur fel fixe , & rapport entre ces fels, 100. fel volatil de corne de cerf, de fang. ibid. fel volatil aérien, 105. fel marin , 106. fel jaune Se blanc tiré de l'eau vitriolée de Depfort , 107, 108. fel des huiles elfenticlles, ni, de l'air, m, Si fuiv. feldnvitriol.de l'a- lun , & du foutre , 114. dufoufre, 115. fels fixes ou alcalis,! 18. fels volatils, 118. &/««'. fels acides des plantes, 118. fels effentiels des plantes, ibid. & 120. fel vo- latil de l'alcali fixe , 1 20. du tartre , 121, 122. du nitre , 121. des végétaux , des matières minérales &. animales, ibid. aci- de volatil , ibid. fels fixes ou alcalis des cendres des végétaux, ibid. & fuiv. fel neutre, tartarenx,e!îentiel des végétaux , ibid. fel volatil des matières animales , végétales, minérales, 123. & fuiv. fel marin, 123. fel ammoniac factice, ibid. naturel , ibid. fel volatil urineux , ibid. fels volatils des terres , argilles , marnes , 114. de l'air , 125. fel alcali fixe de la fougère, 116. Si fuiv. fel rartareux ,, ef- fentiel de la fougère , 1 27. végétations de fels volatils, 128, 129. ici marin dans L E les plantes marines, 129. folution de fel commun mêlée avec de 1 efprit de vin dans le vuide , ï 3 3- folution de fel de tartre en contact avec diverfes liqueurs, 161. & fuiv. folutionde fel ammoniac, 221.222. fel urineux dans le fang ,221. fel volatil du fang mêlé avec des acides , 222 , 223. fel des fontaines falées d'Angleterre, 223. Si fuiv. manière de tirer ce fel , ibid. fel gemme, 224. fel tiré du fédiment pierreux des eaux falées , 226. fels lixiviels marins, 226. fels fixes dilTous par défaillance , 227. fel des voûtes & des vieux murs, 231. fel volatil de tartre, 258. fel ammo- niac , 259, 263, 289 , 306. fels fixes, vo- latils Se acides, 259. fil tiré en abon- dance delà lie devin, 268. des cendres du charbon de terre , 268, 269. fel de tar- tre, 270. du marc de la lie de vin diftillee, 2 71. de la chaux , 273 , 274. efprit de fel , 274. fel anomal formé dans un mélange d'eau falée 6c d'huile de cinnamome, 276. fel elTentiel de lavande', ibid. fel volatil de corne de cerf, froid au toucher , pag 278. fel volatil de l'ambre gris, 280. du corail ,281. huile de fel , 290. fels de la graine des plantes 291. manières dont on tire le fel de la mine ,& des fources falées, 293. fel folié couleur d'or, 298. fel vola- til de l'huile de marjolaine, 298. efprit de fel, 304. fel réluitant de la chaux de italactite combinée avec l'efprit de vitriol, 305. fels attirés par le colchotar de vi- triol , 307. fel volatil de mélifle , 3 14. fels aériens, 316. lixiviels, moyen d'en fa- ciliter la cryftallifation Si. de les garantir de la dtfTolution quoiqu'expofés à l'humi- dité de l'air , 323. fels alcalifés , ibid. fels volatils digérés avec desparties huileufes, 325. fel marin , fel de tartre employés, 335. fel de méliffe, 340. fel marin, figure de différents fels , ibid. fel tiré d'une terre diftillee, 347. fel volatil delà terre figillée danoife , 366. fel de mars , 367 , 368. fel lixivielde tartre, 368. d'abfynthe , ibid. de cyprès , 368 , 369. de ferpolet , 369. fels alcalis contenus dans la fubftance du verre 375. fels émoulfés par le temps , 376. fels lixiviels expofés au froid fur du verre, 381. fel volatil & fel lixiviel du creffon ,402. & fuiv. fel volatil des oi- feaux & des poiflons , 407. Si fuiv. des autres animaux, de l'homme, 408. de l'aigle , de la merluche , ibid. tel des mé- taux,41 1. des poilTons^iiii/. comparé avec le fel marin, ibid. fel fixe des animaux, ALPHAB 4tl.ec/uiV. fel volatil des plantes, 411. quantité des fels fixes & volatils des ani- maux relativement à l'état de leur Tante , ihiJ. fels des plantes dénaturés par le teu, 412. fels du chardon-bénit, 413. forme des fels fixes des animaux, 413. fel fixe de crapaud , ibid. de grenouille , ibid. de chair d'aigle, ibid. de fiel de bœuf, ibid. -du fang de bœuf, ibid. de brochet , ibid. des œufs de poule , ibid. ièls fixes des ani- maux & des végétaux combinés avec le foufre , 414. fel alcali tiré des végétaux par la calcination dans des vaifîeaux ter- mes, 414. fel de pouliot tiré de cette ma- nière , 414. & 415. fel fixe de vipères, 414. fels formés fur des bouchons de ■bouteilles de verre, 418. &/«/v. tel al- cali des cendres da lièvre, 410. fel em- ployé, 411. efprit acide du fel marin, 422. fels qui fe trouvent dans certaines ciux, 423. fel lixiviel du caput mortuum, du vitriol, 424. tel volatil de corne de cerf, 414, 425. de corne de bœut, de blanc d'œuf, fel alcali fixe du réfidu de la dilhllation du blanc d'œuf, 425. détar- tre , ton ufage dans une opération fur le fuccin , 427. fel volatil des canthandes, 428 , 429. fel neutre qui relie après la dctonnation du nitre par le louire, 430. fels de tartre & d'urine combinés avec l'acide vitriolique, 434. fel gemme com- biné avec plufieurs fubttances végétales, 434. fel fixe de la graine de pavot blanc, 436. fel volatil contenu dans le phlegme de la même graine , ibid. fel volatil de l'opium, 438. & fitiv. féparer le fel de l'eau qui le tient en difiolution , 442. &C. fitiv, fel effentiel des liqueurs , ibid. fel employé dans la compofition de l'eau régale, 444, 44S- tel ammoniac , eau qu'on en tire , 448. lel qui paroit un tartre régénéré, 449. fon effet fur du cuivre, 450. fels employés dans les ex- périences d'un verre lenticulaire brûlant , 45S. or volatilité lous la (orme d'un fel , 470. fel de l'eau de mer, féparé de cette eau par la congélation, 471 , 472. lel» faftices ou fels tirés des cendres de diffé- rentes matières calcinées , 47'S. Se fitiv. leur vertu purgative , 483. lel commun , ibid. Sclériitc , pag. 423. Semai , montagne 8c volcan en Ethiopie , pag. 562, 564, &c. Séné (infufion de feuilles de) pag. Ci. fel de féné , 483. É T'I QUE. 709 Serpent dans le vuide , pag.l*, , î6. enduit pour conferver des ferpents , 3 18. Serpolet , pag. 263 , 266 , 366 , 369. Sève de divers arbres plus ou moins fufeep- tible de la gelée , pag. 145 , 146. Severn rivière, pag. 10, 16, 178. Shlelds ( falines de ) pag. 225. Sigillée (terre ) du Jutland , pag. 366. Signes des mines, pag. 34^. Sikubufima , Me non fujette aux tremble- ments de terre , pag. 550. Sinus des angles des rayons de lumière , pag. 67. Slam, pjg. J95. Snow-Drops . pag. 61. Solides , leur quantité dans l 'univers, /\ 160. Solution de cuivre , pag. 136. & fitiv. folu- tion par défaillance du nitre fixé , p. 160. & fuiv, de nitre fixé & de fel de tartre , 16S. folutions de phofphore, 219, 220. de lel ammoniac, 221, 222. de fuccin, 369. Se /û:v. folutions d'argent, 371, 3-2. d'argent , de mercure-,' 382. d'or, 382, 3^3. folutions métalliques par l'eau-forte combinées avec des fels fixes de différents animaux , 413. lolution de l'antimoine par les acides, 415. Se par les alcalis fixes, 416. de l'argent par l'eau -forte, combinée avec l'efptit d'oeufs de poule, 418. du plomb par le vinaigre diftillé, 430. de l'argent par l 'efprit de nit.e, 444.de l'or par l'eau régale , par certain elprit de ni- tie , par l'efprit de fel marin pur, 444. Son de farine, ce qu'il donne de cendre & de (el étant calciné plufieurs fois , pag. 482. Son ( tranfmilTion du) par certains vallons, Sonchus afper Se lacvis , voyez Lattror.s. Sond de Fairay , pag. 97. Sory , pag. 105. fubltance vitriolique que qjelquïs-uns regardent comir.e un com- pofé de vitriol Se de bitume calcinis en- femblc. Soufre minéral , pag. 105. Scjuii. foufre du vitriol , to6, toçy , 1 10. Se fmv. ce qu'an- nonce l'abondance du foufre dan> les uri- nes , ni. foutre dans le vitriol, dans l'alun, 114. analyfed 1 for.fre , 113. fel du foufre , ibid. foufre du nitre, 119. aflion du foufre fur le fel acide, 121. foufre contenu dans les mixtes, 1 23. fou- fre des chymiilcs , ibid. pierre de foufre ou (outre vif, 131. foufre contenu dans la poudie à 45- , Thiriajuc des métaux , pag. 343. Thiriaque , pag. 362. fit fuiv. Thériaque Danoife, 366. Thermomètres obfervés pendant une éclipfê, P~S- 354- pendant de grands orages, 360, J61. obfervations thermométriques, pag. 489. Si fuiv. Thim , pag. 147. Thlajpi , pag. 402. Tiers voyez Duyt. tilleuls, leur poulTiere , pag. 310. Tonr.ere , pag. 96 , 97. (on elTet fur la bouf- fole, 155, 156. bruit qui l'accompagne, 23J. fon effet fur la boulTole , 236. eîtets du tonnerre, 328. & fuiv. 355, 357, 358. Si fuiv. faifons du tonnerre en différents pays , 426. effets du tonnere , ibid. iden- tité de la matière du tonnere & de la matière éieélrique , 471. formation d'un aimant qui femblc étie un effet du ton- nerre, ibid. tonnerres Se bruits (embla- bles au tonnerre, 495. 6c fuiv. Tornados , pag. 17, 18. Torréfadion de la mine de fer , p ig. fg. & fuiv. des mines que l'on veut apprécier à la balance hydroltatique , 469. Trabes cœleftes , pag. 571. Trachée artère , pag. 150. Traînée lumineuie au delTus de la lune , pag. 292,445. Tranfpiraiion des plantes, pag. 22-. Trèfle d'eau , pag. 405. Tremblements de terre , pas.. 2j4.Sif.4iv. 426. Obfervation (ur leur direction, 446. Iule des tremblements de terre , 488. ck fuiv. Trépidation des animaux domeftiques , pag. XIV. XV. Trituration , pag. 87 , 90. Si fi.v. Troefne ( graine de ) fon inhifion./ug. 61. Trombes , pag. 568. fit fuiv. Tubes inutiles dans certaines lunettes de longue vue , pag. 462. Tuiles expofées au foyer d 'un miroir ardent, Turbtth , ce qu'il donne de cendre étant calciné, pag. 482. fel qu'on en tire. 483. V- rAlvules des pkntes , pag. 146. Vapeurs qui s'élèvent par le contaél de l'air , de l'efprit de nitre , 6V. pag. 51. V u u u a 7ix T A B Vapeurs qui élèvent en apparence la fur- face de la mer, 250, 251. vapeurs pef- tilentielles exhalées d'un puits, 3^.9, 330. fi les vapeurs réfléchiflent l'arc-en-ciel, 434. vapeurs qui s'élèvent du béfoard oriental combiné avec l'acide nitreux , 435. vapeurs qu'exhale l'antimoine ex- pofé au foyer d'un verre lenticulaire , 454. eau réduite en vapeur employée à faire aller le piflon d'une pompe , 468. Variation de la déclinaifon de l'aiguille ai- mantée, pag. 6 ,7,8, 15, 19, 10, 11, 22, 59 , 60,95 , 96, 1Q6 » 107- &/"»'• 283. & fuiv. 443 ,444 ; 446 , 447, 677- Végétation ( fes premiers rudiments ) p. 99 , 102. végétations de ici de fougère , 127. végétations chimiques repréléntant des pins 6c des lapins, 128. autres végéta- tions chymiques, 291 , ->92 , 368 , 369, végétations de quelques fels volatils , 424, 425. végétation d'un certain fel , 450. Végétaux , leur fel volatil ,pag- 98. Si fuiv. 12t. Si. fuiv. eliets du froid lur les végé- taux , 243. Si fuiv. moyen de conferver les végétaux, 316. végétaux expofés fur un charbon Se dans un récipient au foyer d'un verre lenticulaire, 458, 459. fels tirés de leurs cendres, 478 Si/uiv. vertu purgative de ces fels ,483. Vent nuit aux expériences du verre ardent • lenticulaire, pag 459. Ventre tartareux , ventre cryftallin , p. 473. Vents , pag. 17. & fuiv. vents alifés , 227. combat des vents d'Eft Se d'Ouelr.,249,250. Ver tiré vivant , dit-on, d'un morceau de fuccin , 427. Vtrt de gris , pag. 118. Verdiere dans l'eau, pt 36. clans le vuide^o. Verditer , pag. 190. Verge mefute, voyez y/itd. Verglas, pag. 360. Verjus , pag. n8. verjus combiné avec le fel volatil du l.ing , 222. J'ermoulure une de fes caules, pag. 116. Vernis pour conferver les infectes , 6>c. pag. 316. pour enduire les corps embau- més, 318. Véronique à feuilles de lierre , pag. 353. Verre ( fragments de ) coloré , pag. 73. quels vailïeaux de verre peuvent réfifter auxelprits acides, 319. manière de fen- dre le verre 6c d'en réunir 6c coller les fragments, 358. verre rendu ductile, 358. fi le verre eft poreux, 375 , 6c fuiv. fels oui entrent dans fa compofition , 375. L E bouteilles de verre qui réfiftent à l'effort de l'eau qui fe glace dedans, 381. ma- nière de ramollir le verre , 420. grandes pièces de verre non fouflées , 455 , 46t. verre expofé au foyer d'un verre lenti- culaire, 458. Verres d'optique , pag. 6f. Si fuiv. fra<*« ments de verre coloré , 73. verres len- ticulaires brûlants, 453. Si fuiv. verres lenticulaires non fouflés ,455. table- de verre non fouflées , ibid. a îtres grands verres non fouflés, 461. ulage des grands verres lenticulaires pour des repréienta- tions d'optique , 461. pour les télelcopes, ibid. Si fuiv. Verre d'antimoine , pag. 131. digéré avec l'eau-forte augmente de poids , 417. verre de faturne expofé à un feu violent dans des creufets , 428. Vers de coufins , dans le récipient de la machine pneumatique , pag. 45 , 46. vers des vaiffeaux , 98. vers dans des herbes putréfiées & extrêmement échauffées , 102. ces vers diftillés, ibid. vers rouges dans l'eau de la mer, 552. J'cfuve , pag. 123. éruption du véfuve , 497, 498, 500, 505, 509, 515. & fuiv. .5,", 538* &c- Vij-argent , voyez mercure. Vigne ( feps de) gelés , pag. 245. reparoif- fent dans une congélation des pleurs de la vigne, 266. dans du vin glacé ( 291. vignes geiées au mois d'Octobre 360. Vin glacé en forme de pampres, pag. 291. efprit de v\n,voyt{ elprit. Sel elTentiel du vin, 340. efprit acide du vin, 381. vin de ris , 428. fîitration du vin , 442. fel elTentiel du vin , 442, 443. vin employé dans un procédé chymique , 450. ma- nière de rafraîchir le vin Si les autres boitions en été , 472. Vinaigu , pag. 22 , 118. vinaigre diftil!é , ij 4. vinaigre mclc avec l'huile d'olives, avec l'efprit de vin , ibid. efprit de vi- naigre combiné avec le corail 8c le mi- nium , 141, 143. concentré par la gelée, 222. vinaigre mêlé avec le fel volatil du fang, 222 , 223. vinaigre employé pour faire les larmes bataviques , 261. com- biné avec le tartre , 270. avec la chaux vive , 272. avec le plomb , 27J. avec le fuccin , 280. vinaigre d'oeillet , 390, ufage du vinaigre dans la préparation du phofphore, 294. Vinaigre diftillé combiné avec certaines fial'aétites calcinées , 306. vinaigre etn- A L P H A B ployé dans la préparation de l'encre , 339, vinaigre de fàrurne, 340. vinaigre employé, 341, 410, 411. vinaigre de ris, 428. vinaigre diftillé employé, 430. efprit de vinaigre employé 449. phlegme de vinaigre employé , 450 , 484. vinaigre diftillé employé, 484. Vineux (efprits) pag. tiSsèc fuiv. I . lot ( firop ) pag- 102. Violents ( int'uiîon de ) pag. 61. Vipères dans le vuide , pag. 24 , 2f, 38 , 30. dans l'air raréfié, 41. leur fel volatil, 123. vipères employées dans la théria- que, 362. & fuiv. vipères de Danemarck comparées à celles de Padoue , 362. & fuiv. fel fixe de riperas, 414. Purification de l'antimone , pag. 131. de diverfes matières au foyer d'un miroir ardent , 452 , 413. au foyer d'un verre lenticulaire, 4^4, 4/7, 4S8. Vitriol ( huile de ) fon effet fur le fang , pag. S. fur la cochenille, 61 , 62. exa- men chymique du vitriol, (04. Si fuiv. vitriol fa&ice , 111. vitriol tiré des py- rites & des minéraux, 113. fel analogue nu vitriol dans les matières vomies par l'Etna, 123. cryltallifarion du vitriol, /ap, 130. huile de vitriol mêlée à celle de tartre , 134. huile de vitriol coagulée , ij6. vitriol qu'on tire de la mine d'alun , '93 1 '96- vitriol ferrugineux , taj. 6c fuiv. huile de vitriol mêlée avec l'eau , 119, 220, 222. augmentation du poids de cette huile expolée à l'air, 227. & fuiv. tentatives pour donner au vitriol la couleur rouge , 257. efprit de vitriol, 264, 272. vitriol combiné avec le tar- tre, 270. avec la chaux, 2T2 , 274, 275. avec le fer , 190. avec l'alun , &•:. 295. efprit de vitriol , 304. folution de vitriol, 306. teinture de foutre vitriolique, 307. terre du vitriol doux , 312. vitriol de mars , 316. efprit de vitriol combiné avec deux efprits fumants , 333. em- ployé, 334 huile de vitriol employée , 335. vitriol martial , fa cryftallifation , 339. efprit de vitriol employé , ibid. fon e Set fur l'urine, fur la chair, 410. vi- triol romain employé , 421. .vitriol re- gardé par quelques-uns comme la ma- trice des métaux, 422. efprit acide du vitriol , ibid. formation du vitriol dans les eaux voifines des mines de cuivre , & de fer, 423. vitriol de chipre, ibid. vitriol naturel , faftice , 424. eau char- gée de vitriol , 425 , 426. huile de vitriol ÊTIQUE. 713 employée 429 , 43a. acide du vitriol combiné avec différents alcalil, 434. ef- prit de vitriol eu. ployé, 44). acide vi. triol;que verfé fur un aimant. 471. vi- triol contenu dans la pierre de Bou- logne , 474. Volatils (efprits ) leurs effets fur le fang des animaux, pag. %. fel volatil de tar- tre , 87. efprit tiré de ce fel , 88 , 89. fels volatils des végétaux, 98. & fui . 1 1 8 . & fuiv. des terres , ibid. des her- bes tiréesde la panfe des ruminants , 119. du tartre , m. des matières animales, végétales , minérales, 123. des terres, argilles , marne, [24. fel volatil du fang mêlé avec des acides , 222 , 223. fel vo- latil de tartre , 258. efprits 8c tels vola- tils tirés de diverfes matières , 312. fel volatil de mélifle , 314. fels volatils di- gères avec des parties huileufes , 325. teinture volatile de foufre, 333. fel vo- latil de la terre figilléeDanoife, 366. du crelTon , 402. &t/uiv. fel volatil d:s oi- feaiu & des poilTons, 407. & fuiv. des autres animaux , de l'homme , 40S. & fuiv. tel volatil de corne de cerf, de corne de bœuf, de blanc d'œuf , 424, 42c. (el volatil des canth-iri^es , 428 , 429. manières de fixer que! ;ues corps vola- tils, 429, 430. autres corps volatils qui ne fe fixent pas de mêrse , 430. efprit volatil du fel marin, ibid. corps volatils fixés par d'autres volatils, 437. fel vo- latil de l'opium, 438. & /- Volatilifation du fel de tartre , 1 j*. 88 , 89. de l'or, 4-0. Volatilité des efprits eiTenti^ls corr '■_ 1 celle des efprits aidents, paç. 42? 'u fel ammoniac , de l'arfeiuc , 430. i mercure , ibid. VoiC.inello , p.ig. 564. Volcans , pag. 123 , 235 , 489. & fuiv. volcan près de Tiafcala , 537. Me du volcan, 53-. Voutdc , voyez Dintellai'e. Urine, pag.91 , ti8, 123. efprit d'urine, 138. ufage de l'urine dans ['exploitation des mines d'.ilun , 193 , 196. dans la préparation du phofphore , 293. fable de l'urine humaine . 303 , 348. fel d'urine, 340. fel volatil de l'urine, 409 , 410. urine combinée avec l'efirit de vitriol , l'eau-forte , 410. tel ftxe de l'urine, 4 12. urine employée , 421. fel d'urine com- bine ave.' l'acide v.tnuiique , 434. urine filtrce, 44;. 7«4 TABLE Urintux voyez /ils, efprits. ~*r Vue, accident de la vue, pag. 424. J. • > Vuide de Boyle , pag. 23. & fuiv. 136. & T/- Ari , mefure . pag. 181. yûiv. 143. &. fuiv. 145. &/«iv. 351. X JVux ( humeurs des) pag. 412. yeux 433. de grenouilles, 418. w. z. a , • y ?"C , P«g- 106 , IO9, 384, 385, 469. Tf/7" c«w rivière , />*». 223. & fuiv. /Lt exr. :>ié au foyer d'un verre lenticu- rr ffejhn ( falines de ) pag. 224. laire , 458, 45^. Fin de la Table Alphabétique. s»*^x :^aaiK^' vC>^.jg^cc»ja-;oc£2-»H^wTBrw«^».ar^-.*»~~--l J 'Ai lu par ordre de Monfe'gneur le Chancelier le huitième Volume de la Colledion Académique , concernant la Phyfique Expérimentale & la Chymie, & faiiant le fixieme Tome de la Partie Etrangère. Je n'y ai rien trouvé qui pût en empêcher l'imprellion. Ce 30. Novembre 175p. Signé y GUETTARD. Le Privilège Général fe trouve à la fin du premier & du troi- fieme Volume de la Partie Etrangère. . ,„■■■■ A DIJON, de 1 Imprimerie de la Veuve de P. De Saint, feul Imprimeur du Roi, de Monfeigneur l'Evêqùe & du Collège.